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Revue de l'Occident musulman et

de la Méditerranée

Alger à la période turque. Observations et hypothèses sur sa


population et sa structure sociale
Federico Cresti

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Cresti Federico. Alger à la période turque. Observations et hypothèses sur sa population et sa structure sociale. In: Revue de
l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°44, 1987. Berbères, une identité en construction. pp. 125-133;

doi : https://doi.org/10.3406/remmm.1987.2162

https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1987_num_44_1_2162

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Études libres

Federico Cresti

ALGER A LA PÉRIODE TURQUE


Observations et hypothèses sur sa population
et sa structure sociale*

Dans un essai récemment paru dans le Journal of Economie and Social History
of the Orient, D. Ayalon tirait des conclusions négatives quant aux possibilités
d'estimer avec précision la population des pays et des villes de l'Islam médiéval :
« En l'état présent des connaissances les tentatives d'estimer l'importance des
populations dans les pays de l'Islam médiéval devront être reportées pour une très longue
période. La tendance à donner des estimations faibles..., qui peuvent être en harmonie
avec les chiffres des périodes successives, basées sur des données statistiques plus fiables,
devrait être rejetée au moins aussi fermement que la tendance opposée, celle de
proposer des chiffres élevés. Et cela parce que, outre le fait qu'elles n'ont — à l'opposé des
autres — aucun fondement, elles ont l'apparence de la fiabilité.»1.
Doit-on adapter ces conclusions — qui, comme nous l'avons dit, se céfèrent à
la situation de la période médiévale — aux villes d'une époque plus récente : la
période ottomane? Ou bien est-il possible d'esquisser des hypothèses fiables, basées
non pas sur des données statistiques (inexistantes dans la presque totalité des
situations urbaines), mais sur les quelques données offertes par les documents de l'époque
et sur l'observation et l'analyse des espaces physiques de la ville ottomane qui
subsistent encore aujourd'hui? •
A moins de découvertes bouleversantes — - toujours possibles — qui pourraient
sortir de l'exploitation de sources aujourd'hui connues seulement en partie, telles
que les documents des archives ottomanes, c'est cette dernière voie, à mon avis,
que l'on peut suivre, surtout là où l'on dispose de sources «indirectes» en
abondance (même si elles sont parfois confuses) et là où la structure physique de la
ville permet encore aujourd'hui une approche quantitativement et qualitativement
126 I F. Cresti

intéressante : ce qui est le cas dans la plus grande partie des villes musulmanes
du bassin de la Méditerranée. C'est le choix de certains chercheurs qui se sont
penchés sur la question de la population des villes ottomanes, en particulier André
Raymond (1974, 1985) dans ses études sur Le Caire et sur les grandes villes arabes
à l'époque ottomane2.
Dans ses conclusions, André Raymond est amené à rappeler la non-fiabilité des
sources écrites de l'époque (chroniques locales, documents consulaires, récits de
voyage, etc.) et la nécessité d'avoir recours « aux faits de structure urbaine et aux
monuments, comme à autant de signes utilisables pour nous aider à reconstituer
l'histoire de la population» (A. Raymond, 1974, 184).
Au cours de mes recherches portant sur l'histoire urbaine d'Alger avant la période
coloniale3, j'ai été amené à m'intéresser à l'évolution socio-démographique de la
ville, qui en l'état présent des connaissances est assez mal établie. Cette partie de
la recherche est loin d'être terminée : je me bornerai à esquisser ses lignes
fondamentales, m'arrêtant sur quelques points de détail dont le profil a pu être mieux
défini.

