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Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S.

SOLHI

UNIVERSITE CADI AYYAD


FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES,
ECONOMIQUES ET SOCIALES
MARRAKECH Pr. S. SOLHI
DEPARTEMENT DES SCIENCES ET Les métiers bancaires, qu’il s’agisse des activités commerciales ou de marches,
TECHNIQUES DE GESTION
-MARRAKECH- sont générateurs des risques varies, lesquels sont aujourd’hui particulièrement aigus,
PROFESSEUR : S. SOLHI
en raison des transformations qui ont affecte l’économie financière :
La crise financière mondiale (Subprimes)
Master : concurrence accrue dans des très nombreux secteurs,
ouverture croissante sur l’extérieur,
sophistication incessante des produits,
innovation financière et technologiques, et forte volatilité des variables des
marches …
Ainsi, l’environnement économique et financier est devenu de plus en plus source de
risque dangereux pour les banques, qui vivent, mais qui peuvent aussi mourir à cause
de risque qu’elles ont pris.

En effet, la banque est une firme industrielle dont la fonction de production est
fondée sur la transformation des risques et leur incorporation aux services et aux
produits bancaires qu’elle offre. Mais comme toute entreprise, sa gestion consiste à
maximiser sa rentabilité –à court et/ou long terme- en minimisant ses risques. Or, les
banques sont des entreprises dont la structure financière apparaît doublement
TECHNIQUES BANCAIRES particulière.

- D’une part, leur passif est essentiellement constitué de dettes envers les tiers, les
dépôts de la clientèle, les emprunts interbancaires ou encore les dettes représentées
par un titre.
- De l’autre, leur patrimoine représente un ensemble de risques : des risques de
perte, notamment les risques de crédit et de prix associés aux activités
Année Universitaire : 2012-2013 d’intermédiation et aux opérations de marché, et un risque général d’illiquidité,
lequel résulte de la transformation d’échéances généralement opérée par les
banques. La survenance de ces risques est susceptible de se traduire par une
situation d’insolvabilité et/ou d’illiquidité.
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Bilan
! "
Actif Passif
Prêts interbancaires (Classe 1) Emprunts interbancaires (Classe 1) # $
Crédits à la Clientèle (Classe 2) Dépôts de la Clientèle (Classe 2)
Le résultat de tout établissement de crédit reflète sa plus ou moins grande aptitude
Titres Achetés et divers (Classe 3) Titres Emis et divers (Classe 3) à sélectionner et à gérer les activités et donc les risques associés à celle-ci. En ce

Valeurs Immobilisées (Classe 4) Fonds propres (Classe 5) sens, le résultat est la sanction à la fois des choix stratégiques (choix d’activité) et des
modes de gestion sous l’ensemble des règles réglementaires régissant le métier de
Mais comment mesurer et améliorer l’efficacité et la rentabilité de cette banque.
industrie dont les risques sont d’avantages perçus comme un aléa intangible plutôt
Section I : la fonction économique de la banque
qu’un objet se prêtant à mesurer ? La banque est un intermédiaire entre des demandeurs de capitaux et des
offreurs de capitaux. Les offreurs sont susceptibles d'
être les demandeurs et vice-
versa (Figure 1).

La fonction économique d'une banque

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La banque est placée elle aussi comme offreuse ou demandeuse de capitaux. Section III : Caractéristiques des activités bancaires
Les offreurs et les demandeurs accèdent au marché financier soit directement soit par Les métiers exercés par un EDC peuvent être regroupés, pour les besoins de
l'
intermédiaire de la banque, ceci fait que la banque devient un acteur des marchés l’analyse financière, en trois grandes familles : les métiers d’intermédiation, les
financiers suite à cette désintermédiation. activités de marché et les prestations de services.

Une banque, comme toute entreprise, doit s'


adapter d'
une part aux besoins de
3.1 Les métiers d’intermédiation
ses différents clients et d'
autre part à ses offreurs de capitaux. Pour cette raison, Les métiers d’intermédiation qui constituent l’activité bancaire la plus ancienne,
différentes activités sont assurées par la banque et définissent sa production. ils consistent à collecter les disponibilités (épargne, dépôts) de certains agents
économiques pour les re-prêter à d’autres. Ils ont pour finalité de satisfaire les
Section II : Typologie des opérations micro-économiques
demandes d’emprunt ou de placement de capitaux émanant de tout agent
d’intermédiation financière
économique. En conséquence, ils consistent, envers les agents à besoin de
Techniquement il est possible de regrouper les opérations élémentaires effectuées
financement, à acquérir des créances- lesquelles doivent donc être financées- auprès
par les intermédiaires en trois catégories présentées ci-dessous :
des agents à capacité de financement, à collecter des ressources, lesquelles doivent
- La première opération consiste en une intermédiation de représentation pour faire l’objet d’un placement.
mettre en relation prêteurs et emprunteurs déconnectés au départ. Les L’objectif du banquier est de dégager une marge de taux d’intérêt, qui doit être
ressources collectées par émission de titres servent à l’essor de crédits eux- suffisante pour couvrir les frais généraux de l’intermédiation et le coût du risque.
mêmes représentés par des titres de créances.
La distribution des crédits.
- La deuxième possibilité s’intitule plutôt intermédiation de transformation car
Il existe une multitude de crédits, qu’on peut les différencier par les critères suivants :
elle concilie les diverses échéances des agents non financiers. La collecte
• la différenciation des crédits selon la durée :
s’effectue grâce aux dépôts rémunérés ; l’institution financière mise alors sur le
• La différenciation des crédits selon la fonction ou l’objet :
pari d’un retrait non massif des dépôts pour gommer les problèmes
d’échéances entre les fonds collectés de court terme et les crédits accordés de • La différenciation des crédits selon la forme : les

long terme. La collecte des ressources.


- Comme précédemment le sens de fonctionnement va des ressources vers les Pour distribuer des crédits les banques doivent disposer d’un montant équivalent de
emplois. Ce n’est pas le cas pour la troisième opération caractérisée par une ressources, qu’elles peuvent obtenir :
création monétaire lors de l’octroi d’un prêt : les crédits font alors les dépôts. - de leur fonds propres (capital réserves) ;
Seules les banques sont habilitées à ce genre de technique. - d’émissions d’obligations ou titres assimilés ;
- de leur collecte auprès de la clientèle ;
- des marchés monétaire ou interbancaire, pour le solde, en cas d’insuffisance.
Mais seule la collecte qui est considérée comme une activité d’intermédiation.
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3.2 Les prestations de services 3.3 Les Interventions sur le marché


Elles désignent les opérations faites pour le compte de clients, la banque n’étant Les banques interviennent sur les marchés monétaire, interbancaire et financier
pas contrepartie d’une opération financière, de sorte que la prestation de services ne pour équilibrer leur trésorerie (se procurer les ressources manquantes ou placer les
se traduit pas par l’apparition d’une créance, d’une dette ou d’un engagement de hors excédents de liquidités), mais aussi pour en tirer des profits directs (issus par exemple
bilan. L’objectif du banquier sera ici de percevoir des commissions. de la gestion d’un portefeuille titres).

Dans le secteur bancaire, les prestations de services recouvrent notamment : Les réformes du système bancaire et financier ont consisté à décloisonner non
seulement les banques mais aussi les marchés. Ceux-ci sont au nombre de trois
• la gestion des moyens de paiement ;
principaux, en réalité fortement interconnectés :
• la gestion d’actifs pour le compte de tiers ; comme la gestion collective, sous
- le marché monétaire ;
forme d’OPCVM, qui concerne une clientèle de détail. Et la gestion privée, ou
- le marché interbancaire : ;
gestion de fortunes ;
- le marché financier : c.à.d la bourse des valeurs mobilières.
• les activités de conseil et d’ingénierie financière.
Les trésoriers de banque y interviennent avec différents objectifs :

3.2.1 La gestion des moyens de paiement. - équilibre de trésorerie : en cas d’excèdent ou d’insuffisance de trésorerie, les
Les banques créant de la monnaie, elles doivent en assurer la circulation, ce qui marchés monétaire et interbancaire lui permettent de réaliser cet équilibre de
suppose le traitement des chèques, des virements, des effets de commerce, des trésorerie ;
comptes, etc. - limitation de risque : la banque peut courir plus risques (d’illiquidité, de
La gestion des moyens de paiement consiste pour les banques à assurer les taux…) qu’elle peut couvrir par différentes techniques. Elle peut adosser ses
services tels que : tenue des comptes, opérations de caisse, traitement des chèques, ressources courtes en les prêtant à court terme sur le marché monétaire et,
virements, effets de commerce ou avis de prélèvement. Ces services sont la inversement, se procurer des ressources longues sur ce même marché.
conséquence naturelle de la création de la monnaie par les banques et constituent - arbitrage : Les arbitragistes surveillent constamment les marchés pour
pour la clientèle la contrepartie de la mise à disposition de dépôts non rémunérés. immédiatement emprunter puis prêter lorsqu’une petite différence apparaît ;
- gestion de portefeuille ;
3.2.2 Les autres services.
Les services financiers et divers regroupent la location de coffres, les services de En somme, ils recouvrent les activités d’arbitrage et de spéculation,

caisse (retraits ou dépôts d’espèces), les services de change, les opérations de bourse, principalement sur des instruments financiers : instruments de taux d’intérêt,

les conseils, aux particuliers comme aux entreprises, etc. instruments de taux de change et instruments sur actions (ces activités peuvent porter,
plus rarement, sur des actifs non financiers). Les métiers de marché s’effectuent
Si, la fonction d’intermédiation est devenue moins rémunératrice du fait tant de la
certes à partir d’instruments au comptant, les titres notamment ; leur support
désintermédiation que du tassement des marges, tel n’est pas le cas des activités de
privilégié est toutefois constitué par les instruments dérivés, lesquels recouvrent les
service.
futures (ou contrats fermes), les options et les swaps (ou contrats d’échange).
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L’objectif du banquier est la réalisation d’une plus value, lors de la cession de ressources dont le terme a tendance à se raccourcir alors que les emplois demeurent à
l’instrument acheté ou lors du rachat de l’instrument vendu, plusieurs instruments terme inchangés.
étant fréquemment associés en vue de réaliser une opération de complexe présentant
un profil de risque spécifique.

Le produit net bancaire (PNB), qui s’apparente à la marge brute des entreprises
de distribution, mesure pour les banques le net des intérêts perçus (sur crédits) et
payés (sur la collecte) plus le produit des activités de services et de titres (solde des
intérêts perçus et des plus value ou moins-values sur le portefeuille de titres détenus).
Il constitue un indicateur central de l’analyse de la gestion bancaire.

Section IV : Les principaux risques générés par l’activité bancaire


Les métiers bancaires, qu’il s’agisse des activités de banque commerciale ou des
activités de banque de marché, sont générateurs de risque, lesquels sont aujourd’hui
particulièrement aigus en raison des transformations qui ont affecté l’économie.
La notion de risque recouvre donc tout événement susceptible d’empêcher un
- le risque de marché : c’est le risque de pertes ou de dévaluation sur les positions
établissement de réaliser ses objectifs ou encore de maximiser ses performances.
prises (courtes ou longues) suite aux fluctuations des marchés. Ce risque concerne
Dans le cadre des activités des marchés, on distingue trois grandes catégories de toute une gamme d’instrument financiers : obligations, actions, dérives de taux,
risques : change matières premières, etc.
- le risque de crédit est sans doute, celui auquel ont du le plus souvent faire face.
- le risque opérationnel: c’est le risque de pertes provenant de processus internes
C’est le plus ancien de tout risque, et dont les procédures de gestion sont classiques
inadéquats ou défaillants (système d’information déficient erreurs humain, fraudes et
et bien connues. L’octroi de crédit, implique toujours le risque de ne pas être
malveillances), ou événements externes (accidents, incendie inondations) perturbant
remboursé à l’échéance, à la suite de la défaillance de l’emprunteur, qui peut être un
la réalisation des objectifs de l’établissement (création de valeur).
particulier ou une entreprise. L’appréciation de ce risque est la responsabilité
essentielle du banquier. - Le risque d’insolvabilité. A cette gamme de risques, on peut ajouter le risque
d’insolvabilité qui est propre à la banque et concerne la survie de l’entreprise
- Le risque d’illiquidité : dans son activité de base, qui est de collecter des dépôts
bancaire. Il est présenté ici en dernier car il est en général la conséquence de la
pour les utiliser sous forme de crédits (rôle de l’intermédiation financière), la banque
manifestation d’un ou plusieurs des risques précédents et que la banque n’a pu
se heurte à un double problème, les dépôts sont fondamentalement à court terme,
prévenir.
alors que les crédits sont à long terme. La banque peut se trouver confrontée à deux
situations délicates : ne pas pouvoir honorer ses engagements à court terme, avoir des
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$ $ $

La réglementation bancaire est composée de l’ensemble des normes régissant


le fonctionnement du marché des services financiers. Le concept de réglementation
prudentielle est plus étroit: il concerne la sécurité et la sante des entités opérant sur
les marches financiers.

Dans l’ensemble du tissu économique d’un pays, l’activité bancaire constitue


toujours un domaine particulièrement sensible. La matière première des banques –
l’argent- est une denrée vis-à-vis de laquelle les comportements sont volontiers
irrationnels, craintifs ou passionnés. Voilà qui justifie que cette activité soit
étroitement réglementée et surveillée par les autorités publiques. Ce qui explique
aussi que les mutations des institutions financières et leur adaptation soient souvent
difficiles.

La réglementation bancaire signée dans la ville de Bâle (suisse), et élaborée par le


Comité de Bâle, a pour mission :
• le renforcement de la sécurité et de la fiabilité du système financier ;
• l’établissement de standards minimaux en matière de contrôle prudentiel ;
• la diffusion et la promotion des meilleures pratiques bancaires et de
surveillance ;
• la promotion de la coopération internationale en matière de contrôle prudentiel.
Les principaux accords de cette commission ont débouché à la signature de :
- Bâle I est signé en 1988.
- Bâle II, qui renforce les premiers accords, est mis en place entre 2004 et
2008.
- Les accords de Bâle III sont déjà en gestation et prévus vers 2015.

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Section I : Objectifs de la réglementation prudentielle Ainsi donc, l’incapacité des épargnants à évaluer correctement la solvabilité

La réglementation bancaire met l’accent sur les problèmes de solvabilité des des banques et la qualité des produits et services offerts, de même que l’appréhension

banques et la sécurité des clients. Elle tente de réaliser un arbitrage entre les d’un risque systémique lié à un mouvement généralisé de retrait de dépôts justifient

indicateurs à promouvoir la qualité et la compétitivité des services bancaires, et à largement le recours à la réglementation prudentielle pour maintenir la stabilité des

éviter les incitations à la prise excessive des risques, tout en maintenant un degré marchés bancaires

suffisant de concurrence au sein du secteur. «L’industrie bancaire est l’un des


Section II : Les Accords de Bâle I (1988)
secteurs économiques les plus réglementés. La réglementation organise les
La réglementation prudentielle fondée sur les accords de Bâle I vise à éviter
conditions d’entrée dans la profession, la gamme d’activités autorisées, et définit
une concurrence désastreuse au sein du système bancaire et d'
atténuer en même
les ratios prudentiels de gestion.»1 Pour justifier l’existence de la réglementation
temps les risques nés de ces opérations.
bancaire, deux arguments sont généralement évoqués, à savoir la protection des
L'
engagement des autorités monétaires dans l’harmonisation internationale est
déposants et la stabilité du secteur bancaire.
fondé sur une double conviction. Une norme de solvabilité est nécessaire à la sécurité
• La protection des déposants : Cet argument est fondé sur l’imperfection de du système bancaire et l'
harmonisation constitue la meilleure voie d'
égalisation des
l’information dans le secteur bancaire, et sur la nécessité de protéger les usagers de conditions de concurrence. A cet effet, la sécurité du système bancaire passe par le
services bancaires. Les déposants peuvent difficilement évaluer la capacité d’une suivi de l'
activité, le respect des règles prudentielles qui plafonnent les risques
banque à faire face à ses obligations. Des sources supplémentaires d’imperfection de pouvant prendre les banques.
l’information découlent de la fraude, des propositions malhonnêtes, de la publicité Les mesures appliquées aux banques sont à peu près identiques dans tous les
mensongère ou encore des problèmes liés aux conflits d’intérêt entre les différents systèmes car un système bancaire crédible doit au moins impliquer l’existence de
départements d’une banque. quatre règles de base :
Ce problème de l’information imparfaite est de nature à générer au sein de
• La règle de capital minimum constitue une barrière à l’entrée afin d’éviter que
la profession, des dérives de type «délit d’initié». Dans ce cas, une réglementation
des banques n’aient aucun fond propre.
est nécessaire pour protéger les investisseurs et assurer une quantité minimale des
• Le ratio de solvabilité minimum précise le niveau minimum exigé de fonds et
services.
quasi-fonds propres qu’une banque doit détenir.
• La maîtrise du risque systémique La seconde raison justifiant la mise en place • Le ratio de liquidité oblige les banques à avoir un niveau de liquidité supérieur
d’une réglementation est la crainte d’un risque systémique causé par une perte de à un plancher donné afin de pouvoir faire face aux emplois liquides de court
confiance dans le secteur bancaire, avec pour conséquence des retraits précipités de terme (ruée aux guichets…).
dépôts. Les crédits accordés par les banques sont par définition illiquides, • La règle de division des risques implique que les banques ne doivent pas avoir
difficilement mobilisables et financés par des dépôts à court terme. De ce fait, les trop d’engagements sur les mêmes emprunteurs. Cette dernière n’est pas assez
banques sont vulnérables à une perte de confiance et à un retrait précipité de dépôts. respectée dans le monde.
1
- J. DERMINE : « Intermédiation financière», in Encyclopédie des marchés financiers, Economica 1997 P 696
• La classification des créances en souffrance
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2.1 Le capital minimum 2.3 Le coefficient de liquidité.


