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DES
MONUMENTS CAMS
DE L'ANNA~i
PAil
H. PARMENTIER
Al\CHITECTE DIPLÙlIÉ PAR LE GOL~'·ER:'iE'Œ:ST
TOME II
ÉTUDE DE L'ART èA.\(
PA RIS
ÉDITIONS ERNEST LEH.OUX
28, RUE BO:'lAPARTE, VI"
1918
r~TnODUCTION
Dnlllilé (le la 1I1(;lhod ... ; la mélhotl .. c1assiqlle. - ~éccssité (l'IIIIC anll'c métho(le. -
Emploi !l'un postulllt. - Cc po~lulat. - ~a justification; réscrvcs dans son
Plllploi. - L'illustratioll. - Ahl'l;yilltiolls et cOllYl'ntions.
(1) L'art khmèr I)\'ésen le deux périodes }lièces, un e remm'(IUahle sculpture. La se-
bien tranchées, l'une llui YU du n " au . conde correspond au merveilleux épa-
aer,iècle; l'autre ([IIi est poslérieure ail x·, noui ssement IL\ilkor, avec ses Îmmellscs
La première périollc offre llc ]ldit8 élli~ édifices tIc grès, mais sa ml~ ,lio cre sta-
lices en briques ct lUontl'C, en qnell{llCs tnail'e, YoÎl' pOUl' pIns de llélails, p, '{7!J,
x INTHODUCTJON
Annam (1!WO-HH5).
INVENTAIHE DESCRIPTIF
DES
v
CAMS
DE L'ANNAJ\lI
LIVRE PREMIER
LES FORMES DE L'ART èAlU
CHAPITRE PREMIER
GRANDES DIVISIONS ET REPÈRES CHRONOLOGIQUES
J 'ahord les Annales eltinoi:;es Oll allnamites , les rares textes éams
qui ont survécu: tous sont muets sur l'hi stoire de l'art (1) ; seules, les
inscriptions datées (2) nous apportent quelques données précises.
Encore demandent-clIcs il ètre so umiscs il une critique sé vère.
Par leur nature ces .inscriptions sc divisent en deux groupes:
ce sont ou des ades de consôcration ou bien de simples rappels
de faits. Dans le premÎf)r cas, la formule est constante: tel person-
nage érige telle divinité ct lui consacre des dons . Par le premier
terme il faut compren(lre, c·cst un fait connu, que le donateur
construit un temple, y place l'idole du dieu, en organise ]e culte, le
dote il, perpétuité. Le LùtimeJlt lui-lllème n'est jamais spécifié, ct cc
n'est que dans le cas où plusieurs divinités sont énumérées qu'il y a
lieu de supposer l'érection lIe plusieurs kalaJL Ainsi l'inscription
31 C 2° il Nha Trang: trois d jvinités y sont nommées ensemble, et
trois sanctuaires, dont la distinction es t garantie par trois nouvelles
inscriptions, y furent élevés en mème temps (3). En revanche, les
constructions accessoires ne sont jamais mentionnées (4); il semble
que la formule les implique comme dépendances.
Dans l'utilisation de ces inscriptions datées, deux cas sont il con-
sidérer, suivant qu'elles sont gravées 1° sur le monument ou 2° sur
une stèle voisine. Dans le premier cas, une nouvelle suIJtlivision est
nécessaire.
(1) Ce n'est pas llue ces documents lie contraire sc vérifier l'un 11ar l'autre,
fourni ssent souyent des renseignements (2) 11 est bien entendu qne pal' (( da-
très intéressunts sur la civilisation came tées )), nous n'entendons pas uniquement
que nous serons amené ici même il.faire qu'elles )Irésenterit une année précise; un
connaitre cn partie, d'après sa traducti on simple nom de roi, eonnu par ailleurs, 011
sculptée; mai s seule l'élude ré<luile aux la forme caracléristilluc d'une i~c l'itUl'c,
éléments arti stiques est de notre reS80rt, IH)llvent fournir un renseignement ines-
et nous ne ferons appel aux r enseigne- timable.
ments fo umi s par les textes qne eo mme (3) Tour.principale : iuse. 31 C 2°; foUi'
contrôle. Ainsi cet essai et Je traŒil Ile N.-O .: insc. 37; élliculeS .-E.: inscripti on
M. G. Maspéro sur l'histoire des èams, le nouyelle.
Royaume dL! Champa, dressé d'apl'üs ,les (i) Exception doit êtr'c faife pour l'i ll-
llocuments il lin point de yue plus net- scl'iption!H il l\Ii 80'n. Cf. I.' I:\ OT, n.E.C.
tement bistori(lue, ne ris(lueront ,pas E.-O., IV, p. !.l43.
de faire llouble emploi ct pourront aIl
ET REPÈRES · Clll\ONOLOGIQUES 3
(1) En Ull cas au moins, Mi SO'Il BI (2) BEIIG ,UGIŒ, Illse. sans". de Campcï,
XXV (86), l'inscription sll}lérieure est de donne, page %3, la date de 706 ç. que
quelques années plus ancienne que l'in- 1\1. Barth, (lans la note 3, rectifie cn
férieure. 703 ç.
GRAN DES DIVISIONS
(1) Il est en outre très vraisembla- permettre le ravalement, et cette face la-
ble que la forme allongée de A6' quand térale étant aujourd'hui visible, elle eût
.les autres templions sont carrés. est due été certainement achevée si A6 se fût
au manque de place; la distance étant élevé après AIO.
(l'ailleurs suffisante entre AG et AIO pour
GRANDES DIVISIONS
semble avoir une pt'édilcction particulièrc, monumcnt vicllt alors Cil quatrièmc dans
le grand temple F sous le nom un peu l'inscription 81 (Mt Sü"n VI),
différent de Viimabutbe~vat'a: ce demiel' (1) cr. p. 3, note 2,
12 GRANDES DIVISIONS
ploi d'un morceau qui parait, pour son pl'ofil caché il, l'intérieur,
être du VIle ou du VIII siècle. Il y aurait donc tout lieu de penser
C
(i) Il Y a liell de supposer, YU la rnine <les trois sancluàires que semblait Ï1uli-
rapide du sanctuaire de Satyayarman, quel' la description du Icoça tombe !l'ellc-
qu'il était en cons truction légère ct que même ayec la valenr nonvrllc fixée pour
sa porte seule était en pierre, mais la nou- cc mot (cf. note précédente). D'autre part,
yelle interprétation donnée par M. Finot l'argument tiré !le l'absence d'nn soma-
(B.E.F.E.-O., IV, p. 912) du mot Icoça ne sûfra, contrait'e à notre première thèse,
llermct plus d'appliqner il cette baie le favorable il la seconde, est il négliger, une
lermed' (( entrée splendide )l, comme nous sorte de conlluit analogue ayant été dé·
l'avions fait précédemment (B.E.F.E.-O., couvert en 1909 dans la partie O. des
Il, p . 44). fondations de la nouyelle tour S. (cf.
(2) Cf. B.E.F.E.-O., IX, p. 347, II, p. 44, B.E.F.E.-O., IX, p. 347).
et VI, p. 297. Notre discussion au sujet
ET REPÈRES CHHONOLOGIQUES 13
(1) Cf. ]<'I1iOT, n.E.p.B.-O. , III, p. 83, montre qne ces tonrs sont alltél'ieurcs à
Ilote 3. cette date et, d'autre part, lc sanctuaire
(2) Cf. n.E.F.E.-a., Ill, p. 84. ékvé par Vikriinluyarman III à Nha Trang
('3) Bien que la date ne soit pas por- (premiè['e moitié du IX· siècle) offre
tée sur le monument même, il semLle (ians ses faiLles restes des formes Î11ell-
qu'aucun doule nc soit poss ible. En effet, tiques à celles de Bong DUO'llg.
lu présence (le l'in~cription du XIe 8iècle
GRANDES DIVISIONS
(1) Cf. FL';OT, B.E.P.E.-O., IV, p. !lO,t de Al que fut trouvée cette pi erre. Il
(~) Une faute ù'impression au cata- suffit !l'ailleu rs de sc r eporter il la page 84
logue des inscriptions (le Ml So-ll, donné (In tomo IV pour s'eu convaincre. Voir
par M. Finot il la fin de ~on ilrt.icle ,(lu ('galement le JOLlrnal des fOLlilles ma-
B.E.F.E.-U., IV, SUI" MlSan, il égaré par la l1uscrit, déposé à l'Écol e.
suite M. Cœdès !lan~ son CatalogLle des (3) B.E.F.E.-O., IV, Il. 911.
illscriptiolls cames. C'est près de BI et non
ET REPtRES CHRONOLOGIQUES 15
qu'une seconde inscription, celle de la stèle 101 (Mi SO'n XI), vient
confirmer la pl'emière, 100 (Mi SO'n XX).
Nos 8-11 el! t G.-Les dernièl·es dalaLions sont ragues, muis peu dou-
teuses; les inscriptions Hil 11, et 1113, nous apprennent fpte le temple
de Pô Klauù Garai ct le kalan de l'ail Prurl furent construits par
.raya Siùhavanntln Ill, prince lI<1l·iji l (1). Pout" fixer approximative-
ment la daLe de ces édifices, il nous fuwlmil connailre celle de son
règne. Nous sayons seulemenl qu'il monta sur le trône entre 1280
et 1298, qu'il réguait cne ure en 1aoû ; mais nous ignorons la date de
sa mort. En 1280 le roi régnant ne peut ètre Harijit, cal' Marco Polo
. (lui vit le souverain iL cette date le dOlllle tOlllme de « grand ùge » ct
(lui « depuis longtemps a teHu son rôgllc en paix. » (2) ; et cette yieil-
lesse mème annonce la Hu de son règne. Fils d'lin yieillanl, il est yrai-
semblable que Harijit n'était plus un jeune hOUlllle quand il parvint
au pouyoir; il avait eu un1ils en 1274 ct Cil 1282-1284 .menait réso-
lument la campagne contre les troupes chinoises, puisqu'il ohligea
les soldats de Khouhilaï Khan tL se retirer; en 1306 il peut donc avoir
au grand minimum cinquante ans et plus probaulement il dépasse
la soixantaine; il est tL présumer que son règne ne peut durer long-
temps encore. 1\""os motmmcnts doivent donc s'enfermel' entre 1280
ct 1320 ct 110US He courrons guère le risque de les yieillir en les
comptant du déhut du XIY" sièeIe.
No' 42 et 1. - Les inscriptions 42 et 1 ne présentenl pas de diffi-
cultés, mais ne sc rapportent (IU'à des sculptures.
Nu 16. - Enfin la l)l't~senced'inscriptions relalivement modernes
sur les piédruits de ln tOlU" tic Po Homé confirme la tradition (lui
fait de cc mOlHlIllent le mausolée de cc roi dOIlLla ChroniqucHoyale
donne les dates de règne (11327-1 üii 1) (3) .
Les renseignements ainsi obtenus permettent de constituer le
tableau suiyanl qui nous servira de hase.
(1) Cf. }'l''OT, lJ.E./" .E.-O., III , p. 641. (3) Cf. E.-M. DUlIA"n, B.E.F.E.-O., V ,
(2) Cf. Marco Polo, PAUTllIEII, II, ill-4. p. 3i8. Ces (lates Ile sont, d'ailleurs, rien
l'ari,;, F. Didot, ·1865, pp. 55ti et 555. . moins Illle certain('s.
ET REPBRES CURONOLOGIQUES 17
(1) Nous ajoutolls à cette liste la date tics constructions dans cette province
du transfert de la capitale au Dinh Dinh, (MAsPI\no, Royaume dll Cha mpa, 19 H .
c1ate qui fixe sans doute le déh ut cie l'ère p . i7).
"~,"A\(. - Il.
:l
18 GRANDES DIVISIONS
(1) Type lIoà Lai , pl. XVI à XVI1I. (4) Type Po IOauù Garai, pl. XIII ..
\2) Type Mî SCYllA" pl. LXXl ctLXXII. (5) Type PÔ Nagar de Nha Trang
(3) Type Tour d'ul'gent, pl. XXXV. tour S., pl. XXiV.
20 GRANDES DIVISIONS
Ml p,;m,'", \ 1
1
Art mixte :
XC
1
Art seoondairc :
, 1
Art classiquc :
1
Art pyramidal :
Xe-XIVe .
1
1
Art dérivé :
1
CHAPITRE II
Nous allons reprendre ici, en suivant le plan adopté pour les no-
tices et le chapitre Il du tome l, le détail de tous les éléments qui
constituent un monument cam, en appliquant l'ordre chronologique
esquissé dans le chapitre précédent: nous pourrons ainsi suivre la
filiation des diverses parties; mais nous n'en étudierons l'origine que
plus tarù, nous contentant ici de prendre comme point (le départ les
formes· présen tées par les premiers édifices de l'art primaire.
Nous n'avons que peu de chose il signaler su r le nom môme du
sanctuaire, et cela se conçoit, un temple n'étant guère connu aujour-
J'hui que par l'appellation du village annamite sur les terrains duquel
se trouvent ses ruines ; mais pour les habitants mêmes, l'édifice est
la Tour ou peut-être plus exactement, le Monum ent ou le Tomheau,
Thap. Parfois quelque surnom tiré de sa silhouette le caractérise :
L'A H C Ir IT E C T U H E
nous avons ainsi TJuip Gay (1),~ la tour hrisée; Thap IMi (2), Tarn
Thap (3), les deux, les trois tours :~C0 Thap (4), la vieille tour; o.u encore
Banh Il (5), qui est un gùteau pyramidal, Canh Tiôn (6), une patate
hérissée de tuhercules; les ka/an sont désignés aussi par les Anna-
mi tes sous le nom de tour cambodgienne, Thap Môn (7), Thôc Lôc (8).
Quand le nom se rapporte aux divinit(\s que le sanctuaire abritait,
celles-ci sont invariablement nommées Buddha ou Déesse, Phi,lt ou
Bà (9). ct le nom spécial par lequel les vainqueurs d,Ssignent les Cams.
Lôi, est souvent ajouté alors pour distinguer l'édifice des pagodes
annamites: Chùa Ph~t Loi (10), Bit Lôi (11). Parfois, seule l'iMe de di-
•
vinité est exprimée, mais elle prend une valeur particulière, souligne
Ult souvenir èam, Ilu fait que le mot annamite n'est que la transçrip-
tion exacte d'un vieux mot èarn qu'on retrouve encore chez les sau-
vages. l.je premier terme dans les TlOms Yait Proù (12), YaÏ! Mum (13), a
la môme prononciation que le second dans Côn Dimg (14), tùm Dimg(15),
et indique sans doute le sens qu'il faut attribuer ~l cc terme qui, en
annamite, n'en présente aucun. Les citadelles sontplussouvent carac-
térisées par leur ancienneté, C,)Lfty(iG), « yi eux rempart», oule nom de
leurs constructeurs, soit sous sa forme normale, Th~mh Lôi (17), soit sous
sa forme péjorative, les barbares, Th~mh Hô (18). Nous ne connais-
sons qu'un nom propre de monument, ct il est annamite, Ducmg
Long (19), qui peut-être veut dire « dragon céleste, supérieur».
Aucun des noms èams du Sud n'a de valeur réelle; abusés par des
légendes locales, les Cams considèrent les édifices comme des bàti-
ments funéraires ct leur donnent les noms de leurs derniers ou de
(1) Cf. I.e., l, p. 214. (Il) Cf. I.e., l, p. 516.
(f) Id.,p. H6. (12) Id., p. 557.
(3) Id.,p. 157. (13) Id., p. 559.
(4) Id.,p. 157.
(14) L'éminence des génies, id., p. 530.
(S) Id.,p.157.
(1.5)Le hois des génies, id., p. 526. Cf.
(6) Id.,p. 204.
L. CAIJlÈIIE, B.E.F.E.-O., V, p. 194.
(7) Id.,p. 72.
(16) Cf. I.e., l, p. 235.
(8) Id.,p. 214.
(17) Id., pp. 2~2, 548.
. (9) Thâp Bà Màu Thiên: tours de la
(18) Id., p. 137.
Dame de grande vertu, id., p. 157. (19) Id., p. i85.
(10) Id., pp. 526, 53!.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE" CAM 25
leurs plus fabuleux rois (1). Enfin les.. inscriptions ne révèlent aucune
appellation de temple, ct la chose n'a rien d'extraordinaire puisque
le fondateur ne mentionne jamais que la divinité; les r(~parations
mümcs ne sont pas autrement indiquées, et les rois sc vantent seule-
ment d'avoil' relevé les « liliga (2)dll NOl'd ct dn Sud (3) ».
Les Camssemblent avoir recherché avec grand soin toutes les
. occasions (r(~lever leurs temples sur des mamelons au-dessus des
campagnes cnvir~nnantcs. Pourtant, près des deux tiers sont cons-
truits on plaine. L'explication dn fait est aisée: elle git dans la
difficulté de trouver réunies toutes les conditions nl~cessaircs. Il
fallait que le mamelon fùt de petite hauteur: un seul monument,
l..in11 Thai, s'élève sur une colline yéritahle, de près de 150 mètl'I!s,
je crois; les autres ont leur assise inférieure à :30, f)Q mèh'es
au-dessus de ]a plaine. Il fallait aussi qu'il fùt d'un accès facile,
dùt-il ne pas t'ltre normal: c'est le cas pour Po JOauù Garai, où
la tour d'entrée n'est précédée d'aucun emmarchemeilt et dont
l'arrivée dnt être nécessairemerit au N.; de Po Borné, qui paraît
hi en a voir possédé un escalier fort raide il l'E., mais (lui semble
desservi au S. par une pente naturelle. Il fallait que l'assiette supé-
l'leme offrît une surrace suffisante, hien qu'il l'occasion, si l'emplace-
ment était par ailleurs parfait ct les matériaux de rcmhlai h peu de
distance, les Cams. n'aient pas hésité il augmenter l'assiette supé-
rieure artificiellement: e'est cc qu'ils firent il Pô l'agar de Nha
Trang avec les madrépores de la lagune voisine. :\litis il Po Klauù
Garai, de denx collines presque contiguës ils préférèrent la plus hasse
il l'autre, encomhrée de rocs énormes. Cc dernier exemple montre
que les èams n'attachaient pas Hne grande importance au filit que le
temple pùt ütre dominé; parfois l'édifice s'élève au flanc d'une col-·
line, sur une terrasse ou un échelon natllrel (4). 1\Ii SÛ'n Ai est non
(1) PôRomë , I.e., l, p.61; PÔ J{]auùGa- fran~ais comme « Toul' d'or », simples
rai, id., p. 81. fantaisies absolument inconnues <les in-
(2) Inse. 86 (Mi So-n XXV). Cf. B~E.F. digènes.
E-')., IV, p, 976. (4) So-n Trièu, PÔ Dam.
(3) Nous négligeons les quelques noms
26 L'ARCHITECTURE
(1) Pho IIùi, l'ô nomë. (t) Les textes chinois indiquent cc
(2) An Kién. dernierrôle. cr. pt:LLIOT,n.E.F.E.-O. , IV, .
(3) Pô Nagar de Nha Trang, Tonrs d'ar- pp. 208 et 412.
gent. (5) Phông Lç, Bi~i IIjlu, Tours d'argent.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE CAl\I 27
(1) Mi SO"n DI pour Dt primitif ; E, pOUl' au èampa ell (Ieux salles, qui, dans UII
Et ; Pô Nagat· (le Nha Trang, lIoà Lai, logis de roi gardé par ses femmes était
Hong DuO"ng. si naturelle, ni la présence de décor s spé-
\2) Mi SO"n G, Cballh Le), Dl1O"ng Long. ciaux (roi massé par deux reines, Hong
(3) Mi SO"n II, 1'0 IOauÎl Gurai. Dl1O"ng 1; bas-relief inlél'icUl' à ras de
\~) Prùsà t Khnà, édifice (le l'angle terre, Mi SO'Il A13 ; tympans aux lions
S.-E. de la cour. Cf. CœDl~;s, /J.E.F.I!.'.- qui semblent d'uu carac tère plus civil
O., XI, p . 405. qn c l'eligieux, ;\12-13; lit <le massage (?)
(5) La découycrte de cettn ill ~crjpli oll dans l'édifice dépendant 116' à Mi Sail
si eUl·ieuse Ile lève el'IWndant IJas tOIiS ('ucore, clc.). Aussi, et d'ailleurs égale-
les doutes, IIU moins pour les édifices m ent pour ne pas chan gcr de (lénomina-
('ams. L'usage indiqué par cc nom n'ex- tion au cours d'un même ouvragc, gar-
plique pas leur division presqueconstan le derons-nous ici le nom d 'édifice Sud.
DISPOSITIONS D 'UN TE~lPLE CAM 31
monuments (1) COlllllle parmi les .derniers (~), ct leur l'ole n'est pas
douteux, car à Mi SO'n l'une d'elles, G5 , et encore une autre, D3' plus
ruinée, contenaient, renversées, les stèles qu'elles avaient abritées. La
position de la tour centrale de fMng Duo'ng sur l'axe même rend à
nos yeux européens celte attrihution étrange, puisque la stèle vient
ainsi couper l'axe général: cette disposition n'est pas plus bizarre
que la présence constante du mur-écran dans les pagodes et les
maisons lL la mode chinoise.
L'ensemble du temple ne fut développé que dans un cas unique,
uu grand monument houddhique de Bông DuO'ng, par la multiplica-
tion des enceintes, des porteries et des salles; mais le plus souvent,
le plan ne s'augmenta que par l'addition successive de nouveaux
sanctuaires (3) ou la reconstruction en briques des annexes rui-
nées (4) • .
Le sanctuaire principal n'est cepeIH]ant pas toujours simple: c'est
là une disposition curieuse, commune aux pays d'Extrême-Orient où
l'art hindou fnt transporté, ct qui ne paraît cependant pas appartenir
il co del'ltier. Java, le Cambodge et le Campa présentent souvent
dans le môme temple un groupe de sanctuaires presque identiques
ct disposés snimnt un plan régulier. A Java (5), au Cambodge (6) ce
plan est parfois en quinconce; au Campa, et bien plus souvent encore
au pays hhmèr, trois sanctuaires s'alignent sur un même axeN.-S. En
cette dernière .contrée, la composition triple ne parait pas le résultat
d'une conception primitive, mais le fait d'adjonctions successives. Ce-
pendant l'existence, à l'apogée de l'art khmèr, de groupes importants
d'une seule yenue, comme Loley ct Bakô, atteste la possibilité, à
cette époCJue au moins, dos groupes ternaires plus simples. Ce n'est
au Campa que dans l'art secondaire llue nons voyons des trinités do
(1) ~Ii SÛ'1l D4' Bon~ Dtrrl'llg tour hiilll'VU, lllilÎl~u dUl"O ; rééllilïcalion (I(lla
S.-S.-O ., tonf central(l. lour S. pour Çiva encore, 1145 ; sunc-
(2) Toul'S !l'argent, l\lï SÛ'1l G~ et D3' tlluil'l~ lie Miilçliùgeçvul'l, 1256.
(3) Ex . : PÙ î\'ugUI' tle Nha Tl'ung.: sallc- (il Mi Sali AS_9 l'l '\11_1 3'
luaire pl'Ïmitif Ile Çiva, ï8·1 ; tic Bhaga\'ll- \:,) 1'l'amltalltlU, pat' exelllllle.
li, 817; de Gm:tl'~'a ct Skundu,813 j cie 1\[a- (6) Loley; pat' exemple.
32 L'A R CHI TEe T URE
~
kalan construi tcs d'un j ct. ExaminYons succcssi ,'cment chacun dc ccs
groupcs (1).
(lu sanctuaire le plus aucien; hien que ces trois kalan ne paraissent
pas de date très éloignée, le dernier constl'llit Ile présente plus les
'luel'illes sages précautions encore en usage daIis les deux précé-
dents pour le soulagement des linteaux continus, ct son état de ruine
pllls amllcé indique une constnlCtion bien inférieul'e.
Celle inteutioll de symétrie est du plus haut intérèt, car elle date
l'épullllC où l'on s'iwisa, au Campa au moins, de ren'et heuréux de
ecs trinités accidentelles de IlUtal!. IIung Tlu,tuh, incomplet aujour-
d'hui , nous IllOllt1'O un gl'oupe triple conçu d'un seul jet: il n'existe
pas dedilr.~rellces d'al'l enh'c les motifs des deux tours encore debout
et les débris de la troisième.
Plus gl'ande est la silllilitLule entre les lt'~is tours de "àn Tllang,
exact~ment écartées et aliglu)es. Fussent-elles 1t moitié d'origine
étrangèl'e, ces tours n'en montrent pas moins 'lue ce parti multiple '
du sanctuaire élait désormais connu au Campa: il semble qu'on en
retl'Ouve une tI'ace fort nette dans la composition ternaire des ba-
mlIIi du llinh Thu~n.
Dans ce petit nomhl'e de cas seulement nous voyons les sanc>-
tuaires lIou"eaux s'aligner a\'ec le ka/an principal: le plus souvent
les temples accessoires vinrent se groupel' un peu au petit bonheur
Ilans l'ellceinte du stlnetuaire originel, utilisant sans doute les moin-
dres places qu'y laissait l'entassement des constl'llctions légères
uujoUl'd'hui disparues. Ainsi s'explique l'édification de CG à Mi San
.\S~All .. - u.
34 L'ABClIl TECTU 1l~
tions antérieures (1). Les autres tours munies d'un vestibule traité
en édifice long n'avaient pas les mèmes chances de ruine ct, pour
la plupart; ont leur entrée dans l'état de la tour (2). Deux !.-alan seuls
sont franchement du type réduit, la tour de Thu Thiên ct celle de
YaÎl Mum.
Le kalan de type complet est rarement conçu de telle sorte que
son plan réponde exadement il celui qu'indiquent ses façades: deux
salles carrées qui se suivent, d'importance différente, et correspon-
dant. la l'lus gmnde au l((llalt proprement dit, la plus petite au !ralan
en réduction que forme le vestibule. Un éditice comme Cl à Mi S<Yn
est parfaitement traité à ce point de vue. Mais, parmi les kalan, il
n' existe que la tour S. de IOm<Yng My qui soit rigoureusement com-
posée snr ce parti si franc: dans celle-ci, comme on peut le voir sur
la planche LVI, la petite salle qui forme entrée est axée sur les faus-
ses portes du vestibule; partout ailleurs la première salle intérieure
n'a pas ses parois concentriques à l'extérieur et à l'intérieur. La tour
principale de Pô Nagar, une des mieux tracées cependant, présente
en cc point dans une enveloppe carrée une salle rectangulaire. A la
tour centrale de Klnwng My, le parti de la tour S. n'est déjtt plus res-
pecté, et, s'il cxis te une première salle, son axe transversal ne concorde
pas avec l'axe des façades latérales. C'est encore le système que nous
retl'OllYOTlS en Mi S<YTl E4' copie de Ai' mieux comprise en cela que l'ori-
ginal, ear rien n'est plus illogique en plan que Ai' A1O' les to~rs de lIoà
Lai, où de véritables petits kalan écrasent d'étroits couloirs. A ce
point de vue le type réduit est bien plus natu:r:el, soit que la porte
n'ait guère plus de saillie qu'une fausse porte, soit mème que le couloir
intérieur vienne se traduire it l'extérieur par un bâtiment allongé.
De ces observations résulte cette constatation intéressante que, si
la salle antérieure ne se rencontre qu'une fois dans l'art primaire et
(1) Tours de cuivre, d'or, Chiên Bàng, Trang, tour centrale D\mng Long, Po
Ihrng Thl.mh. KlauÏl Garai, YaÏl ProÏl où le vestibule
(t) ·1{n/nn principal des Tours d'argent, se perce de fenêtres comme un porche de
B, à Mt SÜ'n, tour S. de PÔ Nagar à Nha portes.
38 L'AHCHI'1'ECTUItE
dans des dimensions telles quon n'y peut voir qu'un lieu de passage,
et si, dans là presque totalité des cas, elle cède la place à un simple
couloir, c'est qu'au début de l'art que nous étudions elle n'était déjà
plus qu'une simple survivance, alors que' dans 'l'Inde elle s'est main-
tenue jusqu'à nos jours.
Cependànt ce parti donnait lieu ù. l1n imposant motif de façade:
il dut sans doute lt sa valeur décorative de se conserver jusqu'au
moment où la ttansformation du vestibule en porche llli rendit une
raison d'être.
Terminons l'indication des données générales concernant le
!talan en signalant les quelques formes octogonales qui paraissent au
cours de la seconde période et qni n'eussent guère été possibles
avant la création Ilu type pyramidal (Bâng An, Chành LQ).
Le plus beau type de portei'ie voûtée nous est roumi il trois exem-
plaires - un (luatl'ième n'a pas encore été dégagé - par le grand
temple houddhique de Dông Duang. Nous avons déjà indiqué (1) que,
si leurs caractéristiques les montrent d'époques . différentes, c'est
qu'elles ont dù seulement remplacer les porteries en matériaux
légers que comportait le plan primitif et ses enceintes multiples. Le
troisième porche dut être exécuté ainsi il uue liasse époque, tant la
constl'llction ct les matériaux y sont défectueux. Le porche II seul
pal'ait faire partie du plan initial. Quant à la porterie l, elle doit dater
d'un des premiers re-
manieinents, sans doüte
dans la période de l'art
mixte. Bien que le por-
che 1 et surtout le porche
III montrent dans l'exé-
cution des parties bas-
ses, l'un de légères fau-
tes, l'autre de grossières
erreurs, les masses gé-
némles sont trop pa-
reilles pour que le parti
d'ensemble n'ait pas été
unique. Nous l'étudie-
rons sur le meilleur
exemple (fig. 3 et 4).
liig. 3. - IMng Duo'ng JI.
Porche: schéma du plan. Echelle: 0 m. on llar m ètre n. L'entrée est triple (2),
mais la porte centrale
donne seule réellement passage; les deux autres ri'ouvrent que des
logettes, qui enferment d'admirables avârapâla. L'épaisseur bien plus
forte des murs indique partout au centre la présence d'une tour
niyCau dans les diverses padies d'un plan èam, des rampcs ou des
escaliers sont SOllYent nécessai~cs. 11 n'cIl l'cstcpl'esque rien. A Pô
Nagal' Ile Nha Trang, l'escalier, aux marches très hautes, suit une
car il n'en est rien resté. Un';petit abri qui sert de porche à Po Romê
peut la rappeler, et un souvenir s'en retrouve sans doute dans le bras
vertical du plan en T des bamun du Binlt Thu;.in.
est abritée sous une tOlll' carrée, pcr'cée de quatre haies sans yan taux,
de plain-pied ou llIuuie de perrOIls. A Mi SO'Il D., la plus ancienne
construction de ce type, une seule des quatre haies est précédée d'un
escalier. A Dông DuO'ng, au contrail'e, Hn'est qu'une seule ouverture
dépourvue de penon, celle du N., S~lIS (lU' on voie duiremeut la rai-
SOIl de cette hizarre disposition. Dong DuO'ng, Cil son enceinte 1, pos-
sède encore deux tours semblables: l'une, à l'US de telTC et (lU' on fut
obligé de murer postérieurement, la tOut' S.-S.-O., abrita peut-être la
stèle dédicatoire (stèle 1 de Dong DuO'ug); l'autre s'élève devant la
tour N., comllle la tO.U1' ceutrale dèvant la tour principale. Les Tours
d'argent nous Cil montront encore un bon exemple, lu tour S., dont les
pcrroIls uc sont plus reconnaissables. A Mi SO'n, Gs ne fut pas cou-
vert d'une voûte, et Da eside la dernière décadence.
(1) Nous laissons de côté dans cet geur ulteiIit presque H mètrl's ct leur
eXam('ll gt;nél'al les énormes tOUl'S DmJllg hauteur approche de 40, quand les pIns
Long, il Vùn TuO"ng, qni diffèrent autant hautes tours vraimcnt ('alUes n'url'ivcnt
par la Illusse q ne par la composition des pas à 30 mètres.
vraies tours bllnes; leur plus grande lal'-
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE
.
CA~1 49
tion cUl'ir.use de l'art cuuitiue; mais une réserve est il faire: les
ohservations précédentes ont mis en opposition le sanctuaire prin-
cipal ct les sanctuaires annexes, en y mal'quant une dilfé,rence de
masse. En réalité, les !.-a/an se divisent en deux groupes hi en tran-
chés, gl'Unds ct petits, avec une série mal dMinic d'intermédiaires;
mais il s'en faudrait de heaucoup que tous les
grands soient principaux, tous les petits, an-
nexes, En plan, 24 des é(lifices représentent le
, grand !.-a{an : 7 y oscillent autour de 10 mètres,
17 autour de 8 m. 30, avec comme minimum les
7 m. 50 de la tonl' principale de itông DuO'ng
cl comme maxilllum les tOm. 45 du grand lia-
lan des Tours d·,u'gent. De 7 Ill. ,2 0à 4 m. 90 ,
9 édifices s'écheloJlllellt, ut nous l'etl'O\1VOllS un
nouyeall groupe d'lIlle quinzaine, constituant
celui des petits sanctuaires; 9 oscillent antolll' Fig. 7. - I{hunh ThQ .
de 4 m. Hi; 8 alltour de :! Hl. 40, le plus Bong. Slupa aux cô-
. tés du Dmldha.
grand et le plus petit étant ~t Mi San, Bi avec Demi-grandeur.
(l) Moyenne exacle des moyennes des (livel's arts, primitif, classique el dérivé,
2,0!i1.
.\S.,AM. -- II.
L'ARCHITECTURE
la hauteur moyenne dans l'~rt primitif n'est que 1,94; elle croit avec
l'art classique et l'art dérivé pOUl' atteindre respectivement 2,04
et 2,08; mais tel édifice particulièrement élancé de l'art primitif dé-
passe déjà les dernières moyennes (B3 : 2,20), n'étant pas loin des maxi-
mums derniers (Tour d'or: 2,37; N1Wn Tluip, 2,30). L'art cubique
s'oppose nettement avec une proportion qui n'atteint pas 1,5 (1), et
Jans sa fusion avec l'art primitif, l'arl mixte dépasse il peine cette
valeur: 1,65. A quoi tiennent ces ditrérences si grandes dans les pro-
portions verticales, au corps même ou à la combinaison des étages?
Examinons tout d'abord les proportions du corps même; eUes ne
sont dans les arts opposés nullement uniformes et dans les extrêmes
l'écart va jusqu'à renverser la proportion: l'art cubique y montre le
minimum avec 0,65 en Mi SaIl C7, tandis que l'art classique donne
1,32 à la tour N. de Chiên :ltàng, et l'art pyramidal 1,57 à la tour S.
de Rung Th<.tn. L'art primitif présente pour les hauteurs du corps
. des proportions qui sont très voisines de la moyenne générale dans
l'art èam: 1,18 par rapport à 1,08; l'art cubique reste très au-des-
sous: 0,87 ; l'art mixte, comme on doit s'y attendre, sc l'approche de
la moyenne: 0,93. Toute la seconde période reste dans les données de
l'art primitif avec une tendance marquée vers plus de hauteur, ten-
dance qui s'accentue encore dans l'art pyramidal pour fléchir seule-
ment il la fin de l'art dér~vé L'importance de-l'espace entre les cours
de moulures haut et bas suit assez régulièrement ces variations pour
ne se réduire d'une façon sènsible qu'à la fin de l'art dérivé, par suite
de l'exagération d'importance donnée à ces cours de moulures.
Les rapports des étages avec le corps sont, à peu de chose près,
les mêmes dans l'art cubique et l'art primitif, au moins pour le pre-
mier étage; c'est, dans les deux cas, environ le 1/3; l'art cubique ·
regagne cependant un peu de hauteur par le fait que les étages s'y
réduisent beaucoup moins vite, et furent peut-être d'une unité plus
nombreux. Par contre, les arts de la seconde période s'étirent en
(i) Il existe cependant au moins une (2) Ml SO'H Bi' lour principalc de Po
cella en longueur, cell e de Mi SO'n Ci' mauÎl Garai.
mais lc bâtiment quila r enfermc est traité (3) Ml SO'n Alo, par exemple.
en édifice long, non cn lw/ail à étage.
L'INTf;RIEUR DU SANCTUAIRE 53
(1) Yail Mum , IhrngTh1.lnlt, par exemple. (1) Briques trouvées dans le dallage de
(2) Cf. plus loin l'étude (lu piédestal. la galerie Bu à Mi Srrn.
(3) Dong DuO'ng tour principale, ~Ii (5) Pl. LVI ct LVII.
SO'n Al> nt.
L'AHCIIITECTURE
(1)Cf. 1.C., 1, p. 249, fig. 47. chacun de ces piliers était double.
(2)Une seule porte, à la tour principale (3) Entré au musée de l'École sous le
de Bong DuO'ng, présente des piédroits . nO S. 26, fig. 44.
aussi allongés j mais cet édifice semble, (4) Pl. CL-B, F.
d'après les proportions de ses bases, (5) N°'1î4, 48 et 98 j cf. I.C., l, pp. 327
avoir été étiré en hauteur, et d'ailleurs el 325.
L'INTÉHIEUR DU SANCTUAIHF: 55
(1) Hoà Lai, Pô Dam. Art mixte: Dong longue et dispendieuse d'échafaudages,
DuO'ng tour pl'incipale. nous avons dû nous contenter de cotes
(2) Mi SÜ'n A'., Cl où ellcs sont sans obtenues par le calcul du nombre des
profondeur. rangs de briques et de leurs moyennes,
(3) Tour d'entrée aux Tours d'argent,à prises dans les parties lJasses ; or, il n'est
Pô Klaun Garai; simple mouvement de la pas absolument sûr qu'elles aient tou-
paroi aux tours DuÜ'ng Long. jours le même calibre, et quand il en
(4) Chapitre IX. serait ainsi, la lecture de joints de bri-
(5) L'étude des formes de la voûte est la ques, même à la lorgnette, est sujette à
partie de notre travail qui présente le caution qUI\IlfI elle se fait à (les distances
moins de garanties, car l'examen dcs de 30 mètres comme aux tours DUÜ'llg
assises supérieures, perdues dans une Lon~.
obscurité presque complète, fut toujours (6)Par exception, le vestibule du {fa-
. très délicat; les mensurations directes lallprincipal des Tours d'argent est voûté
étant impossibles sans la construction suiyant ce système.
56 L'ARCHITECTURE
Coupe .sur
l'AxeA-B
A liryieatP:. ,lés
Ec~e.lle chljta!,J
A------
Fig. 8. - Mi SO'n C2 •
La voûte.
L'INTj.~RIEUR DU SANCTUAIRE 59
(1) Tour de cuivre, tour S. de Pô Nagar pied de l'applique S. de la' face O. au Ille
de Nha Trang, pl. LI et XXIII. étage; à B1' dans le fronton des fausses ni-
(2) Mi SO'n Cl' pl. LXXXII. ches du Ile; à la même place en Al l et en
(3) Tous nos relevés étaient faits A13 ; il semble en exister un à la base des
depuis longtemps et bon nombre de nos pignons en B6' Ceux de la grandetourdePô
planches dessinées quand nous eûmes la NagardeNha Trangsontau centrecles fron-
bonne fortune de découvrir ce curieux tons antérieurs des fausses niches aulne
système. Nous avons pu reconnaitre les étage (pl. XXI), à Hoà Lai au même point,
mêmes modes d'aération en place à Hoà mais au 1er • Enfin il ya nue trémie étroite
Lai et à PÔ Klaml. Garai, sur photographies sur le vestibule de l\li SO'n A11' et sans
en divers édifices de Ml SO'11. On distingue doute elle correspondait au même système.
un orifice d'aération à Ml SO'n Al dans le (') Cf. B.E.F.E.-O., VI, p. 296.
60 L'ARCHITECTURE
furent parfois utilisés ensemble (i). Nous donnerons avec les acces-
soires du culte les quelqucs renscignements que nous possédons à ce
sujet; il n'est lieu ici d'étudicr ces deux moyens de pl'Otection que
dans leurs rapports avec l'édificc mème. Les dais paraissent avoir
porté directement sur le sol, et C7 de .Mi San montre, encastrées dans
son dallage aux quatre coins du piédestal, les pierres qui devaient
porter les colonncs de l'abri . .H3 • dans le même lieu, n'en montre
qu'une et serrée dans un angle de la tour, sans qu'on puisse savoir
exactement si les trois autres angles étaient arrangés de même: le
dais eùt, dans ce cas, tcnu prcsque toute la largcur de la cella, dis-
position qui n'a ricn d'impossible si l'on remarque que dans cette di-
mension extrême il est encorc plus petit que les dais de Ai ou de AiQ'
Quant au velum, sa présence n'est indiquée que par lcs picrrcs
de suspension (2) ou les crampons (3) métalliques qui servaicnt à le
tendre. Les premières sont de IJctites dalles plates, fichécs dans le
mur et pcrcées d'un trou pour le passage d'une corde; clles sont
horizontales d'ordinaire, parfois vcrticales (4) (pl. CXXVlI-ll).
Les niches à luminaire ont, comme la voilte et dans le même temps,
un caractère ncttement utilitairc, et prenncnt avec ellc, dans la période
secondaire, une certaine valeur décorativc. Lc rôle que nous leur
attribuons cst, comme celui assigné aux pierrcs dc suspension, hypo-
thétique: il est confirmé par l'habitude actuelle des Cams de mettre
un lumignon dans chaque niche au cours de leurs dernières céré-
momes.
Les tout petits sanctuaires(5) cn sont dépourvus, quoiqu'ils possè-
dent il l'occasion une cheminée d'aération (6). Nous n'en voyons pas
davantage dans les sanctuaires intermédiaires (7), bien que parfois ils
en aient une seule (8). Par couh'e clles semblent n'avoir jamais
manqué dans les grandef; cellas (1), mais elles y ont mainte fois
disparu dans l'afTouillemen~ général des parois, tenté par les cher-
cheurs de trésors. Leur nombre classique est de trois; il n'est pa~
rare qu'un désir plus grand d'éclairage it) ou des dispositions spé-
ciales de plan (3) amènent leur multiplication. Placées sur les axes
quand ils sont libres, elles se dé.saxent parfois dans la seconde
période, salls que la raison en apparaisse clairement(4).
Leur forme, très simple à l'origine, est une cavité rectangulaire
couverte par un dièdre de minces assises encorbellées (pl. CXVI-D).
Elles montrent un aspect plus riche (5) dans l'art secondaire (m.
pl.-E), mais prennent parfois alors la simple valeur d'un pur dé-
cor (6). Elles furent toujours prévues dans la construction, et nous
ne les rencontrons qu'une fois taillées après coup (7).
Parfois sur les axes elles reçoivent des dimensions telles (8) qu'on
se demande s'il n'y a pas eu confusion entre la nidw à luminaire et
les grandes niches partant de fond, indiquées plus haut. Une autre
niche est l'estée un mystère pour nous; on ne la rencontre que dans
de rares exemples de la première période (9) ou dans leur copie de la
seconde (10), alors décorée. C'est une retraite peu profonde, un peu
moins haute que large, réservée à ras du sol dans l'écoinçon S. de
la paroi O. du sanctuaire (m. pl.-F).
En tant que (;Culre architectural du ka/an, l'idole ne donne lieu à
aucune observation intéressante; les temples qui ont conservé leur
divinité eIl place sont d'ailleurs bien rares (11) ; par contre le nombre
des idoles et des piédestaux retrouvés est assez grand pour permettre
sans difficulté de recomposer leur ensemble: nous lui consacrerons
plus loin un chapitre spécial pour ne pas interrompre ici l'étude des
dispositions générales du sanctuaire.
Les dernières ne nous retiendront guère: elles se rapportent uni-
quement aux communications de la cella avec l'extérieur. A l'excep-
tion unique de Mi San Ai' le sanctuaire n'est jamais ouvert que sur
une face, par un passage étroit opposé il la divinité. Parfois ce cou-
loir trave~se l'épaisseur des maçonneries de la tour et du motif
d'entrée, quel qu'il soit, sans modification; mais toujours, en un
point de sa longueur, qui, le plus souvent, est en avant de l'aplomb
extérieur du kalan, se trouve un encadrement robuste de pierre, sus-
ceptible d'ètre fermé. Dans l'art cubique, cette porte se trouve près
de l'entrée (1); il n'est pas de porche, ou, s'il en existe un, il est minus-
cule; tout le couloir devient ainsi une annexe du sanctuaire. Dans
les autres formes d'art, le couloir s'élargit fréquemment en avant de
la porte pour constituer parfois une petite salle (i), rarement, et dans
. l'art primitif seul, un véritable vestibule (3), souvent peut-ètre, dans
l'art secondaire, un porche il plusieurs entrées (4).
Entre la porte et la cella, le couloir est toujours fort simple:
parfois il l'entrée dans le sanctuaire, il a les angles abaUus (<i); rare-
ment il montre un décor, soit de simples pilastres (6), soit de colon-
nes (7) ; il peut, comme nous l'avons vu plus haut, recevoir un pla-
fond. En avant de la pode, il est, suivant son importance, couvert
par une voùte en berceau ou par une pyramide.
Son décor ne consiste guère que dans le motif du tympan de la
porte (8), motif qui ne foumit qu'une fois l'occasion d'une composi_
(1) Mi SO'Il A't, FI' Hoà Lai, l'ô i'iagar (4) Mi San GI> Bang AIl; Yaù l'roù
de ~ha Trang tour O., l'ii Dam. fenêtres seulement.
(2) l\hllO'ng My tour centrale, l'à l'iagar (:i) l\Ii SaIl A' 10 etc.
tuurs principale et S., Tours d'argent (") Chièn :l:tàllg tOUl' S.
I.alall principal, Pli Klauit Garai, l'li (') MI ::lan Ai' entrée O.; C2 •
Rume. (8) l'ô i'iagar de i'iha Trang tours S. et
(3) KhllO'ng My tour ::l., ~Ii ::lan Ci' pl'ineipale; Tours d'argent ka/ail principal.
64 L'AnCHITECTURE
tion importante (1); elle est dp l'art primitif. Dans l'art secondaire, un
certain efl'et esttiré de l'asp~ct même de la voûte (2), qui souvent ne
présente plus un simple encorbellement avec suite d'arêtes brutales,
mais offre des surfaces lisses soigneusement parementées sui~ant
une courbe particulière; on le voit en outre muni de niches à lumi-
naire (3), dont le l'ole ne peut être que décoratif, puis(IUe ce couloir
est en communication directe avec l'extérieur; elles aU'ectent alors une
forme spéciale et qui accuse nettement leur rôle ornemental. Couloir,
porche ou vestibule s'ouvrent directement sur l'extérieur par Ull\)
baie encadrée de piédroits qu'unit un linteau. Sa composition est
traitée pour le dehors; aussi l'étudierons-nous dans l'examen des
façades extérieures.
La clôture du sanctuaire sc fait pal' la porte qui interrompt le
couloir ou sl!pare celui-ci du vestibule. Sa forme est immuable:
c'est un cadre énorme de pierre; la traverse supérieure constitue le
linteau et supporte la murette qui clôt la voùte; la tt'ayerse infé-
rieure repose sur le sol ct forme un seuil relevé; des deux côtés ulle
petite marche de pierre (4) permet souvent d'en gravir la forte saillie.
Seuil et linteau débordent largement les piédroits ct portent ulle
large feuillure percée de crapaudines énormes, où d'ordinaire (5) les
vantaux furent encastrés au cours du montage.
Cet encadrement de porte est toujours en pierre dans la première
période. Dans l'art classique, nous voyons parfois les montants exé-
cutés en briques (6). Le cadre tout entier peut même être constitué de
bois assemblés (7)~ ct c'est de cette sorte (!uesonl exécut<les toutes les
ouvertures, sans distinction, du monument de Po Klaun Garai, à la
réservé du sanctuaire principal.
En avant parfois, et souvent en arrière, un nouveau linteau vienl
compléter l'ensemble, étrésillon d'ailleurs plutôt qu'arrière-linteau,
(1) KhuÜ'ug My tour S. (5) DuÜ'ng Long, lIung Th~nh.
(2) Chièn Dàllg, DUÜ'lIg Long. (6) Tours d'al'gent /calan principal.
(3) Mi So-n E•. (7) Tours !l'argent étiHice S., tour
(') 1\It SO'n Al, l'ô Nagar Ile Nha Trallg tl'entrée.
tour principal!).
L'INTÉHIEUR DU SANCTUAIHE (Hi
de Mî San A ct H, enfin les petits Çiva des templions (le Dông Duang,
ces derniers tl'Ouyés en place, en sont dépourvus. Peut-ètre ces pe-
tites statues ne sont-elles que lGs images d'autres dieux venant envers
le dieu principal ajouter leur tribut d'adoration il celui des fidèles;
peut-être plus simplement la raison de cette suppression est-elle dans
l'exiguïté de leurs cellules où le prèb'e n'mH pu entrer debout: on
sc contentait sans doute alors d'un simple hommage verbal jeté de
l'extérieur.
Il est intéressant de constater que le piédestal, lorsqu'il est ainsi
réduit par la suppression de la cuve it un simple dé, est exactement
semblahle au trône sur lequel s'asseoient (ou marchent) les divinités
dans les has-reliefs, mais encore et surtout les rois et les reines dans
toutes leurs figurations. Il est vrai qu'il Dông Duang cet élément se
décore d'antéfixes qu'on ne voit jamais sur les piédestaux des idoles,
mais l'antéfixe est un motif courant dans cette forme d'art et par
suite négligeable; il semble donc bien qu'on ait attribué au dieu le
siège honorifique que sur terre on réservait aux grands person-
nages.
Le piédestal est toujours exécuté en pierre; nous n'en possédons
qu'un exemple en briques et de basse époque, dernier reste du sanc-
tuaire de Mât~lingeçvarî à Nha Trang et daté ainsi de 1256 (1). Il sem-
ble cependant qu'une matière aussi peu luxueuse ait été acceptée
aisément, au moins à l'origine, car un des sanctuaires des temples A
(1) Il est enrobé dans un massif de maire construction ni dans aucun des
ma~onnerie au c.entre des ruines d'nn édifices conservés à Nha TI'ang. Nous
bàtiment très grossier qui s'élevait dans avions' attribué faussement les pièces
rangle N.-O. du temple de PÔ Nagar à d'accent (B.E.F.E.-O., II, p. :lO) il la
Nha Trang, sur l'emplacement même du tour S. ; les travaux de c.onsolidation de
sanctuaire de l\Iiitrliùgeçvari (cf. B.E.F. cet édifice ont montré qu'il en était dé-
B.-O., II, p. 48). Ces ruines ne peuvent pourvu. Construit à une basse époque,
être celles (lu sanctuaire même, carl'exis- le sanctuaire de Miitrlirigeçvari n'a pas
tence de celui-ci dans une forme diffé- plus duré que beaucoup d'autres de cette
rente est attestée par la pr,'sence d'Un période et s'est écroulé comme déjà Bi à
grand nombre (le Ceuilles rampantes en Mi San, ct les débris de son piédestal
terre cuite et de grandes pièc.es d'aec.ent ont été dérasés jusqu'au nh'eau du dal-
analogues à celles de HI il Mî San, qui ne lage nouveau, bien supérieur à celui de
trouvent leur place ni dans cctte som- l'ancienne construction.
iO L'ARCHITECTURE
ou A' II Mi Sdn aurait reç.u un piédestal de briques; rey(~ tll , il est vrai,
d'argent, avant d'avoir son pi(~destal définitif en pierl'e (1). Il n'en
,
existe pas non plus de spécimen complet en matière plus précieuse
que cette dernière, mais il esC vraisemhlable que la richesse de la
statue devait entraîner celle du piédestal. Ainsi dans ]e trésor de
Mi San les petits li1iga d'or sont fix6s sur des cuyes il ahlutions d'ar-
gent (fig. 88). Le métal parait avoir été utilisé en applications pour
rehausser la valeur du piédestal. ' Nous en ayons un exemple dans
celui trouvé en débris dans A'p mais les plaqiles métalliques ont
naturellement disparu, et ]eur existence ne nous est connue que par
une double mention dans les inscriptions (2).
La mat.ière employée le plus souvent ' est un gt'ès blanc 011
gris, parfois une pierre dure h grain très fin , susceptible d'être
polie, et presque noire. Elle est généralement de même nature que
celle où est sculptée la divinité. Le piédestal est formlS parfois d'nn
seul morceau, surtout quand il est petit (3) ;'il peut être même mono-
lithe avec la statue, mais pour des figures assises ct minuscules (4)
d'ordinaire il est composé de pièces qui s'emholtent légèrement. La
cuve est toujours prise dans une seule dalle; le dé, parfois divisé
dans sa hauteur par des lits horizontaux, rarement dans la largeur
par des joints verticaux (5); dans des cas exceptionnels et qui indi-
quent une reprise postérieure; il présente quatre faces indépen-
dantes (6). La grande dalle de base est, en raison de ses dimensions
considérables. divisée presque régulièrement en deux pièces; il plus
forte raison se décompose-t-elle en de nombreux éléments quand
elle forme un yaste degré orné (7). Mais en ' aucun cas le piédestal
dans son ensemhle n'est constitué d'nIt l'emplissage grossier revètu
(i) Cf. lIunEII, B.E.F.E.-O., Xl, p. 261>, (3) Piédestal de l'l'à ]{j~u, à la Mission;
et plus haut p. 8, note 2, inse. H ,stèle X de Phumang, à la Résidence.
de Ml Son. (~) Divinités de Trà l\i~II , des templions
(2) Inse. 74 (voir note i); l'autre men- de Mi Son et rie Dong DIlO'ng.
tion est celle du revête~ent en ar"ent o (;)Mi Sm\ AI'
d'une rigole qui dut être celle du piédestal (G ) Mi Sm\ El' FI'
dans la tour S primitive de Nha Trang, (7) ~H · SO"n E, .'\10' '\1'
stèle de Nha Trang, 88 D.
MOBILIER DU SANCTUAIRE 7t
(1) Mi SaD El' FI' (6) Phuoc Tjnh, Yi!?l)u de Biên Hoà,
(2) ~Iî San, statues de tem)1lions; T"à i nse. 44, 45 et 1, etc.
J\içu. (7) Petite rléesse de Pli Nagar de Nha
(3) Mi San A et E, inse. 80 et 97. Trang, reine Suèih à Pô Itomë, inse. 39
(4) Mi San A et D, inse. 79 et 91. et n;
(5) Hà Lam, insc. 65.
L'A nCHITECTUHE
l'extérieur pour être bues sans doute par la terre. Nous avons con-
servé dans les inscriptions l'indication du canal nécessaire, le soma-
siitra, et dans les monuments l'orifice où il aboutissait. Cette dispo-
sition ne sc reconnaît que dans les édifices de l'art primaire ou leur
copie dans l'art secondaire (1). L'orifice d'évacuation est d'ordinaire
au milieu de la fausse porte (2), parfois il côté de celle-ci (3), au ras
tlu sol (4) ou au niyean de la cuve (5). A terre, il deyait ètre constitué
par un canal de pierre dont nous avons retrouvé quelques fragments
près de Et il 1\Ii San et dont il existe un spécimen presque complet
au musée de Phnorp Péii, avec la cuvette nécessaire il recevoir l'épa-
nouissement inévitahle du jet au point où. il tombe dans ce canal.
Relevé, il devait être mobile pour ne pas empêcher la circulation
autour du dieu et par suite la pradak~i~ta. Une des inscriptions de
Nha Trang (6) nous apprend que ces rigoles pouvaient donner lieu il
do riches motifs, car elle mentionne pour l'une d'elles un recouvre-
ment d'argent (7).
A l'extérieur de la tour, une gargouille simple (8) ou dans la forIlle
classique dù 1I1akara (9) rejetait les eaux en dehors (fig . . 10). Où al-
laient-elles ensuite? Nous n'avons rencontré qu'unefois, il Chièn B-àng
tour S., un canal extérieur; broyé sous la chute d'une énorme mé-
tope, il nous fut impossible de le suivre plus loin qu'un mètre ou
deux de la tour. A Nha Trang, des fouilles assez profondes en face de
l'o['ifice n'ont rien révélé de spécial; cette partie de la colline est, il
est vrai; en remblai, et les eaux pouvaient s'y perdre aisément dans
les interstices des madrépores.
Un autre système parait avoir été utilisé pour faire disparaître,
sans qu'ils soient pollués, les liquides qui ont touché ~ la divinité.
(t) Ml SO'n At, Fi; tour S. primitive de (5) Ml SO'Il At, Fi' etc.
Pô Nagar à Nha Trang, tOUt· pl'ineipale du (6) Inse. 38 Ù. 10 •
même groupe; Ml SO'n C7 , d'une part; (7) A moins que cette· couverture ne
- Ml SO'n Et ; t{)ur S. de Chiên :Dàn a de doive être rapportée direcLement au pié-
l'autre. 0'
destal, comme IIuber semble le sup-
(Z) PÔ Nagar de Nha Trang, eLc. poser. B.E.F.E.-O., XI, p. 265.
(3) Chiên :Dàng Lour S. (8) Ml So-n Ai'
(4) Exemples précédents des notes::! et 3. (9) Ml SQ'n Bi'
L'ARCHITECTURE
(1) Piédestal rond du Skanda trouvé Trà l{j~u un, ce dernicr aujourd'hui au
près ll3 à ~H SO'n (mais le l'apport des deux Jardin dc Tourane.
pièces n'cst pas absolumcnt certain). (3) Hung Thl.lnh. Tour d'or, Bl.Ii Huu.
(2) Mî SO'n n'en préscnte pas moins (4) Découvert depuis la publication du
de cinq, dont un approximath·cment daté tome I.
du VIII" siècle; lIà Trtmg en avait deux, (5) Cf. B.E.F.E.-O., IV, p. 870, fig. 34.
MOBILIER DU SANCTUAIRE 77
(1) Une partie de colonne semblalJle fût (1) Ce lüédestal n'cst pas mentionné
trouvée près de MI SO'n E•. dans le tome 1; je n'en ai eu connaissance
(2) Nha Trang tour N.-O. qu 'npI'ès ln pllblieatioll de ce volume, pnl'
(J) Piédestal !le Tril 1\i(~11 il la ~[issiun. un excellent el'oquis (l(~ M. CIL-B. Mayhon.
78 L'ARCHITECTURE
(pl. CLXVII-K); cependant, lit co mIlle partout ailleurs, les deux sphères
s'orncnt d'un boulon qui n' est pas ccntral. mais placé un peu au-
dessous du centre réel, ce qui leur donne exactement le profil d'un
sein de femme. L'ensemble du piédestal ainsi composé devient le
motif classique ct duI'C en s'abàtardissant jusqu'aux derniers jours
de l'ad bun (1). Ces motifs s'y réunissent en une simple moulure
continue; les moulures s'y défol'ment encore, les ornements spé-
ciaux il l'ad de la dernière période ,'iennent parfois s'y sculpter: ainsi
est outenu uudes demiers exemples, celui de Po Nraup, d'une cu-
rieuse silhouette dyssymétrique (pl. CXXII-A).
Dans les piédestaux circulaires, ce motif tic perles (2) ne fut pas
employé, mais les diverses moulures y reçurent de heaux décors
de feuilles de lotus, qui, simples dans l'art primitif (3) (pl. CLXIX),
deviennent d'UllC richesse inouïe il IIung Thl,Ulh, pour se simplifier
de nou\'eau ailleurs (pl. CLX).
Quelques piédestaux présentent des formes ou des décors parti-
culiers, soit qu' ils s'ornent d'appliques élégantes comme le pié-
destal de My TIH~nh (qui parait de l'art primitif), ou de figures
comme les dés il trois faces ornées d'atlantes, trouvés dans la
cour D h Mi San (4), ou le gl'and piédestal de Klmaug My (5) : celui-
ci présente SUI' une face une belle pousse de lotus, SUI' deux
autres la projection maladroite d'un chal' avec son cavalier monté;
sur la dernière, qui parait avoir été adossée, une simple tète de
cheval, en haut. Thil Thi~1l montre un piédestal composé d'un lion
humanisé accroupi ct qui forme cari,ttide sous un plateau circulaire.
Une pagode ,"oisine, ruil\ée, montre un élégant piédestal octogonal
décoré de perles et tic liolls ùressés (pl. CXXI-F). Disons toutefois
que le classement de ces diverses pièces. dans la série ùes piédes-
taux est hypothétique; nul n'ayant gardé de cuve il abluLions.
(1) Mi SO'n Gl , Pô I{!anil Garai, l'aù (3) Tour d'or, Mi SO'n Hl' B\IÏ Hlm.
Mum, l'hu6'c 1'11111., Pô Home. (4) Cf. I.e., l, p. 398, fig. 38. .
(Yi ~lî Sm}; piédestaux: A, H, E; Trà (5) Cf. id., p. 2(j5, fig. 51 ou ici fig. 96
Kiçu, ml Trung. et 135.
80 L'ARCHITECTURE
(IJ Nous n'avons décrit dans la pre- tique, mais nous ayons, ùans notre article
mière partie de cetInventaire que les par- SHr « les MOllumculs dn cirque (le Mi
lies extérieures du piédestal final , afin SlYll n, étahli le rait très curie ux Ile cette
ùe n'introduire dàlls celte section de mOllification. Cr. B.E .F.E.-O., IV, p . 869
llotre traYail aucun élément hypothé- sqq. et fig. 34, p. RiO .
.\~~AlI. - Il. (;
L'AHCIIITECTUHE
bieu assis, durent infiniment mieux résister. Qu'un besoin crée une
préférence pour une forme et 'lue celte forme reste appliquée alors
qu'elle n'a plus de raison d'e1re, c'est-à-dire, ici, sous un temple
. incombustible, c'est uu fait si fréquent dans l'histoire de l'tu·t qu'il
n'y a pas lieu de s'en étonner. Mais tout ccci n'est qu'hypolhèse ct
nous n'y insisterons pas.
Les deux piédestaux de:&ong DI1O'ng vont nous révéler une
disposition spéciale, parce qu'ils se rapportent h une représentation
honorée ct non adorée; ils nous permettront en outre de nOlis
rendre compte d'llll élément particulier qui a disparuparlout, il une
exception près, des sanctuaires, dans son type grandiose, le retable,
ct ne s'est conservé lIue dans les petites idoles, où il figure sous sa
forme réduite, le chevet.
Souvent simple (1), parfois très riche (2) ou très découpé (3), il
n'cst guère que les figures de GaJ.lcça et les rares statues debout
qui n'ell préscntent point. Nous n'en avons, conservé en place dans
un sanctuaire, qu'un seul exemple ct de la deuxième période, le
retable de ThCl ThiOn (pl. CXXIV).
Les deux piédestaux de fMng DI1O'ng se complètent; tous deux
sont ruinés il est vrai, mais par honheur ils le sont cIe façon dif-
férente. Dans la tour prillcipale de l'enceinte l, le gradin inférieur du
piédestal est resté en plaee ainsi que la base du retableadosstl au
mur du fond. Nous anms retrouvé une cles quatre dalles qui côu-
vr~ient ce degl'l~ et masquaicn t le remplissage de briques, elle dé
central qui s',Slevait au-dessus. Il est orné de quatre perrons et ne
laisse au milieu qu'une assiette exiguë. La place de ces éléments
est hypothétique, mais leur décor est tellement identique il celui du
degré général que leur rattachement est illliisculable; ils ont d'ail-
leurs été dégagés dans cette tour el immédiatement à cùté, COlllllle
les pièces du chevet; nous possédons tmis de ces dernières qui cor-
(1) Cf. J.C., I, p. 3ï9, fig. 84; diyi- Id. il droite. Umiî de "ha Tl'ang.
(2)
nités tics tcmpliOIls de)!i San A. Cr. I.C., (3)Divinité h'ouyée dans la cour D
l, p. 31>5, fig. 76, fI gauche. de .m San (fig. 12j.
~IOBILlEH DU SANCTUAIRE 83
(1) Cf.lliuell Tsallg (Vie et Voyages), tra. l'étage supérieur d'un pavillon, une pe-
duction STA:-ilS~AS JUJ,LIE:-i. Paris, 1853, lile tour formée de mlltières précieuses
Imp.lmpél'., in-S. P. 77 , il mentionne, dans qui contient une rcli<!ue.
84 L'ARCHITECTURE
tics de pierre. Deux petits perrons de grès venaient s'ajuster sur les
cotés, tandis qu'en avant un degré plus important n'est indiqué que
par l'existence de deux éléph~nts de pierre, semblables il ceux qui,
dans le piédestal t flanquent le p(lrron principal. Deux autres, dont
l'un est encore en place, debout ct la trompe en l.'air, étaient dressés
en avant, derrière une llHtI'che finement cisel(~e qui traversait toute la
nef (fig. 13). Sur la plateforme s'élevait un degrlS presque identique il
celui de la tour principale, mais sans doute tl deux étages, car les pièces
s'y rapportent à deux types tin peu diH'ércnts. L'un des étages devait
être couvert par une série de dalles longues t10nt la tranche est pro-
fil'Je en doucine renversée. Le groupe supérieur correspond au dé
central du piédestal 1; mais il est ici fort large et recevait une statue
de Buddha, assis sur un siège creux, qui portait un coussin de pierre.
Derrière la statue sc dressait un chevet analogue il celui de la tour
prin cipale ct traité tout entier décorativement. Au-dessus semble
s'êlre élevé un bloc orné de lotus et portant deux culs-de-lampe
saillanls (lui purent recevoir des slatues. Huit figures ornaient celte
composition, moines dehout on agenouillés, ces derniers présentant
un hrùle-parfulll réellement utilisable, Çiva dressés ou assis, tous
par paires. Une petite figure en pIns en suppose peut-êlre une symé-
trique. Cet ensemble, déjiL compliqué, s'augmentait encore d'une
gloire importante; elle dut reposer sur un faux linteau muni dans les
deux sens de mortaises et terminé par deux makara sous lesquels
viennent s'assembler des tèles de pilastres, dont le Las, il peine dé-
grossi, l'CS la certainement inyisible derrière la statue.
Cette dernièrc disposition, qui termine l'ensemble du piédcstal
de la salle lit n'est pas hypothétique, car le retable de Thu Thi~n
(pl. CXXIV) montre clairement qu'il en était ainsi; le décor de la
gloire y est seulement remplacé par un ()tagement d'apsaras.
Nous avons, de cette façon, l'indication d'un motif curieux de
cheyet, dont quelques traces sc sont conservées dans les plus anciens
édiHccs. A Doug D11'0'11 g, et forcément il Thil Thi/)Il, les 1IIakara
sont sculptés sur \lIle face seulement. Or, on rencontre il Kllll'O'ug
~lOBILIEB DU SA:XCTUAIIŒ 85
(I)Cr. I.C., I, p. 268,lettresV, V', V". Nous avions P['oposé ponr tontes ces
. (2) cr. id., p. 329, nOS 64, 67, 68, 73 . lJièees le rôle de bouts de balustrades .
Yoir note 4. ou celui d'échiffres de perrons. L'e déve-
(3) Cr. id., p. 229 et p. 231, fig. 44. Ces loppement. rl.e nos études nous a permis
pièces, ponr les détails et les costumes des 'de reconnaître l'uniformHé absolue des
personnages, pal'aissent plus anciennes échiffreS dans 1111 type tout différent, et la
. que le reste dn monument et n 'y euh'\), rareté, sillon l'ahsencc complète, des ba·
rent peut-être qu'en réemploi. . Instmdes.
(4) Cf. I.C., I, p. 330, nOS 29 et 32. (5) MïSo-n E4'
86 L'A He IIITECTUHE
(1) Cf. Fll'lOT, B.E.P.E.-O., IV, p. 9t2. (3) 1\1. Finot, n.E.F.E.-O., IV, fig. 43, 44,
Le Cambodge nous offre dans son art pri- p.913, en donne lieux exemples. Le Musée
mitif, à Sambor l'rei lüik S2' un exemple Guimet en possède deux fort intéres-
parfait <le cette intéressante disposition, sants, nOS 5[193 et 6000, d'origine hindoue,
mais en pierre. Le musée indochinois du et le South Kensington (musée indien)
Tl'Ocadéro en possède une repro(!ucLion. un autre plus important sous la cote
(2) Cf. I.e .,;1, p. 412, fig. !) 1 au centre. W. 1-53, 1884.
~IOBILIEH DU SANCTU AIlÙ: 87
manquent pas de leur oll'rir des noix d'arec; il est de règle, cri toute
autre visite, de mettre au moins nne poignée d'herbe devant eux,
niais ils ne sont, en aucun cas, honorés d'un véritable sacrifice. Des
éléphants de pierre ou de hois, tout harnachés (2) (fig. JI), rangés
(1) Les coulis qui ont. fouillé, pour en qui est entré depuis au Jardin de Tou-
èxtr'aire les briques, les ruinl's (le la lour ranc sous le nO83. Ils IlC paraissaient pas
de PhtÎng Lç, m'ont affirmé qn'nn uulre d'ailleurs l'ayoir YU, ct il s'agit p eut-être
~nnllin . ou, comme il s (li so nt, IIU /lutre Iii d'un e (le ces s uppositions har(lies dont
cheval, était resté dans la 10l1r ; il se trou- ils sont coutumiers.
vait en face de celui qui en fut retiré et (2) En pierre il YaùMum, aujOlIrll'hui au
88 L'A nCHITECTURE
musée de Hanoï; Cil hois à PÔ IClauù Garai, il n'y aurait plus là qu'une rencontre qui
l'ô Borné, Pho Uài , PÔ l'iagar de Nha Trang. serait intéressante, cnr elle montrerait
(1) Cf. Archœological Survey of ln dia, l'origine très vraisemblable des rasU/i
AnIlUal Report, 1902-1903, p. 139, fi g .t25 uatau, dont l'emploi, d'ubor(l domestique,
et 126. La similitude de forme et de di- serait devenu ensuite essenti ellement re-
mensions entre ces objets et les rasUli ligieux. au moins au Campa. LeR. P.
ua/au, comme la présence d'une marque Durand a déjà signalé (B. E.F.E .-O ., VII,
spéciale, anormale sur un objet d'usage p. 353) cet intéressant rapprochement. Un
commun (croix entourée d'un cercle sous autre rasu n ba/au est mentionné dans l'Ar-
la pièce), nous font écarter l'hypothèse chœological Survey, 1908-1909, pl. XXXIII,
proposée d'un ustensile domestique : ' n° 23, sous la désignation de « black granite
tout mortier mit d'ailleurs été préférable grinder with four legs, 181/ x 101/ X 7" »,
pour broyer du santal ou du curry. Si et est considéré comme préhis torique éga-
cette opinion cependant était appuyée sur lement, malgré la découverte voisine d'une
une pratique encore en usage dans l'Inde, image deGane~a.
MOBILIEllDU SANCTUAIRE 89
(1) cr. B.E.F.E.-O., VII, p. 352, fig. 32 rencontré plusieurs, à l'encontre ùe l'ob-
et 33, et App('nùice, p. 589. servationdeM. L. ùe Lajollquière(B.C.A.l.,
(1) cr. B .E.F.E.-O., IV, p. 679, fig. 5 . . 1!l09, p. 2Hi), complets ou ne présentant
(3) Inse. 117, id. loc. que la table ou le rouleau, au Camliodge,
(.) Un auh'C il été déposé devallt le <iu eOlH'S Il 'une d e nos dCl'nières tournées,
linga de llûng An depuis notre élude rIe 19B.
ce sanctuaire. Il en fut trouvé un autre (5) Cf. B.E.F.E.-O., V, pp. 20 ct 21,
non inscrit au Dat'Iae, ct nous en avons fig. 10 ct H.
CHAPITRE V
NOLIS ayons dit plus haut qu'a1lcun lien n'existait entl·û la fonne
extérieure du kalan ct le tmcé de la cella qu'il enfermait. Un éll~
ment .Schappe par sa position II ce tte remarque: c'est le soubasse-
ment qui s'étend sous toutes les parties ùe l'édifice.
Sa présence n'es t du reste pas ohligatoire, ct 1l0mtH'e de monu-
ments l':ams, Cil tout temps, g ' élevèrent sur un simple hahut (2) , quand
ils ne furent pas cOllstl'Uits il ras de terre. Mais cc ne fnt pas le sys-
tème préféré, ni à l'origine où l'architede se plaît il tirer llll mo-
tif heureux du soubassement, ni dans l'ad sccondairn qui manifeste
une tendance continue ü l'exagération des constructions en hauteur
et profite de cet éMlllent pour les relever tll's la hase: s'il Il'est pas
rare alors de rencontrer des édifices élevés SUl' un simple hahut,
IHù' contre celui-ci prend une hauteur considérahle (3).
décors spéciaux (1). Mais cette forme périt anc lui, et seul le soubas-
sement de l'art primitif dure jt~fqu'allx derniers joursd~l Campa.
Par un parallélisme significatif, la forme du soubassement dans
l'art primitif (2) correspond il l'autre type du piédestal, celui qui,
propre au même art, enfanta la forme vraiment viable. Si l'on ne
tient pas compte des appliques de C2 (3) à 1\Ii SaIl ct des ressauts ùu
profil, il est facile de voir que ce soubassement (pl. CXXX-O) est
identique, dans le principe, aux dés des petites divinités de A et de
B (4) (pl. CXIX-I); il en est de même des beaux motifs de travée et
d'angle d'un soubassement sans doute contemporain (5) (pl. CXXX-C)
qui entourait le groupe BCD comparé au piédestal de 1\Iy Tll<.mh (6).
Un simple corps de moulures courant en ligne droite sous tout
l'édifice eùt semblé nu ct froid au Cam, qui sc plaisait, comme son
maître l'Hindou, à une luxuriance folle{?') de décors. Aussi cette
ligne fut-elle mouvementée comme les parois par une série d'avan-
(1) l\li San AI2 _13 , 8' Bong Duang tours trOll bien au mouvement des façades qui
centrale et principale. amène cette vive composition de pilastres
(2) Il existe cependant dans ['art pri- et d'entrepilastres, et parce que l'on peut
mitif un soubassement qui semble sc rap- dire qu'il est l'àme même de la constitu-
procher beaucoup de ceux de l'art cu- tion des soubassements dans tout l'art
bique ct qui, comme ceux-ci, tire son prin- cam.
cipal décor de l'emploi d'appliques. C'est (4) Cf. I.C., l, p. 335, fig. 76.
ù l\li Scm celui du sanctuaire A' 4; les ap- (5) Nous avons cru longtemps et dit
pliques n'y sont d'ailleurs qu'en épanne- (I.C., l, p. 398) ces piioces moins an-
lage, ct leur masse spéciale correspond ciennes, à cause de leur profil identique à
peut-être à des niches analogues, mais celui de base ct de corniche de l'art clas·
simplifiées, à celles de AI' sique j mais cc profil sc rcncontre déjà
(3) i\OllS ayons IH"is comme exemple le dans les monuments de la première pé·
soubassement de C2, parce qu'il est com- riode, Nha Trang, Blnh Làm, Bang An, et
plet ; nous lui eussions préféré celui l'étude des appliques montrera plus loin
de El' si la partie baute, symétrique aux qu'on ne pent datcr celles de ces dés que
moulures !Jasses, s'était conservée, mais des premiers temps de l'art primitif.
il n'est pas possible de savoir si les mou- (6) Cf. I.C., l, p. 185, fig. 34.
lures s'opposèt-ent autour du dernier filet (1) L'état d'épannclage où sont restés
ou si elles laissèrent un nu de quelques tous ces édifices la masque en partie,
!Jriques. Il n'est pas davantage possible mais il suffit de voir un bâtiment achevé,
de savoÎl' sûrement si les moulurcs y comme Al à Mi Son, pour sc rendre
filèrent rigides ou si elles se mouvcmen. compte que, complètement terminés, pas
tèrent en plans successifs. Ce dernier un point de leur surface n'aurait dû
parti est vraisemblable, car il corœspond rester salls ornementation.
SOUBASSEMENT DU KALAN 93
(1) Partie supérieure tlu soubassement extrêmement pénible dans l'état de déla-
«le MI 80'u A•. brement où se tl'ouve celle IJarlie de l'édi-
(!) Dien que la lecture eu soit 'des pIns fice, nous pouvons garantir entièrement
délicates et que la reslHu tion en ai tété l'exactitnde de cc relevé.
9 ,i, L'ARCHITECTURE
(1) ~(( SO'n fi3' fi:;. Cl' My n'est à cet égar(1 d'aucune utilité :
If) Soubassement de l'étage de Mi San c'est une base ct non Ilil souba ssement.,
8;. C!, puisqu'il est dépourvu d'assiette supé-
(3) Id •• de 11 , rieure.
6
(1) Le fragment (l'Mifice antérieur (~) !ÜlUO'llg My, llinh Làlll.
trouvé sous la tour centrale de KhuO"ug (6) Pô Nagar (le Nha Trang.
4XNAll. - ]J. 1
\)8 L' ARCHITECTU nE
(1) Signalons ccpcndant la préscncc (1) Bong DIfI)'[[g tour prillcillalc, tour
possiblc (l 'nll pC ITon de cc gcnrc ù ;'Ilî centrc-~.
Scm B4, mais Ic fait Il'est pas ccl'lain et (5 ) "Il Sail D4'
serait si anormal 111I'il esL bien dou- (6) l\hmJllg )Iy , tlébris.
teux. (7) ;'Ill SaIl El! FI, piéllestal de El'
(2) Terrasse Ile"Iî SO"n El' (~) Pô Xagar d e ~ha Trang.
(3) "Il San D.I' (V) Aùkor Yat, par exemple.
SOUBASSE;\rENT DU KALAN Hl!
hauteur(i), ct, dans certains cas, un travail compliqué fut exécuté dans
les assises de pierre pour lem donner des dimensions normales (2)
(m. pl.-D). La contremarche semhlait appeMe il. recevoir une orne-
mentation (3); le perron de E i h Mi San (4) et le gradin continu qui
relevait le « chœur » de la salle III il Dông Duang, montrent h quelle
(1) BOng Duo-ng tour principale. \3\ Bong DI1O'lIg tour principale.
(2) ~It So-n BI. . (4 ) Cf. I.C., l, p. 409, fig. 90 C.
102 . L'ARCIIITECTUIŒ
(1) Dong DuO'ng, tour centrc-N. par (7) Dong Du:O'ng tour lll'incipale, partie
exemple. supéricure ruinée du perron.
(~) Chlinh L<), mltréc 1. (8) Chunh L<}, entrées 1 ct JI. .
(3) ChUnh L<}, perron de la tour prin- (9) 1\[i SO'n A 2- 7 , Dong Dtro-ng toUt'
cipale. centre-N., centrale. .
(4) IIà Tru:ng. (10) Dong DllO'ng, porche II.
(5) KhllO'ng My. Cf.1.e., l, p . 266, fig. 52, (li) Dong DllO'ng, templion O.
perron du piéclestal de Mî SO'n El' Id., (12) Dong DllO'ng tour N., Mi SO'Il "-2_"
p. 409, fig. 90, A, D. A'l •• ·
(6) Piédestal de 1\[i SO'n El'
CHAPITRE VI
(1) Po Dam tours S.-E. ct S.-O. par (3) Salle de Hoà Lai, de Bong
exemple. Duang II. etc.
(2) Tous les édifices longs de !IIi Sau. (4) 1\1i San, FI' Fa, C7 •
LES CORPS DU KALAN t07
une faible longueur 'Ille l'on pellt se rendre eompte de lem' nombre
et de 10 lU' liu'gem' : avancées ct retraites sont égales ct tlo faiblo
saillie. Dans cet exomplo !t'ès spécial ct qui, s'il n'est pas le plus an-
cien on date, nous a consenù peut-ôtl'e un sounmir du type le plus
reculé, le recoupement Cil travées est sans nombre.
Dans l'art primitif ct la l)()riode secondaire au contraire, la divi-
sion on cillq pilastres Ilt quatre enlt'epilastres est génlSl'nle (1). Le
pilastl'o du milieu disllaraH sous la fausse porte ct le plus souvent no
se mUllifeste que par le mouyement déterniiné tIans la corniehe ; il
s'élargit ou se réduit suiYil11t les hesoins de la composition, que déter-
minent lI'ès visiblement lestleuxécoinçons laissés par lafuusse porte.
Quand elle fait défaut, cc qui n'al'ri\'eguère que pour de pet.its édi-
fices, le nomhre tIcs pilastres s'ahaisse IL (Iuatre (t),parfois mème 10
ll1U!' l'este nu (3), mais c'est lil un cas exceptionnel, ct le plus sou"ent
(1) Il Y a cependant une exception: la (2) Po Nagar deNba Trang tour N.-O.
tour S. de I(ll\l'Ü'ng My ne possède que (3) Id. édicule S.-E.
quatre pilastres, mais ils sont tellement (4) Mi SÜ'n AZ-7' B7 - 13 •
semblables à ceux de l'ar~ cubique qu'il (5) Pô Nagar de Nha Tl'ang tour prin-
y a certainement là emprunt et que cipale.
nous les étudierons avec ceux de cette (6) Mi SÜ'n B3' CI' etc.
classe. (7) Tour d'or, TM Thi~n.
108 L'ARCHITECTURE
(1) 6 pilastres aux tours S. et N., 7 à la (8) Comme les piédroits des fausses
tour centrale de Chièn Dùng. portes de Mi Sail Al'
(2) Tours d'argent é,lificc S" - ~Iî San
(n) Mi Sail E" ; ils sont rcst,~s en épan-
Gi> -Nha Trang tour S" - Thmg Th:,mh. nelage, mais il est probable qu'ils
(3) ~Iî San G4 , 5; JIN; ~ane de Po
n'eussent pas dû ètre recoupés, car l'ap-
Klauù Garai.
plique ne monte pas assez haut pour
(1) Yaù ~lum.
masquer comme ailleurs la lerminaison
(,,) PO Rome,
de la rainure,
(6) ~Iî San CI'
(10) lIH San CI'
(7) ~lî Son E,.
(11) lIli San Es.
