Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Corinne WECKSTEEN-QUINIO
Mickaël MARIAULE
Cindy LEFEBVRE-SCODELLER
Mickaël MARIAULE
Cindy LEFEBVRE-SCODELLER
La traduction
anglais-français
TRADUCTO
La traduction
anglais-français
Proposant une approche originale de la traduction
TRADUCTO
anglais-français, ce manuel de traductologie progressif Cindy LEFEBVRE-SCODELLER Manuel de
et didactique accompagne le lecteur tout au long de est Maître de Conférences au traductologie
son apprentissage. département d’études anglophones
de l’Université de Limoges. Elle pratique Corrigés
La première partie, théorique, présente les concepts enseigne la traductologie, la en ligne
visant l’acquisition ou la consolidation des compé- traduction, la grammaire et la
tences nécessaires pour la pratique de la version. linguistique anglaises.
Des exercices d’application, reposant sur des extraits
Mickaël MARIAULE est Maître
authentiques, permettent au lecteur de progresser en
de Conférences à l’Université de
observant d’abord les stratégies de traduction utilisées
Lille 3, où il enseigne la traduction
puis en les appliquant. et la traductologie en licence, en
Master enseignement (CAPES) et
La deuxième partie propose 30 textes contemporains en Master de traduction.
accompagnés d’une traduction. Il s’agit de se familia-
La traduction anglais-français
riser avec le commentaire de traduction et d’être Corinne WECKSTEEN-QUINIO
un « observateur actif », capable de réinvestir ses est agrégée d’anglais et Maître
connaissances et d’utiliser une terminologie propre à de Conférences à l’Université
la traductologie. d’Artois, où elle enseigne la
traduction et la traductologie, de la
La troisième partie comporte 30 textes à traduire, avec 1re année de licence aux concours
puis sans indications, pour aller progressivement vers de l’enseignement (CAPES et
Agrégation interne) ainsi qu’en
une autonomie totale.
Master Recherche.
Un ouvrage indispensable et une référence pour
toute personne amenée à pratiquer la version et Pour les étudiants et enseignants
en traduction et traductologie :
à réfléchir aux stratégies de traduction mises en
Licences LLCE et LEA, Masters de
place dans le passage de l’anglais au français. traduction et Masters enseignement
(préparations CAPES et Agrégation).
TRADUCTO
• Offline ou online, enregistrement synchronisé
• Sur PC et tablette
• Personnalisation et partage
VERSAN
ISBN 978-2-8041-8917-4
www.deboeck.com
La traduction
anglais-français
Manuel de
traductologie
pratique
Collection dirigée par Michel BALLARD
TRADUCTO
Déjà parus :
La traduction
anglais-français
Manuel de
traductologie
pratique Corrigés
en ligne
TRADUCTO
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de
spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com
Imprimé en Belgique
Dépôt légal
Bibliothèque nationale, Paris : janvier 2015 ISSN 2030-8914
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2015/0074/126 ISBN 978-2-8041-8917-4
Nous aimerions tout d’abord remercier nos familles pour les sacrifices qu’implique un travail
de cette ampleur : Séverine, Hugo, Léa, Caroline, Paul, Loïse et Lya. Nous espérons avoir été
dignes de leur patience.
Nous tenons également à remercier chaleureusement Florent MONCOMBLE, notre ami et néan-
moins collègue, dont les compétences linguistiques furent souvent mises à contribution. Nous
en profitons pour remercier les collègues avec lesquels nous avons travaillé sur certains textes,
ainsi que ceux dont nous avons parfois sollicité l’avis, comme Olivier POLGE.
Enfin, nous renouvelons notre plus profonde gratitude à Michel BALLARD pour son soutien,
ainsi que pour avoir accepté de préfacer le présent ouvrage. Nous espérons nous être montrés
à la hauteur.
ceux qui ne comprennent pas la langue étrangère et la traduction devient alors un genre
apprécié pour lui-même comme support de transfert culturel. Elle peut même devenir dans
cette perspective l’objet d’études concernant son fonctionnement ainsi que son impact dans
le cadre des échanges culturels.
Les caractéristiques de l’opération ont très vite été perçues par les pédagogues comme ayant
un effet formateur et des vertus de révélateur. Ces différents aspects ont été progressivement,
et diversement, mis en évidence : on y a vu un moyen d’apprendre les langues, puis plus
modestement de faire des langues, d’y réfléchir, d’en affiner la connaissance ; on y a vu éga-
lement, contrepartie normale de ce premier aspect, un moyen de contrôler les connaissances
linguistiques (et culturelles) ; on s’est, en outre, rendu compte que la traduction permettait d’ap-
préhender les facultés de compréhension et de composition chez celui qui la pratique. Ces
différents usages ou bénéfices de la traduction sont des retombées non-négligeables de sa
pratique mais ils ne traitent pas de sa difficulté, de son effectuation.
La traduction est difficile, même pour un professionnel. Elle l’est encore plus pour un étudiant,
surtout débutant, qui se demande ce qu’il faut faire ou ne pas faire. De façon constante la situa-
tion pédagogique demande un dialogue, qui suppose un langage permettant de tenir un discours
sur l’objet ‘traduction’, sur ce que l’on est en train de faire. Il est caractéristique que de nom-
breux étudiants ne savent pas parler de leur traduction ou de celle d’un autre étudiant : leur
commentaire le plus fréquent à propos d’une traduction concerne sa validité : bon ou mauvais ;
l’explicitation des critères de jugement ou des moyens de bonifier une production est généra-
lement absente des commentaires. C’est cette absence que veut combler le présent ouvrage.
L’étude et l’analyse de la traduction reposent sur la confrontation et l’observation des textes :
original et traduction. Ce travail passe par l’identification d’unités de traduction c’est-à-dire
d’équivalences fondées sur une stratégie : littérale ou non littérale. La traduction littérale est
rendue possible par les ressemblances des deux langues en présence ; la traduction non lit-
térale est provoquée par des différences linguistiques ainsi que des nécessités ou des choix
discursifs. Les analyses dégagées par le commentaire de traduction permettent d’expliciter la
compétence du traducteur et d’en rendre les constituants utilisables par l’étudiant.
C’est dans cet esprit qu’ont travaillé les auteurs de ce manuel. Conservant la pratique classique
de la traduction comme recherche d’un équivalent global, ils lui ont adjoint des préalables qui
sont tout autant une initiation à la pratique qu’un éveil à la réflexion et à la recherche. La traducto
logie en tant qu’étude de la traduction repose sur l’observation et l’identification d’unités dont
le commentaire renvoie à des modes opératoires. Une telle démarche suppose la mise en place
d’une métalangue qui soit en rapport et exprime l’objet à décrire : les opérations de traduction.
Un coup d’œil sur les thèmes abordés pourrait donner l’impression que l’on a une répartition,
classique, entre lexique et syntaxe. En réalité, il n’en est rien ; la lecture de leur constitution révèle
le caractère imbriqué et variable des phénomènes étudiés. La recatégorisation, par exemple,
peut paraître relever de la forme des mots et donc être un phénomène ponctuel ; en fait on
se rend compte qu’elle peut être étendue et impliquer, de plusieurs manières, la syntaxe des
énoncés, sans parler des variantes que peut générer la subjectivité des traducteurs. La diffé-
rence de concentration commence aussi par la présentation de phénomènes d’ordre lexical,
mais on se rend compte qu’interviennent également des éléments discursifs dans le déclen-
chement de cette pratique ; la notion de déclencheur est importante parce qu’elle nous renvoie
à la source et à la dynamique de la traduction. Enfin la différence de concentration est une
catégorie de description qui nous renvoie à l’intervention du traducteur dans ses choix d’ex-
plicitation ou d’implicitation à partir de l’original ; l’auteur de ce chapitre fait intervenir aussi
bien les tendances des discours que la subjectivité. La dernière section de la recatégorisation
(3.2. Dépronominalisation) fonctionne comme mise au point et mise en garde, elle est en fait
8 une amorce de « la différence de désignation » traitée au chapitre 3 et un lien avec la notion
de construction du sens, qui repose bel et bien ici sur les formes contenues dans le discours.
La catégorie « différence de désignation » explore des modes de reformulation qui vont du
lexique à l’énoncé. Elle permet d’explorer de façon ordonnée certaines différences lexicales
ténues avant de passer à des modes de désignation relevant des exigences du discours et du
contexte ; à cela viennent s’ajouter des phénomènes de réécriture affectant des sections plus
ou moins importantes de l’énoncé. Tout cela fait intervenir la notion d’usage et de manières de
dire dans le cadre d’une synonymie (à négocier) qui fonde la traduction.
L’appareil pédagogique de cet ouvrage est complexe. Sa partie théorique est claire et abon-
damment illustrée d’exemples réels donnés en contexte ; elle est suivie par des exercices
d’application en liaison avec le chapitre de cours présenté : depuis le repérage de phénomènes
présentés dans le cours à leur utilisation pour l’effectuation de traductions. Une deuxième partie
utilise l’ensemble des éléments du cours pour faire réaliser des commentaires de traduction à
partir de textes ; cette double phase de repérage est suivie d’une phase d’action par la mise en
pratique des stratégies étudiées, de façon directe puis sélective, jusqu’à aboutir à la traduction
ne comportant pas de guidage. Des corrigés complètent le dispositif et permettent vraiment à
l’étudiant travaillant seul de contrôler la validité de son travail. Bref, voici une méthode d’initia-
tion raisonnée, concrète et graduée, qui devrait permettre aux étudiants de mieux comprendre
et d’acquérir les compétences nécessaires à la pratique de la traduction ; par ses analyses et
sa structuration, la partie théorique de cette méthode constitue également une forme d’initia-
tion à la recherche.
Michel Ballard
(ou d’autres filières qui ont à étudier la version) qu’à ceux de Master (qui se préparent notam-
ment aux Métiers de l’Enseignement par le biais des concours du CAPES et de l’Agrégation).
Les enseignants s’intéressant aux problématiques de la traduction et à la traductologie y verront
un manuel pouvant être utilisé en cours, mais aussi en autonomie par l’étudiant souhaitant tra-
vailler seul, dans la mesure où de nombreux corrigés figurent en ligne.
L’idée de cet ouvrage est venue du constat suivant : la plupart des manuels de traduction
disponibles s’appuient, ouvertement ou non, sur une conception et une terminologie datées,
héritées de la Stylistique comparée du français et de l’anglais de J.-P. Vinay et J. Darbelnet
(Paris, Didier, 1958). De plus, nombre d’entre eux ne comportent pas de corrigés, ce qui ne
permet pas un travail autonome de la part de l’étudiant. Enfin, les textes proposés sont souvent
anciens, ce qui nécessite de réactualiser les supports : les 60 textes proposés ici (53 extraits
littéraires, 4 extraits de journaux et 3 essais) ont tous été publiés après 1980 et ils sont même
pour la plupart très contemporains (plus de 30 textes postérieurs à 2000).
Les auteurs de La traduction anglais-français étant tous trois enseignants-chercheurs en tra-
duction et en traductologie en France, ils considèrent que la visée didactique est une priorité.
Ils s’appuient ainsi sur la terminologie et la méthode d’observation des textes qui ont été mises
en place par Michel Ballard, notamment dans ses ouvrages de référence Versus 1 et Versus 2
(Gap, Paris, Ophrys, 2003 et 2004). L’étude de la traduction se fonde sur une « traductologie réa-
liste »1, c’est-à-dire une traductologie non prescriptive, qui repose sur l’observation des travaux
des traducteurs en tenant compte de leur contexte de production. C’est pourquoi l’accent est
mis sur le commentaire de version, qui permet de saisir les phénomènes à l’œuvre dans la
traduction, d’observer la façon dont les traducteurs opèrent pour résoudre les problèmes ren-
contrés et de tirer des enseignements susceptibles d’être réutilisés lorsque l’on est confronté
à un cas de figure similaire, tout en se gardant des « recettes » toutes faites.