Une solide assise de fonds propres nourrit la confiance accordée à une banque Le coefficient de liquidité est défini comme le rapport minimum qui doit être respecté
et assure une protection contre d'
éventuelles pertes. C'
est pour cette raison que les quotidiennement par les banques entre certains éléments de leurs actifs disponibles et
autorités de contrôle ont obligé les établissements de crédit de justifier d'
un capital réalisables et leurs exigibilités à vue et à court terme.
minimum entièrement libéré, ou lorsqu'
il s'
agit d'
un établissement public, d'
une
Actif Disponible + Actif Réalisable
dotation minimum totalement versée. Coefficien t de Liquidité =
Exigibilit és à vue et à court terme

Le montant de capital minimum ou de la dotation minimum est fixé, pour L'


objectif de ce coefficient est de traduire la capacité de l'
établissement bancaire
chaque catégorie d'
établissements de crédit, par arrêté du Ministre des Finances, après de rembourser à tout moment à l'
aide de ses actifs liquides, ses engagements à court
avis conforme du comité des établissements de crédit. terme.

2.2 Le ratio Cooke : ratio de solvabilité minimum. 2.4 Le coefficient de division des risques
Définit les exigences en fonds propres relatives aux risques et dont le principe risques enourus
Coefficien t de divisions = < 7%
est que les banques doivent proportionner les risques auxquels ils s’exposent au fonds Propres Nets
des risques
montant des fonds propres qu’ils détiennent, pour faires face aux engagements à
l’égard des créanciers. Ce ratio imposa à chaque banque de détenir des capitaux C'
est le rapport maximum de 7% que les établissements bancaires sont tenus de
équivalant en principe à 8% des crédits distribués. Il est calculé en rapportant les respecter, en permanence, entre d'
une part le total des risques encourus sur un même
capitaux propres des établissements bancaires à un encours d’engagements calculé à bénéficiaire et d'
autre part leurs fonds propres nets.
partir de pondérations des risques en fonction de la catégorie à laquelle appartient
Notons que les risques encourus sont pris en considération avec des quotités
l’actif.
atténuées (20% ou 50%) ou pleines (100%) en fonction principalement de leur nature
Ratio Cooke = Fond propres > 8%
Risques pondérés* et des garanties dont ils sont assortis.

* Risques pondérés = (Risque de crédit + Risque de marché ) 2.5 Les règles de provisionnement des créances en souffrance.
Les créances en souffrance sont classées selon le degré de perte pouvant être
Ce ratio vise deux objectifs: enregistré sur les crédits bancaires ou l'
élévation anormale du risque s'
y rapportant.
- assurer la stabilité du système bancaire national ; Elles sont réparties en trois catégories différentes :
- assurer une meilleure protection des déposants. - Les créances pré-douteuses ;
Le ratio Cooke se base sur le principe de la couverture du bilan par les fonds - Les créances douteuses ;
propres, seuls garants de la solvabilité des banques et supportant l'
essentiel des - et les créances compromises.
risques.

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L'
instruction de Bank Al Maghrib prévoit le régime de couverture, par les volet « risques opérationnels » et « risques de marché » est sensiblement inférieur et
provisions, des créances en souffrance et des titres de placement et de participation et varie d’un établissement à l’autre.
emplois assimilés ayant subi des dépréciations.
3.1 Les limites du ratio de Cooke
Quant aux modalités relatives à leur constitution; les provisions sont constituées
après déduction des "agios réservés", lorsqu'
ils sont décomptés donc comptabilisés, Au fil des années, la méthode retenue a laissé apparaître certaines faiblesses

ainsi que des garanties prévues par l'


article 3 de cette même institution. liées à la définition des engagements de crédit. La principale variable prise en
compte est le montant du crédit distribué. La dimension essentielle de la qualité de
Section III : De Bâle I à Bâle II l'
emprunteur est négligée, et donc le risque de crédit qu'
il représente réellement.Par
Suite à l’évolution des techniques et des mutations des systèmes bancaires et en ailleurs l’ancien dispositif ne prenait pas en compte les risques opérationnels.
dépit des modifications qui lui ont été apportées, l’accord de Bâle I (1988) a fait
Depuis que l'
accord a été présenté en 1988 mis en œuvre globalement en 1992,
l’objet de plusieurs critiques. A l’usage, il s’est avéré très imparfait ; « le ratio Cooke
de nombreux doutes ont été émis par les utilisateurs, pour plusieurs raisons parmi
s’attira de nombreuses reproches tenant essentiellement à souligner que les
lesquelles :
pondérations imposées ne reflétaient pas la réalité des risques considérés ».
• Les pondérations de solvabilité ne tenant pas compte de la qualité réelle des
C’est pour cette raison que le comité de Bâle, sous la présidence de William J.
actifs du bilan ou des crédits ;
Mc Donough2, a adopté un nouveau dispositif, dit Bâle II, qui par sa sensibilité aux
• La prise en compte très limitée des sûretés et des garanties ;
risques et sa flexibilité, constitue le socle d’une nouvelle réglementation prudentielle,
• une différenciation trop lâche des risques, limitée à quatre catégories de
mieux adaptée à la diversité et à la complexité des activités bancaires.
risques; des mesures trop statiques qui ne sont pas directement reliées à la
La mise en place du ratio Bâle II fin 2006, remplaçant l’ancien ratio Bâle I
mesure d'
insolvabilité de la banque;
(rCooke), impose aux institutions financières de mobiliser une partie de leur fonds
• une absence de segmentation de risques de crédit selon le degré de séniorité et
propres en couvertures à leurs expositions aux risques de marché3, au risque de
le niveau de maturité;
crédit4 et –nouveauté du ratio Bâle II- aux risques opérationnels5.
• une absence de prise en compte de l'
effet positif lié à la diversification6;
La majorité des institutions bancaires concentre aujourd'
hui leurs efforts sur la
• Aucune prise en compte des nouvelles techniques de diminution des risques de
mise en place du volet risques de crédit « la couverture réglementaire des risques de
crédit (dérivés sur les risques de crédit, conventions de netting, titrisation7 de
crédits représentant 70% à 80% du total des fonds propres à mobiliser contre environ
crédits, conventions relatives à la sûreté…)
15% à 20% pour les risques opérationnels »; en revanche, le degré de maturité du
• Aucune prise en compte de la diversification du portefeuille ;

2
William J. McDonough a été le président du Comité de Bâle jusqu' en avril 2003.
3
Pertes résultant des fluctuations des prix des instruments financiers composant un portefeuille.
4
Le risque de crédit, ou de contrepartie, est le risque de perte sur une créance ou plus généralement celui d' un tiers qui
ne paie pas sa dette à temps. Il est naturellement fonction de trois paramètres: le montant de la créance, la probabilité de
défaut et la proportion de la créance qui sera recouvrée en cas de défaut. 6
5
Les risques opérationnels sont les risques de pertes qui proviennent des erreurs du personnel au sens large, des Arnaud DE SERVIGNY, « Le risque de crédit : nouveaux enjeux bancaires », DUNOD 2001.
7
systèmes ou processus, ou des évènements externes, tels que les risques de détérioration de l' outil industriel, les risques Une technique de transfert de risque par laquelle un établissement transfert des créances en titres négociables, et les
technologiques, les risques climatiques, les risques environnementaux... vend à des intermédiaires dans l’objectif d’améliorer sa liquidité.
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• Du point de vue des régulateurs, la prise en considération des risques bancaires est la définition des catégories de risques mais ce qu’il faut retenir, c’est que les
n’est pas assez globale, c.-à-d. que seuls les risques de crédit et de marché entrent valeurs planchers de 4 et 8% sont reconduites pour la construction du nouveau ratio.
en ligne de compte mais pas les risques opérationnels.
Ce nouveau dispositif, qui précise et étend Bâle I, s’articule autour de trois
Pour remédier à ces défauts, la réforme de Bâle II a été étendue à un champ piliers à savoir : une exigence minimale de fonds propres (pilier I), un processus de
plus large : elle vise non seulement à lier plus étroitement les normes de fonds surveillance prudentielle (pilier II) et la mise en place de la discipline de marché
propres au risque effectif mais aussi à renforcer le contrôle et à uniformiser (pilier III).
l'
information financière avec pour objectif de fond la garantie de la solidité du
Ratio McDonough = Fonds propres réglementaires
Risques pondérés* >
8%
système bancaire international.

3.2 La redéfinition du ratio Cooke * Risques pondérés = (Risque de crédit + Risque de marché + Risque opérationnel )
Le but est de mettre en place un nouveau ratio de solvabilité au plan mondial mieux
Section IV : Les innovations du ratio Bâle II (McDonough)
adapté à la réalité des risques aujourd’hui. La démarche s’appuie sur trois piliers :
Deux changements majeurs ont motivé ses innovations :
« piliers 1 » : Redéfinir le ratio de solvabilité.
• Elargissement de la gamme des risques pris en considération : Dans le ratio
« piliers 2 » : Améliorer la supervision bancaire. Cooke, on avait pris en compte seulement les risques de marché (de taux et de
change) et les risques de crédits. Dans le nouveau ratio, on va ajouter le risque
« piliers 3 » : Renforcer la discipline de marché, et améliorer la transparence de
opérationnel de la banque. Il s’agit par exemple des dysfonctionnements dans
l’information financière (point dont l’importance s’est accrue avec l’affaire
le système informationnel d’une banque ou encore des risques de contentieux
Enron).
et de poursuites judiciaires. Les fonds et quasi-fonds propres devront donc
Le nouveau ratio s’appelle le ratio McDonough (président de la FED de New désormais être assez nombreux pour compenser ces trois types de risque.
York et du comité de supervision de Bâle) et remplace le ratio Cooke tout en gardant • Adaptation des pondérations i : de nos jours, les i prennent quatre échelles de
les mêmes valeurs planchers de référence. Le ratio Cooke se définissait ainsi valeurs possibles.

Fonds Propres + Quasi − Fonds Propres 0 la banque n' a pas de charges en FP pour ce type d' emprunts
≥ 8%
somme desengagements pondérés par leurs risques i

Ratio Cooke = 20% la banque doit ajouter une dotation en FP ou QFP de 1.6 pour un crédit de 100
Fonds Propres i =
≥ 4%
somme desengagements pondérés par leurs risques i 50% la banque doit ajouter une dotation en FP ou QFP de 4 pour un crédit de 100

La deuxième équation cherche à éviter que les banques n’abusent du 100% la banque doit ajouter une dotation en FP ou QFP de 8 pour un crédit de 100
financement par les quasi-fonds propres. On va le voir après, l’un des gros problèmes

18 19
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4.1 les principes de base de l’Accord Bâle II


Ce sont les faiblesses du ratio Cooke qui sont à l’origine de la réforme du
comité de Bâle, ainsi on est passé :
• D’une logique forfaitaire à une mise en adéquation au plus juste des fonds
propres et du profil de risque réel de l’établissement ;
• D’une norme de gestion a posteriori à un véritable outil de pilotage de la banque
par la convergence du capital réglementaire et du capital économique ;
• D’une véritable unique à des méthodologies adaptées au contexte de
l’établissement (profil de risque et maturité des pratiques) dans une démarche
progressive ;
• D’un indicateur statique à un ensemble de pratiques rigoureuses de gestion des
risques garantes de la sécurité des déposants et gages transparence et
d’émulation
Par ailleurs, le champ d’application de la nouvelle réglementaire englobe
l’ensemble des sociétés de portefeuille contrôlant les groupes à dominance bancaire
4.2 Les évolutions Bâle I à Bâle II
ainsi que toutes les banques internationales, à tous les niveaux du groupe (ensemble
Avant de traiter les traits principaux de l’actuelle réglementation prudentielle,
des opérations bancaires, autres activités financières pertinentes, filiale d’assurances,
par rapport à Bâle I, les principales évolutions concernent :
investissements dans des sociétés commerciales au-delà de certains seuils)
• l’exigence en fonds propres qui est dorénavant déterminable selon trois
méthodes : une standard fondée sur des notations externes8 et deux fondées sur les
notations internes des contreparties réalisées par chaque établissement (IRB9
fondation et avancée) ;
• la prise en compte plus précise des risques « opérationnels ».
• le calcul du risque de crédit évolue par rapport au ratio de Cooke :
• une pondération plus fine des encours liée au rating de la contrepartie ;
• un traitement distinct du hors bilan ;
• une prise en compte plus sophistiquée des sûretés.

8
Ces notations sont fournies par les agences internationales de rating tel que, Fitch, Standard&Poor’s, Moody’s…
9
Internal Ratings Based ou notation interne.
20 21
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

• Le facteur dimensionnant le risque de crédit n’est plus le montant du crédit risque de ne pas pouvoir faire face à ses engagements en cas de défauts/crise. Qu’à
distribué (Bâle I), mais la qualité de l’emprunteur (Bâle II). cela ne tienne, le Comité de Bâle11 se charge de régler le problème.

Comparaison entre Bâle I et Bâle II : 4.1 Contexte du Bâle III


Ainsi, la crise financière qui a, depuis 2007, fortement impacté les marchés
Bâle I Bâle II
financiers et plus globalement l’économie mondiale, a permis de mettre en exergue la
- Focus sur un mécanisme de risque - 3 piliers au lieu d’un seul -mesure du
pour simplement améliorer la solidité risque, surveillance prudentielle et non-adéquation du cadre réglementaire Bâlois aux situations extrêmes.
du système discipline du marché ; Dans l'
hypothèse d'
un stress sur la dette souveraine de 566 milliards d'
euros sur
- Une solution applicable à toutes les - Plus grande flexibilité, menu d’approche la période 2010-2011, 91 banques européennes (représentant 65% du marché
approches –toutes les banques sont varié gestion sophistiquée des risques ; européen en termes de total d'
actifs) ont été auditées en coordination avec 20 autorités
traitées suivants les mêmes règles - Charges fondées sur une approche
de supervision nationales. Selon ce scénario négatif publié en juillet 2010, le ratio
- Charges fondées sur l’évaluation du standard, IRB de base ou IRB avancée ;
risque externe –approche standard - 8% des risques (crédit + marché + moyen Tier 1 de ces banques passerait de 10,3 en 2009 à 9,2 en 2011 et seules 7
- 8% des risques (crédit+marché) opérationnel) ; banques auraient un ratio inférieur à 6 %. Mais force est de rappeler que les banques
- Applicable aux banques. - Applicable aux banques et sociétés de qui ont fait faillite ou ont été nationalisées en 2008 et 2009 avaient des ratios Tier 1
holding –inclusion des sous-entités considérés comme "excellents" et de solvabilité. Il est maintenant devenu très

Section IV : Les modalités de la réforme bancaire : Bâle III important de suivre, en plus de ces ratios, l’effet de levier et surtout le volume des
options figurant dans le hors bilan hors bilan d'
une banque.
La faillite de Lehman Brothers avait fait l’effet d’une bombe sur la place
A ce jour, ce cadre est principalement défini par les seconds accords de Bâle,
financière. Faisant fi du célèbre adage « too big to fail »10, la chute de la plus
aussi appelés «réglementation Bâle II», ainsi que par leurs amendements CRD II &
prestigieuse des banques d’investissement internationales a permis de révéler au
III, actuellement en cours de mise en œuvre (Capital Requirements Directive).
grand jour l’état des bilans de ces établissements prêts à tout pour accroître leur
Sous l’impulsion du G20 de Pittsburgh, le comité de Bâle a décidé de procéder
rentabilité. Usant et abusant de techniques comptables, Lehman avait réussi à
à une réforme intégrale de ce cadre prudentiel afin de l’adapter à un environnement
dissimuler pendant plus d’un an un niveau d’endettement record. De manière
bancaire devenu incertain et volatile.
générale, la question soulevée était donc celle du rapport entre le niveau de capital
La première phase de cette refonte, menée à la mi-2009, a débouché sur la
des établissements bancaires (ou fonds propres) et les activités à risques (subprimes
publication d’un texte sur les risques de marché, et fût poursuivie en décembre 2009
par exemple).
par la diffusion de deux documents consultatifs reprenant des directives relatives aux
Concrètement, des actifs (plus ou moins risqués) financés par très peu (ou pas) exigences en capital ainsi qu’à la gestion du risque de liquidité.
de fonds propres, ce qu’on appelle « l’effet de levier » permettait alors d’obtenir une
rentabilité exorbitante, dépassant allégrement les 100% dans certains métiers. Au
11
10
- Le Comité de Bâle (Basel Committee) est un forum constitué de représentants de banques centrales et autorités
- L’expression « Too big to fail » ou « Trop grand pour échouer » signifiait qu’une entreprise (en particulier dans le prudentielles de différents pays (France, Allemagne, Etats-Unis, Japon, Pays-Bas, Chine, Russie, Argentine ou encore
milieu bancaire) était devenue trop importante pour que l’Etat n’intervienne pas en cas de difficultés importantes. Turquie) chargé de traité régulièrement les sujets relatifs à la supervision bancaire.
22 23
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

