Sunteți pe pagina 1din 96

LA VIE URBAINE

SCIENCES SOCIALES 9e ANNÉE


LA VIE URBAINE

Manuel de l’élève

9e année

Ministère de l’Education
Port-Vila
République du Vanuatu
2000
Cinquième édition 2000

Les révisions ont été apportées par Réginald Garoleo, suivant les recommandations de l’Atelier de Sciences
Sociales qui est tenu au collège de Matevulu en août 1995.

Mise en page par Athy Marilyne.

Autres versions 1975, 1980, 1985, 1988

© Ministère de l’Education

Toutes traduction, adaptation ou reproduction, même partielles, par tous procédés, en tous pays, faites sans
autorisation préalable sont illicites.
Table des matières
Chapitre I Villages, villes et cités ........................................................................ 5
Chapitre II Les premières villes ou cités ............................................................... 7
Babylone ................................................................................. 7
La Vallée du Nil ...................................................................... 8
La Vallée de l’Indus ................................................................ 8
La Grèce ................................................................................. 8
Rome ..................................................................................... 10
Mexico .................................................................................. 11
Chapitre III Où se développent les villes ? .......................................................... 15
Les emplacements des villages et des villes ......................... 15
Pourquoi des villes se développent-elles ? ........................... 19
Chapitre IV Les villes dans le Pacifique Sud ....................................................... 23
Développement récent .......................................................... 23
Villes du Pacifique aujourd’hui ............................................ 24
La migration progressive vers les villes ............................... 26
Chapitre V Les citadins ....................................................................................... 33
Population de Port-Vila ........................................................ 33
Population de Luganville ...................................................... 33
Le caractère multiracial de Port-Vila
et de Luganville .................................................................... 34
Le caractère multi racial de New York .................................. 34
Chapitre VI Les problèmes urbains ...................................................................... 39
Quartiers pauvres ou «bidonvilles» ...................................... 39
La pollution .......................................................................... 40
Les embouteillages ............................................................... 40
La criminalité ........................................................................ 41
Le chômage ........................................................................... 41
Accidents .............................................................................. 42
Chapitre VII Les zones urbaines ............................................................................ 43
Qu’est-ce qu’une zone ? ....................................................... 43
Répartition des zones dans une ville..................................... 46
Hauteur des bâtiments dans une ville ................................... 47
Chapitre VIII L’urbanisme au Vanuatu.................................................................... 53
Introduction .......................................................................... 53
L’expansion de Port-Vila ...................................................... 54
Le développement de Luganville .......................................... 68
Chapitre IX L’urbanisation dans le monde d’aujourd’hui .................................... 83
La croissance démographique mondiale............................... 83
Les plus grandes villes du monde ......................................... 84
Annexe A. Contrôle des connaissances .............................................................. 88
Annexe B. Glossaire ........................................................................................... 91
4
CHAPITRE I

VILLAGES, VILLES ET CITÉS


Vous avez déjà étudié comment les gens vivent ensemble, en famille et en
communauté. Dans le monde, la forme de communauté la plus courante
reste encore le village. Toutefois, au cours des 150 dernières années, il y a
eu une énorme expansion des villes et des cités dans tous les continents du
monde, sauf en Antarctique.

A : Un village à Tanna, au Vanuatu

B : La ville de Bergen, en Norvège

5
C : La ville de New York, aux Etats-Unis

EXERCICES
1. La classe se divise en petits groupes de 5 élèves environ. Chaque
groupe examine les photographies A, B, et C ci-dessus et dresse une
liste des différences entre les villages et les villes. Songez aux
caractéristiques suivantes :
• taille (population, étendue, etc...)
• genre de constructions (matériaux, taille, etc...)
• comment les gens gagnent leur vie (type d’emploi, etc...)
• les habitants ?
• les problèmes essentiels de leur existence
Dès que chaque groupe a discuté, la classe se reforme et un élève
expose les constatations de son groupe.
2. Préféreriez-vous vivre dans un village, une petite ville ou une grande
ville ? Donnez vos raisons.

6
CHAPITRE II

LES PREMIÈRES VILLES OU


CITÉS
Bien que la plupart des villes ou cités n’aient commencé à se développer
qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, il en existe quelques-unes, telles que
Jéricho, Babylone et Damas, qui remontent à des milliers d’années.
Certains archéologues estiment que Jéricho pourrait dater de 10 000 ans !
Les premières grandes cités ont vu le jour dans les six régions marquées
sur la carte du monde ou mappemonde page 9. Toutes ces régions (la
Mésopotamie, la Vallée du Nil, la Vallée de l’Indus, la Vallée de Kwang-
Ho, l’Amérique Centrale et les Andes au Pérou) étaient dotées de sols
alluviaux fertiles, où les paysans pouvaient produire des aliments en
abondance, notamment des céréales. Des surplus de nourriture pouvaient
être dégagés et servir à alimenter les habitants des villes qui ne
s’occupaient pas eux-mêmes de cultiver la terre.
La civilisation a commencé avec les premières personnes qui se sont
mises à vivre en ville. A l’origine, le terme «civilisation» signifie «vivre en
ville».
Voici une brève description de quelques-unes de ces premières cités :

Babylone
Vers l’an 3000 av. J-C, Babylone était une vaste cité, magnifique, entourée
d’un mur protecteur de 18 km de pourtour, entrecoupé de tours de guet. Le
portail principal donnant accès à la ville était orné de nombreuses
sculptures. Du haut du mur, on pouvait voir les rues encombrées (1) de la
ville, avec ses temples, ses palais, ses jardins, ses marchés et ses entrepôts.
La plupart des habitations étaient bâties en torchis (2), au bord des rues en
damier (3). La cité était par ailleurs un port important sur les rives de
l’Euphrate.

Des rues en damier

7
La Vallée du Nil
En l’an 3000 av. J-C, il y avait beaucoup de petites villes en Egypte tout le
long des rives du Nil. Chacune, avec son petit port fluvial, était entourée
d’un mur en torchis pour la protéger des attaques. Les rues étaient en
général disposées en damier.
Les gens riches vivaient dans un quartier de la ville ‘‘au vent’’ par rapport
aux gens plus pauvres. Les plus riches habitaient dans des maisons à deux
étages. Il y avait de nombreux bâtiments publics, tels que les temples, les
stades et les théâtres.

La Vallée de l’Indus
Dès l’an 2500 av. J-C, la ville de Mohenjo-Daro comptait environ 50 000
habitants. Les rues n’étaient pas pavées (4), mais la ville disposait d’un
système complet du tout à l’égout (5). Toutes les maisons avaient une
salle de bains et beaucoup d’entre elles avaient l’eau courante. Les
habitations étaient généralement à deux étages et construites en torchis.
Les rues étaient disposées en damier.

La Grèce
En Grèce, vers l’an 600 av. J-C, chaque tribu constituait un état distinct,
avec sa propre cité. Les Grecs appelaient ces états-cités des «polis» (d’où
vient le mot métropole (6)). Le principal état-cité s’appelait Attica, au
cœur duquel se trouvait la cité d’Athènes.
Chaque ville était conçue en damier et entourée de murs solides. Les Grecs
avaient un système de gouvernement appelé démocratie (7), selon lequel
tous les gens libres (les non-esclaves) votaient pour choisir leurs chefs. Ils
vénéraient la beauté et considéraient les loisirs (8) comme très importants;
c’est pourquoi ils ont construit des bibliothèques, des temples, des
théâtres, des piscines et des terrains de sports de toute beauté.

8
Régions où la «civilisation» a débuté

Vallée de
Kwang-Ho
Mésopotamie
Vallée
Vallée du Nil de l’Indus
Amérique
Centrale

Les Andes
au Pérou

9
Rome
Dès l’an 1 apr. J.-C., Rome est une grande ville, entourée d’un mur. La cité
est reliée à son arrière-pays (9) et au reste de l’Empire romain par
d’excellentes routes pavées. Tout au long de ces routes se trouvent de
petites fermes et des maisons de campagne pour les riches Romains, qui
faisaient la navette (10) entre les deux week-end.
Le plan et l’organisation de la ville sont soigneusement conçus, avec des
ponts sur le Tibre et de nombreux grands bâtiments publics comme à
Athènes. De plus, les Romains font de nombreux aménagements (11)
pour aider les gens. Par exemple, chaque maison, ou presque, est
alimentée en eau courante, et un système de tout à l’égout transporte les
déchets et les eaux usées à la rivière par le biais d’un réseau de
canalisations.
L’illustration ci-dessous représente la Antique-Rome autrefois. Les
bâtiments les plus grands sont des temples et des palais. La fameuse place
étroite appelée le Forum s’étend de gauche à droite au centre de l’image.
De nos jours, il ne subsiste que très peu de ces bâtiments anciens.

L’ancienne ville de Rome

10
Mexico
Elle a vu le jour quand les Aztèques, ou Mexicas, sont venus s’établir sur
une île marécageuse au milieu du Lac Texcoco vers l’an 1325 av. J.-C.. La
colonie est baptisée Tenochtitlan et devient la capitale de l’Empire
Aztèque.
La ville est découpée en zones (12) en fonctions d’activités distinctes. Au
centre se trouve le Grand Temple où les Aztèques effectuaient
régulièrement des sacrifices humains. Il est entouré d’autres temples, puis
des maisons de riches. Au-delà se trouvent les quartiers les plus pauvres, à
la périphérie de la ville. Quelques-uns des plus déshérités vivent même en
dehors de la protection des murs d’enceinte.
Tous les jours, les citadins se rendent sur la grande terre pour travailler
dans leurs fermes, et rentrent le soir se mettre à l’abri derrière les
murailles.
Au début des années 1500, l’armée espagnole, sous la conduite de Hernan
Cortes, entreprend de conquérir toute l’Amérique Centrale. Quand elle
arrive à Tenochtitlan pour la première fois en 1521, la cité insulaire couvre
environ 10 Km2. Pour Cortes et ses hommes, la ville est éblouissante; elle
leur apparait comme «une vision de rêve». C’est ainsi qu’ils la décrivent :
«Nous pouvions distinguer clairement les chaussées qui reliaient la ville à
la terre, et aussi l’aqueduc (13)... qui alimentait la cité en eau très pure.
Nous avons été frappés par le nombre de pirogues qui faisaient le va et
vient, chargées de vivres et de marchandises... On pouvait voir que les
maisons étaient construites séparément, et ne communiquaient que par des
petits ponts-levis et par bateau, et qu’elles avaient des toits en terrasses.
Nous avons noté que les temples étaient bâtis en forme de tour... et
brillaient d’un éclat merveilleux (rouge, vert, turquoise et jaune)...»
Les Espagnols ont détruit la plupart des bâtiments à Tenochtitlan et
reconstruit la cité, qu’ils rebaptisèrent Mexico Ciudad. Au fur et à mesure
que la ville s’agrandit, les gens remblaient peu à peu (14) les anciens
canaux ainsi qu’une partie du lac pour aménager des terrains à bâtir.

11
Tenochtitlan en 1521

Le Grand Temple de Tenochtitlan, en 1500 av. J-C

12
Aujourd’hui, la première agglomération du monde se trouve sur l’ancien
site de Tenochtitlan. Mexico, avec sa population de 18 millions
d’habitants, s’étend sur presque tout ce qui était le Lac Texcoco, ses îles, et
même au delà, sur la grande terre.

EXERCICES
1. Sur une carte schématique du monde :
a. Coloriez les 6 régions où la civilisation a commencé et indiquez
leur nom ;
b. Marquez d’un point et nommez les premières villes qui existent
encore de nos jours, à savoir Athènes, Rome, Damas, Jéricho,
Mexico, Cusco, Beijing (Pékin).
Donnez un titre à votre carte.
2. Expliquez pourquoi les premières villes se sont développées dans
des régions très fertiles.
3. Expliquez les 14 termes numérotés de (1) à (14) tels qu’ils sont
employés aujourd’hui. Donnez-en un exemple concret.
4. Complétez la liste ci-dessous, indiquant les traits communs aux
premières villes. Le premier vous a été donné :
a. En général, elles étaient entourées d’un grand mur
b.
c.
d.
e.
5. a. En Egypte, les vents dominants sont à l’ouest presque toutes
l’année (c.à.d. qu’ils soufflent de l’ouest). Dans les villes, les
plus riches vivaient «dans le vent», alors que les pauvres
devaient vivre «dans le vent arrière». Essayez d’en expliquer la
raison et illustrez votre réponse par une carte schématique.
b. Pouvez-vous citer d’autres différences entre la vie des gens
riches et celles des pauvres dans les premières villes ?
6. Quelle est la différence entre services publics et aménagements ?
Citez des exemples de chacun à partir des premières villes que vous
avez étudiées.
7. Au fur et à mesure de la croissance des villes, pourquoi les
bâtiments du centre ont-ils été de plus en plus hauts ?

