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Conseils méthodologiques
Remarques générales. Il est important de comprendre que le soin apporté à la rédac-
tion est essentiel dans une copie. L’orthographe, le style, la propreté du devoir rendu
doivent être particulièrement soignés. Un futur magistrat, avocat, greffier, policier, se
doit de maîtriser la langue française. Deux ou trois fautes d’orthographe sont toujours
excusables, mais guère plus. La crédibilité de l’étudiant est alors anéantie. Il n’est pas
non plus admissible de remettre une copie griffonnée dans une écriture illisible, ou
rédigé avec une encre très pâle ou qui bave, ou encore de rendre une copie sale,
pleine de ratures ou surchargée de blanco. Il est impératif de bannir les
« copies-torchon ». L’étudiant doit être attentif à rendre un devoir rédigé dans une écri-
ture la plus élégante et lisible possibles. Pour rendre la lecture agréable pour le correc-
teur, le devoir doit être également aéré (on saute des lignes entre les paragraphes, les
titres...). C’est un signe de respect du correcteur, auquel celui-ci sera nécessairement
sensible. De même, des copies sobres sont appréciées (sans décorations multicolores,
ni fluo, etc.), démontrant la maturité intellectuelle de l’étudiant.
Pour aller plus loin. Dans un devoir rédigé, il ne saurait être question de recopier in
extenso les références des arrêts cités dans le Code pénal Dalloz ou Litec. Il est donc
nécessaire de mentionner la date de l’arrêt ainsi que la formation qui l’a rendu, mais
pas les revues, ni les auteurs des divers commentaires. L’immixtion de telles informa-
tions alourdirait inutilement la copie. En revanche, il peut paraître nécessaire, dans
l’optique de l’approfondissement de chaque thème traité dans le cadre de ces exercices
corrigés, d’aller chercher ces articles de doctrine afin de mieux comprendre les ques-
tions abordées. C’est la raison pour laquelle à la fin de chaque exercice, l’étudiant trou-
vera dans un cadre les références des arrêts cités dans le corrigé.
La dissertation
Les dissertations présentes dans cet ouvrage reflètent ces deux types de conditions de
rédaction : sont présentées tant des dissertations longues et très structurées que des
dissertations aux développements plus ramassés. L’étudiant pourra ainsi voir ce qui
peut se faire en trois heures un jour d’examen (de L3 ou M1, par exemple), comme ce
qui est attendu en TD ou séminaires, après de longues recherches fouillées (TD de L3 ou
M1, séminaires de M2...), ou dans un concours tel que celui de l’ENM (épreuve en
5 heures).
1 • L’INTRODUCTION
L’introduction est à soigner tout particulièrement. Elle doit représenter environ le quart
du devoir. Il ne s’agit pas d’un volume comptable et artificiel, mais d’une exigence
imposée par le fond : l’introduction doit comprendre un certain nombre d’éléments
capitaux qui ne doivent être ni bâclés, ni omis.
Tout sujet posé, quelle qu’en soit la forme (interrogative ou affirmative), doit être
compris comme une question (problème juridique) appelant une réponse de la part de
l’étudiant. Et c’est dans l’introduction que la réponse doit être apportée. L’introduction
n’est pas une sorte de devinette où l’on ménage le suspense, tout au contraire ! Il faut
absolument affirmer la solution proposée. Le corps du devoir servira à démontrer la
solution retenue dans le détail : ainsi, les deux parties (I/II) expliqueront la solution justi-
fiée en introduction.
Avant tout, il convient donc de cerner le problème juridique posé : on l’a dit, tout sujet,
même formulé de manière affirmative (ex. : « La protection pénale de la propriété » ; « Le
droit pénal et la mort »), contient une question : il est impératif de restituer ce problème
juridique sous-tendu par le sujet. Autrement dit, à travers ces quelques mots, que
demande-t-on à l’étudiant ? Quel est le problème juridique qu’il convient de résoudre ?
Pour solutionner cette équation juridique, il est nécessaire de commencer par bien
définir tous les termes du sujet. Il faut le délimiter et argumenter chacun de ses choix.
Toute exclusion doit être justifiée et expliquée, afin de convaincre le correcteur de la
pertinence des options prises.
Il est également essentiel de présenter brièvement les domaines concernés par le sujet
et les difficultés qui se posent. De brefs éléments historiques pourront éventuellement,
selon les sujets, être les bienvenus. Les connaissances exposées dans l’introduction
doivent être générales, construites en forme d’entonnoir, débouchant sur l’annonce
de plan. Il est hors de question d’entrer dans le détail, et encore moins de citer des juris-
prudences ou des exemples : l’introduction n’est pas le lieu pour exposer ces détails !
