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,
LA PRATIQUE
DE LA m
VRAYE THEOLOGIE ,
MYSTIQJUE.
/ TOME II.
A LIEGE,
Chez HENRY STEINER, 1709.
Avec Approbation, .
3*1
A B R E G E
DU TRAITE'
du CHATEAU de L'AME,
PE SAINTE THERESE.
AVIS
383
AVIS.
T ABLE
DES CHAPITRES
DU CHATEAU DE L'AME.
AVANT-PROPOS.
Les Raisons qui ont engagé la Sainte à écrire
ce Traité.
PREMIERE DEMEURE.
Chapitres.
I. Ce qui a porté la Sainte à conjìderer VAme com
me un Chateau & à faire de cette idée le
fondement de ce Traité. Que le scandale que
les personnes faibles peuvent prendre desgrâ
ces extraordinaires dont Dieu favorise quel
ques Saintes Ames ne doit point empêcher
de les raconter. Que laporte pour entrer dans
ce Chateau , c'est l'Oraison.
II. Le deplorable état d'une ame qui vit dans le
peché. Que l'Oraisen où l'ame s'occupe à la
connoìjsance de fòy-même est la premiere De^
meure de ce Chateau. Que la connaissance
de Dieu est un excellent moyen pour s'avan
cer dans la connoistance de sey-même. Qu'il
y a plu/ìeurs Demeures dans ce Chateau. Que
Dieu habite dans celle du milieu. Que les
autres qui en sont éloignées ,sont peu éclairées
Table des Chap. du Chat, de VAme. 391
Chapitres.
de la lumiere qui sort de celle-cy , à cause
de nos passions, de nos habitudes & de nos
occupations inutiles qui les obscurcissent.
SECONDE DEMEURE.
TROISIEME DEMEURE.
QUATRIEME DEMEURE.
I. Que les choses qui se passent dans cette Demeu
re & dans les suivantes , sont surnaturelles.
Bb 5 La
392" Table des Chapitres
Chapitres.
La difference qu'il y a entre les contente
ments & les goûts , lesquels goûts la Sainte
nomme aussi Oraison de quietude. Que c'est
principalement par les effets que l'on connoit
si l'ame est veritablement dans cette sainte
quietude.
II. Ce que c'est quel'Oraison de recueillement sur
naturel. Que cette Oraison precede ordinai
rement l'Oraison de quietude. Quels Jònt les
égarements de l'imagination qui arrivent
quelque fois durant l'Oraison de quietude.
Deux importans avis de la Sainte à ceux
qui Jònt entrés dans cette Demeure. Si une
ame adionnée à la Contemplation doit rete
nir l'entendement dans l'inailion , ou plûtot
dans l'attention à ce que Dieu opere dans el
le, ou luj laisser la liberté d'agir & de dis
courir.
CINQUIEME DEMEURE.
SISIEME DEMEURE.
SEPTIEME DEMEURE.
I. Que c'est dans cette VII. Demeure que Dieu
comrable' le saint & spirituel mariage 'avec
l'a-
du Château de FAme. 397
Chapitres.
l'ame. La difference qu'il y a de VOraison
d'union , dont il est parlé dans la K Demeu
re, avec l'union dont Dieu favorise l'ame
dans celle-cy. D'une vision intellectuelle, dans
laquelle le Pere, le Fils & le St. Esprit fi
decouvrent à l'ame, & luyfont comprendre
d'une maniere sublime le sens de ces paroles
de Notre Seigneur Jesus-Christ rapportées
dans l'Evangile selon St. Jean , qu'Us éta
blissent leur Demeure dans les amesqui l'ai
ment & qui gardent ses commandements; &
qu'ils se font connoitre à elles. Que l'ame ,
toute indivisible qu'elle est, parait pourtant
comme divisée, ou distincìe enphsieursparties.
H. Que Dieu se communique à l'ame dans cette
VII. Demeure d'une maniereJt intime &fi
sublime, qu'elle est au' dessus de tout goût spi
rituel; outre que sen union avec elle est icy
permanente , & non pastagere , comme dans
les Demeuresprecedentes. Que rien n estplus
capable de troubler icy la paix de l'ame. Que
c'est de cette sainte union, dont Jesus-Chrift
parle dans sa priere sacerdotale rapportée au
17. Chapitre de l'Evangile de St. Jean. La
Sainte repond à deux difficultés considerables
qui viennent naturellement dans l'esprit sur
cette matiere.
III. L'admirable changement de l'ame dans cette
Demeure, jujques-làque le desir de mourir,
qu'elle se sentoit auparavant pourjouir plus
parfaitement de fin Epoux, est icy changé en
39S Table des Chap. du Chat, de VAme.
Chapitrfs.
un defir de vivre pour Vamour de luy. Que
l'ame connoit clairement dans cette sublime
Oraison, le soin que Dieu prend de Vexciter à
son devoir,pourpeu quelle se relâche. Que les
extases &les ravissements sont icy fort rares.
Que les grandes faveurs quelley reçoit de
Dieujuyfont mieuxsentirjès mdignites,& lui
inspirent une extreme defiance d'elle-même.
IV. Que Dieu laijfe ici quelquefois rentrer l'ame
dans fòn naturel pour réprouver ; mais que
cela ne sert qu'à l'afermir dans l'humilité &
dans sa reconnaissance envers lui , qui a la
bonté de la faire triompher de ces épreuves.
Que le dessein de Dieu dans les goûts , dans
les ravijsemens & les autresgraces extraordi
naires de cette nature., dont Dieu a favorisé
l'ame, n a pas étéde la combler dejoie , mais
de lui donner quelque repit, & de la rendre
plus forte &plus capable de soutenir les tra
vaux & les peines de cette vie. Que le solide
de la Religion neconjìstepassimplement à fai
re Oraison ; puis que le but de l'Oraison est d'y
. demander à Dieu la force de le servir avec
une abnegation de nous mêmes plus pleine &
plus entiere quejamais. Reponse à deux Ob
jectons que les faux Contemplatifs font sur ce
sujet , la premiere leve encore unscrupule que
la Sainte a crupouvoir venir dans l'esprit de
certainespersonnes,dans lesentiment de l'inca
pacité où elles se voient d'être utiles a leur
prochain.
ABRE
399
AB R E G E
DU TRAITE'
du CHATEAU de L AME ,
DE SAINTE THERESE.
AVANT-PROPOS DE LA SAINTE.
L$s raisons qui ont engagé la Sainte à éerire ce
Traité,
PREMIERE DEMEURE.
CHAPITRE I.
Ce qui a pOrté la Sainte à considerer l'u4me comme
un Chateau, & À faire de cette idée le fonde
ment de ce Tratté. Que le scandale que les
personnes foibles peuvent prendre des graces ex
traordinaires dont Dieu favorise quelques-sain
tes Ámës , ne doit joint empêcher de les racon
ter. Que laporte pour entrer dans ce Chateau,
c'est I'Oraison. .
SECONDE DEMEURE.
CHAPITRE I.
TROISIEME DEMEURE.
CHAPITRE I.
QUATRIEME DEMEURE.
CHAPITRE L
Que les choses qui se pajsent dans cette Demeure
& dans les suivantes, sont surnaturelles. La
difference qu'il y a entre les contentements &
les goûts , lesquels goûts la Sainte nomme auffi
Oraison de quietude. Que c'estprincipalement
par les effets que l'on connoitsi l'ame est veri
tablement dans cette sainte quietude,
c; CIN-
VfDemeure. 'Cbap. ì . 44^
CHAPIÏRE I.
CHAPITRE II.
La Sainte, pour expliquer plus particulierement
la nature de l'Oraifòn d union , se sert de la
comparaison de deux personnes qu'on engage à
diverses entrevîtes , avant qu'elles prenent la
derniere resolution de se marier ensemble. Que
quelque élevé que soit l'état de cette Demeure ,
l'ame n'yest pourtant pas dans une entiere a/fu-
rance. Divers avis pour s'y conserver.
\
V. Demeure. Chap.-$. 45'9
remarquer la difference qu'il y a de l'unbn dont
fy ay parlé jusqu'icy, à une autre sorte d'union
qui consiste simplement à unir & à conformer nô
tre volonté à celle de Dieu. Celle là est veritable
ment une grace signalée que Dieu fait à quelques
ames dans le dessein de les at'tirer entierement à
luy : Mais celle dont je veux vous entretenir main
tenant, est non seulement le fondement Sc laper-
section de l'autre, elle est encore & le fondement
& la perfection de toute la Religion Chrétienne.
De sorte que tout ce que j'ay dit des graces ordi
naires & extraordinaires de Dieu dans les Demeu
res precedentes & dans celle-cy, & tout ce qui me
reste à dire dans les Demeures qui suivent, ne
tend qu'à nous affermir , & à nous perfectionner
dans cette union-cy. Vous voyés donc , mes Sœurs,
combien il nous importe de travailler à l'acquerir.