LES CORPS DU KALAN 109
(1) ~li S(m Al' et ici, fig. 18. Nous Ile sa'·OIlS si, dans
(2) Mi SO'n ll6' D4' la pensée du décorateur, la hasc était
(3) TOUl'S d'Ill'gent; Mi SO'n D2' E,; également en plusieurs sections verti-
Chiêll Bàng. cales, cette partie étant toujours masquée
(4) Cf. n.E.F.E.-O., IV, p. 816, fig. 20, par une applique.
tlO L'ARCHITECTURE
d'or, à I1ung Th~nh, la saillie devient de plus en plus faible; elle est
nulle ou tt pen près à YaÏ! Mum, à PÔ Romë, malgré le redoublement
tlu pilastre dans le dernier cas. Seul le pilastre extrème, support de
l'amortissement d'angle, ne peut se réduire CIl saillie, car l'élément
supporté ne pourrait pas sc détacher de l'angle de l'étage supérieur:
il en résulte que, dans la seconde période, ce pilastre semble pœndre
chaque jour une importance plus grande par rapport aux autres;
cette supériorité de saillie, il peine sensible il la Tour d'argent, s'ac-
centue jusqu'à la fin (1). Ce l'ole de support avait amené, dès l'âge
. tic ~Ii San Ai' une augmentation Je la largeur de ce pilastre (2); 1I0US
la retrouvons parfois dans la seconde période (3).
A la différence dans le nornbre des pilastl'Cs entre l'art primitif ct
l'art cuhique, correspond une différence ellcoreplus grande dans la
forllle. Le pilastre est ici hien plus large; il atteint en A'2 de Mi Sail
près du quart llu côté: O,22ï. Il sem hie il l'origine présenter deux
types, L'un A, voisin du type de l'art primitif, offre deux handes 01'-
né'cs sépaI't~es par une rainure; il sc dilférencie du type de l'arl pri-
mitif par l'importanco donnée tt cette rainure, qui semble compter
pInto! comme un motif que comme une simple coupure; elle est
peu profonde et peut s'orner d'un cadre long (1). CetLe tendance il
uno division en trois est nettement marquée dans le type B qui
comporte tl'Ois bandes, celle du centre généralement bombée, mais
sans sortir du plan des deux autres (5) (pl. CXXXVII-A).
Le type A ne se modifie que par l'élargissement plus gl'and de la
rainure centrale, qui pent deYenir un champ plat entre deux faces
ornées (6).
Le type B sc varie davantage par la position des sculptures. Il
est possihle que, dans la première pensée des décorateurs, aucune
des trois bandes n'ait dù rester nue. Ce système complet ne nous est
(1) Mêmegroupe tour d'enlréeE., Tour (3) ' ThU Thiçll, Tour d'or, Chièn
lle cuivre, Tour d'Ol', tour principale et Bàllg.
tour d'cnl!'(;!) à l'ô T\)auù (iarai, ~hl:ln (4 ) MI &Yn B4'
TMp, MI SO'II li,. (:i) Dong DuO"ng tour S.
(2) Mi SO'n CI' LI;;. (n) :\Ii Sail A' 2'
lt2 L'ARCHITECTUHE
mcnts dans l'art cubique, fail que le pilash'e d'angle n'est jamais pIns
large qlle les autres. Par contre, art cubique ct art mixte montrent
aussi des pilastres ~t double plan (1).
Y a-t-il eu parfois, dès les premiers temps, mélange youlu des
deux types? ou la présence. dans de rares édifices de l'arl primitif, du
parti tle pilastres del'al't cubique est-elle un simple accident? NOliS
Ile saxons. La tour S. de KlmO'ng My offre une composition de pilas-
tres nettement tI'arl Gubique: Ghaque face montre en effet quatre pi-
lastres. (SIlOI'Il)(~S, di visés eu trois parties, celle du centre bombée;
les déGors y sont ceux des deux arts, avec prédominance de l'art pl'i-
mitif (III. pl.-A). Un fait prouve Hettement comLien celle composi-
lion est anormale dans ce dernier art, c'est qu'elle ne s'y est pas
mainlenue ct que ln tour Genlrale postérieure montre ses cinq pi-
lastres recoupés il la façon tle Mi Sml.
C'est seulement pour les hesoins de l'étude que nous ayons sé-
paré ici les pilastres ct entrepilastl'es de leur ensemhle : nous allons
encore èlre forcé d'employer celte diyisioll ndJilraire pOUl' l'examen
des moulures de corniche ct de hase. Mais ilfaut nettement conce-
voir que l'ensemhle des pilastres et de ces corps de moulures n'est
pas en réalité plus d(~composable que les corps tic moulures d'un
soubassement ct les ressauts qui l'intéressent dans toute sa hau-
teur, ou, llOur reprendre notre première comparaison, ne pas
croire ces moulures de base ct tIc cornidw plus faciles il séparer llu
parement que les handes horizontales d' une étoffe plissl'e ycrticale-
ment ne le sont de ceUe étoll'e mème. Nous ne sépat'erons pIns ici,
par contre, l'étude de la lJase de celle de la cOl'llicllO (mème dans
l'art primaire, elles sont souvent identiques), mai:; nons ferons passer
la comiche en premier, patTe que, si la ruine des édifices en fait les
exemples plus rares, elle a tenu cependant une place prépondé-
rante: par sa position mème en elfet, elle contrihue il l'impression
générale plus que la hase.
(') ;\"OIlS Ile dessillons, hien entelltlu, cernure l'oùcé dans les exemples choisis.
que les élônents constants de chaque (i) La réllarLition de ces profils ayant
t.ype, et lIOUS les soulignons d'un trait de une grande importance pour le classement
LES CORPS DU KALA~ ll:>
(fig. 18). La corniche de Ba en donne un ùon exemple débarrassé des
multiples détails qui en compliquent ailleurs la lecture (m. pl.-l) .
. Comme on le yoit, la doucine supérieure repose par l'intermédiaire
.. . . @-@
.
"
'.. 1
1
1
1
1
Fig. '1j. - Tableau des rapports entre les divers profils de base et de corniche'.
des Mifices, nouS donnons chaque fois correspond ailleurs aux deux quarts tIc
les listes complètes des bâtiments qui rond opposés. Les copies Dz ct. g4 mOIl-
montrent chaque type. Ici pour Ill> nous kent cc profil ai' mais E4 avec le rcmpla-
arons : Mi SCYIl AI ; Il3 , 5' 6; CI ••1 ; Di. Les ·cement des deux quarts rIe rond par !les
templlons A 2.:" 7 offrent cc lirofll Un doucines opposées, qui est de,'enu cons-
peu modifié dans la IJÙrtie inférieure qui taut à cette époque.
116 L'AHCllITECTURE
(1) Dés do SOUlllll!80ment Mt S(1I\ !leD, l'OUI' llc cuivre; l'bu Thi9Il; Jhrng
. (3)
piédestal de MS: Th~lIh. T111~nh ; Po Ii:Jaun Garai; Nhl;\n TlHip.
(2) Pô ~agar d e Nha TI'ang Loms lll'Ïn- (4) Tours d',irgent édirice S.; Chiên
cipule et N.-O.; Tonrs d 'argent klllan Dàug tours S. et centrale; Yan Pron; ~[i
prillciIlUI et Min ce S.; Bung An; i\"ha Scm III' e ct D3'
Trang tour S. ; Ml SO'u Gt .
LES CORPS DU KALAN H9
(1) Avec fil ell\lî SÜ'n A'4; 133 , 5' G; CI; (4) Phông Lç, Phu Thll~ll paraissent
Dl ; D.; E2 ; IOl11Ü'ng My tour centrale avoir eu la même corniche l)l' ~Ii SO'n
où il s'oppose à la corniche b, ; - sans D6' Ea' eurent la Illême hase b'l'
met Mi SÜ'1l A2- 7 avec corniche bj ; llH3 ; (5) l\li SO'u A' 1-2 ; Boug DUÜ'I1g tours
CH· S., S.-O ., porche JI ont gardé la même
(2) l\1î SO'Il CG' FI' F3 ; Bong DuO'ng Imso; I10à Lai, PÔ Dam, Bong DuÜ'ng
édifice S., tour N .-0. tours S.-O., S., piliers salle Ill, la même
(3) Mi SÜ'n Al ' C~ , A', . base et la même corniche.
120 L'ARCHITECTUHE
Il était tout Iwlul'Cl alors, quand l'art cubique se fondit dans l'art
prini.itif, qu'il adoptùt uniquement ce profil commun. Ainsi l'art
mixte présente-t-il d' une faQOn presque constante, cn base comme
en corniche, la forme "2
(1).
"I\e de tètes de lions (full dessin assez déformé, mais très accentué,
/'
Quelqucs pn rticnlal'i tés sont eucore il signaler ailleurs, Dans la pre-
miùre période, où tant de formes di verses sont réunics, nous rencon-
Irons deux exemples de base redoublée; l'une dans l'tU't primitif à
~li San D4 (pl. CXXX-.T), l'autre dans l'al't cuhique en A't; (Jans les
dcux cas, la hase inférieure est traitée en souhasseIllent supplémen-
taire; mais c'est cependantune hase, car elle est interrompue pal'la
coupure des portes (t)
La base donne licu parfois il d'antres cnrichisscmcnt.s : ainsi tout
l'ad de Dong OUO'llg lIIonh'e un l'edo.ulJlcmenl de la plinthe infé-
ricure, détail sans grande impol'tance tians la composition du profil,
mais qui fournit uu clfet l,'ès helli'cux, Enfin. dans la période secon-
daire, où remploi de la piene scmhle avoir eu tant de vogue, nOIll-
hm debases sont, comme le souhassement, traitées en cctte matièrc;
ainsi que lui. elles ont dispal'll et po Ill' les mèmcs raisons. II en
{"lait de mèlllc il Mi Sail BI' {~lJifice (lui parait d'ailleurs ayoil' été
pl'é\'11 tOllt Cil piene ct qui, il peine flu-dessus de la hase, dnt ètrc
conlinul) en briques, Cette base monh'e un curieux exemple d'ar-
chaïsme; elle répète la forme I/'!., courante li MiSo'n il la helle épo-
qne ct perdne complùtement dcpuis ; par contre la corniche, comme
le montrent les dalles d'arète, y était du type ordinairc (tt.
EII outre des appliques et dcs pièccs d'accent qui scront étudiées
dans le chapitre suinml, hase ct corniche re\;ul'cnt de riches décors,
dans l'art primitif tout d'abord, et surtout dans les arts cubique ct
mixte, Deux (J'entre ccs décOl'S méritent seuls d'èlre examin(~s, parce
qu'ils sout propres il ces élôments. La corniche ((0' qui ne sc rencon-
lm qu'il Mi SO'n, a SO!! groupe supérieur, doucine et cavet, comme
découpé à jour d'échancrures en forme de fleurons, Jllolif étrange
dont le sens échappe ù première yue (2),
(1) J:état du mOllumcnt nc pcrmel pas loUl' ccntrale dc DJng Dlfang, oilllcs l'ni-
<l'arlirmcr compli'lcmcnllc fait ponr NI; sons spécialcs néecssitèrcnt l'emploi de
il sc peut alors (IU'il JI'y ait là qll'Ult sou- ct'lle combinaisoll.
IJussemclll supph~mentairc comIllC Ù la (2 ; Lc mêmc décor se rclrouye, mais
t22 L'ARCHITECTURE
tés (1), de singes (2), de gajasi1]ÛUl (3), parfois d'ascètes enfermés dans
des ogives décoralives (1) (fig. 19). Elle est il l'occasion traitée en
pierre. il l'époque où cette matière jbne un si grand r61e (5),
C'est pou).' mieux soutenir l'amortissement qu'elle ressaute sur
le pilastre d'angle (6); si l'amortissement est multiplié, ou au con~
traire supprimé, elle ressaute il chaque pilastre (7), cas fort rare, ou
ne ressaute sur aucun (8).
Enfin , comme support de pièces d'accent, elle s'accompagne, aux
angles, de renforts que nous étudierons avec la pièce d'accent qui en
est la raison d'ètre. Notons seulement ici que leur sens se perdit it
l'occasion et que nous voyons ces renforls employés comme orne-
ments dans l'axe dn pilastre d'angle ct snI' les amortissements il Thil
Thi(jn, tandis qu'ils figurent mème aux angles de la corniche de
Nlw.n Thap qui ne possède pas de pièces d'accent.
La grande face de corniche ne sert pas, comme on pourrait s'y
attendre, de départ au terras:on qui recouvre sur un corps l'espace
lq,issé lihre par le corps immédiatement suivant. Un bahut, qui
trouve Illal sa raison d'èlre dans un édifice en briques, s'interpose.
Parfois, il est vrai, il est réduit dans l'art primilif 11 très peu de
(1) Tours d'argent ka/an principal, (6) Elle est rigide snr la tour centrale
t or étage j Ihrng T1wnh. de .1'0 Dam, sur celle de Bong Du()"ng, il
(2 ) DllO'llg Long tour centrale. l\U S()"n .E~ et à Po Rome.
(3 ) Id. tour N. (7) lIoà Lai; la multiplicaliondes amor-
(~) DUO'llg Long tour S. tissement.s Il'e~t ici qu'une hYrothè~e.
r') Tour d'or ; Tour de cuiVl'e j tOlll' cen- (R) Tour S. des Tours (l'argcnt, ]hmg
lrule de Chièll Billlg. Thl.mh, Yaù )(1II11.
LES CORPS DU KALAN 127
chose (1), mais par contre il est souvent assez important (2), Le décor
en est obtenu par de peLits personnages ou dcs atlalltes (:1), des ani-
maux dcvant des chevcts (i) , des figures ùans dcs nichcs ajourécs (5),
ou des orants dans dcsniches pleines (fi) , Plus fréqucmment la petiLe
ligure, (lui autrefois nécessita la présence duche"et, ~ disparu, ct il nc
reste que le fond ùevant lequel elle sc détachait; c'est ou un simple
dé Illoulul'é ct orné lle petites feuilles aux angles, analogue it ccux
(lui ol'ilent le soubassemellt Ile l'étage it ~Ii S(J1l ila (7), ou de simples
a ppliqucs (S) ,
A ces appliques se réduit pad'ois tout le hahut apparent dans la
seconde période et, si le tCl'1'asson ne vient pas mourir ù leur pieù, il
s'arrête en arrière SUl' une simple face verticale (9), Ces mêmes appli-
ques garnissent encorc lc bas dcs voûtes raidcs qui ne comportcnt pas
de bahut (iO). Mais le plus souvcnt tout décor manque, ct scul subsisle
le fond sur lequel se détal!haiellL souvent les motifs décoratifs, un
simple cours de doucines opposées:(tI), Alors le bahut qui, ù l'origine,
était interrompu pal' le soubassement proprc des amortissements
d'anglc, filc sur toutc la longueur de la l!ornidlC, jusqu'au jour où,
comme il fallait s'y attendrc, il se confond avec celle-ci (L~),
Cet élémcnt dans l'art cubiquc s'accusc a,'cc moins de netteté j
cependant la présence d'antéfixes au-dessus de la grande facc de cor-
niche dans les édifices dc Boù Lai indique son existence d'une façon
(1) Mï SÛ'n ils, 6; c2• (8) Vestibule de 1\11 SÛ'1l Bs, terras son
(l) Ml San AI> Pô Xagar tic Nha Trang des appuis de fenêtres de l\Ii San Bs, 6 ;
tours principale ct No-O. tour centrale de Iihl1O'ng My, où trois
, (3) Mï SÜ'1l B,:;, 6' OÙ ces détails sont appliques correspondellt à un pilastre;
malheureusement ruinés et il peine re- tour N.-O. de Nha Trang, où une seule a
connaissables. gardé une ou deux briques de SOIl fronton;
(1) Mï SÛ'n CI' véritables métopes de (') PO I\laull Garai.
pierre dont le rôle n'est ({u'hypothétique. (10 ) Tour N.-O. de PÔ Nagar rie Nha-
Cf. I.e., I, p. 385, fig. 85. Ce motif se Trang, étage, édifice S.-E. ; vestibule du
retrouve dans l'art secondaire, à Hl1ng . "alall principal aux Tours d'argent, il PO
Thlmh. Klaull Garai, Bang An, etc.
(5) Ml SÛ'll Cl' (U) Kalan princlpal des Tours d'argent,
(S) Mi SÛ'n AI' llinh Làm. avec appliques; Tours tic cuh're, tl'or;
• (1) l'ô l'iagar de Nha Trang t.our prin- Thu Thi~Il.
Cipale. pt) Yaù Mum; 1'0 Home.
128 L' AHCHlTECTU RE
Un autro décor, qui eut une vogue I1SS0Z grande dans l'art primitif
pour être seul copié dans les répliques postérieures, est le motif que
nous avons désigné du terme approché de métopes; elles sont soit
taillées dans la hrique même ùe la paroi, soit en pierre et détachées
en avant. La tour de BinhLûrn BOUS montre un bel exelllple du pre~
mier systèmè, lions dressés de prolil au 1er étage, apsaras au second,
lion ou petite figure qui de ses_bras ékndus étreint des serpents au lU·.
Pô Nagar de Nha Trahg, dans sa tOUI' principale, offre en ce rôle oies,
biches ct éléphants; Chièn Bàng re:nplace les biches par des lions.
Un des édifices deTrit Ki~u compoi·tait le même décor, car une oie,
métope, n° 69 du Jardin de Tourane, paraît en provenir. Les petits
gajasù?ûw de terre cuite trouvés près de G1 iL Mi Sail avaient sans doute
le même rôle (pl. CLXXIV-D). Peut-être cc motif si curieux n'est-
il point spécial il l'art cam et le retrouverait-on i.t Java: ~l est diffi-
cile d'interpréter autrement les oiseaux qui figurent dans une des
représentations d'édifice (1) que nous y avons rencontrées, à moins,
chose d'ailleurs peu probable, que cc ne soit l'image d'oiseaux véri-
tables. Au premier système se rapportent peut-être les tètes ùe Phu
Ninh, de Qua Giàng: c'est au moins cc que semblcnt indiquer la
petite représentation de kalan du tympan de Fi i.t Mi San (2), ct à Java
encorc le Candi Bima de Dieng (3).
D'étage en étage tous les éléments sc répètent en se réduisant
et Cilse simplifiant, jusqu'au Ille étage, rarcIncnt conservé, ct
qui cst traité différcmmcnt dans lcs quelques excmples où il il
subsisté. Le SOllllllCt de la tour est octogonal( i) ou carré (5); il est
ronù il Yiin TllO'ug, mais cettc disposition pumlt, comme les trois
tours, exccptionnelle. 11 est vraisemblahle que les deux prcmières
. formes furent iL l'origine employées COIlCUITCIllIllClIt, pcut-ètre uvee
une certaine prépondérance de la forme octogonale pour les grands'
(1) Gunang Gansir. Cf. B./i.P.B.-O., (4) Pô Nagar de Nha Trang tour prin-
VII, pl. Il, nO 39. cipale.
(2) Cf. I.G., l, p. 425, fig. 95. (5) Mî San D~.
(a) Cf. B.E.F.S.-O., VlI,p. 13,fig.97.
t32 L'AHCHITECTURE
hée au pied de ila (Ill. pl.-il). Dans les deux cas elle sort d'une
espèce de calice de lotus. Mème alors que la pierre est carrée,
ce support se rapproche du plan octogonal par la saillie plus
grande que présentent les feuilles des axes (m. pl.-A2), de telle
sorte qu'une pierre terminale carrée pouvait fort bien trouver
. place sur une terminaison à huit pans. Cc même support, intermé-
diaire comme masse, existe au contraire à Phti Hung sous une ter-
minaison circulaire, dont il ne reste d'ailleurs que le contour de
base (m. pl.-O).
Nous avons rencontré en plusieurs points des sortes d'antéfixes en
LES CORPS DU KALAN t33
(1) ~Ii 80'11 AI' Pli Nugal' de Nha Trallg (5) TMp Thâp, Linh Th(tÏ, Ymi PI·OÙ.
tour pl'Încipale ;~li San E~; Nhan mh. (6) Le R. P. Durand li cru y voir )'01/1-
(2) 1)~li Il ïm . küra quatre fois répété. Cf. n.E.F.E.-O.,
(3) Chânh Le}, B~IÏ Hïrn, Mission tle III, p. 591!.
Phanrang, tertre de Padaran; Mi San GI> (7) Les Tours kiames du Binh Dinh.
couronnement trouvé ù MiSanellh'eD etH. Exc. et Rccom. T. XIV, nO 32, p. 'HO.
(4) Pô Nagar de Nha Trang tour S. Cf. I.e., l, p. 196.
13i L'ABCIIITECTURE
khmères de Van TuO'ng. Elle ne serait possiùle que sur la haute tour
centrale, car l'une de celles de côté, la tour S., a son couronne-
ment presque complet en pierre! Le fait serait encore, ainsi, assez
exceptioniwl: tou'tefois il conviênt de signaler dans les f~agments
cons errés 11 Pô Nagar de Nha Trang la présçnce d'une belle pierre
porte-hampe d'exécution certainement ancienne (1) (fig. 45, 46).
'Nous n'avons aucune donnée sur les termina.isons d'édifices dans
l'art cubique et mixte. L'extrême fin de la tour S.-O. de Po Dam fait
défaut et ce détail n'es t pas lisible sur la. reproduction d'édifice du
tympan de Ft à Mi Sem.
Nous abordons dans ce chapitre une des études les plus intéres-
santes qu'offre l'art cam: celle des éléments qui lui sont propres,
qu'on ne retrouve dans aucun art voisin, ni même, ü notre connais-
sance du moins, dans aucun autre art. Faut-il supposer que cette ori-
ginalité fut cherchée des Cams? Ce serait mal connaître le tradition-
nnlisme et les habitudes d'anonymat de l'artiste oriental. Ces formes
ont dù naître naturellement des lJesoins divers ct si, pour la plupart,
elles sont déj~t constituées lors de l'apparition brusque, au Vile siècle,
dc.l'art cam dans sa perfection, il ne parait pas cependant impossible
d'en reconstituer la genèse. II est. rare en tout art qu'après ]e passage
(1) Planches CXLIlI il CXLVJ. éléments que nous avions appelés dans
(2) Planches CXLVII il CXJ,JX. nos Caraclérisliques de l'art èam, B.E.F.
(3) ltappelons (VOil'llOtC'l, p.n, J.C ., 1) E.-O., J, p. 2M) ct suiv., respectivement
que les mots ({ applique », « pièce <l'ac- « pileUe ù ogive n, « acrotère» cl « pi-
cenl l) cl (, amol'Iis~cmellt n désignent les nacle l),
136 L'A nCHITECTU nE
(1) ~ous en ayons un exemple typique . l'art primitif du Cambodge ( Vile-X' siècles)
dans l'art de Jaya: Cf. B.E.F.E.-O., et dans certaines constructions de l'art
VII, p . 50 en bas. médiéyal dans l'Inde.
(2) L'appliqne n'est Ilas rigoureuse- (3) ~n San D4 par exemple.
ment propre à l'art cam; on la trouye (4 ) 1\Ii San 1-'3' par exemple.
sous une forme un peu spéciale dans
f:LÉMENTS SPf:CIAUX A L'ART CAM l3i
et non la figure seule, ce . qui était la règle dans les niches précé-
dentes. Mais ce soubassement formait une surface nue; celle-ci
dcmandait une ornementation: elle fut obtcnue soit par la chute
d'un tapis SUl' lequel est assis le personnage abrité, soit pal' un
animal, éléphant ou lion; cc dernier est vu de ÎJrofil ou (le face,
assis SUl' l'arrière-train. ])e là salis ùoute est née l'antéfixe d'applique,
propre à la série ùe l'art cubique.
Nous retrouvons la mème niche au piédestal de AiO' il 1\[i San
encore (fig . 22), mais ici la figure est presque placée devant ct deux
petites bandes latérales viennent interrompre les profils pour déter-
miner l'espace vide où se dresse le petit personnage. Cette dispo-
sition marque nettement la tendance à traiter d'une seule masse
tOllte cette niche en détaillant seulement l'arc supérieur, ou mieux
en le transformant en un fronton de rinceaux. L'évidement central
H2 L'ARCHIT!ECTURE
est conservé encore pendant quelque tcm.l)S (i) (pl. CXXX-D), mais il
finit par se perdre, ct nous nou~trouvons, il Po Dam ct dans les édi-
fices primitifs de Dong JhfO'ug,' on présence d'un corps plein sur-
monté d'un fronton de décOl's fod bas (m. pl.-G). Nous avons alors un
nouveau type d'api)lique qui ne sc tlifl'érencie de celui Je l'art primitif
que par la forl11e spéciale de ce fronton, la proportion générale néces-
sairement plus lourde ct l'emploi de l'antéfixe; en outre, détail inté-
ressant pareo qu'il permet de fixer l'àge Je certaines appliques, les
profils dérivant des moulures toutes simples des petits piliers n'y
consistent qu'en quelques filets, tandis que le corps mème se raie de
cannelures, décor fréquent dcs piliers initiaux. Cette simple orne-
mentation dut sans doute paraitre insuffisante, car nous voyons une
série d'appliques des édifices primitifs de Dong DuO'ng s'orner dans
le plein du corps de toute espèce de motifs, rinceaux, lions assis,
animaux divers (fig. 64 et (5).
L'art primitif avait décuplé l'hommage rendu h la divinité par la
présence de toute une foule d'orants fictifs aux flancs du temple: l'art
cubique chercha le même résultat, connne le bouddhisme avec ses
milliers de réductions de stupa, par l'exécution, aux côtés de ce
lIlèm ~ temple, d'images minuscules de sanctuaires: c'est le sens
des appliques Je Ft à Mi SaD, qui, si on les examine de près, se
lisent très clairement comme des représentations de monumenls à
étage et à pignon, tel que fut sans doute le bùtiment dont elles ve-
naient omor la hase. Un vestibule précède. le petit édiflce fictif ct
par la porte entr'ouverte, d'où descend un perron, on aperçoit le
prètre en prière au foud du temple (pl. CXLlV-A). Les granùes appli-
ques du soubassement sont aussi il deux corps, mais dans la fonne
de niches, la première seule coutenant un persolluage agenouillé
(I?l. CXXVlIl). A la tour centrale de Hott Lai la composition est in-
termédiaire entre ces ùeux motifs: le second plan est d'un édifice
(f) "li San, piédestal Ei' AIO ; soubas- sement ct hase de F3 avec piédestal et anté-
sement et base de A'i avec soulJassement fixe, souhassement et hase A' 2' hase C;
et lion ou éléphant Cil antéfixe, souuas. salls soubassement.
ÉLÉMENTS SPÉCIAUX A L'AIn' CAM 143
détaillé, mais le premier est une véritable niche qu'il faut considérer
sans doute comme le porche ou la porte du faux sanctuaire qui
s'élèvc cn arrière (pl. CXLlV-B). Nous rctrouverons encore des appli-
ques à deux plans; mais, landis que dans l'art primitif ces plans se
suivent, en quelquc sortc concentriquement, les deux éléments sont
ici de dimensions toutes ditrérentes (i). 11 est vrai, d'ailleurs, que la
simplicité des bases dans l'art cubique ne nécessite pas une saillie
considérable d'appliques: de même, la similitude des profils de sou-
bassement et de base dans cet art permet l'utilisation des mêmes
appliques dans les deux cas, chose rare dans l'art primitif.
. Nous avons amené les deux systèmes d'appliques, parties d'ori-
gines diil'érentes, à des masses analogues il la fiu de l'art primitif et
de l'arl cubique. L'art mixte, en fondant les formes de ces deux arts,
devait unifier les appliques. Eu end, celle que nous y trouvons a
bien tous les caractère's de l'applique CIl art primitif, profils impor-
tants de moulures qui sont coupés par une bande plate, fronLon
ogival orné de la chute de feuilles, mais tous ces éléments sont
couverts de décors caractéristiques de l'arl cubique et souvent une
antéfixe ou une applique minuscule se détache en avant. Dans la
fusion de ces formes la bande verticale, restée d'ordinaire nlJ.c
dans l'art primitif, se couvre presque régulièrement de décors et
parfois, par un retour curieux qui trouve sa raison dans la propor-
tion même de cette bande, s'orne à nouveau d'une figure d'orant
cn très bas relief (2). La fin de l'art mixte à B-ông DuO"ug montre dans
ce système des appliques d'une silhouette plus élancée que les
plus minces de l'art primitif (fig. 23). 11 est vrai qu'avec la bande
décorative formant molif principal, rien ne retenait l'étirement de
l'applique, si quelque raison de composition l'exigeait, et c'est le
cas à la tour principale de :Sông DuO"ng, traitée avec une recherche
(i) Nous n'en avons d'exemple qu'à la cette bande ainsi occupée une lois, au
tour centre-Nord et la tour N. de Boug milieu d'appliques normales: c'est au
DuO'ng, qui sont d'arl mixte. soubassement tle la tour S. à Bong
(2) L'art cubique nous montre déjà DuO'ng.
J4.4 L'A RCHliTECTUn'E
sellce de l'applique est un fait l'Ure dans l'art primaire en raison de.
l'hommage qu'apportait l'orant ou la réduction dn sanctuaire, dé-
pourvue ensuite de tout élément qui lui donnùt un sens religieux,
elle téndit il, se perdre (lans l'art secondaire, ct nombre de monu-
ments qui ne sont pas parfois des moins importants en sont dépour-
10
146 L' ARCIIltECfU lU~
(1) Art mixte, Mi SÛ'n Cs; - classique, (2) 11 existe au dépôt de Bl.nh Dinh un
Thii. Thiçn; - pyramidal, BAng An, HUllg (l'onlon analogue qui pourrait d'ailleurs
Th~nh; - dérivé, annexes de 1)0 "Iauit ayoÏ!' la même origine (fig . 59).
Garai. Nh~n Thap, PO Romë.
ÊLÊMENTS SPÊCIAUX A L'ART CAM 147
(1) C'est par erreur que nOllS aVons pièce, sculement glissée de la corniche d'u Il
dessiné IleS pièces d'Ilcccnt aux angles Ile' élagc lin tcrrasson immélliatcment infé-
la grande face (le corniche à YaÏl l'l'OÙ; rieur, ponr que la tour AI3 de Ml Scm nous
les pièces tl'accent en tête de bœuf qui en ait conservé un spécimen complet.
furent retrouvées /lu pied de ce monu· (3) Ml SO'n Ai ct série corl'cspondante,
ment devaient sans doute oruer, comme l'hông Lç. Gf. B.E.F.E.-O., l, pp. 253 et
à la tour S. de Nha Trang et à PO Rome, 255, fig. 43, PÔ Xagar de Nha Trang, etc.
Un motif supérieur. (4) Nhan mêu. Cf. B.E.F.E.-O., l,
(2) Ainsi la totalité des pièces d'accent p. 251, fig. 40; Mi Scm Ai; PÔ Nagar de
de Bong Dmmg, tours principale et cen- Nha Trang tours l)rincipale et N.-O. Il en
Irale, d'un type pIns robuste, se sont bri- existe encore au Jarùin de Tourane un
sées, et il Il fallu l'heureux hasard d'une spécimen qui doit venir Ile Trà Ki~u.
14·8 L' ,\.HCHITECT.UHE
début, devient d'un usage courant dans l'art secondaire et figure une
tète de lIIaka/'{f. Un quatrième; qùi n'eut qu'une courte forlune ail
temps de l':Ù't mixte . tl'ouYepeut-ètl'e son origille dans l'art cubique.
Enfin nous ne citerons que pour mémoire une pièce d'accent ol'llée
d'une scène, rencontrée il. Phông L~ .
Si l'on s'en tenait seulement au nombre des spécimens retrouvés,
ce serait la pièce d'accent en buste d'apsaras (fig. 25) qui dominerait:
en fut-il ainsi dans la réalité? Observons tout d'abord que sa robus-
tesse relative la préservait en partie d'une rupture inéyituble pour
tLf:)IE~TS SPf:CIAUX A L'ART CA)[ 149
(1) Voir note 4, p. H7. ne pent guère pro\l~nir que (l'une pièce
(2) Nous ayons cepenrlant retl'ouyé à d'accent.
Th~p ' Thâp nn petit buste d'apsaras qui (3) Six en tout , en comptant po Ill' un
150 L'ARCHITECTURE
les édifices de la série A. tIe l\li San: les les pièces d'accent ornementales de l'art
autres sont Chim Sem, Hinh Lùm, ]{huang primitif cam la transposition Cil décor
l\ly,Nba Trang ct lIiing An; encore Chim .d'un groupe de na[la; la présence cons-
San est-il si ruiné que nous n'avons pu tanle de ceux-ci comme antéfixe d'angle
en donner de relevé, et oucune pièce d'o(}- au Cambodgo et la vogue du type nu
cent, s'il y en eut aux corniches, ne s'est makam, à moitié confondu au èampa
conservée à Binh I.àm et il I{huO"ng My. avec le lIaga, semblent confirmer celle
(1) Plus probante est la présence, ùans hypothèse.
le groupe de sculptures au caractère si (3) Mi SO'n A., D3' ~ , C2 ; Pô Nagar de
ancien de Phu Hung, (l'nne crête de ma- 'Nha Trang tour principale, DAng An.
"ara qni semble hien provenir d'uno (4) Mi SO'n, diverses; Phông L~; Nha
pièce d'accent.. Trang.
(2) Feu le docteur Brandès , dont les (5) Tours d'argent, de cuivre.
idées si intéressantes snr la tl'Unsforma- (6) Mi San Il., Cluinh L9
tion continue des décors hindous ont (1) Th*p Thûp, Phuo-c Tjnh, PÔ IUauü
péri en grande partie avec lui, voyait dans Garai.
ÉLÉ:\IENTS SPÉCIAUX A L'ART CAM f5t
Malgré tout, cette silhouette pleine a perdu son esprit; pour lUI rendre
du caractère, le décorateur relève les feuilles basses en crochets
circulaires au-dessus et au-dessous de la queue droite (t) (m. pl.-A),
tandis que, pour varier l'effet, il couche les feuilles supérieures sur
un contour lisse (m. pl.-G), détache celles d'en-dessous en saillies
aiguës (2). On voit encore la corne sc retourner en arrière (3) (m. pl. -1\1),
la masse se décorer d'ornements floraux en spirales plates qui rap-
pellent les crosses de fougères (4.), l'ensemble s'{lVider à nouveau sur
l'axe (5) (m. pl.:E). Leplus curieux n'est pas cependant cette variété
de transformations, mais bien la persistance du type initial: on le
retron ve presque identique, soit en pierre, soit en terre cuite, dans
toute l'époque classique et jusque dans les édifiecs de date avan-
cée (6). Il est tout naturel que nous rencontrions le type primitif ft
Ml San E4 (pl. CXL VlI-l) au milieu de motifs très différenciés,
mais il est plus curieux de le revoir à Chiên IHmg, plus découpé
encore qu'il Ml SaIl. Cette survie n'empêcha pas. cependant, cet élé-
ment de se transformer finalement en une masse presque informe
que le dernier goût éam, celui qui inspira les sculpteurs du Binh
Thu~n, mua à Pô Homë en sortes de larmes (pl. CXLVIII-D) et
maintint sous un aspect de cornes grossières jusque dans les
modernes bamll1i de Phanri (m. pl.-.1).
La pièce d'accent en forme de makara paraît avoir été réservée
presque exclusivement pour le. décor des arêtes intérieures de la cor-
niche sur le pilastre d'angle: elle est sculptée en has-relief et non
en ronde bosse ct sur une seule face; l'autre, tournée du côté du mur,
était presque invisible ct resta nue. En un seul cas, daris une pièce
assez petite, autrefois conservée ft la banque de Tourane, les deux
faces sont sculptées, et il est probable que cette piècé d'accent ornait
un angle extérieur. Dans les exemples en pierre, le modelé est assez
Nous voyons alors naitre une. forme qui paraît dérivée d'éléments
analogues il la petite pièce d~ Mî San A f i ; elle s'empàte au départ
dans une masse curviligne très originale; et celle-ci lui donne la
robustesse qui manquait iL la pièce d'accent de l'art primitif (i)
(pl. CXLIX-K). Elle disparut avec l'art mixte et ne laissa aucune
trace dans l'art secondaire.
A quelque type qu'elles appartinssent, les pièces d'accent étaient
fixées diagonalement dans la maçonnerie par une longue queue de
pierre: cette disposition présentait l'inconvénient signalé de dé-
couper l'angle droit en deux autres angles de 45° dont la pointe, en
matériaux aussi petits que la brique, était de conservation précaire.
Les Cums s'en étaient rendu compte et cherchèrent par divers
moyens à diminuer les chances de rnine. L'un des plus fréquemment
employés consiste iL augmenter la masse oe chaque languette de
briques par un renfort: il affecte une forme courhe qui le rapproche
du dessin d'une aile; aussi peut-on se demander si l'origine n'en est
pas dans celles des apsaras, pièces d'accent qui. eomme nous l'avons
vu, en sont toujours dépourvues dans leur partie de pierre. Un fait
confirme cette maniôre de voir: c'est la présence d'ailes finement
taillées dans la brique aux apsaras des fausses portes de Binh Lûm.
Un autre semble à première vue y contredire :à Ml SO'n B5 1es mêmes
renforts sont couverts d'élégants rinceaux; la difficulté n'estpeut...;être
qu'apparente, car, ornementales, ces pièces ne pouvaient être accom-
pagnées d'ailes véritables (pl. CXLVII-D 3).
Dans d'autres cas, la qüeue de la pièce d'accent s'engage dans
une rainure ménagée dans une pierre de coin (2) (pl. CXLII-D) ou
même dans un véritable canal de pierre (3). Malgré ces précautions,
intérieurs font Iléraut" dans les l'arcs élli- primitif, a fourni une pièce d'accent qui
lices debout: Bong Dl1Cmg tour centrale, pourrait, dans une certaine meS\lre, servir
l'U SonA 12 , 13' et tontes manquent dans d'intermédiaire entro la pièce d'accent de
d'autres, l'U SO'u Alo , B~. l'li San A' 1 et celle-ci (pl. CXLIX-L).
(1) Bong DI1Ü'ng tours. principale et (2) Mi SÜ'n BI ,Phli ThU1~n.
centrale, Mi SÜ'n A12 , 13' La tour A'4 de (3) Mi SÜ'n At.
Mi SÜ'u, qui parait cependant plutât d'arl
ÉLÉMENTS SPÉCIAUX A L'ART CAM tà!S
(1) Mi San AI' B3' 5' C2 • qu'ils ont duré dans (les édifices moins
(2) Mi San Cl' 3' hien conservés.
(3) Mi San '\2-7' B;-13' 11 6 , lissez impor- (4) Cf.).C., 1, p. IGi.
tant cependant, fait. exception ct dut en (5) La ruine absolue des angles laisse
être dépourvu, cal' il est. peu vraisem- toute liberté à.la discussion, et le seul ar-
blable, dans l'état où sc trouvent sa cor- gument qui nous décidait avant l'exécu-
niche etson terrusson, que les amortisse- tion des planches,la présence de métopes,
ments aient totalement. (lisparu, alors que les amortissements eussent cachées,
f~LÉI\I.ENTS SPÉCIAUX A L'AHT CAM {57
dc Y[tn TuO'ng,
L'amortisscmcnt d'anglc rcposc, soit pal' son soubassement
propre, soit pal' l'intcrm{!diaÎl'c du bahut g<Snéral, sur la gl'amlc fac.:c
dc cornichc, L'assicttc nécessairc est obtenuc pal' une saillie plus
grandc ùe la cOl'niche au droit du pilastre d'angle; pcut-ètro sel'ait-il
mème plus juste dc dit'c que c'est le seul point où la cOl'lliche ait son
yérilablc profil et que padout ailleurs elle cst c.;amiu'(lée pOlll' donner
au lMcrochcUlent (le la gl'andc fac.:c une saillie plus forte. Aillsi
. le départ (le l'amortissemcnt est netlCllWllt mal'(llllJ ct les pi(~l'cS
d'acCIlnt aux angles int<'~l'ieu['s viennent eileore l'aeeuscl', Malgl'll la
l'éduction de l'étage en lal'gelll'" l'amo1'lissement est souvent g(~llé et
tuuche l'arète du corps {lu'il cnferme : it la lOlU' principale tIc ~ha
T,'ang, lc constructeur n'a pu exéeutcI'le couronnement de celui du
H" étagc, enl' il se flH rcncontré a\'ec la pièce ù'accent del'ullgle
du Ille, pal' bonheur rcstéc en place.
L'histoit'c dc l'aIllodisscmcnt d'anglc est des plus curieuses, cl,
à la dill'él'cllec ùe celle de l'appli(Iue, toutes les transformations s' y
sont suc,c édé dans le temps mème où les monuments conscrv(~s
. nous permettent de connaître sùrell1ent l'ad du Campa. On peut y
distingucr trois périodes bien tranchées. Dans unc premièl'eépoquc,
qui correspond it l'établissemcnt des édifices dc la série Mi San Ai'
l'amodisscment est tl'aité en véritable petite tOUl'éley(lc h l'angle
de l'étage immédiatemcnt inférieur, Dans urw seconde période, qui
(i) Les planches LXXI et LXXII, qui se petit nous avait échappé. Aussi avions·
rapportent à la tour Mi SOIl At, sont nous indiqué à tort ce garw/a comme
fausses sur ce point. ~ous n'avons pu éta- servant seulement de support à la figure
blir cette lecture définitive, que nom ga- centrale du petit corps de /calan.
rantissons, que .sur l'agrandissement d'uIl (2) Mî SCfIl il.:;, (;2'
cliché où cc détail de soubassement trop (3) Mî SOIl n ,
J
É L É i\1 EN T S S P É ClAU X A 1: A ln CA 1\1 1!,9
la corniche sur laquelle ce del'Iüer court seul entre les motifs d'an-
gles, A ce moment l'amortissl1ment a complètement changé de sens
et il a pris définitivement son caractère d'union d'un étage iL l'autre.
La façon dont les rangs de moulures s'interrompent devant les fron-
tons d'applique (1) montrent bien il Thil ThiOn (pl. XLI) que tout
souvenir du sens primitif est perdu; les renforts tIc pièces d'accent
prennent une importance prépondérante et viennent, d'une façon fort
inattendue, garnir les façades moulurées en leur milieu. Ainsi s'ac-
cuse la modification qui va donner il l'amortissement un troisième
aspect. Nous retrouvons le mème système iL Nhl}-n Thap (pl. XXIX),
mais alors que les renforts d'angle subsistent, les pièces d'accent ont
disparu. Sans doute quelque intermédiaire nous manque, quelque
édifice où des retards dans l'exécution ou l'approvisionnement des
pieri'es firent laisser iL vide les angles qui attendaient leur éner-
gique décor. En cet état de Nh<;tIl Thap il suffisait de quelque nou-
velamortissement resté en épannelage pour amener la naissance
d'une forme analogue iL celle de Po mauÏl_Garai, ct nous la voyons
déjil réalisée aux amortissements des fausses niches de cet édifice
même de Nhl}-n Thap. C'est qu'en effet, l'amortissement dans la
multiplication continue de ses rangées de moulures, de ses anciens
étages si l'on veut, s'était rapproché de plus en plus de la forme
d'une pyramide curviligne; que la nécessité d'y incruster des
pièces d'accent se perdit, ct il était tout naturel de constituer cette
partie de l'édifice dans l'épannelage qui indique sa forme, pour le
ravaler ensuite d'après ses plans de moulures, suivant la méthode
constante employée pal' les Cams, Le passagene dut pas cependant
être immédiat entre l'épannelnge inachevé ct la forme nouvelle, car
l'amortissement de Po mauit Garai (fig, 25 et 27) présente certains
décors spéciaux qui le rattachent iL la composition de l'art pyra-
midal, où la voùte extérieure naquit peut-être d'un processus ana-
logue. Hien, dans l'amortissement çle Thü Thi~n et de N1Wn Thap,
Dans ce cadre vaste, nous ferons tout d'abord entrer ce qui est
réellement baies dans les édifices ca ms : portes et fenêtres; - puis
des éléments qui s'y rattachent de très près: fausses portes, ou de
plus loin: fausses niches. A vrai dire, certaines des fausses portes ne
peuvent guère être considérées comme des copies d'ouvertures:
quelques-unes, dans l'art cubique, semblent plutôt des annexes
pleines accolées aux parois; mais nous compliquerions cette étude
inutilement si nous les séparions des simples fausses portes dont
elles occupent la place. Les fausses niches ne sont rattachées à ce
chapitre que par un lien plus subtil encore: elles tiennent aux étages
(1)Tour d'ol" Van TuO'ng. (3) Mi SO'n A G' figure sur éléphant et
(2)Art primitH : D7 -13 à :Mi Scm, . édi- devan t chcvet ; C;;, figure en élJanllelage;
fice S.-E. cIe P Ô· Kàgar cIe Kha Trimg; PÔ Kagar de Nha Trang tour K.-O.,figure
art cubique: édifices S.-o. et S.-E. de Pii sur éléphant, lion .et yarwta.
Dam. représentation d'édifice au tympan
deMi SO'n FI'
LES BAIES 'EXTÉRIEURES t67
(1) Exception doit ètre faite pour qucl- qu'il s'agit là d'un système spécial dans
ques portes de l'art cubique, PÔ Dam en l'art cam.
particulier, mais nOlis verrons plus loiu
168 L'A RCHITECTURE
(1) ~li Scm Ci' ÂI> A1O' E~, ctc. (3) Il est généralcmfnt désigné dans la
\2) ~Iï So-Il Rh n~, Thü Thi~n. Mi So-n pl'cmière pal'tic Ile l'Inventaire sous le
D2 • olt l'al'riùre-corps, de style différent nom de troisième corps, parce que, à cette
du rcste, semble avoir été ajouté au mo- étape de notre étude. nous n'avions pas
dèle Di qui ne parait pas en avoir com- encore senti la dualité que nOlis expo-
porté; voir p. HI5. sons ici.
170 L'ARCHITECTURE
(i) L'art du Laos, qui semble nous (2) Cf. B.E.F E.-O., VII, pl. l, fig. H .
avoir conservé dans ses répétitions per- rJ ) Niches du soubassement général
péluelles en matériaux sans durée des de Ai à Mi SO'Il, corps antérieur tIcs
formes extrêmement anciennes, donne de fausses niches de la tour principale à PÔ
nombreux exemples de portes réelles Nagar de Nha Trang.
cons tituées d'arcs aussi légers dépourvus (4) Mi SO'Il B3 , Ci' AI' ele.
de tirants enlre leurs sommiers; That (5) Appliques de IIoà Lai tour cen-
Panom, etc. trale.
LES BAIES EXTERIEURES 17t
cn bas les tètes Je lIwkarct (1); ces dernières sont alors parfois rem-
placées par les mêmes feuilles redressées, mais ornées en ce cas
d'une métope d'arc (2), Le motif le plus fréquent est le gajasi1!lha la
trompe en l'ail', au galop, monté par un cavalier (pl. CLVI) (3); ailleurs
c'est un 'é léphant qui porte sur sa tètè une figure assise (4), ou bien
encore on voit des démons volants (5), Jes lions dehout de trois
quarts (6), souvent un motif en épannclage (7), parfois rien (8):
Une autre forme, - plus proche ou pIns éloignée du motif initial,
nous Ile savons, - ·se rencontre encorè·'dans le fronton de certaines
appliques de l'art primitif(9). Ièi la ligne d'arc n'est plus continue, ou
mieux disparaît sous une suite de feuilles qui sc redressent, produisant
un contour ondulé il l'intérieur, mais qui peut s'enfermer aisément dans
une ogive it l'extérieUl' (10). La porte d'entrée de la tour S. tt Khuang
My rappelle peut-être l'origine de cette combinaison; chaque crosse y
représente une tète de nii.1(l (pl. CLIX); ce motif se reproduit dans l'art
cubique en Mi San A1O' Un décor intermédiaire fort heureux sc voit
au pignon de la tour 1".-0. il Nha Trang (fig. 30) ct en copie dans un
des pignons de la porte de Dz il Mi San. Dans ces deux cas, les vo-
lutes servent d'origine il une feuill e ample, d'un dessin très élégant.
Le décor de l'arc sc complète, dès qu'il prend une certaine im- .
portance et tend ù s'enfermer dans une ogive, par une série de
feuilles décoratives qui continuent le mouvement des feuilles ter-
minales. Peut-être ont-elles pris leur origine dans les motifs précé-
dents; peut-être plutot répètent-elles autour de l'arc, pour le ra-
mener au contour ogival, le d~cor constant de feuiHes qui orne la
bande concentrique visible du éhevet où il s'appuie.
A la fin de l'art primitif, le décor d'arc constitué par la suite de
feuilles, indiqué plus haut, tend (l sc simplifier, la ligne onduleuse
intérieure (1 sc r~dresser (1) : il donne encore le motif d'un certain
nombre d'arcs simples de l'art mixte (2), mais les feuilles sont trans-
formées en plaques de rinceaux d'art cubique. Avant la période
secondaire, l'arc même disparaît au profit du chevet devant lequel
il se détachait, ct la composition du décor des baies prend un carac-
tère tout spécial; toute idée d'évidement disparaît, et le linteau n'est
. plus appelé qu'à soutenir une superposition de pignons courbes
n'ayant plus rien (L voir avec l'expression d'une entrée: la porte de
la tour principale à Pô Nagar de Nha Trang montre déjà un exemple
complet de cette forme inférieure.
La composition des supports de l'arc yarie. En gélllSral, lorsqu'il
s'agit de petites ouvertures, uaies ou fausses, cc sont de fines colon-
nettes circulaires profilées dans le système à cavet. Pour des ouyer-
turcs plus grandes, niches plus importantes ou fausses portes, le
pilastre est préféré, soit droit et orné seulement de la frise à guir-
landes pendantes qui lui sert de chapiteau (3), soit muni d'une base
et d'une corniche d'un beau profil tl doucine (4) ; il est généralement,
dans ce cas, agrémenté de riches rinceaux (5) et parfois redenté (6).
Quand l'ouverture est une porte, ce sont d'ordinaire des piliers
redentés de pierre (7) qui en constituent les piédroits; ils sont profilés
en haut ct en bas ct parfois ornés de larges feuilles aux extrémités
du fût (8); quelquefois droits (9), ils présentent plus souyent une
(1) Binh Lâm, PÔ ~agar de Nha Trang (5) Mi San AI> toutes fausses portes.
tour principale. (6) Mi San C,.
(2) Appliques de Bong Duang. (7) Phông L~·.
(3) Mi San AI' fausses portes. (8) Mi San Ba, 5. 6' CI' etc.
(4) Mi San AI' fausses portes du vesti- (9) Mi San Bù'
bule; Ba. CI'
LES BAIES EXTÉRIEURES 173
(1) Mi SÛ'n 11 3 , 5' CI' D~. (5) Mi SÛ'n FI' A'I; Dong DllOUg.
(2) Mi C 2, portes.
:50'1l (GI Dong DllltUg, ~Ii SÛ'n .\ JO' IIz.
(3) Hà T1'lrllg, V'n Diêm. \') Ml San AI'
(4) lIà Tmllg.
L'ARCHITECTURE
(1)Mî So-n CI en place, Al?' Ft. (3) Pù Nagar de Nha Trang tour S.
(t: ~Iî
8Ù"p E , elChùllh LI) , l'oi en touré <le « ) ~lî San El. Cf. I.e., l, p. 411>,
ses femmes ; Chùllh LI), (lallses guel'rières. fig. 93.
Ho L'ARCHITECTURE
dont les motifs, au décor près (1), ne sont que des variantes d'un
arc surbaissé. Cc système ~dans l'art éam donna les linteaux-tym-
pans de ?IIi San El (2) ct tIc Phu 'l'hg (fig. 126) ct les linteaux
décoratifs de Bong nl1allg tour N .-0. , ct tic i\IiSan B4 (pl. CLIII) ,
ces demiers en particulier neLlement apparenlés avec le type II
ldlmèr.
Quant aux tyml'alls qui d'abord occupent le vide ùe l'arc, puis le
centre tlu fronlon lorsque celui-ci s'est substitué à l'arc, il est assez
rare qu'ils soient laiss(\s en briques , s'ils doivent ètre sculptés. Nous
elt ayons cependant à Mi Sun deux excmples inl'~l'cssaItLs, l'lin petit,
orllé tic J'inceaux éléganls, à la porle de B7' l'autre de graudes ,li-
mcnsions a yet: des (~léphants qllisecouent un adll'e, à la fenètt'e 0,
tle ll". En g'~Il(Sl'tl1 ils sout tai1lés dans lIne dalle tic pierre encastrée
dans la llHH;Ollnel'ie ; tians le plus grillHI nOIllhre de cas ils por-
lenl l'illlage du dieu tl(lol'l~ dalls le telllple ou se rattaehent à lui par
C}uel'lue lien naturel.
Duns les fausses Hieltes OH les l'odes très pelites, le tympan pent
être occupé pal' 1111 sinlple dlScOt, (3), UIIO tète dc lion dont sortent
doux tètes de lItakara (~), IlIl niiga lIIultiple (;;) on sinlpl e (G). Si les tètes
de Phu Ninh (pl. CLXXYIII-C) ct de Qua Giàng ne sont pas tics mé-
topes, elles purent jouer cc rôle; c'est sùrement celui des apsaras
de Phong Lê, de Long lluch (7). Quelques rares exemples, analogues
à certains motifs pI'illlitifs llu Cambodge, montrent le tympan occupé
pat' une rédudion t1 't!dificc (S), forme qui, dans l'art mixte ct la plS-
l'iode secondaire, sc tmduisit peut-ètl'e par l'introduction d'une
applique fort inattendue (9).
Dans les tylupans de pierre, la dalle est, jusqu'à la basse époque,
faite d'un Is eul morceau, et ce n'est que dans les derniers édifices
qu'elle est exécutée en plusieurs pièces (1).
Le corps m6me du chevet, percé seulement en bas de l'ouvert.lll'c
nécessaire au passage, est parfois muni de pilastres (2) , redentés il
l'occasion (3), gal'nis d' une base et d'une cornidwcomplètes; il sup-
porle un fronlon dont lc LOt'd extérieur lIC COlllpOl'te jamais d'autres
décors qu'un rang d'élégantcs feuilles. Ce corps ne · cOllsen'e pas
IOllgtelllps une division de pilash'es; ses prolils, à l'origine, sont,
comllle tous ceux des détails clans les édilices cIe l'art primitif, du
type à cayet; ils Ile tarùent pas il ètre tt'acés tians ce style à clollcine
qui ennthit et unifie tout l' Milice dans lIne triste monotonie. La
silhouette lIn frontoll varie davantage; au début, qualld son contour
circonscrit l'arc renversé et ses décors, il peut être tracé suivant
une ogi "c trapue, Ull arc en tiers-point outrepassé, ea.r le motif en-
ferllltl n'cs t pa.s très étit'é en hauteur. Cette pl'Opodion reste la
moyenne dans tout le cours de l'arl èUIll; on voit souvent aux
fausses lIiches l'arc s'élargir de la hase, mais le plus souvent, èt dès
Nha Trang (8 li), il tend il s'étirer en hautem, surtout aux fausses
pOl'les; les deux segments d'are au-dessus de la ligne des centres
se rapprochenl de ùeux droites et forment un arc ùe plus en plus
aigu (4), lundis qne les segments inférieurs prennent un rayon chaque
jour moins long, une courbure qui va sans cesse en s'accentuant.
Enlin les côtés ùe la pointe de l'arc s'infléchissenl en dedans et don-
nent ainsi au fronton une forme voisine de celle d'un as de pique
très aigu (5) • .
En mème temps le fronton se modifie autrement: les faces s'y
multiplient, et il adopte même bientôt une forme bombée très carac-
lél'istique (6).
Le corps postérieur affecte, à l'origine, deux aspects: la projec-
(1) Th.!p Thàp, Mi So-n II,. (5) lIung Thl)lIh, ~li So-n HI'
(2) Fausse porte ùe ~1i So-n Ai' (6)Pô Nagar de Nha Trang tour S.
(3) Fatl~se lIich(! de ~[i SO'lI .\ l' Cf. /J.E.F.B.-O., n , p. :'10, fig. 8.
(') Pô :"iagal'o(! ~haTl"an~, rau~se~ pori es.
,\N~A:\l . - Il.
liS L'ARCHITECTURE
semblable que le petit nombre des édifices conscrvés nous aient gardé
la totalité des formes primitives. Nous n'insisterons pas ici sur le
détail de cette composition dont nOlis aVOlls donné une lecturc M-
taillée dans l'Inventaire pro~rement dit (1); remarquons seulement,
ct ceci vient il l'appui de l'idée émise quelques lignes plus haut,
que la silhouette évoquée par cette réduction de tour n'est pas
celle d'un kalan ordinaire : elle montre des fausses niches, mais
pas d'amortissement d'angle, ct, dalls son ensemble, éveille plu-
tôt l'image d'une construction dont la tour S. du gr-oupe des Tours
J'argent serait ulle réplique postérieure. Cette fausse porte de Binh
Lâlll montre en outre une disposition spéciale ct qui vient il l'appui
de notre système de rapports entre la fausse porte ct le yeslihule
précédé de la porte: derrière elle sc dresse un grand fronlon ogival
richement orné, et le vestibule se détachait sur un frouton de même
forme, mais nu, accolé il la muraille.
A la tour S. de Klllwng My, le corps postérieur des fausses portes
constitue une véritable réduction de kalan il, trois étages,ayec fausses
niches ct amortissements d'angle, peut-être même pièces d'accent
(pl. CLV). Le sanctuaire central nous montre un exemple plus fruste
de la même composition; la fausse porle est, dans ces deux derniers
cas, très étirée en hauteur.
Ces seuls exemples sont tout . cc qui reste, en .art primitif, de
ce type: nous le retrouvons jusqu'aux derniers jours de l'art cam,
en beaucoup plus simple et avec un intérêt artistique hien moindre.
Dans l'art classique, les étages ct les fausses niches sont nettement
marqués, mais en nombre réduit: deux; les amortissements, ruinés,
sont clairement indiqués par le vide qu'ils ont laissé (~). La fausse
niche supérieure prend à ThfI Thiên une importance dévorante et
vient il, compter plutôt comme un pignon terminal. Le corps posté-
rieur, peu saillant, offre dans ces divers exemples une hauteur dé-
mesurée: il est vrai que, dans l'art classique la largeur des fausses
portes est sensiblement plus petite · que dans l'art primitif, et, la
hauteur moyenne du corps principal du kalan ne variant pas, l'ar-
rière-corps qui doit toujours at.teindre la corniche s'étire .
La tour S. de Van Tuang 'montre un remarquable exemple de
cette composition, mais ici, naturellement, les amortissements des
étages sont remplacés, comme dans l'art khmèr que ces tours rap-
pellent, par des antéfixes d'angle en niiga (pl. XLVII) .
Cette combinaison d'étages se rencontre également .aux fausses
uiches d'un monument de Lasse époque, Nh~n Thap, mais à l'état de
rémiuiscence (pl. XXIX) ; des amortissements bulbés se dessinent
aux angles, tandis qu'au centre un autre amortissement plus impor-
tant correspond à la pyramide d'étages.
Le mode de composition du corps postérieur en pignon d'édifice
a été appliqué dans l'arl primitif au plus grand nombre des fausses
portes et des portes, toutes très voisines de formes. Sur l'arrière-
corps s'élève, au centre, un étage qui supporte un pignon (fig. 160),
taudis que les angles laisses libres sont occupés par des amortisse-
ments. Bien que les exemples de portes (1 ) ne manquent pas, aucune
n'est suftlsamment consenée pour pel'meLtl'c l'étudc du type; pal'
contre, les fausses porLes (2) nous en fournissent des spécimens d'une
composition charmante et d'unc consenation remarquable. Le pi-
gnon supérieur est traité comme un arc (pl. CLVI), ct Mi San B3
en donne un hon exemple (fig. 1(2). Aussi fréquentes et d'un effet
moins heureux, sont les fausses niches traitées de cette manière,
comme à Mi San B3' au vestibule de Al'
Ce système complet ne se montre plus aux fausses porles que
dans la copie de Mi San Al exécutée en E4' mais l'étranglement du
corps inférieur rend la proportion aussi maigre qu'elle est ample
dans le modèle (pl. XCI).
Comme nous avons retrouyé l'arrière-corps en kalan, nous voyons
reparaîlt'e l'arrière-corps en pignon sur étage il Duang Long tour N.,
(i) Ainsi que les fausses niches de Khml'ng My tour S., Dinh Làm.
182 L' AnCHITECTUn E
alllène aux incohéren ces ridi cules de Qi' Hp K de l\Ii SO'Il (pl. XCVI
e t XCVII).
Ces diverses form es ne sont,{ dans l'art secondaire, que des sur-
yivan ces; la disposition propre~ cette période est celle iL fronlons
concentriques; elle sc différ en cie de la combinaison précédente iL
frontons successifs pai' le fait suivant: dans lé cas des frontons su c-
cessifs, l'arrière-corps cessant tIc dominer, le conlour de son fronton
est parallèle, au moins dans le haut, au bord du dOl'nier fronton du
corps antérieur; mais le dép art des différenls arcs es t ù des niveaux
différents, ou, s'ils sc font SUl' un e imposte unique, les corps so nt
cependant d e composilion différenle. Dans le cas des frontons con-
centriques, tous les arcs partent d' un seul niveau ct les corps sont
identiques . Les fausses portes du kalan principal aux Tours d 'argent,
donnent un bon exe mple de fronlons successifs (pl. XXXIV), les
faus ses niches de la Tour de cuivre de frontons concentriques
(pl. LU), La division n 'est pas d'ailleurs très tran chée c t les deux
forlll es paraissent avoir existé parallèlernent. Il semble bien, néan-
moins, que la forme iL fronlons concentriques soit l' ultime simpli-
fic ation du système il pignon avec, comm e intermédiaire, le type à
pignons successifs. Aussi ne la ren controns-nous que dans les élé-
m ents accessoires aux premiers édific es de l'art secondaiœ (1 ) ; elle
n'occup e la place prépolldéranle qu e dans l'art d';,l'i vé (2). Le dernier
terme d e cette série est donné rai' la tour de Yan Mum, où portes ct
fau sses porles sont couvertes par une petite vo ùLe, analogue à celle
de l'édifice , mais qui n 'a plus rien il voir avec l'idée d ' une entrée
(pl. CVlI) .
Nous avons systémaliquementlaissé de côté l'art cubique ct son
dérivé l'art mixte ; nous n'aurons guère affaire il d'autres arts en nous
occupant de labaie en coupure c t de la fausse porte en aile. P ourquoi
cette dernière es t-elle conslilu<Se ici comllle une avancée plus basse
( 1) Mi San E4' vcs lilm}P, fau ss l' ~ po r- (") )11 San (;1' Pi) l,lauIt Garai, Po
t es; Toul' .Ic cuh-rc, Toul' d'or, fau sses ni- Homë, où elle llevient 11lLique.
chcs ; I3ling An édifi ce S.-O ., fa usses port(!s.
LES BAIES EXTf:RIEURES 183
du corps principal? A-t-on voulu répétel' sur les faces latérales, non
la porte même, mais tout le vestibule, parce que la porte, simple
coupure, ne comptait pas aussi fortement que la riche combinaison
d'entrée de l'art primitif? Cette opinion parait vraisemblable, et la
présence de vantaux simulés à la fausse porte de la tour S. de Hoà
Lai écarte toute idée d'aile véritable au bénéfice de l'hypothèse
d'une réplique du vestibule.
En coupure la porte était tI'ès simple: si on voulait l'effet moins
brutal, il suffisait d'encadrer le vide entre deux pilastres, ceux-ci
supportant, par l'intermédiaire du linteau, le pignon de façade du
vestibule. Il est fort possible que, dans l'art cubique, les vantaux de
fermeture se soient trouvés parfois immédiatement en arrière de
ces pilastres (1 ); la porte cxtérieni'c était alors tout il la fois l'entrée
du temple et la clôture de la cella. Aucune disposition de ce genre
n'a subsisté intacte; par contre, nous voyons, en des exemples bien
conservés, la porte réelle du sanctuaire, si elle n'cst pas contiguë cl
l'entrée, du moins très cn avant de la cella (2) . Dans ce dcrnicr cas,
la baie extérieure s'ouvrait-elle sous un arc ou sons un simple lin-
teau? Nous n'avons àce sujet aucun renseignement. Le cadre creux
des fausses portes, que termine souycnt en haut un décor analogue
à celui du linteau 1chmèr, rappelle-t-il nn système spécial d'entrée
dont les fausscs portes du yes tihule de Hoà Lai, tour centrale, nous
donneraient alors une idée ?Cela n'est rien moins que st'tr, et tant que
quelquc découverte nouvelle, si jamais elle se produit, ne confir-
mera pas une semblabl e hypothèse, il conviendra de rester dans
l'expectativc, d'autant qu'un motif très analogue ct couronné de
. même figure dans la composition des fausses niches, où il serait
alors assez déconcertant. Faute d'un exemple complet de porte dans
l'art cubique, nous serons obligé de laisser ce problème en suspens .
Si nous examinons les fausses portes dans ces arts, nous sommes
. amené cl les ranger dans deux classes : celles qui sont simplement
(1) l'ô Dam, Hoà Lai, surtout Mi (2) Mi So·n Ft> premières tours de
SO"n A'l ' B(ing Dmrng, ~H San AI 0>I%,13'
t84 L' ARCHITECTURE
(1) C'es t suivant ce système que non! teau et non descendre jusque sur le dé
avions Ilessiné notre restitution erronée qui termine Je piédroit. Le linteau, non
cependant surunpoinl: l'arc (pl. LXXXII) axé, paraît un réemploi et sC/'ait alors
dutrencon trer un pe Lit hahut de\"ant le Iin- la plus vieille scnlpturo èame.
LES BAIES EXTERIEURES 18i
(1) NOlIS avons dû, dans la planche n'est qn 'une hypothèse pour l'endl'C plus
LXXVI, trancher arhitrairement la ques- aisée la lecture des parties du plan COIl-
tion, mais comme l'indique le trait léger servées, parois intérieurcs indiquées par
nOIl renforcé de cernnfC, notre contour le trait plein et sonbllssemcnt.
188 L'ARCHITECTURE
nés brutalement, (lui sont parfois (tours S., S.-S.-O.) remplacés par
une colonne octogonale saillante.
C'est le parti généralement rulopté dans l'art mixte ct les colonnes
y sont de briques ou de pierres'. Le seul motif complel qlle nous en
ayons existe à la tour centrale de B-ông Duang (fig. Hi7); les portes
y sont à deux plans ne formant qu ·un corps antérieur unique, et les
colonnes octogonales supportent, en ayant du dlCvet, un are resté
en épannelage ct qui peut avoir attemln un décor de serpents
analogue à celui des fausses portes de ;\11 San AiO" La baie d'entrée
de la tom principale devait être différente de la baie d'entrée de
la tour annexe. Les piédroits, extrêmement amincis, élaient doublés.
Bien que leur trace sur le sol permette tl'ell fixer exactement la
position, il n'est pas possible de reconstituer sùrement cette baie
donl nous possédons cependant encore le tympan (i).
Les porles de Mî SO"n Ai2 ct A13 présentent les frontons successifs
du dernier art primitif ct n'ont de curieux que lems étranges tym-
pans décorés de lions (2).
Dans l'art secondaire, une seule des portes est intéressante: celle
de l'iii SO"n BI' parce qu'elle pl'ésente,à une date où cette forme paraît
perdue depuis longtemps, les coloIlnes octogonales d'entrée. Les
autres manquent d'intérêt; le parti le plus fréquemment employé
d'abol'd est celui des frontons successifs, même lorsque le réemploi
de piédroits de l'art primitif a pu appeler un essai de renaissance
de l'arc ct des dispositifs an'ciens (3i; finalement les fl'Ontons concen-
triques prennent toute l'importance, ct les piédroits sont, comme
ils l'étaient déjà à Pô Nagar de Nha Trang au début dù IX e siècle,
constitués par de simples piliers rectangulaires.
Si nous reprenons dans ses grandes lignes l'histoire des fausses
porles, un fait se dessine clairement: dans toute la durée de l'art
éam, la fausse porte ne cesse de deyenir plus saillante et moins large.
\1) Il , existe cependant : Tours de (5i Art classique, Tours d'argent ka/an
cuivre et d'or; Ducl'llg Long Lour S. principal; dérivé, ~li San Hi; pyramidal,
(2) De mème ~H SCl'll'E4 , Duang Long, Hung Th1.lnh, Nha Trang tour S.
tour :Ii. (6) Art pyramidal, llimg An; dérivé,
(3) Chièn Bùng. Mi San G, Pô Klaun Garai, PÔ ltomê.
(4) Thû Thi~lI.
LES BAIES EXTÉRIEURES t9!
S'il ne fallait compter que sur le décor figuré entre les piédroits
du , corps antérieur des fausses portes pour savoir ' exactement il.
quelle idée il faul rapporter ces éléments, souycnirs de vieilles
portes ou niches colussalcs, on serait fort elllbarrassé, cal', en nombre
il peu près égal, les unes montrent le parti d'imitation de vantaux
(pl. CLIX-Ai' B1' B) et les aulres enfel'IllCn t un orant (fig. 01), yoire un
dviimpiila. Ce dernier parti semble avoir la prépondérance, et Mi SaIl
dans ses édifices anciens (1) montrc plutôt l'orant; il,cn est de même
il Nha Trang, aux Tours d'argent ka/an principul, à Chièn f)àng, à Mi
San E~ d'une purt, et de l'autre ù Hoù Lai tours centrale et N. et dans
plusieurs édifices anciens dc Dong DuO'ug ; dUIlS tous ces divers cas
la figure se dresse seule, et si petite parfois' qu'il est difficile d'y
\'oir autre chose qu'un décor pour parer un mur: la fausse porte
peut d'autant moins être considérée comllle Ulle nichc que l'orant cst,
tll\Ii San, le plus souvent placé dans uIl encadrement propre. Lc sys-
tème intermédiaire qui montre une surface nue derrière l'orant est
plusrai'c dans l'art prilllitif (2), fréquent dans l'arl cubique el dcvicnt
la règle il la fiu de l'art secondaire (3). Un exemple est particuliè-
rement curieux, parce qu'il vient uppuycr l'idée de portc accusée
ailleurs pur l'indication de vautaux (4). C'est la tour de Phu Hung,
où une niche profonde semble rappeler un véritable passage
(pl. CLXIlI -E). L 'indicalion de vanlaux, qui paraît de l'àge primitif,
se prolonge fort avant dans lu suile. L'uu el l'uutrc modes de décor
disparaissent aux derniers temps de l'art cam avec les pilastres du
corps antérieur, et ce n'est plus qu' une face lisse que présentent
certains édifices de l'art dernier (;).
Quant aux fausses niches, leur histoire est simple. Elles n'offrent
que deux formes: pignons du type à étage au début, puis frontons
successifs et concentriques. Elles affectent cependant il. l'origine
(1) Orant: Mi SÛ'n Ai> ll3' Cl. Van- (4) KhuÜ'ng My, IIoà Lai tour S., 1\Ii
taux: Az_.,sauf Ac, A'4' E;,. SO'Il AIO' Hung Th/.lllh, Mi SÛ'n BI'
i2 ) llinll Liim, Phu lIung . (:;) ~1I SÜ'n G, l'li Romê.
(3) Pli J\lauù (jurai, Yaù ~lllln, etc.
11:)2 L'AllCIII TECTUHE
(1) Ml Scrn AI, B:l' Kllllcrng ~ly, sou- (2 ) Binh Lâm , PÔ l'Iagar tour princi-
cipal, Thil Thi~n, Mi San E4' Chiên (3) Boug DllO'11g tour cenll'alc.
Dàng. (1) TOUl' d'or, Y,in TllO'ng.
(1) Tours de cuivre, d'or; l'ô I\lamY (5) ~H San B". C;j'
Garai, 1'0 Romë. (G) ~1î Sail EJ, épalluclagc.
(2) IIoù Lai tour S. (7) l\1î SO'11 D".
A:\"~A'l1. - IJ~ 1l!
19.4 L' ARCH ITE CT URE
sit dans l'art mixte pOUl' s'enferme r tIans le cadrc d 'une fausse
portc ou d 'une composiLioll a nalogu c diviséc pal' des meneaux vcr-
tica ux (i) cl parfois un croisillon horizon lai (2). Cc sys tèm c subsista
longlclllps (3) , ct sans doute pOlll' micux aércr les tlorrn curs élentlus
à terre, cc genre de fenê tres, déjà basscs par clles-mêmcs, finit pur
s'ouni!" au ras du sol (1) . La co mbinaison la plus hClll'cuse, qui fut
aussila plus éphémère,. cOll sista dans l'étahlissement d'un cadre r ec-
tangulaire plus large 'Ille haut, tli,-isü pal' trois halust rcs d(~ pierre
assemblés au cours de la co nstru ction. Ulloyoùl.e de déchargc sou-
tieul le mur en arrière Llu lintea u: nous aVOllS ·ce m otif <l, l'étal
simple aux étages de 135 , C3 à JIi SO'I1, en imitatioll <l, ce lui de Ci;
SOli exislence esl imliquée ùilleurs par la (11~couY e rte de Jmluslres
isoles, ronds (J) ou carrés (Iii. Le plus sou ,'ent, la haie rectangulaire
cs t enfermée Qulre des motifs d ' am~ ge, de fri se ct de lympan dans
l' encmlre1l1 enl d'uu arc (i); fait cUl'ieux, lorsqu'il s'agit d ' une paroi
d'édifice CIL longuem où celte cU lldl.Înaisull es tpllls dil1icil elll erll de
luise, elle es l cepelldant eJllplo yée (pl. CLXIl). Mais l'are dispaealt,
le tympan sc t.ransforlllc CIL faux linleau ou cn fri se sup érI e ure ct les
m étopes seu les subsistont au SOllllne t des piédroits laléraux qui
ne porlent plus l'Îell <lu'elles (~) . 11 wllvieut de signaler, pour être
cO/uplet, la pülite haie Cil losalJge de l'édifice S. de !)6 Home
(pl. CLXUI-13) (lui paraît si pou éallle, les haies simples d c celui de
l)ü Klauù Garai trait(~ es CIl portes basses, cl les fenêtres du vestibule
de YaùProit qui, sculcs d e loull'al'l éam, s'ouvrent à l'extérieul' sous
une "oùle il encorhel1clllclll apparenle . Ces di" el'ses fenùtl'es, au
JIIoill s d ans l't~difÎl:o eu hl'i(lUCS, Ile paraissent pas avuir reç u de fer-
(l1)LI So'u Ail' E~ , Bung ])mmg pa- \ 1) ,'LI SOll G." 11 2' 4'
vill on ~, t:,) l'lllr lItrug, l'hÙllg LI), Dùug ))mrIlg
(2),'II Sou .\12' 13 ' étlilïce S.
(3) On le rell'ouye, agl'<tudi eL [l'a i lti P'l l'hàùg L~ , l;alJil Il . Cr. l.e. ,J, [1 . li7,
Cil hoi ~ , it la s all e rlc 1'0 l\J a llil (;umi, n ° 4:l.
olt les lJ al ll ~ ll'cs <Ic lIois qui f(, l'muic nt (l) Mî SO'n U;" 6; C3, 4; El '
·les fcnê(n's ont Jllalh e lll' c n~clIl e llL fl b - (S ; :\li Sfm DI '
pal'II e t ne s oul pIn s indh{ués filW IHll' .
ICl1r mortube d'encas trcmen t.
LES fi A lE S E :\ T l~ HIE U Il E S I!);j
(1 ) .\insi seulement lleut s'expliIPll'['la "P illeS cOllse tTéelS : mnis s lIr cc pnl'Ii
lli spal'ilion complète du pignon O. d e la tl ' lIll art hi en tIélïJlI se greffe lin décOl'
sall e Il. qUllud le pignon O. Ile D2 s'es l (Lili vi enl oentpcr lout. Je pi gnon e t qtli
parfailement co nservé et qu'il l'l's le a~ sez es t tl'ilu cal'aclèl'e co mpl è leme nl ,Iiff(!-
tlu pignon E. rlc \)2 ' pins cxpos0 i't l'éJJl':m- reùt ; il montre 10 sys t(\me de rl'onlom;
lemen t causé par le rayage des ca ux, pour co nct'nirilllll's il faihl e (~paiSS c llr que nOlis
qll 'o n pui sse a ffirm ct' SOli existencr,. Vn lW l'encoull'ons pal' aill e lll's IJlI t: dan s la
fait vienl tl'ailleurs eonfirm er ecl lu hy- ~l'eo llllc [lét·iotle. (Cf. !JI. LXXXVl-:2.)
p o tb è~e: la porte ll 'cnlré e Il e ]) 2 s llitnl'i- \" i De 1I1 l: IIW il ~Iî SO'1l n.; .
tement rad de la série ~1I SO"n '\1 c t floit . l'I) .\li S(m Bil' l'ô :'\ag;u' de .\ha 1'1'11111;
ôtre une copie exacte Ile celle de ])\1 d onl ,~ tlifice ~ .-0.
elle répè le Irai lieurs les parties Lasses (4) 'l'OUI'" tl 'argen t, !'li I\Jault Uarai .
HW L'AnCHIT~C'ru RE
tains cas àl'ol'igine, cal' si notre releyé est exact, le profil répond
à une acuité d'angle extrèlll~; quel que soit le relôvemeut qu'ou
suppose à l'al'ôteou faile, le pignon l'esle lrès écarlé lIe la verticale.
L'étude ou vestibule du kllfan desToul's d'argent montrera commeut
le relôvement de celte courbe pouvait s'ohtellir; le teuOu inf(:l'ieul'
de la corne posttSrieure ,'t Phù Iltrng (pl. Cl.l~JV-E) indique de son
côté par quel procédé, au cours de la pose, la pièœ était retenue
dans les maçonueries encore fraîehes.
Couverture en voùte !~ourbe et pignon incliIHS . semblent la tl'a-
ductioll en hri(lues d'une toitmc Mgl~l'ü, et il n'est pas jusqu'au décor
des frontons extrêmes qui n'accenlue eclle ressemhlance, ear ils
sont terminés au sommet, COlllllle la plupart des toitures l(\.gèrcs en
Extrôllle-Orienl, pal' des motifs aigus qui pl'olongent eH avant laliglle
inclll'Yéü du faite. A l'origiile ces lllotifs paraissent avoir alfecl(:\
plut6t la fOl'lllC d'uue antéfixe iudinée (1), mais dès Mi Sail nous
tl'oumlls dôjà une de ces cornes précédée d'un I/üga(t) (pl. CLXXII-I).
La ruine générale de (;Cs pignons el, dans les rares ~as où ils ont
duré, leu!' état d'épallllclage, ne perrnul pas de sc renllre hicn compte
de leur décor. Aux t'onnes d'anlélîxes en f1emons détaill(~s corres-
pOllllait-il, tOut In long tic la courhe (lu pignou, des feuilles ram-
pantes ciselées (Ialls la hrique, motif identiflue alors an décor (Ics
petits al'~S de ni~hes ct tics frontons d 'appliques primitives? L'UIlté-
fixe y tenait-elle ainsi la place dn décor en ,amande qui termine ces
petits ôléments? Bien quo le fait paraisse fml pro]mble, nous ne pou-
vons l'affirmer, car le seul pigllOll Ol'I\(J, celui de l'étage au sanc-
tuaire N.-O. de Pù Nagar, est justement llllpOUl'VU d 'antéfixe supé-
rieure (fIg. 30). C'est un aœ aux ridws feuilles rampalltes qui se
dllveloppent autour lIe crosses et encadrent un tytupan ruiné dont
les restes ;,informes semblent indiquer ulle figlll'e Ù liras multiples
(1) Mi SO'n Ca on ves tilnile CI' 11:" sommet. des fau sses portrs dn yestibllie
Phông LI); avec corne: Mi So-n FI' l'hù \lue sOL'le Ile' tMc de mOllslt·{· (pli parail
Ihrng . anssi anormale, et il faut sc l'nppclt'l' qlle
(2) ~li 8lrU C,. l'ellt ..(:tre n'est-ce li, la recherche de la val'iélé est ellcore cous ..
li Il 'une fantaisie, cal' 1101lS IrouyollS au lante il celle épolj ne.
LES ILUES ESTÉRIEU,R E'S J9ï
(1) 'l'OUI' ll'or, 1)0 Ii:lauù Garai. (1) Voil' celle de l'hù HUllg, pl. CLXIY -E.
(2 1~H Srm El, Cltil~1l Hitng, )1i .so·un" l") Yoir' .\ppen<li ce, p.57;-; .
G1• l';) ~lï SOIt ,\ i, faus se !lOr!e S., exemple
\3nli ::3o·n E4, Chùnh L(l. enll'e mille . .
LES BAIES E~Tl:; RIEUnES 19û
CHAPITRE IX
L'ARCHITECTURE. - LA CO~STRUCTION
Bien que visiblement les èams n'aient jamais attaché une gl'antle
importance à, la construelion, nons ne pouvons tl'aitel' la question
avec la même tlt'lsinvollllrc, ct notre tltude drs formes architcc-
hu·ales serait incomplNe si nous ne chel'chions à, nous rendre
compte des moyens par lesquels dlcs ont été réalisées. Nous allons
donc examiner les divers matériaux employés, la façon dont ils
ont été mis en œuvre, les précautions adoptées pour leur conser-
vation. Dans les procétlés tIc construdion nous envisagel'ons tout
d'abord les dispositions. communes, appareil, ravalement, mon-
tage, et l'esprit même qui les dirige, puis les arrangements par-
ticuliers à certains points de l'édifice: la question si importante
des fondations, celle si délicate des couyertures. Les procédés
d'entretien que HOUS devons examiner en demier ne nous retien-
dront guère, car ils furent à, peu près nuls.