13
8. Exercice supplémentaire
Faites des recherches à la bibliothèque de l’école sur l’un des
sujets suivants. Ensuite, rédigez un rapport d’une ou deux pages
sur vos recherches, avec illustrations :
• villes romaines
• états-cités en Grèce
• première civilisation de la vallée du Nil
• les Aztèques
• les Incas

14
CHAPITRE III

OÙ SE DEVELOPPENT LES
VILLES ?
Les emplacements des villages et des villes
L’endroit où une agglomération commence à se développer s’appelle un
emplacement.
En règle générale, un emplacement est choisi pour ses avantages
particuliers : il faut une source d’eau fraîche : soit un ruisseau, soit un
puits, l’endroit doit pouvoir être défendu en cas d’attaque, le sol doit se
prêter à l’agriculture, il faut éviter les terrains bas en raison des
d’inondations.
Pensez-vous qu’il y a d’autres raisons qui poussent les gens à choisir un
emplacement particulier ?
La carte ci-dessous représente les sites de peuplement au nord-est de
Malakula au Vanuatu. Vous voyez que les gens ont choisi d’habiter sur des
petites îles, telles que Vao et Atchin, au large de la grande terre. Ces îlots
sont faciles à défendre et ont en général moins de moustiques. C’était aussi
là que les premières missions se sont établies et les gens sont venus y
habiter quand ils se sont convertis au christianisme.

15
Toutes les villes ont un site initial marquant le début de leur croissance.
Londres et Bangkok se sont développées près de l’embouchure d’une
rivière. Rio de Janeiro et Sydney ont été établies dans des baies abritées.
La ville de Paris est née sur une petite île au milieu de la Seine, que l’on
appelle «Ile de la Cité». Cherchez cette île sur l’image ci-contre qui
représente Paris en 1596. Retrouvez la célèbre cathédrale appelée Notre-
Dame de Paris. Voyez comme la ville s’est étendue de chaque côté de la
rivière; cherchez l’enceinte de la cité.

Paris en 1596

16
Aujourd’hui, Paris s’étale sur plusieurs centaines de kilomètres carrés,
mais malgré tout, on peut encore en distinguer l’emplacement original.

Paris aujourd’hui : une partie de la ville

17
La ville de Caceres, en Espagne

EXERCICES
1. Décrivez l’emplacement de votre propre village, ville ou école. Est-il,
par exemple, en bordure de mer ? Y a-t-il un ruisseau ou une rivière à
proximité ? Le terrain est-il plat ou en pente ? A quelle hauteur se
trouve-t-il ?
2. Citez trois raisons qui ont amené la plupart des gens du nord-est
Malakula à choisir de vivre sur des îles du large plutôt que sur la
grande terre.
3. A l’aide d’une simple carte schématique, décrivez l’emplacement
origine de Paris. Quels étaient deux des avantages d’un tel site ?
Quelle était sa superficie en km2 (approximativement) ? (aidez-vous
de l’échelle de la carte page 17 pour mesurer la longueur et la
largeur de l’île).
4. Etudiez l’image ci-dessus, puis décrivez brièvement l’emplacement de
la ville et dites pourquoi, à votre avis, elle s’est établie là.

18
Pourquoi des villes se développent-elles ?
Pourquoi certains centres de peuplement se transforment-ils en grandes
villes et d’autres pas ?
La réponse tient en partie au site. Par exemple, des endroits qui bénéficient
de bons ports naturels, en eau profonde, abrités des vents dominants,
deviennent souvent de grands ports. Un terrain plat favorise l’expansion.
Mais il existe d’autres raisons. La situation d’un endroit dans un pays, sa
proximité des moyens de communication, jouent un rôle important. De
même que le genre d’activité, ou fonction, qui y est mené. Par exemple,
un endroit désigné pour être la capitale du pays se développera rapidement;
l’installation d’usines dans une ville attirera beaucoup de gens cherchant
du travail et donc la ville croîtra.
L’exercice suivant vous aidera à comprendre pourquoi certains villages
deviennent des villes.

EXERCICE : L’archipel du Paci


A. Organisation
1. La classe se répartit par groupes de deux. Chaque groupe prend une
grande feuille de papier et inscrit, en haut, «L’Archipel du Paci».
Ensuite, il dessine une carte représentant un groupe de 15 îles
imaginaires; ce ne sont pas de vraies îles; elles ne doivent pas
ressembler à des îles réelles. Faites ressortir certains traits, tels que
les baies, les récifs, les rivières, les terrains en hauteur, (en brun) et
les terrains à basse altitude (en vert). Cinq des îles doivent être
grandes, cinq de taille moyenne et les cinq autres très petites. Donnez
un nom à chacune, où identifiez-la par une lettre.
2. Indiquez par une flèche ( ) la direction du nord, en haut de la feuille.
Par une autre flèche, ou autre signe, marquez la direction des vents
dominants.
3. En bas de la feuille, dessinez une échelle linéaire pour préciser que 4
cm sur la carte représentent une distance de 10 km sur le terrain.
Prévoyez une case de 20 cm par 10 cm dans un coin de la feuille
pour la légende.
4. Ensuite, portez l’une des caractéristiques suivantes en face de chaque
île. A chaque groupe de choisir quelle caractéristique sera attribuée :
• Forêts de kaori de grande valeur
• Mt. Tabu (2000 m)
• Beaux paysages et plages de sable
• Gisements de cuivre à faible teneur
• Vaste région de cocoteraies
• Ile volcanique à pentes raides
• Ile de corail plate, sans eau douce

19
• Ile avec un grand port naturel
• Ile avec un petit port naturel, bien abrité
• Habitants refusant de vendre leurs terres
• Habitants disposés à vendre leurs terres
• Ile dotée d’un chef puissant
• Terres agricoles très fertiles
• Longtemps sous l’influence des missionnaires
• Excellentes zones de pêche côtière
5. Enfin, marquez l’emplacement des villages à l’aide d’un point rouge.
Laissez trois des îles inhabitées. D’autres auront plusieurs villages.
Numérotez chaque village de 1 à 15.
B. Exercice (toujours par groupes de deux)
1. Choisissez un village (de 1 à 15), qui se développera rapidement
pour devenir une ville. Etudiez soigneusement l’emplacement de
chaque village et sa situation au sein de l’archipel du Paci avant de
décider. Nommez l’endroit choisi «Gudton». Dans votre cahier
d’exercices, énoncez toutes les raison pour lesquelles Gudton se
développera.
2. Choisissez un autre village, isolé et mal situé. Donnez-lui le nom de
«Nating». Enumérez toutes les raisons pour lesquelles celui-ci ne
risque pas de se développer.
3. Tirez, à l’aide d’une règle, des lignes droites en rouge pour relier les
villages à leurs voisins les plus proches. Vous obtiendrez une série de
triangles.
Ensuite, recopiez le tableau ci-dessous dans votre cahier d’exercices.
Mesurez la distance entre Gudton et chacun des autres villages le
long des lignes rouges et cochez (3) au bon endroit dans la colonne
(a). Par exemple, si vous avez 3 villages situés respectivement à 11
km, 18 km et 37 km de Gudton, vous cocherez trois fois comme dans
le tableau. Puis, mesurez la distance entre Nating et les autres
villages et portez vos résultats dans la colonne (b). Vérifiez que vous
avez bien 14 coches en (a) et 14 en (b).

Distance (a) (b)


(en km) de Gudton de Nating
0-9
10 - 19 
20 - 29
30 - 39  40 - 49
50 - 59
60 - 69
70 - 79
80 - 89
90 - 99
100 et plus

20
Ensuite, notez ce que vous constatez quant à la différence dans la
répartition des coches dans les colonnes. Gudton a-t-il plusieurs
villages dans son voisinage ? Et Nating ?
4. Tracez en bleu sur votre carte les trajets probablement suivis par les
bateaux pour arriver aux divers villages, en tenant compte :
• de l’abri des vents dominants
• des récifs
• du coût élevé du carburant lors de longs parcours.
Dans votre légende, indiquez que le trait bleu correspond aux
«Communications maritimes».
5. Supposez que les traits rouges que vous avez déjà dessinés se
rapportent à des voies aériennes. Dans votre légende, indiquez que le
trait rouge signifie «Communications aériennes».
6. En traits noirs, marquez les routes principales de l’archipel.
Plusieurs routes relieront Gudton à d’autres villages de l’île.
7. Pensez-vous que Gudton soit un carrefour ? Pourquoi ? Inscrivez vos
raisons dans votre cahier d’exercices.
8. L’arrière-pays de Gudton désigne la région desservie. Depuis toute
la région, les villageois expédient leurs récoltes et leurs produits à
Gudton pour les vendre. Par ailleurs, les gens de l’arrière-pays se
rendent à Gudton pour des services hospitaliers, scolaires (écoles
secondaires), et pour s’approvisionner. Décrivez, dans votre cahier
d’exercices, l’arrière-pays de Gudton (les villages et les îles qui en
font partie, son étendue, etc...). Indiquez s’il y a assez d’espace pour
que Gudton puisse éventuellement s’agrandir et s’étendre dans son
arrière-pays. Pourquoi est-il important que Gudton ait de bonnes
communications avec les villages de son arrière-pays ?
C. Résumé
Chacun à son tour, les divers groupes déploient leur carte devant
toute la classe et expliquent les raisons particulières de leur choix de
Gudton, de Nating et les lignes de communications. Le reste de la
classe peut poser des questions aux groupes concernant leurs cartes.
D. Exercices supplémentaires
1. Imaginez que le prix mondial du cuivre augmente rapidement. Où
pourrait se développer une petite ville minière dans l’archipel de
Paci ? Quels problèmes devra-t-elle affronter ?
2. Supposez que le gouvernement de Paci décide de choisir une nouvelle
capitale. Tous les bureaux gouvernementaux doivent être déménagés
de Gudton dans cette nouvelle ville, qui aura également de nouveaux
quartiers d’habitation et des usines. Quel emplacement choisirez-
vous, et pourquoi ?

21
22
CHAPITRE IV

LES VILLES DANS LE


PACIFIQUE SUD
Développement récent
Pendant des siècles, les habitants des îles du Pacifique vécurent en noyaux
familiaux dispersés ou épars ou en petits villages nucléés. Au Vanuatu, de
tels peuplements se rencontraient habituellement sur de petites îles situées
près d’autres, plus grandes (par exemple, Ifira, Mélé, Toman, Tangoa), ou
au sommet de collines. Pourquoi ?
Les premières villes du Pacifique se sont développées à la suite de
l’installation de comptoirs et de missions il y a environ un siècle. Des
villes ont été établies à proximité de bon mouillage et sont devenues des
ports. Par exemple, Levuka (fondée en 1825), Avarua (1831), Papeete
(1843), Nouméa (1854), Suva (1876), Port-Moresby (1884) et Port-Vila
(1886). Des villes comme Labasa et Lautoka se sont développées à
proximité de raffineries de sucre. Honiara et Luganville se sont
développées autour des bases militaires américaines construites pendant la
Seconde Guerre Mondiale. En fait, Honiara ne date même vraiment que de
1944.
L’expansion rapide des villes du Pacifique au cours des dernières années
résulte de l’exode rural ou insulaire. Toutes les villes ont commencé à
s’étendre quand les puissances coloniales y ont établi leur administration
et ont eu besoin de gens pour travailler dans les bureaux du gouvernement.
Maintenant, la plupart des pays du Pacifique ont acquis leur indépendance,
mais les gens continuent à émigrer vers les villes en quête d’emplois dans
l’industrie, le commerce et l’administration.

23
Aperçu de la ville d’Honolulu, sur l’île d’Oahu, Hawaii

Villes du Pacifique aujourd’hui

Pays Population Nom de la Population est. % Population


totale est. capitale de la capitale totale vivant
(1996) (1996) dans la capit.

