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INVENTAIRE DESCRIPTIF

DES

MONUMENTS CAMS
DE L'ANNA~i
PAil

H. PARMENTIER
Al\CHITECTE DIPLÙlIÉ PAR LE GOL~'·ER:'iE'Œ:ST

CHEP' DU SERYICE ARCnf:oJ.OGIQUE DEL'i:cOLE FRA,"Ç.USE J)'EXTRLhm-OHIEST

TOME II
ÉTUDE DE L'ART èA.\(

PA RIS
ÉDITIONS ERNEST LEH.OUX
28, RUE BO:'lAPARTE, VI"

1918
r~TnODUCTION

Dnlllilé (le la 1I1(;lhod ... ; la mélhotl .. c1assiqlle. - ~éccssité (l'IIIIC anll'c métho(le. -
Emploi !l'un postulllt. - Cc po~lulat. - ~a justification; réscrvcs dans son
Plllploi. - L'illustratioll. - Ahl'l;yilltiolls et cOllYl'ntions.

La méthode que nOlis avons employée dans cette secondo partie


ne présente pas l'unité qui nous eùt séduit; en matière archéolo-
gique il n'est qu'un seul système pour offrir toutes garanties: déter-
miner avec la précision la plus complète un certain nombre· de
jalons, monuments aux caractères francs, datés d'une façon' indu-
bitable, puis rapporter par comparaison à ces termes précis tous
les éléments de date incertaine ou de caractères plus vagues. L'his-
toire came, iL plus forte raison l'histoire de l'art cam, sont trop peu
connues, offrent trop pen de dates hien fixées ou qui se rapportent
à des événements d'un caractère général, pour qu'on puisse s'appuyer
uniquement sur cette assise.
Nous avons, comme de juste, utilisé les moindres éléments con-
nus pour donner (L cette base toute l'étendue et toute la solidité pos-
sibles; elle reste insuffisante et, pour une honne part de l'archéologie
èame, tout l'art du Binh Dinh en particulier, elle fait complètement
défaut. Il nous a donc fallu recourir à une autre méthode; celle-ci
est d'une nature trop spéciale pour que nous ne la décrivions pas
avec précision, car il nous serait désagréable qu'elle passât pour
une naïveté, pénible qu'on la prît pour une adresse. Elle consiste à
procéder uniquement par hypothèses successives, chacune d'elles
prenant une valeur de probabilité de plus en plus grande, il mesure
que les hypothèses parallèles qu'elle implique ou les conséquences
qu'elle entrai ne, se confirment pleinement.
VUI INTlWDUCTION

Cc mode de raisonnement n'est rien moins que rassurant, mais la


science la plus certaine, celle des mathématiques, n'est pas construite
autrement: elle exige toujours quelque postulat au point de départ.
A vrai dire, il n'est pas d'histoire artistique qui n'implique un tel
système: tout fait en ce genre peut être présenté de plusieurs ma-
nières et c'est seulement la concordance finale qui prouve le bien-
fondé du point de départ. Un exemple frappant montre l'incertitude
de telles études: qu'un artiste de génie ne fasse autre chose que
donner leur forme définitive aux tendances de son siècle, est une
idée aujourd'hui universellement acceptée; mais quel brillant il leur
donne et quelle impulsion il leur imprime! Or, dans les époques d'arl
anonyme, comme notre art français du moyen-âge, un tel artiste
peut, d'un saut, faire franchir à son siècle la longue suite des transi-
tions nécessaires d'un point tl un autre; dans le doute, osera-t-on
supposer sa venue ct l'influence qu'il put avoir? Supprimée la bio-
graphie des artistes de la Renaissance, qui donc, pour soutenir une
thèse, vraie d'ailleurs, oserait avancer l'existence d'un être universel
comme Léonard de Vinci? Et pourtant il fut.
Dans l'histoire ordinaire, si l'on suppose connues - par impos-
sible - toutes les circonstances, comme les tendances, l'esprit, les
besoins de chacun des antagonistes ou des comparses, le fait est
complètement déterminé ; seul le libre arbitre de chacun - s'il
existe - apporte un élément hypothétique tt la solution. En art, rien
ne s'enchaîne d'une façon nécessaire, et la fantaisie, même passa-
gère, d'un médiocre bien appliqué et bien sage peut être le point de
d épart du développement de formes le plus inattendu.
Combien sera plus complexe le problème s'il s'agit d'époques
que nous connaissons il peine - de races dont l'esprit nous est tota-
lement étranger - d'arts qui ne nous apparaissent que par une
seule de leurs manifestations, l'architecture religieuse! Ajoutons à
ces difficultés, dans le cas présent, que le peuple, père de l'art étu-
dié, a disparu, ou presque - que rien de sa littérature ne s'est
consenù - que son histoire enfin se réduit à quelques dates.
INTHODUCTION IX

Il ne nous sCl'a (lonc jamais permis de passel' d'lm fait sùr il un


fail égalcmcnt sùr pal' IIT1C simple déduction logique, Chaque hase
cssayéc est floLtanle el rell(1 chancelant lout rédiliœ qui s'y appuie,
Forcc nous cst done (rCn choisir une, et de fairo fonds sur elle, tant
que quclquc iudice ccl'lain Ile nous avcl'lit pas de sa faiblessc :
Tlolre étude de dix ans ne fuL ainsi que rahandon d'hypothèses
successives; nous en ferons gl'tlce au lccleur : sculs lcs résultats, non
certains mais probables, auxquels nous croyons être arrivé, méri-
tent, ù'ètrc soumis il sa crili(lue.
Nous aùmettroIls donc, saIlS POll\'oit'l'affirmcr, qu'ici, entre denx
(ormes d'art non datéc$, la plus par/(ÛlC est la Jlllls al1Cieline. Un postulat,
pal' sa nature, ne sc dÔlllOnl.l'e pas, mais il n'est pas interdit (l'cn faire
sentir la possibililô. 01', c'est un pcu lit l'histoire de tont l'art cn
Extrèmc-Ol'ient. A Java, 'rien n'égale les tcmpl es llc ])icng, du Kalas-
san et le IllcI'\'eillüllx llùl'ùlmdul', (lui parai ssent être dans nie les pre-
mièrcs manifestations artistiques. En Chine, les' sculptures les pIns
ancicnncs sont aussi cdles qui présentent le plus de vcrdeur ct, sans
nicr l'ùtonnante lIHlÎll'ise tIcs adist(!s japonais (les derniers siècles, la.:.
quelle de lems WUHes li la puissanre tIc leurs sculptures houddhiqucs
au ml e ct au IX· sièclcs? Est-il nécessairc (I"opposer la cOlllplexitlJ et
Je mani(!risllw Iles temples (le nnde au Inoyen-flge et tIans les der-
niers sil!c1es h la simplicité gmudiose des « caves» 1 .Tc laisse voJon-
tai remcn t de cùlé l'at't ldllnèl', dont la (li \'ision en périoùcs succes-
sivcs n'a pas encorc I~té misc au jour (1); disons seulemcnt que le
splendide épanouissement architectural de l'art d'Aùkor niasquc hien .
imparfaitemcnt la Lléchéance incroyahle (le la sculpturc .
. Dc lcllcs circonstances doiycnt s·cxpliquer. L'hcure n'cst pas yenue
pour nous !l'en cherchel' la c1cf: cc serait tentet' dans son enscmblc
l'histoire des arts d'Extrèmc-Oricnt.Notonsplutùtqlle lc fait, au Campa,

(1) L'art khmèr I)\'ésen le deux périodes }lièces, un e remm'(IUahle sculpture. La se-
bien tranchées, l'une llui YU du n " au . conde correspond au merveilleux épa-
aer,iècle; l'autre ([IIi est poslérieure ail x·, noui ssement IL\ilkor, avec ses Îmmellscs
La première périollc offre llc ]ldit8 élli~ édifices tIc grès, mais sa ml~ ,lio cre sta-
lices en briques ct lUontl'C, en qnell{llCs tnail'e, YoÎl' pOUl' pIns de llélails, p, '{7!J,
x INTHODUCTJON

se comprend sans peine: les plus anciens monuments ne paraissent


pas remonter plus haut que le VII" siècle: le pays est déjil, à cette
époque, en rivalité avec un ennemi puissant, l'empire khmèr. Dès le
xe, commence, avec les Annamites, ceUe guerre inexpiable qui, cinq
siècles après, condui t le peuple èam ~l un asservissement complet:
de telles conditions impliquent une décadence continue. Enfin l'obser-
vation même le certifie et les deux monuments les plus intéressants
sont datés presque sùrement des époques les plus lointaines, 1\1i
SO'n Ai du VIle, Dong Duo-ng ,lu rx.C siècle.
Aussi bien n'aurons-nous recours il ce postulat que si tout autre
moyen nous manque: ce sera plutôt pour nous un contrôle qu'une
aide directe.
Nous avons indiqué dans la première partie de cet ouvrage
(p. XIII) comment était conçue son illustration. Nous n'y re"jcndrons
pas. D'après ce système, cette seconde série doit réunir les él(!menls
de détails qui complètent et précisent les planehes de la première.
Nous nous sommes attaché plutôt h publier tous les fragments qui, tt
quelque point de vue, méritent d'être connus, qu'à donner pour cha-
que objet tIes suites cOIl1plètes, mais qui, nécessairement, présente-
raient des répétitions inutiles. Une table générale, il la fin de ce vo-
lume, permet de l'I~unir sans peine les éléments de chaque petite
monographie, disséminés pour les besoins de l'exposition dans les
illustrations des volumes et les planches des deux albums.
Quelques abréviations et quelques conventions précises nous
ont paru être nécessaires. Nous renvoyons il la première partie de
ce travail par les lettres 1. C., l, Inventaire Cam, 1r" partie, en
opposition avec /.K, II, Inventaire Khmèr, tome II, qui représente
l'Inventaire descriptif des monuments du Caml)Qdge de L. de Lajon-
quière (publications de l'École française d'Extrême-Orient); B.C.
A .1. désigne le Bulletin de la Commission archéologique de l'Indochine.
Nous donnons sous la rubrique « BEllGAIGNE, I/lsc. S((1/S". de Call1pÜ)),
avec l'indication de la page, les l'envois tl la publication et à la
traduction donnée par Bergaigne des « /lISC1'I1JtioJ/s sans/,'fileS de
INTRODUCTION XI

Cali/Jill », noLices cl extraits des 1I1i1llnserits de la BiblioLhèque


Nationale, tome XXYU, prell1i(~l'(~ l'adio ; in-i, avec un album de
pla'nehes in-folio, Pal'is, Impl'imeric Nationalc, HW:L - Sous eelle
« MASPEIIO, llu!J(l/lIltc de ChalJlpa », avec l'indieationdll volllrnè ct de
la page, li~s l'envois au llo!J((/tl/wde ClwlJlpa qüe M. G, Maspel'o a pu-
hli{J dans le '!"oung Pao, passim, ,le Mars 1!)J 0, p. 12:i, il Mai 191 :.L
Quelques autres abl'éviatiol)s se rapporLant il des lextes chinois
utilisés soulement dans une partie de cet ouvrage seront donnôes en
leur place dans l'inLroduetion tin livre Il ,le cc tome, p. 298, note 1.
Nous adoptons pour la dôsignation des inscriptions les numéros
du catalogue ,le M. Cœdès (B.E.F.li.-O., VIH, p. 37 ct sqq.) qui en
fournit un rôperloire définitif. Une liste dans l'Appendice de cc
volume établit la concordance entre notre propre Inventaire ct celui
de noti'c collègue.
Disons, une fois pour loutes, que seule l'ère chrétienne sera
utilisée ici ct que toute date d'ère différente sera suivie de l'indice
correspondant. Une liste des rois cams, établie suivant les dernièl'es
découverles jusqu'en fin 19 J3, est ajoutée également il l'Appendice.
Tous les noms de rois mentionnés dans cc lome y correspondent; il
n'en est pas de môme de ceux du premier volume qui suivent la.
demiôre liste puhliùe avant son impression, celle de M. Finot, (B. E.F.
E.-O., IV, p. 908). Happclons enfin que quelques autres conventions
générales sont fixées h la fin de l'intl'Oduction et du chapitre II du
tome 1.

Annam (1!WO-HH5).
INVENTAIHE DESCRIPTIF
DES
v

CAMS
DE L'ANNAJ\lI

LIVRE PREMIER
LES FORMES DE L'ART èAlU

CHAPITRE PREMIER
GRANDES DIVISIONS ET REPÈRES CHRONOLOGIQUES

Nécessité d'un Ol't!t'e chronologique. - Ses matél'iallx. - Inscriptions; mode de leur


ulilisation; lll'écautions nécessaires dans leur emploi. - Autres modes de datation.
-Dates proposées. - Dates acceptées. - Tableau qui les résume. - Division en
grandes périodes.

Nous avons, dans la première partie de cet ouvrage, suivi avec


rigueur un ordre géographique; avantageux pour l'inventaire métho-
dique des restes d'un art éteint, ce système serait insuffisant, yoire
dangereux, dans leur étude : pour maigres que soient les don-
nées fournies par l'histoire de l'art cam, un ordre chronologique est
préférable; la suite ùe cet essai permettra d'enfermer entre ùes
repères, rares mais sùrs, la série des éléments dont la position
rc1ali\'e ne peut être arrètée avec une précision aussi grande.
Où trouverons-nous ces jalons indispensables'l Écartons tout
ANNAll. - 11.
1
2 GRANDES DIVISIONS

J 'ahord les Annales eltinoi:;es Oll allnamites , les rares textes éams
qui ont survécu: tous sont muets sur l'hi stoire de l'art (1) ; seules, les
inscriptions datées (2) nous apportent quelques données précises.
Encore demandent-clIcs il ètre so umiscs il une critique sé vère.
Par leur nature ces .inscriptions sc divisent en deux groupes:
ce sont ou des ades de consôcration ou bien de simples rappels
de faits. Dans le premÎf)r cas, la formule est constante: tel person-
nage érige telle divinité ct lui consacre des dons . Par le premier
terme il faut compren(lre, c·cst un fait connu, que le donateur
construit un temple, y place l'idole du dieu, en organise ]e culte, le
dote il, perpétuité. Le LùtimeJlt lui-lllème n'est jamais spécifié, ct cc
n'est que dans le cas où plusieurs divinités sont énumérées qu'il y a
lieu de supposer l'érection lIe plusieurs kalaJL Ainsi l'inscription
31 C 2° il Nha Trang: trois d jvinités y sont nommées ensemble, et
trois sanctuaires, dont la distinction es t garantie par trois nouvelles
inscriptions, y furent élevés en mème temps (3). En revanche, les
constructions accessoires ne sont jamais mentionnées (4); il semble
que la formule les implique comme dépendances.
Dans l'utilisation de ces inscriptions datées, deux cas sont il con-
sidérer, suivant qu'elles sont gravées 1° sur le monument ou 2° sur
une stèle voisine. Dans le premier cas, une nouvelle suIJtlivision est
nécessaire.

(1) Ce n'est pas llue ces documents lie contraire sc vérifier l'un 11ar l'autre,
fourni ssent souyent des renseignements (2) 11 est bien entendu qne pal' (( da-
très intéressunts sur la civilisation came tées )), nous n'entendons pas uniquement
que nous serons amené ici même il.faire qu'elles )Irésenterit une année précise; un
connaitre cn partie, d'après sa traducti on simple nom de roi, eonnu par ailleurs, 011
sculptée; mai s seule l'élude ré<luile aux la forme caracléristilluc d'une i~c l'itUl'c,
éléments arti stiques est de notre reS80rt, IH)llvent fournir un renseignement ines-
et nous ne ferons appel aux r enseigne- timable.
ments fo umi s par les textes qne eo mme (3) Tour.principale : iuse. 31 C 2°; foUi'
contrôle. Ainsi cet essai et Je traŒil Ile N.-O .: insc. 37; élliculeS .-E.: inscripti on
M. G. Maspéro sur l'histoire des èams, le nouyelle.
Royaume dL! Champa, dressé d'apl'üs ,les (i) Exception doit êtr'c faife pour l'i ll-
llocuments il lin point de yue plus net- scl'iption!H il l\Ii 80'n. Cf. I.' I:\ OT, n.E.C.
tement bistori(lue, ne ris(lueront ,pas E.-O., IV, p. !.l43.
de faire llouble emploi ct pourront aIl
ET REPÈRES · Clll\ONOLOGIQUES 3

i 0 a) L'inscription est une formule de ~onsécration : le renseigne-


IIlcnt n'cst pas douteux; encore faut-il qtl'il ne s'agisse pas d'un
réemploi, ce qlli d'ordinaire est faeile à vérifier.
1° b) Sans dre une formule de eonsécration, l'inscription com-
porte une ou plusieurs dates: eIlnpcut être contemporaine, anté-
rieure ou post{'l'Îeure h l'édifice; il est rare qu'on puisse déterminer
d'une façon Cl' l'laine la relation CI Il i existe entre l'inscription et le
monument: IOI'squ'il en existe plllsieursde dates différentes, celle
'lui est gravée la première sur le pi{~ dl'oit S. a les plus grandes chan-
ces d'être le pills voisine de l'époque de la construction, cette position
ayant paru toujours être préférée. Mais il n'y a pas lil de certitude
absolue (1). Parfois il s'agit d'un réemploi; c'est le cas, ft 1\1i SO'n Bi'
de 75 (fin du Ville ou début du IX"), qui fut incorporée dans un monu-
ment daté par 82 de l'année 1114 (W:Wç.). Contemporaines, comme
le sont ~elles de Nha Trang, tour principale, 30 ct 31, elles peuvent
fournir un renseignement précis, si quelque autre considération per-
met d'établir leur rapport avec l'édifice en question, comme c'cst
le cas ici par la présence des. inscriptions des tours N.-O. ct S.-E.
Postérieures, ou rappel d'événements antérieurs, elles ne pourront
être d'aucune utilité.
2° Quand l'ins<':l'iption est gravée SUl' une stèle, elle ne peut
nous servir que dans un cas: si elle présente une date (le consé<.:ra-
tion. Encore son usage demande-t-il la plus grande prudence, ct le
sancluaire voisin qu'elle semble viser peut être forl bien reconslruit
SIU' la place d'un bfttiment plus anci~n auquel sc rapportait la dédi-

cace. Le meilleur exemple en est donné par lalour S. tl Pô Nagar ùe


l\'ha Tra.ng, que nous avons longtemps confoIlllue avec l'édifice élevé,
il la fin ùu vme siècle (2), par le roi Satyilvurman et dont mention est
faite en A et B de la stèle 32, dressée autrefois dans Faxe do cette

(1) En Ull cas au moins, Mi SO'Il BI (2) BEIIG ,UGIŒ, Illse. sans". de Campcï,
XXV (86), l'inscription sll}lérieure est de donne, page %3, la date de 706 ç. que
quelques années plus ancienne que l'in- 1\1. Barth, (lans la note 3, rectifie cn
férieure. 703 ç.
GRAN DES DIVISIONS

tour. Son étude plus complète nous a conduit ~L reconnaitre qu'elle


était beaucoup plus récente (il.
Sommes-nous réduits tl ces seules données, si pauvres cn somme,
puisqll'iln'est guère plus d'une vingtaine de ces inscriptions? Deux
groupes de renseignements moins précis sont encore utilisables. Les
premiers consistent dans les rapports de sujétion des édifices entre
eux.
Un édifice B, dont l'axe passe au N. d'un édifice A régulier, a sa
partie S. réduite: il est vraisemblable que l'axe de B fut imposé, et
que, manquant de place pour étendre sa construction au S., comme son

Fig. 1. - Croquis schllmatique d'édifices qui sc commandent.

plan le comportait, l'architecte s'est YU obligé à la réduire en ce sens;


le bùtiment dominant, A, est antérieur au sanctuaire servant, B, qui
fut gèné dans son édification par la présence du premier, A (fig. f).
Le second ordre de faits se rapporte au postulat fixé précédem-
ment et verlllet il l'occasion de contrôler, voire de rectifier les ren-
seignements précédents. Il peut arriver, en effet, qu'un édifice qui
paraît avoir été gèné dans sa construction par le yoisinage d'un autre,
lui soit néanmoins antérieur; il suffit qu'un bâtiment plus jeune se
soit ,substitué au plus ancien après la construction du deuxième,
fait fort naturel si l'on pense que Je plus vénôraùle devait atteindre
plus tôt les limites de la vétusté.
NOliS avons des deux cas deux exemples intéressants II Mi Son.

(1) Cf. B.E.P.E.-O., Vi, p. 297, et L\:, p. 347.


ET BEPtBES CHRONOLOGIQUES 5

Le sanctuaire Bi sc montre nettement postérieur au kalan B4' car ce


dernier a ses côtés complets, tandis que la. fausse porte S. de Bi' con-
tiguë à B.t, n'a pas de perron et montre son soubassement arrêté par
une face nue. Bi est daté, B4 ne l'est pas; la perfection relative de B4
accuse seulement sa réelle antériorité que d'autres observations con-
firment.
Par contre, dans le temple A, l'édifice A6' annexe de la grande
tour, a sa face voisine de Aw inachevée: est-ce la présence du kalan
A10 qui rendit inutile le ravalement de cette paroi masquée? A10 est-
il, par suite, antérieur h Ai? Il n'en est rien: l'étude des soubasse-
ments prouve que le temple A10 est venu s'accoler il l'ensemble
AI _7 • Au temps où Ai et A6 se sont élevés il existait donc déjà un
édifice contre lequel A6 fut presque collé (Il, et qui fut remplacé
depuis par le sanctuaire plus moderne A1O" On voit l'utilité de ce
critère. Sur ces rapports de situation une autre observation est h con-
signer: les termes dans lesquels sont formulées les inscriptions ne
permettent pas de supposer que jamais un édifice, même chancelant,
ait été abattu pour faire place [1 un édifice plus somptueux, fût-il
consacré il la môme divinité; seuls, ruine ou incendie laissent le ter-
rain libre 11 une reconstruction qui devient alors œuvre pie.
Ainsi prévenus, cherchons dans la liste des inscriptions traduites
celles qui peuvent nous fournir une date utile : nous obtenons le
tableau suivant:

(1) Il est en outre très vraisembla- permettre le ravalement, et cette face la-
ble que la forme allongée de A6' quand térale étant aujourd'hui visible, elle eût
.les autres templions sont carrés. est due été certainement achevée si A6 se fût
au manque de place; la distance étant élevé après AIO.
(l'ailleurs suffisante entre AG et AIO pour
GRANDES DIVISIONS

NATURE N° del'insc. 1:;nlFICE nl~G:\'E DATE DATE


du docum ent cal&l. Cœlés auquel cli c se rapporte il d{:faut de dale Çaka A . D,

2° 72 Mî San A IJrirnilif Bhadravnrmun 1


20 73 - A 1-7 ? Ç!l~nhhllYni'rnan
20 96 - El '1
579 61n
1D a 80 - piédes tal A Vikr:ïntavarman 1ou Il
10 a 97 - - E -
20 99 - F1 ? -
20 38 A Nha Trang étlif. pdm , 703 781
,1° b 71> Mî SO'Il édifice X 713(faux)
10, a 37 P<lNagar de Nha Trang
TOUl' N.-O. 735 813
ID a PÔ Nagar de Nha Trang
:É(lifico S,-E. - ~

10 a 31 C 20 Pô Nagm' de Nha Trang


1'0111' I)!'incipale. 739 817
2° 38 C Pô Nagar de Nha Trang
TOUl'O· Vikriintavarman III
20 66 !}i)ng DuO'ug gr. leml)l. 797 875
20 - llûllg Au Bha(lravnrmall II (1) ,"crs vers
824, 832 902, 9H
20 113 lIù Tnwg salle '! 838 916
20 93-95 Mî SO'Il E 4 '1 Hariyarman IV
10 a 82 - BI 1036 1114
10 28 Pô Naga l' de Nha Tl'aug
TOUl' S, 1065 1143
20 100 Mî SO'I\ G 1079 Wî7
10 84 - BI Jaya Ilarivarman 1
10 a 85 - - lU8iS 1163
10 a 86 - - -1152-6 1230-4
[0 ou 20 :i 1 A 10 Pô Nagal' do Nha Trang
:Édifice S, -O. '! 1178 1256
ID a 8--11 l'ô I{lauù Gal'lli Jaya SiillJavarman III
{o a H6 Yait l'l'on -
ID a 4::l Drait l.ai, Çi\'a t3:H 1409
iD a 1 Biê n 1I0ù, Vil?Q.1l 1343 1421
iD a Hl Pô Home Pô Homë

(') Ce Bhadrayarman remp lace lIarÎ\'arman (voir Appendice B) c t a une im cription ùe


82! ç, ; il a fini de régn e r en 833 ç.
ET REPI;~RES CHHONOLOGIQUES 7

Nous avons écarté de ce tahleau toutes les dates douteuses; pas-


sons en revue celles qui subsistent, afin d'en retrancher encore l'inu-
tilisable.
Nos 72-73. - L'inscription 72 (stèle 1 de Mi SO'n) révèle qu'un
temple fut fondé à Mi SO'n par le roi Bhadravarman 1 et l'on sait par
ailleurs (1) que ce roi régnait vers 400 de notre ère. D'autre part, la
stèle 73 (II de Mi SO'n) nous apprend que ce temple hrùla en 4xx ç.
sous Rudravarman et fut reconstruit par Çaqlbhuvarman: le sanc-
tuaire Ai avec ses annexes A2-7 est pour nous l'objet de cette réédi-
fication. Voici sur quelles raisons nous appuyons cette thèse.
Les deux stèles 72 ct 73 ont été trouvées dans l'enceinte du
temple A. C'est donc à ce temple et tt aucun autre du groupe
qu'elles se rapportent. Dans le temple A il n'existe que deux kalan, Al
et AlO ; tout le reste n'est que bfttiments de service. L'inscription 73,
par sa teneur même, ne peut se rapporter qu'au plus ancien des
deux sanctuaires; la tour.A lO est postérieure, ainsi que le montre
nettement le raccord de son soubassement avec celui de At. C'est
donc nécessairement Al-7 que reconstruisit Çaqlbhuvarman.
Une objection pourrait être faite. Nous avons signalé l'état d'é-
pannelage présenté par la face extérieure de A6 du côté de A1O' et
nous l'avons expliqué par la présence de quelque édifice antérieur
it A1-7' disparu ct remplacé par le ka[an Ato ; ne serait-ce pas celle
construction éphémère que concernerait la stèle 73? La conséquence
est d'importance, puisque la tour At serait, dans ce cas, d'antiquité
hien moindre.
Une telle hypothèse présente de grafl(les difficultés. La première
consiste dans le fait que nous n'aurions gardé dans ce groupe, si
fécond en inscriptions, nulle allusion ft la ruine d'un hâtiment aussi
précieux que la construction de Çaqlhllllvarman, nulle trace de l'édi-
fication d'un monument aussi énorme que la tour At. La seconde est
dans la position qu'occupe le dernier sanctuaire A1O" Élevé sur l'em-

(1) Cf. FINOT, Noies d'épigraphie, B.E.F.E.-O., II, p. 186.


GRANDES DIVISIONS

placement de rœuYrc de Çaf!lbhuntrman ct de Bhadravarman, il eùt


hérité dc la vénération attachée il cette fondation ct qu'attestent les
inscriptions; hien qne colossal, Ai fîtt resté une annexe. Or, il n'cD
est rien, ct c'est hien At qni forme ]e centre du temple A. Enfin le
liltlan Ai n'cst pas sc ni de son art tt.Mi San, ct toute une s.é rie de bâti-
menls en reproduisent ]es décors charmants; ces monuments, par
leur position soit centrale, commc Ct, soit spéciale, comme B3' Dt, C2 ,
accusent unc grande ancienneté : on voit quelles consôquences
enlrainerait cette hypothèse toute gratuite. Nous ne flOUS y arrète-
l'ons pas davantage.
Do la date où fut exécutée la rMection de Çarpbhuvarman nOlis
ne savons rien; seul est connu ]e nombre des cenlaines de l'année
ça]nL où l'incendie dôtruisit l'édifice primitif. Il n'est cependant pas
impossihle de fixer approximalivement l'époque où fut construit At.
En effet, Hndravarman l, monté sur le trône vers 529, règne encore
en :141. Son fils, Çaf!lhhuvarman, meurt vers 629 (1). Il n'y a donc pas
gmnde chance fi' erreur il reporterla construction du groupe AI -7 il la fin
(ln V)" si(\cIe A. D. ct, pour plus de prudence, au dôhut du VIle siècle (2)

(1) Cf. MASI'EIIO, Royaume du Champa, ÇafTIhhuvarman la construction colossale


1910, p. 510 S'lq. · qu'estAI' le pIns grandiose et. le plus riche
(2) La tratlllciion parlit'lIe dounée pur (les monuments l'ams, oll ·ne peut conce-
feu IInIJer (lU:./o'.E.-O., XI, p. 265 sq(I.) voir comment il aurait installé daus ce
!le la stèle 74 (X Ile Mi SO"n) semhle ap- monument nn autel assez mesquin pour
porter une confirmation à notre thèse. qu'uu roi suivant en plIl'le nvec Ull sem-
Nous n'en ferons pas (oint cepenllant, . hlahle mépris et pOUl' un simple rem-
parce que l'aUrihut.ionlle celte inscription placement d'autel se vante d'avoit· fait
à AI nous parait erronée~ Elle s'appuie une œuvre telle que ses pl'édéeesseurs
seulement sur le fait qne cette stèle a été n'avaient pu l'exécuter. Qu'est-cc (lue la
trouvée Ilm'unl AI, mais pOlll' lions son rééllification (l'un l)iéllestal de l)il\rre,
contenu même indique qu'elle ne s'y rap- même richement orné, il coté de la dé-
porte pas. Il nous parait CIL erret ahsolu- pense fOl'midahlc quo représente une
ment impossible que, dans la fondation . eonstrnelion comme celle Ile A,'! En ontre
même consacrée au ÇafTIhhubhadreçvRl'iI, l'hypothèse suppo:,e qne le piédestal
le roi fonrlatenr ait dOnné la place d'hon- aduel aLlI'ait l'e~'n des applications de
neur à nne image de Lak~ml, alors que métal précieux, et cette opération, pns plus
lieux siècles plus tard Imlra\'arman Il (lue l'arrachement de ces revNements, ne
(stèle 1 de Bong DIlO"ng) sc vante d'ayoiI' }leut se faire sans laisser Iles tracrs fort
érigé à nouveau ce linga et (le l'avoir "rn- apparentes sur la ]lierl'e. Il suffit pour
. tifié cl'un l\Oça d'or. Si l'on attribt7e à s'en convaincre d'examiner le groupe des
ET REPl;:RES CHIWNOLOGIQUES 9

N° 96. -:- La stt'l~e 96 (Ill de Mi San) mentionne l'érection d'une


idole de Çiva sous le nom de Prabhaseç\'ara. Le temple E de Mi SaIl
où elle fut trouvée ne contient (Ille deux sanctuaires importants, El'
E4 ; les autres édifices ne sont que des hùtiments de senice et deux
petits sanetuaires, E:;, E(\, qui, par leurs (limensions minillles ct lell!'
sitllation (lépendante, ne semhlent pas flxoir mérité une (lédicacn
aussi importante. Encore E;; abr'ile-t-il IIne figure de GaI)cça, tandis
qu'EQ' d'une exécution très infôriellrc, ne peut ètre que (rune basse
i~ poque. La discussion n'est donc possihle qu'entre Et ct le sanctuaire
El' 01', ce dernier parait nettement datô par les inscriptions 93 tl 9:) ;
les formes Ile cc ka/an accllsent Ir ailleurs, par Jeur dô callcnce, leur
copie maladroite de cl'lIl's dl' At, une ôpoqlle moins lointain e. Enfin la
prc"pont1{'rance ct par suitn l'antérioritô de Et est marquée par sa
position centrale. Ajoutons encore que cc dernier sanctuaire contient
un liri!/a dont le piédcstnJ fut l'ohjet Il'Iln rhahillage Ilui est un des
JIloreeaux les plus partaits de l'art cam (tf. Nous n'hôsiterons donc
pas II rapporter il la construction du sanctuaire El' la stèle voisine 96.
Elle nous donne pour cet ôdifice, par malheur presque complètement
rllinô, notre prnmière date précise, 657 (579 ç.).
S·l·pt li/if!'! (le Mi So-n (pl. CLXXXlII-F). Or étonnamment les renseignements de la
le piMes tal ne présente rien rIe semblahle. stèleX,puisque, seulele tous l es pié(lestaux
En derni('J' lieu, la cu,·e à ahllltions ([IIi Ilécollverls au Campa, il présent.e des
couvrait ce piélles tal SuppoJ'lait JlIIe idole h'aces ne Ues (l'applications (B.E.F.E.-O.,
à hase eirculaire (pl. CLXXII-l?), et celte IV, p. 832). La divinité (\e re temple ne
illllication concord e mal avec les repré- serai t pas alors le linga que nous avions
sentations (\e Lak ::;mî que 1I0US possé(lons, troU\"é 1I0U loin et que, pour cette Pl'oxi-
au lieu qu'elle est toute naturelle pour le mité, nOli s avions s upposé e n Nre l'idole,.
linga (leÇaqJ.hhubhmlreç.vara ou celui qui hien <[ue son diaml!tre ne coneordàt pas
l'a remplacé. avec Je vaste évidement de cette cuve à
Mais à (IUoi se raPllod e alol's celle ahllltiolls (O m. 44 et Il m. :>6 resprcli ve-
stèle X·? SuÏ\"ant le plan (\e C. Paris qui la ment), et cc monument aumi t. étécollsacl'é
décoU\Tit, elle semble provenir de la tour- à Lakl)mï. Qu'il etH été un peu sacrifié par
porle .\ 2 où était rassl'mblée lino série (le Çaqlhhuvarman, dont toules les ressources
statues Pl'ovenan t. (l'autl'CS monuments . .Iurent .!tre ahsol'hées IJllr l'é(lificalion (\e
Elle prut(loue avoÎl' été transportée là, du At> cela parait tout naturel, et la jactance
groupe immédiat.ement voisin, pour y Nre de SOli successeur n'a plus alors rien
conservée comme ces slalues. Or nous d'extraordinaire.
I\vons dégagé justement dans les ruines de (1) B.B.f?E.-O., IV, p. 8i l, fig. 34 ct 35
A' i' un piédestal auquel correspondent et pl. CXX.
fO GRANDES DIVISIONS

N° 99. - L'inscription 90 (IX de ;\1ï San) fut trouvée dans le


temple F; elle est d'un des rois Vikrantavarman 1 ou Il, donc
du VII" ou du VIlle siècle. Le temple F ne contient que deux sanc-
tuaires; l'un, F3' ajouté postérieurement, présente d'une façon
typique les formes d'art d'un monument daté avec précision de
l'année 875, le grand temple de Dông Duang. Il est donc presque
évident que la stèle doit ètre rapportée tll'édifice Fi' Les stèles 96 et
87 ne mentionnent it Mi San que trois divinités, soit trois temples,
la stèle 81 en mentionne quatre: 87 est datée de 601 ç.: 81 de 63x;
la construction de F't s'enferme donc entre les années 601 ct 639 ç.,
670 et 717 de l'ère chrétienne, ct peut, pour plus de süreté, n'ètre
comptée que du début du Ville siècle A. D. (1).

(1) L'état do ruino du sanctuaire E, ct port de El et de la stèle 96 trouvée dans


la cou fusion (lui régnait de 5ï5 à 635 ç. son voisinage, a déterminé une certaine
entre le roi unique oules rois qui port(~rent confusion qui s'est répercutée dans la ré-
les noms de Prakiiçarlharma ct Vikriinla· partition faite par M. Finot(id., IV, p. 9U)
varman, la llifIiculté de tirer pat'ti sûre- des temples aux (livet'ses divinitt'is. Si
ment de la présence ct (le la forme des hà- l'on ilistingue dans la longue pél'iode
timents E2 , E3 , E7 qui,rest6s en épanne- de 60 ans (1Jï1l ç. à 635 ç.) deux règnes,
lage, pouvaient être aussi hien l'éhauche - M, Finot le Pl'opose(B.E,F. E.-O., IV,
,l'érlifices anciens que la préparation d'une p. 903) et la lecture des nouvelles ins-
('opie moderne comme E.l'est de AI' la criptions par fcu Huher (fJ.E.F.E.-O., XI,
présence des sanctuaires E,; ct E6 bien p. 265) le confirme, - il paraît vraisem-
qu'accessoires, enfin ct surtout l'hésita- hlahle (le rapporter la construction de Et
Iion toute naturelle où nous nous Irou- au l))'emiet', celle de }<'j au deuxième, car
vions en l'élat de nos étud es à rapporler cc dernier édifice est marqué nettement.
entre tant d'édifices la stèle 96 (llI de Mi postérieur par ce fait qu'on dut entailler
San) à un édifice déterminé,surtout dans la collinc pour en trouver la place, tra·
Un tel état de ruine ct d'un caractère si vail qu'on eùt facilement évité, si F avait
Insolite, nous avaient amené à établir la été I)révu en même temps que E, en re-
date de ce sanctuaire imlirectement(B.E. portant E un ' peu an S. La répartition
F.E.-O., IV, p. !l(3) par l'intermédiaire du devient alors pins aisée, même toute natu-
temple I~ oille dou te n'élai t guère possihle. l'elle: il suffit d'interchanger E, et F,. La
L'ancienneté du gl'oupe Et, E3 , E7 s'est stèle 96 (III) donne Pmbhiiseçvara = Et>
affirmée par J'observation de l'allonge- Carl1bhuhha(lre~',vara = A" Içiineçvara
ment en plan de la tour-porte E2' ,lispo- = Dl primitif. La stèle 87 (IV), antérieure
sition qui n'est 1)llls pratiquée au temps à la construclion de F" ne compte encore
où prédominc la Corme archaïsante (Lui que trois temples. Le second roi consacre
donna E4 , ct, cc doute résolu, l'antiquité d'ahord un sanctuaire annexe en cons-
du temple E devient indiscutable. Mais truction légère dans le temple E au dieu
l'hésitalion que nous avons monlrée il Viimeçvara(llié,lesfal VJIl, inscription 97),
adopter franchement l'hypothèse du rap- Imis élèye il cette divinité, pour laquelle il
ET R,EPÈHÈS CHHONOLOGIQUES H

No, 80 ct 97. - Nous n'insisterons pas snI' ces deux inscriptions


qui nous donnent une date large, bien suffisante pour l'étude spéciale
(lu piédestal, fin VIle siècle ou déhut du VIlle, mais sans utilité pour
celle de l'architecture en général.
No, :38 A, 37, nouvelle, :31 Cy , 38 C, 28, :31 A. - Les inscriùtions
tl'Ouvées iL Pà NagardeNha Trang permet.tent d'en dater les édifices
debout avec certitude. Pour la tour principale, celle que M. Aymo-
nier et il sa suite llergaigne et Cœdès désignent sous lel!0m de tour N.,
la date de consécration est 817 (73g <,,',.). Les sanctuaires N.-O. ct
l'édicule S.-E. furent achevés plus tôt, en 813 (73;j ç.).
La question est un peu plus délicate pour la tour S. La stèle 38
nous fait connaitre qu'un sanctuaire fut élevé sur cc point en 781
(703 ç.) (ll, et rien ne nous apprend qu'il ait disparu. Antérieur aux
édifices de 817 et 813, il ne peut ètre en seconde ligne: en première,
le problème ne sc pose que pour la tour S. ; celle-eÏ occupe la place
centrale sur le plateau, etla tour principale, de masse bien plus impo-
sante, est cependant rejetée il son côté. La stèle de consécration (38)
était placée en avant de cefle tour S. et ' l'inscription du linteau (28)
rappelle l'œuvre de Satyavarman à une époque où depuis long-
temps le souvenir en paraIt presque perdu. De tels faits semblent
militer en faveur d'un rapport précis entre cette fondation ct cette
tour.
Mais d'autre part la tour S. porte sur le linteau de sa baie d'entrée
une date qui peut ètrede consécration en 1143 (10G~j ç.), sur son
piédroit N. une inscription du XIIe siècle (2!)); sa construction est
des plus défectueuses et très inférieure à celle des tours principale
ct N .-0. Elle est aussi négligée que celle des édifices datés de cette
époque (Bi et G de Mi San); sa forme de couverture, assez rare,
caractérise un genre d'édifices dont le seul daté, Yan Pron, l'est du
XIV· siècle. Enfin le linteau où fut gravée l'inscription est un réem-

semble avoir une pt'édilcction particulièrc, monumcnt vicllt alors Cil quatrièmc dans
le grand temple F sous le nom un peu l'inscription 81 (Mt Sü"n VI),
différent de Viimabutbe~vat'a: ce demiel' (1) cr. p. 3, note 2,
12 GRANDES DIVISIONS

ploi d'un morceau qui parait, pour son pl'ofil caché il, l'intérieur,
être du VIle ou du VIII siècle. Il y aurait donc tout lieu de penser
C

qne cette tour fut bien construite en.1143.


La solution de cette dirficultô est celle-ci: la tour S., hil,tie cn
1143, s'élève sur l'emplacement de celle que construisit Satyavarman.
Et cc n'est point une simple hypothèse. Aux obsenations déjit signa-
lées et qui , toutes, peuvent s'interprôter en ce sens, s'ajoute la
remarque suivante: <les deux pi(ldroits de rentr{~e, l\m est la copie de
l'autre, ct l'original présente une forme très élégante qui n'existe que
dans r art de Mi San:\1 (début du VII e siècle). Cette anomalie ne peut
s'expliquer f{llepal' le r(~emploi d'un piédroit bien consené du
monument primitif(l) et la copie du symétriquehrisé, copie exécutée
h une basse époque par une main très inexpérimentée. Mais la
preuve la plus concluante fut la découverte en f 909, sous les fonda-
tions grossières de la tour actuelle, d'un massif construit avec le soin
antérieur (2).
Les deux dernières mentions s'appliquent aux constructions rui-
nées: le bfttiment S.-O. est le temple de Bhagavatï J\liitrliùgeçval'Ï
dont la position est nettement indiquée par rapport au sanctuaire de
la grande déesse, la tour principale: cet édifice n'a dù laisser que
quelques traces en fondations et quelques débris qui seraient dOllc
de 1256 (1 i 78 ç.): les grossières maçonneries retrouvées iL cette place
semblent les restes d'un bamun élevé sur son emplacement, ces mo-
numents de basse époque se ruinant en effet avec la plus grande

(i) Il Y a liell de supposer, YU la rnine <les trois sancluàires que semblait Ï1uli-
rapide du sanctuaire de Satyayarman, quel' la description du Icoça tombe !l'ellc-
qu'il était en cons truction légère ct que même ayec la valenr nonvrllc fixée pour
sa porte seule était en pierre, mais la nou- cc mot (cf. note précédente). D'autre part,
yelle interprétation donnée par M. Finot l'argument tiré !le l'absence d'nn soma-
(B.E.F.E.-O., IV, p. 912) du mot Icoça ne sûfra, contrait'e à notre première thèse,
llermct plus d'appliqner il cette baie le favorable il la seconde, est il négliger, une
lermed' (( entrée splendide )l, comme nous sorte de conlluit analogue ayant été dé·
l'avions fait précédemment (B.E.F.E.-O., couvert en 1909 dans la partie O. des
Il, p . 44). fondations de la nouyelle tour S. (cf.
(2) Cf. B.E.F.E.-O., IX, p. 347, II, p. 44, B.E.F.E.-O., IX, p. 347).
et VI, p. 297. Notre discussion au sujet
ET REPÈRES CHHONOLOGIQUES 13

facilité; le grand temple Bl de ~Ii SO'n en fournit un exemple.


Enfin, par voie d'élimination, le sanctuaire de Çri l'IIahadcva doit ètrc
reconnu dans la base de tour O. Élevé par Vikrantavarrnan III qui
régnait en 751 ç. et en 776 ç., l'époque de sa constnlction peut, sans
grand risque, être rapportée au troisième quart du IX" siècle A. D.
N° 75. - L'inscription 7~i, dont la date est d'ailleurs fausse. ne
peut nous ètre d'aucune utilité, car nous ignorons tout dn monu-
ment qui la poda.
N° ü6. - L'inscription 66 nous lUet près de la fin du a" siècle;
elle est gravée sur line stèle qui fut remontée hors de sa place pri-
mitive, Hlal orientée et posée de travers par rapport tt l'axe du
monument auquel elle se rapporte (1). Cette stèle, étant une véritable
charte de fondation, donne une date précise, 875 (797 ç.), qui concerne
les premières constructions du groupe, c'est-à-dire les kalan qui
entourent le sanctuaire central dans l'enceinte I, ct le porche II (2).
La présence d'une inscription du XI" siècle (68) sur le piédroit S. de
l'une de ces tours, la tour S.-O., ne fait que confirmer cette
donnée (3).
Nouvelle. BângAn. - Le monument est d'une Il1ème venuo, rien
ne parait indiquer que la stèle ne doive pas concerner sa fondation;
il n'y a donc aucune difficultéit lui appliquer cette date, début du
x· siècle.
N° i 13. - L'inscription suivante, 113, gravée à Hà Tnmg sur les
quatre faces d'un hloc rectangulail'C énorme, fragment de pilier de
grande salle, sans doute, ne nous fournit aucune donnée utile, l'édifice
ancien dont elle faisait partie ayant complètement disparu.
N°s 93-95. - Le groupe 93 il 95 fixe indirectement la date du

(1) Cf. ]<'I1iOT, n.E.p.B.-O. , III, p. 83, montre qne ces tonrs sont alltél'ieurcs à
Ilote 3. cette date et, d'autre part, lc sanctuaire
(2) Cf. n.E.F.E.-a., Ill, p. 84. ékvé par Vikriinluyarman III à Nha Trang
('3) Bien que la date ne soit pas por- (premiè['e moitié du IX· siècle) offre
tée sur le monument même, il semLle (ians ses faiLles restes des formes Î11ell-
qu'aucun doule nc soit poss ible. En effet, tiques à celles de Bong DUO'llg.
lu présence (le l'in~cription du XIe 8iècle
GRANDES DIVISIONS

sanctuaire E4 de Mi SO'n. Les trois inscriptions ont été en effet gra-


vées sur trois ou qualre piliers d'un édicule, abri probable J 'uu
Nandin retrouvé auprès. Un aussi petitLàtiment ne pouvait comporter
une dédicace de cette importance ; nous avons montré d'autre part
que, des sanctuaires de E, le doute n'est guère possiùle qu'entre
Et ct E" Et est, par les caractères de son piédestal, certainement
plus ancien. Reste seulement E4 denl.llL qui s'élevait cet abri: le mo-
Hument est donc du règne de Hurivarrnan III llui mourut en 1081 (1) :
on ne peut guère se tromper en le rapportant au troisième quart du
~l " siècle.
N°'7 5, 82, 84-86. - L'inscription 82 gravée sur le vestibule de Mi
SO'n Bt semble dater cet édifice du règne de Harivarman 1V en 1 J 14
(1036 ç.); une autre inscription de Jaya Harivarman l, qui règne
en 1145, 1 i 70, indique une reconstruction. D'autr:es donnent sur les
piôdroits intérieurs les dates 1163, 1230 et 1234. Enfin près du
vestibule fut trouvée, au cours des fouilles, la pierre qui porte l'in-
scription 75(2) ct qui paraît avoir fait partie des maçonneries de cette
tour. A laquelle de ces dates faut-il rapporter l'édifice?
~~cartons tout d'aùord 75 qui est visiblement un réemploi; la
tour Bi est d'une exécution trop grossière pour qu'on puisse la faire
remonter ù cette belle époque du IX" siècle qui nous laissa en deux
formes différentes le temple de Po Nagar ct le monument considé-
rable de Dong DuO'ng. Nous ne croyons pas d'autre part, à l'encontre
de la pensée de M. Finot (3), qu'il s'agisse dans l'inscription de Jaya
Harivarman d'une recons truction complète. Le texte parle Lien d'une
« réédification» , maisil y II saHS doute exagération de la part de

l'auteur de l'inscription, qui J'ailleurs avait àssez de travail avec

(1) Cf. FL';OT, B.E.P.E.-O., IV, p. !lO,t de Al que fut trouvée cette pi erre. Il
(~) Une faute ù'impression au cata- suffit !l'ailleu rs de sc r eporter il la page 84
logue des inscriptions (le Ml So-ll, donné (In tomo IV pour s'eu convaincre. Voir
par M. Finot il la fin de ~on ilrt.icle ,(lu ('galement le JOLlrnal des fOLlilles ma-
B.E.F.E.-U., IV, SUI" MlSan, il égaré par la l1uscrit, déposé à l'Écol e.
suite M. Cœdès !lan~ son CatalogLle des (3) B.E.F.E.-O., IV, Il. 911.
illscriptiolls cames. C'est près de BI et non
ET REPtRES CHRONOLOGIQUES 15

l'érection ùe tout un temple, le tOlIl1'le G, pu ur ne pouvoir faire face


encore [lIa construction formidable et spécialement coùteuse de Bi·
Les énormes piédroits octogonaux appartiendraient lIe toute façon it
la première cunstruction : celle-ci eut llunc dé colossale autant que
l'actuelle; de telles masses pal'aissent il peu pl'ès impossibles il ren-
verser avec les moyens dont pouvaient (lisposer les envahisseurs: on
comprendrait mal (l'ailleurs pOUl"llllOi, dans leur rage de démolition,
ils n'eussent pas mis également par terre les édifices voisins, plus
faciles il démolir: pour nous, la destruction li' un éditlce en maçon-
nerie ne peut ètre jamais (lue l'œuvre des temps: faire un beau feu
est une joie aisée que ne sc reruserajamais un conquérant; s'imposer
la fatigue énorme d'ulle ruine systématique. et y gaspiller les b(~ né_
fices de toute une campagne ne s'expliquerait que par un fanatislne
religieux dont nous n'avons ici aucune espèce d'indice . .Jaya I1nri-
varman 1 trouva l'édifice debout, mais soigneusement pillé de tout ce
qu'il contenait de précieux, l'iùole sans doute culbutée: il la releva,
I"encudra du luxe hauituel que l'on jugeait nécessaire et, en toute
bonnefoi,dialors qu'il la réédifia.
Les autres inscriptions n'ajoutent rien.
Nous assignerons donc à Bi la date de 1114 (1036 ç.), en notant
le fait d'une restauration partielle quelque cinquante ans plus
tard (i) •
. N° 100.-Bienqueladatede 1157 (1079 ç.)ne soit gravée que sur
une stèle, nous n'hésiterons pas il rapporter il cette date la construction
du temple G, parce que les divers élliflces en sont de même style et
(1) On serait tenté ilc voir dans le semhlable, parce que la difficulté de lu
changemenl tIc malièl'e qui sc marque construction Cil pierre consistant seule
tlan~ les restes de BI' la Ir'ace tl'uIle dans r alJIlL'oyisionnemcn t tic celtc matière
reprise postét'ieure : toute la partie illfé- rare, les blocs eussent été réemployés,
,·iClll'e de la tour csl construite en pierre, après retaille nu b csoin, (lnns l'édifice
et cc n'e~l qu'au-tlessus de la busc du nOIlYCIIIl. Nous n'insisterons pas d'ail-
corps principal que la !Jricpte vient hrus- leurs sur celte qnestioll, puisque, de toule
quement la remplact'r : la piel'1'e semil les façon, la seule partie intéressante pour
restes de l'édifice tIc I1ariyarmanlV, la nos éludes, cellc qui subsiste, conserve la
brique de celui de Jaya Ilurivurman I. même date, -1143.
~ous ne croyons pas cette hypothèse vrai-
16 GRANDES DIVISIONS

qu'une seconde inscription, celle de la stèle 101 (Mi SO'n XI), vient
confirmer la pl'emière, 100 (Mi SO'n XX).
Nos 8-11 el! t G.-Les dernièl·es dalaLions sont ragues, muis peu dou-
teuses; les inscriptions Hil 11, et 1113, nous apprennent fpte le temple
de Pô Klauù Garai ct le kalan de l'ail Prurl furent construits par
.raya Siùhavanntln Ill, prince lI<1l·iji l (1). Pout" fixer approximative-
ment la daLe de ces édifices, il nous fuwlmil connailre celle de son
règne. Nous sayons seulemenl qu'il monta sur le trône entre 1280
et 1298, qu'il réguait cne ure en 1aoû ; mais nous ignorons la date de
sa mort. En 1280 le roi régnant ne peut ètre Harijit, cal' Marco Polo
. (lui vit le souverain iL cette date le dOlllle tOlllme de « grand ùge » ct
(lui « depuis longtemps a teHu son rôgllc en paix. » (2) ; et cette yieil-
lesse mème annonce la Hu de son règne. Fils d'lin yieillanl, il est yrai-
semblable que Harijit n'était plus un jeune hOUlllle quand il parvint
au pouyoir; il avait eu un1ils en 1274 ct Cil 1282-1284 .menait réso-
lument la campagne contre les troupes chinoises, puisqu'il ohligea
les soldats de Khouhilaï Khan tL se retirer; en 1306 il peut donc avoir
au grand minimum cinquante ans et plus probaulement il dépasse
la soixantaine; il est tL présumer que son règne ne peut durer long-
temps encore. 1\""os motmmcnts doivent donc s'enfermel' entre 1280
ct 1320 ct 110US He courrons guère le risque de les yieillir en les
comptant du déhut du XIY" sièeIe.
No' 42 et 1. - Les inscriptions 42 et 1 ne présentenl pas de diffi-
cultés, mais ne sc rapportent (IU'à des sculptures.
Nu 16. - Enfin la l)l't~senced'inscriptions relalivement modernes
sur les piédruits de ln tOlU" tic Po Homé confirme la tradition (lui
fait de cc mOlHlIllent le mausolée de cc roi dOIlLla ChroniqucHoyale
donne les dates de règne (11327-1 üii 1) (3) .
Les renseignements ainsi obtenus permettent de constituer le
tableau suiyanl qui nous servira de hase.

(1) Cf. }'l''OT, lJ.E./" .E.-O., III , p. 641. (3) Cf. E.-M. DUlIA"n, B.E.F.E.-O., V ,
(2) Cf. Marco Polo, PAUTllIEII, II, ill-4. p. 3i8. Ces (lates Ile sont, d'ailleurs, rien
l'ari,;, F. Didot, ·1865, pp. 55ti et 555. . moins Illle certain('s.
ET REPBRES CURONOLOGIQUES 17

S I~:CLE MOl'\U~1ENTS DATÉS


P<'iODE 1

Vile siècle 600 Mi SO'n A i-, '


625
650 Mi SO'II E l (651).
675
\"Ille sii\cJe 700 :\H SO'Il l,' l'
723
750
i75
IX· si(~eJe 800 PÔ Nagat· tic Nha Traug, tOll r N.-O . ct S.-E. (813), t. pl'. (8 1i).
825
850 Pô Nagar de Nha Trang, tou r O.
S75 Boug Dl1O'ng, parties les plus anciennes (87:)).
x. e siècle 900 llâllg An, ,"crs 902-910.
925
950
975
Xl' siècle -1000 Transfert de la capitale au Dinh Dinh, 1000 (1).
1025
1050
1075
Mi SO'n E 4'
XII" siècle HOO
Mi SO'Il BI (1114).
1125
1150 PÔ Nagar de Nha Trang, tour S. (H45):
Mi SO'Il G (H57).
1115
XI Ile siècle 1200
1225
1250
Pô Nagar de Nha Tran g, édifice S.-O. ruiné (1256).
1275
XlV' siècle 1300
1325 PÔ IHallli Garai, Yan Pron.
1350
1375
Xv e - X VIIl" 1400
. siècles 1650 PÔ Ilomë, aeuxième quart du xvu" siècle .

Pour les sculptures, outre les renseignements implicitement

(1) Nous ajoutolls à cette liste la date tics constructions dans cette province
du transfert de la capitale au Dinh Dinh, (MAsPI\no, Royaume dll Cha mpa, 19 H .
c1ate qui fixe sans doute le déh ut cie l'ère p . i7).
"~,"A\(. - Il.
:l
18 GRANDES DIVISIONS

compris par la date des édifices qui peuvent en contenir, nous


avons encore:

Mt SÛ'n A, piédestal circulaire.


Début du VIlle.
E
PÔ Nagar de Nha Trang, granlle déesse et petite. Milieu du XIe (i).
Çi"a de DrUli. Lai 1409
Vi!?l)u de Biên Hoà 142t

Ce tahleau suggère dès l'abord quelques remarques. Au' point


de vue chronologique, il présente deux lacunes importantes: la pre-
mière s'{ltend sur presque tout le YJI1 C siècle; l'mitre sur le xe et la
première moi lié du Xie, époques qui sont d'ailleurs assez mal repré-
sentées dans les inscriptions, et dont la seconde au .moins fut une pé-
riode de revers. Au point tIc vue géographique, il existe de même
une lacune: la province lIe Hinh Dinh, si riche en monuments, n'y
figure pas: il est vrai que les inscriptions y sont rares, soit pour J
avoir particulièrement sou/I'ert, soit pour avoir fait partie de l'envoi
perdu du docteur Morice (2).
l\Ialgré ces diverses lacunes, nous pourrons cependant, par le
simple examen des édifices éams et leur comparaison avec les monu-
ments datés, établir dans ses grandes lignes une division suffisante
pour permettre l'élude des éléments tle l'art cam, étude qui nous
donnera peu iL peu le moyen de serro1' de plus près l'otdre cln;ono-
logique.
Il n'est pas besoin d'un long examen des planches .de notre Atlas
pour reconnaitt'e que les (luclque cent vingt hùtiments qui constituent
les vingt ou vingt-cinq ensemhles en partie dehout, se rattachent il
deux groupes hien nels. Deux types peuvent les caractériser: la granJe
tour Je Pù Nagar de Nha Trang d'une part, et J 'autre part, se com-
plétant l'une l'autre, les tours cenlrale et S. de Hoà Lai. Les édifices

(iT cr. B.E.F.E.-O., II, p. 4i.


(~) Cf. I.e., 1, p. 582.
ET REPÈRES CHRONOLOGIQUES 19

ùe la première série tirent leur silhouette caractéristique de l'im-


portance du corps principal; dans ceux de la seconde, c'est au
contraire la superposition des étages qui écrase le corps infé-
rieur.
Dans la première série, certains édifices présentent une forme
très détaillée et très variée, cornIlle Mi SO'n Ai et la tour S. de
KllIlO'ng .My; les autres, par contre, oll'rent des formes presque stéréo-
typées; les molifs y sont pauvres et s'y répètent à satiété: ces
monuments donnent une impression de sécheresse, d'application
froide de formules. Le kalan principlli des Tours d'argent en fournit
un spécimen très honorable.
Un autre groupe montre les mêmes éléments transformés et d'or-
dinaire maladroitement simplifiés. Po mauri. Garai nous en apporte
dans sa grande tour un exemple très net.
Il existe enfin un petit nombre de kalan dont la terminaison est
une voûte en pyramide curviligne, comme la tour S. de Pô Nagar lL
Nha Trang.
Pour simplifier l'étude, fixons des noms il ces divers grou-
pes. L'art caractérisé par les tours de Hoù Lai montre son' corps
principal enfermé dans une masse qui est un cube et parfois
même a sa hauteur moindre que le côté . de son carré de base:
nous le désignerons sous le nom d'm'Ï cubique (1) par opposi-
tion aux trois autres. Nous réserverons le nom d'art primi-
tif (2) à celui qui, comme Mi S(m Ai et KhuO'ug My, montre une
verdeur, une vivacité de composition réelles ;. nous appelle-
rons classique (3) rart qui semble s'enfermer dans des for-
mules toutes faites, dérivé (4) celui qui les dénature, et nous
tirerons de leur voûte le nom d'art pyramidal (5) pour les édi-
fices analogues il la tour S. de Pô Nagar. Il est enfin un certain
nombre d'édifices qui allient aux décors propres tl l'art cubique les

(1) Type lIoà Lai , pl. XVI à XVI1I. (4) Type Po IOauù Garai, pl. XIII ..
\2) Type Mî SCYllA" pl. LXXl ctLXXII. (5) Type PÔ Nagar de Nha Trang
(3) Type Tour d'ul'gent, pl. XXXV. tour S., pl. XXiV.
20 GRANDES DIVISIONS

proportions de l'art primitif; nous les réunirons sous le nom d'art


mixte (1).
Voyons mairüenant comment se répartissent dans ces six groupes
les édifices de notre rùpertoire.
L'art primitif est reprùsenté par Mi San Ai' début du VIle siècle,
la tour N.-O. de Po Nagar (le Nha Trang ct sa grande tour, malheu-
reusement restée en. ùpannelagc (813 .et 8i7). .
Dans l'art cubique peuvent se ranger Mi San F p début dU:
Ville siècle, la tour O. de Po Nagar · de Nha Trang (troisième .quart
e
ÙU IX siècle), les parties les plus anciennes de Dông Duang (875).

La forme classique ne figure que par l'édifice archaïsant Mi San


E4' milieu du XIe siècle.
L'art dérivé possède plusieurs témoins: Mi San Bt (If 14) ;
G (1107); Pô Klau/t Garai (ùébut ÙU XIVe siècl(~) cf Pô Bomë (deu-
xième quart ùu XYll C) .
Enfin la forme il terminaison pyramidale offre tl'ois spécilnens,
la lour de Bâng An (vors 900, 910), la tour S. de Po Nagar de
Nha Trang CI 145) et le sanctuaire de Yan Pron (début du ' XIV'
siècle).
Dans cette série, l'art classique est donc à peine et . lUal
représenté, l'art lUixte pas du tout. Il ne nous est cepenùant pas
impossible de fixer leur époque, au moins d'une manièreappl'o-
xinialive. La répartition des édifices dans . le grand temple de
Dông Duang (2) marque nettement la postérioritù de l'art mixte,
par rapport il l'art cubique. Ce n'est donc pas de lui que l'art
cubique s'est ùégagé: l'art mixte est au contraire une transi-
. tion , un retour à la forme vraiment viable de l'art cam, l'art pri-
mitif et ses déri,·és. Il n'est pas possible d'affirmer que l'art mixte
n'ait pas coexisté ayec les arts qui continuèrent l'art primitif;
mais cela n'a rien de vraisemhlahlc, puisqu'on n'en trouve jamais
trace aupl'ès(les édifices datés de basse époque et, en particu-
(Il Type Bong DuÜ"ng tour centrale, pl. ClIo
(~) Cr. B.E.P.E.-O., III, p. 84 . .
ET REP~RES CHRONOLOGIQUES 21

lier, qu'il n'en existe aucun exemple au Binh Dinh ct dans le S. de


l'Annam.
Les monumerits du Binh Dinh sont, par contre, tous de l'art
classique ou des formes voisines, tl l'exception de la tour de
Binh Làm, et nous sayons que c'est en 1000 (t) que la capitale
came fut transportée dans cette région. Il y a de forles vraisem-
hlances pour (lue le plus grand nomhre des édifices durahles
de cette province corresponde tl l'étahlissemen·t de la capitale en
ce pays; nous prendrons donc cette date comme division natu-
relle, et puisqlùmcun édifice de l'art mixte ne se rencontre au-
dessous de cette latitude, que le dernier type de l'art primitif, Pô
Nagar de Nha Trang, est de 817, la dernière date de l'art cu-
hique 87:), nous réunirons ces trois formes, primitive, cubique
et mixte , dans une première période que nous qualifierons (l'art
primaire.
Leur champ commun s'étendra donc du. Vile , siècle au xo; une
période secondaire commencera avec le XIe siècle pour finir avec
l'a!'t call'l, nt enfermera, l'art classique, l'art dérivé, suite directe de
l'art primitif, et l'art pyramidal dont le premier exemple est mème
antérieur au XIe siècle (il est en réalité du début du xe) (2). Il disparaît
avec son dernier exemple daté des premières années du XIY·, la
tour de Yaù Proù.
Les limites de l'art classique ne peuvent s'obtenir que par celles des
arts entre lesquels il sert de transition. Faute de savoir il quelle date
précise terminer l'art primitif (la tour principale de Nha Trang est
déjà plus près de l'art . classique que de l'art de Mi San At), nous
ferons débuter l'art classique avec le commencement de la seconde
période, les premières années du XIe siècle, et l'arrêterons aux pre-
mières manifestations de l'art dérivé, Mi San Bt, premier quart du

Cf. note f, Il. o.


(1) division claire, mais il reste entendu que la
Malgré l'ancienneté ,le cc monu-
(2) forme très spéeialeet qui ,en somme, nous
ment unique, il nous parait plus avanta- est maIc.onnue, de l'art pyramidal, put fod
geux pour l'exposition d'adopter ceUe bien être à cheval sur les deux périodes.
22 GRANDES DIVISIONS ET REPÈRES CHRONOLOGIQUES

XIIesiècle. Nous résumerons cep données, pour plus ùe clarté, ùans le


tableau suivant:
Art primitif : Art cubique :
vue_xe. VUe-iX e •

Ml p,;m,'", \ 1
1
Art mixte :
XC
1
Art seoondairc :
, 1
Art classiquc :
1
Art pyramidal :
Xe-XIVe .
1
1
Art dérivé :
1
CHAPITRE II

L'ARCHITECTURE. - DISPOSITIONS GÉNÉRALES D'UN TEMPLE CAM;


FORMES, RÔLE ET RÉPARTITION DES ÉDIFICES QU'IL COMPORTE ..-

~Iélho(le. - Nom. - Situation. - Orientation. - Énumération des di vers bâtiments;


leur répartition et leur rÔle. - Étu(le des diverses parties; composition il. sanc-
tuaire triple. - Composition il. sanc tuaires annexes. - Étude des divers bâti-
. m ents : le sanctuaire; plan; forme. - Ka/an complet ct réduit. - Enceinte.-
Porteries. - Rampes et escaliers. - Grande salle. - Édifice Sud. - lltltimenls
(l'habitation. - Tours d'abri. - Édifices commémoratifs. - Proporlions et dimen-
sions : leur constllnce. - En lllan. - En élévation.

Nous allons reprendre ici, en suivant le plan adopté pour les no-
tices et le chapitre Il du tome l, le détail de tous les éléments qui
constituent un monument cam, en appliquant l'ordre chronologique
esquissé dans le chapitre précédent: nous pourrons ainsi suivre la
filiation des diverses parties; mais nous n'en étudierons l'origine que
plus tarù, nous contentant ici de prendre comme point (le départ les
formes· présen tées par les premiers édifices de l'art primaire.
Nous n'avons que peu de chose il signaler su r le nom môme du
sanctuaire, et cela se conçoit, un temple n'étant guère connu aujour-
J'hui que par l'appellation du village annamite sur les terrains duquel
se trouvent ses ruines ; mais pour les habitants mêmes, l'édifice est
la Tour ou peut-être plus exactement, le Monum ent ou le Tomheau,
Thap. Parfois quelque surnom tiré de sa silhouette le caractérise :
L'A H C Ir IT E C T U H E

nous avons ainsi TJuip Gay (1),~ la tour hrisée; Thap IMi (2), Tarn
Thap (3), les deux, les trois tours :~C0 Thap (4), la vieille tour; o.u encore
Banh Il (5), qui est un gùteau pyramidal, Canh Tiôn (6), une patate
hérissée de tuhercules; les ka/an sont désignés aussi par les Anna-
mi tes sous le nom de tour cambodgienne, Thap Môn (7), Thôc Lôc (8).
Quand le nom se rapporte aux divinit(\s que le sanctuaire abritait,
celles-ci sont invariablement nommées Buddha ou Déesse, Phi,lt ou
Bà (9). ct le nom spécial par lequel les vainqueurs d,Ssignent les Cams.
Lôi, est souvent ajouté alors pour distinguer l'édifice des pagodes
annamites: Chùa Ph~t Loi (10), Bit Lôi (11). Parfois, seule l'iMe de di-

vinité est exprimée, mais elle prend une valeur particulière, souligne
Ult souvenir èam, Ilu fait que le mot annamite n'est que la transçrip-

tion exacte d'un vieux mot èarn qu'on retrouve encore chez les sau-
vages. l.je premier terme dans les TlOms Yait Proù (12), YaÏ! Mum (13), a
la môme prononciation que le second dans Côn Dimg (14), tùm Dimg(15),
et indique sans doute le sens qu'il faut attribuer ~l cc terme qui, en
annamite, n'en présente aucun. Les citadelles sontplussouvent carac-
térisées par leur ancienneté, C,)Lfty(iG), « yi eux rempart», oule nom de
leurs constructeurs, soit sous sa forme normale, Th~mh Lôi (17), soit sous
sa forme péjorative, les barbares, Th~mh Hô (18). Nous ne connais-
sons qu'un nom propre de monument, ct il est annamite, Ducmg
Long (19), qui peut-être veut dire « dragon céleste, supérieur».
Aucun des noms èams du Sud n'a de valeur réelle; abusés par des
légendes locales, les Cams considèrent les édifices comme des bàti-
ments funéraires ct leur donnent les noms de leurs derniers ou de
(1) Cf. I.e., l, p. 214. (Il) Cf. I.e., l, p. 516.
(f) Id.,p. H6. (12) Id., p. 557.
(3) Id.,p. 157. (13) Id., p. 559.
(4) Id.,p. 157.
(14) L'éminence des génies, id., p. 530.
(S) Id.,p.157.
(1.5)Le hois des génies, id., p. 526. Cf.
(6) Id.,p. 204.
L. CAIJlÈIIE, B.E.F.E.-O., V, p. 194.
(7) Id.,p. 72.
(16) Cf. I.e., l, p. 235.
(8) Id.,p. 214.
(17) Id., pp. 2~2, 548.
. (9) Thâp Bà Màu Thiên: tours de la
(18) Id., p. 137.
Dame de grande vertu, id., p. 157. (19) Id., p. i85.
(10) Id., pp. 526, 53!.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE" CAM 25

leurs plus fabuleux rois (1). Enfin les.. inscriptions ne révèlent aucune
appellation de temple, ct la chose n'a rien d'extraordinaire puisque
le fondateur ne mentionne jamais que la divinité; les r(~parations
mümcs ne sont pas autrement indiquées, et les rois sc vantent seule-
ment d'avoil' relevé les « liliga (2)dll NOl'd ct dn Sud (3) ».
Les Camssemblent avoir recherché avec grand soin toutes les
. occasions (r(~lever leurs temples sur des mamelons au-dessus des
campagnes cnvir~nnantcs. Pourtant, près des deux tiers sont cons-
truits on plaine. L'explication dn fait est aisée: elle git dans la
difficulté de trouver réunies toutes les conditions nl~cessaircs. Il
fallait que le mamelon fùt de petite hauteur: un seul monument,
l..in11 Thai, s'élève sur une colline yéritahle, de près de 150 mètl'I!s,
je crois; les autres ont leur assise inférieure à :30, f)Q mèh'es
au-dessus de ]a plaine. Il fallait aussi qu'il fùt d'un accès facile,
dùt-il ne pas t'ltre normal: c'est le cas pour Po JOauù Garai, où
la tour d'entrée n'est précédée d'aucun emmarchemeilt et dont
l'arrivée dnt être nécessairemerit au N.; de Po Borné, qui paraît
hi en a voir possédé un escalier fort raide il l'E., mais (lui semble
desservi au S. par une pente naturelle. Il fallait que l'assiette supé-
l'leme offrît une surrace suffisante, hien qu'il l'occasion, si l'emplace-
ment était par ailleurs parfait ct les matériaux de rcmhlai h peu de
distance, les Cams. n'aient pas hésité il augmenter l'assiette supé-
rieure artificiellement: e'est cc qu'ils firent il Pô l'agar de Nha
Trang avec les madrépores de la lagune voisine. :\litis il Po Klauù
Garai, de denx collines presque contiguës ils préférèrent la plus hasse
il l'autre, encomhrée de rocs énormes. Cc dernier exemple montre
que les èams n'attachaient pas Hne grande importance au filit que le
temple pùt ütre dominé; parfois l'édifice s'élève au flanc d'une col-·
line, sur une terrasse ou un échelon natllrel (4). 1\Ii SÛ'n Ai est non
(1) PôRomë , I.e., l, p.61; PÔ J{]auùGa- fran~ais comme « Toul' d'or », simples
rai, id., p. 81. fantaisies absolument inconnues <les in-
(2) Inse. 86 (Mi So-n XXV). Cf. B~E.F. digènes.
E-')., IV, p, 976. (4) So-n Trièu, PÔ Dam.
(3) Nous négligeons les quelques noms
26 L'ARCHITECTURE

seulement au-dessous des 'monta~nes du cirqùe, mais des mamelons


voisins qui reçurent les temples postérieurs GetH. Les èams ne sem-
blent pas s'être inquiétés non plus que la colline et le monument
soient masqués à quelque distance par un autre mouvement de ter-
rain (1), même si, plus haut, celui-ci bouche complètement la vue (2).
Ce goût pour les hauteurs présentait un inconvénient; souvent la
plate-forme était trop réduite pourle développement complet du mo-
nument: elle fut alors réservée au seul sanctuaire et à l'édifice S.,
son annexe immédiate; la grande salle s'étendit au-dessous; plus bas
encoré, la tour d'entrée (3).
Les monuments ainsi relevés ou dominant la plaine de leur pro-
pre hauteur sc voient souvent de l'un à l'autre, et nous avions cru
un instant que des lois d'orientation réciproque avaient influencé,
sinon régi, le choix de leurs emplacements: des relevés très précis
n'ont rien montré de semhlable, et toute étude de cette nature est
d'ailleurs rendue impossihle par la disparition des temples en con-
struction légè:e qui eussent fourni une partie des mailles du réseau.
Il est inutile, il, pIns forte raison, de discuter le rôle de postes vigies
ou de tours de défense qu'on a attribué aux kalan, puisque leurs
étages furent de tout temps inaccessibles. Que leur parvis ait, comme
le sommet d'autres mamelons, servi d'aire il, signaux, que les tours
yoisines de la tôte aient joué le rôle d'amers (4), . cela n'a rien d'im-
possible; mais il ne semble pas qu'aucune idée de cette nature ait
déterminé leur situation. Le voisinage des cours d'eau ne parait pas
avoir influé davantage sur ce choix, et . la jonction de quelques
sanctuai~es (5) aux fleuves par des chaussées montre seulement que,
. comme partout, les rivières étaient des chemins naturels fort goùtés
des pôlerins.
La question de l'orientation parait seule avoir été prépondérante,

(1) Pho IIùi, l'ô nomë. (t) Les textes chinois indiquent cc
(2) An Kién. dernierrôle. cr. pt:LLIOT,n.E.F.E.-O. , IV, .
(3) Pô Nagar de Nha Trang, Tonrs d'ar- pp. 208 et 412.
gent. (5) Phông Lç, Bi~i IIjlu, Tours d'argent.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE CAl\I 27

et il est rare, si l'on rencontre quelque mamelon allongé de l'E. il


l'O., qu'on n'y découvre pas quelques traces J'un sanctuaire cam:
ainsi avons-nous pu retrouver un certain nombre J'emplacements
sans l'intervention ou contre les renseignements des indigènes. Même
pour les constructions le plus nettement utilitaires, comme les cita-
delles, l'orientation prime tout, et la meilleure position militairo ne
fut jugée bonne que si les défenses naturelles assuraient la con-
struction des murs suivant les Jirections cardinales. Chose curieuse,
la rigueur est moins grande pour les temples. Ceux-ci montrent,
surtout dans la première période, un écart assez fort, J'un côté comme
de l'autre de l'axe E.-O., écart allant jusqu'il 2,1 0 (1), mais qui sou-
vent n'atteint pas 20 0 (2) et dans la plupart des· cas reste au-dessous
de iOo (3). Il diminue Jans l'art secondaire: maximum à la Tour de
cuivre avec une quinzaine de degrés vers le N., il est d'ordinaire
moindre que 5" (1), fréquemment insigniHant ou nul (5).•
Quelle est la raison Je ces différences? Il est probable que les
éams n'ont pas déterminé leur orientation par une méthode astrono-
mique: même grossière, elle n'eût pas permis de telles divergences.
Il ne s'agit pas non plus de l'erreur constante apportée dans nos
observations par la d(Sclinaison magnétique, puisque l'écart n'est ni
régulier ni dans le même sens; la déclinaison fut d'ailleurs à peu
près nulle pour les régions moyennes et méridionales de l'Annalll .
durant les années i 901 à H)04 où nous ftmes nos opérations. Faut-
il supposer que le monument n'est pas tracé suivant la ligne E.-O.,
mais dirigé vers le point où le soleil se lève soit il une date spéciale,
date de fête ou d'événement dont on commémorait la mémoire ,
soit simplement au jour où l'on a fait la plantation de l'édifice? Ce
n'est là qu'une simple hypothèse qui trouve pourtant une légère
confirmation dans la fréquence plus grande des écarts vers le S.
(1)Mi San CI vers le S. (3) Mi SaIl FI> 3°30' N.; I10à Lai, 4° S.;
(2)Khmmg My, 19° N., Ml San BI pri- Bong DIlO'ng, l à 2° N.
mitif, indiqué par l'orientation dcs murs (4) Dllang Long, :3°30' S. ; Chièn Bàllg,
construits poslél'iclll'cmcnt autour de TI '!o30' N.
ct de C, 16° S. (5) Chanh Le).
28 L'AHCHITECTURE

Il semble qu'h l'origine l' obligat~(m de tourner les sanctuaires vers


l"E. était moins sévère. Le monument primitif de 1\Ii San A, d'im-
portance religIeuse si grande, n'est guère concevable autrement que
face il l'O. ; en tout cas cellliqui le remplaça est dirigé dans ce sens.
U en est de même des édifices presflue contemporains El> Fi' ct ceux-
ci ne présentent même plus le suhterfuge d'une porte orientale sup-
plé~llentaire. Un autre temple également de la pTemière période, Pü
Dam, s'ouvre vers le S. avec lIll ,écart JeJ!)o et demi il l'O., alors
qu'il eùt été hien plus aisl~ Je le tourner vers l'E. De mème le monu-
ment auquel fut ajoutée dans une hasse époque la tour-porte K, il 1\11
San, était orienté an S.-E. Notons encore qu'un texte chinois ancien
qui sc rapporte il K'iu-sou y met tout au S. (il. Le S. parait d'ailleurs
ayoir gardé jusqu'aux derniers jours une prépondlSrance au Campa.
C'est au N. que se fait l'()conlement des caux rejetées loin de la
divinité; c'est toujours par le piédroit S. qu'on commence rI graver
les inscriptions quand elles figurent sur la porte d'entrée, fait
(lui pourrait s'expliquer dans une certaine mesure par le sens
de la pradak~itta. C'est au S. que s'élève l'ànnexe principale du sanc-
tuaire. C'es t par le N, que les groupes ternaires de kalan se com-
plètent.
A la dernière .
époque de l'art èam, nous vovons . les bal/wÎt du .
Binh Thu~n orientés, les uns normalement (2l, d'autres au N.-E. (3) ou
an N. . un peu E. (4l. Les Ca ms nous ont fourni de cette anomalie
l'explication suivante, qui parait bien subtile: le balllwi de Po Nraup
est orienté au N. comme une tombe ordinaire, parce que cc roi,
simplement intronisé par les Annamites, n'aurait pas le caractère
divin de ses prédécesseurs (5l.
Parmi les temples qui sc sont conservés, les uns, et non des
moins anciens, se réduisent à leur seul kalan (6). D'autres semblent
ètre passés par cet état de grande simplicité avant de recevoir

(1) Cf. PELLIOT, fl,E.P.E.-O.,IV, p.191. (.) Po Nraup.


(f) Tô Ly.
(:;) Cf. I.C., l, p. 47, Ilote 1.
(3) Thu~n Dông.
(6) Chim San, Thü Thiçn.
VISPOSIT IONS V'UN TE~IPLE CAM 29

l'accompagnement d'annexes en briques, nettement pos térieul'es (11.


Les temples debasse époque se présentent enfin en des plans relati-
vement complexes, d'une seule venue i 21. Autour du sanctuaire court
une muraille qu'ouvre une tour-porte précédée d'une salle; qiverses
annexes, tant au dedans qu'au dehors de cette enceinte, complètent
le temple: toutes sont en hriques et du mème temps. Il semble, il
première vue, que le temple se soit développé, tandis que sa va-
leUl' d'art sc perd. Ce dé,"eloppeIllent est-il réel ?Nous n'en croyons
rIen.
En réalité le monllnwnt primitif dul ètl'e aussi complexe, mais,
pour des raisons que nous étudierons plus tard; seul le sanctuaire y
fut construit en briques. Les annexes, peut-ètre forlriches, restaient,
comme les temples qui ne nous sont connus que par la mention de
leur incendie, en matériaux légers: la vétusté ou le feu les firent dis-
paraitre ({uand le sanctuaire durait encore: elles furent relevées ,
mais, suivant l'hahitude nouvelle, en construction robuste, en édi-
fices voùtés. Ainsi les temples les plus 'anciens montrent des annexes
modernes ct les plus récents au contraire sont homogènes, la con-
struction en maçonnerie des htltiments de service, exceptionnelle à
l'origine i 3 1, étant devenue la règle générale.
Aussi, hien que nous soyons loin de rencontrer toujours' dans les
temples cams l'enceinleet la grande salle, n'hésiterons.,.nous pas il. les
considérer comme des parties essentielles du plan: enceinte qui
sépare le sanctuaire des simples fidèles ct protège les richesses que
la terreur du lieu saint ne défendrait pas assez des malandrins, por-
terie qui permell'llccès du parvis sacré aux privilégiés, grande salle
commune extérieure, abri des festins rituels, disent les Cams mo-
dernes, lieux all'ectés iL divers usages, réunions, repas, processions
(f

ct danses sacrées ... », suggère la comparaison avec l'Inde (4). Cette


grande salle est, il l'origine, toujours en dehors de l'enceinte

(1):Mi Sail Al' llllll'S 1\, C, D à Mi SOIl ; salIe Il, éllificc


(2) Pô KlallÎl Garai, Mi Sail G, Il. S. à Dong Duallg.
(3) Salle 1\ ; Il;;'6; l'II1I'él) C2, ~aJle Ca ; III Cf. BAHTII , lJ ."'.F.E.-O. , J, p . 44 .
30 L'A nc I1I'rECTU n E

intérieure li) nt jus4ue uans lu plus g l'UII de part LIe la seconde


période (2) . Elle cs t même parfois ft un niveau inférieur. Ainsi, il Po
Nagar de Nha Trang un mur de hriques circonscrit le plateau supé-
rieur; ~Ile simple porte permit de le franchir en haut de l'escalier
principal, lIlais sans porterie, salis doute en raison du peu d'espace
(lui séparait la marche termir:ale de cc degré ct le perrou du lemple.
La grande salle ct la tour d'entrée sont il mi hauteur de la lagune.
Furent-elles enfermées d'une clôture propre? Il est a.ujourd'hui
impossible de le savuir. Aux Tours d'argcnt le kalwi principal
s'uuvre devant la. grandc salle Cil haut dc la rampe d'arrivée, mais il
n 'cst pas facile de distinguer si une enceinte particulière entoura le
plateau supérieur. Ce n'est qu'à la fin dc la scconde période que
nous voyons la salle s'enfermer dans un enclos unique (3).
Parmi les annexes qui semblent presque indispensables au temple
èam, l'une des plus curieuses est l'édifice Sud. Les exemples con-
sCl'vés -les seuls construits en ])riqucs - s'échelonnent sur toute
la durée de l'art èam, montrant ainsi qu'ils répondaient à un besoin
permanent; par bonheur une inscription khmère (4) nous apprend
quel était ce besoin: la conservation des livres sacrés. Ces curieux
édifices, que la tradition èame donne comme des logis royaux,seraient
donc en réalité, ainsi que la tradition s'en est conservée au Cam-
Lodge ct au Laos, des bihliothèques (5).
Les tours à quatre portes figurent également dans les premiers

(1) Mi SO"n DI pour Dt primitif ; E, pOUl' au èampa ell (Ieux salles, qui, dans UII
Et ; Pô Nagat· (le Nha Trang, lIoà Lai, logis de roi gardé par ses femmes était
Hong DuO"ng. si naturelle, ni la présence de décor s spé-
\2) Mi SO"n G, Cballh Le), Dl1O"ng Long. ciaux (roi massé par deux reines, Hong
(3) Mi SO"n II, 1'0 IOauÎl Gurai. Dl1O"ng 1; bas-relief inlél'icUl' à ras de
\~) Prùsà t Khnà, édifice (le l'angle terre, Mi SO'Il A13 ; tympans aux lions
S.-E. de la cour. Cf. CœDl~;s, /J.E.F.I!.'.- qui semblent d'uu carac tère plus civil
O., XI, p . 405. qn c l'eligieux, ;\12-13; lit <le massage (?)
(5) La découycrte de cettn ill ~crjpli oll dans l'édifice dépendant 116' à Mi Sail
si eUl·ieuse Ile lève el'IWndant IJas tOIiS ('ucore, clc.). Aussi, et d'ailleurs égale-
les doutes, IIU moins pour les édifices m ent pour ne pas chan gcr de (lénomina-
('ams. L'usage indiqué par cc nom n'ex- tion au cours d'un même ouvragc, gar-
plique pas leur division presqueconstan le derons-nous ici le nom d 'édifice Sud.
DISPOSITIONS D 'UN TE~lPLE CAM 31

monuments (1) COlllllle parmi les .derniers (~), ct leur l'ole n'est pas
douteux, car à Mi SO'n l'une d'elles, G5 , et encore une autre, D3' plus
ruinée, contenaient, renversées, les stèles qu'elles avaient abritées. La
position de la tour centrale de fMng Duo'ng sur l'axe même rend à
nos yeux européens celte attrihution étrange, puisque la stèle vient
ainsi couper l'axe général: cette disposition n'est pas plus bizarre
que la présence constante du mur-écran dans les pagodes et les
maisons lL la mode chinoise.
L'ensemble du temple ne fut développé que dans un cas unique,
uu grand monument houddhique de Bông DuO'ng, par la multiplica-
tion des enceintes, des porteries et des salles; mais le plus souvent,
le plan ne s'augmenta que par l'addition successive de nouveaux
sanctuaires (3) ou la reconstruction en briques des annexes rui-
nées (4) • .
Le sanctuaire principal n'est cepeIH]ant pas toujours simple: c'est
là une disposition curieuse, commune aux pays d'Extrême-Orient où
l'art hindou fnt transporté, ct qui ne paraît cependant pas appartenir
il co del'ltier. Java, le Cambodge et le Campa présentent souvent
dans le môme temple un groupe de sanctuaires presque identiques
ct disposés snimnt un plan régulier. A Java (5), au Cambodge (6) ce
plan est parfois en quinconce; au Campa, et bien plus souvent encore
au pays hhmèr, trois sanctuaires s'alignent sur un même axeN.-S. En
cette dernière .contrée, la composition triple ne parait pas le résultat
d'une conception primitive, mais le fait d'adjonctions successives. Ce-
pendant l'existence, à l'apogée de l'art khmèr, de groupes importants
d'une seule yenue, comme Loley ct Bakô, atteste la possibilité, à
cette époCJue au moins, dos groupes ternaires plus simples. Ce n'est
au Campa que dans l'art secondaire llue nons voyons des trinités do

(1) ~Ii SÛ'1l D4' Bon~ Dtrrl'llg tour hiilll'VU, lllilÎl~u dUl"O ; rééllilïcalion (I(lla
S.-S.-O ., tonf central(l. lour S. pour Çiva encore, 1145 ; sunc-
(2) Toul'S !l'argent, l\lï SÛ'1l G~ et D3' tlluil'l~ lie Miilçliùgeçvul'l, 1256.
(3) Ex . : PÙ î\'ugUI' tle Nha Tl'ung.: sallc- (il Mi Sali AS_9 l'l '\11_1 3'
luaire pl'Ïmitif Ile Çiva, ï8·1 ; tic Bhaga\'ll- \:,) 1'l'amltalltlU, pat' exelllllle.
li, 817; de Gm:tl'~'a ct Skundu,813 j cie 1\[a- (6) Loley; pat' exemple.
32 L'A R CHI TEe T URE
~
kalan construi tcs d'un j ct. ExaminYons succcssi ,'cment chacun dc ccs
groupcs (1).

rad primilif, le plus bcl cxcmple quc nous cn ayons cst le


DUliS

groupe dc Klmang My; il cst illùuLitahlcUlcnt formé ù'élémcnts suc-


cessifs. Alors quc cc sont partout, ct rexcmplc dc Mi SO'n lc montre
avcc clarl/!, lcs I~J ili ces les plus allcicns lcs mieux conservés, les t"ois
tours de Kllltaug "Iy otrrcnt ùcs états de ruine tout il fait difJ"érents,
La tourS. cst presquc complètc, tanùis '"lu'il ne rcste, pour ainsi dire,
que lc squelettc dc la tour N., En outre, la tour ccntrale s'ôlève SUl'
le souLasscmcnt d'un édifice disparu qui n'a pas hrùlé; l'état des
partics consenées le montre. Ses détails ne permettent pas de le sup-
poser bicn antéricur il la tour S. S'il fallut qu'il tombùt en ruines pour
que la tour cenli'ale s'ôlevùt, il dut s'ôcoulcr un leinps appréciahle
cntre la construction des deux halan. Le sccond ne possèùe plus
J'ailleurs lc plan si spécial dc la tour S. ni son parti franc ùe ycsti-
oule. Quant il la tour N., ses nichcs intérieurcs oll'ront l'orncmen-
tation caracléristi<l'lC de l'art classique, et la présence ùe la niche
d'angle, insolite il cette époque, marque ncttement un cssai ÙC
copie qui trahit l'intcntion d'archaÏsmc dc la périodc d' Harivarman
(déout du XIe sièclc).
Les tours ùe lIoù' tai sont égalcmcnt dc dates tl'ès divcrscs:
l'incohéreuce de lcurs orientations, le yice de leur aligncment le
prouvcnt salis peine. ta tour N. n'cst qu'une copic .hàlardc de la
tour centrale: il suffit, pour S'Cil rcndre compte, (['oosc1'\'c1' l'infério-
rité dcs dcürapüla aux fausses portes, gauchement présentés dcface
comme lcs orants .
d· autres tours, ct la silllI,lification b.rrossière ùcs
appliques de hase. Plus aucieunc dul ètre r exécutioll de la tour S.,
mais lc fait qu'elle est rcstée en épannelage alors que tOlltc Ulie série
dc cOlls lrucliollS élaien t (·lcyées dans l'axe de la tour ccntrale, si com-

(1) NOliS ne faisons (IUC signaler les


. enseignement ; elles sont d'aillclIl's de
troi s tom·s Ilc Dong DIlO"ug ; t'Iles SOllt constrüction si mauvaise qu'clIcs parais-
restées l'Il épannelage ct dans un tcl étal sent UII travail négligé et par suite de
qll'il n'est guèrc possihlc d'l'Il til·CI· grauII bas;;e époque.
,
DI SPOSITIONS D'UN TEMPLE CA:\l 33

pIète, semhle indiquer qu'elle ne fut pas conçue en même temps,


puisqu'il était si aisé alors de la terminer.
Dans la seconde période, les. tOUfS de Chièn ftùng montrent par
leurs sujé.tions de plan lellrs rappods de postél'iol'jté. Le kalal! cen-
tl'al a la saillie de sa fausse porte S. réduite par suite du voisinage
Ilu sanctuaire S., ct le même fait se pl'Oduit pOlir la tour N. par rap-
port il l'édifice centl'Ul. La tOUI' lIou\'l~llc est plus illlpo1'lante que la
première, lIlais lorsque plus lard, dans une illtention de symétrie
cette fois évidellte, car les axes sont équidistants, on voudm élever
lIli troisième edifice, on lui donnera les proportiuns lires(lue exades

(lu sanctuaire le plus aucien; hien que ces trois kalan ne paraissent
pas de date très éloignée, le dernier constl'llit Ile présente plus les
'luel'illes sages précautions encore en usage daIis les deux précé-
dents pour le soulagement des linteaux continus, ct son état de ruine
pllls amllcé indique une constnlCtion bien inférieul'e.
Celle inteutioll de symétrie est du plus haut intérèt, car elle date
l'épullllC où l'on s'iwisa, au Campa au moins, de ren'et heuréux de
ecs trinités accidentelles de IlUtal!. IIung Tlu,tuh, incomplet aujour-
d'hui , nous IllOllt1'O un gl'oupe triple conçu d'un seul jet: il n'existe
pas dedilr.~rellces d'al'l enh'c les motifs des deux tours encore debout
et les débris de la troisième.
Plus gl'ande est la silllilitLule entre les lt'~is tours de "àn Tllang,
exact~ment écartées et aliglu)es. Fussent-elles 1t moitié d'origine
étrangèl'e, ces tours n'en montrent pas moins 'lue ce parti multiple '
du sanctuaire élait désormais connu au Campa: il semble qu'on en
retl'Ouve une tI'ace fort nette dans la composition ternaire des ba-
mlIIi du llinh Thu~n.
Dans ce petit nomhl'e de cas seulement nous voyons les sanc>-
tuaires lIou"eaux s'aligner a\'ec le ka/an principal: le plus souvent
les temples accessoires vinrent se groupel' un peu au petit bonheur
Ilans l'ellceinte du stlnetuaire originel, utilisant sans doute les moin-
dres places qu'y laissait l'entassement des constl'llctions légères
uujoUl'd'hui disparues. Ainsi s'explique l'édification de CG à Mi San
.\S~All .. - u.
34 L'ABClIl TECTU 1l~

, entre les sanctuaires C5 d'art primitif et C7 d'art cubique, alol's qu'un


large espace apparaît aujourd'hui vide au S, dc Ci: il fallait vraiment
qu'aucune autre place ne fût plus disponihlc pour qu'on ait sacrifié
l'cnh'ée dc C7 et celle du nouveau sanctuaire,eondamné pal' l'étroi-
tesse des passages à n'être jamais ravalé. Prodigieux est déjit l'en-
tassement des édifices en briques dans le plan de Bi il Mi San, dans
la coud de Dong DuO'ng, ct l'on peut se demander quelle circula-
tion restait disponible, quand des pavillons légers, que la présence de
divinités isolées (1) indique, venaient encorc la l'(~ duire.

Le sanctuaire, - Silllple ou triple, cet édifice s'élèvc (l'ordi-


naire sur l'axe principal, ct lc plus souvent l'm1ceinte détermine un
'parvis plus large en avant. 11 Il'est pas très rare cependant, surtout
dans la seconde période, tle voir le sanctuaire occuper le centre de
l'cnclos (~) , - c'est déjà le cas de Ei il Mi SO'l1, - lIloins encore de le
trouve nejeté un peu au N:, dislJosiLion nOl'male si l'on IlC vOlllai t avoir
une enceinte énorme, puisqu'un ht'ttilllcut important s'élèvc le plus
souvent au S. (3). Édifice priucipal ou aUl1exe, le sanctuairc afl'ecte
toujours, dans la seconde période et le plus sou "en t dans la première,
la formc du A'olan; dans lcs l'arcs exceptiolls (lllC montre l'art pri-
maire, il olfl'C la cOllll~osition d'ullc sallc Jougne lUuuie (l'un étage
terminé par deux pignons (4).
C'est lit ulle disposition ' très particulièrc ct qui n'a rien à voir
avec l'allongemcnt en plan du carré de JJasc dccertains ka/an, étire-
ment qui n'empl!che pas l'établisscment de la pyramidc d'étages (5),
L'emploi du hùlimcnt en longueur pour le sanctuairc disparatt com-
plètement dans la scconde période: nous verrons d'ailleurs plus loin
(1) Grand linga suppo~é, SkaIula en
probables : ~li S()'Il Fi, C7 , tours S.,N. ct
Mi Sll'n Il. ; gl'oupes de 2, 5, 7 linga, pié. , N.-O . de Bong Dmmg.
,des laI inscrit, etc., en Mi Mn A.
(5) ~li SO'I1 HJ, toms S, et centrale d~
(2) Tours d'or, de cuiVl'e, Bang An,
]{hlJ()'Ug My, tOI1l' IJl'ineip1l1e Il e 1'6 Dam,
Cluinh L(I.
Tour d 'or, PÔ Itomë, raù Mum, Mï SOli
(a) Tours ù'argent.
A'2 ' Ced crnier, rectangulaire li l'ex téri eu!',
(~) Certaincs : Mi SO'n CI> B._ IJ , loul'
cst ca rré ii l'inlérie ul'; c'cs t l'inverse
N.-O. il Nha Trang et édicule S.-E.;- pOUl" Al:i voisin ;, '
bISPOSITJONS D'UN "
TEMPLE CAM 35

que la terminaison en étages multiples est alors préférée, même pour


des hàtiments de service qui jusqu'alors avaient toujours priSsenté des
pignons. A plus forte raison ne trouvons-nous quo dans la première
période des sanctuaires non voùtés (II.

Kalancomplet et kalan réduit. -Nous avons déjà distingué dans


la forme la plus commune, le kalan, deux types, le type complet et
le type réduit (~) : le type complet caractérisé par la présence d'un
vestilmle, réduction lui-même du kalan qu'il précède, ne sc ren-
contre que dans les sanctuaires principaux. Les sanctuaires annexes,
plus petits d'ordinaire, sont toujours (3) du type réduit, c'est-à-dire
que leur porte principale se détache seulement du kalan par un simple
arrière-corps qui peut n'ètre pas plus important que celui des faus-
ses portes.
Si le type complet parait réservé au sanctuaire central, ou plus
exactement aux granùs sanctuaires, il n'est pas obligatoire: quel-
ques ka/an principaux de la première période sont sur plan ré-
duit (4), à plus forte raison s'ils sont petits (5),
. Dans la seconde, le type réduit devient presque général, mais avec
un moyen terme pour les grands sanctuaires; le couloir d'accès
garde quelque importance, et,si le vestibule n'est plus un petit kalan,
il devient un édifice long: il présente mèrne parfois, et cela le dis-
tingue nettement de l'allongement pur et simple de l'arrière-corps.
un petit étage, soit rectangulaire comme l'étage inférieur (6), soit
carré (7),
Passons les principaux édifices en revue, afin de les classer sui-
vant cette division, car il n'est pas toujours facile de reconnaître il
quel type ils appartiennent.
Dans lu première p~riode, l'art primitif nous donne avec Mi
(1) ~li SO'n El> A'I' Ft. (~) Mî SO'n NI' A'4' tour principale de
. (:) Cf. I.e., l, p. :!a. Dong DuO'ng.
(3) Exceptés A,o ct E~, d'ailleurs pres- (5) Pô Dam.
qu'aussi ou plus importants que le sanc- (6) Tours DuO'ng Long à Vün Tmrng.
tuaire principal. (7) Kalall principal desTour~d'argcnt.
36 L'AI!CHITECTURE

San Al un bel exemple du type complet, plus que complet même,


puisqu'il possède deux vestibules. Ce mode est marqué d'une façon
particulièrement franche 11 la tour S. de Khuang.MY, moins nette aux
tours centrale et N. (lui la copient. La tour de Binh LÙJll dut être
conçue de cette mallière, cal' une padie ilnportante de sa façade est
restée lisse, indice patent que celle-ci était cachée par la pyramide
d'étages du vestibule. On se rend compte en elfet il, la tour principale
de Po Nagar, seul édifice complet où le vestibule soit entièrement
détaché, que sa superstructure masquait la plus grande padie de la
façade.
Dans l'art cubique, les tours de Hott Lai étaient également du
type complet (1), cal' elles ont un vestibule qui dut être traité en petite
tour il étage; elle n'est guère plus engagée daus la grande que les
,'es tibules de AI à Mi SaJl ct de la tour S. il Klllwng My.
La tour N. de IIoit Lai nous met dans l'art mixte; nous y tt'ou-
vons également ~H San A1O' qui, de mème, est dn type complet.
Nous ne rencoutrons dans la seconde période que Mi Sim E4'
copie de AI' qui montre le même parti, ct, par extraordinaire, d'unc
lllanière plus frauche que son modèle. Des autres édifices, ou bien
les éléments alltérieul's ont disparu, ou le vestibule est transformé
ell porche. Quelques-uns au moins durent présenter des vestibules
détachés: l'arrachement laissé sur la façade est trop bas pour con-
venir à une porte d'entrée, ridiculement petite alors · 11 côté des
fausses portcs consenées. ~[ais la ruine complète du ycstibule.
quand la tour a relativement peu sou/l'cd, est étrange; il fallait une
cause spéciale afraihlissallt le petit kalan antérieur qui, par ses
dimensions réduites, offrait plus de garanties de durée: il est done ·
vraisemblable que le système des porches fut hien plus répandu que
les rares exemples (2) conservés ne l'indiquent: la multiplicité dcs
hautes baies qui les hachaient leur enlevait toute cohésion. Ce serait
le cas pour tous les édifices qui se montrent ainsi privés des disposi-
(1) Trolllpé par l 'étut. de ruine d e lenrs quel' (1. C., 1, p. 99) comme (lu type réduit.
entrées, nO\l8 avons en le tort !le les indi- (2) Mi So-Il Gl! Mng An.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE (:AM 37

tions antérieures (1). Les autres tours munies d'un vestibule traité
en édifice long n'avaient pas les mèmes chances de ruine ct, pour
la plupart; ont leur entrée dans l'état de la tour (2). Deux !.-alan seuls
sont franchement du type réduit, la tour de Thu Thiên ct celle de
YaÎl Mum.
Le kalan de type complet est rarement conçu de telle sorte que
son plan réponde exadement il celui qu'indiquent ses façades: deux
salles carrées qui se suivent, d'importance différente, et correspon-
dant. la l'lus gmnde au l((llalt proprement dit, la plus petite au !ralan
en réduction que forme le vestibule. Un éditice comme Cl à Mi S<Yn
est parfaitement traité à ce point de vue. Mais, parmi les kalan, il
n' existe que la tour S. de IOm<Yng My qui soit rigoureusement com-
posée snr ce parti si franc: dans celle-ci, comme on peut le voir sur
la planche LVI, la petite salle qui forme entrée est axée sur les faus-
ses portes du vestibule; partout ailleurs la première salle intérieure
n'a pas ses parois concentriques à l'extérieur et à l'intérieur. La tour
principale de Pô Nagar, une des mieux tracées cependant, présente
en cc point dans une enveloppe carrée une salle rectangulaire. A la
tour centrale de Klnwng My, le parti de la tour S. n'est déjtt plus res-
pecté, et, s'il cxis te une première salle, son axe transversal ne concorde
pas avec l'axe des façades latérales. C'est encore le système que nous
retl'OllYOTlS en Mi S<YTl E4' copie de Ai' mieux comprise en cela que l'ori-
ginal, ear rien n'est plus illogique en plan que Ai' A1O' les to~rs de lIoà
Lai, où de véritables petits kalan écrasent d'étroits couloirs. A ce
point de vue le type réduit est bien plus natu:r:el, soit que la porte
n'ait guère plus de saillie qu'une fausse porte, soit mème que le couloir
intérieur vienne se traduire it l'extérieur par un bâtiment allongé.
De ces observations résulte cette constatation intéressante que, si
la salle antérieure ne se rencontre qu'une fois dans l'art primaire et

(1) Tours de cuivre, d'or, Chiên Bàng, Trang, tour centrale D\mng Long, Po
Ihrng Thl.mh. KlauÏl Garai, YaÏl ProÏl où le vestibule
(t) ·1{n/nn principal des Tours d'argent, se perce de fenêtres comme un porche de
B, à Mt SÜ'n, tour S. de PÔ Nagar à Nha portes.
38 L'AHCHI'1'ECTUItE

dans des dimensions telles quon n'y peut voir qu'un lieu de passage,
et si, dans là presque totalité des cas, elle cède la place à un simple
couloir, c'est qu'au début de l'art que nous étudions elle n'était déjà
plus qu'une simple survivance, alors que' dans 'l'Inde elle s'est main-
tenue jusqu'à nos jours.
Cependànt ce parti donnait lieu ù. l1n imposant motif de façade:
il dut sans doute lt sa valeur décorative de se conserver jusqu'au
moment où la ttansformation du vestibule en porche llli rendit une
raison d'être.
Terminons l'indication des données générales concernant le
!talan en signalant les quelques formes octogonales qui paraissent au
cours de la seconde période et qni n'eussent guère été possibles
avant la création Ilu type pyramidal (Bâng An, Chành LQ).

Enceinte. - Si du sanctnaire nous passons à ses annexes, nous


devons d'abord donner les quelques renseignements que l'art èarn ··
nous a laissés sur l'enceinte qui le protégeait. Nous n'avons aucune
indication sm les palissades ct les porteries en construction légère,
qui durent êtl'e les plus noinbreuses, et ce n'est guère que par les
bas-reliefs deJavaquenouspouvonsnous en faire quelque idée. Aussi
bien leur intérêt llû parait-il pas grand, et rien ne semble avoir été
comparable aux merveilleux « rails » de l'Inde, car aucun détail n'a
passé de l~urforme enhois dans lem traduction en maçonnerie de
hriques: ou les murs sont nm;(1), ou ils montrent un décor analogue
aux parements des tQurs (2) (pl. CXV-A, D), ou, et c' o.st de beaucoup le
motif le plus intéresstmt,:ils sont traités comme d'importants sou-
bassements (fig. 20t m. pl..E). Le mur est bas et son chaperon
parait, dans tons les caS, tracé en double doucine (3); parfois il semble
s'être orné, comme au Cambodge, d'une crète d'épis (4) (m. pl.-B).
Une suite de bornes décoratives précède les murs à ftông DuO"ng.
En quelques éaS l'édifice s'élève sur une terrasse dont les murs
(1) Ml SaIl A, B, C, IL (3) Hông DuO'ug 1 et II.
(2) Mi SO'Il D, E, F. (4) Mf S(Jll A.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE CAM 39

de soutènement seuls se sont conservés. La hauteur à franchir


était-elle eonsidérée comme une défense suffisante? Malgré le res-
pect du lieu saint, cela parait peu probahle, surtout dans un cas
comme Yan Mum où elle n'atteint pas un mètre : faut-il supposer
alors qu 'une palissade compl était la fermeture? L'obstacle eùt été
plus SÜriCIlX il Pô J(Jaun Garai, mais sur le côté N. le terrain du

Fig. 2. - Doug Dm1llg.


~Iurs d'cn ceintc.

temple est de pluiu-pietl : un mUI' ilppuy(~ 5111' les tourelles d'angle


semble s'imposer; cependant il est inexplicable qu'il n 'ait laissé
aucune trace sur les parois de la tour d'entrée.

Porteries. - Un seul oxemple de porterie sous toitures nous


e~t donné par les vestiges qui précèdent le groupe des trois tours
de Hoà Lai; .celle-ci était divisée en deuxsalles J ct tout ce que l'on
peut en dire est qu'on ne pouvait pénétrer dansl'enclos :du temple
sans franchir au moins trois portes.
L'AHCHITECTURE

Le plus beau type de portei'ie voûtée nous est roumi il trois exem-
plaires - un (luatl'ième n'a pas encore été dégagé - par le grand
temple houddhique de Dông Duang. Nous avons déjà indiqué (1) que,
si leurs caractéristiques les montrent d'époques . différentes, c'est
qu'elles ont dù seulement remplacer les porteries en matériaux
légers que comportait le plan primitif et ses enceintes multiples. Le
troisième porche dut être exécuté ainsi il uue liasse époque, tant la
constl'llction ct les matériaux y sont défectueux. Le porche II seul
pal'ait faire partie du plan initial. Quant à la porterie l, elle doit dater
d'un des premiers re-
manieinents, sans doüte
dans la période de l'art
mixte. Bien que le por-
che 1 et surtout le porche
III montrent dans l'exé-
cution des parties bas-
ses, l'un de légères fau-
tes, l'autre de grossières
erreurs, les masses gé-
némles sont trop pa-
reilles pour que le parti
d'ensemble n'ait pas été
unique. Nous l'étudie-
rons sur le meilleur
exemple (fig. 3 et 4).
liig. 3. - IMng Duo'ng JI.
Porche: schéma du plan. Echelle: 0 m. on llar m ètre n. L'entrée est triple (2),
mais la porte centrale
donne seule réellement passage; les deux autres ri'ouvrent que des
logettes, qui enferment d'admirables avârapâla. L'épaisseur bien plus
forte des murs indique partout au centre la présence d'une tour

(.) Partie supérieure, plan au-dessus de (i) I.e., l, p. 4U.


l'édillce restitué; partie inlérieure, coupe (2) Cf. pl. XCIX.
horizontale de l'édifice sous les ,"oûtes.
42 L'ARCHITECTURE

sur laquelle les quatre ailes f,ppuyaient leurs yoùtes en berceau.


Deux pylônes il. chaque porte yènaient se composer avec cette pointe
centrale et d'avant cn arrière former sur l'axe une progression
continue de {lèches.
Ces porches siremarqllables ne sont que le développement du
.type habituel de la porterie; peut-être serait-il même plus juste de
. dire que la forme constante des entrées dans l'art primaire n'en est
que la réduction, car elles sont toujours, 11 l'origine, conçues comme
une petite salle II un étage qui domine de ses deux pignons les murs
interrompus par elle.
A.Mi San la tour-porte Cz nous en donne un fort Don exemple
ancien, ct nous rayons pour cette raison détaillée dans la plan-
che LXXXIII. Les plans d'E 2, de 1"2' de la cour d'entrée de Qua Giàng
sont neUemeilt rectangulaires. Il rie reste pas assez des trois tours-
portes intermédiaires h HOll Lai pour (!u'on puisse dire quelles formes
elles all'celaient. A\'ec ?IIi SO'n Rt, nous voyons l'édifice en longueur s~
transformer entour h étages; le plan continue à ètre harlong, mais
les pignons disparaissen t. La porlerie E. aux Tours d'argent, ?Iii San
As, sont cUITécs. Par contI'c G2, Ha et K restent rectangulaires.
Ill/lis en Hala salle disparaît, eUe pas·sage, interrompu en son milieu
par une porte, y coupe un massif plein. En 1(, le rectangle s'est
reLourné, modification logique, puisque la présence des logettes de
deiimpiila ne justifie plus depuis longtemps la position anormale d'un
hàtiment dressé au trayers de l'entrée qu'il doit au contraire indiquer.
Ce parti plus heureux semhle avoir été snivi à Clliinh L~ ; il est aban-
donné 11 Po I\lallll Garai pour une tonr (1 deux portes; clle ne donne
d'ailleurs aucun accès. de l'extérieur, n'ayant pas de perron antérieur.
Les porteries montrent une disposition curieuse: clIcs n'ont sou-
yent de fermeture que sur le dehors. Cette comhinaison est fréquente,
surtout ü la basse époque, et il "'Ii San les édifices R~ et G2 nous en
oll'rent des exemples caractéristifl'les.

Rampes et escaliers. - En raison des différences fréquentes de


DISPOSITIONS D'UN TEMPLE t.UI 43

niyCau dans les diverses padies d'un plan èam, des rampcs ou des
escaliers sont SOllYent nécessai~cs. 11 n'cIl l'cstcpl'esque rien. A Pô
Nagal' Ile Nha Trang, l'escalier, aux marches très hautes, suit une

. Fig. ;i. - PÔ Romë.


Lion. H auteur : 1 m. 5ô.

courbe ingénieuse pOli r échapper à la rive de la toiture qUI


pourtourne sur la nef basse la grande salle et s'appuie sur les .
murs d'échiffre(t). Latéralement arrive au N.-O. une rampe dallée de
briques, qui, insensiblement, se transforme en un degré fOl'traide. Aux

(i) cr. pl. XXI.


L'ARCHITECTURE

Tours d'argent, une dispositiO'l analogue permct de passer de la tour


basse il la tour d'entrée du temple (1). Tout en est ruiné, et seule la
partie lisse protégée par cette dernière tour s'est conservée intacte.
Elle aboutissait immédiatement il un nouvel escalier, cette fois très
rapide, qui menait àlagrande salle; au fond Ile celle-ci, d'autres, aussi
raides, conduisaient au plan supérieur. Quant il Po Klauit Garai (21,
si rampes ou escaliers orientaux y furent jamais prévus, ils n'y
furent en tout cas jamais exécutés, ct l'accès dut sc faire toujours par
les pentes moins dures du N. Po Romé (3) possède de même un degré
long et rapide en ayant et un accès naturel en arrière: l'escalier était
gardé au sommet par deux heaux lions, dont l'un a roulé au bas de la
pente, tandis que l'autre était reporté en arrière (fig. 5).

Grande salle. - La grande .salle nous retiendra moins longtemps.


Il est très probable qu'elle dut souyent être construite en charpente;
ses grandes dimensions y interdisaient la yoùte en maçonnerie.
Le problème de la construction de cette salle en matériaux plus
durahles reçut deux solutions: l'espace à couvrir fut enfcl'mé enh'e
deux murs et clos par une toiture en tuiles ou peut-être en terre.
Des haies sans vantaux aux extrémités en permirent la libr'e eir'cula-
lion; des fenêtres percées dans les parois des murs obvièrent au prin-
cipal inconyénient de cette solution, la fermeture des côlés. Un
exemple, qui date sans doute de la période archaïsante du XI" siècle,
D2 il Mi San, nous donne une indication précicuse sur le mode de
couverture de ces salles, car le pignon O. s'en est conservé presque
entier. La toiture (d'une· matière inconnue, aucun débris de tuiles
n'ayant été mis il jour en ce lieu) était un berceau en tiers point,
dont l'arc avait une ouverture double de la hauteur. A 1\Ii San, les
salles Dl' E3 , parmi les constructions primitives, sont conçues dê cette
façon; il en est de même de la salle centrale de Hoà Lai, dont nous

(i) cr. pl. XXXII.


(2) cr. pl. XI.
(3) cr..pl. VIII.
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE èAM 45

n'avons retrouvéquelebasdesmurs, la salleIl de Bông Duang; puis


il Mi Sail encore, A9' Dl!' G3, lIt , ct il Po JOauri Garai la salle centrale,
réduite il bien P?1l de chose. Cc parti a donné lieu ~l d'heureuses
compositiolls dc fa..:ades longues (1).
L'autre système se rapPI'ochait bien plus de la composition d'un
pendoJlo ct en présentait tous les avantages. La salle possède alors
trois nefs, et lescharpcntes sont soutenues IHU' des piliers; la petite
nef COlu"l aussi biclI sUl'les peti ts côtés 'luC sur les grands, ct la nef
cClIlmlc sc tCl"llline nuiselllhlablemeut pur des pignons: c'est la
silhouellc mème, aux évidcments près. d' un édilice en longueur
comllle ClOU B:; tic Mi Sau. Nous a\'ous essayé de donner lIne l'es-
li lutinll d'uue de ces salles dans 1I0S premières études SUI' les Cams (2),
celle tic 1'6 Nagar de Nha Traug.
Les salles de celle nature nC sont pas très nombreuses . Nous en
étYOIIS trouvé tles ycstigcs il ml Tnrng, où les piliers devaient être en

piel'l"e, ct carrés; il L<}c Thünlt, tic même; aux Touts d'argent ct à


Vi'lU Tuaug, oil seules les fouilles régulières qui ont permis aux
Anuamites d'anaclter les dernières hriques de chaque support en
décèlent la place; . il Binh B~nh peut-être, dans nombre de lamboUl's
de pierre aux angles anolldis, entrés dans la construction de la
citadelle; 11 Chanh LI) où les piliers octogonaux étaient cu brilJùes
aux extrémités et de bois dans les tL'ltvées centl'Ules. Chose assez
curieuse, cette dernière salle parait s'ètre close de pignons de
maçonnerie, car les colonnes terminales sont redoublées et les
fouilles ont dégagé aux extrémités de cette salle deux tympans de
pierre. La ùisposition générale du plan semble indiquer la présence
d'une salle ùe celte nature il Hung TJlI~nh ; elle eù~ été tout en bois,
(1) Cf. Iton'g DuO'ng Il, pl. CIV. avant, ct sa toilul'e posait S Ul' le lIl1U' de
(t) Cf. 8.1::.1-'.1::.-0., II, fig. 9, ct p. 33 soutènement cOlllme sur les piliers lalé-
sqq. 1\"os iiludcs postérieures ont confirmé l'aux. Celte · dispùsition plus simple est
lIolrc hypothèse ct lcs fouilles ont fuit c1airemcnt marquée par la courbe spéciale
dispuraitre la seule difficulté, l'urrangc- suivalü laquclle est tracé l'escalier et qlli
ment de la pat'lie poslérieure qui ne pa- pcrm<,t d 'échapper aisément à la rive du
raissait pas li'ès nature\. La pelile 11er IlClil toiL Cf. pl. XXI.
lalél'al(' sc relournai! en alTièl'C cÙlllnie l'n
46 L'ARCHITECTURE

car il n'en est rien resté. Un';petit abri qui sert de porche à Po Romê
peut la rappeler, et un souvenir s'en retrouve sans doute dans le bras
vertical du plan en T des bamun du Binlt Thu;.in.

Édifice Sud. -Ilestpeu de bfttiments dont la forme soit plus con-


stante, et si le système d'aération qu'ils présentent ft l'origine, à Mi
San, s'était conservé ensuite, iln'y aurait de différent entre les pre-
miers et les derniers que leur décor extérieur. Les uns et les autres
consistent toujours en un bàtiment long, divisé en deux salles éclai-
rées; la première seule s'ouvre, soit par coté, soit, plus rarement (1),
dans le mur-pignon. AMi San B5' 1'(Sdifice n'est pas divisé, mais la porte
est dans la partie O. comme dans les autrcÏs, et il estfort possible qu'une
cloison légère l'ait séparé en deux. AMi SaIl C3 , E7' itItông Duaug l, aux
Tours d'argent, il Mi San G4 , H4' à Po Iüauit Garai, nous le retrouvons
presque pareil. Seul le dernier, Po Homë, est d'un parti un peu dif-
férent ct n'est pas couvert. Nous en avons conservé le souvenir ou
la trace sur trois points encore, à Chim San, à Hung Th~nh, à Van
Tuang.

Bâtiments d'habitation. - D'autres édifices purent servir de bâti-


ments d'habitation. Ainsi la salle B6 il Mi San, où fut trouvée une
dalle qui ne peut guère s'expliquer que comme lit de massage; la
salle C4 , qui dut jouer par rapport iL C3 le même rôle que B6 par rap-
port ft B5 ; Es peut être pourE 7' mais Es reconstruit bien plus tard.
Tous ces petits édifices présentent la même composition, salle longue
dans un hàtiment iL faux étage, muni de pignons, fenêtres dans les
murs étroits et porte non axée daus un lIes murs longs. D6' indépen-:-
dant et plus grand, a sa porte axée. Aw moins ancien, a de~ baies plus
petites, mais dans chaque face; hi en que placée di{réremme.~t des
autr(~s, cette salle semhle en relation avec les tours AI2 et A13 , qui
tiendraient ici la place d'un édifice S. Hien dans ces salles n'indique
(i) Édifice S. tle IMng DllO'ng.
(2) De même à Mi Sali r, •.
bISPOSITlONSD'UN TEMPLE

CAM 47

que ce fussent des sanctuaires, et le soin de leur aération y marque


lIlle intention diffél'cnte. Dong . DuO'ng 1 1I0US 1I10ntro un petit
édifice. qui semble une véritable maison avec sa vérandah, ct nous
renvoyons il cc sujet au chapitre de l'architecture civile, car cc petit
h,Uimen t ne pami t pas avoir, comme les autres. suhi une sorte d'adap-
talion religieuse.

Tours d'abri. - Les derniers édifices que nous ayons à considé-


rer sont les tours d'abri. Leur parti est constant; c'est celui qui, du
reste, s'est consoné chez les Annamites. La stèle, raison de l'édifice,
t

est abritée sous une tOlll' carrée, pcr'cée de quatre haies sans yan taux,
de plain-pied ou llIuuie de perrOIls. A Mi SO'Il D., la plus ancienne
construction de ce type, une seule des quatre haies est précédée d'un
escalier. A Dông DuO'ng, au contrail'e, Hn'est qu'une seule ouverture
dépourvue de penon, celle du N., S~lIS (lU' on voie duiremeut la rai-
SOIl de cette hizarre disposition. Dong DuO'ng, Cil son enceinte 1, pos-

sède encore deux tours semblables: l'une, à l'US de telTC et (lU' on fut
obligé de murer postérieurement, la tOut' S.-S.-O., abrita peut-être la
stèle dédicatoire (stèle 1 de Dong DuO'ug); l'autre s'élève devant la
tour N., comllle la tO.U1' ceutrale dèvant la tour principale. Les Tours
d'argent nous Cil montront encore un bon exemple, lu tour S., dont les
pcrroIls uc sont plus reconnaissables. A Mi SO'n, Gs ne fut pas cou-
vert d'une voûte, et Da eside la dernière décadence.

Edifices commémoratifs. - Enfin, pas plus que le Cambodge, ou


Java, à la réscrve du H6rô)mdllr, le Campa ne nous a laissé de stupa.
Toul au plus peut-on voir dans les homes (fig. 6) et les pylônes
qui décOl'cnt les IllurS et les porteries de Dong Dll()'llg (1), monument
houddhique, un souvenir de cc genre d' (~difices; ces derniers éléments
.sont analogues aux stupa qui figurcnt aux cotés du Huddha sur cer-
taines pièces de terre cuite (2) (fig. 7).
(1) Cf. plus haut, fig. 4. p. 25, fig. 9 j Duddha de Phu<Yc Tinh, de
(2) Phong Nhà. Cr. H.E .f.' .E.-U., 1, IHlIinh Th9 TAy.
4-8 L'A ItCIIIT ECTUHE

Nous venons de donner dans leurs grandes lignes les dispositions


d'un temple cam; elles semblent être restées presque immuables au
cours de~ temps; leurs proportions varièrent-elles davantage? Hé-

Fig. G. - BJllg Ihro-ug Ill.


Hauteur: 3 mètres cmiron,

duisons notre examen ~t l'édifice essentiel, le lialan; ni en plan ni en


élévation ses dimensions n'ont beaucoup changé (il, sauf dans l'excep-

(1) Nous laissons de côté dans cet geur ulteiIit presque H mètrl's ct leur
eXam('ll gt;nél'al les énormes tOUl'S DmJllg hauteur approche de 40, quand les pIns
Long, il Vùn TuO"ng, qni diffèrent autant hautes tours vraimcnt ('alUes n'url'ivcnt
par la Illusse q ne par la composition des pas à 30 mètres.
vraies tours bllnes; leur plus grande lal'-
DISPOSITIONS D'UN TEMPLE
.
CA~1 49

tion cUl'ir.use de l'art cuuitiue; mais une réserve est il faire: les
ohservations précédentes ont mis en opposition le sanctuaire prin-
cipal ct les sanctuaires annexes, en y mal'quant une dilfé,rence de
masse. En réalité, les !.-a/an se divisent en deux groupes hi en tran-
chés, gl'Unds ct petits, avec une série mal dMinic d'intermédiaires;
mais il s'en faudrait de heaucoup que tous les
grands soient principaux, tous les petits, an-
nexes, En plan, 24 des é(lifices représentent le
, grand !.-a{an : 7 y oscillent autour de 10 mètres,
17 autour de 8 m. 30, avec comme minimum les
7 m. 50 de la tonl' principale de itông DuO'ng
cl comme maxilllum les tOm. 45 du grand lia-
lan des Tours d·,u'gent. De 7 Ill. ,2 0à 4 m. 90 ,
9 édifices s'écheloJlllellt, ut nous l'etl'O\1VOllS un
nouyeall groupe d'lIlle quinzaine, constituant
celui des petits sanctuaires; 9 oscillent antolll' Fig. 7. - I{hunh ThQ .
de 4 m. Hi; 8 alltour de :! Hl. 40, le plus Bong. Slupa aux cô-
. tés du Dmldha.
grand et le plus petit étant ~t Mi San, Bi avec Demi-grandeur.

4 m. 30 et C" avec 3 mètres, la plupart (13


sur 17) de l'art cubique ct mixte, où les bâtiments sont en général
plus petits en largeur et surtout en hauteur. .
Dans cette dernière dimension verticale l'étude est plus déli cate
parce que les édifices ne sont jamais complets ; la plupart sont mé-
connaissables au-dessus du deuxième étage. Force nous est ùonc
d'arrèter nos comparaisons à ce niveau; par chance les étages qui
sont au-dessus varient peu d'nn art il un autre, et les r ésultats
obtenus par l'examen des hauteurs du deuxième étage peuvent être
étendus, sans grande chance d'erreur, à la hauteur totale elle-même;
ces résultats sont frappants. Prenons comme unité le côté du carré
de base: on voit que l'art primitif et tous les arts de la seconde pé~
l'iode qui en dérivent montrent ;l peu près la même proportion, 2 (1) ;

(l) Moyenne exacle des moyennes des (livel's arts, primitif, classique el dérivé,
2,0!i1.
.\S.,AM. -- II.
L'ARCHITECTURE

la hauteur moyenne dans l'~rt primitif n'est que 1,94; elle croit avec
l'art classique et l'art dérivé pOUl' atteindre respectivement 2,04
et 2,08; mais tel édifice particulièrement élancé de l'art primitif dé-
passe déjà les dernières moyennes (B3 : 2,20), n'étant pas loin des maxi-
mums derniers (Tour d'or: 2,37; N1Wn Tluip, 2,30). L'art cubique
s'oppose nettement avec une proportion qui n'atteint pas 1,5 (1), et
Jans sa fusion avec l'art primitif, l'arl mixte dépasse il peine cette
valeur: 1,65. A quoi tiennent ces ditrérences si grandes dans les pro-
portions verticales, au corps même ou à la combinaison des étages?
Examinons tout d'abord les proportions du corps même; eUes ne
sont dans les arts opposés nullement uniformes et dans les extrêmes
l'écart va jusqu'à renverser la proportion: l'art cubique y montre le
minimum avec 0,65 en Mi SaIl C7, tandis que l'art classique donne
1,32 à la tour N. de Chiên :ltàng, et l'art pyramidal 1,57 à la tour S.
de Rung Th<.tn. L'art primitif présente pour les hauteurs du corps
. des proportions qui sont très voisines de la moyenne générale dans
l'art èam: 1,18 par rapport à 1,08; l'art cubique reste très au-des-
sous: 0,87 ; l'art mixte, comme on doit s'y attendre, sc l'approche de
la moyenne: 0,93. Toute la seconde période reste dans les données de
l'art primitif avec une tendance marquée vers plus de hauteur, ten-
dance qui s'accentue encore dans l'art pyramidal pour fléchir seule-
ment il la fin de l'art dér~vé L'importance de-l'espace entre les cours
de moulures haut et bas suit assez régulièrement ces variations pour
ne se réduire d'une façon sènsible qu'à la fin de l'art dérivé, par suite
de l'exagération d'importance donnée à ces cours de moulures.
Les rapports des étages avec le corps sont, à peu de chose près,
les mêmes dans l'art cubique et l'art primitif, au moins pour le pre-
mier étage; c'est, dans les deux cas, environ le 1/3; l'art cubique ·
regagne cependant un peu de hauteur par le fait que les étages s'y
réduisent beaucoup moins vite, et furent peut-être d'une unité plus
nombreux. Par contre, les arts de la seconde période s'étirent en

(1) Exaclcment 1,454.


DISPOSITIONS D'UN TEMPLE CAM 5t

hauteur, plutôt par l'exagération des masses supérieures que par


l'étirement du corps même. C'était déjà par ce moyen que l'art mixte
se rapprocha des dimensions de l'art primitif. Le premier étage atteint
ou dépasse, dans l'art secondaire, la moitié du corps inférieur, et le
deuxième en d(;passe le tiers, de telle sorte que les derniers monu-
ments donnent une impression pénible avec leur énorme superstruc-
ture, impression qui ne fait que s'accentuer, quand, dans la décadence
finale, le corps principal lui-même vient au contraire à se réduire,
CHAPITRE III

L'ARCIIITECTURE. - L'INTf:RIEUR DU SANCTUAIRE

La cella: son plau. - Parois . - Sol. - Décor. - Dispositions spéciales. - Grandes


niches. - La voûte. - Forme générale. - Surface. - Valeur ùù tracé. -
Évents. - PlaComl. - Dais ct velum. - Picrres dc suspension. - l'liches il
luminairc. - Nichcsspéciales. - L'idole, centrc architectural du kalan. - Corn·
munications de la cella avec l'extérieur: couloir, vestibule. - Clôture, porte. -
Vantaux.

Bien que le kalan èam ne soit en aucune façon conçu pour le


sanctuaire qu'il abrite et qui est son unique raison d'ètre, la logique
nous oblige il étudier la cella avant soIi enveloppe, cette masse
énorme de matériaux qui s'élève en une silhouette hardie au-dessus,
et dans laquelle la salle est assez naïvement réservée pour y pal'ailre
presque creusée après coup. C'est un cube évidé surmonté d'une
pyramide creuse constituée par le surplomb des parties supérieures.
Le kalan étant, par définition, carré, le plan de la cella l'est aussi (1).
Cependant le monument est pàl'fois assez irrégulier et tient plus
du rectangle, à l'extérieur comme il l'intérieur (2), mais rallongement
de la salle ne semble pas, il quelques exceptions (3) près, volontaire-
ment cherché.

(i) Il existe cependant au moins une (2) Ml SO'H Bi' lour principalc de Po
cella en longueur, cell e de Mi SO'n Ci' mauÎl Garai.
mais lc bâtiment quila r enfermc est traité (3) Ml SO'n Alo, par exemple.
en édifice long, non cn lw/ail à étage.
L'INTf;RIEUR DU SANCTUAIRE 53

Les parois, d'ordinaire nues et percées seulement de niches


à luminaire, sont verticales; en un seul. cas, à. Hoà Lai, elles
s'inclinent vers l'intérieur. Mais cette disposition peut avoir été
adoptée au cours de la construction pour équilibrer le dévers opposé
que présentent les parois extérieures. Dans quelques édifices de la
seconde période, les parois cessent d'être verticales et ne sont plus
soigneusement parementées: c'est en réalité la voûte de briques qui
commence dès le has avec une inclinaison générale très faible (1),
Le sol de la cella est au niveau où s'arase le soubassement, à
ras de terre comme la base si celle-ci est seule; il est constitué par
plusieurs rangs de briques exactement jointoyés qui recouvrent la
cuve centrale déterminée par les quatre murs de fondation. Cette
cuve, qui semble d'ordinaire avoir reçu un dépôt sacré, resta toujours
sans communication réelle avec la salle; bien que remblayée avec
soin, elle put cependant recueillir une partie des liquides sacrificiels,
soit par infiltration, soit par écoulement dans un canal central (2).
Rarement le dallage est en pierre (31, ct nous n'en avons qu'un
seul exemple orné (4): encore ne vient-il pas d'un kalan (pl. CXVI-G).
La cella n'est jamais décorée, même du moindre profil: la raison
en est sans doute dans l'inutilité de tout ornement, puisque la salle
est obscure; il est même exceptionnel que les niches it luminaire
soient découpées suivant un profil cherché. Deux tours cames seules
présentent un décor intérieur; encore l'une d'elles, Mi San A13 , parait
être un bâtiment d'habitation: la paroi du fond encadre à l'as de
terre une dalle de pierre sculptée de neuf figures debout; r autre, la
tour de Thfi Thi~n, offre sur la même face les restes d'un retable
devant lequel la divinité devait se détacher.
Un seul édifice montre une forme spéciale de cella: c'est la tour
S. de Khuang My (5). Pour en trace~l e plan, le constructeur a divisé

(1) Yail Mum , IhrngTh1.lnlt, par exemple. (1) Briques trouvées dans le dallage de
(2) Cf. plus loin l'étude (lu piédestal. la galerie Bu à Mi Srrn.
(3) Dong DuO'ng tour principale, ~Ii (5) Pl. LVI ct LVII.
SO'n Al> nt.
L'AHCIIITECTURE

le carré ordinaire de base e~ deux parties égales par un axe trans-


versai; puis il a reculé les petits côtés du rectangle postérieur, élar-
gissant ainsi d'autant le fond de la cella. De simples piliers garni-
l'en t les raccords et le milieu de la paroi O., tandis que des encorbel-
lements permettaient sur les côtés de regagner le carré normal pour
donner it la voùte une base naturelle. Pour rendre plus agréable
cette étrange disposition, les piles ne furent pas dans leur entier
construites en briques, mais dans la partie hasse reçurent un pilier
de pierre sculpté: aucun d'cux n'est rcsté en place, et seules les
alvéoles où ils s'encastraient attesterai ent leur existence si l'un d'eux
ne s'était conservé en partie comme support d'une niche annamite
au mur de l'enceinte moderne (1). De ce système la tour de KlmO'ng
My est le seul exemple l'esté debout, mais nous avons conservé le
souvenir de quelques autres, grâce aux restes de leurs piliers: ceux-
ci sont nettement reconnaissables et leur longueur serait franche-
ment exagérée pour une simple porte (2). Trit I{i~u (3) , Châu Sa (4),
Phông L~, nous en montrent de tous les types, et nOllS en retrou':
vons encore des fragments dans le jardin de Tourane (5). Quelle étuit
la raison de cette hizarre disposition ? Sans doute l'intention de don-
ner plus de largeur il la cella .sans tl'opl'éduire la résistance des
murs; elle dut ètre abandonnée rapidement pour les difficultés d'exé-
cution qu'elle présentait.
Une autre disposition parait résulter du même besoin d'agran-
dissement; peut-ètre est-elle le souvenir de l'existence hypothétique
des portes ouvrant sur chaque face et qui ne se seraient conservées
que dans l'art khmèr: de hautes niches partent du sol et se terminent
en voùtes parallèles aux axes; elles semhlent des entrées de couloirs
allant vers l'extérieur et murés presque il leur point de départ. Spé-

(1)Cf. 1.C., 1, p. 249, fig. 47. chacun de ces piliers était double.
(2)Une seule porte, à la tour principale (3) Entré au musée de l'École sous le
de Bong DuO'ng, présente des piédroits . nO S. 26, fig. 44.
aussi allongés j mais cet édifice semble, (4) Pl. CL-B, F.
d'après les proportions de ses bases, (5) N°'1î4, 48 et 98 j cf. I.C., l, pp. 327
avoir été étiré en hauteur, et d'ailleurs el 325.
L'INTÉHIEUR DU SANCTUAIHF: 55

cia]es ft l'art cuhique(i), elles paraissent accidentellement dans l'art


primitif (2), ct cc n'est plus qu'une tradition dans l'art secondaire (2).
A quelques exceptions près, et toutes dc la première période, les
sanctuaires cams furent toujours voùtés. Nous rechercherons "ail-
leurs (4) quels purent être les modes de couverture différents et quel
est le système de la const.ruction de la voùte : nous n'avons h exa-
miner ici que ses différentes formes; il suffit dc rappeler que toute
voùte came connue est du type it encorbellement, c'est-il-dire que le
vide y est franchi par la saillie de chaque assise sur la précédente,
placée elle-même en pOI·te il faux.
11 n'est guère possihle de déterminm' sùrement (5) si la hauteur
de la voûte s'est allongée ou réduite avec]e temps, si son angle a
diminué ou grandi: le seul fait certain, c'est qU'~t l'origine la voûte
suit dans ses grandes lignes le contour extérieur du bàtiment, s'in-
clinant quand]e profil se rapproche de l'horizontale, se redressant s 'j]
devient vertical; ainsi la saillie des assises augmente sous les terras-
sons, se réduit en face des parois d'étage. La coupé transversale de
Ct (pl. LXXXII) donne un exemple très clair de celte disposition.
Plus tard ce parti logique et économique, mais tFailleurs infiniment
moins stable, est abandonné (6) ; la coupe de l'édifice S. des Tours d'ar-
gent (pl. XXXVI) donne une solution plus brutale, mais mieux appro-
priée à la médiocriltS nouvelle des matériaux et de la main-d'œuvre.

(1) Hoà Lai, Pô Dam. Art mixte: Dong longue et dispendieuse d'échafaudages,
DuO'ng tour pl'incipale. nous avons dû nous contenter de cotes
(2) Mi SÜ'n A'., Cl où ellcs sont sans obtenues par le calcul du nombre des
profondeur. rangs de briques et de leurs moyennes,
(3) Tour d'entrée aux Tours d'argent,à prises dans les parties lJasses ; or, il n'est
Pô Klaun Garai; simple mouvement de la pas absolument sûr qu'elles aient tou-
paroi aux tours DuÜ'ng Long. jours le même calibre, et quand il en
(4) Chapitre IX. serait ainsi, la lecture de joints de bri-
(5) L'étude des formes de la voûte est la ques, même à la lorgnette, est sujette à
partie de notre travail qui présente le caution qUI\IlfI elle se fait à (les distances
moins de garanties, car l'examen dcs de 30 mètres comme aux tours DUÜ'llg
assises supérieures, perdues dans une Lon~.
obscurité presque complète, fut toujours (6)Par exception, le vestibule du {fa-
. très délicat; les mensurations directes lallprincipal des Tours d'argent est voûté
étant impossibles sans la construction suiyant ce système.
56 L'ARCHITECTURE

L'économie seule fit reprendre le système primitif dans l'art secon-


daire(!) : elle s'était tradu~te une fois dans l'arl cubique à la tOUl'
S. de Hoit Lai par l'élargissement hrnsque ùe la pyramide (pl. XVII),
système défectueux d'ailleurs, parce qu'il enlève à la voùte à encor-
bellement un des éléments pratiques de sa résistance, sa conti-
nuité.
Dans la première période, la yoùte est toujours parfaite, les as-
sises bien réglées et parementées avec soin. Au XIe siècle, ùans cette
époque étrange où un souci intelligent de l'aspect s'allie il une négli-
gence extrême dans le choix des matériaux et dans l'exécution des
formes, les yoùtes, très apparentes, sont parementées suivant des
courbes régulières, comme au Cambodge. Il en est de même il V{lIl
TuO'ng : la voùie des vestihules y est tracée en carène renversée;
à Chiên Düng, la section y donne une suite d'arcs recoupés, tandis que
les grandes niches intérieures sont parementées suivant de régu-
lières ogives (2). C'estlà d'ailleurs un système plus àncien, carla yoù(e
élevée au x· siècle snI' la tour de Bâng :\ n présente déjà ce profil.
Un tel souci ne dlmi qu'uri temps; la réaction amène des concep-
tions bâtardes, mais faciles; tonte distindion cesse entre les parois
et la voùte, et jusqu'au sommet le mur s'infléchit, chaque brique
saillant irrégulièremenl sur l'inférieure jusqu'au point où l'inclinai-
son, faible mais continue, fait se toucher les quatre faces (3).
Il n'y a rien Ih de semhlable au suhterfuge ingénieux que les
artistes anciens employèrent pour dissimuler le départ réel de la
voùte. A Mi SO'n B5 (pl. LXXXI), le profil général de l'édifice exigeait
que la yotite commençât très bas, mettant près du regard et du corps
la brutalité de ses arêtes: celles-ci furent alors abattues, et la paroi,
bien qu'oblique, devint au moins lisse, la saillie des rangs de briques
ne reparaissant, pour se continuer jusqu'au sommet, qu'il une cer-
taine hauteur; ainsi l'œil est trompé," il première vue, et l'impression
d'écrasement diminue d'auté}nt. Le même systè~e a été employé
Nh~n Thap, cf. pl. XXVIIJ.
(1)
(3) Yail Mum ; Hllng Th~nh ; Po Nagar
(2) Cf. pl. LXI et LXIII. (le Nha Trang tour S.
L'INTÉRIEUR DU SANCTUAIRE 57

partout à 1\1i San, même en Al où le départ réel de la voùte se fait


déjà à une grande hauteur; seul le dl)sir de reculer pour l'œil le début
de l'encorbellement peut expliquer ce dispositif: voulu ou non, un
p,ffet de fausse perspecti\'e donne alors l'illusion d'une hauteur Lien
plus considérahle.
Ces remarques suggèrent l'impression que la voùte fut toujours
considérée comme une nécessité désagréable; elle ne montre jamais
aucun essai d'utilisation décorative avant les tentatives éphémères
du XI" siècle; tout au plus peut-on citer vers cette date l'ébauche de
corniche intérieure que présente la tour N. de KlmO'ng My, formée
par ]e mouvement des premières assises.
Cependant les Cams se sont montrés experts dans le maniement
de cette voùte; elle est simple, d'ailletus, et ne présente que des péné-
trations droites, mais elle exige pourtant un tracé complet avant le
montage de la construction: les Cams y marquèrent une réelle maî-
trise, ct les voùtes des vestihules de Mi San A1' de la tour S. de
IOIUO'ng ~ly, surtout celle, si compliquée, de la tour-porte Mi San C2
(fig. 8) sont parfaitement conçues. Nous voyons même l'artiste
s'attacher il certaines suhtilités: ne pas couvrir une salle carrée qui
fait suite il une salle longue par une pyramide, mais, pour mettre plus
d'unité entm les deux yoùtes, réser\'erdans cette dernière une courte
. arête horil.Ontale (1). Nous le voyo,ns de même interrompre ingénieu-
sement la yoùte sur une face pour faire communiquer deux salles
par leur sommet: elles profitent ainsi toutes deux d'une aération
continue (2), qui ne serait possible autrement que basse, avec l'obliga-
tion gênante de laisser ouverte la porte de communication (3).
Une disposition curieuse ct presque générale des yoùtes éames
est la présence au sommet, quand elles sont pyramidales, d'une

(1) Édifice S. des Tours d'ar"ent Dâtiment C3 de Mi SO'n pl. LXXXIII.


(2)
pl. XXXVI. Nous avons indiqué ~ett; Nous laissons de côté ici les voûtes
(3)
arête un peu trop courte dans cette de ,décharge, llrocédé de construction
planche; les voûtes y ont en réalité une peu usité en cet art et que nous étudie-
pente plus raide, ce qui augmente la lon- rons au chapitr'e correspondant, le cha-
gueur des deux arêtes terminales. pitre IX.
A

Coupe .sur
l'AxeA-B
A liryieatP:. ,lés
Ec~e.lle chljta!,J

A------

Fig. 8. - Mi SO'n C2 •
La voûte.
L'INTj.~RIEUR DU SANCTUAIRE 59

véritable cheminée (il, et si elles ont la forme d'un dièdre, d'une


haute faille (2) qui en prolonge le vide dans les parties supérieures.
La cheminée n'a guère plus de 25 centimètres de côté; la faille, 8 à
iOde largeur; il n'est donc pas possible d'y voir une trémie pour le
montage des matériaux. Nousn'avons eu l'explication de cette bizarre
disposition qu'au cours des travaux de Pô Nagar de Nha Trang.
Quatre trous régulièrement placés il la même hauteur, sur les axes
de l'étage, à la tour N.-O., révélèrent l'existence de canaux de 5 à
6 centimètres, qui traversaient la maçonnerie de part en part et se
croisaient à l'extrémité de cette haute· cheminée (pl. XXV). Dès
lors la présence de celle-ci s'expliquait: l'ensemble du conduit et des
canaux donnait le tirage nécessaire à la combustion des lampes. La
même disposition existe à la tour principale voisine et se reconnait
dans un grand nombre d'autres édifices (3). A la tour S. de Nha
Trang un autre système fut employé: une ouverture unique, obte-
nue par le logement dans la maçonnerie d'un tube de bronze creux
qui donnait aux gaz surchauffés un mince échappement (son dia-
mètre est de O,Of5 à peine) (4). L'appel fut plus fort il Po J(lauri
Garai, car la cheminée vient finir sous la pierre de couronnement
qui n'est portée que par les quatre angles (fig. 2f).
Quand les bâtiments étaient munis de fenêtres au 1er étage, cette
disposition devenait inutile; c'est pourquoi les fausses niches de cer-
tains édifices, comme à 1\11 San C3 , le vestibule de Cp sont percés de
meurtrières; parfois, comme en B7' la cheminée se désaxe pour gagner

(1) Tour de cuivre, tour S. de Pô Nagar pied de l'applique S. de la' face O. au Ille
de Nha Trang, pl. LI et XXIII. étage; à B1' dans le fronton des fausses ni-
(2) Mi SO'n Cl' pl. LXXXII. ches du Ile; à la même place en Al l et en
(3) Tous nos relevés étaient faits A13 ; il semble en exister un à la base des
depuis longtemps et bon nombre de nos pignons en B6' Ceux de la grandetourdePô
planches dessinées quand nous eûmes la NagardeNha Trangsontau centrecles fron-
bonne fortune de découvrir ce curieux tons antérieurs des fausses niches aulne
système. Nous avons pu reconnaitre les étage (pl. XXI), à Hoà Lai au même point,
mêmes modes d'aération en place à Hoà mais au 1er • Enfin il ya nue trémie étroite
Lai et à PÔ Klaml. Garai, sur photographies sur le vestibule de l\li SO'n A11' et sans
en divers édifices de Ml SO'11. On distingue doute elle correspondait au même système.
un orifice d'aération à Ml SO'n Al dans le (') Cf. B.E.F.E.-O., VI, p. 296.
60 L'ARCHITECTURE

une de ces ouvertures (p1. LXXXI). Ailleurs des fentes spéciales


sont réservées à cet effet(l).
La yoùte fut longtemps assez soignée pour être laissée apparente
sans eITet désagréahle, et quand son exécution fut négligée, l'incurie
était devenue trop grande pour qu'on se prt'occupùt de l'impression
pénihle qu'elle eùt pu produire. Le plafond, d'un usage fréquent au
Cambodge, fait ici défaut; seul le monument, à moitié khmèr, de
Duaug Long put en rec(woir; il fallait bien intelTompre la hauteur
prodigieuse de la salle intérieure, véritahle puits de 15 mètres de
haut, de 30 avec la voùle.
Des plafonds se rencontrent plus soùvent aux couloirs d'entrée (2);
ils ont_suhsisté lorsqu'ils étaient en pierre (3): ils étaient alors formés
de lourdes dalles sans décors; en bois (4), ils ont disparu et ne sont plus
accusés aujourd'hui que par la rainure qui les a reçus. Cette dis-
. position spéciale ne pami t d'ailleurs nullement obligatoire, et le soin
apporté dans l'exécution des voùtes au-dessus des entrées~ le décor
porté sur la murette qui s'élève au-dessus dn linteau (5), montrent
que le plus souvent tous ces éléments durent rester apparents (6).
Il ne semble pas cependant que la divinité ait jamais été laissée
sans abri sous le vide de la voùte. La raison en est facile II trouver
dans un pays où abondent les cham"es-souris et dans des monuments
dont les dispositions rendaient ù peu près impossible tout essai
d'entretien. Deux systèmes, dais (7) et velum (8), furent em ployés pour
abriter la divinité; aucun des deux ne paraît avoir été préféré, et ils

(1)PhoHài, Bàng An . . sans doute à l'époque où ces éIlifices, com-


(J)Phu lIài, PÔ Romë. mençant à se ruiner, s'ouvraient partiel-
(3) Chièn Bàng, :Mi SO'n Et" lement à la pluie et aux chauves-souris.
(4) IIoà Lai. Il en fuL ainsi à Hoà Lai, à lIung Th~nh,
(a) Mi SO'n AI' KhllO'ng My tour S., à Phô I1ài.
l'ô Nagar de Nha Trang tour principale, (7) Ml SO'n AI : (Je dais y parait posté·
kalan principal des Tours d'argenL rieur au piéllestal qui lui-même est pos-
(6) La présence dans un certain nombrc térieur au monument), B3 ?, Alo , C7 , El'
d'édifices ([c trous de boulins en rangéc Pô Nagar de Nha Trang, PO KlauÏl Garai
horizontalc ou dans deux plans angulaires el PÔ Homë, ces trois derniers modernes.
semble indiqucr quc l'emploi d'un toil (8) KhuO'ug l\ly, l\1i SO'nB~ et E~, Chiên
intérieur ful souvent reconnu nécessaire, , Dàng, PhO Hai Lour principale.
L'INTÉRIEUR DU SANCTUAIRE 6t

furent parfois utilisés ensemble (i). Nous donnerons avec les acces-
soires du culte les quelqucs renscignements que nous possédons à ce
sujet; il n'est lieu ici d'étudicr ces deux moyens de pl'Otection que
dans leurs rapports avec l'édificc mème. Les dais paraissent avoir
porté directement sur le sol, et C7 de .Mi San montre, encastrées dans
son dallage aux quatre coins du piédestal, les pierres qui devaient
porter les colonncs de l'abri . .H3 • dans le même lieu, n'en montre
qu'une et serrée dans un angle de la tour, sans qu'on puisse savoir
exactement si les trois autres angles étaient arrangés de même: le
dais eùt, dans ce cas, tcnu prcsque toute la largcur de la cella, dis-
position qui n'a ricn d'impossible si l'on remarque que dans cette di-
mension extrême il est encorc plus petit que les dais de Ai ou de AiQ'
Quant au velum, sa présence n'est indiquée que par lcs picrrcs
de suspension (2) ou les crampons (3) métalliques qui servaicnt à le
tendre. Les premières sont de IJctites dalles plates, fichécs dans le
mur et pcrcées d'un trou pour le passage d'une corde; clles sont
horizontales d'ordinaire, parfois vcrticales (4) (pl. CXXVlI-ll).
Les niches à luminaire ont, comme la voilte et dans le même temps,
un caractère ncttement utilitairc, et prenncnt avec ellc, dans la période
secondaire, une certaine valeur décorativc. Lc rôle que nous leur
attribuons cst, comme celui assigné aux pierrcs dc suspension, hypo-
thétique: il est confirmé par l'habitude actuelle des Cams de mettre
un lumignon dans chaque niche au cours de leurs dernières céré-
momes.
Les tout petits sanctuaires(5) cn sont dépourvus, quoiqu'ils possè-
dent il l'occasion une cheminée d'aération (6). Nous n'en voyons pas
davantage dans les sanctuaires intermédiaires (7), bien que parfois ils
en aient une seule (8). Par couh'e clles semblent n'avoir jamais

(1) Mi San E4' (4)Ml Son B4'


(t) Chiên Dàng, Ml SaIl E~ . (5)Ml San A 2- 7 , 8 7 - 13 , templions de
(3) j{hllang My. La tour K présen te Dong Dlfang I.
ùes pierres de suspension Ilon percées et (6) Mi Sail 8 ,
7
au-dessus <le chacune un crampon mé- Pl Mi San 8 3 , Cj , A'4' A'2'
tallique. (8) Dong Dllong tours S.-O. et N.-D.
62 t:AllCHlTECTURE

manqué dans les grandef; cellas (1), mais elles y ont mainte fois
disparu dans l'afTouillemen~ général des parois, tenté par les cher-
cheurs de trésors. Leur nombre classique est de trois; il n'est pa~
rare qu'un désir plus grand d'éclairage it) ou des dispositions spé-
ciales de plan (3) amènent leur multiplication. Placées sur les axes
quand ils sont libres, elles se dé.saxent parfois dans la seconde
période, salls que la raison en apparaisse clairement(4).
Leur forme, très simple à l'origine, est une cavité rectangulaire
couverte par un dièdre de minces assises encorbellées (pl. CXVI-D).
Elles montrent un aspect plus riche (5) dans l'art secondaire (m.
pl.-E), mais prennent parfois alors la simple valeur d'un pur dé-
cor (6). Elles furent toujours prévues dans la construction, et nous
ne les rencontrons qu'une fois taillées après coup (7).
Parfois sur les axes elles reçoivent des dimensions telles (8) qu'on
se demande s'il n'y a pas eu confusion entre la nidw à luminaire et
les grandes niches partant de fond, indiquées plus haut. Une autre
niche est l'estée un mystère pour nous; on ne la rencontre que dans
de rares exemples de la première période (9) ou dans leur copie de la
seconde (10), alors décorée. C'est une retraite peu profonde, un peu
moins haute que large, réservée à ras du sol dans l'écoinçon S. de
la paroi O. du sanctuaire (m. pl.-F).
En tant que (;Culre architectural du ka/an, l'idole ne donne lieu à
aucune observation intéressante; les temples qui ont conservé leur
divinité eIl place sont d'ailleurs bien rares (11) ; par contre le nombre

(1) Ml San CI seul fait exception. e) 1\1i San GI •


(2) 5 il l'ô l'\agal· de l'\ha Trang tour (8) 1\1i San FI' PM Hài.
principale; 1:1. à -"\ de Mi San; 1.2 à Hoà (9) Ml San CI' Khuang "Iy tour S.
Lai toùr centrale; 4 à AI~ de l\lî Sail et (iD) Khuang My tour N.
à la tour N. de lloà Lai; 6 à la tour prin- (Il) Ils se réduisent à Irois dont un seul
cipale de Dong Duang; 1:1. à ~lî San ancien, Pùl'\agar de l'\ha Trang tour
ni" principale; les deux autres sont 1'0 KlauÏl
(3) Mi oon AI, 6 ; Hhuang My LOUf Gami etPo Rome,auxquels il faut ajouter
S., 6; C~ de Mi San, 4. les uamuli du llinh ThU1~n. Bâng An et
(.) Khuang ~Iy [OUI· N., Mi San ili. l'ho Hùi 011 t encore leurs linga, mais rUll
1") Chiên Dàng, l'\ha Trang tour S. et l'autre oul été redœssés après un bou·
I~) Vestibule ],11 San E~. . leversement complet.
L'lNTÉRIEUn DU SANCTUAIRE:

des idoles et des piédestaux retrouvés est assez grand pour permettre
sans difficulté de recomposer leur ensemble: nous lui consacrerons
plus loin un chapitre spécial pour ne pas interrompre ici l'étude des
dispositions générales du sanctuaire.
Les dernières ne nous retiendront guère: elles se rapportent uni-
quement aux communications de la cella avec l'extérieur. A l'excep-
tion unique de Mi San Ai' le sanctuaire n'est jamais ouvert que sur
une face, par un passage étroit opposé il la divinité. Parfois ce cou-
loir trave~se l'épaisseur des maçonneries de la tour et du motif
d'entrée, quel qu'il soit, sans modification; mais toujours, en un
point de sa longueur, qui, le plus souvent, est en avant de l'aplomb
extérieur du kalan, se trouve un encadrement robuste de pierre, sus-
ceptible d'ètre fermé. Dans l'art cubique, cette porte se trouve près
de l'entrée (1); il n'est pas de porche, ou, s'il en existe un, il est minus-
cule; tout le couloir devient ainsi une annexe du sanctuaire. Dans
les autres formes d'art, le couloir s'élargit fréquemment en avant de
la porte pour constituer parfois une petite salle (i), rarement, et dans
. l'art primitif seul, un véritable vestibule (3), souvent peut-ètre, dans
l'art secondaire, un porche il plusieurs entrées (4).
Entre la porte et la cella, le couloir est toujours fort simple:
parfois il l'entrée dans le sanctuaire, il a les angles abaUus (<i); rare-
ment il montre un décor, soit de simples pilastres (6), soit de colon-
nes (7) ; il peut, comme nous l'avons vu plus haut, recevoir un pla-
fond. En avant de la pode, il est, suivant son importance, couvert
par une voùte en berceau ou par une pyramide.
Son décor ne consiste guère que dans le motif du tympan de la
porte (8), motif qui ne foumit qu'une fois l'occasion d'une composi_

(1) Mi SO'Il A't, FI' Hoà Lai, l'ô i'iagar (4) Mi San GI> Bang AIl; Yaù l'roù
de ~ha Trang tour O., l'ii Dam. fenêtres seulement.
(2) l\hllO'ng My tour centrale, l'à l'iagar (:i) l\Ii SaIl A' 10 etc.
tuurs principale et S., Tours d'argent (") Chièn :l:tàllg tOUl' S.
I.alall principal, Pli Klauit Garai, l'li (') MI ::lan Ai' entrée O.; C2 •
Rume. (8) l'ô i'iagar de i'iha Trang tours S. et
(3) KhllO'ng My tour ::l., ~Ii ::lan Ci' pl'ineipale; Tours d'argent ka/ail principal.
64 L'AnCHITECTURE

tion importante (1); elle est dp l'art primitif. Dans l'art secondaire, un
certain efl'et esttiré de l'asp~ct même de la voûte (2), qui souvent ne
présente plus un simple encorbellement avec suite d'arêtes brutales,
mais offre des surfaces lisses soigneusement parementées sui~ant
une courbe particulière; on le voit en outre muni de niches à lumi-
naire (3), dont le l'ole ne peut être que décoratif, puis(IUe ce couloir
est en communication directe avec l'extérieur; elles aU'ectent alors une
forme spéciale et qui accuse nettement leur rôle ornemental. Couloir,
porche ou vestibule s'ouvrent directement sur l'extérieur par Ull\)
baie encadrée de piédroits qu'unit un linteau. Sa composition est
traitée pour le dehors; aussi l'étudierons-nous dans l'examen des
façades extérieures.
La clôture du sanctuaire sc fait pal' la porte qui interrompt le
couloir ou sl!pare celui-ci du vestibule. Sa forme est immuable:
c'est un cadre énorme de pierre; la traverse supérieure constitue le
linteau et supporte la murette qui clôt la voùte; la tt'ayerse infé-
rieure repose sur le sol ct forme un seuil relevé; des deux côtés ulle
petite marche de pierre (4) permet souvent d'en gravir la forte saillie.
Seuil et linteau débordent largement les piédroits ct portent ulle
large feuillure percée de crapaudines énormes, où d'ordinaire (5) les
vantaux furent encastrés au cours du montage.
Cet encadrement de porte est toujours en pierre dans la première
période. Dans l'art classique, nous voyons parfois les montants exé-
cutés en briques (6). Le cadre tout entier peut même être constitué de
bois assemblés (7)~ ct c'est de cette sorte (!uesonl exécut<les toutes les
ouvertures, sans distinction, du monument de Po Klaun Garai, à la
réservé du sanctuaire principal.
En avant parfois, et souvent en arrière, un nouveau linteau vienl
compléter l'ensemble, étrésillon d'ailleurs plutôt qu'arrière-linteau,
(1) KhuÜ'ug My tour S. (5) DuÜ'ng Long, lIung Th~nh.
(2) Chièn Dàllg, DUÜ'lIg Long. (6) Tours d'al'gent /calan principal.
(3) Mi So-n E•. (7) Tours !l'argent étiHice S., tour
(') 1\It SO'n Al, l'ô Nagar Ile Nha Trallg tl'entrée.
tour principal!).
L'INTÉHIEUR DU SANCTUAIHE (Hi

car il ne porte rien et ne sc superpose pas au premierpourle soulager.


Cette porte est .d'ordinaire, dans la première période, un peu en avant
du nu extérieur du kalan, dont le mu l' de façade est supporté par la
voùte du couIoit, au-dessus du passage. Cette disposition est trop
fréquente (1) pOlit' n'ètre pas calculée: ainsi le linteau ne risque pas
d'ètrcurisé par le poids énorme des superstructures. Cette sage pré-
caulion ne fut plus comprise dans la seconde période ct la porte est
le plus souvent ('ngagée sous la lourde mac:onnerie (2); pnr bonheur
sa section est tpllement forte qu'elle a toujours résisté, se disloquant
parfois, mais ne sc rompant pas complètement (3).
Le sanctuaire, sauf lorsqü'il était (le dimensions par trop exiguës (4),
fut toujours clos; un seul des Yantaux modernes (5) a subsisté en place,
ct nous ne pouvons guère los connaître que par leur traduction
dans le décor des fausses porles. En quelle matière étaient-ils? La
dimension parfois énorme des crapaudines suggère l'idée de la
pierre (6), ct d'ailleurs deux valltaux de cette matière sc sont conservés
en partie aux deux extrémités de l'art cam. L 'un, Iton douteux, se
trouve, brisé, duns le dallage de l'abri qui précède la tour de Pô
!tomé : ses dimensions se rapportent exactement il la demi-porte
(pl. CLIX-E). Il est relativement mince, 5 il 6 centimètres, ct sc
montre percé des trous où l'Oll atta'chait le cadenas (ï). L'autre, plus
problématique, eùt été énorme: c'est une large dalle qu'on coupa
pour faim le tympan de la porte postérieure de Mi San At; il est re-'
connaissahle au décor caractéristique de rectangles qui occupe sa
face cachée dans le réemploi. L'utilisatior~ de la pierre dans cc rôle
dut cepenùant être assez rare, car, en raison des nomureuses aven-
tUl'es subies par les sanctuaires cams, quelque vantail brisé eùt sans

(1) KhuÛ'ug My tour S. (6) DIlO'ng Long.


(21 ~Iî 80'11 GI , Il,, Ihrng Th •.mb, PÔ (7) Les èams anciens possédaient ce
1\lauÏl Gurai, l'ô Romc. moyen de fermeture, car nous avons re-
(3) l'ô l'agar tle Nha Trang tour S. trou yé dans les fouilles de Dong DIlÛ'ng
(41 ~Ii 8Û'n A Zr., ll;_13; templiOllS de un joli cadenas cylindri({ue en bronze, du
Itông Dm.rug , 1. type des cadenas dits chinois, fai ts de deux
(5) l'ho lIài.
pièces ql1ientrent l'une dans l'autre .
.,~.s.-\M. - JI.
66 L' ARC HITEGTURE

doute laissé un fragment detlourillon de pierre dans ([uel(Iue crapau-


dine de seuil ct nous n'cil avons jamais rencontré. Mais, de pierre
ou de bois, les vantaux durent toujours présenter le même aspect
(pl. CLIX-E), et, malgré leur composition par rectangles, ne durent
jamais être constitués par unassemhlage de menuiserie: il est bon
d'y insister, car, il nos yeux d'Européens, cette combinaison de rec-
tangles suggèr'e à première " .llC l'idée de montants et de traverses:
Un seul subsiste en place, à Phô Hài; il est pris, comme ceux que
nous avons signalés, dans
un seul morceau, simple
plateau de bois qui porte
encore sur une fausse tra-
verse quelques mots èams;
et les vantaux des pagodes
c laotieunes, comme ceux
:Fig. 9. - Coupe théorique d'une menuiserie qu'Annamites, Cams et
supposée de porte came.
Cambodgiens ont substi-
tués aux panneaux disparus, sont toujours aussi d'une seule pièce.
L'énorme hattement A des portes figurées indique l'emploi d'une
dalle ou d'un plateau de hois compact (fig. 9). Il faut, en effet, dans
une matière cassante comme la pierre ou le bois pris de fil, augmen-
. .
ter fortement l'épaisseur et la largenr de la partie qui forme recou-
Yrement pour éviter qu'elle se brise au moindre choc. Les saillies
carrées B qui viennent augmenter ces énormes battements, saillies
qui sc rencontrent plus fortes encore au Cambodge, peuvent ètre les
renforts nécessités par le percement des trous où passaient les pièces
de fermCture. Ce système de clôture ne parait pas le seul qui ait été
employé, et "il est possible qu'une traverse extérieure, glissant dans
des anneaux fixés sur des plaques de bronze et scellés au plateau,
soit venue fermer les portes il l'extçl'ieur (1 ).

(1) cr. B.E.F.E. -O., Xl, p. 200, fig . 13.


CHAPITRE IV

L'ARCHITECTURE. - MOBILIER DU SANCTUAIHE; •


Plf:DESTAL DE LA DIVINITÉ ET ACCESSOIRES DU CULTE (1)

Introlluction. - Piédestal: cOll(litions auxquclles il doit répondre. - Parties. -


Origine. - Uôle (le support: matière. - Indices. - Piédestaux IIlulliplcs. - '
Hôle ,le culte; cuve à ahlutions avec bec. - Sens de l'écoulement. - ' Somosülro.
- l'iéllestal à écoulement intél"Ïeur. - Modifications à la cuve. - l'orme carrée
et ronde, - élancée, - à emboîtement. - Décor. - Décors spéciaux. - Dé infé-
rieur. - Modifications au 113rli primitif. - Chevet. - Piéllestanx spéciaux lIe-
Dong Dll<J'llg. - Ma/mm de chevet. - Dais. - Accessoires du culte.

Il est difficile aujourd'hui :dc sc faire une idée exacte de


l'inl(~l'ieurd'un sanctuaire cam. Les !calan anciens ont été pillés ct
lellrs lIlurs éventr(~s par les chercheurs de trésors. Les temples les
plus modernes mêmes n'ont gardé aucune trace de leur richesse
passée; leur idole le plus souvent a· disparu et son piédestal, rejeté
cn (luelque coin, atteste seul sa présence ancienne. Nous étudierons
au chapitl'e de la sculpture, la représentation de la divinité; nous ne
110llS aUacherons ici qu'à l'examen des éléments qui la portaient ou

(lui raccompagnaient à l'intérieur du sanctuaire.


Le principal est cc piédestal; son étude est assez complexe ct
assez simple, complexe parce que le nombre des exemples qui sc sont
conservés est considérable et que le rôle du piédestal est multiple,
simple parce que les formes s'en répètent presque pareilles d'âge
en ~ge, et sans variation d'une divinité à une autre.
(1) Planches CXVll à CXXVll . .
L'ARCHITECTURE

Il ne scmlJle pas qu'aucune idole sc soit présentée nulle part sans


être relevée par un piédestal~ ct c'est tout naturellement le premier
l'ole tle celui-ci: fournir il l'image sainte une assiette honorable, la
mettre, quelles que soient ses dimensions, tl une hauteur propice à
l'adoration. Il tloit cn outrc pouvoir, en cas de nécessité, contribuer à
la personnification de l'image, soit par la présence de son viihana, soit
par l'inscription d'une dédicace commémorant les intentions du fon-
dateur. Enfin il tloi t servir aux besoins du culte. Quels étaient-ils
autrefois? Les cérémonies actuelles ne permettent pas de s'en rendre
un compte exact; elles comportent de modestes ablutions sur la divi-
nité; de plus légères libations encore lui sont offertes. Ces dernières
. sont versées dans un grand bol placé devant le dieu ou jetées sur le
peti t hrasier où sc consumeot, aux pieds de l'idole, quelques brins de
bois d'aigle. Les dispositions du piédcstal sembleraient indiquer que
. jadis les ablutions furent plus importantcs ct que peut-ètt·c les liba-
tions furent faites sur la table même qui supportait le dieu. Enfin il
faut naturellcment que lc piédestal soit tlc matière riche, durable,
pour répondre il la puissance, i.l la pérennité du dieu.
Un piédestal dans sa forme classique comprendra donc deux
groupes de parties répondant il ces deux ordres d'idées: Iole piédes-
tal proprement dit, simple dé qui relève la divinité ct qui souvent
est remonté lui7même par 2" un degré nu ou richement sculpté,
d'une part, ct d'autre part 3 une dalle spéciale qui porte en sans-
0

krit le nom de snanad/'o~û, qui indique nettement son rôle: « cuvette


il ablutions» (1). Sa placc naturellc l'interpose donc par obligation
entre la statue elle dé de support (pl. CXVllI).
De ces trois élérnCl~ts, l'un, le degré inférieur, se supprime chaque
fois que la divinité est de petites dimensions. L'intermédiaire, le dé,
ne fait jamais défaut. Parfois même il se redouble, et un dé plus petit
sert de transition entre la statue et la cuvette (2). Celle-ci manque
dans un certain nombre de cas. Ainsi les idoles de Trà IG~u et celles
(1) cr.B.E.P.E.-O., l, p. 161. principale. Cf. B.E.P.E.-O., II, P~ 38,
(t\ Pô Nagar de Nha Trang rlh'inité fig. 10 f't pl. CXXTTT.
~I 0 B 1L 1:E R DUS A NeT U A 1fi E 69

de Mî San A ct H, enfin les petits Çiva des templions (le Dông Duang,
ces derniers tl'Ouyés en place, en sont dépourvus. Peut-ètre ces pe-
tites statues ne sont-elles que lGs images d'autres dieux venant envers
le dieu principal ajouter leur tribut d'adoration il celui des fidèles;
peut-être plus simplement la raison de cette suppression est-elle dans
l'exiguïté de leurs cellules où le prèb'e n'mH pu entrer debout: on
sc contentait sans doute alors d'un simple hommage verbal jeté de
l'extérieur.
Il est intéressant de constater que le piédestal, lorsqu'il est ainsi
réduit par la suppression de la cuve it un simple dé, est exactement
semblahle au trône sur lequel s'asseoient (ou marchent) les divinités
dans les has-reliefs, mais encore et surtout les rois et les reines dans
toutes leurs figurations. Il est vrai qu'il Dông Duang cet élément se
décore d'antéfixes qu'on ne voit jamais sur les piédestaux des idoles,
mais l'antéfixe est un motif courant dans cette forme d'art et par
suite négligeable; il semble donc bien qu'on ait attribué au dieu le
siège honorifique que sur terre on réservait aux grands person-
nages.
Le piédestal est toujours exécuté en pierre; nous n'en possédons
qu'un exemple en briques et de basse époque, dernier reste du sanc-
tuaire de Mât~lingeçvarî à Nha Trang et daté ainsi de 1256 (1). Il sem-
ble cependant qu'une matière aussi peu luxueuse ait été acceptée
aisément, au moins à l'origine, car un des sanctuaires des temples A
(1) Il est enrobé dans un massif de maire construction ni dans aucun des
ma~onnerie au c.entre des ruines d'nn édifices conservés à Nha TI'ang. Nous
bàtiment très grossier qui s'élevait dans avions' attribué faussement les pièces
rangle N.-O. du temple de PÔ Nagar à d'accent (B.E.F.E.-O., II, p. :lO) il la
Nha Trang, sur l'emplacement même du tour S. ; les travaux de c.onsolidation de
sanctuaire de l\Iiitrliùgeçvari (cf. B.E.F. cet édifice ont montré qu'il en était dé-
B.-O., II, p. 48). Ces ruines ne peuvent pourvu. Construit à une basse époque,
être celles (lu sanctuaire même, carl'exis- le sanctuaire de Miitrlirigeçvari n'a pas
tence de celui-ci dans une forme diffé- plus duré que beaucoup d'autres de cette
rente est attestée par la pr,'sence d'Un période et s'est écroulé comme déjà Bi à
grand nombre (le Ceuilles rampantes en Mi San, ct les débris de son piédestal
terre cuite et de grandes pièc.es d'aec.ent ont été dérasés jusqu'au nh'eau du dal-
analogues à celles de HI il Mî San, qui ne lage nouveau, bien supérieur à celui de
trouvent leur place ni dans cctte som- l'ancienne construction.
iO L'ARCHITECTURE

ou A' II Mi Sdn aurait reç.u un piédestal de briques; rey(~ tll , il est vrai,
d'argent, avant d'avoir son pi(~destal définitif en pierl'e (1). Il n'en
,
existe pas non plus de spécimen complet en matière plus précieuse
que cette dernière, mais il esC vraisemhlable que la richesse de la
statue devait entraîner celle du piédestal. Ainsi dans ]e trésor de
Mi San les petits li1iga d'or sont fix6s sur des cuyes il ahlutions d'ar-
gent (fig. 88). Le métal parait avoir été utilisé en applications pour
rehausser la valeur du piédestal. ' Nous en ayons un exemple dans
celui trouvé en débris dans A'p mais les plaqiles métalliques ont
naturellement disparu, et ]eur existence ne nous est connue que par
une double mention dans les inscriptions (2).
La mat.ière employée le plus souvent ' est un gt'ès blanc 011
gris, parfois une pierre dure h grain très fin , susceptible d'être
polie, et presque noire. Elle est généralement de même nature que
celle où est sculptée la divinité. Le piédestal est formlS parfois d'nn
seul morceau, surtout quand il est petit (3) ;'il peut être même mono-
lithe avec la statue, mais pour des figures assises ct minuscules (4)
d'ordinaire il est composé de pièces qui s'emholtent légèrement. La
cuve est toujours prise dans une seule dalle; le dé, parfois divisé
dans sa hauteur par des lits horizontaux, rarement dans la largeur
par des joints verticaux (5); dans des cas exceptionnels et qui indi-
quent une reprise postérieure; il présente quatre faces indépen-
dantes (6). La grande dalle de base est, en raison de ses dimensions
considérables. divisée presque régulièrement en deux pièces; il plus
forte raison se décompose-t-elle en de nombreux éléments quand
elle forme un yaste degré orné (7). Mais en ' aucun cas le piédestal
dans son ensemhle n'est constitué d'nIt l'emplissage grossier revètu
(i) Cf. lIunEII, B.E.F.E.-O., Xl, p. 261>, (3) Piédestal de l'l'à ]{j~u, à la Mission;
et plus haut p. 8, note 2, inse. H ,stèle X de Phumang, à la Résidence.
de Ml Son. (~) Divinités de Trà l\i~II , des templions
(2) Inse. 74 (voir note i); l'autre men- de Mi Son et rie Dong DIlO'ng.
tion est celle du revête~ent en ar"ent o (;)Mi Sm\ AI'
d'une rigole qui dut être celle du piédestal (G ) Mi Sm\ El' FI'
dans la tour S primitive de Nha Trang, (7) ~H · SO"n E, .'\10' '\1'
stèle de Nha Trang, 88 D.
MOBILIER DU SANCTUAIRE 7t

de pierre, et si des matériaux inférieurs y entrent, ce n'est que dans


le cas particulier d'un rhabillage postérieur par "un auh'e décor plus
riche (1).
Le t'ahana qui précisait la personnalité du dieu, tout en mettant à
sa portée la monture dont il pouvait avoir besoin, est souvent figuré
sur le dé qui supporte diree1ement la statue (2) (pl. CXIX-G,I); il ne l'est
jamais sur le dé principal, séparé de celle-ci par la cuve ft ablutions.
Par contre, lorsqu'une dédicace était considérée comme néces-
saire, c'est sur le piédestal qu'elle fut inscrite il l'origine, soit, le
plus soment, sur le dé central (3) (pl. CLXXXI-L), soit sur une dalle
qui fut sans doute interposée entre la divinité et ]a cuve (4), soit,
très rarement, sur la cuve mêmeY) ."A la fin de ]a seconde période,
des inscripliolls plus importantes furent gravées sur le chevet où
s'appuyait la divinité (6),. voire sur la statue elle-même (7).
Une dernière ohsenation n}(~l'ite d'être consignée, lorsqu'on étu-
die ]e piédestal dans son rôle de support: c'est qu'il est fort rare que
plusieUrs idoles soient réunies sur un piédestal unique. Le fait n'est
cependant pas impossible, et il ne put en être autrement pour le
groupe des neuf divinités de 'l'l'il I(i~u ct celui des sept lùifJa de .Mi
San. Nous ne possédons aucun spécimen de ces piédestaux communs.'
Seules quelques cuves it ahlutions de cette nature subsistent: l'une,
ancienne, il Phông L~, reçut deux idoles de taille dilfürente, la plus
grande au S. (pl. CXVIII-P); l'ault'e, qui semble de basse époque,
porte les cinq linga de Mi San.
11 faudrait, avant de passer il l'étude du piédestal dans ses rap-
ports avec le culte, examiner comment s'y fixait l'idole, mais cette
question est trop liüc avec les fonctions religieuses pour que nous ne
la traitions pas avec celles-ci.

(1) Mi SaD El' FI' (6) Phuoc Tjnh, Yi!?l)u de Biên Hoà,
(2) ~Iî San, statues de tem)1lions; T"à i nse. 44, 45 et 1, etc.
J\içu. (7) Petite rléesse de Pli Nagar de Nha
(3) Mi San A et E, inse. 80 et 97. Trang, reine Suèih à Pô Itomë, inse. 39
(4) Mi San A et D, inse. 79 et 91. et n;
(5) Hà Lam, insc. 65.
L'A nCHITECTUHE

La pièce importante dans le piédestal, à cc point de vue. est la


cuve à ablutions. C'est une dalle d'épaisseul' assez forle (pl. CXYIH),
creusée en cuvette en son milifu par une légère dépression dont les
bords sont obliques. Le fond plat de la cuvette est mis en communi-
cation avec l'extérieurparun canal creusé dans le rehord. Une saillie
de la dalle, que nous appelons le bec, conduit ce canal hors de
l'aplomb du piédestal. Sa surface supérieure sc retourne it l'extré-
mité suivant un quart de corcle (m. pl. - J), elle canal suit cette courbe
en se réduisant. Il s'arrète sur une légère saillie et les liquides
s'échappent. Pour plus de précautions, un coupe-larmes est réservé il
l'extrémité du bec aux dépens, travail considérahle, de toute la sur-
face inférieure de la pièce (m. pl. -A, F).
Cc système d' écoulemell t est de beaucoup le plus fréquen t Un
simple trou dans le rebord joue le môme rôle dans la vieille cuve
inscrite de Hà Lam (pl. CLXXXII-D), tandis que la dalle aux cinq linga
de l\1i San, sans doute de la période secondaire, est munie, en plus
du trou, d'un bec peu saillant (pl. CXVIII-.J).
Cc dernier est toujours tourné au N., alors même que la divinité
fait face ù l'O. (1), ct par suite il passeà 'la gauche ou tl la droite de
'celle-ci suivant que son orientation est normale ou anormale. Dans
un des derniers édifices élevés par les Cams, le ba1llurt de Po Nraup
orienté au N., le bec reste il gauche de la divinité, c'est-Il-dire il
l'O. : exceptionnellement il a tourné avec elle d'un qu'a rt de
cercle (2).
Le bec de' la cuve était en général assez saillant pOUl' qu'aucune
goutte des liquides versés ne tombàt sur le piédestal ou même sur
le large gradin qui le supportait. Ces eaux ne devaient pas, hl'origine,
s'écouler sur le dallage de la tour, sol il peu près imperméable ct par
suite peu capable de les recueillir. Elles devaient être conduites il
(') !\lî SÛ'fi A" Ft' E•. Le piédestal de G, O(leml'hal, lors du nettoyage de la tour
seul fait exception; faisant face à l'O., il a de Yan Pron, que nous y voyons le bec
son bec Ile cuve au S .. de la eU\'e en avant du nwkhaliJÏga, c'est-
(2) C'est par IIne erreur sans doute à-dil'C à l'E.
des coulis de notre malheureux ami
MOBILIEn DU SANCTUAIRE 73

l'extérieur pour être bues sans doute par la terre. Nous avons con-
servé dans les inscriptions l'indication du canal nécessaire, le soma-
siitra, et dans les monuments l'orifice où il aboutissait. Cette dispo-
sition ne sc reconnaît que dans les édifices de l'art primaire ou leur
copie dans l'art secondaire (1). L'orifice d'évacuation est d'ordinaire
au milieu de la fausse porte (2), parfois il côté de celle-ci (3), au ras
tlu sol (4) ou au niyean de la cuve (5). A terre, il deyait ètre constitué
par un canal de pierre dont nous avons retrouvé quelques fragments
près de Et il 1\Ii San et dont il existe un spécimen presque complet
au musée de Phnorp Péii, avec la cuvette nécessaire il recevoir l'épa-
nouissement inévitahle du jet au point où. il tombe dans ce canal.
Relevé, il devait être mobile pour ne pas empêcher la circulation
autour du dieu et par suite la pradak~i~ta. Une des inscriptions de
Nha Trang (6) nous apprend que ces rigoles pouvaient donner lieu il
do riches motifs, car elle mentionne pour l'une d'elles un recouvre-
ment d'argent (7).
A l'extérieur de la tour, une gargouille simple (8) ou dans la forIlle
classique dù 1I1akara (9) rejetait les eaux en dehors (fig . . 10). Où al-
laient-elles ensuite? Nous n'avons rencontré qu'unefois, il Chièn B-àng
tour S., un canal extérieur; broyé sous la chute d'une énorme mé-
tope, il nous fut impossible de le suivre plus loin qu'un mètre ou
deux de la tour. A Nha Trang, des fouilles assez profondes en face de
l'o['ifice n'ont rien révélé de spécial; cette partie de la colline est, il
est vrai; en remblai, et les eaux pouvaient s'y perdre aisément dans
les interstices des madrépores.
Un autre système parait avoir été utilisé pour faire disparaître,
sans qu'ils soient pollués, les liquides qui ont touché ~ la divinité.
(t) Ml SO'n At, Fi; tour S. primitive de (5) Ml SO'Il At, Fi' etc.
Pô Nagar à Nha Trang, tOUt· pl'ineipale du (6) Inse. 38 Ù. 10 •
même groupe; Ml SO'n C7 , d'une part; (7) A moins que cette· couverture ne
- Ml SO'n Et ; t{)ur S. de Chiên :Dàn a de doive être rapportée direcLement au pié-
l'autre. 0'
destal, comme IIuber semble le sup-
(Z) PÔ Nagar de Nha Trang, eLc. poser. B.E.F.E.-O., XI, p. 265.
(3) Chiên :Dàng Lour S. (8) Ml So-n Ai'
(4) Exemples précédents des notes::! et 3. (9) Ml SQ'n Bi'
L'ARCHITECTURE

Un certain nomhre de piédestaux ont toutes leurs pièces percées


d'un évidement central; une communication est fréquemment éta-
hlie entre la cuve il ahlution~ et ce grossier canal. La lllortaiseoù

.. s'engage le tenon d'assemblage de
la slatue n'est jamais lutt~e, et les
a faces en SOllt entaillées de petites
rigoles ohliques qui conduisent les
oaux dans l'intérieur mème du pit~­
tlestal. Se rendai ent-elles ensuite
tians la cuve centrale des fonda-
lioris? Nous n'avons trouYl~ nulle
part, en cc point d'ailleurs presque
toujours défoncé, la trace d'une
disposition de cette nature, et les
seuls cas où nous avons pu faire
cette recherche utilement, à. Nha
Trang, nous ont montré le recou-
nement de la cuve parfaitement
étanche il la surface.
Ces cuvettes il écoulement in-.
térieur sont toutes de la première
période; elles comportent d'ordi-
Fig. 10. - Gargouilles tIe somasulra. naire quatre rigoles sur les axes
a: :\Ii So'n E. ; b: :\[ï So'n A. ; h auteurs principaux(1) (pl. CXVJlI-H,l\I), une
rcspccliycs: 0 m. 36 clO m. 48 n.
fois trois, celle de l'E. manquant (2),
une autre fois deux seulement aux extrémités d' nne diagonale (3) (m·
pl.-E). Si la cuve est il double profondeur, ses rigoles sont répétées à
chaque niveau (4) ou passent sans s'interrompre d'nn Mage h l'autre (5)

(.) Poura, lahautcurest priseseulernent (2) Autre trouvée dans CG'


du sommet tic l'ornement terminal au- (3) Piédestal circulaire près de E7'
dessous de la gorge; pour b, elle est prise (4) Piédestal du Ga~er:A'\ de E.:;.
Ilu sommet de l'ogive Hu-dessous du ber. . . (5) Cuvette trouvée tlalis la tour prin·
(1) Cu yette rlu Çiva A' 4 à Ml SCl'fi, aulre cilla)e rle l'ô Ilam. -
trouvée dans C7 •
MOBILIER DU SANCTUAIRE 75

(m. pl.-D). Cet écoulement intérieur se trouve même sur un pié-


destal sans cuve découvert h Mi San près de El (pl. CXIX-E).
De telles précautions ne cadraient plus avec la ntSgligence des
temps secondaires, et la communication ne se fait alors que par les
défauts de raccord entre le tcnon de la statue et la mortaise de la"
cuve. Cet écoulement n'était d'ailleurs pas obligatoire, car les cuves
il ablutions, monolithes avec le liJi!]a qu'elles portent (i), sont néces-
sail·Clllcnt étanches, et il en est de mème pour celle qui semble avoir
reçu le Gal}.eça de Mi San B3 ; il Yrepose et ne s'y encastre pas.
D'autres modifications de détail se produisirent il la fin de la pé-
riode secondaire. La cuvette disparut de la dalle il laquelle elle avait
donné son nom et fut remplacée par une simple rigole (2) (pl. CXXI-
B), hientôt concentrique il la section inférieure de la statue (3) ou
même fcstonnée (4) (pl. CXXII-B, E). La dalle s'épaissit(5) (pl. CXXI-
n, D), tandis que le Lec s'arrondit en plan (6) (pl. CXVIII-J, N). En
même temps la sa.illie de celui-ci s'exa.gère, ou au contraire il dispa-
rait alol·s que la rigole subsisLe (i) (pl. CXXII-E). Certaines des der-
nièrcs statucs du Binh Thn~n reposent sur des piédestaux sans rigole
ni bec.
Par conLre,de nouvelles dispositions apparaissent: un trou est
creusé dans la dalle, en avant de la divinité, pour recevoir le cierge
rituel qui prend tant d'importance dans les dernières cérémonies
éarnes (8) (pl. CXXII-B, A), et la. divinité est reculée au fond de la
dalle, afin de ménager en avant une sorte d'autel (9) (m. pl.-E).
Avec l'étude de la cuve il ablutions et du mode d'écoulement Ges
caux lustrales nous avons examinè tout ce que nous pouvons suppo-
scr du rôle cultuel du piédcstal. Heste il reconnaltre qucllesformcs
divcrses cet élément adopta.
Dans son cnscmblc, le piédestal nc présente guère tIue deux sec-
(1) Mi SO"n Alo, Fa; Cu !Joan, etc. (6) Fragmcnt tle cuvc trouvé près de
(!) Mi Mil GI • Yan Mum. AI' à Mi 80"11, cuve aux cinq litiga.
"(3) Po Ror;në. (7) Tô Ly.
(.) Thauh I1i~u. (8) Po Nraup, Po Romë.
(5) Ph\l'Q.c Tinh. (9) Pô Nraup, Tô Ly.
76 L'ARCHITECTURE

tions: carrée, et c'est de heaucoup la plus fréquente, on l'ollde. Cetle


seconde forme, traitée parfois avec une grande richesse, semble ré-
servée d'une façon pIns spéciale,
. ,
mais non exclusive (1), au linga
qu'elle circonscrit exactemenCPar malheur la di"init(S fait toujours
défaut et notre attrihution n'est qu'une hypothèse; deux faits la con-
th'ment dans une certaine mesure, la présence d'un filet circulaire
au fond de la euye il ablutions du piédestal de cette forme trouYé
près de Mi San E5(pl. CXVII-B), et une assiette octogonale de même.
au piédestal de Htrng TIll.mh.
Les exemples les plus nombreux de cette forme figurent dans la
première période (2) (pl. CXIX-D), mais il en existe aussi de fort heaux
dans la seconde, surtout au Binh Itinh (3) (pl. CXXI-A). Tous com-
portaient de grands dés carrés, qui, dans les spécimens les plus an-
ciens, sont richement ornés (pl. CXVII-A t ).
Enfin trois exemples, il Th~p Thap, il D~i Hîm et tt Thû Thi~n,
nous révèlent l'existence plus rare de pilSdestaux de forme octogonale.
Le dernier est cantonné de lions par malheur brisés (4) (pl. CXXI-F).
Carré on circulaire en plan, le piédestal se montre, dans les
types cOlirants, de proportions assez trapues et très voisines du
cube. Il semhle cependant qu'à l'origine certains spécimens aienl
présenté une silhouette beaucoup plus élancée. Cette forme spé-
ciale parait propre au linga il intermédiaires, qui, du carré initial;
passe il la forme supérieure circulaire par une section octogonale:
il est nécessairement beaucoup plus fin que le linga ordinaire. Nous
n'aYons, il est vrai, qu'un seul exemple de ce piédestal étiré,
encore est-il incomplet et sa restitution est-elle hypothétique (Mi
San Et) (5) (pl. CXX-C). Peut-être enretrouve-t-on un souvenir dans
le piédestal en colonne moulurée monolithe de la tour de Bâng An

(1) Piédestal rond du Skanda trouvé Trà l{j~u un, ce dernicr aujourd'hui au
près ll3 à ~H SO'n (mais le l'apport des deux Jardin dc Tourane.
pièces n'cst pas absolumcnt certain). (3) Hung Thl.lnh. Tour d'or, Bl.Ii Huu.
(2) Mî SO'n n'en préscnte pas moins (4) Découvert depuis la publication du
de cinq, dont un approximath·cment daté tome I.
du VIII" siècle; lIà Trtmg en avait deux, (5) Cf. B.E.F.E.-O., IV, p. 870, fig. 34.
MOBILIER DU SANCTUAIRE 77

, ~pl.CLXXXIlI-D} et dans la colonne octogonale, à tambours sé-


parés, de Mi San Bi (1) (pl. CXXI-H).
Une observation d'ordl'e général peut confirmer dans une cer-
taine mesure l'hypothèse de cette forme spl)ciale : si de nombreux
linga il transformation se sont conservés, tous ont perdu leur piédes-
tal; les 1iti!la ordinaires se rencontrent au contraire rarement isolés
ou avec leur cuve seulement. Ceux-ci n'auraient-ils pas dù la conser-
vation de leur piédestal au fait qu'étant plus trapu, il était plus fa-
cilement taillé dans une seule pierre, de conservation plus durable
que .la composition en éléments détachés des piédestaux étirés en
hauteur?
Dans les cas ordinaires, la cuve déborde les moulures du dé qui
la porte; un certain nombre de piédestaux montrent au contraire
la cuve plus petite que son support, soit qu'indépendante elle J
soit cncash'ée (2) (pl. CXIX-K). soit qu'elle forme corps avcè lui (3)
(m. pl.-J, l\l). C'est ce que nous appelons piédestal à emboîtement.
Ce piédestal est propre à la première période, et c'est celui qui fut
rencontré le plus au N. près de l'inscription de Bac H<,t (4).
A Cu Hoannous avons trouvé une disposition plus curieuse
encore, la cuve il ablutions étant redoublée jusque dans son bec. Mais
l'éloignement des pièces concordantes lors de leur découverte ne
permet pas une affirmation absolue (m. pl.-il).
Un seul exemple depiédestal il emboîtement se retrouve dans la
période secondaire: c'est le piédestal monolithe du sanctuaire de
SvayaIllUtpanna il Phanrang (1233) déposé il la Résidence (pl. CXXII-
C). Cc n'est pas un réemploi, mais plutât une simple copie posté-
rieure, car son profil bùtard, l'épaisseul' de la cuve, indiquent une
basse époque; il montre, détail unique, un fleuron au bout du bec
de sa cuve (pl. CXVlII-K).

(1) Une partie de colonne semblalJle fût (1) Ce lüédestal n'cst pas mentionné
trouvée près de MI SO'n E•. dans le tome 1; je n'en ai eu connaissance
(2) Nha Trang tour N.-O. qu 'npI'ès ln pllblieatioll de ce volume, pnl'
(J) Piédestal !le Tril 1\i(~11 il la ~[issiun. un excellent el'oquis (l(~ M. CIL-B. Mayhon.
78 L'ARCHITECTURE

Le décor des piédestaux les range sous deux aspects différents.


Le plus souvent, dans la premijlre période, le dé central est orné en
haut et en bas d'un filet carré ;' parfois le fond reste nu (1) (pl. CXIX-
A), mais d'ordinaire chaque face est cantonnée de deux bandes peu
saillantes; elles dl~terIllinent au centre, an~c les filels, un champ
hiseauté SUl' les hords (2) (m. pl.-C, Il). Les handes verticales sont
rayées Ile haut en has d'un cel'lain nombre de plans obliques; parfois
ellcs sont ciselées de décors en rinceaux touHüs (3). Par exception il
~li SO'n A'!, ces motifs d'angle dMel'minent un mouvement dans les
moulures ct s'ornent de décol's rapportés, sans doute en métal.
A la résel'ye de ces quelques motifs, la masse générale du dé est
celle d'un silllple prisme rectullgulaire: cc type s'oppose il, une
forlllc plus complexe qui paraît dès l'art pl'imitif de Mi SO'n, mais qui
n'y fig.lIre pas ailleurs qu'aux dés sans cuves ou aux piédestaux com-
plets mais circulaires (4), Ceux-ci présentent une opposition de deux
profils vigoureux dont la l'encontre fuyantc étranglc le support Cil
son milieu (m. pl.-G, 1), système qui n'est pas choquant pour de
petites pièces, mais qui serait pénible pour des grandes. Comme aux
soubassements que ce type de piédestal rappelle de près, une moulure
centralc vient diminuer bientùt cct efret d'étranglement(::;) (m. pl. -D),
Ce Illotif l'l'eIllI toute la voguc duns la scconde périodc, saTlS ccpcn-
dant étoufl'el't:omplètementlc premier. Le bcl ensemhle de la diYinitl~
de Po Nagal' il Nha Trang (milieu du XI" siècle) (pLCXXII-I) présente
encore celui-ci, et il en est de mème du débris retrouvé du sanc-
tuaire de Miit~·liùgeç\'arï.
Dans la sel'onde période, le motif central du deuxième type s'orne
d'un décor nOllyean dans l'art cam, une rangée de demi-sphères,
l'm'les ou mamelles (pl. CXXI-C, G) : il CIHlnh L(>, une fine bande de
décors enferme leur contour circulaire comme un sertissage de bijou
(1) Çiya obèse Ile Mi SOIl n. Il;], piédestaux circulaires de A et de E à
. (t) Mi San A'4' Cf. RE.F.E.-O., IV, Mi Sail.
p. 831, fig. 23. (:') Dés de soubassement ne D à 1\lï Sail
(3) Mi SaIl FI' et piédestal de My l'h~nh . .
\4) lIà l'mng, l'l'à l{i~u. - Skanda
MOBILIER DU SANCTUAIRE 79

(pl. CLXVII-K); cependant, lit co mIlle partout ailleurs, les deux sphères
s'orncnt d'un boulon qui n' est pas ccntral. mais placé un peu au-
dessous du centre réel, ce qui leur donne exactement le profil d'un
sein de femme. L'ensemble du piédestal ainsi composé devient le
motif classique ct duI'C en s'abàtardissant jusqu'aux derniers jours
de l'ad bun (1). Ces motifs s'y réunissent en une simple moulure
continue; les moulures s'y défol'ment encore, les ornements spé-
ciaux il l'ad de la dernière période ,'iennent parfois s'y sculpter: ainsi
est outenu uudes demiers exemples, celui de Po Nraup, d'une cu-
rieuse silhouette dyssymétrique (pl. CXXII-A).
Dans les piédestaux circulaires, ce motif tic perles (2) ne fut pas
employé, mais les diverses moulures y reçurent de heaux décors
de feuilles de lotus, qui, simples dans l'art primitif (3) (pl. CLXIX),
deviennent d'UllC richesse inouïe il IIung Thl,Ulh, pour se simplifier
de nou\'eau ailleurs (pl. CLX).
Quelques piédestaux présentent des formes ou des décors parti-
culiers, soit qu' ils s'ornent d'appliques élégantes comme le pié-
destal de My TIH~nh (qui parait de l'art primitif), ou de figures
comme les dés il trois faces ornées d'atlantes, trouvés dans la
cour D h Mi San (4), ou le gl'and piédestal de Klmaug My (5) : celui-
ci présente SUI' une face une belle pousse de lotus, SUI' deux
autres la projection maladroite d'un chal' avec son cavalier monté;
sur la dernière, qui parait avoir été adossée, une simple tète de
cheval, en haut. Thil Thi~1l montre un piédestal composé d'un lion
humanisé accroupi ct qui forme cari,ttide sous un plateau circulaire.
Une pagode ,"oisine, ruil\ée, montre un élégant piédestal octogonal
décoré de perles et tic liolls ùressés (pl. CXXI-F). Disons toutefois
que le classement de ces diverses pièces. dans la série ùes piédes-
taux est hypothétique; nul n'ayant gardé de cuve il abluLions.