Le point de départ de la recherche est, évidemment, l'examen des sources écrites


disponibles, et utilisables pour l'évaluation de la population de la ville et de son
évolution à l'époque précoloniale.
Les sources musulmanes n'offrent pas à ce propos beaucoup de renseignements :
les géographes «classiques» donnent d'Alger une image plutôt générale, et nous
manquons pour cette ville des descriptions détaillées qui existent pour d'autres
cités, telles que Le Caire, Damas, Alep ou Istanbul. Al-Bakrï, Ibn Hawqal, Idrïsï
entre autres, plus tard Piri Reis, lui dédient quelques lignes dans leurs œuvres,
la définissant très rapidement comme «très peuplée»4; il faut attendre la première
moitié du XVIe siècle pour trouver une première estimation directe de la
population de la ville, celle de 4 000 feux attribués à Alger par Hasan Ibn Muhammad
al-Wazzân al-Zayati, plus connu en Occident sous le nom de Jean-Léon
l'Africain5.
A partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, les écrivains européens (voyageurs,
marins, ambassadeurs, anciens esclaves, missionnaires et «rédempteurs», mais aussi
géographes et historiens) comblent en quelque façon, par leurs écrits, ce vide.
Il s'agit de données souvent disparates, mais — à part quelques cas facilement
identifiables — concordant dans la définition d'une courbe d'évolution
démographique qui paraît suivre assez fidèlement l'évolution économique de la ville telle
que nous la connaissons.
Ainsi, à partir "du début du xvr siècle, la population attribuée à Alger s'accroît
rapidement jusqu'au début du xvne, se maintient autour des valeurs les plus hautes
à travers tout ce siècle et décroît assez rapidement à partir de la moitié du xvme :
elle atteint autour de 1830 les mêmes valeurs qui lui étaient attribuées à l'époque
de Hasan al-Zayati.
Jusqu'à ces dernières années, les chercheurs admettaient généralement que les
chiffres moyens proposés par les auteurs européens contemporains étaient
acceptables : on admettait en particulier que la ville d'Alger ait pu abriter 100 000
habitants dans la période la plus «fortunée»6, le XVIIe siècle. Une autre donnée
généralement acceptée concerne les 30 000 habitants qu'Alger est censée avoir
possédés en 1830, à l'époque de l'occupation française7.
Alger à la période turque / 127

Plus récemment, ces données ont été remises en question : par rapport à l'extension
de l'espace bâti de la ville ces valeurs donneraient des densités d'habitants
insoutenables selon certains auteurs (A. Raymond, 1985, 63) : 2 433 habitants à
l'hectare pour le chiffre de 100 000 habitants, et 646 habitants à l'hectare pour 30 000
habitants. Remarquons en passant qu'une densité proche de la plus forte valeur
énoncée ci-dessus a été atteinte à l'époque moderne, autour des années trente de
notre siècle, dans le quartier de la Casbah (R. Lespès, 1930, 523), sous la poussée
de facteurs démographiques et socio-économiques vraisemblablement inconnus à
l'époque ottomane.

Le rapprochement entre l'histoire de l'espace urbain et les lignes générales de


l'évolution démographique de la ville peut fournir quelques éléments de réflexion
utiles.
S'il «est logique de supposer que la population des villes s'est accrue
proportionnellement à l'extension des surfaces construites» (A. Raymond, 1985, 55-56),
l'application de cette remarque au cas d'Alger se heurte â des problèmes très
particuliers. Il faut considérer avant tout que pendant plus de deux siècles — de la
fin du xvie à l'occupation française — l'extension de la surface bâtie de la ville
n'a pas changé. De plus, les sources documentaires — Haedo en particulier —
rapportent un rétrécissement des terrains construits pour des raisons de sécurité, lors
de la destruction d'un faubourg qui s'était formé à l'extérieur des remparts : et
cela vers la fin du XVIe siècle (1573), à une époque où la ville vivait un essor
économique (et démographique?) sans précédent8.
Il est par ailleurs évident qu'une proposition opposée à la précédente, c'est-â-
dire que la population d'une ville n'augmente pas s'il n'y a pas également
extension de la surface bâtie, ne correspond pas à la réalité. L'augmentation de la
population assume en ce cas d'autres aspects, qui sont avant tout de densification de
l'habitat, de réduction des espaces libres au sol, de modification des typologies
de la construction en faveur d'édifices hauts et de morcellements intérieurs, dans
la limite des possibilités technologiques de l'époque et des exigences de «privacy»
des habitants... C'est bien le cas d'Alger qui, déjà au début du xvne siècle, est
parfois qualifiée de ville «pleine comme un œuf»9.
Il est possible de faire d'autres considérations intéressantes à partir de la
comparaison numérique avec des cas mieux connus. Il s'agit toutefois d'une démarche
analogique à suivre avec beaucoup de prudence : ainsi la confrontation entre les
surfaces et les densités moyennes de grandes villes du monde musulman met
souvent en jeu des réalités physiques très hétérogènes, et donc ne peut porter qu'à
des conclusions interlocutoires et très largement hypothétiques. Il est néanmoins
vrai que certains chiffres moyens obtenus par ce biais donnent matière à réflexion.
Pour en revenir à un chiffre déjà cité dans le cas d'Alger, prenons l'exemple
des 30 000 habitants que l'on retient pour la population d'Alger en 1830, à une
époque d'extrême décadence économique, sûrement l'un des points les plus bas
touchés par la population de la ville à l'époque ottomane. Or, pour l'extension
d'Alger en 1830, qui atteint les 45 hectares, ce chiffre donne une densité moyenne
d'environ 650 habitants à l'hectare, qui correspond presque au double de celle
de Tunis et d'Alep à la même époque, et à beaucoup plus qu'au double de celle
de Baghdad10. Au-delà de l'abstraction de ces chiffres proposés dans un cadre de
référence mathématique ou statistique, il me semble que ces différences ne doivent
128 / F. Cresti