Le manuel se compose ainsi d’une partie théorique divisée en sept chapitres : les quatre pre-
miers concernent essentiellement le(s) signe(s), tandis que les trois suivants se focalisent plutôt
sur la syntaxe, même si la division n’est pas aussi nette. Ce cours pose des bases méthodiques
fondées sur une terminologie actualisée. Chaque chapitre est assorti d’exercices gradués qui
reposent d’abord sur l’observation (il s’agit de repérer dans des phrases traduites les phéno-
mènes étudiés dans la partie cours), puis sur l’action (traduire en utilisant les stratégies illustrées
dans le chapitre). Les extraits sont tous tirés de sources authentiques (romans et nouvelles
anglophones, articles de journaux, sites web). Des propositions de corrigés sont fournies sur
le site internet de l’éditeur afin de permettre un travail personnel.
La deuxième partie du manuel, qui s’intitule « Observation active : commentaires de traduction »,
consiste en une observation active de traductions : elle comprend 30 textes accompagnés
d’une traduction (publiée, ou proposée par les auteurs de ce manuel). Il n’est pas question d’éri-
ger ces traductions en « modèles », mais de guider l’étudiant et de l’amener à se familiariser
avec l’observation de traduction et le commentaire traductologique en lui fournissant des outils
méthodologiques : il s’agit de réfléchir d’abord sur du « déjà-traduit », en identifiant comment
certains segments préalablement soulignés ont été traduits et en commentant les différences
observées entre texte de départ et texte d’arrivée, grâce aux acquis de la partie cours. Les
commentaires concernant le premier texte et sa traduction sont fournis dans l’ouvrage afin de
donner une idée de ce qui est attendu de l’étudiant. Les autres corrigés figurent quant à eux
sur le site internet de l’éditeur.
La troisième partie de l’ouvrage (« Application : textes à traduire ») comporte 30 versions. Là
encore, l’utilisateur est guidé, puisque les textes 1 à 9 sont accompagnés de consignes serrées
(il faut appliquer une stratégie de traduction précise pour chaque segment souligné) tandis que
pour les textes 10 à 18 les stratégies à appliquer sont placées dans le désordre. Enfin, les
10 textes 19 à 30 sont fournis sans traduction et sans indication, pour un travail en autonomie.
Le lecteur pourra donc s’approprier au fur et à mesure les concepts et stratégies de traduc-
tion présentés avant de les mettre en œuvre lui-même, et l’ouvrage pourra être utilisé soit par
l’étudiant seul, grâce à la démarche progressive et aux corrigés figurant en ligne, soit par l’ensei-
gnant, qui trouvera enfin un manuel de version intégrant les apports de la traductologie moderne
et pourra utiliser les textes à traduire comme support de cours ou d’examens.
Les auteurs
NOTE
1. Michel Ballard définit la traductologie réaliste comme une démarche d’investigation de la tra-
duction faisant intervenir l’observation de corpus de textes traduits et intégrant les facteurs
humains, sociologiques et culturels qui président à leur production.
* : l’astérisque précédant un segment ou une phrase signale une traduction inacceptable.
Afin d’assurer un certain confort de lecture et de faciliter la perception du TD, nous avons choisi
d’utiliser l’italique pour les exemples en anglais dans la première partie de l’ouvrage.
N.B. : À chaque fois que nous utilisons une traduction publiée, nous indiquons le nom du tra-
ducteur entre parenthèses. Lorsqu’il ne figure pas à la suite de la traduction, cela signifie que
celle-ci est proposée par les auteurs de ce manuel.
12
15
1. R ecatégorisation
–– différence d’utilisation des termes (équiva- L’adjectif tough est recatégorisé en nom, mais
lence figée) : dans les deux cas la fonction est la même (at-
tribut du sujet).
“It’s a hard life being a waiter, and good
to have a whole day off for a change.”
(Sillitoe, “The Road” : 20) 1.2.2 Recatégorisation complexe
« […] C’est dur, la vie de serveur, et ça La recatégorisation est complexe lorsqu’il y
fait du bien d’avoir toute une journée de a changement de fonction pour l’élément re-
libre pour changer. » (Chuto : 21) catégorisé, ce qu’on appelle un changement
16 de paradigme4 :
Si le nom « changement » existe bel et bien en
français, il est impossible de l’utiliser ici pour She gained some inkling of the charac-
des raisons idiomatiques (c’est-à-dire propres ter of Hanson’s life when, half-asleep,
au naturel de la langue). she looked out into the dining room at
–– différence de construction générée par la six o’clock and saw him silently fin
réécriture : ishing his breakfast. (Dreiser, Sister
Carrie : 34)
Whereupon I lost control; I pointed Elle entrevit ce qu’était l’existence de
at Odd Henderson and shouted […]. Hanson lorsque, à six heures, moitié en-
(Capote, “The Thanksgiving Visitor” : 74) dormie, au sortir de sa chambre, elle jeta
Sur quoi, je cessai de me contrôler un coup d’œil dans la salle à manger et
et, montrant du doigt Odd Henderson, le vit, silencieux, en train de finir son pe-
m’écriai […]. (Magnane : 75) tit déjeuner. (Santraud : 46‑47)
On constate que le choix (subjectif) du verbe Dans le TD, la notion de silence est re-
« cesser » (à la place d’une traduction litté- présentée par un adverbe qui fonctionne
rale du verbe lose par « perdre ») a entraîné comme complément circonstanciel de ma-
la recatégorisation du nom control en verbe. nière qualifiant la forme verbale finishing,
alors que dans le TA elle est représentée
par un adjectif en apposition (ou épithète
1.2 Typologie détachée) qui qualifie le personnage (« le »,
COD).
La recatégorisation est simple lorsque l’élé- […] and the house became quite quiet.
ment recatégorisé ne change pas de fonc- (Wilde, “The Canterville Ghost” : 36)
tion au sein de l’énoncé et qu’il n’y a pas […] et la maison retrouva un calme pro-
de modification au niveau de la structure de fond. (Dupuigrenet Desroussilles : 37)
la phrase :
La recatégorisation de l’adjectif quiet en nom
“You’re a tough one, aren’t you?” (« un calme ») s’étend à l’adverbe quite (qua-
“No,” Nick answered. lifiant l’adjectif quiet) qui devient un adjectif
“All you kids are tough.” dans la traduction. On a donc ici une double
“You got to be tough,” Nick said. recatégorisation, qui n’est pas un chassé-
(Hemingway, “The Battler” : 34) croisé5 mais un simple glissement de l’en-
« T’es un dur, hein ? » semble vers d’autres catégories présentant
« Non », répondit Nick. la même relation hiérarchisée.
« Vous les gamins, vous êtes tous des
durs. »
« Il faut être dur », dit Nick. (Morel : 35)3
La traduction anglais-français
1.2.4 Recatégorisation incidente 1.2.5 Recatégorisation
directe / indirecte
La recatégorisation est incidente lorsque
l’élément dominant subit une transforma- La recatégorisation est directe lorsqu’elle s’ef-
tion (autre qu’une recatégorisation) qui va fectue à partir de la même racine (voir supra
déclencher la recatégorisation de l’élément l’exemple avec control/« contrôler ») ; sinon,
dominé : elle est indirecte :
I like to catch rabbits and squirrels for
Nick nodded affably at the man as he
pets. (Caldwell, “Molly Cotton-Tail” : 10) 17
pulled away. (Hollinghurst, rapport jury
J’aime bien attraper des lapins et des écu-
CAPES 2007)
reuils pour les apprivoiser. (Morel : 11)
Nick fit un signe de tête affable à l’ou-
vrier en redémarrant. (Jury CAPES 2007) La recatégorisation indirecte s’effectue de fa-
çon latérale dans cet exemple car il s’agit d’un
La recatégorisation de l’adverbe affably en rapport action ↔ résultat (il faut apprivoiser
adjectif est incidente au développement6 du l’animal pour qu’il devienne un animal domes-
verbe (nodded) en « fit un signe de tête ». tique) : on a affaire ici à une métonymie7.
2. C hassé- croisé
Il convient maintenant d’examiner un cas par- radieuse plutôt que le résultat visible de
ticulier et assez récurrent dans la traduction la seule santé physique. (Magnane : 69)
de l’anglais au français, qui fait intervenir la
recatégorisation avec changement de para- L’élément dominant shine, qui est tête/noyau
digme : il s’agit du phénomène communément du SN anglais, est recatégorisé en adjectif
appelé le chassé-croisé. Il concerne les syn- dans la traduction, où il qualifie le nom « spi-
tagmes nominaux et surtout verbaux consti- ritualité » issu de l’adjectif spiritual. Ce sont
tués de deux éléments hiérarchisés, qui vont des raisons stylistiques qui expliquent pro-
subir une inversion de leur relation au cours bablement le recours à ce chassé-croisé, de
de la traduction : ainsi, l’élément dominant même que pour l’exemple suivant :
va devenir dominé et l’élément dominé de-
Every time Nazneen saw her she wore the
viendra dominant. same look of boredom and detachment.
Such a state was sought by the sadhus
who walked in rags through the Muslim vil-
2.1 Chassé-croisé et syntagmes lages, indifferent to the kindness of strang
nominaux (SN)
ers, the unkind sun. (Ali, Brick Lane : 18)
Chaque fois que Nazneen la voyait, elle
arborait la même expression d’ennui et
Le chassé-croisé peut s’appliquer aux SN :
de détachement. Cet état-là, c’était celui
[…], and her distinguished face with its recherché par les sadhus en haillons qui
delicately clumsy features and beautiful traversaient les villages musulmans, indif-
youthful eyes, bespoke a fortitude that férents à la gentillesse des inconnus ou
suggested it was more the reward of an à la rudesse du soleil. (Maillet : 19‑20)
interior spiritual shine than the visible
surface of mere mortal health. (Capote, Il y a inversion du rapport hiérarchique : l’adjectif
“The Thanksgiving Visitor” : 68) unkind, élément dominé qui qualifie le nom sun,
Son visage distingué aux traits à la fois est recatégorisé en « rudesse », élément nomi-
fins et sans grâce, son beau regard en- nal dominant, tandis que le nom sun, élément
fantin, exprimaient une force d’âme qui dominant, devient le SP complément du nom
paraissait être le fruit d’une spiritualité « rudesse ». La traductrice a vraisemblablement
voulu homogénéiser les compléments de indif- I saw, after that, she couldn’t stand this
ferent to en en faisant deux SN de forme « N de place a moment longer, and, indeed,
N » en français, là où l’anglais avait deux com- she jumped up and turned away […].
pléments de construction différente. (Mansfield, “The Young Girl” : 106)
Je vis, après cela, qu’elle ne pouvait sup-
porter de rester une minute de plus en ce
2.2 Chassé-croisé lieu, et d’ailleurs elle se leva d’un bond
et syntagmes verbaux (SV) et se détourna […]. (Pellan : 107)
exprimant un déplacement
18 La particule up est recatégorisée en verbe (« se
leva ») tandis que le verbe jump est traduit par
Le chassé-croisé peut s’appliquer à la tra- un SP complément de manière (« d’un bond »).
duction des SV, et en particulier aux verbes
suivis d’une préposition ainsi qu’aux verbes
à particule (phrasal verbs), le verbe exprimant 2.3 Chassé-croisé et structures
souvent une manière de se déplacer tandis résultatives
que la préposition et la particule indiquent
la direction du déplacement. Le recours au
chassé-croisé se justifie alors souvent pour Il est à noter que le chassé-croisé peut éga-
des raisons de nécessité linguistique, car le lement s’appliquer aux structures résultatives
français ne possède pas la même structure qui, comme leur nom l’indique, expriment une
syntaxique que l’anglais et présente d’abord relation de type cause/manière → résultat.
l’aboutissement/le résultat puis la manière Avec les verbes intransitifs, le verbe exprime
dont le déplacement a été accompli : une action ayant pour résultat un état qui peut
affecter le sujet du verbe :
Nizar sauntered into the room […].