' 2. En effet, Dieu n'exige pas de tous les Chré
tiens ni des recueïllemens ou des goûts surnatu
rels, ni des unions ou des suspensions extatiques;
mais il exige de tous qu'ils soumettent leur volon
té à la sienne , en luy consacrant toutes leurs fa
cultés par un homage respectueux & sincere , afin
qu'il en dispose selon son bon plaisir. Et c'est ce qui
est absolument ordonné à tous les hommes par ce
commandement que Jesus-Christ appelle le pre
mier & le plus grand de tous les commandemens
de la Loy : Vouí aimerés le Seigneur votre Diea
de tout vôtre cœur, de toute votre ame, de tout
votre extendement , de toutes vos forces. C'est
aussi l'union à laquelle ont aspiré tous les Saints ,
fans se mettre en peine des dons extraordinaires
460 Château de fAme s
Sc surnaturels ', qu'une grande partie cPentr'euX
n'a jamais seulement connu. De mon côté, par
la misericorde de Dieu, je la luy ay toujours de
mandée, comme êtant Punion solide de l'ame,&la
feule necessaire.
3 . Mais , mon Dieu , de combien de ruses l'en-
nemi de nôtre salut ne se sert-il pas pour nous per
suader que nous y sommes déja parvenues, pen
dant que nous en sommes effectivement encore
très-éloignées ! Pour moy , je tremble toutes le»
fois que je fais reflexion sur ce que PEcriture Sain
te nous marque des veritables caracteres de l'union
de nôtre volonté à celle de Dieu; que pour pou
voir s'assurer d'y être arrivé , il ne sufHt pas ni de
parler des choscs spirituelles comme des Anges ,
ni de connoître & de penetrer tous les mysteres
de la pieté, ni de faire des miracles jusqu'à trans
porter les montagnes , ni de distribuer tout son
bien pour la nourriture des pauvres, ni de livreí
même son corps pour être brulé. Que manque-t-
il aprés tout cela , me dirés-vous lans doute , mes
Sœurs , à une ame qui aspire à la pureté de l'a-
mour & à une sincere union avec luy ? C'est que
d'un côté la vue de notre neant, de notre in
dignité, de nos miseres, & d'autre côté celle de la
grandeur infinie de Dieu, detruisent en nous tout
ientiment de propre interêt , de propre desir Sc
de complaríànce, pour y laisser regner souveraine
ment le bon plaisir & la sage & adorable volonté
de cet Etre supreme. De plus, le caractere de
l'amour qui nous unit purement & sincerement
avec Dieu, est qu'il soit accompagné d'un amour
pur
VSDemeure. Chap. 3.
pur & sincere envers le prochain ; plein de patien
ce & de douceur pour íuy ; animé d'un zele veri
table qui nous porte à le servir sans envie, fans
temerité, fans orgueil ; à chercher ses interêts plu
tôt que les nôtres , à compatir à ses maux , à se
rejouir de ses biens ; qui ne se picque & ne s'ai-
grisiè de rien; qui tolere tout, qui eípere tout,
qui souffre tout; en un mot qui nous inspire à le
regarder en tout non seulement comme l'ouvragc
& l'image du Createur , mais comme l'objet de son
infinie misericorde, qui dans les conseils adora
bles de sa sagesse à daigné livrer son Fils unique à
la mort pour l'amour de luy.
4. Puis donc, mes Sœurs, que toutes ces Sain
tes dispositions que je viens de marquer , sont d'u
ne si grande importance , prenons y garde , je
vous en conjure , làns nous arrêter à ces grandes
pensées qui nous viennent en foule à l'Oraison ,
de ce que nous voudrions faire pour l'amour de
Dieu & pour nôtre prochain : à quoy si nos ac
tions ne repondent pas , quel jugement voulés-
vous qu'on fasiè de ces pensées , si ce n'est que ce
sont de belles imaginations dont le Demon se sert
pour nous persuader faussement que nous sommes
vertueuses? Helas ! combien n'y a-t-il pas de ces
sortes de vers semblables à celuy qui rongea le
lierre sous lequel Jonas êtoit à l'ombre , dont on
ne s'apperçoit point jusqu'à ce qu'ils ayent rongé
nos vertus par des sentimens d'amour propre, par
l'estime de nous-mêmes > par des jugemens teme
raires de nôtre prochain , & par d'autres manque-
mens de charité à son égard, en ne l'aimant pas
com
4<í^ Château de fAme ,
comme nous-mêmes ! N'est-ce pas une chose affB-
geante , de voir des personnes qui aprés s'être ima-
finé dans l'Oraison qu'elles feroient ravies d'être
umilie'es pour l'amourdeDieu, font au sortir de
là tout ce qu'elles peuvent pour cacher jusqu'à
leurs moindres fautes, soit qu'elles les ayent com
mises , ou qu'on les en accuse sans sujet ? Je dis
la même chose de celles qui se flattent d'être en
êtat de tout souffrir & de tout entreprendre pour
l'amour du prochain ; mais qui à la moindre pa
role rude ou inconsiderée s'aigrisient contre luy, ou
qui l'abandonnent dès qu'il y va de leur interêt,
de leur honneur, ou du repos de leur vie. Ceux
qui tombent dans de pareils defauts doivent bien
se garder de faire quelque fondement sur ces vai
nes resolutions, que les effets font connoître ne
proceder pas d'une volonté veritablement pieuse
& sanctifiée , mais de l'artifice du Demon , qui
trompe aisément les ignorants &sor tout les fem
mes , par la complaiíance & la bonne opinion de
soy-même.
5. Lorsque je voy d'autres personnes si atta
chées à leur Oraison , qu'elles n'oseroient se re
muer, ni tant soit peu en detourner leurs pen
sées, de crainte de perdre quelque chose de la de
votion qu'elles y ont & du plaisir qu'elles y pren
nent, je n'ay pas peine à juger qu'elles ne sçavent
gueres par quelles voyes on arrive à l'union;puis
qu'elles croyent que tout consiste en ces conten-
temens & en cette sorte de devotion. Non non ,
mes Sœurs , ce n'en est pas le chemin. Si vous
voyés une personne infirme qui ait besoin de vô
tre
V.'Denìeure* Chap.ï. 46J
hx fècours , quittés hardiment vôtre Oraison pour
l'assister : privés vous avec joye des consolations
dont vous y jouissés , non seulement pour l'amour
d'elle , mais pour l'amour de Dieu qui vous le
commande. C'est-là la veritable union, puisque
c'est n'avoir point d'autre volonté que la sienne.
Examinés vous, pour voir si vous vous rejouisses
d'entendre publier les vertus de vos Sœurs , si vous
ressemés autant de déplaisir de leurs fautes que
des vôtres propres ; Sc si vous faites tout vôtre pos
sible pour les couvrir. Dieu ne se contente pas de
paroles & de pensées : il veut des effets. Si vous
ne scntés point en Vous dans les occasions cet
amour réel de vôtre prochain, tenés poúrsuspec-
te la devotion Sc les douceurs que vous fentes dans
l'O raison, quand elles iroient jusqu'à vous faire
accroire que vous soyés arrivées à quelque petite
suspension de l'Oraison de quietude > ainsi, que
quelques-unes ne se l'imaginent que trop aisé
ment: assurément vous êtes encore bien loin de
cette union sainte que Dieu exige de vous. De-
mandons-luy donc du fond du cœur qu'il nous
donne avec plenitude cet amour du prochain :
aprés cela, laissons-4e faire : fa bonté est si gran
de , qu'il nous accordera plus que nous ne sçaurions
ni desirer ni comprendre , pourvu que nous ou-
.bliyons nos interêts pour ne penser qu'à lúy plaire
& à faire sa volonté en toutes choses avec un re
noncement entier & absolu de nous-mêmes , Se
que nous n'apprehendions aucun travail ni quoy
que ce puisse être lors qu'il nous fera naître les oc
casions de soulager nôtre prochain. Áh , mes
" Gg Sœurs y
464 Château de PÂme,
Sœurs , quels perils , quelles peines peuvent être
capables de refroidir nôtre zele pour ce Divin
Epoux , qui veut de son côté se communiquer
avec tant de bonté à des vers de terre tels que
nous sommes ! Implorons son assistance , afin que
par la vertu toute-puisiànte de sa grace il nous
mette en êtat de faire quelque chose où nous puis
sions marquer nôtre respect: & nôtre amour pour
luy , & qu'il daigne enfin nous rendre de dignes
Epouses de son Eternelle Majesté.
SISIEME DEMEURE.
chapitre r.