S’en suivront, en 2010, des études d’impact, un réajustement des mesures Compte tenu du rôle du système financier dans le financement de l’économie
précitées et potentiellement l’une ou l’autre mesure réglementaire additionnelle. réelle, du caractère international des institutions financières et du coût final supporté
par les Etats via notamment les plans de soutien public, une intervention coordonnée
4.2 Les Objectifs de Bâle III
des régulateurs internationaux est alors apparue légitime.
Les Accords de Bâle III fait partie des initiatives prises pour renforcer le
Aux termes de cette réforme, dite de "Bâle III", les banques devront porter le
système financier à la suite de la crise financière de 2007 (crise « des subprimes »),
ratio de leurs fonds propres de meilleure qualité, correspondant aux actions ordinaires
sous l'
impulsion du FSB (Financial stability booard) et du G20.
et aux bénéfices mis en réserve, encore appelé "ratio core tier 1", à 4,5% de leur total
Elle part du constat que la sévérité de la crise s'
explique en grande partie par
des actifs pondérés en fonction de leurs risques contre 2% actuellement.
la croissance excessive des bilans et hors bilan bancaires (via, par exemple, les
Elles devront constituer en sus un "matelas de précaution" sous forme d'
actions
produits dérivés), tandis que dans le même temps le niveau et la qualité des fonds
ordinaires et représentant 2,5% du total de bilan. Le montant minimal des fonds
propres destinés à couvrir les risques se dégradaient. En outre, de nombreuses
propres de meilleure qualité sera ainsi porté à 7% (contre 10% craints à un moment
institutions ne disposaient pas non plus de réserves suffisantes pour faire face à une
par les banquiers)
crise de liquidité. Dans ce contexte, le système bancaire s'
est révélé incapable
Parmi les évolutions à venir (1er janvier 2013), on peut citer les points suivants :
d'
absorber les pertes intervenues d'
abord sur les produits structurés de titrisation et
• mise en place d’un ratio de liquidité pour les banques internationales ;
d'
assumer ensuite la ré-intermédiation d'
une partie des expositions de hors-bilan. Au
• mise en place d’un ratio dit « d’effet de levier » ;
pire de la crise, les incertitudes pesant sur la qualité des bilans, la solvabilité des
• redéfinition des fonds propres (Tier 1 notamment) ;
banques et les risques liés à leur interdépendance (le défaut d'
une institution pouvant
• une révision de la couverture de certains risques ;
entraîner celui d'
une autre) ont provoqué une crise de défiance et de liquidité
• la mise en place de mesures contra-cycliques.
généralisée.
Soucieux d'
éviter le renouvellement d'
une crise financière internationale, les Les recommandations du comité de Bâle doivent être transmises en droit national

banquiers centraux et les régulateurs bancaires sont parvenus a un accord obligeant d'
ici le 1er janvier 2013 et les banques auront jusqu'
en 2019 pour les appliquer.

les banques à plus que tripler le montant de leurs fonds propres de meilleure qualité. 4.2.1 Adaptation des Liquidités
L'
idée du comité est relativement simple : pouvoir comparer la solidité des L'
un des pans les plus importants de la réforme Bâle III est l'
introduction de deux
banques les unes avec les autres et s'
assurer qu'
elles pourront absorber des montants ratios de liquidité : le "LCR" (Liquidity Coverage Ratio) et le "NSFR" (Net Stable
de pertes importants afin d'
éviter de nouvelles faillites. Pour ce faire, il compte Funding Ratio).
s’appuyer sur toute une série de mesures baptisées « Bâle III ». Faisant logiquement - le « liquidity coverage ratio », ratio court terme, qui exigerait des banques
suite à Bâle II, quatre mesures principales sont mises en avant. internationales de détenir un stock d'
actifs sans risque facilement négociables,
afin de résister pendant 30 jours à une crise,
- le « net stable funding ratio », ration long terme, qui lui vise le même objectif
mais sur un an.
24 25
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

En clair, les établissements de crédit ne pourraient investir dans des actifs à 4.2.2 Modification du ratio d’effet de levier
long terme (immobilier entre autres) qu’avec des ressources à long terme. Idem quant Le ratio d'
effet de levier qui permet d'
évaluer la taille des engagements des
aux actifs à court terme. banques par rapport à la taille de leur bilan existe déjà. En Europe, ce ratio n'
est qu'
un
indicateur secondaire qui n'
est pas véritablement déterminant. Néanmoins, sous la
A- Liquidity Coverage Ratio (Ratio de couverture de liquidité)
pression des Etats-Unis, le comité envisage d'
en faire une mesure intégrée
Le LCR est un ratio à un mois qui vise à permettre aux banques de résister à des
directement au pilier 1 de Bâle II, celui qui permet de calculer les exigences en fonds
crises de liquidité aiguës (à la fois systémique et spécifique à la banque) sur une
propres, alors qu’il fait partie aujourd’hui du pilier 2, simple indicateur des mesures
durée d'
un mois. Son principe est le suivant : les réserves de liquidité (cash, titres
de contrôle. Le tout afin d'
éviter un trop fort endettement des banques.
d'
Etat liquides sur le marché et éligibles au refinancement en Banque Centrale...)
doivent être supérieures aux fuites de liquidité générées par la perte des possibilités En ce qui concerne le ratio de levier, on devrait avoir la limitation :
de refinancement sur le marché, par la fuite des dépôts, et par une série d'
autres Fonds Propres de l' entreprise.(FP)
> 3%
facteurs qui peuvent advenir lors d'
une telle crise de liquidité (tirages de lignes hors- Dette de l' entreprise (DE)
bilan, fuite de liquidité liée aux collatéraux...). Selon le texte de Bâle du 16 décembre
4.2.3 Renforcement des fonds propres
2010, ses principaux paramètres sont les suivants :
Selon le Comité, il existe des fonds propres de meilleure qualité que d'
autres
• le cash et les titres d'
Etat sont pondérés à 100% ;
dans leur capacité d'
absorption des pertes. Il s’agit donc d’améliorer la qualité du
• un certain nombre d'
autres titres sont pondérés à 85% (15% de décote sur leur
«noyau dur» des capitaux des banques, le « Core tier 1 ». Les activités les plus
valeur de marché);
risquées verraient ainsi leurs fonds propres alloués sensiblement renforcés. La
• les prêts aux clients sont supposés renouvelés à 50%, les prêts interbancaires
solvabilité des banques serait ainsi accrue.
ne sont pas renouvelés ;
• les dépôts détail subissent des taux de fuite entre 5% et 10% selon la stabilité A- Améliorer la qualité des fonds propres
estimée du dépôt en question ; En tout premier lieu, Bâle III va considérablement améliorer la qualité des
• les dépôts des grandes entreprises subissent un taux de fuite entre 25% et 75% fonds propres des établissements bancaires. Les nouvelles exigences de fonds propres
selon la stabilité estimée du dépôt en question (critères assez restrictifs) ; mettent davantage l’accent sur les actions ordinaires, autrement dit la composante la
• le refinancement de marché est renouvelé à 0%. plus solide des fonds propres d’une banque. En vertu de Bâle II, les fonds propres
réglementaires doivent être constitués, pour moitié au moins, de fonds propres de
B- Net Stable Funding Ratio (Taux net de financement stable)
base (dits « de niveau 1 », ou T1 pour Tier 1) et, pour le reste, d’autres éléments de
Le NSFR est un ratio à un an qui vise à permettre aux banques de résister un an à
moindre capacité d’absorption des pertes. De plus, les fonds propres T1 doivent être,
une situation de crise spécifique à l'
établissement. Son principe est le suivant : le
pour moitié, des actions ordinaires et, pour le reste, des éléments certes de grande
montant des besoins en ressource stable ("required stable funding") doit être inférieur
qualité par comparaison avec d’autres composantes du capital, mais pas du niveau
au montant des ressources stables ("available stable funding").
des actions ordinaires ni des bénéfices non distribués. En donnant plus de poids à la
26 27
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

composante actions ordinaires, Bâle III vise à améliorer la qualité des fonds propres Enfin, à ces exigences fondées sur le risque viendra s’ajouter un ratio
qui constituent l’exigence minimale. indépendant du risque, qui contribuera à limiter le recours abusif à l’effet de levier au
sein du système et couvrira le risque de modélisation. Il a été convenu de tester un
En améliorant la qualité des fonds propres, le nouveau dispositif renforcera
ratio de levier minimal de 3 % pour T1 – soit le ratio des fonds propres de base,
considérablement la capacité des banques à absorber des pertes. Bâle II fixait les
calculé selon la nouvelle définition, plus stricte, de Bâle III, par rapport à la somme
exigences minimales à 2 % pour les actions ordinaires et à 4 % pour T1. Aux termes
des actifs totaux non pondérés d’une banque et de ses expositions de hors-bilan –
de la nouvelle définition des fonds propres, ces ratios équivalent aujourd’hui à
durant une période préliminaire qui débutera en janvier 2013. Ce test permettra au
environ 1 % et 2 %, respectivement, pour la banque moyenne opérant à l’échelle
Comité de Bâle de suivre l’évolution du ratio de levier tout au long du cycle
internationale. Les nouvelles règles font que, toutes choses étant égales par ailleurs,
économique et d’étudier ainsi son impact sur les modèles opérationnels des banques
les banques devront relever le niveau de leur composante actions ordinaires pour
et son interaction avec les exigences fondées sur le risque.
satisfaire aux exigences minimales.
En bref, le niveau de fonds propres exigé des banques à l’échelle mondiale va
B- Augmenter les fonds propres
considérablement augmenter dans les années à venir.
Améliorer la qualité des fonds propres ne suffit pas. Comme la crise financière
l’a douloureusement illustré, le secteur bancaire a besoin d’une quantité accrue de 4.2.4 Une dimension macro-prudentielle pour contrer les risques
fonds propres. C’est ce à quoi tente de répondre le relèvement des exigences systémiques
récemment convenu par l’organe de gouvernance du Comité de Bâle. Il s’agit de créer un « coussins contracycliques » constitués de résultats mis en
L’une des principales dispositions de Bâle III fera passer à 4,5 % les exigences réserve en haut de cycle, ils seraient utilisés en cas de crise et aussitôt reconstitués en
minimales de fonds propres, soit bien plus que le ratio minimal de 2 % prévu par Bâle cas de période faste.
II, lequel, comme je viens de l’expliquer, équivaut davantage, pour la banque Le troisième élément essentiel du nouveau cadre de réglementation des fonds
moyenne, à 1 % dès lors qu’on applique la nouvelle définition, plus restrictive. propres est une «dimension macroprudentielle » qui vise à contrer le risque
De même, le ratio minimal de fonds propres T1 sera porté à 6 %, alors qu’il s’étendant à l’ensemble du système, c’est-à-dire le risque que des perturbations au
n’est que de 4 % en application de Bâle II. De plus, pour faire face à de futures sein du système financier puissent déstabiliser la macroéconomie.
périodes de tensions, les banques seront tenues de disposer d’un volant dit « de
Il est vrai que si chaque banque est mieux capitalisée, c’est 4/8 le système tout
conservation », représentant 2,5 % des actions ordinaires.
entier qui se trouve renforcé, mais l’approche microprudentielle risque de ne pas être
Il importe cependant de ne pas perdre de vue les actifs en regard desquels les suffisante. Notamment parce que le risque auquel le système est exposé est plus
fonds propres sont mesurés. Des progrès significatifs ont été réalisés sur ce plan. En grand que la somme des risques auxquels font face les différents établissements,
2009, le Comité de Bâle a relevé les exigences pour le portefeuille de négociation et comme on a pu le constater durant la crise financière amorcée en 2007. À la BRI,
les produits structurés complexes, lesquelles entreront en vigueur au plus tard fin nous pensons qu’il faut accomplir deux tâches pour limiter effectivement le risque
2011. systémique : la première consiste à réduire la procyclicité, c’est-à-dire la tendance du
28 29
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

système à amplifier les périodes d’expansion et de repli de l’économie réelle. La mises en place de façon à ne pas entraver la reprise économique. De plus, il faudra du
seconde consiste à prendre en considération les interconnexions et les expositions temps pour transposer dans les différentes législations nationales ces nouvelles
communes des établissements financiers, particulièrement ceux qui ont une normes internationales. C’est dans cet esprit que les gouverneurs de banque centrale
importance systémique. et responsables du contrôle bancaire ont annoncé, le 12 septembre, un train de
À cet égard, Bâle III marque un tournant fondamental : il répond, pour la mesures transitoires pour la mise en application desdites normes.
première fois, à la nécessité d’ajouter à la dimension microprudentielle de la
4.4 Planning des Reformes
supervision financière une dimension macroprudentielle.
Si l’on compare l’ancien et le nouveau planning de la réforme Bâle II, on
S’agissant de l’aspect procyclique, Bâle III encouragera la constitution, durant
constate que le calendrier des révisions II, III & IV du CRD se veut plus ambitieux
les périodes fastes, de volants de sécurité qui pourront être utilisés pendant des
qu’initialement.
épisodes de tensions.
Premièrement, la nouvelle exigence de fonds propres se situera à 7 %. Ce
nouveau ratio, qui inclut le volant de conservation (de 2,5 %), fera que les banques
conserveront un volant de fonds propres qu’elles pourront mobiliser pour absorber les
pertes en période de crise sans descendre en deçà des exigences minimales. Mieux
que les précédents dispositifs, il permettra de réduire l’éventualité que s’enclenche un
cycle dangereux de pertes et de contraction du crédit.

Deuxièmement, un élément essentiel de Bâle III pour limiter la procyclicité


sera le volant contracyclique, qui se situera entre 0 et 2,5 %.
Outre cet aspect, Bâle III permettra de mieux appréhender le risque systémique
découlant des interrelations et des expositions communes des divers établissements.
Le principe fondamental, à cet égard, vise à s’assurer que les normes sont calibrées
aussi en fonction de la place qu’occupe chaque établissement au sein du système tout
entier, et pas seulement en fonction du risque qu’il représente à titre individuel.

4.3 Dispositions Transitoires


Le renforcement de la définition des fonds propres, le relèvement significatif des
ratios minimaux ainsi que l’adjonction d’une dimension macroprudentielle ont été
qualifiés par certains de refonte historique de la réglementation bancaire. Dans le
même temps, le Comité de Bâle, son organe de gouvernance, ainsi que les chefs
d’État et de gouvernement du G 20 5/8 ont toujours souligné que les réformes seront
30 31
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

• La première révision de la réglementation Bâle II (CRD II) a eu lieu courant


2009 pour une application prévue au 31 décembre 2010.

• Les directives couvrent les évolutions suivantes:

Obligation pour les banques de conserver à leur bilan 5% des parts de titrisations
émises afin de garantir la qualité des produits titrisés.

Amélioration de la coopération des superviseurs nationaux (création de collèges)


afin de garantir un meilleur contrôle des groupes bancaires transfrontaliers.

Harmonisation de la définition des fonds propres au niveau européen en révisant


les critères d’éligibilité des capitaux hybrides dans les capitaux propres des banques.

Renforcement du contrôle des grands risques (exposition sur une unique


contrepartie) à travers la révision des notifications et la redéfinition des limites.
32
Présentation la réforme Les amendements CRD III et IV qui composent la réforme
dite «Bâle III» portent sur les évolutions suivantes:

33
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

Ces mesures seront appliquées progressivement à partir du 1er janvier


2013 et mises en place définitivement en 2019. Les périodes de transition
permettront aux banques de satisfaire aux nouvelles règles tout en soutenant la
reprise économique». En effet, la phase de transition graduelle va permettre
aux banques de remplir les exigences de niveau minimum requis en terme de
capital et de liquidités».

2ème Agenda
Date Réalisé/Planifié Étapes

26-27 juin 2010 Réalisé Sommet du G20 à Toronto

11-12 novembre 2010 Réalisé Sommet du G20 à Séoul

31 décembre 2010 Réalisé Calibrage des standards développés


34

Réalisé Tous les centres financiers du G-20 s'


engagent à
31 décembre 2011
adopter Bâle III en 2011

1er janvier 2012 Réalisé Début de la période d'


observation

31 décembre 2012 Tentative Objectif d'


implémentation de Bâle III

1er janvier 2015 Planifié Mise en œuvre réglementaire du LCR

1er janvier 2018 Planifié Mise en œuvre réglementaire du NSFR

Les recommandations du comité de Bâle doivent être transposées en droit


national d'
ici le 1er janvier 2013 et les banques auront jusqu'
en 2019 pour les
appliquer.

