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e r l e d e u i l

Surmon t Aborder
la fin de vie
Table des matières

Introduction 3

Le deuil : un processus universel et personnel 4

Le deuil : un vaste processus 

Le deuil : un processus actif 8

Le deuil chez les enfants 10

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Introduction

Les changements font partie intégrante de notre vie.


Ils nous invitent à abandonner nos anciennes habitudes et à grandir
en suivant de nouveaux chemins. Chaque changement entraîne des pertes,
mais certaines pertes – telles le décès d’un proche –
sont si intenses qu’elles mettent notre vie sens dessus dessous.

Se séparer d’une personne à laquelle nous tenons fait mal.


Et l’idée que la vie continue est insupportable. Faire son deuil est essayer de vivre
avec la perte, mais aussi essayer de vivre sans l’être aimé.

Chaque année, plus de 100.000 personnes meurent en Belgique,


cela correspond à peu près à 275 décès par jour. La mort fait partie de la vie.
Et pourtant, continuer à vivre avec la douleur et la souffrance n’est pas une tâche aisée.
En parler ou écrire à ce sujet non plus.
Nous touchons à la vulnérabilité de la vie, à notre propre vulnérabilité.

Dans cette brochure, nous nous pencherons sur quelques facettes du deuil.
Nous espérons qu’elle pourra être un guide pour les personnes confrontées à la perte
d’un proche et qu’elle leur permettra de trouver de la force dans et en dehors d’eux-mêmes.

La brochure a été réalisée en collaboration avec madame Gerke Verthriest,


accompagnatrice de deuil.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le Service social de votre mutualité.
Vous en trouverez les coordonnées à la fin de la brochure.

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Le deuil :
un processus
universel et personnel

Toute personne qui vit une lourde perte doit faire avait cette personne à nos yeux (personne très
son deuil. La façon dont nous exprimons notre deuil proche ou lointain inconnu) ? Étions-nous dépen-
est influencée par la société dans laquelle nous vi- dants de la personne décédée (de façon corpo-
vons et par ce que nous avons vu et appris dans relle, émotionnelle, matérielle) ? Comment était
notre famille et dans l’environnement qui nous a vu la relation (tendre, conflictuelle, superficielle) ?
grandir.
• La personne qui reste : quel est le caractère de
Le deuil est un processus personnel, mais personne la personne qui reste (pessimiste ou optimiste,
ne vit isolé sur une île. Chaque société possède une quelqu’un qui pense ou qui agit) ? Quelle est sa
série d’us et coutumes concernant la mort, la sépa- façon de se voir et de voir la vie ? Quelles pertes
ration et le deuil. Beaucoup de choses ont changé a-t-elle déjà vécues et comment a-t-elle réagi ?
à ce niveau depuis quelques années. On fait plus Ose-t-elle demander du soutien ou reste-t-elle
attention à la perception et à la signification per- dans son coin ?
sonnelles. Nous pouvons par exemple le remarquer
dans les rituels de séparation. Il est possible de leur • La situation : comment s’est produite la perte
donner une forme et un contenu personnels. Une (mort naturelle ou pas) ? Dans quelles circonstan-
séparation vécue comme pleine de sens peut être ces (en toute sérénité, traumatisme, violence) ?
plus réconfortante et rassurante. Les attentes ? La perte est-elle vécue comme ino-
pinée ou trop précoce (enfant, ancêtre) ? A-t-il été
Il n’existe pas un seul et unique processus de deuil. possible de faire ses adieux ?
Chaque personne vit une perte de manière diffé-
rente et va s’y adapter à sa façon. Le chemin que • D’autres pertes ou des difficultés après la perte :
quelqu’un parcourt – le processus de deuil – est donc problèmes pratiques qui traînent, perte de reve-
individuel. nus, déménagement vers une maison de repos,
maladie, etc.
De nombreux facteurs ont une influence sur le pro-
cessus de deuil : • Réactions de l’environnement : la famille se pré-
occupe-t-elle de la personne qui fait son deuil ?
• La personne que nous perdons : qui était-elle (pa- Comment réagit-elle (évite-t-elle le sujet, s’oc-
rent, enfant, partenaire, ami) ? Quelle importance cupe-t-elle de tout de façon excessive) ? Y a-t-il
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encore d’autres contacts en dehors de la famille ?
La perte est-elle bien reconnue par l’environne-
ment ? Et le deuil est-il aussi reconnu ?
Jean-Jacques Goldman,
En raison des grandes différences individuelles, les « Vole »
personnes endeuillées se demandent souvent si el- ...Vole, vole petite sœur
les sont normales ou si elle font les choses « comme Vole mon ange, ma douleur
il faut ». Les différentes façons de vivre le deuil ren- Quitte ton corps et nous laisse
dent parfois, et c’est bien dommage, la communi- Qu’enfin ta souffrance cesse
cation difficile entre les gens, alors que c’est à ce Va rejoindre l’autre rive
moment que la compréhension des autres est si Celle des fleurs et des rires
apaisante et nécessaire. Celle que tu voulais tant
Pourtant les choses sont ce qu’elles sont : nous fai- Ta vie d’enfant...
sons notre deuil de la façon qui nous convient, il
n’est pas possible de faire autrement !