Si nous passons en revue les matériaux utilisés, en adoptant
LA CONSTRUCTION 201
(i ) Stèles de Nha Trang, Glai Lamau, (4) Pô Nagar de Nha Trang, Ilcing
~Ii8o-n II, et.e. DLro-ng III, Hà TrLlLlg.
(2) Inse. 92 , Mî 80"n XXl\T. L'm't primitif (0) Le système par flexion consiste
dn Camhodge lions cn ,10nne Iles spéci- (lans l'emploi pl'épondérant des pontres
mensen piene; l'lin , edui ,lelatolll'S! de horizontales sur lesqnelles toutes les
Sambor l'l'ci IŒk, a été r eproduit en mou- pièces de la ferme, soutenant latoilure,
lage au musée du Trocadéro. posent comme sur un sol résistanl(fig. 31,
( ~) Dais Ile Pli Nagar de Nha Trang, gauche) ; dans le système par triangula-
de Pô KlauÏl Garai, tours principales, tion au contraire, ce sont les deux cotés
202 L'A Il C II ITEC TU HE
Nons n'ayons gardé qne ln, tracc des plafonds et des vantaux qui
1
durcnt èlre eXtScutés cn bois :i lOmlriel's l~pais ct lourds, plateaux
tra\'aillés comme ulle matière ~ompaele, semblent en ayoil' foumi la
lIIasse, ct rieu Ile réyNe l'utilisation tl 'assemhlages. Plus sages que
les Khmèrs ct d'ailleurs moins günés pal' les problèmes à résoudre,
les Cam!; n'out l'ail que rarcment usagc du hois pOUl' soulager des
portées !t'op longues. 11s n'y reCOlll'Ul'ClIt qu'allx derniers temps, ct
sculmueIlt ù Po KIauù Garai, pOUl' des encadrements de haies ou le
supérieurs (In triangle qui pOl'l ent 100ites même pal' une chaine si l'on voulait.
les charges (fig. 3 1, droite); il s SOllt (1) Q(land nOlis entreprîmcs la consoli-
retenus dans leur position par l'cntrait, tlalioll des tours de l)ô K1ami. Garai, les
pièce horizontale qui corl'cspon!j il la poutres, vi eilles <l e six sièclcs,étaient
poutre précé(jcntc, mais qlli JW so utient cncore assez résistantes pOlll' qu'aüeun
rien elle-mênw et jone sculcmcnt le accidcntue se fût produit; il était temps,
l'ole de tell(jcllL'; aussi pCllt-clIe êlre il est vrai, qù'elles fusscn t renouve-
rcmplacée pal' \llle simple tringle, voire lées.
LA CONSTTIUCTIO:\' 203
rleur; les briques (1)y sont plus considérables que celles des plus
vieux édifices conservés. J!CS hriques ptill1itives retrouvées au
même lieu. matériaux d'ant;ques substructions, JJlontrent de gros-
sières tlgurcs géométri(Illes tmeées SlIt' le l'lat; 1I0US n'ayons pu en
tirer aucune donnée précise.
Avec le temps, les dimensions s'ahaissent ; nous les trouyons au
dlSbut de la p,)riode secondaire, à la Tour de cuine, d'un gaharit
encore respectable (:1G Xl 0 X 8) . .A la tour S. de Pô Xagur de l'ha
Trang (114;~), elles ont ù nOlIveau dill1illu(~ . toul ell restallt encore à
peu près dOlihles des nùtres, mais leur malaxage et leur cuiss·on ont
bien perdu de leurs qualités; en parement la surface exposlSe aux
intempéries s'érode, surtout aprt!s la faille; le cœur apparait noif' et
se creuse rapidement, et seules les surfaces de joint lJien cuites et
non retaillées conservent à la maçonnerie son inttSgrité.
Lorsqu'il en fut hesoin, les èams n 'ht!sitôrent pas à exécuter des
briques de modèles très spéeiaux ; de cette façon la construction pou-
nit être grandement facilitée. JI en fut ainsi pour les piliers oetogo-
naux de la grande salle il Pô Nagar (le Nha Trang; les lI1at(Sriaux en
sont des hriques trapl!zoïdales d'un gahal'Ît unique. D'autres hl'iqnes
paraissent ayoir ret~u une forme splSeiale pOIll' constituer sans doute
los carrelages: un certain nombre en fut retrouylS dans un tertre
voisin de la mission de fMng PlllIe (Quàng Ngai); elles él.aient car-
rées .et de plus de 30 centimètres de côté ; leur (Spaisseur était forte
et sans doute voisine de 0 m. 10.
La pierre vient apl'(\s la hrique, aussi hien par ordre de temps
que par ordre d'importance, dans la eOllstmctioll. A nai dire, eUe ne
serrit presque jamais de matière . unique, et les Cams ne semhlent
guère ayoir tenté plus de deux fois, ct dans la basse époque, l'édifi-
cation d' un bâtiment tout en pierre; les deux fois d'ailleurs ils
l'ul'aissent y avoir reIlO!lCIS bien avant l'aeltèvelllent. De ces essais
infmetucux l'un cst un édifice en longueur qui devait s'élevel' près
(1)41x22 x 9.
LA. CONSTRUCTION 205
(li '.\Ii SO'II Cl ' Br" ct. dall s la période lS) TOUl' ti c cuiyre .
archaïsant e l'III Srrn E 4 , Chi':'11 nùn g . ('1 La la léri te est 1I11 e roch e arg il o-
(~, Th(tp Thiip (l onx pièces, :\Ii SO'II HI fc rru g in e uso, dont l'aspec t, 10r Sfjll 'ell e est
i:l pi èces. utili sah le Cil co nslru clioll, es t asse;.: \' oi ~ in
('l) Chünh J.() sall c', Lilllt Thüi. pi erre L , de celui Ile la l11e uli è!ro. Ell e es t très fr é-
i" ,"[[11 TlrO'lI g , TOIll's tI 'or, !l ee uin·e. qurnl o r\:lx pay~ l l"Op icaux , n o lanUll c llt
l"l 111m g Th'.1Il1t. Cil J Il (10 ('] IÏ Il C, e l !-;l'éc iakmoll t Cil Cochi 11-
('" 1'0 111' ù ·or . chin e, ,cc qui lui valut le n om d e pi erre
ej Tours (l'argc llt k aloll prilH:ipal. d e Bi èn 11011. On la CO liroll11 trop so uvent
LA CONSTRUCTION 207
si grand rôle ne fut employée Îl.:i que pOUL' quelques travaux utili-
taires, notamment l'exécution de murailles de villes (1); sa résis-
tance aux inlmnpéries, plus grande llue celle des mauvaises briques
de la deuxième période, la fit utiliser CIl l'evêtement pour la protec-
tion d es surfaces directement exposées à la pluie (2).
La pierl'e ne fut pas seule à fournir une matière plus continue
que la brique pour l'exécution des scu1lltures, et dôs l'origine la
terre cuite fut utilisée dans cc rôle; cependant son usage ne se
généralisa qu'à la hasse époque. Au début elle ne foumit guère que
quelques peLites pil~ces d'accent (3) cl llalurellelllenl les décors de
toitures en tuiles(~). Dans l'art secondaire, le remplacement des
feuilles rani pan tes, dil'ectCluent sculptées dans la brique, pal' de pe-
tites piôces indépendantes fichées dans l'extrudos, donne une nou-
yelle illlpuision à l'emploi de la terl'e cuite. Bienlôt on exécuta cn
celle matière la plu part (les Mémonls qui précéllomment élaioùl
faits de pierre, pU~cüs (l'accelll(:J) IlIÔllHl de gl'allde Laille, métopes
fixes ou délachées ((;), pi(~ ces lel'luinalos (l"alllol'lisseuwllls (i), voiœ
lympans euliers (~), de pelite taille, il osl vrai. Le dessin y est tou-
jours modelé ct HOIl moulé, sculpté et môme laillé avant la cuisson,
et grâce à la franchi se de pl'océdé ces pièces gardent un esprit
t.:C
réel que Ile présenle plus la sculpture sur pierre à celte époque.
Le grès vernissé, enfin, il fourni ùans la seconde période, outre la
matière des seules poteries ({l1O nous ayons découvertes (Clliinh LO,
IIoà Lai) , celle dedeux belles figures de dvürapiûa polychromes trou-
vées Cil délH'is il raù Arum et llOllt l'une fut rcmontée en partie au
musée de Hanoï (D 21-1), <lYCC (luelques fragmenls d'ull pendant.
Quant au mélal, il ne Illtl'ail avoir scrvi qu'cil de Lrl~S rares cas,
avec la limonite, plus métallique ct qui (4) InllombralJks cornes faitières des
ne sc cons titu e pas en bancs exploitables grandes salles i't l'iha Trang, Dong nmmg
pour la !Jàtisse, li ct ltl, ct tètes terminales du del'lli el'
(1) èaban. exemple (fig, ;jO),
( 2) Mî So-n Gi , Ci) TI1(lp Thiip, 1'6 Klauil Garai.
(31 ~lî So·n.\'1> amortissement de la (G ) ~11 SO'n fi:, .
tour IH'ÎIlI'ipa!t· il l'à ~agar dü ' :\lIa (7) hl.
Traug . (8 ) hl.
208 L'ARCHITECTURE
(1) Insc. 74 , stèle X de lIli SO'Il. Cf. IIIJ- a\'1l1lt sa ruine; nous n'Il\-ons cn c[(et
BER, B.EY.E.-O., XI, p. 265. llaS trouvé trace d'argent dans les fouilles
(2)Inse. 92, stèle XXIV de Mî Suu. Cr. et les quelqucs gramllles d'or rencontrés
FlIiOT , B.E.F. E.-O., IV, Il. 974. Çl'! Jaya devaient provenir du dépôt supérieur (lui
IndravaI'man dépense plus de 1.470 kilo- aurait facilcment échappé aux spoliateurs.
grammes d'argent (je néglige les 1) !.'Ii/'; !lI' (3) Exception faite cependant pour
valenr inconnue, mais qui Ile doiyenl pas (IUl'l(I'ICS atlaches métalliques de dais
représen ter eu raison de leu ['place u Il granll dans les lours de l\)lltO'Ilg lIly.
poids) et 3 kgr. 034 d'or il la décoralion . (1) Hung Th(llIh ou YClIl l'UUllg (voir
de Bi de lIlî SO'Il. ]~n raison de la quan- Il . 133).
tité, on peut supposel' le premier utilisé (j ) Il n'est cependant pas certain que
ell pla(IneS de r evêtement, le second en celte pièce ait servi !le couronnement, car
applications de feuilles minces sur les nous Ile l'avons pas trouvée en place.
mnorti ssemenl s . Si cette interprétation est (6 ) FOlldatious de lIlî SO'Il AI' Fi'
exa cte, il faut constater qlie le monument (1) lIlî SO'n H2' 11:,.
avait élé hien soigueus('ment dépouillé (8 ) Pô Nagar <le ;\"ha Tmug tour S.
LA CONSTRUCTION 209
(1) Ainsi à Mi San Bt, l'inscription 82 a in-folio, Leroux, -1910, pal'tie de la pl. 66
sa ligne centrale gravée à la fois sur deux des galel'Ïes intérieures (fig. 32) . La même
pierres, de telle sorte que le moindr'e scène s'y répète deux fois ct exige chaque
mouvement des maçonneries l'eût rendne fois quatre ouvriers, ou bien les appareils
illisible. sont couplés. Dans cbaque éqnipe deux
(~) Voir à cc point de vue les joints des hommes sont accroupis et tiennent cha-
planches de notre article sur l'archilec- cun à deux mains un .b<Hon horizon lai
turc représeutée dans les bas-reliefs de avec lequel ils impriment il la piene
Java. B.E.F.E.-O., VII,p.'l ct sqq. : pl. l , un mouvemenl de va-el-vient. (Suivant
nOS 2 et 3; U, n° 34; Ill, nOS 50 et 58; IV, une convention fréqueute dans ces bas-
n° 99, et surtont IV., n° 69. reliefs l'horizontale fuyante est tradnite
(3) Bayon d'AIlUlcor Thom, bas-reliefs. llar une yerticale et . le bàton apparaît
Mission Il. DUFouu avec la collaboration debout.) Le poids corisidérable de la
de C. CARPEAUX; publié par la Commis- pierre est soulagé par un levier, elle est.
sion Archéologique de l'Indochine. l'aI'is , rattachée à sa tête ct, sur l'extrémité oppo-
A~:'iA~l. - II. H
210 L'ARCHITECTURE
(fig. 32). L'opération, plus facile avec la brique, s'accuse chez les
Cams par l'absence complète d'épaisseur aux joints; ceux-ci se tra-
duisent seulement par une lig,~e presque théorique et souvent invi-
sible : quand les briqués sont sl~parées, on retrouve entre elles la
trace de la boue sèche produite par leur frottement.
D'aulres délails de pose ré"èlent encore chez les Cams un senti-
ment délicat des difficultés propres ù l'emploi de la matière imposée
ct qui contraste encore avec leurs fùcheuses superpositions. Ainsi
dans la construction des extrados curvilignes qui se relèvent aux
extrémilés(l), il était difficile d'exécuter, et surtout de conserver après
le ravalement, les languettes aiguës que produisait la taille, quand
sée, 11Il homme pèse à volonté, (liminuant la ligature, précaution uliJe pour empê-
d'autant le coefficient de frollement qui, cher lellr rupture. Mais le sculpteur, dans
surtout au début de l'opération, empêche- cetle opération déjà bien complexe à re-
l'nit le mouvement de la pierre ou exige:'" présenter pour lui, l'aurait-il encombrée
rait un pel'sonnel bien plus important. encore de ce personnage supplémentaire,
Mais il lui seul il ne peut suffil'e à cet d'un rôle alors si modeste? Et comment
effet. Ce kvier est attaché lui-mème à n'aurait-il pas indiqué le récipient d'où
une pièce horizont.ale qui semble (groupe s'écoulerait l'cau?
de gauche) fixée seulement d'un côté. Au On pent sc demander si la lecture dè
bont opposé et libre est lin personnage cc bas-relief ne pourrai t pas être pIns
accroupi. Cette pièce, ({n'il fant supposer simple et s'il ne s'agit pas seulemont
maintenue latéralement, fornle ressort de de la mise en place des pierres : dans ce
has Cil hant, ct le personnage supérieur, cas, le couli debout laisserait doucement
en sc déplaçant légèrement (l'arrière en descendre la pierre, dont les personnages
avant, allénue pl'ogressivement sa réac- accroupis régleraient la ycrticalité et
tion ct permet ail frottement de sc faire l'aplomb avec des guides verticales. Cette
(le 111us CIl plus serré. Les deux groulles interprétaLion ne nous parait pas accep-
semblent indiquer deux temps de la même table, parce qu'il n'est l)as douteux que
opération. A tiroi te, le travail est en pleine les monu menls khmèrs aien t été construits
lIIarche, le persollllage supérieur recule en IJlocs grossièrement laillés dont le ré-
1\n bout du ressort, l'aide d'en bas pèse glage vertical n 'était par conséqu~nt pas
slIr le levier. A ~auche, l'opératiou est nécessaire, au moins avec celte minutie. Il
fiuie; les polisseurs quittent leurs barres suffit d'examiner l'appareil des blocs ct les
de traction, J'aide lâche son levier ct le languettes impossihles àobtenir dans une
travailleur d'en haut <lui s'est rapproché taille antérieure à la pose pour s'en con-
de la ligature s'occupe à la défaire. vaincre. D'ailleurs un certain nombre
M. de Mf'cquenem (/J.E.F.E.-O., xm, 2, d'édHices, ct non des moindres, comme le
p. 20, note 1) présente une lecture réduite, l'l'ùsùt Takèo d'Aùkor, sont restés à ce
mais analogue (le la même scène j il in- stade de leur exécution.
terprète le personnage supérieur comme (1) Vestibules, voûtes d'édifices longs.
un couli chargé !l'arroser les rotins de
LA CONSTRUCTION 2lt
Fig. 3:2. - Polissage des joints, bas-reliefs !lu nayo~ !l'Aùkor, galeries intérieures.
I_argeur totale: environ 0 m. 85 (').
(i) Ruines du sanctuaire de Mat~liÏl- angles, au point que sur toute la hauteur
geçvari, par exemple. Ile l'arête S.-O. l'arête intérieure s'ou-
(2) A Nha Trang la tour S. était ainsi vrait à ·jour sur l'extérieur.
complètemf'nt disloquée par les quatre
LA ÇONSTRUCTION 213
(1) Nous avons pu étudier spécialement (2) Expérience faite du haut de la Tour
cette disposition au cours des réparations de cuivre, soit de 25 mèt.rcs environ, et
des édifices N .-0. et S.-E. à Nha Trang l'édifice n'est déjà pIns du temps des
(8f3). meilleures exécutIons.
214 L'AHCHITECTUHE
(1) M. Aymonier(Cambodge, 1, p.104) si- (2) On n;ignore pas, à ce sujet, que les
gnale un système analogue pour l'ancienne Annamites obtiennent par la macération
construction en briques en ce pays, etl\!. de et la fermentation du papier dans une eau
llarthélemy (Jlupays Moï,in-Bo ,Paris, Plon, additionnée de chaux et de sucre, un en-
1904, p.18:l) indique l'emploi de l'écorce duit, le voimal, tellement résistant qu'il
du bdng loch pour un usage probablement acquiert avec le temps la dureté de la
semblable. Ennnie R. P.lI. de Pirey nous meilleure pierre. (Cr. POUVOURVILLE, Art
signale au même titre le bai loi nhat (te- Indochinois, Enseignement des Bcaux-
thrantera laurifolia, d'après Génibrel). Arts, Quentin, p: 117.)
LA CONSTRUCTION 215
(1) Sous
cettcréserve,piédroits dePhôllg (2) Série de Mi SO"n Al' tour centrale
L~, colonnes de porte à Bong Dmmg 1 ùe IIoà Lai.
tour principale, lions des tympans de Mi (3) Pô Nagar de Nha Trang.
80"n Al2 et Aw
216 . L'ARCHITECTURE
Bien que le travail de ravalement, dans les rares cas où il fut con-
, 1
duit jusqu'an bout, ait toujours i~té efTectué avec la pIns grande minu-
tje, il fut sysMmatiqucment évit'é dans toutes les parties masquées (1).
Il semble difficile, avec un ravalement soigné et un parti de
ciselure complet, que les Cams aient jamais caché un parement
aussi fini (2): nous n'ayons d'ailleurs retrouvé aucune trace
d'enduits. Et cep'endant nous devons constater parfois d'étranges
comhinaisons de mat(Sriaux de couleur différente, dont le bariolage
en un même motif ne peut gnè.re rester apparent. Ainsi, au halan des
Tours d'argent, la frise il guirlandes pendantes, motif important de la
corniche an corps principal, est coupée dans sa hmiteur par la subs-
titution de la pierre il la brique: son ô l é~ant décor est ainsi blanc
dans le haut, rouge dans le bas. De même le pilastre d'angle de la
Tour de cuivre, constitué, aux trois quarts en surface, de pierre vio-
lette qui se décolore aux intempéries, est pour le'reste en hriques.
Il est vrai que le discor souligne plntot ici le changem ent de matière.
Faut-il supposer que certaines surfaces reçurent des applications de
métaux précieux, or ou argent, comme diverses inscriptions le fe-
raient supposer (3)? L'emploi d'un enduit ou mieux d'tin badigeon
exh'êmement fin après le polissage des surfaces est reconnaissable
à l'intérieur ' de cCI'Laines tonrs (4): il put très bien recevoir des
peintures en poudres môtalliques itl'cxtérieur. Tous ces raffinements
se perdentaycc les dernières constructions, ct cell es-ci, loin de re-
cevoir à l'extérieur comme à l'intérieur un véritable poli, finissent
par montrer en parement de légers joints au mortier de chaux (5).
Nous n'avons aucune donnée sur les méthodes de montage; la
disposition même des voûtes permettait, dans la plus grande partie
(1) ~H Sail il;;, C3 an voisinage du mur : été appliqués sur la lJrique même, sculp-
séparatiC, :Mi San AI, llinh Lâm, parties tée des mêmes motifs,
cachées par les templions, le ycsti- (3) Voir Ilote 2, p. 208,
lmle, etc , (4) Quclques linéaments, d'ailleurs . in.
(t) Ceci Il'est pas lIlle preuYe, car lin ,formes , sont encore reconnaissables aux
Cambodge, en tout temps, des enduits de parois intérieures de]a tour Mi San C2 ,
chaux à peine plus finement traités ont (5) Mi Sail II2' bamuri. de Po Nraup,
LA CONSTRUCTION 2t7
(1) Ces deux formes furent rencontrées turcs en picrre semblent la . traduction
à IJoà Lai, dans les décombres bien en- d'un système analogue.
tendu. (5) Bông DuÜ'ng III grande salle.
(2) Notamment dans celui de Tù Ly . (6) Une supposition de cc genre parait
(3) A canal et à rccom'rerllcnt, celle aujourd'hui toute gratuite, parce qu'à
qu 'cn France nous appelons romaine. notre époque de truquages nous sommes
(4) Au Cambodge, toutcs . les couver- toujours libres d'adopter telle forme qu'il
LA CONSTRUCTION 22t
voûtés se sont ruinés, alors que nos vieilles églises, souvent plus
anCIennes que ces édifices orientaux, ont suhsisté presque toutes
jusqu'à nos jours, quand elles ont échappé il la pioche des démolis-
seul's. Nos voûtes, en effet, sont en quelque sorte élastiques, surtout
celles de l'art gothique,et nombre, dans celles de nos cathédrales,
nous plaît ou, à son défaut, son appa- bleaux Iles voùtcs l'arc brisé, celui-ci est
rence. Il n'en était pas de même lorsque soigneuscmcnt évité dans tous les points
le jeu des matériaux était réduit à son plus apparents, arcs de portes et de le-
minimum. Rappelons qu'un lait sem- nêtres et spécialement dans les arcatures,
blable à celui que llOUSSupposons s'es t nettement décoratives.
produit Cil France aux débuts de l'art du (1) Cr. LF.llo:'i, les Jlollumenls de l'inde.
moyen âge, quand des nécessités de Firmiu Didot, Paris, i893, in·4, p, 35.
construction imposant dans les dou-
222 L'ARCHITECTURE
l \1-_
..:
.. peut se disloquer. Le côté qui a le moins
S tassé est ··()bligé de houder vers l'extérieur;
tous les jointsbàillent à l'extrados, détermi-
nant une sériede poussées normales aux in-
clinaisons prises, et la résultante totale de-
vient oblique (fig~ 37). Or rien n'est conçu
Fig. 37 . - bchéma mon- pour résister il une composante horizontale
trantla déformation des
voùtes encorbeIlées et l!édificctend à s'ouvrir. Un exemple ty-
apr(!s tassement irrégu- .
lier.
pique de ce mode de dislocation est fourni
par la nef du Pràsùt Top 1'110111 (1) (fig. 38) au
Cambodge. Suivant l'hahitude dlSplorable des Khmèrs, aucune clef
n'unit le sommet de la yoùte, mais toute une tour élevée au-dessus
charge l'arc.l~difice et voûte se sont fendus, et les maçonneries supé-
rieures tendent ù descendre dans le vide de l'arc en faisant boucler
les assises des voûtes qui, il leur tour, écartent lems piédroits. La
voùte qui devrait avoir la forme A a pris la forme B, et la ruine est
imminente.
S'il est 11 peu près impossible que cette voûte dorme réellement,
elle est par contre des moins avantageuses comme rendement. Ré-
A
Fig. 38. - Croquis schématique de la ruine du Pràsàl Top Thorp.
telle voûte ne donne qu'une faible surface abritée au prix d'une dé-
pense de matériaux effrayante.
Bien exécutée, cette voûte peut cependant rendre de réels services~
et si la construction en est parfaite, elle permet d'élever à une grande
hauteur des matériaux lourds sur ùes murs relativement minces;
mais il faut alors compter pour la plus grande part sur l'adhérence
ùes lits, et la construction s'écroule dès que cette adhéren'ce cesse.
La ruine de Bi à Mi San ne doit pas avoir d'autre cause; celle de B2
est imminente, alors que d'anciens édifices, même d'une hardiesse
étonnante, comme B3 (pl. LXXX), ont pu résister jusqu'à nos jours,
et avec un peu d'entretien dureraient longtemps encore.
Si l'on s' en rapporte il la figure 39, le rapport théorique du vide
à la surface couverte par une voûte normale dut donc être du
224 L'AltCHITECTURE
ment des murs dé bas en haut. Les niches viennent ramener le vide
total à 0,227;), entre le quart elle cinquième. Le maximum l'le har-
diesse est donné dans cet art par la tour O. de l\'ha Trang: le vide
y était des deux cinquièmes; il faut dire d'ailleurs que la construc-
tion n'a pas duré jusqu'à nos jours. La moyenne est voisine de la
moyenne gélH~ralc 0,29.
L'art classique se l'approche de l'arl prilllitif salis atteindre sa
hardiesse: 0,34; il ne montre pas les mèmes éCiu'tS. Plus tard la
crainte des constructeurs semble s'augmenter sans cesse, ct elle est
parfaiLemenljustifiée, la réduction des vides ne compensant lJaS lcs
défauts de fabrication des briques : cc sont les l~difices les plus
anciens qui, de beaucoup, sonl les mieux conservés. Certains hàti-
ments de Vart çlassique témoignent encore d'une grande hardiesse,
comllle l'édifice S. des Tours d'argent: bien que percé de quatre
baies énormes, il présente, sans les compter; un ville voisin de
la moitié, 0,46. Par contre d'autres sanctuaircs, comIlle Thù Thiên,
montrent la plus grande timidité; elle a d'ailleurs sauvé celui-ci,
envahi par un banian gigantcslplC. Le vide n'y atteint pas le quart,
0,21.
Enfin, Hon contents de réduire l'espace libre, les derniers con-
structeurs descendcnt la voùte jusqu'au so], et dans ces conditions
mème Yan J\lum montre un vide de moins du cinquième, 0,19. ,'lais
la moyenne générale reste au-dessus du IIuart, 0,279 ou 0,273, sui-
yant que l'on réunit tont l'art secondaire ou (lue l'on tient compte
seulement de l'art déri ,"é, La dernière construction Yoùtéc, Po Bomé,
donne cependant un chiffre un peu supérieur, 0,28, bien que net-
tcment infüieur il la moyenne générale.
Cette Yoùte, comme toute autre, IH'éselltc. des garantics absolues
si elle est pratiquée dans un pan de muraille; aussi les C:ams s'en
servirent-ils pour constituer d'excellents arcs de décharge: ce fut
d'ailleurs, dans ]a plupart des cas, silllple question d'économie (il.
\1) Évidement dans les fausses l'orles de lIoit Lai, de lhwllg Long.
.\"~.'\~I. - Il. 15
226 L'ARCHITECTURE
(1) Tour de enivre, PÔ l{)anu Garai. c·) ~Ii SÛ'n E, IMng Duo'ng cour 1 j
(2) :IIi SÛ'n IIi' pOUl'les besoins <lu chantier nous avons
(3) :m SÛ'n G. dû créer Ul'Li [iciell('ment nu égout <le sec-
f i Chipu Hàn~, Cluillh LI). Lion MeuIllée qui Ile pamil vas exagéré.
LA CONSTRUCTION 227
(1) Les caux torrentueuses qui ont passages relevés sans en laisser aucune
raviné tout ce groupe ont emporté ees trace.
CHAPITRE X
donlla Ilimensioll connue rappelle Il l'mil qu'ils traitent de manière identique dellx
l'idéc de la taille humaine cl fait ainsi Mifices de ùimensions très différentes.
sentil' la lIallt:!nl' l'éellc dl' l'é:li!ice. Ulln l'un !l'nne tl'entaine de m;}l!'os, l'aull'c
eom\mraison rupide des édilïce,; éams ' Il'lIlIe dizaine, COIllUW il ~H Slrn la tOlll' AI
montre quc lelll's ailleurs n'ont jamais eu et Jo sallctuail'C Ba. (Cf. pl. LXXii el
Je moindre ;;cnlimelll cie l'échelle, puis- LXXX,)
L'ORNEMENT 231
des molifs du beau pi(Sdroit de Trà J(i~u (fig. 40), (l essilléu à grande
échelle, donne assez nettemenlle caracti~rc de cc d,~c or. Cn tel motif
pourrai t sc continuer indéfinim ent: il est d 'aill e Ul'~ surprenant par-
fois de yoit' le nombre d'ondulations que subit " !"
(1) Cnrll'es d'entrepilastre de Hoù Lai (3) Dépôt de BinhBinh. Cf. B.E.F.E. O.,
tour centrale . . l , p. 25i , fig. 45, 3.
(2) Dalle inférieure du piédestal circu- (1) Mi Scm, détails dans les s oubasse~
laire de lIà l'mng. mentsdel'élage àC t , desfenêtresdeDI' etc.
232 LA SCULPTURE
paraît encore rattaché à l'art primitif, mais semhle il\'oit' (Sté forte-
1 · ,
ment influencé par l'art cuhiqut. Malhellrellsernentles,exemples sont
trop rares, ft cette époque où la: surface décorée se rédùit de plus en
plus. pOUt' qu'on puisse parler Ile cette division aveec'e rtitude. Nous
allons cependant essayer de la marquer avec qu?lqùe prl~cision,
Examinons tont Il'allorll la forme illterm{~(liail'e : le. chevet de
Pt) Nagal' (pl. CXXlII) nous en donne un exemi,lc' trt'·s rmnal'quahlc
qui uuit les qualités des deux at'ts en (Svitaut.la . Hwigrcur un peu
sèelw du premiet', la confusion et la 1t101Iolollic du second. Nous
y l'etrou \'0 ilS cucore les suites de feuilles, Il 'lm effet si heUt'eux, qui
se contournent SUl' el1es-Jll(~mcs.
D'autres exemples, assez rares il est vrai. nous montrent comme
dans l'art primitif des l'inccaux il hampe continue. Mais par suite de
l'abandon des pointes dans l'art cuhique, l'importance passe il la
petite volute !Jui leur servait do Mpart dans l'arL p!'imitif. La tnul-
til'lication de ces pelites l'olutes lraittJes pt'esque en: houles (pl.
CLX\'IlI-A) donne Ull aspect tl'(~S cal'llcl(~l'istique de lleco[' perlé il l'en-
sem hl o. C'est là ce qui fait l'originalité des pignons orien ta ux du gntlld
kaZal! et (10 l'(~(liflce S. aux TOl1l's ll'al'gcnt(l) (pl. XXXII). Ce parti s'ac-
cuse tIe plus en plus (2), aussi hièn dans des décors importants comme
anx f['onlons tIcs fausses niches de Nlu;Ul Tluip, quo dans de petits
dMails d'al'l'iUlgemcllt, COIllIllO au chevet du bodhisattva de Plmac
Tinh (Ill. l'l.-D), ou de costume, comme il en est au lJtllk1t!a du Çiyu
de B~lÏ IIlm (l'L CLXXIV-E), Il n'est pas jusqu'aux pièces d,'accent,
élémellts (llW cc d(~cor spécial ne semblait pas pouvoir atteindre
facilelltPltt, (lui ne le montrent. En effet, faute d 'adl'ésse peut-être
dans la taille de ces dalles, ' ou négligence, celles-ci ne présentent
plus les ajours anciens qui leur donnaient sur le ciel une si hardie
silhouette. Lisses, elles deviendraient trop pauvres; aussi les cro-
(1 ) 11 Cil est tIc mème sur un rinceau Cf. B.E.F.E .-O . , 1, p. 257, fig , 45,3.
Illat de Blnh llinh (pl. CLXVU-L), slIr (2) Sur un des lions de Vtin Tucrng ce
le beau l'illl:,call aux yajasil?!ha ailés parti est très apparent (pl. CLXXIII-B).
(fig. 59), même sur la suite des crosses.
...
o
!:j) :::.
~ C)
236 LA SCULPTURE
(') Sur le coiTre, coiffe el tiares royales, (1) Ml Sail RI' Phl1cfc Tjnh, Pô I\IauÎl
n, cavan alah, boutons d'oreilles et
k lrlll Garai.
bracelet. Accroché à l'anglll (lu coffl'e, (2) Plinthes dans les éllifires des deux
dia(lème religieux, Sur la l)Oite deux pério(les à Itong Duang, yoÎreallres, fig. 2.
mitres de rcines ct boutons d'oreilles. (3) Y,in Tuang et !Jièccs qui en !H'oyj"n-
Al)puyées à la boite, coiffes à jonr central I]('nl pent -êt re, à la lIésidcnce (leQlIi Nhall.
qui recoyaient les diadèmes de reine. Sur (Ii Piédestal de Th'~Jl Thap, suite de ro-
la table bal'l, diadèmes de rcine, boutons saces au dépôt de lJinh Itjnh, entrepi-
d'oreilles, bracelets, poignard. La boîte, lastres il l'édifice S. des Tours d'argent,
le coffre ct la natte qui forme fond sont an mur extérieur de Chanh L(l, aux lin-
d'art annamitp· teaux et impostes de Van TuÛ'ng.
L'ORNEMENT 237 ,
Campa, l''Ïnügarai (1) (pl. CLXVIH-D). C'est, avec quelques motifs trôs
simples, le décor final de l'~lrt cam. .
Aprôs cette vue d'ensel~hle SUl' l'ornementation de cet art, repre-
nons partie par partie les surfaces décorées ct les motifs qui plus
spécialenlCnt y sont utilisés.
L'élément qui tient le plus de place à l'origine est la suite de
rinceaux qui décore le pilastre. Or que cc pilastre soit long ou court,
une de ses dimellsiolls excède tellemellt l'autre que la donnée géné- .
raIe reste toujours .'t peu près la même. Aussi le décor n'y cbange-t-il
guère.
Le motif initial est un rinceau il courbes régulières oscillant
autoUl' d'un même axe ct dont chaque sinuosité est occupée par une
sorte de large feuille trôs découpée qui sc redresse dans le sens du
mou\'elllent montant. Ce mutif est particulièrement apparent dans
la série Mi SUIl A~ el plus spécialCluent sur celte tour même (fig. 4<1
et pl. CLXV-N, G, 0). Lorsque la bande à décorer devient trop étroite,
en pal'ticulie[' dans l'encadrement des pilastres, le nombre des folioles
ù chaque feuille se réduit ct peut finir par n'être que de trois pe-
tites(2); si au contraire l'espace s'élargit, le nombre des él(~ments se
modifie. Les folioles sont gl~néralelllent très fines ct trl~s lIé tachées
les unes des autres (m. pl.-G); certains exemples cependant les
montrent plus serrées et plus nourries (3) (m. 1'1.-.1). Ce décor est
apparenté d'une façon remarquable, et surtout dans ce dernier cas,
avec le d(~cor des pilastres d'un des plus beaux monuments de Jaya,
d'un siècle ou deux postérieur au plus sans doute, le éandi Kalassan.
Cependant l'esprit même de la composition, la façon dont les motifs
su~cessifs se détachent de la hampe sinusoïdale,primitive, sellllJlent
indiquer qu'il n'existe pas de parenté dircde entre ces deux heaux
motifs.
Le même rinceau vient en double orner le tympan de briques de
Mi Sun B7 ; on le voit aussi entrer en eOlllpositiolt dalls un cadre .de
(1) Cf. )J.EY.B.-O., Ill, p. 4,;0 et V. (2) PiJuslt'cs tic pierre ù Hil Trlrng.
p.20. (:J) J\lItTO'ug :\Iy tour ~.
L'ORNEMENT 239
mît. Dans son type le pIns riche ct le pIns franc, au linteau présumé
de 1\1i SO'n Ai (fig. 29 ct pl~ CLXV-Q), elle est constituée par des l'in;..
ceaux opposés sortant d' Ul~motif de feuillage dont une rosace occupe
le centre. Les motifs doubles se rencontrent et sc joignent sur une
sorte de cartouche èntoLlrl~ également de feuillage. Le même motif
réduit sc présente aux pilastres du piMestalde MI SO'n 1'\ (pl. CLXVI-
F), et les masses sur lesquelles yenaient se joiiulre les rinceaux op-
posés sont remplacées par des cartouches triangulaires. Au lin-
teau Ci le motif est plus cOlllpad, et le raccord se fait autour d' uu
losange ~leuri qui ne laisse riell subsister du blanc heureux de la
première composition. Celle..:ci du l'este, dans l'ensemble même du
linteau de Mi SO'Il Ai' Ile nous est donnée que par un des motifs .
occupé seulement CIl son centr(~ par une toute pelite ' rosace : aux
autres une rosace aussi Ïlnportante (PIC celle du centre est nSpélée
cl fail perdre tl l'ensClnble la Ilellelé .de sa composition (fig. 29).
Ce décor, qui par sa richesse peut se prèler ù l'ornementation
de surfaces considérables, peut aussi se réduire à presque rien, ct
nous le voyons ainsi orner la cimaise du piédestal de ?\H SO'n Ei ct
le devaut de ses échiil"res (i) (pl. CLXV-A, C) .
. L'arl cubique 1100S présente sur les pilastres lIeux motifs: l'un
paraît sortir de la même Ol'igine lointaine que le <lécor en rinceaux
de l'art primitif (pl. Cl.,xVI-O, J3) ; l'autre semhle au contraire
parent du décor, ornement des linteaux dessus dits, mais rétluil
alors aux seuls éléments montants (m.pl.-G, H, .Ji). Enfin un troi-
sième système montre les suites de feuilles dans le mêmc sens,
parlant d'uu côté unique du panneau ù décorer (m. pl.-D).
De ces trois éléments le premier motif (2) semble parliculii!-
rement dominer, le second est encore fréquent, le troisième est
rare . . 11 est remplacé parfois, dans les bandes étroites ct surtout
dans les décors horizontaux, par la série de motifs en dcmi losange
déjà sigllall~s ; /lons les YOYOllS dt-Ft aIL sOllhassenlr.nt primitif de
(Il cr. I.e., l , p. 409 , fig. 90 C. J 3 exceptionnl'lIe, l"excmple tlOllllé est
(t, La ful'IlI(' 0 e:<t [rl~'lUent e , la forme unique.
L'ORNEMENT 241
(') Sur la pierre, tête d'apsa ras pièce about de tuile ronde. A la réserve du ra-
d'accent; face postérieure d'une tête rie swi balau qui fut trouvé à Ban Matl'uot
Gar:tec:a ct frag ment d'épi de crète en (Darlac), ces divCl·S objets proviennent des
terre cuile. En bas, TYlsUli ')Ql au, el riessus terrains de PÔ Nagar.
A~XA'\{. - Il. 16
242 LA SCULPTURE
cas, une tentative a été faite pour le décorer (t); elle n'ajoute rien à
l'étude de l'art ol'neulental-
Si du plan des pilastres nous passons au décor des moulures . les
deux motifs COlllmuns dans la première période sont, pour les filets,
des suites de petites rosaces plus ou moins écartées qu 'unissent de
•
petits rectangles, tandis . CJue les parties courbes s'ornent des lo-
tus en diverses formes.
Tout l'art de Mi SO'n At nous montre des exemples des petites
rosaces (pl. CLXVI-I, E). Plus tard elles sc simplitIcnt, le Mcor sé-
paratif sc réduit~ ct le motif disparaît, comme Lant de décors, avec
l'art primaire. Momentanément, à Chiên Bàng, des rosaces à quatre
feuilles tentent de les rappeler, mais disparaissent à leur tour
(pl. CLXVIII-L).
Quant aux lotus, ils se montrent sous deux formes bien différentes,
suivant qu'ils viennent orner des tores et des quarts de rond ou bien
des doucines plates.
Sur les quarls de rond, ils se prJsentent il l'origine, il Mi San et
à I{huang My, en feuilles -bifides convexes, plutôt allongtles et
très souvent sur deux rangs en hauteur (pl. CLXIX-F, 1). Il est plus
rare qu'elles affectent la forme de rais de cœur plus habituelle ail-
leurs (m. pl.-E. J). Le porte-hampn. de Pô Nagar de Nha Trang
montre nettement opposés les deux Iypes en question (fig. 43 et 40
et m. pl.-D) , Parfois la forme est iIl-
termédiaire, comme on le voit sur l'é-
nigmatique dalle de Tinlt Yün (Hg. 47).
Sur les tores, les lotus de type bi-
fide s'opposent par leurs extrémités ct
parfois laissent entre leurs groupes
des sphères nues (1) (m. pl.-G). Ces deux
systèmes disparaissent avec l'art pri-
maIre.
Sur les dOll cines et plus spéciale-
ment sur celles des piédestaux, les
lotus sont toujours sous la forllle géné-
rale des rais de cœur cl le plus sou- Fig. 4ï. - Tinh Yên.
PieTro à lotus .
vent Cil deux ran.gs. Le piédestal de Echelle: 0 m. 05 par mètre (").
Trâ. Kiêu, les deux dalles circulaires
de lIit Trang, le piédestal trouvé près de Mî SO'Il E(\, les colonnes B14
dans le même groupe, en donnent de fort beaux et fort riches
exemples (m. pl.-H, A, C, E). Ni l'art cubique ni l'art mixte par
contre n'utilisèrent ce décor en ce point. Nous le retrouvons en
revanche dans l'art secondaire en deux formes curieuses. Sur
(') Peut-être cette pierre. dont le rôle tecture dl! Sud de l'Inde, p. 1;;;;, fi g. 60.
nous est inconnu en arl cam, a-t-elle quel- Annales !In musÎ'e (il1imct , lome XX"I?
que rapport avec le balipidam, sorte d'au- ill-4°, Paris, (jeuthnt"r,W14.) ,
tel cxtérieul' des temples aeluels du Sud (1) lIoà Lai tour centmle.
de l'Jnde. (Cf. Joun:.w-DuIIIIEUIL, L'archi-
LA SCULPTURE
L'espace cnh'e les feuilles, d'abord occupô par une simple côte,se
couvre finalement de chevrons (1) (m. pl.-L , F, A et fig. 40). Des
fragments qlli pro,'icnncnt sans doute tl ' ul1e d'os loms de Ihrng
-rJw,nh montront ce système de lotus tout en vahi de petits crochets
en oS (m. pl.-L), mais la plus belle cxpl'ession de celle eomlJi-
nalson nouvelle est dOnllée par les remarquables pit~destaux circu-
laires du müme monument (m. pl.-B, K ct fig. 48).
Les lotus reprennent leur forme classique lorsqu'ils sel'\'ont de
départ aux voùtes (5) (pl. CVIl); mais plus tant on ne les retrouve
(1) Pô Nagar de Nha Trang piédes tal de Ile la Tour d'ol', corniche de Bai Hlm.
l'idole principale (pL CXXIlI), piédestaux (1) Corniche de la tour S. de Yün
de )lï Scm E4' Cf i , lie Chunh LI) (pl. CXXl- Tucrn g et [r'agments conse rvés à la llési-
G, n, C) . t!CIlC(' (ln Qui NhO'Il.
(2) Dépôt de Qui Nhcrn. l") Yaù ~IUln,
(3) Piédestaux ùe Mi So-n UI , HI, el
L'ORNEMENT 245
plus que l't~dllits à do très secs (~léments sur t{llClques kut du llinh
Thu~n (i) (pl. CLXXX-L, II).
(i) Fausses portes de Vân Tuo-ng, dépùt (2) Id., même figure.
de Binh Binh. Cf. B.E.F.E.-O., l, p. 257, . (3) Linteaux de Mi San.
fig. 45, 1.
24R LA SCULPTURE
même que dans une antéfixe de Phàng L~ (pl. CLXIV-L), mais c'est
encore un enchevêtrement qe cCI'cles qui forme le seul décor de car-
relage que les Camsnous a~llt laissé (1) (pl. C.\YI-C).
L'emploi des rosaces est un peu plus fréquent dans l'art secon-
daire, soit comme à Thi),p Thap en décor de piédestal, semble-t-il
(1) Po Romë. Les (( hati Il sont des étoffes imprimées à la main pal' un proc6dé à
la cil'c très ingénieux.
f
•
CHAPITRE XI
{Il lU San A et n. Cr. I.C., l, p. 355, de basse époque; elle parait bien pIns
fig. 16;TràKi0u.C U.C., J,p.306,fig.67. ancienne que cette ontrée, qui seule fut
i2} Trouvée près de Mî So-n K édifice . reconstruite.
LA FIGURE ANDIALE 253
La place que tient ce décor dans l'art cubique est bien moindre:
tout l'effet, pcut-êtrc plus riche qu'élégant, y cst d\1illcurs demandé
à une ornemcntation floralc d'un caractèl'c très· spécial. Cc· parti
n'est pas encore accusé ayec la même nettct6 en 1'\ à 1\li SO'n; la
figurc humaine ~' tient encore une certaine place; enfermée dans
tics niches importantes. elle forme les molifs principaux du souhas-
sement (pl. CXXVIII). 1\li SO'n A'p sauf en son tympan, ne paraît
glll~re pn;sentel' Il lie quelques lions; il est Hai qu'il cu reste hi en
pCll de chosc. La représcnlation animée lient plus dc placc à Hoà
Lai avec lcs intércssantcs figures des fausses portes; des (~léphants
d'un dessin amusant viennent appuyer de lcur croupe la saillie des
frontons; des ga/'lt(la en cariatides soulicnnent la cOl'l1iche.
Les prcmières constructions dc Bong DuO'ng montrent une rc-
cherche .spéciale de variélé dans le décor, ct celui-ci est générale-
ment emprunté aux êtrcs vivants, surtout dans les appliques: on y
voit même paraître, à côté d'animaux classiques, des bètes inatten-
dues (fig. 64, (5), cheval, sanglier, papillon (1\ même de petites
scèncs d'une applique à l'autre, chien qui guette un oiseau, etc.
Duus l'art mixte, la représcnlation figurée sc réduit à presque
,'ien : orants aux fausses portes de B., à ?Iii SO'n, cariatides de cor-
niches ct ga/'ll{lade pignon (?) aux tours centrale ct principale dc
Bong Dlwng, nc tienncnt qu'une maigl'e place dans un ensemblc qui.
prcsquc entièrcment, est ornemental. Cepenùant les piédestaux des
parties 1 et III offrent un granù développcment de scènes.· L'impor-
tance plus gl'ande dn décor y est marquée par un fait significatif: les
figUl'cS ne jouent plus lihrementdans l'espace que leur réservent lcs
moulures; elles sont enfcrmées dans des cadres richement ciselés;
clles n 'ont lcur libcrté entière que dans les parties dépourvues de
profils.
Avcc la seconùe période, nous ne voyons pas la représentation
animéc rcprendre clans la d(~coration l'impol'lance qu'clIc avait
Ce décor disparaît dans les derni ers édifices (it); seule, la figure
hlllllaine pel'siste aux tympans ct r eparait une fois iL Po Klaun Garai
nn pièce d'accent.
Nous venons de passer en r evue dans ses gmndes li gnes le rôle
de la représelltation animée dans les diverses périou es de l'arl cam.
(1) Nandin de Tlulp Thàp , aujoul'fl'hui P) Tnt 1{j ~Il , au Jardin d e Tonl·ane.
dP.truit (cf. I. e" l, [1. 209 K). (lO) Chlinh LQ.
(2) É1éphanls du (lépOt (le Binh Bjllh, \7) Hà Tmn g , piédcslal.
(1) Cepenùant on trouve ùans les Mé- lecture, ou l'auteur chinois a t-il fait lui-
moires suries Chinois, t. Xl V, p. 1.1. et sqq., mème une confusion avec le tigre?
mf'ntiOll de lions. Est~cc uue mauvaise
256 LA se t: LP1TRE
fourni t' . suri r h aut ùu co rps. landi s que le rcs le J e l'anim al, sauf
Irs clli ss(· s. res te nu ; il a la qucue lun gue. lerlllin ée d'o l'Jin aire
pa r IIn e touffe de poil s. SO UYCllt styli sée . La tète pl'l~' s ('lIle scule
IIl1 e allure très spéc ialt' et par c ( ~ I' Laills trait s sl'carLe lIetLemenl
d(\ la tè Le du li on africaill : poillt illlpodallL. k s cara cl/'I'i stiqucs
( ' (~ SS(' lIt (r ètl'll k s IlI tlllf( ~S : cell(·, dll li on-tYIH' cUlIsi stn dilll S sun abon-
danle crilli èru; elle compl!' il pein(' clr!'l, ]t' liun b llll cL les Jé-
tilil s fr apJJallls SU llt auLl'c's : loill d'l'Ll'c pris ù Iii lIallll'l'. il s lui
sont op(lOS('·s . L' 1I11 esl IlIiI l'IJ 11(" d,'s l'ol'igill e 1'\, Sil li S dOlllf' pruyienl.
dll nll)(l ùll' ; ralltl'l'. peu a CC IIS( '· illl dl·llllt. s· aC(·(·llt.Ut' dl'. jOli l' en jour
jII Sqll ·illl\. df'l'lIi('l's klllpS de rad Gillll. LI' l'relllic'r l'l'sidn dall s ln
runll e Jes ~ e ux. Plu s saillallts qu l' lIature ell'llls rUlld s, ils [,('lIlolllenl
' 'l'I'S lf's lt'lIqws pill' un e filasse spirali(l'l L' allalu glu' Ù la Lerlllin aisoll
d 'ull e co m e d'abulldall ce (1 ) . L' uri gill l'. de ce motif bizltlT(\ es t l'roba-
bl('m ent dans ]( ~ s profond es inflex iull s de l'tm;ad e so ul'c ilil~ r e che/,
cel animal , illflexioll s (lui lui donn ent. so us le cadre de la crini ùrc.
ce cara cti'l'e de pensée et de lI olJlessn, canse rrulJa bl e de sa ficLi ve'
l'oyaut.l·,
L'antre trait se rapporte à la dislml sion ùe la gueule , Qnand Ir
lion lJàille ou cherche à mOl'dre, les màchoirE's s'écad r nL tt'llr. ll1 enl
(III 'un dom pLeur peut facilclfwllt illlrodni1'O la I.èt.t' rrllr(\ ell es . CeLLr
Vl'lIl cnl. diffi cil n à réalisr r, elllUi co rres pond à pcu près à CC qu'on
appelle pour les clriens « monlrer les denLs » : l'importance prise'
pal' ce mouvemenL résulte san s doute dl' la gê nt' où se trouvèrent
les I))' (~ llli (' l'S arti stes, ail pays où na1lu i llf' mod èl(', q uanù il s 'ou-
IUI'cnt r(, pl'ése nler lin li on furi eux : il fallaiL le fi gurer la gueul e ou-
ve rtt' dan s 1.0 111.(\ S Oli anlpll'IIJ', mais le Inf'nlon. ('ela Li ve nwlIl min ce,
dl'\f'llilil illtll'S l'I'il g'il(· illl Il'iI\ilil dll (,iSI'illl : illlssi dlll'c'Irf-ils ro nsi-
l' I Cf' d é la il e,, 1 lI'ès "i s illll' ~ 1I1' la fi g . 70, p . 3:1li. e l la J'i g. 71 , p . :HH ri" l'J .C .. 1.
LA FIG U RE ANIMALE 2~ï
dérer comm e Ull expèdirnt lt',~:,; h eureux d'oble ni,' UII tenllll so lid, ~
joignant les l: I'Ol:S cxag,'~ rés, Ce l'ictus passa E' nsllil e l'hei', le Cali 1
l'II
possède une crinière e t Cil lllOnll'e un e égalem ent lorsqu 'il es t ass is
en chien (3) (m, pl.-F), L' a rt mixte il unf'. If' ndalll' e Ù 1( ~ (It'd'o rm el' :
nous n'insiskt'ons pas su l' les gross ii'res ,'. hallc Il ('S dl's tyllipa ns ('II
bout el assis, et la tèle délac hée dcya nl. unn sorte de ct'ini'~ re (4)?
A Dông Duan g, d(~ bollt aux angles du piédestal de la sall e Ill , il
(II Lions du piédes t.nl de (fà Tl'lrng , Snï go n , provenant san s doute . da n s ces
(pl. CX IX-L), dll so uhnsseuwnt ri e Al li df' lI x de mi pl's po inls, de l'l'à l\i ~ lI .
Mi Sau (pl. CXXIX) (ces dell x ex empl es (21 Pi éd cs ta l rlc Uu Hi èm ( pl. I:LXXIII -
don l lcs p Ins g ralld s l'appo r ts c t so nl lw i- F I.
de llllllenl dps r é pliqnes d'nn lIlolif 1'0 11 - (31 Mol if d e lIast' d c~ l' lIl'i ell ses Il ich p~ d Il
ralll), de l'hù Jllr ll g , du J a rdin de TOlll'ail e so uuassemcnl d e MI SO'1l F, (1'1. CXXV III ).
ctdu mu s.··.. d es Élud e~ llidur hill ()i s . ,~ il l'I I Gr. I .e. , 1, p . 353 , fig. 71).
.\ :'\:'\'\ \1 . - II. 17
258 LA'.L SC U L P T URE
montrc uéjà une com c l'l'OJllule ( 1) (pl. CLXXlll-E), landi s quc ]rs
faîtage' ue la gralldc salle répèlcnt en tcrre cuilc ('(' curieux molif
(fi g. 36) en l'accentuant en<.:orc. C'l' ·t ici. sa il pOUl' Ir li on enti r l'
assis (.~), soit 1IOIU' la lNr sr ulclllenl (:1) (ILlC nous Yoy ulls l'ullilllai sr
Il'ansforlTIr[' cO lllpH'le)mrnl rn rincrulI\.
Dalls la PUIl\ l'l'le'· lt ahillll'lli- dl' la 'cL'u lld c pél'iouc en repl'l'se n-
talions anill1 ~c , il n'esl pas éloll-
Ilant q Lle HallS nc ll'OLl \'ion guère
de lions à étudier: ell Gure son t-
ils parfois lellrlllclll hUlllani 'és
(luïl faut uuc <.:(' daill e fui [JUUl'
les l'e<.:onnaill'c ; ils [Jorlcnlll1('l1I o
Ir sumpot ou Ull Ill UillS UIl C su d c
uc calcçon pal'faitcllleul illui(IU('·.
Ainsi sont les atlanlc ' J c ll·ilificc
. des Tours Ù'lll'gPJlt (pl. CXX.\l-
C) : il ' n'ont du liul1 réel que lcs
pi eu ' et la gucule, LIll Jiun nou-
\ cau que la <':Ul'lJ C Ge lltmle. Lc
pi t; l\(>S ta 1J c 'l'hG. Thi ~ lI , où la fi-
glu'C c t agl' Il ouill ée, H' aL'CUSr sa
Fi~. J3. - DlrO'ng LOIIg.
mllurequc pal' la l'(Jl'I ur L1 rs paUrs
Tuur ce"trale ('n li"" : carialid e l'ulle " cs
rail . CS purle'. lIaule lll': 1 lit. pt dela L' l'illi(·l'c; Ja fa ce IIlUllqllt)
J'aill cur . 11 cs t parl'uis cO ll1pl èlc-
llI elll slyli se" t'l fULlrllit aillsi d'ad lllil'abJe mo lifs ~l Yall 'l'uO'n g (fig. 53
et pl. CLXXIH-C) ; niais le plLlS sourClll ilu'cst (lue dénatul'é. La posc
la plus fréq ucn le esl celle Je l'art pl'Îlllilif, deboul et de lrois quarts (4) .
mais OH JI' l'C'l1con ln' dl' profil IllillTlt anl sur ses C]ualrr pallps. il la
ressemblance san doul!' du gaja:;Î/!tha u\'('c Irq url il a de gran ds
(1)Cf. I.e., 1, p. 49i , fig. 114. la LOIII' S.-O., far e Il ., fig. Iii!), el piédes-
t21Boug DlrO'ng, CMpS d'app lique dc la Laux des lemp li on;: l, fi g. '109 el pl.
[our :\' .-0., fucl' ri . CLX \'1-1..
(3 ) Hong IhrO'ng. r.oe'p" d 'applique de (i l Cbi,'u I:làn g, Chành LQ .
LA FIG U B E .\ N 1~L·\L E 259
la 1'01'111' y 1':,1 dl" 1'11111' :,i 111"('I':,:,ail'l' qlll'. ~' I\llaldl' l'I'l'l'llIlall1 tlall:'
:-:' Ullha :-i", CIIl Cllt , li uli d · ~ II g- l c . 1-I ;l lIl c llr : 1 1I1.} I),
pr'e nu la représe ntation du lion : l't't'ciso lls ell I[urlques Illoi s les
altiluù es pl'éféréf>s sous lpsqupllrs il ('st li gul'é pt qll elle. parlies de
ré difice il déco re plus ol'di ll ail'l'Illeill. CI' 1I·L's lqu ·e \.cl! l:ltiollll cllell1cn l
qu' il appül'aît couché ( 1) uu l'i1 ll1panl au Sl'ns lIalul'cl cln mot ( 2\ :
"l'bout Slll' srs qun.ll·e pallrs. il III' '-1' l'f' ll,'ulltrp iso]/· ([u'ulle roi s. en
r() lIdp lIossr . ré clIlployé dalls lIli \'il'IIX 101l1l'1'1I11 i1nnamil(' dl' la ciln-
dr ll e ùr Caban (3) (m, pl.-G). Il nI' prul ici IlIalh CllrPllsPlllrllt, par
slIil!' d, ) sun J'(· clllpl oi. ètre l'u pPod(' ~l IIn e ùalr ce l'laim': 1'l'\';(,lIlioli
Il 'l' 1l es l pas':d'nillrlll's. bicn l'Plnal'quable. P1IIs so uyrnl.mais, CO llll11 e
IIOIIS Ll\'ons YU. pl'csqur uniqnrll1PIII· clan s l'arL cubiquc. ·il esl u' sis
dl' ra!' (' SUI' so n train dc drl'ri,\ rp. l('s [Jaltrs dl' dl'null posuill SUI'
l" so l (, llIl'e ]ps pallps poslt' ripul'('s (III. piA'). :\[ai s la ]Jo l' \ l'lli-
1111'111 1I0rillaie du lion psl drllolil. slir 5PS pal!ps postt" rirul'f's : on
1(' \ oi l alors de profil [JOUI' le bas dll cor ps l'll cs jantbps l','ad,'' rs.
dl' facl' pUlIl'lf' hnllt ellps palll's anll"ri"III"'S l'llllll' IIt'·PS de\ anlla poi-
Iri li l' dalls la l'0si li ull d'allillill" (1) : IOI's([lI'i l dt',l'ol'P. 1111 éléln elll \ ('l'li-
n t! alloll gé, il ('sl d, · rae!' ('III's l'alles illf0rit'llrl's ulli C's. Dan s le [Jrl' llIi C' 1'
l'as . les sCll lplurl's du .I al'dill dr' T'Jlllïlllr (III. l'I.-D) , '[Iii olll llOllt' OI'i-
~· ill e prubablL' Trù ]\i r~lI. I,·s Sl'ldl'llll'I'S du pi,"dl'slnl dl' Hù T/'ltn g (pl.
<: .\1.\-1... ). du SU UI'(\SSû lll ent de Al' ù Mi ~O'n (pl. C.\X.IX). lrs belles
IIléloprs de :Blnh LÙI1l , 1I0US en ùonnent dc rClIlarquables exernples.
[)all s le sC'co lld cas, ils SO llt moins fréq \L('llls. Les a11('g(':; des fenûlt'es
de lu sulle Dl Ù .\11 ' o'JI puur l'a.d pl'illlilif. lrs anglrs du piédes lal dû
Boug DucYli g III pOUl' l'art cubique et llli.\.le. nous Pil rourni ssent des
spéci mens d'un dessin l'ranG (5) . Déjù ils pl'pnll enlIe L'Ô1(' de carialid es (6)
li) Une paire de lions couché, a u pose, mui s les jambes rep li él's e n arr ièr e,
Jardin de Toura ne prol'iennent sa ns figuré à Tr\f(Yng An yolant , comml' les
do ule de Tt'à l\i ~u. ftpSftf'(lS et co mme r 1l rs so nl le pll1 8 ,0 11 -
\2) Les faussf' s podes des (ours de' \'iin y enl , sa n,. ail es.
TI1O'Jlg rn monlrrnl que]qurs rXt'mp]rs, (;;) La LOllr dl" Blnh Lam IlI·ail ses an-
mais il est facilr de ,"oir qu e celle ulli- g les cil' rencontre des fall ssrs porl1'8 ul' ec
tilde le ur ful imposér par le cad re mêm e Ir. parois ga rlli s de m otifs analogurs e n
qu ' il s clécorrnl. IIri qurs; ils so nt complr lrmrul ruinés .
\3\ er. r.r:. , I , p. 202. ItH Graml Jli rrll'~ If\1 ci e Trà lii~u . Cr.
(41 11 est uno foi presqlle dan s cl'Ile I. C .. l, il '194, Iï~ . (i) !l 1;4, e t pl. CXIX-L.
262 LA SCULPTl.;RE
soutenant de lcurs pattes antéri eures l'arête qui lcs ùOlllin e : r t c'est
sous cettc fOl'm e pluLôt qu c nous lcs /'etrourCl'ons dall s la périod e
seco nd ai rc (1),
MoillS cmpl oyés ù ce tl e époque, nous rcncon Ll'O Il S cnco l'C lc.
lions, mai s tl'ès défol'Ill {'s . rll métopr il Chi èll: :l:tùng (pl. CL\\III-I )
et aux soubasscmen ts di\ ers dc Chanh Li), mèn le aux angles
(pl. C\.\XJ-F . G) . Il s fi gnl'r nt sOIl Yrn l. dan s cr Ltr pl ~ l'iodr. l'n
frises d'un dessin spil'itu el (fig. 55), opposés t'n luU t's illl.el'l11i -
"ables ou mêlés il d'autrcs animaux (2), cn particulicr rm'c r! rs ga-
jasÏ1!lha dont il dcvient diffi t.:il c tIr Irs di stin guer ; ils pl'eHn enL
alol's parfois un c allure hUilliIiiie très cal'ae Léri sée ct s'arnl r nt dc
sa IJres (3) (pl. CL\\lU-C, .r, ~l) .
.Enfin 10, lion rst rnLrl" so u\'rnt dan. la dl~coratio ll pOU l' la tètr sr ule:
ainsi un c tl'tf' de lion fOl'l1Ie. co mm e Ù J.,,'a. II' départ ti rs {'rhifTl'es
dc prrron au piédc LaI de' Et.' à -'Ii San (4\ . Dall s la srco llli r pt"/'i ode,
on voit la tètc dc lion fOl'IIl Cl' dcs fris es (:J) (m. pl.-1\:) ou ol'nrr
de métopes de sOllbassr /1l ent (3) (nI. pL-Tl) . -'lai s :;il pln t' t' TI 0 1'-
1I1alr ti ans Lout l'al·t ca m rst au sommrt drs HI'CS (i) . Dr sa. gll r ul e
(l) Piédcstal'? dr Thu Thi \'n (JlI . I:XX I-F), Cr. / .1..:., 1, p. 40!1, fi~ . !l0.
, 1)
so ubasscmPlll dr l'édifi er ~. dps Tours Ch i,\ " Iiùn g tOIlI' :'1 ., ro rllil'll l' ; 11-
1:')
d'argent (pl. CXXXI-C), antrles dll ~O lllJ a~ prrif'ul'c dll " ps lilJlI l(' il la 10111' c,' ulrall'
sement de G, il ~Iï Sem (fig. 51,.). ri e Yün Ttrml f!.
(2) Frisl:l tour 1\" . de r /ln TlfCmg. (3) ~Ii ::-0'11 (;, .
(3) Débri s pro,'cnanL de Htrn g Th (ll1h , (7) Cc molj[ fIl' la tète de mOll stl'c qui
tour détruite .! dévorc des sCl'pe ul s ou dcs IItr1kara, si
LA FIG URE .-\~IMALE
I, ·s disli lJ guor alors (1 ) , Plus lard JlOU:-; \ 0)"011::; il Dlrallg' Long le lion
d"'chircl' de ses pall,'s inréricl1l'o ' des llii(ja, talldi s qu e drs l'ill t.:ea ux
hizill'I'C ou ull e Jüuble qu eue se lldd"lll l,· :-;uufcnil' dcs ailes
qd, CLXXTII -B ). Enlin il esl SU U\I 'ILl dilrl"ill', slIrluul au cU llrs de}u
SI"'Olltll' pél'i odl ', dl' sa\ oil' si rOll il ,,1)';lil'" ;'t 1111 lioll 1111 il Uil t" ll'I'
l!llm ai ll rl si l,· d{'COI' qlli Ir ('011. \ l'l' cs l 1111 li sS II 1111 1I1l f' toiso n (21,
],'d('p halll, dOlll l',,rli slr n\ail ('ÙIlSI""III1'lIl l" IlIlIdi·I,' SII IIS Irs
yellx, es l ,'Il !ji' ll l·ral d' IIIl" r.xét.: lltioll 1' \ (;I' [l l' lIt r; d' ull Ilalurei pm,rail
da Il :-; l'url pl'ilililil'. il <a lourdil 1' 1 SI' slylisf' IIlalildruitellH' lIt dans la
l'('l'i odr S l'colldair,~ : U'l épllôllil ('Jl lOlll telllpS l'st SO ILYf'llt représl'nlr
harll tlc hl', CO Il1'O IIiIl" d' lin liU/kI/fa qui de\ ail rairl' parlie du h al'llilChe-
IIl elll de lu).. !' et, ('0 1111111' loute III0ntnre, POUI' \'U du coUi er de grelots,
L'arl prilllilif nou:-; lc IlI ÙlIll'C rn Ù('IIX po:-;cs - passan t. la tèle
(1) Tour ~ . -O . de Pô l'iagar dr :"iha tnre~ co nl1lw drux (JOl'lI(ln 0101'5 qu 'il n'Cil
Tran g : nOli s y l'limes pl'i s au début de est qu' un seul m.E.r.H .-O., H, 31),
nos études ct (laDS la desCI'i pl ion ri c cell e (2) Li on? de Thü Thi ~ lI .
J'l'tourn ée (1); de face, portant une fi gure (2); - dans les deux cas,
niais plus so u\'ent dans 10 seco nd. il ti ent une branche dans l'en-,
ro ulement de lu ll'o mpe . Dans le pl'emi cr. il sert souvellt de métopé.
ddat: hée . eu pi elTC(3) (fi g. :-; (j ct pl. CL.\.\IV-L).
L'Méphant pamît pClI dall s l'a rt cnhi4IH' . A JTOt'l Lai, enln·il/u es .
il cale J e sa r l'oupe le fmnt on drs faussrs portl's ~ ur la eo miche df\
l'ani èl'e-corps. 11 ne tient une pl aee un peu impod ante que dans la
eo mposition des piédestaux, Slll'lout llall s l'clic dl' leul's petTOns (4)
(fi g. 57). L'('xécution en es t souvent moins bonne ct les Ol'cilles
so nt déjà génér alemeut stylisées (5) . Nous le rctl'O uvo ns dans l'al·t
secondaire h r ureusclIlcnl traité en métopes à Chièn :&àng; il es t
(1) P iédes tal de Tlà TWll g, so u lJllsse- ~J'and,' tOU I' il 1'(, :\"aga r de Kha Trang.
men t de Mt SO'I\ Al (pl. CXJX-L et CXXlX). (II Pi('d,'s la nx 1 cl III de Dong DlrÛ' ng.
(2) Soubassemen t de ~fi San A, (pl. Cf. I.Ç. , J, p . 4ïi , fi g. t05 ; il exi s le III
CXXIX ), par exem ple. tro mpe e n J'ail' ti a ns ce rle l'llier ; r PI'I'o n
(3) Jardin de To uran e. Cr. I .e., l, ri" la tnul' jll'in cipalc.
p. :128, nO' 24, 20 et 13 dont J' orig inr est (5) Cr. J.C., l, p. /.99 , fi g. H 6.
Fi g. a8. - Caban .
Éléphant. H au le ur:.2 m ètres _
dilion annamite qui les rait tmllsporlel' LIu Ql1àng Xam lors de l'in-
slallation de la nouvell p capital e èame : ils ne sont. en tout cas. pas
à leur place pl'imitiye, et leur nom-ell e position ne rim e plus il ri en.
Quel rôl e est censé jouer !"éléphant dan s la clécora,tion ? 11 pst
assez difficile de le délermill cl'. 011 le rell conlr'p !li en dans lrs Jel'-
niers lieux où un 1.:1111e est enco re l'eHdu. détaché pt co n~pl"tanl le
mohilier du tcmplr, soit en pierre (1), soit ell bois (2) , ct co mme s'il
pouvait, il l'égal de ~andin, servÎt' accidenlellrment de monlUl'e il
la divinill',. )·'aut-il J'appol'leL' il quelque id ée de ce genre CC liX qui
ornent les édifices ? Cependant, isolés, ils sont généralement harna-
II) Yuil Mum , auj ourd 'hui au musée de \2) l'ô ~a ga l" de' Nha Tl"an g (fi g. 11),
l'École à Hanoï. PÔ Klauù Garai , Pô Rome, Phô Hài.
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268 LA SCU LPT URE
clIés; au contf'ail'e, dans le décor, ils sont plus souven t nus, même
quand ils portent un e fi gul'c sur la tête.
L'éléph ant ne paraît que rUI'enl enl dan s des poses spéciales : il
figure au naturel et liLr'e dans le tyll1palt de Mi San Ft (t); une fois,
sauvage et poursuivi à coups de fl èches, il entee dans la décol'ation
de Mi San D2 ; le piédestal de :Sông DuO'ng 1 le montre chargé d'une
tour de gucrre ; deux éléphants secouent de Jeues trompes enlacées
un arbl'C qui for'm e le centre du tympan à lafe nêtre O. de Ml San B5 :
une autre pait'e arrose Lak~mï sur un e applique de l'édifice S.
(fig. f 28) rt SUL' un hea u tympan de :Sông DLl"O'ng (2).
La tête srllJ c, nu e Oll cO II/'onnée, forme padois d(\col' d'antéfixe
ou de métope (l e so ubassement (3) .
Comme vâ,hana (l'Indr'a, nous le trouvons deux fois co uché et dans
une jolie posc, à Tr'à J(içu (4), un e foi s tl ?bout, i't Ml San B.La tète
se uJ e porte Indra S UI' un mauYais tympan de basse époque trouvé à
Ther ThiÔli (3) .
Ajouto lts pour finil' qu e jamuis au Campa l'élépliant ne fut le
lIIotif de grandes cOllll'0siLions déco r'u ti ms comm e ' on en voit au
Cam lJodge, où sa masse puissante es t utili sée dans la composition tles
parties hasses d'édific es ou au décol' cl es souJJassements de lerrass e(ô) .
Le gajasù!ûta, form e co mplexe des deux êtres précédents, est, je
crois, pl'es<.jue spécial iL l'ad carn. Il n'eut, en tout cas, dan s aucun
ad, fortun e pareille. La co mposition d'aill eurs ell est très heureuse.
JI es t toujours figuré co mm e un lion li, tête d'éléphant qui passe,
queue et trompe relevées, soit au pas, soit, plus rarement, au galop.
Dans ce dernier cas, il est monté et n'est utilisé qu 'en métope d'arc
dans les bàtiments de Mi San qui font partie de la série At. Il est
(I I ~Iî Sem CL ' l'hù IlttLL g. Cf. I. e., L, 1"1 Cr. 1. (;" L, p. 1i6, nO30.
p, 245 , derni ère li p:nc, où il ps i pli L' crl'CUf (' 1 CL I .e . , l, p, 2ï7 , fi g, ;)5; peu l-être
appel é malmra , Illrn ~ TlH)LLh 10LL r X, gard ait -il j 'IIYCLLLL e d' IILL tr mplp en COllS-
(2) Mi Scm (~ L' trllrli oll l égère ul1jollrcl'hlii di sparll ,
(31 t'Ill Scm EL ' Tl'ù lCi ~ II , Cf. I. e., l , 181 Cf. I. e. , J, p. 329 : lin grollJle anll-
p, 307 L , lop:uc prov ir nl du Cam horl p:r ; il e~ l r ntrE'
(-1 ) van T ml'Il g LOllr S. ail ml1 sée de Phn o'] l l'l' Ii ,O LL S l a co le S
(jl lllrtlg Tlt',ILLh t01l1' N .. SO LLhl\ s~e m !' nl. :H , ':l : c l. IU: ,"',I' ,-IJ. , XII, :-1 , p. 33.
270 LA SCUL PT URE
(1) To ul's DuO' ng Long, ù r [lI l TmJ'll g, (3) ~'ii (' il f'S
d U SO U ba~ SC lll c u lri e ~Ii SO'Il Al '
faus,;c l'o d e S" tO UI' N, \4I ,\ï cil l" 1'1 appliqul':; dl's 0Ia;ies ;1 ~Iï
\2 ) ~ O U ' al'OIl S él udié arec le rh ey c: 1 SO'II ' \ J' rall""I" p o l'l c~ c l J'a u s('~ ui cllt's
(p, Il:!) les gra udes I,\lcs dl' /11 (( 1>(11'11 de de /Iillil Li'lIn; rall "SI 'S lIi ches de la loul'
nlwa llg ,\15', cl .. ,; cli cs dn l'ell t, ('Oln ille pl'ill cipale ci e i\ ha Tran g,
celles du dossier de Pc) ;\'agal', fillir UII arc (51 Cr. I ,e" l, p , 4/0 , f ig, 90 bi.,
el l'ellll'elli aill si d it ll '; l" l'a, il lC li q u{o i.. i , (6) C'c 1 lù U IJ mol il' pli remeu 1 ca lll -
LA FIG RE Ar IMALE 27i
demi transform é en rinceaux qu'il orne les obj ets du lrésor de Tinh
MY(!) . Ses têtes multiples peuvent èll'e indépenJantes comm c il la co-
lo nne deXuàn San (2), ou se redresscl' aulong d'un COl'pSuniquc(3). Sous
la forme de l'é vcntail dc tètes, il n'a pparaît guèee Jans la premitll'e
pél'iode qu'en décor d'échiffl'es(4), ou comme 1lI0tif de bijoux (1) (5) ;
dans la seconde, et peut-être sous une influence cambodgienne bien
III l:trquée, il prend momentanément une illll.lOrtance considérable (6)
(Iig. 61 et pl. CLXXIV-E), mais disparaît ensuite complètement.
So us la forme multiple, et dès l'Ol'igine, il acco mpagne cedaines
divinités soit en idoles, soit en tympans, qu'il leur ser ve de siège et
d'abri, comme pour le beau Bodhisattva de bl'onze du musée de
l'École (7) , qu'il les accompagne seulement, comme au bas-relief de
Phùng L~( 8), ou que, comme il Khuang My (9) et il, l'étage de Mi San
ll6 ( lU), il entoure Gal"UJ a comm e sa victime désignée. Lorsqu'il
fo rma si ège, il s'enroule horizontalement dans le plus grand nombre
des cas (11 ), mais parfois, mal compris à la basse époque, ses nœuds
se placent verticalement (12) .
Avec le gan t4a, nous at'rivons au dcm ier èh'c animal qui joue
un rùle considérable J ans la décoration éame. Celui-ci, l'oiseau-roi
des légend es hindoues, est le grand ennemi des scrpents; c'est aussi
la 11l0nture préférée de V i ~f.lu. Il Jevrait donc surtout être traité en
oiseau. et par le fait nous ne le voyons jamais ici l'epl'ésenté, comme
ill'est il, Java, en homme à tète de vautour, tenant Vi ~f.lu il, califour-
Ghon sur ses épaules . Le type éam est interm édiaire. Si la tôle es t
•
(1) l llogal'ai du lrésor (Les rois cams. (6) Vli n TuO' ng, décors des fa usses
Cr. B.EY .E.-O. , V, p. 20 ct fi g. 11. portes, Lo ur N. de Ulrn g Th(olDh .
(2 ) Cr. pl. CV. (i ) cr. I.e" l, p. 573, fi g. 133,cl lJ .E.F.
(1 ) li:lllfO'ng ~ I y loul' S., pOI'le d'en- E ,-O. , L, p. 24, fi g . !I.
trée ; Mï SO'll A 10' fausse porle; forme (S) Cf. I ,C ., L, p. 32i.
dé l'ivée aux ft'oulo ns d 'appliques de la (g) CI. I. e., l, p. 26i , fi g.53,
lour cen ll'Ille de Hoù Lai. (10) CI. I. C., l , p, 371 , el IJ,E. F.E.-O. ,
(4) Phu Huug, lUnrO'ng MS', 1.0111' prin- IV, p. 839, fi g, 25.
t ipale de Bo ng DlrO' ng. ( I I) Mï SO'Il GJ • Cr. I. C" l, p. 432, fi g.
p. 335. p, 30 1, E,
AS~ .\\I . - Il .
274 LA SCU LPT UjR:E
plan. el r nse rrcnt plusi/'urs /Il/!Ja ( Il (nt. pl.-A) ; les palles anV'-
ril' lIrcs Sil Il 1 Oll dall s Ir grs lr d'a lliHI"r ( ~ I . l'l dall s ("1'\,1(, post' main-
li l'lllll'lIl lps jalnbps d l' \ï ~ 1)1I (:11 . (I ll (' II CO rl ' li cllll r nL dl'S S(' I"IWllb ("1.
~ llIlrPIl I. IIII 'il su it uu IIUII chargé dll (li r ll . ll's l/ it(JlI r('III (IIII'('III (51 (l ll
lu i flll"IIll'llt llii dais (Ü) . Il sr' IIlbl!' d'ailll'III'S fil/(' J"arlislr' ca lll II C
vo ir pa s dall s Il's sl' l"pl'nls Ltlilll('nl Italiil/l( 'l dll !J((r/t~/(l l'l IIllïl les
in diqlll' [lllllM romill e Ilii nu,:olllpagll elll('lIt ordillair!' de rd lr 1'1' -
l'rc"osc nlalion.
La U'Lr l'sL rarcmr nl nec lI s('c dan s la forll1 r Hair dr cr ll l' d'tlll
oisl'au pt I)/"('s(' nl<; SU Il\'crtl plul,ùt Uil IHllspali d(' sill gr (fi g. Oz ) (l1l ·lllt
lirc de YlIIlIUlIr ; il l'sL \rai qll e l'aefo is il offrr
Ir's IrOll s (' II virgilIo I]lIi, dans Ir bec, ('U I"-
rl's pOlldrll1 ail.\. llU ri Il es (7) (rn. pl. -.\ ) . 1\OIIS
nI' II"IIII\OIl S If' caracU're d'oisCilU lin l)('1l
miclI'I: 111 (1 rI] 11(; qu e dan s \ln e l'epn"s(' llla-
lion ill)('i ('1111 r. le linl l'a n-lympan de 1[i ~ O"I
El ( ~l ; l'lleUrl' la tNe, sauf les yf' II X r(Jll(l~.
l's l-l' ''I ~ l'1"('SIl"('
IltIlfl ain e el le !Jartl~a a- l-il l"ig . 62. - Pl1ông Lç.
Tèle ue yam~a .
dl's bra s: Illais les ex Lrémilés inf(;ril'ur!'s. " ,,"lc"r : 0 111 .2,; CII\iron.
fj llni(l'[(' ll"ailt',ps forl· malariroilplI1f'1I1. S('III -
blf'nL bi en des palles d' oisca u filLe Lr mlill cltI, tirs sel'l'I's.
Le fJaJ 'Il (lcl III' Lil'nL [Jas ull e Lrl's gralldl ' plll('r dallsla d{'col'al ifln (HI ;
il forill e plulùt JI10lir isolé (10) rl spéc ial elll(' lll lel"llIilll' les frontons
i/lljlorLaltls d l 'dili('ps (II I, l'al'rois ~11I11('lIill" la ('111'111' r"ili i' I"(' ( 121.
était ol'néc ri e Hgnrcs d'allimaux divlll'", ,,(' ulptées dan s un bois lrl'S
dm, mais ne nous donn c aucun aulrc détail à ce suj et.
Parmi les animaux qui paraissc nt acC'identellcment, signalons
d' abord crnx fl' l'o n l'Nll'Ollll'r rn ,-ëihfllW, nr parnssr nt-ils qn ' un p
rois'• lc chcval (1) , le paon (2) , l'oie (3) , Ic sanO'lier(4)
L'l , le l'hinocéros (5)
(1) ~Li SO'Il A. Cl. l. C., l, p. 355, fig. 76 ; (8) Piédestal de Mi SO'Il ]~1' Cr. I. C., 1.
B. Cr. I. C., I, p. 381; 'l'I'Ù l{içu. cr. T. C., l . p. 412, fig. 91, 92; le ))erroquet lï gure
p. 30G, fig. 67 . Dan s le pl'emiel' exemplC1 également an tympan de Mi SO'n Cl' Cr.
il e·t au galop, au pas dans le second , ,'n I. C., 1. p. 391 , fig . 86 .
atLelage de 7 deYllnl un chal' dans le lL'Oi- (9) )fï Xuyl' n. Cr. I. C., l , p. 517, et ici
sil'me. [i g. 116.
(2) Mi SO'n .\ . Cr. I. C., I , p. 3!S4 ; etH ,. (10) l'iédes tal rte 1<1l!rO' ng My . Cr. I. C. , I,
CU .C., r, p. :fi9 et fi g. 84 ; Xu;ln ~tS· . r.r. p. 265 , fi g. 51, ct ici fi g. 12ï . A Chùnh
I.e., l , (J. t5ü ; 1';iI)sence dr qn elle épl oy('e L(l la 101'lnr porl r le Ilutir apcïla .
l'C1Hl cel \(} interpl'él,ltion dUlll ell,e, uept)J1- (11) Cesdl'ux allimallx sc \'oi ent sul' deux
riant l'aig l'etle e l la silh olll'lle génél'ale ap pliques de la 10111' S. 11 B,'i ll g nlTO'lI g ;
ti c l'animal la t'onl p ossiblr. le chirn f.\lI elte nll oiseall qui est rcpré-
(3) Trll liiç u. Cr. I. C. , 1, p . 306, [i g.61; se n l,' .\IL' ull e autre applique.