(Lodge, Therapy : 11) They were crouching in the shadows
Nousseytou est entré d’un pas noncha- when the elevator door clattered open.
lant […]. (Mayoux : 24)9 (Maupin, More Tales of the City : 275)
Ils venaient de s’accroupir dans l’ombre
La traduction littérale étant impossible, la tra- lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit
ductrice recatégorise la préposition en verbe bruyamment. (Loubet : 287)
et traduit le verbe par un SP.
Il faudra parfois pratiquer une série de La première relation prédicative (la relation
chassés-croisés, lorsque l’on a une suite de entre un sujet et son prédicat, c’est-à-dire
prépositions ou de particules : ce qui est dit du sujet) renvoie à la manière,
avec le verbe clatter (<the elevator door – clat-
I made the front door the first time and ter>), tandis que la seconde relation prédicative
gave the doorman two bits and floated renvoie à un changement d’état de son sujet
down the steps and along the walk to the grammatical (<the elevator door – be open>).
street and my car. (Chandler, “Trouble is
L’anglais exprime le changement d’état sous la
my Business” : 64)
forme de l’adjectif, et la manière/cause sous la
J’arrivai à la porte d’entrée et donnai une
forme du verbe unique de la phrase. Il est im-
pièce au portier et, d’un pas flottant,
possible pour le français d’avoir une structure
descendis les marches et parcourus le
syntaxique équivalente, en raison des façons
chemin jusqu’à ma voiture. (Berman : 65)
différentes de considérer le même événe-
Ici, le verbe float est mis en facteur avec deux ment dans les deux langues. Le français re-
SP (down the steps et along the walk). Les pré- court donc au chassé-croisé : il réserve au
positions sont recatégorisées en verbes (« des- verbe (« s’ouvrir ») l’expression du changement
cendis », « parcourus »), tandis que le verbe d’état/du résultat (adjectif open), puis apparaît
commute10 avec un SP de manière (« d’un pas la manière (adverbe « bruyamment »), ce qui
flottant ») mis en facteur et antéposé. met en valeur le sémantisme du verbe clatter.
Le même type de phénomène se retrouve avec L’état résultant peut se trouver en anglais
les verbes à particule : sous la forme d’un adjectif, comme dans
La traduction anglais-français
l’exemple précédent, mais aussi d’un ad- qu'il s’agit là d’une caractéristique naturelle
verbe ou d’un SP : des cheveux du personnage, alors qu'il n’en
est rien. Ici, on peut se demander si une tra-
If not for a girl named Kitty Wu, I probably
duction plus littérale, sans recours au chassé-
would have starved to death. (Auster,
croisé et conservant la structure du SN (« huile
Moon Palace : 1)
capillaire » par exemple), n’aurait pas été plus
Sans une jeune fille du nom de Kitty Wu,
conforme au sens du TD8.
je serais sans doute mort de faim. (Le
Bœuf : 11) De même, dans l'exemple suivant, une tra-
duction littérale conviendra mieux que le 19
Dans le cas des verbes transitifs, le verbe ex- chassé-croisé :
prime une action ayant pour résultat un état
qui peut affecter le complément du verbe : The woman hoisted herself upright
and followed them out with a yell of
She turned her head and flipped open ‘F – bastards!’ Then, noticing that she was
her fan. (Boyd, An Ice-Cream War : 22) sitting on something uneven, she slid off
Elle détourna la tête et, d’un coup sec, Winston’s knees onto the bench. (Orwell,
ouvrit son éventail. (Besse : 27) Nineteen Eighty-Four : 239‑240)
La femme se redressa et les poursuivit
La première relation prédicative renvoie à la de cris de « sales bâtards ! ». Remarquant
manière, avec le verbe flip, tandis que la se- alors qu’elle était assise sur quelque
conde relation prédicative renvoie à un chan- chose qui n’était pas plat, elle glissa
gement d’état de son sujet grammatical (<her des genoux de Winston sur le banc.
fan – be open>). Le résultat (open) affecte her
(Audiberti : 324‑325)
fan, COD du verbe flip. Dans la traduction
par chassé-croisé, l’adjectif est recatégorisé
Stylistiquement, le chassé- croisé ne serait
en verbe (« ouvrit ») et le verbe est rendu par
pas très heureux (?« Elle quitta les genoux de
un SP (« d’un coup sec »), qui est antéposé.
Winston en glissant ») et il vaut mieux ici ne pas
y recourir. Ce sont également des raisons sty-
listiques qui expliquent que, dans le cas sui-
2.4 Limites du chassé-croisé
vant, il vaut mieux préserver l’ordre de la phrase
anglaise, en verbalisant la notion exprimée
Une mise en garde s’impose ici sur le ca- par la préposition (recatégorisation), les deux
ractère fréquent mais non systématique du verbes étant alors coordonnés en français :
recours au chassé-croisé. En effet, il existe ‘You will not find your father greatly
plusieurs cas de figure pour lesquels un autre changed,’ remarked Lady Moping, as the
schéma de traduction devra être adopté. car turned into the gates of the County
Le chassé-croisé risque parfois de créer des Asylum. (Waugh, “Mr Loveday’s Little
glissements de sens : Outing” : 92)
« Vous ne trouverez pas votre père tel-
The sofas and chairs were the colour of lement changé », observa Lady Moping
dried cow dung, which was a practical lorsque la voiture tourna et franchit le
colour. They had little sheaths of plastic portail de l’Asile Régional. (Yvinec : 93)
on the headrests to protect them from
Chanu’s hair oil. (Ali, Brick Lane : 20) Pour les structures résultatives, le chassé-
Le canapé et les fauteuils avaient la cou-
croisé n’est pas automatique non plus, car
leur de la bouse de vache séchée, ce qui
il faut tenir compte de tous les paramètres
était bien pratique. De petites trousses en
du texte :
plastique protégeaient les appuie-tête des
cheveux huileux de Chanu. (Maillet : 21) […] the evening was very still, as all
spring evenings are, just before the birds
L’inversion du rapport hiérarchique entre les begin to sing themselves to sleep, or
deux éléments du SN aboutit à la formulation maybe tell one another bedside stories.
« cheveux huileux », qui peut laisser entendre (O’Flaherty, “Mother and Son” : 94)
[…] le soir était parfaitement immobile I changed buses there, and rode along
comme le sont tous les soirs de prin- forever and forever through swampy lands
temps juste avant l’heure où les oiseaux and along seacoasts until we arrived in
se mettent à chanter pour s’endormir a loud city tinkling with trolley cars and
ou, peut-être, à se raconter des histoires. packed with dangerous foreign-looking
(Yvinec : 95) people. (Capote, “One Christmas” : 24‑26)
Là, je changeai de car et roulai intermina-
On peut se demander pourquoi la structure blement à travers des terres marécageuses
résultative n’est pas rendue par un chassé- et le long de la mer jusqu’à notre arrivée
20 croisé. C’est probablement la présence de dans une ville bruyante avec des tramways
begin qui bloque le recours à ce schéma de qui ferraillaient et remplie de redoutables
traduction, car ce verbe porte sur sing : avec visages inconnus. (Robillot : 25‑27)
un chassé-croisé, « se mettre (à) » porterait sur
« s’endormir » et non plus sur « chanter », ce Si le personnage « roule », c’est qu’il avance
qui modifierait le sens du TD11. Par ailleurs, il (sens de la particule along) et il est donc inu-
paraît impossible d’effacer begin, car ce verbe tile de le préciser en français. On notera en
porte également sur la suite (tell one another revanche que la deuxième occurrence de
bedside stories). L’ordre syntaxique de l’an- along (qui est alors une préposition et s’op-
glais est donc conservé et l’on constate en pose à through) est traduite par la locution
français la présence d’un infinitif de but (il faut « le long de ».
bien remarquer qu’en anglais, to est ici une
Notons que le chassé-croisé elliptique peut
préposition et sleep un nom, pas un verbe : ce
également concerner la traduction de cer-
nom est donc recatégorisé dans la traduction).
taines structures résultatives, comme dans
Dans d’autres cas, une partie de l’information The dog licked the plate clean, qu’on pourra
véhiculée par le verbe à particule ou le verbe traduire en français par « Le chien a nettoyé
prépositionnel fera l’objet d’une implicitation l’assiette » : dans le TA on rend uniquement le
dans la traduction. Ainsi, dans le cadre du résultat, l’action exprimée par le verbe deve-
SV, lorsque le verbe anglais fournit une infor- nant implicite car il est bien évident que c’est
mation sur la manière de se déplacer et que en léchant l’assiette que le chien la nettoie.
celle-ci paraît superflue parce qu’elle va de
Enfin, il convient de signaler qu’un même syn-
soi, elle fera l’objet d’une ellipse en français :
tagme peut être rendu de façons différentes,
[…] and he walked across the studio and ce qui aidera à battre en brèche l’idée selon
slipped the sovereign into the beggar’s laquelle il n’y aurait qu’une seule et unique
hand. (Wilde, “The Model Millionaire” : 148) solution possible :
Là-dessus il traversa l’atelier et glissa
The upper part of the hall was now com-
le souverain dans la main du mendiant.
pletely dark. Gazing up into the darkness
(Dupuigrenet Desroussilles : 149)
I saw myself as a creature driven and de-
rided by vanity […]. (Joyce, “Araby” : 36)
Seul le sémantisme de la préposition across
La partie supérieure du hall était mainte-
est rendu, car le fait que le personnage se dé-
nant tout à fait noire. Levant la tête pour
place en marchant est évident (il ne s’oppose
regarder dans cette obscurité, il me sem-
pas à une autre façon de se déplacer), et il se-
bla me voir moi-même, petite épave que
rait donc très maladroit de recourir au chassé-
la vanité chassait et tournait en dérision
croisé ici (?« il traversa l’atelier en marchant ») :
[…]. (du Pasquier : 58)
on a une réduction12 du SV, ou ce que certains,
comme Françoise Vreck (2007 : 88), appellent Le haut de la salle était maintenant plongé
ici un chassé-croisé elliptique, en raison de l’ef- dans une obscurité complète. Levant les
facement du verbe anglais dans la traduction. yeux, je scrutai ces ténèbres et me vis
C’est parfois le sémantisme du verbe qui tel que j’étais : un être mené et ridiculisé
l’emporte car la traduction de la particule par la vanité […]. (Aubert : 133)
est impossible ou n’apporterait aucun élé- Le haut de la salle était maintenant com-
ment, auquel cas on aboutit à une réduction plètement dans le noir. En levant le re-
(qui n’est pas un chassé-croisé elliptique ici) : gard dans ces ténèbres je vis que j’étais
La traduction anglais-français
une créature menée et bafouée par la va- après le participe présent et il transfère le sé-
nité […]. (Tadié : 66) mantisme du participe présent anglais vers un
verbe faisant partie de la proposition princi-
La partie supérieure du hall était mainte-
pale en français (« je scrutai »). Tadié, lui, ef-
nant complètement obscure. Regardant
fectue un chassé-croisé où l’on peut voir dans
dans le noir, je me sentis le jouet gro- « le regard » une nominalisation du verbe gaze,
tesque de la vanité […]. (Nordon : 89) avec toutefois une hyperonymisation14. Enfin,
Nordon, estimant probablement que le contexte
Dans la première traduction, la particule up fourni par la phrase précédente est suffisant
est rendue par le participe présent « levant », 21
(« la partie supérieure du hall »), ne traduit pas
on note l’insertion13 du complément « la tête » la particule up et se contente du participe hype-
après ce verbe transitif direct, tandis que le sé- ronymique « regardant » (qui n’est peut-être pas
mantisme du participe gazing se retrouve en très heureux au niveau de l’euphonie car il est
partie dans l’infinitif complément circonstan- suivi de la préposition « dans »). On constate
ciel de but (« pour regarder »). Pour ce qui est donc que la pratique des traducteurs n’est pas
de la deuxième traduction, Aubert pratique de uniforme, ces différentes versions correspon-
la même façon pour traduire la particule up, il dant à des options de traduction qui peuvent
insère également un complément (« les yeux ») se justifier selon divers critères.