Que Vante dans cette VI. Demeure endure un
très-grand nombre de seines qui servent à la
purifier ; & que Dieu l'y favorise de diverses
manieres d'Oraison. Que les plus petites de ces
seines sont les jugemens desavantageux que
tout le monde fait d'une ame à qui Dieu fait
ees' faveurs extraordinaires. Que lorsque Va
ine s'ejì formée à la patience , à cet égard , Dieu
Véprouve ordinairement par des maladies très-
aigu'és. Qu'il Véprouve de plus par des peines
interieures , telles que sont celles quelle fòuf- .
fre de la part d'un Confesseur à qui toutes les
faveurs extraordinaires que Vame reçoit de
Dieu, deviennent fhfpeSles. Que ces peines sont
augmentées par Vobscurcissement extrême où
Vame fè trouve elle-même par fa propre ima
VI. 'Demeure. Chap. r. 465
ginatìon. Avis pour les ames qui sont dans
cette sorte de peines.
CHAPITRE lit
Des raviffemens ou visons en generai. Que quoy
que les choses qu'on y aveu'ës soient merveilleux
ses ,& quelles n'ayent quelque fois aucune ima
ge dìstintle , on ne laisse pat d'en pouvoir ra'
conter une partie. Que le ravissement dans le'
quel l'ame ne voit ou n'entend point de ces
merveilles, n'est pas veritable. Que l'-extast
étant passée , l'ame demeure le reste dujour
txiraordinairement attentive à Dieu, & toute
occupée de sòn amour. Sentiment de la Sainte
sur la peine où l'ame se trouve lors que ces ra
viffemens arrivent en presence de quelques
personnes. J
CHAPITRE IV.
D'une espece de ravissement que la Sainte nomme
Vol de l'esorit. Rapiditésurprenante de ce ra~
vijsement. Que Çame y est instruite d'une ma-
Hh j nier*
488 Château de Pt^4me9
niera admirable de plusieurs merveilles qu'el
le y voit ou par des visions representatives , ou
par des visions intelleóluelles. Trois effets en-
tr autres que ce ravissement opere dans l'ame,
Deux avis de la Sainte sur le dernier de ces
.effets.
, , CHAPITRE V. .
D'unejoye extraordinaire que Die» donne quelque
fois à l'ame dans l'Oraison. Que cette joye
n empeche pas l'ame de pleurerses pechés. Er
reur de quelques ames qui commençant à goû
ter les consolations qu'on reçoit dans l'Oraisen
de quietude , s'imaginent qu'il est avantageux
d'en jouir toujours , & negligent de penser &
de compatir aux souffrances de Jesus-Christ.
Sentiment de la Sainte au sujet de l'ame éle
vée à la parfaite Contemplation. Si elle doit
toujours demeurer fans s'occuper davantage
d'aucun objet corporel , non pas même des Mys
teres qui regardent la très-sainte humanité de
notre Seigneur. '
CHAPITRE VI.
1
VISDemeure. Chap. 6. jro^
dans nous, qu'on peut juger solidement si c'est
l'ouvrage de Dieu , ou une pure chimere de l'ima-
gination , ou un artifice du Demon. Mais d'autre
côté, encore qu'il y ai£ unasies grand nombre de
personnes qui se flattent faufìement d'être hono
rées de cette forte de visions (comme en eflset j'en
connois plusieurs qui ont l'imagination si vive Sc
l'esprit si foible , qu'elles croyent avoir veu claire
ment ce qu'elles n'ont fait que penser;) l'on fait
pourtant très-mal d'en conclurre que toutes ces vi
sions sont faullès , & qu'on doit les rejetter avec
un extreme mépris. C'est un conseil qu'on a une
fois donné à une personne de ma connoissance ;
qui ne sçauroit servir qu'à tourmenter une pauvre
ame à qui un Confesseur auroit l'imprudence de
le donner. Si cela arrive, on doit lui representer
les raisons qui peuvent le porter à agir avec plus
de circonspection : & s'il s'obstine dans son sentie
ment, je crois qu'on ne doit point luy obéir à cet
égard.
. 4. Lorsque vous apprendrés , mes Sœurs, que
Dieu accorde ces saveurs à quelques ames , gar
dés-vous bien de desirer ou de prier Nôtre Seig
neur de vous conduire par la même voye. Premie
rement ce n'est que par un défaut d'humilité que
nous desirons ce que nous ne meritons pas. En
effet, tout ainsi qu'un paysanne sçauroit sans un
très-grand orgueil desirer serieusement d'être Roy,
nous n'aurions garde non plus de pretendre à de
semblables graces si nous êtions veritablement hum
bles. Aussi Nôtre Seigneur ne les accorde-t-il , à
mon avis qu'à ceux qui sont affermis dans la vertu
jo8 Château de l*Ame >
de l'humilité parla connoisiànce qu'il leur â doit*
née de leur indignité & de leur néant. En second
lieu , dès-le moment que l'on ose faire de tels sou*
hàits, il est certain que l'on est déja trompé, ou
en grand danger de l'être; à cause que la moindre
ouverture sussit au Demon pour nous tendre seí
pieges. Outre que ce desir s'augmente insensible
ment en nous fi nous n'avons un extreme soin dé
le reprimer. Et quand il est devenu Violent, il en
traine l'imagination avec lui » laquelle se remplis
sant de mille fantômes, vient enfin jusqu'à noug
faire accroire que nous voyons Sc entendons et
que nous ne voyons & n'entendons point ; d*
fnême que les songes se forment la nuit de ce què
l'on s'eîtmis fortement dans l'esprit durant le jour»
En troisiéme lieu , comme il y a d'autres voyes
que celles-là pour arriver au salut , c'est une gran
de temerité de vouloir choisir nous-mêmes cellei
que nous devons suivre ; au lieu de nous eh re'"'
mettre au jugement de Dieu. Abandonnons-nous*
mes Sœurs , entierement à fa sage & divine con
duite : c'est l*urtique moyen de nous avancer dahs
la' perfection , Se de nous rendre agreables aux
yeux de nâtre Epoux, qui ne manquera pas de
nous donner ce qu'il verra nous être le plusavafl4-
tageux.
5. Je connois deux persotines de divers sexes
quefríotre Seigneur favorisoit de ces graces * qui
se plaighoient à lui de ce qu'il les leur accordoit ;
& qui ne les auroient pas receués si cela avóit dé
pendu de leur choix, tant elles êtoient pénétrée»
du sentiment de leur indignité. Ea rapportant ce
ci
,
VI.'Demeure. Chas. f.
cl je ne pretera point blamer le desir qu'on pour-
roit avoir pour certaines visions qui sont , fans dou
te , desirables par les grands avantages qu'on erí
tire : mais Stces visions, &ces desirs lusnaturels
ne se rencontrent que dans des ames qui ont pour
Dieu un amour pur & desinteressé. Or comme
un amour si grand Scíi lublime est dans une acti
vité' perpetuelle, il n'est point de moyens que ceS
personnes rfenployent pour tâcher de l'augmen,-
terde plus en plus, jusques-là qu'elles souflriroienfc
avec joye d'être pour jamais anéanties, si là des-
traction de leur être pouvoit contribuer à les con
sumer entierement dans le feu qui les brâle , St
servir à la gloire de cet immortel Epoux , qui seul
'remplit tous leurs desirs, & fait toute leur felici
té. Qu'il soit loué durant l'éternité de ce que ífc-
baissant jusqu'à se communiquer à nous , il luy
plait de faire connoitre fa grandeur à de misera^
4>les creatures ! Ainsi soit-il ]
CHAPITRE VIL
ÍExpïicaiibn d'une forte de vision intelleÛùelle par
íaquelk Notre Seigneur se rend present à l'n-
me. "Que les Visions représentativespassent ìrès»
jiïompteïKeìit , au hein que celtes-cy durent très-
long tetnps, W Quelque fois plus d'un an. Que
ce n'efi que par lès effets dont elles font suivies,
ifue l'on peut jtíger fi'eìlès font fausses , ou ve-
rhables.
CHAPITRE VIII.
CHAPITRE IX.
La Sainte traite d'un certain ravijsement où Va
nte souffre une peine merveilleuse dese voir dans
l'exil de ce monde separée de Dieu. Que cette
seine cesse d'ordinaire par quelque autre sorte
de ravissement , ou par quelque vision ; & quel
le produit dans l'ameun detachement des crea
tures , & un attachement à Dieu plus grand
que jamais.
SEP
VII.'Demeure. Chajt.x. 543
SEPTIEME DEMEURE.
CHAPITRE I.