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Le deuil :
un vaste processus

Lorsque nous sommes confrontés à une perte qui agit • S­ ur le sens de notre vie : nous nous posons des
sur notre vie, il n’est pas étonnant qu’elle se fasse questions sur le pourquoi, nous doutons du fait
sentir dans tous les domaines de notre humanité : que la vie puisse encore avoir un sens, nous per-
dons notre foi, nous regardons la vie autrement,
• Sur
­­­ le fonctionnement corporel : on a une boule etc.
dans la gorge, on n’a pas faim, on n’arrive pas à
dormir, notre dos semble plier sous une lourde • S­ ur les relations : nous nous rapprochons les uns
charge, on a mal au coeur, on est épuisé, on est des autres, des disputes éclatent en famille, nous
sensible aux maladies, etc. resserrons les liens avec un ami, nous nous com-
portons différemment avec les gens, etc.
• S­ ur les émotions : on se sent triste, fâché, apaisé,
jaloux, coupable, reconnaissant, désespéré, an- Au début, il peut être très difficile de penser qu’il y
xieux, etc. Tous les sentiments et émotions imagi- aura une fin à notre malheur. Nous préférerions que
nables peuvent apparaître pendant le deuil. Il n’y a notre deuil soit vite terminé. Mais faire son deuil
pas de logique dans tout ça. Ils sont parfois contra- demande du temps et on ne peut pas le forcer. Il
dictoires, ils nous submergent – même si nous ne n’est pas toujours facile de nous donner et de don-
le voulons pas. ner aux autres le temps nécessaire pour le faire !

• S­ ur le comportement : nous pleurons, nous nous Il faut laisser une place pour la perte, disons-nous.
refermons sur nous-mêmes, nous jetons toutes les Et la plupart d’entre nous réussissent – à plus ou
photos, nous ne cessons de répéter ce qui s’est moins long terme – à reprendre le cours de la vie.
passé, nous allons au cimetière, nous rabrouons les Nous ne sommes plus constamment submergés par
autres, nous commençons à travailler très dur, etc. nos émotions, nous pouvons à nouveau profiter des
petites choses de la vie.
• S­ ur la pensée : nous n’arrivons pas à nous concen-
trer, nous ruminons, nous sommes distraits, nous Naturellement, nous pouvons encore souffrir du
nous mettons en pilotage automatique, nous pen- manque et de la tristesse : à l’occasion d’un jour
sons que nous ne nous en sortirons jamais, nous particulier, suite à un souvenir, ou lors d’une nou-
avons l’impression de voir la personne disparue, velle perte, par exemple. Mais ils ne règnent plus
etc. sur notre vie.

Yves Duteil,
« Ton absence »
...Comme une bouffée de chagrin
Ton visage ne dit plus rien
Je t’appelle et tu ne viens pas
Ton absence est entrée chez moi
C’est un grand vide au fond de moi
Tout ce bonheur qui n’est plus là
Si tu savais quand il est tard
Comme je m’ennuie de ton regard...