3. Phénomènes connexes
mais distincts
Il faudra prendre garde à ne pas confondre entre les langues (caractère générique ou spé-
la recatégorisation avec des phénomènes qui cifique de la référence, fonctionnement dénom-
peuvent impliquer les catégories à des degrés brable ou indénombrable du nom) ou pour des
divers, mais qui engendrent des modifications raisons d’ordre textuel. Il ne s’agit pas d’une
dépassant le simple cadre de la recatégorisa- recatégorisation puisque l’on reste dans la ca-
tion (Ballard, 2004 : 31). Ainsi, dès que la base tégorie des déterminants : on appellera ce phé-
(le ou les signe(s) de départ) ou l’aboutisse- nomène une commutation de déterminants.
ment (le ou les signe(s) d’arrivée) de l’unité
de traduction dépassera le niveau du signe et
3.1.1 Article Ø
sera un syntagme, une proposition, voire une
↔ autre déterminant
phrase (c’est-à-dire un ensemble de signes
appartenant chacun à une catégorie gram- Le passage de l’article Ø à un autre détermi-
maticale), on ne pourra plus parler de reca- nant s’observe avec les noms renvoyant à une
tégorisation15. C’est également le cas pour les notion (Ø translation / la traduction), avec des
changements de déterminant ou pour le pas- noms de pays (Ø Great Britain / la Grande-
sage d’un pronom au terme auquel il renvoie. Bretagne) mais aussi avec certains appellatifs
(ex. 1) ou devant les noms propres précédés
d’un titre (ex. 2) :
3.1 Commutation de déterminants
(1) [Les personnages sont sur un scooter.]
‘Have you ever been a pillion passenger
Certaines catégories, comme celle du dé- before, Father?’ asked Adam, doubtfully.
terminant, peuvent être divisées en sous- ‘I have not, Mr Appleby,’ replied the
catégories : article (défini, indéfini, partitif), priest. (Lodge, The British Museum Is
déterminant possessif, démonstratif, etc. La Falling Down : 28)
traduction de l’anglais au français entraîne – Avez-vous déjà voyagé à l’arrière, mon
parfois le passage d’une sous- catégorie à père ? demanda Adam, avec un air hé-
une autre, pour des raisons d’usage différent sitant.
(4) Jillian was nineteen now, a sophomore Right in front of him was standing a
at UCLA who dreamed of being a doctor horrible spectre, motionless as a carv
[…]. (Hannah, Winter Garden : 14) en image, and monstrous as a mad-
Jillian avait maintenant dix-neuf ans. Elle man’s dream! Its head was bald and
était en deuxième année à l’Université de burnished; its face round, and fat, and
Los Angeles et rêvait de devenir méde- white; and hideous laughter seemed to
cin […].16 have writhed his features into an eter-
nal grin. From the eyes streamed rays
(5) […] at the end of the picture-gallery of scarlet light, the mouth was a wide
stood the Princess Sophia of Carlsrühe, a well of fire, and a hideous garment, like
heavy tartar-looking lady, with tiny black to his own, swathed with its silent snows
eyes and wonderful emeralds […]. (Wilde, the Titan form. (Wilde, “The Canterville
“Lord Arthur Savile’s Crime” : 14) Ghost” : 42 et 44)
[…] à l’extrémité de la galerie de pein- Devant lui se dressait un spectre horrible,
tures, se tenait la princesse Sophie de immobile comme une statue, monstrueux
Carlsrühe, forte femme d’allure ta- comme un rêve de dément ! Il avait une
tare, aux petits yeux noirs et aux éme- tête chauve et luisante, un visage rond,
raudes éblouissantes […]. (Dupuigrenet
épais, blanc, et un rire hideux semblait lui
Desroussilles : 15)17
avoir tordu les traits et les avoir figés en
un rictus éternel. De ses yeux s’échap-
3.1.2 Article indéfini paient des rayons de lumière écarlate, sa
↔ article défini ou partitif bouche était un vaste puits de feu, et un
vêtement hideux, pareil au sien, enrobait
Avec certains emplois des SN anglais, on
de ses neiges silencieuses cette stature
peut observer le passage de l’article indéfini
de titan. (Hardin : 43 et 45)
à l’article défini ou partitif (ex. 6), et inverse-
ment (ex. 7) :
Inversement, le déterminant possessif anglais
(6) Perhaps when she gets older she’ll commutera en français soit avec l’article Ø
grow a beard on her chin but now she dans certains SP (voir supra ex. 3 en 3.1.1),
is only eighteen. (Ali, Brick Lane : 23) soit avec l’article défini dans les SN décrivant
La traduction anglais-français
des éléments de portrait (parties du corps, [Une mère est sur le point d’infliger une
vêtements) : correction à son fils car il est revenu en
retard de l’école.]
His hands were scraped and there were
The boy screamed, dropped his satchel
sand and cinders driven up under his
and his cap and clung to her apron. The
nails. He went over to the edge of the
mother raised the rod to strike, but when
track down the little slope to the water
she looked down at the little trembling
and washed his hands. (Hemingway, “The
body, she began to tremble herself and
Battler” : 28)
she dropped the stick. Stooping down,
Il avait les mains égratignées et les 23
she raised him up, and began kissing him,
ongles noircis de sable et d’escarbilles.
crying at the same time with tears in her
Il descendit le remblai pour aller au bord
eyes. (O’Flaherty, “Mother and Son” : 96
de l’eau se laver les mains. (Morel : 29)
et 98)
Le petit garçon hurla, laissa tomber son
Dans cet exemple, on constate que pour les
sac et sa casquette et s’agrippa au tablier
deux premières occurrences, la commutation
de sa mère. Celle-ci leva le bâton pour
de déterminants est déclenchée par le chan-
frapper mais quand elle baissa les yeux
gement de sujet (voir chapitre 6).
sur ce petit corps tremblant, elle se mit
à trembler à son tour et lâcha le bâton.
Se courbant, elle prit l’enfant et se mit
3.2 Dépronominalisation
à l’embrasser tout en pleurant, les yeux
pleins de larmes. (Yvinec : 97 et 99)19
La dépronominalisation consiste à traduire un
pronom par le terme qu’il remplace, et Michel En anglais, le pronom him renvoie nécessai-
Ballard (2004 : 38) indique que « la notion de rement à de l’animé, alors qu’en français le
recatégorisation est inadéquate pour décrire pronom « le » peut renvoyer aussi bien à de
le phénomène, qui relève de la nature et de l’inanimé qu’à de l’animé, ce qui créerait une
la fonction du pronom ». Le recours à la dé- ambiguïté en raison de la proximité du ré-
pronominalisation permet et constitue une ex- férent inanimé singulier « le bâton » : il faut
plicitation du référent, souvent pour lever une donc clarifier et renvoyer explicitement au ré-
ambiguïté éventuelle : férent humain.
4. FAITES LE POINT
Ballard M. (2004), Versus : la version réfléchie, Vol. 2. Des signes au texte, Gap, Paris, Ophrys.
Chapitre XIII en particulier.
Bertrand J. (2006), « Translating Non-Idiomatic Phrasal Verbs Into French: Examples from
Dubliners and Tender is the Night », Palimpsestes, hors série, pp. 331‑354.
24
Vreck F. (2007 [2000]), Entraînement à la version anglaise, Paris, Ophrys-Ploton. Voir pp. 13‑26
et pp. 87‑90.
La traduction anglais-français
“Ain’t goin’ my way, are you?” he called jocosely. (Dreiser, Sister Carrie : 41)
Un jeune homme, qui attendait quelqu’un sur le trottoir, dehors, lui adressa au passage un
sourire moqueur.
« Tu vas pas du mêm’ côté qu’moi, si ? » l’interpella-t‑il, goguenard. (Santraud : 55)
7) […] a wild boy, always getting into mischief, mitching from school, fishing minnows on
Sunday and building stone “castles” in the great crag above the village. (O’Flaherty, “Mother
and Son” : 94)
[…] un garçon turbulent qui faisait toujours des bêtises, qui faisait l’école buissonnière,
25
pêchait des petits poissons le dimanche et construisait des « châteaux » de pierre dans le
grand rocher dominant le village. (Yvinec : 95)
8) Vic smokes a second cigarette as he sits at stool, and scans the Daily Mail. […]
Britain is back in the Super-League of top industrial nations, it is claimed today. Only Germany,
Holland, Japan and Switzerland can now match us for economic growth, price stability and
strong balance of payments, says Dr David Lomax, the Natwest’s economic adviser. (Lodge,
Nice Work : 24)
Assis sur le siège, Vic fume une seconde cigarette et parcourt le Daily Mail. […]
Toutes les études le confirment aujourd’hui : la Grande-Bretagne se retrouve de nouveau
dans le Tableau d’Honneur des nations les plus industrialisées. Selon le Dr David Lomax,
conseiller économique chez Natwest, seuls l’Allemagne, la Hollande, le Japon et la Suisse
peuvent rivaliser avec nous en ce qui concerne la croissance économique, la stabilité des
prix et la balance des paiements. (M. et Y. Couturier : 25)
9) “You have rightly chosen”, said God […]. (Wilde, “The Happy Prince” : 142)
« Tu as fait un choix judicieux, dit Dieu […]. » (Hardin : 143)
10) She did not venture to look around any, but above the clack of the machines she could
hear an occasional remark. (Dreiser, Sister Carrie : 38)
Elle ne risquait pas le moindre coup d’œil alentour, mais, de temps en temps, perçant le cli-
quetis des machines, elle entendait une réflexion. (Santraud : 51)
II. À vous maintenant de recatégoriser les éléments en gras dans les extraits suivants.
1) [Un fantôme a décidé d’effrayer les occupants du domaine.]
He selected Friday, the 17th of August, for his appearance […]. (Wilde, “The Canterville
Ghost” : 38)
2) ‘[…] I need some help. Not much, I assure you. It’s almost nothing, in fact, but I do need
it. […]’ (Dahl, “The Umbrella Man”: 14)
3) “How horrid”, cried Mrs Otis […]. (Wilde, “The Canterville Ghost” : 20)
4) […] he sat hastily down at the end of a pew […]. (Bates, “The Goat and the Stars” : 20)
5) The first man stopped short in the clearing, and the follower nearly ran over him. (Steinbeck,
Of Mice and Men : 8)
6) The kitchen was spick and span: the cook said you could see yourself in the big copper
boilers. (Joyce, “Clay” : 110)
7) When I explained the truth of the matter, she responded indignantly […]. (Capote, “A
Lamp in a Window”: 56)
8) ‘Where is my cheiromantist?’
‘Your what, Gladys?’ exclaimed the Duchess, giving an involuntary start. (Wilde, “Lord Arthur
Savile’s Crime” : 18)
9) He saw himself defiantly facing the police, his arm around Mary’s shoulders, answering
every question, parrying every suspicion. (Highsmith, “The Perfect Alibi” : 86)
10) Her activities were seldom spontaneous: she kept the two rooms immaculate, smoked an
occasional cigarette, prepared her own meals, and tended a canary. (Capote, “Miriam” : 37)
III. Dans les extraits suivants, repérez les phénomènes qui affectent les SN, les verbes
prépositionnels, verbes à particule et structures résultatives.
1) [he est un fantôme.]
He accordingly laughed his most horrible laugh, till the old vaulted roof rang and rang again
[…]. (Wilde, “The Canterville Ghost” : 36)
Il lança donc son rire le plus horrible, jusqu’à faire résonner et résonner encore les antiques
voûtes du toit […]. (Hardin : 37)
2) Only the blue was veiled with a haze of light gold, as it is sometimes in early summer.
