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Les pathologies du poumon

état des lieux

Insuffisance respiratoire
chronique et personne âgée
z L’insuffisance respiratoire chronique est une entité complexe, d’étiologie et de mécanismes DANIEL COBARZAN
physiopatologiques variés z Elle se caractérise principalement par la difficulté du système ventilatoire
à assurer une hématose correcte au repos, avec comme conséquence initiale la baisse de la
pression artérielle en oxygène z La prise en charge est adaptée à chaque étiologie et a pour objectif
de compenser la défaillance ventilatoire et d’assurer l’oxygénation de l’organisme.

Chronic respiratory failure and the elderly patient. Chronic respiratory failure is a complex entity
of varied etiology and physio-pathological mechanisms. It is mainly characterised by the respiratory
system’s difficulty in ensuring correct aeration at rest, resulting initially in insufficient oxygenation of
arterial blood. Treatment is adapted to each etiology and aims to compensate for respiratory failure
and to ensure the oxygenation of the organism.

L’ insuffisance respiratoire chronique (IRC) se


caractérise par l’impossibilité du système
ventilatoire à maintenir des échanges gazeux nor-
atteinte mécanique des voies aériennes ou de la
cage thoracique.
• Une altération des rapports ventilation-perfu-
MOTS-CLÉS
• Bronchodilatateur
maux. Il existe alors une hypoxémie, c’est-à-dire sion avec une ventilation alvéolaire défaillante en • Dyspnée d’effort
une baisse de la pression artérielle en oxygène certaines zones pulmonaires tout en conservant • Explorations
(PaO2), et parfois une hypercapnie correspon- une perfusion locale correcte localement (appe- respiratoires
dant à une élévation de la pression artérielle en lée effet shunt). Le mécanisme de réponse de fonctionnelles
CO2 ou pCO2 > 45 mmHg. La pression en oxy- l’organisme consiste en une majoration de la ven- • Hypoxémie
gène (pO2) normale pour un âge donné se définit tilation qui agit surtout dans les zones bien venti- • Oxygénothérapie
par la formule suivante : 111 - 0,3 x âge. lées. On observe dans ces situations, sur les gaz du • Réhabilitation
sang artériel, une hypoxémie avec une hypocap-
MÉCANISMES nie dans les stades initiaux, puis une hypercapnie KEYWORDS
plus tardivement dans la bronchopneumopathie
• Bronchodilator
Dans l’IRC, deux types de mécanismes peuvent chronique obstructive (BPCO) et dans l’asthme.
• Exertional dyspnea
être observés. • Des perturbations du transfert de l’oxygène de
• Functional respiratory
z L’IRC peut être imputable à une incapacité l’alvéole vers le sang capillaire, correspondant à explorations
de travail du “système de la pompe respira- des anomalies de la diffusion alvéolo-capillaire,
• Hypoxemia
toire”. Ce système est formé par les centres de font suite à l’altération de la membrane alvéolo-
• Oxygen therapy
commande cérébrale, les voies aériennes et les capillaire. Ce mécanisme est observé dans les pneu-
• Rehabilitation
effecteurs, c’est-à-dire la cage thoracique, le pou- mopathies interstitielles et dans l’emphysème.
mon, les muscles respiratoires et le diaphragme.
z L’IRC peut également être en rapport avec UNE CLASSIFICATION POSSIBLE
une incapacité du poumon à assurer les
échanges gazeux normaux. Dans ce cas, l’insuf- Selon le mécanisme de survenue
fisance d’organe s’explique par une atteinte du z S’il fallait classifier les IRC selon leur méca-
parenchyme pulmonaire. nisme d’apparition, il faudrait commencer par
z L’hypoxémie, c’est-à-dire la baisse du taux celles consécutives à l’atteinte du parenchyme
d’oxygène dans la circulation, que l’on retrouve pulmonaire, qui sont de loin les plus fréquentes.
dans l’IRC peut relever de plusieurs étiologies. Leurs étiologies comprennent la BPCO, l’asthme,
• Une hypoventilation alvéolaire est le résultat d’un les bronchectasies, les bronchiolites, les atteintes
épuisement des effecteurs (muscles respiratoires respiratoires de la mucoviscidose, les
accessoires, diaphragme), d’un affaiblissement pneumopathies interstitielles et le carcinome
de la commande centrale, ou encore d’une bronchopulmonaire.