Samoa Amér. 56 000 Pago-Pago 26 800 48

Iles Cook 19 020 Avarua 4 222 59

Iles Fidji 797 000 Suva 366 620 46

Polyn. Franç. 223 000 N.O. Tahiti 120 420 54

Hawaii 1 187 000 Honolulu 387 500 33

Kiribati 80 000 Tarawa Sud 29 600 37

Iles Maréchal 57 000 Majuro 37 050 65

Nlle Calédonie 196 836 Nouméa 139 754 71

Iles Salomon 391 000 Honiara 50 830 13

Tonga 98 000 Nuku’alofa 35 280 36

Tuvalu 10 000 Funafuti 4 200 42

Vanuatu 174 000 Port-Vila 31 320 18

Samoa 166 000 Apia 34 860 21

24
Carte représentant les principales Honolulu
villes du Pacifique Centre et Sud 20°N
HAWAII

ILES
MARECHAL 10°N
Majuro

KIRIBATI 0°

ILES SALOMON
Funafuti
Honiara TUVALU
10°S
SAMOA POLYNESIE
Apia
Pago-Pago FRANCAISE
VANUATU FIDJI
Port-Vila SAMOA
Suva
AMERICAINES
20°S
NOUVELLE Nouméa TONGA Nuku’alofa
ILES COOK
CALEDONIE

160°E 170°E 180° 170° 160° 150°

EXERCICES
1. Dessinez un histogramme représentant la population totale des 13
pays figurant dans le tableau page 24. Sur chaque barre, coloriez la
partie qui correspond à la population vivant dans la ville principale
du pays. Comme échelle, prenez 1 cm pour 50 000 personnes. Donnez
une légende complète à votre graphique.
2. Dressez une liste des villes principales du Pacifique dans l’ordre
décroissant.
3. a. Deux villes rassemblent le taux le plus élevé de population à
travers le pays. Lesquelles ?
b. Deux villes ont le pourcentage le moins élevé. Lesquelles ?
c. Dans quels pays trouve-t-on plus du tiers de la population
globale dans la ville principale ?
4. A votre avis, pourquoi les villes du Pacifique connaissent-elles une
expansion rapide à l’heure actuelle ?

25
5. Dessinez une carte schématique du Pacifique Sud pour montrer où se
situent les villes principales. Représentez-la par un point dont la
taille variera en fonction de sa population. A titre indicatif, voici
comment vous pourrez les représenter :

> 200 000

100 000 à 200 000

50 000 à 99 999

20 000 à 49 999

10 000 à 19 999

< 10 000

6. Exercice supplémentaire
Faire des recherches concernant la croissance d’une ville dans le
Pacifique, en dehors du Vanuatu. Vous pouvez choisir le pays de votre
choix. Rédigez un bref exposé.

La migration progressive vers les villes


Vous venez de découvrir que les villes du Pacifique connaissent
actuellement une augmentation rapide de leur population, essentiellement
due à ce que les gens quittent leurs villages et les autres îles pour
s’installer dans les grands centres urbains. Cette tendance s’appelle
l’exode rural.
Presque tous les pays du monde subissent cet exode rural. Dans des pays
d’Europe comme la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ce
mouvement a commencé il y a 200 ans, au moment où se construisaient
les usines de la grande Révolution Industrielle. La même chose se
produit maintenant dans le Pacifique, sauf que le mouvement a débuté
beaucoup plus tard. Dans certains pays, il n’a commencé qu’après la
Seconde Guerre Mondiale.
Plusieurs raisons expliquent l’exode rural. Il y a les facteurs de «poussée»
et les facteurs «d’attraction». Les facteurs de «poussée» créent chez les
gens le désir de quitter les zones rurales en raison des difficultés qu’ils y
rencontrent. Les facteurs «d’attraction» donnent aux gens l’envie d’aller
vivre en ville à cause des divers avantages qu’ils y trouvent. Ces facteurs
de «poussée» et «d’attraction» sont illustrés dans le schéma page 29.

26
Beaucoup de jeunes tendent à migrer vers Port-Vila

Au Vanuatu, beaucoup de gens quittent leur village parce qu’il est difficile
d’y gagner leur vie, surtout si les prix du coprah sont bas. Ils partent
également si leurs jardins ont été détruits par des cyclones ou des cendres
volcaniques, ou s’ils n’ont pas assez de terres. Autrefois, il n’était pas
nécessaire d’avoir beaucoup d’argent. Par contre, aujourd’hui, les gens
veulent acheter des vêtements; il leur faut payer des frais de scolarité. De
plus, ils aiment acheter des conserves et autres marchandises dans les
nombreux magasins des îles. Certains peuvent gagner de l’argent en
envoyant des objets artisanaux ou des coquillages à Port-Vila ou à
Luganville, pour les vendre ou en vendant du coprah ou du cacao, en
devenant chauffeur de taxi, en prenant un emploi dans une mission ou en
travaillant dans la fonction publique (par exemple, dans une école ou un
dispensaire). Mais la plupart des gens qui veulent se faire de l’argent
doivent se rendre dans les villes pour trouver un emploi rémunéré.
Pour beaucoup, surtout les jeunes, la vie dans un village n’offre rien que
l’ennui. Les villes, elles, semblent pleines d’attractions et d’intérêt, avec
leurs magasins, leurs marchés achalandés, les cinémas, les bâtiments
publics, les parcs, les sports, les boîtes de nuit, la musique, et les occasions
de rencontrer beaucoup de gens différents. On dit que les jeunes sont
attirés par «l’éclat» des villes. D’autres vont en ville dans le but de
poursuivre leurs études.

27
Ceux qui dérivent vers les villes habitent souvent chez des membres de
leur famille venant de la même île. En toute gentillesse, ils accueillent le
jeune homme ou la jeune fille chez eux. Ils lui donnent aussi à manger, car
il ou elle n’aura probablement pas d’argent en arrivant. Même s’ils
manquent de place dans leur maison, ils s’arrangent pour qu’il puisse
dormir par terre.
La plupart des gens qui émigrent vers les villes se rendent vite compte que
la vie citadine pose de nombreux problèmes. Il n’y a pas assez d’emplois
pour ceux qui en cherchent et le chômage est chose courante. Parmi les
nouveaux arrivants, il y a des ouvriers non-qualifiés, qui ont peu ou pas de
formation. En conséquence, ils ne peuvent pas obtenir d’emplois bien
rémunérés. La plupart travaillent aux entrepôts maritimes, sur les chantiers
de construction, dans des plantations, ou comme femmes de ménage ou
employées de maison. Le travail est souvent irrégulier et mal payé. Un
travailleur peut perdre sa place à tout moment et ne pas en retrouver une
autre facilement. L’argent qu’il gagne sert à payer son logement et sa
nourriture. S’il n’a pas de jardin, les aliments lui reviennent très chers.
De plus, les conditions de vie dans les villes sont souvent pénibles.
Plusieurs quartiers de Port-Vila et de Luganville sont surpeuplés,
manquent d’eau potable, ne disposent pas du tout à l’égout et l’éclairage y
est insuffisant.
Par ailleurs, des problèmes peuvent surgir lorsque les gens doivent
s’adapter à un nouveau mode de vie, dans un endroit peuplé d’inconnus.
Dans les villages, tout le monde se connaît et les jeunes sont sous la
surveillance de leurs parents, des anciens, des pasteurs et des chefs. Mais,
une fois qu’ils arrivent en ville, ils croient qu’ils peuvent se conduire
comme ils veulent. Garçons et filles se mettent à cohabiter sans se marier.
Des enfants illégitimes viennent au monde. Les jeunes gens dépensent leur
argent dans les bars et les boîtes de nuit, s’enivrent et se battent avec des
gens d’autres îles, provoquent des accidents de la route, et vont même
jusqu’à voler. Dans le cas de jeunes célibataires, ils s’ennuient souvent le
week-end et les jours fériés, parce qu’il n’y a rien à faire à la maison où ils
habitent. Les hommes mariés, qui ont laissé leur femme et leurs enfants au
village, s’ennuient aussi et ne sont pas heureux, parce que la vie de famille
et leur foyer leur manquent.
Il faudrait peut-être que les jeunes gens réfléchissent avant de quitter leur
village pour les lumières de la ville. S’ils n’ont pas une bonne formation,
ils ne pourront pas travailler dans un bureau. S’ils n’ont pas de profession
précise, il leur sera difficile de trouver du travail.
Dans tout le Pacifique, les gouvernements cherchent à mettre un terme à
l’exode rural. Mais tant qu’ils ne s’efforceront pas vraiment d’encourager
le développement rural, la tendance se maintiendra.

28
Motifs de l’exode rural
FACTEURS «ATTRACTION»

Plus d’emplois
Plus d’aménagements
Meilleure éducation
«Les lumières de la ville»

FACTEURS «ATTRACTION»

Manque d’emplois
Pénurie d’argent
Peu d’aménagements
Insuffisance de terres
Catastrophes naturelles

Une discussion entre les élèves de l’ancienne école secondaire


britannique (maintenant Collège de Malapoa) à Port-Vila :
«Les Vanuatais devraient rester dans leur villages ou les quitter pour
aller travailler dans les villes telles que Port-Vila, Luganville et
Nouméa ?»
Tasau : J’estime que les Vanuatais devraient rester dans leurs
villages et suivre le mode de vie traditionnel, cultiver leurs
jardins et couper le coprah. Si tous les jeunes gens partent
travailler dans les villes, la terre sera délaissée.
Kollan : Quand un homme part travailler en ville, sa femme peut rester
au village pour s’occuper des animaux et travailler la terre.
Julian : Je ne suis pas d’accord avec toi, car il pourrait y avoir un
cyclone pendant d’absence du mari et on ne peut pas attendre
de sa femme qu’elle s’occupe de la maison en de telles
circonstances et supporte les travaux pénibles de
reconstruction.
Lindsay : Tout comme Julian, je pense que mari et femme doivent
rester ensemble au lieu de se séparer. La femme pourrait
tomber malade alors que son mari est loin. Si un homme va
vivre en ville, il lui faut emmener sa femme et ses enfants
avec lui.
Rapporteur : Alors pourquoi les gens migrent-ils vers les villes, d’autant
plus que la vie y est beaucoup plus chère ?

29
Serei : On peut vivre sans trop dépenser dans un village, si on
construit sa maison soi-même, avec des matériaux locaux, et
que l’on cultive un jardin. A partir du moment où l’on va en
ville, il faut payer le loyer, l’eau, et dépenser beaucoup
d’argent chaque semaine pour la nourriture. Si on n’a pas un
lopin de terre en ville pour faire un jardin, il faut acheter tous
les légumes; c’est lourd pour le budget familial.
George : Beaucoup de gens sont obligés de quitter leur village et
d’aller travailler en ville parce qu’ils n’ont pas beaucoup de
terres. Cela signifie qu’ils n’ont pas les moyens de payer, par
exemple, les frais de scolarité de leurs enfants. Il se peut
qu’ils n’aient que de petites exploitations et n’arrivent pas à
produire assez de coprah pour le vendre. De toute façon, le
prix du coprah est si bas maintenant qu’il n’est pas possible
de gagner beaucoup d’argent en le vendant. Si on veut
envoyer des enfants à l’école, il faut aller travailler en ville
pour gagner assez d’argent et pouvoir payer les frais de
scolarité.
Leonard : Je pense qu’il est encore possible de gagner de l’argent tout en
restant au village. On peut faire de l’élevage ou planter du
cacao.
Job : Il faut quand même et de l’argent et du terrain pour pouvoir le
faire. Avant de commencer à faire de l’élevage, il faut aller en
ville et gagner de l’argent pour acheter du bétail et du
matériel, ainsi que pour payer les salaires de vos employés.
Kenneth : Bien que beaucoup de Vanuatais partent en ville pour gagner
de l’argent et venir en aide à leur famille et au village, ils
n’utilisent pas toujours leurs revenus à cette fin.
Hilson : C’est vrai. Beaucoup de jeunes gens prennent de mauvaises
habitudes quand ils vivent en ville, et gaspillent leur argent
dans les bars et les boîtes de nuit. Parfois, ils se lient avec des
filles et trompent leur femme. D’autres boivent et se battent.
Quand ces jeunes vivent au village, ils obéissent à leur pasteur
et à leur chef, mais quand ils sont en ville, ils ne vont plus à
l’église et ils n’ont personne pour les remettre sur le droit
chemin.
Jerry : Tout à fait d’accord avec toi, Hilson.
Kenneth : Ces gens risquent fort d’avoir un accident de la circulation en
ville.
Andrew : Un membre de leur famille resté au village pourrait tomber
malade et mourir alors qu’ils sont loin. A quoi ça sert de
gagner beaucoup d’argent pour aider les parents si, quand on
revient, ils sont déjà morts !

30
Jerry : J’ai changé d’avis. Les Vanuatais se contentent de rester
dans leurs villages, sans rien apprendre de nouveau, à suivre
tout simplement ce que leurs pères et leurs grand-pères ont
fait avant eux. Non, il faut que les Vanuatais se rendent en
ville et s’initient aux méthodes nouvelles pour développer
leur pays.
George : Je suis d’accord. La plupart des débouchés pour les gens
formés se trouvent en ville.
John : J’en conviens : il est bon que les Vanuatais aillent en ville,
acquièrent une éducation et apprennent un métier. Mais je
pense qu’une fois qu’ils y sont parvenus, ils ne devraient pas
rester et chercher du travail en ville. Ils devraient plutôt
retourner au village, avec leur savoir-faire et leurs
connaissances et contribuer ainsi au développement de leur
pays. Il n’y a pas qu’en ville que le développement se
dessine; la majorité des Vanuatais vit dans des villages :
ce sont ces gens-là que les ni-vanuatu ayant de l’éducation
devraient s’efforcer d’aider. On peut suivre une formation à
l’Institut Pédagogique de Port-Vila (maintenant centre de
formation de l’éducation de base), rentrer ensuite chez soi et
enseigner. On peut aussi aller à l’Ecole d’Agriculture de
Tagabé pour ensuite apprendre aux gens du village à utiliser
de meilleures techniques agricoles, plus modernes, leur
montrer comment ils peuvent améliorer la qualité de leur
coprah.

