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Université populaire de Caen Basse-Normandie – Année 2014-2015

Contre-histoire de la philosophie par Michel Onfray – Conférence N° 268

# 14 : Lundi 16 mars 2015

« UN CHATEAU PHILOSOPHIQUE »

A/ LE MOMENT MILITANT JUIF (Une explication avec Sartre)


a) Trilogie :
1) La condition réflexive de l’homme juif (1963)
2) Marx et la question juive (1972)
3) La philosophie politique et l’Etat d’Israël (1975).
b) Abandonne l’action politique
• Pour la réflexion philosophique

1./ LA CONDITION REFLEXIVE DE L’HOMME JUIF


a) Fait suite à 3 articles dans Les Temps Modernes
• Examen des conditions de possibilité d’un devenir juif par choix
• Pas de recension dans Les Temps modernes
• Sartre prépare un numéro spécial sur le conflit israélo-palestinien
• Avec : contributeurs israéliens, palestiniens et français
b) Misrahi, La coexistence ou la guerre :
• Souhaite la paix plutôt que la guerre
• Mais déclare que si affrontement il doit y avoir
• Ce sera de la responsabilité des pays arabes
• Dit que l’Etat d’Israël est prêt
c) Texte qui ne plait pas aux Palestiniens
• Pour leur être agréable
• Sartre le classe dans la catégorie : textes d’Israéliens
• Misrahi était français depuis l’âge de 9 ans

2./ MARX ET LA QUESTION JUIVE


a) Bien que Juif, Marx est antisémite
• Antisémitisme : vieille composante du socialisme français
• Antisémitisme des Lumières :
• Kant, Hegel,
• Proudhon, Fourier, Toussenel
• Oppose un socialisme chrétien non-antisémite :
• Constantin Pecqueur, Etienne Cabet
b) Donc la révolution ne supprimera pas l’antisémitisme
c) Lieu commun de la gauche antisémite : juif = capitaliste

3./ LA PHILOSOPHIE POLITIQUE ET L’ETAT D’ISRAEL


a) Demandé par Louis Sala-Molins pour sa collection
b) La question de l’Etat juif dans le monde :
• Choisir d’être juif + autre chose que la révolution =

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• Création de l’Etat d’Israël
c) Pas à partir des textes religieux
• Mais en regard de la Shoah
d) Il faut un Etat israélien en paix avec les palestiniens.

B/ LE MOMENT HEDONISTE
a) Traité du bonheur :
1. Construction d’un château
2. Ethique, droit et politique
3. Les actes de la joie
b) Sa pensée personnelle

C/ LE MOMENT SPINOZISTE (Une explication avec Spinoza)


a) L’exégèse
• Rapport à Spinoza, à Martin Buber
b) Spinoza :
• Lecture conseillée par Raymond Polin pendant l’occupation
c) Devenu agrégé :
• Traduit et annote pour la Pléiade, œuvres complètes (1954) :
• 10 chapitres du Traité des autorités théologico-politiques
• et la Correspondance
d) Début de longs travaux spinozistes :
• Thèse secondaire : Le désir et la réflexion chez Spinoza (1959) parution 1972
• Anthologie (1964)
• Traduction nouvelle de L’éthique avec introduction, notes et commentaires (1990)
• Le corps et l’esprit dans la philosophie de Spinoza (1992)
• Le système du monde, la réalisation de soi et la félicité dans la philosophie de Spinoza
(1992)
• Préface au Traité de l’autorité politique intitulée Ethique philosophique et théorie de
l’Etat (1994)
• Un recueil d’articles L’être et la joie. Perspectives synthétiques sur le spinozisme (1997).
e) Quel est le Spinoza de Robert Misrahi ?
• Langue lourde de la scolastique : scolies, lemmes, propositions, postulats
• Robert Misrahi simplifie sans amoindrir
• Met en avant la pensée de la joie
• La sagesse existentielle
• N’aime pas le déterminisme, le fatalisme, l’absence de liberté
• Aime chez Spinoza :
• Le monisme
• L’immanence radicale
• La morale déconnectée de la religion
• La politique démocratique
• Le refus de la théocratie
• Le judaïsme comme libre exercice de l’intelligence
… et non comme croyance à un catéchisme dogmatique
• Le conatus, le désir
• La connaissance qui libère
• Le savoir qui donne la joie
• N’aime pas :
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• La négation du libre-arbitre
• La pensée de la nécessité
• L’ontologie fataliste
• La métaphysique déterministe (Cf. lettre à Schuler)

