FESTIVAL CINÉMA

MÉDITERRANÉEN MONTPELLIER
19 27 OCTOBRE 2018
N°1 / Samedi 20 octobre 2018

Clotilde Courau et ses le point

convictions à l’affiche
Invitée d’honneur du 40e Cinemed, l’actrice
Clotilde Courau a toujours défendu ses enga-
gements à travers sa filmographie. Elle en
débattra aujourd’hui avec le public.
Qui dit édition exceptionnelle,
dit invitée d’honneur hors
norme. Pour cette 40e édition
du Cinemed, Clotilde Courau est
le symbole d’un festival qui a su
imprimer ses valeurs au fil des
ans. Intense, passionnée, cha-
rismatique… elle est aussi très
attachée au partage et à la
transmission. Bref, pour Chris-
tophe Leparc, directeur du Cine-
med, l’actrice « était une évi-
dence ».
« Il y a quelque chose de très vif,
de très vivant chez cette artiste
au tempérament bien trempé…»
Ce caractère est le reflet de son
parcours atypique. Italienne
d’adoption, Clotilde Courau
passe son enfance entre la
France et l’Afrique. Déterminée
à devenir comédienne, elle
abandonne les études à 16 ans pour vivre, vite,
sa passion du cinéma. Cours Simon, Cours Flo-
rent, Ecole de la rue Blanche… A seulement 21
ans, Jacques Doillon détecte ses qualités et lui
offre un rôle majeur dans Le Petit Criminel, tour-
né à Sète. Pour sa première grande apparition à
l’écran, Clotilde obtient une récompense à la
Berlinale ainsi qu’une nomination aux César.
Pas mal pour des débuts…
A Montpellier où elle sera présente tout le week-
end au Cinemed, Clotilde Courau rencontrera le
public aujourd’hui à 17h au Corum et présente-
ra cinq de ses films (de 1990 à aujourd’hui).
Ces derniers seront projetés tout au long du fes-
tival. Parmi eux, Le Petit Criminel. Dans sa fil-
mographie, la comédienne a également sélec-
tionné des productions à l’image de ses convic-
tions. Le Viol (2017) d’Alain Tasma, où elle
incarne Gisèle Halimi, l’une des trois avocates
qui défendent ces deux femmes belges agres-
sées et violées un soir d’été 1974 dans les
calanques de Marseille. Dans Le ciel attendra
(2016) de Marie-Castille Mention-Schaar, l’actri-
ce joue le rôle d’une mère, impuissante face à
sa fille partie faire le djihad.
Dans Le Poulpe de Guillaume Nicloux, elle
affiche une belle complicité avec Jean-Pierre
Daroussin, fidèle du président du jury du 40e
Cinemed, Robert Guédiguian. Dernier choix,
l’hommage à sa rencontre avec Philippe Garrel
dans L’Ombre des
femmes. Clotilde Courau
apprécie que le réalisa-
teur se mette du côté de
la femme en mettant de
côté les clichés des rela-
tions amoureuses entre
homme et femme. Beau-
coup de rôles elle impri-
me sa personnalité, dans
la lignée de ses convic-
tions.
« J’ai toujours été une
femme engagée », confie
la comédienne à l’organi-
sation du Cinemed.
« C’est une personnalité
très attachante, très
impliquée dans les ques-
tions d’éducation et de
transmission, par la cul-
ture et le cinéma », analy-
se Christophe Leparc.
« La solidarité a toujours
fait partie de ma vie. Le partage, la générosité
sont des valeurs que m’ont transmises mes
parents et auxquelles je crois », glisse Clotilde
Courau. Cette croyance en l’échange, au dia-
logue est la raison pour laquelle elle a souhaité
rencontrer les jeunes de la région lors de son
séjour au festival. Un soutien qu’elle apporte à
la génération suivante, symptomatique de son
état d’esprit.
Samedi 20 octobre à l’Opéra Berlioz.
Le Petit Criminel (11h), Le Poulpe (14h).
du jour
Les lauréats du 9e festival des films lycéens
Le prix Travelling est remporté par Lisa Astier
(Lycée Jean-Baptiste Dumas, Alès) pour La Proie.
Axel Daboineau (Lycée de la Vallée de Chevreuse,
Gif-sur-Yvette) enlève le Prix Gaumont pour Le
Blues du Business man ■
Cinemed s’engage à respecter la parité
Après le Festival de Cannes en mai dernier,
Cinemed s’engage à son tour en signant la Charte
5050x2020 pour la parité et la diversité dans les
festivals de cinéma, d’audiovisuel et d’image
animée. Cinemed devra notamment rendre
transparente la liste des membres des comités de
sélection et des programmateurs ■
Ettore Scola ouvre Le Bal
■ Le bal d’Ettore Scola
A l’occasion de son 40e anniversaire, Cinemed
propose neuf rediffusions de chef d’oeuvres qui ont
marqué le cinéma méditerranéen. Pour ouvrir cette
série de rétrospectives, le festival a choisi de rendre
hommage à Ettore Scola, réalisateur italien
incontournable du Cinemed décédé en 2016.
Comédie dramatique et fresque historique
musicale, Le Bal, César du meilleur film 1986, sera
diffusé ce samedi à 21h15 à l’Opéra Berlioz ■
Séance de dédicace de Michel Ciment
Le directeur de la publication de Positif dédicacera
ses ouvrages à 16h ce samedi au stand de
Sauramps. Il animera la conversation publique avec
Clotilde Courau à 17h à l’espace Joffre 1 ■

