Sunteți pe pagina 1din 6

La Clean Street Hypnose

Malgré ma faible activité sur le blog, ma pratique de l’hypnose a rarement autant évolué
que depuis ces derniers mois. Je me suis énormément entraîné en prenant appui sur un
modèle américain qui se nomme “Clean Language” (langage propre) et qui aujourd’hui
résonne en moi comme une découverte essentielle dans la compréhension de l’hypnose et
de son fonctionnement. Ce modèle est clairement orienté thérapie, et je ne souhaite pas
rentrer dans les détails techniques sachant qu’il est en plus difficile de transposer l’anglais
au français concernant ce modèle qui repose sur l’utilisation habile de certains mots clés. En
revanche, il m’a grandement inspiré pour construire une nouvelle forme d’interaction avec
les volontaires dans l’hypnose de rue.

Avec cette approche, plus aucun volontaire ne me résiste. Même si je m’en doutais d’un
point de vue théorique, j’ai aujourd’hui constaté sur le terrain que la réceptivité d’une
personne à l’hypnose ne dépend que de sa capacité à s’approprier les suggestions de
l’hypnotiseur en fonction de sa propre carte du monde. Les personnes les plus
réceptives sont celles qui ont une souplesse dans l’utilisation des métaphores intérieures,
tandis que les personnes plus réfractaires aux suggestions sont finalement des personnes
possédant une logique interne plus restrictive.

Avant de rentrer dans les détails de cette approche un peu particulière, je vais vous
l’illustrer par une expérience toute simple et qui vous permettra de mieux comprendre la
suite.

Un hypnotiseur, trois
volontaires.
A est un volontaire très réceptif.
B est un volontaire moyennement réceptif.
C est un volontaire jugé peu réceptif aux techniques d’hypnose traditionnelles.

Première suggestion : “le bras


devient de plus en plus léger, monte
et se lève tout seul”
A : résultat positif et flagrant, le bras monte tout seul sans que A n’ait à faire quoi que ce
soit. Il n’a rien besoin d’imaginer consciemment, tout se fait en arrière plan.
B : résultat mitigé. Il se passe quelque chose, le bras devient sensiblement plus léger, mais
ne monte pas véritablement.
C : résultat négatif.

Si on demande successivement à A, B et C ce qu’ils ont imaginé ou vu à travers leur


imagination à ce moment là :

A : “je ne sais pas, rien de spécial. C’était comme si une main imaginaire était venue
s’emparer de mon bras pour le faire monter”. A matérialise la suggestion initiale et se
l’approprie en imaginant une métaphore particulière.
B : “j’imaginais le bras qui devenait de plus en plus léger”. B écoute la suggestion telle qu’on
la lui donne, et reste quand même actif du processus.
C : “je me suis concentré sur le bras mais il ne s’est rien passé”. C semble plus passif, il
attend que quelque chose se produise sans succès.

Deuxième suggestion : “imagine


maintenant des ballons remplis
d’helium qui vont venir soulever ce
bras, et le faire monter davantage
encore”
A : résultat positif. “Je voyais des ballons de toutes les couleurs dans le ciel, c’était génial”.
B : résultat positif. “j’ai bien imaginé tous les ballons, et j’ai senti le bras qui s’est mis à
monter tout seul”. B s’est approprié la métaphore et le bras a commencé à monter. D’autres
métaphores auraient pu fonctionner, tant qu’elles restent cohérentes pour B.
C : résultat négatif. “je vois bien les ballons, mais je ne ressens rien au niveau du bras”. C
n’arrive pas à s’approprier la suggestion. Elle ne lui convient pas. Pourtant, même s’il
imagine correctement la suggestion, l’inconscient n’intervient pas dans le processus.

Troisième suggestion : “selon toi,


qu’est-ce que l’on pourrait utiliser
comme métaphore pour faire monter
le bras et le faire devenir de plus en
plus léger ?
A : “on pourrait utiliser une montgolfière par exemple”. A est créatif, les idées ne manquent
pas. Et le bras monte encore plus vite.
B : “les ballons, ça fonctionnait bien, on peut peut-être en rajouter encore plus”. B renforce
la suggestion précédente afin qu’elle fonctionne encore mieux.
C : “je verrais bien un système de poulie qui permettrait de faire monter le bras”. C
s’approprie, sur demande de l’hypnotiseur, une suggestion et l’adapte à sa carte du
monde. le bras se lève enfin.

Cette petite expérience nous montre que selon les personnes, les suggestions
nécessaires pour obtenir un résultat concret vont varier. Ce qui est à noter, c’est que
dans le cadre de la troisième suggestion, interactive et s’adaptant à la carte du
monde de chacun des trois volontaires, tous ont obtenu le phénomène idéomoteur
attendu.

