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http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=ENF&ID_NUMPUBLIE=ENF_534&ID_ARTICLE=ENF_534_0379
2001/4 - Volume 53
ISSN 0013-7345 | ISBN 2130518974 | pages 379 à 399
RÉSU M É
Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 303 adolescents, 170 filles et
133 garçons âgés, en moyenne, de 17 ans 2 mois. Les sujets ont été recrutés dans
quatre lycées situés dans la région parisienne. Cette étude s’est donnée comme princi-
pal objectif d’examiner les liens entre les relations entretenues avec les parents et la
présence de comportements déviants et développer un modèle qui puisse rendre compte
de ces liens au moyen d’une analyse par équations structurales. Les indices
d’ajustement des modèles de mesure a conduit à entreprendre des analyses séparées
pour les garçons et pour les filles. Le modèle structural s’ajuste adéquatement aux
données pour les deux sexes et confirme un parcours qui associe l’attachement paren-
tal et les variables de supervision et de conflits, elles-mêmes associées aux comporte-
ments déviants et à la consommation d’alcool et de drogues. Pour les deux sexes, les
faiblesses de l’attachement parental entraînent des conflits alors que la qualité de
l’attachement garantit la présence de supervision ; la présence de conflits avec la mère
contribue à l’engagement dans des comportements déviants alors que la supervision
parentale entraîne une réduction de ces comportements. Globalement, le sexe discri-
mine les variables examinées. Attachement et pratiques parentales sont plus claire-
ment associés dans le cas des filles. Ces différences sont discutées à la lumière des
pratiques de socialisation particulières aux filles.
Mots clés : Adolescence, Relations parentales, Comportements déviants, Socia-
lisation.
SUM M ARY
The influence of parental practices on adolescent deviant behaviors
The present study examines the influence of attachment and parental practices on
adolescent deviant behaviors. The sample comprised of 170 girls and 133 boys (mean
age : 17,2 years) from four high schools in the area of Paris. The interrelationships of
attachment and parental practices with deviant behaviors using a structural equation
model were explored. The lack of fit of the measurement model favored the use of a
multiple group structural equation modeling based on gender. The structural model
linking attachment and parental practices to deviant behaviors and alcohol-drug use fit
the data well for boys and girls. For both sexes, a lack of attachment predicts con-
flicts whereas a quality of attachement seems to ensure the presence of parental moni-
toring. The presence of conflicts with the mother contributes to deviant behaviors whe-
reas parental monitoring reduces them. Overall, gender descriminates most variables.
Results suggest a stronger relation between attachement and parental practices for
girls. Gender differences are discussed in light of the socialisation patterns for girls.
Key-words : Adolescence, Family relationships, Deviant behaviors.
Objectifs de l’étude
MÉTHODE
Sujets
Instruments de mesure
vols = .75, alcool et drogues douces = .63. Un score élevé indique la pré-
sence accrue d’actes délinquants.
L’ensemble du questionnaire a été appliqué dans les classes au cours
d’une période normale de cours. La libre participation des élèves a été solli-
citée et il n’y a pas eu de refus. Quelques questionnaires ont été rejetés en
cas de doute du sérieux des réponses. La passation était totalement ano-
nyme, les sujets n’avaient pas à écrire leur nom ou une quelconque infor-
mation susceptible de pouvoir les identifier, comme leur date de naissance
par exemple. L’expérimentateur était seul dans la classe en l’absence d’un
professeur ou d’un surveillant ; il a fait appel à la sincérité des réponses, en
se portant garant qu’aucune information individuelle ne serait commu-
niquée ni à l’école ni aux familles.
Mode d’analyse
RÉSULTATS
Quatre sources de variation ont été prises en compte dans l’analyse des
résultats obtenus aux échelles qui examinaient les pratiques parentales :
l’école fréquentée, le sexe, l’origine ethnique et la structure familiale. Pour
chacune de ces sources de variation, une analyse multivariée a été effectuée
pour l’ensemble des variables parentales ; lorsque celle-ci a donné lieu à des
différences significatives, une analyse univariée a été menée auprès de cha-
cune des variables.
L’analyse multivariée (MANOVA) indique que l’école fréquentée ne discri-
mine pas les réponses aux diverses échelles mesurant les pratiques parenta-
les (F(10,302) = 1,58, n.s.). En revanche, le sexe discrimine ces réponses
(F(10,302) = 6,40 ; p < .001). Comme il apparaît au tableau 1, les analyses
univariées indiquent des différences significatives pour les échelles rejet
maternel (F(1,302) = 11,64, p < .001), empathie paternelle (F(1,302) = 5,52 ;
p < .01) et tolérance parentale (F(1,302) = 8,46 ; p < .01). Les filles perçoi-
vent plus le rejet maternel, moins l’empathie paternelle et se voient plus
souvent l’objet de restrictions parentales par rapport aux garçons.