Edmond, 320 lycéens débarquent au Cinemed

Des lycéens en option cinéma venus de plusieurs
régions françaises seront au Cinemed jusqu’à

adaptation pleine de pif sur Cyrano dimanche pour étudier le film d’animation de
Michael Dudok de Wit, La tortue rouge (2016) ■

Après les cinq « Molière » de sa pièce de théâtre sur les affres de la
création de Cyrano de Bergerac, Alexis Michalik la revisite sur grand
écran (en avant-première au Cinemed !) avec un séduisant casting.
Alexis Michalik aime prendre des risques. Adapter sa propre pièce de
théâtre au cinéma est parfois un exercice périlleux. Surtout après avoir
rencontré le succès sur les planches avec Edmond, qui retrace les affres
de l’écrivain Edmond Rostand embarqué dans la création théâtrale. Pas
de quoi intimider ce franco-britannique de 35 ans.
Comédien au départ (il a notamment joué dans la série Kaboul kitchen),
il est passé derrière la caméra pour la première fois en 2013 avec un
court métrage, Au Sol, très remarqué dans une trentaine de sélections
et multi primé.
Edmond Rostand était marseillais. Un voisin donc, et un dramaturge
pétri d’angoisses qui ne trouve plus l’inspiration en cette fin de XIXe
siècle. Pourtant, désespéré après deux ans de disette, il propose alors
au grand acteur de l’époque, Constant Coquelin, une nouvelle pièce…
mais ne l’a pas encore écrite. Il en connaît néanmoins le titre : Cyrano
de Bergerac. Malgré le manque total d’allégresse de l’ensemble de sa
troupe, les caprices de ses acteurs, la pression de ses producteurs, ou
les histoires sentimentales des uns et la jalousie des autres, Edmond
Rostand parvient à écrire une œuvre qui deviendra légendaire. Et dès la
première représentation, le succès sera total.
C’est tout ce processus de création dans des conditions épouvantables
qui a intéressé, au théâtre et donc désormais sur grand écran, le jeune
réalisateur Alexis Michalik.
Loin des clichés du cinéma et des grandes cascades hollywoodiennes,
c’est avec tendresse, énergie et efficacité qu’il filme sa brochette de
grands acteurs (Olivier Gourmet, Clémentine Célarié, Mathilde Seigner,
Thomas Solivérès…). Une adaptation pour le moins déjantée et rythmée
qui n’a pas peur de casser les codes. Amoureux de la rime et de la prose
ou amateurs de comédies… tout le monde s’y retrouvera. Une œuvre ori-
ginale et séduisante.
Heureusement pour lui, Alexis Michalik n’a pas le nez de Cyrano mais
avec Edmond, il a un flair contagieux.
Samedi 20 octobre, à 19h au Corum à l’Opéra Berlioz. En présence du
réalisateur Alexis Michalik, des acteurs Thomas Solivérès et Lucie
Boujenah.
■ Thomas Solivérès incarne Edmond
Les invités du jour :
Sameh Zoabi
Le réalisateur israélien, Antigone d’Or 2011 pour sa
comédie Téléphone Arabe est de retour au
Cinemed. Il sera présent ce samedi à 20h30 salle
Pasteur pour la diffusion de sa fiction Tel Aviv on fire,
en lice dans la compétition des longs métrages ■
■ Tel Aviv on fire
Josip Lukic
Connu pour ses courts métrages, le réalisateur
croate s’est initié au long métrage documentaire
dans le cadre de son école de portrait.
Engagé dans la compétition des documentaires,
Maman retrace les conversations de Josip Lukic
avec sa mère. Il est diffusé ce samedi à 18h15 en
Salle Einstein, en présence du réalisateur ■
Ameen Nayfeh
Le réalisateur du court métrage La Traversée sera
présent à la séance de la compétition n°1 à 18h
salle Pasteur ■
Mon cher enfant
en avant-première
Deux ans après Hedi, vainqueur du prix du
premier film au festival de Berlin 2016, Mon
