10
Vendredi 9 avril 2010
K Les départements français
sont-ils menacés de faillite?
K Quelles sont les raisons
de leurs déficits?
K Quels sont les enjeux
politiques de cette crise?
Décodage
L
a menace n’est pas
feinte. Claude Barto-
lone, leprésident (PS)
du conseil général de
Seine-Saint-Denis, a
décidé de soumettre,
jeudi 8 avril, le bud-
get 2010 de son
département avec un déficit de
75 millions d’euros. Au regard d’un
montantglobal de1,8 milliardd’eu-
ros, le « découvert » peut paraître
symbolique. Cette initiative inédi-
te – les collectivités locales doivent
présenter des comptes en équili-
bre – risque de placer ce départe-
ment sous la tutelle du préfet et de
la chambre régionale des comptes.
Ce baroud d’honneurest unnouvel
épisode de la bataille engagée
contre l’Etat à propos des transferts
de charges et de la compensation
des dépenses sociales.
Des conseils généraux déstabili-
sés Le secrétaired’Etat aux collecti-
vités territoriales, Alain Marleix,
reconnaît qu’une quinzaine de
départements seraient en grande
fragilité financière, nécessitant
des mesures exceptionnelles de
soutien. Claudy Lebreton, prési-
dent (PS) de l’Association des
départementsde France (ADF),éva-
lue, lui, à une trentaine le nombre
de conseils généraux déjà en diffi-
culté, et il craint qu’une quinzaine
de départements viennent s’ajou-
ter à la liste en 2011. Aufinal, la moi-
tié des départements de France
seraient ainsi déstabilisés.
« Cette crise frappe essentielle-
ment les départements qui cumu-
lent plusieurs facteurs aggra-
vants : un nombre élevé de person-
nes âgées de plus de 75 ans, un fort
taux de chômage, ainsi qu’un
niveaude revenu des ménages infé-
rieur à la moyenne. Soit une popu-
lation qui bénéficie en grande
majorité des allocationsde solidari-
té », relève Pierre Jamet, directeur
général des services du conseil
Sur France Info
au micro de Jean Leymarie
Plantu dévoile
son dessin du jour
vendredi à 11h40
avec
général du Rhône chargé d’un rap-
port d’évaluation qui devrait être
remis au premier ministre, Fran-
çois Fillon, d’ici au 20 avril.
Des nouvelles dépenses non
compensées Depuis les lois de
décentralisation de 1982, les dépar-
tements ont été investis d’un rôle
de « bouclier social » de proximité
en faveur des plus démunis. De
fait, les dépenses consacrées aux
familles, aux personnes âgées et
aux handicapés représentent plus
de 60 % des leurs charges de ges-
tion, pour l’essentiel des alloca-
tions de solidarité dont les conseils
généraux ne contrôlent ni le mon-
tant ni l’évolution.
Instituée par le gouvernement
Jospinen 2002, l’allocation person-
nalisée d’autonomie (APA), versée
à plus de 1,1 million de personnes
âgées en France, dépasse les 5 mil-
liards d’euros, en 2009, avec un
taux d’augmentation de 6 % par
an. Avec le transfert intervenu en
2004, le nombre de bénéficiaires
du revenu minimum d’insertion
(RMI), devenu revenu de solidarité
active (RSA), a atteint 1,3 million de
personnes et coûte près de 6 mil-
liards d’euros aux départements.
La prestation compensatoire du
handicap (PCH), mise en place en
2005, est certes moins élevée. Mais
les dépenses sont passées de
270 millions, en 2007, à 560 mil-
lions d’euros l’année suivante.
Selon l’ADF, sur les 11,4 milliards
d’euros d’allocations versées en
2008, l’Etat n’a, en réalité, compen-
sé ces dépenses qu’à hauteur de
7,6milliards d’euros.
L’effet désastreux des
emprunts toxiques Côté recettes,
les collectivités ont subi un brutal
coup de frein. En particulier, les
revenus de la taxe sur les droits de
mutation, perçue sur les transac-
tions commerciales et immobiliè-
res, qui avaient permis d’amortir
le choc des dépenses sociales, ont
Contre-enquête
France
chuté de plus de 2 milliards d’eu-
ros, en 2007. Des départements
déjà très endettés, comme la Seine-
Saint-Denis, ont subi les effets
désastreux des emprunts toxi-
ques. Seule exception parmi les
collectivités, les départements ont
été contraints de procéder, en
2009, à des augmentations record
d’impôts, en moyenne de 6,2 %.
Une hausse que les conseils géné-
raux hésitent à reproduire juste
avant les élections cantonales et le
prochain renouvellement de leurs
assemblées, au printemps 2011.