26
(Mansfield, “The Garden-Party” : 12)
Seul le bleu était voilé d’une légère brume dorée, comme il arrive parfois au début de l’été.
(Grieve : 13)
3) Once in awhile a dapper young fellow in his best suit would stride lightly past, bound, she
was sure, to call upon some young lady. (Dreiser, Sister Carrie : 51)
De temps à autre, un sémillant jeune homme, sur son trente-et-un, passait nonchalamment
devant elle, en allongeant le pas, pour se rendre, elle en était sûre, à quelque rendez-vous
galant. (Santraud : 68)
4) The door opened and a tall blonde dressed better than the Duchess of Windsor strolled in.
She swayed elegantly across the room, emptied Anna’s ashtray, patted her fat cheek, gave
me a smooth rippling glance and went out again. (Chandler, “Trouble is my Business” : 20)
La porte s’ouvrit et une grande blonde, plus élégante que la duchesse de Windsor, entra
d’un pas nonchalant.
Elle ondula avec grâce à travers la pièce, vida le cendrier, tapota la joue grasse d’Anna du
bout des doigts, m’adressa un regard caressant et appuyé et ressortit. (Berman : 21)
5) He ran across the vegetable plot, past the towers of rice stalk taller than the tallest building,
over the dirt track that bounded the village, back to the compound […]. (Ali, Brick Lane : 12)
Il traversa le potager comme une flèche, longea les tours de gerbes de riz plus hautes que
le plus haut bâtiment, franchit la piste de terre battue encerclant le village, entra dans la cour
[…]. (Maillet : 12)
6) Just, however, as he reached the top of the great oak staircase, a door was flung open,
two little white-robed figures appeared, and a large pillow whizzed past his head! (Wilde, “The
Canterville Ghost” : 36)
Mais à peine était-il parvenu en haut du grand escalier de chêne qu’une porte s’ouvrit brus-
quement. Deux petites silhouettes vêtues de blanc firent leur apparition, et un gros oreiller lui
passa en sifflant à deux doigts de la tête ! (Dupuigrenet Desroussilles : 37)
Mais au moment précis où il atteignait le haut du grand escalier de chêne, une porte s’ou-
vrit brutalement, deux petites silhouettes drapées de blanc apparurent, et un gros oreiller lui
siffla aux oreilles ! (Hardin : 29)
7) Look at Henderson Dores walking up Park Avenue in New York City. […]
Henderson walks on. (Boyd, Stars and Bars : 11)
Regardez Henderson Dores remonter Park Avenue, à New York. […]
Henderson continue à marcher. (Besse : 11)
8) A sizeable guard of immaculate askaris was lined up on the quayside. (Boyd, An Ice Cream
War : 12)
Une importante garde d’honneur, composée d’askaris immaculés, était alignée sur le quai.
(Besse : 17)
9) Tom clashed the folding gate shut […]. (Lodge, Therapy : 10)
Tom a fermé bruyamment la grille en accordéon […]. (Mayoux : 22)
10) The other car jammed to a stop. Its door slammed open and a figure jumped out of it,
waving a gun and shouting. […] I kicked my door open and started to get out, the Lüger down
at my side. (Chandler, “Trouble is my Business” : 80 et 82)
La traduction anglais-français
L’autre voiture s’arrêta pile. Sa portière s’ouvrit violemment et une silhouette en sauta, agi-
tant un flingue en hurlant. […] J’ouvris ma portière d’un coup de pied et me mis à sortir, mon
Lüger à la hanche. (Berman : 81 et 83)
NOTE
NOTES
1. L’interjection, autrefois considérée comme 11. On peut également s’interroger sur l’ac-
une catégorie, est plutôt rangée du côté ceptabilité d’une formulation comme « se
des « mots-phrases ». mettre à s’endormir ».
2. Nous n’emploierons pas le terme de 12. Voir chapitre 2 pour cette notion.
« transposition », souvent utilisé dans ce 13. Il s’agit d’un étoffement du TD (voir cha-
sens par certains théoriciens se réclamant pitre 2, 2.2).
(ouvertement ou non) de Jean-Paul Vinay 14. Pour l’hyperonymisation, voir chapitre 3,
et Jean Darbelnet (Stylistique comparée du section 2.
28 français et de l’anglais. Paris, Didier, 1977 15. On se reportera au chapitre 2 pour les
[1958]). En effet, Michel Ballard a montré phénomènes connexes mais distincts que
dans sa thèse de doctorat d’état (Éléments sont la réduction et le développement et
pour une didactique de la traduction, Uni- au chapitre 7 pour la commutation de pro-
versité de Paris III – Sorbonne Nouvelle, positions.
1991 : 724 sqq) que ce terme était impropre 16. Il faudra prendre garde au fait que, dans ce
pour décrire le phénomène étudié ici. type de SN attribut, si l’on ajoute un adjec-
3. Notons l’usage abusif (à ne pas repro- tif et que le SN ne fonctionne pas comme
duire !) des guillemets dans cet extrait. En une locution, on garde l’article indéfini en
effet, en français, « dans les dialogues, on français : he was a good doctor / c’était un
peut, soit placer les guillemets ouvrants bon médecin.
au début de la première réplique et les 17. En français, le nom apposé postposé est
guillemets fermants à la fin de la dernière souvent construit sans article, mais l’ar-
réplique (ce qui est le procédé le plus clair) ; ticle n’est pas impossible parfois : article
soit se passer de guillemets et n’utiliser défini si la chose ou l’être sont les seuls à
que des tirets […] » (Grevisse et Goosse, Le avoir cette caractéristique, article indéfini
Bon Usage, Bruxelles, Louvain, De Boeck, dans le cas contraire.
Duculot, 2007 : 141). 18. On remarquera par ailleurs que l’article
4. Rappelons que le paradigme est consti- indéfini figurant dans le complément du
tué par l’ensemble des mots qui peuvent nom (a truck driver, an opera singer) com-
apparaître en un point de la chaîne parlée mute alors avec Ø dans le TA : on peut
et qui peuvent se substituer l’un à l’autre parler d’« appartenance analogique » (« un
car ils ont la même fonction. physique de camionneur » = un physique
5. Voir cette notion ci-après en 2. comme en possèdent les camionneurs).
6. Voir cette notion dans le chapitre 2. 19. On aura remarqué dans cet exemple
7. Voir cette notion dans le chapitre 3, sec- la traduction de clung to her apron par
tion 1. « s’agrippa au tablier de sa mère », ce qui
8. Par ailleurs, la traduction de sheath par constitue une explicitation du référent à
« trousse » paraît étrange : s’agit-il d’une partir du déterminant possessif cette fois,
faute de frappe dans la traduction publiée toujours pour cause d’ambiguïté : en fran-
et faut-il lire « housse » ? çais, le possessif s’accorde avec le genre
9. Le nom propre du personnage est différent du nom qu’il détermine et non avec celui
dans le TA car il y a un jeu de mots sur ce du possesseur, contrairement à l’anglais ;
nom quelques pages auparavant dans le TD. « son tablier » pourrait donc renvoyer au
10. Pour la commutation, voir section 3. ci- petit garçon et pas nécessairement à la
après. mère.
29
Il arrive que, pour désigner un même objet ou de taille inférieure au mot et porteuse de
une même action, une langue utilise plusieurs sens. Les morphèmes sont des unités qui ne
termes (qui forment ensemble un syntagme peuvent pas exister isolément mais seulement
ou une périphrase) alors que l’autre n’en uti- être associées pour former un mot. Parmi les
lise qu’un (mot seul), et vice-versa. Lors de morphèmes, on peut citer les affixes (préfixes
la traduction, il y aura donc une différence et suffixes), les désinences et aussi les ra-
de concentration, qui pourra prendre la forme dicaux » (Groussier et Rivière : 123)2. Ainsi,
d’un développement (un mot seul dans le TD dans « menteur », « voleur » et « coureur »,
a pour équivalent plusieurs mots dans le TA) -eur est un morphème : il fait référence à la
ou d’une réduction (plusieurs mots dans le personne qui accomplit l’action ; dans « asy-
TD ont pour équivalent un mot seul dans le métrie », « anormal » et « asocial », a- est un
TA). Le développement et la réduction sont morphème : il a un sens privatif ; dans cha-
les deux manifestations les plus communes cun de ces termes, le radical est lui aussi un
de la différence de concentration. morphème.
On peut distinguer deux types de dévelop- Il convient de noter que dans notre terminolo-
pement et de réduction : le premier type gie, développement et réduction morphéma-
consiste à exploiter la forme (relations mor- tiques ne signifient pas qu’il y a augmentation
phématiques), le second à exploiter le sens ou diminution du nombre de morphèmes
(relations sémiques). Le traducteur aura par- (même si cela peut être le cas) mais que le
fois recours à des équivalences figées enre- traducteur exploite les morphèmes : ceux-ci
gistrées par le dictionnaire tandis qu’il pourra figurent dans le TD (pour le développement)
à d’autres moments laisser parler sa créativité ou sont à générer dans le TA à partir du po-
et utiliser des équivalences libres. tentiel de la LA (pour la réduction).
1.1.1 Le développement
1.1 Relations morphématiques
morphématique
Dans le cadre du développement morphéma-
Rappelons qu’un mot est constitué de mor- tique, la traduction s’élabore à partir des mor-
phèmes, « la plus petite unité linguistique de phèmes contenus dans un mot seul du TD,
forme (phonique et graphique) significative, dont le sens se trouve réparti sur plusieurs
mots dans le TA. On observe des dévelop- nommer improprement ; misprint (n.) :
pements morphématiques surtout à partir du faute d’impression ; misjudgement : er-
phénomène d’affixation (préfixes et suffixes). reur de jugement ; misalignment : dé-
faut d’alignement ; misnomer : terme
On sait que l’anglais a une souplesse qui per-
impropre ; misreport (n.) : rapport ou
met aux locuteurs de former des mots nou-
narration inexact(e) ; misinterpretation :
veaux à partir de schémas connus : V + -er pour
interprétation erronée (Collins), mauvaise
former un nom (grieve → griever) ; V + -able
ou fausse interprétation (Harrap’s) ; mis
pour former un adjectif (drink → drinkable), etc.
apply (v.) : appliquer mal à propos, faire
30 Le français, s’il dispose des mêmes schémas
un mauvais usage (d’un remède) ; mis
de formation des mots (« V + -eur » pour for-
label (v.) : mettre une mauvaise étiquette
mer un nom : jouer → joueur ; « V + -able »
(sur) ; misreport (v.) : rendre compte de
pour former un adjectif : identifier → identi-
manière inexacte (de)
fiable), n’est pas aussi souple que l’anglais,
dans la mesure où toute combinaison non en-
On remarque ici que l’on peut distinguer
registrée dans les dictionnaires ne sera pas
clairement le sens du préfixe mis- dans les
considérée comme correcte, dans un premier
éléments en caractères gras et celui du mot-
temps en tout cas3.
racine dans les autres éléments. On observe
La suffixation peut être adjectivale, nominale également que le sens du terme de départ est
ou adverbiale (c’est-à-dire que les suffixes déductible de celui de ses constituants (on
servent à former des adjectifs, des noms ou parle de dérivation endocentrique).
des adverbes). Certains suffixes sont très pro-
Il convient cependant d’être prudent, car ce
ductifs en anglais, et il est important de les
schéma ne peut pas s’appliquer de façon au-
connaître. C’est le cas notamment de -ity et
tomatique pour tous les mots commençant
-ness qui permettent de décrire un état ou
avec le préfixe mis-. Ainsi, avec mislead, les
une qualité (softness : douceur ; scarceness/
équivalents habituels de mis-(« mal ») et de
rarity : rareté, pénurie) ; -hood, que l’on utilise
lead (« mener ») conduiraient l’étudiant à une
pour faire référence à une période (childhood :
erreur de traduction (mistranslation). En ef-
enfance), un état (motherhood : maternité) ou
fet, mislead ne se traduit pas par « malme-
un groupe de personnes du type décrit par la
ner » ni par « mal mener » mais par « induire
racine du terme (the priesthood : le clergé) ;
en erreur », selon le principe de la colloca-
des suffixes agentifs -er/-ar/-or, qui permettent
tion4 (voir chapitre 3, 2.2.3) : si on continue à
de faire référence à la personne qui accom-
distinguer clairement dans les termes d’arri-
plit l’action décrite par le verbe racine (singer :
vée les équivalents du préfixe et du radical,
chanteur ; beggar : mendiant ; calculator :
le sens n’est pas déductible de celui de cha-
calculatrice). En ce qui concerne les préfixes,
cun des constituants pour un locuteur qui ne
nous pourrons prendre l’exemple de mis-, qui
connaîtrait pas l’expression (on parle de dé-
conduira souvent à un développement lors de
rivation exocentrique)5.
la traduction vers le français.
