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05/01/2009 - Par
Claire König, Enseignante Sciences Naturelles
Le soufre, l’acide sulfurique et leurs dérivés sont présents partout dans notre existence : pollution,
engrais, chimie industrielle etc. Ce dossier vous donnera l’occasion de faire le point sur cet élément et
ses nombreux composés dont certains, les protéines, sont essentiels à la vie !
dégazage de la croûte terrestre et l’altération ont permis le transfert dans l’océan de soufre SO42-. Nous verrons
comment ce soufre est assimilé par les êtres vivants, et réduit en soufre organique pour les protéines.
Nous verrons aussi que les réactions microbiennes sont déterminantes dans le cycle du soufre, et que plusieurs
métaux sont extraits des sulfures déposés dans des gisements d’origine hydrothermale, mais aussi qu’on trouve du
soufre dans le pétrole et le charbon et sa combustion donne du SO2 libéré dans l’atmosphère, ce que chacun sait, on
en a abondamment parlé avec les pluies acides et leur impact sur les systèmes naturels, forêts et lacs en particulier,
sans parler des pollutions urbaines. Nous parlerons également du cycle du soufre, des volcans, et puis, on parlera un
peu du commerce.
Bonne lecture.
La nature nous présente le soufre de deux manières : ou il est pur et sous la forme qui lui est propre, ou il
est combiné avec d’autres substances du règne minéral, qui par leur union avec lui le rendent méconnoissable ; c’est
ainsi qu’il est dans les mines où il est combiné avec les métaux.
Le soufre pur que l’on nomme aussi soufre fossile, soufre natif, ou soufre vierge, se trouve abondamment dans
quelques endroits de la terre ; ce n’est que dans le voisinage des volcans et des endroits sujets aux embrasememens
souterreins que ce soufre se rencontre ; et partout où on le voit, on doit supposer qu’il a été produit & sublimé par les
feux de la terre ; ils l’ont dégagé des substances avec lesquelles il étoit combiné ; ils l’ont sublimé comme auroit pû
faire un fourneau, et ils l’ont porté à la surface de la terre. »
Soufre Agricola
Minerais et préparation
- Etat natif dans les terrains volcaniques et certaines terres sédimentaires (Louisiane, Texas).
- Sulfures :
H2S (gaz de Lacq, 4000 tonnes par jour) ,
FeS 2 pyrite ,
ZnS blende ,
PbS galène
sulfates anhydrite ou gypse CaSO4.
Procédé Frash au Texas : on injecte de la vapeur d'eau à 160°C dans le gisement, ce qui le fait fondre, puis de l'air
comprimé est injecté dans le puits pour faire remonter le soufre fondu à la surface.
Procédé employé à Lacq : H2S est brûlé en SO2 qui réagit avec H2S pour donner du soufre : SO2 + H2S -> 3 S +
H 2O
Diagramme soufre
Variétés allotropiques
L'équilibre est athermique ; son enthalpie vaut 0,38 kJ/mol. C'est un équilibre monovariant.
Par chauffage lent, la transition se fait à 95,5°C sous 1 bar. Mais la transformation est lente, et, si l'on élève
rapidement la température, le soufre a n'a pas le temps de se transformer et fond à 112,8°C sous 1 bar.
A 119°C, le soufre est un liquide jaune mobile. Sa viscosité va diminuer si l'on chauffe à 155°C. C'est le soufre formé
de molécules S8 cycliques. Si la température dépasse 160°C, le liquide devient visqueux et noircit. Le maximum de
viscosité est à 190°C : c'est le soufre formé de chaînes obtenues par rupture des cycles S8. Les chaînes se disloquent
ensuite, on obtient un liquide brun, vers 400°C, formé de molécules S 2 paramagnétiques, et encore de quelques
molécules S8 ,S6 et S4. A 1700°C, il ne reste dans le gaz que des molécules S 2.
Acide sulfurique
« VITRIOL, s. m. (Hist. nat. Minéralog.) c’est un sel d’un goût acerbe et astringent, forme par l’union d’un acide
particulier, que l’on nomme vitriolique, avec du fer, du cuivre ou du zinc, ou avec une terre ; il est ou vert, ou bleu, ou
blanc.