Que c'est dans cette septième Demeure que Dieu
contracte le saint & spirituel mariage avec fa-
me. La difference qu'il y a de l Oraison d'u
nion, dont il est parlé dans la V. Demeure ,
avec l'union dont Dieu favori/e l'ame dans
celle-cy. D'une vision intelleElueIle dans laquelle
le Pere , le Fils & le St. EJprit se decouvrent
à l'ame, & luyfont comprendre d'une manie
re sublime le sens de ces paroles de Notre
Seigneur Jesus-Chrtst rapportées dans l'Evan
gile selon St. Jean, qu'ils établissent leur De
meure dans les ames qui l'aiment & qui gar
dent ses commandemens ; & qu'ils se font con-
noitre à elles. Que l'ame , toute indivisible
qu'elle est, paroit pourtant comme divisée, ou
distintle en plusieursparties.
CHAPITRE II.
Que Dieu se communique à l'ame dans cette
VII. Demeure d'une maniere fi intime & fi
sublime, quelle est au- dessus de tout goût spiri
tuel; outre que sen unton avec elle est icy per
manente , & non pastagere , comme dans les
Demeuresprecedentes. Que rien n'est plus ca
pable de troubler icy la paix de l'ame. Que
c'est de cette sainte union , dont Jefìts-Christ
parle dans sa priere sacerdotale rapportée au
ì 7. Chapitre de VEvangile de St. jean. La
Sainte repond à deux difficultés considerables
qui viennent naturellement dans l'esprit sur
cette matiere.
CHAPITRE III.
&admirable changement de l'sîme dans cette De
meure , jufques-là que le dejìr de mourir,
Ll 4 quelle
534 Château de VAme ,
qu'elle se sentait auparavantpourjouir plus par
faitement de son Lpoux, est tcy changé en un
desir de vivre pour l'amour de luy. Que l'a-
me connott clairement dans cette sublime Orai
son, le soin que Dieu prend de l'exciter à sen de
voir,pourpeu qu'elle se relâche. Que les extases
& les ravissements font icy fort rares. Que les
grandes faveurs quelle y reçoit de Dieu , luy
font mieux sentir ses indignités , & lui inspirent
une extrême defiance d'elle-même.
F I N,
TRAs*
TRAITE
DELA
COMMUNION
ET DE SES EFFETS.
SOMMAIRE
DES
CHAPITRES.
Chapitres.
I. Ce que la Parois de Dieu nous marque enprecU
ausujet de l'auguste Sacrement de ï Eucaristie.
La chair & te sang de Jefùs-Christ est une ve
ritable nourriture pour le Fidele qui y participe
àson Esprit & à sa vie. Que toute la prepa
ration que Dieu exige de nom conjìste dans un
repentirsincere de nos peches, &un desir ar
dent de l' Esprit & de la vie de Jefùs-Christ.
II. La vie de l'Amefidelle , qui communie souvent
dans les saintes dispositions que Dieu exige
d'elle, n est qu'une continuation d'allions sain
tes & surnaturelles , très-éloignée de la vie .
commune & mondaine. Comme Jesits-Christ
veut bien prendre ses délices avec les hommes
.nonobstant leurs miseres & leurs indignités, il
est bien juste que les hommes prennent recipro-
quement leurs delices en lui, & en ses étatspau
vres & abjets.
III. Qu'il fautprendre en s'approchant de l'auguste
Sacrement de VEucaristie les principales dispo
sitions que Jesus y prit en íinstituant , l'humi-
lité & la charité. Que la vie de la grace est
pauvre & bajfe au dehors ; mais quelle ren
ferme interieurement des tresors & des gran-
Mm 5 deurt.
jjx Sommaire des Chapitres.
Chapitres.
deurs qui ravisent l'Ame fide/le, quelque me
prisée quelle soit des mondains parce quelle
leur est inconnue. Recevoir l'Eucaristie dans
une foi nue &simple , accompagnée de refpeEl
& d'amour.
IV. Diverfet graces que Dieu produit dans les
ames seit durantseit aprés la Sainte Communion.
V Ame passive à Jesus ,& nç vivant que de la
foi. Elle considere l'harmonie de Jesus durant
lesjours de sa chair. Elle a soin de la vie de la
grace. Elle se perd dans le refpetì four Jesus
habitant dans elle.
V. L'Ame unie à Jesus passivement. Unie en agis
sant. Entretien tnterieurdejesus avec l'Ame.
Vue generale des mysteres du Sacrement de la
Communiont produisant dans l'Ame un grand,
amour.
VI. L'Amour estplus fort que la mort. Correspon
dre aux recherches de Dieu. L'Union avec Dieu
est le repos de l'Ame. Sacrifier lajouissance de
Dieu à la volonté & au service de Dieu.
VII. Divers effets de la Sainte Communion. Vttes
de l'Ame dans la transformation. La grace de
la Communion ne tend qu'à aneantir dans nous
les effets de Vamour propre. Changemens très-
grands produits par la Communion fur quelques
Serviteurs de Dieu; maisfort petits fur le corn-'
mun des Chrétiens.
VIII. Un autre effet de l'Eucaristie est Vunion de
l'Ame fidelle avec Jésus. Cette union produit
dans elle les dispositions du Verbe incarné. Cet
te
Sommaire des Chapitres. y 5'3
Chapitres.
te union representée par la Divinité & l'huma
nité unies en Jesus-Christ , & faisantune unité
entre Dieu , jfe/ûs, & elle, que la grace tra
vaille à.perfetìionner durant cette vie; mais
laquelle ne se consomme que dans le Ciel.
IX. Un troisième effet d'une bonne Communion
est un grand amour pour Dieu. Cet amour ac
compagné de toutes les perfeblions quipeuvent
lui donner plus d'éclat ; caché dans la plusart
des Fideles , mais paroiffant dans quelques-uns
d'une maniere merveilleuse. Illusion de certai
nes gens qui s'engagent dans les allions exte
rieures de la piété plus par les mouvemens de
leur naturel que par ceux de la grace. Quels
sont les vrais caratìeres de la Charité. II n'y
a que les Ames mortes à elles mêmes & vivan
tes en Dieu quisoient bien disposées à connoitre
les mysteres & à executer les desseins dupur
amour & de la Charité.
X. Un quatrième effet d'une bonne Communion est
la force & la perseverance dans la vie spiri
tuelle. Lajoutffance du Souverain bien donne
une grande paix à l'Ame , quoi que pourtant
cette paix ne soit parfaite que dans le Ciel:
mais le pur amour lui inspire la dependance
absolue aux volontés de Dieu. L'Ame regar
dant Jesus comme son tout, rfaspire qu'à lapu-
reté de l'amour divin.
XI. Un cinquième effet d'une bonne Communion
est l'amour des croix , qui sont les moyens dont
Dieu se sert pour purifier ses élus. Que l'on ne
f 5" 4 Sommaire des Chapitres.
Chapitres.
reconnoit pas les fruits d'une bonne Communion
par les douceurs du cœur &par les lumieres de
l'efprit; mais par l'avancement d'une amedans
l'amour des croix, & dans la mort aux crea
tures & à elle même.
XII. Comme Jesus a reçu dans l'union hypostatù
que la plenitude des lumieres, il en fait part
àses Fideles dans l'union sacramentelle ,& leur
impose l'obligation de vivre dans le monde com
me il y a vécu: d'où s'ensuivent auatre verités
importantes pour la conduite de l' Ame fidelle.
TRAI-
sfs
TRAITE'
DELA
COMMUNION,
ET DE SES EFFETS.
CHAPITRE I.
Ce que la Parole de Dieu nous marque en precis
au sujet de l'auguste Sacrement de l'Eucartstie.
La chair & le sang de Jesus-Christ est une ve
ritable nourriturepour le Fidele , qui y participe
à son Esprit & à sa vie. Que toute la prepara
tion que Dieu exige de nous, consiste dans un
repentirsincere de nos pechés, & un desir ardent
de l'Esprit & de la vie de Jesus-Christ.
CHAPITRE II.
La vie de l'Ame fidelle , qui communie seuvent
dans les Saintes difyojìtions que Dieu exige d'el
le , n'est qu'une continuation d'aílions saintes
& surnaturelles, très-éloignée de la vie com
mune & mondaine. Comme Jesus-Chrìft veut
bien prendre ses delices avec les hommes non
obstant leurs miseres & "leurs indignités, il est
tienjuste que les hommes prennent reciproque^
ment leurs delices en lui & en ses êtats pau
vres & abjets.
CHAPITRE IV.
Diverses graces que Dieuproduit dans les jimes
soit durant sott aprés la Sainte Communion.
UAme passive à sesus, & ne vivant que de la
foi. Elle considere l'harmonie de l'interieur de
Jefits durant lesjours de sa chair. Elle a soin
de la vie de la grace. Elle se perd dans le res-
pecl pour Jefits habitant dans elle.