Dernier élément d’incertitude :
laréforme dela taxeprofessionnel-
le, mise en œuvre pour 2010, ne
s’est pas traduite par une chute
immédiate des recettes. Mais ses
effets à moyen terme sont encore
loin d’être évalués. Avec la réfor-
me des finances locales, les dépar-
tements ne disposeront plus que
d’une très faible marge de décision
fiscale portant uniquement sur le
taux de la taxe du foncier bâti.
« Une fracture entre les territoi-
res » Face à cette dégradation per-
sistante, le gouvernement peut-il
prendre le risque d’attiser les
conflits ? Certains départements
ont commencé à réduire leurs
dépenses, à rogner sur les subven-
tions, à reporter des investisse-
ments. La gauche est décidée à
mener bataille en multipliant les
contentieux. Arnaud Montebourg,
président du conseil général de
Saône-et-Loire, a obtenu gain de
cause auprès du Conseil d’Etat à
propos des fonds de la protection
de l’enfance.
Paris et la Seine-Saint-Denis
contestent les conditions de finan-
cement des maisons du handicap.
Sept présidents de conseils géné-
raux – quatre PS, un PCF et deux
UMP – veulent obliger l’Etat à
renégocier sa « dette ». Ils envisa-
gent de recourir aux nouvelles dis-
positions constitutionnelles, en
agitant la menace de la « Question
prioritaire de constitutionnalité »
à propos du respect de l’autono-
mie des collectivités et des trans-
ferts financiers. Plutôt embarras-
sés par le constat d’une réalité par-
tagée, les présidents de droite et du
centre réclament eux aussi « une
prise en charge renforcée de la soli-
darité nationale », souligne Bruno
Sido, président (UMP) du conseil
général de la Haute-Marne.
« Ce débat n’est ni de gauche ni
de droite. C’est celui de la fracture
entre les territoires », proclame
Gérard Roche, président (UMP) du
conseil général de la Haute-Loire,
porte-parole des départements
ruraux. « Malgré la crise, les élus ont
le sentiment que les départements
n’intéressent personne, alors qu’on
ne cesse de leur confier de nouvelles
missions », souligne M. Jamet. Le
gouvernement peut bien miser sur
la réforme des collectivités territo-
riales, prévue en 2014, pour redéfi-
nirlescompétencesetlesresponsa-
bilités des élus. D’ici là, il lui faudra
bien gérer l’urgence sans attendre
une hypothétique reprise. p
Michel Delberghe
1
Les recettes
fiscales en 2008
en euros par habitant
48 (Paris)
De 106 à 284
De 285 à 315
De 316 à 354,5
De 355 à 439
Les 7 départements
menaçant de saisir
le conseil constitutionnel
1 Côte-d’Armor
2 Haute-Loire
3 Meurthe-et-Moselle
4 Meuse
5 Saône-et-Loire
6 Territoire de Belfort
L’Etat et le mistigri
7 Val-de-Marne
* La Seine-Saint-Denis
de la rigueur
menace de présenter
un budget en déficit
Analyse
Françoise Fressoz
L
a rigueur rode et c’est ce
contexte particulier qui
explique la violence du
bras de fer que viennent
d’engager un certain nombre de
départements avec l’Etat. Ce n’est
certes pas la première fois que les
élus locaux accusent le pouvoir
central de se défausser, autre-
ment dit de mal compenser les
dépenses dont ils ont hérité lors
des lois de décentralisation Mau-
roy (1982) et Raffarin
(2003-2004). D’ordinaire cepen-
dant il suffisait de quelques dis-
cussions dans le huis clos des
ministères ou de quelques coups
de chauffe au Sénat, haut lieu des
territoires, pour qu’un « deal »
soit passé et que des compensa-
tions soient votées.
Cette fois, le jeu se corse, car
l’Etat n’a plus le sou. Sous sur-
veillance européenne, il se doit
de réduire son déficit, six fois
supérieur à celui des collectivités
locales, ainsi que son endette-
ment, proche de 1 500 milliards
d’euros fin 2009. La conférence
sur le déficit, qui s’est tenue fin
janvier à l’Elysée, a donné le ton :
l’Etat n’a plus rien à donner aux
élus. Il attend en revanche d’eux
qu’ils resserrent leurs dépenses.
Celles-ci continuent de pro-
gresser à un rythme de 5 à 6% l’an
alors que, hors interventions
liées à la crise, l’Etat tente depuis
dix ans de contenir les siennes au
strict niveau de l’inflation. En cet-
te année 2010, Nicolas Sarkozy
veut transmettre aux élus locaux
le mistigri de la rigueur.
Que les départements soient
les premiers à réagir n’est guère
étonnant. Ce sont eux qui gèrent
l’action sociale. Ils distribuent le
revenu de solidarité active (RSA),
les prestations liées au handicap
0123
*
7
4
3
6
5
2
SOURCE : DGCL-DESL
ou encore l’APA (allocation per-
sonnalisée d’autonomie) qui,
pour des raisons différentes, sont
toutes en croissance exponentiel-
le alors que les recettes s’effon-
drent. Tous les départements ne
sont pas mal en point mais beau-
coup souffrent de la crise.