Voyons à présent un cas particulier, où le dé-
veloppement morphématique s’effectue à par-
1.1.1.1 Le développement
tir d’un terme ne comportant pas plusieurs
morphématique figé
morphèmes6 :
Certains développements morphématiques
In the summer we get huge mats of black
sont enregistrés dans les dictionnaires. On
algae that bubble up from the bottom.
les appelle les développements morphéma-
(floridasportsman.com)7
tiques figés. Voyons quelques exemples de
En été apparaissent d’énormes tapis d’al-
développements morphématiques proposés
gues noires qui remontent du fond en for-
par les dictionnaires pour traduire les termes
mant des bulles.
comportant le préfixe mis- :
misaddress (v.) : mal adresser (une En anglais, bubble est une forme qui appar-
lettre) ; misquote (v.) : citer inexacte- tient à la fois à la catégorie des noms et à la
ment ou erronément ; misname (v.) : catégorie des verbes8. Ce qui nous indique
La traduction anglais-français
dans cet extrait que bubble est un verbe, un crayon, gros comme celui d’un char-
c’est sa place dans la phrase, en d’autres pentier. Cette main avait un poignet, aussi
termes son fonctionnement syntaxique, car dépourvu de poil qu’une plaque de verre.
aucune trace morphologique ne le rattache à (Berman : 35)
la catégorie des verbes. En français, il existe
Dans ces deux exemples, les traducteurs ont
bien, à partir du nom « bulle », le verbe « bul-
exercé leur créativité à double titre : non seu-
ler », mais celui-ci n’a pas la même significa-
lement ils ne se sont pas contentés de traduire
tion que le verbe bubble. Il convient donc,
les termes en gras par ceux que proposent les
comme le proposent les dictionnaires, d’uti-
dictionnaires (qui auraient pu convenir : « […] 31
liser le nom « bulle » accompagné d’un verbe
ce visage quelconque de prolétaire aux traits
de support (faiblement sémantisé, voire hype-
placides, presque impassibles » et « Cette
ronyme) comme « faire/former », qui entre en
main avait un poignet aussi glabre qu’une
collocation avec ce nom.
plaque de verre »), mais ils n’ont pas non
Mais le développement morphématique n’est plus recouru aux termes « sans émotion(s) » et
pas forcément répertorié dans les diction- « sans poils » qui, en dehors de tout contexte,
naires, auquel cas il relève du traducteur, peuvent être considérés comme des équiva-
qui exerce là sa subjectivité, voire, parfois, lents directs (par développement morphé-
sa créativité. matique) de emotionless et hairless. C’est
manifestement le contexte précis dans lequel
1.1.1.2 Le développement les termes apparaissent qui a poussé chacun
morphématique libre des traducteurs à affiner sa traduction en fonc-
tion de l’usage (collocation) : emotionless se
Pour chacun des termes anglais en gras dans rapporte en effet à lines, qui a été traduit par
les exemples ci-dessous, les équivalents en- « traits ». Or, en français, on ne dira pas de
registrés dans les dictionnaires ne relèvent traits qu’ils sont « sans émotions ». On dira plu-
pas du développement morphématique : pour tôt qu’ils ne laissent deviner ou transparaître
emotionless, on trouve « impassible » et pour aucune émotion ou, de façon plus synthétique,
hairless, « glabre ». Pourtant, les traducteurs qu’ils sont « sans expression ».
ont choisi de recourir au développement mor-
phématique pour les traduire : La traduction de hairless par « sans poils »
est impossible dans la mesure où l’adjec-
The blushes caused by the careless scru- tif apparaît dans une structure comparative
tiny of some passengers as she had en- en as…as (dont le premier as a été effacé),
tered the car were strange to see upon traduite par la locution adverbiale « aussi…
this plain, under- class countenance, que ». La combinaison de l’adverbe « aussi »
which was drawn in placid, almost emo- et de la préposition « sans » n’est pas ac-
tionless lines. (Crane, “The Bride Comes ceptable en français (*« Cette main avait un
to Yellow Sky”: 78)
poignet, aussi sans poils qu’une plaque de
Les fards provoqués par l’examen dis-
verre »), si bien que le traducteur s’est vu dans
trait de quelques-uns des passagers alors
l’obligation de recourir à une expression sy-
qu’elle était entrée dans le wagon étaient
nonyme : son choix s’est porté sur le parti-
étranges à voir sur ce visage quelconque
cipe passé employé de façon adjectivale du
de prolétaire aux traits placides, sans ex-
verbe (archaïque) « dépourvoir », dont le sé-
pression presque. (Morel : 79)
mantisme est également privatif : « dépourvu
[The room] seemed almost too small even de ». Ces exemples montrent que les équiva-
for the pudgy hand that rested on the lents donnés par les dictionnaires ne peuvent
edge of the desk, motionless, holding a fat pas toujours être utilisés en contexte. Il ar-
pencil like a carpenter’s pencil. The hand rive également qu’aucun équivalent n’existe
had a wrist, hairless as a plate. (Chandler, dans la langue d’arrivée. En effet, le traduc-
“Trouble is my Business” : 34) teur peut être confronté à des problèmes
[La pièce] paraissait presque trop petite de différences d’acception, de connotation,
même pour la main boudinée qui reposait ou encore à des trous lexicaux9… autant de
immobile, sur le bord du bureau, tenant situations dans lesquelles il lui faudra faire
preuve de créativité pour rendre au mieux le Ici, dans le verbe saying, la terminaison -ing
sens du TD. indique une action en cours de déroulement.
Elle a été développée sous la forme de la lo-
Voyons maintenant un autre exemple :
cution prépositive « en train de »12.
To one not inclined to drink, and gifted
Voici un autre exemple où, à nouveau, l’on
with a more serious turn of mind, such a
bubbling, chattering, glittering c
hamber peut constater différentes possibilités s’offrant
must ever seem an anomaly, a strange au traducteur :
commentary on nature and life. […] Just, however, as he reached the top
32 It seems plain that schemers would of the great oak staircase, a door was
choose more sequestered quarters to flung open, two little white-robed figures
arrange their plans […]. (Dreiser, Sister appeared, and a large pillow whizzed
Carrie : 46) past his head! (Wilde, “The Canterville
Ghost” : 28)
Nous avons ici le terme schemer, qui fonc-
tionne selon le schéma « verbe scheme + suf- Une traduction littérale est tout à fait envi-
fixe agentif -er ». On peut constater que des sageable :
termes construits selon le même schéma
existent en français : « intrigant », « conspi- Mais au moment précis où il atteignait
rateur », « comploteur » (Robert & Collins) ; le haut du grand escalier de chêne, une
« intrigant » (Hachette Oxford). Mais le tra- porte s’ouvrit brutalement, deux petites
ducteur pourrait aussi envisager de recourir silhouettes drapées de blanc apparurent,
à un développement morphématique, plus ou et un gros oreiller lui siffla aux oreilles !
moins subtil : schemers pourrait se traduire (Hardin : 29)
non seulement par « ceux qui complotent/
conspirent/manigancent » (développement Néanmoins, le traducteur peut aussi avoir re-
du suffixe -er à l’aide d’une relative du type cours au développement morphématique :
« celui/ceux…qui + V ») mais aussi par « ceux
Mais à peine était-il parvenu en haut du
qui préparent des complots » (double déve-
grand escalier de chêne qu’une porte
loppement : à la fois du suffixe et du verbe
s’ouvrit brusquement. Deux petites sil-
scheme)10. Toutefois, la traductrice a exercé
houettes vêtues de blanc firent leur ap-
sa créativité en employant une forme idioma
tique11 développée utilisant une collocation parition, et un gros oreiller lui passa
qui élève le niveau de langue : en sifflant à deux doigts de la tête !
(Dupuigrenet Desroussilles : 37)
À celui qui n’est pas porté sur la boisson
et qui a reçu en partage un caractère plus Dans cet exemple, le verbe appeared est
sérieux, un lieu tout en effervescence, ba- rendu par le nom « apparition » accompagné
vardages et clinquant ne peut que sem- par le verbe support « faire », faiblement sé-
bler une anomalie qui en dit étrangement mantisé. On rapprochera cette traduction de
long sur la nature humaine et sur la vie. celle de bubble par « faire des bulles » (voir
[…] Ceux qui ourdissent des complots supra 1.1.1.1).
choisiraient, semble-t‑il, des sphères plus Voyons maintenant le phénomène inverse du
retirées pour tramer leurs intrigues […]. développement morphématique.
(Santraud : 62)
La traduction anglais-français
1.1.2.1 La réduction morphématique figée Un grand blond se précipita sur Meg, at-
trapa son carnet […]. (Pellan : 125)
Nous allons répertorier dans cette section les
cas de réduction morphématique figée les
Pour faire référence aux petits de certains ani-
plus courants lorsqu’on traduit de l’anglais
maux, on peut utiliser le nom de l’animal en
vers le français. L’anglais ne pouvant effectuer
combinaison avec cub, calf ou baby. Cette
la distinction masculin/féminin à l’aide des
combinaison « N + N » est réduite à « N + suf-
déterminants comme peut le faire le français
fixe » (diminutif : « -eau » et « -on » sont les
(avec l’opposition le/la, un/une), on constate
plus communs) en français :
souvent des réductions morphématiques fi- 33
gées dans la traduction des SN comportant bear cub : ourson(-ne) ; fox cub : renar-
un terme qui sert à marquer la représenta- deau ; whale calf : baleineau ; baby gi-
tion du genre sous forme de signe en anglais. raffe : girafon/girafeau
Il s’agit essentiellement des structures « adj.
déterminant le genre (female, male…) + N », D’autres encore se forment à l’aide de l’adjectif
« Adj. + N déterminant le genre (man, woman, young :
girl, boy…) » ou encore, pour les noms d’ani-
young pheasant : faisandeau ; young
maux, « N marquant le genre (he/she ; cock/
rabbit : lapereau ; young partridge : per-
hen ; buck/doe ; bull/cow…) + N » :
dreau ; young mouse : souriceau, etc.
[…], Poirot came up to find Alistair Blunt
looking as sheepish as most men look L’utilisation de noms indénombrables en an-
who are having trouble with their female glais ne permet pas de faire référence à une
relations. (Christie, One, Two, Buckle My quantité précise. Pour pouvoir dénombrer
Shoe : 131) les indénombrables, on utilise des dénom-
[…]. Poirot, qui s’était discrètement tenu à breurs qui permettent de créer des unités
l’écart, s’approcha. Alistair Blunt, comme (trousers → three pairs of trousers). Quand
il arrive souvent au sortir des discussions l’équivalent français d’un indénombrable an-
qu’un homme peut avoir avec une de ses glais peut se dénombrer, on observe une ré-
parentes, avait l’air penaud et déconfit. duction morphématique lors de l’opération
(Le Houbie : 114) de traduction :
valeur diminutive aux substantifs et aux ad- From there, I had a complete view of
jectifs qu’il sert à former) : the parlor and the Christmas tree and the
fireplace where a fire still palely burned.