CHAPITRE V.
JJAme unie à Jesus passivement. Unie en agis
sant. Entretien interieur de Jesus avec l'Ame.
Vue generaie des mysteres du Sacrement de la
Communion , produisant dans l'Ame un grand
amour.
CHAPITRE VI.
VAmour est plus fort que la mort. Correfpon*
dre aux recherches de Dieu. L'Union avec Dieu
est le repos de l'Ame, Sacrifier lajouìjsance de
Dieu à la volonté & au service de Dieu.
(') i.Cor.z.?.i4v
® de ses effets. Ch.7. j8i
ment qu'à vous seul. Donnés-moy , dans vos mi
sericordes cette pureté d'ame, ce devouement sin
cere , cette simplicité d'attachement à vôtre seul
service, afin que je connoisiè vôtre volonté pour
y obéir purement , & que je ibis éclairé dans les
voyes de vos desseins sur moy pour y courir de
toutes mes forces. Soyés vous seul mon Docteur.
Dissipés toutes les tenebres de mon cœur & de
mon esprit, & empechés moy de courir après les
égaremens des Docteurs de chair & de sang , &
des Sages du monde.
CHAPITRE VIL
Divers effets de la Sainte Communion. Vues
de l'Ame dans la transformation. La grace de
la Communion ne tend qu'à aneantir dans nous
les effets de Vamourpropre. Changemens très-
grands produits par laCommunion sur quelques
Serviteurs de Dieu ; matsfort petits fur le com
mun des Chrétiens.
CHAPITRE IX.
Un troisième effet d'une bonne Communion est
un grand amour pour Dieu. Cet amour ac
compagné de toutes les perfeBions cjui peuvent
lui donner plus d'éclat; caché dans la plupart
des Fideles tmais paroijsant dans quelques-uns
d'une maniere merveilleuse. Illusion de certai
nes gens qui s'engagent dans les allions exte
rieures de la piété plus par les mouvemens de
leur naturel que par ceux de la grace. Quels
sont les vrais caraBeres de la Charité. II n'y
a que les Ames mortes à elles mêmes & vivan~
tes en Dieu qui soiem bien disposées à connoitre
les mysteres & à executer les desseins du pur
amour & de la Charité.
(o) i.Jc«n;.#.i£
Ç£ de ses effets. Ch.io. 5'99
CHAPITRE X.
Un quatrième effet d'une bonne Communion est
la force & la perseverance dans la vie spiri
tuelle. Lajouiffance du Souverain bien donne
une grande paix à ÍAme , quoi que pourtant .
çette paix ne soit parfaite que dans le Ciel:
mais le pur amour lui inspire la dependance
. absolue aux volontés de Dieu : L'Ame regar
dant Jesus çomme son tout, riaspire qu'à lapu-
reté de íamour divin.
CHA
& de ses effets. Ch.n. 60?
CHAPITRE XI.
FIN,
TRAI-
TRAITE
DES CROIX,
o u
DES SOUFFRANCES
TRAITE'
DES CROIX,
o u
DES SOUFFRANCES
CHAPITRE I.
JJAme fidelle a une très-grande eftime jour
les Croix.
CHAPITRE n.
X' Ame fidelie aime & reçoit les Croix comme des
faveursJìngulieres.
CHAPITRE m.
L'Amefidelle desire les Croix avec ardeur.
CHAPITRE V.
Sentimens de l' Ame fideile en joijisiànce dam U
perte des biens.
CHA-
6) interieures. Ch. 6. 6}$
CHAPITRE VI.
Serítimens de ÍAme fidelle en joûissance durant
ttnt maladie.
.
)
I. T"\Ieu a daigné encore me faire jouir d'une
jLJ profonde paix durant une fievre continue
que j'ay eue , accompagnée d'un grand mal de
tête & de vives douleurs par tout le corps. Cette
paix êtoit si pleine, que j'en êtois tout êtonné,
sur tout lorsque je faisois reflexion sur mes mise
res , fur mes indignités , & sur mes pechés pasiés.
Car mon ame êtoit dans un calme parfait de tou
tes ses passions, ne reísentant qu'une pure& en
tiere union au bon plaisir de Dieu, & un abandon
absolu à la conduite de son divin amour. Comme
je sentois mon ame toute enflamée du feu sacré
de cet amour divin , je m'êcriois fans cesse , ô
amour ! ô amour ! ô amour ! fans pouvoir pro
noncer autre chose. ,
2. Me voyant proche de la mort, & remar
quant que mes amis craignoient de me perdre à
cause de l'excés de mon mal , je regardois avec
indifference & le peril de ma vie ,' & la crainte
qu'ils enavoient, n'êtant touché d'aucun regret,
ni d'aucune tendresse reciproque pour eux, par
ce que mon ame n'avoit d'autre sentiment que
celuy de l'amour , qui la plongeoit & l'abymoit
entierement dans le bon plaisir de Dieu , auquel
il luy sembloit qu'elle êtoit unie si purement & si
intimement, qu'elle-ne s'en pouvoit separer pour
s'attacher à quelqu'autre chose que ce pût être.
3.L'ex-
63 6 *Des Croix extérieure*
3 ; L'extreme foiblesie de mon corps ne luy fai-
soit nulle peine. Elle sourioit 1 au contraire, de
ses douleurs &de son abbatement. Et c'est, sans
doute, un effet extraordinaire de Famour, que
mon ame soit demeurée forte dans cet accable
ment du corps , & que mon grand mal de tête
n'ait donné aucun empechement aux occupations
interieures de mon esprit.
4. Mon ame a été invariablement pendant tou
te ma maladie dans cette disposition d'amour. J'en
entretenois mes amis avec une liberté qui me fai-
soit craindre de tems en tems de faire tropparoî-
tre le feu qui me brûloit, & qu'il nefe mêlât un
peu de babil Sí un peu d'amour propre dans mes
entretiens* Mais Famour êtoit si fort le maître de
mon cœur* que je me trouvois quelques fois obli
gé de direj que je ressemblois à un homme yvre,
qui occupé de son yvresie , ne pense plus à ses
miseres ni à sa pauvreté. Je ne laifsois pas de fai
re une exacte revue de ma conseience pour me
mettre en état de comparoître devant la Majesté
& la sainteté redoutable du souverain Juge de
l' Univers : mais Famour qui regnoit absolument
dans mon cœur » n'y laisioit aucune impreísion de
la vue demes pechés&de mon extreme pauvreté
interieure : de sorte que je me jettois entre les
bras de l'amour divin avec les mêmes transports &
le même abandonnement qu'un enfant se jette
entre les bras d'une mere caressante qui les luy
ouvre pour le recevoir ; quoy que peut-être mes
transports fuflènt un peu trop libres & trop peu
respectueux pour une creature auflì miserable,
,. aufsi
Ç# interieures. Ch. 6. 637
auffi indigne , & aussi pecheresse que je le suis.
5. En faisant mon Oraison, la veille du jour
que mon mal me prit, le Seigneur me mit dans
l'esprit ces paroles de S. Paul , (a) Je suis crucifié
avec Jefks-Christ , m'inspirant un ardent desir de
ne passer plus à l'avenir un seul moment de ma
vie sans être à cet égard dans les sentimens de
son Saint Apôtre. Ainsi comme ma maladie com
mença par un grand mal de tête, &que la dou
leur se répandit par tout le corps , je me rejouïf-
sois de ce qu'il avoit plu à Dieu de me preparer
à cette maladie, & de ce qu'il daignoit m'y faire
un peu participer aux souffrances du corps de son
Fils. Je fus sur-tout fort penetré , dans le cours
de cette maladie , d'amour Sc de respect: pour la,
pauvreté & les abjections que le Seigneur Jesus
avoit endurées durant les jours de fa chair : & je
disois fouvertt en moy-même, faut-il donc que je
meure, mon doux Jesus, fans être entré dans les
aimables êtats de vôtre vie voyagere autrement
que par de pures idées ? Helas , mon Seigneur !
agréés du moins l'extreme humiliation que j'en
ay. Je meurs dans l'amour & le respect que je
leur dois porter. Acceptés le desir que je me sens
« cette sainte conformité, puisque ce desir est un
effet de vôtre grace & de vos misericordes sur moi.
6. Ces sentimens font peut-être un peu trop
avantageusement expliqués icy ; mais j'ay au moins
tâché de les y expliquer dans la sincerité de mort
cœur. Au reste, je le repete encore , je ne me
fuis porté à les mettre sur ce papier que parladé-
'' ference
(«) Gai. x.jf. 20.