Surveille ton langage !


Richard Bandler et John Grinder, les deux créateurs de la PNL (programmation neuro-
linguistique) expliquent dans leur livre “Structure of Magic” que lorsque des personnes
utilisent des mots en particulier, ils ne sont que la représentation symbolique de leurs
propres expériences, elles-même basées sur leur perception de la réalité. En d’autres
termes, si une personne vous dit “la vie est difficile, il m’arrive toujours des merdes”, vous
pouvez être certain qu’elle va entrevoir toutes ses expériences de vie sous cet angle négatif
et percevoir tous les malheureux événements, même les plus anodins, de façon
décuplée. Les petits bonheurs du quotidien passeront totalement inaperçus pour
cette personne.

La carte n’est pas le territoire


Toute personne s’étant intéressée à la PNL ou au coaching connaît cette phrase d’Alfred
Korzybski. La carte n’est pas le territoire. Votre réalité n’est rien d’autre qu’une
représentation intérieure de la réalité extérieure du monde dans lequel vous vivez.
Vous ne vivez pas directement dans la réalité mais dans votre propre perception de celle-ci,
ce que l’on appelle votre carte du monde. Il y a donc votre réalité (la carte), et le monde
extérieur (le territoire). Fatalement, il y aura des différences entre les deux.

Pour un même territoire (dans l’exemple, il s’agit d’une suggestion), deux volontaires auront
des représentations et des cartes différentes. Une personne davantage réceptive à
l’hypnose s’adaptera beaucoup plus qu’une personne résistante, dont il faudra trouver son
fonctionnement sous-jacent le plus précisément possible. En d’autres termes, trouver la
bonne carte. Un volontaire réceptif est capable de se défaire plus facilement de sa carte du
monde afin d’être en interaction avec le monde de façon différente grâce à son imagination.
Il change de carte très facilement et module donc complètement sa perception de la réalité
à mesure que l’hypnotiseur lui adresse des suggestions.

Vous pourriez trouver toutes les métaphores possibles et imaginables pour faire lever un
bras, tant que le sens y est, le volontaire réceptif s’approprierait les suggestions et rentrerait
dans ce monde imaginaire que vous lui proposeriez : le bras se lèverait.
Un volontaire moins réceptif aurait davantage besoin d’adhérer à la suggestion pour qu’elle
fonctionne. Il faudrait donc qu’elle corresponde plus exactement à sa carte du monde. Et
chaque personne étant unique, il est impossible de s’arrêter sur une métaphore qui
fonctionnerait sur tout le monde. Et quelle meilleure méthode que de demander au
volontaire sa propre solution ?

Autant de solutions que d’individus


Une amnésie ne passe pas. Et plutôt que d’essayer vos métaphores habituelles du tableau
ou de la ventouse qui ne parlent pas à la personne hypnotisée, vous allez lui
demander : “qu’est-ce que tu pourrais imaginer pour que cette fois-ci tu n’arrives plus
du tout à retrouver ce prénom ?”. Cette question revient à demander à la personne de
trouver sa propre solution. La suggestion vient habituellement de l’hypnotiseur et non du
volontaire. Là, nous inversons les rôles.

Voici des exemples récents de métaphores provenant de personnes peu réceptives et qui
ont finalement obtenu une amnésie :

• “J’imagine mon prénom inscrit sur le sable, et puis une épaisse fumée rouge vient le
dissimuler complètement”.
•“J’imagine que je suis en train de jeter les lettres de mon prénom tout au fond de
l’océan”.
•“Je pense que la meilleure solution serait d’enterrer mon prénom sous terre. Je
m’imagine déjà avec la pioche en train de creuser.”
•“En fait, je ne le vois pas, mais je l’entends. Il faudrait faire taire mon esprit, comme
si on baissait le volume jusqu’à que je ne l’entende plus.”
•“J’imagine les lettres de mon prénom qui s’imbriquent ensemble pour former une
statue. Et puis les lettres se mélangent et deviennent floues jusqu’à devenir illisibles”.
•“Je pense qu’en brûlant les lettres que je vois dans mon esprit, cela va mieux
marcher”.
Vous voyez là où je veux en venir. La meilleure suggestion ne vient pas de vous, mais
directement de votre volontaire. Alors quand une suggestion ne passe pas, demandez à
votre volontaire quelle métaphore vous auriez pu utiliser pour un meilleur résultat, et
appliquez-la naïvement, avec toute votre sincérité et bienveillance habituelle. Surtout, ne
vous moquez pas et encouragez même vos volontaires à être créatifs lors de ce processus.
Qu’ils s’autorisent à imaginer sans limites.