(1) Mi SO'n Gl , Pô I{!anil Garai, l'aù (3) Tour d'or, Mi SO'n Hl' B\IÏ Hlm.
Mum, l'hu6'c 1'11111., Pô Home. (4) Cf. I.e., l, p. 398, fig. 38. .
(Yi ~lî Sm}; piédestaux: A, H, E; Trà (5) Cf. id., p. 2(j5, fig. 51 ou ici fig. 96
Kiçu, ml Trung. et 135.
80 L'ARCHITECTURE

Le degré inférieur peuL être fort simple; il peut aussi recevoir


une riche. ornementation: I\tais quelque détail qu'il présente, il
reste toujours tracé suivanL m{ plan carré, alors même que les autres
parties du piédestal sont circulaires (i). Lorsque le degré est nu, le
piédestal pent s'augmenter d'une doucine basse complémentaire (2)
qui donne plus d'assiette au dé. Si le degré est sculpté, il ne semble
pas qu'aucune règle préside il son ornementation. Nous n'en avons
que peu d'exemples; ils sont tous différents. Hà Tl'l1ng, dans l'un,
montre des lions et des éléphants (pl. CXIX-L), beau motif presque
identique à celui de l'étage sup(~rieur du soubassement de Ai à Mi
San (pl. CXXIX); de l'autre, un simple fragment semble indiquer
qu'il comportait des scènes religieuses. Le grand piédestal de Trù
l{i~u oll're tout le développement d'une légende ct une gracieuse file
de danseuses qui constituaient sans douLe le panneau principal, ho-
norant ainsi par leurs danses le dieu que l'ensemble supportait (3)
(pl. CXVII-A1). L'embellissement du piédestal de Ei tl?lli San donna
lieu ü la composition d'un admirable degré; il pr0';.'_'l\te, en plus al-
longé, le parti des moulures des dés, coupé de distance en distance
par des pilastres sur qui les profils ressautent. Chaque face s'orne
d'une nidte très riche; celle de l'E. en présente deux, autour d'un
élégant perron. Dans les espaces libres, d'intéressants bas-reliefs ra-
content des scènes de la vie ascétique. Les degrés, aux deux piédes-
taux de Mi SO'n Ai ct de A10' semblent, en plus simple, inspirés de
celte composition (4).
Itông DuO'ug présente, dans les parties l et III de l'enceinte, des
comhinaisons de piédesLaux si riches et si spéciales que nous leur
consacrerons un examen il part.
(i) lIà Trung, Trà Iii~u, tour N. de plier les personnages pour obtenir le
HungTh~nh. même résultat.
Mi SO'n E4'
(2)
(4) Le piédestal de Mi SO'n Ai est daté
(3)C'est la senle hypothèse plausible, par la mention faite par Inllravarman,
car ce motif de danseuses ne peut avoir tIans la stèle 1 de lhing DuO'ng, du relè-
été adopté comme bouche-trou llour com- vement de cc /iliga qu'il gratifia d'Ull
pléter l'espace que la légende n'eùt pn ho ça d'or; il est donc, comme sa forme
remplir; il t'ùt été pins simplp rie multi. l'indiquait, de l'art cubique.
MOBILIER DU SANCTUAIRE 81

La période secondaire HOUS o(l're peut-être encore des fragments


lie degrés décorés, mais par lIIalheur ces fragments sont peu impor-
tunts, ct cet arl présente, si SO ll\'CII ' ,les frises qui tiennent unc place
considérable dans les édifices qu'oa Ile sait trop si ces fragments ne
s'y rapportent pas. C'es t iL Thi~p Thàp un élégant motif de rosaces
(pl. CLXVllI-.J), aux: Tours d'argellt doux: registrcs de fC1I1IllCS age-
nouillées (fig. 82), ct le "repos d' ull roi il Hi}.i H(m (fig. 93).
Certains pit'destaux furent l' objct ,le tranSfOl'llHltiollS, et il est inté-
ressant de se demander pOUl'tlllOi ct COllllllent de teUes modifications
furent exécutées. Il nous CIL cst i'csté deux exemples. Le plus inté-
ressant, et qui nous a "aln un e suite de has-relicfs remarquables, est
l'enrouement du piédestal primitif de El iL Mi SO'Il par uu autre plus
ample (1). La persllccLive (pl. CXX) fait toucher du doigt, sans
plus d'explications, les états successifs du piédestal. Un fait analogue
parait s'êtrc passé iL Mi SO'nF l ' Le piédestal, dont HOUS n'avons
retrouvé qu' ult côté, était constitué par des dalles minces qui ne
pouvaient supporter la lourde masse de la cuve à ablutions ni sou-
tenir au milieu le pesant liriga iL transformation. Les dalles sont
lI'ailleurs entaillées SUI' la face supérieure pOUl' enfermer l'arMe
inférieurc de la cuve, et ce détail il lui seul semule indiquer une
modification postéI·ieure.
De quelle raison naquit la préférence ainsi donnée au piédestal
la.rge, c'est lil une question qui, dans l'état actuel de nos connais-
sances, est impossible il résoudre. Tout au plus peut-oll faire l'hypo-
thèse suivante. Si le liJiglt tl transformation ct le piédes tal mince
furent pl'éférùs iL l'ol'jgj~ e, au temps des constructions lùgères, il
est nuiselllhlable que ceux pris dans les incendies fréquents des
sanctuaires durent ètre aisément culbutés ct minés par la chute
des charpentes enflammées, tandis que les autres, pluS trapus et

(IJ Nous n'avons décrit dans la pre- tique, mais nous ayons, ùans notre article
mière partie de cetInventaire que les par- SHr « les MOllumculs dn cirque (le Mi
lies extérieures du piédestal final , afin SlYll n, étahli le rait très curie ux Ile cette
ùe n'introduire dàlls celte section de mOllification. Cr. B.E .F.E.-O., IV, p . 869
llotre traYail aucun élément hypothé- sqq. et fig. 34, p. RiO .
.\~~AlI. - Il. (;
L'AHCIIITECTUHE

bieu assis, durent infiniment mieux résister. Qu'un besoin crée une
préférence pour une forme et 'lue celte forme reste appliquée alors
qu'elle n'a plus de raison d'e1re, c'est-à-dire, ici, sous un temple
. incombustible, c'est uu fait si fréquent dans l'histoire de l'tu·t qu'il
n'y a pas lieu de s'en étonner. Mais tout ccci n'est qu'hypolhèse ct
nous n'y insisterons pas.
Les deux piédestaux de:&ong DI1O'ng vont nous révéler une
disposition spéciale, parce qu'ils se rapportent h une représentation
honorée ct non adorée; ils nous permettront en outre de nOlis
rendre compte d'llll élément particulier qui a disparuparlout, il une
exception près, des sanctuaires, dans son type grandiose, le retable,
ct ne s'est conservé lIue dans les petites idoles, où il figure sous sa
forme réduite, le chevet.
Souvent simple (1), parfois très riche (2) ou très découpé (3), il
n'cst guère que les figures de GaJ.lcça et les rares statues debout
qui n'ell préscntent point. Nous n'en avons, conservé en place dans
un sanctuaire, qu'un seul exemple ct de la deuxième période, le
retable de ThCl ThiOn (pl. CXXIV).
Les deux piédestaux de fMng DI1O'ng se complètent; tous deux
sont ruinés il est vrai, mais par honheur ils le sont cIe façon dif-
férente. Dans la tour prillcipale de l'enceinte l, le gradin inférieur du
piédestal est resté en plaee ainsi que la base du retableadosstl au
mur du fond. Nous anms retrouvé une cles quatre dalles qui côu-
vr~ient ce degl'l~ et masquaicn t le remplissage de briques, elle dé
central qui s',Slevait au-dessus. Il est orné de quatre perrons et ne
laisse au milieu qu'une assiette exiguë. La place de ces éléments
est hypothétique, mais leur décor est tellement identique il celui du
degré général que leur rattachement est illliisculable; ils ont d'ail-
leurs été dégagés dans cette tour el immédiatement à cùté, COlllllle
les pièces du chevet; nous possédons tmis de ces dernières qui cor-

(1) Cf. J.C., I, p. 3ï9, fig. 84; diyi- Id. il droite. Umiî de "ha Tl'ang.
(2)
nités tics tcmpliOIls de)!i San A. Cr. I.C., (3)Divinité h'ouyée dans la cour D
l, p. 31>5, fig. 76, fI gauche. de .m San (fig. 12j.
~IOBILlEH DU SANCTUAIRE 83

respondent entre elles ct avec les parties restées en place. Ce chevet


se composait d'un étagement de dés ornés d'appliques, tous de hau-
teurs dil1'érentes et qui étaient creusés lie mortaises pour recevoir
des statues: nous n'ayons retrom'é de celles-ci que quelques frag-
ments (pl. CXXV). Des makara d'où sOl'lent des guerriers, ct lies mor-
ceanx d'une gloire devaient faire partiedn mème ensemhle; le se-
cond piédestal IIOUS dOllIle quelques illdications sur leur l'ole . .
Quelle était la destination de cet ensemble important? i\"ous
savons, par la stèle de fondation et par la présence des lluddha de
pierre, que ce sanctuaire prillcipal denli t èlre consacré au houd-
dhisme. L'hypothèse la plus naturelle est que cc piédestal était le sup-
port d'lIlle statue lie Blldtlha. Mais le. dé central présente une assiette
si réduile «ue cette statue eùt dù être de loutes petites dimensions,
le carré de hase disponible, dalls Ull ensc;mhle (lui a près de 4 mè-
tres de long, n'Iitallt que de 0 m, 40 de cOLé. Était-il (lllcstion alol's
de recevoir une de ces figures en matière précieuse qui ne sont pas
rares dans le lwuddhislIlc? Cela est peu probaùle, CUl' la présellce des
quatre perl'ons dn dé central appelle un motif il quatre faces et non
\lne statue unicJllC. Elle eùt été, au surplus, bien peu relevée. 11 nous
parait plus Yl'aisemhlable de supposer que cet immcuse ensemhle
avait été conçu pOUl' honorer UIl objet llIilluscule, mais profondé-
mcnt vénérable, quelque l'clique yraie ou fausse du Buddha : une
chàsse précieuse l'mU renfermée, châsse qui, selon les habiludes re-
ligicuses ùe tous les peuples, put recevoir la forllle d'nn minuscule
sanètuaire (1), ou, sui vanl les moùes JJOuddhi(I11CS, d' Ull stujJa pré-
cicux, étiré COIllIlle ceux des figurations èarnes (fig. 7). Nous obte-
nons alors la planche CXXYI.
Dans la salle 111, la pile qui ferme la nef principale, pile posté-
ri(!urc it l'ensemble, porte sin un soubassement qui sc prolonge cn
avunt et constitue une platefonne de briques, l\1l~léc tIe quelques par-

(1) Cf.lliuell Tsallg (Vie et Voyages), tra. l'étage supérieur d'un pavillon, une pe-
duction STA:-ilS~AS JUJ,LIE:-i. Paris, 1853, lile tour formée de mlltières précieuses
Imp.lmpél'., in-S. P. 77 , il mentionne, dans qui contient une rcli<!ue.
84 L'ARCHITECTURE

tics de pierre. Deux petits perrons de grès venaient s'ajuster sur les
cotés, tandis qu'en avant un degré plus important n'est indiqué que
par l'existence de deux éléph~nts de pierre, semblables il ceux qui,
dans le piédestal t flanquent le p(lrron principal. Deux autres, dont
l'un est encore en place, debout ct la trompe en l.'air, étaient dressés
en avant, derrière une llHtI'che finement cisel(~e qui traversait toute la
nef (fig. 13). Sur la plateforme s'élevait un degrlS presque identique il
celui de la tour principale, mais sans doute tl deux étages, car les pièces
s'y rapportent à deux types tin peu diH'ércnts. L'un des étages devait
être couvert par une série de dalles longues t10nt la tranche est pro-
fil'Je en doucine renversée. Le groupe supérieur correspond au dé
central du piédestal 1; mais il est ici fort large et recevait une statue
de Buddha, assis sur un siège creux, qui portait un coussin de pierre.
Derrière la statue sc dressait un chevet analogue il celui de la tour
prin cipale ct traité tout entier décorativement. Au-dessus semble
s'êlre élevé un bloc orné de lotus et portant deux culs-de-lampe
saillanls (lui purent recevoir des slatues. Huit figures ornaient celte
composition, moines dehout on agenouillés, ces derniers présentant
un hrùle-parfulll réellement utilisable, Çiva dressés ou assis, tous
par paires. Une petite figure en pIns en suppose peut-êlre une symé-
trique. Cet ensemble, déjiL compliqué, s'augmentait encore d'une
gloire importante; elle dut reposer sur un faux linteau muni dans les
deux sens de mortaises et terminé par deux makara sous lesquels
viennent s'assembler des tèles de pilastres, dont le Las, il peine dé-
grossi, l'CS la certainement inyisible derrière la statue.
Cette dernièrc disposition, qui termine l'ensemble du piédcstal
de la salle lit n'est pas hypothétique, car le retable de Thu Thi~n
(pl. CXXIV) montre clairement qu'il en était ainsi; le décor de la
gloire y est seulement remplacé par un ()tagement d'apsaras.
Nous avons, de cette façon, l'indication d'un motif curieux de
cheyet, dont quelques traces sc sont conservées dans les plus anciens
édiHccs. A Doug D11'0'11 g, et forcément il Thil Thi/)Il, les 1IIakara
sont sculptés sur \lIle face seulement. Or, on rencontre il Kllll'O'ug
~lOBILIEB DU SA:XCTUAIIΠ85

~ly(I), au J~rdin de Tourane(2l , il Chanh L9 (3), d'énormes


makara traités
sur
les deux faces, dont le l'ole est introu\'tlblc dans un monument
cam, ct qui présentent, sur les lits supérieurs ct inférieurs, des mor-
taises d'assemblage. Si l'on suppose que nombr~ d'édifices cams
furent il l'origine construits en matériaux légers, ct la mention fré-
quente d'incendies dans les plus vieilles inscriptions prouve ce fait,
la disposition de ces sculptures s'explique fOl't aisément. La paroi
était, par sa matière, trop faible pour qu'on pùt y appuyer un chevet
considérable; celui-ci devait donc pouvoir sc maintenir seul debout,
et pour cela être constitué d'un mur d'épaisseur suffisante; aussi
les makara prennent-ils une large assiette, mais, pouvant être vus de
derrière, ils se décorent sur les deux faces. Dans nombre de cas -
et les coupes des ma!;:ara de KhuO'ng My semhlent l'indiquer -l'en-
semble fut peut-être conçu dans le motif cher aux Cains, de la tête de
lion et des makara. Le chevet de la statue d'Uma à Po Nagar de Nha
Trang n'en serait alors qu'une réduction plus moderne (pl. CXXIIl).
)Iais cc décor put aussi subir des variantes, ct nO\1S ne craignons pas
lÎeaucoup de nous tromper en assignant le même role aux garwJ,a (4)
du Jardin de Tourane, qui autrement sont tout iL fait inexplicables
(pl. CLXXIV-A).
Lorsque la statue ne sc détache pas devant un chevet de cette
colossale importance, elle dut être abritée d'un dais, ce qui n'empê-
chait pas, d'ailleurs, l'emploi d'un velum au-dessus de cet ensemble (5).
Ce sout enCOl'e les fécondes fouilles de Mi SO'It qui ItOUS donnent
quelcplCs renseignements à ce sujet. A ?Ili SO'n Ai' en AfOl E4' nons
avons trouvé des fragments de minces colonnes octogonales et dés

(I)Cr. I.C., I, p. 268,lettresV, V', V". Nous avions P['oposé ponr tontes ces
. (2) cr. id., p. 329, nOS 64, 67, 68, 73 . lJièees le rôle de bouts de balustrades .
Yoir note 4. ou celui d'échiffres de perrons. L'e déve-
(3) Cr. id., p. 229 et p. 231, fig. 44. Ces loppement. rl.e nos études nous a permis
pièces, ponr les détails et les costumes des 'de reconnaître l'uniformHé absolue des
personnages, pal'aissent plus anciennes échiffreS dans 1111 type tout différent, et la
. que le reste dn monument et n 'y euh'\), rareté, sillon l'ahsencc complète, des ba·
rent peut-être qu'en réemploi. . Instmdes.
(4) Cf. I.C., I, p. 330, nOS 29 et 32. (5) MïSo-n E4'
86 L'A He IIITECTUHE

de base entaillés sur un angle, sans doute pour enyelopper exactement


celui dn piédestal; ils forment parfois (E4) un motif des plus heu-
reux (pl. CXXYII-G). Ailleud (13 3 , C7 ) n'existent que les dalles qui
reçurent les supports du dais. Nous n'ayons d'autl'es donntSes à ce
snjet que la mention, dans une inscription de 7I1î San, d'nn « édicule
intérieur )) en Lois de santal, dans unc autre. d'nnc tour en argent (1)
qui dut jouer le mème rôle.
Les dais modernes qui sc sont conserYés il Nha Trang, à Po
Klami Garai ct il Pô !lomé (m. pl.-F,II), sont trôs simples ct portent
ulle toiture de planches, il deux ou il quatre pans, qui, il 11ô !lomë
seulement, se terminait par un motif dt'coralif de chaux.
La cuye aux cinq lùiga de "li SO'n nous montre peut-ètre les traces
d'un aul!'c systôme; ellc prtSsentc en efl'et sur les hords quatre trous
également tlt'~saxt;s qui pem'ent avoir rcçu les quatre tiges IIHStal-
liques d'un dais trôs l(\gnr (pl. CXVIII-J).
Quant au yeluIll que semblent indiquer les pIerres dc suspen-
sion, il n'est reprtSsenté qu'une fois, au piédestal de Mi San El (2).
Enfin, derriôre l'itlole. dans la lour principale de Po Dam, deux trous
petlYent cOlTespondre il la suspensiun verticale d'uue Mofre somp-
tueuse devant laquelle se fùt détachée la diyinihS.
Nous ne parlerons pas ici, dans les accessoires du culte, du ko{'a
qui se rapporte plus spécialement au liliga ct qui semble surtout
avoir contribut~ il fixer la personnalité de l'idole (3); mais il nOlIS reste
à signaler les quelques objets religieux que les derniers lieux du
culte nous ont conservés et qui furent peut-être autrefois d'nft usage
général.
Au silnice fictif de la diyinilé il faut noter d'abord la présence

(1) Cf. Fll'lOT, B.E.P.E.-O., IV, p. 9t2. (3) 1\1. Finot, n.E.F.E.-O., IV, fig. 43, 44,
Le Cambodge nous offre dans son art pri- p.913, en donne lieux exemples. Le Musée
mitif, à Sambor l'rei lüik S2' un exemple Guimet en possède deux fort intéres-
parfait <le cette intéressante disposition, sants, nOS 5[193 et 6000, d'origine hindoue,
mais en pierre. Le musée indochinois du et le South Kensington (musée indien)
Tl'Ocadéro en possède une repro(!ucLion. un autre plus important sous la cote
(2) Cf. I.e .,;1, p. 412, fig. !) 1 au centre. W. 1-53, 1884.
~IOBILIEH DU SANCTU AIlÙ: 87

des statues de l'andin, montures qui aUendaiont le bon plaisir de


Çiva. On en rencontre 'düns tous les monuments anciens, ct les tours
pIns modernes de Po J(laUll Garai ct de Po Romé montrent la place
qui leur était assignée. Ils occupent, seuls ou par paire, le vestibule
du temple ct sont tournés vers le dieu (1). Les éams actuels les con-
sidèrent comme doués d'une vie réelle, ct dans les cérémonies ne

l~ig, -I L - PO NagUl' do Nha Trang,


1:;léph1lnt de hois ; hautcur: 0 m, 4fi cll\'iron,

manquent pas de leur oll'rir des noix d'arec; il est de règle, cri toute
autre visite, de mettre au moins nne poignée d'herbe devant eux,
niais ils ne sont, en aucun cas, honorés d'un véritable sacrifice. Des
éléphants de pierre ou de hois, tout harnachés (2) (fig. JI), rangés

(1) Les coulis qui ont. fouillé, pour en qui est entré depuis au Jardin de Tou-
èxtr'aire les briques, les ruinl's (le la lour ranc sous le nO83. Ils IlC paraissaient pas
de PhtÎng Lç, m'ont affirmé qn'nn uulre d'ailleurs l'ayoir YU, ct il s'agit p eut-être
~nnllin . ou, comme il s (li so nt, IIU /lutre Iii d'un e (le ces s uppositions har(lies dont
cheval, était resté dans la 10l1r ; il se trou- ils sont coutumiers.
vait en face de celui qui en fut retiré et (2) En pierre il YaùMum, aujOlIrll'hui au
88 L'A nCHITECTURE

(lans le sanduaire, sont placés là comme d 'a~ltres montures fictives


an serYice de la divinité , ousont des figures votives, lointain rappel
des dons précieux d'éléphanh dont les inscriptions nous ont gardé le
témoignage. Énfin l'exemple de l'Inde actuelle ot des chevaux de
maçonnerie dressés dans ses champs pour les pr'omenados nocturnes
des divinités semble nous permettre d'attribuer le même rôle aux
énigmatiques gajasi'f!lha du Jardin de Tourane, de Chiên fHmg et de
BûngAn.
A des besoins plus réels correspond le rasnn battitt qui sert à

Fig. 12. - Instrumcnt scmblable au rasUli uafdu ('.um,


provenant du Tinnevelly (Inde).

préparer la pâte dont on enduit le visage des divinités (pl. CXXVII-


A, t, E, L). L'usage de cet ustensile remonte il une haute antiquité,
car il faut sans doute le reconnaître dans les « sandal grinding
lab » (fig. 12) trouvés dans les fouilles du Tinnevelly (1). Ceux du

musée de Hanoï; Cil hois à PÔ IClauù Garai, il n'y aurait plus là qu'une rencontre qui
l'ô Borné, Pho Uài , PÔ l'iagar de Nha Trang. serait intéressante, cnr elle montrerait
(1) Cf. Archœological Survey of ln dia, l'origine très vraisemblable des rasU/i
AnIlUal Report, 1902-1903, p. 139, fi g .t25 uatau, dont l'emploi, d'ubor(l domestique,
et 126. La similitude de forme et de di- serait devenu ensuite essenti ellement re-
mensions entre ces objets et les rasUli ligieux. au moins au Campa. LeR. P.
ua/au, comme la présence d'une marque Durand a déjà signalé (B. E.F.E .-O ., VII,
spéciale, anormale sur un objet d'usage p. 353) cet intéressant rapprochement. Un
commun (croix entourée d'un cercle sous autre rasu n ba/au est mentionné dans l'Ar-
la pièce), nous font écarter l'hypothèse chœological Survey, 1908-1909, pl. XXXIII,
proposée d'un ustensile domestique : ' n° 23, sous la désignation de « black granite
tout mortier mit d'ailleurs été préférable grinder with four legs, 181/ x 101/ X 7" »,
pour broyer du santal ou du curry. Si et est considéré comme préhis torique éga-
cette opinion cependant était appuyée sur lement, malgré la découverte voisine d'une
une pratique encore en usage dans l'Inde, image deGane~a.
MOBILIEllDU SANCTUAIRE 89

Campa semblent assez modernes, il la réserve tic .la pièce élé-


gamment décorée (1) trouvée au Quàng Binh par le R. P. Cadière.
Quelques-uns de ces objets, ct notamment ce dernier, ont con-
servé l'indication tradilionnelle des pieds de petite table, mais
presqu'aucun ne les montre dégagés de la masse totale. Le rouleau
le plus souvent fait défaut. Un autre fut rencontré complet au cours
'des fouilles de Cluinh L<) (2) ; un exemple inscrit en existe (3) ; ils sont
encore en usage chez les derniers Cams (4) .
Le bathuk est un brasero (m. pl.-D, l, K,M), simple pierre évidée
qui prend à Pô Nraup une forme spéciale pour receyoir le cierge
cultuel (m. pl.-J).
Le éaba~ est un plateau de pierre destiné il la présentation des
offrandes. Nous n'en axons aucun spécimen ancien ou intéressant.
Les autres pièces du mohilier religieux sont légères, vases à
offrandes, petites tables qui reçoivent les plats de victuailles que
Mnit le prètre, etc. Les plus im.porlants tic ces objets sont les balii (5),
dont quelques-uns figurent tl l'Inventaire du trésor des rois cams.
Nous y renvoyons, ainsi qu'aux NOll1:cllcs recherches sur les Chams
de M. Cabaton, CUl' notre sujet, déjil yaste, nous interdit de nous
occuper de ces objets contemporains qui ne peuvent s'enfermer sous
lu rubrique des « monuments » cums, même an sens le plus ancien
du mot.

(1) cr. B.E.F.E.-O., VII, p. 352, fig. 32 rencontré plusieurs, à l'encontre ùe l'ob-
et 33, et App('nùice, p. 589. servationdeM. L. ùe Lajollquière(B.C.A.l.,
(1) cr. B .E.F.E.-O., IV, p. 679, fig. 5 . . 1!l09, p. 2Hi), complets ou ne présentant
(3) Inse. 117, id. loc. que la table ou le rouleau, au Camliodge,
(.) Un auh'C il été déposé devallt le <iu eOlH'S Il 'une d e nos dCl'nières tournées,
linga de llûng An depuis notre élude rIe 19B.
ce sanctuaire. Il en fut trouvé un autre (5) Cf. B.E.F.E.-O., V, pp. 20 ct 21,
non inscrit au Dat'Iae, ct nous en avons fig. 10 ct H.
CHAPITRE V

L'ARCHITECTURE. - SOUBASSEMENT DU KALAN(l).

Introduction. - Le soubassement dans l'art primaire : art cubique; - llans l'art


pl'imilif; soubassement à ressauts : grands, - petits, -:i llalllstres, - :i guir-
lanlles, - il dés. - Le sOlluasscmcntdans fart secondaire; - de ph'rrc; - à
appliques; - sa couverture. - PCl'fons, mm'chcs; - éclliHrcs.

NOLIS ayons dit plus haut qu'a1lcun lien n'existait entl·û la fonne
extérieure du kalan ct le tmcé de la cella qu'il enfermait. Un éll~­
ment .Schappe par sa position II ce tte remarque: c'est le soubasse-
ment qui s'étend sous toutes les parties ùe l'édifice.
Sa présence n'es t du reste pas ohligatoire, ct 1l0mtH'e de monu-
ments l':ams, Cil tout temps, g ' élevèrent sur un simple hahut (2) , quand
ils ne furent pas cOllstl'Uits il ras de terre. Mais cc ne fnt pas le sys-
tème préféré, ni à l'origine où l'architede se plaît il tirer llll mo-
tif heureux du soubassement, ni dans l'ad sccondairn qui manifeste
une tendance continue ü l'exagération des constructions en hauteur
et profite de cet éMlllent pour les relever tll's la hase: s'il Il'est pas
rare alors de rencontrer des édifices élevés SUl' un simple hahut,
IHù' contre celui-ci prend une hauteur considérahle (3).

Planches CXXVIII il CXXXIlI .


(1) Son C" CG ; - classique: kalan principal
(2)Art pdmitif: Il:lmo"ng ~Iy, lIinll aux Tours d'm'gent. Chièn Bàng, lllllYUg
Làm, tour N.-O. tle l'iha Trang; - cu- Long; - dérivé: :'\hQn ThuIl, PÔ Romé.
bique: tour O. même temple, l'Ci Dam, ~Iî (3) Bàng An.
SOUBASSE;\lENT DU KALAN 9i

La forme la plus simple du soubassement nous est donnée par


l'art cubique (1) ; c'est une véritable réduction du corps même du
sanctuaire, élargi aux dimensions nécessaires. Que voyons-nous aux
façades de ~li SO'n Fi' un des pIns anciens t~difices lIe cet art? Chaque
paroi, de faihle haute\ll', présente comme éltSments décoratifs, en
pIns des fausses portes, de larges pilastres divisés qui en occupent
les angles; 1111 profil tr·t~S peu saillant forme hase ct corniche, ct le
nlste nu cnfenn(~ cntre ces divcrs t~lt~mcnts est rccr'ensé d'un cadre
(~norme. D'importantes appliques CIL forme de réductions d'édifice
. il (Ieux plans garnissent le has (lu large pilastre.
Considl~l'ons son soubassement (pl. CXXVIII). TOlls les motifs,
sauf, himl entellllu, les fausses portes, s'y retrouvent, ct pIns dt)-
taillés, parce que le l'anilelllent y fut poussé plus loin. Cette nou-
relie composition possüt!e elle-même son souIJasselllent, petit Dahut
mouluré, comme celui que nous voyons il Hoà Lai, ct, comme ceilli-
lit même, coupé de perrons; les réductions d'édifice y sont relevées
pour remplacer les appliques ct, comme elles, offrent un douhle plan.
Au-dessus de cc hahut, c'est la composition onlinait'e de pilastres
trapus divisés ct de monlures simples qui orne la façade, qu'on
retrouve au degré inftSrieur des piédeslaux ct souvent môrne SUl' leur
dé (2). Cette composition pourra se réduire en hauteur, se simplifier
tians le détail des larges pilastl'Cs ou des ressauts qui garnissent le
fontl; ceux-ci peuvent perdre leurs divisions pOUl' ne plus recevoir,
comme les mêmes éléments aux piédestaux, que de simples rayures
verticales; les élégantes niches peuyent dcvenir de lourdes appliques:
le principe même ne change pas, ct quand l'art mixte sc crée de la
fllsionde l'art cuhique et de l'art primitif, il n'emprunte rien au:riche
sOIlLasseIllent de cc dernier ct troque seulement l'applique propre
il l'art cubique contre celle de l'art primitif qu'il couyre alors de ses

III Ce n'est point que le souhas~emellt (2) Comparer au souùassement tic Fi le


~I'y reçoive tic riches ornements: métopes, (!cgt'é du piédestal de Et et le piédestal
Il ~Ioà Lai; niches en FI' A'1 de ~li SO'n; ap- (le, la statue tic A'4' B.E.F.E.-O., IV, p. 8iO
pllques,édifices primitifs de Bong Dlwng. ct fig. 34 et p. 83!, fig. 23.
92 L'ARCHITECTURE

décors spéciaux (1). Mais cette forme périt anc lui, et seul le soubas-
sement de l'art primitif dure jt~fqu'allx derniers joursd~l Campa.
Par un parallélisme significatif, la forme du soubassement dans
l'art primitif (2) correspond il l'autre type du piédestal, celui qui,
propre au même art, enfanta la forme vraiment viable. Si l'on ne
tient pas compte des appliques de C2 (3) à 1\Ii SaIl ct des ressauts ùu
profil, il est facile de voir que ce soubassement (pl. CXXX-O) est
identique, dans le principe, aux dés des petites divinités de A et de
B (4) (pl. CXIX-I); il en est de même des beaux motifs de travée et
d'angle d'un soubassement sans doute contemporain (5) (pl. CXXX-C)
qui entourait le groupe BCD comparé au piédestal de 1\Iy Tll<.mh (6).
Un simple corps de moulures courant en ligne droite sous tout
l'édifice eùt semblé nu ct froid au Cam, qui sc plaisait, comme son
maître l'Hindou, à une luxuriance folle{?') de décors. Aussi cette
ligne fut-elle mouvementée comme les parois par une série d'avan-

(1) l\li San AI2 _13 , 8' Bong Duang tours trOll bien au mouvement des façades qui
centrale et principale. amène cette vive composition de pilastres
(2) Il existe cependant dans ['art pri- et d'entrepilastres, et parce que l'on peut
mitif un soubassement qui semble sc rap- dire qu'il est l'àme même de la constitu-
procher beaucoup de ceux de l'art cu- tion des soubassements dans tout l'art
bique ct qui, comme ceux-ci, tire son prin- cam.
cipal décor de l'emploi d'appliques. C'est (4) Cf. I.C., l, p. 335, fig. 76.
ù l\li Scm celui du sanctuaire A' 4; les ap- (5) Nous avons cru longtemps et dit
pliques n'y sont d'ailleurs qu'en épanne- (I.C., l, p. 398) ces piioces moins an-
lage, ct leur masse spéciale correspond ciennes, à cause de leur profil identique à
peut-être à des niches analogues, mais celui de base ct de corniche de l'art clas·
simplifiées, à celles de AI' sique j mais cc profil sc rcncontre déjà
(3) i\OllS ayons IH"is comme exemple le dans les monuments de la première pé·
soubassement de C2, parce qu'il est com- riode, Nha Trang, Blnh Làm, Bang An, et
plet ; nous lui eussions préféré celui l'étude des appliques montrera plus loin
de El' si la partie baute, symétrique aux qu'on ne pent datcr celles de ces dés que
moulures !Jasses, s'était conservée, mais des premiers temps de l'art primitif.
il n'est pas possible de savoir si les mou- (6) Cf. I.C., l, p. 185, fig. 34.
lures s'opposèt-ent autour du dernier filet (1) L'état d'épannclage où sont restés
ou si elles laissèrent un nu de quelques tous ces édifices la masque en partie,
!Jriques. Il n'est pas davantage possible mais il suffit de voir un bâtiment achevé,
de savoÎl' sûrement si les moulurcs y comme Al à Mi Son, pour sc rendre
filèrent rigides ou si elles se mouvcmen. compte que, complètement terminés, pas
tèrent en plans successifs. Ce dernier un point de leur surface n'aurait dû
parti est vraisemblable, car il corœspond rester salls ornementation.
SOUBASSEMENT DU KALAN 93

cées et de retraites, simples ou multiples, qui créaient, autant de


ressauts dans le profil. Cc n'é tait pas assez encore, ct l'archi-
tecte s'ingénia à varie!' l'effet de place en place en traitant le
groupe de ressauts saillants alternatiY(~ment avec le profil courant
ct un profil différent(I); il fit plus: divisant dans la hauteur la com-
position en deux, il alterna de ressaut en ressaut, sur la trame
continue, le motif de moulures. Le soubassement de Dl il Mi SO'n
nous dOIlBe un exemple intéressant de cette ingénieuse composition (2)
(pl. CLXIl).
Le fond de l'arrangement sur lequel sc détachent les alterna-
tiYl~s de ressauts est un profil tt double étage, ct la division centrale,
bande ornée de minuscules appliques, aura son répondant dans
chulJue ressaut, donnant ainsi une unité parfaite h cet ensemble
pourtant si lI~inutieusement détaillé. Dans le motif général de fond,
au-dessus de cette bande, un profil symétrique tt double doucine
forme un groupe complet qui se décore en son centre d' une file de
dés minuscules. La partie inférieure qui sert de base est conçue
dans cc système de la doucine l'ellversée qui donne à tout élément
une assise si ferme. Sur celte trame continue se détachent des l'es.,.
sauts à triple plan, ornés dans l'axe d'un important fleuron décoratif
qui retombe.
De ces ressauts JUIl est plus intimement lié. à la composition
générale et la partie basse répète trois fois en avant la par·tie basse
du fond; 'au-dessus de la bande médiane commune, le motif change
et présente une opposition de deux cavets, appuyés de leur quart de
rond, qui forment le décor. Dans l'autre groupe de ressauts, ce motif
descend sous la lmnde médiane, tandis qu'en haut un profil il dou-
cine vient rappeler en le détaillant le motif inférieur du ressaut pré-
cédent et ,du fond; en mème temps, pour apporter une variété nou':'

(1) Partie supérieure tlu soubassement extrêmement pénible dans l'état de déla-
«le MI 80'u A•. brement où se tl'ouve celle IJarlie de l'édi-
(!) Dien que la lecture eu soit 'des pIns fice, nous pouvons garantir entièrement
délicates et que la reslHu tion en ai tété l'exactitnde de cc relevé.
9 ,i, L'ARCHITECTURE

velle sans nnire il l'équilibre général, la Lande d'axe sc divise en deux


quarts de rond opposés ct perd par suite ses minuscules appliques,
La composition si sédllisalt~e que nous yenOIlS de décrire est
purement architecturale; nOllS la retrouvons, l'chaussée , tIc sculp-
tures, dans la partie basse tlu soubassement de Mi Sun Ai (pl. CXXIX).
Celui-ci sc divise ell ell'et dans la hauteur en deux éléments
d'importance inégale, cal' l'ensemble devait se composel' il la fois
pOUl' la dimension exiguë des templions et pour la grandeur colos-
sale de la tour celltrale. Cette partie hasse reçoit de la }lrôsence tic
celte ahondante sculpture ml aspect un peu touffu; le parti en est
cependant plus simple qu'en Di' h:i, en effet, chacun des groupe,s de
ressauts prend au fond une partie de sa forme. Le profil, que le
pilier d'angle répète trois fois, est une composition halancée mais
non symétrique; elle est dans le système il doucine ct présente au
milieu de la hauteur un groupe de quarts de rond opposés: la face
pl'incipale se divise en deux sur l'axe vertical ct forme comme deux
minuscules pilastres qui soutiennent un petit fronton. En cc point,
le fond, semhlahle pour le reste, devient au contraire plan ct
s'orne simplement de cadres. C'est pal' cette partie droite que le
pilier central s'unit il cc fond; au-dessus et au-dessous il est garni
de profils iL cavet qui se répondent symétriquement. Le décor qui
vient compliquer ces éléments est, sur le ressaut central, Hue niche
importante qui le masque presque entièrement, et, sur les fonds laté-
raux, deux éléphants de face, porteurs de figurines.
La partie supérieure du soubassement tolal est une opposition,
sur un fond presque lisse, de ressauts doubles, alternés, dn profil à
doucine ct du profil il cavet. Des lions ct des éléphants, d'un Jl1ouYe~
ment très heureux, viennent enlever il ce cours de moul\ll'es ce
qu'il aurait de sec et de froid il côté de la luxuriante composition
inférieure. .
Ces deux exemples, ?\li Sun Di ct Ai' sont très complexes parcc
que, faisant partie d'édifices importants, ils sont eux-mèmes de forte
hauteur. Dans le plus grand nombre des cas, l'espace dont dispo-
SOUUASSEMENT DU KALAN 95

sait le décorateur ne lui permit pas de donner ainsi liiJre cours à sa


savante fantaisie.
Le plus souvent, COIllIlle eu .'Il'i Sail Ct, comllle ·ail soubasselllcnt
intel'médiaire de Dv un seul profil est cmployé, mais, sui"lJlt la
silhouette de ce profil, les ressauts gal'delltl'allurc tic silllples ll10U-
vements de moulures (1) ou prennent l'aspect de véritahles petits
l,iliers (2) (pl. CXXX-.J) ct sc varient dans le mèmc ensemble par
1(1 nomhre de leursarètes (3) . Nous ayons vu pal' l'exemple de At
que le fond pouyait être, en partie, lisse; il l'est parfois complè-
tement. Le silnduail'e CI nous en fournit un exemple in téressan t
(m. pl.-.'II); lit les petits piliers, il douhle ct triple plan ct traités
dans le système il cavet , s'ornent, les UliS de petites appliques, lcs
autres d'un épanuelage vertical ct pointu flui correspond salis doute
il 1111 orant IlIih·é. Le fond lisse est, comme en Ai' orné de cadres, res-
source cOllstallte du décorateur éam ({lHtlld il n'a pas mieux il mettre.
Dans tous ces soulmsseIllcllts, appliques, figures, animaux ornent
couramment ces ressauts: les petits piliers au soubassement infé-
rieur de la fenètl'e de Dt offreut des lions debout, tandis lIue les sail-
lies de profils sur fond continu qui constituent le motif supérieur
de la fenêtre de Dt; possèdent des figures en prière debout et de
profil.
Un certain nombre de ces souiJassements montrent l'introduc-
tion tl'un balustre (4) analogue it ceux des fenètres ct dont la pré-
sence en ce point est assez insolite: il prend parfois la prépon-
dérance (5), et le corps de moulures ayec ses ressauts ne lui sert plus
flue de fond (m. pl.-.J). Il devient l'unique décor (6) ct s'aligne
en files continues sur un fond lisse, quanù le soubassement n'a
plus qu'une hauteur minime (m. pl.-B); parfois des dés termi-
nés pal' des quarts ùe rond (7) en tiennent lieu. C'est lit d'ailleurs

(1) Mi SO'n c2• (5) Souhassemcllt inférieur tic "liSO'II D4'


(!) ~Ii SO'II D4- (6) Souhassemcllt illférieur de Mi SO'Il
(3) Fenêtres de ~li SOli II G, ulle ct deux. C2 , d e Mi SO'II n.- l :3 '
(1) Fellètt·cs ùe JI:., Ile C3 Ù Mi SO'II. (7) Soulm~~cmcllt Ilc ~li SO'n Il:,_
96 L'ARCHITECTURE

un motif constant daw; l'art primitif ct ces rangées d'éléments minus-


cules viennent, d'une façon fort riche ct fort heureuse, garnir les plus
minces écarts de moulul'es(l).dl no fawlrait pas croire cependant que
le manque de hauteur amène' seul remploi de ces balustres dans le
décor des soubassements, car parfois leur file n'en garni t qu'une partie,
tandis que le reste est occupé par un large profil (2) (pl. CXXX-I).
L'introduction du balustre dans le décor des soubassements
permit une des plus heureuses combinaisons de l'art primitif. C'est
une hahitude fréquente tl Mi Suu de décorer la panse d'un profil
par une feuille dont le pied y est comme appliqué sous la pression
du listel suivant. Cc motif, qui forme le point de départ du décor si
heureux des piédroits à contre-courhe, s'est allié d'une façon très
originale avec ces fleurons importants que nous rencontrons par-
fois dans la composition des souhassements. Le balustre s'enve-
loppe d'uno feuille qui s'allonge en sc recourbant sur les côtés
pour rencontrer le prolongement de la feuille du balustre suivant,
ct de leur jonction nait un fleuron vertical qui repose sur un petit
support (3) (pl. CLXI ct CLXIl).
Un autre parti tuut dilréreul esl encore employé. Le décor est
alors demandé à une série de petits éléments rectangulaires, profilés
cn haut et en bas ct omés de feuilles au milieu ct aux angles Je
leur profil supérieur; ils sont détachés devant un cours de moulures
ùu type il doucine. Ces dés spéciaux paraissent autant de petits pié-
destaux étirés en hauteur; ils rappellent de près par leurs propor-
tions et leur silhouette les dés énigmatiques ornés d'atlantes dé-
couverts dans la cour D il Mi Sun (1); Ils sont d'ailleurs décorés

(1) PeLits balustres aux fenêtres de Mi (3) Souùassement de l'étage de Cl'


San DI' petits ornements presque ell X au de son vestibule, à Mi So-n, - supérieur
soubassement de Mi So-II Fl,pclils lIés ù de la fenêtre de Di' - de la fenêtre
la comiche de lIli Scm 13~ ct ù la base de D6' En Dl il est sans fond, ailleurs le
de CI ' profil du balustre court sur toute la sur-
(2) :\11 San A2- 7 ; I)Cut~tl'e le rôle spé- face. Cc motif fut maladroitement copié
cial de ces souhassemellts, voir p. 458, ell D2 ; c'es t la senle fois quïl l'epal'ail
a-t-il contribué ù laire adopter cette com- après l'art primitif.
binaison partirulière. (~ ) Cf. I.C., l, p. 398 , fig . !l8.
SOUBASSEMENT DU K.\.LAN 9ï

ainsi quand ils fOI'ment le soubassement d'amortissements('), tandis


(l'l'ailleurs ils ne reçoivent que de simples appliques (2) 011, en un
motif très original, des têtes de nafJa uniques (3) (m. pl.-K, N). Quel
est le poinl de départ de cc décor? Il est assez difficile tic s'en rendre
compte. Peut-être l'élément important consiste-t-il dans les atlantes
elle motif postérieur ne leur sen'il-il que tIc chevet, avant d'ètre
seul COl1scrru t L'étage de Mi San C3 HOllS lllolltre un système
encorcplus simple, suite de petits cadres qui sc supcrposellt ct dont
sc détachent de minuscules appliques (m. pl.-II).
Nous nous sommes un peu {~tcn(lu sur la question des soubas-
llH'nts de la première période ct sp(~cialeIllent de l'art primitif, car
c'esl un des points sur lesquels on peut le mieux apprécier la yene
l'éeHe de cet art; nous ne trou \'erons rien de semhlahle dans la.
suite, ct presqu'aucun de ces motifs charmanls ne reparaîtra. Les
autres édifices de l'art primitif ne: nous donIlent il cet ègard rien de
plllS que Mi San (4), soit qu'ils n'aient présenté que des hahuts (5), soit
'Ille ]l'S motifs y soient restés en épannelagc (6).
Nous retrouvons cependant, dans la période archaïsante de l'art
classique, des compositions analogues; elles montrent seulement
comhien une copie peut être inférieure il son modèle. Le soubasse-
ment de E4 il Mi San (pl. CXXXI-ll) est bien composé dans le type nor-
mal à ressauts, mais pour un motif si l'Cil détaillé l'espace est trop
grand, l'ell'et est mou ct lùchc ; l'architecte a bien Illultiplié les mé-
topes dans la partie centrale, mais la cli\'ersité cherchée ne donne pas
. il l'ensemble la yuriété qui naissait si heureusement du parti même
clans les beaux exemples antérieurs, En Mi San 1)z' le copisle étai t plus.
à SOli aise; il pouvait répéter exactement son modèle, car les condi-
tions de sa cOlllposition ne changeaient pas comme dans le passage

(1) ~(( SO'n fi3' fi:;. Cl' My n'est à cet égar(1 d'aucune utilité :
If) Soubassement de l'étage de Mi San c'est une base ct non Ilil souba ssement.,
8;. C!, puisqu'il est dépourvu d'assiette supé-
(3) Id •• de 11 , rieure.
6
(1) Le fragment (l'Mifice antérieur (~) !ÜlUO'llg My, llinh Làlll.
trouvé sous la tour centrale de KhuO"ug (6) Pô Nagar (le Nha Trang.
4XNAll. - ]J. 1
\)8 L' ARCHITECTU nE

de Ai' entomé de templions) à E4' unique; il ne fut pus capablll


(pl. CLXIJ) de répéter les for!nes trait pour trait, et l'arrangement
charmant du sOllbassement dé Di' brutalement simplifié, fut encore
dénaturé par l'introduction do halustres démesurés .que de fins
décors ne viennent pas, comme en D4' remettre ù l'échelle géné-
rale.
Dans cette seconde période de l'art cam, c'est, dans le soubasse-
mont, les motifs de sculpture qui prennent toute l'importance aux
dépens du parti architectural. Nous venons de voir quelle place les
métopos tiennent en E4' A Chiinh LQ, le parti architectural montre
une composition tl grande échelle de prolils heaucoup trop rentrants
pour fournir une assiette forme. Ce défaut est un peu alténué par la
présence d'une énorme hande médiane, prétexte ù cariatides mouve-
mentées, lions et gal'luj.a (lui se superposent (pl. CXXXI-G) . .l\ous
n'avons pu voir les ga~wçlt qne 1\1. Lemire indique à la Tour d'or (1).
mais de cmieux allantes, dans lesquels un œil, de longtemps prévenu,
peul reconnaître des lions, garnissent le soubassement de l'édifice S.
des Tours d'argent (m. pl.-C).
L'importance donnée il la sculpture amène une conséquence
inattendue. Dans le soubassement de G1 à Mi San (pl. CXXXII-B), la
composition est er\core celle de E4' mais les métopes, plus impor-
tantes, viennent sépat'er ncttement les ressauts les uns des autrcs. A
Chành Le) (pl. CXXXI-F, Il), Llans les sOllbasSClncnts des IIlIU'S) ces
ressauts si détachés sont uc\'cnus de yéritables pilastres et s'ornent
d'appliques, mais ils participent encore au profil général. Cepen·
dant, dalls les ueux cas, des lions formaient, dans toute la hauteur,
cariatides aux angles. Dlle telle combinaiso~l habituait l'œil il voir le
soubassement interrompu de distance en uislancû par des parties
lisses, et c'est la forme (lui fillil par ètre adoptée. Mi SO'Jl Hi nous
en monlre lUI exemple où les dés sont en pierre aux angles et les
moulures assez peu pl'Orontles. A Po Klauù Garai, . le tout est en

(1) Cf. U: ., l, p. 216.


SOUDASSE)lENT DU KAL\.N .99

bri1llles, et le profil s'accuse fortement · en crellX entrü les dés


(pl. CXXXll-E,A).
Avant d'arriver iL cette décadellce finale, l'art classique avait
tenté de donner une grande richesse aux soubassements en les exé-
cutant en pierre. Nous en avons gal'déquelques fragments (1) ornés
de larges feuilles . de lotus. La difficulté plus grande de la taille fit
abandonner le parti des ressauts, ~t le heau soubassement de Hung
Th~nh, qui seul s'est conservé, mOlllt'e les moulures filant en ligne
droite; deux torps puissants, richement sculptés, encadrent une
hande couverte ({'une frise amusante demonslres comhatlauls(2).
Quelques rares édifices montrent, pur l'emploi de l'ariplique, un
sOllvenir dn soubassement de l'arl cubique etde l'art mixte. L'édi-
fice S. tles Tours d'argent nous ell offre un eXCIilple illtl~ressant
(pl. CXXXI-E) et indique, comme B1 de 1\11 SO'n~ que ce système
n'avait pas complètement disparu dans l'art secondaire; mais il pa-
rait avoir eu peu de vogue malgré sa simplicité : tl ulle époque
de fausse richesse ce décor devait paraître trop pauvre, ehl était
plus simple alors de supprimer tout le soubassement.
Cet élément montra cependant dans l'art secolldaire un pCl{CC-
tionneIllent Ilu'il serail injuste de ne pas signaler. C'est nu'cment
tians l'art primaire que la forte saillie du souhnsseinent est pare-
mentée suinll1t une pente qui permette l'écoulement rapide des
eaux (3). Les architectes de la seconde période durent ètre iL mème,
sllr lès monumenls laissés par leurs ainés, de constater les dégùts
que cette uégligellce d 'ex(~clltion amenai ldans cc pays de pluiestor-
l'enticlles. A JIll Sun E4' en n~, ils modilièrculle type qu'ils copiaient
en y ajoutuul Ull lerrasson, ou, Comme en G1 ct lI., ils couvrirent le
dessus du souhai'l"Sement d'uIle matière plus résistante que la brique,
piene ou latérite.

(') Us sont pen nombreux, car le reconnaissables sur quelques blocs de


grès étant rare au èampa, les parlies pierre dugr'oupc tic PÙ :\"agar tle i'ihnTrang
tic pierre des monumenls ont été débi- et SUI' ceux flui snhsislèl'enl àChanh L(>.
tées par dcs Annull1i(es comme pierre (2) Cf. B.EY.E.-O., I, p. 253, fig. 41.
ù aiguiser; les traces Ile ce tmyuil sont (:1) )[i Sail Ds, surtonl F1 •
100 L'ARCHITECTURE

Cette pal'lie importante de l'édifice, qui ajoute tant de valeur il


son elfet en 10 reloyant üu-J.fssns du sol environnant, exigeait pOlir
être franchie l'établissement oc perrons. l\ous n'en reJlcontrons dans
tout l'art carn aucun de libre, formé (le quelques marches que rien
n'arrète sur les cotés (1) ; elles sont au contmire toujours enfermées
soit cntre les faces de la maçonnerie que l'escalier interrompt de sa
coupure (2) , suit entre de grandes pierres posées de champ ct taillées
suintnt HII profil en ,"oIntes conslmll(3) (pl. CXXXIlI-F), soit entre ùe

Fig. 1:{. - Dong DlfO"lIg III.


Grallde sa lle, march e ùu chœur.

petits Illnrs (le pierrc on de In·j(lucS afl'ec1ùnt une forme identique('),


'lui les uns comme los autres répolldent pour nons au nom (}'échifl'res,
Seule la mardw de départ est libre; elle est le plus souvent taillée
suivant la forme d'ulle accolade (5) (pl.CXXXIII-C,E), parfois SUl' une
douhle üpaissellr(6); ct, hien que fouléedes pieds - uus, il est vrai-
reçoit parfois un décor assez riche (7). Les antres marches n'ont pas la
hauteur Mmcslln~e qu'ellcs · pl'ellll(~lIt dans l'ullique escalier 'lui se
soit consel'\'é(8) ou dans lllte part des IllOlllllllcnts khmèl's (H) ; clics
sont au contraire pal'fuis redoublées , l:omme pour diminuer leur

(1) Signalons ccpcndant la préscncc (1) Bong DIfI)'[[g tour prillcillalc, tour
possiblc (l 'nll pC ITon de cc gcnrc ù ;'Ilî centrc-~.
Scm B4, mais Ic fait Il'est pas ccl'lain et (5 ) "Il Sail D4'
serait si anormal 111I'il esL bien dou- (6) l\hmJllg )Iy , tlébris.
teux. (7) ;'Ill SaIl El! FI, piéllestal de El'
(2) Terrasse Ile"Iî SO"n El' (~) Pô Xagar d e ~ha Trang.
(3) "Il San D.I' (V) Aùkor Yat, par exemple.
SOUBASSE;\rENT DU KALAN Hl!

hauteur(i), ct, dans certains cas, un travail compliqué fut exécuté dans
les assises de pierre pour lem donner des dimensions normales (2)
(m. pl.-D). La contremarche semhlait appeMe il. recevoir une orne-
mentation (3); le perron de E i h Mi San (4) et le gradin continu qui
relevait le « chœur » de la salle III il Dông Duang, montrent h quelle

Fig. 14. - Bong Dl1rrng L


Tour principale, perron.

richesse cette ornementation pouvait aUeinche (fig. t 3). C'est dans ce


dernier exemple une sorte de motif de pi~cleslal rnillllscule~ prodi-
gieusement étiré dans le sens de la longueur ct qui s'orne de cadres
cis('lc~s ou d'appliques trapues.
Lorsque la hauleur il franchir est considérable, le système de
l'entaille est préft!r(;. C'est le parti dn grand esealier de Nha Trang

(1) BOng Duo-ng tour principale. \3\ Bong DI1O'lIg tour principale.
(2) ~It So-n BI. . (4 ) Cf. I.C., l, p. 409, fig. 90 C.
102 . L'ARCIIITECTUIŒ

comme de la haute terrasse de Ml SO'n Et, plus tard de celle de E4'


Ce système,Jacile à exécuter, prévaudra it la fin, même pour les fai-
bles hauteurs; nous le voyons ~éjrt utilise il l'entrée de l'ISdifice S. il
fi6ng DuO'ng; tout naturellement il s'appliquera aux sonbassements
de Mi SO'n IIi' de Po J(laun Garai, que des dés divisent en tranches.
~rais le plus sO\l\'ent, Jans ]a première p<'ll'iol!e, (:'est le illOde des
échiffres qui tient la place principale. Tout le perron est saillant,

l"ig .• Hi. - Hong lhro-ng l.


Tour ce nlre-Nord , perron.

et le nu supérieur de l'échill're, (lui forme rampe hasse, part hori-


zontal ement au niveau de la marche supérieure, s'avance ainsi
presque jusqu'au-dessus de la dernière ct plonge verticalement
suivant une conrhc régulière pour sc relever, soit en une volute très
détuC:hée (1) (pl. CXXXUI-A), soit en un motif de niiga (2) qui s'épa-
nouit en plusieurs têtes, soit enfin cn une combinaison de ces deux
éléments (3) (fig. 14). L'échilTre peut donner lieu ft une composi-
tion architecturale particulièrement recherchée (4) (m. pl.-G), mais le
plus souvent elle est simple; de délicats rinceaux viennent en recou-
(i) Trà I{j~u, perron de l'église. (3) Phù IIun g, }Chu(J'llg My.
(2) Dong DUO'ng tour principale, Chliuh (4) lIà Tmng.
L~.
SOUBASSEMENT DU KALAN 103

nir toute la surface antérieure ct la face latérale extérieure (1)


(fig. 15); des motifs également floraux (2) (pl. CLXVII-l\I), ou géomé-
lriques(3), voire des animaux(4) ou des figures (5), peuvent en orner les
plats. Dans UB cas enfin, comme il Java" les rampes sortent de têtes de
lion (6). Parfois des éléphants debout viennent compléter la COIll-
position, soit qu'ils forment eux-mêmes l'échiffre (7), soit qu'ils s'y
superposent (8); peut-être purent-ils, dans le premier cas, porter
lIne petite ligure sur leur tète. Les mêmes échilfres sc redressent il
l'occasion pl'esque verticalement (9); par contre, elles ne prennent
jamais la forme rampante qu'on leur "oit parfois il .laya. Enfin, dans
de rares cas, elles sont remplacées par des pilastres droits couverts
d'orn~ments (10) ou ornés d'une figure (11). Mais de toutes fa~'olls elles
Ilonnent aU perron, ayec le secours fréquent de la marche de (lûpart,
un aspect de richesse qui devait tenter le goùt Iles èams pour la
somptuosité du dt'!cor; ils n'en ahusèrent cependant pas, ct le nomhre
est assez rMuit des édifices munis de fausses portes où celles-ci
sont précI)dées de perrons alors purement décoratifs (12).

(1) Dong DuO'ng, tour centrc-N. par (7) Dong Du:O'ng tour lll'incipale, partie
exemple. supéricure ruinée du perron.
(~) Chlinh L<), mltréc 1. (8) Chunh L<}, entrées 1 ct JI. .
(3) ChUnh L<}, perron de la tour prin- (9) 1\[i SO'n A 2- 7 , Dong Dtro-ng toUt'
cipale. centre-N., centrale. .
(4) IIà Tru:ng. (10) Dong DllO'ng, porche II.
(5) KhllO'ng My. Cf.1.e., l, p . 266, fig. 52, (li) Dong DllO'ng, templion O.
perron du piéclestal de Mî SO'n El' Id., (12) Dong DllO'ng tour N., Mi SO'Il "-2_"
p. 409, fig. 90, A, D. A'l •• ·
(6) Piédestal de 1\[i SO'n El'
CHAPITRE VI

L'ARCHITECTURE. LES' CORPS DU J(ALAlV (1)

Corps du kalan. - Parements, obliquité rare. - Décor: pilàstres et entrepilastres.


_ Double système dans l'art èam. - Nombre dans l'art primitif et secolHlaire. -
Dimensions dans l'art primitif. - Décors dans l'art primitif; - secondaire. -
Saillie tians l'un et l'autre. - Le pilastre dans l'art cubique; son décor.-
Répartition et décor dans J'art mixte. - Saillie, art cubique et mixte. - Ano·
malie. - Corniche et base. - Profils à !Ion cine ; - à cayet; - irréguliers; -
enrichissements; décors. - Dispositions spéciales: fl'ise à guirlandes pendantes;
-- ses formes; - dalles d'arête, pierœs de coin; -:- grande face de corniche; -
bahut et terrasson. - Étages. - Métopes. - Couronnements.

Le kalal! ému est, comme on l'a YU au chapitre Il de la première


partie, composé d'un corps principal ct d'une série d'étages: le corps
principal repose sur le soubassement étudié précéJemment ct s'ac-
compagne d'une ,porte, détachée souvent par un vestibule plus ou
moins important, et de trois fausses porles. Si la porte ne peut éri-
demment faire défaut, fausses portes du corps ct fausses niches des
étages ne sc rencontrent pas toujours: elles ne sont, par suite, l'as
absolument nécessaires 1l1'ensemble. D'antre pal't, les étages ne font
que répéter, en la réduisant, la masse llu corps inférieur. Enfin, (lans
la composition du corps comme des étages, entrent des éléments tI-ès
spéciaux il l'art ému ct qui demandent un dévcloppement (l'étude
particulier. Nous diviserons donc l'examen de l'aspect extérieur

(i) Planches CXXXIV il CXLII.


LES CORPS DU KALAN 105

du kalon cn trois parties: le corps principal ct les étages - sans les


portes, les fausscs portes ct les fausses niches--': constitueront un pre-
Illier chapitre; l'étude des él(~ments spéciaux, appliques, pièces d'ac-
cent ct amortissements d'angle, en formera un second; enfill un troi-
sième sera eOllsacré aux haies CIl génél'Ul, vl'aies oU: fausses.
C0l'lIS principal Olt étagos ont toujours lours parois planes, tt la
rl~sel'\'e tle hl saillie, puissante parfois, ùes fausses portes, ct du mou-
yement des pilastres. II n'est tl cette règle que denx exceptions: les
lOIll's de VltU TIl(Yng ct celles de Phô Wli; leur composition, comme
de nomhl'cux ddails Ile leur décor, y marque une influence ou une
origine camhodgienne très nette; aussi n'es t-il pas étonnant de ren-
eontrcl' dans les prc)lI1i(~l'es lc plan il rcdents succcssifs qui caracté-
rise les monuments Idunèrs, dans les secondes un parti analogue,
mais moins franc, qui dMache les fausses portes du eorps par une
an\llcée de cc même corps (1).
;\[ais, l'OUI' èll'e plan, le paremcnt n'est pas foreément yertieal, ct
tout un groupe d ' I~difices qui, exclusivement, appartiennent aux arts
cuhique ellllixte, ont leurs parois inclinées de has en haut vers l'exté-
rieur: chaquo I~tage présente ainsi la forme d'une corbeille carrée,
d'un tronc de pyramide qlladl'Ullgulaire qui repose par sa hase la plus
étroite. Nous re\'ienlll'Ons plus tard sur cette disposition hizarre;
elle est trop peu représentée dans l'art èam pOUl' qu'il ne sull'ise ici
de la signaler vriènHllent.
Examinons maintenant la nntUl'e ct la répartition des pilastres.
POlir simplifior la question, nous n'~gligerons les pilastres des étages
qui no font que répéter en proportions plus lourdes ceux du corps, ct
nous titudierol1s ll'ahord les pilastre!'> dans l'art primitif ct ses d6ri-
vés, puis dans ]es arts cubique ct mixte. Cette di vision ne présente
aucun inconv6nient, car les deux systèllles n'ont pas réagi l'un sur
rauh'e. Ils sont même, d'ailleurs, complètoment difIérents, ct nous
ne sorions pas étonné qu'il n'y ait qu'un rappoet de hasard entre le

(1) Cf. pl. XLIII et I.


106 L' A1tGII ITECTU HE

pilastro si mince ct si nettement partagé de l'art primitif ct le large


pilastre de l'art cuhique, où la division prend hien plutot l'aspect
d'une simple ornementation. C'J.st Ht une question qui ne pourrait
guère so résoudre sans étudier les origines de l'ull ct de l'autre, et
ce n'est pas le lieu en ce chapitre.
Cette dW'érence se traduit d'une façon très nette dans 10 modo
de division dos façades: il est généralement quadruple et on rec~
(angles allong(~s dans l'art primitif. tt'iple et en rectangles lm'ges
dans l'art cuhiquo. S'il n'était dans cet art des édiflces qui pré-
sentent qllnl1'e pilastres, alors qu'ils sont sans fausses portes (1), on
pourrait même croire que co pm'li réel est une division hinaire, com-
portant trois pilastres, celui du milieu démesnrément élargi pour
recevoir la fausse porte. Ce serait alors pl'esque exactement le sys-
lème de Jaxu, il la réserye de la dimension du pilastre d'angle, boau-
coup plus faible dans l'lie. Uu fait oppose clairement les tendances des
deux formes éames. Si l'édiflce est sensiblement plus long que large,
l'art primitif multiplie les pilastres dans la face longue, mais traite
la face courte comme une façade basse de kalan (2); l'art cuhiqllC au
contraire, 1\ moins que l'écart ne soit excessif (3), donne aux façades
diverses le même nomhre triple de divisions (4).
La différence entre les deux systèmes no sc réduit pas à cette
simple question de nombre. Nous la retrouyerons dans lu forme
même du pilastre comme de l'entrepilastre.
Dans l'urt primitif, on peut comparer la disposition des pilastres
et des I.mirepilastres sur la paroi d'un édifice cam aux rayures paral-
lèles d'une étoffe finement plissée verticalement; c'est un simple
d.é cor et qui n'a aucun rôle ni comme support ni comme renforce-
ment. Un des plus anciens sanctuaires cams, .Mi San E1 • en offre un
exemple typique; il est malheureusement réduit à sa ba.se : aussi
n'est-ce que par les arêtes que les pilastres y déterminaient et sur

(1) Po Dam tours S.-E. ct S.-O. par (3) Salle de Hoà Lai, de Bong
exemple. Duang II. etc.
(2) Tous les édifices longs de !IIi Sau. (4) 1\1i San, FI' Fa, C7 •
LES CORPS DU KALAN t07

une faible longueur 'Ille l'on pellt se rendre eompte de lem' nombre
et de 10 lU' liu'gem' : avancées ct retraites sont égales ct tlo faiblo
saillie. Dans cet exomplo !t'ès spécial ct qui, s'il n'est pas le plus an-
cien on date, nous a consenù peut-ôtl'e un sounmir du type le plus
reculé, le recoupement Cil travées est sans nombre.
Dans l'art primitif ct la l)()riode secondaire au contraire, la divi-
sion on cillq pilastres Ilt quatre enlt'epilastres est génlSl'nle (1). Le
pilastl'o du milieu disllaraH sous la fausse porte ct le plus souvent no
se mUllifeste que par le mouyement déterniiné tIans la corniehe ; il
s'élargit ou se réduit suiYil11t les hesoins de la composition, que déter-
minent lI'ès visiblement lestleuxécoinçons laissés par lafuusse porte.
Quand elle fait défaut, cc qui n'al'ri\'eguère que pour de pet.its édi-
fices, le nomhre tIcs pilastres s'ahaisse IL (Iuatre (t),parfois mème 10
ll1U!' l'este nu (3), mais c'est lil un cas exceptionnel, ct le plus sou"ent

les pilllsh'es s'alignent en mème quantité ou en plus gl'lll1(l nombre


suiranl la fOl'llle du }lllllneaU (\).
Pilaslt'es et enll'epilash'es sont en général il pen près égaux: c'est
dire qu'ils ont cuviron le 1/9 du côté de hase; l'égalité parfaite ne
somble pas avoir été cherchée et no sc l'encontre quo rarement(5) ;
d'ordinairo l'entrepilastre est prépondérant ot le pilastre n'occupo
que le 1/10 de la baso; la largeur de l'entrepilastre uugmente encore
quand il se décore eu has d'un orant sous une niche (6).
Nous ne voyons cette proportion se renverser que dans la seconde
pél'Ïode, mais sans qu'aUClll1 des deux partis soit exclusif: ce sont
tous deux des solutions du même proùlème. Le pilastre perdant ses
décors dans la seconde période comme nous allons le voir, parait trop
lourd: on l'amincit et dans ce cas l'entrepilastre augmente d'aulant(7),

(1) Il Y a cependant une exception: la (2) Po Nagar deNba Trang tour N.-O.
tour S. de I(ll\l'Ü'ng My ne possède que (3) Id. édicule S.-E.
quatre pilastres, mais ils sont tellement (4) Mi SÜ'n AZ-7' B7 - 13 •
semblables à ceux de l'ar~ cubique qu'il (5) Pô Nagar de Nha Tl'ang tour prin-
y a certainement là emprunt et que cipale.
nous les étudierons avec ceux de cette (6) Mi SÜ'n B3' CI' etc.
classe. (7) Tour d'or, TM Thi~n.
108 L'ARCHITECTURE

ou bien on multiplie le nomhre des travées ct l'un ct l'autre se ré-


duisent plus ou moins également(1). Cc même effet est encore obtenu
par le redoublement CIl épaisseurhles pilastres (2), système qui n'est
pas une innovation, car nous le rencontrons déjà dans un des plus
aégants déhris de l'art primitif ù Mi So'n, la salle DG (pl. CLXI).
Vcrs la fin de l'art cam, les p~lastres disparaissen t (Je tous les
édifices (3) qui ne sont point des kaZan ct, sur ceux-ci, sc réduisent
en largeur il n'êtro presque plus rien (4) ou ne so maintiennent plus
qu'aux angles. mais alors en sc tri plan t (5).
Si le nombre des pilastres est II peu près constant, il n'en fut pus
de même de leur décor. Dans la forme heureuse où nous voyons le
pilastre figurer en de nomhreux exemples dans la première série de
l'art de .Mi Scm (pl. CXXXIV -C, E et CXXXV), il est divisé en deux
bandes verticales par une rainure profonde, souvent il deux plans,
ct chaque banlle est ornée d'élégants rinceaux. Quand le pilastre
n'est pas ciselé (pl. CXXXIV-B), il est facile de voir qu'il est
resté en I~pallllelage (G) : plus rarement même, l'épannelage a été
poussé moins loin encore ct ]e pilastre n'a pas été recoupé (i). Il est
cependant des exemples, assez peu nombreux d'ailleurs, de pilastres
d'une pièce ornés des mêmes fins rinceaux (8) ou nus (9); l'un des plus
intéressants est fourni par les déhris recueillis il lIit Trung : les pi-
lastres y étaient en pierre ct couverts de très élégants décors.
l:entrepilastre est orné de deux façons: ou il est occupé par
un cadre de moulures à profil curviligne (10) (m. pl.-il) ou plates,
mais alors ciselées (11) (m. pl.-C), ou le champ cenlral reste nu ct est

(1) 6 pilastres aux tours S. et N., 7 à la (8) Comme les piédroits des fausses
tour centrale de Chièn Dùng. portes de Mi Sail Al'
(2) Tours d'argent é,lificc S" - ~Iî San
(n) Mi Sail E" ; ils sont rcst,~s en épan-
Gi> -Nha Trang tour S" - Thmg Th:,mh. nelage, mais il est probable qu'ils
(3) ~Iî San G4 , 5; JIN; ~ane de Po
n'eussent pas dû ètre recoupés, car l'ap-
Klauù Garai.
plique ne monte pas assez haut pour
(1) Yaù ~lum.
masquer comme ailleurs la lerminaison
(,,) PO Rome,
de la rainure,
(6) ~Iî San CI'
(10) lIH San CI'
(7) ~lî Son E,.
(11) lIli San Es.
LES CORPS DU KALAN 109

défoncé par rapport il un ou ùeux caùres sculptés qui l'entourent (1)


(Ill. l'l.-E). Dans le premier cas, le panneau de moulures se masque
en has le pIns souvent sous une nidtc élôgallte qui enferme un orant;
dans le second. qui eOl'respond anx Plltrnpilaslres moins larges,
. il Il' est pas de figure inf,\rit'ul'e, ou la niche disparaît et le person-
Ililge l't'llnit est assis sUl' la tète d'uu él,~phant de face (il.
La l1i,·is1011 du pi.\astre eu deux parties égall's se maintient dans
tout l'art primilif, mais sauf il Mi Safi, il Chim Sali et itla tour cen-
trale Ile Khtfallg "'15', les l'illl:eaux de décor ne fUl'ent jamais exé-
cutés (pl. CXXXIV et CXXXY). Dans l'art classique, les pilastres
restent divisés mais d'~garnis (:1); il est facile de se rendre compte
que la raisoll qui motinl le reconpement s'est alors complütement
perdue; le sens Ile la rainure, incollnu pour nous. est de môme ignoré
tIes cOllstructeurs. A Mi San en en'el, la coupure se poursuit dans la
frise il guirlandes pendanles et la corniehe présenle également une
tlivisioIl, celle fois triple (i). A Dinh LÙII1, il la tour principale de ~ha
Trang, la rainure s'an'ôte dans le cayet qui termine ln pilastre et
adopte sa eourbe, mais sallS cou pel' le listel et di viser la frise ü guir-
landes pendantes. Au sancluaire ~.-O. d(\jà, elle disparaît complète-
ment, alors que, même dans les plus petits édifices de Mi SO'n, comme
El' elle était exécutée. A la principale des Tours d'argent (pl. CXXXVI-
D), à Chièn Ditng, elle n'atteint plus le cayet terminal du pilas 1re et s' ar-
rèle comme un petit cadre dôcoratif. AMi San E4' elle s'élargit et perd
toute profondeur, et les deux at'ôtes s'oment de ,·olutes terminales
inattendues (m. pl. -.J); enlin elle disparaittle padout et le souvenir
s'en est si bien perdu que, pour rendre 'lucl(lIJC int"rèt au pilastre, 1111
système tout dift'pront eslutilisé itla Tour de cuivre: le pilastre d'angle
ason nu couyert de fines bandes de dôeor et, l'our leur donner plus de
finesse, une face tle pierre est incrustée prüs de l'arôte pour les receyoir.

(1) ~li S(m Al' et ici, fig. 18. Nous Ile sa'·OIlS si, dans
(2) Mi SO'n ll6' D4' la pensée du décorateur, la hasc était
(3) TOUl'S d'Ill'gent; Mi SO'n D2' E,; également en plusieurs sections verti-
Chiêll Bàng. cales, cette partie étant toujours masquée
(4) Cf. n.E.F.E.-O., IV, p. 816, fig. 20, par une applique.
tlO L'ARCHITECTURE

Des deux formes d'ornementation que reçut l'entrepilastre, celle


des cadres longs de moulures subsista seule, mais elle ne tarda pas
it sc modifier: si toutd'ahord~ il Binh Làm, nous retrouvons encore
de vraies moulures, elles y sont tellement resserrées que le parti
devient tout différent; cc n'est plus un ca(ll'e, mais un faisceau de
moulures, réunies il angles droits aux extrémités. Dans l'ad secon-
daire, Chiên Situg, en Lonne copie, nous montre encore le même
système, mais pour la dernière fois. Partout ailleurs ct dès la grande
tour de Nha Trang même, les monlures sont remplacées par leur
épannelage, suite de cadres de Imndes plates capables de les contenir.
A Pô l\'"agar, un nouyeau pm'li sc dessine, une bande plus saillante
forme le centre, ct tIans toute la pôriode sccon~laire le décor IlC
consistera plus qu'en rainures plus ou moins profondes mais
concentriqucs, détachant au milieu une bande saillante, motif fort
heureux d'aiUeurs dans sa soLre simplicité.
Le sens mème de cc décor sc perd tt son tour; le cadre extérieur
s'arrondit aux angles tl Mi San Hi (pl. CXXXVI-F). La tour S. de
IInng Th{lnh montre \ln curieux exemple de ces déformations. Au
pilastre central les callres prennent simplement la valeur de redouble-
ment du pilastre, ct peu s'en faut (IU'ils ne se profilent dans la frise il
guir'landes pendantcs (m. pl.-l) . A NJU.H1 TIuip ensuite, les canaux
latéraux constitués par la présence du motif saillant dans le ·cadre
général (lu panneau ne sont plus réunis au sommet de celui-ci. Enfin
il Mi San Hp l'entrepilastre n'est plus orné que d'une simple .rainure
qui y dessine un rcctangle concentrique, tandis qu' en Bi l'cntrepi-
lastre disparaît presque complètement, le pilastre prenallt une lar-
geur démesurée.
Très saillant il l'origine, Sll1'toul quand l'eulrepilustre coIilient
une niche, le pilastre, dalls tonte la llurée de l'art bun, perd de plus
en plus de son épaisseur; il 1\1i SO"11 Al' il a le quart de sa largeur; à
n5 , Cp etc., il atteint a~x deux tiers. Binlt Lâm ct Pô Nagar montrent
. déjà une réduction scnsiLlc. A la Tour d'argent, la proportion est il
peu près celle qn'il gardera dUits la pI\l'iode sccollllaire. A la TOUl'
LES CORPS DU KALAN tlt

d'or, à I1ung Th~nh, la saillie devient de plus en plus faible; elle est
nulle ou tt pen près à YaÏ! Mum, à PÔ Romë, malgré le redoublement
tlu pilastre dans le dernier cas. Seul le pilastre extrème, support de
l'amortissement d'angle, ne peut se réduire CIl saillie, car l'élément
supporté ne pourrait pas sc détacher de l'angle de l'étage supérieur:
il en résulte que, dans la seconde période, ce pilastre semble pœndre
chaque jour une importance plus grande par rapport aux autres;
cette supériorité de saillie, il peine sensible il la Tour d'argent, s'ac-
centue jusqu'à la fin (1). Ce l'ole de support avait amené, dès l'âge
. tic ~Ii San Ai' une augmentation Je la largeur de ce pilastre (2); 1I0US
la retrouvons parfois dans la seconde période (3).
A la différence dans le nornbre des pilastl'Cs entre l'art primitif ct
l'art cuhique, correspond une différence ellcoreplus grande dans la
forllle. Le pilastre est ici hien plus large; il atteint en A'2 de Mi Sail
près du quart llu côté: O,22ï. Il sem hie il l'origine présenter deux
types, L'un A, voisin du type de l'art primitif, offre deux handes 01'-
né'cs sépaI't~es par une rainure; il sc dilférencie du type de l'arl pri-
mitif par l'importanco donnée tt cette rainure, qui semble compter
pInto! comme un motif que comme une simple coupure; elle est
peu profonde et peut s'orner d'un cadre long (1). CetLe tendance il
uno division en trois est nettement marquée dans le type B qui
comporte tl'Ois bandes, celle du centre généralement bombée, mais
sans sortir du plan des deux autres (5) (pl. CXXXVII-A).
Le type A ne se modifie que par l'élargissement plus gl'and de la
rainure centrale, qui pent deYenir un champ plat entre deux faces
ornées (6).
Le type B sc varie davantage par la position des sculptures. Il
est possihle que, dans la première pensée des décorateurs, aucune
des trois bandes n'ait dù rester nue. Ce système complet ne nous est

(1) Mêmegroupe tour d'enlréeE., Tour (3) ' ThU Thiçll, Tour d'or, Chièn
lle cuivre, Tour d'Ol', tour principale et Bàllg.
tour d'cnl!'(;!) à l'ô T\)auù (iarai, ~hl:ln (4 ) MI &Yn B4'
TMp, MI SO'II li,. (:i) Dong DuO"ng tour S.
(2) Mi SO'n CI' LI;;. (n) :\Ii Sail A' 2'
lt2 L'ARCHITECTUHE

cependant olrert que par un é(lifice de l'art primitif où il s'est égaré,


la tour S, de KlnrO'ng ~ly (pl. CXXXIV-A), De même au kahm cenh'nl
de Hoit Lai; une ébauche dc !Jl1oulul'es yertiealcs auprès des appli-
ques semhlerait. indiquer què lcs handcs latérales des pilastres de-
vaient être ornées de moulures, A Mi Sun 1"3 même, ces dcux faces
répètent le champ bombé (lu centre, Cepelldant le système dominnnt
laisse lIne opposition hemeuse entre faces nnes et faces ciselées,
soit quela hande m('lliane hombée l'l'I..'oi\e seule la sculpturc (1), soit,
cas bien plus fré(llwnt, que cclle-ci reste nue ou sünplement mOll-
ycmentée par un léger e1mngement lIe plan (2),
L'enlrepilaslre, lrl'S simple dans l'art cubique, est décoré seul(~­
ment d'ulle face rectallgulail'e ciselée qui entoure le champ, bien plus
large d'habitude que dans l'art primitif.
Lorsque, dans l'art mixte, l'art cubi<}llC tend il se fondre aTCC l'art
primitif, ce sOlltles deux formes-typcs plulùt que leurs yuriantes (illi
sunt préférées; elles sont CIl effet plus voisines de l'art primitif. Le
type A. sc resserre pOUl' diminller l'importance de la rainure (3) ; 'le
type B, qui sc retrouve presque identique il ~li So'n Ail mais sans cise-
lures, arriyc par la contraction de la hande ccntrale it ne préscnter
l'lus qu'une diyision dOllhle,slSpnréc pnr une raillure de forme spé-
ciale (1),
Le nombre de di \'isions adoptlS est celui de l'art primitif, cinq
pilastres ct quatre entrepilastres, Parfois mème, comme dans les
tOUl'S centrale et principale dc Dông lhwng, le nomhre des pilastres
atteint six ct sept ct l'entrepilastre se réduit alors it l'l'CS/lue rien.
Dans l'art cubique, la saillie du pilastre est moindre ("); elle est
mème parfois presque nulle (u), ct ce n'est que dans l'urt mixte qu'elle
reprcnd un peu d'importance, presque celle que montrera l'urt clas-
si/lue, Enfilll'ubscnce, ou mieux le pell d'imporlance, des amortisse-
(1) Po Dam. encore large, mais qui eslle seul spécimen
(2) Bong Duo-ng tonr S, orné que nOlis ayons.
('\) TOlll's eentmle cl principale «le Bong (5) IIoi'! Lai, 1'0 Dam.
Dlro-ng, (ti) Édifices anciens de. Bong Dllo-ng,
(4) !In So-n AiO' olt la hanlle centrale l'st Cl' A'2, .F3 à !IIi So-u,
LES CORPS Du KALAN H3

mcnts dans l'art cubique, fail que le pilash'e d'angle n'est jamais pIns
large qlle les autres. Par contre, art cubique ct art mixte montrent
aussi des pilastres ~t double plan (1).
Y a-t-il eu parfois, dès les premiers temps, mélange youlu des
deux types? ou la présence. dans de rares édifices de l'arl primitif, du
parti tle pilastres del'al't cubique est-elle un simple accident? NOliS
Ile saxons. La tour S. de KlmO'ng My offre une composition de pilas-
tres nettement tI'arl Gubique: Ghaque face montre en effet quatre pi-
lastres. (SIlOI'Il)(~S, di visés eu trois parties, celle du centre bombée;
les déGors y sont ceux des deux arts, avec prédominance de l'art pl'i-
mitif (III. pl.-A). Un fait prouve Hettement comLien celle composi-
lion est anormale dans ce dernier art, c'est qu'elle ne s'y est pas
mainlenue ct que ln tour Genlrale postérieure montre ses cinq pi-
lastres recoupés il la façon tle Mi Sml.
C'est seulement pour les hesoins de l'étude que nous ayons sé-
paré ici les pilastres ct entrepilastl'es de leur ensemhle : nous allons
encore èlre forcé d'employer celte diyisioll ndJilraire pOUl' l'examen
des moulures de corniche ct de hase. Mais ilfaut nettement conce-
voir que l'ensemhle des pilastres et de ces corps de moulures n'est
pas en réalité plus d(~composable que les corps tic moulures d'un
soubassement ct les ressauts qui l'intéressent dans toute sa hau-
teur, ou, llOur reprendre notre première comparaison, ne pas
croire ces moulures de base ct tIc cornidw plus faciles il séparer llu
parement que les handes horizontales d' une étoffe plissl'e ycrticale-
ment ne le sont de ceUe étoll'e mème. Nous ne sépat'erons pIns ici,
par contre, l'étude de la lJase de celle de la cOl'llicllO (mème dans
l'art primaire, elles sont souvent identiques), mai:; nons ferons passer
la comiche en premier, patTe que, si la ruine des édifices en fait les
exemples plus rares, elle a tenu cependant une place prépondé-
rante: par sa position mème en elfet, elle contrihue il l'impression
générale plus que la hase.

(1) Dong DIIO"llg tum' S.-8.-0. et. tour X.


114 L' ARCIlITECTU HE

Corniche et base èames présentent chacune deux types; si ces


quatre systèmes de profils apparaissent dès l'origine, ils eurent dans
la suite des fortunes diversqs. Ils s'apparient entre eux en deux
couples, mais qui ne sont pas dès l'abord unis dans les mêmes édi-
fices : pour plus de clarté, nous
désignerons chaque couple par la
même lettre, tlistinguant la base
par l'indice prime, avec cette ré-
serve seulement qu'il une base
d'une lettre peut fort bien corres-
}'ig. t6. - Schéma des profils de base
eL de corniche *. pondre il l'occasion une corniche
(le l'autre lettre.
Dans le type de hase et de corniche a, l'élément essentiel est une
doucine qui, droite ou renversée, termine le profil et lui donne son
accent spécial; dans le type b, c'est en même place un large évide-
ment en quart de cerck. cavet il la corniche, congé il la hase (fig. 16)
Ce sont les deux systèmes que nous avons désignés sous les noms de
type il doucine etde type il cavet. Nous ne nous arrêtons ici qu'aux
éléments communs il tous les profils; ils sont loin d'y avoir tenu une
place aussi exclusive et nous allons voir qu'il leur faut souvent
s'adjoindre quelque autre élément pour de\'enir la carae1éristique
d'une des formes de détail.
Prenons chacun des types et examinons-en les variations princi-
pales (fig. 17). En corniche, le typea est défini par un profil plus étendu
qu'une simple doucine. C'est l'accord de cette doucine et d'un cavet
qüi la soutient, le tout supporté par un groupe de deux profils sail-
lants identiques: Ce type est représenté (pl. CXXXVIll) d'abord dans
l'art primitif pat' une forme ao un peu plus compliquée que celle al'
qui prévaudra ensuite. Elle ne paraît que dans les édifices de la
sérieAi il Mi SO'n, mais elle y est employée presque exclusivement l !)

(') ;\"OIlS Ile dessillons, hien entelltlu, cernure l'oùcé dans les exemples choisis.
que les élônents constants de chaque (i) La réllarLition de ces profils ayant
t.ype, et lIOUS les soulignons d'un trait de une grande importance pour le classement
LES CORPS DU KALA~ ll:>
(fig. 18). La corniche de Ba en donne un ùon exemple débarrassé des
multiples détails qui en compliquent ailleurs la lecture (m. pl.-l) .
. Comme on le yoit, la doucine supérieure repose par l'intermédiaire

[2J ... ..: ...

.. . . @-@
.
"
'.. 1
1
1
1
1

(') Les cercles


représenten t l'a r t AR.,.1'
primitif et les déri- "PR,.IM.AI R.E
vés; les carrés, l'urt
cubique; les octogones,
l'art mixte; la dimension
(llJS cadres est en raison (IIi A~T
role que joue la forme incli- .-5.rCONDAIR.E
quée dans la pél·iolle considérée.
- Les pointillés marquent 1Il
dérivation, les traits noirs l'union
de deux motifs, l'un en base l'autre
en corniche.

Fig. '1j. - Tableau des rapports entre les divers profils de base et de corniche'.

de deux quarts de rond opposés sur le cavet et l'ensemùle est relié


il la paroi par deux quarts de rond détachés.
Le sanctuaire de Binh Ltlffi (m. pl..5) nous montro déjiL dans l'arl

des Mifices, nouS donnons chaque fois correspond ailleurs aux deux quarts tIc
les listes complètes des bâtiments qui rond opposés. Les copies Dz ct. g4 mOIl-
montrent chaque type. Ici pour Ill> nous kent cc profil ai' mais E4 avec le rcmpla-
arons : Mi SCYIl AI ; Il3 , 5' 6; CI ••1 ; Di. Les ·cement des deux quarts rIe rond par !les
templlons A 2.:" 7 offrent cc lirofll Un doucines opposées, qui est de,'enu cons-
peu modifié dans la IJÙrtie inférieure qui taut à cette époque.
116 L'AHCllITECTURE

primitif le type ai ,complètcment arrêté ct dès cette époque il est,


jusqu'aux demiers jonrs dc l'aI'!. bUll, fixlS d'une manière complète,
Le groupe des deux quarls Ùé; rond supérieurs a fai t place il un
simple listel ct les quarts de rond inférieurs il deux doucines (i),
A la fin seuleIlwut les dellx doucines tendent il sc placer suivant
lin plan ohliqtie, a 2 (il, ct la doucine supérieure du groupe des ùeux
doucines Lasses finit par rester seule, a3 (3), Celte simplification, qui
n'était qu'un rappel d'une forme ancienne (nous la voyons dôjit à
Binh Làm dlJcorerdivers élémeilts accessoires du kalan), paraît avoir
été adoptée dans l'art classique pour rendre plus aisé un plus grand
développement de sculptures, tandis que, dans le reste de la IHSl'iode
secondaire, cc ne semlJle plus être qu'un simple ahùtanlissomont.
A ce type ai de la corniche correspond comme forme le type
ait de la hase (pl. CXXXVIII), mais, malgré la similitude des pro-

fils, 011 sc trolllperait si l'on yoyait seulement dans (lit l'inverse de


ai; les forilles sc sont rencontrées ct sc SOllt opposées, tout en étant
parties d 'origines difr(~ rentes, Nous ayons· YU comlllent le type de
corniche a apparait sous une forme pllls complexe al); le type de
hase a' .. au contraire, nait d' ulle forme JJeaucoup plus simple a ' o, 'lui
fut commun{mlCnt employ{~ e IJans l'art primitif pour le d(~cor de
petits éllJlllents, piédestaux ou parties accessoires d'édifices; nons
ne le roncon lI'ons guèi'e qu' une fois utilisé dans la composi Lion d'un
sanctuaire eHlier; il est "mi que c'est un de ceux, Mi SO'11 El' qui
nOlis rapproche le mieux des formes les plus anciennes P), Il con-
siste en une si~nple doucine entre ses listels ct montre parfois
l'adjonction d'un tore au-dessus,
Le profil ail apparaît déjit sous sa forme complète sur cerlains
(1) Art primitif: Binh Lâm, PÔ l'Iagar Autrcs : Yiin TuO'ng, avec qucl(IUeS mo-
de ~ha Trang tours llrincipale ct :\".-0.- difications.
Art classique : Tours d'argcnt kalall (2) Hung Thl)nh tour l'l,
principal ct édifice S.; Tour tic cuinc ; (3) Chiên l}ùng ; NhZlIl Thàp; Yan
Tour d'or; Thü Thiçll. - Art pyra- l'l'oÏl, tout à fait déformé.
midal: nâng Ali, Jhrng Tlu:mh tom' (~) OIlle trouve encore en E3 à :m So-II,
~, ; Nha Trang tour S. - Art dérivé: etàla base del'écliflceantéricul' de l\huO'ug
:\Ii So-n (1l> Jl j , 1\ : l'ô Tnanù t;ami. - ~[S', sons la 10uI' ccntl'ale.
L.ES CORPS DU KALAN Hi

l?ig. 18. -:m Sall B;;.


Corniche, pièces d 'accent e t res tes d 'a mortissement de l'anS"le N.-O ..
ifS L'XRCIIITECTURE

piédestaux (1) et est adopté il Ml San At et il Binh Lâm avec des


forines voisines du type définitif: en Mi San At il s'oppose sous
cette forme approchée à 00' t:tndis qu'il Binh Lâm c'est déjh ft 0t
qu'il fait pendant. Il n'est pas douteux que le principe de symétrie
dont nous parlerons au livre III n'ait influé, dans la grande liberté de
cette époque, sur le choix de ce profil a't: et cette circonstance même
que les deux profils de corniche ct de hase furent ensuite rendus iden-
tiques prouve clairement 10 fait. Cette haso a't est constituée d'une
façon complète ft Pô Nagar de Nha Trang dans la forme exacte, mais
inverse, de la corniche a t ; c'est le premier temple où les deux profils
de base et de corniche s'opposent avec une symétrie parfaite. Cette
nouvelle base aura presque la même importance que le type de cor-
niche correspondant (2). Elle ne se modifiera que par appauvrisse-
ments successifs ou inexécution deses divers détails élémentaires. Un
seul fait dans la marche de cette déformation est intéressant il
signaler, c'est l'importance chaque jour plus grande de la doucine
inférieure, Alors que dans la corniche la grande doucine reste tou-
jours fine et ne s'alourdit guère qu'à Van TuO'ng duus les détails des
fausses portes, cello de la base tend, il forco de s'amplifier dans le
cadrc restreint qui la limite, il prondre la forme d'un quart dc rond,
a'~(3), ou même, devenant dévorante dans l'ensemble, finit par rame-
ner presque le profil au type primitif, donnant a'3(4 l , où le petit congé
qui détachait la doucine disparalt parfois tout il fait.
La filiation des deux types a n'est pas douteuse; il est au con-
traire très délicat de déterminer celle des motifs b. Pour le type a
en ell'et, tout s'est passé dans l'art primitif ct ses dérivés, .Mais le
type b n'appartient pas exclusivement à l'art cubique: si celui-ci ne
montre jamais de profil à doucine, l'art primitif au contraire fit un

(1) Dés do SOUlllll!80ment Mt S(1I\ !leD, l'OUI' llc cuivre; l'bu Thi9Il; Jhrng
. (3)
piédestal de MS: Th~lIh. T111~nh ; Po Ii:Jaun Garai; Nhl;\n TlHip.
(2) Pô ~agar d e Nha TI'ang Loms lll'Ïn- (4) Tours d',irgent édirice S.; Chiên
cipule et N.-O.; Tonrs d 'argent klllan Dàug tours S. et centrale; Yan Pron; ~[i
prillciIlUI et Min ce S.; Bung An; i\"ha Scm III' e ct D3'
Trang tour S. ; Ml SO'u Gt .
LES CORPS DU KALAN H9

emploi considérable du profil tt cavet: il lui emprunta même sa hase


principale.
Nous avons vu que, dans le cas de a, si les deux profils se sont
composés un jour dans un groupement symétrique, ils n'cn sont pas
moins partis de deux types différents et ne possédant qu'un seul élé-
ment commun. La question est bien plus complexe pour le type il
cavet. Deux éléments essentiels doivent y ôtre distingués dès le
début, mais aussi bien dans la série des corniches que dans celle des
bases. L'un, le type b;l ct b'2' offre l'ensemble d' un cavet et d'un
quart de rOlid ; l'autre, b i ct b'p soutient le mème cavet fondamen-
. tal par un groupe de deux quarts de rond opposés (fig. 16).
Le type de base b'2 (pl. CXXXIX) est constant dans l'art primitif(i)
ct s'y oppose soit h la corniche ((0 dans le corps principal, soit ù la
corniche semhlable b2 aux parties accessoires. On conçoitfort bien
l'union de deux motifs ((0 et V~ qui opposent leurs doubles quarts de
rond symétriques. Le mème type dans l'art cubique tient une place
moins importante et s'oppose il la corniche ûi (2). La corniche et la
base bi et b'i au contraire n'apparaissent que dans qaehlues parties
accessoires des btltiments lIe l'art primi tif (3) ; nous ne les rencontrons
sur un grand ôdificc qu'à la tour S. de KhuO'ng ~ly (4). En revanche,
leur ensemble figure régulièrement et comme le système principal
dans l'art cubique (5).
Le type Û2 en corniche ne semble avoir servi dans l'art primitif
que comme variante du type ao, dont il possédait le douhle quart de
rond. L'art cubique ne paraît pas en avoir tiré parti, mais le type bi ,
d'un usage si courant, ne différait guère; la base Û'2' très fréquente
dans l'art primi tif, avait été employée assez souvent parl'artcubique.

(1) Avec fil ell\lî SÜ'n A'4; 133 , 5' G; CI; (4) Phông Lç, Phu Thll~ll paraissent
Dl ; D.; E2 ; IOl11Ü'ng My tour centrale avoir eu la même corniche l)l' ~Ii SO'n
où il s'oppose à la corniche b, ; - sans D6' Ea' eurent la Illême hase b'l'
met Mi SÜ'1l A2- 7 avec corniche bj ; llH3 ; (5) l\li SO'u A' 1-2 ; Boug DUÜ'I1g tours
CH· S., S.-O ., porche JI ont gardé la même
(2) l\1î SO'Il CG' FI' F3 ; Bong DuO'ng Imso; I10à Lai, PÔ Dam, Bong DuÜ'ng
édifice S., tour N .-0. tours S.-O., S., piliers salle Ill, la même
(3) Mi SÜ'n Al ' C~ , A', . base et la même corniche.
120 L'ARCHITECTUHE

Il était tout Iwlul'Cl alors, quand l'art cubique se fondit dans l'art
prini.itif, qu'il adoptùt uniquement ce profil commun. Ainsi l'art
mixte présente-t-il d' une faQOn presque constante, cn base comme
en corniche, la forme "2
(1).

11 faudrait, pour ôlre complet, ôllldier encore quelques corniches


ct quelques hases de'formes anormales: nOlis nous contenterons seu-
lelllent de les signalm' pour ne pas embrouiller cette question complexe
(pl.CXXXYIlI ct CXXXIX). Ce sont ]a corniche ct la base tl'ès irrégu-
lières de l'éllifice E. des Tours (l'argent, du type il cayet dans un des
arls dérivés de l'art primitif, arts où cette forme Ile se rencontre ja-
mais; des combinaisons de décadence en K il ~li San, ü l'ail Mllm ct il
Yaô Proù, les deux demiers pr{~selltant une élrange confusion entre la
eorniche ct le hahut; les hases de ~li So·n E1 eL de Yan ~[mn qui sont .
un redonhlmllent hùlal'll, l'une d'un ctl\'et, loinlain sou\·ellil' des bases
1/2 dc l'art primi tif, l'au tre li 'une doucine; la hase de Mi San TC confu-
sion eette fois de la hase et dn souhassement lléri\'{~s llu type il dou-
cine. Toul cela n'a, d'ailleurs, qu'un intt~rèt bien médiocre, etil n'est
guère ulile de suivre l'art èam jusqlle dans ses derniers ra(lotages.
Nous tenons par contre h indiquer les dispositions spôcia]es des
corniches seules conservées (2' dans l'étrange groupe de Yan Tuaug
(pl. CXL-A, D). Les tours Duaug Long présentent en effet des cor-
niches en grande partie en pierre qui sont de très heureuses Ya-
rianles du type a. A la tour S., le groupe des deux doucines infé-
rieures enferme lIne série de perles d'un effet charmant; ce groupe
est au contmire remplacé d'une façon très alllusante il la tour N.
par une frise de lions afl'rontés. Enfin un original motif de corniche
a été obtenu au vestibule de ]a tour N. par la succession d'une ran-
-
(1\Il.'ing Dml"ng, PY]ÔUl'S 1, Il, III , pi- cadres d'ent.repilastres ct le sol est trop
lier ccu/ral salle lll, tour pl"Ïncipale, petite pOUl' qu'oll puisse supposer l"cxis-
tour ~ ., salle Il , ~li SO"u Ail pl·ésentent tenœ d'un souhassemeul, mai s ]('s pierres
ccLte IJase b'z; llâug Dml"ug porche J, moulIn'ées et transport{oes il la ltésitlcncc
tour ccntrale; Mï Sau AR' 10' 12' I ~; 11 2 , .\ cle Qui ~hIYu ('1 qui se mhk~lIt bil'II pro-
ont également la corniche cOl"respolF veuiL· Ile Yan TUIYng ne sont pas forcl!-
danlc. ment. des parties de bases et semhlent
(2 ) La hautcur vi,le entre le bus des plutôt provenir des hahuts sculptés.
LES CORPS DU KALAN 121

"I\e de tètes de lions (full dessin assez déformé, mais très accentué,
/'
Quelqucs pn rticnlal'i tés sont eucore il signaler ailleurs, Dans la pre-
miùre période, où tant de formes di verses sont réunics, nous rencon-
Irons deux exemples de base redoublée; l'une dans l'tU't primitif à
~li San D4 (pl. CXXX-.T), l'autre dans l'al't cuhique en A't; (Jans les
dcux cas, la hase inférieure est traitée en souhasseIllent supplémen-
taire; mais c'est cependantune hase, car elle est interrompue pal'la
coupure des portes (t)
La base donne licu parfois il d'antres cnrichisscmcnt.s : ainsi tout
l'ad de Dong OUO'llg lIIonh'e un l'edo.ulJlcmenl de la plinthe infé-
ricure, détail sans grande impol'tance tians la composition du profil,
mais qui fournit uu clfet l,'ès helli'cux, Enfin. dans la période secon-
daire, où remploi de la piene scmhle avoir eu tant de vogue, nOIll-
hm debases sont, comme le souhassement, traitées en cctte matièrc;
ainsi que lui. elles ont dispal'll et po Ill' les mèmcs raisons. II en
{"lait de mèlllc il Mi Sail BI' {~lJifice (lui parait d'ailleurs ayoil' été
pl'é\'11 tOllt Cil piene ct qui, il peine flu-dessus de la hase, dnt ètrc
conlinul) en briques, Cette base monh'e un curieux exemple d'ar-
chaïsme; elle répète la forme I/'!., courante li MiSo'n il la helle épo-
qne ct perdne complùtement dcpuis ; par contre la corniche, comme
le montrent les dalles d'arète, y était du type ordinairc (tt.
EII outre des appliques et dcs pièccs d'accent qui scront étudiées
dans le chapitre suinml, hase ct corniche re\;ul'cnt de riches décors,
dans l'art primitif tout d'abord, et surtout dans les arts cubique ct
mixte, Deux (J'entre ccs décOl'S méritent seuls d'èlre examin(~s, parce
qu'ils sout propres il ces élôments. La corniche ((0' qui ne sc rencon-
lm qu'il Mi SO'n, a SO!! groupe supérieur, doucine et cavet, comme
découpé à jour d'échancrures en forme de fleurons, Jllolif étrange
dont le sens échappe ù première yue (2),

(1) J:état du mOllumcnt nc pcrmel pas loUl' ccntrale dc DJng Dlfang, oilllcs l'ni-
<l'arlirmcr compli'lcmcnllc fait ponr NI; sons spécialcs néecssitèrcnt l'emploi de
il sc peut alors (IU'il JI'y ait là qll'Ult sou- ct'lle combinaisoll.
IJussemclll supph~mentairc comIllC Ù la (2 ; Lc mêmc décor se rclrouye, mais
t22 L'ARCHITECTURE

Dans la corniche à cavet, qu'elle vienne dans l'art primitif en


variante de la corniche à doucine {lo ou qu'elle soit employée à peu
près seule comme dans l'art:cubique, c'est au contraire sur l'im-
pression de robustesse qu'insiste le décor; presque toujours une
ciselure près des arè tes y forme comme un cadre elaccuse le plein:
parfois l'addition de métopes, même de cariatides saillantes, vient
en augmenter la masse. Les tours de JOllwng My sont seules it
nous montrer de ces métopes; elles sont en pierre ct se décorent
de guerriers combattant. à pied ou montés (pl. CXL-C). Les ca-
riatides sont plus fréquentes. Aux trois tours de Hall Lai elles
furent traitées à la corniche principale en forme de garlllja tenant
Iles serpents, aux étages et aux fausses portes en forme d'apsaras (1).
La tour O. de Nha Trang s'ornait de ces dernières ILIa corniche princi-
pale. Le vestibule de la tour de Pô Dam présente une tête de lion; une
tète d'homme la remplace au même point dans la tour S.-O. de B-ong
Duang, tandis que la tour N, de Hoh Lai, édifice d'art mixte sans
doute, n'y montre que de simples consoles. Les cons tructions du même
art ont il Mi San des apsaras II la corniche principale, 1t B-ông Duang
de simples épannelages qui semblent y correspondre.
La corniche présente quelques éléments qui n'ont pas dans la
base leurs correspondants. C'est d'abord, immédiatement au-dessous
d'elle, un décor qui lui est commun avec les piliers et les piédroits;
sa présence montre ainsi le rapport de ces moulures de base ct de
corniche avec les profils qui terminent en haut et en bas ce genre
de supports. Nous avons désigné cet éllSment, pour son décor cons-
tant, par le nom de frise 1t guirlandes pendantes. Ce motif très spé-
cial (pl. CXLI), qui semble le rappel lointain d'un décor réel sus-
pendu tl l'astragale d'un chapiteau, autour du fùt qui le supporte, se
retrouve, h cette place même, dans de vieux édifices hindous où il

avec une moindre impression de décou- la corniche du corps pt"incipal la tour


pure, sur la doucine des soubassements ancicnne centrale et celle plus récente N.,
de ~Ii SÜ'n AI et DI' pour les étages, ce que la tour S. ancienne
(1) C'est uu moin~ ce qu'indique !lOur semùle moult'cr.
LES CORPS DU KALAN 123

semble d'ailleurs le souvenir d'arts encore plus anciens (1). Nous le


rOllcontrons en cc point aux colonnes des portes dans l'art de la pre-
mière période (2). Souvent même il sc répète sous chaque bague de
IIlOUllll'es que le s piédroits peuvent porter (3). Nous ne trouvons la
frise il guirlandes pendantes ailleurs qu'en ces deux endroits, sous
la corniche ct sur les supports, qu'en trois cas: autour du dessus du
sièg~qu'occupait le Duddhade la salle III iL Dông Duang : elle y peut
ètre interprétée comme les franges du tapis qui recouvrirait co
siège; olle est utilisée sans aucun sens ct seulement à cause de sa va-
lour décorative pour occuper le vide d'une des niches au piédestal de
Mt San Et; enfin, fai t plus bizarre, elle constitue le décor de la grande
face qui termine en haut le vieux piédroit tt contrecourbes de Trit
I{i4)u (fig. 44).
Qu'elle orne des supports ou qu'elle accompagne des corniches,
son principe de décor ne change pas. A de petites rosaces qui peu-
rent être l'expression de tèles de clous, sc suspendent des bandes
d'étoffes ou des tresses, les unes formant anses, les autres tombant
droites (4). L'espace circonscrit par l'anse est occupé soit par une
chute de fleurons (5), soit par un rin ceau (6); parf?is la guirlande ne
. vient pas sc rattacher exactement (7). Les rosaces qui forment points
tic départ peuvent être remplacées par des tètes de lion (B); les guil'-
"landes se recourbent ct s'e:i1trecroisent(9), sc triplent{iO); l'art s.i nu·i(S
tle Mi Safi y encadre, tlla grande tour Ai' des apsaras saillantes, de
face ou de profil (m. pl.-G).
La frise il guirlandes pendantes se complique, dans la seconde
(1) cr. : entre autres }<'EI\GUSSO:'\" et. riches ceintures donnent la Jl1lolTIe forme,
lIul\GEss, Cave Temples of lndia, cave l, divinité lIU San E4par eXt'mple (fig. 103
.\junta, pl. XLI. et pl. CLXXXVII-P).
(2) Mt SO'n FI' A'I; en épannelage C _ ; (5) llinh Làm, lIli Sail A1O'
23
édifices anciens et nouveaux de Bong (6) Pilastres de la fausse porle S. de
Iltro>ng. lIU San A'I' elc.
(3) JIù Trung , l\hllO'ug My tour S., (7) lIli Sail Fa.
pilit'r intérieur ?, piétlroits porte dela tour (8) Colollues tic l'Ii Sali FI'
principale à Bong lJllO'ng. (9) IIoùLai toU!' cellh'ule.
(t) Certains décors de chatncs, de {lOI Colonnes de l\H San A'I'
perles et de pendeloques tombant de
124 L' ,\RCHITECTU RE

période, non seulement de tMes de monstres servant de point de dé-


part (1), mais d'animaux enfermés dans l'anse des guirlandes (2). A Mi
San El' des Ilécors spéciaux viennm!t la remplacer: sans doute le
sculpteur ne la reconnut-il pas dans la forme un peu particulière
qu'elle afl'ecte sur le mOllèle qui le guidait, Mi San Al; nous le voyons
alOl's y suhstituer de simples rosaces, ou bien un décor qui rappelle
l'élôgante ehaÎlle de rinceaux des allèges de Dl' quelquefois un' per-
sonnage entre Ilenx gajasÏl!lha ou des animaux qui occupent la combe
de la guirlande. Son sens réel s'est déjà si bien perdu qu'elle vient
jouer le rôle d'imposte sous le fronton des fausses portes du vesti-
Imle. Elle ne dépasse pas les tours de Chièn B-àng. Dans la première
période, où elle l'lit toujours prévue, elle était l'estée souvent en
épannclage (3); le sens de cet épannelage se perdit dès les premicl'S
temps de la secolllle pÔl'i()(le et cette face nue parut froide: aussi la
"oit-on hi en tôt llouh\('e (1), in terrolllpue par une sui te de peti ts trous
rectangulaires d'un heureux effet (G) (pl. CXL-D), coupôe d'une frise de
singes ((i), harrée de rayures horizontales (i), OU même divisée en
quatre handes deux pal' deux (8). Elle disparaît même de quelques
ôdifiees eneore d'assez honne époque et s'éclipse complètement il la
fin de l'art èarn (Il).
Les dalles Il'arête ne sont pas un décor, Inais un simple moyen
de construction (pl. CXLll), d'ailleurs des pIns dangereux et qui
amena juste les résultats contraires aux senices qu'on dut en aUen-
dre :. loin de renfoI'cer l'angle, qui, dans un édifice en briques est si
CXPOs(~, elles contrilmèrent il le ruiner en diyisullt sa masse. Par
contre elles pUI'ClIt parfois soutenir et maintenir en place la pièce
d'acccnt(IO). Pcut-ülre est-ce il quelque raison de ce geme qu'on doit
(1) Éllifice S. Iles Tours d'argenl. Long, PÔ IOanù Gami lonr ccnlrllle.
(2) Kalall principal aux TOlII's !l'ar- (:i)Ihro-ng Long 10lH' S.
gent, Chiên Bàng, fragment provenant (G) \'eslibule Ile la tOl\r pl'incipale des
Ile l'l'à liÎI}u HU musée Ilc lu Société Iles Toul's tl'ar·gent.
Éludes ·Indochinoise5, il Saïgon. Fi Mî San IIi'
(3) ~li San B6' CI' 2, elc. ; PÔ l'Iagar de (8) Nhl.111 'l'hap.
Nha Trang. \9) Dung An; ~ Yaù Proù, Pô Romé,
(i) Tour de cui \Te, Thü Thiçu, DuÛ'ug (10) Phu Thu*n,
LES CORPS DU KALA~
125

leur épaississement dans la période secondaire (1), cc qui leur permit


à Ihrng Th~nh de sc transformer en décor, figure de Garuc.la sup-
pOl.tant Vi~l,lu. Ailleurs, le sens s'en perd, comme des autres élé-
ments de l'architecture, ct nous les voyons il 1\1i Sun Gj rec/woir un
Pl'om UIl peu différent de la corniche mème qu'elles devaient con-
solider (m. pl.-F). Elles ne paraissent guùre avoir fai t défaut que
tians l'art cuhique ct nous les trouvons dans tout l'urt èam; elles
occupent parfois mème les arètes intérieures (t) de la cOl'lliche sur
le pilastre d'angle; enfin nous les retrouvons jusque dans les der-
niers édifices: on les rencontre encore il Po Rome dans une cor-
niche hàtarde qui ne mérite vraiment pas cc soin.
Quant aux pierres de coin, c'est un autre détail de construction
plus heureux, mais qui ne s'est guùre conservé hors de l'art pri-
mitif;- nous en avons cependant trouvé une qui jouait le rôle de sup-
llort de pièce d'accent, dans les décombres du monument de hasse
épo/lue, BI' de Mi San; il est possible d'ailleurs que ce fut surtout
pour cc second rôle qu'elle ait été installée.
La grande face de corniche possùde hien, elle, sa réplique llans
la hase: c'est la plinlhe finale, souvent importanle ct parfois re-
doublée; mais la grande face prend un caractùre spécial de cc fait
qu'à l'inverse de la plinthe elle ne suit pas tous les ressauts des
profils; dans la plupart des cas, elle ne sc décroche qu'aux arètes
correspondantes au pilastre d'angle, ct file rigidement au-dessous de
tous les autres. Elle a d'ailleurs des rôles Illultiples, plus complexes
que ceux de la plinthe: par la place qu'elle occupe elle compte
beaucoup dans l'effet de la corniche ct Ou monument, elle sert
de hase à l'amortissement d'angle, elle reçoit les pièces d'accent.
Très en vue, elle eut Où ètre toujours ornée. Nous la voyons
en effet parfois couverte de riches rinceaux (3), d'une frise de guer-
riers en selle sur des chevaux au galop (4), d'animaux afl'ron-

(I, DIlO'ng Long. (3) Mi SO'n AI' Bj ; Hoà Lai; Bong


(21 Kalan principal des Tours d'al'- Ihro-ng ; Mi So-n E•.
gent. (1) l\lmo-ng MS' tour S.
126 L' .-\ HCIIITECTUHE

tés (1), de singes (2), de gajasi1]ÛUl (3), parfois d'ascètes enfermés dans
des ogives décoralives (1) (fig. 19). Elle est il l'occasion traitée en
pierre. il l'époque où cette matière jbne un si grand r61e (5),
C'est pou).' mieux soutenir l'amortissement qu'elle ressaute sur
le pilastre d'angle (6); si l'amortissement est multiplié, ou au con~

Fig. Hl. - Dml'llg Long.


Tour N., grande face de corniche. Hauteur: 0 m. 45.

traire supprimé, elle ressaute il chaque pilastre (7), cas fort rare, ou
ne ressaute sur aucun (8).
Enfin , comme support de pièces d'accent, elle s'accompagne, aux
angles, de renforts que nous étudierons avec la pièce d'accent qui en
est la raison d'ètre. Notons seulement ici que leur sens se perdit it
l'occasion et que nous voyons ces renforls employés comme orne-
ments dans l'axe dn pilastre d'angle ct snI' les amortissements il Thil
Thi(jn, tandis qu'ils figurent mème aux angles de la corniche de
Nlw.n Thap qui ne possède pas de pièces d'accent.
La grande face de corniche ne sert pas, comme on pourrait s'y
attendre, de départ au terras:on qui recouvre sur un corps l'espace
lq,issé lihre par le corps immédiatement suivant. Un bahut, qui
trouve Illal sa raison d'èlre dans un édifice en briques, s'interpose.
Parfois, il est vrai, il est réduit dans l'art primilif 11 très peu de
(1) Tours d'argent ka/an principal, (6) Elle est rigide snr la tour centrale
t or étage j Ihrng T1wnh. de .1'0 Dam, sur celle de Bong Du()"ng, il
(2 ) DllO'llg Long tour centrale. l\U S()"n .E~ et à Po Rome.
(3 ) Id. tour N. (7) lIoà Lai; la multiplicaliondes amor-
(~) DUO'llg Long tour S. tissement.s Il'e~t ici qu'une hYrothè~e.
r') Tour d'or ; Tour de cuiVl'e j tOlll' cen- (R) Tour S. des Tours (l'argcnt, ]hmg
lrule de Chièll Billlg. Thl.mh, Yaù )(1II11.
LES CORPS DU KALAN 127
chose (1), mais par contre il est souvent assez important (2), Le décor
en est obtenu par de peLits personnages ou dcs atlalltes (:1), des ani-
maux dcvant des chevcts (i) , des figures ùans dcs nichcs ajourécs (5),
ou des orants dans dcsniches pleines (fi) , Plus fréqucmment la petiLe
ligure, (lui autrefois nécessita la présence duche"et, ~ disparu, ct il nc
reste que le fond ùevant lequel elle sc détachait; c'est ou un simple
dé Illoulul'é ct orné lle petites feuilles aux angles, analogue it ccux
(lui ol'ilent le soubassemellt Ile l'étage it ~Ii S(J1l ila (7), ou de simples
a ppliqucs (S) ,
A ces appliques se réduit pad'ois tout le hahut apparent dans la
seconde période et, si le tCl'1'asson ne vient pas mourir ù leur pieù, il
s'arrête en arrière SUl' une simple face verticale (9), Ces mêmes appli-
ques garnissent encorc lc bas dcs voûtes raidcs qui ne comportcnt pas
de bahut (iO). Mais le plus souvcnt tout décor manque, ct scul subsisle
le fond sur lequel se détal!haiellL souvent les motifs décoratifs, un
simple cours de doucines opposées:(tI), Alors le bahut qui, ù l'origine,
était interrompu pal' le soubassement proprc des amortissements
d'anglc, filc sur toutc la longueur de la l!ornidlC, jusqu'au jour où,
comme il fallait s'y attendrc, il se confond avec celle-ci (L~),
Cet élémcnt dans l'art cubiquc s'accusc a,'cc moins de netteté j
cependant la présence d'antéfixes au-dessus de la grande facc de cor-
niche dans les édifices dc Boù Lai indique son existence d'une façon

(1) Mï SÛ'n ils, 6; c2• (8) Vestibule de 1\11 SÛ'1l Bs, terras son
(l) Ml San AI> Pô Xagar tic Nha Trang des appuis de fenêtres de l\Ii San Bs, 6 ;
tours principale ct No-O. tour centrale de Iihl1O'ng My, où trois
, (3) Mï SÜ'1l B,:;, 6' OÙ ces détails sont appliques correspondellt à un pilastre;
malheureusement ruinés et il peine re- tour N.-O. de Nha Trang, où une seule a
connaissables. gardé une ou deux briques de SOIl fronton;
(1) Mï SÛ'n CI' véritables métopes de (') PO I\laull Garai.
pierre dont le rôle n'est ({u'hypothétique. (10 ) Tour N.-O. de PÔ Nagar rie Nha-

Cf. I.e., I, p. 385, fig. 85. Ce motif se Trang, étage, édifice S.-E. ; vestibule du
retrouve dans l'art secondaire, à Hl1ng . "alall principal aux Tours d'argent, il PO
Thlmh. Klaull Garai, Bang An, etc.
(5) Ml SÛ'll Cl' (U) Kalan princlpal des Tours d'argent,
(S) Mi SÛ'n AI' llinh Làm. avec appliques; Tours tic cuh're, tl'or;
• (1) l'ô l'iagar de Nha Trang t.our prin- Thu Thi~Il.
Cipale. pt) Yaù Mum; 1'0 Home.
128 L' AHCHlTECTU RE

peu douteuse, ct l'art mixte présente les rangées d'appliques que


nous avons signalées précédemment (1).
Quant au terrasson en (!oncine molle de l'art de ~li Sali ct dePô
Nagar, il est remplacé ensuite par uTle sllrfacc·horizontalo; c'est la dis-
position, très yicieuse d'ailleurs, que nous indiquent les derniers édi-
fices (2). Dans l'intervalle cOllsillérahle (lui les sépare des premiers, la
ruiue générale de cette partie dans les monuments Ile permet guère
de déterminer avec exacti tude quelles furent les dispositions adop-
tées; la Tour de cuivre seule nous fournit un jalon: bahut et terrassOIl
s'y présentent sous la forme de gradins irréguliers qui se prètent aux
saillies diverses du corps, des fausses niches cl des amortissements (:1),
Avec le terrasson finit l'étude du noyau élémentaire de la tour;
bien que peu différents, dans le principe, du corps principal, les étagos
S'Cil écartent copendant, au moins par lespropol'lions (fig. 20); les

divergences ne sont pas, comme nous l'avons vu au chapitre Il, uni-


formos dans les difl'lSrorites sections de l'arl cam: dans l'art cnlJi.'1uc,
la hauleur est pIns basse ct la largeur plus forle pal' rapport aux
éléments correspondants (lu corps principal que dans l'ad primi-
tif ; les dispositioris de la toui' N. lIe IIolt Lai montrent d' une façon
curieuse le relèYClllenl des étages entre l'art cuhi(l'le et l'art mixte
qui tc"nd il rapprocher ce dernier de l'il!'t prirnilif.La comparaison,
ilést vrai, ne portepas sUl'les mèmes étages, mais, en tenant
compte de leurs variations lôgèl'es de proportion, il n'en est pas
moins cUl'ieux de constater (lue la fausse niche au le, étage de la
tour centrale est ornée d'un cadre rectangulaire horizontal, d'un
carf(~ au Ile étage de la tour S., ct d'un nouveau rectangle au 1er Je
la tour N., mais cette fois en hauteur.
Dans la période secondaire, la hauteur des étages continuera de
s'accentuer, pour de\'enir il la fin de l'art cam complètement dispro-
portionll(~c par rapport aux heaux exemples anciens.

(1) Mi SO'II A12_13'


(2) l)ô l()auù Garai cl l)ô Home.
\:1) Cr. pl. LI.
LES CORPS DU KALAN
129
Examinons successivement chacun des éléments (Ille nous avons
passés en revue au corps principal. Décors de pilastres, d'mltrepilas-
tres, de cornidlC, avec leurs divers détails, sont tOlljOUl'S truités de
Il)(~lIle. Par suite de la réduction de hauteur, la proportion change

Fig. 20. - Pu KJauù Garai.


Tour d'entrée, étages, angle S.-O.

pour devenir extrèmement trapue, et la composition de chaque


étage CIl fait, non un étage complet, mais la section supé-
"ieure d'uu étage semblable au corps principal, pour la plus grande
part enfoncé dans celui-ci; si la largeur de l'étage n'est que les 4/5
de celle du corps principal, sa corniche sera très voisine des 4/5 de
celle générale, mais la hauteur totale pourra très bien ne pas
atteindre le 1/4 de la han tem dn corps: la -corniche nouvelle paraîtra
.\:'i:S.\~I. - II.
130 L'A He Il [ T Jo: Cl' ü Il F:

prendre alors uue illlportance exagérée. Est-ce l'our celte raison et


par un réel sentiment des proporti~ns que les Cums n'ont jamais
donné de base il l'étage (1)? La pl'ésetlce des niches ou dos appliques
n'y contredirait pas, SI l'on admet; suivant l'hypothèse que nous
proposerons plus loin, que leur origine ne les rend nullement soli-
daires de la base et qu'elles peuvent, salis sOl,tir de leur rôle véri-
table, servir il décorer n'importe quoI élément. Peut~ètrc la seule
raison est-elle le souci de garder au pilastre d'angle qui doit, par
l'élargissement de la corniche, portel' l'amorlissement, ulle hauteur
qui ne soit pas ridicule . par rapl)ort ù, sa largeur nécessaire. La
même intention expliquerai t pourquoi le nombre des pilastres sc
réduit généralement il quatre au 1er étage ct il trois au Ile, les fausses
niches, proportionnellement plus importantes que les fausses portes,
cachant le ou les deux pilaslres centraux; au 1Iie étage~ il n'est
généralement plus de divisioll en pilastres et d'ailleurs, si nous en
croyons l'exemple de la tour principale ù, Pô Nagar de Nha Trang,
il n'est plus' sur cet étage d'amortissements. L'art cubique, moins
gènépar cette sujétion, montre un plus grand Hombre de pilastres:
ainsi la tour centrale de HoiL Lai, dans son étage très bas, peut-ètre
muni d'une base, possède quàlre pilastres, si écartés au centre que l'en-
semble serait aisément compté comme en représeutant six par face.
A la tour centrale de Dôug DuO'ug, art mixte, où l'amortisse-
ment, s'il exista, fut très petit, le pilastre central est si large qu'on
peut en compter cinq en tout.
I.e décor ordiuttÎro des pilastres il l'étage est iL l'origine formé
par ùes niches (t) qui en cachont le pied, plus tard par des appli-
ques (3); elles soutsouvent fort importantes et parfois entament la
coruiche(4). L'entrepilastre s'orne d'orants simples (5) ou enfermés
dalls des niches (G) ou encore montés sur un éléphant(7).
(1) Exception l'aile pour la tour S. de (3) Tours ù'urgent, ùe cuivre, etc.
Hoù Lai, monument d'art cubique où la (4) Mi SO'lI AU_I3.
composition du panneuu en long rend (5) Mi SO'n IlJ.
plus normale la presence d'ulle base. (6) Ml SO'lI Al.
(f) Mi So-Il At. (7 ) I{hml'ng MS, tour S.
LES CORPS DU KALAN tU

Un autro décor, qui eut une vogue I1SS0Z grande dans l'art primitif
pour être seul copié dans les répliques postérieures, est le motif que
nous avons désigné du terme approché de métopes; elles sont soit
taillées dans la hrique même ùe la paroi, soit en pierre et détachées
en avant. La tour de BinhLûrn BOUS montre un bel exelllple du pre~
mier systèmè, lions dressés de prolil au 1er étage, apsaras au second,
lion ou petite figure qui de ses_bras ékndus étreint des serpents au lU·.
Pô Nagar de Nha Trahg, dans sa tOUI' principale, offre en ce rôle oies,
biches ct éléphants; Chièn Bàng re:nplace les biches par des lions.
Un des édifices deTrit Ki~u compoi·tait le même décor, car une oie,
métope, n° 69 du Jardin de Tourane, paraît en provenir. Les petits
gajasù?ûw de terre cuite trouvés près de G1 iL Mi Sail avaient sans doute
le même rôle (pl. CLXXIV-D). Peut-être cc motif si curieux n'est-
il point spécial il l'art cam et le retrouverait-on i.t Java: ~l est diffi-
cile d'interpréter autrement les oiseaux qui figurent dans une des
représentations d'édifice (1) que nous y avons rencontrées, à moins,
chose d'ailleurs peu probable, que cc ne soit l'image d'oiseaux véri-
tables. Au premier système se rapportent peut-être les tètes ùe Phu
Ninh, de Qua Giàng: c'est au moins cc que semblcnt indiquer la
petite représentation de kalan du tympan de Fi i.t Mi San (2), ct à Java
encorc le Candi Bima de Dieng (3).
D'étage en étage tous les éléments sc répètent en se réduisant
et Cilse simplifiant, jusqu'au Ille étage, rarcIncnt conservé, ct
qui cst traité différcmmcnt dans lcs quelques excmples où il il
subsisté. Le SOllllllCt de la tour est octogonal( i) ou carré (5); il est
ronù il Yiin TllO'ug, mais cettc disposition pumlt, comme les trois
tours, exccptionnelle. 11 est vraisemblahle que les deux prcmières
. formes furent iL l'origine employées COIlCUITCIllIllClIt, pcut-ètre uvee
une certaine prépondérance de la forme octogonale pour les grands'

(1) Gunang Gansir. Cf. B./i.P.B.-O., (4) Pô Nagar de Nha Trang tour prin-
VII, pl. Il, nO 39. cipale.
(2) Cf. I.G., l, p. 425, fig. 95. (5) Mî San D~.
(a) Cf. B.E.F.S.-O., VlI,p. 13,fig.97.
t32 L'AHCHITECTURE

édifices, du plan carré pour les petits, où le moindre nombre de


détails rendait plus délicate la transition entre la forme initiale,
carrée, et une terminaison octogonale ou ronde. Celle-ci, de pierre,
parait avoir sui"i la forme adopt.ée pour le dernier étage. Octogomi.le,
elle prend, si nous en croyons un fragment trouvé au pied de Mi San
Al' l'aspect d'une pyramide cuniligne (pl. CXLlI-'V); carrée, elle
all'ecte celui d'une pyramide très allongé~, étranglée au tiers infé-
rieur si J'on s'en rapporte il l'exemple de la, pierre tel'lllinale tOIll-

Fig. 21. - l'ô 1\lanil C;araÎ.


Tour .principal c, courollll clllelll.

hée au pied de ila (Ill. pl.-il). Dans les deux cas elle sort d'une
espèce de calice de lotus. Mème alors que la pierre est carrée,
ce support se rapproche du plan octogonal par la saillie plus
grande que présentent les feuilles des axes (m. pl.-A2), de telle
sorte qu'une pierre terminale carrée pouvait fort bien trouver
. place sur une terminaison à huit pans. Cc même support, intermé-
diaire comme masse, existe au contraire à Phti Hung sous une ter-
minaison circulaire, dont il ne reste d'ailleurs que le contour de
base (m. pl.-O).
Nous avons rencontré en plusieurs points des sortes d'antéfixes en
LES CORPS DU KALAN t33

forme de feuille étranglée près de la pointe inférieure (1), silhouette


très fréquente dans le décor de l'art primitif (m. pl.-N); · elles
semblent avoir garni les angles du dé octogonal qui constitue
la partie enbriques du couronnement de ce type; dans l'art secon-
daire au moins, ce décor est parfois uni à la pierre terminale (2).
Nous n'avons qu'un exemple de couronnement circulaire dans
l'art primitif, encore n'est-il plus en place et son attrihution est-
elle problématique; la pierre terminale n'en a pas été retrouvée.
C'est le couronnement de D4 de Mi SO'n (m. pl.-L): Cette forme
ronde, ou la forme octogonale, paraissent avoir été préférées dans
la seconde période, sauf tl la fin (3). Noùs avons ~ème un exemple
de liùga (4) constituant le motif final. Il semble que la forme octogo-
nale ou cii:culaire, que nous voyons côtelée aux beaux couronne-
ments de DI1O'ng Long, ait influé sur le d6cor de pierres terminales
earrées, car nous ne rencontrons plus celles-ci nues, mais ornées
sur chaque face de côtes peu saillantes(5) (m. pl.-M, R). Celles-ci ne
figurent pas cependant sur les derniers couronnements conservés
à Po I\lami Garai ct il Po Romé; par contre, sur ce dernier exemple
sc voient des dessins dont le sens nous échappe (6) (m. Pl.-Z3)' .
Enfin, suivant une tradition recueillie par M. Lemire (7), certaine
tour du Binh Dinh aurait porté une terminaison métallique. Bien
que fourni à l'occasion des tours de IIl1ng Th~nh, ce souvenir ne
paraît pas les concerner, car le couronnement de l'une d'elles nous
est connu: nous en possédons le support, et sa forme carrée appelle
l'habituelle pierre finale en pyramide curviligne à quatre faces.
Celle terminaison en épi métallique, qui semblerait assez naturelle
au Cambodge, viendrait plus aisément achever les tours à moitié

(1) ~Ii 80'11 AI' Pli Nugal' de Nha Trallg (5) TMp Thâp, Linh Th(tÏ, Ymi PI·OÙ.
tour pl'Încipale ;~li San E~; Nhan mh. (6) Le R. P. Durand li cru y voir )'01/1-
(2) 1)~li Il ïm . küra quatre fois répété. Cf. n.E.F.E.-O.,
(3) Chânh Le}, B~IÏ Hïrn, Mission tle III, p. 591!.
Phanrang, tertre de Padaran; Mi San GI> (7) Les Tours kiames du Binh Dinh.
couronnement trouvé ù MiSanellh'eD etH. Exc. et Rccom. T. XIV, nO 32, p. 'HO.
(4) Pô Nagar de Nha Trang tour S. Cf. I.e., l, p. 196.
13i L'ABCIIITECTURE

khmères de Van TuO'ng. Elle ne serait possiùle que sur la haute tour
centrale, car l'une de celles de côté, la tour S., a son couronne-
ment presque complet en pierre! Le fait serait encore, ainsi, assez
exceptioniwl: tou'tefois il conviênt de signaler dans les f~agments
cons errés 11 Pô Nagar de Nha Trang la présçnce d'une belle pierre
porte-hampe d'exécution certainement ancienne (1) (fig. 45, 46).
'Nous n'avons aucune donnée sur les termina.isons d'édifices dans
l'art cubique et mixte. L'extrême fin de la tour S.-O. de Po Dam fait
défaut et ce détail n'es t pas lisible sur la. reproduction d'édifice du
tympan de Ft à Mi Sem.

(1) Si celle pierre appartient bien il la au sommet de la tour et Je vestibule


grande tOUl', il reste un doute sur sa po- aurait r eçu la pierre de couronnement
sition,; nous avons adopté l'une des solu- adorée dans la tour S., qui ne trouve
tions tians notre planche XXLl; l~ilulre est de place nulle parl. Cf. B.E.F.E.·O.; 11,
aussi acceptable : la hampe serait alors p. 40.
CHAPITRE VJl

L'ARCHITECTURE. - ÉLÉMENTS SPÉCIAUX A L'ART CAM.

Introduction, - Appliques (1), origine et transformations: pét'Ïode pl'imail·e, . art pri-


mitif,- art cubique, - arl mixle; - période secondaire. - Pièces œaccent (2) :
- form es diverses à l'origine, - leur impol·tance relative; - la pièce d'accent
ornementale; - en makara, - en apsaras et autres' motifs; ~ dans l'art cubique,
- mixte; - renlorts. - Amortissements d'angle; - leur rôle; - l'amortis-
sement <lans l'art cubique; - dans l'art primitif et secondaire, répartition; -
assiette; - les trois périodes de son histoire; - amortissements indiqués seule-
ment par leur couronnement; - amortissements spéciaux; - amorl.issemenls
des fausses portes et des fausses niches (3).

Nous abordons dans ce chapitre une des études les plus intéres-
santes qu'offre l'art cam: celle des éléments qui lui sont propres,
qu'on ne retrouve dans aucun art voisin, ni même, ü notre connais-
sance du moins, dans aucun autre art. Faut-il supposer que cette ori-
ginalité fut cherchée des Cams? Ce serait mal connaître le tradition-
nnlisme et les habitudes d'anonymat de l'artiste oriental. Ces formes
ont dù naître naturellement des lJesoins divers ct si, pour la plupart,
elles sont déj~t constituées lors de l'apparition brusque, au Vile siècle,
dc.l'art cam dans sa perfection, il ne parait pas cependant impossible
d'en reconstituer la genèse. II est. rare en tout art qu'après ]e passage
(1) Planches CXLIlI il CXLVJ. éléments que nous avions appelés dans
(2) Planches CXLVII il CXJ,JX. nos Caraclérisliques de l'art èam, B.E.F.
(3) ltappelons (VOil'llOtC'l, p.n, J.C ., 1) E.-O., J, p. 2M) ct suiv., respectivement
que les mots ({ applique », « pièce <l'ac- « pileUe ù ogive n, « acrotère» cl « pi-
cenl l) cl (, amol'Iis~cmellt n désignent les nacle l),
136 L'A nCHITECTU nE

O"raduel d'une forme il Ulle autre les intermédiaires · disparaissent


o
entièrement: ils restent à l'état de variantes, se répl~tent souvent
ainsi jusqu'aux derniers jours et$ parfois reparaissent brusquement
comme des motifs censés neufs aux derniers temps de la déca-
dence (1). C'est en ce sens seulement qu'il faut interpréter les séries
que nous présenterons : les exemples choisis d'états antérieurs
pourront être parfois, dans la réalité, postérieurs en eux-mêmes
aux exemples des types qu'ils ont amen6s: ils ne seront dans cc cas
cités que comme rappels de formes ant6rieures hypothétiques. Le
procédé est dangereux; mais l'étude de l'art éam se présente dans
des conditions tellement spéciales, comme nous l'avons dit au déhut
de ce livre, qu'il faut nous permettre l'emploi de méthodes inac-
coutumées.
La base came présente un (~lément décoratif très particulier ct
très caractéristique (2)que nous avons désign6, faute de mieux, sous
le terme un peu Yngue d'apIJliqne. Ce décor si spécial est de tous
les temps et de toutes les formes de l'art cam. Nous allons passer
en revue rapidement ses différents aspects.
Dans l'art primitif, l'applique sc pr{~sente plus volontiers sous la
forme d'un petit corps peu saillant, mouluré, qui s'élève sur la plin the
et que termine un fronton ogival: celui-ci est orné de feuilles atta-
chées à un rameauondul6 qui descend du sommet de l'ogive; elles
se relèvent toutes vers le liaut, ct domient h l'ensemble un certain
aspect do flammes. Une bande verticale, et parfois une petite figure
d'orant debout, occupe souvent le devant de l'applique (3). L'art cu-
hique y montre une terminaison toute diff6rente. La double chute de
fleurons s'étale et au . lieu de s'enfermer dans un contour ogival
affecte plutôt la forme d'un U très large renversé (4) (fig. 22). Dans

(1) ~ous en ayons un exemple typique . l'art primitif du Cambodge ( Vile-X' siècles)
dans l'art de Jaya: Cf. B.E.F.E.-O., et dans certaines constructions de l'art
VII, p . 50 en bas. médiéyal dans l'Inde.
(2) L'appliqne n'est Ilas rigoureuse- (3) ~n San D4 par exemple.
ment propre à l'art cam; on la trouye (4 ) 1\Ii San 1-'3' par exemple.
sous une forme un peu spéciale dans
f:LÉMENTS SPf:CIAUX A L'ART CAM l3i

l'art mixte, la silhouette redeYÎcnt exademcnt celle de l'applique


dans l'art primitif (1) : par contre, chaque motif correspondant à une
ancienne fcuille sc transforme en tme large plaque de rinceaux du
style de l'art cubique. La seconde période montrc une forme plus·
constante, ùérivée direetement de celle de l'art primitif, mais le
.. déeor du frollton semhle le plus SOll\'cnt n'èb'c plus compris (2) ct
bientôt disparaît, tandis qlle les plans sc multiplient (3), sc hombent(4)
pour finir par une forme g,~nérale de prisme surlIlont{~ d'une pyra-
mide curviligne troùquée (;,).
Comme on le voit, l'histoire de l'applique est eomplexe; la pré-
senee presque simultanée ùe deux types différents dans l'art primitif
ct l'art eu bique ohlige il lui reeonnaître une douhle origine. Occu-
pons-nous d'abord de l'applique dans l'art primitif: ici encore nous
allons être obligé de constater un double point de départ.
Un des dôeors courants de l'art cam consiste iL représenter dans
les parties en vue ct qui, nues, paraîtraient froides, des figures en
pl'i,~re; elles sont sou yen t sous des niches (6), mais l'abri n'est qu'un
supplément, l'int(~rôt est dans la petite figure et l'hommage qu'elle
reml au dieu; un fait le prouve: elle est souvent représentée seule
ct c'est ainsi qu'elle eonstitue le décor constant des étages iL Mi Sem;
les petits personnages sont debout deYant les pilastres ou les entre-
pilastres, qui restent lisses pour leur fournir lIll fond commode (7).
Le même décor vient tout naturellement orner la base, mais le
profil de celle-ci était trop accentué, il devenait nécessaire d'y éta-
hlir une surface plane où plit s'appuyer l'orant: c'est cc qui fut fait
sur les petits édifices comme A2- 7 , B7- 13 (pl. CXLIII-A). Ce renfort
lisse, qui permet à la petite statue de se dresser contre la hase, est
UIlC des origines de l'applique.

L'installation de ce fond n'était pas d'ailleurs un fait excep-


(1) Ex. : Bong Dml"llg tOUI' pl'Ïllcipalc, (51 1'0 IHauÏl Garai.
(2) Kalan des · Tours d'argent, Chiên (6)Ilas (Ics clltrepilastres (le ~Li So-u Il..;
Bàllg, Chlillh L(). par exemple.
(3) Mi So-Il Gl' (7) Mi So-n IIJ; Ct, 2; Dt; .
(~) PÔ Nagar de Nha Trang tour S.
1~8 L' :\ R C III TEe T URE

tionnel; c'était l'habitude il cette époque, et ce devint une règle


générale pour tout l'art cam, :de ne pas représenter les figures
isolées: presque toutes les st<ttues se détachent devant un chevet.
Celui-ci peut recevoir n'importe quelle forme, comme le montrent
les petites statues de l\1î Son (i); mais il parut sans doute plus
naturel de le composer suivant la forme de tout pignon, qu'il
fasse partie d'un édifice, d'une fausse porte ou d'une simple niche
d'entrepilastre (pl. CXLUI-D, E) . Ainsi sont exécutés les chevets des
métopes de Cl il Mi Son (2). Deyant la base, un petit corps se dresse et
se termine par unmotif de feuilles descendant d'un décor central su-
périeur; elles s'enferment dans un contour il peu près ogival. Nous
obtenons ainsi toute la série des appliques très caractéristiques de
l'art de Mi Son Ai (3), avec leur petite figure debout en avant. On
peut dire que dès ce moment l'applique dans sa forme simple est
constituée. Nous allons la voir se développer par suite de la ren-
contre d'une autre forme née d'une autre origine.
Nous avons dit qu'une des façons dont est présentée la figure
d'orant consiste à l'enfermer dans une niche, et un exemple intéres-
sant en est donné par certaines métopes de l'art primitif: ainsi
dans celles présumées de Mi Son Ci' la petite figure se détache
devant une niche, d'autant plus compréhensible qu'elle est à jour
(pl. CirE). Cet encadrement du personnage constituait un parti très
heureux: il fut couramment employé dans le décor des parements
et constitua par la fausse niche l'élément principal de l'ornementa-
tion des étages,
On l'employa de même tt l'ornementation des soubassements:
il était tout indiqué qu'il concollrÎlt à celle de la hase. Dans les
(1) Cf. I.C., J, p. 355, fig . 76, et ici (3) Mi So-n AI étage du yestihnle, le che-
fig. 72, 71. yet y dessine une ligne déchiquetée; E6 , C3 •
(2) Cf. I.C ., J, p. 385, fig. 85. C'est sui- Dt, il s'enferme dans nn contour ogival
vant Je même principe, mais en beaucoup (pl. CXXXIV -E); E3 , un nouveau chevet
plus grand, qu'est exécuté le chevet d'nne li sse s'interpose entre la figure et le che-
des petites statues de A et que seront faits vet profilé (pl. CXLlII-G); B5 ,. C4 , D6 , ce
pIns tard cenx des granrtes figures d'Uma chevet intermédiaire est remplacé pllr nne
à Nha Trang et de Çiva aux Tours d'argent. simple hande d'appui (m. pl.-B, II).
ÉLÉMENTS SPf:CIA UX A L'ART CA i\1 139

petits édifices, la combinaison était facile, et la niche prit ainsi la


mèmevaleur de fond, hien que montrant ses colonnettes de
support (i) (pl. CL-A). Il est fort possible que la présence de
la niche dans ce rôle ait contribué tl faire adopter la forme du
chèvet ogival pour le plan interposé entre l'orant et la base ; ce
qui est certain, c'est que les deux systèmes se fondirent et qu'un
certain . nombre d'appliques forment ù la fois chevet et niche (2)
(pl. CXXK-C). Si l'édifice était important, la hase était trop saillante,
la niche eût été trop hiUlte : comme pour les fausses niches, le déco-
rateu~ la composa de plusieurs plans; par exemple dans la partie
principale de la tour Ai il 1\11 San, l'applique est semblable à une
petite fausse niche à trois corps (pl. CXXXV); elle n'en a plus que
deux devant les vestibules,. et les corps postérieurs ont naturelle-
ment la forme de chevet qu'ils ont dans les fausses niches. Ainsi
l'applique se développe et nous voyons pour la première fois
11 la tour S. de Khuang My, le système mixte indiqué plus haut,
niche et chevet en corps multiples; pour plus de richesse, le plan
antérieur, la demi-niche, est ici en pierre (pl. CXLIII-F).
Dans ces exemples, l'applique ne prend pas encore un caractère
indépendant, parce que, bien que comptant déjà plus pour la masse
totale que pour la petite figure, celle-ci en est encore le motif cen-
tral.
Le passage se fit aisément par voie d'épannelage : faute de temps
ou de main:..d'œuvre spéciale, la masse longue où devait être sculptée
la figure, ne fut pas ciselée en nomhre de points (3); aussi elle ne
tarda pas il n'être plus comprise, perdit alors son épaisseur et se
. réduisit rapidement il une simple face nue, interrompant tous les
profils: c'était là, dans sasini.plicité, un motif agréable, et il est
très compréhensible qu'on l'ait utilisé sans chercher plus loin. A Mf

(1) Métopes de PhU Hung, de C à Mt {31 Édirices restés en partie en épan-


San, surtout petite figure du pignon de Av. nclage 1\1i So'U E2' 3' 7 ou achevés l)our le
(2) Appliques aux dés du soubasse- reste CI' 2' 5' Pô Nagal' (le · Nha Trang
ment B C D, appliques de D•. tour principale.
uo L'A nCHITECTURE

San ce système es t encore exceptionnel (1) et n'est guère adopté que


lorsquo les appliques sont trèspetites: ailleurs il devient courant(2)
(pl. CXLlII-I, L).
'lais cette hande nue. malgré son elfet heureux, dut paraître
froiùe en un art si surchargé; il est possible aussi qu'on l'ait
prise .comme 1'attente (l' une hande de sculptures: nous la voyons
alors s'orner d'nne suite de rinceaux(3) (fig. 23); détail curieux, la
l)etite applique de la hase enterrée sous la tour centrale de Khuang
'Iy, par suite des plus anciennes, montre déjit cc motif (4), preuve
claire que tout cc processus s'était accompli avant l'apparition des
édifices f[ue nous avons conservés ct que les exemples que . nous
en donnons ne sont que des survivances des états successifs de
l'applique.
Duns la genèse ainsi exposée, le point de départ est l'orant dehout
devant la hase; la niche ne fuit qu'aider it constituel' la forme du
chevet ct donner la multiplication des plans de l'applique. Dans
l'art cubique, au contraire, c'est la niche l'élément initial, ct c'est
à une raison très différente qu'est due la multiplication des plans,
d'un caractère d'ailleurs tout auit'e .
La niche utilisée comme décor nous est donnée en type par le
heau piMp-stal de Mi San El (5); nous la voyons constituée par un arc
surbaiss6 qui montre il ses extrémités le détail, caractéristique pour
son origine, de deux tètes de ma/mm, et par deux colonnes, ou mieux
deux petit.s piliers rectangulaires, finement profilés ct ciselés. Elle
est présentée on dans son rôle naturel de niche enfermant un ascète,
ou comme simplement décorative. Co second fait montre clairement
qu'elle offre cn elle-même. tout l'int.~rèt ct qu'elle ne prend pas sa
valeur de la .figure même qu'elle enferme; un détail confirme cette
impression: c'est elle qui, tout entière, repose sur un soubassement,
(1) Mi SO'n n, éLage B:l , amorlissemellt (3) KhllO'ug My Lour centrale ct fausse
d'angle. porte tour S.
(2) Mi SO'II.\'~, E ., Ql1ll Giimg , pir-ùeslal (~) Cr. I.C., l, p. 247, fig. 45.
Ile My TlWnll. Cf. J.(':., l, p. Hl;;, fig . 34. (r,) Cf. i.e., l, p. 410, fig. 90 bis.
lIinhLâm. Cf. B.E.F.E.·O., l,p. 256, fig. 44.
ÉLÉMENTS SPÉCIAUX. A L'ART CAM 141

et non la figure seule, ce . qui était la règle dans les niches précé-
dentes. Mais ce soubassement formait une surface nue; celle-ci
dcmandait une ornementation: elle fut obtcnue soit par la chute
d'un tapis SUl' lequel est assis le personnage abrité, soit pal' un
animal, éléphant ou lion; cc dernier est vu de ÎJrofil ou (le face,

Fig. 22. - :Mi Scm AIO'


Partie du gradin inféricur du piédcs tal. lIauteur: 0 111. 43.

assis SUl' l'arrière-train. ])e là salis ùoute est née l'antéfixe d'applique,
propre à la série ùe l'art cubique.
Nous retrouvons la mème niche au piédestal de AiO' il 1\[i San
encore (fig . 22), mais ici la figure est presque placée devant ct deux
petites bandes latérales viennent interrompre les profils pour déter-
miner l'espace vide où se dresse le petit personnage. Cette dispo-
sition marque nettement la tendance à traiter d'une seule masse
tOllte cette niche en détaillant seulement l'arc supérieur, ou mieux
en le transformant en un fronton de rinceaux. L'évidement central
H2 L'ARCHIT!ECTURE

est conservé encore pendant quelque tcm.l)S (i) (pl. CXXX-D), mais il
finit par se perdre, ct nous nou~trouvons, il Po Dam ct dans les édi-
fices primitifs de Dong JhfO'ug,' on présence d'un corps plein sur-
monté d'un fronton de décOl's fod bas (m. pl.-G). Nous avons alors un
nouveau type d'api)lique qui ne sc tlifl'érencie de celui Je l'art primitif
que par la forl11e spéciale de ce fronton, la proportion générale néces-
sairement plus lourde ct l'emploi de l'antéfixe; en outre, détail inté-
ressant pareo qu'il permet de fixer l'àge Je certaines appliques, les
profils dérivant des moulures toutes simples des petits piliers n'y
consistent qu'en quelques filets, tandis que le corps mème se raie de
cannelures, décor fréquent dcs piliers initiaux. Cette simple orne-
mentation dut sans doute paraitre insuffisante, car nous voyons une
série d'appliques des édifices primitifs de Dong DuO'ng s'orner dans
le plein du corps de toute espèce de motifs, rinceaux, lions assis,
animaux divers (fig. 64 et (5).
L'art primitif avait décuplé l'hommage rendu h la divinité par la
présence de toute une foule d'orants fictifs aux flancs du temple: l'art
cubique chercha le même résultat, connne le bouddhisme avec ses
milliers de réductions de stupa, par l'exécution, aux côtés de ce
lIlèm ~ temple, d'images minuscules de sanctuaires: c'est le sens
des appliques Je Ft à Mi SaD, qui, si on les examine de près, se
lisent très clairement comme des représentations de monumenls à
étage et à pignon, tel que fut sans doute le bùtiment dont elles ve-
naient omor la hase. Un vestibule précède. le petit édiflce fictif ct
par la porte entr'ouverte, d'où descend un perron, on aperçoit le
prètre en prière au foud du temple (pl. CXLlV-A). Les granùes appli-
ques du soubassement sont aussi il deux corps, mais dans la fonne
de niches, la première seule coutenant un persolluage agenouillé
(I?l. CXXVlIl). A la tour centrale de Hott Lai la composition est in-
termédiaire entre ces ùeux motifs: le second plan est d'un édifice

(f) "li San, piédestal Ei' AIO ; soubas- sement ct hase de F3 avec piédestal et anté-
sement et base de A'i avec soulJassement fixe, souhassement et hase A' 2' hase C;
et lion ou éléphant Cil antéfixe, souuas. salls soubassement.
ÉLÉMENTS SPÉCIAUX A L'AIn' CAM 143

détaillé, mais le premier est une véritable niche qu'il faut considérer
sans doute comme le porche ou la porte du faux sanctuaire qui
s'élèvc cn arrière (pl. CXLlV-B). Nous rctrouverons encore des appli-
ques à deux plans; mais, landis que dans l'art primitif ces plans se
suivent, en quelquc sortc concentriquement, les deux éléments sont
ici de dimensions toutes ditrérentes (i). 11 est vrai, d'ailleurs, que la
simplicité des bases dans l'art cubique ne nécessite pas une saillie
considérable d'appliques: de même, la similitude des profils de sou-
bassement et de base dans cet art permet l'utilisation des mêmes
appliques dans les deux cas, chose rare dans l'art primitif.
. Nous avons amené les deux systèmes d'appliques, parties d'ori-
gines diil'érentes, à des masses analogues il la fiu de l'art primitif et
de l'arl cubique. L'art mixte, en fondant les formes de ces deux arts,
devait unifier les appliques. Eu end, celle que nous y trouvons a
bien tous les caractère's de l'applique CIl art primitif, profils impor-
tants de moulures qui sont coupés par une bande plate, fronLon
ogival orné de la chute de feuilles, mais tous ces éléments sont
couverts de décors caractéristiques de l'arl cubique et souvent une
antéfixe ou une applique minuscule se détache en avant. Dans la
fusion de ces formes la bande verticale, restée d'ordinaire nlJ.c
dans l'art primitif, se couvre presque régulièrement de décors et
parfois, par un retour curieux qui trouve sa raison dans la propor-
tion même de cette bande, s'orne à nouveau d'une figure d'orant
cn très bas relief (2). La fin de l'art mixte à B-ông DuO"ug montre dans
ce système des appliques d'une silhouette plus élancée que les
plus minces de l'art primitif (fig. 23). 11 est vrai qu'avec la bande
décorative formant molif principal, rien ne retenait l'étirement de
l'applique, si quelque raison de composition l'exigeait, et c'est le
cas à la tour principale de :Sông DuO"ng, traitée avec une recherche

(i) Nous n'en avons d'exemple qu'à la cette bande ainsi occupée une lois, au
tour centre-Nord et la tour N. de Boug milieu d'appliques normales: c'est au
DuO'ng, qui sont d'arl mixte. soubassement tle la tour S. à Bong
(2) L'art cubique nous montre déjà DuO'ng.
J4.4 L'A RCHliTECTUn'E

d'allongement vertical évidente; la figure humaine, au contraire,


maintenait l'applique dans Ull(1 1'I'Opodion constante, sauf au cas
exceptionnel où elle était enfermée dans un cadrc spécial, comme
il fut fait aux murs 1 du môme templc (pl. eXY).

}<'ig . 23. ~ Bong DtfO'ng l. ,


Tour centrale, applique de base.

11 est inutile de suivre rapplique dans l'art secondaire; ses


transformations n'y ont rien de particuliei' et sont analogues il celles
que subit tout l'art cam dans ce tte période. Les quelques exemples
que nous en donnons (pl. CXLVI) suffisent il IllOllh'er que le décor
dn fronton n'est pIns compris ct que les corps se multiplient en s'ur-
l'ètant tOIlS sur un profil maigre unique. Nons verrons pIns loin
I~LE:\I E,NT,S SyECIA.UX A L'A.U:r èA;\I J45

comment cette multiplication d'arètes l'amena, comme d'autres


éléments, d'abord à la forme bombée (m. pl.-II), puis, au XIIIe siècle,
II la terminaison pyramidale (m. pl.-C). D'ailleurs. alors que l'ab-

Fig. 2i. - PÔ Nagar (le Nha Trang.


Tour principale, partie de pièce d'acccnl. Hauteur du fragment: emiron 0 m. 55.

sellce de l'applique est un fait l'Ure dans l'art primaire en raison de.
l'hommage qu'apportait l'orant ou la réduction dn sanctuaire, dé-
pourvue ensuite de tout élément qui lui donnùt un sens religieux,
elle téndit il, se perdre (lans l'art secondaire, ct nombre de monu-
ments qui ne sont pas parfois des moins importants en sont dépour-
10
146 L' ARCIIltECfU lU~

vus (1). Par contre on voit l'applique, simple moyen d'ornementation


facile, apparaître en des points ÏI~ttendus et.où rien ne la motivait: au
fronton des fausses porles de la tour centrale II Dông Duang (fig. i 67),
d'ans celui des fausses niches de Thl[ Thi~n; une véritable niche avait
occupé cette place au fronlon de Mi SO'n B6' ct c'est peut-êh'e d'une
disposition analogue qu'est né l'emploi de l'applique en ce point.
L'art secondaire ne montre que deux ou trois combinaisons spé-
ciales dignes d'être retenues. Aux Tours d'argent, la tour S. n'a pas
d'appliques ct leur place est tenue par une sorte de feuille qui se
contolll'Ile autour des moulures de base (pl. CXXXI-E). A la Toul' de
cuine, un fronton d'applique en pierre, seul reste de celle-ci,
montre, gravés, les étages d'une tour(:.!); le corps de l'applique devait
sans doute représenter celui du kalan: peut-être est-cc nne réplique
lointaine des appliques en réduction d'édifice de l'ad cubique
(pl. CXLYI-D). Enfin un fronlon d'applique à Chanh L9 montre un
décor inattendu, tète de monsh'e dont il ne resle malheureusement
que la mùchoire inférieure (m. pl.-E 2).
Comme on vient de le voir, l'applique est un élément nouveau
dans l'architecture, mais qui ne constitue pas un parti décoratif bien
spécial; il n'en ' est pas de même de la pièce d'accent ;d'ilUtre part
si sa position en silhouette la l'approche un peu des gargouilles de
lIolre Moyen Age, elle n'exprime pas comme elles un besoin réel ct
garde le caractère d' un pur ornement. A la différence de l'applique,
dont on peut reconstituer ,toute l'histoire par les survivances des
élats qu'e lle a tl'ayel'sés, la pièee (l'accent appamît toute constituée
au yu" siècle sans qu'aucun de ses inlel'mé(liaires ai t laissé de traces.
Force nous sera donc de la prendre telle qu'elle parait, avec les
premiers monuments conservés de l'art èam, ct d'en étudier seule-
ment les variations successiyes.

(1) Art mixte, Mi SÛ'n Cs; - classique, (2) 11 existe au dépôt de Bl.nh Dinh un
Thii. Thiçn; - pyramidal, BAng An, HUllg (l'onlon analogue qui pourrait d'ailleurs
Th~nh; - dérivé, annexes de 1)0 "Iauit ayoÏ!' la même origine (fig . 59).
Garai. Nh~n Thap, PO Romë.
ÊLÊMENTS SPÊCIAUX A L'ART CAM 147

Elle appartient presque en propre à l'art primitif, et, si l'art


cubique en fit usage, ce ne fut que d'une façon restreinte ou excep-
tionnelle. Elle paraît, en effet, intimement liée it la présence de
l'amortissement d'angle qui tient Ulln place si importante dans l'art
primitif; elle en accompagne admimblement la silhouette hardie et
semble ne disparaître absolument qll'avec lui lorsqu'il ne trouve
plus sa place dans les dispositions nouvelles de l'art pyramidal (1).
Outre l'obscurité que présente son origine, un fait vient encore
compliquer SOli étude. Cet élémen t décoratif. si intéressant comme
silhouette, était, il faut bien le recollnattre, d'un usage déplorable en
construction, car il contribuait avec la dalle d'arête il supprimer
toute homogénéité dans cet angle de briques déjà si exposé à la ruine
par la petitesse de son appareil. Aussi, büm peu se sont conservés
en place. D'autre part, la constitution mème de ce motif le rendait
des plus fragiles, ct toute pièce d'accent tombée, surtout lorsqn'elle
affectait la forme d'une dalle découpée, était une pièce brisée (2).
Cette observation a son importance parce qu'elle va nous permettre
de juger plus équitahlement de l'importance diverse des premiers
types, le nO~llhre des 'p ièces conservées n'é tant plus alors l'unique
indication. .
La pièce d'accent apparaît à l'origine sous deux types principaux
seulement, mince dalle découpée (pl. CXLVII-A) d'undécor(3) ana-
logue à celui des antéfixes, ou buste d'apsaras en haut relief (1)
(pl. CXLIX-I). Un troisième type, dont nous n'avons pas trace au

(1) C'est par erreur que nOllS aVons pièce, sculement glissée de la corniche d'u Il
dessiné IleS pièces d'Ilcccnt aux angles Ile' élagc lin tcrrasson immélliatcment infé-
la grande face (le corniche à YaÏl l'l'OÙ; rieur, ponr que la tour AI3 de Ml Scm nous
les pièces tl'accent en tête de bœuf qui en ait conservé un spécimen complet.
furent retrouvées /lu pied de ce monu· (3) Ml SO'n Ai ct série corl'cspondante,
ment devaient sans doute oruer, comme l'hông Lç. Gf. B.E.F.E.-O., l, pp. 253 et
à la tour S. de Nha Trang et à PO Rome, 255, fig. 43, PÔ Xagar de Nha Trang, etc.
Un motif supérieur. (4) Nhan mêu. Cf. B.E.F.E.-O., l,
(2) Ainsi la totalité des pièces d'accent p. 251, fig. 40; Mi Scm Ai; PÔ Nagar de
de Bong Dmmg, tours principale et cen- Nha Trang tours l)rincipale et N.-O. Il en
Irale, d'un type pIns robuste, se sont bri- existe encore au Jarùin de Tourane un
sées, et il Il fallu l'heureux hasard d'une spécimen qui doit venir Ile Trà Ki~u.
14·8 L' ,\.HCHITECT.UHE

début, devient d'un usage courant dans l'art secondaire et figure une
tète de lIIaka/'{f. Un quatrième; qùi n'eut qu'une courte forlune ail
temps de l':Ù't mixte . tl'ouYepeut-ètl'e son origille dans l'art cubique.

Fig. 25. - Pi) IOallÏl Garai.


T our principale, pièces d'accent, hahut ct amortissement de l'angle X.-E. du premier étage.

Enfin nous ne citerons que pour mémoire une pièce d'accent ol'llée
d'une scène, rencontrée il. Phông L~ .
Si l'on s'en tenait seulement au nombre des spécimens retrouvés,
ce serait la pièce d'accent en buste d'apsaras (fig. 25) qui dominerait:
en fut-il ainsi dans la réalité? Observons tout d'abord que sa robus-
tesse relative la préservait en partie d'une rupture inéyituble pour
tLf:)IE~TS SPf:CIAUX A L'ART CA)[ 149

la pièce d'accent ornementale ct que son aspect de (li,'inité la ren-


dait sacrée aux yeux des Annamites: il y a donc grande chance pour
que peu de ces pièces aient disparu. Or~ nous n 'cn ayons conservé
trace que dans un petit nombre d'édifices (1), Sur deux d'entre eux
clIcs tinrent OH durent tenir le rôle .principal, · la tour N ,-0 , il
~ha Trang et l'édifice disparu de Nhan Bieu; mais ailleurs elles
Il'occupent qu"tmc place accessoire .: l'angle extérieur reçoit une
.pi(~ce d'accent ornementale et seuls les angles intérieurs présentent
(les aps(lms; c'est ainsi qu'elles figurent il la tour principale de Pô
.;Xagar; peut-être en fut-il de môme il Mi SO'Il Ai' car les angles inté-
rieurs n'y montrent aucune trace de pièce d'accent ct nous sayons,
par l'exemple de la tour N .-0, de Nha Trang, que les apsaras étaient
facilement exécutées en hriques dans cc rôle, .l'IIais leur présence
:cn cc point n'est pas obligatoire; C2 ct Bo h Mi SO'H. ct sans doute
B3' y présentent des pièces ornementales, L'apsaras vient eneore se
substituer tt ces dernières, lorsque la place fait défaut: il en est ainsi
il la rencontre des vestibules ct ducorps principal il la grande tour de
Po Nagar ct il Mi SO'n At. En résumé, ni leur nomhre ni leur rôle ne
les rend prépondérantes; d'autre part l'éclipse presll'le complète de
ce type dans l'art secondaire (2) semblel;ait indiquer quïl n'était pas
d'un usage très courant dans l'art primitif : cependant il reparaît
bizarrement dans les derniers jours de l'art èam, il Po Klallù Gar'ai, ct
cc fait semhle montrer que la tradition. ne s'en perdit jamais. com-
pIètement.
La piôce d'uecent en lIlakara n'apparaît guère (lue dans l'art clas-
sique. Est-cc une innovation de ce temps? Cela sCl'ai t bien contraire
il toutes les habitlldes de l'art carn et de l'art oriental en général.
Il est plus prohahle que cc système avait dû figurer déjit dans l'art
primitif: aussi hien les exemples de cet art restés tlelJOut sont
rares (3), ct nous ne pouyons nous flalter que toutes les forIlles origi-:

(1) Voir note 4, p. H7. ne pent guère pro\l~nir que (l'une pièce
(2) Nous ayons cepenrlant retl'ouyé à d'accent.
Th~p ' Thâp nn petit buste d'apsaras qui (3) Six en tout , en comptant po Ill' un
150 L'ARCHITECTURE

nules y soient représentées. Nous avons bien trouvé 11 Trà I{i~u


une pièce de cette nature et etui est traitée dans la forme grasse.
ancienne, mais la présence en ce point d'édifices de basse époque,
marquée par le caractère médiocre de certains des tympans ct des
décors qui y furent rencontrés, enlève toute valeur démonstrative à
cette dernière découverte (1).
Les spécirr. "''1S assez nombreux de pièces d'accent ornementales
de l'art primitif (2) trouvées en place (3) ou dans les fouilles({) présen-
tent une similitude d'aspect presque complète (pl. CXLVII). Cepen-
dant, celles de Pô Nagar 11 Nha Trang paraissent déjit tendre à réunir
en une seule grande feuille dentelée les rameaux multiples des
plus anciens modèles (m. pl.-E et fig. 24). Ce système s'accentue
dans l'art classique. : tandis que le nombre des évidements dimi-
nue , les motifs supérieurs se ramassent en une corne unique (5)
(pl. CXLVIU-E). Redécoupée à l'intérieur de ce contour général
il Thil Thi~n, la pièce d'accent se rapproche d'assez près du type
de Pô Nagar. Pleine, sa surface se couyre d'ornements saillants,
spirales en relief qui .ne sont autre chose que le développement en
épaisseur des petites volutes terminales des feuilles plates originelles;
une nervure centrale . sê dessine, s'accuse par une forte côte (6)
(m. pl.-D), finalement se transforme en serpent la tète en bas (7).

les édifices de la série A. tIe l\li San: les les pièces d'accent ornementales de l'art
autres sont Chim Sem, Hinh Lùm, ]{huang primitif cam la transposition Cil décor
l\ly,Nba Trang ct lIiing An; encore Chim .d'un groupe de na[la; la présence cons-
San est-il si ruiné que nous n'avons pu tanle de ceux-ci comme antéfixe d'angle
en donner de relevé, et oucune pièce d'o(}- au Cambodgo et la vogue du type nu
cent, s'il y en eut aux corniches, ne s'est makam, à moitié confondu au èampa
conservée à Binh I.àm et il I{huO"ng My. avec le lIaga, semblent confirmer celle
(1) Plus probante est la présence, ùans hypothèse.
le groupe de sculptures au caractère si (3) Mi SO'n A., D3' ~ , C2 ; Pô Nagar de
ancien de Phu Hung, (l'nne crête de ma- 'Nha Trang tour principale, DAng An.
"ara qni semble hien provenir d'uno (4) Mi SO'n, diverses; Phông L~; Nha
pièce d'accent.. Trang.
(2) Feu le docteur Brandès , dont les (5) Tours d'argent, de cuivre.
idées si intéressantes snr la tl'Unsforma- (6) Mi San Il., Cluinh L9
tion continue des décors hindous ont (1) Th*p Thûp, Phuo-c Tjnh, PÔ IUauü
péri en grande partie avec lui, voyait dans Garai.
ÉLÉ:\IENTS SPÉCIAUX A L'ART CAM f5t

Malgré tout, cette silhouette pleine a perdu son esprit; pour lUI rendre
du caractère, le décorateur relève les feuilles basses en crochets
circulaires au-dessus et au-dessous de la queue droite (t) (m. pl.-A),
tandis que, pour varier l'effet, il couche les feuilles supérieures sur
un contour lisse (m. pl.-G), détache celles d'en-dessous en saillies
aiguës (2). On voit encore la corne sc retourner en arrière (3) (m. pl. -1\1),
la masse se décorer d'ornements floraux en spirales plates qui rap-
pellent les crosses de fougères (4.), l'ensemble s'{lVider à nouveau sur
l'axe (5) (m. pl.:E). Leplus curieux n'est pas cependant cette variété
de transformations, mais bien la persistance du type initial: on le
retron ve presque identique, soit en pierre, soit en terre cuite, dans
toute l'époque classique et jusque dans les édifiecs de date avan-
cée (6). Il est tout naturel que nous rencontrions le type primitif ft
Ml San E4 (pl. CXL VlI-l) au milieu de motifs très différenciés,
mais il est plus curieux de le revoir à Chiên IHmg, plus découpé
encore qu'il Ml SaIl. Cette survie n'empêcha pas. cependant, cet élé-
ment de se transformer finalement en une masse presque informe
que le dernier goût éam, celui qui inspira les sculpteurs du Binh
Thu~n, mua à Pô Homë en sortes de larmes (pl. CXLVIII-D) et
maintint sous un aspect de cornes grossières jusque dans les
modernes bamll1i de Phanri (m. pl.-.1).
La pièce d'accent en forme de makara paraît avoir été réservée
presque exclusivement pour le. décor des arêtes intérieures de la cor-
niche sur le pilastre d'angle: elle est sculptée en has-relief et non
en ronde bosse ct sur une seule face; l'autre, tournée du côté du mur,
était presque invisible ct resta nue. En un seul cas, daris une pièce
assez petite, autrefois conservée ft la banque de Tourane, les deux
faces sont sculptées, et il est probable que cette piècé d'accent ornait
un angle extérieur. Dans les exemples en pierre, le modelé est assez

(1) !\li SO'n HI' sanctuaire de MatrliIi- (4) Chanh LQ.


geçvarï à Nha Trang. (5) Mt SO'n G10 CMnh LQ.
(2) 1\1i So'n Gj , terre cuite. (6) Chanh LI}.
(3) Id.
152 T/.\nCIIITECTUHE

gras, tout en restant . très ferm n (pl. CXLlX-C. D) ; dan s ('eux cn


terro cuite au contraire, il esCdésespérément sec (m. pl.-A, F, E et
pl. CLXXIY-F. JI) . Baroment le makam d'accent laisse sortit· de sa
gueule quelqu e figure ; le fait se présente pourtant il :\li SO'n E1 ct
tIans la pièce de 'romane: du premi er s'échappe un guerrier, tIn
second un naga. La trompe ne se détache jamais sur le ciel: elle eM
donné une ligne trop molle ; une corne, analogue h celle qui finit les
pièces d'accent ornementales de hasse époque, l'nchèye et sert tle
fontl ;1 l 'enroulement terminal.
Le (lécor de la pièce d'accent en aps((ras n'a jamais yarié et nous
n'y insisterons pas. La figure y montre les traits ct le costume hahi-
tuels; les mains unies SOllS les seins tiennent immanquahlement un
houton de lotus (pl. CXLIX-l). Les ailes ne semhlcnt pas 11yoir
été sculptées dans la {lil'ce; les l'enforts dn la gmude face sans doute
en tenaient lieu. Les apsaras de Po Klami Garai sont d'une exécution
maladroite ct prennent un Cal'aetèl'C particulier de la coiffure hizarre
du temps (m. pl.-M ct fig. 2:;).
Pour en finir lLyeC la pit~ce d'accent dans l'art primitif et les arts qui
en dérivent, il faut encom en signaler quelques-unes en forme d'ani-
maux, paon il Mi SO'n E4 et Chanh 1.<) (pl. CXLYIII-K)., tête de bœuf an
co uronnement de divnrses tours tle hasse époque. Ces dernières sont
taillées dans la hrique au sommet de la tOUI' S. il l'ha Trang, dans
la pierre am: autres (t) ; clle ne sont restées en place qu'il. Pô Bomé.
:\. Po Sal).. dans un édifice qu'une stèle indique comme assez récent
( 1306). de curieux lIaga d' une fa cture trt'~S sèchè, mais d' un caractère
assez franc, paraissent avoir joué un rôle analogue (pl. CLXXIV.,.G) .
A Ilung TllI.mh, dans la même place angulaire, un éventail de nCÎ[la
"ient se coller aux parois, rappelant pent-ütre une origine commune
(m. pl.-E).
Enfin il est un système de décors saillants, il section ronde, que
nous avons trouvé ;l Mi San E4 ct ;l Chanh L<) dans les fouilles, concur-

(i) Po KlaUli GIll'ai, l'ail l'l'OÙ, l'llIllrC 'l!lIh.


}<~LÉl\IENTS SP}<~CIAUX A L'ART CAM 153

l'emment il de nomIu'euses pièces d'aceeilt ordinaires (pl. CXLYIlI-


1, N). Peut-ètre s'agit-il de l'exécution en pierre d'un élément spé-
cial de décor que l'état de ruine des monuments ne nous a permis de
reconnaître qu'une fois: les amortissements d'angle il Nha Trang
reposent sur un soubassement relevé aux angles en feuilles grasses,
tt'ès analogues comme mouvement aux motifs en question (fig. 26
il droite ct :30, id.). Le hasard de nouvelles découvertes permettra
seul de résouùre la question.
L'art cubique semble n'avoir fait qu'un usage nul ou très. res-
h'eint de la pièce (l'accent: elle présente d'ailleurs une maigreur.
donne une impression de déchiqueté qui va très bien avec la finesse
de l'art primitif, mais cadrerait mal avec le caractère de lourdeur
rohuste de l'art cuhique. C'est cette raison sans doute qui n'en per-
mit l'as l'emploi, plutôt que la forme il cavet de la corniche, car il
ne semble pas y avoir incompatibilité entre ce profil et la pièce
d'accent. Une daUe d'arète nous indique pour Phông L~ ce type de
cOl'lliche, ct c'est ce monument ruiné qui nous a donné un des plus
heaux exemples de pièces (l'accent ornementales. Nous !le rencontrons
dans tout l'art cuhique qu'un spécimen de ce motif; encore pro-
vient-il des 11écomhres Ile l'énigmaliqlleMi San Af i (pl. CXI..lX-J).
Cette pièce, en terre cuite, d'une forme toute différente de celle
de l'art primitif montre un contour arrondi et massif. Peut-être, s'il
exista des pièces d'accent dans cette forme d'art, vinrent-el1es sim-
plement en antéfixes d'angles dans le décor des terrassons comme à
.lava ct au Cambodge - comme il est indiqué aux réductions d'édi-
fices que sont les appliques de IIoà Lai - comme enfin en possède
la tour S.-O. de Pi) Dam (m. pl.-G). La forme de celle découverte
en Mi San Aft conviendrait très bien il ce rôle.
Lorsque l'art mixte semhle s'l'ltre constitué d'un rapprochement
de l'art ,cubique avec l'art primitif, la pièce d'accent était un élément
tellement caractéristique qu'il devait figurer dans le nouvel art (i).
(1) Un détail montre combien celle le nouyel art' sa présence est réduite au
forme est opposée ù l'art cubique: dans minimum, les pièces (l'accent des angles
IH L'ARCHITECTURE

Nous voyons alors naitre une. forme qui paraît dérivée d'éléments
analogues il la petite pièce d~ Mî San A f i ; elle s'empàte au départ
dans une masse curviligne très originale; et celle-ci lui donne la
robustesse qui manquait iL la pièce d'accent de l'art primitif (i)
(pl. CXLIX-K). Elle disparut avec l'art mixte et ne laissa aucune
trace dans l'art secondaire.
A quelque type qu'elles appartinssent, les pièces d'accent étaient
fixées diagonalement dans la maçonnerie par une longue queue de
pierre: cette disposition présentait l'inconvénient signalé de dé-
couper l'angle droit en deux autres angles de 45° dont la pointe, en
matériaux aussi petits que la brique, était de conservation précaire.
Les Cums s'en étaient rendu compte et cherchèrent par divers
moyens à diminuer les chances de rnine. L'un des plus fréquemment
employés consiste iL augmenter la masse oe chaque languette de
briques par un renfort: il affecte une forme courhe qui le rapproche
du dessin d'une aile; aussi peut-on se demander si l'origine n'en est
pas dans celles des apsaras, pièces d'accent qui. eomme nous l'avons
vu, en sont toujours dépourvues dans leur partie de pierre. Un fait
confirme cette maniôre de voir: c'est la présence d'ailes finement
taillées dans la brique aux apsaras des fausses portes de Binh Lûm.
Un autre semble à première vue y contredire :à Ml SO'n B5 1es mêmes
renforts sont couverts d'élégants rinceaux; la difficulté n'estpeut...;être
qu'apparente, car, ornementales, ces pièces ne pouvaient être accom-
pagnées d'ailes véritables (pl. CXLVII-D 3).
Dans d'autres cas, la qüeue de la pièce d'accent s'engage dans
une rainure ménagée dans une pierre de coin (2) (pl. CXLII-D) ou
même dans un véritable canal de pierre (3). Malgré ces précautions,

intérieurs font Iléraut" dans les l'arcs élli- primitif, a fourni une pièce d'accent qui
lices debout: Bong Dl1Cmg tour centrale, pourrait, dans une certaine meS\lre, servir
l'U SonA 12 , 13' et tontes manquent dans d'intermédiaire entro la pièce d'accent de
d'autres, l'U SO'u Alo , B~. l'li San A' 1 et celle-ci (pl. CXLIX-L).
(1) Bong DI1Ü'ng tours. principale et (2) Mi SÜ'n BI ,Phli ThU1~n.
centrale, Mi SÜ'n A12 , 13' La tour A'4 de (3) Mi SÜ'n At.
Mi SÜ'u, qui parait cependant plutât d'arl
ÉLÉMENTS SPÉCIAUX A L'ART CAM tà!S

la chute de ces pièces se produisit très fréquemment et entraina


avec elle la ruine de la corniche, du bahut et de l'amortissement
qui s'appuyaient sur l'angle de la maçonnerie.
Aussi l'amortissement d'angle n'est-il guère mieux représenté
que la pièce d'accent, ct c'est parce point que les monuments cams
accusent le plus leur ruine. C'était encore un des éléments très
caractéristiques de l'art cam, Lien qU'il un degré moindre que l'ap-
plique et surtout la pièce d'accent; nombre de motifs en effet le rap-
pellent dans l'ad de Juva, dans tout le groupe des monuments de
l'art primitif au CamLolIge ct mème dans les premiers édifices lIe
l'art ll'Ankor, comme aux pràsàt lIu Phnoql 1(rom, par exemple. Le
. rôle de l'amortissement lIans la composition came est facile tl saisir.
Lorsque les étages se retraitent rapidement, la fausse niche répétant
la fausse porte ou la fausse niche immédiatement inférieure présente
une transition aisée sur l'axe ct tout le détail s'enferme dans une
harmonieuse ogiye (cf. pl. LI). Il n'en est pas de même SUl' l'angle,
où l'allongement diagonal exagère encore la saillie tIc chaque
étage. Il fallait un motif pour occuper cet angle et donner au contour
angulaire le même enveloppement curviligne. Par un hasard heu~
l'eux, l'artiste cam fut amené à l'attacher nettement ce motif au
corps inférieur; il en fait alors comme le prolongement du pilastre
d'angle, de sorte qu'à la rencontre de deux étages, les deux niveaux
se liGnt intimement, s'étreignent comme des doigts entrelacés, les
. saillies du plan de l'étage supérieur que constituent les fausses niches
pénétmnt dans les échancrures laissées p~r les amortissements qui
prolongent le corps inférieur (cf. plan des étages lIe Pô Nagar de
Nha Trang tour principale, pl. XX.)
L'art cam n'adopta pas d'une façon complète l'amortissement
d'angle. L'art cubique semble ne pas en avoir possédé, ou, s'il en
eut, ils n'y furent qu'exigus. La raison paraît en ètre justement
dans la réduction bien moindre des largeurs d'étage. Peut-ètre de
simples antéflxesd'angle purent-elles en tenir lieu, comme celles
que montrent les édicules appliques de Hoà Lai et la tour S.-O. de
:156 L'A R C Il 1TEe T URE

Pô Dam. Si l'art cuhique a possédé de réels amortissements, ils


devaient plutôt correspondre li, chaque pilastre; c'est ce que paraît
indiquer la tour N. de I10à Lâi: au-dessus d'un pilastre voisin du
centre, se dresse un dé rectangulaire orné d'un cadre; il est com-
parable h nn motif qui s'élève sur une des fausses portes de cette
tour S. de Klmang My (pl. CLV), si apparentée par certains détails
à l'art cubique : dé rectangulaire terminé par un couronnement
Imlhé, cette pièce est analogue aux éléments intermédiaires du sou-
bassement II la fausse porte de Binh Lüm. Peut-être peut-on retrou-
ver une nouvelle preuve de l'existence d'un motif de ce genre dans
la forme d'amortissements des édifices d'art mixte. Mi San A12 etA 13 •
L'amortissement n'y adopte pas le type classique de l'art primitif,
mais est constitué par une sorte de grosse applique h quatre faces.
L'emploi de l'amortissement est, par contre, constant dans l'art
primitif. Les monuments de Mi San qui peuvent en preSsenter en
montr~nt presque tous des traces (t) ; ils sont indiqués aux autres
par la largeur plus grande du pilastre d'angle (2) ; seuls les petits
édifices paraissent en avoir été plus facilement dépourvus (3). Aux
tours de Klnwng My, les angles sont dans un tel état que toute en-
quête est impossible; par chance nous avons découvert un cou-
ronnement d'amortissement culbuté sur le premier terrasson de la
tour centrale. Faute d'une semhlable trouvaille, nous avions conclu
pour la tour de Binh Lüm par la négative (4). La similitude presque
complète que nous avons reconnue depuis entre cette tour et l'art de
Mi San At nous fait croire aujourd'hui qu'elle ditt plutôt en présen-
ter également (5). Quant II Pô Nagar de Nha Trang, c'est le monument
qui nous en fournit les exemples les mieux conservés.

(1) Mi San AI' B3' 5' C2 • qu'ils ont duré dans (les édifices moins
(2) Mi San Cl' 3' hien conservés.
(3) Mi San '\2-7' B;-13' 11 6 , lissez impor- (4) Cf.).C., 1, p. IGi.
tant cependant, fait. exception ct dut en (5) La ruine absolue des angles laisse
être dépourvu, cal' il est. peu vraisem- toute liberté à.la discussion, et le seul ar-
blable, dans l'état où sc trouvent sa cor- gument qui nous décidait avant l'exécu-
niche etson terrusson, que les amortisse- tion des planches,la présence de métopes,
ments aient totalement. (lisparu, alors que les amortissements eussent cachées,
f~LÉI\I.ENTS SPÉCIAUX A L'AHT CAM {57

L'art sccondairc nous a conscrvé la plus grandc part de ses


amortisscments ; lc pI'ohll~mc dc leur cxistencc nc sc posc quc pOUl'
Mi Scm Bi' Chièn :Situg, 1\1i SO'n G1 ; il cst résolu affil'mativcmcnt poui'
tOliS lcs trois l'al' la préscnce dans les d~c.;ombrcs dc lcurs couron-
nements; il l'cst dc mèmc pOUl' lcs éllific.:cs complètcmcnt .l'uinés,
cOlllmc Mi SO'uBl' :S<.lÎ Hfm, PlnrÛ'c l'jnll, n n'y a dc doùtc quc pOUl'
la tour d'entréc au groupe (lcs Toul's d'argcnt. Un scul cnscmblc
IlC présentc pas d'amortissemcnts, ce sont les tours si cambodgiennes

dc Y[tn TuO'ng,
L'amortisscmcnt d'anglc rcposc, soit pal' son soubassement
propre, soit pal' l'intcrm{!diaÎl'c du bahut g<Snéral, sur la gl'amlc fac.:c
dc cornichc, L'assicttc nécessairc est obtenuc pal' une saillie plus
grandc ùe la cOl'niche au droit du pilastre d'angle; pcut-ètro sel'ait-il
mème plus juste dc dit'c que c'est le seul point où la cOl'lliche ait son
yérilablc profil et que padout ailleurs elle cst c.;amiu'(lée pOlll' donner
au lMcrochcUlent (le la gl'andc fac.:c une saillie plus forte. Aillsi
. le départ (le l'amortissemcnt est netlCllWllt mal'(llllJ ct les pi(~l'cS
d'acCIlnt aux angles int<'~l'ieu['s viennent eileore l'aeeuscl', Malgl'll la
l'éduction de l'étage en lal'gelll'" l'amo1'lissement est souvent g(~llé et
tuuche l'arète du corps {lu'il cnferme : it la lOlU' principale tIc ~ha
T,'ang, lc constructeur n'a pu exéeutcI'le couronnement de celui du
H" étagc, enl' il se flH rcncontré a\'ec la pièce ù'accent del'ullgle
du Ille, pal' bonheur rcstéc en place.
L'histoit'c dc l'aIllodisscmcnt d'anglc est des plus curieuses, cl,
à la dill'él'cllec ùe celle de l'appli(Iue, toutes les transformations s' y
sont suc,c édé dans le temps mème où les monuments conscrv(~s
. nous permettent de connaître sùrell1ent l'ad du Campa. On peut y
distingucr trois périodes bien tranchées. Dans unc premièl'eépoquc,
qui correspond it l'établissemcnt des édifices dc la série Mi San Ai'
l'amodisscment est tl'aité en véritable petite tOUl'éley(lc h l'angle
de l'étage immédiatemcnt inférieur, Dans urw seconde période, qui

tombe de lui-même: la planche marque nettement qu'elles fussent restées en tout


C, IS apparentes,
faR L'ARCHITECTURE

comprend la fin de l'art primitif ct presque l'art classique, nous


voyons l'amortissement parti Ide cette forme donnée, évoluer de
deg-ré en degré jusqu'à sa forme caractéristique ct sc liel' d'une
façon plus intime il la par?i inférieure qu'il complète; en dernier
lieu, il sc réduit à une masse en pyramide curviligne.
L'origine même de l'amortissement n'a rien d'extraordinaire.
Lorsque, dans la composition de l'édifice cam, il s'est agi de garnir
les angles qui paraissaient vides, l'architecte, comme tous les
architectes éleyés iL l'école de l'Inde, ne s'embarrassa guère, ct,
comme pour meubler la grande terrasse de Mi SO'n At il éleyait aux
angles des templions qui ne sont que de minuscules kalan, il dressa
sur les coins du terrasson à vide d'autres réductions de tours plus
petites encore. Kous ,n'avons aucun exemple complet d'amortisse-
ment d'angle dans la série de Mi SO'n Ai (fig. 18 ct pl. CXXXIV -Ci)'
Presque partout ils sont brisés au-dessus du corps, élément principal
du minuscule kalan. Cette partie, ornée de pilastres ct d'une corniche
saillante, munie aux angles de pièces d'accent, cantonnée de quatre
fausses niches, repose sur un soubassement qui règne ayec le bahut
ou le domine. A Mi SO'n Au le soubassement est une composition il
multiples arêtes ornée en son centre d'un beau gar1l~a les ailes M-
ployées (i). Aux autres édifices, c'est une suite de petits dés ornés
d'atlantes (2) ou d'appliques nues (3). Les fausses niches qui, en Ai'
encadrent des orants, ailleurs sont yides. Ces réductions de halan
curent-elles le même nombre d'étages que leur modèle? Il est dif-
ficile de le savoir; cependant les templions de Mi SO'n Ai' déjit moins
réduits, semblent fournir une indication qui a fortiori vaudrait pour
les amortissements. Nous possédons sans doute la pierre de couron-
nement d'un des templions A2-7 (Pl. CXLIl-J) ; elle serait trop grande

(i) Les planches LXXI et LXXII, qui se petit nous avait échappé. Aussi avions·
rapportent à la tour Mi SOIl At, sont nous indiqué à tort ce garw/a comme
fausses sur ce point. ~ous n'avons pu éta- servant seulement de support à la figure
blir cette lecture définitive, que nom ga- centrale du petit corps de /calan.
rantissons, que .sur l'agrandissement d'uIl (2) Mî SCfIl il.:;, (;2'
cliché où cc détail de soubassement trop (3) Mî SOIl n ,
J
É L É i\1 EN T S S P É ClAU X A 1: A ln CA 1\1 1!,9

l'our la réduction normale d'étages: car elle n'est pas II l'échelle de


celle de la grande tour. Il est donc probable que les Cams n'ont pas
poussé la copie jusqu'il l'absmtle et que sur ces petits ensembles ils
ont réduit le nombre des élémenls horizontaux. Les amortissements

Fig. 26. - Pô Xagnr cIe "ha Tmng.


Tour· principale, pièce d'accent, amortissement de l'angl e N,·0. ,lu Ile' étage .

d'angle si merveilleusement conservés II la tout' principale ùe Nha


Trang viennent 'confirmer cette manière ùe voir: ils ne comportent
en effet que trois étages, soit un de moins que le kalan (fig. 26).
Dans l'amortissement ainsi conçu ct placé à cette hauteur, les
seuls détails qui comptaient réellement étaient les diverses corni-
ches, soulignées encore par le rapprochement des pièces d'accent
160 L'ARCHITECTURE

displ'oportionnées, Aussi l'un des courants qui yont transformer


lcrnotif de petit édifice, poin'! de départ, sel'a le développement
continu dc cct effct. Cette tcmlance sc monti'e déjil nettcment dans
les amortisscments de,la grandc tOUl' à Pô Nagar (pl. XXII), Dans
ccux-ci, le corps, plus haut encore que le soubassemcnt, est déjü
hicn moins important qu'à ?\Ii San; il commcncc tl nc compter
tlue comme le premier terme de ' la rédtiction proportionnelle des
étages, Il repose :ici SUI' un souhassemcllt en douhle doucine dont
1I0US verrous eIlsuite lu fortune rapide, Corps ct étages comportent
chacun fausses nidles ct pi,~ecs d'accent e\:téricUl'cs, ct lc passagc de
l'lin il l'antre sc fait l'al' UII petit tCl'l'Hsson garni d'antdixes d'angle,
Le soubassement Il'a CO/llllle de juste pas de piôtcs d'accent, mais
sc rell~ve .aux <lllgles par cc motif de feuille tl'ÔS franc flue 1I01lS
avons signalé ct (l'IÏ fait la tnlllsiti.on elltl'C la gmndc piôce d'accent
de corniche cl les piôccs d'acccnt plus pctitcs de l'amol'lis5c/llcnt.
La terminaisoll est ici Cil hriques ct assez simple: c'est lInc pctite
pyramide cur" 'ilignc qui sc détache d' ull plateau carré ol'llé d'antl'-
fixes aux angles et SUI' les axes, Cellc eomposition Mait plus COIII-
pliquée ct plus suhtileaux amortissemellts dispal'Ils ùe la tour cell-
traIe il KlnwlIg ?ilS' (pl. CXLlI-Q),
Avcc le kalan pl'incipal des '!'Olll'S d'ar'gent (pl. XXXV), 1I0US
'lI'1'i,'ons peut-ètrc, d'ailleurs apl'ôs tIIl espace de temps apP,'éciable,
sans doute lU'ôS de llcux siôc1es, à un motif déjil hie/1 transfol'mé. Il
est impossiblc ici de llistillguer un corps principal , et lc soubas-
sement de l'amortissement Il cessé d'ètrc spécial; il continue
seulement le bahut général ct peut-ètl'c . s'orne comme lui d'ap-
pliques; en outre, les étages sc sont déjà multipliés ct dépassent le
nombre de quah'c du petit kalan fictif de Po Nagm',
Bicn plus considérable est leur nombre tl la ToUl' de cuivre (pl. LU).
Une nom'elle modifieation s'accusc :it la Tour d'rlrgent, les étages
avaient adopté la forme simplc de deux doucines opposées; ici cette
forme descend au soubasscment de l'amol'lissement, et, détail parti-
culièrement intéressant, le même profil est adopté par le bahut, de
161

sorte que l'amortissement perd encore un des éléments qui le différen-


ciaient de l'ensemhle. Bien plus, alors que le hahut cesse de s'orner
Li"appliques, ,d alls la parLie où il court entre les Hmorlissmnenls il en

Fig. 2ï" - Pu lllanù Garai.


Tour principale, amortissement ùe l'angte S.-O. du lI< éLage.

reçoit une au droit de ceux-ci et s'oruo, à ses angles extérieurs comme


intérieurs, ùe pièces d'acecnt. Alors l'anlOrtissemellt se lie complè-
toment à la façade qu'il surmonte; son pied pose Ilirectell1cnt sur
la corniche; sa rangée de pièces d'accent répète les pièces d'accenl
de celle-ci, et lcbahut commun le ratlache plus frandwIllent encore à
11
162 L'ARC HITECTURE

la corniche sur laquelle ce del'Iüer court seul entre les motifs d'an-
gles, A ce moment l'amortissl1ment a complètement changé de sens
et il a pris définitivement son caractère d'union d'un étage iL l'autre.
La façon dont les rangs de moulures s'interrompent devant les fron-
tons d'applique (1) montrent bien il Thil ThiOn (pl. XLI) que tout
souvenir du sens primitif est perdu; les renforts tIc pièces d'accent
prennent une importance prépondérante et viennent, d'une façon fort
inattendue, garnir les façades moulurées en leur milieu. Ainsi s'ac-
cuse la modification qui va donner il l'amortissement un troisième
aspect. Nous retrouvons le mème système iL Nhl}-n Thap (pl. XXIX),
mais alors que les renforts d'angle subsistent, les pièces d'accent ont
disparu. Sans doute quelque intermédiaire nous manque, quelque
édifice où des retards dans l'exécution ou l'approvisionnement des
pieri'es firent laisser iL vide les angles qui attendaient leur éner-
gique décor. En cet état de Nh<;tIl Thap il suffisait de quelque nou-
velamortissement resté en épannelage pour amener la naissance
d'une forme analogue iL celle de Po mauÏl_Garai, ct nous la voyons
déjil réalisée aux amortissements des fausses niches de cet édifice
même de Nhl}-n Thap. C'est qu'en effet, l'amortissement dans la
multiplication continue de ses rangées de moulures, de ses anciens
étages si l'on veut, s'était rapproché de plus en plus de la forme
d'une pyramide curviligne; que la nécessité d'y incruster des
pièces d'accent se perdit, ct il était tout naturel de constituer cette
partie de l'édifice dans l'épannelage qui indique sa forme, pour le
ravaler ensuite d'après ses plans de moulures, suivant la méthode
constante employée pal' les Cams, Le passagene dut pas cependant
être immédiat entre l'épannelnge inachevé ct la forme nouvelle, car
l'amortissement de Po mauit Garai (fig, 25 et 27) présente certains
décors spéciaux qui le rattachent iL la composition de l'art pyra-
midal, où la voùte extérieure naquit peut-être d'un processus ana-
logue. Hien, dans l'amortissement çle Thü Thi~n et de N1Wn Thap,

(1) Cf. I.e., 1, p. i8:t


ÉLÉMENTS SPf~CIAUX A L'ART CAM 163

n'appelle et n'explique la présence ici des deux hahuts superposés,


le décor des faces et la garniture de lotus aux angles. Ces motifs,
au contraire, o{fn~nt la plus grande analogie avec les ornements de
la yoûte au sanctuaire de Yaù lIIU1lJ (pl. CVII), contemporain de
PO Klauù Garai. Le passage est bicl: plus aisé entre les amortisse-
ments de ce dernier monument (pl. XIII) et ceux de Po Romé (pl. X~ .
il ne s'agit ici que d'une simplification maladroite et sans doute
involontaire.
L'existence de leurs pierres tel'!Ilinales ne nous apprend pas
grand'chose sur les amortissements dont il ne nous est resté que ce
seul témoin. Carrés, ils semblent indiquer il Chi~n Bimg ct iL 1\Ii SO'n
.Gi des amortissements nOl'Inaux dans la forme de quelqu'un de ceux
que nous venons de décrire. Si notre attribution est exacte, ceux de
B<;Li Hfm, octogonaux, et ceux de 1\Ii San Bi' circulaires, correspon-
dent peut-être il des formes spéciales.
Il existe, en eIret, un petit nomhre d'amortissements d'angle
qui ne rentrent pas dans le type général inditJué. Nous ne les ren-
controns guère qu'iL Nha Trang, sur le Ile étage de la tour prin-
cipale et sur le 1er du vestibule, ainsi que SUl' le corps du sanc-
tuaire N.-O. Nous en avons donné une description trop détaillée
dans la première partie de ce travail, p. f 23, pour y revenir ici :
une photographie en fera mieux revivre l'image (fig. 30). Nous
ignorons si cette forme fut représentée dans l'art primitif de
Mi San: elle a des rapports évidents avec les motifs qui ornent les
fausses portes de Binh Làm en bas ct au premier niveau du fronton
du corps postérieur (i), bien que la silhouette de ces derniers soit
plus simple; il en est de même des amortissements de la fausse
porte de la tour S. de Klmang 1\Iy (pl. CLIV et CLV).
Nous ne trouyons qu'un exemple de ces formes spéciales dans
l'art secondaire: encore le dé inférieur, déjà bien réduit iL Nha Trang.
y a-t-il complètement disparu; c'est il la tour S. du groupe des

(1) Planche XXXIX et I.e., l, p. 169, fig. 31.


164· L'ARCHITECTURE

Tours d'argent, construction sans doute de basse époque et qui unit


peut-être dans sa décadence des éléments pris aux arts antérieurs:
forme d'amortissement il l'~rt primitif, parti d'alignement sur la
corniche à l'art cubique.
L'amortissement d'angle ne se rencontra pas uniquement dans
la décoration des étages; il tint une place importante dans celle
des fausses portes et des fausses niches. Nous en avons signalé un
~l la fausse porte S. ,de Klll10ng My tour S. : il n'est pas angulaire;
à Mi Son Ai' fausse porte S., leur existence a,ncienne est attestée
par l'inachèvement de la paroi qu'ils masquaient; il n'en reste
qu'une faible hauteur il la porte de Mi S<Jn Bo' Un exemple cn
pierre provient peut-èb'e de B3 (pl. CXLII-G), et les pièces analogues
'IUC nous avons renconh'ées ~l Qua Giâng (m. pl.-S) eurent peut-ètre
la mèmc raison d'ètre. Les fausses niches en présentent aussi; ils
sont rcconImissables il ~li SaIl Al' B3' il I{huoug My tour centrale.
Ils disparurent de l'un et l'auh'c points quand l'emploi des gmIlds
frontons les rendit inutiles. On les retroU\'e cependant encore il
Nh~n Thap, en un des rares exemples relativement modernes où le
parti ancien se soit conservé (pl. XXIX).
CHAPITRE VIII

L'ARCHITECTURE . - LES BAIES E\.TÉRIEURES (1)

Contenu du chapitre. - États divers de conservation des éléments étudiés ici. -


- Diyision de l'étude des baies. - Composition décorative d'une baie en arc (2);_
étude de ses éléments: l'arc'; - supports de l'arc: piliers et colonnes; - leurs
profils (3) . - Chevet; - linteau; - linteau mixte; - tympan; - corps du
chevet; - fronton en as de pique et bombé. - Corps postérieur; - en kalan;
- en édifice à étage et à pignon; - à frontons successifs; - concentriques. -
Baie en coupure et fausse porte en aile. - Les portes (4). - Les fausses portes (5).
- Les fausses niches (6). - Fenêtres (7). - Pignons; - décors de pignon (8); -
antéfixe, corne faitière . - Garurja et feuilles rampantes . - Voûte à extrados
apparent.

Dans ce cadre vaste, nous ferons tout d'abord entrer ce qui est
réellement baies dans les édifices ca ms : portes et fenêtres; - puis
des éléments qui s'y rattachent de très près: fausses portes, ou de
plus loin: fausses niches. A vrai dire, certaines des fausses portes ne
peuvent guère être considérées comme des copies d'ouvertures:
quelques-unes, dans l'art cubique, semblent plutôt des annexes
pleines accolées aux parois; mais nous compliquerions cette étude
inutilement si nous les séparions des simples fausses portes dont
elles occupent la place. Les fausses niches ne sont rattachées à ce
chapitre que par un lien plus subtil encore: elles tiennent aux étages

(1) Planches CL à CLXIV. (S) Planches CLIII à CLVll .


(2) Planche CL. (6) Planche CLXIII.
(3) Planche CLIs et CLlI. (7) Planches CLX à CLXIII.
(~) Planches CLVIII et CLIX . (8) Planche CLXIV.
t56 L'ARCHITECTURE

le rôle qu'occupent les fausses portes au corps inférieur; peut:-être,


il est vrai, sont-elles. la tradition d'anciennes ouvertures, comme
semble l'indiquer la traduction ùe vantaux qu'elles montrent par-
fois (1) , Nous ajouterons également ici tous les éléments qui à l'oc-
casion entrent dans la composition ùes baies et qui, hors d'elles, ne
tiennent pas une place assez importante pour mériter une étude spé-
ciale; cc sont: les piliers et les colonnes, dont le rôle principal est de
forl11er piédroits aux porles; - les pignons en général, qui ne difl'è-
rent pas lorsqu'ils sont terminaisons d'édifice ou frontons de porle,
avec leurs éléments spéciaux de décors, feüilles rampantes ct anté-
fixes terminales; - enfin, le& voùles en berceau que closent ces
pignons, aux portes comme sur les édifices, avec l'ornement qui leuI'
est propre, les cornes faîtières.
Dans la série des éléments principaux, les porles , fausses porles.
fausses niches et fenètrcs ne sont pas représentées également: les
portes ont presque partout disparu, 8l1ems dispositions étaient un
mystère pour nousjusqu'ill'ex(SclltioIl des fouilles de Mi So·n. Celles-
. ci ont révélé leur silllilitude complète, d'ailleurs attendue, avec les
fausses portes, et aulorisent ainsi il sc servir de l'exemple de ces der-
nières, qui ne font presque jamais défaut, pour restituerl'enlrée du
sanctuaire; les fausses portes ne manquent guère, en effet, que dans
les petits édifices : parfois l'art primitif les remplace pal' une repré-
sentation humaine, voire animale (3). Les fausses niches sont, aux
otages, l'élément le mieux conservé. ct les fen êtres, fréquentes dans
~es monuments anciens, rares dans les modernes, sont l'estées, gràce
à leur place inférieure, toujours en bon état.
Ce .premier groupe gagnera il être étudié d'ensemble, car telle
partie qui, comme la porte extérieure, est réduite it de très rares

(1)Tour d'ol" Van TuO'ng. (3) Mi SO'n A G' figure sur éléphant et
(2)Art primitH : D7 -13 à :Mi Scm, . édi- devan t chcvet ; C;;, figure en élJanllelage;
fice S.-E. cIe P Ô· Kàgar cIe Kha Trimg; PÔ Kagar de Nha Trang tour K.-O.,figure
art cubique: édifices S.-o. et S.-E. de Pii sur éléphant, lion .et yarwta.
Dam. représentation d'édifice au tympan
deMi SO'n FI'
LES BAIES 'EXTÉRIEURES t67

exemples, devient d'une étude féconJe lorsqu'elle s'éclaire de la


masse des renseignements fourni s pal' les éléments mieux repré-
sentés. La porte que nous examinons ici est la seule qui apparaisse
en façad e; c'est en réalité une simple haie d'entrée, ce n'est pas la
vraie ouverture du sanctuaire: celle-ci se trouve au fond du porche
ou du vestibule et'seule reçoit des vantaux qui la closent (1); elle
Sl.lppode tout on partie des maçonneries supérieures; au contraire
la haie d'entrée n'a aucune charge; elle n'a donc pas besoin du lourd
encadrement de l'autre ct peut être traitée presque comme un frrc
léger : dans un nombre de cas beaucoup plus restreint, elle ne
consiste qu'en une simple coupure Jans le mllr pignon du vestibule.
En fait, quand la baie est réelle, c'est-tt-dire pOUl' les portes et les
fenêtres, la coupure de la paroi existe toujours, mais dans ce cas
c'est une simple nécessité: elle n'est pas accusée it l'extérieur ; dans
l'autre cas, la coupure est nettement apparente et ne s'encadre J 'au-
cun motif. Pour éviter toute confusion nous donnerons deux exem-
ples typiques de l'un et l'autre systèmes, tous deux de l'art primitif
où le premier mode est constant (pl. CL-B) et le deuxième si excep-
tionnel que l'exemple fourni . y est unique (fig. 28). Le système en
coupure correspond à la présence des fausses portes traitées en
ailes et à l'introduction dans le décor des fausses niches, de cadres
antérieurs qui enlèvent toute idée d'ouverture possible: ces modes
particuliers caractérisent l'art cubique. Nous divisons donc cette
étude générale de la baie vraie ou fausse en deux.parties : l'une, cor-
l'espondant il sa composition en arc, s'éten,] sllr tout l'art cam à
l'exclusion de l'art cubique; l'autre, qui se rapporte au mode en cou-
pure, comprend seulement l'art cubique et l'art mixte.
Dans le système en arc, toute baie sc compose d'un premier en-
semble formé pal' un arc de moulures qui repose sur deux piédroits.
Réduite 11 cette stricte comhinaison, la baie présenterait un état d 'équi~

(1) Exception doit ètre faite pour qucl- qu'il s'agit là d'un système spécial dans
ques portes de l'art cubique, PÔ Dam en l'art cam.
particulier, mais nOlis verrons plus loiu
168 L'A RCHITECTURE

libre instable; aussi, immédiatement en alTièrc ct lui servant de


fond, s'élève I1n ehcvct com pos(~ d'un COl'pS plcin, muni de base et de
CO I'niche. porcé de l'ouyerLlll'e:néccssaire et surmonté d'un pignon
ogiyal. :':;'il s'agit d'Ilne porte d ~!ntl'é e ou d'une fau sse porte de vcsli-

fig. 28. - 1'0 Nagar de Xha Trang.


(:ùincc S.-E. arr,,, dég"gcment c t ayant conso lid ation.

bule, de certaines faus ses niches, la haie se réduit parfois iL ce douhle


élément. ?\lais dans le plus grand nomhre de cas et spécialement
pour les fausses portes, il existe nn arrière-corps qui peut prendre
une importancc considérable. C'est qu'cn efTet la fausse porte est
visibleincnt conçuc pOllr rappclel' sur les faces latérales et posté-
rieure de l'édifice, la façade principale. Or. la porte ne se détache
LES BAIES EXTf;RIEURES

pas directement de cette façade; entre cllc et l ' ('~difice s'interpose nn


\'cstihule, réduction du ka/an principal ou d'un édifice en longueur:
la superposition de ses étages ou la face de son pignon forme un
fond intermédiaire entre la pode ct la tour. Cet élément très déco-
ratif, cc fond important mallquemit aux fausses portes si elles répé-
tai ent slr'ictemcnt l'entrée. Le coI1)s postérieur vient donc interpo-
ser sa silhoueUe en projection d'édifice entre la fausse haie et la
paroI.
Ccci n'est pas \lIle pure hypolhi"se. une explication plus ou moins
sulJlile d'un fait réel. Lorsque les yestihules sont munis de fausses
portes, celles-ci n'ont pas besoin d'atTii'Jre-corps puisqu'elles sc M-
tachent, COlllme la porte, SUl' le vestilmle; en effet, elles n'en reçoi-
yent jamais (1). Si ce dernier n'existe pas, la porte qui se silhouette
de\'anl la hante façade de l'édifi ce eùt paru mesquine; l'aàièrc-
corps s'illterpose alors. comme si le yestihule s'était aplati sur la
tour (t). Au gl'Oupe de KlmO"ng ;\[y, où le vestibule, très haut, a l'im-
portan ce d'un kalan, les fausses po l'les montrent un arrière-corps.
Mais il en est de mème alors pour la pode, tandis que sur de petits
édifices comme MI San A2- 7 , B7-13' ni la porte, ni les fausses portes
n'en possèdent. Il est donc clair que c'est seulement la nécessité de
fomnir un trait d'union entre deux éléments trop différents. porte
ou fausse porte et paroi principale, qui amène l'édification de cet
arriè l'e-corps.
La haie.èame sc compose donc de lIeux groupes d'éléments hi en
distiricts : l'arc ct son chevet, qui forment à eux deux la padie anté-
rieure; un arrière-corps (3) en silhouette d'édifice, qui constitue un
fond à la première partie. Nous allons étudier en détail chacun de
ces éléments.

(1) ~li Scm Ci' ÂI> A1O' E~, ctc. (3) Il est généralcmfnt désigné dans la
\2) ~Iï So-Il Rh n~, Thü Thi~n. Mi So-n pl'cmière pal'tic Ile l'Inventaire sous le
D2 • olt l'al'riùre-corps, de style différent nom de troisième corps, parce que, à cette
du rcste, semble avoir été ajouté au mo- étape de notre étude. nous n'avions pas
dèle Di qui ne parait pas en avoir com- encore senti la dualité que nOlis expo-
porté; voir p. HI5. sons ici.
170 L'ARCHITECTURE

L'arc èam ne se rencontre guère qu'en composition et nous


l'avons longtemps confondu avec le pignon sur lequel il s'appuie:
seules les métopes de Ci à ?IIi San en montrent un spécimen ancien
et d'autant plus typique qu'il est ü deux plans (1) (pl. CL-E). Il en
existe encore un exemple d'époque bien plus basse ;il est consti-
tué par les portes de la tour S. au groupe des Tours d'argent
(pl. XXXYII). Un autre, aux fausses portes de Mi SO'n B3' accuse l'ex-
pression d'indépendance de l'arc par l'élégant fleuron suspendu
Il la clef; ce motif se balance dans le vide , remplacé ici par le
tympan.
La forme immuable de l'arc est il l'origine tracée suivant une
courbe très spéciale, celle d'un U renversé, ou mieux d'une « porte »
d'agrafe dont la panse serait en haut et les œilletons en bas. Quelle
est l'origine réeHe de cette forme ? Ce n'est point ici le li.eu d'une
telle enquète ; il suffit d'indiquer sa similitude avec l'al'c d'entrée du
porche jayanais (2), pour faire sentir que sa recherche sortirait des
limites actuelles de notre travail. Comme ~l Jaya, d'ailleurs, le groupe
de 'moulures qu~ constitue les deux hranches descendantes de l'arc
l)art toujours d'un motif initial, placé au sommet sur l'axe, tandis
que les deux branches se retroussent en bas sous une forme aiguë.
De cette disposition nous avons deux types, l'un souvenir de la forme
qui nous parait être l'originelle, simple impression d'ailleurs:
groupe de trois tètes, de lion en haut, de 1/Ulkamaux chutes de l'arc (3) ;
l'autre, traitée entièrement en décors ayec une grande feuille en
amande au sommet et deux feuilles relevées en pointe aux retours
inférieurs (4). Des types intermédiaires montrent la tète à la clef de
l'arc et le reste en fleurons (5), oule motif en amande au sommet avec

(i) L'art du Laos, qui semble nous (2) Cf. B.E.F E.-O., VII, pl. l, fig. H .
avoir conservé dans ses répétitions per- rJ ) Niches du soubassement général
péluelles en matériaux sans durée des de Ai à Mi SO'Il, corps antérieur tIcs
formes extrêmement anciennes, donne de fausses niches de la tour principale à PÔ
nombreux exemples de portes réelles Nagar de Nha Trang.
cons tituées d'arcs aussi légers dépourvus (4) Mi SO'Il B3 , Ci' AI' ele.
de tirants enlre leurs sommiers; That (5) Appliques de IIoà Lai tour cen-
Panom, etc. trale.
LES BAIES EXTERIEURES 17t

cn bas les tètes Je lIwkarct (1); ces dernières sont alors parfois rem-
placées par les mêmes feuilles redressées, mais ornées en ce cas
d'une métope d'arc (2), Le motif le plus fréquent est le gajasi1!lha la
trompe en l'ail', au galop, monté par un cavalier (pl. CLVI) (3); ailleurs
c'est un 'é léphant qui porte sur sa tètè une figure assise (4), ou bien
encore on voit des démons volants (5), Jes lions dehout de trois
quarts (6), souvent un motif en épannclage (7), parfois rien (8):
Une autre forme, - plus proche ou pIns éloignée du motif initial,
nous Ile savons, - ·se rencontre encorè·'dans le fronton de certaines
appliques de l'art primitif(9). Ièi la ligne d'arc n'est plus continue, ou
mieux disparaît sous une suite de feuilles qui sc redressent, produisant
un contour ondulé il l'intérieur, mais qui peut s'enfermer aisément dans
une ogive it l'extérieUl' (10). La porte d'entrée de la tour S. tt Khuang
My rappelle peut-être l'origine de cette combinaison; chaque crosse y
représente une tète de nii.1(l (pl. CLIX); ce motif se reproduit dans l'art
cubique en Mi San A1O' Un décor intermédiaire fort heureux sc voit
au pignon de la tour 1".-0. il Nha Trang (fig. 30) ct en copie dans un
des pignons de la porte de Dz il Mi San. Dans ces deux cas, les vo-
lutes servent d'origine il une feuill e ample, d'un dessin très élégant.
Le décor de l'arc sc complète, dès qu'il prend une certaine im- .
portance et tend ù s'enfermer dans une ogive, par une série de
feuilles décoratives qui continuent le mouvement des feuilles ter-

(i) Dinh Lâm. (lirigé vers le centre, aux linteaux du


m Série Mi Sail Ai' Ces métopes ne type 1, si fréquents dans l'art khmèr Pl'i-
paraissent pas présenter un seU3 spécial, mitif.
ou, si elles en offrent un, il nous échappe; ( ~) Mi San Cz.
la seule remarque à faire est que les êtres (5) Mi San Il,;, fellètre.
représentés sont tournés vers l'intérieur, (6) Mi San n7-i 3'
alors que le mouvement général de la (1) 1\H San nû ' lJOrte.
composition les appellerait plutôt dans (8) Mi SÛ'll DJ, fau sses portes.
l'aut.re sens. (~) Mi San Ci' dés de souùassement
(3) l\li San Ait Ci> fausses pOI'tes (lu n C D, tour S. de KhuO'llg My, Pô ~agar de
corps et du vestibule ; Az-, , fau sses portes. ~ha Trang tour principale, Dinh Làm, etc.
Il est assez curieux de constater la simi- (10) C'est le type dqnl nous avons padé
litud e qui semble exister entre ces gaja- page 136 Cl que nous' avons désigné dans
sif!lha montés, tournés vers l'intérieur, et le cours du lor volume sous le nom de
le maka"ra également mouté ct de même ( fronton fiammé )).
172 L'ARCHITECTURE

minales. Peut-être ont-elles pris leur origine dans les motifs précé-
dents; peut-être plutot répètent-elles autour de l'arc, pour le ra-
mener au contour ogival, le d~cor constant de feuiHes qui orne la
bande concentrique visible du éhevet où il s'appuie.
A la fin de l'art primitif, le décor d'arc constitué par la suite de
feuilles, indiqué plus haut, tend (l sc simplifier, la ligne onduleuse
intérieure (1 sc r~dresser (1) : il donne encore le motif d'un certain
nombre d'arcs simples de l'art mixte (2), mais les feuilles sont trans-
formées en plaques de rinceaux d'art cubique. Avant la période
secondaire, l'arc même disparaît au profit du chevet devant lequel
il se détachait, ct la composition du décor des baies prend un carac-
tère tout spécial; toute idée d'évidement disparaît, et le linteau n'est
. plus appelé qu'à soutenir une superposition de pignons courbes
n'ayant plus rien (L voir avec l'expression d'une entrée: la porte de
la tour principale à Pô Nagar de Nha Trang montre déjà un exemple
complet de cette forme inférieure.
La composition des supports de l'arc yarie. En gélllSral, lorsqu'il
s'agit de petites ouvertures, uaies ou fausses, cc sont de fines colon-
nettes circulaires profilées dans le système à cavet. Pour des ouyer-
turcs plus grandes, niches plus importantes ou fausses portes, le
pilastre est préféré, soit droit et orné seulement de la frise à guir-
landes pendantes qui lui sert de chapiteau (3), soit muni d'une base
et d'une corniche d'un beau profil tl doucine (4) ; il est généralement,
dans ce cas, agrémenté de riches rinceaux (5) et parfois redenté (6).
Quand l'ouverture est une porte, ce sont d'ordinaire des piliers
redentés de pierre (7) qui en constituent les piédroits; ils sont profilés
en haut ct en bas ct parfois ornés de larges feuilles aux extrémités
du fût (8); quelquefois droits (9), ils présentent plus souyent une

(1) Binh Lâm, PÔ ~agar de Nha Trang (5) Mi San AI> toutes fausses portes.
tour principale. (6) Mi San C,.
(2) Appliques de Bong Duang. (7) Phông L~·.
(3) Mi San AI' fausses portes. (8) Mi San Ba, 5. 6' CI' etc.
(4) Mi San AI' fausses portes du vesti- (9) Mi San Bù'
bule; Ba. CI'
LES BAIES EXTÉRIEURES 173

forme spéciale, très curieuse, que nous appelons « à contrecour-


bes» (1) (pl. CLI-D, F).Dans cette séric dc Mi San AI' ils ticnncntla place
prépondérante ct ne sont que rarement relU placés par dcs pilicrs à
section octogonale (2); ceux-ci sont moins rares aillcurs (3), et l'on en
rencontre parfois de ronds(4). La formc générale, dans l'art cubique
et mixtc, dès lcs origines (5), cst cclle octogonale (6) (m. pl.-A, 1).
Lc piédroit rectangulairc simple, en pierres ou en briques, apparaît
dès l'art primitif (i), niais ne devient la forme normale que dans l'art
sccondaÎl'e. Il sc couvre alors fréquemment d'inscriptions: cette
coutumc, qui sc rencontre M's 817 ft Nha Trang, ne deyient constantc
quc ycrs le Xli" siècle.
Qu'ils appartienncnt il des portcs, il des fausscs portes, qu'ils
soient supports de voùteou colonnes isolées, lcs piliers nc s'orncnt
que dc dcux types de profils, l'un il doucine, l'autre il cavet,mais
différents de ceux des parements. Tandis que la dyssymétric fut dc
r/\glc il l'origine pour lcs parcments, au moins dansl'al't primitif, les
sUPl)Ol'ls ont toujours leurs profils opposés identiqucs : le type à
doucine domine dans l'art primitif, l'auh'e dans l'art cubique ct
mixte.
Il cst asscz difficile de détcrmincr lcs profils types dc pilicrs, car
1I0S rcnseignements ne provicnnent quc des éléments décoratifs qui

purcnt aisément êtrc modifiés pour les bcsoins de la composition,


piédroits de porte qui n'ont à soutenir qu'une bien faible charge,
piédroits de fausses portes qui ne soutiennent rien du tout.
Prenons pour point de départ du type à doucinc les bases en
pierre des gros poteaux en bois de El à Mi San : il cst rare de ren-
contrer un profil aussi simple. Cependant, nous le voyons se ré-
duire encore aux fenêtres de C4 , se transformer dans l'élégant motif
n° 48 du Jardin de Tourane, s'enrichir aux fenêtres de D6' B6' Cz et

(1) Mi SÛ'n 11 3 , 5' CI' D~. (5) Mi SÛ'n FI' A'I; Dong DllOUg.
(2) Mi C 2, portes.
:50'1l (GI Dong DllltUg, ~Ii SÛ'n .\ JO' IIz.
(3) Hà T1'lrllg, V'n Diêm. \') Ml San AI'
(4) lIà Tmllg.
L'ARCHITECTURE

dans les belles colonnes BH ; la doucine se redouble par opposition


et forme un ensemble spécial li chaque exLrémité du pilier, au vesti-
bule de Ai. Billh Lâm montre un essai d'ulliHcation de l'ensemble
des profils des piliers et des parements, et cette solution trop facile
est déjà adoptée à Po Nagar de Nha Trang. Le type i'l cavet n'est pas
plus propl·c à l'arl cuhique pour le pilier que pour le décor des pare-
ments, et nous rencontrons ce prolil assez souvent, mais hors de Mi .
Son (1): le tracé à qual'l de rond unique est plutôt employé dans l'art
cubique, ct celui à double quart de rond daus l'art mixte. Les types
Ol'llés disparaissent avec la première période ct sout l'Clnplacés alors
par de lourdes masses rectangulaires.
Le secontlélément lIe la partie anlérieure de la baie, le cheyet,
est un corps plein, percé seulelllent en has de l'ouyel'lure nécessaire
au passage: il présenle une épaisseur plus ou moins forte. Nous
aurons à examiner 1Osa face principale qui apparaît au travers de
l'arc et autour de lui, l'encadrant, et 2° ses faces latérales. La face
principale se compose de deux parties: c'est d'abord, à l'intérieur
de l'arc, le tympan qu'il enferme et que supporte le linleau ; c'est en-
suite la bande qui enloure l'arc et qui déborde le long de ses sup-
ports.• seules parties visibles - en haut - du fronton , - en bas -
du corps de cc chevet. Quant à ses piédroils inlérieurs, nous n'aurons
pas lieu de nous en occuper, - car ils se confond ent d'ordinaire avec
ceux de l'arc. Examinons douc successivement linteau et tympan,
corps du chevet et fronton.
Il · n'est pas douteux que dans la pensée de l'm'Lisle cam l'arc
repose directement sur les piédroilssans l'intermédiaire d'un lin-
teau : ce qu'on voit dans l'espace encadré par l'arc, c'est la surface
du chevel SUI' lequel il se détache. Toutes les fois, en effet, que la
baie est fictive, on n'y rencontre ni linteau, ni tirant pour maintenir
l' écartement virtuel de l'al'c (2), même lorsque l'ensemble est consi-
dérahle, comme les niches de B3 ,5 ,l Mi SO'u(pl. CXXXIV-C), surtout

(1) Hù Tl"Ung, l\lmo-ug My, l'hong ~~.