4.5 Les contraintes de Bâle III


Les nouvelles normes bancaires font l'
objet d'
un débat qui se prolongera
jusqu’au 1 décembre 2012 (date prévu d'
implémentation de Bâle III). Notons
que les directives de Bâle 3, voulues plus strictes en termes d'
exigences en fonds

35
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

propres, avaient été demandées par les Etats du G20 en vue d'
éviter à l'
avenir la Bâle III s’attache donc à encadrer les activités de marché, réputées pour
débâcle financière de 2008. Les Etats membres devraient normalement valider être sous-pondérés en fonds propres. Le capital devrait nécessairement doubler,
l'
accord du comité de Bâle en Corée du Sud. voire tripler mais on part de si bas que les banques osent à peine en parler. Du
coup, elles concentrent l'
essentiel de leurs critiques sur l'
autre volet des normes,
Les principaux points mis en cause concernent le resserrement des
qui vise, lui, à sécuriser le refinancement. Elles osent ainsi affirmer que si on
contraintes de solvabilité et de liquidité. Il s’agit notamment des exigences d’un
restreint leur capacité à financer le crédit par des ressources empruntées, le
ratio de liquidité à un an. Une règle qui, si elle est appliquée, serait une entrave
financement de l'
économie en fera les frais.
pour les banques dans la transformation des ressources courtes en prêts longs,
relèvent les professionnels. En effet, celle-ci limiterait fortement le calcul des L'
enjeu réel est bel et bien celui de la rentabilité et non celui du
ressources, tout en augmentant les engagements des établissements. Jusque-là, financement de l'
économie. Le premier effet des nouvelles normes, c'
est de
les établissements marocains sont soumis au respect d’un ratio de liquidité à un réduire mécaniquement le rendement des fonds propres des banques, le fameux
mois. « RoE » (5). Mais là encore, c'
est une des leçons de la crise : on ne peut pas

Toujours est-il que la mise en application du nouveau cadre règlementaire durablement afficher une rentabilité de 15 % quand la croissance mondiale est

devrait engendrer d’importants besoins en capitaux propres. Des besoins qui de 3 %. La rentabilité des banques doit baisser… et leur avidité aussi.

devraient être ressentis de façon moins ardue par les banques marocaines,
Plus grave, il faudrait être certain que ces normes vont imposer la même rigueur
estime-t-on auprès de l’autorité de régulation nationale.
à tous dans tous les pays et éviter que, par le jeu, de ce que l’on appelle
Les nouvelles règles prudentielles vont dans le sens d’un apurement des pudiquement « une distorsion de concurrence », certains pays moins scrupuleux
bilans des banques, en dépouillant les fonds propres de base Tier 1 des n’en viennent à rafler toutes les parts de marché.
innovations en capital hybride entrant dans son calcul. En clair, les régulateurs
prônent un retour au capital composé d’actions ordinaires. Sur ce registre, les
institutions bancaires marocaines n’ont pas d’ajustements à effectuer puisque
par définition, au Maroc, les fonds propres incluent uniquement les actions
ordinaires, les réserves et le report à nouveau.

Mais bien entendu, toutes ces contraintes ont du mal à être accepté par les
banques. Fondamentalement, limiter la prise de risque c’est aussi limiter la
capacité de financement donc les crédits, donc la croissance.

36 37
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

Section I : Les exigences minimales en fonds propres :


L’ancien ratio de Cooke ne couvrait que deux types de risques dans la
$ définition des actifs pondérés, le risque de crédit et le risque de marché.
Le nouveau dispositif des fonds propres ou Bâle II repose sur trois piliers :
L’accord Bâle II comporte de profonds changement au niveau de la base de
- Pilier 1 : les établissements de crédit sont tenus de respecter un niveau calcul du risque de crédit, le maintien quasi inchangé des règles de
minimum de fonds propres pour couvrir leurs risques de crédit, opérationnels et l’appréciation du risque de marché et l’introduction explicite du risque
de marché. opérationnel qui conduit à inclure une mesure de ce risque au dénominateur du
ratio de fonds propres d’une banque.
- Pilier 2 : la Banque centrale doit s’assurer que les établissements de crédit
disposent d’instruments leur permettant de maîtriser les risques et de respecter Désormais, et selon le nouvel accord da Bâle, la dotation en fonds propres
en permanence un niveau adéquat de fonds propres. de chaque établissement bancaire dépond de la sensibilité au risque de crédit, et
tient aussi compte de la solvabilité de l’emprunteur et de la qualité des garanties
- Pilier 3 : les établissements de crédit sont tenus de publier des informations
qu’il apporte.
fiables et régulières sur les risques encourus, ainsi que sur les dispositifs mis en
place pour leur maîtrise et l’adéquation de leurs fonds propres. Ainsi les établissements bancaires ont le choix entre trois options pour
déterminer le niveau de fonds propres requis ; elles peuvent utiliser d’une part :

• les évaluations externes d’agences de notation reconnues12 (approche


standardisée) et d’autre part,
• leurs modèles de notation interne (approche NI) en adoptant une approche
Pilier 1 : Pilier 2 : Pilier 3 : simple ou complexe. De même les exigences minimales de fonds propres

Renouvellement des Renforcement de la Transparence et discipline dépendent de la catégorie de contrepartie correspondante et de ses risques
exigences minimales en surveillance prudentielle de marché : spécifiques : grandes entreprises, Etats et administrations publiques,
fonds propres : par les superviseurs
• Obligation de la banques, particuliers et petites entreprises…
nationaux :
• Risque de crédit publication de la
Le Comité propose de donner aux banques le choix entre deux grandes
(nouvelle approche de • Evaluation des risques et dotation en fonds
calcul) dotation en capital propres. méthodes de calcul des exigences de fonds propres relatives à leur risque de
• Risque de marché spécifique à chaque • Obligation de crédit. La première consiste à évaluer ce risque selon une approche standard,
(inchangé). banque. publication des s’appuyant sur des évaluations externes du crédit. Pour la détermination des
• Risque opérationnel • Communication plus méthodes d’évaluation
rigoureuse et soutenue pondérations en approche standard, les banques peuvent utiliser les évaluations
(nouveau). des risques.
avec les banques.
Fonds propres / 12
- Fitch Ratings, Moody’s Investors Service et Standard & Poor’s Rating Services.
risques pondérés >8
38 39
Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

effectuées par des organismes externes d’évaluation du crédit (OEEC) reconnus 1.1 Exigences minimales de fonds propres pour la couverture su
par les autorités de contrôle nationales pour le calcul des fonds propres. risque de crédit.
Le risque de crédits ou de contrepartie peut se définir comme étant le
La seconde méthode de calcul, utilisé dans la quasi-totalité des pays risque de perte sur une créance ou plus généralement celui d'
un tiers qui ne paie
occidentaux permettrait aux banques d’utiliser leur système de notation interne, pas sa dette à temps. Il est naturellement fonction de trois paramètres: le montant
sous réserve de l’approbation explicite de leur autorité de contrôle. On distingue de la créance, la probabilité de défaut et la proportion de la créance qui sera
entre deux approches : recouvrée en cas de défaut.

• IRBF (Internal Ratings Based Foundation). Les accords Bâle II proposent différentes approches pour traiter
• IRBA (Internal Ratings Based Advanced). l’exposition des banque au risque de crédit, chacune selon le degré de maturité

La différence entre les deux méthodes réside dans l’estimation de ces des pratiques prudentielles et de gestion de risque déjà mises en place mais aussi

différents paramètres ainsi que dans le calcul de l’EAD et la valorisation des en fonction de la législation en vigueur dans chaque pays. Le schéma suivant

garanties éligibles pour chacune. traite les différentes approches proposées par le comité de Bâle aux banques
pour maitriser leur risque de contrepartie.
Pour la méthode IRBF seules les PD sont estimées, les autres paramètres
sont fournis par le régulateur, contrairement à la méthode IRBA où tout est à Pour chaque portefeuille, les banques doivent choisir une approche parmi

estimer. les trois suivantes :

PD = probabilité de défaut (probability of default)

LGD = perte en cas de défaut (Loss Given by default)

EAD = exposition au moment du défaut (Exposure At default)

Méthode PD LGD EAD

IRB_F Estimé par la banque Fixer par la réglementation

IRB_A Estimés par la Banque

40 41
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Les principes généraux de la méthode standard peuvent se résumer :


• Elle prévoit l’application de pondérations forfaitaires exprimées en
pourcentage sur les montants d’expositions en risque nets de provisions
spécifiques.
• Les expositions en risque sont les éléments de bilan et hors bilan.
• Les pondérations dépendent de la nature de la contrepartie, de son niveau
de risque, et du type de l’exposition (crédit hypothécaire, engagement par
signature, etc.) ;
• Une pondération simple est appliquée aux expositions de bilan et une
pondération composée s’applique à certaines expositions hors bilan. Cette
dernière est obtenue en multipliant le facteur de conversion en équivalent risque
de crédit (FCEC) spécifique à l’exposition hors bilan par la pondération de la
contrepartie ;
• Les techniques de réduction de risque de crédit continuent d’être prises en
compte sous certaines conditions.
• Les exigences en fonds propres résultent de l’application d’un facteur de 8%
aux montants pondérés ainsi obtenus.
• Des divergences existent avec le dispositif Bâle I. Les principales sont :
- La segmentation des expositions en risques dans des classes d’exposition.
Les approches du risque de crédit
- L’utilisation de nouveaux critères dans la détermination des taux de
pondération applicables certaines expositions en risques : par exemple
prise en compte du niveau des provisions des créances impayées.
1.1.1 L’approche standardisée Le recours au pays d’établissement (la pondération dépend de la note
En matière de risque de crédit, la méthode Standard est la plus simple des pays) en particulier quand la créance est libellée en devise.
trois méthodes prudentielles. Elle est très proche dans ses principes de la
précédente méthode prudentielle (Ratio Cooke). L’exigence en capitaux propres
(K) est calculée comme suit : K = [somme (pondération × exposition)] × 8%

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Schéma synoptique résumant la méthode standard Les frontières délimitant entre ces catégories d’actifs sont : le CA de
Actifs Classificatio 3.000.000 DH ou le dépassement du montant global des engagements à
de la n en types Règles de 1.000.000 DH. Un niveau de concentration des risques de 2% sur une même
banque d’exposition pondération Calcul des Calcul
s pondérations des actifs contrepartie devra être respecté.
pondérés
Ratio

B. Le traitement des expositions:


Garanties Atténuation
Sûretés risque crédit
Les coefficients de pondération utilisés pour le calcul des exigences en
fond propres réglementaires varie selon la qualité de l’emprunteur (souverains13,
A. Segmentation des expositions
banque, entreprise, détail…), et selon sa notation externe. Pour les contreparties
La segmentation des expositions du portefeuille bancaire et de certaines
n’ayant pas une notation, elles se voient affecter une pondération forfaitaire.
expositions du portefeuille de négociation dans les classes d’exposition
constituent une nouveauté. A chaque classe d’exposition est associé un Par rapport à Bâle I, on constate des évolutions profondes au niveau des

traitement prudentiel spécifique. Les classes d’exposition identifiées dans le méthodes d’appréciation du risque de crédit ; ainsi cette appréciation repose

guide méthodologique de la méthode standard sont les suivantes : plutôt sur une pondération plus fine des encours liée au rating de la contrepartie,
un traitement distinct du hors bilan14 et une prise en compte plus sophistiquée
• Expositions sur les emprunteurs souverains.
des suretés. Le facteur dimensionnant du risque n’est plus le montant des crédits
• Expositions sur les organismes publics hors administration centrale.
distribués (Bâle I), mais plutôt la qualité de l’emprunteur (Bâle II).
• Expositions sur les banques multilatérales de développement.
• Expositions sur les établissements de crédit marocains et organismes i. Les créances sur les emprunteurs souverains
assimilés, sociétés de capital risque et établissements de crédit étrangers. Les créances sur les États et leurs banques centrales sont pondérées selon
• Expositions sur les entités exerçant des opérations connexes à l’activité le tableau ci-après.
bancaire.
Notation AAA à A+ à BBB+ BB+ à B+ à Inférieure Pas de
• Expositions sur les entreprises. 15
externe de crédit AA- A- à BBB- BB- B- à B- notation
• Expositions sur la clientèle de détail.
• Expositions garanties par immobilier résidentiel. Pondération 0% 20 % 50 % 100 % 100% 150 % 100 %

• Expositions garanties par Commercial. Source : comité de Bâle, convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres

• Impayés.
• Créances à risque élevé. 13
Etats, et banques centrales.
14
Les principaux engagements hors bilan peuvent concerner les opérations de crédit-bail, les instruments de
• Autres expositions. gestion des risques du taux d’intérêt et de change et les garanties d' actif et de passif lors d'
une cession
d'entreprise.
15
Le système de notation retenu, à titre d’exemple uniquement, est celui de Standard & Poor’s ; celles d’autres
organismes externes d’évaluation du crédit pourraient être également utilisées.

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Les établissements bancaires peuvent aussi utiliser les notations externes Créances sur les banques multilatérales de développement19 (BMD)
de crédit attribuées par les organismes de crédit à l’exportation16 (OCE) dont la Les créances sur les BMD sont généralement pondérées en fonction des
liste est établie par Bank Al-Maghrib, à condition qu’ils respectent la évaluations de crédit externes prévues par l’option 2 relative aux créances sur les
17
méthodologie de l’OCDE. banques. Toutefois, ces créances ne bénéficient pas du traitement préférentiel
accordé aux créances à court terme. Une pondération de 0 % est appliquée aux
Note OCE 0-1 2 3 4à6 7
créances sur les BMD les mieux notées, mais elle peut atteindre 150% pour les
Pondération 0% 20% 50 % 100 % 150 % BMD mauvaisement notées.
Source : comité de Bâle, convergence internationale de la mesure et des normes de fonds propres
Notation externe AAA à A+ à BBB+ à BB+ à B+à B- Inférieur Pas de
Créances sur les organismes publics hors administration centrale (OP). des BMD AA- A- BBB- BB- e à B- notation
Pour pondérer les créances entrant dans cette catégorie, les autorités de
Pondération 20 % 50 % 50 % 100 % 100% 150 % 50 %
contrôle nationales ont la faculté de choisir l’option 1 ou 2 concernant les
créances sur les banques18. Le choix de l’option 2 implique l’interdiction de Source : Bank Al-Maghrib

l’utilisation du traitement préférentiel applicable aux créances à court terme.


Au Maroc, une liste est dressée par la banque centrale dont laquelle figure
Notation externe AAA à A+ à BBB+ BB+ à B+ à B- Inférieure Pas de les BMD auxquelles s’applique la pondération de 0%.
des organismes AA- A- à BBB- BB- à B- notation
publics ii. Créances sur les banques
Deux options sont offertes aux autorités de contrôle nationales, qui ne
Pondération 20 % 50 % 50% 100 % 100 % 150 % 50 %
pourront néanmoins en appliquer qu’une seule à l’ensemble des banques de leur
Au Maroc, et selon la Note n° B26/DSB/2006 fixant les modalités juridiction.
d’application de la circulaire 26/G/2006 « une pondération de 20 % est
La première option consiste à accorder à toutes les contreparties bancaires
appliquée aux créances libellées et financées en DH sur les collectivités locales
établies dans un pays donné une pondération supérieure d’un cran à celle des
marocaines quand leur remboursement est prévu d’office dans le budget de ces
créances sur l’État de ce pays.
entités et qu’elles ne revêtent pas le caractère de créances en souffrance. ».

16
Les Etats consentent des crédits à l'exportation bénéficiant d' un soutien public par l'
intermédiaire d'
organismes
de crédit à l'exportation en vue d' aider les exportateurs nationaux à soutenir la concurrence des autres pays sur
les marchés étrangers. Les organismes de crédit à l' exportation accordent des crédits à des acheteurs étrangers 19
Les Banques multilatérales de développement - BMD - sont des institutions supranationales créées par des
soit directement, soit par l' intermédiaire d' institutions financières privées dont ils assurent ou garantissent les
opérations. Ces organismes peuvent être des institutions publiques ou des sociétés privées agissant pour le Etats souverains qui en sont les actionnaires. Leurs missions s' inscrivent dans le cadre des politiques de
compte de l' Etat. coopération et d'aide au développement définies par ces Etats. Elles ont en commun de favoriser le progrès
17
Cette classification peut être consultée sur le site de l’OCDE (http://www.oecd.org), page « Arrangement sur économique et social des pays émergeants par leurs activités de financement de projets, de soutien aux
les crédits à l’exportation » de la Direction Échanges. investissements et à la création de capital.
18
Voir plus loin.