EXERCICES
1. Lisez l’article sur l’exode rural pages 26 à 29, puis répondez aux
questions suivantes, par une seule phrase :
a. Depuis combien de temps connaît-on l’exode rural dans certains
pays d’Europe ?
b. Quand le mouvement a-t-il commencé dans le Pacifique ?
c. Pourquoi certains jeunes se sentent-il plus libres en ville ?
d. Comment les gens font-ils en ville pour obtenir leur nourriture ?
e. Que diriez-vous de l’âge et du sexe de la plupart des migrants
urbains ?
f. Indiquez comment mettre fin à l’exode rural.
2. Répartissez-vous par groupes. Dressez une liste des avantages et des
inconvénients de la migration des zones rurales vers les villes.
3. Expliquez la différence entre les facteurs de «poussée» et
«d’attraction» dans le cadre de l’exode rural. Donnez des exemples
concrets de chacun au Vanuatu.

31
32
CHAPITRE V

LES CITADINS
Population de Port-Vila* en 1989

Citoyenneté Lieu de naissance Nombre


Vanuatais Port-Vila 6960
Efaté rurale 1155
Tafea 1805
Shepherds 1508
Paama 997
Mallicolo 992
Ambae/Maewo 829
Santo 760
Pentecôte 715
Ambrym 588
Banks/Torres 187
Epi 182
Totale 16608
Autres 1599
TOTALE 18207

Population de Luganville* en 1989

Citoyenneté Lieu de naissance Nombre


Vanuatais Luganville 2798
Santo rurale 466
Ambae/Maewo 527
Pentecôte 493
Mallicolo 402
Banks/Torres 394
Ambrym 382
Paama 381
Efaté 353
Taféa 120
Shepherds 66
Epi 50
Totale 6432
Autres 239
TOTALE 6671

* Voir cartes pages 56 et 73 pour les limites de Port-Vila et Luganville. Notez


que «Port-Vila» désigne ici la zone régie par la Municipalité, plus le quartier
de Malapoa.

33
Le caractère multiracial de Port-Vila et de Luganville (1989)

Groupe éthnique % de la population % de la


population de Port-Vila de Luganville
Vanuatais 89 96
Européens 6 1
Autres 5 3
TOTAL 100 100

Le caractère multi-racial de New York

Foule dans une rue au coeur de la ville de New York

Pouvez-vous reconnaître et citer 4 groupes ethniques différents dans la


photo ci-dessus ?

34
EXERCICES
1. Examinez les tableaux page 33, puis faites les exercices suivants :
a. Dessinez un graphique à secteurs représentant le lieu de
naissance des habitants de Port-Vila en 1989.
Méthode : D’abord, arrondissez les chiffres au centième près, c.a.d.
715 devient 700; 992 devient 1000. Ensuite, divisez chaque chiffre
par le nombre total d’habitants de Port-Vila, (18 200) et multipliez
par 360.
Par exemple, pour Mallicolo, vous aurez :
1
600__ x 360°
13 800 1
23
= 360° = 15 15°
23 23
= 16° (arrondissez au degré le plus proche).
Coloriez le graphique de couleurs différentes et donnez-lui une
légende précise.
b. Dessinez un autre graphique à secteurs pour Luganville, en vous
servant des mêmes couleurs qu’en a).
c. Quelle était la population urbaine totale en 1989 ? Quel est le
pourcentage de Vanuatais ?
d. La plupart des habitants de Port-Vila viennent essentiellement
de trois îles autres qu’Efaté. Lesquelles ?
e. La plupart des habitants de Luganville viennent essentiellement
de trois îles autres que Santo. Lesquelles ?
f. Il y a des gens qui émigrent aussi bien sur Port-Vila que sur
Luganville. De quelles îles viennent-ils ?
g. De quels pays viennent la plupart des habitants de Port-Vila et
de Luganville qui ne sont pas du Vanuatu ?
2. Ecrivez quelques lignes au sujet d’une famille que vous connaissez,
qui a émigré soit à Port-Vila, soit à Luganville. Indiquez les noms des
membres de cette famille, depuis combien de temps ils vivent à Port-
Vila ou à Luganville, et dites pourquoi ils se sont décidés à y vivre.
Dessinez une carte schématique de Port-Vila ou le Luganville et
indiquez le lieu où se trouve leur maison (juste pour les élèves qui ont
déjà visité Port-Vila et Luganville).

35
3. Examinez le tableau page 34, puis répondez aux questions
suivantes :
a. Qu’entend-on par société multi-raciale ?
b. Qu’entend-on par «ni-Vanuatu» dans ce tableau ?
c. D’où sont venus les Européens, et pour quelles raisons ?
d. De quels pays viennent les «autres ressortissants du Pacifique»?
Pourquoi certains d’entre eux se sont-ils établis définitivement
au Vanuatu ?
e. Qu’entend-on par «Autres» ?
f. Pouvez-vous dresser une liste complète des différents groupes
ethniques vivant au Vanuatu ?
4. Faites l’exercice suivant afin de découvrir différents types de
personnes migrant vers les villes du Pacifique.
Recopiez les listes A et B dans votre cahier d’exercices. La liste A
représente 9 types de personnes qui s’installent en ville et la liste B
représente 8 lieux ou quartiers où ils sont susceptibles d’habiter.
Ensuite, répondez aux questions de a) à f).
LISTE A LISTE B
étudiants • • logements de fonction
travailleurs non- • • quartiers surpeuplés
qualifiés et leur famille (logements à loyer modéré)
expatriés • • hôtels
touristes • • maisons de parents et d’amis
venant de la même île
personnes malades • • foyers d’habitation
personnes âgées • • hôpitaux
gens d’une certaine • • quartiers à loyers élevés et
île résidentiels
hommes /femmes • • pensionnats et collèges
fonctionnaires •
qualifiés

a. Encadrez le genre de personnes qui ne serait pas susceptibles de


migrer en ville.
b. Reliez la liste A à la liste B pour indiquer quel genre de
personnes iraient vivre en ville dans quels quartiers ou
habitations .
Note : Si vous pensez qu’il y a plusieurs choix d’habitation pour
un groupe de personnes, indiquez-le par un trait. N’en mettez
pas pour les gens que vous avez déjà cités en a).

36
c. Expliquez les expressions suivantes :
travailleur non-qualifié foyer d’habitation
expatrié quartier résidentiel
d. Si un fonctionnaire qualifié perçoit un bon salaire, où pourrait-il
décider d’aller habiter avec sa famille ?
e. Exception faite des gens cités en a), quels sont les deux types de
personnes qui ne sont probablement que des résidents
temporaires de la ville ? Pourquoi ?
f. Dans de nombreuses villes du Pacifique Sud, on trouve
maintenant beaucoup moins d’expatriés qu’autrefois. Comment
expliquez-vous cela ?

37
38
CHAPITRE VI

LES PROBLÈMES URBAINS

Quartiers pauvres ou «bidonvilles»

Abris de fortune construits par des «squatters» dans une ville d’Afrique

39
La pollution

Détritus amenés par la marée près du Parc de l’Unité à Luganville

Les embouteillages

Circulation à Séoul (Corée du Sud)

40
La criminalité

Objets volés dans des maisons de Port-Vila par une bande de voleurs en 1999

Le chômage

Un homme qui cherche du travail à Mexico

41
Accidents

Accident de la circulation à Nambatu, Port-Vila

EXERCICES
1. Décrivez brièvement le problème illustré par chaque photo. Puis
cherchez les causes de ce problème.
2. Citez deux exemples concrets de chaque problème que vous avez
rencontré, que ce soit à Port-Vila, à Luganville ou dans une
autre ville.

42
CHAPITRE VII

LES ZONES URBAINES

Qu’est-ce qu’une zone ?


Une ville peut souvent se diviser en secteurs différents ou zones, en
fonction des activités qui s’y déroulent.
Les photographies ci-après illustrent quelques-unes des zones les plus
courantes que l’on trouve dans des centres urbains.

ZONE COMMERCIALE

Boutiques et bureaux dans le centre de Port-Vila

43
ZONE ADMINISTRATIVE

Bureaux du Ministère des Finances

ZONE INDUSTRIELLE

Bassins (quais) et entrepôts dans le port de Londres

44
ESPACES VERTS

Parc au centre ville, Port-Vila

ZONE RÉSIDENTIELLE

Domaine de Malapoa à Port-Vila

45
Répartition des zones dans une ville

LEGENDE VILLAGE
Agglomération
Rou
te p
Zones d’extension rinc
ipal
e
Voie de dégagement
Quartier des affaires
Zones vertes N
L
Rout N TIE
e
princ S IDE
ipale RE
Q.D.A
RE INDUSTRIEL
SI
DE
NT
IE
L

0 1 2 3 km

Le quartier des affaires (Q.D.A) est la partie centrale de la ville où


s’effectuent la plupart des transactions commerciales (magasins, banques,
bureaux, etc...). Souvent, il englobe les bâtiments administratifs et les
espaces verts.
Les zones résidentielles sont les quartiers où habitent les gens. Ceux-ci
sont soit propriétaires de leur maison, soit locataires. Dans cette zone, on
trouve généralement des immeubles avec appartements. Certains quartiers
résidentiels ont des maisons à prix élevé; d’autres, des habitations à loyer
modéré ou bas, pour les gens qui ont moins d’argent.
La zone industrielle est le quartier où se trouvent la plupart des ateliers et
des industries. Elle englobe l’ensemble portuaire et les entrepôts
avoisinants.
Tout ce qui est terrain bâti dans la ville, autrement dit l’agglomération,
peut être considéré comme zone urbaine. Tout ce qui n’est pas bâti ou
développé, jardins, plantations et exploitations agricoles, constitue les
zones rurales.
Les quartiers de la ville en dehors du centre, le quartier des affaires
(Q.D.A), forment la banlieue.
Dans certains pays à forte densité de population, tels que le Royaume-Uni,
la Belgique, la France, l’Allemagne, le Japon, les centre-villes sont
entourés d’une zone verte. Il s’agit d’une ceinture ou espace réservé,
interdit à la construction, où l’on conserve le terrain comme terre agricole,
forestière ou de loisirs. L’objet d’une zone verte est d’empêcher la ville
d’empiéter sur les zones rurales qui l’entourent.
Pensez-vous qu’il faudrait établir des zones vertes autour de Port-Vila et
de Luganville ?

46
Quartier des affaires

n
Hudso
Zone commerciale/Industrielle
Quartiers résidentiels

Rivière
Ponts Gouffre de Long
Island
Statue de la Liberté
Ile de Manhattan
Bronx QUARTIERS
Queens DE LA VILLE Parc
Central
Brooklyn DE NEW
Richmond YORK LONG

rk
wa
N ISLAND
Ne
de
ie
Ba

Les
étro
its

OCEAN ATLANTIQUE
0 8km

Les principales zones de New York

Hauteur des bâtiments dans une ville


En général, le quartier des affaires comprend un certain nombre de
bâtiments à étages multiples. Pour quelle(s) raison(s) ? (Songez au prix du
terrain au cœur d’une ville).

Graphique représentant les différentes hauteurs des


Nombre constructions dans le quartier des affaires et en banlieue
d’étages
7 7

6 6

5 5

4 4

3 3

2 2

1 1

BANLIEUE QUARTIER DES AFFAIRES BANLIEUE

47
Bâtiments à étages multiples au centre de Sao Paulo, Brésil

La Banque d’Hawaii (Vanuatu) est le bâtiment le plus élevé de Port-Vila

48
EXERCICES
1. Les zones d’une ville imaginaire dans une île du Pacifique
a. Dessinez un cadre carré, de 15 cm de côté, dans votre cahier
d’exercices. Puis recopiez-y la carte schématique ci-dessous, en
laissant de la place pour la légende.

200 m

20
MER
0m
Ven
Dom

ts
inan
ts

Terrain au-
< VT 100 000/ha (en rouge)
dessus de 200 m
Route de VT 100 000 à1000 000/ha (en jaune)

Brousse > VT 100 000/ha (en bleu)

Marais Terrain vierge (en vert)

Palétuviers Récif

b. Ensuite, tracez une série de lignes verticales et horizontales à


intervalles de 1 cm. Inutile d’en dessiner dans la partie où figure
la mer. Vous obtiendrez une série de carrés de 1 cm de côté
représentant 1 hectare au sol.