Sauf aide de l’Etat, l’alternative
se résume pour eux à une forte
hausse de la partie des impôts
locaux qu’ils maîtrisent encore
(le foncier bâti) ou à une baisse de
leur train de vie, voire une coupe
dans leurs budgets d’investisse-
ment (routes, collèges…). C’est ce
vers quoi les pousse l’Etat.
Sur cette donnée de base se
greffe une dimension politique :
l’Etat central est incarné par un
homme – Nicolas Sarkozy – qui
n’a jamais manifesté d’appétence
pour la décentralisation. Autant
son prédécesseur était consen-
suel, autant lui se montre vindica-
tif. Lors du scrutin de mars, le pré-
sident de la République a dénon-
cé « la frénésie fiscale des
régions». Il entend, avec la réfor-
me territoriale, «diviser par deux
le nombre d’élus locaux ». Il veut
faire plier les pouvoirs locaux lar-
gement dominés par la gauche
mais ne réussit pour le moment
qu’à conforter la gauche : sitôt
remporté le scrutin régional de
mars, le PS poursuit la « bataille
des territoires» avec en ligne de
mire les cantonales de 2011. En
mettant en avant l’action sociale
des départements, il joue la carte
des territoires protecteurs face à
l’Etat qui se désengage.
Localement payante, la straté-
gie du PS n’est cependant pas
sans risque au niveau national.
A l’approche de la présidentielle
de 2012, elle le fige dans son rôle
de conservateur des territoires.
Or, les plus lucides des socialis-
tes savent que la dépense publi-
que, dans son ensemble, devra
être maîtrisée et que tout n’est
pas à jeter dans la réforme terri-
toriale. p
0123
Vendredi 9 avril 2010
A Evolution de l’endettement des départements
en milliards d’euros
23,3
22,6
21,9
20,7
1996 1997 1998 1999
Le fort endettement des années 90 était principalement dû aux
investissements pour la construction des collèges.
Le conseil général de la Haute-Loire vote un budget en baisse
Zoom
A
vec une dette établie, en
2009, à 108 millions d’eu-
ros et un encours qui aug-
mente de 12,42%, en 2010,
la Haute-Loire et ses 210 000 habi-
tants se situent aujourd’hui à la
frontière des départements en
grande difficulté financière.
D’autressont bien plus endettés, ce
qui permet au président du conseil
général, Gérard Roche (DVD), de
rappeler qu’il « ne s’agit pas d’un
problème propre à la Haute-Loire ».
Le chef de l’exécutif départe-
mental était à Paris, mardi 6 avril,
pour assister à une réunion de l’As-
sociation des départements de
France (ADF), où a été abordée la
question de la constitutionnalité
des pratiques de l’Etat dans la mise
en œuvre de la décentralisation.
Lorsqu’un ministre se présente en
La suppression du département divise la classe politique
Pour
Jean-François Copé (UMP)
Député de Seine-et-Marne
et maire de Meaux
« Je souhaite que l’on aille vers une
fusion effective des conseils géné-
raux et des conseils régionaux.
L’objectif n’est pas de couper des
têtes, mais de mettre en place une
administration unique, de clari-
fier les compétences et de réduire
les dépenses. Les dépenses de fonc-
tionnement des départements et
des régions représentent un bud-
get annuel cumulé de 64 milliards
d’euros. Si l’on réalise ne serait-ce
que 10 % d’économies, cela repré-
sente 6,4 milliards.
Dans mon esprit, il faut aussi
refaire la carte des régions. Certai-
nes, comme la Basse et la Haute-
Normandie,n’étantpasàuneéchel-
19,5
19,3
18,7 18,7
18,2
17,4
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
pays vellave, les discussions trai-
tent invariablement de la compen-
sation par l’Etat des transferts de
compétences aux départements.
En novembre 2009, le secrétaire
d’Etat aux collectivités locales,
Alain Marleix, n’a pas échappé à la
règle. Gérard Roche, 67 ans, lui a
« apporté un témoignage » en for-
me d’appel au secours.
Le conseil général doit aujour-
d’hui assumer des missions socia-
les décentralisées et rendues obli-
gatoires par la loi : autonomie pour
les personnes âgées (APA), revenu
de solidarité (RSA) et allocation
handicapés principalement. En
Haute-Loire, l’APA représente
24 millions d’euros à payer chaque
année, pour 8 millions de compen-
sation versée par l’Etat : « C’est tota-
lement inique, que penseraient les
villes si elles devaient financer 70 %
desallocationsfamiliales!», protes-
te le président du conseil général.
Le remède préconisé par
M. Roche, médecin au Puy-en-
le de grandeur opérationnelle.
Nous formerons ainsi de véritables
entités territoriales, tout en conser-
vant une identité territoriale. Nous
préserveronsuneattacheterritoria-
le,maisnoussupprimeronslesdou-
blons administratifs.