cher enfant est le second long-métrage du
réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia.
Il est diffusé en avant-première aujourd’hui
au Cinemed.
Rihad et sa femme Nazli tentent d’aider leur
fils Sami, lycéen à Tunis, qui souffre de
migraines à l’approche du bac. Mais derrière
ces mots de tête, l’adolescent cache un mal-
être plus profond. Au point de disparaître un
matin pour rejoindre les rangs des
djihadistes en Syrie.
Parti à sa recherche, Rihad renonce
finalement et raconte à Nazli que Sami n’a
pas voulu le suivre.
Pendant 1h44, Mon cher enfant se refuse à
expliquer les raisons qui ont poussé Sami à
rejoindre les djihadistes. « Cette dimension
énigmatique est centrale pour moi »,
expliquait Mohamed Ben Attia dans les
Cahiers du Cinéma d’octobre 2018. « Elle
nous permet d’éviter les clichés et pousse le
spectateur à se projeter dans le film en se
demandant s’il s’agit d’une réalité ou d’un
rêve. »
Samedi 20 octobre à 18h au Diagonal,
en présence du réalisateur.
■ Mon cher enfant
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Mimi sur grand écran
Aujourd’hui en avant-première, Laure Pradal revient avec l’histoire de Mimi au corps tordu par une maladie génétique.
Seize années d’une vie d’obstacles, de rêves et chants à tue-tête filmées par étape par la réalisatrice montpelliérai-
ne, abonnée aux documentaires du genre.
C’est la rencontre de deux parcours aty- « On ne savait pas au départ si on aurait de fer, Mimi rigole, parle de la boum de ce
piques. Avant de prendre la caméra, Laure les autorisations pour la filmer. » Tout soir, des garçons qui lui plaisent. Mais
Pradal donnait des cours de sciences à s’est enchaîné très vite. Six projections aussi du regard des autres et de sa
distance. Plus tard, à l’âge de trente ans, dont deux documentaires pour la fameuse maladie.
elle s’oriente vers le documentaire. Une émission Strip-Tease, trois autres pour
production sans voix off où « on ne sait France 3 et ce nouveau film. Est-ce la fin de la saga Mimi ? La cinéas-
jamais si le film va pouvoir se faire », « Ce qui a été le plus difficile, c’est de gar- te sourit. « Peut-être la filmer une derniè-
confie la réalisatrice. De l’autre côté, der une bonne distance. De ne pas rentrer re fois, à l’occasion de cette tournée des
Mimi. Atteinte d’une maladie génétique, dans le voyeurisme tout en montrant les festivals. La voir derrière le décor. »
celle qui se décrit comme « une marion- difficultés de Mimi. C’est un personnage
nette montée à l’envers » n’avait que fort. Elle tourne tout à la rigolade, mais Samedi 20 octobre, à 20h15, Mimi, au
quelques jours à vivre. Elle a bousculé tout n’est pas rose », tempère la réalisa- Centre Rabelais, en compagnie de la réa-
tous les pronostics médicaux. Et notre trice. Dès le début, encadrée par son halo lisatrice et de Mimi.
regard sur le handicap.
Comme pour les autres pro-
ductions de la cinéaste,
l’idée n’est pas de faire un
repor tage. Mais bien de
raconter l’histoire d’un per-
sonnage en entier. Sans arti-
fice. « L’intérêt est que le
spectateur se mette dans la
peau du protagoniste. Dans
ses moments de joies
comme ses obstacles »,
explique Laure Pradal. Mimi
est devenue l’une de ses
témoins préférées qu’elle
suit par étapes depuis 16
ans déjà.
La rencontre s’est faite par
hasard. « Je tournais L’hôpi-
tal de la plage à l’Institut
Saint-Pierre à Palavas-les-

2 mois pour
Flots pour un autre jeune han-
dicapé. Mimi s’est imposée
avec une gouaille pas pos-
■ Mimi, sur une plage en Corse

2
sible », rit Laure Pradal.