Le deuil :
un processus actif

Le deuil n’est pas un processus passif, « attendre • Être conscient de la réalité


que ça passe », il exige de travailler dur ! Carla (76 ans) est veuve. Son mari, Paul, est
mort il y a un an et demi à la maison. Il a été
La personne en deuil doit accomplir deux missions : malade pendant trois mois.
accepter la perte et s’adapter à la nouvelle réalité. Les premières semaines, je ne me suis pas
vraiment rendu compte. J’avais l’impression
Les personnes endeuillées mettent en place deux qu’il était en voyage, comme avant pour son
sortes de « stratégies », seules ou avec les autres : travail. Quand je mettais la table, je préparais
• La moitié de leurs occupations sont destinées à toujours une assiette pour lui. Paul me man-
les éloigner de leur deuil : travailler ou aller à quait énormément. Je ne pouvais pas suppor-
l’école, partir en vacances, faire du sport avec ter de me lever le matin et de continuer à vivre
des amis, lire, faire du bénévolat, s’acheter sans lui.
quelque chose (des vêtements, un bateau, une
maison …), aider les autres, suivre un cours, ap- • Vivre avec la douleur
prendre à conduire, etc. Au début, j’avais mal au coeur. J’étais très triste.
• L’autre moitié est la confrontation avec le deuil : Et fâchée sur lui car il me laissait toute seule.
en parler, pleurer, garder les souvenirs vivants D’un autre côté, j’étais contente parce qu’il ne
(en regardant des photos ou en parlant de la souffrait plus. Il y avait tant de sentiments dif-
personne disparue avec des amis), parler avec férents! Aujourd’hui, il m’arrive encore parfois
d’autres personnes qui vivent la même expé- d’être triste, mais ma tristesse est moins forte.
rience, faire des choses que la personne décé- Et elle n’est pas là en permanence.
dée aurait bien aimé faire, rêver d’elle, tenir un
journal intime, se rendre au cimetière, etc. • Ne pas oublier la personne disparue
Je ne vais pas au cimetière, Paul n’y est pas. Je
La combinaison des deux stratégies (‘mécanismes le sens ici, près de moi. Je porte son alliance.
de coping’) semble être la plus appropriée. J’ai mis une photo de lui sur l’armoire. Le soir, je
lui parle de ma journée. Quand j’ai des difficul-
La personne endeuillée doit relever plusieurs dé- tés, je lui demande s’il veut me donner un peu
fis, l’un demandant plus de courage et d’énergie de courage. C’était un optimiste, il m’a appris à
que l’autre. relativiser, je l’en remercie.
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• Organiser autrement la vie quotidienne m’a dit : « Maman, tu dois faire ce qui te semble
C’était très étrange. Au début, j’étais un peu perdue bon pour toi, cela ne regarde personne d’autre ». En
dans la journée. J’ai commencé à lire le journal, ce voyage, il m’arrivait de pleurer, mais c’était normal.
que je ne faisais jamais auparavant. Quand Paul est Toutes ces nouvelles impressions m’ont apporté de
tombé malade, une femme d’ouvrage est venue à la distraction, cela aussi c’était bien.
la maison. Je l’ai gardée. “Tu as assez longtemps
nettoyé”, m’a dit Sophie, ma fille. Antoine, mon fils, • Profiter de la vie
m’aide pour mes papiers, je n’y comprends rien et je Je viens d’acheter un ordinateur pour pouvoir en-
ne veux pas apprendre. Chaque semaine, je m’achè- voyer des e-mails à Kate, la plus jeune fille d’Antoine,
te des fleurs au marché, Paul ne peut plus le faire. qui est partie six mois étudier à Séville. Depuis, je
communique par e-mail avec mes petits-enfants,
• Développer un autre regard sur soi-même c’est très gai. Notre petite-fille, Catherine, attend
Il n’est pas toujours facile d’être seul, même si on ne son premier enfant, elle a envoyé une photo de
doit plus compter sur personne. Nous sommes res- l’échographie. Mon premier arrière-petit-enfant! La
tés 54 ans ensemble! Et tout d’un coup tu deviens vie ne s’arrête pas. C’est quand même dommage
veuve. Je ne voulais pas rester les bras croisés, Paul que je ne puisse pas vivre tout ça avec Paul, cela
n’aurait pas aimé ça. Parfois je dois me pousser un continuera toujours un peu de me ronger.
peu. Mais je ne veux pas perdre le temps qu’il me
reste à me plaindre, j’aime trop la vie pour ça ! L’énumération de ces défis ne signifie pas que tou-
tes les personnes qui font leur deuil éprouveront
• Changer sa vision de la vie des difficultés à les relever !
Paul avait 79 ans, c’est un bel âge. En fait, on rêve
qu’on pourrait partir ensemble. Je me suis souvent
demandé « pourquoi dois-je rester ? », mais il n’y a Linda Lemay,
pas de réponse. J’espère que nous serons de nou- « Ne t’en va pas »
veau ensemble. « La vie est ici », disait toujours ...Mais je te le demande
Paul, « nous devons faire le ciel sur terre ». Je pense Parce que je le sais
souvent à cela. Que je ne m’en remettrais pas
Ne t’en va pas
• Entretenir les contacts avec les autres Je ne me sens pas encore assez grande
Avant la maladie de Paul, nous partions réguliè- Pas assez forte
rement en excursion avec deux autres couples. Ils Pour te laisser aller cogner
m’ont immédiatement demandé si je voulais en- À la vieille porte
core les accompagner et je l’ai fait. Ce n’était pas D’une gourmande éternité
simple. Paul était mort quatre mois plus tôt! J’avais Reviens chez toi
peur de ce que penseraient les autres, mais ma fille Et laisse le ciel te mériter...
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Le deuil
chez les enfants