Je suis pour une réorganisation
complète, avec une structure de
commandement unifiée. Il n’y a
pas de raison que ce qui fonctionne
auniveau municipal, avec la mairie
et les mairies de quartier, ne puisse
pasfonctionner,surlemêmemodè-
le, au niveau territorial.
Ce que nous proposons, ce n’est
pas la fin des départements ; c’est
une sorte de fusion-absorption. La
gauche préférera-t-elle défendre
des baronnies locales et des postes
d’élus, ou fera-t-elle avec nous le
pari d’une réforme qui redonnera
un nouveau souffle à la décentrali-
sation dans notre pays ? »p
Propos recueillis par
Patrick Roger
Contre-enquête 11
France
Les transferts
A Leurs dépenses de compétences
Ventilation par poste, en 2007, en milliards d’euros L’action sociale
La loi du 22 juillet 1983 transfère la
majorité des compétences en
Réseaux et matière d’aide sociale au départe-
21,9 Prévention
médico-sociale infrastructures ment. Il gère, depuis le 1er janvier
0,9 7,1 1984, l’action sociale aux person-
milliards nes âgées, l’aide à l’insertion et à
l’hébergement des personnes han-
d’euros Dével.
économique
dicapées, l’aide sociale à la
famille, à l’enfance et la préven-
1,8
Action sociale tion sanitaire. Le conseil général
verse, depuis 2002, l’allocation
28,7 milliards d’euros Services
20,5 personnalisée d’autonomie (APA).
Culture généraux
La loi du 23 juillet 2003 lui confie
2,1 5,7 par ailleurs la gestion du revenu
minimum d’insertion (RMI) deve-
nu revenu de solidarité active
(RSA) par la loi du 21 août 2007.
Sécurité
Depuis 2006, les départements
2,3
Enseignement gèrent la politique du handicap et
assurent le versement de l’alloca-
Aménagement 4,7 tion de prestation compensatoire.
environnement Transports
2,5 3,2 L’équipement
Le département est devenu, en
1984, responsable du transport
A Leurs recettes routier non urbain de personnes.
En 2004, il est chargé d’adminis-
en 2007, en milliards d’euros 61,4 trer 17 000 km supplémentaires
7,1 Recettes réelles de routes nationales, et de gérer
d’investissement les personnels de l’Equipement.
54,3 Recettes La loi du 2 février 2005 lui attri-
de fonctionnement bue l’aménagement, l’entretien et
dont : l’exploitation des cours d’eau,
36,4 35,0 Impôts et taxes canaux, lacs et plans d’eau doma-
(19 d’impôts locaux) niaux non navigables.
5,9 Recettes réelles 13,2 Contribution
d’investissement
de l’Etat L’éducation
30,5 Recettes Le conseil général gère la construc-
de fonctionnement tion et la réparation des collèges
dont : et prend en charge le transport
18,8 Impôts et taxes scolaire non urbain depuis le
(13,5 d’impôts locaux) 1er janvier 1984. La loi du 13 août
2007 1,3 Contribution 2004 en fait le propriétaire du
de l’Etat bâti des collèges et le gestionnaire
des personnels non enseignants
en 1998 en 2007 des collèges.
SOURCES : LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN 2009 ; LES COMPTES DES DÉPARTEMENTS, MAI 2009, DGFIP
loppe de 237,4 millions d’euros. tions publiques prennent tout leur
A Le cas de la Haute-Loire L’investissement fait les frais de sens. Quand il propose des loisirs à
PUY-DE-DÔME Saint-Etienne Président Gérard Roche,
cette réduction puisqu’il ne repré-
sente plus que 19,2 % de l’envelop-
des adultes, la collectivité n’a pas à
intervenir. On ne peut pas toujours
du conseil divers droite
LOIRE général pe départementale, en baisse de se tourner vers les collectivités. »
HAUTE-LOIRE
16 % par rapport à 2009. Jusqu’en Pour Jean-Noël Lheritier et
e
Le Puy-en- Population 210 000 habitants
oir
L 2000, les dépenses pour l’investis- Gérard Convert, porte-parole de
Velay
sement représentaient 43,11 % des l’opposition (groupe socialistes et
Al
lie
CANTAL dépenses du département. apparentés),«la gestion de la majo-
r
Les Estables