pas trop nous impressionner. Si l'on se rapporte à des situations urbaines assez
proches par leur géographie et leur histoire, celles de Tunis et d'Alger par
exemple, la différence de densité — très importante — qui apparaît se justifie en fait
à partir de la confrontation des espaces physiques résiduels appartenant à la même
période.
En tant qu'hypothèse de travail — l'état actuel de la recherche ne permettant
pas de tirer de conclusions à ce propos — il me semble que la confrontation même
embryonnaire entre les données documentaires tirées presque totalement des sources
européennes et les données physiques de la ville permet d'affirmer qu'elles ne
présentent pas de très profondes contradictions : en ce sens que la typologie de l'habitat
de l'Alger ottomane aurait pu permettre les densités très élevées de population
postulées par les chiffres avancés par certains auteurs européens à différents moments
de son histoire.

Un élément de variabilité démographique très fort est introduit par une population-
marchandise dont la présence à l'intérieur de la ville était sujette aux vicissitudes
du marché et en même temps aux bouleversements politiques méditerranéens :
les esclaves.
D'après les sources européennes — les seules qui proposent des évaluations
numériques — leur chiffre varie grosso modo de façon parallèle à la courbe de la
population dont nous avons parlé ci-dessus, avec des valeurs très élevées (les plus
élevées) autour de la moitié du xvne siècle. A partir de 1680 environ — l'époque des
bombardements d'Alger par la flotte de Louis XIV et des traités de paix qui
s'ensuivirent — les chiffres proposés par les documents chutent brusquement et se
maintiennent à des valeurs très basses jusqu'au début du XIXe siècle.
Quelques données complémentaires. Entre 1578 et 1684 les chiffres que j'ai
collectés à ce propos varient entre 12 000 et 40 000 esclaves : quantités énormes aux
yeux mêmes des auteurs qui les proposent, et qui cherchent à les justifier des façons
les plus différentes11. La question des esclaves par rapport au thème qui nous
intéresse est encore compliquée du fait de leur répartition entre la ville au sens strict
et le «royaume d'Alger» (ce terme désignant parfois la campagne des environs,
parfois les autres villes de la Régence).
A ce sujet, un seul terme de confrontation paraît être certain durant cette période :
en 1638 les esclaves qui ramaient dans les galères algéroises — et qui donc
résidaient dans la ville — - étaient au moins 3 634, autant que les Vénitiens en
libérèrent après la bataille de la Valone12.
A une époque plus récente, vers la fin de la domination turque à Alger, on
rencontre d'autres données «sûres» : en particulier, les 1 642 esclaves libérés par Lord
Exmouth représentaient la totalité des esclaves chrétiens d'Alger en 1816.