Suivant que l’acide vitriolique est combiné avec ces différentes substances, il constitue des vitriols
différents. Quand il est combiné avec le fer, il forme un sel d’une couleur verte plus ou moins foncée, que l’on
nomme vitriol de Mars, ou martial, ou couperose verte ; quand ce même acide est combiné avec le cuivre, il fait un sel
d’une couleur bleue, que l’on nomme vitriol de Vénus, vitriol cuivreux, vitriol bleu, couperose bleue, vitriol de
Chypre, etc... Quand cet acide est combiné avec le zinc, il fait un sel blanc que l’on nomme vitriol blanc, couperose
blanche, vitriol de Goslar, ou vitriol de zinc.
L’acide vitriolique qui produit ces différens sels, est aussi appellé acide universel, parce qu’il est répandu dans notre
atmosphere ; mais surtout il est propre au règne minéral. Il est le même que celui qui se trouve dans le soufre, et alors
cet acide est combiné avec le phlogistique des matières inflammables.
Ce qui prouve que l’acide vitriolique est répandu dans l’air, c’est que si on expose à l’air un sel alkali, il se
dissout et devient liquide ; et si on fait évaporer cette liqueur, on obtient un sel que l’on appelle tartre vitriolé, qui est
exactement de la même nature que celui qui se fait par art en combinant ensemble de l’acide vitriolique avec un alkali
fixe. A la vûe de la prodigieuse quantité de soufre que la terre renferme dans son sein, et qui est ordinairement
combiné avec les métaux dans les mines, on ne peut douter que l’acide vitriolique n’y soit très-abondant ; mait alors il
a des entraves, puisqu’il est lié par la partie grasse du soufre qui est uni avec les substances métalliques. »
Evidemment « l’acide vitriolique » fait tout de suite penser à l’alchimie et on peut lire encore de nos
jours des stupidités du genre : « L'alchimie se conçoit à la fois spirituellement et au laboratoire: l'alchimie
spirituelle et l'alchimie pratique sont indissociables et se pratiquent ensemble… » et malheureusement bien d’autres !
sur des sites internet, entre autres, mais aussi dans de nombreux articles sur les sciences plus ou moins occultes :
l’alchimie n’a plus de raison d’être aujourd’hui si ce n’est pour l’étude de l’histoire, en effet, la chimie ne serait pas née
sans elle : ils furent, ces alchimistes, des esprits curieux et méthodiques, imprégnés de surnaturel comme tout le
Moyen Age, mais c’est du passé !
L'acide sulfurique est un des produits chimiques industriels les plus important. Sa synthèse est opérée à partir du
soufre. Dans certains sites, le minerai est grillé ; par exemple la pyrite FeS 2 : on obtient du SO2
- Procédé de contact : découvert en 1831 à Bristol. En 1891, BASF découvre le pentoxyde de divanadium V2O5
catalyseur le plus efficace.
Ceci consiste à oxyder de l'anhydride sulfureux en anhydride sulfurique en présence d'un catalyseur. L'anhydride
sulfurique formé est absorbé dans une solution d'acide sulfurique qui ruisselle dans des tours d'absorption. Lorsque
cette solution est concentrée, elle est recueillie et stockée.
Un excès d'air, augmente le rendement. A 700 K, et sous 1 bar, le rendement est de 0,99 . Tout le dioxyde de
soufre est donc oxydé, ce qui rend inutile un quelconque recyclage de ce gaz.
Le SO3 est un « poison » pour le catalyseur, et il faut l'éliminer rapidement au fur et à mesure. On constate que plus la
quantité d'oxygène est importante plus la réaction est complète à condition d'éliminer le trioxyde dès sa formation, d'où
la synthèse en continu.
Le catalyseur est formé de V2O5 (par calcination de NH4VO3), auquel on ajoute un peu de K2O et Na2O .
Propriétés
Au CIS de l’Organisation Internationale du Travail on trouve « des modules de formation à la sécurité chimique ont pour
objectif d'introduire la sécurité dans l'utilisation des produits chimiques sur les lieux de travail, de présenter les
systèmes de classification pour leur étiquetage et transport, de faciliter la compréhension et la lecture des fiches de
sécurité chimique, de mettre en évidence les éléments toxicologiques importants et de donner des informations sur les
différentes substances dangereuses dont l'utilisation est très répandue.