Bien respecter la carte du volontaire


Lorsque le volontaire vous donne une piste, soyez curieux. Même si la métaphore vous
paraît complètement absurde, gardez toujours à l’esprit que l’important est qu’elle
fonctionne pour votre volontaire. A partir de là, ré-utilisez ses mots et demandez lui de
construire la suite pour renforcer la suggestion. Soyez curieux. S’il vous parle du fond de
l’océan, cherchez à savoir ce qu’il peut s’y trouver, à quoi cela ressemble. Quelles couleurs
sont dominantes, comment il compte faire pour être sûr que les lettres de son prénom ne
remonteront pas à la surface, etc.

Les métaphores ne sont jamais choisies arbitrairement. Elles sont le reflet des expériences
de la personne, de son fonctionnement et de la manière dont il interagit avec son
environnement.

Processus de la métaphore
adaptée
L’objectif est donc de développer une métaphore qui va correspondre davantage au
volontaire au point qu’il se l’approprie et que le phénomène hypnotique passe plus
facilement vers l’inconscient.

1 – Identifier la métaphore
Certaines personnes, très réceptives, vont spontanément trouver une image correspondant
à votre suggestion et se l’approprier immédiatement. Pour d’autres, vous allez devoir jouer
un rôle plus actif et proposer à la personne des pistes qui l’aideront à conceptualiser une
métaphore adéquate dans leur esprit.

Il faut aider le volontaire à devenir curieux de ses propres métaphores, et lui donner envie
de les imaginer avec encore plus de détails. En résumé : le rendre actif du processus.

2 – Développer la métaphore
Au fur et à mesure de la construction de la métaphore grâce à leur imagination, les
volontaires se l’approprient de plus en plus. Ils deviennent impliqués dans la description de
la métaphore, de ce qu’ils y voient et ce qu’elle représente à leurs yeux. La métaphore doit
captiver toute leur attention. Je vous recommande vivement de continuer à développer la
métaphore en posant des questions qui encouragent votre volontaire à rajouter de
nouveaux détails.

Nous ne sommes pas ici dans un monologue de l’hypnotiseur. Il faut que le volontaire vous
réponde, vous décrive ce qu’il voit, fait, et ses éventuels blocages. Exemple typique : “j’ai
beau mettre les lettres au fond de l’océan elles remontent à la surface instantanément”. Ces
retours vous aideront à adapter et développer la métaphore vers une solution qui
fonctionne, toujours sous forme de questionnement. “Comment pourrait-on faire pour
éviter qu’elles remontent à la surface ? Les attacher au fond ? Leur accrocher un poids ?”
3 – Travailler avec la métaphore
Une fois que le volontaire se laisse captiver par la métaphore imaginée, il suffit d’associer la
métaphore avec l’objectif attendu : le phénomène hypnotique. On va utiliser les éléments
de la métaphore pour les rattacher au résultat escompté. Et si le résultat peut ne pas être
total dès le premier essai, il est intéressant de reprendre au point 2 et de développer
davantage encore la métaphore en gardant à l’esprit que celle-ci contient les clés pour la
réussite de la suggestion.

Réceptif un jour, réceptif


toujours
Un détail qui a son importance. Lorsqu’un volontaire, peu réceptif, vit un phénomène
hypnotique pour la première fois, il faut imaginer qu’il a ouvert une porte à l’intérieur
qui lui permettra dorénavant d’accéder très facilement à ce phénomène
hypnotique. Parce que, quoi que l’hypnotiseur suggère, le volontaire (ou plutôt son
inconscient) s’appropriera automatiquement la suggestion en ré-utilisant les mécanismes
qui ont fonctionné la première fois. S’il a fallu utiliser le système de poulie pour déclencher
la toute première lévitation, les suivantes seront beaucoup plus aisées et il suffira de
suggérer que le bras se lève sans plus de précision.

Et si on souhaite augmenter ensuite l’intensité de cette lévitation, le volontaire devra peut-


être trouver une autre métaphore, encore plus adaptée, qu’il s’appropriera pour vivre de
façon plus forte encore le phénomène hypnotique.

Chaque fois que vous parvenez à contourner les résistances d’un volontaire en trouvant
avec lui la bonne métaphore, vous ouvrez une porte qu’il pourra emprunter quand bon lui
semble, et ce pour le restant de sa vie.

Conclusion
A ce petit jeu, il n’y a plus de volontaires résistants. Il n’y a que des hypnotiseurs qui
n’ont pas été capable de mettre en avant le fonctionnement atypique de leurs
volontaires.

S-ar putea să vă placă și