49
c. Coloriez chaque carré (ou partie de carré en bordure de mer) de
l’une des couleurs prévues dans la légende. Réfléchissez
soigneusement avant de décider de la couleur.
La valeur du terrain dans la zone urbaine peut être différent :
Un terrain cher ...
• fait l’objet d’une forte demande.
• est bien situé (par exemple à un croisement).
• est difficile à construire, mais bénéficie d’une
belle vue sur la mer.
• est proche de l’endroit le plus profond de la
mer (pour un port).
• convient pour les magasins et les bureaux.
Un terrain bon marché est d’habitude :
• bas et à risque, car il peut y avoir inondation.
• à proximité des endroits bruyants ou
nauséabonds (par ex. un dépotoir).
• un endroit peu attractif.
• en friche.
• appartient à des gens qui laissent les membres
de leur famille ou leur amis s’en servir plus
au moins gratuitement.
d. Examinez la liste des caractéristiques ci-après. Trouvez ce que
chacune signifie et inscrivez le numéro qui lui est attribué dans
les carrés de votre carte où vous pensez que cette activité
pourrait être menée.
Vous pouvez inscrire un même numéro dans plusieurs carrés;
vous serez peut-être amené à inscrire plusieurs numéros dans un
même carré; enfin, certains carrés n’auront pas de numéro,
indiquant que le terrain est en friche.
1. Commercial
2. Portuaire
3. Bâtiments administratifs
4. Ecoles
5. Usines
6. Parcs
7. Terrains de football
8. Appartements au-dessus de magasins et de bureaux
9. Immeubles locatifs à plusieurs étages
10. Maisons ordinaires
11. Maisons chères avec grands jardins
12. Station d’épuration ou dépotoir
13. Taudis
14. Centre commercial en dehors du centre ville.

50
e. Une fois que vous avez inscrit les numéros dans les carrés, la
ville reflètera divers modes d’utilisation de la terre. Il est
possible de les regrouper en zones principales d’activités. Pour
ce faire, inscrivez les termes suivants sur votre carte, là où il
convient :
Quartier des affaires
Résidentiel
Industriel
2. Recopiez le simple plan de la ville page 46; ensuite, expliquez ce
qu’on entend par :
Zone d’extension urbaine Empiétement
Voie de dégagement Migration
Pendulaire
3. Dessinez un graphique avec légende pour illustrer un immeuble à
plusieurs étages, typique d’un quartier d’affaires.
4. Quartiers de New York
(Voir carte page 47 et photo page 6)
a. Expliquez pourquoi les bâtiments de la pointe sud de l’Ile de
Manhattan sont si élevés. (On les appelle des «gratte-ciel»).

b. Décrivez le site des différents quartiers de New York. Où se
trouve, par exemple, le quartier des affaires ? Où sont les zones
commerciales/industrielles ? Quelle zone est la plus étendue ?
5. Recopiez le diagramme page 52 dans votre cahier d’exercices et
cochez les cases qui, à votre avis, correspondent aux caractéristiques
citées. Si vous pensez que la caractéristique pourrait éventuellement
s’y trouver, ou ne s’y trouve que de temps en temps, cochez la case
d’un petit trait ( ).

51
Z O N E S
CARACTERISTIQUES Q.D.A. INDUSTRIELLE RESIDENTIELLE RURALE
DE LA VIE URBAINE

Forte densité de population

Faible densité de population

Bâtiments rapprochés

Bâtiments espacés

Terrains à prix élevé

Terrains à bas prix

Petits jardins et peu de brousse

Grands jardins et beaucoup de brousse

Beaucoup de grands bâtiments en béton

Immeubles à plusieurs étages

Bonnes rues avec trottoir

Mauvaises rues, sans trottoir

Eclairage des rues

Beaucoup de circulation

Peu de circulation

Plusieurs parcs et terrains de sports

Bruyant, poussiéreux et même nauséabond

Environnement paisible

Rues suivant souvent un tracé précis

Rues suivant rarement un tracé

Essentiellement des habitations

Essentiellement des lieux de travaux

Lieux de loisirs (cinémas, restaurants...)

Peu de lieu de loisirs

Bâtiments de plain-pied

Centrale électrique

52
CHAPITRE VIII

L’URBANISME AU VANUATU

Introduction
L’urbanisation désigne la tendance croissante des gens à venir s’installer
dans les villes.
On dit qu’un pays est «fortement urbanisé» quand la plupart de ses
habitants vivent dans des villes. Nous pouvons prendre comme exemples
l’Australie (où 86 % de la population est citadine) et la Belgique (avec
87 %).
Les pays du Pacifique Sud sont moins urbanisés que l’Australie et la
Nouvelle-Zélande, mais le pourcentage d’urbanisation croît rapidement.
Au Vanuatu, environ 18 % de la population vit dans les deux centres
urbains, Port-Vila et Luganville.

Croissance démographique du Vanuatu

Mois et Zone urbaine Luganville Popu. urbaine Popu.urbaine Popul.


année de Port-Vila* en totale en % de la totale
popu. totale

Mai 1967 7 738 2 564 10 302 13,2 77 988

Jan. 1979 14 598 5 183 19 781 17,8 111 251

Mai 1989 18 207 6 671 24 878 17,5 142 419

Nov. 1999 29 356 10 738 40 094 21,5 186 678

* « La zone urbaine de Port-Vila» comprend l’aire municipale, le quartier de Malapoa et les


plantations et villages alentour (voir carte page 56).

53
Au total, un Vanuatais sur six est un citadin !

L’expansion de Port-Vila
A. Répartition de la population sur Efaté
Bien qu’Efaté soir la troisième île du Vanuatu par la taille, avec une
superficie de 923 km2, sa population ne s’est accrue que récemment.
D’ailleurs, la faible densité de la population est probablement une des
raisons pour lesquelles de vastes plantations se sont développées dans la
région de Port-Vila et de Port-Havannah : disponibilité de terres et main-
d’œuvre en provenance d’autres îles, plus peuplées.
Les régions d’Efaté où la population est la plus dense sont celles qui ont
toujours abrité la majorité des gens, à savoir la région qui s’étend à partir
d’Erakor, la côte Ouest et les îles de Nord Efaté (voir carte page 53).
Traditionnellement, les îles les plus petites ont toujours été des sites
importants de peuplement à Vanuatu, parce qu’elles offraient une meilleure
protection en cas d’attaques et étaient moins envahies de moustiques
porteurs de paludisme. Aux alentours d’Efaté, il s’agit d’Erakor, Eratap,
Ifira, Mélé, Lélépa, Nguna, Pélé, Kakoula et Emao. (Les quatre îles
mentionnées en italique ont déjà été abandonnées, et un certain
dépeuplement marque les autres, les habitants venant s’installer sur la
grande terre). L’île de Moso a toujours connu une faible densité de
population en raison du manque d’eau.

54
Efaté est n’a jamais été fortement peuplé et il est peu probable que la
situation change à l’avenir. Forari a connu autrefois un peuplement
important, mais celui-ci a décliné à partir de 1981, quand la mine de
manganèse a été fermée.
Simple ligne du temps concernant Efaté (1879 à 1999)

Environ 1 000 Environ 2 000 2000 Néo.héb. Pop. totale de Pop. totale Pop. totale
Néo.héb. et 5 Néo.héb. et 500 Européens 20 000 pers. 24360 pers. 186,678
Européens autres groupes 100 Chinois 15600 Néo. héb. (22643 Vanuatais
éthniques, plus 100 Tonkinois 17000 Eur. et 1897 (autres
119 Européens 2700 autres groupes)
groupes

1879 1894 1938 1979 1989 1999

B. Les premiers habitants d’Efaté (avant l’arrivée des Européens)


On ne sait pas exactement quand les Mélanésiens ont commencé à
s’établir sur Efaté, mais il existe des traces archéologiques indiquant que
l’homme y était présent il y a 1 000 ans au moins. Dès le XIIe siècle,
plusieurs villages s’étaient installés au Nord et à l’Ouest d’Efate.
Il semblerait qu’il y aurait également eu plusieurs groupes de Polynésiens
(Samoans et Tongiens) qui seraient venus vivre parmi les Mélanésiens. La
langue parlée par les gens d’Ifira et de Mélé, par exemple, est différente de
celle d’autres régions d’Efaté, et a des affinités avec le Samoan.
Pendant longtemps, les seuls contacts entre la plupart de ces villages,
même ceux d’une même île, avaient lieu à l’occasion de raids et de
guerres. Le cannibalisme était courant.

55
Répartition de la population sur Efaté, 1999

NGUNA

EMAU

PELE
N
MOSO
KAKOULA
UNDINE BAY

PORT
HAVANNAH
LELEPA

MELE

IFIRA
POINTE
DU
DIABLE
ERAKOR

0 2 4 6 8 10km ERATAP

LEGENDE
NGUNA )
) Noms d’îles
Village
IFIRA )
Grande
Limite de la zone urbaine de Port-Vila plantation
Quartier de
Zone municipale
Malapoa

Limite de la zone de migration


pendulaire à Port-Vila

56
C. Arrivée des Européens à Efaté
A l’époque où les premiers marchands de bois de santal, missionnaires et
commerçants ont pris pied sur Efaté, vers 1800, des villages ni-Vanuatu et
des peuplements épars avaient essaimé sur toute l’île, surtout dans les
régions côtières.
Des missionnaires Samoans débarquèrent à Pango, Erakor et Port
Havannah vers les années 1840 et préparèrent la voie aux missions qui
furent établies plus tard par l’Eglise Presbytérienne.
Les marchands européens se sont d’abord installés à Port Havannah, qui
devint le principal centre d’activités des Nouvelles-Hébrides dès 1860.
Des plantations s’y sont développées, d’abord de cotonniers, ensuite du
maïs et de caféiers, et finalement de cocotiers. Port Havannah devint
également un centre important pour les navires recrutant de la main-
d’œuvre pour les plantations de canne à sucre dans le Queensland. Mais la
communauté de Port Havannah se mit à décliner très rapidement à la suite
de périodes de grande sécheresse, de cyclones, en raison de maladies et de
la pénurie de main-d’œuvre pour les exploitations agricoles. Dès 1879, les
planteurs et les marchands avaient quitté les lieux.
D. La naissance de Port-Vila
Dès les années 1880, les planteurs et les marchands ont commencé à
s’établir dans la région sud-ouest d’Efaté où se trouve Port-Vila
aujourd’hui. La C.C.N.H. (Compagnie Calédonienne des Nouvelles-
Hébrides), dont le siège était à Nouméa, a pu acquérir de vastes étendues
de terres auprès des gens d’Erakor et d’Ifira pour y développer des
plantations et mettre en place un comptoir.
Les raisons principales qui ont conduit à la création de Port-Vila sont les
suivantes :
1. Présence d’un grand site naturel en eau profonde proche de la terre
et bien abrité des alizés du Sud-Est.
2. Abondance d’eau douce.
3. Vaste étendue de basses terres fertiles, la Plaine de Mélé se
trouvant tout près et se prêtant au développement de plantations.
4. Achat ou acquisitions de terres plus faciles ici qu’au Nord Efaté, où les
villageois se montraient plus hostiles.
C’est ainsi que Port-Vila a commencé à se développer, en tant que centre
d’activités commerciales et agricoles françaises. Deux énormes
plantations, appelées «Franceville» et «Framnais», se sont créées dans la
région de Port-Vila-Mélé. De nombreux immigrants français, les «colons»,
sont venus de Nouméa : c’est de cette époque que datent des noms tels que
Higginson, Klehm, Rodin et Frouin. Aidés par le C.C.N.H., les colons
français ont amené beaucoup d’ouvriers pour travailler dans leurs
exploitations agricoles - des Néo-Hébridais d’autres îles, des ressortissants

57
d’autres îles du Pacifique, et notamment des Vietnamiens (anciennement
connus sous le nom de «Tonkinois»).
Dès 1898, Port-Vila comprenait quelques maisons situées le long d’un
chemin raboteux alors appelé «Rue du Commerce» aujourd’hui «Lini
Highway». Mais il n’y avait pas à proprement parler de quai ni de ville.
Deux grands magasins dominaient l’agglomération - la C.C.N.H. et
l’A.N.H. & Co. (Australasia New Hebrides and Company). L’arrière-pays
de Port-Vila produisait des bananes, du café, du coprah, du cacao, de la
vanille et du maïs, que l’on chargeait tous les mois sur deux bateaux à
vapeur, l’un à destination de Nouméa, l’autre de Sydney.
E. L’expansion de 1898 à 1939
Au début du XXe siècle, Port-Vila se limitait à une faible étendue autour
de l’actuel quartier des affaires et au nord de celui-ci. La ville ne pouvait
pas s’étendre au sud à cause de la Plantation Colardeau.
Quand le Condominium anglo-français a été mis en place en 1906, Port-
Vila est devenue le siège administratif des Nouvelles-Hébrides.
Dans les années 20, la commune avait des magasins, des maisons privées,
l’hôtel Reid (aujourd’hui le Restaurant «Rossi»), deux sièges
gouvernementaux (dits Résidences de France et Britannique), des
entrepôts, et deux usines de torréfaction du café (dont l’une a donné son
nom au quartier de Port-Vila que l’on appelle «Melcoffee»).