OIT
Ce matériel de formation s'adresse à toute personne désirant élargir ses connaissances en matière de
sécurité chimique, notamment :
- à celles qui manipulent des produits chimiques au travail;
- à celles qui doivent décider de mesures réquerant des informations sur les produits chimiques, telles que les
travailleurs;
- aux préposés à la sécurité qui ont besoin d'informations sur les caractéristiques physiques et chimiques d'une
substance donnée;
- aux inspecteurs du travail qui cherchent à connaître des limites d'exposition professionnelle;
- aux personnes chargées de la formation à la manipulation et à l'utilisation des produits chimiques. »
Quelques réactions :
-- Avec l'acide nitrique, l'acide sulfurique forme l'ion nitronium, qui est employé dans la nitration des composés pour
fabriquer les explosifs : trinitrotoluène par ex.
-- Avec l’eau il dégage beaucoup de chaleur et peut même conduire à provoquer des projections de liquide : on
met toujours l’acide dans l’eau dans l’ordre alphabétique ! C’est donc un agent de déshydratation, et s'emploie pour
préparer les fruits secs par exemple.
Son affinité pour l'eau est telle qu'il prend des atomes d'hydrogène et d'oxygène à d'autres composés : un mélange de
glucose et d'acide sulfurique concentré donne du carbone et de l'eau (qui dilue l'acide). La réaction est
spectaculaire !
Utilisations principales :
-- production d'engrais à base de phosphates et de sulfate d'ammonium. \n-- fabrication des produits
commerciaux : fibres textiles, pigments, explosifs, alcools, plastiques, colorants, médicaments, détergents,
caoutchouc, papier, catalyseurs, accumulateurs au plomb
-- industrie chimique et minière : acides chlorhydrique et fluorhydrique, sulfates d'aluminium et de cuivre,
composés chimiques renfermant du chrome.
raffinage du pétrole, décapage du fer, de l'acier et d'autres métaux, agent de lixiviation pour les minerais, bains
galvanoplastiques, agent d'alkylation,
réactif de laboratoire.
L’acide du commerce
L'acide sulfurique est vendu et utilisé en différentes concentrations :
Parmi les impuretés, il y a des métaux, fer, cuivre, zinc, arsenic, plomb, mercure et sélénium, acide sulfureux (SO 2),
nitrates et chlorures.
Le numéro de registre CAS de l'acide sulfurique est 7664-93-9 est attribué par le Chemical Abstracts
Service et sert de numéro d'identification dans le monde entier.
Dans la plupart des sols, le soufre est un élément rare qui provient de la décomposition de la roche-mère
contenant des minéraux soufrés (pyrites par ex.). La principale source pour les organismes vivants sont les sulfates,
solubles, et seule forme de soufre inorganique disponible. Absorbés par les plantes ils sont transformés en acides
aminés sulfurés : cystine, cystéine et méthionine.
Ce soufre est ensuite restitué au sol par les micro-organismes (sulfobactéries) qui réduisent le soufre
organique (acides aminés) en hydrogène sulfuré. L’hydrogène sulfuré se dégage dans l’air ou dans l’eau, ou est
transformé en produits dont l’oxydation aboutit à des sulfates. Le cycle du soufre présente aussi une phase
sédimentaire. Lorsqu’il précipite en milieu anaérobie en présence de fer, le soufre s’accumule sous forme de FeS 2, qui
pourra être réintroduit dans le cycle par l’érosion des sols et le volcanisme.
1 - Le diméthylsulfure (DMS)
C’est un gaz qui a un effet refroidissant sur le climat en contribuant à la formation de nuages. Le DMS
est produit dans les océans par la dégradation du diméthylsulfoniopropionate (DMSP) synthétisé par certains
phytoplanctons. Plusieurs de ces algues peuvent convertir le DMSP en DMS, dans la plupart des cas, la
conversion en DMS se fait par des bactéries qui l’utilisent comme source de soufre. Les variations de la
production biologique de DMS ont été étudiés dans le Saint-Laurent, le Pacifique nord-est et l’Atlantique nord-ouest. Il
finit par se transformer en sulfate.
2 - Le sulfure de carbonyle
Gaz volcanique, il aide les acides aminés à former des chaînes. Luke Leman et ses collègues ont démontré
qu’une solution aqueuse d’acides aminés, exposée au sulfure de carbonyle, peut produire des liaisons contenant au
moins deux acides aminés, dans des concentrations de 80% à température ambiante. Des ions métalliques ont
intensifié la réaction. Le sulfure de carbonyle n’est pas accumulé dans l’atmosphère, il aurait donc eu un effet
sur des acides aminés près d’éruptions volcaniques, formant des chaînes peptidiques sur des rochers avoisinants,
processus que les chercheurs appellent «polymérisation sur les rochers ». Il est aussi produit à partir des sulfures
organiques dissouts dans l’eau de mer. Il finit par se transformer en sulfates.
