Radioscopie des parcs

Contribution
Edition du Centre - ISSN IIII - 0074
Par Dr M. Betrouni (P. 8, 9 et 10)

nationaux en Algérie

Sommet de l’Alliance
ILS SE RÉUNIRONT AU PALAIS DU GOUVERNEMENT

présidentielle aujourd’hui
l Le Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique, le RND, Ahmed Ouyahia, reçoit aujourd’hui, dans
l’après-midi, au palais du Gouvernement, ses trois partenaires de l’Alliance présidentielle, à savoir le secrétaire général du Front de libération
nationale, Djamel Ould-Abbès, le président du Mouvement populaire algérien, Amara Benyounès, et le président du parti TAJ, Amar Ghoul.
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Photos : DR

Penser à une Pas plus de

GESTION INTÉGRÉE DES DÉCHETS MÉDECINE GÉNÉRALE EN ALGÉRIE

stratégie pour 2035 4 minutes en

l La présentation de l’étude sur la «Mission 2 de la stratégie nationale de la gestion intégrée à
l’horizon 2035», appuyée par l’Union européenne, a fait l’objet d’une rencontre samedi à Annaba.
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consultation !
l Une étude évaluative des enquêtes sur le bon usage du médicament en Algérie effectuée par le
Centre national de pharmacovigilance et de la matériovigilance (CNPM ) relève que la durée
moyenne de la consultation de médecine générale au niveau des unités de soins de base
(polycliniques et centres de santé) est de 4 minutes 46 secondes. PAGE 5

LUNDI 22 OCTOBRE 2018 - 12 SAFAR 1440 - N° 8542 - PRIX 20 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58
 DIGOUTAGE

Bye-bye Monsieur le Président !

Par Arris Touffan

P ERISCOOP
Qui contrôle les stocks de médicaments ?
Soirperiscoop@yahoo.fr

Lundi 22 octobre 2018 - Page 2

Saïd Bouhadja, le président de
l’Assemblée nationale populaire, doit
avoir appris en quelques jours que le sys -
tème, dont il était un pivot, est impi-
toyable. Je ne sais quelle vis il a desser -
rée, et il se voit éjecté comme la vis
elle-même. Ce n’est même pas une ques -
tion de fusible qui saute avec son appro - La Direction générale de la pharmacie au ministère de la Santé affirme
bation à la place du compteur lui-même. signer des programmes d’importation de médicaments aux opérateurs
Bye+Bye donc Monsieur le Président, après avoir été renseignée de l’état de stocks de ces derniers à travers
vous qui pourrez, dans ce pays des des contrôles périodiques.
miracles, revenir un jour, qui sait. Y en a De leur côté, les opérateurs sont dans l’obligation de déclarer
bien qui sont quatre, cinq fois ministre
mensuellement leur état de stocks. Cependant, les opérateurs en
sous le même règne et même Premier
ministre.
pharmacie affirment qu’aucun contrôle n’est effectué par le
ministère de la Santé pour enregistrer l’état réel des stocks, avant

Application pour l’environnement Malgré l’instruction de Benghabrit

A. T.
digoutagesoir@yahoo.fr de signer les programmes, ni après d’ailleurs.

Le minis tère de En plus des directeurs des établissements scolaires,

l’Envir onnem ent va lancer , à la ministre de l’Education nationale a instruit les
partir du mois de novem bre, inspecteurs de l’éducation de recevoir et de s’occuper
une applic ation pour
des préoccupations des parents d’élèves.
smart phone . Cette derniè re
n Or, sur le terrain, des parents galèrent pour avoir
perme ttra à tout citoye
es de même un entretien avec le directeur d’une école.
d’aler ter les servic
Pourtant, la réception des parents d’élèves est
l’envir onnem ent sur tout
ou incide nt parmi les critères établis par la ministre de l’Education
acte
nuisib le à dans l’évaluation des directeurs et des
l’envir onnem ent. inspecteurs.

c Un jour, un sondage Le dessin de Karim

Pensez-vous que l’administration locale a fait des

progrès en matière de lutte contre la bureaucratie ?
OUI NON Sans opinion

Pensez-vous que le stade de Baraki sera livré

avant la fin janvier 2019 ?
Résultat
Oui : Non : Sans opinion :
7,69% 78,38% 13,97%

D’une agression à l’autre !

SO
OI T D
DI T E N
N P
PAAS S A
AN T
T Par Malika Boussouf
malikaboussouf@yahoo.fr

O
uld Abbès à Constantine aurait
pu s’inquiéter du sort fait aux
femmes lynchées au lieu de
continuer à vendre un 5 e mandat qui
n’avait pas besoin de lui pour gagner
quelque sympathie. Et je ne doute pas
qu’il en aurait même été félicité.
Une professeure de droit tunisienne,
très engagée, dans son pays, dans la
lutte pour l’égalité entre les hommes et
les femmes et contre les violences qui
leur sont faites, m’a confié un jour qu’el-
le avait eu une vie tout à fait épanouie
sur les plans amoureux et affectif et que
là où cela s’était compliqué, c’était dans
la vie domestique parce que «souvent
ces hommes qui vous aiment pour votre
intelligence, votre charisme et même
pour votre caractère vous dénigrent par
la suite pour les mêmes raisons avant
de passer aux coups», m’a-t-elle ajouté.
J’ai trouvé dommage que les choses
aient mal tourné pour mon amie.
Mais pourquoi en même temps n’ai-
je pas été étonnée que des relations
conjugales au départ épanouies puis-
sent voler en éclats lorsque la tension
s’installe durablement dans le couple ?
Il y a celles qui se défendent et celles
qui prennent conscience, auprès d’asso-
ciations qui aident les victimes à réparer
leurs blessures et à réagir, qu’une autre
vie est possible et qu’il suffit de rompre
avec les mentalités qui dictent de subir
sans se révolter pour changer le cours
de la leur. Souvent, lorsqu’une femme
prend des coups et que le voisinage
l’entend crier, il ne réagit pas.
Le prétexte invoqué est que cela relè-
ve de la sphère familiale et que l’on n’a
pas à s’immiscer dans les affaires de
couple. En privé, les hommes s’arrogent
le droit de massacrer leur conjointe,
assurés qu’ils sont que rien ne viendra
troubler ce besoin irrépressible dont ils
affirment ne pas comprendre l’origine pourquoi, elle, elle le sait.» Toutes les
lorsqu’ils sont convoqués chez le juge brutes converties en redresseurs de
d’instruction. Il suffit juste pour les vic- torts flattent ce genre de déviances. Des
times qu’elles se décident à en finir avec écarts cultivés par des mâles en rut,
un droit défendu par leurs tortionnaires. mais pas pour les bonnes raisons.
«Bats ta femme. Si tu ne sais pas M. B.
 3
Le Soir
d’Algérie Actualité

Sommet de l’Alliance
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

Histoires
Constances ILS SE RÉUNIRONT AU PALAIS DU GOUVERNEMENT

ordinaires
Slimane Laouari
présidentielle aujourd’hui
Le Premier ministre et secrétaire général du
Rassemblement national démocratique, le RND,
laouarisliman@gmail.com

Ahmed Ouyahia, reçoit aujourd’hui, dans l’après-

Est-ce qu’il y a une vie en
dehors de l’APN et ses
cadenas, loin d’Ould-Abbès et
ses mensonges historiques, à
l’écart d’Ouyahia et ses
mauvaises certitudes, derrière
Louisa et sa fantasmagorique
constituante, Salima Ghezali et son
exclusion, à mille lieues de Benyounès
avec ses costumes retouchés et en retrait
de Bouhadja héroïque à son corps
défendant ? Oui, il y a de petites histoires
ordinaires dans une vie compliquée.
Tenez, l’autre fois au marché, il y avait un
bonhomme devant un étal de légumes. Le
monsieur prend un sac en plastique et
entreprend, avec une incroyable
midi, au palais du Gouvernement, ses trois parte-
naires de l’Alliance présidentielle, à savoir le secré-
taire général du Front de libération nationale,
Djamel Ould-Abbès, le président du Mouvement
populaire algérien, Amara Benyounès, et le prési-
dent du parti TAJ, Amar Ghoul.
Kamel Amarni - Alger (Le depuis le début de toute cette
Soir) - Cette rencontre au affaire au niveau de
sommet des partis de l’Assemblée, le 26 septembre
l’Alliance présidentielle a pour dernier, tant au niveau des
ordre du jour officiel «l’avant- états-majors des partis que
projet de la loi de finances de leurs groupes parlemen-
pour 2019». Exactement taires respectifs, n’auront
comme c’était le cas fin 2017 aucun mal à s’entendre sur
concernant la loi de finances l’identité du futur président de

assurance, à choisir une par une ses
tomates. «Yaou ! », a vociféré le
marchand, «vous vous croyez où, mon
frère ? Au marché de Paris ? Remettez la
marchandise d’où vous l’avez prise, s’il
vous plaît, si vous voulez acheter quelque
chose, c’est moi qui vais vous servir ! » Le
bonhomme a dit que, finalement, il ne
voulait rien. Il a dit au revoir avec une
pointe d’ironie mal cachée et s’en est allé.
Il a quand même tiré son baroud
d’honneur, puisqu’il a abandonné le sac
sans remettre les tomates d’où il les a
prises. Il tombe d’où, celui-là ?
L’autre fois dans un restaurant, un autre
bonhomme en compagnie de ses amis
demande une bouteille de vin. Le serveur
la ramène, l’ouvre en en faisant un peu
trop dans le rituel, demande aux clients
lequel d’entre eux veut goûter, verse une
petite rasade dans le verre de celui qu’on
lui a désigné et attend, la bouteille
toujours à la main, la petite courbette
exagérée. «Il est un peu aigre, vous nous
donnez une autre bouteille, s’il vous plaît»,
complémentaire pour 2018,
les quatre partis de l’Alliance
qui ne se sont plus réunis à ce
niveau depuis, devront arrêter
une position commune,
qu’adopteront l’ensemble de
leurs députés respectifs à
l’Assemblée populaire natio-
nale, tant au niveau de la
Commission des finances,
lors des débats que, bien sûr,
à l’occasion de la séance du
vote dudit projet de loi.
Ceci étant, ce sommet de
l’Alliance n’aura pas que la loi
de finances pour 2019
comme sujet de préoccupa-
tion. Evidemment, l’affaire
Bouhadja occupera une
bonne partie des discussions
entre le quatuor qui dirige
l’Alliance.
Le FLN, le RND, le MPA et
le TAJ qui ont fait montre
l’APN, dès lors que, comme
pour la décision de destituer
Saïd Bouhadja, le choix de
son successeur sera tranché
par Abdelaziz Bouteflika.
Un «candidat unique» qu’il
s’agira de plébisciter lors de la
séance plénière spéciale de
l’Assemblée devant intervenir
après-demain mercredi.
L’Alliance présidentielle aura
d’ailleurs, paradoxalement,
trouvé en cette affaire
Bouhadja l’occasion de se
réconcilier et de se reconsti-
tuer ! Mis à part, en effet, des
rencontres bilatérales régu-
lières entre les deux respon-
sables des deux principaux
partis, Ould-Abbès et
Ouyahia, cela fait des mois
que les «Quatre» ne se sont
pas réunis ensemble.
Le «front populaire solide»
de Amara Benyounès, seul à
ne pas encore s’exprimer
publiquement sur le cinquiè-
me mandat de Abdelaziz
Bouteflika, en sont les raisons
principales. Il faut rappeler, en
effet, que le FLN, le RND et le
TAJ ont officiellement exprimé
leur soutien au candidat
Abdelaziz Bouteflika en prévi-
sion de la présidentielle d’avril
2019.
«Nous avons déjà eu à
exprimer publiquement notre
soutien à la candidature de
Abdelaziz Bouteflika pour la
prochaine élection présiden-
tielle», ira jusqu’à dire Ahmed
Ouyahia lors de sa dernière
conférence de presse, tenue
le 6 octobre dernier à Zeralda
en marge d’une activité du
Photo : DR
pour rappel également, était
programmée, essentielle-
ment, pour permettre au
Premier ministre de signifier
«sa fin de mission» à Saïd
Bouhadja et de lancer deux
autres messages en direction
de l’opinion nationale et inter-
nationale : «Pas de dissolu-
tion de l’Assemblée» et «pas
de report de la présidentielle
qui se tiendra dans ses délais,
en avril 2019».
Deux annonces phares
que Ouyahia ne pouvait faire
sans en avoir été autorisé,
voire chargé de le faire, par
Abdelaziz Bouteflika lui-
même, étant deux préroga-
tives exclusivement réservées
au président de la
République…

La direction du FFS poursuit sa purge

a tranché le «goûteur». Le serveur
rétorque, du coup un peu moins
sympathique : je vais voir avec le patron,
je ne vous promets rien. Le patron arrive,
jure que sa piquette est succulente,
insinue que son client ne connaît rien au
vin et consent quand même à changer la
bouteille. On n’a pas idée, non seulement
on lui donne à… goûter mais, en plus, il
refuse la bouteille.
Il tombe d’où, celui-là ? L’autre fois dans
un taxi, un passager agacé par le
programme musical du chauffeur demande
gentiment et timidement s’il ne peut pas
arrêter ça ou du moins diminuer le volume
du son, lancé à fond les décibels.
Le «taxieur», comme on dit chez nous,
rétorque sans prendre de gants : «Ecoute
mon frère, tu dois descendre de ce
véhicule dans 20 minutes. Moi, j’y suis
depuis ce matin et j’y resterai jusqu’au
soir. Et encore, je ne travaille plus la nuit,
parce qu’à partir d’une certaine heure, on
n’embarque que des soulards. Alors
laissez-moi me déstresser avec ma
d’une solidarité sans faille ainsi que la position du MPA RND. Une conférence qui, K. A.
INSENSIBLE À L’APPEL DE LA FAMILLE D’AÏT-AHMED
Le fameux cabinet noir du reculer l’équipe à Laskri. En effet, la
FFS n’aurait jamais eu la vie direction du FFS a été insensible à l’ap-
pel des enfants de Dda L’hocine et sa
longue comme la sienne s’il
veuve la veille du conseil national tenu
n’avait pas des tentacules à avant vendredi dernier à huis clos. Un
tous les niveaux de responsabi-
appel à travers lequel ils ont exprimé
lité du parti. leur entière solidarité avec Salima
M. Kebci - Alger (Le Soir) - La direc- Ghezali, Chafaâ Bouaïche, Abderrezak
tion nationale du FFS semble décidée à Zemouri et Soraya Louz, touchés par
aller au bout de son option de démanteler des mesures disciplinaires.
complètement et dans ses moindres ten- La famille Aït Ahmed, qui s’est dite
tacules, le fameux cabinet noir qui régen- «inquiète du sort qui sera réservé pour
tait la vie du doyen des partis de l’opposi- Hamou Didouche, Hacène Ferli, Hakim
tion. Car, l’équipe à Laskri semble Kridi, Chafaâ Aguenihanai, le sénateur
consciente que ce démantèlement ne Hocine Haroun, …» considère «l’éven-
saurait se suffire de la mise à l’écart de la tuelle radiation de Salima Ghezali comme
seule et unique structure centrale incar- un désaveu de Hocine Aït Ahmed dans un
Photo : Samir Sid

musique.» Sans lui donner le temps de
répliquer, il continue : «Je ne sais pas si
vous vivez dans ce pays mais,
apparemment, non. Et je vous vois venir :
dites-moi que vous n’avez que des billets
de deux mille, que je ne peux pas prendre
d’autres passagers sur votre route et que
je vais vous déposer devant votre
immeuble. Arrêtez de rêver, mon frère,
vous n’êtes pas au Maroc» !
Une autre fois, on vous racontera d’autres
histoires ordinaires d’une vie compliquée.
C’est loin des «autres», puisqu’ils ne
fréquentent pas les mêmes endroits que
nous. Ce n’est pas forcément plus gai
mais c’est au moins plus vrai.
S. L.
née par les frères Baloul. C’est que ces
derniers ne désespèrent pas de reprendre
les choses en main, conscients, eux éga-
lement que leur défaite, le 20 avril écoulé,
à l’occasion du congrès extraordinaire du
parti, était le fruit d’un rapport de forces
qui était en leur défaveur et qu’il faudra,
pour ce faire, inverser.
Ce pourquoi et dans l’optique de
réduire pour ne pas dire éliminer leur
influence que Ali Laskri et son équipe se
sont mis, aussitôt les rênes du parti
entre leurs mains, à procéder à l’élimina-
tion en bonne et due forme de toute
trace pouvant évoquer le cabinet noir
dont tout le monde parlait mais que per-
sonne n’a reconnu que le jour de son
amère et cinglante défaite.
Ali Laskri.
Certes, le coordinateur de l’instance
présidentielle du FFS a pris le minutieux
soin d’«emballer» sa stratégie à travers
le slogan d’«assainissement démocra-
tique» et de «restitution du parti à ses
militants», mais tout indique que la
démarche sent la purge de tous ceux
connus ou soupçonnés d’être à la solde
du défunt cabinet noir.
Et même l’implication de la propre
famille du défunt chef charismatique
Hocine Aït-Ahmed n’a pas été pour faire
reniement des valeurs, principes et fonda-
mentaux de Hocine Aït Ahmed au sein du
FFS».
Seulement, la députée d’Alger ne
semble point bénéficier de cet appel puis-
qu’elle s’est vu signifier sa radiation des
rangs du parti tout comme son pair Chafaâ
Bouaïche suspendu pour six mois.
Plus que cela, l’ex-chargé à la commu-
nication du parti vient d’être suspendu de
toute activité organique avant sa compa-
rution prochainement par-devant la com-
mission de médiation et de règlement des
conflits. Et la liste des indésirables est
encore longue puisqu’elle comprendrait
d’autres cadres dont, dit-on, deux députés
et une élue locale d’Alger.
M. K.
 4
Le Soir

Penser à une stratégie pour 2035

d’Algérie Actualité Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

GESTION INTÉGRÉE DES DÉCHETS

La présentation de l’étude sur la «Mission 2 de la stra- enregistrés, force est de constater que d’assurer l’engagement de l’Algérie l’environnement, l’élaboration d’un
tégie nationale de la gestion intégrée à l’horizon 2035», la gestion actuelle des déchets pré- dans les objectifs du développement plan de wilaya dans la stratégie de
sente beaucoup d’insuffisances, défi- durable, d’une part, et de se confor- prise en charge de l’environnement et
appuyée par l’Union européenne, a fait l’objet d’une ren- cience dans le domaine financier et mer au nouveau modèle économique d’un autre pour la formation, la sup-
contre samedi à Annaba. économique, carences dans l’usage pour l’instauration des équilibres pression des décharges sauvages...
Présidée par le wali Toufik de diagnostic de ce secteur de l’envi- des aspects juridique et institutionnel, financiers d’autre part.» Le même expert a plaidé pour l’ac-
Mezhoud et animée par Karima Dafi, ronnement qu’est la gestion intégrée négligence dans la communication et Intervenant au cours du débat qui croissement du rôle du secteur privé
cheffe du projet, Dr Chérif Arif, chef des déchets. C’est ce qui fut débattu risques de santé d’environnement dus a fait suite à la présentation du rap- et l’inciter à créer quelque 30 000
d’équipe du projet, et Mateo Garcia tout au long de la rencontre avec des à une infrastructure inadéquate. Cette port, plusieurs participants, dont des emplois directs qui généreront
situation pourrait s’aggraver dans le élus communaux, chefs de daïra et quelque 70 000 emplois indirects liés
Prieto, spécialiste de la communica- interventions pertinentes. Notamment
futur à cause des évolutions écono- d’entreprises, ont invité le gouverne- à la gestion des déchets. De même
tion, la rencontre a regroupé les direc- celles sur l’assainissement qui souffre
miques et sociales.» ment à «prendre des mesures qu’il est attendu une réduction des
teurs des structures étatiques et pri- depuis longtemps de déficits d’inves-
La question du profil des déchets à urgentes» et élever au rang de priorité émissions nettes de GES de 45 mil-
vées des wilayas de l’est du pays tissement, d’une instabilité institution-
enregistrer à l’horizon 2035 a été éga- la question de la gestion intégrée des lions de tonnes équivalents à CO².
autour de la préparation de la mise en nelle entraînant des insuffisances Ce gain environnemental équivaut
lement soulevée. Elle porte sur six déchets. Beaucoup ont plaidé la mise
pratique efficiente de la stratégie notoires d’infrastructures et d’équipe- points dont le plus important est, sans en place d’initiatives de la part des en termes économiques à environ 150
nationale de la gestion intégrée des ments adéquats pour la gestion et l’éli- conteste, l’insuffisance des recettes autorités. milliards DA (1,3 milliard de dollars)
déchets. C’est dans ce sens que le mination des déchets. générées par la taxe annuelle d’enlè- L’expert dépêché d’Alger a soulevé d’économie. La prochaine rencontre
wali a axé son discours d’ouverture. Il C’est ce que d’ailleurs confirme la vement des ordures ménagères plusieurs points importants de la ges- sur la présentation et les discussions
devait insister sur les enjeux que lais- teneur du résumé analytique élaboré (TEOM). Et comme pour bien se faire tion intégrée des déchets, tels les de la stratégie nationale de la gestion
se apparaître la gestion des déchets par les services du ministère de comprendre, l’expert précise : investissements dans la filière du recy- intégrée à l’horizon 2035 se tiendra à
pour un développement durable. l’Environnement et des Energies «Devant ce paysage inquiétant, des clage, l’élaboration d’un cahier des Alger, avant celles d’Oran et Ouargla
En fait, la déclaration du wali est renouvelables. Celui-ci précise dans changements structurels dans la ges- charges de collecte des déchets, la pour les wilayas du Sud.
un véritable état des lieux aux allures son introduction : «Malgré les acquis tion des déchets sont impératifs afin mise en place d’un fonds national de A. Bouacha

Les étudiants contestent

LE MINISTRE DE LA INSCRIPTIONS AU MASTER À ORAN

«les choix incohérents» de

COMMUNICATION À PROPOS

«La corporation
DES JOURNALISTES :

la plateforme numérique
doit s’organiser» Après une contestation due à des rejets de candida-
tures lors des inscriptions au master 1 pour différentes
la solution réside dans la vérification
des relevés de notes, mais on nous
Le ministre de la Communication, Djamel Kaouane,
filières, via la nouvelle plateforme numérique Progress,
dira que cela nécessitera beaucoup
plaide pour que la corporation journalistique s’organi- de personnel qui devra être mobili-
pour lesquels des recours ont été introduits, cette fois-ci
se, se constitue en une force interlocutrice, autant avec
sé, chose qui est impossible».
ce sont les choix «imposés sans arguments plausibles ni Beaucoup soulèvent un autre pro-
le pouvoir politique qu’avec la société civile. En effet, il logique en nous inscrivant dans des choix autres que blème à savoir que cette plateforme
est notoirement connu que le syndicat des journalistes ceux pour lesquels nous avons postulé et surtout pour
oriente bon nombre d’entre eux en
est quasi inactif. lesquels nous avons la moyenne pour y accéder. Pour
spécialité banque islamique. Pour ces
étudiants, une seule explication, c’est
Nedjma Merabet - Alger (Le Soir) - C’est à la veille de la Journée natio-
nale de la presse, aujourd’hui, que le ministre est intervenu sur les ondes de voir d’autres postulants avec une moyenne moindre être que «ces classes de banque isla-
la Chaîne III, dans l’émission «L’invité de la rédaction», consacrée à la ques- acceptés dans leur premier choix». mique sont vides, personne ne veut
s’y orienter sachant qu’il n’y a aucun
tion de la presse.
Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - au contraire, nous pouvons prétendre à débouché».
Le ministre a réitéré ses amitiés à l’égard de toute la profession, profitant
Hier, ils étaient plusieurs étudiants y être inscrits ayant la moyenne et le Souvent critiquée depuis sa mise
de l’occasion pour faire passer un message utile voire urgent en ces temps
déçus, relevant des départements niveau. Un bug ? Une intervention ? en ligne, cette plateforme numé-
troubles.
des sciences commerciales, finances Qu’on nous explique !». Parmi les rique trouve toutefois un défenseur,
Il n’a pas manqué effectivement de souligner la gravité et l’importance du
et comptabilité, les langues (anglais), explications qui circulent à l’université le ministère de l’Enseignement
développement de «l’information alternative», souvent initiée par des non-
et de la Faculté de droit, à se rassem- de Belgaïd, justement concernant ces supérieur qui a estimé tout récem-
professionnels dans l’océan trouble que constitue la Toile. Selon lui, les
bler devant le rectorat de l’université. répartitions des choix par la platefor- ment par le biais d’un communiqué
«fake news» et autres manipulations de l’information proliférant sur la Toile
Tous (tes) semblaient perdus, mais me, l’on nous dira que lors «des ins- que les inscriptions pour l’accès à la
sont une menace pour la profession, autant que pour la cohésion sociale.
surtout déterminés (es) à exiger criptions sur la plateforme, certains 1re année master et doctorat n’ont
Les journalistes et patrons de presse doivent prendre la mesure de ce bou-
qu’on leur explique une seule chose étudiants ont gonflé leurs notes et souffert d’aucune incohérence. Une
leversement international, et s’impliquer davantage pour regagner leur place
«sur quels critères nous a-t-on orien- aucune vérification n’a été faite et, méthode que le département de
de producteurs d’information. Il regrette à ce sujet les déboires de certaines
tés vers des choix qui n’ont rien à voir ainsi, la plateforme les a inscrits dans Hadjar estime être le garant du prin-
rédactions qui abandonnent encore leurs journalistes à de piteuses condi-
avec nos licences, nos études et leur leur premier choix alors que concrète- cipe de transparence et d’équité.
tions de travail, certains ne les déclarant même pas à la Sécurité sociale,
suite logique, pour nous retrouver ment, ils n’ont pas la moyenne requi- Pour ces étudiants que nous avons
phénomène peu étonnant étant donné le nombre incroyable de titres de
dans des choix qui n’auront aucun se contrairement à ceux qui ont juste- rencontrés hier, dans leurs cas, ils
journaux recensés, malgré la disparition d’une soixantaine d’entre eux
débouché professionnel et, encore ment cette moyenne et se retrouvent n’y voient aucune transparence ni
récemment. A ce propos, le ministre nous assure que la constitution d’une
moins, qui valoriseront tout ce que pénalisés et orientés vers des choix équité et comptent se regrouper
Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) est en très bonne voie.
nous avons étudié auparavant?». en totale inadéquation avec leurs puisqu’ils estiment être assez nom-
Ne se privant pas de pointer du doigt les contenus violents ou indécents
Les contestataires reprochent éga- études et/ou aspirations pour la suite breux à avoir subi ces choix impo-
de certains programmes télévisés, notamment durant le Ramadhan, il nous
lement à cette plateforme numérique du cursus». sés et injustes et poursuivront leurs
rappelle que les chaînes de télévision algériennes sont pour la plupart fon-
cette «répartition injuste entre étudiants On leur demande alors des contestations jusqu’à ce qu’une
dées par des non-professionnels de la télévision malheureusement, et que
qui ont la moyenne entre 10 et 12 et preuves de ce qu’ils avancent, bien enquête permette de réétudier ces
le respect de la déontologie doit d’abord se faire au niveau de la rédaction
d’autres qui ont eu recours au rachat et sûr, ils n’en ont pas mais nous dirons orientations incohérentes qui pénali-
avant d’en appeler à l’ARAV (Autorité de régulation de l’audiovisuel).