D/ LA SORBONNE
a) Elève de BACHELARD
• Exposé sur le hasard
• Bachelard lui reproche :
• De ne pas avoir produit une description phénoménologique du hasard comme vécu.

b) Fait sa thèse avec JANKELEVITCH


• Lumière, commencement, liberté
• La nacre et le rocher :
« A mes yeux, il était un phénoménologue, c’est-à-dire un peintre de ce qui est vécu en
première personne et non en analyste conceptuel cherchant des causes et des nécessités »
(68).
• Jankélévitch : « le grand philosophe du siècle, aux côtés de Sartre, cependant totalement
desservi par son style d’écriture : phrases compliquées, vocabulaire trop spécifique »
(68-68).
• Critique son « déisme légèrement mystique » (69) fonctionnant comme une philosophie
première à partir de laquelle il jugeait moralement du monde.
• Devient son assistant en philosophie morale et politique peu avant Mai 68
• Discussion dans les cafés :
• Jankélévitch affirme « que s’il fallait donner une note à l’humanité, elle
n’obtiendrait guère plus de 11/20 » (70).
• A aimé chez lui :
• Combat antiraciste et contre l’antisémitisme
• Sa défense de la mémoire juive
• Ses engagements en Mai 68
• Déplore son refus de l’Allemagne
• Affaiblit sa pensée morale

c) Jean-Toussaint DESANTI :
• La pensée de Spinoza se réduit à l’activité de la banque d’Amsterdam

d) Olivier REVAUT D’ALLONES :


• Les Juifs russes souhaitent parler yiddish et être de bons soviétiques

e) François CHATELET :
• « A la fois affable et si autosuffisant » (74)

f) Henri LEFEBVRE
• Tous célébraient l’URSS
• Puisque juif et existentialiste
• Etait rangé dans le camp des réactionnaires

g) Hélène VEDRINE :
• Faisait de lui un mystique

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h) Elisabeth de FONTENAY :
• « Le bonheur est une question qui ne m’intéresse pas » (75).

i) Morin, Desanti, Lefebvre avoueront leur erreur d’avoir soutenu l’URSS


• En France, le terreau chrétien aidant, on « admire et soutient beaucoup plus un criminel
repenti qu’un innocent, beaucoup plus un homme public qui se repent d’avoir soutenu
une dictature sanglante qu’un individu qui n’a jamais, d’aucune façon, soutenu ou
cautionné une dictature stalinienne » (77).

j) A apprécié Jean PREPOSIET :


• « un philosophe doux et sympathique, qui avait écrit un très beau livre sur Spinoza et une
très belle histoire de l’anarchie » (76)
• Robert Misrahi dit de son oeuvre personnelle qu’elle est « oeuvre discrètement
libertaire » (183)

k) Quitte la Sorbonne après 30 ans de carrière


• Et 15 en lycée avant

l) André COMTE-SPONVILLE devient son assistant


• « Je n’ai jamais très bien su s’il était marxiste, matérialiste, stoïcien ou bouddhiste, je
sais seulement qu’il allia un temps « la béatitude » et le « désespoir » dans son premier
grand livre » (87).

E/ CONTRE LA PHENOMENOLOGIE
a) S’oppose à :
• Paul RICOEUR, Emmanuel LEVINAS, ou bien encore à Jean BEAUFRET et Jean-
Michel PALMIER
• Qui disculpent Heidegger de son nazisme
b) Comme Sartre :
• Liberté totale de l’individu
c) Contre Sartre :
• L’angoisse ne révèle pas la liberté
d) Contre Heidegger :
• Nous ne sommes pas des êtres-pour-la-mort
• La pensée de Heidegger cache « une théologie négative chrétienne qui a seulement
dépoussiéré l’ancien vocabulaire théologique. En effet, Heidegger condamnait toute la
réalité et la vie concrètes lues comme un coupable « oubli » de l’Etre (la « déchéance »
après la « déréliction ») et exaltait l’être-pour-la-mort et, en fait, la fascination de la
mort » (79).
e) Contre Levinas :
• Et sa phénoménologie de la caresse
• 1968, Misrahi publie Martin Buber, philosophe de la relation
• Selon lui Levinas emprunte à Buber sans jamais lui rendre hommage
• Même si Buber incarne la version eudémoniste hassidique du judaïsme
• Et Levinas le versant dialecticien talmudique orthodoxe.