Ce gaz résulte :
En France, les concentrations en SO 2 ont diminué de 50% depuis 15 ans. C'est un gaz irritant, associé à une altération
de la fonction pulmonaire chez l'enfant et à une exacerbation des symptômes respiratoires chez l'adulte. En présence
d'humidité, il forme de l'acide sulfurique et contribue au phénomène des pluies acides et à la dégradation des arbres,
de la pierre et des constructions.
Cycle du soufre
Normes en vigueur :
1°) Recommandations de l'OMS
-- Dioxyde de Soufre - SO2
Sulfur crystalites at Wai-o-tapu hot springs, North Island, New Z ealand. Dschwen © wikipedia
On connaît d’autres lacs de cratère contenant des lacs d’acide mais moins importants et/ou moins acides : Poas au
Costa-Rica, Pinatubo aux Philippines, Zao au Japon. Leur couleur varie du vert jade au vert émeraude.
Il n'y a pas d’autres exemples d’exploitation de soufre aussi importante que celle du Kawah Idjen (6 tonnes par jour !).
Certains de ces lacs deviennent acides à cause des fumerolles et sources sous lacustres. Ce n’est pas le cas en
Islande. Citons ceux du Poas et de l’Irazu à Costa-Rica, du Kusatsu-Shirane et du Zao au Japon, du Pinatubo aux
Philippines, du lac Voui dans l’île d’Aoba au Vanuatu.. ( Réponse à un internaute de J.M Bardintzeff sur le forum Futura-
Sciences)
Kawah Idjen
Mais ces 36 millions de mètres cubes, aucun industriel ne l'exploite car le volcan se réveille parfois et
projette de l'acide à 600 mètres de hauteur. (Krafft)
« Village de Sempol dans l'est de Java en Indonésie, le 2 juillet 1993 au soir. Nous prenons un dernier repas chez
l'habitant avant de poursuivre la route qui serpente le long des plantations de caféiers. Pas pour longtemps car le
chemin carrossable s'arrête près d'un refuge fermé. La suite du trajet se fera à pied par un sentier de terre qui grimpe à
travers la forêt. Le but du voyage est le volcan du Kawah Ijen et ses "porteurs de soufre".
Recolte du soufre
Mais l'Institut de Volcanologie de Banyuwangi a décrété l'état d'alerte récemment, suite à d'importantes émanations de
gaz toxiques qui ont été signalées au niveau du lac du cratère. L'accès est interdit dans un rayon de 3 kilomètres
autour du volcan, et l'exploitation de soufre arrêtée. De plus, la montagne se camoufle derrière une calotte de nuages.
Pas question d'entamer l'ascension ce soir.
Le départ pour le sommet n'a lieu que vers 5h15 du matin. Dans le calme de l'aube naissante, une sorte de grincement
rythmé et saccadé se fait entendre et semble se rapprocher. Le mystère s'éclaircit vite: des porteurs de soufre sont
tout de même au travail. Ils ont entamé les premiers des vingt kilomètres qui les séparent de l'usine de traitement de
Licin plus bas dans la vallée.
Ils portent en équilibre sur l'épaule de gros blocs de soufre, répartis dans deux paniers reliés par un balancier fait de
lattes de bambou. L'élasticité de l'ensemble est à l'origine de ce bruit caractéristique.
Plus haut, près d'une cabane en bois, les porteurs pèsent leur charge: 70, 80 et même parfois 90 kg. Ils feront de
même à l'usine de Licin. Arrivée sur les crêtes à plus de 2300 mètres d'altitude vers 6h30. Les rayons du soleil
n'atteignent pas encore le fond du cratère, mais le lac de couleur vert foncé qui le remplit est impressionnant tant pour
sa beauté que pour sa composition: 38 millions de mètres cube d'acide sulfurique. Le courageux volcanologue Maurice
Krafft y avait navigué en canot pour y effectuer des prélèvements.
D'abondantes fumerolles près du bord marquent l'emplacement de l'exploitation de soufre. Ici, c'est l'antre de l'enfer.
Le sol est jaune, les parois également. Mais la couleur vive disparaît sans cesse dans les fumées sulfureuses grises qui
tournoient au gré du vent. La respiration devient difficile, voire même impossible, et, entre deux bouffées d'air frais,
l'apnée est de rigueur.