Cap sur l’exploration

n’ont pas, de ce fait, la moyenne requi- «justement même l’administration a sent les plus méritants.
N. M.
se pour accéder à des choix que nous, eu vent de cette soi-disant rumeur et A. B.

RESSOURCES MINIÈRES

Le gouvernement est décidé à exploiter au maximum Le phosphate extrait de ce gise- t-il estimé. Et de préciser : «Le projet souligné. Idem pour le zinc, la baryte
les ressources dont recèle le domaine minier national.
ment sera valorisé dans trois usines est porté par deux entreprises qui est utilisée dans l’industrie pétro-
qui seront implantées à Souk Ahras, publiques, Sonatrach et Manal, en lière et l’or. Concernant ce métal pré-
C’est ce qui ressort des déclarations du ministre de Annaba et Skikda. «Pour ce faire, partenariat avec un groupe chinois». cieux, Yousfi a expliqué les retards
l’Industrie et des Mines Youcef Yousfi hier au forum éco- l’Etat est en train de moderniser les Youcef Yousfi a également indiqué accusés dans son exploitation par le
nomique du quotidien El Moudjahid. lignes ferroviaires pour le transporter que son département est en train mauvais choix du partenaire associé
jusqu’à Oued Kebrit et au port de d’examiner l’opportunité d’exploiter le dans les gisements de Tamanrasset et
Hier au Forum du quotidien El liés à l’absence d’infrastructures et du Annaba et à Hadjar Soud dans la minerai de fer de Gara Djebilet. a assuré que son département œuvre
Moudjahid, le ministre de l’Industrie et manque d’eau est relancé. Le gouver- wilaya de Skikda où il sera transformé «C’était la teneur du phosphore qui à en trouver un.
des Mines, Youcef Yousfi, a annoncé nement est décidé à investir massive- ; et d’agrandir le port de Annaba ; et empêchait son exploitation. Mais, les Il a enfin noté que l’exploration
qu’un énorme plan d’investissement ment pour l’exploitation de ce gise- de mobiliser les ressources en eau de recherches ont fait progresser les évolue à un rythme soutenu pour faire
de 1 500 milliards DZD est en train de ment géant situé à Bled El Hedba, à deux barrages, d’ElTarf vers Souk méthodes pour réduire la teneur du l’inventaire des autres ressources
démarrer pour la valorisation du phos- Bir El Ater dans la wilaya de Tébessa. Ahras. L’objectif est de porter, à terme, phosphore et éliminer ce qui reste. minières, notamment le lithium qui
phate de Bir El Ater dans la wilaya de Cela multiplierait la production natio- la production d’engrais à 4 millions de C’est un autre défi qui nous attend. Il entre dans la fabrication des batteries
Tébessa. nale pratiquement par 8 pour la porter tonnes/an dont la majeure partie sera faudrait le transporter et construire et les terres rares qui sont la base de
«Ce projet freiné pendant plu- de 1,2 million de tonnes actuellement destinée à l’exportation. Ce qui rap- une autre aciérie pour le transformer l’industrie électronique.
sieurs années à cause de problèmes à 10 millions de tonnes», a-t-il indiqué. porterait de 1,5 à 2 milliards USD», a- et rentabiliser son exploitation», a-t-il L. H.
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Le Soir

Pas plus de 4 minutes en consultation !

d’Algérie Actualité Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

MÉDECINE GÉNÉRALE EN ALGÉRIE

Une étude évaluative des enquêtes sur le bon usage du avec un taux moyen de médica-
médicament en Algérie effectuée par le Centre national de ments prescrits en DCI (dénomi-
nation commune international) de
pharmacovigilance et de la matériovigilance (CNPM ) relè-
33,90% des cas. La moitié des
ve que la durée moyenne de la consultation de médecine médecins généralistes prescri-
générale au niveau des unités de soins de base (polycli- vent un antibiotique avec 50,05%
niques et centres de santé) est de 4 minutes 46 secondes. alors que les injections sont don-
Cette étude réalisée dans le et a ciblé les consultations de nées dans 12,95% des cas.
cadre des activités du CNPM médecine générale des unités de Quant à la situation qui pré-
avait pour but de «diagnostiquer, soins de bases et des officines de vaut au niveau des officines,
évaluer et proposer des correctifs proximité. «Un jeton de traçabilité 90,75% des médicaments pres-
en matière du bon usage des a été remis aux patients sélec- crits sont effectivement délivrés
médicaments en Algérie et de tionnés qui a permis le suivi du contre seulement 9,25% de médi-
faire un suivi», selon la directrice patient de la consultation à l’offi- caments non délivrés.

générale du centre, le Pr Nadjat
Loumi-Mededjel qui rappelle le
rôle du CNPM qui consiste à
organiser un système de détec-
tion, d’évaluation, de gestion des
risques en matière de médica-
ments, de vaccins et de disposi-
tifs médicaux, de plantes, de pro-
duits cosmétiques et de réactifs
ainsi que la promotion de l’usage
rationnel des médicaments et pré-
vention des erreurs médicamen-
teuses.
Selon la directrice générale,
cette étude de la situation en
Algérie s’inscrivant dans le cadre
de l’usage rationnel des médica-
ments, a été réalisée par des
cine et de noter les déperditions»,
a encore expliqué Pr Loumi. Il en
résulte que la durée moyenne de
consultation est de 4 minutes 46
secondes et que la durée moyen-
ne de la dispensation des médi-
caments était de 8 minutes en rai-
son de l’utilisation notamment de
la carte Chifa.
Le temps consacré donc à la
consultation est relativement
court si on le compare à celui dis-
pensé par les médecins généra-
listes en France par exemple qui
est plutôt long avec une moyen-
ne de 16,4 minutes.
Et pour ce qui est des indica-
teurs de prescription des médica-
Les causes de la non-délivran-
ce de ces médicaments est leur
disponibilité à la maison dans
26,15% des cas contre 24,18%
en raison de leur cherté et
22,98% des cas du fait que les
médicaments prescrits sont non
remboursés.
Et si le problème d’étiquetage
ne se pose pas du tout dans notre
pays car 100% des médicaments
sont correctement étiquetés, la
non-disponibilité des médica-
ments à la pharmacie occupe les
30,58% des cas selon toujours
l’étude du CNPM qui fait état
d’une prise de conscience chez
les malades du fait que 88,68%
Un temps court est consacré à la consultation.
Le rôle du pharmacien dans la
substitution des médicaments et
la délivrance des génériques
(sous leur dénomination commu-
ne internationale) inscrits à la
Nomenclature des médicaments,
sur une prescription médicale où
figurent des médicaments dits
«princeps» est reconnu confor-
mément à l’article 145 du Code
de déontologie, mais ce droit,
apparemment, n’est pas bien utili-
sé et ce sont les résultats de
cette enquête qui le confirment
Photos : DR
pas les 16%. Quant aux médica-
ments prescrits par l’ensemble
des médecins exerçant au niveau
des différentes polycliniques et
centres de santé et remboursés
par la Cnas, ils s’élèvent à
74,48% sur l’ensemble des médi-
caments dispensés.
Enfin, il est à noter que les
résultats de cette étude rensei-
gnent à coup sûr, sur la qualité
des soins de base dans notre sys-
tème de santé ainsi que l’usage
des médicaments qui nécessite

Une spécialité boudée

enquêteurs formés par le CNPM ments par consultation, il est en connaissant correctement la avec un pourcentage de médica- bel et bien des correctifs.
au niveau de 20 wilayas du pays moyenne de 3 médicaments posologie. ments substitués ne dépassant Ilhem Tir

MÉDECINE LÉGALE

Les médecins légistes sont au nombre de 220 alors trophes. Les médecins légistes tion des corps peut poser plu- travaillent qu’avec les
que 195 autres sont en formation au niveau national. La ayant pris la parole à l’occasion sieurs problématiques. Il insiste empreintes digitales. Le Pr
spécialité n’attire pas beaucoup de praticiens. ont été unanimes à souligner la sur la nécessité de restituer le Belhadj a évoqué la création
L’Académie de développement des sciences médico- difficulté de gérer en même corps dans les meilleures condi- d’une unité d’identification par le
temps l’impératif de faire un tra- tions dans le respect des tradi- biais des empreintes digitales et
légales appelle à la promotion de cette spécialité. Les
vail d’identification et la pression tions. C’était le cas, dit-il, lors du d’une nouvelle méthode de
médecins plaident, pour leur part, pour la mise en place des parents des victimes qui sont séisme de Boumerdès où il fallait reconstitution des empreintes
d’un protocole de gestion humanitaire des catastrophes, souvent pressés de récupérer les identifier pas moins de 2 300 digitales.
prenant en compte les réalités socio-culturelles. corps pour les inhumer. Ils ont corps qui étaient souvent entre- Il plaide, néanmoins, pour l’in-
Nawal Imès - Alger tification. La mise en place de plaidé pour l’élaboration d’un posés dans des grandes salles troduction de nouvelles tech-
(Le Soir) - Le deuxième congrès laboratoires de police scienti- protocole de gestion humanitaire de sport. Les catastrophes natu- niques notamment le scanner,
dédié à la gestion médico-légale fique et de criminalistique a, dit-il, des catastrophes, prenant en relles mutilent et il est difficile de l’adaptation du cursus de forma-
des catastrophes a fait la lumière été d’un apport non négligeable compte les réalités sociocultu- faire, dit-il, l’identification ADN tion mais aussi la création d’une

L’expérience française en partage

sur une spécialité boudée par les
praticiens. Leur nombre à l’échel-
le nationale n’excède pas 220.
Un effectif que les médecins
légistes espèrent voir croître
avec le temps. Le président de
ladite académie a plaidé pour le
développement de cette spéciali-
té en Algérie, sur les plans scien-
tifique, technique, humain et juri-
dique dans le respect des lois et
législations en vigueur au niveau
tant national qu’international.
En réunissant des spécia-
listes de plusieurs pays africains
et européens, le congrès a mis
en exergue leur apport dans le
domaine de la médecine des
catastrophes.
Le professeur Belhadj, prési-
dent de l’Académie de dévelop-
pement des sciences médico-
légales, a évoqué l’expérience
vécue par l’Algérie avec la recru-
descence des actes terroristes
dans les années 1990 mais éga-
lement au cours des inondations
de Bab-el-Oued ou du séisme
ayant frappé Boumerdès.
Des tragédies ayant causé la
mort de milliers de personnes et
nécessitant la mobilisation des
médecins légistes pour leur iden-
dans la gestion des catas- relles.
Pour le Pr Belhadj, l’identifica-
LUTTE CONTRE LA DROGUE ET LA TOXICOMANIE
L’Office national de lutte contre la
drogue et la toxicomanie (ONLDT), en
coopération avec le réseau Med Net du
groupe Pompidou relevant du Conseil de
l’Europe, a organisé, hier, une journée de
formation au profit de 22 associations de
lutte contre la toxicomanie. Le but : for-
mer ces associations aux moyens et stan-
dards européens en prévention des
drogues.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La
directrice de la prévention à l’Office a expli-
qué que ces associations réparties sur le ter-
ritoire national vont bénéficier d’une forma-
tion de la part d’experts en toxicomanie,
ainsi que de l’échange de réflexions et
l’aboutissement à une plateforme qui propo-
se des éléments concrets en matière de pré-
vention.
Au bout de ces deux jours, ils vont tracer
une feuille de route sur laquelle vont pouvoir
travailler les associations de lutte contre la
drogue et la toxicomanie au niveau local.
«Afin de développer des repères de qualité
notamment avec les corps des
migrants venant de pays qui ne
Un traitement de substitution est préconisé.
en prévention des drogues et d’améliorer la
pratique de prévention pertinente utile et fai-
sable, le séminaire se penchera sur les stan-
dards de qualité européens en prévention
des drogues. Leur utilisation, basée sur les
bonnes pratiques des principes de préven-
tion reconnus, le développement des com-
banque de données génétiques.
N. I.
pétences, l’interactivité avec le public de
population générale ou d’un groupe ciblé, et
l’élaboration d’un programme et de son éva-
luation», ont souligné les organisateurs.
Le Dr Yves Edel, chef de service d’addic-
tion à l’hôpital Salpêtrière à Paris, estime
que l’addiction à la drogue est un problème
de santé publique avant qu’elle ne soit un
problème de police pour les usagers.
Ce médecin appelle à l’accès aux traite-
ments de substitution, encore non autorisés
en Algérie. Il ne s’agit pas, dit-il, de rempla-
cer une drogue injectable par un traitement
de substitution pour usagers qui utilisent les
drogues opiacées, mais plutôt d’un traite-
ment de longue durée de 24 heures qui
entre dans le cadre d’un programme médi-
cal.
21 000 patients ont été accueillis par les
centres de désintoxication en 2016. En
2017, le nombre de patients était de 23 000,
soit une augmentation de 2 000 nouveaux
cas par an.
S. A.
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Le Soir
d’Algérie Régions Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

Des commerçants baissent rideau pour protester

BOUIRA

contre le plan de circulation de la ville

Il était temps comme dirait l’autre. Depuis plusieurs mois, pas un
boulevard, pas une rue ni une ruelle, ne sont épargnés par ces
mesures imposées par la commission de wilaya chargée du plan de la
circulation et qui interdit aux automobilistes de stationner ou de s’ar-
rêter dans ces endroits de la ville de Bouira.
Des mesures suivies rigoureusement et sur-le-champ une délégation représentant ces
avec effet immédiat puisque, du jour au lende- commerçants afin de participer à une rencontre
main, des policiers en tenue sont quotidienne- de la commission chargée du plan de circula-
ment présents dans ces endroits concernés par tion de la ville en présence du P/APC et du
ces restrictions, pour interdire à tout automobi- représentant de la police.
liste de marquer même une seconde d’arrêt. Vers midi, un accord a été trouvé, à savoir
Résultat : des dizaines de commerçants ont l’installation au niveau de tous ces endroits
déclaré faillite à cause de ces interdictions ; des objets de réclamations, de plaques à stationne-
automobilistes se voyant obligés de s'arrêter ment alterné par quinzaine sur les deux sens.
loin ou carrément dans une autre ruelle ou Un accord qui semble satisfaire ces commer-
quartier font leurs emplettes là où le stationne- çants que nous avons rencontrés sur les lieux,
ment est permis. mais qui reste à vérifier sur le terrain. En atten-

Ainsi, que ce soit au quartier Château d’eau,
ou chez les Garti, ou encore rue Boussandala à
la cité ouest, et dans les 70 logements, pour ne
citer que ceux-là, des commerçants se voient
contraints de fermer leurs commerces à cause
Photo : DR
dant, dans l’après-midi, tout est rentré dans
l’ordre et les commerçants ont rouvert leurs
commerces.
Y. Y. Hier, à 9 heures du matin, rue Boussandala à Bouira.

Des demandeurs de logements mécontents

SOUR-EL-GHOZLANE
de ces directives désobligeantes et contrai-
gnantes.
Aussi, pour mettre fin à ces mesures qui nui-

ferment le siège de la daïra

sent à leurs activités, des commerçants de la
rue Boussandala et ceux de la cité des 70 loge-
ments, et après avoir interpellé et rencontré un
adjoint au maire de Bouira et lui avoir expliqué
leur désarroi, sont passés hier à l’action en
observant une grève et baissant rideau afin
d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur
détresse.
Sur place, et en présence d’un officier de
l’ordre public, les commerçants expliquaient
que par ces mesures appliquées à la lettre par
des policiers, les commerces situés dans cette
rue voient leurs commerces péricliter à cause
des multiples procès que des pauvres automo-
bilistes reçoivent parfois « à cause d’un arrêt de
quelques secondes, le temps de s’acheter une
petite bouteille d’eau minérale pour un enfant»,
témoignera un commerçant en alimentation
générale présent sur les lieux.
Cela étant et après plusieurs tractations, un
accord a été trouvé et qui consistait à envoyer
Hier, alors que les services de la communication de la jours dans le même communiqué. envoyer des convocations aux
wilaya de Bouira ont rendu public un communiqué dans D’après nos informations, la com- bénéficiaires pour venir participer
mission des recours de la wilaya au tirage au sort pour le position-
lequel il est fait état des préparatifs pour une cérémonie
avait, lors de l’étude des milliers nement, des centaines de per-
officielle de remise des clés à quelque 1 216 bénéficiaires
de recours introduits par les sonnes ayant introduit des recours
de logements sociaux et quelque 1 000 aides à l'habitat demandeurs de logements au et n’ayant pas été convoquées, se
rural, prévue pour jeudi prochain, des personnes mécon- niveau de la commune de Sour- sont rassemblées devant le siège
tentes, ont procédé à la fermeture du siège de la daïra de El-Ghozlane, éliminé 178 per- de la daïra pour protester contre
Sour-El-Ghozlane, à 35 kilomètres au sud de Bouira. sonnes de la liste initiale en les leur exclusion.
Rappelons que les 1 216 loge- Aïn Bessem avec 119 logements remplaçant par de nouvelles per- Hier dans l’après-midi, la situa-
ments dont les listes sont enfin et enfin, Bir Ghbalou avec 84 loge- sonnes ayant fait recours. tion était toujours tendue dans la
connues, sont répartis entre Sour- ments ; alors que les 1 000 aides Aussi, cette semaine et après ville et le siège de daïra toujours
El-Ghozlane avec 661 logements, à l’habitat rural sont réparties sur que la commission de daïra eut la fermé.
M’chédallah avec 362 logements, 35 communes, apprend-on tou- liste définitive et a commencé à Y. Y.

Une convention sanitaire aléatoire Accident

CHAHNA (JIJEL) SIDI-BEL-ABBÈS

La couverture sanitaire
dans la commune de Chahna
demeure aléatoire.
Le président de l’Assemblée
millions de centimes dont l’existen-
ce de certaines d’entre elles remon-
te aux années 90, ces salles de
soins susceptibles d’atténuer un
tant soit peu le calvaire des habi-
demeurent fermées et connaissent
une perpétuelle dégradation.
Il convient de souligner que la
prise en charge des malades
demeure en deçà des attentes de la
mortel
sur la RN7
ne totalisant plus de 13 000 habi-
tants. Face à cette situation, ils lan-
cent un appel à qui de droit pour
une meilleure prise en charge sani-
taire des citoyens de cette région.

Remise des prix aux lauréats

populaire communale Meki Arbid a Alors que la Protection civile aler-
tants de ces régions enclavées, population locale de cette commu- B. M. C.
affirmé récemment dans une décla- tée au sujet d’un drame de la circula-
ration à la radio locale de Jijel que tion sur la RN 7 menant vers la locali-

l’ancien centre de santé du chef-
lieu de ladite commune a été
déclassé en une salle de soins lors
de la promulgation de la dernière
carte sanitaire portant création des
établissements publics de santé de
proximité. Il convient de souligner
que certains centres ont été érigés
en polycliniques alors que celui de
Chahna a été dégradé en salle de
soins.
Ce déclassement a lourdement
pénalisé cette structure sanitaire en
moyens humains et matériels. Des
citoyens ont déploré la réalité des
salles de soins des localités de
Bouchekouf, Khoula, Ouled Bouzid,
Azeraz qui demeurent fermées.
Réalisées à coups de centaines de
du concours de poésie
La deuxième édition du colloque «Qamariate de
Jijel de la poésie» a baissé rideau samedi soir à la
maison de la culture Omar-Oussedik avec la remi-
se des trois prix du concours national de poésie
aux trois lauréats en présence du directeur du livre
et de la lecture publique Djamel Foughali lors de la
cérémonie de clôture.
Le premier prix de ce concours de poésie a été
remporté par Mohamed Khalil Abdou de la wilaya
de Jijel qui a empoché 20 millions de centimes
alors que le deuxième prix est revenu au poète
Boutarene Mohamed de la wilaya de Skikda qui a
reçu un chèque de 7 millions de centimes et le troi-
sième lauréat a bénéficié de 3 millions de centimes.
Il était question par ailleurs lors de cette mani-
festation culturelle qui s’est étalée sur trois jours
d’honorer le poète et l’ancien directeur de la radio
locale de Jijel Abdelwaheb Zid, ainsi que la famille
du poète Benmeriouma Mahmoud qui fut l’une des
figures de proue de la poésie locale et auteur de
plusieurs ouvrages dont «Le chanteur pauvre» et
une nouvelle intitulée «La résidence dans les
zones interdites».
Pour rappel, le défunt Benmeriouma Mahmoud
est né le 10 avril 1949 dans la localité de Boutaleb
relevant de la commune de Chekfa dans la wilaya
de Jijel et décédé en 2013.
B. M. C.
té de Lamtar dans la nuit de samedi à
dimanche procédait au secours des
victimes de deux véhicules utilitaires
qui se sont violemment percutés, un
autre accident s’est produit sur les
mêmes lieux causant la mort d’une
personne échappée du premier acci-
dent.
Les deux véhicules s’étaient vio-
lemment heurtés, entraînant de
graves blessures à 3 personnes que
la Protection civile a évacuées vers
l’hôpital. Surgit alors un autre véhicu-
le en pleine obscurité, il a percuté une
personne rescapée du précédent
accident la tuant sur le coup. Au total,
l’on déplore un mort et trois blessés
graves dans ces deux accidents.
A. M.