On possède d'autres séries de données importantes sur quelques catégories


particulières de la population, tels que les juifs et les janissaires.
Les juifs étaient arrivés à Alger à des époques différentes, lors des persécutions
qui les avaient chassés des pays de l'autre rive de la Méditerranée. Mis à part les
juifs qui résidaient en Afrique depuis des temps immémoriaux (que certains auteurs
font remonter à la première et à la deuxième diasporas), il semble que les premiers
juifs d'Alger furent chassés d'Espagne à la fin du xrve siècle (H.-D. de Grammont,
1887, 233). Khayr al-Din leur donna par la suite la permission de s'établir dans
Alger à la période turque / 129

la ville et d'y ouvrir des boutiques, et ils constituèrent — avec les esclaves, les
renégats chrétiens et les Maures d'Espagne — cette population d'immigrés qui
contribua fortement à l'accroissement démographique de la ville au cours des xvr
et xviie siècles.
Les chiffres dont on dispose concernant la population juive varient entre 8 000
et 10 000 personnes au cours du xvne siècle. Pour le xvine, quelques auteurs
arrivent jusqu'à 15 000 13, tandis qu'autour de 1830 on les évaluait à 5 000
personnes14. D'après les témoignages des auteurs européens, c'est parmi la
population juive que se trouvaient les cas de plus haute densité et de concentration
d'habitants : ils n'auraient jamais disposé, dans les quartiers qui leur étaient
réservés, de plus de 180 maisons en tout. Gramaye, qui fut esclave à Alger en 1619,
et qui cite parmi ses informateurs un rabbin, s'émerveille que dans certaines
parties du ghetto inférieur (la «Judea inferiore») plus de 300 personnes habitent la
même maison (J.-B. Gramaye, 1622, 13).
En ce qui concerne les janissaires, la variation de leur nombre d'après les
documents européens paraît aller de 6 000 à 12 000 soldats de garnison durant toute
la période turque. A ce propos — et c'est un cas unique pour Alger, à ma
connaissance — on possède des données très précises et détaillées, tirées de documents
turcs du xvme siècle : nous savons ainsi qu'en 1158 H/ 174 5 J.-C. les effectifs de
Yodjaq qui étaient hébergés dans les huit casernes de la ville se montaient à 1 1 897
militaires, dont 2 575 hors rang15.
Sur d'autres groupes sociaux de la population (renégats, kabyles, maures
d'Espagne, etc.), les données sont plus rares et éparpillées, et ne permettent pas des
confrontations valables d'un document à l'autre.

Pour compléter cette rapide esquisse il nous reste à considérer la possibilité de


préciser quantitativement la population d'Alger à l'époque ottomane par le seul
recours aux éléments physiques de la ville : ses monuments et ses édifices.
Alexandre Lézine, dans un article sur les villes africaines paru en 1969 16,
proposait de calculer la population d'une ville musulmane à partir de la surface
occupée par la Grande Mosquée (ou bien par l'ensemble des différentes mosquées à
khutba) à une époque déterminée. Étant donné l'obligation de participer à la prière
collective du vendredi pour certaines catégories de la population, grâce à
l'application de simples facteurs de multiplication il aurait été possible, d'après Lézine,
de remonter avec une certaine approximation de l'espace du culte à la population
urbaine17.
Plus récemment André Raymond (1985, 186), qui estimait peu sûre «la relation
entre le nombre et la localisation des mosquées et l'importance globale et la
répartition de la population», a proposé de considérer les bains publics comme
l'élément le plus significatif pour le calcul de la densité de population à partir des
édifices ou constructions de la ville. Robert Mantran, quant à lui, avait
précédemment proposé d'appliquer un procédé similaire à Istanbul à partir des sabil's, ou
fontaines publiques18. Est-il possible d'adopter ce type d'approche pour évaluer
la population d'Alger?
Pour ce qui est des edifices sacrés — même en retenant l'hypothèse de Lézine
— il ne me semble pas possible d'en tirer profit pour le cas d'Alger ottomane :
des 13 mosquées à khutba qui s'y dressaient en 1830 19, beaucoup ont été
démolies et il n'en reste ni trace ni document, à ma connaissance, qui permette de chiffrer
130 IF. Cresti