1902 1913

Administration
Quartiers résidentiels britannique
Missions Ateliers
Administration française Zone commercial
Gouvernemement Route
condominial N
0 100 200 300 400 500 km

Les débuts de l’expansion de Port-Vila

58
F. Port-Vila pendant et après la 2e Guerre Mondiale
La véritable expansion de Port-Vila n’a commencé que pendant la 2e
Guerre Mondiale. De nombreux soldats américains sont arrivés à Efaté en
1942. Avant d’être transférés à Luganville, ils ont établi leur quartier
général à Port-Havannah, construit des routes, des entrepôts, des ateliers et
des camps à Port-Vila. Ils ont érigé un hôpital militaire sur le site de
l’actuel Collège de Malapoa, installé des baraquements et aménagé des
terrains à Nambatu et Nambatri.

La rue principale de Port-Vila en 1942

La photographie ci-dessus a été prise en face du magasin de C.F.N.H.


(appelé par la suite magasin Ballande), en regardant vers le Nord. Notez la
présence des soldats américains. Le bord de mer se trouve sur la gauche de
la photo.
Le magasin Ballande a été rasé en 1987.

59
Ci-dessous, une autre photo de Port-Vila prise pendant la 2e Guerre
Mondiale. L’ancienne poste et le magasin de C.F.N.H. se trouvent en haut
à droite sur la photo. Les maisons du premier plan sont à l’emplacement
des actuels bâtiments de la Constitution et de General Store. Observez le
nombre de jetées qui arrivent jusqu’à la rue principale; maintenant tout ce
bord de mer a été remblayé.

Vue de Port-Vila en 1942, en direction de Malapoa

Jusqu’en 1959, la plupart des bâtiments de Port-Vila étaient construits en


bois et en tôle, mais, cette année là, un cyclone a détruit bon nombre de
ces maisons peu solides. Ensuite, Port-Vila a connu une vague de
constructions, généralement en parpaings.
Dix ans plus tard, une autre vague de constructions s’est produite, au cours
de laquelle apparaissent la plupart des bâtiments à plusieurs étages. Un tel
développement était dû, dans une large mesure, au fait que Port-Vila
devenait un paradis fiscal (c’est à dire un endroit où des entreprises
étrangères peuvent fonctionner sans avoir à payer d’impôts).
Un nouveau quai en eau profonde a été construit en 1972, pour permettre
aux navires au long cours de charger et de décharger directement, sans
devoir jeter l’ancre dans le port d’abord et ensuite transférer tout leur fret
sur des chalands. En conséquence, le volume des échanges avec l’étranger
s’est accru considérablement.
G. Port-Vila aujourd’hui
Aujourd’hui, Port-Vila, capitale de la République (indépendante) de
Vanuatu, est le siège du gouvernement et, de loin, la plus grande ville du
pays. En 1999, la population de la zone urbaine de Port-Vila s’élevait à
110 000 habitants approximativement. Port-Vila est la principale voie
d’accès au pays, tant par mer que par air.
Le Conseil Municipal de Port-Vila fonctionne depuis 1976. On peut lui
attribuer bon nombre d’améliorations apportées à la ville, telles que
nouvelles routes, trottoirs, éclairages des rues, présence de gardiens
municipaux, panneaux de signalisation, ainsi que la propreté du site.

60
Port-Vila est le premier centre commercial du Vanuatu. Son port reçoit le
plus grand tonnage maritime du pays ; toutefois, Luganville gagne plus
d’argent grâce à ses exportations de coprah, de viande et de cacao. Port-
Vila possède 4 banques commerciales, 6 compagnies fiduciaires, 5
entreprises de comptabilité et 6 cabinets d’avocats. Il existe 3 supermachés
et un nombre de petits magasins et de boutiques spécialisées - plus que
toute autre ville de cette taille dans le Pacifique Sud. Il y a 11 hôtels et
motels, 22 restaurants et bars, plusieurs boîtes de nuit et un cinéma. Port-
Vila est dotée d’un grand hôpital, des services de plusieurs médecins, de
trois écoles secondaires et de plusieurs établissements d’enseignement
tertiaire (le campus de l’USP, l’Institut National de Technologie, le Centre
de Formation de l’Education de Base, l’Ecole d’Infirmières etc...).
Port-Vila est le principal centre touristique du pays. En 1997, près de 49
605 visiteurs sont arrivés par avion à l’aéroport de Bauerfield, ou en
bateaux de croisière. En fait, Port-Vila est maintenant devenue la deuxième
escale du Pacifique (après Honolulu) des bateaux de croisière. Le tourisme
représente une des sources les plus importantes de recettes dans le pays;
c’est une industrie créatrice de beaucoup d’emplois à Port-Vila et aux
alentours.
La construction d’immeubles administratifs à plusieurs étages dans le
centre-ville dénote l’importance grandissante de Port-Vila - par exemple,
«Raffea House», «Pilioko House», «Basilea Building» - de même que la
présence d’organisations internationales telles que la CESAP et la Banque
Asiatique de Développement qui ont choisi Port-Vila comme siège de
leurs activités dans le Pacifique.
Port-Vila est une ville conséquente, dotée de bons moyens de transports et
de services bancaires, avec une main-d’œuvre abondante. Toutefois, il
n’existe que peu d’industries de fabrication ; la plupart sont centrées sur
les produits alimentaires tels que le pain, les glaces, les boissons non-
alcoolisées et la viande en conserve. Parmi les autres industries secondaires,
on trouve la joaillerie, les articles en coquillage (trocas), les parpaings et le
mobilier. La grosse majorité des gens de Port-Vila travaillent dans le
secteur tertiaire, ou les services, notamment auprès du gouvernement, dans
le commerce ou le tourisme.
Bien que Port-Vila ne soit qu’une petite ville selon les normes mondiales,
et ne connaisse que peu de problèmes, il est quand-même nécessaire d’en
prévoir l’aménagement ou urbanisme. Le Conseil Municipal a déjà
commencé à projeter le futur développement de Port-Vila en cinq zones.
Par exemple, tout développement industriel sera limité à deux zones
principales - autour de Tagabé et le long du littoral sud de la Baie de Port-
Vila. Parallèlement à cela, seuls des logements de luxe pourront
maintenant se construire sur les rives du Lagon d’Ekasuvat. Parmi les
aménagements récents, il y a le quartier à loyer/prix modéré de Freshwota
et le remblayage du front de mer : du Restaurant Rossi au quai de BP.
En février 1987, Port-Vila a été victime d’un cyclone, «Uma», le pire
cyclone de mémoire d’homme. La presque totalité des bâtiments ont été
endommagés ou détruits, et plusieurs entreprises contraintes de fermer
leurs portes. Le tourisme en a souffert, par contrecoup, pendant des mois.

61
Port-Vila en 1999

62
Vue aérienne de la partie sud de Port-Vila, prise en 1986

Sur la photo aérienne ci-dessus, pouvez-vous retrouver : l’Hôpital Central,


les trois grands hôtels, le quai principal, le village d’Erakor et l’îlot
d’Iririki ?

63
La zone municipale de Port-Vila en 1984

64
Vue aérienne du Quartier des Affaires de Port-Vila, prise en 1982

65
Carte touristique de Port-Vila
43
Budget information
1 22
17 18 23 24
16
12 15
11 19 20 21
14 25
10
2 13 26
3 7
6 9 27 31
4 28 30
8
32
34
5 29
33
36 35
36
38
37
39
40
41
42

66
Boutiques spécialisées dans «l’Olympic Court» à Port-Vila

En regardant vers le Nord, la rue «Lini Highway» à Port-Vila

67
Le développement de Luganville

A. Ses débuts
Luganville est une ville très jeune. Tout comme Port-Vila, elle est née d’un
centre commercial européen, et non à l’emplacement d’un village néo-
hébridais.
La ville s’est établie il y a environ un siècle, près de l’embouchure de la
Rivière Sarakata, sur la rive nord du Canal du Segond, un chenal en eau
profonde qui sépare les îles d’Aoré et d’Espiritu Santo. Les navires de
haute mer pouvaient remonter le Canal du Segond et trouver un mouillage
sûr et bien protégé.
Luganville, aussi connue sous le nom de «Canal/La ville de Santo», est
restée une petite communauté jusqu’à la 2e Guerre Mondiale.
Pendant de nombreuses années, elle a servi essentiellement de zone de
services offrant un comptoir commercial et d’autres ressources aux
plantations de coprah voisines (appartenant à des Français), aux villages
d’autochtones (le long des côtes est et sud d’Espiritu Santo), et aux
villages situés sur des îles proches, telles que Malo et Ambae. On comptait
alors quelques centaines d’habitants seulement, presqu’exclusivement des
Européens (surtout des Français) et quelques domestiques néo-hébridais.
A cette époque, Luganville ne disposait pas de moyens de communications
terrestres; le seul moyen d’atteindre les autres régions d’Espiritu Santo
était le bateau. Le seul bâtiment administratif de la ville était le Bureau
régional français à St Michel. Le Bureau régional britannique se trouvait à
Hog Harbour.
B. Luganville durant la 2e Guerre Mondiale
Quand a éclaté la 2e Guerre Mondiale, en 1939, les Japonais ont entrepris
la conquête du Pacifique. Dès 1941-42, ils s’infiltrent dans toute l’Asie du
Sud-Est, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les Iles Salomon et une grande
partie de la Micronésie. Les Etats-Unis d’Amérique, fermement décidés à
mettre fin à l’expansion japonaise, se résolvent à établir une importante
base militaire à Luganville. Des troupes américaines, de l’argent et du
matériel déferlent sur la petite ville : la construction de la base commence
en 1941.
Les Américains transforment complètement Luganville. Ils aménagent
3 grands terrains d’atterrissage pour leurs bombardiers; l’un d’entre eux,
Pekoa, sert encore aujourd’hui. Ils assèchent les marais le long de la côte,
construisent des quais et de larges routes. Ils érigent de nombreux
baraquements «demi-lune» en tôle ondulée pour loger les troupes.

68
Demi-lune

La description de Luganville ci-dessous a été rédigée par un écrivain


américain qui y fut stationné quelques temps :
«Au début de la guerre, Luganville était la plus grande base américaine. En
1942, nous avons débarqué à la lisière d’une jungle si dense qu’elle
envahissait les terres jusqu’à la mer. En deux mois, nous avons créé une
ville en plein essor dont la population a vite atteint les 100 000 habitants.
Je dis «ville» car Luganville était dotée de plus de services publics que
bon nombre de villes américaines, avec un système téléphonique à sept
centraux, un magnifique réseau de téléscripteurs, une station de radio, des
kilomètres de belles routes, 43 cinémas, une grande coopérative militaire,
des ateliers de toutes sortes, un laboratoire d’optique, 4 vastes hôpitaux et
une énorme blanchisserie à vapeur...»
(Voir «Retour au Paradis», de James A. Michener, page 180, publié par
Corgi Books en 1951).

69
La photo ci-dessus représente Luganville en 1942. Observez les navires de guerre américains ancrés dans le
Canal du Segond, les baraquements et l’île d’Aore

70
Evacuation des troupes : le «Président Coolidge» en train de couler dans le Canal
de Ségond après avoir heurté une mine, le 25 octobre 1942.