“[…] You don’t look very well. I thought
(Capote, “One Christmas” : 44)
you looked a little pale. […]” (Dreiser,
De là, je voyais en entier le salon, l’arbre
Sister Carrie : 59)
de Noël et la cheminée où les bûches
« […] Vous n’avez pas l’air très en forme. Je
achevaient de se consumer. (Robillot : 45)
vous trouve pâlotte. […] » (Santraud : 78)
La traduction anglais-français
1.2.1.1 Le développement sémique figé peut en effet ne pas être anodin de choisir
« flamber » ou « exploser » (formes non dé-
Les dictionnaires enregistrent des développe-
veloppées) plutôt que « monter/grimper en
ments sémiques pour les termes qui n’ont pas
flèche » (formes développées) pour traduire
d’équivalent sous forme de mot seul (draught
skyrocket ; de même pour les traductions pos-
ou draft : courant d’air ; kick : coup de pied,
sibles du verbe croon : « parler d’une voix
etc.), et qui peuvent naturellement s’utiliser
douce » (forme développée qui allongera la
tels quels en contexte, comme c’est le cas
phrase), ou « susurrer » (forme non dévelop-
dans les exemples suivants :
pée, plus courte, qui permet une allitération
35
I sipped my tea, leaned back, and even en /s/). Voici quelques exemples en contexte :
asked if I might smoke. (Mansfield, “The
The number of new cancer cases may
Young Girl” : 100)
skyrocket by about two-thirds (+ 62%)
Je bus mon thé à petites gorgées, me
between 2005 and 2026 or by about
laissai aller contre le dossier de mon fau-
three times the rate of growth in the total
teuil, et demandai même la permission de
population. (Sauvé, “The effects of the
fumer. (Pellan : 101)
changing age structure on Households
and Families to 2026” : 23)
Des développements sémiques sont égale-
Le nombre des nouveaux cas de cancer
ment enregistrés pour les termes qui appar-
pourra exploser, c’est-à-dire connaître
tiennent à des domaines pour lesquels une
une hausse des deux tiers (+ 62 %) de
langue est plus riche ou dotée de verbes plus
2005 à 2026, soit d’environ trois fois le
expressifs qu’une autre langue. Par exemple,
taux d’accroissement de la population to-
l’anglais possède un grand nombre de verbes
tale. (Sauvé : 25)
qui permettent de décrire précisément la fa-
çon dont une personne regarde quelqu’un The oil and gas companies have seen
ou quelque chose (stare, glare, peep, gawk, their profits skyrocket with the rising
glance, etc.), tandis que le français n’ex- price of oil. (Ms. Peggy Nash, Parliament
prime pas toujours les choses de façon aussi of Canada, 39th Parliament, 2nd session,
concise. Pour traduire ces verbes, on aura April 9, 2008)
souvent recours au verbe hyperonyme « re- Les sociétés pétrolières et gazières ont
garder » accompagné d’un adverbe ou d’une vu leurs profits grimper en flèche avec
locution permettant de donner des précisions la hausse du prix du pétrole. (Parlement
sur la façon dont la personne regarde : du Canada, 39e législature, 2e session,
9 avril 2008)
Mr Jeeter stiffened and glared at me.
(Chandler, “Trouble is my Business” : 26)
M. Jeeter se raidit et me regarda furieu- 1.2.1.2 Le développement sémique libre
sement. (Berman : 27)
Même lorsque des développements sémiques
sont enregistrés dans les dictionnaires, le tra-
En fonction de ses diverses acceptions, un
ducteur peut ne pas les utiliser en contexte,
terme peut recevoir des traductions diffé-
pour diverses raisons. Dans l’exemple sui-
rentes, relevant du développement ou non.
vant, Ann Grieve a choisi l’un des développe-
Ainsi, le verbe watch peut vouloir dire « re-
ments proposés par les dictionnaires, tandis
garder » (forme non développée), mais aussi
que Françoise Pellan a fait preuve de créa-
« faire attention (à) » (forme développée). Il
tivité en offrant une traduction qui, tout en
arrive également que pour la même accep-
rendant un sens équivalent, permet une vi-
tion de certains termes, les dictionnaires re-
sualisation plus précise de la scène :
censent à la fois des équivalents simples et
développés. L’utilisation de l’une ou l’autre “Dead!” Laura stared at Godber’s man.
forme dépendra des relations de collocation (Mansfield, “The Garden Party” : 34)
ou des préférences du traducteur, qui pourra « Mort ! » Laura regarda fixement l’em-
en privilégier une par rapport à l’autre pour ployé de chez Godber. (Grieve : 35)
des raisons stylistiques de rythme, d’eupho- – Il est mort ! Laura regardait le livreur
nie (l’harmonie des sons entre eux), etc. Il d’un œil écarquillé. (Pellan : 55)
La traduction anglais-français
implicitation 8, 20, 61, 63 proposition à ~ personnel 130,
implicitation par effacement 63, 134-135, 140, 159, 201-204, 206,
197, 209 208, 211, 213
implicitation par hyperonymisation Morphèmes 29, 32, 46
63
implicitation par pronominalisation N
63 Nominalisation 135
relation ~-explicite 61 ~ et effacement S+V 135
Incise ~ et transformation de l’ensemble
245
~ et inversion 97 de la proposition 136
Incrémentialisation
~ (définition) 72
O
~ et explicitation 72 Omission 38, 41, 47, 111
Insertion
~ d’un sujet animé humain 121-
P
122 Paradigme
Inversion ~ de désignation 49
~ après adv. et loc. 99 changement de ~ 16-17, 23, 107,
~ et circonstancielles 99 129, 139, 144-146, 148, 207, 210,
~ et incise 97, 99 212
changement de ~ (définition) 16,
~ et relatives 99
139
~ et supposition 96, 153
changement de ~ et prop.
~ et thématisation 97-98
circonstancielle 145
changement de ~ et prop. relative
J
146
Juxtaposition déplacement et changement de
~ (définition) 133 ~ 107
~ de prop. à mode impersonnel transformations paradigmatiques 134
140 Paraphrase antonymique 60, 159, 198,
~ de prop. à mode personnel 140 204, 210, 212, 214
~ (définition) 60
M ~ par contraire négativé 60
Métonymie 17, 49-55, 64-65, 71, 74, ~ par contraire positivé 61
106, 124, 147, 159, 196, 198, 201, Participiale (proposition) 102-103, 105,
138, 140-141, 144, 146, 154, 159,
203-204, 206
209, 212, 214
~ action ↔ résultat 52
~ cause ↔ effet/conséquence 53 R
~ contenant ↔ contenu 51
Recatégorisation 7, 15-17, 19-21, 23-24,
~ espace ↔ temps 53
40, 67, 101, 106-107, 117, 130, 136,
~ lieu ↔ activité 54
138, 144, 197, 203-204, 209
~ lieu ↔ fonction 54
~ étendue 136
~ matière ↔ objet 51
~ indirecte 17
~ processus/action/produit ↔ Réduction
instrument/source 52 ~ et relation définition ↔ terme 59
~ simultanéité ↔ antériorité 53 ~ sémique (définition) 37
inversion du repérage temporel 53 ~ sémique figée 37
variation du repérage spatial 54 ~ sémique libre 37
Mode Relation
proposition à ~ impersonnel 130, ~ définition/proposition ↔ terme 59
134, 140, 159, 196, 201-204, 206, ~ hypero-hyponymique 55-56,
208, 211, 213 58-61, 64-65, 116
~ hypero-hyponymique et contexte S
56 Segmentation 105, 137, 139, 141, 144,
~ hypero-hyponymique et 146-148
idiomatisme 56 ~ à partir d’une relative 146
~ hypero-hyponymique et niveau proposition circonstancielle et ~
de langue 58 148
~ hypero-hyponymique et style 56 Subordination 134, 144, 147
~ hypero-hyponymique figée 55 ~ (définition) 134
246 ~ hypero-hyponymique libre 56 proposition subordonnée relative
~ interpropositionnelle 137 (transformations) 135-136, 144-
145
~ interpropositionnelle
Sujet
et chassé-croisé 138, 147
~ animé humain (insertion) 121
~ interpropositionnelle et ~ et réorientation de l’énoncé 196,
segmentation 105, 137, 139, 141, 199, 202-204, 206-208, 210, 212-
144, 146-148 214
~ sujet-verbe 103-104 ~ et réorientation de l’énoncé 113
marquage en français de la ~ relation ~-verbe 103-104
temporelle potentielle en anglais Synecdoque 49-51, 124, 201, 203, 214
141 Syntagme
passage à la ~ d’expansion 143- ~ et ordre des mots 105
144 ~ et ordre des mots (disjonction)
107
Réorientation
~ et ordre des mots
~ à partir de l’impersonnel 118
(enchâssement/désenchâssement)
~ à partir du COD 114 106
~ à partir du COI 114 ~ et ordre des mots (permutation)
~ à partir du compl. attributif 115 105-106, 202
~ à partir du complément d’agent Syntaxe
114, 209, 212 coordination 134
~ à partir du possesseur 123 juxtaposition 133
~ à partir du sémantisme du verbe relations syntaxiques 133
113 subordination 134, 144, 147
~ à partir du sujet réel 116-117
T
~ à partir d’un compl.