6$% *Des Croix exterieures
ference quej'ay crû devoir à mon Directeur, êc
par l'espérance que j'ay euë que quelques bonnes
ames en pourroient être édifiées & excitées à louer
les miferiaordes de Dieu sur moy, au milieu de
toutes mes miseres Sc de mes ingratitudes. Vous
les êlus de Dieu , qui craignés veritablement son
saint Nom , encouragés vous par mon exemple :
venés Sc voyés les merveilles qu'il a operées dans
mon ame.
CHAPITRE VII.
Sentimens del''Ame fidelle dont l'ejprit & le corps
sont en croix & en souffrance dans une
autre maladie.
CHAPITRE Vin.
UAmefdelie en croix, & en souffrance interieure.
CHAPITRE IX.
Pesanteur des Croix interieures. Plus les Croix
CHAPITRE X.
Plaintes de l*Ame jidelie dans la vûe de sen
neant , de ses faiblesses & de ses miseres pen
dant ttne fitjpenjìon extraordinaire de la grâ
ce sensible sar elle. Les fruits quelle retire de
cette croix.
F I N4
DIVER-
DIVERSES
MAXIMES,
E T
PLUSIEURS AVIS lMPORTANS>
pour se conduire
dans
k VIE SPIRITUELLE.
SOMMAIRE
DES
CHAPITRES.
Chapitres.
I. Bien menager les deux principaux mouve-
jxens de la volonté , l'amour & la haine.
Combien est grande l'horreur du peché dans
une ame qui aime purement Dieu.
II. Avis à une persenne chargée de la conduitte
des ames.
III. En quoi consiste tout lesecret de la vie spiri
tuelle.
IV. Qu'U faut s'abandonner entierement à la con
duitte de Dieu.
V. Les voies de la pieté, tarit àilives que passi
ves , sont pleines de mortifications. Que nous
ne semmes avancés dans la perfetlion qu'au
tant que nous le semmes dans notre mort &
dans Vabnegation de nous-mêmes , qui ne s'o
perent que par les souffrances.
VI. Combattre ses propres inclinations &se renon
cer en tout pour ne vivre qu'en Dieu & pat
les mouvemens de sa grace.
VII. Que l'entier denuement des creatures meine
au pur amour , où l'ame trouve fa vraie li
berté & la paix de l'esprit.
DI-
6w
DIVERSES
MAXIMES,
ET
PLUSIEURS AVIS IMPORTANS,
pour se conduire
dans la VIE SPIRITUELLE.
CHAPITRE I.
Bien menager les deux principaux mouvemens de
la volonte', l'amour &. la haine. Combien ejl
grande l 'horreur du peché dans une Ame qui
aime purement Dieu.
CHAPITRE II.
Avis à une personne chargée de la conduite
des Ames.
CHAPITRE in.
En quoy con/iste tout le seeret de laviefpirituelle.
CHAPITRE IV.
Qu'il faut s'abandonner entierement à ia
conduitte de Dieu.
CHAPITRE V.
Les voies de la piete', tant atìives que p/ijfíves ,
sont pleines de mortification. Que nous ne sem-
mes avancés dans lav jierfeEtion qu'autant que
nous lesommes dans notre mort dr dans l'abne
gation de nous-mêmes , qui ne s'operent que par
. les souffrances. ",
CHAPITRE VI.
Combattre ses propres inclinations , &se renoncer
en tout, pour ne vivre qu'en Dieu & par les
mouvemens de sa grace.
CHAPITRE VIL
Que l'entier denuement des créatures mét'e au
J>ur amour, oúl'ame trouve sa vraye liberté
& la paix de l'esprit.
I. T 'Ame qui aime Dieu d'un amour tout-à-fait
desinterellé & très-pur, agrée tous les des
seins de fa Providence sur elle , quels qu'ils puis-
lênt être , pour cette vie & pour la vie à venir :
tellement que tous ses desirs n'ont d'autre source
ni d'autre centre que le bon-plaisir de Dieu, à la
gloire duquel elle est entierement devouée, pour
luy être sacrifiée de la maniére qui luy sera la plus
agreable.
2. Etant ainsi dans une mort parfaite d'elle-
même, elle demeure humblement dans le. rang
Sc la disposition où Dieu la met ; recevant avec
gratitude de fa bonté infinie la portion de grace
dont il la daigne favoriser; & n'ayant d'attention
qu'à ce que Dieu demande d'elle, afin de l'execu-
ter avec fidelité dans toute l'étenduë de fa grace :
ce qui la fait enfin entrer dans une vraye liberté
& une paix intellectuelle.
3 . Car comme l'ame ne veut que Dieu seul ,
elle s'affranchit & se détache des creatures ; &
c'est en s'en dêpouillant entierement qu'elle par
vient à la pauvreté supreme , & ensuite à la pu
reté d'amour. Or c'est dans le pur Amour que.
l'ame trouve fa vraye liberté & la paix de l'esprit.
Craignons donc que quelqu'une des creatures ,
dont nous sommes environnés ne nous arrête Sc
Vv 5 ne
680 CWaximes & Avis importans.
ne nous sasse perdre non seulement ces glorieux
avantages, mais encore la pure & parfaite posiès-
£onfd^f Dieu tay-même , qui est auflì Je partage
du pur & du parfait Amour. , .
4. Que c'est une grande grace que d'être ap- .
pelle aux êtats pauvres & abjets du Seigneur Je
sus! C'en est encore une bien grande d'y être
conduit par une heureuse necessité à petit bruit,
obscurément, & avec abjection. Que l'ame con
sente alors avec joye à tous les évenements de la
divine Providence fur elle. C'est dans cet esprit
que l'Apôtre Saint Jacques (a) exorte les petits:
ef, les pauvres à se glorifier de leur . grandeur 8c
de leur richesse, & les grands &Jes rjches à se
glorifier de leur petitesie & de leur pauvreté, j
(a) Jacq.
F I N.
. . . '
EXGLA-
68 1
EXCLAMATIONS
d'un Cœur penetre des Excellences
F I N.
TA
6o»
T
 A B L E
DES MATIERES
PRINCIPALES.
B.
M. de"V\ Ernieres. Son caractere. 107
, ' JJ Blâmes & moqueries qu'on fait ordinai
rement desames les plus avancées, 46s. 492
Brieveté: marque de bonne prière. fci.&c.
E,
ECole de la Verité. . 64-66
Ecouter Dieu. 37$"
Enseigner. Zele pour enseigner , inquiet & illusoi-
re. " stf
ttntenaement.
Son inaction & son repos. 443
Il faut l'exerccr quelques fois quoi-qu'on íbit
Contemplatif. 499
Epreuves.
Celles des ames parfaites. f40
Les epreuves legeres, font quelques fois un su
jet de chute à des ames de choix ; & pourquoi?
426
Esprit Je Pâme. po. f32
Etat.
de jouissance & de lumieres parfaites, il n'y en
a point en cette vie. 378.601
Etat d'un cœur où regne l'Esprit de Dieu. (603
Etat d'une ame qui est dans le peché. 407
Etude. Conseil de Taulere là dessus. 64.65'
Voieï Connaissance, Sçavans. Universités.
Essence de Dieu. Voiez Dieu toutpur- \
Eucaristie.
L'Amour de Dieu envers l'homme y est mani
festé. 577
H faut recevoir l'Eucaristie dans une foi nuc&
lìmplc , accompagnée de respect & d'amour.
j68, &c.
Par elle s'augmente dans l'ame l'amour & la
charité. j'9a
Commerce deJ.CHRiST & de l'ame dans l'Euca
ristie. \
Unipn de l'ame avec l. C h r i s t parl'Eucarif-
Yy 3 tie.
7o8 fABLE DES MATIERES.
Eucaristie.
tie. 5'78. 5"8i.&c.
Voiez Ste. Communion.
Expressions pathetiques & affections sensibles. El
les ne font pas l'Oraifon. 80. &c.
Exftafes. 484
Voiez Ravisfemens.
FAcuités spirituelles.
Mourir à leurs operations. 3^8
Fiançailles de l'ame avec Dieu. 45'5'
Fidelité à la grace. 302. 308. 309. 668
Voiez Acquiescement,
ha Foi.
Sa nature & ses effets. ' 261. 331. &c.
L'Objct de la plus pure foi , c'est Dieu tout pur.
219--224
Dans la Contemplation elle comprend toutes
les vertus. 1^-1^%. 261
Elle y dit plus que toutes les exprefïìons,& toutes
les idées de Dieu & des choses divines. 13S—
H.
Umiliatìom. Voici Croix.
H Humilité.
C'est un remede universel à tous les maux spiri
tuels. 427.440
L'humilité & la Charité font les principales dis
positions pour communier. 563
I.
IDe'es. Voiel Ratfonnemcns.
Jean de la Croix. les marques qu'il donne pour
decouvrir les fausses Revelations. 92. &c.
Jésus Christ.