Le Soir
d’Algérie
Le Salon international du bâtiment
PLUS DE 60 ENTREPRISES Y PARTICIPENT
ouvert à Constantine
Depuis hier, le centre culturel Malek-Haddad abrite, et ce, jusqu’au
25 octobre, le Salon international du bâtiment et travaux publics de
l'est algérien (Bâti-Est-Expo) qui réunit 60 entreprises versées dans
des créneaux divers liés au secteur du bâtiment et travaux publics
(BTP) dont les matériaux de construction, la réalisation des projets
immobiliers, l'ingénierie, le contrôle et la mise en conformité des pro-
jets, les établissements financiers et les assurances.
Organisé par Sunflower Communication,
l’évènement constitue «un carrefour d’échan-
ge et d’affaires entre les professionnels, et
aussi une opportunité pour les participants de
BLIDA
Saisie de produits
chimiques utilisés
pour la fabrication
d’engins explosifs
Les éléments de gendarmerie de la bri-
gade territoriale de Benchaâbane, à 15 kilo-
mètres au nord de Blida, viennent de mettre
fin aux agissements d’un réseau de malfai-
teurs composé de cinq personnes dont l’âge
varie entre 28 et 35 ans, tous des repris de
justice, qui détenaient des produits chi-
miques prohibés, lesquels servent à la fabri-
cation d’engins explosifs. Dans le sillage
des perquisitions, les gendarmes ont trouvé
également chez ces personnes une quantité
de corail brut destiné à être vendu dans les
wilayas limitrophes.
Il importe de signaler que cette affaire a
été solutionnée à la faveur d’informations
parvenues à la Brigade territoriale de
Benchaâbane faisant état de la présence
d’un réseau qui commercialisait du mercure
et des métaux précieux. Une souricière leur
a été vite tendue et s’est soldée par la neu-
tralisation de ce réseau criminel et par la sai-
sie, entre autres, de 200 pièces de corail
rouge, une quantité d’or et de pierres pré-
cieuses ainsi que 1,115 kilogramme de mer-
cure. Présentés devant le juge, les cinq mis
en cause ont été placés sous mandat de
dépôt.
m. B.
Des Patriotes
protestent pour
faire valoir leurs
droits sociaux et
professionnels
Des Patriotes sous couvert de
l’Organisation nationale pour la défense des
droits des résistants, ont observé hier un sit-in
devant le siège de la daïra de Blida pour faire
valoir leur plateforme de revendications et
demander aux instances suprêmes du pays de
revenir à la table des négociations et au dia-
logue pour la révision de leurs situations. En
effet, les protestataires ont pu faire parvenir
leurs revendications en matière de droits
sociaux et professionnels aux responsables
dont, entre autres, l’augmentation des pen-
sions de retraite proportionnelle et la prise en
charge effective des ayants droit et familles
des victimes de la décennie noire.
m. B.
7
Régions lundi 22 octobre 2018 - page
grands projets structurants inscrits dans la blement à l’invitation des organisateurs du
région de l’est du pays. Outre les entreprises salon Bati Est Expo.
du BTP, les maîtres d’ouvrages tels que Au programme de ce Salon, des ren-
l’OPGI, l’Aadl, l’Enpi et Cnep Immo sont éga- contres professionnelles B to B et des confé-
lement présents au même titre que des rences-débats autour de thèmes liés au
jeunes promoteurs relevant de la Caisse développement du secteur BTP, au respect
nationale d'assurance chômage (Cnac). des normes de construction et de réalisation
D’autre part, le département de l’architec- des projets ainsi qu’à la nécessité d’innover
faire valoir la qualité de leurs produits et ser- ture de l’université de Constantine, le Centre sur l’aspect architectural qui seront animés
vices », indiquent les organisateurs qui ont de contrôle technique de la construction par des experts, des professionnels du sec-
choisi la capitale de l’Est, pour accueillir l’évè- (CTC), ainsi que la police de l’urbanisme et teur et des représentants des organismes
nement dans un souci de faire connaître aux de l’environnement, relevant de la Sûreté de publics spécialisés.
entreprises notamment les potentialités et les wilaya de Constantine, ont répondu favora- ilhem tir
3es journées médico-chirurgicales à Aïn-Témouchent
SANTÉ
Dans le cadre de la formation continue, l'établissement nication du Pr Badsi Dounia, chef je suis confronté à plusieurs cas
hospitalier Dr Benzerdjeb a abrité cette semaine les du service neurologie à l’EH 1er- dans mon service d’anatomie-
Novembre d’Oran : «La sclérose pathologie au niveau de l’EH Dr
3es Journées nationales médico-chirurgicales sous le en plaques est une inflammation Benzerdjeb. Le cancer du sein
thème «Le cœur, le cerveau, rein et microbiologie», une chronique au niveau du cerveau touche les femmes âgées entre 24
manifestation scientifique organisée par l’association loca- de l’être humain qui touche les per- et 70 ans. Chaque semaine, je
le «Santé au travail, sécurité, hygiène et environnement». sonnes jeunes. Elle est moins
répandue dans les pays maghré-
découvre un cas. Le diagnostic
s’obtient en passant par les cyto-
Le secrétaire général de cette échanges des expériences entre
bins. Grâce à l’imagerie médicale ponctions après la micro-biopsie
association Dr Bordji Youcef dira à les médecins.» Dans le même IRM et scanner, on fait beaucoup pour enfin aller en réunion consul-
ce propos : «Cette journée a été ordre d’idées, Dr Chouaïl Chaïla
de diagnostic. Elle est la première tative pluridisciplinaire (RCP)
organisée sous le haut patronage Azziz, président de cette associa- cause de l’handicap moteur de la avant de recourir à la chirurgie
de Madame le Wali et sous l’égide tion, dira : «Nous avons choisi les personne âgée entre 20 et 40 ans. oncologique.» Il reste à noter
de la Direction de la santé de la thèmes d’actualité nationale. “le Elle cause des complications de la d’autres interventions dont celles
wilaya de Aïn-Témouchent. En cœur, le rein, le cerveau et micro- vision. Son traitement revient très portant sur la chirurgie infantile, les
effet, des professeurs universi- biologie, santé”. cher.» malformations urogénitales, la
taires de 25 wilayas représentant Les maladies au niveau de ces Quant à la seconde interven- prise en charge des brûlures, le
12 Facultés de médecine du pays organes sont très fréquentes. Elles tion du Dr Belatbi : «Ces thèmes traumatisme hépatique grave et le
ont assisté à cette formation médi- sont importantes pour le corps étaient donnés afin que les spécia- certificat de décès dans son nou-
cale continue. L’objectif est l‘actua- médical et paramédical.» Parmi lités médicales se complètent et veau formulaire.
lisation des connaissances et les interventions citons la commu- s’enchaînent. Au sujet du cancer, s. B.
Une fantasia vire au drame :
MOSTAGANEM CHLEF
Le rôle sensibilisateur
un cavalier meurt écrasé
des médias dans la protection
par son cheval
de l'environnement en débat
Coorganisée par la représentation locale de l'union
Un véritable drame s’est produit ce vendredi 19 octobre lors d’une Waâda
nationale des journalistes et par la maison de l'environne-
dans la commune de Ouled Maalah relevant de la daïra de Sidi Ali.
ment de Chlef, une rencontre a eu lieu samedi et à laquelle
Un cavalier de fantasia est accidentellement décédé lors d’une chute de son
ont pris part outre des représentants d'organes de presse,
cheval. Le cavalier de 20 ans a chuté lors d’une démonstration avant d’être écrasé
des chercheurs, les représentants du bassin hydrogra-
par sa monture. En glissant, l’étalon s’est écrasé sur la cage du thorax du cavalier.
phique Chelif-zahrez qui regroupe sept wilayas, du mou-
Les secours de la Protection civile sont intervenus rapidement pour l’évacuer vers
vement associatif et des services de sécurité. le but de
l’hôpital de Sidi Ali mais il a rendu l’âme en cours de route des suites de ses bles-
cette rencontre est de débattre du rôle éminemment
sures. Après le drame, les organisateurs de cette fête traditionnelle ont annulé le
important dans la sensibilisation des citoyens pour la
Une femme tuée
reste de la manifestation.
préservation et la protection de l'environnement pour
offrir à tous une meilleure qualité de vie en commun.
par son époux
les différents intervenants, unanimement, ont mis
l'accent sur la mission que doit jouer la presse dans cha-
cun des secteurs pour susciter chez le citoyen le réflexe
de contribution dans la promotion d'un environnement
sain dans toutes ses dimensions, pour le bien-être de
tous d'une part et d'autre part participer à l'œuvre éduca-
Une femme de 31 ans, mère de deux enfants, a été tuée, dans la nuit du ven-
tive de tout un chacun afin que soient bannis les compor-
dredi au samedi de plusieurs coups de couteau à la cité des 72 logements dans
tements néfastes qui portent atteinte à la qualité de cet
la commune de Mesra après un différend avec son époux.
espace que nous partageons qui est l'environnement,
Selon des informations concordantes, ce meurtre a été commis suite à une
comportements générateurs de graves préjudices pour la
violente dispute qui aurait opposé la victime à son mari.
santé morale et physique de tout un chacun.
Transportée par les secours en urgence vers l’hôpital le plus proche, la victime
a noter que les travaux de cette rencontre ont été clô-
est décédée des suites de ses blessures tandis que le tueur qui avait pris la fuite
turés par la formulation d'un ensemble de recommanda-
après avoir commis son forfait s’est rendu le samedi à la Sûreté de daïra de
tions qui seront soumises à l'approbation des autorités
Mesra. Une enquête est ouverte par la police et le mis en cause a été présenté
locales pour qu'elles deviennent applicables.
hier dimanche devant une juridiction compétente.
Karim o.
a. B.
 Radioscopie des parcs
Le Soir
d’Algérie
D
ans un nouveau contexte mondial
marqué par l’impératif d’une adhé-
sion ou, du moins, d’une adaptation à
de nouveaux paradigmes de gouvernance ter-
ritoriale et aux instruments et mécanismes qui
en relèvent, adoptés et garantis par les
conventions et les chartes internationales,
dans un certain esprit de consensus mondial, il
est attendu des Etats- parties à ces instru-
ments internationaux de réaliser les sauts qua-
litatifs nécessaires pour mettre aux normes et
aux formats requis de la gouvernance territo-
riale mondiale leurs systèmes et outils de ges-
tion territoriale.
C’est dans ce cadre, et en réponse à cette
attente, que nous avons considéré utile et
nécessaire, partant de notre modeste expé-
rience dans le domaine et d’un corpus d’indica-
teurs,(1) d’effectuer un examen «radioscopique»
de ce qui a été convenu d’appeler, en Algérie,
les «parcs nationaux», pour en tirer les leçons
et les enseignements utiles dans la perspective
d’une meilleure gouvernance territoriale.
L’origine de l’expression
«parc national»
Il n’est pas dans notre objectif, ici, d’insister
sur l’étymologie du mot «parc » et de l’évolu-
tion de ses contenus sémantiques. Nous nous
limiterons, en guise d’introduction au sujet, à
l’indication de son sens le plus commun, celui
Pourquoi le Tassili a échappé à cette couverture légale des
sites et monuments historiques et naturels, pour s’inscrire
dans une solution qui n’avait aucun ancrage juridique : celle
du «parc national» ? C’est à cette question fondamentale
que nous tenterons de répondre, pour tirer les enseigne-
ments utiles, partant d’un examen critique rétrospectif du
décret de 1972 portant création du parc national du Tassili
et de l'établissement public chargé de sa gestion. Il ressort
de cet examen critique des incohérences et des confusions
qui ont, sans doute, échappé au législateur et dont les inci-
dences et implications étaient très grandes.
d’un espace clôturé, genre enclos, avec une
connotation péjorative qui participe de sa
propre histoire, celle de parquer «des popula-
tions», rentrant parfois en synonymie avec le
mot «réserve» qui rappelle «la réserve
d’Indiens».
Quant à l’acception naturaliste et écolo-
gique du mot, il faudrait remonter à la deuxiè-
me moitié du XIX e siècle, aux Etats-Unis,
d’abord, et ensuite au début du XXe siècle, en
Europe (à l’exception de la France), pour le
voir associé au terme «national», consacrant la
notion de «parc national». C’est l’historiogra-
phie du processus de construction de ce
concept qui retient ici notre attention et néces-
site davantage de précision et d’approfondisse-
ment, pour accéder à une meilleure compré-
hension de son contenu et de ses
caractéristiques multiples.
L’expression «parc national» a été utilisée,
pour la première fois, aux Etats-Unis, en 1880,
par un artiste-peintre du nom de George Catlin
(1796-1872), dans un article publié dans le
New York Times, dont voici un passage en
anglais : «By some great protecting policy of
government… in a manificient park… a
nation’spark, containing man and beast, in all
the wild and freshness of theirnature’s beauty
!» Une traduction en français a donné : «Par
une grande politique de protection du gouver-
nement… dans un parc magnifique… Un parc
national, contenant hommes et bêtes, dans
toute la sauvagerie et la fraîcheur de leur
beauté naturelle ! »
Du droit «sacré»
à la beauté de la nature
La sollicitation à la protection de la nature
par l’Etat américain était mue par la sensibilité
esthétique et artistique de son auteur, George
Catlin, artiste-peintre, fortement imprégné par
la culture amérindienne et les expressions pay-
sagères qui la gouvernaient, dans un contexte
pionnier et de découverte de l’Ouest américain.
Cette idée fut soutenue par d’éminents
hommes de l’art et de la culture de l’époque,
Contribution
tels l’écrivain John Muir (1838-1914), les
peintres romantiques Thomas Moran (1837-
1926) et Albert Bierstadt (1830-1902) ainsi que
les premiers photographes et à leur tête
William Henry Jackson (1843-1942).
Ce mouvement éthique et artistique de
défense de la nature participait de la volonté
de construction d’une image idéalisée d’une
nature sauvage et vierge, à protéger contre la
«souillure» voire la «profanation» par les
hommes, un sentiment poussé à un paroxys-
me qui opère un transfert psychologique du
profane au sacré.
C’est l’écrivain John Muir qui explicita
davantage la philosophie du «parc national» et
la nécessité de sa protection par l’Etat, dans
un remarquable plaidoyer pour le droit à la
beauté des paysages : «Les parcs et réserves
sont sources de vie […] pour les citoyens fati-
gués, énervés ou trop civilisés […] partir à la
montagne, c’est rentrer à la maison…» Cette
philosophie se résumait en un besoin – plus
psychologique — de préservation de la vie
sauvage, «the wilderness», comme la quali-
fiaient les premiers conquérants européens
des territoires amérindiens. Un besoin d’une
protection de la nature pour l’accès aux vertus
du beau.
En réalité, ce n’est qu’une fois conquis,
pacifiés et maîtrisés par les premiers colons
américains, au prix d’un grand mouvement de
confusion et de désordre, que les territoires,
dits vierges et sauvages – les populations indi-
gènes comprises —passent d’une imagerie
des ténèbres et du dangereux à celle de l’ad-
mirable et du fréquentable. Il s’agissait, dans
cette construction d’image, de «réduire» et de
«détruire», d’abord, l’Indien sauvage pour,
ensuite, se réapproprier son image et ses ver-
tus «primales».
Cette sacralisation de la vie sauvage pren-
dra des formes psychologiques qui poussent le
plus souvent à la culpabilité, au remords et
enfin à la nostalgie, comme l’illustre parfaite-
ment le philosophe américain David Henry
Thoreau, dans son œuvre Walden ou la vie
des bois, publiée en 1850, où il relata ses deux
années de solitude passées dans une cabane
au bord de l’étang du Wadden, dans le
Massachussetts, en dénonçant le matérialisme
utilitaire de la société américaine.
Les premiers «parcs nationaux»
A la suite des hommes de l’art et de la cul-
ture, la prise de conscience et la réaction des
pouvoirs publics américains ont commencé à
s’ébaucher au terme de la conquête de
l’Ouest, dès l’année 1890. De véritables
craintes et inquiétudes étaient ressenties
devant les mouvements massifs de chercheurs
d’or, de mines et de terres cultivables, qui
avaient considérablement perturbé et boulever-
sé les territoires.
C’est, précisément, devant un rapport sur
l’état des vallées de la Yellowstone, établi par
l’expédition Washburn dans le Wyoming,
constituée d’experts notamment en géologie et
topographie et dirigée par le D r Ferdinand
Vandeveer Heyden (1829-1887), que le Sénat
américain puis la Chambre des représentants
furent saisis sur l’urgence de la création d’un
parc national. Cette proposition fut adoptée en
mars 1872 par le Congrès américain et traduite
sous la forme d’une loi instituant la région du
Yellowstone comme «parc national».
Ce fut le premier parc national, créé dans le
monde, dans sa forme juridique opposable.
Les parcs nationaux des Etats-Unis furent
8
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE
(1re partie)
désormais partie du patrimoine national, parti- Par Dr M. Betrouni
cipant à la construction de l’identité américai-
ne. Le parc national de Yellowstone ayant été parcs nationaux, empreint, d’ailleurs, de fortes
conçu dans une logique de publicité et d’attrac- nuances (parcs nationaux à la française),
tivité touristique, pour exprimer la réussite qu’après 1960, avec la création, en 1963, du
américaine dans la maîtrise des territoires sau- parc national de Vanoise, 25 ans après la
vages conquis. Le parc national de Grèce.
Yellowstone aura une signification plus poli-
tique que culturelle ou socioéconomique. Le «parc national» : les premières
En 1964, les Etats- Unis d’Amérique produi- définitions internationales
sirent une loi sur la protection de la nature, inti- En 1900, la Convention de Londres, visant
tulée «the Wilderness Act», qui définissait le à garantir la conservation de diverses espèces
«Wilderness» comme «le lieu ou la terre et sa d’animaux sauvages d’Afrique utiles à l’homme
communauté de vie ne sont point entravés par ou inoffensives, dont les principaux signataires,
l’homme, où l’homme lui-même n’est qu’un La France, l’Allemagne et l’Espagne, était des-
visiteur de passage». Cette définition légale tinée à «empêcher le massacre sans contrôle
venait confirmer l’entendement anglo-saxon du et d’assurer la conservation des diverses
terme «wilderness», celui du caractère sauva- espèces animales vivant à l’état sauvage… qui
ge de la nature. C’est en vertu de cette accep- sont utiles à l’homme ou inoffensives». Elle ne
tion du terme «wilderness» qu’il a été établi, fut pas ratifiée ; mais fit, toutefois, avancer les
sur tout le territoire fédéral des Etats-Unis, un idées pour aboutir, trois décennies plus tard,
vaste système de protection de la nature, «the en 1933, à la Convention de Londres relative à
National Wilderness Preservation System» qui la conservation de la faune et de la flore à l’état
couvrait 17% du territoire fédéral. naturel.
Cette «conviction» américaine du caractère En 1933, la Convention de Londres relative
«sauvage» et «primitif» de la nature procède à la conservation de la faune et de la flore à
d’un processus de construction d’une relation l’état naturel entra en vigueur en janvier 1936,
sentimentale à la limite du sacré à l’endroit de après avoir été ratifiée par l’ensemble des
la nature, qui tire ses origines d’un paradoxe signataires. C’est dans ce traité international
historique : la conquête de l’Ouest par les qu’il faut rechercher les premières définitions
«Blancs» et la tragédie indienne. La «certitu- consensuelles du «parc national» et de la
de» ou plutôt la «croyance» américaines que «réserve naturelle intégrale». Des définitions
«l’homme lui-même n’est qu’un visiteur de pas- qui furent reprises, avec parfois quelques
sage» est en soi un acte de rédemption en nuances, par l’ensemble des pays signataires
quête d’absolution, un aveu et une confession de la convention. Ainsi, au titre de cette
du «péché originel», au sens chrétien du convention, il était entendu par :
terme. - «parc national», une aire : a) placée sous
Pour cerner et contenir cette idée de la le contrôle public, dont les limites ne seront
«nature sauvage» et de la «nature primitive», il pas changées et dont aucune partie ne sera
faudrait d’abord la circonscrire au territoire capable d’être transformée sauf par l’autorité
américain dans sa signification de «nouveau législative compétente ; b) mis à part pour la
monde», continent découvert au XVIe siècle propagation, la protection et la conservation de
par des colons européens, par opposition à la vie animale sauvage et de la végétation sau-
l’«ancien monde» (Europe, Asie, Afrique), vage, et pour la conservation d’objets d’intérêt
avant d’ouvrir le champ de réflexion à un espa- esthétique, géologique, préhistorique, et
ce-temps beaucoup plus large. d’autres intérêts scientifiques, au profit, à
Après les Etats-Unis, ce sont les pays dits l’avantage et pour la récréation du public géné-
neufs, essentiellement les colonies de peuple- ral ; c) dans laquelle la chasse, l’abatage ou la
ment britanniques, réceptacles des premières capture de la faune et la destruction ou collec-
migrations européennes, qui s’approprient tion de la flore sont interdits, sauf par l’entrepri-
cette nouvelle forme de protection de la nature, se ou sous la direction ou le contrôle des auto-
à travers le système des parcs nationaux. Un rités du parc ;
instrument juridique qui confère à l’Etat, déten- - «réserve naturelle intégrale, une aire pla-
teur de la gouvernance territoriale, le droit d’in- cée sous le contrôle public et sur toute l’éten-
tervention directe sur la propriété, à travers, due de laquelle toute espèce de chasse ou de
notamment, le mécanisme de l’expropriation pêche, toute exploitation forestière, agricole,
pour intérêt général (droit à l’esthétique et à la ou minière, toute fouille ou prospection, sonda-
beauté). Cet engouement pour le dispositif juri- ge, terrassement ou construction, tous travaux
dique des parcs nationaux était, évidemment, tendant à modifier l’aspect du terrain ou de la
sous-tendu par une arrière-pensée, celle de végétation, tout acte de nature à nuire ou à
A la suite des Accords d’Evian, le transfert de souveraine-
té de la France coloniale à l’Algérie indépendante s’est tra-
duit, de proche en proche, par une réappropriation des ter-
ritoires, des équipements et infrastructures et de leur
affectation aux institutions désignées. C’est le secteur de
l’agriculture, notamment son segment forestier, qui prit en
charge l’héritage physique des 13 parcs nationaux ainsi que
les statuts qui les gouvernaient. Il est entendu que ces parcs
furent officiellement déclassés par le fait même de la suc-
cession de souveraineté. Il fallait, toutefois, attendre l’an-
née 1983, pour accéder à la première loi nationale sur l’en-
vironnement et commencer à souscrire aux conventions
internationales sur la conservation de la nature et des res-
sources naturelles.
soustraire à la jouissance des populations indi- apporter des perturbations à la faune ou à la
gènes leurs territoires, sans passer par leur flore, toute introduction d’espèces zoologiques
avis et leur consentement. En 1879, l’Australie, ou botaniques, soit indigènes, soit importées,
colonie de peuplement britannique, crée le
sauvages, ou domestiquées, seront strictement
National Park (appelé aujourd’hui, the Royal interdits ; où il sera défendu de pénétrer, de
National Park).(2) circuler, ou de camper sans autorisation spé-
Ce n’est qu’à partir de 1909 que le premier ciale, écrite, des autorités compétentes, et
pays européen, la Suède, adopte le système dans laquelle les recherches scientifiques ne
de protection des parcs nationaux, en créant le pourront être effectuées qu’avec la permission
parc national de Sarec. Dans cet élan soudain des ces autorités ».
d’appropriation du concept «parc national» par Dans les faits, la série des règles et
l’Europe, il est utile de relever que la France mesures restrictives contenues dans cette
métropolitaine, initiatrice des principaux forums convention n’étaient applicables, en leur état,
et rendez-vous nationaux et internationaux sur que dans les territoires des anciennes colo
la question, n’adopta le système juridique des
nationaux en Algérie
Le Soir
d’Algérie
nies, éligibles à la dépossession et la
confiscation des terres (expropriation), par le
fait même des politiques coloniales. Elles
étaient conçues dans un esprit de renforce-
ment de l’administration étatique : la délimita-
tion du «parc national» et de la «réserve natu-
relle intégrale», devant relever de la seule
compétence de l’Etat.
Les parcs nationaux «à la française»
Les nombreux partisans et promoteurs de
projets de création de parcs nationaux et de
réserves en France n’ont pas pu dépasser le
stade de l’idée et de la conception, freinés et
contrariés, chaque fois, par un droit de proprié-
té individuelle fortement ancré et une réalité
foncière caractérisée par la grande densité
d’occupation. Les deux premières tentatives de
création de parcs nationaux en France ont eu
lieu en 1913 avec le projet du «parc national
de la Fêtarde qui prit plus tard le nom de parc
national de l’Oison et, en 1923, avec le parc
national du Pelvoux.
Deux projets qui échouèrent pour cause
d’opposition des populations. Deux autres pro-
jets, celui du mont Caroux, dans l’Herault, et
celui du Vercors (parc national des Coumes),
subirent le même sort. Plusieurs autres tenta-
tives de création de parcs nationaux et de
réserves naturelles furent effectuées, notam-
ment par le mouvement associatif, plus parti-
culièrement la Société nationale d’acclimata-
tion de France (SNAF) qui deviendra, en 1960,
Devant ce handicap juridique, l’impossibilité de création
et de délimitation des parcs nationaux, pour y exercer une
opposabilité de l’Etat, y fixer des servitudes et surtout sous-
crire aux conventions internationales, notamment au lende-
main de la création de l’Union internationale pour la pro-
tection de la nature (UIPN) qui deviendra, en 1956, l’Union
internationale de conservation de la nature (UICN), la
France métropolitaine fit valoir un autre système de protec-
tion de la nature, moins contraignant du point de vue de la
propriété, celui des sites et monuments naturels.
la Société nationale de protection de la nature
(SNPN). Toutes ces aires de protection de la
nature, bien que reconnues, eurent une exis-
tence de fait, mais sans aucun fondement juri-
dique.
Devant ce handicap juridique, l’impossibilité
de création et de délimitation des parcs natio-
naux, pour y exercer une opposabilité de l’Etat,
y fixer des servitudes et surtout souscrire aux
conventions internationales, notamment au
lendemain de la création de l’Union internatio-
nale pour la protection de la nature (UIPN) qui
deviendra, en 1956, l’Union internationale de
conservation de la nature (UICN), la France
métropolitaine fit valoir un autre système de
protection de la nature, moins contraignant du
point de vue de la propriété, celui des sites et
monuments naturels.
Ainsi et pour marquer l’emprise de cette
approche patrimoniale de la nature, la Société
nationale d’acclimatation, la Ligue française
pour la protection des oiseaux et la Société
pour la protection des paysages de France
organisèrent en 1923, à Paris, au Muséum
National d’Histoire naturelle, le premier
Congrès international de la nature, des sites et
monuments naturels, en s’appuyant sur la loi
du 21 avril 1906 sur la protection des sites et
monuments naturels de caractère artistique.
Cette loi, il faut le souligner, a été l’aboutisse-
ment d’un vaste effort de mobilisation d’asso-
ciations de protection de la nature et
d’hommes de l’art et de la culture (notamment
la Société des amis de l’arbre, le Club alpin
français, la Société de protection des paysages
et de l’esthétique de France, le Touring Club
de France), contre les effets de l’industrialisa-
tion et l’urgence de l’adoption d’une loi de pro-
tection des sites naturels pittoresques à l’instar
des monuments historiques.
Cette loi n’avait, cependant, qu’une portée
limitée, celle de la protection des sites et
monuments naturels à caractère artistique,
sans incidence aucune sur la propriété. Elle fut
modifiée, en 1930, en une loi sur la protection
des monuments naturels et des sites de carac-
tère artistique, historique, scientifique, légen-
daire ou pittoresque, qui harmonisa et uniformi-
sa les procédures de classement, avec la
Contribution
création de la catégorie «site classé» et «site
inscrit». Le fait nouveau était l’institution du
classement (intervention sur le droit de proprié-
té) pour cause d’intérêt général, avec ou sans
l’accord du propriétaire des lieux. En 1957, un
article 8 bis fut ajouté à cette loi (modification
mineure) qui introduisit la notion juridique de
«réserve naturelle» en lieu et place des «sites
classés», en vertu de leur intérêt scientifique.
En 1960, le lac Lutel, dans l’Isère, fut la pre-
mière réserve naturelle classée à ce titre.
La France n’adopta – théoriquement — le
système juridique des parcs nationaux
qu’après 1960, avec la création, en 1963, du
parc national de Vanoise en Savoie, dans le
cadre d’un long débat politique et scientifique
qui aboutit à une forme de consensus sur l’idée
d’un parc national «à la française», avec un
zonage radio-concentrique, qui se décline en
«zone centrale» et en «zone périphérique». La
«zone centrale», non interdite au public, est
dotée d’une réglementation plus ou moins
stricte (interdiction de déranger les animaux,
de cueillir des végétaux, d’utiliser des instru-
ments bruyants, de camper…).
Cette zone pouvait contenir des «réserves
intégrales», destinées exclusivement à la
recherche scientifique et éventuellement inter-
dites au public. Le fait intéressant est que cette
zone, appelée aussi «parc proprement dit» et
contrairement à l’usage juridique international
convenu pour les parcs nationaux, n’est soumi-
se qu’à un système de servitude d’utilité
publique, sans recours à l’acquisition ou à la
procédure d’expropriation par l’Etat. La «zone
périphérique» ou zone-tampon, dite aussi
«pré-parc», est décrite comme un lieu qui doit
faire l’objet d’un «ensemble de réalisations et
d’améliorations d’ordre social, économique et
culturel, tout en rendant plus efficace la protec-
tion de la nature dans le parc». C’est sur la
base de ces principes théoriques et fonde-
ments juridiques, garantissant la «spécificité
française» que fut promulguée la loi n°60-708
du 22 juillet 1960 relative à la création de parcs
nationaux. Son application donna lieu à la
création, en 1963, du premier parc national
officiel : le parc national de la Vanoise.
Ce n’est qu’en 2006, devant des
contraintes et difficultés de mise en œuvre
liées aux questions de procédures, de proprié-
té et surtout à la dynamique de décentralisa-
tion engagée dès l’année 1982, déléguant des
compétences aux collectivités territoriales,
qu’une nouvelle loi est promulguée en France,
la loi n° 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux
parcs nationaux, aux parcs naturels marins et
aux parcs naturels régionaux. Cette loi est
venue renforcer les pouvoirs de la gouvernan-
ce locale, en impliquant les collectivités locales
dans les mécanismes et instruments de ges-
tion des parcs (le conseil d’administration est
majoritairement composé d’élus locaux, d’usa-
gers et de personnalités qualifiées).
Dans cette nouvelle loi, la «zone centrale»
qui prendra le nom de «cœur du parc» est sou-
mise essentiellement au pouvoir décisionnel de
l’Etat mais en consultation des collectivités
locales. Les contraintes qui peuvent s’imposer
aux communes impliquées à l’intérieur de
cette zone sont compensées par une dotation
financière forfaitaire, prévue par une loi de
finances.
Quant à la «zone périphérique», elle est
désormais appelée «aire d’adhésion», appe-
lant les communes qui souhaitent être inté-
grées à souscrire à la «charte du parc» qui est
un projet de territoire dont l’objectif est la pré-
servation du «cœur du parc» et le développe-
ment durable, dans une perspective de solida-
rité écologique entre les territoires.
Les «parcs nationaux»
dans l’Algérie coloniale
Il est surprenant de constater que des
parcs nationaux, inscrits à l’indicatif de la
France, soient créés en Algérie coloniale, 40
ans avant leur reconnaissance officielle en
France métropolitaine. L’expression «parc
national» a été utilisée, pour la première fois,
en Algérie, en 1921, dans un arrêté du
Gouvernement général d’Algérie, qui en a défi-
ni le statut et organisé la création. Il faut souli-
gner, ici, que cette reconnaissance légale était
le résultat de vastes pressions et d’un lob-
bying, menés, notamment, par des forestiers
affiliés au Tourisme Club de France (TFC), au
sein de l'Association des parcs nationaux de
France et des colonies.
L’idée de création de parcs nationaux en
Algérie avait pris forme, non pas dans un but
de protection de la nature, mais dans celui de
la promotion touristique et de la création de
centres d’estivage. Cette idée fut endossée par
le gouverneur général d’Algérie, Jean-Baptiste
Abel, qui prit, en date du 17 février 1921, un
arrêté constitutif des parcs nationaux d’Algérie,
énonçant : article 1 : «Les forêts ou parties de
forêts que leur composition botanique, leur
beauté pittoresque ou leurs conditions clima-
tiques désignent pour être des centres
d’études scientifiques, de tourisme ou d’estiva-
ge pourront être constituées en parcs natio-
naux.» Article 2 : «Les parcs nationaux pour-
ront englober des terrains communaux ou
particuliers, mais ceux-ci ne seront soumis à
aucune réserve ou restriction quelconque sans
l’assentiment formel des propriétaires.» Article
3 : «La constitution des parcs nationaux sera
prononcée par arrêté du gouverneur général
pris en Conseil de gouvernement.» Article 8 :
«Pour favoriser l’installation des centres d’esti-
vage et d’hôtels dans les parcs nationaux, des
concessions de lots à bâtir pourront être accor-
dées pour 99 ans sur le sol domanial dans l’in-
térieur des parcs nationaux.»
Entre 1923 et 1932, 14 parcs nationaux
furent créés sous les ancrages juridiques sui-
vants : loi forestière algérienne du 21 février
1905 ; décret du 26 juillet 1901 relatif au fonc-
tionnement du service des eaux et forets ; arrê-
té gouvernemental du 17 février 1921, établis-
sant le statut des parcs nationaux en Algérie.(3)
Il est utile de revisiter, dans ce contexte de
l’Algérie coloniale, les propositions formulées
en 1912, par la Société d'histoire naturelle
d'Afrique du Nord, que présidait le professeur
en botanique à l’Université d’Alger, René
Maire, pour se convaincre des choix politiques
arrêtés, en ces temps-là, entre une vision colo-
niste, «paysagère», dominée par les lobbies de
l'Association des parcs nationaux de France et
En 1900, la Convention de Londres, visant à garantir la
conservation de diverses espèces d’animaux sauvages
d’Afrique utiles à l’homme ou inoffensives, dont les princi-
paux signataires, La France, l’Allemagne et l’Espagne, était
destinée à «empêcher le massacre sans contrôle et d’assu-
rer la conservation des diverses espèces animales vivant à
l’état sauvage… qui sont utiles à l’homme ou inoffensives».
Elle ne fut pas ratifiée ; mais fit, toutefois, avancer les idées
pour aboutir, trois décennies plus tard, en 1933, à la
Convention de Londres relative à la conservation de la
faune et de la flore à l’état naturel.
des colonies et une vision «naturaliste», aca-
démique et d’éthique universitaire. En effet, en
1912, Charles Lutaud, gouverneur général de
l’Algérie, fut rendu destinataire d’une proposi-
tion de cette société savante pour la création
de 20 réserves naturelles, d’une superficie de
45 000 ha (450 00 km2). Bien qu’inscrite dans
un paradigme d’intérêt à la fois scientifique,
artistique et touristique, l’idée était de créer des
réserves naturelles, notamment dans les mas-
sifs soumis au régime forestier, là où se sentait
la nécessité de maintenir ou de rétablir la
faune et la flore dans leurs conditions natu-
relles intégrales. L’objectif consistait davanta-
ge à préserver les espaces naturels contre la
fragmentation abusive des forestiers. «En
dehors de la construction et de l’entretien des
voies d’accès, toute extraction de produits
quelconques (même de bois mort gisant) et
tout pâturage d’animaux domestiques soient
9
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE
rigoureusement interdits.» Il va de soi que
cette proposition, portée par un collectif de
scientifiques et d’académiciens convaincus, ne
pouvait convenir à une politique coloniale de
mise en défens des forêts à des fins essentiel-
lement patrimoniales et économiques, notam-
ment la chasse.
Dans une publication intitulée Les parcs
nationaux africains, une crise durable, parue
en 2008 et qui traite des conditions d’émergen-
ce des parcs nationaux dans les territoires
coloniaux, Estienne Rodary, reprenant les pro-
pos de Calandra (2000; Ibo, 1993) : «Il a été dit
que les forêts classées ont été transformées
en parcs nationaux dans les années 1920 et
1930, suite à la prise en compte progressive
des préoccupations environnementales», rétor-
qua que «cette analyse est partiellement faus-
se : la conservation de la nature n'a pas péné-
tré le monde forestier. Il s'est davantage agi
d'un double parcours, l'un forestier, l'autre prin-
cipalement concerné par la faune et très
influencé par les expériences britanniques», et
affirmer qu’«en Afrique du Nord particulière-
ment, les parcs sont marginaux : les 13 parcs
algériens sont de taille réduite et servent sur-
tout comme lieux de villégiature» (p. 212).
Les «parcs nationaux» au lendemain
de l’indépendance (1962-1983)
A la suite des Accords d’Evian, le transfert
de souveraineté de la France coloniale à
l’Algérie indépendante s’est traduit, de proche
en proche, par une réappropriation des terri-
toires, des équipements et infrastructures et de
leur affectation aux institutions désignées.
C’est le secteur de l’agriculture, notamment
son segment forestier, qui prit en charge l’héri-
tage physique des 13 parcs nationaux ainsi
que les statuts qui les gouvernaient. Il est
entendu que ces parcs furent officiellement
déclassés par le fait même de la succession de
souveraineté. Il fallait, toutefois, attendre l’an-
née 1983, pour accéder à la première loi natio-
nale sur l’environnement et commencer à
souscrire aux conventions internationales sur
la conservation de la nature et des ressources
naturelles.
De 1962 à 1983 (deux décennies), les
parcs nationaux algériens ont relevé d’une
situation de fait, se situant dans les ancrages
de la loi n°62-157 du 31 décembre 1962 ten-
dant à la reconduction, jusqu'à nouvel ordre,
de la législation en vigueur au 31 décembre
1962. Nous ne situons pas clairement, sur le
plan historique, les mécanismes technico-juri-
diques qui ont régi le passage, en Algérie, du
concept «parc national», tel que défini par l’ar-
rêté de 1921 (sens paysager et touristique), au
concept environnemental, consacré par la loi
de 1983 relative à la protection de l'environne-
ment. La «recréation» des parcs nationaux,
hérités de la colonisation, ne s’est pas réalisée
au travers d’un mécanisme de rupture avec le
concept paysager et touristique. Le terme
«national» ayant été pris, par le législateur
algérien, dans sa seule connotation territoriale,
sans la substance théorique et doctrinaire de
l’historiographie mondiale des parcs nationaux.
Le «parc national» dans la Convention
d’Alger de 1968
En 1968, sous les auspices de
l’Organisation de l’Union africaine (OUA), Alger
avait abrité les travaux qui consacrèrent la
Convention africaine sur la conservation de la
nature et des ressources naturelles, appelée
«la Convention d’Alger».
Suite en page 10