(2) Voir note 1, p. 170.
LES BAIES EXTf~RIEUREg t75

les fausses portes de A2-1 (pl. CL) ou les encaJrements de fenêtres


de Bo' C3 (pl. LXXX[ ct LXXXIII). Si la nécessité J ' un linteau est
reconnue pour porter le tympan qui fel'me le vide de l'arc, ce linteau
et le tympan sont rejetés en arrière pour que l'arc dessine son
contour par une ombre ferme : un peLit bahut, d'ordinaire orné
de dés, passe devant los exLrémilés du linteau e t vient en avant
supporter les retombées (le l'arc (pl. CLVIlI). Ces linteaux n'ont
pus donné lieu, COlllme dans l'art khmèr, il de riches compositions;
leur rôle est tI'oJ..l effacé, et c'eslle tympan qui, le plus souvent, reçoit

Fig. 29. - Mi San AI.


Linteau présumé. Longueur de la partie ciselée : 1 m. 52.

tout le décor. Cependant les fouilles de Mi San en ont fourni trois


exemples (i) élégamment décorés, identiques en des arts différents
dans la période primaire (fig. 29). Nous ne retrouvons le linteau
que longtemps après, dans Fart secondaire. mais celte fois sculpté
de scènes importantes (~) (fig. 90) : rien n'annonce et ne pr(3pare cette
mode éphémère, et nous ne saVons mème pas exactement comment
il sc composait dans la porte de cette époque. Partout ailleurs le lin-
Leau reste nu, et si quelquefois il reçut une inscription (3), c'est faute
de place sur les piédroits.
Une forme intermédiaire entre le linteau ol\linaire et le tympan
paraît avoir été employée quelque temps il l'origine et se perd en-
suite. En réalité c'est l'arc lui-mèm e ct son remplissnge (4), mais
'arc bas, étiré horizontalement, des niches du soubussementde
Mi San Et. Cette forme Joit ètre rapprochée ûu faux linteau khmèr

(1)Mî So-n CI en place, Al?' Ft. (3) Pù Nagar de Nha Trang tour S.
(t: ~Iî
8Ù"p E , elChùllh LI) , l'oi en touré <le « ) ~lî San El. Cf. I.e., l, p. 411>,
ses femmes ; Chùllh LI), (lallses guel'rières. fig. 93.
Ho L'ARCHITECTURE

dont les motifs, au décor près (1), ne sont que des variantes d'un
arc surbaissé. Cc système ~dans l'art éam donna les linteaux-tym-
pans de ?IIi San El (2) ct tIc Phu 'l'hg (fig. 126) ct les linteaux
décoratifs de Bong nl1allg tour N .-0. , ct tic i\IiSan B4 (pl. CLIII) ,
ces demiers en particulier neLlement apparenlés avec le type II
ldlmèr.
Quant aux tyml'alls qui d'abord occupent le vide ùe l'arc, puis le
centre tlu fronlon lorsque celui-ci s'est substitué à l'arc, il est assez
rare qu'ils soient laiss(\s en briques , s'ils doivent ètre sculptés. Nous
elt ayons cependant à Mi Sun deux excmples inl'~l'cssaItLs, l'lin petit,
orllé tic J'inceaux éléganls, à la porle de B7' l'autre de graudes ,li-
mcnsions a yet: des (~léphants qllisecouent un adll'e, à la fenètt'e 0,
tle ll". En g'~Il(Sl'tl1 ils sout tai1lés dans lIne dalle tic pierre encastrée
dans la llHH;Ollnel'ie ; tians le plus grillHI nOIllhre de cas ils por-
lenl l'illlage du dieu tl(lol'l~ dalls le telllple ou se rattaehent à lui par
C}uel'lue lien naturel.
Duns les fausses Hieltes OH les l'odes très pelites, le tympan pent
être occupé pal' 1111 sinlple dlScOt, (3), UIIO tète dc lion dont sortent
doux tètes de lItakara (~), IlIl niiga lIIultiple (;;) on sinlpl e (G). Si les tètes
de Phu Ninh (pl. CLXXYIII-C) ct de Qua Giàng ne sont pas tics mé-
topes, elles purent jouer cc rôle; c'est sùrement celui des apsaras
de Phong Lê, de Long lluch (7). Quelques rares exemples, analogues
à certains motifs pI'illlitifs llu Cambodge, montrent le tympan occupé
pat' une rédudion t1 't!dificc (S), forme qui, dans l'art mixte ct la plS-
l'iode secondaire, sc tmduisit peut-ètl'e par l'introduction d'une
applique fort inattendue (9).
Dans les tylupans de pierre, la dalle est, jusqu'à la basse époque,

(1) Types 1, Il et Ill. Cf. I.K., l, p. J.XXIX (fi) KhUO'lIg ~ly.


et sqq. et fig, diverses . (7) Cf. I.e., l,
p. 141. fig. 28.
(2) Voir p . 17!J, note 4. (8) l\lmO'ng My tour S., porle d'en-
fl) ~ri SO'n Il,. " 'éc clllol·te intérieure .
(1) Jardin rIe 'l'ourune, no 25. Cf. I.e., (9) Bong DuO'ug, porle tour centrale
l, p. 326, fig. 70. (fig. 167 ), Thil Thi~lI, fauss(' niche.
(5) Ilinh LIÎIl1.
LES BAIES EXTf:UIEUnES 177

faite d'un Is eul morceau, et ce n'est que dans les derniers édifices
qu'elle est exécutée en plusieurs pièces (1).
Le corps m6me du chevet, percé seulement en bas de l'ouvert.lll'c
nécessaire au passage, est parfois muni de pilastres (2) , redentés il
l'occasion (3), gal'nis d' une base et d'une cornidwcomplètes; il sup-
porle un fronlon dont lc LOt'd extérieur lIC COlllpOl'te jamais d'autres
décors qu'un rang d'élégantcs feuilles. Ce corps ne · cOllsen'e pas
IOllgtelllps une division de pilash'es; ses prolils, à l'origine, sont,
comllle tous ceux des détails clans les édilices cIe l'art primitif, du
type à cayet; ils Ile tarùent pas il ètre tt'acés tians ce style à clollcine
qui ennthit et unifie tout l' Milice dans lIne triste monotonie. La
silhouette lIn frontoll varie davantage; au début, qualld son contour
circonscrit l'arc renversé et ses décors, il peut être tracé suivant
une ogi "c trapue, Ull arc en tiers-point outrepassé, ea.r le motif en-
ferllltl n'cs t pa.s très étit'é en hauteur. Cette pl'Opodion reste la
moyenne dans tout le cours de l'arl èUIll; on voit souvent aux
fausses lIiches l'arc s'élargir de la hase, mais le plus souvent, èt dès
Nha Trang (8 li), il tend il s'étirer en hautem, surtout aux fausses
pOl'les; les deux segments d'are au-dessus de la ligne des centres
se rapprochenl de ùeux droites et forment un arc ùe plus en plus
aigu (4), lundis qne les segments inférieurs prennent un rayon chaque
jour moins long, une courbure qui va sans cesse en s'accentuant.
Enlin les côtés ùe la pointe de l'arc s'infléchissenl en dedans et don-
nent ainsi au fronton une forme voisine de celle d'un as de pique
très aigu (5) • .
En mème temps le fronton se modifie autrement: les faces s'y
multiplient, et il adopte même bientôt une forme bombée très carac-
lél'istique (6).
Le corps postérieur affecte, à l'origine, deux aspects: la projec-

(1) Th.!p Thàp, Mi So-n II,. (5) lIung Thl)lIh, ~li So-n HI'
(2) Fausse porte ùe ~1i So-n Ai' (6)Pô Nagar de Nha Trang tour S.
(3) Fatl~se lIich(! de ~[i SO'lI .\ l' Cf. /J.E.F.B.-O., n , p. :'10, fig. 8.
(') Pô :"iagal'o(! ~haTl"an~, rau~se~ pori es.
,\N~A:\l . - Il.
liS L'ARCHITECTURE

tion d'un kalan de petites dimensions, la façade d'un édiflce à étage


et pignon,
Pour nous qui, à cette heme, ne pouvons connaître l'art èam que
par les constructions en briques, seules conservées, nous devrions
nous attendre il voir plutôt en cet arrière-corps la forme qui nous
est familière, la pyramide d'étages, réduction du kalan. Il n'en
est pas ainsi, et plus souvent la masse de l'arrière-corps est celle de
l'édiflce à pignon, Cc genre de temple dont nous n'avons qu'un seul
exemple certain, Ci à Mi SO'n, et qui pour nous disparaît complète-
ment avant la fin de la première période, avait-il à l'origine une
importance religieuse supérieure? ou simplement la réduction de
sa forme se composait-elle mieux en arrière-corps? Ce sont là des
prohlèmes dont la solution nous échappe à cette heure, De ces deux
formes c'est la première, la moins utilisée à l'origine, qui se conserve
le plus longtemps et avec le plus de pureté; la seconde, celle de
l'étage à pignon, survit à l'art primitif, mais en se transformant de
telle sorte qu'elle devient presque méconnaissable: elle sc fond
avec la forme simple du chevet pour ne devenir souvent qu'un
chevet plus important ct plus haut que celui du corps antérieur, Le
sens s'en perd de jour en jour et l'art secondaire nous montre une
nouvelle forme ù frontons successifs, longtemps de départs ditrérents,
mais qui deviennent un jour concentriques, s'élevant tous d'un rang
unique de moulures. 'l'ouLes ces formes se sont mêlées dans la déca-
dence de l'art èam, et la division adoptée est, de ce chef, un peu
arbitraire,
Un exemple très caractérisLique du type en réduction de kalan nous
est donné par la fausse porte de Binh L<1m (pl. CLIV). Ce n'est cepen-
dant pas le plus riche, et néanmoins la lecture n'en est pas aisée; la
composition en effet y est encore très libre et suit avec moins de ri-
gueur que dans la suite le parti d'un sommet de tour. Il est forl pos-
sible d'ailleurs que les différences entre ce motif et le type ordinaire
du kalan que nous connaissons proviennent seulement de ce fait que
la copie se rapporte à un type perdu pour nous, car il est peu vrai-
LES BAIES EXTÉRIEURES

semblable que le petit nombre des édifices conscrvés nous aient gardé
la totalité des formes primitives. Nous n'insisterons pas ici sur le
détail de cette composition dont nOlis aVOlls donné une lecturc M-
taillée dans l'Inventaire pro~rement dit (1); remarquons seulement,
ct ceci vient il l'appui de l'idée émise quelques lignes plus haut,
que la silhouette évoquée par cette réduction de tour n'est pas
celle d'un kalan ordinaire : elle montre des fausses niches, mais
pas d'amortissement d'angle, ct, dalls son ensemble, éveille plu-
tôt l'image d'une construction dont la tour S. du gr-oupe des Tours
J'argent serait ulle réplique postérieure. Cette fausse porte de Binh
Lâlll montre en outre une disposition spéciale ct qui vient il l'appui
de notre système de rapports entre la fausse porte ct le yeslihule
précédé de la porte: derrière elle sc dresse un grand fronlon ogival
richement orné, et le vestibule se détachait sur un frouton de même
forme, mais nu, accolé il la muraille.
A la tour S. de Klllwng My, le corps postérieur des fausses portes
constitue une véritable réduction de kalan il, trois étages,ayec fausses
niches ct amortissements d'angle, peut-être même pièces d'accent
(pl. CLV). Le sanctuaire central nous montre un exemple plus fruste
de la même composition; la fausse porle est, dans ces deux derniers
cas, très étirée en hauteur.
Ces seuls exemples sont tout . cc qui reste, en .art primitif, de
ce type: nous le retrouvons jusqu'aux derniers jours de l'art cam,
en beaucoup plus simple et avec un intérêt artistique hien moindre.
Dans l'art classique, les étages ct les fausses niches sont nettement
marqués, mais en nombre réduit: deux; les amortissements, ruinés,
sont clairement indiqués par le vide qu'ils ont laissé (~). La fausse
niche supérieure prend à ThfI Thiên une importance dévorante et
vient il, compter plutôt comme un pignon terminal. Le corps posté-
rieur, peu saillant, offre dans ces divers exemples une hauteur dé-
mesurée: il est vrai que, dans l'art classique la largeur des fausses

(1) Cf. I.e., l, p. 167, fig. :H el pl. XXXIX.


(2) Tours de cuivre, d'or.
i8D L'ARCHITECTURE

portes est sensiblement plus petite · que dans l'art primitif, et, la
hauteur moyenne du corps principal du kalan ne variant pas, l'ar-
rière-corps qui doit toujours at.teindre la corniche s'étire .
La tour S. de Van Tuang 'montre un remarquable exemple de
cette composition, mais ici, naturellement, les amortissements des
étages sont remplacés, comme dans l'art khmèr que ces tours rap-
pellent, par des antéfixes d'angle en niiga (pl. XLVII) .
Cette combinaison d'étages se rencontre également .aux fausses
uiches d'un monument de Lasse époque, Nh~n Thap, mais à l'état de
rémiuiscence (pl. XXIX) ; des amortissements bulbés se dessinent
aux angles, tandis qu'au centre un autre amortissement plus impor-
tant correspond à la pyramide d'étages.
Le mode de composition du corps postérieur en pignon d'édifice
a été appliqué dans l'arl primitif au plus grand nombre des fausses
portes et des portes, toutes très voisines de formes. Sur l'arrière-
corps s'élève, au centre, un étage qui supporte un pignon (fig. 160),
taudis que les angles laisses libres sont occupés par des amortisse-
ments. Bien que les exemples de portes (1 ) ne manquent pas, aucune
n'est suftlsamment consenée pour pel'meLtl'c l'étudc du type; pal'
contre, les fausses porLes (2) nous en fournissent des spécimens d'une
composition charmante et d'unc consenation remarquable. Le pi-
gnon supérieur est traité comme un arc (pl. CLVI), ct Mi San B3
en donne un hon exemple (fig. 1(2). Aussi fréquentes et d'un effet
moins heureux, sont les fausses niches traitées de cette manière,
comme à Mi San B3' au vestibule de Al'
Ce système complet ne se montre plus aux fausses porles que
dans la copie de Mi San Al exécutée en E4' mais l'étranglement du
corps inférieur rend la proportion aussi maigre qu'elle est ample
dans le modèle (pl. XCI).
Comme nous avons retrouyé l'arrière-corps en kalan, nous voyons
reparaîlt'e l'arrière-corps en pignon sur étage il Duang Long tour N.,

(1) Mi Son /13 , 5' Ca'


(2) ~\H Son AI> lI,Jo Cl'
LES BAIES E:\TrmmURES \81

et ici encore de riches lIiiga d'angle tiennent lieu des amortisse-


ments de l'art èam ou des demi-p~gnons de l'art khmèr qui devraient
encadrer]e corps d'étage d'où s'élève le pignon supérieur (pl. XLVII).
L'art secondaire offre un système qui a de très grands rapports
avec celui-ci, mais avec une différence: l'arrière-corps ne possède
pas d'étage ct se termine directement par le fronton. Ce nouveau
type, que nous désignons par le nom de type à frontons successifs,
est-il une réduction, une simplification dn premier? L'hypothèse est
séduisante et semble confirmée par la disparition complète du type
il. pignon sur étage. Cependant la nouvelle combinaison semble déjà
représentée dans l'art de Mi San, et il est fort possihle que la porte de
B6 ait été conçue suivant ce parti. j\lalheureusement, son arrière-
corps est tellement ruiné qu'il est difficile d'en reconnaître les dis-
positions supérieures; le bahut qui s'élève au droit du pilastre
d'angle peut aussi bien avoir reçu un amortissement, ce qui est la
forme habituelle, ou le pignon, qui, fait anormal à cette époque,
aurait cu alors toute la largeur du corps postérieur.
Ce dernier arrangement n'a rien d'impossible, car nous voyons
les fausses porles du vestibule à la tour centrale de Khuang My
(pl. CLVII) conçues dans ce sens (1) ; c'est aussi le parti des fausses
niches à Pô Nagar de Nha Trang et, comme nous le verrons plus
loin, c'est le mode constant des fausses portes de l'art cubique, à ]a
réserve cependant, dans ces divers exemples, de J'absence du bahut
intermédiaire.
Quelle qu'en soit l'origine, ce système tient une certaine place
dans la période secondaire. Nous le rencontrons d'abord au kalan
des Tours d'argent, soit en pignon . de vestibule derrière la porte
d'entrée (pl. XXXII), soit aux fausses portes. A Chiên Jtàng, l'ar-
rière-corps de celles-ci à la tour cen traIe et surtout à la tour N.
semble conserver le souvenir d'un étage (pl. LXII). Plus tard, le
dernier corps perd avec la fausse porte toute composition précise et

(i) Ainsi que les fausses niches de Khml'ng My tour S., Dinh Làm.
182 L' AnCHITECTUn E

alllène aux incohéren ces ridi cules de Qi' Hp K de l\Ii SO'Il (pl. XCVI
e t XCVII).
Ces diverses form es ne sont,{ dans l'art secondaire, que des sur-
yivan ces; la disposition propre~ cette période est celle iL fronlons
concentriques; elle sc différ en cie de la combinaison précédente iL
frontons successifs pai' le fait suivant: dans lé cas des frontons su c-
cessifs, l'arrière-corps cessant tIc dominer, le conlour de son fronton
est parallèle, au moins dans le haut, au bord du dOl'nier fronton du
corps antérieur; mais le dép art des différenls arcs es t ù des niveaux
différents, ou, s'ils sc font SUl' un e imposte unique, les corps so nt
cependant d e composilion différenle. Dans le cas des frontons con-
centriques, tous les arcs partent d' un seul niveau ct les corps sont
identiques . Les fausses portes du kalan principal aux Tours d 'argent,
donnent un bon exe mple de fronlons successifs (pl. XXXIV), les
faus ses niches de la Tour de cuivre de frontons concentriques
(pl. LU), La division n 'est pas d'ailleurs très tran chée c t les deux
forlll es paraissent avoir existé parallèlernent. Il semble bien, néan-
moins, que la forme iL fronlons concentriques soit l' ultime simpli-
fic ation du système il pignon avec, comm e intermédiaire, le type à
pignons successifs. Aussi ne la ren controns-nous que dans les élé-
m ents accessoires aux premiers édific es de l'art secondaiœ (1 ) ; elle
n'occup e la place prépolldéranle qu e dans l'art d';,l'i vé (2). Le dernier
terme d e cette série est donné rai' la tour de Yan Mum, où portes ct
fau sses porles sont couvertes par une petite vo ùLe, analogue à celle
de l'édifice , mais qui n 'a plus rien il voir avec l'idée d ' une entrée
(pl. CVlI) .
Nous avons systémaliquementlaissé de côté l'art cubique ct son
dérivé l'art mixte ; nous n'aurons guère affaire il d'autres arts en nous
occupant de labaie en coupure c t de la fausse porte en aile. P ourquoi
cette dernière es t-elle conslilu<Se ici comllle une avancée plus basse

( 1) Mi San E4' vcs lilm}P, fau ss l' ~ po r- (") )11 San (;1' Pi) l,lauIt Garai, Po
t es; Toul' .Ic cuh-rc, Toul' d'or, fau sses ni- Homë, où elle llevient 11lLique.
chcs ; I3ling An édifi ce S.-O ., fa usses port(!s.
LES BAIES EXTf:RIEURES 183

du corps principal? A-t-on voulu répétel' sur les faces latérales, non
la porte même, mais tout le vestibule, parce que la porte, simple
coupure, ne comptait pas aussi fortement que la riche combinaison
d'entrée de l'art primitif? Cette opinion parait vraisemblable, et la
présence de vantaux simulés à la fausse porte de la tour S. de Hoà
Lai écarte toute idée d'aile véritable au bénéfice de l'hypothèse
d'une réplique du vestibule.
En coupure la porte était tI'ès simple: si on voulait l'effet moins
brutal, il suffisait d'encadrer le vide entre deux pilastres, ceux-ci
supportant, par l'intermédiaire du linteau, le pignon de façade du
vestibule. Il est fort possible que, dans l'art cubique, les vantaux de
fermeture se soient trouvés parfois immédiatement en arrière de
ces pilastres (1 ); la porte cxtérieni'c était alors tout il la fois l'entrée
du temple et la clôture de la cella. Aucune disposition de ce genre
n'a subsisté intacte; par contre, nous voyons, en des exemples bien
conservés, la porte réelle du sanctuaire, si elle n'cst pas contiguë cl
l'entrée, du moins très cn avant de la cella (2) . Dans ce dcrnicr cas,
la baie extérieure s'ouvrait-elle sous un arc ou sons un simple lin-
teau? Nous n'avons àce sujet aucun renseignement. Le cadre creux
des fausses portes, que termine souycnt en haut un décor analogue
à celui du linteau 1chmèr, rappelle-t-il nn système spécial d'entrée
dont les fausscs portes du yes tihule de Hoà Lai, tour centrale, nous
donneraient alors une idée ?Cela n'est rien moins que st'tr, et tant que
quelquc découverte nouvelle, si jamais elle se produit, ne confir-
mera pas une semblabl e hypothèse, il conviendra de rester dans
l'expectativc, d'autant qu'un motif très analogue ct couronné de
. même figure dans la composition des fausses niches, où il serait
alors assez déconcertant. Faute d'un exemple complet de porte dans
l'art cubique, nous serons obligé de laisser ce problème en suspens .
Si nous examinons les fausses portes dans ces arts, nous sommes
. amené cl les ranger dans deux classes : celles qui sont simplement
(1) l'ô Dam, Hoà Lai, surtout Mi (2) Mi So·n Ft> premières tours de
SO"n A'l ' B(ing Dmrng, ~H San AI 0>I%,13'
t84 L' ARCHITECTURE

traitées en corps plein, ct l'on rellHlrquealors combien elles sont peu


saillantes(1), et celles qui peuvent être interprétées en copie de porte.
Dans la première,des moulures hautes et basses courent1e plus souvent
d'un pilastre il l'autre, ct le pignon pose sur la dernière assise de la cor-
niche. Dans l'autre (2), la composition est à simple ou double plan, et
le corps antérieur montre une coupure nette qui, dans les deux cas,
correspondrait il une porte haute cl maigre. Les fausses niches ne
nous sont malheureusement cOnnues que par de trop rares exem-
pIes; en rapport avec les fausses portes indiquées, elles présentent
comme elles deux corps à pignon qui se superposent et qui, de mème,
ont leurs rinceaux descendant d'un cadre. La présence de hauts
frontons à puissantes volutes, retournées à l'extérieur ct il l'inté-
rieur avec, pour origine, uil cadre sculplé placé en haut, est en
effet la caractéristiqne de ce type (3) : cette forme très particulière
n'existe pas dans l'art primitif et semble le développement de l'arc
spécial que montrent les niches au piédestal de Mi San Et> niches
qui, comme nous l'ayons YU, semblent déjà. l'origine de l'applique de
l'art cubique.
L'art mixte présente pour les portes et les fausses portes un
système qui parait tenir plus de l'arl primitif que de l'art cubique:
la composition de la porle est il corps successifs et l'arc est porté par
des colonnes octogonales qui, assel'. rares dans l'art primitif'(4), pren-
nent ici une vogue considérable (5). Les pignons offrent nettement le
contour ogiyal de l'artprimilif final, connne nOlls les Yoyons il Nha
Trang: la tour centrale de Itôug Duallg en donne un hon exemple
(fig. 1(37), comme celles de Mi San A1H3 • Qnant aux fausses niches.
elles paraissent toutes renlrer dans le systl~ll1e il fron Lons successifs,
qui ne les écartait pas, du resle, du type présenté par celles de l'art
cubique.
:Mi San C,. A' 2' etc.
(1) (5) L'art cubique en monlre déjà des
l'ô Dam, Boit Lai.
(2) exemples.l\li San F 2 • Ni et Boug Dm:lllg,
(3) 1I0ù Lai, :m San C" PÔ Dam, ctc. portes principales du )lOl·che 11, tour S.,
(4) Mi SaIl C2 , première fa ç.on des pié- tour S.-S.-O .
droi ts retaillés cie D2 •
LES BAIES EXT~RIEURES 185

Nous risquerions de laisser de côté des dt~tails fort intéressants


si nous ne reprenions, pour chaque ordre d'éléments,l'étude des états
par lesquels il a passé ; l 'incorIYt~ nient serait grand surtout pour les
portes, qui ne nous sont, en hien des cas, connues que par leur plan
et qui pal' suite échappent SOllverü en élévation iL l'étude précédente.
Si nous résumons les renseignements déjà recueillis dans l'exa-
men des portes encore dehout dans l'art primilif, nous obtenons les
indications suivantes: le plus souvent elles sout constituées seule-
ment par le corps double anlél'ieur (1 ), maïs daus des condi tions spé-
ciales possètlent un arrière-corps à étage sous pignon (2) on en riche
kalan (3); un petit nombre des dernières adoptent déjà la forme
à frontons successifs (4). Passons toutes ces portes en reyue, sans
négliger celles qui sont dérasées près de terre ou dont les débris
sont épars.
Il semble que les portes de Mi San Ai aient été simplement
composées de deux corps formant le groupe antérieur comme les
portes de A2 -7 et de Bi -13 , comme aussi les fausses porles du vesli-
bule, qui en donnent sans donte une image vraie; elles possédaient
lIes piédroits rectangulaires de pierre qui, d'abord nus, reçurent plus
tard une inscription huchée postérieurement: ils attendaient sans
doute à l'origine une ciselure de rinceaux qui ne fut jamais exé-
cutée. Nous ayons trouvé un linteau orné qui se rapportait proba-
hlement à la principale de ces deux portes (fig. 29) et le tympan de
pierre nue de la porte postérieure. Les piédroits étaient !naintenus
à l'intérieur, dans l'entrée principale, par des colonnes engagées cir-
culaires, que de simples pilastres remplacent à l'entrée de la baie
supplémentaire.
La porte de Mi Scm Ci semble avoir présenté une composition un
peu anormale. Nous en possédons les piédroits à contrecourbes et le
linteau orné, en place ct culbuté en avant, le beau tympan plus qu'à

(1) Mi SO"n A 2 - ï • B3 •7 • 13 • c2 • (~ ) PÔ Nagar de Nha Trang tours prin-


(Z) Mi SO"n B3. cipale et N.-O. Une seule est en coupure;
(3) KhuÛ'ng My tour S. elle est dans ee monument à l'édicule S.-E.
l86 L'ARCHITECTURE

demi circulaire. Il semble ici que pour donner plus d'importance à


ce tympan, l'arc ne sc soit pas détaché sur un chevet postérieur (1)
(pl. CLVIII).
La tour S. de Khuang My possédait une porte d'entrée très riche
dont malheureuseme~t il ne reste que les parties hautes: la compo-
sition en était plus classique,bienque plus complexe encore (pl.LVIII).
Elle se divisait en trois corps: le corps antérieur portait un fronton
qui encadrait, d'une suite d'arcs se recoupant, une élégante réduction
d'édifice, en briques; un deuxième supportait, entre deux amortis-
sements, un fronton orné d'une série continue de l1iiga constituant
ainsi un chevet plus riche qu'à l'ordinaire. Le corps postérieur était
une vér-itable réduction de kaZan à trois étages avec faus ses niches et
amortissements d'angle.
La porte de Mi San E5' édifice d'art primitif où des décors accu-
sent une certaine influence de l'art cubique, présente le système pré-
féré dans ce dernier art. La baie d'entrée dllt s'ouvrir en coupure
dans le mur de façade, entre ùeux pilastres dont la base s'orne d'ap-
pliques. Les fausses portes, traitées de mème, montrent un beau spé-
cimen de vantaux fictifs, plus riche que celui d'Al",(pl. CLIX-D).
Dans l'art primitif, nous avons rencontré suffisamment de portes
en partie dehout pour nous faire une idée vraiscmblahledes autres;
le problème est plus délicat pour l'art cubiquc, ùont presque toutes ·
les baies d'entree sont ruinées. Ali So'n E1 montre UDe porte qui
rentre plutôt dans cet art; elle oUre une combinaison particulière de
linteau ty'mpan ; avec les colonnettes qui s'y engageaient nous avons
l'encadrement complet de la baie à l'extérieur: il n'était pas seul à
constituer le corps antorieur, car des pilastres assez imporlants l'en-
fermaient; nous ne savons, par malheur, rien du pignon qu'ils durent
porter (pl. CLI-E).

(1) C'es t suivant ce système que non! teau et non descendre jusque sur le dé
avions Ilessiné notre restitution erronée qui termine Je piédroit. Le linteau, non
cependant surunpoinl: l'arc (pl. LXXXII) axé, paraît un réemploi et sC/'ait alors
dutrencon trer un pe Lit hahut de\"ant le Iin- la plus vieille scnlpturo èame.
LES BAIES EXTERIEURES 18i

Pour Mi Sun Fi et Ali' la porte de fermeture vient très en avant,


au bout d'un long couloir et .presque derrière la baie d'entrée dont
nous possédons les colonnes, un linteau (1'\) et les tympans. Malheu-
reusement il ne reste presque rien de Ali' et pour Fi' fort ruiné, ce
n'est pas l'examen des fausses portes qui nous ~clairera, car si elles
pl'(~sentent les mêmes colonnes, cette fois circulaires entre minces
pilastres, l'ensemble sc détache sur un corps dont le départ de pi-
gnon est plus bas que leur chapiteau et se trouve complètement
ruiné. Quant ù la porte de Ni' était-elle enfermée entre des pilastres
comme celle de Fi' ou non, comme celles de l'art mixte qui suivirent?
Il est impossible de le savoir exactement (i).
IIoù Lai nous donne encore moins de renseignements; tout ce
que nous en connaissons est que les portes intérieures étaient situées
très près de la baie d'entrée, si la porte intérieure ne faisait pas elle-
même ouverture extérieure : la présence d'un fort élargissement
pour loger sans doute les vantaux semble indiquer une telle disposi-.
tion à la tour centrale. Qutlnt it la haie d'entrée de Pô Dam, elle
est en coupure ct il semble que le cadre de fermeture était con-
tigu; il aurait alors disparu ne laissant que sa rainure d'encas-
trement.
La tour B" ù ]\Ii San mérite d'être signalée, cal' le couloir s'arrête
ù la porte intérieure; en avant d'elle s'ouvre un porche bien plus
large, mais peu profond, et deux colonnes octogonales viennent entre
les piédroits rectangulaires en réduire l'entrée. Ici encore, tout ren-
seignement nous manque sur les parties hautes. et il ne nous est pas
possible de voir si, comme aux fausses portes, une certaine simili-
tude avec la porlekhmère sc serait accentuée.
Enfin, dans les édifices les plus anciens de Hông Duung, le s)'s-
tôme de coupure paraît employé d'ordinaire, entre pilastres section-

(1) NOlIS avons dû, dans la planche n'est qn 'une hypothèse pour l'endl'C plus
LXXVI, trancher arhitrairement la ques- aisée la lecture des parties du plan COIl-
tion, mais comme l'indique le trait léger servées, parois intérieurcs indiquées par
nOIl renforcé de cernnfC, notre contour le trait plein et sonbllssemcnt.
188 L'ARCHITECTURE

nés brutalement, (lui sont parfois (tours S., S.-S.-O.) remplacés par
une colonne octogonale saillante.
C'est le parti généralement rulopté dans l'art mixte ct les colonnes
y sont de briques ou de pierres'. Le seul motif complel qlle nous en
ayons existe à la tour centrale de B-ông Duang (fig. Hi7); les portes
y sont à deux plans ne formant qu ·un corps antérieur unique, et les
colonnes octogonales supportent, en ayant du dlCvet, un are resté
en épannelage ct qui peut avoir attemln un décor de serpents
analogue à celui des fausses portes de ;\11 San AiO" La baie d'entrée
de la tom principale devait être différente de la baie d'entrée de
la tour annexe. Les piédroits, extrêmement amincis, élaient doublés.
Bien que leur trace sur le sol permette tl'ell fixer exactement la
position, il n'est pas possible de reconstituer sùrement cette baie
donl nous possédons cependant encore le tympan (i).
Les porles de Mî SO"n Ai2 ct A13 présentent les frontons successifs
du dernier art primitif ct n'ont de curieux que lems étranges tym-
pans décorés de lions (2).
Dans l'art secondaire, une seule des portes est intéressante: celle
de l'iii SO"n BI' parce qu'elle pl'ésente,à une date où cette forme paraît
perdue depuis longtemps, les coloIlnes octogonales d'entrée. Les
autres manquent d'intérêt; le parti le plus fréquemment employé
d'abol'd est celui des frontons successifs, même lorsque le réemploi
de piédroits de l'art primitif a pu appeler un essai de renaissance
de l'arc ct des dispositifs an'ciens (3i; finalement les fl'Ontons concen-
triques prennent toute l'importance, ct les piédroits sont, comme
ils l'étaient déjà à Pô Nagar de Nha Trang au début dù IX e siècle,
constitués par de simples piliers rectangulaires.
Si nous reprenons dans ses grandes lignes l'histoire des fausses
porles, un fait se dessine clairement: dans toute la durée de l'art
éam, la fausse porte ne cesse de deyenir plus saillante et moins large.

(I ) cr. I.C.,I, p. 46i,fig. 103.


~2) Cf.. I.C., J, p. 353, fig. 75.
(3) Pô Nagar de Nha Trang tour S.
LES I3AlES EX.Tl::RIEURES iS9

Dans l'art primitif, elle a, en moyenne, plus du tiers du côté de la


tour ct le septième en saillie. La largeur en est moins importante
dans l'ad cubique et la saillie s'y réduit souvent il presque rien.
L'art mixte la rapproche des proportions de l'art primitif et les
dépasse parfois, comme il la lour principale de Bông DuO'ng où la
fausse porte atteillt les deux tiers du corps: c'est mème ici une véri-
table aile accol(~e il la tour; la proportion générale de saillie reste
cependant plus faible, car le rapport de cette saillie au côté de la
tour est le même à peu près.
L'art secondaire marque une tendance trt~S nette, sans dciutepar
raison d'économie de matière, il l'édnit'e la fausse porte en largeur;
par contre, pour obtenir le même ell'et d'importance, illa détache de
la paroi, l'élargit en façade, quille à l'étrangler à son point de
suture; le système d'arrière-corps il étage couvert d'un pignon est
forcément abandonné pour l'arrière-corps à simple pignon qui tient
moins de largeur, jusqu'à ce qu'il se réduise aux fl'onlons successifs,
puis concentriques.
Les fausses portes dans l'art primitif se composent, comme nous
l'avons YU, dans la forme d'une véritable porte appuyée à un arrière-
corps qui s'inspire soit de la silhouette du Tialan, soit cIc celle d'un
édifice à étage et à pignon; un seul exemple la montre, à Nha
Trang, dans le type à frontons successifs; elle n'apparaît jamais du
système à coupure. L'art cubique, au contraire, admet celte forme
quand la fausse porte est à deux corps; cn un corps unique, elle est
plus volontiers traitée en aile pleine à plusieurs plans. 1..1'\ dernier ·
. se confond le plus souvent avec le corps antérieur de la fausse niche
du 1er étage et, de proche en proche, fausses portes et fausses niches
d'une mème ,face finissent par ne plus faire qu'uu motif unique.
Dans la fausse porte de Mi SO'Il Aw traitée dans un système mixte
entre le type il pignon sur étage et le type à frontons suecessifs, un
fronton supplémentaire est interposé pour donner plus d'unité; il
est porlé par la corniche ct soutenu au-dessous par deux caria-
tides (pl. LXXI V).
190 L'ARCHITECtURE

L'art mixte fait semblables la fausse porte et la porte, mais avec


colonnes et sans fronton s successifs.
L'art secondaire abandonne presque complètement le type à
corps postéri.eur en kalan (1) ou eu étage avec pignon (2) au profit du
pignon silllple (3), ou tend ,'L foudre cè système avec celui du kalan
qu'il simplifie (4); mais les partis qui semblent le plus caractéristiques
de cette période fureut le type il pignons successifs, qu'on rencontre
dans les diverses sections de cet art(5) , et le type ft frontons concen-
triqiles, qui marque surtout l'art dérivé (6). Les fausses portes ruinées
de NIH),n Thâp ct de la tour E. des Tours d'argent sont il signaler
pour leur peu de largem et leur peu de hauteur: seule une com-
position analogue il celle des fausses portes qui garnissent les parois
de la tour principale il Pô IOauÎl Garai peut expliquer leur arrache-
ment. Celles-ci sont en effet remarquables pOUl' leur étroi.tesse CIl
plan ct leur saillie cOllsidérable (pl. Xl). En outre, elles présentent
une disposition très curieuse qui ne peut s'expliquer que par la copie
irraisonnée d'un motif de couronnement analogue à celui qui s'élève
sur leTestibule du kalan des Tours d'argeut (pl. XL"XV): c'est, semble-
t-il en cet édifice, une cheminée d'aération ruinée ;' à Pô KlauÎl Garai, le
motif est devenu purement décoratif (pl. XIII). Bien que d'une date
avancée, elles sont cependant d'une composition bien plus franche et
plus heureuse que celle des derniers bllliments de Mi Sali. En Gl' les
deux corps s'élèvent en étroites masses reclu.ugulu.ires qui ne ré-
pondent plus à rien (pl. XCVI); eu IIi' les frontons se superposent de la
façon la plus incohérente (pl. XCVII), ct enfin en K (m. pl.), un large
arrière-corps élève un énorme pignon à fronton en U renversé, au-des-
sus d'un maigre corps antérieur, qui compte sans doute dans la pensée
confuse du constructeur comme étant il lui seul toute 1;1 fausse porle.

\1) Il , existe cependant : Tours de (5i Art classique, Tours d'argent ka/an
cuivre et d'or; Ducl'llg Long Lour S. principal; dérivé, ~li San Hi; pyramidal,
(2) De mème ~H SCl'll'E4 , Duang Long, Hung Th1.lnh, Nha Trang tour S.
tour :Ii. (6) Art pyramidal, llimg An; dérivé,
(3) Chièn Bùng. Mi San G, Pô Klaun Garai, PÔ ltomê.
(4) Thû Thi~lI.
LES BAIES EXTÉRIEURES t9!

S'il ne fallait compter que sur le décor figuré entre les piédroits
du , corps antérieur des fausses portes pour savoir ' exactement il.
quelle idée il faul rapporter ces éléments, souycnirs de vieilles
portes ou niches colussalcs, on serait fort elllbarrassé, cal', en nombre
il peu près égal, les unes montrent le parti d'imitation de vantaux
(pl. CLIX-Ai' B1' B) et les aulres enfel'IllCn t un orant (fig. 01), yoire un
dviimpiila. Ce dernier parti semble avoir la prépondérance, et Mi SaIl
dans ses édifices anciens (1) montrc plutôt l'orant; il,cn est de même
il Nha Trang, aux Tours d'argent ka/an principul, à Chièn f)àng, à Mi
San E~ d'une purt, et de l'autre ù Hoù Lai tours centrale et N. et dans
plusieurs édifices anciens dc Dong DuO'ug ; dUIlS tous ces divers cas
la figure se dresse seule, et si petite parfois' qu'il est difficile d'y
\'oir autre chose qu'un décor pour parer un mur: la fausse porte
peut d'autant moins être considérée comllle Ulle nichc que l'orant cst,
tll\Ii San, le plus souvent placé dans uIl encadrement propre. Lc sys-
tème intermédiaire qui montre une surface nue derrière l'orant est
plusrai'c dans l'art prilllitif (2), fréquent dans l'arl cubique el dcvicnt
la règle il la fiu de l'art secondaire (3). Un exemple est particuliè-
rement curieux, parce qu'il vient uppuycr l'idée de portc accusée
ailleurs pur l'indication de vautaux (4). C'est la tour de Phu Hung,
où une niche profonde semble rappeler un véritable passage
(pl. CLXIlI -E). L 'indicalion de vanlaux, qui paraît de l'àge primitif,
se prolonge fort avant dans lu suile. L'uu el l'uutrc modes de décor
disparaissent aux derniers temps de l'art cam avec les pilastres du
corps antérieur, et ce n'est plus qu' une face lisse que présentent
certains édifices de l'art dernier (;).
Quant aux fausses niches, leur histoire est simple. Elles n'offrent
que deux formes: pignons du type à étage au début, puis frontons
successifs et concentriques. Elles affectent cependant il. l'origine

(1) Orant: Mi SÛ'n Ai> ll3' Cl. Van- (4) KhuÜ'ng My, IIoà Lai tour S., 1\Ii
taux: Az_.,sauf Ac, A'4' E;,. SO'Il AIO' Hung Th/.lllh, Mi SÛ'n BI'
i2 ) llinll Liim, Phu lIung . (:;) ~1I SÜ'n G, l'li Romê.
(3) Pli J\lauù (jurai, Yaù ~lllln, etc.
11:)2 L'AllCIII TECTUHE

une composition compliquée. fort heureuse d'ailleurs, du type à


corps postérieur il pignon SUI' é1aife (1).
La tour B3 à ~Ii SO'n nous en dorme un spécimen absolument clas-
sique, ainsi que le yes tibule de .\. L'IHage de la gl'ande Lour montre
au contraire des complicatiolls supplémentaires (pl. CLXIII-D). La
fausse niche s'y compose d' un corps uuL(!rieur triple devant un corps
postérieur du type indiqué et simple. Le corps antérieur présente
d'abord une niche entre colollneltes avec fronton en tète de lion ct
makara; le detlxième plan est le cheœt ordinaire; le troisième
forme un nouyeau fond e t encadre le précl~dent, comme il la fa,usse
porte de Blnh Lâm, d'une suite de petits gradins. Un détail est il, re-
marquer dans la fausse niche du 1er étage, car il explique des
dispositions que nous allons retL'ouvOI' aillenrs: les pilash'cs reden-
tés aux angles du corps postérieur son t si tlélachés qu'il faut exami-
ner longtemps cette fausse niche avant de se rendrc compte qu'ils
sont seulement les extrémilés dc son dernier corps; ils pamisscnt
des éléments nouycaux, indépendants, et les amortissements qu'ils
portcnt contribuent encore il, les détacher de l'ensemble. Au Ile étage,
le corps poslt~l'iellr se resserre, et le pilastre touchunt le eorps an"'
térieur, cet elret étrange ne se produit plus. Au Hl" enfin, le corps
postérieur est tellement contracté qu'il semhle seulement être un
quatrième plan du corps antérieur.
C'est d' une confusion qui se serait produite au sujet des pilas-
tres d'angle que uaql1il'eut, pour nous, dans les fausses niches de
1a tour centrale de KhuO'ng My, les curieuses colonnes circulaires,
surmontées d'amortissements qui encadrent ici le corps posté-
rieur de fausses niches par ailleurs semblables aux exemples pré-
cédents.
Chose assez curieuse, nous retrouvons ce s)'stème de composition
dans un édifice d'une très basse époque. alors que, dès l'art primitif,les
fausses niches ont plutôt adopté le systùmc des frontons successifs (2)

(1) Ml Scrn AI, B:l' Kllllcrng ~ly, sou- (2 ) Binh Lâm , PÔ l'Iagar tour princi-

venir à :\'h~1lI 'l'Juill' pale; puis Tours d'argent kalan prin-


LES B .... IES EXTf':RIEURES 193

. qui sc sont ensuite transformés enfl'ontons concentriques (1). C'est


lu tour de Nh<.tn Thap qui nous ofrre cette curieuse survivance. Le
corps antérieur forme niche ct présente cette particularité que SOli
fronton porte il son sommet une tète de lion très nettement indiquée,
tandis (lue les côtés de l'arc sc retroussent en crosses, sans souve-
nir apparent des décors anciens en tète de makara. L'arrière-corps
Ile 1110ntre pIns une composition exacle d'étage, mais en est certai-
nement une réminiscence: des amortissements Imlhés occupent les
angles, un amortissement eentml pins Mev('\ eonespond ü l'étage-
Illont du milieu.
Les fausses niehes ofl'rent une forme un peu particulière dans l'art
cilhique par la présence d'une sorte LIe cadre antérieur (~). Leur sens
se perdit dans l'art mixte, ct nous leur voyons SOUYClll prendre la
forme d'une simple, mais énorme applique (3).
Affcctées parfois dans l'art prilllitif il l'aération, et dans cc cas
percées d' unc llleurtri(~l'C, elles cessonlle plus souvent dans l'art se-
condaire d'abriter une figure, et ü l'occasion (est-cc nn retour t1 une
forme ancienne, ou sinlple ornemenlation d'une face nue ?), mon-
trent un déco!' de vantaux COlllme de véritables haies (4).
Les fenêtres ne nous ont occupé jusqu'ici que par leur enlou-
l'age, (lui constitue souvent autour (l'elles une sorte d'arc, posé sur
deux piédroits reCtangulaires. Le syslème le plus réduit consist.e
dans une simple meurtrière ou un groupe de meurtrières. Isolée,
celle-ci ne devait ètl'e qu' un exp(~dient et se dissimule alors le plus
so uvent dans une fausse lIieh~ (f». En gl'oupe, l'ensemble est traité
cOlilme une composition j'L pilastres, où les meurtrières correspon-
dent aux entrepilasll'es (6) (Ill. pl.-C) on seulement à leur creux
central (i) (pl. CLXI). Celle forme assez simple, qui donna des
motifs très heureux dans l'urt primitif ct. l'art cubique, se rédni-

cipal, Thil Thi~n, Mi San E4' Chiên (3) Boug DllO'11g tour cenll'alc.
Dàng. (1) TOUl' d'or, Y,in TllO'ng.
(1) Tours de cuivre, d'or; l'ô I\lamY (5) ~H San B". C;j'
Garai, 1'0 Romë. (G) ~1î Sail EJ, épalluclagc.
(2) IIoù Lai tour S. (7) l\1î SO'11 D".
A:\"~A'l1. - IJ~ 1l!
19.4 L' ARCH ITE CT URE

sit dans l'art mixte pOUl' s'enferme r tIans le cadrc d 'une fausse
portc ou d 'une composiLioll a nalogu c diviséc pal' des meneaux vcr-
tica ux (i) cl parfois un croisillon horizon lai (2). Cc sys tèm c subsista
longlclllps (3) , ct sans doute pOlll' micux aércr les tlorrn curs élentlus
à terre, cc genre de fenê tres, déjà basscs par clles-mêmcs, finit pur
s'ouni!" au ras du sol (1) . La co mbinaison la plus hClll'cuse, qui fut
aussila plus éphémère,. cOll sista dans l'étahlissement d'un cadre r ec-
tangulaire plus large 'Ille haut, tli,-isü pal' trois halust rcs d(~ pierre
assemblés au cours de la co nstru ction. Ulloyoùl.e de déchargc sou-
tieul le mur en arrière Llu lintea u: nous aVOllS ·ce m otif <l, l'étal
simple aux étages de 135 , C3 à JIi SO'I1, en imitatioll <l, ce lui de Ci;
SOli exislence esl imliquée ùilleurs par la (11~couY e rte de Jmluslres
isoles, ronds (J) ou carrés (Iii. Le plus sou ,'ent, la haie rectangulaire
cs t enfermée Qulre des motifs d ' am~ ge, de fri se ct de lympan dans
l' encmlre1l1 enl d'uu arc (i); fait cUl'ieux, lorsqu'il s'agit d ' une paroi
d'édifice CIL longuem où celte cU lldl.Înaisull es tpllls dil1icil elll erll de
luise, elle es l cepelldant eJllplo yée (pl. CLXIl). Mais l'are dispaealt,
le tympan sc t.ransforlllc CIL faux linleau ou cn fri se sup érI e ure ct les
m étopes seu les subsistont au SOllllne t des piédroits laléraux qui
ne porlent plus l'Îell <lu'elles (~) . 11 wllvieut de signaler, pour être
cO/uplet, la pülite haie Cil losalJge de l'édifice S. de !)6 Home
(pl. CLXUI-13) (lui paraît si pou éallle, les haies simples d c celui de
l)ü Klauù Garai trait(~ es CIl portes basses, cl les fenêtres du vestibule
de YaùProit qui, sculcs d e loull'al'l éam, s'ouvrent à l'extérieul' sous
une "oùle il encorhel1clllclll apparenle . Ces di" el'ses fenùtl'es, au
JIIoill s d ans l't~difÎl:o eu hl'i(lUCS, Ile paraissent pas avuir reç u de fer-

(l1)LI So'u Ail' E~ , Bung ])mmg pa- \ 1) ,'LI SOll G." 11 2' 4'
vill on ~, t:,) l'lllr lItrug, l'hÙllg LI), Dùug ))mrIlg
(2),'II Sou .\12' 13 ' étlilïce S.
(3) On le rell'ouye, agl'<tudi eL [l'a i lti P'l l'hàùg L~ , l;alJil Il . Cr. l.e. ,J, [1 . li7,
Cil hoi ~ , it la s all e rlc 1'0 l\J a llil (;umi, n ° 4:l.
olt les lJ al ll ~ ll'cs <Ic lIois qui f(, l'muic nt (l) Mî SO'n U;" 6; C3, 4; El '
·les fcnê(n's ont Jllalh e lll' c n~clIl e llL fl b - (S ; :\li Sfm DI '
pal'II e t ne s oul pIn s indh{ués filW IHll' .
ICl1r mortube d'encas trcmen t.
LES fi A lE S E :\ T l~ HIE U Il E S I!);j

meture, ct le décor ne nons donne pas ici, ù, l'enconll'C du Call;hoùgc,


(l os intcqH'étations (l e stores; pal' contre. Mi Sun C3 lions llIonlre de
faux volets, les \Taies fen ôtrcs Il 'indi((llHlIl point d'aill curs CO llllllent
ces volels, s'ils cOlTespolltlaicnl il, UllP l'éalil:Ll, pouvaient s'ylixer.
Nous ayons parlé incidenull cnt dll pignon en HOIIS uL:ClIpant. ùu
fronton (les fau sscs pOl'tes ct des clll~. \- ets de slaLues : CP II·CSt. pour
la i.el'lnillaison d't~di1iees, (lue cc :rl"Ollloll agnmtli. Lo,'s'pl'il s'agit
tl 'alTôll'I' ù ses l':dl'élllités 1lIi e yoùll' lon guc , qu'eHc soiL petite ou
gl'iliide. et hien'llle sa seeliol1 soil, ail i:tilieu, l'lus \'oisiite d'tul cinLre
sUI·haussé ({lIC d'un arc Cil ti crs-poilil. le pignon pl'l~sc lll c }lI'OStlUC
inyal'iablclllenlia fOl'lll e (l ' un e ogive trapue, ct si pad'ois so n contour
se rnpproehe d'ullc dOilli-ellipse posée sur SOIl petit axe, toujours un
IllOtif tel'lllllJal y aceuse UlIC pointe au SOli Il Il et el la ram('m e aill si il
l'impression (1'UIl arc brisé.
Lo pignon est appelé plus géllL~ralelllCllt ù lOl'llIill er UIlC nef CCIl-
traI e releyéc; lIOlIS ( ~ II pussùdolls copcwlanl. Ull oxe lllpl e fort hicll
conson é fel'llHUlt lll(( ~ salle ha sse, Dl! ù ,\lî SUIl; il es!. d'épo(lllO
sÜl:o ndaire et selon loutes prohabilités, illl'ùtait pas du parti pri-
mitif Dt que copio ce hfLtilll ellt ; celui-ci sallS douLc était dos par
lUI. ytSrilahle pan de huis, ou, si l'on préfl-l'e, par le garnissage tl 'Illlü
fenlle terminal e (1). Lc pignoli es t ici verlical (2 ); parfois il semble
légùl'Cnl ellt pell chtS en ayanL (3) ; cL c'es t in fmllle des pignons d'édi-
fi ccs S. postérieurs (1) , 'pIn! llung 1I0US indique pal' ulle ;u1Léfixe
(pl. CLXl V-E) truelle pouv aiL dl'C l'inclillaisoll tin frolllon cn e(~ r-

(1 ) .\insi seulement lleut s'expliIPll'['la "P illeS cOllse tTéelS : mnis s lIr cc pnl'Ii
lli spal'ilion complète du pignon O. d e la tl ' lIll art hi en tIélïJlI se greffe lin décOl'
sall e Il. qUllud le pignon O. Ile D2 s'es l (Lili vi enl oentpcr lout. Je pi gnon e t qtli
parfailement co nservé et qu'il l'l's le a~ sez es t tl'ilu cal'aclèl'e co mpl è leme nl ,Iiff(!-
tlu pignon E. rlc \)2 ' pins cxpos0 i't l'éJJl':m- reùt ; il montre 10 sys t(\me de rl'onlom;
lemen t causé par le rayage des ca ux, pour co nct'nirilllll's il faihl e (~paiSS c llr que nOlis
qll 'o n pui sse a ffirm ct' SOli existencr,. Vn lW l'encoull'ons pal' aill e lll's IJlI t: dan s la
fait vienl tl'ailleurs eonfirm er ecl lu hy- ~l'eo llllc [lét·iotle. (Cf. !JI. LXXXVl-:2.)
p o tb è~e: la porte ll 'cnlré e Il e ]) 2 s llitnl'i- \" i De 1I1 l: IIW il ~Iî SO'1l n.; .
tement rad de la série ~1I SO"n '\1 c t floit . l'I) .\li S(m Bil' l'ô :'\ag;u' de .\ha 1'1'11111;

ôtre une copie exacte Ile celle de ])\1 d onl ,~ tlifice ~ .-0.
elle répè le Irai lieurs les parties Lasses (4) 'l'OUI'" tl 'argen t, !'li I\Jault Uarai .
HW L'AnCHIT~C'ru RE

tains cas àl'ol'igine, cal' si notre releyé est exact, le profil répond
à une acuité d'angle extrèlll~; quel que soit le relôvemeut qu'ou
suppose à l'al'ôteou faile, le pignon l'esle lrès écarlé lIe la verticale.
L'étude ou vestibule du kllfan desToul's d'argent montrera commeut
le relôvement de celte courbe pouvait s'ohtellir; le teuOu inf(:l'ieul'
de la corne posttSrieure ,'t Phù Iltrng (pl. Cl.l~JV-E) indique de son
côté par quel procédé, au cours de la pose, la pièœ était retenue
dans les maçonueries encore fraîehes.
Couverture en voùte !~ourbe et pignon incliIHS . semblent la tl'a-
ductioll en hri(lues d'une toitmc Mgl~l'ü, et il n'est pas jusqu'au décor
des frontons extrêmes qui n'accenlue eclle ressemhlance, ear ils
sont terminés au sommet, COlllllle la plupart des toitures l(\.gèrcs en
Extrôllle-Orienl, pal' des motifs aigus qui pl'olongent eH avant laliglle
inclll'Yéü du faite. A l'origiile ces lllotifs paraissent avoir alfecl(:\
plut6t la fOl'lllC d'uue antéfixe iudinée (1), mais dès Mi Sail nous
tl'oumlls dôjà une de ces cornes précédée d'un I/üga(t) (pl. CLXXII-I).
La ruine générale de (;Cs pignons el, dans les rares ~as où ils ont
duré, leu!' état d'épallllclage, ne perrnul pas de sc renllre hicn compte
de leur décor. Aux t'onnes d'anlélîxes en f1emons détaill(~s corres-
pOllllait-il, tOut In long tic la courhe (lu pignou, des feuilles ram-
pantes ciselées (Ialls la hrique, motif identiflue alors an décor (Ics
petits al'~S de ni~hes ct tics frontons d 'appliques primitives? L'UIlté-
fixe y tenait-elle ainsi la place dn décor en ,amande qui termine ces
petits ôléments? Bien quo le fait paraisse fml pro]mble, nous ne pou-
vons l'affirmer, car le seul pigllOll Ol'I\(J, celui de l'étage au sanc-
tuaire N.-O. de Pù Nagar, est justement llllpOUl'VU d 'antéfixe supé-
rieure (fIg. 30). C'est un aœ aux ridws feuilles rampalltes qui se
dllveloppent autour lIe crosses et encadrent un tytupan ruiné dont
les restes ;,informes semblent indiquer ulle figlll'e Ù liras multiples

(1) Mi SO'n Ca on ves tilnile CI' 11:" sommet. des fau sses portrs dn yestibllie
Phông LI); avec corne: Mi So-n FI' l'hù \lue sOL'le Ile' tMc de mOllslt·{· (pli parail
Ihrng . anssi anormale, et il faut sc l'nppclt'l' qlle
(2) ~li 8lrU C,. l'ellt ..(:tre n'est-ce li, la recherche de la val'iélé est ellcore cous ..
li Il 'une fantaisie, cal' 1101lS IrouyollS au lante il celle épolj ne.
LES ILUES ESTÉRIEU,R E'S J9ï

ou cutourée du dais des tètcs de niiga. Ailleul's de simples arcs


concentriques forment le déco!', allx rares points (1) où ces élément.s
si exposés se sont conservés.
Ces divers motifs de décor, antéfixe et corne qui la sou-

Fig. 30. - P6 ~agar de Nha Trallg.


(:ùili ce :\'.-0. Amortisseme nts du corps inférieur ct pignon S. '.

ticnt, d'une part, fcuilles rampantes eiscl(~es dans la paroi , de


l'autre . Qnt tons subsisté jusqu'aux demiel's j6ùrs, mais en se sépa-
rant. L'antéfixe est devenue le fer de lance qui tflrmine les fron-

(i) Mt Sem B:" par exemple.


1\)8 L'A H CIIITECTUHE

tons sueccssifs des portes cl fausses pol'les des derniers édi-


fices (1) (pl. CLXIY-I), en pas."iant pal' ulle forme triangulaire qui
s'est perdue (2) (m. pl.-j\'). Larfois elle sc tl'ansforme en oiseau
les ailes lh\ployées ctdeùml un ellCyet (Ill. pl.-II). 11 est possible
(3)

que la eorl1e faîli(\re sc soit dtlgngée de l'antéfixe par l'inter-


médiaire d'un support en f/({rll(ht. Le prcl\liel' rôle tic celte corne,
au moins en construction rohuste, avait dù ètl'e do fournir en
al'rÎ(\re un appui suffisant il l'antéfixe terminale (4). D'autre part
le pignon paraît iL l'occasion avoit' été terminé par un garuçla
saillant: c'est le seul rôle qu'on puisse attribuer au gal'll(lll dé-
couvert devant le veslilmle de la tOUI' principale iL ftông Dll'ung
(fig. 8:»; il explique les figures analogues cl si franches de mou-
vement en avant, de Nhall lliGu (pl. CLXXtY-C) ct du Jardin de
Tourane. Une figme de cc grmre en hriques termine d 'ailleurs le
pignon E. de l'édifice S. des Tours d 'argent (pl. XXXYl). L'intermé-
diaire est fourni par un !Jw:llçla, corne faitièl'e du Jardin de Tourane,
dont le style disparaît sous les grossiùres restaurations annamites,
mais qui est. Yraiselllhlahlell1ent d 'assez hasse (Jpoque; peut-être
n 'es t-cc qu'une variante dn I/üf}a de COl'ne faitiôre de Mi Sun Ci'
Ou cOI1(;oit qu' un molif de ecLte dernière nature, laissant la corne
sc délacher llettelllOnt sm le ciel. lui ait acqnis toute l'impor-
lant..:e. Quoi li u'il en soit, el la (1 lLesliou est de minime importance.
la t..:Ol'ne seule apparaH il 110 l\lauÏt Garai Ù l'(SdiJice S. dont el1e tOl'-
'mine les pignons (;"») (pl. XIY). Un Il ernier I1Iodèle, q ni sem hIe d'aillelll's
n'a\'oir pas {~t(S lIIis (~ f1 place, Huit il l'r"difiee S. de Pt. Homë, Cil urie
sode de (;l'ôle, les GOl'HCS lel'lllinales el un motif central nom"eau:
cet enscllIhlo, (l'Ii 110 pouvait (;Olll'Ollllcr qu 'une yoùle longue il quatre
pans, doyillL ilJutile pal' suite de la préfl\l'enCe dOIlIll'\ü. pOUL' couyrir
cet édiliee, iL Hile luilHI'Ü lég(\I'ü (pl. CLXIY-T). Quallt aux feui11es (G)

(1) 'l'OUI' ll'or, 1)0 Ii:lauù Garai. (1) Voil' celle de l'hù HUllg, pl. CLXIY -E.
(2 1~H Srm El, Cltil~1l Hitng, )1i .so·un" l") Yoir' .\ppen<li ce, p.57;-; .
G1• l';) ~lï SOIt ,\ i, faus se !lOr!e S., exemple
\3nli ::3o·n E4, Chùnh L(l. enll'e mille . .
LES BAIES E~Tl:; RIEUnES 19û

rampanles longte mps prises dans la 1I1l1SSe, ell es t'ment e ll cor e


sculpt ées dans la hrique en III 1 eedain Hombre d 'édifi ces de la p é-
riode secondaire(1\, et cc n'es t g nl\ re qu e dans l'art dérivé qu 'on les
voit exécutées exclusive ment en tel'l'e enile (2) (m. pl.-B , ~) : les
cons trucle urs y trounlÏelll l'ina ppréeialJl e 'LYantage de pa rfaire llu
môm e coup gros omne et orn em enla ti on e l (l'éyiter ain si l'inaeht~! Ye­
lll r.ot si fr équent des parti es importallt es . Elles finire nt p al' dc \'cnir
le prin cipal dt~c ol' des fau sses ni ch es et d es fausses portes; pal' dt~sir
de varj(;r un p eu cet insipide mo tif, les Callls les re to urnent il l'occa-
sion , iL P6 KlauÎl Garai Cm. pl.-O), Oll , les opposant deux p ar deu x il
Pi) Hom ë, en cons titu ent ain si d'ori ginal es antt~ fixe s ( m. pl.-V, P ) .
Comment expliquer la naissan ee lIe cc mode de dô eor 1 Fa Il t-il su ppo-
sel' qu e les arcs oit ces f enilles eussent tlù ètl'n taillôes, reslés hruts,
ai ent paru d'une stS ch ere sse choqlllllrte c t qu'on ait voulu a Lt(~nn e r cel
cl1'et déplaisa nt en y rapportant npr(\s coup ces motifs? Il s é tai ent
en eife t analog ues aux pe tiles pit'ces d 'aeecnt des am ortisse ments,
qui depuis lon glemps (3) étaient au ssi e Xt~c ul(~ e s en teri'e cnite.
Nous devons, pOlU' eo rnpl éter l'exa men des élürn cnls qui se rat-
tach e nt il la baie, dire quelques mots do la yoMo en hcreeau qui
co uvre l'arrière-corps <les [Iod es e t des fausses portes, mais aussi les
tSdifices cn IOllgueur. La yoùtC) est lonj onrs lisse ct se mbl e il section
. en ellipse ou en U renvel'stS, voire e n toup e <le eloel1e, plutùl <ln'ogi-
yale; cepend ant lIn houdin plus OH moins gros en mar<J1Le le faîle .
Le décor co nsiste p arfois · en un e ra ng(!e (rappliques i\ la . hase;
des m élopes s'y montr(~l' e nl p enl-N l'o ,'l Wî Sun Ci' A Pô Klalla Gami ,
une ligne de dents d e se ie s uit la base d'appui e l se r e lourn e SUl' .

l'extrados derriôre le fronlo n. Enfin (l'wlques é difi ces co mme ~Ii


SO'n Cp C3 , ITlOutrcnt les tra ces d'Ilno sorte de faus se niche sans
épaisseur e Lqui somhle suine l e mouyem ent do la courhe : ee qu'il
cn j'os le cs l si ruint'l qu 'on n e p eut ê lrl! il ee propos plus a ffil'lllütif.
(1) HUllg Tlu)nb , Tours (l'arge n t halaI! utlllg Ail , sallctuairc de :\IalrJiùge,;.Yari il
pri nc ilJal qui IH'ése nte les deux sys- ?\ha Trang, e tc.
tèm cs. \~) l'ù ~aga r de Nha Tra ng gra nde
(2) Chiên Biln g, Mi Son G, Tour <l'or, t our, déhut du lX" siècle.
,1

CHAPITRE IX

L'ARCHITECTURE. - LA CO~STRUCTION

Introduction. - ~rat(oriaux. - Lc bois, mutièrc uniquc,- acccssoire. - La brique; -


sa pel'feclion. - La pierre, matière I.Illil[Ue; - originc ; - matièrc accessoire.
- La terre euHe. - Le métal. - Agglom(;rés. - )[jse cu œnne générale: l'ap-
pareil; - la pose; - liaison des hl'iqlles; - ùes piel'l'es ; - Laille ; - enduits:
montage. - Dispositions s péeiale~ : fondations. - Toitures, (le terre?; - de
tuiles. '-- Yoùtc Cil cneol'bellement; - ses ineollvénient s ; - eausc fl'(>queutc de
sa ruine; - arcs dc décharge. - Entretien. - Écoulement dcs caux. - Aire.

Bien que visiblement les èams n'aient jamais attaché une gl'antle
importance à, la construelion, nons ne pouvons tl'aitel' la question
avec la même tlt'lsinvollllrc, ct notre tltude drs formes architcc-
hu·ales serait incomplNe si nous ne chel'chions à, nous rendre
compte des moyens par lesquels dlcs ont été réalisées. Nous allons
donc examiner les divers matériaux employés, la façon dont ils
ont été mis en œuvre, les précautions adoptées pour leur conser-
vation. Dans les procétlés tIc construdion nous envisagel'ons tout
d'abord les dispositions. communes, appareil, ravalement, mon-
tage, et l'esprit même qui les dirige, puis les arrangements par-
ticuliers à certains points de l'édifice: la question si importante
des fondations, celle si délicate des couyertures. Les procédés
d'entretien que HOUS devons examiner en demier ne nous retien-
dront guère, car ils furent à, peu près nuls.
Si nous passons en revue les matériaux utilisés, en adoptant
LA CONSTRUCTION 201

l'ordre chronologique de leur cm ploi plntôt que l'importance même


de leur mise en œuvre, le bois vient en premier rang. Il n'est pas
douteux, en raison des inscriptions anciennes (1) qui relatent l'in-
cemlie tics temples les plus réyérl~s, que ceux-ci fnssenL au déùut
presque enti(~rement construits en bois. 11 en fut de mèrne, surtout
il l'origine, ponr les édifices annexes des l'lus vieux sanctuaires,
ct la hriqne ne vint s'y subslitnel' (IIlO Ilalls la seconde période.
-'lais nul de ces antiques hùtilllellts n'a laissll ]a moindre truce, ct
nous ne ponvons rechercher si le hois (~taiL apparent ou s'il sc recou-
nait ll'enduils sans entrer dans le domaine de l'hypothl~se : nous
examinerons cette première architecture dans la dernière partie.
En dehors des eas cilés précéllelHmcnt. lions n'ayons eonnais-
sance rIe l'emploi lolal (lu bois qne pour Ile petits édifices intérieurs,
chùsses ou dais salis doute (2), dont les inscriptions nous rérèlcnt
l'existence: des bois précieux, connue le santal, en faisaient la
luxueuse llHltil!l'e. De ces ,lispositions les derniers temples nous ont
laiss6 quelques témoins (3) ; ils seraient tic maigre inlél'ôt s'ils n'ac-
cusaient le mode de ellal'pente flui semhle de tout temps avoir été
préfél'é pal' les tams. Les J'estes des gmndcs salles aneiennes nous
. donnent ellt':OI'e quc1llues inllicalions ù cet l~gaI'd (4); les gaIJal'its
des pi,~ces y sont l~nOl'llICS, cl. cependant il Ile s'agit Hl que des poutees
lalémles (lont la pOl'll~O est insignifiante; Ile telles sedions ne se
justifient guère, même dans remploi de lounles couverlures en terre
ùattue, ct suggèrent lïmpression nette que toute celte charpente
dut être exécutée pal' simple résistance ù la flexion ct non comme
toutes les nôtres par triangulation (5).

(i ) Stèles de Nha Trang, Glai Lamau, (4) Pô Nagar de Nha Trang, Ilcing
~Ii8o-n II, et.e. DLro-ng III, Hà TrLlLlg.
(2) Inse. 92 , Mî 80"n XXl\T. L'm't primitif (0) Le système par flexion consiste
dn Camhodge lions cn ,10nne Iles spéci- (lans l'emploi pl'épondérant des pontres
mensen piene; l'lin , edui ,lelatolll'S! de horizontales sur lesqnelles toutes les
Sambor l'l'ci IŒk, a été r eproduit en mou- pièces de la ferme, soutenant latoilure,
lage au musée du Trocadéro. posent comme sur un sol résistanl(fig. 31,
( ~) Dais Ile Pli Nagar de Nha Trang, gauche) ; dans le système par triangula-
de Pô KlauÏl Garai, tours principales, tion au contraire, ce sont les deux cotés
202 L'A Il C II ITEC TU HE

Nons n'ayons gardé qne ln, tracc des plafonds et des vantaux qui
1
durcnt èlre eXtScutés cn bois :i lOmlriel's l~pais ct lourds, plateaux
tra\'aillés comme ulle matière ~ompaele, semblent en ayoil' foumi la
lIIasse, ct rieu Ile réyNe l'utilisation tl 'assemhlages. Plus sages que
les Khmèrs ct d'ailleurs moins günés pal' les problèmes à résoudre,
les Cam!; n'out l'ail que rarcment usagc du hois pOUl' soulager des
portées !t'op longues. 11s n'y reCOlll'Ul'ClIt qu'allx derniers temps, ct
sculmueIlt ù Po KIauù Garai, pOUl' des encadrements de haies ou le

Fig. 31. - Types divers de charpentes par ll'iulIgulalion cl par fl ex ion.

soulagemellL des maigres linteaux de pierre. Encore eurent-ils ln,


. sagesse, qui, manquant aux l.-ttotiens. causa la ruille générale de
leurs charmantes pagodes, d'employer en cc cas des bois excel-
lents (1).
Celui des ll1at(~l'iaIlX qlli, historiquement, "ient ensuite est la
brique; c'est aussi cdui fJui fut de heaucoup le plus employé par
les Cants : on peut mème dire que, sauf aux origines qui nous sont

supérieurs (In triangle qui pOl'l ent 100ites même pal' une chaine si l'on voulait.
les charges (fig. 3 1, droite); il s SOllt (1) Q(land nOlis entreprîmcs la consoli-
retenus dans leur position par l'cntrait, tlalioll des tours de l)ô K1ami. Garai, les
pièce horizontale qui corl'cspon!j il la poutres, vi eilles <l e six sièclcs,étaient
poutre précé(jcntc, mais qlli JW so utient cncore assez résistantes pOlll' qu'aüeun
rien elle-mênw et jone sculcmcnt le accidcntue se fût produit; il était temps,
l'ole de tell(jcllL'; aussi pCllt-clIe êlre il est vrai, qù'elles fusscn t renouve-
rcmplacée pal' \llle simple tringle, voire lées.
LA CONSTTIUCTIO:\' 203

mal connues, ils l'utilist~rcllt ext.:!usiycl1lcnt, au moins pOUl' le gros


mU'Te. Son emploi n 'est cependant pas, comme on tend trop sou-
Yt~nt à le croire, la Ci1ract(~l'istiq\le môme de leur art, et les Khlllèrs
de l'époque pi·illlilive en firent un usage aussi considérable; bieu
plus , alors BLême qu'au tClllpS dc lcur splendcur, ils semillent ayoil'
{lL"Méré le grc's COllLllLe matière précieusc, la latérite tOllllllema-
tière eOlLllLlUIIO, la brique panLit avoir l'ris un rang intermédiaire,
et c'esL clle qui constitue gros œuvrc et décor des inllombrables
sanctuaires provinciaux.
Luhriquc èame sc llLontre toujours d 'e '\cellcnle qualité, et, bien
que dans les édiflees de la pt~riode secondaire elle ne prt~sente plus
la perfection do malaxage et de cuisson de l'époque primaire, elle
l'este toujours hien sU[lt:'rieure à la briqlLe aluHunile ou ehinoise
moderne . .'Ilôllle lorsqu'clIc atteint les dimelLsions iUYraisclllblables
des premières épOtlllCS (1 ), clIc l'CS te ahsolulllcnt pUl"c, sans traccs
de chaux ni moindres gr,niers, ct pr(~scllLe la même finesse de
grain, la mônlC égalité de cuisson en son ceutre comme il la sur-
faee. Sa conleu!' est d' un rouge t~ clatallt, et grùce à la régularité du
ehauffage suhi, elle put dl"e taill(~e eL dresst~e sans que ce trayail
alténlt sa couleut' ou sa cornpaeité.
Quanti clIo n'est pas deslint~o à fOmlOl' des parements soignés et
sans douLe alors, fi uallJ elle fu t préparée CH gntlLlle q uUlltiLé, elle
tire parfois sur 10 yiolcl, mais jamais ne se montre cassante ou
vitrifi ée . Cetle cohmtlion sp(~eiale SI' r(~ lllal"tllLe parliclllit~relllent
dans les ruines de Th,lnh 116 , Yaste citadelle dont la (late nous
6chappe ct qui nécessita un approvisioJllwmellt fOl"midable de ma-
tériaux (~).
Les briques de sedions les l'lus fodc's pa missent cot'respondre
aux temps les plus anciens. Sous l'édifice S.-E. de Nha Trang, daté
de 83:J, sc yoit le soubassement d'uu btHilllent sans donte hien anlé-

(l) Dépôts sacrés de PÔ Xa ga r (le Xha ou G millions (l e !Jriqllos èames; il en mU


Trang-42 x 21 x !), :H. x l!) x JI. faillI plus do 40 millions (les nôtrcs.
(2) 50.000 mèlt'cs culles au minimum
20.{. L'ATICIIITECTUTIE

rleur; les briques (1)y sont plus considérables que celles des plus
vieux édifices conservés. J!CS hriques ptill1itives retrouvées au
même lieu. matériaux d'ant;ques substructions, JJlontrent de gros-
sières tlgurcs géométri(Illes tmeées SlIt' le l'lat; 1I0US n'ayons pu en
tirer aucune donnée précise.
Avec le temps, les dimensions s'ahaissent ; nous les trouyons au
dlSbut de la p,)riode secondaire, à la Tour de cuine, d'un gaharit
encore respectable (:1G Xl 0 X 8) . .A la tour S. de Pô Xagur de l'ha
Trang (114;~), elles ont ù nOlIveau dill1illu(~ . toul ell restallt encore à
peu près dOlihles des nùtres, mais leur malaxage et leur cuiss·on ont
bien perdu de leurs qualités; en parement la surface exposlSe aux
intempéries s'érode, surtout aprt!s la faille; le cœur apparait noif' et
se creuse rapidement, et seules les surfaces de joint lJien cuites et
non retaillées conservent à la maçonnerie son inttSgrité.
Lorsqu'il en fut hesoin, les èams n 'ht!sitôrent pas à exécuter des
briques de modèles très spéeiaux ; de cette façon la construction pou-
nit être grandement facilitée. JI en fut ainsi pour les piliers oetogo-
naux de la grande salle il Pô Nagar (le Nha Trang; les lI1at(Sriaux en
sont des hriques trapl!zoïdales d'un gahal'Ît unique. D'autres hl'iqnes
paraissent ayoir ret~u une forme splSeiale pOIll' constituer sans doute
los carrelages: un certain nombre en fut retrouylS dans un tertre
voisin de la mission de fMng PlllIe (Quàng Ngai); elles él.aient car-
rées .et de plus de 30 centimètres de côté ; leur (Spaisseur était forte
et sans doute voisine de 0 m. 10.
La pierre vient apl'(\s la hrique, aussi hien par ordre de temps
que par ordre d'importance, dans la eOllstmctioll. A nai dire, eUe ne
serrit presque jamais de matière . unique, et les Cams ne semhlent
guère ayoir tenté plus de deux fois, ct dans la basse époque, l'édifi-
cation d' un bâtiment tout en pierre; les deux fois d'ailleurs ils
l'ul'aissent y avoir reIlO!lCIS bien avant l'aeltèvelllent. De ces essais
infmetucux l'un cst un édifice en longueur qui devait s'élevel' près

(1)41x22 x 9.
LA. CONSTRUCTION 205

de la tour Ai ù Mi SO'u : les débris en sout informes; l'autre, dans


le même groupe, est le sanctuaire principal BI du temple B. Celui-ci
fut réellement achevé, mais, quelques centimètres au-dessus de la
hase la matière change, et la hrique ordinaire se substitue il la
plOrre.
Poudant toute une calTil~re parait avoir ét6 ouverte quelques
lieues plus loin, à An Thinli, afin de fournir l'approvisionnement
nécessaÎL'e. De nombreux blocs y sont encore il moitié détachés ct
porlent de grossières indications, par malheur indéchifl'rahles; il
ne s'agit pas là d'une carl'iùre nonnale, mais de l'exploitation de
lIombreux rochers qui couvrent la colline. Quant aux pierres qui
entrent dans la constl'llction des autres monullleitts, d'ordinaire d'un
heau grès fin, nous n'avons pu déterminer leurs pro'renances exactes;
le grès est l'are en Annani, ct les blocs isolés, mais si fréquents
([u'on y rencontre;sollt de granit: aussi cette matière fut-elle em-
ployée également, mais seulement pour les plus gros ouvrages.
Dans 'les édifices hahituels en hriques, la pierre ne tient qu'une
place restreinte et son einploi est très spécialisé; elle se substitue
il la hrique dans tous les cas où celle-ci serait insuffisante, mais
dans ces cas seuleÎnellt, soit pour son manque de cohésion, soit
pour son maùque de l'ésistance; elle fournit ainsi, et souvent en
masses énormes, les encadrements de portes, piédroits, seuils et
linteaux, quel(IUes plafonds supportant directement des maçonne-
ries (1), - les antéllxes et les pièces d'accent, les dalles d'arête et
les piel'res d'angle, - les couronnements de tours et d'amortisse-
mcnts, les dallages (2) , les perrons et les marches (3). La sculpture,
délicate iL exécuter dans la brique et qui ne peut y garder longtemps
sa fermeté, exigea d'ordinaire l'emploi de la pierre incrustée dans
le l'este de la ma\;onnel'ie : ainsi les tètes d'orallls anx niches infé-
rienres dcs parois sont souvent, il la belle époque, rapportées dans

(1) Chiên Bàng. (3) Marches de ~lï S(ru El' InllrO'ng


(2)Bong DuO'ug Lour principale, sanc- ~[y, perron de Bong Huang tonr princi':
tuaire de ~Iï SO'n Al, Bl" pale.
206 L'AllCJI ITE C TURE

un p e lit morceau d e g rôs (1 ) ; fI cs 1,y 111 PüT.1S furen t, sauf en quelques


cas, c iselés (lans un e dall e (t 'u uc seule pièce nu d é lJllt, tli yisée en
ù enx ou lt'ois pat' d cs joinl s lH;ri zo llla llx <iu\: Le mp s (l e ù écad c nce (2) ;
il sO lllhl e (JlIC cc so ionl: l os diff1 Clll!(IS de mOlltage (lui aieut <tlll cTté
ce lt e solution l'lkhellsc, en)', <lait s la lI1 èm e pél'iod e . nous rc nconlrons
d 'autros tympan s J 'un /,loc e t d 'éga le iluporlall cc; lIIai s ils so nt
alors é vid és cl percés ù jour: ou ;t\'ait d Oli C vo uln so it les renclre
plus l()go l's, so it y créor d es pri sos pOUl' on fa c ililer 10 m ontage (3i .
La fHit'Î od o socondaiœ monll'o HU empl oi Il O U\' OUU de la pierre ;
ell e parait alors pl'C'ltdJ'c la yaleur (rUne ltIatiàe plus luxu e use et
qu 'on r ech er ch e, non p our scs aY<llllages propres, m ais po ur sa ri -
chesse w Ül11 e . OH CIt fait alot's des rCYÜLe m ellts parliols, le plus SO ll-
yont fort m al liés au g ros œ UYl'e lIe JJl'iques; les points lcs plus appa-
rents, soi t p OUl' l our proximil é de l'cciI, soit pour l e ur placo marq uante,
so n t ain si e nri c hi s : so ulmsso lll oltl (1) "el ha se (~), gmnd e faG e de C0 1'-
!licite (ô ) , ft-i sc il gllirla1ldes p elldantes(ï), Yoit'C angle ù e pila s lt'es ( '),
Chose cltl' i( ~ lI se, cette r ecrud esce ncc dalt s l' cmploi dc · la pi erre
correspo nd ju s tem cnt il une m a ln(lrcssc toujours pills gt'altdo dans
sa mi se elt œ uvre . Quell e p out ê tre la miso n d c cctte hizarl'eri e?
Les émus ù l'ori gine n 'é tai eJlt-ils l'il S llHtîtrcs d e la montagn o où,
sans d ou te, sont les gis ellt enl.s d o g r(~s? Ou bien l es tlJOd es d e tran s-
port étaient-ils alors tt'Ol' Îltsu fli silll ls ! Y Cil t-iI am:: d e mi e rs t e mps
(lllClqu e inlltt cue e du c ù la dominali o n 1lIOIllf'ntulu'le d es Khm è rs,
p Olir qui l e g rès parait lo nj ours ôlyoit' éhS la matiôt'e la plus dign e
d es di e ux 1 Il faut sc r éso udre il n'e u rien sayoir.
Pal' co utre, Ù, 1'0l'p ostJ dll Call1llOd gc, la ]al!\l'il(!(Ü) qlli y j ouc lln

(li '.\Ii SO'II Cl ' Br" ct. dall s la période lS) TOUl' ti c cuiyre .
archaïsant e l'III Srrn E 4 , Chi':'11 nùn g . ('1 La la léri te est 1I11 e roch e arg il o-
(~, Th(tp Thiip (l onx pièces, :\Ii SO'II HI fc rru g in e uso, dont l'aspec t, 10r Sfjll 'ell e est
i:l pi èces. utili sah le Cil co nslru clioll, es t asse;.: \' oi ~ in
('l) Chünh J.() sall c', Lilllt Thüi. pi erre L , de celui Ile la l11e uli è!ro. Ell e es t très fr é-
i" ,"[[11 TlrO'lI g , TOIll's tI 'or, !l ee uin·e. qurnl o r\:lx pay~ l l"Op icaux , n o lanUll c llt
l"l 111m g Th'.1Il1t. Cil J Il (10 ('] IÏ Il C, e l !-;l'éc iakmoll t Cil Cochi 11-
('" 1'0 111' ù ·or . chin e, ,cc qui lui valut le n om d e pi erre
ej Tours (l'argc llt k aloll prilH:ipal. d e Bi èn 11011. On la CO liroll11 trop so uvent
LA CONSTRUCTION 207

si grand rôle ne fut employée Îl.:i que pOUL' quelques travaux utili-
taires, notamment l'exécution de murailles de villes (1); sa résis-
tance aux inlmnpéries, plus grande llue celle des mauvaises briques
de la deuxième période, la fit utiliser CIl l'evêtement pour la protec-
tion d es surfaces directement exposées à la pluie (2).
La pierl'e ne fut pas seule à fournir une matière plus continue
que la brique pour l'exécution des scu1lltures, et dôs l'origine la
terre cuite fut utilisée dans cc rôle; cependant son usage ne se
généralisa qu'à la hasse époque. Au début elle ne foumit guère que
quelques peLites pil~ces d'accent (3) cl llalurellelllenl les décors de
toitures en tuiles(~). Dans l'art secondaire, le remplacement des
feuilles rani pan tes, dil'ectCluent sculptées dans la brique, pal' de pe-
tites piôces indépendantes fichées dans l'extrudos, donne une nou-
yelle illlpuision à l'emploi de la terl'e cuite. Bienlôt on exécuta cn
celle matière la plu part (les Mémonls qui précéllomment élaioùl
faits de pierre, pU~cüs (l'accelll(:J) IlIÔllHl de gl'allde Laille, métopes
fixes ou délachées ((;), pi(~ ces lel'luinalos (l"alllol'lisseuwllls (i), voiœ
lympans euliers (~), de pelite taille, il osl vrai. Le dessin y est tou-
jours modelé ct HOIl moulé, sculpté et môme laillé avant la cuisson,
et grâce à la franchi se de pl'océdé ces pièces gardent un esprit
t.:C

réel que Ile présenle plus la sculpture sur pierre à celte époque.
Le grès vernissé, enfin, il fourni ùans la seconde période, outre la
matière des seules poteries ({l1O nous ayons découvertes (Clliinh LO,
IIoà Lai) , celle dedeux belles figures de dvürapiûa polychromes trou-
vées Cil délH'is il raù Arum et llOllt l'une fut rcmontée en partie au
musée de Hanoï (D 21-1), <lYCC (luelques fragmenls d'ull pendant.
Quant au mélal, il ne Illtl'ail avoir scrvi qu'cil de Lrl~S rares cas,

avec la limonite, plus métallique ct qui (4) InllombralJks cornes faitières des
ne sc cons titu e pas en bancs exploitables grandes salles i't l'iha Trang, Dong nmmg
pour la !Jàtisse, li ct ltl, ct tètes terminales du del'lli el'
(1) èaban. exemple (fig, ;jO),
( 2) Mî So-n Gi , Ci) TI1(lp Thiip, 1'6 Klauil Garai.
(31 ~lî So·n.\'1> amortissement de la (G ) ~11 SO'n fi:, .
tour IH'ÎIlI'ipa!t· il l'à ~agar dü ' :\lIa (7) hl.
Traug . (8 ) hl.
208 L'ARCHITECTURE

parfois en application (I), voire en enduit (2), jamais en cram-


1
pons (3) ni en support. Une tl'ililition yeut que le métal ait fourni la
matière des flèches ou épis terlllinant ce1'laines toms (1), ct nous
avons retrouyé nOlis-même il Pù Nagal' une pierre terminale (,,) dont
les entailles supérieures Ile paraissent pouvoir sc rapporter qu'au
scellement d'unc tige métallique (fig. 45, 46).
Connne matériaux agglomérés, nous ne rencontrons guère qu'une
sorte de héton de galets cl de terre rouge employé souvent dans les
fondations (n). Cette même terre rouge senle fournit ù la basse époque
le remplissage de constructions (lui n',n-aient que deux parements (7)
ct cc pl'océd(S sauvage fut même èmployé pour l' exécution de
yoùles entières (8), on sc doute avec quel succès. Qu'est-cc que
celte terre rouge exactement 7 Il nous a été impossible de nous en
remlre compte, ct nOlIS supposons seulemenl qu'il s'agit de terre il
hriques cuite, pilée soiglleusement et agglomérée par un simple
mouillage ou remploi de qu'c!'lue agglutinant spécial alHluel nous
reviendrons plus loin.
Après cette reyue des divers matériaux qlle les éalus employè-
rent, il convient d'examiner de quelle manière ils les mirent en
œuvre. Un fait général édail'e cette qucstion d'un jOlll'spécial : les
éaIns, comme tous leurs voisins d'Extrême-Oricllt, scmblent n'avoir

(1) Insc. 74 , stèle X de lIli SO'Il. Cf. IIIJ- a\'1l1lt sa ruine; nous n'Il\-ons cn c[(et
BER, B.EY.E.-O., XI, p. 265. llaS trouvé trace d'argent dans les fouilles
(2)Inse. 92, stèle XXIV de Mî Suu. Cr. et les quelqucs gramllles d'or rencontrés
FlIiOT , B.E.F. E.-O., IV, Il. 974. Çl'! Jaya devaient provenir du dépôt supérieur (lui
IndravaI'man dépense plus de 1.470 kilo- aurait facilcment échappé aux spoliateurs.
grammes d'argent (je néglige les 1) !.'Ii/'; !lI' (3) Exception faite cependant pour
valenr inconnue, mais qui Ile doiyenl pas (IUl'l(I'ICS atlaches métalliques de dais
représen ter eu raison de leu ['place u Il granll dans les lours de l\)lltO'Ilg lIly.
poids) et 3 kgr. 034 d'or il la décoralion . (1) Hung Th(llIh ou YClIl l'UUllg (voir
de Bi de lIlî SO'Il. ]~n raison de la quan- Il . 133).
tité, on peut supposel' le premier utilisé (j ) Il n'est cependant pas certain que
ell pla(IneS de r evêtement, le second en celte pièce ait servi !le couronnement, car
applications de feuilles minces sur les nous Ile l'avons pas trouvée en place.
mnorti ssemenl s . Si cette interprétation est (6 ) FOlldatious de lIlî SO'Il AI' Fi'
exa cte, il faut constater qlie le monument (1) lIlî SO'n H2' 11:,.
avait élé hien soigueus('ment dépouillé (8 ) Pô Nagar <le ;\"ha Tmug tour S.
LA CONSTRUCTION 209

jamais conçu un monument de pierre ou de briques que comme


un bloc compact, d'une pièce, où l'on taille_la forme voulue; faute
du bloc rêvé, ils le réalisent en empilant des matériaux avec la
seule préoccupation de faire disparaître complètement toutes traces
des raccords inévitables; ils s'inquiètent peu alors de ce que de-
viendra ce bloc fallacieux au cours du temps (1); aussi n'ont-ils
jamais étudié le placement d'un élément par rapport à un autre;
ils arrivent ainsi à des raccords d'assises souvent extraordinaires,
offrant des lits biais, des surfaces ù ressaut, au petit bonhem; des
pièces présentées (2). ?lIais, et c'est le vice le plus grave, ils n'ont
jamais cu la moindre idée du chevauchelllent si nécessaire des joints,
ct l'Oll voit des tranches entières de maçonnerie s'élever SUI' une
britlue de base jUS(!U'Ù des mNres tIc hauteur, pans entiers qu'une
poussée légère fait osciller et qui sont ù la merci de la première
racine glissée dans la ligne ù peine sinueuse des joints superposés.
Un fait etrangc quand on constate cette maladresse des super-
positions verticales, est la perfection apportée dans les superpo-
sitions horizontales : elle s'explique aisément du reste, puisque
l'architecte çherchait surtout il, faire disparaltre tout cc qui tra-
hissait la non-hoHlOgénéité du bloc. Les surfaces qui doivent
entrer en contact sout polies par frottement, et les Khmèrs pous-
sèrent ce soin jusque (Ians l'exécution des constmcLions de pierre (3)

(1) Ainsi à Mi San Bt, l'inscription 82 a in-folio, Leroux, -1910, pal'tie de la pl. 66
sa ligne centrale gravée à la fois sur deux des galel'Ïes intérieures (fig. 32) . La même
pierres, de telle sorte que le moindr'e scène s'y répète deux fois ct exige chaque
mouvement des maçonneries l'eût rendne fois quatre ouvriers, ou bien les appareils
illisible. sont couplés. Dans cbaque éqnipe deux
(~) Voir à cc point de vue les joints des hommes sont accroupis et tiennent cha-
planches de notre article sur l'archilec- cun à deux mains un .b<Hon horizon lai
turc représeutée dans les bas-reliefs de avec lequel ils impriment il la piene
Java. B.E.F.E.-O., VII,p.'l ct sqq. : pl. l , un mouvemenl de va-el-vient. (Suivant
nOS 2 et 3; U, n° 34; Ill, nOS 50 et 58; IV, une convention fréqueute dans ces bas-
n° 99, et surtont IV., n° 69. reliefs l'horizontale fuyante est tradnite
(3) Bayon d'AIlUlcor Thom, bas-reliefs. llar une yerticale et . le bàton apparaît
Mission Il. DUFouu avec la collaboration debout.) Le poids corisidérable de la
de C. CARPEAUX; publié par la Commis- pierre est soulagé par un levier, elle est.
sion Archéologique de l'Indochine. l'aI'is , rattachée à sa tête ct, sur l'extrémité oppo-
A~:'iA~l. - II. H
210 L'ARCHITECTURE

(fig. 32). L'opération, plus facile avec la brique, s'accuse chez les
Cams par l'absence complète d'épaisseur aux joints; ceux-ci se tra-
duisent seulement par une lig,~e presque théorique et souvent invi-
sible : quand les briqués sont sl~parées, on retrouve entre elles la
trace de la boue sèche produite par leur frottement.
D'aulres délails de pose ré"èlent encore chez les Cams un senti-
ment délicat des difficultés propres ù l'emploi de la matière imposée
ct qui contraste encore avec leurs fùcheuses superpositions. Ainsi
dans la construction des extrados curvilignes qui se relèvent aux
extrémilés(l), il était difficile d'exécuter, et surtout de conserver après
le ravalement, les languettes aiguës que produisait la taille, quand

sée, 11Il homme pèse à volonté, (liminuant la ligature, précaution uliJe pour empê-
d'autant le coefficient de frollement qui, cher lellr rupture. Mais le sculpteur, dans
surtout au début de l'opération, empêche- cetle opération déjà bien complexe à re-
l'nit le mouvement de la pierre ou exige:'" présenter pour lui, l'aurait-il encombrée
rait un pel'sonnel bien plus important. encore de ce personnage supplémentaire,
Mais il lui seul il ne peut suffil'e à cet d'un rôle alors si modeste? Et comment
effet. Ce kvier est attaché lui-mème à n'aurait-il pas indiqué le récipient d'où
une pièce horizont.ale qui semble (groupe s'écoulerait l'cau?
de gauche) fixée seulement d'un côté. Au On pent sc demander si la lecture dè
bont opposé et libre est lin personnage cc bas-relief ne pourrai t pas être pIns
accroupi. Cette pièce, ({n'il fant supposer simple et s'il ne s'agit pas seulemont
maintenue latéralement, fornle ressort de de la mise en place des pierres : dans ce
has Cil hant, ct le personnage supérieur, cas, le couli debout laisserait doucement
en sc déplaçant légèrement (l'arrière en descendre la pierre, dont les personnages
avant, allénue pl'ogressivement sa réac- accroupis régleraient la ycrticalité et
tion ct permet ail frottement de sc faire l'aplomb avec des guides verticales. Cette
(le 111us CIl plus serré. Les deux groulles interprétaLion ne nous parait pas accep-
semblent indiquer deux temps de la même table, parce qu'il n'est l)as douteux que
opération. A tiroi te, le travail est en pleine les monu menls khmèrs aien t été construits
lIIarche, le persollllage supérieur recule en IJlocs grossièrement laillés dont le ré-
1\n bout du ressort, l'aide d'en bas pèse glage vertical n 'était par conséqu~nt pas
slIr le levier. A ~auche, l'opératiou est nécessaire, au moins avec celte minutie. Il
fiuie; les polisseurs quittent leurs barres suffit d'examiner l'appareil des blocs ct les
de traction, J'aide lâche son levier ct le languettes impossihles àobtenir dans une
travailleur d'en haut <lui s'est rapproché taille antérieure à la pose pour s'en con-
de la ligature s'occupe à la défaire. vaincre. D'ailleurs un certain nombre
M. de Mf'cquenem (/J.E.F.E.-O., xm, 2, d'édHices, ct non des moindres, comme le
p. 20, note 1) présente une lecture réduite, l'l'ùsùt Takèo d'Aùkor, sont restés à ce
mais analogue (le la même scène j il in- stade de leur exécution.
terprète le personnage supérieur comme (1) Vestibules, voûtes d'édifices longs.
un couli chargé !l'arroser les rotins de
LA CONSTRUCTION 2lt

la courbe venait sc fondre avec l'horizontale (fig. 33-b). Pour éviter


cette grosse difficulté, les èams sc sont astreints il tailler oblique-
ment les briques avant la pose, en les polissant suivant le biais
obtenu (fig. 33-a) : ainsi les lits plongent de plus en plus en arrière
en même temps qu'ils s'élèvent, et leur plan de pose reste, comme
pOUl'ia terminaison d' une surface horizontale, parallèle à cette sur-
face, c'est-à-dire ici au plan tangent (1) à la courbe.
Le même système est employé pour les murs à. crête curviligne

Fig. 3:2. - Polissage des joints, bas-reliefs !lu nayo~ !l'Aùkor, galeries intérieures.
I_argeur totale: environ 0 m. 85 (').

qui enferment l'escalier de Pô Nagar il Nha Trang (fig. 33-c);


mais ce sont naturellement ici les joints les plus inférienrs qui sont
les plus obliques pour éyiter la difficulté de taille ct s'opposer plus
efficacement à un glissement possible.
Une autre subtilité amusante est reconnaissable dans un édifice
relativement moderne, la tour principale de Po IOauù Garai. Les
briques supérieures (J), formant terrasse au soubassement, n'étant
près des bords mainlenues par rien, pouvaient sous une charge
médiocre basculer en ayant; aussi leur face poslérieure de joint est-
cHe taillée en oblique (fig. 33-d) ; clIc s'insinuc ainsi sous la face

(') Voir noie 3 de la page 209.


(1) Vestibule du kalan principal aux Tours d'argent.
212 L'A R CHI TEe T URE

antérieUl'e de la brique suiYa~te (2) qui la maintient en place par ]a


queue. j
Nous ayons vu déjà que l~s briques étaient parfois faites à la
demande, comme dans le cas des piliers octogones. Une disposition
analogue fut adoptée pour la construction des parties hautes très
exposées, et à la Tour de cuivre,
dont nous avons pu étudier la
construction· supérieure, l'appa-
reil devient diagonal. L'angle,
partie la plus exposée, offre alors
aux intempéries ses briques par
leur tôte; celles-ci, démesuré-
ment allongées, profitent ainsi de
la résistance de toute leur pro-
fondeur.
c De même encore nous Yoyons
que les ruines d'édifices, chaque ·
jour plus nombreuses (1) en rai-
son de l'infériorité des matériaux,
firent prendre certaines précau-
Fig. 33. - Détails de construction. tions nouvelles. Ainsi à Chièn
Dàng les angles inlérieul's, pour
éviter une disjonction fréquente (2) (pl. CXXVlI-B). ont leurs parois
liées J'une à l'autre par des pierres plates échelonnées dans la hau-
teur et qui se chevauchent.
Ces matériaux si imprudemment superposés, les constructeurs
ont-ils songé au moins à les assembler solidement? Oui, pour les uns
et les autres, mais s'ils y ont réussi d'une façon extraordinaire pour
la brique, ils n'obtinrent jamais une jonction sérieuse pour la pierre.

(i) Ruines du sanctuaire de Mat~liÏl- angles, au point que sur toute la hauteur
geçvari, par exemple. Ile l'arête S.-O. l'arête intérieure s'ou-
(2) A Nha Trang la tour S. était ainsi vrait à ·jour sur l'extérieur.
complètemf'nt disloquée par les quatre
LA ÇONSTRUCTION 213

Pour. la brique. les Cams ont employé deux modes ùe liaison,


selon qu'elle était cachée dans l'intérieur des maçonneries ou appa-
rente en parement. A l'intérieur des murs les briques sont empilées
à bain de mortier de cette même terre rouge déjà signalée (1), telles
qu'elles sortaient du four, et sans régner le plus souvent ni entre elles
ni il plus forte raison avec celles des parements. L'adhérence deceUe
terre rouge est telle que le tout ne forme qu'un bloc tant qu'ill}'est pas
attaqué par la végétation; mais la moindre graine y germe aisément
et les racines l'etransforment rapidement cet ét~'ange mortier en véri-
table terreau. Le parement est aussi soigné que la construction inté-
rieure est grossière. Lits et joints finement polis ne présentent aucune
épaisseur, et les surfaces de contact adhèrent avec une telle puissance
que deux briques ainsi jointes et proj etées cl terre de haut s~ brisent en
.travers, sans que les tronçons se décomposent en leurs deux éléments(2).
Par quel système les Cams obtenaient-ils cette adhérence par-
faite? Je ne pense pas qu'il soit utile de faire une fois de plus jus~
tice de la curieuse tradition qui donne les monuments cams comme
des empilages de briques crues, ciselées dans la terre encore molle
et cuites ensuite en masse, au moyen de brasiers colossaux. Cette
théorie fantaisiste, trop facilement acceptée d'abord, repose sur un
fait vraisemblable auquel nous r eviendrons plus loin, mais il n'y a
pas lieu d'insister au sujet de l'écrasement inévitable des assises infé-
rieures sous la charge effrayante des maçonneries supérieures, ni sur
l'insuffisance du brasier le plus formidable cl cuire les briques au centre
de murs qui parfois atteignent une ~paisseur considérable: celles
de la surface n'eussent pas manqué de se vitrifier et les pierres de
la construction de se calciner complètement avant que les briques
intérieures eussent seulement commencé à s'échauffer. La vérité est
tout autre, bien qu'encore assez mystérieuse.

(1) Nous avons pu étudier spécialement (2) Expérience faite du haut de la Tour
cette disposition au cours des réparations de cuivre, soit de 25 mèt.rcs environ, et
des édifices N .-0. et S.-E. à Nha Trang l'édifice n'est déjà pIns du temps des
(8f3). meilleures exécutIons.
214 L'AHCHITECTUHE

D'après des renseignempnts indigènes, certains villages voisins


de la forêt emploieraient uh procédé
. . curieux qui peut nous mettre
sur la voie. Les habitants utilisent dans la construction en briques
une eau additionnée d'un suc végétal, d'une résine soluble qui four-
nit en séchant une véritable colle extrêmement adhésive (1). Peut-être
les Cams mêlaient-ils ft l'cau qui servait au polissage des briques
quelque matière de ce ' genre qui, avec la boue du frottement, four-
nissait ce joint invisible et si puissamment adhérent (2).
Les pierres ne sont unies entre elles, et parfois avec la maçon-
nerie de briques, que par de curieux tenons de pierre à double
tête '(Tour de cuivre). Mais entre la maçonnerie et la pierre la liaison
est demandée d'ordinaire :au poids des briques qui reposent et en-
serrent la longue queue, prolongement habituel des pièces incrustées.
Les dalles d'arête sont parfois l;ecoupées en échelons pour mieux
s'associer à la construction de briques (Phông Lê) (pl. CXLII-C i ).
Les tympans eux-mêmes ont un fort talon inférieur, dont la profon-
deur égale parfois presque leur hauteur, de sorte que leur ensemble
paraît constituer comme une carte pliée à angle droit: ce dispo-
sitif entraîne une dépense énorme de matière; néanmoins, ce système
'est si constant que les grandes faces de corniche (Tour d'or) sont
évidées ainsi en forme d'L couché, alors que le travail de refouille-
ment n'apporte ici aucun avantage. Nulle adhérence réelle n'existant
entre ces divers matériaux, on voit combien pour la pierre les pro-
cédés de liaison sont insuffisants, et c'est ainsi que ces éléments qui,
dans la pen~ée des constructeurs, devaient assurer la durée des édi-
fices, ont été pour ceux-ci une cause fréquente de ruine.

(1) M. Aymonier(Cambodge, 1, p.104) si- (2) On n;ignore pas, à ce sujet, que les
gnale un système analogue pour l'ancienne Annamites obtiennent par la macération
construction en briques en ce pays, etl\!. de et la fermentation du papier dans une eau
llarthélemy (Jlupays Moï,in-Bo ,Paris, Plon, additionnée de chaux et de sucre, un en-
1904, p.18:l) indique l'emploi de l'écorce duit, le voimal, tellement résistant qu'il
du bdng loch pour un usage probablement acquiert avec le temps la dureté de la
semblable. Ennnie R. P.lI. de Pirey nous meilleure pierre. (Cr. POUVOURVILLE, Art
signale au même titre le bai loi nhat (te- Indochinois, Enseignement des Bcaux-
thrantera laurifolia, d'après Génibrel). Arts, Quentin, p: 117.)
LA CONSTRUCTION 215

La taille ne nous retiendra guère. Moulures et sculptures sont


ciselées à même la brique sans aucun respect du petit élément
appelé à les recevoir ct qui souvent est réduit ft la plus mince et
plus fragile languette. Toutes les parties de pierre semblent toujours
avoir été taillées à pied d'œuvre. Alors qu'il existe un nombre con-
sidérable d'édifices, et de la plus belle époque, à peine ébauchés,
il n'est, à notre connaissance, aucune partie de pierre mise en place
qui ne soit achevée, à la réserve seule de la dernière ciselure (1).
Par contre, les maçonneries de briques sont très rarement finies(2)
et le plus souvent se limitent en formes simples provisoires; cc
n'est llUS seulement la cisehlre finale qui fait défaut, mais souvent
la préparation même des profils (3) • Nous n'avons que trois renseigne-
ments SUl' le mode même du ravalement que ce système exigeait.
A Mi SO'I1 E7' une dalle d'arête en place, soigneusement taillée sui-
vant le profil définitif, montre que le ravalemmÙ de la corniche était
exécuté dans la brique en suivant le guide ainsi tracé. Un fil tendu
d'un point symétrique de chaque dalled'arêtepermeUait de s'assurer
de l'exécution parfaite des moulures. D'autre part, la tour S.~ de IIoà
Lai, entièrement achevée dans le haut tandis que les parties basses
ne sont qu'épannelées, donne à penser que le ravalement était com-
mencé par le sommet, système naturel d'ailleurs . qui réduisait au
minimum le besoin des échafaudages si peu durables sous ce climat.
Enfin, aux piliers de Phông L~, de pierre restée en épannelage, on
voit que, suivant la méthode la plus simple, le travail était mené de
la litasse des plans aux détails, cc qui explique l'exactitude parfaite
des rapports de saillie symétriques autour d'une rainure, dans un art
où la précision d'exécution est si rare: les plans généraux étaient ob-
tenus tout d'abord, et les rainures concentriques qui constituaient
le profil y étaient traitées successivement.

(1) Sous
cettcréserve,piédroits dePhôllg (2) Série de Mi SO"n Al' tour centrale
L~, colonnes de porte à Bong Dmmg 1 ùe IIoà Lai.
tour principale, lions des tympans de Mi (3) Pô Nagar de Nha Trang.
80"n Al2 et Aw
216 . L'ARCHITECTURE

Bien que le travail de ravalement, dans les rares cas où il fut con-
, 1
duit jusqu'an bout, ait toujours i~té efTectué avec la pIns grande minu-
tje, il fut sysMmatiqucment évit'é dans toutes les parties masquées (1).
Il semble difficile, avec un ravalement soigné et un parti de
ciselure complet, que les Cams aient jamais caché un parement
aussi fini (2): nous n'ayons d'ailleurs retrouvé aucune trace
d'enduits. Et cep'endant nous devons constater parfois d'étranges
comhinaisons de mat(Sriaux de couleur différente, dont le bariolage
en un même motif ne peut gnè.re rester apparent. Ainsi, au halan des
Tours d'argent, la frise il guirlandes pendantes, motif important de la
corniche an corps principal, est coupée dans sa hmiteur par la subs-
titution de la pierre il la brique: son ô l é~ant décor est ainsi blanc
dans le haut, rouge dans le bas. De même le pilastre d'angle de la
Tour de cuivre, constitué, aux trois quarts en surface, de pierre vio-
lette qui se décolore aux intempéries, est pour le'reste en hriques.
Il est vrai que le discor souligne plntot ici le changem ent de matière.
Faut-il supposer que certaines surfaces reçurent des applications de
métaux précieux, or ou argent, comme diverses inscriptions le fe-
raient supposer (3)? L'emploi d'un enduit ou mieux d'tin badigeon
exh'êmement fin après le polissage des surfaces est reconnaissable
à l'intérieur ' de cCI'Laines tonrs (4): il put très bien recevoir des
peintures en poudres môtalliques itl'cxtérieur. Tous ces raffinements
se perdentaycc les dernières constructions, ct cell es-ci, loin de re-
cevoir à l'extérieur comme à l'intérieur un véritable poli, finissent
par montrer en parement de légers joints au mortier de chaux (5).
Nous n'avons aucune donnée sur les méthodes de montage; la
disposition même des voûtes permettait, dans la plus grande partie

(1) ~H Sail il;;, C3 an voisinage du mur : été appliqués sur la lJrique même, sculp-
séparatiC, :Mi San AI, llinh Lâm, parties tée des mêmes motifs,
cachées par les templions, le ycsti- (3) Voir Ilote 2, p. 208,
lmle, etc , (4) Quclques linéaments, d'ailleurs . in.
(t) Ceci Il'est pas lIlle preuYe, car lin ,formes , sont encore reconnaissables aux
Cambodge, en tout temps, des enduits de parois intérieures de]a tour Mi San C2 ,
chaux à peine plus finement traités ont (5) Mi Sail II2' bamuri. de Po Nraup,
LA CONSTRUCTION 2t7

du gros œuvre, de hisser les matériaux, surtout les pièces lourdes,


avec aisance, tandis que la large surface des murs ou des voùtés
donnaitun champ aisé il toutes les manœuvres. Les petits matériaux
purent môme être élevés jusqu'au sommet par la trémie supérieure
d'aération. Il n'en reste pas moins que le montage de la pierre ter-
minale, sapose et le ravalement des surfaces extérieures exigèrent
l'emploi d'échafaudages; le bambou ct le rotin, d'un usage si courant
dans ces régions, durent de tout temps en fournir la parfaite matière.
Deux points dans la construction appellent toujours des dis-
positions spéciales ct particulièrement soignées: les fondations et
la couverture. Les premières sont toujours difficiles il, examiner, et
le plus souvent on ne peut juger de leur valeur que par la manière
dont l'édifice s'est comporté au cours du temps. Ce critère semble
indiquer que la fondation came fut d'ordinaire insuffisante. La
ruine presque complète de tous les édifices en plaine, Ht où le roc
ne venait pas fournir il l'édifice une ;J,ssieUe suffisante, en paraît
. une preuve presque certaine. Dans la tour N .-0. de Pô Nagar de
Nha 'l~rang, les roches sur lesquelles repose l'énorme base des
murs n'ont pas été retaillées ct la maçonnet'Ïe vient seülement en
boucher les angles ouverts par le haut. L'édiculé S.-E. est élevé mi-
partie sur une substruction antérieure, mi-partie sur le sol, ct, mal-
gré sa masse insignifiantè, a basculé sur l'ancienne assise, plus
résistante que la fondation nouvelle: le dévers est appr(Seiable. La
fondation de la grande tour n'est pas meilleure; l'édiflce a tassé
sous toutes les parties où lepoids est plus lourd, ct les éléments
nloins chargés, fausses portes, vestibules, ct même les quatre angles
du corps inférieur, se sont séparés du noyau central, accusant partout
une dislocation de bas en haut de près d'un décimètre.
Nous voyons cependant, dans les monuments d'ailleurs plus an-
ciens, une disposition qui révèlerait un' véritable sens du risque des
tassements, si ce n'est plutôt une heureuse économie. A Mi San Ai'
A'1' 1'\ où de larges soubassements encadrent la base des édifices.
la maçonnerie ~es murs ne s'y prolonge pas; la paroi extérieure de'
218 L'ARCHITECTURE

la terrasse et les substructions mêmes de la tour sont construites en


1
briques, mais indépendante~; entre elles existe un étroit espace,
simplement rempli de galets 'ct de terre rouge bien pilonnée. Ainsi
les parties diversement chargées furent laissées indépendantes.
A part les défauts signalés, la combinaison des fondations, lorsque
l'édifice est construit surun sol ordinaire, paraît assez heureuse. Voici
comment celles de la tour O. de Nha Trang (milieu du lX." siècle)
sont exécutées. Sur le sol vierge, de bonne consistance ct soigneuse-
ment arasé, est posé un rang de grosses briques (41 X 22 X 9) re-
couvertes par une couche de 2 ou 3 centimètres de terre rouge qui
parait cuite sur place ct qui a la dureté J'une poterie grossière. La
masse des murs s'élève sur celte sorte de terrasse, laissant au centre
une cuve où un dépôt sacré était enfermé. Elle fut, apr,~s achèvement
des substructions, remplie ùe sable, avec quelques cailloux et frag-
ments de briques; le remblai hien tassé, on · étendit sur la surface
supérieure une nouvelle couche Je terre rouge de 8 à iO centi-
mètres d'épaisseur, extrêmement dure, ct sans doute aussi cuite de
la même façon. Sur celle-ci enfin fut posé le dallage de la tour en
plusieurs épaisseurs de briques mises tL plat, tandis que les murs
prenaient leur assiette sur le cadre Jéterminé par les substructions.
Les autres fondations qu'il nous a été ùonné d'examiner ont tou-
jours présenté le même parti: parfois les suhstructions sur les faces
intérieures de la cuve sont obliques(!) ou tL redent(2), mais la présence
de celle-ci est constante; elle semble d'ailleurs répondre plutôt ù un
besoin religieux qu'à un système d'économie, car dans certains édi-
fices elle n'est pas concentrique à la salle (3) ou est beaucoup plus
petite(4) qu'il ne serait nécessaire pour la solidité de l'ensemble.
Il va sans dire qu'à la basse (~po'lue les fondations sont com-
plètement nl~gligées : si le bàtiment S.-O. de Nha Trang ne repose
déjà que sur un grossier lit Je galets dont le niveau n'est même pas
descendu à la hauteur du sol extérieur des constructions anciennes,
(1) Mi SO'Il AIO. (3) Mi SO'Il FI.
(2) Mi SO'Il Gt • (~) Mi SO'Il A'i' Ft.
LA CONSTRUCTION 219

à Mi Son D3 les briques des murs sont placées directement à fleur


ùe terre et sans aucune préparation ùu fond.
Les èams ont utilisé plusieurs modes de couverture. Celui qui
paraît le plus ancien comporlait l'emploi de charpentes qui sou-
tenaient au-dessus du vide la toiture même. De quoi celle-ci était-
clIc faite? A côté de la tuile, 'qui fut employée sans doute dès l'ori-
gine (1), il semble qu'aux temps tlllciens un procédé différent ait été
utilisé; certains édifices (2) en
effet, commel\lî Son Afp Fi' qui
n'ont pas éM voûtés, n'ont l'Ü-
vélé à la fouille aucune tmce
de tuiles. Ce n'est pas la pre-
mière fois que nous nous trou-
vons en présence de cc pro-
blème (3) et la même solution
à notre sens s'impose, l'emploi
de quelque aggloméré de terre
ct de paille hachée, modelé sur
la courbure des pans de toiture Fig. 3·{. - Tuiles éames.
A: Po l'Îagar de Nha Trang, grande salle; B :
basse, matière relativement lé- lIoà Lai, salle centralo (au 1/10' environ).
gère et qui, comme nous le
voyons chez les Arabes, reste parfaitement étanche si on l'entretient
avec som.
Après 1\11 Son EpNha Trang et Hoà Lai nous donnent des
exemples d'emploi des tuiles comme couverture; celles-ci sont
d'une forme spéciale, plates, longues, avec tenon d'accrochage
(fig. 34). Elles sont terminées par un triangle, ce qui, posées, leur
(1)Mi SO'n El' furent installées, et la couverture en
(2)J,a forme creuse et le peu d'impor- chaume ou en bardeaux ne parait guère
tance du tertre de !lécombres inrliqucll t net- probable. D'ailleurs .Ma Touan-lin (Méri-
tement qu'il n'est pas composé des débris dio,'laux, p. 44) mentionne, plus lard il
d'unc voùl.e cn briques qui se présentent esl Yrai,,-qu.e « les maisons sont toules
toujours en un cône considérable; on ne surmontées d'une plate-forme Cil ter-
peut d'autre part taire l'hypothèse d'un rasse )l.
inachévement, puisque les divinités y (3) Cf. n.E.F.E.-O., VII, p. 32. en bas.
220 L'lA Re II rTE C T URE

donnait un pureau, une surface dé.couycrte, en forme de losange.


Parfois elles sont légèremcqt pliées sur l'axe ou même ornées
d'un cadre sail1ant (1). Petitcs'à Hoà Lai, elles sont de dimension
plus grande II Nha Trang, plus forte encore il Po Klauù Garai.
Elles couvrent encore quelques parties des toitures dans les bamuit
du Binh Thu~n (2). Partout ailleurs elles sont remplacées par la tuile
chinoise ct annamite \3); celle-ci ne paraît guère ayoir été employée
par les Cams. Cependant, nous avons trouvé à Nha Trang, dans
un remhlai qui paraissait très ancien, II l'O. des tours, des abouts

l'ig. 35. - PhU IItrng.


Inte rprétation en pi erre d'abouts ùe tuiles. Hauteur: enyiron 0 m. 30.
t?. . . "~"
L , ..; ~
· L' :(' ';,
1 ' · ' '-..- .1

circulaires de tuiles de recouvrement sculptés de divers décors,


en particulier d'une tête grossière en has-relief (fig. 45). De
même ù Phu IIl1ng un curieux motif de pierre semble le rappel
d'unecouverture analogue (4) (fig. ;35). Ces couvertures' reçurent par-
fois d'intéressantes faltières (5) (fig. 36).
Nous nous sommes contenté, dans l'examen de la voûte au cha-
pitre III de ce livre, d'en indiquer en quelques mots le système et
d'en décrire les formes principales. Il est nécessaire, maintenant,
d'en étudier le principe même et ·de yoir comment les èams surent
l'employer. Il ne semble pas douteux qu'elle ait été pour eux uu
début une nécessité franchement désagréable (6) ; aussi, nous le mon-

(1) Ces deux formes furent rencontrées turcs en picrre semblent la . traduction
à IJoà Lai, dans les décombres bien en- d'un système analogue.
tendu. (5) Bông DuÜ'ng III grande salle.
(2) Notamment dans celui de Tù Ly . (6) Une supposition de cc genre parait
(3) A canal et à rccom'rerllcnt, celle aujourd'hui toute gratuite, parce qu'à
qu 'cn France nous appelons romaine. notre époque de truquages nous sommes
(4) Au Cambodge, toutcs . les couver- toujours libres d'adopter telle forme qu'il
LA CONSTRUCTION 22t

trerons ailleurs, n'eut-elle aucune part dans la conception des édi-


fices; elle n'inspira à l'origine qu'une médiocré confiance et l'on
chercha longtemps 11 la dissimuler.
Il n'y a ùonc pas lieu d'invoquer pour justifier l'emploi de cette
voûte le dicton hiilùou : les voûtes appareillées n'ont pas de repos,
seules les voûtes encorbellées « dorment » (I). '

Aussi hien cc sommeil est-il ilhisoire: nombre d'ôdifices ainsi

Fig. ;;6. - Dong Dtrong lIl,


'fèlesfailières du toit de la grande salle, (Cliché J. de ~le cC]lIcn e ll1,)

voûtés se sont ruinés, alors que nos vieilles églises, souvent plus
anCIennes que ces édifices orientaux, ont suhsisté presque toutes
jusqu'à nos jours, quand elles ont échappé il la pioche des démolis-
seul's. Nos voûtes, en effet, sont en quelque sorte élastiques, surtout
celles de l'art gothique,et nombre, dans celles de nos cathédrales,

nous plaît ou, à son défaut, son appa- bleaux Iles voùtcs l'arc brisé, celui-ci est
rence. Il n'en était pas de même lorsque soigneuscmcnt évité dans tous les points
le jeu des matériaux était réduit à son plus apparents, arcs de portes et de le-
minimum. Rappelons qu'un lait sem- nêtres et spécialement dans les arcatures,
blable à celui que llOUSSupposons s'es t nettement décoratives.
produit Cil France aux débuts de l'art du (1) Cr. LF.llo:'i, les Jlollumenls de l'inde.
moyen âge, quand des nécessités de Firmiu Didot, Paris, i893, in·4, p, 35.
construction imposant dans les dou-
222 L'ARCHITECTURE

se sont déformées sans se rompre. La conservation de la voûte en en-


corbellementimplique une staQilité absolue ùes maçonneries de sup-
port, et, si j'en juge par celle! de leurs éll~ves, celles des maîtres
les Hindous ne doiyent que hien rarement présenter une résistance
complète. Il est impossible, ùans l('s eonstmctions importantes les
mieux exécutées, d'(Sviter fl'IClqlles tassements et le moindre d'entre
ellx tltStmit l'inertie de ces Yoùtes. Ccci exige
quelques éclaircissements. Qu'un des sup-
ports s'abaisse de quelques centimètres de
plus que l'autre, et l'élPlÏlibre cesse. En effet,
lié ou non il. la clef, le sommet de la voûte
chargé par les maçonneries supérieures ne

l \1-_
..:
.. peut se disloquer. Le côté qui a le moins
S tassé est ··()bligé de houder vers l'extérieur;
tous les jointsbàillent à l'extrados, détermi-
nant une sériede poussées normales aux in-
clinaisons prises, et la résultante totale de-
vient oblique (fig~ 37). Or rien n'est conçu
Fig. 37 . - bchéma mon- pour résister il une composante horizontale
trantla déformation des
voùtes encorbeIlées et l!édificctend à s'ouvrir. Un exemple ty-
apr(!s tassement irrégu- .
lier.
pique de ce mode de dislocation est fourni
par la nef du Pràsùt Top 1'110111 (1) (fig. 38) au
Cambodge. Suivant l'hahitude dlSplorable des Khmèrs, aucune clef
n'unit le sommet de la yoùte, mais toute une tour élevée au-dessus
charge l'arc.l~difice et voûte se sont fendus, et les maçonneries supé-
rieures tendent ù descendre dans le vide de l'arc en faisant boucler
les assises des voûtes qui, il leur tour, écartent lems piédroits. La
voùte qui devrait avoir la forme A a pris la forme B, et la ruine est
imminente.
S'il est 11 peu près impossible que cette voûte dorme réellement,
elle est par contre des moins avantageuses comme rendement. Ré-

(1) Cf. I.K., l, p. 296.


LA CONSTRU.CjTION 223

duisonsà son schéma la coupe d'une tour d'Extrême-Orient (fig. 39):


on voit que même en ne tenant compte que du parallélogramme
abc d, voire du triangle abc, l'équilibre théorique ne peut subsis-
ter que si la médiane a est verticale, puisque c'est la limite où le
centre de gravité tombe sur le plan de support. Alors ab = cd =cw
nécessairement, et le vide de la tour ne peut dépasser le quart de
la surface. On voit donc que, pour une stabilité que son poids
énorme rend chanceuse en raison des tassements inévitables, une

A
Fig. 38. - Croquis schématique de la ruine du Pràsàl Top Thorp.

telle voûte ne donne qu'une faible surface abritée au prix d'une dé-
pense de matériaux effrayante.
Bien exécutée, cette voûte peut cependant rendre de réels services~
et si la construction en est parfaite, elle permet d'élever à une grande
hauteur des matériaux lourds sur ùes murs relativement minces;
mais il faut alors compter pour la plus grande part sur l'adhérence
ùes lits, et la construction s'écroule dès que cette adhéren'ce cesse.
La ruine de Bi à Mi San ne doit pas avoir d'autre cause; celle de B2
est imminente, alors que d'anciens édifices, même d'une hardiesse
étonnante, comme B3 (pl. LXXX), ont pu résister jusqu'à nos jours,
et avec un peu d'entretien dureraient longtemps encore.
Si l'on s' en rapporte il la figure 39, le rapport théorique du vide
à la surface couverte par une voûte normale dut donc être du
224 L'AltCHITECTURE

quart: 0,25, le côté du cal'1'(~ intél'ielll' devant ètre exactement la


moitié du côté de celui extqrieur. La moyenne générale des con-
s tl'UC t·
IOns•cames est un peu . , .
ilupeneure, ° . t· 'a d·1re
, 30 , cc qUl.reVIeIl
que le coté intérieur est lUI peu plus que la moitié du côté extérieur,
exactement 0,548 .
Comme il faut s'y attendre, l'art primitif, avec la perfection de
ses matériaux, montre les vides les plus
forts. Sa moyenne est de 0,385. Fait il
remarquer et qui semble indiquer de véri-
tahles tâtonriements dans l'emploi de cc
système de construction, il montre des
écarts extraordinaires flui ne sc retrou-
yeront plus dans la suit~. C'es t ainsi (lue
le vide dépasse la moitié de la surface in-
férieure il Mi Suu C;;: 0,534: il est ·n ai
que le Illollulllent, bien flUl' de pelites
dimensions, s'est ruiné; mais il n'en 11
pas moins duré de longs siècles, car ses
Fig , il!). - Croquis schémati- déhris ne montrent · aucun essai de con-
que des masscs nécessail'cs sulidation. Dans la proportion juste de la
dans une constmctioll YOÙ-
téc CIl encorbellement. moitié (0)i04), la tour B~, très élancée puis-
qu'elle a près de trois fois sa base dans sa
hauteur (2,80), a duré jusqu'à nos jours dans lin état de consena-
tion remarquaHle malgré l'e1l'royable ébranlemcnt que dut causer la
chute de l'énot'me tour Bt ct l' effort continu des eaux qui out raviné
tuul le groupe BCD.
Par cuntre il KIuwug My tout' S., le rapport du vide à l'ensemble
'est de moins du cinquième (les surfaces des deux carrés sont dans
le l'apport 0; 17, en négligeant bien entendu le surplus d'évidement
artificiel) .
L'art cubique donne un l'apport aussi craintif il, la tour S. de Hoà
Lai: 0,1705, mais- il faut tenir compte ici de la présence des niches
importantes et du parli aussi hizar~'e que dangereux de l'épaississe-
LA CONSTRUCTION

ment des murs dé bas en haut. Les niches viennent ramener le vide
total à 0,227;), entre le quart elle cinquième. Le maximum l'le har-
diesse est donné dans cet art par la tour O. de l\'ha Trang: le vide
y était des deux cinquièmes; il faut dire d'ailleurs que la construc-
tion n'a pas duré jusqu'à nos jours. La moyenne est voisine de la
moyenne gélH~ralc 0,29.
L'art classique se l'approche de l'arl prilllitif salis atteindre sa
hardiesse: 0,34; il ne montre pas les mèmes éCiu'tS. Plus tard la
crainte des constructeurs semble s'augmenter sans cesse, ct elle est
parfaiLemenljustifiée, la réduction des vides ne compensant lJaS lcs
défauts de fabrication des briques : cc sont les l~difices les plus
anciens qui, de beaucoup, sonl les mieux conservés. Certains hàti-
ments de Vart çlassique témoignent encore d'une grande hardiesse,
comllle l'édifice S. des Tours d'argent: bien que percé de quatre
baies énormes, il présente, sans les compter; un ville voisin de
la moitié, 0,46. Par contre d'autres sanctuaircs, comIlle Thù Thiên,
montrent la plus grande timidité; elle a d'ailleurs sauvé celui-ci,
envahi par un banian gigantcslplC. Le vide n'y atteint pas le quart,
0,21.
Enfin, Hon contents de réduire l'espace libre, les derniers con-
structeurs descendcnt la voùte jusqu'au so], et dans ces conditions
mème Yan J\lum montre un vide de moins du cinquième, 0,19. ,'lais
la moyenne générale reste au-dessus du IIuart, 0,279 ou 0,273, sui-
yant que l'on réunit tont l'art secondaire ou (lue l'on tient compte
seulement de l'art déri ,"é, La dernière construction Yoùtéc, Po Bomé,
donne cependant un chiffre un peu supérieur, 0,28, bien que net-
tcment infüieur il la moyenne générale.
Cette Yoùte, comme toute autre, IH'éselltc. des garantics absolues
si elle est pratiquée dans un pan de muraille; aussi les C:ams s'en
servirent-ils pour constituer d'excellents arcs de décharge: ce fut
d'ailleurs, dans ]a plupart des cas, silllple question d'économie (il.

\1) Évidement dans les fausses l'orles de lIoit Lai, de lhwllg Long.
.\"~.'\~I. - Il. 15
226 L'ARCHITECTURE

L'intention neUe de soulagement apparaît cependant il Chiên


ltàng (pl. LXIII) et s'accenlup il nos yeux pal' la coul'hul'e que la
taille a donnée à la yoùte de ~écharge.
Construire un édillce, Illême splendide, n'est pas tout; il faut en
assurer la conservation. Bien qu'ils prétendissent élever des monu-
ments éternels, les éaJus ne paraissent jamais avoir songé il lem
entretien. La pensée religieuse est-elle cause lIe cette insouciance 't
Dépenser ses ressources à consener l'œuvre d'un prédécesseur,
c'est se priver des moyens d'acquérir par la construction d'un édifice
nouveau de pl'opres mérites. La raison d'ailleurs est peut-être plus
simple; elle résulterait alors de la conception fausse du bloc initial
qui au début paraît éternel.
Dans un pays où l'adion des iutempéries ct de la végétation est
si puissante, aucune mesure Ile fut prise pour lutter contre elle. Il
n'existe aucun accès aux étages permettant l'entretien de leurs sur-
faces plus directement exposées à la pluie et au vol des graines;
une simple doucine en pente trop faible les recouvre il la meilleure
époque ct fait ensuite place à des plans hrutalement horizontaux (1).
De pénibles expériences alllen(~rent cependant dans la seconde PIl-
l'iode il protéger ces surfaœs, soit par des dalles de pierre (2), soit
pal' un reyètclllent de latl~l'ite (3).
Les eaux s'écoulent directeIllenl à terre ct l'enceinte ou temple
forme une cu velte étanche avec ses issues relevées deperrons: un
orifice, traité parfois en tète ùe makara (4), mais toujours de section
bien insuffisante. est pen:é dans un des murs (5). L'eau séjourna
Jonc longtemps Jans ces espaces clos: aussi la cour principale l de
Dông Duo'ng est-elle sillonnée de chemins qui vont de bâtiment il bà":
timent, étroites chaussées relevées d'une brique ou deux sur le sol
environnant ou exactement de niveau avec lui? il est difficile de

(1) Tour de enivre, PÔ l{)anu Garai. c·) ~Ii SÛ'n E, IMng Duo'ng cour 1 j
(2) :IIi SÛ'n IIi' pOUl'les besoins <lu chantier nous avons
(3) :m SÛ'n G. dû créer Ul'Li [iciell('ment nu égout <le sec-
f i Chipu Hàn~, Cluillh LI). Lion MeuIllée qui Ile pamil vas exagéré.
LA CONSTRUCTION 227

s'en rendre compte. A Mi San Be D, l'absence de tout emmarche-


ment devant les édifices anciens fait supposer l'existence de pas-
sages pleins ou ajourés permettant d'aller directement de l'un à
l'autre (1).
La seule précaution que les Cams semblent avoir prise pour
s'éviter un entretien constant et difficile fut de constituer autour
des édifices une aire de terre à hl"iflues qui s'opposât il la germina-
tion des graines poussées par le Yrnt. Il n'est pas l'arc de rencontrer
des ft·aces de celte aire, ct c'est à sa cuisson sans doute que se réduit
le fait qui donna naissance il, la l'lgende des brasiers gigantesques
où les tours éames eussent pris leur consistance remarquable.

(1) Les caux torrentueuses qui ont passages relevés sans en laisser aucune
raviné tout ce groupe ont emporté ees trace.
CHAPITRE X

LA SCULPTURE. - L'ORNEMENT (1)

Introduction. - Profils. - Caractère conventionnel du décor cam. - Caracléris-


tiques du décor dans l'art primitif; - cubique. - Double courant de l'art secon-
daire ; - décor perlé; - caractère géomé trique de cette sculpture, - Décor en s
manuscrites; - décor dernier. - ,Hécors des pilaslres dans 1"8I't· primitif: rin-
ceaux à lige centralc; - rinceaux à tige latérale; - à motifs symélriques; -
dans l'art cubique. - Décor des moulures: rosaces; - lotus j - l'ormes spé-
ciales; - autres décors de moulures convexes; - de rainures; - motifs cou-
chés. - Grandes rosaces. - Décors peints.

Nous avons vu incidemment quelIe place importante l'édifice


èam réserve à la sculpture: nous allons chercher dans les chapitres
suivants à fixer clairement les formes de celle-ci; nous tenterons
plus loin (livre III) d'en dégager l'esprit.
Disons tout d'abord que dans toutes les expressions, architecturale,
ornementale, animée, figurée, elle il marqué le mème mouvement
de décadence continue; d'un . art parfois exquis à l'origine, elle
montre aux derniers jours un ilbàlardissement invraisemblable.
C'est peut-être pour la sculpture architecturale (2) que la distinc-
lion est le plus difficile,), faire entre le décor et l'élément orné;
l'union peut y être plus forte que partout ailleurs, et par exemple le

(1)Planchrs CLXV à CLXX. muis affecte une forme rlécorative qui


l\'ous entendons par ce ICI'me les élé-
(2) ne s'impose pus: ainsi en opposition aux
nwnls tlont le flt'ssin n'cst pas soumis ri- {liel'fcsde taille, dont le IJaremenl est sim-
goul'ellst'mellt anxc.xigellct's dt' la lIlutièl'e, ple, Il's mOlllnrt's, chapiteaux, l,uses, elc.
L'ORNEMENT 229

piédroit à contrecourbes (p\. CLI-D) est aussi inséparable de son dé-


cor de grandes feuilles que le chapiteau corinthien de ses volutes et
de ses acanthes ou le chapiteau gothique de ses crochets; supprimer
le décor, c'est supprimer l'objet même; le squelette est incapable de
tenir fe rôle de l'1~MmeIlt complet. Nous tâcherons cepemlant, pour
ohtenir plus de clal'té, de séparCl' les éléments toutes les fois que la
JI~composition ne sera pas impossible.
JI n'y a pas lieu, je crois, aprl~s l'(!tude que nous avons faite du
profil éam Jans sa manifestation principale, la base et la corniche
des kalan, lIe l'e"enil' en délail SUl' cette part si importante cepen-
dant du décor architectural. Les nombreux exemples déjà donnés
permettent de se rendre compte tIe hl variété initiale du profil tians
cet art et de la répétition perpétuelle ensuite des motifs qui prévalu-
rent. Celte répétition malheureuse amena l'abandon des multiples
formes primitives dont quelques-unes étaient si charmantes: profils
de lll4' des pi(~droits de fausse porte à Mi San Ai' ou Ci' de la base du
Jardin de Tourane (pl. CLII-2:l, 6, 3 ct pl. CXXXVIII-28). Tous, va-
riés ou monotones, montrent en dehors du parti général de répétition
en symétrie verticale sur lequel nous reviendrons plus loin, un détail
spécial à cet art, l'opposition franche de moulures semblables ct yoi-
sines (doubles quarts de ronll, dOllllles dO\lcines), système qui amena
parfois il des combinaisons fort curieuses: profil des piédl'oits redentés
de la porte d'entrée à la tour principale de Dông-Duang(pl. CLII-2l)
ct profil du dé suplSrieur du pit~destal 1 du même temple (pl. CXXV).
Peut-être faut-il signaler encore l'habitude ùe détaillel' à l'excès les
profils, habitude qui semble correspondre à une absence complète
d'esprit fl'échelle(1). Les piédroits ùéjà indiqués, le soubassement de
(1) L'échelle, en composition architec- présrnee donne alors Je sentiment de la
turale, est le rapport qu'orfI'ent IcsIHverses hauteur tolale drs gradins iunomlJl'ahles
parties de J'édifice aYec la taille hu- l)ar rapport il l'homme. De même deux
maine ou les élémenls de la composition lllitimel1ts cie même dimension produiront
qui. peuvent la ruppt'ler. Les Pyramides une impression de hauteur diHérentc au
par exemple IIC pm'uissent r(;ellement co- bénéfice de l'un d'eux, si cc demier com-
lossales que si l'on yoit des Arabes se porte dans son ordonnance des parties
hisser sur leurs degl'és, parce que leur telles que des balustrades par exemple,
230 LA SCULPTURE

Mi San Di' en donnent de bons exemplQs . .Mais on doit reconnaître


cependanl que, rare parmi le, arts d'origine hindoue, l'iu'l cam a su
apprécier la valeur des nus, 'ou du moins, car les suffaces restées
lisses eussent dû le plus souyent recevoir une ciselure minutieuse,
le calme des larges plans opposés au mOIlYCIl1CIÜ des moullircs ct
dûs sculplures à fort relief.
Si l'on consÎl1t'·l'c le décor ornemcntal (lu Campa dans SOIl ell-
sernhll', 011 est fl'appé tout d'ahord du Cal'llctùrc eOIlYcntiOllncl qu'il
IllOlllrn dils l'origine et de la persistance avec laquelle cc caracLère
cOllventionnel s'accentue ayce le Lemps, Ce n'est pas qu'à l'origine
l'artiste ne soit très capable d'interprétcI' spiriluellementla plante, et
tel motif de ce genre (fig. 135) présente un véritable eharmc. ~lais
dès le ddmt le décor est déjà arrêté dans une forme si spéciale qu'il
est impossihle tle déterminer quelle plante a hien pu l'inspil'er : cn
somme le rapport avec la nature ne consiste guère qne llans le fait
de l'attache des éléments SUl' une tige centrale.
Le décor de l'ad primitif, pal' sa légèreté. rappelle un peu les ca-
IH'icieuses arabesques sorties tlu pinceau d'un ornemaniste; les motifs
sc recourbent cependant en épaissrmr, Bien que ce genre (l'études soit
toujours extrèmement délicat, il ll 'est peut~ètl'C pas impossible de
caractériser la forme du décor cam à l'origine; mais il faut pI'O-
céder par comparaison. Une bonne part du décor dans l'art europücll
dérive de l'emploi de la volute, mais la spi mie y est généralement
finie; il sernhle que l'artiste bun ait plutôt conçu la décoration dans
l'emploi de formes ondulées s'achevant en pointes: la volute n 'y
est (IU'UIl élément acecssoire, prétexte à inflexions successives ;
quand une volute se trouve vers la fin du motif, une pointe la suit
encore et. s'unit il elle pal'une courbe cOlllilllle. La terminaison d'un

donlla Ilimensioll connue rappelle Il l'mil qu'ils traitent de manière identique dellx
l'idéc de la taille humaine cl fait ainsi Mifices de ùimensions très différentes.
sentil' la lIallt:!nl' l'éellc dl' l'é:li!ice. Ulln l'un !l'nne tl'entaine de m;}l!'os, l'aull'c
eom\mraison rupide des édilïce,; éams ' Il'lIlIe dizaine, COIllUW il ~H Slrn la tOlll' AI
montre quc lelll's ailleurs n'ont jamais eu et Jo sallctuail'C Ba. (Cf. pl. LXXii el
Je moindre ;;cnlimelll cie l'échelle, puis- LXXX,)
L'ORNEMENT 231

des molifs du beau pi(Sdroit de Trà J(i~u (fig. 40), (l essilléu à grande
échelle, donne assez nettemenlle caracti~rc de cc d,~c or. Cn tel motif
pourrai t sc continuer indéfinim ent: il est d 'aill e Ul'~ surprenant par-
fois de yoit' le nombre d'ondulations que subit " !"

une m ème feuille pour remplir l'espace qu' rlll'


est tl eslinée à occuper.
Ce n'est pas seu] ement dans le plan m'\ IlH~
de la slll'facc (l'le le 11101.11' s'inlll~ehit, ct si dans
Homllt,ü de cas ]e d,; co l' resté plat, c'est 'Ille Ip
plus souycnt il n'est (IIlC la pl'oj edion en plan
de fOl'les fl exions (1) (pl. CLXY-N, 1). DI·s que le
scu lpteur a toule liberté de eOlllpositioll, on yoil
]e décor sc tordre en sailli cs puissantes d'un Fi g. 40. - l'ril KiYu .
Exlrémit" ù'un rinceau du
elfet admirablc dans le mourernent lll/\rnr qu'in- pi Ii"r à conlrecol1rbc ,
diquent les motifs en jms-rnli ef (pl. C.\lX-L) (2),
, et ee padi est tellement conforllle au génie cam qu'il sc maintient
au milieu de la décad ence du r es te, ct sc retrouye ainsi au dl~ pùt de
Binh Bjnh, il cùté de rnotifs cO lllpl(~ t e rnent tl,Sgônérés (3).
Lors'Iu'a n contraire le mouvement ré el n'es t plus possihle hors
,ln plan, cornille dans les dalles déco upées qui forment les pièces
(l'accent ou les antéfixes, ]a yolute n e peut plus être indiquée qu e
pal' un silllple trait qui, il distance, deyient inyisihle ; l'œil ne per-
~:oit alors, dans le découpage de la silhouette, que les contours ex té-
l'i em s qui dessinent sur le ciel ti cs motifs en s manuscrites; et
peut-être ces déeors qui se Lrollyaient plae(~s en un des points les
plus apparen ts des 1l10nUmeltts anciens ont-ils profondôrnent influé
sur le développement de l'art postérieur. Dès l'art primitif même,
certains molifs à plat prennent déjà cet aspect aigu qui s'accentuera
ensuite (4) .

(1) Cnrll'es d'entrepilastre de Hoù Lai (3) Dépôt de BinhBinh. Cf. B.E.F.E. O.,
tour centrale . . l , p. 25i , fig. 45, 3.
(2) Dalle inférieure du piédestal circu- (1) Mi Scm, détails dans les s oubasse~
laire de lIà l'mng. mentsdel'élage àC t , desfenêtresdeDI' etc.
232 LA SCULPTURE

Dalls l"s I~Ji1Îl:es tIc l'art cubique, J 'un caractère si spl~cial et si


distinct du reste de l'art cami le principe de décor semble différent.
L'ensemble donne l'impression d'une tapisserie murale et, par l'intro-
duction de certaines combinaisons très simples, marque une tendance
nette il, nne stylisation, à une géométrisation plus grandes. Les
motifs Ol'nementallx perdent leur H~esse et sc décomposent en petits
éléments où les masses sont . détermin{~es par de simples rainures
(Hg. 41). Le parti si gl!nél'al de terminaison par des pointes dispa-
rait, et c'est toujours pal' des courhes que les motifs, du plus gmnd
au plus petit, s'achlwenl.
Cet aI't spécial co,'respond à. un mode de travail également spé-
cial, et nous ayons gardé en plusieurs points, notamment à la tour
centrale lIe Dông DUCYClg, l'übauchetle l'('.xécution. Le sculpteur com-
mençait par creuse" les rainures qui découpent le panne~ll en
motifs alors très apparents (pl. CLVI-A). Il ciselait ensuite les mille
petits éléments d'aspect presque pareil qui composaient chaque mo-
tif ct son travail 6tait complNement acheyé . .Le système fut déjà em-
ployé pour l'exécution du linteau de Mi San Fi' l'un des plus anciens
monuments qui, par certains côtés, sc rattachent il, l 'a!'t cuhique
(m. pl.-U). Cc linteau montre divers états d 'achèvement; fini dans
la partie gauche, il n'est qu'ébauché dans la partie droite --:- les
mêmes rainures y sont tracées, mais pour parachever le décor elles
ont été agrandies ensuite en dimensions différentes suivant l'effet à
obtenir pOUl' dégager des champs analogues à ceux de l'att primitif.
Peut-être est-ce seulcrrient dans la g!'ossièreté ' de cc procédé, au
jour où l'on cessa d'élargir les rainures, que se trouve l'ol'igine tIes
modifieations générales dans l'aspect du dlScor, CIl particulier la
disparition des pointes qui ne tt'ouyent plus leur pIllee dans cc sys-
tème.
AYCc l 'art secondaire, le décor tend encore il s'IScarter davantage
de la nature: le nouvel art présente deux courants, assez mal définis
d'ailleurs, l'un qui semble plus natUl'ellement découlm' de l'art pri-
mitif et qu'on peut suivre jusqu'à la fin de l'art èam, l'autre qui
o
234 LA SCULPTURE

paraît encore rattaché à l'art primitif, mais semhle il\'oit' (Sté forte-
1 · ,
ment influencé par l'art cuhiqut. Malhellrellsernentles,exemples sont
trop rares, ft cette époque où la: surface décorée se rédùit de plus en
plus. pOUt' qu'on puisse parler Ile cette division aveec'e rtitude. Nous
allons cependant essayer de la marquer avec qu?lqùe prl~cision,
Examinons tont Il'allorll la forme illterm{~(liail'e : le. chevet de
Pt) Nagal' (pl. CXXlII) nous en donne un exemi,lc' trt'·s rmnal'quahlc

qui uuit les qualités des deux at'ts en (Svitaut.la . Hwigrcur un peu
sèelw du premiet', la confusion et la 1t101Iolollic du second. Nous
y l'etrou \'0 ilS cucore les suites de feuilles, Il 'lm effet si heUt'eux, qui
se contournent SUl' el1es-Jll(~mcs.
D'autres exemples, assez rares il est vrai. nous montrent comme
dans l'art primitif des l'inccaux il hampe continue. Mais par suite de
l'abandon des pointes dans l'art cuhique, l'importance passe il la
petite volute !Jui leur servait do Mpart dans l'arL p!'imitif. La tnul-
til'lication de ces pelites l'olutes lraittJes pt'esque en: houles (pl.
CLX\'IlI-A) donne Ull aspect tl'(~S cal'llcl(~l'istique de lleco[' perlé il l'en-
sem hl o. C'est là ce qui fait l'originalité des pignons orien ta ux du gntlld
kaZal! et (10 l'(~(liflce S. aux TOl1l's ll'al'gcnt(l) (pl. XXXII). Ce parti s'ac-
cuse tIe plus en plus (2), aussi hièn dans des décors importants comme
anx f['onlons tIcs fausses niches de Nlu;Ul Tluip, quo dans de petits
dMails d'al'l'iUlgemcllt, COIllIllO au chevet du bodhisattva de Plmac
Tinh (Ill. l'l.-D), ou de costume, comme il en est au lJtllk1t!a du Çiyu
de B~lÏ IIlm (l'L CLXXIV-E), Il n'est pas jusqu'aux pièces d,'accent,
élémellts (llW cc d(~cor spécial ne semblait pas pouvoir atteindre
facilelltPltt, (lui ne le montrent. En effet, faute d 'adl'ésse peut-être
dans la taille de ces dalles, ' ou négligence, celles-ci ne présentent
plus les ajours anciens qui leur donnaient sur le ciel une si hardie
silhouette. Lisses, elles deviendraient trop pauvres; aussi les cro-

(1 ) 11 Cil est tIc mème sur un rinceau Cf. B.E.F.E .-O . , 1, p. 257, fig , 45,3.
Illat de Blnh llinh (pl. CLXVU-L), slIr (2) Sur un des lions de Vtin Tucrng ce
le beau l'illl:,call aux yajasil?!ha ailés parti est très apparent (pl. CLXXIII-B).
(fig. 59), même sur la suite des crosses.
...
o
!:j) :::.
~ C)
236 LA SCULPTURE

chets y sont alors soutellus et marqués il distance par l'importance


donnée il, la spirale de l's qfi devient saillante (i) (pl. CXLYIII-C, D).
Avant d'aborder l'examan. de l'autre courant, qui doit nous mener
jusqu'à la fin de l'art cam, notons encore la tendance spéciale de ce ·
nouvc} art il la simplification géonllltrique du décor. Déjù, dans l'art
cuùitlue existent certains motifs très heureux dont la gént'n'alrice est
une ligne en dents de scie (2i ,Nous retrouvons un décol' assez ana-
logue, mais où les losanges successifs remplacent les tl'iangles tic
l'exemple prtScétlent dans l'art secomlaire (3) .En outre, tanùis que
l'art primitif utilise il peine les rosaces, celles-ci semblent pi'endre
dans ce nouvel art une place assez importante (4) (m.pl.-B, J).
Faut-ilvoir dans l'introduction de la figure ou de l'animal au
milieu du décor flor.:ill'influence du rôle important de cette décora-
tion animée clans l'art primitif? Prohable pour l'ornementation
figurée qui envahit les corniches de Chiün Dùng (pl. CXL-B) et le
soubasselllent de i\ti San E4' cette hypotht~~se parait plus hasardée
aux Tours d'argent, à vrm Tuang, à Ihmg Thry,nh, qui semblent ·
indépendants de cette tentative de renaissance. La raison en est-
elle dans une simple décadence du sentiment décoratif dans les mo-
tifs floraux? Peut-être n'y a-t-il tout simplement qu'une recherche
malheureuse de variété.
Nous avons vu que dans le décor de l'art primitif unc des carac-
ttSristiques étaitla terminaison des motifs en pointe et qu'en certains
éléments' particulièrcment importants, comme les pièces d'accent,
ces pointes affectaient la forme d's manuscrites. Ce décor spécial

(') Sur le coiTre, coiffe el tiares royales, (1) Ml Sail RI' Phl1cfc Tjnh, Pô I\IauÎl
n, cavan alah, boutons d'oreilles et
k lrlll Garai.
bracelet. Accroché à l'anglll (lu coffl'e, (2) Plinthes dans les éllifires des deux
dia(lème religieux, Sur la l)Oite deux pério(les à Itong Duang, yoÎreallres, fig. 2.
mitres de rcines ct boutons d'oreilles. (3) Y,in Tuang et !Jièccs qui en !H'oyj"n-
Al)puyées à la boite, coiffes à jonr central I]('nl pent -êt re, à la lIésidcnce (leQlIi Nhall.
qui recoyaient les diadèmes de reine. Sur (Ii Piédestal de Th'~Jl Thap, suite de ro-
la table bal'l, diadèmes de rcine, boutons saces au dépôt de lJinh Itjnh, entrepi-
d'oreilles, bracelets, poignard. La boîte, lastres il l'édifice S. des Tours d'argent,
le coffre ct la natte qui forme fond sont an mur extérieur de Chanh L(l, aux lin-
d'art annamitp· teaux et impostes de Van TuÛ'ng.
L'ORNEMENT 237 ,

prenù toute l'importance ùans un des deux courants de l'art secon-


daire, et si parfois, COUlme dans une des belles échiffres de Chanh LQ ,
le rinceau tient encore une place prépondérunte (pl. CLXYII-~I), il est
d'autres motifs de la même époque (1) qui ne
sont composés presque uniquement que de ces
feuilles spéciales. Ces éléments tiennent une
telle place dans le décor qu'ils sont bientôt con-
sidérés. en eux seuls, cc que facilitaienL et ap-
pelaient dans une certaine mesure les maigres
espaces où l'ornement était encore utilisé:
anssi le décor, au lieu J 'êLre composé J'un
parti d'ensemble dont les crochets IlC seraient
que les détails, se transforme en une suite de
petits motifs, combinaisolls de ces nH~mes
crochets ou même suites silllples lIe ces cro-
chets (~).
La tin de l'art èam montre un décor très
particulier, Cil lanières enroulées el terminées
pat· des crochets, qui n'a son équivalent en au-
cun art ct qui, s'il rappelait quelque chose, éyo-
querait plutôt le souyonil' des eIllrelaès de cor-
tains manuscrits anglo-saxons pour le corps, ct
les motifs des rinceaux arabes pOUl" les pointes
(pl. CLXVlIl-F, Il, eL fig. 42 , miLre centrale). Fig. 43. -Mi Sail Al .
C'est là d'ailleurs ullcsilllple rcncoutre de ha- Hillcea ux des pilastres
de faus se porle.
sard, cur l'art islamique Ile semble avoir eu Large ur: 0 m. 60.
aucune influence sur la fin de l'al'tèarn, bien
que la religion de .:\IahomeL ait ôté introduite au Campa ayant la
décadence finale. La forme allongée de oes moLifs amène à les
traiter parfois en serpents ou sous l'aspect du dragon spécial au

(1) )(êmc monument, Ilécor d'entrcpi- (21 ~lotifs


d'archivolte Ilc Yun Tmmg,
laslrcs du mur extérieur (pl. CLXVII- fig. fil, ÙUIlépôt Ile Hinh Dinh. Cf.
F). lJ.E.F.E.-U., l, p. 257, fig.{5, '1.
238 LA SCULPTURE

Campa, l''Ïnügarai (1) (pl. CLXVIH-D). C'est, avec quelques motifs trôs
simples, le décor final de l'~lrt cam. .
Aprôs cette vue d'ensel~hle SUl' l'ornementation de cet art, repre-
nons partie par partie les surfaces décorées ct les motifs qui plus
spécialenlCnt y sont utilisés.
L'élément qui tient le plus de place à l'origine est la suite de
rinceaux qui décore le pilastre. Or que cc pilastre soit long ou court,
une de ses dimellsiolls excède tellemellt l'autre que la donnée géné- .
raIe reste toujours .'t peu près la même. Aussi le décor n'y cbange-t-il
guère.
Le motif initial est un rinceau il courbes régulières oscillant
autoUl' d'un même axe ct dont chaque sinuosité est occupée par une
sorte de large feuille trôs découpée qui sc redresse dans le sens du
mou\'elllent montant. Ce mutif est particulièrement apparent dans
la série Mi SUIl A~ el plus spécialCluent sur celte tour même (fig. 4<1
et pl. CLXV-N, G, 0). Lorsque la bande à décorer devient trop étroite,
en pal'ticulie[' dans l'encadrement des pilastres, le nombre des folioles
ù chaque feuille se réduit ct peut finir par n'être que de trois pe-
tites(2); si au contraire l'espace s'élargit, le nombre des él(~ments se
modifie. Les folioles sont gl~néralelllent très fines ct trl~s lIé tachées
les unes des autres (m. pl.-G); certains exemples cependant les
montrent plus serrées et plus nourries (3) (m. 1'1.-.1). Ce décor est
apparenté d'une façon remarquable, et surtout dans ce dernier cas,
avec le d(~cor des pilastres d'un des plus beaux monuments de Jaya,
d'un siècle ou deux postérieur au plus sans doute, le éandi Kalassan.
Cependant l'esprit même de la composition, la façon dont les motifs
su~cessifs se détachent de la hampe sinusoïdale,primitive, sellllJlent
indiquer qu'il n'existe pas de parenté dircde entre ces deux heaux
motifs.
Le même rinceau vient en double orner le tympan de briques de
Mi Sun B7 ; on le voit aussi entrer en eOlllpositiolt dalls un cadre .de
(1) Cf. )J.EY.B.-O., Ill, p. 4,;0 et V. (2) PiJuslt'cs tic pierre ù Hil Trlrng.
p.20. (:J) J\lItTO'ug :\Iy tour ~.
L'ORNEMENT 239

forme plus complexe, sur le heau piédroit


;\ eontrecourhes de Tl'à Ki~u; fait unique, je
crois, de petites figures so môlent aux rin-
ceaux (fig. 44).
Hors des Imn(lcs d e pilastres, cc motif con-
tinu sc l'etroll vo sous une forme plus accen-
tuée et qui moutl'c, fodem ent marqu(~ Cil
(lpaisseur, le mouvement traduit en has-relief
dans les décors de pilastres. Ainsi est ornée
sur la tranche une autre (Ialle de pi(l(lestitl
circulaire de II,t Tnrng.
De par la composi tion m êm e de ce motif,
chaque feuille, hien que dirigé e vers le haut.
a son mouvement tourné alLernati veIllent il
droite ct à gaucho. A Mi SO'n At, dans les
cadres d'entrepilastres (pl. CLXV-L), le ra-
meau générateut' cesse sa marche sinusoïdale
pour se ranget' sur un soul coté, ct toutes les
feuill es se détachent alors dans le même
sens. Elles y gagnent ainsi plus d 'aisance,
n'étant pas obligées d e paSSÜl' sous la hampe
continue. Cc parti sc retrouve en plus riche
sur la première dalle cil'eulaire de IIttTrung
(pl. CXIX-L).
Enfin un troisième motif es t prllsenté ,'t:Mi
SO'Il par quelques linteaux qui paraissent ap-
partenir aussi hien à l'art primilif qu'aux pre-
mièr es apparitions de l'art cuhique. J'ignore
l'origine primitive de cette composition qui
se montre dès le début dans une form e trop
détaillée et sous des aspects trop différents llig. H. - Trà 1\i ~ 1I.
pour ne pas avoir fourni déjà une longue Pilier il conlrccourhcs.
Hauteur : cm iron 2 .m . ·
carrière avant le moment où elle nous appa- (Cliché Je J. Comlllaillc.)
240 LA SCULPTUIŒ

mît. Dans son type le pIns riche ct le pIns franc, au linteau présumé
de 1\1i SO'n Ai (fig. 29 ct pl~ CLXV-Q), elle est constituée par des l'in;..
ceaux opposés sortant d' Ul~motif de feuillage dont une rosace occupe
le centre. Les motifs doubles se rencontrent et sc joignent sur une
sorte de cartouche èntoLlrl~ également de feuillage. Le même motif
réduit sc présente aux pilastres du piMestalde MI SO'n 1'\ (pl. CLXVI-
F), et les masses sur lesquelles yenaient se joiiulre les rinceaux op-
posés sont remplacées par des cartouches triangulaires. Au lin-
teau Ci le motif est plus cOlllpad, et le raccord se fait autour d' uu
losange ~leuri qui ne laisse riell subsister du blanc heureux de la
première composition. Celle..:ci du l'este, dans l'ensemble même du
linteau de Mi SO'Il Ai' Ile nous est donnée que par un des motifs .
occupé seulement CIl son centr(~ par une toute pelite ' rosace : aux
autres une rosace aussi Ïlnportante (PIC celle du centre est nSpélée
cl fail perdre tl l'ensClnble la Ilellelé .de sa composition (fig. 29).
Ce décor, qui par sa richesse peut se prèler ù l'ornementation
de surfaces considérables, peut aussi se réduire à presque rien, ct
nous le voyons ainsi orner la cimaise du piédestal de ?\H SO'n Ei ct
le devaut de ses échiil"res (i) (pl. CLXV-A, C) .
. L'arl cubique 1100S présente sur les pilastres lIeux motifs: l'un
paraît sortir de la même Ol'igine lointaine que le <lécor en rinceaux
de l'art primitif (pl. Cl.,xVI-O, J3) ; l'autre semhle au contraire
parent du décor, ornement des linteaux dessus dits, mais rétluil
alors aux seuls éléments montants (m.pl.-G, H, .Ji). Enfin un troi-
sième système montre les suites de feuilles dans le mêmc sens,
parlant d'uu côté unique du panneau ù décorer (m. pl.-D).
De ces trois éléments le premier motif (2) semble parliculii!-
rement dominer, le second est encore fréquent, le troisième est
rare . . 11 est remplacé parfois, dans les bandes étroites ct surtout
dans les décors horizontaux, par la série de motifs en dcmi losange
déjà sigllall~s ; /lons les YOYOllS dt-Ft aIL sOllhassenlr.nt primitif de
(Il cr. I.e., l , p. 409 , fig. 90 C. J 3 exceptionnl'lIe, l"excmple tlOllllé est
(t, La ful'IlI(' 0 e:<t [rl~'lUent e , la forme unique.
L'ORNEMENT 241

l{huO'ng My. Leur dessin était facile, puisqu'une simple ligne en


dents de scie le déterminait.
A cette richesse de décors presque constante dans l'art cubique,
de tous le plus l'(\ gnlil'rnm cnt o l'n,S . s'opposent en cette place 1'art

Fig. 4:;. - Pô Xagal' !le :'iha TI'Hug.


Pierre à scellcment e t fragm cnts divers. Hauteur ùe la pierre: 0 m. 32 l' J.

mixte, où le décor f~it souvent défaut , ell'art secondaire, oit le pilastre


reste toujours nu. Nons avons dit ailleurs comment, dans un seul

(') Sur la pierre, tête d'apsa ras pièce about de tuile ronde. A la réserve du ra-
d'accent; face postérieure d'une tête rie swi balau qui fut trouvé à Ban Matl'uot
Gar:tec:a ct frag ment d'épi de crète en (Darlac), ces divCl·S objets proviennent des
terre cuile. En bas, TYlsUli ')Ql au, el riessus terrains de PÔ Nagar.
A~XA'\{. - Il. 16
242 LA SCULPTURE

cas, une tentative a été faite pour le décorer (t); elle n'ajoute rien à
l'étude de l'art ol'neulental-
Si du plan des pilastres nous passons au décor des moulures . les
deux motifs COlllmuns dans la première période sont, pour les filets,
des suites de petites rosaces plus ou moins écartées qu 'unissent de

Fig. 46. - PÔ Nagar <le Nha Trang.


Pierre à scelleme nt. A, en Iwut, plan du scellcmen t; Cil bas, coupe perspccli\'c
Suivant la ligne A 0 Il G D.

petits rectangles, tandis . CJue les parties courbes s'ornent des lo-
tus en diverses formes.
Tout l'art de Mi SO'n At nous montre des exemples des petites
rosaces (pl. CLXVI-I, E). Plus tard elles sc simplitIcnt, le Mcor sé-
paratif sc réduit~ ct le motif disparaît, comme Lant de décors, avec
l'art primaire. Momentanément, à Chiên Bàng, des rosaces à quatre
feuilles tentent de les rappeler, mais disparaissent à leur tour
(pl. CLXVIII-L).

(i) Tour de cuivre, infra, p. fOf.J.


L'ORNEMENT 24.3

Quant aux lotus, ils se montrent sous deux formes bien différentes,
suivant qu'ils viennent orner des tores et des quarts de rond ou bien
des doucines plates.
Sur les quarls de rond, ils se prJsentent il l'origine, il Mi San et
à I{huang My, en feuilles -bifides convexes, plutôt allongtles et
très souvent sur deux rangs en hauteur (pl. CLXIX-F, 1). Il est plus
rare qu'elles affectent la forme de rais de cœur plus habituelle ail-
leurs (m. pl.-E. J). Le porte-hampn. de Pô Nagar de Nha Trang
montre nettement opposés les deux Iypes en question (fig. 43 et 40
et m. pl.-D) , Parfois la forme est iIl-
termédiaire, comme on le voit sur l'é-
nigmatique dalle de Tinlt Yün (Hg. 47).
Sur les tores, les lotus de type bi-
fide s'opposent par leurs extrémités ct
parfois laissent entre leurs groupes
des sphères nues (1) (m. pl.-G). Ces deux
systèmes disparaissent avec l'art pri-
maIre.
Sur les dOll cines et plus spéciale-
ment sur celles des piédestaux, les
lotus sont toujours sous la forllle géné-
rale des rais de cœur cl le plus sou- Fig. 4ï. - Tinh Yên.
PieTro à lotus .
vent Cil deux ran.gs. Le piédestal de Echelle: 0 m. 05 par mètre (").
Trâ. Kiêu, les deux dalles circulaires
de lIit Trang, le piédestal trouvé près de Mî SO'Il E(\, les colonnes B14
dans le même groupe, en donnent de fort beaux et fort riches
exemples (m. pl.-H, A, C, E). Ni l'art cubique ni l'art mixte par
contre n'utilisèrent ce décor en ce point. Nous le retrouvons en
revanche dans l'art secondaire en deux formes curieuses. Sur
(') Peut-être cette pierre. dont le rôle tecture dl! Sud de l'Inde, p. 1;;;;, fi g. 60.
nous est inconnu en arl cam, a-t-elle quel- Annales !In musÎ'e (il1imct , lome XX"I?
que rapport avec le balipidam, sorte d'au- ill-4°, Paris, (jeuthnt"r,W14.) ,
tel cxtérieul' des temples aeluels du Sud (1) lIoà Lai tour centmle.
de l'Jnde. (Cf. Joun:.w-DuIIIIEUIL, L'archi-
LA SCULPTURE

un seul rang les feuilles de lotus viennent orner les piédestaux


carrés; elles perdent leur~erticalité ct s'inclinent en s'écartant ' de
l'axe pour fournir aisémeÎIt le décor de l'angle (1) (pl. CLXX-I).
Partout ailleurs, restées droites, elles prennent un aspect de plus en
plus spécial. Tout d'abord, même en se multipliant jnSfl'l'à trois
rangs, cnes cessent de se CheYilUcher (2) (m. pl.-J, L). L'accolade
de tCl'minaison so modifie; le point celltml s'(~paissit et sc d(~laehe,
ct les eo lés se transforment CIt volutes (3) (m. pl.-F, L et fig. 48).

Fig . .1.8. - Ihrng T1wnll.


Partie ùe piéùes tal ù·ulle ùes tours. Lon g ue ur du fra gme nt: 0 Ill. 88.

L'espace cnh'e les feuilles, d'abord occupô par une simple côte,se
couvre finalement de chevrons (1) (m. pl.-L , F, A et fig. 40). Des
fragments qlli pro,'icnncnt sans doute tl ' ul1e d'os loms de Ihrng
-rJw,nh montront ce système de lotus tout en vahi de petits crochets
en oS (m. pl.-L), mais la plus belle cxpl'ession de celle eomlJi-
nalson nouvelle est dOnllée par les remarquables pit~destaux circu-
laires du müme monument (m. pl.-B, K ct fig. 48).
Les lotus reprennent leur forme classique lorsqu'ils sel'\'ont de
départ aux voùtes (5) (pl. CVIl); mais plus tant on ne les retrouve

(1) Pô Nagar de Nha Trang piédes tal de Ile la Tour d'ol', corniche de Bai Hlm.
l'idole principale (pL CXXIlI), piédestaux (1) Corniche de la tour S. de Yün
de )lï Scm E4' Cf i , lie Chunh LI) (pl. CXXl- Tucrn g et [r'agments conse rvés à la llési-
G, n, C) . t!CIlC(' (ln Qui NhO'Il.
(2) Dépôt de Qui Nhcrn. l") Yaù ~IUln,
(3) Piédestaux ùe Mi So-n UI , HI, el
L'ORNEMENT 245

plus que l't~dllits à do très secs (~léments sur t{llClques kut du llinh
Thu~n (i) (pl. CLXXX-L, II).

Le lotus entre ral'elllent en composition avec d'autres éléments;


il est cependant un exemple heureux de son opposition il des feuilles
ornées dans le soubassement de Mi San Fi (pl. CLXIX-J, J(). Il semble
aVOIr (!té parfois, dans l'art classiqyc, entièrement interprété en

Fig. 49.r- Qui ~h(y1l l.


Fragmellt rom ors," d e cornicho. IIautou r du décor: 0 m. 20 n.

crochets ct prend alors un peu l'aspect de véritables rais de cœur (2).


Deux autres motifs décorent les moulures conv~xes. L'un, d'un
elTet tr(~s heureux, n'est représenté que par un seul exemple, au
piédestal de Mi San Ei ; il sc compose d'une alternance de feuilles
tordues ct de bagues ventrues (pl. CLXVI-V). L'autre, d'un usage

(') Trouvé dans les soubassements de (1) n~ï Sû"rn à


KIlt à côté de la reine l'il
l'ancien magasin à riz et provenant sans Thu~n Bông.
doute des tours de Ihrng Th~nh. (2) "Fragment proYenant (l'une lour de
Hllng Th~nh.
246 LA SCULPTURE

plus courant, semble réservé presque uniquement au décor du


tore central des pilSdestafx dans le type à doucines opposées. Il
consiste en une série de 'demi-sphôres (1), perles ? avec parfois un
gracieux sertissage (2) ou seins? avec leur pointe légère non cen-
trée (pL CLXVIII-I, K). On retrouve ces éléments réduits sur les der-
niers piédestaux ct jusqu'aux derniers jours il la base de certains lmt.
Un autre .mode de décor qui produit un effet trôs original s'ap-
plique seulement à,l'ornementation des rainures minces qui déta-
dlCnt des profils l'un de l'autre. Est-ce une réduction il très petite
échelle des balush;es courts que l'on voit dans certains soubasse-
ments de MI San? Ils en semhlent parfois l'épanne1age (3), mais aussi
peuvent prendre un turactère plus spécial (4) (pl. CLXVI-H, S. N). On
ne les retrouve plus en dehors de l'art primaire et spétialement de
Mi San (5). Dans l'art secondaire, un seul élément les rappelle pout-
être, il la corniche de la tour S. de Vun Tuong (pl. CXL-D).
Nous avons vu pour les feuilles de 10Lus qu'elles ont parfois une
tendance il se coucher obliquement. Ces motifs inclinés Ile sont pas
très rares. Le premier et le plus heau de tous est" tout d'abord, le
motif de rinceaux d()lachés d'un seul côté que nous avons signalé au
sujet des cadres d'enlrepilastres, ct qui prend aisément une forme
oblique, comme ]e large motif de feuilles eontonrnées en spirales et
qui sc poursuivent sur l'une des dalles circulaires au piédestal de
ml Trun"0' ct plus tard la bande de décor ana1orrueconseI'\'~e
. 0
au
dépôt de Dinh :Sinh (G). Le même parti sc l'encontre en archivolte au
chevcl de la ùéesse Pô Nagar à Nha Trang, mais ici l~s volutes se
réduisent il presqu<: rien (pl. CXXIIl). Des motifs analogues sc mon-
trent encore en divers points, sur un fragment conservé il la Rési-
dence de Fuifo (pl. CLXVlI-N), sur d'autres pièces aux dépôts de
Dinh .:Sjnh (m. pl.-G, K), de Qui Nhan, sur la poitrine du gajasirflJw
(i) Cf. supra, p. 78. lage dans le lleli t soubassemen t de l'étage
(2) Piédestal deChlinh LQ. à l'édicule S.-E. de PÔ Nagar de Nha
(3) llase de lIH San Ci' Trang, 813.
(4) Soubassement de Mî SO'n Fi. (6) Cf. n.E.F.E.-O., I, p. 257, fig. 45,
(5 ) Peut·être sont-ils r es tés en épannc- 3.
L'ORNEMENT 247

de Chiên Dàng (m. pl.-I), en une forme curIeuse de trident au


piédestal de la salle III il Itông Dmmg (pl. CLXVI-C). On retrouve
encore des motifs de fleurons obliques dans les soubassements à
l'époque secondaire, en particulier à Rang Th~nh; ils paraissent
d'ailleurs dériver d'autres môtifsque nous allons examiner.
Pendant toute la période primaire, un des plus riches décors
d'archivolte consiste en une série de feuilles obliques, taillées à
même la brique, ct qui remontent èn s'inclinant tout le long de
l'extrados de l'arc. Nous avons vu cc motif se traduire dans
l'art secondaire par des feuilles r,nnpantes analogues aux pièces
d'accent décoratives de l'époque ct exécutées en dalles de terre
cuite. Dans les éléments traités en pierre au Dinh Dinh nous retrou-
vons. une nouvelle interprétation du même motif, mais composée
alors des crochets de l'époque qui, suivant le cas, semblent partir
plutôt d'une nervure centrale invisible ou sc détacher des bords en
laissant au milieu un vide plus ou moins accentué (1); ces éléments
se réduisent parfois à de simples crochets (2),
Une forme plus éloignée encore de la nature par son caractère
nettement géométrique, la rosace, ne fut guère utilisée dans l'art
primitif, sauf parfois en compcisitionavec d'autres éléments (3).
C'est cependant le plus ancien motif qui nous soit révélé de l'art
èam. Il existe en effet dans les pièces utilisées en réemploi il. J\H San,
parmi les édifices du VIle siècle, la trace d'un décor par suite bien
antérieur sans doute à cette date, ct qui était obtenu par l'applica-
tion, sur la face visible des pierres, de disques de métal d'une ving-
taine de centimètres de diamètre. Nous n'avons pu par malheur en
retrouver aucun spécimen, ct leur existence n'est attestée que par le
cercle légèrement défoncé où ils s'incrustaient et le trou central
profond où se fixait la tige de scellement.
. Nous ne trouvons la rosace employée seule dans l'art primitif

(i) Fausses portes de Vân Tuo-ng, dépùt (2) Id., même figure.
de Binh Binh. Cf. B.E.F.E.-O., l, p. 257, . (3) Linteaux de Mi San.
fig. 45, 1.
24R LA SCULPTURE

même que dans une antéfixe de Phàng L~ (pl. CLXIV-L), mais c'est
encore un enchevêtrement qe cCI'cles qui forme le seul décor de car-
relage que les Camsnous a~llt laissé (1) (pl. C.\YI-C).

Fig. 50. - PÔ Romë .


Hestes de peintures dans l'en trée de la tour principale n.

L'emploi des rosaces est un peu plus fréquent dans l'art secon-
daire, soit comme à Thi),p Thap en décor de piédestal, semble-t-il

(,) Légende: a, linteau; b, semis du l'autJ:e, 0 m. 14 ; e, 0 m. 075 par mètre;


plafond; c, piédroits de la porte inté- d, demi-grandeur.
rieure; d, haglles des colonnes cle l'ahl'i , {il Mi SO'n, galerie Hw deux briques
- Échelles: <l,Om . i5 par mètre; seulement retrouvées et qui peuvent être
b, demi-gramleur, distance d'un centre à en réemploi.
L'ORNE~IENT 249

(pl. CLXVIII-J), soit à Binh Dinh en décor de frises (m. pl.-B),


aux tours DuO'ng Long dans l'ornementation des linteaux ou parmi
les débris retirés des décombres, soit encore à l'édifice S. des
Tours d'argent et à Chânh LQ (pl. CXXXI-H) comme fond d'entre-
pilastres.
Avec ces derniers éléments nous avons parcouru le cycle de la
sculpture ornemenlale du Campa. Pour sa décoration peinte, nos
l'ünseigncmen ts sont à peu près nuls. Nous n'en possédons en effet
qu'un seul exemple et il est des derniers temps de rad (;am; les
motifs cn sont d'ailleurs fort heureux et rappellent en partie ceux
des bali.de Java (1) (fig. 50).

(1) Po Romë. Les (( hati Il sont des étoffes imprimées à la main pal' un proc6dé à
la cil'c très ingénieux.
f


CHAPITRE XI

LA SCULPTURE. - LA FIGURE ANIMALE (1)

La sculpture animée; réserve sur la da le des idoles. - Rôle de la sculpture animée


dans la décoration: art primitif; - arl cubique; - art secondaire. - L'animal.
- Le lion (2) ; - déformations typiques ; le lion aux diverses périodes; - ses
}Joses ; - la têt.e isolée ; - confusion. - L'éléphant. - Le gajasil!lha (3), - Le
makara (3), ~ Le /laya (3), il têt.e unique, il têtes multiples. - Le garur!a (3) . - Le
IJœuf; /lal/din. "- Animaux divel's.

Si la sculpture animée n'est pas souvent, comme il 'arrive en


d'autres arts, complètementornemanisée, il n'cn reste pasmoinsque
sa séparation d'avec le décor pur est assez arbitraire: parfois l'ani-
mal ou l'être humain compte bien plutôt pour son rôle de construc-
tion-ou d'embèllissement que pour le sens propre qu'il peut avoir:
ainsi les apsaras valent surtcfut pour leur silhouette ~eule et non pour
leur personnalité divine, puisqu'une tête de malrara ou un simple
découpage de pierre peut s:y substituer. Cette réserve faite, nous
examinerons d'abord la place que tient la représentation animée dans
le décor des édifices aux diverses périodes indiquées, et la valeur
générale qu'elle offre; nous examinerons ensuite avec plus de détail
le rôle et les aspects divers de l'animal, vrai ou imaginaire; la figure
humaine donnera lieu aux mêmes remarques dans le chapitre sui-
vant, ct les forme~ monstrueuses auxquelles a conduit la mythologie

(1)Planches CLXXIII il CLXXIV.


(!)Planche CLXXIlI.
P) Planche CLXXIV.
LA FIGURE ANIMALE 251

nous y occuperont en dernier. Notre examen comprendra les parties


d'édifice où la figure, être humain, animal oH être mixte,joue un rôle;
les bas-reliefs figurés qui décorent les édifices ou les piédestaux;
enfin les représentations divines en· dehors de leur sens religieux.
Dans cette revue générale nous ne nous contenterons pas seulement
des sculptures que portent les édifices encore debout, mais nous uti-
liserons égillement les fragments isolés. La date en sera indiquée
pour les premières par celle même du temple qu'clles ornent, avec
cette réserve que l'idole peut souvent être antérieure au monument
qui l'abrite; pour les secondes, clles seront réputées de la période
primaire lorsque, ct c'est le cas le plus fréquent, elles proviennent
d'édifices situés au N. du col des Nuages, région abandonnée trop
tôt par les éams pour qu'ils aient pu y construire des édifices dan:
la période secondaire.
Si l'on examine le rôle de la représentation animée dans la pé-
riode primaire, on est frappé du contraste que présentent à ce sujet
les deux courants d'art que nous avons signalés: autant l'art pri-
mitif utilise l'être animé, autant l'art cubique en réduit l'emploi.
Nous verrons au chapitre suivant quelle place énorme tient la
figure humaine dans l'art primitif; l'animal y joue également un
rôle important et surtout il y vaut pour son exécution parfaite. Lions,
lIlakara, éléphants, gajasirrtha entrent à Mi SO'n dans le décor du
soubassement de At ou des métopes (?) de Ct; des nii.1a viennent
orner d'une façon curieuse le soubassement de l'étage de B6' escorte
naturelle des heaux groupes de Vi~J.lu sur GarlHJa qui forment les
motifs principaux des façades hautes. A K1uwng :Uy (1), à Binh
Làm (2), des êtres divers se rangent en files minuscules dans le décor
aux points les plus inattendus; dans le dernier édifice les angles des
murailles et les métopes se décorent de lions dressés, lions qui ne
tiennent pas une place moindre à Trà Ki~u, à Phu Hung, où des
niiga, des garurja, des éléphants, des bœufs couchés les accompa-
(1) Fragments de piédroits au Jardin (2) Frise au Las des frontons de fausse
de Tourane. Cf. I.C., l, p. 325. porte. Cf. J.C., l, p. 168 et pl. CLIY.
252

gnent. Le cheval au galop, l'éléphant, l'oie, le nandin qui serven


vlÏhalia aux divinités {il, voire le rhinocéros, trop sauvage pour l
bien connu .• tout est obsené avec goùt et rendu avec franchise.
petit singe retrouvé près de Di à Mi San (fig. 51), mieux, le bas cl
corps de singe à Phu Hung, s
tIc petites merveilles de natur
telle tête de lion {2} (fig. 52)
d'une expression remarquable.
COIll posi Liou des aui rn aux HWI

trueux est si habile que makl


ou gajasÏ1!!lw semhlent copiés s
des êtres vivants.

Fig. 5:1. - Mî So-n ';>. Fig. 52. - Mî So-n Ii:.


Singe trouvé dans la cour des stèl es. Tète de li on décoll yc rle en
Hauteur sa ns la brique de support: avant de la tour·po rte K.
o ffi. GO. Hauteur : environ Omo 30.

Pô Nagar de Nha Trang, dernier terme de l'art primitif, annonce


déjà la réduction considérable que subira la sculpture animée tians
la période secondaire. Il est ,rrai qu'une honne part de la décoration
semble être restée en épannelage; mais les éléments exécutés sont
encore pleins de charme, éléphants, cerfs ct grands oiseaux de
pierre, figures médianes de la tour N.-O, qui pour n'être qu'ébau-
chées n'en sont pas moins d'un caractère puissant.

{Il lU San A et n. Cr. I.C., l, p. 355, de basse époque; elle parait bien pIns
fig. 16;TràKi0u.C U.C., J,p.306,fig.67. ancienne que cette ontrée, qui seule fut
i2} Trouvée près de Mî So-n K édifice . reconstruite.
LA FIGURE ANDIALE 253

La place que tient ce décor dans l'art cubique est bien moindre:
tout l'effet, pcut-êtrc plus riche qu'élégant, y cst d\1illcurs demandé
à une ornemcntation floralc d'un caractèl'c très· spécial. Cc· parti
n'est pas encore accusé ayec la même nettct6 en 1'\ à 1\li SO'n; la
figurc humaine ~' tient encore une certaine place; enfermée dans
tics niches importantes. elle forme les molifs principaux du souhas-
sement (pl. CXXVIII). 1\li SO'n A'p sauf en son tympan, ne paraît
glll~re pn;sentel' Il lie quelques lions; il est Hai qu'il cu reste hi en
pCll de chosc. La représcnlation animée lient plus dc placc à Hoà
Lai avec lcs intércssantcs figures des fausses portes; des (~léphants
d'un dessin amusant viennent appuyer de lcur croupe la saillie des
frontons; des ga/'lt(la en cariatides soulicnnent la cOl'l1iche.
Les prcmières constructions dc Bong DuO'ng montrent une rc-
cherche .spéciale de variélé dans le décor, ct celui-ci est générale-
ment emprunté aux êtrcs vivants, surtout dans les appliques: on y
voit même paraître, à côté d'animaux classiques, des bètes inatten-
dues (fig. 64, (5), cheval, sanglier, papillon (1\ même de petites
scèncs d'une applique à l'autre, chien qui guette un oiseau, etc.
Duus l'art mixte, la représcnlation figurée sc réduit à presque
,'ien : orants aux fausses portes de B., à ?Iii SO'n, cariatides de cor-
niches ct ga/'ll{lade pignon (?) aux tours centrale ct principale dc
Bong Dlwng, nc tienncnt qu'une maigl'e place dans un ensemblc qui.
prcsquc entièrcment, est ornemental. Cepenùant les piédestaux des
parties 1 et III offrent un granù développcment de scènes.· L'impor-
tance plus gl'ande dn décor y est marquée par un fait significatif: les
figUl'cS ne jouent plus lihrementdans l'espace que leur réservent lcs
moulures; elles sont enfcrmées dans des cadres richement ciselés;
clles n 'ont lcur libcrté entière que dans les parties dépourvues de
profils.
Avcc la seconùe période, nous ne voyons pas la représentation
animéc rcprendre clans la d(~coration l'impol'lance qu'clIc avait

(1) Bong Ummg tour S.


2~4 LA SCULPTURE

dans l'art primitif. La prépondérance de l'ornement dans l'art ,


cubique semble avoir amené deux conséquences importantes: une
tendance constante il la stylisation de l'animal (1) qui ne paraît plus
observé directement (2) ; l'abandon presque complet de la représen-
tation humaine dans le décor des bü.timents; elle n'y paraît plus
guère qu'en orant daus les fausses portes, qu'en image assise dans
les tympans. Même dans les édifices de Mi SO'n qui sont copiés de
constructions d'art primitif, on sen l que les personnages sont évités
comme difficiles à exécuter (3) : aussi es t-cc smtout à l'animal qu'on
demande le décor. Rares sont les figures dans les nombreuses
IlIétopes du soubassement de Mi So-nE4 •
Par contre, les frises (l 'animaux dont nous n'avons qu'un exem-
ple ancien il Binh Lârn se multiplient (4 ) . Le lion debout qui joua un
grand rôle dans l'art Vl'imitif (5) revien t ici orner les soubassements,
soit, rarement (6), CO/lIIlW il était le plus souvent figmé, debout de
profil ou de trois quarts (i ), soit dans la pose autl'efois moins fré-
quente (8) de face (9) : il se mble même, il l'édifice S. des Toms d'ar-
gent, se confondre avec l'atlante abandonné depuis longtemps : il
la Tour d'or, le même rôle fut tenu, d'après feu Lemire, pal' des
ga1Jcça (10) •

Ce décor disparaît dans les derni ers édifices (it); seule, la figure
hlllllaine pel'siste aux tympans ct r eparait une fois iL Po Klaun Garai
nn pièce d'accent.
Nous venons de passer en r evue dans ses gmndes li gnes le rôle
de la représelltation animée dans les diverses périou es de l'arl cam.
(1) Nandin de Tlulp Thàp , aujoul'fl'hui P) Tnt 1{j ~Il , au Jardin d e Tonl·ane.
dP.truit (cf. I. e" l, [1. 209 K). (lO) Chlinh LQ.
(2) É1éphanls du (lépOt (le Binh Bjllh, \7) Hà Tmn g , piédcslal.

fi g. 141. (S', Mi SO'n DI all èges, Bong Duo-ng,


('l) Cette inlr llli on est bie n man[uée sall e Ul. Cf. I .C., l, p. 497, fig . H4.
aux fenètres de Mi So-Il D2 ; ell e J'est plus (~ ) Mi So-n G.
encore Il l a tOUI' N. dc Hoà Lai , cop ie pos- (10) Cr. J.C" 1, p, 216.
l éri cu!'c (le la Lou!' ee nLl'Ill c. Cr. I.e., 1, ( Il ) Mi San H, li, Yan Pron, Yan
p. '107 ni. pl. eXLII. \lllIn , Po Klann Garai, PO Romë.
\~ ) Tour~ tl'argt' lll., IIlf11 g TII',lIIh , Vüu
Tu·o-ng.
LA FIGURE ANnlALE 255

Étudions maintenant la place et les aspects que prennent les divers


animaux, réels ou fantastiques, dans cc décor. Ils jouent un triple
rôle: ils concourent à la décoration, ct dans ce cas leur valeur sym-
bolique paraît ù. peu près nulle; - ils servent de vahana et tout leur
intérêt est ~ alors, pour nous du moins~ dans l'identification qu'ils
perIlwttent de la divinité; - enfin ils participent ù quelques scènes
figurées.
Nous voyons le premier rôle tenu par le lion, l'éléphant - etleur
hybride, le gajasirp,ha - par le rnakara et le- nëiga, qui ont une certaine
tendance ù sc confondre, ct l'ennemi juré du dernier le ganuj.,a;
enfin, accidentellement, par le cerf, l'oie, le singe, le lapin, etc.
Les vëihana les plus fréquents sont le bœuf Nandin, Garuga, l'élé-
phant, le cheval, l'oie, le paon, le tigre et le rhinocéros.
Le troisième cas, négligeable, est· celui des éléphants, chevaux,
en montures, du tigre qui sc précipite sur un sanglier au piédestal
de Mi SO'n Et-' etc.
Cc n'est pas pour la suzerainetlS de rencontre qu'ou reconnaît au
lion sur les autres animaux que nous lui donnons la première
place; ce n'est pas non plus pour le rôle prépondérant qu'il joue
dans la décoration, ou l'art réel avec lequel il est souvent exé-
cuté; c'est uniquement parce que sa représentation, toute conven-
tionnelle, a fourni par cela même les éléments principaux 'de la com-
position des êtres fictifs. Cc serail sortir du cadre de cette élude que
de chercher ù savoir comment cet animal, qui paraît n'avoir jamais
existé dans la péninsule indochinoise ct la Chine (1), figure dans la
totalité de leurs arts: il existe, traité assez mal d'ailleurs, dans la
faune artistique de l'inde ct nous n'avons pas ù remonter plus loin.
Tel que nous le voyons apparaître dans l'art primitif. il n'est pas,
bien que conventionnel, très éloigné de la nature. Il porte crinière,
mais eHe est plutôt traitée en mèches courtes. comme Ulle toison

(1) Cepenùant on trouve ùans les Mé- lecture, ou l'auteur chinois a t-il fait lui-
moires suries Chinois, t. Xl V, p. 1.1. et sqq., mème une confusion avec le tigre?
mf'ntiOll de lions. Est~cc uue mauvaise
256 LA se t: LP1TRE
fourni t' . suri r h aut ùu co rps. landi s que le rcs le J e l'anim al, sauf
Irs clli ss(· s. res te nu ; il a la qucue lun gue. lerlllin ée d'o l'Jin aire
pa r IIn e touffe de poil s. SO UYCllt styli sée . La tète pl'l~' s ('lIle scule
IIl1 e allure très spéc ialt' et par c ( ~ I' Laills trait s sl'carLe lIetLemenl
d(\ la tè Le du li on africaill : poillt illlpodallL. k s cara cl/'I'i stiqucs
( ' (~ SS(' lIt (r ètl'll k s IlI tlllf( ~S : cell(·, dll li on-tYIH' cUlIsi stn dilll S sun abon-

danle crilli èru; elle compl!' il pein(' clr!'l, ]t' liun b llll cL les Jé-
tilil s fr apJJallls SU llt auLl'c's : loill d'l'Ll'c pris ù Iii lIallll'l'. il s lui
sont op(lOS('·s . L' 1I11 esl IlIiI l'IJ 11(" d,'s l'ol'igill e 1'\, Sil li S dOlllf' pruyienl.
dll nll)(l ùll' ; ralltl'l'. peu a CC IIS( '· illl dl·llllt. s· aC(·(·llt.Ut' dl'. jOli l' en jour
jII Sqll ·illl\. df'l'lIi('l's klllpS de rad Gillll. LI' l'relllic'r l'l'sidn dall s ln
runll e Jes ~ e ux. Plu s saillallts qu l' lIature ell'llls rUlld s, ils [,('lIlolllenl
' 'l'I'S lf's lt'lIqws pill' un e filasse spirali(l'l L' allalu glu' Ù la Lerlllin aisoll
d 'ull e co m e d'abulldall ce (1 ) . L' uri gill l'. de ce motif bizltlT(\ es t l'roba-
bl('m ent dans ]( ~ s profond es inflex iull s de l'tm;ad e so ul'c ilil~ r e che/,
cel animal , illflexioll s (lui lui donn ent. so us le cadre de la crini ùrc.
ce cara cti'l'e de pensée et de lI olJlessn, canse rrulJa bl e de sa ficLi ve'
l'oyaut.l·,
L'antre trait se rapporte à la dislml sion ùe la gueule , Qnand Ir
lion lJàille ou cherche à mOl'dre, les màchoirE's s'écad r nL tt'llr. ll1 enl
(III 'un dom pLeur peut facilclfwllt illlrodni1'O la I.èt.t' rrllr(\ ell es . CeLLr

di slension énorm c es t indiqu ée d 'IIIII' fa.~:o n Lri's fl rlificir'lI t' pal'


le sc ul pLf'Lll': un l'i ctu s co nsiùérublf> retrousse les ba bin es jusque
SO II S les ol'eill cs. mais les crocs ('cs le nt. t' n conLac t. C'es L là lin mou-

Vl'lIl cnl. diffi cil n à réalisr r, elllUi co rres pond à pcu près à CC qu'on
appelle pour les clriens « monlrer les denLs » : l'importance prise'
pal' ce mouvemenL résulte san s doute dl' la gê nt' où se trouvèrent
les I))' (~ llli (' l'S arti stes, ail pays où na1lu i llf' mod èl(', q uanù il s 'ou-
IUI'cnt r(, pl'ése nler lin li on furi eux : il fallaiL le fi gurer la gueul e ou-
ve rtt' dan s 1.0 111.(\ S Oli anlpll'IIJ', mais le Inf'nlon. ('ela Li ve nwlIl min ce,
dl'\f'llilil illtll'S l'I'il g'il(· illl Il'iI\ilil dll (,iSI'illl : illlssi dlll'c'Irf-ils ro nsi-

l' I Cf' d é la il e,, 1 lI'ès "i s illll' ~ 1I1' la fi g . 70, p . 3:1li. e l la J'i g. 71 , p . :HH ri" l'J .C .. 1.
LA FIG U RE ANIMALE 2~ï

dérer comm e Ull expèdirnt lt',~:,; h eureux d'oble ni,' UII tenllll so lid, ~
joignant les l: I'Ol:S cxag,'~ rés, Ce l'ictus passa E' nsllil e l'hei', le Cali 1
l'II

de la courbe qui esl nalurelle il llil e fo l'li Il , a ll gulaire , illiposs iitie


ilnatomiquemrmt.
Enfill , mais ce lroisii'lIle lrait Il 'es t qu'accessoire nt IIl o in s cons-
tallt, les ureilles SR rappr'ol: hent sllLl\'ellt pI ns tin cell,'s dll l'ILlllinalit
que d' ull félin , ct sont padois mèlu ü J étadlées dc la lète pal' Illl CUI'-
rtet CO llim e cell es du c heval.
Ces défol'lllalillll s ne so nt pas jll'lIlJl'OS il l'art cam : l' ad kluu è r,
l'ad java llais 1li 1I Iill'e lil des lypes a llalogues, ct l:e d"l'ilier, ':OIlIl11 e
l'art IlilidOlI , oll'l'e les Ili èllle:,; l: lIri"ll s , ~S trunsformatioll s ql'i fewllt
du lioll aux derllif~ rs temps Ull è ll'C l:U rIlU,
Dalls l'art primitif, le liuJI , dall s sa silhuuette cOHv elitionJlelle , es t
très heure ux et ll'PS viva llt d' ail lires : il H' a pa s eJl('; Ol'C le l'ictus exa-
gél'é, Il es t ,l'ul'diJl uirc r epd'seulé deLout ct de troi s ljuarls (1)
(pl. CLXXIU-IJ), une foi s assis t , Les l'arcs exelliples uù il figure dans
l'al't cubillue SO lll d' ull dessin moius l'l'Gill: : il faut dire d'ailleurs
que Jans ce LtIl série on ne le reucontre guèr e qu'en bas-reli ef, assis
sur' son train de de l'l'ière, pose qui ne le m e tta it guèt'e eu valeur,
C'est ce pe ndallt da ll s ce t art, a u lympan de Fi' que II OUS le voyons
pOUL' une se ule foi s l' e pl' ésc ntl~ au nalurel ct assez adroilem ent. Ici il

possède une crinière e t Cil lllOnll'e un e égalem ent lorsqu 'il es t ass is
en chien (3) (m, pl.-F), L' a rt mixte il unf'. If' ndalll' e Ù 1( ~ (It'd'o rm el' :
nous n'insiskt'ons pas su l' les gross ii'res ,'. hallc Il ('S dl's tyllipa ns ('II

AI2 et de l\Li Safi, où nous le t1'OIlVOn8 les pal.les on attaqll o, de-


13

bout el assis, et la tèle délac hée dcya nl. unn sorte de ct'ini'~ re (4)?
A Dông Duan g, d(~ bollt aux angles du piédestal de la sall e Ill , il

(II Lions du piédes t.nl de (fà Tl'lrng , Snï go n , provenant san s doute . da n s ces
(pl. CX IX-L), dll so uhnsseuwnt ri e Al li df' lI x de mi pl's po inls, de l'l'à l\i ~ lI .
Mi Sau (pl. CXXIX) (ces dell x ex empl es (21 Pi éd cs ta l rlc Uu Hi èm ( pl. I:LXXIII -
don l lcs p Ins g ralld s l'appo r ts c t so nl lw i- F I.
de llllllenl dps r é pliqnes d'nn lIlolif 1'0 11 - (31 Mol if d e lIast' d c~ l' lIl'i ell ses Il ich p~ d Il
ralll), de l'hù Jllr ll g , du J a rdin de TOlll'ail e so uuassemcnl d e MI SO'1l F, (1'1. CXXV III ).
ctdu mu s.··.. d es Élud e~ llidur hill ()i s . ,~ il l'I I Gr. I .e. , 1, p . 353 , fig. 71).

.\ :'\:'\'\ \1 . - II. 17
258 LA'.L SC U L P T URE

montrc uéjà une com c l'l'OJllule ( 1) (pl. CLXXlll-E), landi s quc ]rs
faîtage' ue la gralldc salle répèlcnt en tcrre cuilc ('(' curieux molif
(fi g. 36) en l'accentuant en<.:orc. C'l' ·t ici. sa il pOUl' Ir li on enti r l'
assis (.~), soit 1IOIU' la lNr sr ulclllenl (:1) (ILlC nous Yoy ulls l'ullilllai sr
Il'ansforlTIr[' cO lllpH'le)mrnl rn rincrulI\.
Dalls la PUIl\ l'l'le'· lt ahillll'lli- dl' la 'cL'u lld c pél'iouc en repl'l'se n-
talions anill1 ~c , il n'esl pas éloll-
Ilant q Lle HallS nc ll'OLl \'ion guère
de lions à étudier: ell Gure son t-
ils parfois lellrlllclll hUlllani 'és
(luïl faut uuc <.:(' daill e fui [JUUl'
les l'e<.:onnaill'c ; ils [Jorlcnlll1('l1I o
Ir sumpot ou Ull Ill UillS UIl C su d c
uc calcçon pal'faitcllleul illui(IU('·.
Ainsi sont les atlanlc ' J c ll·ilificc
. des Tours Ù'lll'gPJlt (pl. CXX.\l-
C) : il ' n'ont du liul1 réel que lcs
pi eu ' et la gucule, LIll Jiun nou-
\ cau que la <':Ul'lJ C Ge lltmle. Lc
pi t; l\(>S ta 1J c 'l'hG. Thi ~ lI , où la fi-
glu'C c t agl' Il ouill ée, H' aL'CUSr sa
Fi~. J3. - DlrO'ng LOIIg.
mllurequc pal' la l'(Jl'I ur L1 rs paUrs
Tuur ce"trale ('n li"" : carialid e l'ulle " cs
rail . CS purle'. lIaule lll': 1 lit. pt dela L' l'illi(·l'c; Ja fa ce IIlUllqllt)
J'aill cur . 11 cs t parl'uis cO ll1pl èlc-
llI elll slyli se" t'l fULlrllit aillsi d'ad lllil'abJe mo lifs ~l Yall 'l'uO'n g (fig. 53
et pl. CLXXIH-C) ; niais le plLlS sourClll ilu'cst (lue dénatul'é. La posc
la plus fréq ucn le esl celle Je l'art pl'Îlllilif, deboul et de lrois quarts (4) .
mais OH JI' l'C'l1con ln' dl' profil IllillTlt anl sur ses C]ualrr pallps. il la
ressemblance san doul!' du gaja:;Î/!tha u\'('c Irq url il a de gran ds

(1)Cf. I.e., 1, p. 49i , fig. 114. la LOIII' S.-O., far e Il ., fig. Iii!), el piédes-
t21Boug DlrO'ng, CMpS d'app lique dc la Laux des lemp li on;: l, fi g. '109 el pl.
[our :\' .-0., fucl' ri . CLX \'1-1..
(3 ) Hong IhrO'ng. r.oe'p" d 'applique de (i l Cbi,'u I:làn g, Chành LQ .
LA FIG U B E .\ N 1~L·\L E 259

l'apports (1 ) ( Ill. pl.-L'l . Dl'hout, il garllit ll'~ 'lIIg"ll'<'; du <.;ollba<.;semf'nt


dl' .'Li ~o' n (Ii;.:-, :) }), l'lIa II~ II' y pal'aît l'II 1111"tUI'(':' dt' If'l'l'e ('l1it(, :
(;1

la 1'01'111' y 1':,1 dl" 1'11111' :,i 111"('I':,:,ail'l' qlll'. ~' I\llaldl' l'I'l'l'llIlall1 tlall:'

Fi C!, :;~ . - ~\[ ::;"'11 (; 1'

:-:' Ullha :-i", CIIl Cllt , li uli d · ~ II g- l c . 1-I ;l lIl c llr : 1 1I1.} I),

,'f'S mélopf':' au contoul' erl'Il(;, elll' y l'!'t ~(lignrllspmrllt indiqllPf'


1111. pL-lI ) . CrtLf' addilion hizal'l'f' Illl'I'ilf' lin f'xamrn spécial.
..J..Ul.:;it.Jlw.-J.a--t{~tC-tlH - liollf':'t i~oll ~ (' pl ~1Ir1.()IIL IO['~(]ll'pllp fOl'm e
molif arr c les lIIakam . l'rs pace cnll'r Ir':, ol'f'illp:-; saillanlrs dlf's yrllX
(' 1)1'1111:-; f'st ()(:c up", pal' dr:, 111 ('c hrs 011 tlf'S l'in cra llx qui eonslilllrnt
260 LA SCU LPT URE

la pointe du tl'iangle nécessaire (1 ) . Cc molif se perdit prcsque com-


plètelll enl daw; la second e périud e: au ss i, qu and l'arlisle , oulut re-
prése ll ler Ù JWU n'llU la ll' li ' d Il 1il III dda t:r. il fut uppe lé II s ï Il spi rer de
la lèle Iluïl dOlmait all li ull Ji' profil. _'lais, dall s l'art sl'co lldairC', Ir
lioll tend J e plus en plus tLse co nfondre ayrc le .QajaiiÎ,!ûw : c'élail' Ilt
tou s deux pour l'ar lisle éalll dcs êtrcs lIl ythif{U C' , pui 'qu' il nr P U II -
va il pas plus , oit' l'urigiJl al dr son liull qu e CC lui du !J((jcliiÎl!~ha.
C'étail J OllC lu lète du secu nd , plu s fr équent. quïl devait l'allI P-
ner dc face. 01', celle-ci ,, 'esl pas dill'érrllle dn celle du ma/ml'll.
Ce lle demi èl" a pris dall s la deuxièlli e llél'Îodc un c imporlalll' c
Irl's co nsid ém!Jle, tal' clic Hgurc fréquclnlllcllt , au poillt lc plus
IH'illalll du 1I1 0llUIlI C' IIl éa lll , la l,il,t:c d'aCtC IIl. Par suitc tif' Cf' l'Ille
spé t:iul elle s'ps tlllodilléc : la ll'lllilpe a perdu de so n irnlJo,'lalLt p Pl
Iillulelll cJll a dislHu'u au I"'o lil d'tuJC to rn e tcr illill ale mieux pru1i-
lée sUt' le t ic! (pl. CXLL\-D, C, A, E. F) . C'es t te lle derllière U'le
que le sc ulpl ur ralllt' nc dl' J'uer, et la co m c de sill LOucLte d p Yil ~ lrI,
un e CO I'll C ccn lrale au mili cu dc la lète. Bielllôt l'allonge11l rJLt spil'u-
litlue des cux cessa J 'èlre cO lllpris el)a tète en vint il, prés'"ler
trois com es (~) (pl. CLXXHI-H).
Le dernier lion que nous renco nlrons es t aussi dans le demicl'
11lOllUIll ent inrporlant ; il es t de grande allure et ne monll'e nulle-
IlH' IIl la même J écadence; il a tout l'aspcc t d'un lion khlll èr, el
nOli s cro yons d' aill eul" quïl a cr U(' Ol'iginc. Nous Je donnons ici, et
COIlIl111' IJa rtil' d'ull 1l1 0llUIII l' liI t al ll , rot ('O llllll C' lypC' de CO lllpal'aisl\ ll
r llll'l' Il's lIu ll'l'S i' "empll's bit 'Il Jll'lllJlIl l'IJt l;Llill S el le class ilJlle li on
kltlll l'l' (l ig. :.i) .
Suus ' eli Oli S dc pass('l' r l1 l'C\'lI(, l'hi sluire l'llpid r dps fOl'lnr.s qu e
(I I Cf. 1.(;,, 1, p, 326 , fi g. ,Il, ])lI'()"n ~ 1I1 donne nn sp.>cilllr n : la ('orne
(2) A Ja ya, oil Ir mème pt' O(,('S us ~'e8 l es t d'aiIl clll's ici toute ri iffr renle et Irai Lée
dél'ou l \ nous LrnUI'ons Ill L' llll' il ii è, l'a na- t' n spi rH Ir, U, I,r:. , l, p. '.!:li , fi g, '11 4. Enlïn
Laran ( XIIi e ou XI,· siècle) lin lion lra il l~ s i g n a l on s J' c xi~ten cp de li ons co mu s dan s
co mme natllrel. .. et CO I'IlU ( Prwalnrall , l' Ind e (,\ , il E_l , Palla va .\rchiledure, pl.
Hf/lrwiflfl sc h Gellolisr!wp , l'b ol. 4'1), Nll- Xll , XIII , LV ,r l(', ), a lors qll 'il IlOUS c, t ill1-
l o n ~ cepe lld a nlnll l' illflll l' lI f'l' [los,iiJll' d' lIll p u~:;i lJl c d'affirm er qll e Je ll1 è UlC j)I'UCt'5S II S
Iypp nnlél'i elll' dOll l l(' pi édrs lal df' IM ng ou qll r lqll P ilIIII'Can lliogup s'y rcnconll'r ,
L.\ PlU URE .\ \' [ M ,\ L E 261

pr'e nu la représe ntation du lion : l't't'ciso lls ell I[urlques Illoi s les
altiluù es pl'éféréf>s sous lpsqupllrs il ('st li gul'é pt qll elle. parlies de
ré difice il déco re plus ol'di ll ail'l'Illeill. CI' 1I·L's lqu ·e \.cl! l:ltiollll cllell1cn l
qu' il appül'aît couché ( 1) uu l'i1 ll1panl au Sl'ns lIalul'cl cln mot ( 2\ :
"l'bout Slll' srs qun.ll·e pallrs. il III' '-1' l'f' ll,'ulltrp iso]/· ([u'ulle roi s. en
r() lIdp lIossr . ré clIlployé dalls lIli \'il'IIX 101l1l'1'1I11 i1nnamil(' dl' la ciln-
dr ll e ùr Caban (3) (m, pl.-G). Il nI' prul ici IlIalh CllrPllsPlllrllt, par
slIil!' d, ) sun J'(· clllpl oi. ètre l'u pPod(' ~l IIn e ùalr ce l'laim': 1'l'\';(,lIlioli
Il 'l' 1l es l pas':d'nillrlll's. bicn l'Plnal'quable. P1IIs so uyrnl.mais, CO llll11 e
IIOIIS Ll\'ons YU. pl'csqur uniqnrll1PIII· clan s l'arL cubiquc. ·il esl u' sis
dl' ra!' (' SUI' so n train dc drl'ri,\ rp. l('s [Jaltrs dl' dl'null posuill SUI'
l" so l (, llIl'e ]ps pallps poslt' ripul'('s (III. piA'). :\[ai s la ]Jo l' \ l'lli-
1111'111 1I0rillaie du lion psl drllolil. slir 5PS pal!ps postt" rirul'f's : on
1(' \ oi l alors de profil [JOUI' le bas dll cor ps l'll cs jantbps l','ad,'' rs.
dl' facl' pUlIl'lf' hnllt ellps palll's anll"ri"III"'S l'llllll' IIt'·PS de\ anlla poi-
Iri li l' dalls la l'0si li ull d'allillill" (1) : IOI's([lI'i l dt',l'ol'P. 1111 éléln elll \ ('l'li-
n t! alloll gé, il ('sl d, · rae!' ('III's l'alles illf0rit'llrl's ulli C's. Dan s le [Jrl' llIi C' 1'
l'as . les sCll lplurl's du .I al'dill dr' T'Jlllïlllr (III. l'I.-D) , '[Iii olll llOllt' OI'i-
~· ill e prubablL' Trù ]\i r~lI. I,·s Sl'ldl'llll'I'S du pi,"dl'slnl dl' Hù T/'ltn g (pl.
<: .\1.\-1... ). du SU UI'(\SSû lll ent de Al' ù Mi ~O'n (pl. C.\X.IX). lrs belles
IIléloprs de :Blnh LÙI1l , 1I0US en ùonnent dc rClIlarquables exernples.
[)all s le sC'co lld cas, ils SO llt moins fréq \L('llls. Les a11('g(':; des fenûlt'es
de lu sulle Dl Ù .\11 ' o'JI puur l'a.d pl'illlilif. lrs anglrs du piédes lal dû
Boug DucYli g III pOUl' l'art cubique et llli.\.le. nous Pil rourni ssent des
spéci mens d'un dessin l'ranG (5) . Déjù ils pl'pnll enlIe L'Ô1(' de carialid es (6)

li) Une paire de lions couché, a u pose, mui s les jambes rep li él's e n arr ièr e,
Jardin de Toura ne prol'iennent sa ns figuré à Tr\f(Yng An yolant , comml' les
do ule de Tt'à l\i ~u. ftpSftf'(lS et co mme r 1l rs so nl le pll1 8 ,0 11 -

\2) Les faussf' s podes des (ours de' \'iin y enl , sa n,. ail es.
TI1O'Jlg rn monlrrnl que]qurs rXt'mp]rs, (;;) La LOllr dl" Blnh Lam IlI·ail ses an-
mais il est facilr de ,"oir qu e celle ulli- g les cil' rencontre des fall ssrs porl1'8 ul' ec
tilde le ur ful imposér par le cad re mêm e Ir. parois ga rlli s de m otifs analogurs e n
qu ' il s clécorrnl. IIri qurs; ils so nt complr lrmrul ruinés .
\3\ er. r.r:. , I , p. 202. ItH Graml Jli rrll'~ If\1 ci e Trà lii~u . Cr.
(41 11 est uno foi presqlle dan s cl'Ile I. C .. l, il '194, Iï~ . (i) !l 1;4, e t pl. CXIX-L.
262 LA SCULPTl.;RE

soutenant de lcurs pattes antéri eures l'arête qui lcs ùOlllin e : r t c'est
sous cettc fOl'm e pluLôt qu c nous lcs /'etrourCl'ons dall s la périod e
seco nd ai rc (1),
MoillS cmpl oyés ù ce tl e époque, nous rcncon Ll'O Il S cnco l'C lc.
lions, mai s tl'ès défol'Ill {'s . rll métopr il Chi èll: :l:tùng (pl. CL\\III-I )
et aux soubasscmen ts di\ ers dc Chanh Li), mèn le aux angles
(pl. C\.\XJ-F . G) . Il s fi gnl'r nt sOIl Yrn l. dan s cr Ltr pl ~ l'iodr. l'n

Fi ~. 51). - DlrO'ng L ong.