386 MICHEL CLAES ET ÉRIC LACOURSE
Structure
Sexe Nationalité familiale
** = p < .01.
Les quatre mêmes sources de variation ont été prises en compte dans
l’analyse des résultats obtenus à l’échelle qui examinait la présence de
comportements déviants : l’école fréquentée, le sexe, l’origine ethnique et
la structure familiale. Les analyses multivariées indiquent que ni l’école
fréquentée, ni l’origine ethnique, ni la structure familiale ne différencient
les réponses. Seul le sexe discrimine les réponses (F(4,302) = 10,18 ;
p < .001). Les analyses univariées indiquent des différences significatives à
l’échelle vandalisme (F(1,302) = 23,38 ; p < .001) et à l’échelle violence
(F(1,302) = 44,44 ; p < .001). Dans ces deux cas, les garçons rapportent
un taux nettement supérieur de comportements déviants par rapport aux
filles. Les échelles vol et drogue ne donnent pas lieu à des différences entre
les sexes.
Le tableau 2 indique certains actes déviants tels que rapportés par les
garçons et les filles. Certains comportements déviants apparaissent nette-
ment masculins : c’est le cas du vandalisme, des comportements violents et
des vols importants. La consommation de drogues douces et d’alcool est
le fait des filles et des garçons. Plus de 50 % des filles et des garçons
reconnaissent s’être déjà saoulés avec de l’alcool ; 44 % des garçons
et 36 % des filles reconnaissant avoir déjà consommé de la marijuana ; de
ce groupe 17 % des garçons et 8 % des filles se déclarent consommateurs
réguliers.
Vandalisme
Détruire des objets
Garçons 52,7 30,2 8,5 8,5 15,1**
Filles 70,4 22,5 5,9 1,2
Total 62,8 25,8 7,0 4,4
Vol
Vol grande valeur (400 F et +)
Garçons 71,0 22,9 3,8 2,3 31,8**
Filles 94,1 3,5 0,6 1,8
Total 84,1 12,0 2,0 2,0
Violence
Se battre
Garçons 30,5 32,1 30,5 6,9 37,9**
Filles 61,8 26,5 8,2 3,5
Total 48,2 28,9 17,9 5,0
Porter une arme
Garçons 54,5 24,2 10,6 10,6 25,5**
Filles 81,8 13,5 2,4 2,4
Total 69,9 18,2 6,0 6,0
Alcool et drogues
Alcool (s’être saoulé)
Garçons 48,1 19,8 12,2 19,8 8,7 n.s.
Filles 48,8 23,8 18,5 8,9
Total 48,5 22,1 15,7 13,7
Marijuana ou haschich
Garçons 56,1 16,7 10,6 16,7 8,0 n.s.
Filles 64,1 11,8 15,9 8,2
Total 60,6 13,9 13,6 11,9
Hallucinogènes (LSD)
Garçons 85,8 6,3 5,5 2,4 4,86 n.s.
Filles 91,1 5,9 1,2 1,8
Total 88,9 6,1 3,0 2,0
1
( ) Les valeurs de CHI2 indiquent la présence de différences entre la fréquence des com-
portements déviants chez les garçons et les filles.
** = p < .01 ; n.s = valeurs de CHI2 non significatives.
PRATIQUES PARENTALES ET COMPORTEMENTS DÉVIANTS... 389
likelihood). Cette méthode s’avère robuste pour traiter des données distri-
buées normalement et anormalement (Windle, Barnes et Welte, 1989 ;
Reifman et Windle, 1995). Trois indices permettent de tester l’adéquation
du modèle. L’indice GFI (goodness-of-fit index) estime la quantité
d’information contenue dans la matrice variance/covariance que le modèle
permet d’expliquer. Cet indice doit être supérieur à .90 pour pouvoir
considérer le modèle hypothétique comme bien ajusté (Mueller, 1996).
L’indice CFI (comparative fit index) compare le modèle hypothétique avec
un modèle indépendant qui stipule l’absence de corrélations entre les
variables mesurées ; ici aussi un résultat supérieur à .90 indique un bon
ajustement du modèle. L’indice RMSEA (root mean square error of approxi-
mation) rend compte du degré d’erreur d’approximation dans la popula-
tion. Une valeur de RMSEA inférieur à .05 indique un bon ajustement du
modèle.