Le Soir
d’Algérie
Suite de la page 9
L’objectif de ce rendez-vous algérois, à un
moment particulier de l’histoire africaine, au
sortir de l’ère coloniale, était de marquer,
d’abord symboliquement et politiquement —
par un lieu et une date — la rupture avec un
ordre colonial préétabli et ensuite, de réaliser,
juridiquement, l’acte de «passation» de la com-
pétence d’adoption de la Convention aux Etats
africains indépendants.
Plus concrètement, il s’agissait de passer
d’une conception fondamentalement «utilitaire»
de la conservation de la nature et des res-
sources naturelles en Afrique, consacrée par la
Convention de Londres de 1933, relative à la
préservation de la faune et de la flore dans leur
état naturel, à une conception novatrice, fonda-
mentalement «écologique» de la protection de
la nature, qui a auguré aux premiers ancrages
du droit de l’environnement et satisfait l’essen-
tiel des organisations scientifiques mondiales,
dont l’UICN quant à la pertinence du modèle
de protection juridique.(4) Dans l’annexe 2 sur
les aires de conservation, la Charte d’Alger
énonçait déjà, quinze ans avant la loi de 1983
sur la protection de l’environnement :
«Le parc national est une aire gérée princi-
palement dans le but de protéger les écosys-
tèmes et à des fins récréatives. C’est une
zone naturelle, terrestre et/ou marine, dési-
gnée pour protéger l'intégrité écologique dans
un ou plusieurs écosystèmes dans l'intérêt des
générations actuelles et futures ; pour exclure
toute exploitation ou occupation incompatible
avec les objectifs de la désignation et pour
offrir des possibilités de visite, à des fins spiri-
tuelles, scientifiques, éducatives, récréatives et
touristiques, dans le respect du milieu naturel
et de la culture des communautés locales.»
«Les objectifs de gestion consistent à pro-
téger des régions naturelles et des paysages
d'importance nationale et internationale, à des
fins spirituelles, scientifiques, éducatives,
récréatives ou touristiques ; perpétuer, dans
des conditions aussi naturelles que possibles,
des exemples représentatifs de régions physio-
graphiques, de communautés biologiques, de
ressources génétiques et d'espèces de maniè-
re à garantir une stabilité et une diversité éco-
logiques ; limiter le nombre de visiteurs aux
motivations spirituelles, éducatives, culturelles
ou récréatives, afin que l'aire reste dans un
état naturel ou quasi-naturel ; éliminer et, ulté-
rieurement, prévenir toute forme d'exploitation
ou d'occupation incompatible avec les objectifs
de la désignation ; garantir le respect des élé-
ments écologiques, géomorphologiques,
sacrés ou esthétiques justifiant la désignation ;
tenir compte des besoins des communautés
locales, y compris l'utilisation des ressources à
des fins de subsistance, dans la mesure où
ceux-ci n'ont aucune incidence négative sur les
autres objectifs de gestion.»
Le Tassili : premier «parc national»
de l’Algérie indépendante (1972)
Pour saisir et comprendre les raisons qui
ont présidé à la création du «parc national» du
Tassili en 1972, quatre ans après l’adoption
de la Convention d’Alger, il faudrait, d’abord,
rappeler le contexte des négociations des
Accords d’Evian en 1961 sur la question cru-
ciale de la souveraineté de l’Algérie sur le
Sahara. La France voulant conserver l’utilisa-
tion des sites sahariens, le temps de l’expéri-
mentation de la force de frappe atomique et
contrôler durablement l’exploitation du pétrole
saharien. Dans le volet industrialisation, les
négociations entamées fin 1963 aboutirent aux
Accords du 29 juillet 1965, où la France s’était
engagée à fournir à l’Algérie une aide financiè-
re, sur une durée de 5 ans, en vue de réaliser
des projets industriels. La gestion de cette aide
était confiée à un organe intergouvernemental
algéro-français, l’Organisme de coopération
industriel (OCI) qui succéda à l’Organisme
scientifique (OS).
L’idée d’un «parc national» au Tassili est
apparue dans ce contexte dans le cadre d’une
approche économique où le tourisme était solli-
cité dans sa fonction industrielle, à l’occasion
d’une réflexion initiée en 1966 par l’OCI, pour
la mise en œuvre d’une nouvelle conception de
la coopération algéro-française et de la promo-
tion et le développement économique, à tra-
vers des projets d’industrialisation. Un chapitre
concernant l’organisation touristique du territoi-
re algérien avait été ajouté au volet industriel,
dans lequel figurait en grande place le volet
«tourisme saharien».
Dans ce vaste projet, l’équipe «tourisme
saharien» avait élaboré une quantité d’études
thématiques appuyées par des publications et
confortées par la contribution du «découvreur»
Contribution
des peintures rupestres du Tassili, Henri Lhote,
convié, par l’OCI, pour établir un état des lieux
sur la question du tourisme saharien. C’est
avec lui que fut arrêtée l’idée de lier un pos-
sible développement touristique dans le Tassili,
à la préservation et la conservation des sites
rupestres. Dans un rapport, intitulé
«Proposition pour un plan d’aménagement»,
transmis aux autorités algériennes, par l’équipe
«tourisme saharien» de l’OCI, il est proposé
que les zones à peintures et gravures
rupestres soient placées sous la législation des
«parcs nationaux». Il est souligné, dans ce rap-
port, que le Tassili n’est pas seulement concer-
né par la protection des richesses archéolo-
giques mais également par celle de ses
richesses naturelles cynégétiques et floris-
tiques.
Ainsi, d’une approche globale d’un plan
d’aménagement touristique du Sahara, dans
lequel l’option «parc national» est préconisée
pour les zones à peintures et gravures
rupestres, nous passons à un projet circonscrit
à la seule région de Djanet, intitulé «Parc
national du Tassili» et fondé sur la géométrie
linéaire d’un circuit touristique autour du pla-
teau du Meddak (commune de Djanet). L’idée
consistait à mettre en place un aménagement
et un équipement touristique, partant d’une
cartographie des pistes et des aires aména-
geables, des points d’eau, des points de refu-
ge, des relais hôteliers et du bornage des
zones à protéger. C’est sur ce parcours de visi-
te que Lhote concevra le projet du parc natio-
nal du Tassili, s’inspirant du modèle des parcs
nationaux de l’Algérie coloniale, sachant perti-
nemment que ceux-ci ne prévoyaient aucune
disposition relative à l’archéologique, alors que
l’objet essentiel de la préservation au Tassili
étant les peintures et gravures rupestres et les
sites archéologiques.
Les ancrages juridiques du «parc
national» et de l’établissement public
chargé de sa gestion «l’Office»
Le 27 juillet 1972, le «parc national» du
Tassili et l’établissement public chargé de sa
gestion furent créés par décret présidentiel et
mis sous la tutelle du ministère de l’Information
et de la Culture. Il est surprenant que le législa-
teur algérien ait adopté le statut de «parc natio-
nal», qui ne figurait dans aucune nomenclature
juridique nationale. Une situation d’autant plus
L’expression «parc national» a été utilisée, pour la
première fois, aux Etats-Unis, en 1880, par un artiste-
peintre du nom de George Catlin (1796-1872), dans un
article publié dans le New York Times, dont voici un passage
en anglais : «By some great protecting policy of govern-
ment… in a manificient park… a nation’spark, containing
man and beast, in all the wild and freshness of theirnature’s
beauty !» Une traduction en français a donné : «Par une
grande politique de protection du gouvernement… dans un
parc magnifique… Un parc national, contenant hommes et
bêtes, dans toute la sauvagerie et la fraîcheur de leur beau-
té naturelle ! »
paradoxale que l’Algérie disposait, déjà, d’une
loi nationale, «l’ordonnance 67-231» sur les
sites et monuments historiques et naturels qui,
dans son article 78, disposait que «peut être
considéré comme site et monument naturel
tout paysage ou lieu naturel présentant un
caractère artistique, historique, scientifique,
légendaire ou pittoresque qui justifie sa protec-
tion et sa conservation dans l’intérêt natio-
nal».(5)
Pourquoi le Tassili a échappé à cette cou-
verture légale des sites et monuments histo-
riques et naturels, pour s’inscrire dans une
solution qui n’avait aucun ancrage juridique :
celle du «parc national» ? C’est à cette ques-
tion fondamentale que nous tenterons de
répondre, pour tirer les enseignements utiles,
partant d’un examen critique rétrospectif du
décret de 1972 portant création du parc natio-
nal du Tassili et de l'établissement public char-
gé de sa gestion. Il ressort de cet examen cri-
tique des incohérences et des confusions qui
ont, sans doute, échappé au législateur et dont
les incidences et implications étaient très
grandes. Dans l’article premier du décret de
création, il est énoncé que «sont classées en
parc national, sous la dénomination de ‘’parc
national du Tassili’’, les parties du territoire de
la commune de Djanet, wilaya des Oasis… ».
Ici, le terme «classées» ne renvoie à aucune
disposition légale et même réglementaire, qui
aurait garanti l’exercice de l’opposabilité ; la
notion de «parc national» n’existant pas dans
le jargon juridique national. Il est utile de souli-
gner, aussi, que l’expression «parc national»
n’a pris place dans l’organigramme du secteur
chargé de la culture qu’en 1992, dans l’intitulé
de la sous-direction «des monuments et sites
historiques, des parcs nationaux et des
musées». Ce qui signifie qu’entre 1972 et 1992
(deux décennies), le secteur chargé de la cul-
ture ne constitua qu’une simple structure admi-
nistrative de rattachement d’un corps qui lui a
été, jusque-là, juridiquement étranger.
L’article 2 disposait que «le classement en
parc national comportera la protection des
sites préhistoriques se trouvant à l'intérieur du
parc, gravures et peintures pariétales, ainsi
que la flore et la faune résiduelles (cupressus
dupreziana) mouflons et gazelles, et toutes
espèces qui pourront être ajoutées à cette
nomenclature». Cette disposition est contrariée
par l’article 21 du même décret, qui soulignait
que «toutes les stations de gravures et de
peintures rupestres inventoriées feront l'objet
d'un classement conformément à l'ordonnance
n°67-281 du 20 décembre 1967 (section I du
classement)». En réalité, seule cette dernière
disposition avait force de loi ; or, aucune sta-
tion n’a été classée en vertu de cette ordon-
nance, rendant ainsi caduque toute interven-
tion légale sur les peintures et gravures
rupestres.
S’agissant de la délimitation du parc, l’ar-
ticle 3 stipulait que «toute modification des
limites du ‘’parc national du Tassili’’ sera précé-
dée d'une enquête et sera décidée par la com-
mission nationale des monuments et sites».
Cette disposition est à la fois équivoque et
anachronique, dans ce sens où la commission
nationale des monuments et sites est un orga-
ne de l’ordonnance n°67-281, qui n’a aucune
attribution légale en matière de création ou de
délimitation des parcs nationaux, une notion
non prévue par cette ordonnance et non enco-
re inscrite dans le corpus juridique national.
Plus grave encore, comment conférer à cette
commission le pouvoir de décision sur «toute
modification des limites du parc», alors qu’elle
n’est pas sollicitée pour la délimitation et la
création de ce même parc ?
Dans les articles 4 et 5, les ambiguïtés sont
encore plus édifiantes au sujet de la délimita-
tion du parc. Dans le premier, il est indiqué que
«le bornage du ‘’parc national’’ sera effectué
de façon visible, afin d'éviter toute contestation
dans l'application de son règlement. Il pourra
être fait appel, à ce sujet, aux services du
ministère des Travaux publics et de la
Construction». Dans le second, il est précisé
que «le ministre des Travaux publics et de la
Construction assurera l'établissement des
plans d'urbanisme et la coordination des
études préalables à la mise en valeur de la
zone périphérique, aux moyens d'accès et de
circulation à l'intérieur du parc». Il est question,
ici, de bornages physiques du parc, qui s’appa-
rente à un système de signalisation réglemen-
tée, qui gouverne l’accès et la circulation à l’in-
térieur du parc. Nous pouvons comprendre cet
aspect de l’aménagement dans le sens du
contrôle du flux touristique. Il est inconcevable,
par contre, d’envisager, dans cette même pers-
pective, des plans d’urbanisme, véritables ins-
truments juridiques opposables. C’est là une
confusion des genres (plan d’aménagement
touristique/plan d’aménagement territorial) qui
a considérablement déteint sur les entende-
ments.
Dans le même article 5, un vocabulaire tout
à fait nouveau est introduit, celui de la «zone
périphérique», qui suppose, nécessairement,
qu’il y ait une «zone centrale». En 1972, cette
terminologie ne figurait pas encore dans la
nomenclature juridique nationale.
Il faut remonter à la convention de Londres
de 1933 et aux définitions consacrées par
l'UICN (IUCN, World Conservation Union) pour
retrouver les deux expressions : la ‘’zone cen-
trale’’ où une réglementation stricte protège les
10
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE
milieux (faune, flore, paysage) et la ‘’zone péri-
phérique’’, une sorte de zone-tampon, moins
stricte en termes de protection. Au Tassili,
nous sommes dans un dispositif d’itinéraire
touristique autour des peintures et gravures
rupestres du Tassili, de forme linéaire, qui n’est
pas superposable à une structure radio-cen-
trique des zones centrale et périphérique. C’est
là un non-sens conceptuel et opérationnel,
sachant pertinemment que l’objectif essentiel
consiste à définir un plan d’aménagement de
régulation du flux touristique.
Dans le registre des sanctions aux infrac-
tions à l’intérieur du parc national du Tassili,
l’incohérence est encore plus prononcée.
L’article 29 du même décret stipulait que «les
infractions aux dispositions du présent décret
seront sanctionnées conformément aux dispo-
sitions de l'ordonnance n° 67-281 du 20
décembre 1967, relative aux fouilles et à la
protection des sites et monuments historiques
et naturels». Il est clair que cette disposition ne
concerne que les sites et monuments histo-
riques et naturels protégés (couverts par des
arrêtés de classement ou d’inscription sur l’in-
ventaire supplémentaire). Or, aucun bien cultu-
rel meuble ou immeuble du Tassili n’a été pro-
tégé à ce titre.
Alors que le «parc national» constitue une
unité territoriale aux limites arrêtées, l’établis-
sement chargé de sa gestion demeure problé-
matique quant à son rôle et ses missions,
telles que décrites dans l’article 32 du décret :
«L'office du parc national du Tassili a pour mis-
sion : de veiller à la protection du patrimoine
naturel et culturel du parc, d'assurer sa gestion
et exercer les pouvoirs de police concernant la
réglementation du parc, de prendre toute
mesure nécessaire à l'aménagement et à la
mise en valeur du parc.» La confusion est, ici,
totale, l’établissement n’a pas pour mission la
protection du parc au sens géographique du
terme mais le «patrimoine naturel et culturel»
se trouvant à l’intérieur du parc.
D’autres acteurs évoluent à l’intérieur de ce
parc et qui exercent leurs attributions respec-
tives. Il est inconcevable que des pouvoirs
conférés aux services des eaux et forêts pour
la conservation et la protection des espèces
protégées puissent être «délégués au directeur
du parc» (art. 22). L’Office, en tant qu’établis-
sement public à caractère administratif, relève
du secteur chargé de la culture et de ses attri-
butions spécifiques. Il ne saurait s’approprier
les attributions relatives aux domaines minéral,
végétal et animal qui relèvent d’autres sec-
teurs. Le droit de police qu’il exerce à l’intérieur
du parc n’étant effectif qu’au titre de l’ordon-
nance 67-281 sur les biens culturels immobi-
liers et mobiliers protégés.
M. B.
(À suivre)
1) Ayant été moi-même directeur d’un
parc national, le Parc national du Tassili
N’Ajjer (1998-2001), je voulais livrer mon
point de vue sur le sujet du parc national,
ses significations philosophique, scienti-
fique, technique et juridique, les enjeux et
la portée politiques qu’il recouvre ainsi que
son niveau d’efficacité en tant qu’instru-
ment public de protection de l’environne-
ment et du patrimoine naturel.
2) Le Canada a créé, en 1886 et 1887, le
Glacier National Park et Banff National Park
; la Nouvelle-Zélande, en 1894, le Tongariro
National Park ; l’Afrique du Sud, en 1898, la
Sabi Game Reserve (appelé aujourd’hui
Krüger National Park ; l’Argentine, en 1903
et 1909, les parcs nationaux du Nahuel
Huapi et de l’Iguazu.
3) Les parcs nationaux de : Diar-el-Oued
(28.8.1923), l’Ouarsenis (16.04.1924),
Gouraya (7.8.1924), l’Akfadou (20.1.1925),
Les Planteurs (7.12.1925), Chréa (3.9.1925),
Djurdjura (8.9.1925), Taza (3.9.1927),
Baïnem (8.11.1928), l’Edough (21.11.1928),
Aïn N’sour (24.4.1929), Babors (12.1.1931),
Mahouna (27.7.1931), Theniet-el-Had
(03.08.1932).
(4) La Convention d'Alger a été adoptée
à Alger le 15 septembre 1968 par les Etats
membres de l’OUA, elle est entrée en force
le 16 juin 1969. Elle a enregistré 40 signa-
tures et le dépôt de 30 instruments de ratifi-
cation. Sa mise en œuvre n’a pu, cepen-
dant, être systématique en raison des
«contraintes financières» dans les pays
africains nouvellement indépendants.
5) Les parcs nationaux d’Aïn N’sour et
de Theniat-el-Had (arrêté de 1921) étaient,
dès l’année 1948, classés en «sites natu-
rels», conformément à la loi sur les monu-
ments et sites historiques et naturels (clas-
sement qui sera repris en 1968, par
l’ordonnance 67-231).