Cluinh LQ. (12) Bong IhrO'ng tour N., app li qur.
I~) Trach 1'h('), Thù y TI'içu. Cr. I. C., l , 113\ \'fIn l'tTO' ng tOUf S., tHu sse porle.
pp. 5 16 et 97. On tl'lI u\'e cnCOl'C ti cs cc d s ornelllani~és
(5 ) Mi SO'n .\ , fi g . 63; B, fi g . 134; Quit so rla ntd es makar a Imnsfol'més de ml'me
l;iàng, transformé l)ar les :\nn6mite~ l' n an (li étl rs tal de MY So-n El' Cr. I .C., r,
éléphant. Cr. I. C., l, pp . 38'l et :H 5. p. 4 l0 , lï g . 90 bis; d'uutres s ur la mon-
16 ) Roà Lai t o nr~.: iei l'animal \lol'l,' la;: lIc soul ryéc au tympan de lilHfO'ng
rl'e)] Plllcnl le dieu . CL I. e., l , )).101 . ~15· . Cr. 1.(;., 1, p . 2\ 9, fi;: . I. X.
(') Trllliiçu. Cf. I. C., 1, p. 306 , fi g. 67. \1\) TOUL" d'ul'gent. Cr. I. e., l, p. 160.
278 L .\ seCL PTT! R ,.:
des singe' (1 ) pt des oiseaux (fi g. 6:)) (2) ; rn(1n pOUt" Il!ni,' un J'ole·
\("riluhle dan s la dt'· co l'utiun. l e ~ si'l~r:-i (pl. CL\\.lY-1\ ). :-ioil tlrrssl'·s
l'ol1l/l/ l' lrs lioll s dl·lJlll1 t !~I . suit 1'11 scu l pLu res iso l(·f's (41. enfin les
(lies !;') 1'1 11's l'(' rr:-i \lil 1'11 JlII'·Il/I"I. ~i1l1r parrlli :-i l(\s sill g-rs. UllCllll lI ' i1
HIÏ II ;! J) mrng 1.
T o ur i'>. Co rp s d"'pp li qu c de U;I> C, UI'II '; .1'1111 .. he lal. La rg-e llr du cu rp' d e rappliqu t':
0 11, . 3U e ll,iruil. (C: lkh ': de Ch. C" r pcallx. )
de mérite bi en spéc ial , el l' inlcrpr(· talinll, ronco ,'r que la. plupart de
ces pièces su if' lLl de la jl,'pmil're pl~ riudl" JI ·('sl. à t[uclqu esexcep ti ons
pr'ès . jamais ]"r maJ'quahlr·.
S otOJl S (·,din pnlll' finir. l'ah:-if'J lcr dl ' cl 'rlai li S dres mixtes, très
(1 ) T OlIl's d 'aJ'grnl. cr. J.C. , J. p. '16 1; 1' 1 .\li ~ (m D. Cr. I.C. , 1, p. 398; Phu
IIung Th '.lnh ·! Cf. J.C ., l , p. 145. Ilrrng. Cf. J.C., 1. p. 246.
\2) \lm TuÜ' ng 10 111' :5. cr. I .C .. l , \:'1 l'ô :'iaglll' de :'iha Tran g t OUI'
p.192. prin cipal e. Cr. J.C. , 1, IJ. '11i . Ch ièn 9ùn g:.
(3) 1\0 66 dll Ja l'din de Tourane. Cr. Cr. I .C .. l , p. '2n.
I. C .. 1. p. 32 ï . \01 Nha 'l' mug, id .
LA F I r. r H)'; \ "\ nT A L Jo:
fré qu ents dans lps al'ts nrrlY'\s nr l'rno o. comme If'~ kil/l1am : Uli
11 xelll pl,· eu mirait d e' I,.oun~ ('(' pr llll"l11: Ù Hanoï, dilli S le lf'mp1,'
des "ain cus ( 1) : 1l 0U~ " " l' üYon~ pas YU l'l ne serlOns pas étonné.
\ ul"l' Imngdé dll l'ail. 'l" ï l s'agi . ~,. 1ù d'uII" maun1Ïse interl'l'élalioll
de pi l·ees d'acCf' lIt Cil apsaras ou de lion s o,.essé, (2) .
(1) Cf. B.E.J.'. /,·.-IJ" l , p . 85. ll'OllYlo li Il dall ~ 1111 jal'(lin parti culi cl' ; il
121 :\Ou g l' II auri O Il ~ d an ~ cc caô "('- 11 (' diffè re l' Il ri c ii Ll c l'L'l'', de Tl'illi:i ~ lI .
CHAPITRE XII
La ri gul'(' humaine dan s la déco ration éame. - Son sens. - La fi gure en ty mpan;
- (h\ll,; les Lllls-reliels Iles piédes Laux ; - en idoles , deboul; - a sbcs . - Yalcur
de l'exécution.; - Poses. - RureLé des lormes mons Lrueuses. - Chas te té de ce l
arl. - Emploi constant du cbevel.
On peut dire que la figure est l'àme mèmr- du déco r' dans
l'art primitif. Dans les édifices de la sé rie AI il Mi San, il Il 'rsl , hor's
des l'I'ufi ls, pllS un élément de dét;OI' qui Ile CO rl1pOl'te la repr'üseltta-
tion d' ult petit personnage oun'en dépend e, Figul'es en pri ère deLout
sous d'élégants pavillons au bas des entrepilastres, - dans l'enca-
drement de la tète de lion et des makara aux soubassem ents, - de-
vant des chevets ou dans des niches au pied des pilaslres, au cenlre
des fau sses portes , en rangées intermin ables au long des bahuts ; -
pelits personnages au bas des étages et. qui d'un pila sLI'e à l'autl'e se
com posellt en scènes; - cayaliel's mon tés S Ul' J cs gajaûrpJIlI , dé-
11I0ns ou apsams aux métopes d'arc; - ap:sœras aux pi èces d'accent
illlérieures et sUI'ia fri se à guirland es pendallles; - atlantes et gœru4a
saillant au bahut d'amortissemenbs, parlout on trouve la fi gure. JI
n'est pa s jusque dan s les rinceau x du pi édroit de 'l'l'à Kiêu où, fait
d'ailleur's exceptionnel, de minces personnages n'aillent se ni cher ( 1).
Et cr Ue représentation est conçue avec un charm e réel (fig. 66,
s'étaient élevés les aelistes de cette époque (3). L' humble décorateul'
m ê lll e qui sculplait les parois tl o b['iques. n' h('sitait pas à s'attaquer.
Ilans (;(\tte 1nalii' rI' in~mb·. il lit l'r [H'ésrn taliun li l' \'l~ri tabl cs Scl' nrs (II .
L'art Cllhiqllr emploil' llÎl'n plus rarelllrnl la fl gul'r hUlllain e.
L'applique Il e l'y comportait pas, sauf lor5qll'(>1I1' l'st la r('dudioll d' lIf!
petit éllifice : l'espace alors rése l'vé ï't la figurine es t insignifiant. Les
fau ssrs portes de Hoit Lai montrent cCfH'ndalll des dramllû/o d'llIl
drsf; ill hl'urf'lIx (fig. 69) . I)rs nglll'rf; y or'clI l'l'II Ll'gUIeIIIl 'IIL /e tylll-
pan: lII ais c'ost Lout. Lr plll s SOItYf'IIt aillrlll's If's fall sses l'0rtes res-
tent vides ct toutes les places lihr r~ SOlil O('(; III'<"('S SO Il/l'lll r lll. pal' de
simpl es décors. Cependant, dans cc l art. la figure 1lilIliailir l'a l'ait en
un point nouvcau. mai s pOU l' un e 1'0011'l e durée. Cil cariaI id e cL la
cOl'llic hr , r t cc Il 'cs t pas pal' in-
capaciLé d'ex('culioll IJlù'lI e est
l'cartée du décor. cal' radi s!.e
l'st caIJalJl e d'atrl"flntpl' la rrpl"Il-
~enta ti o n de gr'o uI, oIII Pllts IlIul-
tiples : c'es t ainsi qu c le l'il!drs-
lai Id e It6ng Dl1O"ng Il l' CO lllporte
pas moins d e :300 l)('rson na grs (I I .
Il n'cs t pa s dOIlII'II\ pOIIl' la
sccond e périod e que la ngure
soit évitée pour sa difnculté
d'exécution: la copip qu'on fit
h la tour N. de HOi'LLai des ap-
pliques de la toue cenlml e rem-
Fi g. 1l7. - Mi So-n CI '
)Iélope J e ""llIIl (?) : a1'-<1, I"a,<. place sys télllaLiqucmrnt le d,l-
" " IILcur: 0 Ill . 30.
l'or aniln é par un 1!t,COl' o1"11 r-
IIl entaI. La figur e nc parait que
dan s les l'difit;es de la IJériude a n; haïsalllc ( ~) ; cllcore y li ellt-clle lIn e
place bi cn Ill oi ndl'c l/uu dall s les 11l 0dl~ II' f;. Pllts Lard r]J I' disparaît
rn èlll e de la fausse por·te : il est vrai qu'il sr produit alors IIn e confu-
sion cnLre certaill s animau x et l'ho III Il Il', et il es t bi en difficile parfoi s
de sayoir si les fri s l~ s dl' rnoJl sLres cU llibaLlilllls sOlll dl's li ons IIU des
guerri ers. La ligul"r J'l'paraît el! ajJs({/'{/1j li Pu JOu un Garai, mais trai-
ll"c avet.: Inaladress l', et lrs del'lIi l'fcs id oll's nlOntl'cnt un éloignement
de plus eH plus I-\Tafld des [onllcs l'xacLes du tYlJe humain.
Avant d'aborder l'ét ud e de ces représentations, il convi ent de
II I cr. I. e., I, p. 4iO el sqq. , et fig. 104 à 107 .
(2) MY So-n E•• Chiên Dàng.
LA FIG URE HUMATNE 283
chercher Lluel sells il faut <lUnchl'l' Ù ers fi gnrrs 'l'li. au d('but sur-
tout, tinrent une pla ce si grandI' dan s la Llt'· corati on. Qnel(lues-UllPs
ne se rattachellt il la co mpositi on 'rul' l'al' lcm rôlcfictiycment utile:
ainsi des atlanles il la hase des aillorlissetncnls. plu s tard so us quelques
so ubassemcnts. Pour tl 'aull'es le li en es t plu s ténu. Les fi gm cs as-
sises sur ll's éléphanLs n'ont point les mains en prit·l'e. mai s, ainsi
que lrs tlirinitt'· s. Irs til'nnrnt snl" lrnrs gr nom: ou clans lrUr gil'On.
L'ahsence d c tout altl'Î-
but ernpèche tl e sayoil'
si toutes. co mill e celll'
de Pù Na ga l" de l\ha
Trang. éditice N.-O . .
sont des divinilés. Les
prrsonnages montés sur
des animaux, so u\-ent
des gajasir(tha, en méto-
pes d'arc, échappent
,Sgalement il not!'e ana-
lyse. Notons cepend ant Fig. 68. - Faifo.
Fra gm e llt d e pi é de, tal (?) lI a lltc LI!': (1 m. :)8 .
qu'oll lrüuv e parfoi s Cil (D'après LIli cl ich é d e .J . d c :\l ecqu c nc m .)
cette place d es 1'(ïk~asa ( 1) :
serait-cc alors ce derni er SCtl S llll'il conviendrait d'altl'ibucr ù ces
figm es il dHl val SUI' eus effl'aya ntes 1II0ntures ? .Mais qu e femient
alors ces génies en ce point ~
La présell ce des apsaras aux pièces d'accent s'ex plique bi en plus
aisé lltCnt, puisque, CO II1lIl C nou s le voyons aux ba s-l'eliefs du Cam-
bod ge, elles sOIiL d,'s téllioins obligés de tout fait religieux; sortant
~l mi-corps de la cO llstwdion. des allgles de la cO l'lliche co mme par-
fois de la l't·ise i't gnidanJ es penclallt l's (2J. on les \'oit dUlw jusqu'aux
demie!'s tcmps (3). Salis doute, avl'c 10 1ll'S IIlains jointes qui prèsen-
aux divinités, et il esl assez difficile ci e savo ir si, dans les tympans
surtout, celles représentées le sont pour l'ecevoir eUes-mêmes un
hommage ou pOUl' en apporter un au dieu plus puissant auquel le
temple est dédié. Le proulèll1 e est pal"liculi èf"Cll1 ent délicat lorsque,
dans un monument cOlllme J.?ü Klauit Gami , nous voyons les fi gures
des tympans, aux fau sses porles ct aux: fausses niches, presque id en-
tiques au masque qui donne sa perso nnalité au liùga adoré dans le
templ e. Elles ont les mains jointes et seflllJl ent hono["e1' Siùhavar-
maliùgeçvara ; luais qui ~o nt- ell es alo1's ? Le problèllle est général,
car nombreuses sont les représentations de figu1'es senlblables, qui
paraissent des Çiva ascètes, et qui, les mains en prière, out garni les
tympans des fausses portes et des fausses niches des monuments
ruinés au Binh Dinh. No us nous co nlente1'ons de signaler la diffi-
culté sans tenter de la résoudre : eUe sort de notre compétence
d'architecte.
Dans tout l'lut èam, le seul point où la représentation humaine
donne lieu à une vérilable composition est le tympan des portes
extérieures . Surlout au début il s'orne so uvent de véritables scènes .
L'artiste èam s'y est toujours montré assel; maladroit , et le fait
parait naturel. Ces tympans sont en pierre, la malière y es t donc
plus dU1'e à tra vailler qu·aux: parois ordinaires d e~ édilices; puis les
form es y élaient forcémenlllloins stéréotypées : il y fallait plus d'in-
vention, plus d'observation aussi. Et ·d'autre pad, il est permis de
supposer, d'après la différence du travail, que ce n·flst pas la même
main qui exécutait les idoles et leurs piédestaux) et les tympans des
éditlces . Enfin le cadre ~ p ôci a l était plus difficile ~l garnir ; les élé-
ments devaient parfois s·y superposer, toutes difiicultés nouvelles .
Aussi l'exécution es t-elle bien supérieure qllallllie tympan se horne
à r eprésenter une di vinité uuilluC q uelorsll ue de nombreuscs fi gures
entrent en scène.
Ceux: qui SO li t co mposés de plus i e ur~ personn ages se resselllblent
en géuéml puur la masse : ils ll1unlrcllt au c;cntrc Ull Ill utif princi-
pal, tandis que tout autour SO lLt l"I~ parli e~ les ligures seco ndaires . Le
286 LA seu L PTU.R E
molif cr nLral est un e Ji vinité deboul ( 1) ou des grouprs cie fi gures
di versr' (2) . Quant aux fi gill'es accessoires, ellrs ne pl'ésenlr nl guère
qll e S UI' un ba s-rrlief de J\:llItO'lI g .\\9 1111 ra gur essai de silperpos i-
tiOIL (3) , Qllull'e piècps fonll'\ cl'pLiun ù cc' sysLi'llI e : l'lIll e, qui prov ient
san s dOllle dc la lour prill cipal e de BOlI g Duang, monlre l'c nta s-
sl' ment prubahlc d'un palllhéolL illa chevé (4); les Ll'o is auLr'es fi gu-
rent la lI aissall ce lI!· BmllillU (:i) , DI~ ces demi ères, deux offl'ent un c
fOl'me en longueul' que II UUS axuns cxailliné e dans l'éLud e architec-
hll'ale du Lylllpan (p. 17 i:i) ..
Forill e spéc ial e rt mode parti culi er de décO!' c1ispal'aill'onL aypc
la prcmii're périod e rt seul subsistera Ir type silllpl e, où un c grand e
fi glLr;e u<.:cu pe le L)îllpall , debuuL el dan sant (6) ou assise(i) ,
L'étlllll' des tympall s dall s la sc<.:onde période es t l'endup pills dé-
li <.:ate pa l' la rardé des exemplcs co nse l'\'I"s : Pl'psilu C Lous ceux Je
l'art cla ss i'lue Ollt disl'i.ll'U ; Ics lju cl'Illes LI~'m o in s qui en suhsislrnt
ne les feraieul J 'aill eul's gui'f'e l'egl'ellel". La Ji gul'r assise deyil'nl
de plus en plus IOllrd e rt IIwladroiLe ( ) pOUl' finil' pal' les ma-
got · de Po Kl[lLlI'l Gami rl de Vo Rum ë; cc lle debout ne va ut gui're
mi eux Cil 1IOIIIÜI'e de cas (!J) : deux 1'Xl' llIpll's fUlll llxcepLion ct ,'appel-
lenL les mél'iLrs de r arL prilliairc, l' Urn a de Chành L<) ( 10) ct le ÇiHl de
Po Kl aUl'l Garai (fig. 76). Les L)înpUII S de 'l'l'à Ki êu ( II ), qllr fJ OUS
Cl'oyo ns devo ir rap porler il la secollde pé riode pour leur cal'actùre el
1CUI' forlll c tri all gulaire, sont d \ H1 e exécu lion très méd iocre et les Çi va
en particulier, d'u nl' anatollli e illlPussiblc; leul' mouvemenL exagéré
11 0 1l1U1l1l" O<':l' pendalll IJUS J 'a llure (fi g. J 12) . Les seul s Lylllpa.ns qui
mauyuis roi couché J e l}~ i HCru (Hg. 93), la SGèlll ) J e guerre, J 'un
dessin plus aisé, qui fi gure au dépùt de Blnh Dinh (fig. 97 ) , le
groupe assel heureux des feillul es agenouillécs des Tours cl"urgent
(fig. 82), el de spiritu cll es frises de dan sc llsrs qui provienn ent sans
doute des tours de Hrrn g Th ç\.l1h (fi g. 70), nous en aurons ép lli sl'\ la
sér'ie Il) .
Comm e on prut s' y attendre si l'on songe tL l'impodan ce reli-
gieuse queprenaill'id olp. , c'est ici que II' Cam (L ùonn(' so n pliis gmnd
(1 ) Ces porches so nt d'époques diffé- conslr uclions nou " elles , Tou t uu plu s
renles, le lroisième et le quatrième, ce ceux du porche 1 pourraient-i ls êlre légè-
derni er non enco re dégagé , sans floule l'Cluent postéri eurs, cal' il s pllrai ss(' nt ll' un e
de ll'ès basse époque, lundis que les dva- cxéc.uli oll moi ns heureuse, onl un e pose
/'(([/ïila so nt yi siblemellt de ln 1ll '~' lll e fac- différente et Ile so nt pas laillés ,I ans la
1111'" r i dill'olll èll'e l'''employés dall s les In l\1I1f~ rit' l'l'c.
.\ S:\"A:'\I. - 1). 19
290 LA SCULPTURE
Iii ll1t1 d,.ü illlli,tu ée l'al' le IIl ouveru elit des lIIaillS illl[JossilJ le il réa-
I i ~e r.
Dall s la sl' ~o lld u l',~ ri ode: les id ules gardenL d'abord llil réel rné-
rill' . BiclI Iju e chargée d'ull e tèt e de fadllre sali s douLe annamite. la
d"' esse de Po ~aga r il ~ha Trallg t'urlll e avec: so n chevet ciselé un cn-
se lllbie imposant, et qlloiqu' il su it Lrès IIlutil é, on peut reco nn ailre
dans le Çiva des Tours d'argent (8) un e pi èce J'ellliH'l{uable. Pal'
Il l..tI heur. les id oles des auLres sanduairrs de Lut c1a ss ir!ue ont pres-
qu e Luu Les di sparu; b Ci:L1~co up , d'aill eurs. paraissent a\'oir été des
liùga .Autin My ,SUIl Triëu, Ollt fourni d ïll tl~ ressantes fi gures. analogues
iL celle trouvée près de la ga.re de Phalll'an g, toutes d'exécution assez
il)Cf. I. C., l , p . 66, fi g. 13. (-1 ) !Onro-og JIlY. Cf. I .C. , l , p. 262,
(2) cr.Id ., p. 40, fi g. 4, p. 1,5, fi g. 6, fi g . 49.
).46, fi g. 7, Il. 48 , fi g. 8, et ici fi g. 75 , (:i) V'u Di êm. Cf . I .C., l , p. 52 .1 , fi g. 22
ig. 78, fi g. 147. pal' exemp le.
pl lI oà Lai , Trà l\i ~ lI , Don g Dtroog. \Gnn So-nB , Cf. I. C., T, p . 278 , fi g. 83.
LA FlG URt HUMA I NE '!93
Voir pour le sens de ces diverses dési- (6) Cf. I .C ., J, p. 482 , S 8 e t S 8 bis (lire:
gnations I .C. , l, p. 25, note L « agenouillé à la javanaise 1) et non « à
(i ) Bong Duo-ng. Cr. I. e., l, p. 503, l'européenne H . et p . 505,
fi g. H7. (7) cr. I.e. , l , p. 562 b.
(t)MïSo-n Fi' CL I. C., l ,p. 425, iig.95 ; (8) CI'. I. e., l, p. 238 .
et une statnette (le bronze. Cf. I. C., 1, \' ) La statue de 'l'l'à Kiçu (cL I .C. , l ,
p. 581, fi g. 134. p. 30/., fig. 66) en es t-elle un autre
(3) Bong Duo-ng. CL I .e., 1, p. 47 '1, exemple? J'en doute ; les seins serai ent
lï g. 105, panneau I. dan s cet al'l trop pell accen tu és pour un e
(4) La même indi cati on bizarre exis te femme, e t la lraee, qu 'on peut inlerpl'élet
a u Cambodge dan s certain s bas-reliefs du comme le l'es te d'u ne iJarbiehe longue, n'es t
Baphllôn d'AftkOl·. pellt-ôtre qu e le débl'is d'un bij ou spécial,
(5) Mt So-n El' CL I. e. ; 1, p.4J5, ri g.93. CUl' le porL de lu barhiche est postéri eur.
L.\ SC ULPT URF:
CIIl'Ol'e cc tte multiplicatioll JI 'es l-l' ll e pas eÀagéré!:'. cal' JI~ II OIIIIH'C
de lil'iiS Il 'atteillt glll're qu e qll utre ou six. ne dépasse la \'ill gtain c
yli e dall s UII td:s petit 1l0mlJl'e
de cas (1) . Quant à la tète. sa uf
dans la rrpréserdati on de Br'ah-
ma. il es t rare de la voil' 111u1-
lil'l l'. L'è[l'e le plii s di/J'urill e il ce
l'uillt dc ni e l's t JI' Hiin.ll1a figuré
il Il tyrnpall de F jà Mî San et sur
1f'l' 1)l'ilS.
AussiiJ es tra re qll c Ic sculp-
tCllr allei gne j'tl'hOl'l'C IIl' qu e vi-
silJlf'm ellL ilil e l'l'cherche guère,
t'l salifl es lJelles lî gures tl e fMn g
Ihrun g, ses di villités et JJOtam-
1Il l' nt s('s driimpiila son t pCII tel'-
(l I Tympu ll s d,' Trà l~i ('u '? cr. I .e" l , \2 ) })cllt-èLre cependant ccux ri e Phu
p. 302 F, et p. 337 n° 47. ~inb (fi g. 118) fonL-il s exception .?
LA FIGURE HUMAI NE 2\}5
\,) Mi SO'n A. Cr. I. e. , J, p. 355, lï g. 16. (4) Cr. I. e., l , p. 319, fi g. 84.
(2) Mi SO'n D. cr. I. e., l , p. 381. (5) cr. I. e. , l , p. 551.,
li g. 121.
\3\ Thü Thi ~ n , Bon g DuO'ng. Cf. I. e .. 1, (6) StaLue du l'oi P O Nil. cr. I. e. , l ,
pp. 185, 466 eL 502. p. 46, fi g. 1.
296 LA SCULPTURE
ce chevet pl ein par une auréole évidée (1) ou ciselée (2), point de dé-
part sans doute de la grande gloire (3) du Buddha, dans la salle III
de Itông DuO'ng . Ce motif semble ne pas survivr e à la période pri-
maire et surLout à l'art cubique où il r eçoit son plus grand dévelop-
pement.
(1 ) Petit bronze de Ke Na i. Cf. I .C., I, kor, in-B. Pari s, ChallameI, 190B, p. 163,
p. 547 . fi g. 129.
(%) Cf. CH. CAIlPEAUX, les Ruines d'ATl g- (3) Cf. I .C. , l , p . ;;04 .
LIVRE II
INTRODUCTION
Xécessilé de placer cette étude à la suite de celle des formes de la sculpture, qu'elle
complète iudirectement. - Valeur des renseignements que fournit l'art ; leur
contrôle par les lextes chinois. - Division .
tion qui, pour n'êtr'e pas très précis: n'en seront pas moins fort utiles .
si l'on se rappelle notre pauvreté il ce suj et.
Une semblabl e étud e peut-ell e nou s donn er des résultats cer-
tain s? No us n'avons d'autre contrôle qu e les obse}:vations des Chi-
nois : ell es so nt. comm e nous le verron s, souvent en désaccord avec
les indi cation s de la sculpture. Qui faut-il croire? JI est impossible
qu e les renseignements fourni s par les Chinois, dans un cara ctère si
g(~ néral , soient erron és(1).C'es t donc de toute nécessité la sculpture
qui ne donn e pa s un tahl cau C'xact de la civilisation contemporaine.
Mais faut-il s'en étonner ?
Le Cam. qui a emprunté à un e autre civilisation sa reli gion, son
écriture, vraisemblablement so n architecture, ne dut à l'origine, en
sculpture, qu e répéter les leçons de ses maîtres . Avec le traditiona-
(1) Donnon s un e Coi s pour toutes les tom e III, p. 32'1 et sqq . (sous les tran s-
renseignem ent s bibliogr ~ phiqu es néces- criplions Si yang tchao-kong tien-Iou
sa ires sur les ouvrages chin ois qu e nous et W ang-Chen g-Tse ng). L'o uvrage, com-
Cùmes il m ême de conslliter. posé d'après les récits de voyage des
1° Ethn oprrrphie des peuples étra ngers Eunuques de la Cour dan s les pays
à la Chine, Ma 'J'onan-lin , t radu cLion HEn- tributaires de J'Empire au dé but du
VEY DE SAIi\T-DEi'iYS , volume tl'aitant des xv· s iècle, d ate lui-m êmed e 1520.
Méridiollau x. ln-4°, Genève, H. Georg, :l0 Extrait d ' un passage d e la nolicr
1883. chin oisr slIr le Tchal1-lch'e ng in séré dan s
L'o uvra ge d ate du début du qu a tor- le suppl ément à l'hi ~to il'e de la dyna sti e
zième siècle, m ~ i s le tradu cteur nous ap- mongo le (Siu hong /cien lou , plu s co m-
prend (p. 420, not e 16 ) qu e les ren seigne- mun ément appelé Yuall che lei pien,
ments co mpris dans les pages 420 Ù 42il k . 1,·2 , Col. 32-36) donné pal' PAUTIII EII,
de la traducLi on parai sse nt, par la pl ace Ma rco Polo, in-4°, Pari s, Did ot , '1845,
qu 'ils occup ent dan s l'original, proYe- p. 556, note 4. La noti ce n'ps I. d onnée
nir d'un e source du d ébllt du n -e sil·cle. qu e partiell ement dan s ce tte noi e. L'ou-
Deux noti ces se rapp orte nt an Campa: v ra ge est de 1600, mai s le passage en
l'un e, sous le nom de Li tl -y i, qui co m- qu estion es t en réalit é des environs de
prend le di t passage, concerne leroya u me 1330.
éam des temps rec ul és jusqu 'au trans fert 4° Mémoires suries Chinois, Pari s, 1780 ,
de la capital e au Binh Blnh ('1000) (vo ir in-4°, tome XIV, p. 44 et sqq., tradu c-
p. n , nold ) ; l'autre e~t.Iacl ('s(' ription du ti on d'Am-oT. Mémoires tirés d'un ou -
Tchan-Ich 'eng' (tran sc rit Tche n Tchin g), YI'age co mposé par ordre d e l'empereur
nom qu e les Chinois donu èrent au mème K'an g-hi et ach evé vers la fin de 1606 .
r oya um e ap rès le déplacement de son 5° Nous renvoyon s au Bulletin (B.E.F.
centre. E.-O ., III, p. 649), pour la noti ce concer-
2° Extrait du Si 'yflng tch'ao /cong nant le Pan.duranga.
lien lou, par Il oulln g Sillg-ts'eng, traduc- Un ce rtain n ombre d'aulres t ex les
tion de 'V. F. MAY ERS ~ China Review ) non traduits nou s étaient inaccessibles .
L'HISTOIRE PAR L'ART AU CA MPA 299
? I.M a~péro l cs a ulili sés r1llnssonRo.l'f1 [{/lle ~ou s ci tons ecs div cl's passages so us
,Lu Champa. Il s uc pat'absenl pus nppol'- les Ilbl'éviatioll s s ui va nles: 1°Mét' idiollou.r;
k r d'éclaircisse menls lI o u\" ea ux sur lcs 2° Si yang teh'ao /rong lien lou; ;)0 Yuan
po int s spéciaux qui n o u ~ occupent. che lei pien ; 4° Mémoires W I' les Chin ois,
CHAPITRE PREMIER
dll \1\ " sil'c]r . .Le torse rst en d1"rt mYl' de handrs ronl:enl riljll Ps ,'l
Il 'l"han crllw ÙU co u ~ d l'hYj1olhèse peu vraise lliblahlo d'un
litlo llil gr ('cart(' e - seule est admissibl e celle li 'un Yèlen1rnt tl"l\S
iljtls ll~, rayé dr bandes horizontales. A l'adir de cette ()P O(l'l(' li 'ai l-
(') Desservants tlu temple de Pii Klauù RUI' laquelle s'appu ie le plus yieux H'a
(;ur'ui qu'on aperçoit au rond. Lu hampe ri en de ri tuel ct n'es t qu'un outil agricole.
304 L:\ CI VILI S.\TI ON Hf:Y É L ÉE P AR L'A RT
des bras, et il n'en est rien ; un e seule explication cst possibl e: peut-
être Je maillotfinissait-il sous les bracolets d.avalll-brasond e hl.as.
d'Ull li sage si fr((qil ellt chez les éams, et] e sculptclll' a-t-il négligé le
déco!' l,lat pOUl' laisser LOllle l'imporlance au bracelet en rclil'f·. Ce
t:onll)/'o'lIi~ "(\l'oJJdil IJoul-èlre il, Ull e n.'-tLlil.é, -et 10 IJUS~u g(' tl ll Ma
LE COSTuME 305
To uan-lin qui se rapporte aux hras nus du l'oi . s'éclaire ain si d' un
jOllr lout parliculier. Les gens du Tchan -tch'eng ont l'Il fort bien.
CCl mme aujourd'hui les danseuses cambodgienn es qui représentenl
Irs prin ces anciens, porter nn maill ot de cc gr nre so us la lunique,
{' \'ilanL ain si, pour les femm es , l'enlharras de par'aiLre la go rge
Hil e, lorsqu'ell es devaient , pour quelque raison , reLirer le vèLoment .
supéri eUl' ·; les femm es cames actuell es, Cil cc cas, si elles sonl
jeunes, ne restent jamais, au moill s devant l'Européell , la poitrint'
dl'\ \-ètue; faille de cc IIlailluf , elles sont ohli gées de rouler lenr tu-
nill'le CIl échaqJC tombanle, so us les ai ssell es, au-d ess us des seills.
];ex istrn ce de cc Ill aillot dans les del'ni rrs sil'cles de la pui sSall t l'
<-alli e esl ÙUII C uu e h y po lh,~se assez vraisemblable: un fait se mhl o
la co nfirmer. Le piéd eslal de Tl'à Ki ~ u monlre nellOllll'lllo et ce la
dl\s l'épo'lu e 1u plus anciellll e. l'emploi (I"un mai.l1ol collant puur les
1I11'IIIbres infé,.i eurs, lorsq ue les femm es faisai ent fonction de Jan-
SI ' Ilses .
Qllanl au vèlelll ellt p,.in cipal, qui cache le bas du COf'pS, affi rmé
pal' les lexLes CO lnlll e l)ar les sculpLurns. il esL encore le coslum e
hahiluel J c hon !lolllbr'e de peupl ps d'ExL/"èrn e-Ori enL, :\lalais, Bil'-
maIlS, Ja va nais, Cambodgiens, Siam ois, eLc. ; à peu près abandonn é,
sauf par les femlll es, chez les Cams de l'Annam , il est enco re utilisé
par tous les Cams du Cambod ge. Il co nsiste en un e pièce d'étuffe
plus ou moin s large, suivanL fIu' ell e doit servir de sampoL ou de
sarong (1) .
n est probable que so ns le sam polo et penL-èlre so ns le sal'On g,
dait pudé ulle so d e de cal e~o ll ou ull e fin e éLofre se rrée, analogue
au lango uli indien. C'cs t CIl GC selll l'lélllrnl ql to to nsisLr le costnme
(1) Sampot es t le mol qui dés ig ne l'es- chez les Jayanai s, Le saron g, pi èce d 'é to rre
pèce d e c lil oUe o bte nue arec ce ll e pi èce a uss i tong ue, c l (l'o rdinaire pIn s In" ge, es l
I"Il ez les Cambodgie ns e l Ics Siamo is: en- cJ 'abort! posé de mê me, mai s n 'es t pas rc-
rO lll ée aut our Iles hall ches c l des cui sses, leyé da ll s la ceinlure, c l cons litu e a in si
cll e es ll"Umcnée c ntre les jambes c t. !"atta- un e sorte d e JUJle qui , d ' ha bi tud e, fu rm e
chée par cJ er l'ière li la ce illLllt'e c h e ~, les un gt'o llJlc rt e pli s en anl ll t, landi s qu 'c n
Jl "e mi e rs, ou hi e n pe nd e n ara n l e l r n H/'/'i " '·c r ll r rsl tc ndu e c t d ess in e les
a rl 'i"n! e n dpux masses é pai sses de pli s fl'~st,:;. cr. LI.ICI~ QL , i: II E. / .h ., l, )1. xc v.
_\ ~~ ,\ \ 1. - I I. :W
306 LA C I V ILISATlO~ RÉVÉLÉE PAR L'ART
des ascètes cl parfois des serviteurs : les ascètes (1 ), sans doute par
espril de mortification, aussi nus que la pud eur le permet, les servi-
leurs (2) pour plu s de liber·té dans les mouvements. Parfois cc vèle-
ment de desso us sc réduit à une simple band e qui passe entre les
jambes (3) ; ell e s'attache, COII11n e sans 'doute le langouti, à une CO l'-
delelle qui sel're la taille, cl ne se retire jamais puisqu'elle reste
visible sur les li gures nues (.i) . C'est au contraire un véritable pan-
talon collant pour les danseuses (5) • •
Co mment la pi èce d'étolre qui constitue le vêtement principal
élait-elle porLée par les Cams anciens? Les renseignements fournis
pal' la scu lplure sO lll co nLmdidoires. Scule, la forme en sarong,
propre aux l'ellllll cs, es Lclaire. Lorsquc le vêlement est courl el ne
descend .guère au-d essous du genou, c'es t-iL-dire dans Lous les cas
où nous l'avolls désigné pal' le mot salupot, il est fort difficile de
savoir s'il s'agi.t réell ement d' un sampot, ou d'ulJ sarong réduit, au-
trement dit si les pans so nt l'am enés dans la ceinture ou si la pièce
d'éloffe droile tombe en UII C co urte jupe, COlHm e unc basquine
de dall seuse qui serait dépourvue de ses épaisseurs de gaze; une
lroi sième suppo. itioll es t également possible, ct le même vêtement
pourrait êlrc consid éré co mme un véritable caleçon court. C'est
ainsi qu'il paraît sur le Ga~eça de Mi SO'n Es, qu'on le regard e par
devan t (6) ou surLouL qu'ou l'cxamine par derrière .
Ce troisième parti semble devoir êLrc écarté; un déLail précis au
piédes La,l de 'l'rit l\.i0u pamît lrandwl' la difficulté : sur un des per-
sUllIla ges, l'éLolre, Lt'ès collanLe, CO UHe bien les deux cuisscs, mais
irrégulièl'emcII L, el ccc i, IH'csll ue illl~ ,-ilablc a "CC le sampoL, paraît
impossible dan s le cas d:un caleçon ajusLé (i) (pl. CLXXV-G).
(1) Piédeslaux de Ml SO'n A 10 el El ' Cr. (.) Petite figure d'enfanl des lympan s
I. e., J , p. 412 , fi g .!H eUH. de Ci ct de A'i à ML SÛ'n. Cf. I. C., l ,
(2) Servileurs, piédes tal de BOLl g p . 391, fi g. 86, cl p. 361, fi g. 7ï.
Dl1o-ng. Cr. J.C ., l , p. 476 , fi g. '106 K, el (5 ) Piédes tal de l'l'à Ki ~ u. Cr. I .C., l ,
p. 477. l'i g. '107 ;.; ; mu siciens du l.l'lllpall p . 295, fi g. 61..
d e ~Ii :SO" II CI' Cr.I. C., l, p. il!:! l, fi g.86, etc. \ûl cr. J.e., 1. p. 147 , l'i g . lB.
\3 ) IIhrùgi du lympall (le Mî :SÛ'II A'I' \; 1 l'el'so llllages (liyer s ti c cc piédes tal.
ôluc iellncs dc l 'a l'l khm l' I' , le lIal'i ham d(' St' II , ,' ~ clil pil'tl e,; l.d d,' '1' l'il l\ i('II . cr, I.f : .•
.\Iahù Ro~r. i (19), app urlt' UIIl' lloun'lIt' J. [1 . '2%, fi g. li'>. Gnl a di' Clliinh Lt) . cr.
ill(liralitl ll: Ic pail qlli l'm;sl' ('Illl'e h',; f.( :., l , p. ~:10 , fi g. !'·3.
l'u i ssl's cs l si SC I'I't' t[ll 'al( l'I't' 1l1it' l' alllll'rI 12) (; t' lIit ' dll lylnpall dl' ~Iï SO'Il I'\. U .
la lï~ ul'c \I I() tlil c:t\ l é pos l él'ielll' ~c lllhi e 1.1."" l , p . .'.25 , fi ;.;. !):;. ~;i\' 1 il chcnd dl'
pll l''''I' 1111 ra l ('~'n n : mai s LilL IOll g pail illl - D' II Hi t" lIl. U. U :" i. p. 5 1S, fi~. 1'lU , f)(I(i-
Il'I'ie lll' l ombe exll'èlllCIllPll1 lia s: Je " (' 11 - mpfÎlrl ti f' Shan Thap, IlIlIt'lI l' tl e I\lHrt)"n~
,t' i ,~ lI e ll1 e nll' s l tl 'al dalll p ill '; [Jl'tlllanlqut' .\1 5' , cr. U :., l , p. 'l(jli . fi g'. J'l. Si nf!cs
le \'è l cll1cnl c~ l di \'isé ,;uivan l l a dOIlIlIt, tl ' un liilH·I' lit'f . cr. J. C., 1. p . :JiO, fig. 13 1.
illd i\' i(lualil é dll dit' u , UI I[1I1' la pill'Iip l'U I'- 13'1. (;i \, [ di' Dl'uil Lai cl /Hldhi;slll/t'!l dc
1't'SpO lltl UIlL ù Ct' :;allipol d'é toffe f'~ l IIlI e ['ht n'rl' Tjilli .
[lt' au dc li g l'(' allae liée ù la ceinl ure : elle 1"1 (;al.ICt;a cl gll l'ITi l'rs r! ri)o ut du
iWCUSC ncll l'mcnL pal' II' co nll'a;; I!' l a di s- ly rn pail de ' \ ' 1 il ~Iï SO' II. Cf. I. e .. l ,
posi Li on v l'aie du ~alll l' 0 l. p. :1li l . fi;!. ii; et CI' U . 1.1: .. r, p. :'Hll ,
\li ~Iï Sml .\ ', l'l CI' Cr. I. e. , l , [J . % 1, l'i f! . 8li: fignres tl p I\llIro-ng ~I ,v. Cf . I ,C.,
fi~. ï7 t' I p. 3~) 1.1ï;! . Kii, 1'1 l'tll'I'''I' : dall- i. p. '.l5!) pl Sqi[ .. fi g. {S ù ::;0.
308 LA CIVILI S.-\.TIOX R~.vÉLJ~ E PAU L' AHT
Cil ilIuis purteH t à la ceill Lurl' Sil!' leu!' VC II Ll'e, soit décoraLif, GOlume
l'n montrent les Buddha ou BotlhisaLLva siamois dall s lrUl'S l'iches
cus Lum es .
Peut-è tre es L-cc i't l'aband on des écharpes qu 'on doit Je grand
développement de ces deux derni ers /Il otifs. Écharpe et grand pan
Lombant verticalement qui, sans do ute, en est une forme, ne présen-
Le nt pas de caractèr es bi en tranchés; le seco nd est réguli èrement
pli ssé; la première, parfois de la même étoffe que le sampot (1 ). plus
II) Trit Ki t) n, pir dcs lal, pCl'so nnagr " fin panneau C.
310 LA CI VlLI SA TI ON H ÉV ]~ L ÉE P AR L' ART
(i ) Çi \(l ascète de Chu à " a ng. Cr. B. ( 15) (:iI"U d e Drali Lai (fig . 'J03), bodhi-
On voit que l'étude ùu sampot est loin d'o!l'ri,. d('s dOlln ées bien
précises; elle fournit en revanche d('s indication s Lr(\s sùres au point
de vue chronologique. Nous avons vu (!lle les fi gUl'cs ùalôes exacte-
ment de la pf"emière période (1) ne présentent jamais le devantier ou
le décor conlourné qui, au contraire. sont propres aux figures de la
seconde (2) . t es deux derni(\rcs form es se renCO IlL,.rllt ensemble (3),
parfois uni es dans la môme figure (4) :
elles ont donc coexisté et caractéri S('II L
la seconde période, comm e le saml'0lù
gr'and pan antérieur tomba Il Lcarètcl{' ris('
la première.
Le saron g nous rdi endl'a mOin s
longtemps (pl. CLXXVl) ; sauf ùan s un
exemple (5) (m. pl.-C), il est toujours
porté très serré. Dans la plupart des cas .
il est muni d'un grand pan vrfti cal Cil
Fig. 78.- Po Nagar de Mong B&c.
avant et en arrière, accompagn é' (l' une
Po EFt Attakan.
masse latérale de plis (m. pl. -B,D,E, Haule u r: 0 Ill . 50 c n\"iro ll.
(1) Tympans dc Mi SO'n Cl el A'f, Ft, S Ul' la fi gure H 9, cn mèmc temps' que les
de Nha Trang Loui' principale, piédcs- mols « ct pli tombant )), ligne 1-1 , Ilprès
talL"\: llc ~Ii So-n El ' Dong Duo'ng, ctc. (( il deux fa ces » .
(2) Dc\'a nti Cl' : Mi So-n G1, Vi ~ IW ri e (;) Déesse de Th r.wh IIàn.
Ili èn Hoit ; déco!' co nl on!'lIé, PO I(] auù ('" Ultl â au Lylllpan rie U;ll Dièm. Cf. 1.
(;arai, Çinl de Draa Lai. e., l , p. ?i lS, fi g. 120.
(3) Tbü Thi ~ n. (') StaLue androgyne de Bong Phuc.
Bas- I'clicf de Liuh Th ùi. Cf . I .C., l.
( 1) (8) Çiva du tympan de PO Klaua Garai
vÎ'lr mr nls ; ]('s del'lIip!,s, (;U II S(' I' \I' :-; au ll'ésol' dr Tjnh ~I y , ulIl ürùl{'
réccmmcnt ; il s n'élairlll ù'aiJl f' ul's pa s lrès CU1',1(;l{'rjsliq Il cs et, sauf
pUUI' Jes ùécors de ül'odel'i rs , élai ent de soie allll amite 0 11 chin oise,
yoil'(' européenn e. Mais Irs lexlcs chi-
nois nuus dOlll wnl qu elqu cs l'ense igll c-
l1H' lIls SUt' Jr lll' couleur, et les ciselurcs
S III' lrs slalu es nons ont gard é nomIJI'e
(.) Les bl'us , mains cl pieds sonl l'C;;- (2) Si yallg kh'au kOIl!} liell 101/ , p. 231
LHués. el sqq .
P) Si yOIl!! kh'oo kOllfl lil'1l 1011, p . 23 1 (JJ Memoirl's Sil,. les Chill ois, p. 44 et
e l sqq . sqq .
LE COST UME 3f3
des borù s n'cs t qu 'une co ncession pos- lire (( r eco uvra i t 1) ct non « décorait ».
s ible aux mœ urs e uropéc nncs, cette coif- (4) Voir note 2.
fure pourrai t être un derni er souvenir (5) Cf. B.E .F.R.-n ., V, p . 40, fig. 23 et
(1) Une incursion malai se signalée en (:l) Le roi entre ses femmes sur les lin·
767 (MASPÉRO, Royaume dtt Champa, p. 550, teaux de MI SO'n E4 et de Chânh LQ ,
note 5) . est-elle un indice correspondant (fig. 90), Je roi (?) combattant (dépôt de
à ce développement de l'art cubique '? Dinh Dinh) (fig. 97).
(2) cr. I.e., l,p. 410 et sqq., fig. 104- (4) Méridionau x, p, 423
101. (5) Méridionaux, p. 541.
LE COSTUME 317
(1) Cf.I.e., J, p. 410, fig. 90 bis. (1) Cr. B.E.F.E.O., V, p. 40, fig. 23.
(2) La note sur le Tchan-tch'cng doit L'explication fournie par les èams et in-
s'enfermer en tre le X' ct le XIII e cL le pié- yoquantla yassalilé du roi comme rai-
destal de ~Ii Sail El est yraisemhlahle- gOIl à ('.CIte coupure ne tient pas de-
ment (ln Vile ou (lu VIII' siècle. hout.
(3) J[émoircs sur les Chillois, p. 44. (:i) Cr.IJ.E.F.E.-O.,V, p.44, nO' in à 17.
,
318 LA CIVILISATION RÉVÉLÉE PAR L'AR.T
(1) Cf. I.C., l, p. 361, fig. 71 et p. 3!.lI, (5) cr. I.e., l , p. 409, fig. 90 C.
fig. 86. (6) cr. I.C.,I , p. 410, fig. 90 bis.
(2) Orants des niches du soulJaSSemellt (7) Cavaliers des métopes · d'arc de 1\1i
rie Mi San F,. So-n C ; serYiteul's aux frises tIes fen êtres
(3) Têtes Ile Phu Ninh. de Mi San Di ; piédestal de 'l'l'à Kiçu. Cr.
(4) Figure de date indécise conservée I.C., 1, p. 294, fig. 61 à G4; guerriers du
:Ialls le pagollon N .-E. à Nha Trang, figure bas-relief tIcs singes au musée de l'École.
[liétinée par Çiva sur le tympan A'I de Cr. I.C., l, p. 510, fig. 131 , 132; groupe
~Iî Srrn. Cf. I.e., l, p. 3G1, fig. i7. de femmes aux Tours tl'argent -<fig. 82).
;$20 LA CIVILISATIO N RÉ VÉ LÉE PAR L'A RT
Fi g. 82 - Tours d'argenL.
Fri ses tic fe mm es, Large ur lulal v : 0 1Tl, 90.
nité de CJ cl :m SCYll, (illi n IHlll de rap po/'ts avl'c ccllc dc :\" 4' a la
même co iffu re; la tcrminaison scul c CIL diffl·l'c 1(;gt" l'l'l1wnL Dl' la
dCl'lIi(\ /'c alla('IL!', all-dpss li S dll troisi ènl e li (' 1l hOl'izo nta l. cinq m(~chcs
r ecollrbties en al'ri t'· "c sn l' ütI'OUSSl' lll lég<J l'clII elll ,'L la fa~o n d 'Ull
éycnlail de /laga . Les ùeux nl è<..:l l(':;
laléralcs retombcnt ve rli calelll elit
pl cummencc ill la chutc régulière
des cÙ l(;s. Sur une dcs. statuettes
A~' 7 les lII ècllf's laléralr·:; so nt rc-
duublé(·:;. Pal·fuis, ùes figure s d'as-
cèles ( 1) mUlllrcnt de hauts chi-
gll UIi S6/1UI'III OS, cl muHipl es rayures
ll ul'il.O/llales, l'cut-ùlre spi l'aliq ues
(pl. CLX,\ \'IIl-A, B). Plu s rCLrc-
In l' ill le hau t chi gnoll se lùluit à
ull e hou le au summcl de la têle (2)
(f ig. 84 ). Ellfill, sur Ull fra glJl cJlt
de l)1II1'LlIl cU ll sen 'é ,'L UU Bil-'m ,
Ull o o'uclTier es t coiffé d'ull haul
.. chignon d'éll'LlI 'ge CU1I11Josi liou, <l ui
'
..
0" "
" ' ,
" "
(l I :\, 0 (i! Il Il .Ia l'd iIl (il! T Olll'illl C, piédes tal 'ï ~ '.lIl dans le tympan de TI'[lI'h , Phù
de .\Ii ::)0'11 El' U . /.1 : .. l, p. 40!J. fi g. !iO-9:Z . (fig. 1'1:».
(Z) Statu c iludl'Ogylle dl' BiÏlI .~ l'hue. (:1) Cf. I. e., l, p. 520, fig, '121.
LE COSTU ME 323
haul est padois entouré d'un e résille (!) ou serré d'un fil de perles (2)
( 111 . pl.-l). Au tympan de Phông Lç, il enserre la coiffure des musi-
cienn es, et l' une, conlee l' habilud e. paraît avoir le chi gnon traversé
(l ' UII peIgn e ou d'un e rod e aiguill e.
l'i ~. 85 . - n ü ng Ihrml g 1.
Caru (la, fraglll c nl tin pi g no Il du \ c, liIJlli r rl r la lo ur prill c ip ~le CT lI alllctlr: 1111 . U,:;.
(1) Cf. 1.C. , l , p. 58 1, fi g . '134, doun ée (3 ) Cr. B./:.'.F.t:. -O ., Hl, p. 6li4, fi g. 31.
depui s par lui au mu sée de l'l~col e . ( 1) Gé nie d II tympull de Mi San Fj et
( 2) Géni e du tympan (le FJ h Mi Scm. d l'ii,./lp (!la ri,' HOlig Dl1o-ng, yoi,' Il ote 2 ;
CL I .C., l, ]l. 425, fi g. !.ni, duii,.aIJlIl" de <) \'il ass is c t d elJo llt d e la sall e Il t il
lu lout" cc lI(ntie ù Il où Lai, de BÙII)! HUll )! DII"O: 'I).! ( lï g. 71).
Olro-ng. Cr. 1. C. , J, p. 490, fig . 111 , 1 'l2, e tc.
LE COS TU'Ir E
ol'anb. Vuel que soit JI' nomh,.r dr:-; éla ~e :, qni . l'arpme.lIl. atteint
cinq. il. sont touj ours l" l's ncllemelll srpa,.{>:,.
J\ous ne pouyons passer ~l la second e pél'iode sans signaler un
t: lll'iru ' détail de coiO'urr qlli n'r,:-; t pa s pL'opre au muku.ta, bien qu e
t: elll i de :\fï Sun nous r n ùonn e l'exr mple le plus t ypique : c'es L
11111' plaqlLI' 8 I1fl'I' II)(',(, l'Illl'l' t!1'II X ilJ'( ':-; dl' (' ('1'1'11' '1 IIi rOI'nlf' le dl'r-
l'il\J'(' tif' la r- oifl'tll'l' : dIt, jm'lIt! la f(lIïll l' (1'111)(' III ,II'Flll'l' ik allollFé e
( Ill. pl.-L, ) ('Il lll'I'it'I'I' du I//II/nl,l(( dll I{ in il llil t!(, ,"i :-;lJD F,. drs (:i\'u
iI:-;:-; i,; de BOIiF DlW/l F 1 Pl dc:-; di, (' l'S rlrrï mpiilr( dl' l'l' rn OIlIlIll('/ll: ,' Il e
!'!-i l reconnaissab le df'l'ril'l'c Il' (Iiad l'Ill c de re ll\' dl' KluwlI g :\15' cl
d'Illlf' slalu e ann amili s(',t' dl' (Jua Gi àng : enfill. ell e paraît mèlll e.
326 L A CIV ILT SA TT O\ Hl~VÉ LÉ E P AH L·.\RT
I" Uma de Cluinlt L9 (1 ) . Enfin nous n'avon s dan s ccl.le p(~ l'i o d e qu' un
se ul exemple de muli/lta ft étage uniqu e, cf'lui ùes fi g ures qui sortent
du makara de Chanh L9 (2) . 1ais la perfec tion de cette deenièr e
pièce nous fait suppose e un r éemploi c t la prése nce de ce mukuta si
simple, anormal à cette époqu e, ne fait qn e confiem el' ce tte hypo-
thèse.
Le l1lulmta ft étages multipl es li ent la place de beaucoup la plus
importante : c'es t, peut-on dire, la coiffme gé né L'al r. des fi gures de la
seconde période (3). Le Çiva des Tours d'arge nt a un 'I/lulm !a qui
1I1 0ntre lln o dizain e de ran gs de décQL' (4); sur la plupaet des tête de
TMp Thap (5) (m. pl. -B), le nombre des r angs augmente encore,
il faut qu'ils se varient à la grand e statue de Linh Thai (0) pour sc dis-
tin guer ; devenus si min ces ct par suite si peu saillants, ils s'enferm ent
dans une m asse presque uni e ct le '/Jutlmta sc r approch e de plus en
plus de l a fOL'm e d'un e ti are . n devient même complètement lisse
ct le décor s'y grave alor s . Pent-ètre, d'ailleUl's, quelque coiffure
antérieuee, d'étoffe couverte de bl'Od eries, pré pumit-elle ft cette
modificati on , car le nain de Bôn g DuO'n g S. 8 bis présen te une
coiffure en form e de cône curviligne ch aegé de fl eurons qui semble
plutôt la tl'alluction de hrod eries que d'un modèle d'orfèvreri e
(pl. CLXXVIlI-N) . Cette statue peut d'ailleurs n'ètre pas aussi a n-
cienne que les parties prin cipal es dn monum r nt. ct il n'est pas
impossible qu' elle soit contempor ain e des mauvai ses additions de
Jmsse époque, la porterie lIT ct lrs 10111'5 1' . Ces mitres lisses se
rencontrent partout da ns la seco nd e pé'l'i ode ct r evè tent parfois de
très jolis décOl's(7). Au \'i ::; l~u C du musée Guim et, les ogives co ncrn-
triques sont sans 'd oute l'interprdnti on de godrons qni partai ent du
(1) cr.
I .e ., J, p . '130 , fi g. If 3. (5) Presqu c toules délrui tes à celle
(2) Cf. I .e., l , p. '13 1, fi g. /.4. heure.
(3) Apsaras principales fin retable de (6) Linb Th tii. Cr. I .e. , l , p. 309,
Th[l Tbi ~ n , gll cl'l'iel's rl e la scène nO26 rl" fi g . 11 8 ; PhmYc T[nh , etc..
dépôt Il c Blnlt B[llh, PÔ ](la uù Garai , etc. (1) Têtes isolécs dc Chành LQ, tympan
(41 FO Li Il ~EIIE .\ t,; , les Ru ines Ir /II ères. S . 4 de Chi t' n Bùng . cr . I .e., l , p. 'li;> , fi g.
pl. \06. 54 : ly m pa ns gl'ossiers de ~IÏ San G" elc .
328 JJ A C 1VIL 1S A T 10 N RÉ v É LÉ E PAR L'A R T
SO llllli et t;O lllm e nOLI s 1110llll'r 1111 débl'i s de tympan tl \ "lin 'l\wu g
(pl. CLXXIX-G).
Mais crltr slll'fu ce li sse pa l'ait hi entôt lrop simple. elle s'étrangle
C il 1111 ou df'lI x IIiYCa llx(l) et., pO lir la In ünl e eai so ll , le diadème repl'end
chaussé, les courtisans vo nt nu-pi eds (3) », « tous yont nu-pi eds (1) »,
es t-il dit dans les Mémoi1·es sur les Chillois . Les offi ciers de la Galalhée
"irent le roi seul chaussé (5) . Enfi n auj ourd 'hui personne ne porte
chaussure, si ce n'es t, dan s les cé rélllonies, la hotte annamite avec
le res te du même costunl e, voire ]e so uli er européen.
Nous ne trouyons que quelques rares représentations de chaus-
sures dans l'art cam, et répadi es uniforménl r nt Sll l' toute sa durée
(pl. CLXXV). Ce so nt des sandales al.ia rht'· es par un e hrid e aux pieds
des moines bouddhistes de BOll g Duo·ll g (m. pl.-~) et dlL Çivil
de Dran Lai ; avec la hrid e ornée aIL frag ml·"t n° J7 du dépôt d~
Binh Binh, au bodhùwuva de P]màe Tjllll (m .l'l.-D) et sur un débris
de statue il, Chuo·ng M y (m. pl.-B) ; dl' yérilalJlc' s pantou fl es aux
pieùs de la statue il, lJuatn' JJras de l\lllro'ng My (l), <JII X dl'Cï rapala de
Tmô'ng An (m. pl.-L). aux Çi\'a du tympan de Pô ](]aun Gal'ai
et de Nht:tn Thal' (m. pl.-F), dan s crs drux dl'rnir rs cas ornés
d'un rang de perl es autour de l'ouverture. Tont.es ]es autres fi gures,
même les plus so mptueusement vêtues, ont les pieds nus.
Goùt des Cams pour lcs bijoux ; abscncc (le bagues dans la sculpture. - Obsel'va-
tions générales. - Sél'Ïe des bijoux. - Bijoux d'oreilles: disques; - bou-
tons; - anneaux ; - pendants d'oreilles; - crochcts d'oreilles et déformati on
du lobe. - Bracelets : d'avant-bras; - de bras; - de chevilles; - suppl é-
mentaires . - Colliers. - Gorgerin. - Ceintures : corselet ; - ceintul'c dc
taille ; - pendanle. - Cordon brahmaniquc. - Matière et valeur des bijoux .
Si, avant d'é tudier les bijoux que montrent les sc ulp~llI'rs cames,
nou s consultons suivant la méthod e adoptée les di vers lex les qlli s'y
rapportent cl les co utum es acturlles des Cams. nou s n'ohtenon s au -
cun renseign ement précis : il s nou s co nfirment seu lement cc qu 'in-
diquent au premier exam en nos statues, le goùt effréné dcs Cams
pOUl' les bijoux. A ce titre un passage d'un e in scription du IX e siècle
est caractéri stiqu e. Il es t question d'un roi « orn é de paill ettes d'or qui
pr"d ent e"filées ayec cl es aigdes-m arin es et des perl es brillantes ... .
protégé par un parasol hlan c ... , ayanl le corps tout entier paré
de diadèm es, de ceintures, de colli ers, de pendanls d'oreilles faits
de rang-ées de rubi s ... (2) ». VII passage d' un e relation du XVI " siècle
~u[' ll's roi s de Pego u co nfirme cette passion très orientale. « Le roi
de Pegu... porte pIns de vall eur de rubiz sur luy que ne yaut un e
bonn e grosse cité, cL les porte aux doidz des pi edz et aux jambes. JI
\ 1) royag es de Ludov ico di r ll/'lhelll a , broll7,e ont rarcment les doigts a sez
lmLluctioll de Ua/ar ia de Haco lli. , publiée écartés po ur qu' on pui sse y cnfilcr des
pur )1. SCII EFE II , in-4 . Pari s, Lel'onx, bagues .
1888. Le lexle il alien u pal'u Cil 1510 deux (81 Il n'es t guèrc doul eux , nous lc vcr·
a ns alH'ès lc l'cloUI' tlu Yoyagcul'. l'ons plus loin , quc la eiy ili sati on èa me
l ' ) Cf. FI;\OT , H.E Y .t: .·I)., LV, p. !J6 1, ne soit YCIIllI.! llc 1'1nd e cl Yl'aiscmbla-
)\i SO'n XX Il, in sc. 100 . blcmcnt rl c la cô le E. : si nous avons peu
\3 ) Dépôl Ilc la tour pl'imit iw ::l. dc de té moins dl' l'al'l ancien des popula.
l'ô :\agu r lIl.! :\ha Trung, 18 1. tio ns rlc la rô le ol'ienlalc, pal' co nlre nous
\ 1) Sallc Ilc la Lo ur pri ncipale dc PO " oyo ns dc 1I 0rnbl'I'USl.!S ba gues aux fi·
I\lauti Garai ; sans L10ul c pcu an ciennes. gurf's du Gandh aru: cc Ile mode ne serail·
Cr. B.E./o'.E .· U. , l , p . 410, l'i g. 13. l-ellc pus alol's d'ori gine élra ngèl'c il
\"1 Chan lier dc Mï ::lon. l' lndc eL n'amil ·ellc pas encorc, il l'époquc
\6\ Fouilles dc Hoà Lai. LIe l'cxpansion dc la civ ili sati on indi cnne
pl Lc Il'ésO l' de !'l'li SO'n, il es t vrai, n'cn SUl' l'lndochinc (pl'cllliers sièd cs dc nolrc
1'o:;s('d l' lHl,; , mais il Ill' fa lll p liS ouhl it'I' ('1'1' sali s rl ou lp), lru \'I'l'sé lout ll' conlinenl
Ill\(' les bijoux doiw ut l' Il èll'C pOl'lés pal' inrl il' n'! :\ ous nc po u" on, ijl' lu ell cnll'nl
un e statu c ct lJ llC mè me des main s dc qu'indiqucr le [Jl'oblènll' .
334 LA C IVILISATlO ~ RÉVJ~ LÉ E PAR L' ART
cl dUl'e des pl'cmier:; au , dl'1ïl icrs JUUI'S dll Caillpa (Il • .'\C)(lS YU~ OIi S
les deux slalu es de,\'-\ pt de C, i'l }lî ~(JII dépoli nues de tout bijou
SL:u lplL'. IIlai s 1".)l'L:l'I\S d" lrUII :; '[lii pel'lIll'lIai elit d' Pli fi .\ el' de nlohilrs.
ail IIloins ail:" ol"!'illl's. Le pdil ~I\alldil dl' '\ N ail 1111\1111' liru 111 01111'('
1" rlll\lIlt' 1!t"lail illlÀ l'uig-rll'Is. Sil liS dOlrl r 1'0111 ' 11Ii r lix y asslljrllil' Il!'s
IJl'ilcclrls. LC's dr llX slallll'S d(' fMn ~ Pltü c ont 1111 11'011 l' r l'cé dans le
dC'ss us de la tète, nai sc lllhiahl ernent pOUl' receyoil' UII O aigre lle
(fi g. ~4 ) .
(1) Les orei lles !lr l'cérs se rpil co nl" cni I3inh Thu~ n eL mème ]rs liut ri e PÔ Pan-
it )1[ SlYlI , BOll g l'illi c, ~ lI" nue pelill' lôte ralll! I\amal' .
de B~i Hlm , s ur lcs l'ffigie1' fnnérain',: (ln
LA PARURE 335
Dans un aul re <.:as, les lJij OllX so nt rcmplacés par des nâga qUl
~r l11bl r llt ùyants . Cr sonl ~ url o ul ües fi gures de Çiyu qui montrent
I"(' Lle pal"li (;ld a)"il(~ el l l'~ dUI /"UjJü/u ( 1) plu s qu e lLw Lr l'~. \"ou!' Il e pen-
~O ll S pas llue ees LL uim ilux se ulpLl' s so i('lll f.illl('rpr élaliu ll de j)ij uull.
~pl'c i al1x: lIlai s lluïl s Il 'onllù qll'UI Wrall'ut, ~y lll!JuliC[u c 110111' J'cndre
la li gurll plils lenilJle, cUlll1Jl e les scrpe uls de .\Léduse un d c~ Fu-
ries: lln M'lail ~l'lllhll' le pt'OIlYI'J' <.: lairrlllclll: l' Il ~u elqll e sell S qll e
sl'colld plün , ura\' eleL de bras, pelldanl OlrO" lI g. 1. C., 1, !"ig. 'Ill , '112, p. !'·VO, 4Vl ;
([" on' ill rs, fi Cil l', ,,"ll'e pûlldant, IJraccll'l 1Il11llltlLliTi!I(1 Ile Tntcl! l'ho , fig. '11 0)-
336 LA CIVILISATION RÉVE':LÉE PAR L' ART
form e fut suj ette à de vél'ilaùlrs modes et, de cc chef, peut à l'occa-
sion fournir une util e indication chronologique.
Quel que soit l'aspecl des JJij oux porlés à l'oreille, dès que cell e-
ci est déform ée, et c'est le cas presqu e !;onstant ici, l'ordre logiqu e
oblige à étudier d'abord le bijou {lui cause cette déformation , c'est-
à-dire le disqu e enchâssé dans le lobe. Vi endra ensuite le JJoulon
sai1lant (lui en dérive el qu'il est parfois assez diffi cile d'en di stin-
guer; pui s l'anneau qui, ell rangs lllultiples, enserre les fil ets du lobe
di slenuu ou, simpl e, s' y suspend seul ; enfin les pendanls d'oreilles
llui correspondenl au lJijOll qu e HOUS avons pris l'habitude défec-
tueuse de nomln er boucle d'oreilles.
Les disques d'oreilles apparliellnent en propre à la première pé-
riod e et prédominelll UUII S l'art culJique; il s disparaisse llt complèle-
ment dan s la seco nd e. Ils ne sout représelllés à Mi San que sur un
des dan seurs du piédes tal de El (1) el sur le génie dul ympande FI (2) .
Les autres sc ulptures de la période primaire (3) en monlrent d'assez
nombreux exellJples, lfIuis tOlljOUl'S dlez d ~s èlres inéels, dviirapiüa,
ga/'tt4a, ,,.iik~(tSa, parfois apsaras. LelLr form e est d' un cercle (4), d' un e
Heur (5), d'un ovale (6), ou d' ullo amanue la poinle en haut ( i ) .
Les houlon s d'oreilles a/redent so uvent l'aspect d'une fl eur (8),
du cœur de laquell e descend parfois un fl euron pendant (9) . Nous les
voyons lriples en hauteuf S UI' la figure iL qualre bras de Khl1an g
My (10) (pl. CLXXVlI-l) . Parfuis ils sO /ll pendus lout au lJas du lobe ( II ) ;
enfin, ils peuvent êlre annulaires (U ). Au Çiva des Tours d'argent,
ils sont composés d'un e fiu e lèle ue lio" . A Plmu!; Tjllh, au Bodhi-
II) Cf. J.C., l , Il. 409, fig. 90 C. des singes. Cf. f. C., J, p. 5iO, fi g. t3L
(2) cr. f .C ., J, p. 425, fi g. 95. (7) D vlirapiila de J(huon g My.
(3) Khuo n g MS', Hoà Lui , Bong Duong. (8) Di œ r sgarUl;la du Jardin deTourane.
(. ) Garu(la du Jardin de Tourane n ° 29 (9) Têle de gan u!a, n ° 35 du même
et de la corniche de la t our centrale Jardin.
de Hoà Lai. (10) Cr. J.C. , I, p. 263, fig . 36.
(5) Petit s adversaires des tll'ürapüla de (II ) F le ur à ci nq pétal es SUI' un des
Bong Dlro-lig. Cf. I. e. , J, p .489, fi g. H L guerri ers du bas-relief des g uerri ers et
(6) Géni e 1111 t~' mpan de FI il Mi Son Il es siu ges (voir Il o te 6) . .
(voir Ilot e 2) et has-relief des g uerri er s et (12 ) Lak ~ ml ri e XUlÎn MS'.
L:\ PAH U RE :I;n
:'illlva ct au Çi\-il. il s a( 'C'o llll'u gll cn t (l 'allln':, Iljj OIiX d·(JI"('il/ f'!'. Co mm c
(J IIIf' yo it. il:-; n'apparli(,IIIII'llt [Ju s IIIIiqIH'llll' il t ù Ja IJl·("lIii'l"üp6l"iodC'.
Ilir'il 'lllïl !' y :,u i('lli plus SO lm 'IIl ]"l' l'l"I'' SI' "tl;:O: 1'1 1·'1 ':0: 1 l a fOlïll C d ('~
hijuux J ' u l"uill u~ du lré~ ul" dl' Tilili .\lr ( 1\ .
L(' ~ illlllf'illl\ Jlllilli1)1(' ~ du l ullU l'IIlulll""lll eI'lIt' UII dl: ses filds
CO IIlIIl f' Illi C ga il' c ; il s SO lit 1JOl.l1' Cha( '!III d'('II\ l'II II OIll III'U cO ll sid6-
r'u bl e, qui li é !'l'IIII JII ' glll'ru illféri(' llr Ù LIlI!' \ ill !:)" L,ill(' pt qlli du t il
l'uccasiu li Iolrc JJil'II p ili s 1\1f'\>(" (( i r'. SO ), 1 (' lIl-I' Il'I' , com mE' au\" J
bral'e1cb dcs Moïs aelueb. rcpl'üso nLClLt-il s lcs 1I0IllUL'eUS('s sl,i l' CS d'un
nt müLalliquc cfil'oull\; peut-ètrc s'agit-il d'allilcaux co upés ct serrés
sur JJIn ce . Cc décor spéc ial apparLi cnt CIL l'l'OjJrc à L.Ll't primiLif ( 1) ct
Ile reparaît guère ailleurs que Jalls les CUIJies de cet art au temps
d'archaïsme de la seGond e périoJ c (2) , Ils s'aGcO llllJagnaieut parfuis
J e boutons (3) ou de l'en<laIlLs (4).
L'anneau simple est fort rare et nous ne le l'enco ntroll S guèr'e
qu e troi s ou quall'c Cois (5) (pl. CLXXVll-O).
(luallt aux l'eJillallls J 'oreillos, Loujuurs énorm es, ils Il 'a ppal'-
l.i ellll ellL ~L auc ull e période J éLermiuée, cLaffedent LouLes les formcs,
gmjJIJe(G), naga(i) (m. pl.-Q), Jisllu e l'loin (8), ajouré (91 , lusange (W),
triallgle ( II ), ou sont purclll clIL 01'llClllelltaux 1U ) (pl. CLXXI-E) . La fin de
la se<.:OlIlle périude possèJ e Cil projJl'e ulle form c J 'œuf poinLu ( 13)
lIJl. CLXXVll-F, l() ou de pomme de l'ill ( 1.1) . Il s s'accu illpa gnent
pado is de houlons ( 15) . Lc lrésor J e Mi San nous en a gard é d'inté-
l'f'ssa nts spécilll cns (16) (fi g. 88).
1\ uus ," uyolls repl'ésellter u ne fois il 'l'l'il Kiçu 1li ), llalls la l'l't.llllièrc
Pl"l'i ode, f'I. so u"ellL au l:OLll'S de la secuml e, un tIéco l' bizarre llui m(~
ri te lli te aLteuliuu particulière, pour les consé4uenccs probables tIlle
sa jJréseJll' e elll.raill e: Ull certain nOIllLre de figures ( I ~) mOlltrent, tm-
li g ure de Lük~mî Ù l'I uru'c T!Ill! c l le ~;i \'li assis de la sall e III de :\:)0 1110 .l)lJo-ng,
\'i ~ l~ll d u tympan de l'hi Ilù. (; inl o bèse de B6l1 g J'hù c , Vi ~ I.\lI .1) du
(3) Ml ::;o-n A 2 - i el ::;kanrl a H ~ . Trocadé ro .
l' ) 1'1'lJo-l1g .\n , (/uiir ap lïl,l. (1 li Hui dLt li lit eau de E.j II -'Ii ::;0'11 .
(5) Du11SC II l' d e 10llrO' II g ~I S-. CL / .C., 1. 1(2 ) l'ô 0'agar de ;'ihn Trallg.
p . :iW2, f ig. /,9, ull e fig ure de la [auoise I I:J I (,: i" a d l' .\li ::;0'11 " 1'
purle S. tl e la lo ur i\. de Cli iè ll :\:)ùng , I II ) .l /ukha liliu u de l' li J\lauII Garai,
~; i va de :\:);.li HlrLI ; S Ul' la lï g ul'c de Lak ~ ml idole de Draù Lai .
S 23 Ill' l'l'li J\j ~ 1I , il s "acc ompa gn('nt (1;;) t; iva d e 1'1m.'I'CT!nh.
d'u lle l'eutl eloqu e en forill e d e fe uill e. (1 0 ) CI'. 8. /,'Y. /o· .-u ., JJl , p. 66'., fi g . 3i.
IÛ) (,: i\';[ de IJ . Cf. I .L. , l, p . 3iS, fig . 83 . ( tô ) j'er so ll Iliige '2 pann eau C. Cr. I. e.,
pa godon N .·E. ri e :\ha Tran g, 11iyi llilé n (II .\nl o~ IEII , (;rLlllboc/r!f , L p, :~ ~l.
dll ITlllsé.. de la Soc i('1 0 Il es 'ÉllIrh'~ infl o- \21 Cr. Il. 333,
l'hinoi ,,ps.
340 LA CIVILISATIO N RÉVÉLÉE PAR L' ART
l'épaule : un tel résultat ne peut êt!'e obtenu que par une lon gue
p!'éparalion , par unr di stension pro gt'essive du lohe depuis l'enfance
au moyen de di sques de plus en plus hu'ges .
Malgré ces exempl f's voisin s, il semble peu Vl'ai semblable que
les Cams aienl eu celle habitud e. 011 sait co mm ent ces coutumf'S
spéciales se peL'llent difficilrment, ct nous-m êmes qui nous targuon s
d'un e civilisation supérieure, tI'ouYon s tout nalurel que nos femm es
sc percent les oreille quand nous cl'ions à la barbarie lorsquc, dans
l'Ind e, ell es se pel'l:ellt la narin e. Un texte chinois ancien peut s'in-
terpréter dan s les deux sens : les habitants de tin- yi, es t-il dit., sc
percent les oreilles pOUl' y suspemlre de petils anneaux (1 ) . Si la tra-
duction est ri go ureuse, il semble que le résultat soit bi en in signi-
fi ant pOUl' juslifier un e opérati on aussi longue que la di slension du
lobe . Le même passage se fllbl e implique!' au co nlrairf' cette dé-
fOl'rnati oll s'il s'agit des multiples anneaux des lohes qu e nous ayon s
signalés . De toute faço n, les Cams n 'usairnt .pas de celte pratique
vers le mili eu de leUl' hi stoire, car l'on sait co mbien les habitud es
110 U\ elles SO llt longues en OL'i ent à sc subslitu c!' aux anciennes dans
(II MéI'idionall :c, p. 423 , passage l'U (I - (3) Tympan B de la résid ence de Qui
porl é au 1r" siècle. l\ ho-Il qui provient sans rl oul e de HIlD g
(2 ) Çiva Lle ])ruù Lai ('1409), Çiva dl' 'l'h •.mh . Cf. 1. (; . , 1, p . '143, 110le 1.
rail MUIll , Yi~I.1I1 dl' Bi êll 1I 01t (1.421 ).
LA PAH U IŒ 341
Après les bijoux d'oreill es, les bracelets so nt les orn ellleills em-
plo yés de la façon la plus r égulière . Les bracelets (l 'avant-hras ( 1) ne
manqurmt jamais, sauf, naturellement, sur les fi gures qui ne podent
aucun bijou; les bracelets de bras les accompagncnt dans les trois
quarts des cas; ceux de ch evilles dans les deux cinquièmes.
Les hl'acelf'ts d'ava nt-bras son t simples de fm' me, en un ou plu-
i;iems annf'anx, par'fois de per!f's (2) anxqu cll f'S peuvent se suspendre
,ks pend eloques (:1), on bi ell endulsst'f's; ils sont faiLs aussi de ro saces
ct quu,lrefellilles, altf'més parfois. gl'a lld s pt pcliL<;, pour former un
I~ l égan t moli f (4) . Le tl'éso l' lJc. Mi San e n mon tre en feuilles de lotus (6)
l)L'as; il est sim pIe (Il). pl.-D), double, tri pIc (m. pl.-H), et peut mêJ1l e
ôtru quadruple (1) (pl. CLXXI-B) . Double, il est parfois composé de
deux parlies semblables (2); elles peuvent cependant être différentes,
la première en perles ct la secoride en pendeloques (3) . Triple, il es t
loujours form é de motifs dissemblables , le dernier généralement
pnCO l'e de pendeloques (4) . Maintes foi s les ditrérents éléments so nt
ré llnis par un motif central (5) . A la basse époque, au mornent_où
le go ùt des bijoux s'ex aspère, k s pendeloques s'allongent au milieu
ponr s' llnit' avec la ceintut'e-corselet l'Il vé ritahl es aignill ettes (6); les
rangs de décor qui se multipli ent sont fII ainlrn llS dans lcUl' écarte-
Illet!t pal' des plaques fl elll'onnées qui se posent SUl' les épaules(i) .
La divinité de lVli San E4 nous monlt'e un e form e spéci'ale de col-
li er, losanges décroi ssants qu'enferm ent lIeux rangées de perles
(pl. CLXXVII-D). Le collier di sparait sans doute, nu moin s ell sc ulp-
tllre, qu and le bord orné du maillot vient en occuper la place : c'est
~ ans doute en 'ce dm'niC!' sens Ilu'il faut interl'I'df'l' pa l'li l' de Ge déco l'
dan s la grande statue de Linh Thai (8) (rll. pL-lI), d eclte lecture est
lll'I'sq ue certai ne pour toutes les figures postérieures tl Po KI au tl Garai.
Nous ne voyons pas SUI' les slatues le large collier plat formanl
go rgerin que nous a consen é le trésO l' de Mi San (9) (fig. 88) : il n'est
guère que le GaD-eça de Mi San E5 (10) flui présen\:e qu elqu e chose
d'approchant. Le colli er so nple du 111(\me dépôt (11 ) (tnÎ'tIle fi g.)
1I 'est en revanche pas différent d'un élément des colliers lIlulliplf's,
ml particulier de l'un de ceux qui parent la dé esse Pô Nagar
(pl. CLXXI-B). 11 paraît d'aill rul's yraisemblable que ces deux Gol-
li ers Ile devaient pas être portés ensemble.
Lu Geiulme présl'nte LIlle plus grande variété ; elle peut être posée
sous ll's sein s. Ù l' i" rr" sr dn ·go rgrl'in précédr nt, r I f(ll 'rnallt mill er
corselet (1) - en 'l'ai r ceinlure fi\ nlll le sa nlpot ou le sarong sur les
han ches (2) - en sim ple dl~ cor tonlbant en aYalit (3) . De ces trois
sys ll'm es, le plus constatlt est na turell ement la ceinture de han ches
(pl. CL\XVII-L , N, P) ; son empl oi es l ù peu prl's J't!guli er dan s turrt
l'ad cam ; tout au plll s cè de-t-ell e }Jarfois la place ù l'él'hal'pr 'Irr i
remplit l a même fondi on da ll s la premii'l'e périodr ,
La cein tUl'f', -corselel os t prestl ue aussi souren t l'Cprt"St'" Lée, sur-
tou t au début ; elle lelld iL èlre ahandull ll ée ùans lrs Ill onUlllt' nLs de
la dell xièmc Pl'l'iod e qui Il e so nt l'il S dl' la série archaïsa nt",
La ceintnl'e pendal1te es t eHl'O l'l Il e fi gure que dan s ] f' S sc ulp-
tures de la premièt'e époque ct ]"",.5cop ies dans la secun de, -
Enfin les trois objets ne se trOUYCJlt réunis qu e dan s quelques
fi gur'es ci e la premirJre (4) .
Xous avon s un exemple typÎllu e du corselflt dan s le trésor de Mi
San (5) (fi g. 88), Il lie paf'ait pas avoir présenltj tl e g/'(Intl es variati ons,
En dehors de c"tl c fOrln e de ceinlrrre plate, élargie CIL son mili eu, il
mon tre aussi rell r d' un anfi ea u ayec lflt tl elll'On sa ill ant ail c0 l1t1'e(6)
(}JI. CLXXI-F), puintu ou ron d. l\ou s u\'o ns su qu'il (\tait pad'ois uni
ail colli er par cles cMdons de perles (7) ,
La ceinlure dans sa fOl'l1t e habitu ell e es t parfois fi n tripl e tresse
uni R pal' nn gra lld fl' I'ITloit' dé(;oralif (8) (pl. CL\TI-B) , Plu s sou-
yc nt , ti ans la second e péri ude, elle souli ent dcs d laîn es de perles
et des pend eloq ues qui donnenl un Ill nlif analogue ù celui de la
fri se ù guirlandes pend antes (9) ou sirnpl"lIl cnl des dUItes de l'cd es
et de ferTeLs ( 10) . UJ t l' e lll arqu al~l e 8:\1'11I[lle en es t fourni pal' la
sla lu e cie Mi SO'Il E4 .(pl. CL\ XVII-P) , Au co urs de lu deuxi èfll e pé-
Il) Çiva cllI tympa n dc la Lour princi- (5) Cf. B.EY.E. - O" JJJ , p. 664, fi g. :H.
pale (kilo 1(lnnil GlII'ni. IG) Déesse Pô i\'agal' il l\" ha 'l'l'au "'.
(21 Ga l)c('n MI SO· II E.; . Cr. /.(;. , J, p. 1.17 , (.7) Lak ~ mi S 2:-1 dr 'J'ni ](i\' ll.
lï g. !H .. (8) Ga l) eça !le ~\lï So·n Ej , ,"o il' note 2.
13) f)VIIl'flpiïla , fti li sse porlf' S., 10ll l' (9 ) Çiya S 24 clt, l'l'il l(i{'u , Çi\'il n° 2i
ce nt mi<' de H01I Lai . du Jard in rie TOlira lll' , TI'ù l\i(lI l.