ARDÈCHE Pour équilibrer ce budget, les ritén’est pas étrangèreà cette situa-
élus ont voté une hausse des taux tion, carelle n’a pas toujours été suf-
50 km LOZÈRE d’imposition : + 2 % pour la taxe fisamment prudente ». Mais com-
d’habitation et + 7 % pour le fon- me M. Roche, ces deux élus regret-
Haute-Loire Moyenne des départements cier bâti. « Si on en est là, ce n’est tent le « désengagement de l’Etat et
(2008) de la métropole (2008)
pas le fait d’une mauvaise gestion. le transfert des charges non totale-
Recettes fiscales (en ¤/hab.) 326 320 Ces impôts correspondent au mon- ment compensées », qu’ils esti-
Dette (en ¤/hab.) 484 417 tant que l’Etat nous doit et qu’il ne ment à 148 millions d’euros depuis
Evolution de la dette (en %)
nous donne pas pour financer les 2002. Ainsi, « 2011 sera l’année de
+ 14 + 6,7
prestations sociales », justifie tous les dangers et ce ne sont pas les
Taux d’endettement (en %) 57,3 48,5 M. Roche. miettes de la péréquation de la
SOURCES : DGCL-DESL, INSEE D’autres mesures ont été prises, CVAE [le nouvel impôt qui rempla-
comme la diminution de 6 % du ce en partie la taxe
Velay,passe parle principede péré- réforme, les conseillers généraux montant alloué aux associations, professionnelle] qui y changeront
quationentre départements riches ont voté, pour la première fois, le avec le rappel d’une règle prééta- grand-chose ». p
et pauvres, et sur l’enveloppe de 2 février, un budget en baisse. La blie, mais pas toujours facile à Cédric Dedieu
compensation de la taxe profes- diminution est de l’ordre de 0,87 % appliquer : « Quand le monde asso- (Le Puy-en-Velay,
sionnelle. En attendant une telle par rapport à 2009, soit une enve- ciatif forme la jeunesse, les subven- correspondant)
D OSSIER
nales qui sont un gouffre, à nous
obliger à réduire nos services à la Mégapoles à l’assaut
Contre population. C’est une stratégie
pour obliger les collectivités loca-
les à faire du sarkozysme contre
de la planète
Arnaud Montebourg (PS) leur gré. Nous sommes bien en
Député et président du conseil situation d’atteinte à la liberté des
Par Jean-Pierre Garnier, Xavier Monthéard,
général de Saône-et-Loire collectivités locales, qui est garan- Jean-Christophe Servant, Philip S. Golub,
« Les départements sont un outil tie par la Constitution. et Vincent Doumayrou
de la solidarité concrète dans la vie Le vrai débat n’est pas celui de
quotidienne des provinces. Parti- la structure, c’est celui du main-
culièrement dans la France des tien ou de la disparition de ces ser-
petites villes et du monde rural. vices. Plus vous éloignez les élus
Vous supprimez les départe- de la population, moins le service
ments, vous supprimez les servi- est rempli. Les départements sont
ces publics de la vie quotidienne : un des outils de la mise en œuvre
transports, entretien des routes, de politiques publiques créatives
constructiondes écoles etdes collè- et innovantes, d’un haut niveau
ges, soutien aux personnes handi- de service public. Ils sont un des
capées, aux personnes âgées qui lieux où la mutation du territoire
ont perdu leur autonomie, aide national s’opère. Comme les
aux communes rurales. régions. Ils sont complémentai-
La stratégie du pouvoir consis- res. On ne peut pas accepter leur AVRIL 2010
te, par l’étranglement financier, destruction. » p
en nous faisant financer par nos Propos recueillis par Chez votre marchand de journaux. – 4,90 €
impôts locaux des dépenses natio- P. Rr
 24 heures dans le monde 0123
Vendredi 9 avril 2010

Les gens Les faits Les chiffres

bus340 (63, 40 mètres). Ses 12 000 cellules photovoltaïques et ses 400kg de t Tempête
t Baltasar Garzon, aInternational
le juge vedette
jugéà son tour
Signature de l’accord Start
batteries doivent lui permettre de voler plusieurs jours sans se poser.