leur surface avec une approximation acceptable. Encore plus difficile, et aléatoire,
serait la reconstitution de l'extension des espaces de prière pour n'importe quelle
période précédant l'occupation française. Ce raisonnement pourrait ne pas être
dénué de tout fondement dans un seul cas, â mon avis : à l'époque de la
construction, ou de la reconstruction, de la Grande Mosquée qui existe encore aujourd'hui,
pendant la domination almoravide (ve H./xie J.-C). En appliquant les facteurs de
multiplication proposés par Lézine cela correspondrait à une population urbaine
comprise entre 5 000 et 9 000 habitants.
En ce qui concerne les hammam's et les fontaines publiques d'Alger, l'état des
connaissances est le même que pour les mosquées. Malgré cela, en choisissant parmi
les différents nombres de hammam's proposés par les documents à des époques
diverses, on a cru pouvoir avancer des chiffres relatifs à la population qui
concorderaient avec les densités moyennes relevées en d'autres villes arabes de la
dernière période ottomane (A. Raymond, 1974, 188-191).

La suite de la recherche devra affronter plus directement la relation existant entre


la typologie de l'habitat et sa signification du point de vue démographique.
Malgré les destructions de l'époque coloniale, en effet, de larges lambeaux du
tissu urbain de l'époque de la domination turque sont encore debout : c'est de
l'analyse de ce tissu urbain qu'il est possible de tirer des renseignements fort
intéressants, pour être en mesure d'établir sur des bases plus durables les différentes
hypothèses qui, jusqu'à aujourd'hui, ont été avancées sur la population et la structure
sociale d'Alger à la période turque.

Annexe 1
Population d'Alger d'après les sources européennes
(dates de référence : la date de visite a été préférée à la date d'édition des ouvrages imprimés)

1516 Jean-Léon 1 Africain — 4 000 feux


1550 Nicolas De Nicolay — 3 000 feux
1578-1581 Diego de Haedo — 12 200 maisons
1587 Lanfreducci et Bosio 130 000
1595 Giovanni Botero 80 000
1605 Savary De Brèves 100 000
1615 William Lithgow 30 000
1619 Jean-Baptiste Gramaye — env. 13 500 maisons
1625 Giovanni Battista Salvago 150 000 15 000 maisons
1625 Pierre Davity 80 000
1634 Père Dan plus de 100 000 env. 15 000 maisons
1640-1642 De Aranda 100 000
1656 Sanson d'Abbeville — 12/15 000 maisons
1660 * Davity éd. De Rocoles —. env. 13 000 maisons
1662 Père Auvry (Miroir) 100 000 13/15 000 maisons
1665 Du Val — 15 000 maisons
1668 O. Dapper — env. 15 000 maisons
1670 Ogilby . 100 000 15 000 maisons
1674-1675 Chevalier d'Arvieux plus de 100 000 15 000 maisons
1683 A. Manesson-Mallet env. 100 000
1686 Père Coppin env. 80 000
1688 Sieur De La Croix (Dapper) — env. 15 000 maisons
1700 Pères Comelin et De La Motte plus de 100 000
1719 Gueudeville (Atlas) 100 000
Alger à la période turque I 131

1725 Laugier de Tassy 100 000


1729 Vander AA — env. 15 000 maisons
1731 Tollot 150 000
1738 Shaw env. 117 000
1750 env. Juan Cano (cit. De Grammont) 50 000
1784 S. Palermo plus de 100 000 env. 15 000 maisons
1785-1788 Von Rehbinder 80 000
1788 G. T. Raynal (cit. Lespès) moins de 50 000
1789 Venture de Paradis env. 50 000 env. 5 000 maisons
1808 Boutin 73 000
1809 Dubois Thainville 75/80 000
1815-1817 Pananti 100 000
1825 Shaler env. 50 000 env. 5 000 maisons
1830 Rozet (Voyage, éd. 1833) 30 000
1830 Enquête Génie — 6 800 maisons
Annexe 2
Les esclaves d'Alger d'après les sources européennes