© 2012 Publié par Elsevier Masson SAS


SOiNS GÉRONTOLOGIE - no 96 - juillet/août 2012 http://dx.doi.org/10.1016/j.sger.2012.05.002 31

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Les pathologies du poumon

z Une atteinte des effecteurs diaphragma- prolongée, on peut observer une cyanose faciale
tiques et musculaires respiratoires peut être et des muqueuses, et un aspect en “cuillère” des
responsable d’une IRC dans certains cas : les tétra- ongles,également appelé hippocratisme digital
plégies par section de la moelle cervicale, la sclé- (figure 1).
rose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie z L’expiration prolongée avec les lèvres pincées
de Charcot, la maladie de Parkinson, la myasthé- traduit l’obstruction bronchique. L’utilisation
nie, les dystrophies musculaires, la myasthénie et de la musculature respiratoire accessoire qui com-
la polyradiculonévrite aiguë de Guillain-Barré. prend les muscles scalène, sterno-cléïdo-mastoïdien
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z L’IRC peut être due à des anomalies de la et le diaphragme, avec creusement sus-claviculaire
paroi thoracique avec des perturbations de la et intercostal, montre la fatigue musculaire thora-
mécanique ventilatoire. Les étiologies les plus cique. La respiration au repos est souvent rapide,
fréquentes sont alors  le syndrome obésité – hypo- on parle de polypnée. Les phrases sont raccour-
ventilation (indice de masse corporelle > 30 kg/m² cies du fait de la dyspnée. Les patients insuffisants
et pCO2 > 45 mmHg) ; la cyphoscoliose ; le fibro- respiratoires chroniques sont pour la plupart
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thorax et les séquelles de thoracoplastie. dénutris et cachectiques à la suite de l’utilisation