En plus du problème juridique, il est impératif et fondamental de présenter :
– d’une part, l’intérêt du sujet : il faut dégager les enjeux, expliquer les raisons juridi-
ques qui amènent à s’interroger sur le problème soulevé. Pourquoi ce sujet est-il si
pertinent ? Qu’est-ce qui fait sa « saveur » ? Il faudra donc replacer le sujet dans
son contexte général afin d’en dégager l’originalité et démontrer l’utilité de s’inter-
roger sur cette question de droit pénal ;
– d’autre part, la problématique. C’est le point le plus important. Le raisonnement
juridique doit apparaître clairement, ainsi que le fil directeur qui va conduire la
INTRODUCTION – Conseils méthodologiques 11
réflexion tout le long du devoir. Il ne faut jamais poser de question, ni laisser planer
aucun doute. L’introduction est une affirmation, dont l’apothéose est la probléma-
tique : la solution au problème juridique posé par le sujet doit être donnée dès
l’introduction.
Dans tous les cas, il est impératif de faire un effort à propos de l’annonce du plan I-II,
arcane principal, à la fin de l’introduction. Cette annonce de plan doit être progressive-
ment amenée et doit découler logiquement des précédents propos. Il ne faut pas que le
lecteur se demande comment l’étudiant en arrive à une annonce de plan qui n’a rien à
voir avec le reste de l’introduction. Le correcteur doit presque pouvoir deviner le plan
avant son annonce « officielle », tant la présentation est claire et lumineuse. De même,
l’annonce de plan ne doit pas se résumer au recopiage des deux titres qui vont suivre,
entrecoupés de « c’est pour ça qu’on verra dans une première partie... » : c’est un style
scolaire à proscrire à ce niveau d’étude. Il convient de préférer plutôt : « Tel Janus au
double visage, la mort possède également deux faces : mourir, et être mort. Et le droit
pénal épouse ces deux visages, en réprimant tant les comportements donnant la mort
(I) que ceux qui sont commis contre les morts (II) ».
Cette présentation formelle, à chaque annonce de plan, des titres I-II, A-B (et éventuel-
lement 1º/2º), entre parenthèses, est obligatoire. Mais attention ! Il est absolument illo-
gique, et par conséquent prohibé, d’annoncer à la fin de l’introduction, en plus des
deux parties principales (I et II), les « A » et « B », voire les 1º et 2º. Une annonce de
plan n’est pas un catalogue.
L’introduction se rédige naturellement en dernier, après la construction du plan et
l’organisation rationnelle de la pensée juridique développée.
Quant aux titres, ils doivent être toujours simples et clairs. Certaines maladresses rédac-
tionnelles peuvent être évitées en suivant quelques règles :
– interdiction d’utiliser des verbes conjugués dans les titres (car les titres ne sont pas
des phrases : ils doivent très brièvement présenter l’idée principale) ;
– interdiction d’user d’une phrase coupée en deux reliée par des points de suspen-
sion pour en faire deux titres (c’est incohérent : deux bouts de phrases ne consti-
tuent pas une idée directrice !) ;
– interdiction d’utiliser la forme interrogative : les titres affirment un contenu (pas de
« suspense » : c’est un devoir juridique, non un polar) ;
– en principe, pas de « et » ni de « ou » dans les titres : il s’agit de dégager une idée
générale commune, non d’empiler des informations antinomiques ou parallèles. Les
« et » et « ou » ne sont possibles qu’à la condition que les termes placés après le
« et/ou » constituent l’explication des termes placés avant. Exemple : « Fromage ou
dessert », non ! « Raphaël ou le débauché », oui ! Les conjonctions de coordina-
tions sont donc à manier avec prudence. Pour les utiliser sans risque, il faut vrai-
ment les maîtriser. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir.
Pas de conclusion (puisqu’en général, ce n’est qu’un résumé de ce qui a été déjà dit :
cela n’a aucun intérêt et, au contraire, entraîne plutôt un risque de perte de points en
raison des doublons et redites qui en découlent généralement).
Le commentaire d’arrêt
Les arrêts à commenter dans les examens universitaires comme lors de concours sont
très généralement – pour ne pas dire exclusivement – des arrêts rendus par la Cour de
cassation, non par les juridictions du fond. C’est la raison pour laquelle cet ouvrage
présentera des commentaires d’arrêts provenant uniquement de la chambre criminelle.