F/ UNE THEORIE DU SUJET


a) Contre Marx qui refuse la liberté
• Au nom du déterminisme économique
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b) Contre Freud qui la nie
• Au nom de l’inconscient
c) Contre la phénoménologie heideggérienne :
• Réactivant la vieille théologie chrétienne
d) Contre le structuralisme
• Qui nie la possibilité d’un sujet
• La langue préexiste à son apprentissage
• Elle est un donné sans acquisition
e) Défend sa théorie du sujet dans :
• La problématique du sujet, aujourd’hui en 1994 et 2002
• Analyse les pensées du sujet de :
• Kierkegaard, Husserl, Buber, Bloch, Heidegger, Sartre, Levinas, Ricœur
• Loin :
• Des sujétions religieuses,
• Des monades autistes sans portes ni fenêtres,
• Des raisons pures transcendantales,
• Des passivités ontologiques engluées,
• Des produits du langage ou de l’herméneutique,
• Le sujet, c’est :
• La subjectivité concrète, immanente,
• Qui se déploie et se déplie ici et maintenant,
• Indépendante d’un dieu qui n’existe d’ailleurs pas,
• Inaccessible à quelque déterminisme que ce soit.
• La jouissance d’être. Essai d’anthropologie philosophique (1996)
1) Traité fondateur d’une ontologie phénoménologique
• Comparable en densité à L’être et le néant
• Un anti-Sartre hédoniste
2) Nous sommes notre corps
• Notre corps est liberté, conscience et désir
• Nous ne sommes pas manque à être (de Platon à Lacan)
• Mais autosuffisance ontologique
3) La vérité du sujet :
• Pas hors de lui
• Pas à chercher dans le vertige ou l’angoisse
• A trouver en lui
• Par un travail de conscience réflexive
4) le sujet n’est pas seul
• Mais en relation avec lui-même, autrui, le monde
5) Dans ces relations
• Il faut viser l’augmentation de l’être
• Et la puissance d’exister
6) Le sujet est le premier objet de son travail existentiel
• Le reste suit
7) Il faut viser la joie par la connaissance
• Le sujet et son désir. Essai d’anthropologie phénoménologique (2009).

G/ SPINOZA ET DIEU
a) Assiste aux cours de Jean Wahl
• Wahl publiera deux livres majeurs pour la philosophie au XX° siècle :
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• Vers le concret (1932)
• Etudes kierkegaardiennes (1938).
• Wahl dirige la petite thèse de Robert Misrahi
• Lui dit : « Je ne vous laisserai jamais dire que Spinoza est un athée » - La nacre et le
rocher (58)...
• Robert Misrahi supprime les passages concernant cette hypothèse,
• Mais réintroduit le chapitre dans l’édition pour Gordon & Breach.
• C’est pourtant Jean Wahl qui a raison...
b) Cette thèse paraît :
• Le désir et la réflexion dans la philosophie de Spinoza
c) Spinoza consacre un grand nombre de pages à dire ce qu’est Dieu pour lui
• Il n’en nie pas l’existence
• Mais l’assimile à la Nature
d) Spinoza écrit, 1° page de L’Ethique :
« Par Dieu, j’entends un être absolument infini, c’est à dire une substance consistant en une
infinité d’attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie » (I. définition 6).
• La premier livre de L’Ethique s’attache même à démontrer que :
• Dieu existe nécessairement
• Il est unique et éternel
• Il est et agit par la seule nécessité de sa nature
• Il est la cause libre de toute chose
• Toutes choses sont en lui et dépendent de lui
• Sans lui, rien ne peut être, ni être conçu
• Toutes choses sont prédéterminées par lui, par la nature absolue et sa puissance
infinie
• La chose étendue et la chose pensante sont ses attributs
• Il est incorporel, non sujet aux passions et non composé de corps et d’esprit, ni de
volonté et d’entendement
• Il est cause immanente et antérieure à toutes les choses par la causalité
• Son essence et son existence sont une même chose
• Il est la cause de ce qui a été, est, et sera
• Sa nature est exprimée par tout ce qui existe, de même pour son essence
• Il est la seule substance à être dans la Nature
• « Dieu ou la nature » (Ethique IV, préface).
e) Lettre à Osten (43) :
• « Dieu est l’univers »
f) Ce qui ne définit pas un athée, mais un panthéiste.