141 Çinl <le l'hùng L~ , tympan. 11U ) Fragm ellt ri Il tylilpan il Th /ip Tluip ,
LA PARURE 34.5
l'iode. ell e pt'end , co mme le resle des bijoux, le décor CIL l{ultlL"e-
feuilles ( 1) et finit pur deyenir assez diffi cile à distinguer d'un e
heod erie de sampot ou de maillot: mais auparavant les molifs diveL's
~e so nt composés , ct ces rosaces quadrilobées s'acco mpa gnent de
lils de perles ct de pelLd eloques en œufs pointus (2) .
La ceinture pend ante se lIl ontr'e co mme un o tOL'sade d'étoffe (3) ,
l'll 'on peul: sc c\ emandf'l' al ors si cc lL 'est pas un e simplo fa~on df'
['urteL' l'éch arpe. Plus réell e, Pli e es t co rnposl'Cd' un lr'iple rang de
l\curolLs ca ms qui s'allachent au lIIilieu tL une rosace ('), ou bien se
cOlL stitue tl'ulL e simple chaîne à laquelle sc suspendent paL'fois cinq
1<1I'ges pend eloques en forme de feuilles (5) .
Le co nlon bL'ahmanique est assez ré gulièrement repL'ésenté dans
luute hL dur'ée de l'art Ca m. Il s'applique SlH"tout aux fi gures de Çivlt .
['rincipaleln ent so us la fOrlll e du dviirapiila, et de son fils Gaf.leça.
Dans ce cas, il prend l'as[Ject san s doute symbolique du serpenl (6),
dans la moi li é des exemples ct pL'esque régulièL'ement dans la se-
co nd e période. 11 affec te aussi la fOl"lll e plus nOL'male d' une tresse
lOll gue ct fin e, muni e d' un gland à la hauteur des seins (ï), d' un e
baml e d'étoffe (8), tl' une courroie aH:C une attache historiée (9);
cnlin c'est parfuis un ft} de ped es il, l'origin e comm e à la fin de
rad cam (10) . Malgeé so n aspec t de bijou, le cordon brahmaniqll e
res te bi en Ull ohj et riluel, cal" 10L'squc deux fi gm es s'opposent symè-
Il'iquement co mm e les dciirapiila de Mi ~0' 1l E., au point qu'ils bran-
dissent leur anne, l'Ull de la rnain droite ct l'autre, peu .ommodé-
Ill ent, de la Illaill ga uche, le cordon seul ne subit pas la loi de sy mé-
la fatl sse port e O., tou r celltl'ale d e Hoù Cr. I .C., l , p. :3V l, lï g. SG.
Lai . (~) Duaraptïla d e Mi SO Il E~.
t' ) .'ilûme tour, dviïrapala de la fau sse (10 ) S ta tu e li e Co Thành ; Çi\'a lIu t ym-
trie et tomhe réguli èl'ement de l'épaul e gau che il la hanche d['oite (t) .
Aussi ne faut-il sans doute chel'che[' aucun rapport direc t enh'e cet
élément et le double sautoir en croix qu'on voit déco l'el' parfois
CJuelques fi gures de la décadell ce (2) et que nous re nco ntron s bien
plus souvent sur les perso nna ges du Camhodge (3) .
Le cordon bmhm aniqne, même en form e de bijou, fut-il jamais
porté pal' les Ca ms, et n~es t-ce là encore qu 'un simpl e so uvenir de la
sc ulp tme? Il est di mcil e de tmncher la (1ues tion ; les Chi nois' ne le
sigll alellt pas, el d'autre part deux faits sembleraient fair e penchel'
la balance ve['s la n(~ ga Li \'e : aucune effi gie fun érail'e des l'ois èam s
ne le montre, ct il est t;o mplloLement ignoré des Cams actuels, même
des prêtres du rang le plu s élevé .
.En CI uoi étaient faits les IJij oux qu e nous venons J 'étudier ? Quelle
était leur yaleur l'relle? Hr [JI·11. cntair nl-ils - c'es t là le pointimpor-
tant pour l'histoil'e du Call1!JU- les bij oux que portaient réell ement
rois et seigneurs du pays 1 Si l'on en croit le sc ulpteur, la lllultipli-
cité des bij oux qu'il fi gure, la masse des pi èces, la gl'Ossem des
perlcs ct des ge ll1m es, qui sü/'Uit mi J'llCUl eusc, la valeur en seJ'llit
colossale, ct l'inscription déjà ci tée page :334 semble confirm er
ce lte indicalion (4) .
i\'ous n'avons d'a utl'8 cl'iteriunJ yn e l'examen de l'importante
séri e d'o bjets précieux co n. er vés dans le trésor des l'ois èams- ce-
lui des bij oux dPco uvl'rl s ù .' li Sail el dans qu elqllcs autl'Cs fouill es
- ct le co ntrôle des lIIai gl'rs lex tes chill ois . .Ji' crain s fJu e Cf>S dCI'-
lIi ers Il e suiellt plus dans Jr vmi en gé lllSral que 10 bon Lud ovic do
Yadltelil u (5) pour le roi de Pego u avec ses rubi s Ilui valent « un e
bOf/li e g/'osse cité» . Les Eunuques du xve siècl e /llelltionn ent seule-
(I I .II en l's i dl' Illème à J\lwO' ng My. (1) M. Maspér o, da ns son Royaume du
(2) Cltünlt Lv, roi !In lintea n, femme Champa , XI , p. 194, l'ad met sa ns hés ita
en tre nie S ill ' un t ympan. tion. J 'a l'oll e que je ll1e méfi e un peu de
(3) Bayolt , Balltâi Cllma r.C L n.EY.E.- J'exagération co nti n uell e des in scrip ti ons,
O., X, p. 210, fi g. 2. Voir égalemen t la sta- surl out quand il s'agit de loua nges à lellL'
tlle d u ml/ sée d u Trocadéro cataloguée pa l' auleul'.
M. Cœcléssous le n02. B.C.JI . / ., 1910, pl. V1. (5) Voir p. 333, note '1.
LA PAR URE 347
lll ClIll'0ur le 1'01 cam, dans un e cérémonie qu'ils vo ulai ent impo-
:ill llle, en plus de sa couronn e d'or, quelques bmcel ets et une cei n-
lure de joyaux (1) . Encore parlent-ils de ces détails sans mettre
g-rallll e in sislan ce . Tous les autres obser vateurs chinois ne font
jamais élat, mèlll.e aux trillps an ciells, de celte falml euse richesse
dl' parure qu'évoque la sc ulplure.
Le tr l~s o r des rois cam s nou s lIHJlJlre de Illèmc, ft côté de pièces
('II 01' yél'itabl e, et sur ces pi èces ni èmes, lIn e débauche de clillquan l
(1) . i ya ng l eh '(!o /io/luli en l ou , p. 322. priciellx tles au Lrcs pi èces . C c~ l'in ccanx
(2) l'iOILS n 'ayons pas de r enseigne- semblenl , ellx , padail clIl cnt ap parenlés
ment cerlain sur la datc de ces bijoux , il f onwmentaLi oiL <lll chc\'el de la statu e
mai ~ on peut. la dédui re approximative- de PÔ :\"aga r - qlli , clIlt'(' pa rCiLlhi:'scs,
ment de lcur forill c. Si l'ol'Jlemcnlalion 1I01lyell e co nFiL'lIlali on dc notre théo l'Ïe,
u'a pas la monotonie qni cal'acléri se J'arl 110 l'le d l'g IJij ollx d' un e forill e bi en plu ;;
cubique, elle n'a 'pa ~ non pIns le faire un ancien ne - ; n o~ hijoux !l e JH Sali so nt
peu 111 ièvI'c (le l'arL primiti f. Pal'contrc, Il ne dOli C, sall s (loul c com me cclle ~ Iéltll(' , rlll
lendancc Irès neLi e il l'cmpl oi. cl es cIlJaLre- mi li eu (lll XI " siè·clc.
fcuill es ('.a r['é~ lJU I~ nous v oyoll s appa- \~J C es t «·ail lelll.··· ce qu e confirm e
mill'c aLL X,,·'· sil'c le il 1'6 J,laun Garai s'y Pi r iTI' PoiYI'(' n'Il u (' 11 Cochin chin e Cil
Illilnifrs le: lels hij ollx, co mm c 1(' ro lli t' I' lï 4H (LI CIIOI\ , .\'llIl1isl1Iati,/Ilt: '111 110 111 il l' .
sililp le, I c~ brélcelels ri e jamhes, n'o nl pas p. '18), al ors qu ' il le dil le Hai puys ti c
d'iltlLI'l'llét'O I', cl il forille le molif ce nlml , l'ol'.
It- poillt dc départ ri es rin ceaux plll ~ ca·
348 LA CIVILISATIO RÉVI~LÉE PAR L'ART
sentent louj ours les gemm es taillées, ell e est hr'ute : J e mème les
petits rubis qui orn ent les autres pièces .
Les rois disposai ent pourtant de sommes consid érables, si l'on
en juge par le détail des don s mentionn és Jan s les insc ription s, qu'on
ne peut guère sur ce point so upl,;o nn cr menteuses; koça d'o l' de
5 kgf'. 069 en f f 74 (1), 'Cal d'o r, sali s doute un balii. de 2 kgr. 07 2 en
i084 (2), aiguièl'e (?) d'or avpc' sa c llillrl' de 0 kgr. ijt4 en 1183
en mème temps qu'un l1îuku!a également d'ol' de 2 kgr. 220 (3), etc.;
mais sut'tout il faut signaler le si ridw ko{'a de l'in scription XVI B ft
Mi San (insc . 69 B), qui atteillt, pour le poids d'ol' seul, 450 t" ci
9 dmm (4) soit f ü kgr·. 683 (5), soit encore, dan s nott'e monnaie, un e va-
leur d'environ 45. 000 francs, sans tenir aucun compte des nom-
breuses piert'es précieuses qui y so nt mentionnées. Chiffre consid(S-
l'able auqu el s'oppose d'une faço n un peu inquiétante cependant la
mod icité des dépôts sacrés des temples: sous un sanctuaire aussi
vénéré que celui du lùiga de [( auth ara, que déposa Satyaval'man qui
en fait un si gl'and éloge ? Pas '100 gl'ammes d'or, et un collier de ces
perl es minusc ules qu'on découvre journ ellement dan s les huîtres de
l'clldl'Oit: la plu s grossc de 3 millim ètres, les autres de t tL2. Le pro-
blème reste donc assez obscur, et. il es t fort difficile .1 (' savoir si les
roi s èams fur ent parés avec la splend eur des Grands Mogols ou si,
comm e lem s propres légend es les montrent - ct Dieu sail ec pen-
dant si les conlr.s SOllt prodigues de ]'ichesses ! - ils eurelll l'aspec t
de simpl es chefs de d all ou de ri ches fermipl's dont les filles met-
taient sans honte la III ain aux trava ux des cham ps (û) . Il es t plus nai-
(1) Ml SO' II XXIV , 92. Cr. 1'lI'wT, B.E . dé terminati on qll e Il O II ~ aY i (\n ~ tpnlé, soit.
F.E. - O., IV, p. 974. 37,5 cJl\'iro ll , mais no us utlc ildro lls pOUl'
30 Al' cr. Anwi'ill-:I\ , Prclllièreélude
(2) admeUI'e l'ex is len cc Irnllc diY b ioll ell
S/I/ 'les inscriplions lc/w mes , JOt/rflal flsia- 12 dra m uu lie u de 10 q u' un e insewiplion
tiq ue, jUlLvi cr , fé lTi er 1891, 8c séde , v icllne nOli s mo ntrcl' un chiffre ·10 o u H.
t. XVll, p. 35. à cOté dcs nombres, si ft'éqllCUt s, infé-
(3) 30 A 3' Cr. AnlO~IF: I\, id., p. 44. rieurs il 10.
(4) Cr. 1'1;\oT, B.E .F.E.-O., IV , 1). 950. (G) Cf. L .n uEs, COli les ljam s, Cil parti-
(5) l'ious adoptons IJour le lhil o u lhei c nli cl' le co nte de No ix de Coco. Rxcu/'-
la yal r ur quI' pl'o posa H UIl EIl (cf. B .E.F. sionsel reconnaissances, t. XX IX , p. 53.
E.-O., IV , p. 1G9) à la s uit c de l'essai dc
LA PARURE 349
s(' mblable que la vérité lloit se tenir dans un juste milieu et qu e, sans
d ee lI e sim pIes ch efs de Moïs, les rois cams, mème l es plus ancien!',
Il e cunnul'ent ja mais le fa sle tout ol'iental ùont les sc ulpteul's en-
lo urèl'ent leurs images.
CHAPITnE III
Ty pe da ns Ics rcprésc illai ion,;, - Co III pm'aiso ll a \'cc le type actucl c t les observa ti olls
c hin o i scs, ~ Tl'ilditi oll s, - CO IlYCllli o Il S, - Différcills groupclll cnts dc la société:
h om lllcs ; - fem mes ct cllfants, - Le roi, scs fe lllmes, - Da nses, dansc uscs, ([a ll-
sc urti , - )[usicic ns ct sCl'vi [ell l'S, - l'l'ê ll'c~; - ascè tes; - moincs ,
(1) Quelq ues fi glll'eS da ns ICti cl el'u ÎL' rs tc mp s mo nll'enl l ,' li ez 1111 !JC ll p lu s lun g:
LA RACE , LES CLASSES 35t
Ce typo n'os t pas tri's "'Ioi gné do celui qui s'est con se lTé parmi
]os dcmirr's IlnlJilalil s dlL Call1l'a ; pal' l'uIILl'e, il off'rr Ijurlqllcs diffé-
rcnces a" ec les ],011 sl'igllrllll'"ts ClrillUis , En effet, les auteul'S d0s
n ", VII" et r~e sil~ c1 0S quo ciLc Mn spél'o ]Jous JIIOIIIL'011t les éanls
« noirs de peau , Irs yell x rnfoll cés lIeUIS J'ul'hilr, Ir 11('1. l'rh'ollssé .
]es dleyeUX crépus ( 1) », el Ma Touall-]ill. tlall s ]1' pa ssago an ciell
qu:a l'épi'l e, dit (ju:i] s Ollt « ]ps FU X pL'OfUlld s, 10 1101. druiLel saill ant,
les cheYClI x noirs cLfri sés ( t ) » .
Uno tlinicllllé plll s gl'i.llldC' se ]'0n(' onll'r dalls la ~c u]I'Lur0 1I1 ('m 0:
les plus \ ioux lJa s-reli efs préseJltollt sou, rllt , Illais toujours dan s 10
rùle d'ascètes, des l'el'so lilla g0s iL grand e ku'be, l'al'fuis iL1'orL('s
mou stacll cs tOlllhalJl cs (~) . LI' n'sLe dps sc ulptures anci ullll os ne montre
jalllai ~ , cumm e nous J'a\ OII S dit, qU:lLlil' légi'I'P IIIUllsLache SUL' la
lèvre sllp('·ri elLrC' . Dalls la seculill e pél'iod(' do ral'L (;alll , Illais SUI'-
tout ù parlil' du XIV" siècle JUSIjIL' ù JlUs jOIlI'S, si les l'ersulllla ges pl'ill-
cipi.lu X portent au co ntraire la harhe, ell e rpsLe tOlljours mili ce pt
téllll C, et dalls les slalnos fUll éraires dll Bililt TIrIl{\,1l 0st réduiLe iL UIl C
simp] e royale. Quallt an é alll adll el, il Il 'a gUI'J'e CJll e Ijllel([lII'S }Joils
uum cnLon , et c'es t 0). cel"i oJIII 011ellIPlltljll·UII 1'011COIILf'('llll e hal'be Ull
}Jeu fourllie. Faut-il bUl'pusrr (jLLe II' JI1I'·tissagl· i.lllnallliLt' auraiL
tl'an sfurml'. la l'aC0 Ù cr poinL1 Cf'la esl l'eu pl'ullab] c. Le Cam li e
pnraîl pa s s'ê ll'e jalliai s fondu n"rl: SOli \ainljlll·ul'. Lrs pl'orin ces de
l'Annam qui flll'C'nt le l:rllll>e lIu ]'O~ i1Ulll e cnll1 Ill' sont l'lu s gll l'I'e
aujourd'hlli peul'l,"es quo d'.\IIIIall,iLI·s ; II0ll1 S proprcs, l' outllm es et
types en fonL fui. Le èalll il !lù, lo!'s de:; wnqu êl,'s sli ecussi,·es. èLre
an éanti ou fuir. i\Iè lllC aux deruiers jours, lorsqu/' la ra l:C avaiL perdll
prcsque toute yitalité, II' )Jlus gralld lluII,hrC' pl'd'l'J'a s'exil er au
Cambod ge qu C' de snufT!'il' lrs hruLalités du ynimjll eur . Ceux qui
n'ont pas abandollné les pl'oyin ccs méridionales r csteut ncttcment
séparés des envahi sseurs; les villages SO llt doubles, ct les dcux par-
(1 ) M.A S P~: H O , Royau me d u Cha mpa , ('1) Ull e f o i ~ c'es t 1111 gucl'I'icl' ~ur 1111
1910, p . 'IH . fr ag menl ùe t ympan;l U 11 l1i('Jl). ef.l. c., J,
(2 ) JlJéI'iciioIl Oll ;l' . p. 52U, fi g. HI.
LA HAC F. , LE S CL ASSF.S 35~
r,' rst une habitud e co nstante dans rInd e de rep l'l~se nt e r ainsi lrs
~, lIilai[' es , ct la diffLculLt', tOlllbel'ait d'eUe-m ême,
(1) Figlll'I' piélinée pm' ÇiYulll! ty mpan l'fIjJ(ïla à Dong D,to'ng el qui , pal' suite ,
dl' )U San N I ' Cr. T, C, 1, p, :16'1 , lï g . ïï, doil l'cprése nlPl' l'impi e. Cr. I ,C" L,
Pelil guerri el' qui eo mllill co nl" l' II' ,lvlï- ]J , !,!JO, fi g, 111 , l'ir,
A:'i:'\AM. - Il.
354 LA C I V [LI SA TI O~ RI;;V I~ U:E PAR L' ,\RT
est bien ,"lrall gc qu'o n ail tO UjUIII ' ~ illditlUé de cette fa çon un col-
lirl' de Jm['lJe sa li s jamais y ci~('l e l' Ullp mèc hl' ou llli donlll'l' la
In oind,'e é jJai s~e lll' , Si ce lle indi('alioll schémalise lllle badlP, le Sl'n s
s'l' n l'sl-ill'l'l'llu plus lanl au poinl qu e les d"1'1I1(' I'S sc ulpteul's en
oJ'll elll la fi gllre de la l'I,ine dan s l"ilLlf'l'ieul' (lu sallduuiJ't' de Pô
HOlll ë "! 1\1I1I~ a v illll~ jJullsé qu'il y a, nil peut-êll'C là l'indice d' lUI d(~
lail spét ial dt, c.;u irrul'(' , soil pal' exulllpl l' d'ullt' allal'lte parlicllli ère
de lIIukl/fa : mai s t!t" s l" ori gill e (;e t élément se l't'co llllaît S UI' des fi gm es
co in'ées Sf 'ILI"IIl"lll d'ull chi gllOIL (1) . La rüÇ'O H dunl les chercux sont
HI'rèlé:::. Il 'l's t d ' lIill"IlJ'~ pliS II111ill S clIl,,-enli onlLnlk :Ia l'1 ~lil e statue
de UII B-i ùlll (tl en donue llll hon exe mple. C' pst IiI sa li s doute un
problèlll e in suluble.
Si t! o l'hulIllll e P li gé n(~I'al nous pa sso ns alL\ individus, l" est sur-
l011l dall s fallillld e d e~ li gnrl's qlle nOli s lrOllYl'I'OIl Sles ml'iUeUl's in-
di cl's pt'I'lIldlullt de nou s rendr,' co mpte dl'Ia silualiul1 suc iale des
p e J'~lIlIlIa g "s rrpJ'ésP lIl6s; l'al' snite, dl' nous faire qnelque id ée de l'ap-
pareH(;C' exlt"l'i"1I1'1' (I('s diH'l'ses cla sses IIp la sor i"I,; dan s le 11I Ol\Je
t:H III . Aussi n'l'sl-cl' gU(l t'eq llE' S Ul' les piècestpti co mpodenl de Y,~ ri
tahl es scè lles qUl' IJ OUS lrouvons les l'cll seignr ments réellement
nlill's. r ll parli culi C' t' sur l('s lrois piédestaux ci e 'l'l'à Kièu (3), Don g
Duo'nS' (i) Pl MI. SO'f1 El (:'1, - les fri ses de fendre des salles Di et J\
il ,' lî SU II ( [il. CL.\ LI ), - It's dl'I\\ linll'lIl1x ~illli l i\it'r:::. de Mi SO'I1 .E ~
1' 1 Uma de U'u Bièm . Cr. 1. e. , 1, p. 52 1, Ilo le:; ::l, '" il. Pi é'leB la l Ile Tril Kiç u , Cr.
fi g. 1'22. Çi\.t de B6ng Pb ùc (fi g, 145 , A). I.e ., 1, pp. 2!H et :lU:;, Jïg, li1 à 6'"
I~I U. I .e., l, p. ~;20 , fi g, '1-:12. ( I I Cf. Id" [llJ.4iO cl 4ïG , fi g. '104 li
':;1 .\ (lll ~ fuisou" IL- rt'n \'ui IIIl C fui 5 lOi.
1' 0 111' l'llll c, [I()IlI' ('C cha[lill'e d Uli s (,0" 15 1 Cf. Ill. , [1 . {O!) , tl g. !IO il !1-:1.
tA RACE, LE S CtASStS • 35~
III enL 12 du [lil~ d es tal de :Sông J)lJo'ng Hl ; ils 011.1. CH rèdlldioll les
\'è tclll enls pt les bij oux des graudes personnes .
Pal'llli le's IIOIIIIIH'S, voyo ns d'ab01'd Ct' qlli di slin gue le roi: les
1,'ll sc ignelll('lri s seront 1I 0111lJruux. parcl' y'ue la pJulJarl: de nos
irna ges SO llt df's dieux el tluil es t llaLurel de représe llLer ceux-ci
sous l'appal'CIlCf' du perso nn age le plus é l C' \I~ SUL' L(' l'I'U. Pal' conLre,
1"lanl dOllll é JI' go ùt inLeli sc J u lu parlll'e chez les éU III S, il es L [1l'0-
Ilôl hl r rltl ' il dll t ~ avoir peu ùe dilrérullt.; t' ('IILre Je roi d Jrs seigneurs
(lui l' eIlLuul'lli elll ; aussi ne consacrerons-nous pas il ces derniers
Il Il e élude spéciale.
(1) Piédcs L.d de Bon g Dlra·ng JIl , fl'n g- ('lI Mï Sem , fcnèll'es dc D" lintca ll de:;
IIlcnl H . dansrll scs rl e ChlÎ nh Le).
(21 Pi éd e~ IHI de Bong DII·(rllg J, L I! .
LA RA CE, LE S CL ASSES· 357
rée ù HUli g Tlu;l.IIh ( 1) plll' des hou ton s de lotus, d'ailleul's mal COlll-
p,'is. Les danses gnerJ"i èrrs utilisent le sabre et le bouclier, qui par-
fois es t carré (2) .
Les mu siciens qui donn ent le r ythm e paraissent de situation très
inféri eure; ils sont simplement Yêtus, pag ne, cheveux pendanls ou
grand chi gnon, seuls bij oux ordinaires et presque i néyi tables, comm e
les l'end ants d'm'eilles et les bracelets, ou même pas de bij oux du
tout ; ce ont visiblement ùes seniteul's. Ceux-ci sont, co mm e il est
lI all1l'el, moins richemenl yètus que leurs maUres : ils l'ortent u Il
caleçon t1"L'S étroit (3) Ou un sampot sans écharpe (4 ) ; leurs cheveux
sont courts (5) on CIL chigllon de cô té, mais sans diadi'rn e (6) . Comm e
les mu siciell s, ils n'o nl guère que les bijoux indispensabl es (i ) . Nous
les Yoyons une fois présenler J es corbeilles sUl' un e étofre pliée (8) ,
dont le pan halaie le sol ; mais il est impossible de savoi(' si cette
muni èl'r J 'offrir un obj et indique un raffin ement (l e sen 'ice : il est
n'ÜUl e plu s proualJl e qu'il s'agit là d'un acte rituel, car ces dons
s'adressent au Ili eu.
Les sel'mntes sont de même moins parées; ell es ont le sarung
simple quaud leu,'s maîtresses le portent double. :\. Dông DuO"n g, où
}Jrcs11'le Lous les perso nn ages des piédes laux so nl coiflés du 1/Htku!a,
il est rare rJu'ell es Ile soient tùte nu e et c'est llne règle pour celle
qui ti ent le parasol ; Ge tte tâch e fatigante exigrait sans doute un e
fill e robu ste et par suile n aisernbJablement de basse classe . :\. D~ i
Hlm , les sen antes ont les cheveux dans le dos et ne se parent
d'aucun bij ou.
Nous ayons dit que les prêtres paraissaient ayoi,' adopté le
sarong : c'est au moins ce qu'indiquent les orants d'appliques de
fausses !liches ct de fausses po rtes. Longtemps nous ayons cru qu'il
s'agissait de femm es; les fausses portes du yestibule de Ai at cell es
(Il Cf. J. C., l , pp. 144, 1 { ;j, 0 el Q. 1'1\ P iérl es t.a l ti c l'rà l\i$lI , fen ê lres rie
12) Chan h LQ, lin leau de c1 ansell sl's. Mi Son )),.
13 ) Pi éd es ta l de Bong DLr(Yng l. l' ) l'i rdeslal de l'l'à I\içll .
(41 P iéd es tal de )!î SO'n El' I~) Pi r rl eslal de Mi So.D E" pr fl'on .
(5) rd.
L :\ RACE , LES C L .\ SSES
dcB4 iL Mi Sa n (lig. 91 ) onl élll cid,; la llue::i lioll: les orant::; y 11 1011-
ll'ont des moustach es , tandis fln 'all pi éde'slal de ..\10' un ascète bal'lm
csl au milie'u d'e ux,
Ces prèt['rs sont toujoul's sO lllplul'llSrll1elll vêtus; leur sarong
,,:-; t souvent d'étoffe lu xll rllse (I l , Ir lll's hij ollx d'ordinaire sl'lrnd id rs,
l'l lcul' tde est toujours opnée d' ull IIl/lh'/WI lIe la
plus gl'ande' l'ichessp, Ces obse'l'\ alion:-; /lOUS pre-
meltellt de donll el' ]f' sens de la flglIl'r Cj 3 au pié~
tlrstal de Tet! Ki ên, (lui, lJi\l'ée' CO llllllr les au b'es
l,el'sonnagf's, es t habillée d'un saro llg" sans iI\'oil'
ks s('i ns d' nn e femllle',
Si le pl'ütre sc pal'e le plus llU'il prut, :;ans
doute pOUl' honoJ'rl' 1e' dirll pal' la lIl ajrsté tir SO li
senit.clIl', LI s('('t.(' , plll' ('O ll tl'r , l'l,duit sa pal'Urr PI:
SOli coslul11e aIL plus slL'id IIl'I'I'ssairC'., 1111 (',tlrçoll
ou une band e d't"lon... (2),lai ss ,' I"J II SSC I' sa lllll'h(\ (3)
pt ses moustaellC's (4), en l'olllr ses che\·ou.\ cil. lin
haut chi gnon sa li s appl'èts(5l , les tord Cil spil'alC' (G)
ou Irs ]ni ssr ù moitié flottaills (7) , JI l'éduit ses
bijoux allx seuls habituels, collier (S), bl'Ucclels (V),
hOllclrs d'orr illl's ( lOl , ou plus sévère ml'lIlr, n'e'n
porle aucun (11) , Lcs disc iples so nt i1l1hr i'IJes ( I Z),
Fi g . !) 1.- l\ti SÙïl B,.
l"I\'.:.:e qll(\ .1 rll 11I'S, et pOlll' la IIlÛl11r l'ni so ll ulll la Fi g llre d e raus s~ po rle.
co ilTme pIns ba sse(13) , Il s Il'unt jamais ]0 cMdon
IlJ'ahrnaniqu e lJll'a u contraire podent trl's so uYC'nt ]rllrs Il1aitre:-; 1111 .
Fülll-il ,"oir rncoJ'e drs i1scf'trs dan s ll'oi:-; fi g lll'I \:-; ("lIiglllûtiqllcs dll
F') Pi(~d e" lal de 'l'l'il ]{içn. (12) Pi (~dl'~la l de JIi ~(]ïl El '
\") Pi r d<,,, la] de Mi ~ a ll E l' l ''li Piédeslal tl e '1'1';\ l\iÇIl , p (' \'~(] nlla gc
(7) / d, · \ j 4'
l"~) Pi é d c~ t a l Ile Tl'à Ki (' n, p<'l'so llnagc 111\ Pi (-r!e,ta 1!Ir' Jli So-n E j , de Tl'il Ki ~u ,
personna ge Cl:"
360 LA CI V ILl ::L\TIU\ Rf:YÉLÉE P.\H L' A In
registre LI! ail pi édestal de IMllg DUO'llg I ? Cr's pdi ls l'cl'sonlla g('s
onl HII O jupc il 0' 1'<111(1:, [IIi :, n~ rti fllu\, 1111. chi g- Il un sc .... é plll' lIll C CO l'-
delelLe au-d ess us d(, la k il' (,1 JJoufhlltl touL lIutUU" CO IllI1l C UIlC co upc
l'cJI\ l'rséc, nC llIUHlrcllt lIll CUIL lJij ou, l1iais Ollt la poiLl'ill c tm vcrséc
du co rdUil lJl'ahnlalli'lue,
15es l1l oin rs huuddhi "les CCllill ne sU lLt guè .. e l'l'pd'sellll's , Lcs
ra res cxe ql pll's qu p HOU S Pli mUlIll'1' -I1ÜII;; DI1O'lI g Il's illdiqu clIl ",:: lus
de la tuniLJu(' Ù IIlill,' l'li s qui Il'lIl' décu tl\ 1'(' l'é paul e dl'uilc: ils JI 'ont
naLu .. ell cl1l Cllt alleUIi JJijull (1 ) (Ii g, n2) ,
éd ifi ces que la Imdition dunne co mm e dos log is; leUt' division en
chambres (1" leur éclaif'n gr r1 leur arralion (2), enfin lell/' décor (3) con-
fil'm ent dans un e certain e mesurll cr Ue indication: nous avons vu
(p. 30) ~u: il faut les co nsiMrrr comnH' des hibliothl·ques. Ils sont
(l 'aill eurs YU I'ttt'· S ct lrs vrai es maiso ns ne r étairnt pas, les tex tes chi-
nois sont fUl' lll rls ;. ce l (·ga l·d . en seul c'difiee doit certainement êtl'e
J'econnu comm e un Lütimrnt (l'habilation, c'est le pavill on N. ti r la
cour 1 de Dông Duong. cons1r'uction rectangulaire entourée de vé-
l'andah s dr Irois eôté>s, slIr dt' uX rn an:hes au-dess us du sol : ull e
frn êtr'e avrc g' I'OS meneaux de hr'iques r aèl'e SUl' un e petite face, une
pOl'te S'OUVl'(' so us l'un des gmnds côtés dr vérand ah . Le bùtiment
l't'Çllt une co uverture 1l"gt\ l'e, te l'raSSI: ou chaume plutôt qu e t uil es
qui eussrnt laissé> de nomlll'r llx lesso ns clan s les déco mbres. Si une
Ir'll e constructi on ne ]'rcevait ni ail' ni lumi ère par en haut, elle deHlit
être sans doute des pin s suml)('rs el tI cs moins aéd·e.'. L'exemple
des édifi ces longs, primitifs, qui pamissent la traduction debàtim ents
il toiture rn drus nivraux, fem it supposs.w qu r celui-ci put avoir de
prtitrs frn(' lrt's dan s le haut de ses muraill es .
Les sc ulp tures ne nou s fou rni ssent pas d'autr'o indi cation que
cell e d'un abri lé>ger (4), co uyert drs tuilrs en losangr (5) ch0rrs aux
Cams.
Qu 'njo llt,' nllrs texlrs chin ois il ces ma igres donnérs? Ma Touan-
lin. dan s le passage ancirn qu'il rcpl'oduil , noùs apprend que les
llall ilants du Lin-yi conslnti sa it'nt leurs 'mai so ns de hl'iques qu'il s
f'nd lli saienl dt' t·hans (tl) r i It's Mémoires sur les Chinois l'('nouwll ent ce
l'l' nseignelll ent ponr la fin du Hil e sièt..:le (i) . Le pl'rmi er ajoute une
indi en li on qui a sa yalt'IU' dan s sa brièveté : « ell es sont toutes sur-
(I I Les édifires S. cn gé néral, il ~H San PI Bas- l'elid des fcm nws, TOlll'S d'ar-
C;, E; , il BiiD g D,rang rouI' l, aux 1'oI1l's ~c nl - du roi cOll ché, B{li Hlm .
d ' a (' ~e nl , il 1'6 ]{]UllIl Cami. (Wrnil es do la gnmdc sall e dc l'ô Nagur
121 l\li SO'n, AIl' 12> ' 3' H.; ; P6 llomë dc Nha Tr'an g, de l'roà Lui, clc. ( fi g. 34).
édi fi ce S. IG) Méridionau x, p. 420 r i sqq.
13 \ !\fT SO'n ' \ 12 ' 1:; :- Boug D,ro- n ~ (Odi- l' ) Mémoires sur les Chinois, p. 4'..
fi cc S, co ur 1.
SES MOYE NS &,63
!I(' Mi San, ou la file de bèles qui orne la fausse porte de Binh Lùm ,
ou mieux encore, mais à titre plus généra-l,les rangées d'animaux
idfrontés qui sont si communes dan s les édifices de la seco nde pé-
riode, aux Tours d'argent, à IItrng Th:;mh, pour n'en ciler que
quelques exemples .
Les maiso ns du commun sonl couyel'les de chau!TIf' , et des règles
limitent, snivanl le rang cl Il propriétaire, la haulcur des habitations (4) .
(1) cr. B , E .F'.E,-O., VII, p. 32 el, pl. III , pique du Capl'Îcorne, comme l'Exlrême-
n'" 49,51 , 60, eLc. Sud de l'Afr'iqne et. la moitié la pIns mé-
(2) Dan s son Rl)yaume du C:hal/ljJ fI, XI, ridional e de l'Aus tra lie, de Illême que la
p. 2'12, note 1, ct 322, nole 5, M. ?ltaspér'o Cbine au l'iord de Canton yoit toujours le
mentionne « la coutnme allr'ibuée aux solcil au Sud. Le commentaire ne pent
Chams de fail'c les ouYer'llll'es de leurs avoir de sens pour les région s enferm ées
maisons au seplenh'i on, ,) suÎ\'ant diyers enlre les tropiques où le soleil passe, sui-
lex les chinoi s qu 'il indiqu e et ü'adllit en yant la saiso n, au NO l'd ou au Sud, el ne
g r'ande partie. J 'ignore, ne pouvanl étu- prendrait une cel'taine yal eUl' qu e pOUl' la
die r les lextes direc tement, si l'obsrryu- région au SurI de l'éqnaleur, où le soleil
tion s'applique exactement au Lin-yi ou es t. plu s longtemps au Nord qu'il ne res le
, i ell e se rapport.e à cett e commanderie au Snd. D'ai ll eurs, ~ i un Chinois a un
du .T e Nan , qui a déjà fait cou IcI' tant. inl érêt mar'qu é en bil'er il faire enlr'cr le
L1 'encre. Je ne crois pas, en tou s cas, que soleil dan s sa mai so n, les hahitanls des
le texle pui sse con "enir au èampa , cm' rég ions intel't r'opica les onl plulot dc
lé commcntaire es t clair. Si les porl es bonnes rai sons pOUl' l'éyiter la plupart du
sont lournées uu :\"ord:c'es t. pOUl' rece ,"oil' Lemps, Que res Le-il alors du commenlaire
le soleil, pal'ce que le pays es t au bud du du bon Chinois"!
solcil, Or un pays constammenl au Sud du ('l) Si yang l ëh' ao Iiong lien lOl!, p. 323,
soleil es t nécessail'ement au Sud du lro- l \1 Id,
364 LA CIVILISATIO RÉVÉLÉE PAR L'A RT
l ~ nr lahll' n o u~ r~t monll'ée 111'11'" fois pal' Il' pi{·tl C's lal de ML Sun
I ~I 11\: srs pil'd s SO Ilt, crui s!'s, r i dan s IlIl. cas nn r clurn rabrill' : rll C'
sr mh ll' [Ihdùl a,yo il' Ip cal'ncl,"'\' d' lin "n lrl puri ali L el il l'sl pl'obal,l e
qllf' ll's C"m <tll cil'ns ne sc srrrlli eni. pas plus dr 1,,1l11 ' Ilile l('s Cams
ildlll'l s, n l'S platl'ill1\" monU·s S UI' six pirll s(2) sld'fis!'1l1 i1ujoUl'd ïllli il
:-;o lllf' llir les nli mrn ls an mi li r ll dLl crl'd e d(·s Cams assis il II' lTr ,
Le l'rst,r du mobili er ancien se co mposr dl' qllt·lqu l's ~ i l' grs r i dl'
qUf'lques Ytl ses, Le siège gé n('l'lllel1l cnl l'PliI'L'Sl'n ll'' au pil"des lal 1 de
thi ng nLrO'n ~. el qui , salis J onte, fi gure 1l1l Il'ùnc , PI'I"sl' nle la rOl'ml'
Ill'dina il'e dll piéd es lal dt's di vinités C;) tl1 CS ct don ll (' ain si, prut-l'Ire,
l'ol'i gill c de cc t (·l éme ll1. Sur la fa ce prin~ ir Lt l r se "oil sOl.lyrnl un c
~ ra lld r anIPri," e(:!l.
!)'a llll'es sièges ha s sunl 1'('[ln"SI'I\li" :-; ailll'III's il [Ii r ds lil)l't~ s. suit
dl'O ils r i l''pni s (. l , mass ifs d 1111 pl' U olJliqurs U,l, IIl['S (Ill el Ir plii s
:-;o llrl'III 1IIIII'nrs (il : SUI' ~ I'S :-;il'.r:rs pt· url' lIl sc l'IISI 'I' II rs l'IHlssins.
\ ' 1 En haut ;1 ga uchI', décor pO IIl'lo ur- \:>\ 1'1':'! 1\ i(\u, piéd es tal , facc Il , Cr. I .r:" l ,
nilnl: il droile, COUP(' du l'Cho l'ct dl' la CII - p. 2V3 , Jï g. Ii:!.
" clte ilill'I·ieurr. 1'; \ Bong Jhro-ng, ri édes lul 1. Cr. I. C., l ,
1'1 J>il; dl '~ l il l ,\I î :-0'11 E l' Cr. /.1 ;., l , r . no, fig . 10'0· D. Ch<'l ilh L9, linl euu dn
p..~ II , l'i f!. !J 1. roi enlre sr~ fel1lme~.
\21 Cr. JU';Y. I'· .-II. , V, p. ::l!J , fig , l ~i C. 1'1 Hong 1ll rtrll )! , ll i l'dl'~la l Ill. Cf.1 ,C. , l ,
1"1 Cr. J. C., l , p, 4i G, fi g. 10fi 1\ . p, 'o9ï , J'i)! . 1 I~ ,
I I I Linlrnu rie .\Iî ::;(rn El'
366 LAC 1 V1LI S AT 10 l R l~ V }~ L É E P AR L' AR l'
ronds et iL bout orné (1) . Mai s nous ne trouvo ns jamais ici le J,eau
fauteuil ü dossier du Bürùbudur (2), ct parfois ILn simpl e tapis sert de
siège(3) . Sur ces meubles ba s les persunna ges sont assis parfois il
l'eUl'opéennc(<\), mai s plus souvent iLla ja" cmai se(5)01l à l'indienne (G),
ct quclqllefnis flans Ul1r pose ililerllll'·diairc (i) .
Plus rares sont enco re les rrn seignelllr nl:s que nOlis possédons
sur les repas : peut-ètre lin l'es lin est-i 1 l'(,pl'l~s e nté SUT le piédes tal l de
:Bong Dlwng (g). Si notre hyp o Lhl~se ('s l exacte, c'est alol's le l'iz que
contient le gra nel vase central: le réc ipient haut et large es t muni
ù'un pied important ; le couvercle, qlli présente un fin bouton, est
ol'l1é de quatre motifs près de so n l'a ccon'!. C'est. aux dt'·tails près,
la l'o l'Ille LIll vase de ce genre (9) que conser ve le trésor des l'ois
l': ams (101.
Le mèllie piédestal nous fournit quelques détails intéressants
SUl' 1('s ubjels lI sll els dont les grand s seigneurs ne sc s(~ p arai c nt
(1 ) Umii, t ympan de Mi SO'Il CI' Cf. I. e., un e appliqll e dr Dong DlrO' ng, une auLl'e
l , p. 3!H , fi g. I)(i. en 1'0rLll e de l'ase à q uaLre god l'OIIS
(Z) J:./o'YL -U ., YIl , p. (i e L[II. J, Il" '1 5. Lrol1l'ée au CO Ill'S des 11'(l1'aux de Hoà
(:1) Mu siciens des ni ches du piédes laJ de Lai , Ile S fi oles eL IJ uiLes ell faïence co n-
~\ï ~O' n El ' Cr. J.C. , l , !J. 410, fi g . !JO bis. tcnu s dans 11ne urn e ]Ieul-ê tre fuu émire
Bodhi,allva dumu sée de l'École. CI'. I.e., 1, découYerte au co urs des fouilles deChüuh
p . ;;73, fi g. 133. LV, des l'ases et un plalea u en métal dé-
(1 ) Hong DlrO'ng, pil~d l's La l J. Cf. U:., 1. gagés des cléco mbrL's qu i enlOlll'aienL Pô
p. 470 , fi g. 104 D. l'ose à l'e ur opéenn e, il lilault Garai, le tout. déposé a u Illu sée Ile
Ja javanaise, eLc., yoir I.e. , l, p. ':15 , note 1, l'Éco le, à Hanoï ; une fi ole ,'1 la IIlain Iln
il la fin . Çil'a de ,\ ", il .\U SO'n , dans un e lJIain de
(:,) Pi édes(al Hông IhrO'ng J. Cr. 1. c:. , I , bronze so rli e de; [ouilles de Hèi ug lJuU' ug;
1' .476 , fi g . 10li K. un e pa rti!' d'II Il va,;e de b" ull zo do nL l'ause
(6) Piédes tal Dong D(I'()'Jl g III. CI'. J.C., es L relllarqu abl e, au mème li eu ; Il' yase
1, p. 4!J7 , .tï g. '1i.4 . l'o UI' de bronze, Jes ;'{f/X !lt (t/ a", J'ai gni ère
l') }li ~O'n , linLcau E_I' dI e co un' rck de pot ... chaux Ilili j1ro-
(8) cr. I. e., l , p . 471 , fi g. J07 L. YÎcnnell t de dil' e r~ poillt s du chanLier (le
(9) ct'. /J. L'Y.L·.-U., V, 11 .30, n" 27. PÔ i\agar à Nha Tran g, tuu s objet,; égaIe-
( HI) ~ i gn alon s , jlou!' faciliLer les re- ment déposé; au musée de HanoL: des
t;ht;rches spéciales li ui pourrai ent être platea ux. <'L prpscnLs port és S UI' la tète au
fait es, (luc](lueS autres objets m o bili cr ~ : pi édes Lal de l'l'il lii \\u , d la ricllC co llec,
un ec.o rbeille dl' fmi ls, cinq Ya sc~ d o n( un Li oll de l' l"I'S, pt als, plalea nx, etc. du
, n:;pendu , un e go u['(\(' , Ul' le pi édes tal de (ré~o r de,; l'ois i'a ms (cf. 1J. E Y .L' .-U., " ,
~'Ii SO'u .El et SUI' le t.ylllpau üe Mi SO' n Cl' JI . 1 c t sqq .), enfin les usleus il es du tré-
des ai gni èl'Cs qu e tiennC'ut les éléphant s sO'r Ile La Th l) , pIns l'écemnlL' nl d0 co uw rt .
uu-d pss l1 s de La k'; IllÎ '; 111' un tympan pI IVoil' .\ppendi l'c, l' . 585 .)
..
SES MOYENS 367
ViiS plus que les manJarins annamites actuels ne font Je leur pipe
il eau et de leur servi ce ~L bélel. Chaque personnage principal .
humme ou l'l'mille, est ill \lLl'iaülemclIl accompagné de ser viteurs
vortant le crachoir, l'éventail, le chasse-mouches et souvellt le
parasol. Le crachoÏI' ne faiL jamais Jéfaut ot se mble prendre même
la nd em J ' un obj et hono rifiqu e, co rnill e l'es t en géllérall e parasol
en Orient. Ull serviteul' V0rte le Vlus so uvent ce crachoir en l'air,
"aus la paume tlt'Ia main, l[uelqllel'uis il deux mains dn va nt la poi-
LI·ill e, C'est un e svltèl'e w upée horizoillaiement pal' le milieu; la
parlie haule, munie J 'un iJOUIOll, parait former couvercle; la vartie
IJa sse, corps LI Il Yase, présenle un large pieJ , JI esl placé à cù lé ~Iu
siège Ju roi dans les lillleaux de Mi un E4 et de Cluinh LQ.
L'évenlail et le chasse-mouches sont éga lemenl presque iudispell-
'ables , L'évenlail est un e. sorte de pauneau en form e de haricot
germé llont le germe serait le manche (I ) . Le 1intea u de Chanh L<)
en montre un qui s'évase CH corbeill e el un autre qui a la forIll e de
It'cran monLé des pagodes chinoises, en corps de violon renversé ,
La face A du piédeslal de 'l'l'à Ki ~ u , enlin, donne un exemple J'éven-
lai l de plumes dans la form e ordinaire, avec un lllam:he exigu (2),
Le chasse-mouches ressemble ~L un martinel muni d'un manche
court au J ébul (:1), plus IOllg ens uite (1 ) ; quelquefois il ne présente
liu'une toutre en queue de cheval (j ) .
Parfois le parasol (6) esl décoré de coles qui rayonnelll et porte
li u sommet un décor saillanl en forme de fleur épano uie (7) i.L lrois
poi nles (81, Mais il esl aussi 1isse eLsans pointe lerminal e (9) ,
Si les simples seigneurs marchai enl aycc cet accompagnement
d'honneurs, le roi, en lout déplacement, s'avançait au milieu d' un
cortège encore plus riche. Les Chinois nous ont gardé Ir souvenir de
ces somptueuses marches roya les, ct il est curi eux d' y reconnallre,
dan s le mod e mème de ll'an spurt, la lenl e dégress ion de la puissan ce
came. Le roi. est monté SUI' un éléphant, dit ]e tex te ancir n incorporé
dans l'ouvrage de Ma TOllan-lin ( I l ; il est. acco mpagné de :".ouu hom-
mes, dille /Ùl'Olt t'ang cho //' (2 ) , ct de i .OUO ùléphants, si l'on en croit
le T'ang houei yao (3) . LI' SOI/f) cite ne comptl' plus IJ ue ~oo hommes
e.t 10 femmes l[ui portent des boiles d'or, J'empli es dr noix d'arec
séchées iL son usage ( 4) , cc qui es l enco re assrz joli pOUl' un homme
srnl. Les Eunuques du XV" siècle nous le montrenl ass is SUl' un élé-
phant ou un petit chariot ll'ai né p,u' ci eux Lcc ufs (~) , ct Ips Mémoires
slir les Cltil1 oi~ lui donnent co mm e monture un élôphant, un cll eval
ou un simple hœuf (0 ) . Antérieurement , le texte que cite PauthiPl' (i )
ne parl e plus que tl'Iln e litil'l'e ou d'un palanquin , qu e suu ti enn ent
quatre porteurs suir is tl r dix hommes de l'ell'w. Il est esco l't.é de
tambours auxquels s'ajo utnnl , dit Ma TOll an-lin, des conques; des
cornes de ca lebasse, mentionll cnt les Eunuques du xv" siècle; des
tmmpettes, suivant les lI1flll oires: (l'in slruments tL vent cl il co rdes,
d'après le dernier tex te. Quantitt' de st'l'vilrul'S el. de soldats, par-
fois de dan seurs, l'accompagnent.
Heprenons cr s diye l's détails el: Yoyo ns en qu oi la scul!,1 UI'P les
p,'écise. No us avo ns étud ié aill eUt's l'élt''phant au point de Yli e ti c la
représenlation de l'animal ; nous devo ns nous occuper ici ti r so n
asprct dans les co l'lèges ct, par suilt> , de son harna chemt' nt, qui SOIl-
yent est for! ri che. L' n dps élt"phants de Caban nous en fournil un
remarqunbl e rxemplr (fig. 9:)) . Sil l' la lde, c'pst d'abord 11/1 diadème
doulJIp, dont la JJnnch~ inft"l'irlll'e est déco rée de fl euron s en losanges
élyrc doubl es palmelles. Un seco nd l'uban passe drrrièl'e el porte,
dan s l'intervallt' des premirl's, tir nOllvrallX IlI'L1rons doubl es. Près
(1 ) .Hél'idiOl1f!Ux, p. /.2::1. (5) Si )'1'1119 leh'ao kOl1g lienlou, p. 322 .
(2) Cr. Hoyaullle du Champa,
yI I SPI; no , (G) Melll oil'es SU I' l es Chillois, Il .H .
XI , p. 190, noi r' 7, I.\ C-X " ~ i èr l e" AD . (' ) Cr. MI11'f'O Polo. PA UTlII!':II , p . 056,
rI) Id ., 11 01(' H, :I. " .\11. Il''tp '0..
(~ I 11/. , Ilt llc 6, .\1.\ " AO.
SES MO YENS 369
r]ps oreill l's pend ent des clod teUes, Ce di ac1f.me l'sl mnill! l' nll par
une menlonni ère el deux allac hes qltll'a ssent del'l'il\l'c les ol'eillr s,
Lt'léphant porle Uil poill'ail il doubl e ran g de gl'l'l o\,; , Il1nilllellu
au-dessus des épaul es pal' ulle aUache doul)le, Enfin , ulle sangle,
du uble cnt;ore, s' unit au poilrail par cll's li l'ns, <[IIi pnssr nt d'un co lé
l' nIer cC' cl ernier et l'alla chc dn di,HII\lIle Ilui di'sCl' wl SO llS les joues,
ta ndi s lJUI' de l'aulre uni' CI'Ol lpi r'· I'i' le l'rl ir nl ('n ill'l'i r' J'I' , ,\ Bong
UltO' ng, 1t Chânh LQ, nou s Yo~ OIi S Ji gllfl' L' dl' s di adl'mrs Hli ss i l'i l' hrs,
I)I' S t" I{'pllanl s rn hois pt sans dOlllp moin s <lll cir ns, I)ii'n qll 'l' nco l'l' dr
dalf' L'l's peclablc, nous monlL'f' nt il Sim Trall g Ili l harna is pili s CO ITl-
pli qll l' peul-dl'c , mai s dJ'POIII'\'\I dl' diad l' lIl c (fi g, tl ) , .\OIl S Ill'
\ (I ~' O IlS janwi s [,l'pl'l'se nll'L' Ilr> !Jil l l'IJlI\'l'I't. r i lLlns 11\ CilS Lllli([lI c où
la I,l' le, muntée, es t vU!' de [Jrulil. 11' persunnage l'L'illl'il'ill ('sl sim-
pkmen t assis sur SO Il Jus CU lIlllle le l'UI'ilil C t' est SUl' la 11\ 11' dl' l'al1i-
\:'\ .... ..\.". - JI .
370 LA C1VIL1 S .\Tt O:'\ IU;~ " r.U:F: P\R L' AIn
mal (1) , Une tOUl' clr gllrt'rr port{'r par un {·l{' phant lÙl, pnl' mn lhr Ul',
d é qu'é bauchée (2) : e111' rsl plus lat'gr il lil hn sr qu' en haut ct ne con-
tient qU'llll srnl èU ll1hallant: un illI[ I'I' , ~ans pl'oted ion aucunr , es t
il ssis SUl' la cr oup" , pt un GOIïlilGiI Gl' ,'oupi Slll' la tètr dil'i gr l' nnim al.
Le croc dont il co ndlJit H11;1Ihant, bit'Il qlle som l'nt r eprésenté
GOJlllllt ' illI. l'iIJllI.II · I'~l .iilllLili ~ i l~~('Z gl'ilili l pOlit' (' 11'1' ol'rll" ; ~iI furmf'
r~ t siI111"1' . cel ll' dl' Iii gil ll,' ul'din nil'f' dl' S II1i1l'ini (\ I '~ : lIIli' ~ll rl e de
Gl'ocheL SlIl'II1UIIII', d· Llllf' ['oinll'.
LI' dl l'Yil i l's i d'l)l'd inilil'l' I.I'ès sinlpl clll f'IIL Il.ill'll ill'ld' . SIII' Ir::;
chrvn llx cO l/plt"s d,' 1{llIfo'nt'-" My (~) , la sl'll r ap1lill'ilÎI t'oml1l e l/n ü,['i s
(' ) Le chal' ps t r érlilii 11 srs J'() ll e~ el il (J) Pi édr,[; d de HOIl i! J)ll'o·ng J. pel' l'O It
SOli éqllipil;!C'. fllli, s lli\"llllllr ~ (,o llv (,lIti(\\I ~ rf' II[l'al.
oJ'dillllil'L'S dl' la sc olplul'L' ('a ill e, ~ù lll ra- (21 Id" palllwlIli _\ ,
battu s '' "l' la fare dll l'i éd, 's tlll ol'lIél' ri e (11 (;l' ,U :., 1, p, 26/dl ,
lJa lm;lrcs,
SES MOYE NS ::\71
l'n nll sans étriers : au pir deslnl LIe :S6ng I)II'00ng 1. Nil" G(' lapi s est
(';11' 1'(., La. lJrid e r st une simplr cMdl' fI ni serT'r 1<1 IlCIuch r., tam1 is
fll l'ull e 'Illlrr. rll['me li Gol. S tll' le [lui trai 1 Sf' sns[lclld lï nr" \' ilaIJ1r
1'(J llil'l' de gl'c10ts. POU l' tout orllf'm cnl, uno 1II1'chc lr essu l~ dcs-
1" 'lId du front cnh'O lcs oreill es (Il , Le clloyal ful-il, d,'.s lrs tr ll1ps
ili lcirn s. lI Ne de lra it ? C'est ce qUi' somble il1l1iquf'1' k pi('d f's lnl de
1\lwng MS' (2) (fi g. 96) ; il est alors 1Il 0nté ~ ct SO li l'and in f's l I1lUI1l
"' lin fouel. Le !Jas-relief n° 26 du dl' pôt uc 131nll :S!nlt, sa ns douLe
I, i, 'n pos Luf'i clH·. pl'éscnto (rig. 9i) des chars dl' guerre , alLrIés de
dl' II\ chevaux , co mmr , vers la ml\mo époquc siln s d()u lo, nOll s en
1I lIllIln" lllies lJa s-J'!'\i efs d·,\ùkuI'. La vuil ure cshc rnblalJle il la légère
!'\lillTl'ltOcllm lJOdgir nne, qui n'est plus el11pl oy0e 011 Annanl. ma is qui
il slI n 'h u dans ]" Blnh Thll(~ 11 sous sa. fUl'lIll' luueLle, la clwrrrilo iL
l'li l'Iles. Plus sO ll n~ nL Cll llllil e lïlldiq llell t les Cllinois. 1(,:,: <l llela gl's
dl' \ <1 il'Ill èll'f' dl' !Jœurs, (:,11' Il's I·ItI'\iIl!:\ "liai l' ni l'urcs, Ma 'j'uuan-lin
1I1 111 S al'l'l'I' nd il IH'u[loS ,lu Lill-yi qu'ull f"isilÎt venir Ces dPI'niL'I'':
dll T(lnkin (~) , r l. il propos lIl' 'J't.;hall-lC'l' ·(llI g, qu' il s da il "n l suuyr nt
1'(l I,jf'l df'S (l 11I1S de l'EIII[l rl'f'Ul, (/I). i\'Oll" Il '; I\ UII'; ccpl.'lI llLlll l ;lIl l' un
~ jI {l('ilTlrll tlf' IHL'UrS "lll" II'IS cl 1'1'\1111I1t11 1 1"li'I"t' dl' taUL'f'au [lLlI'LI' IIr
," ,, 1 slljl'l i, ca illi ri li : (, 'I",; ll r lice llf .l\i1l1 dill ('II, (lljllstemr l1l il Il r 1'01'11.'
[liiS J' lt alJilllrl colli r r ti f' grrlols d(' s 11I1)1ILllrrS ; Ull "ulrl' l\ an dill
1'1 l'i ,; u e~ la l d" HÔlI g llu'IJ' ll C\ 1, 1;". (' 1\{ J,.ùLi""I1 II ,,', p, ;;1, 1.
,Z) r.r. I,r., 1. p. 2()1) , 1"1T~' IIIi'iili d" U II Hi r lll . Cr. I ,C . , l,
I~ I ,\{,:,.i,li"lIll1/.i', p. 4'10 el " lIq . p. :;1 8. l'i l!, I ~W .
372 LA C I\,'US .\TIO~ RÉV'~ L]~ '~ PAH L'.un
nous donnr lI' scul l'xl'l11 ['l n d'un h il l' ll il CIt"lw'IIL purl 6 l'Ul' ccs il ILL-
lllallX : rnenr-r l'sL-i l lont d{'clI1'ilLif; i l l'st (rilillcurs tl ' IIII gOllt dlar-
malll ( li (fi e;, ~J K ) ,
I I) l'i,"'d e,; la l de BOll g Dlrn' lI g 1, (; , I II Cc l l,' l'a l'l'i " I'" ~cmb l c aVili r fourn i
l" Cr. IU,' Y, /:..', -U " \ ", p , 29, jï g ,1 ~
Il, les malél'i a ux de \3 1 ; Il' f//' a./Jilo il donc
l'elll -Î'll'C pO ll f mil-on voil' rlal1 ~ cl'l le dcscban cc's d'ê tl'e !lu débul dll x l l e ~ i èc l e ,
piè(',· 1111 (' "a gui' ri e pa l':1<le pOlir l a dp- 15) Cr. r.e .. J, p, ::l9 1. ri )!, tlli,
1' (' 11 ';(' d' un ('I é phallt. . (û) Liul('[\n dp _ \ Ii :-\0'11 E.l'
IJ) ~h sP~: l\ o, n0J'{wII,e du (JUII II IJI" Xl , l' ) F cnètl'cs dl' ~Ii ::;0'11 D I'
p, i 99 ,
374 LA CIV ILI SATION Hf;vf;LÉE PAB L'ART
Fi g. -1 00. - An Thinh.
Graffilu de b"tea" SUI' Ull e pi erre d'ull e ca rri ère cam e. I::chelle: 0 m. 15 par mètre.
yé l'itable. Ils s'ëtl.Jrltent dCITièrc Ul! boudier l l ), Il ui , ["oml Lia os la, plu-
pal't des cas, prend au piédestal de BOllg Dlran g 1 III fOl'ln e uu
IJilvois du début du Mo yen Age, mais très long et renversé (2). Le
trésor des rois cums nou s a gard é quelques belles arill es (3) dont
l'ancienn eté ne peut être gl·ande. Il est intéressant d ' ~r reco nnaitre
nn certain nombre de kl·iss malais (4) qui sembleut indi(l'ler des
rapports fréqu ents avec rJnsulinde (5) .
Ce n'es t pas avec des at"l1J CS au ssi silllples que les Cams
eussent pu se rendre maitres de forteresses bi en gü nlées; aussi les
quelques citad ell es ca mps dont nous avons conser vé les restes ne se
di stinguent-elles pas par la subtilité de rad de leur fortifi cation ;
une muraille droite suffit, encore selllbl r.-t-ell e so uvellt il, l'origine
avoir été remplacée par de simples palanques. La description de la
ville de K'iu-sou, qu'il faut peut-être ehercher clans la vieille cita-
delle came de Hué (6), donn e une idée assez clalt'e cl e ce que pou vaient
décombres la g ra nd e égli sl' e t la mi ssion eL qu'il sel'ait rorl n a turel que les éallls
voi s in es . L'el/ ceil/le est percée de qualre lIi f' lIt pro légé p lu s forte mc llt ce lle face,
porles dO l/l la porle de l'E. esl co nsidérée moi ns défe nd ne [Jat ' la nallu'c. Peu t-êtl'e
comme ln. pril/ ripale; de ce côté de l' E. a ll ss i y put-il là un e baillc co mme no us
cOlilel/1 I fS deux brnl/ I'hes de la rivière eu Yoyoll s une e nlre la mo nta g ue c t la
Hourli. La fac e E. e~ l. il 'Ir,'! lii ç u , cell e ci lad ell e de Tbùn Ir Ho . La porl e du :V. est
d ont le déga gement es l d fll t lo uj o llrs le nu bord du IIouai, la rO/lle esl coupée de
plu s ai sé, e l au N. -E. coul ent diyc rs bras ce colé. C'es t bi cn cn e rrr't au N. de J'an-
de la riyi"l'e . Et une slèle el/ caractère:; ciQlln c ca pilal e que co ulait le l)/'lIs prin-
barbares célèbre les louange:; du rail JOII- cipal du fl e uve ; il s'cst dé placé d epui s , a u
la. 01', sur la be rge de J'un (l'e ll x, es t la profit d ' un hra s sans do ute autl'e roi s
grand e in sc ripli o n de Hon Cuc. à 4 kilo- moin s imp ortan t c t plu s éloig né ([e la
m è tres à J'O . Illl p e u ~ . Le:, in sc ripti o ns cilaclell e ; mai s , m ême l'éduit à lIe u tl e
anté l'icUl'es ail V il e s iècle son t trop ]'(II'CS, ch ose, le bl'as qui passe cleyant cell e-ci
alors qu e J'habilude de l es éc rire SIU' des l' II l'en rI e ncor (' l'a ccès direc t imposs ibl e
paroi s naLlU'e ll es de ror h(' I.'s e t en c(ll'a c- pal' le N. Dans la ville, il J' a un e seconde
lèr f's é normes r ùt dli aSS lll'er Je ll!' con se r- enceinl /' de 320 pns cll' lour. A u cenlre de
vation , pour qu e la co', ncirl ence ne parai sse la c ilad e ll e de Tl'iL J{i çu s'é lè \'e la très
pas presqll e p él'empl o ire mal g ré l 'inexac- l'uri ell se pe lil c collin e ti c Ihm Chan qui
titude rIe la p os ili o n . Ajo ul o ns qu ' une n 'cs t p e llt-N I'C pas naturell e . La plalc-
inscripli o n en cnrac lè l.'es é norm f's co mm e fo rme qui la le rmill e n 'alteint pas 1/0 mè-
cell c ti c Hon Cuc es t hi e n de cell es qui Ircs ILe cô té, cc qui n 'es t pas loin ti c
se ill es penyent l'l'appe l' un é lrnngcr. Fan 80 pas ; ses penl es rapid es cn e usse nt rait
Ho u-l a qui v il ail (!,;bul du ye s iècle p ellt U II ,.éLlui L très fort. )fuit lemples s' élèvelll
fort b ir ll ê trc ]e roi Bharll'U \, tr'm illl dall s la ville. Un 1l0m bl'C asscz cons id é-
aute ur de l'in scri p ti on de Ho n Cuc, e t rabl e dc fort b ell es sc ulptures S Ul' pi errr
M. Maspéro , dan s so n Royaum.e du Cham.- tl' alll1l'e fort a n ciennc lll'o \' iennenL de 'l'l'à
pa (XI, p. 347) , propose d e les iden- l(i ç u c t un p e ti t sanc tuaire s'es t é leyé au-
tifi er . Vis-à-v is rie la porl e de l'O ., il J' trefo is SUl' la co lline . Le premÎCr monu-
n LIli doub le f ossé qui du côté du N. s'in- me nt ca m e n briqu es co n servl- é lant du
cur ve ell mOlltolol su/' un e colline. 11 y a l'Il e s iècle, il es t yrai semblable que les
sur cette face un petit bms pe rpcndi cu- lempl cs anté ri c urs é lai ent e n bois e t le ur
lail'e au fl eu\'c qui se mble correspolldre cl es lruc tio n co mpl è le par Ic vainqueur est
aux r es tcs de la pm'tie ba ssf' de cc fos é alors expli cable . Don c, en résnm é, aucun e
et l 'angle S.-O. s' appui e il un mam elon . impossihilité : p al' co ntre, loute unesé l'i c de
Par la porle du S. 0 11 tra verse (li/ double pl.·oba bilités. No u s l a isse l'ons cependaut ;)
.fossé et 1'011 se troLlve Cil fn. ce des cleu:,. d 'aulres le so in de Il'anc her la qu es tion ,
IIHI/ ':; de .\f. Weil . La faœ S. ne do nn e li eu cell e-c i n 'aya lll au c une imp ol'lance pOlir
à au cun e rr marq uc: di so ns sc nl em cnL le ~ uj f' l ~ r(or ial qlli n Ol1 s occupe .
qu 'ell e es t (1 om i li é'\.' par' un c pe til e ba ule ur
SES \lOYE NS 377
joue le même rôle. Pal' conlee. 101'S(1I1r cela a élé po sible, IIIl 100\1\'e-
Illpnt dr Lerrain \'oisin a ét'· annrxé 1:1 l' enceinlr pour sC l'\'it· de vigie
pt dr réduit (6) .
La dMen. r. est faible: T encrillte, sirnplr remblai de tf'l'ee, parfois
IM·lé dr. galels, f'st l'e\'l'lllf' d'nn mue qui, le pIns so uvent. est de uei-
qups, mais qlLl dans les derniers temps fut plutôt fait de latrrite.
Cc mut· est défelldll en avant par un foss(' , <lOtit le rôle unique
l's t d\lUgrneltlee su haulenr. cal', dans III plupart de ('a:. il ne peut
l" lel' rcmplid 'eau. Même àHué le rond llufossé, qui entaill e le trl'-
min lorsq ue celui-ci cs\. presque au niveau ll,WC le soml1l el actuel du
mllt'. sc continu au contmire cn hanqueUe devant l'encrinle lorsque
Il' lel'r'ain lle. cend et fOt'll1e aill si CO lHllle un chemin de ronde exté-
rie ul'. Dans le parties hautes. pout' que le rempaf't res te indépen-
J e dall ses, ct ell suile liné aux flammes SUl' un lJùch cr que Jressent
les assistants. Les ossements épargnés par le feu SO lit Mferll1és Jans
un vase d·or et jelés Jans la mer quanJ c'cslle corps du roi qu'on
a Lrùlé. Les res tes des mandarins sont enfel'més Jans un vase d' ar-
gCl il, cl jelés dans les fl ols il, l" cmlJoudLUl'e du neuve; pour lcs morts
qui n'ont joui d'au culle dislill ctioll ,on se conlenle d'tul vase de terre
I[Ue l·eçoiwmll es eaux lIu\ial es (1 ) . » Ces rell seigllemenls très préci:s
sont confirmés lIai' l'in scription Xli J e Mi Son (2) (90) de la fin du
SIOsiècle, où sc lrou\ mit les mots « les ossemenls reslanls ...' per-
sonnes mortes .. . dans la mer » ~l la suite du récil des fun érailles de
lIariyarman llll}ue qualorz e princesses acco mpagnèrent au bùcher.
Cc n'est qU'tl unc époque r elative ment récenle el sans que nous
sachion s quelle raiso n fit dlan ge r la CO UlUIIl C, qu'oll prit l'habitude
de déposer en terre les t.:lall'i/' , réceptacles des os lI obles (3) . Un leta,
slèle funéraire dont la form e est très anal oguc aux SCI/W bouddhiques
dn Cambodge, mais qui rappelle aussi lC's ancil'Ilnes sU'les, en mal'-
que la place . U ne dalle pla cée devant le !lItt ct qui porte le mème nom
cam q uc la cuye il ahl Il lioll s, èanan:al', re\,oil les [iq uides q n'on
"erse SUl' la tomhe; il s pal'yiennent au klallli par uu canal oblique
Ilr rcé Lla ll s la pi erre et le sol. Ces lrut pré sentent parfois un décor
11I ~ lll" c u x (pl. CL\S\). Dan s ftu elqurs cas (0) . il s [lorlelll un e l'cpr·é-
';l' nlali oll humaine (m . pl.-C) . Ils SO llt le [llllS SOU \ l'ul réunis Llans
dl's cirn elil'res (·1 6s do [lielT()S sl'ch('s qui SO llt ol"lIl·' ralemt' Iü en cieux
Ilarli es, I" antt"rirure plus Im,;sc . Cellc du rond conli elll d' habitllde un
!J(lIl/,wi fort sillll'l e qui alJl"itt, ou pl"l"et" de les /,;ut l'an gés en 1I1l0 seule
ligllc fa ce au "\ . Ell avanl SI' lrou\ e presq uo louj ours uu Il/p ou: , kal
qui l" eCU llUe la tombe (J" un se lTilem dovlJllu co mme le gt" ui e !{ar-
di(' 11 du cillldit'n' ( Ill. pl.-G ).
elle allll'!' l'Ul"Ill(' dl' ton!lws : ; ('llIlIlr indiqlll'r qu e lC'5 tll'rni el"s
èa llls Il 'onl pa s toujours praliqnô l'incin('l"alion : la tombe consisle
(1) J/ericliollfw.l', p. /.~!•. \ ' ) l,ut 11('8 [·pines Lie Thanh lIi 011 , fi l)
(i ) FI ~O T , n.I~' Y . l~·.-O. ,
IV , p. !)ilD. Po PanrauÏl humaI".
(3) CL/J,/:."Y./:.".-O. , V, 1). 25.
380 LAC 1V 1LI S AT ION R É v Ê U: E PAR L'A R T
l' I /J(U/111n de To Ly. Cr. I. e., l , p . 45. 1\lault Garai ct ;i Pô Dam , mai s l'époqll e
Les èa lll :; de Cochinchine, mU~lIlmnn s, rI e ccs m O llum c lIl ~ ('~l ll' o [1 nncirllile po Il l'
onl adoplé parfois 11Ilf' fol'nlf' de tomhr qll'on pllis~r a ll l\cllrl' ail Cil Ill' impol'Iall e,'
qui l'e~se mlJl c IlI'all COllp:'t cell e drs .\l'ah r~. Ù ces J't~r il~; 1'1111 II I' IJOs~èd e d'a ill cul's
Cf. B.RY. R.-O. , IX , p . 71,8 r I fi g 41. all cun Iml ct l'aull'C n'('n mOlllre qu'un
(21 La même Il'adili on s'appliqu e à PÔ seul , d'a llu re modern e.
SES MOYENS 381
.
Nraup n'a pa s . a façad e il l'E. , parce que, di sent-ils, pl'elliier roi
nomm é pOl' l'empereur d'Annam et non issu de la li gnée royale, il
n'est pas dieu. Les Cams rend ent-il s il ces images flln éraires les
hUllneurs d'un culte? Cela rc"soUllrait neUement le probll'lIl e, mais
allez donc chrl'cher quelque chose de pr'{·cis au lIIilieu Il e la confu-
sion acLuelle, olli'1. un peupl!' qui n'a. mi'mr pas gi1L'dé dan s sn 1111"-
moire l'un des inn omhrabl es noms de ÇiYa ou d'Uma et qui in sc l'it
Allah parmi ses anciens l'ois ! Rien ne lrs affole et ne lC's embarrasse
CO lllll1e la pr"c ision ùe nos questi ons SUl' des suj ets de cc genre, Je
crois pouyoir affirm er cepelld ant. pour avo ir assisté ü plllsieUl's
crrémonies, qu'ils ne di stinguent pa s entl'e deux sacrifices cclui (lui
est des Linù il honorer la di vinité, il plus forte raison les mù,nes d'un
an('l~tre, de celui qui a pour raison d'('Lre la demande de quelque
fa veur : en ton le espèce de cas un l'l's tin l'st o{fert el toutes les di vi-
nités ou les ancêtres di vinisés, c'es Lsouvent tout comm e; y sont
conviés en d'interminables liLanies . .\'oLons seulement que les effi-
gies funôrail'es du Binh Thu~tn so nt l'bc"'es ('Olnm e des divinitôs S Ut'
drs cuves à aülutioll s ct qu'il en es t de mème pour les reines de Pëi
Homë, alors que la cuve a disparu so us les ima grs de reines au Billh
Thu ~tn. ~lai s il serait dangereux: d'attacher trop d'importance il ce dé-
tail, le plus mince kilt d ant précé d," d'unl' Ilall C' qui n'est pas autre
chose, COllllll e son lI om lïndirlue. (,warw r , qu' un I' cuve il ablutions
réduite,
Si le problème sc prése nte ain:;i d'un e fa ço n t.rl·s délicate pour les
uall/wi du Blnh Thu ~ n , il sc pose d'un e manièrr l)('all coup plus l'ranche
pour le Lcmplr, de pij .Homë. Jei il n'y a pas d'hésitation: la sla.tue est
üien cell e de Çivrt , pui squ'l'li e possl'dl' dix: bra s ct qu e JI' dieu est
acc uillpa gné, ct sur sun cffi giu cl dan s le tenl pIc même, de plusiem s
l\andin. 11 n'es t pa s l'lus douteux que ce soit ùgalemenL l'im age
SES MOYE NS 383
dll l'Oi, pui sque son nom est gravé SUl' la purLe eLqUIl ost accompa-
gnl' de ses deux femm es : cell es-ci n'ont rien de mythique, puisque
« rune ne s'esl pas assise au bùcher arec son Inari (1) ».
\1) Cf. E. M. J) ~ IlA~n , /3.EY. I::, -O., Hl , qu e le Çi \<l de Dmil Lai ; \(o ~ mùmcs ou·
p. 60 1. sCI'\'aLiolis génél'llles s'appliqu l'IIL uu /lW'
\2) .\ lu même é poque, li Yaô Mum , klwli ,ir/a conLemporain de rail l'l'oit , Illai ~
l'i dole possrult' l'11 ("o re l'œil frolitHl aill si la co iffure y l's t conique.
384, LA CIVlLIS ATIO i\ RI~ Vf:L:ÉE PAR L'AHI
peut-èll'e, si elle en dérive, de celle des ku/. Les éams comme les
Hind ous s'étai ent plu à crée l" une certain e cOllfll sion entrr le di eu ct
le roi qui l'érigeait : il lui donnait so n nom. A mes ure que rid ée
r eligieuse s'affaiblit et devint moin~ prée ise, l'id ée du roi fonda-
teur a pn primrr celle dll di eu il qui il dC"diait le te llipi e . Qu e tel
Çiva r emplac e d'abord (.:iya , larech erchr ci e perso nnalité dOllll ée au
liitga par r e nlploi du koça semble le montrer ; llue ce dieu, dont la
généralitc' se r éduit déjtL aill si ct qui s'id entifie au rui, s'efface
presque complètclll ent devant rid ée du roi ensuite, cela n'a rien
d'impossible.
Si les éams ont suivi une mal'ch e parallèle il, celle des Khmèl's ,
qu e nous voyons dès le JX-" siècl e id entifier dieux et humain s glori-
fic"s dans les mêmes images( l), ils ont dû d'aborù voir dans le « Sa-
t yamukhaliriga» de Nha Trang le mukhaliûga de Çiva qui est Satya-
varman; puis plus tard , dans l' « Hal'iva rmmaliùgeçvara » le roi
llarivarman qui est Çiva s ur terre. De là à oublier que Çi,;a a une
propre çakti et iLreprésenter, à côté de l'image du dieu-roi qui est
devenue l'image du roi-dieu, les femmes du roi, non du dieu, il n'y
a qu' un pas. Dès qu'il est franchi à Pëi Romë, l'idée de divinité s'at-
(1) ULl e in scripti on dc Sam bol', du de Lolei cL (l e Bakô (879) s0 1l1 dédi és à des
VII" siècle je croÎ:i, dit, d'après AnlOli lEH humaiu s de l'Uil cL de l'aul['e sexe, divi-
(Cambodge, l , p . 30ï), qu lcs auteul's ni sés cl confondu s ay ec Çiyu ct Umâ, et
des douatiun s au Lliel! de « SambbupuL"a llui , san s doute, élai elllreprésenl.és so us
r enaquil'elll Cil lui 1); de là à suppo- leurs traits. (( Du 1.\ ' à la fin duxil osiècle,
ser qu e l'image dl! di eu de SamlJhll[Jul'a Ull i' séri e ininl errompue de témoi gna gcs
e~t la leur propre, il n'y aurail point [1I'ouy e l' exi stence d' nn enlte l'endn Ù de':
un g ralld pas ù. fail'e. NO li S al'on,; la id oles qui purlai enl dan s cel'lain s cas les
1)I'eul'e qu 'il a été frallchi t1all~ ce Cam- attributs d es divinit és conllues cL dont
botl ge même t1onll'cxclIlpl e a talll cl c \'a- les vocab les ain si I[U C le ' Imil s l'appe-
Ielll' I O I' ~ llU ' il s'agit t1u pCllJll e imll1 édiatC'- laicnt les Homs et l'a spect ti c,; persunnes
lIlent yobin. POUL' M. Fuucher, « k s yieux défuntes . )) ( B. C.A. !. , 1911, p. 40, ) 11 est
Klllnèrs IIC faisaiellt pas de di ff,;rcIl C(' dall s inl é res~an l ti c l'clllarqu C' l' ù l'appui de celte
IeUI' espL'it enlre les bonn curs de lu di \' i- opini on Llu e parmi les slalnes kbm ères aux
ni:;a ti oll el cc ux tic la rcpréseillali oll formes ct aux Iypcs co nv entionnels, celles
sculptul'ale. 1) (J3 .C .. I.l. , 191U, p. 13:i.) ain ,;i détli(,cs )1rcllLl enl Irès souvent , au
Comme il:; [1rètai t:lIl h~ IlI' Il O m au di ell , ib 1I10ill '; [lu Il l' la Lète, l'aspect de véritab les
lui dOllllai ellll cllr appUI'I 'IH'C. Ain si M. Cw- porlraits. Yoir 1111 Tl'Of'nctr ro I ('~ lêtes
dès n[l)nlr(' que les ,"Llilï ces "L' ~ g ro llpe ~ des pi loces O.3rJ", 0.1 '., O.H. 0,1 3, U. 294.
SES MOYE NS 385
I," nue si bien que c'est le roi mème, sans aucun attribut de çlva ,
(lui est représenté entre ses femmes dans les bammi du mnh
Thu~n.
(1) :-IOll S IICYOII S ill'obli gcaucc (lc M. Fi- nOli s pcrmcLLc (le l'ell rcmm'cicr ici même.
llo llcR l' e n sc i g ll c m e nl ~ Irl's Iwécis rlui SlIi- (2) 1h:1\ r. ,\I r. !IF. , J O/l1"/I. Asial. , 1888 ,
YP lIl (llP. 385, 386) sur l'écrillll'ci'aJllt' ; ([U 'il 8c séri c, 1. XI , p. -16.
25
386 tA CiVILisAtION RÉVf~LÉ8 PAR L'ART
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rac!' de pinl·r. so il au l1 anl' d'ull e coll illl, (Il, sail au lJord ll"Lme fl-
\ il\1'e (2) (fig . 101), soit r ncore. ma is plu s lard. Slu de simpl es rocher s
il l! \ surfaces li ssps (3\ . LI', 111 0 1111 ' s~s l è llll' l's t 1' "lpl u~ I" nillurell emenl
pil r HariYü1'l1 lilll qui sCJIIIJl c l'JI tuul \ uul oir raire 1'C' i\Te les vieux
IIsilgrs (1 ). \ Ull S lrouYullS pl us Lanl l'IlCOl'e dr ux in ' Tipli ons de cc
1!l' lIrc. milis diln s des si.lualion s sp('ciall's . rU Ill' itUX grolles de Pholl g
.\ !ril (:i) . l'aulre dan s lit (;uscad e de T!ri).nll So'n (6\ .
De simpl ('s pi PI'rps bl'lllrs . mais dr Slll'raCr planr on aplani r. (lI'cs-
,J'I'S il l'r Ur inten tion. rpç llrent égnlrmcn t les inscrip lions, et c'\" l
\ 1)Pelite dt'esse (le Nha Trang, ); e, (4) Cuye de l:Jà Lam , en sanskrit el
I·t' i ne8uèi ~ , x V III" siècle. par sui te sans doule ancienne.
(2) Mi 80'n, insc. 80, Ylie. (5) n~IStLli balau, Darlac, insc., ft 7,
(~\ Mi 80'n, insc. 19, Vile. "ase: Navclle, in sc . 58 (ft68), vase de
Nha Trang, insc. H 8 (1.\l65).
.CHAPITfiE V
Inlt'oduclion. - Çiva : le linga, (1) ses formes; - lUli à sa cuve; - multiple; -ind é-
pendant ; - à inlermédiait'e oc togo nal ; - piédcs lanx propres au lùiga; - linga
décoré ; - IIIlllrhaling a; - form es spéciales du li/iga. - Id olès de Çiva : calme,
debout ; - assis; - obèse; - ascète; - t errifiant ; - clvür apiila. - Çil'a Clt
décorati on, calme; - comba ttant ; - triomphant, seul ; - entouré. - Résum é.
