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Trouillard Jean. 19. Schuhl. (Pierre-Maxime). Le dominateur et les possibles, Paris, P. U. F., 1960. In: Revue des Études
Grecques, tome 74, fascicule 349-350, Janvier-juin 1961. pp. 317-319;
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1961_num_74_349_3654_t1_0317_0000_2
Ch. Mugler.
20. B.munowitz (W. Gerson). Aristotle's Protrepticus and the sources of its
reconstruction, I (University of California Publications in Classical Philology,
vol. 16, n° 1, p. 1-96). Berkeley and Los Angeles, University of California
Press, 1957.
Il est à la fois un peu tard et trop tôt pour rendre compte de ce livre. Paru
en 1957, c'est la première partie d'une étude très minutieuse, qu'on ne pourra
vraiment apprécier que dans son ensemble. Mais en attendant le second volume
il faut présenter celui-ci, vu l'importance du sujet et les intentions de l'auteur :
l'ouvrage ne tend en effet à rien moins qu'à contester la plupart des éléments
avec lesquels on reconstruit généralement le Protrepliqiie d'Aristote.
On sait que la résurrection de ce Protreptique a véritablement commencé
en 1867, lorsque Ingram Bywater soutint que le travail d'Aristote a inspiré
pour une large part l'ouvrage homonyme de Jamblique. Depuis lors, une sorte
d'émulation dans cette recherche de « l'Aristote perdu » a multiplié les fragments
attribués aux « exotériques » d'Aristote et au Protreptique en particulier. Dans
son premier chapitre, M. R. fait l'historique de ces restitutions, pour conclure
de façon fort sceptique : « II est clair que l'on dispose de peu de témoignages
positifs en vue d'une reconstruction rigoureuse, si l'on entend par témoignage
positif des citations où soient mentionnés à la fois le titre du Protreptique et le
nom d'Aristote ». Cela est sans doute évident, mais l'évidence méritait d'être
soulignée : trop de discussions savantes partent de textes pris pour des citations,
alors qu'ils se réduisent à des transpositions ou même, qui sait, alors qu'ils
n'ont en fait aucun rapport direct avec le travail d'Aristote. Les désaccords
entre érudits modernes qu'allègue M. R. sont, il est vrai, moins inquiétants
qu'il ne le dit ; s'il fallait attendre que l'accord fût réalisé sur un auteur ou un
ouvrage antique pour le juger ou l'exploiter, l'histoire des idées et celle de la
littérature n'auraient plus longtemps à vivre. Mieux vaut prouver, si nécessaire,
le mouvement en marchant. Mais l'A. a raison de vouloir qu'on marche sur un
terrain aussi solide que possible. Il contribue pour sa part à le consolider ou
plutôt à le déblayer en examinant, au chapitre II, les témoignages anciens relatifs
au Protrepliqiie et les cinq premiers fragments Walzer. C'est cette partie critique
qui est la plus importante (le chapitre est d'ailleurs le plus long), mais aussi
la plus difficile à juger actuellement. Elle aurait, si on l'acceptait, des
conséquences considérables : c'est une pulvérisation des idées reçues ; là où
M. R. a passé, il veut qu'il ne reste rien, ou presque rien.
Il examine d'abord les témoignages de Trébellius Pollion et de Nonius
Marcellus, d'où l'on a conclu que Vllortensius de Cicéron devait beaucoup au
Protrepliqiie. Il montre que l'expression « ad exemplum protreptici » ne contient
pas forcément une allusion au Prolrepiique d'Aristote et à celui-là seul. Ces
textes prouvent tout au plus, dit-il, que Yllorlensius était une exhortation où
Aristote était présenté, à l'occasion, comme un auteur difficile ; ils ne permettent