1578-1581 Diego de Haedo env. 25 000


1598 Magini (éd.) env. 15 000
1619 Gramaye plus de 35 000
1625 G.B. Salvago 25 000
1640 De Aranda 30/40 000
1660 Davity éd. De Rocoles 35 000
1662 Père Auvry (Miroir) 12 000
1665 Du Val plus de 40 000
1678 De Fercourt 20/30 000
1683 A. Manesson Mallet 35/40 000
1684 Pétis de la Croix 35 000 (Royaume d'Alger)
1693 Lorance (Arch. «De Propaganda Fide») 4 000
1696 Lorance (idem) 1 600 dans les bagnes
1698 Lorance (idem) 2 600
1700 Comelin et De la Motte 8/10 000
1701 Lorance (Arch. «De Propaganda Fide») 3 000
1719 Gueudeville (Atlas) 4 000
1729 Fau 9/10 000
1729 Vander Aa plus de 5 000
1738 Shaw env. 2 000
1785 Von Rehbinder (cit. Lespès) 2 000
1787 Venture de Paradis 2 000
1788 Von Rehbinder . 800
1788 G.T. Raynal 800
1789 Venture de Paradis 500
1796 ' Alasia (Arch. «De Propaganda Fide») 700
1801 Vicherqt (idem) 500
1805 Joussouy (idem) 1 200
1816 1 642
1830 Playfair
— (cit. De
(Èxmouth)
Grammont) 122

Annexe 3
Les juifs d'Alger d'après les sources européennes

1533-1536 Arch, de Simancas (cit. De la Primaudaie) 300 familles


1578-1581 Diego de Haedo 150 maisons
1619 Gramaye plus de 8 000
1634 Père Dan 9/10 000
1660 Davity éd. De Rocoles plus de 8 000
132 / F. Cresti

1662 Père Auvry (Miroir) 8/9 000


1670 ' 9/10 000
1676 Laugier
The present
Ogilby
Shaw de Tassy
state of Algiers (an.) 13 000 native Jews
1725 15 000
1738 15 000
av. 1754 M. Ricaud (cit. Venture de Paradis) 7/8 000
1784 S. Palermo 5 000 families
1789 Venture de Paradis 7 000
1808 Boutin 10/12 000
1826 Shaler 5 000
1830 Rozet (éd. 1833) 5 000

NOTES

* Communication initialement présentée au IVe Congrès international d'histoire et de


civilisation du Maghreb (Tunis, 11-13 avril 1986).