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Notation externe des AAA A+ à BBB+ BB+ à Inférieure Pas de Notation externe des
établissements de AAA à A+ à BBB+ à BB+ à B+ à Inférieure Pas de
établissements de crédit à AA- A- à BBB- B- à B- notation
crédit et assimilés au AA- A- BBB- BB- B- à B- notation
Pondération 20 % 50 % 100 % 100 % 150 0% Maroc et à l’étranger

Source : comité de Bâle


Pondération 20 % 50 % 50 % 100 % 100% 150 % 50 %

Dans la seconde option, la pondération est fonction de l’évaluation de Source : Bank Al-Maghrib
crédit externe de la banque elle-même, avec une pondération de 50 % si elle Les pondérations appliquées aux créances notées détenues sur les
n’est pas évaluée. Au titre de cette option, une pondération plus favorable d’un établissements de crédit et assimilés au Maroc et à l’étranger, dont l’échéance
cran peut être attribuée aux créances ayant une échéance initiale égale ou initiale est inférieure à un an, sont les suivantes :
inférieure à trois mois, mais qui ne peut être inférieure à 20 %. Ce traitement est Notation externe de la créance A-1 A-2 A-3 Inférieure à A-3
applicable aux banques notées ou non, mais pas à celles qui sont affectées d’un
Pondération 20 % 50 % 100 % 150 %
coefficient de 150 %.
Source : Bank Al-Maghrib
Notation externe des AAA A+ à BBB+ à BB+ à Inférieure Pas de
établissements de crédit à AA- A- BBB- B- à B- notation Les créances non renouvelables, dont l’échéance initiale est égale ou
Pondération 20 % 50 % 50 % 100 % 150 % 50 % inférieure à trois mois, détenues sur les établissements de crédit et assimilés

pondération des créances 20% 20% 20% 50 150 20% sont pondérées :
à court terme20 - à hauteur de 20 % lorsqu’elles sont libellées et financées en monnaie

Source : comité de Bâle locale ;

En ce qui concerne le traitement des créances vis-à-vis des établissements - selon le traitement préférentiel général présenté au tableau ci-dessous,

de crédits, le législateur marocain à distingué entre plusieurs cas de figure : lorsqu’elles sont libellées et financées en devises et sous réserve qu’il
n’existe pas de notation externe spécifique affectée à une créance à
Les pondérations appliquées aux créances sur les établissements de crédit
court terme sur ces entités.
sont déterminées selon la notation externe de ces derniers conformément au
Notation externe des AAA à A+ à BBB+ à BB+ à B+ à Inférieure Pas de
tableau suivant : EDC et assimilés au AA- A- BBB- BB- B- à B- notation
Maroc et à l’étranger.

Pondération 20 % 20 % 20 % 50 % 50 % 150 % 20 %

Source : Bank Al-Maghrib

20
Ces créances sont inferieur à trois mois.

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Les créances à court terme non notées, libellées et financées en devises, iv. Créances sur les très petites entreprises (TPE) et les particuliers :
détenues sur les établissements de crédit sont pondérées : Les créances sur les très petites entreprises (TPE) et les particuliers sont
- selon le traitement préférentiel général, s’il existe une autre créance sur pondérées à 75 %. Au Maroc, les créances détenues sur les particuliers, hors prêt
ces mêmes entités affectée d’une notation externe spécifique qui correspond à immobilier à usage résidentiel garanti par une hypothèque, dont le montant est
une pondération plus favorable ou identique à celle prévue par le traitement supérieur à 1 million de dirhams, sont pondérées à 100 %.
préférentiel général ;
Le traitement des prêts immobiliers :
- selon la notation externe spécifique affectée à une autre créance sur ces
Dans cette catégorie d’engagement, les établissements bancaires doivent
mêmes entités si cette notation correspond à une pondération moins favorable
distingués entre plusieurs situations :
que celle prévue par le traitement préférentiel général.
Prêts immobilier à usage résidentiel : Les prêts totalement garantis par des
iii. Les créances sur les entreprises
hypothèques sur des logements qui sont ou seront occupés par l’emprunteur ou
Le tableau ci-dessous présente les pondérations des créances sur les
donnés en location sont pondérés à 35 %.
entreprises notées, y compris celles sur les compagnies d’assurances et les PME.
Prêts immobilier à usage commercial ou professionnel : Une pondération de
Sauf indication contraire, la pondération appliquée aux créances non notées est
100 % est appliquée aux prêts garantis par des hypothèques sur des biens
de 100 %. Aucune créance sur une entreprise non notée ne peut recevoir une
immobiliers à usage professionnel ou commercial. Pour le crédit bail et les
pondération plus favorable que celle attribuée à une créance sur l’État où elle est
locations avec option d’achat portant sur des biens immobiliers à usage
établie.
commercial, Bank Al-Maghrib a fixé un coefficient de pondération de 100%.
Notation externe de AAA à A+ à BBB+ à Inférieure à Pas de Les créances en souffrance :
l’entreprise AA- A- BB- BB- notation Les pondérations appliquées à la partie de l’encours des créances en
souffrance nettes des provisions spécifiques sont les suivantes :
Pondération 20 % 50 % 100 % 150 % 100 %
Pour les prêts immobiliers à usage résidentiel :
Source : La banque des règlements internationaux
100 %, lorsque les provisions constituées sont inférieures à 20 % de l’encours de
À la discrétion des autorités nationales, les banques peuvent appliquer une
la créance ;
pondération de 100% à toutes leurs créances sur les entreprises,
50 %, lorsque les provisions constituées sont supérieures ou égales à 20 % de
indépendamment de leur notation externe.
l’encours de la créance ;
Au Maroc, peu de notations externes sont disponibles sur les entreprises, Pour les autres créances :
aussi l’accord de BAM est à solliciter pour l’utilisation de la pondération de 150 %, lorsque les provisions constituées sont inférieures ou égales à 20 % de
100% pour toutes les créances sur les entreprises. l’encours de la créance ;

50 51
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100 %, lorsque les provisions constituées sont supérieures à 20 % de l’encours forme de garanties ou de dérivés de crédit ou encore accords de compensation
de la créance et inférieures ou égales à 50% de l’encours de la créance ; des prêts et des dépôts sur une même contrepartie. Cette approche permet de
50 %, lorsque les provisions constituées sont supérieures à 50 % de l’encours de faire appel, pour le calcul des fonds propres réglementaires, à davantage
la créance. d’éléments modérateurs du risque qu’avec l’accord de 1988.
La prise en considération du hors-bilan : L’utilisation des techniques ARC peut conduire à réduire ou à transférer le
Les engagements hors bilan représentent un risque de crédit à calculer, ces risque de crédit mais également à accroître d’autres risques dits résiduels,
éléments sont convertis en « équivalent risque crédit », au moyen de facteurs de comme les risques juridiques, opérationnels, de liquidité ou encore de marché. Il
conversion en équivalent crédit (FCEC), l’équivalent risque crédit et ensuite est donc impératif pour les banques d’employer des méthodes et processus de
pondéré en faction du type de la contrepartie et de sa notation externe, comme contrôle rigoureux pour maîtriser ces risques. Si ces risques ne sont pas bien
pour les encours du bilan. gérés, l’autorité de contrôle peut imposer des exigences de fonds propres
21
Les FCEC applicables aux engagements de hors-bilan sont les suivants : supplémentaires.
0% pour les engagements révocables à risque faible. Les banques peuvent opter soit pour l’approche simple, qui consiste à
20% pour les engagements à risque modéré ; ne dépassant pas une année. substituer à la pondération de la contrepartie celle applicable à l’élément
50% pour les engagements à risque moyen ; supérieur à un an. couvert, soit pour l’approche globale qui autorise une compensation plus
100% pour les engagements à risque élevé (pension sur banques). importante entre le montant de la sûreté et celui de l’exposition.

1.1.2 Les techniques d’atténuations du risque de crédit : « ARC » Exemple : Données de départ
La nouvelle réglementation permet la prise en compte des techniques En K DH Filiale A Filiale B

d'
atténuation du risque de crédit. Depuis l'
accord de 1988, la sophistication de Résultat Net (RN) 8,4 10,8

ces techniques s'


est accrue et les marchés de transfert du risque de crédit se sont Fonds propres 70 90
développés. Pour inciter les banques à une gestion plus prudente et plus efficace Risques pondérés 1.000 1.000
de leur portefeuille de crédit, la nouvelle réglementation autorise la prise en ROE 12% 12%
compte de multiples instruments pour le rehaussement de crédit: les sûretés Ratio Mc Donough 7% 9%
financières ou physiques, les compensations, les garanties, les dérivés de crédit Marge des fonds propres (1) 2,45 3,15
ou la titrisation. Marge commerciale (2) 8,4 – 2,45 = 5,95 10,8- 3,15 = 7,65
Marge comm/Risques pondérés 59,5 points de base 76,5 points de base
Les banques recourent à plusieurs techniques pour atténuer les risques de
(1) Pour un placement à 3,5% l’an ;
crédit qu’elles encourent : prises de sûretés réelles sous la forme de liquidités ou (2) Résultat net – marge des fonds propres

de titres couvrant tout ou partie des expositions, achats de protection sous la


21
Pour plus de détail, voir annexes, tableau des FCEC ;

52 53
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Dans cet exemple, la filiale A ne respecte pas le ratio Bâle II (7%). En L’approche NI permet aux banques d’évaluer le risque de crédit sur la
revanche, la filiale B dépasse le niveau réglementaire avec un ratio 9%. base des évaluations ou notations internes des banques. Cette méthode est
réservée aux établissements ayant prouvé une maturité en matière de mesure et
• La correction du ratio Bâle II et ses conséquences
de gestion des risques. Pour calculer la pondération du risque, la banque doit
Pour uniquement respecter les 8% du ratio Bâle II, nous allons ajouter en
calculer un certain nombre de paramètres pour chaque crédit. Cette méthode
analytique 10 de fonds propres le niveau réglementaire à la filiale B.
n’est pas encore utilisée au Maroc, cependant, certaines banques22, et dans le but
En K DH Filiale A Filiale B d’anticiper la réglementation prudentielle locale, commencent déjà à mettre en
Fonds propres 80 80 place les structures nécessaires pour son application.
Ratio Mc Donough 8% 8%
Les banques ayant reçu l’autorisation des autorités prudentielles d’utiliser
Marge des fonds propres 2,8 2,8
cette approche peuvent s’appuyer sur leurs estimations internes des composantes
Résultat net corrigé (1) 5,95+2,8 = 8,75 7,65 + 2,8 = 10,45
du risque pour déterminer l’exigence de fonds propres associée à une exposition
ROE corrigé 8,75/80 = 10,9% 10,45/80 = 13%
donnée. Ces composantes comprennent les mesures de la probabilité de défaut
(1) Marge commerciale + placement des fons propres.
(PD), de la perte en cas de défaut (PCD), de l’exposition en cas de défaut
Alors que les deux filiales avaient une ROE identiques de 12%, (ECD), du taux de recouvrement (TR) et de l’échéance effective (EE).
l’allocation des fonds propres, pour simplement les 8% du ratio Mc Donough, a
• La probabilité de défaillance (Probability of Default). C’est la probabilité
conduit à calculer un nouveau ROE qui montre clairement que la filiale B est
qu’une contrepartie tombe en position de non paiement face à une obligation
plus performante que la filiale A (13% pour B contre 10,9% pour A).
financière. Les conditions du défaut sont plus larges pour le Comité de Bâle :
Les dirigeants de ce groupe bancaire qui, au départ, n’avaient pas improbabilité que l’emprunteur puisse faire face à ses obligations ; ou bien, un
d’éléments de comparaison homogènes, constatant un ROE de 12% pour les évènement de crédit s’est produit entraînant le report ou l’annulation des
deux filiales, pourront tenir compte du ROE corrigé dans leur politique à venir. paiements des intérêts ou du principal ; ou encore, l’emprunteur a déposé son

1.1.3 L’approche des notations internes : IRB bilan. Quoi qu’il en soit, la probabilité de défaut mesure la probabilité

L’un des aspects les plus novateurs du Nouvel accord réside dans d’occurrence d’un défaut sur une contrepartie donnée dans un horizon donné.

l’approche NI à l’égard du risque de crédit, qui se subdivise en deux variantes : Cette probabilité n’est généralement pas mesurée directement mais par le biais

simple et avancée. Comparativement à l’approche standardisée, l’approche NI d’une notation donnée par la banque.

présente des différences notables dans la mesure où les évaluations internes des
principaux paramètres de risque faites par les banques constituent les données de
base du calcul des fonds propres.
22
C’est le cas des filiales de banque françaises, CDM, Société générale et BMCI, qui doivent faire des comptes
rendus risque auprès de leurs maison mère respectant l’approche IRB.

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• L’exposition en cas de défaut (ECD). Elle correspond au montant dû par Ces paramètres sont ensuite pris en considération dans les fonctions
la contrepartie au moment où elle fera défaut sur un engagement donné à un utilisées pour le calcul des actifs pondérés du risque, fonctions prescrites par les
horizon donné. Pour un prêt, il s’agit du capital restant dû à l’horizon considéré dispositions réglementaires et variant selon la catégorie du débiteur. Bâle II
et éventuellement des intérêts courus non échus au même moment. prévoit une formule spécifique de pondération du risque pour les crédits aux
• Le taux de recouvrement (TR). Il mesure la part du montant de Etats, entreprises et banques, une autre pour les crédits aux PME, et trois
l’exposition au moment du défaut que la contrepartie sera à même de formules pour les prêts aux particuliers (immobilier résidentiel, cartes de crédit,
rembourser. prêts personnels).
• Le taux de perte en cas de défaut. C’est le complément du taux de Les approches NI simple et complexe diffèrent essentiellement au niveau
recouvrement et mesure la part du montant de l’exposition que la contrepartie des données de base, certaines étant fournies par la banque sur la base de ses
sera incapable de payer. propres estimations alors que d’autres sont spécifiées par l’autorité de contrôle.
• La durée ou la maturité du crédit. Ces différences sont présentées dans le tableau suivant.
Pour les deux approches, les exigences minimales en fonds propres (K)
Données de base Approche NI simple Approche NI avancée
sont déterminées en appliquant la formule générale à chaque portefeuille
Probabilité de Valeurs fournies par la banque Valeurs fournies par la
considéré :
défaut (PD) sur la base de ses propres banque sur la base de ses
estimations propres estimations

Pertes en cas de Valeurs prudentielles établies Valeurs fournies par la


= f somme X défaut (PCD) par le Comité banque sur la base de ses
propres estimations
Les variables définies permettent de quantifier la perte moyenne attendue
Exposition en cas Valeurs prudentielles établies Valeurs fournies par la
sur un engagement et à un horizon donné. En cas de défaut, la perte constatée
de défaut (ECD) par le Comité banque sur la base de ses
serait égale à l’exposition au moment du défaut diminuée du recouvrement, propres estimations
soit :
Échéance (E) Valeurs prudentielles établies Valeurs fournies par la
Perte en cas de défaut = ECD × (1 – TR) = ECD × PCD par le Comité Ou à la discrétion banque sur la base de ses
de l’autorité nationale, fournies propres estimations (en
La perte moyenne attendue sera donc : par la banque sur la base de ses excluant éventuellement
propres estimations (en excluant certaines expositions)
Perte moyenne attendue = ECD × PCD × PD éventuellement certaines
expositions)
Source : comité de Bâle sur le contrôle bancaire

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Il ressort clairement de ce tableau que, pour les expositions envers les Exemple :
entreprises, emprunteurs souverains et banques, tous les établissements utilisant Sur un portefeuille de 1 000 prêts on observe en moyenne 10 défauts par an.
l’approche NI doivent fournir des estimations PD internes. En outre, ceux qui
• Probabilité de défaut = 1 %.
suivent l’approche complexe doivent le faire également pour PCD et ECD.
• La perte en cas de défaut (LGD) exprime la perte moyenne en cas défaut pour
Comme l’approche NI s’appuie sur des données produites en interne qui
un portefeuille homogène.
sont intégrées aux fonctions de pondération de Bâle II, sa mise en œuvre se fera
forcément de manière variable. Pour garantir des comparaisons significatives Exemple : on observe sur le même portefeuille que la perte moyenne pour les
entre banques, le Comité a établi des critères minimaux pour être admis à utiliser prêts en défaut est de 40 %.
les approches NI, qui recouvrent l’exhaustivité et l’intégrité des capacités
• Cette perte moyenne sera très fortement impactée par les garanties.
internes d’évaluation du risque de crédit par les banques. Si les établissements
appliquant l’approche NI complexe disposeront d’une plus grande souplesse que - Ainsi, un prêt non garanti peut se voir affecté un LGD de 60 % et un prêt

ceux utilisant l’approche NI simple, ils devront cependant satisfaire à un garanti un LGD de 30 %.

ensemble de critères minimaux plus contraignants.