1'0 111' \ ., fl'i, c de 1" co rni che. ",,"lc"r : Il ,n. 40.

frises d'un dessin spil'itu el (fig. 55), opposés t'n luU t's illl.el'l11i -
"ables ou mêlés il d'autrcs animaux (2), cn particulicr rm'c r! rs ga-
jasÏ1!lha dont il dcvient diffi t.:il c tIr Irs di stin guer ; ils pl'eHn enL
alol's parfois un c allure hUilliIiiie très cal'ae Léri sée ct s'arnl r nt dc
sa IJres (3) (pl. CL\\lU-C, .r, ~l) .
.Enfin 10, lion rst rnLrl" so u\'rnt dan. la dl~coratio ll pOU l' la tètr sr ule:
ainsi un c tl'tf' de lion fOl'l1Ie. co mm e Ù J.,,'a. II' départ ti rs {'rhifTl'es
dc prrron au piédc LaI de' Et.' à -'Ii San (4\ . Dall s la srco llli r pt"/'i ode,
on voit la tètc dc lion fOl'IIl Cl' dcs fris es (:J) (m. pl.-1\:) ou ol'nrr
de métopes de sOllbassr /1l ent (3) (nI. pL-Tl) . -'lai s :;il pln t' t' TI 0 1'-
1I1alr ti ans Lout l'al·t ca m rst au sommrt drs HI'CS (i) . Dr sa. gll r ul e

(l) Piédcstal'? dr Thu Thi \'n (JlI . I:XX I-F), Cr. / .1..:., 1, p. 40!1, fi~ . !l0.
, 1)
so ubasscmPlll dr l'édifi er ~. dps Tours Ch i,\ " Iiùn g tOIlI' :'1 ., ro rllil'll l' ; 11-
1:')

d'argent (pl. CXXXI-C), antrles dll ~O lllJ a~­ prrif'ul'c dll " ps lilJlI l(' il la 10111' c,' ulrall'
sement de G, il ~Iï Sem (fig. 51,.). ri e Yün Ttrml f!.
(2) Frisl:l tour 1\" . de r /ln TlfCmg. (3) ~Ii ::-0'11 (;, .

(3) Débri s pro,'cnanL de Htrn g Th (ll1h , (7) Cc molj[ fIl' la tète de mOll stl'c qui
tour détruite .! dévorc des sCl'pe ul s ou dcs IItr1kara, si
LA FIG URE .-\~IMALE

s'échappent des sCl'penls (1) ct plus SOII\'r nt des makara ( t ), qu plqu e-


foi s des guil'Iandes de feuillage (3) (Ill. pL-A) :.pad'ois la tête es t ac-
co mpagnée de palles qui déc hirent les se l'penls ou les rincea ux (4 ) :
nous voyons un e fois ]e mèmr molif orll r1' Iln r f,.i se (~) , ' JI sc réduit
pal'fois j'L la tète. au so mm et dll fr'o nloll (G), qualldl 'al'c s'es t penlu,
Lal'cpl'l'o sentati on du li on a donn(o. li eu ù nombre ti r c.o nfusions ,
S ous aHlll S dit. rt nou s rn veJ'l'ons bi r nlùt ]es pl'Pil "es, qur les divers
II10n sll'l'S lllli entrcnt tian s la fÎ gm'a li ()]) l'; nlll(' ont tous cette même
lèle ù.qw' lqu rs détails p,.ès : aussi toute intel'no l'sion était-elle facile,
Il se llibl e ain si que, mal'c hant SUI' ses quall'e pnUrs, Ir lion ait été
compl.ètrllwnt supplanté pal'Ie gajasirrûlCt ; il es t pl'obable également
qu 'il y cul 1.1 ne co nfu sion prc.sql.l e compl ète en nombl'e de cas enLre
le lion ct le ganl~a, Cc derni er est, au détail du hec ou du mufle
près, ct souvent des ailes, lt'aité d'un e faço n analogue au li on debout:
aussi les opposc-t-on sans peine, et il faut un e cr d aine attenti on pour
fl'équ c nt à Java, au Cambodge e t da ns trC'pri se par la Balavirwsch Gellooschop,
l'Ind c, a dOIlné li e u ù des h ypothèses p hot. 206.) 11 es t vrai que cel édifice est
divel'ses: la simililude enlre lcs dive rses d 'é poque assel. basse ( X III e ou XI V· siècle,
I (~ lcs de monstre, y co mpl'Î s cell e rln g(l- je cl'ois) . JI es t à craindl'C d'aille urs q u'o n
rU «(I IO/'squ 'il es t "u de face, no ns parait n'lItt,'ibu e so urent Irop de pensée e t de
co nlïl'mer l'id ée qu e cetl e re ))J'ésenlation symboli sme, da ns les ar ts dél'ivés d'lin mo-
).Ieut ètl'e celle d' un gal'««(1 dé" oranl les (Iille loi nla i n,a ux diversé l(' men ts de l'ol'/le-
serpents: nn fait Pl'o pl'e à l'm't i:am POl/l'- mrnlali oll ; il est fOI'l poss ibl e que ce n 'ail
rait app uyel' cc l te thèse. r\ Yfl/l Tlra ng , la é té à prop,'emc nl pal'l PI'q ne des déco rs ; qu i
t01l1' N. mo n Ire au so mm et de la fa ll ~se sait si le sc ulplr lll' n'e liL pa" l'[(> lui -mt'Ille
pO/'le, S UI' lu lèle clu mo nstl'e, Il ne pe- bi e n r mbal.Tas sé ponl' 11' 111' donn er /In se ll s'!
lile ri gll/'e qui sC l'ait alol's l'ell e de Vi ~ - JI fai sai t ee ([u 'on fait de ton l (/" CO I', l'am-
1.1ll. II est vrai qu e le r1écol'a tcur a intro- plifiait, le r éd lli sait, le modifi a it mèm e à
dui t iei IIn e nourell e co mpliealion . Les ~a fanlaisie , "isan l scul r m,'nl rh e/lrl'uX
,,(jgn qui s','pan o u ÎSse nl en "re nLai! Il e r mpl oi dll cad re « /l 'il anlit il l'e mp lil'.
sod ellt pas dil'ec temrul LI e la g ur u le (lu I l) VÏl n Tlra ll g, fall sse porl e ::i, de la
mUlI s ll'e, cclIIi -c i ne monl qll e le CO l'pS 10 11/' N.; voi r not" précéde nl e.
IIniqlle d' un serpe nt do nl la !.t'te es t cell e (2) ~Iî San '\ l' so ubasse me nl ; fa usses
(["un /II rt/trl/'O, et c'est de la g ueul e de /li e hrs il Po l'iaga,. rlr Nha TJ'(ln g .
celui-ci qll e s'échappe le bouqu et des \,' I .\ pp liqu es de la Loul' cel/lra le de
Lêles dll /I nga. Un fail vi e nt en l'e"ancbC' Ho,'l Lai.
il ]"'IH'onll'c de celle thèse. Au è. Djago (1) Th i~p TlHip . Cr. I .C. , l, p. 209 L.
à JU" a , la lète de m o n ~ lre es t une lois P) Dépot de mnh Dinh . Cf. I .C. , l ,
accompagnée d' un co rp s doubl e el ce p. 176, nO30.
CO I'))S es t un co rps ri e li on. (Cr. Mo n . dll (6) Fausses portes du g rand /fa/ail a ux

Tj . Djago dan s la grande coll ec li o n ell- Tours d 'a r gent.


264 I. A SCUl.PTURf.

I, ·s disli lJ guor alors (1 ) , Plus lard JlOU:-; \ 0)"011::; il Dlrallg' Long le lion
d"'chircl' de ses pall,'s inréricl1l'o ' des llii(ja, talldi s qu e drs l'ill t.:ea ux
hizill'I'C ou ull e Jüuble qu eue se lldd"lll l,· :-;uufcnil' dcs ailes
qd, CLXXTII -B ). Enlin il esl SU U\I 'ILl dilrl"ill', slIrluul au cU llrs de}u
SI"'Olltll' pél'i odl ', dl' sa\ oil' si rOll il ,,1)';lil'" ;'t 1111 lioll 1111 il Uil t" ll'I'
l!llm ai ll rl si l,· d{'COI' qlli Ir ('011. \ l'l' cs l 1111 li sS II 1111 1I1l f' toiso n (21,
],'d('p halll, dOlll l',,rli slr n\ail ('ÙIlSI""III1'lIl l" IlIlIdi·I,' SII IIS Irs

Fi ~. :j'Î . - 'l'I'il l\i (' II .


1~ l é p l l,,"l III1Jlo pe cl parli,· u c pi l' d cs ' a l l' irl' lIlaire . lI alltellr d e l'é lé p llalll : 1) "' . 52.

yellx, es l ,'Il !ji' ll l·ral d' IIIl" r.xét.: lltioll 1' \ (;I' [l l' lIt r; d' ull Ilalurei pm,rail
da Il :-; l'url pl'ilililil'. il <a lourdil 1' 1 SI' slylisf' IIlalildruitellH' lIt dans la
l'('l'i odr S l'colldair,~ : U'l épllôllil ('Jl lOlll telllpS l'st SO ILYf'llt représl'nlr
harll tlc hl', CO Il1'O IIiIl" d' lin liU/kI/fa qui de\ ail rairl' parlie du h al'llilChe-
IIl elll de lu).. !' et, ('0 1111111' loute III0ntnre, POUI' \'U du coUi er de grelots,
L'arl prilllilif nou:-; lc IlI ÙlIll'C rn Ù('IIX po:-;cs - passan t. la tèle

(1) Tour ~ . -O . de Pô l'iagar dr :"iha tnre~ co nl1lw drux (JOl'lI(ln 0101'5 qu 'il n'Cil
Tran g : nOli s y l'limes pl'i s au début de est qu' un seul m.E.r.H .-O., H, 31),
nos études ct (laDS la desCI'i pl ion ri c cell e (2) Li on? de Thü Thi ~ lI .

to ur nou s a\'o ll ~ illrliqn p ces ri r nx scnlp-


LA FI GU RE AN iMAL E 265

J'l'tourn ée (1); de face, portant une fi gure (2); - dans les deux cas,
niais plus so u\'ent dans 10 seco nd. il ti ent une branche dans l'en-,
ro ulement de lu ll'o mpe . Dans le pl'emi cr. il sert souvellt de métopé.
ddat: hée . eu pi elTC(3) (fi g. :-; (j ct pl. CL.\.\IV-L).
L'Méphant pamît pClI dall s l'a rt cnhi4IH' . A JTOt'l Lai, enln·il/u es .
il cale J e sa r l'oupe le fmnt on drs faussrs portl's ~ ur la eo miche df\

Fig. 5i. - DO ll g DllO'lIg 111.


Granù e sa ll e, pié,lcslal , élépha ll l du l'e rroll . I/ auleu ,' : 0 Ill. 90 e nyiron.

l'ani èl'e-corps. 11 ne tient une pl aee un peu impod ante que dans la
eo mposition des piédestaux, Slll'lout llall s l'clic dl' leul's petTOns (4)
(fi g. 57). L'('xécution en es t souvent moins bonne ct les Ol'cilles
so nt déjà génér alemeut stylisées (5) . Nous le rctl'O uvo ns dans l'al·t
secondaire h r ureusclIlcnl traité en métopes à Chièn :&àng; il es t
(1) P iédes tal de Tlà TWll g, so u lJllsse- ~J'and,' tOU I' il 1'(, :\"aga r de Kha Trang.
men t de Mt SO'I\ Al (pl. CXJX-L et CXXlX). (II Pi('d,'s la nx 1 cl III de Dong DlrÛ' ng.
(2) Soubassemen t de ~fi San A, (pl. Cf. I.Ç. , J, p . 4ïi , fi g. t05 ; il exi s le III
CXXIX ), par exem ple. tro mpe e n J'ail' ti a ns ce rle l'llier ; r PI'I'o n
(3) Jardin de To uran e. Cr. I .e., l, ri" la tnul' jll'in cipalc.
p. :128, nO' 24, 20 et 13 dont J' orig inr est (5) Cr. J.C., l, p. /.99 , fi g. H 6.

sans dou'te Trà Ki~u ; métopes de la


266 LA SCC LPT URE

ail co ntraire très défol'mé sm un has-relief du dépôt de Blnh Dinh


(fi g. 14t ). II est moins mauvai s ell déco l' ll'éc hilrre tl Chanh LI) ;
dans cette seconde péri ode, il semhl e. comm e le li on. cédel' la pl ace
au gajasù!ûla.
On ne rcnronlrr pa s SO Il\-elll r éléphant en sC111ptur'e clétach('r :
il n'en rst gUI' I'r qu e 1\('1JX (fi g. :)8 et 9:)) . Cr so nt (Ir g:ralltl es pi,\cps
de l'é('l1l' valpllr adi stiqne, ct celte raiso n semblerail jllsl:i fipl'la tra-

Fi g. a8. - Caban .
Éléphant. H au le ur:.2 m ètres _

dilion annamite qui les rait tmllsporlel' LIu Ql1àng Xam lors de l'in-
slallation de la nouvell p capital e èame : ils ne sont. en tout cas. pas
à leur place pl'imitiye, et leur nom-ell e position ne rim e plus il ri en.
Quel rôl e est censé jouer !"éléphant dan s la clécora,tion ? 11 pst
assez difficile de le délermill cl'. 011 le rell conlr'p !li en dans lrs Jel'-
niers lieux où un 1.:1111e est enco re l'eHdu. détaché pt co n~pl"tanl le
mohilier du tcmplr, soit en pierre (1), soit ell bois (2) , ct co mme s'il
pouvait, il l'égal de ~andin, servÎt' accidenlellrment de monlUl'e il
la divinill',. )·'aut-il J'appol'leL' il quelque id ée de ce genre CC liX qui
ornent les édifices ? Cependant, isolés, ils sont généralement harna-

II) Yuil Mum , auj ourd 'hui au musée de \2) l'ô ~a ga l" de' Nha Tl"an g (fi g. 11),
l'École à Hanoï. PÔ Klauù Garai , Pô Rome, Phô Hài.
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268 LA SCU LPT URE

clIés; au contf'ail'e, dans le décor, ils sont plus souven t nus, même
quand ils portent un e fi gul'c sur la tête.
L'éléph ant ne paraît que rUI'enl enl dan s des poses spéciales : il
figure au naturel et liLr'e dans le tyll1palt de Mi San Ft (t); une fois,
sauvage et poursuivi à coups de fl èches, il entee dans la décol'ation
de Mi San D2 ; le piédestal de :Sông DuO'ng 1 le montre chargé d'une
tour de gucrre ; deux éléphants secouent de Jeues trompes enlacées
un arbl'C qui for'm e le centre du tympan à lafe nêtre O. de Ml San B5 :
une autre pait'e arrose Lak~mï sur un e applique de l'édifice S.
(fig. f 28) rt SUL' un hea u tympan de :Sông DLl"O'ng (2).
La tête srllJ c, nu e Oll cO II/'onnée, forme padois d(\col' d'antéfixe
ou de métope (l e so ubassement (3) .
Comme vâ,hana (l'Indr'a, nous le trouvons deux fois co uché et dans
une jolie posc, à Tr'à J(içu (4), un e foi s tl ?bout, i't Ml San B.La tète
se uJ e porte Indra S UI' un mauYais tympan de basse époque trouvé à
Ther ThiÔli (3) .
Ajouto lts pour finil' qu e jamuis au Campa l'élépliant ne fut le
lIIotif de grandes cOllll'0siLions déco r'u ti ms comm e ' on en voit au
Cam lJodge, où sa masse puissante es t utili sée dans la composition tles
parties hasses d'édific es ou au décol' cl es souJJassements de lerrass e(ô) .
Le gajasù!ûta, form e co mplexe des deux êtres précédents, est, je
crois, pl'es<.jue spécial iL l'ad carn. Il n'eut, en tout cas, dan s aucun
ad, fortun e pareille. La co mposition d'aill eurs ell est très heureuse.
JI es t toujours figuré co mm e un lion li, tête d'éléphant qui passe,
queue et trompe relevées, soit au pas, soit, plus rarement, au galop.
Dans ce dernier cas, il est monté et n'est utilisé qu 'en métope d'arc
dans les bàtiments de Mi San qui font partie de la série At. Il est

(1 ) Cf. T. C., I, p. 425, fi g. 95. chine. Extrait du Bulletin des ingénieurs


(2 ) cr.
f. C., 1, p. 483, fi g. 109. co loniaux , plaq. in-8 . ChallameJ, Pa ri s,
(31Hoà Lai lour N., Mî Son E.,80U- 1900 , p. 3. Celte pièce est aujourd'h ui
bassemelli. au mu sée de Berlin.
l·iJ CL I.e., 1, p. 306 ct fi g . 67. (G; Alikol' Tb 0 111 , pOI'les, t errasse du
(5) cr. LnIIIl E, Conféren ce sur les arts et Phimanacas , etc .
les cu lies anciens et modernes de l' In do-
LA FIGURE ANUULE ~69

J 'ailleul's spéc ial iL l'art pt'ill1itif el ù sos dérivé(e t n'ap pal'ailjama is


J ans l'al't cubiCflle et l'al't mi xtr.
Le pl.us so uvc'Ill il joun le l'Ole dl' Ill dope Jétachér, l'II pirl'/'C (1}
(pl. CL.\XIY-J) ou en tr1' l'C cuite ( ~ ) (m. pl.-D) ; il cll cadl'c J e sa
IllUltiple l'épütili otl le gl'lI lld frolltoll de faus se poele ù Blnh Lelili
(pl. CLlY) , et se l'ell'ouve Cil si mplc d"eo t' dan s la fri se ù guirland es
l'clldanl.('s (3) ou CIL fl 'isl's (4) (pl. CLXXJY-B), soit sr ul. soit I11Né à clrs
li olls P) (pl. CL\Xlll-M), dalls la périudl' SI'('Ollllairr: il y pl'rnd lIn c
pia GI' eO ll s idl~ l'u. bl c , CllltLll lliOlnllLps <[LL' il
lll'I'd Il' lI allll'd (!Il e le ' pI'l'llIi cl's arli sles
a \lIiclll su Illi donllt'!' lIlalg l'l ~ sa CllIlIPO-
silioll Il yl)l'idl', ll est unr. l'ui s l'cpn\sP lIlt',
ll\'Ce dl's ai ll's , Illais li \ CG IIll e sc ull' pai l'l'
de palles, dall s Ult 1)I'au IJas-l'r li of dé-
coun'I't Ù la t:iladrll e dc Blllit :&illil {fi) :
il porte alors 10 diad l' IIi C (li g, ,JO) .
EII l'o lld e bossp , il 5l' lltbl(' a\ oir lellll
tlall s UItCGcdaill r I1l CSlIl'r la plaGc qll'or-
cup r lc li on dall s ['art Icllnt(·!,: nous n' cIL
Fig, GO , - Bang .\ n,
avon s guùl'e ecpondallt (lue deux eXCIIl-
(J aj as ÎI,nlw . II Huleul' : 0 III . 90
pics otdc la seco lld e périod e . .A Hitli gA n, ell viron.

dell x gaja,çù!ûla pal'aisse llt avo ir r llcadrt'\


l'ave nue qui mr nait au tClIlpl f'. (fi g. 60) : à Chi,l'II B-ùn g, nOliS n'rn l'rn -
co ntrolts qu'uil se ul nt hol's dl' l'a)."r dl! monllmrnt. (7) . Tons dr u\
pOl'trnt Ir co Ui r r dc grelols. signr dislinclif tirs Illon III l'rs, pt 11 0 li S )r
voyon s IlII C fois dall s unr pi,'ce (8 ) dll ,Jardin ti r '1'Ol/ l'anr fJui sali S
dOlllr proricnt dc 'l'l'iL I\i ou, portellt' d'IIII C fi g'IIt'r llIillllscu]n jllGhéc

(I I ~Iî Sem CL ' l'hù IlttLL g. Cf. I. e., L, 1"1 Cr. 1. (;" L, p. 1i6, nO30.
p, 245 , derni ère li p:nc, où il ps i pli L' crl'CUf (' 1 CL I .e . , l, p, 2ï7 , fi g, ;)5; peu l-être
appel é malmra , Illrn ~ TlH)LLh 10LL r X, gard ait -il j 'IIYCLLLL e d' IILL tr mplp en COllS-
(2) Mi Scm (~ L' trllrli oll l égère ul1jollrcl'hlii di sparll ,
(31 t'Ill Scm EL ' Tl'ù lCi ~ II , Cf. I. e., l , 181 Cf. I. e. , J, p. 329 : lin grollJle anll-
p, 307 L , lop:uc prov ir nl du Cam horl p:r ; il e~ l r ntrE'
(-1 ) van T ml'Il g LOllr S. ail ml1 sée de Phn o'] l l'l' Ii ,O LL S l a co le S
(jl lllrtlg Tlt',ILLh t01l1' N .. SO LLhl\ s~e m !' nl. :H , ':l : c l. IU: ,"',I' ,-IJ. , XII, :-1 , p. 33.
270 LA SCUL PT URE

SUI' ses r ein s, Le gajasù?û/{t fui-il do nc comm e l'andin monture d'un e


di vinité spéc iale? .,rais Bàng A/I abrit" un liùy((, Y aurait-il cu alol's
CU llfll sion su('cessin' cnll'l' J(, 1i FI'(' qlli l'orl e (: in l. le li ull ct le
yuju:;Î/!t!/u qui sC' subsli lut' si SU Ul l' ll tÙ l'I' dl' l'lIi ('I' ?
Le makara t.:hez les Call1 s nI' sr pn's"ltto pl'r s(l" c jamais compl et ;
ct nous ne po uyons lil'r l' un l'r nsp ignc'Ill'n t Sll/' sa fOl'lrH' rérll e dan s
la pr nsée du sc ulpl cur 'Ille d'u/lI' s('ulc l'l' l'I" "SPIl la li on - anCiellll (' , il
es t \l'ai - le lII l/filt l'a qu e fUlll e aux lJÏrds LIll (lps driirapli/a de fhi ll g
DltO'ng : Ir mOll stl'!' (luss(' d(' ltll i' qW 'lI e de lJoisson JJi cli indiqu ée rt
JI 'a }Jas de mell1bres , Dans la S('('u lldl ' l'l'I'i udc, il sl' lIllJl r ll'llilt', r omlll C
lIli se qw ll t Illulli dc paU es (l) , lIl ais r rs('lIlplc ('s t peu tYl'ill'lI', cal' il

Sl' rt d'ol'i gill e Ù un ('\"Iltail de tN,'s de J/ üy(t f't la cO lIll'osili on ex i-


g,'ait cr tl r forll1 e,
La td l', pl'es(llle tuuj ulll'S sr ul e l'Cl'I'US('"l("I', Il 'es t (las diffél'cnte
dl' ce lle du yaja:;ÎI!tha : c'es t l'étl' I'lIl,1 CU IIII'us,', de la tèll' CU IlIiIiIIII ('
uuli on ct ~l tU IlS les 11 ('"SII'I'S d (1(' la 1rolllpc 1'1'1 01ut' : ('U /nlli e pU1l1'
le !/ajasÎ/!tha d'ailieurs, l'u1'1' iIl e l'st g,"lI éntl t' IIII' 1l1 \'1 ,11 (, dUllll ér ail li oll
ct II UIi (' l'Il e ,11,",11 1' dl' l'éI0l'hallt.
Sui n liit 'lu 'il s'agit dl' la 1"'l' nli ," l'o UII dl' la de llxil'ill" l)("l'i llde, le
IItll fia ra , tète seul e, dUlllill" dall s d,'ux l' il S diffél'l' lIts , Dall s la 1'1'(' -
mi è/'c, 1I 0US Il e le 1'j' II CO lltI'UIi S glll'rü 'lll 'a u IJas dl's bl'all r h,'s dc
J'aIT (2), so it CU lllpOS'" a\ l't.: la tète dr' monstl'e du sO lllm et (~) , soit
seuJ!4) (pl. CLXXIIJ-A), ;\u l,i édes tal de .'Il ~O' n El' i l e mue eH rin-
ceaux: (j) , Dans la sccoltde p"' l'iode, 1I 01lS le l'C IIClllltrull S un e fois dan,
CI' cas, el d' uII (' l'urllll' adillirabl,', au r ll r l rt dl' PùSagar àS ha Trang
(pl. CXXl\') , tandi s q U ' ~l Viin TUO'lI g il pst l'e ill placu pa l' le gruupe
d,'s I/ liVa d n'rx islr l'l us (lu e (' 0111/11(' ol'i giltc d,' (' 1'5 IIl l' III CS lI aga (6 ),

(1) To ul's DuO' ng Long, ù r [lI l TmJ'll g, (3) ~'ii (' il f'S
d U SO U ba~ SC lll c u lri e ~Ii SO'Il Al '
faus,;c l'o d e S" tO UI' N, \4I ,\ï cil l" 1'1 appliqul':; dl's 0Ia;ies ;1 ~Iï
\2 ) ~ O U ' al'OIl S él udié arec le rh ey c: 1 SO'II ' \ J' rall""I" p o l'l c~ c l J'a u s('~ ui cllt's
(p, Il:!) les gra udes I,\lcs dl' /11 (( 1>(11'11 de de /Iillil Li'lIn; rall "SI 'S lIi ches de la loul'
nlwa llg ,\15', cl .. ,; cli cs dn l'ell t, ('Oln ille pl'ill cipale ci e i\ ha Tran g,
celles du dossier de Pc) ;\'agal', fillir UII arc (51 Cr. I ,e" l, p , 4/0 , f ig, 90 bi.,
el l'ellll'elli aill si d it ll '; l" l'a, il lC li q u{o i.. i , (6) C'c 1 lù U IJ mol il' pli remeu 1 ca lll -
LA FIG RE Ar IMALE 27i

Dans la seco nde période, nous retrouvons la tète dan le rôle,


das iquc il Jaya, d'cxuloiJ'1' (1 ), IIlai ' c'e· t surlout CO ITlI1lC pil'c ù'ac-
cc nt qu'ell e domin e (pl. CLXXIY-F. JI, cl pl. CXLlX-A, B. C, D, E),
\"ous a, 011 ' illdiqué ( p. l30), cn nous oc llpant LIcs pi(\C' es d'a '('l' Ill,
pu Il l'quo i nous cl'oyo ns ce lt e 1'01'111' plus allci cllll e (lU la sccond e
pl'l'iode, mai ' elle y rut un c furlun e co nsid r l'able ct l'éao'il alors dan s
Irs aulrrs figurrs, ain i que Ul' la fOl'm lIes feuillcs rampantc libl'cS
dr ce tle périoùe,
On l'cul .'c demanùcl' l'OUt"luoi de la lète du makara sorl tou-
jour, un èlre que!coIHlur . ce l'f (~), l1alldin (31, lion (i), cheYal (5) er-
p(,IIt! 6), glll '1I~a (") , p Lit pet'so llllagr l ", crul'l'l'icl'al'mé (9 ), Crl'oupeenlac ,(lU),

JUSqU'illtll aull'C makam ( II ); la raison nous en cs t inco nnue( '2), rt nous


lI C sayoll s pas damnlage pOUl' qu 1 mulif. au tympan de Mi , 0'11 Hi'
dr makal'(( odenl ùe la mcr cl élè\'CIÜ dc guirlaJtùc vers le ùi eu
l.:i\'a,
LÎli slui t'C ùe la ll'te de makara n cl'a i t pa ault'ement in l '1' -
sanlc i le l'ùl e imporlantqu'ellc a lenu dan s ht . eco nde P "l'iod e n'nsait
amené un c IItoùificalion pl'Ofond dans la lèle co mmunc aux di" rs
animaux 1l10nstl'ltcuÀ de ' èall1s pal' lïnl1ucnce des tl'ltn 'fol'maüon
propl'cs qu'eH' a subics . Dan. tous lcs makara anciell , la trompe est
fOl'lem 'lit accusée ct parfois mèm elle lient un fleuron ( 13), co mme
il arriyc souvent à Ja\'a. Xou voyons ùéjà à B-6n tT Dl1O'ng la trompe
remplacée pnl' une sort ùe com de rinceaux et e molif parait
avoir cu vite ulle fortun e h eureu e, car, dans le rôle de pièce d'accent,
la l!'o nl[H', (lui cJ 'ahord s'y , npr('posl' . cj!,1 l'llsuite frmpla de pal' ('('Lle

bodgiclI , et la mème combinaition se re- (6) Pièce déposéc ù la banque de Tou


trouve UI' un linlean du lemple de l'a ne autrefois. Cr. I. C., J, p. 331, A.
Chan Sei TC"ada, près d'.\tlkoL' TholTl. (7) Janlin dc Touran c nO61 .
(l) )'\i 'O'TL E 4' Chanh L<), Chièn (8) Doug DuO'ug , rctablc III.
Dànn'. \9) Thii Thiçn . retable.
(2) Piéde lal de )11 O'u El ' Cr. I. C., 1, (lO) CMllh L<) . Cf. I. e. , l , p. 23 1, fig . 44 .
p. 41.0, Hg. 90 bis. (li ) Jardin de Touranc, nO64.
(3) KhuO'ng 1I1Y. (i2) Lc fait n'cst pas propL'c au Campa.
(1) Dong DL10'n", dalle inlermédiaiL'e du et e retruuve dan l'Ind ,
pïdes taL Cr. J.C., 1. p. 466 , :~o. (l~, l'iichc5 du ~ouba semcnl de )11
(0) Id, 50'n AI (pl. CLXXlIl-.\ J.
272 LA SCULPTURE
sorte de Cbl'n e. Cette modification s'explique d'ai]] eurs fort bien: la
trompe, par so n hout enroulé, se flit mollement détachée sur le ciol,
et l'œil était habitué, pal" l'acuité des pièces d'accent ol"dillaires, tl un
motif aigu. No us avo ns vu dans l'étud e du lion (p. 260) co mm ent
cette modification de détail avait fait ajout!'r peut-êtl"e à la tète ùe
celui-ci une CO l"ne fr·olltal e.
Le niiga est luill d'oCGujJC\r dan s ral'l {;alll la place prépond él'ante
qu'il tient au c.lIliuodge; il ('st I.uill SlIduut d'avoir sa valeur al·ti s-
tique. Ses cal'adl!r-i stiqll os sont il, lll'il l'l'I'S les mèmes : même éloi-
gnement de la têtc' Hai o du sOl'pent, nez l'etl'Uu ssé, l'ictu s anguleux
qui défonn e la gUf' ule, aUl'éole d'orn ements feuillus; cepend ant Je
ft'ont est plus saillallt et lui dOflJl e un aspect plus éloigné enco re de
la natUl'e. Aussi bion, pOUl' le se ul pteul' khrnèr ou cam, le naga n'était-
il pas, comm e le 1Ilakara, un anÏlllallll ythiq ue? On est h'appé du natu-
l'alisill e avec leq uel il représent e le S0'1)f' lIt quand le problèllle s'en
pI'ésenLe (1 ); si la tête en déGumtiuil s'éloigne tIc la HatUf'e (2), elle es t
c1in'érente cepelld allt s'il s'agit de l'ètl"e à tête uniqLLe (lui semhle
mieux correspond ee au serpent, ou du monstre à tètes multiples qui
serait alors le niiga fabuleux.
Bien qu'il n'ail jamais tenu une place impoetante dans la
déco!'ation, on reh'ouve le serpent à tète ullique dan s tout l'art
èam : il appal'ait C il décor d'édlifl'res (3), en métopes de soubasse-
menl d'étage (4), en déco !' de fa \l ssP~ niches (5) , en corn e faîtir re (6)
(pl. CLXX1V-l), en simples rinceaux (i ) dans l'art primitif, tandis que
dans l'art seco ndail'p il figure se ulemf'nt en pièces d'accent (8)
(m. pl.-G) et en ellcadremellts de poL'lC's (9) (pl. CLXVlll-D); dans cr
dernier exemple, il est muni de paltes, et c'est ainsi complété et cl

(l) Hà Tmn g, échiffre (pl. CXXXUI- " oir noie 2,


(61
O2 , ) NU Son El ' piédestal. Cf. I.e. , l ,
(71
(2 ) Corne laitière? Mi SO' n Cl ( pl. p. 410, fi g. 90 bis,
OLXXIV-I). ("1 p,) Sa l~ ,
l'II Voir 11 0 11' i . (9)Thll\lll 9 ông .r:f./ .C. ,I , p.il9, ofl nOli s
(I I Mî Scm 1\ :. l e~ a ,' o ll ~ d ':s i ){ ll é~ par' CI'/'P lIl' rOIllI1H' 1/111-
r 'l Kllllfrll g MS' 10111' :-1. Imra.
LA FiGURE ANIM ALE 273

demi transform é en rinceaux qu'il orne les obj ets du lrésor de Tinh
MY(!) . Ses têtes multiples peuvent èll'e indépenJantes comm c il la co-
lo nne deXuàn San (2), ou se redresscl' aulong d'un COl'pSuniquc(3). Sous
la forme de l'é vcntail dc tètes, il n'a pparaît guèee Jans la premitll'e
pél'iode qu'en décor d'échiffl'es(4), ou comme 1lI0tif de bijoux (1) (5) ;
dans la seconde, et peut-être sous une influence cambodgienne bien
III l:trquée, il prend momentanément une illll.lOrtance considérable (6)
(Iig. 61 et pl. CLXXIV-E), mais disparaît ensuite complètement.
So us la forme multiple, et dès l'Ol'igine, il acco mpagne cedaines
divinités soit en idoles, soit en tympans, qu'il leur ser ve de siège et
d'abri, comme pour le beau Bodhisattva de bl'onze du musée de
l'École (7) , qu'il les accompagne seulement, comme au bas-relief de
Phùng L~( 8), ou que, comme il Khuang My (9) et il, l'étage de Mi San
ll6 ( lU), il entoure Gal"UJ a comm e sa victime désignée. Lorsqu'il
fo rma si ège, il s'enroule horizontalement dans le plus grand nombre
des cas (11 ), mais parfois, mal compris à la basse époque, ses nœuds
se placent verticalement (12) .
Avec le gan t4a, nous at'rivons au dcm ier èh'c animal qui joue
un rùle considérable J ans la décoration éame. Celui-ci, l'oiseau-roi
des légend es hindoues, est le grand ennemi des scrpents; c'est aussi
la 11l0nture préférée de V i ~f.lu. Il Jevrait donc surtout être traité en
oiseau. et par le fait nous ne le voyons jamais ici l'epl'ésenté, comme
ill'est il, Java, en homme à tète de vautour, tenant Vi ~f.lu il, califour-
Ghon sur ses épaules . Le type éam est interm édiaire. Si la tôle es t

(1) l llogal'ai du lrésor (Les rois cams. (6) Vli n TuO' ng, décors des fa usses
Cr. B.EY .E.-O. , V, p. 20 ct fi g. 11. portes, Lo ur N. de Ulrn g Th(olDh .
(2 ) Cr. pl. CV. (i ) cr. I.e" l, p. 573, fi g. 133,cl lJ .E.F.
(1 ) li:lllfO'ng ~ I y loul' S., pOI'le d'en- E ,-O. , L, p. 24, fi g . !I.
trée ; Mï SO'll A 10' fausse porle; forme (S) Cf. I ,C ., L, p. 32i.
dé l'ivée aux ft'oulo ns d 'appliques de la (g) CI. I. e., l, p. 26i , fi g.53,

lour cen ll'Ille de Hoù Lai. (10) CI. I. C., l , p, 371 , el IJ,E. F.E.-O. ,
(4) Phu Huug, lUnrO'ng MS', 1.0111' prin- IV, p. 839, fi g, 25.
t ipale de Bo ng DlrO' ng. ( I I) Mï SO'Il GJ • Cr. I. C" l, p. 432, fi g.

(:') Duïil'aplila de Do ng DlrO'ng, lll 'iis 91l.


:;o ul-ee (Le H ai s bij oux'! r oil' plu " loill ( 12) Luk ~ m Î de l ' rù I\içu. CL 1.(; ., L,

p. 335. p, 30 1, E,
AS~ .\\I . - Il .
274 LA SCU LPT UjR:E

so uvent d'un oiseau. le corps et les membres so nt presque toujours


d'un 1ion. 11 doit ses ailes ù sa natur'e d'oiseau, tl son titre de roi le
7nuktt!a elles riches bijoux dont il est toujours paré (fig. 85), ù son

Fig. 61. - nlt\lIl g Long.


Tour N. , fau sse po rle S., .!VaUlt du corps pos té ri e ur.

rôle divin le cordon Jwahm aniqur que, se ul drs ètms animaux, il a


co utum e' dn rodel'. ~o n atlilucl e est IInique : il rst tOlljOIll'S rl'rsr nté
de face . Prlwl'l'· en anmt dans so n ,'·hm, ses palles so nt parfoi s dan s
des plans différents (1) (pl. CLXXIV-C) ; SO llvent elles sont au même

,Il Nhan UlGu.


LA F IGURE AN IMAL E 2ï5

plan. el r nse rrcnt plusi/'urs /Il/!Ja ( Il (nt. pl.-A) ; les palles anV'-
ril' lIrcs Sil Il 1 Oll dall s Ir grs lr d'a lliHI"r ( ~ I . l'l dall s ("1'\,1(, post' main-
li l'lllll'lIl lps jalnbps d l' \ï ~ 1)1I (:11 . (I ll (' II CO rl ' li cllll r nL dl'S S(' I"IWllb ("1.
~ llIlrPIl I. IIII 'il su it uu IIUII chargé dll (li r ll . ll's l/ it(JlI r('III (IIII'('III (51 (l ll
lu i flll"IIll'llt llii dais (Ü) . Il sr' IIlbl!' d'ailll'III'S fil/(' J"arlislr' ca lll II C

vo ir pa s dall s Il's sl' l"pl'nls Ltlilll('nl Italiil/l( 'l dll !J((r/t~/(l l'l IIllïl les
in diqlll' [lllllM romill e Ilii nu,:olllpagll elll('lIt ordillair!' de rd lr 1'1' -
l'rc"osc nlalion.
La U'Lr l'sL rarcmr nl nec lI s('c dan s la forll1 r Hair dr cr ll l' d'tlll
oisl'au pt I)/"('s(' nl<; SU Il\'crtl plul,ùt Uil IHllspali d(' sill gr (fi g. Oz ) (l1l ·lllt
lirc de YlIIlIUlIr ; il l'sL \rai qll e l'aefo is il offrr
Ir's IrOll s (' II virgilIo I]lIi, dans Ir bec, ('U I"-
rl's pOlldrll1 ail.\. llU ri Il es (7) (rn. pl. -.\ ) . 1\OIIS
nI' II"IIII\OIl S If' caracU're d'oisCilU lin l)('1l
miclI'I: 111 (1 rI] 11(; qu e dan s \ln e l'epn"s(' llla-
lion ill)('i ('1111 r. le linl l'a n-lympan de 1[i ~ O"I
El ( ~l ; l'lleUrl' la tNe, sauf les yf' II X r(Jll(l~.
l's l-l' ''I ~ l'1"('SIl"('
IltIlfl ain e el le !Jartl~a a- l-il l"ig . 62. - Pl1ông Lç.
Tèle ue yam~a .
dl's bra s: Illais les ex Lrémilés inf(;ril'ur!'s. " ,,"lc"r : 0 111 .2,; CII\iron.
fj llni(l'[(' ll"ailt',ps forl· malariroilplI1f'1I1. S('III -
blf'nL bi en des palles d' oisca u filLe Lr mlill cltI, tirs sel'l'I's.
Le fJaJ 'Il (lcl III' Lil'nL [Jas ull e Lrl's gralldl ' plll('r dallsla d{'col'al ifln (HI ;
il forill e plulùt JI10lir isolé (10) rl spéc ial elll(' lll lel"llIilll' les frontons
i/lljlorLaltls d l 'dili('ps (II I, l'al'rois ~11I11('lIill" la ('111'111' r"ili i' I"(' ( 121.

I I) ~1i S(m 136 , \0) Soubas:;eml'ilt des amol'li ,;;emenls


121 l'à l'iagm' de l'iha Tl'all g tuur l'i .-O. d (' AL à ,\ll SO li , ra l'i ali rl es de cO l'nkhe à
fHec ~ . lI oà Lai, d'allgle dl' eo miche à Iltrn g
rll \ï~ I~1I dc Phà ng L \\ J al'dill dc To u- Th •.wh . cie -0 11 "a s';I' lI1 l' ll 1 à Chünh 1.(1, oÎl ,
ra ne. 11° 1(1'2. ':O PJlo:,a nl il de, li oll ' , le Il l' ('a l'(\cll' I'(' d'oi-
III (;r( /' I/(lf! dC' cO l'lli che all\ tOlll'S ('(' 11- :.:ea ll c, [ IIli e llx lIlill'qW; ( [>1. CXXXI - G I.
ll'a l,' cl '. dc lI oilLai . 11111 .\LI SCYII Il,;, lilll rrtng .\I S· (lI o[e 6) ,
1:;1 ~Iï ~ (r ll Il,;. é ta gt'. Il "':W 11 32 c111 Janlill de 1'0 11 1'11 Il c.
\';) lih \rfrll~ .\1 5'. 1)" III)1all . cr. 1. (;., 1. t' II I:hi ll g J)lIïr ll ,~ Intlr [II'iIlCipal e·? i- ùi-
JI. '2ü7, ri ~. ;i8 . l'kt· s. l[P~ Ttllll'.' d'al'g"1I1.
1;1 N° 3'1 clll Jardill dt' 1' ()t ll' 1 1111~. 112 1 :'1 u 't!i dll .Ial'dill d" Toul'anr.
1" 1 Cr. 1.1:..1 , 1' . 415, fi g. 9:~.
2i6 LA SCULPTURE
Le bœuf, qu'il représente uu IIU1I ~allllin , 1I'eJltre vreslju e jalllais
dans J'ornemen tation : dan s la première période nous Il e co nllili s-
so ns d'exception à cette relll af'l[Ue que deux petits Lœufs eo udH\s du
Jardin de Tourall e, dont le rôle est peu dair' (1 ), ct dans la seco nd e
les pi èees d';u;cellt de co ul'onn ement ( ~) . Bœufs, zélms ou buffl es
fi gul'entparfois dans di verses scè ll es, soit que,comm eà Bông Dllcmg,
[' un de ces animaux so it vi étiné Vil r un drii1'Ctpiila (3), soit qu'à plu-
sieurs jls segl'Ouvellt ulle fois a'-ec leurs bergers auprè' J e !{n;na (4) .
En viiltana il est peu douteux l[ue fallil/lal représente ~anJ in , qu'il
soit debout (5) ou couché (6) devant le vi édestal de Çiva, qu'on le
yoie sous ses pieds (7) ' ou le p0rtant (8) , uu enfin galopant près de
lui (9) .
Très so uven t Nandin fit l'obj et d'une statue J étachée (fi g. 12:3,
1313, 1:38) ; il est fi gul'é co uché ct, d'ordinaire, muni llu collier Je
grelot des montures. Parfois tl'aité en zébu (101, ila fréquemill ent une
marque au front. Le exemples en so nt nombreux ct médiocres ;
un des p]u ' heul'eux es t ee lui Je Khllo'ng :\15' (fig . 1:36) ; un aull'e,
également de l'art primitif ct qui provient de Tt'<l l\i ~ u (11 ), montre
un curieux harn ach ement (fi g. 98) . Celui de TMp Thap (12) est re-
1IIG'.'gual») e pal' le curieux parti de stylisation. qui en souligne les
for III cs . 1\O Il S renroyons au chal'Ïlt'e y du hue JI pOUf' r exa men de
ces l'epl'Ijsenlations au point de 'Il e reli gieux .
Bi en d'aulrcs an imaux encorc cO l/ co urellt D'l ais pour un e part
lJi eli moindre, à la décoraliuli Jes édifices {;a rn s, cLun rensHigne1l1enL
chill uis (13) du ~\ c siècJl' /lUII S apprel/d l[UI' la porLe du palais du roi

( 1) 1\ OS 9 cliO du Jardin de 'l'uul'auc, (8) l'ours d'argent Icalan pl'ineipal ,


(2) Nha Tl'illi g Lour ::i.; raù 1'1'01·\ ; ~' ô fau sse nielle du prcmicl' étagc face E. ;
l\lauil Garai , Phllo'c 'l'juh , l'ü Rome, Drau Lai , Cr. I. C., I, p. 5(j1, fi g. BD.
(a) Cf. I. e. , l , p . 490, fi g, 111. (ll) :'Iii SO' Il FI' Iympan. Cr. I.e., J,
(4) J([lIlO'lIg My. cr. J,C., l , p. 259, p. 425 , fi g, !J5.
fi g. 48. (1°1 Phu ThQ , lihlrO'll g ~i5' .
PI Mi SO'n B. . (il ) cr. I. e. , 1, p _ :2911, fi g _ 65.
(G1 Trù 1ii ~\ u. cr. I ,C., l, p. 306, fi g, (j j ; (12 1 .\uj ourd 'hlli délrllil.
~Ii ::iO'll CI' cr. I.e., l , })_ 3V I , fig. 186. ('3 ) Si ya ll y /ch·uo /rUII!! licn lou, IJ. 323,
(') 'l'nI li.i(: u, I.ympa n f.
LA FIGURE ANIMALE 277

était ol'néc ri e Hgnrcs d'allimaux divlll'", ,,(' ulptées dan s un bois lrl'S
dm, mais ne nous donn c aucun aulrc détail à ce suj et.
Parmi les animaux qui paraissc nt acC'identellcment, signalons
d' abord crnx fl' l'o n l'Nll'Ollll'r rn ,-ëihfllW, nr parnssr nt-ils qn ' un p
rois'• lc chcval (1) , le paon (2) , l'oie (3) , Ic sanO'lier(4)
L'l , le l'hinocéros (5)

(Hg. (3), le tigl'C(6) ct la man-


~o ll slr (7) U) , Sépal'ons ccux
qui Il e jUlIl'nt qu' un rôlc Lout
i\ l'aill'pisudiquc dalls desscè-
III'S: l't"('lll'cuil, lc sanglier, le
ligl'e, Il' pClTOl] uel (8), lrs pois-
SUlls(9), latorlue(IO); ceux qui,
l:UlllIllC lc chien, le papil- Fig. 63. - Mi S(m A.
101l (1I ), ou lc chcval (fig,64 ) (i2), Pi édesLal avec rhin océ ros co ucl ,".
Hauleur : 0 m. 18.
lie vicnnrnt qu'une fois en dé-
Wl' d'appliquc; l'ours qllr pirtinr un des dt'ëirapala de Dông DuO'ng; il
lIuns l'estc, sc IlIl·lulit audél:ol' des l'I'ises, des ccrfs (13 ) et dcs lit"n'rs (14 ),

(1) ~Li SO'Il A. Cl. l. C., l, p. 355, fig. 76 ; (8) Piédestal de Mi SO'Il ]~1' Cr. I. C., 1.
B. Cr. I. C., I, p. 381; 'l'I'Ù l{içu. cr. T. C., l . p. 412, fig. 91, 92; le ))erroquet lï gure
p. 30G, fig. 67 . Dan s le pl'emiel' exemplC1 également an tympan de Mi SO'n Cl' Cr.
il e·t au galop, au pas dans le second , ,'n I. C., 1. p. 391 , fig . 86 .
atLelage de 7 deYllnl un chal' dans le lL'Oi- (9) )fï Xuyl' n. Cr. I. C., l , p. 517, et ici
sil'me. [i g. 116.
(2) Mi SO'n .\ . Cr. I. C., I , p. 3!S4 ; etH ,. (10) l'iédes tal rte 1<1l!rO' ng My . Cr. I. C. , I,
CU .C., r, p. :fi9 et fi g. 84 ; Xu;ln ~tS· . r.r. p. 265 , fi g. 51, ct ici fi g. 12ï . A Chùnh
I.e., l , (J. t5ü ; 1';iI)sence dr qn elle épl oy('e L(l la 101'lnr porl r le Ilutir apcïla .
l'C1Hl cel \(} interpl'él,ltion dUlll ell,e, uept)J1- (11) Cesdl'ux allimallx sc \'oi ent sul' deux
riant l'aig l'etle e l la silh olll'lle génél'ale ap pliques de la 10111' S. 11 B,'i ll g nlTO'lI g ;
ti c l'animal la t'onl p ossiblr. le chirn f.\lI elte nll oiseall qui est rcpré-
(3) Trll liiç u. Cr. I. C. , 1, p . 306, [i g.61; se n l,' .\IL' ull e autre applique.
Cluinh LQ. (12) Bong IhrO'ng tour N., app li qur.
I~) Trach 1'h('), Thù y TI'içu. Cr. I. C., l , 113\ \'fIn l'tTO' ng tOUf S., tHu sse porle.
pp. 5 16 et 97. On tl'lI u\'e cnCOl'C ti cs cc d s ornelllani~és
(5 ) Mi SO'n .\ , fi g . 63; B, fi g . 134; Quit so rla ntd es makar a Imnsfol'més de ml'me
l;iàng, transformé l)ar les :\nn6mite~ l' n an (li étl rs tal de MY So-n El' Cr. I .C., r,
éléphant. Cr. I. C., l, pp . 38'l et :H 5. p. 4 l0 , lï g . 90 bis; d'uutres s ur la mon-
16 ) Roà Lai t o nr~.: iei l'animal \lol'l,' la;: lIc soul ryéc au tympan de lilHfO'ng
rl'e)] Plllcnl le dieu . CL I. e., l , )).101 . ~15· . Cr. 1.(;., 1, p . 2\ 9, fi;: . I. X.
(') Trllliiçu. Cf. I. C., 1, p. 306 , fi g. 67. \1\) TOUL" d'ul'gent. Cr. I. e., l, p. 160.
278 L .\ seCL PTT! R ,.:

des singe' (1 ) pt des oiseaux (fi g. 6:)) (2) ; rn(1n pOUt" Il!ni,' un J'ole·
\("riluhle dan s la dt'· co l'utiun. l e ~ si'l~r:-i (pl. CL\\.lY-1\ ). :-ioil tlrrssl'·s
l'ol1l/l/ l' lrs lioll s dl·lJlll1 t !~I . suit 1'11 scu l pLu res iso l(·f's (41. enfin les
(lies !;') 1'1 11's l'(' rr:-i \lil 1'11 JlII'·Il/I"I. ~i1l1r parrlli :-i l(\s sill g-rs. UllCllll lI ' i1

HIÏ II ;! J) mrng 1.
T o ur i'>. Co rp s d"'pp li qu c de U;I> C, UI'II '; .1'1111 .. he lal. La rg-e llr du cu rp' d e rappliqu t':
0 11, . 3U e ll,iruil. (C: lkh ': de Ch. C" r pcallx. )

de mérite bi en spéc ial , el l' inlcrpr(· talinll, ronco ,'r que la. plupart de
ces pièces su if' lLl de la jl,'pmil're pl~ riudl" JI ·('sl. à t[uclqu esexcep ti ons
pr'ès . jamais ]"r maJ'quahlr·.
S otOJl S (·,din pnlll' finir. l'ah:-if'J lcr dl ' cl 'rlai li S dres mixtes, très

(1 ) T OlIl's d 'aJ'grnl. cr. J.C. , J. p. '16 1; 1' 1 .\li ~ (m D. Cr. I.C. , 1, p. 398; Phu
IIung Th '.lnh ·! Cf. J.C ., l , p. 145. Ilrrng. Cf. J.C., 1. p. 246.
\2) \lm TuÜ' ng 10 111' :5. cr. I .C .. l , \:'1 l'ô :'iaglll' de :'iha Tran g t OUI'
p.192. prin cipal e. Cr. J.C. , 1, IJ. '11i . Ch ièn 9ùn g:.
(3) 1\0 66 dll Ja l'din de Tourane. Cr. Cr. I .C .. l , p. '2n.
I. C .. 1. p. 32 ï . \01 Nha 'l' mug, id .
LA F I r. r H)'; \ "\ nT A L Jo:

fré qu ents dans lps al'ts nrrlY'\s nr l'rno o. comme If'~ kil/l1am : Uli
11 xelll pl,· eu mirait d e' I,.oun~ ('(' pr llll"l11: Ù Hanoï, dilli S le lf'mp1,'

Fi g. mi. - Hông Ihnrng 1.


'j' OUI' :' ., "pp li llU C Lle IJ""e o l'lI ée , 1'1111 " j ",a Il. li a Il le lll' Lle l'appliqll e: 0 111.65.
(r. li ché d e C I, . Ca r pcatlx.)

des "ain cus ( 1) : 1l 0U~ " " l' üYon~ pas YU l'l ne serlOns pas étonné.
\ ul"l' Imngdé dll l'ail. 'l" ï l s'agi . ~,. 1ù d'uII" maun1Ïse interl'l'élalioll
de pi l·ees d'acCf' lIt Cil apsaras ou de lion s o,.essé, (2) .

(1) Cf. B.E.J.'. /,·.-IJ" l , p . 85. ll'OllYlo li Il dall ~ 1111 jal'(lin parti culi cl' ; il
121 :\Ou g l' II auri O Il ~ d an ~ cc caô "('- 11 (' diffè re l' Il ri c ii Ll c l'L'l'', de Tl'illi:i ~ lI .
CHAPITRE XII

LA SCULPTURE. - LA FIG HE HUMAI NE

La ri gul'(' humaine dan s la déco ration éame. - Son sens. - La fi gure en ty mpan;
- (h\ll,; les Lllls-reliels Iles piédes Laux ; - en idoles , deboul; - a sbcs . - Yalcur
de l'exécution.; - Poses. - RureLé des lormes mons Lrueuses. - Chas te té de ce l
arl. - Emploi constant du cbevel.

On peut dire que la figure est l'àme mèmr- du déco r' dans
l'art primitif. Dans les édifices de la sé rie AI il Mi San, il Il 'rsl , hor's
des l'I'ufi ls, pllS un élément de dét;OI' qui Ile CO rl1pOl'te la repr'üseltta-
tion d' ult petit personnage oun'en dépend e, Figul'es en pri ère deLout
sous d'élégants pavillons au bas des entrepilastres, - dans l'enca-
drement de la tète de lion et des makara aux soubassem ents, - de-
vant des chevets ou dans des niches au pied des pilaslres, au cenlre
des fau sses portes , en rangées intermin ables au long des bahuts ; -
pelits personnages au bas des étages et. qui d'un pila sLI'e à l'autl'e se
com posellt en scènes; - cayaliel's mon tés S Ul' J cs gajaûrpJIlI , dé-
11I0ns ou apsams aux métopes d'arc; - ap:sœras aux pi èces d'accent
illlérieures et sUI'ia fri se à guirland es pendallles; - atlantes et gœru4a
saillant au bahut d'amortissemenbs, parlout on trouve la fi gure. JI
n'est pa s jusque dan s les rinceau x du pi édroit de 'l'l'à Kiêu où, fait
d'ailleur's exceptionnel, de minces personnages n'aillent se ni cher ( 1).
Et cr Ue représentation est conçue avec un charm e réel (fig. 66,

(1) Piédroit ft co ntre('o ul'bes du musée de l'Éco le, fig. 44 .


LA FIG UR E HUMAI NE 28i

67 et 68); même onfermés dan s une ro nvention simpliste plutôt


qu'un hiératisme obli gtS. lrs omnts so nt de proporlions parfaites , et
si le décor des tympans. surtout crlui li e Et il Mt SO'Jl (:1), est plus
gauche, les exquisrs fi gllres J u piéd es lal (2) au mème sanctu aire.
de quelques crnti mdt'es de ll auteur, montrrnt à qnell e maîtrise

fi g. 66. - 1'l'll Ki011 .


Pi éù cs lal , tirc ur d 'a rc .\ ,. Il alll c llr Ùll p crso lllla ge : 0 111. 18.

s'étaient élevés les aelistes de cette époque (3). L' humble décorateul'
m ê lll e qui sculplait les parois tl o b['iques. n' h('sitait pas à s'attaquer.
Ilans (;(\tte 1nalii' rI' in~mb·. il lit l'r [H'ésrn taliun li l' \'l~ri tabl cs Scl' nrs (II .
L'art Cllhiqllr emploil' llÎl'n plus rarelllrnl la fl gul'r hUlllain e.
L'applique Il e l'y comportait pas, sauf lor5qll'(>1I1' l'st la r('dudioll d' lIf!
petit éllifice : l'espace alors rése l'vé ï't la figurine es t insignifiant. Les
fau ssrs portes de Hoit Lai montrent cCfH'ndalll des dramllû/o d'llIl

(1) cr. I .e., l , p. 4 14 c l fi g. 9.3 . rl éro en possrde des moulages l,'rs so i-


)2\ cr. I. e., J, p. '.09 pt sql[ . et fig. 90 g nés.
à !J2. (4) ~H San Dt, fcnl>trcs. Cr. Le., T,
)3) Le ffill ôée ind oc hinois lin Tl'oca- p. {o!) ct pl. CLXlI.
282 LA SCULP TURE

drsf; ill hl'urf'lIx (fig. 69) . I)rs nglll'rf; y or'clI l'l'II Ll'gUIeIIIl 'IIL /e tylll-
pan: lII ais c'ost Lout. Lr plll s SOItYf'IIt aillrlll's If's fall sses l'0rtes res-
tent vides ct toutes les places lihr r~ SOlil O('(; III'<"('S SO Il/l'lll r lll. pal' de
simpl es décors. Cependant, dans cc l art. la figure 1lilIliailir l'a l'ait en
un point nouvcau. mai s pOU l' un e 1'0011'l e durée. Cil cariaI id e cL la
cOl'llic hr , r t cc Il 'cs t pas pal' in-
capaciLé d'ex('culioll IJlù'lI e est
l'cartée du décor. cal' radi s!.e
l'st caIJalJl e d'atrl"flntpl' la rrpl"Il-
~enta ti o n de gr'o uI, oIII Pllts IlIul-
tiples : c'es t ainsi qu c le l'il!drs-
lai Id e It6ng Dl1O"ng Il l' CO lllporte
pas moins d e :300 l)('rson na grs (I I .
Il n'cs t pa s dOIlII'II\ pOIIl' la
sccond e périod e que la ngure
soit évitée pour sa difnculté
d'exécution: la copip qu'on fit
h la tour N. de HOi'LLai des ap-
pliques de la toue cenlml e rem-
Fi g. 1l7. - Mi So-n CI '
)Iélope J e ""llIIl (?) : a1'-<1, I"a,<. place sys télllaLiqucmrnt le d,l-
" " IILcur: 0 Ill . 30.
l'or aniln é par un 1!t,COl' o1"11 r-
IIl entaI. La figur e nc parait que
dan s les l'difit;es de la IJériude a n; haïsalllc ( ~) ; cllcore y li ellt-clle lIn e
place bi cn Ill oi ndl'c l/uu dall s les 11l 0dl~ II' f;. Pllts Lard r]J I' disparaît
rn èlll e de la fausse por·te : il est vrai qu'il sr produit alors IIn e confu-
sion cnLre certaill s animau x et l'ho III Il Il', et il es t bi en difficile parfoi s
de sayoir si les fri s l~ s dl' rnoJl sLres cU llibaLlilllls sOlll dl's li ons IIU des
guerri ers. La ligul"r J'l'paraît el! ajJs({/'{/1j li Pu JOu un Garai, mais trai-
ll"c avet.: Inaladress l', et lrs del'lIi l'fcs id oll's nlOntl'cnt un éloignement
de plus eH plus I-\Tafld des [onllcs l'xacLes du tYlJe humain.
Avant d'aborder l'ét ud e de ces représentations, il convi ent de
II I cr. I. e., I, p. 4iO el sqq. , et fig. 104 à 107 .
(2) MY So-n E•• Chiên Dàng.
LA FIG URE HUMATNE 283

chercher Lluel sells il faut <lUnchl'l' Ù ers fi gnrrs 'l'li. au d('but sur-
tout, tinrent une pla ce si grandI' dan s la Llt'· corati on. Qnel(lues-UllPs
ne se rattachellt il la co mpositi on 'rul' l'al' lcm rôlcfictiycment utile:
ainsi des atlanles il la hase des aillorlissetncnls. plu s tard so us quelques
so ubassemcnts. Pour tl 'aull'es le li en es t plu s ténu. Les fi gm cs as-
sises sur ll's éléphanLs n'ont point les mains en prit·l'e. mai s, ainsi
que lrs tlirinitt'· s. Irs til'nnrnt snl" lrnrs gr nom: ou clans lrUr gil'On.
L'ahsence d c tout altl'Î-
but ernpèche tl e sayoil'
si toutes. co mill e celll'
de Pù Na ga l" de l\ha
Trang. éditice N.-O . .
sont des divinilés. Les
prrsonnages montés sur
des animaux, so u\-ent
des gajasir(tha, en méto-
pes d'arc, échappent
,Sgalement il not!'e ana-
lyse. Notons cepend ant Fig. 68. - Faifo.
Fra gm e llt d e pi é de, tal (?) lI a lltc LI!': (1 m. :)8 .
qu'oll lrüuv e parfoi s Cil (D'après LIli cl ich é d e .J . d c :\l ecqu c nc m .)
cette place d es 1'(ïk~asa ( 1) :
serait-cc alors ce derni er SCtl S llll'il conviendrait d'altl'ibucr ù ces
figm es il dHl val SUI' eus effl'aya ntes 1II0ntures ? .Mais qu e femient
alors ces génies en ce point ~
La présell ce des apsaras aux pièces d'accent s'ex plique bi en plus
aisé lltCnt, puisque, CO II1lIl C nou s le voyons aux ba s-l'eliefs du Cam-
bod ge, elles sOIiL d,'s téllioins obligés de tout fait religieux; sortant
~l mi-corps de la cO llstwdion. des allgles de la cO l'lliche co mme par-
fois de la l't·ise i't gnidanJ es penclallt l's (2J. on les \'oit dUlw jusqu'aux
demie!'s tcmps (3). Salis doute, avl'c 10 1ll'S IIlains jointes qui prèsen-

( 1) Mi ::iO"n H:;, pal' exemple .


\21 ~H :50'11 Al'
(3) Po Klauii Garai.
~84 LA SCULPTURE

tent des fl eur, ell es répondent à une intention d'adoration con-


tinue.
Les figures humaines, qui de beaucoup sont les plus nombreuses
sont celles qui, ainsi que les apsar(l$, semblent mettœ autour du
monument comme une atmosphère de priore
perpétuolle.
D'ordinaire, Je pelit personnage est 1'e-
présrnl() dehout, les IIHiins jointes; isolé de-
vant les appliques pt les fallssrs pOl'tes. il
est souvent, dans les mt'mes cas, abrité pal'
un e niche; au fausses portes, la: figme est
plutôt de graml e taille, de dimensions presque
humain es, et la tétp est parfois taillée dans
une pierre incrustée dans la paroi. A l'étage
d rs édifices dans la st." rie ?lH ~an AI' sC' voirnt
des oran ts groupés pal' ll'Ois. rUll au centre,
de face, devant un pilastre, les deux autres
devant les pilastres voisins et tournés de
profil vers lui. La figul'e reprl'sentée est le
plus souvent d'un sexe indécis. On serait
lib· tenté d'y voir plutôt une femme, il cause ùu
.!tI:If!mw'Jll1.I.!==} sarong que le personnage porte presque tou-
Fig. 69. '-- Iloà Lai. jours. Deux observations y contredisent : les
Tour ce ntrale, fau ssc lJO rte s., spins. et le Cam. CO illm e l'Hindou, les des-
fi g llrp ce ntrale.
Hauteur: 0 m. 60. sine plulôt volunlineux, ne sont jamais mar-
q liés; des ascHes bar'bu: occupent celle
place au piédestal dn ., ti San .-\ 10 ; au vestibule de Mi San At, à la
la lour B4 Il' prl'soJlllagl' vôtu d'un riche sampot a des moustaches
bien lllartjuées. Il esl dorl(' plus vraisemblable qu'il faille y voir des
personnages portanl un custunlC spécial, et sans doute des prêtres;
ce sont en effet les sl'uls ùont l'adoration intéresse réellement la di-
vinilé hindoue. Parfois dans ce rôle, col11l1le nous venons de le voir,
des ascètes les remplacent. Parfois aussi il paraissent céder la place
LA FIGURE HUMA I NE 285

aux divinités, et il esl assez difficile ci e savo ir si, dans les tympans
surtout, celles représentées le sont pour l'ecevoir eUes-mêmes un
hommage ou pOUl' en apporter un au dieu plus puissant auquel le
temple est dédié. Le proulèll1 e est pal"liculi èf"Cll1 ent délicat lorsque,
dans un monument cOlllme J.?ü Klauit Gami , nous voyons les fi gures
des tympans, aux fau sses porles ct aux: fausses niches, presque id en-
tiques au masque qui donne sa perso nnalité au liùga adoré dans le
templ e. Elles ont les mains jointes et seflllJl ent hono["e1' Siùhavar-
maliùgeçvara ; luais qui ~o nt- ell es alo1's ? Le problèllle est général,
car nombreuses sont les représentations de figu1'es senlblables, qui
paraissent des Çiva ascètes, et qui, les mains en prière, out garni les
tympans des fausses portes et des fausses niches des monuments
ruinés au Binh Dinh. No us nous co nlente1'ons de signaler la diffi-
culté sans tenter de la résoudre : eUe sort de notre compétence
d'architecte.
Dans tout l'lut èam, le seul point où la représentation humaine
donne lieu à une vérilable composition est le tympan des portes
extérieures . Surlout au début il s'orne so uvent de véritables scènes .
L'artiste èam s'y est toujours montré assel; maladroit , et le fait
parait naturel. Ces tympans sont en pierre, la malière y es t donc
plus dU1'e à tra vailler qu·aux: parois ordinaires d e~ édilices; puis les
form es y élaient forcémenlllloins stéréotypées : il y fallait plus d'in-
vention, plus d'observation aussi. Et ·d'autre pad, il est permis de
supposer, d'après la différence du travail, que ce n·flst pas la même
main qui exécutait les idoles et leurs piédestaux) et les tympans des
éditlces . Enfin le cadre ~ p ôci a l était plus difficile ~l garnir ; les élé-
ments devaient parfois s·y superposer, toutes difiicultés nouvelles .
Aussi l'exécution es t-elle bien supérieure qllallllie tympan se horne
à r eprésenter une di vinité uuilluC q uelorsll ue de nombreuscs fi gures
entrent en scène.
Ceux: qui SO li t co mposés de plus i e ur~ personn ages se resselllblent
en géuéml puur la masse : ils ll1unlrcllt au c;cntrc Ull Ill utif princi-
pal, tandis que tout autour SO lLt l"I~ parli e~ les ligures seco ndaires . Le
286 LA seu L PTU.R E
molif cr nLral est un e Ji vinité deboul ( 1) ou des grouprs cie fi gures
di versr' (2) . Quant aux fi gill'es accessoires, ellrs ne pl'ésenlr nl guère
qll e S UI' un ba s-rrlief de J\:llItO'lI g .\\9 1111 ra gur essai de silperpos i-
tiOIL (3) , Qllull'e piècps fonll'\ cl'pLiun ù cc' sysLi'llI e : l'lIll e, qui prov ient
san s dOllle dc la lour prill cipal e de BOlI g Duang, monlre l'c nta s-
sl' ment prubahlc d'un palllhéolL illa chevé (4); les Ll'o is auLr'es fi gu-
rent la lI aissall ce lI!· BmllillU (:i) , DI~ ces demi ères, deux offl'ent un c
fOl'me en longueul' que II UUS axuns cxailliné e dans l'éLud e architec-
hll'ale du Lylllpan (p. 17 i:i) ..
Forill e spéc ial e rt mode parti culi er de décO!' c1ispal'aill'onL aypc
la prcmii're périod e rt seul subsistera Ir type silllpl e, où un c grand e
fi glLr;e u<.:cu pe le L)îllpall , debuuL el dan sant (6) ou assise(i) ,
L'étlllll' des tympall s dall s la sc<.:onde période es t l'endup pills dé-
li <.:ate pa l' la rardé des exemplcs co nse l'\'I"s : Pl'psilu C Lous ceux Je
l'art cla ss i'lue Ollt disl'i.ll'U ; Ics lju cl'Illes LI~'m o in s qui en suhsislrnt
ne les feraieul J 'aill eul's gui'f'e l'egl'ellel". La Ji gul'r assise deyil'nl
de plus en plus IOllrd e rt IIwladroiLe ( ) pOUl' finil' pal' les ma-
got · de Po Kl[lLlI'l Gami rl de Vo Rum ë; cc lle debout ne va ut gui're
mi eux Cil 1IOIIIÜI'e de cas (!J) : deux 1'Xl' llIpll's fUlll llxcepLion ct ,'appel-
lenL les mél'iLrs de r arL prilliairc, l' Urn a de Chành L<) ( 10) ct le ÇiHl de
Po Kl aUl'l Garai (fig. 76). Les L)înpUII S de 'l'l'à Ki êu ( II ), qllr fJ OUS
Cl'oyo ns devo ir rap porler il la secollde pé riode pour leur cal'actùre el
1CUI' forlll c tri all gulaire, sont d \ H1 e exécu lion très méd iocre et les Çi va
en particulier, d'u nl' anatollli e illlPussiblc; leul' mouvemenL exagéré
11 0 1l1U1l1l" O<':l' pendalll IJUS J 'a llure (fi g. J 12) . Les seul s Lylllpa.ns qui

(i) Mi :50" 11 CI' Cf. I .C ., 1, p . 3D I, Mi XUyèll , fi g. 124 ; Phu ThQ, fi g. 12:;.


fi g. 86; '\ ' 1' Cf. I.e., 1, p. 36 1, fi g. ï1 ; (G ) Hil'b Ln. Cf. 1. C.. T, p. 532 , fi g. 125.
Pltong L~; J\lurO"ll g M5' · Cf. I.e., l , p . 'lB!), (') Tl'it I\il: u. Cf. I. C., J, p. ';2f)!).
fi g. Ml. (~) l'Imae Ti llh , Linlt Tluii. Cf. I .e., l ,
(2) Mi SCrtl FI.Cf. I. e., l, p. 425, fi g . !l5; p . 50f) , fi g. 118 : dépôt de Billh Dinh :
U II Dièm. Cf. I. e ., l, p. J IR, fi g . '10; In.lell .' Ii SO' n (il ' cr. I. e., l , p . 1,:31 , fi g. Di; ~Ii
Ph ù: DOll g DlrO"ng. Cf. I. C., 1. p. 1,83 , Srrn H .
fi;.:. tO!!. (~ll Cb i,"n Dàll g. Cf. I.e., J, p. 'li:;,
(3) cr. I. e ., 1, p. :loj!! , li g. 48 . fi g. 5'>: Mi So-n J':•.
(II CL/ .C., l, p. 4oi , fi g. 10::!. (l U) cr. I. e .. l, p . :l::lO , fi g. 4:'1.
(:'I.\Iï So-lI EI . CI" . I. C., I, [I.:j[H , lïg .HO; (II) Cf. I .e. , J, P1' . 31J1. :-10:1 cl :n:-l.
LA FIGURE H UMA I NE 287

nous rappellent un peu les riches composilion s antérieures sont


d'un e ex{;culi on déplorüblp (t); l'Iln d'eux(2)va llt sul'lolll pOUl' nous pal'
!ïnlérèt J e lu scè ne fJ.uïl rl' prése llll', Lili groupe J e !JI'nlunanes fai sant
1111 sacrifi ce, Le lyml'allloflg ne se reco nflaît plus qu 'ell sUI'Yiran ce

uan s les lrois linleaux de Mi San E4 et de Chanh 1..<), l..eur composi-


lion est assez heureuse, Deux, fi. Mi San E4ct à Chanh 1..<), nous mon-
lrent id enliquemenll e roi entouré de ses femm es (fig, 90), l'autre
linleau de Chanh 1..<), au sens assez confus, une élégante danse guer-
rière (3) ,
L'arL cam a monlré dans l'exécution des bas-reliefs qui ornent les
pi édeslaux plus de lIlaîlri se : il est juste de dire d'a illeurs que l'ar-
Li sle ca m a ahandOflll é celle tàche dès qu'ell e devenait lrop difficil e
pour lui, c'est-il-dire sans doule au déLut de la second e püriod e,
C'esl dan s les scènes tl personnages mullipl es du piédestal de
Trà Ki ~ u (4) et dans les petits panneaux de celui de Mi San El (5) qu e
l'ad éam atteignit sa plus grande perfection, ct les sc ulptures si vi-
Vttntl's de Java ne leur sont pas très supérieures , t es cl eux piéd eslaux
de Bong Duong (6), hien qu e de réelle va lrur artislifJ.ue encore, so nt
loin J e pouvoir leur êlre curnparés ; les proportions des fi gures y sont
moins bonnes el parfois montrenl de grossières fautes de dessin (il,
mais l'ensembl e est très vivant el la co mposition gé néral e assez heu-
reuse (8) ,
ta second e périod e ne nous donne aucun décor cerlain de piédes-
tal , et les qu elques fragfll ents de scène qui subsistent proyi ennent
peut-être de quelqu e partie de l'édifice . Quand flUU S auron s cité le
(1) Thi llô , Tlltty Tri çll . \81 11 r s l probable qu e ccs dcux groupcs
(2) Au mu séc illd ochinois du Troca- so nl co nll'll1Jlol'ain s, lanl lc (ail'c el Jes
déro. Cr. 1.C., l, p. 5i ti C. détail s en ~o nl sc mblables : ils appar-
(3) Cr. I. e., l , p. 23 1. licnrlrni cn l alors tous deux il J'al'l mixte,
pl cr. I. e., J, p. 2!H, fi ;:i. (H il G'.. il qui 1I 0ll S d e\' olls la lour l1t'incipa le ;
\'" CI'. 1.(:., l, p. ;'Orl, lï g. UO il rl:l. " oil' J'nlllre' pi é tlc ~ lal ~c l'ilil san s doul c IIn c
p. 2li1 , uol e 3. addil.i on postérie lll'c dan s la ~ all e JJI qui
(6) cr. I. C., l , p . 4iO, fi g . 10'. à lOi , el se rail anl érieul'c, ct d'lU'1 cubiqu r commc
p. ',!Ji , fi g. 11" il HÜ. 1I 0ll S cssa i" I'ons du le III Ulill'UI' cn élulJli s-
(71 lkas démcs uré tians le panneau N. 5anl le l'Ias"e tn elll hi s loriqllt ' d,'s mOllu -
de la fi gurc 'lO i . meuls i:a ms.
288 LA · SCULPTUH E

mauyuis roi couché J e l}~ i HCru (Hg. 93), la SGèlll ) J e guerre, J 'un
dessin plus aisé, qui fi gure au dépùt de Blnh Dinh (fig. 97 ) , le
groupe assel heureux des feillul es agenouillécs des Tours cl"urgent
(fig. 82), el de spiritu cll es frises de dan sc llsrs qui provienn ent sans
doute des tours de Hrrn g Th ç\.l1h (fi g. 70), nous en aurons ép lli sl'\ la
sér'ie Il) .
Comm e on prut s' y attendre si l'on songe tL l'impodan ce reli-
gieuse queprenaill'id olp. , c'est ici que II' Cam (L ùonn(' so n pliis gmnd

Fig. 70. - Qui l' ha n O.


Fri~ e d" tlanseu e~. Hauteur: U 111. 23 (').

effort, ct il a. surtout dans la pl'rmif1l'o p"'l'iodl'. souHnt ;réussi.


Debout, la figUJ"fl semhl e ayo ir rnlhalTassr. dayanlagr \1' sClllpleur,
sans doule 0 11 raison des cu nùitions dr]icates d'pxt"cution et d 'équi-
libre : 11\ personn age li ui , dans le IJas-rclicf, esl si fr ùq nCUlmen l han ché.
est ici ti gù dalls IIII C puse symélrique : lf's jUill Iws sont raid cs, sO llvelll
ulli es par Ull rCllfol'll'0slùrieur quand le sarong Ile viC'nl pas otl'ril' sa
gain o ulile. J\'ous n'tnolls ùe co type, dans l'art de Ml O'n AI> (l'le les
deux idules de CI (t ) ct de A'4(3) , Ci LI i se lld,] Cil t répliq Lies rUile de l'autre,
La fi gu,'1' la pIns Ilf'urcllse et donl le Mlail est le plus fin ement
lrailù cst la joli e slalllcLte de kal1l1 a debollt devanl la queue de son
paoli (i ) . L'al'l cubique ou mixle ne nous donn e (l n ce sens que les

n Même Dol e qu e la figure 49. (!) Cf. r.C., l, p. 363, ri g. 19.


Iii Le lin teaux dl' l:hù"h L() el ri e ~Ii (3) Cf. I. e., l, p. 362 , rig. i8.
Sail E l cilrs \1n P('II plll~ lI allt 11I'\I\'pnl III cr. /. 1.'., 1. p. :I1!1, fig . 8~.
cO Ill[JIt"lp[· cel lp "· l1l1m é l'alillll .
LA FIGURE HUMAI NE ~89

figures debout qui accompagnaient le Buddha de la salle JJl à Bông


DIlO'ng, Çiva sans doute, d'exécution assez bonne, et moines d'un des-
sin moins sùr (fig. fOi ) . Mais il nous montre les plus beaux types
d'une forme so uvent représentée dans l'art cam, Çiva dans le rôle du
dviirapiila . Le gardien de porte est. ail Campa toujours debout, armé
ct menaçant, ct le mouvement en est parfois d'heureuse allure. Nous
en rencontrons cependant dansr
l'ad primitiC il KhuO'ng My, lomcls
de proportions et d'un moùvement sans souplesse; plus gauches
encore sont lrs ~viirapiila (',n bas-relief de Truo'ng An, plus massifs,
bien que les jambes séparées, les colosses de N h~n Thap, si déna-
turés d'aillems par les restamations a.nnamites qu'il est difficile
de se faire une opinion exacte sur le..ur valeur Pl'imitive réelle. Le
dl'iirapiila de Cu Hoan nous ramène au , type calme plus fn~ qu c llt
ail Cambod ge; son état d'usure empêche de l'apprécier exacte-
Illcnt.
Ceux lIe Bông DlrO'J1g qui s'échelonnent dans les porches succes-
sifs llu monuln e'nt (l'-sont J e gt'andes figures d'un mouvement puis-
sant, d' un e lQlJrd eUl' qu'il est facile de voir voulu e. Leur allure
('st. menaç,ante, et réellement ils devaient Nec ::mpressionnants
dans la pénombre de leurs cellules. Ils sont solidement encasteés
dans le corps d'un animal qui leur form e un très original pié-
destal.
Nous ne trouvons à leur comparer dans l'art cuhique que les
driirapiila Cil has-relief qui ornent les fau sses portes de la t Ollr cen-
lrale de HoU. Lai (fi g. 69); antér'ieurs peut-êlre, ils leur sont nette-
lIlent infé rieurs. Un détai l fer'a sentir la d it1'érence de scntim ent
artistique des deux eXCIllples. Pat' une intention J e symétrie, les dvii-
rapiila opposés, à :Sông DIlO'ng, brandissent leur anne de la main

(1 ) Ces porches so nt d'époques diffé- conslr uclions nou " elles , Tou t uu plu s
renles, le lroisième et le quatrième, ce ceux du porche 1 pourraient-i ls êlre légè-
derni er non enco re dégagé , sans floule l'Cluent postéri eurs, cal' il s pllrai ss(' nt ll' un e
de ll'ès basse époque, lundis que les dva- cxéc.uli oll moi ns heureuse, onl un e pose
/'(([/ïila so nt yi siblemellt de ln 1ll '~' lll e fac- différente et Ile so nt pas laillés ,I ans la
1111'" r i dill'olll èll'e l'''employés dall s les In l\1I1f~ rit' l'l'c.
.\ S:\"A:'\I. - 1). 19
290 LA SCULPTURE

droite ou de la main gauche, mai s ils sont hanchés de môme à


gauche ou il, droite. Le sculpteur de Hoà Lai a hien vouiu , dans la
mème intention , halan cr!' le 1I1 0U\'Nll enld es hanches, mais il a laissé
la môme main poser SUl' la mümc hanche, et dan s un des deux cas
le IlI ourern ent <.:Csse compll'tC\melLt d'ètre naturel.

Fig. ï 1. - flong Dmrug Ill.


Granù e sa ll e, re lable, sla lue ùe Çi q. lI au le ur: U m . 40.

Les fi gures debout sont beaucoup plus rares dan s la second e


périod e, et l'on ne prut gurre citer que celle du sanctuaire E4 il Mi
San: c'est une fi gure sO nll'lllr usemcnt y(\tur, mais assez sèche d'al-
lure> (fig. 103); cli c était ga rd ée par deux dcarapala raid es et sans
caractère malgré leu!'s crocs saillants (fig. 11 0).
Assise, la fi gure était plus ais{'e tl lmiter, et elle est sou \"L'II t
fort réussie : citons toute la série des divinités que devaient alJri-
LA FIGUtRE H U MAI NE 291

to!' les tell1plions A2- 7 (1) et Bi - l 3 iL Mi SO'II , la figure J e Uu :9ièm (t) .


surtout les dla,l'mantes slatues de 'l'l'iL Ki ~ n (3) , cn l'adiculi er la
bell e rangée des nellf di vinités (.11, l'ur mal heu!' si éprouvées. Ain si
enco re la sobre slal ue (5) lrouvée dans la co u!' D il Mi SO'II, les
peLils Çiva J es tel1lplioll s de DOll g DIlO'II l; (fi g. lOU) d Ies spiri-
tlLell es fi gures qui accoillpagnaient le BuJdha de la sall e III (fi g. 71
et 107) . Les muins vomi es de ces représenlaLioli s sO lll les grand s
Buddha de cc derlli er 1l101IUlitelit. Celui de la sall è lU (G) , avec ses
mains S UI' les gr ll OUx, ses Lnlits lourd s, a un air vonasse que ne ra-
chi'le pas l'illll'ressioll Lrès réell e, lIIais peut-êlre dc pUt' hasa rd , que
dO lin e SOli regard perdu Jalls le vid e, ex press ion si heureuse pOUl'
un J3uddha . De l'aulre, lruuvé dans la co ur LIe corps.s ïl corres pond
iL la Lèle r lllrée au IIIU ,~ e de n ;;c:o le (i ), Cil est luul ù rail illdi gne, et

Iii ll1t1 d,.ü illlli,tu ée l'al' le IIl ouveru elit des lIIaillS illl[JossilJ le il réa-
I i ~e r.
Dall s la sl' ~o lld u l',~ ri ode: les id ules gardenL d'abord llil réel rné-
rill' . BiclI Iju e chargée d'ull e tèt e de fadllre sali s douLe annamite. la
d"' esse de Po ~aga r il ~ha Trallg t'urlll e avec: so n chevet ciselé un cn-
se lllbie imposant, et qlloiqu' il su it Lrès IIlutil é, on peut reco nn ailre
dans le Çiva des Tours d'argent (8) un e pi èce J'ellliH'l{uable. Pal'
Il l..tI heur. les id oles des auLres sanduairrs de Lut c1a ss ir!ue ont pres-

qu e Luu Les di sparu; b Ci:L1~co up , d'aill eurs. paraissent a\'oir été des
liùga .Autin My ,SUIl Triëu, Ollt fourni d ïll tl~ ressantes fi gures. analogues
iL celle trouvée près de la ga.re de Phalll'an g, toutes d'exécution assez

bonn e, mais sans le charme et la liberté J e celles de l'évoque pri-


maire. La divinité de Mi Scm G1 (9) es t une mauva.ise fi gure qui ne
lire son inlérèt que de la matière rare dont ell e est' fait e, l'albâlre.
Enfin, avec les Çiva de Yaù Mum (fig . 77), de D~i HltU (fi g. iO~ ) .
nous entron s, dès le :\1\,0 siècle, dan s la sé l'ie d es fi gures ll'On fjuées qui ,
\ 1) CL I. e., l, p. 35;i, fi g. ï6 . (GI CL I. e., l , p. :';0.1 , fi g. IJi .
(21 CL hl., p. ;)2 1, fi g. 12:1. (7) CL Id ., p . '_S:! , fi g. lOH.
1" 1 Cf. hl. , p. 30'_, fi g. 66, (S) 1'0 U IL\ EIII-:.\l; , les /( uilles 1\Il/aères, i 11-

(l ) CL hl. ,. p. :106, fi g. 67. folio. Lerol1x , f'al' b IR!I!) , pl. 1116.


\:'1 Cf. Id., fi. :m.l, fi g. 8::l. 1"1 CL I. e. , l, 1). 4:H, fi g. !.Hl.
292 LA SCULPTURE
par l'image de Po Romi) (1) Plies id oles flln érairr,s (2) , nous conduiront,
en un e dégénérescence sans arrêt, il une défo l'mation si complète du
type humain que nous craindrions d'ètre tax ü de fantaisie si nous
l'exposion s sans prolimi na i l'CS; aussi remeUl'ons-n ous ceLte étrange
histoire au chapiLre où 110US \roulons caractél'iscr le gé nie mème de
cetle sculpture; olle en donnera l'exemple le plus démonstratif.
Il faut arriver d'ailleurs à cetto décadence fin ale pOlir trouver la
fi gure hum ain e' vraiment mal exécuLée . .Ju sque-lil, si elle n'atteint
un réel mérite qu e clans de très raros pièces de l'art prim aire, on peut
dire qu'elle est on rovanche prosque tOUj Olll'S d' une faclure accep-
table. Les traits du visage so nt souvent assez fin ement dessinés et ce
n'est qU? dan s les demiers teillps qu'ils sc déforment: la houche se
distend cLlos oreilles pel'dentleur dessin. La silhouette est d'ol'lli-
naire de proportions normales; plutôt élalleée dans l'art primitif,
elle s'aloul'd it dans l'ad cubiqu e. Oll peu t d ire ct Lle celle sculpture
est en génüral égale iL celle du Cambodge, tandis qu'clIc n'atteint
guère qu'un e fois au mériLe consLant de la sc ulpLure iL Java . Ja-
mais on ne Lrou ve ici, pour les figures dobout, r elTeur si fréqu ente
au Cambod ge des deux pieds de pl'Ofil poUl' une fi gure de face. No us
avon s déjà signalé quelques fautes de propo rtions, quelques impos-
sibilités de mouvoment (3) ; nous ne parleron s pas de la torsion en
dedans du bras des danseuses, si disgracieuse à nos yeux d'occid en-
taux et si norinale chez les cl allseuses orienLaIes (4) .
La pose qui de beaucoup csLla plus fl'équ onLe dans la décoration
es t celle de l'orant: debout, les main s jointes . Cepend ant de très
nombreuses fi gul'es, parmi les idoles en particulier, sont assises à
l'indi enne (5), les jambes croisées, la plante des pieds en dessus. Par-
foi s, surtout dans l'art cubiquo, les perso nnages de haut ru;ng sont
accroupis à la javanai se (6) . Plus rarement, et dans la même form e

il)Cf. I. C., l , p . 66, fi g. 13. (-1 ) !Onro-og JIlY. Cf. I .C. , l , p. 262,
(2) cr.Id ., p. 40, fi g. 4, p. 1,5, fi g. 6, fi g . 49.
).46, fi g. 7, Il. 48 , fi g. 8, et ici fi g. 75 , (:i) V'u Di êm. Cf . I .C., l , p. 52 .1 , fi g. 22
ig. 78, fi g. 147. pal' exemp le.
pl lI oà Lai , Trà l\i ~ lI , Don g Dtroog. \Gnn So-nB , Cf. I. C., T, p . 278 , fi g. 83.
LA FlG URt HUMA I NE '!93

J 'art exclusi vement, voyons-nous des fi gures assises à l' européenne(1),


sur un véritable siège, les membres infél'ieurs pliés à angle di'oit.
les pieds à terre; deux fois seulement une jambe pendante et l'autre
pliée (2) . No tons, et seùle une étrange convention peut expliquer ce
fait, que les figures sont parfois assises sur un cheval, à l'indienne
ou à la javanaise (3), exercice de cirque peu vraisemblable pour les
grands personnages à qui paraît réservée cette monture rare (4) . En-
fin Çiva ascète est souvent accroupi sur les talons, et une fi gure,
qu'on voulut sans doute représenter assise, la petite divinité de
Mt San Gi , est dans la position bizarre d' un danseur qui fait une
pirouette.
Les autres poses sont assez naturelles, à la réserve de la station
couchée, où les pieds ont souvent fort embarrassé le sculpteur: par-
fois , comme l'artiste khmèr fait des pieds des apsaras, pour éviter un
raccourci qu'il ne sa.it repl'ésenter, il figur e les pieds de profil la
pointe en bas quand le torse est de face (5) .
Le Cam a peu abusé des déform ations du corps. Nous ne trou-
vons qu'un petit nombre de figures obèses, ou peut-être; mieux, de
nains; deux proviennent de Bông Dl1ang (6), une autre du BinhBinh (7),
ull e quatrième de Bôn g Phuc (8). C'est en ce dernier point que nous

trou vons la sèuhi représenta.tion probable d'ardhaniirï; elle oppose une


fin e moustache à des seins opulents (9). Ce n'est guère que par la mul-
li plication des bras que les divinités sc différencient des ~ortels;

Voir pour le sens de ces diverses dési- (6) Cf. I .C ., J, p. 482 , S 8 e t S 8 bis (lire:
gnations I .C. , l, p. 25, note L « agenouillé à la javanaise 1) et non « à
(i ) Bong Duo-ng. Cr. I. e., l, p. 503, l'européenne H . et p . 505,
fi g. H7. (7) cr. I.e. , l , p. 562 b.
(t)MïSo-n Fi' CL I. C., l ,p. 425, iig.95 ; (8) CI'. I. e., l, p. 238 .
et une statnette (le bronze. Cf. I. C., 1, \' ) La statue de 'l'l'à Kiçu (cL I .C. , l ,
p. 581, fi g. 134. p. 30/., fig. 66) en es t-elle un autre
(3) Bong Duo-ng. CL I .e., 1, p. 47 '1, exemple? J'en doute ; les seins serai ent
lï g. 105, panneau I. dan s cet al'l trop pell accen tu és pour un e
(4) La même indi cati on bizarre exis te femme, e t la lraee, qu 'on peut inlerpl'élet
a u Cambodge dan s certain s bas-reliefs du comme le l'es te d'u ne iJarbiehe longue, n'es t
Baphllôn d'AftkOl·. pellt-ôtre qu e le débl'is d'un bij ou spécial,
(5) Mt So-n El' CL I. e. ; 1, p.4J5, ri g.93. CUl' le porL de lu barhiche est postéri eur.
L.\ SC ULPT URF:

CIIl'Ol'e cc tte multiplicatioll JI 'es l-l' ll e pas eÀagéré!:'. cal' JI~ II OIIIIH'C
de lil'iiS Il 'atteillt glll're qu e qll utre ou six. ne dépasse la \'ill gtain c
yli e dall s UII td:s petit 1l0mlJl'e
de cas (1) . Quant à la tète. sa uf
dans la rrpréserdati on de Br'ah-
ma. il es t rare de la voil' 111u1-
lil'l l'. L'è[l'e le plii s di/J'urill e il ce
l'uillt dc ni e l's t JI' Hiin.ll1a figuré
il Il tyrnpall de F jà Mî San et sur

le siègc du Buddha de la sall c 1H


il :EMng Duan g-. GaQ eça même,
in val'iau)l' mellt représenté avec
sa t(>le d'éléVllUnt, a. pm' contre,
loujoul'S des 1Jieds IllIm ain s (2) el
Il 'a t)u 'cxc epti olllll'll nrnent qlla-

1f'l' 1)l'ilS.
AussiiJ es tra re qll c Ic sculp-
tCllr allei gne j'tl'hOl'l'C IIl' qu e vi-
silJlf'm ellL ilil e l'l'cherche guère,
t'l salifl es lJelles lî gures tl e fMn g
Ihrun g, ses di villités et JJOtam-
1Il l' nt s('s driimpiila son t pCII tel'-

J'illl es . Jl sc mble mêmc qu e Je


talll ait eu IIll e telldafl cc Ù ou-
ldil'l' lf's Jigill'es l1I ull stl'llf'USes
Fi g. 72, - Mf Sn'n D. lll'ilnilin's 1J0111' ~e l'ilJ!l'mCII Cf'
S lalll e rl c ,,,nt cli c' ct ell l'édu c li o ll d 'édiOc e,
Il ,,"teul' : dl' pilis cn pIns dps l'ol'lli es Silll-
0 111. 77.

pIcs, comm e si la pl'emièrc im-


prégnati on hindoue ne s'é tait gll l'rc renouvelée el qu c Je scns
symbolique de lit ll111lLiplica ti on des 111 el111>1'e:-; se füt PCI'(l11 an'c
le ternp:-; ,

(l I Tympu ll s d,' Trà l~i ('u '? cr. I .e" l , \2 ) })cllt-èLre cependant ccux ri e Phu
p. 302 F, et p. 337 n° 47. ~inb (fi g. 118) fonL-il s exception .?
LA FIGURE HUMAI NE 2\}5

l) ne autre Garactéristiq ue de cette sculpture, à laquelle l'Inde


ne nous a pas habi tués, c'est qu'elle est étonna mment chas te;
dans toute la séri e des r eprésenta ti ons éam es que nous avons
examinées , pas un e ne présente la moindre licence, et seuls les
lions debout ont leur sexe apparent, sans d'aillem s d'exagération
outrée .
Nous ne pouvons quitter la sculpture figurée sans r elever une
autre caractéristiqu e (l e cet art qui, par contre, lui est commun e avec .
l'Ind e. Il est rare da ns l'art cam qu' un e divinité, voire un e simple
figure, se présente libre; elle se détache presqu e toujours devant un
l'ond. Il peut .être constitué par un dais de naga, mais c'est le plus
souvent un chevet spécial , simpl e ou très compliqué (1), parfoi s déchi-
queté comm e un e r éduction de' tour (2) (fi g. 72); à l'occasion même.
il con stitue un véritable r etable (~) . Le besoin de cet élément est tel
qu'il s'interpose entre la fignre et la queue du pao n qui pouvait en
tenir li eu dans la statue du Ska nda de Mi San B3 (4) . Dans la second e
pél'iod e, ce chevet lisse sert bi entôt de page pour éC I'ire l'inscription
d,"diGatoire, et le bodhisattva de Plmérc Tinh, en même temps qu'il
IIOU S montre un e des derni ères statues debout, nous fournit un des
pl'ell1iers spécimens J e ces fi gures in scrites qui, par le Vi~Q.u de Blên
1I0à (5), nous m èneront aux derni ers temps de la puissance came .
:\. cette époque le chevet s'est confondu avec la tlall e qui fonn e le
fond où se sculptent l es divinités de tympan: et les derni èr es statues
sont so uve nt accolées à un e forme ogivale, plus tard II1I~ m e il un e
sorte tl e lml (6), sans Joute en raison du sens fun éraire que leur ga-
rantit la teadition. Nous verrons au chapitre où 1I0US étudi erons le
gé nie de la sculpture came, quel facteur tle déformation fut la pré-
sence de ce chevet derrièr e les représenta tions.
Une 311tre form e qlli paraît avec l'art le plus ancien, remplace

\,) Mi SO'n A. Cr. I. e. , J, p. 355, lï g. 16. (4) Cr. I. e., l , p. 319, fi g. 84.
(2) Mi SO'n D. cr. I. e., l , p. 381. (5) cr. I. e. , l , p. 551.,
li g. 121.
\3\ Thü Thi ~ n , Bon g DuO'ng. Cf. I. e .. 1, (6) StaLue du l'oi P O Nil. cr. I. e. , l ,
pp. 185, 466 eL 502. p. 46, fi g. 1.
296 LA SCULPTURE

ce chevet pl ein par une auréole évidée (1) ou ciselée (2), point de dé-
part sans doute de la grande gloire (3) du Buddha, dans la salle III
de Itông DuO'ng . Ce motif semble ne pas survivr e à la période pri-
maire et surLout à l'art cubique où il r eçoit son plus grand dévelop-
pement.

(1 ) Petit bronze de Ke Na i. Cf. I .C., I, kor, in-B. Pari s, ChallameI, 190B, p. 163,
p. 547 . fi g. 129.
(%) Cf. CH. CAIlPEAUX, les Ruines d'ATl g- (3) Cf. I .C. , l , p . ;;04 .
LIVRE II

L'HISTOIRE PAR L'A RT AU CAMPA

INTRODUCTION

Xécessilé de placer cette étude à la suite de celle des formes de la sculpture, qu'elle
complète iudirectement. - Valeur des renseignements que fournit l'art ; leur
contrôle par les lextes chinois. - Division .

No us avo ns examiné dans le premier livre les form es de l'archi-


tectllre ct de la sculpture cames en elles-m êmes . Avant d'en déter-
Illiner l'espr'il el d'en fi xer l'hi stoire, dans la mesme où ce double
1['a vail peut être tenté, nous étudierons les renseignements fournis
iitdirectemenl par les formes de l'art SUl' la civilisation came. Ce
dé tour est nécessaire. II est avantageux de ne pas écarter trop for-
Il' ment cette étud e spéciale de celle des for'fll es de la sculpture, car
d Ie dépend intim ement ùe celles-ci et en co mplNe l'examen: les
IIleilleurs ren seignements proviendront P I!. efret des scùnes sculp-
. Il''ps ct des fi gnrations divin es. La mènl e {'lud e nous [lermettt'a éga- -
Inll1 ent de co nnaître tout ce LJu'o n ppuL ~aYo i[' des arts mineurs qui
110, nous ont laissé par aill eul's que de l'arcs témoins: nous pourrons

ai nsi, avant d'étudier l'esprit général de l'art, co mplétm' le cycle


des formes ar tistiques . Enfin, la connaissance d'éléments tl'ès spé-
I;iaux, cos tum es, bijoux, etc., nous foul'nil'll. des repùres de dala-
298 L'HISTOIRE PAR L'ART AU CAMPA

tion qui, pour n'êtr'e pas très précis: n'en seront pas moins fort utiles .
si l'on se rappelle notre pauvreté il ce suj et.
Une semblabl e étud e peut-ell e nou s donn er des résultats cer-
tain s? No us n'avons d'autre contrôle qu e les obse}:vations des Chi-
nois : ell es so nt. comm e nous le verron s, souvent en désaccord avec
les indi cation s de la sculpture. Qui faut-il croire? JI est impossible
qu e les renseignements fourni s par les Chinois, dans un cara ctère si
g(~ néral , soient erron és(1).C'es t donc de toute nécessité la sculpture
qui ne donn e pa s un tahl cau C'xact de la civilisation contemporaine.
Mais faut-il s'en étonner ?
Le Cam. qui a emprunté à un e autre civilisation sa reli gion, son
écriture, vraisemblablement so n architecture, ne dut à l'origine, en
sculpture, qu e répéter les leçons de ses maîtres . Avec le traditiona-

(1) Donnon s un e Coi s pour toutes les tom e III, p. 32'1 et sqq . (sous les tran s-
renseignem ent s bibliogr ~ phiqu es néces- criplions Si yang tchao-kong tien-Iou
sa ires sur les ouvrages chin ois qu e nous et W ang-Chen g-Tse ng). L'o uvrage, com-
Cùmes il m ême de conslliter. posé d'après les récits de voyage des
1° Ethn oprrrphie des peuples étra ngers Eunuques de la Cour dan s les pays
à la Chine, Ma 'J'onan-lin , t radu cLion HEn- tributaires de J'Empire au dé but du
VEY DE SAIi\T-DEi'iYS , volume tl'aitant des xv· s iècle, d ate lui-m êmed e 1520.
Méridiollau x. ln-4°, Genève, H. Georg, :l0 Extrait d ' un passage d e la nolicr
1883. chin oisr slIr le Tchal1-lch'e ng in séré dan s
L'o uvra ge d ate du début du qu a tor- le suppl ément à l'hi ~to il'e de la dyna sti e
zième siècle, m ~ i s le tradu cteur nous ap- mongo le (Siu hong /cien lou , plu s co m-
prend (p. 420, not e 16 ) qu e les ren seigne- mun ément appelé Yuall che lei pien,
ments co mpris dans les pages 420 Ù 42il k . 1,·2 , Col. 32-36) donné pal' PAUTIII EII,
de la traducLi on parai sse nt, par la pl ace Ma rco Polo, in-4°, Pari s, Did ot , '1845,
qu 'ils occup ent dan s l'original, proYe- p. 556, note 4. La noti ce n'ps I. d onnée
nir d'un e source du d ébllt du n -e sil·cle. qu e partiell ement dan s ce tte noi e. L'ou-
Deux noti ces se rapp orte nt an Campa: v ra ge est de 1600, mai s le passage en
l'un e, sous le nom de Li tl -y i, qui co m- qu estion es t en réalit é des environs de
prend le di t passage, concerne leroya u me 1330.
éam des temps rec ul és jusqu 'au trans fert 4° Mémoires suries Chinois, Pari s, 1780 ,
de la capital e au Binh Blnh ('1000) (vo ir in-4°, tome XIV, p. 44 et sqq., tradu c-
p. n , nold ) ; l'autre e~t.Iacl ('s(' ription du ti on d'Am-oT. Mémoires tirés d'un ou -
Tchan-Ich 'eng' (tran sc rit Tche n Tchin g), YI'age co mposé par ordre d e l'empereur
nom qu e les Chinois donu èrent au mème K'an g-hi et ach evé vers la fin de 1606 .
r oya um e ap rès le déplacement de son 5° Nous renvoyon s au Bulletin (B.E.F.
centre. E.-O ., III, p. 649), pour la noti ce concer-
2° Extrait du Si 'yflng tch'ao /cong nant le Pan.duranga.
lien lou, par Il oulln g Sillg-ts'eng, traduc- Un ce rtain n ombre d'aulres t ex les
tion de 'V. F. MAY ERS ~ China Review ) non traduits nou s étaient inaccessibles .
L'HISTOIRE PAR L'ART AU CA MPA 299

lisill e oriental ces form es appr'ises Ollt dù se stéréoty per ; elles


dll l'ent échapper ain si aux ca uses de chan gement qui modit1 ère nt
les mœurs; il suft1t en effet qu e l'élite civilisatri ce se fondît , pa r
des croi semellts inévitabl es,. dans la l'ace infér'i eme, pour qu e les
lisages de ce lle () erni ùre repl'issent le dessus , L'art, au contraire, s'il
:-;lIbit toujours l'influ ence du mili eu où il se trouv e, ne se ' modifie
qll e lellLemrnl. Aillsi les r enseigne ments fournis par la sculpture
de vraient-ils ici dl'" antidatés ùe quelques siècles, puisqu'elle est
:-;a ns doute en r etarù sur la civili sation qui l'envir'onn e , En r evanche,
les indications recueillies n'en ont que plus de pol'lée, car, dans ces
co nditions, la sc ulpture a dù échapper aux variations mom entanées
du go ùt puhlic,
Ainsi ave l'li, nous allons, dans deux premiers chapitres. étudier
)0 costume ct les hijou x qu e montrent nos r eprésentations, sans nous
inquiéter de savo ir qui les pol'lf\, Puis, dans un troisième, muni
des indi cations ain si recueillies, nous essaierons d'établir un tableau
c\r, la civili salion èame; ch erchant à déterminer dans une séri e de
chapitres, ct dans la mesure où la chose est possible, le ou les t ypes
de la ra ce - le r61e et la situation sociale des perso nnages qui pa-
l'aissent dans nos bas-reliefs - les moyens que possédait cette civi-
li sati on, Un dernier gl'O up e de chapitres nous permettra de détermi-
lIel', mais dans so n apparence extérieure se ul ement, la religion des
éams,

? I.M a~péro l cs a ulili sés r1llnssonRo.l'f1 [{/lle ~ou s ci tons ecs div cl's passages so us
,Lu Champa. Il s uc pat'absenl pus nppol'- les Ilbl'éviatioll s s ui va nles: 1°Mét' idiollou.r;
k r d'éclaircisse menls lI o u\" ea ux sur lcs 2° Si yang teh'ao /rong lien lou; ;)0 Yuan
po int s spéciaux qui n o u ~ occupent. che lei pien ; 4° Mémoires W I' les Chin ois,
CHAPITRE PREMIER

LA CIVILISATIO N RÉVÉLÉE PAR L'ART. - LE COSTUME (1)

Simplicité du c.os tume; données chinoises . - Vêtements du torse: tunique, maillot.


- Vêtemenls du bas du corps : sampot et sarong (2). - Lan gouti, pantalon. -
Sampot. - Écharpes, deyanlier , décor contourné. ~ Indications chronologiques.
- Sarong. - Étoffes (31. - Coifrure(4 ); textes chinois ; discussion. - Diyision.-
- Premièrc péri ode: chevcux et chi gnon ; - diadème; - mukula; - plaque de
nuque. - Dcuxi èmc périodc: cheycux et chi gnon ; - diadème, nwkula; - coif-
fnre cyliudrique. - Symboles s ur la coiffure - llés umé, indications chrono-
logiques. - Chaussure (5). - Conclu sion .

Ce qui frapp e tout d'abord, dans l' e~amen le plus superficiel du


vêtement porté par les figures cames de toute époque, c'est sa
simplicité : les reins seuls, et au plus les jambes, sont voilés ; tout le
l'este du corps est nu, même le torse chez les femmes. Une telle
réduction des surfaces couvertes nous étonne et pour un peu nous
ferait crier au sauvage; c'est cependant le spectacle, souvent char-
mant par la pureté des formes découvertes, qu'offrent les dernières
GOurs indigènes de Java , par ailleurs des plus raffinées . Ma Touan-
.Iin, du reste, ne nous laisse aucun donte à cet égard , au moins pour
le IV" siècl e : « Les hommes et les femmes du Lin-yi, déclal'e-t-il.
!L'ont pas d'autl'c costume qlL'un lé de toil e de kipe'i, enroul é antour
llLl CO l'pS (6) . ) Vcrs l" ' poq Lle où ce dernier fai sait sa recension, son
(1 )Plauches CLXXV à CLXXIX. (5) Planche CLXXV.
(2) Plan chc CLXXV ct CLXXYT. (6) Méridionaux, p. 420. Le kipcï pa-
(3) Planche CLXXV IL l'aH être le kapok , coton qui s'échappe du
(4) Planches CLXXVlll el CLXXIX. fruiL du faux -cotonnier.
LE COSTUME

compatri ote Tcheou Ta-l\O uan s'étonne d'une simpli ci té srmhlablE' au


Cambod ge: « Les femmes co mllle les homm('s ne porlent qU'Url
Illorceau d'é toffe qui leur elltoure les l'l'ins. laissant llécoureL'le leur
po ill'in e blall che co mnw Ir, lail(' \... », et il s'agit Ixion. comme 11'
1Il0 nlre tout le passage. dl'S rl'Illllll'S dl'
qualité, les sl'ules qui pniss('lIt ga J'd cr la
pea u hlanche; il pl" "cise d'niJl clll's : « il (' Il
l'st ain . i rn ème pOUl' I('s l\ pouses du sou-
''l'rn in (2) ». O'null'(' pal't UI1f'. alll'cdole dl'
la cltrolliqui~ des l'oi s d" Pn gn ll nous m OIl-
Il'f' (l'Ùt la mf'me épOqlu', cc ux-ei anüen l
aussi le lorso IlU (31 .
Lrs kxlcs chillois qlli se l'npporlPllt ail
Tchan-lch'r'II"1:) mrnliolillPlit cll core la
1Jl'\ IIl C sinlpli citô pOUl' l,·s courlisa lls , mais

1I0US npprPllnf'lIt 1111; 1 cc tte épu(l'I r ks


l'uis revt'll'nt 11111' 1',.1)(' longrll' pal'-d rss us
le sal'ong (I). Ccpclldallt. Ult l(''(le nlll("l'ieul'
ùe Ma Touan-lill IllpnliullllI' r eillplui de la
l'l"i'lue il man ches étruiLes CO l1lll) O géJl é-
('al. Jl est yrni que, pUI' CU IILl'c, le mème
If'xte ùit que le roi il les brus IIUS(5\. Enfin.
Fig. i3. - Res lilllti on ,l'un
il nou fut montré , dan s le In"sor ùes rois costulUe de roi èam, an'c
les vèlcmrnts du trésor
l': ams, de nOlllbrousps robes (,iluj OUJ'dÎlIIi l'oyal dl' Thinli MS'.
ul'ùlécs), pour la plu part anna rnÏl('s . lIIais
qU('lqLLPS-UIl CS do d,',col' l':it lii. pL'lui ,~ lai(' IIL Llonnt'·,\s 1't)11l1l1l' Il's yèll'-
JIlcnls royaux . Nuus llYOII.:-; J'ait hahillf'l'le mari !I r la \' i, \ill c tl csc('n-
dan Ll' d('s l'ois l':a ms de r\ln dl' <.:es ('oslulIll'S; et les plwlographirs
pl'is!'s le nwnll'cllL ainsi Y6Ln (1\) (fi g. ï:3) : panlalun lr{'s lal' ~r 1)('()(Ji'\ ,
(1 ) l'ELL'OT , U.E.F.J::.-U. , 11, p. J51. le l'('gne ,le l30danpaya ( Ji81 - 18LD ) .
(2) Ibid . 1q Si J (/ng lrh'rlO konflli cn l ou, p. :32 1.
\11 tri IIEII , B. e. F. E .-0., IX , p. G3(j . \:,) l!r:,.idion'(I/.I', p. ;î41.
Il e:; 1 \Tai que cdlr chl'olli'lué ,·"l 1"' - ('; 1 \'oi l' égalt"'lIlrnl Cil . C·\IlI' E\I \ , {cs
Illliycm" 111 'II Orl,·t' IIf', ,~Ia lrl ;\' l'ill' ,011,. Iiflill p.s rI' (IIUkl,,.. p. i~ , fi:.; . 9:;.
302 LA CIVILISATION RÉVf:LÉE PAR L' ART

écharpe tombante, tunique qui descend à mi-jambe ct qui , bien que


fendue dans le bas ct Loutonné cs ur le cù lt~, ù l'ailnaillile, Il 'a pas les
manches larges des robes de 11111 IHla ri ns : r1lc rude en outre unI' hand e
ue décor S Ul' 1(, Lord du lé (l'Ii virnl s'acnuclwr sou s le bras, Lraditi on
nai seJlJLlable de la brodrl'il' qui gal'ilissilit twh'l'fois l"ouH'L'lIII'Cde la
Lunique lorsqu'ell e était, CO llllll e clu·z les felllilles d'aujulIru ' hui, sim-
plement échancrée sur la poiLrin e, JI est (; haussé de panloufles ct
pod e sur la tète ull e so d e de co Ure dorée ct pailll'léc, plus lIIin œ CIL
ava nt, ct qui , d'après lcs èa'lls, était la cu ifrlll'C ci,'il c uu prillce,
C'es t a[J[Jat'elilineIlL so us (;e CUSIUIII C ()ltClcs UrtiCil'l'S dc la Galat/n'e
Yil'rllL en J720 un des dCl'lli ers J'uis l:a llI S (1 ) .
POUt' co mpIt'Ler CI' Lti' pl'(>llIi t" rc SÜ l'ic Il ïnfurmali oll s, ajoutolls ()lI e,
si les hOllllll es, pat'illi h~s èa'lls actuels, ont Ù pl' lI pt'l's aballd olln l' le
cos Lurn e lIilLiollal , 1'I'èLrcs (fi g. 74) cl fl'lItlil es l'Ulit C11l1st'l'récnl'adir.
Les Uli S ct les aull'es pOI'L clIL le sa roll g, yèlClllCli1 tUlcieli. 1'1: la luni-
(lue (Z), qlli , CO llllll e nuus Ln'olls ni , Il e parait, au dire dcs ChiliOis,
'lite dans la secu llll e périuut' de l"hi sLoil'l' 0alll e; ell e LUI.llbe druiLe
chez les pl'GlI:es ; clI c es Lau t.:ullll'llire lt·;,s ajusLéc chez les f(' lIlIn e's,
au x bras ct sur la poill'illl', el CO Upl~(, d' uil déco lleLage éLroit, Cil
poinLe qui lI escelid enll'(' les se in s.
Que Jl OUS indi'lue la snrlptllre au [JuiliL de nte de cc ,'èLclu eliL de
dess us? Ri en, eLil semble lüclI qu e, s'il fuL d'u sage CO Ul'i:l1l1. l'ubse r-
yaLion fOt'llluléc dalls l'inlrodudi on ue l'elLe padie s' applique l'Ipi-
neIlH'nt. Les hOlllm es }louvaient sc YèLir ti c lunillues, IIlais le sc ulp-
teur, respecLueux des Lradit.ioll s. rep t'I ;se lilait encore diviniLés cl. J'ois
le torse nu.
Peut-ètre usa-t-il cependant d'un compromis : un certain nombre
de staLues, dans la seconde périOlle et vers sa fin , se mblent ayoir le
torse recouverL d'un JlwilluL lI'ès ajusLé. 11 JI' est qu 'ltn se ul cas où la
présence de ce maillot soit cerLain e, c'es t SUt' le bodhisattva de PhmJc
l'inh, COJlLellipOraili sa ns dOltle dc Pü K)altr't Garai et par suiLl' alors

(1 ) Cf. E. \1. D CHAlil> , 1J.EY.E.-O., r, (2) C f. CABATOIi , .Vouvclles ,.ec h erc h c~


p.38'). ~!lI' l c~ (; ham~ , p. 24, fi g. 3, et p. 26, fi g. 5.
LE C.OST U.ME 303

dll \1\ " sil'c]r . .Le torse rst en d1"rt mYl' de handrs ronl:enl riljll Ps ,'l
Il 'l"han crllw ÙU co u ~ d l'hYj1olhèse peu vraise lliblahlo d'un
litlo llil gr ('cart(' e - seule est admissibl e celle li 'un Yèlen1rnt tl"l\S
iljtls ll~, rayé dr bandes horizontales. A l'adir de cette ()P O(l'l(' li 'ai l-

lii g. 74. - Pr'ptres cams kaphi ,. C+).

If, tlrs. 1rs slalllrs présentent so u\'ent sur le hallt de la poitrine un


dl"co r hu'gr (ng. ï :j) ct sa ns {'paisselll' (Jlli tlr.see nd cn accoladr S Ul'
la poitrin e: pJlllùt qll' un collirl' pl at. cr prut r'll'e fort bien le
l"H'd brod é d'un maill ol ; crpcmlanl. il scntit pru vl'aisl'rnbla!Jle en
l'f' l'as l[u'lIn sl'lllhluble molif Il e pun'rt pH S cn un point qllf~lc.;o llqu e

(') Desservants tlu temple de Pii Klauù RUI' laquelle s'appu ie le plus yieux H'a
(;ur'ui qu'on aperçoit au rond. Lu hampe ri en de ri tuel ct n'es t qu'un outil agricole.
304 L:\ CI VILI S.\TI ON Hf:Y É L ÉE P AR L'A RT

des bras, et il n'en est rien ; un e seule explication cst possibl e: peut-
être Je maillotfinissait-il sous les bracolets d.avalll-brasond e hl.as.

fi g. 75. - 1'6 I"5·. SlalllC du roi PO 1(Ja llù (J ahll!.


" "ntcul' lota lc : J m. 30.

d'Ull li sage si fr((qil ellt chez les éams, et] e sculptclll' a-t-il négligé le
déco!' l,lat pOUl' laisser LOllle l'imporlance au bracelet en rclil'f·. Ce
t:onll)/'o'lIi~ "(\l'oJJdil IJoul-èlre il, Ull e n.'-tLlil.é, -et 10 IJUS~u g(' tl ll Ma
LE COSTuME 305

To uan-lin qui se rapporte aux hras nus du l'oi . s'éclaire ain si d' un
jOllr lout parliculier. Les gens du Tchan -tch'eng ont l'Il fort bien.
CCl mme aujourd'hui les danseuses cambodgienn es qui représentenl
Irs prin ces anciens, porter nn maill ot de cc gr nre so us la lunique,
{' \'ilanL ain si, pour les femm es , l'enlharras de par'aiLre la go rge
Hil e, lorsqu'ell es devaient , pour quelque raison , reLirer le vèLoment .
supéri eUl' ·; les femm es cames actuell es, Cil cc cas, si elles sonl
jeunes, ne restent jamais, au moill s devant l'Européell , la poitrint'
dl'\ \-ètue; faille de cc IIlailluf , elles sont ohli gées de rouler lenr tu-
nill'le CIl échaqJC tombanle, so us les ai ssell es, au-d ess us des seills.
];ex istrn ce de cc Ill aillot dans les del'ni rrs sil'cles de la pui sSall t l'
<-alli e esl ÙUII C uu e h y po lh,~se assez vraisemblable: un fait se mhl o
la co nfirmer. Le piéd eslal de Tl'à Ki ~ u monlre nellOllll'lllo et ce la
dl\s l'épo'lu e 1u plus anciellll e. l'emploi (I"un mai.l1ol collant puur les
1I11'IIIbres infé,.i eurs, lorsq ue les femm es faisai ent fonction de Jan-
SI ' Ilses .

Qllanl au vèlelll ellt p,.in cipal, qui cache le bas du COf'pS, affi rmé
pal' les lexLes CO lnlll e l)ar les sculpLurns. il esL encore le coslum e
hahiluel J c hon !lolllbr'e de peupl ps d'ExL/"èrn e-Ori enL, :\lalais, Bil'-
maIlS, Ja va nais, Cambodgiens, Siam ois, eLc. ; à peu près abandonn é,
sauf par les femlll es, chez les Cams de l'Annam , il est enco re utilisé
par tous les Cams du Cambod ge. Il co nsiste en un e pièce d'étuffe
plus ou moin s large, suivanL fIu' ell e doit servir de sampoL ou de
sarong (1) .
n est probable que so ns le sam polo et penL-èlre so ns le sal'On g,
dait pudé ulle so d e de cal e~o ll ou ull e fin e éLofre se rrée, analogue
au lango uli indien. C'cs t CIl GC selll l'lélllrnl ql to to nsisLr le costnme

(1) Sampot es t le mol qui dés ig ne l'es- chez les Jayanai s, Le saron g, pi èce d 'é to rre
pèce d e c lil oUe o bte nue arec ce ll e pi èce a uss i tong ue, c l (l'o rdinaire pIn s In" ge, es l
I"Il ez les Cambodgie ns e l Ics Siamo is: en- cJ 'abort! posé de mê me, mai s n 'es t pas rc-
rO lll ée aut our Iles hall ches c l des cui sses, leyé da ll s la ceinlure, c l cons litu e a in si
cll e es ll"Umcnée c ntre les jambes c t. !"atta- un e sorte d e JUJle qui , d ' ha bi tud e, fu rm e
chée par cJ er l'ière li la ce illLllt'e c h e ~, les un gt'o llJlc rt e pli s en anl ll t, landi s qu 'c n
Jl "e mi e rs, ou hi e n pe nd e n ara n l e l r n H/'/'i " '·c r ll r rsl tc ndu e c t d ess in e les
a rl 'i"n! e n dpux masses é pai sses de pli s fl'~st,:;. cr. LI.ICI~ QL , i: II E. / .h ., l, )1. xc v.

_\ ~~ ,\ \ 1. - I I. :W
306 LA C I V ILISATlO~ RÉVÉLÉE PAR L'ART

des ascètes cl parfois des serviteurs : les ascètes (1 ), sans doute par
espril de mortification, aussi nus que la pud eur le permet, les servi-
leurs (2) pour plu s de liber·té dans les mouvements. Parfois cc vèle-
ment de desso us sc réduit à une simple band e qui passe entre les
jambes (3) ; ell e s'attache, COII11n e sans 'doute le langouti, à une CO l'-
delelle qui sel're la taille, cl ne se retire jamais puisqu'elle reste
visible sur les li gures nues (.i) . C'est au contraire un véritable pan-
talon collant pour les danseuses (5) • •
Co mment la pi èce d'étolre qui constitue le vêtement principal
élait-elle porLée par les Cams anciens? Les renseignements fournis
pal' la scu lplure sO lll co nLmdidoires. Scule, la forme en sarong,
propre aux l'ellllll cs, es Lclaire. Lorsquc le vêlement est courl el ne
descend .guère au-d essous du genou, c'es t-iL-dire dans Lous les cas
où nous l'avolls désigné pal' le mot salupot, il est fort difficile de
savoir s'il s'agi.t réell ement d' un sampot, ou d'ulJ sarong réduit, au-
trement dit si les pans so nt l'am enés dans la ceinture ou si la pièce
d'éloffe droile tombe en UII C co urte jupe, COlHm e unc basquine
de dall seuse qui serait dépourvue de ses épaisseurs de gaze; une
lroi sième suppo. itioll es t également possible, ct le même vêtement
pourrait êlrc consid éré co mme un véritable caleçon court. C'est
ainsi qu'il paraît sur le Ga~eça de Mi SO'n Es, qu'on le regard e par
devan t (6) ou surLouL qu'ou l'cxamine par derrière .
Ce troisième parti semble devoir êLrc écarté; un déLail précis au
piédes La,l de 'l'rit l\.i0u pamît lrandwl' la difficulté : sur un des per-
sUllIla ges, l'éLolre, Lt'ès collanLe, CO UHe bien les deux cuisscs, mais
irrégulièl'emcII L, el ccc i, IH'csll ue illl~ ,-ilablc a "CC le sampoL, paraît
impossible dan s le cas d:un caleçon ajusLé (i) (pl. CLXXV-G).

(1) Piédeslaux de Ml SO'n A 10 el El ' Cr. (.) Petite figure d'enfanl des lympan s
I. e., J , p. 412 , fi g .!H eUH. de Ci ct de A'i à ML SÛ'n. Cf. I. C., l ,
(2) Servileurs, piédes tal de BOLl g p . 391, fi g. 86, cl p. 361, fi g. 7ï.
Dl1o-ng. Cr. J.C ., l , p. 476 , fi g. '106 K, el (5 ) Piédes tal de l'l'à Ki ~ u. Cr. I .C., l ,
p. 477. l'i g. '107 ;.; ; mu siciens du l.l'lllpall p . 295, fi g. 61..
d e ~Ii :SO" II CI' Cr.I. C., l, p. il!:! l, fi g.86, etc. \ûl cr. J.e., 1. p. 147 , l'i g . lB.
\3 ) IIhrùgi du lympall (le Mî :SÛ'II A'I' \; 1 l'el'so llllages (liyer s ti c cc piédes tal.

Cr. I. e. , 1. p. 36 '1, fi g. ii. Cr. U ;., l, (J . :W:J , fi g. (i l. Une tl e~ fii!ul'cs


LI'; COS T U1f l'; SOi
Le seco nd mod e exista certain eJl1 f! nl, ct IIOUS ('II il\'OIi S des cxr lll-
l'Irs typiques dan s lu jupe millllsl'Iilr, pl'l'~qLlr l'' cossaisr, drs (; i\'il
a Il \: Lympan s dl' .'li ~O'n (l) ,
La form e ([Iii sr ll1bll' la plus CO li l'il Ilte, bien que sa Lradnction soit
Loujollrsilssrz [li'lI clail'l', rsL bien cl,lle
dll saillpot (i), plus l'illlHtSsé, il es t vrai,
Il Ul' lrs Cam hodgiens ne Ir porten t il l'
IIO~ jours , LI' rail paraît ùes plus 111'(1-
ha IJlrs, muis l' CUl' so lntion JlL'éSl' lIll'
i'IlCO l'e qnrlfjlll's diffiCliltés, QUd Sl'lIS,
l'II rm, l. fanL-il c1U IIII CI' il la co mbillili-
~II II ht plus représcnt()e tt l'origin e?
Ta ndis qne 1'j" loffe cs t sel'I'oe SUI' lrs
l'ii isses, lin gl'illlll pan pli ss!" loml)(\
jllsqu'il trne (~ I ( Ill. pl.-C, Il, 1), CI'
pitll il pparlirill-il au silmput 1 ~ 'csL­
Fi g. ili. - PÜ I\lauit Cami.
CI' lliiS l'llllùt ln boul d' unr écll arpe
'1''' "1' pri" c ipa le , l~ III pa " ùe la porle
1I111 11"r Sllr cclui-ci ilutonr dr~ l'pin s! d ' ~ nlr':'e. lIau lollr : 1 Ill. 50 .

.\o lolls lout d'ilbol'd (1" 'Ulle Illilsse de


Illis, qni prut CO ITuspond l'e ai l n'IOIII' dï-Lol1'r sr l'!'l" dalls II' bord
SI IPI'l'il'lll' du Sttn lpOt. p\i sle toujollrs l'II (l \'itllt rI: SOllVf' IiI. l'fi al'-

ôluc iellncs dc l 'a l'l khm l' I' , le lIal'i ham d(' St' II , ,' ~ clil pil'tl e,; l.d d,' '1' l'il l\ i('II . cr, I.f : .•
.\Iahù Ro~r. i (19), app urlt' UIIl' lloun'lIt' J. [1 . '2%, fi g. li'>. Gnl a di' Clliinh Lt) . cr.
ill(liralitl ll: Ic pail qlli l'm;sl' ('Illl'e h',; f.( :., l , p. ~:10 , fi g. !'·3.
l'u i ssl's cs l si SC I'I't' t[ll 'al( l'I't' 1l1it' l' alllll'rI 12) (; t' lIit ' dll lylnpall dl' ~Iï SO'Il I'\. U .
la lï~ ul'c \I I() tlil c:t\ l é pos l él'ielll' ~c lllhi e 1.1."" l , p . .'.25 , fi ;.;. !):;. ~;i\' 1 il chcnd dl'
pll l''''I' 1111 ra l ('~'n n : mai s LilL IOll g pail illl - D' II Hi t" lIl. U. U :" i. p. 5 1S, fi~. 1'lU , f)(I(i-
Il'I'ie lll' l ombe exll'èlllCIllPll1 lia s: Je " (' 11 - mpfÎlrl ti f' Shan Thap, IlIlIt'lI l' tl e I\lHrt)"n~
,t' i ,~ lI e ll1 e nll' s l tl 'al dalll p ill '; [Jl'tlllanlqut' .\1 5' , cr. U :., l , p. 'l(jli . fi g'. J'l. Si nf!cs
le \'è l cll1cnl c~ l di \'isé ,;uivan l l a dOIlIlIt, tl ' un liilH·I' lit'f . cr. J. C., 1. p . :JiO, fig. 13 1.
illd i\' i(lualil é dll dit' u , UI I[1I1' la pill'Iip l'U I'- 13'1. (;i \, [ di' Dl'uil Lai cl /Hldhi;slll/t'!l dc
1't'SpO lltl UIlL ù Ct' :;allipol d'é toffe f'~ l IIlI e ['ht n'rl' Tjilli .
[lt' au dc li g l'(' allae liée ù la ceinl ure : elle 1"1 (;al.ICt;a cl gll l'ITi l'rs r! ri)o ut du
iWCUSC ncll l'mcnL pal' II' co nll'a;; I!' l a di s- ly rn pail de ' \ ' 1 il ~Iï SO' II. Cf. I. e .. l ,
posi Li on v l'aie du ~alll l' 0 l. p. :1li l . fi;!. ii; et CI' U . 1.1: .. r, p. :'Hll ,
\li ~Iï Sml .\ ', l'l CI' Cr. I. e. , l , [J . % 1, l'i f! . 8li: fignres tl p I\llIro-ng ~I ,v. Cf . I ,C.,
fi~. ï7 t' I p. 3~) 1.1ï;! . Kii, 1'1 l'tll'I'''I' : dall- i. p. '.l5!) pl Sqi[ .. fi g. {S ù ::;0.
308 LA CIVILI S.-\.TIOX R~.vÉLJ~ E PAU L' AHT

rière, au coté de ce pan tont/Jant : c'est déjù, là une gr'ave présorrip-


tion qu 'il s'agisse, pour le pan , d' un e échar'pe supplémentaire, car
pan retenu et pan lo mbant feraiellt ,double emploi, Mais nous en
avons des garanties plu s sùres , L'ex istence d'une peau de tigre
nouée en échal'pe au tour des rein s du Gal:wç'a de Mî SO'n E5 (1)
montre la 1:)Qssiblité d'emploi d'échal'pes, ct la flu estion cst défini-
tivement tranchée par le soin avec Influel ]e sc ulpteur de 'fril I(j ~u
a distingué, dan s le costume de ses petits personnages, l'écharpe du
sampot, la première ornée de perles saillantes, tandis que le se-
cond est distinctemcnt rayé ou couvert de déco rs sans épaisseur
(pl. CLXXV-A, E).
La qu estion du sampot présente encore d'autres difficultés , Il ne
gard e pas en effet la mème apparence dans la seul ptm'e came de
l'origine aux derniers jours; dan s la second e périod e, le long pan
an térieur dOllt nous venons de parler ct que nou s penso ns cO I'I'es-
pond re à l'ex trémité d'une échar'pe, d isparait l'our ètre relll placé
soit par un devantier souvent multiple (2), so it par un e sorte de dé-
cor plat qui s'infléchit sur un cù té (3) (fi g. 76 et 77, et m. pl.-K, .1,
M, 0 ), Cc changement corres pond-il à Il Ile modification réell e du
coslume, il l'illlroduction d' un motif nouveau, co mm e les comes
d'épaules des costum es de généraux au théàlr'e annamite, cornes
dont nous avons retrouvé des spécimens dans le trésor des rois
l:ams (4) ? Est-cc une stylisation ci e la masse des plis antérieurs déjà
signalée ou d'un pan d'écharpe (5) ? Cette dernière hypothèse parait
assez vraiselllblaLle pour le motif contoUl'lI l' , car elle nous pamit
très conform e à l'abus de stylisation de l'époIIlle; par con ll'e, le
devantier nous scmbl e mieux devoir s'ex pliquer par l'inlcI'prétation
cl 'un motif réel, soit utile, comme la Lou l'se Il lie les An nanti les et les

(1) Cf. note 6, p. 306. (4) B.E.F,E,-O. , V, p, 4ti , n° 23 .


(2) Tympan d e Linb Thài , pal' exemple. (5) Posés dirrél'crnmenl c l dan s llne
Cr. I.e, L , p , ti09 cl sl[q ., fi g. U8 cl H U. malli èl'(' au ~ 5i con vcnlionn cllc, sOlllll'ailés
(:l) Sm' le Çiytl dn I~' rnpiln dl ' Pô J(1;1UI'1 les pail :' d '(~l'barpl' dt'lTiè'r e la fi gul'c dl'
Garai (fi g . ï6 ), l'l' d(~r o l ' parait ;; lI s pe ndu ~;i"l ail lympall ti c la IOIlI' d',,"II't~ ~ d c
il la ce inlurl' , Pli l\lallil (;al'ai (fi g. i6 ).
LE e 0 ST lJ ,\1 E :-l09

Cil ilIuis purteH t à la ceill Lurl' Sil!' leu!' VC II Ll'e, soit décoraLif, GOlume
l'n montrent les Buddha ou BotlhisaLLva siamois dall s lrUl'S l'iches
cus Lum es .
Peut-è tre es L-cc i't l'aband on des écharpes qu 'on doit Je grand

F ig. ii. - Yui. MUIll .

Ç i ra. IJ a ll l e ll r: J, ll. 20 Cll\ ir ulI.

développement de ces deux derni ers /Il otifs. Écharpe et grand pan
Lombant verticalement qui, sans do ute, en est une forme, ne présen-
Le nt pas de caractèr es bi en tranchés; le seco nd est réguli èrement
pli ssé; la première, parfois de la même étoffe que le sampot (1 ). plus

II) Trit Ki t) n, pir dcs lal, pCl'so nnagr " fin panneau C.
310 LA CI VlLI SA TI ON H ÉV ]~ L ÉE P AR L' ART

souvent différente ct umér de perl es (1), es t une fois un e peau de


ti grc(2). L'écharpe qui form e ceintuL'e est so uvent nouée dans le dos
cl devant; eUe ne pu rnît jamais servir il porter quelque obj et. Elle
n'interdit pas l'emploi de ec intu l'üs Mcoratives so it serrées (3), soit
tombantes (4) . Pal'fuis c'est l'écharpe même qui pend ct forme anse
en avant (5) ou en arrière du COl'pS(6) (fig. 112).
Certaines fi gul'es montrent le J evantiel' simple (7); il est so uvent
multiple, doubl e (S), q uad l'upIe (9), enrichi de décors (10); il se confond
pad'ois avec le pan antéri eur ou l'écharpe lombante ( 11 ), tandis qu'il
tient aussi il lui seul la place de tout le sampot (12).
La première origine du décor co ntourné se trouve peut-êlre dans
la granJe masse de plis qui fi gurent sur le sampot des fi gures aneien-
nes (13); généralement assez simpl e (14), il se charge pal'fois de
décors (15) ct J evient il l'occasion un véritahle motif de rin ceaux (16)
(pl. CL\XV-M)...... (17).• A Chânh L(> , il es t indépendant et se dégage sous
une yéritable p ~ lite jupe, simple co nvenlion sans doute, talldis qU '~l
Po IGauri Garai .(iS), c'est un vrai caleçon qu'il accompagne et qui
s'orne des pJi~)lotlants d'une écharpe trailés J 'une façon auss i con-
yenli onn eHe:'j Jrle:'des dernièI'es figul'es cames, la Po B!a Altalmn
,',t .,

J e Mùng Duc,illonll:ë' encore le même décor, mais d'une façon très


. '.
inattenduc, en avant d'un sarong (fi g. 78) .

Même p iédes tal , fi g ures A6 ,; .


(1 ) (~ ) Çiva d es Tours d'argent. Cf. I. C., l,
(2) Ga'J e~ a de MI Sali E.:,. Cf. J, C., 1, p . 164.
p. 4'l7, fi C;. 94. (10 1 Çira de B!li Hlm (f ig. 108).
(3) l d. (III Fi gnres d 'alltéfix ü Il'anc;l e à DuÜ'ng,
P) Gll e rri e r du ty m pa n de Mi 80'11 C. Lung.
Cr. l. C, 1, p. 39 1, fi g. 86. (I~ ) Li on s ca riatid es au m r me monu-
(5) Dvù r apàln des fau sse ' porles de mc nt , fi g . 33 e t pl. CLXXUI-B .
Hoà Lai , tour ce ntra) e (l" ig. 6a ). (I:!) Pi édes tal d e 'l'l'à Ki ç ll , face C,
(6) Çim tl e 'l'l'à I\i çu '! nO47 lIu Jard ill P"" ,;u nll age 3. Cr. J.C. , J, p. 295, fi g. 63.
de TOUl·il ne . ( 1.\) T y mpa n bri sé de l'i h<.lll Tb ilp .

(i ) Çi \(l ascète de Chu à " a ng. Cr. B. ( 15) (:iI"U d e Drali Lai (fig . 'J03), bodhi-

E./o'.E. -O., 1, p.41l , fi g. 74; d e Thi~p Tbap sl/l/va de PlmlYc Tlnb.


e l du dé pôt de Di nb Blnb. Cf. B .EY.E - (tG l Çiva de -rail ~Ium ( fi g. 77).
O. , 1, p . 4H , fi g. 7~. ( 17 ) Cr. I .C., J, p. 230, l ig. 43 .
(8) Vi;'I.1U d e Linh TIHU. Cf.!. C. ) l, p. 309, (18) Tympan d e fac:ade de la tour prin-
fi g. H8. cipa le (f ig. 76 ).
LE COST UME :3 11

On voit que l'étude ùu sampot est loin d'o!l'ri,. d('s dOlln ées bien
précises; elle fournit en revanche d('s indication s Lr(\s sùres au point
de vue chronologique. Nous avons vu (!lle les fi gUl'cs ùalôes exacte-
ment de la pf"emière période (1) ne présentent jamais le devantier ou
le décor conlourné qui, au contraire. sont propres aux figures de la
seconde (2) . t es deux derni(\rcs form es se renCO IlL,.rllt ensemble (3),
parfois uni es dans la môme figure (4) :
elles ont donc coexisté et caractéri S('II L
la seconde période, comm e le saml'0lù
gr'and pan antérieur tomba Il Lcarètcl{' ris('
la première.
Le saron g nous rdi endl'a mOin s
longtemps (pl. CLXXVl) ; sauf ùan s un
exemple (5) (m. pl.-C), il est toujours
porté très serré. Dans la plupart des cas .
il est muni d'un grand pan vrfti cal Cil
Fig. 78.- Po Nagar de Mong B&c.
avant et en arrière, accompagn é' (l' une
Po EFt Attakan.
masse latérale de plis (m. pl. -B,D,E, Haule u r: 0 Ill . 50 c n\"iro ll.

11'. ) : es t-ce ici une écharpe tombante


comme pour le sampot '! t e saeon g est parfois double(6); la jupe su-
périeure peut présenter des plis et se retrousser en 11\'ant pour dé-
gager celle qui se trouve dessous (7) (fi g. 79 et m. pl.-.\ ). Cette jupe
supérieure n'es t jamais porlée par les hommes quand ils revêtent le
sarong; par contre, on yoit quelque chose d'analognp sur le sampot
à l'occasion (8) .
Il es t peu d'espoir de connaître jamais de t'isu la co uleur de ces

(1) Tympans dc Mi SO'n Cl el A'f, Ft, S Ul' la fi gure H 9, cn mèmc temps' que les
de Nha Trang Loui' principale, piédcs- mols « ct pli tombant )), ligne 1-1 , Ilprès
talL"\: llc ~Ii So-n El ' Dong Duo'ng, ctc. (( il deux fa ces » .
(2) Dc\'a nti Cl' : Mi So-n G1, Vi ~ IW ri e (;) Déesse de Th r.wh IIàn.
Ili èn Hoit ; déco!' co nl on!'lIé, PO I(] auù ('" Ultl â au Lylllpan rie U;ll Dièm. Cf. 1.
(;arai, Çinl de Draa Lai. e., l , p. ?i lS, fi g. 120.
(3) Tbü Thi ~ n. (') StaLue androgyne de Bong Phuc.
Bas- I'clicf de Liuh Th ùi. Cf . I .C., l.
( 1) (8) Çiva du tympan de PO Klaua Garai

[1 . 5U . Le décor conto urn é a éLé oublié ( fi g. 76).


312 L,\ CI VILI S ,\TW-X Rf~V "F~ L ÉE PAn L'A in

vÎ'lr mr nls ; ]('s del'lIip!,s, (;U II S(' I' \I' :-; au ll'ésol' dr Tjnh ~I y , ulIl ürùl{'
réccmmcnt ; il s n'élairlll ù'aiJl f' ul's pa s lrès CU1',1(;l{'rjsliq Il cs et, sauf
pUUI' Jes ùécors de ül'odel'i rs , élai ent de soie allll amite 0 11 chin oise,
yoil'(' européenn e. Mais Irs lexlcs chi-
nois nuus dOlll wnl qu elqu cs l'ense igll c-
l1H' lIls SUt' Jr lll' couleur, et les ciselurcs
S III' lrs slalu es nons ont gard é nomIJI'e

dr d,'ss in s d'étoff'rs il ùrs époqucs di-


\'(' l'srs (pl. CLXXVll),
Ors lcxtes chinois, un cul me pa-
l'ail deyoi t' êtJ'e accepté. Les Eunuq ues
du Xy· siècle dise nt que le noir, le jaun e,
Je J'ouge (ou le pourpre) SOli t les cou-
Ir ul's alllol'isées, lanùis qne le port du
hlanc doil ülre pUlii de moL'l (1); le roi
lui-même ne riaraît pas portrt' celle COII-
]eu1' (2), qui rs t auj ourcrlmi cell e des PI"'-
tres. Les Mémoires SI/ I' les Chinois nous
apprennent bi en, d'autre part, qu I:' le
prllpl e s'habille dc simple toile, crun
bl ell tirant sUt' lr noir, mais il s ajoutr nl
quïl y a pein r d" mort poUt' qui l't' y(\ 1
dps vètements de co uleur jaun e (3), cr
'lui srmbl e indiqucr ncltrrn cnt qu r 1('
Fi g. 79. - fh'i ng Phù('.
passagr ne s'appliqur pllls aux nais
:"'ilalil e il li drog- ~' II C .
lI alll e ll!': (1 rll. LÜ CJl\ÎI' U II (' J. Cams, ma is aux colons ann amilrs fi IIi
les onl remplacés, Les femmrs (r auj ollr-
J·hui. "qui seulrs n'ont l'as entO l'll IJl'i s le cos tum e' des vainqueurs.
portr nlle sarong ülant.: el la tunique d'ulI yerl dur .

(.) Les bl'us , mains cl pieds sonl l'C;;- (2) Si yallg kh'au kOIl!} liell 101/ , p. 231
LHués. el sqq .
P) Si yOIl!! kh'oo kOllfl lil'1l 1011, p . 23 1 (JJ Memoirl's Sil,. les Chill ois, p. 44 et
e l sqq . sqq .
LE COST UME 3f3

Les textes chinois antérieurs iL ceux que nous venons de citer .


s'accordent pour indiquer le bariolage des étoffes , et les décors cise-
lés confirment cette donnée : ces étoffes devaient ressembler beau-
coup au x « bati » (1 ) de Java, rayés comme ~eux-ci en hauteur, en
lar geur ou en di agonale, ornés de fl eurettes, de losanges, 'de dents
de scie, d' arabesques: ils reçurent à la dernière époque le décor, alors
classique, de rosaces quadrilobées . Nous en donnons quelques exem-
ples dans la planche CLXXVU-B, E, C, A, J. Les étoffes actuelles,
unies gé néralement, ne nous off['ent aucun renseignement utile;
seul es d'étroites éc harpes de fil de soie et d'or, d' one élégante com-
posi tion, rappellent un peu les riches broderies
fi gurées sur les sculptures (2) . Encore la pauvreté
des Cam s actuels ne leur perm et-ell e plus de se
servir de ces ri ches ornements, et ce dernier -art
aura disparu complètement dans quelques années .
L'étud e de la coiffure èame est encore plus
complexe que celle du vê tement, et les contradic-
tions avec les textes chinois bien plus difficiles il Fig. 80.
Tcheng.fou.
résoudre. Le premier renseignement nous est (D'après une I1g ure du
four~i par Ma 'l'ouan-lin et doit provenir d'une Sa n-ls'aï-l'ou-hoeï.)

source du IVe siècle. « Le roi, dit-il, porte un bonnet de form e le-


vée », littéralement de la form e du bonnet appelé « tcheng-fou ».'
coiffure de cérémonie dont la figure est représentée dans le San-
ts'aï-t'ou-houeï, section du costume, livre l, folio 15 (fi g. 80), « orné
de fl eurs d'or et garni d'une houppe de soie (3) ». Or cette forme
de coiffure, qui parait fréquemment dans les .monuments du Cam-
bodge primitif ( VIe-IXe siècle) (4), ne figure jamais dans l'art èam de

Voir not e 1, p. 249.


(i ) pe uples voisins. C'est ain si qu 'un cer-
(2) Cf. B.E .F.E.-O., V, p. 2, fi g. 1. Les tain nombl'e de ces tissus pénétrèrent au
Cams furent célèbres autrefois par leurs XVIe siècle au Japon. Cr. B.E.F.E.-O.,
merveilleuses étoffes. Elles constituaient XIII, 7, p . 104.
d'aille urs la part la plus importante de (3) Méridionaux , p. 243.
le urs tributs à la Chine et: étai ent assez ·(4\ LAJONQUIËRE,I. K. , 1, p . LXXX, XCIV,
appréciées pour devenir à leur tour la XCV et fig. 45. D'après AYMON 1ER (Cam.-
matière des cadeaux du grand empire aux bodge, 1, p. 58), il sembl e que de nos jours
LA CIVI LI SA TIO

la pœ mi ère périod e; ell e Il·apparaît au Campa ayec un e date cer-


taine qu'à Po m aun Gami au débllt du XLV " siècle: on la renco ntre
antérieurement, mais au Binh Dinh seulement, dan s quelques sta-
tu es, qui, pour d'autres détails (devantier au sampot, etc.), ne
peuvent être plus anciennes qu e le début de la seconde période
et sont vraisemblahlement moin s yiei lles .
:\. l'époquc où les Eunuques visitrnt] e royau mc èam (1). an temps
même où cette sculptul'c es t fi gul'ée sur toutcs les repJ'('~se ntation s
divines ou ro yalrs, ils signal r nt nr ttell1 ent, à notre étonnem ent jus-
tifié, que le roi porte un rnuktt!a : un e tl'iple couronn e d'or garnie de
(l eurs en relief (2). Ses courlisans, il est vrai, sont coiffés différem-
ment, mais leur coiffure est absen Le de la sculpture contem[lomine :
ils portent des chapeaux faits de tresse de radjan , suivant ]a fOl'me
de celui du roi ; il ne-s'agit plus i(;i. évid emm ent, de ]a couronne
tl'iple, mais bien plutot sans dont e d' un de ces chapeaux de roule
co mme nous en avons vu au trésol' de Lawang (3), sortes de vastes
panamas où les fr'anges d'or signalées pour disLinguer le rang des
co uL'li sans (4) peuvent s'attacher facilern ent, alors qu'elles ne peuvent
guère sc concilier avec l'idée d'un muku!a ou d'un e mitre,
Cettc double co ntradiclion à des épollues différentes peut-ell e
s'expliqurr', en dehors des retards supposés précédemm ent dans
l'exprcssion de la sc ulpture! Ladualité de la coiffure royale, révélée
pal' l'examen du trésor des J'oi s èam s, perm et de proposer à ce suj et
un e ll ypoLh èse assez plausible, Le trésor de Tjnh My contient
deux types de couronnes royales, l'un e en mitre cylindrique (5), par
suite analogue à la coiffure représentée ~;udes statues de la deuxième
périod e et à celle décrite par le voyageur du IV" siècle auquel Ma

un e coirrul'e assez analoguc, mais ga rni e Début du x v" s iècle.


li)
de bord s, soit empl oyée par le roi rlans Si 'yallg lcha'o kOllg liell Lou, p. 232.
(2 )
ses premi ères pl'omenades. Si l'additi on (3) Cf. B.E.F.E.-O. , IV, p . 44, nO 14,

des borù s n'cs t qu 'une co ncession pos- lire (( r eco uvra i t 1) ct non « décorait ».
s ible aux mœ urs e uropéc nncs, cette coif- (4) Voir note 2.
fure pourrai t être un derni er souvenir (5) Cf. B.E .F.R.-n ., V, p . 40, fig. 23 et

de la milre cylindrique uucÎeune. 24.


LE COST UME 3i5

'J'ouan-lin emprunta le passage cité, pareille également à celle


ligurée Jans les r eprésenLation s du Cambodge primitif. L'autre,
loute différ enLe de masse co mme de maLière, rappelle un peu la coif-
f ure que portai L il la Henai ssance le do ge de Venise ( 1) . La première
est donnée pal' les éams actuels comme in signe d e la prééminence
ro yale dans le domaine r eligieux; l'autre, cell e-là même qui figure
dans un simulacre de couronnement exécuté sur l'ordre du regretté
Od end'hal et flue pl'it le mari de la d ernière femme de race royale,
lorsqu'à notre d emand e il sc vêtit en roi cam (fig. 73), serait l'in-
signe du pouvoir au temporeI. Or, nos Chinois ne durent apercevoir
le prince qu'en audience politique, el nos ima ges de divinités sont
essentiellement du domaine r eligirux. Ne peut-on pas supposer, dans
ces conditions, qu' une dualité semblable ait existé aux temps an-
ciens chez les éams du Lin-yi "? La couronne r eligieuse eùt élé au
début le muku!a, l'insigne civil la mitre. Cette distinction se serait
pcnlue chez les éams du Tc han-tc h'eng, el l es deux types de coiffure
y eussent été portés par les 'princes indifféremm ent. Enfin, chez les
derni er s éams, le mu/m!a ayant disparu, la mitre, de matière plus pré-
cieuse, aUf'ait gardé la valeur religieuse, tand is qu e la coilIure civile
était simplement fait e d'étoffe brodée . Quelques faits semblent confir-
ln·er cette hypothèse. Dans les sculptures anciennes, les apsaras, per-
sonnages divins, se distinguent, dans les bas-reliefs, des personnages
divers, grands seigneurs ou divinités représentées sur terre, par leurs
'lnuku!a qui s'opposent aux simpl es coifTures cn cheveux des autres (2) .
En niches, tous les orants, qu'on peut vraisemblablement considérer
comme des prê tres en prière, sont toujours coiffés de ce même
'fIwku!a .
Pourq uoi cette opposition se serait-ell e perdue au cours de la
seconde période? C'est ce qu'il es t moins aisé de déterminer.
La prédominance momentanée de l'arl cubiqu e, qui correspond

(1) CL B.E.F.E.-O., Y, p. 42 , fi g. 21) ct I. C., I, p. 361 , fi g. 77 etp. 39 1, fi g.86; de


26 et ici fi g. 42 . Pilong Ll) (fig . 114), et piédes lal ùe Trà
(2) Tympans de Mi SO'n A' l et CI ' Cr. Kiçu. Cr. I. C., I, p . 294, fig . 61.

316 LA CIVILISATION RÉvf:LÉE PAR L'ART

peut-être Ù (Iuclque influence llIal comllle (l), selll ble inùiquer ù ee


propos un changement dans les mœurs, et sur les bas-reliefs des
piédestaux de Itông DuO'ng le mu/m!a parait être d'un usage presque
général. puisque la plupart même ùes serviteurs en sont ornés (2).
Dans la seconde période, la même mode se maintien! ; le mnk1t!a est
devenu la coiffure il peu près unique des statues, quand il était si rare
auparavant, et les quelques bas-reliefs qui nous rep,'ésentent le roi
dans la vic civile (3) le montrent coiffé de cette fa.~on ; il n'est donc
pas étonnant que les Chinois l'aient ainsi décrit. Par tontre, les
figures de Çiva ascète adoptent la mitre cylindrique, qui semble ainsi
prendre à son tour une valeur religieuse.
En résumé, une opposition nette existe entre deux formes de
coiffure presque en tout temps ; clIc oùt été au début entre le 1nllkll!a,
rare, ct la mitre cylindrique - puis entre la mitre cylindrique et le
'IIlukula devenu commun - enfin entl'e la même mitre ct le bonnet
,l'étoffe, les premiers termes se rapportant snccessivement aux insi-
gnes religieux, les seconds aux civils ..
Les autres textes chinois ne font plus mention tIe couronnes ou
de chapeaux. Le passage de Ma Touan-lin qui se rapporte au Lin-
yi s'applique aux femmes: « Elles nouent leurs cheveux au ~Olll­
met de la ttî.te en forme de mal'leau (4), JI dit-il, et cette expl'essirin
s'applique à merveille à une pelite figure, bien postérieure. il est
vrai, de sept siècles peut-être, qui accompagne la déesse de Pô
. Nagar à Nha Trang (fig. 146 ct pl. CLXXVII-D). Le texte qui cor-
rcspoml au Tchan-tch'eng dit au contraire: « Les cheveux sont
noués au sommet de la tête, mais de façon il laisser flotter leur
extrémité derrière le cou, .. , les femmes nouent leurs cheveux
comme les hommes, sans peigne et sans aiguille de . tête (5) ». La

(1) Une incursion malai se signalée en (:l) Le roi entre ses femmes sur les lin·
767 (MASPÉRO, Royaume dtt Champa, p. 550, teaux de MI SO'n E4 et de Chânh LQ ,
note 5) . est-elle un indice correspondant (fig. 90), Je roi (?) combattant (dépôt de
à ce développement de l'art cubique '? Dinh Dinh) (fig. 97).
(2) cr. I.e., l,p. 410 et sqq., fig. 104- (4) Méridionau x, p, 423
101. (5) Méridionaux, p. 541.
LE COSTUME 317

figure d'ascète du piédestal de Mi SO'n El (1) peut illustrer la pre-


mière proposition, mais c'est une exception et d'ailleurs anté-
rieure(2). En g(~nérul, les sculptures anciennes seules nous montrent
des cheveux libres. Au Binh Dinh, qui fut le centre du Tchan-tch'eng,
et dans tout l'art de la seconde période, on ne voit plus que des
coiffures serrées et le plus souvent enfermées dans un 1Iwli:U!a ou une
haute mitre.
Le dernier texte .est relativement moderne: « Leurs cheveux
qu'ils ne tressent ni ne peignent et qu'ils laissent flotter sur leurs
épaules, tels que la nature les leur a donnés, leur servent de coëf-
fure ... Les femmes paraissent ne pas négliger entièrement leurs
cheveux qu'elles portent pour l'ordinaire en queue ou en cade-
nettes (3). » Là encore, il n'est question d'aucune espèce de coiffe, et
cependant les derniers monuments cams ne nous montrent jamais
les cheveux apparents. Peut-être d'ailleurs le texte s'applique-t-il
aux gens du peuple et non aux seigneurs qui, seuls, sont figurés dans
nos effigies funéraires: Il se peut aussi que le texte cité nous signale
un état intermédiaire entre les anciennes habitudes cames et celles
que les vaincus devaient prendre au contact de leurs vainqueurs.
Car à cette heure les Cams màles ont il peu près adopté la coiffure
annamite. Parmi les derniers rois quelques-uns mêmes avaient dû se
mettre à réunit', comme leurs dominateurs, leurs cheveux en un
chignon derrière la tète, car il est difficile de trouver quelque autre
explication plausible à l'entaille qui coupe le derrière de la mitre
de Pü KlauÎl Mol.t Nai au trésor de Tjnh My (1). Seuls, les prêtres
ont gardé une coi(fUl'e spéciale (5); elle ne figure pas dans les
sculplures. Quant aux femmes, elles nouent leurs cheveux sur le
haut de la tète, mais en laissant toujours des mèches flottantes qui

(1) Cf.I.e., J, p. 410, fig. 90 bis. (1) Cr. B.E.F.E.O., V, p. 40, fig. 23.
(2) La note sur le Tchan-tch'cng doit L'explication fournie par les èams et in-
s'enfermer en tre le X' ct le XIII e cL le pié- yoquantla yassalilé du roi comme rai-
destal de ~Ii Sail El est yraisemhlahle- gOIl à ('.CIte coupure ne tient pas de-
ment (ln Vile ou (lu VIII' siècle. hout.
(3) J[émoircs sur les Chillois, p. 44. (:i) Cr.IJ.E.F.E.-O.,V, p.44, nO' in à 17.
,
318 LA CIVILISATION RÉVÉLÉE PAR L'AR.T

leur donnent l'air d'avoir une chevelure en désordre, détail qUI


explique peut-être l'observation du dernier Chinois, faite, il est vrai,
à. propos des hommes .
. Voyons, maintenant que nous connaissons les réserves qu'il faut
faire au sujet lles indications fournies pal' la sculpture, cc qu'elle
nous apprend, Hcrnarquons tout d'abord que la coiITure n'y a jamais
nn caractère utilitaire ; en aucun cas ell e n'abrite la tête contre les
intempéries; c'est toujours un ornement, ct dont l'importance croit
avec le temps.
Lorsque l'art cam apparaît tout constitué au VIle siècle, des
ligures représentées côte il côte, les unes ont les cheveux réunis en
un énorme chignon vertical, d'autres ont un simple diadème il sa
huse, chez (l'autres encore il est complètement enveloppé dans une
somptueuse gaine, le 1nltlm!a. Cc sont, juxtaposés, les trois états
probables de l'histoire de cc dernier. A l'origine. les cheveux du:-
rent simplement être réunis en un haut chignon; puis par goût
de décor ct pour les maintenir plus aisément, ils furent encerclés,
il, la hase, d'un diadème, aux étages de la coiITure, de couronnes
plus ou moins · richés ; il n'y avait qu'un pas à faire alors pour ob-
tenir une forme stable et d'un effet de richesse considérable en
réunissant les diverses haguesen un motif unique, le 1Iluku!a. Ce
n'est là qu'une hypothèse, et Lien certainement ce processus, s'il est
exaCt, doit ètre antérieur au Campa; il sc serait produit longtemps
avant, au sein du peuple civilisateur, mais on sait qu'en art les
formes terJllinales lie sont jamais transmises seules, que les états
intermédiaires se conservent fort longtemps à, côté des états plus
parfaits, comme variante, ct se transmettent avee les derniers. Nous
n'indiquons d'ailleurs cette hypothèse. que pour la facilité qu'elle
oITre au. classement du nombre énorme d'observations recueillies.
Ayant d'étudier le haut chignon, constatons d'abord que les coif-
fures les plus simples sont }'eprésentées à l'origine; c'est dire qu'à
Mi San un certain nombre de personnages n'ont point de coiffure du
tout, soit que, comme les deux figures décharnées des tympans de
LE _. COS:rUME 3t9

Ai ct Ci il Mi San (1), ils aient les cheveux indiqués à plat, sur la


tête, avec une raie médiane, ou bien que les cheveux soient simple-
ment très courts . comme aux figures nues des mêmes tympans.
Les cheveux longs sont parfois flotlants, soit séparés au milieu
du front (2) . soit sans divisions et tombant en grosses mèches (3)
(pl. CLXXVlII-C), ou crépus mais libres (4). Le meilleur exemple
de cette coiffure si simple est donné par les figurines qui occu-
pent la marche supérieure au perron du
piédestal de Mi San Et . (m. pl.-H) (5).
SUl' le même piédestal le flùtiste de la
niche N. nous offre un type de coiHure
mixte. La plus grosse part en est set'rée
en chignon, mais l'extrémité s'échappe
libre; il en est de même pOUI' le guitariste
opposé (6); le chignon est ici beaucoup
J:
plus haut.
Fig. 81. - Mi San C.
La forme la plus naturelle de coiffure ~Iétope de b"hut de Ci (1). Guer-
rie r volant. Hauteur: 0 m. 45
après les cheveux libres est le chignon envi fon.
ramassé sur le derrière de la tête (7). Cho'se
curieuse, il n'est jamais r eprésenté, au ITlOins d'une façon normale,
dans nos sculptures. Par contre on voit en un grand nombre de cas
une disposition des plus biz.arres. Les cheveux sont réunis à côté de
la tête en un chignon rond énorme, presque aussi gros et parfois
plus volumineux que celle-ci (fig. 8i et m. pl.-E, G,I). Une telle
coiffure est des plus difficiles à porter; elle serait déjà gênante en
arrière, elle doit être insupportable latéralement, faisant travailler

(1) Cf. I.C., l, p. 361, fig. 71 et p. 3!.lI, (5) cr. I.e., l , p. 409, fig. 90 C.
fig. 86. (6) cr. I.C.,I , p. 410, fig. 90 bis.
(2) Orants des niches du soulJaSSemellt (7) Cavaliers des métopes · d'arc de 1\1i
rie Mi San F,. So-n C ; serYiteul's aux frises tIes fen êtres
(3) Têtes Ile Phu Ninh. de Mi San Di ; piédestal de 'l'l'à Kiçu. Cr.
(4) Figure de date indécise conservée I.C., 1, p. 294, fig. 61 à G4; guerriers du
:Ialls le pagollon N .-E. à Nha Trang, figure bas-relief tIcs singes au musée de l'École.
[liétinée par Çiva sur le tympan A'I de Cr. I.C., l, p. 510, fig. 131 , 132; groupe
~Iî Srrn. Cf. I.e., l, p. 3G1, fig. i7. de femmes aux Tours tl'argent -<fig. 82).
;$20 LA CIVILISATIO N RÉ VÉ LÉE PAR L'A RT

tous les muscles du cou d'un seul cô té ( 1) ; en outre, elle n'apparaît


jamais que sur les bas-reliefs; même des deux seuls exemples de
chignons en ronde bosse que nous possédions, l'un, celui de la petite
déesse de l\ha Trang ( XIe siècle) (fig. 146 et pl. CLXXYUl-D), est
dans l'axe de la tête, et l'aulre plus typique encore, fragment de mème

Fi g. 82 - Tours d'argenL.
Fri ses tic fe mm es, Large ur lulal v : 0 1Tl, 90.

époque découvert à Chanh L<), montre une gl'osse boule suspenduc


SUl' la nuque: tout cela conduit il l'econllaître dans cette indication

une dc ces nombreuses et déco ncertantes conventions du sculpteur


éam. De face, la tête masq uait le chignon, et le sc ulpteur, f['app é
de so n importance, n'aura trouvé d'autre moyen de le fi gurer que
de le représentel' tL côté.
Le plus grand nombre des repré'se nt ations, surtout des slatues,
a les cheveux relevés en une masse cylindro-conique. L'une des sta-
tues deMi San, la di vinité d eAf~no u s en donne un excellellt exe mpl e
(1)Elle pnl'UÎI ccprnrlant poss ible, ca l' l ' I~col(' , fJlli , pour SO li (jlalde cO ll scrvalioll ,
UII pelil brollze tibétain UII mu sée de Il e doit pas être très aneiclI , mOlllre un
LE COSTUME 32 t

(fig. 83) : le ~hignon très haut es t se rrc en deux ni veaux dirTérents:raI'


ulle lIaLte circulaire, a Yec, sur le co lé, dans l'axe des oreilles. un e chu te
r(\gulière de mèches. Autant qu'on peut s'en rendre compte, on ne
pou rrait obtenir celle coift"ure ~om l'liquée lIu'ell re levant ct en tirant
l'II J'air la che\'elut·e J es trois (l'lads de la tète pour la rabaltre

rns uite en arrière ; un e cerlai ne quall-


lilé de cheveux réseryee sur Ir, derrière
d( ~ la tète I"ournimit les nalles qui en-
lou rent le chignon aux divers éta.ges,
landis llue les mèdles latéral es se rai ent
prises dan s le res le ga rd é libre près des
ol·cill es . Uue sembl abl e coiffure exige,
comme les énol'mes chign ons ronds re-
l'rése llll~s, une masse fol"lltiJable de che-
n'IIx J/alllrellell1 ellt Cl"èpés cl sans doutr
1"I' IIIploi d' uu cosmélique capable de les
Illai lllcltir ett place ulle fois montés. Les
UI·ien taux n'en· so nt pas antres, et, ù'ail-
ll'I U'S, unI' sCI'n e du pil\deslal de Dông
IJIrü"ftg( l) nous monlre Uft guerrier t1·em- Fig. 83. - Mî ::)o-n A i l'
Tè te Ùll Çi,'a.
pail\. ses lon gs cheveux dans une huil e J-Jallte llr: 0 m. 25 e miroll .
~ans doule parfum ée. La COifTll t'C du Çiva
dl' .'\'4 se lel'lnine en haut pal' UII petil croissant et un décor reployé
l'II anllll comme un e épin gle dl' mdal ; ell e conlrilmail sa ns cloute
ù mailileftir en place cet échafaltd age compliqué.
Celte coill"ure est caractéris lique, el, cL qllelqllcs délails près, nous
la I"l'II"OUVOIIS daHs tuutes les sl: l1lpl.ut·()f; tl e l'a d !)I"irllilif (t). La clivi-
l" higllOll !le cette sorte au coté dc la têle. de la tour pr·illl"ipaie à .\ha Trang. mo-
\11 Cf. I.C ., l , p. 476 , fig. 106-0 cadre !lltlll euls dal(:s !le l'art primitif ct Lak ~mî
S il périeur. dc TI·ù l\i~ u , sculptllrc ùu Quàng Tri, e le.
(2) Tympans de Mi Sû"n A' j el CI. Cf. l. _\u tympan d e Ph o ll g L~) , le Çiva porte
1:., l , p. 361, Jig . 77 rL p. 39 1, fi g . 1l6 ; lIll C co iffure d e '.(' gcn r·c qu c nou s a \'ons
,;lid ues de A2-7' Cr. I .C., 1, p. 3:;:;, fig. 76 décril(' pa l' orTe ur , s ur des notes prises
\" B~-13; piéd es lal!l e )11 SO'u El. Cf. I. C., ail t1élJllt de llO S t'cc lwrdws , comme lIlI
!. p. '.O!) . fi g.90-9':l; JIlu sicicm du ty III pa Il 1I/1.tlW!U. Cf. I .C. , !.p. 32-1.

..l..:\!\ .UI. - Il. 21


322 LA CI VILl S.\.TlO .\! RÉVI~ LÉE 1' .\.R L' .\. RT

nité de CJ cl :m SCYll, (illi n IHlll de rap po/'ts avl'c ccllc dc :\" 4' a la
même co iffu re; la tcrminaison scul c CIL diffl·l'c 1(;gt" l'l'l1wnL Dl' la
dCl'lIi(\ /'c alla('IL!', all-dpss li S dll troisi ènl e li (' 1l hOl'izo nta l. cinq m(~chcs
r ecollrbties en al'ri t'· "c sn l' ütI'OUSSl' lll lég<J l'clII elll ,'L la fa~o n d 'Ull
éycnlail de /laga . Les ùeux nl è<..:l l(':;
laléralcs retombcnt ve rli calelll elit
pl cummencc ill la chutc régulière
des cÙ l(;s. Sur une dcs. statuettes
A~' 7 les lII ècllf's laléralr·:; so nt rc-
duublé(·:;. Pal·fuis, ùes figure s d'as-
cèles ( 1) mUlllrcnt de hauts chi-
gll UIi S6/1UI'III OS, cl muHipl es rayures
ll ul'il.O/llales, l'cut-ùlre spi l'aliq ues
(pl. CLX,\ \'IIl-A, B). Plu s rCLrc-
In l' ill le hau t chi gnoll se lùluit à
ull e hou le au summcl de la têle (2)
(f ig. 84 ). Ellfill, sur Ull fra glJl cJlt
de l)1II1'LlIl cU ll sen 'é ,'L UU Bil-'m ,
Ull o o'uclTier es t coiffé d'ull haul
.. chignon d'éll'LlI 'ge CU1I11Josi liou, <l ui
'

..
0" "
" ' ,
" "

rappelle la co i1l'ure dcs gucrriers


Fig . 84. - Bou g Phuc. sall vagcs ùu défilé ù'Aill\Or Val (3) .
Tè ll) d c la s Lal ll e a ndrogy nc .
Il :ll l lpnr: 0 m. 20 en\"iro n . KOlIS Yoyons le diadùlli e em-
ployé avec les trois form('s deco if-
t'ure. Sa li :; chigll on il 110 parait guère. el d'une fa ç'o n presl{ue exclu-
sive qu'aux fi gures de Klnw ll g My ct sur unc slalu c de ÇinL obèse à
Qwi Giàng.
.
A\'ec le c hi~' non rond, il. caraclé ri se, S UI' les fris es des fenNl'es
cie Mî SO'n Dl' l es pcrsonnages pl'incipaux : il es t plu s ri chcmenl
oU\'J'agé au piédcstal de l'fil I\.iêu, et le gl'and chi gnon relevé très

(l I :\, 0 (i! Il Il .Ia l'd iIl (il! T Olll'illl C, piédes tal 'ï ~ '.lIl dans le tympan de TI'[lI'h , Phù
de .\Ii ::)0'11 El' U . /.1 : .. l, p. 40!J. fi g. !iO-9:Z . (fig. 1'1:».
(Z) Statu c iludl'Ogylle dl' BiÏlI .~ l'hue. (:1) Cf. I. e., l, p. 520, fig, '121.
LE COSTU ME 323

haul est padois entouré d'un e résille (!) ou serré d'un fil de perles (2)
( 111 . pl.-l). Au tympan de Phông Lç, il enserre la coiffure des musi-
cienn es, et l' une, conlee l' habilud e. paraît avoir le chi gnon traversé
(l ' UII peIgn e ou d'un e rod e aiguill e.

l'i ~. 85 . - n ü ng Ihrml g 1.
Caru (la, fraglll c nl tin pi g no Il du \ c, liIJlli r rl r la lo ur prill c ip ~le CT lI alllctlr: 1111 . U,:;.

Le chignon en hnul('ur enferm p il la IJa se' dall s lin di ad"m r es t


mul représenté cl ans l'arl primitir. Il 11 ' 1' 11 l'sl gur re to mille exempl e
que la coiffure à CJuülre di\'i ~i o n s Cil sedion hOl'izonlale des cieux

(1) Fi gure 1:1 du pann ea i1 A.


(Z) Fi gures 10 el 12 dn pu nllP1!u C.
324 LA CI VILISATIOi\ RÉvtLÉE PAH L'A HT

Skand a, qui parail propre ù ce génie, etla statue du pagodon N .-E .


de Nha Trang; enco re celle-ci pourra~t- ell e bi en ùl!'e postél·ieure.
La petite sta tue ass ise de _\1. Lemire ( 1) nous dOlllle un spéc imen
très rare de ce que ItO u pounions apl'cler le semi-muAu!a, haut chi-
gnon il étages sé parés par ùes anneaux ciselés; so us le diad ème qui
form e l'anneau inférieur les cheveux pendent SUI' les épaules .
Quunt au véritaLle lJI,u/':u!a, il fi gure dau s l'art primitif, SUl·tOUt
dans la forl11 e la plus simple, ù un seul étage ; c'est la coi/J'ure par
excellence daus l'art cuLillue (~) (}Ji. CL.\.XVlll-J , L, NI) . .\ous avo ns
mieux qu' ull e représentatioll en sc ulptme, II OIIS Cil avons ulle ré-
duction à mi-gralldeul' (fi g. 88) qui provient de la décu uvertr du
petit trésor de Mi SO'II (3) (m. pl.-K). Il se co mpuse d' ulle co ilfe eu
argent ulTètée Cil Las pal' Url rang de cinq gralld cs plaques d'ur cise-
lées et mUlLie d' un frontal , d'or également, qui descelld devaut les
oreilles. La coiffe, rond e dans le bas, devient polygo nale au sommet
qui forIlle vagu e, et s'orll e d' un fl euron d'or ù chaque angle, talldis
qu' un gro upe de feuilles d'Of" enserre ell pointe terminale un e amé-
thys te lJrute ou mieux une pien e de lun e. Une grande plaque d'or
lisse descend en co u\l"e-Jluque S Ul' le co u.
La cu ill"e se lerruine ici dans le haut en h exagoue ; elle est plus
souvent arrùtée eu calTé dalls l'art cuLilJue (1 ). Presllue toujours elle
est, de mGlll e llulci , ill cunée eu dedans (fig. 85) ; ce }Jendunt les
dviirapiila de la LoU!" centrale de Hoi~ Lai la JllO lltrent parfois con-
vexe.
La form e cO lllplexe, i~ plusieurs J"an gs J e déco rs géll éral ement
indilJués }Jal' de simples étages de feuilles lancéolées, trop petites
pour qu'Llilc ciselure y suit fi gul'éc, est l' cul'cprésont('· .. dall s la 1)/'0-
ll1ière IJériud e. C'ost la cu ill'ure rés('I' \'é(' au\: ap:s()/'({s (l ig. 86) el aux

(1) Cf. 1.C. , l , p. 58 1, fi g . '134, doun ée (3 ) Cr. B./:.'.F.t:. -O ., Hl, p. 6li4, fi g. 31.
depui s par lui au mu sée de l'l~col e . ( 1) Gé nie d II tympull de Mi San Fj et
( 2) Géni e du tympan (le FJ h Mi Scm. d l'ii,./lp (!la ri,' HOlig Dl1o-ng, yoi,' Il ote 2 ;
CL I .C., l, ]l. 425, fi g. !.ni, duii,.aIJlIl" de <) \'il ass is c t d elJo llt d e la sall e Il t il
lu lout" cc lI(ntie ù Il où Lai, de BÙII)! HUll )! DII"O: 'I).! ( lï g. 71).
Olro-ng. Cr. 1. C. , J, p. 490, fig . 111 , 1 'l2, e tc.
LE COS TU'Ir E

ol'anb. Vuel que soit JI' nomh,.r dr:-; éla ~e :, qni . l'arpme.lIl. atteint
cinq. il. sont touj ours l" l's ncllemelll srpa,.{>:,.
J\ous ne pouyons passer ~l la second e pél'iode sans signaler un
t: lll'iru ' détail de coiO'urr qlli n'r,:-; t pa s pL'opre au muku.ta, bien qu e
t: elll i de :\fï Sun nous r n ùonn e l'exr mple le plus t ypique : c'es L

Fi g . R6 . - l'ci Kagn r ci l' :'ilJ n Tl'ung.


'1'0 11 1' pr ill cip il lc, lt"lt' tI '(l fl . . ",.fI,~ Jl il'CC d'acre ll!. Il ,llI lcur: 0 ITI . R:{ .

11111' plaqlLI' 8 I1fl'I' II)(',(, l'Illl'l' t!1'II X ilJ'( ':-; dl' (' ('1'1'11' '1 IIi rOI'nlf' le dl'r-
l'il\J'(' tif' la r- oifl'tll'l' : dIt, jm'lIt! la f(lIïll l' (1'111)(' III ,II'Flll'l' ik allollFé e
( Ill. pl.-L, ) ('Il lll'I'it'I'I' du I//II/nl,l(( dll I{ in il llil t!(, ,"i :-;lJD F,. drs (:i\'u

iI:-;:-; i,; de BOIiF DlW/l F 1 Pl dc:-; di, (' l'S rlrrï mpiilr( dl' l'l' rn OIlIlIll('/ll: ,' Il e
!'!-i l reconnaissab le df'l'ril'l'c Il' (Iiad l'Ill c de re ll\' dl' KluwlI g :\15' cl
d'Illlf' slalu e ann amili s(',t' dl' (Jua Gi àng : enfill. ell e paraît mèlll e.
326 L A CIV ILT SA TT O\ Hl~VÉ LÉ E P AH L·.\RT

et avec la plus grand r J1 d Lolt'·, S UI' les chevC'ux fl ottants de la


fi gure agenoui lIée au degré supéri.eur du piédes tal de ~Ii San Et (1)
(pl. CLXXVJI1-H) . Nous en iguoro ns le rôle.
Reprenons dans la sC'comle période l'étud e des différents modes
de coiffure. Les chevP lI x cl ans le cl os deviennent excessive ment rares,
et seules les senantes les po d ent ain si au bas-relief de Di;l- i Hlm: le
grand chi gnon ro nd ne se retro uve glll\rc que sur le has-reli ef des
femmes signalé co mm e provenant des Tours d'Uf'ge nt (fig. 82) ct
sur le génie de l'arbre cl ans la scène de guert'e du dépôt de Binh
Dinh (2) (fi g. 07) ; enfin il carac térise encore les servante.5 et
dan se uses aux linteaux de E4 à Mi Sun et ft ceux de Chanh L(>
(fi g. 90).
Le chignon sur le somm eLde la tète, haut ou sphérique, est plus
fréquent. No us trouvo ns les cl eux a ux apsaras inférieures du retable
de Thô. Thi ên, aux linleaux déjà cités . Mais le chignon rond paraît
seul exac lement co mpri s. L'aulre, sauf dans les copies d'édifices et,
par' suite, de sc ulptures anciennes, parait n'6tre plus qu' un e tradi-
tion : le clli gnon affec te des form es impossibles sur la joueuse de
f]ùLe de Chi ôn Dàng (3) (pl. CLXXTX-J), sur les orants cl es fausses
portes a ux mêmes tours, qui , si la règle primitive avait été observée,
auraient cl ù recevoir plutôt des 1II uk u~a . Enfin un des brahmanes du
tympan C a u musée du Trocadéro porte le haut chignon en spirale
réser vé dall s la période précédente aux ascètes, tandis que les autres
. personn agf's sont coiffés d' un e sorLe J e turban, exceptionnel ici
co mm e a u Call1bodg.e, et qui montre les plus grand s rapports avec
celui qu'on voit dans l'Jnd e aux has-roli efs de Ba;rhul.
Le diadè mC' seul , sans chignon, ne reparaît pIns après l'art pri-
mitif. Chành LI) nous donn e un cxempl r unique du chi gnon rond
avec le di adème; co mme nous l'avo ns dit, le chignon est ici en
arrière. Le haut chignon encerclé d' un di adème à la base es t repré-
srnté maigrement par les dvarapala de E4 à Mi SO'n (fig. 1fû) et
(1) cr. I. C., l , p . 40D , rig. !JO C. (:3) Cr. I. C. , l , p. 276.
(2) Cr. J.C., l, p. 175, no2ti .
LE COS T U ME 32ï

I" Uma de Cluinlt L9 (1 ) . Enfin nous n'avon s dan s ccl.le p(~ l'i o d e qu' un
se ul exemple de muli/lta ft étage uniqu e, cf'lui ùes fi g ures qui sortent
du makara de Chanh L9 (2) . 1ais la perfec tion de cette deenièr e
pièce nous fait suppose e un r éemploi c t la prése nce de ce mukuta si
simple, anormal à cette époqu e, ne fait qn e confiem el' ce tte hypo-
thèse.
Le l1lulmta ft étages multipl es li ent la place de beaucoup la plus
importante : c'es t, peut-on dire, la coiffme gé né L'al r. des fi gures de la
seconde période (3). Le Çiva des Tours d'arge nt a un 'I/lulm !a qui
1I1 0ntre lln o dizain e de ran gs de décQL' (4); sur la plupaet des tête de
TMp Thap (5) (m. pl. -B), le nombre des r angs augmente encore,
il faut qu'ils se varient à la grand e statue de Linh Thai (0) pour sc dis-
tin guer ; devenus si min ces ct par suite si peu saillants, ils s'enferm ent
dans une m asse presque uni e ct le '/Jutlmta sc r approch e de plus en
plus de l a fOL'm e d'un e ti are . n devient même complètement lisse
ct le décor s'y grave alor s . Pent-ètre, d'ailleUl's, quelque coiffure
antérieuee, d'étoffe couverte de bl'Od eries, pré pumit-elle ft cette
modificati on , car le nain de Bôn g DuO'n g S. 8 bis présen te une
coiffure en form e de cône curviligne ch aegé de fl eurons qui semble
plutôt la tl'alluction de hrod eries que d'un modèle d'orfèvreri e
(pl. CLXXVIlI-N) . Cette statue peut d'ailleurs n'ètre pas aussi a n-
cienne que les parties prin cipal es dn monum r nt. ct il n'est pas
impossible qu' elle soit contempor ain e des mauvai ses additions de
Jmsse époque, la porterie lIT ct lrs 10111'5 1' . Ces mitres lisses se
rencontrent partout da ns la seco nd e pé'l'i ode ct r evè tent parfois de
très jolis décOl's(7). Au \'i ::; l~u C du musée Guim et, les ogives co ncrn-
triques sont sans 'd oute l'interprdnti on de godrons qni partai ent du

(1) cr.
I .e ., J, p . '130 , fi g. If 3. (5) Presqu c toules délrui tes à celle
(2) Cf. I .e., l , p. '13 1, fi g. /.4. heure.
(3) Apsaras principales fin retable de (6) Linb Th tii. Cr. I .e. , l , p. 309,
Th[l Tbi ~ n , gll cl'l'iel's rl e la scène nO26 rl" fi g . 11 8 ; PhmYc T[nh , etc..
dépôt Il c Blnlt B[llh, PÔ ](la uù Garai , etc. (1) Têtes isolécs dc Chành LQ, tympan
(41 FO Li Il ~EIIE .\ t,; , les Ru ines Ir /II ères. S . 4 de Chi t' n Bùng . cr . I .e., l , p. 'li;> , fi g.
pl. \06. 54 : ly m pa ns gl'ossiers de ~IÏ San G" elc .
328 JJ A C 1VIL 1S A T 10 N RÉ v É LÉ E PAR L'A R T

SO llllli et t;O lllm e nOLI s 1110llll'r 1111 débl'i s de tympan tl \ "lin 'l\wu g
(pl. CLXXIX-G).
Mais crltr slll'fu ce li sse pa l'ait hi entôt lrop simple. elle s'étrangle
C il 1111 ou df'lI x IIiYCa llx(l) et., pO lir la In ünl e eai so ll , le diadème repl'end

un e irnl'0dillw e CJu'il <1Yil it l'r rdne. (l'Land il ne de\'icll t pas dévo-


l'il lit (2) (III. pl.-E. F, H) . On c1lC' ['che ull ssi tl donn el' de l'intl'l'ùt
à eello slll'facr IIni e rn l'évidant p Ollt' laisse/' vo i[' lrs che\'eux au
tra\'el's (3) (III. pl.-C). CI' no 50lll l'u s IC's se lll r s Ill odificati ons.
La IIlill'o ilUX II Ulilh/'l! lIx rall gs de d l~co l's que pol'ln le Çi\'a du
tympall dl' Pü Klalll:LGar'ai pl'ésente lIn e légèl'e al'üte en avant et
s'in cul're légèl'ement C' n cc srn s. D'alltr'es statu es ne tat'dent pas à
exagér'cf' cC' Ue form e (~) ct ces coiffures él,'anges sc co uvrent ci e
déco l'S (5) (m. pl.-A. D). C'est cncOI'e ce molif, mai s alTondi ct
ex lL'ûlil eIL1CII l réduit, qui fait la coifhll'o d' ull o des rein es de Pô Rom é
(m. pl.-l) ; au tl'éso l' de 'finh My, elle devient un e petite cap-
sul e d'ol' aj ourée, légè l'cn1f'IIt in elin ée en avant où un e nel'Yu m
médiaJl e la diri se . ('nirl'c minllscnle ct gmcieuse où les del'nièl'r s
rein C's enferrnai ent Ir pr. tit ('lrignoll qu 'rlI rs relC\'air nl S il l' le dessll s
de la tête (û ) .
A quelle date exactrment uppamt dan s la sculptul'e la coi l'-
fuee cylindl'iqll e? C'est cc qu 'il est tl peu près impossible de déter-
111inC'I' (l' un e façon p['/îcise . Kous la voyons employée sUl'les fi gures
r apportées d" Thii Thiên pal' M. Lr'llIil'e (i l, SUl' II' Çi\'<L in ser'it dr
Bi.ti Hlm ct sur les asc(>tcs du dépôt rlr Sinh Billh (8) (m. pl.-I(, 1.) .
La pn"sr, nce dn devanliel' SUl' toutef; ces stalu es lC's Jnont m clair'clll cnt
llJ .\Il SO' n (;,. l'imac 'I!"h , V i ~l~ U rl l' fi g. 27 rt 28, p . 44 pt, ici fi g . 4:2, sur la
Biên 1l 0iL . Cf. I. e., [, p. 5:>4, fi g. 127. boi le 1I0i l'e cl à ses ('ùtr ~.
Pl Giva de Yall Mllm, de Drall Lai . (7) L E~III\ E, COlljé l'ell ce .. . (\' oir p . 26ï ,
\3) l'Lmac Tlnh : 1l0d hi sIl lira r i La k ~ lIl ï , note 5), p. 3.
Lak ~ lIlï S. 23 de l'l'à Ki{lll . (~ ) ~O Il S tt'OU \ ' OIi S l'll co rr, ('(' li e Illilr'e
\4) Slatues Il es ty mpan s ùe G I à Mi sur' deux s tatues, le pe li t V i ~ r.lll de :'ihn
SO'n, f/p Srtl'as dn mal'ché de NIIO'C M(lIl g, Tl'Hlig cl la Iï gUl'P d'U mii tl é~ i g ll ée pal'
pièces d'accent cn flpSal'ClS (le l)ô Klault les èams so us le II U fll Ill' r ü l'an : ellcs
Gara i . peu\'e nt tontes rl l' UX avoit' pour ori gill r
pl Stalu es de PÙ Naga l' rll' Mùng Bur. l'al·t pr'imiti!' khm èl', élnnl. tont es de ux
Cf. B .E.P.E .-O. , V, p. 42, no 47 ,
(6 ) aisément transporlables.
LE COSTUME 329

de la seco nd e périod e. Les car-actl'I'CS architectoniques de la tOUt" de


Thii Thi ~ n semblent l'indiquer- postéri eure aux Tours d'argent, sans
ce pendant qu 'on puisse l'en écad er heaucoup. 11 es t donc possible
qu 'elle dat.e des débuts de la seco nd e période; il es t, par co ntre.
("l'l'tain qu'elle n'est pas a ntél'ieLll'e . Le mnkhalinga de Po Klauri Gar'ni
nous donne au XIV e siècll' \ln bel exemple de ce lte mitre, tandis que
/l'S seuls spécimens qui fi gurent ailleurs sur des tympans sont ceux
de Linh Thai (1) et de Po Rom ë . Lorsqu 'avec la statue du roi Po Rom ë
comm ence la série des effigi es fun éraires du Binh Thu~n , la coiffure
cylindrique est la seule adoptée par les hommes, mais les femmes
la portent aussi iL l'occasion (2) . Elle s'est légèrement modifiée,
peut-être sous l'influence de la mitre l'ecombée en avant des apsaras
de Po Klauri Garai, etc . Les coiffures qui s'en r essentent le plus sont
celles des r ein es de Tha nh Hi 6u, mai s les mitres mêmes des rois,
jusqu'à ce ll e de 'finh My, pal'ticipent enco re de ce tte foem e pal'
l'inclinai son du plan supéri eur et la nervure qu 'il prése nte souvent
(m. pl.-N, M, 0 , P) . Celle de Po Romë, dont la statue peut êtrr
rappodée iL la première moitié du XVII e sièclp, est celle qui se rap-
pr'oche le plus de la coiffnre que pode le 'lltukhali1iga de Po Klauri
Garai. Les faits se tr'Ol/vent ainsi co nfirm er la tradition qui fait des
slatu es fun éraircs du Blnh Thu~n les der-niers monuments de l'ad
cam .
Le Campa a peu usé des symboles dans la coiffure. Nous n'ayons
iL signaler en ce sens que la présence d'une petite figure assise devant
le chignon d'un e tête de :B~i Hlm et l'in scription de l'orp,kiim sm la
mitre du Çiya au même point. P eut-être la tiare d' une tête de TMp
Thap porte-t-elle au'ssi, figurée en décor, la syllabe sacrée? (m. pl.-B).
Si nous rés umons ceUp longue é tud e, nous trouyons que la coif-
fur-e en ch eveux sans décor, qu'ils soient flottants, en chi gnon rond
ou en chignon haut, ne dépasse guc·r·e la PI'Clllil' /"C périod e . Le diad ème
seul ou enfermant un chignon rontl est spécial à cette même période.

(1) Cf.T. C, I, p. 66, fig. 13; p. 46,.fig. 7.


(2) Kut de femmes à Thanh Hiêu.
330 LA CIVILl SATION RÉ VÉ LI~ E PA R L'A RT

Le IItttlW!Cl à un éta ge caractérise plutùt l'art cuhique. Quant au


1nllkll!Cl plusielll's rangs dr déeo l's, il apparaît dans la première
il,
période et les rangs s'y multipli ent dan s la second e, jusqu 'à consti-
tuer une form e de tiare, droite 0 11 inclin ée; enfin , la fin de la seconde
pél'iod e est marqw\r par l'e mploi dr la coifful"l.l cyli ll driqu e (lui paraît
durer jusqu'à la chute du Ca mpa.
Sm] a qllestio n de ]a chauss ul'e, tcx lrs ehin ois et renseignements
fourni s par ]a sc ulpture s'ar('ordenl. ceUr fois. Ma 'J'unan-lin, dans
le passage r appod é au IY C sii'clr nous apprend qll e « ]es ge ns distin-
gll és chaussent des so uli el's (l e cuir, tandi s que les gens du co mmun
"ont nu-pieds (i) ». Au Tchan-tcll·eng, « le l"Oi a les pieds chaussés
simplement de sandales de cuir (2) ». Au XV siècle, « seul le roi est
C

chaussé, les courtisans vo nt nu-pi eds (3) », « tous yont nu-pi eds (1) »,
es t-il dit dans les Mémoi1·es sur les Chillois . Les offi ciers de la Galalhée
"irent le roi seul chaussé (5) . Enfi n auj ourd 'hui personne ne porte
chaussure, si ce n'es t, dan s les cé rélllonies, la hotte annamite avec
le res te du même costunl e, voire ]e so uli er européen.
Nous ne trouyons que quelques rares représentations de chaus-
sures dans l'art cam, et répadi es uniforménl r nt Sll l' toute sa durée
(pl. CLXXV). Ce so nt des sandales al.ia rht'· es par un e hrid e aux pieds
des moines bouddhistes de BOll g Duo·ll g (m. pl.-~) et dlL Çivil
de Dran Lai ; avec la hrid e ornée aIL frag ml·"t n° J7 du dépôt d~
Binh Binh, au bodhùwuva de P]màe Tjllll (m .l'l.-D) et sur un débris
de statue il, Chuo·ng M y (m. pl.-B) ; dl' yérilalJlc' s pantou fl es aux
pieùs de la statue il, lJuatn' JJras de l\lllro'ng My (l), <JII X dl'Cï rapala de
Tmô'ng An (m. pl.-L). aux Çi\'a du tympan de Pô ](]aun Gal'ai
et de Nht:tn Thal' (m. pl.-F), dan s crs drux dl'rnir rs cas ornés
d'un rang de perl es autour de l'ouverture. Tont.es ]es autres fi gures,
même les plus so mptueusement vêtues, ont les pieds nus.

(l ).1l1 éridionaux, p. 423. (4) Mémoi res sur les Chinois , p . 44 ct


(2) Id., p . 541. sqq .
(3) Si yang tch'ao Jiang tien lot!, p . 321 (5) Cf. E.-M. D UH.DIJ , B.EP.E .-O. , V ,
et ôqq . p.386.
LE COSTUME 33i

Nous avons examiné l'aspect ùu costum e cam dans toute la durée


ùu malheureux royaume . On voit que ce costume s'est tt'ès peu
modifié et se compléta seulemen t sous l'influence vraisemblable cl es
voisins annami tes, qui, vê tus suivanlla mode chinoise, dmont porter
loujour's des costum es cach ant co mplètement le CO l'ps. Ce costum e
cam n'est pas, clans so n ensemble, différent de ceux cl es autres popu-
lations civilisées par l'Jnd e : le mode de coiffure seul lui donna,
semble-t-il, un espt'it un peu spécial. .
CHAPITRE 11

LA CIVILISATION RÉVÉLÉE PAR L'ART. - LA PARURE (1)

Goùt des Cams pour lcs bijoux ; abscncc (le bagues dans la sculpture. - Obsel'va-
tions générales. - Sél'Ïe des bijoux. - Bijoux d'oreilles: disques; - bou-
tons; - anneaux ; - pendants d'oreilles; - crochcts d'oreilles et déformati on
du lobe. - Bracelets : d'avant-bras; - de bras; - de chevilles; - suppl é-
mentaires . - Colliers. - Gorgerin. - Ceintures : corselet ; - ceintul'c dc
taille ; - pendanle. - Cordon brahmaniquc. - Matière et valeur des bijoux .

Si, avant d'é tudier les bijoux que montrent les sc ulp~llI'rs cames,
nou s consultons suivant la méthod e adoptée les di vers lex les qlli s'y
rapportent cl les co utum es acturlles des Cams. nou s n'ohtenon s au -
cun renseign ement précis : il s nou s co nfirment seu lement cc qu 'in-
diquent au premier exam en nos statues, le goùt effréné dcs Cams
pOUl' les bijoux. A ce titre un passage d'un e in scription du IX e siècle
est caractéri stiqu e. Il es t question d'un roi « orn é de paill ettes d'or qui
pr"d ent e"filées ayec cl es aigdes-m arin es et des perl es brillantes ... .
protégé par un parasol hlan c ... , ayanl le corps tout entier paré
de diadèm es, de ceintures, de colli ers, de pendanls d'oreilles faits
de rang-ées de rubi s ... (2) ». VII passage d' un e relation du XVI " siècle
~u[' ll's roi s de Pego u co nfirme cette passion très orientale. « Le roi
de Pegu... porte pIns de vall eur de rubiz sur luy que ne yaut un e
bonn e grosse cité, cL les porte aux doidz des pi edz et aux jambes. JI

(1) Planches CLXXVII et CLXXl. p. 231, stèle de PÔ Nagar de )'Iôn g Buc,


(f ) BEIl GAIGNF. , In sc. sansk. de Campa, insc. 14.
LA PAR U RE 333

pO l'te grosses manilles d'or qui sont toutes chargées de rubil ct en a


to us les doidl des main s pleins, ct ses oreillcs pcnd cnt plus d'un
doid poul' le ~o nlre po is tI ('s ba gurs qu'il ~' porle ... ( 1) » Ce passage cst
illléressa nt à rclenir parce qu'il mOlllt'c claircmcnt qu'au XVIe siècle
la 1lI0dc dcs ol'eilles di slcllllucs cxi slait Cll eol'O en cerlain s points
de nnd o~ hin e et parœ ll'I(\ l'auleul' in siste sur lc nombre des
bagll es aux mains co mm c au x pi eds, Lcs inscriptions camcs men-
ti onnent (' galcment dcs bagllcs. L' une, dc t 157, pad e de « lloigts
chargés de ba gues brillanlcs (l e l'éclat des gemmes ... (2) » DI vcrses
fUllill cs ('n unt mis L~ jour un petit flom\)rr . i~ i l' uflC' enchàssant une
pierre de IUll c 011 UII C améthystc bl e ll e ( ~ I, lit deux aulrcs cn Hl'gcnt (4),
aill curs un min cc anIl cali d'or dontl a pielTc a. di spal'lI (~) ou un simple
iiI d' or ruu gC' (Cil . L~ In',so l' dr 'nllh My (' II co nti ent plll sieurs, pt c'est
encore r Urtl emClLt far ol'i dl's Cams, ù 1' 1'1I ~o nlrc dcs Annam itcs qui
préfèrellt III cUre leur furlull c cn rl"sr rvc au co u dc leurs femmes
sous fOI'llH' de ~olli p l's d'ol'. Lcs ba gurs semblent donc touj ours avo ir
été d'uli lI sa~r gé lléral chclles Ca ms lii : or jamais une bague n'orn e
un e de nos s~ lIlplu l'CS. 11 y a là un e ~u lllradict i o n fort curieusc ct qui
HC s'cxpliqucrait guère 'l'Je pal' l'absencc de cet ol'l1 cment chez le
peuple ci vi li salclll' (S) . Faulr de pill s a n ~ i c nn e , nous ,l onnons ici le

\ 1) royag es de Ludov ico di r ll/'lhelll a , broll7,e ont rarcment les doigts a sez
lmLluctioll de Ua/ar ia de Haco lli. , publiée écartés po ur qu' on pui sse y cnfilcr des
pur )1. SCII EFE II , in-4 . Pari s, Lel'onx, bagues .
1888. Le lexle il alien u pal'u Cil 1510 deux (81 Il n'es t guèrc doul eux , nous lc vcr·
a ns alH'ès lc l'cloUI' tlu Yoyagcul'. l'ons plus loin , quc la eiy ili sati on èa me
l ' ) Cf. FI;\OT , H.E Y .t: .·I)., LV, p. !J6 1, ne soit YCIIllI.! llc 1'1nd e cl Yl'aiscmbla-
)\i SO'n XX Il, in sc. 100 . blcmcnt rl c la cô le E. : si nous avons peu
\3 ) Dépôl Ilc la tour pl'imit iw ::l. dc de té moins dl' l'al'l ancien des popula.
l'ô :\agu r lIl.! :\ha Trung, 18 1. tio ns rlc la rô le ol'ienlalc, pal' co nlre nous
\ 1) Sallc Ilc la Lo ur pri ncipale dc PO " oyo ns dc 1I 0rnbl'I'USl.!S ba gues aux fi·
I\lauti Garai ; sans L10ul c pcu an ciennes. gurf's du Gandh aru: cc Ile mode ne serail·
Cr. B.E./o'.E .· U. , l , p . 410, l'i g. 13. l-ellc pus alol's d'ori gine élra ngèl'c il
\"1 Chan lier dc Mï ::lon. l' lndc eL n'amil ·ellc pas encorc, il l'époquc
\6\ Fouilles dc Hoà Lai. LIe l'cxpansion dc la civ ili sati on indi cnne
pl Lc Il'ésO l' de !'l'li SO'n, il es t vrai, n'cn SUl' l'lndochinc (pl'cllliers sièd cs dc nolrc
1'o:;s('d l' lHl,; , mais il Ill' fa lll p liS ouhl it'I' ('1'1' sali s rl ou lp), lru \'I'l'sé lout ll' conlinenl

Ill\(' les bijoux doiw ut l' Il èll'C pOl'lés pal' inrl il' n'! :\ ous nc po u" on, ijl' lu ell cnll'nl
un e statu c ct lJ llC mè me des main s dc qu'indiqucr le [Jl'oblènll' .
334 LA C IVILISATlO ~ RÉVJ~ LÉ E PAR L' ART

Mtail tl'un e belle bagul' gardée pal' les prètt'Cs desservants de Po


Kluul"t Garai (fi g.8 i ) .
.\.vanl de passC'[' Cil l'eme [C's diffl' l'cllls .bij oux dOllt sn compose
ulle parul'e (;il lll e, il es l nétcssaire dl' ·ignal.er 1j1l1']'ILWS parliculiH'i-
tés d'ull L:amdèrc gé lléral. Les JJijullÀ Inallljll elil sur lin cerlaill

Fi g. Bi. - llaguc du tréso r li, la [lrcmiè,.'c r\'lI1n1l' de Pi) 1\lanÏl Garai.


(;ra lld cu r.

IIUlIlbl'e de slalues, su it, com me cellC's duHuddlta. parce (luïl ne doit


pas Cil porlel', su it l'al'L:C que des 01'11 ' Illcnls réels yenaient se fi xe l'
S Ul' l'idole. Celle L:o utulI1 e Il' cS t pa s spéciale iL ull e cedaill e·époque.

cl dUl'e des pl'cmier:; au , dl'1ïl icrs JUUI'S dll Caillpa (Il • .'\C)(lS YU~ OIi S
les deux slalu es de,\'-\ pt de C, i'l }lî ~(JII dépoli nues de tout bijou
SL:u lplL'. IIlai s 1".)l'L:l'I\S d" lrUII :; '[lii pel'lIll'lIai elit d' Pli fi .\ el' de nlohilrs.
ail IIloins ail:" ol"!'illl's. Le pdil ~I\alldil dl' '\ N ail 1111\1111' liru 111 01111'('
1" rlll\lIlt' 1!t"lail illlÀ l'uig-rll'Is. Sil liS dOlrl r 1'0111 ' 11Ii r lix y asslljrllil' Il!'s
IJl'ilcclrls. LC's dr llX slallll'S d(' fMn ~ Pltü c ont 1111 11'011 l' r l'cé dans le
dC'ss us de la tète, nai sc lllhiahl ernent pOUl' receyoil' UII O aigre lle
(fi g. ~4 ) .

(1) Les orei lles !lr l'cérs se rpil co nl" cni I3inh Thu~ n eL mème ]rs liut ri e PÔ Pan-
it )1[ SlYlI , BOll g l'illi c, ~ lI" nue pelill' lôte ralll! I\amal' .
de B~i Hlm , s ur lcs l'ffigie1' fnnérain',: (ln
LA PARURE 335

Dans un aul re <.:as, les lJij OllX so nt rcmplacés par des nâga qUl
~r l11bl r llt ùyants . Cr sonl ~ url o ul ües fi gures de Çiyu qui montrent
I"(' Lle pal"li (;ld a)"il(~ el l l'~ dUI /"UjJü/u ( 1) plu s qu e lLw Lr l'~. \"ou!' Il e pen-
~O ll S pas llue ees LL uim ilux se ulpLl' s so i('lll f.illl('rpr élaliu ll de j)ij uull.
~pl'c i al1x: lIlai s lluïl s Il 'onllù qll'UI Wrall'ut, ~y lll!JuliC[u c 110111' J'cndre
la li gurll plils lenilJle, cUlll1Jl e les scrpe uls de .\Léduse un d c~ Fu-
ries: lln M'lail ~l'lllhll' le pt'OIlYI'J' <.: lairrlllclll: l' Il ~u elqll e sell S qll e

Fi ;!. 1l8. - \I i S""li C.


Trl::,o r lh" CIH1\C1'l derri ère C; . .\ 11 l ,j C Il\iI' OIl r I.

le bijou so it pl ,LCé pal' sui le des Illou\"cnwnls du CO I1IS, lcs têtl's


dcs naget resle nl gl' lléralcUlellt \"el'lica los, au licu de suiuc l'ax e dll
Illcmbrc.
BijulL\ lfol'ci llûs - uL'aee lds - co llicrs - ccilllut'cs - <':o l1sli-
lu cill rPlJ selll lJlc dl' la paru)"(' . \"ous y lljoi llpro li s lc <.:ordoll brah -
1111I1liqlli '. 'lili ~I'll dJlu eltez, !los Ca ili s llxu il' LIli 1)0 11 perdu de sa "llru)"
l'l' I! t:i('use l'UUI' 111' H!l1ir Ult ~ illlpll~ or ll l'lUenl. Ancun de ces bij oux
JI 'a 1111(' PI'I"IHJlldl"I'il ll f'(' 1'(">('111' il 1111 (' "' [1of11lc dl'termin éc, ni ais leut'

(' ) De ga uche il dL'oile, en premier Il"anllll-bras; en troi sième plan , liTiga


plall, uracel el dû cllc\'ill es ("?i, colli cr pen- d'ol' SUL' cuye d'a rgent, éC ll ell e, lill/lm/a ,
danL cL, all-dcss us, l'I'jnt urc-co rselcL, puio; écuell e, eLbra!:eleL de bras ; ml:Lrca u rond.
i:\o l'gc l'in el hracf'lcl tic 1:11('\"illes (.) J; ail (1) /)v(irap"!a de I\lil nl"l lg .\1 5', !-l'l n b

sl'colld plün , ura\' eleL de bras, pelldanl OlrO" lI g. 1. C., 1, !"ig. 'Ill , '112, p. !'·VO, 4Vl ;
([" on' ill rs, fi Cil l', ,,"ll'e pûlldant, IJraccll'l 1Il11llltlLliTi!I(1 Ile Tntcl! l'ho , fig. '11 0)-
336 LA CIVILISATION RÉVE':LÉE PAR L' ART

form e fut suj ette à de vél'ilaùlrs modes et, de cc chef, peut à l'occa-
sion fournir une util e indication chronologique.
Quel que soit l'aspecl des JJij oux porlés à l'oreille, dès que cell e-
ci est déform ée, et c'est le cas presqu e !;onstant ici, l'ordre logiqu e
oblige à étudier d'abord le bijou {lui cause cette déformation , c'est-
à-dire le disqu e enchâssé dans le lobe. Vi endra ensuite le JJoulon
sai1lant (lui en dérive el qu'il est parfois assez diffi cile d'en di stin-
guer; pui s l'anneau qui, ell rangs lllultiples, enserre les fil ets du lobe
di slenuu ou, simpl e, s' y suspend seul ; enfin les pendanls d'oreilles
llui correspondenl au lJijOll qu e HOUS avons pris l'habitude défec-
tueuse de nomln er boucle d'oreilles.
Les disques d'oreilles apparliellnent en propre à la première pé-
riod e et prédominelll UUII S l'art culJique; il s disparaisse llt complèle-
ment dan s la seco nd e. Ils ne sout représelllés à Mi San que sur un
des dan seurs du piédes tal de El (1) el sur le génie dul ympande FI (2) .
Les autres sc ulptures de la période primaire (3) en monlrent d'assez
nombreux exellJples, lfIuis tOlljOUl'S dlez d ~s èlres inéels, dviirapiüa,
ga/'tt4a, ,,.iik~(tSa, parfois apsaras. LelLr form e est d' un cercle (4), d' un e
Heur (5), d'un ovale (6), ou d' ullo amanue la poinle en haut ( i ) .
Les houlon s d'oreilles a/redent so uvent l'aspect d'une fl eur (8),
du cœur de laquell e descend parfois un fl euron pendant (9) . Nous les
voyons lriples en hauteuf S UI' la figure iL qualre bras de Khl1an g
My (10) (pl. CLXXVlI-l) . Parfuis ils sO /ll pendus lout au lJas du lobe ( II ) ;
enfin, ils peuvent êlre annulaires (U ). Au Çiva des Tours d'argent,
ils sont composés d'un e fiu e lèle ue lio" . A Plmu!; Tjllh, au Bodhi-

II) Cf. J.C., l , Il. 409, fig. 90 C. des singes. Cf. f. C., J, p. 5iO, fi g. t3L
(2) cr. f .C ., J, p. 425, fi g. 95. (7) D vlirapiila de J(huon g My.
(3) Khuo n g MS', Hoà Lui , Bong Duong. (8) Di œ r sgarUl;la du Jardin deTourane.
(. ) Garu(la du Jardin de Tourane n ° 29 (9) Têle de gan u!a, n ° 35 du même
et de la corniche de la t our centrale Jardin.
de Hoà Lai. (10) Cr. J.C. , I, p. 263, fig . 36.
(5) Petit s adversaires des tll'ürapüla de (II ) F le ur à ci nq pétal es SUI' un des
Bong Dlro-lig. Cf. I. e. , J, p .489, fi g. H L guerri ers du bas-relief des g uerri ers et
(6) Géni e 1111 t~' mpan de FI il Mi Son Il es siu ges (voir Il o te 6) . .
(voir Ilot e 2) et has-relief des g uerri er s et (12 ) Lak ~ ml ri e XUlÎn MS'.
L:\ PAH U RE :I;n

:'illlva ct au Çi\-il. il s a( 'C'o llll'u gll cn t (l 'allln':, Iljj OIiX d·(JI"('il/ f'!'. Co mm c
(J IIIf' yo it. il:-; n'apparli(,IIIII'llt [Ju s IIIIiqIH'llll' il t ù Ja IJl·("lIii'l"üp6l"iodC'.
Ilir'il 'lllïl !' y :,u i('lli plus SO lm 'IIl ]"l' l'l"I'' SI' "tl;:O: 1'1 1·'1 ':0: 1 l a fOlïll C d ('~
hijuux J ' u l"uill u~ du lré~ ul" dl' Tilili .\lr ( 1\ .

Fj ~. 89. - ~ Ii S,rn no'


Bll sLe de ~ J.. ; lIl l b . lI all! PIII' dc la p;II'l it' pl lt "og r;lp llÏ t· (.' : (1 Il l. :lU.