1393
Le juge espagnol Baltasar Garzon, entre Washington et Moscou aFrance maisons rasées
54 ans, devenu star en son pays
pour sa lutte contre l’organisation
Lesprésidents américain, Barack Obama, et russe, Dmitri Medvedev, officia-
lisent,jeudi, leur engagement à réduire considérablement l’arsenal nucléai- La fronde des conseils généraux dans l’Ouest
indépendantiste basque, ETA, et
pour avoir réussi la traque de l’ex-
re de leurs pays, en signant, à Prague, un accord de désarmement qui pren-
dra le relais du traité Start (Strategic Arms Reduction Treaty) de 1991. Ce contre l’Etat Cinq semaines après le passage de
la tempête Xynthia, en Vendée et
dictateur chilien Augusto Pino- « nouveau Start », négocié pendant de longs mois, doit être paraphé lors La séance de jeudi du conseil général de Seine-Saint-Denis, consacrée au en Charente-Maritime, le gouver-
chet, pourrait être jugé à son tour. d’une cérémonie solennelle au château de Prague, siège de la présidence vote du budget, devrait faire l’objet d’une attention particulière. Son prési- nement a annoncé, mercredi, que
Il est accusé d’avoir enquêté sur tchèque. dent, Claude Bartolone, l’un des bras droits de la première secrétaire du PS, 1 393 habitations devront être
les crimes du franquisme, cou- Washington et Moscou, dont les relations se sont notablement améliorées MartineAubry, a décidé de présenter un budget en déséquilibre. Motif : obli- détruites. « Ces “zones noires” doi-
verts par une loi d’amnistie géné- depuis l’arrivée de M. Obama au pouvoir, vont s’engager à réduire le nom- ger l’Etat à transférer les 75 millions d’euros qui, selon lui, manquent à l’ap- vent retourner à l’état naturel », a
rale. Lire page 8 bre de leurs ogives nucléaires à 1 550 chacun, soit une baisse de 74 % par rap- pel pour 2010. précisé un communiqué. L’Etat
port au précédent accord Start qui a expiré fin 2009. La loi interdisant aux collectivités de présenter un budget en déséquilibre, doit racheter ces maisons « au
t Sylvie Andrieux Lire Page trois la démarche de l’élu socialiste pourrait, théoriquement, conduire l’Etat à prix du marché avant la catastro-
placer le département sous tutelle du préfet. Parallèlement, six autres phe », les détruire et indemniser
(PS) perd son immunité
parlementaire
L’opposition kirghize forme conseils généraux, dont deux de droite – la Haute-Loire et la Meuse –, mena-
cent de saisir le Conseil constitutionnel afin qu’il dise si le niveau des som-
les propriétaires. Lire page 4

t Santé
ungouvernement de transition mes allouées aux collectivités correspond bien aux compétences transfé-

La dirigeante d’opposition Roza Otounbaeva a déclaré, jeudi, avoir pris la

tête d’un gouvernement de transition au Kirghizistan, après une journée
rées. Lire Contre-enquête pages 10 et 11
23 euros
d’affrontements entre opposants et forces de l’ordre qui ont fait au moins
65 morts. Le président Kourmanbek Bakiev a fui Bichkek, la capitale, pour se JeannetteBougrab refuse la consultation
réfugier à Och, son bastion du sud du pays. Ce pays d’Asie centrale de 5,3mil-
lions d’habitants est en proie, depuis début mars, à des violences alimen- la «dilution» de la Halde d’un généraliste
tées par la pauvreté, la hausse des prix et la corruption. Lire page 6 La présidente de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et Quatre syndicats dont MG France
pour l’égalité (Halde), choisie en mars par Nicolas Sarkozy, s’est prononcée, ont appelé, jeudi, à la fermeture

La Turquie s’affirme sur les questions mercredi, lors de son audition par la commission des lois de l’Assemblée
nationale, préalable à sa nomination officielle, contre la « dilution » de la
des cabinets médicaux. Ils deman-
dent que les médecins généralistes

desécurité internationale Haute Autorité et son rattachement au Défenseur des droits. Ce dernier a
été créé par la réforme constitutionnelle de juillet 2008. La juriste a réaffir-
reconnus comme spécialistes
–une possibilité ouverte depuis
Malgré son opposition à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, mé son opposition à la discrimination positive. Elle doit être auditionnée, 2007 – puissent appliquer le tarif
Nicolas Sarkozy a accepté, mercredi, l’invitation du premier ministre turc, jeudi, par la commission des lois du Sénat. plancher des autres spécialités :
L’Assemblée nationale a autorisé, Recep Tayyip Erdogan, à se rendre dans son pays. Mais M. Erdogan a surtout 23euros la consultation au lieu de
mercredi, la levée de l’immunité
parlementaire de la députée PS
profitéde son séjour pour mettre en avantla Turquie sur la scène internatio-
nale. Grève des professionnels 22. Le syndicat CSMF souhaite que
cette hausse concerne tous les
des Bouches-du-Rhône, Sylvie
Andrieux, 48 ans, dans le cadre
Sur le Proche-Orient : « C’est Israël qui est la principale menace pour la paix
régionale», et sur l’Iran : « Jusqu’à présent, l’Agence internationale de l’éner- dela petite enfance généralistes et appelle ses adhé-
rents à l’appliquer à partir du
d’une enquête sur le détourne- gie atomique a parlé de probabilités et pas de certitudes. Il n’est pas question Pour la deuxième fois en un mois, les personnels des crèches et des haltes- 12 avril.