Perte attendue, premier élément de la tarification
Le contrôle interne, doit être rigoureux pour garantir que les systèmes de
Le produit PD*LGD donne la perte attendue (EL).
notation des banques répondent aux attentes et produisent des évaluations
Le Montant que la banque s’attend normalement à perdre sur un
fiables. Parmi les concepts de contrôle retenus dans les normes NI minimales
portefeuille de crédits.
figurent un processus de notation indépendant, des révisions internes et la
Cette perte sera répercutée dans la tarification dont elle constituera le
transparence. Les banques utilisant l’approche NI doivent être capables de
premier élément.
mesurer les principaux paramètres statistiques du risque de crédit
Cette perte devra être couverte par les résultats de la banque sous forme
« L’approche NI du nouvel accord de Bâle offrent aux établissements une de provisions.
souplesse dans l’utilisation des données découlant de leur propre expérience ou
Perte inattendue, deuxième élément de la tarification
émanant de sources externes, il leur faudra démontrer cependant que ces
La perte attendue est une perte moyenne et normale. Mais, des pertes
données sont pertinentes par rapport à leurs expositions »23. Concrètement, les
beaucoup plus importantes peuvent survenir avec une probabilité certes faible
banques devront être dotées de procédures leur permettant de collecter, de
mais non nulle.
stocker et d’utiliser des statistiques de pertes de manière fiable dans la durée.
Un modèle statistique de risque de crédit utilisé dans Bâle II permet
d’estimer cette perte inattendue (UL). • L’échéance est également un facteur de
23
Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, 2003, « vue d’ensemble du nouvel accord de Bâle sur les fonds
propres. risque important.

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Coût des fonds propres pertes énormes que supportent les banques, des pertes qui ont été évalué à plus
Les pertes inattendues devront être couvertes par des fonds propres. • Or, de 8 milliards d’Euros dans les banques européennes en 200326.
les fonds propres sont rares et chers. • Les banques ont le devoir de les gérer et
de les affecter de manière prudente et rentable. Les actionnaires exigent par
ailleurs une rémunération. La marge minimale appliquée dans la tarification
tiendra compte au moins de ces deux facteurs

Les approches du risque opérationnel.


1.2 Les exigences de fonds propres pour la couverture du risque Ces risques ne sont pas, à proprement parler, des risques « nouveaux ».
opérationnel Ces risques ont, de tous temps, existé mais, d’une part, leur poids relatif a crû au
Le risque opérationnel se définit comme le risque de pertes résultant de
cours des dernières années et, d’autre part, une prise de conscience de ce type de
carences ou de défauts attribuables à des procédures, personnels et systèmes
risque s’est progressivement opérée qui lui a donné une importance nouvelle.
internes ou à des événements extérieurs24. La définition inclut le risque
juridique25, mais exclut les risques stratégiques et de réputation. La prise en Les risques opérationnels sont de nature très diverses :
compte du risque opérationnel dans le ratio Mc Donough est le résultat des

24
Définition du comité da Bâle (2004)
25
Le risque juridique inclut, entre autres, l’exposition à des amendes, pénalités et dommages pour faute résultant
26
de l’exercice de surveillance prudentielle ainsi que de transactions privées. Comité de Bâle- résultats du Loss Data Collection Mars 2003.

60 61
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1.2.1 Les approches du risque opérationnel


Le comité de Bâle propose trois approches pour évaluer l’exposition à ce
type de risque, chaque établissement bancaire, selon sa dimension et le degré de
son exposition au risque opérationnel, a le droit de choisir, après l’accord des
autorités de tutelle, quelle approche utiliser, les banque à dimension
internationale sont censées utiliser une approche plus élaborée que l’approche de
base. Les approches proposées sont :

• approche de base : un pourcentage fixé à 15 %, du PNB moyen des trois


années précédentes ;
• approche standard : méthodologie identique à l’approche de base, mais
pourcentages différenciés par ligne métier (entre 12 et 18% du PNB de chaque
ligne de métier) ;
• approche standard alternative : méthodologie identique à l’approche
standard sauf pour deux ligne de métiers (banque de détail et banque
commercial).
Les différents risques opérationnels
• approche avancée (AMA) : l’établissement détermine son exposition sur
• Défaillance système : ce type de risques est lié au système d’information la base de modèles internes.
tel que, la défaillance ou l’obsolescence du matériel, ou encore des bogues au
A- Le calcul des exigences en fonds propres selon l’approche de base :
niveau des logiciels, ERP27…
• Défaillance procédure : ce sont des risques liés aux procédures Les banques appliquant l’approche indicateur de base doivent détenir des
organisationnelles établies au sein de chaque banque tel que ; les saisies fonds propres correspondant à la moyenne sur les trois dernières années de leur
erronées, non respect des procédures… produit net bancaire moyen positif. Pour calculer la moyenne, il faut exclure les
• Défaillance humaine : c’est un risque lié aux personnes et aux chiffres de l’année pour laquelle le produit annuel brut est négatif ou égal à zéro.
collaborateurs au sein des établissements bancaires ; absentéisme, fraude,
knowledge management… Exigences en FP = 15%× PNB28 moyen des trois dernières années.
• Evénements extérieurs : terrorisme, catastrophes naturelles,
Par ailleurs il faut souligner que la circulaire du gouverneur de Bank Al
réglementation…
Maghrib n° 26/G/2006 relative aux exigences en fonds propres portant sur les
risques de crédit, de marché et opérationnels, dans les articles 59-62, a prévu le

27
Enterprise Resource Planning, aussi appelés Progiciels de Gestion Intégrés (PGI), sont des applications dont
28
le but est de coordonner l'
ensemble des activités d'
une entreprise autour d'
un même système d' information. Produit Net Bancaire.

62 63
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recours aux approches standards et standards alternative sans mentionner les C- Approche standard alternative(ASA) :
dispositifs concernant l’approche avancée, mais aucun des établissements L’exigence en fonds propres, selon l’approche standard alternative, est
bancaires marocains n’a encore commencé à en faire usage, ceci est prévue pour égale à la somme des exigences en fonds propres pour les lignes de métiers
les prochains exercices. « banque de détail » et « banque commerciale » et de celles des six autres lignes
de métiers.
B- Le calcul des exigences en fonds propres selon l’approche standard :
Dans l’approche standard, les activités des banques sont réparties en huit L’exigence en fonds propres relative aux lignes de métiers « banque de
lignes de métier (financement des entreprises, activités de marché, banque de détail » et « banque commerciale » est égale à la moyenne, sur trois ans, des
détail, banque commerciale, paiement et règlement, fonctions d’agent, gestion encours de crédit bruts pondérés par 15 %, multipliée par 0,035.
d’actifs et courtage de détail). Les exigences en fonds propres selon cette
L’exigence en fonds propres relative aux six autres lignes de métiers est
approche est égale à la moyenne sur trois ans des indicateurs de fonds propres
égale à la moyenne, sur trois ans, du produit net bancaire correspondant à ces
calculés chaque année par lignes de métier.
lignes de métiers, affectée d’un coefficient de pondération de 18 %. Cette
moyenne est déterminée sur la base des trois derniers produits nets bancaires,
K= Moyenne ( PNBn* n) 3 ans calculés sur une période d’un an.

D- Approche avancée (AMA) :


Les lignes de métiers et les coefficients de pondération correspondants sont :
Selon cette approche, les établissements bancaires déterminent leurs

Lignes de métiers Coefficient de pondération expositions sur la base de modèles internes, à condition que ceux-ci soient

Financement des entreprises 18 % validés par les autorités de tutelle. C’est l’approche la plus représentative de la
caractérisation réelle des pertes opérationnelles d’un établissement est celle des
Activités de marché 18 %
mesures avancées (AMA). Cette dernière vise en effet à identifier les risques
Banque de détail 12 % opérationnels et à modéliser la distribution des pertes opérationnelles de la

Banque commerciale 15 % banque par ligne métier et type d’événement. Le but étant de mesurer l’exigence
de fonds propres pour la couverture des pertes opérationnelles et d’allouer à
Paiement et règlement 18 %
chaque ligne métier le capital économique correspondant à son profil de risque
Courtage de détail 12 % spécifique. Le régulateur, dans un souci d’assurer la stabilité et la sécurité du

Service d’agence 15 % système financier, incite les grandes banques à opter progressivement pour
l’approche AMA.
Gestion d’actifs 12 %

Source : comité de Bâle

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L’adoption de l’approche AMA par un établissement nécessite des 1.3.1 Définition et champs d’application
investissements significatifs afin de : Le risque de marché peut être défini comme le risque de perte sur des
positions29 du bilan ou hors bilan suite à une variation défavorable de leur prix
• Accentuer la maîtrise des processus et des risques associés via une
de marché. Le comité de Bâle distingue entre deux types de portefeuilles : le
démarche d’identification et de mesure des risques opérationnels. Cela suppose
portefeuille de négociation30 et le portefeuille bancaire31.
la mise en place d’un dispositif de collecte des données, une description des
activités de la banque par métier, la cartographie des risques, le développement L’autorité de contrôle vise donc ici le portefeuille pris par la banque pour
d’un modèle interne de mesure de risque, l’homologation du dispositif auprès de son propre compte mais également les positions en instruments financiers prises
l’autorité de contrôle et enfin l’audit régulier du dispositif ; pour le compte de ses clients. Ces instruments financiers peuvent être répartis en

• maintenir le dispositif pour prendre en compte les changements quatre grandes catégories selon le type de risque encouru ; il s’agit généralement

d’organisation de la banque et de modification de son périmètre (fusion, cession du risque du taux d’intérêt, le risque d’action, le risque de change et le risque sur

d’activités, etc.) susceptibles de modifier son profil de risque. matière première.

• sensibiliser le management pour cibler les processus comportant des L’amendement de 1996 a introduit des exigences en fonds propres
dysfonctionnements, donc générateurs de pertes opérationnelles et aboutir in exprimés sous la forme de deux couvertures distinctes. La première s’appliquent
fine à une moindre consommation de fonds propres. à la composante générale du risque, ou risque générale, la deuxième à sa
• doter le management d’un puissant outil de gestion dynamique et composante spécifique appelée risque spécifique. Les établissements bancaires
proactive des risques opérationnels capable d’anticiper l’impact de décisions sur ont le choix de mesurer le risque de marché à partir de deux méthodes ; une
l’environnement opérationnel. standardisée appelée approche standard, l’autre développée par les
établissements bancaires de manière interne à l’entreprise, on parle alors de
1.3 Les exigences en fonds propres pour la couverture du risque de
l’approche des modèles internes, dont l’adoption est sujette à l’approbation des
marché
Contrairement au risque de crédit, la couverture contre le risque de autorités de contrôle.
marché n’était pas prévue dans les accords de 1988, il a fallut attendre
l’amendement à l’accord sur les fonds propres publié en 1996 par le Comité de
Bâle pour l’intégrer dans le calcul du capital réglementaire des établissements
bancaires. Les exigences en fonds propres relatives au risque de marché ne sont
donc pas une innovation des accords de Bâle II, et les méthodes d’appréciation 29
La position d' un opérateur est l'exposition que présente son bilan au risque de fluctuation des cours à un
moment donné.
de ce risque sont restées pratiquement inchangées. 30
En anglais trading book, il est défini comme l’ensemble des positions en instruments financiers et produits de
bases détenues en vue de leur revente par l’établissement avec l’intention de profiter à court terme des écarts
entre le prix d’achat et de vente.
31
En anglais banking book, il est constitué des positions détenues dans une optique d’investissement à long
terme ainsi que des créances accordées aux clients.

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1.3.2 Approche standardisée : taux d’intérêt, et la durée de vie de cette créance. Par ailleurs, la duration32
A- Risque du taux d’intérêt : mesure le phénomène de la sensibilité de la valeur des créances au taux d’intérêt
Il convient à ce niveau de distinguer entre le risque spécifique du taux en vigueur sur le marché.
d’intérêt et son risque général. Pour le premier cas et comme au niveau du risque
B- Risque sur actions :
de crédit, l’approche standardisée du calcul des fonds propres réglementaires
Ce risque correspond au risque d’une variation défavorable de la valeur
pour la couverture du risque du taux d’intérêt se base sur les notations externes
des actions détenues par l’établissement. A l’instar du risque de taux d’intérêt,
des agences de rating accréditées par les autorités de tutelle. Il s’agit de variation
ce risque peut être spécifique ou général.
défavorable du prix de l’instrument dû à des facteurs propres à cet instrument ou
à son émetteur. Par exemple si l’émetteur rencontre des difficultés les agences Selon l’amendement de 1996, la charge en capital pour couvrir le risque
de notations peuvent diminuer la qualité de la notation de cet émetteur, sans que spécifique sur actions a été fixée à 8% de la position sur action. Mais, dans
cela impacte le niveau général du taux d’intérêt. certains pays, cette charge peut diminuer si le portefeuille de l’établissement est
diversifié. Elle peut même atteindre 0% dans le cas des contrats à terme portant
Tableau : charge en capital pour la couverture du risque spécifique des
sur les indices boursiers33. Cette dérogation repose sur la théorie de la
instruments de dette
diversification de Markowitz.
Notation AAA A+ à BBB- A+ à BBB- A+ à BBB- Pas de
externe de à AA- avec une avec une avec une notation Pour le risque général, l’exigence en fonds propres est de 8% de la somme
l’organisme maturité < 6 maturité entre 6 maturité > 2 des positions nette globale.
émetteur mois mois et 2 ans ans
C- Risque de change :
Charge en 0% 0.25 % 1% 1.6 % 8%
Le risque de change représente la possibilité de perte sur les positions en
capital
devises en cas de variation défavorable du cours de change de ces devises. Les
Source : comité de Bâle.
exigences en fonds propres pour faire face à ce risque couvrent aussi bien le
Le comité de Bâle a prévu deux types de méthodes dans l’approche portefeuille de négociation que le portefeuille bancaire. Ces exigences peuvent
standardisée pour mesurer le risque général du taux d’intérêt, une méthode en être appliquées aussi aux positions en or.
fonction de l’échéance et une méthode en fonction de la duration.
La charge en capital pour la couverture du risque de change des
En effet, comme convenu dans la théorie financière, l’échéance donne une établissements bancaires est égale à 8% de cette position. Cependant des
première indication sur le risque d’un instrument sensible au taux d’intérêt. Il dérogations peuvent être accordées, par les autorités de contrôle nationales, aux
existe une relation croissante entre la sensibilité de la valeur de la créance au
32
La duration correspond à la période à l'issue de laquelle sa rentabilité n'
est pas affectée par les variations du
taux d'intérêt
33
Décision de l’arrêté de la commission bancaire, financière et des assurances belge de Juillet 2000.

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établissements bancaires dans le cas où la position nette globale ne dépasse pas Les résultats des modèles internes doivent servir de base pour le reporting
2% des fonds propres, ou encore en cas de corrélation fortement positive entre adressé à la direction. Ils ne peuvent pas constituer un outil utilisé aux seules
34
les devises . fins de calcul des exigences en fonds propres, mais ils doivent servir de base à
tout le processus de gestion des risques de l’établissement.
1.3.3 Approche basée sur les modèles internes.
Comme introduit auparavant, la grande innovation de l’amendement du B- Normes quantitatives :
comité de Bâle II est qu’il permet aux établissement bancaire de calculer les Les normes qualitatives qui définissent le cadre d’utilisation des modèles
exigences en fonds propres pour couvrir le risque de marché sur la base de internes, ainsi que l’organisation et les procédures de l’établissement, sont
modèles de gestion de risque développées de manière interne à l’établissement. accompagnées par des normes quantitatives, qui définissent les paramètres de
Ces modèles ont basés sur une mesure homogène du risque de marché : la base des modèles et les méthodes de calcul de la VaR.
35
Value-at-Risk (VaR).
Les autorités de tutelle définissent les normes minimales à respecter, qui
Les autorités de contrôle peuvent ainsi autoriser les établissements qui le constituent le fondement du calcul de la VaR. les banques doivent par la suite
souhaitent à utiliser leurs modèles internes de mesure des risques de marché, modéliser les paramètres utilisés (taux d’intérêt, taux de change…) au moyen
moyennant le respect d’un ensemble de normes qualitatives mais également des méthodes statistiques généralement appliquées.
quantitatives.
1.4 Le calcul du ratio final
A- Normes qualitatives : Pour préserver la cohérence du calcul, les montants de fonds propres
L’établissement bancaire doit disposer d’un département de gestion de requis au titre du risque de marché et du risque opérationnel doivent être
risque, disposant des ressources et compétences nécessaires, et qui gère multipliés par 12.5 (l'
inverse de 8%) avant des les incorporer au calcul final.
quotidiennement le risque. Ce département doit élaborer les modèles qui doivent Risque de crédit = Actifs pondérés en fonction de leur risque
être testés par les auditeurs internes et montrer leur capacité à mesurer d’une Risque de marché = Capital requis pour la couverture du risque de marché x 12.5
manière précise le risque. Risque opérationnel = Capital requis pour la couverture du risque opérationnel x 12.5
Ratio de solvabilité (rappel) :

Total des Fonds Propres Nets


Ratio McDonough =
des RC pondérées
+ 12,5 (capitaux alloués au RM)
34
Une corrélation fortement positive entre deux devises implique que si une perte est enregistrée sur une position + 12,5 (capitaux alloués au RO)
longue dans une devise sera compensée par un gain sur une position courte dans l’autre devise, d’où la
possibilité de diminuer les exigences en fonds propres.
35
La value at risk (VaR) représente la perte potentielle maximale d'un investisseur sur la valeur d' un actif ou d'
un
portefeuille d'actifs financiers compte tenu d' un horizon de détention et d' un intervalle de confiance. Elle se
calcule à partir d'un échantillon de données historiques ou se déduit des lois statistiques habituelles.