z Enfin, l’IRC peut être imputable à des de leurs réserves musculaires périphériques
atteintes de la commande ventilatoire comme comme provision énergétique afin de compenser
Figure 1. Cas d’hippocratisme dans le syndrome d’apnées centrales du som- l’insuffisance ventilatoire chronique.
digital.
meil, les AVC et les tumeurs du tronc cérébral. z Lorsque la résistance opposée au cœur droit
par le poumon malade dépasse la capacité
Selon le statut fonctionnel respiratoire d’adaptation du cœur, les signes d’insuffisance
Les IRC peuvent être classifiées d’un point de vue cardiaque droite et d’hypertension artérielle pulmo-
fonctionnel respiratoire. naire (HTAP) apparaissent, comme la turgescence
z On parle alors d’IRC obstructive, restrictive ou des veines jugulaires, le reflux hépato-jugulaire et
mixte lorsque les deux sont associés. Une IRC les œdèmes des membres inférieurs. Le thorax est
obstructive s’explique par une réduction du calibre parfois distendu chez les patients atteints de
des voies aériennes comme il peut être observé BPCO, avec un élargissement des espaces inter-
dans l’asthme, la BPCO ou la dilatation des costaux et un aspect de thorax en entonnoir.
bronches (DDB). Une IRC restrictive s’explique À l’auscultation, on peut constater la diminution
par une diminution de la surface de contact entre du murmure vésiculaire révélateur de l’existence
l’air et l’hémoglobine, ou par un épaississement d’un emphysème, des râles bronchiques ou des
de la membrane alvéolo-capillaire comme cela crépitants en faveur d’une fibrose pulmonaire.
peut être observé dans les déformations thora- L’hypoxémie et l’hypercapnie sont responsables
ciques ou les pneumopathies interstitielles. de troubles de l’attention, d’un ralentissement
intellectuel et d’une somnolence diurne.
LA CLINIQUE
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Toute IRC s’accompagne d’une dyspnée à l’effort
qui peut être classifiée selon l’échelle de la New z La numération formule sanguine (NFS) met
York Heart Association (NYHA)qui comporte souvent en évidence l’existence d’une polyglobu-
quatre stades : lie se traduisant par un taux d’hématocrite supé-
• stade 1 : pas de limitation de l’activité physique ; rieur à 45 %, et conséquence de l’hypoxémie
• stade 2 : dyspnée d’effort à deux étages ; chronique.
• stade 3 : dyspnée lors des efforts simples comme z La radiographie du thorax trouve chez les
la marche en terrain plat ou la toilette ; patients atteints de BPCO une distension thora-
• stade 4 : dyspnée permanente au repos. cique avec un aplatissement des coupoles
La dyspnée peut être soulagée en position assise diaphragmatiques, une horizontalisation des
ou en levant le tronc avec l’aide d’oreillers, on côtes, une raréfaction de la vascularisation pul-
parle dans ce cas d’orthopnée. Ce symptôme monaire avec une hyperclarté. Il peut exister des
représente également un signe en faveur d’une signes d’HTAP avec augmentation du calibre des
insuffisance cardiaque gauche associée. artères pulmonaires (celle de gauche de plus de
La toux et l’expectoration chroniques peuvent 18 mm) et hypertrophie du ventricule droit.
précéder l’installation de la dyspnée d’effort. z Le scanner thoracique permet, lui, de recueillir
À l’inspection, en cas d’hypoxémie ancienne et davantage d’informations, notamment celles qui

32 SOiNS GÉRONTOLOGIE - no 96 - juillet/août 2012

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Les pathologies du poumon

concernent l’état du parenchyme pulmonaire des débits, mais leur maniement est rendu délicat
(figure 2). par leurs effets indésirables (tachycardie, cépha-
POUR EN SAVOIR PLUS
z L’électrocardiogramme (ECG) met en évidence lées, agitation). • Camus P. Pneumo clinique.
Paris: Margaux Orange; 1999.
des signes du retentissement sur le ventricule z L’utilisation des corticoïdes par voie géné-
459 p.
droit de l’hypoxémie avec HTAP consécutive. On rale est limitée aux exacerbations spastiques de • Chrétien J, Marsac J.
retrouve un bloc de branche droit et une hyper- la BPCO, et à une durée de dix jours. Pneumologie. Paris: Masson;
trophie ventriculaire et auriculaire droite. z L’oxygénothérapie au long cours, 24h/24, et 1990. 539 p.
• Huchon G, Roche N.
L’échographie cardiaque peut dépister une à faible débit (le plus souvent < 3 L/min afin d’évi- Bronchopneumopathies
HTAP (pression artérielle pulmonaire ou PAP ter l’hypercapnie) est recommandée si la PaO2 en chroniques obstructives. Paris:
moyenne > 25 mmHg) avec dilatation des cavités air ambiant est < 55 mmHg. Les autres indications Margaux Orange; 2003. 800 p.
droites et parfois ouverture du foramen ovale. de l’oxygénothérapie au long cours sont l’hypoxé-
z Les explorations fonctionnelles respira- mie entre 55-60 mmHg accompagnée par une
toires (EFR) identifient dans les insuffisances res- désaturation nocturne, une polyglobulie ou des
piratoires obstructives une baisse des débits signes de cœur pulmonaire chronique. Pour que
(volume expiratoire maximum seconde-VEMS et l’oxygénothérapie au long cours soit efficace, il
rapport VEMS/capacité vitale-CV)(VEMS < 80 % faut l’utiliser au moins 16 heures sur 24 heures.