L(' ~ illlllf'illl\ Jlllilli1)1(' ~ du l ullU l'IIlulll""lll eI'lIt' UII dl: ses filds
CO IIlIIl f' Illi C ga il' c ; il s SO lit 1JOl.l1' Cha( '!III d'('II\ l'II II OIll III'U cO ll sid6-
r'u bl e, qui li é !'l'IIII JII ' glll'ru illféri(' llr Ù LIlI!' \ ill !:)" L,ill(' pt qlli du t il
l'uccasiu li Iolrc JJil'II p ili s 1\1f'\>(" (( i r'. SO ), 1 (' lIl-I' Il'I' , com mE' au\" J

( 1) Cf. (J. /~· .F. e . -u. , r , p. 38 , fj g. ~:! .


\ :\:\A\I . - Il ,
338 LA CI VILI SA I'ION RI~ V I;; LI~ E P .U l L' ,\RT

bral'e1cb dcs Moïs aelueb. rcpl'üso nLClLt-il s lcs 1I0IllUL'eUS('s sl,i l' CS d'un
nt müLalliquc cfil'oull\; peut-ètrc s'agit-il d'allilcaux co upés ct serrés
sur JJIn ce . Cc décor spéc ial apparLi cnt CIL l'l'OjJrc à L.Ll't primiLif ( 1) ct
Ile reparaît guère ailleurs que Jalls les CUIJies de cet art au temps
d'archaïsme de la seGond e périoJ c (2) , Ils s'aGcO llllJagnaieut parfuis
J e boutons (3) ou de l'en<laIlLs (4).
L'anneau simple est fort rare et nous ne le l'enco ntroll S guèr'e
qu e troi s ou quall'c Cois (5) (pl. CLXXVll-O).
(luallt aux l'eJillallls J 'oreillos, Loujuurs énorm es, ils Il 'a ppal'-
l.i ellll ellL ~L auc ull e période J éLermiuée, cLaffedent LouLes les formcs,
gmjJIJe(G), naga(i) (m. pl.-Q), Jisllu e l'loin (8), ajouré (91 , lusange (W),
triallgle ( II ), ou sont purclll clIL 01'llClllelltaux 1U ) (pl. CLXXI-E) . La fin de
la se<.:OlIlle périude possèJ e Cil projJl'e ulle form c J 'œuf poinLu ( 13)
lIJl. CLXXVll-F, l() ou de pomme de l'ill ( 1.1) . Il s s'accu illpa gnent
pado is de houlons ( 15) . Lc lrésor J e Mi San nous en a gard é d'inté-
l'f'ssa nts spécilll cns (16) (fi g. 88).
1\ uus ," uyolls repl'ésellter u ne fois il 'l'l'il Kiçu 1li ), llalls la l'l't.llllièrc
Pl"l'i ode, f'I. so u"ellL au l:OLll'S de la secuml e, un tIéco l' bizarre llui m(~­
ri te lli te aLteuliuu particulière, pour les consé4uenccs probables tIlle
sa jJréseJll' e elll.raill e: Ull certain nOIllLre de figures ( I ~) mOlltrent, tm-

(1 ) Sk autl a de Mi SO'n Il ~ ; s lal ues de (8 ) Géni e ail é de IHLlrO'ng .\LS·.


Mi SO' n '-\2_7' Cr. l .L., l , Il.355, fi g. ; 6. I~ ) \'i ~ I.lu E du m u sée d e la ::;ocié lé ri es
(~ ) Uuür aplÏla ti c E4' Um â d e Ch unb ÉI ud es illdochinoises .
L9. Cf. I .C ., J, p . 3:W, fi g. 4:·1. Ajoulon s la (l U) Un d es clulÏr apiila tl e Tnr~ lI g An ,

li g ure de Lük~mî Ù l'I uru'c T!Ill! c l le ~;i \'li assis de la sall e III de :\:)0 1110 .l)lJo-ng,
\'i ~ l~ll d u tympan de l'hi Ilù. (; inl o bèse de B6l1 g J'hù c , Vi ~ I.\lI .1) du
(3) Ml ::;o-n A 2 - i el ::;kanrl a H ~ . Trocadé ro .
l' ) 1'1'lJo-l1g .\n , (/uiir ap lïl,l. (1 li Hui dLt li lit eau de E.j II -'Ii ::;0'11 .
(5) Du11SC II l' d e 10llrO' II g ~I S-. CL / .C., 1. 1(2 ) l'ô 0'agar de ;'ihn Trallg.

p . :iW2, f ig. /,9, ull e fig ure de la [auoise I I:J I (,: i" a d l' .\li ::;0'11 " 1'
purle S. tl e la lo ur i\. de Cli iè ll :\:)ùng , I II ) .l /ukha liliu u de l' li J\lauII Garai,
~; i va de :\:);.li HlrLI ; S Ul' la lï g ul'c de Lak ~ ml idole de Draù Lai .
S 23 Ill' l'l'li J\j ~ 1I , il s "acc ompa gn('nt (1;;) t; iva d e 1'1m.'I'CT!nh.
d'u lle l'eutl eloqu e en forill e d e fe uill e. (1 0 ) CI'. 8. /,'Y. /o· .-u ., JJl , p. 66'., fi g . 3i.

IÛ) (,: i\';[ de IJ . Cf. I .L. , l, p . 3iS, fig . 83 . ( tô ) j'er so ll Iliige '2 pann eau C. Cr. I. e.,

Çint tlu tympal1 dl' l'hùlI g Lç. l , fi g . 63, p . ':Wt;.


li ) JIltlkhalùi ga dll tym pan ,1(' Tr;.lC h 118 1 L a k ~ ml S :l3 de Tl'il Ki ~ lI , (.;iHI ::;
l'hO, lè lè de Cu Hoan. :lI., .Le même u l'igiJl e; ido lc de l'anciell
LA PARURE 339

vel'sant le lobe distendu de l'oreille, un croch et assez important dont


la pointe se r edresse à l'extérieur (111 . pl.-O) . et null e part cet élé-
IIl (> nt n'affecte l'aspec t rich e d' un hijou ; il sembl e réponJre à une
lI écessité : sans doute décharger l'oreille ùu poid s énorme ùe ses
riches pend ants. Mais, tel qu'il es t li guré, il n'a aucun e raison d'être,
car enlre lui ct la fi gure s'étend enll cs fil els uu lobe el ccux-ci Sllp-
lJorleraient quand m êm e la charge: présenté ain si, il es t d'autan t
pIns inutile qu e l 'allongement du lobe -Fait rqJosc r les hijoux sur
l"épalllc, cc lJlIi , Jan s la plupart drs 1ll0UVelu ents, diminuerait d'au-
lantl'effel de Jnur pesanteue ; son rùlc ne peul s'exp]iquerqu' en nn
se ul cas, s'il porte direclem ent les lJcnd an ls, par suite si ceux-ci ne
repose nt pas SUl' l'épaule, si dO li C f orei11e n'est pas déform ée . Ne
nOlls ' trouvons- nous pas enco re en présence d' une de ces conve n-
lions de l' artis te dont nous avons trouvé et retrouverons encore
d'autres exemples: la, distension du lobe li e serait alors dans la
s l~ ulplul' e que ]e so uvenir d' une civili sation anlér ieure. et non ]a tra-
du ction d' un e co utum e pro}J l'e aux co nl(> mpoeain s du décorateue . La
lIut'stio n m érite d'èlre disculéo: cli c es t intéressante au point de
\ ue arlistique, puisqu' I·Ue JlOUS IlI eUrait en prése nce d' un e de ces
élnln ges co nve nlions; elle ne l'es t pas moins au point de vue ethno-
logi1llle, celle co ulum e de la déformalion des or eill (~s é lant caracté-
l'i sliflue de ce rta ines races.
Cette halJilud e es llrès vieille cn Inuochine et les gisemenls pré-
hisloriques de SalllL'un g Sen lllOllll'cnt un grand nombre de di squ cs
d'os, de cOl]uillr uu de lerre cuite, alors orné s Il'un e croix. qui ne
pruvetll èlre qu e des bijoux de Ce ge nre. Aujourd 'hui encore, au
Cambodge, les femmes OJil parfois g al'ùl:~ ce lle co ulum e (l) , et elle est
pl'esque générale chez les Mois J e la monlag ne . Le récit de Var-
l\i ema (2) 1II 0nll'e qu'ell e ex islait au P ego u, car le poius Il"un bijou
[Jo IIlTail bien a l'rach er un e or eille, mais non la di slendre jUS qU' ~l

pa godon N .·E. ri e :\ha Tran g, 11iyi llilé n (II .\nl o~ IEII , (;rLlllboc/r!f , L p, :~ ~l.
dll ITlllsé.. de la Soc i('1 0 Il es 'ÉllIrh'~ infl o- \21 Cr. Il. 333,
l'hinoi ,,ps.
340 LA CIVILISATIO N RÉVÉLÉE PAR L' ART

l'épaule : un tel résultat ne peut êt!'e obtenu que par une lon gue
p!'éparalion , par unr di stension pro gt'essive du lohe depuis l'enfance
au moyen de di sques de plus en plus hu'ges .
Malgré ces exempl f's voisin s, il semble peu Vl'ai semblable que
les Cams aienl eu celle habitud e. 011 sait co mm ent ces coutumf'S
spéciales se peL'llent difficilrment, ct nous-m êmes qui nous targuon s
d'un e civilisation supérieure, tI'ouYon s tout nalurel que nos femm es
sc percent les oreille quand nous cl'ions à la barbarie lorsquc, dans
l'Ind e, ell es se pel'l:ellt la narin e. Un texte chinois ancien peut s'in-
terpréter dan s les deux sens : les habitants de tin- yi, es t-il dit., sc
percent les oreilles pOUl' y suspemlre de petils anneaux (1 ) . Si la tra-
duction est ri go ureuse, il semble que le résultat soit bi en in signi-
fi ant pOUl' juslifier un e opérati on aussi longue que la di slension du
lobe . Le même passage se fllbl e implique!' au co nlrairf' cette dé-
fOl'rnati oll s'il s'agit des multiples anneaux des lohes qu e nous ayon s
signalés . De toute faço n, les Cams n 'usairnt .pas de celte pratique
vers le mili eu de leUl' hi stoire, car l'on sait co mbien les habitud es
110 U\ elles SO llt longues en OL'i ent à sc subslitu c!' aux anciennes dans

la sculptuL'e; ct dès la seco nd c pél'iod e nous ne Yoyo ns plus les sta-


tues porleL' le bijou naturel d' ull e oreille déform ée, le disque déco-
ratif: au lube pend an t, dont la distensioll serait clrycnue inutile, se
suspend ent de lourd:.; motifs. Bien plus, dès le n e siècle (2) ct sali s
doulc bicll iL\ alLt (3), l'm-Li slc ne cO lllj)l'cnd l'lus la forme qu'il exé-
cule (fi g. 14:» . Dil'lt-t-on alors que les Ca tn s Ollt pcnlu ce t usage au
COli lad des Allnamiles, chez qui il es l in co nnu ? 11 cul, dans ce cas,
dù su bsister dan s les villa ges l'etii'és du Binh Thu~ n cL parmi les
Call1s du Call1bodge. Une conclusion déflllitive s'impose-t-elle? Je
ne saIS, mais je crois qu'il était utile de signaler ce CUl'l eux pro-
blème.

(II MéI'idionall :c, p. 423 , passage l'U (I - (3) Tympan B de la résid ence de Qui
porl é au 1r" siècle. l\ ho-Il qui provient sans rl oul e de HIlD g
(2 ) Çiva Lle ])ruù Lai ('1409), Çiva dl' 'l'h •.mh . Cf. 1. (; . , 1, p . '143, 110le 1.
rail MUIll , Yi~I.1I1 dl' Bi êll 1I 01t (1.421 ).
LA PAH U IΠ341

Après les bijoux d'oreill es, les bracelets so nt les orn ellleills em-
plo yés de la façon la plus r égulière . Les bracelets (l 'avant-hras ( 1) ne
manqurmt jamais, sauf, naturellement, sur les fi gures qui ne podent
aucun bijou; les bracelets de bras les accompagncnt dans les trois
quarts des cas; ceux de ch evilles dans les deux cinquièmes.
Les hl'acelf'ts d'ava nt-bras son t simples de fm' me, en un ou plu-
i;iems annf'anx, par'fois de per!f's (2) anxqu cll f'S peuvent se suspendre
,ks pend eloques (:1), on bi ell endulsst'f's; ils sont faiLs aussi de ro saces
ct quu,lrefellilles, altf'més parfois. gl'a lld s pt pcliL<;, pour former un
I~ l égan t moli f (4) . Le tl'éso l' lJc. Mi San e n mon tre en feuilles de lotus (6)

ct celui de Tinh My en demi-ann eaux Cl'eux (7) destin és, parait-il, à


être posés aux bras de l a. statu e sur nn gros co rdon qui perm ettait
ainsi de les y fixer mom entanérn ent.
Le bracelet de bras (pl. CL\XVll-R) porte ,lan s les deux ti ers des
~as une plaque fl euronn ée : c('lui tin lrésor de Mi San en donne un
bon exemple (8) (fig. 88 et pl. CLXVI-K) . Celte plaque est le plus sou-
r ent S Ul' le cô té ex térieur du bras (V) ; ell e est parfois en avant (10).
Elle peut ètre entièl'emellt au-dess us du hracelet (II ) ou au-d esso us
~O llllrl C an-d essus (It) (pl. CLXXI-C), mais le plus so uvent ~ ' es t un
fl euron à deux axes dont le (,(,11I:r' o est fi xù S Ul' l'ann eau du braèelet,
lIu'il cach e ainsi en pat'li e. Le molif en fin peut sc rédnirc à un fl eu-
ron de trois pcelcs verlical (13) . Lorsqu'il n'occ upe qlle le dessus , il
sc multiplie; à la décad ellce il sc répète trois fois (14) ou mème COl1-

(1) NO LI S désignons ainsi, pal' opposi- (8) Voit, note 6.


tion aux br'acelets (l e uras, ceux qui en- (g) Statue de Pô l'agar de ~bu Trau g
ferm ent les poignets ; les ault'es enset'- par exempl e.
rantle bras pt'ès de l'épa ule. (10) Lak ~ mï n O 43 du Jardin de Tou-
(2 ) Çiva (lu tympa n (le Phrin g LO pUL' L'une, origine l'l'à Ki i)u, petit Çiva assis.
exemple, fi g. 11 4. Cf. I. C" J, p. 30'., fi g. 66,
(3) Dvüraplï!a, fausse pOL'te S. , tOUL' (1L ) Tréso r de Mi So-n , y oir note 6, Umii
centrale de HOll Lai. Ile Pô Nagat· de Nha Trang,
«) Statue gare de Pbanl'ang. (12) Çiya des Tours d'argent. CL 1'ou n-
(5) Seconde déesse de PÔ Nagm' (le 1I 1·:nEA U, les Ruilles khmères, pl. 106.
~lùn g Bu.c. (13) ÇiYll nO16 du dépôt de I\lnh B\l1h,
(GICf. n.f:,F.I':.-(). , Ill , [1 .6(i4, fi g. 31. (1<) Vi ~I)U de lli pl1 lI oà. Cr. I .C, l,
P) Cf. /J. I'; Y./:;,. 0" Y, p. 31 , fi g. :.1'1, p, 554, fi g. 121 ,
342 LA CIVJLISAT10 N RÉVÉtÉE PAB L' A Hl'

stitue un e vé ritabl r co uronnr , 1"llIIe dos dents plus grande sur Je


cô lé de l'épaul e et form ée thlil C' marguerite entre deux ran gs de pe-
tits crochets (1 ) , LorStlu e le bracrlet es t douLle (~) , l'ann eau supéri eur'
seul porte la plaque ciselée, et parfoi s ell e se fixe mèrne, on peut se
dellwnd el' co mm ent, SUI' un simple fil dl' (1el'l ('s (3) ,
Les braéelets de chevilles enfin sont gé nérulell lCuL simples
(pl. CLXXVll-G), parfois de perl es sur balld e so upl e(l), ~L pend e-
loques (5 J, doubles (6) ou ü'iples (i ) , JJ Ji 'C H exisLe pas au trésor de
TjJlh My, Ill ais ia cadwlte de Mi Sail ell cuntell ait deux qui so nt
de yéritalJl es gaines (S) , Le dépôt de LawaJl g possède des espèces
de cnémid es (!/) lJui pourt'uienL ])i en ll'èLre que des demi-braceleLs
de chevilles pour grand es statues, si eUes ne sont pas réellemenL
des garn itures de boLLes,
Ull bracelrL suppl émenLaire yipnt parfois, à la décadence, CO Il1-
pIéter ceLte séri e déjà si riche d'orn ements; il sc place près de la sai-
gnée , "'ous n'e n avons guère que deux exemples : l'un au Bodhi-
satt\'a de Plll10'c Tinh es t en co uron ne; l'autre se voïL allx IJra s
nmlLilJ1es du Vi ~ D.u de Bi èn Hoit; il es t, COlllllle les ül'LLcelets de
ht'Lls, orné d' un Jlell l'on a ux membres cl 'arrière, tandis fi ue SUI' la
paire antôrieure il es t sinlpl e et sembla hI e aux üracelets d'avan t-bras,
Ellfiu un bij ou spécial appa rait un e fois sllI' le Çi\'a df' Bang
Phüc; il rn SetTe les trois dern iers doigts de la main droite et peuL
êLre l'indi cation d'un l't1lJ g de perl es pod é pal' un e band e d'é toffe
ou de cuir (In , pI.-M) , Faut-il y yoir plut6t un objeL riLuel ana-
logue LIU ka!.: mau qui li e les doi gLs du prèLre dan s les cé rémonies
èames (JO)?
Le colli er II c fail pa s plus SO llr ent J r fnlll '111 0 Il' Jmtcelet d'iirLl IIL-

(l I Ilod hi , atlvn rl c 1'11LT&e l'nh . 16) Çinl de PllIrô'c l!nLt .


12 1 Slalll C de l'ô :\agl\1" <l r :\ha Trallg. (;1 lIodhi salll<.l a u III 1\ III L' Jl oill!.
1''1 O['(ï/'np illfL Ih' la rILLI S"C pol'l c S. dc (RI Cr. IJ . EY.H.-II .. III , p . 661;. ri g.

Hoit Lai IOIII' CClIll'al l '. .'l l.


( 11 1) \.1 d l ' ,\ Ii ~ n' JI Il . Cr. f.(:., l. p.JiH , 1"/ cr. IJ.E.f.' .L' .-O ., r , lI. 4.5 , H 05 2i -
ri g. 8:1. 28 .
lOI IJ lJli /'llf!lllu , rilll" ~C llul'l e S., tOllr 111'1 Cf . C .\ B.IT O;>. , ,VuuJ'clics /'cthe/'uhl's
l'l:utrale de lI oil La i. sllI'les ClUII/l S, p. :{!!.
LA PARURE 343

l)L'as; il est sim pIe (Il). pl.-D), double, tri pIc (m. pl.-H), et peut mêJ1l e
ôtru quadruple (1) (pl. CLXXI-B) . Double, il est parfois composé de
deux parlies semblables (2); elles peuvent cependant être différentes,
la première en perles ct la secoride en pendeloques (3) . Triple, il es t
loujours form é de motifs dissemblables , le dernier généralement
pnCO l'e de pendeloques (4) . Maintes foi s les ditrérents éléments so nt
ré llnis par un motif central (5) . A la basse époque, au mornent_où
le go ùt des bijoux s'ex aspère, k s pendeloques s'allongent au milieu
ponr s' llnit' avec la ceintut'e-corselet l'Il vé ritahl es aignill ettes (6); les
rangs de décor qui se multipli ent sont fII ainlrn llS dans lcUl' écarte-
Illet!t pal' des plaques fl elll'onnées qui se posent SUl' les épaules(i) .
La divinité de lVli San E4 nous monlt'e un e form e spéci'ale de col-
li er, losanges décroi ssants qu'enferm ent lIeux rangées de perles
(pl. CLXXVII-D). Le collier di sparait sans doute, nu moin s ell sc ulp-
tllre, qu and le bord orné du maillot vient en occuper la place : c'est
~ ans doute en 'ce dm'niC!' sens Ilu'il faut interl'I'df'l' pa l'li l' de Ge déco l'
dan s la grande statue de Linh Thai (8) (rll. pL-lI), d eclte lecture est
lll'I'sq ue certai ne pour toutes les figures postérieures tl Po KI au tl Garai.
Nous ne voyons pas SUI' les slatues le large collier plat formanl
go rgerin que nous a consen é le trésO l' de Mi San (9) (fig. 88) : il n'est
guère que le GaD-eça de Mi San E5 (10) flui présen\:e qu elqu e chose
d'approchant. Le colli er so nple du 111(\me dépôt (11 ) (tnÎ'tIle fi g.)
1I 'est en revanche pas différent d'un élément des colliers lIlulliplf's,
ml particulier de l'un de ceux qui parent la dé esse Pô Nagar
(pl. CLXXI-B). 11 paraît d'aill rul's yraisemblable que ces deux Gol-
li ers Ile devaient pas être portés ensemble.
Lu Geiulme présl'nte LIlle plus grande variété ; elle peut être posée

(1) Statue de PÔ ~agar à Nha Tran g. (6) L a k ~ II1Î S 23 de 'l'l'à Kiçu.


(2) Fi gure debout ayant apparlcllu à Çi\'a
(7 ) 11° 21 du Jardin de Tourane,
fm M. Lemirc. CI'. I. e., l , p. M6. Tl'à Kiçu .
(3 ) /Jvü /'aplÏla , ratIsse porte S. , tour (8) Cf. I.e., I , p. 509, fi g. 11 8.
celltl'Ul e Lie Hoà Lai. (9 )Cf. B.E.P.E.-O.,l1J , p. 664, fi g. 3i.
\' \ Skanda de Mî SO'n B3 , fig . SU. (10) CI. I .e., I, p . Id. 1 , fi g. 94.
(5 ) Id . (Il ) Voir note U.
344 LA CI VILI SA T I ON Rf;V.É LÉE P .\ H L ' A RT

sous ll's sein s. Ù l' i" rr" sr dn ·go rgrl'in précédr nt, r I f(ll 'rnallt mill er
corselet (1) - en 'l'ai r ceinlure fi\ nlll le sa nlpot ou le sarong sur les
han ches (2) - en sim ple dl~ cor tonlbant en aYalit (3) . De ces trois
sys ll'm es, le plus constatlt est na turell ement la ceinture de han ches
(pl. CL\XVII-L , N, P) ; son empl oi es l ù peu prl's J't!guli er dan s turrt
l'ad cam ; tout au plll s cè de-t-ell e }Jarfois la place ù l'él'hal'pr 'Irr i
remplit l a même fondi on da ll s la premii'l'e périodr ,
La cein tUl'f', -corselel os t prestl ue aussi souren t l'Cprt"St'" Lée, sur-
tou t au début ; elle lelld iL èlre ahandull ll ée ùans lrs Ill onUlllt' nLs de
la dell xièmc Pl'l'iod e qui Il e so nt l'il S dl' la série archaïsa nt",
La ceintnl'e pendal1te es t eHl'O l'l Il e fi gure que dan s ] f' S sc ulp-
tures de la premièt'e époque ct ]"",.5cop ies dans la secun de, -
Enfin les trois objets ne se trOUYCJlt réunis qu e dan s quelques
fi gur'es ci e la premirJre (4) .
Xous avon s un exemple typÎllu e du corselflt dan s le trésor de Mi
San (5) (fi g. 88), Il lie paf'ait pas avoir présenltj tl e g/'(Intl es variati ons,
En dehors de c"tl c fOrln e de ceinlrrre plate, élargie CIL son mili eu, il
mon tre aussi rell r d' un anfi ea u ayec lflt tl elll'On sa ill ant ail c0 l1t1'e(6)
(}JI. CLXXI-F), puintu ou ron d. l\ou s u\'o ns su qu'il (\tait pad'ois uni
ail colli er par cles cMdons de perles (7) ,
La ceinlure dans sa fOl'l1t e habitu ell e es t parfois fi n tripl e tresse
uni R pal' nn gra lld fl' I'ITloit' dé(;oralif (8) (pl. CL\TI-B) , Plu s sou-
yc nt , ti ans la second e péri ude, elle souli ent dcs d laîn es de perles
et des pend eloq ues qui donnenl un Ill nlif analogue ù celui de la
fri se ù guirlandes pend antes (9) ou sirnpl"lIl cnl des dUItes de l'cd es
et de ferTeLs ( 10) . UJ t l' e lll arqu al~l e 8:\1'11I[lle en es t fourni pal' la
sla lu e cie Mi SO'Il E4 .(pl. CL\ XVII-P) , Au co urs de lu deuxi èfll e pé-

Il) Çiva cllI tympa n dc la Lour princi- (5) Cf. B.EY.E. - O" JJJ , p. 664, fi g. :H.
pale (kilo 1(lnnil GlII'ni. IG) Déesse Pô i\'agal' il l\" ha 'l'l'au "'.
(21 Ga l)c('n MI SO· II E.; . Cr. /.(;. , J, p. 1.17 , (.7) Lak ~ mi S 2:-1 dr 'J'ni ](i\' ll.
lï g. !H .. (8) Ga l) eça !le ~\lï So·n Ej , ,"o il' note 2.
13) f)VIIl'flpiïla , fti li sse porlf' S., 10ll l' (9 ) Çiya S 24 clt, l'l'il l(i{'u , Çi\'il n° 2i
ce nt mi<' de H01I Lai . du Jard in rie TOlira lll' , TI'ù l\i(lI l.
141 Çinl <le l'hùng L~ , tympan. 11U ) Fragm ellt ri Il tylilpan il Th /ip Tluip ,
LA PARURE 34.5

l'iode. ell e pt'end , co mme le resle des bijoux, le décor CIL l{ultlL"e-
feuilles ( 1) et finit pur deyenir assez diffi cile à distinguer d'un e
heod erie de sampot ou de maillot: mais auparavant les molifs diveL's
~e so nt composés , ct ces rosaces quadrilobées s'acco mpa gnent de
lils de perles ct de pelLd eloques en œufs pointus (2) .
La ceinture pend ante se lIl ontr'e co mme un o tOL'sade d'étoffe (3) ,
l'll 'on peul: sc c\ emandf'l' al ors si cc lL 'est pas un e simplo fa~on df'
['urteL' l'éch arpe. Plus réell e, Pli e es t co rnposl'Cd' un lr'iple rang de
l\curolLs ca ms qui s'allachent au lIIilieu tL une rosace ('), ou bien se
cOlL stitue tl'ulL e simple chaîne à laquelle sc suspendent paL'fois cinq
1<1I'ges pend eloques en forme de feuilles (5) .
Le co nlon bL'ahmanique est assez ré gulièrement repL'ésenté dans
luute hL dur'ée de l'art Ca m. Il s'applique SlH"tout aux fi gures de Çivlt .
['rincipaleln ent so us la fOrlll e du dviirapiila, et de son fils Gaf.leça.
Dans ce cas, il prend l'as[Ject san s doute symbolique du serpenl (6),
dans la moi li é des exemples ct pL'esque régulièL'ement dans la se-
co nd e période. 11 affec te aussi la fOl"lll e plus nOL'male d' une tresse
lOll gue ct fin e, muni e d' un gland à la hauteur des seins (ï), d' un e
baml e d'étoffe (8), tl' une courroie aH:C une attache historiée (9);
cnlin c'est parfuis un ft} de ped es il, l'origin e comm e à la fin de
rad cam (10) . Malgeé so n aspec t de bijou, le cordon brahmaniqll e
res te bi en Ull ohj et riluel, cal" 10L'squc deux fi gm es s'opposent symè-
Il'iquement co mm e les dciirapiila de Mi ~0' 1l E., au point qu'ils bran-
dissent leur anne, l'Ull de la rnain droite ct l'autre, peu .ommodé-
Ill ent, de la Illaill ga uche, le cordon seul ne subit pas la loi de sy mé-

(1 ) Çiva d e Chùa Han g. Cr. B .E.F.E.-O. , Dmmg, Çiva de Mi So n B. CL r. C. , l ,


l , p. 1.11 , fi g . 74. 1). /,no, fi g. 11'1 pt 1'12 e t p. 3ïS , fi g. 83 .
(2) Bodhi sa t tnt de Phmrç T\nh , Çi "a (7) l"i gure de TL'~I IGOn E d u mu sée Il e
id ole d e Yail MlIlIl . la Socié té d es Études i ndoclLi no i se~ .
(3) Ca n ul(! li e co rni cIH' , dVrlrapüla de (8) ÇiYil d u t ympan d e Cl II ~Ii So n

la fatl sse port e O., tou r celltl'ale d e Hoù Cr. I .C., l , p. :3V l, lï g. SG.
Lai . (~) Duaraptïla d e Mi SO Il E~.
t' ) .'ilûme tour, dviïrapala de la fau sse (10 ) S ta tu e li e Co Thành ; Çi\'a lIu t ym-

POI't;c S. Tilln de PO l\t a uÏl Garai ;Vi~l). u d e Bit"n lI oà.


(0) Çim titi lympan de Phôn g LO. d . U ;., T, p 55'., fi g. 12ï , 0 11 il (l ('~welld
(ô) Duiirafllïla d e l\buO"ng .'IIY, Dong w ivan tllne li gne ser pen ti ne ,
346 LA CIVILIS .\TI ON RÉV É LÉE P AR L'A RT

trie et tomhe réguli èl'ement de l'épaul e gau che il la hanche d['oite (t) .
Aussi ne faut-il sans doute chel'che[' aucun rapport direc t enh'e cet
élément et le double sautoir en croix qu'on voit déco l'el' parfois
CJuelques fi gures de la décadell ce (2) et que nous re nco ntron s bien
plus souvent sur les perso nna ges du Camhodge (3) .
Le cordon bmhm aniqne, même en form e de bijou, fut-il jamais
porté pal' les Ca ms, et n~es t-ce là encore qu 'un simpl e so uvenir de la
sc ulp tme? Il est di mcil e de tmncher la (1ues tion ; les Chi nois' ne le
sigll alellt pas, el d'autre part deux faits sembleraient fair e penchel'
la balance ve['s la n(~ ga Li \'e : aucune effi gie fun érail'e des l'ois èam s
ne le montre, ct il est t;o mplloLement ignoré des Cams actuels, même
des prêtres du rang le plu s élevé .
.En CI uoi étaient faits les IJij oux qu e nous venons J 'étudier ? Quelle
était leur yaleur l'relle? Hr [JI·11. cntair nl-ils - c'es t là le pointimpor-
tant pour l'histoil'e du Call1!JU- les bij oux que portaient réell ement
rois et seigneurs du pays 1 Si l'on en croit le sc ulpteur, la lllultipli-
cité des bij oux qu'il fi gure, la masse des pi èces, la gl'Ossem des
perlcs ct des ge ll1m es, qui sü/'Uit mi J'llCUl eusc, la valeur en seJ'llit
colossale, ct l'inscription déjà ci tée page :334 semble confirm er
ce lte indicalion (4) .
i\'ous n'avons d'a utl'8 cl'iteriunJ yn e l'examen de l'importante
séri e d'o bjets précieux co n. er vés dans le trésor des l'ois èams- ce-
lui des bij oux dPco uvl'rl s ù .' li Sail el dans qu elqllcs autl'Cs fouill es
- ct le co ntrôle des lIIai gl'rs lex tes chill ois . .Ji' crain s fJu e Cf>S dCI'-
lIi ers Il e suiellt plus dans Jr vmi en gé lllSral que 10 bon Lud ovic do
Yadltelil u (5) pour le roi de Pego u avec ses rubi s Ilui valent « un e
bOf/li e g/'osse cité» . Les Eunuques du xve siècl e /llelltionn ent seule-

(I I .II en l's i dl' Illème à J\lwO' ng My. (1) M. Maspér o, da ns son Royaume du
(2) Cltünlt Lv, roi !In lintea n, femme Champa , XI , p. 194, l'ad met sa ns hés ita
en tre nie S ill ' un t ympan. tion. J 'a l'oll e que je ll1e méfi e un peu de
(3) Bayolt , Balltâi Cllma r.C L n.EY.E.- J'exagération co nti n uell e des in scrip ti ons,
O., X, p. 210, fi g. 2. Voir égalemen t la sta- surl out quand il s'agit de loua nges à lellL'
tlle d u ml/ sée d u Trocadéro cataloguée pa l' auleul'.
M. Cœcléssous le n02. B.C.JI . / ., 1910, pl. V1. (5) Voir p. 333, note '1.
LA PAR URE 347

lll ClIll'0ur le 1'01 cam, dans un e cérémonie qu'ils vo ulai ent impo-
:ill llle, en plus de sa couronn e d'or, quelques bmcel ets et une cei n-
lure de joyaux (1) . Encore parlent-ils de ces détails sans mettre
g-rallll e in sislan ce . Tous les autres obser vateurs chinois ne font
jamais élat, mèlll.e aux trillps an ciells, de celte falml euse richesse
dl' parure qu'évoque la sc ulplure.
Le tr l~s o r des rois cam s nou s lIHJlJlre de Illèmc, ft côté de pièces
('II 01' yél'itabl e, et sur ces pi èces ni èmes, lIn e débauche de clillquan l

d l~ fall:>ses perl os ot df\ pierl'os fausses qui 11 0 /I 0US in sllil'e;pal' co m-


pal'ui so ll pouf'l es copies all cienn os, qu' ull e faiIJle co nfiance : UII dira,
il es l vrai , que ces pi èces ùal('nt d' un e l'poque où le Campa n'avait
plus que des fantôm es de roi s. Avec les bijoux do Mi San , nous nous
Il'ouvon s au temps de la prospérité du ro yaurllr, i.lul'lus tard au dé-
but de ses r evers (2). 01', si les bijoux dl' Ml So-n onl pour eux leur
réelle valeur arli:> tiq ue, il faut roco nnaill'e quo leur valeur intrill-
sc'que est faibl e. La vlal{u e d'or dan s la(luclle ils sonl ropou ssés :n'a
pas grande épaisseur. L'alliage d'argent, mélal qui paraît d'ailleurs
il\'oir été rare chez les èaln s (3) , est mauvais, olle temps l'a r ondu si
cassallt qu'il faul le lIlanier av ec les plus grandes précautions; il
:-;o llible co1ltenil' une fode part d'.é tain ou de plomb. Quant à la
pierre précieuse qui Le 1'111 ine le IItuku.ta, sa valeur ne peut êtro
{:Tande; de plus, chos(' curieuse, quand nos sC lilptrul's nous repré-

(1) . i ya ng l eh '(!o /io/luli en l ou , p. 322. priciellx tles au Lrcs pi èces . C c~ l'in ccanx
(2) l'iOILS n 'ayons pas de r enseigne- semblenl , ellx , padail clIl cnt ap parenlés
ment cerlain sur la datc de ces bijoux , il f onwmentaLi oiL <lll chc\'el de la statu e
mai ~ on peut. la dédui re approximative- de PÔ :\"aga r - qlli , clIlt'(' pa rCiLlhi:'scs,
ment de lcur forill c. Si l'ol'Jlemcnlalion 1I01lyell e co nFiL'lIlali on dc notre théo l'Ïe,
u'a pas la monotonie qni cal'acléri se J'arl 110 l'le d l'g IJij ollx d' un e forill e bi en plu ;;
cubique, elle n'a 'pa ~ non pIns le faire un ancien ne - ; n o~ hijoux !l e JH Sali so nt
peu 111 ièvI'c (le l'arL primiti f. Pal'contrc, Il ne dOli C, sall s (loul c com me cclle ~ Iéltll(' , rlll
lendancc Irès neLi e il l'cmpl oi. cl es cIlJaLre- mi li eu (lll XI " siè·clc.
fcuill es ('.a r['é~ lJU I~ nous v oyoll s appa- \~J C es t «·ail lelll.··· ce qu e confirm e
mill'c aLL X,,·'· sil'c le il 1'6 J,laun Garai s'y Pi r iTI' PoiYI'(' n'Il u (' 11 Cochin chin e Cil
Illilnifrs le: lels hij ollx, co mm c 1(' ro lli t' I' lï 4H (LI CIIOI\ , .\'llIl1isl1Iati,/Ilt: '111 110 111 il l' .
sililp le, I c~ brélcelels ri e jamhes, n'o nl pas p. '18), al ors qu ' il le dil le Hai puys ti c
d'iltlLI'l'llét'O I', cl il forille le molif ce nlml , l'ol'.
It- poillt dc départ ri es rin ceaux plll ~ ca·
348 LA CIVILISATIO RÉVI~LÉE PAR L'ART

sentent louj ours les gemm es taillées, ell e est hr'ute : J e mème les
petits rubis qui orn ent les autres pièces .
Les rois disposai ent pourtant de sommes consid érables, si l'on
en juge par le détail des don s mentionn és Jan s les insc ription s, qu'on
ne peut guère sur ce point so upl,;o nn cr menteuses; koça d'o l' de
5 kgf'. 069 en f f 74 (1), 'Cal d'o r, sali s doute un balii. de 2 kgr. 07 2 en
i084 (2), aiguièl'e (?) d'or avpc' sa c llillrl' de 0 kgr. ijt4 en 1183
en mème temps qu'un l1îuku!a également d'ol' de 2 kgr. 220 (3), etc.;
mais sut'tout il faut signaler le si ridw ko{'a de l'in scription XVI B ft
Mi San (insc . 69 B), qui atteillt, pour le poids d'ol' seul, 450 t" ci
9 dmm (4) soit f ü kgr·. 683 (5), soit encore, dan s nott'e monnaie, un e va-
leur d'environ 45. 000 francs, sans tenir aucun compte des nom-
breuses piert'es précieuses qui y so nt mentionnées. Chiffre consid(S-
l'able auqu el s'oppose d'une faço n un peu inquiétante cependant la
mod icité des dépôts sacrés des temples: sous un sanctuaire aussi
vénéré que celui du lùiga de [( auth ara, que déposa Satyaval'man qui
en fait un si gl'and éloge ? Pas '100 gl'ammes d'or, et un collier de ces
perl es minusc ules qu'on découvre journ ellement dan s les huîtres de
l'clldl'Oit: la plu s grossc de 3 millim ètres, les autres de t tL2. Le pro-
blème reste donc assez obscur, et. il es t fort difficile .1 (' savoir si les
roi s èams fur ent parés avec la splend eur des Grands Mogols ou si,
comm e lem s propres légend es les montrent - ct Dieu sail ec pen-
dant si les conlr.s SOllt prodigues de ]'ichesses ! - ils eurelll l'aspec t
de simpl es chefs de d all ou de ri ches fermipl's dont les filles met-
taient sans honte la III ain aux trava ux des cham ps (û) . Il es t plus nai-
(1) Ml SO' II XXIV , 92. Cr. 1'lI'wT, B.E . dé terminati on qll e Il O II ~ aY i (\n ~ tpnlé, soit.
F.E. - O., IV, p. 974. 37,5 cJl\'iro ll , mais no us utlc ildro lls pOUl'
30 Al' cr. Anwi'ill-:I\ , Prclllièreélude
(2) admeUI'e l'ex is len cc Irnllc diY b ioll ell
S/I/ 'les inscriplions lc/w mes , JOt/rflal flsia- 12 dra m uu lie u de 10 q u' un e insewiplion
tiq ue, jUlLvi cr , fé lTi er 1891, 8c séde , v icllne nOli s mo ntrcl' un chiffre ·10 o u H.
t. XVll, p. 35. à cOté dcs nombres, si ft'éqllCUt s, infé-
(3) 30 A 3' Cr. AnlO~IF: I\, id., p. 44. rieurs il 10.
(4) Cr. 1'1;\oT, B.E .F.E.-O., IV , 1). 950. (G) Cf. L .n uEs, COli les ljam s, Cil parti-
(5) l'ious adoptons IJour le lhil o u lhei c nli cl' le co nte de No ix de Coco. Rxcu/'-
la yal r ur quI' pl'o posa H UIl EIl (cf. B .E.F. sionsel reconnaissances, t. XX IX , p. 53.
E.-O., IV , p. 1G9) à la s uit c de l'essai dc
LA PARURE 349

s(' mblable que la vérité lloit se tenir dans un juste milieu et qu e, sans
d ee lI e sim pIes ch efs de Moïs, les rois cams, mème l es plus ancien!',
Il e cunnul'ent ja mais le fa sle tout ol'iental ùont les sc ulpteul's en-
lo urèl'ent leurs images.
CHAPITnE III

LA C I V ILI SA T IO~ R ÉV~ LÉE; PAR L'ART , - LA RACE, LES CLASSES

Ty pe da ns Ics rcprésc illai ion,;, - Co III pm'aiso ll a \'cc le type actucl c t les observa ti olls
c hin o i scs, ~ Tl'ilditi oll s, - CO IlYCllli o Il S, - Différcills groupclll cnts dc la société:
h om lllcs ; - fem mes ct cllfants, - Le roi, scs fe lllmes, - Da nses, dansc uscs, ([a ll-
sc urti , - )[usicic ns ct sCl'vi [ell l'S, - l'l'ê ll'c~; - ascè tes; - moincs ,

No us avo ns dù, quaJldil s'agissait de r eco nstiluer le costum e et


la parure des èallls au temps de leur spl end eUl', li pporter une cer-
taiue réser ve daJl s l'elflploi des l'ense ignements fournis pal' la sc ulp-
ture, Semblable prud ence es t lIéGl'ssaire si Jl Ous'\ oulons leur
demand er mainlenant ulle id ée du type de la l'ace an cienne. Celui
que représentent nos sc ulptnees a peu \'arié, du VII " siècle où apparais-
sent les premières l'epl'ésuaLaLiolls, jusqu'a ux dpl'J1i r'rs temps; les dif-
férences toutes acc id enlr lles so nt plu s apparentes que réelles : ell es
ne consisteut guù['1' llu'en de simples l: han gemenls dans le port de
la barbe et l'aballdoll Gn al dc la défo l'l1l ation des orr illrs.
L'individu repr6senLé COnSlall1ll1 cnt pal' les sClllplems ca lii s esl
d'onlilltlirc fill , l·lancé, pal' suile sali s duule grand. la Laille bil' Il
JIlal'lju ée Il's s('ill s Il eUr' ment indiqués chez 1'110nlll1 e, volumin eux
chez la. 1'ellllll e, tous détai ls lpli l'a ppellent le lypr indien de la sculp-
ture, mais auss i Gcl ui du Cam adu cl.~Pa [' contre. la fi gure est co urte,
le nez fort, gUl' l'e plu s Jung qu e lal'ge (I l . la Louche grande, souve nt

(1) Quelq ues fi glll'eS da ns ICti cl el'u ÎL' rs tc mp s mo nll'enl l ,' li ez 1111 !JC ll p lu s lun g:
LA RACE , LES CLASSES 35t

plus lippue que ch ez les der'niers Cam s . Les ye ux so nt aUSSI !Jlus


gra lld s, très allongés, ct teml eut pa rfois à r emonler' ver les tempes .
Les cheyeux so nt longs, soit quïls fl oUent lla ns le dos, ce qui es l
l'arc, ou qu'ils soient r éunis en é nor llles chi gtlons. Ils !Jaraisse lll
J)o ucler naturellemen t.
Eu l'evallch e, le r es le du syslème pileux es t pauvre . Une fine
1l1O uslach e obombre se ule la lè\î'e sUjJérieur e, ct le menton n e se
Guuyre d'un e barbidle que da ns la second e période; elle sc r éduit à
hl lin à une simple roya le. Les so ulùls Ilüuces SO llt allollgés el lrès
arqués.
Peut-ètl'e est-ce là un idéal de beauté, r épété pal' le sc ulpteur
ct \ el: autant de constance qu'il est lia lurellell w nl rare : li ui jugera it
pl ilS lard de tEuropéenne !J.H' le uu adislillue lllOd el'lle, lI ' hésile-
m it pas à croire qu'elle est oLligaloirem ent Lien faite et qu e, non
Illoius obligatoirement, elle ne déjJasse jamais vingt ans . J'Ibis, al ors
Il lème que fla ttées, les l:arüc léristiques l'esten t vraies. Les figur es du
pi('d estal de Ei à Mi SO'n, en parliwlier le guitariste et les dan selll's.
dO lluent Ulle idée assez jusle de la silllOuelte GO l'jJorelie que l'artisle
r eprésente d'ordinaire. 11 en es t de lIl êllle des sta tuettes en Lronze
de la collection LelllÏre (~) , Gal' eu raison des ditrér eul:es de ledulÏ-
(lue, le fond eur peut a jJproch er !Jlus exaclement ùe la forme naie
<tlle le sc ulpteur, loujours a mené tl alourdir la silhouette, par
crai nte des risques de casse pend an t la taille. Pour la figur e, tl la
d"en e de l'œil fr on lal , 1u. lèle du (,:im de A'4 tl j\ Li SO'n (fi g. ~J )
donn e bi eJl l'asped de la gélléralilé des faGes l;éun es : on r etrouv e
b lIlèmes traits dans la tèle ùu Skalllia de Mi SO'II Ba (fig. 89), du
ll uJdha J e :Sông Duo'ng lU, du Vi~I}.u J e Biün Hoà (31, pour ne
Giler que des ligures reproduiles Jan s Gel ouvrage et de dates ex-
lrèllles .

e l il c~ L lIlè mc une fois PI'CSCIllC Cl'O 'hu , (2 ) CL I. e., J, p . il8 1, fi g. 13'•.


ma i" c'cs t ,Iau s uu fIl 0llumclIl dc hll~ ~ e ('3 ) CL I. e., l, p. :-n9, fi g . ti4, p. :; l:1 ,
': poquc, il Liuh Thùi . ri g. Ii i , p . ~; J!., fi g. l n.
( 1) TêL," dl' Plu'l :-.iiul.l.
352 LA CIVILISATIO N HIW tLÉE P AH L'AHT

Ce typo n'os t pas tri's "'Ioi gné do celui qui s'est con se lTé parmi
]os dcmirr's IlnlJilalil s dlL Call1l'a ; pal' l'uIILl'e, il off'rr Ijurlqllcs diffé-
rcnces a" ec les ],011 sl'igllrllll'"ts ClrillUis , En effet, les auteul'S d0s
n ", VII" et r~e sil~ c1 0S quo ciLc Mn spél'o ]Jous JIIOIIIL'011t les éanls
« noirs de peau , Irs yell x rnfoll cés lIeUIS J'ul'hilr, Ir 11('1. l'rh'ollssé .
]es dleyeUX crépus ( 1) », el Ma Touall-]ill. tlall s ]1' pa ssago an ciell
qu:a l'épi'l e, dit (ju:i] s Ollt « ]ps FU X pL'OfUlld s, 10 1101. druiLel saill ant,
les cheYClI x noirs cLfri sés ( t ) » .
Uno tlinicllllé plll s gl'i.llldC' se ]'0n(' onll'r dalls la ~c u]I'Lur0 1I1 ('m 0:
les plus \ ioux lJa s-reli efs préseJltollt sou, rllt , Illais toujours dan s 10
rùle d'ascètes, des l'el'so lilla g0s iL grand e ku'be, l'al'fuis iL1'orL('s
mou stacll cs tOlllhalJl cs (~) . LI' n'sLe dps sc ulptures anci ullll os ne montre
jalllai ~ , cumm e nous J'a\ OII S dit, qU:lLlil' légi'I'P IIIUllsLache SUL' la
lèvre sllp('·ri elLrC' . Dalls la seculill e pél'iod(' do ral'L (;alll , Illais SUI'-
tout ù parlil' du XIV" siècle JUSIjIL' ù JlUs jOIlI'S, si les l'ersulllla ges pl'ill-
cipi.lu X portent au co ntraire la harhe, ell e rpsLe tOlljours mili ce pt
téllll C, et dalls les slalnos fUll éraires dll Bililt TIrIl{\,1l 0st réduiLe iL UIl C
simp] e royale. Quallt an é alll adll el, il Il 'a gUI'J'e CJll e Ijllel([lII'S }Joils
uum cnLon , et c'es t 0). cel"i oJIII 011ellIPlltljll·UII 1'011COIILf'('llll e hal'be Ull
}Jeu fourllie. Faut-il bUl'pusrr (jLLe II' JI1I'·tissagl· i.lllnallliLt' auraiL
tl'an sfurml'. la l'aC0 Ù cr poinL1 Cf'la esl l'eu pl'ullab] c. Le Cam li e
pnraîl pa s s'ê ll'e jalliai s fondu n"rl: SOli \ainljlll·ul'. Lrs pl'orin ces de
l'Annam qui flll'C'nt le l:rllll>e lIu ]'O~ i1Ulll e cnll1 Ill' sont l'lu s gll l'I'e
aujourd'hlli peul'l,"es quo d'.\IIIIall,iLI·s ; II0ll1 S proprcs, l' outllm es et
types en fonL fui. Le èalll il !lù, lo!'s de:; wnqu êl,'s sli ecussi,·es. èLre
an éanti ou fuir. i\Iè lllC aux deruiers jours, lorsqu/' la ra l:C avaiL perdll
prcsque toute yitalité, II' )Jlus gralld lluII,hrC' pl'd'l'J'a s'exil er au
Cambod ge qu C' de snufT!'il' lrs hruLalités du ynimjll eur . Ceux qui
n'ont pas abandollné les pl'oyin ccs méridionales r csteut ncttcment
séparés des envahi sseurs; les villages SO llt doubles, ct les dcux par-

(1 ) M.A S P~: H O , Royau me d u Cha mpa , ('1) Ull e f o i ~ c'es t 1111 gucl'I'icl' ~ur 1111
1910, p . 'IH . fr ag menl ùe t ympan;l U 11 l1i('Jl). ef.l. c., J,
(2 ) JlJéI'iciioIl Oll ;l' . p. 52U, fi g. HI.
LA HAC F. , LE S CL ASSF.S 35~

li,'~, J 'aspect fort distinct, s'écartent tl longue di stance; enfin les


IlIa l'i agcs d' une race ù l'autre so nt rares,
li Il e semblr donc pas lmpossihl r quc nous so}ons, lù encore,
(' II présence d'une simple traditi on apprise (l es malll;es hindous, car

r,' rst une habitud e co nstante dans rInd e de rep l'l~se nt e r ainsi lrs
~, lIilai[' es , ct la diffLculLt', tOlllbel'ait d'eUe-m ême,

En raison de l'uniformité du type, il ne fant pas l'spérel' clécol1-


\ l'il' dans les sc ulptures une différence de traits montrant ch ez les
Ca ms pl'imitifs le peuple civilisateur el le peuple soumis; les tl'ail!3
t!I'S fi gures qui jouent les rùles cle vain cus (1 ), ou simpll'm ent d'infé-
rir lll's, mu siciens 0 11 domestiques, ne so nt pas diffél'enls de ceux
dl's sC' ignelll's, C'est même, chose étran ge, aux Buddha de :Sông
Iltro-ng que nous Yoyons l'apparencl' la pilis hC'stiale 1'1 la plus lairle
ù notre sens, Mais sait-on jam ais appré,'icr l'idéal d'un e autre race,
d la face de pleine lune qui enchnllip Chillui s et Allnarnites nI' nous
,' ~ t- elle pas odieuse?
Quelle part faut-il faire au just,' ù la cO llrcnLiol1 al'tisti'[lII~ dans
lit repl'ésentatiolL de ce type? Cela Il 'I'S\ gnl'rc fa cil" ù d,"terillillel',
C" lte tête de Çiva que nous dOliliOIiS ,'01111111' spt" cill'l'II i't gralLd e
,'", !trUc (fi g, 83), pr'ésc llte nn e illtc'1)I'I"latiolL IJl'upl'e au sc ulpteur
l'il lIl , l'uni on des so urcil s aU-lless us du nez; ur, il s so nt lon gs et
IlI ill ces, et si je ne me trompe, celle lllLlun Ile ~l' produit d'ordinaire
1[ 111' pour des so urcils ll'ès fonmi s, "Clle autre cunvelLti olL est restée
("g-a lemenl un problème pOUf' nous, Cl' rtain es facr s de slaluC's mon-
tl'I' ill autonr de la fi gure une so d e de ta dl'e qu'on se rait 11'111/', il prc-
\llii' I'OYlle, ,l e co nsid érer comm r. l'inl C' L'prdation !l C's ehr\-OllX nux
I,' mpes ct d'uil culli('r de ])arh(' , Cd , élémenl hizarr(' l'st l'urLiculii'-
l'l' l11 ellt reco nnaissable SllL' lrs fi gllt'I's d'assrz hu sse époqur , 11 est: en
pa rticulier très v i s iJ)I, ~ S Ul' la tète d'un dviimpiila de Mï SU IL Eq , mais
0111" tl'Ouve déji'l suries pills anti('nnr~ slalu l's du même gronpe, Il

(1) Figlll'I' piélinée pm' ÇiYulll! ty mpan l'fIjJ(ïla à Dong D,to'ng el qui , pal' suite ,
dl' )U San N I ' Cr. T, C, 1, p, :16'1 , lï g . ïï, doil l'cprése nlPl' l'impi e. Cr. I ,C" L,
Pelil guerri el' qui eo mllill co nl" l' II' ,lvlï- ]J , !,!JO, fi g, 111 , l'ir,

A:'i:'\AM. - Il.
354 LA C I V [LI SA TI O~ RI;;V I~ U:E PAR L' ,\RT

est bien ,"lrall gc qu'o n ail tO UjUIII ' ~ illditlUé de cette fa çon un col-
lirl' de Jm['lJe sa li s jamais y ci~('l e l' Ullp mèc hl' ou llli donlll'l' la
In oind,'e é jJai s~e lll' , Si ce lle indi('alioll schémalise lllle badlP, le Sl'n s
s'l' n l'sl-ill'l'l'llu plus lanl au poinl qu e les d"1'1I1(' I'S sc ulpteul's en
oJ'll elll la fi gllre de la l'I,ine dan s l"ilLlf'l'ieul' (lu sallduuiJ't' de Pô
HOlll ë "! 1\1I1I~ a v illll~ jJullsé qu'il y a, nil peut-êll'C là l'indice d' lUI d(~ ­
lail spét ial dt, c.;u irrul'(' , soil pal' exulllpl l' d'ullt' allal'lte parlicllli ère
de lIIukl/fa : mai s t!t" s l" ori gill e (;e t élément se l't'co llllaît S UI' des fi gm es
co in'ées Sf 'ILI"IIl"lll d'ull chi gllOIL (1) . La rüÇ'O H dunl les chercux sont
HI'rèlé:::. Il 'l's t d ' lIill"IlJ'~ pliS II111ill S clIl,,-enli onlLnlk :Ia l'1 ~lil e statue

Fi g. !IO. - Chùnh Lv.


L iIlLl':lU , ru i cl SU II C lllO Ul'lIg'C. L OlI gu cur: ~ Ill . 30 cll\ i ru ll .

de UII B-i ùlll (tl en donue llll hon exe mple. C' pst IiI sa li s doute un
problèlll e in suluble.
Si t! o l'hulIllll e P li gé n(~I'al nous pa sso ns alL\ individus, l" est sur-
l011l dall s fallillld e d e~ li gnrl's qlle nOli s lrOllYl'I'OIl Sles ml'iUeUl's in-
di cl's pt'I'lIldlullt de nou s rendr,' co mpte dl'Ia silualiul1 suc iale des
p e J'~lIlIlIa g "s rrpJ'ésP lIl6s; l'al' snite, dl' nous faire qnelque id ée de l'ap-
pareH(;C' exlt"l'i"1I1'1' (I('s diH'l'ses cla sses IIp la sor i"I,; dan s le 11I Ol\Je
t:H III . Aussi n'l'sl-cl' gU(l t'eq llE' S Ul' les piècestpti co mpodenl de Y,~ ri­
tahl es scè lles qUl' IJ OUS lrouvons les l'cll seignr ments réellement
nlill's. r ll parli culi C' t' sur l('s lrois piédestaux ci e 'l'l'à Kièu (3), Don g
Duo'nS' (i) Pl MI. SO'f1 El (:'1, - les fri ses de fendre des salles Di et J\
il ,' lî SU II ( [il. CL.\ LI ), - It's dl'I\\ linll'lIl1x ~illli l i\it'r:::. de Mi SO'I1 .E ~

1' 1 Uma de U'u Bièm . Cr. 1. e. , 1, p. 52 1, Ilo le:; ::l, '" il. Pi é'leB la l Ile Tril Kiç u , Cr.
fi g. 1'22. Çi\.t de B6ng Pb ùc (fi g, 145 , A). I.e ., 1, pp. 2!H et :lU:;, Jïg, li1 à 6'"
I~I U. I .e., l, p. ~;20 , fi g, '1-:12. ( I I Cf. Id" [llJ.4iO cl 4ïG , fi g. '104 li
':;1 .\ (lll ~ fuisou" IL- rt'n \'ui IIIl C fui 5 lOi.
1' 0 111' l'llll c, [I()IlI' ('C cha[lill'e d Uli s (,0" 15 1 Cf. Ill. , [1 . {O!) , tl g. !IO il !1-:1.
tA RACE, LE S CtASStS • 35~

d de Cluinh L<) (fig. 90). l'autre linteau de cc dernier tenlple tlui


fig ill'e des danses guerrièl'es et quelq ues Illls-l'clicfs ct tympans di "l' l'S.
Les homm rs podent gé néralcill eilt le salllpoL. 1('s relllill es tOIl-
jtl ul's le saron g. Il n'es t que deux cas où il y ait inten ersion : Je Sil-
l'o ng est lc costum e des prêtres el k s femm es l'c\'èlelll le S,llllpOt,
In l'squ'elles Ollt besoin , comm e dalls la Jallsr ou le t.;o m!Jat, de plus
.
dt' liberté de mouvemellt. Les rl'I um es so nt en général Ill oins
pil l'écs que les homm es; lrur chi gllun es LSOU\'8l IL plu s petit ; à 'l'l'à
I\i (i ll , elles. n'unt que les bij oux ul'dillai res . IJra t.;u lels de hras et
d',1\ ,wl-bras, rt ne 1I1 0nli'ellL lIll'lIl (' [llI S It'S .htlll cl( ,s d'o l'I' ill" s qui
(' ('pendallt l'tlll!. sil'lIl'elll enl défaul. Bi cil llU 't·llt's ait' II!. le lulH' de
l'OI'cillr défol'lll é CO lllJll e les JlOllIlIl rs. c1lrs sr lllhl elll pol'!.CI' I:l' l~ S
lï)I'I'lIl cnt lc di sque (1) . Ell es olfl'cnl lII oin s de dilférent.;e. tL \ et.; les
Ilomnl es aux pi édes taux J e Bông DlJO'Il g : elles ~ Ollt le sa roJJ g urlJ é,
so uve nt douole, atlad té tn'.s haut pL presque so us les seins. Elles
purtellt Je Ill èlllC /lit/kI/ fa ain si qu e lrs Ill èru es bijoux, el dans Ja scène
Il"i se mble pouvoir êLre intel'prétée t.;Oll1ln e lIll l'Ppas, elles onL Je
l'o llier donL le l'ni ne se parc it.;j que dall s celte t.; irt.;ollsLauce. Quant
il li X enfallts, ils ne nous apparaissent guè re lIU'UIIt \ fois, S Ul' le fl'ag-

III enL 12 du [lil~ d es tal de :Sông J)lJo'ng Hl ; ils 011.1. CH rèdlldioll les
\'è tclll enls pt les bij oux des graudes personnes .
Pal'llli le's IIOIIIIIH'S, voyo ns d'ab01'd Ct' qlli di slin gue le roi: les
1,'ll sc ignelll('lri s seront 1I 0111lJruux. parcl' y'ue la pJulJarl: de nos
irna ges SO llt df's dieux el tluil es t llaLurel de représe llLer ceux-ci
sous l'appal'CIlCf' du perso nn age le plus é l C' \I~ SUL' L(' l'I'U. Pal' conLre,
1"lanl dOllll é JI' go ùt inLeli sc J u lu parlll'e chez les éU III S, il es L [1l'0-
Ilôl hl r rltl ' il dll t ~ avoir peu ùe dilrérullt.; t' ('IILre Je roi d Jrs seigneurs
(lui l' eIlLuul'lli elll ; aussi ne consacrerons-nous pas il ces derniers
Il Il e élude spéciale.

Aux fendres de DI à Mi Sun , ce n'es t que parce qu'il occ up e le


(' l'litre du pallneilu cl qu'il s'appuÏf:" tL l'occasioll ur till e fcmme.
It l C'e, 1 po urlanl le r a s d es f'/ IôfU'I[S d l' la curni cllf' a ux fau :;:,('" p OI' Le:' d t, la t0 1l1'
t'eull'al r ti f' 1I 0H La i.
356 LA CIYI LI SATIO N R 1::V 1:; LÉE PAR L' ART

qu'on peut reconnaître le roi d'enlre ses cOUl'tisan s. 11 en est de


même, dans la plupart des cas, au piédestal de Bông Dlwng 1. Le roi
ne se distin gue des aulres perso nnages, pal' lUI détail de cos tume,
que dans le repa s du harem Li!. 11 porte en plus un grand collier
SUl' la poitrin e ct des bra celets rn haut du hras; encorc partagü-t-il
ces ol'l1emenls supplémentait'üs a\'ec les femlJ1 cs qui l'accompa-
gnent. Aux linteaux de Mi SO'n E4 ct de Cluinh L9 (fig . 90), il tient,
comm e in signc, IIne épée nw' à la main - de même qu'au Cam-
bodge jadis. A Chanh 1.9, il a, de plus, un double sautoir SUl' la poi-
trine, ornement qu'on co mmence à yoil' paraître à cette époque :
il se détache deyant un cheyet en ogiyc qui ne répond sa ns doute il
rien de réel, simple arlifice du sc ulptelll' pour marquer la prépon-
dérance du personnage. La seule pn.\séance dont il jouisse est
d'être assis sur un siège quand les autres sont d(~ hoLlt ou accroupis
pal' terre ; les reines s'asscoient aussi en sa pl"(~S C Il Ce, mais sur des
sièges plus bas ( 1) .
11 semble que l'organisatioll du palais soit ce qu'eHe es t encore
aujoUl'd'hui au Cambodge ct que tout le service du roi soit fait par
ses épo uses (2) . Sur lllll' appli(lli e de l"édill èc S. de BOlig DUO"l1gl, nous
le ,"oyons llIa ssé par dcux femm es ct cl'l/ es-("i so nt (/l'UX r ein es ct non
de simples sc n aHLcs, Cil l' clles pod ellt CO 111 1Ill' lui le IlI tt/w,ta. A Bï;ti
lJ Lru, cc so nt encore dcs l'em nICS q ul \ cillent S il l' son som 111 l' il. dcs ser-
yantcs sa ns doule ici, ("al" l'Ilcs Ol1t lcs chcyc ux pcndants slll' Ie dos.
Les prin cesscs du palais danscnt, comme au Cambodge, pour le roi.
Les da. nses .consistent en mouyements r ythmiqu es, a,yec halan-
cement d'éc harpc,; dau s la premièr e périude; plus lard seulemcnt
paraissc li t les dan ses guerf'ièl'cs (31 . Danseurs l'l danseuses sont
Luuj ours richclll cilt habillés ; homm es ou feIlllll cs pod ellt le sam-
pot ou lill sa roll g )"(~ dnit ù une l'ourle j1lre ; les t'eullli es pa-
raissc nt SO U\'Cll t il\'oir re"üLu pOUl" la danse unI' sorle de panLalon

(1) Piédcs L.d de Bon g Dlra·ng JIl , fl'n g- ('lI Mï Sem , fcnèll'es dc D" lintca ll de:;
IIlcnl H . dansrll scs rl e ChlÎ nh Le).
(21 Pi éd e~ IHI de Bong DII·(rllg J, L I! .
LA RA CE, LE S CL ASSES· 357

collant d'étoffe bariolée qui leul' descend ju squ'aux chevilles . Au


piédestal de Trà I(i ~ u, il es t acco mpag né d' une échupe qui passe
au-d esso us des hanch es et du nomhril et ùont les extrémités
fl ottent en avant et en arrière, Les danseuses pOl'tent, en plu s
sa ns doute du pantalon, le sampot des homm es, mais plus court, à
ftôn g DlWll g piéùestal J, douule à ChanhLi) . C'es t d'ailleurs le
même yètern ent réd uit, étroit sampot ou peti t. e .i ul'e, CIlie 111ontl'ent
Cill a ou Lak ~ mï SUl' les tympans où ell es so nt fi gurées dansant. Le dl\-
tail de costum e le pIns étrange sc l'ell colltre au x fenêtres de Dt etDzù
Wi San: les dan seuses ont un yé ritalJle tutu Ilui ne pal'ait pas êt/'("\
la traducti on naïve de l'envolell1 ent d'nn e jupe dan s le tOUl'billon
d\ln rapid e mouyement giratoire, an ol'lIlal d'aill eurs dans une dansr
Ol'i entale. Elles sont coiffées à 'l'l'à Ki $u du gTalld chi gnon de cû t6.
ù Chanh Li) égal ement d' ull e coiO'm e silllpl(\. chi gnllil lUt peu élevé:
ce n'cs t qu'à I10ng Dllan g que nous leur voyo ns Il' II/uku!a . Si elles
ont peu de bij oux à Bong Dlla ng et à Chanh Li) - en cc demi el'
poillt cepend ant elles sont ceintes de la ceintur'e il pend eloques
propre aux débuts de la second e période, - cll es SO Ilt. pal' contre,
couvertes de parures il 'l'l'à Kiou, boucles d'ol'cilles, bmcelcts de
bras et d'ava nt-bras, c?lli ers 1I 0 m IJreux qui descend ent entre les
sein s et se composent avec un e grand e cl'inture de pi el'f'ol'ies for-
mant corselet.
Nou s ne voyo ns qu'une seule fois représellter des danse urs; il
est n aise mblalJle d'ailleurs qu e ce sont des }Jl'ètres exéc utant une
danse en l'honneur du dieu. Ils occ upent la co ntl'eman he ce ntrale
du perron au piédestal de :\11 San El ; leur torse est nu et il - porLent
le sampot avec un e écharpe il, gl'and pan antéri eur co mpliqué. La
coiO'ure est un haut chi gnon ~t étages , mais le plus petit a les che-
veux floLLanls so us une plaque pend ante, au derrière de la tète, Ils
ont do riches bij ollx, larges c1i sq ues d'oreilles O\'ales plus grands que
le pavillon ùouble colli er souple, ceinture-corselet. Jls agitenl des
écharpes dont les extrémités son t toutes pli ssées . L'1"c harpe es t
d'aill eurs l'accesso ire habitu el des danses: nou:; la 'u yo ns rernpla-
358 L\ ClrILl S,\Tl Oi\ R r;V J~ U~E P An L'A HI

rée ù HUli g Tlu;l.IIh ( 1) plll' des hou ton s de lotus, d'ailleul's mal COlll-
p,'is. Les danses gnerJ"i èrrs utilisent le sabre et le bouclier, qui par-
fois es t carré (2) .
Les mu siciens qui donn ent le r ythm e paraissent de situation très
inféri eure; ils sont simplement Yêtus, pag ne, cheveux pendanls ou
grand chi gnon, seuls bij oux ordinaires et presque i néyi tables, comm e
les l'end ants d'm'eilles et les bracelets, ou même pas de bij oux du
tout ; ce ont visiblement ùes seniteul's. Ceux-ci sont, co mm e il est
lI all1l'el, moins richemenl yètus que leurs maUres : ils l'ortent u Il
caleçon t1"L'S étroit (3) Ou un sampot sans écharpe (4 ) ; leurs cheveux
sont courts (5) on CIL chigllon de cô té, mais sans diadi'rn e (6) . Comm e
les mu siciell s, ils n'o nl guère que les bijoux indispensabl es (i ) . Nous
les Yoyons une fois présenler J es corbeilles sUl' un e étofre pliée (8) ,
dont le pan halaie le sol ; mais il est impossible de savoi(' si cette
muni èl'r J 'offrir un obj et indique un raffin ement (l e sen 'ice : il est
n'ÜUl e plu s proualJl e qu'il s'agit là d'un acte rituel, car ces dons
s'adressent au Ili eu.
Les sel'mntes sont de même moins parées; ell es ont le sarung
simple quaud leu,'s maîtresses le portent double. :\. Dông DuO"n g, où
}Jrcs11'le Lous les perso nn ages des piédes laux so nl coiflés du 1/Htku!a,
il est rare rJu'ell es Ile soient tùte nu e et c'est llne règle pour celle
qui ti ent le parasol ; Ge tte tâch e fatigante exigrait sans doute un e
fill e robu ste et par suile n aisernbJablement de basse classe . :\. D~ i
Hlm , les sen antes ont les cheveux dans le dos et ne se parent
d'aucun bij ou.
Nous ayons dit que les prêtres paraissaient ayoi,' adopté le
sarong : c'est au moins ce qu'indiquent les orants d'appliques de
fausses !liches ct de fausses po rtes. Longtemps nous ayons cru qu'il
s'agissait de femm es; les fausses portes du yestibule de Ai at cell es
(Il Cf. J. C., l , pp. 144, 1 { ;j, 0 el Q. 1'1\ P iérl es t.a l ti c l'rà l\i$lI , fen ê lres rie
12) Chan h LQ, lin leau de c1 ansell sl's. Mi Son )),.
13 ) Pi éd es ta l de Bong DLr(Yng l. l' ) l'i rdeslal de l'l'à I\içll .
(41 P iéd es tal de )!î SO'n El' I~) Pi r rl eslal de Mi So.D E" pr fl'on .
(5) rd.
L :\ RACE , LES C L .\ SSES

dcB4 iL Mi Sa n (lig. 91 ) onl élll cid,; la llue::i lioll: les orant::; y 11 1011-
ll'ont des moustach es , tandis fln 'all pi éde'slal de ..\10' un ascète bal'lm
csl au milie'u d'e ux,
Ces prèt['rs sont toujoul's sO lllplul'llSrll1elll vêtus; leur sarong
,,:-; t souvent d'étoffe lu xll rllse (I l , Ir lll's hij ollx d'ordinaire sl'lrnd id rs,
l'l lcul' tde est toujours opnée d' ull IIl/lh'/WI lIe la
plus gl'ande' l'ichessp, Ces obse'l'\ alion:-; /lOUS pre-
meltellt de donll el' ]f' sens de la flglIl'r Cj 3 au pié~
tlrstal de Tet! Ki ên, (lui, lJi\l'ée' CO llllllr les au b'es
l,el'sonnagf's, es t habillée d'un saro llg" sans iI\'oil'
ks s('i ns d' nn e femllle',
Si le pl'ütre sc pal'e le plus llU'il prut, :;ans
doute pOUl' honoJ'rl' 1e' dirll pal' la lIl ajrsté tir SO li
senit.clIl', LI s('('t.(' , plll' ('O ll tl'r , l'l,duit sa pal'Urr PI:
SOli coslul11e aIL plus slL'id IIl'I'I'ssairC'., 1111 (',tlrçoll
ou une band e d't"lon... (2),lai ss ,' I"J II SSC I' sa lllll'h(\ (3)
pt ses moustaellC's (4), en l'olllr ses che\·ou.\ cil. lin
haut chi gnon sa li s appl'èts(5l , les tord Cil spil'alC' (G)
ou Irs ]ni ssr ù moitié flottaills (7) , JI l'éduit ses
bijoux allx seuls habituels, collier (S), bl'Ucclels (V),
hOllclrs d'orr illl's ( lOl , ou plus sévère ml'lIlr, n'e'n
porle aucun (11) , Lcs disc iples so nt i1l1hr i'IJes ( I Z),
Fi g . !) 1.- l\ti SÙïl B,.
l"I\'.:.:e qll(\ .1 rll 11I'S, et pOlll' la IIlÛl11r l'ni so ll ulll la Fi g llre d e raus s~ po rle.
co ilTme pIns ba sse(13) , Il s Il'unt jamais ]0 cMdon
IlJ'ahrnaniqu e lJll'a u contraire podent trl's so uYC'nt ]rllrs Il1aitre:-; 1111 .
Fülll-il ,"oir rncoJ'e drs i1scf'trs dan s ll'oi:-; fi g lll'I \:-; ("lIiglllûtiqllcs dll

(1) Ml Sau B.i' (0) / d. , pCI',o nnage ' \ 13-1 r·


(2) Pi é(] rs lal ri e Mi Sali E l' 1)P l'l'à ]{i çu. (Hl) Pi rrl eR tal rIe Mi So-n E j , de Trà
(:1) Piédl,,,tal (le Bong nlro-ng J, ]Ii ' . Ki ~ I1 , ]lCI'"onna)!r ,\ z,
(4) Pi édt' ~ tal de J[î So-n E,. ( 11 ) Ill. , !1r' \';:o llnap:e CI :!'

F') Pi(~d e" lal de 'l'l'il ]{içn. (12) Pi (~dl'~la l de JIi ~(]ïl El '

\") Pi r d<,,, la] de Mi ~ a ll E l' l ''li Piédeslal tl e '1'1';\ l\iÇIl , p (' \'~(] nlla gc

(7) / d, · \ j 4'

l"~) Pi é d c~ t a l Ile Tl'à Ki (' n, p<'l'so llnagc 111\ Pi (-r!e,ta 1!Ir' Jli So-n E j , de Tl'il Ki ~u ,

personna ge Cl:"
360 LA CI V ILl ::L\TIU\ Rf:YÉLÉE P.\H L' A In

registre LI! ail pi édestal de IMllg DUO'llg I ? Cr's pdi ls l'cl'sonlla g('s
onl HII O jupc il 0' 1'<111(1:, [IIi :, n~ rti fllu\, 1111. chi g- Il un sc .... é plll' lIll C CO l'-
delelLe au-d ess us d(, la k il' (,1 JJoufhlltl touL lIutUU" CO IllI1l C UIlC co upc
l'cJI\ l'rséc, nC llIUHlrcllt lIll CUIL lJij ou, l1iais Ollt la poiLl'ill c tm vcrséc
du co rdUil lJl'ahnlalli'lue,

Fi g. V2 . - Hùn g Dlrn-n!! 111.


Re tabl e "' e la grand e , ai le , 11I 0 ;II e 11I1IIud lli .- k purlullt 1111 bl'l''' ~-parrllrl1>, lI ulilellr: 0 Ill. GO.

15es l1l oin rs huuddhi "les CCllill ne sU lLt guè .. e l'l'pd'sellll's , Lcs
ra res cxe ql pll's qu p HOU S Pli mUlIll'1' -I1ÜII;; DI1O'lI g Il's illdiqu clIl ",:: lus
de la tuniLJu(' Ù IIlill,' l'li s qui Il'lIl' décu tl\ 1'(' l'é paul e dl'uilc: ils JI 'ont
naLu .. ell cl1l Cllt alleUIi JJijull (1 ) (Ii g, n2) ,

( li Pi édc:, lal dl' HUll!! IILrn'lI g 1, L: muill l's de la , aile III.


CHAPITHE IV

LA CIV ILI S \.Tf ON RÉV~LI~ E PAR L'ART (1) :


SES 'IOYE~S ; ARCHITECT URE CIVIL E, MILITAIRE, F UN I~ RAIRE
L'BC Rn u RE , LES INSCR IPTIO N ~

L'habitation. - ~Iohili cr . Ohjr ls honorifiqu es , - COI'tè<;<'s l'O.I ' IIIX el moyens de


trall s port. - L'éléphant commc mOllltll'r , - .\nimans rl r sell e cl de lrai l ; chars
ct. ch,al'l'cll es. - Lilièl'c el pa lall quill . - Bal l'Hus . - 11I ' Il'llnw nl s dc mll siqll c.
- Armes. - Fortifi caliolls. - ;\[' t funél'ai['c IZ) . - Pagod es fil nél'1li ['es . - L'écri-
lu['c, ses divers as pecls, - Supports des inscriptions : stèles cl piédroits (31.

L'élude tIli cosLume el spécialement des bijoux èams est relal.i-


vement facil e, car, bien que d'une ol'igin e pr'esque unique, les ren-
:;t'i gnemenls que nous possédons iL cc suj et sont nombreux; il n' cn
est pas de mème quand nous cherchon s à, nous J'endl'e compte tles
autms éléments qu e présentait ceUe civilisation ; nos sOUl'ces so nt
lrop spéciales et tl'Op pau n es : les monuments consel'VÔS sont tou s
des temples, cl ce n'est que lJi en accid entell ement (lue lem s sculplmes
nous l'enseignent SUl' la yie Cl'urante. Par cela mème nous n'avons
pOUl' ainsi dire pas de dunnées sUI' les coo stmction s civil es , Null e

tl'ace de lJùliments ti c celte natul'C ne s'est con servée : au se ul point (1)


où nous eussions pu èlre plus heureux, la nature du sol ne pemlCt
aucune recherche util e. Il existe bi en dans les temples quelques

i' i l'lallch es CLXXX ct CLXXXI. i i) Ci lad ell e de è allall . Cf. I.e., l,


IZ) Planche CLXX,.,X . p. 2(H ,
(3 ) Pl allchc CL'\XXI.
362 LA C IVILI SA TI O~ HÉVÉLf~E PAR L'A RT

éd ifi ces que la Imdition dunne co mm e dos log is; leUt' division en
chambres (1" leur éclaif'n gr r1 leur arralion (2), enfin lell/' décor (3) con-
fil'm ent dans un e certain e mesurll cr Ue indication: nous avons vu
(p. 30) ~u: il faut les co nsiMrrr comnH' des hibliothl·ques. Ils sont
(l 'aill eurs YU I'ttt'· S ct lrs vrai es maiso ns ne r étairnt pas, les tex tes chi-
nois sont fUl' lll rls ;. ce l (·ga l·d . en seul c'difiee doit certainement êtl'e
J'econnu comm e un Lütimrnt (l'habilation, c'est le pavill on N. ti r la
cour 1 de Dông Duong. cons1r'uction rectangulaire entourée de vé-
l'andah s dr Irois eôté>s, slIr dt' uX rn an:hes au-dess us du sol : ull e
frn êtr'e avrc g' I'OS meneaux de hr'iques r aèl'e SUl' un e petite face, une
pOl'te S'OUVl'(' so us l'un des gmnds côtés dr vérand ah . Le bùtiment
l't'Çllt une co uverture 1l"gt\ l'e, te l'raSSI: ou chaume plutôt qu e t uil es
qui eussrnt laissé> de nomlll'r llx lesso ns clan s les déco mbres. Si une
Ir'll e constructi on ne ]'rcevait ni ail' ni lumi ère par en haut, elle deHlit
être sans doute des pin s suml)('rs el tI cs moins aéd·e.'. L'exemple
des édifi ces longs, primitifs, qui pamissent la traduction debàtim ents
il toiture rn drus nivraux, fem it supposs.w qu r celui-ci put avoir de
prtitrs frn(' lrt's dan s le haut de ses muraill es .
Les sc ulp tures ne nou s fou rni ssent pas d'autr'o indi cation que
cell e d'un abri lé>ger (4), co uyert drs tuilrs en losangr (5) ch0rrs aux
Cams.
Qu 'njo llt,' nllrs texlrs chin ois il ces ma igres donnérs? Ma Touan-
lin. dan s le passage ancirn qu'il rcpl'oduil , noùs apprend que les
llall ilants du Lin-yi conslnti sa it'nt leurs 'mai so ns de hl'iques qu'il s
f'nd lli saienl dt' t·hans (tl) r i It's Mémoires sur les Chinois l'('nouwll ent ce
l'l' nseignelll ent ponr la fin du Hil e sièt..:le (i) . Le pl'rmi er ajoute une
indi en li on qui a sa yalt'IU' dan s sa brièveté : « ell es sont toutes sur-

(I I Les édifires S. cn gé néral, il ~H San PI Bas- l'elid des fcm nws, TOlll'S d'ar-
C;, E; , il BiiD g D,rang rouI' l, aux 1'oI1l's ~c nl - du roi cOll ché, B{li Hlm .
d ' a (' ~e nl , il 1'6 ]{]UllIl Cami. (Wrnil es do la gnmdc sall e dc l'ô Nagur
121 l\li SO'n, AIl' 12> ' 3' H.; ; P6 llomë dc Nha Tr'an g, de l'roà Lui, clc. ( fi g. 34).
édi fi ce S. IG) Méridionau x, p. 420 r i sqq.
13 \ !\fT SO'n ' \ 12 ' 1:; :- Boug D,ro- n ~ (Odi- l' ) Mémoires sur les Chinois, p. 4'..
fi cc S, co ur 1.
SES MOYE NS &,63

il lontées, dit-il , d'une plalefurme ou terrasse, appelée kan1an, » term e


do nt on ignOl'e la valeur exacte, mais dont Je sens pourrait être indi-
qué par la co uverlure 'péciale des maisons du Borobudur (1), Lion
que le texte uLili sé par Ma 'l'uuan-lin soit probablement antérieur (2),
il moins qu'il ne faill e lire simplement !talan,
Le palais du roi , disenlles Eunuques du xV" siècle, est vaste et
{·I e,-é, couvert de tuiles ornées et entouré d'un mur de tel'l'e, Il esl
,"gl1l ement blanchi. La porLe du palais est décorée de toutes sortes
d'an imaux, sculptt'ls dan s du Lois très dur (3) . Quels élaient crs ani-
ilia ux eL leur présence offrait-elle un sens symbolique ? Le texte
Gilinois ne le dit pas. Il faut sans doute rappoler tL propos de ce pas-
5l1ge, pour le comprendl o les tympans de lions des toms Aj 2 el Aj3
l

!I(' Mi San, ou la file de bèles qui orne la fausse porte de Binh Lùm ,
ou mieux encore, mais à titre plus généra-l,les rangées d'animaux
idfrontés qui sont si communes dan s les édifices de la seco nde pé-
riode, aux Tours d'argent, à IItrng Th:;mh, pour n'en ciler que
quelques exemples .
Les maiso ns du commun sonl couyel'les de chau!TIf' , et des règles
limitent, snivanl le rang cl Il propriétaire, la haulcur des habitations (4) .
(1) cr. B , E .F'.E,-O., VII, p. 32 el, pl. III , pique du Capl'Îcorne, comme l'Exlrême-
n'" 49,51 , 60, eLc. Sud de l'Afr'iqne et. la moitié la pIns mé-
(2) Dan s son Rl)yaume du C:hal/ljJ fI, XI, ridional e de l'Aus tra lie, de Illême que la
p. 2'12, note 1, ct 322, nole 5, M. ?ltaspér'o Cbine au l'iord de Canton yoit toujours le
mentionne « la coutnme allr'ibuée aux solcil au Sud. Le commentaire ne pent
Chams de fail'c les ouYer'llll'es de leurs avoir de sens pour les région s enferm ées
maisons au seplenh'i on, ,) suÎ\'ant diyers enlre les tropiques où le soleil passe, sui-
lex les chinoi s qu 'il indiqu e et ü'adllit en yant la saiso n, au NO l'd ou au Sud, el ne
g r'ande partie. J 'ignore, ne pouvanl étu- prendrait une cel'taine yal eUl' qu e pOUl' la
die r les lextes direc tement, si l'obsrryu- région au SurI de l'éqnaleur, où le soleil
tion s'applique exactement au Lin-yi ou es t. plu s longtemps au Nord qu'il ne res le
, i ell e se rapport.e à cett e commanderie au Snd. D'ai ll eurs, ~ i un Chinois a un
du .T e Nan , qui a déjà fait cou IcI' tant. inl érêt mar'qu é en bil'er il faire enlr'cr le
L1 'encre. Je ne crois pas, en tou s cas, que soleil dan s sa mai so n, les hahitanls des
le texle pui sse con "enir au èampa , cm' rég ions intel't r'opica les onl plulot dc
lé commcntaire es t clair. Si les porl es bonnes rai sons pOUl' l'éyiter la plupart du
sont lournées uu :\"ord:c'es t. pOUl' rece ,"oil' Lemps, Que res Le-il alors du commenlaire
le soleil, pal'ce que le pays es t au bud du du bon Chinois"!
solcil, Or un pays constammenl au Sud du ('l) Si yang l ëh' ao Iiong lien lOl!, p. 323,
soleil es t nécessail'ement au Sud du lro- l \1 Id,
364 LA CIVILISATIO RÉVÉLÉE PAR L'A RT

Les maisons èames sont aujomù'hui semblables aux maisons anna-


mites quand elles sont co nstruites en briques et couvertes en tuiles ,
ce qui est fort rare (1); les autres, et c'est le cas de beauco up le plus
fréquent, ont lems parois faites de branchettes liées ensemble
(fig. i 70), parfois enduites de pisé, et sont toujours abritées par un
chaume très adroitement exécuté. Les palissades y . sont encore,
comme l'indiquai ent les Mémoires SU?' les Chinois, composées de
branches d'arbre écorcées qu'on entrelace (2) (fi g. 171 ).
Quel mobilier recevaient ces mai ~o n s? Ma Touan-lin nous
apprend que le roi de Tchan-tch'eng « couche dans un lit, tandi s que
les plus grands seigneul's se
contentent d'une natte posée
à terre (3) ». Et c'est là tout ce
que nous savons des Chinois
sur' èeUe question. Un bas-re-
lief de B;;ti Hûu nous montre
ces lits très bas, reposant sUr
Fig. 93 . - D'.li Hlm.
quatre pieds tournés (fi g. 93).
Fragmenl, ro i do rman t. Hauteur : Ù m. 50. Le trésor des rois cams conte-
nait quelques matelas minces
et de très jolies nattes, avec décors en dents de scie, moustiquaire
et couvel'tme en damier (4) .
Nous avons peut-être conser'vé un lit de massage en pierre dans
le bâtiment BQde Mi San (fi g. 94). C'est une dalle l~gèl'Cm ent évid ée,
de la ta ill e d'une petite baignoire, aux extrémités al'I'ollllies et l'un e
plu s lal'ge que l'aulre : un rang de feuines de lotus en décore le con-
tour. Notl'e attribution n'est qu'une hypothèse, ct si nous voyo ns
padoi s représenter des s.cènes de massage (5), le détail en est trop
petit pour que nous puissions y reconnaître la présence d'un lit
semLlable.

(1 ) cr. I. e., I, p. 43 . Cf. B.EY.E .-O., V, p. 3-1, no, 53-55.


(.1)
(2) Mémoires SUi' les Chill ois , p . 44 . (5)Dong Duo-ng, cO llr'] , édifice S., pié-
. (3) Méf'idionau.,c , lI. 54il. t1esLal!l1î SallE, . CL I. e., l,p. 1.'11 , fig . 91.
SES ;\IOYENS 3f1 5

l ~ nr lahll' n o u~ r~t monll'ée 111'11'" fois pal' Il' pi{·tl C's lal de ML Sun
I ~I 11\: srs pil'd s SO Ilt, crui s!'s, r i dan s IlIl. cas nn r clurn rabrill' : rll C'
sr mh ll' [Ihdùl a,yo il' Ip cal'ncl,"'\' d' lin "n lrl puri ali L el il l'sl pl'obal,l e
qllf' ll's C"m <tll cil'ns ne sc srrrlli eni. pas plus dr 1,,1l11 ' Ilile l('s Cams
ildlll'l s, n l'S platl'ill1\" monU·s S UI' six pirll s(2) sld'fis!'1l1 i1ujoUl'd ïllli il
:-;o lllf' llir les nli mrn ls an mi li r ll dLl crl'd e d(·s Cams assis il II' lTr ,

Fi g, !lI., - ~'ii SO'n Bn.


Lil dc llla l'l'iI~C .~ L ong\l C' lIr : l !Tl . t-38 l- l.

Le l'rst,r du mobili er ancien se co mposr dl' qllt·lqu l's ~ i l' grs r i dl'
qUf'lques Ytl ses, Le siège gé n('l'lllel1l cnl l'PliI'L'Sl'n ll'' au pil"des lal 1 de
thi ng nLrO'n ~. el qui , salis J onte, fi gure 1l1l Il'ùnc , PI'I"sl' nle la rOl'ml'
Ill'dina il'e dll piéd es lal dt's di vinités C;) tl1 CS ct don ll (' ain si, prut-l'Ire,
l'ol'i gill c de cc t (·l éme ll1. Sur la fa ce prin~ ir Lt l r se "oil sOl.lyrnl un c
~ ra lld r anIPri," e(:!l.

!)'a llll'es sièges ha s sunl 1'('[ln"SI'I\li" :-; ailll'III's il [Ii r ds lil)l't~ s. suit
dl'O ils r i l''pni s (. l , mass ifs d 1111 pl' U olJliqurs U,l, IIl['S (Ill el Ir plii s
:-;o llrl'III 1IIIII'nrs (il : SUI' ~ I'S :-;il'.r:rs pt· url' lIl sc l'IISI 'I' II rs l'IHlssins.

\ ' 1 En haut ;1 ga uchI', décor pO IIl'lo ur- \:>\ 1'1':'! 1\ i(\u, piéd es tal , facc Il , Cr. I .r:" l ,
nilnl: il droile, COUP(' du l'Cho l'ct dl' la CII - p. 2V3 , Jï g. Ii:!.
" clte ilill'I·ieurr. 1'; \ Bong Jhro-ng, ri édes lul 1. Cr. I. C., l ,
1'1 J>il; dl '~ l il l ,\I î :-0'11 E l' Cr. /.1 ;., l , r . no, fig . 10'0· D. Ch<'l ilh L9, linl euu dn
p..~ II , l'i f!. !J 1. roi enlre sr~ fel1lme~.
\21 Cr. JU';Y. I'· .-II. , V, p. ::l!J , fig , l ~i C. 1'1 Hong 1ll rtrll )! , ll i l'dl'~la l Ill. Cf.1 ,C. , l ,
1"1 Cr. J. C., l , p, 4i G, fi g. 10fi 1\ . p, 'o9ï , J'i)! . 1 I~ ,
I I I Linlrnu rie .\Iî ::;(rn El'
366 LAC 1 V1LI S AT 10 l R l~ V }~ L É E P AR L' AR l'

ronds et iL bout orné (1) . Mai s nous ne trouvo ns jamais ici le J,eau
fauteuil ü dossier du Bürùbudur (2), ct parfois ILn simpl e tapis sert de
siège(3) . Sur ces meubles ba s les persunna ges sont assis parfois il
l'eUl'opéennc(<\), mai s plus souvent iLla ja" cmai se(5)01l à l'indienne (G),
ct quclqllefnis flans Ul1r pose ililerllll'·diairc (i) .
Plus rares sont enco re les rrn seignelllr nl:s que nOlis possédons
sur les repas : peut-ètre lin l'es lin est-i 1 l'(,pl'l~s e nté SUT le piédes tal l de
:Bong Dlwng (g). Si notre hyp o Lhl~se ('s l exacte, c'est alol's le l'iz que
contient le gra nel vase central: le réc ipient haut et large es t muni
ù'un pied important ; le couvercle, qlli présente un fin bouton, est
ol'l1é de quatre motifs près de so n l'a ccon'!. C'est. aux dt'·tails près,
la l'o l'Ille LIll vase de ce genre (9) que conser ve le trésor des l'ois
l': ams (101.
Le mèllie piédestal nous fournit quelques détails intéressants
SUl' 1('s ubjels lI sll els dont les grand s seigneurs ne sc s(~ p arai c nt
(1 ) Umii, t ympan de Mi SO'Il CI' Cf. I. e., un e appliqll e dr Dong DlrO' ng, une auLl'e
l , p. 3!H , fi g. I)(i. en 1'0rLll e de l'ase à q uaLre god l'OIIS
(Z) J:./o'YL -U ., YIl , p. (i e L[II. J, Il" '1 5. Lrol1l'ée au CO Ill'S des 11'(l1'aux de Hoà
(:1) Mu siciens des ni ches du piédes laJ de Lai , Ile S fi oles eL IJ uiLes ell faïence co n-
~\ï ~O' n El ' Cr. J.C. , l , !J. 410, fi g . !JO bis. tcnu s dans 11ne urn e ]Ieul-ê tre fuu émire
Bodhi,allva dumu sée de l'École. CI'. I.e., 1, découYerte au co urs des fouilles deChüuh
p . ;;73, fi g. 133. LV, des l'ases et un plalea u en métal dé-
(1 ) Hong DlrO'ng, pil~d l's La l J. Cf. U:., 1. gagés des cléco mbrL's qu i enlOlll'aienL Pô
p. 470 , fi g. 104 D. l'ose à l'e ur opéenn e, il lilault Garai, le tout. déposé a u Illu sée Ile
Ja javanaise, eLc., yoir I.e. , l, p. ':15 , note 1, l'Éco le, à Hanoï ; une fi ole ,'1 la IIlain Iln
il la fin . Çil'a de ,\ ", il .\U SO'n , dans un e lJIain de
(:,) Pi édes(al Hông IhrO'ng J. Cr. 1. c:. , I , bronze so rli e de; [ouilles de Hèi ug lJuU' ug;
1' .476 , fi g . 10li K. un e pa rti!' d'II Il va,;e de b" ull zo do nL l'ause
(6) Piédes tal Dong D(I'()'Jl g III. CI'. J.C., es L relllarqu abl e, au mème li eu ; Il' yase
1, p. 4!J7 , .tï g. '1i.4 . l'o UI' de bronze, Jes ;'{f/X !lt (t/ a", J'ai gni ère
l') }li ~O'n , linLcau E_I' dI e co un' rck de pot ... chaux Ilili j1ro-
(8) cr. I. e., l , p . 471 , fi g. J07 L. YÎcnnell t de dil' e r~ poillt s du chanLier (le
(9) ct'. /J. L'Y.L·.-U., V, 11 .30, n" 27. PÔ i\agar à Nha Tran g, tuu s objet,; égaIe-
( HI) ~ i gn alon s , jlou!' faciliLer les re- ment déposé; au musée de HanoL: des
t;ht;rches spéciales li ui pourrai ent être platea ux. <'L prpscnLs port és S UI' la tète au
fait es, (luc](lueS autres objets m o bili cr ~ : pi édes Lal de l'l'il lii \\u , d la ricllC co llec,
un ec.o rbeille dl' fmi ls, cinq Ya sc~ d o n( un Li oll de l' l"I'S, pt als, plalea nx, etc. du
, n:;pendu , un e go u['(\(' , Ul' le pi édes tal de (ré~o r de,; l'ois i'a ms (cf. 1J. E Y .L' .-U., " ,
~'Ii SO'u .El et SUI' le t.ylllpau üe Mi SO' n Cl' JI . 1 c t sqq .), enfin les usleus il es du tré-
des ai gni èl'Cs qu e tiennC'ut les éléphant s sO'r Ile La Th l) , pIns l'écemnlL' nl d0 co uw rt .
uu-d pss l1 s de La k'; IllÎ '; 111' un tympan pI IVoil' .\ppendi l'c, l' . 585 .)
..
SES MOYENS 367

ViiS plus que les manJarins annamites actuels ne font Je leur pipe
il eau et de leur servi ce ~L bélel. Chaque personnage principal .
humme ou l'l'mille, est ill \lLl'iaülemclIl accompagné de ser viteurs
vortant le crachoir, l'éventail, le chasse-mouches et souvellt le
parasol. Le crachoÏI' ne faiL jamais Jéfaut ot se mble prendre même
la nd em J ' un obj et hono rifiqu e, co rnill e l'es t en géllérall e parasol
en Orient. Ull serviteul' V0rte le Vlus so uvent ce crachoir en l'air,
"aus la paume tlt'Ia main, l[uelqllel'uis il deux mains dn va nt la poi-
LI·ill e, C'est un e svltèl'e w upée horizoillaiement pal' le milieu; la
parlie haule, munie J 'un iJOUIOll, parait former couvercle; la vartie
IJa sse, corps LI Il Yase, présenle un large pieJ , JI esl placé à cù lé ~Iu
siège Ju roi dans les lillleaux de Mi un E4 et de Cluinh LQ.
L'évenlail et le chasse-mouches sont éga lemenl presque iudispell-
'ables , L'évenlail est un e. sorte de pauneau en form e de haricot
germé llont le germe serait le manche (I ) . Le 1intea u de Chanh L<)
en montre un qui s'évase CH corbeill e el un autre qui a la forIll e de
It'cran monLé des pagodes chinoises, en corps de violon renversé ,
La face A du piédeslal de 'l'l'à Ki ~ u , enlin, donne un exemple J'éven-
lai l de plumes dans la form e ordinaire, avec un lllam:he exigu (2),
Le chasse-mouches ressemble ~L un martinel muni d'un manche
court au J ébul (:1), plus IOllg ens uite (1 ) ; quelquefois il ne présente
liu'une toutre en queue de cheval (j ) .
Parfois le parasol (6) esl décoré de coles qui rayonnelll et porte
li u sommet un décor saillanl en forme de fleur épano uie (7) i.L lrois

poi nles (81, Mais il esl aussi 1isse eLsans pointe lerminal e (9) ,
Si les simples seigneurs marchai enl aycc cet accompagnement
d'honneurs, le roi, en lout déplacement, s'avançait au milieu d' un

tll Bong DltO'J1g, piéde:;lal l, (j " . pu ré plus aucien , mentionne, en plu s du


t! ) LiJlteaux ti c ~1ï :San E4 cl Cbüuh Lv. [Jal'a:;u l, des Llüunières qui ne sont pa:; l'C-
t· l ) Piéde:; taux ti c ~li San El t·t tic 'l'l'à pré:;clltées ti an:; l'art i:am.
Ki~u, t ;1 l'i étlcs tal BÔlI g J)uu lI g 1, E' .
( 1) Cf. I.r.. , l, p. :2lH, fi g . (j J. (8) hl., E.
t;) Pi édes lal I:}vll g Dlrlyng l,' L; ' , t" l Lilli eil lix tlu roi à ~Iï San E, et
tti ) ~Ia l'oua n-lill , dan s le pa sage ill ror- Cbü llh LI) .
368 LA CIVILI SATION Rl:: Vr~ LÉE PAR L' AHT

cortège encore plus riche. Les Chinois nous ont gardé Ir souvenir de
ces somptueuses marches roya les, ct il est curi eux d' y reconnallre,
dan s le mod e mème de ll'an spurt, la lenl e dégress ion de la puissan ce
came. Le roi. est monté SUI' un éléphant, dit ]e tex te ancir n incorporé
dans l'ouvrage de Ma TOllan-lin ( I l ; il est. acco mpagné de :".ouu hom-
mes, dille /Ùl'Olt t'ang cho //' (2 ) , ct de i .OUO ùléphants, si l'on en croit
le T'ang houei yao (3) . LI' SOI/f) cite ne comptl' plus IJ ue ~oo hommes
e.t 10 femmes l[ui portent des boiles d'or, J'empli es dr noix d'arec
séchées iL son usage ( 4) , cc qui es l enco re assrz joli pOUl' un homme
srnl. Les Eunuques du XV" siècle nous le montrenl ass is SUl' un élé-
phant ou un petit chariot ll'ai né p,u' ci eux Lcc ufs (~) , ct Ips Mémoires
slir les Cltil1 oi~ lui donnent co mm e monture un élôphant, un cll eval
ou un simple hœuf (0 ) . Antérieurement , le texte que cite PauthiPl' (i )
ne parl e plus que tl'Iln e litil'l'e ou d'un palanquin , qu e suu ti enn ent
quatre porteurs suir is tl r dix hommes de l'ell'w. Il est esco l't.é de
tambours auxquels s'ajo utnnl , dit Ma TOll an-lin, des conques; des
cornes de ca lebasse, mentionll cnt les Eunuques du xv" siècle; des
tmmpettes, suivant les lI1flll oires: (l'in slruments tL vent cl il co rdes,
d'après le dernier tex te. Quantitt' de st'l'vilrul'S el. de soldats, par-
fois de dan seurs, l'accompagnent.
Heprenons cr s diye l's détails el: Yoyo ns en qu oi la scul!,1 UI'P les
p,'écise. No us avo ns étud ié aill eUt's l'élt''phant au point de Yli e ti c la
représenlation de l'animal ; nous devo ns nous occuper ici ti r so n
asprct dans les co l'lèges ct, par suilt> , de son harna chemt' nt, qui SOIl-
yent est for! ri che. L' n dps élt"phants de Caban nous en fournil un
remarqunbl e rxemplr (fig. 9:)) . Sil l' la lde, c'pst d'abord 11/1 diadème
doulJIp, dont la JJnnch~ inft"l'irlll'e est déco rée de fl euron s en losanges
élyrc doubl es palmelles. Un seco nd l'uban passe drrrièl'e el porte,
dan s l'intervallt' des premirl's, tir nOllvrallX IlI'L1rons doubl es. Près
(1 ) .Hél'idiOl1f!Ux, p. /.2::1. (5) Si )'1'1119 leh'ao kOl1g lienlou, p. 322 .
(2) Cr. Hoyaullle du Champa,
yI I SPI; no , (G) Melll oil'es SU I' l es Chillois, Il .H .
XI , p. 190, noi r' 7, I.\ C-X " ~ i èr l e" AD . (' ) Cr. MI11'f'O Polo. PA UTlII!':II , p . 056,
rI) Id ., 11 01(' H, :I. " .\11. Il''tp '0..
(~ I 11/. , Ilt llc 6, .\1.\ " AO.
SES MO YENS 369

r]ps oreill l's pend ent des clod teUes, Ce di ac1f.me l'sl mnill! l' nll par
une menlonni ère el deux allac hes qltll'a ssent del'l'il\l'c les ol'eillr s,
Lt'léphant porle Uil poill'ail il doubl e ran g de gl'l'l o\,; , Il1nilllellu
au-dessus des épaul es pal' ulle aUache doul)le, Enfin , ulle sangle,
du uble cnt;ore, s' unit au poilrail par cll's li l'ns, <[IIi pnssr nt d'un co lé

Fig, 95, - Caban ,


( Iéph""l hal'lla ch" , lI au lc ur : J 111, 70,

l' nIer cC' cl ernier et l'alla chc dn di,HII\lIle Ilui di'sCl' wl SO llS les joues,
ta ndi s lJUI' de l'aulre uni' CI'Ol lpi r'· I'i' le l'rl ir nl ('n ill'l'i r' J'I' , ,\ Bong
UltO' ng, 1t Chânh LQ, nou s Yo~ OIi S Ji gllfl' L' dl' s di adl'mrs Hli ss i l'i l' hrs,
I)I' S t" I{'pllanl s rn hois pt sans dOlllp moin s <lll cir ns, I)ii'n qll 'l' nco l'l' dr
dalf' L'l's peclablc, nous monlL'f' nt il Sim Trall g Ili l harna is pili s CO ITl-
pli qll l' peul-dl'c , mai s dJ'POIII'\'\I dl' diad l' lIl c (fi g, tl ) , .\OIl S Ill'
\ (I ~' O IlS janwi s [,l'pl'l'se nll'L' Ilr> !Jil l l'IJlI\'l'I't. r i lLlns 11\ CilS Lllli([lI c où

la I,l' le, muntée, es t vU!' de [Jrulil. 11' persunnage l'L'illl'il'ill ('sl sim-
pkmen t assis sur SO Il Jus CU lIlllle le l'UI'ilil C t' est SUl' la 11\ 11' dl' l'al1i-
\:'\ .... ..\.". - JI .
370 LA C1VIL1 S .\Tt O:'\ IU;~ " r.U:F: P\R L' AIn

mal (1) , Une tOUl' clr gllrt'rr port{'r par un {·l{' phant lÙl, pnl' mn lhr Ul',
d é qu'é bauchée (2) : e111' rsl plus lat'gr il lil hn sr qu' en haut ct ne con-
tient qU'llll srnl èU ll1hallant: un illI[ I'I' , ~ans pl'oted ion aucunr , es t
il ssis SUl' la cr oup" , pt un GOIïlilGiI Gl' ,'oupi Slll' la tètr dil'i gr l' nnim al.
Le croc dont il co ndlJit H11;1Ihant, bit'Il qlle som l'nt r eprésenté

Fi ~. !IIi. - hÎlII'O·JI ;! -'I S·.


Pi é d e ~la l , '·(·pré .. e lll ati o n d 'lIl1 l'I l ill' , lI alll(, ul" : U II I. Hô ( o).

GOJlllllt ' illI. l'iIJllI.II · I'~l .iilllLili ~ i l~~('Z gl'ilili l pOlit' (' 11'1' ol'rll" ; ~iI furmf'
r~ t siI111"1' . cel ll' dl' Iii gil ll,' ul'din nil'f' dl' S II1i1l'ini (\ I '~ : lIIli' ~ll rl e de
Gl'ocheL SlIl'II1UIIII', d· Llllf' ['oinll'.
LI' dl l'Yil i l's i d'l)l'd inilil'l' I.I'ès sinlpl clll f'IIL Il.ill'll ill'ld' . SIII' Ir::;
chrvn llx cO l/plt"s d,' 1{llIfo'nt'-" My (~) , la sl'll r ap1lill'ilÎI t'oml1l e l/n ü,['i s

(' ) Le chal' ps t r érlilii 11 srs J'() ll e~ el il (J) Pi édr,[; d de HOIl i! J)ll'o·ng J. pel' l'O It
SOli éqllipil;!C'. fllli, s lli\"llllllr ~ (,o llv (,lIti(\\I ~ rf' II[l'al.
oJ'dillllil'L'S dl' la sc olplul'L' ('a ill e, ~ù lll ra- (21 Id" palllwlIli _\ ,
battu s '' "l' la fare dll l'i éd, 's tlll ol'lIél' ri e (11 (;l' ,U :., 1, p, 26/dl ,
lJa lm;lrcs,
SES MOYE NS ::\71

l'n nll sans étriers : au pir deslnl LIe :S6ng I)II'00ng 1. Nil" G(' lapi s est
(';11' 1'(., La. lJrid e r st une simplr cMdl' fI ni serT'r 1<1 IlCIuch r., tam1 is

fll l'ull e 'Illlrr. rll['me li Gol. S tll' le [lui trai 1 Sf' sns[lclld lï nr" \' ilaIJ1r
1'(J llil'l' de gl'c10ts. POU l' tout orllf'm cnl, uno 1II1'chc lr essu l~ dcs-
1" 'lId du front cnh'O lcs oreill es (Il , Le clloyal ful-il, d,'.s lrs tr ll1ps
ili lcirn s. lI Ne de lra it ? C'est ce qUi' somble il1l1iquf'1' k pi('d f's lnl de
1\lwng MS' (2) (fi g. 96) ; il est alors 1Il 0nté ~ ct SO li l'and in f's l I1lUI1l
"' lin fouel. Le !Jas-relief n° 26 du dl' pôt uc 131nll :S!nlt, sa ns douLe
I, i, 'n pos Luf'i clH·. pl'éscnto (rig. 9i) des chars dl' guerre , alLrIés de
dl' II\ chevaux , co mmr , vers la ml\mo époquc siln s d()u lo, nOll s en

Fi g, Uï, - llill li H!lIh 11 ° 26 ,


Fra g m clI l I r u lI\l~' da ll :' 1;1 ci\nd cll c. CIi :II' ,.I r g ll err e. Il alllt 'lIl' 111(1 ) l'II li t.! : 0 rn. 32.

1I lIllIln" lllies lJa s-J'!'\i efs d·,\ùkuI'. La vuil ure cshc rnblalJle il la légère
!'\lillTl'ltOcllm lJOdgir nne, qui n'est plus el11pl oy0e 011 Annanl. ma is qui
il slI n 'h u dans ]" Blnh Thll(~ 11 sous sa. fUl'lIll' luueLle, la clwrrrilo iL
l'li l'Iles. Plus sO ll n~ nL Cll llllil e lïlldiq llell t les Cllinois. 1(,:,: <l llela gl's
dl' \ <1 il'Ill èll'f' dl' !Jœurs, (:,11' Il's I·ItI'\iIl!:\ "liai l' ni l'urcs, Ma 'j'uuan-lin
1I1 111 S al'l'l'I' nd il IH'u[loS ,lu Lill-yi qu'ull f"isilÎt venir Ces dPI'niL'I'':
dll T(lnkin (~) , r l. il propos lIl' 'J't.;hall-lC'l' ·(llI g, qu' il s da il "n l suuyr nt
1'(l I,jf'l df'S (l 11I1S de l'EIII[l rl'f'Ul, (/I). i\'Oll" Il '; I\ UII'; ccpl.'lI llLlll l ;lIl l' un
~ jI {l('ilTlrll tlf' IHL'UrS "lll" II'IS cl 1'1'\1111I1t11 1 1"li'I"t' dl' taUL'f'au [lLlI'LI' IIr
," ,, 1 slljl'l i, ca illi ri li : (, 'I",; ll r lice llf .l\i1l1 dill ('II, (lljllstemr l1l il Il r 1'01'11.'
[liiS J' lt alJilllrl colli r r ti f' grrlols d(' s 11I1)1ILllrrS ; Ull "ulrl' l\ an dill

1'1 l'i ,; u e~ la l d" HÔlI g llu'IJ' ll C\ 1, 1;". (' 1\{ J,.ùLi""I1 II ,,', p, ;;1, 1.
,Z) r.r. I,r., 1. p. 2()1) , 1"1T~' IIIi'iili d" U II Hi r lll . Cr. I ,C . , l,
I~ I ,\{,:,.i,li"lIll1/.i', p. 4'10 el " lIq . p. :;1 8. l'i l!, I ~W .
372 LA C I\,'US .\TIO~ RÉV'~ L]~ '~ PAH L'.un
nous donnr lI' scul l'xl'l11 ['l n d'un h il l' ll il CIt"lw'IIL purl 6 l'Ul' ccs il ILL-

Fi ,g, !)8, - Tl'à l\i('II,


Har"achelllenl dll \ a,, "in, \li -gra nd ellr (' l,

lllallX : rnenr-r l'sL-i l lont d{'clI1'ilLif; i l l'st (rilillcurs tl ' IIII gOllt dlar-
malll ( li (fi e;, ~J K ) ,

(' 1 A, dé('o l' dl' nl/qll e ; H, IIHU'qU e'


indiquant 1c place ll1cllt slIl'l e Na udin de:
rronl;i! (' cl 01'11 (' 111 (' 111 ~ II pé ri c lll' dr la chaÎ-
di"Cl'S dé la i],; dOlln és.
II c ll c: C, ,' xll't" lllil é ~ dll l' olli " I' de g l'l'I ld ,;
l " Xa lll l ;1[ dl' Tl'iL J\;('I/ , au J;mlin d, '
D, co lli ('I' de g l'l'Iol ", el sa cO llpe, Dam;
TOl/rall c, Cf. I.e., 1, p, 299, fi g. 6~,
J' a ll !!lr "u pér-ilo Il l' !!a ul'i ll', peli te fi g ure
SES \ 'lO YE i'iS

NO ll s n ayons aucun sp" 'cim en cl r litil're, mai s Ir pil'·tl rs lal ti f'


S ông DnO'n g 1 nous mont m nn r'(e mpl e dl' palanquin (i ) qni sembl e
plutôt réservé aux femmrs, Il ril ppell e Lle très près le palanquin de
cé l'l~ m o ni c ùes Ann ami1ps, hama c SnS[H'1111u ~l un e grand e tf'i1Yerse
1'1 CO Lll'llér . porl (' par quaLl'e hlll1llll rS, LI' tl'ésol' cl rs l'ois cams nous
a co nseryé Hn e parti" d'nn bois analogue, orn é ù\ m dessin intl'lres-
sa nt(2), et le H, p, DUl'a Ilil CI J'l'G ill' iIl i Pl
donnt" ail mnsée d'Hanoï unI' JJI·l\ c 1);\-
oue de bronze qui peut ayo ir l'ai t 1'(\1'-
li e d\ m obj et de celte nature (fi g, 99) ,
A ces modes de transport ajoutons
pour êt.re compl et les rares rr1l5ei-
gnemenLs que nous possédons SUl' lr s
bateaux ca ms : les Chinois nOli s fo nl
Gonnaître l'existence dl' grossrs cal'lt-
yelles à tourelles ct ùe jonques lé-
g('res(3), et un curieux gra f{tt o dans les
carrières cl' An 1'hinh (4) nous mon tre Fi g, !)!) , - lih ùllh Li),
Ila::; ue ùe p<l lanq u in ('?), \li-g r ôl nd " lIr
clairement l' aspl'ct dr cr s d€'l'nii'I'p s crl\iroll .

(fi t-:', 100).


Les tamholl l's , la Jlas!' m('m r dl' J'orch rs ll'e qui esco l'lc 1(' 1'01.
SI'l1lbll'lll iwoir l'·t(· VJul ùt Iks lalllbolll'iliS il la cili ssf' hombé(', Lr
l~ IIlpali dl' ,\ li Sun Ct "11 11I0Illl'(', "1l t-:' I'onpl' Lrl's HI'l (:ll , D"lIx so nt
\ (·['licilIl X. le 11'0isièmr lt or'izolltal : il s pilrai ssC' lIt faits de yann el'i r:
lI' lIlu siGir n ll's rl'apl'e ùrs main s Pl dn GU ud,' , D'a uIT"s in sll'ul11en-
li sl,'s l"s ilccompagnr'nl de cymbales (G) , yoil'e du SUliIH'ltes (i),
Les instl'lIll1l'nts ü cord es r cprésl'ntés so 1l1 du gr ill'I\ de la oui-

I I) l'i,"'d e,; la l de BOll g Dlrn' lI g 1, (; , I II Cc l l,' l'a l'l'i " I'" ~cmb l c aVili r fourn i
l" Cr. IU,' Y, /:..', -U " \ ", p , 29, jï g ,1 ~
Il, les malél'i a ux de \3 1 ; Il' f//' a./Jilo il donc
l'elll -Î'll'C pO ll f mil-on voil' rlal1 ~ cl'l le dcscban cc's d'ê tl'e !lu débul dll x l l e ~ i èc l e ,
piè(',· 1111 (' "a gui' ri e pa l':1<le pOlir l a dp- 15) Cr. r.e .. J, p, ::l9 1. ri )!, tlli,
1' (' 11 ';(' d' un ('I é phallt. . (û) Liul('[\n dp _ \ Ii :-\0'11 E.l'
IJ) ~h sP~: l\ o, n0J'{wII,e du (JUII II IJI" Xl , l' ) F cnètl'cs dl' ~Ii ::;0'11 D I'
p, i 99 ,
374 LA CIV ILI SATION Hf;vf;LÉE PAB L'ART

lare el ne nous sont guère monlrés que par le se ul piédes tal ùe Mi


Scm Ei (1).
Le même piéùestal nous donne encore com me illstrum ellts il.
vent la f1ùt r el la conqu e (2); le linteau de Mi San E4 et le lillteau
cOlTesponJalil de Chanh L(> offrent respectivement des cornes cl tl es
trompettes .

Fi g. -1 00. - An Thinh.
Graffilu de b"tea" SUI' Ull e pi erre d'ull e ca rri ère cam e. I::chelle: 0 m. 15 par mètre.

Quant aux g U C l'l'it·l'~ ftlli ltcco nlpagnent le roi, il s pCLl\'ent ètre


armés de lanc('s (3) . d'an's l'l ùc f1 rcll l's (4) qu'ils gurd ent Jan s un
. carqu ois(5), de sabres (li) dl'oils l'Il g6nt"l'al, parfois (,o lll'lJé s (7), ct de
poi gnard s lS ). La mussllo(9) sornlllo l'Intat un alll'illilt ([Il'unl' al'me

(1) cr. I. e., l , p . 410,


Ii g. !JO bis e l 413, 15 \ Pi édes lal d e BongDltO'ng 1. Cr. Le. ,
fig. 92, tym pan do l'hông L~ (fi g. 114). I, p. 1.76, fig 106 O.
(2) Cf. I .e., J, p. 1.10, fig . 90 bis. I~) Li Il tca u '.'Ill SO'II E.\o 1i nleau d es dan -
(3 ) Cuerri er du tympan de '.'IH Sa n AI ,. SPII SCS il Chünh Le) . .Lr sab re pouvait ê lre
Cf. I.e., l, p. 361 , Iig. 7ï; pi c;rl es lal ck c lll'c l'lll é dans un l'Olll'l'CilU s u spcndll , dl'IÏ-
Hong Dlro'ng L Cf. I .C. , 1, p. /,70 , tï g. 10 raprï la de I( hua ll g :l'IY.
"
B. ( 7) Mi Sa n , chapitcaux (\e colon no EH'
1<) Pi r des lal de l'l'à ](i ~ u . Cf. J.e., l , Cf. I. e., l , p. 377 , fi g. 82.
p . 29t, fi g . 61. Scè ne ri e gue lTe 26 rlu (8) Bong Dlro'n g, d VIlraprï l a.
dépô t de lIillh Bjllit , ri g . !J 7). (9) Cu 1I 0an, d!'lÏr aplïl a.
SES MOYE N S 375

yé l'itable. Ils s'ëtl.Jrltent dCITièrc Ul! boudier l l ), Il ui , ["oml Lia os la, plu-
pal't des cas, prend au piédestal de BOllg Dlran g 1 III fOl'ln e uu
IJilvois du début du Mo yen Age, mais très long et renversé (2). Le
trésor des rois cums nou s a gard é quelques belles arill es (3) dont
l'ancienn eté ne peut être gl·ande. Il est intéressant d ' ~r reco nnaitre
nn certain nombre de kl·iss malais (4) qui sembleut indi(l'ler des
rapports fréqu ents avec rJnsulinde (5) .
Ce n'es t pas avec des at"l1J CS au ssi silllples que les Cams
eussent pu se rendre maitres de forteresses bi en gü nlées; aussi les
quelques citad ell es ca mps dont nous avons conser vé les restes ne se
di stinguent-elles pas par la subtilité de rad de leur fortifi cation ;
une muraille droite suffit, encore selllbl r.-t-ell e so uvellt il, l'origine
avoir été remplacée par de simples palanques. La description de la
ville de K'iu-sou, qu'il faut peut-être ehercher clans la vieille cita-
delle came de Hué (6), donn e une idée assez clalt'e cl e ce que pou vaient

(1 ) Mi SO" n D2, fenêtJ-es. l'attcnti on . C'cs t uu e e r'l'e ur de (tire qu 'on


( 2) Doug DuO" ng pi édes tal 1. Cr. I. e. , n 'a pas r e tronvéau QurtngNam(l'enceinte
r, p. 410, fi g 104 BI/ . co nsidérab le qui puisse corresp ondr'e au
(3) Cf. B.I':.F.I': .. O. , V , p. 2, fi g . 1 , pllssuge du Chouei /cing l chou cité p . 192.
p . 35 fi g. 19 . 11 Y a , au contraire, l'en cein te en briqu es
(.1) Cf. B.E.F.I':.-O. , V, p. 32, fi g . 16. (l e Tl'ù l{i ~ u , à 15 kil omè lres dc Mï SO"n,
(5 ) Ma Tou a n-lin m entionn e en plu s Ù 20 kil o mè lt'es d e' Bo ug DlrO"ug, c t s ur la
de ces armes (Mérid i oll aux, 1). 424) d es ['o ule natUt'ell e qui unit ccs de ux poinls
al'b alè tes en boi s de bambo u do nt Il OlI S en co nto urn ant ],infr.'anchissa ble mo n-
n 'avo ns a nc un e r r pl'ésentati on , ma is (111C ta g ll e. Bie n plu s, ce l'tains dé tail s (le la
cell es des Moïs d oivent su ggé rcl'. d ese l'Ïpli o n chinoise sembl ent s'appli cluer
(GI Cf. PELI.I OT, B. 1':.1". 1': .-0. , IV, p.197, é tr'an gemr nt au s ile même c t aux res tcs
Nou s n e r eprenclr'olls pus ici ln di scuss io n de 'l'l'il ]{iC;u . NO ll all on s les passer en
S Ul' les capita les du èampa qui dure nt (' u ['ev ue : L 'enceinle a 8 li el ce nl pas de
è tre e n mè me temps les rol'lcrcssrs prin- lou r . J,'ll e es l .rof·m ée d'ulle assise de br i-
cipales, nOLI s eo nt.entant de l'en r oyer il 'l ues ... sW'f)wnlée d 'Wl fH ur de briq ues ...
l'é lud e s i sl' rréc d e M. Pelli ol , !l.185 e t sqq. Les l'es tes (I c la r ilmlell c sont trop peu
Di so ns se ul emcnt qn e les cal cul s dû lati- imporlanls pour qu'on p ui sse rlé tcrminer
t ude effec tu és sur les ob l' l'vat ions cbi- ex actemcnt la dim e ns ion dc l'r ncc int e.
noises de l'ombre du g nomo n o n t donné Mais s i d Ie s'a ppu ya it d'Ull co té, co mm e
ri es renseig nemenls s i di scordanl s Hl o lt c'est l'h ab itu.l o, an n euve et de l'autre
parti c uliè rement, comme au s uj et du pas- aux larges mouvem ents de lel'l'ain opposés ,
sage cons ig nû dan s la note 2 de la pagC'l81 , elle p ou vait ai sém enl occuper un carré de
il s eussent dù concorder , qu 'il es t impos- 1 kil omè tre de cô té. Quant a u mur , il é ta it
sibl e d 'en rail'e état. Il es t cependant un en briques, et scs débris é tai ent assez im-
po int sur l eq uel il semble util e d'a llir'er portant s pour qu 'o n ait pu bàtil' de leu Ts
37H LA CIYILISATIO N HÉ V J::LÉE PAB. L' AIH

être l e~ villes fortrs vers ]e yC ou le \l e siècle de notee ère : « Les


remparts de K'iu-sou 6talrnt [o/'m ps d' un e première assise en bri-
ques ayan t 6 li ct 170 pa s de tou r ct llH's uri1nt d'Est en Ouest 630 pas;
cette premièr e ass ise était haute de deux Ichang (soit 20 pieds) ; uu-
dessus s'élevait un mur de br'iques, haut de dix pieds ct percé de

décombres la g ra nd e égli sl' e t la mi ssion eL qu'il sel'ait rorl n a turel que les éallls
voi s in es . L'el/ ceil/le est percée de qualre lIi f' lIt pro légé p lu s forte mc llt ce lle face,
porles dO l/l la porle de l'E. esl co nsidérée moi ns défe nd ne [Jat ' la nallu'c. Peu t-êtl'e
comme ln. pril/ ripale; de ce côté de l' E. a ll ss i y put-il là un e baillc co mme no us
cOlilel/1 I fS deux brnl/ I'hes de la rivière eu Yoyoll s une e nlre la mo nta g ue c t la
Hourli. La fac e E. e~ l. il 'Ir,'! lii ç u , cell e ci lad ell e de Tbùn Ir Ho . La porl e du :V. est
d ont le déga gement es l d fll t lo uj o llrs le nu bord du IIouai, la rO/lle esl coupée de
plu s ai sé, e l au N. -E. coul ent diyc rs bras ce colé. C'es t bi cn cn e rrr't au N. de J'an-
de la riyi"l'e . Et une slèle el/ caractère:; ciQlln c ca pilal e que co ulait le l)/'lIs prin-
barbares célèbre les louange:; du rail JOII- cipal du fl e uve ; il s'cst dé placé d epui s , a u
la. 01', sur la be rge de J'un (l'e ll x, es t la profit d ' un hra s sans do ute autl'e roi s
grand e in sc ripli o n de Hon Cuc. à 4 kilo- moin s imp ortan t c t plu s éloig né ([e la
m è tres à J'O . Illl p e u ~ . Le:, in sc ripti o ns cilaclell e ; mai s , m ême l'éduit à lIe u tl e
anté l'icUl'es ail V il e s iècle son t trop ]'(II'CS, ch ose, le bl'as qui passe cleyant cell e-ci
alors qu e J'habilude de l es éc rire SIU' des l' II l'en rI e ncor (' l'a ccès direc t imposs ibl e
paroi s naLlU'e ll es de ror h(' I.'s e t en c(ll'a c- pal' le N. Dans la ville, il J' a un e seconde
lèr f's é normes r ùt dli aSS lll'er Je ll!' con se r- enceinl /' de 320 pns cll' lour. A u cenlre de
vation , pour qu e la co', ncirl ence ne parai sse la c ilad e ll e de Tl'iL J{i çu s'é lè \'e la très
pas presqll e p él'empl o ire mal g ré l 'inexac- l'uri ell se pe lil c collin e ti c Ihm Chan qui
titude rIe la p os ili o n . Ajo ul o ns qu ' une n 'cs t p e llt-N I'C pas naturell e . La plalc-
inscripli o n en cnrac lè l.'es é norm f's co mm e fo rme qui la le rmill e n 'alteint pas 1/0 mè-
cell c ti c Hon Cuc es t hi e n de cell es qui Ircs ILe cô té, cc qui n 'es t pas loin ti c
se ill es penyent l'l'appe l' un é lrnngcr. Fan 80 pas ; ses penl es rapid es cn e usse nt rait
Ho u-l a qui v il ail (!,;bul du ye s iècle p ellt U II ,.éLlui L très fort. )fuit lemples s' élèvelll
fort b ir ll ê trc ]e roi Bharll'U \, tr'm illl dall s la ville. Un 1l0m bl'C asscz cons id é-
aute ur de l'in scri p ti on de Ho n Cuc, e t rabl e dc fort b ell es sc ulptures S Ul' pi errr
M. Maspéro , dan s so n Royaum.e du Cham.- tl' alll1l'e fort a n ciennc lll'o \' iennenL de 'l'l'à
pa (XI, p. 347) , propose d e les iden- l(i ç u c t un p e ti t sanc tuaire s'es t é leyé au-
tifi er . Vis-à-v is rie la porl e de l'O ., il J' trefo is SUl' la co lline . Le premÎCr monu-
n LIli doub le f ossé qui du côté du N. s'in- me nt ca m e n briqu es co n servl- é lant du
cur ve ell mOlltolol su/' un e colline. 11 y a l'Il e s iècle, il es t yrai semblable que les

sur cette face un petit bms pe rpcndi cu- lempl cs anté ri c urs é lai ent e n bois e t le ur
lail'e au fl eu\'c qui se mble correspolldre cl es lruc tio n co mpl è le par Ic vainqueur est
aux r es tcs de la pm'tie ba ssf' de cc fos é alors expli cable . Don c, en résnm é, aucun e
et l 'angle S.-O. s' appui e il un mam elon . impossihilité : p al' co ntre, loute unesé l'i c de
Par la porle du S. 0 11 tra verse (li/ double pl.·oba bilités. No u s l a isse l'ons cependaut ;)
.fossé et 1'011 se troLlve Cil fn. ce des cleu:,. d 'aulres le so in de Il'anc her la qu es tion ,
IIHI/ ':; de .\f. Weil . La faœ S. ne do nn e li eu cell e-c i n 'aya lll au c une imp ol'lance pOlir
à au cun e rr marq uc: di so ns sc nl em cnL le ~ uj f' l ~ r(or ial qlli n Ol1 s occupe .
qu 'ell e es t (1 om i li é'\.' par' un c pe til e ba ule ur
SES \lOYE NS 377

meurlri ères carrées. Ce mur dr uriques élaiL lui-Ill êmo suemonté de


palanques ct le tout était domin é par drs pavillons ct de. belvédèr'es
atteignant jusqu'à 70 ct 80 pied . . La yillr a\'ait leeize portr (1) ... »
~ous avons gal'dé les tntces d' un e dizain e de citadelle' cames (2);
encor rune d'elles n'est-rllr qn ' uil impl fortin . Rien ne les dale
ayec précision. Ce sont en gé néral drs enceintes rectangulaires ou
ca rrrr' qui VOllt de l 50 m('ll'rstlr cô tr (3) jusqu'tt 1.400 (4). Elles sont
IOUjO lll'S leès rxactemenl orientée ' (5), ct l' oeientation parait avoie cu
lino inlpol'lancc pl'ill1 0rdiale dan s Il' choi, (le lrul' emplacement. Uur
fnce rslll'onlinail'e défendu e plu' un fleuve qui en rendait lr lJloclis
di(ricile. Tl'è. sourent la citallelle rsl accompagnée ll'nll e enceinle
allllexe fJ lLi cl ut l'ai l'e l'oŒcc dl' la uaillr Il Il nlO"yrn LI.ge; parfois. et
l"pst Ir cns de la ciladrlle de lJu é. rrn cr inte prin cipalr rst pal'taf!;ér
l' Il dellX: pu un mur et lUI foss(· , ct Ir l'eclangle lr moins protég{'

joue le même rôle. Pal' conlee. 101'S(1I1r cela a élé po sible, IIIl 100\1\'e-
Illpnt dr Lerrain \'oisin a ét'· annrxé 1:1 l' enceinlr pour sC l'\'it· de vigie
pt dr réduit (6) .
La dMen. r. est faible: T encrillte, sirnplr remblai de tf'l'ee, parfois
IM·lé dr. galels, f'st l'e\'l'lllf' d'nn mue qui, le pIns so uvent. est de uei-
qups, mais qlLl dans les derniers temps fut plutôt fait de latrrite.
Cc mut· est défelldll en avant par un foss(' , <lOtit le rôle unique
l's t d\lUgrneltlee su haulenr. cal', dans III plupart de ('a:. il ne peut
l" lel' rcmplid 'eau. Même àHué le rond llufossé, qui entaill e le trl'-
min lorsq ue celui-ci cs\. presque au niveau ll,WC le soml1l el actuel du
mllt'. sc continu au contmire cn hanqueUe devant l'encrinle lorsque
Il' lel'r'ain lle. cend et fOt'll1e aill si CO lHllle un chemin de ronde exté-
rie ul'. Dans le parties hautes. pout' que le rempaf't res te indépen-

(1) cr. PELL IOT . B.E.F.E.-O., IV , p. s'agit en l'éalitédans tout le passage de la


191. ('il adell e de Uùn 1'\ 0.
L 'l. e., J, cn donnr un e de p l u~ ,
\! ) (3) Co LUy.
Ti~ 1lBiên, mai s ce n'est ({ll' Une regl'C'I - (4) Gl'anrl côlé de éalJnn.
lahle fanle d'impression , ces deux mols (5) Co Luy eul e e l ol'ienlée E.10·
co ntinuunt sC' ulemenl le litl'c d'lIu 0 11- (6) Hué, Co Lûy avec le Ràn Co., Tril
vrage cilé, le Cang Mu e Tiên Bièn. 11 Kiçu avec la colline cenlrale de Buu Chau.
378 LA CIVILIS ATION fi. ÉVÉL ÉE PA R L'ART

dant de la ville qu'il enferm e, un e autre entaille, un fo ssé intérieur,


le dégage en dedans. PUI' ce procédé économique une bonne partie .
llu r empart était oblenue sans construction et sans aucun remblai , et
les débl ais servai ent à fair e les murs drs autres faces.
Les Chinois n011 S apprennent que ces murailles étaient surmon-
tées de tours de bois ; rien ne les indique en plan. Cette disposition
dut ètre reconnue insuffi sante, su ns doute à cause des risques d'1 n-
cendie. \ussi voyons-nous tt Thành Hô de véritables tours de briques
avec un réduit importan t sur la fa ce la plus exposée: il ne mesurait
pas moin s de 17 mètres sur 13 sa ns doule, avec des murs de t m. 70.
Mais c'est seulement la derni èl'e citad elle, celle de Sô ng Lüy, qui
nous montre un véritable essai de flanqu e/nent. Des saillants trian-
gulaires en pointes de 11èches garnissent la muraille de distance en
distance ; il est encore aisé de recon naître qu 'ils étaient dominés par
elle.
Enfin un certain nombre de portus intClTOmlJtlient ces murs; il
se mble lIllU hl principale soit toujours ù l'Est. Nous n'avons retrouvé
iIlI,actes les dispositions de défense d'aucil/w. bi en que la porte de
l'Est (1l àlaeitadelle de Caban montre enco re des pans de lIlur deLout.
Celles de Sông Lü y sont pl'atiquées assel ill génieusement dans un cèlll"
des saillanls, qui so nt alors ouverls Sllr la vill e ft la gorge; l'étran gr /" .
pOUl' pénétf"Cl" dans l'enceinte, devait donc présenter le tlane ft l'rn-
Ilemi et trave l':-il'l' un COl'pS de garde bien défenda et dO lllill é.
A ces maigrc's rellseignements sc réduit tont ce que lIOUS savons.
et sa ns doule sauroll s jamais, sur l'art militaire des Cams. No us ne
so mmes guère mieux servis quand il s'agit de leur ar t fun éraire. La
cause en psl J'aillellrs simple : il se ll1ble ll'ayoir pas etl de raison
d'èl rp. Ell dl"et, l\la 'l'OUillI-lill , dan:; le texte alll'i oJi qu'il reproduit, .
dunn e les indi cation s silivantes : « Qu ell e que soit la condition du
mort, so n corps psl so igneusement en\'eloppé, porté sur le bord de
la JIl er ou d'un fleuv e au hl'Ilil dn tambour- avec ttt:Compngnement

(1) Elle n'est IJ US au milie u du froul.


SES MOYE NS 379

J e dall ses, ct ell suile liné aux flammes SUl' un lJùch cr que Jressent
les assistants. Les ossements épargnés par le feu SO lit Mferll1és Jans
un vase d·or et jelés Jans la mer quanJ c'cslle corps du roi qu'on
a Lrùlé. Les res tes des mandarins sont enfel'més Jans un vase d' ar-
gCl il, cl jelés dans les fl ols il, l" cmlJoudLUl'e du neuve; pour lcs morts
qui n'ont joui d'au culle dislill ctioll ,on se conlenle d'tul vase de terre
I[Ue l·eçoiwmll es eaux lIu\ial es (1 ) . » Ces rell seigllemenls très préci:s
sont confirmés lIai' l'in scription Xli J e Mi Son (2) (90) de la fin du
SIOsiècle, où sc lrou\ mit les mots « les ossemenls reslanls ...' per-
sonnes mortes .. . dans la mer » ~l la suite du récil des fun érailles de
lIariyarman llll}ue qualorz e princesses acco mpagnèrent au bùcher.
Cc n'est qU'tl unc époque r elative ment récenle el sans que nous
sachion s quelle raiso n fit dlan ge r la CO UlUIIl C, qu'oll prit l'habitude
de déposer en terre les t.:lall'i/' , réceptacles des os lI obles (3) . Un leta,
slèle funéraire dont la form e est très anal oguc aux SCI/W bouddhiques
dn Cambodge, mais qui rappelle aussi lC's ancil'Ilnes sU'les, en mal'-
que la place . U ne dalle pla cée devant le !lItt ct qui porte le mème nom
cam q uc la cuye il ahl Il lioll s, èanan:al', re\,oil les [iq uides q n'on
"erse SUl' la tomhe; il s pal'yiennent au klallli par uu canal oblique
Ilr rcé Lla ll s la pi erre et le sol. Ces lrut pré sentent parfois un décor
11I ~ lll" c u x (pl. CL\S\). Dan s ftu elqurs cas (0) . il s [lorlelll un e l'cpr·é-
';l' nlali oll humaine (m . pl.-C) . Ils SO llt le [llllS SOU \ l'ul réunis Llans
dl's cirn elil'res (·1 6s do [lielT()S sl'ch('s qui SO llt ol"lIl·' ralemt' Iü en cieux
Ilarli es, I" antt"rirure plus Im,;sc . Cellc du rond conli elll d' habitllde un
!J(lIl/,wi fort sillll'l e qui alJl"itt, ou pl"l"et" de les /,;ut l'an gés en 1I1l0 seule
ligllc fa ce au "\ . Ell avanl SI' lrou\ e presq uo louj ours uu Il/p ou: , kal
qui l" eCU llUe la tombe (J" un se lTilem dovlJllu co mme le gt" ui e !{ar-
di(' 11 du cillldit'n' ( Ill. pl.-G ).
elle allll'!' l'Ul"Ill(' dl' ton!lws : ; ('llIlIlr indiqlll'r qu e lC'5 tll'rni el"s
èa llls Il 'onl pa s toujours praliqnô l'incin('l"alion : la tombe consisle

(1) J/ericliollfw.l', p. /.~!•. \ ' ) l,ut 11('8 [·pines Lie Thanh lIi 011 , fi l)
(i ) FI ~O T , n.I~' Y . l~·.-O. ,
IV , p. !)ilD. Po PanrauÏl humaI".
(3) CL/J,/:."Y./:.".-O. , V, 1). 25.
380 LAC 1V 1LI S AT ION R É v Ê U: E PAR L'A R T

alors en un petit enclos qtù nfcrmenl qnatl'e poteaux de boi s et des


traverses (1) .
La tradition came donn e co mm e- pagodes fun éraires des der-
ni ers roi s cams quelques ham1ln des environs de Phanri et la toU!'
de Pô Rom ë (2) . Ces bam1l1i pl"ése ntentunc disposition assez cUl'i euse :
au fonli, troi s sall es pla cél's sur 1r mème plan , cha cun e entourée de
vé l'and ahs qui les l'puni ssent. alwil ent la statue funt'oJ'air'e du roi et
crll es de srs deux premi,'res frmrl1 rs ; (,l'lI rs-ci sont acco mpagn(>rs
des kilt de qu elques membl'rs de la farnilll' ruyal e ou ci e hauts
di gnilair'es. Une sall e antérirul"e sert d'abr'i pour lrs cérémoni es . Cc
plan rn T dont la bran che tran svel'salr est form ée de trois pavillons
l'apprll c ,~ trange m e nt Ir plan d'un templ e cam fJlland il pr'rsente.
comme le gl'Oupe dc Yàn 'J\wng. un e salir longue antérieul'e ct t/'ois
!.'alan. N'y a-t-il pas lit plus qu ' une simpl e coïn cidence? D'autr'c pad.
commrnL expliquer l'I'xi slence de cr s pagodes fun éraires du Blnh
Thu~n fJ\1i ahl'itent l'effi gie du roi ct cpll es de ses premi ères fl'mm es ?
Repl'ésentCl' un mort pOUl' en fix er ln mémoire est une id ée tout
occidentale, et s'il nous faut un ell'od dr réfl exion pour sentir tout
cc qn'rll e a d' in solite l'n Ol'if'nl. il n'I'n es t pa s moin s vrai quI' l'exis-
tence dl' statues fnn érairl's au Binh Thlli},n est un fait fort cxtl'aordi-
nair'e : ri en dl' ce genre nr sc yoit ni l'n Chinr , ni au Cam bodge et
il Janl , ni , .ir crois. dan s toul.r l'Jnd r. -'lais alors pal' qu ell l' ptr'an ge
yoie rst nrl' l'id ée dl' ces bml/,lI1i funl>rail'I's, triples co mm e If's an ciens
templ es ;1 trois /'- alall? Les h'irl es !.'alcm purent-ils jamais avoil' cctl,-'
"aleur, sin on de lom1)1'ilm:. cc qui sr /'(\.it contraire aux: indi cations
chin ()isrs. aD moins de monum ents comm émoratifs ? Ou üi enl es
bammi fun éraires ne sont-il s pas plulôt, mal gré la tradition, des
temples?

l' I /J(U/111n de To Ly. Cr. I. e., l , p . 45. 1\lault Garai ct ;i Pô Dam , mai s l'époqll e
Les èa lll :; de Cochinchine, mU~lIlmnn s, rI e ccs m O llum c lIl ~ ('~l ll' o [1 nncirllile po Il l'
onl adoplé parfois 11Ilf' fol'nlf' de tomhr qll'on pllis~r a ll l\cllrl' ail Cil Ill' impol'Iall e,'
qui l'e~se mlJl c IlI'all COllp:'t cell e drs .\l'ah r~. Ù ces J't~r il~; 1'1111 II I' IJOs~èd e d'a ill cul's
Cf. B.RY. R.-O. , IX , p . 71,8 r I fi g 41. all cun Iml ct l'aull'C n'('n mOlllre qu'un
(21 La même Il'adili on s'appliqu e à PÔ seul , d'a llu re modern e.
SES MOYENS 381

La pL'erriit're propusilion parait bien irlvraisemblable et rien dan s


il lLCune inscription n'autorise pareill e h ypolltèsl', Jl est nai qlL(', par
un hasard extraol'dinaiw, uucun gl'uupe' dl' trois ka/an, ni an Campa,
ni au Cambudge, Il'a conserré dïnsc riplions, au muins mnl'ales, ou ne
II lunlre ses idoles en place, et l' examen de celles-ci cuL sans doute
dl:'s l'aburd dissipé Ioule I~ qui,uque , Dans cc uombL'e consid érable
1I'I'xcIllpi es nous ne trouvun s que deux indications : au temple de
l'l'ùsàt A-Ban (11, province de ~llu Prei qui, se ul, a conservé en place
les piùdestaux de ses di vinités, deu\: :;ont carrés, r un circulai re, forme
qlLi ILÜ peut guère convenir Iluil un IiÙ!jll , cl cc piédestal occupe
I II tuUI' S, Or, si [" on était lenté de \'oiL' dans \es trois tums les monu-

IlLenls CUll1ménlOratifs du roi et de ses deux femmes prilLcipales, les


tuurs latl'rales devrai enl èlre consacl'Pls i:t des diYinités féminines
Liui ne Sl' Illbieill gUlJrepuu\ oir dl'l~ l'ersulllLifiées pal' Iles /ili ga ,
l :aulre exemple es t l'lus caractérislilllLe: c'est cel ui de Hung
TIt~lllIL au Campa . .\ous aruns l'etrouyé les débris des piédeslaux de
di'uX des lrois tours, donl ce lui de la Luur ce ntrale, mainlenant tour
:\. : tuus deux so nt circulaires; il pst dunc yra isembla bIc que les
tt'uis luur:; abritaient lrois liùfjrt, H n'I'st d'ailleurs nullemenl étonnant
liU'UIl ail consacré plusieurs tuurs voisines il ce mème culte spécial,
puisque. nous Yuyons réunis, au Campa mùm e, jUSlpÙl cinq et sept
/iligu SUl' un seul piéd es lal (2) .

(l) cr. 1.1\. , Il , p , tg. illdicluer combi en il élait mal renseigné


(2) Mai s si l'on sc l'C[USC à ,'o ir nans s ur re tle ques tion ; l'crr('ur qui lui fai t
œs grollpes dc lia lall tl c~ munumenLs l'u- co nsid('rer .\ùk or Vat co mmp UII immrn se
lIé l'aircs, qu c [ail'e, alors qllc Ioul e 1race d c lombl',w st'mble él'lail'er la qlle;;tioll d'un
lo mbeau , loulc mcnti on ùans le ~ ill sCI"ip- jour tuut parlicll li er, rl l'on peut se dc-
lio ll :; d't;tlil"i cc C0 1l1111l' lllomlif lù~ xi:;l c ni Illalld cl' si qUI'I((l LC confu sion sr mblablc,
au Cambodgc IIi tl a lls l'aneir n èalll pa. dr "ilu s,;e par la t'ommllnaulé rllI nom de
l'affirmation tl'l'~ IICUC dl' Tcheo u Ta- l'idolc et du l'o i qui"i'a éri gée, II C lui a pas
kouan. 11 ùit Cil cffel (cL PI-: 1. 1.I 0T, B,F:. rai l prendre pOli r le lombeau d'un roi dé-
F.t:.-O .. Ill, p. [63) que le roi c>i Lenl r rl'é fun( le t"mplc élcyé an léri r nrclll r ll t par
da ll ,; ull e lour .- Le l'ait s('ld qll 'il i!!IIMt' lui r t où un l' l\lt r l' tait l'I' ndll il IIII C id oll'
ks co ndition :; le:; plu ~ cS':(' llticlles ti n l'L'( pllrtant ':11 11 1I1111l . Cl' Il 'esl Iii qu ' l\n r li y-
" II:,en~ li ,;s l'mclIl. Cil pal' (i r llli \' 1' ([u'il 11 (' pUllli"\', mais qll i Ill' parai! I\ull l' men t iu-
,.: ait si Ic cu rp ,: es L (' lIlcn é en e llti e l' Oll \"l"ai ,:cmblabll' .
a prè,: 11\11' il\cilll\l'a(iol\ pal'ti" lI e, srmbl f'
382 LA CIVILi SA tIO N nÉVf~ LÉE P An L'A R T

Quant ~l la second e proposition, ell e me paraît to ut~ l'I"sulue du


fait même de l'ori entati on des édifices . D'après les Cam s, si les
tUlIllles ro yales sont tourn res vers l'Ol'i enL, alors qu e 10us les /rut
font face au N., c'est que les rois sont divin s. Seul le bamllù lI e Pëi

.
Nraup n'a pa s . a façad e il l'E. , parce que, di sent-ils, pl'elliier roi
nomm é pOl' l'empereur d'Annam et non issu de la li gnée royale, il
n'est pas dieu. Les Cams rend ent-il s il ces images flln éraires les
hUllneurs d'un culte? Cela rc"soUllrait neUement le probll'lIl e, mais
allez donc chrl'cher quelque chose de pr'{·cis au lIIilieu Il e la confu-
sion acLuelle, olli'1. un peupl!' qui n'a. mi'mr pas gi1L'dé dan s sn 1111"-
moire l'un des inn omhrabl es noms de ÇiYa ou d'Uma et qui in sc l'it
Allah parmi ses anciens l'ois ! Rien ne lrs affole et ne lC's embarrasse
CO lllll1e la pr"c ision ùe nos questi ons SUl' des suj ets de cc genre, Je
crois pouyoir affirm er cepelld ant. pour avo ir assisté ü plllsieUl's
crrémonies, qu'ils ne di stinguent pa s entl'e deux sacrifices cclui (lui
est des Linù il honorer la di vinité, il plus forte raison les mù,nes d'un
an('l~tre, de celui qui a pour raison d'('Lre la demande de quelque
fa veur : en ton le espèce de cas un l'l's tin l'st o{fert el toutes les di vi-
nités ou les ancêtres di vinisés, c'es Lsouvent tout comm e; y sont
conviés en d'interminables liLanies . .\'oLons seulement que les effi-
gies funôrail'es du Binh Thu~tn so nt l'bc"'es ('Olnm e des divinitôs S Ut'
drs cuves à aülutioll s ct qu'il en es t de mème pour les reines de Pëi
Homë, alors que la cuve a disparu so us les ima grs de reines au Billh
Thu ~tn. ~lai s il serait dangereux: d'attacher trop d'importance il ce dé-
tail, le plus mince kilt d ant précé d," d'unl' Ilall C' qui n'est pas autre
chose, COllllll e son lI om lïndirlue. (,warw r , qu' un I' cuve il ablutions
réduite,
Si le problème sc prése nte ain:;i d'un e fa ço n t.rl·s délicate pour les
uall/wi du Blnh Thu ~ n , il sc pose d'un e manièrr l)('all coup plus l'ranche
pour le Lcmplr, de pij .Homë. Jei il n'y a pas d'hésitation: la sla.tue est
üien cell e de Çivrt , pui squ'l'li e possl'dl' dix: bra s ct qu e JI' dieu est
acc uillpa gné, ct sur sun cffi giu cl dan s le tenl pIc même, de plusiem s
l\andin. 11 n'es t pa s l'lus douteux que ce soit ùgalemenL l'im age
SES MOYE NS 383

dll l'Oi, pui sque son nom est gravé SUl' la purLe eLqUIl ost accompa-
gnl' de ses deux femm es : cell es-ci n'ont rien de mythique, puisque
« rune ne s'esl pas assise au bùcher arec son Inari (1) ».

Par contre il nc semble pas en ùlre de mùmo pour Pô Klauft


t;" rai. Mais l'examen mùme de la divinité peut nous fournir un nou-
reau jalon. La teadition veut également que ce soit la tombe de ce
ro i. J'ignore si le roi Harivarman, qui éleva ce temple, et Pô Klauri
Garai ont quelques rapports; le second parait, d'aillcUl's, bien légen-
daire. Le seul fait certain, c'ost que le monument n'est pas un édifice
fu néraire ; rien dan s ses inscr-iptions Il' y ind ique ulle semulaLlc des-
tination . Mais cc qui parait évident aussi, c'es t l'inlention de porLraiL
que révèle la figure ell relief sur le liùga; porlrait lout conven-
lio nnel sans doute, peut-ùtre même presque sYllluolique ; mai s SUl"
l' I' liùya do (:iva ce n'cs l pas la tète du dieu Çiva qui est représenLée,
lIIil is la tète, sinon du roi, au moins d'uu roi. Celle tête porte lllOUS-
hU'he et barLe en pointe et le dieu est toujours, au Call1pa, imuerbe:
il Il 'est qu'un cas où il 1l10nll'e une uarbe, e'es t dans les rares occa-
siolls où il parait so us la forille aSt.:élillue. 11 ne lleul d'ailleurs en
d re ainsi à Pô Klaur't Garai, puisqu'il a les épaules couvertes d'un
fIlaillot de riche broderie ct porte de luxueux pendanls d'orcille.
La L:Oifrure suL'lout es t eelle qui PLu'ait plus spécialcJI1 cllt ro yal e, ct
c'est la coiffure même des orants aux fausses portes et aux fausses
Ilit.:!tes ; or ceux-ei ne peuvent être des Llie u~ et plus spét.:ialernent
d'aulres l"epré 'elltatioTi s du dieu (,:iva, pui squïls sont en adoration
·Jeyant lui. \;;Iltln cc visage Il e porte pas l' œil frontal qui si so uvent
cilrilctérise Çiva (2 ) et qui , dan s le cas, était Je seul signe distin ctif
llllïl eut pu reœvoir.
Ce fait tn\s spécial d' une ret.: her·c\te d'illdication de figur e ro yale
!lU US fait co mpl'efldre nellement la genèse des ima ges funérair es, el

\1) Cf. E. M. J) ~ IlA~n , /3.EY. I::, -O., Hl , qu e le Çi \<l de Dmil Lai ; \(o ~ mùmcs ou·
p. 60 1. sCI'\'aLiolis génél'llles s'appliqu l'IIL uu /lW'
\2) .\ lu même é poque, li Yaô Mum , klwli ,ir/a conLemporain de rail l'l'oit , Illai ~
l'i dole possrult' l'11 ("o re l'œil frolitHl aill si la co iffure y l's t conique.
384, LA CIVlLIS ATIO i\ RI~ Vf:L:ÉE PAR L'AHI

peut-èll'e, si elle en dérive, de celle des ku/. Les éams comme les
Hind ous s'étai ent plu à crée l" une certain e cOllfll sion entrr le di eu ct
le roi qui l'érigeait : il lui donnait so n nom. A mes ure que rid ée
r eligieuse s'affaiblit et devint moin~ prée ise, l'id ée du roi fonda-
teur a pn primrr celle dll di eu il qui il dC"diait le te llipi e . Qu e tel
Çiva r emplac e d'abord (.:iya , larech erchr ci e perso nnalité dOllll ée au
liitga par r e nlploi du koça semble le montrer ; llue ce dieu, dont la
généralitc' se r éduit déjtL aill si ct qui s'id entifie au rui, s'efface
presque complètclll ent devant rid ée du roi ensuite, cela n'a rien
d'impossible.
Si les éams ont suivi une mal'ch e parallèle il, celle des Khmèl's ,
qu e nous voyons dès le JX-" siècl e id entifier dieux et humain s glori-
fic"s dans les mêmes images( l), ils ont dû d'aborù voir dans le « Sa-
t yamukhaliriga» de Nha Trang le mukhaliûga de Çiva qui est Satya-
varman; puis plus tard , dans l' « Hal'iva rmmaliùgeçvara » le roi
llarivarman qui est Çiva s ur terre. De là à oublier que Çi,;a a une
propre çakti et iLreprésenter, à côté de l'image du dieu-roi qui est
devenue l'image du roi-dieu, les femmes du roi, non du dieu, il n'y
a qu' un pas. Dès qu'il est franchi à Pëi Romë, l'idée de divinité s'at-

(1) ULl e in scripti on dc Sam bol', du de Lolei cL (l e Bakô (879) s0 1l1 dédi és à des
VII" siècle je croÎ:i, dit, d'après AnlOli lEH humaiu s de l'Uil cL de l'aul['e sexe, divi-
(Cambodge, l , p . 30ï), qu lcs auteul's ni sés cl confondu s ay ec Çiyu ct Umâ, et
des douatiun s au Lliel! de « SambbupuL"a llui , san s doute, élai elllreprésenl.és so us
r enaquil'elll Cil lui 1); de là à suppo- leurs traits. (( Du 1.\ ' à la fin duxil osiècle,
ser qu e l'image dl! di eu de SamlJhll[Jul'a Ull i' séri e ininl errompue de témoi gna gcs
e~t la leur propre, il n'y aurail point [1I'ouy e l' exi stence d' nn enlte l'endn Ù de':
un g ralld pas ù. fail'e. NO li S al'on,; la id oles qui purlai enl dan s cel'lain s cas les
1)I'eul'e qu 'il a été frallchi t1all~ ce Cam- attributs d es divinit és conllues cL dont
botl ge même t1onll'cxclIlpl e a talll cl c \'a- les vocab les ain si I[U C le ' Imil s l'appe-
Ielll' I O I' ~ llU ' il s'agit t1u pCllJll e imll1 édiatC'- laicnt les Homs et l'a spect ti c,; persunnes
lIlent yobin. POUL' M. Fuucher, « k s yieux défuntes . )) ( B. C.A. !. , 1911, p. 40, ) 11 est
Klllnèrs IIC faisaiellt pas de di ff,;rcIl C(' dall s inl é res~an l ti c l'clllarqu C' l' ù l'appui de celte
IeUI' espL'it enlre les bonn curs de lu di \' i- opini on Llu e parmi les slalnes kbm ères aux
ni:;a ti oll el cc ux tic la rcpréseillali oll formes ct aux Iypcs co nv entionnels, celles
sculptul'ale. 1) (J3 .C .. I.l. , 191U, p. 13:i.) ain ,;i détli(,cs )1rcllLl enl Irès souvent , au
Comme il:; [1rètai t:lIl h~ IlI' Il O m au di ell , ib 1I10ill '; [lu Il l' la Lète, l'aspect de véritab les
lui dOllllai ellll cllr appUI'I 'IH'C. Ain si M. Cw- porlraits. Yoir 1111 Tl'Of'nctr ro I ('~ lêtes
dès n[l)nlr(' que les ,"Llilï ces "L' ~ g ro llpe ~ des pi loces O.3rJ", 0.1 '., O.H. 0,1 3, U. 294.
SES MOYE NS 385

I," nue si bien que c'est le roi mème, sans aucun attribut de çlva ,
(lui est représenté entre ses femmes dans les bammi du mnh
Thu~n.

Le roi, dont les moyens fmanciers étaient réduits presque il rien,


III' pouvait plus guère élever qu'un temple dans le coms de son
n'-g nl' ; il le co nslnLÏsait aloes au-dessus lhll1eidole il qui il donnait
~ I's trails co mme l'avaient fait ses prédécesseurs; mais, comme le
temple qui abritait le dieu il son image devait ètre plus tard le té-
moin de so n existence pas 'ée, il ne tarda pas il considérer ce temple
comme desliné il perpéluer sa mémoire et, tout nalurellement. il
l'ecuùillir ses re\stes, avec ceux de ses femmes et de ses ser vileurs,
lorsque l'habitude de jeler les cendres royales dans les flols se fut
perdue complètement. Telle est dans ses gl'andes li gnes la marche
qu e l'on peut supposer et rori ginp vl"llisl'mhlabl e de ridée si spé-
eiale d'une image funéraire.
Les Cams, au moins les grands seign eurs, assurèrent leur so u-
'l'nir d' une façu n 'plu s llurable et avec lIn e personnalit é plus précise,
par les inscriptions dédicatoires dunt ils acco rul'agnèri'nt leurs fon-
dalions religi euses (I ) .
La plus ancienne forme de récrÏlUl"e i';amc es t représentée pal'
lïnscription de VÔ C~nh qui offre une simililud e pl'esqu e co mplète ~
avec certain es inscription s indiennes du Il " siècle, pal' exe mple cell e
de Rudradiiman il Gimar (vers 150 A. D. ). Vient ensuite le groupe des
inscriptions de Bhadravarman 1 (ChÇl Dinh, Hon Cuc, Mi San 1), dont
le caractère r eproduit trait }Jour trait celui des Pallavas et des I{a-
dambas du "esiècle (pl. CLXXXI-E) : mème forme de leUre, mème
Ira cé anguleux, mème petit rectangl e supérieur qui « parait avoir
(,t(, dan s l'Ind e propre une véritable mode dont la dmée coïncid e iL
I"'u près avec celle du ve siècle (2) ». On retrouye d'ailleurs ce type
g-raphiqu e clan s la péninsul e malaise ct clans l'Inslllinde, ce qui

(1) :-IOll S IICYOII S ill'obli gcaucc (lc M. Fi- nOli s pcrmcLLc (le l'ell rcmm'cicr ici même.
llo llcR l' e n sc i g ll c m e nl ~ Irl's Iwécis rlui SlIi- (2) 1h:1\ r. ,\I r. !IF. , J O/l1"/I. Asial. , 1888 ,
YP lIl (llP. 385, 386) sur l'écrillll'ci'aJllt' ; ([U 'il 8c séri c, 1. XI , p. -16.
25
386 tA CiVILisAtION RÉVf~LÉ8 PAR L'ART

pro~ve qu'à cette époque la civilisation indienne exerçait encore sur


les pays d'Extrême-Orient une influence immédiate.
Peu de temps après toutefoi s, l'écriture èame prend un dévelop-
pement spécial qui la distingue des autres ct notamment de la cam-
bodgienne, plus lente dans son évolution et plus fid èle à ses origines.
Dès l'époque de Çaqlbhuvarman, successeur de Rudravarman l, ce
dernier régnant au ve siècle çaka, les caractères se modifient sensible-
ment: étirés et penchés en arrière, ils trahissent déjà la fantaisie
outrée des scribes du Campa (pl. CLXXXI-F) .
Au IXe siècle (stèle de Pô Nagar ùe Nha Trang), l'écriture estplus
droite, mais plus contournée : les traits ondulent, la petite barre
supérieure est remplacée par un fl euron à deux cornes ; enfin, le
tracé manifeste une certaine tendance à la désarticulation (m. pl.-G).
Au XIe siècle (rocher de Pü Klauri Garai), les traits sont moins
tortillés, mais le fl euron terminal a pris dans l'ensemble du carac-
tère une importance anormale (m. pl.-H).
Enfin la demière période de l'écriture lapidaire (Vi~I).u de Biên
Hoit, xv e si èdf~) se caractérise par la composition désarticulée des
caractères, formé s ùe segments en croissants rapprochés mais non
soudés ensemLle. Cette discontinuité des lignes, jointe à la fusion
du fleuron supérieur avec le corps de la lettre, rend la lecture de
celte écriture assez difficile C m. pl.-l).
Ces inscriptions ne furent pas, suivant le temps, gravées aux
mêmes points: il sem ille qu'à l'origine on n'ait pas craint de leur
lai sser une indépendance I"elati ve d'avec le monument dont elles
commémoraient la fondation ; aussi bien, s'il était en const.ruction
légère, n'offrait-il guère ùe partie suffisamment résisLante pour cet
eff"et. Plus tard on préféra les unir d'un lien plus serré à l'objet
même consacré. Les premières inscriptions sont gravées sur des
roches ou sur des stèles, les dernières sur le monument même.
Peut-être le rapport entre l'in scription et l'édifice s'est-il perdu trop
aisément, soit par la des tru ction de la stèle au cours d'un pillage, soit
plus naturelle.ment par ln multipli cation des fondations nouvelles;
ES tOYE NS 387

l' nlre plusieurs édirices lc visileurou le Pl\lerin ne pOllnit plus recon-


lIailre auquel COITcspondillent la ou les stèles yols ines . C'est là sans
do ule la raisoll de ce (" llall gcl1l enl bi en marqué, qu e la. présence de
pil l'Iir s solides faclli.tûll.
:\"ous \'oyo ns au débulle insc ription énorm es gravées sur un e

.-..:::-. -
- "--
.- --- . _ .#'--- -" .

Fi g. lOI. - n ÙII Cuc.


III .c ripli oll r"p es lre ~" ho rd ùo l'eau.

rac!' de pinl·r. so il au l1 anl' d'ull e coll illl, (Il, sail au lJord ll"Lme fl-
\ il\1'e (2) (fig . 101), soit r ncore. ma is plu s lard. Slu de simpl es rocher s
il l! \ surfaces li ssps (3\ . LI', 111 0 1111 ' s~s l è llll' l's t 1' "lpl u~ I" nillurell emenl

pil r HariYü1'l1 lilll qui sCJIIIJl c l'JI tuul \ uul oir raire 1'C' i\Te les vieux
IIsilgrs (1 ). \ Ull S lrouYullS pl us Lanl l'IlCOl'e dr ux in ' Tipli ons de cc
1!l' lIrc. milis diln s des si.lualion s sp('ciall's . rU Ill' itUX grolles de Pholl g
.\ !ril (:i) . l'aulre dan s lit (;uscad e de T!ri).nll So'n (6\ .
De simpl ('s pi PI'rps bl'lllrs . mais dr Slll'raCr planr on aplani r. (lI'cs-
,J'I'S il l'r Ur inten tion. rpç llrent égnlrmcn t les inscrip lions, et c'\" l

Il, Ch<:t ninh , i lls('. 4-[ . B,tl'i,", in sr,. n.


(4)
m Ro che de n OIl CliC, in sc. 105 , (0\lll sc. '1 Il, ; IIi'1'ga ig nl' a ('l'II y li 1'(' la
1:1i lI ilf' lwl' L1e","l PUlilali ll (;ul'Ui , in,:c. dal t' '1ID!) t;.
1::. d" lls 11011""11 (,, ill sc riplitln,: dll IIlt'llIl' (ul In,;<;. 60; 1'0111' la f01' me tI (' SOli ,;cri-
m i ~ III ' 1(',: roll ilH'" Ylli sin rs. ln 1'< ' (' II I' pa rail Î'tl'f' lin XY ' sipcle.
388' LA CI VILI SA TI ON Rf: VI~ LtE PAR L' ART

ainsi qu'est gl'ilvée la plus vieille de toutes en Ind ochine. la pierre


de Vô C~nh. Il en est de mème pour la do yenne de celles de Mi San .
Ce système qui fl eurit il l'ori gine ( 1) semble avoir' été ensuÎte presque
complètement aband onné (2) .

L'emploi des stèles es t de toute époque, depuis celle J es Pl'aka-


çadharma il Mi San et celle de Satyavarman à Nha Trang JUSqU'il
celles de Po Sah et de Drait Lai. Ces stèles va l'ient peu de forme au
cours de l'histoire du Campa . Ce so nt touj ours des dall es d'épais-
se ur moyenne, terminées pal' une accolad e, so u vent plus 'larges
en haut qu'en bas, et que r eçoit une base simplement ornée (pl.
CLXXXI-C, B) . Elles se limitent pal' un contour set; aux derniers
te mps (m. pl.-K) . Seules les geandes faces doive nt être d'ordina ire
inscrites, et ce n'cst que faute de place que la tranche es t gravée il
son tour.
Une autre forme J e stèle est bien plus rare, alors qu 'elle est fré-
quente au Cambodge, c'est la form e d' une borne carrée, au sommet
arrondi que termin e une rosace (3) (Ill . pl.-N).
Dès le IX" siècle nous voyo ns les inscripti ons comm encer il ètre
portées sur les édifices, soit SUl' les piédroits de pieITe (4 ), soit, ceux-
t: i manquant, sur les parois de Lriques J es vestibules (5) , Mais ce n'est
que dan s la périod e set;o nd aü'e que l'usage J e graver les dédicat;cs
sur les pi édroits (6), les parois de ves tibule (i ) ou les linteaux (8), cas
dont la fréqu ence déc roît J ans t;ü t ord re, s'étalJlit d' un e manière
lléJiniti ve, Les stalues mêmes rcçUl'ent bicut6t, et jusqu'aux derni ers
jours, J es i nscrilJlions, soit SUL' le ch evet (9) où ell es s'appuient, soit

(1) MJ SÛ'II l ( VIe), Ba knl (828), Pô (5) Id., intic . 3i.


Nugul' tle MÔlI g BlfC (854) , Gl ui KlauÎl (6) Mi SO'll BI (H 40), l'ô lilllul! Gal'ai
AnÛ'k ( IXO). (XIVe), PÔ Romë aux de nliel's jOlll'ti . Wl
(2) Excepti on pO lir Yaù Kur c t Chièn 'l'l'ulI g, au XIe, a Ullpili cr d cgrand c sa lle
Dùn g ( 1278). La dispm'iLi on dcs in crip- a insi gravé .
tion s tlu Binh Bjnh créc pcut-ê tl'e ulle (7) MI SO'Il BI (1H4).
lac un e qni Il ''' xi s le ra it pas dans la l'éalit.~. (8) Nh a 'l'l'an g to ur S. (1143), l'hallnlll g
(3) MUIIl Ili Gu , yo it, Appendi ce, p. 590; (-1254).
l'ô Home. (g) S ta tu e rie l'imo-c 'l'jnh , J)raÎl tai
(4 ) Pô ~ ag al' d l' \hll l'mil )! 10 llr PI'ill (' i- (H Of}), Biên Hnà ( 11,:1 1).
jJllle, in sc. \!!J-31.
389

su[· elles-mêmes (i ) . Ces gravnres avaient été faites auparavant plutôt


sur le piédestal (2), sur la dalle intermédiaire (3) et une foi s seule-
ment SUl' la cuve il, ablutions (4) . Enfin quelques objets même consa-
cr'és il la di vi nité furent également inscrits (5).

\ 1)Pelite dt'esse (le Nha Trang, ); e, (4) Cuye de l:Jà Lam , en sanskrit el
I·t' i ne8uèi ~ , x V III" siècle. par sui te sans doule ancienne.
(2) Mi 80'n, insc. 80, Ylie. (5) n~IStLli balau, Darlac, insc., ft 7,
(~\ Mi 80'n, insc. 19, Vile. "ase: Navclle, in sc . 58 (ft68), vase de
Nha Trang, insc. H 8 (1.\l65).
.CHAPITfiE V

LA RELIGION DES CAMS D'A PRÈS LE U RS MONUMENTS


LE Ç IVAÏSME

Inlt'oduclion. - Çiva : le linga, (1) ses formes; - lUli à sa cuve; - multiple; -ind é-
pendant ; - à inlermédiait'e oc togo nal ; - piédcs lanx propres au lùiga; - linga
décoré ; - IIIlllrhaling a; - form es spéciales du li/iga. - Id olès de Çiva : calme,
debout ; - assis; - obèse; - ascète; - t errifiant ; - clvür apiila. - Çil'a Clt
décorati on, calme; - comba ttant ; - triomphant, seul ; - entouré. - Résum é.
- Uma, en idoles; - en déco l'ation, - Rés umé, - Gal~eça, - Skauda. -
Naudin .

Dans le premlCr numéro du Bttlletin de l'École française d'Ex-


lr-ême-Orient, M. Finot consacra une étud e très précise à « la r eli-
. gion des Chams d ~après les monuments ». No us ne pouvons prendre
de guid e plus sùr ct nous tenterons se ulement ici de compléter les
rés ultats J éjh obtenus par les donn ées nouvelles qu'ont pu fou mit'
douze années de r ech erch es ou de fouill es en Annam et en Indo-
chine . Pour plus J e fa cilité dans cet exposé, nous nous contenterons
seulement d'en modifier légèrement l'ordr-e en commençant par le
Çivaïsme .
« La form e la plus r épandue du Çivaïsme était le culte du linga, »
dit M. Finot. En effet si, sauf un cas unique (2), Çi va est touj ours
représenté dans les tympans sous U!le form e humaine, il l'est dans
les idoles bi en plus souvent so us le sy mbol e du linga. On connaîl

(1) l'tanches CLXXXJt et CLXXXIIi .


(2) Trach Phô.
LE ÇI V AÏSM E

ecl.te form e ; celle adoptée au Campa n'a rien de Lien spécial. C'est
i, l'ori gine (pl. CLXXXIl-I) un cylindre tt plan supérieur bombé ; sa
convexité n'est pas assez fOl'te cepend ant pour que la terminaison
supérieure soit une demi-sphère; il est entouré à la base par une
légère saillie qui se retourne en bas près d'nn bâtonn et vertical à sec-
1ion plate et vient des deux côté' s'accl'ocher près de la terminai-
~ o n verticale de ce dernier, fOl'me con ventionn elle qui correspond
~ ans doute au filet du penis. L'ensemble s'enferme Jans un volume
exactement cubique. Cette fOl'me est de beauco up la plus répandue;
repend ant et dès la première époque, car nous croyons les linga de
Ph6ng L~ et de Binh Lâm (m. pl.-C) qui présentent cet aspect,
très anciens, la masse cylindrique s'accuse jusqu'en haut et la sur-
face supéri eure est un plan hori zontal qui ne se réunit au cylindre
flue pal' un arrondi tl'ès court. C'est le tr'at:é qui pl'évaudra au dé-
but de la deuxième période, mais alors la surface supérieure est une
calotte sphériqu e à grand rayon qui détermin r, 11II e arNe nette par
"'iL l'encontre avec le cylindre (1) (pl. CLXXXIlI-A). Celle-ci est même

accllsée à l'occasion paf' un fil et (2) . Une autre form e aura rgalement
grallde vogue dans la dernière période, c'est crUe en massue, le
G ~'lin d f'e s'étran glant Jans sa partie médi ane (3) (m. pl.-G). Quelque-
fo is au contraire, la base es t plus large et le cylindre devient une
parti e de cône : nous ne pouvons malhf'l1l'CllSe ment fixer avec pl'oci-
sion l'époque de ceUe forme, sprciale aux gl'OllppS dl' li1iga trOllV(\S
i, Mi San (m. pl.-F. H). Cependant lu form e de la cuve ù ablutions
du groupe des t:inq liitga semble bien ùe.vuil' fail'f' rappol'tpl' ce typl'
fi la période second aire (pl. CXVIlI-J). Les diJn pnsions Ir nd ent CIL
général tt sc réduire, ct, si les linga des monllill ents an ciens de Mi
San sont énormrs, ce ll X qu'on trouve dans lrs dr miel's j; difices sont
de proportions heall co up plus modes1es. Enfin \ln unique exempl e
pst polygo nal (4) (pl. CLXXXHI-B).
Deux systr mes de linga SOllt en. co ncurrence dans la premi ère
(1) PÔ Klanu Garai. (3) 13ân g An, Phô Rài, elc.
(2\ Th(lp Thàp , Chàuh L9. [.1) Thü Thiçn , voir Append ice, p. 579 .
392 LA RELIGION D'A PHfs LES MONU ME NTS

périod e : l'un qui dUl'el'ltjusqu'aux derniers jours, l'uu tn' qui jouCI'a
au début un rôle plus brillanl mai s éph émère. Le hiiga peut fai" e
corps avec la cuve tt ablutions même OH en êlre indépendant; il
est dans le second cas taillé dan s un long pri sme qui s'encas tre
dan s la cuve.
Du premier système nous avons un bon exemple dans le linga
de Mi San AiO (pl. CLXXX tr-l). Celle for'me simple ri e s'est guère
modifiée que par multipli cati on ; encore le cas n'est-il pas tr'ès fré-
quenl et ce n'est guère que le templ e A de Mi San qui nous en a
fourni des exempl es, cornme si celle co mbinai son spéciale répondait
à qu elque croyan ce également parti culièr'e; il en fut trouvé des
gr'oupes de deux (peut-être fragm ents (l'un gr'oupe lI e quatre), un de
cinq (i ), réuni s SUl' une mème cuvp it ablutions d'une form e spéciale,
et un de sep t (2) (pl. CLXXXIlI-F) qui portaient chacun un emb1 ùmc
différent découpé clans une feuille de métal ; il n'en res le que l'encas-
trement. Ce sont, en partant du N. si l'on suppose le groupe orienté
à l'O. comm e le gr'and temple: un di sque tt pied ou un vase, un
trid ent, un e lance ou une fl èche, un disque ~1 rayons ou des foudr'es
circulaires, une corne ou un cor, une conque? des foud" es? sous la
form e ordinaim du vajm .
Celte co mlJinaiso ll clu litirJlI et de la cuve ~t ablutions exigeait un
travail co nsid érable, si l ~ lùiga était grand : abaltre dans un bloc
susceptible de contenir la ("uve et so n bec tout le volume de pierre
néce 'saire il, la sailli e du /ùiga central était un effort éno['m e; on
y renonça ~t la second e époqLw : un simple tenon carré vint, comm e
pOUl" les statues, unir le linga il la cuve. C'est ainsi qu'est exécuté
celui de Chanh Li? ('II . pl.-C). celui de Glai Litmau, qll c le fur ent
ceux lI e I:hmg Th<:l-nh, si les divinité ' de ces tours étaient bien
des lirigo . Il dut en ètre de même pOUl' beaucoup d'autres et c'est sans
doute ce qui explique le nombre considérable de cuves tt ablutions
qu'on l'encontre veuves de leUl's divinités; un linga arraché de sa
(t) S ;) !ln mn sée de l'École fran,:aise d'Ext rême-Orient.
(2) S 6 du même ffius'>e.
U: (,: 1 r :ÜSME 393

t'lLre a, }Jar' sa forme rond e, so n faibl e volum e, so n moindre asped


d'idole et l'utililé qu'il }Jeut présenler, co mme pilon, par exemple,
Itlus de chance de di sparaître qu'une statue.
Le liùga ou mi eux la cuve i.~ ablutions du temple At à Mi o'n pré-
sentait une di sposition très spe'cial e; le lil1{j{1 lui-m ème a di sparu ,
mais il est accusé pal' la légère assielte circulai re réservée sur le
ftlnd de la cuve (pl. CLXXXU-F). Neuf petites alvéoles circul aires
lll' \'airnt recevoir autant (l e gouj ons cylindriqurs fl'Ii s'e ncastraient
S:lns doute dans les alvéoles cor'['espondantcs du /ùiga. Est-ce écono-
lIli e? Le li'Jiga était-il d'autre matière'? Est-cc enfin remède de for-
Lun e à quelque accident ? Nous ne le saurons jamais.
Lorsque 10 liùga dut èt['e indépendant de sa cuve clans la pre-
mière }JÔI'iotle, il semhie qu'on ait préféré le second sy t ème que
nous avons indiqué. Le prisme monolithe (rn. pl.-G) est alors di visr
pm' le sculpteur en irois partirs égales rt ('ulJif)lles; le Liers supé-
rieur est taillé sui vant la forme dl1lùiga , le tiers inférie ur reste li sse,
d le ti ers intermédiaire est ll'ansformé en pri sme octo gonal qui sert
d'i ntrrmécliairc entre le linga rond et l'encastrement carré; celui-ci
l'énélmit dans une mortaise correspondante de la cuve ct du pi é-
llestaL ct, si nous en jugeons par les renseignements malheureuse-
lI1 ent hypothétiques que nous foul'Ili ssent les pi(\ces cles piédestaux
successifs de Ml SO'n Et, devait sortir à peine de la cuve (t ) (pl. CXX).
~o us ne voyo ns qu'au liù!jlt de Bit Lam (pl. G.LX\XIJ-D), qui doit
cepend anl èll'e an cien, car sa cuve portr ull e .iIl sl'l'ip li on sanskrite,
1I1a nq lier l'intel'médiaire octogollal.

Cette form e de linga, qui présentait 11It déptll't GlItTé appelait le


piéd estal carré; ~~ l'auü'e fOl'm e, entièl'rment l'onde, cOI'I'espomlait
Illi cux un support circul aire. Il n'est pas douteux que cerlain s pi é-
deslaux de cette form e aient reçu en effelun liùga et c'est sans doule
le cas de celui lt'ouvé dans le temple E i~ NIL Sun ; iL est dédié ~t
(,:iva (2) pt S Ul' sa cuve à ablutions l'st IIcltcll1entdl'ssinùe \lIlC ass iette

(i) Cf. B.E.L".t: .- O., LV , p. 810, fi g. 34.


(2) Inse. 97 . Cf. FI NOT , B.E.F.E. - O., IV , p. 930.
394. LA HELIGIO ' D 'APRÈS LES . 10 .' ME ' TS

circulaire. De même est-il probable que les beaux piédestaux rond s


de Ran g Th9-nh ont porté le même emblème, car S lU' la partie qui
forme cuve à ablutions est dessin é un octogone, hase naturell e d'un
linga. Est-cc il dil'e que Ions les piédestaux qui ne ont pas carrés,
qu'ils soient rond s ou il huit pans, doivent être consid éré comm e
des upports de linga? L'affirmation parait chanceuse, ct il semble
ili ell que les deux piédestaux circulai l'CS tl'ouvé ' dan B3 de Ml San se
rapportent rée llement au Sl and a ct au Gar:teça lJui furent découverts.
Le lin!Ja no fut pas 10uj oul's laissé nu : il pod e tout d'abord le décor'
de filet signalé et ce n'es t que dans un cas unique, tl Chanh L9, qu e .
(;Ct élément paraît manquer (pl. CLXXXUI-C). Encore l'état de la pièce
nr perm et-il pa s un e affirmalion absolue. Padoi , ct toujours dans la
premi ère pt· l'i ode, Ir li lel s'accompagne d'un décol' plus ou moin s r iche.
C'esl S Ul' un lùiga (pl. CLXXXlI-A) dl'posé dans la tU1l1' de Mi SO'n At
un aulre pelit linga qlli sc dessine au-dess us même du filet, ct un
motif semblabl e paraît avoi['laissé une trace sur le grand linga de Nli
SO'n E1 (m. pl.-B) . .\ill em s (m. pl.-C) cc même fil et 'épanouit en
linramenls multiples qui l'appellent J'arbee de vie orienlal (i ) : deux
foi s, tl Ml 0'11 F , cc lIMail hizarre e 'l nettement traité co rnm e ulle
cheveluro rasse mblre en Iln chignon bien ordonné (m. pl.-E). Quel
sens ont ces rll'mrnls '1 Esl-ce dan ' le dernier cas un e interprélation
spéciale d' un décor dont on aurait perdu le se ns vérilable? Nous
ignoro ns toul de cette question.
'l'ont au plns pouerail-on la rattacher par nn lirn bien t6nu it
UIll' lt'ndallcc Ite LLern ent marquée dans les insc l'lpli oli s : crépi' une

prl'so nnalitô plus pl'rc isf' au li1iga (2). Les Cam s y l't'lIssjl'ent par l'ad-
ditioll de !.-liça , so uvent d' un e gnlnde val eur, qui so nt ~'én él'al e m ent
Ol'III"S (l'un e 011 plllsicul's fi gllres(3). C'est aumème hrsoiu sa ns doute,
ct Vl'ul-êtl'I' pal' int el'prrlation de ce lte form e ell des temps plus
pa uurs , ([Ile l'Ilt cl'N' le I/Iukhalinga. Il ne parait pas CIL effel être

(1) Phông Li? Hillh Làm,J\lïSc:l'I1 F elFI ' M. l?inol, B.E .P.E.-U. , IV , pp . 937, 950,
(!) Cf. FIl\OT, B.EY./:.'.-O. , IV , p . 9 1/•. 976. Ci lli parlent rC8pcctivcmcnt de koç(! à
(3) Cf. lusc. d e ~li :Sali , lrad uil es pal' ~ , 6 et 1 \"Îsages.
LE ÇIV Al'SME 395

il li Campa bien anCIen . Nous n'en avons connaissance aux épo- ·


<lues r eculées que dans l'inscription de Nha Trang (38 A) . Un
IIw khalinga existait sur ce point avant 781 ; mais le fait qu'il fut volé
('1 emporté semble indique!' qu'il était en matière précieuse. L'em-
r loi fr équent du koça dans la premièr e périod e interdit d'aill eurs an
litiga toute forme autre que géoméb'ique.
La premi èr e r eprésentation,; d'un mul.halinga èsl au t.ympan de
Trach Phô (fi g. 11 5). il figure sans doute plutôt le linga revêtu de
Sull habituel koça qu'un m'tlkhaliitga de pierre; le linga est de propor-
li ons anorm ales et la tête n'en occupe qu'une faibl e partie . Nous
avo ns découvert par contre, près de la pagode de Cu Hoan, une pierre
cl lri euse qui pomrait être interprétée comme un mukhalinga de pierre,
:o;i cr. n'r st un élémr,nt dll décor d\ m monument ruiné (1). Le corps de
1il, pi'~ce montre bien un Z,inga orné J 'une tête . mais le tout est co u-
\'C l't d' une sorte de chaperon carré qui serait exceptionnel sur un
liùga.
C'est seulement dans la seconde période que nous en r encontrons ·
lin premier spéeimen non douteux; il est malheureusement brisé (2) :
1rs deux autrps appartiennent au début }:lu XIV· siècle : ce sont les
dr ll x exem ples hien co nser vés de :Po Klaun Garai cl de Yan Pron (3) .
Lr, linga , dans ce derni er cas. esll'eslé brut ; seule, la tête a été exé-
('l Itée, sans gran,l mérite d'aill eurs. Par contI'c, celui de :Po KlaUfl
(;il l'ai est une pièce de sc ulpture r emarquabl e, taillée avec la cuve
diln s Iln f\ hell e l)icrI'e noir e (fi g. f02). 1.0, modeste liil,ga de Glai La-
IlIa H (4) nous montre sans doute une survivance de ce système dans
Il ' décor de face humain e qu'il pode peint.
Quelquos liil,ga présentcnt une form e ou une di spositi on un l'ru
:o;p,',t:iale . L' nn est celui Il e Bàng An (pl. CLXXXlIl-D). 11 nc pLu'ait
l'ilS très ancien, it ca. use de sa form e en mass ue et de la date du
:-;ilfld uaire qni l'a bl'ile (5) . 11 ost porté S Ul' un e colunnr I~îu n o lithl'

(1) cr. J.C., 1, p . 525, fi g. '1~3. (1) Cf. 1. C., J, p, 77 , fi g. 16,


(2) Th,)p Thàp , rlis pa l' Il lt cC' Uf' hf' I1I'C' , (0\ l),' hul rln xe siècle,
(3) Cr. I. C., l, p. 558, fig. "::l8 ,
filiCIIII'IÜltlUlï11"I' 'Illi Llil (,U '1I~ <1\ (' (' llli , Celk di spositiun parti cu-
lii'l'c donll (' p('IIH'll'f' II' ~rlls d' lllIf' l'IdulllI O dn l'iel'I'ü en troi s pièces
11'I1I1\'I"e dilli S II' kml'II' HI il .\Ii ~Oïl (pl. C.\.\I-IJ) ,
L '<ll" l'l' I,il\cc' (II (11I<li s l'~I-I ' c' I,il ' n 1111 liÙ!/fl ! ), rut trou \'C'!(' il Mi
:-;UII clllln"I"I' l'nll'I' HI 1'1 B", ( ; ' r~ 1. 1111 l' \lilldl'f' qui s'é ra.sû l'al' l e lla s

1"1111' dl ' \"I'lIil' 1I1'I1I(.:lI ll id , ,\ l'l'IV' r;i~i,il 11111 ' l'~ l'ilillidl' ,'lin ili;':-llC' IIl1nt
1<1 sf'l'lilln infï 'l'u 'lI l'1 ' <<l l'l'liqll" p\ iw ll 'IIII'III il la secli on supéri eure
"II IIlf)l'C C <llllJrl'~ c l'JI'I II, l ' II lJ'lIll eil'l'Idair'I' do l'l' Il de l'roronJ ew' se
IlIiL <lU X deux li eJ'~ de lit Il illlll'UI': quc,l'llll'~ c<ll'ilC'hJr cs SUl' la base
~ IIIII illlll " dlilri'illd, '~ (pl, (;L\.\.\III-E ),
Lit IUIlI' ci e ThIl Tlli ('n, 1111 mi f' lI\ 11111' ]JiI ;':-l!cl l' YOISlne, nous a eon-
sl' n l" l'II 1'"l'lc'- hilllll" ' dl 'II\ I.I'I\ ~ 1'III'il'IlS hÙ!/fI de Iii périod e secunda.ire
1 11'1I1" ~ il .lil lJ iI~ I' , "lIldl'l ' l'II l'clill ail'(', (.rllii l'illi g 11 (, décoJ', petil s l otus
"111111 (III df' lI\ l'i ll l;'':~ "l'J'"~I''~ , 1. ' 1111 dl 's cll'll\ tiû!!(1 ps1 polygunal. l'ail

(I I cr. 1.(;" 1. p. :\8 1,


LE ÇIVAÏ ' lE 39ï

uuit[ ue, et d'un tracé paL'liwlièrement étrange, car il e t iL neuf faces,


Dans le deux 'a , pal'lTlalheur, l'enlaille exécutée a, fait disparaitre
]r filet s'il en existait un (m, pl.-A, B) ,
Enfin le in cription indiquent 1 exi tence de li/Ï,[Ja en mati \ ['e
]Jlù'i euse COllllll e' cplui de Çrï Call1hhïï il Kha Trang qui fut volé,
dO Il G qui Ir méritait mirux q u'ullr simple' IJierl'r d taille (1 ), Kous
!l ' l' Il aVO llS Iroun', d'aulre rxemple au Campa qne le ' deux lIIinus-

clllrs 1ili,ga d'or SU I' CIlveltr d'aq,rut ([ulréso [' de Ml o'n (rig, ') ,
Les idoles de Çivil sous la fi cr ure humain e ont heaucoup pl Il .
l'ill'l':'; ; il est \Tai qu'elJ e l-Lai enl aU " i plus ([ifli Gilc il exé ulcr, Le'
l'('lm"srJllalioll ' dl' Çi\ll ull'cdl'Ill au èaml)a din'I" s formrs : il est
fih"J'é calme, r eplet. asediqllr, 1e'I'I'ifianl on ll'iomphant. Cc n'est
~1It" r(' quc 'ou les trois prclllit"l'es form 'S (luïl rnt trailé en idole;
]"s aulre fi(' se rcncontrent que dans la déco ralion rrli gi u 'e des
llIonuments,
Du ns la fol'! 11 e simpl eme llt humaine', lOl'SflU'il ne po sède pas
d'a lll'ibut péciau. , nou ne POU \'OOS le l'eGo nnallre qu'a,u Nandin
(l"i l'an:ompag ne souvent. il l'œil fr ontal dOllt il. partage la pl'Opri ~té
<1\ ('(' SO it fils GaQ-cça, ct parfois sa çakti, enfin il la présence du cordon

JJl'ah maniq ue, qU'il quelq urs exœ plÏ.olls pl'ès (2) 11 e's t. co mme dieu,
snll il pol'tel' au èampa,
.\[eo liolJnons d'abord deux idoles de Çi\,lt dOllt la tète eul fut
l'l'lm uYée ; elles pl'Oviennent, l'une de Qui GiiLl1g ct est reconnais-
sa ble il l'œil frontal: Lwlre <10 Tll~lJ:l Thàp, où ce t œil n'a laissé que
dps tl'acrs as Cl vagues, mai ' où. la, tiare porte' un (lécor qui emule
rcpd'sentcr l'o/!lkiira (pl. CLXXlX-B).
Sous ne possédolls que twi id oles de Çiva debout, deux qui
pill'ilissent des l'éVliql1cS l'LlIle de l'autre clall s la première p ~ rjo d e,
1111(' de la econde, Le Çivlt de l\H o'nA'4(a) n'e t reconnais aule qu'it

l'((' il fl'onlal ; illùt fIue dellx bras dont il tient llIlP. {joIe d un cha-

111 _\11 Call1hollgr i \ (' Il flll d.écom-el·L (2) fll'3hma lI('s tylllpans de Mi SO'li El
ni lid dl'
1111 "Il J'oc lH'. Cr. H. /' Y .E,-O .. I, " \ dl' ~II Xuy èll , ri $ l~u tl e lJi('ll 110;1,
p. 161. (3) Cf. I. e., l , p , 362, fi g. 18.
pl' ld, Cc drrn icl' dl·l.ail puulTilil. l'il i/'( l SUppOS CI' quïl cst consid ôn:".
,'omnw nsn'" li (!,I '" (; ;11' 1,'1',;l 1':11.1.]'illlli (' \llIslalll dl "S t; i\' \l ilscètcs ;
dr pill s il "st \-èlu 1'11 1'1 si IlI[II ;IIIII'11I 1' 1 111" plll'ii i [Iii S d,· I,ij ullx. Srs
11I'l' i II ('s SIlIII. CI' Pl·ndn Il 1. 1" II'Cl"I',' pUUl' r Il
l'I' c''rt JÏr , 1I1ni s il Il'I' sl l'LI S illl[loss illl p. qUI'
1' 1" Il'iI\ ilil silii Ililsl /·l'il.)III'. L 'alllm slalue,
qlli pl'lI\' il'lIl Snll., dlJutc dl' :\Ti SUl! Cl ( 1)..

l' il l'il " il\'llil' l"tl" idl'"1iqlll l : l,·s ;tlLl'ibuls


slllIll" ' l'dIlS il\l '(; Il 's IlI'ns. d !'o'il rl'untal
sïll·\i sla il Sil Il 11" il\l'C 11111' la 1111' dl " cd'"
l,il ·I'I'I.) 'Jlli SI' Ih·lill · rilt'il r lll l' ni. :-:(ln altl'i-
hirlillllll 'l'sl dlllll' l'II Il d l'II' 1(111' Sil l' sa sill1ili-
IlId l' (10 fn i 1'0 f'l dr dl"l a i l ,1\'r ('11' (.•:i \'a di' N o,
Li' ll'ui sil\ mll Çi\'n 111"110111 Il 'rs t illl'n -
lilÎI" l'IlIl1m r idfll r dr ('r dil'II qll r l'nI' la
dl'·di l'ncr du l"lIlpl,' qlli II' tO ll/lonnil. :\Iî
:-:U'II E l: l'etll' dl'·dil 'ncc (2) l'sl d 'ailll'lll'S ll'u[I
\ i l ~ lIl' 1'0111' qu'on l'"i sse 1\ 11'1\ Imll il. rnil
itl'lilïllnliL d c01n " st l" ' ~I' l' llal)l r , ca l' cc ttl'
Slilllll ' Silll S IH'il S IIi Il\ b' es t rUl'l clll'Îr ll sP',
/' Innl Il'aill"I' r n 1'/'(\ 11'1' Gallt. si r UII c n jU g'0
1',11' Sllll l'idlf" Si ll'llll g ( Ii ~' , l():) ) ,
L,' s id"II ·.., dl' (.:i\ il assis .""111. l'III S 1"1',-
Fi g. -103. - Mï :"1'11 E ,.
(.: i\ il, !l ill ll "III': 1 III. ·111, IJlI l' IIll's, 1,(' 1('11111111 Il dl' .'Li :-;U'II Il UIIS 1'11
f" " l'nil dl 'II\ 1'1'1 ils 1·.\(·lIlpl rs 1'·I,'·ganls , 1,1 ' 111'
l' il'·desl,t! , qI IL lli' l'IIll1 l'lII'la il [l ns d" C II\' I ~ il itllllllillll S, lIIuII11'0 l'Il a\illlt
~il lldi ll l'IIIIC Il /' Il II dl' llUlil , Tl'il hi (' 11 il !'lIl1l'lIi 11111 ' l'if T C d ' llIlI " fadlll '"
SII I""l'ir ll l'l' , mai s dnlls 1111 t" Lt! dr ('ll nsl' I'\ ,t/i l lillilllll ·lIl.nlJll· (:ll, (;1'1/ 1' ," la-
111 1' [l r/' sl' llI !' ln l,nrl i" lrl ill'i ll'l d 'iI \ Il il' If' s Sl' ill S forts pUIU' 1111 homm e ;
i ls III' Il' Sil Il 1. l'I'pl' I)(lnn t l'il S OI S"I·1. i'l 1;1 IIl udl ' (~ i l mr [l (J II" qn'on p"i ssc

," ':1. 1. p. :ltî;-l, fi g. ,9 ,


/ .1...' .. fil'l l ll '- I"'l l,' ""Ll r d'~ " il.:at ,C l'a g ll f' il !,:il, 1'?
~' I "" '. 9 :;
B. U . F' \IIT . 1:. /,' ./-' . /".-11 ., 1" . (:1, 1.., 111',' ,1 d,· Il ,, II'!' i Il 1' ,· " Iii i ('l '. cr. /.

p . !IW. I. n 1""""" "', ,01 ,'" d" IIX ' [" 1/1' /1/ '1// 1/ "" "- (:., 1. JI . :{II '... fi;! . lili.
L)~ ÇI VAI ME 399

voir dan cette ligu re une dée 'se, vo ire une ul'dltaniirî, La jJré ' OIl L:O Ju
COl'ùo n brahmanique rend la pt'emière hypothè e impos 'ible et le
seul exemple probable d'ardhanafi que nou ' po. sédions (1) a de sein
bi011 plus pui anl (2) .
yiva peut faire partie du group e des neuf divinité de TriŒ.i~ u (3) ;
il u'y serait reconnais able qu'il la pré ence de Nandin.
Au début de la seconde période, nou vo ons aux Tour d'argent
un e belle latue J e Çi va (1) cumdéri é pat' l'œil frontal ; elle avait di
JJras, mais ils sont bri és cl l'on ne peul reconnaltt'e quel ' altl'ibu t il
purlaienl. La di [nité es t vêtue J ' un ri che GO lume ct cou verte de bi-
JOLI \:; un GorJon brahmanique en forme de erpent tra erse a poilrine.
Une peliLe latue lrouvée à. PhanntIlg-gare ct qui l'apI elle par le
faire et, malheureusement, par le mau vai état d conservation,] ,
ligu res de 'l'l'à Ki~u, doit cependant, en raison du de antier de on
SUllljJu t, il.jJparlenir il la deu 'ième périod e; nou CI'O ons voir un
(;i 1 li pOUl' le cOl'don brahmanique qu'elle porte.
Enlin al ec le yiva de rail MUIll commence la éri de figures
défll1'Jllées qui nou ' mènerout par Po Romë aux talue fun éraire
du 1311111 Thu~n (fig, ï 5), Le yi\tL de Yan lVlum (fig. ï7) a l'œil
t'l'uillal, le Gordon brahJllalliqu " 1\ Gl'OC iL él6jJhant et le trident:
l' Ulll' le GoslulQe il e ·t trailé Gomme un roi. Le 'iva de Po Homë (5)

Il 'a plus l'œil frontal , mais pat' 'ontre, il a huit bm dont il pOI'le un
puigllard, uu trident, un boulon dG lolu ' ~L longue lige, un saure,
111 1 peigll e l'l une ta 'se 11 huile de GOco. De tèle ,'élèvenl au-des us
dl ' lui, que les indigène donnent Gomme Gell e' de sC's sel' .item '.
Il l'sl bien plus probable qu'il 'a O'it i·i d' une lradu<.:tioll naïve de
la supel'po 'iLion des lètes de Çiva dan ' certaine ' r 'pré entalion s
S ous uron rencontré dans. une maison èame une image de Po

(J Cf. p lus loin, Umii de Bong Phuc et ce LLe pé riode ancienne .


fi~. ;9. (3) Cf. I.C., I, p . 306 , fig . 6i .
\~ L ' ,~lndc qu e DOUS al'ons faiLe plu (1) Cf. FOU n ~I\ I( EA , les RuÎll es lïltlltè f'es,

hUlil du pO lt de la lJal'be m ontr c que la pl. 106.


[ll'4:""lll'l' Il'Lllll' ha rlJi clll' , inl'oqurc tlaLl ~ \:') Cf. I.e., J, p. 66 , fi~ . 1::1.
Il''11'' ' 100 1lll' 1, j) . :-l04. l'st inadmi ss ili lc Cil
400 LA RELIGION D'A PRÈS LES MOiN ME TS

Binh Thuor qui offre une dispos iti on analogue mais moin s anormale
(l ig. 104) .
l'ous HYOn S monlré' plus haut co mm r. nll es statues fun éraires des
l'uis d( Blnh TJlII~ ll avaienl 1'11 se suhsliluer aux reprt'se ntali ons de
(; inl.: eJJ es Il e présenLelll J 'ai ll eurs au-
GUn des traiLs auxquels on pomrait re-
connalll'e le di eu.
No us Il e voyons Llïdol es Lle Çiva
assis SUl' l'andin qu'en deux pi èces de
basse époque, il PhmJc 'finit ct ~l Dmn
Lai (fig. 105). 'l'ouLes deux monlrent
Çiva assis ~l l'emopéenn e SUI' le bœuf
accroup i ; ell es ont l'œ il fronlal , le cor-
don brahmanique ct porlent glaive et
lrid ent. Lellr'costume es t riche et ell es
sont parées de nombreux LijOllX. Une
inscripli on, fru sle dans les deux cas,
l'S t gra r ée SU[' l'envers de la dall e ll la-
quell r chac un d'eux est ad ossé.
Çiva est encore représenté ass is sous
IIne fOl'me assez curi euse et dont nou s
ignorons le se ns, cell e d' un perso nnage
Ohl·S.c . La pIns ancienne de ces statues(l),
Fi g. 'JO'•. - PÔ Biob Thu ol'.
IJ aulcHr: 1 rrli\ ll"c C' 1I\iro ll .
fi gul'f' d'un l'xcl ·lIrnt mOllvr.mrnt, ac-
r:l'oupil' il la javanaise, fllt Il.·ouVI)e enll'e
l(·s l'·dific('s 13.) pt 13-., il .\li Sun. La INe el lfls aLLrilmls fonl défaut:
~

sr ul s Jo cU I'd on bralullanicl'I e el les bijullx en sfll'[wnl nuus funt re~


COlIlHlill'1' ici 1I11 r inlagl' tIc (,:iva. Deux fi gures nOllvelll's tl'OlIvées il

(I I Cf. /.( ;., l , v. :3ï8 , fi f.(. il::!. Il n' psL bhadl'c('va raqui r~ 1 lin litiY",cill' dan s les
)la:; pXilcL (1(' s nl'p O~(' I' CO IllIll., 1101" l'ay uns inscripti o ns !:JO r I 8.1 .\Iî So-II , XII clXXIV
fail qlll' L"U,' lï gul'c l'III la di"i"il é dl' Mi (c f. FI ~O T , IJ .E./o'.E .-U., IV , pp. 93ï c I9ïO ),
Sn'" Il l ; 1.,,, im;CI'iplitlll~ 111 0 1111" '111 lI ell c · dr s liOÇfl 1ui Ro nl co nsacl";'. Voir ci'pcn-
""II
"h 'III!),,, ' l" ,: s(\ IILloail 'i'~ (lui s, ' " " C' danl dons le Bulle/ifl. LIV , la 11 0 11' '1 dc la
e"dé Cil II I ~o nl c() lI ~a(,l'é,; au di!'11 Çl'lçuna- page !H1.
LE Ç I VAÏS~lE 401

(lua Giàng et ~L IMng Phuc et üonll'anciennelé e' l peouvée pal' l'em-


ploi de la cuve ~L ablutions tL éco ulem ent Intél'lellf, viennent co normel'
cetLr id entifica lion, CU I; toules ùem ont l 'œil frontal ; celle J e !tông

Fig. 105. -- Dl'uÎl Lni.


Çi\a. Haute ur: () m. ;'7 ('J.

Phùc montre ~L la main droite un anllLmu de perles ql1inferme pln-


siruf doigls et qui, si on le rappeoche du IInk man (1), pourrait être
un rm blème reli gieux . Ces deux fi gl1rrs sonl assez ri chement parérs.
\' 1 Id ole insCl'ilr lran ~porLéc 11 Yuù ( 1\ Cr. CAIlATOI' . ,\ ol(ll elle~ l'echl'I'c hl's,
~lllm. [1. :'l!).
\'\\ \\1. - Il. 26
402 L A Il F: LI GION D 'A P IH~ S L F. S MO NU M I~ N T S

l\U II S avons trouvé les débris d:une statue analogue à L~c Th{lnh.
une autre existe au Illusée de rÉcole sous la co le S 47 (fig. fOU), et
1' 0 11 doit peut-èlee co nsidérer co mme de ]a même nature les deux

fi gures si coudes, accroupies ou age nouillées, de :9ông DuO'ng,


dOllt l'une est dunnée dan s la figul'e f07.
Le type de Çiva ascè te a fOUl'lIi doux id ules dn la basse époque;
J'ulle fut découverte il Chùa JIang (1) ; Je dieu est ass is il l'indienne et
ti ent un chapelet, d'une main dans
l'autr'e; il est imberbe ct n'a qu'un
simple chignun. A :9~i Hfrn (fig. '108),
il a la mùme pose, mais 111011 tre le cor-
don brahmanique. Plus ri cheme nt
vètu, il est co iffé du haut bonnet cy-
li IIdrique SUl' lequel es t gravé l'01!lkara,
ct porte la moustache et la mouche,
qui commencent il ôLre de règle il.
celte époq ue; pour ces divers ùNails
Fi g. 106. - Mu 'ée de l'école. il semble il la vérité plutùt un roi en
Slatu e de nain, 47.
II aulc ur: U Ill. 2;; cm iro ll . prières (lu' un ascète.
l\o us indiquerons ici un ce rtain
II oln lm: df' pf'tites fi gures analugues qui ne sembl ent pas des ido les,
mais fJui III' truuvent guèro non Vlus leur place dans un monument.
Nous Cil avons reneu nlré 'l"atre parmi les débris que contenait la
ciladell e de Bin ll :9rnh(2) ; l'ilne es t accroupie sm les talons (3), l'autre
a les lnains jointes au li en de tenir un chapelet (4) . Deux fi gures du
n)(' II1 f' ge llef'. avec UII C lroisième (Jl li sc rapproche plus du Çiva de
Clr ùa Bang, SUlit indi'll (ors par M. Lr lllire (5) co mme pro vellaltt de
Tlrll Tlri $n, lalldi s que IIUUS en ilvons déco lI\'erl une encu rf' ~t Thçl.p
Tluip. Toutes ces efli gies sembl ent conlemporain es .
( II cr. /1./;'.1-'. /,'. - 0. , l, Il . I"IL fi :;. H. (j ) Cr. 1.1-:\1111 1': , CO llfé rell ce (vo ir p . :l08,
(t l ;>i '" Hi , :1 l , ':12 cL 23 l ili d,; pùl CO li - note 5), p. 3, ph oLog!'.; deux: de ces
l i lll .~ pal' 110:; soi n,. pi l'ccs s01l1 au IIlU S(!C Guimet.. Cr. I. e.,
(:11 l'i n 2:1 . I. p. 578 , .\ pl Il .
( 1) i'i" IG.
LE ÇIV AÏSME 403

Çiva n'est jamais au Campa représenté comme un e divinité bien


terri fiant e; nous ne connai sso n~ de ce genre que les Çiva (fig. 109)
ti rs lemples de l'enceinte 1 de fMng ])uO'ng, cortège et garde de
l'imuge ou de la reliqu e du Buddha qu e contenait le templ e; à l'éclat
prrçant de l'œil fr ontal ils ajoutent la co ntraction de la màchoil'e et
montrent de véritables crocs. Mais mal gré le glaive quïl s portent, il s

Fig . l Oi. - Bong Dlfo·Hg li!.


S l~llli cs truuv ées cbn s la gr:IIHJe sall e. Au \"in gti èmc cll\'jron lOI.

paraissenl peu lerribl es : ils sont richement vêtus et accro upis à la


Jôt, lI/l'lI sr.
Il est une fOl'me interméd iaire entre l'id ole cl le déco r', c'est 1e
t/'-ûmpü/a, Jl fait rlalurellement :mile aux rares idules Jlr e n a~'lLQles de
(o:i,-,1. (,Il' dans la plu part des cas Çiva, so us ce rù]c, es t représenLé
1(·I'l'iblo. Cependant il en es t parfois de Lrùs tranquilles, comme celui
dn Cu HUlin qui s'appuie pl acid ement sur sa massue, à la façon des

- \.) De gauche à droite: sLalue ace l'ou- derni ères figures semblenL ll\-oir fail par-
pi l' , () nt U); moine bouddhi sLe fJo rLa llL un li e de la eomposi Li on du r eLable Ile celte
brùle-parf ums ; Çiva debout. Les deux salle.
404 LA RELIGION D'APRtS LES MONUMENTS

dvàrapiila du Cambo{lgc. A Mi O'n E4 ( ~g.


110), malgré leurs crocs
saill:lOl , ils ont presquc-l'air aussi bOl~a ses. A 'l'hu Bon (1), il ser-
vaienl même de porle-hampe. ~ü~l;-i lps l:eh:oLiyoI). - encotc appu rés
sur leur massue cl lranquilles aux côté,' du perron du piédestallll
de B-ông DlfO'ng ct sur IIne antéfixe ùes tours dc Van 'l'uO'ng, Ils ont
l'air moins terrible en 'ore aux fau' e podes de ' la Jour centrale à

Fi g, iOl<, - l-l',ti lfiru,


Gbi" Ilôlllt Cllr: 0 ITI. Sü ('n\irùn.

lJoù Lni : l'r "(lIll {\Ill' des SpiP:I1I'IIL'S somp tll eusemenl parés qui
11('

li"IIII('1I11'11il 1111 glai\l' (ILg. (jÇ). l'HulJ'(' IIne 1:'1 UIIl(' , le ll'oisi ème une
uoul'sr, .\ la llllll' ,-", I('ul' {'opi!' ~l'ussièL'e or 111"'l'il,' qu'lIll r "impie
nl('nlion: ici ils '0 111. lous arnu',,,. A 'l'mo'ng An, ils monlrcnl une
allurr plus halaillrllsr :ils tif'nnr[ll d'une main leur chapelet, mais
dl' l'allll'r Ir l'ajra; il" sonl en hns-l'rlirf. De même les voit-on aux
J'Lollla~nrs dl' marhl'r , aL'més crUe foi , d'un glaiye et d' une mas ur
(flg. III ). '-'UUS Il'ayolls retrouvé que ùes fragments de ceux de

( 1) Cf. I.e., 1, p, 2Sli , [i g. 58.


LE ÇIV AÏ ME 405

Chanh L<) ; un groupe était ùehout pL'PS du perron de ch,Hllle en-


ceintr : ils étaient énorme'; leur main était armée ù'un co urt poi-
gllanl et leur pieds reposaient ur une tortue. Non moins grand ,
Illais bien plu ' anciens, ont ce ux de Nhan Thap près de Caban, qu'une
('pslllunüion annamite a défi guré'. Ce nx dl' J(llltO'n g My ,'ont gnuches
dl' mouvr ment, mai s brandi sse lll 1111
~illlI'('; un bandri el' es t p Iltlu il leur
côll\ ; l'11ft li r nt en onl('C' un rhapC'lr l il
gros grains . .V[ais le pilis beaux, les
phl~ f('l'oces d'aill eurs, sOlllle huil ùe
BÜII~ DuO'n g. dont nous n'ayons enC01'r
dl"gagé que six. Drrssés SUL' lin ILOmm e
é('l'n~{' ou lIn e bête sau age, il s on l
prl'Is il ,élancer cl braml issenl poi-
gllal'lls ou foudre ; de la gueul e de
l'anima l C[u'il s piétinent "échappC' unp -
li l guerrier qui tenle de les co mllillll'e (1) .
'i, pOUl' les idole, les fi gure nor-
males de Çiva sont en somme pr6férée ,
<.;'l'st au contraire les formes mon lmeu-
Fig. '109. - Dong DtrCl'llg J.
srs ([LLl prédominent dans la décoration
Çivadu Lemp lio n \'.-O. llallL.:Om. 95.
ùps tympans .
.\ssis et calme, ce n'est que dan un édifice de ha . époque, HI
dl' .' li a n, que nou voyons représenter ,iva. Il a huit bras; unI'
pai L'e a les mains unies par les pouce s au-dess us ùe la tête, les
paumes cachées; les an1res porlen l des attribut peu dislincts où
l'on ('econnaU cependant un chapelet ; sa troisième main droite fail
". f!;l's le classique du claquement des doigts, pouce et index. Le dieu,
somptueu ement vêtu, assis sur un coussin d~ lotus, pode le cordon
h,'ahlTumique. A e côtés deu, adorateur pré entent, com me le'
/I/Il!fa/'(t qui les supportent, de" boutons de lotus.

