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c u -tr a c k la couleur locale; nous allons voir ce qu'il vaut. .d o
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La différence entre une marche nocturne de pèlerins «aux habitudes


mystiques» et celle de marchands de bœufs revenant de la foire ne
constitue pas de la couleur locale; elle résulte simplement de la
différence de caractère et de sentiments entre les deux espèces de
personnages; mais la musique n'indique pas que les premiers sont des
pèlerins et que les seconds sont des marchands de bœufs ou d'autres
bêtes domestiques. Quant aux habitudes mystiques des pèlerins, elles
ne peuvent pas davantage être rendues; je défie qui que ce soit d'en
trouver une trace dans la marche d'_Harold en Italie_; car c'est à
cette symphonie que songeait Berlioz, comme il y songeait aussi en
disant qu'en empruntant aux différents peuples le style musical qui
leur est propre, on peut faire distinguer la sérénade d'un brigand des
Abruzzes de celle d'un chasseur tyrolien ou écossais. La sérénade
d'_Harold_ n'est pas celle d'un brigand, mais simplement d'un
montagnard; et quand même ce serait celle d'un brigand, je ne vois pas
trop comment Berlioz aurait marqué la différence. Le proverbe dit
qu'on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, et un brigand donnant
une sérénade à sa maîtresse ne doit pas plus y mettre du vinaigre que
n'en mettrait le premier paysan venu.

Voyons maintenant comment s'y est pris Berlioz pour marquer que son
montagnard est Italien. Dans la ritournelle il a imité la musique des
_pifferari_; c'est tout, car dans la mélodie qui vient ensuite, rien
n'indique qu'elle est autre chose qu'une simple mélodie de Berlioz;
tout au plus peut-on y trouver un certain caractère pastoral. Il
serait plus difficile d'indiquer que le donneur de sérénade est
Écossais; pour en faire un Tyrolien, on n'aurait qu'une seule
ressource: ce serait de lui faire chanter une mélodie du genre répandu
surtout dans le Tyrol et la Styrie, quoiqu'on le rencontre aussi
ailleurs, et dont le nom formé par onomatopée est: _Iodler_. Toute
personne, d'ailleurs, ayant les deux registres de voix de poitrine et
de fausset peut aisément arriver à _iodlen_ aussi bien qu'un Tyrolien.

En suivant toujours le même système, on caractérisera un Espagnol ou


une Espagnole (la musique ne distingue pas les sexes) par une jota, un
boléro ou une cachucha; pour un Allemand, c'est plus difficile, car
tout le monde fait aujourd'hui des valses; il faudrait quelque chanson
populaire bien tudesque; si elle était un peu banale, cela n'en
vaudrait que mieux. On ne peut pas non plus caractériser un habitant
de la Bohême par une polka; une _czardas_ peut servir de signalement à
un Hongrois, à condition que l'on sache que c'est une danse hongroise.

Il en est des polonaises comme des valses et des polkas; même


observation pour les mazurkas et les redowas; en devenant
cosmopolites, elles ont perdu leur caractère national. Et comment
donnera-t-on le signalement musical d'un Français? Apparemment par un
air de galop ou de quadrille, bien sautillant surtout et spirituel si
c'est possible; le sautillement est indispensable pour marquer la
légèreté attribuée au caractère français.

Pour faire de la musique orientale, on imite des rythmes et des formes


mélodiques usités chez les Arabes; mais il faut savoir qu'ils sont
orientaux: ces moyens sont d'ailleurs extrêmement restreints, et au
fond, ne constituent même pas une marque distinctive.

Ce n'est pas tout. Lorsqu'il ne s'agit pas d'un seul morceau, mais
d'un grand ouvrage, d'un opéra par exemple, comment indiquera-t-on en
musique que l'action se passe dans l'antiquité, au moyen âge ou sous
Napoléon Ier; que les personnages sont français, allemands, italiens
ou chinois? On ne peut pas toujours faire des airs de quadrille, des

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