Les arrêts rendus par la chambre criminelle peuvent être de rejet ou de cassation, et
dans ce dernier cas, il s’agira principalement soit d’arrêts de cassation pour manque de
base légale, soit d’arrêts de cassation pour violation de la loi. L’étudiant devra bien saisir
la nuance capitale entre ces principales formes de cassation pour commenter correcte-
ment l’arrêt. De même, il est indispensable de noter si l’arrêt est inédit ou publié au
Bulletin, ce qui aidera à apprécier l’arrêt à sa juste valeur.
Afin d’embrasser toutes les situations, cet ouvrage proposera des commentaires
d’arrêts de toutes les variétés : arrêts de cassation et de rejet, arrêts publiés et inédits.
1 • L’INTRODUCTION
Il faut, tout comme pour la dissertation, la soigner. La première règle à assimiler est qu’il
ne faut surtout pas commenter l’arrêt dans l’introduction.
Il convient de commencer l’introduction par une phrase exposant le problème juridique
d’une façon générale. De préférence, il vaut mieux poser la difficulté sous forme de
INTRODUCTION – Conseils méthodologiques 13
– la critique : il est évident que c’est cet aspect qui doit être le plus amplement déve-
loppé, que cette critique soit positive (approbation de l’arrêt), ou négative (réserves
émises concernant la décision commentée).
Les titres doivent impérativement « coller » à l’arrêt, et ne surtout pas ressembler à des
titres de manuels ou de dissertation.
Les problèmes juridiques principaux de l’arrêt, les éléments essentiels et les points clés
de la décision, doivent impérativement se retrouver en B du I et A du II. En effet, le
centre du devoir doit en être le cœur. Un plan qui aborderait le point le plus crucial en
B du II démontrerait ainsi ses défaillances et pêcherait par son déséquilibre.
Aucune conclusion n’est nécessaire, bien au contraire (puisqu’en général, ce n’est
qu’un résumé de ce qui a été déjà dit : aucun intérêt, voire risque de perte de points).
Le B du II ne doit pas non plus être transformé en sorte de conclusion (quelques lignes
de banalités et de généralités) : cela démontrerait malheureusement le défaut de cons-
truction du plan ou les lacunes dans la compréhension des difficultés soulevées par
l’arrêt.
Le cas pratique
Le problème juridique à résoudre ne peut jamais être formulé de manière trop générale
car il signifierait, qu’en réalité, l’étudiant n’a pas compris l’énoncé et use d’une formule
passe-partout inadaptée.
Exemple de mauvaise question : « l’infraction est-elle constituée ? » ou bien « M. X est-il
responsable ? ».
En effet, ces deux questions sont trop vagues, trop imprécises, trop générales, et absolu-
ment pas adaptées à la précision de l’énoncé et à la réalité concrète des faits qui sont
exposés. Il est impératif que la question que pose l’étudiant comme résumant le problème
juridique soit unique, exclusivement propre au cas. Si elle est « recyclable », applicable à
n’importe quel autre cas se rapportant à la matière, c’est que la question est mal posée,
autrement dit inadaptée. Le problème juridique posé sous forme d’interrogation doit donc
obligatoirement coller aux faits précis qui sont soumis à la sagacité des étudiants.
Par exemple, à propos de faits énoncés qui pourraient être qualifiés de vol, la question
pourrait être la suivante : « les données immatérielles contenues dans un ordinateur
sont-elles susceptibles de constituer une chose au sens de l’article 311-1 du Code
pénal ? Sont-elles susceptibles de soustraction en dépit de l’impossibilité de les appré-
hender physiquement ? » Mais en aucun cas l’étudiant ne devra poser une question
vague du type : « Le vol est-il caractérisé ? », la question étant trop vague, recyclable,
passe-partout.
Il est donc indispensable de chercher à déterminer à chaque fois ce qui est exactement
demandé, avec précision et concision. Une question qui pourrait s’adapter à d’autres
faits constitue une mauvaise formulation.
questions peuvent alors se poser : y a-t-il concours réel ? concours idéal ? Conseillée
dans une copie propre à un exercice de droit pénal spécial ou de droit pénal des
affaires, cette conclusion devient même indispensable dans une copie relevant d’une
épreuve générale de « droit pénal », lorsque le programme couvre le DPG, le DPS et/
ou le DPA (ce qui est le cas, par exemple, de l’examen d’accès au CRFPA et du concours
de l’ENM).