Le Soir
d’Algérie
Pourquoi eux et à ce moment précis de l’Histoire ?
En
libr
airi
e LES SIX CHEFS HISTORIQUES DE LA GUERRE D’ALGÉRIE DE KHALFA MAMERI
Déjà auteur de 26 livres — dont 11 livrets d’histoire pour
enfants d’Algérie —, Khalfa Mameri poursuit un inlassable travail
d’écriture de l’histoire. Une histoire principalement éducative et
au service du citoyen algérien.
Son dernier ouvrage, Premier
Novembre 1954, les six chefs histo-
riques de la guerre d’Algérie, est un
livre passionnant et surtout une étude
fouillée, riche de sens et d’enseigne-
ments. Ce livre épais (560 pages), bien
construit et bien documenté, est
l’œuvre d’un esprit rationnel, critique et
didactique. Khalfa Mameri a basé sa
démarche intellectuelle sur le raisonne-
ment, les preuves, les arguments, le
questionnement, la démonstration,
voire le doute. Et comme l’auteur est
un praticien à plusieurs casquettes (il a
été universitaire, maître de confé-
rences, haut cadre de l’Etat, ambassa-
deur, délégué algérien à l’ONU, dépu-
té...), il a su tirer de son long et riche
parcours une pédagogie de la lisibilité
qui fait que ses textes sont synonymes
de confort de lecture. L’art d’écrire
lisible, chez Khalfa Mameri, rend l’his-
toire une source inépuisable de don-
nées empiriques, en ce qu’elle permet
de réinterroger le passé et de l’inter-
préter à l’aune de la pédagogie moder-
ne. La connaissance de l’histoire peut
ainsi orienter la compréhension du pré-
sent, elle apporte un éclairage utile
pour identifier et comprendre les muta-
tions sociétales passées et actuelles.
Pour dire que ce dernier livre s’adresse
naturellement au grand public, au
jeune lectorat en premier.
Dès l’entame de l’introduction, l’au-
teur invite à l’essentiel, à découvrir l’in-
térêt humain du texte aussi : «Regar-
dons bien les visages qui sont repro-
duits sur la couverture de ce livre : ce
sont ceux des six hommes, six seule-
ment, qui ont pris la décision inimagi-
nable, incroyable, inouïe de déclencher
une guerre de Libération nationale
contre la quatrième puissance mondia-
le le 1er Novembre 1954 à zéro heure
pour libérer l’Algérie de la colonisation
française (...).
Pourquoi eux ? Pourquoi pas
d’autres ? Pourquoi seulement à ce
moment-là et pas à un autre ; avant,
après ? Nul ne peut répondre avec
assurance à des questions aussi lanci-
nantes, aussi obsédantes. Nul ne pour-
ra jamais entrer dans le subconscient
de ces six hommes pour dire vraiment
ce qu’il s’est passé dans leur tête.
Séparément ? Collectivement ? Qui en
a été l’initiateur ? Qui en a eu l’idée, la
détermination ? Je sais bien qu’on peut
supputer, proposer, supposer, imputer.
Mais personne ne peut trancher. D’au-
tant plus qu’aucun de ces six hommes
n’a laissé ni écrit, ni mémoires, ni
témoignages. Plus encore, il aurait
fallu qu’ils disent quels ont été les élé-
ments déclencheurs.»  Des questions
qui, aujourd’hui encore, restent sans
réponse. Pour l’auteur, il y a, certes,
des facteurs «déclencheurs» (mas-
sacres du 8 mai 1945, implosion du
MTLD, guerre d’Indochine, débarque-
LE COUP DE
BILL’ART DU SOIR
Ratage
Par Kader Bakou
Nous sommes restés une
société de culture orale, bien
après la découverte et l’invention
du papier (par les Chinois) puis de
l’imprimerie par Gutenberg.
Aujourd’hui, nous sommes
passés, en quelques années,
d’une société de culture orale à
une société de «culture numé-
rique». Mais vu la manière dont
nous utilisons l’internet, les télé-
phones portables et autres nou-
velles technologies de l’informa-
tion et de la communication,
nous sommes encore une fois
en train de rater le coche.
K. B
bakoukader@yahoo.fr
ment anglo-américain en novembre
1942...), mais il faut prendre également
en considération «d’autres facteurs liés
au parcours des six hommes, à la
situation en Algérie, à l’état du monde
extérieur». Tous ces éléments et
d’autres encore pourraient aider à
comprendre les motivations profondes
des six chefs historiques, selon l’au-
teur. Certains points communs méri-
tent déjà d’être rappelés : la jeunesse ;
l’appartenance au MTLD ; une scolari-
té relativement courte ; une faible
expérience du monde du travail ; l’origi-
ne sociale («Tous issus de milieux
modestes, ils vivaient la condition
misérable des populations» indigènes).
Toutes les questions soulevées
dans l’introduction seront analysées,
expliquées, éclaircies, confrontées et
débattues dans le livre, y compris dans
la deuxième partie où l’auteur
consacre un chapitre à chacun des six
chefs historiques. Pour rendre une telle
monographie aussi complète et aussi
claire que possible, Khalfa Mameri a
jugé nécessaire de la faire précéder
d’une vue panoramique, «une toile de
fond». De sorte que le lecteur «puisse
se faire une idée assez précise des
forces, des tensions et des idéologies
en présence et même, si possible, de
cette atmosphère ou du climat politique
du moment».  fa Mameri a su faire en sorte de rétablir
Pour l’auteur, il fallait évoquer le
contexte général de l’époque. Cela offre
au lecteur l’opportunité de démêler
l’écheveau des relations internatio-
nales, de mieux comprendre les enjeux,
les différents acteurs et l’évolution du
monde. Intitulée «Brefs rappels histo-
riques», cette première partie de l’ou-
vrage est structurée en cinq chapitres
traitant respectivement de l’état du
monde en 1954, l’état du «monde
arabe», l’état de l’Afrique, l’état de la
France et l’état de l’Algérie. Pareil
tableau explicatif aide à «éclairer un
peu plus le caractère audacieux, coura-
geux, exceptionnel de la décision ultime
et sublime prise par les six chefs histo-
riques concernés», estime l’auteur. Une
connaissance conforme au réel permet,
par exemple, de dire la réalité du
monde arabe en 1954. Une réalité qui
était bien loin des mythes, des inven-
tions, des mensonges, des illusions,
des contre-vérités assénées par les
idéologues et les politiciens retors.  riens : dogmatisme et sectarisme» ;
Le monde arabe était confronté à
des problèmes, il vivait des situations
instables et dangereuses. La première
guerre israélo-arabe (14 mai 1948-7
janvier 1949) était encore fraîche dans
les mémoires, car «une humiliation his-
torique pour les armées arabes», pour
l’Egypte surtout. L’autre problème de
taille, ce sont les implications exté-
rieures de la révolution égyptienne du
23 juillet 1952. Ses effets sur les pays
arabes seront fâcheux, parfois dévas-
tateurs comme va le démontrer l’au-
teur. «Présents au Caire bien des
années avant le coup d’Etat des ‘‘offi-
ciers libres’’ (...), les deux futurs pre-
miers présidents de la République
algérienne, Ahmed Ben Bella et Houari
Boumediène, vont reproduire en Algé-
rie à s’y méprendre les méthodes et les
thèmes du ‘‘raïs’’ égyptien», relève
Khalfa Mameri. D’autres rappels
importants permettent «de montrer en
quoi l’interventionnisme et l’hégémo-
nisme nassériens ont été particulière-
ment néfastes à la stabilité et au pro-
grès des pays arabes».
En Afrique du Nord, des évène-
ments se déroulaient depuis 1952 en
Tunisie et 1953 au Maroc. Cela a
débouché sur l’indépendance des deux
protectorats français (le 2 mars 1956
pour le Maroc, le 15 juin 1956 pour la
Tunisie). Là encore, l’auteur rappelle
certaines vérités historiques : l’illusion
d’une lutte commune entre les trois
pays du Maghreb n’avait d’égal que la
rupture de l’engagement des nationa-
listes tunisiens et marocains au profit
de «la double acceptation d’une auto-
nomie interne d’un côté et d’une indé-
Culture
pendance dans l’interdépendance de
l’autre, factices toutes les deux».  soit. Chacun des six fondateurs du
Cette politique de chacun pour soi
«ne pouvait avoir pour conséquence
que de laisser seul le peuple algérien
se battre pour une réelle indépendance
de tous». De même que pour la fantas-
matique aide escomptée des «frères
arabes», la défection des Tunisiens et
des Marocains ne semble pas avoir été
prise en considération par les six chefs
historiques. La situation de l’Afrique
n’est pas en reste, elle explique elle
aussi à quel point les Algériens ont eu
«à souffrir de leur combat solitaire et
inégal contre le colonialisme». Quant à
l’état de la France, il n’était guère relui-
sant au sortir de la Seconde Guerre
mondiale, surtout psychologiquement
et politiquement.
A cela va s’ajouter l’humiliation de
Dien-Bien-Phu au Vietnam (7 mai
1954). Néanmoins, la France va
connaître un redressement écono-
mique spectaculaire. En 1954, elle
était la troisième puissance écono-
mique du monde. Elle faisait partie des
«quatre grands», était membre perma-
nent du Conseil de Sécurité de l’ONU,
était forte de son rayonnement culturel.
Après ces rappels historiques aussi
détaillés que possible, «nous arrivons
au cœur du problème», le dernier cha-
pitre introductif à la plus grosse partie
de l’ouvrage.
Dans cet «état de l’Algérie», Khalfa
Mameri présente un intéressant trip-
tyque composé des volets suivants :
«L’Algérie, deux sociétés inégales et
séparées» ; «Partis politiques algé-
«L’éclatement du MTLD». L’auteur
brosse un tableau contrasté, saisissant
de la situation démographique, écono-
mique, sociale, éducative et psycholo-
gique de l’Algérie en 1954. Il en ressort
qu’il était exclu que «les Européens et
les indigènes eussent un jour pu for-
mer une seule communauté. Manifes-
tement les origines, les valeurs, les
comportements étaient si différents, si
contraires qu’il eût été impossible de
former un seul peuple, une seule
nation». Les partis politiques algériens
? «Aucun d’eux n’était prêt ni même
peut-être déterminé à engager réelle-
ment le combat pour l’indépendance
du pays.» Plus explicite encore, le
tableau consacré à la crise du MTLD.  nière chance donnée à Messali, le
Khalfa Mameri se réfère notamment
à un document que lui a remis Abder-
rahmane Kiouane, un ancien membre
de la direction du MTLD, en novembre
1984, pour livrer certains détails inédits
et relatifs «aux causes profondes,
presque intimes, qui ont provoqué la
crise de septembre 1953». Tous ces
faits sont la meilleure démonstration que
«le MTLD, tous dirigeants confondus,
messalistes comme centralistes, était
loin d’être prêt à faire le saut du combat
idéologique, admis, autorisé par le sys-
tème colonial, vers la lutte armée». D’où
ce principe d’action, cette idée-force : «Il
semble bien que la crise du MTLD
ouverte par Messali en septembre 1953
soit la cause directe ou, si l’on préfère,
le détonateur ou le facteur déclencheur
de la guerre de Libération nationale.»
Tous les éléments sont maintenant en
place (toile de fond, ambiance, décor...)
pour que les «six hommes qui ont pris la
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE
responsabilité inouïe de déclencher le
combat libérateur» entrent en scène, à
tour de rôle, tel le soleil émergeant
d’une nuit sombre. C’est l’histoire de six
héros rendus vivants, émouvants,
humains par la plume de Khalfa Mameri.
Des hommes jeunes, au destin tragique
pour cinq d’entre eux, et qui avaient
pour idéal une vision flamboyante de la
liberté.
(Mostefa Ben Boulaïd (1917-1956),
Larbi Ben M’hidi (1923-1957), Rabah
Bitat (1925-2000), Mohamed Boudiaf
(1919-1992), Didouche Mourad (1927-
1955) et Krim Belkacem (1922-1970),
tels que revisités par Khalfa Mameri,
irradient d’une lumière nouvelle. En
plus de contribuer à approfondir la
connaissance historique, l’auteur porte
sur chacun des six chefs historiques
un regard, une sensibilité et un juge-
ment qui lui sont propres, mais sans
chercher à ornementer quoi que ce
Front de libération nationale se voit
consacrer un gros chapitre avec, à
chaque fois, un maximum d’informa-
tions nouvelles sur des faits et des évé-
nements souvent occultés, sur des épi-
sodes relativement méconnus ou alors
«arrangés» et instrumentalisés.
à chacun son parcours, réinscrit
dans le cours de l’histoire pour être
mieux connu et reconnu, mais une
recherche biographique qui ne fige pas
les acteurs dans le rôle de héros pétri-
fiés, stéréotypés à l’usage de lecteurs
débutants ou peu enthousiastes. Khal-
des faits, de les préciser, apportant un
nouvel éclairage, mentionnant des
détails en apparence anodins et qui
prennent toute leur importance après
lecture. Nombre d’éléments particuliers
rendent d’ailleurs les six chefs histo-
riques chacun un personnage unique,
réellement différent des personnages
de son genre. «Le lecteur averti sait
déjà que l’histoire de l’Algérie, comme
toute autre histoire, ne peut être
acceptée, respectée, admirée et même
aimée que si elle est vraie. Donc il ne
sert à rien de chercher à l’embellir, à
l’enjoliver, pis encore à la fausser car
tôt ou tard la vérité se venge. C’est
pourquoi nous tâcherons de retracer
tous les épisodes de la vie d’un
homme, même si quelque légende
peut être écornée, abîmée», prévient
l’auteur quant à son droit de reconstrui-
re et de réinventer l’histoire.
Par exemple, lorsqu’il s’agit de se
pencher sur l’attrait du nationalisme
chez Mostefa Ben Boulaïd : «à 28
ans, en 1945, Mostefa Ben Boulaïd
avait déjà réussi sa vie. Il avait tout
pour être heureux : propriétaire ter-
rien, riche et gros commerçant, père
d’une nombreuse famille déjà, sorti
indemne, surtout vivant et glorieux,
d’une terrible guerre même faite pour
les autres, il aurait pu vivre et couler
des jours tranquilles. Non il avait
l’amour de son pays.»
L’auteur va donc se hasarder «à
fouiller les ferments ou les motivations
profondes, intimes de l’engagement»
tout en revenant sur les principaux
événements qui ont marqué la période
1945-1954 : la montée en puissance
du MTLD, l’impasse électorale, la der-
démantèlement de l’OS (Organisation
spéciale) en mars 1950, la création du
Crua en mars 1954 (et son auto-disso-
lution fin juin 1954), le refus de Messa-
li, la réunion du groupe des 22 (ou 21),
le choix des six chefs historiques...
Retour ensuite sur le maquis des
Aurès et les dures réalités de la guerre
(insuffisance des moyens en armes,
les promesses égyptiennes jamais
tenues, l’arrestation de Ben Boulaïd le
11 février 1955 en Tunisie puis son
évasion de la prison El Koudiat de
Constantine le 4 novembre 1955). Vint,
ensuite, «la mort, incontestablement
glorieuse, de Mostefa Ben Boulaïd le
soir du 27 mars 1956». L’auteur s’attar-
de quelque peu sur cette mort mysté-
rieuse, notamment les zones d’ombre,
évoquant même «la piste égyptienne»,
estimant qu’il est tout de même temps
«que l’Algérie, chercheurs comme ins-
titutions officielles, s’interrogent sur les
11
circonstances exactes de sa dispari-
tion». En rendant hommage à «Larbi
Ben M’hidi qui n’avait même pas goûté
aux délices de la vie», car mort à 34
ans, en martyr, Khalfa Mameri souligne
que l’un des grands mérites du natif de
Aïn M’lila «c’est d’avoir permis à une
région comme l’Oranie, dépourvue de
hautes montagnes mais surtout peu-
plée de beaucoup d’Européens qui
étaient des soutiens de l’armée fran-
çaise, de prendre sa part dans la libé-
ration du pays». Larbi Ben M’hidi avait
présidé le Congrès de la Soummam
(20 août au 10 septembre 1956),
«mais ce qu’on doit le plus à Ben M’hidi
c’est d’avoir voulu provoquer et organi-
ser une longue grève en Algérie» (la
grève dite des huit jours, commencée
le 28 janvier 1957). Le sinistre général
Aussaresses, son assassin, laisse
penser, dans son livre paru en 2001,
que «Ben M’hidi aurait été arrêté bien
plus tôt que le 25 février, exactement le
16 ou le 17 février 1957 ; mais que sa
capture n’a été révélée qu’une semai-
ne plus tard, le temps nécessaire pour
arrêter, espérait-il, d’autres dirigeants
de la Révolution, cachés à Alger».
Rabah Bitat, lui, est arrêté «moins
de cinq mois après le premier
Novembre 1954». Le lecteur a droit au
récit des circonstances de cette arres-
tation, un «épisode qui aurait pu avoir
des conséquences probablement
fatales sur la guerre d’Algérie». Le
piège avait été tendu par les rensei-
gnements généraux français et «Krim,
Ouamrane et Abane Ramdane qui
venait de s’installer à Alger depuis
quelques jours, auraient pu, eux aussi,
tomber dans la souricière». Pour
Rabah Bitat, la guerre est finie depuis
le 16 mars 1955.
«à cause d’une imprudence stupi-
de». Le 18 mars 1962, Bitat est libéré
de la prison du château d’Aulnoy.
«Un autre destin» l’attend... Quant
à Mohamed Boudiaf, le lecteur saura
un peu plus pourquoi et comment «le
mois de juin est particulièrement
important» dans sa vie, car «il en
marque des étapes cruciales comme
sa naissance, sa mort, et bien d’autres
encore». Ce qu’il faut notamment rete-
nir, c’est qu’il a été le créateur du Crua,
le co-rédacteur (avec Didouche) de la
Proclamation du Premier Novembre
1954. Et «on peut dire, sans excès,
que c’est grâce à lui que le courant
nationaliste algérien, le plus radical,
est sorti de sa terrible crise en 1953
pour déclencher la guerre de Libéra-
tion nationale.
Aucun autre leader algérien ne
semble avoir joué dans ces moments
brefs et décisifs un rôle aussi capital.
Qu’on le veuille ou non ce rôle histo-
rique lui sera acquis à jamais». Pour-
tant, Boudiaf allait être arrêté après l’in-
dépendance, torturé dans le Sud,
condamné à s’exiler, enfin assassiné
en direct le lundi 29 juin 1992 à Anna-
ba. Didouche Mourad aurait dit : «Si
nous venons à mourir, défendez nos
mémoires.» Pour lui aussi, mort au
champ d’honneur, les armes à la main,
le 17 janvier 1955, le «combat est
autant une leçon de morale, qu’une
leçon d’histoire».
Didouche «a préféré livrer combat
et mourir à 28 ans».
Que dire d’autre ? Il reste Krim. Le
sixième et dernier portrait, à la fois
sublime, pathétique, tragique. C’est
Maurice Chapelan qui disait : «Le scé-
nario des révolutions se répète : des
prophètes les rêvent, des apôtres les
font, des fripons les défont. Du vent, du
sang, du gang...» Le signataire des
accords de paix d’Evian (18 mars
1962) est assassiné à Francfort le 18
octobre 1970. Krim Belkacem faisait-il
peur à ce point ? En conclusion de cet
ouvrage, l’auteur s’interroge sur les rai-
sons de l’échec qui a suivi la Révolu-
tion de Novembre. Des documents his-
toriques en annexes complètent ce
remarquable travail de recherche.
Hocine Tamou
Khalfa Mameri, Premier
Novembre 1954, les six chefs histo-
riques de la guerre d’Algérie, édi-
tions El Amel, 2017, 560 pages, 1000
DA.