71
C. Luganville après la Seconde Guerre Mondiale
Les Américains ont quitté Luganville à la fin de la Seconde Guerre
Mondiale ; leurs bâtiments et aménagements ont été laissés à l’abandon. Il
aurait coûté trop cher de les entretenir. Tout le matériel lourd difficile à
remporter a été transporté à la «Pointe du Million de Dollars» et tout
simplement jeté à la mer dans le Canal du Ségond.
Luganville a néanmoins continué à fonctionner comme centre commercial.
Des plantations se son développées sur les îles d’Espiritu Santo, Aoré et
Malo, avec l’aide d’une main-d’œuvre étrangère recrutée au Vietnam (les
«Tonkinois») et sur d’autres îles du Pacifique (notamment Kiribati). Des
commerçants chinois ont ouvert des magasins en ville, et le Bureau
Régional Britannique a été transféré de Hog Harbour en ville. Des Néo-
hébridais ont migré vers Luganville en quête de travail, se logeant dans les
baraquements abandonnés depuis la guerre. Un nouveau quai a été
construit en 1958.
Durant les années 60 et 70, Luganville a connu un essor considérable. Elle
est devenue le premier port du pays pour les exportations de coprah,
poisson congelé, cacao et viande. Son arrière-pays s’est étendu aux îles du
nord et du centre. Elle était alors considérée comme la «capitale
économique» des Nouvelles-Hébrides.
Le conseil municipal a été créé en 1976. Un bel Hôtel de ville a été
construit peu après pour lui servir de siège. Un vaste marché couvert a été
bâti à proximité pour les gens des villages lointains qui viennent vendre
leurs produits en ville.
En 1979, la population de Luganville s’élevait à 5 183 habitants. Il y avait
des usines de conserve de viande et de transformation de l’huile de coco,
un hôtel, plusieurs restaurants de qualité et une industrie touristique en
plein essor.
Puis, juste avant d’Indépendance, il y a eu la Rébellion de Santo. En mai
1980, des membres du Nagriamel et d’autres groupes d’opposition ont
pris le contrôle de Luganville, de l’aéroport de Pekoa, de la station de
radio, et déclaré l’indépendance d’Espiritu Santo, sous le nom de
Vemarana. Le gouvernement néo-hébridais a établi le blocus du port de
Luganville : toutes les exportations et importations ont cessé. Finalement,
l’ordre a été rétabli avec l’aide des troupes de Papouasie Nouvelle-Guinée.
Toutefois, beaucoup de dégâts ont été causés à la ville et nombre de gens
sont partis ou ont été expulsés (notamment des Européens et des
ressortissants des îles du Pacifique).

72
Répartition de la population sur Espiritu Santo en 1979

LEGENDE
Cap Cumberland
Villages principaux
Vastes plantations
SAKAU )
Nom d’îles
TANGOA )
Aire municipale de Luganville

* Montagne

Cap Queiros
SAKAU

THION

Big Bay LATHU

Hog
Habour

LATARO
LATARAO
n
rda
Jo
R.

*
Tabwemasana
AESE

Palekula
*
Pic Santo
R. N
ava
ka

AORE
TANGOA TUTUBA

ARAKI MALO

73
D. Luganville aujourd’hui
Luganville s’étend sur environ 8 km, le long de la rive nord du Canal du
Segond. C’est une ville très étalée, (tentaculaire). La disposition de la
ville correspond encore au plan établi par les Américains, mais seuls
quelques milliers d’habitants vivent dans une ville conçue pour 100 000
soldats.
La ville ne s’est pas encore remise des effets de la rébellion de 1980. En
janvier 1986, elle comptait 5 621 habitants, quelques centaines seulement
de plus qu’en 1979. La plupart sont employés dans les services ou secteur
tertiaire (travaillant, par exemple, pour le gouvernement du Vanuatu ou au
quai). Quelques-uns ont des emplois dans l’industrie alimentaire, par
exemple à la biscuiterie ou aux abattoirs. Mais le secteur secondaire est
pratiquement inexistant et le marché de l’emploi très limité. Seuls trois
hôtels sont encore ouverts et les touristes sont très nombreux. Il n’y vient
qu’un ou deux bateaux de croisière par an.
Luganville est toutefois resté le premier port du Vanuatu sur le plan des
exportations; la production de coprah et de bétail sur l’île de Santo semble
de nouveau se développer. Cette tendance devrait se poursuivre à l’avenir,
et la ville reprendre son essor, grâce à des projets de développement
agricole comme le «South Santo Cattle Project» et l’expansion du secteur
secondaire. Le Conseil Municipal a fait des projets pour le développement
futur de la ville, comportant notamment une zone de logements à loyer
modéré et une zone industrielle.

74
Photographie aérienne de Luganville, prise en 1990

Bien que cette photo ait été prise en 1990, il n’y a guère eu de
changements depuis. Pouvez-vous y retrouver la Rivière Sarakata,
l’hôpital, le quai principal, le Parc de l’Unité, l’ancien camp américain de
Mango ?

75
Plan touristique de Luganville

76
EXERCICES
1. Invitez un résident de Port-Vila ou de Luganville à venir faire un
exposé devant la classe sur le thème «Vivre à Port-Vila/Luganville».
2. Rédigez un bref compte-rendu, soit sur Port-Vila, soit sur Luganville,
en y joignant une carte schématique indiquant les endroits que vous
mentionnez dans votre exposé.
3. Lisez attentivement l’offre d’emploi ci-dessous, puis répondez aux
questions de a) à f) :

PREPOSE AUX DOUANES, CATEGORIE II


Le Gouvernement du Vanuatu cherche à recruter un Préposé aux
Douanes, Catégorie II, pour le Service des Douanes à Port-Vila.
Les candidats doivent :
* être titulaire du Certificat de Fin de Scolarité de 10e Année ou le B.E.P.C.,
ou avoir 4 ans d’expérience au sein du Service des Douanes;
* parler le français ou l’anglais correctement et posséder une bonne
connaissance de l’autre langue; maîtrise du bichlamar indispensable;
* posséder le permis de conduire.
Le poste correspond au salaire P3 de l’échelle des salaires (soit 375 600
vatu par an, pouvant augmenter à 390 720 VT). Il n’est pas prévu de
logement de fonction pour ce poste.
Veuillez adresser vos candidatures au Directeur de la Fonction Publique
avant le 5 décembre 1997 et y joindre vos certificats et/ou références.

Imaginez que vous posez votre candidature; vous venez d’une autre île
du Vanuatu; vous obtenez le poste. Vous êtes marié(e) : votre conjoint
et vos deux enfants vous accompagnent à Port-Vila.
a) Citez quelques-uns des problèmes que vous et votre famille allez
devoir affronter pour vous établir à Port-Vila, ville où vous n’avez
jamais vécu.
b) Combien d’argent recevrez-vous à la fin de votre premier mois de
travail ?
c) Etablissez un budget précis pour vous et votre famille sur la base
de votre premier mois de salaire. Indiquez combien vous
dépenserez en nourriture, loyer et autres articles indispensables.
d) quels différends risquent de se produire entre vous et votre conjoint
concernant la façon de dépenser cet argent ?

77
e) quels articles seront beaucoup plus chers à Port-Vila que dans
votre village ?
f) Beaucoup de gens dans les autres îles entendent dire que les
salaires élevés sont offerts à ceux qui travaillent à Port-Vila. C’est
pourquoi ils croient que tous ceux qui vivent à Port-Vila sont
riches. Pensez-vous que c’est vrai ?
4. Dessinez des courbes montrant la croissance démographique de Port-
Vila, Luganville et Vanuatu de 1967 à 1999. Aidez-vous du tableau
page 53.
Remarque : Tracez les trois courbes sur le même graphique, mais en
utilisant des couleurs différentes pour chacune.
5. Examinez les deux pyramides de population page 79 se rapportant à
la zone rurale d’Efaté et la zone municipale de Port-Vila, puis
répondez aux questions suivantes :
a) A votre avis, qu’entend-on par «Zone Rurale d’Efaté» ?
b) A quelle année ces pyramides se rapportent-elles ?
c) Combien d’hommes âgés de 45 à 49 ans vivaient dans la zone
rurale?
d) Combien de jeunes filles entre 10 et 14 ans vivaient dans la zone
municipale ?
e) Comparez le nombre de personnes âgées de 20 à 39 ans dans les
deux pyramides. Que constatez-vous ? Pour quelles raison y a-t-
il une différence ?
f) Expliquez la différence entre le nombre de personnes âgées dans
l’une et l’autre zone.

78
Age de la population de Port-Vila en 1989.

Age Hommes Femmes


65+ 151 120
60-64 104 73
55-59 173 117
50-54 206 131
45-49 390 239
40-44 498 331
35-39 798 520
30-34 829 858
25-29 1 180 1 060
20-24 1 190 1 130
15-19 1 066 1 117
10-14 918 883
05-09 1 012 915
0-04 1 460 1 435
Total 9 975 8 930

Age dans la zone rurale d’Efate en 1989.

79
6. Cartographie
Décalquez les bâtiments, les routes et le front de mer à partir de la
photographie aérienne page 65. Ensuite, coloriez et indiquez le nom
des divers bâtiments et sites que vous reconnaissez, en vous aidant de
la carte de Vila-Centre page 66. Essayez de calculez l’échelle de votre
nouvelle carte.
7. Sujets de discussion
a) «Vivre à Port-Vila ou Luganville est mieux que vivre dans les îles».
b) «Il vaudrait mieux décentraliser quelques-unes des activités
accomplies actuellement à Port-Vila et Luganville, et développer
une petite ville dans chaque «Province».
8. Décrivez la scène représentée sur la photo de Lini Highway à Port-
Vila, page 67. Citez au moins 3 caractéristiques de la vie citadine que
vous reconnaissez.
Exercice supplémentaires
9. Travaux pratiques en ville (Choisissez un exercice)
a) Enquête sur l’utilisation des sols
Dessinez ou décalquez la carte d’un quartier de Port-Vila ou de
Luganville. Puis allez voir sur place ce à quoi le terrain représenté
sur votre carte sert en réalité. Faites la distinction entre quartier
résidentiels, usines, écoles, jardins, parcs, terrains vagues,
bureaux, magasins, etc... Utilisez une couleur différente pour
chacun.
b) Enquête commerciale sur le quartier des affaires de Port-Vila ou
Luganville
Dessinez une carte pour représenter les différentes sortes de
magasins, entreprises, bâtiments administratifs situés dans le
quartier des affaires vous pourriez, par exemple, représenter tous
les grands magasins en rouge, les restaurants et bars en bleu, les
boutiques en vert, les banques en jaune, les maisons particulières
en noir, etc... Si un bâtiment englobe plusieurs activités, par
exemple résidence/magasin, utilisez des hachures avec les couleurs
correspondantes.
Vous pourriez également dessiner une carte indiquant le nombre
d’étages de chaque bâtiment.
c) Enquête sur la circulation
Postez-vous à un endroit précis d’une rue et comptez le nombre de
véhicules qui passent devant vous en l’espace d’une heure. Si
plusieurs d’entre vous font de même, en différents points de la
ville, vous obtiendrez un tableau intéressant. Vous pourriez répéter
l’exercice à différentes heures de la journée à titre de comparaison.

80
Représentez les résultats sous forme d’organigramme, où la
largeur de la flèche indiquera le nombre de véhicules. Voir
l’exemple de la page 82.
d) Enquête sur l’exode rural
Interrogez au moins 5 familles. Demandez-leur pourquoi elles sont
venues habiter en ville, d’où elles viennent, et quelles difficultés
elles ont rencontré. Présentez vos résultats sous forme de tableau.

81
Vers Bauerfield

Exemple d’enquête routière

Voici les résultats d’une enquête


sur la circulation effectuée par des
élèves de 9e et 10e années du collège
de Malapoa en 1979.

Cet organigramme représente le


nombre total de véhicules qui sont
passés devant des points situés
dans le quartier de Tébakor entre
13h30 et 14h30 le 18 octobre 1979.

D’autres diagrammes ont été


dessinés pour les différentes types
de véhicules (voitures, cars,
motocyclettes, etc..) ainsi que pour
les piétons. Les élèves se sont
postés aux points 1 à J.
Vers Malapoa

La largeur de chaque flèche


représente le nombre de véhicules
relevés en l’espace d’une heure (1
cm correspond à 65 véhicules)

Vers
Port-Vila
82
CHAPITRE IX

L’URBANISATION DANS LE
MONDE D’AUJOURD’HUI
Les gens qui vivent dans les villes constituent la population urbaine. La
population mondiale a fortement augmenté au cours des dernières années,
et la population urbaine tout particulièrement.
En 1950, 30% des habitants de la planète vivaient dans des villes. En l’an
2000, on estime que ce pourcentage atteindra 51% !

La croissance démographique mondiale

6,200 millions
Population urbaine (est.)
Population rurale
4,800 millions

2,800 millions
51 %

42 %

30 %

1950 1960 1970 1980 1990 2000

Les villes croissent plus rapidement dans les pays les plus pauvres, ou
pays en voie de développement : en Afrique, en Amérique Latine et en
Asie. Dans ces pays, la population augmente si rapidement dans les zones
rurales que les gens souffrent d’une pénurie de nourriture et de terres; ils
émigrent alors vers les villes dans l’espoir d’y trouver de meilleures
conditions de vie.
En 1950, on comptait 7 villes de plus de 5 millions d’habitants. En 1984, il
y en avait 34. D’ici l’an 2025, on estime que la population urbaine
dépassera les 5 millions dans 93 villes du monde dont 80 sont situées dans
des pays en voie de développement.
Nouakchott en Mauritanie, en Afrique de l’ouest, a le taux de croissance le
plus élevé du monde. Cette ville, en 1982, était 43 fois plus peuplée qu’en
1965 !