Les enfants sont confrontés à la mort, aux si- Il vaut mieux impliquer le plus possible les en-
tuations de perte et au deuil. Ils ressentent les fants. Ils ont ainsi le sentiment d’être pris en
mêmes choses que les adultes, mais n’ont pas considération. Ils peuvent alors aussi poser leurs
encore les mêmes possibilités pour affronter questions (souvent directes) comme : « C’est quoi
la douleur et la tristesse. Ils réagissent d’une la mort? », « Est-ce qu’il ne fait pas froid ni sombre
façon adaptée à leur âge et à leur développe- sous la terre ? », « A-t-il/elle été méchant(e) ? ».
ment. Comme il n’y a pas (encore) de mots En leur répondant, la perte devient plus compré-
pour ce qu’ils ressentent, ils s’expriment par le hensible et les enfants se rendent compte que la
comportement ou le jeu. mort n’est pas un tabou. La mort et la perte font
mal, mais font partie de la vie.
La souplesse des enfants est souvent épous-
touflante. Ils ont une grande capacité à réagir Il est important que les enfants aient la possi-
de façon adéquate dans des situations bilité de faire leurs adieux : saluer la personne
difficiles, à condition que les adultes de disparue, participer aux obsèques, faire quelque
leur entourage leur donnent de l’espace et chose. En les informant au préalable de ce qu’ils
de l’attention, et leur offrent sécurité et struc- verront et de tout ce qui va se passer, ils peuvent
ture. mieux choisir et décider.

Il peut sembler étrange que les enfants pas- Les enfants qui font le deuil d’un membre de leur
sent rapidement des larmes au rire. La tristesse famille ou d’un ami sont vulnérables et ont, tout
n’a pas disparu, mais est mise entre parenthè- comme les adultes, besoin de reconnaissance et de
ses. Peut-être pouvons-nous apprendre quel- compréhension, de compassion et du sentiment de
que chose d’eux, car chercher de la distraction continuer à faire partie de la vie. Nous devons leur
aide à reprendre son souffle et à retrouver de faire savoir que leurs réactions et sentiments sont
l’énergie. normaux et qu’ils ne doivent pas rester seuls !

Sources
MAES Johan (red.), Leven met gemis. Handboek over rouw, rouwbegeleiding en rouwtherapie. Zorg-Saam, 2007.
Les paroles des chansons ont été trouvées sur le site www.lyricstime.com.
10
Françoise Hardy,
« Tant de belles choses »
...Même s’il me faut lâcher ta main
Sans pouvoir te dire “à demain”
Rien ne défera jamais nos liens
Même s’il me faut aller plus loin
Couper les ponts, changer de train
L’amour est plus fort que le chagrin
L’amour qui fait battre nos coeurs
Va sublimer cette douleur... 11
Pour plus d’informations : contactez
le Service social de votre mutualité

CSS Bruxelles et Brabant wallon CSS Hainaut-Namur


Charlotte Callens Alain Paternotte ou Michel Pierard
Place de la Reine, 51-52 Rue Anatole France, 8-14
1030 Bruxelles 7100 La Louvière
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( 010/88.08.42 (Brabant wallon) 8 contact@mut409.be
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Editeur responsable : Geert Messiaen, Rue de Livourne 25, 1050 Bruxelles Edition mai 2010

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