H/ SPINOZA ET LA LIBERTE
a) Nous sommes désirants
• Soumis à la puissance du conatus
• Soumis à l’ordre des passions
• Ignorants des causes qui nous déterminent
b) « Nous sommes agités de bien des façons par les causes extérieures et, pareils aux flots de
la mer agités par des vents contraires, nous flottons, inconscients de notre sort et de notre
destin » (IV. 59 scolie).
c) Le sujet est une fiction
• Le conatus sa vérité
d) Robert Misrahi ne souscrit pas à cette thèse
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• L’être et le néant corrige Spinoza
• Robert Misrahi se sépare de la métaphysique du gluant, du visqueux
• Du pessimisme sombre, angoissé, négatif
e) Corrige Spinoza par Sartre : lui ajoute la liberté
• Corrige Sartre par Spinoza : lui ajoute la joie
f) Ce qui donne le Traité du bonheur.

I/ ALLEGORIE D’UN CHATEAU


a) Tome 1 : Construction d’un château
• « Récit »
• Littré : « Action de raconter une chose »
• Alain Rey, Dictionnaire culturel en langue française :
« Relation orale ou écrite (d’évènements vrais ou imaginaires) ; mise en discours, au
moyen d’une langue naturelle, d’une organisation de pensée censée refléter une réalité
ou un imaginaire dans le temps ».
• Narration qui confond réel et imaginaire
b) 156 pages
• Composé en 1975, publié en 1981
c) Sans néologismes ni mots compliqués
• Avec lyrisme et poésie
• Prose énigmatique
• Texte crypté
d) Dit noyer son moi dans l’écriture
• Et y trouver du plaisir
• Part à la recherche de son moi
e) Multiplie les obscurités
• Les formules ésotériques
• Les phrases énigmatiques :
« Le rien de lumière, de se dire se crée, mais de se créer s’exauce : se réalise et se hausse
au niveau plus épuré de la spirale qui se réfléchit soi-même en tournant ; alors est atteint
un espace plus vaste, plus léger, un désert toujours nocturne malgré son rien de lumière,
mais situé déjà plus près de la nuit vaste et bleue, accueillante et féconde, que des sables
brûlants et des pierres stériles » (18)...
f) Variations extatiques sur le thème du château :
• Ses constructions
• Ses alentours
• Ses définitions
• Ses potentialités
• Ses diversités
g) Développe de petits poèmes en prose ésotérique sur :
• Les fossés, les grilles mobiles, les couloirs, les galeries, les chicanes, les labyrinthes, les
meurtrières, les portes, les ouvertures, les douves, les fossés, les tours, le chemin de
ronde, le pont-levis, le souterrain, les caveaux, le cul-de-sac, les fosses, les chambres
aveugles, les carrefours, les fenêtres, les parcs, les terrasses, les escaliers, les portes-
fenêtres, l’étang, les dallages
h) Disserte sur le rocher et son matériau d’essence cosmique
i) Il multiplie les précisions formelles :
• Le matériau ocre, la masse carrée flanquée de deux tours, une ronde, une carrée, le toit en
pente douce, proche de l’horizontal, la dissymétrie des tours, le grand portail et ses grilles
dorées ; il détaille les meubles bas, les fourrures et les cuirs, la petite cheminée, les
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fauteuils, les miroirs, les tapis, les tableaux, les tentures murales, les ferronneries, les
torches, les lits, les bancs, les armes
j) Il raconte la chapelle, les vitraux, les miroirs
k) Il précise ce que sont les activités pratiquées dans les salles du château :
• On y boit des thés fins et des alcools précieux,
• On y écoute de la musique raffinée,
• On y médite devant des feux de cheminée,
• On y converse avec des amis choisis,
• On y joue du piano,
• On y donne de grandes et belles fêtes.
l) Entre le Grand Meaulnes et Au château d’Argol