83
Les plus grandes villes du monde

VILLE PAYS POPULATION EST. EN MILLIONS


1984 2025
Bagdad Irak 5 18
Bangkok Thaïlande 5 18
Beijing (Pékin) Chine 10 18
Bombay Inde 8 25
Buenos Aires Argentine 11 13
Le Caire Egypte 7 25
Calcutta Inde 11 25
Chicago Etats-Unis 5 8
Delhi Inde 7 25
Hong-Kong Hong-Kong 5 6
Istamboul Turquie 5 18
Djakarta Indonésie 8 25
Karachi Pakistan 7 25
Lagos Nigéria 5 25
Leningrad U.R.S.S. 5 8
Lima Pérou 5 13
Londres Royaume-Uni 10 10
Los Angeles Etats-Unis 10 13
Madras Inde 5 13
Madrid Espagne 5 8
Manille Philippines 6 18
Mexico Mexique 16 32
Moscou Russie 9 13
New York Etats-Unis 15 18
Osaka/Kobé Japon 5 8
Paris France 9 9
Rio de Janeiro Brésil 10 18
São Paulo Brésil 16 25
Séoul Corée du Sud 6 10
Shanghai Chine 12 25
Téhéran Iran 6 18
T’ien-tsin Chine 5 18
Tokyo/Yokohama Japon 17 20

(Ref. «National Geographic», Août 1984)

84
Les villes d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie qui sont en pleine
expansion connaissent d’énormes problèmes. Les migrants qui envahissent
des villes telles que Lagos, Sao Paulo, Calcutta et Djakarta doivent trouver
à se loger. Des bidonvilles se développement aux alentours de la ville, qui
s’étend peu à peu. L’exemple ci-dessous illustre l’expansion de bidonvilles
à Lima, au Pérou.

COLLINES

ZONE URBAINE

BIDONVILLES

0 5 10km

LIMA
1957 1977

Les conditions de vie dans ces bidonvilles sont souvent inhumaines. Les
abris sont construits en matériaux de démolitions. Il n’y a ni eau potable,
ni système sanitaire ni électricité. La pauvreté, les maladies et la
criminalité empirent de jour en jour. Parallèlement à cela, les habitants des
bidonvilles n’obtiennent que des emplois mal payés en ville, tels que
femme de ménage, chauffeur, ou éboueur. Cette situation est illustrée dans
le dessin humoristique ci-dessous.

85
D’autres problèmes se posent aux villes en pleine expansion dans le
monde en voie de développement : d’énormes embouteillages, un taux de
chômage élevé, des coupures de courant et d’eau fréquentes, des écoles et
hôpitaux bondés, et une inflation galopante des prix des denrées alimentaire
et du carburant. Les problèmes croissent en même temps que ces villes.

Squat à Bombay en Inde

Ecolières portant des masques en tissu pour se protéger de


la pollution de l’air à Tokyo, au Japon
86
EXERCICES
1. Sur une carte schématique du monde, marquez d’un point (•) toutes les
villes figurant dans le tableau page 84 et inscrivez le nom ou l’initiale
à côté. Entourez le point d’un petit cercle ( 
) si la population de la
ville est susceptible de doubler ou plus que doubler dans les 40 années
à venir.
2. Dessinez un histogramme pour représenter le quatrième paragraphe
page 83.
3. Décrivez le développement de Lima tel qu’illustré sur les cartes page
85.
4. «La population mondiale s’urbanise de plus en plus».
En un paragraphe, expliquez ce que veut dire cette phrase. En un
deuxième, expliquez pourquoi ce phénomène. Enfin, dans un
troisième, dites ce que vous en pensez, si c’est bon ou mauvais.
Exercice supplémentaire
5. Préparez un tableau mural proposant des illustrations, des cartes,
des schémas et un article, sur deux des villes citées dans le tableau
de la page 84. Vous pouvez le faire sous forme de travail en groupe.

87
CONTRÔLE DES
CONNAISSANCES
Durée : 45 min.
* Inscrivez vos réponses dans votre cahier d’exercices ou sur
une feuille séparée.
* Décalquez la carte page 90 et répondez à la question 7 sur
votre calque.
1. Donnez la définition des termes suivants et illustrez chacun à l’aide
d’un exemple concret :
a) Aménagements c) Paradis fiscal
b) Urbanisation d) Rues en damier (8)
2. Dessinez un schéma (en y joignant une légende) du style de
bâtiment que l’on trouve couramment dans le Quartier des
Affaires d’une grande ville. (2)
3. Décrivez deux différences entre une ville et un village. (2)
4. Décrivez deux problèmes liés à la vie urbaine et donnez-en un
exemple concret. (4)
5. Expliquez deux facteurs d’attraction qui entraînent l’exode
rural dans le Pacifique. (4)
6. Citez les trois plus grandes villes du monde et indiquez leur
population approximative. (2)
7. Page 90 vous trouverez une carte représentant une ville imaginaire
appelée Missamae.
Répondez aux questions de a) à d) ci-après (en vous servant de votre
propre calque de la carte).
a) A l’aide des symboles indiqués, marquez sur votre carte les trois
éléments soulignés ci-dessous :
Le Quartier des Affaires de Missimae (//////) est une zone
circulaire, d’environ 1 km de large, centrée autour du carrefour de
la route principale.
Le village de MANPLES ( ) est situé à environ 3,5 km au Sud
du village de Saro, auquel il est relié par un chemin tortueux
( ). (2)
b) Ensuite, inscrivez ces lettres sur votre carte, aux endroits
indiqués :
E - à deux endroits où l’on trouve des extensions urbaines
en bordure de route.

88
R - à l’endroit où il pourrait se développer un quartier résidentiel
(à prix élevé)
I - à l’endroit où l’on pourrait trouver une zone industrielle
proche du port.
(3)
c) Sur votre carte, hachurez (///////) une zone où la ville de
Missimae est susceptible à l’avenir d’empiéter sur la
campagne.
(1)
d) Expliquez pourquoi bon nombre d’habitants de Saro feront
de la migration pendulaire, alors que ce ne sera pas le cas
pour ceux de Manples.
(2)

( / 30)

89
SARO

Rivi
ère
Ret
u

Baie des
bananes

Lac

DOMINANTS
VENTS
PARC
NATIONAL

0 1 2 3 4 km

LEGENDE

courbe de niveau à
50 m d’intervalle
village

route
terrain marécageux
limites de la zone
limites du parc national d’agglomération
récif

Missimae

90
ANNEXE B

GLOSSAIRE
(Remarque : les définitions ci-dessous correspondent aux mots tels qu’ils
sont employés dans le présent fascicule. Vous pourrez en trouver d’autres
dans votre dictionnaire).
abris de fortune maisons construites en matériaux de
récupération, peu durables
administration ensemble des agents travaillant dans des stuctures
du gouvernement
agglomération concentration d’habitations (ville ou village)
alluvion dépôts laissés par une rivière en crue
aménagements installations qui rendent la vie plus agréable
aqueduc canal surélevé destiné à conduire l’eau d’un
endroit à l’autre, généralement construit en
pierres
arrière-pays région entourant une ville, et desservie par celle-
ci
banlieue quartiers périphériques d’une ville
baraquement long bâtiment avec une toiture en tôle ondulé en
«demi-lune» forme d’arc de cercle
bidonville quartier pauvre et surpeuplé d’une ville, aux
habitations sales et mal entretenues
boutique spécialisée magasin ne vendant qu’un choix précis d’articles,
par exemple des vêtements, des jouets
carrefour endroit où se croisent plusieurs lignes de
communication
chaussée route surélevée permettant de traverser un
endroit marécageux ou une étendue d’eau
chômage / chômeur involontairement sans emploi
civilisation situation où l’on vit dans des conditions de
développement poussé (sens d’origine «vivre
dans une ville»)
colonie endroit où vivent des gens
commercial se rapportant à l’achat et la vente de marchandises

91
communauté ensemble de gens vivant dans un même endroit
communications moyens de déplacement d’un endroit à l’autre
damier dessin de rues qui se croisent à angle droit
décentraliser transférer des bureaux ou des magasins hors d’un
endroit central
démocratie système de gouvernement élu par le peuple, dans
lequel le peuple décide des lois à appliquer
dépeuplement diminution de la population dans un lieu donné
dépotoir endroit réservé aux ordures ménagère et aux
déchets industriels
éblouissant brillant d’un tel éclat qu’il fait mal aux yeux
embouteillage longue file de voitures qui n’avancent que très
lentement le long de la route
empiéter déborder sur un terrain qui ne vous appartient pas
emplacement endroit où se développe une ville ou un village
encombré où il y a trop de choses ou de gens
enfant illégitime enfant dont le père et la mère ne sont pas mariés
épars objets ou habitations dispersés, situés à quelques
distance l’un de l’autre
espace vert zone ou ceinture autour d’une ville interdite à la
construction, que l’on conserve comme terre
agricole, forêt ou parc
état-cité zone sous le contrôle d’une ville (la ville et le
territoire aux alentours) dotée de lois propres et
constituant en fait un état en soi
exode rural migration progressive de villageois et d’habitants
des zones rurales vers les villes
expatrié ressortissant d’un pays qui vit dans un autre pays
facteur d’attraction aspect de la vie urbaine qui est séduisant et donne
envie d’aller vivre en ville
facteur de poussée aspect de la vie rurale qui vous donne envie de
partir, à causes des difficultés rencontrées
fonction rôle ou activité que l’on exerce
immeuble grand bâtiment composé d’une série de pièces ou
d’appartements que l’on peut louer

92
loisirs moments de détente où l’on ne travaille pas
lotissement terrain divisé en parcelles, où l’on construit des
habitations
loyer somme d’argent que l’on paye régulièrement à
un propriétaire pour l’occupation de sa maison ou
de sa terre
métropole ville principale
migration pendulaire action de faire le trajet aller-retour régulièrement
entre le lieu de travail et la maison
non-qualifié désigne une personne qui n’a pas de formation ou
de qualifications particulières
nucléé qui caractérise un regroupement d’habitations
formant un village ou une ville
paradis fiscal endroit ou pays où des entreprises étrangères
peuvent poursuivre leurs activités sans devoir
payer d’impôts
pavé caractéristique d’un chemin ou d’une route dont
la surface est ferme et lisse
pays en voie
de développement pays parmi les plus pauvres du monde, appelés
aussi; pays du «tiers-monde»
pénurie manque de quelque chose (argent, eau, etc...)
port ville ou communauté qui se développe au bord
de la mer où les navires peuvent jeter l’ancre
quartier des secteur d’une ville, en général au centre, où
affaires s’exercent la plupart des activités commerciales

quartier zone se groupant des maisons particulières à prix


élevé
résidentiel
recettes argent gagné par un pays ou une entreprise
remblayer action de recouvrir de terre une bande côtière
pour pouvoir l’utiliser
révolution industrielle vaste changement qui s’est produit en Europe
vers la fin du XVIIIe siècle, où l’on a commencé
à remplacer la main-d’œuvre par des machines
pour la fabrication d’articles divers

93
sanitaire caractérise une méthode hygiénique permettant
de se débarrasser des déchets humains
services publics prestations que l’on fournit à une communauté,
telles que l’enseignement, les soins médicaux,
le logement...
site endroit où se développe une ville ou un village
société multi-raciale où les gens appartiennent à des groupes éthniques
ou à des races différents
surplus excédent d’argent ou de produits
taudis maison sale, en mauvais état, mal construite,
en matériaux de récupération
temple bâtiment consacré au culte d’une divinité
temporaire de courte durée
tentaculaire qui s’étend dans différentes directions
théâtre bâtiment servant à la présentation d’oeuvres
littéraires ou musicales
torchis matériau de construction fait de terre ou de boue
mélangée à de la paille
tout à l’égout système d’évacuation des eaux usées et des
déchets humains
urbanisme développement et croissance des villes
urbanisation planification et organisation des villes
vents dominants vents qui soufflent régulièrement
voie de dégagement route servant à éviter les quartiers encombrés
d’une ville
zone d’habitations quartier spécifique où résident les gens
zone de services endroit offrant des services et des
aménagements (magasins, banques, ateliers de
réparation) à toute une région
zone industrielle quartier où se regroupent les usines et autres
entreprises industrielles, port compris
zone rurale tout ce qui est en dehors des villes (la
compagne)
zone urbaine espace occupé par une ville

94
95

S-ar putea să vă placă și