1. «At the present state of our knowledge attempts at estimates of population sizes in the
countries of medieval Islam should be postponed for quite a long time. The inclination to make low
estimates... which might tally with figures of later periods, based on sounder statistical data,
should be rejected at least as firmly as attempts at higher ones. This is because, in addition
to being without foundation like the others, they have the semblance of reliability» (D. Ayalon,
«Regarding population estimates in the countries of Medieval Islam», mJESHO, XXVIII, part 1,
february 1985, 18).
2. A. Raymond, Grandes villes arabes à l'époque ottomane, Paris, 1985, précédé par de nombreuses
études dont nous ne citerons que l'article « Signes urbains et étude de la population des grandes
villes arabes à l'époque ottomane», in Bulletin d'études orientales, 27, 1974, 183-193.
3. Cf. F. Cresti, «Note sullo sviluppo urbano di Algeri dalle origini al periodo turco», in Studi
Magrebini, XII, 1980, 103-125; Id., «Descriptions et iconographie de la ville d'Alger au XVIe
siècle», in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 34, 1982, 1-22; Id., «Algeri nel
XVII secolo. Documenti iconografici e fonti letterarie», in Studi Magrebini, XVI, 1984.
4. Description de l'Afrique et de l'Espagne par Edrisi, texte arabe et trad, par R. Dozy et M. De
Goeje, 1866; réimpression anastatique, Leyde, 1968, 65. A propos des textes des géographes
musulmans concernant Alger, voir F. Cresti, 1980, 107-112. Le texte de Piri Reis se trouve
dans l'essai de R. Mantran, « La description des côtes de l'Algérie dans le Kitab-i Bahriye de
Piri Reis», in Revue de l'Occident musulman et delà Méditerranée, 15-16, 1973 (Mélanges Le
Tourneau, vol. II), 159-168.
5. La Description de l'Afrique de Jean-Léon l'Africain, dont la rédaction fut terminée en 1526,
parut pour la première fois à Venise en 1550 dans le recueil des «Navigationi e viaggi» de Ramusio.
Sur Alger, chap. XXVI et XXIX.
6. L'expression est de Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque
de Philippe II, VIe éd., Paris, 1985, tome 2, 203-205.
7. Le premier recensement officiel (1832) donne toutefois une population de 16 000 habitants
seulement. Sur la population de la ville au début de la colonisation cf. R. Lespés, Alger. Étude
de géographie et d'histoire urbaines, Paris, 1930, 493-498. Les études de X. Yacono, «Peut-on
évaluer la population de l'Algérie en 1830?», in Revue africaine, XCVIII, 1954, 277-307, et
de P. Boyer, «L'évolution démographique des populations musulmanes du département d'Alger
(1830/66-1948)», ibidem, 308-353, ne traitent pas cette question, ou d'une façon très marginale.
Dans l'article cité, P. Boyer admet la possibilité d'une population de 100 000 habitants à Alger
au xviie siècle sur la base des documents européens (p. 323).
8. Diego de Haedo, Topografia e Historia general de Argel, Valladolid, 1612, tr. française in Revue
africaine, 1870-1871 (XIV, 1870, pp. 432-433). Sur l'essor économique d'Alger à la fin du xvie
siècle, cf. aussi F. Braudel, 1985, 203-204.
9. A. Sacerdoti (éd.), Africa ovvero Barbaria : relazione al Doge di Venezia suite reggenze di Algeri
e di Tunisi del Dragomanno Gio. Batta Salvago (1625), Padova, 1937.
10. A. Raymond, 1985, 63 : Tunis, 346 h./ha Alep, 327 h./ha; Baghdad, 265 h./ha.
11. J.B. Gramaye, par exemple, qui avance le chiffre de 35 000 esclaves environ, justifie son
Alger à la période turque / 133

hypothèse en calculant qu'au moins 30 000 esclaves sont employés aux travaux agricoles dans
les 14 698 (!) jardins qui entourent la ville (Africae illustratae libri decent, Tornaci Nerviorum,
1622, L. VII, chap. IV, p. 12).
12. H.-D. De Grammont, Histoire d'Alger sous la domination turque (1515-1830), Paris, 1887,
p. 188.
13. Laugier de Tassy (Histoire du Royaume d'Alger, Amsterdam, 1725) et T. Shaw (Travels or
Observations relating to several parts of Barbary and the Levant, Oxford, 1738).
14. P. Boyer, La vie quotidienne à Alger à la veille de l'intervention française, Paris, 1963, 24.
15. J. Deny, «Les registres de solde des Janissaires conservés à la Bibliothèque Nationale d'Alger»,
in Revue africaine, LXI, 1920, p. 36.
16. A. Lézine, «Sur la population des villes africaines», in Antiquités africaines, t. 3, 1969,
pp. 69-82.
17. D'après les estimations de Lézine, chaque fidèle occupe à l'intérieur de la mosquée lors de
la prière un espace de 0,60 x 1,35 mètre carré. Pour évaluer la population globale, Lézine (1969,
80) propose ensuite de multiplier par quatre la valeur obtenue.
18. R. Mantran, Istanbul dans la seconde moitié du XVII* siècle, Paris, 1962, 40, n. 3 (cit. in A.
Raymond, 1985, 187).
19. A. Devoulx, «Les édifices religieux de l'ancien Alger», in Revue africaine, 1862-1870.
20. On obtient le deuxième chiffre en ajoutant le sahn et les riwaq's à la salle de prière. Sur
la Grande Mosquée almoravide d'Alger, cf. L. Golvin, Essai sur l'architecture religieuse
musulmane, t. 4 (L'art hispano-musulman), Paris, 1979, 174-178; F. Cresti, «La Grande Moschea di
Algeri e Parchitettura almoravide del Maghreb», in Islam. Storia e Civiltà, V, 1986, 35-46.

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