Ses douleurs à l'occasiondes pechés. 453
Il est le Maître principal & Directeur interieur
des ames. 289
Presence amoureuse & sensible de J. Ch. àl'ame
Contemplative. 147.&C.
S'il faut quitter ou non la consideration de Thu-
manité de J.Ch. de ses mysteres,dc ses paroles,
Yy 4 Jr
7to TABLE DES MATIERES.
Jésus Christ.
ses actions dans la Contemplation, i f0-163.
250
Comment J.Ch. est reçu dignement dans nous,
quoiqu' indignes & miserables. j6i
Imagination. Elle diffère de l'entendement. 43S
Imitation. Voiez Zelc d'imitation.
Imperfeílions, v
Leur vûe & leur sentiment ne nous doivent pas
decourager. 6yj'. 664. &c.
trop y penser , est un grand defaut. 6$f. 66s
Imputffance.
Deux sortes d'impuislanec defaire des actes : u-
ne mauvaise, & une bonne. 272.273
Impuissance de l'homme. son sentiment. 6p.
&c.
Inaàlion, & repos de l'entendement. 443
l'Inaction , (la pure oisiveté) n'est pas dans la
Contemplation. 180.247
Incredulité des hommes ; elle ne doit pas empecher *
de raconter les graces & les merveilles de Dieu.
403
Indifference.
Nc la pas confondre avec {'insensibilité. 9s. &c.
A quelle ame toutes choses font indifferentes.
Intelligence, ou sommet de fame. Est distinguée
de la faculté de raisonner j & c'est le siege de la
Contemplation. ' " 204. &c.
Intention. La virtuelle ne sufEtpas pour perpetuer
la Contemplation: ilfautl'cminente. 132--13J
Interieur. Nótrc interieur doit être cultivé : c'est le
siege de la Contemplation. 306. 310
^oie. les Croix & les humiliations sont matiere de
joie. 608. 632. &c.
V pigz Paix.
TABLE DES MATIERES. 711
Jou'tjfance.
Les Croix sont preferables à la jouissance durant
cette vie. 296.&C.417 541
Les privations sont preferables aux jouissances!
87
Jouissance de Dieu fur la terre. Elle est impar
faite. 601
II n'y a point d'état de jouissance & de lumieres
parfaites en cette vie. 378. 6qï
K.
A Emfiis. (Limitation de J. Christ) cité &
JN^, recommandé. 62 .63 .6 1 2,
L.
LArmes d'illusion. 493. 494
Leótures.
' Comment lc Contemplatif doit user des lectu
res. 14j'.146.2fi—2y4.275'.277
Avis pour bien Ure. 269.275"
Lumieres de Dieu.
Pour qui elles sont. 17.28. 35'.43.44.62
Elles different en degrés & en authorité. 36
U n'y a point d'état de lumieres parfaites en cette
vie. 378.601
M.
MAI. source de nos maux. 663
Maladie où l'cfprit & le corps sont en croix.
638
Malaval, son caractere, son eloge. 106.1n.3S7
Manifestations differentes de Dieu dans les aines
d'Oraison. 371
Mariagespirituel
1 ' 6 r de l'ameYy avec5' Dieu. 5'28.Ma-
&c.
7i2 TABLE DES MAT/ERES.
Maximes, deux principales Maximes dans la Con
templation : Ne vouloir que Dieu ; & ne re
garder que Dieu, en toutes choses. 170
Meditation.
Comment la Meditation differe de la Contem
plation passive. 300. &c.
Les avantages de la Contemplation fur la Medi
tation. 80
Comment on peut changer les matieres de la
Meditation en preparation & en matieres de
Contemplation. ; 120—127
Meditations'des Peres , des Saints , de la Loi de
Dieu, elles ne font point en opposition avec
la Contemplation. 241—244
Misericorde de Dieu. On s'en flatte trop, & mal à
propos. ffS7
Moqueries & blames qu'on fait ordinairement des
ames les plus avancées. 46s . 492
Mortification.
La Contemplation en est l'abrcgé. 2}J
Tout en est neceísairement & heureusement
plein dans la vie du Chrétien. 673. &c.
Celle du corps , & celle de l'Efprit , leur impor
tance. 236. 237
Mourir.
aux operations des facultés spirituelles. 3^8
Mystiques.
Vrais Mystiques. Inconnus au monde. 101
Leurs vraies qualités. 102. &c.
Persecutés injustement. 99.&C
Avis principaux qu'ils donnent à leurs dis
ciples. 86--ç6
Matieres Mystiques. En parler peu, & à pcu.280
Faux Mystiques. 99.&C
Voiez Contemplation. Theologie Mystique, Oraison.
Vie.
Table des matières. 713
N.
Egligence , PAme qui sc neglige est pire qu'u-
né bête. 678
ses malheurs. 677
OBJlacles.
A la Contemplation. 1 69. 3 1 1
Al'Oraison. 311--316
Occasions de pecher. Necessité de les fuir. 414.439
Oeuvres éclatantes." Elles ne font lii l'cslence, ni
l'ornement du Christianisme. ' 669
Oisiveté. II faut la fuir. 282
Voiez Inaéiion.
Ordre politique & œcouomique. La vraie devotion
ne les renverse pas. 284
Oraison.
des Mystiques. ' 78. &c.
C'est la clef de l'ame ou de l'interieur. 404
Elle ne se peut bien connoitre que par l'expcrien-
ce. 299
le But & le grand deísein de la vraie Oraison.
Dispositions à l'Oraison. Cinq des principales.
. 3»7
Regles pour l'Oraison actuelle. 320. &c.
Il ne faut pas borner l'Oraison à quelques heu
res : mais la faire pasièr en Contemplation
continuelle. 96. 379
Deux extremités à eviter dans l'Oraisort. 30^
Chacun doit demeurer dans son Oraison fans
affecter celle des autres. 374
Resignation où l'on doit estre dans l'Oraison!
304. &c. 309
Orai
714 TABLE DES MATIERES.
Oraison.
Preuve de la bonté de toute sorte d'Oraison.
f41. w
Six ou sept avis importans fur les secheresses de
rOrailòn , fur ses privations , jouissances,
illusions , & fur fa pratique &c. 86—9Ó
Differentes fortes d'Oraisons , y leurs degrés.
Oraisons jaculatoires , leur usage pour la
Contemplation. 146. 270
Oraison passive. 324
deuxchosesàyevitcr. 326
Oraison passive , pure & parfaite. 362
Oraison de pure foi. ^17—334
Ténebres lumineuses dans cette Oraison. 328.
Pechi
7i<5 TABLE DES MATIERES.
Peché.
Grande aversion qu'il en faut avoir. 660
Douleurs de J. Christ à l'occasion des pechés.
Etat d'une ame qui est dans le peché. 407
Necessité de fuir les occasions de pecher. 414.
.... ' , 439
Peines spirituelles , indicibles. 469
Penser trop à soi & à ses imperfections , est un
grand defaut. 65'5'. 66j
Perfeclion.
L'interieur est le siege de la perfection. 306
310
Un des plus grands moyens de la perfection,
c'est l'abnegation de foi même en toutes cho
ses. 677
; La grande voie pour aller à la perfection , ce
font les croix. 621. &c.
Perseverance dans la vie spirituelle : d'où elle vient?
600
Perte des biens, soufferte avec joie. 632.&c.
PietéChrétienne, son solide. 5'41
Plenitude de Dieu. 27/
Preparation, disposition.
A la Communion. $57
A la Contemplation. 24s. 249. 267. &c.
Presence de Dieu.
elle est ou legere, ou vive. 163
Comment on doit s'y mettre & s'y conserver
sans aucuns efforts reiterés. 128-132
Il faut s'y occuper quelques heures par jour.
167
La fortifier. ..; 168
Nepoint s'inquieter lors-qu'el le n'est pas sensible
167
Les utilités de la presence de Dieu. 168. 179.&c.
I95'.&c.
' .'» Prt-
TABLE DES MATIERES. 717
Presence de Dieu.
Ëlle est d'un usage universel & suffisant à
tout. 73. &c.
Voici Contemplation.
Presence.de J. Christ à l'ame Contemplative»
* Ì47.&C.
Voiez Jésus Christ.
Preuve de la bonté de toute Oraison. Í41 . 542
Privations*
elles sont preferables aux jouissances durant cette
vie. 87
Voiez Croix, souffrances.
la Privation de l'union divine, est quelques fois
dispensée de Dieu. 579
Procedé ordinaire de Dieu envers les ames. 215"
Prophetes. Faux-Prophetes des derniers tems , &
de plusieurs sortes. 8-1 1
Purification des ames les plus avancées, par les pei
nes exterieures & interieures. 466-469
Rai
718 TABLE DES MATIERES.
R.