J/ LES RAISONS D’UN CHATEAU


a) Citations concernant sa maison privée…
• Cette demeure est :
• Construite au bord d’un fleuve sur lequel passent les cargos et les péniches
pétrolières
• Dispose d’un jardin dans lequel on entre par une grille blanche ouverte sur la route
• Donne sur un chemin de halage
• De plain-pied avec les rosiers
• Avec une esplanade de fin gravier, faites de pierres et de briques
• La maison dans laquelle :
• Il écrit ses livres
• Vivait alors avec son épouse psychanalyste lacanienne
• Et sa fille qui deviendra une universitaire spécialiste en littérature anglo-saxonne.
• On y trouve un bureau où écrire, penser, méditer, rédiger
• Une chambre pour l’enfant
• Des peintures
• Des meubles en merisier
• Des fauteuils en cuir
• Une pièce pour écouter de la musique
• Puis, probablement, le cabinet de l’analyste dans lequel se diront « les itinéraires difficiles
(guerres inutiles, perversions du bonheur), et surtout les renaissances et les
reviviscences » (114).
b) La nacre et le rocher,
« Puisque je voulais suggérer et exprimer d’abord globalement ce qu’était le but, je choisis
la métaphore du château : elle exprime la plénitude de la joie et de la beauté. En même
temps, je soulignais à mes yeux la pertinence et la portée réaliste de cette image, puisque
j’avais déjà et effectivement vécu dans un château réel, et j’y avais réellement connu la plus
grande joie. La métaphore du château me permettait donc de dire et l’extrême et le
réalisable » (115).
c) « L’image des châteaux suggère l’inaccessible et l’impossible. Aussi bien la pseudo-sagesse
des nations (avec les « châteaux en Espagne ») que la lucidité tragique de Kafka (avec son
château présent et hors d’atteinte) disent l’inanité d’une quête de joie et de sens qui serait
pleinement satisfaite » (115).
d) En regard de ce que qui fut, ce château breton où il a connu la plénitude d’être, Robert
Misrahi propose ce qui pourrait être, cet édifice ontologique.
e) Le narrateur « après avoir connu une crise grave (la solitude, la guerre et la persécution)
décide de se protéger et de s’isoler d’autrui (la « guerre ») en construisant un projet comme
s’il était un démiurge (« On édifiera ». il « construit » d’abord un château fort. Mais les
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défenses et le repli étant vains, le narrateur décide non plus le repli mais la jouissance festive.
Il « construit » alors un château Renaissance (qui ressemble au château réel de l’adolescence,
à Challain-la-Potherie), château dans lequel on expérimente et la renaissance, le
recommencement de la vie, et le pouvoir destructeur des intrigues. C’est à ce moment, en ultime
étape de l’itinéraire, que le narrateur, encore inspiré par un château breton réel, comprend que
son véritable château, sa véritable demeure de l’être, sera une simple maison, avec un être
aimé (ma véritable maison normande, en bord de Seine » (115).
f) On comprend dès lors que le château de papier conceptuel
• Saisi sous tous ses angles dans Construction d’un château
• Se nourrit du château breton réel
• Qui nourrit à son tour un château éthico-politique universel
• Dont les deux autres tomes proposent la description.
g) L’ensemble se retrouve conçu, vu, imaginé, pensé, voulu, écrit
• A la lumière du château normand réalisé :
• Qui correspond à la maison familiale de Tournedos (Seine-Maritime)

BIBLIOGRAPHIE :
Robert Misrahi,
• La condition réflexive de l'homme juif, Julliard
• Lumière, commencement, liberté, Plon
• La jouissance d'être, Encre marine
• Le sujet et son désir, Pleins feux
• Le désir et la réflexion dans la philosophie de Spinoza, Gordon & Breach
• Traité du bonheur. I. Construction d'un château, Seuil
• Marx et la question juive, Idées Gallimard

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