Plusieurs étapes ont conduit à l’élaboration du modèle final. En premier
lieu, un modèle de mesure a été mis en place, pour les garçons et les filles,
afin de vérifier l’adéquation des construits hypothétiques latents. Par la
suite, un modèle structural de médiation fut testé pour les deux groupes.
Enfin, l’invariance des modèles structuraux fut testée à l’aide d’analyses de
groupes multiples (Galaif, Chou, Sussman et Dent, 1998).
Modèles de mesure
X2
2 2/df
X df X diff. GFI CFI RMSEA
MODÈLES DE MESURE
MODÈLES STRUCTURAUX
Analyses multigroupes
Modèles de base a 193,20 123 1,57 .92 .96 .04
Poids factoriels
invariantsa 210,92 129 1,64 17,47** .91 .95 .05
Parcours invariants a 234,44 144 1,63 23,52 .91 .95 .05
le groupe des filles et des garçons. Le tableau 4 présente les différents coef-
ficients de saturation estimés pour les deux groupes.
Il apparaît que la variable rejet maternel a un coefficient de saturation
sur le construit d’attachement maternel significativement plus faible dans le
cas des garçons que dans celui des filles. Pour les deux autres variables
latentes, attachement paternel et comportements déviants, les structures
factorielles sont comparables pour les deux sexes.
L’analyse des coefficients de parcours indique que les déficits de
l’attachement au père et à la mère entraînent la présence de conflits avec
chacun des parents et ceci pour les deux sexes. Ce lien est particulièrement
marqué dans le cas de la mère. La qualité de l’attachement maternel et
paternel a une influence significative sur la présence de supervision paren-
tale chez les deux sexes ; ce lien est toutefois plus marqué dans le cas des fil-
les, expliquant jusqu’à 52 % de la variance. Enfin, un lien apparaît entre
392 MICHEL CLAES ET ÉRIC LACOURSE
Coefficients de saturation ( 1)
Attachement mère
1. Affection 1,00** (.85) 1,00** (.85) 0,00
2. Empathie 1,21** (.79) 1,44** (.89) – 1,47
3. Rejet 0,78** (.68) 1,29** (.83) – 3,91**
Attachement père
1. Affection 1,00** (.81) 1,00** (.90) 0,00
2. Empathie 1,36** (.84) 1,24** (.83) – 0,68
3. Rejet 1,07** (.71) 1,20** (.81) – 0,86
Comportements déviants
1. Vandalisme 1,00** (073) 1,00** (.74) 0,00
2. Violence 1,16** (.64) 1,51** (.70) – 1,18
3. Vols 1,70** (.79) 1,70** (.52) 0,00
(1 ) Le premier coefficient est non standardisé alors que le second coefficient, entre paren-
thèses, est le coefficient standardisé.
(2 ) Une valeur de ratio critique significative indique un poids de saturation de la variable
mesurée sur la variable latente différent dans le cas des garçons et des filles.
** = p < .01.
(1) Le premier nombre indique la valeur du coefficient (bêta) non standardisé alors que le
nombre entre parenthèses indique la valeur du coefficient (bêta) standardisé.
(2) La présence d’un indice critique significatif indique une différence de parcours dans le cas des
garçons et des filles.
* = p < .05 ; ** = p < .01.
effet n’apparaît pas chez les garçons. La présence de conflits avec le père ne
contribue pas à la consommation de drogues douces et d’alcool ni chez les
filles ni chez les garçons, alors que la présence de conflits avec la mère y
contribue, mais seulement dans le cas des filles. Les pratiques parentales et
le construit général de déviance expliquent 69 % de la variance de consom-
mation de drogues douces et d’alcool chez les garçons et 85 % de la
variance chez les filles.
DISCUSSION
Limites de l’étude
l’ensemble des sujets ont conduit à considérer des analyses séparées pour
les deux sexes.
Les analyses par équations structurales indiquent que le modèle
s’ajuste adéquatement aux données pour les garçons et pour les filles et
confirment un parcours qui associe l’attachement parental et les variables
de supervision et de conflits, elles-mêmes associées aux comportements
déviants et à la consommation d’alcool et de drogues. Pour les deux sexes,
les faiblesses de l’attachement parental caractérisées par l’absence
d’affection, l’absence de sensibilité et le rejet, entraînent des conflits, alors
que la qualité de l’attachement parental garantit la présence de supervi-
sion. Pour les deux sexes, la présence de conflits avec la mère contribue à
l’engagement dans des comportements déviants alors que la supervision
parentale entraîne une réduction de ces comportements. La supervision et
la tolérance ont des effets opposés sur l’engagement dans les comporte-
ments déviants et la consommation d’alcool et de drogues : la supervision
réduit cet engagement, alors que la tolérance parentale favorise un tel
engagement.