ment de 700 000 euros par des de mettre un pays en accusation sur des probabilités ». Par ailleurs, M. Erdo- garderies sont en grève, jeudi, à l’appel d’un collectif baptisé « Pas de bébés à n Sur lemonde.fr : des témoi-
associations subventionnées par gan rencontrera, à Washington, le président arménien, Serge Sarkissian, la la consigne ». Ils protestent contre la volonté de Nadine Morano, secrétaire gnages de médecins généralis-
le conseil régional de Provence- semaine prochaine, pour tenter de relancer le processus de normalisation d’Etat à la famille, d’augmenter les effectifs d’enfants dans les crèches afin tes
Alpes-Côte d’Azur (PACA). Vingt- entre les deux pays. Lire page 6 de pallier les manques de places, évalués entre 300 000 et 400000. Puéri-
deux personnes ont déjà été cultrices, auxiliaires et éducatrices s’inquiètent aussi d’un projet de décret t Social
mises en examen dans cette affai-
re, dont l’assistant parlementaire
de Mme Andrieux. Cette dernière
Baptême de l’air réussi pour l’avion
électrique Solar Impulse
abaissant leur niveau de formation. Lire page 12
n Sur Lemonde.fr : entretien avec Christophe Harnois, porte-parole
du collectif
12000
était vice-présidente de la région
à l’époque des faits. Michel Vauzel-
le, président (PS) de la région, réé-
aEconomie
euros
lu le 21 mars, avait porté plainte
réclamés
dans cette affaire et retiré, en
Arrivéed’une mission
mai 2009, sa délégation à l’élue.
à six anciens
(PHOTO : GÉRARD JULIEN/AFP)
du FMI en Grèce
t Françoise Des experts du Fonds monétaire international (FMI) ont commencé, mer- «Conti»
Debaisieux, préfète, credi, à Athènes, une mission de deux semaines pour aider la Grèce à assai- Six anciens ouvriers de l’usine
nir ses finances. L’initiative n’a pas, pour autant, rassuré les marchés, de Continental de Clairoix (Oise) com-
arrêtée pour vol plus en plus inquiets des déficits du pays. Le taux des obligations grecques paraissaient, mercredi, devant le
En poste en Lozère jusqu’en est monté au niveau historique de 7,17 %. D’après la presse grecque, le déficit tribunal de grande instance de
juillet 2009, Françoise Debai- budgétaire pourrait atteindre entre 13,5 % et 14,3 % du produit intérieur Compiègne, après leur condamna-
sieux, 56 ans, a été interpellée, brut, contre les 12,7 % escompté. Lire page 15 tion pénale pour le saccage de cet-
mercredi, dans les Ardennes et te sous-préfecture, le 21 avril 2009.
placée en garde à vue. Elle est
soupçonnée d’avoir volé des meu- 400millions d’euros de taxes L’Etat leur réclame 12 000 euros de
dommages et intérêts. Les dégâts
bles et des tableaux du logement
de fonction qu’elle occupait. Une du e-commerce échappent à l’Etat sont estimés à 52662 euros. Les six
ouvriers avaient été condamnés,
enquête, confiée au SRPJ de Mont- Parce que les entreprises vendant en France, via Internet, déclarent l’essen- en janvier, à des amendes de
pellier, a été ouverte pour « vol et RUBEN SPRICH/REUTERS tiel de leurs revenus dans des pays européens où la fiscalité est plus avanta- 2 000à 4 000euros par la cour
détournement de biens par per- geuse, 400 millions d’euros auraient échappé à l’Etat en 2008, selon un rap- d’appel d’Amiens. La décision du
sonne dépositaire de l’autorité Solar Impulse HB-SIA, un avion propulsé à l’énergie solaire, a réalisé son pre- port remis au Sénat, mercredi. Compte tenu de la croissance soutenue de l’e- tribunal de grande instance a été
publique ». mier vol, d’une durée de quatre-vingt-sept minutes, mercredi, au-dessus de commerce (40 % par an en moyenne depuis 2002), selon le cabinet mise en délibéré.
l’aéroport suisse de Payerne. Ce prototype avait déjà effectué un saut de Greenwich, auteur du rapport, ce manque à gagner atteindrait un milliard
puce, en décembre. Le vol de mercredi, réalisé par le pilote d’essai Markus d’euros en 2015. Amazon, par exemple, réalise un chiffre d’affaires de
Société éditrice du « Monde » SA Scherdel, lui a permis d’atteindre 1 200 mètres d’altitude, avant d’atterrir 930 millions d’euros en France mais n’en déclare que 25 millions, le reste
Président du directoire, directeur
de la publication : Eric Fottorino
Vice-président, directeur général : David Guiraud
Secrétaire général du directoire :
sans encombre. Il couronne sept années de développement pour mettre au
point un appareil d’une masse de 1 600 kg pour une envergure d’un Air-
étanten majoritédéclaré au Luxembourg où laTVA sur les services immaté-
riels est de 15 % (contre 19,6 % en France). Les scores
Pierre-Yves Romain
Directeur du « Monde » : Eric Fottorino t Football
Directeur adjoint : Laurent Greilsamer Lyon dans le dernier carré
Editeur : Michel Sfeir
Directrice de la rédaction : Sylvie Kauffmann
Directeurs éditoriaux : Gérard Courtois
et Alain Frachon. Rédacteurs en chef :
L’histoire Frédéric Bobin (à Karachi) de la Ligue des champions
Après s’être arrêté trois fois en
quarts de finale, Lyon s’est quali-
Michel Kajman, Frédéric Lemaître,
Franck Nouchi, Isabelle Talès, Philippe Le Cœur
(Numérique), Didier Pourquery (« Le Monde
Magazine »). Chef d’édition : Françoise Tovo.