circonstanciel 115 There + be
~ de l’énoncé 54, 60, 113-118, ~ et réorientation de l’énoncé 122
Trou lexical 46, 70-71, 80
120-123, 127-130, 159, 204, 209
~ des phrases débutant par there V
+ be 122
Verbe
~ et énoncés modalisés 118
~ copule 115-116
~ et pronom indéfini 122 ~ de position 100-101, 138, 144
~ et sujet animé humain 121-122 relation sujet-~ 103-104
~ et sujet indéfini 120 Verbe à particule 18, 20, 26, 160, 207,
~ et voix impersonnelle 119 210-211
~ et voix passive 114, 121, 209 Vreck, Françoise 20, 24, 65, 68, 109,
Résultatives (structures) 18-20, 23, 26 126, 129
Préface........................................................................................................................ 7
247
Avant-propos........................................................................................................... 9
Liste des signes, abréviations et conventions utilisés.................... 11
Partie I
Cours et exercices
Ch apitre 1
Recatégorisation et chassé-croisé..................................................................... 15
1. Recatégorisation........................................................................................................ 15
1.1 Définition et considérations générales............................................................ 15
1.2 Typologie............................................................................................................ 16
1.2.1 Recatégorisation simple...................................................................... 16
1.2.2 Recatégorisation complexe................................................................. 16
1.2.3 Recatégorisation étendue.................................................................... 16
1.2.4 Recatégorisation incidente.................................................................. 17
1.2.5 Recatégorisation directe / indirecte................................................... 17
2. Chassé-croisé............................................................................................................ 17
2.1 Chassé-croisé et syntagmes nominaux (SN)................................................. 17
2.2 Chassé-croisé et syntagmes verbaux (SV) exprimant un déplacement..... 18
2.3 Chassé-croisé et structures résultatives......................................................... 18
2.4 Limites du chassé-croisé.................................................................................. 19
3. Phénomènes connexes mais distincts.................................................................... 21
3.1 Commutation de déterminants........................................................................ 21
3.1.1 Article Ø ↔ autre déterminant........................................................... 21
3.1.2 Article indéfini ↔ article défini ou partitif.......................................... 22
3.1.3 Article défini ↔ démonstratif ou possessif....................................... 22
3.2 Dépronominalisation.......................................................................................... 23
4. Faites le point............................................................................................................. 23
5. Pour aller plus loin..................................................................................................... 24
6. Testez vos connaissances........................................................................................ 24
Ch apitre 2
La différence de concentration............................................................................ 29
1. Le développement et la réduction........................................................................... 29
1.1 Relations morphématiques............................................................................... 29
1.1.1 Le développement morphématique................................................... 29
1.1.1.1 Le développement morphématique figé.............................. 30
1.1.1.2 Le développement morphématique libre............................. 31
1.1.2 La réduction morphématique.............................................................. 32
1.1.2.1 La réduction morphématique figée...................................... 33
1.1.2.2 La réduction morphématique libre....................................... 33
Ch apitre 3
La différence de désignation................................................................................... 49
1. La métonymie............................................................................................................. 49
1.1 Partie ↔ tout (synecdoque).............................................................................. 49
1.2 Contenant ↔ contenu....................................................................................... 51
1.3 Matière ou autre caractéristique ↔ objet ou autre caractéristique............. 51
1.4 Processus, action (procès), produit ↔ moyen de réaliser action
(instrument, source)........................................................................................... 52
1.5 Action ↔ résultat............................................................................................... 52
1.6 Cause ↔ effet, conséquence........................................................................... 53
1.7 Simultanéité ↔ antériorité................................................................................ 53
1.8 Inversion du repérage temporel....................................................................... 53
1.9 Espace ↔ temps............................................................................................... 53
1.10 Lieu ↔ activité................................................................................................... 54
1.11 Lieu ↔ fonction/occupants.............................................................................. 54
1.12 Variation du repérage spatial........................................................................... 54
2. Hypero-hyponymie.................................................................................................... 55
2.1 La relation hypero-hyponymique figée............................................................ 55
2.2 La relation hypero-hyponymique libre............................................................. 56
2.2.1 Le contexte........................................................................................... 56
2.2.2 Le style.................................................................................................. 56
2.2.3 La collocation....................................................................................... 58
3. La relation définition ou proposition ↔ terme........................................................ 59
4. Paraphrase antonymique.......................................................................................... 60
4.1 Le contraire négativé......................................................................................... 60
4.2 Le contraire positivé.......................................................................................... 61
5. Implicite-explicite....................................................................................................... 61
5.1 Explicitation........................................................................................................ 62
5.1.1 Explicitation par étoffement................................................................ 62
5.1.2 Explicitation par rétablissement du référent/dépronominalisation...... 62
5.1.3 Explicitation par hyponymisation........................................................ 62
5.1.4 L’incrémentialisation............................................................................. 62
5.2 Implicitation........................................................................................................ 63
5.2.1 Implicitation par effacement................................................................ 63
5.2.2 Implicitation par pronominalisation.................................................... 63
5.2.3 Implicitation par hyperonymisation.................................................... 63
6. Faites le point............................................................................................................. 64
7. Pour aller plus loin..................................................................................................... 65
8. Testez vos connaissances........................................................................................ 65
La traduction anglais-français
Ch apitre 4
Le paradigme culturel................................................................................................ 69
1. Les désignateurs culturels........................................................................................ 69
1.1 La préservation de l’étrangéité du terme d’origine....................................... 70
1.1.1 Le report................................................................................................ 71
1.1.2 La standardisation................................................................................ 71
1.1.3 Le report assorti d’une explicitation du sens................................... 72
1.1.3.1 La note..................................................................................... 72
1.1.3.2 L’incrémentialisation............................................................... 72 249
1.2 La priorité au sens............................................................................................. 73
1.2.1 La traduction selon l’usage................................................................. 73
1.2.2 La substitution sémantique................................................................. 74
1.2.3 L’hyperonymisation.............................................................................. 74
1.2.4 Utilisation d’un équivalent culturel de la langue
d’arrivée/adaptation/acclimatation..................................................... 74
1.3 Principaux champs lexicaux............................................................................. 75
1.3.1 Unités de mesure................................................................................. 75
1.3.1.1 Longueur.................................................................................. 75
1.3.1.2 Volumes et poids.................................................................... 76
1.3.2 Monnaies............................................................................................... 77
1.3.2.1 Système britannique............................................................... 77
1.3.2.2 Système américain................................................................. 78
1.3.3 Systèmes scolaires.............................................................................. 78
1.3.4 Alimentation.......................................................................................... 79
1.3.5 Fêtes...................................................................................................... 81
2. Les noms propres...................................................................................................... 81
2.1 Les anthroponymes........................................................................................... 81
2.1.1 Report.................................................................................................... 81
2.1.2 Traduction............................................................................................. 81
2.1.2.1 Personnages historiques répertoriés.................................... 81
2.1.2.2 Personnages de fiction et surnoms...................................... 82
2.1.2.3 Jeux sur les mots ou sur les sonorités................................ 83
2.2 Les toponymes.................................................................................................. 84
2.2.1 Report.................................................................................................... 84
2.2.2 Traduction............................................................................................. 85
3. Les allusions culturelles............................................................................................ 86
3.1 Personnages historiques/célèbres................................................................... 86
3.2 Personnages fictifs............................................................................................ 86
3.3 Citations.............................................................................................................. 88
4. Faites le point............................................................................................................. 88
5. Pour aller plus loin..................................................................................................... 90
6. Testez vos connaissances........................................................................................ 91
Ch apitre 5
Construction et ordre des mots différents................................................. 95
1. L’inversion................................................................................................................... 95
1.1 L’inversion simple en anglais........................................................................... 95
1.1.1 Interrogation.......................................................................................... 95
1.1.2 Supposition........................................................................................... 96
1.1.3 Subordonnées de comparaison......................................................... 96
1.1.4 Incises.................................................................................................... 96
Ch apitre 6
Réorientation de l’énoncé......................................................................................... 113
1. Réorientation à partir du prédicat............................................................................ 113
1.1 Réorientation à partir du sémantisme du verbe............................................ 113
1.2 Réorientation à partir du complément d’agent.............................................. 114
1.3 Réorientation à partir du complément d’objet direct (COD)........................ 114
1.4 Réorientation à partir du complément d’objet indirect (COI)....................... 114
1.5 Réorientation à partir d’un complément circonstanciel (CC)....................... 115
1.6 Réorientation à partir du complément attributif............................................. 115
2. Réorientation à partir de l’impersonnel................................................................... 118
2.1 Dans les énoncés exprimant la modalité........................................................ 118
2.2 Avec des verbes compatibles avec la voix impersonnelle........................... 119
2.3 Avec des phrases dont le sujet est indéfini................................................... 120
3. Réorientation à partir d’un sujet animé humain (A.H.).......................................... 121
La traduction anglais-français
3.1 Utilisation d’un sujet A.H. issu du contexte................................................... 121
3.2 Insertion d’un sujet A.H.................................................................................... 121
3.2.1 Voix passive sans complément d’agent → voix active
avec sujet A.H...................................................................................... 121
3.2.2 Construction there + be → sujet A.H.............................................. 122
3.2.3 Sujet impersonnel → sujet A.H......................................................... 122
3.2.4 Sujet au génitif (dont la tête/le noyau n’est pas un A.H.)
→ sujet A.H.............................................................................................. 123
3.2.4.1 Réorientation à partir du possesseur................................... 123
251
3.2.4.2 Réorientation à partir d’un A.H. extérieur à la relation
de possession......................................................................... 124
4. Faites le point............................................................................................................. 125
5. Pour aller plus loin..................................................................................................... 126
6. Testez vos connaissances........................................................................................ 126
Ch apitre 7
Propositions et relations interpropositionnelles.................................... 133
1. Typologie des relations interpropositionnelles....................................................... 133
1.1 La juxtaposition.................................................................................................. 133
1.2 La coordination.................................................................................................. 134
1.3 La subordination................................................................................................ 134
2. Typologie des traductions-transformations............................................................ 134
2.1 Transformations paradigmatiques................................................................... 134
2.1.1 Le passage de proposition à mode personnel
à proposition/forme à mode impersonnel......................................... 134
2.1.2 La nominalisation de propositions conjuguées................................ 135
2.1.2.1 Par effacement du bloc ‘sujet + verbe’............................... 135
2.1.2.2 Par transformation de l’ensemble de la proposition.......... 136
2.2 Transformations syntagmatiques : modifications de la relation
interpropositionnelle.......................................................................................... 137
2.2.1 L’enchâssement.................................................................................... 137
2.2.2 Le désenchâssement........................................................................... 137
2.2.3 Le déplacement de proposition.......................................................... 137
2.2.4 Le chassé-croisé interpropositionnel................................................. 138
2.2.5 Le changement de paradigme............................................................ 139
2.2.6 La segmentation................................................................................... 139
3. Traitement par type de relation de base................................................................ 140
3.1 La juxtaposition.................................................................................................. 140
3.1.1 La juxtaposition de propositions à mode personnel....................... 140
3.1.2 La juxtaposition de propositions à mode impersonnel :
les participiales..................................................................................... 140
3.2 La coordination : le cas de and....................................................................... 141
3.2.1 Le marquage en français de la relation temporelle potentielle
en anglais.............................................................................................. 141
3.2.1.1 Simultanéité des procès........................................................ 141
3.2.1.2 Successivité des procès........................................................ 141
3.2.2 Le marquage/l’explicitation d’autres relations.................................. 143
3.2.3 Le passage à la relation d’expansion................................................ 143
3.3 La subordination................................................................................................ 144
3.3.1 La relative.............................................................................................. 144
3.3.1.1 Le changement de paradigme.............................................. 144
3.3.1.2 Le désenchâssement............................................................. 145
3.3.1.3 La segmentation..................................................................... 146
252
Partie II
Observation active : commentaires de traduction
Partie III
Application : textes à traduire
Corinne WECKSTEEN-QUINIO
Mickaël MARIAULE
Cindy LEFEBVRE-SCODELLER
Mickaël MARIAULE
Cindy LEFEBVRE-SCODELLER
La traduction
anglais-français
TRADUCTO
La traduction
anglais-français
Proposant une approche originale de la traduction
TRADUCTO
anglais-français, ce manuel de traductologie progressif Cindy LEFEBVRE-SCODELLER Manuel de
et didactique accompagne le lecteur tout au long de est Maître de Conférences au traductologie
son apprentissage. département d’études anglophones
de l’Université de Limoges. Elle pratique Corrigés
La première partie, théorique, présente les concepts enseigne la traductologie, la en ligne
visant l’acquisition ou la consolidation des compé- traduction, la grammaire et la
tences nécessaires pour la pratique de la version. linguistique anglaises.
Des exercices d’application, reposant sur des extraits
Mickaël MARIAULE est Maître
authentiques, permettent au lecteur de progresser en
de Conférences à l’Université de
observant d’abord les stratégies de traduction utilisées
Lille 3, où il enseigne la traduction
puis en les appliquant. et la traductologie en licence, en
Master enseignement (CAPES) et
La deuxième partie propose 30 textes contemporains en Master de traduction.
accompagnés d’une traduction. Il s’agit de se familia-
La traduction anglais-français
riser avec le commentaire de traduction et d’être Corinne WECKSTEEN-QUINIO
un « observateur actif », capable de réinvestir ses est agrégée d’anglais et Maître
connaissances et d’utiliser une terminologie propre à de Conférences à l’Université
la traductologie. d’Artois, où elle enseigne la
traduction et la traductologie, de la
La troisième partie comporte 30 textes à traduire, avec 1re année de licence aux concours
puis sans indications, pour aller progressivement vers de l’enseignement (CAPES et
Agrégation interne) ainsi qu’en
une autonomie totale.
Master Recherche.
Un ouvrage indispensable et une référence pour
toute personne amenée à pratiquer la version et Pour les étudiants et enseignants
en traduction et traductologie :
à réfléchir aux stratégies de traduction mises en
Licences LLCE et LEA, Masters de
place dans le passage de l’anglais au français. traduction et Masters enseignement
(préparations CAPES et Agrégation).
TRADUCTO
• Offline ou online, enregistrement synchronisé
• Sur PC et tablette
• Personnalisation et partage
VERSAN
ISBN 978-2-8041-8917-4
www.deboeck.com