(1) cr. J. C., l , pp . 490, 491, fi g. 111 el1 12.


406 L \ REL 1Gr () \f D' \ Il Hl~ S LE S MO I ME ~ T S

Nous Il e savulls si Llans le fi-


gure ' des L mpans muni es du COI'-
dUIl iJrahlll i.mili ue, au x fa li sses por-
lL's de Po hlaun Gatai ct de Po
HOlll ê. il faut enco re n'cunnait l'!'
Çiva, ou le roi aduranl le dipu il
quiil il donn é sa l'eSSe llllJlall(;e . ou
mi eux lill simple prêlre : le fai l q\l 'il
figul'e les mai ns joinles l'end di ffi.-
cile cepe11Llanl d'y vo il' \ln dieu.
ux fausses lJOrles de Huit Lai,
lml!' N. , un e di, inilé ass ise sur un
Li gre ne peul guère être qu e Çiyu.
.\u x TOUl'S d'a!,u'enl, c'est Tandin
qu e le di eu a cllfomché. A Chành
1., 9. Çim est a " is encore S UI' Nan-
din et tient des boulons de lulus.
Il li gul'e de même S UI' le bœuf en
haut des pilaslres interméd iaires
saill anls ùe Dz il Mi So'n.
Jous ne 'avons enfin, il Th~p

Thar , sur quoi il élaj t assis; nous


n'avons cn efTPl (lue la parli e sUPI'-
l'i eul'è du l~ïllilall en deux pièc es
qui le représentait. 11 est a(;(,o l1lpa-
gné de deux fl eurs qui s('lèveHt il
ses cô lé et ti ent dan s es main s le
tl'iùent ell e glaive.
Cumuallant , on ne rCII (;onll'e
guèrc d'autres spéc imens de Çivil
qu e ceux signal t'\s par M. Fill ot (1).
Fig. HO . - ÎllÎ Sml E4'

Duürupalu. Hau leur: 1 111.80 environ . \1) 11 en existe cependant u n da ns la


LE ç lvAï ' ME 407
L ' ull (fi g. l 12) esl enlré iL l'École
sons Ir num '\ro ' 24 (1); l'null" 0 t
t'Ill'U I'(' au Jardin dl' 'roUl'an e (2). Co so nt 1(' fi gures d(' Çiva qui bnl le

)Ilus granu nombre de bras, 28 cl 27. Le corp e t incliné en avant


('Ull lII lC dan s la marche ou mi rux l'a uut. mais tordu SUl' Ir ' l'em .

Fi C(. 1'11. - Sa nctuail'c III's MOlllaC( IH'S rlc IIlal'bre.


ilalu slradcsJ cl'lu illlL la g ro LL" avec dIlLtrapti/a. Haule ur: 1 Ill. 72.

I.I'S pieds, SUl' une padie manquante, reposaient sur le do de. and in.
L(lS bras principaux li ennent la lance; les autre attributs sont (l es

Ilimio ns lIe loius ü lon gne ti ge, une 1>oul e, une frond e ou mi eu un
"t'I' peld, un vase et une be ace pendus, une pique, un arc, un e nèche.
1111 ('l'0t: h éléphant, un e coupe, une sonn ette, un grelol. le disque

Pagode des lolus tl Phu ITtrng, voir Ap- (f ) Cf. I. C.. J, p. 302.
(Jt'n dice, p . 581, (2) Cr. I.C., l , p. 333.
408 LA RELIGION D 'APRÈS LES MONUMENTS

évidé; enfin ilti enl d'un df'S premi f'I's bras UnP Niigi, semble-t-il , qui
fOl'mè peut-être dais au-dess us du dicu,
C'es t sous la form e triomphante que Çiva es t en tympan ]e plus
sÇlU\-ent rcpl'ésc nté, so it seul , so itau milieu de toute un e petite cour.
Dans la première période nous le voyons à Bich La (i ), dansant. Il a

li'ig. H 2. - l'rà Kiçu.


Çiq SUI' 11I1 C parli e ù e tympa ll . Hallle llr ; l m. 10 e nviron.

dix hra s dont un! ient les foudr es circulaires : le disque il trois
pointcs ; (I eux ficH'les l'acco lnpag nr nL l'un dan sant, l'antre priant (2).
Plus so n\'('ntil n'a qu e qua!rc hril s ct deux mllsir icll s l'esco rtent.
.'\. 'l'l'à I(j <) 11. il Pô .\fa~' I1· dl' \T lt il Tl'iln ~ ,l ympall ( 3) dl' la pOl'le d'enlrl)f'
de la 10111 ' jJl'illl'ipnk (" g. ! '! :\), il Thu Bâ ll (4) , il a Irn pied SUl' Nand in.
Ses alll'iou1s so nl; Je disque tl lrois pointes (5), le vajra (6), une fiole (7)
Ijll ' il virl f'. rlf'S hon!fln!' dl' IIl!tl!, (R) il longw· lige, "" glai ve (!)) . lin al·c (IO).

cr. I .C., l, ]J. 532 , fig . 125.


(1) (5 ) l3 ich La, 'l'l'à lii ~ ll .
N° '2 7 du J ardin de Tourane. Cr.
\2) (6) Nha Trang.
I. C., J, p. 300 n. (7) Trà l{i ~u .
3
1 \ Cr. B.E.P.E.-O .. II , p. 38, lï g. 10. (8) Trà Ki$u , Nha Trang.
1
1 \ cr. I .C., I , p. :286 , l'i f!'. 58; le, mu si- (9) Thn Bon.
ciens manqu e nl. ( 10 ) Id.
LE ÇIVAi ~1E 409

Xous trouvon s drux (' 'cmples de cette repré entation , a sez


silllp1e, dans la d 'uxièlllC période : au t ympiln tlnlérieul' de la grande
salll' dl' Chanh 1,<) et à la pode d'entrée de la loW' pl'incipalr il Pô
1(lalll1 Garai (fi g. 76). Le premirL' a quatre bra , le seco nd ix . Ce
dcrnier a l'œil frontal et pOl'lr 1r cordo n bmhmanique. Uno sonnette
esl h' seul attribut dislinct de ce-
lui de Cluinh L<) ; quant au Çi"a
dl' -Po Klaun. Garai, il a les mains
~l1p('l'ic u!' e uniesdansundi que,
li1l1dis que les aulres porlent COll-
kau, ll'ident. ta sses ellolus ü
1\llIgue lige.
~uus ne \'oyo ns Çivtl ell lolI l'{'
d'un gro upe de pCI'so nnagc ' ljUl'
dans la premi('re période (1) . n a
souvent dans cc cas un grand
l!tlmbre de bras, dix (2), douzc (3) . Fi g. '113. - PÔ Naga[' dc :'ibu Tran g .
Toul' princ ipale, tympa ll all· ù e~s " s de la porle
sl'iœ(4). Par mallleul' sc altri- d·enlrée. lI alllt'ul': 1 01. ao.

huls ont presque toujOUl'S ùi -


paru ou font défuut. Parfuis les main ' fonl Ull claquement de ùoigt ·
lJU li Il gesL e analogu(' . L(' clil'll porte le co rdon lwallllLaniqu(' aux t m-
palis !Ir Ml San. JI ('st ('n lolll'll de sa {'a/ai, d' uil euranl nu qu'i.~ on
IlI'l'l'olj uet 0 11 puul'l'ait prendre pOUf Kama, ùr la fi gure l' ma ciée de
Bhni.gi dansant, Ù(' gue l'l'icrs debout parilli lpsqu pls l'st pl'ut-Nl'e 10
l'oi donn lelll'. (I r musi('i rns, d'{/ps([ms. .\u tympan dl' ' \ '1' s' ajout<'
l;aD-('~·a. ,\ Phong L~, de ' Jla!Ji qui joucnt dr la nlllsiqur pl at!ol'('nt
(:i\ il. PlüouL'(' nll l' dieu (rig. J (4) .
.\ .\Ii San Ft (5), il esl as i jambes [lcnuunt('s sur unc monlagn e t.lue
soull\\"e le roi de, RaI ~as, H.aviu).a; il port· lr t.:o edori brahmanique

\1) Tympans ÙO ~n SaLI Cl el A' l' l2) Mi San C"


Cr. respectiyemenl T. C., l , p. 391 , \3) Mi San A'i '
fi g. 86; p. 361, fi". 17 ; - e l Phông LQ (4) Phông Lç.
(fig. 114). (5) Cr. I.C ., l , p. 425, fig. 95.
410 L A HELI G I ON D 'A PHÈ S LES MONUMENTS

et tif'nt un chapf'IeI : J\lIlidi li pt GaT)f'\;'iI l'accoml'agllf'nl, el la scène


qui lI ·est, par rllalhr ur. '1 IL · 1111 fl'ag mr nl , Sf' passe Clan s une forêt sau-
vage où se vo ienlaumili cu drs hètes fauves, un lempl e et un e grotte
avec. au fond , un petit ascète .
.'\. Uu fti êm (1), il psi mnnlt'\ li r,alifou rchon sur Nandin ct sa çalai

Fi g. 1U. - Phong Lç.


Tylllpan , (: i\a ClllOIII'é des lIayl. lI aule lll' d c la puli e sculplée: 0111. 80 c m ·iro ll .

esl assise denièl'c lui : il n·aque deux bras pt lient le di sque. Bralunii,
Vi5Q.u. Skllnd a el un gueJ'l'iel', peut-être une divinité inconnu e de
nous, r Il Cl' 01 11 pagncnL.
. Enfin TrÇl.ch Ph ô IIUU S lli ontre le sPlll exe mpl e (fi g. 11 5) de tym-
pail 0 11 Çiya soit fl r; ul'é park lii/ga. plul ôt sans doul e, co mm e nous
l'avuns dit, Ull koça il visage qu'un 1I1ukltalùiga de pi erre; la tête pode
[" Œil fl'untaL Yi5Q.u ri: Bl'illlnüi n~ nd e nl hommage au dieu.
Ih'suill ons cps di\(·l's l'l·n sl·i gneill enls . En idul e Çiva est plus fré-
qU t' llilti ent l'ep/'ése lllé [)al' le li'IÏy{( qui . [)a r contre. ne le (igure presqu e

(t) Cf. T.C .• l , p . 518, fi g. -1 '2 0.


LE ÇIVAÏSME 4-11

jaillais dans le décor. Le di eu r.s t pins souvent tl'aduit dans un e form e


pl'esq ue exactement humaine lJu e sous Ull aspect monstrueux, en
particuli er pOLlI' les id oles; il est ll'ordinai ec assis, rarement deuout.
Il affecte pal'foi s dans la second e pél' iodc la fOl'l11 e d'un ascè Le, plus
lïll'e lll enL. et dans la [ll'emi èl'f' , d'un personnage obèse. 11 ne Pl'end
gl ll'. l'e le caracU're menaçant qu e so us la forme du dviirapiila, qu'on
allèlndonllC dan s la srco nd,' ph'ioc]r nrr.c la l'plIn cli on gr'n é'ral e de la

sc ulpture. CombaLLant ou triomphant, il ne fi gure qu e dan s la déco-


mLion, et di spal'ait avec l'empl oi des ri ches tympans, c'est-iL-dire avec
l'[ut primaire, C'est dan s ces cas surtout qu'il affecte des formr s
IIlll nslmeuses : ell es ne consistent guère qn e dans la multiplication
des uras, qui vari ent alul's de quatre il une' trentain e, Ce n'est qu'ex-
cl'plionnell ement quïl es t repl'ésenté avec des tôles multipl es, forme
l'ill'l' d'aill eurs au Campa et liui n'est guère ulili sée que pour Brahma.

Pal' co ntre il pOt'te assez souvent l'œil frontal. So n viihana habituel


('sl .\Tandin. co mm e so n signe di stinctif Je cO l'd on bl'ilhillanil[u e (il. II

l' ) D'après un cli ché du ca pilaine Demogue,


lI )On le lui voit porter un e (ois sur trois.
412 LA RELlG10'\f D'A PRÈS LES MO'\f UME NTS

est parfois couvcrt de serpcnts en gui se de bijoux, Son attribut le


plus répété cst If' glaive; Ip, chapclet qui le cftradéri se plutôt dans la
1'ol'l31e ascétique, des boulons de lolus tl longue ti ge, le tf'id ent, les
foudr cs sous la form e du disque il trois poinles ou du vajra, sont des
attributs fr équents pOUl' lui, Nc paeai ssenl qu'accid entcll ement le
disqllc {'vid," et plein - lalan cc, l'aec, la flèche -llne plume', une
IJl)tlI'~ C, une hesill:l', un pcignl' - un fl aco n, un e coupe, unI' lasse-
unc co rlll' , unI' s()nn eLle, Lili grl'lot, '"l croc 11 ùlôphallt ( l), JI claque
l'itl·ro i~ (ll'S doi~ls. ~p s l e dassi'l"( \ 'lUe' rl"l'l'\'I'ld l'IlCOI'1l les pl'èlres
('allI S. Ellfill , dans un cas ou dl'ux , l'o/'!ll.'iira est marc!llé SUI' sa coiffure,
Le déveluppement dl's l'l'cherches au Campa n'a. pas confirm é
l'i Il 1[Jorta IW C quc Jes i nscl'i pl iOll s sem blai ent altribuer ft U ma, et le
II UllIUl'e Il e srs images. bi en infél'i eur au compte de cell es de Vi~D-u, l'st
'''~ill il peu l'l'ès il ('clu i des i mages d e Lak ~ 1I1 î ; ell e ne l'c mpode sUt' ceUe
d"l'nil~ ]'e que pal' le culte inlpol'lanl qui lui fut renllu il Nha Trang.
Unta es t bi en moins so u\'l'nl repl','sentée sous la forme exacle-
Il, ënl humaine que Çi\'a ; l'Il c Ill' figure gll èl'c ain si que lorsq u'elle
l'at.:compagne dans son lri omphc (2) ; parfoi s cli c l'adore commc les
aulres. Elle fi gure ass ise sur la lête d' un éléphant ct arm ée du croc,
au sancluaireN. -O . de Pô Nagitr de Nha Trang . Seule, elle est plus
sou \'Cllt tL'ailée suivan lIes fOl'm es mon strueuses qui comporl ent la
mnlliplit.:a liun dcs bras . C'esl ainsi qu'l'Il e est reprl:seIlU'e dans sa
prill cipal e idoll' (3) à Po Sa gar de Nha Tran g, e n Iln e hrll n sta.tur de
pi elTo noil.'C el dILl'l' , dOlllla b~ t0.. 1llillh0. ILI·pusr llll'nl. pr l',ILII'.. a été
l'I'llIplacéc pal' IIIl e rnall\'ili sn l'I'Sfallrafioll <tnnalllitl'. E11C' fi. les seills
pui ssitllls cl purin aIL vellln' les l'lis de matcrnité. De S I~S dix hms
l'UII fait le g"slc du don , l'aul/'C'. cl'lui IJlli l'assure. Pal' cunlre, les
allll'es maills t.ienn ent plulôt des attl'ibuLs guerrirrs. un l'oignal'd,
UII O lallce. lin UI' (" Lill O f] ôclt e, un t rOt.: il (' Iépllant, un bouclier ; en

plus, le dislJue évidé et Ja co nque. C'est la seul e idole assise d'Urna.


qui soit cer'lain e. D'autl'cs sont debout ; l'une à Bich La, enlevée par
(1) Çiva de Go ThLv .App cnrli cr , Tl . 57? (3\ Cf. B.E.F.E. -O ., T, p. 15, fig. i , et
(2) Cf. I. e., 1, p. 5t8 , fi g. 120 . Il , pp. 38, 39, fig. -10 et H .
LE ÇI V AÏSME 4i3

C. Paris et aujoUl'd'hui perùue, était dressée, pi eùs joints sur Nandin.


Srs bras reposaient sur des co]onn elles et étaient avancés. ~ill e
se mble uvoi!' porLé l'œil frontal. Une autr0- à Mi Xuyèll (fi g, f 16)
avait huit bras; l'un tenait le disque il poignée, l'autre la conque,
.\ {algl'é ces attributs vichnouïtes, ce nombre de bras, auquel n'at-

Fig. '116. - Mi Xuyên,


Um ii. lI a ute ur : 1 ln . ]:l . (D'aprè _ lin c1 ich u d" cap itain e Demog uc.)( ' )

Il'i nl ji.llllilis Lak ~ ln l au ètllUl:' it. ne lai.' se auwn doule SUL' SO ll identi-
li caliu ll , Cetle stalue esl cUlI1plèlement défigUf'ée pal' des restaura-
li uns annam ites ,
La dernière idole prése nte la curi euse particularité d'ètre andro-
g~ ne , avec prédominance du côté féminin acc usé par le sarong et
If's seins opulenls, land is que le t:ô té masculin n'est indiqué que pa!'

(' 1 Forlcs rcslalll'Uti ons lI lIlIlImitcs qui un e ido le ou un c ,'cprése nlali on dc lym-
~n lpèch cJll de savo ir s i cellc fi gure e t pan .
414 L .\ RELIGION l),APH I~ S LES MO~UMENTS

la fine mouslache et l'œil fronlal de Çi va. La perte de 'es bra' rend


impossible de savo ir qllels aLlribu ls elle portait (fi g. 79) (1 ).
En décoration, ClIla IIP pal'lIilque ùan . la deuxi ème pél'iod e. Elle
esl représentée dansant à .'lî SO'n E" et il Cluinh Ly (2). avec dix hra
llans un cas. I[llalt'r dans l'aull'e. EJl p porte lrs 11I ('meS aLll'ibuls que
t;i\'a, Jl è~he et arc, lace!. 11·idellL hacheUe. foudre ; boulon s de

Fi g. 11 i. - l'Ilu i\iuh.
G llI-, c~ a. lI alilc ul': 0 Ill, 8u ClllirOIl.

lolu s. lIigllij,I'f' . disqllP ,"rid!', rl con qur s'y ajollirnl. A C hi ~ 1l ftùng (3) ,
où (' l1 r combat. r ll e n'.pèlC' e n~orr IIlil'II XÇir a cl, ~om nJ e lui . a le pi ed
S lll' Xalldill . Ellr il si, hras d01l1 1'lusi('llrs li enll ellt (,Ilsr rnbl e l'arc et

la II t' clte.
['Ilia. ('II J'1"SUIll('. sC' lm"s,'nle dOliC dalls l'art cam plulôl comlll r le
dOllllll' fplllillill tir Çiril 'I" f' I·UIII.II1" 11I1 f' diri"ill" sp,\c ill lf' : r ll e 1"\ rNe
sr s allillldrs. mo,dl'I' . il la l'I ' SI'I'\I' II alll l'r ll ('n1l' IIl du cord oll hnllrma-
ni'lllL'. alll'i lJIII exclusif rllI SI' \(' In asnrlin . les mènws c(t t'acV'l'isti-
qups: mi l 1'1'011 lai el L'ahal/a. liras mullip les ti r qu all'r il dix. cc del'-

Il) ri ous lI égli gl'O IlS i ci la fi glll'C (k Pu 1I 0 1l ~ cr oyoll s d'O l'i gilll' Idlll1 i ' I'(' [1l'illl ili,·c.
l'UII, qui s(' mble bi(' 11 Iln r slaln r !l ' L'lIlil (2) Cr. I. C., l, p. 230, fi g. 1,3.
S UI' Ir démon-bufl'lr ~Iilhi ~iis ur , lIlai s qu e (3) Cf. I. C., 1, p. ':li 5, fig. M.
LE Ç lVAÏSME 4f5

nu'!' no mbre étant jJlu fr équenl, cl le ' même atlribul" surLout


glll'l'l'ic L's, au l{uels' s'ajouLent ù'une faço n presque r''''ulièl'e les
s~ IlIhu l l" vichnouïtes, le disque évidé et la conque .
.\ l' enGonlre encore de ce qui jJamissait la vérité à l'ori gine, le
cllII I' de Ga r~eçü fulll' è ' l'épand u sudoul dans la prcll1 it"l'e lll.! riode, plus
répa lldu même san doule que l, culte <fUII13. au éampa. Cal' nOI11-

Fi g. H8. - PM i'i iuh.


Le mèmc Gancça ,u d e profil.

1J1'1'1i:-'I'SsO lll ]('s idoles de cc di eu .fllie nous avons renco nlrées(!). n


leillpll' lui fut iLédié à ~ha Trang, la lout' N.-O. ; 11 Mi an, il avai t
U('II\ Sillictuaires, Ba ct E5' JI es t pre que louj our repré enlé a sis,

lmill', (' II homme obèse, tl lète Ù· éléphant ; iln'a jamais, comme il Java,
I,'s pil'ds ùe ce t animal (2) ; il présenle par contre une fois drs oreill es
hll llli1inps (:J) . 1l semble fluïL cul ù. l' origine la tête plus enfoncr(' dans
]rs 1·'[Jll Ult·S que par la suite, Plies Gal)eç'a de Phu ~inh (fi g. 117 et
11 8 ). GO lllllle ceux déco uverLs en débL'i ù. Pô i\agar de Nha Tmn g

Il ~Iî ~0'1l B3' J at'dill de T O lll'an e n O 5, Thü Thi ~ n (Cr. L E\III IE, loc. cil. ). Deux
IJUllqu l' d(' Tourall e, l'llù :'iilliJ (d e ux \. l'Li G a l) ('~a d eboul.
Bo Hè, ~Iî SO'Il EJ' (Cr. 1.
:\ a~al' dl' :\haTrallg (lieux "Il l'mgmcnls ), G., 1, p. 41ï , rig. 94).
J) Utrll ~ LÙllg. PlwCrc 1'\1111 , TÙII Tl'i<\1I \2) Sau[ pe ul-èlre à Pbù ~iuh .
BOIl~ . (CL B.EY.E. -O., l , p. 16, fi g. 2) . \3 ) Dl.long Làn g.
4t6 LA RELIGI ON D 'A PRÈS LES MO JUMENTS

(fi g. 45), ont presqup, le sommet de la lêle etles épaules arrêlés par le

Fi g, H9 . - Mi SO'n n,.
G31) CÇO . lI autcu l' : Il m. 50,

m èlll p lJlall hurizonlal. (;aQ('\,'a 111(lldl'C un nombre' des car ac-


(;(' rl i lin

lél'isliqllt" dl' son pèl'l'. SOli l'mld es l souve nt Illilrqu é de l'œillerri-


t E Ç1VA ÏSM B 4.t7

fianl (1); il porte généralement le corùon brahmanique ct ses bijoux


SOllt so uvent traités en serpents vivant (fig. H9). Presque tOl~ o urs
il repose a trompe dans une écuell e qu'il tient de la main gau(;he,
tandis que la ùroite enferme un petit obj et qui pOUl'rait êtl'e auss i
bien un petit linga que la défensc flui Ini manque. Trois fois ce t
atLrib ut es t remplacé par une guirJ ande(2) (fig. 120).
Sa tête sc coiffe parfois d'un diadèllle (31.. voire d'un
llLu!.:zt!a (4) .

No us n'en ('onnaissons qu'une id ole dehout inU'-


rpssan le, c'é tait la divinité de Mi San Es' 11 a quatn'
llms, dont l'un reçoit le Dout de la trompe dan l'é-
(;1I01I e, tandis que les autre' tiennent un guirlande,
un pinGeau et un chapelet. Il est richement par \ t
Fi g. 120 . - Ga-
son sampot es t recouvert pal' une peau de tigre sous l~eça déposé il
la banque de
LlIH' Gcinlurc iL fermoir Giselé. TOlli'une.
Gal).cça ne flgurc dan ' Ia décorati on que commc /f au leur: 0 m. 60
en' iro n. (Cli c hé
comparse: tL deux bra ct debout la trompe en l'ail', de M.Limousin. )

au tympan de Mi San A't; pareil , mais accroupi,


lW ty mpan de la tour principale de B-6ng Duo'ng; a 'sis, mais i L qunll'e

lJf'llS portant les mêmes atlributs qu e l'idole du sanctuaire Es do Mi

SO'n ct clans le même ordre, au tympan de Mi 0'11 Ft.


Skanda petl'ait avo ir reçu un cult spécial, car nou' en Œnnai '-
SOIIS flualre cl [leut-être cinq id oles (5). Doux so nt caractél'isées pat' Je

paun, deuXlLlIln's (6) pal' Je rhinoGé rus. ql/ 'on lL'ollve de /l1 è lHO il An-
I,o/' Vat (7) . ne se ul e es l ([(' buut sur l'oiseau (:\lî So'n Ba) (8) devanl un
t:I 1(' \ l'l qlli la st'pa/'c de sa queue; les ùeux autres sont ass ises : rune,
ü(:('/'ou pie SUL' le paon (fig. 121 ), provient sans doute d' un des

(1 ) .\Iî Scm H3' E;, . r oir' plus loin .


(2) Banq ue de To u l'a ue, ML SO'n E;;, [G) Or l 'ulle d 'eJl es or fu t l'ctro u \'é que
tympan de .\11 SCl'n Ft. le piédes tal orllé d' uil rhinocér os, ma is il
(3) TtiU Tr iè u Bong . suJ Iï 1. il en a ttes te r l'exi sLen ce.
(II Phlr&c l'illh, banqu f' de TOll l'a ne, (7) Cœo l::s, Les Bas-reliefs d'An./ior l'fil.
Phù Hllng (Pagode des lotus). p l. II, dans If' B.e.A. I ., 19'11 , el p . 1i!).
P) 'oit une de plus que celles de ri ~IW . \8) Cf. J.e., l , fi g. 84, p. 379.

. \ ' \ \\1. - Il .
418 L \. REL I GIO D'APRtS LE ~10 TU ME TTS

tcmpli ons de -Mi an A; l'autre, trouvée dans B, repose simplement


Slll.' le pi ôdes lal. La premit\ r'e lient le vajra, la seconde un glaive;
rune o ·t couverte dc ri che ' bij ou>.., lrs autres n'en ont pas ; seul e
la petite figure as ise sur le
paon a de trous percés dan
sc.' oreill es ct ses poignets
p OUl' placer de joy aux mo-

lli les .
Immln nI' fi gure qu'une
fois dan ' In décoralion au
t 'mpan de Du Diêm, fui 'anl
cortègr ù Çiva. Il es t tl cal i-
fourchon sur le paon dont il
étreint Je cou J 'un lJrus; de
l'autre main il lient un altr-i-
but très mal indiqué, en form e
de l'uquelle, cl oùil fautpeul-
êll'e vo il' encore le vaj m .
Dan s lous les cas, 1anda
porle un chi gnon à quatL'e di-
vi 'ions qui lui e t ri goureu e-
ment spécial. Au ss i somm cs-
nous tenté do voir Je mème
~t" ni e dnn s un e pelile slalue
dllmUSL-1' de l'Écol e 47, ac-
n Ullpic [li a. ja anai se cl co it'-
j't" 1' ain si (fi g. '( 22).
Fig. 121. - ~Il SÛ'l1 A. Il no convient jJilS de quil-
~~3nd". " Hule ur: 0
Ill. 70.
lel'I e cycle dl' Çiva san s men-
tionnrl' 11'5 nomlll'rusl's l'p [m"5e nlnlions de Na ndin . JI nI' se mble pa s
qu'ull sn ll eluail'o sPl'cial hli il ilj amnis éll\ co nsll el'é: nons n'e n avons
ll'ouvé auc ll n illsln ll f> SUl' UIl\' Cll\ C à aùluli ons el null e cuve capable
Je le rcceYoir no fu t décuuve d c; ol' la cuve il abluti ons, sans être
LE ÇIVAÏS tE 419

unr cundiLi on obligatoire du culte, es Ld'un usage 11'0p cons LanL pour
qllï l n'y niL pas là une indicaLioll p,·écieu,' e.
\O Il S ravons vu accompagner ,'ouvellL Çiva ct unüi, dans la déco-

ratioll ; des images en rond e bosse de Nandin éLaienL fl'élluellllll enL


insLa llées dan les temples du dieu. ne d'ell e fut déco ll erLe dan ' les
r stes du sancLuaire de Phông
Lê (1) . Le monumenL' les moin
an('ien ' enonL conse n " enpl ace ;
l'anilil al e t alors dans J ve li-
Ind e du sanctuaire ct Lourn ', "e['s
le ùieu ; l?o Klauu (Tarai en pos-

Fi g. 1'22 . - Musée de l'École, S 41. Fig. '12:l. - Phù 'l'lU) .


Skanda (7) . Hauteur: 0 m. 30 e n\'iro n . Nandin. lI ôllltclIr: (1 m . 50.

st· dc un il gauche en entrant, ct l?o Rom ë lieux syméLI'iqll rs. Pr llt-


d" r il Ml O'n E4Nanù in fut-il ahrité au dehol's suus un abri iL -qualre
l'ili r l's.ll e t figuré le plu ' ouvent comlll e un zébu couché (GO'. 12l).
KhuO'ng My en monLre un hon exempl e (fig . 136), ain . i qu e 'l'l'à
I\il: u (2) . une seule foi s il est représenLé au galor . C·cst. au Lympall de
Ft i\ .\l'i So'n (3) .

(t) Voirnotc 1, p. 81.


\21 cr. I .C., l , p. 299, fi g. 65, cl B. E:,F .E .-O., J, p. n , fig. 3.
(3) cr. I. C., l , p. 425 , fi g. 95.
CHAPIT RE VI

v
LA RELIGIO N DES CA MS D'A PRÈS LE U HS MONUMENTS:
VICHNOUISl\ΠET AU IHES CULTES

Yi cllll o uïslIl c: id oles dl' Yi ,qw el de Lak ~ mï ; - V i ~ I.11I cl Lak ~ ml dllll S lu décorati on.
- Gi\ru~la . - Hés umé. - ClIll e ri e Brahma. - ClIltes ussociés . - Divinilés
div erses. - Obsen 'ulioll s g(· néralc s. - Bou,lrlhisme : images du Buddha. -
l3 od hi salll'll . - Conclusion.

V I C H'iO u ï ~_\lE

Les cultes tir \'i ~ Q.u ct de Laki;inli timent une place assez im-
por-tanLe ùan s la reli gion came: moindre, il es t vrai, que celle d'Uma
et sul'lout de (,:iva. No us n'avons renconLré qu'un petit nombre
d'id oles de l'lin el de l'auLre, touLes de la seconde période, sept en
Lout. Encore Jïd entificatiun ou la date sont-elles ùouteuses pour deux
des représentati ons Il e Yi~8u . La seule certaine es t la sLatue de Biên
HO ~l dont la dédi wl:e rst inserile au dos (1 ). Le ùi eu es t assis à
j'indiennee Lric hl'III PIIL l'an', ; ses lJuatre bras ti ellnentd eux mass ues,
lIlI di sque lIlinu sGlll e el la t'onque. C'est la se ul e représentation ùe

Vii;i8lL qlli porle le l:ul'd un hralullarlÏquc,


Ln peLite statur ù'allJùll'C de -'li Son G1 (2) n'a que deux bras et ne
possède pas ü'aLll'iJJuls, mais eHu cs t assise sur les spires du serpent

( 1) cr.J.C" l , p . 554, ri g. Hi.


(2) CL1.C., 1, p. 4:32 , fig. 98.
VICHNOUtSME ET AUTRES CULTES 42t

et le dais de se sept têtes l'abrite. Ce délai] es t carac téri stiqu e de ViglU ,


ct l'ide ntification ser ait bien probabl e si la dédicace du templ e (1) ne
le consaceait à Içvar a. le ci gnelll' , appell ation égal ement car ac té-
l'istique de Çiva . Y a-t-il eu infrac tion tl la r ègle, e t ce term e si O"é nél'al
est-il a ccidentellement passé d'une ùivinité à l'autee? Nous r emarque-
l'ons sC' ul ement que, si l'inscription commence co mme d'ordinai!' pat'
l'invoca tion constante à Çiva, il n'y es l gUf"re question ensui te que
de Vi~ l)u (A XI[ à xv) ou de G aru~a (13 v)v : enfin c'e l Yi ~l)u qu'c· t
lIal'ivar ma n si l'on en croit les sLances A XlI et XV , et pa l' suite
sans do ute le dieu du templ e.
Une aulee fi gure de Vi ~l)u é tnit déposée ùan s l'édi cul e .-E. du
lrl\1ple de Pô Nagar à Nha Tr'ang el nous en avons r elrouvé d ~s débris
dans ]e r emblai annamite qui r elevait le sol de ce petit bâtiment.
Le ilir \1 il ehoul llevant un chrvet évidé avait quatre bras, dont un eul
a gardé la conque; ses mains s'appuyaient sur deux colonne . La
similitude de celte r eprésentati on axec cell es de l'art primitif khmèr
es t telle et le transport d'un e pi èce si pe tite es t i ai 'é que n ou
pensons y voir une importation r eli gieuse du Cambodge .
Enfin une petite statue de bronze (2), debout ùevl1l1t une a uréole
évidée, tient, de trois de ses bras, fiole, disque et conque; le qu a trième
claque des doigts. Dans ses ch eve ux se voit une petite fi gure
humaine.
Trois idoles de Lal ~ mï seulement furent découverles . Ell e ont
toutrs assises. L'une signalée 11 Ih1O"ng L~, au Qn àng Trj, n'est pas,
rnalgrl\ cettr ituati on septr nlrionalr , de cl ate anci('nne : sa mitre
cylindr'o-conique ne laisse point d doute 11 cel égard. es deux
mains sur ]rs genoux tienn ('nt drux conques .
La figUl"e trouvée à Xuân M y par ait un peu plus vieill e ct doit
daLer' du début ùe la s('cond e période. Elle est assis devant un
cheyr t S UI' un piédestnl orné d' un phénix ou d'un pao n .. on ypntre
montre les plis de maternité: r un e de ses mains porte une conque.

III Insc. '1 00 .


(~I cr. I .C., I, p. M,.
422 LA 11 E LI G lO N D' A P El. ,~S LES MOU MEN T

La drmi(\ l'c sta Lul' d('prnll dl's M ln'is dr Pl llt&c Tj nh : rll e est, par
suiLl', eonLelllpuraine dr Po lOa un Gara i. ( X.l Vo siècle) , De ses quatre
IJI'as, deux Lienn(' nL (Irs bouLons de loLus, les autres le disque ajouré
eLla l:Ol1q ur ,
Dans la déco raLion, \ ï~t:lu et L a k~ nl ï occupent nn r pl ace plus
eo nsidl'l'a!Jlr, cLCl'la dt's l"originr, Tont d'abo rd, Yi , t:lll ac compagne
(;i\'a dans Il s tyll11Jans dr, cultes
assoc iés, , cu], il es L fi glll'é aussi
sU Il\'cnL il ehrval sUl' lr co u ùe Ga-
l ' II ~a (l ig. :124) ou assi, tl l'ind ien-
11 ('. C'e 'Ldans la premi l're pos iLi on

qll 'il 1'01'I11 r nn !Jea n moLiF qll atl'e


rois répéLé il l'éLagr de Mi a n B6'
Parfois il es Lda.ns la spco nde a.ss is
S UI' sa monturr (1 ), aill rul's debout

immo bile (2) on bi en marchant de


coté (3) co 111 me Çiva l'ait sur Nandi n,
Dans un ca comme dans J'a utt'e il
Fig. 12'.. - Mu s l~c indochinoi s n'o rn e que de petit t~' l11r ans; il est
(Ill 'f['ocadéro,
vrai pn r con tee que tel rn onllln ent.
Tympa n ('1). Vi~l.'lI sur Garll[)a. lI aul.: Omo 68.
coml1lP Ir sanctuair'e de Phông L ~,
Il'''11 ('ul1ll'ul'laiL pas 1liOillS de lrois, Le seul tynl pan réell ementi mpol'-

lanL qur nous l'r neo llLl'io/l S figul'i1nt Vi~t:lu, tympa n qui, pm' sa di111 en-
siu/I spéc inl p, pm'nit ayoil' ol'l1é une porte d'enLrée, es t crlui de Linh
Tlt ai (4\ ,1\ ('st il ]Jl'f3S11lllel' pa l' suite quI' le temple éta it dr dié tl cette
di\ inilé, 1\ cs l assis it lïnùirnn e; dr srs quatre mains il tient le disque
(' \'id l' , li n obj et en l'ol'Inr de T Ollll ne mas lie J'éd uite, un di squr en ma 1'-
gUl'l'i Il' 11 \'rc un fl eul'on long qui sort du cœur cLretombe SUl' lrs pé-
lalrs,l'lunr conqur mal comp l'i sr , ca l' ell e pst évielPe cn spirale, Moin s
(l) Tbi BÔ. avion s indiqué d'abord le dernier a ttri-
(2) Chil\n BàJl g . Cr. I. e., l , p . 278 , but, douteux, comme un brandon, p . 51.0 ;
fi g, 56 . mais ce tte interprétati on nous parait de-
\3) 'l'hu Bon . Cr. r. e. , J, p. 286 , fi g. 58. voir être écart ée, untel attl'ibut étant trop
(1) Cr. T.C., I , p. 509 , fi g. H8 ; nous exceptionnel,
VICHNOU"isME ET AUTRES CULTE 423

grand est le tympan consel'vé au UIll S' e de la ociété des Étu l s indo-
dlino i es et décrit par nou so us la lettre D (1); les quatt'e hm du
di eu ont des boutons de loLus, le disque minuscule ct la conque. Le
dl-lil il du cos tumr indiqu r un c scu1 plu l'c dr bassc époque.

Fi g. 125. - Ml Xu yên.
T ympan . Xaissa ll ce d e Brahmli . lI auleur: 0 m. 90. (D'ap rès un cli ché
du ca pitaine Dem ogue.)

Fallt-i1 voir un r fi gure de Yi ~ 1).1l dans le pclit perso nnage as is


SUl' UI\ [mimaI indi stinct qui occ upe Ir tympan supérieur ùe la fau sc

po l"lr~. de la tOlI1' centrale de Hoit Lai ? Il nr srrait caractérisé que


pal' ce t attribut hizarre du T. rencontré se ul ement ici, mais rarc-
mrn l Sl1l' des images de cc dieu se111.
Yi~D ll paraît aussi dans ln ilr cOl'ntion ailJ rnrs qu'rn t~'mp a n . E. t-
er Hnr mé lope que la figurr (2) conservée an musée ùrs ]~tud(' s inù o-
t:hinoisrs il Saïgon rt qui, provrnant vraisrmhlabl emrnl dr KlmO'ng
\ '1Cf. I.C ., l , p . 575.
(') Cf. I.C. , l, p. 263 , P , fi g. 50.
424 LA RELIGIO D'APRÈS LES MO UMENTS

My, doit être de la pl'emirre période. Le dieu debout tient de deux


dc sCS quatre bras un boulon dc lotus cl Ic disque évid é.
Vi~DU cst l'rpr{\senté au Jardin dc Tourane (n° 84) a 'sis ~t la
j;:\Ytlnaisr entrc dcs niiga ct sous dcs parasols; c'es t un fl'agmcnt de
piédcs tal sans doulc qui pl'oYlcnt dc Phông L~ . Lc dicu a quatre
bras ct lirnt un sccplre ou un sabrc, une boulc, le disquc évidé et
la conquc.
ur un lintrau ùe Cluinh L9, il cst assis Slll' un cadavrc et entouré
de fClllll1CS qui 'Clinent il lIne danse guerrièrc. Lit conquc se ul e cs t

Fi~. J2ti. - Phu TlH;>.


Linteau-tympan. \ai SSiln ce J e 13rahm:1. Large ur: 1 m. 30 enYÎron.

rt'connaissablc parmi les attribut q Lle pOI'tcnt scs quatl'e bra s. Pour
ce mêmc nombl'c de bras, nous pcnsons cncorc qu'il faut reconnaître
un Vi$DU dans la figme élégante, mai si mutilée. qlli déchil'e une
victimc cn tl'a\'CI'S dr srs grno llx au dépôt de Binlt B~nh (n° 29).
Enfin il nous cs t mOlltrr floUanl. SU I' le scrprnt Ananta dans trois
lintcaux ou tympans (l) où est rcpl'ésrntécla scè ne dc la naissancc de
Brahma (fig. 125). C'cst le srul cas au Campa, avrc l'idol e de Mî
"'o'n G (?), où Vi?011 so it abrité pal' Ir dais des têtes du serpent.
j

~auf à Mi San El> lc dieu a quatl'c hras: il c. t sans attributs. La


ti ge du lotus qui portr Bmllma SOl't de son nomhril; à Phu Th!?
(fig. 126), ell e naît del'l'it'I'c so n hras et dCllX ap8aTas la maintiennent.
Un asct'·te (?) assiste le di eu tt:\{i Sun El! ct deux garuça encadl'ent la
·cène.
Enfin Vi~0Ll sons la rurmr dc J{!'?0a ahl'ite ses troupeaux et ses

(I } ~Ii :30'11 El (cf.!. C.• 1. p. 415. fig. 93)• .\Ii Xuyèn, Phu ThQ .
VICR OUÏSME ET AUTRES CULTES 425

bergères en soutenant au-d essus d'eux le mont Govardhana sm le


curieux tympan de KhuO'ng My (1) .
Lak ~mï fi gure touj oUl's assise dans la décoralion. Un beau tympan
ancien qui provient de l'l'à Ki êll (2) la montre Lenant des bouton ùe
lolns, ùont il ne res te guère (lue les lon gll(\s
ti grs . Sur un autre plus petit (n° 60 du Jar-
din de Tom ano) , sc' seins sont énorm e, ses
mains ti cnnent enco re le même. altl'ibul ·.
Il ('Jl l's t de même aux nombrcux t 'mpan: dl'
." 1 ~O' n G( (3) (fig. 127) . Un aut['C lympan (4)
([IIi pl'oricnt de Trtt Kiêu, mai cetle foi.
d'IIII (\ ùificc dl' ha sc r poque, co mme Ir m OIl-

ll'l 'lIl Irs Mtail s du muku!a pt cl es bij oux,


Fig. 127. - Ml SÛ'1l G, .
/'l'I"'L'solllc Luk~mï assise sur les ropli s vel'-
Tympan, L a k. ~mï, ll au leu r :
licilux du serpent et sous l'abri de ses lreize o m . 45 (' ).
Lèles. Ell e a quatre,bras dont elle porLe une
massue, le disque à trois pointes et la conque, tandis que la deeni èl'e
main étend l'index,
Ell e paraH sous le, même aspect à Chiên B-àng, à la fausse porte
N. dr la Lour N,; ses mains tiennent un attribut mal indiqué, qui pour-
rai Lêtre le vajm , et un bouton de 10Lus.
Enfin un beau Lympan (5) de fMn g DuO'ng 1 nous la monl!'e ,
Lenant encore des lotus dans ses doigts, enLre deux éléphants qui
1';\J'J'osent, motif que répète une applique de l'édifice . de la même
enerinte (fi g. 128),
G-al' uç a est louj ours t mité en demi-oiseau, eL non en !tomm e
cumme à Java. Il ne pamlL pas avoir r eç u jamais lin cL11Lc p CI' OIlllel,
Pl si ses représentations isolées sont assez fr équ enles clans la première

('iEn lcrre cui te. (3) Cf. I.e., J, p. 431, fig. 97.
(IIcr. J. C., l , p. 259 , fi g. 48, C'l llLïlEIl , ( 1) Dépo é II l'École SO ll S la co le S 23.
U.EJ'./-".-O., Xl , p. 282. Cf. B.E.F.E.-O. , l , p. 20, fi g. 5.
(2) Jardin de Touranc, nO43. Cr. Géo- (:i) Eni ré à l'École SO II S la co te S 7.
graphie pilloresque des colonies. Flam- Cf. I.e., l , p.- 483, fig . 109.
mari on, in-4. Paris, 1905, p. 86'1.
426 LA RE LI GlO l
O' AP R È S LES . 10 N ME 1 T S

pél'iodc , il ne paraît pins dans la seco nd e que comme monture de


Vi ~I). u. C'est ainsi qnï l fi gnre aux angles de la corniche :des tours de
Hl1n g Th~n h , et peut-être, rep l'ése nté par sa tête eulement, au som-
met des lympans des podes rl r DtrO'ng Long. NOLIS nvons montré.

Fi g. H8 . - Bong Dlrcrng 1.
I~ difke s. , appli,l"c Je base, L a k ~rn i eulre les é léphanls. Large ur ùu gro up e: 0 m. 35.
(C li ché de Ch . Ca rp ea ux .)

Llans le chapitre spéc ial qui lui a été co nsacré cum me anim al my-
Uliqu e. quelle confusion s'est pl'OduÏle entre le lion et lui .
Si nous résumons les caractéristiques de \'i ~ I).u et de Lak!5mï
dan s r ad éam, nous trouvons que Vi ~I).u es t presqu e louj oUl's repré-
senLé assis, qu'il n'a jamais plus de quatre bras, mais qu'il en a
moins souyent deux. ~rs allribuls co nstanls sont la conque et le
disqllr évidé, qu'on lui voit pllls d'une fois sur cl eux. l arais ent
Ill oins souvenLun disquf' plr in. des lolus, le sceptre, le T et des altri-
buts guerriers, glaive, massue. hache, arc. Lak~mï e t toujours
représentée assise, n'a qu' exceplionnellement quatre bra : elle tient
.ICR OU ï SME ET AUTRE C LT E 427

le plus souvcn t des houtons dc lolus ct la conque, moins fréquem-


ment le di que évid é ou lcs fouù ms, l'arcmcnt la ma 's ue,

CU LT E DE HnAHM A

( Bmhma LienL peu dc place dans l'ico nogmphi e, et , on culte


n'ava it, scIon louLe pr'obabilil6. qll 'nHe minim importance. bi en
IllOindl'c qu'au Cambodge (1). » Les déco uvcrtes nouvcll cs nc fon t
que co n(Îr'm cl' cc ttc vue, Lc,' fou ill cs dc Mi an ont ccpcndant
illl1pllé la J écouve l'tc de tl r ux pclilcs id oles dc Bmhlll a, qni provicn-
Ill'lIl sa ns doute tirs Icmpli ons dc A et dc B, C' st dil'c qu 'cll e ne
linl'pnt qll 'unc placc accc so il'r. On pcut l'eCOnnaiLL'C lc mèmc dieu
dans le bas-I'cli cf dcs nr uf di vinitl's dc Trit ]\iêu : r oic qui lui 'ed
dl' cûhana cs t le scul élément (lui pu is 'C rid cntin cl'. Ces troi La-
lIll'S so nt ll'aitI'es 1'U I't siJ1l pl cmen t ; Il nc eulc montrc un attri bul,

c'rs lnn ehaprleL. Cependant un sanclul1iec lui fut dédié en 1233,


suus le Hum dc . vayam lltpanna , il Phal1l'ang (2) .
En Lympan, il scmbl c cnco rc nc lcnir qu' un r61c accessoiee,
fail'e co d ègc il la divinilé pL'incipalc ü laqucll c le temple c t dédié'
pnCOL'C ne paraît-il quc dans. dc' monuments d'a ez ba se époque.
JI rst rcconnais able tl Chanh LQ, dan un ca à a quadl~ upl c tète,
dalls l'au Lr'c tL l'oic qui lui sert dc vahana. A la tour K de Mi an,
Il's Lèles latérales sont dc trois quarts. Il ticnt ùe 'es deux mains de
bOIlLons de lotus. La pa godc do Phu IJung con 'erve une au tre repré-
sl'lIlaLion dc Bl'ahma SUI' un lympan dont lc fond cst hrisé en partic;
1'11\, il sulJi dc nom brcuses L'cs laurations an namites. Un autrc Lympan,
dOIl L la parti e supél'icm c scul c rs t conscrvéc au muséc Gu imeL(3)
(Iig. [4:)-13), Joit monLrel' égalemcnt unc figme de Brahm a si l'on
l'Il jugc pal' lc 'cep tec qu'e ll c porte; ce ttc pièce c t apparentéc dr

11'1'S prl's au "i ~ l)lI dr Bièn Hoit dont cll e a les défaut ca l'actéri-

(1) FINOT, B.EY,E.-U., l , p. J3.


\2) 1155(,', Inse. 3. Cr. I.e. , I, p. 80,4°.
(3 ) Cf. I.e ., l ,: p, 579, C,
428 LA RELIGIO N D'APRÈS LES MONUMENTS .

tiques. Nons re!t'Ollverons le dieu plus loin , dans ]es tympans de


cultes associés. Enfin un bas-relief (1) dont l'origine est inconnue
représente Brahma ('nloud' de . Ct'vi teUl's . Tl e t debout avec quatre
tètes et huit bras: l'un e de mains s'a ccroche tl on collier. l'autre
tient un long hit.ton trl'min{' par L1ne yolute et q~ ' on prut consid érer
comme un sl:ep lre.
Une scèno assez so u\'('nt représentée dans les tympans anciens
est cell r de sa naissance. Bmhm a, dans les deux cas où il est
conservé (2), esl figul'é avec quall'e têle : il a la poil,'ine traversée du
cordon brahmaniquc ; il présente à Mi San E1 comm e attributs le
distille éy id é ('l un flaron il long col. 11 es t comm e partout a sez sim-
plement paré.
En l'ésumé, si nos diverses allributi ons so nt e 'actes, Brahma
apparail dans l'ad enm caractérisé ou pal' la lèle quadruple ou
pal' son viihullU, l'oie. Une fois seulement il a huit bras; une fois
il est as is sur le scrpent : il repose plus so uvent sUt' une fleur de
lolus (tympans des cultes associés). Il n'a pas d'aUribut bi en spécial
cl porte également ]e sc('p lre, des boutons de ]otus, le disque évidé,
un chapelel ou un flacon.

CULTES ASSOCIÉS

NOLIS n'avons dans les idoles qu'un seul exempl e de l'association


des culles, ]e bas-relief des neuf divinités (3) de Trà Ki ~ u . Les ·tatlles,
toules dans ]a forme humaine et masculine (?), sont assises devant
un chevet continu où se d('ssine drrrièl'e chac[lH' person nage une
allréo le. Ces divinités n(' prllvent se distingurl' Clue pal' ]eUl's viihana,
SU ll vrllt si mulilrs qlle lenr lrctu l'r est douteuse. En pl'enant de la
dl'oilr tirs figlll'C'S il l('lu' gauc h('. les cm bl èmC's so nt 1(' 5 suivants: un
altelagc de s('pL clt rvnnx (Surya) : un piédestal nu ( oma ponr sa

II) \ 0 26 dll Jardin de TOIII·aIlC.


12\ Mï SO'n El , Mï XUYl'n.
('3) Cr. J. e .: l, p . 306; fi g. 6i .
VICHNOUÏ;SME ET AUTRES CULTE 429

proximité ùu dieu solaire): une mangou te (?) (Ku vera ?); l'oie
(Brahma) ; un éléphant (Indra) ; un ch eval (1) ; un Ligre (?); un
bœuf (Çiva) ; un lion U).
Ce sont sans Joute les mèmes sepl divinilés accompagnant Çiva
el sa çakti que r ecevaient les pagodons A Z'7 et B7 ' i3 à Mi an. 'ous
n'avons pu r econnaître que Bl'ahma, urya, Indra el kanda.
Les 'inscriplions nous font connaître un culte du ùieu mixte
Hurihara, mais aucune r eprésentalion n'en a élé J éco U\'erte.
L'union de Çiva, Vi~D-u et Brannüi es ll1lonlL'ée par le tympans
dc TJ'achPhô (1), (J'u :9ièm (2) et ThùyTri ~u (3) . Lc dernier seul donne
la prépondérance ù Vigm. Dans le premier (fig. 11 5), Çiva, r epré-
scn lé par sa lè le sur le ti1iga, est accompagné de Brahma à quatre
tètes e t mains jointes agenoui llé sur le serp cnt; Vi ~ l).u es t ymétrique-
men t posé S Ul' un sanglier, e l possède qualre bras . A Un Diêm, Çiva
ct Uma tl cheval s ur Nandin ont aulouL' d' eux Vi ~ l).u sur GarmJa,
Bl'ahma s ur un lolus, kanda sur Je paon et un gucrrier. Enfin, ù
Thùy Triêu, Vi~D-u ~l
la place prin<.: ipalc est représenlé par la lète
seulement ; à ses cùlé étaient Çiva sur un sanglier et Brahma age-
nouillé.
Faut-i l voir encor e la mème idée d' a sociation dans la présence
des autres divinilés aux tympans d'un temple consacr é tl une 'eule ?
Sans doule voulail-on, en adorant un dieu, se concilierious les aulres .
.\in si Phông L~, con acré ù Çiva (nous po 'sédons le lùiga de ce
temple), monlL'ail dan s ses fronlons des image de Vi~l).u , mais Je
tympan principal esl L1ne représe ntalion de Çiva. J Hlnlt Làm , que
IlUUS savons pour la mèllle raison tiédi " ù Çiva, il semble bien ft ue
lit divi llilé qui orne Ir tympan ùe la fau sse porte S. soit un e figure
dl' Lak~mï. A Chan Il LQ, temple du Iiliga, on l'eco lJnall Brahma avec
(.:i"u Jans les lympans. CelJendant i] e monum ent Gi de li ' O'n a
bien pOUl' divinité un Vi~D-u, il fait exception, car tous le décors

(1) Cf. l. C., 1, p. 515 el iciIig. 115.


(21 Cr. I. C., J, p. !:i lS, Iig.120.
\JI Cf. l .C., I , p. 96.
4-30 LA RELIGIO N D'APRÈS LES MONUME TS

fi gurent Lak~ mî. Le tympan principal parait en revanche toujours


consacré tL la divinilé du templ e, rt cela se con çoit, puisque c'est en
somme l'annonce même du dieu contenu dans le sanctua ire, qui,
sans doute, la pluparl dit temps Mait invisibl e. Mi San Cj E4' qui
abrit r nt drs Çiva. onl ~L lour lympan d'entrée ]r lriomphe de Çiva
ou d"(Jma: NIl San A'p Pltùng Lê, Pô Klauù Garai, qui l'enfer-
maient des linga, ont de même 11 leur fa çade lïmage de Çiva 'dansanl ;
la tour principalr de Pù Nagar tlr Nha Trang, dédiée tL1;l11a, montre
encore iLson fronlon principal la fi gure de Çiva. Cependanl Mi San El>
qui abri lait un liJiga, a comme linteau la naissance de BI'ahma, et la
tour de Phanrang, Gonsac ('ér à Brahma, donne, dans son tympan pro-
babl e (Thù y Tl'iêu), la prépund érance tLYi~r:tll.

DIYI:\ITÉS DIVEIlSES ou I:-iCO:-i\ UES

Quelques dieux sont enco re représentés, soi t en idoles, soil dans


la décQ l'alion reli gieuse .
S ous avo ns deux id oles d'Jndra Pl deux de Surya (1) ; lino des
figures d'Jndra provient tle Td.l Ki êu, les autres ont été découvertes
en A rt en H au cours lIes rUlIill es de Mi San. Ce sont de petites
fi glll'es hUlllain es qui ne peuvent êlre ülenlifi écs que grâce au vahana
sculplé devant lr ur pi édes lal , éléphant de race ou agenouillé lour
Indra , che\'al au pas uu au galop pOUl' Surya (2) . Indra parait tenir
une fois le vajra cl SUl'ya de'ux rois le glaive.
Un cerlain nomhrr de fi gures trouvées 11 Mi San 011 découverles
en différents poinls dl' L\nnam échappent Ü, notre analyse, n'ayanl
aucun lrait cltmctél'i sliqlle : ainsi certain es divinités des templions
de A (1 ), la déesse de Du :Eti('m (3) , les figures de tympan déposées à
la Hésidence de' Qui Nhon ct qui paraissent provenir l'une de la
Tour d'or (fi g. 129), l'autre de Hl1ng Th çmh (fi g. 130), la slaluette
conservée par i\L Lemire (4), etc.
(1) Cf. I.e ., l , p . 355 , fig . 76 a u m ilieu . (3) Cf. I. e., l , p. 52! , fi g. 122 .
(2) Id ., aux côtés. (4) cr. I. e., l , p . 581 , fi g. 134.
VIcn ouï ME ET AU TRES C LTES

Pal'mi les génie , le mk$as sont représenté parfois comme


dps démon volant et grinçant des dents (1). Lem roi figur e au t \ fII-
pan deF! (2) et au dos du siège du Buddha .
III de B-ông Duo·ng. 11 est dans les deux
f'xern ples debout, ployé, vu de dos. Dans l, ·
premier ca , il a dix tètes ou ' dix makI/la.
di" bras . quatre jambe ' ; dans 1e -·econd.
qll alre têtes crépue ', huit bras, deuxjarn-
hps sr ul ement.
Les apsaras sont ll"onlinaire fi gurées
Fi er. 12!J. - TOUl" ù'or (?).
yulan t, tenant des boulon ' de lotus ; tou- Tympall . lI aulcur: 0 m. 70 (°1.
jours elles porlent un riche muku.ta. Elles
pl ane nl dans le ciel au-des. us de dieux (3); elles participent
à la décoration comme pièce d'ac-
cen t ; des ailes , nettement marq uées
il la faus e porte de Binh Lè\m, 'ont
aill eur indiquée eulement dans
la mas e des r enfort commun aux
vil'ces d'accent en ap aras et il. celle'
omementales.
Quantauxnâgï, nousne le voyons
représentées qu'une fois enlourant
.'1j(;.
Çiva au lympan de Phông L~, et une
Fi;.(. 1::10. - HUll g Thi.lllh (?).
T~' IIJpun déposé;1 la Hésidl'llce de fOlS au-dessus de Çiva combatlant
Qni ~h o-ll .
clan un des tympan de 'l'l'à Kiêu.
lI allte ur : 0 III fi5.
Dans ]e premirr cas . rien ne le di-
lingue des apsams; dans le second, le corps de serpent que termine
un buste de femme parait r econnaissable. Nous avons dit ailleurs
fJll P les nâgi, ·ous form e humaine. ne parai ent jamai . figurer dao '

(0) Déposé à la Résidence tIe Qui Nho-n . (2) Cr. I .e., I, p. 42;;, fig. 95 .
Voir ,\ppendiee, p. 575. (3) Mi SO'Il Cl (cf. I.e., 1, p . 39 1,
(Ii )11 SO'Il . Fenêtres D" l(lmO'ng M5-. fig . 86), Lak ~mï de Bong Duo-ng (ef. I. e.,
Cr. I.e., l , p. 262, O. 1, p. 483, fig . 109).
432 LA RELIGION D'APHÈS LES MONUMENTS

l'art cam . Quant aux autres êtres mythiques, ils font également
défaut (1 ).
Cette étmle générale nous permet-ell e quelque constatations d'en-
semble? Remarquons tou l d' abord que les èams ne paraissent pas
avoir demandé il l"aLlrilJUtune caradérisation plus nette du dieu qui
le porte. Ainsi l'attribut le plus personnel, comme le [rident pOUl"
Çiva, est rarement emplo yé ; il est vrai q uïl n' est jamais donn é tL une
autre divinité. Les attributs sembl ent surtout avoir la val eur de
moyens donnés au (lieu, plutôt tIlle ti c signes distinctifs; comme on
n'oublie pas de meUre auprès de lui sa monture favorit e, on lui
sculpte des attribuls qui lui permeltent d'exercer so n pou voir sur-
nalul'el ; aussi les mènl es objets 'e yoient-ils souvent enlre les mains
de dieux de caractère tout différent.
11 semble d'aill eurs, mais le fait n'es t pas particulier au èampa,
qu' une certaine confu sion exisle entre les pouvoirs des diverses divi-
nités, confusion qui serait marquée par la facilité avec laquelle leurs
atlributs sïnterchange nl. Quelques-uns sont absolument communs et
de sens vague, comme les boulons de lotus; ils ne sont pas à compter.
11 est plus élonnant de voir le disque évidé qui, avec la conque,
caractérise Yj ~ D-ll el Lak~mï, si so uvent entre les mains d'Uma, et par
conlre Vi ~ D-u prendre les atlribuls guerriers qui so nt plutàt la part
de Çiva.
L'examen de ces sc ulptures r eligieuses parait révéler un fait
beaucoup plus illléressant. 11 sembl e que ]e culte de Çiva, nettement
prépondérant il l'origine, ait perdu avec le Lemps de son impor-
l.an c!' (2) au pro/il de ce lui de Yi ~ D-u cLde sa \(Ikli , cLla cu nfu sion qui
se produisit lJeu tL peu aida peuL-ètre il l'oubli du dieu principal.
S OIIS ne tl'OU\'uns en end aUCllne idole de Vi!?l)u el de Lak$mÏ dans
la premièl'e période (3) , nous n'avons connaissance d'aucun temple
(1) Voir p . 2i9 . lu décoration que dans la première pé-
(2 1 Le' fail l's i plu s fl'appalll (, II COI'I' l'i ode.
poul'll e~ fig lll'C5 a cce,;s oi('(·~ de SOIl g l'Olljle , (3) "XOllS aYO nS cepcndan l CO ll nai ssance
GilI) CI:a el Skullda , qlli Il'olll rll' cullc ct (l'Ull sanc tuaire de \ï~l)lI au YlI e siècle à
ll'imll p;I'S 1'1 qui même n'e'lIll'cnl dan s DUO'II p; Monp;. Voir Appe ndire. p, 586.
VIeH OUÏSME ET AU TRE C LT88 433

qui leur soit dédié avant le XII e siècle; à cette époque au contraire,
Gl sans doute à Mi an, ct plu s Lard le templ e détruit de Linh Thai,
ail mo ins, parai sent accu cl' celle de tinaLion. Le fi gure de Lak~­
mi ct de Vi ~ Q.u Lenai ent peu de placp ùans la décoraLion primaire.
Elles sc multiplient dan la ceont!p périod e. EnOn nous oyons tl
Phanntng (1), au XI.II ° si.ècle, Çiva neLLement suboL'd onné il Vi~ Q.u ; le
nll"llle monument nous monLre "gaIement Çiva abandonné pour
Hralu ll a co mm e di inité. FuL-ce l'iJlfluence de revers perpétuel , et
les Cam aux abois cherchèrent-ils protecLion auprès d'auLres dieu '
llue celui qui nr pouvait plus leur assurer la victoire?

BO DDHI ME

n'avions pas eu l'occasion de dégagrr les ruines de I1ôn O'


• 1 ILOU S

Dlrang et de reconnaître ain i qu'ell es sont le' re Les d' un monu-


Ill L'itt lJouddhiq ue plus considérable par son développem nt que les

plu' iIllporLanls de templ e ' bralunaniq ues au Campa, la connais ance


du IJUuddhisrne en cc pays n'aurait pas fait gmnd progrès. Cc ' tra-
\ au x HOU ' ont permis de compléLer les deux Budllha que signalait
Jt"jit M. Finot sur cc poi.nt. Nous a ons 'ans JouLe ainsi le corp ' du
Buddlta dont la Lète seule (2) était déposée dans la Lour cenLrale. Il es t
d'('xéeuli on Jort médiocre. Le ('o rps es l assis il l"i ndicllne le ' mains
sunl placées d' une façon for t J1H.dadl'oile, la IlI üin droite serrant plu-
Si('III'S doigls allongés de la main gawdw. La LèLe ne porLe pa . l 'tï r~UL,
pl rll~~û~a, sam; douLe mal comprise . e ·t représenLée pal' une orle
de chignon enLouré de feuilles .
Lr Bllddha (3) qui ru t trouvé dans la tour l;rnLrale occupait le
rond dt' la salle Ill. JI ôtait assis ~L l'clll'opéenn ', le mains sut' les
gl'lluux. l1moull'e rür~uï ct l' Il~~~ï~a, ce lle deruière indiquée de
1I1I"1 1Il'. Le sage élail assi' sur un sit·,,·c ('" iM· que 'es jamhrs I"er-

l') Tympau ùe Thùy Tl'i ~u. (3 ) Cf. B.EY.E.-O., J,p. 23, fi g. ï,ell.
(2) Cf.} .C., l , p. 482, fi g . 108 (École S 8). C., 1, p. 503, fi g. H 7.
.l.NNA~\[. - 11. 2
434 LA RELIGIO N D'A PR ÈS LES MONUMENTS

maient compl ètement el i.l jamai s en avant, ct que, pour la raIson


de cette dispositi on bizarre, on peut supposer avoir contenu des
rcliq urs. 11 occ upail un piédrslal important qui bouchai t tout , le
fond d'une sall e i.t trois nefs. Autom de lui , toute une série de
fi gures lui rendaient hommage, et il se détachait devant un e im-
mense gloire. Il est fort probable que toute ce lte importante co m-
binaison est postérieure ~l la sall e qu'elle ferme complètement
SUI' la porterie suivante. Il convient d'ailleurs de remarquer tl

ce suj et que le tracé des profils et la form e des appliques ehangent


légèrcment dans le décor du pilier centl'i:l,l sur lequel s'a ppuyai t le
retable.
Un aulre ensemble auss i important et dont nous avo ns rendu
comple flans l'élud e des pi édes taux, occupait la tour principale.
Mais ici le pil'dcslal cenlral r sl si pelit qu'on ne peut y conce vo ir
aucune statue même en mélal précieux. Aussi avons-nous pensé que
sur cet étwlles pace que qualre prlTons permeltentd'atteindr-e, s'éle-
vait une chùsseco nlenant dcs reliqlles, cltù.sse qui, co mme ùans tous
les arts reli gieux, ùut J"epr'ése nter- en petit un sancluair-e ou un stupa,
abri naturel pour des l'estes sacees.
Nous n'avons pal' malheur pu relrouver aucune des iùoles que
devaient co nleni l' lcs lluatr-c sancluaires qui en tomaient le kalan
principal. i\OLlS n'avons (1I:)('0I1v('l'l que quelques-unes des divinités
ùes neuf templion s adossf\S aux murs cl i.l la poeler-ie de l'en-
ceinl(' J ; cc sOl1.t toules de peti tes fi gures de Çiva menaçant. Elles
virnnen t, iwec les sl'I undides dviirapiila des entrées, mettre une
curi ouse note brahmanique dans ce temple homldhique ct monll'ent
ains i, comm e les in sc..: riptions (1), Ü quel point les deu, religions parais-
sent s'être mêlées au Campa, fusion moins étonnanle certes que
l'étrange mixtul'e finale de bra hmanisme ct d'islamisme,
Le tE'rI'itoi l'o dll ml'me yi liage nous a donné la plus bell e repl'é-

(I I Dans l'in scr iplion dc ?\han BiGu , se gloriri eu t d 'avoir élevé d es sanctuaires
pa l' ex empl e (cf. H U I\ElI , H.EY .t:.-O. , XI , a ux « d e ux dieu.:I:: )) Çiva c t Avalokit.eç-
p. 310), les dignitaires qui tlressc nll as lèle vara.
VICR JOUÏSME ET AU TRES CULTES 435

sunLaLionde Buddha qu'ait fourni l'art Garn. C'est nne figure debout,
en bronze, dressée SUI' un e so rLe dc lotus; son front est mal'qué de
r üqui: co mm e d'hahiLud e rll~ ~Û~(( parait mal compri se (1 ).
une autr'e représrntalion assez curieuse exisLe près.de la J'ouLe de
Qlli )\hO'n 11 Binh Dinh: ees Lune li gure de Buddlm assi~ il l'indienne
SOIIS le dai s des tètes du serpent dont le corps. schématiquement

Fig . 131. - TI'III1 ;:; Tin .


lI i1ulc lIl' ; 1 III. liO.

trait é en 1111 long prisme l'eclall gulaire, l'élève au-d essus du sol
dir:·. 13 J) (2).
Sous avons renconLré il l(h unh 1'119 Don g un pr LiL Buddha assis
it lïnd ienne qui offrc' pal' la paume ses main s renversées; il est
f'11t'l'r mé entre lIeux slupa 11 neuf l'rnn emenLs fJui paraissent aonlo-
oÎlf'S aux py]ùnes et aux hom es de Dong DuO'ng (fi g. 7), moLifs qui

II) Voi r c\lJPclldicc, p. 578 .


(2) Id.
436 LA HELIG ION D 'A PH~S LES MONU ME TS

donneraient peut-èLre aussi le scns dcs déuol'S dcs médaillons de


tCl'l'e cuitc trouvés il Pl wng Nhù (1).
1"n autre cn tcrre w itc fut J éco u\'crt tl Plmac Tinh. Le Buddha
es t assis enLre J eux lill/pa qui reposent SUl' dcs animaux indistincts;
un Jai s de na!Ja aurite le sage ljui a les mains Jans Je giron. L'üT~uï
manque, rtt~~î~lt llafuil indiquée se ul ement par la déformation Ju
U/"ÙIW poi ntu . Ces deux piècc . ont aUl'evers ['in vocation classique.
Enfin nous avons pu es tamper et dessiner
un petit Buddha (2) de terre cuite qui scmblc pro-
ven ir J e Phong Nhù: il est tlans la 'lnudra de l'at-
tes LaLiun à la terre. L 'ür~ta manq uc égalcment
et r u~ ~û~a n'est figuréc quc par la forme tlc la
eoiffurc.
Au Botlhisattva (:1) de I)l'onze découvert au
Binh Itinh, les mains dans lc giron el so us lc
dais J cs niiga, s·cn ajoute un a utrc cn picrre
Fig .1::l2 .- I'lw&c Tilll!. Lrou vé il Phuoc TinIt. 11 est debout tlevant une
Ges te de Ilodl,i,all'il. stè[c et "ètu somptueusement. Lc gcste des
Hallt. d cs lIl aill s : 0 lU. 20
C II\ iruli. mains lcs oppose par lC· poignet (fig. 132).
Notrc idcntification cst faite uniq ueJllcnt sur
la 1>1·(':;('IH.: e de J"iïr~â au milicu du front (pl. CLX \'l1-D) : une
inscrij)tiull gravée sur la stèle i.L htljUeHc il s'appuie la confirmcrait
jJl'llt-ètrc; uJ[e lI ·a pu l' llCOl"C ètre lue, parlie pur faute de l'élat de la
pi clTe, parti e il eause de la défeduos ité des estampa ges.
Enflu i[ est pussibl e quïl faill e l'econuallrc des uodhisattva ou dcs
Î1llu g('S de Buddlill lIlal compl'i s, dans deux des fi gures inscrites au
musé e de [" I~uo l( ' so us la (;o tt' S 4'j . Elles ont toutes de'ux los mains
ùan~ Jegi l'Oll, Ollt Je jJaJl de tUIlÎ(lue cuructérisLilluc; run e es t abritée
sou~ l c dais de niiVa, Ilwi s Lou tes deux so nt (;oiff":' cs d·étranges coif-
fUl'es ct sO lll d'l'xéwtion d'ai llcurs également déploraule. Elles pro-
\-icllllcJlL rUile el f autre du Blnh Itinh .
(li Cf. IJ.L'.F.L'.-U. , J, p. 29, fig. 9. (3) Cf. 13.b'.J.".E.-O. , l , p. 24 , fi g . 8, et
(t) Cf. 1.C ., I, p. :i45, fig . J:26. 1.(;., 1, 1). 5i 3, fi g. 133.
VI CHNO UÏSME ET AUTRE CULTES 437

~o us connai. sons aujourd'hui . in on la LolaJilé, du moins la plus


grande parli e des culptures que l'arl [;am a produiles, et ùe leur exa-
Jl1l'n une conclu ion générale parait sïmposer ; ell e esl un peu cliffé-
l'rn le de cell e que la lecture de inscription semble amener : ce tte
ùCl'lliL're ùonne une place imporlante au bouddhi sme; l'élude arli s-
li clue monlre au contraire la prépondérance presque complète du
Ul'ilhmanisme, et spécialement du çiva'isme. Peut-être celui-ci a-t-il
pr rdu de on importance aux derniers temps. Finalement aucune de
(;PS reli gions diverses ne devaiL laisser de trac s sérieuses chez les

tams dégénérés d'aujourd'hui .


CHAP ITRE VI J

LA RELI GI O:\f DES CAMS D'A PRÈS LE U RS MON U MENTS:


F ORME DU CU L'fE

Culle, li eu x sae r'és. - Co nséc ra ti on. - Ma li r re ri es id oles. - l'I om de l'idol e. -


Dépô ts ae r·és. - FO l'me cl li cul te. - Al titud es rdi gieuses. - Absence de l'en sei-
gnements sur le culte boud d hique.

Cette reconstituti on dr la reli gion des Cam s par' l'étud e de leurs


monum ents no serait pas complètr si nous ne chel'chions il fi xer ce
qu e les {·difiGes nous appl'ennent de la forme même du culte. Disons
Lout de slril e qu e c'est peu de chose .
La pl'Cmièro flurs ti on tlui se pose es t de savoi l' en quels li eux il
rut rendu . Nous avons dans le livl'C l, ct surtout dan s son chap itre Il ,
(· tudi é ayrc IP plu s grand d(·tai lle temple éam et cherché il déter-
minrr le (,(llr de srs din' rses par·ti rs. Nous avons montré ain si que
de pl'l; rérence Je sanctuairo es t ('difi é an sommet de collines hirn
orientées . de raibl e hauteur', mai s qu e ceLLe position dominan le
n"était pas plus nécessa irr l{ur la liberL{' de l' espace au devant du
monument. Pal' co ntre l'orientation sr mb le avo ir' eu une impol'lan ce
si consid érabl e nu point de Y IlO l'eli giru x qu'ell e enlmÎna même Ir
choix drs positions pour drs édifi crs de natUfr aussi utilitaire que
]es citadrll rs. Cette J' igll r llr par'aîL moin s grand e tians la prelllièr'e
péri ode ct des rcarts wns idérn ill es ~. so nt lolérl's : en tout temps
r ori r nlati on il l'E. des bàtim ents rüli gieux n'est jamais l'igout'euse.
FORME DU CULTE 439

y eut-il négligence des constructeurs, ou plutôt recherche d'implan-


ta tion suivant la position du soleil à son lever le jour ùe la mise en
œuvre, de la consécration, voire de quelque fête ou de quelque com-
mémo ration particulièr'e? Nous ne savons. Dans le monument même,
le coté S. paraît l'emporter après l'E. Sllt' tous les autres, peut-être
seulrment en raison du sens de l a pradak~it}a.
Comme au Cambodge primitif, les templ es construits n'ont pas
éU' les seuls li eux de culte et lrs gro ttes paraissent avoir été consi-
dérées comm e des sanctuaires naturels. Nous en avons aux Montagnes
dc marbre, près de Tom'nne, deux exemples anciens, l'un marqué par
drs sc ulptures intéressantes (1) où l'on voit deux dvarapala garder
l'cnl rôB, l'autre dans un aut~'e rocher et qui n'est accusé que par la
prùe nce des briques qu'on y trouve (2) . D'une époque plus basse,
nOLIs connaissons la grotte de Chùa Hang (3) où est enfermé un Çiva
ascl'Ie (4), et cell es si importantes du Quâng Binh (5), dont les inscrip-
lioIls n'ont par malheur pu ètre déchiffl'ées (6) . D'autres parai ssent avoir
sr ",'i d'ermitages: rune est fi gurée sur le bas-relief de Mi Sail 1<\ (7);
u lle alltee fut utilisée ainsi au Binh Binh (8) . Des so urces ou des cours

d'cau sembl ent avoir fourni un arrosage continu tL des li1iga (9) . Y
eill-i l quelque autre li eu de culte naturel ? No ns l' ignorons. Il faut
cppemlan t noter que sur Le piédes tal de Ml San Et un ascNe semble
faire un sacrifice devant un arbee sur lequel s'enroul e un serpcnt (tO).
Enfin un bas relief. de Binh Dinh (11) traduit l' id ée de l'ex istence
d'un génie dans certains arbres .
Les gl'Ottes ont pu, de par le fait mème de leur étrangeté natu-
l'l,Ile, èlre aisément considérées comm e saintes : qu'es t-ce qui donn e
il l'amas de briques qu 'est un kalan sa valeUl' reli gieuse (t2)? à la pi erre

I II cr. r. e.. 1, p. 316 e L fi g. 59. 19 ) Thl,lch Bich , Ti èn Tinh ; vo ir Ap-


2
1 ) Vo ir Appendi ce, p. 585. pendi ce, p. 586.
13) Cr. I. e., 1, 'p. 546. (10) Cf. I. e., I, p. 4 12, fi g. 91, derni er
I~) c r. IJ .E, F .E.-O., 1, p . 411 , fi g , 74. pann eau d e la bande médiane.
Ijl cr. I. e., 1, pp , 542 et 548. (Il ) Cf. I .e., r, p. 175, nO 26, e t ici ,
IÛ) Vo ir p lu s ha ut, p . 387, note 5. fi g. 97.
1'1 Cr. I. e., I , p. 425, fig . 93 . (12) A 1'6 Kl aun Gara i, l ors du début
18 1 CL r. e., l , p. 217, fi g. 4t. des travaux d e r es Lauration , l e sacrifice
440 L A RELIGIO N D 'A PReS L ES MO UMENTS

scu lplée le pouvo it' de rep résenterl e ù ieu? Quell e opé mtion fut néces-
saire pOUl' oblenir cette mélamo rphose 1 Les inscr'ipli ons nOlls indi-
quen L qu' une certaine consécmtion a,;aitl ieu, en uni nstan t pl'écis (1),
ohjet de tout un calcul dr la part dos astronomes; mai s ni les in-
scription , ni le' sc ulplu l'CS ne nous rense ignent SUI' la natm'e de cet
acle. L'examen des ôdificrs nou s apprend-il dayantage 1 Il nou s per-
me t seul ernrnl de constater que r édifl cation d' un sanctuaire pamît
n'avo ir jamais été inlerl'ompne au CO UI'S de J'exécution ùu gros
œuvre; pal' contre, les co nstwcleul"s se mhl ent 'ètr'e peu souciés
d'achever jama is le Meal' rxlé l"i euI' qui souvent n'est qu'ébaucll6 .
D'aulr'e pad. Pl S UI' ce point eneO l'e lrs in scription s sont expli cites,
le culte du nUll veau dirll ex ige un se t'y ice complexe ct pm; suite
l'édifi ca ti on, ,ur mo in s dans leur' masse, sinon dans leur décor, d'un e
sé ri e de cons ll"llclions ann exes en maço nn erie ou en matériaux plus
lége rs. I I srm bl e donc que la conséc ration dut avoir lieu le plus
so uvent 10 1" ' de l'achèvement du gros œuvre, Enfin, comm e il es t
natul'el, cell e-ei doit se rapporter spécialement à l'id ole, et la préci-
sion d 11 momrl1 l où l'incamation es t produite semble indiq uer qu'il
ne s'agit pas d'une opémtion compliquée et toujours chanceuse
comme l'érection d'une statue so uvent de grande taill e; sans doute
il s'agi t plutôt d'un acte rituel rap id e, co mme l'énoncé d' une for-
mule spéciale, un ondo iemen t. etc,; mais rien dans l'art même ne
permet de sava iI' en quoi consiste fa.ct e nécessaire,
n ne sem bl e pas qlle la matière des idoles ait cu une importance
spéc ialr: cell rs qlli sr su nl co nse rvérs so nt en pierre, choisie et
dme, so uvent d' un gl'i s clair (2), par-fois d' une pierre noire qui
semble d'origine éf'll ptivr ct qui est capable de receva it' un certain

que j'ai fail offril' en ma préscnce dans primée el qu 'il n'y ail pas eu seule ment
}'espoi r de recueillir quelque tradition SUI' l'acte pr opi ti ato ire ordinaire,
l es modes alleirns de co nsrcration , n 'a (1) Le Prabha cç nll'a es t é ri gé à 4 b,
cO ll ~ i s l é llll iqurmrnt qu 'à dl'man del' lW 2', minutes du malin, Cr. FI ';;OT, B,E,F,
d ieu l'autorisa tion de trayai ll er dan s so n E ,-O. , IV, p, 294.
temp te: PI1('OI'C ne s ui s-je pas s lÎr que (21 Çi "a dcs Tours d'a rgent , par
cette idée , pourtanl si simple , ait été ex- exe mple.
FORME DU CULTE 44t

poli ( 1) ; plus rarement, ct sul'tout pour de petite pièces, en bwnze (2);


excep li onnell ement en grès vel'l11ssé (3) . Les in cription ' nou font
connailre en cc r61e l'emploi de métaux préc ieux, argent (4) ct or (5),
et les texte chinois co nfir-menl ou amplifienl ces indi cations (6) .
TOlites ces pièce' ont natur-ellementdisparu ct cc n'e t que le hasard
d'lIne cachette qui nous a gard é les linga d'or, SUl' cuve d'argent,
du ll'ésor de Mi San; encore sont-ils minuscul es .
De l'idole nous co nnaissons suffi amment la forme, bien qu'un
grand nombre d'entre elles aient disparu, et les inscriplions, plu
instl'Uctives en cc sens que pour les temples, nous en ont conservé
le nom. Il es t la plupart du temps constitué bizarrement du nom du
dien ct du nom du fondateur (7) . Ainsi la premi èr-e divinité de 11
Sem. Bhadreçvara(8), a on nom composé de Bhadl'avarman, nom du
roi, ct d'Içvara, le Seigneur, qualificatif habituel de Çiva. On voit de
même le dieu Çrïindravarmmaçivalirigeçvara (9) dont la décompo i-
lion en six termes n'est pas plu difficile.
Lo l's d'une restauration le nom du nouveau roi 'ajoute; le Bha-
dnHlh ipatiçvara érigé par Bhadravarm an devient, relevé par Indra-
varman, l'Indrabhadreçvara (iO) .Le fait, dans l'Inde au moins, n' st pas
sprcial au roi. Un génie devenu homm e, Bhringin , élève un li1iga
sons le nom Bhringiçvara (11 ) tandis qu'un autre linga, dédié par la
s(enl' du roi Bhogadin, femme du roi Çurasena, a son nom formé de
tO\1S ces éléments : ÇUl'abhogeçvara (i2). Cc système n'est pas propre
(i) Dma de PÔ Nagar de Iba Trang, 16) Ma Touan -lin parle de s tatues d'or

par exemple. et d'argen t qui n'aura ien t pas eu moins


IZ) Statuettes de l{è Nai, id. ; un e l)ièce de cl ix cm brasses de tour eLd'un butin de
est excepLionnelle po ur sa g l'an<l eu r , le plu s de mille lines d 'ol', p rovenant de la
Bn rl ilha de Bong DI1O'ng déco uvert par Ion le de sLa Lues. ( lféridionaux, passage
~1. Rougier , yoir Appendice, p. 582 ; il ancien, pp. 425 et 429).
csl probable que nombre de pièces de cr tte (1) Cr. B.E.F.E.-O., l , p. 14.
dim rllR ion ont dû ex is ter , mais ont éLé (8) Insc. ï 2, Mi 0'11 , 1.
fondu es pal' les Anna mi tes . (9) Insc. 29, B.

':j rail ~{ u m . Cf. I .C., l, p . 559. (10) ln c. 25 Bli TrAng, XXI\.

1\ 1 l'al' exemple' , la Bhagava tï de Nha (Il) S\'L\'.\l î\ LI~ v l . 1\'epa1, /l1l1l. du ,1Iu-

Tran g ,"olêe l)ar les Cambodgiens, in sc. sée Gui mel , XVD-XIX, t. l, p. 386.
38 r/2°. (12 ) Id ., p. 1.42.

• .\.illsi le mukhalùiga de Çn Çambhu.


442 LA RELI GTON D'APRgS LES MONUME TS

non plu s iL Çiva, cal' nous voyons un e figure d'Vma dédiée par In-
dravarm an sous le nom de Bh agavalï Çri Ja a Indreçvari (1), et le
même usage s'applique iL une image d'Avalokiteçvara (2) .
Ainsi le donateul' paraît sr fond ec en quelque sorte avec la divi-
nité qu 'il éri ge ct contribll e iL lui donner une personnalité pmpl'e,
qu'accuse peut-être dan s les koça ct au moins dans les 11Utkhalinga (3)
une ced aine intention de resse mbl ance, non pas sans doute avec le
fondateur même, mais avec le type ci e la classe iL laquell e il appar-
tient: il semble qu'il y ai t HL qu elque chose de nettement idolàtrique
et que cc so it au èampacommeparto ut aill eurs, plutôt tel Çiva qu'on
adOl'e que l1çvara unique ct universel.
Nous ne pensons pas que l'install ation d' un dépôt sacré ait
qù elqnr rapport avec la consécration de l'édifice : il suffit de se
J'epol'ler au chapitrr IX du li vre 1 où il est traité des fondations, pOUl'
sc J'endre compte qu r cc dépô t, s'il est inféri eur, ne peut être exé-
cnté qu'au début des opéralions de construction, nolamm ent lon g-
temps avant l'install alion de l'id ole, dont la mise en place exige l'exé-
culi on complNe dos remblais ct du dallage . Cc dépôt est en effet
pl acé soit S Ul' le sol même d'où s'élèvent les fondati ons, soit au point
tet'min al de l'intérieur de la tour. D'après les ral'es exempl es que
nous avons pu étudier, le premier système paraît être le plus ancien ,
l'aull'e serait de basse époque.
Les pillards qui padou t ont éventl'é le sol des tOUl'S ne nous ont
laissé en r ffet que de ral'es occasions de dégager' nous-même ces
Mpùls. La tour At de Mi San, qui avait consel'vé son pi édestal en
partie en place, nous a d{'çu il cet égard (4) , ct c'est le se ul groupe de
Nllit Trilll g qui nous ait fourni les (Iur lqu es dépôls retrouvés; il s sont
des ci eux sys tèmes. Le plus ancien est celui c1u sanctuail'e primilif de
Sa lyaval'man (781) rel,'ou \'é clans ses fondat ions so us les maçonne-
l'ies de la tO I1I' S. ac tu elle: deux aulres ne sont guère moins vieux,

(l) Insc. 9':l.:\HSÛ'1l XXI\' A: cf . FI~OT , \31 Voir page 383.


B.E .P.E .- O., Ir , p. !:li3. (4) Voir Appendice, p. 586.
(2) er. FJ1\OT, B.EY.E.-O., IV , pp. 9i, 98.
FORME DU C LT E 443

celui do la tout' N.-O . (813) et celui de la lOUT O. (milieu du IX" iè-


cie). L'édicule S.-E. (813) n'o ffl'it aucun dépôt, pa plus que ]e
ruines du bamuù conslrui t sur l'empl acement du temple de 'Ialfliil-
geçvarï, ni ]e, fonit ation dr cc bâtiment mème.
La no uvell e tout' . ( 1145) nous a donné, ]OI'S de la l'epri e cl es
pm'lirs hautes, dont la conservation était i précail'e, so n dépôt upé-
rioUl' , nous fourni ssant par la même occasion l'explicati on des
lames de métal précieux trouvées dans les décombre de la tom BI à
Mi San (1 1'14).
Parmi les dépôts inférieurs, ceux de la lour N. -O , ct de la tour O.
sont les plus inté/'essants; ils sont analogues , -t furent dispo és de la
mêmr façon. La te/'l'c a élé creusée jusqu'au 01 même qui doit
scrvir d'ass iette aux fondati ons en une cuve unique, de toute la lar-
grill' lIe l'édifice. Au crntre du carré laissé libre par le paroi inté-
ri eul'es de quall'e énorm es murs de fond alion, sUt' le sol soigneu-
sell1 0nt arasé ct revètu d' une co uche d'argile durcie au feu, qu atre
énol'mes briquc ont r, tr di sposée. en carré ct se touchant chac une
par un angle ; les axes de ce cal'ré ne sont pas rigoureusement paral-
I,\l rs il cc ux dr la tour. Dans la petite cuve (fi g. 133) nin i détel'mi-
nér, l'e mpli e de sable lin, .'onl di sposées, suivant un ordre qui paraît
VOUIIl, nn cerlain nomlwe ti r lame d'or ct d'a/'gent découpées en
dive/'ses image'. Quatf'C minuscul es plaque cr or, carrées, ur cha-
cllnr drsqucll es rst gravp lin élrphnnt so nt placées pr('s drs briqu e
SUI' les deux axes ct paraissent eorrespondre tt la conceplion des

quall'r éléphants qui, suivant la pensée hindoue. podenl le mond e.


D'au tres pit'ces, placées ou superposées en diagonale II gurent dive/'s
objets ou divers animaux. L' rnse mbJ e, noyé dans le sn bl r, était recou-
vel'l par une lam e plus épaisse de mélaL carrée, coupée diagonal e-
lemrn l mi-pm'Li e 0 1', mi-parLie al'gent , évoquant peut-être l'idée de
la ,lualitü des principes. Le l'este dc la cuve des fond ations était l'em-
blayt; suigneusemenL. mais sans pré 'enler ri en de spécial (Il .

(1) Cr. B.E.F.E.·O., V, pp. 291 eL 294.


U4 LA RELIGIO N D'A PHf:S LES MO NU MENTS

Le dépôt de la tOIl1' S, ti r aLyava rm an sembl e pluLôt fait pour sa


val eur maté rielle que pOlir so n srns sym bolique, Il éLait contenu, au
fond d'une sorte de puiLs peu profond et fa iL de Iwiqucs seul ement
en Lassées, dans un e aigui(\re de bronze que couvrait ct fermait la

-=- .
_---.'.'-
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Fig, 133 . - Pô ;\aga r de i'i ha Trang.


Dépôt de la lour N. ·O. Largcu r d'ull c briqu c : 0 m, 4<!. (0)

moitié d'une boîte en ill'grnL : l'mitre padi e dr ccll r-ci était simple-
ffi f' lIt appu yée il la pansf' dn Vilsr, Un plafond dr briques fermait ce
puils l'rsL{' "id e et sO lllrnil iL llJ1l' de ces solidrs chapes d'argile

(0 ) A, sol ; B, cadre de briques enfer- Détail : a, demi-plaque or ; b, demi-pla-


mant le dépô l ; C, plaqu e de co uve/'ture. que a rgent ; c, plaqu es ver ticales gravées
fi est rclryé de 0 m. 40 environ uu-dess us d'un éléphant ; d , lézard ou cl'ocod ile:
de sa place ur le sol ; C, d'a ulanl au-(ks- <1, trid ent ou 11eigne; J, tortue; g, fl eur ;
Sil S du cadre de briques. C'es t la fn ce an- h, feuilles d'or qui élai ent cachées pal' les
térieure de l'ensemble dessiné qui es l à J'E . briqu es du cadre,
FORME DU CULTE 445

cuites S Ul' place après leUL' pose. On trouva dans l"aiguière des pièces
llui Ile. paraissent peésenter d'intérèt ct ue pour leur vn1eue inlrin 'èque,
counm;le Cil or d' un petit pot i.t clmux absent, pépite minu cule,
pi('ITe précieuse et perles, cri staux de verre natur'el ; cependant, un
oJ)jl'l devait être là pOUl' une 'autre t.:a use que le prix de sa matière,
cal' il était en fer: cc n'est plus qu'un informe morceau de rouille où
s'étaient incl'llstés les perles imperceptibles d' un collier et quel-
y'I WS grains de paddy qui seuls st' mblent offrir un sens symbo-
lique (1) .
Enfin, dans les maçonneL'i es qui s'élevaient au-dessus de ce dépôt
et (lui son t encore de l'œuYl'e primitive, une élégante boite d'argent
de travail chinois avait été déposée, on ne peut savoir par qui (i) .
Les dépôts supérieurs ne sont pas plu explicites, ct, si la form e
de t.:ertains éléments, disques d'or ct d'ar gent, fleurs de métal, ani-
mitux: découpés (crocodile, tortue, éléphant barrissant, fouJl' es) es t
r,u;ile tt w mpeendL'e, leur valeur ymlJolique n'e t pas Leaucoup plus
clair('. Ces pièœs étaient enfermées entre des disques de métal qui
(;()II\'1'uient l'extrémité de la cheminée (;enlrale d'aération (3) .
Nons n'avons retrouvé que les disques et les lames découpées
du dôpô t que contenait la tour Bi de Mi San à son sommet ; leur
iltlsition n'est pas douteuse, cal' ils avaient été proj etés fort loin du
celltre, avec le Lriques supérieures de la voûte.
Cn autre dép6t inférieur sem lJle avoir exigé une disposition spé-
t;ial t\; HOUS en a\'OIlS trouvé la trace dans le sanctuaire pl'incipal de
CIt CtIllt L(>. Celte tour , qui était octogonale, avait sol1 mur S.-O . percé
tI ' lln puils carré, desce ndant jUSqU'i.Ll'assielte cles fondations (4). Le

dt"[iù l n'était donc pas ici so us la divinité; il avait naturellement dis-


pal'U tlll lllid nOLlS d('co uvrimc.· l'oriftce de ccttc·caYité profonde, en-
li t"l'c lIlent l'emplie des décomLres de la tour. Celte di sposition, qui
'1'111 bi c ind iquel' un e intention de cachette, explique peut-ètrel'étrange

(1) cr. H.E .Jo'.E.-O ., IX, p. 350. (3) Cf. B.E.F.E.- O. , YI , p. 296.
(t, u . U.b'Y .',·.-{). , \' , p . J~9 ct p. 348, (-1 ) Cl. I.e., J, p. 228.
fi ,..::. ttl.
446 LA HEL I GlON D'A PRES LES MONUMENTS

insistance que les pillard s onl mi se il défoncer les parois intérieures


des tom s; pa l'foi jUSfl'l 'Ü80 ('e nlimèlrrs ou 1 mt'h'e ùe profond elll',
II est possibl e que, fru slrés dan s le Il l' tenlalive dr fouill e cenlral e, ils
aien!. cherché aill r ul's la pd'sence d'un se mblabl e puits dan s l'épais-
seur des murs, PeuH'll'r les Cam s pl'il'r ni-ils l'habilllde, après les
pl'rmiel's pillll grs, dr di s imul rr rée ll ement le dépôt sacré, ct cela
expliquerait alors lïncuhérence des tentatives faites par les cher-
cheurs de td'sors,
En quoi co nsistait le C'ultr dan s le li eu saint ? N'ous n'avons d'au-
tres renseignements il cr sllj et que dans les quelques bas-reli efs si
intéressants du piédes tal de Mi San Et ( J) , TOUS Y voyons un ascè te à
genoux devant une sod r ù'autel portatif ; lIne conque, instrument
encore en usage dan s l'Ind(' cl. au Campa, est il cô té de lui ; plu s loin,
des prèll'es exéc utent drs dan ses l'f'li gieuses, des sC L'\'iteuJ's apportent
des offranùes, d' antJ'es ascè lcs réjoui ssent les oreill es de la divinité
par' le son de di vel's instrum ents, cithares, vio lons, flùtes, tambou-
r in s, ek , Ln bas-rcli ef du Billh B!nh consen -é au mu sée du Troca-
déro mOJltl'r . des bralll11an es faisant lin sacrifice devant un bùcher,
sans que nou s l.Jlli ss iulls savuir s'il s'agit lü lrun acte ordinaire ou
d' une t.;érélll un ie flln él'aire, Enfin l'in stallatiun m6me du sa nctuaire
nuus révèlr lîwlJitlld e d'ablutions ou de libations ~t la divinité; les
liqui des ulili st'·s su nt pal'lif' alJsu l'bés pal' cli c, grùce à l'écoulement
intérieur, parti e l'ej('I(~ s l lii delLol's, nOlis ne savuns où , pa.r le moyen
ùu ~omasüt/'{( ; c('lui-ci l'al'alltolljuul's di sposé pour ne pas empècher
l a.pradak~i ~w, so it (l'J 'on le lI'ou\e Ü f1 eul' de terrc, soit que relevé, il
soit mobik pOUl' pel'JIIdtl'(, l' évol uliull , Lcs ni ches d iles il luminaire ct
le sys lèm e d'aérali un sllpt" l'i C' uJ'e allestentl 'emp loi de lumi ères, ù'ail-
leurs nét.;essa il'CS d a~, s cd espil ec presq lie ODSC Ul', Le culte modern e
a multipli é lïll1purlancl' dr l'c l édaira ge cl null e uffrand e n' est faite
au dieu sa ns 6tl'r nCl'0l1lpagnt"e ù'un petit ciel'ge qu'on61e inL et qu-on
l'alhlll)(' l'lusiplll's foi s, De J11 0nu' lïlllpuL'lancr plus grande donnée
(Il cr. I. e" l , p, 510 ct sqq " fi g, 90-92 ,
(') cr. 1. 1..: " l, p. 5iG C.
FORME DU C LTE 447

dans le culte tt la présentation des offrandes indi vidueUe amena dans


les c1crniees temps il, ü'ansfol'mel' le pi éde LaI en espè e d'autel ( 1) où
un Gl'e ux attend le cierge ritu 1( ~) , et ce tte di po 'iLion e t devenue
tell r ment nécessaire q u' IIne table perJl1anente a été installée devant
le piédes tal du liùga de Po Kl alln Garai.
So us axons une indication pl'écieu e ur les modillcaLion J e ce
Gulle pal' la dispo ition mème des bàtiments. Dan le monum nts
am:irns leur l'épat"tition semble correspondre ~t une form e de culte
analog ue tt cell e que nous connaisson pour l'Inde. Le prêtre et ses
acolytes se uls pénètrent dans le ancluaire : aussi e t-il fort peLit,
pru uu rert et obscur. Le' fid èles ne sont pas autori és il. dépasser la
salle des fêtes; pal' suite le saint des saint est clos d'une muraille
qu'lIne porLericferm e jalousement, et c'est à l'extérieur que se trouye
la gmnde salle publique .
.hec les derniers monuments, on con tate que le ves tibule du
san cLua ire multip lie se ' ouverLul'es (3) et que la sall e s'enferme dans
la mème enceinte que celui-Gi (4) . C·e ·t qu'auj ourd'hui - et la modill-
catiun du culte 'Ù t pas dù 'e l'aire en un JOUl' -:- les fid èles apportent
eux-mêmes leurs offrand es au dieu ; le pl'ètre tt qui on les pa 'se le
consacre de quelque ' go ulles d'eau lustrale et le donateur les J'em-
pode pOUl' le . consommer quelques pa plu ' loin ; on devine le va-et-
vient et la co nfusion ex tl'ême lluïrnpo 'e un tel mode, et J'écra 'c-
ment dcs fid èles dans un Go ul oir éLroit co mme celui de Po m aun
Garai.
Les sculpture nous l'enseignent enco re ul'l es aLlitudes tlu culte;
nomhre d'oranLs ont les mains jointes sur la. poitrine et sont - de-
hout. les pi eds uni - age nouill és des deux jambes (5) ou d'une
seule (G). No us n'avo ns pa ' d'exemple de la. pros ternation complète
qlli cst llgul'ée au Cambodgr (7). Quan t au cos tume des pl'êlres nou

( 1) Po :\'raup. CL l.C. , 1. , p. 1,.9. r;) Mi SO'n El' Cr. LC., l , p. 410, fi g. 91.
(2) Cf. ld . (6) TI'(lcb Ph6. Cr. Le., l , p. 516, el ici ,
(3) .\lI SO'lI .GI> BAng .\ n. fi g. Œi.
(Il Mi SO' Il , 1'0 ](lall n Garai , PO ltomë, (7) Cf. B.E.F.E. -O., XLI, nO 3, p. 43 : S.
1)llIlIlIIl lin Hlllh TIIII .)n . 42, 26.
448 LA RELIGIO D 'AP R ÈS LES MO NU ME NT S

l'avons décrit au chapitre 111 du livre Il ; nous n'y reviendrons pas


I CI.

A ces quelques éléments se réduil ce que nous savons du culte


brahmanique. Nous sommes encol'e moins renseignés sur les céré-
monies lJouddhiques : il n'y a aucune différence entre le grand mo-
nument bouddhique de ltông Duan g et quelques-uns des nombreux
temples brahmaniques. Si le culte ex igea quelques bàlimenls spé-
ciaux, ils ne purent êll'e qu'en conslruclion légère dans les grandes
cours auj ourd'hui villes, ou non encore fouilJ ées, qui s'étend ent le
long de la rue centrale et sont fermées SUl' elle.
LIVRE III

L 'ESPRIT DE L'ART CAM

CHAPITRE PREMIER

G:ÉNIE DE L'ARCHITECTURE

Inll'od uclion . - Nécessité de négli ger l'histoire architecturale. - L'essence même


Il ' un sanctuaire hindou.- ObseL'vati ons particulières au sanctuaire cam, - Indé-
pendance de l'exécution. - in cohérence entre les formes extérieures et intérieures ,
- Co mpositi on par répétiti on successive, - Ori gine du principe de composition
par répé titi on s uccessive. - Loi de proporLionnalité. - Loi de symétrie verti-
cale . - Liberté primitive uallS l 'application des principes. - Subtilité dans leur
emploi. - Tendance générale de l'art cam à l'accentuation des silhouettes.

:-Ii on cherche tl détel'miner dans ses grandes lignes quelle fut la


!lpn s()c même de l'architecte cam, il n'est pas nécessaire, il serait
flll' me absurde, d'écarter, comme nous le ferons pour la sculpture,
lïlltf'nlion artistique. Le monument par excellence est le temple,
c'üsl-à-Jire, J ans la pensée hindoue, la maiso n mêm~ du dieu .
Or ce sera la première id ée de tout fid èle de faire de cette de-
mf'1I rn un palais où son dieu se plaise, qui soit di gne de lui et qui
allf'sle les sacrifices consen tis pour obtenir ses faveurs; à l'intérêt
qui Je guide, s'ajoutera sans doute un orgueil plus humain: il mettra
dall:; la somptuosité même du temple comme la marque de sa propre
. \ ~~.\..\I . - Il .
450 L'E SPRIT DE L'A RT CAM

puissance èt de sa propre richesse ; de toute façon il voudra créer


œuvre digne d'admiration, il sera artiste.
Nous devons ici fair e la~lQ rase de tOllt ce que nous savons déjà
de l'hisloire de cet art: nous devons prendre le monument comme
ra conçu son créateur, le voir tel qu'il est et non tel qu'il aurait pu
èlre, surlout oublier pourquoi il est tel. L'architecte, dont la pensée
élaille résulLald' un vieil alavisme, l'ignorail et devait se croire guidé
par sa seule volonlé ; tout ·a u plus sïmaginait-il appliquer une tradi-
Lion immuaLle, sans se douter de la part personnelle qu'il y ajoutait.
Quelle fut donc l)our lui l'idée première d' un sanctuaire cam, .à
plus largement parler, (fun sanctuaire hindou ? Demeure du dieu,
où se ul le prètre a droit d'entrée pour son service, le temple se
réduit essen tiellement ù une étroite cella. L'architecle n'aura donc
aucune raison de développer ses copstructiQIlEi en surface. Mais il
faut que celle maison divine frappe tous les humains d'admiration,
qu'elle porte au loin l'expression de la puissance céleste: il élève
donc sur celte base minuscule une imposante pyramide. Le monu-
ment peut se compléter u'une série ue cours, ue passages, d'enlrées
successives, ue salles accessoires, toutes même accusées pal' de
hautes constl'Uctiuns, le nuyau constant reslo iuonlique, une tour im-
mense évluée ù la Lase en une petite chambretle.
Celle simplicité originelle uu plan, plus diHicile à uistinguel' dans
les prodigieux épanu uissements des temples du S. ue l'lnue ou uans
les ensem IJles complexes du Cambodge, apparatt bien mieux au
Ùi.llllpa ; seul, un monument y montre une multiplication réelle uu
plau primilif, le templ e de Bông Duong, avec ses enceintes concen-
triques; partout ailleurs la composition sc l'éuuit au sb·iet néces-
saire: le !wlan el sun parvis, réserv és aux prêtres ; la grande
salle, domaine vraiseUlblaLlo ues fid èles . A cetle simplicité le sanc-
tuaire gagne en e11'el; ee n'est plus une pointe entre mille pointes,
el qui vil la granue tour ue Mi SO'll Ai quand elle s'élevait, seul
éuilice important, dans son étroite enceinte, dut subir l 'impn~ssioll
profonde ue sa masse colossale ct sereine.
GÊNIE DE L'ARCHITECTURE 4tH

Si l'on examine le kalan cam en lui-même, trois remarques s'im-


posent:
La forme y est absolument indépendante de la matière.
Auc un lien n/existe entre los dispositions intérieures et Faspect
extérieur. ~
L'édifice es t affranchi de touto échelle humaine et se compose
pal' répé tition successive d'éléments identiques à lui~m ème, à des
échell es ahaque fois différontes .
Ces diversos pmpositions méritent d être examinées avec soin,
car elles contiennent tout l'esprit 00 ral'chitecture oame et, comme
nous le verrons au livre suivant, déterminent son histoire entière.
La pl'emière impr-ess ion qui nalt au spectacle d'un édifice comme
Mi Scyn Ai' c'est qu'il fut taillé dans son ensemble en un immense
bloc de grès rouge; nul joint n'y appal'ait, nulle disposition
n'y se mble réglée par quelque besoÏJl de construotion. En 11éa.-
lité il ost fait du plus petit des matél'iaux, la brique, assemblée
avec un art merveill'eux: tous les décors y sont taillés à même
cornille en une matière horpogène. Seuls, quelques éléments sont
rapportés parce que leur exocution en briques était impossible:
pièce:! Ll'accellt, tympaus en pief'l'e, Llès rOl'igine; feuilles ra,m-
p,uIl(\:!, métopes de torre cuite, à l'époqlle secondaire . L'art khmèl'
et Lu·t javanais, voi ins, 1110ntrent les mêmes tendances; l'arch1-
Lect(~ ne tient nul comp te de la division en mille élémen ts de la
massn initialo; chose plus grave, il n'a pas môme le so uci réel
d'on ass urer la cohésion! s'il tente UrIe vague liaison par quelque
mortier po u adhérent ou un crumponnago sommaire, pas un instant
il 1I0 so nge au procédé indispensable et 00 tout repos, le chevauche-
lll ent judit.:ieux des joints; son idéal es t un Kail aça (I) ; il se contente
de son apparence.
Mais pour atteindre celle-ci quel soin est apporté! Nul effort, fùt-il
colossal, ne le rebute. Ce n'est pas se ulement hl'ique sur brique qu'il

(1 ) Le fameux temple hindou taillé dans le flanc de la montagne à Ellora.


452 L'ESPRIT DE L'ART CA M

polit les lits, c'est, au moins au Cambodge, pierre sur pierre (i); il
unit les uns et les autres si fin ement que le joint es t une ligne théo-
rique, souvent invisible. Il eut, je pense, et avec lui l'architecte grec,
considéré comme œuvre de barbares notre conception si indus-
trieuse du moyen ftge qui tire un effet décoratif de l'emploi m ême des
matériaux, fait naitre un motif d'un défaut , pour que, caché à.l'or·i-
gine, ce vice ne s'accuse pas à la longue, et, soulignant par le crochet
l'inégalité des assises, donne cette impression effarante de hauteur
et d'effort qui naît aux tours de la cathédrale de Paris de la multi-
plication des blocs. C'est en somme un sculpteur et non un architecte ;
mais le sculpteur tire son œuvre d'une matière compacte, lui d'une
masse divisée, et cette multiplicité des éléments mal liés la condamne
à une mort prématurée . C'es t un mal de tout l'Extrême-Orient, et l'on
sait quel étrange contraste naît d'œuvres merveilleusement conçues
comme le Bôrôbudur ou le Bayon et l'état de ruine lamentable où les
mit . la dislocation des parties les plus en vue et qui fur ent les plus
choyées des créateurs.
Arrivons à notre deuxième remarque. Si l'on se r eporte aux
planches d'enselllbles de notre Inventaire, on est frappé dès le premier
co up d'œil de l'incohérence que montrent les coupes et les façades
dans des édifices comme Ci' C3, ou même B3' de Mi San (2) . De tels
intérieurs ne déLonnerai ent pas sous une pyramide, tt la rigueur sous
une coupole carrée comme la tour S. de Nha Trang (3) : dans ces
apparences de bàtimen ts à nefs, il s sont un vérilable non-sens.
Cetle concordance ne manque-t-elJ e qu'en élévation ? Sur le plan
de la tour Ai tt Mi San (4), undes chefs-d'œuvre de l'art éam, cachons
le vide inlérieur poume laisser apparent que le périmètre extérieur:
ce contour semble corresponùre à trois salles ~arrées accolées sui-
vanl un même axe longitudinal ; démasquons le vide intérieur: nous
constatons qu'il ne consis le en réalité qu'en une salle unique que
dégagenl ùeux co uloirs démes urés. Un pl an es t franc , c'est celui de
(i ) Ci. plus haut, p. 209, Ilole 3 et fi g . 32. (3) Pl. XlI1 et XIV.
(2 ) PL LXXXIIJ , LXXXII ct LXXX . (4) Pl. LXIX.
GÉ NIE DE L' A RCHIT E CT URE 453

la tour S. à KhuO'ng My (1) : il est unique, et sa copie immédiate, la


tour centrale du même groupe. le dénature déjà (2).
No us expliquemns plus tard cette incohérence; il suffi ait ' ici
d'en souligner l'étrangeté. Mais pourquoi nous surprend mit-ell e ? A
qui Laille un édifice en une apparence de bloc, peu importe le paral-
Wis lI1 e des contours du dedans et du dehors: il faut un obélisque et
une cassette, il cll'esse l'o bélisque et y creuse la cas eUe, et tout est
dit. ~e lll le constru ct'eur qui , pour premier obj ectif, a la création de
l'ahri, de l'espace enclos et non une simple apparence extérieure,
modèle exactement la forme exlérieure sur l'e pace même enfermé,
comme une carapace : il fera, s'il en a le génie, un Parthénon ou
une Sain le-Chapelle, non les Pyramides.
Passons au tmisième point. i l'on enferme tout l'ensemble d' un
monumr,nt comme lu tour Ai de Mi a n (3) dans une enveloppe ima-
ginaire anx form es géométriques, on obtient un cube surmonté
d'une pyramide , Prenons un ves tibule seul - il répète la même
fOI'01r; un étage avec ceux qui ]e surm ontent, un amortissement
.isolé, nous trouvons touj ours le même schéma , Le corps de la
tour a des fausses portes, les étages ont des fausses niches, l'amor-
tissement a des nich es minuscul e . La fausse porte, du moin celle
du N., es t une tour réduite accolée au mur, Touj ours nous voyons
Ir détail répéter la forme de l'ensemble.
Un tel mode de compos ition, qui règle aussi bi en les autres édifices
du Campa, les immenses te mpl es de l'Ind e du Sud, les sikras indo-
aryens et ceux de Bénarès, es t bien conforme il la paresse orientale,
puisqu'il n'exige qu'un minimum d'invention. Alors que l'artiste
d'Occident évite à tout prix le redoublement d'un motif, l'Hindou ,
(lui semble toujours s'être plu à la répélition, en abuse. L'un cherche
l'ol'i!(inalité parfois jusqu'à la manière, au prix d'un effort déses-
péJ'l\; l'autre laisse aller doucement sa pensée suivant le mode dès

(1) Pl. LVI.


(2\ Voir p . 37.
(3\ Cr. pl. LXII.
454 L ' ESPRIT DE L ' A,RT àAM

lon glemps appris et à tout problème nouveau apporle l'tllliver elle et


id entique solution . Mais cette r épétition continue a son charme et sa
puissance, et peul-être est-cc de cc accumul ations de motifs id enti-
qu es qui insistent sans cesse sur l'idée première, que naît l'impres-
sion réelle de ces gopuras du Sud de l'Inde, avec leur multiplication
d'éléments semblables, dont le nombre infini étonne, effraie presque,
mais dont la lecture devient aisée dès qu e l'esprit a conçu nette-
ment le motif initial.
Il n'est presque pas nécessaire de fair e rem arquer qu'une telle
conception est la négalion même de toute idée d'échelle (1) . Puisque,
grand ou petit, le monument doit toujours avoirla même forme, qu'il
paraîtra touj ours taillé comm e dans un bloc, rien ne permel d'y éta-
blir un rapport entre sa masse et la grandeur de l'homme si un pas-
sant ne se promène à sa base, Un « gratte~ciel » améri cain paraîli'a
colossal parce que les étages s'y li sant pal" les baies et notre pen sée
attribu ant une hauLem connue ù un étage, leut' multiplication
oblige l'esprit à concevoir une hauteur extrême . L'intérieur d'un e
tour paraît so uvent d'une élévation considérable parce qu e la multi-
plication des redents dans les enoorbelleme.nkexprime clall'emellllC'
nombre formid able des r angs ùe briqu es. A l'extéri eur au éontl'aÎJ'e,
entre deux édifices séparés ri en ne marque une différence, parce
qu 'il n'y a aucun point de comparaison ; ain si trois édifices aux dimen-
sions exlrèmes, comm e le sanctuaire de Mi SO'n Ba, le kalan de Iha
Trang et la tom centrale de DuO'ng Lon g (2), qui vont ùu simple au
quadruple, sont loin de faire naître dans l'esprit du voyageur un e
impression propDrtionnée à leLlrs différ ences réelles ci e gratideur ! it
nOUs-même qui les connaissions dans le détail ct en avions des-
siné les éléments les plus perdus, il a fallu nos r elevés à la même
échelle pour nous rend re co mpte de leur réel écart de dimensions.
Ces faits s'enchaî nent , et le système de composition par répéti-
tion est compri s i mpli citement dans le mépris de la mati ère. C'est

(1) Voir p . 229 , n ote 1. respectives au sommet, ènviron 40, 24 et


(2 ) 1'1. LXXX, XX II et XLV, hauteurs H mètres.
GÉNIE DE L' All.CHITECTU RE

le besoin qui engendre la form e. A qui tl'availle dans un bloc homo-


gène . ou censé tel, toute form e est bonne, et si l'une plaît, elle plaira
a u si bien grande que petite; seule la ma se di ponible en limite la
mesure. Ainsi la façade de Karli a son immense bai d'éclairaO'e
tracé-e dans le même contour qui de in e le minuscule arcs dt
décOl' au linteau comme aux écoinçons. C'est à son tour ce système
de composition pat répétition successive qui détermine les deux lois
de l'architecture came. Loi, le terme n'est-il pa. un peu préten-
Lirux 1 Qu'on nous le pardonne, car le mot « pt'incipe » adopté ail-
Ipurs (1) risque d'amenet' une confusion. Il s'agit là, en effet, d'un
mode suivant lequel ln. composilion came nn.ît naturell ement, et non
d'une règle quo l'architecte se fi xe . 11 n'y est pOUl' rien ; la form e
s'impose ~t lui sans qu'il le veuille. Libre de on choix au début,
quan ù mille formes sont encore vivante, il cesse de l'être qun.nd
cr daines ont effacé toutes le n.utres dans leur rayonnement: la t1'a-
llition flui le guide s'est l'étrécie, il l'n.pplique ayec la même con-
,;cip nce ct saJlS doute croit faire aussi bi en que ses pl'édécessems, jus-
qu' au jour où un esprit plus puis ant vo it l'effrayante déchéance (2) . A
crUe heure le retour en arrière n'est plus possible : tout 'est réduit
il drs règles froides que l'architecte applique sans l'emot'ds et comm e
la pc>nsée même des premiers maUres .
Ces loi s sont simples; nou s les formulerons ainsi:
1 En chaque parti e de l'éd ifice, un élément quelconque a une
0

iIII [lo l'tn.nce proportionnée à cette partie de l'édifice.


2° Chaque pmfil n. son répondn.nt symétrique autour d'un axe
" IIl'izontal.
Si l'on examine pal' exemple la grande tour de Pô Nagar à Nha
Trang, on vo it qu'tt ln. différence seule de hauteur, les fn.usses portes
et les fausses ni ches, et celles-ci entre e11rs, sont toutes compo ées
li on seulement de ln. même façon, mais que dans chacune les éléments
~(' l11hla hles sont r n.petissrs dans l.a proportion exacte des ensemhles

(1) cr. B.E .F.E .-O., l , p. 253 .


12 \ Période archaïsan te d'Hal'iYal' ma n U[ à ln fin dil X Ie siècle.
456 L' E PR TT DE L'\RT CA M

qui les conti enn ent: de mêm e les pièces (l'accent décoraLiycs, grand es
à la cO I'niche, deyiennrnL minuscules aux amorti ssements tout en
con er\'ant un Il'acé i<1 enliqur, On yoit ]e lien tout naLurel qui exisle
en lre cc principe ct le mocle de composili on par répétition succes-
sire, Crn es t un e conséquence nalurellr, cal' la copie d'un élément.
i ell e est rMuite, en traîne lü réd ucti on proportionnell e de ses délail ,

Celte première loi, que nous appelons loi de prop01'tionllalité des élé-
ments, n'es t pas spécialr 1t l'arl ca m ; c'est ce prin cipe, altl'ibué avec
trop de rigueur il l'art grec (1), suiyant lequel, dan s le templ e de Poes-
tum, par exemple, il, colonn ade superposée, les colonn es clr, lroi
ordres sont idenliques - aux proportions près , Ce qui fait l'origina-
lité, d'a ill rlll's malheUl'euse, de l'art cam, c'es t que l'architecte , il la
ùifT01'ence du Grec, n'hésiLr pas il, juxtaposer des éléments sembla-
ble , de hauleul' tL prine difTél'ente, i donc, comme dans certainr '
faus es niches (2), drs corp de même forme se superposent d'alTi ère
en ayan l rn sc r(\duisant pOUl' ]1r pas se masqu er, leurs profil 'P
réduiront dans le m6mr l'a pport, mais, en raison du faibl e écart des
pL'opol'lions, ils se chevaucheront l'un l'autre; le principe appliqué,
l'architecLr sïnquiL,te ensuiLe rod pru (le la manière parfois baroqu e
donLles profils 'e prnètl'ent.
La srcon <1 r loi, qur nuus désignerons pal' pTincipe de sym étrie, ne
para il l'as il jH'pm il\ ['r Yllr toujo urs appliquée: c'rst simpl ement alors
que les drux rJémrn ls son t fortement écartés, ain si la corni che et
la base qui sont s(;parf\(, ' pUI' toute la hauleur ùu corps principal.
Ce principe n'(' lait pas auss i in évitable que le précédent , pui 'qu e
s'appli quant au molif initial, celui-ci rftt pu être difTérent. C'est

(1) Ce principe est fréq ur nL (lans Irs l'un l's t all ongé e t l'aulrc a u conLraire
rliver es archiLt'c t ures; illl 'l'~ t pas , cOlTIme lrapu , le taill oi r et J'asLl'a"'al c so nt dévo-
011 pourrai 1 être prr~que 11'11 lé ((1' l e cl'o ire rant s dans le pelit c hapiteau , a u li eu quI'
à première vue, IlIliyer sel : Ilan s une ca- s uivanll e prin cipe indi(IUé il s de\ï'ai enl
Lhédrale ;.J;oLhique, pal' exempl e, le chapi- n' y Nre que des fil s.
tean rI ' une colonne tte n'es t pas l a rédue- (2) Cr. l' exemple s i typique Ile la
li olllluchapileau des gros piliers : celui-ci g rande tOUl' de l'iha Trang donné dall s le
compo rte plusienrs ranf(5 rie rrocbrls J3.E ,F.E .-O., l , p. 254, fig. 4:t
qnalHI le petit chapiteau n 'r n a qu ' un ;
GÉNIE DE L'ARCHITECTURE 457

néanmoin s encore une conséqu ence du système de composition par


l'épéli lion successive . POU l'qu oi deux motifs, i un seul, droit et
l'etourné, peut s'appliquer aux profils opposés ? Aussi dans le courant
ùe l'art éam verrons-nous rarement moulure différentes pour la base
et la corniche d'un même monument et jamais une pièce i olée, pié-
destal ou colonne, ne sera co mposée dyssy métriquement. Un seul point
fail toujou rs exception, c'est la corniche des étages: il semble que,
dans la pensée de l'architecte, chaque étage soit en partie enfermé
dans le précédent et qu'il n'en sorte qu e parle haut. D'ailleurs, si l'on
appliqu e le principe de proporlionnalité, la hauteur même affectée à
la corniche de l'étage, hauleur en proportion avec sa largeur, im-
plique nécessairement une hauleur de corps plus haute que celle qui
appal'aît entre la terrasse ct la corniche. Un fait confirme cette ma-
nil\l'(, de voil' : en aucun cas - alors que c'est au contraire la règle
dans l'art primitif du Cambodge et ft Java, ce corps d'étage ne pré-
sente de base; on lui en voit seulement dans les édifices en longueur
et à l"époque primaire où les principes sont moins nettement appli-
qués, comme on peut en ju ger par exempl e dans la composition du
soubassement propre.
L'ad pl'Îmitif en efTet marque moins de rigueur dans l'applica-
tion de ces lois; laisse à la conception créatrice une liberté plus
naturell e. Ainsi dan s le peemier groupe de monuments que nous
rencontrons, qui est incontes tablement le chef-d 'œuvre de l'art éam,
la série de Mi San Ai' nous voyons des formes plus indépendantes se
côtoyer. Si le mode de composition par répétition successive régit la
massr générale de l'édifice, la petite tour qui constitue chacun des
vestibul es ne possède pas les mêmes profils que la grande. Il en est
de même rn Di et dans la plupart des autres édifices de cette série.
A J\lmang My, ce sont les pilastres qui chan gent de forme. de la tour à
son vps libule. De même les deux lois qui découlent du système ne
sont pas appliquées avec la fastidieuse rigueur des périodes plus
rrcrntps. Le principe de proportionnalité reste le plus souvent sans
objet, car l"al'chitecte cherche encore à varier les éléments de sa
458 L'ESPRIT DE L'ART èAM

composition , évite de supel'posel' d'arrière en avant des motifs iden-


tiques. L'arrangement de la fausse niche par exempl e est tout dif-
férent de celui des âges suivants. S'il a de grands rapports àvec
celui de la fau sse porte, il possède cependant des éléments spé-
claux.
De même le principe de sy métrie verticale ne règle pas 'encore
la conception d'une façon absolue, les profil s de base ct de cor-
hiche sont différents pom le co rps J e l'édifice; ce n'est que pour
les éléments moirldl'Cs, pi édroits de JJaie ou dp. fausse porte, que le
système entre en jeu. Et avec quelle liberté encore ct parfois même
quell e subLilité! Le soubassement de Di en est un remarquable
exemple (i). La combinaison de celui de Ai (2) est encore plus intéres-
sante. Il y fallait fournir une base commune à une tour colossale
en même temps qu'à six templions qui l'encadraient et qui tous six
superposés, n'atteindraient pas à son som met. L'architec Le cam s'est
tiré de la difficullé avec un vél'itable brio. Un Jouble danger était à
éviter i trop pelit, le so ubassement eût paru mesquin sous .Ia gr'ande
tour, trop gmnJ, écrasant pour les templions; il l'a donc divisé en
deux éléments de hauteur différente.
Le plus gt'ancl , inférieur, court sous tout l'ensemble et suffirait à
lui setH à donner une assieLte poss ible au kalan. L'auLre; plus petit, a
la haulem des soubassements propres aux templions et règne avec
ceux-ci. Le mouveme nt du pl àn J égage nettement ces derniers qui,
d'aill eurs, ont leur forme particllli ère.
Ainsi ces lemplions apparaissent, pour le spectateur rapproché,
séparés de la parti e commun e qui les écraserait, gr'âce rl leur propre
souhassement qui sert de transition ; mais l'ombre ferm e du ressaut
conlinue la li gne vrl' ti calp. rie chacun lIe ces édicules jusq u'au sol
et pal' ce Slll'cmît de hauLem diminue le contraste brutal de leur
pelitesse avec la masse écrasanl e Je ltt tom , tancli s que l'étage supé:..
rieur' du soubassement, sc fond ant avec les so ubassements spéciaux
(1) Cf. p. 93 et pl. CLXlI.
(Z) Cf. pl. LXXII et pl. CXXlX.
G€NtE DE L' ARCHITECTURE 459

des templions, lie l'ensemble et ne pamît plus qu'une assise haute


du soubassement généml.
Cette liberté, cette ingéniosité même ùans l'application des prin-
cipes, dérivent du dé il' de vaeiété bien marqué au début de
J'art primaire. Seul ce goùl explique il Mi an le nombre infini de
combinaisons alors en usage systèmes divers de pilastres, de fenê-
tres, a.rrangements spécia.ux de piédroits, moti f variés ùes métopes
qui oment les chutes de rin ceaux aux frontons de porte vraies ou
fausses. De même les premiers constmcLeul's de Dông Dl1ang possè-
dent Lout un jeu de motifs, et les plus inattendus. dans les décors d'a{}-
pliql1e'. jusqu'h de petites scènes qui se. passent de l'1me à l'autre,
chien qui guette un oiseau, ou les animaux les moins habituels en
décoralion de ce genre, insec te eLpapillon.
PeuL-ê lre l'artiste pouvait-il puiserà pleines mains ùan un énorme
bagage' ornemental qui fut ollbli é dans la suite; nous voyons à Java.
au lrmple' du Borobudllr, une mine aussi inépuisable et qu'on ne songe
plus ensui te il e ploiter(j). Au Campa, dès la construction de Hinh
Llm el de la grande toue de Po Nagar de Nha Trang (817), les profils
se sté t'6otypent; ils se répètent il satiété dans les époques sui vante..
Ce n'e's l pn s qu' une certaine fin esse ne sc reconnaisse encore à
J'occasion. Ain si au so ubiisse'lTlCnt de la tour N. de IIlm~Th~nh, dont
les {>](llTIents sont censés syméLriqlles, la piet'm dans laquel1 e es t
tnilll"r la hande' supérieure e'st moin s épaisse de' 6 cenlilllNres que'
cellr qlli forme base. Ya-l-i l simple erreur' :? Cela est peu probable'
en drs pièces si voisinrs. Il 'e' mbl e plulot que l'architecte nit se nti ,
nyec une réell e délicatesse, comb irn un groupe' de mOlllll l'PS gagne'
Ü êll'(, détai ll(l par un c lumière fl'isanll' C't qllrll e [ll'épond éra.nce
il prpnd SU I' le profil opposé' noyé dans la IlllTli (IJ'e', massp bJanchc
el mulle ct pl'csque san form e: il corrige alol's ce lle infériorité par
une surépaisseur qui ajoute en outre il la stabililé appal'e'nte du
soubassement.

fi cr. R.E.F .r;. O,) VII, p. 50 en has.


460 L'ESP RIT DE L'A RT CA M

II e's t enfin un e tr nd ance générale dl' tout l'art cam qu'on ne peut
cod ifier en formule, mais C]ui n'en es t pas moins typiqu e: le goût des
silhouettes tranchées .
C'est touj ours r ntrc des murs bas en édifices franchement des-
sinés, de prél'érrnce' en to urs aiguës élevées aIL sommet de mame-
lons. que se dresse nt les temples. Et dans ce ux-ci tout concourt tt
produire' un !l rssin hnrdi . Pointe tCl'min ale co niqu e, am orti ssements
qui sc déco up,' nt il chaqu e étage, ogi"es pointu es dcs fausses porte',
suites détaillt'es de feuill es r amp nntrs, accusent ce profil brill ant. Il
n'es t pas j usqu'aux toitu)'l's de tuil es, aux lignes nécessairement plus
calmes, qui ne se déchiquettent en mille petites cornes faîtières et
ne se l'l'dressent aux extrémités en motifs saill ants. Mais l'élément
spécial de ce t ar t, qui donn e toutlr uJ' esprit aux édifices en briques,
crlui-IIL mr me qui , il l'occas ion, suggère aux Annnmites cette image
si ymie' ct si parlantr d' un fruit épine' ux (1), c'est la pi èce d'accent
qui s'enchâsse iL tous les angles ct, d'une si fi ('J'e allure, détache
leurs arûtes sur Je ciel, form e caractéri stique de cette architec ture et
qu i, pal' la franchise de sa silh ouell.e, es t un motif de décor peut-être
uni que au monde.

(1) Voir p. 24 , note 6.


CHAPITRE 11

GÉ lE DE LA SCULPTURE

Caractère ut ilitaire de la sculpt u re. - Symbolisme. - Premier esprit d'observation .


- Acceptation dc for mcs autél'ieul'cs . - Causes de décadence; ab ence d'observa-
tio n directe. - Abu s dc la stylisati on ; - SOli application à la fi gure humaine. -
Décadence Iinale,

No us avons examiné ailleurs ( 1) le formes divcr es de la sculp-


ture, no u devons cherchcr ici ù. en déterminer l'csprit. nc pre-
mièl'e obscrvation s'impose, qui n'c t pas spécialc tl l'art cam, Dan
tUItS les arts d'Extrème-Oricnt, co mme en une bonne part des art
J'Occident, la sl,; uIpture n'existc pa pour elle-même, elle n'e t
jamais son proprc but, clic C ' t touj ours un mo cn. Moyen de décor
pOUl' parcr le temple' ct les l'cnd rc plu digncs du dieu qui lc
habite ct qui doit s'y plairc, - moycn dc fi xcr SUl' terre par son
image la divinité vagabond e qlli pourmit portcr scs bienfails tl
d'autrcs suppliant ·, - langagc qui permct Je raconter pOUl' touj our
el il tuu t venan t lcs légendcs di vincs ou mème l'histoirc.
QIt'on nous co mprcnnc : nuus ne oulons pas dirc quc Lu'li tc
ul'irnlal lùt jamais cherché tl réali 'cr un idéal de bcaulé, mais bicn
llu'il nc l'a jamais fait pOUl' la création pure de cctte beauté. Jamais
il Il' a cxécuté une Ul U vrc pour olfl'ir aux aulres et ù. lui-mème une
jllltissanGC (' ·thétique, conccption qui ne peut naître qu'au Clll

\ 1) Li\'l'c 1, chap itre x, Xl ct Xli,


462 L' ESPRIT DE L' ART CAM

d'un e civilisati on très rartinée, el uéjà mème un peu byzantine. Mais,


qu'il ait cherché à lraùuir('. aussi sillcèecment, au si expressivement
quïl le pouvait ]e suj el ÎLlIposé, il fai sait œuvre d'artiste, et le
rés ullat ùe sun effort mérile L1'è lrc examiné en dehors même ùe son
role ulililaire.
Si la sculplure n'ps l qu'un mo 'en, le systèllle le plus simple
ùe représenlaLiun de\'l"a nécessairempllt èlre aùoplé, et l'on sait
comment, citez le peupl e initiateur. est représenté le BlILlùha tl r ori-
gine: so n siège ou bien l'empreinle de ses pi eds permeltent d'évo-
lluer l'idée du mailre. Tanl quc le symbo le suffil, l'ima ge direc te,
trop préci 'e puur lino ponsée supéri eUl'c, est négligée, et il a fallu] o
cunlact d'ulle l'a ce plu s artis le mai , moins apte aux abslractions
pures pour que sïnlt'Odui ît dans nnd e la représentalion m;llérioll e
des divinités .
Encu re, en tel culte principal , le symbole s'impuse- t-il jusqu'aux
derniers temps, et le linga res te loujours la plus sùre image de
Çiva.
Prèlon -I1UUS ~t la légère unc tell e manière de concevoir la
sculplllL'e il l'artisle cam 1 Celle élud e n'aurait aucun sep.s i nou
n'élablissions ce poinl loul d'alJoru : JI le 'cra amplement si nous
monlwns (Iu'ulle rcprése nla lion es t considérée par l'artisle comme
suffisanle dès qu'cll e e 'l compl'(' ltcnsiblc, alors mème qu'elle éveil-
leJ'ailulle idée contraire il la propre nalure de l'oLj et figuré. Or qu'y
a-l-il de pills OpPOS(' il la conceplion d'un arc, arme de jet q ni doit
fain' ressort, que de le représenlcr co udé, brisé, ] 0 1' qu'il es t band é 1
C'es t cepellllanl il cP naïf sulJlprfllgl' qu'a recours Jp sculpteur au
piédes tal de 'l'l'à Ki ~ u (1 ), parce lluïl manque ue place pour figurer
l'arc enli er. 11 lui parait plus naLurel de le plier que de le perdre
dans le plein du profil ·upét·ielll'.
Le fait es t si élrange et si loin de nulre pensée qu ' un seul
exempl e de ce genre pourrai t ètre révoqué en doule. A ltông DuO'ng

\ 11 Cl. U:., 1, p. 29{, fi g. 61, cl ici fig. 66 .


GÉ Il E DE LA SCULP'l' RE 463

le 1ll1\ 1l1C procédé es t appliqué aux piqll es d' un groupe de guer-


ri ers (1) . Il est LI s plu s vrnisemLlabl e au pi édes tal de Mi SO'n Et quo
ln guita re dn lTJusÎcien (2) n'a so n IH anche recourbé il angle droit que
fautl' dl' place et qu'il tend des cordes fictives que pince la main de
lïll ~tl'llll1f\ Jltiste autrement placée trop bas .
.'rai s l' n tou s ces exemples, dira-t-on, le sc ulptem était gêné par
SOLI cad l"(': libre. il eût préféré une traduction plus adéquate iL la
réalité. L'lll' des divinités de Mi Sun BI (3) dentiL tenir un glaive ver-

Fig. -1 34. - Ml SO'n 1l.


Pi édes tal ayec rbinocé ros debout.
Hautour: 0 111. UJ .

tic,t1 , luais une piècc sClllulable était difficile à tailler dans la pierre.
.\ BÜllg Duung le sculpteur résoud la difficulté en r éduisant l'arm e iL
llll l'"ignurd trapu (4) . Ici l"artiste couche r êpée sur le bras du dieu
cl la reud ainsi a.lJsolum ent inutiJisaüle (5), Encore dans cc cas était-
il gl"11 6 par une difLiculLé matériell e. Mais llOUS fera-t-on croire que
Jes ruis 6ams faisa.ient po!.!r le 1Jlaisir des ac!"wüillies sur le!.lfs che-
raux. :) Et cepelldallt nous les voyons , au piélie 'lal lie !tOIlg Duung (GI,
assi s i' l lïndienne ou il la ja\ïll1i1ise ;i ur la selle de leur 1l1OnLure,
Siglll' l'ull,,cnt ionnel ;ialH; douLe de l'alJsence de faLigue.
Est-cc il dire que la sculpture es Lconstqmmen t cwnvcnliOllnelle 1
l\ull , illI délJUt Slll'tout, il ce lle épullue privilégiée qui vi l ilcLj.rir la
pll lS IJLdle ulauiJes talioll lie l'ad 6am ~t .'li San, l'ar Li ' ~e relldait avec

(1) cr. I.e., J, p. l,iD, fi g. lU'. B. \:'1 Cf. l. e., 1, ]J .}5:J, fi g. iû au !:CU-
\~I CL I.G., J, p. /. 10, fig. 00 bis. trc.
\". CL i.e. , J, p. 38 1. IÜ) Cr. I. G.,I, ]J . /,71 , fi g. 1U5 G, 1,1 cl1 ,
\' fig. 'JU!! . el p. 4ï6, fig. 106, O.
464 L' ESPR IT DE L'A RT éA M

une réelle adresse cc qu'il avait vu, parce que sans doute, en ce
temps où l'esprit ne s'é lai t pas enlisé encore en un e copie perpé-
tuelle, cc qu'il yoyait l'es tait fi xé dans sa mé moire. II n'est rien de
plus naturel que les altiluùes des peliles figures au piéùes tal ùe Mi
San El (1), les mOUyernell ts ùe ce rtain s animaux tlans cette période.
éléphants (2) uu sillges (3). -'lais le sc ulpteur Ile faisait (lur tr'aduil'e

r:,. . -
c~_--

E.pA~""!.""",,l"-::-·

Fi g. 135. - J\lnro'lIg My.


Pi édes la l, fa ce an té rI e ure o l'll ée d e lo lu s . Il ,,uleur: 0 m. 95.

Ilne impress ion, il nt St' repod nlt l'as au modèle p Olll' en exprimer
Irs [Ol'l11 r,S r '\aclr mcnt. A-l-il it l'rpl't'· st' nlr l' lin l'ltin oc{'ros (4)? Il en
donne nssrz r xac!r melll la ll1 ilSSP r i la sillwu r ltr, mai il fix e
il sa malli ère les deux lraiLs (jtli l'ont fl'al'l' ô. lit Gu rn r au ne7. rI. la
peau ill1p(··ltélrabl e: r l le rt"s ullat inallendtl tir sa lradtl ction. si
(id l·le pal' aill r ul's, es l tltl r (' O l'1W au lIlili eu de la lèle, el u~e ca l'apa ce
d'écaill es (fig. 134) .
Avrc tlne sr mbl nlJll ' con ce plion, l'arli slr dr \'il il adul'l f' t' loulr 11'<1-

( 1) Cf.J .c., l , p. 40gel sqq. , fig.!JOÙ!lt. (3) Fig . 51.


(2) Fi g. 5S. (4\ cr. U ;., J, p. 38-1.
GÊ IlE DE tA CU LPT RE 46;;

dition bien établie, comm e un ùr garant qu 'il cr ail bien compris,


Aussi répète-t-il avec joic toutc le formes transmic'e par es maî-
tres sans le moindre contrÔle : ainsi du li on qu 'il n'a jamais vu. A
pins forte raison devait-il acccpter lout fait un décor floral donné,
sans jamais sc reporter iL la formc inilial e qui r en(J'{'ndra, 'i tant e t
d'aillt' urs qu'il la COllnÛt. Et Gependantil n'é lait pas incapable de
traiLer a'"cc goùLla pl ante, s'il en élait be oin , t le moLif de lotus du
pi édf'sLal de Khl1O'o g My est d'un mouvcment Ü'è hcureux (fig. 135) .

Fig. 136. - l{hlfO'ng My.


:\'anùin. Lo ngueu r: l mi'lro environ .

Un tf'l sys li-m e portait en lui-m ême toutes les rai ons de es
lllodifi caLions pt de sa décadence, Qu elqllc rnen"eiUell sement doués
qlt'ni('nt~pu être le premif'l's arLisl{'s, ct SlIdont lcs mallre prBsu-
Ol és ([u i furcnL leul's éduca Leurs. l'absencc dc tout l'eLonr au moùèle
dt', ail les éloigner de plus en plus de l'expl'c sion ri go ul'eu e de la
(·{-nlilt;. Par suite, tonl{' maladresse de des in. toule faule de pro-
podions, d{'vait infailliblemenl êlre répétée et e, agérée. C'es t ainsi
qllP Il' Na nclin, que le culpteul' était capable de fi gurer au galop
Sill' II' L~ Illpa ll de .'Ili SO'Il Ft (1), rcprésenté éternell ement couché à

\li cr. 1. 1..:., J, p. 42~j, fi g. 95.


\ \ \ \\1. - II.
HO
466 L'ESPRIT DE L' ART CAM

demi , passe du motif si naturel et si élégant de KhuO'ng My (fig. 136)


au monstre informe de Mi an Hi (fi g. 138) .
En outre, le sculpteul' était de cette façon tout préparé, lors-

l' ig. 131. - Qui Nho-n Q.


Frise de danseuses. II autc llr : 0 Ill . 22 (' ).

qu'un jour le décor ornemenlal devait supplaJll,er Je décor figuré,


~l transformer en ornements les ra res éléments qui s'en consenaient.
Au si, dès les premières con lruclions de Bong DuO'ng, voyons-nous
la lêle du lion se muer en rinceaux ( i )
(fi g. 139) ; plus tard celle llu makara
(fi g. 140) s'y modifie de même tel-
lement qu 'il faut faire un effort pOUl'
ln retrouver.
Quand la transfunnalion n 'esl pas
lulale, tous les éléments difficil es il
Fi g. 138 . - Mi So-n JI (1) .
reproduire so nt interprélés par ce
Tèlc de 'i allu in . Hall leur : 0 m. 35. mode facile: des mèches. la houppe
terminale d' une queue de\'iennent des
fl r lll"ons (fig . U J). Ailleul's le lrait, la forme n'exislent plus par eux-
mêmes, mais so nt se ulemenl prétexles à décor . Rien n'es t plu s GUI'ieux
Ll ccl égard que les lions de Yâll Tuo'ng (fig. 53 et pl. CLXXIlI-B)(2),
où le décor sc montre peu·lou!. :\[ais le détaille plus caracléristiqup

(' \ Ml'me Ilole qne la figure 49. Lie' à ëü lé de la danseuse.


11101 if de l"allriLlIl-f1ell1" Il 'l'st plus cOffi lJl"is (1) Cr. fi g. '109 cl pl. CLX\ï -L.
et le bouton de lotu s est fi gu ré fl o Uallt (2 \ Cr. /e., I, p.191.
GÉ lE DE LA C LPTURE 467

était fourni par le Nandin de Th~p Thùp (t), par malheur en l mau-
, ais (;la t que nou nI' POll\'OJlS en donnc!' ùe repruùuelioll : tOU!; le
élémr nls de 50 11 Co!'ps rlll'('IIL pl'élexLe il ol'llemenL . cl la li gne rlui
sl"pal'u itla qlleup ll (' la lua sse de ln l' \li sse (\[nil g'lI l'lli r ll'llllP sl'l'ir eOll li-

l<ig. -139. Boug Huan g 1.


TOllr S.-o. ; corps d 'appliqu e, lèle d e fcu iU<l ge. Haule ur d e 13 lèle: 0 m. 24.
(C li ché d e Ch. Carpeaux. )

nll f' tir petites volutes; aucun e mèche en ce point ne peut chcz le
\)I ('uf donnc l' naissanceit ('rlirinLet'p!'élation ct, pl'rllVe d'aillellt' M-
. eisill' . )r!; tortillons s'aLLachaienL sur la cuissr .
.\O\lS avons monLré dall s l'éLude du li on eL du 'IIlakara comment,

(1) cr. J.C., J, p. 209; aujourd ' hui dt'll'u il.


468 L'ES PRIT
. DE "L'
- ART CAM
par des tran formati ons sucee si,,!:'. (1) . un nouvel animal était né , le

Fig. HO . - Don g DuO'ng 1.


Tè te de makara en rin ceaux. lIauleur: 0 m. 40

li on à trois cornes. 11 n' cst pas inutile, pour rendre l'hi sloire de ces
déformnli on moins é lrange . de signaler qu'un fait analogue s'est pro-

Fi g. Ho 1. - Binh Dinh .
I~ l épha n l s lyli sé, fr ag lll (,lI l t r u ll vé d a n, la ei la dc ll c. lI a llle llr : 0 m. 60 .

duit il Java c l dans llnue, où se rencontrent, ct ùe trè bonne heure,


(1) Yoil' p. 260.
Gf: NIE DE L A SCU LPT U RE 469

des monstres idcntiques. L'art khmèr en fut sans doute préservé par
::ia chu te rapid e, mais un rl éllw llt y eulllllc fortune pareille, le groupe
::il heureux des nâga quOon retrouve t ransformés en
simples ornements J ans les cornes terminales des
loitures, comme dans les meubl es et les ustensil es
(fi g. 142) ,
La même absence d'é lud e directe. ]e même go ùt
dl' la slyli sa li on fCl'ont p,· nll'e lcU[' natUl'cl aux lrails
dl' la figure humaine (fi g. 143 ct 144)(1), el la cari ca-
llll'l\ ~ es t si ai sée que lcs slalue nc lard eront !-las il

de\ enir gl'Ote ques . ~ o mbl' c d'élémcnls s'y lm nsfol'-


!lIent en décors. Ainsi , auss iloin qu'o n rcmonle dans
l'arl cam, la face présente un délail spécial qui éc happc
il toule explication nalmell c :
une sorte de cadre, découpé
S UI' le front cn angles nets,

l'entoure jusque ous le men- Fi g.tylisée 142 . - Tête


cLe nlÎ-
lon (ng. 145 A) . 'agit-il d' unc !la khm èr.
ExLrém i Lé d ' u n
j nlli t;a li on ('orl\'cnli onn cll e b ra de siège de
bonze . Hau Leur:
dcs d tevc ux, de favo ris et de o m. 25.
la barbe : mais pourquoi la
rcnco nlre-t-on alors sur lles statues il unc épo-
qu c où la face l)arait touj ours glabre, et pour-
Fif!. 143. - Dessin Cam quoi smlout la voit-on SUT des fi gures fémi-
de fi g ure.
2 3 Je la g randeur rée lle (' ).
nin es(2) ?Esl-('e lil Url détail de costume, comme
aux chapeaux de route du tré or de L~wa n g(3),
.une grande coiffe qui enserrerait toute la tète pour maintenir le

\') Calque d'u ne fi gure d'u n grimoireas- lion: ell es ont même sou yen t laites,
ll'ologique donné par M.l e baron Pérignon COLUllle J' u ne de celles-ci, de cal'actères
il la bibliothèqu e de J' École en 1908. Celte èams.
fi g ure es t, com me elles le sont souven t, (2) Sta tue de U'u Diêm. Cl. r.c., l ,

composée en parti e de caractères cams. p . 251., fi g. 122.


I!) Les ligu res modernes do nn ent u n (3) Cf. B.E.F.E .-O. , V, p . 43 , nO' 11 et

e:\t'lllple cur ieux de ce go ù l de la stylisa- 12, p. 45, fig. 29.


no L'ES PR1T DE L ' ART CAM

lIt1tkn!a et rw laissl' rait 'llw la face nue 1 Des figure s qui n'ont
qu\me simpl e ('oifful'c ,l e Chryr llX la montrent (t) . Le pl'Oblème l'es Le
l' Illi er, mai s dl' qu elcIUI' faç-oll qu'oll lnl crpl'l'te cet élément, son l'a-
1<1 clt"l'e ne!Lelll cnt cun \'enti onnel Il e purait pas douleux. De mèm e
e~ l-il des Vlus vl'aisemlJlalJl e qu e le chi gnon de côté est un gl'Oss iel'
artifi ce pOUl' représenter quand llI üme l'l'lionn e chignon posté ri eur'
qualld il es t cac hé par la U'te vue de face (2l .Le ~c ul[JL e Ul' sait qu'il

Fi p:. 141•. - Dess in cam de fi gure.


2/ ;\ d e la g rand e ur rée ll e (') .

l'\isle. il lui S('lJlbll' qu ,' Sil 1'( 'I"'('srntali on scrait incomplète si par'
qu elqu e m'I~- ,:l n il ne Ir. fig lll'ait [las .
Si un e fU!'IIII ' lon r!l r en M'suétud r. le sl'lllptrur conlinu e à larepré-
selll"l', la modifi ant dr pllls r n plll s au fuI' et il mes urL) l[u' il en pet'd
danllrlag" Ir sn ll\'enir . Aill si I" s Ilr,l'I1i'\ I'ps statues, non pIns L[Ue les
taill s i11'1l1rk nr monll'plltl" di slpllS ioli dn lob,' d" l'ore ill e. :\ve~
le ~ 111l\' e nil' dr cr ll n II1'ali'l" e l"arL islu perdit le sentim ent du d,\tail
qu'il cX," cLl ta it : il traite' itlU I'S les oreilles en vé ri tablps décors qu'ac-

l' ) Croq ui s d'aprllS un manu scrit ~am (i) Figure de Song Phuc et reine de
,Ill Yi llage Palei B n !ll~ Ifarlat'!. Po ll omë.
(~ l Voir p. 320.
GÉ lE DE LA SCULPTURE 47i

compagnent bi en au-de. sous les pendants qui s'y accrochaient. Le


Vi ~1) ll de Biên Hoà (1421 ) nous en fournit un exemple frappanl(1).
La figu l'e 145 en donne d'autres .

É
~ .
~~

Fig . 145. - Parties de figure Cames styli sées (.).

Le plus élrange résultat qu'amenèrent ensemble ce mépris du mo-


dèle et ce goût inné de la stylisati on est l'incroyable tl'ansformation

(' 1.\ . tête du Çiva obp e dc Dong Phllc; statues du bas-reti ef des neu f divinités
B, tympa n conservé au mu sée Guimet ; de Trà Ki ~ ll ; 'F, nombril du Çivn au tym-
C, orri lle du Vi snu de Biên Hoà . D oreille pan oriental de la salle de Chành LQ.
de la figu re d~ ' tympan de la :ro~r d'or, (1) Cr. I.e., l , p. 557 , fi g . 1~4 ,
conservé à Qui NhÜ'n ; E, nombrils des
472 L' ESPRIT DE L'A RT CAM

de la fi gure humaine aux derniel's iemps de l'art ca m. Nous l'avons


réservée pom ce chapit re, car il n'est pas de meilleu(' exemple des
id ées que nous avons essayé de dégager et, avouons-le, parce que
cette dégé nél'escence est si invraisemblable que nous n'eussions osé
la présenter sans ces préliminairrs .
No us avo ns vu dans le chapitre XII du livre 1 comment, jusqu'au
début du XIV· siècle, la sc ulpture figurée avait baissé, mais sans
cependant s'écarter des formes r éell es du
type humain. Nous avon s vu a uss i, il. la fin
du même cha pitre, quell e place importante
tient, dans la composition des statues cames,
le chevet auquel elles sont adossées. Enfin
il nous es t facile de constater qu'il partir
de cette époq ue les fi gures cessent d'être r e-
présentées debout: le bodhisattva de Phuac
Tinh ( 1) est, à notre connaissance, . la der-
nière fi gure en cette position .
Fi g. 146. - PÔ Nagar de
C'est un fait presque constant dans l'art
Nha TI·ang. cam que les jambes d'une statue assise sont
l'c Ule ù6e sse.
Hauleur: 0 m. 40 Cil ' iroll. exéc utées avec une grande négligence; l'inté-
rêt est dans le buste et la tête. Dès la fin de
l'art classique ces jambes s'enf'r l'ment déjà dans un contom imprécis:
c'est le cas de la petite déesse il, Po Nagar ùe Nha Tra ng (2) (fi g. 146) .
Avec l'art dérivé le rait sc III bI c être passé . en habiLud e. Le Çiva de
Yan Mum a cependa nt son pi eù encor e ùiscern abl e so us l'étrange
devantier do nt se co uvre so n sampot (fi g. 77 ); el il en est de même
da ns la gl'ossière fi gure du tympan de Binh Dinh (3) e t sur le Çiva de
Dl,ti Hiiu (fi g. W8 ).
Une masse informe re mplace déjà les jambes dans la sta tue de la
reine SuCib (4) à Po Romé: pr'rmiel' terme de la dégé nérescence, celte
masse inform e es t insuffi salllr po ur' contr nil' )rs jambes, ct Po
l') cr. J.e. , l , p. 'i34. (3 ) Cf. I. e., 1, p. 173, nO14.
(2) Cr. I. e., l, p. 1'!8. (4) Cf. I.e ., l , p. 68, fi g. 14.
GÉ lE DE LA SC LPT nE 473

Romë (1) Jui-même n'est bit'ntôt plus qu'un corps coupé à la ceinture. Po
Nrallp(2) n'l'sl guèl'r mieu pa,' lagé, r( so n fils , qu'il ti ent devant ]l1i, se

.YARtf\EN TI E R.
l"ig . '147 . - l'ô Ly.
Slalue ù 'un e re in e . [I ,lIite UI' tolale : 0 mètre 83.

r('duil à un buste (pl. CXXII-.\.) . C'es llà. un s tade bien représenté, et


lrs rois et l'cines des bamun du Binh Thu~n (3) se montrent de m ême

Il Cf. J.C., 1, p. 6 i, fi g . -13. (3) cr. I .C., l, fig . 4,6 , 7,8, pp . 40 , 45,
2
1 1 Cf. I.C., l , p. 48, fig. 8. 46, 48, et ici fig. 75.
474 L'F, SPHIT DE L' .\.RT CAM

comme sortant d'un e élro ilr gain e décorée qui peut être aussi bi en le
souvenir d'un siège qu e dl' leurs jambes (fig. i47 et pl. CLXVIlI-H).
ne nouvelle étape est franchie Jans le Imt de Po Panraun
Kamar (pl. CLXXX-C) : un e femme et deux hommes n'y on t plus
fi gurés que pal' le tron c el la tête. fi cadre circonscrit l'ensemble,
la coiffure se détal:he drss u . Cet encadrement a facilité la suppres-
sion des bras. Une transition analogue amena du kut de Po Panraun
!(amar à celui de la mère de Po Nl'aup (1); ici prem ier abandon
d' une form e au profit des rinceaux, les seins sont remplacés pal'
des spirales de décor . Déjà. il ne r estait plus grand cho e d'un
être dans un e telle r eprésentation, et il fallait une belle dose d'ima-
ginalion pour y voir' une figure humaine. Le sc ulpteur ne s'arrête
pas Hl et nous ayons l'é trange surpri se de trouver dans le barnuil
de Thanh Hiêu des kut humains qui n'ont plus rien d;humain
(m. pl.-P) : sans l'exemple précédent nous ne reconnaîtrions pas les
seins dans les deux spirales placées au-dessus de l'étranglement de
la taille, mais surtout nous n 'oserions pas voir la tête dans la masse
supérieure informe; et cependant les deux oreilles ont fi gurée
pat' un ornement en saillie; un détail r end le doute impossibl e:
ces deux éléments sont percés de ces trous où, depuis le plus lointain
souvenir, le prêtre carn attachait aux jours de fête de pendants
véritables (2). Seul e, en plus des oreill es, la masse des cheveux avec
le petit chi gnon supérieur a subsisté, et avec elle, détail qui e
conservera jusqu'aux kut le plu simplifiés et en donne le sens, le
frontal du diadème qu'un simple lambel traduit (3) .
Il semble qu'on ne pui sse all er plus loin dans la voie de la.
styli sation, même, ici, de la symboli sation complète: le Cam ne
S'[tITête pas encore. Au cimclièr e dl' Po Yan Thok (4), il es t un kut
(m.pl.-l ct pl. CLXVllI-F) qu'on J oit r econnaître de femme pour

(') cr. I .C.,r , p. 49. (3) Il est alors fa cile de reconnaitre un


(2) Statues de A' 4 de Mf ou . Cr. I.C ., kut humain dans celui de Thanh m ôu,
l , p. 362, et ici fig. 83 et 84 , par p l. CLXXXI-E.
exemple. (4) Cf. J.C., I, p . 42.
GÉNIE DE LA seUL PT RE 47 5

la place qu'il occupe. Les seins ne sont même plu~ représentés par les
spiral('s de rinceaux, et cc scrait un kw ordinaire s'il n'était surmonté,
au-ù l'ss us du lambel, de la petite coiffure analogue à celle des reines
de Tinh MY (l). Les Ol"Cill flS ont co mplè tement disparu à leur to~,
mais non Il's deux stupéfiants tl'OUS qui les perçaient et qui mainte-
nanl tl"<1\'C l"sc nt lc Iml mênlC'. Peut-Ml'e nc doit-on pas al'1'êter à ce
dernier point cctte invraisemblable sc hématisation, et doit-:on recon-
naitre dans le kut simple (pl. CLXXX-N) le dernier terme de la
repl'ésC'ntation humaine où, seul, le lambel y caractérise la tête:
quand celui-ci disparaît, le kut est arrivé au terme final de ses tt'ans-
formations .
Fant-il voir dans cette simplification continue paresse d'exécu-
ti on 1 Le pouvoir symbolique de cette race qui r e tourne au sauvage
reprend-il peu à peu la force incroyable qu'il a chez tous les non
civilisés, cette intensité qui r cnd l'enfant capable d'évoquer une
fi gure humaine dans les cinq traits de charbon qu'il crayonne aux
mUI's. ou un être vivant et scmblable à lui-même dans l'informe
poupée de carton qu'il habill e ct qu 'il berce? Nous ne savons, mais
nous ne po uvions te l'miner par un exemple plus frappant cette
étude, et qui condensât plus nettement toute l'histoire de la sculp-
ture éame :
La su bstitution continu e d'un symbolisme de plus en plus vague
à un l' première puissance r emarquable d'observation.

(l I cr. /J.E.f'. R.-O. , v, p. 42, nO' 4-i , fi g. 21 ,28, p. H .



..
LI VRE IV

L' HISTO IR E DE L' ART AU CA MP A

CH PITRE PR EMI ER

RAPPORTS DE L'ARCHlTECTUHE CAME AVEC LES AHCHITECTUHE


DE MÈME FAM ILLE EN EÀTHÈME-ORIE T j
HEC IIERCHE DE ES ORIGINE j RÉ LTAT ÉGATlF

Ind éJlcllllauce des arts èam e t anuamite. - Comparaison : de l'archilecture èame avec
l'architectu re khmère; - de l'architecture came primitive avec l'architecture
khmèreprimilive ; - de l'archi tecture came cubique avec la même; - de J'archi -
tec ture èame en général avec l'architectlu'c khmère classique; - de l'art èam
primairc uyec l'art jayanais; - de l'art cam avec l'architecture hindoue. -
Rrcbcrche de l'origine de l'art Cam. - Rés ultat négatif.

i\"UlIS connaissons a sez l'art cam après ce lle double étude, d'en-
semble ct ùe déLail, poUt' le comparer a vec le ar t voisins, opération
néccssrt ire si nous vo ul ons essayer ensuite d'en déterminer les ori-
gmes.
Écartons lout d'abord l'ad annamite qui ne parait avoir influé en
rien Sur r art cam ni mème avoir été influencé par lui . Au si bien,
quand l'.\noam fut suffi samment développé pour po séder un ar t,
l'empmnla-t-il de toutes pièces iL son parrain, le peuple chinois, e t
son ennemi cons tant ava it déjü subi assez de revers poUt' que son
art, arl de vaincu, fùt mépri é de son ad versaire. Au si pensons-nous
qu ';) ppiTlp à la dernière époque on peut voir un certain rapport entre
!~7 8 RAPPO RTS DE L'A R c m TE CTURE CAME

l'inogami ca m ell e d,'agon ann amite, tand is que dans l'art usuel du
vainqueur sp relrouvcnl qur hlues tradili ons de form es plus propre '
au demi e" arl cam ( I I , NO li S en donnon s ici deux cxemples (fi g, 148),
La co mparaiso n ps i plu s inl('/'cssanle n'-cc J'art khmèr qu i dan son
rayo nn ement abso rba co mplète-
menl l'art cam au délJUt des recher-
ches en Ind ochi ne ; on Cil lend sou-
ycnll'Il l:orc, d'aill eurs, désigner les
tou/'s cames suus Ir num ùr « Toul'
Idun èl'e en All nam ll , Une lelle con-
fusion se mbl e indillU cl' IIn e proche
parenlé ct un e g,'and e simililude ;
ell es so nt bi en exagé rées, La raison
ùe ce LLe errcur es t faG ile il com-
prend re, En dehors des ca uses
Loules simpl es qui fontl oujours
altl' ilJUel' il un gl'and peuple les
œuvres des nations yois ines, de
GiYiI isalion mOl/1 S brilla ilLe, la
silhouclle d'lin ka/an cam n'est pas
lrès difrérente de (;Cll e d' un pràsàt
Fi g, 148, - D('('o l's anna lil ites npparen-
tés ~ l'a d ('um l ' ) , l,ltmùL' isol(·, Ce su nt Luu s deux des
tuu rs au COl'p S c,11'J'é important que
Ipl'llli,1l' un l:0 I1f'lI11 IH'll lelll pyramidal il 1"la gp s di'crui ssanLs: J' un r i
r alllJ'r s'orll cnl cli' l'all ssrs l'orLes et dc f'aussc's ni ches , cl Lous deux
(,) A, garniture de la go ulLi ère d'un e dieu , ex-architec te en chef aux Travaux
selle vuedaus la région de Phanran g; H, dé- publics, et dont il fit cadea u au mu sée
cors d' un dai s dan s ulltrn '11 clu Qu ïlng i'Îam . rt e J'Écol e, et un e très intéressante mar-
(Il II existe à Hanoï un certain nombre gelle d r. })Uits enco re en place dans le
de pièces d'un cara('tère étran ge 011 Jardin ci e la Mission Nous n 'insisterons
des form es assez éloig nées de l'art anna- ce pendant pas sur ces élémen ts qui , s ui-
mite co urant l'appellent d'assez près vant une trad iti on a sez vraisemblable,
divers motirs de l'art èam , classiqu e ou auraien t é té exéc u tés par ri es artisans
dérivé, Ainsi certains décors du « pin- èams pri so nni ers de guerre,mai s do nt l'in-
cea u n dans la pagode de Li Quoc Su, flu ence parait av oir é té à peu près nulle
quelqu es fra gme nts recuei lli s parM . Vi l- S UI' le développe ment d e l'art anna mit e.
AVEC LES ARTS DE M:f:ME FA fILLE 479

enfel'mrnt une étroile cella que couvre la mème voûte encorbellée,


La se uil' di(férence qui puisse sauler aux eux consi le dan s l' r mp~oi
de la mati ère préférée : on ait comb ien une telle distinction e t
vaill P r l combirn ce tte préférence est soumi, e aux l'es ource de la
conld'e environnante; on y a vu trop aisémen t l'opposilion mai-
tresse: il en r 't de plus importante ,
Si nous ne voulons pa ' nous co ntenler ü' une approx imali on au si
légèrr , il nOlis faut tenil' com ple de la uivis ion trè nelle qui s'e· t
rérélée ü nous dans Lut kllmèr au cour de no dernières recher-
ches au Cambodge (l ) ,
L'art d'AIikor ne règne en ce pa TS qU '~t , parti l' du XI e siècle:
il rst précéd{', du Vile au x e siècle, par de mullilles édifices donl
J'àgl' es t atleslé d'un e façon cerlai ne pal' de nombreuses inscrip-
liollS, grav('es pOUl' ln, plu pal'l S Ul' les bàtimcnts même, Ceux-ci
so1l1 iso]{'s et cunstruils en briques; ils so nt de taille relativement
pelil e, Le plan n'en est pas nécessairement à Lase carr "e, et !Jon
nornl>l'l' sont ou rectangulail'es ou, ys tème déri\'é, terminés apl'è
plu si<' lu's élages carrés par une yoù te longue ù deux pignon, Ils se
groupe llt l'Il dl'ux types tl'ès généraux, l'un aux faces nues, ornées
seulement de pilaslres, et aux étages nombreux mais minuscul
l'auLr'e garni d'un se ul redent par face el 111 uni de fau se pode ' ; ce
demier, beaucoup plus l'iche, se décore fréqu emment de réductions
d'édillcL' au üas des paroi ; co ntre le soubassc n~ent et les bases, ces
réduclions prennent la fOl'lI1e de vérilable . applique , Dan le ' deux
cas, la porte et la fausse porle, qui ln. répète fid èlement , présentent
sur des Golonnctles circulaires un linteau, d'un t pe très spécial, le
lype 1 (2), (lui s'orne d'une sod e d'arc ficlif tenu aux exlrémité par
deux makam ; un autre type, 11 (3), présente seul cet arc; ennn de
nombreuses variantes en simples l'incea llX paraissent la lrad uction
tir 1' 1' secoml moclt\le. Des pilastres encaùrent ce tte baie ct ou-

It) Yoir nole l , p, t~ .


(2) cr. I .K., J, p . LXXIX , e l fig . f94 .
(~) Id .. p. LXXXI et fig , 34.
4RO RAPPORTS DE L' ARCH ITECTURE CAM~

tiennent au-dessus un arc véritable ce tte foi s, fort important, en form e


d'V renversé; il enferme dans le tym pan une grande réduction d'édi-
fice . La sculpture fi gurée présente dans cet art les form es les plus
heureuses qui aient été jamais réalisées au Cambodge; elle est il
peine inférieur e à l'art si remarquaulc de Java .
Nous n'insisterons pa s sur la seconde forme qui est connue de
tous. Rappelons seulement qu'eHe offr e des édifices très vastes et que,
si la brique et la latérite sont loin d'en être exclues, elle a trouvé
sa matièr e prin cipale dans le gr ès. Le plan, toujours carré., multiplie
les ar êtes des r edents, et les étages nombreux s'enferment dans une
masse qui passe de la pyramide au cone curviligne. La composition
de la porte même est peu différente, mais les colonnettes deviennent
octogonales, le linteau se transform e en un simple jeu de rinceaux
issus d'un motif central (type Ill) (1) ; la modification la plus impor-
tante est dan s le r emplacement de l'arc supérieur par un pignon aux
contours ondul és, au riche décor, qui h lui seul donne presqu e tout leur
caractère à ces nouvcllcs constructions. Les appliques disparaissent
complètement, ainsi que les r éd uctions d'édifice, ct cell es-ci sont rem-
placées au bas des panneaux pal' des figures de tevada ou de dviirapâla.
Comparons l'art cam successivement à ces deux form es. L'art
primaire cam et l'art primitif khmèr, il peu près contemporains, utili-
sent la même matière et conçoivent leurs temples avec la même
simplicité, en un sanctuaire isolé ct quelques annexes. Dans les deux
ad s la sc ulpture fi gurée a une réelle valeur . A cela se rélluisent les
rclatiolls générales . Mais l'art cam se divise en périod es bien tran-
chées. Opposons-les successivement à l'art khmèr primitif. Avec le
premier art cam, la sim ilitude cesse . L'ad ci e Mi San se présente sur-
tout en plan complet . Lu·t khm(~r du mème temps toujours en plan
r éduit (2) ; Je prcmif'l' tire un parti décoratif important clu jeu des
pilas tres, l'au ll'e ne leur laisse qu'unc maigre importance. Les pro-
fil s so nt nettement Jill'éren ts. - la pièce d'accent malique dans l'arl

(1) cr. 1.1,-., J, p. LXXXl et fig. :15. ces deux formes se trouve 1. C., J, pp. 18
(2) Rappelons que la rli s tin cli on cn lre et 25.
AVEC LES AHTS DE MtME FAMILLE 481

khm èr (1), - l'applique y est d'une nature autre, -la porte n'est pas
constituée de la même façon , et l'arc qui la co uvre n'a ni. le même
lracé ni le même mode de décor.
La similitude est bien plus grande entre l'art cubique et l'art pri-
mitif khmèr ; elle grt surtout : dans la composition de l'applique qui
it l'origine es t traitée dans l'art cubique en petit édifice,- dans les
profils parfois presq ue identiques dans leur simplicité, - dans les
propo dions générales aussi trapues, - dan s la composition de la
porte presque semblable (il n'es t pas jusqu'à l'arc fictif du linteau
qui ne se r etrouve à Mi San B4 et il, la tour N.-O. de Itông Duang), -
dans la silhouette de l'arc vrai formant fronton , - dans le parti si
caractéristique de section brutal e des moulures pOUI' l'ouverture des
baies. Est-ce iLdire qu'il y ait similitude absolue ? Non, pa'r ce que le
sent.iment du décor est tout différ ent (il se rapprocherait plutôt de
r ut primitif cam), parce que l'élément typique de l'ad khmèr pri-
mitif, les réductions d'édifices au bas des panneaux, n'existe pas,
rt surtout part.:e que le linteau spécial 1 n'est nullem ent repr~senté.
Com parons maintenant l'art khmèr classique et l'art cam; ils ne
sont plus contemporains, et si nous voulons maintenir, le rapproch e-
ment entre des éléments de valeur artistique point trop inégale,
c'cst encore l'ad primaire cam que nous devons opposer à l'art
cL\ilkot'. Mais il est inutile ici de décomposer l'art cam en ses deux
couran ts opposés, tant les différences s'accusent.
Elles sont dans le plan d'abord: le pràsitt montre presque tou-
jOllrs un parti r edenté que le kalan n'offre jamais (2) ; le sanctuaire
pst sO llvenl ouvert de deux , troi s et même quatre portes, alors qu'à

(t) Il es l yrai qu 'ell c esl représentée, es t en droit de se demand er si elles n 'o nt


semble- t-i l, dan s les rérl uclions d 'édifices, pas été directement inspirées par les
ou du mo in s qu e celles-ci prés'e nlent Khmèrs au temps de leur dominati on tem-
I[uelquc chose de lrès appro chant. poraire (début du X III e siècle) au èampa .
(21 Seules les tours rl c Viln Tlfo-ng pré- La sculpture seule est nettemcnt came et
Scnlent quelques- uu es cJ es r.a l'llclél'Ï s[i- il sembl e, fait naturel , qu e l 'al'chitecte
ques Ile l'al'[ khm è,·, mai s ell es les offrent kbm èr ail pri s sa maill-ù'œuvre d'a r tisa ns
seu lc's de lous Ics monum cnts i;ams, c t dau s le pays pour y réali ser sa concep-
l'Il es so ul ,l'un eSl)l'it si particulier qu 'on ti on ét'·8ngèl'e .
.\\~ .\)I. - Il .
482 R. A P P 0 R T S DEL' A He )[ TT I~ C TU n. 1,; • E
CAM

une exceplion pl'è~ (1 ) , le lemple cam n'a jamais ([u 'une Oll verture,
Le décor présente dans les deux arts un systè me lrès diffé,'ent. Au
Cambodge : paroi~ salis autres r essauts que les rcdents, ornées de
tapisseries murales, dc niches ou de fi gures en bas des panneaux;
proporliun basse des étages dont les arêtes multiples s'ornent d'an-
téfix es d'axe e t d'angle innombrables; terminaison circulnire qui se
décore d'un e couronne de lotus; répétition des pignons cei nts dune
ligne ondulée par un décor très spécial de niiga, r eleyés aux angles
inférieurs en multiples têtes; portes d'une eomposilion particulière
q ui co mpre ~ld pilastres et colonnettes polygonales, lintea u simple
el riche linteau décoratif. Au Campa: parois d'un seul plan, mai
mouvementées d'un jeu caractéristique de pilastl'es et d'entl'epilas-
tres, qui, sauf à l'origine, n'ofl'rent pas de déco rs de niches; étages
importanls el par suite moins nombreux, dont la r éduction plus forte
exige aux an gles l'emploi d'amortissements (2) rares dans l'art khmèr;
terminaiso n pyramidale en pierre; portes d' un caractèr e tout autre (3),
où les piédroils üe sec lion rec tangulaire reçoivent, pal' l'intermédiaire
d'un linteau nu, un tympan orné; décors très spéciaux comme l'ap-
plique et la pièce d'accenl, qui n 'ont pas leur éq uivalent dans l'art
voisin , Veut-on enlrer dans plus de dé tails 1 Si les dc ux arls mon-
lrent en commun aux perrons la marche en accolad e, le Cambodge
ne présente jamais les échiffr es en volule si con tan tes au Campa;
dans l'un et l'autre la fenê tre esl close de ba lustres, mais au pre-
mier elle est toujours tra itée comme un e vél'italJle baie percée dans
le mur, alors que Je second en fait ü'ordinaire un élément détaché,
qui part du sol et se couronne d' un fronton, Tou t cela constitue des
différcnces très prorondes qui masquent complèlement les quelques
r essemblances générale ' Ai nsÎ Jonc, en aucun temps les deux arts
ne se rapprochent asscz pOUl' que l'on llui se ad mettre q uelq ue filia-

(1 \)!ï So-n A j , (3) Exceptons: la baie d 'enh'ée de


(2 1Il n' e n exi s te guè re qu 'a u PhnoJTl ]{hn'o-ng .\15' tour S, e L la rau sse porLe de
lil'o m, Ù Ta l'ro lim c t ail .\: petitcs tou r3 du ,\ Iï Scm ' \ 10' qni ont un cer tnin rapport
l'h imallilntti, a l'cc les fronlon s khmèr s
AVEC LES ARTS DE MÊME F AMILtE 483

tion de l'un à l'autre ; la parenté n'est pas douteuse, elle est certai-
nement lointaine:
Si l'art cam supporte sans trop de peine, malgré la dimension
modeste de ses temples, la comparaison avec les immenses ensem-
bles de l'art voisin, il faut bien reconnaître qu'il est nettement infé-
ricur à l'art javanais. Lacomparaison est ici plus délicate. Java, en
efTet, ne nous a laiss6 d'édifices complets, au moins pour la meil-
leure 6poque, la plus ancienne, qu'on très petit nombre. Les édifices
principaux du Candi Prambanan, du Candi Sevu, sont réduits à leurs
par ties basses; le Candi Kalassan a ses superstructures aux trois
quarts ruinées. Le monument dont l'état est le meilleur est le Bôrô-
budul', mais c'est aussi celui du caractère le plus spécial et qui
nl\ 'essairement nous apporte ainsi l'aide la plus faible. Seuls les édi-
fices de Dieng sont à peu près entiers.
Quelles que soientles qualités de proportions, d'heureux balance-
ment du décor et de nus que montre l'art de Mi Son, il est dif-
ficile de ne pas accorder plus de cachet, plus de sentiment artis-
tiquo à l'art de Java. Peut-être l'emploi de la pierre rehausse-t-il
les qualités de sobre élégance des temples de Dieng, la délicate
ri chesse du C. Kalassan; peut-être le Cam fut-il desservi par une
mati ère ph,ls ingrate et qui l'entraîna, par sa facilité de taille même,
à l'abus du décor; il n'en est pas moins vrai que l'impression qu'on
ressent devant un des monuments de Java est bien plus puissante.
L'art javanais avait du reste dans le motif de sa porte un élément
de romposition unique ct qui donne il tous ses monuments une origi-
nillité extrême. La baie est encadrée par deux groupes puissants de
moulures qui descendent en arc d'une formidable tête de monstre et
vienncnt se retrousser en ba en deux énormes têtes de makam.
Tcna nt pl'esque toute l'importance d'un panneau de façade, ce décor,
qui fut toujours exécuté d'une façon admirable, créait un centre à la
compusition et l'empêchait, à quelqu~ miévrerie qu'elle descendit,
de sC' pC'l'd ,'e en une masse confuse; au C. Kalassan par exemple,
c'est un cl'i d'admiration qu'arrache ce motif dl'essé d' un seul jet
484 RAPPORTS DE L' ARCHITECTURE CAME

devant les yeux et qui parait colossal, bien que la porte ne soit pas en
réalité t1'()S grande. La perfection do la sc ulpture ajoute encore à cette
impress ion quand le r egard (1uitte le grand parti ; les plus minces dé-
lail s offronl ù'exqui ses ciselures. ct les fi gures parfois minuscules qui
se mêlent i:t la composition sont vi vantes ùe naturel et de sentiment.
Si nous opposons les grandes Ji gnes des plans dans l'art carn et
l'art javanais, nous voyons que ce dernier emploie comme le carn
l'édifice isolé._au contraire du khmèr qui plutôt unit les bâtiments par
des galeries. Toutefoi s, alors que les plans cams sont ordinairement fort
simples, le Javanais ancien se plait à des compositions d'éléments
innombrables, aux rangées de pavillons qui entourent un groupe déjà
imposant de sa nctuaires (1). Ceux-ci sont isolément bien plus proches
de l'art carn et s urtout d' une certa ine forme de l'art cam, l'art
cubique. C'est à peu de chose près la même proportion trapue, la
même co mpos ition par étagcs importants, encadrés d'amortissements
d'angles, simples il es t vrai. Le plan es t carré, fl anqué souvent de
fausses portes; la cella n'a qu'une baie d'entrée; par contre, elle a
parfois des fenêtres, cc que ne co nnut jamais l'art cam. Les murs
sont ornés de pilas tres, mais aux angles seulement, et ils ne déter-
minent pas de mouvement dans les moulures de base et de corniche.
Enfin, dé tail frappant , le perron s'enferme, dans les deux arts, entre·
urs échiffres presque id entiques .
Cependant une différence radi cale sépare les deux a rchitectures ;
l'élément le plu s caractt" ri sLique il Java, l'admira ble porte, n'existe
pas da ns l'art èam . So n curieux motif se retrouve bien dans l'orne-
mentation. s urtout dans la pl'emi èr e périod c en décor de ni ch es, mais
toujours enfermé dans son fronton m-è me, et non pas encadrant la
baie dans toute sn h auteUl'. Etl'absence de ce lte dispos ition si spéciale
montre encore qu 'il n'y a pas fil iation entre l'art java na is ct l'art
carn , cal' il serait imposs ible que cc motif si étran ge ne fùt pas passé,
même défurmé, d' un ad dans l'il ul1'c ,

\l) T'rambUIl<tIl, è. Se\'u, etc.


--\ VE C LES AH. T S D E '1J~ ME FA MIL L E 48:i

11 n'est peut-êtrf\ pas nécessaire d'établir un parallèle entre les


arts plus modernes ou Siam, du Laos, de la Birmanie même; ils
sem blent s'être développés à une époque où l'art cam n 'é tai~ déjà
plu s qu'une survivance: nous n'y retrouvons d'ailleurs, ni dans le
padi de la composition, ni dans le décor mêm e, d'autres rapports
avec l'art cam que ceux que présentait· l'art khmèr, dont l'ar·t
siamois au moins paraît n'être qu'un dérivé.
Arrivons enfin à la civilisation mère de toutes ces civilisations
seco ndes de l'Extrême-Orient, il l'Jnde. A nos yeux d'Oc.;cidentaux,
l'art cam doit, je crois, reprendre i<.:i l'avantage: il a des qualités de
silllpliciU', de netteté dans le parti, qui ne se trouvent pas dans l'art
hindou . vraiment hindou, ces mêmes qualités qui font trancher si
clairement l'art musulman de l'Inde, malgré son exagération parfois
de froideur, sur l'art réel du pays. La sculpture, aux bonnes époques,
pt'l'sc nte à peu près la même valeur, ct si les figures du Gandhara
nous sont plus proches par leur allure antique, par contre le convenu
tIcs attitudes et des draperies, l'inexactitude fréquente des propor-
tions, nous font préférer le naturel des mouvements d'un petit
ensemble comme le piédestal de Mi SO'n E1'
Si nous laissons provisoirement de côté les monuments les plus
an ciens (nous y reviendrons un peu plus loin), nous trouvons, parmi
les rOt'lrtes générales de l'art hindou, deux caractél'Ïstiques assez pré-
(;ises: l'Iles sont toutes deux opposées h la conception came. Pl'es-
qUt~ inrariablement: 1 le sanctuaire hindou, s'il se compose comme
0

le ka/an d'un e étroite cellule surmontée d'une formidable tom, donne


dall s celle-ci tout(~ l'importance tt la pyramide aux dépens du corps
mèm(' de Il· di fi ce ; 2° le sancluaire ne se présente guèl'l~ isolé, mais il
t' st (ro rdinaire précéd é d'une salle éclairée, plus ou moins importante,
qlli dans le S. prend parfois lm développement énorme; souvent
11i(\IIII~ , dans] e N., cette salle est pl'écédéed'un groupe de salles antr-
l'i etll'('s, parfois simples abris aux mnltiples colonnes. Le monum ent
qll i SI' Ill1'pl'ochcl'aÏl le plus il ce poillt de vue du ' "alan est le vieux
sandll" ire de Bodhgaya qui, seul peut-être de l'Inde, s'élève isolément.
Ml6 HAPPORT S DE L' AH CIIITE CTURE CAME

Nous n'insisterons pas sm' le décor tl'ès compliqué et qui varie


d'unc région tl l'aulre; en aUGun cas nous ne renconlrons un des
éléments lypiqu cs de 1"url cam. le jeu ùes pilaslres simples mais
profilés dan s les moulures, les form es si spéciales de l'applique et
des pièGes ù'at;cenl. Seul le pal'li de t;omposition est dans toute
l'lmle.anulogue au parti cam, lJien plus qu'uu Cambodge ou à Java.
Tous les édifi ces de l'Ind e pl'oGèdent pal' répétition d'un élément
uniqu e il des échelles diJrérentes , élément qui , en dernier lieu, donne
la silhouette mème de l'enscllIble. Helenons encore l'identité des
modes de consll'udion, la simililude de certains décors généraux
comm e la fri se à guirland es pendantes, qu'on retrouve surtout dans
les piliers des « Gaves», la parenlé remarquable du décor floral de cer-
taines sculplures des lemplrs de l'Orissa (1 ) ùont la silhouette spéciale
est pal' Gontre si éloi gnée de celle des édifices cams, et c'est là,
dans ces éléments si généraux, que nous trouvons les seuls rap-
ports réels.
Nous venons de passel' en revue tous les arts avec lesquels celui
que nous éludi ons parait avoir des liens de parenté; est-il quelques-
llns de ceu.\-Gi Ü LJui il l'aill(' plus directement le rattacher, qui puisse
nous l'ournil' sa vérilable ol'igin e? Pour résoudre cette délicate ques-
tion, il es l nécessaire de SClTel' l'examen de plus près.
Pour dNerl1liner l' existence d'une parenté enlre deux arts, il
suffit de sc rendre compte si. dan s J'ensemble, l'un et l'autre présen-
tellt les mêmes tend anGes, les mêmes form es générales . Mais si
t'on YClll MalJlil' d('s rapports dt; filiation, il cst nét;essaire de voir si,
en que14ue telm e de r art censé générateur, antérieur aux premiers
témoins de l'art supposé déri vé , ou au moins contemporain, on
tl'ouYe des form es id entiques il cell e de ce dernier.
Qu (' renco ntrons-n ous a. ux débuls de l'art cam ? Que présentent
les aulres pays il r (> poq Ile Gorrespolldante ou auparavant ? Existe-t-il
sinon simililud c' [lill'Jaile. au moin s quelques rapports réels entre
Il ) Cf. R AJ I·: i\IIH II. .I LA MITH A, A.ll li!f uit ie, of O,.i,:;a . in-folio, Calcut ta, 1875, plate
X, n O :20: XI , n O H: XX . U O 65.
AVEC LES ARTS DE M~ME FAMILLE 487

Lu,t Ccun cl l'lln de ces arts à ces époques anciennes? Voici les
trois Il ueslions auxquelles il faut maintenant répondre nettement.
Ce sont les monuments du cirque de Mi San qui nous fourni s-
sent les ten11eS les plus anciens de l'art cam, au moins parmi ceux
qui sont datés avec quelque certitude (1) ; ils sont du Vil e siècle.
L'étude que nous avons faite est assez complète pour qu'il soit
inulile, pensons-nous, de la l;eprendre ici, Que trouvons-nous au
Cambodge, tL Java, ou dans l'Inde au Vile siècle ou avant, d'assez
semblable il l'art cam pour croire que ce dernier y ait pris son ori-
gine 1 JI nous faut tout d'abord écarter Java dont les plus anciens
mOllllllH'nts connus sont postérieurs à cetle date. Au Cambodge, à
la même époque, fleurit la périod e d'art préangkorique. Nous
avolls vu plus haut que l'art khmèr primitif, très différent de l'art
prililitif carn , ne se rapprochait guère que de l'art cubique, la
l'orille la moins représentée dans l'art de Mi San, qui n'y est qu'à
ses làlonncments, qui semble s'épanouir quelque temps après, mais
qlli s'éclipse complètement avant le XIe siècle pour laisser seuls
vi \TC les dérivés du premiel' art de Mi San. En outre, l'art cam est
en celle époque plus avancé que l'art primitif khmèr, et aucun édi-
fi ce de celte période du Cambodge n'est il mettre en parallèle pour
]0 fini et pOUl' la masse avec Mi San A1 • Ce n'est do~c pas dans ce
prcrnir l' art khm èr que la form e réellement viable de l'art cam u pu
naître.
La ci vilisation indienne paraît avoir été importée en Indochine
vers le I cr siècle Lie notre (\ 1'e. Ce sont donc les monuments hin-
dOlls du ler siècle au VH l e et les édifices antérieurs qu'il faut
0prOS('r aux premiers édifices cams . Par malheur la comparaison
n'('st pas aisée : la période est assez loqgue ct elle est en somme
ma] connue. « Rails» des stupa, « caves», « raths » (2), ne nous

(1) Quelq ues édifi ces comme Khu:Ü'n g celles-ci offrent un tableau complet.
My, Hoà Lai, pourraient être con tempo- (2) JI es t· vrai CJue ces représentations
fai m: ou plus anciens; la chose importe ou ces monuments sont tous d'origine
peu, ('U!' ils on l lmu's similaires dan s les bouddbique et que nos templ es sonl
jl" ('lIlii'I'(', l'on struclions de Mî So·n. el brahmaniqurs. Mai. l'exemple de Java
...
1
t

488 HAPPOHTS DE L'.\HCHITECTURE CAME

fournissent que des renseignements qui semblent se rapporter


à une construction légère. A la réserve d'un goùt semblable pour
les toitures courbes, aucun des éléments typiques de cette architec-
ture, notamment l'arc outrepassé, si caractéristique, n'apparaît dans
les premiers monuments cams, aucun motif typique de ceux-ci ne
se retrouve dans la vieille forme hindoue. Il semble donc impos-
sibled'y découvrir les prémices de l'art cam. Nous allons donc être
obligés de chercher dans la jeune architecture du Campa clle-même
cette origine qui semble sans cesse se dérober à nos recherches.

peu de temps plus tarcl (au IX' siècle. Cf. daient seulement aux besoins divers des
B.R.F.R.-O., VII, p. 47) montre que les cuItes, notamment la présence de vastes
deux religions ne possédaient pas d'arts salles nécessitées par les prêches et les
spéciaux : les différences correspon- confessions bouddhiques.
CHAPITRE Il

ORIGINES DE L'AHCIIITECTURE CAME .

Origine réelle de l'architecture came. - Existence d'une architec.lure légère antérieure.


- Rapports de la première architecture massive éame avec une architecture lé-
gère. - Traces du passage de l'une à l'antre. - Sa possibilité. - Rapports de l'art
cubique avec une architecture mixte antérieure.

L'art de Mi San présente à ses débuts cette étrangeté capitale


qu'il se révèle it son origine entièrement constitué et dans la plus
grande perfection qu'il atteindra jamais: il ne fera plus que dé-
croître et s'abâtardir. Cette éclosion spontanée constitue une ano-
malie des plus curieuses, et, si les arts javanais et khmèr montrent
avec moins de netteté un phénomène analogue, elle n'en reste pas
moins un des faits les plus étranges dans l'histoire générale de l'Art.
Partout on voit l'architecture tâtonner et s'élever, par progrès sou-
vent lents, it son apogée, s'y maintenir un temps plus ou moins long,
puis se perdre dans le maniérisme ou se transformer en une autre.
Ici rien de semblable: apparition brusque d'un art complet, puis
continuelle décadence. Un tel fait ne peut s'expliquer que par l'exis-
tence d'un art antérieur qui, lui, s'èst développé normalement et dont
le nôtre ne peut être que la copie intégrale. Nous avons vu dans le
chapitre précédent que le prototype n'était ni l'art hindou, ni l'art
khmèr, ni l'art javanais, en somme nul des arts voisins au VII" siècle.
Force nous est donc de chercher dans l'inconnu, de supposer un
490 ORIGINES DE 1'AHCIIITECTURE CAME

art intermédiaire d'origine indienne, pùisqUG la parenté avec l'Inde


n'est pas douteuse, mais qui ne soit pas l'art même de l'Inde au
VII" siècle, art qui se serait développé lentement, peut-être depuis le

le, siècle, pour aboutir au VII" à celte forme splendide, ct qui cepen-

dard, chose inconcevable, n'aurait laissé- aucune trace! C'est dans


la difficulté même que réside l'indice le 'plus clair: si cet art néces-
saire a dispar u entièrement, c'est qu:il était condamné, par la matière
même employée, à une perte totale, que c'était une architecture
essentiellflment légère, de bois et d'enduits, l'architecture de ce genre
dans l'Inde, importée au Campa à une époque inconnue et lente-
ment transformée par les contingences du pays, puis régulièrement
développée jusqu'à cet épanouissement remarquable dont l'art de
Mi San nous donnerait l'exacte transcription.
Nous montrerons plus loin comment tous les éléments d'un édi-
fice de la série ~1i San Ai peuvent aisément se ramener à une forme
correspondante en bois ou en maçonnerie légère. Nous prouverons
même la réalité de ce changement par la déformation de certains
éléments dans le passage d'une matière à l'autre, par les tâtonne-
ments et'les inquiétudes que révèlent les premiers édifices en ma-
çonnerie lourde, l'excès des précautions prises à l'origine et recon-
nues ensulté inutiles. Il nous faut tout d'abord montrer que cette
hypothèse est possible et que nous n'inventons pas, sans raison
plausible, l'existence de cette architecture légère.
Les inscriptions anciennes du Campa sont là heureusement pour
prouver la réalité du fait; les mentions d'incendies, qui ne se retrou-
veront plus dans la 'suite, y sont fréquentes (i). Un monument comme
la tOUl' At ne périt pas de cette façon; tout au plus les aménage-

(1) Elles expliquent aussi pourquoi cette Malais, les représailles que les Chinois
architecture en bois dut être abandonnée, , exercèrent contre la piraterie des Cams,
au moins en partie. Comme nous voyons les razzias des Cambodgiens, tous faits
au début de notre moyen âge les débar- qui nous sont) affirmés par les inscrip-
quements perpétuels de Normands et les tions cames anciennes et les textes chi-
incendies ([u'ils allument, laire substi- nois, ,devaient amener' l'abandon relatif
tuer la voùte de pierre aux charpentesap- d'un mode de cons truction trop exposé à
parenles ùes basilîq ues, les incursiolls des uM destruction facile.
ORIGINES DE L'ARCHITECT URE CAME 491

menf s intérieurs et les annexcs peuvent-ils être la proie des flam-


mes. Les pre mi ers édifices étaient donc de matière différcnte, et le
rail l{uïls bl'ùLèrent montre qu'ils étaient, pour une bonne part au
muin s, en bois .
L'é tai ent-ils totalement ? Vérité sans doote pour le plus grand
Ilom bre, le fait est plus douteux pour la totalité. Des édifices cons-
truits d' une faço n mixte so nt tout aussi tL la merci d'un incendie inten-
ti onnel que les bàtimenls entièrementlégers. On conçoit en effet que
même si les murs sont en br'iques, la destruction par l'incend ie des
superstructures doit n éanmo ins ètl'e considérée comme complète: les
murs dont la hase s'est calcinée dans l'effrayante fournaise produite
pal' la chute des charpentes hautes, murs qui ont en outre été ébran-
lés par l' écroul ement de leurs masses pesantes, ne devaient pas
tal'der iL s'abattre et ne pouvaient guère être réutilisés. L'eût-on fait,
ils n'aUl'aient r eprésenté que la part la moins importante et la moins
intéressante de la construction.
Quoi qu'il en soit, le type entièrement en bois est actuellement
celui qui nous intéresse le plus, car c'est de lui que la série Mi San
At dé ri ve . Nous verrons en effet que la forme des parois Jans ces .
édifices pe ut et doi t ètI'e interprétée comme celle de cloisons en
construct ion légère e t mince . La différence entre les'I deux architec-
tures prim iti ves ne devait consis ter d'ailleurs que dans le décor des
parties basses, et nous utilise rons comme contrôle , pour la lecture
J es parties hautes communes , les l'enseignements que pourront nous
fournir' ici les l'estes de Mi San El' dernier terme de l'architec ture
mi xte et premier terme de la forme spéciale, l'art cubique, qu'elle
euge ndra sans doute ensuite au Campa . .
Prenons comme terme de démonstration le sanctuaire B3 à Mi
San l t) et voyons comment son appare nce extérieure peut être réalisée
el! eo nstmction légèr e. L'édifice est sur plan carré et présente une

(1) ::\O IlS Cil u\'o ns donné à ce tle inlen- Illet, à quelques détail s près, de le rep ré-
li oll IIli e l'I':i laUl'ali oll complè te pl. LXXX , SClllc!' en cnlie!' dan s son étal premi er
ca!' :i0 1l heureux état de conscrvati on pCl'- avee toutes garanties d 'cxaclitude.
492 ORIGINES DE L'ARCHITECTURE èAME

série d'étages en retrait: il abrite en son centre une divinité et cela


même est sa raison d'être. Il est nécessaire, tout d'abord, de porter
les quatre angles du premier étage, puis ceux de chaque étage sui-
vant. Quatre colonnes recevront les premiers; mais le centre .doit
rester libre, puisque c'est la place même de la divinité. Les angles
suivants seront donc soutenus par des potelets reposant sur des
poutres diagonales successives, ou mieux, si nous appliquons le
système indiqué par les dais cams (i) , conforme d'ailleurs aux com-
binaisons révélées par l'architecture indienne du 1\lont Abou, sur des
pièces d'angle. Un petit poinçon fera ou recevra la terminaison. On
obtient ainsi la coupe suivante (fig. 149). Comment s'indiquerait-elle
en plan si le soubassement seul s'était conservé? Pal' le tracé des
quatre murs et les dés des quatre colonnes; et c'est exactement cc
que nous montrent les restes ·de Ml Scm Et (pl. LXXXVIII).
Examinons maintenant un édifice en longueur, simple salle comme
Mt San Bs ou Ct. Son aspect extérieur est d'un édifice à nef cen-
trale haute qu'arrêtent deux pignons, entourée d'une nef pourtour-
nante plus basse, couverte par un petit terras son en doucine. Voyez
les coupes de l'édifice en briques (pl. LXXXII) : ont-elles quelque
l'apport avec le dessin extérieur? Aucun. Essayons au contraire de
le traduire en construction légère: la forme s'en lit immédiatement.
Le pavillon central repose sur une série de minces poteaux et les
murs légers viennent recevoir la couverture des basses nefs. On ob-
. tient alors, en face des coupes invraisemblables de l'édifice en bri-
ques (pl. LXXXII), les coupes toutes naturelles suivantes (fig. 150).
Ceci, objectera-t-on, est pure hypothèse!
L'art khmèr nous offre un exemple parallèle aussi clair, mais d'un
système moins éloigné et qui, jusqu'aux derniers temps, trahit net-
tement le souvenir de la charpente. Voici la coupe d'une salle
comme nous en trouvons dans tous les grands monuments (fig. 151).
La construction est en pierre, aussi les piliers sont-ils d'une section

(1) Dais de 1'0 Klaun Garai, ùe 1'0 Romê, de PÔ Nagar de Nha Trang (pl. CXXVII-F).
Fig. 149. - Coupe d'un édifice en bois supposé analogue il Mi SÜ'll Ba·
Voir n p. 4\)5.
Fi g. 1:;0. - Coupe <l 'un ('<liri ce en hois supposé nnnlogue Il ~1l SO'n C ' ).
ORIGI ES DE L'A RCHlTECT RE CAME 495

plus forte que nos poteaux el les murs plu' épais, lai , à la voûle
près, la coupe est exactement celle que nous avon fi gurée pour l'in-
terprétation ùe Ct' En plus, ici, l'imi tation tTès nelte de tuiles à ca-
naux sur l'extrados trahit le souvenir de la toiture courbe légère, n

Fi ~ , -I;S1. - Coupe d e la sall c ce ntral e dc l'ann exe ,-E, du te mpl e de BëJi Mâlâ,
E('h e ll e: 0 m , 0075 par mè Lre, (D'nprès le relevé de )1. de )!ecqu enem ) (" ' ),

d(q ail es l plus lypique encore, c'est la présence des étrés illon de
piPI'I'C qui unissenll es Golonnes aux murs latérau, , Quel sen ' peu-

\') Lf'~ r o llp e~(Jco ~ fi g lll'rs I{!J c l 150 [Ili s~ n gc cn co u pc, Lrs parois en sccti o u ,
~ o nt fait es Cil a\'llflt des fau sscs port rs Irs pi ècc d c bois ind épc llrlnnt es, co lonne
(échell e dc O,15pllL'lnè tl'c J, àgau cbc III' 1111 de f01l1i ct pote!cts SUSPL'lIi !U S, al' c leurs
pnll'C' pilil:itl'p, à (lroi le s lir 1111 pilast l'c, La >trés ill oll s Jaléraux , les fel'Ill e e llfill , so nt
parl il' gall che donn c IIn c illdi ca lion hy- eernées d ' nn tl'ait d 'cncrc plu s t' pai s pour
l'oll ll"ti lili C dl' rI' qu e pounlÎlèlt'c ra pcc t Je dé tacher du toud. Les bai es dc fall sses
inl (' l' if' lIr li e ces édifi ces en CO li tru cli on portes e t ri e faus ses Diche qtli pouvaient
h:' ~rl'P ; la pa die tlt'oitc indique lc pan d e rester ouvertes dans ees CO ll s tru ctions et
boi s, l'ossatu l'r, ~n u s décor . éclaircI' J'intéri e ur ont laL sées en blanc.
Lp ;r l'i ~ é Cil traits ondul és ma rqu e les Les co urs de m oulure sont indiqu és cn
~lIrfarC's rlr, bois ; r n Imils quadrillés, plateaux rl c boi trayuill és; ils p OU IT'di e n L
1(' 11) " ('ll ll!H'~ ; cn points, le pi sé en 5111'- J'ètre aussi bicn e n enduits lrain és.
fan'I'l (' Il COU pC; c n traits obliqu.cs , Jc r ClJl- (" 1 Cf. B.E.F.E.-O. , Xlll , 2, pl. VU .
496 OR IGI ES DE L' ARC IITT ECTURE CAME

vent-ils avoir en une semblable construction, coupant la colonne et


la privant de son meilleur élrmen t de stabilité, sa cohésion, et dans
quel intérêt puisque la voûte est ici censée rigoureusement stable (i )?
Dans une constl'UcLion légère au contraire, ils forment en trait et em-
pêchent r arc de la voûte de culbuter la tête du mur (2) .
L'art khmèr nous fournit un autre exemple, autre solution du

1
Fi g. 152. - Coupe du Pl'àsllt Tiip Cei.
tchell c : 0 m. 0075 p ar mètre.

même problème et presque identique à cell e des Cams. Pour des


raisons qui nous sont inconnues, les colonnes durent être bannie de
certains édifices en longueur, comme 'fâp Cei (3) . L'architecte voulut
néanmo ins conserver le même aspect extérieur . Les mur hauts qui

(1) Leur présence est si peu motivée de la Cr. B.e.A .!. , 1908, p . 4H.
Ca SS llt'C.
dans unecon slrucli on de pi en e (IU 'ell e a (2 ) Dans les ~ an e tuail'es légersde l'Inde,
été partout lIlIe causc dt' rllinr, et nou le mt" me effct dc résistan ce à l 'écartement
voy ons, notamm ent à Ailkor- Yat,que tous fut obt ellu par l'in clin ai ~ on tl es colonnes
les étrésillons, cassés par suite du tas- Oll dcs murs , di sposition qui nous est
sement des fondali ons sous les col onn es r éyélée l)al' la cOllie de ces cOll s tructions
centrales , onl rl' ponssé Ir mur auli en de légères dan s les « cavrs n de l'Inde.
le retenir en forçant sur les laceH biai ses (3) 220 . Cr. J.K ., l , p . 296.
OHIGINES DE L'A HCHITECT HE èHI E 497

supportcnt la voûte supérieure sont alors portés sur les mur ·inférieur
par lin encorbell ement continu rn talon ; c'e t, à la régularité de l'in-
II r,ion près, le sys lème même des éams (fi g. i 52) . Un tel parti c·t
exlraurd inaire, innai semhlablc mf'llW: il rmIJle un yérilabl c défi
au IJon se ns: il a fallu la volonté obstinée de con erver unc ilhoueUc

Fi g. 153. - Intérieur du JlI'ù~àl Tâp è ci.

exl{'l'iruJ'C ltabilu elle pOUl' ti ïmposel' un tcl lour de force et qui ofl're
un l'Il'd inl{'ri eul' aussi inquiélant (fig. 153); la solulion normale,
pl 11s so lidr ri plu ti légèrc, eùt été de voù lcr en prcnant appui direc-
[('I IlI'1l1. SUl' Ics murs laU'J'am , com me iL esl fait dans le gal cries ; la

lill'r;l' ul' de la salle n'est pas unc objcclion, puisquc la voùle la fran-
d1i l dans les deux cas; elle es t seulement. dans Je ys tèmc choisi,
l'I' [1ÙUI' infiniment moins slable.
32
.l\)S ORIGINES DÉ L'ARCllITEC1' URE liAME

Tout au contraire, poul'une construction légère, la solution indi-


quée par l'aspect extél'ieUl; est la premièl'é' idue qui se présente! diviser
l'espace considérable à couvrir par de ,uüncèS èolonnes; profiter de
la présence d'une nef intérieure, forcément plus obscure, pour obtenir
un écla.irage et une aération centrale supplémentaires. C'est l'évi-
dencemême et, par suite, la preuve presque absolue que ces construc-
tions en lourdes maçonneries sont, chez les Khmèrs comme chez les
èams, le souvenÎi' d'une architectul'e légère dont elles sont aujourd'hui
res derniers témoins.
Nous ne possédons pas au èampa d'exemples complets de salles
longues à plusieurs nefs comme les monuments classiques du Cam-
bodge en montrent souvent sous forme de galeries centrales, de sec-
tion identique à celle de la fig. 151. Cependant les quelques grandes
salles dontles piliers se sont conservés (1l marquent nettement, par
la présence des mortaises latérales sur les piliers de la nef cen-
trale, que la composition devait en être identique (il,
Nous pensons avoi.' montré, soit directement par des exemples
pris au éampa même; soit indirectement par d'autres tirés de l'art
le plus voisin, que les trois genres d'édifices cams peuvent être exac-
terhent compris comme la traduction en maçonnerie robuste de
constructions légères.
Si nous examinons maintenant le détail de ces édifices, nous allons
voir qu'ils ne peuvent êlrc compris autrement. On ne traduit pas en
murs' éEais. des lllUl'Sn}irlces sans quo les éléments de ln. composi-
tion, surlout ceux des angles, ne se lrouvent singulièrement gènés;
on ne remplace pas des étages ouverts par une voùle obscure sans
que ceUe tlloditication radicule ne laisse des traces l'éeUe8.
Examinons le plan de l'étage dans la salle Do : la disposition anor-
male des fenètres d'angle esl frappante; toute auh'e composition eùt
permis l'ouverture facile de ces baies dans le vide central, el cette
disposition étrange ne s'explique que par le respect d'une forme

(i) Boug DuÜ'ug, PÔ Nagar de Nha (2) Cr. un essai de rcslitution U.E .F.
Trang, peut-êtrc Hà Lam. E.-O., Il, ll. 34, Hg;. 9, et Ici Ilole 2, p. 43.
OlU GI NES DE L'A RCHIT ECTU RE CA ME 499

exléricure donnée; or cell e-ci esl précisément celle de cet éta ge dans
la construction en bois (Ilg. 154) . L'exemple es t peul-être plus f,'ap-
paul ~l l'étage J e C3, mais le subtC' I'fu ge par lequel l'architecte a di s-
siIllulé la fermeture obligée de ses fenêtres devenu es faus 'e - il
les a closes extérieurement de volets fictif - l'end la démonstration

Fig, 11>4, - Co mpa raison des plans supérieurs de ML So-n B,; el d' un édilice
en bois upposé analogue.
I::chell c: 0 Ill , 015 pa l' mèlrc (") ,

moins probanle. Le pl'oGéùé fut plus brulal en CI où J'absence de ces


fplINl'cS hautes étai.l peul-êlre moin gènûnle parce quil s'agissait
ici d'un sand uaire et nun J'un I)CUiment Jïlauilation. Mais l'archi-
ledf' d li l alors suppl éer au manqu e ü'aéralion haut pal' f élalJl issement
d'unt' l(l il gue el {'ll'oile lrémi e qui hac he loul le sommet J e la voû te.
Plus IYl'ique pcul-è lre e 'l enGOl'e la compo ili on décorali,'e des
1',\I;adl's de DI ~l Mi Sun, car l'alThiled e embl e s'è lre donné grande
I)pille [JO UI' olJLenil' une composilion qui soit en ml'me Lemps sym6-
Ll'iquf' da ns l'ensemhl e ct symétrique en chaque lrayée. C'est tou-
jOlll'S lIne diffi GulL6 assez grande et un prob]\me que, la. plupart du

. A, édifice en bois; n, Mi SO'I1 n,;, les ur'faces (l'appui ou llc lrJ'l'asson; le


LI' Iloil' indique les ma~'oilll eI'ies en coupe, ,"id e ccn lral seul ('s t luissé blanc,
(le IJll elque nature qu'elles soient, le gr isé
500 0 H 1GI NE S D I~ L'A Re Jill' r:: CT U H r. CA?Ii E
Lemps, on ne cherche guèrc il d 'soudrc, L'halJilud e que nous avons
de J"f'mploi de murs épais, faiL que nous n(' sonrrl'ons pas de la pré-
SeDt;C de motifs spéciaux aux angles, molif qui ne se co mposenl
que ùans la sy métri (' d'e ns('mlJl e, mai s rcslent inù épenùants de ln
lrayée imm édialrmenl voisine, L(' Cam li pnrraiIPm ent résolu son
proprf' pro l) I ~"mr par l"rmpl oi (["un sys tèmf' 11011111(' el. triple' de pilns-

,1

Fig, 155, - Compnrai,.on des plalls tIc Mi San D, et d' un édiri ce rn bois
SUPPOSl' ana log ue',
I::chellc: 0111. oon por m l' lre (' ) ,

Ircs, ,\[ais c(' n'L'sl qu'un e apparl'nc e; rien n'('sl muins symdriqlln il
lï nLrrieLlI': les IraYl'ps su nl dl' largrurs in{'gnlcs, e l, mnl gn" c(' lI e pre-
Illil']'e in {'galil {' lrs rf'nd r~' s ne pan-iennr nt même pas il se placer
heurPllsPll1enl dans les lra\'ées exlrümes , H~; tabli sso ns pnI' la pensér
la cons ll'ucli oll cn boi s ellolll reprend son se ns, Lrs trui s tr'aY{' cs re-
de' iCn nl'HL exa<.:le Jll~'lll paJ'(·illc ' il l'inlérieur cl les ll'Oi s fenùlres les
cOllprul a \-ec UIlC s~ métr-i e parfaite (fi g, 155).

l') A, édirie!' en boi s: Il , ~Iï So'n ])"


OH. 1GIS E S DEL' A [{ C Il IT E C T U H I~ CAi\'II~ 501

De tels faits sont frappan ts, ct ne peuvent être des rencontres.