L'exploitation du soufre relève d'un autre âge. Le masque à gaz n'est pas à la portée financière des travailleurs du
Kawah Ijen. Leur seule protection: un chiffon dans la bouche.
Canalisant le soufre liquide orangé dès sa sortie à la surface, à l'aide de tuyaux, ils en détachent les morceaux de
roches refroidies, équipés de simples barres à mine.
En temps normal, ils sont entre 40 et 60 à extraire un total de 6 tonnes de soufre par jour ou à le porter jusqu'à Licin
pour un salaire bien faible de 25 F par jour. Leur espérance de vie ne dépasse pas 40 ans. Ils ne sont pourtant pas des
esclaves et sont respectés de tous. Un sentiment de fierté éclaire le regard de ceux qui osent affronter
quotidiennement le volcan.
Aujourd'hui, ils sont moins nombreux car le volcan donne des signes d'inquiétude. Des vapeurs blanchâtres surmontent
le lac du cratère et des bouillonnements gazeux envahissent sa surface.
Il est 8h50 ce 3 juillet 1993, lorsque, lors de la remontée vers le sommet du cratère, un bruit sourd parvient à nos
oreilles. Un rapide coup d'œil nous en donne l'explication: une bulle d'acide - d'une cinquantaine de mètres de diamètre
pour une hauteur de 10 ou 20 mètres - vient d'exploser à la surface du lac. Les remous se propagent vers les abords du
lac en cercles concentriques.
Il faut accélérer le pas car le cratère peut se remplir totalement de gaz toxiques, comme ce fut le cas il y a quelques
années ce qui provoqua la mort de plusieurs porteurs de soufre. Cette fois-ci, les travailleurs de l'enfer du Kawah Ijen en
seront quittes pour une grande peur. Nous aussi ! »
Mais aussi Vulcano, archipel éolien. Une belle description fut écrite par Guy de Maupassant en 1890 et la description du
géographe Elisée Reclus, en 1865, nous montre une île sauvage, où vivaient quelques ouvriers qui extrayaient le soufre,
comme actuellement au Kawah Ijen, en Indonésie.
« L’intérieur de cette vaste bouche est blanc, elle est tapissée et dorée par des soufres de différentes couleurs. Il sort
d’une infinité d’endroits une fumée blanche suffocante, qui, perçants le massif même de la montagne, prouve qu’elle
est formée de matières légères, perméable à la fumée : cette fumée épaisse est une véritable flamme brillante, mais
tranquille, qui s’élève la nuit au-dessus de la montagne, et qui éclaire à une certaine distance : je l’observai le soir
même ; elle est produite en partie par le soufre fondu qui brûle lentement : on a remarqué dans tous les temps, que ce
qui était fumée pendant le jour, était flamme pendant la nuit. La couleur blanche des pierres de l’intérieur de tous les
cratères enflammés est due à une véritable altération de la lave, produite par les vapeurs acide-sulfureuses qui les
pénètrent, et qui se combinant avec l’argile qui leur sert de base, y forment l’alun que l’on retire des matières
volcaniques ». (Déodat de Dolomieu)
* d'azote (NO) et
* d'oxydes soufre (SO2)
résultant de la combustion d’énergies fossiles. Depuis l'essor industriel du XIXème siècle, les dépôts atmosphériques de
polluants acides (H2SO4, HNO3) n'ont cessé d'augmenter.
Durant un siècle, les capacités tampon des milieux ont neutralisé les apports acides. C'est vers 1960, que les premières
manifestations d’acidité ont attiré l'attention :
L'action nocive de la pollution acide sur la santé est observée sur les enfants et les personnes âgées ou souffrant
d'affections respiratoires et cardiaques, et notre environnement est aussi affecté : eau, sol, matériaux et végétaux.
Depuis une vingtaine d'années, les hypothèses sont orientées vers l'implication de la pollution atmosphérique :
* polluants gazeux,
* dépôts atmosphériques acides (acide sulfurique et acide nitrique),
* dépôts atmosphériques acidifiants (ammonium),
* stress oxydatif (photo-oxydants comme l'ozone).
Desulfovibrio desulfuricans
Certains organismes simples sont « anaérobies stricts » par exemple les bactéries sulforéductrices :
Composé organique + sulfates SO4 -> Composé organique + Soufre + énergie chimique.