RAison humaine.
son arrogance a perdu la Religion. 67. &c.
son impuissance à tonnoître les choses divines.
29.34. 5'8.67.35'0. 5-80
ses pretextes specieux , & leur refutation. 38.&C
son usage legitime dans les choses divines. 61.
67
Raifonnemens.
Avis pour bien raisonner. 2Í9
les Raisonnemcns & les idées , ne font point ne
cessaires à la solide connoislance de Dieu.
217.&C.
Ravijfemens.
Les faux & les vrais ravissemens. 89
Faux Ravissement & fausse Quietude. 441.483.
497
En quoi consistent les vrais ravîssemens ; & leurs
effets &c. 481-487
11 en vient quelqucsfois hors de l'Oraison actuel
le. 480
Ravissement nommé Vol de PEsprit.
Ce que c'est , & ses admirables effets. 488--
490
Ravissement douloureux du desir de mourir
suivi d'un autre, qui fait consentir à vi
vre & à souffris. J12
Recueillement. 72
Reflexions inquiettes fur nos defauts.
Oa doit s'en defaire. 657
Regard universel de Dieu. 257.&C
Voiez Aile. Dieu tout pur.
Régies.
Regle infaillible pour connoître la voie du sa
lut.
TABLE DES MATIERES. 719
lut. « 12-16
Regles pour l'Oraifon actuelle. 320. &a
Relachement spirituel , combien il est dangereux.
278
Religion Chrétienne.
Perdue par l'arrogancc de la Raison. 67. etc.
Son solide. f4t
Renoncement à soi , & recueillement en Dieu : cc
sont la clef generale & facile de la vie spi
rituelle. 72
Repos.
Point de repos hors de la croix. 629
Repos & inaction de l'cntendcment. 443
Resignation. Son grand usage dans l'oraison. 304.
&c. 309.
Resolutions. Ily cn a de bonnes en apparence ;
mais qui font vaincs & qui viennent du De
mon. 462
Ressouvenir habituel de Dieu , subtil & tranquil-
le. 133.134.274,
Revelations. , .
Fausses revelations, & leurs marques. 92. &c.
Voici Grâces sensibles.
SAlut.
Règle infaillible pour connoitre la voie du
salut. 12-16
La contemplation est le chemin le plus court,
1e plus assuré & le plus parfait pour le salut.
181-184
Sfavans.
Leur eloignement de Dieu. 18-20. 218
Vanité & illusion de leurs études. 21-28. 32.
&c. 34.
1% Quels
?20 TABLE DES MATIERES.
Quels Sçavans , soit Predicateurs , soit Au
teurs, soit devots, sont impropres à la Con
templation. 174-177
— & en sont les adversaires. 239
Les Sçavans qui sont humbles & de bonne vo
lonté, sont éclairés de Dieu. 191
Sceau d: Dieu fur l'ame. 45'3
Secheresses , troubles &c.
Elles ont diverses causes. 419
Quelle ame est au dessus des secheresses. 53s
Voiez Tentations.
Sentimens de Dieu. II y en a qui sont delicieux
& penibles tout ensemble. 471
Silence.
C'est un caractère de la bonne Oraison. 84.
&c.
Les grands biens de cette Oraison-là. ibid.-%6
Simple yûe de Dieu & de ses attributs par la foi
dans la contemplation. Elle est preferable
à tous nos details. 164. &c. 261.
Voiez Foi.
Snufftir.
Sçavoir souffrir est la plus grande de toutes
les sciences. , 619
Souffrir vaut mieux ici que contempler, ibid.
Le desir de souffrir est le desir le plus parfait.
SIS
La marque qu'on souffre bien, est la. paix in
tellectuelle. .621
On doit souffrir ses propres defauts. 6y2.
< ' &c-
Suspension. Comment elle est ou n'est pas dans la
contemplation. 207--210
Systemes de Theologie, leurs defauts. 7.&C.
.' . T. Tan
TABLE DES MATIERES. 721
T.
T Aulere. Son conseil sur l'étude de la Theo
logie. 4 64. &c.
Tentations. p
Comment il faut se comporter dans les ten
tations. 284-287.417418
Croix de diverses tentations. 630
. les Tentations & les Secherefses , ne doivent
pas faire quitter la contemplation. 229--233
—— ni l'Oraison. 418.419
Theologie.
Systemes de Theologie, lenrs defauts. 7. &c.
Theologie Mystique. Injustice , ignorance &
fureur de ses adversaires. 97. &c. 239
Voiez Vie Mystique.
Tranquillité inalterable de l'ame & de tout ce
qui s'y passe.
Elle n'est que pour l'interieur. 542
Voiez Paix.
Transformation en Dieu. 5.8 1 — 584
Ste. Trinité'. Sa decouverte à l'ame. fis
Troubles. Voiez Secheresses.
V.
VErbe incarné. Son esprit & son but. Ses
effets. 584
Verité.
Ecole de la verité. 64-66
Verités & Vertus , se considerent plus utile
ment comme étant en Dieu & en J' Christ,
qu'en elles mémes. .335', ác;
Vertu solide. Elle est très rare. 621
Vie.
Deux vies à entretenir, les hommes n'ont foin
Zz a que
7ii TABLE DES MATIERES.
Vie.
que de la naturelle. J71
La bonne vie est necessaire à la contempla,-
tion. 187
Passer sa vif doucement : chose indigne d'ua
Chrétien. 620
Vie Chrétienne.
Tout y est necessairement & heureusement
plein de mortifications. 673- &c.
Vie Chrétienne & vie Mystique. Leur conve
nance & leur difference. 7f. 78. ioj
Vie de Grace.
Elle est pauvre & riche, basse & grande. J64
Ses excellences divines , ses proprietés &
ses effets admirables. 681. &c.
Vie Mystique.
Deux dispositions à elle. 77
Vie d'Oraison. Elle n'exclud point la vie acti
ve, m m'
Vie fans Oraison : c'est pure vanité. 306. &c.
3*3' &c«
Vie Spirituelle.
Se connoître soi même, est la premiere oc
cupation de la Vie Spirituelle. 409
* Sa clef generalc & facile , c'est le renonce-
cement à soi , & le recueillement en
Dieu. 7*
le Grand secret de la vie spirituelle. 302
Y vivre en aveugle. 6di
Vie Surhumaine. 5*60. yoo
Vie unitive, pratique &souffrante: Elleestpre-
fcrable à la Vie unitive Mystique & jouis
sante. 205'-299. 5'41
Vigilante. Elle est neceslâirc aux plus avancés.
4y6.4i8.j38
Vtsions. voiez Grâces sensibles.
Visions divines.
Les
TABLE D ES MATIERES. 723
Visions.
Les representatives (ou figuratives) de la
Sacrée Humanité de J. Christ. 5'04
—— Leurs marques & effets , qui les dis
tinguent des fausses. joó. foj.
Les tntelleéíuelles de l'humanité de J. Christ,
ou des Saiuts. 5*10
—— des secrets qu'on decouvre en Dieu
SIS
—— des ventés. fi6. fis.
—:— de là Très-sainte Trinité'. 5'25'. &c.
Visions intellectuelles , centrales , & d'u
nion permanente. f29
Vocation à la Contemplation. Ses signes. 178'171
Voie du Salut, voiez Salut.
Voix de Dieu qui appelle l'ame. 415*
Autre forte de voix de Dieu- 471
Voiez Parole.
Volonté.
C'est le principal fíege de Dieu & de ses ope-
rations. 370
Ses deux mouvemens , l'amour & la haine ,
bien menagés, font tout le devoir du Chré
tien. 6s9
Viie. Simple vûe de Dieu. 164.261
Vuiàe. voiez Aneantissement.
Union.
Diverses unions de Dieu à l'ame dans l'Orai-
fon. 369
Union de l'ame avec Jesus Christ par l'Euca-
riftie. 5'78. í8i.&c. 5'86-- 589
l'Union de conformité de nôtre volonté à
celle de Dieu , est necessaire à tous les Chré
tien*. 4Í9'-463
la Privation de l'union est quelquesfois de dis
pense divine. 5'79
Voiez Oraison.
Zz 3 Uni
724 TABLE DES MATIERES.
Universités St études. Leur grand defaut. 46.
&c.
Utilités tres insignes & tres salutaires de laCon-
templation. 171—173. 170—184. 266
Z.
Ele.
le Zelc de convertir & de secourir le pro
chain , n'est bien des fois qu'une paflìon
aveugle de l'amour propre. Í93'Í94
Zele illusoire & inquiet d'enseigner hors de
saison. 54s
Zele d'imitation , il est quelquesfois impur.
668
Zele trompeur d'une devotion superficielle.
42 j. &c.
t
F I N.
ÊRRA-
ERRATA.
F I N.
!