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Section II : Processus de surveillance prudentielle. 2.1 Les principes essentiels de la surveillance prudentielle
Le deuxième pilier de la réforme Bâle II, et qui constitue une innovation La lecture des textes bâlois et européen permet de regrouper les
par rapport aux accords de 1988, est la mise en place d’un processus de caractéristiques et objectifs majeurs du pilier 2 autour des principes-clés
surveillance prudentielle aussi bien par les autorités de contrôle que par les suivants.
établissements bancaires eux même.
Principe 1 : Les banques doivent disposer d’une procédure permettant d’évaluer
A cet égard, les Banques doivent mettre en place les procédures l’adéquation de leurs fonds propres par rapport à leur profil de risque ainsi que
d’évaluation de leurs fonds propres en conformité avec leur profil de risques et maintenir leur niveau de fonds propres au niveau jugé approprié. Il incombe à
disposer d’une stratégie de maintien de ses fonds propres. De leurs parts les l’organe de direction, en premier lieu, de s’assurer que son établissement
superviseurs, sont invité à évaluer les procédures des établissements et prendre dispose d’un niveau de fonds propres suffisant pour couvrir les risques.
les mesures nécessaires si elles ne sont pas satisfaisantes, par exemple imposer Principe 2 : Les autorités de contrôle doivent examiner et évaluer les stratégies
des exigences supérieures aux banques qui violent la réglementation et procédures suivies par les banques pour évaluer en interne leur niveau de
prudentielle. fonds propres, ainsi que leur capacité à surveiller et garantir le respect des ratios
de fonds propres réglementaires. Si les autorités de contrôle ne sont pas
Le processus de surveillance prudentielle défini par le dispositif vise non
satisfaites, elles devraient prendre les mesures prudentielles appropriées.
seulement à garantir que les banques disposent de fonds propres adéquats pour
« Cet examen doit tout particulièrement porter sur la qualité de la gestion
couvrir l’ensemble des risques liés à leurs activités, mais également à les inciter
du risque et du contrôle interne mis en œuvre par les banques. L’examen
à élaborer et à utiliser les meilleures techniques de surveillance et de gestion des
périodique peut reposer sur :
risques.
• Des examens sur place ou inspections ;
L’augmentation des fonds propres ne peut pas être considérée comme
• Une analyse sur pièces ;
l’unique moyen de réagir à un accroissement des risques. D’autres moyens, tels
que le renforcement de la gestion des risques, l’application de limites internes, le • Des entretiens avec les dirigeants ;

relèvement du niveau des provisions et des réserves et l’amélioration des • Un examen des travaux effectués par des auditeurs externes (sous réserve

contrôles internes, doivent également être envisagés. Ceci permettra aux qu’il soit convenablement centré sur les questions relatives à l’adéquation

banques de couvrir certains risques ou facteurs qui relèvent du premier pilier et des fonds propres);

au titre duquel ils n’ont pas été entièrement pris en compte (concentration de Notification périodique. » 36

crédit, risque du taux d’intérêt …).

36
Banque des règlements internationaux, comité de Bâle sur le control bancaire, 2004, convergence
internationale de la mesure et des normes de fonds propres.

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Principe 3 : Les autorités de contrôle doivent « attendre des banques qu’elles Par ailleurs, et pour la réussite de la mise en place du deuxième pilier, les
conduisent leur activité avec des fonds propres supérieurs aux ratios banques sont invités à développer une communication plus soutenue et régulière
réglementaires minimaux et devraient pouvoir exiger qu’elles détiennent des entre elles, mais aussi avec la banque centrale qui doit suivre de prêt toutes les
37
fonds propres en plus de ces montants minimaux » . décisions prises par ces banques, vue la sensibilité du secteur et l’impact que
Principe 4 : peut avoir ces décisions sur toute l’économie. « L’objectif principal du pilier 2
de Bâle II étant de permettre au superviseur d’imposer des exigences
Les autorités de contrôle doivent s’efforcer d’intervenir tôt pour éviter que
prudentielles supplémentaires pour prendre en compte les spécificités des
les fonds propres ne deviennent inférieurs aux niveaux minimaux requis compte
établissements »42.
tenu des caractéristiques de risque d’une banque donnée ; elles devraient
requérir la mise en œuvre, de mesures correctives si le niveau de fonds propres Enfin, le comité de Bâle envisage par l’instauration de ce deuxième pilier,
n’est pas maintenu ou rétabli. l’harmonisation des règles prudentielles qui sont devenus appréhensibles au
niveau mondiale vue le développement des technologies de l’information qui
Les autorités monétaires marocaines ont édicté un ensemble de règles
permettent d’implanter des activités financières n’importe où dans le monde ; la
prudentielles visant à prémunir les établissements de crédit de certains risques, à
liberté de circulation des capitaux au travers des frontières et l’interdépendance
cet égard les autorités monétaires estiment que ces établissements doivent se
croissante des systèmes financiers qui en découle.
doter d’un système de contrôle interne38 afin de renforcer le dispositif
prudentiel, et dans le but d’amener les établissements de crédit à maitriser 2.2 Les aspects spécifiques
davantage les risques qu’ils encourent. Le comité a identifié plusieurs aspects importants, auxquels les

« Les établissements bancaires sont tenus ( … ), de se doter d’un système établissements bancaires et les autorités de contrôle doivent accorder une

de contrôle interne approprié visant à identifier, mesurer et surveiller l’ensemble attention particulière, lors du processus de surveillance prudentielle. Ils portent

des risques qu’ils encourent et de mettre en place des dispositifs qui leur essentiellement sur des risques majeurs qui ne sont pas suffisamment pris en

permettent de mesurer la rentabilité de leurs engagements. »39 considération dans le cadre du premier pilier et sur des évaluations essentielles
que les autorités de contrôle devraient effectuer pour garantir le bon
Outre le contrôle de Bank Al Maghrib, les établissements de crédit sont,
fonctionnement de certains aspects du premier pilier.
selon la loi bancaire de 2003, soumis au contrôle des commissaires aux
comptes40 et la commission de coordination des organes de supervision du
secteur financier41.

37
Pierre-Yves THORAVAL, Alain DUCHATEAU, 2003, « Stabilité financière et nouvel accord de Bâle »,
Banque de France, Revue de la stabilité financière, N°3.
38 41
Article premier de la circulaire N° 6/G/2001 relative au contrôle interne des établissements de crédits. Article 81 de la loi n° 34-03 relative aux établissements de crédits et organismes assimilés.
39 42
Article 51 de la loi n° 34-03 relative aux établissements de crédits et organismes assimilés. Olivier PASTRÉ, Christine BARDINET, Xavier PAYET, 2006, « les enjeux économiques et sociaux de
40
Article 70-78 de la loi n° 34-03 relative aux établissements de crédits et organismes assimilés. l’industrie bancaire », rapport du Comité consultatif du secteur financier français.

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2.2.1 Risque du taux d’intérêt : acteurs concernés. Dans un premier temps, les établissements ont privilégié
Le comité de Bâle a préféré laisser le traitement du risque du taux l’adaptation de leurs systèmes d’information aux exigences du pilier II.
d’intérêt en dehors du pilier I, vue « l’hétérogénéité de sa nature au sein des Le pilier II – non encore entré en vigueur au Maroc- est longtemps resté la partie
43
établissement bancaires internationaux » . C’est ainsi qu’au niveau du la moins commentée de la réforme bâloise.
deuxième pilier les banques sont incités à fournir aux autorités de contrôle les
Le pilier II vient compléter et renforcer le pilier I. Il comporte :
résultats des modèles internes de surveillance, de mesure et de suivi de ce
• L’analyse par la banque de l’ensemble de ses risques y compris ceux déjà
risque.
couverts par le pilier I ;
2.2.2 Risque résiduel : • Le calcul par la banque de ses besoins de fonds propres;
Le premier pilier, prévoit des techniques visant l’atténuation du risque de • La confrontation par le contrôleur bancaire de sa propre analyse du profil de
crédit, tel que les suretés, les garanties ou les dérivés de crédit, dont l’utilisation risque de la banque avec celle conduite par la banque elle-même.
peut engendrer des risques réels, à cet égard le comité de Bâle invite les L’action des superviseurs ne se limite pas au contrôle en aval, ils sont
établissements bancaires à mettre en place des procédures spécifiques justifiant tenus d’exercer une surveillance préventive ; ils doivent intervenir suffisamment
la réduction des fonds propres vis-à-vis des autorités de contrôle. en amont afin d’éviter que les fonds propres des établissements deviennent
inférieurs aux exigences minimales.
2.2.3 Risque de concentration de crédit :
Un des dangers majeurs dans le monde bancaire, les concentrations de A l’instar du premier pilier, « le pilier II accorde une place importante aux
risque ne sont pas signalées dans les règles touchant le risque de crédit dans le processus développés au plan interne par les banques, pour la surveillance et la
premier pilier. En effet, et selon les dispositifs du texte de l’accord de Bâle, « maîtrise de tous leurs risques »45. Néanmoins, cette liberté est encadrée par des
les établissements bancaires devraient être dotés de politiques systèmes et textes et par un contrôle plus précis des établissements assujettis.
contrôles internes efficaces pour identifier, mesurer, surveiller et contrôler leurs
A noter enfin que l’intégration du risque opérationnel au niveau du calcul
concentrations de risque »44.
des fonds propres réglementaires s’est concrétisée suite à de nombreuses études
2.3 Rôle et mise en œuvre du pilier II provenant de plusieurs organismes spécialisés et qui alertent sur l’ampleur du
Le pilier II institue le principe d’un dialogue structuré entre établissements risque opérationnel et la nécessité de sa prise en considération pour le calcul du
et superviseurs. De nombreuses consultations ont été menées ces dernières ratio de solvabilité. D’après une étude réalisée par la FED sur la période 2002-
années entre régulateurs et professionnels et ont progressivement permis une
appropriation des recommandations du comité de Bâle par l’ensemble des
43
Bruno COLMANT, Vincent DELFOSSE, Jean-Philippe PETERS, Bruno RAUÏS, 2005, « les accords de Bâle
II pour le secteur bancaire », collection : Cahiers Financiers.
44 45
Banque des règlements internationaux, comité de Bâle sur le control bancaire, 2004, convergence Pierre-Yves THORAVAL, décembre 2006, « le dispositif Bâle II : rôle et mise en œuvre du pilier II », banque
internationale de la mesure et des normes de fonds propres. de France, revue de la stabilité financière, N° 9.

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2004 auprès de 23 banques américaines les pertes liées au risque opérationnel Tableau : différences entre capital économique et capital
avoisinait 9 milliards de dollars . 46
réglementaire.48

S’est ainsi que la BRI a prévu que les risques opérationnels représentent Capital réglementaire Capital économique
1,6% du ratio de Mc Donough.
• Déterminé par les autorités de contrôle pour • Déterminé par la banque, en prenant en
Tableau : les pertes liées aux risques opérationnels, études réalisées toutes les banques. compte ses propres spécificités.
sur 89 banques internationales.
• Son étendue se limite aux risques de crédit, • Son étendue couvre la totalité des risques
Risque de crédit 6% de marché et opérationnel. identifiés par la banque dans le cadre de ses

Risque opérationnel 1,6% • Seules les pertes ayant un impact négatif sur activités.
le compte des résultats sont considérées. • Tout type de pertes peut être intégré.
Risque de marché 0,4%
• Son niveau doit permettre à la banque de • Son niveau doit permettre d’absorber les
Ratio de Mc Donough 8% pouvoir couvrir l’occurrence de grosses pertes potentielles associées à tous les
pertes potentielles sans créer une crise du risques pris par la banque.
47
• D’un capital réglementaire vers un capital économique : secteur bancaire. • Son objectif est d’aider le
Outre l’évaluation interne du besoin en fonds propres, spécifique à la • Son objectif et d’assurer la solidité et la management de la banque à identifier les
banque pour faire face aux risques financiers et la gestion de ceux-ci, le pilier II stabilité du secteur bancaire et la protection activités créatrices de valeurs pour
repose sur également sur la vérification par les autorités de contrôle de la des dépositeurs. l’actionnaire, en tenant compte du risque.
pertinence et la robustesse des techniques de gestion du risque et de calcul du En résumé, le pilier 2, ne décrit pas seulement les règles générales
besoin en capital. Ceci constitue une évolution significative par rapport au concernant le régime de surveillance prudentielle, il va bien loin en demandant
premier accord. aux banques de développer leur propre système de gestion et de mesure de
risque. D’où la nécessité pour certaine banque d’une refonte de leurs techniques
Depuis de nombreuses années, les banques ont commencé à développer,
de gestion de risque en fonction de leur degré de maturité.
parallèlement aux obligations réglementaires, des systèmes internes pour estimer
leur besoin en capital pour faire face aux risques qui leur sont spécifiques. Et
c’est dans le but d’avoir une vision complète du risque que la notion du capital
économique chez les banques commence à remplacer celle du capital
réglementaire.
46
Source: “Results of the 2004 Loss Data Collection Exercise for Operational Risk”, Federal Reserve System,
12 mai 2005.
47 48
Montant en fonds propres économiques que l’établissement estime nécessaire pour couvrir ses risques, Bruno COLMANT, Vincent DELFOSSE, Jean-Philippe PETERS, Bruno RAUÏS, 2005, « les accords de Bâle
exprimés en valeur absolue ou en pourcentage. II pour le secteur bancaire », collection : Cahiers Financiers.

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Section III : Transparence et discipline de marché sur l’adéquation des fonds propres et n’entrent pas en conflit avec les principes
comptables plus larges auxquels les banques doivent se conformer. »49. A cet
3.1 Objectifs et principes généraux.
égard, et étant donné la diversité des normes comptables au niveau
L’objectif principal du pilier III est d’assurer la transparence au sein des
internationale, un effort d’harmonisation internationale est engagé par l’IASB50
établissements bancaire, il définit un ensemble d’informations qualitatives et
(le Conseil international des normes comptables) et les recommandations du
quantitatives pertinentes à diffuser aux acteurs du marché, leur permettant
comité de Bâle visent à s’articuler avec cette démarche.
d’évaluer les principales données relatives au profil de risque d’une banque et à
son niveau de capitalisation. Ainsi la communication financière est donc 3.2 Publications recommandées.
l’élément privilégié pour améliorer la discipline de marché. Le comité de Bâle distingue entre d’une part les informations qualitatives
consistant à décrire les méthodes comptables, les méthodes de mesure de
Pour être conforme aux normes du troisième pilier, le comité de Bâle
risques, les méthodes de calcul des exigences en fonds propres… et d’autre part
invite les banques à publier, d’une part, les informations complètes sur la nature,
les informations chiffrées concernant les différents indicateurs permettant au
le volume et les méthodes de gestion de leurs risques (de crédit, de marché et
marché d’évaluer et de comparer les établissements.
opérationnel), et d’autres part, les informations sur l’adéquation de leurs fonds
propres. Cette discipline encouragera les établissements à gérer sainement leurs 3.2.1 Champ d’application
risques afin d’obtenir la confiance des investisseurs et des clients et de Le reporting produis sur base consolidée doit comprendre la structure du
maximiser leurs valeurs sur le marché. groupe ; des entités et les méthodes de consolidation comptables, ceci permettra
une meilleure une meilleure compréhension de la façon dont les différentes
Ce troisième pilier parait très pertinent, mais aussi indispensable avec la
entités sont traitées.
liberté de plus en plus accrus dont jouissent les établissements bancaires au
niveau de la gestion de leurs risques et au niveau de la mesure de leurs 3.2.2 Fonds propres :
exigences en fonds propres. Ainsi les autorités de tutelle doivent traduire ces L’établissement est tenu de publier la structure de ses fonds propres et les
recommandations en exigences réglementaires, accompagnées de sanctions en termes et conditions de ses principaux moyens financiers. Il doit également
cas d’absence de publication, comme par exemple l’augmentation des publier les exigences en fonds propres pour couvrir les différents types de
pondérations des risques ou la non autorisation de l’utilisation des modèles risques, ainsi que le ratio de solvabilité calculé.
internes.
3.2.3 . Expositions aux risques :
Par ailleurs, Un autre élément important pris en considération est « la Cette rubrique expose les risques auxquels l’établissement doit faire face,
nécessité, pour le dispositif de publication d’informations de Bâle II, de ainsi que les méthodes suivi pour identifier, mesurer et gérer ces risques. Pour
s’aligner sur les normes comptables nationales. De gros efforts ont été entrepris 49
Banque des règlements internationaux, comité de Bâle sur le control bancaire, 2003, vue d’ensemble du
pour veiller à ce que les obligations prévues par le nouvel accord soient centrées nouvel accord Bâle sur les fonds propres.
50
International Accounting Standards Board.