Les premiers êtres vivants devaient fonctionner de cette manière. Une partie d’entre eux a disparu avec l’apparition du
dioxygène. Les bactéries sulfoxydantes, elles, sont aérobies, vivent dans des eaux riches en hydrogène sulfuré produit
par les bactéries sulforéductrices dans les eaux de marais ou des eaux d’origine volcanique (Leucothiobacteriales) ou
les fumeurs noirs océaniques. Le soufre peut s’accumuler dans la cellule ou à l’extérieur :
Acide sulfhydrique, oxygène et fixateur d’électrons -> oxyde de soufre (ou soufre), eau et fixateur hydrogéné
H2S qui se transforme en SO2 passe du DO -2 au DO +4 libérant ainsi 6 électrons pour former de l’ATP.
L'eau laiteuse de certaines vasières indique leur présence. Le pH est proche de 7,5 et le potentiel rédox (Eh)
est positif (0
Le record de taille pour les bactéries est dévolu à Thiomargarita namibiensis avec 0.75mm. Reliées les unes aux autres
par du mucus elles forment des petits « colliers » visibles à l’œil nu. Dotées d’une immense vacuole pleine de nitrates,
elles renferment de grandes quantités de globules de soufre. Elles tirent l’énergie nécessaire à leur métabolisme de
l’oxydation du soufre couplée à une réduction de nitrates. Ces derniers étant peu disponibles, elles les accumulent lors
des gros orages qui permettent aux nitrates de percoler dans les sédiments où elles se trouvent. Entre deux, eh bien,
elles retiennent leur respiration !
Dans les abysses du Pacifique, poissons, crabes, étoiles de mer, anémones et spirographes vivent aussi dans ces
conditions : 5 200 m de profondeur, température de 350°C. On dénombre plus de 350 espèces dans ces milieux
Voici quelques exemples de records pour les bactéries (d’après le journal du net et sous réserve de nouvelles
découvertes !):
Fumeur noir
Les espèces peuvent remplacer l'hydrogène comme donneur d'électrons par divers composés : acétate, éthanol,
lactate etc. Elles sont hétérotrophes et utilisent le sulfate comme accepteur d'électrons.
Elles ont la capacité chimio-physiologique de remplacer le sulfate par le nitrate, le nitrite, le thiosulfate ou le soufre.
Elles peuvent ainsi coloniser de nombreux biotopes comme nous venons de le voir :
Elles peuvent aussi supporter quantité de toxiques, la réalité dépassant ici la fiction… voir le paragraphe sur le drainage
minier acide mentionné ci-dessous, certaines pourraient être utilisées pour appauvrir certains pétroles en soufre etc...
A lire sur notre site "Vie et structure des océans" de Pierre-André Bourque, et également "Bactéries et microbes en tout
genre"
Voici donc un petit aperçu de ces êtres vivants pour le moins surprenants…
Cystine
Cystéine
Methionine
Les acides aminés sont groupés en plusieurs familles aux propriétés différentes selon leur groupe
latéral, par exemple :
1 - La liaison peptidique
Le groupement acide peut réagir avec le groupement amine d'un autre, avec élimination d'une molécule d'eau pour
former une liaison covalente nommée liaison peptidique. La molécule est un dipeptide. D'autres acides aminés
peuvent réagir avec lui et former un polypeptide. La propriété de la liaison peptidique est qu’elle est mobile autour de
son axe et ceci confère aux protéines des propriétés particulières et «vitales».
2 - Les protéines
Une protéine est constituée de peptides, les plus courtes avec une cinquantaine d'acides aminés, les plus longues avec
plusieurs milliers. Elles peuvent porter une chaîne glucidique, on a alors des glycoprotéines ou former des agrégats
divers dont les hèmes par exemples associés à un atome de métal comme l’hémoglobine ou la chlorophylle. Les
protéines interviennent à tous les niveaux dans la cellule.
3 - Le pont disulfure
La cystéine est l'acide L-2-amino-3-mercaptopropionique.
Formation de cystéine
Deux cystéines reliées par un pont disulfure donne une cystine, le troisième acide aminé sulfuré.
Un pont disulfure est une liaison covalente entre 2 atomes de soufre de la chaîne latérale de 2 résidus cystéines (Cys)
réduits. Ils sont formés dans un milieu cellulaire oxydant.