- Uma, en idoles; - en déco l'ation, - Rés umé, - Gal~eça, - Skauda. -
Naudin .
ecl.te form e ; celle adoptée au Campa n'a rien de Lien spécial. C'est
i, l'ori gine (pl. CLXXXIl-I) un cylindre tt plan supérieur bombé ; sa
convexité n'est pas assez fOl'te cepend ant pour que la terminaison
supérieure soit une demi-sphère; il est entouré à la base par une
légère saillie qui se retourne en bas près d'nn bâtonn et vertical à sec-
1ion plate et vient des deux côté' s'accl'ocher près de la terminai-
~ o n verticale de ce dernier, fOl'me con ventionn elle qui correspond
~ ans doute au filet du penis. L'ensemble s'enferme Jans un volume
exactement cubique. Cette fOl'me est de beauco up la plus répandue;
repend ant et dès la première époque, car nous croyons les linga de
Ph6ng L~ et de Binh Lâm (m. pl.-C) qui présentent cet aspect,
très anciens, la masse cylindrique s'accuse jusqu'en haut et la sur-
face supéri eure est un plan hori zontal qui ne se réunit au cylindre
flue pal' un arrondi tl'ès court. C'est le tr'at:é qui pl'évaudra au dé-
but de la deuxième période, mais alors la surface supérieure est une
calotte sphériqu e à grand rayon qui détermin r, 11II e arNe nette par
"'iL l'encontre avec le cylindre (1) (pl. CLXXXIlI-A). Celle-ci est même
accllsée à l'occasion paf' un fil et (2) . Une autre form e aura rgalement
grallde vogue dans la dernière période, c'est crUe en massue, le
G ~'lin d f'e s'étran glant Jans sa partie médi ane (3) (m. pl.-G). Quelque-
fo is au contraire, la base es t plus large et le cylindre devient une
parti e de cône : nous ne pouvons malhf'l1l'CllSe ment fixer avec pl'oci-
sion l'époque de ceUe forme, sprciale aux gl'OllppS dl' li1iga trOllV(\S
i, Mi San (m. pl.-F. H). Cependant lu form e de la cuve ù ablutions
du groupe des t:inq liitga semble bien ùe.vuil' fail'f' rappol'tpl' ce typl'
fi la période second aire (pl. CXVIlI-J). Les diJn pnsions Ir nd ent CIL
général tt sc réduire, ct, si les linga des monllill ents an ciens de Mi
San sont énormrs, ce ll X qu'on trouve dans lrs dr miel's j; difices sont
de proportions heall co up plus modes1es. Enfin \ln unique exempl e
pst polygo nal (4) (pl. CLXXXHI-B).
Deux systr mes de linga SOllt en. co ncurrence dans la premi ère
(1) PÔ Klanu Garai. (3) 13ân g An, Phô Rài, elc.
(2\ Th(lp Thàp , Chàuh L9. [.1) Thü Thiçn , voir Append ice, p. 579 .
392 LA RELIGION D'A PHfs LES MONU ME NTS
périod e : l'un qui dUl'el'ltjusqu'aux derniers jours, l'uu tn' qui jouCI'a
au début un rôle plus brillanl mai s éph émère. Le hiiga peut fai" e
corps avec la cuve tt ablutions même OH en êlre indépendant; il
est dans le second cas taillé dan s un long pri sme qui s'encas tre
dan s la cuve.
Du premier système nous avons un bon exemple dans le linga
de Mi San AiO (pl. CLXXX tr-l). Celle for'me simple ri e s'est guère
modifiée que par multipli cati on ; encore le cas n'est-il pas tr'ès fré-
quenl et ce n'est guère que le templ e A de Mi San qui nous en a
fourni des exempl es, cornme si celle co mbinai son spéciale répondait
à qu elque croyan ce également parti culièr'e; il en fut trouvé des
gr'oupes de deux (peut-être fragm ents (l'un gr'oupe lI e quatre), un de
cinq (i ), réuni s SUl' une mème cuvp it ablutions d'une form e spéciale,
et un de sep t (2) (pl. CLXXXIlI-F) qui portaient chacun un emb1 ùmc
différent découpé clans une feuille de métal ; il n'en res le que l'encas-
trement. Ce sont, en partant du N. si l'on suppose le groupe orienté
à l'O. comm e le gr'and temple: un di sque tt pied ou un vase, un
trid ent, un e lance ou une fl èche, un disque ~1 rayons ou des foudr'es
circulaires, une corne ou un cor, une conque? des foud" es? sous la
form e ordinaim du vajm .
Celte co mlJinaiso ll clu litirJlI et de la cuve ~t ablutions exigeait un
travail co nsid érable, si l ~ lùiga était grand : abaltre dans un bloc
susceptible de contenir la ("uve et so n bec tout le volume de pierre
néce 'saire il, la sailli e du /ùiga central était un effort éno['m e; on
y renonça ~t la second e époqLw : un simple tenon carré vint, comm e
pOUl" les statues, unir le linga il la cuve. C'est ainsi qu'est exécuté
celui de Chanh Li? ('II . pl.-C). celui de Glai Litmau, qll c le fur ent
ceux lI e I:hmg Th<:l-nh, si les divinité ' de ces tours étaient bien
des lirigo . Il dut en ètre de même pOUl' beaucoup d'autres et c'est sans
doute ce qui explique le nombre considérable de cuves tt ablutions
qu'on l'encontre veuves de leUl's divinités; un linga arraché de sa
(t) S ;) !ln mn sée de l'École fran,:aise d'Ext rême-Orient.
(2) S 6 du même ffius'>e.
U: (,: 1 r :ÜSME 393
prl'so nnalitô plus pl'rc isf' au li1iga (2). Les Cam s y l't'lIssjl'ent par l'ad-
ditioll de !.-liça , so uvent d' un e gnlnde val eur, qui so nt ~'én él'al e m ent
Ol'III"S (l'un e 011 plllsicul's fi gllres(3). C'est aumème hrsoiu sa ns doute,
ct Vl'ul-êtl'I' pal' int el'prrlation de ce lte form e ell des temps plus
pa uurs , ([Ile l'Ilt cl'N' le I/Iukhalinga. Il ne parait pas CIL effel être
(1) Phông Li? Hillh Làm,J\lïSc:l'I1 F elFI ' M. l?inol, B.E .P.E.-U. , IV , pp . 937, 950,
(!) Cf. FIl\OT, B.EY./:.'.-O. , IV , p . 9 1/•. 976. Ci lli parlent rC8pcctivcmcnt de koç(! à
(3) Cf. lusc. d e ~li :Sali , lrad uil es pal' ~ , 6 et 1 \"Îsages.
LE ÇIV Al'SME 395
1"1111' dl ' \"I'lIil' 1I1'I1I(.:lI ll id , ,\ l'l'IV' r;i~i,il 11111 ' l'~ l'ilillidl' ,'lin ili;':-llC' IIl1nt
1<1 sf'l'lilln infï 'l'u 'lI l'1 ' <<l l'l'liqll" p\ iw ll 'IIII'III il la secli on supéri eure
"II IIlf)l'C C <llllJrl'~ c l'JI'I II, l ' II lJ'lIll eil'l'Idair'I' do l'l' Il de l'roronJ ew' se
IlIiL <lU X deux li eJ'~ de lit Il illlll'UI': quc,l'llll'~ c<ll'ilC'hJr cs SUl' la base
~ IIIII illlll " dlilri'illd, '~ (pl, (;L\.\.\III-E ),
Lit IUIlI' ci e ThIl Tlli ('n, 1111 mi f' lI\ 11111' ]JiI ;':-l!cl l' YOISlne, nous a eon-
sl' n l" l'II 1'"l'lc'- hilllll" ' dl 'II\ I.I'I\ ~ 1'III'il'IlS hÙ!/fI de Iii périod e secunda.ire
1 11'1I1" ~ il .lil lJ iI~ I' , "lIldl'l ' l'II l'clill ail'(', (.rllii l'illi g 11 (, décoJ', petil s l otus
"111111 (III df' lI\ l'i ll l;'':~ "l'J'"~I''~ , 1. ' 1111 dl 's cll'll\ tiû!!(1 ps1 polygunal. l'ail
clllrs 1ili,ga d'or SU I' CIlveltr d'aq,rut ([ulréso [' de Ml o'n (rig, ') ,
Les idoles de Çivil sous la fi cr ure humain e ont heaucoup pl Il .
l'ill'l':'; ; il est \Tai qu'elJ e l-Lai enl aU " i plus ([ifli Gilc il exé ulcr, Le'
l'('lm"srJllalioll ' dl' Çi\ll ull'cdl'Ill au èaml)a din'I" s formrs : il est
fih"J'é calme, r eplet. asediqllr, 1e'I'I'ifianl on ll'iomphant. Cc n'est
~1It" r(' quc 'ou les trois prclllit"l'es form 'S (luïl rnt trailé en idole;
]"s aulre fi(' se rcncontrent que dans la déco ralion rrli gi u 'e des
llIonuments,
Du ns la fol'! 11 e simpl eme llt humaine', lOl'SflU'il ne po sède pas
d'a lll'ibut péciau. , nou ne POU \'OOS le l'eGo nnallre qu'a,u Nandin
(l"i l'an:ompag ne souvent. il l'œil fr ontal dOllt il. partage la pl'Opri ~té
<1\ ('(' SO it fils GaQ-cça, ct parfois sa çakti, enfin il la présence du cordon
JJl'ah maniq ue, qU'il quelq urs exœ plÏ.olls pl'ès (2) 11 e's t. co mme dieu,
snll il pol'tel' au èampa,
.\[eo liolJnons d'abord deux idoles de Çi\,lt dOllt la tète eul fut
l'l'lm uYée ; elles pl'Oviennent, l'une de Qui GiiLl1g ct est reconnais-
sa ble il l'œil frontal: Lwlre <10 Tll~lJ:l Thàp, où ce t œil n'a laissé que
dps tl'acrs as Cl vagues, mai ' où. la, tiare porte' un (lécor qui emule
rcpd'sentcr l'o/!lkiira (pl. CLXXlX-B).
Sous ne possédolls que twi id oles de Çiva debout, deux qui
pill'ilissent des l'éVliql1cS l'LlIle de l'autre clall s la première p ~ rjo d e,
1111(' de la econde, Le Çivlt de l\H o'nA'4(a) n'e t reconnais aule qu'it
l'((' il fl'onlal ; illùt fIue dellx bras dont il tient llIlP. {joIe d un cha-
111 _\11 Call1hollgr i \ (' Il flll d.écom-el·L (2) fll'3hma lI('s tylllpans de Mi SO'li El
ni lid dl'
1111 "Il J'oc lH'. Cr. H. /' Y .E,-O .. I, " \ dl' ~II Xuy èll , ri $ l~u tl e lJi('ll 110;1,
p. 161. (3) Cf. I. e., l , p , 362, fi g. 18.
pl' ld, Cc drrn icl' dl·l.ail puulTilil. l'il i/'( l SUppOS CI' quïl cst consid ôn:".
,'omnw nsn'" li (!,I '" (; ;11' 1,'1',;l 1':11.1.]'illlli (' \llIslalll dl "S t; i\' \l ilscètcs ;
dr pill s il "st \-èlu 1'11 1'1 si IlI[II ;IIIII'11I 1' 1 111" plll'ii i [Iii S d,· I,ij ullx. Srs
11I'l' i II ('s SIlIII. CI' Pl·ndn Il 1. 1" II'Cl"I',' pUUl' r Il
l'I' c''rt JÏr , 1I1ni s il Il'I' sl l'LI S illl[loss illl p. qUI'
1' 1" Il'iI\ ilil silii Ililsl /·l'il.)III'. L 'alllm slalue,
qlli pl'lI\' il'lIl Snll., dlJutc dl' :\Ti SUl! Cl ( 1)..
p . !IW. I. n 1""""" "', ,01 ,'" d" IIX ' [" 1/1' /1/ '1// 1/ "" "- (:., 1. JI . :{II '... fi;! . lili.
L)~ ÇI VAI ME 399
voir dan cette ligu re une dée 'se, vo ire une ul'dltaniirî, La jJré ' OIl L:O Ju
COl'ùo n brahmanique rend la pt'emière hypothè e impos 'ible et le
seul exemple probable d'ardhanafi que nou ' po. sédions (1) a de sein
bi011 plus pui anl (2) .
yiva peut faire partie du group e des neuf divinité de TriŒ.i~ u (3) ;
il u'y serait reconnais able qu'il la pré ence de Nandin.
Au début de la seconde période, nou vo ons aux Tour d'argent
un e belle latue J e Çi va (1) cumdéri é pat' l'œil frontal ; elle avait di
JJras, mais ils sont bri és cl l'on ne peul reconnaltt'e quel ' altl'ibu t il
purlaienl. La di [nité es t vêtue J ' un ri che GO lume ct cou verte de bi-
JOLI \:; un GorJon brahmanique en forme de erpent tra erse a poilrine.
Une peliLe latue lrouvée à. PhanntIlg-gare ct qui l'apI elle par le
faire et, malheureusement, par le mau vai état d conservation,] ,
ligu res de 'l'l'à Ki~u, doit cependant, en raison du de antier de on
SUllljJu t, il.jJparlenir il la deu 'ième périod e; nou CI'O ons voir un
(;i 1 li pOUl' le cOl'don brahmanique qu'elle porte.
Enlin al ec le yiva de rail MUIll commence la éri de figures
défll1'Jllées qui nou ' mènerout par Po Romë aux talue fun éraire
du 1311111 Thu~n (fig, ï 5), Le yi\tL de Yan lVlum (fig. ï7) a l'œil
t'l'uillal, le Gordon brahJllalliqu " 1\ Gl'OC iL él6jJhant et le trident:
l' Ulll' le GoslulQe il e ·t trailé Gomme un roi. Le 'iva de Po Homë (5)
Il 'a plus l'œil frontal , mais pat' 'ontre, il a huit bm dont il pOI'le un
puigllard, uu trident, un boulon dG lolu ' ~L longue lige, un saure,
111 1 peigll e l'l une ta 'se 11 huile de GOco. De tèle ,'élèvenl au-des us
dl ' lui, que les indigène donnent Gomme Gell e' de sC's sel' .item '.
Il l'sl bien plus probable qu'il 'a O'it i·i d' une lradu<.:tioll naïve de
la supel'po 'iLion des lètes de Çiva dan ' certaine ' r 'pré entalion s
S ous uron rencontré dans. une maison èame une image de Po
Binh Thuor qui offre une dispos iti on analogue mais moin s anormale
(l ig. 104) .
l'ous HYOn S monlré' plus haut co mm r. nll es statues fun éraires des
l'uis d( Blnh TJlII~ ll avaienl 1'11 se suhsliluer aux reprt'se ntali ons de
(; inl.: eJJ es Il e présenLelll J 'ai ll eurs au-
GUn des traiLs auxquels on pomrait re-
connalll'e le di eu.
No us Il e voyons Llïdol es Lle Çiva
assis SUl' l'andin qu'en deux pi èces de
basse époque, il PhmJc 'finit ct ~l Dmn
Lai (fig. 105). 'l'ouLes deux monlrent
Çiva assis ~l l'emopéenn e SUI' le bœuf
accroup i ; ell es ont l'œ il fronlal , le cor-
don brahmanique ct porlent glaive et
lrid ent. Lellr'costume es t riche et ell es
sont parées de nombreux LijOllX. Une
inscripli on, fru sle dans les deux cas,
l'S t gra r ée SU[' l'envers de la dall e ll la-
quell r chac un d'eux est ad ossé.
Çiva est encore représenté ass is sous
IIne fOl'me assez curi euse et dont nou s
ignorons le se ns, cell e d' un perso nnage
Ohl·S.c . La pIns ancienne de ces statues(l),
Fi g. 'JO'•. - PÔ Biob Thu ol'.
IJ aulcHr: 1 rrli\ ll"c C' 1I\iro ll .
fi gul'f' d'un l'xcl ·lIrnt mOllvr.mrnt, ac-
r:l'oupil' il la javanaise, fllt Il.·ouVI)e enll'e
l(·s l'·dific('s 13.) pt 13-., il .\li Sun. La INe el lfls aLLrilmls fonl défaut:
~
(I I Cf. /.( ;., l , v. :3ï8 , fi f.(. il::!. Il n' psL bhadl'c('va raqui r~ 1 lin litiY",cill' dan s les
)la:; pXilcL (1(' s nl'p O~(' I' CO IllIll., 1101" l'ay uns inscripti o ns !:JO r I 8.1 .\Iî So-II , XII clXXIV
fail qlll' L"U,' lï gul'c l'III la di"i"il é dl' Mi (c f. FI ~O T , IJ .E./o'.E .-U., IV , pp. 93ï c I9ïO ),
Sn'" Il l ; 1.,,, im;CI'iplitlll~ 111 0 1111" '111 lI ell c · dr s liOÇfl 1ui Ro nl co nsacl";'. Voir ci'pcn-
""II
"h 'III!),,, ' l" ,: s(\ IILloail 'i'~ (lui s, ' " " C' danl dons le Bulle/ifl. LIV , la 11 0 11' '1 dc la
e"dé Cil II I ~o nl c() lI ~a(,l'é,; au di!'11 Çl'lçuna- page !H1.
LE Ç I VAÏS~lE 401
l\U II S avons trouvé les débris d:une statue analogue à L~c Th{lnh.
une autre existe au Illusée de rÉcole sous la co le S 47 (fig. fOU), et
1' 0 11 doit peut-èlee co nsidérer co mme de ]a même nature les deux
- \.) De gauche à droite: sLalue ace l'ou- derni ères figures semblenL ll\-oir fail par-
pi l' , () nt U); moine bouddhi sLe fJo rLa llL un li e de la eomposi Li on du r eLable Ile celte
brùle-parf ums ; Çiva debout. Les deux salle.
404 LA RELIGION D'APRtS LES MONUMENTS
lJoù Lni : l'r "(lIll {\Ill' des SpiP:I1I'IIL'S somp tll eusemenl parés qui
11('
li"IIII('1I11'11il 1111 glai\l' (ILg. (jÇ). l'HulJ'(' IIne 1:'1 UIIl(' , le ll'oisi ème une
uoul'sr, .\ la llllll' ,-", I('ul' {'opi!' ~l'ussièL'e or 111"'l'il,' qu'lIll r "impie
nl('nlion: ici ils '0 111. lous arnu',,,. A 'l'mo'ng An, ils monlrcnl une
allurr plus halaillrllsr :ils tif'nnr[ll d'une main leur chapelet, mais
dl' l'allll'r Ir l'ajra; il" sonl en hns-l'rlirf. De même les voit-on aux
J'Lollla~nrs dl' marhl'r , aL'més crUe foi , d'un glaiye et d' une mas ur
(flg. III ). '-'UUS Il'ayolls retrouvé que ùes fragments de ceux de
I.I'S pieds, SUl' une padie manquante, reposaient sur le do de. and in.
L(lS bras principaux li ennent la lance; les autre attributs sont (l es
Ilimio ns lIe loius ü lon gne ti ge, une 1>oul e, une frond e ou mi eu un
"t'I' peld, un vase et une be ace pendus, une pique, un arc, un e nèche.
1111 ('l'0t: h éléphant, un e coupe, une sonn ette, un grelol. le disque
Pagode des lolus tl Phu ITtrng, voir Ap- (f ) Cf. I. C.. J, p. 302.
(Jt'n dice, p . 581, (2) Cr. I.C., l , p. 333.
408 LA RELIGION D 'APRÈS LES MONUMENTS
évidé; enfin ilti enl d'un df'S premi f'I's bras UnP Niigi, semble-t-il , qui
fOl'mè peut-être dais au-dess us du dicu,
C'es t sous la form e triomphante que Çiva es t en tympan ]e plus
sÇlU\-ent rcpl'ésc nté, so it seul , so itau milieu de toute un e petite cour.
Dans la première période nous le voyons à Bich La (i ), dansant. Il a
dix hra s dont un! ient les foudr es circulaires : le disque il trois
pointcs ; (I eux ficH'les l'acco lnpag nr nL l'un dan sant, l'antre priant (2).
Plus so n\'('ntil n'a qu e qua!rc hril s ct deux mllsir icll s l'esco rtent.
.'\. 'l'l'à I(j <) 11. il Pô .\fa~' I1· dl' \T lt il Tl'iln ~ ,l ympall ( 3) dl' la pOl'le d'enlrl)f'
de la 10111 ' jJl'illl'ipnk (" g. ! '! :\), il Thu Bâ ll (4) , il a Irn pied SUl' Nand in.
Ses alll'iou1s so nl; Je disque tl lrois pointes (5), le vajra (6), une fiole (7)
Ijll ' il virl f'. rlf'S hon!fln!' dl' IIl!tl!, (R) il longw· lige, "" glai ve (!)) . lin al·c (IO).
esl assise denièl'c lui : il n·aque deux bras pt lient le di sque. Bralunii,
Vi5Q.u. Skllnd a el un gueJ'l'iel', peut-être une divinité inconnu e de
nous, r Il Cl' 01 11 pagncnL.
. Enfin TrÇl.ch Ph ô IIUU S lli ontre le sPlll exe mpl e (fi g. 11 5) de tym-
pail 0 11 Çiya soit fl r; ul'é park lii/ga. plul ôt sans doul e, co mm e nous
l'avuns dit, Ull koça il visage qu'un 1I1ukltalùiga de pi erre; la tête pode
[" Œil fl'untaL Yi5Q.u ri: Bl'illlnüi n~ nd e nl hommage au dieu.
Ih'suill ons cps di\(·l's l'l·n sl·i gneill enls . En idul e Çiva est plus fré-
qU t' llilti ent l'ep/'ése lllé [)al' le li'IÏy{( qui . [)a r contre. ne le (igure presqu e
Il'i nl ji.llllilis Lak ~ ln l au ètllUl:' it. ne lai.' se auwn doule SUL' SO ll identi-
li caliu ll , Cetle stalue esl cUlI1plèlement défigUf'ée pal' des restaura-
li uns annam ites ,
La dernière idole prése nte la curi euse particularité d'ètre andro-
g~ ne , avec prédominance du côté féminin acc usé par le sarong et
If's seins opulenls, land is que le t:ô té masculin n'est indiqué que pa!'
(' 1 Forlcs rcslalll'Uti ons lI lIlIlImitcs qui un e ido le ou un c ,'cprése nlali on dc lym-
~n lpèch cJll de savo ir s i cellc fi gure e t pan .
414 L .\ RELIGION l),APH I~ S LES MO~UMENTS
Fi g. 11 i. - l'Ilu i\iuh.
G llI-, c~ a. lI alilc ul': 0 Ill, 8u ClllirOIl.
lolu s. lIigllij,I'f' . disqllP ,"rid!', rl con qur s'y ajollirnl. A C hi ~ 1l ftùng (3) ,
où (' l1 r combat. r ll e n'.pèlC' e n~orr IIlil'II XÇir a cl, ~om nJ e lui . a le pi ed
S lll' Xalldill . Ellr il si, hras d01l1 1'lusi('llrs li enll ellt (,Ilsr rnbl e l'arc et
la II t' clte.
['Ilia. ('II J'1"SUIll('. sC' lm"s,'nle dOliC dalls l'art cam plulôl comlll r le
dOllllll' fplllillill tir Çiril 'I" f' I·UIII.II1" 11I1 f' diri"ill" sp,\c ill lf' : r ll e 1"\ rNe
sr s allillldrs. mo,dl'I' . il la l'I ' SI'I'\I' II alll l'r ll ('n1l' IIl du cord oll hnllrma-
ni'lllL'. alll'i lJIII exclusif rllI SI' \(' In asnrlin . les mènws c(t t'acV'l'isti-
qups: mi l 1'1'011 lai el L'ahal/a. liras mullip les ti r qu all'r il dix. cc del'-
Il) ri ous lI égli gl'O IlS i ci la fi glll'C (k Pu 1I 0 1l ~ cr oyoll s d'O l'i gilll' Idlll1 i ' I'(' [1l'illl ili,·c.
l'UII, qui s(' mble bi(' 11 Iln r slaln r !l ' L'lIlil (2) Cr. I. C., l, p. 230, fi g. 1,3.
S UI' Ir démon-bufl'lr ~Iilhi ~iis ur , lIlai s qu e (3) Cf. I. C., 1, p. ':li 5, fig. M.
LE Ç lVAÏSME 4f5
lmill', (' II homme obèse, tl lète Ù· éléphant ; iln'a jamais, comme il Java,
I,'s pil'ds ùe ce t animal (2) ; il présenle par contre une fois drs oreill es
hll llli1inps (:J) . 1l semble fluïL cul ù. l' origine la tête plus enfoncr(' dans
]rs 1·'[Jll Ult·S que par la suite, Plies Gal)eç'a de Phu ~inh (fi g. 117 et
11 8 ). GO lllllle ceux déco uverLs en débL'i ù. Pô i\agar de Nha Tmn g
Il ~Iî ~0'1l B3' J at'dill de T O lll'an e n O 5, Thü Thi ~ n (Cr. L E\III IE, loc. cil. ). Deux
IJUllqu l' d(' Tourall e, l'llù :'iilliJ (d e ux \. l'Li G a l) ('~a d eboul.
Bo Hè, ~Iî SO'Il EJ' (Cr. 1.
:\ a~al' dl' :\haTrallg (lieux "Il l'mgmcnls ), G., 1, p. 41ï , rig. 94).
J) Utrll ~ LÙllg. PlwCrc 1'\1111 , TÙII Tl'i<\1I \2) Sau[ pe ul-èlre à Pbù ~iuh .
BOIl~ . (CL B.EY.E. -O., l , p. 16, fi g. 2) . \3 ) Dl.long Làn g.
4t6 LA RELIGI ON D 'A PRÈS LES MO JUMENTS
(fi g. 45), ont presqup, le sommet de la lêle etles épaules arrêlés par le
Fi g, H9 . - Mi SO'n n,.
G31) CÇO . lI autcu l' : Il m. 50,
paun, deuXlLlIln's (6) pal' Je rhinoGé rus. ql/ 'on lL'ollve de /l1 è lHO il An-
I,o/' Vat (7) . ne se ul e es l ([(' buut sur l'oiseau (:\lî So'n Ba) (8) devanl un
t:I 1(' \ l'l qlli la st'pa/'c de sa queue; les ùeux autres sont ass ises : rune,
ü(:('/'ou pie SUL' le paon (fig. 121 ), provient sans doute d' un des
. \ ' \ \\1. - Il .
418 L \. REL I GIO D'APRtS LE ~10 TU ME TTS
lli les .
Immln nI' fi gure qu'une
fois dan ' In décoralion au
t 'mpan de Du Diêm, fui 'anl
cortègr ù Çiva. Il es t tl cal i-
fourchon sur le paon dont il
étreint Je cou J 'un lJrus; de
l'autre main il lient un altr-i-
but très mal indiqué, en form e
de l'uquelle, cl oùil fautpeul-
êll'e vo il' encore le vaj m .
Dan s lous les cas, 1anda
porle un chi gnon à quatL'e di-
vi 'ions qui lui e t ri goureu e-
ment spécial. Au ss i somm cs-
nous tenté do voir Je mème
~t" ni e dnn s un e pelile slalue
dllmUSL-1' de l'Écol e 47, ac-
n Ullpic [li a. ja anai se cl co it'-
j't" 1' ain si (fi g. '( 22).
Fig. 121. - ~Il SÛ'l1 A. Il no convient jJilS de quil-
~~3nd". " Hule ur: 0
Ill. 70.
lel'I e cycle dl' Çiva san s men-
tionnrl' 11'5 nomlll'rusl's l'p [m"5e nlnlions de Na ndin . JI nI' se mble pa s
qu'ull sn ll eluail'o sPl'cial hli il ilj amnis éll\ co nsll el'é: nons n'e n avons
ll'ouvé auc ll n illsln ll f> SUl' UIl\' Cll\ C à aùluli ons el null e cuve capable
Je le rcceYoir no fu t décuuve d c; ol' la cuve il abluti ons, sans être
LE ÇIVAÏS tE 419
unr cundiLi on obligatoire du culte, es Ld'un usage 11'0p cons LanL pour
qllï l n'y niL pas là une indicaLioll p,·écieu,' e.
\O Il S ravons vu accompagner ,'ouvellL Çiva ct unüi, dans la déco-
v
LA RELIGIO N DES CA MS D'A PRÈS LE U HS MONUMENTS:
VICHNOUISl\Œ ET AU IHES CULTES
Yi cllll o uïslIl c: id oles dl' Yi ,qw el de Lak ~ mï ; - V i ~ I.11I cl Lak ~ ml dllll S lu décorati on.
- Gi\ru~la . - Hés umé. - ClIll e ri e Brahma. - ClIltes ussociés . - Divinilés
div erses. - Obsen 'ulioll s g(· néralc s. - Bou,lrlhisme : images du Buddha. -
l3 od hi salll'll . - Conclusion.
V I C H'iO u ï ~_\lE
Les cultes tir \'i ~ Q.u ct de Laki;inli timent une place assez im-
por-tanLe ùan s la reli gion came: moindre, il es t vrai, que celle d'Uma
et sul'lout de (,:iva. No us n'avons renconLré qu'un petit nombre
d'id oles de l'lin el de l'auLre, touLes de la seconde période, sept en
Lout. Encore Jïd entificatiun ou la date sont-elles ùouteuses pour deux
des représentati ons Il e Yi~8u . La seule certaine es t la sLatue de Biên
HO ~l dont la dédi wl:e rst inserile au dos (1 ). Le ùi eu es t assis à
j'indiennee Lric hl'III PIIL l'an', ; ses lJuatre bras ti ellnentd eux mass ues,
lIlI di sque lIlinu sGlll e el la t'onque. C'est la se ul e représentation ùe
La drmi(\ l'c sta Lul' d('prnll dl's M ln'is dr Pl llt&c Tj nh : rll e est, par
suiLl', eonLelllpuraine dr Po lOa un Gara i. ( X.l Vo siècle) , De ses quatre
IJI'as, deux Lienn(' nL (Irs bouLons de loLus, les autres le disque ajouré
eLla l:Ol1q ur ,
Dans la déco raLion, \ ï~t:lu et L a k~ nl ï occupent nn r pl ace plus
eo nsidl'l'a!Jlr, cLCl'la dt's l"originr, Tont d'abo rd, Yi , t:lll ac compagne
(;i\'a dans Il s tyll11Jans dr, cultes
assoc iés, , cu], il es L fi glll'é aussi
sU Il\'cnL il ehrval sUl' lr co u ùe Ga-
l ' II ~a (l ig. :124) ou assi, tl l'ind ien-
11 ('. C'e 'Ldans la premi l're pos iLi on
lanL qur nous l'r neo llLl'io/l S figul'i1nt Vi~t:lu, tympa n qui, pm' sa di111 en-
siu/I spéc inl p, pm'nit ayoil' ol'l1é une porte d'enLrée, es t crlui de Linh
Tlt ai (4\ ,1\ ('st il ]Jl'f3S11lllel' pa l' suite quI' le temple éta it dr dié tl cette
di\ inilé, 1\ cs l assis it lïnùirnn e; dr srs quatre mains il tient le disque
(' \'id l' , li n obj et en l'ol'Inr de T Ollll ne mas lie J'éd uite, un di squr en ma 1'-
gUl'l'i Il' 11 \'rc un fl eul'on long qui sort du cœur cLretombe SUl' lrs pé-
lalrs,l'lunr conqur mal comp l'i sr , ca l' ell e pst évielPe cn spirale, Moin s
(l) Tbi BÔ. avion s indiqué d'abord le dernier a ttri-
(2) Chil\n BàJl g . Cr. I. e., l , p . 278 , but, douteux, comme un brandon, p . 51.0 ;
fi g, 56 . mais ce tte interprétati on nous parait de-
\3) 'l'hu Bon . Cr. r. e. , J, p. 286 , fi g. 58. voir être écart ée, untel attl'ibut étant trop
(1) Cr. T.C., I , p. 509 , fi g. H8 ; nous exceptionnel,
VICHNOU"isME ET AUTRES CULTE 423
grand est le tympan consel'vé au UIll S' e de la ociété des Étu l s indo-
dlino i es et décrit par nou so us la lettre D (1); les quatt'e hm du
di eu ont des boutons de loLus, le disque minuscule ct la conque. Le
dl-lil il du cos tumr indiqu r un c scu1 plu l'c dr bassc époque.
Fi g. 125. - Ml Xu yên.
T ympan . Xaissa ll ce d e Brahmli . lI auleur: 0 m. 90. (D'ap rès un cli ché
du ca pitaine Dem ogue.)
rt'connaissablc parmi les attribut q Lle pOI'tcnt scs quatl'e bra s. Pour
ce mêmc nombl'c de bras, nous pcnsons cncorc qu'il faut reconnaître
un Vi$DU dans la figme élégante, mai si mutilée. qlli déchil'e une
victimc cn tl'a\'CI'S dr srs grno llx au dépôt de Binlt B~nh (n° 29).
Enfin il nous cs t mOlltrr floUanl. SU I' le scrprnt Ananta dans trois
lintcaux ou tympans (l) où est rcpl'ésrntécla scè ne dc la naissancc de
Brahma (fig. 125). C'cst le srul cas au Campa, avrc l'idol e de Mî
"'o'n G (?), où Vi?011 so it abrité pal' Ir dais des têtes du serpent.
j
(I } ~Ii :30'11 El (cf.!. C.• 1. p. 415. fig. 93)• .\Ii Xuyèn, Phu ThQ .
VICR OUÏSME ET AUTRES CULTES 425
('iEn lcrre cui te. (3) Cf. I.e., J, p. 431, fig. 97.
(IIcr. J. C., l , p. 259 , fi g. 48, C'l llLïlEIl , ( 1) Dépo é II l'École SO ll S la co le S 23.
U.EJ'./-".-O., Xl , p. 282. Cf. B.E.F.E.-O. , l , p. 20, fi g. 5.
(2) Jardin de Touranc, nO43. Cr. Géo- (:i) Eni ré à l'École SO II S la co te S 7.
graphie pilloresque des colonies. Flam- Cf. I.e., l , p.- 483, fig . 109.
mari on, in-4. Paris, 1905, p. 86'1.
426 LA RE LI GlO l
O' AP R È S LES . 10 N ME 1 T S
Fi g. H8 . - Bong Dlrcrng 1.
I~ difke s. , appli,l"c Je base, L a k ~rn i eulre les é léphanls. Large ur ùu gro up e: 0 m. 35.
(C li ché de Ch . Ca rp ea ux .)
Llans le chapitre spéc ial qui lui a été co nsacré cum me anim al my-
Uliqu e. quelle confusion s'est pl'OduÏle entre le lion et lui .
Si nous résumons les caractéristiques de \'i ~ I).u et de Lak!5mï
dan s r ad éam, nous trouvons que Vi ~I).u es t presqu e louj oUl's repré-
senLé assis, qu'il n'a jamais plus de quatre bras, mais qu'il en a
moins souyent deux. ~rs allribuls co nstanls sont la conque et le
disqllr évidé, qu'on lui voit pllls d'une fois sur cl eux. l arais ent
Ill oins souvenLun disquf' plr in. des lolus, le sceptre, le T et des altri-
buts guerriers, glaive, massue. hache, arc. Lak~mï e t toujours
représentée assise, n'a qu' exceplionnellement quatre bra : elle tient
.ICR OU ï SME ET AUTRE C LT E 427
CU LT E DE HnAHM A
11'1'S prl's au "i ~ l)lI dr Bièn Hoit dont cll e a les défaut ca l'actéri-
CULTES ASSOCIÉS
proximité ùu dieu solaire): une mangou te (?) (Ku vera ?); l'oie
(Brahma) ; un éléphant (Indra) ; un ch eval (1) ; un Ligre (?); un
bœuf (Çiva) ; un lion U).
Ce sont sans Joute les mèmes sepl divinilés accompagnant Çiva
el sa çakti que r ecevaient les pagodons A Z'7 et B7 ' i3 à Mi an. 'ous
n'avons pu r econnaître que Bl'ahma, urya, Indra el kanda.
Les 'inscriplions nous font connaître un culte du ùieu mixte
Hurihara, mais aucune r eprésentalion n'en a élé J éco U\'erte.
L'union de Çiva, Vi~D-u et Brannüi es ll1lonlL'ée par le tympans
dc TJ'achPhô (1), (J'u :9ièm (2) et ThùyTri ~u (3) . Lc dernier seul donne
la prépondérance ù Vigm. Dans le premier (fig. 11 5), Çiva, r epré-
scn lé par sa lè le sur le ti1iga, est accompagné de Brahma à quatre
tètes e t mains jointes agenoui llé sur le serp cnt; Vi ~ l).u es t ymétrique-
men t posé S Ul' un sanglier, e l possède qualre bras . A Un Diêm, Çiva
ct Uma tl cheval s ur Nandin ont aulouL' d' eux Vi ~ l).u sur GarmJa,
Bl'ahma s ur un lolus, kanda sur Je paon et un gucrrier. Enfin, ù
Thùy Triêu, Vi~D-u ~l
la place prin<.: ipalc est représenlé par la lète
seulement ; à ses cùlé étaient Çiva sur un sanglier et Brahma age-
nouillé.
Faut-i l voir encor e la mème idée d' a sociation dans la présence
des autres divinilés aux tympans d'un temple consacr é tl une 'eule ?
Sans doule voulail-on, en adorant un dieu, se concilierious les aulres .
.\in si Phông L~, con acré ù Çiva (nous po 'sédons le lùiga de ce
temple), monlL'ail dan s ses fronlons des image de Vi~l).u , mais Je
tympan principal esl L1ne représe ntalion de Çiva. J Hlnlt Làm , que
IlUUS savons pour la mèllle raison tiédi " ù Çiva, il semble bien ft ue
lit divi llilé qui orne Ir tympan ùe la fau sse porte S. soit un e figure
dl' Lak~mï. A Chan Il LQ, temple du Iiliga, on l'eco lJnall Brahma avec
(.:i"u Jans les lympans. CelJendant i] e monum ent Gi de li ' O'n a
bien pOUl' divinité un Vi~D-u, il fait exception, car tous le décors
(0) Déposé à la Résidence tIe Qui Nho-n . (2) Cr. I .e., I, p. 42;;, fig. 95 .
Voir ,\ppendiee, p. 575. (3) Mi SO'Il Cl (cf. I.e., 1, p . 39 1,
(Ii )11 SO'Il . Fenêtres D" l(lmO'ng M5-. fig . 86), Lak ~mï de Bong Duo-ng (ef. I. e.,
Cr. I.e., l , p. 262, O. 1, p. 483, fig . 109).
432 LA RELIGION D'APHÈS LES MONUMENTS
l'art cam . Quant aux autres êtres mythiques, ils font également
défaut (1 ).
Cette étmle générale nous permet-ell e quelque constatations d'en-
semble? Remarquons tou l d' abord que les èams ne paraissent pas
avoir demandé il l"aLlrilJUtune caradérisation plus nette du dieu qui
le porte. Ainsi l'attribut le plus personnel, comme le [rident pOUl"
Çiva, est rarement emplo yé ; il est vrai q uïl n' est jamais donn é tL une
autre divinité. Les attributs sembl ent surtout avoir la val eur de
moyens donnés au (lieu, plutôt tIlle ti c signes distinctifs; comme on
n'oublie pas de meUre auprès de lui sa monture favorit e, on lui
sculpte des attribuls qui lui permeltent d'exercer so n pou voir sur-
nalul'el ; aussi les mènl es objets 'e yoient-ils souvent enlre les mains
de dieux de caractère tout différent.
11 semble d'aill eurs, mais le fait n'es t pas particulier au èampa,
qu' une certaine confu sion exisle entre les pouvoirs des diverses divi-
nités, confusion qui serait marquée par la facilité avec laquelle leurs
atlributs sïnterchange nl. Quelques-uns sont absolument communs et
de sens vague, comme les boulons de lotus; ils ne sont pas à compter.
11 est plus élonnant de voir le disque évidé qui, avec la conque,
caractérise Yj ~ D-ll el Lak~mï, si so uvent entre les mains d'Uma, et par
conlre Vi ~ D-u prendre les atlribuls guerriers qui so nt plutàt la part
de Çiva.
L'examen de ces sc ulptures r eligieuses parait révéler un fait
beaucoup plus illléressant. 11 sembl e que ]e culte de Çiva, nettement
prépondérant il l'origine, ait perdu avec le Lemps de son impor-
l.an c!' (2) au pro/il de ce lui de Yi ~ D-u cLde sa \(Ikli , cLla cu nfu sion qui
se produisit lJeu tL peu aida peuL-ètre il l'oubli du dieu principal.
S OIIS ne tl'OU\'uns en end aUCllne idole de Vi!?l)u el de Lak$mÏ dans
la premièl'e période (3) , nous n'avons connaissance d'aucun temple
(1) Voir p . 2i9 . lu décoration que dans la première pé-
(2 1 Le' fail l's i plu s fl'appalll (, II COI'I' l'i ode.
poul'll e~ fig lll'C5 a cce,;s oi('(·~ de SOIl g l'Olljle , (3) "XOllS aYO nS cepcndan l CO ll nai ssance
GilI) CI:a el Skullda , qlli Il'olll rll' cullc ct (l'Ull sanc tuaire de \ï~l)lI au YlI e siècle à
ll'imll p;I'S 1'1 qui même n'e'lIll'cnl dan s DUO'II p; Monp;. Voir Appe ndire. p, 586.
VIeH OUÏSME ET AU TRE C LT88 433
qui leur soit dédié avant le XII e siècle; à cette époque au contraire,
Gl sans doute à Mi an, ct plu s Lard le templ e détruit de Linh Thai,
ail mo ins, parai sent accu cl' celle de tinaLion. Le fi gure de Lak~
mi ct de Vi ~ Q.u Lenai ent peu de placp ùans la décoraLion primaire.
Elles sc multiplient dan la ceont!p périod e. EnOn nous oyons tl
Phanntng (1), au XI.II ° si.ècle, Çiva neLLement suboL'd onné il Vi~ Q.u ; le
nll"llle monument nous monLre "gaIement Çiva abandonné pour
Hralu ll a co mm e di inité. FuL-ce l'iJlfluence de revers perpétuel , et
les Cam aux abois cherchèrent-ils protecLion auprès d'auLres dieu '
llue celui qui nr pouvait plus leur assurer la victoire?
BO DDHI ME
l') Tympau ùe Thùy Tl'i ~u. (3 ) Cf. B.EY.E.-O., J,p. 23, fi g. ï,ell.
(2) Cf.} .C., l , p. 482, fi g . 108 (École S 8). C., 1, p. 503, fi g. H 7.
.l.NNA~\[. - 11. 2
434 LA RELIGIO N D'A PR ÈS LES MONUMENTS
(I I Dans l'in scr iplion dc ?\han BiGu , se gloriri eu t d 'avoir élevé d es sanctuaires
pa l' ex empl e (cf. H U I\ElI , H.EY .t:.-O. , XI , a ux « d e ux dieu.:I:: )) Çiva c t Avalokit.eç-
p. 310), les dignitaires qui tlressc nll as lèle vara.
VICR JOUÏSME ET AU TRES CULTES 435
sunLaLionde Buddha qu'ait fourni l'art Garn. C'est nne figure debout,
en bronze, dressée SUI' un e so rLe dc lotus; son front est mal'qué de
r üqui: co mm e d'hahiLud e rll~ ~Û~(( parait mal compri se (1 ).
une autr'e représrntalion assez curieuse exisLe près.de la J'ouLe de
Qlli )\hO'n 11 Binh Dinh: ees Lune li gure de Buddlm assi~ il l'indienne
SOIIS le dai s des tètes du serpent dont le corps. schématiquement
trait é en 1111 long prisme l'eclall gulaire, l'élève au-d essus du sol
dir:·. 13 J) (2).
Sous avons renconLré il l(h unh 1'119 Don g un pr LiL Buddha assis
it lïnd ienne qui offrc' pal' la paume ses main s renversées; il est
f'11t'l'r mé entre lIeux slupa 11 neuf l'rnn emenLs fJui paraissent aonlo-
oÎlf'S aux py]ùnes et aux hom es de Dong DuO'ng (fi g. 7), moLifs qui
d'cau sembl ent avoir fourni un arrosage continu tL des li1iga (9) . Y
eill-i l quelque autre li eu de culte naturel ? No ns l' ignorons. Il faut
cppemlan t noter que sur Le piédes tal de Ml San Et un ascNe semble
faire un sacrifice devant un arbee sur lequel s'enroul e un serpcnt (tO).
Enfin un bas relief. de Binh Dinh (11) traduit l' id ée de l'ex istence
d'un génie dans certains arbres .
Les gl'Ottes ont pu, de par le fait mème de leur étrangeté natu-
l'l,Ile, èlre aisément considérées comm e saintes : qu'es t-ce qui donn e
il l'amas de briques qu 'est un kalan sa valeUl' reli gieuse (t2)? à la pi erre
scu lplée le pouvo it' de rep résenterl e ù ieu? Quell e opé mtion fut néces-
saire pOUl' oblenir cette mélamo rphose 1 Les inscr'ipli ons nOlls indi-
quen L qu' une certaine consécmtion a,;aitl ieu, en uni nstan t pl'écis (1),
ohjet de tout un calcul dr la part dos astronomes; mai s ni les in-
scription , ni le' sc ulplu l'CS ne nous rense ignent SUI' la natm'e de cet
acle. L'examen des ôdificrs nou s apprend-il dayantage 1 Il nou s per-
me t seul ernrnl de constater que r édifl cation d' un sanctuaire pamît
n'avo ir jamais été inlerl'ompne au CO UI'S de J'exécution ùu gros
œuvre; pal' contre, les co nstwcleul"s se mhl ent 'ètr'e peu souciés
d'achever jama is le Meal' rxlé l"i euI' qui souvent n'est qu'ébaucll6 .
D'aulr'e pad. Pl S UI' ce point eneO l'e lrs in scription s sont expli cites,
le culte du nUll veau dirll ex ige un se t'y ice complexe ct pm; suite
l'édifi ca ti on, ,ur mo in s dans leur' masse, sinon dans leur décor, d'un e
sé ri e de cons ll"llclions ann exes en maço nn erie ou en matériaux plus
lége rs. I I srm bl e donc que la conséc ration dut avoir lieu le plus
so uvent 10 1" ' de l'achèvement du gros œuvre, Enfin, comm e il es t
natul'el, cell e-ei doit se rapporter spécialement à l'id ole, et la préci-
sion d 11 momrl1 l où l'incamation es t produite semble indiq uer qu'il
ne s'agit pas d'une opémtion compliquée et toujours chanceuse
comme l'érection d'une statue so uvent de grande taill e; sans doute
il s'agi t plutôt d'un acte rituel rap id e, co mme l'énoncé d' une for-
mule spéciale, un ondo iemen t. etc,; mais rien dans l'art même ne
permet de sava iI' en quoi consiste fa.ct e nécessaire,
n ne sem bl e pas qlle la matière des idoles ait cu une importance
spéc ialr: cell rs qlli sr su nl co nse rvérs so nt en pierre, choisie et
dme, so uvent d' un gl'i s clair (2), par-fois d' une pierre noire qui
semble d'origine éf'll ptivr ct qui est capable de receva it' un certain
que j'ai fail offril' en ma préscnce dans primée el qu 'il n'y ail pas eu seule ment
}'espoi r de recueillir quelque tradition SUI' l'acte pr opi ti ato ire ordinaire,
l es modes alleirns de co nsrcration , n 'a (1) Le Prabha cç nll'a es t é ri gé à 4 b,
cO ll ~ i s l é llll iqurmrnt qu 'à dl'man del' lW 2', minutes du malin, Cr. FI ';;OT, B,E,F,
d ieu l'autorisa tion de trayai ll er dan s so n E ,-O. , IV, p, 294.
temp te: PI1('OI'C ne s ui s-je pas s lÎr que (21 Çi "a dcs Tours d'a rgent , par
cette idée , pourtanl si simple , ait été ex- exe mple.
FORME DU CULTE 44t
1\ 1 l'al' exemple' , la Bhagava tï de Nha (Il) S\'L\'.\l î\ LI~ v l . 1\'epa1, /l1l1l. du ,1Iu-
Tran g ,"olêe l)ar les Cambodgiens, in sc. sée Gui mel , XVD-XIX, t. l, p. 386.
38 r/2°. (12 ) Id ., p. 1.42.
non plu s iL Çiva, cal' nous voyons un e figure d'Vma dédiée par In-
dravarm an sous le nom de Bh agavalï Çri Ja a Indreçvari (1), et le
même usage s'applique iL une image d'Avalokiteçvara (2) .
Ainsi le donateul' paraît sr fond ec en quelque sorte avec la divi-
nité qu 'il éri ge ct contribll e iL lui donner une personnalité pmpl'e,
qu'accuse peut-être dan s les koça ct au moins dans les 11Utkhalinga (3)
une ced aine intention de resse mbl ance, non pas sans doute avec le
fondateur même, mais avec le type ci e la classe iL laquell e il appar-
tient: il semble qu'il y ai t HL qu elque chose de nettement idolàtrique
et que cc so it au èampacommeparto ut aill eurs, plutôt tel Çiva qu'on
adOl'e que l1çvara unique ct universel.
Nous ne pensons pas que l'install ation d' un dépôt sacré ait
qù elqnr rapport avec la consécration de l'édifice : il suffit de se
J'epol'ler au chapitrr IX du li vre 1 où il est traité des fondations, pOUl'
sc J'endre compte qu r cc dépô t, s'il est inféri eur, ne peut être exé-
cnté qu'au début des opéralions de construction, nolamm ent lon g-
temps avant l'install alion de l'id ole, dont la mise en place exige l'exé-
culi on complNe dos remblais ct du dallage . Cc dépôt est en effet
pl acé soit S Ul' le sol même d'où s'élèvent les fondati ons, soit au point
tet'min al de l'intérieur de la tour. D'après les ral'es exempl es que
nous avons pu étudier, le premier système paraît être le plus ancien ,
l'aull'e serait de basse époque.
Les pillards qui padou t ont éventl'é le sol des tOUl'S ne nous ont
laissé en r ffet que de ral'es occasions de dégager' nous-même ces
Mpùls. La tour At de Mi San, qui avait consel'vé son pi édestal en
partie en place, nous a d{'çu il cet égard (4) , ct c'est le se ul groupe de
Nllit Trilll g qui nous ait fourni les (Iur lqu es dépôls retrouvés; il s sont
des ci eux sys tèmes. Le plus ancien est celui c1u sanctuail'e primilif de
Sa lyaval'man (781) rel,'ou \'é clans ses fondat ions so us les maçonne-
l'ies de la tO I1I' S. ac tu elle: deux aulres ne sont guère moins vieux,
-=- .
_---.'.'-
' ..
._. .... . . ... . .. . ... .. ... .... ... . .. .... . . . . 0. " , __
moitié d'une boîte en ill'grnL : l'mitre padi e dr ccll r-ci était simple-
ffi f' lIt appu yée il la pansf' dn Vilsr, Un plafond dr briques fermait ce
puils l'rsL{' "id e et sO lllrnil iL llJ1l' de ces solidrs chapes d'argile
cuites S Ul' place après leUL' pose. On trouva dans l"aiguière des pièces
llui Ile. paraissent peésenter d'intérèt ct ue pour leur vn1eue inlrin 'èque,
counm;le Cil or d' un petit pot i.t clmux absent, pépite minu cule,
pi('ITe précieuse et perles, cri staux de verre natur'el ; cependant, un
oJ)jl'l devait être là pOUl' une 'autre t.:a use que le prix de sa matière,
cal' il était en fer: cc n'est plus qu'un informe morceau de rouille où
s'étaient incl'llstés les perles imperceptibles d' un collier et quel-
y'I WS grains de paddy qui seuls st' mblent offrir un sens symbo-
lique (1) .
Enfin, dans les maçonneL'i es qui s'élevaient au-dessus de ce dépôt
et (lui son t encore de l'œuYl'e primitive, une élégante boite d'argent
de travail chinois avait été déposée, on ne peut savoir par qui (i) .
Les dépôts supérieurs ne sont pas plu explicites, ct, si la form e
de t.:ertains éléments, disques d'or ct d'ar gent, fleurs de métal, ani-
mitux: découpés (crocodile, tortue, éléphant barrissant, fouJl' es) es t
r,u;ile tt w mpeendL'e, leur valeur ymlJolique n'e t pas Leaucoup plus
clair('. Ces pièœs étaient enfermées entre des disques de métal qui
(;()II\'1'uient l'extrémité de la cheminée (;enlrale d'aération (3) .
Nons n'avons retrouvé que les disques et les lames découpées
du dôpô t que contenait la tour Bi de Mi San à son sommet ; leur
iltlsition n'est pas douteuse, cal' ils avaient été proj etés fort loin du
celltre, avec le Lriques supérieures de la voûte.
Cn autre dép6t inférieur sem lJle avoir exigé une disposition spé-
t;ial t\; HOUS en a\'OIlS trouvé la trace dans le sanctuaire pl'incipal de
CIt CtIllt L(>. Celte tour , qui était octogonale, avait sol1 mur S.-O . percé
tI ' lln puils carré, desce ndant jUSqU'i.Ll'assielte cles fondations (4). Le
(1) cr. H.E .Jo'.E.-O ., IX, p. 350. (3) Cf. B.E.F.E.- O. , YI , p. 296.
(t, u . U.b'Y .',·.-{). , \' , p . J~9 ct p. 348, (-1 ) Cl. I.e., J, p. 228.
fi ,..::. ttl.
446 LA HEL I GlON D'A PRES LES MONUMENTS
( 1) Po :\'raup. CL l.C. , 1. , p. 1,.9. r;) Mi SO'n El' Cr. LC., l , p. 410, fi g. 91.
(2) Cf. ld . (6) TI'(lcb Ph6. Cr. Le., l , p. 516, el ici ,
(3) .\lI SO'lI .GI> BAng .\ n. fi g. Œi.
(Il Mi SO' Il , 1'0 ](lall n Garai , PO ltomë, (7) Cf. B.E.F.E. -O., XLI, nO 3, p. 43 : S.
1)llIlIlIIl lin Hlllh TIIII .)n . 42, 26.
448 LA RELIGIO D 'AP R ÈS LES MO NU ME NT S
CHAPITRE PREMIER
G:ÉNIE DE L'ARCHITECTURE
polit les lits, c'est, au moins au Cambodge, pierre sur pierre (i); il
unit les uns et les autres si fin ement que le joint es t une ligne théo-
rique, souvent invisible. Il eut, je pense, et avec lui l'architecte grec,
considéré comme œuvre de barbares notre conception si indus-
trieuse du moyen ftge qui tire un effet décoratif de l'emploi m ême des
matériaux, fait naitre un motif d'un défaut , pour que, caché à.l'or·i-
gine, ce vice ne s'accuse pas à la longue, et, soulignant par le crochet
l'inégalité des assises, donne cette impression effarante de hauteur
et d'effort qui naît aux tours de la cathédrale de Paris de la multi-
plication des blocs. C'est en somme un sculpteur et non un architecte ;
mais le sculpteur tire son œuvre d'une matière compacte, lui d'une
masse divisée, et cette multiplicité des éléments mal liés la condamne
à une mort prématurée . C'es t un mal de tout l'Extrême-Orient, et l'on
sait quel étrange contraste naît d'œuvres merveilleusement conçues
comme le Bôrôbudur ou le Bayon et l'état de ruine lamentable où les
mit . la dislocation des parties les plus en vue et qui fur ent les plus
choyées des créateurs.
Arrivons à notre deuxième remarque. Si l'on se r eporte aux
planches d'enselllbles de notre Inventaire, on est frappé dès le premier
co up d'œil de l'incohérence que montrent les coupes et les façades
dans des édifices comme Ci' C3, ou même B3' de Mi San (2) . De tels
intérieurs ne déLonnerai ent pas sous une pyramide, tt la rigueur sous
une coupole carrée comme la tour S. de Nha Trang (3) : dans ces
apparences de bàtimen ts à nefs, il s sont un vérilable non-sens.
Cetle concordance ne manque-t-elJ e qu'en élévation ? Sur le plan
de la tour Ai tt Mi San (4), undes chefs-d'œuvre de l'art éam, cachons
le vide inlérieur poume laisser apparent que le périmètre extérieur:
ce contour semble corresponùre à trois salles ~arrées accolées sui-
vanl un même axe longitudinal ; démasquons le vide intérieur: nous
constatons qu'il ne consis le en réalité qu'en une salle unique que
dégagenl ùeux co uloirs démes urés. Un pl an es t franc , c'est celui de
(i ) Ci. plus haut, p. 209, Ilole 3 et fi g . 32. (3) Pl. XlI1 et XIV.
(2 ) PL LXXXIIJ , LXXXII ct LXXX . (4) Pl. LXIX.
GÉ NIE DE L' A RCHIT E CT URE 453
qui les conti enn ent: de mêm e les pièces (l'accent décoraLiycs, grand es
à la cO I'niche, deyiennrnL minuscules aux amorti ssements tout en
con er\'ant un Il'acé i<1 enliqur, On yoit ]e lien tout naLurel qui exisle
en lre cc principe ct le mocle de composili on par répétition succes-
sire, Crn es t un e conséquence nalurellr, cal' la copie d'un élément.
i ell e est rMuite, en traîne lü réd ucti on proportionnell e de ses délail ,
•
Celte première loi, que nous appelons loi de prop01'tionllalité des élé-
ments, n'es t pas spécialr 1t l'arl ca m ; c'est ce prin cipe, altl'ibué avec
trop de rigueur il l'art grec (1), suiyant lequel, dan s le templ e de Poes-
tum, par exemple, il, colonn ade superposée, les colonn es clr, lroi
ordres sont idenliques - aux proportions près , Ce qui fait l'origina-
lité, d'a ill rlll's malheUl'euse, de l'art cam, c'es t que l'architecte , il la
ùifT01'ence du Grec, n'hésiLr pas il, juxtaposer des éléments sembla-
ble , de hauleul' tL prine difTél'ente, i donc, comme dans certainr '
faus es niches (2), drs corp de même forme se superposent d'alTi ère
en ayan l rn sc r(\duisant pOUl' ]1r pas se masqu er, leurs profil 'P
réduiront dans le m6mr l'a pport, mais, en raison du faibl e écart des
pL'opol'lions, ils se chevaucheront l'un l'autre; le principe appliqué,
l'architecLr sïnquiL,te ensuiLe rod pru (le la manière parfois baroqu e
donLles profils 'e prnètl'ent.
La srcon <1 r loi, qur nuus désignerons pal' pTincipe de sym étrie, ne
para il l'as il jH'pm il\ ['r Yllr toujo urs appliquée: c'rst simpl ement alors
que les drux rJémrn ls son t fortement écartés, ain si la corni che et
la base qui sont s(;parf\(, ' pUI' toute la hauleur ùu corps principal.
Ce principe n'(' lait pas auss i in évitable que le précédent , pui 'qu e
s'appli quant au molif initial, celui-ci rftt pu être difTérent. C'est
(1) Ce principe est fréq ur nL (lans Irs l'un l's t all ongé e t l'aulrc a u conLraire
rliver es archiLt'c t ures; illl 'l'~ t pas , cOlTIme lrapu , le taill oi r et J'asLl'a"'al c so nt dévo-
011 pourrai 1 être prr~que 11'11 lé ((1' l e cl'o ire rant s dans le pelit c hapiteau , a u li eu quI'
à première vue, IlIliyer sel : Ilan s une ca- s uivanll e prin cipe indi(IUé il s de\ï'ai enl
Lhédrale ;.J;oLhique, pal' exempl e, le chapi- n' y Nre que des fil s.
tean rI ' une colonne tte n'es t pas l a rédue- (2) Cr. l' exemple s i typique Ile la
li olllluchapileau des gros piliers : celui-ci g rande tOUl' de l'iha Trang donné dall s le
compo rte plusienrs ranf(5 rie rrocbrls J3.E ,F.E .-O., l , p. 254, fig. 4:t
qnalHI le petit chapiteau n 'r n a qu ' un ;
GÉNIE DE L'ARCHITECTURE 457
II e's t enfin un e tr nd ance générale dl' tout l'art cam qu'on ne peut
cod ifier en formule, mais C]ui n'en es t pas moins typiqu e: le goût des
silhouettes tranchées .
C'est touj ours r ntrc des murs bas en édifices franchement des-
sinés, de prél'érrnce' en to urs aiguës élevées aIL sommet de mame-
lons. que se dresse nt les temples. Et dans ce ux-ci tout concourt tt
produire' un !l rssin hnrdi . Pointe tCl'min ale co niqu e, am orti ssements
qui sc déco up,' nt il chaqu e étage, ogi"es pointu es dcs fausses porte',
suites détaillt'es de feuill es r amp nntrs, accusent ce profil brill ant. Il
n'es t pas j usqu'aux toitu)'l's de tuil es, aux lignes nécessairement plus
calmes, qui ne se déchiquettent en mille petites cornes faîtières et
ne se l'l'dressent aux extrémités en motifs saill ants. Mais l'élément
spécial de ce t ar t, qui donn e toutlr uJ' esprit aux édifices en briques,
crlui-IIL mr me qui , il l'occas ion, suggère aux Annnmites cette image
si ymie' ct si parlantr d' un fruit épine' ux (1), c'est la pi èce d'accent
qui s'enchâsse iL tous les angles ct, d'une si fi ('J'e allure, détache
leurs arûtes sur Je ciel, form e caractéri stique de cette architec ture et
qu i, pal' la franchise de sa silh ouell.e, es t un motif de décor peut-être
uni que au monde.
GÉ lE DE LA SCULPTURE
tic,t1 , luais une piècc sClllulable était difficile à tailler dans la pierre.
.\ BÜllg Duung le sculpteur résoud la difficulté en r éduisant l'arm e iL
llll l'"ignurd trapu (4) . Ici l"artiste couche r êpée sur le bras du dieu
cl la reud ainsi a.lJsolum ent inutiJisaüle (5), Encore dans cc cas était-
il gl"11 6 par une difLiculLé matériell e. Mais llOUS fera-t-on croire que
Jes ruis 6ams faisa.ient po!.!r le 1Jlaisir des ac!"wüillies sur le!.lfs che-
raux. :) Et cepelldallt nous les voyons , au piélie 'lal lie !tOIlg Duung (GI,
assi s i' l lïndienne ou il la ja\ïll1i1ise ;i ur la selle de leur 1l1OnLure,
Siglll' l'ull,,cnt ionnel ;ialH; douLe de l'alJsence de faLigue.
Est-cc il dire que la sculpture es Lconstqmmen t cwnvcnliOllnelle 1
l\ull , illI délJUt Slll'tout, il ce lle épullue privilégiée qui vi l ilcLj.rir la
pll lS IJLdle ulauiJes talioll lie l'ad 6am ~t .'li San, l'ar Li ' ~e relldait avec
(1) cr. I.e., J, p. l,iD, fi g. lU'. B. \:'1 Cf. l. e., 1, ]J .}5:J, fi g. iû au !:CU-
\~I CL I.G., J, p. /. 10, fig. 00 bis. trc.
\". CL i.e. , J, p. 38 1. IÜ) Cr. I. G.,I, ]J . /,71 , fi g. 1U5 G, 1,1 cl1 ,
\' fig. 'JU!! . el p. 4ï6, fig. 106, O.
464 L' ESPR IT DE L'A RT éA M
une réelle adresse cc qu'il avait vu, parce que sans doute, en ce
temps où l'esprit ne s'é lai t pas enlisé encore en un e copie perpé-
tuelle, cc qu'il yoyait l'es tait fi xé dans sa mé moire. II n'est rien de
plus naturel que les altiluùes des peliles figures au piéùes tal ùe Mi
San El (1), les mOUyernell ts ùe ce rtain s animaux tlans cette période.
éléphants (2) uu sillges (3). -'lais le sc ulpteur Ile faisait (lur tr'aduil'e
r:,. . -
c~_--
E.pA~""!.""",,l"-::-·
Ilne impress ion, il nt St' repod nlt l'as au modèle p Olll' en exprimer
Irs [Ol'l11 r,S r '\aclr mcnt. A-l-il it l'rpl't'· st' nlr l' lin l'ltin oc{'ros (4)? Il en
donne nssrz r xac!r melll la ll1 ilSSP r i la sillwu r ltr, mai il fix e
il sa malli ère les deux lraiLs (jtli l'ont fl'al'l' ô. lit Gu rn r au ne7. rI. la
peau ill1p(··ltélrabl e: r l le rt"s ullat inallendtl tir sa lradtl ction. si
(id l·le pal' aill r ul's, es l tltl r (' O l'1W au lIlili eu de la lèle, el u~e ca l'apa ce
d'écaill es (fig. 134) .
Avrc tlne sr mbl nlJll ' con ce plion, l'arli slr dr \'il il adul'l f' t' loulr 11'<1-
Un tf'l sys li-m e portait en lui-m ême toutes les rai ons de es
lllodifi caLions pt de sa décadence, Qu elqllc rnen"eiUell sement doués
qlt'ni('nt~pu être le premif'l's arLisl{'s, ct SlIdont lcs mallre prBsu-
Ol és ([u i furcnL leul's éduca Leurs. l'absencc dc tout l'eLonr au moùèle
dt', ail les éloigner de plus en plus de l'expl'c sion ri go ul'eu e de la
(·{-nlilt;. Par suite, tonl{' maladresse de des in. toule faule de pro-
podions, d{'vait infailliblemenl êlre répétée et e, agérée. C'es t ainsi
qllP Il' Na nclin, que le culpteul' était capable de fi gurer au galop
Sill' II' L~ Illpa ll de .'Ili SO'Il Ft (1), rcprésenté éternell ement couché à
était fourni par le Nandin de Th~p Thùp (t), par malheur en l mau-
, ais (;la t que nou nI' POll\'OJlS en donnc!' ùe repruùuelioll : tOU!; le
élémr nls de 50 11 Co!'ps rlll'('IIL pl'élexLe il ol'llemenL . cl la li gne rlui
sl"pal'u itla qlleup ll (' la lua sse de ln l' \li sse (\[nil g'lI l'lli r ll'llllP sl'l'ir eOll li-
nll f' tir petites volutes; aucun e mèche en ce point ne peut chcz le
\)I ('uf donnc l' naissanceit ('rlirinLet'p!'élation ct, pl'rllVe d'aillellt' M-
. eisill' . )r!; tortillons s'aLLachaienL sur la cuissr .
.\O\lS avons monLré dall s l'éLude du li on eL du 'IIlakara comment,
li on à trois cornes. 11 n' cst pas inutile, pour rendre l'hi sloire de ces
déformnli on moins é lrange . de signaler qu'un fait analogue s'est pro-
Fi g. Ho 1. - Binh Dinh .
I~ l épha n l s lyli sé, fr ag lll (,lI l t r u ll vé d a n, la ei la dc ll c. lI a llle llr : 0 m. 60 .
des monstres idcntiques. L'art khmèr en fut sans doute préservé par
::ia chu te rapid e, mais un rl éllw llt y eulllllc fortune pareille, le groupe
::il heureux des nâga quOon retrouve t ransformés en
simples ornements J ans les cornes terminales des
loitures, comme dans les meubl es et les ustensil es
(fi g. 142) ,
La même absence d'é lud e directe. ]e même go ùt
dl' la slyli sa li on fCl'ont p,· nll'e lcU[' natUl'cl aux lrails
dl' la figure humaine (fi g. 143 ct 144)(1), el la cari ca-
llll'l\ ~ es t si ai sée que lcs slalue nc lard eront !-las il
\') Calque d'u ne fi gure d'u n grimoireas- lion: ell es ont même sou yen t laites,
ll'ologique donné par M.l e baron Pérignon COLUllle J' u ne de celles-ci, de cal'actères
il la bibliothèqu e de J' École en 1908. Celte èams.
fi g ure es t, com me elles le sont souven t, (2) Sta tue de U'u Diêm. Cl. r.c., l ,
lIt1tkn!a et rw laissl' rait 'llw la face nue 1 Des figure s qui n'ont
qu\me simpl e ('oifful'c ,l e Chryr llX la montrent (t) . Le pl'Oblème l'es Le
l' Illi er, mai s dl' qu elcIUI' faç-oll qu'oll lnl crpl'l'te cet élément, son l'a-
1<1 clt"l'e ne!Lelll cnt cun \'enti onnel Il e purait pas douleux. De mèm e
e~ l-il des Vlus vl'aisemlJlalJl e qu e le chi gnon de côté est un gl'Oss iel'
artifi ce pOUl' représenter quand llI üme l'l'lionn e chignon posté ri eur'
qualld il es t cac hé par la U'te vue de face (2l .Le ~c ul[JL e Ul' sait qu'il
l'\isle. il lui S('lJlbll' qu ,' Sil 1'( 'I"'('srntali on scrait incomplète si par'
qu elqu e m'I~- ,:l n il ne Ir. fig lll'ait [las .
Si un e fU!'IIII ' lon r!l r en M'suétud r. le sl'lllptrur conlinu e à larepré-
selll"l', la modifi ant dr pllls r n plll s au fuI' et il mes urL) l[u' il en pet'd
danllrlag" Ir sn ll\'enir . Aill si I" s Ilr,l'I1i'\ I'ps statues, non pIns L[Ue les
taill s i11'1l1rk nr monll'plltl" di slpllS ioli dn lob,' d" l'ore ill e. :\ve~
le ~ 111l\' e nil' dr cr ll n II1'ali'l" e l"arL islu perdit le sentim ent du d,\tail
qu'il cX," cLl ta it : il traite' itlU I'S les oreilles en vé ri tablps décors qu'ac-
l' ) Croq ui s d'aprllS un manu scrit ~am (i) Figure de Song Phuc et reine de
,Ill Yi llage Palei B n !ll~ Ifarlat'!. Po ll omë.
(~ l Voir p. 320.
GÉ lE DE LA SCULPTURE 47i
É
~ .
~~
(' 1.\ . tête du Çiva obp e dc Dong Phllc; statues du bas-reti ef des neu f divinités
B, tympa n conservé au mu sée Guimet ; de Trà Ki ~ ll ; 'F, nombril du Çivn au tym-
C, orri lle du Vi snu de Biên Hoà . D oreille pan oriental de la salle de Chành LQ.
de la figu re d~ ' tympan de la :ro~r d'or, (1) Cr. I.e., l , p. 557 , fi g . 1~4 ,
conservé à Qui NhÜ'n ; E, nombrils des
472 L' ESPRIT DE L'A RT CAM
Romë (1) Jui-même n'est bit'ntôt plus qu'un corps coupé à la ceinture. Po
Nrallp(2) n'l'sl guèl'r mieu pa,' lagé, r( so n fils , qu'il ti ent devant ]l1i, se
.YARtf\EN TI E R.
l"ig . '147 . - l'ô Ly.
Slalue ù 'un e re in e . [I ,lIite UI' tolale : 0 mètre 83.
Il Cf. J.C., 1, p. 6 i, fi g . -13. (3) cr. I .C., l, fig . 4,6 , 7,8, pp . 40 , 45,
2
1 1 Cf. I.C., l , p. 48, fig. 8. 46, 48, et ici fig. 75.
474 L'F, SPHIT DE L' .\.RT CAM
comme sortant d'un e élro ilr gain e décorée qui peut être aussi bi en le
souvenir d'un siège qu e dl' leurs jambes (fig. i47 et pl. CLXVIlI-H).
ne nouvelle étape est franchie Jans le Imt de Po Panraun
Kamar (pl. CLXXX-C) : un e femme et deux hommes n'y on t plus
fi gurés que pal' le tron c el la tête. fi cadre circonscrit l'ensemble,
la coiffure se détal:he drss u . Cet encadrement a facilité la suppres-
sion des bras. Une transition analogue amena du kut de Po Panraun
!(amar à celui de la mère de Po Nl'aup (1); ici prem ier abandon
d' une form e au profit des rinceaux, les seins sont remplacés pal'
des spirales de décor . Déjà. il ne r estait plus grand cho e d'un
être dans un e telle r eprésentation, et il fallait une belle dose d'ima-
ginalion pour y voir' une figure humaine. Le sc ulpteur ne s'arrête
pas Hl et nous ayons l'é trange surpri se de trouver dans le barnuil
de Thanh Hiêu des kut humains qui n'ont plus rien d;humain
(m. pl.-P) : sans l'exemple précédent nous ne reconnaîtrions pas les
seins dans les deux spirales placées au-dessus de l'étranglement de
la taille, mais surtout nous n 'oserions pas voir la tête dans la masse
supérieure informe; et cependant les deux oreilles ont fi gurée
pat' un ornement en saillie; un détail r end le doute impossibl e:
ces deux éléments sont percés de ces trous où, depuis le plus lointain
souvenir, le prêtre carn attachait aux jours de fête de pendants
véritables (2). Seul e, en plus des oreill es, la masse des cheveux avec
le petit chi gnon supérieur a subsisté, et avec elle, détail qui e
conservera jusqu'aux kut le plu simplifiés et en donne le sens, le
frontal du diadème qu'un simple lambel traduit (3) .
Il semble qu'on ne pui sse all er plus loin dans la voie de la.
styli sation, même, ici, de la symboli sation complète: le Cam ne
S'[tITête pas encore. Au cimclièr e dl' Po Yan Thok (4), il es t un kut
(m.pl.-l ct pl. CLXVllI-F) qu'on J oit r econnaître de femme pour
la place qu'il occupe. Les seins ne sont même plu~ représentés par les
spiral('s de rinceaux, et cc scrait un kw ordinaire s'il n'était surmonté,
au-ù l'ss us du lambel, de la petite coiffure analogue à celle des reines
de Tinh MY (l). Les Ol"Cill flS ont co mplè tement disparu à leur to~,
mais non Il's deux stupéfiants tl'OUS qui les perçaient et qui mainte-
nanl tl"<1\'C l"sc nt lc Iml mênlC'. Peut-Ml'e nc doit-on pas al'1'êter à ce
dernier point cctte invraisemblable sc hématisation, et doit-:on recon-
naitre dans le kut simple (pl. CLXXX-N) le dernier terme de la
repl'ésC'ntation humaine où, seul, le lambel y caractérise la tête:
quand celui-ci disparaît, le kut est arrivé au terme final de ses tt'ans-
formations .
Fant-il voir dans cette simplification continue paresse d'exécu-
ti on 1 Le pouvoir symbolique de cette race qui r e tourne au sauvage
reprend-il peu à peu la force incroyable qu'il a chez tous les non
civilisés, cette intensité qui r cnd l'enfant capable d'évoquer une
fi gure humaine dans les cinq traits de charbon qu'il crayonne aux
mUI's. ou un être vivant et scmblable à lui-même dans l'informe
poupée de carton qu'il habill e ct qu 'il berce? Nous ne savons, mais
nous ne po uvions te l'miner par un exemple plus frappant cette
étude, et qui condensât plus nettement toute l'histoire de la sculp-
ture éame :
La su bstitution continu e d'un symbolisme de plus en plus vague
à un l' première puissance r emarquable d'observation.
CH PITRE PR EMI ER
Ind éJlcllllauce des arts èam e t anuamite. - Comparaison : de l'archilecture èame avec
l'architectu re khmère; - de l'architecture came primitive avec l'architecture
khmèreprimilive ; - de l'archi tecture came cubique avec la même; - de J'archi -
tec ture èame en général avec l'architectlu'c khmère classique; - de l'art èam
primairc uyec l'art jayanais; - de l'art cam avec l'architecture hindoue. -
Rrcbcrche de l'origine de l'art Cam. - Rés ultat négatif.
i\"UlIS connaissons a sez l'art cam après ce lle double étude, d'en-
semble ct ùe déLail, poUt' le comparer a vec le ar t voisins, opération
néccssrt ire si nous vo ul ons essayer ensuite d'en déterminer les ori-
gmes.
Écartons lout d'abord l'ad annamite qui ne parait avoir influé en
rien Sur r art cam ni mème avoir été influencé par lui . Au si bien,
quand l'.\noam fut suffi samment développé pour po séder un ar t,
l'empmnla-t-il de toutes pièces iL son parrain, le peuple chinois, e t
son ennemi cons tant ava it déjü subi assez de revers poUt' que son
art, arl de vaincu, fùt mépri é de son ad versaire. Au si pensons-nous
qu ';) ppiTlp à la dernière époque on peut voir un certain rapport entre
!~7 8 RAPPO RTS DE L'A R c m TE CTURE CAME
l'inogami ca m ell e d,'agon ann amite, tand is que dans l'art usuel du
vainqueur sp relrouvcnl qur hlues tradili ons de form es plus propre '
au demi e" arl cam ( I I , NO li S en donnon s ici deux cxemples (fi g, 148),
La co mparaiso n ps i plu s inl('/'cssanle n'-cc J'art khmèr qu i dan son
rayo nn ement abso rba co mplète-
menl l'art cam au délJUt des recher-
ches en Ind ochi ne ; on Cil lend sou-
ycnll'Il l:orc, d'aill eurs, désigner les
tou/'s cames suus Ir num ùr « Toul'
Idun èl'e en All nam ll , Une lelle con-
fusion se mbl e indillU cl' IIn e proche
parenlé ct un e g,'and e simililude ;
ell es so nt bi en exagé rées, La raison
ùe ce LLe errcur es t faG ile il com-
prend re, En dehors des ca uses
Loules simpl es qui fontl oujours
altl' ilJUel' il un gl'and peuple les
œuvres des nations yois ines, de
GiYiI isalion mOl/1 S brilla ilLe, la
silhouclle d'lin ka/an cam n'est pas
lrès difrérente de (;Cll e d' un pràsàt
Fi g, 148, - D('('o l's anna lil ites npparen-
tés ~ l'a d ('um l ' ) , l,ltmùL' isol(·, Ce su nt Luu s deux des
tuu rs au COl'p S c,11'J'é important que
Ipl'llli,1l' un l:0 I1f'lI11 IH'll lelll pyramidal il 1"la gp s di'crui ssanLs: J' un r i
r alllJ'r s'orll cnl cli' l'all ssrs l'orLes et dc f'aussc's ni ches , cl Lous deux
(,) A, garniture de la go ulLi ère d'un e dieu , ex-architec te en chef aux Travaux
selle vuedaus la région de Phanran g; H, dé- publics, et dont il fit cadea u au mu sée
cors d' un dai s dan s ulltrn '11 clu Qu ïlng i'Îam . rt e J'Écol e, et un e très intéressante mar-
(Il II existe à Hanoï un certain nombre gelle d r. })Uits enco re en place dans le
de pièces d'un cara('tère étran ge 011 Jardin ci e la Mission Nous n 'insisterons
des form es assez éloig nées de l'art anna- ce pendant pas sur ces élémen ts qui , s ui-
mite co urant l'appellent d'assez près vant une trad iti on a sez vraisemblable,
divers motirs de l'art èam , classiqu e ou auraien t é té exéc u tés par ri es artisans
dérivé, Ainsi certains décors du « pin- èams pri so nni ers de guerre,mai s do nt l'in-
cea u n dans la pagode de Li Quoc Su, flu ence parait av oir é té à peu près nulle
quelqu es fra gme nts recuei lli s parM . Vi l- S UI' le développe ment d e l'art anna mit e.
AVEC LES ARTS DE M:f:ME FA fILLE 479
(1) cr. 1.1,-., J, p. LXXXl et fig. :15. ces deux formes se trouve 1. C., J, pp. 18
(2) Rappelons que la rli s tin cli on cn lre et 25.
AVEC LES AHTS DE MtME FAMILLE 481
khm èr (1), - l'applique y est d'une nature autre, -la porte n'est pas
constituée de la même façon , et l'arc qui la co uvre n'a ni. le même
lracé ni le même mode de décor.
La similitude est bien plus grande entre l'art cubique et l'art pri-
mitif khmèr ; elle grt surtout : dans la composition de l'applique qui
it l'origine es t traitée dans l'art cubique en petit édifice,- dans les
profils parfois presq ue identiques dans leur simplicité, - dans les
propo dions générales aussi trapues, - dan s la composition de la
porte presque semblable (il n'es t pas jusqu'à l'arc fictif du linteau
qui ne se r etrouve à Mi San B4 et il, la tour N.-O. de Itông Duang), -
dans la silhouette de l'arc vrai formant fronton , - dans le parti si
caractéristique de section brutal e des moulures pOUI' l'ouverture des
baies. Est-ce iLdire qu'il y ait similitude absolue ? Non, pa'r ce que le
sent.iment du décor est tout différ ent (il se rapprocherait plutôt de
r ut primitif cam), parce que l'élément typique de l'ad khmèr pri-
mitif, les réductions d'édifices au bas des panneaux, n'existe pas,
rt surtout part.:e que le linteau spécial 1 n'est nullem ent repr~senté.
Com parons maintenant l'art khmèr classique et l'art cam; ils ne
sont plus contemporains, et si nous voulons maintenir, le rapproch e-
ment entre des éléments de valeur artistique point trop inégale,
c'cst encore l'ad primaire cam que nous devons opposer à l'art
cL\ilkot'. Mais il est inutile ici de décomposer l'art cam en ses deux
couran ts opposés, tant les différences s'accusent.