Si le modèle général s’ajuste aux données pour les deux sexes, il faut
signaler qu’il « fonctionne » mieux dans le cas des filles. Ainsi, pour les fil-
les, le sentiment du rejet maternel a un poids beaucoup plus élevé sur la
variable latente d’attachement que dans le cas des garçons. Le parcours qui
associe l’attachement à chacun des deux parents, la supervision, la tolé-
rance et la consommation de drogues douces et d’alcool est clairement des-
siné dans le cas des filles, alors que ces variables sont moins fortement asso-
ciées dans le cas des garçons. Il faut également souligner le puissant lien qui
associe l’attachement à la mère et la supervision dans le cas des filles et
relever le fait que l’attachement et la tolérance parentale ne soient liés
que dans le cas des filles. Il faut sans doute y voir le rôle prépondérant
des dimensions affectives dans la régulation du comportement des filles
(Gilligan, 1989).
Il faut également souligner la force des liens entre la présence de conflits
avec la mère et l’engagement dans des comportements déviants tels que vol
et violence dans le cas des garçons ; ce lien est présent dans le cas des filles
mais il est beaucoup plus ténu. Ceci laisse entendre que la présence de
conflits avec la mère détournerait le garçon du milieu familial pour
l’engager dans les comportements déviants, alors que les filles adopteraient
moins cette trajectoire.
Chose surprenante, la présence de conflits avec le père n’est aucunement
associée à la présence de comportements déviants ou à la consommation
d’alcool et de drogues ni pour les filles ni pour les garçons. Ceci peut être
interprété à la lumière des observations de Montemayor et Hanson (1986)
qui observent une fréquence plus élevée de conflits avec la mère qu’avec le
père à l’adolescence, expliquant ce fait par une présence plus faible des
pères dans les tâches de supervision quotidienne ; étant moins présents, les
sources de conflits sont moins nombreuses. Ceci renvoie à une observation
PRATIQUES PARENTALES ET COMPORTEMENTS DÉVIANTS... 397
soulevée plus haut ; on peut voir dans ces liens entre conflits et comporte-
ments déviants un effet bidirectionnel : la présence de comportements
déviants exacerbent les conflits et entraînent progressivement un retrait de
l’affection parentale. Seules des études longitudinales peuvent apporter des
réponses à ces questions et c’est dans cette voie que les auteurs ont
l’intention d’engager leurs travaux futurs.
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ANNEXE A. — Matrice des coefficients de corrélation des variables à l’étude
Variables 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
1. Affection
mère .75 – .74 – .35 .20 .07 – .15 – .10 .45 .26 – .11 – .14 – .23 – .04
2. Empathie
mère .66 – .72 – .40 .13 .16 – .15 – .12 .54 .28 – .10 – .15 – .15 – .11
3. Rejet mère – .61 – .53 .39 – .11 – .03 .25 .07 – .43 – .21 .07 .16 .10 .14
4. Conflits mère – .36 – .38 – .29 – .08 – .07 .11 .49 – .41 – .25 .35 .33 .23 .27
5. Affection
père .51 .41 – .28 – .21 .74 – .73 – .23 .32 .24 .11 – .10 .04 .00
6. Empathie
père .41 .56 – .29 – .22 .69 – .67 – .25 .29 .18 .11 – .13 – .02 .00
7. Rejet père – .37 – .47 – .52 .25 – .54 – .60 .23 – .29 – .17 – .04 .14 .02 .01
8. Conflits père – .19 – .17 .15 .58 – .27 – .16 .27 – .36 – .22 .30 .22 .18 .12
9. Supervision
parentale .21 .32 – .28 – .19 .23 .29 – .24 – .19 .17 – .29 – .28 – .27 – .29
10. Tolérance
parentale .14 .07 .10 – .22 .07 – .10 .02 – .21 – .17 – .01 .14 – .05 .43
11. Vandalisme – .30 – .22 .26 .29 – .22 – .22 .16 .18 – .20 .08 .33 .55 .23
12. Vol – .33 – .25 .32 .35 – .13 – .23 .36 .24 – .27 .04 .58 .37 .58
13. Violence – .18 – .10 .24 .23 – .10 – .15 .15 .12 – .24 .19 .48 .51 .22
14. Alcool et
drogues – .20 – .24 .30 .13 – .13 – .27 .31 .08 – .31 .38 .44 .45 .38
Les coefficients en dessous de la diagonale sont ceux du groupe des garçons (n = 133) alors que les coefficients au-dessus de la diagonale pro-
viennent du groupe des filles (n = 170). Les coefficients plus élevés que .13 pour le groupe des filles et .14 pour le groupe des garçons sont significa-
tifs au seuil de .05.