Au Pakistan, la mode défile contre les talibans fié, mercredi soir, aux dépens de
Bordeaux, pour les demi-finales de
Directrice artistique : Sara Deux. la Ligue des champions. La victoire

Veille de l’information : Eric Azan.
Secrétaire général : Jean-Pierre Giovenco
Médiatrice : Véronique Maurus
Conseil de surveillance : Louis Schweitzer,
président. Gilles van Kote, vice-président
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B
ien sûr, à l’extérieur, il y a ce soldat
casqué, fusil-mitrailleur calé sur un
sac de sable. Bien sûr, l’hôtel a des airs
de forteresse derrière ses pans de béton et
ses frises de barbelé. Nous sommes au Pakis-
tan, après tout. Et plus précisément à
Karachi, cette méga-cité volcan où grondent
d’obscures rages. Mais à l’intérieur, c’est un
autre monde. Le long de l’estrade d’un blanc
immaculé, le défilé des mannequins a libéré
une symphonie de grâces et d’audaces.
Après Lahore, Karachi a accueilli, du 5 au
8 avril, sa « Fashion Week » (Semaine de la
mode). Tout ce que le Pakistan compte de
créateurs et de professionnels s’est retrouvé
sous la lumière des flashs, visiblement ému
que l’événement puisse se tenir sans
heurts. Chacun arbore le ruban rouge antisi-
da épinglé sur la poitrine. L’espace d’un ins-
tant, on aurait pu se croire à Paris, Londres
ou New York.
Ce fut un concert de genres mariés, d’os-
moses, de synthèses et de métissages d’ins-
piration. A la tradition drapée de châles, de
voiles, de pantalons bouffants, de tuniques
brodées d’or ou de coiffes à turban se sont
mêlées des fulgurances très osées.
Il y avait des épaules nues, des dos dévoi-
lés, des ventres à l’air et des jupes au ras des
cuisses. Les thèmes s’affichaient sans ambi-
guïté : « Essence de l’attraction », « Red Hot »,
« Transgression », « Love Affair », « Dépres-
sion chic », « Fusion », « Fantaisie aphrodisia-
que et bohème », « Perles et caviar ».
Dans un pays en proie à la violence isla-
miste, la liberté déployée au fil de cette
Semaine de la mode est loin d’être innocen-
te. Elle témoigne de la farouche volonté du
Pakistan urbain et éclairé – que les critiques
réduisent à un « happy few » – d’ignorer la
menace environnante, de continuer à se
mettre à l’heure du monde.
En parallèle à la montée de l’islamisme
radical, la société pakistanaise a été le théâ-
tre durant la décennie écoulée de l’émergen-
ce d’une classe moyenne, dopée par la priva-
tisation d’une partie de l’économie, la révo-
lution électronique et le retour d’une frac-
tion de la diaspora exilée en Occident.
Ce groupe social vit très mal la « talibani-
sation » rampante du Pakistan et l’exprime
à sa manière. « Cette semaine de la mode,
note la créatrice Tia Noon, c’est une manière
de dire non aux talibans. La mode, c’est l’ex-
pression d’un individualisme, c’est-à-dire
tout le contraire de ce que professent les
extrémistes. » Tia Noon est rentrée au pays il
y a dix ans après avoir renoncé à sa citoyen-
neté irlandaise. Un geste de foi dans son
pays. « Mes grands-parents ont lutté pour la
création du Pakistan, ajoute-t-elle. Et notre
génération ? Que faisons-nous pour notre
pays ? »
Faisal Huq, banquier, se réjouit, lui, de
l’image du Pakistan renvoyée par l’événe-
ment de Karachi. « Notre pays a été kidnap-
pé par une minorité, dit-il. Mais les gens ici,
comme partout ailleurs dans le monde, ont
envie de vivre et de s’amuser. » p
des Girondins sur leur terrain (1-0)
n’a pas suffi. L’OL rencontrera le
Bayern Munich (battu par Man-
chester United 3-2 mais qualifié)
les 21 et 27 avril avec l’avantage de
recevoir au match retour. L’autre
demi-finale mettra aux prises le
FC Barcelone et l’Inter Milan.
Marseille prend la tête
de la Ligue 1
Pendant que Lyon et Bordeaux
tournaient le dos, tout à leurs
affaires européennes, Marseille a
pris le commandement de la
Ligue 1 en battant Sochaux (3-0)
au Stade Vélodrome, mercredi
soir. L’OM compte désormais
59 points (et un match de retard)
devant Lyon, Montpellier et
Auxerre (57 points). Bordeaux
(deux matches de retard) est un
peu plus loin, à 56 points.