Elles sont dans le plan d'abord: le pràsitt montre presque tou-
jOllrs un parti r edenté que le kalan n'offre jamais (2) ; le sanctuaire
pst sO llvenl ouvert de deux , troi s et même quatre portes, alors qu'à
une exceplion pl'è~ (1 ) , le lemple cam n'a jamais ([u 'une Oll verture,
Le décor présente dans les deux arts un systè me lrès diffé,'ent. Au
Cambodge : paroi~ salis autres r essauts que les rcdents, ornées de
tapisseries murales, dc niches ou de fi gures en bas des panneaux;
proporliun basse des étages dont les arêtes multiples s'ornent d'an-
téfix es d'axe e t d'angle innombrables; terminaison circulnire qui se
décore d'un e couronne de lotus; répétition des pignons cei nts dune
ligne ondulée par un décor très spécial de niiga, r eleyés aux angles
inférieurs en multiples têtes; portes d'une eomposilion particulière
q ui co mpre ~ld pilastres et colonnettes polygonales, lintea u simple
el riche linteau décoratif. Au Campa: parois d'un seul plan, mai
mouvementées d'un jeu caractéristique de pilastl'es et d'entl'epilas-
tres, qui, sauf à l'origine, n'ofl'rent pas de déco rs de niches; étages
importanls el par suite moins nombreux, dont la r éduction plus forte
exige aux an gles l'emploi d'amortissements (2) rares dans l'art khmèr;
terminaiso n pyramidale en pierre; portes d' un caractèr e tout autre (3),
où les piédroils üe sec lion rec tangulaire reçoivent, pal' l'intermédiaire
d'un linteau nu, un tympan orné; décors très spéciaux comme l'ap-
plique et la pièce d'accenl, qui n 'ont pas leur éq uivalent dans l'art
voisin , Veut-on enlrer dans plus de dé tails 1 Si les dc ux arls mon-
lrent en commun aux perrons la marche en accolad e, le Cambodge
ne présente jamais les échiffr es en volule si con tan tes au Campa;
dans l'un et l'autre la fenê tre esl close de ba lustres, mais au pre-
mier elle est toujours tra itée comme un e vél'italJle baie percée dans
le mur, alors que Je second en fait ü'ordinaire un élément détaché,
qui part du sol et se couronne d' un fronton, Tou t cela constitue des
différcnces très prorondes qui masquent complèlement les quelques
r essemblances générale ' Ai nsÎ Jonc, en aucun temps les deux arts
ne se rapprochent asscz pOUl' que l'on llui se ad mettre q uelq ue filia-
tion de l'un à l'autre ; la parenté n'est pas douteuse, elle est certai-
nement lointaine:
Si l'art cam supporte sans trop de peine, malgré la dimension
modeste de ses temples, la comparaison avec les immenses ensem-
bles de l'art voisin, il faut bien reconnaître qu'il est nettement infé-
ricur à l'art javanais. Lacomparaison est ici plus délicate. Java, en
efTet, ne nous a laiss6 d'édifices complets, au moins pour la meil-
leure 6poque, la plus ancienne, qu'on très petit nombre. Les édifices
principaux du Candi Prambanan, du Candi Sevu, sont réduits à leurs
par ties basses; le Candi Kalassan a ses superstructures aux trois
quarts ruinées. Le monument dont l'état est le meilleur est le Bôrô-
budul', mais c'est aussi celui du caractère le plus spécial et qui
nl\ 'essairement nous apporte ainsi l'aide la plus faible. Seuls les édi-
fices de Dieng sont à peu près entiers.
Quelles que soientles qualités de proportions, d'heureux balance-
ment du décor et de nus que montre l'art de Mi Son, il est dif-
ficile de ne pas accorder plus de cachet, plus de sentiment artis-
tiquo à l'art de Java. Peut-être l'emploi de la pierre rehausse-t-il
les qualités de sobre élégance des temples de Dieng, la délicate
ri chesse du C. Kalassan; peut-être le Cam fut-il desservi par une
mati ère ph,ls ingrate et qui l'entraîna, par sa facilité de taille même,
à l'abus du décor; il n'en est pas moins vrai que l'impression qu'on
ressent devant un des monuments de Java est bien plus puissante.
L'art javanais avait du reste dans le motif de sa porte un élément
de romposition unique ct qui donne il tous ses monuments une origi-
nillité extrême. La baie est encadrée par deux groupes puissants de
moulures qui descendent en arc d'une formidable tête de monstre et
vienncnt se retrousser en ba en deux énormes têtes de makam.
Tcna nt pl'esque toute l'importance d'un panneau de façade, ce décor,
qui fut toujours exécuté d'une façon admirable, créait un centre à la
compusition et l'empêchait, à quelqu~ miévrerie qu'elle descendit,
de sC' pC'l'd ,'e en une masse confuse; au C. Kalassan par exemple,
c'est un cl'i d'admiration qu'arrache ce motif dl'essé d' un seul jet
484 RAPPORTS DE L' ARCHITECTURE CAME
devant les yeux et qui parait colossal, bien que la porte ne soit pas en
réalité t1'()S grande. La perfection do la sc ulpture ajoute encore à cette
impress ion quand le r egard (1uitte le grand parti ; les plus minces dé-
lail s offronl ù'exqui ses ciselures. ct les fi gures parfois minuscules qui
se mêlent i:t la composition sont vi vantes ùe naturel et de sentiment.
Si nous opposons les grandes Ji gnes des plans dans l'art carn et
l'art javanais, nous voyons que ce dernier emploie comme le carn
l'édifice isolé._au contraire du khmèr qui plutôt unit les bâtiments par
des galeries. Toutefoi s, alors que les plans cams sont ordinairement fort
simples, le Javanais ancien se plait à des compositions d'éléments
innombrables, aux rangées de pavillons qui entourent un groupe déjà
imposant de sa nctuaires (1). Ceux-ci sont isolément bien plus proches
de l'art carn et s urtout d' une certa ine forme de l'art cam, l'art
cubique. C'est à peu de chose près la même proportion trapue, la
même co mpos ition par étagcs importants, encadrés d'amortissements
d'angles, simples il es t vrai. Le plan es t carré, fl anqué souvent de
fausses portes; la cella n'a qu'une baie d'entrée; par contre, elle a
parfois des fenêtres, cc que ne co nnut jamais l'art cam. Les murs
sont ornés de pilas tres, mais aux angles seulement, et ils ne déter-
minent pas de mouvement dans les moulures de base et de corniche.
Enfin, dé tail frappant , le perron s'enferme, dans les deux arts, entre·
urs échiffres presque id entiques .
Cependant une différence radi cale sépare les deux a rchitectures ;
l'élément le plu s caractt" ri sLique il Java, l'admira ble porte, n'existe
pas da ns l'art èam . So n curieux motif se retrouve bien dans l'orne-
mentation. s urtout dans la pl'emi èr e périod c en décor de ni ch es, mais
toujours enfermé dans son fronton m-è me, et non pas encadrant la
baie dans toute sn h auteUl'. Etl'absence de ce lte dispos ition si spéciale
montre encore qu 'il n'y a pas fil iation entre l'art java na is ct l'art
carn , cal' il serait imposs ible que cc motif si étran ge ne fùt pas passé,
même défurmé, d' un ad dans l'il ul1'c ,
Lu,t Ccun cl l'lln de ces arts à ces époques anciennes? Voici les
trois Il ueslions auxquelles il faut maintenant répondre nettement.
Ce sont les monuments du cirque de Mi San qui nous fourni s-
sent les ten11eS les plus anciens de l'art cam, au moins parmi ceux
qui sont datés avec quelque certitude (1) ; ils sont du Vil e siècle.
L'étude que nous avons faite est assez complète pour qu'il soit
inulile, pensons-nous, de la l;eprendre ici, Que trouvons-nous au
Cambodge, tL Java, ou dans l'Inde au Vile siècle ou avant, d'assez
semblable il l'art cam pour croire que ce dernier y ait pris son ori-
gine 1 JI nous faut tout d'abord écarter Java dont les plus anciens
mOllllllH'nts connus sont postérieurs à cetle date. Au Cambodge, à
la même époque, fleurit la périod e d'art préangkorique. Nous
avolls vu plus haut que l'art khmèr primitif, très différent de l'art
prililitif carn , ne se rapprochait guère que de l'art cubique, la
l'orille la moins représentée dans l'art de Mi San, qui n'y est qu'à
ses làlonncments, qui semble s'épanouir quelque temps après, mais
qlli s'éclipse complètement avant le XIe siècle pour laisser seuls
vi \TC les dérivés du premiel' art de Mi San. En outre, l'art cam est
en celle époque plus avancé que l'art primitif khmèr, et aucun édi-
fi ce de celte période du Cambodge n'est il mettre en parallèle pour
]0 fini et pOUl' la masse avec Mi San A1 • Ce n'est do~c pas dans ce
prcrnir l' art khm èr que la form e réellement viable de l'art cam u pu
naître.
La ci vilisation indienne paraît avoir été importée en Indochine
vers le I cr siècle Lie notre (\ 1'e. Ce sont donc les monuments hin-
dOlls du ler siècle au VH l e et les édifices antérieurs qu'il faut
0prOS('r aux premiers édifices cams . Par malheur la comparaison
n'('st pas aisée : la période est assez loqgue ct elle est en somme
ma] connue. « Rails» des stupa, « caves», « raths » (2), ne nous
(1) Quelq ues édifi ces comme Khu:Ü'n g celles-ci offrent un tableau complet.
My, Hoà Lai, pourraient être con tempo- (2) JI es t· vrai CJue ces représentations
fai m: ou plus anciens; la chose importe ou ces monuments sont tous d'origine
peu, ('U!' ils on l lmu's similaires dan s les bouddbique et que nos templ es sonl
jl" ('lIlii'I'(', l'on struclions de Mî So·n. el brahmaniqurs. Mai. l'exemple de Java
...
1
t
peu de temps plus tarcl (au IX' siècle. Cf. daient seulement aux besoins divers des
B.R.F.R.-O., VII, p. 47) montre que les cuItes, notamment la présence de vastes
deux religions ne possédaient pas d'arts salles nécessitées par les prêches et les
spéciaux : les différences correspon- confessions bouddhiques.
CHAPITRE Il
le, siècle, pour aboutir au VII" à celte forme splendide, ct qui cepen-
(1) Elles expliquent aussi pourquoi cette Malais, les représailles que les Chinois
architecture en bois dut être abandonnée, , exercèrent contre la piraterie des Cams,
au moins en partie. Comme nous voyons les razzias des Cambodgiens, tous faits
au début de notre moyen âge les débar- qui nous sont) affirmés par les inscrip-
quements perpétuels de Normands et les tions cames anciennes et les textes chi-
incendies ([u'ils allument, laire substi- nois, ,devaient amener' l'abandon relatif
tuer la voùte de pierre aux charpentesap- d'un mode de cons truction trop exposé à
parenles ùes basilîq ues, les incursiolls des uM destruction facile.
ORIGINES DE L'ARCHITECT URE CAME 491
(1) ::\O IlS Cil u\'o ns donné à ce tle inlen- Illet, à quelques détail s près, de le rep ré-
li oll IIli e l'I':i laUl'ali oll complè te pl. LXXX , SClllc!' en cnlie!' dan s son étal premi er
ca!' :i0 1l heureux état de conscrvati on pCl'- avee toutes garanties d 'cxaclitude.
492 ORIGINES DE L'ARCHITECTURE èAME
(1) Dais de 1'0 Klaun Garai, ùe 1'0 Romê, de PÔ Nagar de Nha Trang (pl. CXXVII-F).
Fig. 149. - Coupe d'un édifice en bois supposé analogue il Mi SÜ'll Ba·
Voir n p. 4\)5.
Fi g. 1:;0. - Coupe <l 'un ('<liri ce en hois supposé nnnlogue Il ~1l SO'n C ' ).
ORIGI ES DE L'A RCHlTECT RE CAME 495
plus forte que nos poteaux el les murs plu' épais, lai , à la voûle
près, la coupe est exactement celle que nous avon fi gurée pour l'in-
terprétation ùe Ct' En plus, ici, l'imi tation tTès nelte de tuiles à ca-
naux sur l'extrados trahit le souvenir de la toiture courbe légère, n
Fi ~ , -I;S1. - Coupe d e la sall c ce ntral e dc l'ann exe ,-E, du te mpl e de BëJi Mâlâ,
E('h e ll e: 0 m , 0075 par mè Lre, (D'nprès le relevé de )1. de )!ecqu enem ) (" ' ),
d(q ail es l plus lypique encore, c'est la présence des étrés illon de
piPI'I'C qui unissenll es Golonnes aux murs latérau, , Quel sen ' peu-
\') Lf'~ r o llp e~(Jco ~ fi g lll'rs I{!J c l 150 [Ili s~ n gc cn co u pc, Lrs parois en sccti o u ,
~ o nt fait es Cil a\'llflt des fau sscs port rs Irs pi ècc d c bois ind épc llrlnnt es, co lonne
(échell e dc O,15pllL'lnè tl'c J, àgau cbc III' 1111 de f01l1i ct pote!cts SUSPL'lIi !U S, al' c leurs
pnll'C' pilil:itl'p, à (lroi le s lir 1111 pilast l'c, La >trés ill oll s Jaléraux , les fel'Ill e e llfill , so nt
parl il' gall che donn c IIn c illdi ca lion hy- eernées d ' nn tl'ait d 'cncrc plu s t' pai s pour
l'oll ll"ti lili C dl' rI' qu e pounlÎlèlt'c ra pcc t Je dé tacher du toud. Les bai es dc fall sses
inl (' l' if' lIr li e ces édifi ces en CO li tru cli on portes e t ri e faus ses Diche qtli pouvaient
h:' ~rl'P ; la pa die tlt'oitc indique lc pan d e rester ouvertes dans ees CO ll s tru ctions et
boi s, l'ossatu l'r, ~n u s décor . éclaircI' J'intéri e ur ont laL sées en blanc.
Lp ;r l'i ~ é Cil traits ondul és ma rqu e les Les co urs de m oulure sont indiqu és cn
~lIrfarC's rlr, bois ; r n Imils quadrillés, plateaux rl c boi trayuill és; ils p OU IT'di e n L
1(' 11) " ('ll ll!H'~ ; cn points, le pi sé en 5111'- J'ètre aussi bicn e n enduits lrain és.
fan'I'l (' Il COU pC; c n traits obliqu.cs , Jc r ClJl- (" 1 Cf. B.E.F.E.-O. , Xlll , 2, pl. VU .
496 OR IGI ES DE L' ARC IITT ECTURE CAME
1
Fi g. 152. - Coupe du Pl'àsllt Tiip Cei.
tchell c : 0 m. 0075 p ar mètre.
(1) Leur présence est si peu motivée de la Cr. B.e.A .!. , 1908, p . 4H.
Ca SS llt'C.
dans unecon slrucli on de pi en e (IU 'ell e a (2 ) Dans les ~ an e tuail'es légersde l'Inde,
été partout lIlIe causc dt' rllinr, et nou le mt" me effct dc résistan ce à l 'écartement
voy ons, notamm ent à Ailkor- Yat,que tous fut obt ellu par l'in clin ai ~ on tl es colonnes
les étrésillons, cassés par suite du tas- Oll dcs murs , di sposition qui nous est
sement des fondali ons sous les col onn es r éyélée l)al' la cOllie de ces cOll s tructions
centrales , onl rl' ponssé Ir mur auli en de légères dan s les « cavrs n de l'Inde.
le retenir en forçant sur les laceH biai ses (3) 220 . Cr. J.K ., l , p . 296.
OHIGINES DE L'A HCHITECT HE èHI E 497
supportcnt la voûte supérieure sont alors portés sur les mur ·inférieur
par lin encorbell ement continu rn talon ; c'e t, à la régularité de l'in-
II r,ion près, le sys lème même des éams (fi g. i 52) . Un tel parti c·t
exlraurd inaire, innai semhlablc mf'llW: il rmIJle un yérilabl c défi
au IJon se ns: il a fallu la volonté obstinée de con erver unc ilhoueUc
exl{'l'iruJ'C ltabilu elle pOUl' ti ïmposel' un tcl lour de force et qui ofl're
un l'Il'd inl{'ri eul' aussi inquiélant (fig. 153); la solulion normale,
pl 11s so lidr ri plu ti légèrc, eùt été de voù lcr en prcnant appui direc-
[('I IlI'1l1. SUl' Ics murs laU'J'am , com me iL esl fait dans le gal cries ; la
lill'r;l' ul' de la salle n'est pas unc objcclion, puisquc la voùle la fran-
d1i l dans les deux cas; elle es t seulement. dans Je ys tèmc choisi,
l'I' [1ÙUI' infiniment moins slable.
32
.l\)S ORIGINES DÉ L'ARCllITEC1' URE liAME
(i) Boug DuÜ'ug, PÔ Nagar de Nha (2) Cr. un essai de rcslitution U.E .F.
Trang, peut-êtrc Hà Lam. E.-O., Il, ll. 34, Hg;. 9, et Ici Ilole 2, p. 43.
OlU GI NES DE L'A RCHIT ECTU RE CA ME 499
exléricure donnée; or cell e-ci esl précisément celle de cet éta ge dans
la construction en bois (Ilg. 154) . L'exemple es t peul-être plus f,'ap-
paul ~l l'étage J e C3, mais le subtC' I'fu ge par lequel l'architecte a di s-
siIllulé la fermeture obligée de ses fenêtres devenu es faus 'e - il
les a closes extérieurement de volets fictif - l'end la démonstration
Fig, 11>4, - Co mpa raison des plans supérieurs de ML So-n B,; el d' un édilice
en bois upposé analogue.
I::chell c: 0 Ill , 015 pa l' mèlrc (") ,
,1
Fig, 155, - Compnrai,.on des plalls tIc Mi San D, et d' un édiri ce rn bois
SUPPOSl' ana log ue',
I::chellc: 0111. oon por m l' lre (' ) ,
Ircs, ,\[ais c(' n'L'sl qu'un e apparl'nc e; rien n'('sl muins symdriqlln il
lï nLrrieLlI': les IraYl'ps su nl dl' largrurs in{'gnlcs, e l, mnl gn" c(' lI e pre-
Illil']'e in {'galil {' lrs rf'nd r~' s ne pan-iennr nt même pas il se placer
heurPllsPll1enl dans les lra\'ées exlrümes , H~; tabli sso ns pnI' la pensér
la cons ll'ucli oll cn boi s ellolll reprend son se ns, Lrs trui s tr'aY{' cs re-
de' iCn nl'HL exa<.:le Jll~'lll paJ'(·illc ' il l'inlérieur cl les ll'Oi s fenùlres les
cOllprul a \-ec UIlC s~ métr-i e parfaite (fi g, 155).
, 1 L'Il rail r xacl el11cnl :;f' l11blalJl ese 1'1'0- (3) II Il 'est pas ju~qu ' à l'exi sl ence el es
dil i- il dall': Holre l)['emii' I'(' arc hileel lll'e fi gures tl 'orflllls , 10ujOlW; des prêtres,
1""11 :111" lOI''; <1(',: 1" lIl alin's 11(, l'r mpla- lIall ;: ]'('II C(l<1I '(' ml' ll t des fali SSCS portes , fi Il i
""111"111 d",: .. hal'l)(' llI r,: pal' l es voù"'s : III' ':l'mllle l''' i 1 sllsc i IcI' la m ême i Il lel'-
Il''' 111<1,:,1 ', des lIluraill e;; , l 'é ll'o ile~,:( ' de,: prél ali on ; J(' pl'êll'e ain si rCpl'é:il' lIl é l es
bai,'': l'.\agl: I'ér , CO I'l't'~po Hd e nt anx illquié- maill s joinlf's semil cc lIIi-l i'! m,\me qui,
IlI d,',: d", è,lI ns dall': 1,'ul' pl','m i l' !'I' a!'l 'hi- "VI'I'ÇIl [Jal' I"IIUYI'I'IIl l'C de la porle laté-
1" <"1111'" rollll:,le. ral e. l's i Cil prièl'(, lIevant le ili eu .
" Cf. l3 .f.'.F.E .-O. , Vil , p. 40 .
502 ORIGINES DE L'ARCHITECTURE èAME
n"sis ta nce presquo nllll o de In. 1Ji erre à la traoti on. Auss i cette dispo-
:iitiun fut- cli o l'eco nnU f\ cnsllitr parfaitcment inuLil e, et si un cel'lain
nUllI l)I'c tl 'édiliGes prrse nlent une suite continuo d'arri ère-linteaux,
("Plix-ci jouent seul oment 10 r61e de pl afond , tonu aill eurs par des
rn ad rie r's jointifs.
L'é1Jai ssr ul' Go nsid ôraul e des mms et des voùLes est un Lrait
alllJllc' l so reconn aissent los premi cL's ôtlifi ces(3). L'expclI'ienco pormit
dalls la suite do les r éduirc il des pl'Opol'lions plu s norm ales, ct de
di llli lluer ain si les déprnscs ônOl'mos que devaiL onLl'aîner le nou-
l'l' ail mode do conslt·u cLion. Cepenùant cer-lain s bù,timents, essais
sa li S do nte de nontloul'S plu s hard is, présentent une fin esse des
pl l'i llS qui ne so l'cnco nLr'ora plu s ensuite; il fall ait d'ailleurs la per-
roGliulI appof'll"e iL l'oxôc uti on des promi e'rs édifi ces pOUl' qu'une
c O II ~ t,, " cLi o n aussi minco qu e cell e de B3 iL Mi SO'n (pl. LXXX) pût
se main Lenir debout ju squ 'à nos joUl's.
ü'a ul1'es édifices d'une époquo sa ns doute voisine du Vil e siècle,
si l'on en juge par les cal'uctéristiqu es de leur art , monlrent d'autres
e~sftis. l'our augmenter l'espftce disponibl e, si réduit par la diffé-
l' PIlCP d'épaissouL' donn ée aux parois, l'ilI'chiLecle élève à I(huO'n g Mf
de vé rita bl es pili ers inLéri eurs (pl. LVJ), dispositi on hard ie mais
d' une exéc ution sans doule si dMiGate que ce seul exempl e s·esl
conse l'vé debout: enco l'e les piliers de pi erre on l-ils disparu de leurs
alvéoles. Cc système n'eut pas d'autre du rée que ce tl e premièl'e
période, car' les pili ers analogues qui peuven t avoir joué le lI1ème
rôle (1) sont tuus déco rés de motifs pl'0p" es à r ad pl' imaire.
Lll e doubl e obj ec tion pourrail èlre faite à nolre système : ell e a
rappurt à la form e des exLrados et à l'existence des amo di ssements
d'angle. Si la présenee des pignons, surlout quand ils so nt in cli nés
en avant, apprll e presque nl~cessa il'e m e nt !lne co nstrud ion ct une
eou\'erture légères, la cOUl'bure des toiLul'es, la fOl'nte en douc ine des
Ü' ITassons laLéraux éLonn e. Nos yeux d'Occ id elltaux sonL habitu é
- encore ne faut-il être ni b~rzantin , ni russe, ni mème fl amand -
it la rigidité des pans de toiLuI'e; une couvertlll'e l('gère il. faces
courhes surpecnd. L'exemple des toitures représentées dans les bas-
reliefs des « rails», comm e les façades fi gul'l'es à l'entrée des
« caves », atles Le que la co urbure des toitures es t au contraire la
forme normal e pour l'Hind ou. ~ous avons indiqué plus haut (2) de
quell e façon tuitures et amorti semenLs pouvaient être aisôment réa-
lisés. Un nO !lVeau fail co nfirm e cette manière de voir : si nos monu-
ments, dans t. ous leurs motifs extél'ieurs, cop ient bien des formes
antérieures, tous le arcs qu'il s répètent eurent pour modèles des
arcs lt"gel's, Gar' jamais lin entrait, voi" e un linteau formant pntrait,
n'y es t fi guré (3); so n ou ved ure de base pourrait ainsi s 'élargir it son
aise; le mod èle n'ét..ül don c pas fai t de maU' r iaux indépendants, mais
bi en de deux pil'ces de bois assemblées solid ement il la tête. Co mme
Gelles lî gurées aux pon;hes de petits r difices simples dans les scène
de Borobudm (4), ces foùtes minusc ul es t' taient des constru ctions
d'une légèreté ex Ll'ème et ne poussant pas plus au vid e que les yoùLes
légères des viham qui el'virent de modèle aux « caVes» de 1'1nd e.
(1) Tl'à l\iQII, l'ilong Ll), Cbàu a, silion de la baie, il n'est pas au plan de
fig . 44 et pl. C L-B , F. l 'arc, mais en rctrai t, et ne pell t jourl'
(2 ) P. 219. ain si pOUl' r ar(' IÏg uré le l'olr rIr til'ant.
(3) Si un linll'llu entre dans la compo- ("1) Cr. I3.EY.é'.-O. , VII , [lI. 1, U O H .
ORI GI NES DE L' .\R CJIIT EC T RE CAME 505
pli ssages, plant. : hes enfermées entl'e les poteaux s'il s sont peu
espacés ou mi ellx cadres d'enduits, .ll semble que la co nstl'LlCti on
lau tienne, qui parall nULl s avoir con ' e rvf~ une séri e cie lraditi ons
è\ tl'l'/llC rn pnt lointain es , nons fournisse un exempl e précieux de
di spos ili ons analogues , Dans ]e' grand bàlim ent de bonzerie Ju
" al Bail Phon (2l , la façade abritée so us le pOl'c lle es l l'aile, sur' un
su uuasse rnent de maçonn erie, de poleaux form ant pil astres riche-
lIlenl sc ulplés, enferm ant. en guise d'cnll'epilaslres , de simpl es
(I lanches Ilues, peinles en rouge, Une fri se de rin cea ux réunit ho['i- .
zun laJell1e lll les pil as tres en haut. La mème co mpositi on omée dA
con oIes forme Irs murs lalr rau\: (fi g. 1:)6). "il nous conserve bi en
le so uvenir des disposi lion s les plu s vieilles, cet exempl e es t péremp-
toire. ne dispo ilion particulièl'e de l'ad de 1\'[l an AI semble bien
confirmer ce LLe mani l'l'e de voir: les pil as lres. exlrêmement minces,
y sont en oull'e divisr cn cl eux élomenls d'allure ind épendanle, par
un e rainul'e p,'o fond r. cl 1railé dan s tou Le leur hauteur bien plus
co mm e deux poteaux jUnl elés que commr un simplr pilir!' (I) : celui-ci
se sC l'ait en rfrot t,'adull pllllùl par un pilastl'r nu ,
Les niches qui garni 'sent lcs enlrepil asLl'c {'voquent pur leur
silhoucLLe fin r ct éléganlc, inexécutalJl e rn pi erl'e, la composition
d' un petit pa\'illon de hoi ( pl. CXXXI Y-C, E). J3asr_cl corni che peu-
ye nl rappeler soi t des gal'niluJ'cs de plan ches nlonlurées, soil un en-
duil pronJé; l'un et raull'c: en a 'semblantl es pot eaux rn haut el on
bas, donnent ü la base ra ssi(iLLe nrccssai,'e à maintenir la YCl'ti cali lé
des polraux, au soml1lrt la sai Iii e prOpl'(i à lr)['fn.inel' déco ralivemen lia
pal'oi de l'édifi ce el il rejeter l'eau loin ùes enrluit ,sans doute peints,
qu'ell e eCLt vitr fail ùe d(~ laY c l' , Les édifice du Laos montrent encore
co uramm cnt ilu-drssus des polraux rond s qui , Olüirnnrnt à deux
mètres ùe haulrll1' 10 planc hel' des honzrries, dr somblabl es ba e
fi ctives failes de plan ches assemblées (fig. 156), qui produisent
d'aillrurs un effet clll'irux , donnant à l'œillïmpl'ession d' une assielte
fel'Ill e, mai s snspr ndu r tllI-t!rsslJs du rid e. A Nlî , O'n, la di vision des
pilaslres sc cOlltinue don s la corni che, comm e pour mi eux montl'el'
lïnù épendance de poteaux jum elés. Ell e s'évid e de Ll'ou. pl'Ofond s
ain si IJue les ajours (.rUIIl~ plan che, delcol' élégant et lrès spécial qui
ne reparaît plu s dans l'art cam, sauf. hi en entendu. dan s la copie
de Al' E4 de Mi San.
NO lls avons incliqué plus haut co mm ent nous concev ions les toi-
tllr('~. Ajoutons sr lll emrn t ici que la nécrssité de rallacher la tM
II) Il es l (pH'~lion dan s J ' hi ~ l()il'(' des eID!)l oyél'S (lall s la construction des édi-
Son g (Sollg chI', clr . 489 , r. 1, v Q ) ail pas- fke s r eli gi e ux, r i birll que Ir lexle soi! .
sage lllli ~l' l'ap!,or'ip Uil èUlllpu ( '-À" letiiè- poslér.leur, la di sposition dos édi fi ces de
('les) de pi rces de bois fol'lf'llwnl li ées, la ~él'i c Mi SÜ'll AI ' sr mb]r l 'illu strer,
ORIGI E DE L'AR CHITECT RE C ;\fE 507
des poleau au, colonnes intrrieUl'es pOUl' ùonner il l'ense mble son
équilibre néce , aire, le besoin d'établir SUt' ce lraver c un plafond
t'ilpaIJ Il' de supporler la ma. se de te1'l'r qui form e le lf\lTa.S 0 11 , et le
lu ailllir il de ce lte ma.: e en anwl, expliquenl el ju 'linenl la pré-
Fii!' 1::;fl , - FU I:nd c lalél'ale de la .IJOuze l'Îe du Vul Ban l'lI où,
spontan ée; son exéc uLi on lorsqu' ell e es t parfaite es t un lou l' de force
J e r art du taill eul' de pilYITe, cli n co nstl'uction d'un tour àp ierre exige
des outil s J ' une pui ssa nce sllp('ri enre il tou t Cf', que purent faill'iquer
les Cu ms. Le balu st.rr 101l1'fl{' a toujollrs son ori gine dans l' emploi
Ju bois, et la créati on de Ct· type en t:r ttr matière, création qui est de
toutes les civili sali ons, y précède toujo urs SOli exéc ution en J 'autres
plu s rebell es.
Les podl's el les fau sses pod es ne provoqu ent auc une observa-
tion inléressanln; leur co mpos iti oll est J es plus aisées il exéc ute!' en
co nstmclion légère. Le so in mème avec lequel les montants se
fix ent dans le seuil ct le linteau est plut6t du hois que de la pierl'e,.
qui peut SB maintenir en placc pal' sa propre masse.
La Ji spositi on des étages répèt.e celle du corps inféri eul' ct peut,
dans tous les détail s. s'illtf'rprder de mème. Remarquons seul ement
quI' les fau sses ni chrs parfoi s rrpl'en llent leur rôle vraisemblabl e de
baies : des yaillaux l'accusent f'n C}u elllllCs [Joint s (1) . No us ayons
monlré d'autre parl (2), pal' r tlxemple de Java, que les amol'li ssemenls
les plu s variés peu\'ent t'>lre f'xéculés en une matièrc plus légè re que
la. lJriqu e ; leur co mpos itioll 'd 'aill eurs n'empèche Jlullement une
exéc ution co mplète en bois.
II est un gro upe cl·é·l émellts que nous (wons réservé pour la fin,
parce qu P sa eoncepti on évoqu e pal' eXl:Cllence l'empl oi du bois: c'est
la pii'cc d'accPlll et lrs co rn es terminal es d'édifi c(>s longs. Aulant
ell rs se comprennent aisément co mm e terminaiso n d'un arêti el' ,
mi eux. d' ull e pOlltl'l' dia go nale l'our la pi èce d'il (;Cl'nl ou d'un e pann e
faili l'rü p01l1' la come terminal ... , autallt ell es parai ssent anormales
dans des éd ifi ces en briC] ues. De cl's eornes le1'111 inales, toute l'archilec-
ture en IJOi s dl' l'Exlrl\mc-Ori enL es t pl eine , bwnll1i cams, bùtilli ent s
ca,nIJOdgir'ns, siamois. birllltlu s, laoti r ns, mai sons de Sumatm ct des
111's de la Sonde, hulles Moï. etc. , c'est on peut dire l'élémenl normal
de Luut Ir déco r , le mo1if presqu r ill évitable de toute toiture légère.
Dmrng
I l) T nlll' 01' 0 1' , L OII~ ,
(2) CL p. 219.
ORIG 1NES DE L'A H C HIT EC TU RE CA ME 509
pilrl il faut emilloyri' les ('om lJinai so ns trappal'eill es plus ex tra ordi-
naires pOUt' co nso lider l"angle, co upé en deux minces triangles par
cl'Ito longne queue. Malgré tous les soins et loule l'allenti on apportée
il l' exécu lion de ce délail , c'es t lit un des points les plu s précail'es de
l'archiledul'e came en briqu es, et l'on comple par unités les pièces
lril (' ('(' llt lJui sc sont conservées en placr. Presqu e partout elles ont
f' ntl'ainé la l'uine tIcs angles ct cell e des amo l'lissc menls.
De loule celle disc ussion il semble résulter que l'architecture de
la ~(' rie de Mî San AI déri ve bien nettement de l'architecture légère
artlt"l'irure qui, venue de l'Inde ù un e époque indélerminée s'y est
dl"\'rloppre lenLement el, s'y e t assez modifiée au conlacl des form es
loca les ct d'après le gén ie pwpre au peuple cam pour ne plus mon-
ll'(, l'. il la fin du n " siècle. qu'une ressemblance d' e,isemble avec l'art
indi l' n gr nr l'a leur .
La st'co nd c forme de l"architec lure tle Mî San nous reliend l'a moins
1 " ,, ~ lr mp s .L e se ul fait il remal'lJuer esllJue l'archilecture mixle au
VII " sit\cle était certainemenl différente de l't1l'chilcclure légère. Cc
(1) P. 49 1.
5tO ORIGINES DE L'AftCIII1'EC1'UftE CAME
•
comme la similitude extraordinaire de l'architecture cubique came
avec la lointaine et bien plus jeune architecture javanaise, celle. non
moins curieuse, de la porle d'art cubique avec la porte khmère de
l'art }Jr'imitif et classique, quand la porle d'art primitif cam est de
combinaison si différente.
Certains détails confirment l'hypothèse de l'origine eri architec-
1
A
---+---
D
Fig. 157, - Comparaison des plans (l'un édifice mixle l\1l Sail El et (l'lm édifice
entièrement ell bricl'lCS supposé analogue et eonslrui t suivant le type des
tours anciennes de lIoà Lai.
Échelle: 0 m. 0075 par mètre (').
(1) Notre figure 157 iw rend compte de lonnes comme les édifices légers . Le lec-
la substitulion tles antéfixes aux amor- teur fera facilement l'application de la
tissements que dans le ca" du remplace- même figure avec un étage légel' sur Oil
ment de lu co uslruction mix.te par la plan d'édifice mixte tlébarra~sé des co-
eonstructiou ton te en briques, parce que lutines, mais renforcé alors par une épais-
pOUl' prcIHh'e un exemple existant nous seur Un peu plus granùe ÙèS murs.
avons a(lollté le vlan de 1\1i San .Eu éùi- \ ~) Mi SO'n AlZ' 13' pl. CXLlX~lL
fice mixte mais comportant quatre co-
CHAPITRE Il]
Introduction: remarqucs génél'ales, causes diverses de moclifical inn ail Iype inilinJ.
- Existence continue Ile l'architecture légère. - Rappel lI('s dh'i sion s de l'art
cam. - Périolle primaire. - Art pJ'Îmitif : cnracléri sliqul's commllnes. - Revu e
des édifices de l'art primitif; llremières cOllslrnctiolls. - Série dc Mî Sali AI' -
Autres monuments. - Ob servations généralcs.
rimIODE PRIMAIRE
ART PRIMITIF
Dans ses grandes lignes, l'art primitif ne peut être nettement carac-
térisé, par rapport au modèle conyentionnel arrêté au chapitre Ir de
la première partie, que par l'emploi régulier, au moins pour les grands
sanctuaires, du type complet et par la forme spéciale de l'applique à
fronton flammé. Seuls en efTet, à.Mi Son, le sanctuaire B3 et les tem-
plions A2- G, Bi - t3 , comme à Nha Trang les édifices N .-0. et S.-E., tous
petits bftfimcnts, ne présentent que le plan réduit (1). L'emploi de
l'applique dans la forme indiquée est constant; elle s'oppose nette-
ment II la niche au fronton composé de la tète de monstre ayec les
makara, mais. pour sa partie antérieure au moins, elle est souvent
traitée elle-même comme une véritable niche: l'une ct l'autre for-
ment abri pour une figure J'orant, mais la seconde n'est jamais
traitée en clwyd plat, fait fréquent pour la première. En réalité,
comme nous rayons YU dans l'étude de l'applique (2), l'objet impOl'-
tant est ici, surtout au déhut, la figure d'orant.
Il existe un troisième élément que nous n'hésiterions pas tl con-
sidérer comme plus caractéristique encore si par malheur il n'était
l'esté inexécuté à Binh Làm ct à Nha Trang, c'est le décor si spécial
du pilastre que nous montrent les édifices de la série.Mi Son Ai'
Khuong MSr, Chim San et le piédroit de Trà Ki~u. Ce heau motif est
certainement d'origine très lointaine, car on le retrouye une fois au
moins, issu sans doute du tronc unique., sur le Candi Kalassan à
.Java (3) (IX· siècle).
(1) Ce n'est que par suite de la ruine la l)ctitc tour qui lui servait d'cnlt·l~f'.
de son vestibule que la tour de llinh Lâm (2) P. 137 et sqq .
semble rentrer dans le 11lan réduit; la (3) Cf. IJZERMA!\'. Beschriving der
haute surface nue Ile sa façade atteste Oudheden. Sœralcarla en Djodjalmrla. Ba-
qu'une bonne l1al'l en était masquée par tavia, in-4, 1891, planehc A ..
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520 LES DIVERSES P:ÉRIODES
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;j22 LES Dly E HSES P 1~ RIO DES DEL' .\ H T C',\ :\1
(i) Il est fort possible (railleurs qu'un commencée tôt après l'incendie qui dévora
second édifice ait remplacé le premier le sanctuaire (le Hltadravarman; il faudrait
après ruine ou incendie et que ce soit à croire alors que Çarflbhuvarman la ter-
lui que se rapporte l'inscription de date mina et n'en fit la consécration qu'après
fausse 713 de Harivarman : ceci pourrait achèvement complet, respect tout naturel
expliquer les entailles faites aux colonnes, s'il s'agit bien d'une première transcrill-
reprises peut-être en réemploi. tion en briqucs; ce n'eût été qu'un peu
(2) Cf. B.E.F.E.-O., IV, p. 8!H. plus tard que l'édification du gros œuvre
(3) Il est fort possible que la tour Ai aurait paru suffisante pour qu'on consa-
ait demandé de longues années de con- crât le dieu et le temple, avant la termi-
struction et que sa réédification ait été naison de la ciselure extérieure~
Ilig. '160 . - ~Ii S(YIIA! .
Fallsse porle S., p~rlie sup,jrieu rc.
524 LES DIVERSES P~~RlODES DE L' ART èA~1
t
526 LES DIVEHSES PÉRIODES DE L'ART èAM
loi Celle fat;tule, une Iles deux moins Las, caché pour l'extérieur par le mur de
yu es de l'intérieur du temple, est restée clôture S. yoisin.
en partie en épannelage, surtout dans le
Fig. 162. - Mi SU"ll llJ.
Face S. (Voir note n page précéùente.)
1
est toul arlificiel : rien ne prouve que la tour S. ne soil pus anté-
rieure ou po térieure à Mi an Al c'e t-à-dire au début ÙU Vil" iècle.
Disons toul d'abord que ce groupe de Khuang My n'es t pas,
hisloriq nement, homo gène. Il n'e· t pas douteux pour nous que la
tour S. so it se ule ancienne, avec - jJlus jeune ou plus vieill e, nous
l'ignorons - la base du pelit édifice sur lequel la lour centrale fut
élevt"l'. Cc derni er J.:alan pl'ésente pOUl' nous tou le caraclèr e', sinon
J'UHl't:opie, au moins d' une réplique plu gauche . Quant à la tourN.,
d'une consll'Ucti on si médiocr e quO ell e est une ruine a upl'è de es
ainées aux Lroi quarts debout, elle nou apparaît comme une de ces
malad l'oites copies de la econde pél'iode; le décor de es niches à
lUlllinaire semlJle l'appar enter netlement à la tenta tiv e archaïsante
du XI" siècle fini ssant, qui, se ule, montre celte application pal'ticulière
du dét:o r.
Les de ux lours les plus ancienne offrent un inlérêt pét:iai pal'
la fusion qu'elles pré 'entent entre les form e de l'art primitif et
cell rs de r art cubique. Fu ion n'e t pas le mot, e t seull'arl mixte '
nOlis monlrera eette étrange comuinai on: juxtapo ,ilion 'erait plu
Pl'l'S de la vérité. La tour '. e t apparentée à l'art de I\H 0 '11 i par
le df"eor caractéristiqu e de rinceaux, la form e des applique, le
dessin des fausses portes et celui des fausses niche . Ce tte similitude
ti cs pilastres est encore plus nette à la tour centrale. L' une et l'autre
Liennent de l'art cubique les profils de ba e et de corniche, l~ décor
aux feuilJes fl ammées des appliques, l'introduction, entre les deux
ba.lldes du pilas lre, d' une large padie convexe ciselée; enfin elle
S'(,11 l'(ljJjJl'ochent encore par le car actère des sculplure animées,
ll'ès éloignées de celles qu'offre la série Mi o'n Ai'
Peul-è lre Khuang My est-il à la cons lruction mixte ce que Ai est
à Lll'chileclure légèr e, une premièr e lraduction toute en briques :
crlle com posilion tripartite du pilastre avec son élément central
coul'be éveille plutôt l'idée d'un modelé dans un enduit qu e de la
juxlaposition pe u normale de trois poteaux.
CdLp Lour S. présente l' unique exemple que nous ayons au
\"\\1. - Il.
3+
v
530 LES DI VEI\SES Pf;RIODES DE L' 1\I\1' CA M
Campa d' un plan absolumenl fran c; elle nous olIre égalemenlle seul
spécimen conservé dt'bout dB r élargissemenl du' sanduaire. La
tr-aduction toutc en JJriques de l'édifice mixte amenail nécessaire-
ment, si nolre hypothèse est exacte, une r éduclion con sid érable du
vide disponibl e inlél'ieur' . 11 perdait en elIet toule la différence
d'épaisseur' enlre la U'gè re cloison de poteaux ou llI ème l'élroit
mur de la co nstrucli on mixle et l'épaisse maçunn erie qui devait
supporler en r ail' la masse des superslructures de briques .
La tom cenlrale semble déjit monlrer un reluur vers une forme
plus voisine de r arl de -"li a n Ai' donl le célèbre sancluaire put
avo ir une influence co nsidérable SUI' rad de r époq ue suivante.
A l'arl de ;\li San , Al se ralla chent, directement la ruine presque
informe de Chim San, qui monlre, en ses pilaslres idenlÏt]u es il GO ux
de ,\ l' le beau molif de rinceaux déjà signalé; les débri s de sculpture
trou vés ü Tr~t l\i çu, ainsi que la reman]uabl e pièce ~l conll'eco urbes
qui en ful enl evée, pili er intéri eur sans doule, anal ogue à ceux si-
gnalés ~t la tour S, de KhuCYllg 15', et d'une ornemenlati on de rin-
ceaux cl de fi gures si originale en cet arl ; les débris de PhOnO' Lê,
pili ers inléri eurs (l ) de mème nalure, mais inachevés (la co rni che à
cavet de ce monument ,'ornail d'un des plus beaux spécimens de
pièce d'acce lll ornemelllale) : les exquises sc ulplures de Phu JJU :l~ ;
la médiocre lour d'enlrée de Qua Giàng, cal'Uclérisée pal' ses al'pli-
ques, avec ses lèles isolées qui - comme cell es de Phu l\ïnh el d,'
Cu Hoan - sembl ent se rallacher il un parti de décor anc i ~ n l~C: :~
le Candi Bima il Di eng ct le petit édifice fi guré au tympan de ~H Sun
Fp nous donnenl de rares exemples; le déco r si curi eux ùe la pdi lc
grolle des Monlag nes de marbre, - peul-ètre les débris de Truàng
An-, Lous poinls qui jalonnenll e Quàng Kam , centre pal' excellence
de la civilisalion l';a,me primili ve, Il faul y ajouter presque tuules les
sculplu l'es déco uvertes au N, du col des Nuages , ~t l'exceplion se ule de
cell rs de Linh Th ai, les lympan s si curieux de Uu Di êm, cl e Bich Lu.
(1) Indiqué~ par erreur dans ]'U,.: " J, p , 320 comm l' pi édroits.
LA PÉRIODE PRIMAIRE : L' ART PRIMITIF 53f
.'li
l'lits appal'ellll' aycc les édifi ces tIc ~ O'll.
Certa ines dispositiuns un peu spéciale ne nous sonL apparues
532 LES DI VE RS ES P ~ RIOD ES Die: L' \RT CAM
L'al'I ('lIuiqllC ; srs Cat':H.: t(~I'isliqllcs, - Prrmie rs t'ssais, - PO Dam cl n oi! L ai , - Art
(!e Hong DI1Ü'ng, - FOnlll' rJérlYée, - Art mixtc, - Dispat'iLioll dc J'tII'l cubiqu e,
EPJJlell l ~ com mnu s li rad primairc, - Sc ulplul'C ; l'Cp ères qu'cli c offre, - Con-
rlusiou,
L'art cubique, dans ses manifestations les plus co mpl èles il Hoà
Lai èt ~L IMng Dmmg. peut être caractérisé, toujoul's en face J e notr!'
IIludèle généml du chapilre 11 , tome l, par la pr'édominance du type
l'l'd uit (1) , le cantonnemenl du plan carré de la cell a pal' lL'ois
grandes niches, la proportion lrapue des constructions, le peu de
l'l'dl1clion en largeur des étages successifs et l'absence tl'amodisse-
1lH'llls d'angle qui en est la conséquence, le parti des profils de base
( 1\ Comllll' 1I011S l'ayo ll s signal é p lllS jamais lIoe all ssi g ra nd c impor!allcl' au
halll , p, 36 , nolt' l , les IOUI's <1r Troll Lai 1\(' y('slilJu] c que l'a fai Il'arl primi ti f, el c'es t
~Oll t pas dll l,'ïlC réd Uil. Cepcudan 1 il li C dans cett c mes urc même que l 'obsrrya-
" 'Inlllt- [lo s que' l'art cubiqu (' ail dOllné li oll rloiL être acccplée,
53!~ LES DI VE HSES pr~ RIODES DE L'A RT C\~l
en bas des fausses porles et ùes fau sses niches en un motir presque
sans discontinuité, la compositiondi(férente de laporte qui , au début.
consiste en un e compos ition de pila tres extéri eurs enfermant des
colonnes en retrait, motif spé·cial qui sc réduit dans la suite, soit aux
, drux: pilastres, so it aux ùeux colonnes, et qui , sudout iL l" or'igin e,
paraît nettement apparentée à la porte khmère, enfin par un système
de décOt' très pécial pt qui se distingue à pl'emière vue de l'orne-
mentation de rart primitif.
La forme typique de l'art cubique est représe ntée se ulement
en éd ifice nettement ùaté par le temple de Dong DI1O'ng (8 75); il
convient tout d'abord d'étudier de près les monum ents qui, avant
ceLLe époque, présentent les mèmes tendan ces que l'art cubiqu e ou
semblent en préparer les fOI'mes. Il s ne sont pas d'époque aussi pré-
cise; li San FI parait bien appal'tenir au \'Ill e siècl e, mais nous
n'avons que ùes présompti ons pour Mi So'n A'I (1 ), et nous sommes
plus embarrassé encore pour placer Hoit. Lai et le groupe similait'e,
Pô Dam, n'ayant poUt' les derni el's aucune inscription . Tout au plu s
sovons-nous qu e la tour O. de Nha 'ft'ang qui , par les quelques ùé-
Lris sauvés, rappelle Dong DI1O'ng et pamit moins ancienne que HOll
Lai, est du mili eu du IX e siècle. Au ss i est-ce seulement pour leUt'
rxéculion toule en bl'iqu es d'une par t, poUt' leUt' fran chi se et JeUt'
ol'i ginalité, la perfection des motifs de la tour' centrale de Hoil Lai
d 'autre part, que nous sommes porté à les encadl'er entre Mi SO'n FI
et la tour O. de Nha Trang, entre le début du VIII " et le milieu du
lX." siècle. Mais, pas plus que pour Khl1O'ng My, cette détermination
n'est certaine.
Si nous remontons aux premiers spécimens de l'art cubique ou
aux derniers termes de l'architecture mixte. nous avons à examiner à
Mi So'n trois édifices , El' FI et A'j' A quel ar t faut-il rapporter E j (65 7)?
Nous serions bien embarrassé, dans l'état de ruine presque absolue
où est cet édifice, de le dire ; en dehors de son beau piédestal
(1 ) Si ce monument a été reconslruit en même temps que son piédestal, il serait
cependant de 731 ; voir p. 8, note 1.
L.\ rf: RlO DE PRIM AIR E : L ' ART CU BI QUE ET MIXTE ~3 5
(1) Lr~ro)on n('s on t-cl ics pod é le ml~lI1c élé ment, plus petit, aurait pu fa cil ement
étran ge cbapi l('a u qu'clI FI'? )1 es t Im- êtrc cll tl'ai né par lrs ea ux lorrenlue uses
possible ùr le ~l1\'oi l' il c('llc hen l'p; CUl' cct du rui sseau.
L.\ rtRIODE PRIMA1RE: L' RT CUBIQ E ET MIXTE 53ï
:-;on (fig. 163). Une telle construction e t, en exécu tion, celle-là mème
qIl i nous est représentée en des in dans le tympan de Mi Scm F 1; sa
simi litude avec l'ad primitif du Cambodge e t évid ente. bien que
(' ) Celle restilution r ec tifi e ou mi eux khmè[' primitif qni sc mblent n"oir les
l'om plèle celleflonnée par la planche VLI-4. plu grand rapporls avec la form e in-
La Ilt:('c silé <l es addilions nou est appa- terprétée dan s l'art cubique,
ru t' apl'ès l'étude des monuments de l'art
t
!)38 LES DIVERSES 'PÉRIODES DE L'ART ' CAl\1'
"
ART ~lIXTE
(1) Ce somasutra n'est connu seulement que' par sa mention dans l'inscription 38..\.
552 LES DIVERSES Pf;RIODES DE L'ART CAM
Éléments communs entre les trois styles de la période secondaire. - Art classique.
- Art pyramidal. - Art dérivé. - La sculpture. - Édifices hors série, Dml"ng
Long et l'hô Hili.
(1) Huog Tlwnh ) LOllr S. de Nha (.) Toul'S d'argentédifjoe S., Nha Trang
Trang. tour S., Mi SO'u G1 , etc.
(2) Tours d'argeut édi fice S. (5) Chièn Dàng , Bàng An.
(3) Mi 80'0 01> Nha Trang tour S. (6) Tour de cuivre.
LA PÉRIODE SECO N D A IRE 555
ART CLASSIQUE
AnT pynAMIDAJ,
Ce qui caractérise cette forme d'art, qui s'étend sur la plus grande
part de la période secondaire ct, avec Bang An, a ses débuts dans
l'art primaire (vers 820) (2), est le parti, tout nouveau pour nous, des
superstructures en pyramides curvilignes. Elles sont, dans cet édifice,
employées à la · couverture d'une tour octogonale (3) aussi bien qu'à
ceBe d'édifices rectaJigulaires, et il paraît en avoir été de même à
Chanh L<), monument apparenté par ses décors à la tentative ar-
chaïsante de la fin du XIe siècle. A Nha Trang, tour S., en 1143,
l'édifice est à hase carrée. L'exécution est peu soignée et le pro-
cédé de construction déplorable; la voùte n'y était constituée que
par deux parois de briques nnies ensemhle par un énorme blo-
cage de terre à briques. L'édifice présente non seulement le sys-
tème de multiplication des arêtes déjà signalé', mais aussi le
• bombement des fac es qui en est la r ésultante, aux fausses portes
et aux appliques.
On serait tenté de voir dans les tours de Hung Th{tnh (fig. 168)
un état antérieur du même système de couverture, mais l'abâtardis-
sement des profils et le caractère très spécial de la sculpture mon-
trent ce monument bien postérieur aux Tours d'argent et" aux édi-
fices de la même série. La superstructure n'est pas ici une surface
lisse et continue, mais une succession d'étages réduits, de dimen-
sions égales, ornés d'appliques et de métopes. Aux angles, de beaux
(II La similihulc qui existc entrc les cette date ponr ces tOllrs, mais la datation
décors !le Ih.rng ThZlIlh ct ceux des tours de DuO'ng Long n'est elle-même qu'une
Dml'ng Long, (Ini (Ioiycnt 1'01l10nlcr RII hypo(hèsc.
début du XIII" siècle, MemlJlcrait indiquer
LA PÉRIODE SECONDA1RE
ART DÉRIVÉ
clin que toutes ses ressources durent être absorbées par la guerre.
De fait, nous ne retTOUYOnS dans le Sud que quelques constructions
assez modernes. Elles seraient, d'après une tradition qui semble très
vraisemblable, des :wn e ou XYlne siècle. Ce sont des ban/mi, où seuls
le plan et les idoles, statues funéraires sans doute, présentent encore
quelque intérêt (1) .. - une construction mixte qui ahrite la curieuse stn-
.. . -;. -.
les mosquées des Cams musulmans, ne sont pas autre chose que d'in-
formes paillotes (fig. 170, 171,172).
l'ous aYons réscrveJ pour la fin de cet examen deux groupes im-
porLants qui ne se rattachent guère à l'art cam que par leur situation
même. L'un est la trinité imposante ùes tours Dmmg Long, à Van
TuO'ng : elles semblent composées par un architecte lchrnèret doivent
par ,suite dater de la période de' domination cambodgienne au Campa
(début du XIIIe siècle (1); la décoration, par contre, est nettement carne.
Il semble que le maître-d'œuvre étranger n'a pu réaliser sa pensée
que par l'intermédiaire ù'artisans locaux, et ceux-ci nous ont laissé
ainsi un des plus intéressants spécimens de leur sculpture.
Il n'en est pas de mème pour l'autre groupe, Phô lIài, qu'il faut
sans doute r etrancher de l'art carn pour le rattacher à l'art primitif
du Camboùge dont il présenterait le jalon le plus oriental; autrement
la composition de ses portes et ùe ses étages constituerait une ano-
malie étrange dans' l'art carn.
n n'est d'ailleurs nullement impossible qu'après leur construc-
tion, qui sans doute doit remonter au VIlle ou au IX' siècle, ces tours
soient tombées entre les mains des Cams et leur aient servi de sanc-
tuaires.
Deux sculptures doivent de même, à notre sens, être détachées de
l'art carn pour rentrer dans l' art khmèr primitif: l'Uma, qui a reçu
des Cams le nom de lwt de Pô Pan, et la Durga de Liêu Huu; l'attri-
bution à l'art cam de cette derniôre nous avait toujours paru dou-
teuse: sa similitude avec ùe nombreuses pièces d'art primitif lchmèr '
nous permet aujourd'lnii de formuler une opinion motivée. Enfin, il
nous paraît probabl~ que le petit Vi~I).u du sanctuaire S.-E. de Nha
Trang doit êtI'e une importation dp. cette même civilisation khmère
à son ongme.
(1) 1190-1222 (AB\O:'IIF.R , Première asial., janv.-févr. 1891 , 3" série , tome
élude sur les inscriptions tchames, JOl/I'Il, XVII, p.52).
CONCLUSION.
v
L'ART CAM DANS LE DO)[AINE ESTHÉTIQUE.
tout cet art de l'Ii San révi\lc un sentiment réel de liberté artistique;
les formes y sont variées sans recherche et la pensée de l'architecte
se plie avec une souplesse remarquable aux différents problèmes qu'il
lui faut résoudre. Nous avons vu avec qu'elle adresse il avait su mé-
nager une transition entre les éléments de dimensions si éloignées
qui devaient former l'ensemble Al - 7 ; il n'y a pas moins de mérite
dans la façon aisée dont le même parti général de composition vient
s'appliquer à la fois à une tour immense, Ai' qui s'élève en hauteur,
à un minuscule édifice tel que B7' ou à des salles toutes en longueur
comme Ci' Dl et D6·
Nous retrouvons les mêmes qualités générales de proportions et
d'harmonie, mais avec plus de froideUl', dans les conceptions de la
période secondaire, ainsi au majestueux et sobre kalan des Tours
d'argent; et presque aux derniers jours de l'art cam, nous revoyons,
mais alors par éclairs, des restes de ce premier sentiment: Lien que
de décadence, un monument comme Pô Klauù Garai fait encore belle
figure.
Ces deux derniers édifices, et c'est là un trait commun de cet
art, tirent un elret puissant de leur situation élevée au-dessus des
campagnes environnantes : les èams paraissent avoir eu un sen-
timent réel du paysage, ct leurs sanctuaires, toutes les fois qu'ils
l'ont pu, dressent leu1" fier pl"OfilsUl' des collines harmonieuses, voire,
à l'occasion, sm des falaises à pic, dessinant leur tache brillante sur
la limpidité du ciel ou sur l'infini de la mer. C'est là un goût spécial
pour la silhouette que tout l'art cam révèle ct qu'on ne trouve pas à
un degré égal dans les architectmes en matériaux solides des con-
trées voisines (1). Tous les éléments sont composés pour se détacher
en arètes vives sur un fond ou sur le ciel, depuis }' ensemble jusqu'aux
détails, et des motifs argus viennent souligner ce jeu franc des lignes.
Il faut louer surtout en ce sens le motif si élégant des pièces d'ac-
(i ) L'art siamoi s ct · l'arl birman exa- 011,s'il s'ogit (10 pran. ou de lhat, n'of-
gèrcnt cptte recherche (les pointes, mais frcnt lilus (l'l'une masse on une pointe
n ' utilisent guère que des matél'Îallx légers, unique.
CONCLUSlON 569
cent, qui n'a SOn équivalent en aucune autre contrée et qui met, dans
les rares édifices où elles se sont conservées. comme la vie intense des
gargouilles hardies de nos vieilles cathédrales.
Si nous vonlons tenir compte, dans l'examen de cet art, de sa
logique même et du rapport qui existe entre la forme apparente et
la composition réelle, la critique doit être aussi sévère qu'elle pou-
vait être favorable au point de vue précédent. Comme nous l'avons
exposé plus haut, cette architecture ne tient compte que de l'aspect
extérieur et celui-ci n'a rien à voir ni avec les besoins auxquels l'édi-
fice est appelé à répondre, ni avec la construction même qui permet
de l'élever. On est surpris et choqué de voir la silhouette extérieure
sans aucun lien av~c la composition intérieure, et, dans une enveloppe
qui indique au kalan une construction à étages multiples - aux édi- .
fices S., un bâtiment à plusieurs nefs inégales - , de trouver un
espace unique couvert d'une simple pyramide creuse.
Deux observations doivent être faites cependant, qui, dans une
certaine mesure, atténuent l'effet de cette critique nécessaire : le
concept d'une architecture vraiment rationnelle, qui lie intimement
la composition extérieure avec la composition intérieure, où la forme
obtenue au dehors ne soit que l'expression même des divers besoins
à résoudre dans l'édification du bâtiment, est absolument inconnue
à la pensée orientale, au moins, et c'est le cas de placer la seconde
observation, quand cette architecture emploie des maçonneries so-
lides. Il semble que la conception naturelle de ces arts est l'emploi
du bois, qui est d'un usage si faCile en un pays dont les forêts pos-
sèdent une réserve inépuisable d'essences précieuses: on est frappé
par exemple de l'opposition très nette qui se inontre dans l'art an-
namite entre le parti heureux et sincère des constructions en bois et
en tuiles d'une part, et d'autre part la maladresse ou l'incohérence
des édifices en matériaux rohustes qui se rencontrent accidentelle-
ment dans les tombeaux pl'inciers de Hué. Autant qu'on peut s'en
rendre compte à travers la transcription en briques, il semble que la
première construction came en bois et en enduits ait été logique et
570 CONCLUSION
Tân; ,·esliges et sculpturcs de Truang Xli; vestigcs de Lièm Công Bông. - Quâng
Binh : inscription de nac H1.l ou (le Ron. '--- Pays Moï : temple et inscriptions de
. Yan Pron. - Cambodge et Laos. - Musées et collections particulières: Musée
de l'École française d'Extrême-Ori en t, dn Trocadéro ; collections particulières. -
Conclusion.
NI:"II TIIUÂN.
P. 77. - Inscription de Phu Qui. - Elle comporte quatre lignes en l'am, très bien
conservées, gravées sur un linteau. Le roi Parameçvara élève et dole un vihara cn
10:>5 (977 ç.) (i).
P. 97. -Inscription de Nai, canton l'am de Luang Tri, huyçn l'am de Ninh Thulin.
- LeR. P. Durand a découvert en191~ nne inscription an pied du versant S.-E. de
la montagne de J{adü au S.-S.-O. de la lagune de i"Iai. Elle a 3,20 X 1,10 et parait en
tout une réplique del'inseription de Batlin Tahlatl (cf. J. C., l, p. 73).
P . 132. - Insc1'Îptions de Lai Cam , canton de I1à Noi , phù de Ninh IIoà. - Sur la
cô te O. du promontoire qui forme la baie de llialt Cang c t presqu'enface le tra m de
Hoà Cat sont deux insc[·j ptions éloignées (le trois o u quatre cents mètres, à une h eure de
sampan au S. de Lai Cam ct aPl)\'oximativemen t pal' Lat . B G 8t - Long. 1 t8 G 7 f . La
première est gra vée SUl' une paroi de rocher précédant une sorte de grolte basse sons
un énorme bloc de granit qui s'es t lJrisé ct a ét é réparé avec de la résine ct des hr iqucs
par les è ams, semble-t-iJ. Elle consis te en deux li gnes de caractèr es de 0,08 rIe corps,
la plus g['llnde s'allon geant sur 2 m. 8 0, rapp ortant cette r es tauratio n au l'ai Jaya
l'arameçvar avarman 1 (1\. La fa ce d u ro cher es t (liri gée O.-N.-O . Cette grotte est à peu
ri e dis tance de la ber ge rI 'un peli t cours d'cau, le ;X goi Yang. L'autre (2) es t gruvée sur
uue roche arrondie dans le lit même d'un rui sseau, auprès d'une roche plus impor-
tante . Elle ne comporte qlle deux lignes e t uccupe une surface de 0 m . 411 sur 0 m . 20.
Hommage du r oi Prak â~adharm a à Çiya (fin du Vile A.D. )
(1 ) Cf. FI[\\OT,
/J.E.F.E.-O .,XY, n 02 , p. 42 . Biuh Làm (6) es t le li on dressé indirt né J. C.,
(t) Ibid., p. H2. l, p. '167, lig. 9; les nOS 8 et 11 n e sont
(3) .M. ROljGIEII , des Servi ces Civils, a si- qu' u ne seul e ct même pi èce, le li on cIe
gnalé dans le Bulletin de l'Ëcole (XV, p.411- Kh anh L{l (l .C. , l, p. -172), et le n O!) est le
4ï4) un certain n ombre de pièces du Binh piédestal de MS' Th'.llIh tlécl'Ït p.1 84 ct
Dinh, du Qu1mg Nam , etc., non portées il Ilessiné dans lu ligure 34. Quant il la
mon Inventaire, pour l a plu s grande par t. pi err e de Go J.oi (3), c'os t une ailléfixe
H y aronfusion surquclques autres . Comme d'angle à lIIigl! sun s intér èt et qui fu t
inscripli ons, cell es cI e Ch ùnh .Mau sont les trouyée à mi chemin de Go Chai (lecture
pièces classées sous la rubrique D,Ji Hllll , vraie cles dits caracti.'res ) c t cles tours de
nom du village où ell es ont é té décou- Dlw ng Loug , clis tan tes tic :iOO fi., el dont
vertes. Comme sculptures, la statue de sali s. cloute provient cc fragment.
APPENDICE 577
Qui NhO'n. (Ville).-P. 144. -Bon nombre des pierres dont nous
avions prescrit la conservation Cil W07 ont été transformées en
moellons ct utilisées dans la construction de la nouvelle inlirJllel'ic.
Celles qui ont échappé II cet acte de yamlalismc (O,P, S, U, Y,Z)
ont été déposlScs par nos soins h ·la Hésidenœ, avcc les fragments
a et " donnés par 1\1. Hideau au musée de l'École.
P. 157. -Inscription de D~i Tin, canton de NhO'n An, phù de Tri Plnroc. -
Près de la pagode de ce village se trouye une inscription de 3 lignes ct ùemie sur une
pi err e ùe 1 m. 4~ sur 0 m. 40. En èam et postérieure au XIIl e siècle lI).
l' . 166. - Inscription de Phu 80'n, canton de 1\:hO'n An , phù de Tri Phmyc (3l. - .
inscription d 'une ligne ell gros caractères, en l'am ct postérieure au XIII" siècle .
(1) Signalée par ~1. ROUGI EII, JJ.E. /0'. E .·0., d'où proviennl'nt les yases inscl"Ïts, I .C.,
XI , p. 4ï4 . I, p. 220?
(2) Id. , nO5. (1 ) Cf. n.EY.E.-O., XI, p. 474, nn 7.
(3) I d., p. 4n. Es t-cc bien le Phu SO'n
APPENDICE 570
Quting Nhiôp, phù ue Tri Phuac (i). - Le H. P. Panis a exhumé ac-
cidentellement du terrain de l'église une statue intéressante, de
o m. 68 de hauteur. C'est une figure agenouillée devant un chevet
orné; ln. main gauche sur le genou gauche tienl un chapelet, la
droite élève un croc à éléphant. Elle parait de la seconde période,
mais d'une époque encore assez Lonne .
(1) Cf. B.E.F.E.-o', IX, p. 618. ment à propos (l'une stèle !l'An Thai qui
(2) Cf. I.C., l, p. 220. existerait aullinh Bjnh. Comme il ne s'en
(3) Cf. B .EY . E.-O., IX, p. 618. trouve pas de ceuom, une confusion sem-
(') Cf. JJ.E.F.E -O., XI, p. 472. ble vraisemblable avec celle d'An ThUl~n.
(:;) lIum:u, B.EY.E.-O., Xl, p. 277, (6) Cf.l~.e.f.'.t:.-()., IX, p. 618.
(1)Cf. B.E.F.E.-O., XI, p. 474, nO 4. été décrites par le docteur II. Stiinner,
(2) Ces trois pièces, actuellem ent ail R.C.A.J., 1!)J2, p.19;; et fig. 1 il 3.
mll~ée royal d'elhnographie de IIl'l'Iill, ont
APPENDICE !i81
linga (pl. CLXXXIII . Aet B), celui de l'O. est circulaire ct. chose
anormale, est ornô à la base d'un rang de lotus de la forme spéciale
chère 11 l'art secondaire. L'autre, plus ' curieux encore, est ù neuf
pans, et comportait également en bas un double rang de lotus. Pur
mauvaise ch::tnce, ' l'entaille pratiquée soigneusement sur l'un et
l'autre pour Hxer le mtlt, y a fait disparaître le filet du li1iga s'il a
existé. Des statues nous avaient été vaguement signalées dans cc
lieu; il n'en reste plus trace aujourd'hui~ pas plus en ce point que
dans les deux autres pagodes du village.
P. 217. - Inscription de Kim NgQc, village <le Thanh SÜ'n, canton de Viin SÜ'n;
hUYt)n de IIoài Ân. - 55. Cetle inscription qui paraissait perdue sous le nom de
(Làng) l\ièm NgQc (1. C., l, p. 220), a été retrouvée par M. Rougier (1).
P. 217. - Inscription (35) tIc Kim Chàu (localisation incomplète), désignée dans
l'Inventaire sons le nom fanti! de mm Cllùa (1. C., l, p .. 220). La perte de cette
inscription l'st confil'mée par le renseigul'ment suivant recueilli par M. Rougier ;
elle aurait été enlevée de la pagode par un prêtre indigène. Par contre noIre colla-
boratenl' a relrouyé dans celle-ci un support de linga (2).
Qu~bG NGAI.
P. 223 . - inscription do Long Thành, canton do l'hô Van, huyçll lIe BÛ'c Phb.
- Celle inscrilliion , en assez bon élat, cs l gravée snr un rocher IIU bort! de la mer,
près de la pointe Sa HoÎ. Elle mesure 1 m. 70 x l m . 30 ct comporte dix lignes de
caractères dout 10 corps Il 0 m. 05 de hauteur. Elle Il t~té signalée pal' M. Vinet,
agent des douanes, et eslamp~e llUr le n. l' . Dllranl1(3 ). Près de cette inscription cl SUI'
la face d'unc roche voisine sont quelques caractères eHacés.
P. 237. - Inscription de Phu Qui, huyçn de lliuh SO'll. -Pierre inscrite de trois
lignes tronquées, en éam, ne donnant qu'une énumération de rizières (5).
QUAl'm NA.."\1.
(i) cr. B.E.F.E.-O., Xl, p. 4i2. (4) Cf.HUIlER, B.EY.E.-O., XI, p. 282.
(f) Id. (5) Découverte pnr M. Rougier, B.E.F.
(3) cr. B.E.F.E.-O., IX, p. 4f:{ etp. 618. E.-O., XI, p. 474.
APPE.NDICE
(1) Le mot DlfO'ng, dans le nom Bong (fi Cf. n.B.F.E.-O., XI,p. 410 et fig.42,
Dmrng, est une déformation méridionale 43,etn.e.A.I., 1912, p. 211 ct pl. IX ..
du mot Dàng signalé par le R. P. C _mll~ln; (:!) Cf. I.e., 1, p. 513, fig. 133.
petites pièces. Cette belle figure est entrée par les soins de 1\1. Rou-
gier au musée ùe l'J~co]e.
(i) Cr. II UHlm , B.EJ.E.-O., XI, p. 13. (3) Cf. IIunER, B.E.F.E.-O ., XI, p. 262.
('l\ Id., p. 14-Hi. (4) Id ., p. 263.
APPENDICE 585
P. 307. - Illseriplion Ile Phu Thu~n . - Outre les veslig4~;; lléjii signalés enee
point, une stèlc y a été (léeouycrw par le (loeleur Bargy, de Fail'o, de 0 m . 90 x 0 m. 70.
Invocation au (lieu "Bhiigyakiinteçvara. Celte in seriptioll, par "l'écriture, semble du
vm·ou du IX· siècle çaka(i).
Inscription de L~e Thành. - P. :110. -La face cachée est inscrite ; en e comportait
22 lignes, Hi en sanskrit et 1 cn èam. On y lit srulcment le nom de Bhatlravarman et
la date 910 (832 ç.)(2).
P ,8 1:~. - Stèle de Bâng An. - Une petite s tèle a été trouvée par M. Rllher, près
du groupe (le Btlllg An. Elle mesure 0 m. 77 x 0 m. "{(i et comporte Hi lig nes sur la face
A, 17 sur la face B. Le début cl la fin des li gücs sont effacés par l"aiguisage des outils
et la face B est mùtilée(4) . Sanskrit et quelques li gnes en èam. Inyocation au dien
Çrïçiinecvat·a (8 .. ç.)au nom du roi Bhadravarman Il (:il.
(1) Cf. IIURER, B.E.F.E.-O., XI, p. 10. dÎl[ués par erreur comme détachés .
(2) Id. , p. 285. (4) Cf. RUBER, B.E.F.E.-O., Xl, p.s.
(3) Les pie(ls ont peut-être été in- (5) Id., p. 269.
58ü APPENDICE
d'ai'gent et d'étain;
2° Une hague en or, d'un dessin élégant, avec saphir;
3° Un saphir pouvant avoir appartenu à une bague sem-
blable;
4° Un petit plat d'argent assez creux, dont certaines parties sont
dorées: l'intérieur est orné de deux poissons en relief; inscription
très effacée;
~)o Une patène mince ct très polie, d'un alliage où l'argent
domine, inscrite;
6° Une aiguière d'argent dont le col manque, également inscrite.
A côté de ce tertre, sous un pagodon, sont quelques pierres sc'ulp-
tées dont un bas-relief figu/'ant Lak~mï sous les éléphants la
trompe levée.
P. 336. - Inscription de Th~ch Bich, « muraille de pierre Il. - !tocher inscrit sur
les bords du Sông Thu Bon, à 4 heures cn amont de Nong San, découvert par M.
Rougier (~L Celle inscriplion présente 2 lignes cIe 2 mètres de long en caractères Ile
Hi centimètres de hauteur de corps, très effacés. Le roi Prakii~adharma consacre un
Çiva: un linga, peut-être dressé dans le lit du torrent ct hai gné perpétuellement par
ses caux. Fin du Vile siècle sans doute.
(1) L'argumcnt que j'ai souvent tenté (2) llUlJEn (B.E.F.E.-O., XI, p. 265)
TUÙ'A THlÊN.
Inscriptions de Linh Thâi,109 et HO. - P. 3H. - Feu HubeI' y lut la date tle H89
(HU ç.) (4).
(i) Cf. I.e., l , p. 378, fig. 83, et lig. 32 et (5) Nous devons les l'enseignements
33 de la page 377. consignés dans les compléments aux
(2) Cf. Ih.i BER, B.E.F.E.-O., Xl, p. 264. pages 511 à 522 ù M. ESElIlI.\RDT, précep~
(3) Id., p. 265. leur de l'empCl'ellr ù'Annam, f[ui Il bien
(i) Cr. HulI.':u, Jl.E.F.E.-O., XI, p. 260. voulu nous faire profiter tic ses longue:;;
110[(' 1. el, hellrPlises recherches I1n Thiru Thil\n.
APPENDICE 591
Inscription de Phu LuO'ng (112). - P. 515. - C'est une donation en une des
années Ile 908 à 917 (83. ç.) sous le roi Bhadravarman Il, à une image de Çiva dési-
gnée par Dharmalingec;vara(l).
P. 515. - Inscription d? Hue. - Fragment de dalle inscrite qui a servi rIe support
rIe colonne dans une pagode située au S. de celle de la congrégation de Fou Kien, à
Hué. Signalée par M. Eberha rdt. Ce sont les 7 dernières lignes, incomplètes, d'une
inscription sanskrite qui contient le nom de la ville (le I{andal'papura, capitale vrai
semblable du roi l{andarpadharma. Stèle du début du Yll e siècle sans doute (2).
P. 515. - Con Ben (île des coquillages), près de Hué. -Un très
intéressant rasUli batiiu a été découvert en ce point; il fut signalé par
le R. P. Cadière (3). Plus orne que d'ordinaire, il possède quatre pieds
qui supportent un petit entablement; sur la face antérieure du sup-
port est un atlante assis à l'indienne, sur chaque côté un éléphant
debout, en arrière un bouquet de lotus.
(1) Cr. II!; Il F. Il , n.E.F.E.-O ., XI, Il. 283. (1) cr. TIuJlI:n, B.E.F.E.-O., Xl, p. 23.
(~I id., p. 2:J!). (0) Id.,p. 24.
(3) cr. lJ .E.F B.·O., VII, [1. 352, [jg.32cl33. (6) Id., p. H>'
APPENDICE r:ill7
n'existent plus que les restes assez vagues d'une ciladelle. malS on
y voit une slèle asscz bien conservée.
QUÀNG Tnj.
P. 527. - Inscription de Nhan Bieu. - Cette stèle est un tronc de pyramide ren-
versée il hase carrée. Sur le sommet, une rosace représente une fleur de lotus à quatre
pétales, 1 m. 50 x 0 m. 80, inscrite sur les quatre faces: A, invocation. plus 1.il lignes
sanskrit; B, 14 lignes sanskrit; C, 11 lignes sanskrit; D,l:! lignes l'mIl. En bon
état. Des dignitaires du èampa consacrent un Devaliùgeçvara sous un roi nouveau,
Jaya Çaktivarman, qui s'interpose entre Indravarman II et llhadravarman III (ex-
Harivarman) (i).
Vestiges iL Hà My. - P. ti30 . ..,- Le côn dàng est situé par 18 G 65,4
et 116 G 48,85, et est recomert en partie par la pagode du village.
a là qu'un petit côn dÙ/lg de 0,80 de haut sur une dizaine de mètres
de diamètre
P. 534. - Vestiges de B~i Hào (1l, canton d'An Luu, phu de Tri$u
Phong. - Au lieu dit Côn Dimg (éminence sacrée), un amas de briques
est le reste d'un édifice dont la cuve à ablutions, qui sort du sommet,
pourrait être in situ. Le village est par 18 G 68,75 et 116 G 49.
(1) Cf. HUBER, B.E.F.E.-O., XI, p. 298. (~) Cr. Cil. G.\lIlOD,B.E.F.E.-O., Xl,
(I l Cf. CADlÈIIE, B.E.F.E.-O., XI, fig. i 3, p . 200.
p.413. (5) Cf. CADIÈRE, B.E.F.E.-O., XI, p. 414.
(3) Cf. B.E.F.E.-O., Xl, pp. -li3 et 199.
APPENDICE 603
phu de Vinh Linh. -Au lieu dit Chùa BVt M9c G: temple du Buddha
qui sort de la terre JI, est un tertre aux formes curieuses, mais dont
les dispositions actuelles ne peuvent être garanties d'une antiquité '
réelle. On y trouve un fragment de statue, main « plus grande que
nature; elle tient, à pleine poignée, une espèce de bâton cylindrique,
peul-être la poignée d'une épée brisée, terminé par un motif de dé-
coration en forme de quatre feuilles d'acanthe ou de flammes; une
chaine à cabochons, fixée à cc bâton des deux coté~, fait ]e tour du
dos de la main ».
Qu.t'\G Bbm.
PAYS MoÏ.
Yan Pron. - P. 557. - Feu II. Maitre, des Services Civils, qui a
visité à nouveau, en un 0, la tour de Yan Pron, nous a informé que
]a porte s'en était écroulée et que ]es deux piédroits inscrits sont
aujourd'hùi à moilié enterrés dans les décombres. Il a reconnu aux
enviwns les vesliges de la ville voisine, amas de briques, informes
soubassements mieux conservés de latérite, au nombre de trois, et
sur l'un d'eux les débris de quatre statues et un fragment qu'il sup-
pose avoir fait partie d'un lùiga.
CAMBODGE ET LAOS.
MUSÉES ET COLLECTIO~S.
11 semble que cette longue étude ainsi complétée nous ait mis en
présence du plus grand nombre des souvenirs cams. Peut-être des
fouilles heureuses permettront-elles d'éclaircir certains points obs-
curs, de fixer ou controuver tant d'hypothèses encore douteuses.
Peut-être quelques constructions perdues au fond des campagnes o.u
dans les profondeurs de la forêt annarnitique fourniront-elles ces
quelques chaînons qui nous manquent. Mais il est peu probable que
nous arrivions jamais à une connaissance parfaite de cet art el de
cette civilisation. Condamnée sans doute ainsi à rester inachevée,
cette étude nous aura fourni cependant, au moins llans ses gl'anùes
606 APPENDICE
Cette liste est un simple répertoire (lestiné à facilite;" la lecture tIcs volumes de cet
Inyentaire (1 ), le classement hislorique des monuments qui pourraient être Iléeouyerls
dans la suite ct en général les éLuues qui sc poursuivront sur l'art ct l'histoil'e cams;
eufill par l'itulicatioll dans les Ilotes des numérotages sueccssifs des rois cams sui-
vant les llivCI'S auteurs, les retours aux lmvaux antérieurs. Elle fi été établie sur les
deux ùernières listes ùes rois publiées: 10 par :FI:\OT, en 1904, avec rectification de
tlates en H)!;;, tians le Bullelin de l'École, ct '20 par G. ~hSPI::I\O, le I10yallllle du
ChampI.!; 3') complétée pal' les deruières lectures d'inscriptions de I?I:\OT, )[UBEH ct
CŒUI~: S dans le JJullelin, et 4" par les noms des ùerniers rois cums '(\e la Chronique
Royale, donnés par le R. P. DUHANU ùans le Bulletin, V, p. 371.
En Ilehors Ile cetle dernière source les renseignemenls pl'oviennènt tIc tleux
ol'igines tlitIérenles, les inscriptions cames ct les textes chinois ou annamites: celle
diversité nous a amené à adopter les disposilions typographiques suivantes:
Les noms des rois avec leurs rapports de parenté sont indiqués à la :mlle les uns
Iles autres; ils sont séparés par trois points horizontaux ••• lorsqu'il y a nettemcnt
cllangement de famille 011 par trois points verticaux: !orsqll'il peut y avoir intcrrup-
tion dans la continuité tic la liste;
Sont imp,'imés en caractères gras les noms de;; rois ct les dates mentionnés
tians les illscl'Îptions cames;
En caractères ordinaires, les noms i:ums des rois qui ne sont cOllnus que par des
textes chinois ou annamites ou la Chronique; ils sont donnés dans leur forme l'ame
officielle si elle peut êtt'C ùiscernée à travers la transcription étrangère, ou sous celle
defllièl'e transcription si celle-ci est impénétrable; en outre, sont données égaleillent
duns ce même caractère les dates qui proviennent de cette source;
Ea PETITES CAPITALES les noms des personnages qui sont cités dans les inscrip-
tions comme ascendants mâles ùes rois, mais qui peuvent ne pas avoir régné; ,
En caraclères ilalique$ les uSUI1lateurs ct les rois feudataires;
Enfin, si un même roi nous est connu par deux sources différentes sans que ses
divers noms puissent être ramenés à une forme unique, les deux formes principales
sont placées à la suite l'une de l'autre, la seconde élant précédée du signe =.
l'our ne pas charger inutilement ce lle liste, nous n'indiquons que les dates extrêmes
(1) Depuis la pul)lication du tome l, des du tome premier à la dernière liste alors
décollyertes nouvelles ont modifié cette pullliée, celle de 1\1. Finot marquée ici
liste. Les désignations ùu prtsent tome dans les notes par la lettre F.
sc rapporlelit à la présente liste, celles ,
608 APPENDICE
contenues dans les inscriptions et les dates extrêmes provenant des autres sources, si
ces dernières dates Ile sont pas enfermées entre les premières. Celles qui sont précé-
dées Il 'un trait - in(liquent le début du règne, d'une croix -;- sa fin. Toutes sont en
ère chrétienue. Enfin sigllalon~ que, dans les notes, les noms des auteurs sont réduits
à leurs initiales, B., A., 1<., M., désignant respectivement llElIGAIGl\E, AUW:>IEH,
FI:'iOT et G. MASPÉRO.
Fan Iliong.
Fan Yi, son fils, 284, t 33G.
Fan Wen, 3W, i- 349.
Fan Fo, son fils, 377.
Fall lIou Ta, son fils ou son petit-fils, 399, 413.
=? Bhadravarman l, yû siècle.
Ti Tchen, fils de l'an lIou Ta.
= Gangaraja.