Le Soir
d’Algérie
Reprise mardi
USM ALGER
à Bologhine
Après avoir bénéficié de trois jours
de repos, les joueurs de l’USM Alger
reprendront les entraînements demain,
à 17h au stade Omar-Hamadi, pour pré-
parer la rencontre de la 12e journée face
à l’O Médéa programmée samedi à 15h
au stade Imam-Lyes. Les gars de
Soustara, qui partagent la première
place du classement avec la JS
Kabylie, avec 23 points, chacun, se
sont fait surprendre vendredi dernier
par l’USM Bel-Abbès en remontant au
score (2-2) vers la fin de la confronta-
tion alors que les camarades de
Zemma avaient la possibilité de revenir
avec les trois points. Une situation qui
n’a pas été appréciée par l’entraîneur
des Rouge et Noir. «On a raté une vic-
toire certaine face à l’USMBA qui était à
notre portée. Avec tous mes respects à
l’adversaire, nous avons affronté une
équipe moyenne pour ne pas dire
faible, et nous sommes tombés dans la
facilité, a déclaré Thierry Froger qui
regrette toutes les occasions ratées par
ses joueurs. Nous avons raté plusieurs
occasions devant les buts ; on aurait pu
tuer le match au début de la seconde
période, malheureusement, on n’a pas
pu le faire. Ce qui a permis à l’adversai-
re de revenir dans le score. Nous avons
encaissé deux buts en l’espace de trois
minutes suite à des erreurs défensives.
Même si je ne suis pas satisfait de ce
résultat, je pense que ramener un point
du match nul de l’extérieur reste quand
même un résultat positif. On doit oublier
ce match et penser aux prochains ren-
dez-vous qui nous attendent.»
Ah. A.
Benaldjia : «je
JS KABYLIE
n’ai aucun
problème avec
Dumas…»
Relégué sur le banc des remplaçants
vendredi avant d’être incorporé en
seconde période face au MC Oran en
match comptant pour la 11e journée de la
Ligue 1 Mobilis, le joueur de la JSK
Benaldjia tient à apporter des précisions
sur tout ce qui a été dit à propos de ses
relations avec son entraîneur. Des échos
ont fait état d’une altercation avec Franck
Dumas que le joueur lui-même dément.
«En toute sincérité, ce qui s’est passé au
vestiaire après le match n’est qu’un mal-
entendu, cela ne sert même pas de l’am-
plifier. Il ne s’est absolument rien passé
entre moi et le coach, on a eu une dis-
cussion tout simplement. Il m’a expliqué
qu’il n’était pas du tout en colère contre
moi (…) Il n’y a jamais eu d’altercation.
Pas du tout. Je le dis et je le répète, je
n’ai aucun problème avec l’entraîneur. Je
le respecte beaucoup, c’est notre entraî-
neur. Tout ce qu’il y a, c’est qu’il était
sous la pression du match, la page est
tournée», a-t-il déclaré sur les colonnes
du quotidien sportif Le Buteur. Benaldjia
a même affirmé qu’il accepte « sportive-
ment» son statut de remplaçant : «J’ai
accepté en toute sportivité la décision de
l’entraîneur qui est le seul habilité à choi-
sir son onze. Tout le monde a vu que
lorsque je suis rentré sur la pelouse, j’ai
mouillé le maillot», tandis que le techni-
cien français a affirmé : «Je m’exprimerai
sur Benaldjia après. Pour le moment, on
finit les matchs et on verra.» Pour rappel,
la JS Kabylie est revenue avec le parta-
ge des points de son déplacement à
Oran (0-0) confortant ainsi sa série de 11
rencontres sans défaite, soit depuis le
coup d’envoi du championnat.
Ahmed A.
Sports
Les Mouloudéens
pansent leurs plaies
MC ALGER : BLESSÉS À BORDJ-BOU-ARRÉRIDJ
l La victoire du MC Alger au
stade du 20-Août de Bordj Bou-
Arréridj, samedi, devant le
CABBA, comptant pour la 11 e
journée, s’est transformée en
un véritable cauchemar et pour
les joueurs et pour le staff diri-
geant.
N’ayant pas apprécié que leur
équipe perde devant le
Mouloudia, les supporters de
l’équipe locale ont envahi la main
courante au coup de sifflet final
allant jusqu’à s’en prendre physi-
quement aux joueurs du MCA
qu’ils ont d’ailleurs blessés. Le
capitaine Hachoud, victime d’une
attaque à l’arme blanche, a
d’ailleurs été touché à la main.
Arous, Azzi, Ben Arous, Tebbi, et
Souibaâh, des joueurs du MCA,
ont échappé de justesse à des projectiles sur la galerie du
l’agression. Des éléments des Mouloudia faisant des centaines
services de sécurité ont égale- de blessés. Une situation qui
Les stades algériens
ment été blessés. Pendant plu- devrait interpeller les hautes ins-
sieurs minutes, les supporters du tances du pays pour mettre un
CABBA, environ 200, ont lancé terme à la violence, dans toutes
hors contrôle
l Les stades algériens se sont transformés
en des lieux extrêmement dangereux où la vie
des joueurs et supporters est potentiellement
menacée à chaque rencontre, décisive ou ordi-
naire soit-elle. La violence inouïe qui s’y expri-
me est aujourd’hui impossible à inscrire dans le
cadre de simples «dérapages» dans le monde du
sport mais prend, au contraire, l’aspect d’un
phénomène nécessitant une prise en charge
urgente par l’Etat algérien.
Les images des scènes survenues ce
samedi au stade de Bordj-Bou-Arréridj ont
choqué. Des joueurs évanouis sur la pelou-
se, d’autres souffrant de blessures les faisant
hurler de douleur ou, pire encore, tenant leur
abdomen où des plaies importantes sont
visibles. Dans les vestiaires, on peut encore
apercevoir d’autres joueurs aux genoux ou
poignets bandés, œuvre de supporters
incontrôlables ayant envahi la pelouse après
la défaite de leur club. La plupart des agres-
seurs étaient munis d’armes blanches.
Probablement des objets tranchants à en voir
la nature des blessures occasionnées. Les
vidéos largement diffusées sur les réseaux
sociaux ont écœuré, une fois de plus, les
Algériens. La situation qui vient de se produi-
re n’est malheureusement pas un cas isolé.
Des évènements similaires, parfois plus
graves, se déroulent depuis un long moment
déjà. En 2014, un joueur camerounais avait
trouvé la mort après avoir fait l’objet de vio-
lents jets de pierres l’ayant atteint à la tête.
D’autres auraient pu subir le même sort
n’était la protection policière dressée autour
des bus caillassés. La violence ne s’exprime
cependant pas uniquement contre les
joueurs. Pour une raison ou une autre, des
supporters de clubs différents s’affrontent
régulièrement à l’intérieur ou à l’extérieur des
stades. Les batailles atteignent parfois un
grand degré de férocité et dépassent de loin
ce que l’on pourrait imaginer. Même les clubs
étrangers invités à jouer avec nos équipes ne
sont plus épargnés par les insultes et les
agressions verbales des jeunes qui emplis-
sent les stades. Récemment, une scène
similaires a failli donner lieu à un véritable
FOOTBALL
ses formes, dans les stades. «Je
ne veux plus jouer en Algérie.
Fini le football pour moi ici, je
prends mon sac et je pars», a
d’ailleurs déclaré le défenseur
mouloudéen Azzi dans tous ses
incident diplomatique avec un pays, l’Irak,
n’ayant jamais eu de problèmes avec
l’Algérie. Des ministres ont dû présenter
leurs excuses à leurs homologues irakiens
tout comme l’avait fait le Premier ministre,
Ahmed Ouyahia, avec les Saoudiens après
qu’une banderole jugée offensante contre le
roi Salmane eut été déployée dans un stade.
C’est dire à quel point la dérive est grande.
Elle figure d’ailleurs parmi les sujets d’analy-
se et de décryptage dans les médias interna-
tionaux qui y perçoivent un reflet de la crise
qui secoue l’Algérie. Ils en veulent aussi pour
preuve ces slogans hostiles au pouvoir scan-
dés, ces «hymnes» aux mots tranchants,
parfois choquants où sont sévèrement jugés
les responsables du pays. Les stades algé-
riens sont ainsi perçus comme un déversoir
des sentiments qu’éprouvent les jeunes
contre leurs dirigeants. Une manière bien à
eux d’exprimer une colère que le pouvoir
évite de laisser se déverser dans les rues.
Pour faire face à cette situation, de nom-
breuses mesures ont été prises. Mais toutes
ont échoué. Les amendes imposées aux
clubs, les sanctions, les matchs à huis clos
n’ont pas mis un terme au problème. Même
la décision de retirer la police des stades,
afin d’éviter une présence peut-être provoca-
trice, n’a rien donné. Les auteurs de cette
mesure ont dû d’ailleurs revoir leur copie et
13
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE
états ; lui qui a été victime d’une
agression de la part des suppor-
ters locaux avant de trouver refu-
ge dans les gradins aux côtés
des supporters du MCA. «J’ai
échappé au pire et j’ai trouvé
refuge chez nos supporters qui
m’ont sauvé. Je tiens à vous ras-
surer que je me porte bien et que
je n’ai rien de grave, même si j’ai
été touché à l’arme blanche au
niveau de la main. Je tiens à
remercier nos supporters du fond
du cœur, je n’ai jamais vu des
supporters pareils», a souligné le
capitaine Abderrahmane
Hachoud, avec le poignet cou-
vert de bandages. Ainsi, il aurait
fallu plusieurs minutes pour que
Photo : DR
l’ensemble des supporters du
Mouloudia puissent rejoindre les
vestiaires avant de quitter le
stade. Et c’est le staff médical du
MCA qui est intervenu pour
apporter les premiers soins aux
nombreux blessés.
Ahmed Ammour
mobiliser à nouveau les forces de l’ordre à
chaque match. En dépit des fouilles et des
cordons de sécurité draconiens observés à
chaque rencontre, les jeunes parviennent
également à faire entrer des fumigènes et
des armes blanches telles que celles qui ont
été utilisées à Bordj-Bou-Arréridj. Selon la
stratégie mise en place, la gestion du phéno-
mène en cours est laissée à la charge de la
Ligue professionnelle de football. Or, cette
dernière semble elle-même dépassée par les
évènements et se trouve toujours dans l’at-
tente d’une aide extérieure. Celle des pou-
voirs publics priés maintes fois de procéder à
l’installation de caméras de surveillance des-
tinées à repérer les principaux éléments à
l’origine des troubles. Cette demande se
base sur une méthode qui a fait ses preuves
contre le terrible hooliganisme britannique.
Après avoir été identifiés, les perturbateurs
ou meneurs ont été fichés et interdits d’accé-
der de nouveau aux stades. L’appel de la
ligue est resté sans réponse à ce jour et la
raison en demeure inconnue. Seul le ministè-
re de la Jeunesse et des Sports se limite à
de vains appels au calme ou à la fermeté.
Peuvent-ils suffire à apaiser les esprits ou
réduire le phénomène ? Une prise en charge
plus urgente s’impose pourtant. Les stades
algériens sont hors contrôle.
Abla Chérif

Le Soir
d’Algérie
Le MC Alger sur le podium, le
CS Constantine en difficulté
l Le MC Alger a frappé un
gros coup lors de la 11e journée
du Championnat de Ligue 1
Mobilis, en ramenant une victoi-
re (1-0) de son déplacement
chez le CA Bordj Bou-Arréridj,
au moment où le MO Béjaïa et
l'AS Aïn M'lila se sont neutralisés
(0-0) tout comme le CS
Constantine et l'O Médéa.
Sur sa lancée, le Mouloudia
qui restait sur deux victoires
consécutives, a fait la différence
grâce au défenseur Ayoub Azzi,
ayant trompé son ancien coéqui-
pier, Fawzi Chaouchi, d'une tête
plongeante, après un centre
tendu du capitaine
Abderrahmane Hachoud. Un pré-
cieux succès en déplacement qui
propulse Le Doyen à la 3e place
du classement général, ex æquo
avec l'Entente de Sétif, avec 18
points pour chaque club, au
moment où le CABBA reste scot-
ché à la 12 e place, avec 11
points. De son côté, le MO Béjaïa le CS Constantine s'était neutrali-
s'est neutralisé avec l'AS Aïn sé à domicile avec l'Olympique
M'lila (0-0). Un résultat qui n'ar- de Médéa, sur le score de zéro
range aucune des deux équipes, partout. Un résultat qui arrange
même si celles-ci ne sont pas beaucoup plus l'équipe visiteuse,
vraiment en danger, puisque le car il lui permet de réaliser une
MOB est 7e, ex æquo avec le CS petite avancée au classement
Constantine (14 points), alors que général, au moment où le CSC,
l'ASAM est 10e avec 12 unités. Champion d'Algérie en titre, reste
Quand Guardiola vante
Un peu plus tôt dans l'après-midi, dans le ventre mou du classe-
les qualités de Mahrez
l Auteur d'un excellent match samedi face à
Burnley comptant pour la 9 e journée de la
Premier League, Ryad Mahrez, titularisé pour la
deuxième fois de suite par Pep Guardiola sans
être remplacé, a marqué le quatrième but de
Manchester City qui s'est imposé 5-0.
Très à l'aise, et en confiance, l'internatio-
nal algérien a multiplié les centres enroulés
où les transversales vers Sané, prenant
même parfois le jeu à son compte en s'aven-
turant dans l'axe. Un match complet. Dès la
troisième minute, il adresse un très bon bal-
lon enveloppé au point de penalty pour
Aguero qui place une tête qui passe à côté.
Au quart d'heure de jeu, il trouve encore
Aguero dans la surface qui, cette fois du bout
du pied gauche, oblige Joe Hart à un arrêt
réflexe (15'). Il a eu une première occasion
de marquer sur un centre de Bejamin Mendy
mais sa reprise au point de penalty est
contrée par un défenseur adverse (23').
Quelques minutes plus tard, il envoie Charlie
Taylor au sol d'un crochet avant de trouver le
petit filet du gardien (34'). Le même Taylor va
encore avoir du mal sur une autre action où
Mahrez trouve Bernardo Silva qui place une
tête pas assez bien dosée (43'). Au retour
des vestiaires, il y a l'entrée en jeu de Kavin
De Bruyne qui revient de plus de deux mois
d'absence pour une blessure au genou. Le
Belge qui a toujours ses yeux derrière la tête
trouve Mahrez dans la surface face à face
avec le gardien mais sa frappe est trop écra-
sée (62'). S’il n'est pas impliqué directement
sur les trois premiers buts de son équipe
signés Aguero (17'), Bernardo Silva de
manière litigieuse (54') et Fernandinho (56'),
ce dernier en fin de match donne un ballon à
l'entrée de la surface à Mahrez dos au but,
Sports
FOOTBALL
LIGUE 1 MOBILIS
ment. Le bal de cette 11e journée
a été ouvert vendredi, avec le
déroulement de trois gros
matchs, et le suspense était dès
lors au rendez-vous, puisque cha-
cune de ces rencontres a connu
des faits marquants, à commen-
cer par le derby NAHD-CRB, où
le Chabab, actuellement lanterne
rouge, a réussi à terrasser sa
VERTS D’EUROPE
l'Algérien pivote et envoie un amour de balle
enveloppée dans la lucarne droite de Joe
Hart (83'). Il s'agit de son 3e but en Premier
League qui en appellera certainement
d'autres cette saison. «Mahrez a tellement
bien joué à Anfield que j’ai décidé de lui
renouveler ma confiance et de l’aligner une
nouvelle fois d’entrée face à Burnley, a
déclaré Pep Guardiola. Il a marqué un but
incroyable. Mais nous le savons, Mahrez est
un joueur talentueux qui aime jouer avec le
ballon et qui perd très peu de balles. Il est
dangereux dans la surface de réparation car
il peut aller vers les buts et marquer aussi
bien du pied gauche que du droit. Il est vrai-
ment d’un bon apport pour nous ; sa signatu-
re à City est une excellente chose».
Premier but pour Abeid face à Lille
Titularisé pour la 6e fois depuis le début
de saison, l’international algérien du Dijon,
Mehdi Abeid, n'a pas manqué l'occasion
d'inscrire son premier but de la saison en
Ligue 1 cette saison face à Lille. Dans un
rôle de sentinelle, Mehdi Abeid a été l'un des
meilleurs joueurs de la rencontre grâce à sa
vivacité sur le terrain mais aussi avec ses
passes précises. L'ancien joueur de
Newcastle ne s’est pas contenté de son rôle
défensif, il a apporté du soutien offensif à
plusieurs reprises. Il a même inscrit l'unique
but de son équipe dans le dernier quart
d'heure de la rencontre après avoir transfor-
mé un penalty. Score final 1-2 pour les visi-
teurs et une nouvelle défaite pour Dijon qui
se retrouve désormais à la 16e place à un
point seulement du barragiste le FC Nantes.
«C'est clair que rien ne nous sourit en ce
moment. Nous sommes tombés sur une
«traditionnelle bête noire» (2-0).
Une issue qui était loin d'être évi-
dente, car outre son statut de
bête noire, le Nasria se porte bien
en ce début de saison. Le CRB
l'a emporté grâce à Djerrar (33')
et Chettal, qui avait transformé un
penalty à la 86', mais reste bon
dernier au classement général,
avec six unités au compteur,
alors que le NAHD, malgré la
défaite reste solidement accroché
à la 4 e place, avec 16 points.
Autre match à rebondissements,
celui qui a mis aux prises la JS
Saoura et le Paradou AC, puis-
qu'après avoir ouvert le score par
Boulaouidet (43'), l'équipe locale
a concédé l'égalisation devant
Bouabta (55e), avant de se retrou-
ver menée, sur un but de
Zorgane (82e). Il a fallu attendre
les cinq dernières minutes du
temps réglementaire pour voir le
renard des surfaces, Mustapha
Photo : DR
Djallit sauver les meubles (2-2) et
éviter à son équipe une défaite
amère à domicile. Les débats de
cette 11e journée se poursuivront
mardi, avec le déroulement du
match DRB Tadjenanet -USM
Bel-Abbès (17h30), et s'achève-
ront le 29 octobre, avec le choc
USM Alger-ES Sétif. Un match
entre clubs du haut du tableau,
prévu à partir de 17h45 au stade
Omar-Hamadi de Bologhine.
équipe qui tourne bien et qui a la chance
avec elle. Nous sommes dans une période
difficile. Même dans les matchs que l'on
pense dominer, où nous avons des occa-
sions, on perd... On doit retenir la bonne
prestation de l'équipe ce soir. Nous avons
été sérieux tout au long de la rencontre.
Nous allons continuer sur cette lancée, on
gagnera des matchs en conservant cette
même mentalité», a déclaré Mehdi Abeid à
l’issue de la rencontre.
Titulaire, Darfalou manque un penalty
Après son joli doublé lors de la dernière
journée du championnat néerlandais et juste
avant la date Fifa, l'entraîneur de Vitesse a
décidé d'accorder une nouvelle titularisation
pour l'attaquant international algérien
Oussama Darfalou. L'ancien joueur de l'USM
Alger, aligné en pointe face à une bonne
équipe d'Excelsior en l'absence du titulaire
Matavaz toujours blessé, a tenté à plusieurs
reprises d'inscrire son troisième but en cham-
pionnat hollandais cette saison notamment
en deuxième période, en vain. En dépit d’une
occasion en or, qui s'est présentée à lui dans
les arrêts de jeu, l’ancien joueur du RC
Arbaâ a raté un pénalty. Ainsi, suite à une
remise de la tête de l'Algérien, Beerens est
ceinturé par le gardien adverse qui est finale-
ment expulsé avant que le gardien rempla-
çant Alessandro Damen ne fasse son entrée.
Darfalou s'est porté volontaire pour exécuter
le penalty mais le gardien remplaçant est
parti du bon côté et a réussi à détourner le
ballon (90'+3'). Score final 2-0 pour Excelsior
et une défaite pour Vitesse qui est désormais
6e au classement général avec 12 pts en 9
journées juste devant son adversaire du jour.
14
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE
Belle opération
LIGUE 2 MOBILIS
du WA Tlemcen
Le WA Tlemcen a rejoint le MC El-Eulma
à la deuxième place, au classement général
de la Ligue 2 Mobilis de football, en bat-
tant l'USM Annaba (2-1) en clôture de la
11e journée, samedi soir.
Le WAT et le MCEE comptent en
effet 19 points, ce qui les place à une
longueur du leader chélifien, qui cepen-
dant compte un match en moins. De
son côté, l'ES Mostaganem s'est neu-
tralisée avec l'US Biskra dans un match
complètement fou, qui a connu plu-
sieurs rebondissements, puisque, après
avoir concédé l'ouverture du score
devant Adouane (35'), l'équipe locale a
réussi à égaliser par Benmeghit (45').
Quoique l'ESM a vite fait de retomber
dans ses travers, en encaissant un
autre but, signé Benachour (69'), et il a
fallu attendre la toute fin de rencontre
pour voir Amrani sauver les meubles,
en égalisant à la 90'. Même cas de figu-
re à Saïda, où le MCS local a commen-
cé par concéder l'ouverture du score
devant l'ex-Usmiste, Karim Baïtèche
(49'), avant de se révolter en toute fin
de match et de remporter un précieux
succès, qui ne semblait plus évident.
C'est encore une fois le vieux briscard
Cheikh Hamidi qui a montré la voie, en
égalisant à la 88', avant que son
coéquipier Bakhouche ne finisse le bou-
lot, en doublant la mise dans le temps
additionnel (90'+2). Un peu plus tôt
dans l'après-midi, le nouveau promu NC
Magra avait disposé de l'ASM Oran (2-
0), grâce à des réalisations signées
Boulanseur (58') et Ziouèche (77'). Une
excellente opération pour les Bleu et
Blanc, car cette victoire leur permet de
se hisser dans la première partie du
tableau, avec 17 points, alors que
l'ASMO reste dans une inconfortable
position de premier club non relégable,
avec 11 unités au compteur. Vendredi,
en ouverture de cette 11e journée, c'est
le MC El-Eulma qui avait réussi la
meilleure opération, en s'emparant pro-
visoirement de la deuxième place au
classement général, avec 19 points,
après sa victoire contre l'Amel Bou-
Saâda (1-0), au moment où le leader,
l'ASO Chlef, s'était contenté d'un nul
vierge chez l'avant-dernier, l'USM El
Harrach. C'est l'attaquant Yacine
Guenina qui a offert cette précieuse vic-
toire au MCEE, grâce à laquelle il
revient à une longueur du leader chéli-
fien, qui cependant compte un match en
moins, puisque son match en déplace-
ment chez la JSM Skikda pour le comp-
te de la 10e journée, avait été reporté à
une date ultérieure, en raison de la pré-
sence de plus de trois joueurs chélifiens
en équipe nationale des moins de 21
ans. Toujours est-il que l'ASO a raté
une très bonne occasion de prendre le
large, et dès cette 11e journée, s'il avait
réussi à mieux vendanger des malheurs
du club harrachi, actuel avant-dernier
au classement général et qui ne compte
aucune victoire depuis l'entame de la
saison, tout comme les autres mal clas-
sés, le RC Kouba et l'USM Blida, qui
eux aussi n'ont remporté aucun succès
jusqu'ici. A l'instar de l'USMH, ces der-
niers continuent même à broyer du noir,
puisque le RCK s'est incliné (2-0) chez
le RC Relizane, alors que l'USMB s'est
faite battre, par le même score chez la
JSM Skikda. Des victoires importantes,
car si elles enfoncent un peu plus le
Raed et l'USMB dans les abysses du
classement, elles procurent une grosse
bouffée d'oxygène aux vainqueurs,
puisque la JSMS grimpe provisoirement
à la 12 e place, avec 12 unités, au
moment où le RCR se positionne dans
une place encore plus confortable dans
le haut du tableau. Il est désormais 5e,
avec 15 unités, ex æquo avec l'ES
Mostaganem et l'USM Annaba.
 15
Le Soir
d’Algérie Sports Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