€ *
*14,99€ ensuite

Samedi 20 octobre
seulement

16 h 00 de Axel Salvatori-Sinz 16 h 00
Berlioz Le Silence des autres
de Almudena Carracedo,
(France, 2017), 1 h 17 - VOFR Lady Jane
de Robert Guédiguian
11 h 00 Robert Bahar 14 h 00 (France, 2008), 1 h 42 - VOFR
Le Petit Criminel (États-Unis/Espagne, 2018), Before Father Gets Back
FESTIVAL CINÉMA MÉDITERRANÉEN MONTPELLIER de Jacques Doillon 1 h 35 - VOSTF de Mari Gulbiani
(France, 1990), 1 h 40 - VOFR 18 h 15
(Géorgie/France/Allemagne, 2018),
18 h 00 1 h 20 - VOSTF Tren de sombras / Le Spectre du Thuit
14 h 00 Courts métrages Compétition n°1 de José Luis Guerín
Le Poulpe Amour immigrant 16 h 00 (Espagne, 1997), 1 h 28 - VOSTF
de Guillaume Nicloux de Adi Toledano, Ori Netterman Qui a tué Lady Winsley ?
(France, 1998), 1 h 40 - VOFR
(Israël, 2017), 21 mn - VOSTF de Hiner Saleem 20 h 15
Les Années (France/Turquie/Belgique, 2018), Mimi à fond la vie
16 h 00
de Sara Fgaier 1 h 40 - VOSTF
SÉANCE UNIQUE Innisfree de Laure Pradal
(Italie/France, 2018), 21 mn - VOSTF

LE HUSSARD
de José Luis Guerín (France, 2017), 1 h 13 - VOFR
Les Pastèques du Cheikh 18 h 15
(Espagne, 1990), 1 h 50 - VOSTF
de Kaouther Ben Hania Maman
Diagonal
SUROPIELREESTTAOURIÉET 19 h 00 (Tunisie/France, 2018), 22 mn - VOSTF de Josip Lukic
Edmond La Traversée (Croatie, 2018), 51 mn - VOSTF
de Ameen Nayfeh 18 h 00
de Alexis Michalik
EN C peneau (France, 2018), 1 h 49 - VOFR (Palestine, 2017), 10 mn - VOSTF 20 h 15 Mon cher enfant
lisateur Jean-Paul Rap Dimanche matin Dans la ville de Sylvia de Mohamed Ben Attia
En présence du réa
21 h 15 de Martin Turk de José Luis Guerín (Tunisie/Belgique/France/Qatar,
Le Bal (Slovénie, 2017), 14 mn - VOSTF (Espagne, 2007), 1 h 30 - VOFR 2018), 1 h 44 - VOSTF
de Ettore Scola
(France/Italie/Algérie, 1983),
1 h 52 - VOSD
20 h 30
Tel Aviv on Fire
Rabelais Nestor Burma
de Sameh Zoabi 10 h 00
Rouge Midi 19 h 30
Pasteur (Luxembourg/France/Israël/Belgique,
2018), 1 h 37 - VOSTF de Robert Guédiguian
(France, 1985), 1 h 50 - VOFR
Le Fanfaron
12 h 00 de Dino Risi
Ki lo sa ?
de Robert Guédiguian
Einstein 12 h 00
(Italie, 1962), 1 h 45 - VOSTF

10 h 00 Regards d'Occitanie n°4

(France, 1985), 1 h 35 - VOFR
Le Veuf Dans l’attente Corum Joffre 1
bre à 16h de Dino Risi de Sarah Limorté
Dimanche 21 octo rlioz 14 h 00 17 h 00
Corum - Op ér a Be Petra (Italie, 1959), 1 h 32 - VOSTF (France, 2018), 42 mn - VOFR
Pauline, Luc et les autres Conversation avec Clotilde Courau
de Jaime Rosales
(Espagne/France/Danemark, 2018), 12 h 00 de Marguerite Chadi de Cinemed
1 h 47 - VOSTF Chjami è rispondi (France, 2018), 35 mn - VOFR (France, 2018)

VOFR = version originale en français; VF = version doublée en français; VOSTF = version originale sous-titrée français; VOSTA = version originale sous-titrée anglais (traduction simultanée);
Plus d’interviews et de vidéos VOSST = version originale sans sous-titres (traduction simultanée); VOSD = version originale sans dialogues
surhautcourant.com
le site d’infos du Master Flash Festival - Quotidien d’information édité par le Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier. Tél. 04 99 13 73 73 - Distribué exclusivement sur les lieux du festival.
Journalisme de l’Université
de Montpellier. Rédacteurs : les étudiants en Master 2 de Science Politique - Métiers du journalisme de l’Université de Montpellier - Fabrication : Imprimerie du Midi, 34438 Saint-Jean-de-Védas cedex