(1) Date probable de l'inscl'iption de mort du même roi, après l'issue malheu-
Vü CI~nh, œuvre de l'un des successeurs reuse de cette guerre.
de Çri ~Iara. (3) Prakiiçudharma-Yik l' ii n t a var m n n
(2) 1\1. Maspéro donne, p. 49~, comme dé- (l'.).
but d'une guerre menée par Fan Yang
Mai, la da le de 446, et p. 4!J9, 443 pour la
(1)
.
Vikrantavarman 1 (F.).
. APPENDICE 609
BUADRAVARMAN (3).
lAYA SIÎmAVARMA N .
Jaya Indravarman 111(4) (Rudraloka), H39, H43.
DIVISION
RAJAPUllA (Pn.UiRANG)
Süryavarman.
DO:\lINATION UNIQUE
(1) Aymonier identifie cc roi avec le (1) « La liste, » qui se termine par P6
llinasuor de la chronique, le PO Bin NO èoù èan (1799-1823), « comprend encore
Svor du R. P. Durand, f328-1373. les noms de 14 princes ou simples chefs
(2) Jaya Siùhayarman V (A., M.). directemcnt nommés ou investis par la
(3) Nous donnons cette liste des der- cour de Hué. » E. M. DUI\AND, loc. cit.,
niers rois èams d'après la Chronique p. 378. Po Nranp est déjà donné par la
Royale, non qu'elle mérite grande créanc'e, tradition COIIlme n'étant pas de race
mais parce que les èams rapportent à royale, mais ayant été intronisé par l'em-
ces divers rois l'lige de certains étlifices p~rcur d'Annam.
modernes.
C. - LISTE DES INSCRIPTIONS.
Cette liste contient, outre les renvois aux pages de l'Inventaire n Ol, les numéros
des inscriptions contenues dans le catalogue de M. Cœdès. Sont marquées d'un asté-
risque les inscriptions qui ont été transportées au musée de l'École à Hanoi.
(1) Les numéros des estampages de la travaux en 1!)03. Nous n'aurions pas,
Bibliothèque Nationale semblent ne pas dans cc cas, rctron vé les inscriptions
pouvoir correspondre à ces trois inscri]J- Jon! les estampages portent à la Uiblio-
tiOll S, car clles paraissent avoir été incon- thèque Nationale les 1ll1l11éros 418, 4l ·t ,
nues avulü JlOS rechel'ches en 1902 et JlOS 412 ct 419.
APPENDICE 613
APPENDICE
•
l'hanl'l\llg 4, ;:;, 3, 6 l, p. 80.
l'hô Hài. l, p. 36.
Phong i.'\hà. 114 l, p . Mti.
Phu LuO"ug. 112 l, p. 515 ct App. p. 595.
Phu&c Tjnh {5, 44, 4;:; l, p.Ln.
Phu Qui. App. p. 57ti.
Phu Qui. App. p. 582.
Phu Sem. 58, 59 1, p. 220.
Phu SO"n. .\pp. p. 578.
• Phù Th H,!Il . App. p. 585 .
1'5 Klauù Garai 8, H, 1:!, 13 et nouvelles l, pp. !H cL 96.
Po :l'ugar de l\\ùng litre. 1, p. 76.
PÔ :l'agar de :l'ha Trang(!) 28à 37 , '38 ,
39, H8 ct nouvelle l, p. 129.
}'o nomë t5, 16 1, p. 7L
PO Sah . 22 1, p. 77.
Quang Ngiii, voir Chûu Sa.
Hon, voir nae II,.t.
1'/\ Li , voir Yail l'roll.
Th'.H:h llieh App . p. 587.
Thunil Iliéu 1, p. 97.
Th"lnh So·n. 60 l, p. 220.
''l'l'à I{i0u. AllP. p. B84.
'vb C'.lIlh. 40 1, p. il!.
·Yuill\lIr. 20 1, p. 75.
Yaù l'l'OÙ HG J. p. 5;;9 ct App. p.603.
Ynù Tikul.l, voir B.l Tl'âng
(i) 35 est le mot gravli sur le linteau 3 me ligne ide/lt. Dans le catalogue Cœd[\s
de la porLe intérieure tour pl'incipalc, il faul intcl"ye!"lir les indications « untli-
1 p. 131, i mc lignc cu parlant d 'en has. 1'icllrc)) cl « intérieurc )) l)ou1' l'inscrip-
Il existe en plus une inscription non si- tion :';0.
gnalél! 5 1uO lignc idem, ct une nouvelle
TABLES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Pages,
Fig. L Croquis schématiquc !l'éllificcs qui se commandent. .4
2. Bong Dml'llg 1. Murs d'enceinte 39
3. IL POI'che: Schéma du plan 40
4. - II, : Essai de l'econstitntion de la l'a\,l\ lle. 4f
5. PÔ Itomë . Lion . 43
Û, Bong Ducrng III. Bomes 48
7, I{hünh ThQ Bong, 811/[la I\UX côtés Ilu llndllha 49
8, l\1i SO'n C2 , La yolÎ te . 08
9, Coupe th éorique Il'une lIlelluist'\'Îc supposée de porle l'a me 66
• 10. Gargouilles (le sUlllflsi'i lm. A : MI SO'n E4 ; n : MI San Al . 74
11. P6 Nagar (le Nha Trallg. ]~léphanL de boi s . 87
12. Inslrnmentscmblahlean rasl/lÏ baUill l'am, provenant de Tinnevelly (lllde) . 88
13. Bong Dlro'ng III. Gran(le ~alle, mal'che du chœur 100
14. 1. Tour principale, perron. 101
10. I. Tour centre-Nord, penon. -102
16. Schéma (les profils d() hase et (le corniche. 114
17. Tableau !les mppol'ls cnLre les din' l's profils de ha ~e eL cOl'lliche. 110
18. ~Iî Scrn B,;' CO['J[iclte, pièces (l'accent ct restes d'amortisscmeilt de l'aflglo
N.-O. 11.7
f9 . DùÜ'ng J,ong. Toul' N., gr1\[[(le face !le corniche . 126
20. Po Klauù Garai. Tour d'entrée, étages, angle S.-O. 129
21. Tour principale, couronnement . 132
22. :Mi SÜ'n AIO' Partie du gradin inférieur du piédes tal. 141
23. Bling Dncrng I. Tour centrale, applique de base . 144
2~. PÔ Nagar!le Nha Trang. Toll!' principale, partie de pièce d'accent Hi)
'la. po mauù Garai. Tour principale, pièces d'accent, bahut ct amortissement
. de l'angle N .-E. du premier étage , -148
26 . PÔ Nagar ùe Nha Trang, Tour principale, pièce d'accent, alllOl·tissement
de l'angle N.-O. du deuxième étage. . -159
'27. Po l{Jauù Garai. Tour principale, amortissement de' l'angle 8.·0. du
deuxième étage . 161
28. Pô Nagar de Nha Trang. ~llificc S.-E. après dégagem ent et avaut cousoli-
dation . J68
J
t
618 TABLE DES ILLUSTlI.ATIONS
Pages.
Fig. 29. Mi So-n Ai. Linleau présumé . 175
:~O. pô Nagar de Nha Trang. l~tlifice N.-O., nIl10rlissemenls du corps il1fé-
rienr cL Ilignon S. (lu premier étage . 197
31. Types divers tic charpcnte par triangulation ct par flexion. 202
32. Polissage des joints, Las·relief du Bayon d'Aùkor, galeries intérieures 211
33. Détails de construction . 212
34. Tuiles cames. '.H9
35. Phu lhrng. Interprétation en pierre d'abouts de tuiles 220
:16. Bong Duo-ng Ill. Têtes faîtières du toit de la grânde salle 221
37. Schéma montrant la (Iéformalion des voûtes encorhellées après tasse-
ment irrégulier . 222
:18. Croquis schématique de la ruine tlu Pràsàl Top Thol11 223
39. Croquis schématique des masses néeessai["(~s dans une construction
voùlée en encorhellement 224
40. Trà Ki~u. Extrémité d'un rinceau dn pilier à contrecourbes . 231
41. Bong Duo·ng 1. Tour principale, piédestal, partie supérieure du retable. 233
42. Thinh My. Trésor des rois èams, pièces en or 235
4:~. JIU SO'n Al. Itinceaux des pilastres de fausse porte . 237
44. l'l'à J{j~u. Pilier à conlrecourhes . 239
45. PÔ Nagar de Nha Trang. Pierre à scellement et fragments divers. 241
46. , coupe et plan. 212
47. Tinh yt·n. Pierre à lotus. 243
48. Hung Th ..mh. Partie de piédestal d'une des tours 244
49. Qui Nho-n T. l<ragment de corniche. 245
50. 1'5 llon;lÏ.J. Hestes de peintures. 248
51. Mi So·n D.; singe trouvé dans la cour des stèles. 252
52. Mi So·n K.; tête de lion découverte en avant de la tour-porte 252
53. DlrO"ng Long. Tour centrale (?); lion cariatide d'une des fausses portes 258
M. Mi So-n Gi ; soubassement, lion d'angle. 259
1)5. Duo·ng Long. Tour N., frise de la corniche 262
M. Trà Ki~u. Éléphant métope et partie tic piédestal circulaire 264
57. Bong DuO'ng Ill. Grande salle, piédestal, éléphant (lu perron 265
:;8. èaban. l~léphallt . 266
59. Binh Bjnh. Fragments trouvés dans la citadelle. 267
60. Ilang An. GajasiT[!ha . 269
61. DITo-ng Long. Tour N., fausse porte S., noya du corps postérieur 274
62. Phông L(l. Tête de yanl(la . 275
63. Mi So-n A.; piédestal avec rhinocéros couché. 277
64. Bong DITo·ng I. Tour N., corps d'applique orné d'un cheval. 278
65. I. Tour S., applique ornée d'un oiseau 279
66. Trà J\i~u. Piédestal, tireur d'arc A4 . 281
67. l\Iî So·n Cl' l\Iétope de bahut (?), apsal'Os . 282
·68. Faifo. Fragment de piédestal (?) . ·283
69. IIoà L~i. Tour centrale, fausse porle S., figure centrale 284
70. Qui Nho-n O. Frise de danseuses . 288
71. Bong Duo·ng Ill. Grande salle, retable, statue de Çiya. 290
72. 1\Ii So-n D. Statue devant chevet en réduction d'édifice 294
73. llcstitution d'un costume de roi ('am, avec les vêtements du trésor royal
de Thinh 1\.Iy. 30t
TABLE DES ILLUSTRATIONS 51!)
Pages.
Fig. 74. Prètres cams Kaphir . 303
75. '1'0 LY. Statue du roi PO J\lauù Gahul 304
70. 1'6 l\lauù Gami. Tour principale, tympan de la porte d'entrée. 307
77. YaÙMum. Çinl 309
78. 1'6 Nagar de 1II0ng Buc. I)ô B~a Atlakall 311
79. Bong l'hue. Statue UlHlrogyne. . 312
80. l'cheng fou . 313
81. lIU SO'll C. Métope cie bahut de Cl ('l) gucrricl' volant 319
82. Tours d'urgent. Frise (le femmes . 320
83. lIU SO'n A'4' Tête (lu Çiya . 321
~4. Hong l'hue. Tète de la statue androgyne 3:!2
St>. Bong DlfO'Ug 1. Garw1a, :fragment du pignon du ves tihule de la tour
pl'incipal e ('!). 323
86. PO Nngar de Nha Trang. TonI' principale, têtc (l'apsaras, piècc d'accent. 325
87. Uague d'un trésor de Pô 1{lauÎl Garai . 334
88. lIli San C. Trésor découvert derrière C, 335
89. B3' Buste du Skanda . 337
90. Chành Le). Linteall : un roi ct son cnlourago. 354
91. 1\[i SO'n B4' l<'igure de fau sse porle . 359
92. Bong lhmng Ill. Rc!aLle de la grande salle, moine bouddhi ste portant
un brùle-parfums . 360
93.H•.ti Hïm. Fragment; roi dormant 364
94. Mî Scm Bti. Lit de massage (?) . 3G5
9t). èaban. Éléphant harnaché . 369
90. InntO'ug 1IIY. Piédestal, représentation d'un char 370
97. Dinh Hlnh. nO 26 . Fragment trou yé dans la citadellc : char ·de guerre 3B
98. Tril ](j ~u . Harnachement du Nandin. 372
99. Inuinh L~. Bague de palanquin ('1) . 373
iOO. An Thinh. Graffito de bateau dans une carrière came 374
101. lIon Cuc. Inscription rupestre au hord (Je l'cau 387
102. 1'6 Klauù Garai. JfukhaliTiga 396
103 . lIU SO'n E•. Çiytl 398
104. Po Binll TllUor . 400
,105 . Draù Lai. Çi va . 401
-l06. Musée (le l'École. Statue de nain S. 47 402
107. Bong IhtO'ng Ill . Statues trouvées dans la grande salle 403
108. D•.ti lIïm. Çiva . 404
109. Dong Duaug 1. Çiva du templion N.-O . 405
HO. lIIl SO'n E,. Dvïirapala 406
111. Sanctüairc des Montagnes de marbre . llalustrade ferm ant la grottc avee
dvarapala . 407
11 2. Trà ](i~u. Çiva sur une partie de tympan. . 408
H3. PO Nagar de Nha Trang. Tour principale, tympan au-dessus dc la porte
d'entréc. . 409
1. 14. Phông L~; Tympan. Çiva entouré des niigï. . .HO
lH;. Trl,tch Pho. Tympim. Çiva, Brahmii et Vi~l),u. 411
HG. !III Xuyèn. Vma. .' 413
117. l'hlt Ninh. Gal),eça (de facc) . . 414
H8. Le même (de profil) . 415
1
Les mouumeuls élanl le plus souvent désignés par le nom du village donl il
II(~pendent, il nous a paru avanlageux, pour ne pas créer de répélitions inutiles en
denx tables di(l'érenles, de réun ir dans la même ces deux séries de r enseignements,
fac iles à distinguel' les uns des antres par un simple al'lifice de typographie.
::ion l néanmoins cilés deux foi s, sous des formes différentes, les mêmes noms com-
muns Ù un lieu ct à un édifice dans les cas où 'celle répélition a emblé ulile.
Aucun autre nom propre n 'est donné en plu s ici que celui des persounages l égen-
daires ou divinilés èames en relaliou avec les édifices exantiné . En effet, l'ordre lrès
rigon l'eux adopté dans l'un et l'aulre volume rendait iuutilo Loule lable réellement
analylique, puisque les tables des matières avec leurs sommail'es détaillés de cha·
pi Ll'es, divisés en élémeuts res treints ct munis de leurs r euvois aux pages, pouvaieut,
semble-t-i1, en tenir lieu.
Répertoire pour l'étude des monuments. - Les r euvois anx différents r ensei-
gnements sur un même édifice ou uue même slatue, et disséminés dans les deux
\'olumes, tex Le et fi g llres, et dans les deux séries de planches, sout l'éunis ici de façon
à douner des monographies lU'csque complètes dc chaque objet éLudié. L'ol'dre adoplé
Co l lr suivant:
1° Les nnméros de pagc du volume où le nom dll 1U0llumrnt es t cité dans le
1...\ te, ct exceptionnrllemcnl dan les notes (1) - sans indice spécial pour le renvois
/lU premier volume, avec le numéro du denxi èmc pour l es autres (Il :);
2" Les fi gures de l'un ct J'aulre volume précédées de l'indice correspondant (1 :)
ou (Il :) et de la page où elles sont insérées;
:1" Les planches, suivant leur ordre propre, en chiUres romains et, quand il y a
li eu , avec la lettre qui désigne la partie correspondante de la planch e.
(1) Les noms de monumenls cités dans seconde par lie : les mêmes fails ont été
l e~ notes, spécialemen t dans le second vo- indh' iduellcment mentionnés dans les
IUl11e 011 le cas est cie beancoup le plus desCI'iptiolls du premier volume, inven-
rrt~l ll1 e nl , sont de simples référence clon- Laire proprement dit; il nous a donc paru
Il t~es aux obsermtions de cal'actère géné- inutile d'encombrer les LabIes de ces ren-
l'il 1 qni co ns lilll ent les éludes de celte voi s.
624 INDEX
Table des noms géographiques . - Tous les noms propres géographiques men-
tionnés dans le texte et les noles des deiL'\: volumes de cet ouvrage sont indiqués ici
avec le r envoi à la page où ils sont cilés.
Voici quelles conventions rl'glent cet index :
Répertoire pour l"étude des monuments. - Sont impl'imés en ilaliqn e les n oms
des perso nnages légendaires èams, des édifi ces , ou des villages dont dépendent des
monuments cams et la ùés ïg nation des vesti ges qu e contiennent les derniers. Est
imprimé également en italique le numéro de la page où commen ce soit la description
de l'obj et étudié, soit l'observation qui rectifi e la description donnée de cet objet ;
en caractères gras, la page où la date en es t mentionnée ou an moins éludiée.
Table des noms géographiques. - Sont écrils : en caractères gras les noms des
cantons.
En petites capitales, les noms des petites divisions administratives, phù, huyçn,
ou autres.
En gl'8ndes capitales , ceux des provinces, pays ou grandes régions.
Les abréviations communes sont les suivantes : e. : canton; C. : candi, temple à
Jaya ; cil. : ciLadelle; coll. : colline; fig.: fi gure; fl.: fl euve; h. : huyçn; insc. :
inscriplion; Id. : lieu-dit; m. : montag ue ; miss . : mission; p. pp. : page, pages; p.p. :
peuplade ; pag. : pagode ; ph. : phù ; piéù. : piédes lal; pi!.: piliel' ; pr.: province ;
riv .: rivière ; sanct. : sanctuair'e ; ves t. : ves ti ges.
L'orthographe adoptée es t pOUl' les ll oms annamites celle du quôc Ilgir ordinaire ; pour
les quelclues noms cambod giens, celle proposée l)al'1\f. Finot, daus le premier numél'o
du t ome Il du Hull elin de l'É'co le française d'Ex treme-Oriellt ; pour les noms eums, celle
du Dictionnaire de MM. Aymollier et Cabalan (publicati ons de l'École). Les noms passés
dans l'u sage so us ull e Corme tellement dénaturée qne le r clour à une orthographe
rationnelle s urprendrait ou es t imposs ible, sont llrécédés d'un poiut (.).
L'ordre cles lettres sui vi es t celui du frau \ ais, saus qu'il soit allaehé de valeur à
la prononciation réelle ; les caractères spéciaux: B, C, U', P, 0' sont classés apl'ès les
lettres simples cOLTespondanles.
fig. 144, p . 470; fig. 170 il 172, pp. 563 178, i79, 192, 251, 204, 261 , 269, 363,
il 565. 391, 429, 431, 459, 5I 8, 520, 528, 531,
. Bayon : 197 - 11 : 346, 452 - TI : fi g. 32, 554, 555, 578 - l : fig. 31, p. 169
·p.2B. - p l. XXXYlll ; XXXIX; CXXXVI-B;
Béü Bit : 522. CXXXVIH-5, 2 1, 23, 3I; CXLl-B ; CLlV;
Bëù Mulâ: II : fig . 151 , p. 495. CLXXXlI-C.
uën l'ail, ves l. : 2//0. Sculp/uI'e : II : 57 6.
Bénarès : II : 4113. Binh QUI, mi ss. : 76.
Berlin: IL : 268, 580. Binh Qui, insc. : II : 574.
Bich JOui, vesl. : II : 599 . Bi llill SO'lIi, h . : 235,237,239 , 240 - TI: 582.
Rich La, l'esl. el smlpl. : 531 - II : 408, Blnh Thai Hl1-, c. : 316, 319.
412, 530,598 - L : lïg . 125, p. 532, BiNII THUÂN , pl'. : 6, 8, 43 , 67 , 70 -
/3ich La DUllg , scu lp l. : IL : 600. Il : 28, 33, 46, 75, 151 , 220, 245, 329,
Bîeh La , c. : 528, 530, 533. 340, 352, 371 , 380, 382, 385, 399, 400,
Biên Hoà, sla/ue de GalJeça : 555. 473, 563, 57'1 .:.- pl. ClX.
Uién I1oà, slalue inscri le de Vi$I.1!1 : 553 - Binh TmO'c : 553 .
Il : 18,295,342,351,386, 420 ,427,471 BIRMANiE : II : 485.
- 1 : fi g. 127, p . 554 - II : fi g . 145 C, U5 &é, vesl. el sculpl. : 223.
p. 471 - pl. CLXXlX-H ; CLXXXI-l. BQ BOn g T\!" pag. : 534.
Bl ÈN nOÀ , inspcclion : 553, 555. 1:10 Giallg, canal : Il : 592, 594.
Bimu (C.): H : 13I , 530 . Bo Khê : 046.
Ilillh Can g, baie : II: 576. Hô Liêu : II : ti98.
Billill Cll i'Hl: 551. 8d MLr1lg, vesl. el insc. : 31C, 325 - n :
Binh Châu, c. : 235 . 587 .
Bi nh ChÛ' : 78. Bo TII~ C lI , h. : 042, 545, 546, 548, 580.
Blnh Dién, c. : 2::l7. Bodhgayâ: JI : 485.
BINH BtNH, pl'. : X li , 5,9, '10, 11 , 12, 14, Hong Miêu : 'J3, 242.
J42, 146, i 6~, i78 , 217, 220,574,576, BONG SaN, h ,: H , 12, 145,2-17 ,2 19, 565.
579-582 - ll : VII, 18, 21, 76, 133,247, BO['ôbud ur: 51, 100 - II : IX, 47, 363,
249, 285, 293, 314, 3'17 , 436, 439, 446, 366, 452, 459, 483, 504, 539.
51 7, 531, 550, 553, 576 - pl. CX!. Bung Chùa, cap: 2, i 5.
Binh &inh, dépol de sculpl. el d'illsc. : 17'2, Buon Dë : 562.
'177, 201, 206 - li : 231,246, 266, 288, BlfU Chau, coll. : 288, 289 - II : 376.
326, 328, 330, 371, 42'0, 439, 472, 577, BllU Sll'n , pag. : 553.
579 - r : fig. 32, p. 177 - JI : fig. 59,
p. 267 ; fi g . 97, p. 371 ; l'ig. 141 , p. 468 C
- pl. CLXVll-L; CLXVlll-B ; CLXXlX-
K,L. Ca Dung : 37.
mnh &i1lh à Qui Nhon (vesl. sur la l'ol/l l' Ca Bfre, c. : 222 , 223.
de): 146, l ;jl, - Il : 435, 578. Cà Na, vallée: 7.
Binh Binh , cil. : 12, 02,178, 198, 204 - Ca ÀOIll , i/lsc. : 5C:; .
Il : 45, 269, 402, 579. Ch i Lo , h. : Il : 602.
Binh Binh (riv . de) : 199. Càm Lo (riv. de) : II : 602 .
Binh H:;t, c. : 237, 239, 240. Cam Run h, baie: 8.
Binh Hoà , c. : 237. Cambodge (exislcnce de monumenls ca na
Binh Lâm, cil. : 166. au) : 565 - 11 : 603.
Binh Ldm, kalall : XV II , 155, 156, 166, CAMBODGE : IX, x , i , 71 , 192 , 197,349,
171,274, 580 - Il : 2I, 36, 109, HO , 374,566,569 -11: 30,31,38,47,56,60,
115,116, 118, 131 , 154, '156 , 163, 174, 66,13~,f53, 1 55, i76 , 195, 206, 222,268,
INDEX 627
212, 283, 289, 292,30 1,305,313,315 LX ; CXXVll-B 2 ; CLXXllI-I ; CLXXIX-J.
326, 339, ::140, 346, 352, 356, 319, 380, Sculptu r es di ve r ses: 275 - 1 : fig . 54
il81, 388, 391, 404, 42 J, 427 , 439,447, à 56, IIp. 215 à 218 - pl . CLXVII-I.
4:.\0, 45~, 431, 419, 480, 482, 486, 487, Inscription : 278.
498, 5 1J , 5::11, 358, 566, 603. Tour S. : 270 - 11 : 13, 242, 561 _
Cilll h Thi ell, Vl'st . : 219. pl. LX à LXIIf ; CXLXVI-C ; CXXXVIll-
Callh Tièn: JI : 24; v oir Toul' de clûvre. 45; CXLVI-l<' ; CLXVfIl-L.
Cao Lao , c. : 542 , 546-548, 580. Tour cen tral e : 269, 271 - 1l: 18 1, 561
(;ao Lao /1(1, vest. de cil. : 548. - pl. LXàLXl1I ; CXXXVI-E; CXXXVIIl-
Cail Dû, dilJue: 221, 222. 12,44; CXLVI-C; CLXIV-B; CLXIV-V.
Ca u Huu : 30. Tour N. : 273 - II : 50, 181 , 425,561
Cu ubuu , voir Cau Iluu . - pl. LX àLXU; CXXXVIIH 8; CXL-B ;
Chrlll h Le}, vest. : 225. CLXXIU-K.
Chrill h /.d, n'stes d'li Il groupe: 220, 310, Chièt Bi, vest. : Il : 591.
406 - 11 : il!!, 42, 45, 18,85,89, 98,146, Chim Son, kalall : 288 -11 : 46,109,518,
152,201,231,249,262, 266 , 286, 281, 530.
310,320,326, 327, 355-351 , 367,369, Chine (mer de) : ~.
374, 392, 394, 405, 406, 409, 414, 424, CIIlNE : :16 - II : lX , 255, 380.
421, 429, 445, 556, 560, 561 - pl. Ll V ; Cha &inh,jalaise in scrit e: 140 - II : 385.
ex LVJll -E, K,L,N. Chf! Mai, vest. : 111.
Tour-porle, l'our et salle JI : 226,227 Cha Phu &à, scutpt. : Il : 578.
- pl. CLxrV-H. ChO' Sai, marché: 528.
EI/ceinle, /IIll/'S el lour-porte l : 227, Chu Bai: 330.
228 - pl. CXUT-F,n ; CXLVI-E; Chu May : cup : f4
CLX "H-F,M. Chu (Palei) : 559.
Tour principale 1 : 228 - 1 : fig. 42, Chùa Bil : ,13',.
p. 225 - pl. CXXI-C; CXXXI-G ; Chùa Bù DtL : 566.
CU Vlll-K ; CLXXXllJ-C. Chùn B~t MQc, pag. : II : 603.
/;dijices all ll e.ces, sculptures 1 : 229, Ch!la Nang, grolle et sCll lpl. : 240, 546
233 - 1: fi g. 43 el 44, pp. 230 et 231 - - Il : 402, 439 .
JI : fi g. 90, p. 351-; fig. 145 F, p. 411, Chùa Loi : 515,
Inscripti on : 233. Chùa Ph~t Lôi, png. : 526 - II : 24.
Châll h MCIl!, scutpt. : lI : J76; voir &Çli J/iru. Chùa Tao , pag. : 566.
Chall h 7'r1t r, vest. : 217. C/mong My , vest. el sculpl. : 73, 79 - 11 :
Châu Duc Tr u ng, C. : 269,280, 282,439, 330 - 1)1. CLXXV-B.
41.2. CÔ Bllll, vesl. et lymp. : II : 591.
Chdu Sa, cil. , pit. et inscr. : 235, 236 - Cô Luy, cit. : 234, 235, 236 - II : 24.
11 : M, 531 ,532,582 - pl. LV ; CLI-F,N. Co Thành, SClltpt.: 528, 530 - Il : 53i ,
Chuu-Sei Tc\'uda : II : 271.. 597, 598 - 1 : fi g. 12.l, p. 529.
Chdu Thành, Ilest. : 2UI . Co Thrip, vest. : 517 - JI : 24.
CIU!ll Vml'l1g: 59. COCIJlNCllINE : 2, 6,553,
Chco Heo, poste: 559, 563. COCIIl CHINE ORillNTALE : 514.
Chi TrtLllg, vest. : 222. Col des Nuages, col : 8, il , '12, 14, 15, 16,
ClllÈM THÀ ' H : 1. 290 - II : 251, 530.
Chièn Dàng , C. : 244, 269. Collections particu l ières : 579 - Il : 605
(;hièll Dàng, groupe: XVII, 269, 325, 335 - 1 : fig. 134, p. 581.
- Il :33,56,88, 109, 11 0,124, 131 ,151, Comalis, voÏl' Somalis.
:151, 163, '191 , 212 , 225,236, 242, 247, éon Chên, Id . : 522.
262, 265, 269, 326, 414, 551, 560 - pl. Côn Dàng, Id . : 530 - II : 24,
028 J DEX
1. Ce g rollpe es[ désigné daus le deux porlée ici tou tes les pages Ol! il en est
volum es sous cc nom et sou celui du "il- fail mention sous un nom ou sous l'autre.
lage dont il dépend (Yàn TuO'ng) : sont
I NDEX 629
Ml San, suite. 446, 463, 464, 485, 491, 492, 501 , 524 ,
Sanctuaire Cs : 389 - II : 33, 544 - 534, 536, 570, 604 - 1 : fi g. 90 à 93,
pl. LXXXIV. p, 409 à 415 - II: fig, 157, p. 510
Sanctuaire C7 : 388 - 'n : 3'•. 50, 61, - pl. LXXXVIII; CXX; CXXXIII-C;
8n, 544, 551 - 1)1. LL\:XIV j CXXXIX- CXXXVIII-24, 26, 36; CXXXYX-14;
28; CXLY-D. CXLI-H ,I ; CLI-E; CLU-5; CLXV-A,B,C ,
Tempte D, dispositions générales: 392 D,E ,H,I,p,n; CLXVI-S,T,U,V; CLXlX-
- II : 19,96, .201,590 - 1: fi g. 8i ct E; CLXXVlII-B,F ,H ; CLXXXII-B,
88, pp. 393 et 398 - II: fig. 5'1, p, 252 j Tour-porte E 2 : 402 - II : 42, 524 -
fi g, 72, p, 294 - pl. LXXXV. pl. LXXXVIII.
Murs: 397 - pL CXV-A. Salle E3 : 403 - II : 41-, 524 - pl,
Sculptures: 398. LXXXVIII ; CXIX-K; CXXXVIII-21;
Inscriptions: 400 - pL CLXXXI-A,D, CLXUI-C .
Salle Di : 392 - II : 8,44, 93-95, 98, Sanctuaire E4 : 231, 1,05 - Il : 9, i4,
124, '195, 230, 252, 261, 322, 35~, 355, 20, 36, 37, 85, 86, 97-99,102, 109, 120,
357,457,458,499,513, 522 ,526,528, 124,151,152, 15i,1.80, 191,236, 254,
532, 560, 568 - II: fig, 155, p, 500 j 281, 290, 326, 343-345, 353, 354, 356,
fi g, 161, p, 525 - pl. LXXXV; CXXXIX- 361, 374, 398, 404, 414, 419, 430, 5û6,
8,36; CXLI-J ; CLII-7, 10; CLXII-A. 51)1, 559-561 - 1: fig, 89, p. 405 - II :
Salle D2 : 392 - lI : 44, 45, 9i, 99, fi g, iOA, p, 74; fi g, 103, p. 398; fig . HO,
111,195,268,354, 357, 406,513, 522, p. 406 - pl. LXXXIX à XCI; CXXI-G;
559, 560 - pl. LXXXVI-2,3, 6 à 8 ; CXXVlI-G ; CXXXI-B; CXXXVI-J;
CXXXLX-9; CLXII-B. CXXXVIlI-4; CXXXIX-7, 39; CXLII-I;
Toul' d'abri D3 : 395 - Il: 31, 41, CXLVI-L; CXLVII-I ; CXLVIII-I; CXLIX-
219, 522 , 56! - pl. LXXXVI-l , 4, 5; C; CLXXVI-D,E; CLXXVII-A,D,J,P .
• CXXXVIlI-48, Sanctuaire E,,: 335 (voir erratum),
Tour d'abri (?) D4 : 397 - II : 47,95, 404 - II : 9,76,186,306,308,343,415,
98, 121,133, 522 - pl. LXXXV; CXXX- 411, 524 - r: fig, 94, p, 417 - pl. XCU j
J ; CXXXIIl-F ; CXLII-L; CXLLU-C; CLIX-D; CLXVI-B.
CLY-D , L, Sancluaire En: 401,. II : 9, 243, 524
Bdtiment D:, : 306 - Il : 522 - pl. - pL xcrr j CXVlll-B; CXXXIX-13;
LXXXV. CXLVI-B.
Bdtiment DG: 396 - Il : 46, 95, 108, Bdtiment E7 : liOli - II: 46, 215, 524
173,522,568 - pl. LXXXV j CXXXIX- - pl. XCII; CXXXIX-22.
25; CLU-8 ; CLXI. Bâtiment Es: li08 - II: 46 - pl.
Croupe E-F, dispositions générales: LXXXIX.
400 - pl. LXXXVII. Édifice E9 : li08.
Temple E, dispositions générales: 1,01 Abri E iO: 408.
- Il: 9, 14, 393, 524 - 1)1. LXXX VIl ; Temple F, dispositions générales: 52,
CXV-D; CXVIl-B,C; CXVlll-E; CXIX-E, li20 - 11 : 10, 394 - pl. LXXXVII.
F ; CLXIV-D,Q, SClllptures : 42li.
Sculptures: 408. In scription: 427.
inscriptions: 419. Sancluaire FI: 11'.20,569 - Il: iO , 20,
Sal'lctuai"e Ei : 23~, 401 -II : 9, 14, 28, 81 , 9'1, '131, '134,142, 181, 2'ii, 219,
28,34,73,75,76,80,81,86,101,102,106, 232, 240, 2'.!î, 253, 251, 268, 294, 325,
H6, 123, 140, 173, li5, 176,184, 186, 336,409,417,419,431,439, 465, 511,
219, 240, 245, 255, 262, 270, 275, 28 1, 524, 530, 534, 535, 536-538, 540 , 544,
281,317,319,326,336, 351,351" 31)7, 550, 551, 592, 593 - 1 : fi g. 95, p. 425
365, 314, 393, 394, 424, 428, 430, 439, - Il : fig, 164, p. 539 - pl. XClII;
I NDEX '637
20, 21, 36, 3i, 85, 86, 109, 110, 130, 131, p
134,149,150,153, 155-157,159,160,163,
172,234, 243 , 246, 270,29 1,3 16,343, Po Allai(l: 75.
40tl, .1.'12 , 430, 454, 455, 459, 528, 531, PO B)ü Alcar ari : 70 .
551, 553, 605 - J : fig. 22 à 21., pp. 11 4 P(j BJü Alla/mn: 75 - Il : 3'10 - II : fi g.
à 116 - li : fig . 24, p. 145; fig. 26, 78, p. 311.
1). 159 ; fig. 45 et 46, pp. 241 et 242 ; po BJü Dhan : 57 .
lÏg. 86, p. 325; fig. 113, p . 409; fi g. 146, PO BJü Sancan : 70.
p. 472 - pl. XX-2 à XXll ; CXXl1l; Po BJii SC/m : 38, 40 - I : fig. 4, p. 40.
CXXX-A; CXXXVlll-6, 13, 32, 37; P"" BJa. Sucil).: 69, 70, 71 - II : 472 -
CXLlll-K ; CXLVli-E ; CXLIX-I ; CLXL'{- 1 : fig. 14, p. 68; voir erratum.
D; CLXXl; CLXXli ; CLXX \iU-D . PO BJa. TilCU(l : 36.
Tour S. : 118, 371 - ll : 3,12, 19, 20, Po Bil/h Thu al' : II : 400 - II : fi g. 104,
59, 152,204,442-441.,452,5'13, 5Hi, 531, p.400.
556,558 -1: fi g. 25, p. 119 - pl. XXlll; PO Ça(l A ll ai(l : 36.
XXIV; CXXXI-D ; CXLVI-lI; CL1-C ,J . Po Dam, groupe: 7, 50,56,5;, 389 - II:
Édifice S.-E. : 121 - Il : H, 203, 20, 28, 142, 187, 5H, 534 , 536, 550 - l :
421,443, 518, 550, 566 - Il : fi g. 28, fi g. 9, p. 5'1 - pl. VI.
p. 168 - pl. XXVI-1 et 3 fi gure infé- Légelldes : 56.
rieure. Toul' cell irale: 53 - II : 86, 122 , B36,
Tour N.-D. : 121 - 11 : H , 20, ' 59 , 541 - 1: fi g. 10 et 1'1, pp. 54 et 55 - pl.
109,149, 163, 171, 196,217 , 252,283, VI ; VlI-3 ,3' ; CXVIlI-D,l ; CXXXVlI-F;
412, 4Hi, 443, 5'18, 526, 53 1, 550 - l : CXXX IX-5,17.
fig. 26, p. 122 - li : fig. 30, p. 197; Toul' S. -O. : 51 - II : 134, 153, 155,
fig. 133, p. 444 - pl. XX V; CX VIlI-L. 537 - I : fig. 9, p. 51 - II : fi g. 163,
Tour O. : 124 - li : 13, 20, 122, 218, 1). 537 - pl. VI et VJI-4,4' ; CXXXIX-4;
225,443,534 - pl. XXV1-2, fi gure in- CXXXIX-20; CXL VlIl-II.
féri eure et 3 fi gure supéri eure. Toul' S.-E. : 52 - H : 536 - 1 : fi g. 9,
Édifice S.-O.: 12:5 - II : 218 - pl. p. 5'1 - pl. VI; CXVI-A; CXXXL\:.-19.
XXVI-2. Tou l' S. : 52 - 1 : fi g. 9, p. 51-pl.
Salle d'elltrée : 125 - pl. XX-1. Vi ct YlI-2; CXLL,{-G.
Edicule N. -E. et abri S.-O. : 126 : Il : Toul's N. : 5G - pl. CLXXXIII-G.
324 - pl. XX-1. Po Dal'u : 7;) .
Sa nctuaire de lilaiditigeçvarï et bàii- PO Dhal'u: 75.
ment superposé: 129 (vo ir enatum) "" PO Gan).!O'r Manlri : 57.
Il : 12,69, 78,443, 56 \ - pl. XXVI-2, Po Gal1~C/ 1' Mantl'i: 71 .
figures supérieures. Jlo Kabl'a(l, bamllli : 58 - pl. CXXXVll-
Gr ande salle, escalier et tOlll' d'entrée: L,M.
126, 496 -1[ : 101 , 204,211 - 1: fig . 27, Pu Kl al/li (;all: 78- 1 : fi g. 16, p. 77 .
p.127 - IL : fig. :l3 C, p. 212; fig, 34 A, Jlo J(lawi Ga /ml: 44 -Il : fi g. 75, p. 304.
p. 2 19 - pl. XXI, 3 et 4. Po J( lawi Ga/ml (les femmes de): 44 - 1 :
Pœstum : II : 456. fi g. 6, p. 45 ; fi g. 147, p. 473.
Porrong : 568. PO l (lawi Ga /Hll ( maison de la sœu r de ):
Portes de fer, m . : 14. 1/3.
Porte Royale: 112, 176, f78 - II : 579. Po J(lauÎl Garai: 44.
P oulo Canton, île : 240. PO Klawi Garai, groupe: 56, 62-65, 75,
Prambana n (C.) : Il : 31,483. 78,81,162,288,356 - II: 16, 19,20,
Pràsàt, voir au nom du Prùsàt. 25, 39, 42, 44, 45,64,98,102, 133 , 149,
16'1-163, 194, 199, 202, 220, 254. 282,
I NDEX 64 1
- li : 28 , 72, 70 , 80, 382,413, 47 4, 563 QUl\ NC BIr\ll , pl'. : X II ,2, G, 14, 15, 16,
- 1 : fi g. 8, p. /,8 - pl. lV-2 ; CXXH-A; JI,l, 551, 565, 580 - II: 89 , 439 , 603 -
CXXVll-J ; CLXXIX-M . pl. cnv.
Pu /10!J IIIl /.I : 5/. Quàng D~i , c. : ;JO i .
41
A:"'NA3.I . - Il .
64-2 INDEX
R Ta ClI, m. : 6.
Ta Lang (slalue cle) : 110.
Ritn Mèo, 111. : 290. Tf1 lë (slalue cle) : 110.
Rohai : 564. Ta Ly , voir Ya li PI'oli.
R6'n , insc.; voir Bac J-Iq,. Tà Pl'ohm : Il : 482.
Takai Gul, dunc : 43.
S Takèo (Pràsàt) : li : 210. .
Tarn l{ y, poste: 245; bac: 246 -Il: 58?l .
. Sahoi, cap: 9, Il , 12 - II : 582. Tam Thai 'l'!!" pag. : 3i6.
Saïgon: 97 , 261,307,325,570,574- Il: Tam Tillip, y l'oupe : 157 - II : 24; voir
423, 587. Tours d 'al'genl.
Sambor : II : 384. Tan Ail, 1Iesl. : 2ltl,.
Sambor l'l'ci Klik : Il : 86, 201. Tàn Kiêu, sculpt. : JI : 580.
Suml'où Scu : II : 339. Tàn L~p Ail San, vesl. : 2GB.
San Bia, Id. : 563. Tein Tlu;L1lh, vesl. : 281, 282.
U~DEX
643
Tù n Tl'i(\1I BOllg: :;;;::;. 'l'hi U,j, s'· I//jJl . : 31/, - Il : 560, :;86.
Tiln!! Clto-II eùn g, gI'oLle : 3Hi. Thi Ka i, lag. : 'JO, 11.
TÜjJ èei: 11 : 496 - II: fi g. 'J52 eL 153, ThiOn Ch:"ililt : 29.
pp. 496 et 49 7. Thi ~ n lIi'~ lI. ca nal : II : 579.
Tù y Giüp , Id . : Il : 597. Th Q SC/II , 'Ucs l. : 26~.
TÙ ~' Qui , hum . : Il: 5H. Th o SC/Il, illsG (?'I :335.
TC IUN-TCH'ENG: 1 - 11 : 30 1, 305,315- Thdc de: 11 : '24; voir 'l'OU I" d'O l" .
317, 330, 3G~ , 3i'!. Thok Padau (Palci) : 1,.2.
TC IIE:\"-TClllNG, voir TCHAN-TCH'Ei\G. Thollg lI oit, vesl.: LI : 58 1.
TitI/ch 13ich , ill sc. : H : 587. Th il /JOIl , sm lpl.: 28~, 286, 291, 307 _
Thqr lt /fil Il , ves t. : 523 - pl. CLXX VI-C o Il : 404 , 408 - 1 : fi g. 58, p. 286.
Than l'hl! : 511. Thu l'h1) : 231.
Thrw g Bill lt, sCtl lpl.: II : 577. Thu Th il/n , kal all : 179 , 185, 441 - li :
T II A \G [li S II , ph. : 269,279, 280, 28~ , 283, 3i , 53, ili , 79, 8~ , 84, 126 , 146, 150,
439 , M2. '162, 179, 225 , 258, 268, 326, 328, 321),
Thành , Id. : 533. 402 , 555 , 580 - l : fi g. 33, p. 180
Thanh Ba : 546, 580; voir J(è Na i. - p l. XX.\.Vlll ; XL ; XLI ; CXXIV;
Thanh Cân, C. : 5'17 - II : 596. eux VIIJ -22, 39.
Tlu/llh C/i, ,·it. pl vl's l . : l[ : 579. TIti! Thièn (sc l/lpl. da n ' l es ,.uill es d'ull e
'l'tIii nb B:"I , pag. : 1\ : GOO . " agode vo isine de l a l Ol/r de) : Il : 3D6,
Tlul/, h lI i Î: l/, sw lpl. : 45 - Il : 329, !tH :;80 - pl. CXX I-F ; CLXX- II ; CLXXXIll-
- 1 : fi g. 7, p. 46 - pI.CXXH-E ; A, B.
CLXX IX-N ; CLXXX-A,B,E,F,O,P. Thil VlrC, l'il". : ti li.
Tlfflll h lIi/u, ,.oche insc,.ile : 97 . THU';\ TllJÈ\' , pl'. : 14, 15,16,507 - Il :
Tlrùll h Il,j: cil , : 131., 137 - Il : 24, 203, 590 - pl. CX IH .
3iS - pl. XXVJI -1. . Thuùn An , l'i,·. : 515.
T I\;\.\I\ ILO.\ , 1'1 '. : 2. Thu:iu CIIi"tnll : 198, 208.
Til ililh Lùm : :;'11 . TllIlf,i1l /J UlI g, bal/ll/li 1' [ sClllpl. : :18,43 , 1,.1.,
T hünh Lu : 51,2. /.6 ,1.7 ,48, 49 - 1 : fi g. 4, Il. 40 - pl.
Thùllh Loi, Id . : 24l!, 518 - " : 24. V ; CXX II -D ; CXXVH-D,l ; CXLV1H-J ;
TlI(",h ".y, yraJjili cl SI'l/lpl. : 284, 28.") - CLXV ILJ -D,n ; CLXXV I-F ; CJ"XXIX-P ;
1 : fi g. 57, p . 285. CLXXX-Q.
'f hà nh Ng hi('p : B7. Thuân TToà : 550.
1'I Iililb Phli c, ~c lIl[lL. : " : 5~2. Thuân L~ , C. : 548.
Thanh Quit Trung , (' . : 314. Thu:in Llro-ng, Ll' . : 38.
Th(lI, h 'C/ II , ill s . : :J I !) - Il : 38 7. 'fh~ o- n (l'al ci) : G·I.
Thmlb So-n : LI : 582. Tluf.CIllg A n Xci , ves l : 11 : 59ft.
TlII/jl /Jit M au Thiell , g,.Ol/p c : 15ï; ,"oil' 'l'lui)' T,.i~ll , sC lllpl .: 80 , 96 - 11 : 4:29 ,
To/ /,. · il ' ru·gell i . 430.
Tlu/P O;ji, u,.ol/pe : I l,C - JI : 24 ; voir Tién Bîcn : 542; (voit' erraLum ).
lilmg 'l'hÇUlh. Tiên-Tbùrn, Jag. : 290.
Th itp Gay , ves l. : 2 14 - Il : 24; voil' Tièll Bito, ves l. : 239 .
Châu Thilnh . Ti en NO Il , vesl: Il : 592.
T/UljJ J/èll, ves l. : 12 - II : 24. Tièn illlh , sClllpl. : Il : 588.
'fïUlp Jllœoi, vo ir lc sui va nt. Tinh Mj, l,.éso ,. des r oi s ca ll/ s: 1,3 - Il :
TIt~ip Thap , pag., sca /jJl . : 198, 207, 209 - '273,312,3'14, 317 ,328 , 329, 333 , 3:1i ,
ll: 76, 8 1, 248, 276 , 327, 329, 397, 402, 341, 342 , 1.75 - Il : fi g. 42 , p . 23tl :
40G , !.67, 58 1- pl. CXLlI-M ; CLXVIII -J ; fig. 73, p. 301.
CLXX I\'-F,n ; CLXXV-O ; CLXXIX-B. T,nh Trul1g, c. : 237.
641, INDEX
. Tînh Yèn, vest. : 284, 285, 337 - II : 243 TrfJ-chPh'ù, vesl. : 515,516 - II: 395, 410,
- I l : fig. 47, p.243. 429, 53! - Il: fig. 115, p. 411 - pl~
Tinneyelly : Il : 88 - Il: fig. 12, II. 88. CLXXVII-Q.
Td Ly, ùalllllli et sculpl.: 43, 45 - 1 : TRAN NINII,Ilf. : II : :;05.
fig. 5 et G, pp. 44 et 45 - II : fig. 75, Trang Hoà : 50.
p. 304; fig . 147, p. 473 - pl. VIl-! ; Tre, île : 8.
<':LXIV-F; CLXXIX-O ; <':LXXX-G,II. Tresor des rois èams: 536; voir Tinh il/j .
Tomki (palais de) : ü75. et Lavang.
TONmN : XII, 2, !~, 16 - II: 37L Tri Binh, vesl. : 240.
TÔ'fI Thành : 41. TRI PIIUOoC, ph . : 146, 155, W7, 166, 171
Top Tholll (Prasat): II : 222 - Il : fig. 38, - Il: 577-579.
p.223. Tri T~nh, c. : 57, 58.
Tour d' ... Or; voir Or, etc. Tri l'hM ; 41.
Tourane: 13, 290, 319, 337 - Il: 439, Triêm B-ti-c, c. : 222.
5:H, 587. TI\J}~UPIIONG, ph. : 526, 528, 530, 531,
Tourane (sculptures cO llservées à la Ball- 533,598,600, 601.
que de): 334 - II: U>1, Hi2, 587 - Trinit Tirall(J, ùl'Ïl]lIclerie came: 36.
II : fig. 120, p. 417. . Trocadéro (Musée indochinois du) : XI,
Tourane (scul/liures consert'ées /Hl JU/'(lill XVII, 16~, {j75, 578 - II : 86, 201,3'26,
de): 249,'250, 2M, 258, 260·2(;2, ~G4, 446, 604 - II : fig. 124, p. 422.
'268, 277,278, '287, 289, 2!H-293, 2U9, Tl'Un(J Ai, vesl. el sculpl. : .'550.
300,316, 320, 324, :)70, 574, tm; - Il: Trung Blnh, c. : 217.
M, 85, 88, 131, ml, 198, 229, 26'1, Trully Dàn, fortin : 2/12.
269, 276, 407, 421-, 425; ,"Oil' E x - Tl'Ung Luang : 217.
trême-Orient (Musée de l'licole !mll- Trung Thành, e. : 217.
çaise d'), Eludes indochinoises (Mllsée de . Trully Thuân. vesl. : 217.
la Société des), Khl!'(fn(J My, Phol/(J U., Trung Thutin : 550.
et Trà J(i~ll- 1 : fig. 70 el 71, pp. 326 Trull(J Tin, sculpt.: Il: {j78-1I: fig. 131,
et 328 - pl. CXXXVIII-29; GLII-19; Il. 43:;.
<':LXIll-D; CLXXl"-A. Trung Yên, C.: 217,219.
Trd J{iliu, cil., vesl., smlpl. cl il/SC". : XII, Trl1:lt(J An, vcsl.: Il : 599.
H, DG, 194, 2i6, 249, 261,268, '284, 288, Tru:o.lI(J AII,"vcsl. cl sculpl. : 242 - II :
290-292, 304, :~Oï, :-108, 32:1, 329, 330, 289, 330, 404, 530 -}lI. CXLIII-D,E;
33:-1, 574-576 - II : 5l, G8, 71, 80, CLXXV-L.
123,131, UiO, 231, 23U, 243,251,261, Trl1:ally BOil, vesl. : 523.
268, 269, 276, 280, 286, 287, 291, 30::;, Trl1:all(J Sallh, vesl. : 522.
306, 308, 322, 338, 354, 35:1, 357, 3:;9, TrLtlYIl(J Xli, vesl. el scu/pl. : II : 602.
367, 398, :-199, 408, 419, 42:;, 427,'428, Tû GiUliO, vesl. : 217.
430,431,462, 518, 530, tiS3, {j84 - 1: 'l'Il NGuiA, 1)11. : 225, 234-236.
fig. 5U à 67, pp. 28U à 306 - l [ : fig. 40, Tllâfl Dl1:(1/lg, vesl. : 280.
p . 231 ; fig. 44, p. 239; fig. :J6,p. 264 ; Tuân Giao, c. : 4J, 43, ~5.
fig. 66, p. 281 ; fig. 98, p. :n2; fig. 1-12, Tuy AN, ph. : 140.
p. 408; fig. M5-E, p. 471 - pl. <':XVII- TtJy IIoÀ, IJh. : 9, 1:-14, 138.
A; CXYlll-C ; <':XIX-J ; <':XLIX-D; Till' Pno:-iG, h. : 47, 50, 58, 50.
CLXIX-lT; CLXXIV-L ; <':LXXV-A,E,G, TIlY Tinh, e. : 47, 50, 58, 59 .
Il; CLXXVlII-A,E,G;I. Tu)' Vùn : 507.
Trù LÙ!Il, vcsl. el sculpt. : {j33 -II : 598. TUYÈN CIIANlI, h. : 548.
TI'à LQc, vcsl. : {j2G.
'l'RA VE~n, inspection: ;;56.
INDEX 645
D l'o C(Jnh, insc. : 8, lIt - Il : 38;;~ 388 ;
520.
Uûn Ao, cit : 541. Vu ThUnh, vest.:201,202-II: 5M, 581.
Uug Cho-n Tlr, pag. : 31G. Vu Thuqn, vesl. : II: GOI.
D' x
D'li Diêm, vest. et SCU]llt. : oHi, MG, 517 X6m Chùa, ham. : 526.
- I I : 291, 322,354,410, 418,429,430, X6m Chùa, pag. : II : ii77.
530 - 1 : fig. 120 à 122, pp. 518 à 521 Xom Soi: 41-
- pl. CLU-IG, 17; CLXXIII-F. Xuân Binh, c. : 142.
XulÎu Bay, baic : iO.
v Xu1În My, vesl. et SCII/pt. : 144, 155 - II :
2!H,421.
van Biing, vesl. : 223. Xlldn 1I1y, vest.: 27g - pl. CLXXVII-B.
Vdn Iloà, vest. : II : G02. XulÎu Plnro-ug : II : 578.
Vun Lùm : 72. Xuân PhU Trung, c. : 283 : JI : 584.
Van Phtr&c, c. : 81. Xudn Phu Dong, ves/. : 281, 283.
Van So-n, c. : 219 - II : 582. Audn Phü Nam, vest. : 281, 283.
Vun Thành, pag. : Il : 578. .luân San, vest. el colonne: 281, 282,
Van Thàp : ii50. 442 - II : 273 - pl. CV.
Vun Trm'yug : 223. .lutin Thoi, vest. : 280, 281.
van Tmàng Tdy, vest.: 222. Xuân Yèn, c. : 211, 214.
Vdn Tu:àng, grollpe ; voir Du:ang Long. Xtro-ng Hà, c. : 1.1 L
Vdn Thu:àng, vesl. : II: GOI.
Vanves : 531. • y
· VarelIa, cap: 4, 7, 9, 133.
· Vat Ban Phori; voir Ban Phori. Ya J.iao, riv.: 5tH.
· Yieug Chan: IX. Ya Lieu, riv. : 1)57.
Vi~t An, c. : 279. Yan Bakran, groupe: g8; voir /loà Lai.
Vijaya : 1:!, 203. Yan Kllr, insc. : 74, 75.
Vtuh: 2. Yan MUT/!, Iwlall : 559, 562, M3 - II :
Vlnh An, c. : 37, 38. 21.,37,39, 111,120, t63, 182,207,225.
Vrnh An ThU:l!ng Nguyên, sClllpt. : 515. 291,399, 472, 558 - 1 : fig. 129, p. 561
Viuh Diêug, riv. : 310. - II: fig. 77, Il. 309 - pl. CYl!;
Vinh IIzmh : 58. CXXX"llI-1)O; CLXXV-M; CLXXIX-E.
Vtuh Hoà : 507. YanPü Nagar, g,.Ollpe: -/11; voir Pli
VINll Lll'm, ph. : II : G03. Nàgar de Nha Trang.
VÎnh Lqi, vest. et insc. (?) : 217. Yan Pron, kalan: 557, 563 - II : H, t6,
l'inh Nhan, vest. : 217. 20, 21, 24, 1,20, ·19~, 395, 51)8, 603 - 1:
Vinh Phu:ac, sculp. : II : 600. fig. 128, p. M8 - pl. CVU; CXXXVIII-
Vrnh Quoi Trung, c. : 2G8. 46; CXLII-IL
Vlul! Thm~n : 76, 77, 78. }'an Tikll~t, insc. : 1, 8, 78 ; voir Da Trang.
VlNII Xtro-NG, h.: lH. Yèn Phtrû"c, c. : 3:m.
Vinlt "'lfallY TUlly, l'CSt. el sCIl/pl.: II: 5g5. Yèn Thoi, c. : 336.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
LI VRE PREMIEH
~ éces s ité
d'un ordrc chronologiquc, p. 1. Ses matériaux , p. 1.
- In scri pt ion s : modc dc leur ulili snti on ; précauti on s nécessaires
dan s Icur empl oi, p. 2. - Aut res morl es de dat ation, p. 4. - Dates
propo ées, p. 6. - Datcs accept ées, p. i . -- Tableau qui les résume,
]). 17. - Divi sion Cil g rand es péri odcs , p. 19.
CITAPITRE Il
L ' II I<: III1'I': C1' U IIE : 1l 15 1'OS ITI O;\S (; I:: :'I I:: IIA I. E5 J)' U \ 1'E~ I I'I.E L UI; 1'0llME, nÔLE ET
1":: 1'1111'11'1 0:'1 IJE S I:; IJ I FI r: ES (i U' IL CO \lI' O Il1' E . 23
Méth ode, p. 2:1. - l' om, p. 23. - Situation. p. 25 . - Orientation ,
p. 27. -- Énumérnlioll des divers IJù timen ts; leur l'épartiti on et leur
l'ùle, p . 28. - Étnde des (li\,cl'scs padi es; ('o mpm, it io n 11 sanctllnil'u
tl'iplr, p. 31 ; co mposition il ~an c tU ll ir cs annexes. p. 33. - ]:: tud c des
di" ers bàtimcnl s; Ic sanctuairc, plan , forme, p. 34. - llo /a il compl et
ct rédnit, p. 3:; . - Enceinle, p . ::8. - Porleri c~ , p. ::19. - Rampes r i
esca liers, p. "c:! . - .G1'llnd c ~a ll e. p. 44. - Édifi ce Snd , 1) .10 6. - Bùli-
1
t
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
sion s dan s l'art primitif, p. 107 . - Déco rs dan s l'aI' l primitif, p. 108 ; -
sl'ConLiaire , p. 10D. - Saillie dan s l' ul1 et l'autrc, p. 'li 1. - Le pi-
las tre dan s l'art c ubiqu c; so u décor, "[1. tH . -Réparti ti on c t décor dans
l'art mixte, p .11'2. - Sailli c, arl cubique ct mixtc, p . 1I 3. - Auo-
malic, p . 113 . - Corlliche et basc, p.1I 3. - Profils li Ilouci ll e, 1).114;
- il cavcl, p. Il!:! ; - irrég uliers, p. 120. - E nri chissements, décol's ,
(J . B1 . - Di s pos itions s péciales : fl' i ~e li guirlandes pcndantes,
1'.-123; - ses formes, p. t:l:-l, - Dalles d'm'ète,(lierres de coin , p.-I25. -
Grallde fuc(' de cOl'llich e, (1 . 1 ':l5. - Bahut etlerrasson , "[I.1':!7. - Étages,
p. 12S. - Mé topes , p. 13 1. - Conronnements, p. -I ii:!.
CHAPLTRE VII
L ' .\l\ C nITE CTUI\Y. : ÉL~; ~IE N TS Sl'f:CL\ UX ,\ L'A RT l:A M 135
Introd nctio n, p.1 35. - Appliqnes, p. -1 36; - origines et transforma-
tioll s : llériode primairc, art primitif, p.136 ; - art cubique, p. '14l ; -
m't mixte, "[1. 143 ; - llériotle secondaire, p. 144. - Pièces d 'acceut,
p . I46 ; - form cs diverses à l'ori g in e, p . 147 : - leur imporlan cc rela-
live, p . 14!l . - La pièce d'accent orllcmentale, p. -150 ; - en makara ,
(1 . Hil ; - en opsoms c t autt'cs motifs, p. 152 ; - rlan s l'art cubiqu e,
p . 153; - mixte, p.15:i. - Rcnforts, p. 'lM . - Amortissements d'ang le,
leU!' r ô le, p. 1iî5. - L'amorti ssement <Ians l'art cubiqu e, p.1 55 ; - <Ians
l'm't primitif ct seconrlaire, répm'tilion, p. '1;)6 ; - a sic ttc, p. un ;-
Ics troi s périodes de 1cU!' hisloire, p. 151. - Amol'tisse menls inlliqu és
se ul eme nt pal' leU!' co uronnem ent, (J. Hi3. - Amorti ssements s péciaux ,
(1.,163.- Amortisscments dcs fa usscs portes ct des fau sses ni ches, p. '104.
CHAPlTRE VIII
CILAPITI1E IX
CHAl'iTHE X
LA SCULPTURE: L'ORNEMENT. 228
Introduction, p. 228. - Profils, p. 2'29. - Caractère conventionnel du
décor cam, p. 230. - Caractéristiques du décor dans l'art primitif,
p. 230; - cubique, p. 23'2. - Double couranttle l'art secondaire, p. 232;
- décor perlé, p. 234 ; - caractère géométrique de cette sculpture,
p. 236. - Décor en S manuscrites, p. 236 ; - décor dernier, p. 237. -
Décors des pilastres dans l'art primitif: rinceaux ù tige centrale, p.238.
-- rinceaux à tige latérale, p. 239; - à motifs symétriques, p. 239; -
dans l'art cubique, p. 240. - Décor des moulures: rosaces, p. 242;-
lotus, p. 243; - formes spéciales, p. 243; - autres décors de moulures
convexes, p. ';H5; - de rainures, p. 2'.6.- Motifs couchés, p. 246.-
Grandes rosaces, p. 247. - Décors peints, p. 249.
CHAPITRE XI
LA SCULPTURE: LA FIGURE ANIMALE. 250
La sculpture animée; réserve sur la date des idoles, p. 250. - Rôle
de la sculpture animée dans la décoration: art IJrimitif, p. 251; -
art cubique, p. 253; - art secondaire, p. 253 .. - Vanimal, p. 255.
- Le lion, p. 255; - déformations typiques, p. 23;;; - le lion aux
diverses périodes, p. 257; - ses poses,p. 261; - la tête isolée, p. 262; -
confusion, p. 263. - L'éléphant, p. 264.- Le flajasif!lha, p. 268. - Le
makara, p. 270. - Le ni/fla; à tête unique, à têtes multiples, p. 272. -
Le flartuja, p. 2i3. - Le bœuf; nalldill, p. 276. - Animaux divers, p. 277.
CHAPITRE XII
LA SCULPTURE: LA FIGUI\E llUMAll'Œ. 28fl
La figure humaine dans la décoration tame, p. 280. - Son sens,
p. 283. - La figure en tympan, p. 285 ; - dans les scènes des piédes-
taux, p. 287; - en idoles: debout,p.2R8; - assises,p. 290.- Valeur de
l'exécution, p. 292. - Poses, p. 293. - Rareté des formes mons-
trueuses, p. 293. - Chasteté de cct art, p.295. - Emploi constant du
chevet, p. 295.,
TABLE DES MATlÈRES 651
LIVRE il
INTHODUCTLON
CHAPiTRE PREMIER
300
Simplicité du coslumc; données chinoises, p . 300. - Vêtements du
tor se : luni qu e, maill ot, p. 302 ; - du bas du corps : samp ot et sa rong,
p . 305. - Langouli , pautal on, 11. 305. - Sampot, p. 306. - .Écharpes,
devantier , déco r contoul'né, p . 301 . - Indica tion s chronologiques,
p. 311. - Sarong , p.3H. - Élo[fes, p.:3 1'1.- Coifful'e ; textes cllinoi s ;
di scussion, p. 313. - Divi sion, p. 3'l1. - Première périod e: chevcllx et
chi gnon, p. 318 ; - diad èmc, p. 322 ; - mu/cula , p. 324 ; - plaque de
nnqu e, p. :1':25. - DCllxième périod e : clleveux ct chi g non , ]). 326; -
rliarlèmc, IIwh:u!a, p. 326 ; - coiffure cylindrique, ]) . 328; - symboles
sur la co irrlU'e, p. :12() . - Rés umé, indi cations chronologiques,
p. 329 . - Chauss urc, p. 330 . - Conclusion , p. 33 1.
CHAPITRE II
L\ C IYlI.1 5.\T1 0c- 1\1:: \" 1:; 1. 1:; 1-: P .\li L' ,\IIT : 1. .\ !' .\I \ U IIE . 332
(; Ollt des èams poul' les bi .iollx ; ahsencc de bagues dans la sculpture,
p. :rlz. - Obsel'\. llion s gé nél'1llcs, p. ::!:14. - Sori e !l es bijoux, p.335 . -
Bij oux d 'o ITille's : di sqll C's, p. ::!:36 ; - boutons, p. :136 ; .- anneaux ,
[1. :131 ; - pellll aui s d 'oreilles , p. :338; - crochcts !l 'o reill cs ct déforma-
li on d Il lobe, p . 3:·1!l. - IlI'ncelcls , p. 3'01 ; - (l'anll1l-brlls, p. 3/,{; - de
bms, p. 3/d ; - dl' cheyill es, p . 342; - suppl ém entaires, 11 . 31,2. -
Collil'rs , p. :H2. - Gorgcrill, p . 343. - Ceinl\l("('s : co rselel, p. 3/,3; -
de laille, p. 3V.: - pelldante', p. 3',5. - Cord on brallmaniqn r, ]1. 3',;;. -
Mali ère C'l val cnr rk s bi .iclIlx , [J. :H6 .
CllAPITRE III
LA C I VII.I SATIOl'i IÜ:\' I:: l.f; E l'Ali I. ' AIIT . '"" IU (: " , LES (: 1. .\ SSI-:'; .
Type dan s les 1'(' I1L'ésenlali ons , p. 350 . - Comparai soll aY CI~ le typc
ac tul'l cL les ObSI'I'Hlli ons chil lllisl". jl . :~52 . - Tnlllilinll~ . ]1 . Ti2. -
652 TABLE DES MATIÈBES
CHAPITRE IV
LA CIVILISATlO:l IIEVELf:l: PAI\ I} ,HIT : SES ~IOYE:iS; AIICIIITECTUIIE CIVII.E,
~J1LITAIRE, FUi'lf:lIAIIIE. - L ' ÉCRITUIIE, I.ES l:iSCIHI'T10:lS • 361
L'habitation, p. 361 . - Mobilier, p. 364. - Objets honorifiques, p. 366.
- Cortèges royaux ct moyens de transport, p. 367. - L'éléphant
comme monture, p. 368. - Animaux cie seUe et dc traiL; chars cl char-
rcttes, p. 370. - Litii:~re el palatHIUin,' p. 373. -- Bateaux, p. 373. -
Instrument s de mllsicjlw; II. :n3. - Armes, p. 374. - Fol'lifîcations,
Il. 375. - Arl funéraire, p. :-l78. - Pagodes f\1néraires, p. 380. - L'écri-
ture, ses divers aspects, p. 38:;. - Supports des inscriptions: stèles et
lliédroits, p. 386.
CIIAPITRE V
LA IIELIGIO:i DES CUI S ))',UI\ÈS LEUIIS )1Oi'lU~IEi'lTS: LE CIVAïS~1E 390
Introduction, p. 390 .- Çiva : le liri[la, scs formes, p. 390; - uni à sa
cuve, p. 392; - multiple, p . ;)92; - indépendant, p. 393 ; - à intcl'mé-
rliail' eoc togo~lUl, p. 393.- Piédes taux propres au litiga, p. 393.-Lirigadé-
coré, p. 394. - Mukhaliliga, Id94. - Formes spéciales duliriga, p. 395.-
Çiva: idole; calme, debout, p. 397; - assis, p. 398; - obèse, p. 400; -
ascète, p. 402; - terrifiant, p . 403; - dvüraprïla, p. 403. - Çiva en déco-
ration , calme, p. 405; - comballant, p. 406; - triomphant, seul, p. 408;
- entouré, }l. 409. - Résumé, p. 410. - Vma : idole, p. 412; - en
clécoration, p. 414. - llésumé, p. 414. - GllI~e(:a, p. 415. - Skanda,
p. 417. - l\'andin, }).418.
CJ!.\.PlTHE VI
LA IIELIGIO:> VES C .nls v'.u'lIi:s LEUIIS ~1O,,!)~IE:iTS : VICII :iOu ïS~1E ET AUTlIES CULTES. 420'
Vichnouïsme: idoles cIe Yi~l~u et de Lak~mï, p. 420; -Vi~l)u et Lak~mï
claus la décoration , }l . 422; - Garuçla, p. 42:>.- Résumé, p. 426. - Culte
cIe llrahma, p. 427. - Cultes associ és, p. 428. - Divinités diver~ès,
p. 430. - Obsel'Yations génél'Ules, p.432. - Bouddhisme: images c1n
Bucldha, p. 433. - Bodhisattva, p. 436. - Conclusion, p. 4;{7.
CHAPITRE vn
LA IŒI.IGIO:> V ES CÜI S ))'.\Plli,:s LEU liS lIO:it;UE:iTS : FOIDIE vu CULTE 438
Culle, lieux sacrés, p. 438. - Consécl'alion, p. 440. - Matière des
idoles, p. 440 . -l\'om do l'idole, p. 441. - Dépôts sacrés. p. 442.- Forme
du culte, ]l. 446. - Al tillldes religi euses, p . 4·{7. - Abscnce de rensei-
gncmcnts ~ nr le culte hOUllclhiC]lle, p . 4i8.
TABLF. DES MATIÊRES 6:13
LIVrtE III
CHAPiTRE PREMIER
CIIAPITHE Il
GtNII> DE LA 8CULPTUIlIl . • 461
Caractère utilitaire de la sculptu re, p. 461. - Symboli sme, p. 462 . -
Premier esprit (l'observation , p. 1.6;{ . - Acceptation de formes anté-
rieures, p. 464.- Causes de décad ence; absence cJ'observal.ion dirccte,
p . 465. - Abus de la stylisation , p. 466; - so n application li la
figure humaine, 'p . 469. - Déearlence finale , p. 471 .
LIVRE IV
CIIAPLTRE PREMIER
HAI' POIITS DE L' ,\II ClIlT ECTUI\E l: A~I E AVEC LES AI\ CIIIT ECTUI1ES DE MÈ)IE l"AMII.U:
E1\ EXTI\I:;m :;-OH II' :-;T. n.E C IIEIH~ II F. DI,; S ES O HI G I NES. R ÉSULTAT l', ,:; r.ATlF . 411
Illlh' penrIance des arts l'am rt annamite, p. 471 ..- Com pUl'ai solls; <l e
l"arc hitert ul'e éame avec J'arc hiLccture khmère, p. 418 ; - lie l'm'chi-
tecllll'e ~ame primitive avec J'architecture khmère pl'imit.ive, p. 419;
_ de l'architecture éame cubique avec la mi!me, p. 48'1 ; - de l'al'-
chitecl ure cam e en général ayec J'architectl1re khmèl'e classique, p . 48 1 :
_ ùe l'arl l'am primaire ayec l'al'l javanais, }J . 483 ; - rIe J'arl i:am
ayec l'm'ch iLeclul'e hindoue, p. 485. - Recherche de l'origine rIe l'art
èaLU , p. ·~86 . - Résultat négatif, p . 481.
J
CHAPITRE \1
CIlAl'lTllE lJl
LES IHv;msEs PÉIIlODES DE L'AIIT l;.UI : LAPÉIlIOIJE PIlDUlI\E; L'AIIT PI\I)lITIF. 512
Introduction: remarques générales, causes diverses de modification
au type initial, p. 512. - Existence continue de l'al"Chitecture légère,
p. 515: - Rappel des divisions de l'art cam, p. 51 7. - Période pri"
maire, p. 51 7. - Art primitif: caractéristiques communes, p. 518.-
IleVlle des édifices de l'art }lrimitif ; !lrcmières constructions, p. 1>20.
- Série de Mi San Al' Il. 1>20. - Autres monuments, p. 1>28. - Obser-
yations générales, p. 5:H.
ClIAPlTIlE IV
LES DIYEIISES l't; l\lOIH~S ni,: "'ART l:A\1 : tA l'~: I\IOJ)E PIIBIAIIII': , LES AliTE CUBIQUE
ET MIXTE. 533
L'art cubique; ses caractérisliques, p. !î33.- Premiers essais, p. 1>34.
- 1)0 Dam et 1I0à L~i, p. 5a6. - Art de Hùng DlrO'ng, Il. 5H. - Forme
dérivée, p. M1-. - Arl mixle, p. 51G. - Disparition tic l'ad cubiclue,
p, Mg. - Éléments COlllmuns il l'art )ll'imaire, p. 550. - Sculpture;
repères qu'elle offre, p. 551. - Conclusion, p. :;52.
CHAPITRE V
CO:\'CLUSIO:N
APPENDICE
A. - CO~[PLlhlF.:'iT A L'iNYENTAlHE Pl\OPl\E)ŒNT DIT 573
Introduction, p. 573.-1'iïnlI ThUl~n.IJ.574.- KhUnh IIoà,p.575.-
'l'AB LE DES MATIl~HES
,·,·
6 ;J;)
TABLES
Table des illustrations. 617
Index . .. . . 623
Table (les matières . 647
Erratum général. 657
ERRATUM
PREMlÈRE PAnTiE
TEXTE
1
( ) 11 l'xi slf' Iroi ;; ,'1 11011 qllillrf' l y prf; 12 ) U. 1'1 ,\111' IU; .I-'./:'.-O .. 1\ . p. :l03.
d.' pi édroil" . ("- il Cr. IIlll c '2. p. :-l,
(j(iH E nn ATUM
<l ' II III' ,;'agil jll~fJlI ';'1 la li~IlI' 15 d,' la pnf!(' :)'o,~ <lIt(' Mla l' ilmi<'1I1' d" lJii n .\0.
üüO EHHATUM 1
t
586 lire « dvüI"nfliïlo »
« dV(lI'O/Hllii "
589 cn face du mot « I"nsllIi {)(l!tlll » lire, (lans la colonne prononciation,
rasollug et non rasllng; en face des mots sampot et sarong, dans la
colonne langnc, remplacer le mot « l'am)) par « cambodgien)) et
« sansk~'it » par « eamhodgien ou malais l).
590 dans la première colonne remplacer « tong doc» Imr « tong doc»
;;90 dans la (lernière t'olonne, en face YaÏl, au lieu de « souverain)) lire
« souvenir ))
ATLAS DE PLANCHES
I:-iTHODUCTIOX ET TABLES
PL\NCIlES
Pl. VII, 4 Des ohscr,"alions nouyelles nous font croire que la restitution de la
tour S.-O. est incomplète; nous en donnons une nouvelle version plus
yraisemhlahle dans la figure Hi3, p. 537.
Pl. XlII Les réparations failes an sancluaire principal de PO mauÏl Garai nOlls
ont permis de mouter jusqu'à ~on sommet ct par conséquent de
vérifier notre relevé photographique. Cette opération nous a donné
une nouvelle occasion de constater l'exactitude de notre méthode de
restitution perspccth"e pour les parties hautes : les hauteurs par-
tielles y sont toutes exactes à un centiml)lre près, d'une arête du
terrasson inférieur à l'arête supérieure de la grande face tIe la eorniche
immédiatement suiyante, mais l'enscmlJle a élé vicié par une mau-
vaise eonnaissance de la disposition dcs hahuts et pal' une grossière
erreur rlc cole dans la eorniche principale, SOli halmL et les parlies hasses.
Heureusement elles se compensent en pat'lie et l'erreur tolal!' est (le
(
•
moins de 0 m. 2;-; sur 22 m. 3;; . Le doulJle diagmmlll e ci-joint per-
lll eUm Ile "es lilller le; planches XU, XIII et.XIV dans lem' tracé exact
(fig. n:3 ). A : faux; B : exact.
Pl. XVI la coupe 1 ct ln façad e ::1 sont fau sse:; ; J'ancien sol inléricur était au
niveau du sol extérieur indiqué.
Pl. XX légend e : 0 , lirc I( r es tes (\,{>difiees ('II ayanl)) an lieu Ile « ulltérielll's ».
Pl. XLlI au lieu d e o,oom lire o,ooom.
Pl. LXI\' au lieu de C, édifice N~:)l"(1-0Ue3lIÏl'e C, édifice NOI'à-Est.
Pl. LXX la coupe es t faus se 110Ul' la llol'le E. dont la vot'tte part ù eJl\'iron 0 m. 10
plus bas que celle de 1 Ouest.
PL LXXXII lroisième colonne, fa~ades tic CJ ; un petit IJahut rie la hauteur du lin-
teau doit êlre interposé enlre les supports ct rat,c.
Pl. XCV nu lieu de 0,0015 lire 0,001815.
Pl. CVlI les bœufs, pièce t1 'accent, doivcnt sans doute sc placer en haut sous le
couronnement, comllle Ilan s la planche XXIV.
Pl. ÇVIlI la TonI' de cuivre qui est au milieu de la citadelle tic Caban est marquée
à la place du gl'oupe DH'I.l'ng Long do;}t le nom n'es t pas porté sur la
carle.
près rlu 10i o de longilnlle et elltre le Hjo et le 16" tic latitude, lil'e
« Cil Lao R:h')) cl non «Ci'! Lao Bé)) autre nom pas rmployé dans l'In-
ventaire. • •
Pl. CXl interyertir (1 Duo'ng Lilllg )) el « Dtr(mg Long)) ainsi (lue le trait ct le
cercle rouge.
PI. CXlII près du cap Chou May lire « Linh Thüi )) et non « Linh Thar.. ))
DEUXIÈME PARTIE
TEXTE
ATLAS DE PLANCHES
1'1. CXXX-K un lieu de « Mi SO'n Bô )) lire Mi SO'Il B:, li.
Pl. CL-A ajouter « l)hù lhrng )).
1)1. CLI-E » « porte de Mi SOli E, n.
Pl. CLXXX-1'2 un Irait u m:lllqllé au clichage, le panneau infél'Ïeur ogival ùe la
figure 1\ devrait se traduire devant la figure P2 par une yerticale
légèrement bomMe, en ayant des petits décors nus de côlé.
--,
LNumis~atique annamite, par b. LACR(iIx. (Epuis6.) , ." . " ,
II. Nouvelles' recherches sùr les Cams,'par A. CABArON.Figures et · pla;~- '
• Cl.~S • .• ' " " " • • • • • • • ' iO fr .. . "
· Ill. Phonétique annamite '(dialecte du Haut-Annam):par L. CÙH~R~; , . ' ' 7· fr ~ .50 '
1V. Inventaire descriptif des monuments du Cambodge , par. E. LliNET. IH: L\Jo~- "
, QUJi.:IIE. Tome l, illustré . . ' . . . . ' . ' " . ' . '. . ' '. ' . :: :.: . , ' i5 fr .' ».
'.' . \', Vr: L'art gréco-bouddhique du G,ixIdbâra. Étride sur les orJgines ' de)'influence .
. : rt . classique dans l'art bouddhique de l'Inde 'et de l'Extrème-Orient, l)ar A. For- .
" clIf:n .. Tome 1. . Introduction . • LesÉJifices, les Bas-reliefs, 300 grayurcs ,·plulI ché ;
et cal'te . .. . . . . . : " ' : . : : . ' . . " .' , . . ". . . .. . ' 20 fr ; " ."
, -..:- Tome IL Les .i!lll;ge~; L' histoire. ·Nomul'cuses· figures etl'luncl.ws'; 25 ' fr. ': »' .
VII. Dictionnaire · èam-ftançais, comprenant ' .les dialectes .de l'Annam c t du ;
',, '· Cumbodge,purE.AnlOxumetCABATO:-l. " . . .' . ' . 40fr. ,, »
VIlL Inventaire descriptif des -monuments historiques du-Cambodge, purE. LUi'ŒT ,
, . ' DI-: LAÏOl'iQ'uIÈI\E. Tome II,illustré. . , > .: . ., ;, ' . '. ' . " .: . " i5 fr .: >? '
:' , · IX. ~ Lë mêrne. Tonie Ill, illustré .. Avecull cartable con[ewiut la carte archéolo- :
" " . gique d.e ·l'ancien Ca'mbodge, par' L . . DE LÜONQUIÈIIE, et· une carte du groupe
' d'Angkor, par les lieutimants HUAT eL.DùcnET . . . ' ' . 20 fr . ~
. ', . ... " ,
~ .
' X. Répertoire , d'épigraphie jaïna, précédé . d'une ' esquisse' (le l'histoir~' Ju jaïni s- ~ '
, .. . me (l'après les inscriptions, par A. GUÉI\IXOT '. . : . . . : .. ~ . ' . .15 fr.' • '}) ',
XI.- Inventaire descriptif des monuments ca ms de l'Annam, pUl'Jl. . l'AIOIENTfEI\: ·.
Tome r. Description ,des monuments. Nombreuses ilInstrations .- ~. ;', i6 fr, ' li ' •
. ": ' 1
. .' :- .
Xl bis. <- '. Le , mème. Planc!les et cartes, d'après lesrele,;és ct les dessins de l'au- .
" ,
. ' , ~eur. En un ,carton " ', ' . . ' ,' .: ; ':" : ' . ' . . , .;, : .': .'. i6fr .»,
.' XIL-Le même. ' Tome U. Elude del'al'Lêum.NombreusesiHustl'lltioHs . . :. 30 fI' , 'li :'
· XII bis, ' -'- Le même: Planches de détails d'après les relev és eU es dessins 'de l'au (enr : ; ,
'. En. uncarton . . ,: . . : . , . . . . . > ..:. ... :. ..... {' " '. ~ " .. ". ' . : 20 fr. ·, » ' ,
••• . . J , ' xm, XIV .. Mission archéologiquèdans la Chine septe'ntriort-ale; par Ed. CIIWAl'iXES; "
ile l'Institut. 3 yolumeil ,grand in-S, et2 albüms in-4, comprenant 41:l8 ,planches '
' . en 2 cartons: ,'" .:, " : ,,' .. ., ' .. '. . ... : ' 20,0 .fr ... , ~)
· XV-XVIIJ. Bibliotheca indosinica. Diètionnaire Iiibliographique ùes ouvrages relatifs à "
.' la Péninsule indochinoise, par Henri CORDI EIl, de l'Institut. 4 volumes à 2 colollIles.
1. I:lirmanie, Assam, Siam, Laos'. ' . "' . , : . . .. ' . 50 fr ;,
' " ·.' JL Péninsule malaise ', . ' ' " . f5 fr.,.
III. Indochine française: >: .
, r .. . . : . , .. . .'. ' ; :'- • ,:' " . . 40 fr .. '.,
~: IV.lndochineIrançaise . : " . ' ,, ' . ', ,' . 40 fr . : , 1) .
, .' ' . SÉRIE IN ~ FO LIb . ' <
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