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Un rapport qui ne doit pas rester lettre morte

Le comité parlementaire d’évaluation de contrôle des politiques publiques vient de rendre un rapport sur
« l’organisation de la fonction d’évaluation du système éducatif » qui n’a pas eu l’écho médiatique qu’il
mérite. Écrit par deux rapporteurs appartenant à des groupes politiques différents, dont une appartient à la
majorité, il ouvre des pistes très intéressantes parmi lesquelles :
• une insistance sur l’implication des acteurs dans l’évaluation des établissements et des pratiques ensei-
gnantes ;
• un rôle accru du CNESCO, instance d’évaluation du système scolaire, qui doit rester absolument indépen-
dant du ministère de l’Éducation nationale, lequel ne peut être juge et partie ;
• dans l’évaluation des élèves, une plus grande part pour l’auto-évaluation et une prise en compte de
compétences psycho-sociales (gérer ses émotions, travailler avec les autres, acquérir de la confiance en
soi et de l’autonomie...) et de la créativité ;
• si le principe des évaluations des acquis et lacunes des élèves est une bonne chose, elle doit d’une part
tenir compte étroitement du socle commun et du découpage de la scolarité en cycles (et non être an-
nuelle), d’autre part là encore impliquer les acteurs, les associer et les accompagner (par de la formation
et des échanges de pratiques) ;
• s’il s’agit de valoriser l’engagement des enseignants dans leur carrière, en aucun cas celui-ci ne doit être
tributaire de résultats de tests des élèves à court terme.
Sur tous ces points, ce rapport inscrit l’évaluation davantage dans une logique d’accompagnement et de
développement de l’autonomie des enseignants aussi bien que des élèves que dans la logique de contrôle
qui prévaut trop souvent dans le déclarations et directives ministérielles récentes. Celles-ci ont tendance à
transformer les enseignants en exécutants d’évaluations « venues d’en haut », à mettre en avant le « mérite
individuel », à opposer les « apprentissages fondamentaux » à des compétences pourtant tout aussi essen-
tielles à travailler « en même temps » en classe.
Les déclarations récentes de la présidente du Conseil supérieur des programmes, fustigeant l’innovation et
tout lien avec la recherche dans les pratiques enseignantes ne vont pas non plus dans le sens du rapport
parlementaire.
Nous espérons que ce rapport ne restera pas lettre morte ou ne sera pas pris en compte de manière purement
formelle et apparente. Mais que, faisant honneur au travail parlementaire de fond, son utilisation permettra
d’ouvrir un débat éducatif qui est aujourd’hui verrouillé et biaisé.

Le 8 octobre 2018

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