FOOTBALL

Messi blessé pour 3 semaines,

CYCLISME : COUPE
DU MONDE SUR PISTE /
FC BARCELONE

Pas de finale pour

clasico compromis
1re MANCHE À PARIS

l Le capitaine du FC Barcelone Lionel
Messi, blessé samedi contre Séville, souffre
d'une fracture du bras droit et sera indis-
ponible environ trois semaines, a annoncé
le club catalan, privé de sa star notamment
pour le clasico face au Real Madrid
dimanche prochain.
«Messi souffre d'une fracture du radius du
bras droit. La durée d'absence est estimée à
environ trois semaines», a écrit le Barça
dans un communiqué. Si Messi manquera à
l'appel mercredi contre l'Inter Milan en Ligue
des champions et dimanche face au Real,
cette durée d'indisponibilité laisse penser que
l'Argentin devrait être de retour à temps pour
un autre choc, le 24 novembre contre
l'Atlético Madrid en Liga. Passeur décisif
pour Philippe Coutinho (2 e ) puis buteur
samedi au Camp Nou (12e), le petit attaquant
a vu son bras droit se tordre au moment
d'amortir sa chute après un contact avec un
adversaire à la 17e minute. Resté longue-
ment au sol en grimaçant de douleur, il a été
soigné sur la touche, se faisant bander le
Mais, visiblement en souffrance, il a fini par
se résoudre à céder sa place au Français
Ousmane Dembélé, entré à la 26e minute de
jeu alors que le Barça menait 2-0. Cette bles-
sure est un sérieux contretemps pour le
Barça qui aborde une semaine décisive face
à l'Inter puis contre un Real Madrid en pleine
crise de résultats. «Il est clair que c'est une
perte notable, a réagi l'entraîneur barcelonais
Ernesto Valverde en conférence de presse.
Nous savons qui il est, nous savons ce qu'il
nous apporte, nous savons ce que pense
l'adversaire quand il est là. (...) Nous nous
préparons pour cela, mais évidemment que
nous allons ressentir l'absence de Messi.
Nous l'assumons, nous avons assez de res-
sources pour faire face.» Avec cette blessu-
re, Barça et Real devraient donc s'affronter
dans un clasico sans Cristiano Ronaldo ni
Lionel Messi, une première depuis 2007.
Valverde : «Messi est fondamental pour nous»
Ernesto Valverde : «Ce match nous a
demandé beaucoup d'efforts et a été condi-
Je suis néanmoins content parce que nous
abordions une semaine importante pour nous
et nous revoilà premiers du classement, ce
n'est pas rien quand on voit combien cette
Liga est serrée. (Sur la blessure de Messi): Il
est clair que c'est une perte notable. Nous
savons qui il est, nous savons ce qu'il nous
apporte, nous savons ce que pense l'adver-
saire quand il est là. Nous nous préparons
pour cela, mais évidemment que nous allons
ressentir l'absence de Messi. Nous l'assu-
mons, nous avons assez de ressources pour
faire face. C'est un joueur fondamental pour
nous, qui définit beaucoup le jeu de l'équipe,
mais il y a beaucoup de matchs où il ne
jouait pas d'entrée ou était absent et nous
avons essayé de maintenir notre identité et
aller de l'avant.» Gerard Piqué (défenseur du
FC Barcelone), au micro de beIN Sports
Espagne : «Nous savons que quand Messi
est là, nous sommes plus sûrs de nous parce
que c'est le meilleur du monde. Le fait de
l'avoir avec nous change tout au niveau spor-
tif, mais nous avons assez de qualités pour
Yacine Chalel en
nette progression
Yacine Chalel, sociétaire de Paris
Cycliste Olympique (PCO), ne disputera
pas la finale du Scratch de la 1re manche
de la Coupe du monde de cyclisme sur
piste à l’issue des éliminatoires de la spé-
cialité disputées samedi 20 octobre 2018
au vélodrome de Saint-Quentin en
Yvelines près de Paris. Premier à être éli-
miné, Chalel explique sa contreperfor-
mance par la fatigue à l’issue des élimi-
natoires et la finale de la course aux
points disputé vendredi. «Pas de finale
au Scratch, physiquement cramé après
les courses de vendredi» a-t-il expliqué
précisant qu’il était «incapable d'appuyer
sur la pédale comme il se doit».Malgré
tout, Chalel parle d’un «très beau week-
end pour moi, et ce n'est que partie remi-
se pour la suite». Concernant la course
aux points, le champion d’Afrique du
Scratch a indiqué que «Ce fut… très
intense pour cette finale de la course aux
points. La première moitié de course s'est
faite à une allure folle, et je paye malheu-
reusement mes efforts de la qualification
du matin. Je perds un tour, mais j'arrive à

La Juventus freinée malgré

bras comme pour pouvoir reprendre le jeu. tionné par la blessure inattendue de Messi. nous en sortir dans les prochains matchs». me remobiliser pour rester dans le pelo-
ton jusqu'au bout». Chalel qui espérait
courir la finale du Scratch avec le maillot
ITALIE (9e JOURNÉE) de l’équipe nationale, s’est dit «un peu

Ronaldo, Naples grignote

déçu de perdre ce tour» soulignant que
«ce n'est que partie remise». Le plus
important reste tout de même pour Chalel
«la progression enregistrée et l'expérien-
ce engrangée, deux atouts qui ne seront
que bénéfiques pour l'avenir».
Ah. A.

l La Juventus a perdu ses
premiers points et Naples en
profite ! Malgré un nouveau but
de Cristiano Ronaldo, les
Massimiliano Allegri. Le record
de 10 victoires pour commencer
la saison établi par l'AS Rome de
Rudi Garcia en 2013 tient donc
toujours et ce coup d'arrêt pose
duels nombreux. Mais Naples a
remporté le bras de fer, bien
lancé par un superbe but de
l'Espagnol Fabian Ruiz (12e) et
conclu dans les dernières
Mais, samedi, les Romains ont
de nouveau été incapables de BASKET-BALL : COUPE
maîtriser une partie dont ils
étaient favoris et, en dehors de ARABE DES CLUBS
20 premières minutes accep-

Le GS Pétroliers
Turinois ont été accrochés 1-1 CHAMPIONS DAMES
question au moment où la Juve minutes par Mertens sur penalty tables, ont exposé bien plus de
sur leur pelouse par le Genoa s'apprête à affronter Manchester (82 e ) et Rog (86 e ). Les faiblesses que de qualités. Le

aujourd’hui
samedi lors de la 9 e journée United, l'un des anciens clubs de Napolitains reviennent donc à petit club de Ferrare en a profité
alors que Naples a gagné 3-0

sur le terrain de l'Udinese, reve-
nant ainsi à quatre longueurs.
Les Bianconeri avaient, jus-
qu'alors, réussi un début de sai-
son parfait puisqu'ils avaient
gagné huit matchs sur huit en
Serie A mais aussi les deux ren-
contres disputées en Ligue des
champions pour arriver à l'impec-
cable bilan de dix victoires en dix
matchs officiels. Mais, samedi, ils
ont donc été surpris par le
Ronaldo, mercredi en Ligue des
champions. Surtout, il permet à
Naples (2e) de relancer un peu
un championnat qui semblait
déjà couru d'avance alors qu'à
peine un quart des matchs ont
été joués.
La Roma rechute
Avant d'affronter le PSG mer-
credi, Carlo Ancelotti et ses
hommes ont disputé un gros
match sur le terrain de l'Udinese,
quatre points de la Juve et en
prennent cinq d'avance sur l'Inter
(3e). Plus loin, à la 6e place, l'AS
Rome a de son côté rechuté
avec une vilaine défaite 2-0 à
domicile face à la modeste Spal
(13e). Les trois succès d'affilée
obtenus contre Frosinone,
Empoli et surtout la Lazio dans le
derby avaient permis à Eusebio
Di Francesco, l'entraîneur de la
Roma, d'apaiser l'ambiance de
crise qui n'est jamais très loin
en Égypte
avec d'abord un but de Petagna
sur penalty (38e) puis une tête de
Bonifazi sur corner (2-0, 56 e).
«Avant le penalty, la Spal ne
nous avait créé aucun problème. La formation du GS Pétroliers, dames,
entraînée par le duo Sofiane Boulahya-
Ensuite, on a attaqué de façon
Hakim Meddour, s’envolera aujourd’hui à
stérile et précipitée», a regretté
Alexandrie, Egypte, pour prendre part au
Di Francesco. «Heureusement,
Championnat arabe des clubs champions
nous avons dès mardi un match
dames. Les Pétrolières, qui ont entamé la
qui doit nous permettre de mon-
préparation depuis plusieurs semaines, ont
trer que nous valons mieux que effectué un stage d’une semaine ces der-
ça», a-t-il ajouté, en référence à niers jours à Ouled Fayet avec des entraî-
la venue du CSKA Moscou en nements à Staouéli pour préparer leur par-

Soirée de cauchemar pour les

Genoa, qui a su résister après où le rythme a été élevé et les autour du club de la capitale. Ligue des Champions. ticipation à la compétition arabe. Ah. A.
avoir pourtant encaissé le pre-
mier but, signé Cristiano Ronaldo FRANCE
(18e), sur un ballon mal dégagé

débuts de Thierry Henry

par la défense adverse. Le
Portugais, qui a aussi frappé sur
le poteau de la tête, a marqué
sur le coup le 400e but de sa car-
rière dans l'un des cinq grands
championnats européens, selon
le statisticien Opta. Il en a aussi
inscrit trois avec le Sporting
Portugal. L'ancien Madrilène a
eu plusieurs autres occasions et
on a longtemps pensé que la
Juve allait se détacher mais les
Génois ont résisté et ont eu le
mérite de laisser la partie ouver-
te. Et, à la 67e minute, Bessa a
profité d'un instant d'inattention
des Turinois, qui pensaient à tort
que le ballon était sorti en corner,
pour égaliser de la tête.
«Aujourd'hui, nous avons eu
beaucoup de possession de balle
mais nous n'avons jamais contrô-
lé ce match. Gagner aurait été
important, ça nous servira de
leçon», a regretté leur entraîneur
l Faute de main du gardien, l'atta-
quant vedette et capitaine blessé, un
joueur exclu... La première soirée de
Thierry Henry en tant qu'entraîneur de
Monaco a tourné au cauchemar samedi
à Strasbourg, où l'ASM a été battue
2 à 1.
Fidèle à lui-même, le meilleur
buteur de l'histoire de l'équipe de
France (41 ans) n'a pas montré
beaucoup d'émotions, debout en
permanence devant son banc, dans
son survêtement et son manteau
noirs siglés du club. La soirée avait
pourtant bien commencé pour «le roi
Henry», ovationné par le public alsa-
cien à sa sortie sur le terrain pour
l'échauffement alors que ses joueurs
avaient été conspués quelques
secondes auparavant à leur arrivée.
L'ancien attaquant a répondu aux
supporters en les applaudissant
avant d'aller saluer Fabien Lefèvre,
entraîneur adjoint du Racing avec
qui il a évolué à l'ASM en tant que
joueur il y a 20 ans. La patte Henry
s'est tout de suite fait sentir : il est
rarissime que les entraîneurs en L1
accompagnent les joueurs sur la
pelouse à l'échauffement. «Titi», lui,
est resté au plus prêt de son groupe
durant tout l'exercice, très attentif.
Impassible
Peu après, l'ancien Gunner était
mitraillé par une dizaine de photo-
graphes durant de longues
secondes quand il venait prendre
place devant son banc pour le pre-
mier match de sa nouvelle vie.
Impassible. La Meinau, à guichets
fermés, était en feu et un nouveau
clin d'œil était adressé à l'entraîneur
visiteur, la sono crachant «It's
Coming Home». Pas de doute, le
«retour à la maison» de Thierry
Henry en Championnat de France
fait plaisir à beaucoup de monde ! Il
échangeait ensuite une chaleureuse
accolade avec son homologue
Thierry Laurey. Sous les yeux du
pilote alsacien Sébastien Loeb et de
l'entraîneur de l'équipe de France de
basket Vincent Collet, Henry débu-
tait le match debout devant son
banc et donnait aussitôt des pre-
mières consignes, poussant
Henrichs à monter dans son couloir
gauche. Debout, bras croisés la plu-
part du temps et martyrisant un che-
wing-gum, il se montrait beaucoup
moins expansif que son homologue
Thierry Laurey. Mais les limites
actuelles de son effectif, décimé par
les blessures et les suspensions,
étaient rapidement criantes et l'ASM
encaissait un premier but peu après
le quart d'heure de jeu sur une gros-
se faute de main de son gardien
Seydou Sy, normalement troisième
dans la hiérarchie des goals sur le
Rocher.
 17
Le Soir
Soir Corruption

Ce que prévoit la loi du 20 février 2006

d’Algérie Lundi 22 octobre 2018 - Page

Le Soir d’Algérie - Espace «Corruption» - E.mail : soircorruption@gmail.com

TRAFIC D’INFLUENCE, ABUS DE FONCTION, ENRICHISSEMENT ILLICITE

Lorsqu’un «agent public» (*) est reconnu cou-

pable par la justice des infractions de trafic d’in-
fluence, d’abus de fonction, d’enrichissement d’illi-
cite ou d’avoir reçu indûment des «cadeaux», sur
fond de corruption, voici ce que prévoit la loi du 20
février 2006 relative à la prévention et à la lutte
contre la corruption. La justice peut geler ou saisir
les biens issus de ces infractions.
Du trafic d'influence. Art. d'une autorité publique un la même peine édictée pour le Du gel de la saisie et de confiscation des revenus et
32. Est puni d'un emprisonne- avantage indu. délit de recel prévu par la pré- la confiscation. Art. 51. Les biens illicites. La juridiction
ment de deux (2) à dix (10) ans De l'abus de fonctions. sente loi, toute personne qui revenus et biens illicites pro- ordonne, en outre, la restitution
et d'une amende de 200 000 Art. 33. Est puni d'un empri- aura sciemment contribué par venant d'une ou de plusieurs des biens détournés ou de la
DA à 1 000 000 DA : sonnement de deux (2) à dix quelque moyen que ce soit à infractions prévues à la pré- valeur de l'intérêt ou du gain
1° Le fait de promettre, d'of- (10) ans et d'une amende de occulter l'origine illicite des sente loi peuvent être saisis obtenu, même au cas ou ces
frir ou d'accorder à un agent 200 000 DA à 1 000 000 DA, biens visés à l'alinéa précè- ou gelés par décision de justi- biens auraient été transmis aux
public ou à toute autre person- le fait, pour un agent public, dent. L'enrichissement illicite, ce ou ordre de l'autorité com- ascendants, descendants, col-
ne, directement ou indirecte- d'abuser intentionnellement visé à l'alinéa 1er du présent pétente. En cas de condamna- latéraux, conjoint et alliés du
ment, un avantage indu, afin de ses fonctions ou de son article, est une infraction conti- tion pour infractions prévues condamné et qu'ils soient
que ledit agent ou ladite per- poste en accomplissant ou en nue caractérisée par la déten- par la présente loi, la juridiction demeurés en leur état ou trans-
sonne abuse de son influence s'abstenant d'accomplir, dans tion des biens illicites ou leur ordonne, sous réserve des cas formés en quelque autre bien
réelle ou supposée en vue l'exercice de ses fonctions, un emploi d'une manière directe de restitution d'avoirs ou des que ce soit.
d'obtenir d'une administration acte en violation des lois et ou indirecte. droits des tiers de bonne foi, la LSC
ou d'une autorité publique, un des règlements afin d'obtenir Des cadeaux. Art. 38. Est
avantage indu pour l'instiga- un avantage indu pour lui- puni d'un emprisonnement de (*) «Agent public» (extrait de l’article 2 de la loi du 2008) :
teur initial de l'acte ou pour même ou pour une autre per- six (6) mois à deux (2) ans et 1° toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, admi-
toute autre personne. sonne ou entité. d'une amende de 50 000 DA à nistratif, judiciaire, ou au niveau d'une assemblée populaire locale
2° Le fait pour un agent De l'enrichissement illici- 200 000 DA, le fait par un élue, qu'elle soit nommée ou élue, à titre permanent ou temporai-
public ou toute autre person- te Art. 37. Est puni d'un empri- agent public d'accepter d'une re, qu'elle soit rémunérée ou non, et quel que soit son niveau hié-
ne de solliciter, d'accepter sonnement de deux (2) à dix personne un cadeau ou tout rarchique ou son ancienneté ; 2° toute autre personne investie
directement ou indirecte- (10) ans et d'une amende de avantage indu susceptible de d'une fonction ou d'un mandat, même temporaires, rémunérée ou
ment un avantage indu pour 200 000 DA à 1 000 000 DA, pouvoir influencer le traitement non et concourt, à ce titre, au service d'un organisme public ou
lui-même ou pour une autre tout agent public qui ne peut d'une procédure ou d'une tran- d'une entreprise publique, ou de toute autre entreprise dans
personne, afin d'abuser de raisonnablement justifier une saction liée à ses fonctions. laquelle l'Etat détient tout ou partie de son capital, ou tout autre
son influence réelle ou sup- augmentation substantielle de Le donateur est puni des entreprise qui assure un service public ; 3° toute autre personne
posée en vue de faire obte- son patrimoine par rapport à mêmes peines visées à l'ali- définie comme agent public ou qui y est assimilée conformément

Abus de pouvoir Le pacte entre un corrupteur et un

nir d'une administration ou ses revenus légitimes. Encourt néa précèdent. à la législation et à la règlementation en vigueur.

et corruption corrompu ou le droit de la preuve

La corruption est la perversion ou le détournement d'un pro- L’inversion de la charge
cessus ou d'une interaction avec une ou plusieurs personnes de la preuve. Les réformes
dans le dessein, pour le corrupteur, d'obtenir des avantages ou judiciaires qu’imposent les dif-
des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d'obtenir ficultés spécifiques de poursui-
une rétribution en échange de sa complaisance. te des actes de corruption por-
Elle conduit en général à l'enrichissement personnel du cor- tent notamment sur le droit de
rompu ou à l'enrichissement de l'organisation corruptrice (grou- la preuve. En dehors des
pe mafieux, entreprise, club, etc.). situations où la corruption pro-
Il s'agit d'une pratique qui peut être tenue pour illicite selon le
domaine considéré (commerce, affaires, politique...) mais dont
posée n’est pas acceptée, il
s’agit essentiellement d’un
le propre est justement d'agir de manière à la rendre impossible
pacte entre un corrupteur et un
à déceler ou à dénoncer.
corrompu.
Ces personnes veillent à
L’origine du pot-de-vin
garder occulte cet accord illé-
À l’origine, le «pot» était le récipient de terre cuite ou d’étain
gal. A l’opposé de la plupart
dans lequel l’on servait le vin ou la bière. Dans la culture occi-
des crimes, les actes de cor-
dentale, on offre à une personne un «pot à boire» par sympathie
ou en échange d’un petit service rendu. ruption ne font pas de victimes
L’expression «donner un pot-de-vin» apparaît au début du apparentes. Tous les protago-
XVIe siècle avec une connotation très innocente qui signifiait nistes en sont les bénéficiaires
simplement «donner un pourboire». et ont intérêt à préserver le
Ce pot pouvait être soit le liquide lui-même (le vin ou la bière), secret. La preuve de l’infrac-
soit quelques pièces de monnaie ne représentant qu’une valeur tion est donc difficile à rappor-
symbolique. Au fil des siècles, cette coutume a pris une conno- ter, ce qui n’est pas sans
tation plus péjorative et est devenue synonyme d’illégalité et de influence sur l’extension de
corruption. telles pratiques. On peut
Ce «pot» a pris une valeur beaucoup plus conséquente, encourager les parties impli-
qu’elle soit monétaire ou matérielle, désignée par le terme «cor- quées dans une infraction à se
ruption». dévoiler et à fournir des
LSC preuves pour obtenir en
contrepartie une immunité de
poursuite. Si on a souvent des
présomptions, les preuves
matérielles d’actes de corrup-
tion font parfois défaut.
Hauts responsables
dont le niveau de vie est sans
commune mesure avec leurs
revenus légaux
Le délit d’enrichissement
illicite a été institué dans cer-
tains pays pour sanctionner
certaines catégories de per-
sonnes dont le niveau de vie
est sans commune mesure
avec leurs revenus légaux. Ce
délit peut permettre de pronon-
cer une condamnation sur la
base de l’impossibilité pour la
personne mise en cause de
prouver l’origine licite de son
patrimoine. Les puristes du
droit n’ont pas manqué de
considérer que les poursuites
sur la base du délit d’enrichis-
sement illicite ne sont pas
compatibles avec les principes
généraux de la présomption
d’innocence, d’une part, et
reposent sur l’inversion de la
charge de la preuve, d’autre
part. Cette critique n’est pas
mal fondée mais une question
fondamentale est de savoir si
la défense obstinée de cer-
tains principes traditionnels
doit prévaloir sur la défense
des intérêts fondamentaux de
la société face à un phénomè-
ne dont la persistance est sus-
ceptible de miner l’équilibre
social. Il est toutefois impératif
que les lois contre la corrup-
tion — et toutes les autres —
soient conformes aux normes
fondamentales en matière de
droits humains, telles qu’elles
sont exprimées dans les
constitutions nationales et les
instruments internationaux.
La loi algérienne du 20
février 2006 relative à la pré-
vention et à la lutte contre la
corruption est encore très en
deçà de ces normes, et le pou-
voir en place n’est toujours pas
décidé à inscrire à son pro-
gramme la révision qualitative
de cette loi.
Djilali Hadjadj
 18
Le Soir
d’Algérie