Le cytoplasme n’est pas oxydant, il y a donc peu de protéines intracellulaires qui possèdent des ponts
disulfure (seulement 27%). Un pont disulfure peut être établi entre 2 cystéines d'une même chaîne polypeptidique
ou de 2 chaînes polypeptidiques différentes
Le nombre de ponts disulfure des protéines varie: les toxines, pourtant de très petites protéines (20 à 30 acides
aminés) peuvent en contenir jusqu'à 6 !
Toutes les cystéines ne forment pas un pont disulfure.
L'énergie libre de liaison est importante et contribue à la stabilisation de la structure tridimentionnelle de la protéine,
sans forcément jouer un rôle déterminant dans le repliement des protéines.
La formation d'un pont disulfure est une réaction d'oxydo-réduction réversible qui dépend du potentiel rédox et du pH.
Il semble que les bactéries hyperthermophiles augmentent le nombre de ponts disulfure de leurs protéines pour
qu’elles résistent mieux à la chaleur.
Tous ces produits ne contiennent pas seulement de l'azote mais aussi des autres engrais et oligo-
éléments et peuvent être considérés comme des amendements puisqu'ils apportent beaucoup d'humus.
-- Les superphosphates
Phosphates naturels traités à l'acide avec 15 à 25 % d'acide phosphorique, déconseillés dans des sols acides.
3 - La Potasse
Elle favorise la production des fruits, elle augmente le poids et la qualité de la production de nos arbres. Les
différents engrais potassiques sont :
- La sylvinite.
- Le chlorure de potassium.
- Le sulfate de potasse. C'est le meilleur engrais potassique qui convient à tous les sols. Il dose 50% de potasse.
- Le Patenkali, engrais naturel autorisé en agriculture biologique.
Tableau engrais
Transport et commerce international : Il est transporté sous forme de granulés ou liquide entre 124 et 145°C.
Productions : 1995, en 106 t.
Pays importateurs : Maroc, États-Unis, Inde, Tunisie, Brésil
-- Monde 55,3
-- Etats-Unis 11,7
-- Canada 9,0
-- Chine 7,3
-- ex URSS 4,9
-- Japon 3,2
-- Pologne 2,5
-- Allemagne 2,2
-- Arabie. S. 1,7
-- Mexique 1,2
Et par compagnie
-- Shell : 2,4
-- Gazprom (Russie) : 2,0
-- Siarkopol (Pologne) : 2,0
-- Exxon : 2,0
-- Freeport (États-Unis) : 1,6
-- Aramco (Arabie Saoudite) : 1,5
-- Husky (Canada) : 1,5
-- Amoco (Canada) : 1,0
-- Elf Aquitaine : 0,9
-- Pennzoil (États-Unis) : 0,9
Consommations :
S élémentaire, en 1993, en millions de t. dans le monde : 33,6 (52,2 sous toutes les formes)avec les USA en tête avec
11.7
Plus du quart de la consommation française est effectuée à Rouen pour la fabrication d'engrais.
Secteurs d'utilisation :
Agriculture : 61 %
Caprolactame (textile) : 5 %
Métallurgie : 5 %
TiO2 (pigment) : 2,5 %
Alkylation (essence) : 2,5 %
Tripolyphosphate (détergents) : 2 %
Alimentation animale : 2 %
Pâte à papier : 2 %
HF : 2 %
Dans le monde en 1993 : 90 % du S est destiné à fabriquer H2SO4 dont 60 % est destiné à l'élaboration des engrais et
34 % à des utilisations non agricoles
Utilisations diverses :
- Agriculture (hors engrais) : viticulture et arboriculture.
Bibliographie de ce paragraphe
- Syndicat National Professionnel de la Chimie Minérale, 14 rue de la République, Cedex 99, 92902 Paris la Défense.
- Documents de la Direction Soufre de Elf Aquitaine, Tour Elf, Cedex 45, 92078 Paris La Défense.
- Documents de International Fertilizer Industry Association, 28 Rue Marbeuf, 75008 Paris.
- Sulphur, sulphur dioxide, sulphuric acid, industrial chemistry and technology, The British Sulphur Corporation, 1984.
Sites Internet
http://www.fcf.fr/
http://www.oit
http://www.oms
http://webmineral.com/
http://www.unesco.org
http://www.globalwitness.org/
Global Witness est une organisation non gouvernementale indépendante qui enquête sur les liens qu'entretiennent les
ressources naturelles avec l'exploitation, les conflits et la corruption, et qui mène des campagnes dans ce domaine. Les
rapports de Global Witness peuvent y être consultés.