D'auLl'e part, tout trahit dans r emploi de la voùte l'inquiétud e d'une
inriliva Lion qui semble hasardeuse: suppress ion des grandes baies
- [J l'obabl e - au rez-de-chaussée; cl es baies - pr'esque certaine
- ill lX étages; inclinaiso n des mUl'S avant le départ de la voùte;
éll'l"sillonnern ents IJLli ssants - autant qu'inutiles - aux paroi s
de::i cuu loirs; ùpaisseur exagérée des murs et des voù tes (1) ,
Hep l'cuons ces l'nits un ihm, 11 n'est pas évid ent que le sanctuaire
pl'iIII ilil' en bois ait co mporté des baies latéral es au rez-de-chaus-
:;1"1.' ; rien n'es Lcependant plu s probabl e : les monum ents khm èrs, où
le l'I llIô Lru deu l' éLait moins gèné, gràce à l'emploi d'un e matièr'e
pl u:; "o isine du bois, le gl'ès ~ qui se ùéJJite en longs blocs analogues
Il de gl'US puleaux, ouvrenlle plu s souvent leU!' sanctuaire principal
dl ' Ll'u i:; et mème quatl'C bairs réell es, C'est HI , sem ble-t-il. le sou-
l'I'lIil' ù'un parti pl'imitif yuilaissait la divinité visible et J'ondait le
cltlLl' plus aisé, Une tell e di spositi on parait anormale auj ollrd ' hui , cal'
k IO llg li sage de tr'mples en pierre il étl'oites cellas, a, dan s l'Inde,
h idlil. llI~ il cu nsiù ùl'I'l' le Gliite COll lll1 e nécessaireill ent retiré; elle ne
SI'III I111' ri en a\'oil' d'élrall ge il l'ol'igille : les sacl' ifi œs ùes Vedas se
1'0lit l' II plein ail' dlcs bas-rcli efs anc iens des « J'ails» , co mme ce ux
pili s 1'I"cents du piùd estal de Mi So'n El' en monLrrnt encore ùes
1~ \I'II I[JII's ; les bas-I'eli efs de Java rnfin IlOU S dunn ent so uvent le
jJl'nt/ojJu GO lllllr e abri de divinill", ct ct Lle peut-il y a vo il' de plu:; ou vert
'1"'",, pel/dopa (2) 1 L'art cam 'ùlllrait: co nservé de ces oliverLul'es
d'aIlL!'!.':; l/'û Ges I[U e lesvantûux fi gurés aux fau sses portes (3), et, so il
dalls les 1I1UnUlll cnts de l'art primitif (\.1' A', de )l'î San), so it dans

, 1 L'Il rail r xacl el11cnl :;f' l11blalJl ese 1'1'0- (3) II Il 'est pas ju~qu ' à l'exi sl ence el es
dil i- il dall': Holre l)['emii' I'(' arc hileel lll'e fi gures tl 'orflllls , 10ujOlW; des prêtres,
1""11 :111" lOI''; <1(',: 1" lIl alin's 11(, l'r mpla- lIall ;: ]'('II C(l<1I '(' ml' ll t des fali SSCS portes , fi Il i
""111"111 d",: .. hal'l)(' llI r,: pal' l es voù"'s : III' ':l'mllle l''' i 1 sllsc i IcI' la m ême i Il lel'-
Il''' 111<1,:,1 ', des lIluraill e;; , l 'é ll'o ile~,:( ' de,: prél ali on ; J(' pl'êll'e ain si rCpl'é:il' lIl é l es
bai,'': l'.\agl: I'ér , CO I'l't'~po Hd e nt anx illquié- maill s joinlf's semil cc lIIi-l i'! m,\me qui,
IlI d,',: d", è,lI ns dall': 1,'ul' pl','m i l' !'I' a!'l 'hi- "VI'I'ÇIl [Jal' I"IIUYI'I'IIl l'C de la porle laté-
1" <"1111'" rollll:,le. ral e. l's i Cil prièl'(, lIevant le ili eu .
" Cf. l3 .f.'.F.E .-O. , Vil , p. 40 .
502 ORIGINES DE L'ARCHITECTURE èAME

.ceux de l'art cubique (Hoil Lai, Bông DllO'ng, etc.), la présence de


. niches intérieures plus ou moins profondes: celles-ci s'expliquent dif-
fi cilement et paraissent n'ètre que le résultat d'une simple tradition.
La disparition de ces baies par où passait le. jour aurait nécessité
l'emploi d'un tSclairage artificiel, pal' snilù }a crôation des niches à
luminaire, ct l'introduction tardive de ees dernières serait marquôe
paI' leur aspect utilitaire cL pall\Te, car seules elles n'auraient pas
subi au COl1l'S des si(~cles antél'ieul's]e long travail d'adaptation artis-
tique qu'ont subi tous ]es aulres (Slémenls.
L'existence primitiye de s IJaies aux étages est altestée par leur
présence, vraie ou simulée, lt l'étage des bùtiments longs il pignons;
leur ouycrlnre y est l'estée facile dans la transposition en briques
el n'ofl'l'ait aucun danger,
La meillellI'e preuve de leur existence consiste en cc fait qu'elles
étaient nécessaires pOUl' l'aération. En elret les difficultés de la con-
struction en briques obligeant tl les suppI'imer, il fallut chercher
un noU\'eau mode d'aération, faute de voirIes lumières du temple
s'éteindre: une cheminée ou une tl'émie ouverte SUI' l'extérieur par
des évents ol)Yiaà cet inconvônient (1),
L'inclinaison des murs parementés avant le départ de la voûte à
assises encorhellées a pour ohjet de dissimuler ct de reculer le
départ réel de celle-ci. Les murs paraissent lisses et verticaux
jusqu'au délmt des encorllCllemonts, ct l'étroitesse du cach'e de
départ donne l'illusion, sans doute involontaire, d'une hauteur ver-
tigineuse (2). On conçoit J u reste sans peine que les édifices en bri-
ques aientparu lourds après la sveltesse des charpentes et l'évide-
ment des toitures et que toute disposition qui aurait diminué cet
efl'et d'écrasement a dû ôtre acceptée avec joie. Ce souci disparut dans

(1) .Il faut cepcllllallt remarCJuer qu e . un rôle de contrefort général, suggèrcnt


Mi SO'n Ft, qui fut. certainement couvcrt l'idée (l'un changement dans le lJarli pri-
par uue charpente, présente tics ni c.hes il milir qui semblerait ainsi avoir comporté·
luminaire. !\lais la llIasse de scs murs, l'établissement ,l'une voùlc.
fort e pour 1111 poid s légCl' il sllpporter, son (2\ 1\1i SO'n A" par exemple, pl. LXX.
énorme soubassement. qui semble jouer
O nIrrI ~ES DF. L'A R CTIIT EC T U RE CA ME 5 0~

la suite ayec l'habitud o ùe ce nouveau mode de constru ction , et seul s


les éùifi ces de Mi SO'n présentent co curieux arrangement.
C'es t enco re une simple traditi on do charpente et les craintes
du constru cLeul' qui firent étrés ill onn r r les coul oirs de Mi SO'n Al à
lil Imsr des YOI'rles pal' 11 0 fortes piècrs de pi erre (1) . Ayec leur incli-
nai son l'OS voûlos ous.'ont pu supporter uno charge infinim ent plu s
furl c sa ns bougor . Toul mouve ment dans la consll'llC ti on se fllt d'ail-
lellrs ü'aduit par un 6ca l'lomonL, non par un rapprochemont des sup-
purls ( ~) , ot l'étl'és iJlon do pi cl'I'e' . rod util o pOUL' obvier il, ce derni er
IlWlI vc mr nt. Il 'esL (r aIl CIIIH' utiliLé co ntee' le promi (w, en ra ison de la

n"sis ta nce presquo nllll o de In. 1Ji erre à la traoti on. Auss i cette dispo-
:iitiun fut- cli o l'eco nnU f\ cnsllitr parfaitcment inuLil e, et si un cel'lain
nUllI l)I'c tl 'édiliGes prrse nlent une suite continuo d'arri ère-linteaux,
("Plix-ci jouent seul oment 10 r61e de pl afond , tonu aill eurs par des
rn ad rie r's jointifs.
L'é1Jai ssr ul' Go nsid ôraul e des mms et des voùLes est un Lrait
alllJllc' l so reconn aissent los premi cL's ôtlifi ces(3). L'expclI'ienco pormit
dalls la suite do les r éduirc il des pl'Opol'lions plu s norm ales, ct de
di llli lluer ain si les déprnscs ônOl'mos que devaiL onLl'aîner le nou-
l'l' ail mode do conslt·u cLion. Cepenùant cer-lain s bù,timents, essais
sa li S do nte de nontloul'S plu s hard is, présentent une fin esse des
pl l'i llS qui ne so l'cnco nLr'ora plu s ensuite; il fall ait d'ailleurs la per-
roGliulI appof'll"e iL l'oxôc uti on des promi e'rs édifi ces pOUl' qu'une
c O II ~ t,, " cLi o n aussi minco qu e cell e de B3 iL Mi SO'n (pl. LXXX) pût
se main Lenir debout ju squ 'à nos joUl's.
ü'a ul1'es édifices d'une époquo sa ns doute voisine du Vil e siècle,
si l'on en juge par les cal'uctéristiqu es de leur art , monlrent d'autres
e~sftis. l'our augmenter l'espftce disponibl e, si réduit par la diffé-
l' PIlCP d'épaissouL' donn ée aux parois, l'ilI'chiLecle élève à I(huO'n g Mf

de vé rita bl es pili ers inLéri eurs (pl. LVJ), dispositi on hard ie mais

(ner. pl. LXX. (1) Comparer D l el Dz' rl e MI 80- 11 , [lI.


rui n é~ u n g ranf] llombre
(2 1 li i n, i se ,;o nl LXXX V cl pl. LXX XVI.
(l'édilÏrns kbmè,·s. Voir p. 222 ct Fig. 38.
504 ORI GI NES DE L'A H CHIT ECTU IH è .O iE

d' une exéc ution sans doule si dMiGate que ce seul exempl e s·esl
conse l'vé debout: enco l'e les piliers de pi erre on l-ils disparu de leurs
alvéoles. Cc système n'eut pas d'autre du rée que ce tl e premièl'e
période, car' les pili ers analogues qui peuven t avoir joué le lI1ème
rôle (1) sont tuus déco rés de motifs pl'0p" es à r ad pl' imaire.
Lll e doubl e obj ec tion pourrail èlre faite à nolre système : ell e a
rappurt à la form e des exLrados et à l'existence des amo di ssements
d'angle. Si la présenee des pignons, surlout quand ils so nt in cli nés
en avant, apprll e presque nl~cessa il'e m e nt !lne co nstrud ion ct une
eou\'erture légères, la cOUl'bure des toiLul'es, la fOl'nte en douc ine des
Ü' ITassons laLéraux éLonn e. Nos yeux d'Occ id elltaux sonL habitu é
- encore ne faut-il être ni b~rzantin , ni russe, ni mème fl amand -
it la rigidité des pans de toiLuI'e; une couvertlll'e l('gère il. faces
courhes surpecnd. L'exemple des toitures représentées dans les bas-
reliefs des « rails», comm e les façades fi gul'l'es à l'entrée des
« caves », atles Le que la co urbure des toitures es t au contraire la
forme normal e pour l'Hind ou. ~ous avons indiqué plus haut (2) de
quell e façon tuitures et amorti semenLs pouvaient être aisôment réa-
lisés. Un nO !lVeau fail co nfirm e cette manière de voir : si nos monu-
ments, dans t. ous leurs motifs extél'ieurs, cop ient bien des formes
antérieures, tous le arcs qu'il s répètent eurent pour modèles des
arcs lt"gel's, Gar' jamais lin entrait, voi" e un linteau formant pntrait,
n'y es t fi guré (3); so n ou ved ure de base pourrait ainsi s 'élargir it son
aise; le mod èle n'ét..ül don c pas fai t de maU' r iaux indépendants, mais
bi en de deux pil'ces de bois assemblées solid ement il la tête. Co mme
Gelles lî gurées aux pon;hes de petits r difices simples dans les scène
de Borobudm (4), ces foùtes minusc ul es t' taient des constru ctions
d'une légèreté ex Ll'ème et ne poussant pas plus au vid e que les yoùLes
légères des viham qui el'virent de modèle aux « caVes» de 1'1nd e.

(1) Tl'à l\iQII, l'ilong Ll), Cbàu a, silion de la baie, il n'est pas au plan de
fig . 44 et pl. C L-B , F. l 'arc, mais en rctrai t, et ne pell t jourl'
(2 ) P. 219. ain si pOUl' r ar(' IÏg uré le l'olr rIr til'ant.
(3) Si un linll'llu entre dans la compo- ("1) Cr. I3.EY.é'.-O. , VII , [lI. 1, U O H .
ORI GI NES DE L' .\R CJIIT EC T RE CAME 505

\o lre démonstrali on n e serait pas complète si nous ne mon-


tl' iuns qu'a ucun des ("Iélll enls de nos "'difices n'es t ilTédud ible à sa
lradud ion t'n rnalièI'C légère, Lai sso ns de colé le soubasse menl qui
P(· ut èlre préféd' en malériaux plus l'I"sislants que le J'es le d' un édi-
li (' e lége r (lI, Enw l'e la ]JI'('sence presque constanle de balu lres dans
C('u x de }lî San se mbl e indiquer que leuI's modèles pUl'enl èlre CO l11-

PW;I',S d'empilages de poull'es sculptées ou ]Jrolilées SUl' leuI' face


l'\lél'ie ure : ces balustres semblent en effet la tradu ction de balus-
Il'èS lournés ou de petils polelels ciselés qui s'exéculent plus natu-
l't' il enleni en boi s: asse mbl és dans les pi èces longues, ils en ass u-
l'(' Illlt·quilibre lout en laissant circul er r ail' nécessaire à leul' bonn e
cunse rntlioll, La sall e j nlérieure eùt al ors présenlé un plancher
l't ,levé au-d ess us du sol, co mm e la plupal'l des maiso ns indi gènes
dÎ~ xll'ü /lle-Ol'ie nl , el notamment cell es des Cams qui n'ont que fJ.uel-
qu es dét..: irn èlres d'e xhaussement. Seul le piédes tal eùt reposé sur
Ull dé ('e ntrai de maço nnerie, sys tème que présentent enco l'e les bon-
v'ri es du Laos,
Le décor des parois peul s'inlerpréter aisémenl en constmction
léo·ère: les l)ilastres \' seront les poteaux les enlreI)il as lres les rem-
~ 1 ~ ,

pli ssages, plant. : hes enfermées entl'e les poteaux s'il s sont peu
espacés ou mi ellx cadres d'enduits, .ll semble que la co nstl'LlCti on
lau tienne, qui parall nULl s avoir con ' e rvf~ une séri e cie lraditi ons
è\ tl'l'/llC rn pnt lointain es , nons fournisse un exempl e précieux de
di spos ili ons analogues , Dans ]e' grand bàlim ent de bonzerie Ju
" al Bail Phon (2l , la façade abritée so us le pOl'c lle es l l'aile, sur' un
su uuasse rnent de maçonn erie, de poleaux form ant pil astres riche-
lIlenl sc ulplés, enferm ant. en guise d'cnll'epilaslres , de simpl es
(I lanches Ilues, peinles en rouge, Une fri se de rin cea ux réunit ho['i- .
zun laJell1e lll les pil as tres en haut. La mème co mpositi on omée dA

Il , ~ o u ~ ,' II avo lls 1I1i l'xemplC' daus Je KtllrÛ'ug M)',


,,,, " l 'iI~~I'Ill'' II L d'édifi ce légel' e lltcl'l'é da ll s (2) No n loin de Ban l\ bai , ce ntre d u
h'''; rO lidalioli S rie la tou r ceutru le dc ~11I'o il Sui, au l'l'an :'i in h .
~06 OR IGI NES DE L'AR CHIT EC T RE CA ME:

con oIes forme Irs murs lalr rau\: (fi g. 1:)6). "il nous conserve bi en
le so uvenir des disposi lion s les plu s vieilles, cet exempl e es t péremp-
toire. ne dispo ilion particulièl'e de l'ad de 1\'[l an AI semble bien
confirmer ce LLe mani l'l'e de voir: les pil as lres. exlrêmement minces,
y sont en oull'e divisr cn cl eux élomenls d'allure ind épendanle, par
un e rainul'e p,'o fond r. cl 1railé dan s tou Le leur hauteur bien plus
co mm e deux poteaux jUnl elés que commr un simplr pilir!' (I) : celui-ci
se sC l'ait en rfrot t,'adull pllllùl par un pilastl'r nu ,
Les niches qui garni 'sent lcs enlrepil asLl'c {'voquent pur leur
silhoucLLe fin r ct éléganlc, inexécutalJl e rn pi erl'e, la composition
d' un petit pa\'illon de hoi ( pl. CXXXI Y-C, E). J3asr_cl corni che peu-
ye nl rappeler soi t des gal'niluJ'cs de plan ches nlonlurées, soil un en-
duil pronJé; l'un et raull'c: en a 'semblantl es pot eaux rn haut el on
bas, donnent ü la base ra ssi(iLLe nrccssai,'e à maintenir la YCl'ti cali lé
des polraux, au soml1lrt la sai Iii e prOpl'(i à lr)['fn.inel' déco ralivemen lia
pal'oi de l'édifi ce el il rejeter l'eau loin ùes enrluit ,sans doute peints,
qu'ell e eCLt vitr fail ùe d(~ laY c l' , Les édifice du Laos montrent encore
co uramm cnt ilu-drssus des polraux rond s qui , Olüirnnrnt à deux
mètres ùe haulrll1' 10 planc hel' des honzrries, dr somblabl es ba e
fi ctives failes de plan ches assemblées (fig. 156), qui produisent
d'aillrurs un effet clll'irux , donnant à l'œillïmpl'ession d' une assielte
fel'Ill e, mai s snspr ndu r tllI-t!rsslJs du rid e. A Nlî , O'n, la di vision des
pilaslres sc cOlltinue don s la corni che, comm e pour mi eux montl'el'
lïnù épendance de poteaux jum elés. Ell e s'évid e de Ll'ou. pl'Ofond s
ain si IJue les ajours (.rUIIl~ plan che, delcol' élégant et lrès spécial qui
ne reparaît plu s dans l'art cam, sauf. hi en entendu. dan s la copie
de Al' E4 de Mi San.
NO lls avons incliqué plus haut co mm ent nous concev ions les toi-
tllr('~. Ajoutons sr lll emrn t ici que la nécrssité de rallacher la tM

II) Il es l (pH'~lion dan s J ' hi ~ l()il'(' des eID!)l oyél'S (lall s la construction des édi-
Son g (Sollg chI', clr . 489 , r. 1, v Q ) ail pas- fke s r eli gi e ux, r i birll que Ir lexle soi! .
sage lllli ~l' l'ap!,or'ip Uil èUlllpu ( '-À" letiiè- poslér.leur, la di sposition dos édi fi ces de
('les) de pi rces de bois fol'lf'llwnl li ées, la ~él'i c Mi SÜ'll AI ' sr mb]r l 'illu strer,
ORIGI E DE L'AR CHITECT RE C ;\fE 507

des poleau au, colonnes intrrieUl'es pOUl' ùonner il l'ense mble son
équilibre néce , aire, le besoin d'établir SUt' ce lraver c un plafond
t'ilpaIJ Il' de supporler la ma. se de te1'l'r qui form e le lf\lTa.S 0 11 , et le
lu ailllir il de ce lte ma.: e en anwl, expliquenl el ju 'linenl la pré-

Fii!' 1::;fl , - FU I:nd c lalél'ale de la .IJOuze l'Îe du Vul Ban l'lI où,

SI' I\(: r dn bahul donl Ir l'ole cs tininlelli gibl e Jans la conslr'Udion


(] r briques (fi g, '149 ct 150),
Lrs fp,nêlrcs (pl. CL\] I) donn ent J' impr ssion d'un encadrement
slI ('(' rssif drs poulre qui rAdulscntl'ouverl.ure, ot cellc~c i est occupée
pal' drs halustres circulair('s plulôt qu e par tout autre mod e de fer-
In d ure, Or Ir baluslrr circul aire ('n pierre ne prut Nre unr lrou\'aillc
v
508 OR I GINES DE L'A RCHITE CT URE CAME

spontan ée; son exéc uLi on lorsqu' ell e es t parfaite es t un lou l' de force
J e r art du taill eul' de pilYITe, cli n co nstl'uction d'un tour àp ierre exige
des outil s J ' une pui ssa nce sllp('ri enre il tou t Cf', que purent faill'iquer
les Cu ms. Le balu st.rr 101l1'fl{' a toujollrs son ori gine dans l' emploi
Ju bois, et la créati on de Ct· type en t:r ttr matière, création qui est de
toutes les civili sali ons, y précède toujo urs SOli exéc ution en J 'autres
plu s rebell es.
Les podl's el les fau sses pod es ne provoqu ent auc une observa-
tion inléressanln; leur co mpos iti oll est J es plus aisées il exéc ute!' en
co nstmclion légère. Le so in mème avec lequel les montants se
fix ent dans le seuil ct le linteau est plut6t du hois que de la pierl'e,.
qui peut SB maintenir en placc pal' sa propre masse.
La Ji spositi on des étages répèt.e celle du corps inféri eul' ct peut,
dans tous les détail s. s'illtf'rprder de mème. Remarquons seul ement
quI' les fau sses ni chrs parfoi s rrpl'en llent leur rôle vraisemblabl e de
baies : des yaillaux l'accusent f'n C}u elllllCs [Joint s (1) . No us ayons
monlré d'autre parl (2), pal' r tlxemple de Java, que les amol'li ssemenls
les plu s variés peu\'ent t'>lre f'xéculés en une matièrc plus légè re que
la. lJriqu e ; leur co mpos itioll 'd 'aill eurs n'empèche Jlullement une
exéc ution co mplète en bois.
II est un gro upe cl·é·l émellts que nous (wons réservé pour la fin,
parce qu P sa eoncepti on évoqu e pal' eXl:Cllence l'empl oi du bois: c'est
la pii'cc d'accPlll et lrs co rn es terminal es d'édifi c(>s longs. Aulant
ell rs se comprennent aisément co mm e terminaiso n d'un arêti el' ,
mi eux. d' ull e pOlltl'l' dia go nale l'our la pi èce d'il (;Cl'nl ou d'un e pann e
faili l'rü p01l1' la come terminal ... , autallt ell es parai ssent anormales
dans des éd ifi ces en briC] ues. De cl's eornes le1'111 inales, toute l'archilec-
ture en IJOi s dl' l'Exlrl\mc-Ori enL es t pl eine , bwnll1i cams, bùtilli ent s
ca,nIJOdgir'ns, siamois. birllltlu s, laoti r ns, mai sons de Sumatm ct des
111's de la Sonde, hulles Moï. etc. , c'est on peut dire l'élémenl normal
de Luut Ir déco r , le mo1if presqu r ill évitable de toute toiture légère.

Dmrng
I l) T nlll' 01' 0 1' , L OII~ ,
(2) CL p. 219.
ORIG 1NES DE L'A H C HIT EC TU RE CA ME 509

Oans nos édifices en briques, pi èces d'accent et corne termi-


nales ne peuvent ôtl'e exéc ulées qu'en dall es min ces de pien e avec
ullr longue queue pl'Ofond érn ent incl'nstée dan s la maço nnerie. D'où
Ull Irava il dan ' la pi elTe exll'pmement coùtenx et déli ca t. D'autre

pilrl il faut emilloyri' les ('om lJinai so ns trappal'eill es plus ex tra ordi-
naires pOUt' co nso lider l"angle, co upé en deux minces triangles par
cl'Ito longne queue. Malgré tous les soins et loule l'allenti on apportée
il l' exécu lion de ce délail , c'es t lit un des points les plu s précail'es de
l'archiledul'e came en briqu es, et l'on comple par unités les pièces
lril (' ('(' llt lJui sc sont conservées en placr. Presqu e partout elles ont
f' ntl'ainé la l'uine tIcs angles ct cell e des amo l'lissc menls.
De loule celle disc ussion il semble résulter que l'architecture de
la ~(' rie de Mî San AI déri ve bien nettement de l'architecture légère
artlt"l'irure qui, venue de l'Inde ù un e époque indélerminée s'y est
dl"\'rloppre lenLement el, s'y e t assez modifiée au conlacl des form es
loca les ct d'après le gén ie pwpre au peuple cam pour ne plus mon-
ll'(, l'. il la fin du n " siècle. qu'une ressemblance d' e,isemble avec l'art
indi l' n gr nr l'a leur .
La st'co nd c forme de l"architec lure tle Mî San nous reliend l'a moins
1 " ,, ~ lr mp s .L e se ul fait il remal'lJuer esllJue l'archilecture mixle au
VII " sit\cle était certainemenl différente de l't1l'chilcclure légère. Cc

s ) ~II'mc inlermédiaire ful sans doule unpl'Ogl'èsrill'id e ct il I1r semhle


pas qu'on l'islJue de 'avance l' beaucoup en Je supposant existant dan s
l'Intll' IIü'me avan t lïnll'oduction d'e la civili salion hind oue en Inù o-
chinr. C'élait en effet un moyen Lerme ·et qui dut se prt"senler il
r t'~p ril !l r. honn(\ hr ure. que de co nslru il'e en mittôrinux résistanls la
[lilrl ir ti r Ir 'tlif ice lt' plus expost" c. Nous avons vu aill eul's ( Il qu'une
11' 11 1' GOIl\lJinaiso n ne devait guère laisser plus dc trace ap rès
lï ll ('r nd ir qlll' les co nsLl'Ilcii ons entièrement légères. l;exisl,rn ce et
l"im pllrta li on de œ Lte seco nd e fo['me. parallèlement it celle de
l"al'l'Ilill'elul'c purement légè re, rxpliqueraienl certain e ' élran getés,

(1) P. 49 1.
5tO ORIGINES DE L'AftCIII1'EC1'UftE CAME

comme la similitude extraordinaire de l'architecture cubique came
avec la lointaine et bien plus jeune architecture javanaise, celle. non
moins curieuse, de la porle d'art cubique avec la porte khmère de
l'art }Jr'imitif et classique, quand la porle d'art primitif cam est de
combinaison si différente.
Certains détails confirment l'hypothèse de l'origine eri architec-
1

A
---+---
D

Fig. 157, - Comparaison des plans (l'un édifice mixle l\1l Sail El et (l'lm édifice
entièrement ell bricl'lCS supposé analogue et eonslrui t suivant le type des
tours anciennes de lIoà Lai.
Échelle: 0 m. 0075 par mètre (').

ture mixte Je l'art cuhique. La corniche y présente un décor spécial


de figures sailla~tes (1); lourdes masses qui, toutes naturelles dans
1

une construction en briques, sont moins concevables dans une cor-


niche de planches moulurées ou d'enduit sculpté. Le bahut compte
ici très peu ou fait défaut, et si l'origine que nous avons proposée
pour cet élément (2) n'est pas erronée, cette absence est une nou-
(') A, Mi SO-Il El ; B, édHice entièrement auléfixe d'angle; e, corniches (lu 1er étage ,
en briques ; parlie supérieure dn schéma, (1) HOIt Lai, Bong Dtro-ng, Mi So-n A12 , 13 '
rez-de-chaussée; partie inférieure, étages Nha Trang tour O., etc.
supposés; a, amortissement d'angle; b, (2) P. 506 en bas_
ORIGtNES bE L'ARCHITECTURE CA~m 1Ht

velle confirma lion de notre hypothèse: il en est de mème de celles


de la pièce d'accent et de l'arnodissement. En effet, pour que l'amor-
tissement ait Sil raison d'ètre, il faut que le vide prolluit sur l'angle
par le retrait de l'étage soit assez grand pour choquer l'mil; autre-
ment uue simple antéfixe d'angle comme celles du Cambodge ou de Po
Dam suffit. ?\lais dans un édifice mixte la masse du mur réduit beau-
coup l'espace entre le poteau et l'angle intérieur, lorsque l'aspect
extérieur reste le mèmc, et cet espacc devient inutilisable (fig, 157),
D'aulre part 1e' construcleur est tenté, pour donner plus de stabilité
aux superstructures, d'en faire portel' la plus grande partie SUl' cet
angle même; le poteau disparaît, le premier étage s'élargit, et l'arète
laissée libre, plus étroite, ne peut plus recevoir qu'une ltnléfixe (1),
La pièce d'accent devait de mème disparaître en ce cas avec
rentrait diagonal dont elle était la terminaison, et si la seconde forme
de l'art cubique la l'amène, la présence de l'énorme masse dont elle
sort semble indiquer dans l'angle une adjonction extérieure de ma-
tière qui permit ainsi de l'adapter par le dehors il la maçonnerie
corn pacte de l'angle (2).
Nous avons poussé cette enqUête aussi loin que possible; il est
vraisemblable qUè nous ne connaîtrons jamais l'aspect réel de ces
architectures antérieures, L'édifice du tympan de Mî Salt Fi (fig, lli4)
nous en donne salts doute une image. Par malheur la matièl'c en
est indiscernable et le problème reste entier.

(1) Notre figure 157 iw rend compte de lonnes comme les édifices légers . Le lec-
la substitulion tles antéfixes aux amor- teur fera facilement l'application de la
tissements que dans le ca" du remplace- même figure avec un étage légel' sur Oil
ment de lu co uslruction mix.te par la plan d'édifice mixte tlébarra~sé des co-
eonstructiou ton te en briques, parce que lutines, mais renforcé alors par une épais-
pOUl' prcIHh'e un exemple existant nous seur Un peu plus granùe ÙèS murs.
avons a(lollté le vlan de 1\1i San .Eu éùi- \ ~) Mi SO'n AlZ' 13' pl. CXLlX~lL
fice mixte mais comportant quatre co-
CHAPITRE Il]

LES DIVERSES N:RIODES DE L'ART .CAlIl:


LA PÉIUODE PHDLUHE; L"AIlT PRIMITIF

Introduction: remarqucs génél'ales, causes diverses de moclifical inn ail Iype inilinJ.
- Existence continue Ile l'architecture légère. - Rappel lI('s dh'i sion s de l'art
cam. - Périolle primaire. - Art pJ'Îmitif : cnracléri sliqul's commllnes. - Revu e
des édifices de l'art primitif; llremières cOllslrnctiolls. - Série dc Mî Sali AI' -
Autres monuments. - Ob servations généralcs.

Le VIle siècle nous donne dans l'architecture entièrement en hri-


ques qui devait triompher au (~ampa, un point de départ très canlC-
téristique. La forme est pour ainsi (lire parfaite; les édifices, sanc-
tuaires et hàtiments de service, offrent unc silholieLte h brois noble
et élégantc ct pamissent exactement adapl{'s allX hpsoins auxquels
ils semblent avoir II l'épond,'c ; l"exéculion, aussi bien dans lafabri-
cation de la brique que dans le monlage,est ÏlTép,'ochahle , ct le décor
qui vient habi11er toules les surfaces est charmant. Une telle archi-
tecture n'duit guère susceplible de perfectionnement ct, naturelle-
ment, les siècles suivants croyant la répéter.ne firent que l'abâtardir.
Dans cette décadence continue se rencontrent des causes spéciales de
transformation que, pour la dart(S des chapitres suiyanls, il est né-
cessaire d'exposer ici.
L'artisan qui sc sent hientôt incapahle de copier dans tous ses
détails l'œuvre parfaite qui lui sert d(~ modèle, y supprime tout ce
qui est trop délicat il ex(\cuter, remplace les é}{~ments difficiles par
tA Pf:RIODE PR1M:AIRE: t'ART PRIMtTIF 513

des motifs de son' cru. Il suffit de comparer les fenêtres de Di et de


D2 à Mi SO'n pour sentir ce travail malheureux de simplification
(pl. CLXII). De même dans le passage de la tour centrale de Hoà Lai,
si finement exécutée, à sa maladroite copie, la tour N., les motifs
gracieux des frontons sur les appliques, têtes de monstres d'où
s'échappe une chute de rinceaux, sont modifiés; la tète, seul sou-
venir du motif classique de la tête et des makara, est remplacée
par une ridicule rosace qui n'a plus aucun sens ici (pl. CXLIV et
CXLV).
Bien plus, et nous touchons ici il un des modes de transformation
les plus curieux de l'art èam. mode dont l'action dure du premier
jour au dernier, les épannelages ne sont plus compris· ct sont
copiés comme des formes achevées. A la tour S. de Pô Nagar de
Nha Trang (XIIe, pl. CXXXI-D), le soubassement général répète
presque exactement celui de la grande tour et se présente en une
suite d'ajours carrés derrière lesquels se dessine un mouvement de
moulures. Ce détail, exceptionnel dans l'art èam, est copié du soubas-
sement de la grande tour qui, lui, est simplement resté en épanne-
lage (pl. CXXX-A) : sur le parti des moulures ordinaires· des
pièces de sculpture devaient se détacher, sans doute comme à
Mi SO'n, orants debout et têtes d'éléphants. Les uns ct les autres sont
restés dans leur épannelage et les plus grands. unissant plinthe et
cimaise, déterminent cet étrange grillage qui fut ensuite naïvement
copié. Il en est de même pour le pilastre: dans la première période
il paraît invariablement préparé pour recevoir des ciselures et. se
divise en deux ou tl'Ois parties; ces divisions, non indiquées dans
l'épannelage, ne sont pas répétées ensuite, et la ciselure ne repa-
rait qu'une fois et dans des conditions anormales, au cours de la
seconde période (i).
Il est même arrivé parfois ce fait curieux que l'artiste, répétant
une de ces formes incomplètes, ait été frappé de sa pauvreté; mais

(1) Tour de cuivre. Cf. ici, p. 109.


A'NNA:\[. - II. 33
1

514 LES DIVERSES ptRIODES



DE L'AnI CAM

ne sachant plus ce qu'elle représentait, il y mit alors un décor de


son cru. L'applique en fournit un exemple typique. Dans la série des
édifices l\Ii San Ai' la figure centrale fut souvent laissée en épanne-
lage, et de là naquit cet élément, l'emploi d'une bande médiane
nue sur laquelle viennent buter les moulures, motif. nouveau et
d'un effet heureux. Le décorateur de B-ông Dl1ang, lorsqu'il fond les
motifs des arts primitif et cubique en une composition volontaire-
ment très riche, est choqué de la froideur de cette bande nue, et,
inconscient du riche élément qu'elle représenlait, y grave le somp-
tueux rinceau qu'il ciselait sur les pilaslres.
Une autre modification est de nature différente. La difficulté où l'ar-
chitecte se vit dans les derniers temps, faute sans doute d'une main-
d'œuvre encore suffisamment artiste, de faire achever le riche vête-
ment de ciselures qui couvrait les premières constructions, l'amena,
pour éviter trop de froideur, à mulliplierles arèles des surfaces nues.
Ainsi au temple Gi de Mi San, frontons et appliques montrent jus-
qu'à trois el six plans superposés (pl. CXL VI-J); ailleurs les pilastres
se redoublent (1); plus loin des amortissements prennent un nombre
considérable d'étages, réduits à de simples rayures horizontales (2).
Par la même rai son il remplace, partout où il le peut, la ciselure
directe par remploi d'éléments rapportés en terre cuite. Ainsi
dans la seconde période sont exécutés des tympans et des métopes (3) ;
mais surtout, les fcuiHes r ampantes, cadre si riche des fronlons
autrefois taillés dans la masse, sont faites alors de petites dalles de
terre cuite fichées dans l'extrados des arcs; l'effet est beaucoup plus
maigre, mais leur aspect déchiqueté devait être goûté des èlll1lS.
L'aYantage pratique était grand: elles pouvaient ètre posées au fur
et à mesure du gros œuvre ou préparées pendant son exécution,
être posées rapidement à son achèvement, évitant ainsi les longueurs
et les retards possibles dans la ciselure.

(ll .po NUf!l1r fIc Nhn Trang, tour S.


\ 1) Thü Thiçn.
\,1) l\Iî SÜ'n G1 , l,ar exemple.
LA Pf~RIODE PHIMAIHE: L'AHT PHIMITIF 515

Ces causes s'unirent en un cas pour amener la création de


formes nouvelles. Par la multiplication des plans dont les arêtes se
dessinent près des bords en redents concentriques, les fronlons prirent
une forme générale bombée, et si les arêtes n'y sont pas taillées,
l'épannelage général est courbe. Cet épannelage, copié à son tour,
amena la création des frontons et des appliques ventrus de la tour S.
à Nha Trang et de Po Klauù Garai; nous avons montré de même, à
l'étude des amortissements de ce dernier monument, qu'ils étaient
n6s sans doute d'épannelages mal compris, ornés finalement d'un
décor nouveau.

Avant d'aborder et de tenter le classement historique des monu-


ments èams qui ont subsisté, un problème se pose: ceux qui demeu-
rent peuvent-ils nous fournir un tableau complet de cet art? Sont-ils
au contraire les restes isolés de séries bien complètes? La question
est insoluble, au moins d'une façon absolue. Quelques considérations
peuvent cependant jeter un jour sur elle, mais pour mettre un peu
de clarté dans ce problème obscur, il sera bon de le diviser nette-
ment. Voyons donc: 1 si nous devons posséder la totalité ou du
0

moins la plus grande partie des sanctuaires en briques; 2° si ces édi-


fices en briques représentent la totalité des temples èams.
1 11 n'est pas douteux que tout monument èam en briques, ruiné,
0

ait dù laisser une trace neUe: on peut bien piller un kalan, on ne le


fait pas disparaître. Même ruiné, la crainte superstitieuse en protège
encore les débris (1), et il a fallu la venue des Européens, en particu-
lier des missionnaires et de quelques administrateurs, pour que les
monuments, surtout les tertres de décombres, se transformassent en
carrières; en ce cas ils nous sont d'ailleurs presque tous connus.
L'Annamite se contente le plus souvent de maisons relativement
légères, et la brique, nécessaire aux pagodes, lui revient à bon
marché, en raison de sa fahrication peu soignée. Ainsi protégés par

(1) L'exemple signalé I.C., l, p. 279, est loiu d'èlre IllliqllP.


516 LES DIVERSES P ÉHIODES DE L'A RI èAM

la crainte réelle qu'ils inspirent et le peu d'utilité qu'ils offrent, les


vestiges des monuments eux-mêmes ont dû subsister pour la plu-
part. La brique èame enfin est trop résistante pour ne pas mettre
des siècles à retourner à la terre originelle et conserve ainsi le sou-
venir des édifices disparus.
Le premier point semble donc devoir être résolu par l'affirma-
tion, et sans vouloir supposer que nous connaissons tous les vestiges
des monuments èams, encore est-il raisonnable de croire que nous
en connaissons la plus grande part.
2° S'il en est ainsi, le nombre des temples aurait été relativement
peu considérable; il parait extraordinairement faible quand on voit
la quantité incroyable de temples, de pagodes ct de pagodons que
comportent les pays où domine la construction légère comme le
Japon ou l'Annam actuel.
Il faut donc se demander si, parmi le très grand nombre de
monuments religieux que l'état de civilisation avancé du ' Campa
suppose, les édifices en maçonnerie robuste ne durent pas être la
petite exception. Certains espaces vides dans les temples, la pré-
sence d'autels isolés ou de statues dans des pagodes, loin de toute
ruine d'où ils pourraient provenir, semblent révéler la disparition
d'abris légers.
. Une objection grave semble cependant devoir être faite à ce
système. Après la première période aucune inscription ne mentionne
l'incendie d'un temple.
En résumé, la, question se pose ainsi: ou les monuments èams
furent tous conslruits en bri(lueS, et ils sont alors rares et très diffé-
rents l'un de l'autre.
Ou bien ils furent nombreux et une bonne part fut élevée en
construction légère, mais seuls les édifices importants, œuvre des
rois ou des grands seigneurs, furent exécutés en matériaux durables.
Dans ce dernier cas, qui nous paraît le plus probable, les édi-
fices légers disparus durent offrir les transitions qui nous man-
quent aujourd'hui. ~ar seule la forme extérieure semble a.voir
LA PÉRIODE PRIMAIRE: L'ART P IUi\lITIF 517

intéressé le éam, et il est probahle que les édifices en matière diffé-


rente devaient affecter extérieurement une forme analogue; aussi
les erreurs causées par les répétitions tl'épannelage ct les abùtar- .
dissements de forme devaient passel' sans peine de l'un il l'autre, ct
sans doute nous trouyons-nous, avec les seuls édifices de briques
qui se sont conservés, comme en présence de jalons isolés dont les
édifices disparus eussent formé la chaîne continue.
Quelques difficultés considèrahles que présente un semblable
état de choses, nous essaierons cependant de tracer, en nous ser-
vant seulement des seuls témoins qui nous sont parvenus, l'histoire
délicate de cet art, mais en sous-entendant sans cesse l'évolution
inintenomplle d'une forme commune aux deux types de construc-
tions, forme qui, pour son emploi constant dans l'architecture
légère, assure la transition normale entre les divei's motifs.

Nous avons au début de ce volume indiqué les gl'andes divisions


de l'art éam: suivant nous, il comporte deux grandes périodes sépa-
rées par le transfert de la capitale au Blnh Dinh en l'an 1000. La
période PRlMAmE (vue au XC siècle) voit se développer concurremment
deux formes, l'art primitif et l'art cubique, ce dernier tendant au
cours des derniers siècles à se fondre avec le premier dans l'art
mixte pour disparaître ensuite. La période SECO:\'DAIRE ne montre plus
que la descendance de l'art primitif sous la forme de l'art classique
qui semble occuper le XI" siècle et de l'art dérivé qui va jusqu'à la
décadence finale d'une part, et d'autre part de l'art pyramidal qui
ne se distingue des précédents que par la forme des couvertures
(XIe au XIV· siècle).

rimIODE PRIMAIRE

C'est au Vile siècle, avons-nous vu, qu'apparaît l'architecturB éame


sous une forme double, l'une toute en briques, copie de l'architecture
518 LES DIVERSES PÉRIODES DE
• L'ART CAM

légère antérieure, l'autre mi-hriques, mi-construction légère, fille


de l'architectme mixte antérieure et mère lIe l'art ruhique.

ART PRIMITIF

Dans ses grandes lignes, l'art primitif ne peut être nettement carac-
térisé, par rapport au modèle conyentionnel arrêté au chapitre Ir de
la première partie, que par l'emploi régulier, au moins pour les grands
sanctuaires, du type complet et par la forme spéciale de l'applique à
fronton flammé. Seuls en efTet, à.Mi Son, le sanctuaire B3 et les tem-
plions A2- G, Bi - t3 , comme à Nha Trang les édifices N .-0. et S.-E., tous
petits bftfimcnts, ne présentent que le plan réduit (1). L'emploi de
l'applique dans la forme indiquée est constant; elle s'oppose nette-
ment II la niche au fronton composé de la tète de monstre ayec les
makara, mais. pour sa partie antérieure au moins, elle est souvent
traitée elle-même comme une véritable niche: l'une ct l'autre for-
ment abri pour une figure J'orant, mais la seconde n'est jamais
traitée en clwyd plat, fait fréquent pour la première. En réalité,
comme nous rayons YU dans l'étude de l'applique (2), l'objet impOl'-
tant est ici, surtout au déhut, la figure d'orant.
Il existe un troisième élément que nous n'hésiterions pas tl con-
sidérer comme plus caractéristique encore si par malheur il n'était
l'esté inexécuté à Binh Làm ct à Nha Trang, c'est le décor si spécial
du pilastre que nous montrent les édifices de la série.Mi Son Ai'
Khuong MSr, Chim San et le piédroit de Trà Ki~u. Ce heau motif est
certainement d'origine très lointaine, car on le retrouye une fois au
moins, issu sans doute du tronc unique., sur le Candi Kalassan à
.Java (3) (IX· siècle).

(1) Ce n'est que par suite de la ruine la l)ctitc tour qui lui servait d'cnlt·l~f'.
de son vestibule que la tour de llinh Lâm (2) P. 137 et sqq .
semble rentrer dans le 11lan réduit; la (3) Cf. IJZERMA!\'. Beschriving der
haute surface nue Ile sa façade atteste Oudheden. Sœralcarla en Djodjalmrla. Ba-
qu'une bonne l1al'l en était masquée par tavia, in-4, 1891, planehc A ..
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520 LES DIVERSES P:ÉRIODES

DE L'ART èAl\l

Il est probable que d'aùtl'es éléments communs à tous les ·monu-


ments de ce style pourraient être constatés si l'état de ruine des
tours de KlmO'ng My et de Binh Làmet l'inachève~ent de celles de
Pô N'agar à Nha Trang n'apportaieni une entrave considérable à
cetle étude. Les quelques 'détails que nous allons encore indiquer
n'auront donc pas un caractère aussi général qu'il conviendrait,
mais nous sommes trop p~uvres en bâtiments de ceUe intéressante
série pour laisser échapper la moindrellonnée utile.
La fausse porte, plus ample en 'plan qu'elle ne le sera dans la
suite, présente une suite d'étages qui la fait ressembler à la projec-
tion mm'ale d'un petit ka/an ou d'un édifice à pignon, l'un ou l'autre
précédé d'une porte considérable; elle est pleine et entre ses pié-
droits se voit une figure d'orant ou une représentation de vantaux:
cette composition spéciale, particulièrement détaillée à Binh Lâm,
paraît réduite iL un simple épannelage à Nha Trang.
La fausse niche offre également à 1\Ii SO'n et à KhüO'ng My un
caractère très riche qu'elle perd à Binh Làm et à Pô Nagar; elle
s'accompagne en plan de deux motifs latéraux qui l'encadrent et
l'étoffent ct s'élève en une suite d'étages comme la fausse porte. Elle
enferme iL Mi SO'n ct ù Blnh Lâm une statue, tl KhuO'ng l\'1y ct iL Nha
Trang une simple indication de vantaux.
La pièce d'accent es~traitée décorativement et ajourée aux angles
.extérieur's, en apsaras aux angles intérieurs.
Passons en revue les Làtiments ou les sculptures isolôes qui ap-
partiennent à cet art, en les classant autant que possible par ordre
chronologique. Et tout d'abol:d rappelons, pour ne pas laisser ici de
lacune, le 'souvenir de la respectable inscription de Vô C'.lnh qui at- .
teste l'existence d'une civilisation ct par suite sans doute d'un art
hindou dès le Ill" siècle en lnllochinc.
Nous n'avons conscrvé que le souvcnir du sanctuaire primitif de
Mi SO'n Ai élevé par Bhadravarman au y. siècle. Il était c.ertaine-
(*) En arrière, à gauche .Mi SO'n Gt ; à droite Mi Son AI2 ct I~; au-dcssùs Je poste
d'études i au fond les coUines du cirque.
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;j22 LES Dly E HSES P 1~ RIO DES DEL' .\ H T C',\ :\1

ment en hois puisqu'il brùla sous le roi Rudravarman au VIe siècle.


Il en est de mArne pour le sanctuaire primitif qui s'éleva sur l'em-
placement de Bi ct qui par sa ruine relativement rapide (il n'avait
duré qlle six siocles) (t), laissa la place libre 11 la grossière construc-
tion de 1114. Cc premier temple :ne peut être antérieur au précé-
dent qui posséda la charte d'installation des Cams à Ml San; il ne
dut guère être de beaucoup post(~rieur, car les constructions édifiées
autoUl' de lui sont au moins contemporaines de Ai et ne paraissent
guère par le style pouvoir lui être de beaucoup antérieures. Peut-
être possédons-nous un reste de cc sanctuaire ancien dans les co-
lonnes Bw d'une si réelle valeur artistique (pl. CLII-23), soit que,
comme dans notre première supposition (2), elles y aient consti-
tué les éléments d'un porche, soit, cc qui est plus vraisemblable,
qu'elles en aient formé la nef intéricme; l'édifice aurait dù, dans cc
cas, présenter une forme analogue il cclII' de CI' cc à quoi se prète le
---
. de Fenceinte et~le,sconstructions de l'l)poque de Ai'
plan "-' , -

Le temple Ci (fig. 158) est antt~l·ieur aux éllifices de la série At


qui entourèrent Bi primitif. en raison du non parallélisme des plans;
il en est de même pour D4; l'un et l'autre ne doivent pas être beau-
coup plus anciens que Ai en raison de la similitude absolue des
formes d'art. La parenté évidente des tympans de Ci et de A'i' des
Çiva de Ci et de A'4' implique également l'ancienneté de A'i et de A'4'
Enfin nous voyons au début du vn e siècle s'élever, sous l'effort
de ÇaI1lbhuvarman, l'admirable ensemble AH (3) (fig. 159, 160) et
sans doute la série des édifices si semblables B3' 5-13; C2- 5 ; Dpô ;

(i) Il est fort possible (railleurs qu'un commencée tôt après l'incendie qui dévora
second édifice ait remplacé le premier le sanctuaire (le Hltadravarman; il faudrait
après ruine ou incendie et que ce soit à croire alors que Çarflbhuvarman la ter-
lui que se rapporte l'inscription de date mina et n'en fit la consécration qu'après
fausse 713 de Harivarman : ceci pourrait achèvement complet, respect tout naturel
expliquer les entailles faites aux colonnes, s'il s'agit bien d'une première transcrill-
reprises peut-être en réemploi. tion en briqucs; ce n'eût été qu'un peu
(2) Cf. B.E.F.E.-O., IV, p. 8!H. plus tard que l'édification du gros œuvre
(3) Il est fort possible que la tour Ai aurait paru suffisante pour qu'on consa-
ait demandé de longues années de con- crât le dieu et le temple, avant la termi-
struction et que sa réédification ait été naison de la ciselure extérieure~
Ilig. '160 . - ~Ii S(YIIA! .
Fallsse porle S., p~rlie sup,jrieu rc.
524 LES DIVERSES P~~RlODES DE L' ART èA~1

E t - 3,5,7 (fig. 161, 162). Le groupe E est contelllporain ou peu pos-


térieur, puisque d'une façon assez sùre, il sc date de 657. Fi' plus.
récent, et A'i' contemporain. doivent t~tre considért~s comme des pre-
miers essais de l'art cubique et ·nous y reviendrons plus loin.
Quant il. tous les autres (~difices déjh cités, ils font partie de ce
que nous appelons la série Mi SO'n Ai; elle pl'(;sente des éléments
spéciaux ct qui ne reparaîtront pas dans la suite. La première et la
plus importante remarque consiste dans la place importante que tien-
nenticiles édifices en longueur; en dehors des hùtiments de service,
un grand sanctuaire Ct et une série de templions B7- i3 présentent ce
plan, anormal dans tout le reste de l'art cam. Le fait, nous l'avoue-
rons. n'a rien qui nous paraisse extraordinaire: le plan en longueur
est en effet, bien plus que le plan carré, celui d'une architecture
. légère, parce que la couverture en longueur est celle qui convient le
mieux ù cette construction.
Il nous paraît très prohable que la plus grande part des sanc-
tuaires antérieurs au vn" ou postérieurs, en construction légère, ont
"dù présenter cette forme. La traduction de ces édifices en briques
devait au contraire faire prédominer le plan carré qui, par excellence,
est le plan voùté, les angles formant naturellement de puissants et
symétriques contreforts, tandis que la forme triangulaire de chaque
panneau de la votite lui donne une assiette bien plus puissante, tout
. en diminuant encore les charges hautes.
Les soubassements, parfois riches et multiples comme en Ai'
présentent une suite de piles aux motifs opposés, souvent alternés et
richement ornés de niches, de figures, de balustres; ils ne se dé-
corent jamais de véritables appliques, qui seront au style cubique
presque contemporain leur naturelle et trop banale ornementation.
La base offre déjh presque le profil qui deviendra classique dès
Pô Nagar de Nha Trang. Les pilastres sont nettement divisés en deux
éiéments et cette division se poursuit dans la corniche.

(*) A gauche, étayé, Mi Scm D4 ; en ayant, dés ùe l'enceinte Be D (?); à droite, au


fond 1\1i SO'n Bi;'
.,
ëc:
1

t
526 LES DIVEHSES PÉRIODES DE L'ART èAM

Les entrepilastres présentent un élément de décor très spécial à


cette série; il disparut ensuite dans l'art èam, mais 9ut, au contraire,
une fortune considérable dans l'art vuisin, l'architecture khmère.
L'espace inférieur est occupé par une figure sous un dais ou sous
une niche, assise sur un éléphant ou debout sur un coussin de lotus.
Nous retrouvons une dernière trace de cette ornementation à la tour
N.-O. de Nha Trang dans les figures qui tiennent la place des fausses
portes.
La corniche offre des divisions et des ajours très curieux, qui
donnent l'impression d'un véritable lambrissage de planches moulu-
rées. Les profils y sont réunis par des suites de petits balustres de
quelques centimètres de hauteur qui rappellent également un mutif
courant de menuiserie. Cette forme, assez complexe, a, comme nous
l'avons vu, donné l'origine des corniches simples de l'art secondaire.
Le bahut se décore de figures d'atlantes ou d'orants qui ne repa-
raissent guère. La présence de ces derniers parait avoir moti vé celle
des dés ou des appliques qui leur servent de fond. Celles-ci, qui se
rencontrent déjà II Ml Sun au vestibule de Di' à B;;,. etc., formerunt
le décor mème à la tour]\" .-0. de Nha Trang, tandis que la grande
tour ne présentera plus que les dés, et pOUl' la dernière fois.
L'amortissement est traité exactement en petit kalall, avec un
soubassement, un corps principal ~H'né de fausses portes minuscules
et une pyramide d'étages qui vont en se réduisant, si nous interpré-
tons exactement les l'ares éléments qui se sont conservés.
Les étages n'apportent aucun l'enseignement nouveau il cette
étude, sauf pour la forme spéciale qui leur est propre SUI' les édifices
en longueur, et il en est de mème des vestibules. Mais la porte offre
le motif si curieux du piédroit à contre courbes et le premier spéci-
men du type octogonal.
Les fenNres prôsentent un parti très spécial, soit que, baies peu

loi Celle fat;tule, une Iles deux moins Las, caché pour l'extérieur par le mur de
yu es de l'intérieur du temple, est restée clôture S. yoisin.
en partie en épannelage, surtout dans le
Fig. 162. - Mi SU"ll llJ.
Face S. (Voir note n page précéùente.)
1

328 LES DIVERSES PÊRIüDES DE



L'ART èAM

élevées elles s'étendent en largeur et se ferment de balustres, au


centre de véritables fausses portes, soit qu'elles percent e!l mr.ui'-
trières multiples la paroi des murs.
L'enscmble prête à quelqucs obscl'vations au sujet de l'applica-
tion des principes généraux qui régisscnt la composition came. Les
vestibules de Ai et de Di ne se soumettent pas encore il la loi stricte
de répétition, car ils ne présentent pas les mêmes profils de base et
de corniche que la masse même de l'édifice. Le principe de symé-
trie n'est pas appliqué avec plus de rigueur: les soubassements de
Ai et de Di' s'y soustraient; hase et corniche dans chaque tour ne
sont pas exactement pareilles. L'art est encore dans une période de
création, au moins d'interprétation, assez vivante pour ne pas s'as-
treindre il des formules étroites.
L'édifice A'4 mérite une mention spéciale. Il est si ruiné il l'ex-
térieur, d'autant plus que ses parements sont restés en épannelage,
qu'il est très difficile pour ces parties de juger s'il se rapporte il
l'art primitif on il l'art cubique naissant. Sa statue, réplique de celle
de Cp semble le rattacher au premier, les grandes niches intérieures
de son plan au second. Les appliques de son soubassement, d'un
caractère uri peu spécial dans leur épannelage, peuvent être aussi
bien comprises comme des épannelages de niches d'art primitif ou
d'appliques d'art cubique. Peut-être nous fournit-il un exemple,
corinne la tour S.' de Klmung My, d'}u'sitation entre les deux écoles.
Il nous est de toute impossibilité de fixer d'une façon absolue la
place chronologique des monuments de Klmung My et de Binh Lâm.
Les fopnesdu premier groupe qui p::traissentinfiniment moins pures
que celles de .Mi Sun AI' l'inachèyement du second, compliquent
grandement le prol;lôme, el nous croyons prudent pour le premier
de ne pas présenter de solution. Pour Binh Lâm, la simplification des
profils, l"lipplication plus froide du principe de symétrie qui fait
similaires les moulures de base et de corniche, doivent le faire rap--
procher du sanctuaire daté de Nha Trang. Nous examinerons donc
tout d'abord I\lnwng My, en spécifiant que le rang' qui lui est donné
LA PÉRIOD E PtUMAIR E : L'A RT PRIMI1'U' 529

est toul arlificiel : rien ne prouve que la tour S. ne soil pus anté-
rieure ou po térieure à Mi an Al c'e t-à-dire au début ÙU Vil" iècle.
Disons toul d'abord que ce groupe de Khuang My n'es t pas,
hisloriq nement, homo gène. Il n'e· t pas douteux pour nous que la
tour S. so it se ule ancienne, avec - jJlus jeune ou plus vieill e, nous
l'ignorons - la base du pelit édifice sur lequel la lour centrale fut
élevt"l'. Cc derni er J.:alan pl'ésente pOUl' nous tou le caraclèr e', sinon
J'UHl't:opie, au moins d' une réplique plu gauche . Quant à la tourN.,
d'une consll'Ucti on si médiocr e quO ell e est une ruine a upl'è de es
ainées aux Lroi quarts debout, elle nou apparaît comme une de ces
malad l'oites copies de la econde pél'iode; le décor de es niches à
lUlllinaire semlJle l'appar enter netlement à la tenta tiv e archaïsante
du XI" siècle fini ssant, qui, se ule, montre celte application pal'ticulière
du dét:o r.
Les de ux lours les plus ancienne offrent un inlérêt pét:iai pal'
la fusion qu'elles pré 'entent entre les form e de l'art primitif et
cell rs de r art cubique. Fu ion n'e t pas le mot, e t seull'arl mixte '
nOlis monlrera eette étrange comuinai on: juxtapo ,ilion 'erait plu
Pl'l'S de la vérité. La tour '. e t apparentée à l'art de I\H 0 '11 i par
le df"eor caractéristiqu e de rinceaux, la form e des applique, le
dessin des fausses portes et celui des fausses niche . Ce tte similitude
ti cs pilastres est encore plus nette à la tour centrale. L' une et l'autre
Liennent de l'art cubique les profils de ba e et de corniche, l~ décor
aux feuilJes fl ammées des appliques, l'introduction, entre les deux
ba.lldes du pilas lre, d' une large padie convexe ciselée; enfin elle
S'(,11 l'(ljJjJl'ochent encore par le car actère des sculplure animées,
ll'ès éloignées de celles qu'offre la série Mi o'n Ai'
Peul-è lre Khuang My est-il à la cons lruction mixte ce que Ai est
à Lll'chileclure légèr e, une premièr e lraduction toute en briques :
crlle com posilion tripartite du pilastre avec son élément central
coul'be éveille plutôt l'idée d'un modelé dans un enduit qu e de la
juxlaposition pe u normale de trois poteaux.
CdLp Lour S. présente l' unique exemple que nous ayons au
\"\\1. - Il.
3+
v
530 LES DI VEI\SES Pf;RIODES DE L' 1\I\1' CA M

Campa d' un plan absolumenl fran c; elle nous olIre égalemenlle seul
spécimen conservé dt'bout dB r élargissemenl du' sanduaire. La
tr-aduction toutc en JJriques de l'édifice mixte amenail nécessaire-
ment, si nolre hypothèse est exacte, une r éduclion con sid érable du
vide disponibl e inlél'ieur' . 11 perdait en elIet toule la différence
d'épaisseur' enlre la U'gè re cloison de poteaux ou llI ème l'élroit
mur de la co nstrucli on mixle et l'épaisse maçunn erie qui devait
supporler en r ail' la masse des superslructures de briques .
La tom cenlrale semble déjit monlrer un reluur vers une forme
plus voisine de r arl de -"li a n Ai' donl le célèbre sancluaire put
avo ir une influence co nsidérable SUI' rad de r époq ue suivante.
A l'arl de ;\li San , Al se ralla chent, directement la ruine presque
informe de Chim San, qui monlre, en ses pilaslres idenlÏt]u es il GO ux
de ,\ l' le beau molif de rinceaux déjà signalé; les débri s de sculpture
trou vés ü Tr~t l\i çu, ainsi que la reman]uabl e pièce ~l conll'eco urbes
qui en ful enl evée, pili er intéri eur sans doule, anal ogue à ceux si-
gnalés ~t la tour S, de KhuCYllg 15', et d'une ornemenlati on de rin-
ceaux cl de fi gures si originale en cet arl ; les débris de PhOnO' Lê,
pili ers inléri eurs (l ) de mème nalure, mais inachevés (la co rni che à
cavet de ce monument ,'ornail d'un des plus beaux spécimens de
pièce d'acce lll ornemelllale) : les exquises sc ulplures de Phu JJU :l~ ;
la médiocre lour d'enlrée de Qua Giàng, cal'Uclérisée pal' ses al'pli-
ques, avec ses lèles isolées qui - comme cell es de Phu l\ïnh el d,'
Cu Hoan - sembl ent se rallacher il un parti de décor anc i ~ n l~C: :~
le Candi Bima il Di eng ct le petit édifice fi guré au tympan de ~H Sun
Fp nous donnenl de rares exemples; le déco r si curi eux ùe la pdi lc
grolle des Monlag nes de marbre, - peul-ètre les débris de Truàng
An-, Lous poinls qui jalonnenll e Quàng Kam , centre pal' excellence
de la civilisalion l';a,me primili ve, Il faul y ajouter presque tuules les
sculplu l'es déco uvertes au N, du col des Nuages , ~t l'exceplion se ule de
cell rs de Linh Th ai, les lympan s si curieux de Uu Di êm, cl e Bich Lu.

(1) Indiqué~ par erreur dans ]'U,.: " J, p , 320 comm l' pi édroits.
LA PÉRIODE PRIMAIRE : L' ART PRIMITIF 53f

de Tr<:tch Phô, de .'In Xuyèn, les 'culptures de Nhan Bieu et de Co


Th1mh, les piédestaux remarquables de Hà Trun CT et la éric de se
pi éJroits ou de 'es piliers aux fOl'mes si variées, etc, 'au ,la plaine
de (Juàng Ngüi qui semble une annexe natmelle au Quàng Nam avec
la ci tadelle de Châu a et son pilirI' à contrecourbes : le curieuse
sculptures de Phu 1'h<;> et de BonO' Phuc; enfin au Blnh Binh le
animaux de Caban et les dcampala de Nhan Thàp (lui pa " nl pOUl'
originail'c du Quàng ~ am,
Cc n'e 't qu'ayec Blnh Ltlm cl ' ha Trang que nous so rlon réell e-
menl dps annexe naturclle' de la province de Tourane, La tourdeBinh
Liull es l. co mme nous ravon ' dit déjü, bien plus class ique, avec es
t'épl"l ilions de lll'ofils, Ell e oous offre dao ses fausse ' porle un type
parliwli el' qui nous a }Jeut-ètre conservé uue combinaison péciale
Je lou l' perdue autrement cl dont la toUt' , du groupe de' Tours d'ar-
gl'nt serait peut-ètre un lointain souvenir , Elle nous montre égale-
ll)enl Ie premier spécimen de métope au étages qui ne 'oil pa un
urallt, mais un lion dre sé;
~ous retrouvons à Po Nagar de Nha Trang un motif analo CTue,
mais taill é dans une da]] e de pi n e et fiché dans le lerra on, oie,
ccrf ou éléphant. Ce sancluaire csl un édifice aux lrois quarts clas-
sil) lIB ct aUI] LI el s'appl if] ne prcsq ue exaclemenl la descl·j plion du
ka/an muyen de nolre chapitre Il du lome 1. Xolon' 'eul emenl, en
l:Olltradiction avec cette impression peut-èlre outrée de clus 'ici me,
quI'. tl'Clltc ans avant l'érection de la Lour prillcipaJe, était éle é sur
l' clllp lacP lI1cnt de la tour S, un sanctuail'e léger qui , 'i l'on en juge
[Iill' le piédroit conscrvé, devait avoir les plus granJ s J'apports ayec
l'a l't de .\li ~()'n Al' Notons aussi que P6 ~ aguI' nOli s ùuno e Je deI'-
Ili l'I's spéc im clls de sanctua ire en longueur ou similaires dans la tour
~ . -O,. I[U' Ull e ccrlaine imlépendallce se manifeste encol'C dan le
ful'llH's Je la mème loul', et n'oublions pas que tout l'édifice es t resté
l'Il épanJll' lagc: peut-êln' , acheyé, sa, siluilil.ud e sP l'ltiL-cll p b aucoup

.'li
l'lits appal'ellll' aycc les édifi ces tIc ~ O'll.
Certa ines dispositiuns un peu spéciale ne nous sonL apparues
532 LES DI VE RS ES P ~ RIOD ES Die: L' \RT CAM

qu 'à KhuO'ng My eUI l\ li SO'n, .\fous ne penso ns pas cependant qu'elles


soient propl'es à ces édifices . mais ailleurs ell es n'ont laissé, que des
traces assez vag ues. Ainsi dans ce lle re\'ue nous avons r encontré à
Phông L ~, au templ e de Hù T1'l1ng, à Chùu a peut-èLre, des piliers
qui. ne peuvent guère se rapporler qu'au cUI'ieux élargissement inté-
J'ieur d'un sanctuaire. De mème la pl'ésence J e fenêlres analogues à
celles de ])l et de 135 J e Mi Sa n se mble indiquée tl Ph6n g L ~ pal' la
présence de haluslres l'Onds el carrés . dans le voisinage de Caban pal'
la déco uverte d'un autre balllstl'e carré, jeté au co in d'un chemin.
:\Iais en gé némll'at'l primitif es t mall'eprésenté, et il ne sembl e
guèrr possibl e qu' un si pelit nombre de manifes lali ons s'acco rdent
avec lIn e perfecti on auss i grand e: nous avons dù san s doule perdre
avec l'archilecture légère la plus grand e part des constructions éle-
vées dans cette époque de splend eur et de richesse.
CHAP ITRE IV

u:~ DJ"EHSES :r)]~HJODES DE L'AHT CAM: LA PÉHIODE PHI.\1AIRE :


L'A HT CUBIQUE ET MIXTE

L'al'I ('lIuiqllC ; srs Cat':H.: t(~I'isliqllcs, - Prrmie rs t'ssais, - PO Dam cl n oi! L ai , - Art
(!e Hong DI1Ü'ng, - FOnlll' rJérlYée, - Art mixtc, - Dispat'iLioll dc J'tII'l cubiqu e,
EPJJlell l ~ com mnu s li rad primairc, - Sc ulplul'C ; l'Cp ères qu'cli c offre, - Con-
rlusiou,

L'art cubique, dans ses manifestations les plus co mpl èles il Hoà
Lai èt ~L IMng Dmmg. peut être caractérisé, toujoul's en face J e notr!'
IIludèle généml du chapilre 11 , tome l, par la pr'édominance du type
l'l'd uit (1) , le cantonnemenl du plan carré de la cell a pal' lL'ois
grandes niches, la proportion lrapue des constructions, le peu de
l'l'dl1clion en largeur des étages successifs et l'absence tl'amodisse-
1lH'llls d'angle qui en est la conséquence, le parti des profils de base

d dl' co miche en cavet, la largeur des pilastres et leur division feé-


qUi'lIle en trois parties, dont l'une, médiane, est convexe, la forme
pal'liGuli èl'e des appliques dont le fronton est tout différent du
fl'unl.un Jl annné, et leurs antéfixe, le système spéc ial des fau sses
p UI' II'~, SUcGi'ss ion de fronton s et de cadres qui n'ont plus rien il voir
illl'\' la [Jl'ojcclioli d'ull pelit édifi ce sur la paroi el fusion du haut

( 1\ Comllll' 1I011S l'ayo ll s signal é p lllS jamais lIoe all ssi g ra nd c impor!allcl' au
halll , p, 36 , nolt' l , les IOUI's <1r Troll Lai 1\(' y('slilJu] c que l'a fai Il'arl primi ti f, el c'es t
~Oll t pas dll l,'ïlC réd Uil. Cepcudan 1 il li C dans cett c mes urc même que l 'obsrrya-
" 'Inlllt- [lo s que' l'art cubiqu (' ail dOllné li oll rloiL être acccplée,
53!~ LES DI VE HSES pr~ RIODES DE L'A RT C\~l
en bas des fausses porles et ùes fau sses niches en un motir presque
sans discontinuité, la compositiondi(férente de laporte qui , au début.
consiste en un e compos ition de pila tres extéri eurs enfermant des
colonnes en retrait, motif spé·cial qui sc réduit dans la suite, soit aux
, drux: pilastres, so it aux ùeux colonnes, et qui , sudout iL l" or'igin e,
paraît nettement apparentée à la porte khmère, enfin par un système
de décOt' très pécial pt qui se distingue à pl'emière vue de l'orne-
mentation de rart primitif.
La forme typique de l'art cubique est représe ntée se ulement
en éd ifice nettement ùaté par le temple de Dong DI1O'ng (8 75); il
convient tout d'abord d'étudier de près les monum ents qui, avant
ceLLe époque, présentent les mèmes tendan ces que l'art cubiqu e ou
semblent en préparer les fOI'mes. Il s ne sont pas d'époque aussi pré-
cise; li San FI parait bien appal'tenir au \'Ill e siècl e, mais nous
n'avons que ùes présompti ons pour Mi So'n A'I (1 ), et nous sommes
plus embarrassé encore pour placer Hoit. Lai et le groupe similait'e,
Pô Dam, n'ayant poUt' les derni el's aucune inscription . Tout au plu s
sovons-nous qu e la tour O. de Nha 'ft'ang qui , par les quelques ùé-
Lris sauvés, rappelle Dong DI1O'ng et pamit moins ancienne que HOll
Lai, est du mili eu du IX e siècle. Au ss i est-ce seulement pour leUt'
rxéculion toule en bl'iqu es d'une par t, poUt' leUt' fran chi se et JeUt'
ol'i ginalité, la perfection des motifs de la tour' centrale de Hoil Lai
d 'autre part, que nous sommes porté à les encadl'er entre Mi SO'n FI
et la tour O. de Nha Trang, entre le début du VIII " et le milieu du
lX." siècle. Mais, pas plus que pour Khl1O'ng My, cette détermination

n'est certaine.
Si nous remontons aux premiers spécimens de l'art cubique ou
aux derniers termes de l'architecture mixte. nous avons à examiner à
Mi So'n trois édifices , El' FI et A'j' A quel ar t faut-il rapporter E j (65 7)?
Nous serions bien embarrassé, dans l'état de ruine presque absolue
où est cet édifice, de le dire ; en dehors de son beau piédestal
(1 ) Si ce monument a été reconslruit en même temps que son piédestal, il serait
cependant de 731 ; voir p. 8, note 1.
L.\ rf: RlO DE PRIM AIR E : L ' ART CU BI QUE ET MIXTE ~3 5

qui. J ans sa forme seco nd e. parait un rhabil1 age postérieur, rien ne


s'~' es t co nser vé de t ypique que les éléments de la porte, et celle-ci
n'il po ur ainsi dire ri en, de cam: ce semble plutôt un frag ment d'art
prim itif khm èl' tl'anspol'té au é ampa . Les parements, si l'on en juge
paf' lc r es te de base, présentaient une suite continue de pil astres et
d'cntrepilastres égaux et sans nombre qui t endraient à r appro-
cher davantage la compositi on de cell e des façades d' art primitif.
.\vec Ml :-IO'n 1<\ nous trouvons bi en les prémices de l'art cubique.
Le monument fut-il conçu pOUl' être voûté en briques? L'épaisseur
des murS et la pl'ésence des nich es à luminaire le ferai ent croire, mais
la ro uill e a montré qu'on avait r enoncé en cours J 'exécution à ce
s\ slL'm e : la voùte, sans doute toute par'eill e J 'aspect extéri eur, semble
il\oi r d é exéc llb~e en ce tte matièr e inconnu e qne nous supposo ns
ililitlngnc il la, co mpos ition des tereasses arahes et qui dans la l'uine
nI' laisse allcun e tr ace . Constr uit sn!' un plan en longue u!', l' édifice
.lnt avoi!' son premier étage terminé par des pignons : peut-être
Ll\'ons-nous l'im age m ême de ses façaJ es principales dans les ap-
pliques q ui garnissent sa base (pl. CXLIV-A) . Le plan es t du type
co mplet, ma is le ves tibule est très engagé. Les pilastres, très larges,
n'u nt au cun rapport avec ceux de l'art primitif. Le plan intérieur ne
montre pas de grand es nich es d'axe comme nous en verrons à Hoà
Lili et il B6 ng DuO'ng, mais il s'y trouve cepend ant des ni ches impor-
lailles qui s'arrêtent à la h aut eur de la cuve à ahlutions; elles sont
lrop grand es pour être des nich es à luminaire, d'ailleurs largement
représentées ici. Le soubassement, d'un très beau caractèr e et
d'une ampl e sailli e, offre des moulures sépar ées par des suites ùe
petits balu slres très anal og ues aux motifs co rrespond ants du style de
.\11 SO' n At ; il en est de m ême pour' la co mposition des ni ch es à
deux plans qui orn enl ce so ubassement: leur rech erch e de combi-
naiso n d'angle, unique dans l'art 6am, montre un souci d'arrange-
me nt qui r évèle le soin d' une époque créatri ce . La porte présente
les colonnes octo eO'onales
. que nous r etrouverons souvent en cette
place dans la suite, mais enfermées entre des pilastres; elles sont
536 LES DIVERSES ptRIODES DE L'AIn' CA f.

richemenL ornées eL de décors assez spéciaux; il semble qu'elles se


couronnaient de chapileaux très particuliers qui n'ont pas leur
symétrique en bas. Les fausses portes montrent encore des colon~
nettes circulaires comme on en voit en Ml Scm Ei ; ce seront les der~
nières. Le linteau de la porte, d'un beau motif ornemental, est iden-
tique à ceux de AI et de Ci' comme le tympan e t parent, bien que
plus éloigné, du group e de ceux de A'i et de Cp montmnt ainsi com-
bien ces formes d'architectures diverses se tiennent encore au début.
Le monument Mi an A'i ne nous retiendra guère, car il est mal-
heureusement réduit il fort peu de chose, étant dérasé au~dessous
de la cimaise de la base. Son plan présente déjà le grand couloir étroit
avec porte rejetée à l'exlérieur qui tend à devenir la règle ensuite
et qui s'annonçait déjit dans Fi' La composition du soubassement
double et de la base semble, autant qu'on peut s'en rendre
co mpte dans l'étal de mine où on la trouve, faire pressentir l'art
spécial de Itông Duang. La porte, seule partie un peu complète,
parce que les éléments de pierre culbutés ont pu être retrouvés très
loin en avant, présentait des colonnes octogonales (i) très décorées
et un tympan sculpté forl intéressant, proche parent de celui de Ci'
Les premiers monuments où l'art cubique prend réellement
sa form e paraissent être le groupes de Po Dam et de Hoà Lai;
avant de les étudier en détail , il es t nécessaire de les décomposer en
leurs divers éléments et tenter de déterminer comm('n t il se placent
chronologiquement les uns par l'apport aux autres . La tour centrale
de Hoà Lai et la toUt' principale de Po Dam pré entent des carac-
tères tellement identiques qu'on pOUt'rait presq ue le croire de la
même main; seule la différence très nette des appliques semble
indiqucr que la toUt' de Po Dam est postérieure; nous l'étudierons
avec le pl'emier art de Itông Duo·ng.
Les deux Lours an lériellt'es de Po Dam qui occupenll'exlrémité

(1) Lr~ro)on n('s on t-cl ics pod é le ml~lI1c élé ment, plus petit, aurait pu fa cil ement
étran ge cbapi l('a u qu'clI FI'? )1 es t Im- êtrc cll tl'ai né par lrs ea ux lorrenlue uses
possible ùr le ~l1\'oi l' il c('llc hen l'p; CUl' cct du rui sseau.
L.\ rtRIODE PRIMA1RE: L' RT CUBIQ E ET MIXTE 53ï

orienlale de la. terrasse sont d'un caractère tout différent de la tour


principale. Ce sont de petits sanctuaires complètement en bric[ue .
pal' miracle celui du . a conservé on dernier étage et sa term inai-

Fig. 163. - PO Dam .


Tour S.-O., fa ce '1. Échelle: 0 m. 01/i par mè tre (' ).

:-;on (fig. 163). Une telle construction e t, en exécu tion, celle-là mème
qIl i nous est représentée en des in dans le tympan de Mi Scm F 1; sa
simi litude avec l'ad primitif du Cambodge e t évid ente. bien que

(' ) Celle restilution r ec tifi e ou mi eux khmè[' primitif qni sc mblent n"oir les
l'om plèle celleflonnée par la planche VLI-4. plu grand rapporls avec la form e in-
La Ilt:('c silé <l es addilions nou est appa- terprétée dan s l'art cubique,
ru t' apl'ès l'étude des monuments de l'art
t
!)38 LES DIVERSES 'PÉRIODES DE L'ART ' CAl\1'

les éléments les plus cal'actl~l'istilllJes dc l'artldnnèr primitif, lin-


teau 1 et réductions d'édifice en panneau, y fassent défaut. Ce n'est
peut-être qu'une présomption, mais notre impression très nette ' est
que ces sanctuaires doivent compter parmi les constructions les
plus anciennes du èampa, comme leur simililude avec le petit édi-
fice du tympan de Fi semble le faire supposel'(fig, t64).
Il n'est pas hesoin d'un long examen pour voir que la tour N.
de HOtl Lai est une maladroite. copie de la hello tOllr centrale de
ce groupe. L'intention très nette de ramener les proportions de la
copie il celles des édifices de l'art primitif indique clairement que
cette construction est au moins de l'art mixte; pour sa mala-
dresse, pour le parti de simplification des décors , si net dans la
répétition des appliques (pl. CXLIV ct CXLV). nous ne serions pas
étonné müme qu'il s'agisse HL d'une copie de l'époque archaïsante,
c'est-il-dire du XIIe siècle. Le prohlème est plus délicat pour la
tour S., et son état d'épannclage le complique. Par les proportions
cette tour ct ]a tour centrale sont analogues; elles sont égales pour
le fini des éléments achevés dans la tour S. Nous ne pensons pas
qu' un grand espace de temps ait dù les séparer, et nous invoquerons
les éléments conservés dans la tour S. pour suppléer il ceux qui furent
démolis dans la tour centrale.
Ici ]e style cuhique est franchement constitué par le plan à
niches, les proportions générales, les profils de hase et de corniche,
les décors de pilastres et d'entrepilastres. La fausse porte a pris
clairement son caractère de superposition de plans et de frontons.
Seule l'applique s'affirme comme la copie d'un petit édifice il étage et
fronton courhe, telle qu'elle était encore il ~Ii San Fi; elle répète
en partie les décors des niches du müme soubassement. Enfin les
fausses portes de la tour centrale montrent dans leurs figures une
liberté d'allures qui ne reparaîtra que dans les sculptures de Dông
Duang .
. Quelque intérêt que puissent avoir ces remarques, un fait plus
important se révèle ici, fait que rien n'expliquerait qu'une vieille
LA. PÉRIODE PUnIAIRE: L'AnT CUBIQUE ET MIXTE 539

tradition antérieure. C'est l'inclinaison des parois de bas en haut


vers l'extérieur. Ce parti est const.îlnt à Java an lX O siècle: on le
trouve il Dicng (1), dans les has-reliefs (lu Bùrùhwlur pour les con-
structions qui paraissent l(~gères (2); il a laissé des traces dans l'île

"

Fi g. -164. - ?li 8o'n Fl '


Sanctuaire fignr0 sur le Lymp an principal. HauLeur du petit édifice: 0 m, 4:!.

jusqu'à nos jours; nous le retrouvons également au Laos, si éloigné,


non seulement dans la construction des coffl'CS à livres, mais aussi
dans celle des bibliothèques (3). Au èampa, les édifices qui présen-

(1) Cf. B.E.F.E.-O., VII, p. 12, fig, 6. (3) LUO~QuI~;m; , B. E. F. E.-O . , l,


(Y) Cf. id., pl. III, nO ' 59 à 64. p,103.
1

540 LES DIVERSES PÉRIODES DE L'ART CAM



tent cette curieuse disposition (i) sont groupés en une période unique,
ancienne; ils présentent un art achevé dans le décor, tandis que le
constructeur parait n'avoir su comment réaliser leur forme spéciale,
Les tâtonnements sont manifestes à la tour centrale de Hoà Lai
(pl. CXXXVII-G) : d'un côté de la façade les pilastres, suivant
l'obligation imposée iL celui d'angle, vont en s'élargissant de ,bas en
haut ct l'entrepilastm est un trapôze régulier, bien assis sur sa
base; de l'antre, les arètes des (Jeux pilastres visibles convergent
en bas vers l'arête extérieure ou J'axe du pilastre intérieur, et l'en-
trepilastre, s'il reste en trapèze avec sa plus grande base en bas.
devient une figure dyssymétrique et biaise, Par contre, l'architecte
a su compenser iL l'intérieur le devers extérieur des murs par un
mouvement semblable qui fait du vide intérieur un tronc de pyra-
mide normal el ramène ]e centre de gravité sur le plan axial de la
muraille, Cette correction nécessaire ne se retrouve plus autre part.
D'ailleurs, les constructeurs semblent avoir toujours tendu à réduire
ce devers extérieur, comme si, pas plus que nous, ils n'en connais-
saient la raison initiale, Si cette inclinaison est bien marquée h Hoh
Lai, il est fort difficile dans les monuments anlérieurs, comme Mi
SO'n Fi, ou postérieurs, comme les édifices de Bong Dlwng, notam-
ment les piliers de là salle m, de la distinguer du devers naturel
qu'amônent la ruine et ]a dislocation, Elle semble pourtant appa-
rente encore dans la tour centrale de Bong DuO'ng, d'art mixte
(fig, 167), Nous n'en avons plus' aucun exemple ensuite, et l'aban-
don de cette disposition est aussi mystérieux que son origine (2),
(i) Hoil Lai, PÔ Dam, anciens et nou- mander alors si ces constructions faites
veaux édifices de Bong DuO'ng, !\Iî SO'n C•. en matériaux très perméables, bambous
(2) Indi(IUonS il ce sujet une simple écrasés ou branchettes tressées, n'ont pas
hypothèse: cette form e spéciale de con- reçu cette inclinaison pour les préserver
struction se rencontre dans les huttes de des pluies formidables de ces régions . La
cerlains sauyages, en particulier il Suma- ]lrolcction rIes auycnts est ainsi presque
tra, et dIe caractérise un pet.it édifice doublée, et la fuite de la paroi réduit en-
qlli a pris il Java une valeur symbolique core l'angle d'incidence de la pluie fouet-
extraordinaire, le grenier il riz, dont le tante, l'empêchant rIe venir mouiller les
musée de Bala"ia montre de nombreux réserves enrermées à l'inlériem'. Un e con-
modèles votifs en pierre. On peut sc de- strnction enduite souffrirait également
LA PÉIHODE PR IMAIRE: L'AR T CUB I QUE ET MIÀTE 54'1

Avec l'art de Mi SO'n Aw B4' la tom centrale de Pô Dam et les


premiûrs édifices de B-ong D11O'1lg, nous tl'ouvons le nouveau style
entré dans sa voie pour ains i dire classique: il semble qu 'il n'y ait
plus de tàtonnements alors qu'il existe encore une r éelle et franche
\ ill' iété, Avant de nous occuper de cette nouvelle forme, il nous
raul l~nt;Ore ouvrir une parenthèse et décomposer rapidement le
groupe de B-6ng DuO'ng, r envoyant pour plus de détails au Bulletin
Je rEcote, lll , pp . 83-84.
11 parait vraisemblable que, lors de la fondation en 875, le monu-
Ill eut a, du premier jour, occupé la surface qu'il co uvre encore aujour-
d 'hui, mais les divisions purent en être ditrérentes et ne furent cer-
tainement pas dès le début form ées pal' des murs pleins. Si tous les
JviirujJiila des porches, sauf peut-être ceux du porche 1, sont contem-
porains, ces pordles mêmes ont dù ètre exécutés avec les enceintes
t;orrespo ndantes, success ivemûn t, remplaçant au fur ct à mesure les
t;ons Lructions légères et les palanques initiales. De la p['emière série
de constructions dépenden t les sanctuaires qui entow'ent le kalan
principal, mais non celui-ci, les sall es 11 (1) (lig. Hi5) etlll , le porche II.
Un remaniement postérieur, dont les traces claires sont visibles dans
la combinaison des soubassements communs, r éunit tous les petits
sanctuaires 1 en un seul groupe qui sert de base et de cadre au nou-
veau sanctuaire, plus vaste que celui qu'il vint remplacer. Il fut pré-
rédé d' une tour il quatre portes, la tour centrale, et enfermé dans
une ent;einte spéciale, le parvis 1, tIu' une nouvelle po1'lerie, le porche 1,
vint ouvrir et qu'on garnit à l'intérieur d' une série de templions
adossés à la nouvelle muraille. Cette opération est nettement mar-
y'uée, en plus du changement de style, par l'in terruption de la ligne
dû burnes 11 et la suppression des murs correspondants ,qu'on ne
retrouve plus lJ.u'en fondations. Vers la même époq ue, la grande
sa ll e III reçut une splendide composition de statues encadrant une

1 1( 'all"ll UJllll o il1 ~ par ce lle 1TI(: UlOde. Qu aut


l'habitllde de la form e l)l'i se peut <l\'oir
ôlllX(:diri ccs de briques cl de pi erre, il es t , pubsamrnenl inl'll1 encé leur co mposition
clair qu'i ls n'y peuycnt rien gag ner , mais ordinaire.
1

Fig. J(ja. - IMng DUO'lIg II.


Salle, partie cClllrale Je la face S.
LA P É R IO DE' P R 1 lU AIR E: L'A RTe U 131 QUE ET 1\1 1X TE 543

énorme figure de Buddha, assise sur tout un riche piédestal. Un


énorme chevet qui vient interrompre la nef dans les dernières travées
fut construit pour l'adosser. Il est nettement postérieur au reste de
la salle, car le parti des bases y est bien différent de celui commun,
à la réduction près, aux grands et aux petits piliers de la salle.
n est possible que la construction des murs qui entourent cette
salle étroitement soit de cette période, ainsi que les deux tours-
portes qui donnaient accès de cette avenue centrale dans les cours
voisines, mais cela n'est pas certain. Par contre, il n'est pas douteux
que les pylônes qui, encadrant chaque porterie, devaient faire un
effet si prodigieux, ne soient encore une heureuse addition de ce
temps. Le parti des appliques des pylones II, qui montre claire-
ment leur moindre' ancienneté auprès du plus vieux porche, implique
la date plus récenle des autres pylùnes. Le porche III est de basse
époque, ainsi que les additions latérales faites à l'enceinte 1; les formes
en sont incohérentes et les matériaux des plus grossiers.
Cette division du grand temple de Dong Dl1ang en trois époques,
deux voisines, l'une de beaucoup plus récente, fixée, passons aux
autres édifices signalés comme similaires. Faute d'aucune inscription,
nous ne savons à quelle date il faut rapporter Mi San AlO et B4 ;
l'étude 'des sujétions de ptln indique seulement la postériorité de Aio
par rapport à Ai' l'antériorité de B4 par rapport à Bi dernier; le cadre
est large qui va du déhut du YU e siècle au commcncement du xW.
Aussi serions-nous assez empêché de classer ces deux monuments
sans la parenté évidente de B4. et de la tour N.-O. cie Dong Dl1ong;
or, celle-ci est de la première série de ce monumcnt, soit de 875.
AlO est-il antérieur ou postérieur. Le problème n'est pas d'un grand
intérêt; la finesse du piédestal qu'il contenait et son excellente exé-
cution répondent d'une ancienneté relative et ne permettent pas de
l'écarter beaucoup de la fondation de DongDuang. Ce grand monu-
ment du type complet offre, dans ses fausses portes et l'étagement
de ses frontons, une composition très spéciale et particulièrement
intéressante; elle présente au corps principal une combinaison de
1

;$44 LES DIVERSES PÉRIODES DE


• L'ART CAM

serpents qui rappelle un peu la porte de KhuO'ng My tour S. et sur-


tout les frontons khmèrs de l'époque classique, forme en somme
assez anormale au Campa.
Mi-So'n B4 n'est pas non plus sans présenter des éléments curieux,
bien qu'il n'en subsiste qu'une faible part. La composition de sa porte
est spéciale et sa fausse porte nous ofl're une des meilleures figures
d'orants, prètl'e somptueusement vètu, que nous o11're l'art éarn.
Comme nous le disions plus haut, cet édifice et la tour N .-0. de Bông
DuO'ng sont presque identiques. Il n'est pas jusqu'au détail spécial
du linteau fictif aux fausses portes qui n'accuse une parenté réelle,
et cette forme étrange est d'autre part à comparer avec le linteau
de l'art primitif khmèr : diU'érents dans l'exécution même et les
motifs de décor, ils représentent exactement le même parti d'arc
léger et mince il grand rayon, qui encadre et couronne la porte. Seul,
l'état d'épannelage de l'orant à la fausse porte de la tour N.-O. de
Bông DllO'ng trompe sur la réalité de la ressemblance (fig. 166):
La distinction principale de cette série d'édifices par rapport à
l'architecture de Hoà Lai consiste surtout dans la forme cne rôle de
l'applique; elle apparaît ici comme un petit corps o1'llé, muni de
base et de corniche et surmonté d'un fronton, panneau de rinceaux
au contour ondulé. Cette applique constitue le décor des soubasse-
ments et des bases, indépendants les uns des autres, au lieu qu'à Hoà
Lai, rappelant celle de ?IIi So'n Fi' elle constituait un motif des plus
importants qui les unissait ensemble.
Avant d'examiner le second groupe des constructions de Bông
DuO'ug qui appartieùnent à l'art mixte, il convient de signaler une
dernière forme de l'art cubique, maigrement représentée, et à Mi SO'Il
seulement, par trois édifices, A'2' Cô et F3' Il est heureux que Cô
marque nettement par sa sujétion à C7 que celle forme d'art est pos-
térieure à la forme cubique ordinaire, représentée parC7 ." car l'exé-
'cution de F 3 est si soignée qu'un doute aurait pu se produire. La
caractéristique principale de cette petite série est la réd'uction des
fausses portes à une épaisseur nulle. Il est vraisemblable même,
Fig. I66. - l)üng Dmrng 1.
Tour :'\.-0., fa ce ri.

A~N .-\:\1. - 11 . il5


1

Ml) LES DIVERSES ptRIODES DE L'ABT • CA~l

si l'art mixte n'était venu modifier les tendances accusées ainsi,


semble-t-il, par l'art cubique, que les fausses portes eussent fini
par disparaitre dans cet art.

ART ~lIXTE

La seconde série des édifices au temple de Bông Duang nous


met en présence du parti curieux de l'art mixte. La première montre
une liberté plus grande, une recherche de variété bien marquée;
ici la décoration est plus stéréotypée; les appliques se rapprochent
de très près de celles de l'art primitif; elles en ont la proportion
élancée, parfois même l'exagèrent, et seuls les motifs ornementaux
les différencient (fig. 23). Si la porte s'affirme dans la composition de
piédroits octogonaux, par contre l'arrangement de son fronton, au
moins à la tour centrale (fig. i 67), sc rapproche de très près, par son
dessin orIginal, qe la po de simplifiée de l'art primitif, telle que nous
la voyons à Nha Trang. Enfin l'introduction de pièces d'accent d'un
caractère très spécial, il est "rai, apporte dans ces monuments, dont
les proportions se sont affinées, une nouvelle impression d'art pri-
mitif. Cette forme bizarre semble confirmer, comme nous l'avons
dit page 510, le fait que l'art cubique ait tiré son origine de la
construction mixte. Ce n'cst d'ailleurs pas le seul trait qui indique à
Bông Duang cette origine. Bornes et pylônes sont de lourdes masses
à section circulaire, ornées d'anneaux concentriques, comme la
marque d'assises successives, tmit caractéristique de l'architecture
lourde qui s'affirme de préférence par des motifs horizontaux, quand
la construction en bois se marque au contraire plutôt par des ver-
ticales.
Nous retrouvons à Ml San un groupe d'édifices du même art
mixte dans le temple A : Ag,9, 1H3 et Bz. AU-t3 présentent une dis-
position d'aération intéressante et un curieux système de décor aux
tympans, restés, par malheur, aux trois quarts en épannelage.
Fig. 16ï. - Dong Dno-r.g I.
Tour centrale, face O.
548 LES DIVERSES PÉRIODES DE L'A HT CAM

Ces édifices sont les dernier's de cette form e artistique et nous


ne revoyons dans la suite aucune manifes tation, aucune trace , aucune
influence même de l'art cubique ou de l'art mixte, fait 1JizalTe qui
acc use encu r'e la situation étl'llnge de cet ad dans la civili sation
came, 11 semble qu'il y ait été comm e une eXGCption , ct qu e la vraie
psse nce de l'ad cam so it la form e primitive et ses llérivés , Les pl'in-
cires constitn.tifs de ra1't l";am ne sont pas appliqués dans le sys tème
cnbiqu e avec la même rigueur, On n' ysen t pa.s aussi bi en le monum ent
co mposé pal' répétition , Les éléments y sont les uns par rappor-t aux
autres plus ind épendants; rapplique n- e~ l qu'exceptionllellement une
réduction du petit édifice ct n'a pa.s avec la baie d'entrée la mêm e
relation fr-an che qu'on voit entre la petite ni che d'art primitif ou le
cheve t avec le pl'cmi er corps de la pur-te ou de la fausse ni che, La
fausse pu rte es t traitre plus co mm e form e ind épendante de la cum-
pusil.i on générale', et le parti de fusion de ses frontons avec ceux des
fausses ni ches cn fail un élément presque unil/ue ct sans r'apport avec
la porle; il monte de fond et appat'lient plus il l'en 'emble l/u 'au
corps même ou il cha cun dl's étages, La dispositiun pyramidale des
pa l'ois da ns ce dai li S l,li ifi ces est la négation mL'm e du pl'i flcipe de
sy métri e, tan di s qu e la loi de proportionnalité des é l(~m en t s réduits
n'a presrlLle P;lS li eu de s'appliqu er ici,
De même, son apparition cl. sa di sparition semblent un douhl e
mys tère, TClltOIl S, sin oll d' élucid cr lc rait, au moins d'y jetrr' quel-
què IUlllière,
Ce qui est le plus bizarre dan s l'apparitiun de l'art cub ique, ce
n'est pa s ce lte appal'ili on même, mai s le mom ent où ell e se prodllit.
La (lrpsence silllllllanre des plus beaux monuments ùe l'art primitif
et des prem iel's essais de l'art cubique, s'cxplique, ell e, aisémen t:
on peut y voir les deux solutions d'un même problème, la recherche
d'une consenation plu s sùre dr.s édifi ces que la situation du pays
exposait chaq ue jour- ~l dcs risques fréquents d'incendi e, Dans le pre-
mier cas, l'édifice léger es t tout enti er traduit en briques; ùans le
second , les par-ties illféri eures les plus exposérs sont seules traitées
LA PÉRIODE PRIMAIRE: L'ART CUBIQUE ET MIXTE 549

en matériaux incombustibles; il est naisemblable que ce lte solution


est fort ancienne, et que ce mode d'édification fut importé en Indo-
chine avec le système de construction entièrementlégère, Mais pour-
quoi , après le splend id e développement de la série Mi San Ai' voyons-
nous l'art subir comme un temps d'arrêt, et pourquoi dans la suite ne
retrouvons-nous aucun des détails si exquis des premièl~es construc-
ti ons robustes cie Mi San? Pourquoi enfin l'art cubique semble-t-il
se subst ituer, au lend emain de cette éclosion splendid e, à cet art
primitif qui semble en pleine vigueur' ? La raison en est peut-être
très vu lgaire et très simple, Conçue sous l'émotion bien légitime
dc la perte brutale d 'un sanctuaire aussi vénéré que le temple de
Bhadreçvara, la construction énorme de Mi San At peut avoir effrayé
les successeurs de ÇarpbhuvaI'man par la dépense inouïe et l'effort
prodigieux qu 'elle ex igea, Peut-être se r ejetèrent-ils sur la solution
mixte qui présentait à premi ère vue tous les avantages de la con-
sb'uction intégrale ; et quplque temps après, lorsqu'ils constatèrent
quI' GeUe soluti on était trompeuse, est-ce cette form e intermédiaire
il laquelle ils s'étaient accoutumés, qu'ils transcrivirent en briques
plutôt que la forme légère momentan ément abandonnée? Peut-être
aussi, si l'on se rapp elle l'étrange similitud e de l'art cubique avec l'art
javanais, faut-il voir plus qu'une simple coïncidence dans l'épanouis-
sement simultané de ces deux a1'ts au IXC siècle. On serait alors pres-
que tenté de se demander si le gmn d mouvement d'expansion hin-
doue qui couvrit Java de splendides monuments ne s'est pas étendu
jusqu'au Campa, y faisant refl eurir une forme qui y avait déjà des
racines, mais qui , moins ad équate à la pensée éame, ne s'y était pas
complè tement développée jusqu'alors. Cp,pendant l'histoire est muette
SUI' cette qu estion et ne nous parl e que d' incursions de pirates, et il

serait dangereux, dans l'état de nos connaissances, de nous aventurer


sur ce terrain.
Aussi obscure est la disparition totale de cet art cubique, Que les
deux formes aient subsisté parallèlement sans se nuire. c'est ce que
Je mélange cl ' éd ifices d' art primitif et d'art cubique à Mi SaD et à
J

1150 :L ES DIVERSES rf:R IODES


•DE L'AR T è'A~l

Nha Trang prouve surabondamment. Ils ne devaient pas tarder à se


fondre dans l'art mixte, et ceUe fusion semble indiquer la solution du
problème. Il suffit en effet de remarquer quels éléments de chaque
arl prédominent dans cette combinaison. L'art cubique n'y apporte
que son décor spécial, l'art primitif y fournit les lignes, les dis-
positions principales, et, s'il y introduit un élément de décor, c'est
justement celui qui le caractérise par excellence et qui semble le plus
opposé au parti lourd ct robuste de l'art cubique, la pièce d'accent.
Que l'on vînt à négliger le décor dans cet art mixte, et les seuls élé-
ments d'art primitif subsistaient. Peut-être le transfert de la capi-
tale au Binh Bjnh au début du XIe siècle favorisa-t-il cet abandon,
car pOUl' une mison de temps ou d'économie, nous l'ignorons, nous
voyons tous les nouveaux édifices qu'on y construit perdre leur riche
ciselure extérieure.

Avant de quitter l'art primaire dont nous venons d'examiner les


deux formes concurrentes, il nousfaut noter quels éléments leur sont
communs.
Dans une note générale et qui a rapport à la composition même
des édifices, observons que la forme du sanctuaire n'est pas alors
stéréotypée, comme elle le sera plus tard, au plan carré et à la cou-
verture en pyramide. D~e nombreux exemples dans l'art primitif, sur-
tout dans la série de 1\Ii SO'n Ai' nous présententle plan barlong et le
sanctuaire est ainsi une véritable salle à deux pignons. Pô Nagar de
Nha Trang nous en fournit deux autres exemples avec l'édicule S.-E.
et la tour N.-O. L'architecture cubique, au moins dans ses origines,
nous offre l'exemple de .Mi SO'n Fi'
C'est encore, à l'intérieur du sanctuaire, la présence en plan de
grandes niches partant du sol même, sur les axes; elles se retrou-
. vent peu profondes en Ci de MiSo-n, nettes en A'4 et dans l'ad cu-
bique aux sanctuaires de Hoà Lai, à la tour centrale de Pô Dam, dans
la. tour principale de Bông DuO'ng. C'est la présence enfin du soma-
sütra qui se rencontre en At à Mi SO'n, dans le monument primitif de
LA PÉRIODE PRIMAIRE: L'A.RT CUBIQUE ET MIXTE 551

Nha Trang (1), dans la tour principale de ce temple d'une part, en Fi


et C1 de Mi Scm de l'autre, système qui ne reparaît plus qu'en un seul
instant, dans la période archaïsante, en E4 de M.i San et à Chiên B-àng.
Quelques parties plus décoratives sont identiques dans les deux
arts, surtout à l'origine: ainsi, il Mi San, les linteaux Al' Ci' F 1; le pié-
droit à section octogonale, plus propre à l'art cubique où Fi et A'i en
montrent de riches exemples, mais que nous retrouvons également
en C2 et dans les belles colonnes B14 ; c'est enfin cette confusion de
pilastres que montre Khuang My. La présence de ces éléments com-
muns prouve que les deux arts ont puisé à l'origine en une source
commune, celle-ci même venue de loin, et déjà déformée, et que la
traduction en deux méthodes de construction différentes tendait len-
tement à diversifier.
Quelques éléments empruntés à la sculpture permettront de ca-
ractériser encore dans sa généralité l'art primaire. La sculpture orne-
mentale y offre dans l'art primitif une forme déliée et mouvementée,
aux rinceaux souples et continus; elle se décompose au contraire
dans l'art cubique en petits éléments qui semblent comme une bro-
derie sur un fond. La décoration animale garde une très grande
franchise et un naturel véritable dans les deux formes artistiques,
mais son emploi est bien plus grand dans l'art primitif. Dans la figure
humaine, ces deux qualités, très accusées, différencient nettement
cette période de la suivante. Happelons ici quelques éléments de l'his-
toire du costunie qui serait un moyen de classement aisé. Le sampot
et le sarong sont généralement ornés en avant ou en arrière d'un long
pan ou d'une écharpe qui tombe droit ou voltige. La série des coif-
fures en cheveux sans décor, flottants, en chignon rond ou haut, le
diadème seul ou enfermant un chignon rond, le mukuta à étages
simples, sont caractéristiques de l'art primaire, au moins pour les
personnages marquants, et la dernière coiffure est propre plus
spécialement à l'art cubique. Parmi les bijoux, disques d'oreilles

(1) Ce somasutra n'est connu seulement que' par sa mention dans l'inscription 38..\.
552 LES DIVERSES Pf;RIODES DE L'ART CAM

et anneaux multiples de lobes disparaissent après la première pé-


riode.
Si, pour conclure l'examen de cet art, nous jetons un regard en
arrière sur les observations contenues dans les deux derniers cha-
pitres, nous sommes amenés à considérer cette période primaire
comme la plus belle de l'art cam, celle où l'art présente en toutes
ses parties les caractères les plus nets de franchise et de liberté
féconde. La période suivante nous conduira par un classicisme étroit
aux plus lamentables déformations, ct cet art, né dans une forme
presque parfaite, s'achèvera dans des motifs informes à peine dignes
du dernier sauvage.
CHAPITRE V

LES DIVERSES pf~RlODES DE L'ART CAM: LA pfmIODE SECONDAIRE

Éléments communs entre les trois styles de la période secondaire. - Art classique.
- Art pyramidal. - Art dérivé. - La sculpture. - Édifices hors série, Dml"ng
Long et l'hô Hili.

La période secondaire n'est dans son ensemble que-Ia décadence


continue de la forme principale de l'art cam, l'art primitif. CettE!
décadence n'est pas régulière. Simple transformation au début, l'art
classique montre moins de différence entre ses monuments et les
derniers de l'art primitif, par exemple le !talan principal des Tours
d'argent et Pô Nagar de Nha Trang, qu'il n'en existe entre ce même
Pô Nagar et la tour Al de Mi SO'n. En revanche, la chute est rapide
entre l'art du Binh Dinh et celui qu'ouvre la tentative archaïsante
d'Harivarman III au Quitng Nam. Elle ne fait ensuite que s'accélérer.
Dans les monuments de cette double série, le plan le plus géné-
ralement employé paraît à première vue être le plan réduit. En fut-
il ainsi dans la réalité? Bon nombre de bâtiments ne montrent plus
trace de vestibule, et l'absence d'arrachement sur le mur oriental,
comme le peu de hauteur de la porte, semblent indiquer la présence
ancienne d'un vestibule disparu: la baie d'entrée serait autrement
tout à fait disproportionnée par rapport aux fausses portes. Il semble
que, suivant l'exemple conservé par deux ou trois édifices, le ·vesti-
bule se soit alors ouvert de baies multiples: trop fragiles , ces porches
554 LES. DIVERSES PÉRIODES DE L'ART CAM

ont dù, la plupart du temps, disparaître. Les autres édifices offrent un


terme mixte: ils sont à plan réduit si l'on veut considérer que leur
porte est seulement munie d'un avant-corps considérable; ils sont de
plan complet si l'on tient cet avant-corps pour un véritable petit édi-
fic e en longueur.
Les fausse~ portes prennent une saillie bien plus forte en même
temps qu'elles se réduisent beaucoup en largeur; l'effet, déplorable
en plan dessiné, est assez heureux en exécution.
A l'intérieur, le travail de la voùte est de plus en plus négligé;
souvent la saillie des assises n'est même plus réglée et l'encorbelle-
ment n'est obtenu que par l'infléchissement continu, mais irrégùlier
des parements(l).
Le parti ornemental tend à remplacer le décor sur les faces nues
par la multiplication des arêtes mêmes de ces faces. Cette multipli-
cation des plans précède d'ailleurs la suppression des ciselures (2),
mais plus tard c'est seulement dans le jeu répété des arêtes que
réside tout l'effet cherché (3); l'exemple le plus simple est le redou-
blement en plan des pilastres ((). Comme nous l'avons vu, cette mul-
tiplication des arêtes amène la naissance de formes bombées. Le
profil de base et de corniche qui devient constant dans cette période
est le tracé simplifié de la corniche de Mi San Al, déjà formulé à
Binh Lâm et à Nha Trang. Les appliques se réduisent d'abord par
la suppression des décors, puis se recompliquent par la multipli-
cation des plans, qui les amènent enfin à des formes bulbées. Les
pièces d'accent ornementales aux angles extérieurs paraissent n'être
que la simplification de celles du style de Mi San Ai (5), mais celles
des angles intérieurs affectent la forme du makara dont nous n'avons
aucun exemple en place antérieur. Les deux types tendent à se
mélanger et à devenir constants pour un même édifice (6). La pièce

(1) Huog Tlwnh ) LOllr S. de Nha (.) Toul'S d'argentédifjoe S., Nha Trang
Trang. tour S., Mi SO'u G1 , etc.
(2) Tours d'argeut édi fice S. (5) Chièn Dàng , Bàng An.
(3) Mi 80'0 01> Nha Trang tour S. (6) Tour de cuivre.
LA PÉRIODE SECO N D A IRE 555

J'accent se r éduit alors à un e feuille non déco up ée('); souvent un


sl' rpent, qui fMm e nervure, l'appell e d'assez loin l'idée du makara
pl'i mi tif (2) , Notons se ulement que, si la pièce d'accent a cette forme
il l'angle ex téri eur de Po Klauri Gal'ai, la Lnuliiion de l'apsaras y a
sunécu aux angles intérieurs .

ART CLASSIQUE

L'art que nous révèlent les Tours d'argent, sudout la principale


l'l l'éd ifice S" es t encore des plus remarquables, L'amol'tissement,
qui a suivi son cours normal, affecte dans sa form e nouvelle un
padi très fran c, plus t'mnc même que l'espèce de r éducLion de
ka/an qu 'il était à l'ori gine, et se fond mieux avec l'ensemble,
\féanmoins la multiplication des assises semblables amenant la
l'ôprtition trop rapprochée des pièces d'accent angulaires, ne va-
riant que par lem taille, a quelque chose de froid et d'ennuyeux,
Les fausses portes, malgré leurs décors r épétés, n'ont plus le
charme d'une claire composition comme celle de Binh Làm , ou
la richesse profonde, dans l'esprit même de la composition, de
cell es de I(huO'n g My, Cette éternelle ogive qui s'orne seulement
tl e la ciselme de ses feui lles ra mpantes montre, malgré la pl'ofu-
sion du décor, la même froid eur que les amortissements.
Ce tte froideuI' s'accuse davantage il, Thll Thi ~ n et dans les ToUt's
de cuivre ct d'o r' , Il se mble d'ailleurs que J ~ns co LLe forlll e nou-
vell e, avec l'intention bien marquée d'augme nter la hauteur totale
par J'étirement des étages, les différe nces de largeur se réduisent;
l'amortissement tend alors à être r ejeléau dehors, ef. pOUl' éviter
ce lle difficulLé, le pilastre d'angle reço it une saillie (3) et so uvent un e
large nt' plu s grande (4). Mais cct amortisseme nt, que la multipli ca-

(1) MI San BI' (3)· TOllr de cuivre


(2 ) Phlxae T,ah , PÔ Klauil Garai. (4 ) Chièn BilOg tour S.
1

556 LES DIVERSES P É:RIODES DE


• L'ART CA:\1

tion des assises horizontal es alourdit encore, parait alors écraser


ce mince pilastre d'angle, son seul support apparent(i).

AnT pynAMIDAJ,

Ce qui caractérise cette forme d'art, qui s'étend sur la plus grande
part de la période secondaire ct, avec Bang An, a ses débuts dans
l'art primaire (vers 820) (2), est le parti, tout nouveau pour nous, des
superstructures en pyramides curvilignes. Elles sont, dans cet édifice,
employées à la · couverture d'une tour octogonale (3) aussi bien qu'à
ceBe d'édifices rectaJigulaires, et il paraît en avoir été de même à
Chanh L<), monument apparenté par ses décors à la tentative ar-
chaïsante de la fin du XIe siècle. A Nha Trang, tour S., en 1143,
l'édifice est à hase carrée. L'exécution est peu soignée et le pro-
cédé de construction déplorable; la voùte n'y était constituée que
par deux parois de briques nnies ensemhle par un énorme blo-
cage de terre à briques. L'édifice présente non seulement le sys-
tème de multiplication des arêtes déjà signalé', mais aussi le
• bombement des fac es qui en est la r ésultante, aux fausses portes
et aux appliques.
On serait tenté de voir dans les tours de Hung Th{tnh (fig. 168)
un état antérieur du même système de couverture, mais l'abâtardis-
sement des profils et le caractère très spécial de la sculpture mon-
trent ce monument bien postérieur aux Tours d'argent et" aux édi-
fices de la même série. La superstructure n'est pas ici une surface
lisse et continue, mais une succession d'étages réduits, de dimen-
sions égales, ornés d'appliques et de métopes. Aux angles, de beaux

(1) Thü Thi~n. Ile Clulnh L(l et une Condation de même


(li Voir Appen(lice, Ii. 584. form e qui semble, sous le tombcau d o.
(3) Nous ne connaissons au Campa que Vi} Thanll à Caban, la dernière trace d'un
trois exemplcs de monuments octogo- sanctuairc analogue. Voir. Appcndice,
naux: la tour de Bang An, ces vestiges p.580.
LA PÉRIODE SECONDAIRE 55ï

motifs de nüga forment une succession étagée, et le point de départ


est constitué, tl la place où l'on pourrait attendre un~ pièce d"ac-

Fig" 168. -- Ihrug Thi.LUI!.


Tour :'1., face l'i.

cent, par un gal'uga portant une figul'e de Vi~D-u. Malgré la présence


des antéfixes d'angle en nüg(l et la parenté générale de silhouette,
l'édifice se distingue nettement du pràsàt khmèr de l'époque clas-
sique par le plan de base non redenté et la terminaison supé-
1

~58 LES DIVERSES pf~RIODES DE L'ART


• v
CAM

ricUl'c carrée, alors qu'au Cambodge elle est invariablement circu~


laire.
Combien de temps sépare la construction de Hl1ng Th~nh de
celle des sanctuaires édifiés au XIV· siècle par Jaya Sinhavarman lU
dans les vallées profondes de la chainr- annamitique (Il? Crtte r6gion
est occupée aujourd'hui par les Moïs, mais l'on peut se demander,
alors que leur dialecte est presque éam et qu'ils ont conservé dcs
coutumes de caractère hl'nhmanique, si ceux-ci ne sont pas les des-
cendants directs des réfugiés cams, L'un de ces temples, Yan Pron,
parait avoir sa voûte décorée d'une série d'assises horizontales,
ressouvenir possihle de la composition de Hung TIH}.nh, L'autre,
Yan Mum, serait plus proche parent de Bimg An et de la tour S. à
Pô Nagar de Nha Trang, si la voûte ne s'habillait à la base et aux
angles de larges feuilles de lotus d'un remarquable effet décoratif.
Fait à noter, les amortissements de Po Klaun Garai, contemporains,
présentent un système de décor analogue. Pour tout le reste, profils
et ornements, la décadence est marquée.
Quelle peut être l'origine de celle forme spéciale qui se lie si
mal au reste de l'architecture came? Si l'on ne considère que le type
le plus simple, la voûte en pyramide cUl'viligne de Bâng An, on est
tenté d'y vo.Ïr simplement l'application, SUt' un plan carré ou poly-
gonal, de la voûte en hel'ceau ogival, aussi vieille que l'arL bUll. Mais
si, géométriquement, le passage est tout naturel, rien ne l'indique
dans la réalité pmtique: comment cette solution si simple aurait-
elle mis tant d'années à pamllrc?
Faut-il . supposer l'existence - toute gratuite - Je petits sanc-
tuaires où. par économie de main-d'œuvrc, l'architecte eût monté
toute la superstructure en une musse simple, sc réservant cnsuite
d'y sculpter les détüils, et qui, jalllüis tirés de ce premier épanne-

(II La similihulc qui existc entrc les cette date ponr ces tOllrs, mais la datation
décors !le Ih.rng ThZlIlh ct ceux des tours de DuO'ng Long n'est elle-même qu'une
Dml'ng Long, (Ini (Ioiycnt 1'01l10nlcr RII hypo(hèsc.
début du XIII" siècle, MemlJlcrait indiquer
LA PÉRIODE SECONDA1RE

lage, eussent donné l'idée d'appliquer cette forme heureuse à de


plus grands sanctuaires? Il y aurait alors là quelque chose d'ana-
logue il la transformation si curieuse des amortissements .
Des édifices en conslruction légère ont-ils de tout temps pré-
sen té cette couverture simple qui est si indienne - elle existe dans
les bas-reliefs ancien,s, notamment à Bharut (1) - , et quelques vieux
temples ainsi conservés ont-ils amené, par la vénération qu'ils ins-
pÎl'aient, à lïmitation de leur forme archaïque (2)?
Aucune de ces hypothèses n'est bien rassurante, et, dans nos con-
naissances actuelles, je crois que le plus age est de laisser la ques-
lion ouverte.

ART DÉRIVÉ

11 semble qu'il y ait quelque chose de' cruel et d'injuste à faire


commencer la dernière section de l'art cam à l'essai même de
l'enaissance qui fut tenté à la fin du Xl e siècle, sous le règne de Hari-
rarman Ill. Nous voyons à Mi San les architectes répéter dans deux
cons tructions nouvelles, E4 ct D2' deux des plus beaux morceaux de
l'architecture primitive, mais les copies ne sont que des caricatures.
De Ai le soubassement, la base et les appliques, qui peut-être avaient
déjà soufl'ert de cinq siècles écoulés, ne furent même plus compris;
les pièces d'accent perdirent leur carac tère ; tout le décor n'est plus
enfin qu'une mauvaise complicalion de fOl'm es de toule nature, spé-
cialement dans l'é trange fris e il guirlandes pendantes, motif oublié ,

( 1) Il eu exislc un Clll'iCIIX exemplc iufln cllce cambodgiennc, même par l 'in-


Imd lIil (' II pierre dans lc (( rath Il de Drau- termédiaire des tours DI1O'ng Lon g: -l.
pan i (Caves Temple;; uf JIldia, F ERGUSSON 'p arce qn e les détails d e Blin g An mon-
allt! U URGLSS: in-4 , London 1880, p, 116, trent ce mOllluncnt bie u an 1él'ic li l' à celI es-
fig, 227 ), C'est IInc pyramide curviligne, ci; 2° parce qu c ln combinai so n kum ère
bien que sur plan à peu pl'ès carré. nécessile lc plan réduit ct impliquc le
Les aille urs y voienl la copie d ' un c hutte passage du carré initial à une terminai-
tl 'I'l'mile, son circulaire, qui lail ne ttement déCaut
(2 ) Il Il 'y Il pliS li e n de slipposer un e ici.

560 LES DIVERSES PÉRIODES DE L'ART CAl\!

à cette époque et dont la présence ici souligne si nettement l'inten-


tion de pastiche.
Mi SO"Il Dz n'est également qu'une misérable copie de Di; plus
fidèle. elle montre. mieux encore le déclin artistique. Les beaux
partis de sculpture sonL évités ou traités avec une telle sécher~sse
qu'ils sonL comme découpés dans un fond.
Du temple de Linh Thài (1111) (1), il ne reste qu'une tOut très
grossière dont le noyau seul est cam, et des sculptures fort intéres-
santes. Sou assiette élait plus éleYée qu'il n'est ordinaire aux mo-
numents cams.
Une simple analogie de formes nous amène il placer ici l'inté-
ressante série de Plmac 'fjnIt ct. plus hypothétiquement encore, le
laid tympan de 'l'hi 130 .
.Mi So'n BI (1114) est trop ruillé pour que nous imissions juger
de ses disposi tions réelle:; ; il s um t néanmoins de reconnaître dans
la hase une forme à cavet et double quart de rond, ct dans les
colonnes un parti de section octogonale, l'une ct l'autre oubliés
depuis des siècles, pour voir encore ici la lllèllle recherche archaï-
sante.
Nous avons dit que les tours N. de I/oà Lai ct de lÜllwng My
pourmient fod Lien ètre rappol'lées il ceUe période: la copie n'est
pas plus heureuse.
Cette tentative fut vainc, elle ne rouvrit pas une ère nouvelle;
deux groupes de bàtimellls seuls en paraissent la conséquence: ceux
de Chi('n B-àng et de ChàllhLQ. Au Quàng Nam, il peu de distance
. de Mi Sun, les tours de Chièn Dàng marquent, dans le tracé des
voùtes aux vestibules, un sentiment d'utilisation décorative qui est
nouveau, mais est en rel;ttion directe avec le tracé {~légant des petites
voûtes aux niches à luminaire de 7\lî SO"n E4' Leur construction est
déplorable, plus par la médiocrité des matériaux que }lar l'agence-
ment même, qui montre un soin réel, arcs de décharge et pierres

(1) Voir Appendice, p, 589.


tA P}:RI,ODE SECONDAIRE 561

d'assemblage aux coins intérieurs (pl. CXXVII-Bz). Chose curieuse,


bien que d'époque voisine, elles ne sont pas contemporaines, et ici
encore la tour S. est la plus ancienne. Comme les autres édifices de
cette période archaïsante, elle possède un somasütra. La tour cen-
trale fut ajoutée ensuite, puis celle du N., comme le montrent les
différences de saillie des fausses portes. La tour S. présente quel-
ques décors spéciaux et très caractéristiques qui sont répétés dans le
second groupe, le temple de Cluinh LQ, dont il fut question dans
l'art pyramidal; une partie des édifices, notamment celui du centre,
y étaient octogonaux. De nomLreux motifs y sont également semLla-
bles à ceux de Mi San E4' notamment un linteau qui figure le roi
entouré de ses femmes (fig. 90), identique à celui de cette tour.
Le temple G à J'Iii San, exactement daté de f 157, semble venir
après ceux-ci; il nous montre le second exemple net de porche, le
premier étant à Bàng An. La sculpture en est des plus médiocres et
pour une bonne part est exécutée dans des dalles de terre, cuites
ensuite.
Est-ce en cette place qu'il faut classer le temple de Nh~n Thap?
Le proLlème est assez délicat, et l'édifice est tellement i'uiné que
ses proportions, plus que ses forIlles, permettent de lui assigner un
rang. Par chance il a conservé un fragment de tympan qui repré-
sente un Çiva dansant: l'existence au sampot du pan en carquois, si
typique de cette époque, nous permet, à un siècle près, de le dater.
Quelque médiocre qu'en soit la construction, il est bien supérieur
au temple H, qui nous ramène dans le cirque de Mi San; celui-ci
est, comme l'édifice D3 et la porterie K. de Lasse époque: toutes les
formes y présentent l'abàtardissement le plus complet. Nous n'avons
aucune inscription datant ces édifices. mais la similitude complète
des curieuses pièces d'accent de IIi et de celle retrouvée à Nha
Trang et qui ne peut provenir que du sanctuaire de Mat~lingeç­
varî (125G), donne une indication précieuse. Le groupe H nous
fournit le premier spécimen de temple où la salle commune soit
enfermée dans l'enceinte unique.
AN~AM. - H. 36
J

562 LES DIVERSES PÉRIODES



DE L' ART èA~1

Si notre appréciation est exacte, ce monument précède clepeu le


dernier temple intéressant qu'aient élevé les Cams, le groupe de Po
Klaun Garai (début du XIV· siècle). Le sanctuaire montre dans ses
amortissements un curieux exemple de simplification de la masse
et d'application d'un nouveau décor sur cette masse. L'exécution

Fig. HW. - PO I\lallli Garai.


Tour principale, étages, face E. el S.

est bien meilleure que dans les monuments précédents, et sa date


relativement récente lui a permis d'arriver presque intact jusqu'à
nos jours. II permet ainsi de se rendre mieux compte de ce
qu'étaient les autres édifices au temps de leur splendeur (fig. f 69) .
. Peu d'édifices sans doute fment élevés ensuite, au moins en bri-
ques, car malgré leur déplorable construction ils eussent laissé des
traces importantes. Aussi bien le Campa était-il tellement à son dé-
LA ptRIODE SECONDAIRE 563

clin que toutes ses ressources durent être absorbées par la guerre.
De fait, nous ne retTOUYOnS dans le Sud que quelques constructions
assez modernes. Elles seraient, d'après une tradition qui semble très
vraisemblable, des :wn e ou XYlne siècle. Ce sont des ban/mi, où seuls
le plan et les idoles, statues funéraires sans doute, présentent encore
quelque intérêt (1) .. - une construction mixte qui ahrite la curieuse stn-
.. . -;. -.

. Fi,;. 170. ~ Village cam: l'ulei lia Il 1.\ llaluü ..

tue du roi Pô Nraup, au Binh Thu;),o, - et, dans la région de Phan-


rang, le dernier terme de l'architecLllreen briques èaTllc, la lourde et
maladroite construction de Po Romé. abâtardissement définitif ùe
formes qui présentaient encore il Pô Klauù Garai une certaine allure.

A celle heure, les è :uns sont incapables d'élever le moindre édifice,


au moins qui mérite ce nom; ils ne dressent même plus de kut sur
la tomhe de leurs morts, elles TIlOllernes ba/llwi hrahmaniques comme
564 LES DIVERSES PÉRIODES DE L'ART èAM

les mosquées des Cams musulmans, ne sont pas autre chose que d'in-
formes paillotes (fig. 170, 171,172).

Avant d'abandonner celle dernière revue, déterminons les carac-


/ téristiques que présente la sculpture dans la seconde période. Orne-
mentale, elle se décompose au début en petits éléments, d'un type très
spécial, s minuscules, droites ou couchées, ou encore sortes de petits

Fig. 171. - Enceinte de la mosquée de Palei nall~l HallalI.

haricots pointus. Lorsque le rinceau subsiste, on le voit se couvrir de


motifs perlés, puis prendre, dans les derniers: temps, [un; aspect de
lanières et d'entrelacs aux languettes aiguës qui offre une certaine
similitude, sans doute toute fortuite, avec divers décors arabes. La
feuille de lotus, qui a tenu un rôle important dans la décoration came,
prend ici un caractère spécial et des dimensions considérables; les
angles s'enroulent en petites volutes qui leur donnent une impression
toute particulière et en font un ornement des plus originaux et des
plus heureux.
La décoration animale perd sa franchise pour s'enfermer dans
une stylisation souvent maladroite. Le 'lion acquiert un caractère
propre, s'orne parfois d'une corne médiane et de cornes latérales; il
LA Pf;RIODE SECONDAIRE 565

parait se confondre avec un génie humain. La tête de makara se géo-


métrise et se dessine en arêtes sèches; une sorte de corne remplace ou
continue sa trompe .
La figure humaine prés~nte des proportions moins heureuses et
la face tourne aisément à la caricature; le corps s'immobilise en lin

Fig. 172. - Mosquée du même village et son prêtre bani.

certain nombre d'attitudes peu naturelles avant de perdre toute forme


réelle. Le maillot, absent dans l'art primaire, fait son apparition. Le
sampot perd son grand pan tombant qui se remplace soit par un
devantier souvent multiple, sous l'aspect d'une besace, soit par un
décor étrange en forme de carquois ou de corne d'abondance. La
coiffure se généralise dans le type du mukula à étages multiples, en
rangs parfois très serrés, et finit par se transformer en une véritable
tiare ou un bonnet conique; à cette époque appartient en propre la
mitre cylindrique qu'on retrouve dans les derniers costumes royaux .
1
i
566. LES DIVERSES Pf:nIODES DE L'ART èAM

l'ous aYons réscrveJ pour la fin de cet examen deux groupes im-
porLants qui ne se rattachent guère à l'art cam que par leur situation
même. L'un est la trinité imposante ùes tours Dmmg Long, à Van
TuO'ng : elles semblent composées par un architecte lchrnèret doivent
par ,suite dater de la période de' domination cambodgienne au Campa
(début du XIIIe siècle (1); la décoration, par contre, est nettement carne.
Il semble que le maître-d'œuvre étranger n'a pu réaliser sa pensée
que par l'intermédiaire ù'artisans locaux, et ceux-ci nous ont laissé
ainsi un des plus intéressants spécimens de leur sculpture.
Il n'en est pas de mème pour l'autre groupe, Phô lIài, qu'il faut
sans doute r etrancher de l'art carn pour le rattacher à l'art primitif
du Camboùge dont il présenterait le jalon le plus oriental; autrement
la composition de ses portes et ùe ses étages constituerait une ano-
malie étrange dans' l'art carn.
n n'est d'ailleurs nullement impossible qu'après leur construc-
tion, qui sans doute doit remonter au VIlle ou au IX' siècle, ces tours
soient tombées entre les mains des Cams et leur aient servi de sanc-
tuaires.
Deux sculptures doivent de même, à notre sens, être détachées de
l'art carn pour rentrer dans l' art khmèr primitif: l'Uma, qui a reçu
des Cams le nom de lwt de Pô Pan, et la Durga de Liêu Huu; l'attri-
bution à l'art cam de cette derniôre nous avait toujours paru dou-
teuse: sa similitude avec ùe nombreuses pièces d'art primitif lchmèr '
nous permet aujourd'lnii de formuler une opinion motivée. Enfin, il
nous paraît probabl~ que le petit Vi~I).u du sanctuaire S.-E. de Nha
Trang doit êtI'e une importation dp. cette même civilisation khmère
à son ongme.

(1) 1190-1222 (AB\O:'IIF.R , Première asial., janv.-févr. 1891 , 3" série , tome
élude sur les inscriptions tchames, JOl/I'Il, XVII, p.52).
CONCLUSION.

v
L'ART CAM DANS LE DO)[AINE ESTHÉTIQUE.

Sa yaleur comme forme. - Ses défauts comme logique. - QualHés et défauts


de la sculpture. - Résumé ..

Avant de clore cette longue étude, jetons un coup d'œil d'ensemble


sur cet art et voyons quelle place il peut prendre dans le domaine
esthétique qui s'agrandit chaque jour.
Si l'on considère seulement la forme en elle-même, indépendam-
ment de ses rapports avec les besoins de l'édifice et la matière dont
il est fait, il est impossible de dénier à cette architecture un véritable
sentiment des masses et des proportions. .Même ruiné et dépourvu
du mystère impressionnant que donne aux ruines khmères leur en-
veloppement dans une forN serrée, le temple Ai de Mi San, le chef-
d'œuvre du èampa, arrache, lorsque les grandes herbes où l'on
chemine comme des fourmis s'écartent devant lui, nn véritable cri
d'admiration: sa ligne s'élève d'une pureté noble et calme, et sur la
masse solide du corps, étincelant de son rouge p~issant au milieu du
vert iutense des végétations, le détail des fines ciselures se détache
avec une exquise netteté, plaçant sur ces formes robustes une note
d'une grâce idéale. L'opposition si heureuse des pilash'es et des
entrepilastres met ces sculptures en valeur et donne un mouvement
amusant aux vastes parois de l'édifice, avec leur jeu d'ombre et de lu-
mière, sans nuire au large parti de leur composition. Grâce au sys-
tème constant de réduction, aucun élément ne vient détonner dans
l'ensemble ni sortir de l'échelle harmonieuse des proportions. Enfin
.1
568 CONCLUSION

tout cet art de l'Ii San révi\lc un sentiment réel de liberté artistique;
les formes y sont variées sans recherche et la pensée de l'architecte
se plie avec une souplesse remarquable aux différents problèmes qu'il
lui faut résoudre. Nous avons vu avec qu'elle adresse il avait su mé-
nager une transition entre les éléments de dimensions si éloignées
qui devaient former l'ensemble Al - 7 ; il n'y a pas moins de mérite
dans la façon aisée dont le même parti général de composition vient
s'appliquer à la fois à une tour immense, Ai' qui s'élève en hauteur,
à un minuscule édifice tel que B7' ou à des salles toutes en longueur
comme Ci' Dl et D6·
Nous retrouvons les mêmes qualités générales de proportions et
d'harmonie, mais avec plus de froideUl', dans les conceptions de la
période secondaire, ainsi au majestueux et sobre kalan des Tours
d'argent; et presque aux derniers jours de l'art cam, nous revoyons,
mais alors par éclairs, des restes de ce premier sentiment: Lien que
de décadence, un monument comme Pô Klauù Garai fait encore belle
figure.
Ces deux derniers édifices, et c'est là un trait commun de cet
art, tirent un elret puissant de leur situation élevée au-dessus des
campagnes environnantes : les èams paraissent avoir eu un sen-
timent réel du paysage, ct leurs sanctuaires, toutes les fois qu'ils
l'ont pu, dressent leu1" fier pl"OfilsUl' des collines harmonieuses, voire,
à l'occasion, sm des falaises à pic, dessinant leur tache brillante sur
la limpidité du ciel ou sur l'infini de la mer. C'est là un goût spécial
pour la silhouette que tout l'art cam révèle ct qu'on ne trouve pas à
un degré égal dans les architectmes en matériaux solides des con-
trées voisines (1). Tous les éléments sont composés pour se détacher
en arètes vives sur un fond ou sur le ciel, depuis }' ensemble jusqu'aux
détails, et des motifs argus viennent souligner ce jeu franc des lignes.
Il faut louer surtout en ce sens le motif si élégant des pièces d'ac-

(i ) L'art siamoi s ct · l'arl birman exa- 011,s'il s'ogit (10 pran. ou de lhat, n'of-
gèrcnt cptte recherche (les pointes, mais frcnt lilus (l'l'une masse on une pointe
n ' utilisent guère que des matél'Îallx légers, unique.
CONCLUSlON 569

cent, qui n'a SOn équivalent en aucune autre contrée et qui met, dans
les rares édifices où elles se sont conservées. comme la vie intense des
gargouilles hardies de nos vieilles cathédrales.
Si nous vonlons tenir compte, dans l'examen de cet art, de sa
logique même et du rapport qui existe entre la forme apparente et
la composition réelle, la critique doit être aussi sévère qu'elle pou-
vait être favorable au point de vue précédent. Comme nous l'avons
exposé plus haut, cette architecture ne tient compte que de l'aspect
extérieur et celui-ci n'a rien à voir ni avec les besoins auxquels l'édi-
fice est appelé à répondre, ni avec la construction même qui permet
de l'élever. On est surpris et choqué de voir la silhouette extérieure
sans aucun lien av~c la composition intérieure, et, dans une enveloppe
qui indique au kalan une construction à étages multiples - aux édi- .
fices S., un bâtiment à plusieurs nefs inégales - , de trouver un
espace unique couvert d'une simple pyramide creuse.
Deux observations doivent être faites cependant, qui, dans une
certaine mesure, atténuent l'effet de cette critique nécessaire : le
concept d'une architecture vraiment rationnelle, qui lie intimement
la composition extérieure avec la composition intérieure, où la forme
obtenue au dehors ne soit que l'expression même des divers besoins
à résoudre dans l'édification du bâtiment, est absolument inconnue
à la pensée orientale, au moins, et c'est le cas de placer la seconde
observation, quand cette architecture emploie des maçonneries so-
lides. Il semble que la conception naturelle de ces arts est l'emploi
du bois, qui est d'un usage si faCile en un pays dont les forêts pos-
sèdent une réserve inépuisable d'essences précieuses: on est frappé
par exemple de l'opposition très nette qui se inontre dans l'art an-
namite entre le parti heureux et sincère des constructions en bois et
en tuiles d'une part, et d'autre part la maladresse ou l'incohérence
des édifices en matériaux rohustes qui se rencontrent accidentelle-
ment dans les tombeaux pl'inciers de Hué. Autant qu'on peut s'en
rendre compte à travers la transcription en briques, il semble que la
première construction came en bois et en enduits ait été logique et
570 CONCLUSION

heureusement agencée. Cependant le système des arcs légers dut tou-


jours ·être d'un emploi assez délicat, et il ful sans doute assez difficile
d'en rendre l'p,nsemble rigide. L'idée du tirant, qui résoud si simple-
ment, mais si brutalement, cette difficulté, celle de la butée sur des
masses fixes formant contrefort, qui revient au même, paraissent aussi
éloignées de l'esprit architectural des Hindous que certaines formes
spéciales de raisonnement le sont de leUl' pensée, par ailleurs si pro-
fondément philosophique. Nous en .avons une preuve claire dans
l'emploi constant des charpentes à flexion , si lourdes à côté des fermes
occidentales à triangulation, ou dans le système de la voûte à encor-
bellement, qui présente les mêmes inconvénients en face de nos arcs à
voussoirs concentriques, solidement appuyés sur une butée résistante.
La sculpture semble en g<'méral de moindre mérite que
l'architecture; el1e est d'ordinaire peu expressive, môme quand
elle veut faire naître un des sentiments les plus aisés à produire, la
terreur. L'ohservation ne paraît vraiment puissante qu'aux pre-
miers temps: encore l'exécution trahit-elle trop souvent le sculp-
teur; cependant nous trouvons dans l'art éam il ses débuts, notam-
ment dans le piédestal de Mi SanE!, des fragments que ne renie-
raient pas les meilleurs artistes ct qui, hien supérieurs à toutes les
sculptures khmères, le sont encore à la plus grande part des œuvres
de Java ou du meilleur art hindou. Mais ces pièces sont· fort rares,
et l'absence de tolite étude directe du modèle humain conduit
d'ordinaire le sculpteur à la création de corps sans modelé, aux
formes conventionnel1es, qui sont la plaie de l'ad oriental.
Il n'est qu' un point où la sculpture éame se soit élevée, plus
encore que celle des pays voisins, à une véritable maîtrise, c'est
dans son . rôle architectural, et peu d'arts montrent une connais-
sance aussi adroite du mouvement des feuillages fictifs: ils sont
traités avec un si juste sentiment de l'effet décoratif à obtenir et de
l'opposition mesurée des reliefs aux plats des fonds, qu'un même
motif, parti de la cimaise, près des yeux, pourra s'en éleverfort loin,
jusqu'à. la corniche, sans paraître ni, en bas, lourd ou trop détaillé,
CONCLUSION 57!

ni, en haut,grèle ou confus. Il est rare aussi ùe rencontrer un parti


aussi franc ùe mouluration, aussi nettement opposé à des surfaces
plates mais nuancées de ciselures. L'art cam est à ce point de vue
bien supérieur à l'art khmèr : le dôcor des plats se réduittrop souvent
dans ce dernier à une véritable et grise tapisserie, qui ne prend sa va":
leur que sous de rares éclairages frisants, et trop fréquemment creux
et saillies ne sont qu'un prétexte à nn j(~ U nouveau et trOp riche de pe-
tits motifs qui amènent une cel'laine confusion; nous croyons l'art cam,
pour la même raison, supérieur à l'art hindou, qui, par la trop grande
multiplication d.es profils dans le même élément architectural, y di-
vise l'effet, et, par l'absence de grands plats, rend l'impression confuse.
Ce sentiment heureux du décor se traduit à nouveau dans
l'adroite composition des êtres imaginaires qui, comme le gajash?tl!a,
semblent presque naturels. Cette prédominance du sentiment déco-
ratif avait d'ailleurs son danger, et la figure humaine, dès le début
traitée comme un motif aisé ct que le sculpteur sait par cœur, devait
nécessairement s'écarter de plus en plus de la vérité pour finir par
. les hideux fantoches des bam1l1i du llinh Thu~n.
En résumé, cet art, si l'on fait la part de l'écart profond qm
. sépare l'âme orientale de lanôtre, peut compter, surtout à l'époque de
son éclosion, comme une des manifestations non les plus riches,
mais les plus heureuses, de cette pensée orientale, et comme une de
celles qui nous sont le plus perceptibles, ct sa décadence continue,
qui nous étonne et nous blesse, fut plutôt l"œuyre des circonstances
extérieures qu'elle n'était enclose dans son principe même: cet art
a pét'i, non pour les défauts que présentait sa conception initiale,
mais par l'obligation où il crut être de traiter des formes, nées d'une
matière, en une autre dont les lois étaient toutes différentes; non
par l'insuffisance de ses fondateurs, mais par l'abâtardissement
continu d'une race qui, d'une civilisation puissante, devait aux der-
niers jours, sous les coups . répétés d'un sort adverse, retomber au
niveau des peuplades sauvages.
APPENDICE.

A. - COMPLÉMENT A L'INVENTAIRE PROPREMENT DIT.

Intruductiun. - Nina Thu~n : "Vestiges et illScriptiulls !le Phu \..lui; inscriptioll


.1e Nai ; inscription voisine de lloà Lai; Pô Klauù Garai. - KMnh Hoà: PÔ Nagar de
Nha Trang; inscriptions de Lai Cam. - Binh Djnh: Qui Nhan; San Trièn ; idoles de
Thang Dinh, de Qui lIQi; inscription de Bl)i Tin; Buddha de Trung Tin; inscription
de Phu SO'n; sculptures de Ll).c Hoà, de ChÇl' Phu Bà, de Go Thi ; vesliges et statue
de Khénh L~; inscription d'An Thul~n; citadelle de Thành Cù; dépôt de Binh Binh ;
sculptures de TlÎn Kieu; de Thii Thi~n; vestiges de Thông Hoà ; sculptures de èaban
et de Th~p Thap; inscril)lions de Kim NgQc, de Kim Chàu. - Qu'::ng Ngiii : inscrip-
tions de Long Thành, de Châu Sa, de Phu Qui. - Quang Nam: Khành ThQ Bong;
sculptures à Phu Hung et à KhuO'ng My, à Bong DuO'ng; ve!tiges et stèle à lluO'ng
Quê, à Trà Ki~u; stèle de Phil Thul!n; vestiges et slèle à Ll).c Thành; monument et
stèle de BàngAn; trésor et inscriptions de La Th<,> j sculptures de Thi Bô et de Thùy
Bo; inscription de Bô Mung; vestiges aux Montagnes de marbre j sculptures de la
Banque de Tourane; vestiges et stèle de Hoa Què; inscription de Thl).ch Bich; ves-
tiges et inscription de DuO'ng Mong ct linga de Tièn Ttnh; vestiges et inscription
d'An Thùi; sculptures de Phu Lam; Mi SO'n. - ThÙ'a Thiên : inscriptions de Linh
Thlii; grottc de Phu Gia; vestiges ct tympan dc Luang Van et de Co Buu; image de
Phu 0; vestiges à Chièt ni; sculpture à Tien Non; vestiges à Lai Bang; tours de
Liêu Coc; tympan [le Thanh Phuc ; sculpture~ de ThuO'ng An XÙ, de Phu Oc, de Buc
Trong lIa, d'An Lô, de Buc Tl'ong; vestiges ct sculptures de Ml Xuyèn ct de 1\Iy
Chanh; vcstigcs à l'hu.Jc Tielt, à Vinh XuO'ng Tong; stèle de Phu LuO'ug; inscrip.
tion de Hué; .rasuTi balttu de Con Hén; vestiges 8ur ·l'Écfan du Roi; pagode de Confu-
cius; citadelle et inscription de Lai Trung; sculpture de .Làng Ngoi. - Qu~ng Tri:
vestiges de Co Thitnh et de Nhan Biêu, inscription; vestiges dans le phù de Tri~u
Phong: vestiges à Ngô Xâ Tây ; vestiges et sculptures il Ba Nghi ; vestiges à Ai Tu,
à Lai Phu&c, Il Tmng An,à Phu.Jc My, à Bich Khè, à BJng .llùo, il lIa XÙ, à Ilà My,
à An Hung, il Phu Ang ct à Phu Lièn; vestiges il Bich La Bông; vestiges et sculp-
tures de Phu&ng SO'n; vestiges à PhuO'ng Ngl).n, il Phu Luu, à Linh An ct à Vù Thu~n;
vestiges à B,~i lIào, à Diên Ngao, à Qu;ng Bièn, My LQc·, Vitn Tll'I1ng, An TI'I~ch, Muc
Li' , L~ lIuyên el Vitn Iloà ; inscription de Hà Trung; vestiges il Phu&ng S,')i ou L~ch
5H APPENDICE

Tân; ,·esliges et sculpturcs de Truang Xli; vestigcs de Lièm Công Bông. - Quâng
Binh : inscription de nac H1.l ou (le Ron. '--- Pays Moï : temple et inscriptions de
. Yan Pron. - Cambodge et Laos. - Musées et collections particulières: Musée
de l'École française d'Extrême-Ori en t, dn Trocadéro ; collections particulières. -
Conclusion.

Depuis la publication du premier tome de cet Inventaire, des


découvertes importantes ont été faites en Annam, notamment celles
de nombreuses inscriptions; - quelques édifices se sont ruinés ou ont
~ été démolis ; - quelques pièces ont été perdues ou déplacées: ainsi
toutes les inscriptions cons(;nées dans les Hésidences ont été réu-
nies au musée de HanOÏ, et les indications de position contenues dans
l'excellent inventaire dressé par M. Cœdès (1) ne sont plus exactes;
nous mentionnerons ces déplacements dans notre table des inscrip-
tions. Toutes les autres modifications ou additions seront signalées
dans cet Appendice sui rant l'ordre mèll1e des descriptions de l'In-
ventaire proprement dit auxquelles elles se rapportent ou entre le~­
quelles elles s'intercalent (Z).

NI:"II TIIUÂN.

P. 77. - Vestiges de Phu Qui. - Ces yestiges, signalés par le


R. P. Durand, sont les l'estes d'un groupe de trois édifices complète-
ment ruinés qui s'élevaient non loin de la chrétienté de Binh Qui,
sur une petite éminence située il 800 mètres de la l'on te, au centre
du triangle formé par les .hameaux de Ma Chu (Phu Qui), l'ày :Qui
et Dong Qui (cf. carte de Ph,anrang au 25.000·, édition de no-
vembre i!H 0), sur l'alignement Po Klauil Garai - Pü Romé. Si ]e
petit groupe était orienté . régulièrement, il présenterait l'anomalie
d'avoir son sanctuaire en avant de ses annexes.
(1) Cf. ll.E.F.E.-O., YIII, p. 37. même sur un point conmt, celui rie la
~2) Lo numéro de pagoin<1iqué cst celui page où ce nouvel élément doit s'inter-
Ile la page où commence la Ilesc['iption do caler. Le numéro cst en arrièro du nom
la région , du groupe on de la partie 1\0 pour les points déjà étitdiés, en avant pour
groupe yisée ct, dans le cas d'un point les nouveaux.
nouveall, ou ,1 ' llIIl' inscription nouvelle,
APPENDICE 575

P. 77. - Inscription de Phu Qui. - Elle comporte quatre lignes en l'am, très bien
conservées, gravées sur un linteau. Le roi Parameçvara élève et dole un vihara cn
10:>5 (977 ç.) (i).

P. 97. -Inscription de Nai, canton l'am de Luang Tri, huyçn l'am de Ninh Thulin.
- LeR. P. Durand a découvert en191~ nne inscription an pied du versant S.-E. de
la montagne de J{adü au S.-S.-O. de la lagune de i"Iai. Elle a 3,20 X 1,10 et parait en
tout une réplique del'inseription de Batlin Tahlatl (cf. J. C., l, p. 73).

P. 97. - Dne inscriptionqlle nous n'avons pu encore reconnaître nous a été


signalée par M. Demougeot, agent des douanes, dans le village l'am voisin des tours
de lIoà Lai.

Fo Klaun Garai. -P. 81. - Le groupe a été en 1908-1909 l'objet


d'une série de travaux de conservation. Ils ont porté spécialement
sur la tour principale ct l'édifice S. A la tour principale, toutes les
pièces d'accent qui menaçaient de tomber et celles chues, dont la
place n'était pas douteuse, notammenlles quatre nandin du sommet,
ont été consolidées ou replacées .. Les terrassons, qui étaient à
surface exactement horizontale, ont été soigneusement nettoyés et
tous les joints en ont été hourdés au ciment. Ce travail nous a permis
de reconnaitre le mode d'aération de cette tour: il se faisait par une
cheminée centrale déhouchant sous la pièce terminale qui n'est sup-
portée que par les quatre angles (fig. 21).
Il est il présumer que la tour d'entrée était aérée de même.
L'édifice S. a eu sa terrasse également nettoyée et regarnie,
ses cornes, l'une tomhée il terre, l'autre culbutée sur la voûte,
redressées et fixées; les joints de l'extrados ont été hourdés à
nouveau en tous les points où ce travail s'est montré nécessaire.
Enfin les linteaux de hois ont été remplacés par de solides poutres
de teck.
KIL.\.:\II lIoÀ.

PÔ Nagar de Nha Trang. - P. 113. - ~e grand sra' que nous


signalions a été récemment mis en cultures et ne tardera pas sans

(t) Cf. FINOT, B.E.F.E.-O., XV, n" 2, p. 4!J.


576 APPENDICE

doute à cesser d'être discernable. Il paraît avoir reçu un revètement


continu de l'épaisseur d'une hrique pour en rendre le fond plus ré-
gulier ou' plus Manche.

P . 132. - Insc1'Îptions de Lai Cam , canton de I1à Noi , phù de Ninh IIoà. - Sur la
cô te O. du promontoire qui forme la baie de llialt Cang c t presqu'enface le tra m de
Hoà Cat sont deux insc[·j ptions éloignées (le trois o u quatre cents mètres, à une h eure de
sampan au S. de Lai Cam ct aPl)\'oximativemen t pal' Lat . B G 8t - Long. 1 t8 G 7 f . La
première est gra vée SUl' une paroi de rocher précédant une sorte de grolte basse sons
un énorme bloc de granit qui s'es t lJrisé ct a ét é réparé avec de la résine ct des hr iqucs
par les è ams, semble-t-iJ. Elle consis te en deux li gnes de caractèr es de 0,08 rIe corps,
la plus g['llnde s'allon geant sur 2 m. 8 0, rapp ortant cette r es tauratio n au l'ai Jaya
l'arameçvar avarman 1 (1\. La fa ce d u ro cher es t (liri gée O.-N.-O . Cette grotte est à peu
ri e dis tance de la ber ge rI 'un peli t cours d'cau, le ;X goi Yang. L'autre (2) es t gruvée sur
uue roche arrondie dans le lit même d'un rui sseau, auprès d'une roche plus impor-
tante . Elle ne comporte qlle deux lignes e t uccupe une surface de 0 m . 411 sur 0 m . 20.
Hommage du r oi Prak â~adharm a à Çiya (fin du Vile A.D. )

Bi;\1\ B-i:\11 (3).

Qui NhO'n (Résidence) . - P. t 42. - A la Résidence de Qui Nhon


ost entré, par les soins de M. Sandré, administrateur, un tympan
trouvé en extrayant de la latérite aux emirons des tOUl' S de Hung
Tlu;lllh dont il scmhle provenir. C'est une figurc de femm e accroupie
à l'indi enne, les jambes fort mal exécutées; elle tient deux boutons
de lotus. Les traits sont lourds, la bouche large, ~e nez épaté ; la
coiffure consiste en une mitre en cône curviligne avec légère arête
antérieure. La pierre a les dimensions suivantes: 0,55 x 0,50 x 0,08:-
0,20 centim ètres (fig . 130).

(1 ) Cf. FI[\\OT,
/J.E.F.E.-O .,XY, n 02 , p. 42 . Biuh Làm (6) es t le li on dressé indirt né J. C.,
(t) Ibid., p. H2. l, p. '167, lig. 9; les nOS 8 et 11 n e sont
(3) .M. ROljGIEII , des Servi ces Civils, a si- qu' u ne seul e ct même pi èce, le li on cIe
gnalé dans le Bulletin de l'Ëcole (XV, p.411- Kh anh L{l (l .C. , l, p. -172), et le n O!) est le
4ï4) un certain n ombre de pièces du Binh piédestal de MS' Th'.llIh tlécl'Ït p.1 84 ct
Dinh, du Qu1mg Nam , etc., non portées il Ilessiné dans lu ligure 34. Quant il la
mon Inventaire, pour l a plu s grande par t. pi err e de Go J.oi (3), c'os t une ailléfixe
H y aronfusion surquclques autres . Comme d'angle à lIIigl! sun s intér èt et qui fu t
inscripli ons, cell es cI e Ch ùnh .Mau sont les trouyée à mi chemin de Go Chai (lecture
pièces classées sous la rubrique D,Ji Hllll , vraie cles dits caracti.'res ) c t cles tours de
nom du village où ell es ont é té décou- Dlw ng Loug , clis tan tes tic :iOO fi., el dont
vertes. Comme sculptures, la statue de sali s. cloute provient cc fragment.
APPENDICE 577

Flll'cnt déposées 6galement ft la Hésidcnce par les soins du


H. . P. Durand deux statuettes d'orants mitrés, analogues · il la
figure n° 22 du dùpàt de Dinh Itinh(cf. I.e., I,p.175); ellesprovien-
nent de It<;ti Hlm et étaient déposées à l'église de lt~ti An.

Qui NhO'n. (Ville).-P. 144. -Bon nombre des pierres dont nous
avions prescrit la conservation Cil W07 ont été transformées en
moellons ct utilisées dans la construction de la nouvelle inlirJllel'ic.
Celles qui ont échappé II cet acte de yamlalismc (O,P, S, U, Y,Z)
ont été déposlScs par nos soins h ·la Hésidenœ, avcc les fragments
a et " donnés par 1\1. Hideau au musée de l'École.

SO'n Trieu. - P. 155. - Le H. P. Durand y a trouvé une statue


de femme as~ise lt l'indienne, de 0 Ill. 87 de hauteur, les mains il
plat sur les cuisses tenant chacune un attribut conique. Elle est
adossée tt un chevet terminé par un angle aigu. Elle est vêtue d'un
. saron!'o très court et porte une coiffure à éta
. ncres', elle a un collier
plat ct des pendants d'meilles frustcs.

P. 157. - Idoles de Thang Binh, cantou de Duang An, phù de


Tri Plm6'c. - :\lalgré la bonne volonté du phù, je n'ai pu ayoit' con-
naissance du çivaliliga(1) signalé dans cc village par M. Hougiel' sur
les renseignements de ses émissaires; pal' contre on m'a montré
dans la pagode de X6m Chùa, du hameau de I10ang Long, dépen-
dant de cc village, à deux heures de marche lt l'O. du phù, une sta-
tuette de pierre assise ct adossée à uncheyct; elle a environ
0..18 x 0,12, les bras sont cassés. Le sexe de celte figurine, d'aillc\ll's
pen intéressante, est douteux; cependant les seins pal'aissent forts
pour ceux d'un homme.

P. 157. - Statue de Qui HQi, canton de Nhan An, phù de Tri


Phuac (2). - D'après les renseignem ents fournis par le phù de Tri

(1) cr. lJ.E.l·'.E.-O., XI, Il . 474, n° 1.


(2) Signalée par ~r. TIOlJGIEII, IJ.E.F.E.-U, XI, p. ;'74, nO 2.

~\X ~ .\ \1. - Il. 3i


;)18 .\ PPENDIC E

Plmac, il s'agirait d'une statuette bien consel'Yée de 0 Jl1. 50 de hauteur,


dans la pagode de Seng Chiêu; il m'a été impossihle d'aller la voir.

P. 157. -Inscription de D~i Tin, canton de NhO'n An, phù de Tri Plnroc. -
Près de la pagode de ce village se trouye une inscription de 3 lignes ct ùemie sur une
pi err e ùe 1 m. 4~ sur 0 m. 40. En èam et postérieure au XIIl e siècle lI).

P. i57. - Buddha de Trung Tin, canton de NhO'n An, phil de Tri


Pln.rac. - Cette intéressante sculpture, signalée par 1\1. Hougier (2), est
une figure de Buddha, sculptée en haut d'une pierre droite il section
rectangulaire qui forIlle le corps · d'un serpent dont les sept tètes
l'abritent: elle a les mains dans le giron. Naturellement les indigènes
dôclarent que cette pierre a poussé toute seule et que ses cassures
viennent de ce qu'elle fut fOlldroyôe. Elle sc dresse, en une hauteur
de 1 m. 30, il 200 mètres J e la route de Binh Bjnh, il l'E. et près de
la pagode de Van Thimh, au N. (fig; j :11).

l' . 166. - Inscription de Phu 80'n, canton de 1\:hO'n An , phù de Tri Phmyc (3l. - .
inscription d 'une ligne ell gros caractères, en l'am ct postérieure au XIII" siècle .

P. 166. - Idole de Lq.c Hoà, canton de Dllo'ng Minh, phil de


Tri Philae. - Un çivaliJiga est signalé en ce point, sUrI'enseignements,
par 1\1. Bougier (i), dans la pagode de Hoit My, hameau situé à 2 kilo-
mètres environ au N. de Dinh Lùm.

P . 166. - Sculptures uu village de ChQ' Phu Bà. - Dans les jardins


de ce village, qui se trouve environ à 3 kilomètres à l'O. de Gb
Thj, le IL P. Durand nous a signalù, sur l'enseignements, un certain
nombre ùe pierres sculptl~es qu'il ne HO us a pas étô tlonn(~ d'aller
repôl'el' .

P. li 1. - Idole de Go Th!, village de Xuàn PhllO'Ilg, canton de

(1) Signalée par ~1. ROUGI EII, JJ.E. /0'. E .·0., d'où proviennl'nt les yases inscl"Ïts, I .C.,
XI , p. 4ï4 . I, p. 220?
(2) Id. , nO5. (1 ) Cf. n.EY.E.-O., XI, p. 474, nn 7.
(3) I d., p. 4n. Es t-cc bien le Phu SO'n
APPENDICE 570
Quting Nhiôp, phù ue Tri Phuac (i). - Le H. P. Panis a exhumé ac-
cidentellement du terrain de l'église une statue intéressante, de
o m. 68 de hauteur. C'est une figure agenouillée devant un chevet
orné; ln. main gauche sur le genou gauche tienl un chapelet, la
droite élève un croc à éléphant. Elle parait de la seconde période,
mais d'une époque encore assez Lonne .

Vestiges de Khanh L~. - P. 172. - L'animal signalé p. 172,


ligne 5, est un lion dressé dont la forme est très voisine de ceux de
Dmmg Long, mais dont le faire est Lien plus sec. Le corps porte .
une indication de boutons de seins humains ct les reins sont vôtus
d'~n sampot; les yeux sont à peine cornus. Cette pièce, que nous
n'avons étudiée qu'à notre dernier séjour dans la région, est enfer-
mée dans une pagode au bord de la route d'An NhO'n, du côté N.

P. 112. - Vestiges cl insel'iplions d'An Thu~n, canton de NhO'n Nghia, phü


d'An NhÛ'n. - 5+. Cette inscription que nous avions cru perdue (!), a été rctroU\·ée
dans la maison du culte de ee village par le R. P. DuralHI (3) et signalée il. nouveau par
M. Rougier(~); elle serait du Xll" siècle(5).

P. 172. - Citadelle came de Thành Cù, village d'An Thünh,


canton de NhO"n Ngh'ia, phù d'An NhO"n. - Signalée par le H. P. Du-
l'and (6). Sur CC point; situé il 6 kilomètres de la citadelle de Binh
Djnh, se voienl les restes d'un rempart de terre l'cvôtu de briques,
un réduit central, un ancien canal cam « Thi~n lIiéu », et une chaus-
sée avec un pagodon où est adorôn une informe statue came.

Dépôt de Binh B~nh. - P. 172. - Les troubles de 1907 ayant


obligé d'ouvrir la Porte Hoyale, les pièces que nous y avions rounies
ont été entass(~es sur le rempart môme. L'ouverture de cette porte

(1) Cf. B.E.F.E.-o', IX, p. 618. ment à propos (l'une stèle !l'An Thai qui
(2) Cf. I.C., l, p. 220. existerait aullinh Bjnh. Comme il ne s'en
(3) Cf. B .EY . E.-O., IX, p. 618. trouve pas de ceuom, une confusion sem-
(') Cf. JJ.E.F.E -O., XI, p. 472. ble vraisemblable avec celle d'An ThUl~n.
(:;) lIum:u, B.EY.E.-O., Xl, p. 277, (6) Cf.l~.e.f.'.t:.-()., IX, p. 618.

note 2, .lnnnl incidemment cc l'I'ns.,igllP- .


580 APPENDICE

nous a permis de reconnaître dans le cartouche qui indique le nom


de cette entrée, un fragment de rinceau éam utilisé par les Anna-
mites et qui a servi de modèle pour le reste du cadre. Le décor n'en
est pas nouveau et était déjà représenté dans les fragments con-
servés.

P. i 79. - Sculpture de Tân Kieu, canton de My Thu~n, phù


d'An Nhan. - Tète de Buddha signalée sur renseignements par
M. Bougier (i), et que nous n'avons pas cu l'occasion de repérer.

Thii Thi~n. - P. i7U. - A notre description des sculptures con-


servées dans la tour de ThU Thi~n, il faut ajouter les quelques ren-
seignements suivants, fournis par l'examen d'un groupe de fIgures
qui illustre une conférence de feu Lemire (voir p. 267, note ~j). Des
deux fIgures supérieures, l'une, au musée Guimet, est décrite en ce
point sous]a lettre T. La seconde est presque semblable. Des deux
du milieu, celle de gauche est décrite au même lieu sous la lettre A;
celle de droite, aussi laide, n'a d'intéressant que la fonne un peu spé-
ciale de son fronlal. Les deux du bas sont plus intéressantes. Le
GaI).eça de gauche a la tête ramassée dans les épaules et se détache
d'une dalle presque circulaire; sa pose est .classique; il a des pieds
humains. La dernière figure est un tympan grossier qui semble
représente!' Indra assis à l'indienne sur une tête d'éléphant la trompe
relevée 1t droite. Les attributs sont indistincts; la coiffure est une
sorte de tiare conique (2).
A 500 mètres it l'E .. de la tour, sont les restes d'une pagode
ruinée précédés d'un piédestal octogonal et de deux porte-hampe
qui sont tIcs liitga utilisôs. Le piôdestal, à mortaise rectangulaire,
sans cuve, est orné de perles et de lotus; quatre lions, malheureuse-
ment brisés, occupaient les faces opposées (pl. CXXI-F). Des deux

(1)Cf. B.E.F.E.-O., XI, p. 474, nO 4. été décrites par le docteur II. Stiinner,
(2) Ces trois pièces, actuellem ent ail R.C.A.J., 1!)J2, p.19;; et fig. 1 il 3.
mll~ée royal d'elhnographie de IIl'l'Iill, ont
APPENDICE !i81

linga (pl. CLXXXIII . Aet B), celui de l'O. est circulaire ct. chose
anormale, est ornô à la base d'un rang de lotus de la forme spéciale
chère 11 l'art secondaire. L'autre, plus ' curieux encore, est ù neuf
pans, et comportait également en bas un double rang de lotus. Pur
mauvaise ch::tnce, ' l'entaille pratiquée soigneusement sur l'un et
l'autre pour Hxer le mtlt, y a fait disparaître le filet du li1iga s'il a
existé. Des statues nous avaient été vaguement signalées dans cc
lieu; il n'en reste plus trace aujourd'hui~ pas plus en ce point que
dans les deux autres pagodes du village.

P. 184. - Vestiges de Thông Hoà, canton de Nhon Nghia, phù


d'An Nhon. - Le R. P. Durand nous signale dans ce village les
ruines d'un sanctuaire où sc voit un blocscnlpté d'une forme très
particulière. C'est un tronc de pyramide carré ct bus, dont les angles
sont ornés d'une feuille. La surface supérieure aurait pu recevoir une
statue ou mieux son piédestal. La pièce a 2 m, 07 de côté ct une épais-
seur d'une soixantaine de centimètres. Aux environs de ces restes,
sc voient de nombreux tertres où des débris de briques affleurent.

Caban. - P. 198. - Le rnalwra indiqué par le R. P. Durand


et mentionné p. 202 (lig. 32), est cn réalité la belle tête d'un lion
dont le corps paraît enterré sous les décombres et les racines de
l':trbre, poussé au-dessus.
Le tombeau de VÔ Thanh, où se trouve cette pièce, s'élève sur
les fondations d'une tour octogonale came, et les murs de latérite qui
l'enlourent ne scmhlent pas avoir une autre origine.

Thâp Thap. - P. 207. - Les sculptures intéressantes quise trou-


vaient en ce point ont été détruites, il, l'exception du tympan L, de
la slatuette 0, et d'une partie de la pièce IL rosaces H, pour
fournir des matériaux à de nouveaux aménagements de la pagode.
C'est une preuve nouvelle de la nécessité du transport . pour toutes
les pièces isolées, dans un musée de conservation.
,
582 APPENDICE

P. 217. - Inscription de Kim NgQc, village <le Thanh SÜ'n, canton de Viin SÜ'n;
hUYt)n de IIoài Ân. - 55. Cetle inscription qui paraissait perdue sous le nom de
(Làng) l\ièm NgQc (1. C., l, p. 220), a été retrouvée par M. Rougier (1).

P. 217. - Inscription (35) tIc Kim Chàu (localisation incomplète), désignée dans
l'Inventaire sons le nom fanti! de mm Cllùa (1. C., l, p .. 220). La perte de cette
inscription l'st confil'mée par le renseigul'ment suivant recueilli par M. Rougier ;
elle aurait été enlevée de la pagode par un prêtre indigène. Par contre noIre colla-
boratenl' a relrouyé dans celle-ci un support de linga (2).

Qu~bG NGAI.

P. 223 . - inscription do Long Thành, canton do l'hô Van, huyçll lIe BÛ'c Phb.
- Celle inscrilliion , en assez bon élat, cs l gravée snr un rocher IIU bort! de la mer,
près de la pointe Sa HoÎ. Elle mesure 1 m. 70 x l m . 30 ct comporte dix lignes de
caractères dout 10 corps Il 0 m. 05 de hauteur. Elle Il t~té signalée pal' M. Vinet,
agent des douanes, et eslamp~e llUr le n. l' . Dllranl1(3 ). Près de cette inscription cl SUI'
la face d'unc roche voisine sont quelques caractères eHacés.

Inscription de Châu Sa. - P. 236. - Sanskri t ct èam; commémoration de la fon-


dation en 893 (8i5 ~.), par un haut fonclionnaire èmn, d'un linga nommé Indradcva,
et en 903 (825 ç.), par le mème, (l'une image de Çiva sous le nom de Çri Çaùkarc~'a (4).

P. 237. - Inscription de Phu Qui, huyçn de lliuh SO'll. -Pierre inscrite de trois
lignes tronquées, en éam, ne donnant qu'une énumération de rizières (5).

QUAl'm NA.."\1.

Khanh ThQ Bong. - P. 244. - Le Buddha inscri t signalé en ce


point a été transporté par les émissaires de M. Rougier iL Faifo et
s'est perdu depuis.

P. 245. -.M. Ferez, garde principal, qui fut pen-


Phu Hrrng. -
dant quelque temps délégué au poste administratif de Tarn Ky, nous
a signalô un cerlain nombre de pièces tames dans la pagode Il de la
Mare des lotus » ~t Phu Hung. Les clichés qu'il nous en a envoyés
permettent d'y reconnaître

(i) cr. B.E.F.E.-O., Xl, p. 4i2. (4) Cf.HUIlER, B.EY.E.-O., XI, p. 282.
(f) Id. (5) Découverte pnr M. Rougier, B.E.F.
(3) cr. B.E.F.E.-O., IX, p. 4f:{ etp. 618. E.-O., XI, p. 474.
APPE.NDICE

Une figure de Brahma, à trois tètes visibles, fragment d'un


tympan;
Un Gal).eça avec tiare ou 1nukuta à plusieurs étages de décor,
dans la pose classique, et qui, contre l'ordinaire, possède ses deux
défenses;
. La moitié supérieure d'un tympan représentant un Çiva combat-
tant analogue aux deux pièces qui semblent provenir de Trà
Ki~u;
Deux dviirapiila dont l'un appuyé sur une massue;
Plusieurs apsaras;
Des lions, dont l'un paraît ancien, et une sorte d'antéfixe en
forme d'oiseau devanl une espèce d'applique;
Toutes pièces qui semblent provenir, autant qu'on peut juger
d'elles tt travers les déplorables restaurations annamites, d'uu édi··
tice de la période secondaire.

P. 267.- KhU'O'ng My. - M. Ferez a également trouvé iL l{hucmg


My un tympan an'.llogue tt celui représenté figure 53, page 267,
tome l, entier sauf le garurja.

Dong DU'O'ng (1). - P. 281. - Dans un des tertres de décombres


que nous avons signalés aux environs du grand temple a été trouvée
par M. Rougier (2) une admirable statue (Musée de Hanoï: D 22. tOI).
C'est une figure de bronze, fondue il cire perdue, d'une exécution
très remarquable, debout, les avant-bras en avant; elle étail sans
doute dressée sur un support formé d'un double bouton de lotus.
Est-ce une pièce d'importation't Est-elle réellement camB? Le ùodhi-
saUta donné par Mgr. Van Cammelhecke (3) montre lt quelle maîtrise
les Cams étaient arrivés dans l'art du bronze, au moins pour les

(1) Le mot DlfO'ng, dans le nom Bong (fi Cf. n.B.F.E.-O., XI,p. 410 et fig.42,
Dmrng, est une déformation méridionale 43,etn.e.A.I., 1912, p. 211 ct pl. IX ..
du mot Dàng signalé par le R. P. C _mll~ln; (:!) Cf. I.e., 1, p. 513, fig. 133.

(n.E.F.E.-O ., V, p. 194); Bong DuO'ng a


donc le ~ens de « plaine sacrée».
584 ,\PPENDICE

petites pièces. Cette belle figure est entrée par les soins de 1\1. Rou-
gier au musée ùe l'J~co]e.

P. 283. - Vestiges et stèle de Hu-O'ng Quê , canton de Xuân Phu


Trung, huyt;m de Qnü San (1). - Ces vestiges, découverts par M. Rou-
gie .. , sc tT'ouvent près du centre administratif du huyên. On y voit UII
Nandin, une cuve h ahlutions circulaire (0 m. 80 de diamètre), un
tympan sculpté ct une statuette de femme. Celle-ci, de 0 m. 35 de
hauteur, aux seins volumineux, porle Hne tiare incomplète. Quant
au tympan, il figure une divinité dansante, vêtue d'un pagne avec
pan en avant; une ceinture passe sous les seins qui sont forts; elle
porte en outre un collier et est coim'~e d'nne tiare. Deux petits assis-
tanLs l'accompagnent. Hauteur du tympan: 0 m. 90. Un puits voisin
contiendrait d'antres sculptures.

P. 283. - Inscription de HIl"O'ng Quê. ~ La stèle mesure t m. 45 x 0 m. GO


x 0 m. 50 ct est inscrite sur deux faces cie A, 21; R, 25 lignes . Elle est en l'am. L'in-
.... ocation au dieu Harinan<laliilgeçvara est due au Pu Iyait ÇrI JayasiJp.havarman,
en 1H1 (1033 ç.) (1).

Vestiges et inscriptions il Trà Ki~u. - P. 288. - 1\1. Hougier (3) y a


découvert une dizaine de sculptures non encore signalées, une stèle
de 2 mètres, martelée et dressée en place (?), et une autre dans la pa-
gode du village.
An même point aurait été trouvée et de là transportée à Faifo,
d'où elle entra au Musée de Hanoï sous la cote D 3 f f .12, une ancienne
statue nettement khmère dont la présence en cc lieu étonne. C'est
une Hgure debout qui put avoir quatre hras et dont le torse est
couycrt d'une série de rangées de petits personnages assis ; une 111e
tl'autres plus importants posaient sur le sampot, dont l'indication est
franchement khmèl'e eomme cette disposition de figurines.

P. 307. - Inscription de Trà Ki~u. - De Prakiiçadharma. C'est un bloc cubique


de 0 m . 40, de basalte noir, inscdt de 4 lignes sur une face (4).

(i) Cr. II UHlm , B.EJ.E.-O., XI, p. 13. (3) Cf. IIunER, B.E.F.E.-O ., XI, p. 262.
('l\ Id., p. 14-Hi. (4) Id ., p. 263.
APPENDICE 585

P. 307. - Illseriplion Ile Phu Thu~n . - Outre les veslig4~;; lléjii signalés enee
point, une stèlc y a été (léeouycrw par le (loeleur Bargy, de Fail'o, de 0 m . 90 x 0 m. 70.
Invocation au (lieu "Bhiigyakiinteçvara. Celte in seriptioll, par "l'écriture, semble du
vm·ou du IX· siècle çaka(i).

Vestiges J e L'.lc Thành. - P. 309. - La route nouvelle passe


auprôs d'une pagode ,lont les pilastt'es ,1'0ntl"';0 contiennent des bri-
ques ciselées; on y tl'Ollve également un ft·agment de piédestal
sans intüt·èt; le tout provient sans ,Ioul e du monument voisill.

Inscription de L~e Thành. - P. :110. -La face cachée est inscrite ; en e comportait
22 lignes, Hi en sanskrit et 1 cn èam. On y lit srulcment le nom de Bhatlravarman et
la date 910 (832 ç.)(2).

Groupe de Bang An. - P. 3t O. - Cc monument a souffert depuis


notre première étude en J900, ct l'établissement d'une route voisine
semble hien avoir contrihnù à ces ,l(~gradations. Si l'édicule S.-O.
s'est ouvert par le haut, cc qui ne peut ètre aUribuü qu'li l'action
du temps ct lIe "la végdation, par contre le [JaJasù!lha a <Sté culbuté
et brisé, et l'(~di c ule antérieur N.-E. , dont il ne restait J 'ailleurs que
quelques pans de mur maintenus dans le lacis des racines d'un
ficus , a été si complètement détruit qu'on ne peut plus distinguer
même le lieu Je son emplacement. La coulelll' rouge de la route ne
laisse pas Je doute sur remploi tIc ses JÜcomhres.
Par contre deux fragments ont Ütt'l dépos(;s par une main pieuse
dans la gmnde tour; l'un est un 'l"aBmi baûin de forme ordinaire, mais
avec l'indication de quatre pieds (pl. CXXYII-E) (3); l'autre est une fi-
gure d'apsaras, pièce d'accent, dont la place n'apparaH pas nettement
dans la construction.

P ,8 1:~. - Stèle de Bâng An. - Une petite s tèle a été trouvée par M. Rllher, près
du groupe (le Btlllg An. Elle mesure 0 m. 77 x 0 m. "{(i et comporte Hi lig nes sur la face
A, 17 sur la face B. Le début cl la fin des li gücs sont effacés par l"aiguisage des outils
et la face B est mùtilée(4) . Sanskrit et quelques li gnes en èam. Inyocation au dien
Çrïçiinecvat·a (8 .. ç.)au nom du roi Bhadravarman Il (:il.

(1) Cf. IIURER, B.E.F.E.-O., XI, p. 10. dÎl[ués par erreur comme détachés .
(2) Id. , p. 285. (4) Cf. RUBER, B.E.F.E.-O., Xl, p.s.
(3) Les pie(ls ont peut-être été in- (5) Id., p. 269.
58ü APPENDICE

P. 313. - Vestigêsettrésor de La Th9, canton de Ha Nông Trung,


phù de Bi~n mm. -.M. Rougic!' (1) a trouvé dans 'un tertre de briques
qui marque dans les terrains de ce village l'emplacement d'un an-
cien monument éam, uu trésor composé des pièces suivantes (Musée
de Hanoï: D 22. 711) :
1 Un collier de f 2 grains d'or, retenus par un lien très friahle
0

d'ai'gent et d'étain;
2° Une hague en or, d'un dessin élégant, avec saphir;
3° Un saphir pouvant avoir appartenu à une bague sem-
blable;
4° Un petit plat d'argent assez creux, dont certaines parties sont
dorées: l'intérieur est orné de deux poissons en relief; inscription
très effacée;
~)o Une patène mince ct très polie, d'un alliage où l'argent
domine, inscrite;
6° Une aiguière d'argent dont le col manque, également inscrite.
A côté de ce tertre, sous un pagodon, sont quelques pierres sc'ulp-
tées dont un bas-relief figu/'ant Lak~mï sous les éléphants la
trompe levée.

P. 313. - InscriptiollS de La Thq. - Le plat, la patène et l'aiguière offrent des


inscriptions indiquant que les (Ieux demières pièces, au moins, étaient consacrées au
dieu Çrivaniintaren'ara; cdle de l'aiguil're comporte 2 lignes.

Thi Bô. - P. :H4. - Malgré une correction de nom aimable-


ment proposée par i\LRougier(Bàl\I\l Thùy Bô, déesse delaMaternité,
canton d'An Thai, phù de Bj~n Bàn), nous ne croyons lJaS devoir
modifier ce nom, au moins jusqu'à plus ample informé; car M. Rou-
gier ne paraît pas avoir vu la pièce à laquelle se rapporte le, nom
qu'il propose, et la différence de canton et de phù s~mblerait indi-
quer qu'il s'agit là plutôt d'un fragment nouveau, qu'il y aurait lieu
de repérer et de décrire avant classement.

(i) Cf. B.E.F.E.-O., XI, p. -i71, el B.e.1U., 1912, p. 2H et pl. VIII.


APPENDII.E 58i
Inscription de Bô Mung. - P. 316. - Un minislrc d'lndravarman 11 dédie un~
statue d'Uma et des images de Çiva sous le vocable Mahiïlinga, en 889 (811 ç.)(I).

Montagnes de marbre. - P. 316. - Une grotte contenant des bri-


ques èames nous fnt signalée récemment par le docteur SaUé, de
l'Infanterie coloniale, dans le gl'Oupe de rochers qui s'élève en face
de la station, du côté de la, terre.

Banque de Tourane. - P. 334. - Les sculptures que nolis avons


signalées it la banque de l'Indochine à Tourane ont été depuis trans-
portées dans la propriété de M. Gravelle, aux environs de la
ville.

P. 3:34. - Vestiges et stèle de Hoa Quê.-AuS. de Tourane, près


du poteau 74 de la ligne télégraphique de Tourane fL Saïgon, M. Rou-
.
gier (2) a découvert des vestiges de monument, avec des sculptures
intéressantes, un GaI)eça et un Skanda assis sur son paon', malS
défiguré par les restaurations annamites, et la stl'le qui suit.

P. 334. - Inscription de Hoa Qué. - i m. 20 x 0 m. 63 x 0 m. 30. Inscrite sur


les quatre faces. A, invocation et 17 lignes, en sanskrit; B, 19 lignes en sanskrit; C,
17 lignes en sanskrit; D, ,19 lignes ell èam, plus un çloka en sanskrit; en outre quelques .
graffiti en èam. Fonclation par une famille alliée à la race royale en l'honneur de
Çiva, sous le règne de Bhadravarman 11, et contenant des dates de 898 à 909 (820 ç. il
831 ç.) (3).

P. 336. - Inscription de Th~ch Bich, « muraille de pierre Il. - !tocher inscrit sur
les bords du Sông Thu Bon, à 4 heures cn amont de Nong San, découvert par M.
Rougier (~L Celle inscriplion présente 2 lignes cIe 2 mètres de long en caractères Ile
Hi centimètres de hauteur de corps, très effacés. Le roi Prakii~adharma consacre un
Çiva: un linga, peut-être dressé dans le lit du torrent ct hai gné perpétuellement par
ses caux. Fin du Vile siècle sans doute.

P. 336. - Vestiges ct inscription de Drrcrng Mong dôcollverts


par 1\1. Rougier (localisation incompl ète).
P. 336. ~ Inscription de DuO'ng Mong . - Deux lignes nettes en sanskrit gravées
sur la tranche d'uu socle. l'rakiü:adharma érige un sancillaire à Vi~l)u. Fin du
Vil" siècle san s dOllte (").

(i) Cf. I1um:n, B.EY.E.-O., XI, p. 269. (1) Id., p.26L


(2) Id., p. 285. (5) Id., p. 262.
(S) Id,
5R8 APPENDICE

P. :~36. - Liit!la (le Tiên Tinh (i) (localisation incomplète)


découvert par M. Rougier. - Il existe en ce point une cuve à ablutions
taillée tL même la pierre du sol. et où se dressait sans doute un li1iga
qu'arrosait perpétuellement une source.

P. 336. - Vestiges ct inscription d'An Thâï (localisation incom-


plète), découverts par M. Bougier (2).

P .. 336. - Inscription d'An ThaL - Stl')e de 1 m. x 0 m. 1.8, inscrite en sanskrit


de prose et de vers sur deux faces: A, illyocalion, plus 13 lignes; B, 9 lignes. FOIl-
dation en l'honneur d'Ayalokitec:vara en 902 (824 ç.) (31.

P. 336. - PhU Lam. - M. Ferez nous a signalé dans un


nouveau point. le poste de Phü Lam h Hi kilomètTes de Dông Duo'ng,
.Ieux fragments d'nne statue l':amc en pierre, et, dans la pagode du
,'iIJage, des brom.es de 10 à 2;) GentimNres. il haute coiffure pointue
et qui passeraient pour èlre (le môme origine.

P. 338 et 353. - Mi SO'nA j • -En UH2, instruit par les décou-


vertes des dépùts sucrés dans les tOUl'S de Nha Trang (1), nous avons
tenté la rrchcrche de celui qu'on pouvait supposer encore caché au
fond de la tour Ai' Bien que le piédestal montrùt des traees (l'etrrae-
tion - la cuve il ablutions notamment avait été culbutée SUl' le côté
- , il restait encore en place des parties trop importantes de cc pié-
destal pour qu'on pùl admettre la tentative folle d'une fouille si
hasardeuse au-dessous de ces blocs pesants, et ce n'est qu'un SCl'U-
pule de conservation qui nous arait empêché de tentr1' celte re-
cherche en 1903 : n'ayant alors aucune raison pOUl' attribuer ù la tra-
dition annamite plus de foi sur ce point que sur tant d'autres où elle
. semblait erronée, nous ne nous étions pas cru autorisé ;l modiller la
moindre partie de l'admirable document archéologique que constitue
la tour At. La situation devenue ditrérente. nous avons démonté pièce

(i) Cf. HUBEII ct BOUGU:II, B.C.A.!., (3) Id.


1.912, p. 2'13. (4\ Cf. B,F:,F.F..-O., VI, 291,
(~\ Cf. Hunr.n, n.E.F.E.-O. ; XI, p. 277.
APPENDICE 58!)

il pièce ce piédestal; nous en avons rangé les éléments le long des


parois de la tour, et nous avons pu effectuer la fouille nécessaire,
jusqu'au sol viel'ge , c'est-it-direit :3 m. :J;.> au-dessous du sol inté-
rieur, ou 1 Ill. :3~ au-dessous dn ni \'eau de la cour A.
Notre tentative l'nt complètement infructueuse et ne servit qu'à
réyéler un détail assez eurieux de la pensée bUlle ancienne, senti-
ment que nous ne connaissions encore (lue chez les èams modernes.
Ceux-ci ne réparent jamais leurs monuments ou leurs /rut après
les déprédations des Annamites. Ils semulent COll sidérer la divinité
comme aveugle et incapaLle de discerner l 'inLention pieuse du répara-
tour (1). De mème nous avons constaté L'li Scm qu'il l'ô poque lointaine
intermédiaire eull'e lacunslruclion du sancl.uaire, déuutdu Vile siècle,
et l'installation du piédestal actuel (2) qui parait contemporaine de
A1O' par suite sans doute du IXe uu du XC siècle, une fouill e profonde
a été exécutée au centre de la tour, dans l'intention évidellte, et mal-
heureuserncnt couronnée de succès, de s'emparer du dépôt sacré. Un
nouvCàU dépôt n' y a pas été replaeé par les restaurateurs, ct l'excava-
tion m(~ U1e ne fut pas remaçonllée. Les èams sc sont eontentés de
rejeter dans le trou les déLIais de la fouille, notamment ùes dalles
minces qui semblent ayoir formé la logetle ùu dépot, et c'est SUl' ce
remblai simplement pilonné qu'ils ont installé leur nom'eau piédestal;
la valeur de celui-ci est d'autre part trop grande pour qu'on attribue
à un simple désir d'économie la grossièreté de cette réparation.
La mème fouille nous a permis de reconnaître la présence d'un
dallage de pierre qui nous avait échappé lors de notre grande étude et
de corriger une erreUl' de . notre relevé; les deux couloirs O. et E. ne
sont pas pareils comme nouS les avons indiqués dans la planche LXX:
la voùte tIu couloir oriental part de 0 m. 40 environ plus bas que celle
de l'entrée O.

(1) L'argumcnt que j'ai souvent tenté (2) llUlJEn (B.E.F.E.-O., XI, p. 265)

d'invoquer, tiré ùu contentementqu'éprou- rapporte au piédestal la lecture de la


verait Ic !lieu à voir sa dcmeurc remise en stèlc X de Mi San ct la .Iale 653 r.; nous
état, lorsqu e j'ayais quelques travaux tle avons dit, p.B, nolc 1, pourquoi DOUS
consolidation à Y faire. n'a jamais porté. croyons celle atlrilJUtiull errouéc.
59G APPENDICE

Mi SO'n Ai3' - P. 351. - Nous avons reconnu également la pré-


sence d'un évent au-dessus du vestibule de A13 -

Mï SO'll Af i . - P. 358. - La lecture de la stèle X (74) semble in-


diquer que le piédestal de la tour Afi' et par suite cette tour elle-même,
auraient été consacrés iL Lak~ml; la réédification du piédestal et
peut-être alors la construction de l'édifice Afp dont les ruines subsis-
tent, seraient alors de 751 (653 ç.).

Mi SO'n BI' -- P. 377. - Profitons enfin de cette occaSIon pour


rectifier une erreur qui nous a échappé dans l'attribution de la belle
statue accroupie trouvée dans la conr D. Ce ne peut Nre, comme nous
l'avons proposé (i), la Ilivinité de Mi San Bi primitif, car l'inscription IV,
de 679, mentionne pOUl" cette idole le don d'un koça, ce qui implique
nécessairement qu'il s'agit d'un lùifja.

Inscriptions de Mi So-n A. - P. 337. - M. Buber a réussi à lire dans la face B de


la stèle 73, Il de Mi 80'n(2), le nom ùe Prakiiçadharma. La stèle 75 (X de Mi 80'n)(3)
rappelle la consécration d'un autel luxueux à Lak~ml par Naraviihanavarman, qui
peut être un nom de Vikriintavarman, en 731 (653 ç. ). Nous avons discuté (p. 8,
note 1) l'aUributionde cette stèle au sanctuaire Ai et avons proposé de la rappar-
Ier au sanctuaire A't.

TUÙ'A THlÊN.

Inscriptions de Linh Thâi,109 et HO. - P. 3H. - Feu HubeI' y lut la date tle H89
(HU ç.) (4).

P. 51 L - GroUe de Phû Gia (5), huy~n de Phu L\1c. - Cette


excavation, qui parait taillée de main d'homme, précédée de deux
marches et de deux pylônes de pierre, Ilont un seul suhsiste, est
attribuée par la traditioll aux èams.

(i) Cf. I.e., l , p. 378, fig. 83, et lig. 32 et (5) Nous devons les l'enseignements
33 de la page 377. consignés dans les compléments aux
(2) Cf. Ih.i BER, B.E.F.E.-O., Xl, p. 264. pages 511 à 522 ù M. ESElIlI.\RDT, précep~
(3) Id., p. 265. leur de l'empCl'ellr ù'Annam, f[ui Il bien
(i) Cr. HulI.':u, Jl.E.F.E.-O., XI, p. 260. voulu nous faire profiter tic ses longue:;;
110[(' 1. el, hellrPlises recherches I1n Thiru Thil\n.
APPENDICE 591

P. 512. - Vestiges et tympan de Lmmg Van, canlon de Luang


Vàn, huyi)n de Huang Thùy. - Cet amas de briques, qui semble
creux, se trouve près du Bai Giang au S. par 18 G 25 et i 17 G 06. Tout.
à côté, dans un petit pagodon annamite, sc voit un beau t.ympan qui
montre Çiva dansant sur une victime (~ntre deux assistants. Le Dieu
a 14 bras, dont deux sont l'amenés pal' denmt; les autres, dressés
en auréole autour de lui, semblent placés en des mudra llill'érentes,
ou porter des attriblLts divers. La coiU'ure est le ehignon elassique
il étages de l'art primaire. Le sampot, qui descend jusqu'au-dessus
des genoux, a deux pans lat{~raux flottants. Les bijoux consistent en
colliers, bracelets de poignets et de chevilles. Le personnage terrassé
s'appuye sur les hras. Sa coiffure est du même type; il a des boucles
d'oreilles. Des deux assistants agenouillés, celui de la droite du
dieu a les' mains jointes devant la poitrine, l'autre les mains
croisées.

P. 512. - Vestiges et tympan de CÔ Brru, même hu~' ~n (18 G305


-116 G 875). - Dans un miéu voisin du tertre des ruines se trouvent
une cuve .iL ablutions, une partie du piédestal, et une image fort
grossière ébauchée sur une dalle arrondie de 1 111. 60 de haut sur
o m. 70 à la base. Cette figure accroupie, sallS traits au visage,
pourrait n'être pas came, mais la cuve iL ablutions montre qu'on ne
peut attribuer d'autre origine aux vestiges voisins.

P. 512 . - Image de PhilO, mème huy(m (18G32-116G86).


- Cette représentation, également gl'ossil'l'C et pal' suite ùgalement
suspecte, est sculptée sur une pierre de 0 m. 7ü sur 0 m. 40 de large.
Elle figure un personnage assis il l'indienne sur une fleur de lotus
dont la tige va se perdre de côté ..

P. 512. - Vestiges de Chiêt Bi, huy~n de Phu Vang (18 G325-


11 6 G 96;;). - A côté du tertre de décombres se voit un beau frag-
ment ùe piédestal ciselé qui parait appartenir il l'art cubique.
592 APPENDICE

P. 512. - Sculpture de Tien Non, canLon de Mau Tai, mème


huyèn (18 G 33 - 1 16 G 9:{;;, dans l'anse de la rivière de Huê en face
du J\lang Ca, le saillant N .-E. de la ciladelle annamite). - A rentrée
d'un miéu est dressé un fJajasÎI!lha ('l) de pierre, collier de grelots au
cou.

P. 512. - Vestiges de Lai Bang, llUy(m de Huang Trà. - Le


village lui-même est sur la rive orientale du Bo Giang par 18 G :~:3
ct 11ü G 77,[;. Il Y eut lit deux tours complùtement ruinées.

P. ;>14. - Tours de Liêu Coc, même huy{m. - Les restes de ces


deux tours s'élèvent par 18 G 34,7tj et 1 H) G 87,5 sur la l'ive S.-O.
d'un canal qui se jette dans le Bo Giang. Elles sont orientées ~ll'E ..
un peu N. La tour septentrionale est complètement ruinée. La tour S.
conserve uue partie de ses lllUl"S O. et N., et l'on distingue dans sa
fausse porLe N. des colonnes octogonales à bague. Le départ de la
yoùte apparaît ct indique un tambour yertical. Bien qu'aucune cise-
lure n'existe sur les quelques parois conservées des deux édifices, le
détail de la porte paraît indiquer un groupe d'urt cubique: cepen-
dant le peu d'épaisseur des briques semhlerait marquer une moindre
ancienneté.

P. 514. - Tympa:n de Thanh Phrie. huy(m de Quàng Biên. -


Ce tympan fort intôressant est le seul reste d'un sanctuaire qui semhle
s'être dressé à la pointe détel'1nin{~e par la rivière de Hué ct le canal
de Bo Giang. Le miéu où se trouve actuellement le tympan sur le
bord de la riyière (18 G :38,;; - 1 H) G 83) doit par suite ne pas être
très éloigné de la position du sanctuaire disparu.
Ce tympan, signalé par M. Aui'ousseau, pensionnairl;l de l'Ecole,
est une nouvelle version du soulèvement de la montagne par Wivana,
scène que nous ayons déjà trouvée au tympan de ?IIi So'n Fi' mais qui
ne nous y était parvenue qu'en fragment (cf. J. C., I, fig. 95, p. 425).
Ces deux piôces semblent d'ailleurs contemporaines : la seconde
APPENDICE 593

présente en effet, disposition fort intéressante cL qui montre bien com-


bien alol's le rôle des divers éléments d'architecture est Illal compris,
une figuration de linteau sculpté sous le décor principal du tympan;
or l'ornementation de ce linteau est analogue dans ses grandes
lignes et identique par le faire aux linteaux anciens trouvés à Mi San.
Le génie, au muklt!a près, est identique comme pose et comme corps
à celui de 1<\; il a quatre jambes, une dizaine de têtes superposées
en profils, et vingt bras; deux des hras sont appuyés sur la hanche
ou sur la cuisse; les deux: plus élevés paraissent avoir les mains
jointes; les deux suivants supportent spt~ôa]ement la montagne et
peut-être tiennent un serpent sur lequel cllc reposerait en partie (?);
les antres bras contribuent au ·mfmlC effort, mais la montagne n'est
plus indiquée que par un simple trait.
Çiva est assis tranquillement sur un trône, les deux jambes à
demi croisées. Il est accompagné de son cortège habituel: à sa droite,
Uma debout a devant eHe l'enfant nu; Vi$I).u, rcconnaissable à ses
quatre bras, vient ensuite; à la gauche du dieu .arrive grand train
Nandin, la queue en l'air, tandis 'qu'au-dessous Brahma, avec trois
tètes visibles, est lh'cssô sur un houton lIe lotus. Dans l'angle infé-
rieur est un ascl)le, accroupi, les genoux soutenus d' une corde, tandis
que du côlé opposé se voient: en bas un ôléphant qui passe, all-dcssus
deux personnages dont l'un jouc d'une sorte de harpe analogue à
cclle du tympan de Phông L0 (Hg. t 14, p. 410).
Costumos et bijoux ne présontent rien de spécial; les coiffures,
sauf celles de Riival).a et des musiciens, sont les hauts chignons or-
o

dinait'es de la première période. Les attributs sont peu distincts, étant


très petits; notons cependant la présence dans les mains de Brahma
d'un vase à long col. Çiva seul porte le cordon brahmanique.
Il est à remarquer que GaI).eça et Skanda ne sont pas représentés
ici; le petit temple si curieux de l\Iî So'n Fi fait défautégalemcnt;
pat' contre, le serpent, dont la présence et]e rôle sont assez peu com-
pl'ôhensibles, figurait déjà, mais dans une place moindre el pcut-ètl'c
d'une façon épisodiquc, dans le tympan cité.
:\:'oI:\A~1. - Il. 38
594 APPENDICE

P. 514. - Sculptures d'An Thanh Tung, même huyçn (18 G 37,5


et 11 6 G 91,5). - On tI'ouve en ce point: une petite statue féminine à
quatre bras de 0 m. 90 de hauteur, qui semble avoir subi des restau-
rations annamites; une pièce circulaire oI'née de beaux lotus, qui
parait taillée pour s'assembler sur un angle carré et pourrait peut-
être correspondre à la base d'un pili er de dais abritant le piédestal
d'une divinité; et un élément encore plus énigmatique. C'est un pié-
droit de fausse porte, orné au chapiteau d'un motif de feuille retom-
bante ciselée, analogue au décor de feuilles des piliers à contre-
courbes de l'art primitif. Il est percé, dans le bas de la pièce et sans
doute vers le milieu du pilastre en hauteur, d'un tro'1 circulaire
axé entouré d'un décor de lotus. Faut-il y voir l'orifice d'un soma-
sutra légèrement biais comme il arrive fréquemment 1 Faute d'avoir
vu la pièce même, nous ne pouvons en décider.

P. 514. - Vestiges de ThrrO'ng An Xii, huyc)n de Phong :9iën


(18G 37,5 et t16G 77,5). - Les quelques monticules de décombres
qui subsistent contiennent différentes parties de piédestaux, dont une
cuve iL ablutions il quadruple écoulement intérieur et un liûga sur sa
cuve avec laquelle il es t monolithe. Sur le bord de la rivière de Bang
Giang est UI:te statue qui semble un Gar;tec;a ù trompe brisée (1).

P. 514. - . Vestiges de Phu Oc, huy(m de lhwng Trit. - Ce vil-


lage est au S.-O. du Bu Giang, par 18 G 37,5 et 116 G 81. Sur l'em-
placement du monument, se voit, au milieu des briques non utilisées
par le. village, un tympan nu.

P. 514. - Vestiges de Brrc Trong Ha, huy~n de Quàng :9iên


(18 G 38,5 - 116 G 83). - Tertre de décombres ct pierre sculptée
qui forme marche à un miéu voisin.

P. 514.-Vestiges d'An Lô, huy0n de Phông:9iën (18 G 38, 5 --


f 16 G 79,5). - Simple tertre de décombres.

P. 514. - Vestiges de :errc Trong, huyf;m de Quàng :I1ién


APPENDICE 505

(l8 G 46,ti ell1ü G79). - Devant le terlre de décombres se dres-


sait autrefois une stèle gravée sur les quatre faces qui fut portée par
eau au village de lIai Bang, au pied des montagnes; elle est enfouie ·
maintenant sous les alluvions.

Vestiges et sculptures à' Mi Xuyên (18 G 49 et 116 G 6G). -


P. 516. - Aux renseignements fournis par le R. P. Cadière sur
les sculptures trouvées en ce point, 1\1. Eberhardt propose d'ajouter
la présence d'une statue à huit bras, tenant des attributs, qui paraît
avoir subi, comme ce lh~ déjà signalée,· des restaurations annamites
(hauteur 1,20, base 0,76). Dans la rizière à côté de la rivière se
trouve, sur une petite digu e, un morceau de piédestal richement
sculpté (0,80 x 0,67).

P. ;)14. - Vestiges et sculptures deMy Chanh,canton d'An Thu .


phù de Wti Lang. - Un tertre de décombres il côté de la gare de
My Chanh est accompagné d'un Nandin accroupi d'une bonne exécu-
tion , mais dont la tête est cassée (0,20 x 0,60) , et d'un linteau qui
dut être réemployé (1,75 x 0,58 x 0,21).

P. 514. - Vestiges de PhU'o-c Tich, même phù (18 G 49 et


116 G 62,5). - De l'autre côté de la rivière existe un autre linteau
analogue au précédent.

P. 514. - Vestiges et sculptures de Vinh XU'O'ng Tong, huyçn


dePhông Biên (18 G 50,!) et H6 G 84). - Tertre de décombres et
trois dalles finement ciseléestnut autour sur la tranche (0,90, t,OO
et 0,79).

Stèle de Phu LU'O'ng. - P. 515. - La stèle est située par


18 G 57,5 et 116 G 89. Elle est accompagnée d'une stèleanépigraphe
et d'une curieuse dalle carrée, percée d'un trou circulaire entouré
d'une rangée de lotus simplement épannelés. J'ignore le rôle de
cette pierre.
APPENDICE

Inscription de Phu LuO'ng (112). - P. 515. - C'est une donation en une des
années Ile 908 à 917 (83. ç.) sous le roi Bhadravarman Il, à une image de Çiva dési-
gnée par Dharmalingec;vara(l).

P. 515. - Inscription d? Hue. - Fragment de dalle inscrite qui a servi rIe support
rIe colonne dans une pagode située au S. de celle de la congrégation de Fou Kien, à
Hué. Signalée par M. Eberha rdt. Ce sont les 7 dernières lignes, incomplètes, d'une
inscription sanskrite qui contient le nom de la ville (le I{andal'papura, capitale vrai
semblable du roi l{andarpadharma. Stèle du début du Yll e siècle sans doute (2).

P. 515. - Con Ben (île des coquillages), près de Hué. -Un très
intéressant rasUli batiiu a été découvert en ce point; il fut signalé par
le R. P. Cadière (3). Plus orne que d'ordinaire, il possède quatre pieds
qui supportent un petit entablement; sur la face antérieure du sup-
port est un atlante assis à l'indienne, sur chaque côté un éléphant
debout, en arrière un bouquet de lotus.

P. 5Hi. - Vestiges sur l'Écran du Roi, prèsde Hué.- Découverts


par M. Eberhardt (4), ces vestiges consistent en un large emmarchc-
ment qui part, en bas, d'une chaussée en grande partie détruite, pour
aboutir, en haut, à une petite terrasse carrée, soubassement possible
d'un sanctuaire léger.
Au N.-O. de la pointe opposée, cinq terrasses concentriques, la
dernière circulaire, sont coupées par quatre rampes perpendiculaires,
plus importantes sur l'axe N.-S. Il est probable- que ces différents
vestiges sont d'origine èame, mais on ne peut l'affirmer.

Page 515. - Enfin la pagode dite de Confucius s'élève sur un


tertre de vieilles briques qui paraissent les dernières traces d'un
édifice èam (3).

P. 515. - Citadelle èame et stèle de Lai Trung, caùtonde 1'hanh


Càn, huyçn de Quàng Itiën. - En cc point, signalé par .M. Rougier (6) ,

(1) Cr. II!; Il F. Il , n.E.F.E.-O ., XI, Il. 283. (1) cr. TIuJlI:n, B.E.F.E.-O., Xl, p. 23.
(~I id., p. 2:J!). (0) Id.,p. 24.
(3) cr. lJ .E.F B.·O., VII, [1. 352, [jg.32cl33. (6) Id., p. H>'
APPENDICE r:ill7

n'existent plus que les restes assez vagues d'une ciladelle. malS on
y voit une slèle asscz bien conservée.

P. 515. -Inscriptionlle Lai Trung. - Stèle de Omo 95 x 0 m. 47 x 0 m. 31. A et


n, -14 lignes; C et D, 17 e t 12; la fa ce B est illisible. L'inscription, en sanskrit ct en
èam, rappelle une fondation faite au temps de Jaya lndravarman Ilf llar un grand
seigneur cam dans la yille rie Çri AmareIlf]rapura, en 919-920 A. D. (1).

P. ti22. - ScnlptUl'c de Làng Ngoi. - Sur la hante rivière de


Cuhi, chez les Moïs, à 11lle journée dc sampan au-dessus de Cuhi, se
voil une stèle de 2 m. de haut el de O,MI de haso. Elle est ornée sur
une seule face d'une représentation do stllpa analogue il la figure 7.

QUÀNG Tnj.

Vestiges de CÔ Thành et Nhan Bieu. -P. 526 etp. 528. -D'une


note de de 1\1. de la Susse sur Co Thünh (2), sans doute les restes de la ville
de Trivikramapura (3), il résulte qu'un tertre éventré au lieu dit :Sông
GÜlp, dans les terrains du village de Nhan Bieu, a révélé une partie
des murs d'un édifice et a donné une fine statue do Vi::;l)u, « aux mous-
taches roulées, aux larges yeux. Le torse est nu et le has du corps
est vêtu d'une ' étoffe enroulée · autour des hanches, qui est relenue
par une ceinture dont les bouts retombent en plis gracieux sur le
devant, avec ceux dc l'étoffe. Des quatre bras du dieu, il ne subsiste
-plus que deux,les deux autres élant cassés au coude. Celui de dl'Oite
li ont un fruit ou une boule; colui de gauche tient le bâton dont on
aperçoit l'arrachement sur la plinthe, » qui est conservée dans un
pagodon annamite voisin. Au lieu dit Tûy Giap se trouve Un tertre,
un linga avec sa cuve à ablutions et une stèle, celle dont la descrip-
tion suit; plus loin se trouve peut-être la hase d'une autre; en arrière
est un pelit bois impénétrahle qui pourrait contenir les restes du
sanctuaire principal.

(1) Cf. IIuBER, B.E.F.E.-O., XI, p. 15 . .


(2) Id. , p. 300.
(3) Id., p. 30L
598 APPENDICE

P. 527. - Inscription de Nhan Bieu. - Cette stèle est un tronc de pyramide ren-
versée il hase carrée. Sur le sommet, une rosace représente une fleur de lotus à quatre
pétales, 1 m. 50 x 0 m. 80, inscrite sur les quatre faces: A, invocation. plus 1.il lignes
sanskrit; B, 14 lignes sanskrit; C, 11 lignes sanskrit; D,l:! lignes l'mIl. En bon
état. Des dignitaires du èampa consacrent un Devaliùgeçvara sous un roi nouveau,
Jaya Çaktivarman, qui s'interpose entre Indravarman II et llhadravarman III (ex-
Harivarman) (i).

Vestiges dans le phu de Tri$u Phong. - Le phu de Tri~u Phong,


où ont été signalés déjà les restes èams de Nhan Dieu, C6 Thành,
Ngô Xà, Hà Mi, Bich La, AnLQng, TràLièn et DuO'ngLi), a été minu-
tieusement étudié par le R. P. Henri de Pirey, missionnaire à nô
Liêu, etnous extrayons des notes qu'il eut l'amabilité de nous com-
muniquer les renseignements suivants, classés, comme pour le reste
de l'Inventaire. du S. au N.

Vestiges à Ngô Xâ Tây (Lat. : 18 G 60,5 - Long.: 116 G 53,75).


- P. 530. - Tertre de décombres où une fouille rapide a mis an jour
un angle de maçonnerie. De grandes pierres provenant de l'édifice
disparu auraient été soigneusement enterrées sous un pagodon de
bois et paillottes.

P. 531. - Vestiges ct sculptures à ~a Nghi. - Un tertre dépen-


dant de ce hameau, sur la rive gauche de la rivière de Quàng Tri
par 18 G 60,9 - 116 G 48, renferme les restes d'un sanctuaire èam
enseveli dans la dune. Il en a été extrait une idole iL quatre bras,
deux corps polygonaux de lùiga, une cuve à ablutions et des apsaras
formant pièces d'accent.

P. 531. - Vestiges àAi Tir (18 G 63, H; -116 G 46,3). - Tertre


de décombres de moins de 2 mètres de haut sur un diamètre de
3 à 4 mètres.

P. 531. - Vestiges à Lai PhU'o-c (18 G 63,4 - 116 G 42,1).


Tertre important d'une vingtaine de mètres, qui domine de quatre

(1) CI. lIlJSF3R, n.EY.E.-O., XI, p. 299.


APPENDICE 599

mètres le sol environnant ct de sept mètres le fleuve sur sa rive


gauche. Une pierre sculptée: devant l'écran de pagodons annamites
élevés en ce point, est devenue presque informe.

P. G31. - Vestiges à TrU'ng An. - Un côn dàng se trouverait en


ce point aux environs du village , qui est situé par 18 G 64 et 116 G55.

P. 531. - Vestiges à PhU'o-o My (18 G G4,6 -116 G 45,2). - Ce


côn dàng a été considéralliement dégradé lors de la construction du
chemin de fer , et la majorité des briqnes a servi il, exécuter le talus
de la voie. Il semble qu'il subsiste encore l'indication d'un des murs
d'enceinte marqué lIaI' un remblai d'une vingtaine de mètres.

P. 531. ~ Vestiges iL Bich Khê (t8 G 64,G - 116 G ,1,8,7). - Le


tertre qui marque l'ancien emplacement d'un édifice cam est si petit
que seule la tradition conservée par le nom côn dàllg permet d'en
garantir l'existence. (Déjà signalé par le H. P. Cadière, B.E.F.E.-O.
V. p. 191, n° 18.) ·

P. 531. ~ Vestiges iL Bong Bào (18 G 64,8 - 116 G 61,5). ~ Dans


les terrains de ce village, un mamelon {-levé de 4 à 5 mètres au-
dessus des rizières sur une cinquantaine de mètres de largeur sup-
porte trois pagodons en briques ct recouvre des restes sans doute
assez importants. On y trouve une statue mutilée et informe, de 0,40
à 0,50 de hauteur.

P. G33. - Vestiges à Ha Xâ (18 G 6G, 15 - 116 G 42,75). - Ce


côn dàng se trouve sur la rive droite du fleuve et est dominé par une
y
colline. Il aurait là de grosses pierres.

Vestiges iL Hà My. - P. ti30 . ..,- Le côn dàng est situé par 18 G 65,4
et 116 G 48,85, et est recomert en partie par la pagode du village.

r. :'>33 . - Vestiges à An HU'ng (18 G66 -116 G 52,8).;......1l n'y


600 A.pP Ei\"DI C E

a là qu'un petit côn dÙ/lg de 0,80 de haut sur une dizaine de mètres
de diamètre

P . 533. - Vestiges à Phu Ang. - Dans ce village (18 G 66 -


H6 G 43,5) se voit un côn dàng qui n'a pas encore été exactement
repéré.

P. 533. - Vestiges à Phu Liên (1R G 66,6 -116 G 52,5). - Un


simple renflement du sol et la tradition du nom côn dimg semblent
seuls indiquer en ce point l'existence d'un sanctuaire éam.

Bich La Bông (1). - P. 53 i. - Près du dlnh, dans une enceinte


murée, se trouvent divers pagodons: derrière le mur écran de l'un
d'eux on voit « un petit éléphant de pierre qui paraît marcher ou
danser»; 0 m. 40 en tous sens, environ. Quant au côn 'dùllg dont il
pourrait provenir, il est par 18 G 66,6 et H6 G 52.

P. 530. - Vestiges et sculptures de PhrrCrng SO"n(2), canton d'An


Lun, phil de Triéu Phong. - Dans une pagode consacrée au« génie
' de piel'l'e » Thàn Ba, se voit un tympan brisé et réparé, en pierre,
semi-cireulaire, et de 0 m. 80 de hauteur.
Il porle une statue , cr corps svelte, grosse tête penchée à gauche.
aux traits e\pressifs, empreints de bonté et de joie sereine J), assise
à l'indieJlne, .les mains dans le giron. Cette statue provient sans doute
d'un côn dàng signalé par le R. P. II. de Pirey dans ce village, qui
lui-même est situé par 18 G G7 et 116 G 5;;.

P. 533.- Vestiges à PhrrO"ng Ng~n (18 G 67-H6 G 47,9).-11


existe en ce point, il. la croisée de deux chemins, un cô7'/, dàng peu
important.

P. r):33. - Statuette découverte à Vinh PhrrD'c. - Cette statue

(1 ) cr. C\IlI.:nE , n.E.F.F:.-O., XI, p.407.


(2) Id., p. 408.
APPENDICE 601

trouvée dans les terrains du village, qui est par 18 G 67 et 116 G 44 ,


est en cuivre rouge qui fut doré et a 0 m. 16 de haut. Debout sur un
socle de lotus, elle est vêtue d'une longue tunique et très parée. Sa
main droite pendante tient un flacon, sa gauche élève un chasse-
mouche. Elle paraît être èame.