MOTS FLÉCHÉS
Détente Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

Par Tayeb Bouamar

Son nom
---------------- Son tube Son tube
Son prénom
Interjection Elément Possédés
---------------- ---------------- ----------------
Dans Article Lanthane
l’arène
Radon Coupa
---------------- Arsenic
la tête
Armée ----------------
---------------- ---------------- Mi-glossine
Canidé Calcium
Dans la
cerise Gros titre Tantale Hurler
---------------- ---------------- ---------------- ----------------
Lettres du Conjonction Eléments Nickel
Yémen
Futé Indignée Actes
---------------- ---------------- Erbium ----------------
Interjection Nazis Sodium

Multitudes
----------------
Possessif

Fleuve Douta Boisson

Sa chanson ---------------- ---------------- ----------------
Rigoles Essai Titane

Paradis
---------------- Sue
Alerte

Dévêtus Hutte Prénom

---------------- ---------------- ----------------
Rassemblé Jeu Obstinée
Alliées Souple
---------------- ---------------- Creux
Germanium Gîte ---------------- Située
---------------- ---------------- Epoux
Cervidé Fourrage
Néon Erroné
Difficile ---------------- ----------------
---------------- Contourné Possessif
Recette ---------------- ----------------
Humanitaire Partie
Indien Sérénité
---------------- ----------------
Sérieux Sanglier
---------------- (dés)
Consonne ----------------
double Endure
Monnaie Reposes
---------------- ---------------- Frappe
Tête blonde Bande

ENUMÉRATION
Edités
Son statut ----------------
Rejetée

FAITES LE Tri
Ces colonnes abritent les noms Etablissez les bonnes relations
de cinq œuvres de Ihara Saikaku (Japon).
Une lettre ne peut être cochée qu’une seule fois. Exemple : A7
Définition du mot restant = N Communes N Wilaya TRI
«Son thème principal»
A 1 A7
S E M R A D S E M M O H
HAMMADI RELIZANE
B SOUARREKH 2 SÉTIF
C 3
M U N E F E M M E D P S
BOUZEDJAR TIZI OUZOU
D 4
O S S E L U T I P A L E
RAS EL MA EL TAREF
E OUED BARED 5 NAÂMA
F 6
E E E C A D
TAOUZIANET KHENCHELA
G 7
U T S E I L
MENDES BOUMERDÈS
H EL KASDIR 8 SIDI BEL ABBÈS
I 9
R P C R S A
BOUZEGUÈNE BÉJAÏA
J 10
S M O N I I
IGHIL ALI AÏN TÉMOUCHENT

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EU-ITS-TESTER-EL

S O R S D U J A P O E M
MOTS FLÉCHÉS MOTS FLÉCHÉS
GÉANTS NETTE-DANSES-LIA
DRUS-SOUTES-TEND -BETTACHE-MDOUHA
CABRIOLET-RAPIDE RAS-SOUPIR-BO-ER YEN-RD-DUREES-AZ
AMIE-PIC-AN-OR-N II-FONCER-PATE-O OC-PUANT-ARMEE-Z
CAS-DROLES-RU-CL S-ARIDES-LAVER-I U-ERIGE-BR-OS-LE

1- UN VOLUPTUEUX 4- UNE FEMME DE PLAISIR

HS-GE-NAT-CE-FOI CAVITE-FREIN-RIF
SEVERES-HAREM-MT
E-ALLANT-GENTILS EMISE-----L-SI-O

2- LES TRÉSORS DU JAPON

EPILER-PUITS-RUE
MALAISE-DESTIN-E FETE-M-----PERDU
5- MÉMORIAL DES
MUSEE-HARDI-MARS
IV-NEE-DENSES-AM -RE-TA----DEMAIN
3- ON RÉCAPITULE SES
ERES-PARLE-BATI-
RITES-REVEES-TUE MS-JOLIS-POSE-R-
ESSE-CASIER-MS-N NES-TINTE-COTE-H O-POULE-MIME-PIF
COMPTES HOMMES D’ARMES -EE-RADINS-CEE-T TE-PRETS-PALE-FO REMISE-VOLE-MAGE
AR-PESERA-NANTI- -SALIRA-PIRE-NID TUEES-CITE-CURE-
T-DE-SAS-COUTS-M A-MI-R-AME-ROUEN ER--ARIDE-MANTES
TRETEAU-SA-SIERA TRISTESSE-BOUIRA LESOIRDALGERIE-U
MOT RESTANT = MOEURS
MOTS FLÉCHÉS GÉANTS
19
Le Soir
d’Algérie Détente Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

Par Tayeb Bouamar

Hôtel à Aéroport
Médéa à Sétif
---------------- ----------------
Escalade Indifférents
Arbres Piégera
---------------- ----------------
Quémande Police
Dans le sol Singe Radium Dans le
---------------- ---------------- ---------------- train
Ville Molybdène Clair ----------------
---------------- ---------------- ---------------- Début
Espèces Colère Italiens de soirée
Sudiste Finesse Terrain
---------------- ---------------- ----------------
Saison Doués
---------------- ---------------- Dans le
Aggravée Sacrés vent
Avant Issues
---------------- ----------------
Cube Milieu
---------------- ----------------
Lipides Bava
Naturelle
Série ----------------
---------------- Surveillées
Bourrée ----------------
Religieux
Rigidité Fixes
---------------- ----------------
Infractions Confie
Dégoût
---------------- Supprimées
Maudire ----------------
---------------- Mépris
Regret
Individus Céder
---------------- ----------------
Versements Numéro
---------------- ----------------
Maîtrisé Filet d’eau
Pays Rusés Vrai
---------------- ---------------- ----------------
Mesure Retournes Ote la peau

Terre Mâche Titre

---------------- ---------------- ----------------
Limitée Habitacle Thulium
Possessif Gosse
Néon ---------------- ---------------- Entreprise
---------------- Diplôme Cérium ----------------
Actinium ---------------- ---------------- Baudet
Liaison Bateau
Originaire Bombe
---------------- Calme ----------------
Equipées Illusion
Région de Compagnie
France aérienne
----------------
Club de ----------------
Pelé Calcium
Drame Contint
---------------- Torture ----------------
Ex-UE ---------------- Chrome
---------------- ----------------
Roue à Fer
gorges Os
Confiantes A son
---------------- siège à
Semoule Rome

Concept Engendre Article

---------------- ---------------- ----------------
Rompue Berges Astate
Cravate
Banque Chrome Agence
anglaise
---------------- ---------------- ----------------
----------------
Coupé court Fleur (inv) Issus
Identiques
Article Cause
---------------- ----------------
Sans le sou Faisceau

Unie Dresser Moment

---------------- ---------------- ----------------
Pourris Diviser Echec
Vagues
Cave ----------------
---------------- Entrée de
Voler Rome
Titane
Sourdes ---------------- Fleurs
---------------- Possédé ---------------- Divinité
Ville d’Italie ---------------- Déride
Néon
Gaz
---------------- Six à Rome
Régulateur Echéances ----------------
---------------- Auberge
Numérota
Mer Régner
---------------- ----------------
Poilu Pivot

Lac Couvrir Diriger

---------------- ---------------- ----------------
Ville du Mali Fleuve Perroquet
Osmium Quais Tellure
---------------- ---------------- ----------------
Consonne Césium Distance
double
Captifs Diriger Océan Possessif
---------------- ---------------- ---------------- ----------------
Caresse Crétin Liaison Thallium

Attaques
----------------
Wilaya
 21
Le Soir
d’Algérie
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LE SOIR DE L’IMMOBILIER
Lundi 22 octobre 2018 - PAGE

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d’Algérie

Lundi 22 octobre 2018 - PAGE 23 Page animée par Hayet Ben

BON À SAVOIR

5 astuces naturelles contre

les jambes lourdes
Les jambes lourdes Fluidifier la circulation maison, allongez-vous sur votre
peuvent devenir un sanguine lit ou sur le sol et posez vos
véritable handicap.C‘est Afin de favoriser le retour pieds sur le mur. Cela vous
généralement dû à une veineux des jambes, de temps à soulagera rapidement. La nuit,
autre, buvez du jus de citron. mettez sous vos jambes un
mauvaise circulation
L’ail est également un bon oreiller ou un coussin.
sanguine au niveau des aliment qui fluidifie la circulation
membres inférieurs : le sanguine. Alors n’hésitez pas Masser les jambes avec un
retour veineux est mal l’ajouter à vos préparations baume décongestionnant
assuré. Parfois, les mollets culinaires ou même à le manger Un massage avec un baume
Photos : DR

enflent et on constate cru. décongestionnant, pendant

même des crampes chez
certaines personnes. Pour
les soulager, voici 5
astuces qui vous seront
bénéfiques.
Rafraîchir les pieds à l’eau
froide
Sous la douche, dirigez un jet
d’eau froide sur vos jambes, de
haut en bas et lentement. Un
geste qui fortifiera les veines et
atténuera la sensation de
jambes lourdes. En fin de
journée, faites-vous un bain de
pieds d’eau froide de 15
minutes, dans une grande
cuvette. Préalablement, ajoutez
à l’eau froide une infusion de
romarin et de tilleul.
environ 10 jours, vous apportera
Pratiquer une activité un soulagement notable. De
physique préférence, utilisez un à base de
la marche rapide de 20min par
La sédentarité est un facteur de cyprès. En effet, ce dernier est
jour ou, au mieux, lorsque
jambes lourdes. Aussi, faites de aussi un très bon tonique
l’occasion se présente, sortez circulatoire.
votre vélo pour faire une
promenade ou, pourquoi pas,
pour faire vos courses.
Favoriser le retour veineux
des jambes
Chaque fois que vous le
pouvez, surélevez vos jambes.
Au bureau, mettez-les sur un
support élevé au lieu de les
poser à plat sur le sol. A la

MAMAN ZEN Poulet tomate-champignons

Les recommandations
Tu ne sauteras pas de notre congé de maternité.
repas Tu bougeras !
Si on croit gagner du Faire de l’exercice permet
temps en ne mangeant d’évacuer les tensions. On
que sur le pouce, on se se trouve une activité qui
trompe. En fait, on gagne nous libérera l’esprit et
des minutes sur le nous redonnera de
moment, mais on sera l’entrain.
tellement moins efficace Tu lâcheras prise…
au milieu de l’après-midi. Fini les phrases comme
Tu dormiras ! «J’aime mieux le faire moi-
Rien ne sert de dormir 12 même… »! On laisse notre
heures de suite. On essaie conjoint plier le linge
de respecter notre rythme même si ce n’est pas tout
de sommeil. On essaie les à fait selon nos standards
siestes le week-end ou et on profite de cette
quand bébé dort durant «libération» de tâches
pour faire autre chose.
Finalement, on lâche prise
sur des choses anodines
pour pouvoir se concentrer
sur ce qui importe
réellement !
Tu diras «non» pour
mieux te dire «oui» à toi-
même !
Ainsi, on fait davantage de
choses qui nous plaisent
et non des choses qu’on
est «obligée» de faire.
Tu t’entoureras !
Avoir un réseau familial ou
d’amis sur lequel on peut
compter en cas de besoin.
Savoir que l’on n’est pas
1 poulet, 30 g de beurre, 1 c. à s. de farine, 3
tomates, 1 bouquet de basilic, 3 verres d’eau, 150
pause, pour se changer g de champignons, 15 olives noires, 1 bouquet
les idées, pour aller garni (persil, thym, laurier), sel, poivre, persil
prendre un café avec une
amie, etc.
On est prêt à tout, même à
rallonger nos journées
pour nos enfants, notre
conjoint, nos amis et notre
famille, mais se donne-t-on
le temps de faire des
choses qui nous plaisent?
On se donne 15 minutes
de temps pour soi. Et on
augmente la dose
graduellement !
Tu te connaîtras mieux ! Couper le poulet en morceaux, les mettre dans une
On essaie de faire un bilan sauteuse et les faire dorer de toutes parts dans le
de nos journées. Si on sait beurre. Lorsque les morceaux sont bien dorés, les

Pain d'épices
seule et être capable de
demander de l’aide nous
soulage.
Tu te divertiras !
250 g de farine, On aime les films
1 sachet de levure, 100 g de sucre, 1 c. à c. de 4 comiques ? On se réserve
épices, 250 g de miel, 2 œufs une soirée à visionner de
vieux films qui font
décrocher la mâchoire. On
aime les jeux de société ?
On invite des amis et on
qu’on est plus productive
en matinée, on en profite
donc pour faire les tâches
les plus ardues durant
cette période. On cible les
moments où le coup de
barre nous guette et on le
déjoue en s’offrant une
pause ou en s’occupant à
quelque chose qu’on aime.
saupoudrer de farine, bien mélanger. Peler les
tomates et les épépiner puis les couper en dés. Les
ajouter au poulet avec 3 feuilles de basilic frais, l'eau,
le bouquet garni, saler et poivrer. Faire mijoter 30
min. Ajouter les champignons au poulet ainsi que les
olives noires. Laisser mijoter encore 30 min. Dresser
le poulet dans un plat de service creux, avec la
sauce, parsemer de persil ciselé. Servir avec des
tagliatelles fraîches.

enchaîne les parties
pendant que les enfants
s’amusent.
Tu te donneras le droit à
l’imperfection !
On s’en demande
beaucoup. Beaucoup trop.
Personne n’est pire juge
envers soi que…soi-même
! Alors, on met la pédale
douce à tous nos désirs de
perfection. On veut quoi
réellement : être bien dans
Mélanger la farine et la levure. Ajouter le sucre et les
sa peau ou être parfait ?
épices. Faire chauffer le miel et ajouter au mélange
précédent. Ajouter les 2 œufs et bien mélanger. Tu t’accorderas du
Verser dans un moule et faire cuire à 160° C. temps
Pour être belle, pour
Surveiller la cuisson à partir de 45 min.
penser, pour prendre une
Ch o i s i s s e z l e bo n
mo u c h o i r
Bannissez celui en tissu,
c'est un nid à microbes.
Optez plutôt pour des
mouchoirs jetables, ils
sont doux et résistants.
En revanche, évitez
essuie-tout et papier
toilette, plus costauds
mais plus irritants.
Ensuite, c'est une
question d’épaisseur.
Les mouchoirs en boîte
distributrice sont plus
RHUME
fins que ceux en étui.
Les deux peuvent être
recouverts de lotion
adoucissante.
H y dr a t ez l a p ea u to u t
a ut o u r d u n ez
Attention, les
frottements entraînent
une vasodilatation des
vaisseaux et le nez
devient rouge. Massez
le dessous des narines
avec une crème épaisse
et grasse.
 Kashoggi, de placard en placards
KIOSQUE ARABE

I
PANORAMA
l y avait quelque chose de tragico-
mique dans l'attitude hautaine et
assurée du consul saoudien à
Istanbul, ouvrant pour un de nos
confrères l'un des placards de son
bureau. Comme pour signifier, selon
l'expression consacrée, qu'il n'y
avait pas de cadavre dans le sien de
placard. Or, l'honorable consul
savait très bien, à ce moment-là,
que le cadavre, au complet ou en
morceaux, de Jamal Kashoggi ne se
trouvait plus dans ses placards,
mais avait été déplacé vers un pla-
card inconnu. Résumé des faits : le
gouvernement et/ou les services
saoudiens, aux intentions paci-
fiques reconnues, dépêchent non
pas un émissaire, mais une troupe
pour «discuter» avec un opposant.
Or, ledit opposant pouvait être qua-
lifié de dissident, voire de séditieux,
mais il n'appartenait en rien à la
catégorie des opposants tradition-
nels à la monarchie saoudienne.
Mais dire qu'il était sympathisant de
la confrérie des Frères musulmans,
issue de la matrice wahhabite et
saoudienne, mais fraîchement
excommuniée, serait plus juste. Nier
aujourd'hui que Jamal Kashoggi a
approché et interviewé Ben Laden, à
plusieurs reprises et par militantis-
me, serait comme refuser de croire
que le footballeur Assad a été sym-
pathisant du FIS.(1)
Avant de périr tragiquement et
horriblement aussi à l'intérieur du
consulat saoudien d'Istanbul,
comme ne le dit pas le communiqué
officiel, Jamal Kashoggi a été un
bon Saoudien. Au sens du terme
bien compris de tous les pouvoirs
autocratiques, puisqu'il a exercé
plusieurs responsabilités dans la
presse, publique et privée, notam-
ment comme directeur de la chaîne
Al-Arabiya. Dans le jargon du métier
de réprimer et d'exclure, on dirait
qu'il a tourné casaque, ou plus sim-
plement qu'il a trahi ou changé de
camp, ce qui peut valoir une
condamnation à mort. Jamal
Kashoggi, Saoudien modèle, a-t-il
tourné le dos à son passé de wah-
habite convaincu de la supériorité
du sunnisme sur le chiisme, au
regard de Dieu, pour défendre la
liberté? L'homme qui a défendu la
«sale guerre» du Yémen, menée au
nom de la défense de l'arabisme et
du sunnisme, contre le danger ira-
nien et chiite, a-t-il changé son fusil
d'épaule ? C'est ce que semble vou-
loir prouver l'article publié à titre
posthume dans le Washington-Post,
quotidien auquel il collaborait avant
de disparaître, corps et âme.
L'article, présenté comme un plai-
doyer pour la liberté d'expression
dans les pays arabes et principale-
ment en Arabie Saoudite, a battu le
record de lectures sur les réseaux,
et notamment en France.
Autant le Washington-Post que
les médias français en ont conclu,
et c'est dans l'air du temps, que
Jamal Kashoggi est mort pour ses
idées et que la principale de ces
idées était celle de la liberté. Je
lisais régulièrement les interven-
tions du défunt lorsqu'il écrivait
régulièrement dans le quotidien
saoudien Al-Hayat, édité à Londres,
et je ne me souviens pas y avoir lu
quelque chose de ce genre. De
même qu'il ne s'était guère illustré
jusqu'alors dans la défense des
libertés d'opinion et de création, qui
avaient valu la prison à de nom-
breux Saoudiens de sa génération.
Toutefois, et dans son dernier
article, paru en septembre 2017
S'insurgeant contre les attaques et
la répression, dont faisait alors l'ob-
jet le courant fondamentaliste
«Saroriste»,(2) il se disait «Saoudien,
mais différent», s'excluant du coup
des colonnes du journal. Sachant
que le quotidien londonien ne payait
pas ses collaborateurs au tire-bou-
lettes, et qu'il vivait selon toute vrai-
semblance de sa plume, Kashoggi
est passé alors au Washington-
Post. En se disant Saoudien, mais
différent, dans Al-Hayat, le journalis-
te défendait le droit à la différence et
à la liberté de s'exprimer des
«Saroristes» et des autres courants
saoudiens.
Plus grave et plus offensant
encore pour les nouveaux diri-
geants, cet article attribuait au Par Ahmed Halli
défunt roi Abdallah l'initiative des halliahmed@hotmail.com
réformes, alors que le prince héritier d'Erdogan, et les menaces feutrées
disait en être l'unique artisan. En de Trump ne réussiront à tromper
2009, alors qu'il était rédacteur en tout le monde.
chef du quotidien El-Watan, il avait A. H.
rebondi sur la volonté de réforme
affirmée du roi Abdallah, en publiant 1) Pourtant plusieurs témoins ont
une édition spéciale, avec le même vu l'ailier rouquin transportant Ali
titre : «Je suis Saoudien, mais je Benhadj dans son 4/4 qui n'était pas
suis différent.» Dans cette édition, encore équipé d'une batterie de sa
chacun des chroniqueurs du journal fabrication. Pourtant, des journa-
devait exprimer sa sensibilité per- listes, militants du FIS, on en a eu,
sonnelle, sa «petite identité», dans autant dans la presse francophone
le cadre de la «grande identité» qu'arabophone, même s'ils se sont
saoudienne. Au lieu de recevoir des déployés ailleurs.
félicitations, Jamal Kashoggi a été 2) Courant de pensée dominant
contraint à la démission, et il suggè- en Arabie Saoudite et dont se récla-
re qu'il le doit à ceux qui sont enco- maient ou se réclament encore
re au pouvoir. En affirmant ceci, il d'éminents théologiens du royaume,
rompait sa relation de journaliste dont certains ont été arrêtés sur
avec Al-Hayat, et il rompait en même ordre du prince Mohamed Ben
temps ses liens d'amitié, voire d'al- Salmane. Les plus connus sont
légeance avec les dirigeants saou- Safar Al-Houali, Salmane Al-Awda,
diens. Quant à savoir si c'est cet ou le plagiaire, idole des intégristes
article ou celui du Washington- algériens, Aïdh Al-Qarni. Le courant
Poste qui a provoqué sa mort, il fau- doit son nom à son fondateur,
dra sans doute compter sur Al- Mohamed Sarour Zine El-Abidine,

Ça nous tuerait !
Le Soir sur Internet : dans Al-Hayat, le dernier puisque le Jazeera pour nous l'apprendre. originaire de Syrie et ancien respon-
http:www.lesoirdalgerie.com quotidien a mis fin à sa collabora- Sachant que ni les scoops de la sable au sein des Frères musul-
E-mail : info@lesoirdalgerie.com tion, il proclamait sa différence. chaîne qatarie, ni les cris d'orfraie mans.

POUSSE AVEC EUX !

Par Hakim Laâlam
- C’est quoi toutes ces chaînes et ces cadenas ?
- Oh ! Rien ! Juste une maison close !
- ???
Je crois que je serais choqué ! Oui ! Ce jour-là
s’il devait arriver un… jour, je serais choqué.
Voire plus, mis KO ! D’abord, parce que je n’au-
rais jamais connu cela auparavant. D’accord, ce
n’est pas parce qu’un être humain n’a pas vécu
ce genre de situation, qu’il découvre pour la pre-
mière fois «LA CHOSE» qu’il doit en tomber par
terre. Sauf que là, ce n’est pas juste «LA
CHOSE». Non ! C’est franchement la chose très
très chose. Comment réagirais-je en face de
cette chose ? Je ne sais pas ! Je suis incapable
d’anticiper sur mes sentiments. D’ailleurs,
aurais-le temps d’en avoir, des sentiments ? Là,
aussi, je l’ignore. Si vous me posiez la question
de savoir comment je trouverais demain matin
mon café si j’y rajoutais un sucre, je pourrais
toujours vous répondre «un peu plus sucré», ou
encore «trop sucré à mon goût» ou bien «carré-
ment infect tellement il a viré miel». Le sucre
supplémentaire dans ma tasse de café, je peux
vous répondre. Mais LA CHOSE ! Comment un
être normal, dans la définition large que nous
nous faisons tous de la normalité en Dézédie,
réagirait si un jour, un président d’Assemblée
nationale allait jusqu’au terme de son mandat
conformément aux textes qui régissent cette
institution ? Eh oui ! Vous voyez que ce n’est
pas rien ! Que ferions-vous, que ferions-nous
tous, puceaux de cette chose-là, si un président
allait pépèrement au bout de son mandat ou de
ses mandats, se plante devant nous, et annonce
«conformément à la Constitution, je passe le
relais» ? Le choc, pardi ! Nous ne sommes pas
prêts à recevoir ce genre d’uppercut dans le foie
et le gras du bide. C’est trop violent. Nous, ce
qui nous rassure, ce sont les fins de règne san-
glantes, pleines de «tikherbichine» ou, lors-
qu’elles n’ont pas la grandeur et la dignité d’être
sanglantes, finissent au moins dans le clapotis
lamentablement kitch d’une opération de redres-
sement ou d’un putsch. Ça, oui ! Nous savons
faire ! Mais un machin légal, en ligne droite,
sans zigzags, sans chicanes, sans chicaneries
et sans le «pschitt» des silencieux, ça ne passe-
rait pas. Peut-être un jour. Mais là, tout de suite
? Une dose de légalité et d’alternance écrite
dans le marbre, ça nous tuerait aussi sec ! Je
fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar
continue.
H. L.