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et rapport VEMS/CV < 70 % ) avec distension si z La ventilation non invasive (VNI) est recom-
BPCO (augmentation de la capacité pulmonaire mandée dans les BPCO avancées avec existence
totale et du volume résiduel). Dans le trouble d’une hypercapnie majeure (PaCO2 > 50 mmHg), Figure 2. Coupe de scanner
restrictif, les volumes diminuent (capacité vitale, mal tolérée, malgré un traitement optimal, sur- thoracique, identification
de nombreuses bulles
capacité pulmonaire totale), le rapport VEMS/ tout s’il y a un syndrome d’apnées du sommeil d’emphysème.
CV est normal et la diffusion de l’oxyde de car- associé. La ventilation se fait la nuit, si possible,
bone (DLCO) baisse. La mesure des gaz du sang avec deux niveaux de pression (Bilevel Positive
permet la quantification de l’hypoxémie, puis de Airway Pressure, BiPAP).
l’hypercapnie et du degré de compensation méta- z Le traitement antibiotique durant les exacerba-
bolique de l’hypercapnie (réserve alcaline et pH) tions de BPCO sur surinfection bronchique (si au
aux stades avancés de l’IRC. moins deux des quatre critères d’Anthonisen de
surinfection bronchique sont présents : la fièvre,
PRINCIPES DU TRAITEMENT une expectoration plus abondante et/ou plus
sale, une majoration de la dyspnée ) est d’une
z Le sevrage tabagique est le meilleur médica- durée de sept à dix jours et fait appel en première
ment en cas de BPCO post-tabagique. Il permet intention à l’Augmentin® ou à la Pyostacine®.
de ralentir la baisse annuelle du VEMS. z Les patients doivent bénéficier d’une vacci-
z Le traitement broncho-dilatateur est recom- nation antigrippale et contre le pneumocoque.
mandé comme traitement de première intention z Des programmes de réhabilitation pulmo-
dans les insuffisances respiratoires obstructives naire d’une durée de six à huit semaines, incluant
avec un trouble obstructif léger ou modéré, c’est- des séances de kinésithérapie, de soutien psycho-
à-dire avec un VEMS > 50 %. On privilégie, soit les logique, d’entraînement à l’effort et de conseil
bêta-2 adrénergiques de longue durée d’action diététique permettent d’améliorer la perfor-
(formoterol, salmeterol) en deux administrations mance à l’exercice des patients atteints de BPCO.
quotidiennes, soit les anticholinergiques (ipratro-
pium, oxitropium) qui semblent en plus agir sur CONCLUSION Déclaration d’intérêts :
la distension thoracique. Les deux sont délivrés l’auteur déclare ne pas
sous forme inhalée. Les moyens thérapeutiques spécifiques liés à la avoir de conflit d’intérêts
z Les corticoïdes inhalés sont à prescrire en cas prise en charge de l’IRC sont assez limités mais en relation avec cet article.
de trouble obstructif sévère (VEMS < 50 %). On peuvent améliorer le confort respiratoire. L’ob-
dispose aujourd’hui d’associations fixes bêta-2 jectif est de limiter le nombre de décompensa- L’AUTEUR
adrénergiques + corticoïdes inhalés (Sérétide®, tions respiratoires aiguës et de ralentir la Daniel Cobarzan,
Symbicort®) recommandées en cas d’obstruction dégradation respiratoire fonctionnelle. La pro- médecin,
sévère. Elles limitent le nombre des exacerbations phylaxie des épisodes infectieux, par arrêt du service de pneumologie,
CHU Ambroise-Paré,
de BPCO et la baisse annuelle du VEMS. tabagisme, vaccination, et le traitement anti-
AP-HP,
z Les bases xanthiques (théophylline), par voie biotique des épisodes de surinfection bronchique Boulogne-Billancourt
orale ou intraveineuse, ont un effet bronchodila- jouent un rôle important. n (92100)
tateur et permettent l’amélioration de la dyspnée et daniel.cobarzan@apr.aphp.fr

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