P. 533. - Vestiges à Phu L\1"u (18 G 67 - 116 G 49,5). - Petit côn


dàng au milieu des rizières.

P. 534. - Vestiges à Linh An. - Il Y aurait dans ce village (18


G 68 - 116 G 53,5) un côn dàng non encore visité.

P. 534. - VestigeStl Vô Thu~n(f8 G68,25 - 116 G47,85).-


Petit côndùng, dont les villageois ont extrait une pierre non inscrite
aujourd'hui transformée en borne.

P. 534. - Vestiges de B~i Hào (1l, canton d'An Luu, phu de Tri$u
Phong. - Au lieu dit Côn Dimg (éminence sacrée), un amas de briques
est le reste d'un édifice dont la cuve à ablutions, qui sort du sommet,
pourrait être in situ. Le village est par 18 G 68,75 et 116 G 49.

P.534. -:- Vestiges il Diên Ngao (18 G 69,8 - 116 G 40,45). -


Côn dàng important, non encore visité.

P. 534. - Vestiges à o.ui'mg Bien (18 G 70 - H6 G 47,6). -


Très petit côn ditng , non loin duquel fnt trouvée une statuette d'or,
probablement came, malheureusement fondue.

P. 534. - Vestiges à My LQc (18 G 70 - H6 G 50). - Côn dàng


non examiné où un trésor aurait été trouvé, l'inventeur, pris de peur
peu de temps après, l'ayant ensuite jeté dans le ruisseau voisin·.

P. 534. - Vestiges à Vân T\1"o-ng. - Dans ce village (18 G 70


- t 16 G 5 t) existerait un côn dàng non encore repéré.

(Il Cr. C'\IJI t.: IIE, [J.E.F.E.-O., XI, p. 408.


602 APPENDICE

P. 534. - Vestiges à An Tr~eh. - Il en serait de même pour le


village d'An Tr<),ch (18 G 70,5 - 116 G 52).

P. 534. - Vestiges à Mue Ly (18 G 71,5 - 116 G 47,4). - Côn


dàng peu important.

P. 534. - 1Vestiges 11 Le Huyên (18 G 72 - 116 G 50,5). -


Côn dàng non visité.

P. 534. - Vestiges à Vân Hoà (18 G 67,2 - 116 G 51,4). - Côn


dring assez étendu, mais exploité par les habitants.

Imcription de Hà Trung. - P. Mi. - La répartition de l'inscription doit être rec-


tifiée ainsi: A, 18 lignes sanskrit et 11 lignes èam; n, 19 li gnes sanskrit et 10 éam ;
C, 20 lignes sanskrit et 1 éam; D seule a bien 43 lignes en èam. Donation à nn Çiva
adoré sous le nom ù'Indrakiinleçvara dans nn sanctuaire fond é cn 916 (838 ç.). L'in-
scription est saliS t10ute du règne t1'Intlravarman 1II(i).

P. 541. - Vestiges il Phtrèrng Soi ou L~eh Tân (2), huy~n de Do


Linh, à 600 mètres au N. de la résidence du mandarin. - Un tertre
de d~combres indique en ce point l'existence ancienne d'un sanc-
tuaire éam.

P. 541. - .vestiges à Trmyng Xli (3), huy~n de Câm L6, sur la


rive droite de la riyière de Cùm L6, à 6 kilomètres de la station de
Bông Ha, terminus de la ligne de Hué à Quàng Tri, décoU\"erls par
M. Gariod. - Une fouille rapiùe a mis il jour un Gal)eça , des fragments
de colonnelle circulaire, quatre pavés en .schiste rouge (33 x 20
x 11) qui pourraient être les restes de la cuvette d'un ùépôt sacré.
La pièce la plus intéressante est un anneau de fermeture de porte (?)
en bronze, décoré d'une belle tête de lion (4). (Musée de Hanoï
D 22 . ;];).
t··.. )

P. 541. - Vestiges de Liêm Công Bông (5), canton de Liêm Công,

(1) Cf. HUBER, B.E.F.E.-O., XI, p. 298. (~) Cr. Cil. G.\lIlOD,B.E.F.E.-O., Xl,
(I l Cf. CADlÈIIE, B.E.F.E.-O., XI, fig. i 3, p . 200.
p.413. (5) Cf. CADIÈRE, B.E.F.E.-O., XI, p. 414.
(3) Cf. B.E.F.E.-O., Xl, pp. -li3 et 199.
APPENDICE 603

phu de Vinh Linh. -Au lieu dit Chùa BVt M9c G: temple du Buddha
qui sort de la terre JI, est un tertre aux formes curieuses, mais dont
les dispositions actuelles ne peuvent être garanties d'une antiquité '
réelle. On y trouve un fragment de statue, main « plus grande que
nature; elle tient, à pleine poignée, une espèce de bâton cylindrique,
peul-être la poignée d'une épée brisée, terminé par un motif de dé-
coration en forme de quatre feuilles d'acanthe ou de flammes; une
chaine à cabochons, fixée à cc bâton des deux coté~, fait ]e tour du
dos de la main ».

Qu.t'\G Bbm.

Inscription de Bac Ba ou de Ron i). - P. 550. - Invocation en sanskrit, dont


on ne peut fixer l'époque, à Çri Diimareçvara, un des surnoms d'Avalokiteçvara.

PAYS MoÏ.

Yan Pron. - P. 557. - Feu II. Maitre, des Services Civils, qui a
visité à nouveau, en un 0, la tour de Yan Pron, nous a informé que
]a porte s'en était écroulée et que ]es deux piédroits inscrits sont
aujourd'hùi à moilié enterrés dans les décombres. Il a reconnu aux
enviwns les vesliges de la ville voisine, amas de briques, informes
soubassements mieux conservés de latérite, au nombre de trois, et
sur l'un d'eux les débris de quatre statues et un fragment qu'il sup-
pose avoir fait partie d'un lùiga.

CAMBODGE ET LAOS.

Existence de monuments cams au Cambodge et au Laos. - P. 565,


II. - Une grande tournée effectuée en 19it au Cambodge, àla
recherche des édifices 'cams qui semblaient y exister, nous a montré
qu'il n'en était rien. Tout au plus peut-on sc demander si les vesti-
ges signalés par M. Klein, des Services Civils, à Korppon Cam Kau

(1) cr. Ilt;OER , }J.B.F.B.-O., XI, p. 267.


604 APPENDICE

ne marqueraient pas un des derniers points de la pénétration des


Cams fuyant la conquête annamite(i).

MUSÉES ET COLLECTIO~S.

Musée de l'École française d'Extrême· Orient. - P. 570. - Le


Musée de l'j~cole s'est enrichi de quelques pièces carnes d'un inté-
rêt d'ailleurs m~diocre ; un lion métope et une tête de lion qui pro-
bablement est la terminaison d'un fronton, un éléphant m(~tope, qui
sc trouvôrent chez des parliculiers à Hanoï (entrés au Musée sous
les cotes D 21.21. 20, 22); puis, provenant du QuàngNam, une pièce
d'accent en apsaras (D 21.f4), une autre plus curieuse, si notre attri-
hution de rôle est exacte parce qu'cHe représente un cavalier
monté, motif non encore rencontré (D 21. J~~), une petite tôle, un
fragment de msmi batan qui ful taillé en grossi(~re image houddhique
(D 21.18); enfin une sl(~le du type de celle de l'han Biêu ct un lin-
teau. Ces deux pièce~ furent inscrites, mais les inscriplions y sont
très efTacl'es ct sans doute illisihles. Elles proviennent aussi du
Quàng Nam, où elles furent réunies par;\1. Rougiel' à Faifo sans indi-
cation d'origine. Les autres pièces de môme provenance portent des
faux grossiers d'inscriptions cames, œu vre des Annamites alléchés
par les primes promises (E 2.33 ct 34). Une base de pilastre avec
deux lignes d'inscription est entrée au Musée sans indicalion d'01'i-
gine (B 2.36). Enfin un curieux Skandaaccrollpi sur le paon, mais.
déshonoré par des enluminures annamites, acquis à Hanoï, a reçu
la cote D 2 '1.19.

Musée indochinois du Trocadéro. - P. 575. - Des moulages com-


plets de la porte S. de la tour N. et d'un lion de Duang Lo~g ; un
autre d'un pilastre et d'un linteau de 1\1i San -Ai; d'autres, partiels,
- du piédestal de Mi San A tOet de Mi San Ei' viennent d'ètre installés
au Musée indochinois du Trocadéro, où ils permettront de prendre

(i) Cf. B.E.F.E.-O., XIII, nO 1, p. 4S, nO 329 bi'.


APPENDICE 605

une connaissance directe de l'art cam par l'examen de quelques-unes


de ses manifestations les plus remarquables.
Le même Musée contient dans une .vitrine deux moulages de fi-
gurines cames, dont l'origine est inconnue. L'une, debout et simple,
parait un Çiva terrible ou un Riik~asa. L'autre est une plaquette où
se dessine en bas-relief un ViglU dressé sur les épaules d'un GarUl.la
humanisé. Ce dernier a quatre bras, dont les antérieurs semblent,
comme ceux du dieu, tenir deux sceptres.
Ces deux pièces, d'ailleurs médiocres, pourraient être plutôt, si
l'attribution est bien exacte, des importations de caractère khmèl'.

Collections particulières. - P. 580. - La statuette représentée


par la figure 134, p. 581 du tome l, a été donnée par son possesseur,
feu Lemire, au l\Iusée de l'École (D 22.107).

P. 566. - Deux sculptures cames ont été déposées à Hanoï à ren-


trée de l'ancienne maison de feu Durnoutier, propriété de Mnle Clé-
ment. L'une est une métope en forme de biche, la tète retournée,
presque identique à celles de la tour principale de Pô Nagar de Nha
Trang; l'autre est une représentation de danse\ll' agitant des écharpes,
toute pareille à la figure 49 du tome l, p. 262, qui provient de
. l(huang l\IY.

11 semble que cette longue étude ainsi complétée nous ait mis en
présence du plus grand nombre des souvenirs cams. Peut-être des
fouilles heureuses permettront-elles d'éclaircir certains points obs-
curs, de fixer ou controuver tant d'hypothèses encore douteuses.
Peut-être quelques constructions perdues au fond des campagnes o.u
dans les profondeurs de la forêt annarnitique fourniront-elles ces
quelques chaînons qui nous manquent. Mais il est peu probable que
nous arrivions jamais à une connaissance parfaite de cet art el de
cette civilisation. Condamnée sans doute ainsi à rester inachevée,
cette étude nous aura fourni cependant, au moins llans ses gl'anùes
606 APPENDICE

lignes, le tableau de l'évolution que suivit une des formes dérivées


de l'ancêtre indien; espérons que, dans son insuffisance forcée,
elle apportera une contribution utile iL l'examen si complexe et
encore si Mlicat de l'expansion de l'art hindou en Extrême-Orient.

Ce nous est une joie de terminer cc travail par un nouveauremer-


ciemcnt aux collaborateurs de bonne volonté qui nous ont permis de
présenter une œuvre moins incomplète; qu'on nous permette de
faire un dernier et pressant appel il ceux qui sc trouveront à même,
voyageurs, missionnaires ou administrateurs, de combler par leurs
découvertes les lacunes inévitables lIe cet imcntairc.
B. - LISTE DES ROIS èAI\IS.

Cette liste est un simple répertoire (lestiné à facilite;" la lecture tIcs volumes de cet
Inyentaire (1 ), le classement hislorique des monuments qui pourraient être Iléeouyerls
dans la suite ct en général les éLuues qui sc poursuivront sur l'art ct l'histoil'e cams;
eufill par l'itulicatioll dans les Ilotes des numérotages sueccssifs des rois cams sui-
vant les llivCI'S auteurs, les retours aux lmvaux antérieurs. Elle fi été établie sur les
deux ùernières listes ùes rois publiées: 10 par :FI:\OT, en 1904, avec rectification de
tlates en H)!;;, tians le Bullelin de l'École, ct '20 par G. ~hSPI::I\O, le I10yallllle du
ChampI.!; 3') complétée pal' les deruières lectures d'inscriptions de I?I:\OT, )[UBEH ct
CŒUI~: S dans le JJullelin, et 4" par les noms des ùerniers rois cums '(\e la Chronique
Royale, donnés par le R. P. DUHANU ùans le Bulletin, V, p. 371.
En Ilehors Ile cetle dernière source les renseignemenls pl'oviennènt tIc tleux
ol'igines tlitIérenles, les inscriptions cames ct les textes chinois ou annamites: celle
diversité nous a amené à adopter les disposilions typographiques suivantes:
Les noms des rois avec leurs rapports de parenté sont indiqués à la :mlle les uns
Iles autres; ils sont séparés par trois points horizontaux ••• lorsqu'il y a nettemcnt
cllangement de famille 011 par trois points verticaux: !orsqll'il peut y avoir intcrrup-
tion dans la continuité tic la liste;
Sont imp,'imés en caractères gras les noms de;; rois ct les dates mentionnés
tians les illscl'Îptions cames;
En caractères ordinaires, les noms i:ums des rois qui ne sont cOllnus que par des
textes chinois ou annamites ou la Chronique; ils sont donnés dans leur forme l'ame
officielle si elle peut êtt'C ùiscernée à travers la transcription étrangère, ou sous celle
defllièl'e transcription si celle-ci est impénétrable; en outre, sont données égaleillent
duns ce même caractère les dates qui proviennent de cette source;
Ea PETITES CAPITALES les noms des personnages qui sont cités dans les inscrip-
tions comme ascendants mâles ùes rois, mais qui peuvent ne pas avoir régné; ,
En caraclères ilalique$ les uSUI1lateurs ct les rois feudataires;
Enfin, si un même roi nous est connu par deux sources différentes sans que ses
divers noms puissent être ramenés à une forme unique, les deux formes principales
sont placées à la suite l'une de l'autre, la seconde élant précédée du signe =.
l'our ne pas charger inutilement ce lle liste, nous n'indiquons que les dates extrêmes

(1) Depuis la pul)lication du tome l, des du tome premier à la dernière liste alors
décollyertes nouvelles ont modifié cette pullliée, celle de 1\1. Finot marquée ici
liste. Les désignations ùu prtsent tome dans les notes par la lettre F.
sc rapporlelit à la présente liste, celles ,
608 APPENDICE

contenues dans les inscriptions et les dates extrêmes provenant des autres sources, si
ces dernières dates Ile sont pas enfermées entre les premières. Celles qui sont précé-
dées Il 'un trait - in(liquent le début du règne, d'une croix -;- sa fin. Toutes sont en
ère chrétienue. Enfin sigllalon~ que, dans les notes, les noms des auteurs sont réduits
à leurs initiales, B., A., 1<., M., désignant respectivement llElIGAIGl\E, AUW:>IEH,
FI:'iOT et G. MASPÉRO.

Çrl M1ïra, antérieur au Ill" siècle (II.

Fan Iliong.
Fan Yi, son fils, 284, t 33G.
Fan Wen, 3W, i- 349.
Fan Fo, son fils, 377.
Fall lIou Ta, son fils ou son petit-fils, 399, 413.
=? Bhadravarman l, yû siècle.
Ti Tchen, fils de l'an lIou Ta.
= Gangaraja.

Manorathavarman = sans doute l'un de ceux qui suiyent.


Fan Yang Mai l, en langue vulgaire Mas, fils? de Fan lIou Ta, 421.
l'an Yang "'lai Il, son fils, 430, 443 ou 44G (2).
Fan Chen Tch'eng, petit-fils de Fan Yang ~Iai l, 45i), 472.
Faf! Tall!] Kell Tch'ollcn, 4!Jl.
l'an Tchou ~Ollg, ]lelit-fils (le Fan Yang Mai l, 4!J2, i- 4!J8.
Fan 'Ven l\:'ouan '?
De,oavarmall'? (l'an T'iell Kai), son fils, i)1O, 514.
Vijayavarlllan'1, ~Oll fils, i)2G, 527.
Rudravarman 1, urrl"'re-pdil-fils tle l\Iuuorulhavurmun et desccwlant (le Ganga-
riija, 478 à 578, i):H.
Çambhuvarman, SOli fib, G05, t G2!) ?
Kandarpadharma, SOli fils, 630, 63t.
Bhlisadharma ou varman, son fils.
= l'an Tchen Long, 640, t 645.
Bhadreçvaravarman, neveu de Bhiisadharma.
Reine, fille de Kandarpadharma, épouse.
l'rukii\"a(lharma-Vikrantavarman 1 (3), arrière-petit-fils de Ii:andarpadharma, - 6;;3,
657,679.
Vikriintavarman II (41, 708 à 717.
= '? Naravahanavarman, 731.

(1) Date probable de l'inscl'iption de mort du même roi, après l'issue malheu-
Vü CI~nh, œuvre de l'un des successeurs reuse de cette guerre.
de Çri ~Iara. (3) Prakiiçudharma-Yik l' ii n t a var m n n
(2) 1\1. Maspéro donne, p. 49~, comme dé- (l'.).
but d'une guerre menée par Fan Yang
Mai, la da le de 446, et p. 4!J9, 443 pour la
(1)
.
Vikrantavarman 1 (F.).
. APPENDICE 609

lludravarman II, 749.

Prthivïndravarman (lludraloka), troisième quart du VIII' siècle.


Satyavarman, so n neveu (ÏçvaraIoka), 774, 784.
Indravarman 1 (1), son frère, 787, 80i.
. Harivarman 1, son beau-frère, 80:{ ?, 813, 8i7 .
Vikrantavarman 111 (2), son fils, 829, 854.

RUDUAVAllMAN (3) (Maheçvarulok a ?) .


lllIADUAVAIIMAlX (4) , son fils.
lndravarman II Lak~mïndrabhümïçVllra Griïmas\'amin (Parumabuddhuloku ?),
;;on fil s, 875, 889 .
Siilhavarman l" ). neveu Il'Illdrayanuall II, 898.
Çaktivarman (G).
Bhadravarman 11('), 902, 9iO .
Indravarnian III \8) son fil s. 911, 9i9, 959.
Jaya Indravarman l, 960, 965.
l'ara me~w aruvu rmall l, 972, t 982.
I[uIruvarmull IV, - 982, 985 .
I.Wll Ky Tùng .

Harivarman II, 989, 991, 997.


l" i l'ou Yi 'l'ch e li (Vijayll Çd •.. ), 999, 1007 . .
Hul'ÏvU\'man 1II, f01O.
Parameçvarayarman II, 1018.
Vikrantaval'ma nlV, - 1030, 1039.
Jaya Siùhavnrman 1(9),80n fils, 10.i 2, t 10U.

Jaya Parameçvaravarman l , - fO ~4, 1055.


Bhadravarman 111([0) , 1061.
Rudravarman IIHIi), son frère, 1061, 1064, 1074.

P UILE YEÇVAII A DIlAmIAIIAJA .

(1) Indravurman (M.). dernier semble désig né par IndravarmallLI


(2) Vikrantavnrman (B., A.); II, (II.). comme son successeur dans la st èle de
(3) Rudravarm an II (F.). llàn Lành rend pIns vraisemblable la se-
(4) Bhallravarma n II (F.). conlIe hypothèse.
P) Le Jaya Siùhayurman T, neyen \7) ITaravarman (ll., A., Il. , 1\1. ).
tl'IndrantrImm ][ (1<'. ct M.). No us s uppri- \8) Intlra vurman II (B. , A.).
mons le lilre de J aya ponr é vite l' des rno- (9) Jaya Siùhayarrnan II (M.).

(!ifica lions dans la suile de la liste. (1 0) Blta(lravarman (B., A., M.),

\,,) On ignore si cc r oi llrécéda ou s ui- (II) lllH!ravarman (B. , A.).


vit Siùhavarman , mai s le fait (IU O ce
.\ :" :\ .\'\1. - Il. 39
IHO APPENDICE

Harinrman IV(t) , Cci Than, i080, t {08i.


Jaya Indravarman II, Cci Yak, son fils, - t08i.
Paramabodhisatua, prince Piiil, son oncle, frère de Harivarman III.
Jaya Indravarman Il, restauré, 1086, 1088, HiO. .
Harivarman V(2), son neveu, 11.14, H29.

BUADRAVARMAN (3).
lAYA SIÎmAVARMA N .
Jaya Indravarman 111(4) (Rudraloka), H39, H43.

Rudravarman IV (Brahmaloka), t 1145 (fut consacré, mais n'a pas régné).


Jaya Harivarman l, Cci Çiviiuundana, son fils, - H47, U60.
Jaya Harivarman II , son fils.

Jaya Indravarman IVP) de Griimapura Vijaya (Oil Vatuv?) , U63, H70.

DIVISION

VUAYA (nbu Birm)


Sïirya Jayaua rman.
Jaya lndrauarman (6) na~llp a tt.

RAJAPUllA (Pn.UiRANG)

Süryavarman.

DO:\lINATION UNIQUE

Le même Süryauarman, 1192, 1203.

L E C.l1I P A PROVINCE KIDI{; IIE, 1203-1220

Jaya Parameçvaravarman II , oli Aùçaraja, sacré en 1226, i233.


Jaya Indravarman V (7) , Cci Ilarldeva, uraù Sakân Vijaya, ft·ère cadet du précé-
dent, t i257.
Jaya Siùhavarman II ou Indravarman VIlS) , Cci lIaI'Ïdeva, son neveu, comme
yuvariija i249, - au pouvoir en 1257, sacré en i266, i- i283.
Jaya Siilhavarman III, IJrince Ilarijit, son fils, 1293, i29B, i306, -:- 1307.
Jaya Sirihavarman IV (9), son fils, i29B (10), t 1312.
Che ~8ng, son frère, - 1312, 1318.

(1) Hurivarman II (F.); III (M.). (7) Jaya Inclravarman IV (B., A. , F. ) ;


(2) I1arivarman III (F.); IV (~l. ) . VI (M.).
(3) Bhadravarman III (R, A.); IV, (F. ). (8) Indray urman III (n., A .); IV (F.).
(4) Jaya Indravarman II (B., A. ). (9) Jaya Siùhavarman V (A.).
(5) Jaya Indrayarman III (A.); IV (M.). (10) Celte date sc rapporte à un fait
(G) Jaya lndrayarman V (M ). anlédem· à son couronnement.
APPENDICE (Hl .

Clie ANan, -J318, t B12.


Trà lIoà Bo D"è, son gendre, 1:1 '.2.
Chè Hôrig Nga(l), 1369,1390.

La Khai : Jaya SiIihavarman V, - 1390.


Ba Dîch Lai (2) - Prince Nauk GIauù Vijaya; arrivé au pouvoir en HOO sous le nom
de Vïrabhadravarman, 1401 ; sacré en 1432 sous le nom d'Indravarman (VII), 1436;
t 1441.
MahaVijaya, sou neveu, - 1441, '1' 1446 (prise doVijaya).
Malla Qui Lai, son lIeveu, - 1446, t 1449.
Malla Qui Do, son frère, - 1149, '1458.
Maha Bàn La Trà Nguy~t, son cousin par alliance, 1458, t 1460.
Ban La Trà Toàn, son frère, 1160, 14H (prise de Vijaya et conquête définillye
du royaumo jusqu'au cap Varella).

CUUONIQUE nOYALI~ (8)

Pô Parican, 1373-1391, roi à Bal Aùvei.


1'0 Ifathit, H;J3-H60, roi à Baillalthinoù comme les suivants.
Po KabraJ,l, '1460-1494.
1'6 I\abil,l, 1494-1 ;)30.
1'0 Gand Drak, 1330-1536.
1'0 Malla Çurak, 1336-1541.
1'0 J{auü Hai, fti41-15;j3.
1'0 At, tt/53-Hl79.
Po l\Ioù lIaliiu, notro Po l(lauù Gahul, 1571f-1603, roi à l'aiularaù comme les sui-
vants.
PO Nit, 1603-1613.
1'6 Jai l'aran, 1613-1618.
P6 EI,l KhaÏl,1618-1G22.
PO MOI.l Taba, notre Po l\Iauù MOI} l'lai, 162'!-1627.
PO Rome, llotre·Po Home, 1627-1651.
Po Nrop, notre Po Nraull, 1651-1653 (1).

(1) Aymonier identifie cc roi avec le (1) « La liste, » qui se termine par P6
llinasuor de la chronique, le PO Bin NO èoù èan (1799-1823), « comprend encore
Svor du R. P. Durand, f328-1373. les noms de 14 princes ou simples chefs
(2) Jaya Siùhayarman V (A., M.). directemcnt nommés ou investis par la
(3) Nous donnons cette liste des der- cour de Hué. » E. M. DUI\AND, loc. cit.,
niers rois èams d'après la Chronique p. 378. Po Nranp est déjà donné par la
Royale, non qu'elle mérite grande créanc'e, tradition COIIlme n'étant pas de race
mais parce que les èams rapportent à royale, mais ayant été intronisé par l'em-
ces divers rois l'lige de certains étlifices p~rcur d'Annam.
modernes.
C. - LISTE DES INSCRIPTIONS.

Cette liste contient, outre les renvois aux pages de l'Inventaire n Ol, les numéros
des inscriptions contenues dans le catalogue de M. Cœdès. Sont marquées d'un asté-
risque les inscriptions qui ont été transportées au musée de l'École à Hanoi.

'An Thaï. App. p. !J88.


An Thinh 104 1, p. 286.
An Thu~n 53 l, p. 2:10.
54 App. p. 57!).
Bac II1,l • l, p. 5;;0 et AI1P' p. 603.
• Bakul. . 23 l, p. 7!) .
*Bàng An. App. p. 58;;.
*Bàn Lânh 106 l, p . 308.
Ban l\Ietruo t 117 l, p. 5!J6.
·Batau Tablal:t voir Ba Ne.
Biên lIoà 1 l, p. ;;;;5.
Binh Binh, dépôt n° 40: . Cœdès 50 l, p. i78.
4i : Musée de Hanoï il 2.23: 47 l, p. 178.
43(1): il 2.24: 4!) l , p. 178.
citadelle (disparue) 48
!J-1
'Bô Mung 108 J, p. 3iG ct App. p . 587 .
Cà XO'm . 57 l, p. 56;:;.
Chanh Le) 62 l, p. 233.
Chanh Mau, voir ltl.li Ulm.
'Chàu Sa. 61 I, p. 236 et App. Il. 582.
Chiên Bàng. 64 l, p. 278.
Ch~ Binh 41 l, p. 1.40.
CO'k Yaù. 26 l, p. HO.
Dinh Thl tH l, p. 515.

(1) Les numéros des estampages de la travaux en 1!)03. Nous n'aurions pas,
Bibliothèque Nationale semblent ne pas dans cc cas, rctron vé les inscriptions
pouvoir correspondre à ces trois inscri]J- Jon! les estampages portent à la Uiblio-
tiOll S, car clles paraissent avoir été incon- thèque Nationale les 1ll1l11éros 418, 4l ·t ,
nues avulü JlOS rechel'ches en 1902 et JlOS 412 ct 419.
APPENDICE 613

DraÏl Lai. . 42 ct ~.;) J, p. 563.


"DnO'ng Mong . . . . App. p. 587.
Ba Chi'r, voir Yaù ]{ur.
· B1.Ii Hlm. l, p.2U.
Bai Tin. App. p. 578.
Dâ Nb . net i8 J, p. 73.
Ba Trûng 25 l , p. 78.
Bong DlrO'lIg, grand temill e, (1) 66 ct 68 l , p. 484.
Bong DuO'ng, tertre voisin 67 l, Il. 282.
"Glai ](laUli Ano');: . 19 l, p. 72.
"G1ai LamaI!. . . . . 24 l , p. 78.
Hù Lam . . . . . . 65 l , p. 283.
Hanoï, musée, diycl'scs. App. p. 604.
Hù Trung . . . . . H3 l, p. 541 ct App. p. 602.
Hoil Lai ?(villllge éum voisin des tours d e) App. p. 575.
·JIoa.Que. App. p. 587.
lIon Cne. . 105 l, p. 308 .
"IInè . App. p. 596.
"IIno'ng Quê. App. p. 584.
Kluinh 'fhÇl. Bong. l, p. 241, et App. p . 582.
"KhuO'ng !\Iy 63 l, p. 268.
Kim Chliu . . . 52 l, p. 220 et App. p. 582.
mmChùa, voÎl' Kim Chàu .
J{im Ng9C. . . . . l, p. 220 ct App.p. 582.
Kim San, yoirCà Xam.
Li,tC San. . 115 l, p. M9.
Ll,tc Thành. i07 l, p. 310 et App. p. 585.
Lai Cam App. p. 576.
Lai TrUl1g . App. p. 5!16.
Lan g J{j êm Ng9 t:, yoir Kim NgÇlc
La T11Çl . App. p. 586.
Linh TMi . 109 ct HO l, p. 5H et App. p. 590.
*Lomngo. . 7 l, p. 80.
Long TMnh App. p. 582.
Mi SO'n(21. A 72, 73, 79, 80, 74, 78 l, p. 356 ct pour 73 el 74, App.
p. 590.
B 87, 81, 75,82, 83, 84, 86 l , p. 38t.
D 89, 90, 91, 92 l, p. 400.
E 96, 97, 93,94, 95 l, p. 419.
:F 99 l, p.427.
G 100, 101 l, p. 433.
Nai . . App. p. 575.
"Nhan Diêu . App. p. 597.
Nui Ben Lang. 56 l, p. 220.
Pandarang. . 21 l, p. H.

(2) Les fragments XXVI: 76, n, 88, 102


(1)Les fragments 69, 70, 71 du cata-
logue Cœdès, Irop petits pour être utili- et 103, inutilisables n'ont pas été men-
sables, Il'ont pas élé mentionnés ici. tionnés ici.
1

APPENDICE

l'hanl'l\llg 4, ;:;, 3, 6 l, p. 80.
l'hô Hài. l, p. 36.
Phong i.'\hà. 114 l, p . Mti.
Phu LuO"ug. 112 l, p. 515 ct App. p. 595.
Phu&c Tjnh {5, 44, 4;:; l, p.Ln.
Phu Qui. App. p. 57ti.
Phu Qui. App. p. 582.
Phu Sem. 58, 59 1, p. 220.
Phu SO"n. .\pp. p. 578.
• Phù Th H,!Il . App. p. 585 .
1'5 Klauù Garai 8, H, 1:!, 13 et nouvelles l, pp. !H cL 96.
Po :l'ugar de l\\ùng litre. 1, p. 76.
PÔ :l'agar de :l'ha Trang(!) 28à 37 , '38 ,
39, H8 ct nouvelle l, p. 129.
}'o nomë t5, 16 1, p. 7L
PO Sah . 22 1, p. 77.
Quang Ngiii, voir Chûu Sa.
Hon, voir nae II,.t.
1'/\ Li , voir Yail l'roll.
Th'.H:h llieh App . p. 587.
Thunil Iliéu 1, p. 97.
Th"lnh So·n. 60 l, p. 220.
''l'l'à I{i0u. AllP. p. B84.
'vb C'.lIlh. 40 1, p. il!.
·Yuill\lIr. 20 1, p. 75.
Yaù l'l'OÙ HG J. p. 5;;9 ct App. p.603.
Ynù Tikul.l, voir B.l Tl'âng

(i) 35 est le mot gravli sur le linteau 3 me ligne ide/lt. Dans le catalogue Cœd[\s
de la porLe intérieure tour pl'incipalc, il faul intcl"ye!"lir les indications « untli-
1 p. 131, i mc lignc cu parlant d 'en has. 1'icllrc)) cl « intérieurc )) l)ou1' l'inscrip-
Il existe en plus une inscription non si- tion :';0.
gnalél! 5 1uO lignc idem, ct une nouvelle
TABLES
TABLE DES ILLUSTRATIONS

Pages,
Fig. L Croquis schématiquc !l'éllificcs qui se commandent. .4
2. Bong Dml'llg 1. Murs d'enceinte 39
3. IL POI'che: Schéma du plan 40
4. - II, : Essai de l'econstitntion de la l'a\,l\ lle. 4f
5. PÔ Itomë . Lion . 43
Û, Bong Ducrng III. Bomes 48
7, I{hünh ThQ Bong, 811/[la I\UX côtés Ilu llndllha 49
8, l\1i SO'n C2 , La yolÎ te . 08
9, Coupe th éorique Il'une lIlelluist'\'Îc supposée de porle l'a me 66
• 10. Gargouilles (le sUlllflsi'i lm. A : MI SO'n E4 ; n : MI San Al . 74
11. P6 Nagar (le Nha Trallg. ]~léphanL de boi s . 87
12. Inslrnmentscmblahlean rasl/lÏ baUill l'am, provenant de Tinnevelly (lllde) . 88
13. Bong Dlro'ng III. Gran(le ~alle, mal'che du chœur 100
14. 1. Tour principale, perron. 101
10. I. Tour centre-Nord, penon. -102
16. Schéma (les profils d() hase et (le corniche. 114
17. Tableau !les mppol'ls cnLre les din' l's profils de ha ~e eL cOl'lliche. 110
18. ~Iî Scrn B,;' CO['J[iclte, pièces (l'accent ct restes d'amortisscmeilt de l'aflglo
N.-O. 11.7
f9 . DùÜ'ng J,ong. Toul' N., gr1\[[(le face !le corniche . 126
20. Po Klauù Garai. Tour d'entrée, étages, angle S.-O. 129
21. Tour principale, couronnement . 132
22. :Mi SÜ'n AIO' Partie du gradin inférieur du piédes tal. 141
23. Bling Dncrng I. Tour centrale, applique de base . 144
2~. PÔ Nagar!le Nha Trang. Toll!' principale, partie de pièce d'accent Hi)
'la. po mauù Garai. Tour principale, pièces d'accent, bahut ct amortissement
. de l'angle N .-E. du premier étage , -148
26 . PÔ Nagar ùe Nha Trang, Tour principale, pièce d'accent, alllOl·tissement
de l'angle N.-O. du deuxième étage. . -159
'27. Po l{Jauù Garai. Tour principale, amortissement de' l'angle 8.·0. du
deuxième étage . 161
28. Pô Nagar de Nha Trang. ~llificc S.-E. après dégagem ent et avaut cousoli-
dation . J68
J
t
618 TABLE DES ILLUSTlI.ATIONS
Pages.
Fig. 29. Mi So-n Ai. Linleau présumé . 175
:~O. pô Nagar de Nha Trang. l~tlifice N.-O., nIl10rlissemenls du corps il1fé-
rienr cL Ilignon S. (lu premier étage . 197
31. Types divers tic charpcnte par triangulation ct par flexion. 202
32. Polissage des joints, Las·relief du Bayon d'Aùkor, galeries intérieures 211
33. Détails de construction . 212
34. Tuiles cames. '.H9
35. Phu lhrng. Interprétation en pierre d'abouts de tuiles 220
:16. Bong Duo-ng Ill. Têtes faîtières du toit de la grânde salle 221
37. Schéma montrant la (Iéformalion des voûtes encorhellées après tasse-
ment irrégulier . 222
:18. Croquis schématique de la ruine tlu Pràsàl Top Thol11 223
39. Croquis schématique des masses néeessai["(~s dans une construction
voùlée en encorhellement 224
40. Trà Ki~u. Extrémité d'un rinceau dn pilier à contrecourbes . 231
41. Bong Duo·ng 1. Tour principale, piédestal, partie supérieure du retable. 233
42. Thinh My. Trésor des rois èams, pièces en or 235
4:~. JIU SO'n Al. Itinceaux des pilastres de fausse porte . 237
44. l'l'à J{j~u. Pilier à conlrecourhes . 239
45. PÔ Nagar de Nha Trang. Pierre à scellement et fragments divers. 241
46. , coupe et plan. 212
47. Tinh yt·n. Pierre à lotus. 243
48. Hung Th ..mh. Partie de piédestal d'une des tours 244
49. Qui Nho-n T. l<ragment de corniche. 245
50. 1'5 llon;lÏ.J. Hestes de peintures. 248
51. Mi So·n D.; singe trouvé dans la cour des stèles. 252
52. Mi So·n K.; tête de lion découverte en avant de la tour-porte 252
53. DlrO"ng Long. Tour centrale (?); lion cariatide d'une des fausses portes 258
M. Mi So-n Gi ; soubassement, lion d'angle. 259
1)5. Duo·ng Long. Tour N., frise de la corniche 262
M. Trà Ki~u. Éléphant métope et partie tic piédestal circulaire 264
57. Bong DuO'ng Ill. Grande salle, piédestal, éléphant (lu perron 265
:;8. èaban. l~léphallt . 266
59. Binh Bjnh. Fragments trouvés dans la citadelle. 267
60. Ilang An. GajasiT[!ha . 269
61. DITo-ng Long. Tour N., fausse porte S., noya du corps postérieur 274
62. Phông L(l. Tête de yanl(la . 275
63. Mi So-n A.; piédestal avec rhinocéros couché. 277
64. Bong DITo·ng I. Tour N., corps d'applique orné d'un cheval. 278
65. I. Tour S., applique ornée d'un oiseau 279
66. Trà J\i~u. Piédestal, tireur d'arc A4 . 281
67. l\Iî So·n Cl' l\Iétope de bahut (?), apsal'Os . 282
·68. Faifo. Fragment de piédestal (?) . ·283
69. IIoà L~i. Tour centrale, fausse porle S., figure centrale 284
70. Qui Nho-n O. Frise de danseuses . 288
71. Bong Duo·ng Ill. Grande salle, retable, statue de Çiya. 290
72. 1\Ii So-n D. Statue devant chevet en réduction d'édifice 294
73. llcstitution d'un costume de roi ('am, avec les vêtements du trésor royal
de Thinh 1\.Iy. 30t
TABLE DES ILLUSTRATIONS 51!)
Pages.
Fig. 74. Prètres cams Kaphir . 303
75. '1'0 LY. Statue du roi PO J\lauù Gahul 304
70. 1'6 l\lauù Gami. Tour principale, tympan de la porte d'entrée. 307
77. YaÙMum. Çinl 309
78. 1'6 Nagar de 1II0ng Buc. I)ô B~a Atlakall 311
79. Bong l'hue. Statue UlHlrogyne. . 312
80. l'cheng fou . 313
81. lIU SO'll C. Métope cie bahut de Cl ('l) gucrricl' volant 319
82. Tours d'urgent. Frise (le femmes . 320
83. lIU SO'n A'4' Tête (lu Çiya . 321
~4. Hong l'hue. Tète de la statue androgyne 3:!2
St>. Bong DlfO'Ug 1. Garw1a, :fragment du pignon du ves tihule de la tour
pl'incipal e ('!). 323
86. PO Nngar de Nha Trang. TonI' principale, têtc (l'apsaras, piècc d'accent. 325
87. Uague d'un trésor de Pô 1{lauÎl Garai . 334
88. lIli San C. Trésor découvert derrière C, 335
89. B3' Buste du Skanda . 337
90. Chành Le). Linteall : un roi ct son cnlourago. 354
91. 1\[i SO'n B4' l<'igure de fau sse porle . 359
92. Bong lhmng Ill. Rc!aLle de la grande salle, moine bouddhi ste portant
un brùle-parfums . 360
93.H•.ti Hïm. Fragment; roi dormant 364
94. Mî Scm Bti. Lit de massage (?) . 3G5
9t). èaban. Éléphant harnaché . 369
90. InntO'ug 1IIY. Piédestal, représentation d'un char 370
97. Dinh Hlnh. nO 26 . Fragment trou yé dans la citadellc : char ·de guerre 3B
98. Tril ](j ~u . Harnachement du Nandin. 372
99. Inuinh L~. Bague de palanquin ('1) . 373
iOO. An Thinh. Graffito de bateau dans une carrière came 374
101. lIon Cuc. Inscription rupestre au hord (Je l'cau 387
102. 1'6 Klauù Garai. JfukhaliTiga 396
103 . lIU SO'n E•. Çiytl 398
104. Po Binll TllUor . 400
,105 . Draù Lai. Çi va . 401
-l06. Musée (le l'École. Statue de nain S. 47 402
107. Bong IhtO'ng Ill . Statues trouvées dans la grande salle 403
108. D•.ti lIïm. Çiva . 404
109. Dong Duaug 1. Çiva du templion N.-O . 405
HO. lIIl SO'n E,. Dvïirapala 406
111. Sanctüairc des Montagnes de marbre . llalustrade ferm ant la grottc avee
dvarapala . 407
11 2. Trà ](i~u. Çiva sur une partie de tympan. . 408
H3. PO Nagar de Nha Trang. Tour principale, tympan au-dessus dc la porte
d'entréc. . 409
1. 14. Phông L~; Tympan. Çiva entouré des niigï. . .HO
lH;. Trl,tch Pho. Tympim. Çiva, Brahmii et Vi~l),u. 411
HG. !III Xuyèn. Vma. .' 413
117. l'hlt Ninh. Gal),eça (de facc) . . 414
H8. Le même (de profil) . 415
1

620 TABLE DES ILLUSTRATIONS



Page •.
Fig.H9. Mi San n~l' GaI)cça . 41.6
120. GaI)eça déposé à la Ban(plC de Tonrane 41. 7
12L l\Ii S()'fi A. Skanda . M8
122. ]\[us(oe (le l'École. S 1.7. Skilllda('!) . 419
B3. Phu l'hl? Nandin. . 4t9
1::l4. Musée Indochinois (ln Troeallél'o. Yj~I)U SUl' Garuçla. 422
12;;. 1\lî Xuyèn. Tympan. Naissance Ile llrnhma . 423
12G. Phii Th0. Linleall-Iympan. Naissance de Bruhmii . 4~M
1::li. 1\lî SO'n GI . Tympnn. Lak~ml. 42;;
128. Dring Dlwng 1. l~llifiee S., applique de )JU~e, Lak:::nll enlre les éléphanls. !"2G
12u. Tour d'or (!). T~'mpnn . .ni
BO. IIlrng Th~mh(?) Tympan t1l-posé ù la Hésidenec de Qui NhO'l1 431
13L Trnng Tin. . 435
132. Plmoc l,!nh. (;esto (lu 1I0dhisaILva . 436
1a3. PÔ Nagnl' de Nha Trang. Dépt'lt sacré de la tOUI' N.-O. 4H
134. Mi SO'n B. PiMeslnl aYrc rlûnoréros debout 463
1:-1;;. J\'lmo'ng My. Piélleslal, face nnlérieurc ornée rIo lolns 464
13G. Nandin 465
137. Qui Nho-n Q. Frise Ile Ilanscusl'S 466
138. Mi SO'n II. l'Ne Ile Nandin 466
139. Bông DI10'ng 1. Tour S.-O.; corps d'applique, tête de feuillage 461
f40. Tête de makara en rinceaux. . . 468
11,1. Dinh Dinh. Frngment trouvé dans la citadelle. Éléphant stylisé 468
142. Têt.e stylisée de /loga khmèr 469
14:1. Dessin ram de fig1U'o . 469
144. 470
145. Parties rie figures rames stylisées 471
H6. PÔ Nagar de Nha Trang. Petite déesse 472
f47. 1'0 Ly. Statue rI'une reine. . . . . 473
148. Décors onnamites npparentés il l'ort ëam . 478
149. Coupe d'nn édifice en bois supposé analogue il1\U San B3 . 493
1 ~O. Coupe rI'un é(lifice en hois supposé anologue il 1\1'1 SO'n Cl . 49'{-
15'1. Coupe de la salle ccntrnlc de J'annexe S.-E. du temple de Ben Mal11 . 495
1~2. Coupe dn Pràsilt Tâp tei . . . . . . 496
153. lnlérienr du Pri\sùt Tiip toi . 497
154. Comparaison des plnns supérieurs de !\Ii Sall fi; et d'un édifice en bois
supposé anologlle. . 499
155. Comparoison des pIons de 1\Ii San DI et rI'un érIifice en hois supposé
allalogue. - . ..... 500
156. Foçade latérale Ile la bonzerie du Vat llan Phoit (Laos) . 507
15i. Comparaison Iles plans d'un Mifice mixle, 1\Ii San El et d'un Milice
entièrement en hriques supposé analogue. 510
158.1\li SO'n CI' l'ace lotérnle S . . . . . . . . '519
159. AI' Face lalérnle S. . 521
160. AI' Fausse porle S., par tic supérieurc . 523
16!. D,. Face N.. 525
J62. BJ' Face S. . 521
163. Po Dam. Tour S.-O., face N.; restitution. 537
164. Mi SO'n FI' Sanctuaire figuré sur le tympon principal. 539
TABLE DES ILLUSTRATIONS 621
Pages ,
Fig. tG;). Bong Duo-ng II. Salle, partie centrale ùe la face S. 542
i66. I. Tour N.-O., face N. . 545
i67. I. Tour centrale, face O. 547
i68. lIung Th1.mh. Tour N., face N. 557
i69. '1'0 l\]auù Gal'Ui. Tour principale, étages, faces E. ct S. 562
110. Village èlJm : Palci Baul) Hatlai!. 563
11'1. Enceinte de la mosquée du même yi liage 564
'172. La mosquée ct son prêtre uani, même village 565
i73. Ueclification du relevé de la tour principale de 1'0 l\]aun Garai 661
INDEX
RÉPERTOIRE POUR L'ÉTUDE DES MO NU lENTS
ET TABLE DES JOMS GÉOGRAPHIQUES

Les mouumeuls élanl le plus souvent désignés par le nom du village donl il
II(~pendent, il nous a paru avanlageux, pour ne pas créer de répélitions inutiles en
denx tables di(l'érenles, de réun ir dans la même ces deux séries de r enseignements,
fac iles à distinguel' les uns des antres par un simple al'lifice de typographie.
::ion l néanmoins cilés deux foi s, sous des formes différentes, les mêmes noms com-
muns Ù un lieu ct à un édifice dans les cas où 'celle répélition a emblé ulile.
Aucun autre nom propre n 'est donné en plu s ici que celui des persounages l égen-
daires ou divinilés èames en relaliou avec les édifices exantiné . En effet, l'ordre lrès
rigon l'eux adopté dans l'un et l'aulre volume rendait iuutilo Loule lable réellement
analylique, puisque les tables des matières avec leurs sommail'es détaillés de cha·
pi Ll'es, divisés en élémeuts res treints ct munis de leurs r euvois aux pages, pouvaieut,
semble-t-i1, en tenir lieu.
Répertoire pour l'étude des monuments. - Les r euvois anx différents r ensei-
gnements sur un même édifice ou uue même slatue, et disséminés dans les deux
\'olumes, tex Le et fi g llres, et dans les deux séries de planches, sout l'éunis ici de façon
à douner des monographies lU'csque complètes dc chaque objet éLudié. L'ol'dre adoplé
Co l lr suivant:
1° Les nnméros de pagc du volume où le nom dll 1U0llumrnt es t cité dans le
1...\ te, ct exceptionnrllemcnl dan les notes (1) - sans indice spécial pour le renvois
/lU premier volume, avec le numéro du denxi èmc pour l es autres (Il :);
2" Les fi gures de l'un ct J'aulre volume précédées de l'indice correspondant (1 :)
ou (Il :) et de la page où elles sont insérées;
:1" Les planches, suivant leur ordre propre, en chiUres romains et, quand il y a
li eu , avec la lettre qui désigne la partie correspondante de la planch e.

(1) Les noms de monumenls cités dans seconde par lie : les mêmes fails ont été
l e~ notes, spécialemen t dans le second vo- indh' iduellcment mentionnés dans les
IUl11e 011 le cas est cie beancoup le plus desCI'iptiolls du premier volume, inven-
rrt~l ll1 e nl , sont de simples référence clon- Laire proprement dit; il nous a donc paru
Il t~es aux obsermtions de cal'actère géné- inutile d'encombrer les LabIes de ces ren-
l'il 1 qni co ns lilll ent les éludes de celte voi s.
624 INDEX

Table des noms géographiques . - Tous les noms propres géographiques men-
tionnés dans le texte et les noles des deiL'\: volumes de cet ouvrage sont indiqués ici
avec le r envoi à la page où ils sont cilés.
Voici quelles conventions rl'glent cet index :
Répertoire pour l"étude des monuments. - Sont impl'imés en ilaliqn e les n oms
des perso nnages légendaires èams, des édifi ces , ou des villages dont dépendent des
monuments cams et la ùés ïg nation des vesti ges qu e contiennent les derniers. Est
imprimé également en italique le numéro de la page où commen ce soit la description
de l'obj et étudié, soit l'observation qui rectifi e la description donnée de cet objet ;
en caractères gras, la page où la date en es t mentionnée ou an moins éludiée.
Table des noms géographiques. - Sont écrils : en caractères gras les noms des
cantons.
En petites capitales, les noms des petites divisions administratives, phù, huyçn,
ou autres.
En gl'8ndes capitales , ceux des provinces, pays ou grandes régions.
Les abréviations communes sont les suivantes : e. : canton; C. : candi, temple à
Jaya ; cil. : ciLadelle; coll. : colline; fig.: fi gure; fl.: fl euve; h. : huyçn; insc. :
inscriplion; Id. : lieu-dit; m. : montag ue ; miss . : mission; p. pp. : page, pages; p.p. :
peuplade ; pag. : pagode ; ph. : phù ; piéù. : piédes lal; pi!.: piliel' ; pr.: province ;
riv .: rivière ; sanct. : sanctuair'e ; ves t. : ves ti ges.
L'orthographe adoptée es t pOUl' les ll oms annamites celle du quôc Ilgir ordinaire ; pour
les quelclues noms cambod giens, celle proposée l)al'1\f. Finot, daus le premier numél'o
du t ome Il du Hull elin de l'É'co le française d'Ex treme-Oriellt ; pour les noms eums, celle
du Dictionnaire de MM. Aymollier et Cabalan (publicati ons de l'École). Les noms passés
dans l'u sage so us ull e Corme tellement dénaturée qne le r clour à une orthographe
rationnelle s urprendrait ou es t imposs ible, sont llrécédés d'un poiut (.).
L'ordre cles lettres sui vi es t celui du frau \ ais, saus qu'il soit allaehé de valeur à
la prononciation réelle ; les caractères spéciaux: B, C, U', P, 0' sont classés apl'ès les
lettres simples cOLTespondanles.

A An L qll{J , vesl. : 533 - Il : 598.


An Luu, c. : 530, 600, 60f.
A-Ban (Prùsàt) : J[ : 38i. An 1I1y, 'vest. : 236.
Ai Lao, col : 2, H. An Nghia, c. : 172, 179, 1.84, 1.98, 208,
Ai ri} ves t.: Il : 598, 211,
Ajunta : Il : 123. An NhO'n, c. : 523.
Am, pag. : 51 6. AN NUo-N, ph. : 1.72, 119, 184, 185, 198,
Amal'uvalî : 14. 204, 208, 211. - 11 : 579, 580, 58i.
A n ChéJ./lh , ves l. : 28!/. An Nho-n (riv. d') : 1.79, 185.
An B~ , e. : 533. ,In Ninh , vesl. : 223.
An 9 t;z i, sculpl. : 224, 225 . An PhU, c. : 140.
An Bân, c. : 526, 533. AN Pnl1&c, h . : 61 , 72, 78, 109.
An Hoà : 285, 337. ,In Quan, sculpl. ? : 336.
An HQi, vest. : 225, 233. A n Th ai, vesl . el insc. : II : 588.
An Hun g, vesl. : II : 599. An Thai Thuo-ng, e. : 309 - Il : 586.
An lihê, col : 2, H. An Thành , c. : 5'15.
An l\iéu, vest . : [j J/,. An Thành : II : 579 .
• c. : 285.
An Lè, ,In Thallh Tung, sculpl . : Il: 594 .
An Lô, vesl . : II : 594 . / 111 Thinh, carrières èames et roches ins-
INDEX 625

cri/es: 284, 283,286 - 11 : 205,313 - Bà Xci, il/SC. : 77 ; yoir Po Sa~L


Il : fig. 100, p. 314. Bac 1Ig" vesl . el insc. : 550 - Il : ï1, 603
An Th&i, c. : 523, 526. - pl. CXIX·][.
An Thu, c. : II: 595. BA C TII .Ii'ÎG, h. : 556.
.\ Il Trach, vesl. : Il : 602 . BacoTi (Palei): 73; yoir Chl.lang My .
•\/1 Thllân, insc.: 220-11 : 319. Bal:! Plom: 47.
\ n Trinh, vest. : 217. BAHNARS, p. p. : 563.
An Xâ, c. : 534. Bakô : II : 31.
Aug Chumnik : 1. Bakul, insc. : 79.
Angko l', voir Aukor. Bal BaLlhinôn : 38; yoir SOllg Luy .
.\ùkor : 197,505, 520 - II : lX, 155, 371, Bal Çri Bano-y, id.
'.79, 481. Bul Canar, id.
Mlkor Thom: II : 268, 21 1. Bal nanÛ"Îl, id.
Aitkor Val: Il : 322,4 17 ,496. B.\LI : 102 .
. AN~Al\i: x, ),11 , 1,2,6,9, 10, 15,57, /.32, Bàn Cv : 234, 23:;.
542,512 - II : 21, ~7, 205, 305, :i:i1, Ban Don : 557.
371,382, 390,430, 4ï7, 478, 516, 574- /J'lnh il: J.i7 - II : 21-.
pl. CVIll à CX.lV. Ban Kh ni : IL : :;05.
AI'!)1'1l1 (Tou r s d' ), fll'oLlpe: 86, 144, 15'. , nàll {-rillh, illsrr. : 308.
155, 1;)7, 541, 516, 571, :i80 - Il : 30, Brll/ .Ifl'll'Uol, mSlLJi bal,"1lI il/sc/'il : 5,)6.
44, 4:i, 8 1, 236, '288 , 32ti, 329, 363, 555 , Bau l\leLhuol : 5:;6, :i57.
~:;6 - pl. XXX II. !Jrll! Ma//'llol, /'(!SllTi Iwli'w : ;);)Î - pl.
Sculplures: Jljl/ - Il : fi g. 82, p. 320 CU \' ll-.\ .
- pl. CLXXV- I\" ; CLXXV II -L. Ban l'hou (Yal), pag. : 11 : 50:i - lI : fig.
Tour principale: 155, 1,38 - Il : 19, 156, p. 507.
49, 109-111, '160, '181, 182, '190, 191 , BÛllg Ail, g/'oupe: 152, 226, 310 - II :
196,216,291,321, 336, 399,406, 55:-1, f3 , 20, 38, 56,16, 88,269 , 270, 3UJ, 556,
555, :;68 - 1: fig. 30, p. J59 - pl. L\:X II 558, 56 1,585 - pl. LXI V; CXX\'U-E;
il XXXV; CX~XVI-D; CXXXV lIl-8; CLXXXLII-D .
CXLV I-A; CLXVll-A. SwlpltLl'es: 310 - Il : fi g. 60, p. 269.
Édifice S. : lG2, 330, 466, 538 - Il : 46 , 'l'ou/' p/'inl'ipn/e : 310 - l : fig . 68,
:;:;,98,99,198, 22:i, 234, 249, 254, 258, p. 311 - pl. LXI Vil LX \l ; CXXXYJU·33.
555 - pl. X.XX III ; XXXVI ; CXXXI-C: 1~'difice S.-o. : .'112 - il : 585 -
c XXXVm-49 ; CXL VI-L pl. LXI V il LA\'J.
Tour H.: 1(j3 - .II : 42,120, 157,190 édifice N.-8. : 3 13 - 11 : :l85 - pl.
- pl. XXX 1.LI ; XXXVII. LX.I\' ; CXX.XIX-30.
Toul' S. : 1G3 - II : 47,146,163,1.70, lnsc. : 11 : 5 5.
1i9, 531 - pl. XXXIII ; XXXV II ; Bang Giang (rh'. de) : 11 : 594.
CXXXI-E ; CXXXVI-C ; Cx..:\.XVlll-34. Ballque de l' JIldochille à Tourane : voir
Tourane.
B Ilanloi Chmar : 11 : 346.
Bù C:m h : 198. . Banlolll , cap: 'J2, 13.
lJù Chli ll!): 1l/3. Baphuon : 11 : 2~3.
Ba l\ê, cap: 6. Barhul : 51i - Il: 326, 559.
ml Lap: 109. . Batangan, cap: 12.
Bà Loi: 516 : II : 24. J3alùu Tabla!!, illsl'. : 72: "oir Dû ,\Ï:.
Hri If,! Tluiy Bô, pag. : Il : 58G. Batayia : JI : 540.
Bn ,Vyùi, vesl. : 110. Bau Ciall!), lac: 2//;).
Bri UIl!): 77. Bau\:! lI adail (Palei): II : 410 - II:
40
A=--:S.\ll. - 11.
626 INDEX

fig. 144, p . 470; fig. 170 il 172, pp. 563 178, i79, 192, 251, 204, 261 , 269, 363,
il 565. 391, 429, 431, 459, 5I 8, 520, 528, 531,
. Bayon : 197 - 11 : 346, 452 - TI : fi g. 32, 554, 555, 578 - l : fig. 31, p. 169
·p.2B. - p l. XXXYlll ; XXXIX; CXXXVI-B;
Béü Bit : 522. CXXXVIH-5, 2 1, 23, 3I; CXLl-B ; CLlV;
Bëù Mulâ: II : fig . 151 , p. 495. CLXXXlI-C.
uën l'ail, ves l. : 2//0. Sculp/uI'e : II : 57 6.
Bénarès : II : 4113. Binh QUI, mi ss. : 76.
Berlin: IL : 268, 580. Binh Qui, insc. : II : 574.
Bich JOui, vesl. : II : 599 . Bi llill SO'lIi, h . : 235,237,239 , 240 - TI: 582.
Rich La, l'esl. el smlpl. : 531 - II : 408, Blnh Thai Hl1-, c. : 316, 319.
412, 530,598 - L : lïg . 125, p. 532, BiNII THUÂN , pl'. : 6, 8, 43 , 67 , 70 -
/3ich La DUllg , scu lp l. : IL : 600. Il : 28, 33, 46, 75, 151 , 220, 245, 329,
Bîeh La , c. : 528, 530, 533. 340, 352, 371 , 380, 382, 385, 399, 400,
Biên Hoà, sla/ue de GalJeça : 555. 473, 563, 57'1 .:.- pl. ClX.
Uién I1oà, slalue inscri le de Vi$I.1!1 : 553 - Binh TmO'c : 553 .
Il : 18,295,342,351,386, 420 ,427,471 BIRMANiE : II : 485.
- 1 : fi g. 127, p . 554 - II : fi g . 145 C, U5 &é, vesl. el sculpl. : 223.
p. 471 - pl. CLXXlX-H ; CLXXXI-l. BQ BOn g T\!" pag. : 534.
Bl ÈN nOÀ , inspcclion : 553, 555. 1:10 Giallg, canal : Il : 592, 594.
Bimu (C.): H : 13I , 530 . Bo Khê : 046.
Ilillh Can g, baie : II: 576. Hô Liêu : II : ti98.
Billill Cll i'Hl: 551. 8d MLr1lg, vesl. el insc. : 31C, 325 - n :
Binh Châu, c. : 235 . 587 .
Bi nh ChÛ' : 78. Bo TII~ C lI , h. : 042, 545, 546, 548, 580.
Blnh Dién, c. : 2::l7. Bodhgayâ: JI : 485.
BINH BtNH, pl'. : X li , 5,9, '10, 11 , 12, 14, Hong Miêu : 'J3, 242.
J42, 146, i 6~, i78 , 217, 220,574,576, BONG SaN, h ,: H , 12, 145,2-17 ,2 19, 565.
579-582 - ll : VII, 18, 21, 76, 133,247, BO['ôbud ur: 51, 100 - II : IX, 47, 363,
249, 285, 293, 314, 3'17 , 436, 439, 446, 366, 452, 459, 483, 504, 539.
51 7, 531, 550, 553, 576 - pl. CX!. Bung Chùa, cap: 2, i 5.
Binh &inh, dépol de sculpl. el d'illsc. : 17'2, Buon Dë : 562.
'177, 201, 206 - li : 231,246, 266, 288, BlfU Chau, coll. : 288, 289 - II : 376.
326, 328, 330, 371, 42'0, 439, 472, 577, BllU Sll'n , pag. : 553.
579 - r : fig. 32, p. 177 - JI : fig. 59,
p. 267 ; fi g . 97, p. 371 ; l'ig. 141 , p. 468 C
- pl. CLXVll-L; CLXVlll-B ; CLXXlX-
K,L. Ca Dung : 37.
mnh &i1lh à Qui Nhon (vesl. sur la l'ol/l l' Ca Bfre, c. : 222 , 223.
de): 146, l ;jl, - Il : 435, 578. Cà Na, vallée: 7.
Binh Binh , cil. : 12, 02,178, 198, 204 - Ca ÀOIll , i/lsc. : 5C:; .
Il : 45, 269, 402, 579. Ch i Lo , h. : Il : 602.
Binh Binh (riv . de) : 199. Càm Lo (riv. de) : II : 602 .
Binh H:;t, c. : 237, 239, 240. Cam Run h, baie: 8.
Binh Hoà , c. : 237. Cambodge (exislcnce de monumenls ca na
Binh Lâm, cil. : 166. au) : 565 - 11 : 603.
Binh Ldm, kalall : XV II , 155, 156, 166, CAMBODGE : IX, x , i , 71 , 192 , 197,349,
171,274, 580 - Il : 2I, 36, 109, HO , 374,566,569 -11: 30,31,38,47,56,60,
115,116, 118, 131 , 154, '156 , 163, 174, 66,13~,f53, 1 55, i76 , 195, 206, 222,268,
INDEX 627
212, 283, 289, 292,30 1,305,313,315 LX ; CXXVll-B 2 ; CLXXllI-I ; CLXXIX-J.
326, 339, ::140, 346, 352, 356, 319, 380, Sculptu r es di ve r ses: 275 - 1 : fig . 54
il81, 388, 391, 404, 42 J, 427 , 439,447, à 56, IIp. 215 à 218 - pl . CLXVII-I.
4:.\0, 45~, 431, 419, 480, 482, 486, 487, Inscription : 278.
498, 5 1J , 5::11, 358, 566, 603. Tour S. : 270 - 11 : 13, 242, 561 _
Cilll h Thi ell, Vl'st . : 219. pl. LX à LXIIf ; CXLXVI-C ; CXXXVIll-
Callh Tièn: JI : 24; v oir Toul' de clûvre. 45; CXLVI-l<' ; CLXVfIl-L.
Cao Lao , c. : 542 , 546-548, 580. Tour cen tral e : 269, 271 - 1l: 18 1, 561
(;ao Lao /1(1, vest. de cil. : 548. - pl. LXàLXl1I ; CXXXVI-E; CXXXVIIl-
Cail Dû, dilJue: 221, 222. 12,44; CXLVI-C; CLXIV-B; CLXIV-V.
Ca u Huu : 30. Tour N. : 273 - II : 50, 181 , 425,561
Cu ubuu , voir Cau Iluu . - pl. LX àLXU; CXXXVIIH 8; CXL-B ;
Chrlll h Le}, vest. : 225. CLXXIU-K.
Chrill h /.d, n'stes d'li Il groupe: 220, 310, Chièt Bi, vest. : Il : 591.
406 - 11 : il!!, 42, 45, 18,85,89, 98,146, Chim Son, kalall : 288 -11 : 46,109,518,
152,201,231,249,262, 266 , 286, 281, 530.
310,320,326, 327, 355-351 , 367,369, Chine (mer de) : ~.
374, 392, 394, 405, 406, 409, 414, 424, CIIlNE : :16 - II : lX , 255, 380.
421, 429, 445, 556, 560, 561 - pl. Ll V ; Cha &inh,jalaise in scrit e: 140 - II : 385.
ex LVJll -E, K,L,N. Chf! Mai, vest. : 111.
Tour-porle, l'our et salle JI : 226,227 Cha Phu &à, scutpt. : Il : 578.
- pl. CLxrV-H. ChO' Sai, marché: 528.
EI/ceinle, /IIll/'S el lour-porte l : 227, Chu Bai: 330.
228 - pl. CXUT-F,n ; CXLVI-E; Chu May : cup : f4
CLX "H-F,M. Chu (Palei) : 559.
Tour principale 1 : 228 - 1 : fig. 42, Chùa Bil : ,13',.
p. 225 - pl. CXXI-C; CXXXI-G ; Chùa Bù DtL : 566.
CU Vlll-K ; CLXXXllJ-C. Chùn B~t MQc, pag. : II : 603.
/;dijices all ll e.ces, sculptures 1 : 229, Ch!la Nang, grolle et sCll lpl. : 240, 546
233 - 1: fi g. 43 el 44, pp. 230 et 231 - - Il : 402, 439 .
JI : fi g. 90, p. 351-; fig. 145 F, p. 411, Chùa Loi : 515,
Inscripti on : 233. Chùa Ph~t Lôi, png. : 526 - II : 24.
Châll h MCIl!, scutpt. : lI : J76; voir &Çli J/iru. Chùa Tao , pag. : 566.
Chall h 7'r1t r, vest. : 217. C/mong My , vest. el sculpl. : 73, 79 - 11 :
Châu Duc Tr u ng, C. : 269,280, 282,439, 330 - 1)1. CLXXV-B.
41.2. CÔ Bllll, vesl. et lymp. : II : 591.
Chdu Sa, cil. , pit. et inscr. : 235, 236 - Cô Luy, cit. : 234, 235, 236 - II : 24.
11 : M, 531 ,532,582 - pl. LV ; CLI-F,N. Co Thành, SClltpt.: 528, 530 - Il : 53i ,
Chuu-Sei Tc\'uda : II : 271.. 597, 598 - 1 : fi g. 12.l, p. 529.
Chdu Thành, Ilest. : 2UI . Co Thrip, vest. : 517 - JI : 24.
CIU!ll Vml'l1g: 59. COCIJlNCllINE : 2, 6,553,
Chco Heo, poste: 559, 563. COCIIl CHINE ORillNTALE : 514.
Chi TrtLllg, vest. : 222. Col des Nuages, col : 8, il , '12, 14, 15, 16,
ClllÈM THÀ ' H : 1. 290 - II : 251, 530.
Chièn Dàng , C. : 244, 269. Collections particu l ières : 579 - Il : 605
(;hièll Dàng, groupe: XVII, 269, 325, 335 - 1 : fig. 134, p. 581.
- Il :33,56,88, 109, 11 0,124, 131 ,151, Comalis, voÏl' Somalis.
:151, 163, '191 , 212 , 225,236, 242, 247, éon Chên, Id . : 522.
262, 265, 269, 326, 414, 551, 560 - pl. Côn Dàng, Id . : 530 - II : 24,
028 J DEX

Con Dàng , Id. : II : 601. D


Côn Hén, Ile, /'asU/i bata!! : Il : 596.
Confucius (pag. dite de) : II : 596. DAllLAC : 556, 557.
COllg DOllg, l'es/. : 5'/1; (yoir erralum ). Diem San , l'est. : 307.
Cubi : Jf: 597. Diêm TfIlO'ng, c. : 507.
Cubi (ri,'. de) : U: 597. Dien Ngao , vest. : II: 601.
Cu /foan , ves/. et scu/pl. : 515, 524 - 11: Dièn Phu:ac, vest. : 237.
1ï, 289, 39:; , 4.03, 530 - 1 : fig. 12:3, DI ~: ;'\ PU\JQ.c, h. : 309 , 314, 336.
p. 52:; - pl. CXIX-B ; CLXXXU -J. Dieng : II: IX, 131, 483, 530, 539.
Cu Hoan , c. : 522-:;24. Dinh Tht, insc. : 514.
Cu Lao: 111 , 126. Djago (è. ) : II : 263.
Cu Va, mi ss. : 236. Do Ban: 203, 207.
Cil Lao Cham , île : 13. Do LI;'\II, h. : 15, 534 - II : 602.
CiL Lao Râ)', île, vest. (?) : 13, 240. Double Pic (Le) ; m. : 14.
Cl! Mung, col : 10. O/'wi· Lai, vest. , sculpl. et insc. : 559,562
Crra Ron , ri". : 550. - II : 18, 330, 388, 400 - 1 : fig. 129,
Cuivr e (TOll/' de) : XVII , 201 , 204 , 214 , 537 p. 561 - II : fig. '105, p. 40 1 - pl.
- II: 27 , 109, '1 28,146,160, 182, 201-, CVll-C, D.
212, 214 , 216 , 555 - 1: fig . 39 , p. 205 Dl'Ullpadi (Rath) : II: 559.
- pl. L 11 LIl; CXXX\'1l1-7; CXLVI-D. ])uong : 6.
Duong An , c. : 146 - II: 577 .
IJ!ta/lf) Lung, sculpl. : 179.
Dl.lang Long, groupe (1): 142-144,153,179,
185, 57~ - II : 24, 33, 45, 46, 56. 60,
(;aban, ci/. et seu/pt. : 12, '14.6, i73, '1 j i, 105, 118,120, 131, 133, '1.'l4, '1 57,236,
198, 203,204, 208, 210 , 513 , :>14 - II : 249, 258, 264, 270, 328, 380, /,04, 1;.26,
261,368, 3i8 , 403, 53t , 532 , 556, 58 1 - 466 , 566, 576, 579, 6U4 - 1: fig. 35,
1 : fig. 37 et 38, pp. 200 cl 201 - II : p.186-pl. XLlI; XLIlI;CLX\'lL-C (?),
fig. 58, p. 266; fig. 95, p. 369 - pl. E, n, J; CLXXllI-B ; CLXXIX-G.
XLIX: CLXVll-B ; CLXXIlI-G. 1'0(/1' cent/'ale : '/87 -Il : 4tH - 1:
Ca/dit'!, l'es /. : 73; "oir C/uwn!) My. fig . 36, p. 189 - Il: fig. 53, p. 2:>8
èAMPA: 1:\ , :\, XII, 1, 2, 5, 6, 12, 13, 1:; , lû, - pl. XLIII 11 XLV; CXXX\1ll-11.
71 , 246 , 281 , '288 , 439, ;J53, 566 -Il: IX , 1'our S. : 188, 190 - Il : '120 , 13'>,
28,31,33 , 47 , 89 , 92, 157 , 230,237 , 238 , 180, 2~6 - pl. XLIII; XLV à XLYll;
249, 268, 289, 314, :H8, 329, 330, 334, CXXXV 111 --1O; CXL-D; CLXX-A ;
346 , 347 , :152,381,383, 386,388, 391, CLXXl\'-J3.
395 ,397 , 403, 411 , 412 , 413,41:;,424 , TOllr N. : 193 - Il: 120, 180. 604 -
432, 433, 434, 442 , 4'>6 , 4:;0, 4:53 , 459, 1 : fig. 36, p. 189 - II: fig. 19, p. 126;
482 , 488 , 4[)0, 491 , 498, ~)12 , 516 , 530 , fig. 55, p. 262; fig. 61, p. 274 - pl.
53:; , 538, 1)39, 544, 549, 562, 566, 567, XLLU ;XLV; XLVII ; XLYIII; CXXX\'llI-
t598 - pl. C\' lil. 17; CXL-A.
èandi ... , voir au nom clu temple. Dll'O'ng Minh , c. : 578.
è(~k Hala, coll. : 81. Dl.lang Mong, vest. et insc.: II : 587. -
t a" l'an, g/'otte et insc. : 110. pl. CLXXXI-F.
èalrlin , vest. : 73 ; "oir Ch!wng ,\IY. Du\" XUYÈN, h. : 284-286, 288, 308, 335.

1. Ce g rollpe es[ désigné daus le deux porlée ici tou tes les pages Ol! il en est
volum es sous cc nom et sou celui du "il- fail mention sous un nom ou sous l'autre.
lage dont il dépend (Yàn TuO'ng) : sont
I NDEX 629

B 502, 514, 533-536, 538, 540, 541 , 543,


544, 546, 583, 588 - pl. XCVIII.
Ba Bia, m. : 9, 133 . Inscriplions: 484 - pl. CLXXXI-B.
Ba Chong: 97. Mllrs 1: 455-1 : fi g.101, p. 453- II:
Bit ChU: : 74. fig. 2, p 39 - pl. CXV-E ; Cx:\XIX-12.
Bll Hàn : 523. Murs II : 1/85 .
Da Hoà , c. : 308. Murs IlI : 493.
&6. Nè, roche inscrite: 72 - Il : 575 - Bornes 1 : 456 -lI: 435- 1 : fig. 101,
1: fi g. 15, p. 73. p.453.
Da Nghi, vesl. el sculpl.: II: 598. Bomes II : 485 - 11 : 541.
Bit hày, cap: 545, 546. Bornes III: 493 - II : fig. 6, p. 48.
Da PhuO"c, c. : 42. Porche 1: 1/57 - II : 40, 54 1 - 1 :
&iI Trâng , coll. , vesl. et insc. : 8, 78 - fig. 102, p. 459. - pl. XCU; cn; cm.
pl. CLXXXI-C . Porche Il : 486 - II : 40, 541 - 1 :
B1.li An, miss. : 212, 214, 217 - JI : 5ï7; Iig.1H , p. 490 -II: fig . 3et 4, pp. 40
voir &gi Hlm. et 41 - pl. C; CIV; CXXXŒ-27 ;
Bai Giang, riv. : 11 : 591. CLIl-15; CLXVI-M.
&(li /lào, vesl. : Tl : 60f. Porche III : 494 - II: 40, 543 - 1 :
D(tÎ /liru, vesl. el sculpl: 211 - 11 : 76, fi g. 112, p. 491 - pl. CI.
8t , 157 , 163, 234, 288,29 1,326, 328,329, Pylônes 1 : //61 - pl. XCIX' cn·
356, 358, 364, 402 , 472,576, 517 - 11 : ClU ; CXXXIX-JO. "
fig. 93, p. 364; fig. 108, p. 404 - pl. Pylônes Il : 487 - 11 : 543 - 1)1. C ;
CXLlI-T; CLXX-F, J. CIV.
BaiLQc: 157. Pylônes III : 495 - pl. CI; CV.
B~[ LQc, h. : 313, 3 14, 335. Enceinte l, dispositions générales:
Bai Lôi : 335 (voir erralllm). 443 - II : 34,69 , 80, 226,268,282,325,
D(li Till, illsc. : II : 578. 356, 357, 360, 365, 366, 311, 373, 375,
BèGi :'H7. 403, 425, 43 •• , 541 , 543 - pl. XCIX;
Bèn Kho , Id. : 542. Cil ; CIlI.
Bën Tllàn , Id. : 542. Sculptures 1 : 465 - II : 82 - 1 :
Bèo Bô Cai, ill. : 109. fig. 103 il 109, pp. 467 il 483 - II :
Bèo cà, col : 4, 9. fig. 140, p. 468.
Bèo Lè, m. : 337. Tour principale, sallet. : 443 - II :
Bèo Ngàng, m. : 55f. 49, 82, 112, 143, 189, 198, 229, 286,
4n, 550 - 1: fig. 103 à 107 , pp. 467 à
BIÀ LY : 542.
BI~N BÀ!I:, ph. : 310, 336 - 11 : 586.
471 - II : fig. 14, p.101 ; fig. 41, p. 233;
&ong Bào, vest. : JI : 599. fig. 8;;, p. 323; fig. 140, p. 468 - pl.
XCIX; cn; CIll; CXXV; CXXVl ;
DOllg Chùa, ruilles : 5112.
&ong Duong, grand lemp le; dispositions CXX.UX-38 ; CLI-lI; CLII-2f ; C LXYI-A.
gémirales : xx, 14, 124, 158, 181 , 186, Tour S., sallet. : 447 - II : '188 -
223 , 238,246,248, 250, 279, 280, 281, II : fig. 65, p. 279 - pl. XCIX; cn ;
282, 283,315, 316, 320, 345,347,351, cm; CXXXVlI-A ; CXXXlX-3 ,26 . .
35 l , 358,3ï4, 386,424, 439,536,537,541 TOll r N., sanet.: 1/48 - Il : '188 -
- 11 : x, .10, 14, 20, 31, 38, 40, 47, 69, JI. : fig. 64, p. ~78 - pl. XCIX ; cm;
82,84, 112,121,122,142,1.43,187,191, CXXXVTI-H.
253, 257,268, 270, 'm , 2i6, 271, 287, Tour S.-O., sallet. : 450 - II: 122
289, 29 1, 293, 294,3 16,321, 32i, 330 , - lI : fig. 139, p . 467 - pl. XCIX;
;{53-:i55, :-157, 358, 360, 369, 402, 405, CIl ; CIlI ; CXXXIX-24, 29.
'.3:-1, 43:i, 1,48, 450, 459, 462, 463, 466,
Tour .V.-O., sallet. : 451 - Il : 1ï6,
630 INDEX

48i, M3, M4 - II : fig. 166, p. 545 - Dong IIa : II : 602.


pl. XCIX; CIll.; CXXXIX-34 ; CXLI-E. Dong lI&i : 15,542.
Tour cenlrale, IOUT' d'abri: 452 - 11 : Bông Ph6 (riv. de) : li65.
31,47,112 , 130,146, 184,188,232,433, eông Phûc, vesl. el sculpl. : 237 - II :
540 - 1: fig. 101 , p . 453: fig. 102, 204, 293 , 334, 342, 401, 531 - Il:
p. 45!): ri g. 1'17, p. 503 - Il : fig. 23, fi g. 79 , p. 312; fig . 8{, p. 322; fi g. 'i45 A,
p.14'. ; fig . 167 , Il . 547 - pl. XCIX; p. 471 - pl. CXVIlI-O; CLXXVI-A;
CII; CUI ; CLI1-:1O; CLXXVIII-N. CLXXVlI-C , E , 1\[ , N.
Tour N.-.V.-O., sflncl. : 461 - pl. llông Qui , barn . : II : 574.
XCIX. Bong Tri , pag . : 524.
'femplions 1, sancl. : t,li2 - II: Iig109 , Bong Vua, lei . : 97.
p. 405 - pl. XCIX ; Cil; CIII ; CXXX- BO:'iG XUÂN , h. : 142.
P ; CLX\ï-L. Bông Yên , c. : 308.
'four S. - S.-O., tour d'abri: 1,63 - Il : OLwng L~, vesl. el sculpl.: 533- Il: 42[,
47, 188 - 1: fig. 100, p. 449 - 111. 598.
XCIX; CIlL. B llO'ng Xe Loi : 237.
'four ('enl re-N., lour d'abri: 4GI, - BlIO'ng Xc llèTi : 237.
II : 47 - Il : fi g. Hi , p. ,to2 - pl. BLi-c Hoà ThuO'llg , c. : 313, 3H.
XCIX ; CXXX-L. Duc Pno, h. : 223 - II : 582.
Édifice S. : 46 1, - II : 46, 102 , 268, Dl.fc Trong lia, vcs l. : Il: 594.
356, 42ti - II : fi g. i28 , p. 426 - pl.
XCIX; cn; CXx...'<-G; CXXX IX-35. E
Pavillon N . : 465 - II : 47, 362-
pl. XCIX. Ecran du Roi, coll., vesl. : II : 596.
El/ceinte 11, dispositions flénérales: Ellora : II : 45f.
485 - II: 4:;, 541 - pl. C ; CIV. Ex trême-Orient (Musée de l'Ecole française
Scu lplures : 489; fig . 11'1 et 112, d') : XVII, 129, 172, 219, 231-233, 249,
pp. ~!)O el 491. 264,266-268,276,278,29 1,292,301-303,
Salle 11 : 1,88, M l - 1 : fi g. 110, 325, 329, 333, 356, 357, 400, 408, 418,
1). 488 - 11 : fi g. 16:5, p. M2 - pl. C ; 419, 433, 481, 483, 538, 556, 558, 1S59,
CIV; CLX. 570 - H . 267, 2n, 291, 373, 402, 407,
Enceillle 111, dispositiolls ué/l{)rales : 4 [8,436, 574, lm, ti83, ti84, 586,602,
1,93 - II : 80, 351,355,404,43[, 541 - (j04, 605 - 1: Iig .131 à133, pp. 570 à 573
pl. C[; C \' . - II: fig. 106, p. 402; fig. 122, p. 419
Salle 111 et sculp. de l'ellceinle lIJ : - pl. CL X:\. V-C , 1 ; CLXXVII-O .
Ml;) - li : 83, 101 , 123, 'H7, 2ti7, 26 1, EXTRÊME-ORiENT : 11 : IX, 31, 196, 208,
289, ~91, 29'., 296, 4:13, 540, 54[ - '123, 305, 386, 45'2, 46 1, 485, 505, 508,
1 : fi g. 113 il fi 7, pp. 496 il :503 - IL : 606.
fi ~. 1:{, ]1 .100; fi g. 36, p 22[; fig. 57, Etudes indochinoises (.IIusée de la Société
p . 26:;; fig. 71, p. 290; fi g. 92, p. 3(j0; des) 261,292, 303, 307, 324, 325, 574 -
fi g. 107 , p . 4œ - pl. CI; CV; CXXX IX-2; Il: 4~3 - pl. CLXXIV-L; voir Khl.f(J1l1J
CLX \' l -C; CLXXllJ-E; CLXXV-l\"; Jly, Pho/11J Lê, 1'I'Ù l'; iI:u.
CLXX\'l1-G; CLXXVllI-l\1.
Tours-porles 1/1 : /,94 - pl. CI ; CV. F
Drj'no /)1.f(J1l!J, vrsl. di.Dërents du fI,'artd
lem pie et secollde slèle : 281 ; IJlIddha · J.'aifo , sculpl. : 309 - Il : 246. - II :
de broll:e : 11 : 435, ;)83. fi g. 68 , p. 283 - pl. CLXVII-N.
Dùnfl Giùp, ves t. : 336. · Failo: 13, 288 - li : 1S 2, 584, ti85, 604.
B à n ~ Giiip. Id. : II : 597. · Faux Yarella, cap: 8.
INDEX 63f

Fille (Tour de la) : 207. . Haïphong : 578.


Fleuve Rouge, n. : 2. HAM T!l U~N, ph. : 29.
Fo-che : 12, 203. Hanoï (Musée de); voir Extrême-Orient
(Musée de Z' École fl'ançaise d').
G . Hanoï, vest. el scuZpt. : 143, 153 276
565,566,570,578 ,579 - II : 2ï9', 478:
Galathée, navire : 6 - II : 330.
604,605.
Gia H(Ji : 514.
H~lu An: 42.
Giam Biéu, vest. et sculp/. : 512.
Hàu Rièn : 528.
Giallg Cô, illsc. : 12; voir GIai Klaun
HAu Sanh : 61.
Anale
HI Duy~t : 545.
Giang Tay : 37.
Ho Gian, torrent et pagode : 2'19.
Giao Thùy, marché : 313.
Hoà Binh, C. : 134, '138.
Giao Thûy, vest. : 239.
TIoà Cat, tr. : lI : 576.
Giëng Tièn, puits: '21/0.
Hoà Chi, vest. : 281, 282,283.
Girnar : 11 : 385.
Hoà Duang, vesl. : 313.
Glai Kla!lIi Allal" vest. et irise. : 12, 79 -
HOA DA h. : 37, 38,41-43,45,47.
pl. CLXXX-N.
Hoà Duc , C. : 242, 246.
Glai Larnau, vest. sculpt. et irlsc. : 77, 78
lToà Lai, groupe: XVIl, tH, 52, 53,55-57,
- II : 392, 395 - I : fi g. 16, p. 77 -
98,161, 389, 446, 41B, 461- n : 18, 1!J,
pl. CLXXX1-M.
3~ 36, 37, 39, 42, 44, 53, 91., 11 2, 1~2,
Go Choi : Il : 576.
127,187,207,219,220,253,265, 2!lI,
Gà DÔllg, vest. : 211 - pl. CXLII-X.
290,502, 533, 534-536, 544,500, 575 -
Go Loi: II: 576. lI : fig . 34 n, p. 2 19; fig. 157, p. MO-
Gà Thi, sculpt. : II : 518.
pl. xv.
GOLAR, p. p. : 563. Les lrois lcalall : 99.
Grand som met, m . : 15. TourcenlmZe: 100-II:128 130142
Guimet (Musée) : 143, 153, 184,531 ,578- 153, 155, 183, 191, 289, 324, '404,' 423:
II : 86, 3~7, 427, 580 - II : fig 145 n, 513, 534,536,540 - II: fig. 69, p. 284 -
1). 471. pl. XVlàXVllf; CXXX.YlI-G; CXXXLX.
Gunang Gallsir: II : 131. -6, 16; CXLI-lC ; CXLIV-B; CLXV-M;
CLXVI-D, TI ; CLXLX-B, G; CLXX.VlII-J.
II
Tour S. : 103 - II : 56, '128, 183,21 5,
Ih BôNG, h. : 241, 242,244-246, 268, 269. 224,538 - 1: fig. 20, p.104-pl. XVI
llà Lam, vest. et illsc. : marché: 279, 283 à XVIII; CX.XXIX-18;
- 11 : 72, 393 - pl. CLXXXll,D. Toul' N. : 105 - ][ : 36, 122, 128,
llà Mi, vest. : 530 - 11 : 5!J8, 599. 156, 19'1, ~82, 404, 406,5i3, 538 , 560 -
Hà Noi, c. : Il: 576. 1 : fig. 21, p. 106 - Ill. XIX; CXLI-L '
Ha Nông , c. : 310 - Il : 586. CXLV; CLXV-F ; CLXVI-G, O.
UÀ TiNII, pro : 2. fJo ù. Lai (Débris dans la piaille de): 108.
lIa Tra!, col : 2.
f10à Lai (?) (Insc. dans Ull village voisin du
/là Trullg, vesl. scalp/. et pil. inscrit. : i 5, groupe de) : li : 5it>.
249, 320, 534 - ][: 13, 45, 80, l08, lIoà My, pag. : II: 578.
239, 243, 2{6, 261, 531. , 532, 602 - pl. lIoit Mf, voir Chièn Dang.
CX lX-L; CXXXIlI-B, G; CLI-K, M, 0; LIoà Què, vesl. et insc. : Il : 581.
CLU-14; CLXIX-A, C. Hoà Quê : 316.
ffaXci, vest. : II : !iD9. Hoà Thu~n : 42.
liai Bang: n : 59!i.
lloà Trinh, tr. , vesl. : 11,72,79.
I/ÀI LÀNG, h. : 522, 523, 521-, ti26, 595. TIoÀ VANG, b. : 316, 319.
6:l2 INDEX

HO À\ AN, h. : 219 - II : 582. lNDOClliNE: 8, 13, 570, 578 - II: 333,


H OÀ I CHÀu, h . : 218. 339, 388, 390, 478, 487, 509, 520.
Hoài Bllc, c . : 218. Indl'apura: U, 281, 439.
Hoàn Phuc, c. : 545. ll~SULlNDE : II : 375, 385.
Hoan g Lon g, ham. : II : 517. Ivoire (tours d'). : 142, 185, "oir DuC/ng
Iloe Trom (A mas de pierres sur la roule LOllg.
de) : 58. 1
Hôi Phm:rc, pag. : 555.
lion Ghùa, vesl.: 140. lAPON: II : 313, 516.
llù/1 Gue, roche illscrile: 307, 308 - II : lAnAIS, p. p. : 557, 562.
376,385 - Il: fi g. 10I, p. 387. Jardin de Touralle, "oir Tourane.
Tl on Kh6i, Laie: 8. JAVA : 100, 102,1 04, 213, 2~9, 566, 568,
lIùlI Rùa, coU. : 507; "oir Linh T/uii. 509 - Il: I X, 31,38,47 , 103,106, 131,
!filé (cil. came près de): 14,15,16,512 - 153, 155,170 ,238, 249, 262,271,273,
lI : 37ti, 317 - pl. CVl - "oir K'iu-sou. 287,292,300, 3'13, 380, 41;;,425,45 7,
J/ué, illse. : lL : 5%. 45Y, 468, 480,483, 484, 486, 487 , ;;01 ,
Hu é: 2, 6, H, 16,508,51'1,514,515 - II: 508, 518, 539, 540, 549, 570.
569, 596, 602. Je Nan : 11 : 363.
Hué (ri". de) : 14, 5 12 - 11 : 592.
lI ung Long, pag. : '179. K
Ihmg T/vwh , uroupe: -11.3-145, 14G , 154,
'196,197, 212,2 15,558,559,576 - lT : KuclU, m. : Il : 575 .
33,45, 76,79,99, 11 1,12:';,133 , 152,236, I(uilaça: II : 45 1.
241., 247, 288, il58 , 363 , 381, 392, il94, Kul ussan (C. ): II : lX, 238 , 483, 518.
426, 430, 556, 5:';8, 576 - l : fig. 29, K apil (Le bœuf) : 94.
p. 149 - 11 : fi g. 48, p. 244 ; fig. 130, l{ul'uÏJ. (Pa lei ) : 58.
p . 431 - pl. XXX ; CXXI-A; CLXV II-G, Karli : II : 455.
K ; CLXXIY-E. KA UTHÀRA : 8.
Tour N. : 1/17,152, 459 - lI : fi g. 168, I,'c Doi, vesl. : 54:3, 546.
p. 557 - pl. XXX ; XXXI ; CLU-B, C, Ki! Nai, ham ., ~latlleltes : 546, ;;80.
]{ ; CLXX IH-C . . I{eson : 156 .
Tour S.: I.JO - Il: 50, 11 0 - 111. XX X; . ]{ega, cap : 6.
XXXI ; CXXXV I-I. I\IHiDh BuO'ng , Ilam. : 244.
Édijice S. (So llvellir d'un): II: 4G. lül ANH HOÀ, Ilr. : 7, 6'1, 110,111 - Il :
llt.rang Quê, vesl. el inse. : Il : 584 . 575 - pl. ex.
Tu.1H, h. : 511, 514, 591.
HI1O'IiG J{hàllh Jlùa, vesl ig e~ diver~ : 132.
h. : 512 - II : 592, 594.
HUO' NG 'l'liA , Khtinh Hoà, cit. : HO.
Hüu Bile , c. : 61, 74-78. ](IUlllh Le, vesl. et obj els: 172 - II : ;;79
llt.ru Lqe, ve~l. '.: 2n'. - lI: fig. 99, p. 373.
lIuyèn Không Bông, g rolle: 316. Kh ành Th<.>, marché : 244.
Khanlt ThQ EtOllg, vesl. el selllpt., inse. :
21tl1 - Il : 435, 582 - Il : fig. 7, p. 49 .
](hUnh Tho Tdy, vest. : 244.
K/uinh Fdll, vest. : 237.
lâ Blali (Palci ) : 50. li:hnà (Pràsàl) : II : 30.
1~DE : 7 -11: IX , 29, 38, 88, 158,255, 27!) , K/uwng My, groupe: XVlI, 246, 248, 258,
295, 326, 331, 340, 353, 380, 385, 44'1, 278, 287, 292, 325, 331, 538 - II : 32,
446, 447, 450,453, 454, 462, 468, 485, 79,85,1.22,140,156,169, 241, 2~3, 251,
486, 487, 490, 501, 504, 509. 273, 276, 286, 289, 322, 325, 330, 336,
INDEX 633
310, 311 , 405, 419, 424, 425, 451, 465, Laba : 51.
466, 503, 518, 520 , 528, 532, 534, 55 1. L ac Iloà, sculpl.: l[ : 578.
;j55 , 583, 605 - l : fi g. 413, p. 2-'.8 - LrlCSail , rJl'olie et insc. : 5 Id? .
pl. LVL L(IC Thù//h , vesl. el insc. : 30g - Il : 45,
SCu/fllul'es : 2:]8 - l : fi g. 48 il 5:{, 40:1, 58:'; - pl. CXV1Ll-11.
pp. 259 il 261 - j[ : fi g. 96 , p . 3ïO ; LlYc 'l'hein h, illsc. el vase: 336,
Ji g . 135 eL 136 , IlP. 464 eL /,65 - pl. L'.lC Tl'j : 58.
CXXXIX-3-1 ; CLXXVH-I. I.q.ch Tân: lI : 602; voir PIl/.fC/ ng Sü i.
In sc r iplioll : 2G8. L\li An , c. : 29.
Édifice anlérielll' à la l uul' œlllml!' L ai Ha//g , ves/. : Il : 5U2 .
(l'CS les d' ulI ) : ~!lt7 - Il : 240, 529 - I.ai Calll, illsc. : JI :' 57 G.
1: fi g. Mi, p. 2'.Ï - pl. CXXX VIIl-28 ; L:ti Bti-c , c. : 223.
CLXVI-Q ; CLXlX-F. Lni Phlwc, ves/. : Il : 5U8.
Tou l' S. : 2 11g, 258 - ][ : 19, 36, 37, Lni T/'lln(1, ves/. el insc. : Il : 59G, 597 .
53,54,51, H 2, 113, H9, '139,156 , '1 63, Li!\{ ÂP : 1, 550, 55 1.
164, 1 i1 , 119, '1 86 , 224, 45 :~ , 503, 528, UnD Ap Pilé Thilnll : 550.
529,530, 5!.4 - l : fi g. 41, p . 249 - Lri m .4p Phë Lü)', r elU part : 55 J.
pl. J"V [ à LIX ; C\XXlV-.\ ; CXXXIX- l ; Làn(] l\iem Nyo c ; voir Kiem N gQc.
CXL-C ; CXLlI[-lè ; CLV ; CLVLl-A ; Lang PllIJO'c : 58 .
CLXV-J, K; CLXVI-E,P ; CLXJX-l. . Lall gbian , pl aleau : 8 t.
Toul' cenll'ale : 2.j:] - 1[ : 37, fO!>, Làny Nyoi, sClilpl. : JI : :]g7 .
160, '164, '181, 192, 453, 529 , 53 0 - 1 : LAOS: 100 - Il : :JO, 485 , 505 , 506 , 539, GJ3 .
fi g . 46, p. 248 - pl. LVI ; LVJI[ ; LlX ; Lawaog : 51, 520 - [[ : 314, 342 , 4G9.
CXXXIX-'I 5; CXLll-Q ; CLVH-B ; CL IX- Lay, cap : 15, 51!> .
E. Ll ffllye/l , vesl.: Il : G02.
TOll l' 1\'.: 257 - II : 57, 529 , 560- LI; T"ÙI , h . : M L
pl. LV[ ; LVIll ; CXVI-E,F. Li Qu oc Su, pag . : Il : 478.
llièm ,vgQC (Làn fJ), in sc. : 220 - H : 582. Lièm Công , c. : II : 602.
I,illl Chàtl, illscr. : lf : 582. Liém CO llg e OIl!} , ve, /' : U : 602 .
I,ïm Chùa, in sc. : 220 - Il : :'82. Lièu Cac, groupe: 11 : 5n .
IIï/lt .V!l0C, illsc.: Il : 582. Lièll lltru, slalue : 53a - U : 566.
Killl SC/ n, insc. : !jG;'); ,"oir Cil XC/Ill. Linh Ali, ves l. : lf : GO J.
Kim 80'n , c. : 565. Ullh ril ûi, lour , ,C/tlp l. el ins c, : 1. 5, 62, 507,
Kinh Dinh , c. : 96 , !>B , 10!> . :i08 , 511 - Il : 21}, 3i 1, :J29, 343, 422 , 433 ,
K 'iu -sou: 15 - JI : 28 , 375, 376 ; voi [' :';:-10, 560 , 590 - 1: f ig. 118 eL !t9, pp. 509
l/ u'P , vil'i lle cilallell!'. eL 511. - pl. CXLIl- lt ; CL XXVll-H.
h'o l!II'Oli Cam IÙlll : ves l. el scu lpl . : Il : Lli'i -YI : ·1 - Il : 3t.10 , 31:'; , :JIG , 3{O , 362,
603. :m.
Il' 011 11101' : ..jG!, . Vic SC/It /J Ully , vcs l. : 27!> .
Kun TOIl g : 563. Loley : Il : 3 1.
li on Tum : 563 ; 56 -'.. L OI/I//yiJ, iIlSI·. : O.
',(1Da, l'tIÙ /I' S : .jGJ. Long lJinh , l'é,er/ 'u ir : 'lM) .
. 1\r1l ti é : 556. LOllg Binll , S1'/11Ji /. : / I, ,!, voir l e suivant.
Ky ::llm , cu ll. : 1. 5:';. Lung Bllr h, ,wlpl. : / 4 / - ll : Lï 6 -
l : fi g. 28, p. 11,. 1.
L L allrl DltCIllg, ves/. : 43.
L Oll g Ginlly, vesl. : 237.
La Müe : 278. Long HÔ, c. : 5 1-2.
La ThQ, ll'ésol' el illsc. : II : 586. Loog lill illlb , pa g. : 528.
634-
INDEX
lIfi San, sui te.
Long Thành, inscr. : II : 582.
Inscriptions.' 356 - II : 590 - pl.
L11 Phong, c. : 550.
CLXXXI-E, L.
Lu*t SO"n : 542. San ctuaire Al: 338 - Il: x, 5, 7, 8,
Lùm Dàng, Id: 526 - II : 24.
9,12,19, 20,21 , 25,36 , 37,57,61,63,
Lùm Thap, Id . : 523.
65, 80, 85 , 94, 95, 98, HO , 1H , H4 ,
L 1l0"ng Cang : 11 0
H8, 123, 124, 132,138,139, 149, 156-
LuO"ng SO"n : 38.
158, 164, 173. 174, 180,185, 192, 205,
Ltlf7ng Tri, vest. : 109.
217, 229, 238-240, 242, 'lM , 261 , 268,
Luo-ng Tri , c. : ][ : 575.
280, 284, 288, 319, 358, 391-394, 442,
Ltlf7ng l'tlll, vesl. et sculpl. : II : 591.
450-453, 457, 458, 481 , 490, 491 , 503,
Luo-ng Vlin, c. : 511 - Il : 591.
506 , 509, M4, 518, 520, 522, 524, 528,
Ly 80-n, c. : 240. 529-531, 535, 536, 543, 549, 550. 551,
Lyon: 582. 553, 554, 559, 567 , 568, 588, 604 -
1 : fig. 72 et 13, pp . 339 et 3/.6 ; - Il :
fi g. 10 n, p . 74 ; fig. 29, p. 115:
fi g. 43, p. 231; fig . 159 et -160, pp. 521
Mn Chu , ham . : II : 574.
et 523 - pl. LXIX à LXXIl ; CXXIX;
Mahà Rosëi : Il : 307.
CXXXV ; CXXXVlll-3 ,30 ; CXLI-G ;
Man g Cil : Il : 592. CXLII-W ; cn V II-C ,l' ; CLII-q-,6 ;
Marbre (monlag nes de), voi r Monlagne •.
. CLVI ; CLXIII-D ; CLXV-G,L ,N,O,Q;
Mare des Lotus (Pagode de la) : Il : 582.
CLXVI-I ; CLXXLU-A ; CLXXXll-F.
Marok (Palei) : 41 , 42.
Templions A 2 :, : 3//5 - 11 : 7, 8, 131,
M~u Hoà Trung , c. : 284, 286, 288.
158,169,175,185 ,2 91,322 , 334,42~,5 1 8 ,
Mau Tai, c. : Il : 592.
522 , 568, - 1: fi g. 73, p. 346 - pl. LXIX ;
. Mékhon g, fI. : lX, 2, 3.
LXXI; LXXiI ; CXXX-I: CXXXIX-J1 , 32;
Mère et l'Enfant (La), m. : 9.
Mf San (Edifi ces du cirque de): xx, 13,
CXLIl-J; CL-TI.
Templiol! Ar, : 345 - JI : 5, 7, 522 -
246 , 337 - pl. LX VIL
pl. LXIX; CL-D ; CLX IV-J{.
Dispositions générales: 120,187 , 191,
Tour.pol'le Ag : 3//7 -' - Il : 42, 546 -
248, 250, 255, 256, ~72, 284, 290, 293,
pl. LXX. V-4,5; CLlI-24.
307,3 15, 335,337,452, 454, 537,538,
Salle JI~.' :147 - Il : 45, 546 - pl.
546 ,580 - Il : 8, 46 , 78 , 96 , 91 , 108,
109, '113 , 12-1 , 122 , 128, 131,138, HO, LXXV-G.
San ctuaire JI 10 .' 3//8 - 11 : 5,7,36, 31,
15-1, 156,160, 163, 166, 174-06, 18-1,
tH , 80,85, H l , nI. -188, 189, 28!., 359,
19-1 , 196, 239,243,246,247 ,254.2!H,
392,54 1, 543 , ;j89 , 604 - 1: ri~ . 74 , p. 348
307, 318, 325, 346 , 348, 379, 385, 388,
_ Il : fi g. 22 , p. 14 1 -Ill. LXX III ;
391, 409, 427 , 430, 441, 459 , 463, -'80,
LXXI V; CX.Vlll-A ; CXXX VII-TI ; eXLI-C;
483, 481 , 48!l, 4UO , 503, 505 , 50G, 50n,
513, 5'20 , 522, 531 , 532 , 51.6 , 549, 559, CXLlX-H ; CLXXX11-1.
Bâtiment JI JI .' '1 25,3::;0 - )[: 1.6 , H2,
560, 568, 58!!, 593 ; trésor de Ml S0-1I ,
546 - 111. LXXV-l li 3 ; CLXIIL-A.
voir temple C.
Tell/flle ,l, di sposilions génerates: 96, Tours Jl 1Z- 13 : -1 25, 35 l, 461 - 11,: 46,
288, 338,359 - Il : 7, 28, 69, 70-72 ,92, 53 , 156 ,184, 188, 251 , 363. 546 ,590 -
1 : fi g. 75, p. 31>3 - pl. LXXlll ; LXX 1V;
418, 430,589,590 - pl. LX Vlll ; ex V-]J;
ex. VllI-J ,:\' ; CXL IX-H ; CLXXXII-A; eXLIX-IL
Édifice inachevé: 352 - ] 1 : 204 .
CLXXXlll-F ,H.
Croupe A', di spos ilions générales.'3::;7
Cour: 3//7.
_ Il : 70 - 1)1. LXVllI ; CLXXXII-G.
Sculplures.' 352 - 1 : fi g. 76, p. 355
- Il : fi g. 63, p. 277 ; fi g. 121, p. 418. Sculplures.' 360.
INDEX 635

MI San, suite. Bdtiment B; : 3GG , 538 - Il : 45, 46,


Sanctuaire A' j , : 358 - U : 70, 78, 56,110,127, '149,1 54,164174-1761 94
12 l, 153 , 1M, '187, 20, 2I!), 253, 409 , 268, 400, 492, 498, 522 , i26, 532 ~ 1 ;
417, 430, 522 , 524 , 534, 536 , 551, 5HO fi g. 80, p. 367 - II : fig. 18, p . 11 7 ;
_ 1 : [ig. 77 , p . 361 - pl. LXXV l ; [i g. 154, p . 199 - pl. LXXXI; CXVll[-l\[;
CXXXIX-23 ; CXLI-F ; CXLIX-J ; CLI-l , CXXXIV-C; CXXXYIIl-42 ; CXLlIl-B ;
CLXVI-J. CLXIV-G .
San ctuaire A'2 : 359 - Il : 1H, 544 Bdtiment B6 : 370 - 11 : 46,146 , 173,
- pl. LXXV II ; CXXXV II -E. 181 , 251,273,364,422, 522 - Il : fi g . 94 ,
Sa nctuaire (?) A'3 : 35!,) - pl. LXX VII. p. 365 - pl. LXXX-;:; à 8 ; CXXX-E ,
Sanctuaire A ' 4 " 212, 359 - 11 : 186, F,K,N ; CXXXlV-D; CXLlll-I ; CLI-P,G.
288, 320-3 2~, 334, 351 , 397 , 398, 501, Templions B ;_!:! " 375 - 11 : 59 , 109,
522,528, 550 - 1 : [i g. 78, p . 362 - l!: 13ï , 169,176, 'lil5, 238,291, 429, 518,
fi g. 83, p . 321 - pl. LXX Vl! ; CXIX-C ; 522, 524, 568 - 1 : fi g. 81, p . 376 -
CXLllI-L ; CXL IX-L ; CLIX-A. pl. LXXXI ; CXXX-B ; CXXXVIU-40 ;
Groupe BCD, disp ositions generales : CXLll-A; CXLlH-A ; CL-C ; cnV I-R.
3G2 - ](: 92 , 224, 226 - l : [i g. 83, Lolonnes Bu ,' 376 - II : 174, 2~9 ,
p . 378 - Il: [ig. 134, p. 463 - pl. 243, 522 , 5M - 1 : [ig. 82 , p . 377 -
LXX VIII ; CXVl-C ; CXXX-C ; CXXX VII!- pl. CX VI-C; CLlL-23.
14. Temple C, di spositio ns générales "
Temple B, dispositions générales : 363 382 - pl. LXXXII; LXXXlV; CL-E;
_ Il : 69, 92 , 268, 398 , 418, 430 - pl. CLXlV-J ; CLXXIV-I,J.
LXXV lII ; CXV-C ; CXlX-U ,I ; CXX l-H ; Swlptures " 390.
CLXXX lll -E . Tréso r ,' 392 - Il : 70, 324, 325 , 338,
Sca ljltures " 3i7 . 34'1-344,346, 347,397 , 441 - II : fi g. 88,
Inscriptions,' 381. p. 33:1 - pl. CLXVI-K ; CLXXVlIl-iC
Sa ncluaire BI ,' 36f1 - U : 3, 5, H, Sa" cluaire C l ,' 383 -II: 8, 3{ , 37,45,
13, 14, 15, 20, 2'1, 34, 71 , 99 , 110, 12'1 , a;:;, 59 , 95, 110, 138, 170,178, '185, 194,
123 ,157 ,16:-1, '188, 205, 223,224, 396, 443, '198, i !)9, 229, 240,251, 288, 319, 322,
41,. 5, 463, 522 . 5103, ii60, 590 - pl. LXX IX; 334, :H 3, 398, 430, 452 , 492 , 495 , 499,
CXVI-G ; CXXX IIl-D ; CXLlI-V , Y ; 501, 522 , !j2!" 528, 536,550, 5;)0] ,568 -
CXL rlll-D, F ; CXL1X-A ; CLH-13 ; 1 : fi g. 79 , p. 363 ; fi g. 85et86,pp. 385 et
39 l-Jl : fi g.6ï , p. 282; fi g.8oJ,p .319 ;
CLXlV-N,H.
Tour-porte Bz: 36:> - U : 42 , 223, 400 , fi g. 150, p . 494; fig. 158, p . 519 - pl.
LXXX II ; CXXX-M; CXXX lV-B ; CXL lIl-
546 - pl. LXX lX ; CXV-C; CXLlX-F.
Sa nctu aire JJ 3 ,' 372 - H : 8, 50, fi l, J ; ex LV II-G ; (?) CL-E ; CL Il-3 ; CLVlIl.
Tour-jJorle L2 ,' :J8iJ - Il : 8, 42 , 57,
ï:i, 86 , 115, 132, H !) , ojfi4, 170, 0 4, 'l80,
92, 95, H9, oJ 73, 522, 551 - II : fi g. 8,
192 , 223, 224 ,295, 35'1, 394,41 5, 4n ,
]1 . 58 - pl. LXXX III-1 à 4 ; CXXX-O ;
I,;i'l , ~ 54, 491 , 503 , 51.8, 522 - 1: [i g. 84,
p . 379 - U : fi g. 89, Il. 337 ; [i g. '119 ,
CXXXV IlI-2,4l ; CXXX IX.-33; CXLVlI-
p.4 16 ; fi g. 149, p . 493 : fi g. '162, p.:i27 Jl ; CLlI -9, 22 .
Bâtiment C3 : 387 - Jl : 46, 59, 97 ,
- pl. LXXX-1 à 4 ; CX IX-A,D; CXX\ lr-
E: eXXXVIJI-1 ; CXLll-B, G ; CXL III-ti ; '175, 194, HIS, 1!J9, 452, 499, 522 - pl.
LXXX 111 -5 à 10 ; eux-il ; CLII-"1 ;
ex LVlI-B,D.
Srtll ctuairc 13, : .173 - 11 : 5, 49, 92 , eL IX-C .
Bâtiment G.\ " 388 - II : 46, 173, 522
176 ,187,253,284, 359, 396 , 481, 541, 543 ,
_ pl. LXXXl V ; CXLlll-H ; CLIl-1.
:i1.4- 11: fi g. 91, p. 359 - pl. LXXIX ;
Sancluaü'e C:; : 388 - J[: 34, ~·9, 22~,
CXXVlI-B, ; CXXXVIl-C ; CXXX IX-37 ;
r. W -25 ; eLlll ; CLXX \' l-B. 522 - pl. LXXX IV.
636 INDEX

Ml San, suite. 446, 463, 464, 485, 491, 492, 501 , 524 ,
Sanctuaire Cs : 389 - II : 33, 544 - 534, 536, 570, 604 - 1 : fi g. 90 à 93,
pl. LXXXIV. p, 409 à 415 - II: fig, 157, p. 510
Sanctuaire C7 : 388 - 'n : 3'•. 50, 61, - pl. LXXXVIII; CXX; CXXXIII-C;
8n, 544, 551 - 1)1. LL\:XIV j CXXXIX- CXXXVIII-24, 26, 36; CXXXYX-14;
28; CXLY-D. CXLI-H ,I ; CLI-E; CLU-5; CLXV-A,B,C ,
Tempte D, dispositions générales: 392 D,E ,H,I,p,n; CLXVI-S,T,U,V; CLXlX-
- II : 19,96, .201,590 - 1: fi g. 8i ct E; CLXXVlII-B,F ,H ; CLXXXII-B,
88, pp. 393 et 398 - II: fig. 5'1, p, 252 j Tour-porte E 2 : 402 - II : 42, 524 -
fi g, 72, p, 294 - pl. LXXXV. pl. LXXXVIII.
Murs: 397 - pL CXV-A. Salle E3 : 403 - II : 41-, 524 - pl,
Sculptures: 398. LXXXVIII ; CXIX-K; CXXXVIII-21;
Inscriptions: 400 - pL CLXXXI-A,D, CLXUI-C .
Salle Di : 392 - II : 8,44, 93-95, 98, Sanctuaire E4 : 231, 1,05 - Il : 9, i4,
124, '195, 230, 252, 261, 322, 35~, 355, 20, 36, 37, 85, 86, 97-99,102, 109, 120,
357,457,458,499,513, 522 ,526,528, 124,151,152, 15i,1.80, 191,236, 254,
532, 560, 568 - II: fig, 155, p, 500 j 281, 290, 326, 343-345, 353, 354, 356,
fi g, 161, p, 525 - pl. LXXXV; CXXXIX- 361, 374, 398, 404, 414, 419, 430, 5û6,
8,36; CXLI-J ; CLII-7, 10; CLXII-A. 51)1, 559-561 - 1: fig, 89, p. 405 - II :
Salle D2 : 392 - lI : 44, 45, 9i, 99, fi g, iOA, p, 74; fi g, 103, p. 398; fig . HO,
111,195,268,354, 357, 406,513, 522, p. 406 - pl. LXXXIX à XCI; CXXI-G;
559, 560 - pl. LXXXVI-2,3, 6 à 8 ; CXXVlI-G ; CXXXI-B; CXXXVI-J;
CXXXLX-9; CLXII-B. CXXXVIlI-4; CXXXIX-7, 39; CXLII-I;
Toul' d'abri D3 : 395 - Il: 31, 41, CXLVI-L; CXLVII-I ; CXLVIII-I; CXLIX-
219, 522 , 56! - pl. LXXXVI-l , 4, 5; C; CLXXVI-D,E; CLXXVII-A,D,J,P .
• CXXXVIlI-48, Sanctuaire E,,: 335 (voir erratum),
Tour d'abri (?) D4 : 397 - II : 47,95, 404 - II : 9,76,186,306,308,343,415,
98, 121,133, 522 - pl. LXXXV; CXXX- 411, 524 - r: fig, 94, p, 417 - pl. XCU j
J ; CXXXIIl-F ; CXLII-L; CXLLU-C; CLIX-D; CLXVI-B.
CLY-D , L, Sancluaire En: 401,. II : 9, 243, 524
Bdtiment D:, : 306 - Il : 522 - pl. - pL xcrr j CXVlll-B; CXXXIX-13;
LXXXV. CXLVI-B.
Bdtiment DG: 396 - Il : 46, 95, 108, Bdtiment E7 : liOli - II: 46, 215, 524
173,522,568 - pl. LXXXV j CXXXIX- - pl. XCII; CXXXIX-22.
25; CLU-8 ; CLXI. Bâtiment Es: li08 - II: 46 - pl.
Croupe E-F, dispositions générales: LXXXIX.
400 - pl. LXXXVII. Édifice E9 : li08.
Temple E, dispositions générales: 1,01 Abri E iO: 408.
- Il: 9, 14, 393, 524 - 1)1. LXXX VIl ; Temple F, dispositions générales: 52,
CXV-D; CXVIl-B,C; CXVlll-E; CXIX-E, li20 - 11 : 10, 394 - pl. LXXXVII.
F ; CLXIV-D,Q, SClllptures : 42li.
Sculptures: 408. In scription: 427.
inscriptions: 419. Sancluaire FI: 11'.20,569 - Il: iO , 20,
Sal'lctuai"e Ei : 23~, 401 -II : 9, 14, 28, 81 , 9'1, '131, '134,142, 181, 2'ii, 219,
28,34,73,75,76,80,81,86,101,102,106, 232, 240, 2'.!î, 253, 251, 268, 294, 325,
H6, 123, 140, 173, li5, 176,184, 186, 336,409,417,419,431,439, 465, 511,
219, 240, 245, 255, 262, 270, 275, 28 1, 524, 530, 534, 535, 536-538, 540 , 544,
281,317,319,326,336, 351,351" 31)7, 550, 551, 592, 593 - 1 : fi g. 95, p. 425
365, 314, 393, 394, 424, 428, 430, 439, - Il : fig, 164, p. 539 - pl. XClII;
I NDEX '637

!IIi San, suite. CXXXI-A; CXXXVI-A' CXXXVIU-19,


XCIV; CXVI-D; CXXVIII; CXXXllI-E; 35; CXL VI-K. '
GXLlV-A; CLl-A; CLII-'l2; CLXIV-A; Bà/iment L,' 438 - pl. LXVII; XCVII,
CLX.VI-F,N; CLXIX-J,K; CLXXVllI-L; Vestiges M,N " 438 - pl. LXVII .
CLXXXII-E. Mi Tha/lh sculpt. " 218.
Tour-porte F2 ,' 423 - Il : 42 - pl. Mi Tr~ ch , c. : 541.
XClV. AIt X.uyên, vest . et sculpt. " 516 -II : 413 ,
Sanctuaire F3 ,' 423 - II: 10,112, 544 531 , 595 - 11: fig . 1-16, p. 413; fi g,
- pl. XCIV; CXXX-D; CXXXVlI-D; 125, p. 423.
CUI-A. Miéu Bâ Loi, pag. : 516.
Temple G, disposilions générales,' 427 Miéll Bà Loi, pag. : 522. .
- II: 11, 15,20,26,561 - I: fig. 97, Miéu BO'i, pag. : tH5.
p. 43 1 - pl. XCV; CXLVII1-G,M; Miéu Côn Dàng, pag. : 530.
CXLlX-B; CLXXIV-D. Miéu Phl).t Loi, pag. : 522 .
Sculptures,' 431. Minh Cüm, poste : 548.
Inscriptions,' 433 - pl. CLXXXI-J . MLU PREI, pro : II : 381.
Sanctuai re Gi ,' !t27 - Il: 98, 99, 121>, MQ Buc, h. : 222, 223.
131,157, 163,182, 190,259, 291, 293, Moï (PAYS) : 556 - II : 603.
4~0, 424, 42~, 429, 433, 514, 561 - Moïs, p . p. : Il : 338, 339, 349, 558, 5~7.
1: fig . 96, p. 428; fig. 98, 1). 432 - II : Mông &{rc sculpt. et insc. " 74, 75; voir
fig. 54, p. 259; fig. 127, p. 425 - pl. Pô Nagar de Mông &œc.
XCVI; CXXI-B; CXXXIl-B; CXXXVI- Mont Abou : Il: 492.
Il; CXLlI-]<',P; CXLVI-J; CXLVIlI-B; Montagnes de marbre, rochers, grottes et
CLXX-I; CLXXIU-II; CLXX IX-A. sanctuaires,' 13. 290, 316, 319 - II :
Tour-porte G2 ,' 430 - II : 42 - pl. 404, 439, 530, 587 - 1 : fig. 69, p. 3'l 1
XCVI; CXXXII-D; CLXXIII-H. - II : fig . 111, p. 407,
Salle G3 " !,30 - 11 : 44 - pl. XCVI. MO'tO'ng, riv. : 56:!.
Bâtimenl G4 ,' 430 - II : 46 - pl. Muc Ly, vest. " II : 602.
XCVI. Mii l1~i, vest. " 217.
Tour d'abri G:, " 431 - Il : 31, 47 - MUON SUI: LI : 505.
pl. XCVI; CXXXll-C ; CXXXIX-2L Musées .... ; voir à leur nom par ticulier .
Temple II, dispositions générales,' 433 My Chanh, vest. et sculpt. " II : 595.
- U: 26, 561 - pl. XC VII; CXXXII-E; My L~c, vest,' II : 601.
CXLIX-E. My Quang, 140.
Sculptures,' 435 -II: fig. 'l38, p. 466 . My San, voir Mi San. .
Sanctuaire IIi,' 434 - 11: 98, 99, 102, My Thq.nh, piéd. " 184 - il : 79, 92 - 1 :
HO, 182, 190, 211, 40iî, 466, 561 - fig . 34, p. 181> - pl. CXXXVIlI-16 .
pl. XCVII ; CXXXLI-E; CXXXVI-F; My Thu ~n , c : 185 - II : 580.
CXXXVIII-n; CXLU-H; CXLVIU-A; My ThllQ'ng , C. : 97.
CLXX-D; CLXXVll-lC
Salle H2 " 434 - II : 44 - pl. XCVll ; N
CXXXVlII-38.
Tour-po rle H3 ,' 434 - II : 42 - pl. Nai, inscr. " II : 575.
XCVII. Nai, lag. : 7, 91 - II: 575.
Bâtimenl H4 ,' 434: II : 46 - pl. Nam An: 198, 204.
XCVII. Nam Giap Âp, ham. : 531.
TO/II'-porte K " 436 -II: 28, 42,120, Nam Ky, tr. : 246.
182, 190, 427, 56i - l : fig. 99, p. 431 Nam Lieu, riv. : 557.
- U: fig. 52, p. 252 - pl. XCVU ; Nam NgQc, tr. : 280.
638 INDEX

Nam Phô, bac: 514. Nui MQt, m. : 222.


NGH~ AN, pro : 2, 16. Nui Ngu Dinh, m. : 514.
Nghia An, c. : 225. Nui Ông, vest. : 231,.
Nghia Binh, tr.: 240. Nui Rong, m. : HO.
Nghla Biên, C. : 225,234, 236. NurYC lII~/lg, marché, sculpt. : 171.
Nghia H~, C. : 235.
Nghia L~p, C. : 72, 73. o
Nghia My, tr. : 224.
Nghai Quàng, tr. : 221- OCCIDENT : II : 453, 461.
Ngô Xà Tay, vest. : 530 - II: 598. Ông Siem, m. : 50.
NgQc UQi : H1. Or (TOUl' d'), kalan: XVII, 143, 211, -
NgQc l{hô, ruiss . : 280. Il: 50, 98, Hl, 214, 254, 430, 51S5 -
Ngoi Yang, r. : 11 : 5ïO. 1 : fig. 40, p. 215 - II : fig. 129,
Ngù Dan, pag. : 184. p. 431; fig. 145 D, p. 471 - pl. L; LIlI;
NguO'n N~y, riv. : 548. CLXX-E.
NguO'n SO'n (riv. du) : 543. ORIENT; II : 340, 367, 380.
Nha Trang, groupe. Voir Pd Nagar de Orissa: II : 486.
Nha Tra/lg.
Nha Trang. : 2, 8,30, HO, 111, 132, 557. P
Nhan Bila, vest., sculpt. et i/lsc. : 520 -
II: 149, 198,531, 597,598,604 - pl. Padarau, cap: 6, 7.
CXIX-M; CXLII-N; CLU-f8; CLXXIV -Co Pa/ldara/lg (Tertre de), vest., i/lsc., etc. :
Nhan SO'n TI!, IJllg. : 211. 73, 75 - pl. CXLII-Z i •
Nhan Thàp, vest. et sculpt. : 199, 210,211 PAGAN: II : 301.
- Il: 405, 53i. Panataran (C.) : JI : 260.
Nhq.n Thap, groupe: 138,140, 141 - Il: P A~~URANGA : 5, 8, 73.
50,110,126,162,164,180,190,193,234, Panom (that) : II : 170.
289, 330, 5U - pl. XXVlI·2 ù XXIX; Pari (C.): 568-1: fig. 130, p. 567.
CXXXVIU-15; CLXXV-F. Paris: 531, 578 - II : 452.
NhO'n An, c.: :1;;5,157 - II: 571, 578. PEGO voir Pegou.
NhO'n Nghia, C. : 179 - II: 579,581. PEGOU : II :332, 339, 346.
NhO'n SO'n : 98. · Phanrang: 6, 7, 9,44,72,75, 78,81,95,
Nhu Lâm : 72. 96, 98, HO, H2 - II : 430, 563, 574.
Nhuê SO'n, m. : 290. · Phanrang (rivière de) : 80, f09.
Nhu S<11!, i/lsc. (?) : 33:i. · Phanranf/,. vest. et insc.: 72, 79,80,97-
Ninh Hà, C. : 41, 42. II: 77,427,433,563 - pl. CXVlII-K;
Ninh Hoà : 8, 132. CXXII~C; CXLII-E,U; voir Thuy Tri~a.
Ninh Hoà, marché, scalpt. : 132; · Phanranf/-gat'e, scalp!. : 79, 9G - II :
NINH HoÀ phU: Il :576. 2(H,399.
NIN Il TIlU~N, pr. : 61, 81, 97, 98, 109- · Phânri: 6,43,44,50,58 - II: 151,380.
II : 574, 575 - pl. CX. · PUANRI, h. : 41, 42, 43, 47, 50,58.
Ninh Vien Cô Thành : 542. · Phanri (vest., édifices voisins du huy~n
. Nong SO'n : II : 587. cam de) : fJl.
Nui Da Reng, m. : 15. · Phantiet : 6, 29, 36, 41.
Nui Ben Lang, insc.: 220. Ph~t L6i, Id. : 53-1.
Nui Bat, vest. : 225, 234. Phimanacas : II : 268, 482.
Nui D'<1i; voir Nui Ông. Phnolll Krom : II : f55, 482.
Nui Giai, m. : 109. Phnol11 Péii (Phnom .Penh) : 565 - II :
Nui M~t, m. : 154. 73, 269.
l NDEX 639
Phe Cam, c. : 223. - II: 1.31, fi6 , 415, 530 - 11 : fig. 11 7
Pho Ilài, gl'oupe,' 29 - II : 66, 105, et 118, p. 414 et 415 - pl. CLXXVIII-C .
566 , 56G - pl. 1-1 et JI. PM 0 sculpl. " Il : 591.
Toul' pl'in cipale,' 30 - 1 : fig. 1 el 2, Phu Oc, l'esl.,' Il : 594.
pp. 31 et ~2 - pl. 1-2 il II I. Phu Qui, il/SC. " [[ : 582.
Petil sanctuail'e " 31, - pl. 1-4 et IL. PM Qui Nam, vesl. el insc. " 11 : 514, 575 .
Toul' N. " 34 - 1 : fi g. 3, p. 35 - pl. PhU Qui Hà, c. : 245.
1-3 il Ill. Pitti San, vases inscrits,' 220.
In scl'iptions " 36. PM San (mème village?) ill sc . " 11 : 57
l'ho Vàn : 110. PM Thành " 177 , 21 4.
Pho Van, c. : li : 582. Pitti Thi~n, ves l. " 2 11.
PIIOi\G :91 ~N, il .: 515, 5 16,51. 7,522,594,595. PM ThQ, vesl. el sculpl. " 234,235 - II :
Phol/g L~, vesl. el sculpl. " 258, 277 , 278 , 1.76 , 42~, 531 - Il: fig . 123, p. 419 ;
316,319, 3':24,325,329 - Jl : 54, 71,148, fi g. 126, p. 4-:H.
1:13, 176, 214, 2'1 5, 248, 273, 323, 391, Phû Thu cjl/, vesl. el il/SC. " 307 - Il : 5 5
409,419 ,422, 424, 429,430,431, 530 , - pl. CXVIll-G; CXLll-D.
5:32,593 - II : fig . 62, p. 275; fi g. 114, Phù Tq.ch, c. : 515, 516, 517.
Il. 4'10 - pl. CXVllI-P; CXLlI-C,Z2; Phil TI'q.ch, ves t. et sculpl. : 522.
CXLVll-A ; CLI-B; CLil-ll; CLXlV- PM Va ng , h. : 11 : 591.
C,L; CLXXXII·11. PIHl J'illh, uesl. " 11 0' 11 i.
') ,
Phong Nhà, gl'olles el ill sc. " 51,'2 - IL : P HU YEN , pro : 5, 10, 1'1 , U3 - pl. CXI.
387, 436 - 1 : fi g. '126, p. 545. PllI,lllg San: 155 .
Pltong Thallh, insc. (?),' 132. Phlr an, vesl. , sculp l. el illsc. (?) " 335.
Phu Ang, vesl.,' II : 600. Phlrâc Lûm, vesl. " 236.
P IIU Ckr, h. : 143, 211 , 21.4 . Phll'D-c Lôi, C. : '241 , 24'1.
Phu Dièn : 50,57, 58. Phttac My, vesl.,' li : 599.
Pitti &tt'&c, vesl. el grolle,' 217 - 1 : fi g. 41, Phlrâc 7'hành, vesl. el sculpl. " 279, 280.
p.218. Phttac Tieh, vesl " 11 : 595.
Phü Gia, grotle,' Il : 590. Pintac Tinh , vesl. el sculpl. " 134, 138 -
PM lIoà, vesl. " 237 . II : 157, 234, 295, 302, 330, 336, 342,
Phu fllrn g, l'uines el sculpl. " 245,246, - 400, 42'2, 436, 472, 560 - 11 : fig. 1:11,
JI: '132 , '19'1, 195,196,220,251,252., Hi, p.436 - pl. CXVlll-F ; CXXI-E ; CLXV ll-
530, 582 - l[ : fi g. 35, p. 220 - pl. D; CLXX-G; CLXXV-D,J ; CLXXIX-C, F.
CXXXlll-A ; CXLll-O; CL-A ; CLXIlI-E ; Phttallg Ngqn, vesl. " 11 : GOO.
CLXIV-E. Phttang SU, vesl. " II : 602.
Phu Khuang : 222 . Pltllalll) San, vesl. el sculpt. " II : 600 .
PM L~c, ves l. " 284. PO Nagal' de Nha Trang, groupe,' XV[(l, 8,
PM Lam, sculpl. " Il : 588. 52, 1f1, 158, 228, 256, 327, 371 , 50~,
PM Lièn , vesl. " Il : GOO 536,541,561 - Il : 2, 3, il , 14,25, 30,
Phu Loc: 515. 43, 45 , 59, 73 , 74, 78, 118 , 128, 130,
Phu Ll}c, vesl. " 239 . 173, 174, '177 , 181, 184, 188, 189, 191,
l'nû Lr,rc, h . : 507 - II : 590. ~ 08 , 219, 220, 320, 369, 384, 386, 388,
Phu Llrang, illsc. " 515 - II: 595, 596. 395, 397, 412, 41 5, 442, 472, 518, 520,
PM Lttu, vesl.,' Il : 601 . 524, 53 1, 546, 550, 554 , 561, 575, 588
Pnù Mf, h . : 217 . _ II : fig . 11, p. 87 - pl. XX-i ; XXL
Phu My Trung, c : 2i9, 280,282,283,285 . Scu lplures " 121.
Phü NhuÛIl, vesl. " 284. Dales el traditions,' 129.
Phu Niên: 81. Inscripl ions,' 129 - pl. CLXXXI-G.
Phti Ninh, vesl. el sculpl. " 241, 242, 243 Toul' pl'incipale,' /13 - II : H , 18,
640 I NDEX

20, 21, 36, 3i, 85, 86, 109, 110, 130, 131, p
134,149,150,153, 155-157,159,160,163,
172,234, 243 , 246, 270,29 1,3 16,343, Po Allai(l: 75.
40tl, .1.'12 , 430, 454, 455, 459, 528, 531, PO B)ü Alcar ari : 70 .
551, 553, 605 - J : fig. 22 à 21., pp. 11 4 P(j BJü Alla/mn: 75 - Il : 3'10 - II : fi g.
à 116 - li : fig . 24, p. 145; fig. 26, 78, p. 311.
1). 159 ; fig. 45 et 46, pp. 241 et 242 ; po BJü Dhan : 57 .
lÏg. 86, p. 325; fig. 113, p . 409; fi g. 146, PO BJü Sancan : 70.
p. 472 - pl. XX-2 à XXll ; CXXl1l; Po BJii SC/m : 38, 40 - I : fig. 4, p. 40.
CXXX-A; CXXXVlll-6, 13, 32, 37; P"" BJa. Sucil).: 69, 70, 71 - II : 472 -
CXLlll-K ; CXLVli-E ; CXLIX-I ; CLXL'{- 1 : fig. 14, p. 68; voir erratum.
D; CLXXl; CLXXli ; CLXX \iU-D . PO BJa. TilCU(l : 36.
Tour S. : 118, 371 - ll : 3,12, 19, 20, Po Bil/h Thu al' : II : 400 - II : fi g. 104,
59, 152,204,442-441.,452,5'13, 5Hi, 531, p.400.
556,558 -1: fi g. 25, p. 119 - pl. XXlll; PO Ça(l A ll ai(l : 36.
XXIV; CXXXI-D ; CXLVI-lI; CL1-C ,J . Po Dam, groupe: 7, 50,56,5;, 389 - II:
Édifice S.-E. : 121 - Il : H, 203, 20, 28, 142, 187, 5H, 534 , 536, 550 - l :
421,443, 518, 550, 566 - Il : fi g. 28, fi g. 9, p. 5'1 - pl. VI.
p. 168 - pl. XXVI-1 et 3 fi gure infé- Légelldes : 56.
rieure. Toul' cell irale: 53 - II : 86, 122 , B36,
Tour N.-D. : 121 - 11 : H , 20, ' 59 , 541 - 1: fi g. 10 et 1'1, pp. 54 et 55 - pl.
109,149, 163, 171, 196,217 , 252,283, VI ; VlI-3 ,3' ; CXVIlI-D,l ; CXXXVlI-F;
412, 4Hi, 443, 5'18, 526, 53 1, 550 - l : CXXX IX-5,17.
fig. 26, p. 122 - li : fig. 30, p. 197; Toul' S. -O. : 51 - II : 134, 153, 155,
fig. 133, p. 444 - pl. XX V; CX VIlI-L. 537 - I : fig. 9, p. 51 - II : fi g. 163,
Tour O. : 124 - li : 13, 20, 122, 218, 1). 537 - pl. VI et VJI-4,4' ; CXXXIX-4;
225,443,534 - pl. XXV1-2, fi gure in- CXXXIX-20; CXL VlIl-II.
féri eure et 3 fi gure supéri eure. Toul' S.-E. : 52 - H : 536 - 1 : fi g. 9,
Édifice S.-O.: 12:5 - II : 218 - pl. p. 5'1 - pl. VI; CXVI-A; CXXXL\:.-19.
XXVI-2. Tou l' S. : 52 - 1 : fi g. 9, p. 51-pl.
Salle d'elltrée : 125 - pl. XX-1. Vi ct YlI-2; CXLL,{-G.
Edicule N. -E. et abri S.-O. : 126 : Il : Toul's N. : 5G - pl. CLXXXIII-G.
324 - pl. XX-1. Po Dal'u : 7;) .
Sa nctuaire de lilaiditigeçvarï et bàii- PO Dhal'u: 75.
ment superposé: 129 (vo ir enatum) "" PO Gan).!O'r Manlri : 57.
Il : 12,69, 78,443, 56 \ - pl. XXVI-2, Po Gal1~C/ 1' Mantl'i: 71 .
figures supérieures. Jlo Kabl'a(l, bamllli : 58 - pl. CXXXVll-
Gr ande salle, escalier et tOlll' d'entrée: L,M.
126, 496 -1[ : 101 , 204,211 - 1: fig . 27, Pu Kl al/li (;all: 78- 1 : fi g. 16, p. 77 .
p.127 - IL : fig. :l3 C, p. 212; fig, 34 A, Jlo J(lawi Ga /ml: 44 -Il : fi g. 75, p. 304.
p. 2 19 - pl. XXI, 3 et 4. Po J( lawi Ga/ml (les femmes de): 44 - 1 :
Pœstum : II : 456. fi g. 6, p. 45 ; fi g. 147, p. 473.
Porrong : 568. PO l (lawi Ga /Hll ( maison de la sœu r de ):
Portes de fer, m . : 14. 1/3.
Porte Royale: 112, 176, f78 - II : 579. Po J(lauÎl Garai: 44.
P oulo Canton, île : 240. PO Klawi Garai, groupe: 56, 62-65, 75,
Prambana n (C.) : Il : 31,483. 78,81,162,288,356 - II: 16, 19,20,
Pràsàt, voir au nom du Prùsàt. 25, 39, 42, 44, 45,64,98,102, 133 , 149,
16'1-163, 194, 199, 202, 220, 254. 282,
I NDEX 64 1

~R:;, 186, 302, 310, :HJ,., 328-330 , 3:H, Pu P II II : 50 - LL : 566.


3B, :-l83 , 3!Hl, 406, 409, 419, 422, /130, PD Panrawi nnçai(l, vo it· P o Pafl l'CW ri
447 , 515,555 , 558 , ;; 6~ , 563, 568 , 574, L nb (ui .
575 - pl. XI ; XII ; CXLVlll-C. PU P(wra llIi " amar ( les /ru l de ) : 41,43 , 49
Mobilier : :J4 - II : fi g. 87 , p. :~3'1. - Il: 414 - pl. CLXXX-C.
DrUe et lr ad i l io ns: :J4. Po P rlfl rau Ti Labari (Iw t de) : tl2 - pl.
Tou r pri ncipa le: 82 -11: 59, 86 , 87, CLXH-J,K.
149, 152, 100,2'11 ,285, 515 - 1 : fi g . 17 PO P(Lfl/'(w n Tlw l Paghva(l ( /(/f l de) : 42
e11 8, pp. 83 et 85 - lI: fi g. 21, p. 132 ; - pl. CXXYU-K.
fig. 25, p. H8 ; fi g. 27, p. 161 ; fi g. 33 ri , Pu Rome, gr oupe: X \'II , 47, CI , 78, 8i ,
p. 212; fi g. 16, p. 30 7 ; fi g. 102, p . 39(i ; 356, 558 , titi9 - Il : t6, 20, 2t), 44, 41;,
IÏ~. '169 , p . 562; fi g. 17 3, p . 659 - 65, 111 , 125, 133, H\ I , 15'!, -163 , 1!!9 ,
pl. Xl il XII[ ; XIY-6; CXVI-B ; CXXI-D; 220, 286, 292 , 028, 329, 354, 380, 382,
CXXVLL-H ; CXXXll-A; CX.XXVlll-O , 20, 384,399, 406, 4 19, 472, 473,563 , 514
4:-\ ; CXL VI-C; CXLIX-M ; CLXLV-L,M,O; - pl. VllL-l ; CXX VLI-C; CXLU-Z3 ;
CLXXVll-ll. CLX VLH-A,E,C,l ; CLXXIX-I ; CL\"XX-
Sculp ü lre:; rie ce lle lou r : 81 - lL : D,L,M,R ; CLXXXI-N .
fig.ï(j, p. 307; l'i g. 102 , p. 3!J6 . Deco ralio n pei nle el scu lplu r es: (j5 - 1:
S(l ll r: 8:1 - pl. XL ; XLL ; XIV-5 . fi g. 1:{ cl 14, pp . 66 el 68 - II : fi g. 5,
TUlI r E . : 9n , !J4 - 11 : fi g . 20, p . 129 p . 43; fi g. tiO, p. 218.
- 111. XL; XII. ; XLV-5. Trad iliofls Pl dnle: Î IJ .
I:'tliji rc S.: 9 / , 124, 330 - ll : 46 , -IOx, TOllr p r i ncipa l e : G2 - IL : 86, 81 - l :
ti75 - 1 : lï g . 1!.1 , p. 92 - ]JI. XL ; XLI ; fi g . B, p. 63 - pl. Vlll-3àX; CXXlI-B ;
XI\'- I à', ; CLXLV-S. CXXVll-F ; CXXXVIIf-25'; CXLVllI-O ;
M l/ r de so uU ncmcnl el IOl/relles d'o n- CLIX-E ; CLXLY-I' ,U. .
gle : 93 - pl. XL ; Xli ; XLV, Éd if ice S. : Gt" 7'1 , 194, 198 - JI : 46
Jnscr ip liolls : %. - pl. Vln-2 ; LX ; CLXlLl-ll ; CLXIV-T .
1'0 I, /n flli Gar a i ( r oches in scrites près de ) : 1nscripli ofls : 7 1.
ri .) - Il : 386 - pl. CLXX.XI-lI. pu Romë (/ffll de l a Ji l/ll i lle de) : f,::.
l'u Id(IllTi ,1Ia (! Na i : :~8, 44, 46 - Il : ::117. pu Srl (!, ves l. el in sc. : 7(j , 77 - Il : 152,
l'u i\I01Ui T r i : ri',. ::l88 - pl. CLXXL V-C ; CLXXXl-l\ .
l'ü .\l a(! Tah ü : 38. P o TlÎ r lÎ : 7;j.
l' ;; NO!/il.r : Î 5, 76. PU 'l'a h : ÎG.
1'0 .VoY'Ir de Il[(jnU Dû'c, pog. rl in s'· . : 7.-', PO Va ri [n o Naga r : 3G .
76,1 12 - lI: 310 -Il: fi g. 78 , p . 3 11 pu l'ari 'l'h oir (/w l ci e) : 42 - 11 : 474 -
- pl. CLXXVlIR ; CLXXIX -J). pl. CLX V/LI-C ,F ; CLXXX-I.
l'ô \ 'rlgar .de N ha Trang , vo it· P Ô ,Vogo r
rie .Yhil. Tmfl g. Q
l',; \'flY''' ' Ta lHl (;alc , ba mwi : 58.
Pli \'(fg (,,' Tmua il , barl! w i : 58. Quà Già fl g , tour , vesl. el sc ulp l. : 242, :/ 11r
PI) .\'il : t,e -1 : fi g. 7, p . 46. _ Il : 42, n I , 164, 11 6, 322 , 325, 391 ,
Pi) Xii ( le:; f emm es de) : 41 . 40 l , 530 - pl. CULl-S.
l'v Na!Jar .. . - voit' Po .Vll gar . Qua M)' : 268, 269, 278, 280 : vo ir Chip fl
1'0 -"ayrl r Dar (ï : 75. &à ng.
/'0 ."rrlfl fi , bal1ll/r'I el scul p t. : 47, t,8, 49 , 65 Ti nll , ves l. : 151r, 150 .
Q U(l 1!

- li : 28 , 72, 70 , 80, 382,413, 47 4, 563 QUl\ NC BIr\ll , pl'. : X II ,2, G, 14, 15, 16,
- 1 : fi g. 8, p. /,8 - pl. lV-2 ; CXXH-A; JI,l, 551, 565, 580 - II: 89 , 439 , 603 -
CXXVll-J ; CLXXIX-M . pl. cnv.
Pu /10!J IIIl /.I : 5/. Quàng D~i , c. : ;JO i .
41
A:"'NA3.I . - Il .
64-2 INDEX

Quang &ién, vesl.: II: 601. Seng Chiéu, pag. : II : ;>78.


QUÀNG BIÊN, h. : M5, 511 - Il: 592,594, Sevll (C. ) : II : 483.
596. SlAM : H : 485.
Quàng Hun, marché: 313. Sil11 Ltapura : -13, 288.
QUÀ~G ~AM, pl'. : XII, 12-15, 203, 241, Sil)hapura, voit· Sirrthapura.
246, ::l09, 324, 321î, 335, 538, 575 - Il: SOMALIS, Pl). : 582.
266, 5~O, 5~1, 553, 560, 582, 60{ ~ Sommet tl'iple, m. : 'J4.
pl. eXll. Quùng ~am : 3l0. SONDE (lies de la) : II : 508.
QUÀ~G NGAl, pro : 2, 1'1-13, 221 - Sông Bà, fI. : 9, t 1.
II : 204, 531 , 582 - pl. CXlI. Sông Cili Bua, fI. : 224.
Quàng Ngâi : 224, 226. Sông Cau: 10, 141.
Qailng Ngâi, insc. : 236; voir Chaa Sa. Song Ba Rang, n. : 9, 11, 134, t31-t39.
Quàng Nghiêp , c. : 11';5, 166, 111 - II : Song Gianh, fI. : 2, 15, 547.
579. Song Lai Giang, fI. : 9.
Q 'À~G TII,\Cll , ph. : 550, 551. Song L(,y, cil. : 36 - Il : 378 - pl. IV-l.
QUÀ~G TRl, pl'. : 14-i6, 522 - JI : 421, Sông Luy, n. : 37, 43.
597 - pl. CXil! . Song Thu B6n, riv .: i2, 285, 313,337 -
Quàng Tr! : 527, 523 - II : 60;!. ll : 587.
Quùng 'l'l'! (riv. de) : 523, 526, 530 - lI: Sông Tra [long, fi : : '12, 239.
598. Sông Tra Kùk, fI. : 12, :!3~, 235.
QUÈ SO'K, h. : 283, 30i, 335 -][ : 584. Song 'frl;lJll, riv. : 542.
Qui JfQi , scalpl. : II : 577. Sông Vç, fI. : 224.
Qui Nhal! (clép6l cle sculpl. à): 1tâ, 153, 198 Sông Vu Gia, fI. : 3'13.
_ l[ : 246, 430,576, 577 - l[ : fig. 49, Sa~ 1I0À, h. : 137.
p. 245; lïg. 70, p. 288; fig. 137, p. 466 SaN T!NU, h . : .237.
_ pl. CLXX-L; CLXXlIl-J, L, M ; Salt Triéu, vesl. el sculpl.: 155 - II : 291,
CLXXl V-K ; ,"oir Dltang tong, /lltn g 577.
Thq,nh el Toul' cl'o/'. SCl'O T1l'()ong, C. : 137.
Qui hau: 2, 10, 142-147, 152, lM, 156, Soulh Kensinglon (musJe) : II : 86.
157, '164, 166, 184, 1\16, 201, 204, 2Hi, SUMATRA: II : 508, 540.
063, 576, 517 - II : 577. Sun Nhum: 37.
Qui Nhan à Binh Dinh (vesl. SUI' la l'oule
cle) voir Binh &(nh. T

R Ta ClI, m. : 6.
Ta Lang (slalue cle) : 110.
Ritn Mèo, 111. : 290. Tf1 lë (slalue cle) : 110.
Rohai : 564. Ta Ly , voir Ya li PI'oli.
R6'n , insc.; voir Bac J-Iq,. Tà Pl'ohm : Il : 482.
Takai Gul, dunc : 43.
S Takèo (Pràsàt) : li : 210. .
Tarn l{ y, poste: 245; bac: 246 -Il: 58?l .
. Sahoi, cap: 9, Il , 12 - II : 582. Tam Thai 'l'!!" pag. : 3i6.
Saïgon: 97 , 261,307,325,570,574- Il: Tam Tillip, y l'oupe : 157 - II : 24; voir
423, 587. Tours d 'al'genl.
Sambor : II : 384. Tan Ail, 1Iesl. : 2ltl,.
Sambor l'l'ci Klik : Il : 86, 201. Tàn Kiêu, sculpt. : JI : 580.
Suml'où Scu : II : 339. Tàn L~p Ail San, vesl. : 2GB.
San Bia, Id. : 563. Tein Tlu;L1lh, vesl. : 281, 282.
U~DEX
643
Tù n Tl'i(\1I BOllg: :;;;::;. 'l'hi U,j, s'· I//jJl . : 31/, - Il : 560, :;86.
Tiln!! Clto-II eùn g, gI'oLle : 3Hi. Thi Ka i, lag. : 'JO, 11.
TÜjJ èei: 11 : 496 - II: fi g. 'J52 eL 153, ThiOn Ch:"ililt : 29.
pp. 496 et 49 7. Thi ~ n lIi'~ lI. ca nal : II : 579.
Tù y Giüp , Id . : Il : 597. Th Q SC/II , 'Ucs l. : 26~.
TÙ ~' Qui , hum . : Il: 5H. Th o SC/Il, illsG (?'I :335.
TC IUN-TCH'ENG: 1 - 11 : 30 1, 305,315- Thdc de: 11 : '24; voir 'l'OU I" d'O l" .
317, 330, 3G~ , 3i'!. Thok Padau (Palci) : 1,.2.
TC IIE:\"-TClllNG, voir TCHAN-TCH'Ei\G. Thollg lI oit, vesl.: LI : 58 1.
TitI/ch 13ich , ill sc. : H : 587. Th il /JOIl , sm lpl.: 28~, 286, 291, 307 _
Thqr lt /fil Il , ves t. : 523 - pl. CLXX VI-C o Il : 404 , 408 - 1 : fi g. 58, p. 286.
Than l'hl! : 511. Thu l'h1) : 231.
Thrw g Bill lt, sCtl lpl.: II : 577. Thu Th il/n , kal all : 179 , 185, 441 - li :
T II A \G [li S II , ph. : 269,279, 280, 28~ , 283, 3i , 53, ili , 79, 8~ , 84, 126 , 146, 150,
439 , M2. '162, 179, 225 , 258, 268, 326, 328, 321),
Thành , Id. : 533. 402 , 555 , 580 - l : fi g. 33, p. 180
Thanh Ba : 546, 580; voir J(è Na i. - p l. XX.\.Vlll ; XL ; XLI ; CXXIV;
Thanh Cân, C. : 5'17 - II : 596. eux VIIJ -22, 39.
Tlu/llh C/i, ,·it. pl vl's l . : l[ : 579. TIti! Thièn (sc l/lpl. da n ' l es ,.uill es d'ull e
'l'tIii nb B:"I , pag. : 1\ : GOO . " agode vo isine de l a l Ol/r de) : Il : 3D6,
Tlul/, h lI i Î: l/, sw lpl. : 45 - Il : 329, !tH :;80 - pl. CXX I-F ; CLXX- II ; CLXXXIll-
- 1 : fi g. 7, p. 46 - pI.CXXH-E ; A, B.
CLXX IX-N ; CLXXX-A,B,E,F,O,P. Thil VlrC, l'il". : ti li.
Tlfflll h lIi/u, ,.oche insc,.ile : 97 . THU';\ TllJÈ\' , pl'. : 14, 15,16,507 - Il :
Tlrùll h Il,j: cil , : 131., 137 - Il : 24, 203, 590 - pl. CX IH .
3iS - pl. XXVJI -1. . Thuùn An , l'i,·. : 515.
T I\;\.\I\ ILO.\ , 1'1 '. : 2. Thu:iu CIIi"tnll : 198, 208.
Til ililh Lùm : :;'11 . TllIlf,i1l /J UlI g, bal/ll/li 1' [ sClllpl. : :18,43 , 1,.1.,
T hünh Lu : 51,2. /.6 ,1.7 ,48, 49 - 1 : fi g. 4, Il. 40 - pl.
Thùllh Loi, Id . : 24l!, 518 - " : 24. V ; CXX II -D ; CXXVH-D,l ; CXLV1H-J ;
TlI(",h ".y, yraJjili cl SI'l/lpl. : 284, 28.") - CLXV ILJ -D,n ; CLXXV I-F ; CJ"XXIX-P ;
1 : fi g. 57, p . 285. CLXXX-Q.
'f hà nh Ng hi('p : B7. Thuân TToà : 550.
1'I Iililb Phli c, ~c lIl[lL. : " : 5~2. Thuân L~ , C. : 548.
Thanh Quit Trung , (' . : 314. Thu:in Llro-ng, Ll' . : 38.
Th(lI, h 'C/ II , ill s . : :J I !) - Il : 38 7. 'fh~ o- n (l'al ci) : G·I.
Thmlb So-n : LI : 582. Tluf.CIllg A n Xci , ves l : 11 : 59ft.
TlII/jl /Jit M au Thiell , g,.Ol/p c : 15ï; ,"oil' 'l'lui)' T,.i~ll , sC lllpl .: 80 , 96 - 11 : 4:29 ,
To/ /,. · il ' ru·gell i . 430.
Tlu/P O;ji, u,.ol/pe : I l,C - JI : 24 ; voir Tién Bîcn : 542; (voit' erraLum ).
lilmg 'l'hÇUlh. Tiên-Tbùrn, Jag. : 290.
Th itp Gay , ves l. : 2 14 - Il : 24; voil' Tièll Bito, ves l. : 239 .
Châu Thilnh . Ti en NO Il , vesl: Il : 592.
T/UljJ J/èll, ves l. : 12 - II : 24. Tièn illlh , sClllpl. : Il : 588.
'fïUlp Jllœoi, vo ir lc sui va nt. Tinh Mj, l,.éso ,. des r oi s ca ll/ s: 1,3 - Il :
TIt~ip Thap , pag., sca /jJl . : 198, 207, 209 - '273,312,3'14, 317 ,328 , 329, 333 , 3:1i ,
ll: 76, 8 1, 248, 276 , 327, 329, 397, 402, 341, 342 , 1.75 - Il : fi g. 42 , p . 23tl :
40G , !.67, 58 1- pl. CXLlI-M ; CLXVIII -J ; fig. 73, p. 301.
CLXX I\'-F,n ; CLXXV-O ; CLXXIX-B. T,nh Trul1g, c. : 237.
641, INDEX

. Tînh Yèn, vest. : 284, 285, 337 - II : 243 TrfJ-chPh'ù, vesl. : 515,516 - II: 395, 410,
- I l : fig. 47, p.243. 429, 53! - Il: fig. 115, p. 411 - pl~
Tinneyelly : Il : 88 - Il: fig. 12, II. 88. CLXXVII-Q.
Td Ly, ùalllllli et sculpl.: 43, 45 - 1 : TRAN NINII,Ilf. : II : :;05.
fig. 5 et G, pp. 44 et 45 - II : fig. 75, Trang Hoà : 50.
p. 304; fig . 147, p. 473 - pl. VIl-! ; Tre, île : 8.
<':LXIV-F; CLXXIX-O ; <':LXXX-G,II. Tresor des rois èams: 536; voir Tinh il/j .
Tomki (palais de) : ü75. et Lavang.
TONmN : XII, 2, !~, 16 - II: 37L Tri Binh, vesl. : 240.
TÔ'fI Thành : 41. TRI PIIUOoC, ph . : 146, 155, W7, 166, 171
Top Tholll (Prasat): II : 222 - Il : fig. 38, - Il: 577-579.
p.223. Tri T~nh, c. : 57, 58.
Tour d' ... Or; voir Or, etc. Tri l'hM ; 41.
Tourane: 13, 290, 319, 337 - Il: 439, Triêm B-ti-c, c. : 222.
5:H, 587. TI\J}~UPIIONG, ph. : 526, 528, 530, 531,
Tourane (sculptures cO llservées à la Ball- 533,598,600, 601.
que de): 334 - II: U>1, Hi2, 587 - Trinit Tirall(J, ùl'Ïl]lIclerie came: 36.
II : fig. 120, p. 417. . Trocadéro (Musée indochinois du) : XI,
Tourane (scul/liures consert'ées /Hl JU/'(lill XVII, 16~, {j75, 578 - II : 86, 201,3'26,
de): 249,'250, 2M, 258, 260·2(;2, ~G4, 446, 604 - II : fig. 124, p. 422.
'268, 277,278, '287, 289, 2!H-293, 2U9, Tl'Un(J Ai, vesl. el sculpl. : .'550.
300,316, 320, 324, :)70, 574, tm; - Il: Trung Blnh, c. : 217.
M, 85, 88, 131, ml, 198, 229, 26'1, Trully Dàn, fortin : 2/12.
269, 276, 407, 421-, 425; ,"Oil' E x - Tl'Ung Luang : 217.
trême-Orient (Musée de l'licole !mll- Trung Thành, e. : 217.
çaise d'), Eludes indochinoises (Mllsée de . Trully Thuân. vesl. : 217.
la Société des), Khl!'(fn(J My, Phol/(J U., Trung Thutin : 550.
et Trà J(i~ll- 1 : fig. 70 el 71, pp. 326 Trull(J Tin, sculpt.: Il: {j78-1I: fig. 131,
et 328 - pl. CXXXVIII-29; GLII-19; Il. 43:;.
<':LXIll-D; CLXXl"-A. Trung Yên, C.: 217,219.
Trd J{iliu, cil., vesl., smlpl. cl il/SC". : XII, Trl1:lt(J An, vcsl.: Il : 599.
H, DG, 194, 2i6, 249, 261,268, '284, 288, Tru:o.lI(J AII,"vcsl. cl sculpl. : 242 - II :
290-292, 304, :~Oï, :-108, 32:1, 329, 330, 289, 330, 404, 530 -}lI. CXLIII-D,E;
33:-1, 574-576 - II : 5l, G8, 71, 80, CLXXV-L.
123,131, UiO, 231, 23U, 243,251,261, Trl1:ally BOil, vesl. : 523.
268, 269, 276, 280, 286, 287, 291, 30::;, Trl1:all(J Sallh, vesl. : 522.
306, 308, 322, 338, 354, 35:1, 357, 3:;9, TrLtlYIl(J Xli, vesl. el scu/pl. : II : 602.
367, 398, :-199, 408, 419, 42:;, 427,'428, Tû GiUliO, vesl. : 217.
430,431,462, 518, 530, tiS3, {j84 - 1: 'l'Il NGuiA, 1)11. : 225, 234-236.
fig. 5U à 67, pp. 28U à 306 - l [ : fig. 40, Tllâfl Dl1:(1/lg, vesl. : 280.
p . 231 ; fig. 44, p. 239; fig. :J6,p. 264 ; Tuân Giao, c. : 4J, 43, ~5.
fig. 66, p. 281 ; fig. 98, p. :n2; fig. 1-12, Tuy AN, ph. : 140.
p. 408; fig. M5-E, p. 471 - pl. <':XVII- TtJy IIoÀ, IJh. : 9, 1:-14, 138.
A; CXYlll-C ; <':XIX-J ; <':XLIX-D; Till' Pno:-iG, h. : 47, 50, 58, 50.
CLXIX-lT; CLXXIV-L ; <':LXXV-A,E,G, TIlY Tinh, e. : 47, 50, 58, 59 .
Il; CLXXVlII-A,E,G;I. Tu)' Vùn : 507.
Trù LÙ!Il, vcsl. el sculpt. : {j33 -II : 598. TUYÈN CIIANlI, h. : 548.
TI'à LQc, vcsl. : {j2G.
'l'RA VE~n, inspection: ;;56.
INDEX 645
D l'o C(Jnh, insc. : 8, lIt - Il : 38;;~ 388 ;
520.
Uûn Ao, cit : 541. Vu ThUnh, vest.:201,202-II: 5M, 581.
Uug Cho-n Tlr, pag. : 31G. Vu Thuqn, vesl. : II: GOI.

D' x
D'li Diêm, vest. et SCU]llt. : oHi, MG, 517 X6m Chùa, ham. : 526.
- I I : 291, 322,354,410, 418,429,430, X6m Chùa, pag. : II : ii77.
530 - 1 : fig. 120 à 122, pp. 518 à 521 Xom Soi: 41-
- pl. CLU-IG, 17; CLXXIII-F. Xuân Binh, c. : 142.
XulÎu Bay, baic : iO.
v Xu1În My, vesl. et SCII/pt. : 144, 155 - II :
2!H,421.
van Biing, vesl. : 223. Xlldn 1I1y, vest.: 27g - pl. CLXXVII-B.
Vdn Iloà, vest. : II : G02. XulÎu Plnro-ug : II : 578.
Vun Lùm : 72. Xuân PhU Trung, c. : 283 : JI : 584.
Van Phtr&c, c. : 81. Xudn Phu Dong, ves/. : 281, 283.
Van So-n, c. : 219 - II : 582. Audn Phü Nam, vest. : 281, 283.
Vun Thành, pag. : Il : 578. .luân San, vest. el colonne: 281, 282,
Van Thàp : ii50. 442 - II : 273 - pl. CV.
Vun Trm'yug : 223. .lutin Thoi, vest. : 280, 281.
van Tmàng Tdy, vest.: 222. Xuân Yèn, c. : 211, 214.
Vdn Tu:àng, grollpe ; voir Du:ang Long. Xtro-ng Hà, c. : 1.1 L
Vdn Thu:àng, vesl. : II: GOI.
Vanves : 531. • y
· VarelIa, cap: 4, 7, 9, 133.
· Vat Ban Phori; voir Ban Phori. Ya J.iao, riv.: 5tH.
· Yieug Chan: IX. Ya Lieu, riv. : 1)57.
Vi~t An, c. : 279. Yan Bakran, groupe: g8; voir /loà Lai.
Vijaya : 1:!, 203. Yan Kllr, insc. : 74, 75.
Vtuh: 2. Yan MUT/!, Iwlall : 559, 562, M3 - II :
Vlnh An, c. : 37, 38. 21.,37,39, 111,120, t63, 182,207,225.
Vrnh An ThU:l!ng Nguyên, sClllpt. : 515. 291,399, 472, 558 - 1 : fig. 129, p. 561
Viuh Diêug, riv. : 310. - II: fig. 77, Il. 309 - pl. CYl!;
Vinh IIzmh : 58. CXXX"llI-1)O; CLXXV-M; CLXXIX-E.
Vtuh Hoà : 507. YanPü Nagar, g,.Ollpe: -/11; voir Pli
VINll Lll'm, ph. : II : G03. Nàgar de Nha Trang.
VÎnh Lqi, vest. et insc. (?) : 217. Yan Pron, kalan: 557, 563 - II : H, t6,
l'inh Nhan, vest. : 217. 20, 21, 24, 1,20, ·19~, 395, 51)8, 603 - 1:
Vinh Phu:ac, sculp. : II : 600. fig. 128, p. M8 - pl. CVU; CXXXVIII-
Vrnh Quoi Trung, c. : 2G8. 46; CXLII-IL
Vlul! Thm~n : 76, 77, 78. }'an Tikll~t, insc. : 1, 8, 78 ; voir Da Trang.
VlNII Xtro-NG, h.: lH. Yèn Phtrû"c, c. : 3:m.
Vinlt "'lfallY TUlly, l'CSt. el sCIl/pl.: II: 5g5. Yèn Thoi, c. : 336.
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

Dualité de la méthode; la méthode classiqu e, p. VI I. - Nécessité


(run e autre méthode, p. YII. - Emploi d'un postulat, p. Yli i. - Ce
postulat, p. IX. - Sa justification; r l:scrv cs dan s son emploi, p . x.
- L'illustration , p. x. - Ahl',~yiation s et co nvcnlions, p. x.

LI VRE PREMIEH

LES FORMES DE L'ART CAM

CII AP ITllE PHEMIEH


(;II \ ~f)ES U IVIS IO:'iS ET II E I'iml':S C IIII O~O LOI; I QUES .

~ éces s ité
d'un ordrc chronologiquc, p. 1. Ses matériaux , p. 1.
- In scri pt ion s : modc dc leur ulili snti on ; précauti on s nécessaires
dan s Icur empl oi, p. 2. - Aut res morl es de dat ation, p. 4. - Dates
propo ées, p. 6. - Datcs accept ées, p. i . -- Tableau qui les résume,
]). 17. - Divi sion Cil g rand es péri odcs , p. 19.

CITAPITRE Il
L ' II I<: III1'I': C1' U IIE : 1l 15 1'OS ITI O;\S (; I:: :'I I:: IIA I. E5 J)' U \ 1'E~ I I'I.E L UI; 1'0llME, nÔLE ET
1":: 1'1111'11'1 0:'1 IJE S I:; IJ I FI r: ES (i U' IL CO \lI' O Il1' E . 23
Méth ode, p. 2:1. - l' om, p. 23. - Situation. p. 25 . - Orientation ,
p. 27. -- Énumérnlioll des divers IJù timen ts; leur l'épartiti on et leur
l'ùle, p . 28. - Étnde des (li\,cl'scs padi es; ('o mpm, it io n 11 sanctllnil'u
tl'iplr, p. 31 ; co mposition il ~an c tU ll ir cs annexes. p. 33. - ]:: tud c des
di" ers bàtimcnl s; Ic sanctuairc, plan , forme, p. 34. - llo /a il compl et
ct rédnit, p. 3:; . - Enceinle, p . ::8. - Porleri c~ , p. ::19. - Rampes r i
esca liers, p. "c:! . - .G1'llnd c ~a ll e. p. 44. - Édifi ce Snd , 1) .10 6. - Bùli-
1

t
TABLE DES MATIÈRES

ments d'habitation, p. 4ti. - Tours d'abri, p. 47 . - Édifices commé-


moratifs, p. 47. - Proportions et dimensions; leur constance, en plan,
en élévation, p. 48.

CHAPITRE III

L'ARCHITECTUIU; : L'I;\Tf:IIIEUI\ [)U S.\NCTUAIIIE • 52


La cella: son plan, p. 52. - Parois, p. 53. -.Sol, p. 53. - Décor,
p. 53. - Dispositions spéciales, p. 53. - Grandes niches, p. 54. - La
voûte, p. 55. - Forme générale, p. 55. - Surface, p. 56. - Valeur du
tracé, p. 57. - Évents; p. ;;7. - Plafond, p. 60. - Dais et velum,
p. 60. - Pierres lie suspension, p. 61. - Niches à luminaire, p. 61.
- Niches spéciales, p. 6:2. - L'idole, centre architectural (lu kalan,
p. 62.- Communication Ile la cella avec l'extérieur: couloir, vesti-
bule, p. 63. - Clôture, porto, Il. 64. - Vantaux, p. 65.

CHAPITRE IV

L'.\HCIIITECTURE : ~IOBILIER DU SA'ictÜ:\;RE; l'If:OESTAL DE LA DIVINITÉ ET ACCES-


~. .
SOIl\ES DU CULTf'; 67
Introduction, p. 67. ~ Piéllestal: . conditions auxquelles il doit
répondre, 1).67. -Parties, pJi8 . ....:. Origi ne, p. 69. - Rôle de support:
matière, p.69. - Indices, p. H. c 1'1élIestam:: mulLipIes,p. 71. - Rôle
de culte: cuvo à ablutions avec bec, p. 72. - Sens de l'écoulement,
p. 72. -- Somasü{ra, p .. 73. - Piédestal à écoulement intérieur,
p. 73. - MOllifications.àlacnye, p. 75. - Formes carrée et ronde,
p. 76 j - élancée, p.76·; .7;'à emboîtement, p. 77. - Décor, p. 78. -
Décors spéciaux, p. 7!1 .. - Dé inférieur, p. 80. - Modifications au
parti primitif, p. 8t. - Cheyet, p. 82. - Piédestaux spéciaux de Bong
DuO'ng, p. 82. - Makara de chevet, p. 84. - Dais, p. 85. - Acces-
soires du culto, p. 86.

CHAPITRE V

L'AI\CII\TECTURE : SOUBASSEMENT DU kalan . 90


Introduction, p. 90. - Le soubassement dans l'art primaire: art
cubique, p. 91; - dans l'art primitif; soubassement ù ressauts: grands,
p. 92; - petits, p. 95 ; - à balustres, p. 95 ; - à guirlandes, p. !:I6; -
à dés, 1). 96. - Le soubassement tians l'art secondaire, p. 97 ; - do
pierre, p. 99; - à appliques, p. !l9; - sa couverture, p. 99. - Per-
rons, marches, p. '100. -'- Échiffres, p. 102.

CHAPITRE VI

L'AIICIlITECTUIIE : LES COIlPS DU kalall. 101


Corps tin lcalan, p.104. - Parements, obliquité rare, p.l OJ. - Décor:
pilastres etentrepilastres, p.105. - Double système dans l'art èam,
p. to5. - Nombl'c dans l'art pl'imitif et secontlaire, p. 107. - Dimen-
TABLE DF:S ~'lATIÈRES

sion s dan s l'art primitif, p. 107 . - Déco rs dan s l'aI' l primitif, p. 108 ; -
sl'ConLiaire , p. 10D. - Saillie dan s l' ul1 et l'autrc, p. 'li 1. - Le pi-
las tre dan s l'art c ubiqu c; so u décor, "[1. tH . -Réparti ti on c t décor dans
l'art mixte, p .11'2. - Sailli c, arl cubique ct mixtc, p . 1I 3. - Auo-
malic, p . 113 . - Corlliche et basc, p.1I 3. - Profils li Ilouci ll e, 1).114;
- il cavcl, p. Il!:! ; - irrég uliers, p. 120. - E nri chissements, décol's ,
(J . B1 . - Di s pos itions s péciales : fl' i ~e li guirlandes pcndantes,
1'.-123; - ses formes, p. t:l:-l, - Dalles d'm'ète,(lierres de coin , p.-I25. -
Grallde fuc(' de cOl'llich e, (1 . 1 ':l5. - Bahut etlerrasson , "[I.1':!7. - Étages,
p. 12S. - Mé topes , p. 13 1. - Conronnements, p. -I ii:!.

CHAPLTRE VII

L ' .\l\ C nITE CTUI\Y. : ÉL~; ~IE N TS Sl'f:CL\ UX ,\ L'A RT l:A M 135
Introd nctio n, p.1 35. - Appliqnes, p. -1 36; - origines et transforma-
tioll s : llériode primairc, art primitif, p.136 ; - art cubique, p. '14l ; -
m't mixte, "[1. 143 ; - llériotle secondaire, p. 144. - Pièces d 'acceut,
p . I46 ; - form cs diverses à l'ori g in e, p . 147 : - leur imporlan cc rela-
live, p . 14!l . - La pièce d'accent orllcmentale, p. -150 ; - en makara ,
(1 . Hil ; - en opsoms c t autt'cs motifs, p. 152 ; - rlan s l'art cubiqu e,
p . 153; - mixte, p.15:i. - Rcnforts, p. 'lM . - Amortissements d'ang le,
leU!' r ô le, p. 1iî5. - L'amorti ssement <Ians l'art cubiqu e, p.1 55 ; - <Ians
l'm't primitif ct seconrlaire, répm'tilion, p. '1;)6 ; - a sic ttc, p. un ;-
Ics troi s périodes de 1cU!' hisloire, p. 151. - Amol'tisse menls inlliqu és
se ul eme nt pal' leU!' co uronnem ent, (J. Hi3. - Amorti ssements s péciaux ,
(1.,163.- Amortisscments dcs fa usscs portes ct des fau sses ni ches, p. '104.

CHAPlTRE VIII

L"H C nITF:CTliln : : LE~ BAIE~ E\TÉI\lE U HF. ~. 165


Contcnu dli chapilrc, 1). 165 . - Él.ats divel's Il e co nservation des
élémcnts étudi é~ ici, (J . 16G. - Division de l 'étude des baies, l l . 166 . -
Composition décorativc d' un e baic en arc, p . 167. - Él[l(le de ses élé-
menls : l'a rc, p.170 ; - sup ports de l'al'c: pilicr s ct colonnes, p. '17'2; --
l e nl' ~ profil s, p.'17:-1 . - Che \'ct, p . 174; .-:.. linteau, ]) .174 ; - lillteau
mixte, p . 17;); - Iympan , 11. '176 ; - corps dn chcvet, p. '177 ; - fron-
ton s Cil as lIe piqll e c t bombés, JI. Ui. - Corps po ~ té l'i e ur , p. 07 ; -
ell lw /a n , JI . 17 8; - ell édilï ce à é tagc el il pi g nou, p . 180; - II fronton s
s uccessifs , p. '18 1 ; - il fronton s cO ll cellll'iques, 1). '18:1. - Baie cn co u-
pllre c t fall sse pOl'le Cil ail c, p. 1«2. - Les porles, JI. 185. - Fau s:;cs
p O l'l.e~ , p. 188. - Fau sses lIi ches, p . t !J 1. - l"ellètl'es, p. '1!)3. - Pigll on:;,
p.I!J5. - Décol's Li e p.i gnon : alltéfixe, corll e fa îti è rc, rln/'w.la ct fe llilles
rampalil es, p . 1 ~)6. - Voûtc à extrados appare nt , p .1!l!l.

CILAPITI1E IX

L ' ARC IIIT ECTlil\ l': : u. CO~H I\U CT IO~ 200


IlItrollll ctioll, p . 200. - :1Ilalél'iaux : le bois, mati ère uniqlLC, 20 1 ; -
acccssoiro, p . 202,- La brique, 11 , 202 ; - sa perfection, p. 203, - La
1

650 TABLE DES MATIl~':RES



pierre,matière unique, p.204;- origine,p.205; - matière accessoire,
p. 205. - La terre cuite, p. 207. - Le métal, p. 207. - Agglomérés,
p. 208.- Mise 'en œuvre générale: l'appareil, p. 208; - la pose, p. 210; .
- liaison des briques, p. 213; - des pierres, p. 214; - taille, p. 215; -
enduits, p. 216; - montage, p. 216. - Dispositions spéciales, fonda-
tions, p. 217; - toitures de terre, p. 219; - de tuiles, p. 219; - volite
en encorbellement, p. 221 ; - ses inconvénients, p. 221 ; - cause fré-
quente de sa ruine, p. 221 ; '7'" arcs de décharge, p. 225. - Entretien,
p. 226. - Écoulement des caux, p. 226. - Aire, p. 227.

CHAl'iTHE X
LA SCULPTURE: L'ORNEMENT. 228
Introduction, p. 228. - Profils, p. 2'29. - Caractère conventionnel du
décor cam, p. 230. - Caractéristiques du décor dans l'art primitif,
p. 230; - cubique, p. 23'2. - Double couranttle l'art secondaire, p. 232;
- décor perlé, p. 234 ; - caractère géométrique de cette sculpture,
p. 236. - Décor en S manuscrites, p. 236 ; - décor dernier, p. 237. -
Décors des pilastres dans l'art primitif: rinceaux ù tige centrale, p.238.
-- rinceaux à tige latérale, p. 239; - à motifs symétriques, p. 239; -
dans l'art cubique, p. 240. - Décor des moulures: rosaces, p. 242;-
lotus, p. 243; - formes spéciales, p. 243; - autres décors de moulures
convexes, p. ';H5; - de rainures, p. 2'.6.- Motifs couchés, p. 246.-
Grandes rosaces, p. 247. - Décors peints, p. 249.

CHAPITRE XI
LA SCULPTURE: LA FIGURE ANIMALE. 250
La sculpture animée; réserve sur la date des idoles, p. 250. - Rôle
de la sculpture animée dans la décoration: art IJrimitif, p. 251; -
art cubique, p. 253; - art secondaire, p. 253 .. - Vanimal, p. 255.
- Le lion, p. 255; - déformations typiques, p. 23;;; - le lion aux
diverses périodes, p. 257; - ses poses,p. 261; - la tête isolée, p. 262; -
confusion, p. 263. - L'éléphant, p. 264.- Le flajasif!lha, p. 268. - Le
makara, p. 270. - Le ni/fla; à tête unique, à têtes multiples, p. 272. -
Le flartuja, p. 2i3. - Le bœuf; nalldill, p. 276. - Animaux divers, p. 277.

CHAPITRE XII
LA SCULPTURE: LA FIGUI\E llUMAll'Œ. 28fl
La figure humaine dans la décoration tame, p. 280. - Son sens,
p. 283. - La figure en tympan, p. 285 ; - dans les scènes des piédes-
taux, p. 287; - en idoles: debout,p.2R8; - assises,p. 290.- Valeur de
l'exécution, p. 292. - Poses, p. 293. - Rareté des formes mons-
trueuses, p. 293. - Chasteté de cct art, p.295. - Emploi constant du
chevet, p. 295.,
TABLE DES MATlÈRES 651

LIVRE il

L'HISTOIRE PAR L'_'d'\.T AU CAMPA

INTHODUCTLON

Nécessité ti c place r eelle étude à la s llite de celle des [ormes de la


sculpture, qu'elle co mpl ète iudirectement, p . 291. - Valeur des r ensei-
gnements que [ollrnit l"al'l ; leur contrôle par les lextes chinois, p. 298.
- Division, p. 299.

CHAPiTRE PREMIER

300
Simplicité du coslumc; données chinoises, p . 300. - Vêtements du
tor se : luni qu e, maill ot, p. 302 ; - du bas du corps : samp ot et sa rong,
p . 305. - Langouli , pautal on, 11. 305. - Sampot, p. 306. - .Écharpes,
devantier , déco r contoul'né, p . 301 . - Indica tion s chronologiques,
p. 311. - Sarong , p.3H. - Élo[fes, p.:3 1'1.- Coifful'e ; textes cllinoi s ;
di scussion, p. 313. - Divi sion, p. 3'l1. - Première périod e: chevcllx et
chi gnon, p. 318 ; - diad èmc, p. 322 ; - mu/cula , p. 324 ; - plaque de
nnqu e, p. :1':25. - DCllxième périod e : clleveux ct chi g non , ]). 326; -
rliarlèmc, IIwh:u!a, p. 326 ; - coiffure cylindrique, ]) . 328; - symboles
sur la co irrlU'e, p. :12() . - Rés umé, indi cations chronologiques,
p. 329 . - Chauss urc, p. 330 . - Conclusion , p. 33 1.

CHAPITRE II

L\ C IYlI.1 5.\T1 0c- 1\1:: \" 1:; 1. 1:; 1-: P .\li L' ,\IIT : 1. .\ !' .\I \ U IIE . 332
(; Ollt des èams poul' les bi .iollx ; ahsencc de bagues dans la sculpture,
p. :rlz. - Obsel'\. llion s gé nél'1llcs, p. ::!:14. - Sori e !l es bijoux, p.335 . -
Bij oux d 'o ITille's : di sqll C's, p. ::!:36 ; - boutons, p. :136 ; .- anneaux ,
[1. :131 ; - pellll aui s d 'oreilles , p. :338; - crochcts !l 'o reill cs ct déforma-
li on d Il lobe, p . 3:·1!l. - IlI'ncelcls , p. 3'01 ; - (l'anll1l-brlls, p. 3/,{; - de
bms, p. 3/d ; - dl' cheyill es, p . 342; - suppl ém entaires, 11 . 31,2. -
Collil'rs , p. :H2. - Gorgcrill, p . 343. - Ceinl\l("('s : co rselel, p. 3/,3; -
de laille, p. 3V.: - pelldante', p. 3',5. - Cord on brallmaniqn r, ]1. 3',;;. -
Mali ère C'l val cnr rk s bi .iclIlx , [J. :H6 .

CllAPITRE III

LA C I VII.I SATIOl'i IÜ:\' I:: l.f; E l'Ali I. ' AIIT . '"" IU (: " , LES (: 1. .\ SSI-:'; .

Type dan s les 1'(' I1L'ésenlali ons , p. 350 . - Comparai soll aY CI~ le typc
ac tul'l cL les ObSI'I'Hlli ons chil lllisl". jl . :~52 . - Tnlllilinll~ . ]1 . Ti2. -
652 TABLE DES MATIÈBES

COllwntioll S, p. 353. - Différents groupcmcnts de la société : hommes,


p. 355; - femmcs cl enfants, p. 355. - Le roi, ses femmcs, p. :356. -'-
Danses, danseurs, danseuses,p. 356. - Musiciens el serviteurs, p. 358.
- Prètrcs, p. 358; - ascètes, p. 359; - moines, p. 360.

CHAPITRE IV
LA CIVILISATlO:l IIEVELf:l: PAI\ I} ,HIT : SES ~IOYE:iS; AIICIIITECTUIIE CIVII.E,
~J1LITAIRE, FUi'lf:lIAIIIE. - L ' ÉCRITUIIE, I.ES l:iSCIHI'T10:lS • 361
L'habitation, p. 361 . - Mobilier, p. 364. - Objets honorifiques, p. 366.
- Cortèges royaux ct moyens de transport, p. 367. - L'éléphant
comme monture, p. 368. - Animaux cie seUe et dc traiL; chars cl char-
rcttes, p. 370. - Litii:~re el palatHIUin,' p. 373. -- Bateaux, p. 373. -
Instrument s de mllsicjlw; II. :n3. - Armes, p. 374. - Fol'lifîcations,
Il. 375. - Arl funéraire, p. :-l78. - Pagodes f\1néraires, p. 380. - L'écri-
ture, ses divers aspects, p. 38:;. - Supports des inscriptions: stèles et
lliédroits, p. 386.

CIIAPITRE V
LA IIELIGIO:i DES CUI S ))',UI\ÈS LEUIIS )1Oi'lU~IEi'lTS: LE CIVAïS~1E 390
Introduction, p. 390 .- Çiva : le liri[la, scs formes, p. 390; - uni à sa
cuve, p. 392; - multiple, p . ;)92; - indépendant, p. 393 ; - à intcl'mé-
rliail' eoc togo~lUl, p. 393.- Piédes taux propres au litiga, p. 393.-Lirigadé-
coré, p. 394. - Mukhaliliga, Id94. - Formes spéciales duliriga, p. 395.-
Çiva: idole; calme, debout, p. 397; - assis, p. 398; - obèse, p. 400; -
ascète, p. 402; - terrifiant, p . 403; - dvüraprïla, p. 403. - Çiva en déco-
ration , calme, p. 405; - comballant, p. 406; - triomphant, seul, p. 408;
- entouré, }l. 409. - Résumé, p. 410. - Vma : idole, p. 412; - en
clécoration, p. 414. - llésumé, p. 414. - GllI~e(:a, p. 415. - Skanda,
p. 417. - l\'andin, }).418.

CJ!.\.PlTHE VI
LA IIELIGIO:> VES C .nls v'.u'lIi:s LEUIIS ~1O,,!)~IE:iTS : VICII :iOu ïS~1E ET AUTlIES CULTES. 420'
Vichnouïsme: idoles cIe Yi~l~u et de Lak~mï, p. 420; -Vi~l)u et Lak~mï
claus la décoration , }l . 422; - Garuçla, p. 42:>.- Résumé, p. 426. - Culte
cIe llrahma, p. 427. - Cultes associ és, p. 428. - Divinités diver~ès,
p. 430. - Obsel'Yations génél'Ules, p.432. - Bouddhisme: images c1n
Bucldha, p. 433. - Bodhisattva, p. 436. - Conclusion, p. 4;{7.

CHAPITRE vn
LA IŒI.IGIO:> V ES CÜI S ))'.\Plli,:s LEU liS lIO:it;UE:iTS : FOIDIE vu CULTE 438
Culle, lieux sacrés, p. 438. - Consécl'alion, p. 440. - Matière des
idoles, p. 440 . -l\'om do l'idole, p. 441. - Dépôts sacrés. p. 442.- Forme
du culte, ]l. 446. - Al tillldes religi euses, p . 4·{7. - Abscnce de rensei-
gncmcnts ~ nr le culte hOUllclhiC]lle, p . 4i8.
TABLF. DES MATIÊRES 6:13

LIVrtE III

L'ESPlUT DE L' .\H.T éAM

CHAPiTRE PREMIER

Gbilv. J)~: t ' AI\ClIITI': CTUIlE .


H9
IntroducLion, p. 449. - l\écessilé de négliger l 'hisLoÏl'e architecLurale ,
p.450. - L'essence même d'un sanctuaire hindou. p. 450. - Ob~erra­
tions particulières aIL sanctuaire èam , 1).451.- Indépendance de l'exé-
cution , p.451. - Incohérence en tre les [ormes extérieures et inté-
rieures, p. 452. - Composilion l)llr répétition successive, p.45::1 . _
Origine uu principe de composition par répétition successive, p . 454. _
Loi de l)l'oportionnalité, p. 455. - Loi de symétrie yerticale, p.4;,(;.
- Liberté primitive dans l'application des principes, p. 457. - SII.btilité
dans leur emploi , p. 459. - Tendance général e de l'art l'a m à l'accen-
tnation des silhouetles; p. 460 .

CIIAPITHE Il
GtNII> DE LA 8CULPTUIlIl . • 461
Caractère utilitaire de la sculptu re, p. 461. - Symboli sme, p. 462 . -
Premier esprit (l'observation , p. 1.6;{ . - Acceptation de formes anté-
rieures, p. 464.- Causes de décad ence; absence cJ'observal.ion dirccte,
p . 465. - Abus de la stylisation , p. 466; - so n application li la
figure humaine, 'p . 469. - Déearlence finale , p. 471 .

LIVRE IV

L'IIISTOIRE DE L'ART AU CAMPA

CIIAPLTRE PREMIER

HAI' POIITS DE L' ,\II ClIlT ECTUI\E l: A~I E AVEC LES AI\ CIIIT ECTUI1ES DE MÈ)IE l"AMII.U:
E1\ EXTI\I:;m :;-OH II' :-;T. n.E C IIEIH~ II F. DI,; S ES O HI G I NES. R ÉSULTAT l', ,:; r.ATlF . 411
Illlh' penrIance des arts l'am rt annamite, p. 471 ..- Com pUl'ai solls; <l e
l"arc hitert ul'e éame avec J'arc hiLccture khmère, p. 418 ; - lie l'm'chi-
tecllll'e ~ame primitive avec J'architecture khmère pl'imit.ive, p. 419;
_ de l'architecture éame cubique avec la mi!me, p. 48'1 ; - de l'al'-
chitecl ure cam e en général ayec J'architectl1re khmèl'e classique, p . 48 1 :
_ ùe l'arl l'am primaire ayec l'al'l javanais, }J . 483 ; - rIe J'arl i:am
ayec l'm'ch iLeclul'e hindoue, p. 485. - Recherche de l'origine rIe l'art
èaLU , p. ·~86 . - Résultat négatif, p . 481.
J

TABLE DES "1.-\TII~HES



654

CHAPITRE \1

OI\IGI:SES Df: L'AI\CIIITECTUIIE èA)IE<; • 4Sg


Origine réeIle de l"architecture ('ame, p. 48g. - Existence d'une
architecture légère antérieure, p. 4!J0. - Rapport~ de la première
architecture massive ('ame avec lIne architecture légère, p. 4gl. -
Traces du passage de l'une il l'autre, p. 492. - Sa possibilité, p.1î01.-
Rapports (le l'art cubique ayec une architecture mixte antérieure,
p.51O.

CIlAl'lTllE lJl
LES IHv;msEs PÉIIlODES DE L'AIIT l;.UI : LAPÉIlIOIJE PIlDUlI\E; L'AIIT PI\I)lITIF. 512
Introduction: remarques générales, causes diverses de modification
au type initial, p. 512. - Existence continue de l'al"Chitecture légère,
p. 515: - Rappel des divisions de l'art cam, p. 51 7. - Période pri"
maire, p. 51 7. - Art primitif: caractéristiques communes, p. 518.-
IleVlle des édifices de l'art }lrimitif ; !lrcmières constructions, p. 1>20.
- Série de Mi San Al' Il. 1>20. - Autres monuments, p. 1>28. - Obser-
yations générales, p. 5:H.

ClIAPlTIlE IV
LES DIYEIISES l't; l\lOIH~S ni,: "'ART l:A\1 : tA l'~: I\IOJ)E PIIBIAIIII': , LES AliTE CUBIQUE
ET MIXTE. 533
L'art cubique; ses caractérisliques, p. !î33.- Premiers essais, p. 1>34.
- 1)0 Dam et 1I0à L~i, p. 5a6. - Art de Hùng DlrO'ng, Il. 5H. - Forme
dérivée, p. M1-. - Arl mixle, p. 51G. - Disparition tic l'ad cubiclue,
p, Mg. - Éléments COlllmuns il l'art )ll'imaire, p. 550. - Sculpture;
repères qu'elle offre, p. 551. - Conclusion, p. :;52.

CHAPITRE V

LES DIVElISES l'ÉHIOOES DE L'Ain L.UI : L ..\ PÉRIODE SECO:SDAIHE 553


Éléments communs entre les trois styles de la période secon-
daire, p. M3. - Art classique, p. 555 ; - IJyramidal, p. 1>1>6; - dérivé,
p. 51>9. - La sculpture, p. 1)64. - Édifices hors série: Duang Long et
Pho Hài, p. 566.

CO:\'CLUSIO:N

L'AIlT C,UI DANS LE DOMAINE ESTJl~;TlQUE. 1>67


Sa villeur comme forme, p. 1>67. - Ses défauts comme logique, p. 569.
- Qualités et défauts de la sculpture, p. 570. - Résumé, p. 571.

APPENDICE
A. - CO~[PLlhlF.:'iT A L'iNYENTAlHE Pl\OPl\E)ŒNT DIT 573
Introduction, p. 573.-1'iïnlI ThUl~n.IJ.574.- KhUnh IIoà,p.575.-
'l'AB LE DES MATIl~HES
,·,·
6 ;J;)

Binh Dinh, p. 576. - Quàng Ngiii, p . 582. - Quàng Nam, p. 582. -


Thlla Thiên, p. 590. - Quàng Tri, p. 597. - Quùng Binh, p. 603.
- Pays l\loï, p. 603. - Cambodge, p. Q03. - l\lusées et collections
particulières, p. 604. - Conclusion, p. 605.
n. - LISTE DES ROIS c ou rs . 607
C. -- LISTE DES INSCI\IPTIONS 612

TABLES
Table des illustrations. 617
Index . .. . . 623
Table (les matières . 647
Erratum général. 657
ERRATUM

PREMlÈRE PAnTiE

TEXTE

Texle l'alti i l' Texte correct

(I/l lieu Il l' lire


If) ce ltc inll'odll p.lion ('c y olnmc
7 mili oll rlélJu t
l:l 2!J Ic SÙ lI g lu SO llg Thu 136n
1:-1 (,t: qu e 1I0ll S aYOIl S dil de la populuti olL dt: Cil Lao Cham ~'appliqu e en .
l'O~alil t, il Cil ta o /lily .
:H ~8 Id. et (1 )
:H 18 cl '20 limonit" lal él'il !'
:-:!) ~H II/Itfifl l'I/ ;;(,l'penl i rO l'ln e~ S"l'pl'Ills I1llllli s d,' patles.
:if) ·1f) ct :12 rt' Illplaccr " î'iandin )J pal' " Mahi saslIl', II' démon-bu m e )J
li8 l'':pol'II'I' l'inrli,'a li oll dp la lï glll'O' (l'ig. '1'0-) lL la lignc !J ,Ir la page suivante.
H ;;c yoil. s,' YO,l'ilil
RO Iroisil'IIlI' li g ll e ,'II parlanl d 'I'n II<IS : Apl'I's (; 1Ijoill el' « el 2 )J.
l)O IlI'ill r p o~ il.i o n
!J:i R7'1, !J:iO !J72 (2) , -IO:iO
:!Ol) ri e la Nùi <III î'illi
Il (i IlHlIll-d el'lliel' dernier
'. hlli t seize
IIi 1.)', ' "u lroi sil'Ille sUL' l e Iroi sième
li!1 10 701i 7o:'! P)
Il iiH .18 11:1)
18 c~ 1 10' s'élill'" " "' l'I'lIlpl",'cml'nL ,lu
demi l'r, ' li gue, l. XXII d, ' 11i Bihli ollLèqll c Nalionale, l. xxvn
1::0 1:'1 iO:'! 70li (i)

1
( ) 11 l'xi slf' Iroi ;; ,'1 11011 qllillrf' l y prf; 12 ) U. 1'1 ,\111' IU; .I-'./:'.-O .. 1\ . p. :l03.
d.' pi édroil" . ("- il Cr. IIlll c '2. p. :-l,
(j(iH E nn ATUM

13 1 39 paroi S . p a r o i S. du ves tibule .


135 8 ajouter « le fronl porl(' l'Ii nI ri. el l e menton montre une barbe légère)),
140 26 XX XXVII des Notices e t ExtraiLs des ma-
nuscrits de la Bibliothèque Natio-
nale.
'148 12 gajas iI!'I ha lions
17 nus, nus, à (Iouble plan,
15 L 20 )) l)

'163 1 rég uli ers, régllliers, mais doubles en épaisseur,


25 nu s rég uli el.'s
HH ,.i.) une simple dou cine forme une dou cine termine
noLe 2 ajouter Fournereau, album gl'and in-4°, Paris, Leroux, 1.890.
168 4 so uti ennent un so utiennent chacune un
n8 inscriptions 40 ct 43 : conserver la locali sa tion ct interverLir desc rip-
tions, mesures e t nOS d'es tampages.
'181 25 neu f. sep t
181 :H supprimer (( seuil 1)
188 4 ct 5 snpprimer « du sOllbassement général ))(1 )
Il s npl)l'imer (( elle aussi 1)
~
196 12 remplaceL' « sou,",asscmcnl 1) par « lJase ))
19!) n , 24 limonil e latérile
201 23 1) l)

208 'J l'uan l'hu<~n


233 4 bal/wh l'Oswi uatau
245 33 IIUllîflrfl [jfljasil/lha
262 25 apsal'as figure volante
269 22 au li eu de Sl0030' lire 2°30'
286 3 L insc ripl ions sell Iplures
302 30 droite gauche
304 30 t'l aux ehe\'illes ct simples aux chevilles
32L 25 0,40 0,80
29 co rri ger la phrase ai nsi: La lêle est coiffée (rUn haut chignon vertical
et la figure rst encadrée d'une indicaLion conventionnelle de che-
veux et de barhe: La coiffure est accompagnée, etc.
329 '19 ajouler un point d 'inl errogation final
335 12 , Mî SO'n 13 Mî SO'n E;;
335 33 BZti Lôi BZti LQc
336 " s upprimer la phrase (( 011 nous avons .... , » jusqu'à « une stèle))
3'>0 12 idenli (IUcS . 'non identiques
341 () Apl'ès il « tl'jpl e plan )J, modifi er la phrase ainsi : « Un pilier de même
dimen sion mai s de profil différenl se décore d'une niche ... , etc. 1)
342 10, 1'1 pOI'le, au' droit du pilastre, une passr, au droit du pilastre, sous une
344 ~H ajo ltler apl'ès «( déparl )) (( supél'ieur "
354 :; celle celles
351 31, 34 VI lV
316 légrnde de la fi gure 81, au lieu de (( Bg » lire « B7 ))
380 ~4 supérieur inférieur

(1) Il ne pal'all pas ayoir exi sté de so ubassement général.


659

381 fi njoliler après cheral « iUlmobile ))


399 2~ 01 1) "
H1 li g nl' ~ llll pamg.raphe cie l 'iIl St'l'iplioll dn l"m[lle P :
XI IX
n 2U G~ G
!.::!9 :~ limollilt, lalüit e
~:B 1i).(l1e ':! 1111 paragra ph e tl es illsoL'Ïpliolls dn lem pli' (;
(XX ) derall l XX ) Ilans
1% ':li a comme impo,;le I:t suilt, a ';" 11 imposle pell aU-lle"o lls rie
410 '1;; pylône py lÔIWS
'-GG H éllit'lIle édifice
'oB;! à ]'t' Ill'o pée ll)le il la jayanai se
t,H5 2!) mOllifi l'l' ainsi Il SUI' la facc E, flu mUI', foud de la oom III n,
4SG 4 aj oiller apr!', (( murs» If aux cô tés N, cl S, rI e l a oom Il »,
48!1 10 11 !.Jast' h bUglll ~
;;00
fairt' passt'r la menliOIl (fig, '115) d'Illle page à l'autre, ligues imlilluées,
;,01
r;01 del'nil'I'~ li~nl' Ilu sO llllllail'e :
Lùm " Il Th é L;lm 1\p Phé
r,Il
'" a,i 'llllt'I' apl'l" \( il dellx fa l'cS » \( la :;('f:,o ndt, ))
IÏ~ , I l U, Le pan Cil l'al'lpl "is li éll: ou!.Jlil: ';111' k d",sin,
'1li el 30 t1 'a pl':',; \1. El H'rll:l1',1l , Il' Il il lll ,;cl'ail C.in H,l ll g, el Il' SI' IIS (( émilll'lIcll
"
dl' la plain n Il.
.
J'J SI', sein s én ll : I '~ I 'nt dl' l'l'au dl' Sl'S sl'in:; 1'0 111 1' de l'''au
ft- lIIinilll ' lIIa""lIlilll '
sUpprillll'l' (( ailt-s Il
1,'15 1.31
cOlll pl élel' le mol " Cang MI.lI' » l'al' (( Til'n l3iell )J t'l ,;upprimcl' Tit'n
ml'n CO III 1111' intlil'aliull d e li ntl \11,
~I !.J;lÎe hai e
;,(j{) 'Ièl a.i ,, "l~ I' en l'egal'tI la nolt: : d. IJ.E.F.J::.,-U ., 1, p. Sa.
551 2 el U Lùm '\1' Tll,';. L'tlll Âp l'hii
:;lj7 fig. 130 restiluer aill si la légell ;\[: o lll>li é ~ : " .\ , plan: B, l'0Ilp :' ll ';1I1:;Vt'r~all' S III'
les pdiles fl'nt'l res: C, face; c, pL'ofil tic la fall,;~e pode: .0, l'ace tic
la porle; cn lJaut d, profil de la porle ; en lias il , ';<1 co upe; E, fa ce
de J'applique: e, so n profil ; (' l' délail; ("l ' coupe horil.Onlale dll
CO l'pS tIc l'applique: ;l gnlll'be d .. la fat'c de rappliqu e, co up" dP ~on
pignon, "
5ï2 10 4!J
S, 'l', 022.2
ramussée l'Umen,~,'
apl'ès (1 !Jw'w,/a )) ajoult'I' (( ,'\1 lion 1)
la l'cll('
Il'ône lronc
8 ajouler apl'ù,; (J (fig. H) )) (t et enèore plus li. celle tlu Biuh Iilult tlouuél '
co mille ('ompnl'Ilison (p. /,,~ pt fig . ï;;) ll.
apl'l's (( Blta:,!al'all " ajolll,'[' lt Bh1: Îl:,!i , 1"·IlIlOIlC. : llrillug ui , sa u,;ki'il ».

<l ' II III' ,;'agil jll~fJlI ';'1 la li~IlI' 15 d,' la pnf!(' :)'o,~ <lIt(' Mla l' ilmi<'1I1' d" lJii n .\0.
üüO EHHATUM 1

t
586 lire « dvüI"nfliïlo »
« dV(lI'O/Hllii "
589 cn face du mot « I"nsllIi {)(l!tlll » lire, (lans la colonne prononciation,
rasollug et non rasllng; en face des mots sampot et sarong, dans la
colonne langnc, remplacer le mot « l'am)) par « cambodgien)) et
« sansk~'it » par « eamhodgien ou malais l).
590 dans la première colonne remplacer « tong doc» Imr « tong doc»
;;90 dans la (lernière t'olonne, en face YaÏl, au lieu de « souverain)) lire
« souvenir ))

ATLAS DE PLANCHES

I:-iTHODUCTIOX ET TABLES

Pg. y lig.12 ajouter « lont!'s » a]Jrès « pour ))


lig. U Sil plH'imet'
« (IUC l)()ur Ips gravures insér(~cs dans l'Im'cl\-
lail'u\»,
Pg. VIII lég. XX If, traccs de tour; II, traces d'ahri;
.N, arrière N, arrivée
Pg. IX lég. XXI partie Ouest, façade S. partie E, fa~a(le ;\".
Pg. X lég. XXXII ,WO mètres W lIll'lres
Pg. XI lég. XLI fausse porle, face el fau,sse porle, face; porle, profil.
lll'ofi 1.
)) lég. XLII 0,007:> 0,0007:;
l'g. XII lég. LXI V C, édifice .Nol'tI·Ouesl; C, édificc Nord-Est;
Pg. XVI lég. CH ajouter anUll « coupe parant'Ie )) « cn haut)) ; ayant « cou]Je
lougillHlinale )) huitième ligne (le la légende « cn has )),
» lég. CUl ajouter ayant « fa<:ade oricntale » « en haut)); ayant « coupc
tl'1llls"ersale " « cn has Il.
l'g. X"II lég. cvr A, supprimer (1 murs)) el. compléter ainsi: Chassin, c fours,
il hac, e Illaisons.

PL\NCIlES

Pl. VII, 4 Des ohscr,"alions nouyelles nous font croire que la restitution de la
tour S.-O. est incomplète; nous en donnons une nouvelle version plus
yraisemhlahle dans la figure Hi3, p. 537.
Pl. XlII Les réparations failes an sancluaire principal de PO mauÏl Garai nOlls
ont permis de mouter jusqu'à ~on sommet ct par conséquent de
vérifier notre relevé photographique. Cette opération nous a donné
une nouvelle occasion de constater l'exactitude de notre méthode de
restitution perspccth"e pour les parties hautes : les hauteurs par-
tielles y sont toutes exactes à un centiml)lre près, d'une arête du
terrasson inférieur à l'arête supérieure de la grande face tIe la eorniche
immédiatement suiyante, mais l'enscmlJle a élé vicié par une mau-
vaise eonnaissance de la disposition dcs hahuts et pal' une grossière
erreur rlc cole dans la eorniche principale, SOli halmL et les parlies hasses.
Heureusement elles se compensent en pat'lie et l'erreur tolal!' est (le
(

Fig. 113. - Rcctilicalion du relcyé de la tour pl'incipalc .:Ic PÔ KlnuÏl Garai


Echelle: 0 m. 0075 par mètre. (Voir erratum: pl. XnT.)
(j(j2 EHIUTUM 1


moins de 0 m. 2;-; sur 22 m. 3;; . Le doulJle diagmmlll e ci-joint per-
lll eUm Ile "es lilller le; planches XU, XIII et.XIV dans lem' tracé exact
(fig. n:3 ). A : faux; B : exact.
Pl. XVI la coupe 1 ct ln façad e ::1 sont fau sse:; ; J'ancien sol inléricur était au
niveau du sol extérieur indiqué.
Pl. XX légend e : 0 , lirc I( r es tes (\,{>difiees ('II ayanl)) an lieu Ile « ulltérielll's ».
Pl. XLlI au lieu d e o,oom lire o,ooom.
Pl. LXI\' au lieu de C, édifice N~:)l"(1-0Ue3lIÏl'e C, édifice NOI'à-Est.
Pl. LXX la coupe es t faus se 110Ul' la llol'le E. dont la vot'tte part ù eJl\'iron 0 m. 10
plus bas que celle de 1 Ouest.
PL LXXXII lroisième colonne, fa~ades tic CJ ; un petit IJahut rie la hauteur du lin-
teau doit êlre interposé enlre les supports ct rat,c.
Pl. XCV nu lieu de 0,0015 lire 0,001815.
Pl. CVlI les bœufs, pièce t1 'accent, doivcnt sans doute sc placer en haut sous le
couronnement, comllle Ilan s la planche XXIV.
Pl. ÇVIlI la TonI' de cuivre qui est au milieu de la citadelle tic Caban est marquée
à la place du gl'oupe DH'I.l'ng Long do;}t le nom n'es t pas porté sur la
carle.
près rlu 10i o de longilnlle et elltre le Hjo et le 16" tic latitude, lil'e
« Cil Lao R:h')) cl non «Ci'! Lao Bé)) autre nom pas rmployé dans l'In-
ventaire. • •
Pl. CXl interyertir (1 Duo'ng Lilllg )) el « Dtr(mg Long)) ainsi (lue le trait ct le
cercle rouge.
PI. CXlII près du cap Chou May lire « Linh Thüi )) et non « Linh Thar.. ))

DEUXIÈME PARTIE

TEXTE

Pages Lignes Tex te fautif Texte correct


au lieu de lire
3Hl 2 chefs de Moï chefs ùe Moïs
aSO 14 (YOil' p.267, nole a). (voir p. 268, note 5).

ATLAS DE PLANCHES
1'1. CXXX-K un lieu de « Mi SO'n Bô )) lire Mi SO'Il B:, li.
Pl. CL-A ajouter « l)hù lhrng )).
1)1. CLI-E » « porte de Mi SOli E, n.
Pl. CLXXX-1'2 un Irait u m:lllqllé au clichage, le panneau infél'Ïeur ogival ùe la
figure 1\ devrait se traduire devant la figure P2 par une yerticale
légèrement bomMe, en ayant des petits décors nus de côlé.

3697. - 'l'OUf S, imprimerie E. AnnAuLT cl 0'.


'. ;.
ÉDITIONS
. ERNEST, .' LEROUX, -ÎtuÉ BONAPA-RTE, 28 ,
, . .'
.....
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, , " . '" , ' i ,


PUBLICATIONS ' ,'
;, .~
", ., ..
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. : "
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~' .. , "",.,~ '

'.L'ÉCO"LE FRANCAISE D'ÈXTRÊ~IE~ORIENT.• b ' , ... :


; ',

--,
LNumis~atique annamite, par b. LACR(iIx. (Epuis6.) , ." . " ,
II. Nouvelles' recherches sùr les Cams,'par A. CABArON.Figures et · pla;~- '
• Cl.~S • .• ' " " " • • • • • • • ' iO fr .. . "
· Ill. Phonétique annamite '(dialecte du Haut-Annam):par L. CÙH~R~; , . ' ' 7· fr ~ .50 '
1V. Inventaire descriptif des monuments du Cambodge , par. E. LliNET. IH: L\Jo~- "
, QUJi.:IIE. Tome l, illustré . . ' . . . . ' . ' " . ' . '. . ' '. ' . :: :.: . , ' i5 fr .' ».
'.' . \', Vr: L'art gréco-bouddhique du G,ixIdbâra. Étride sur les orJgines ' de)'influence .
. : rt . classique dans l'art bouddhique de l'Inde 'et de l'Extrème-Orient, l)ar A. For- .
" clIf:n .. Tome 1. . Introduction . • LesÉJifices, les Bas-reliefs, 300 grayurcs ,·plulI ché ;
et cal'te . .. . . . . . : " ' : . : : . ' . . " .' , . . ". . . .. . ' 20 fr ; " ."
, -..:- Tome IL Les .i!lll;ge~; L' histoire. ·Nomul'cuses· figures etl'luncl.ws'; 25 ' fr. ': »' .
VII. Dictionnaire · èam-ftançais, comprenant ' .les dialectes .de l'Annam c t du ;
',, '· Cumbodge,purE.AnlOxumetCABATO:-l. " . . .' . ' . 40fr. ,, »
VIlL Inventaire descriptif des -monuments historiques du-Cambodge, purE. LUi'ŒT ,
, . ' DI-: LAÏOl'iQ'uIÈI\E. Tome II,illustré. . , > .: . ., ;, ' . '. ' . " .: . " i5 fr .: >? '
:' , · IX. ~ Lë mêrne. Tonie Ill, illustré .. Avecull cartable con[ewiut la carte archéolo- :
" " . gique d.e ·l'ancien Ca'mbodge, par' L . . DE LÜONQUIÈIIE, et· une carte du groupe
' d'Angkor, par les lieutimants HUAT eL.DùcnET . . . ' ' . 20 fr . ~
. ', . ... " ,
~ .
' X. Répertoire , d'épigraphie jaïna, précédé . d'une ' esquisse' (le l'histoir~' Ju jaïni s- ~ '
, .. . me (l'après les inscriptions, par A. GUÉI\IXOT '. . : . . . : .. ~ . ' . .15 fr.' • '}) ',
XI.- Inventaire descriptif des monuments ca ms de l'Annam, pUl'Jl. . l'AIOIENTfEI\: ·.
Tome r. Description ,des monuments. Nombreuses ilInstrations .- ~. ;', i6 fr, ' li ' •
. ": ' 1
. .' :- .
Xl bis. <- '. Le , mème. Planc!les et cartes, d'après lesrele,;és ct les dessins de l'au- .
" ,
. ' , ~eur. En un ,carton " ', ' . . ' ,' .: ; ':" : ' . ' . . , .;, : .': .'. i6fr .»,
.' XIL-Le même. ' Tome U. Elude del'al'Lêum.NombreusesiHustl'lltioHs . . :. 30 fI' , 'li :'
· XII bis, ' -'- Le même: Planches de détails d'après les relev és eU es dessins 'de l'au (enr : ; ,
'. En. uncarton . . ,: . . : . , . . . . . > ..:. ... :. ..... {' " '. ~ " .. ". ' . : 20 fr. ·, » ' ,
••• . . J , ' xm, XIV .. Mission archéologiquèdans la Chine septe'ntriort-ale; par Ed. CIIWAl'iXES; "
ile l'Institut. 3 yolumeil ,grand in-S, et2 albüms in-4, comprenant 41:l8 ,planches '
' . en 2 cartons: ,'" .:, " : ,,' .. ., ' .. '. . ... : ' 20,0 .fr ... , ~)
· XV-XVIIJ. Bibliotheca indosinica. Diètionnaire Iiibliographique ùes ouvrages relatifs à "
.' la Péninsule indochinoise, par Henri CORDI EIl, de l'Institut. 4 volumes à 2 colollIles.
1. I:lirmanie, Assam, Siam, Laos'. ' . "' . , : . . .. ' . 50 fr ;,
' " ·.' JL Péninsule malaise ', . ' ' " . f5 fr.,.
III. Indochine française: >: .
, r .. . . : . , .. . .'. ' ; :'- • ,:' " . . 40 fr .. '.,
~: IV.lndochineIrançaise . : " . ' ,, ' . ', ,' . 40 fr . : , 1) .
, .' ' . SÉRIE IN ~ FO LIb . ' <

Atlas archéolo'g ique dè l'Indochine (Monuments du Champa et du' Cambodge), 'pàr


E . LU:'ET DF: 'LAJOl'iQUI ÈRE. ln-folio, .cartonné . . . . . <,:. . • i:l fr; ,»..

BIBLIOTHÊQUE :·.. ' , , .,


".: DE VÉ90 LE F,RAN. çA. ISE,.WEXT RÊME-O RIENT. :.'.'<_: -.. :
• " < •• •• , • • ~ORMAT . IN ~ 8RA·lSIN ... . . ' '
Élén:ients desansc~ii. ciâs5ique, par V;CTOR H~N~l: , . >' '~.' , ':, ·io' fr. '. -~ , , >: . . .
,Précis de gramIriairC) pâIle" .accompagné .d'ml choix ' delex,les gradués,l)ar 'VICTOR ';;,
, :.:: ~ HEx ln ' ~: : ~:'~,: <-:; : ',:: :'.' :",.;..', .,..,' ,0.; " ;,:,.-/ .', :,:.,.:.' .. - : :: : . : . ,: :.; · : ~o:!r , .~' ..•
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:,. .~ . . ' • . " . , . . : ,',
. ', .Tomes ·Ià XVl.-,ln-8. AbonnementannU'el.
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