80 81
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chaque type de risque l’établissement doit décrire sa politique de gestion de


risque, incluant les stratégies et les procédures visant la réduction ou la ! %!
couverture des risques.
#
Depuis la vague des faillites bancaires des années 80, un consensus a
émergé sur le fait que le risque de crédit constitue la première cause interne des
défaillances bancaires. Durant ces dernières décennies, les outils de gestion et
les modèles d'
évaluation du risque de crédit, ont connu une ascension assez
spectaculaire en particulier dans le secteur bancaire qui reste toujours le
principal utilisateur du risque de crédit.

La gestion de risques se développe aujourd’hui très rapidement dans


l’univers bancaire. De multiples facteurs concourent à cette évolution. Les
mesures du risque de crédit sur des portefeuilles de prêts ont considérablement
progressé, notamment avec la méthode de la VaR (Value at Risk) qui représente
la valeur en risque, transposée de l'
univers des marchés à celui du portefeuille
bancaire.

Section I : La méthode Value at Risk (VaR)


L’effondrement en 1973 du système de taux de change fixes instauré à
Bretton Woods a entraîné des séries de cracks, un accroissement de la volatilité
et le développement de produits dérivés. Ce qui a suscité le besoin d’une mesure
standard des risques. Ainsi en1993, le groupe des 30 conseille l’utilisation de la
VaR pour mesurer le risque. Cette mesure du risque répond à la question :
Combien mon portefeuille risque-t-il de perdre au cours du prochain mois ?

1.1 Présentation de la VaR


Pour expliquer ce qu’est la VaR, commençons par un exemple concret.
Considérons que nous avons investis 10 000 DH dans un portefeuille d’actions.
Comment avoir une idée de la perte maximale que le portefeuille peut subir d’ici
un mois ?

82 83
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Distribution de la perte potentielle à l’Horizon T


La réponse la plus logique est que nous pouvons perdre tout notre
investissement. Néanmoins, un événement de perte totale est vraiment très peu
probable. Une réponse plus réaliste serait par exemple qu’en l’absence
d’événement exceptionnel, il y a 5% de chance de perdre 1 000 DH. C’est le
type de réponse fournit par la VaR.

1.2 Définition de la VaR


La VaR est l' un terme anglais, « Value at Risk » qui signifie
abréviation d'
« valeur en risque », utilisée habituellement pour mesurer le risque de marché
actifs. C’est la perte potentielle maximale, à l’intérieur
relatif à un portefeuille d'
d’un intervalle de confiance donné, sur un portefeuille, sur un horizon
déterminé. une VaR est simple. La relation entre une
Le principe de détermination d'

Cette méthode a été mise en place par la banque américaine JP Morgan. Le valeur possible est ses chances de survenir est une distribution de probabilité.

premier événement a été la publication gratuite, en 1994, de la méthode et du


Il s'
agit de déterminer quel niveau de pertes potentielles ne sera dépassé que
système RiskMetrics pour mesurer le risque de marché. Par la suite cette
dans une fraction faible des cas. Au-delà, l'
établissement fait défaut par
technique a été adoptée par la BRI (Capital Adequacy Directive, accord de Bâle)
appelle le seuil de confiance pour le risque.
définition. Cette fraction s'
en 1996-1998. Aujourd’hui, les modèles de VaR sont utilisés pour gérer, outre le
Statistiquement, ce n’est rien d’autre que le quantile de la perte
risque du marché, le risque de crédit et le risque opérationnel.
potentielle pour un horizon donné.
Cette notion de la VaR repose donc sur trois paramètres fondamentaux :
- La distribution des résultats des portefeuilles (souvent supposée Normale) 1.3 Les méthodes de mesure du risque par la VaR
- Un niveau de confiance choisi (95% ou 99% en général) voir graphique; Le risque est lié à la volatilité du Mark to Market (ou valorisation au prix

- Et un horizon temporel donné. de marché) du portefeuille d’actifs. Pendant très longtemps, la mesure naturelle
du risque a donc été la volatilité. Par exemple, dans le modèle de sélection de
portefeuille de Markowitz, l’agent maximise son espérance de gain pour un
niveau de risque donné, qui est mesuré par l’écart-type.
Cette vision du risque n’est cohérente que dans un monde gaussien.
Cependant, nous savons depuis fort longtemps que l’hypothèse de normalité des
rendements des actifs financiers n’est pas vérifiée.

84 85
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la VaR, propose trois méthodes pour estimer la perte potentielle : la 6) prendre comme VaR le montant se trouvant au seuil choisi; s’il est à 95%,
méthode de simulation historique, les méthodes paramétriques et la méthode de alors seulement 25 pertes, ou 5% des 504 montants équiprobables, dépassent
simulation Monte Carlo. la 26e perte (-40 220) constituant la valeur-seuil. D’où, dans notre exemple:

1.3.1 Méthode historique VaR sur 1 jour = -40 220 $


L’estimation de la VaR par la simulation historique présuppose que le
1.3.2 Méthodes paramétriques
passé se reproduit sur l’horizon choisi et s’appuie donc sur les données
Pour utiliser les méthodes paramétriques, on doit faire une hypothèse
historiques des facteurs de risque pour cerner leur distribution anticipée.
concernant la distribution des rendements du portefeuille. Généralement, on
Par exemple, admettons qu’on estime la VaR sur 24 heures, au jour t=0, approxime d’abord leur distribution par un modèle gaussien. On distingue deux
d’un placement en actions XYX au seuil de 95%. Alors la démarche typique va méthodes paramétriques de calcul de la VaR : l’approche Variance-Covariance
comme suit: et l’approche RiskMetrics de JPMorgan.

1) établir la valeur marchande du placement (disons P = 1 M DH); A- Approche Variance-Covariance.


2) définir la plage des données historiques (disons les derniers 504 jours L’approche Variance-Covariance repose sur l’hypothèse que les rendements
ouvrables ou 2 ans); du portefeuille et des facteurs de risque suivent des lois Normales et Multi-
3) obtenir les données et calculer leurs variations (en %) pour chaque facteur de normales.
risque; ici le seul risque vient de la fluctuation du cours de l’action et
La formule de calcul de la VaR est la suivante :
s’exprime par le vecteur des 504 rendements quotidiens observés
1
( rt : t = -504,...,-1); VaRt (a, ) = −a' + (a' Ω t a ) 2 zα

4) appliquer chaque rt au P courant, d’où l’obtention d’un vecteur de 504 où

montants de gains ou pertes [rt P: t= -504, -503,..., -1] susceptibles de se – a représente le poids des actifs dans le portefeuille

reproduire, par hypothèses, chacun avec la fréquence 1 504 ; – t : représente le vecteur constitué de l’espérance des rendements des actifs
du portefeuille
5) ordonner les montants à partir du plus négatif; cela donne:
– t représente la matrice de covariance des actifs du portefeuille
P rt
1 -166 830
2 -64 540 B- Approche RiskMetrics (JPMorgan)/Delta Normale.
3 -62 340 La méthode RiskMetrics ressemble `a la méthode de Variance-Covariance
….
mais la volatilité est calculée différemment. La volatilité est estimée en utilisant
25 -46 350
26 -40 220 ses valeurs passées ainsi que celles des rendements en accordant plus de poids
…. aux valeurs les plus récentes. Ceci permet de pouvoir s’adapter plus facilement
86 87
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aux changements de conditions du marché et de mieux tenir compte des Section II Application de la VaR dans Bâle II
évènements extrêmes. La réglementation bancaire impose aux banques de maintenir un niveau de
Outre son fondement sur la dispersion observée dans les valeurs changeantes capital minimum pour absorber les pertes dues aux risques de marché. Depuis
du portefeuille, la méthode présuppose la normalité de sorte que la moyenne l’Amendement de Bâle, les banques peuvent calculer ce capital réglementaire à

( ˆ ) et l’écart type ( ˆ) des variations suffisent à leur description. D’où, en cas l’aide d’un modèle interne reposant sur l’estimation de la perte potentielle

de placement à hauteur P en actions au rendement aléatoire supposé normal, maximale (VaR) sur une période donnée et pour un seuil de probabilité.

l’écart type mesurant le jeu du seul risque jouant sur un jour, l’estimation de la La VaR est utilisée par les banques pour calculer elles mêmes leur capital

VaR s’exprimera par: réglementaire mais aussi pour leur gestion interne (la définition de limites de
trading ou l’allocation des fonds propres aux différentes activités par exemple).
VaR = P( ˆ − ˆ)
Où chiffre le seuil de confiance, en écarts types. D’ordinaire, et s’estiment 2.1 VaR et Fonds Propres Réglementaire
à l’aide d’une suite récente de rendements. S’agissant d’un horizon quotidien, Les fonds propres sont un des éléments de notation de la banque, note qui

donc très court, l’on pose souvent que ˆ =0, de sorte que: conditionne le coût des ressources (de trésorerie ou de long terme). Ils servent à
garantir l'
activité de la banque. En particulier, ils doivent permettre d'
absorber
VaR = - P( ˆ)
les fortes pertes dues à des éléments exogènes et/ou inattendus :
Par exemple, avec un placement de 1M le 2 janvier 2008 en actions XYX, la - Crise russe (risque pays - défaut de paiement),
VaR, donc la perte peu probable de dépassement en un jour au seuil de - Crise asiatique (implosion des systèmes bancaires),
confiance de 95% ( = 1,645), se chiffre comme suit: - Crise immobilière (krach spéculatif),
VaR = 1 M (0,00163 - 1,645 x 0,02469) = -38 985, ou -40 615 - etc.

selon la première ou la deuxième équation. Ainsi plus leur niveau est élevé, plus la banque présente des gages de solidité
(à activité bancaire constante). En conséquence la problématique de la banque se
1.3.3 Méthode de Monte Carlo
fond sur comment prendre le moins de risque et en même temps tout en offrant
Cette méthode nécessite la réalisation d’un nombre conséquent de
le ROE le plus élevé à ses actionnaires.
simulations. On détermine dans un premier temps les lois de distribution des
La VaR est utilisée par les régulateurs pour déterminer le capital
rendements des facteurs de risque décrivant la valeur du portefeuille, ces lois de
réglementaire :
distributions peuvent entre autre être des modèles stochastiques. On simule
• VaR à 99% à 10 jours pour les risques de marché
ensuite un grand nombre de scénarios futurs pour déterminer les trajectoires des
• VaR à 99,9% à un an pour les risques de crédit et opérationnel
facteurs de risque. Les résultats de ces simulations sont ensuite utilisés pour
Capital requis = multiple de la VaR
exprimer la distribution des pertes et profits et calculer la VaR.

88 89
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La VaR sur 1 jour sera calculé à partir des données journalières. La VaR sur 2.1.1 Légitimité réglementaire de la VaR
10 jours pourra être calculée par deux méthodes distinctes : à partir des A l'
époque, l'
exigence en fonds propres était calculée à partir de bases
variations de valeur de la position calculée sur 10 jours (en utilisant des périodes forfaitaires. Désormais, le comité de Bâle autorise les établissements financiers
glissantes ou disjointes) ou en utilisant la règle T qui relie la VaR calculée à un d'
utiliser les modèles internes pour calculer l'
exigence en fonds propres pour les
horizon de T jours à la VaR calculée à un horizon de 1 jour par la relation : risques crédit, de marché et opérationnel.
Les établissements doivent calculer la perte potentielle quotidiennement
VaR(T jours) = T .VaR (1jours)
pour une période de détention de 10 jours.
Soit la variable aléatoire représentant la perte potentielle. Notons F la
Notons cette perte potentielle P (t) à la date t (jour ouvré). A chaque date t,
distribution de probabilité de . Nous avons :
l' exigence de fonds propres FP(t) de la façon suivante :
établissement calcule l'
VaR = F-1( )
1 60

Deux éléments sont donc déterminants pour calculer la valeur en risque : FP ( t ) = max (P(t - 1) , (3 + ε ) × P (t − i )
60 T +&
la distribution de probabilité et le seuil de confiance.
Avec le complément éventuel (0 1)
Rating Réglementation BBB A AA AAA
(marché) Il est donc important de disposer d'
une bonne mesure des risques puisque
99% 99.75% 99.9% 99.95% 99.97% celle-ci conditionne l'
exigence en fonds propres.

Temps de retour 100 jours 400 jours 4 années 8 années 13 années 2.1.2 Dispositif prudentiel
-1
( ) 2.33 2.81 3.29 3.29 3.43 Les contrôles ex-post visent à s'
assurer que le degré de couverture observé

t4-1 ( ) 3.75 5.60 7.17 8.61 9.83 correspond bien au niveau de confiance de 99%. Puisque la VaR est un
indicateur de risque qui permet aussi de calculer le minimum de fonds propres
La perte moyenne E( ) est désignée par le terme expected loss. Dans le
alloués au risque ou capital risque, les instances régulatrices ont adopté, en plus
risque de marché, le capital en risque (Capital-at-Risk ou CaR) correspond a la
des critères de degré de confiance, de la période de détention…, des tests que
valeur en risque.
doivent vérifier les modèles VaR.
Dans le risque de crédit, il est égal à la différence entre le quantile et la perte
• Le backtesting permet de valider la pertinence des modèles, c.à.d
moyenne — cette différence est appelée la perte exceptionnelle (unexpected
l’adéquation de la VaR aux risques effectivement supportés. Il porte sur
loss). Dans ce dernier cas, on suppose que les marges (et les provisions)
la VaR un jour, et non sur la VaR de 10 jours.
couvrent la perte moyenne. Enfin, il nous faut définir aussi la charge en capital
• Le Stress testing consiste à estimer la perte potentielle en soumettant le
(capital charge) qui est fonction du capital en risque. Cette charge en capital
modèle à des variations extrêmes des paramètres, correspondant à un
correspond au montant effectif de fonds propres immobilisés.
scénario de catastrophe financière : krach boursier, effondrement du taux
de change, hausse brutale de taux d’intérêt, etc. ,

90 91
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• La commission bancaire autorise le calcul de la VaR 10 jours à partir de la Pour cela, nous utilisons l'
inégalité de Bienaymé-Tchebyshev :
VaR 1 jour par scaling. 1
• Les contrôles doivent porter sur les 250 derniers jours ouvrables.
Pr( X − µ > kσ ) ≤

La Commission Bancaire définit alors trois zones pour évaluer les résultats Si la loi est symétrique, nous avons
des contrôles ex post et pour appliquer le complément éventuel au coefficient 1
Pr( X ≤ µ + kσ ) ≥ 1 −
multiplicateur 3 : 2k ²
Zone Définition de la zone Valeur de Or cette probabilité n'
est rien d'
autre que la fonction de répartition F :
Verte Pr (X n) < 95% 0 1
Orange Pr (X n) < 99,99% 0-1
F ( µ + kσ ) ≥ 1 −
2k ²
Rouge Pr (X n) 99,99% 1 Au seuil de confiance de et si nous désignons par F¡1 la fonction inverse de
Pr (X n) : Probabilité cumulée d'
avoir n exceptions) Pour 250 jours, les zones répartition (qui n'
est rien d'
autre que la fonction de quantile), nous en déduisons
sont les suivantes : que
• Verte (n < 5) 1
• Orange (5 <n < 9)
X ≤ µ + kσ ⇔ F −1 (1 − ) =α
2k ²
• Rouge (n > 10)
1
k≤
2.2 Le facteur multiplicatif : Facteur de prudence (3+ ) 2 − 2α
Les modèles internes de risques de marché sont majoritairement basés sur les En négligeant la tendance et en assimilant X à la perte potentielle, celle-
méthodes VaR. Or, ces méthodes ne donnent qu’une approximation de la vraie ci se situe donc à k écarts-types. Or la VaR telle qu'
elle est calculée se situe à
distribution pour modéliser la variation des prix. -1
c= ( ) écarts-types.
C’est pourquoi il est nécessaire de corriger l’estimation du quantile par un k
Le ratio est le coefficient de multiplication qui permet d'
être sûr que la
facteur de prudence. Celui-ci correspond implicitement au facteur multiplicatif. c

Comme Stahl [1997] le montre, ce facteur, souvent présenté comme arbitraire, a VaR correspond bien à un quantile au moins égal à lorsque nous utilisons une
des fondements théoriques rigoureux (dans le cadre d’une VaR gaussienne). approximation gaussienne et ceci quelle que soit la vraie fonction de
Le problème est le suivant : étant donné une variable aléatoire X de loi distribution.
quelconque dont nous connaissons les deux premiers moments et ², à quelle Il est facile de montrer que lorsque la fonction de distribution est asymétrique,
-1
distance relative par rapport à l'
écart-type se situe le quantile ? une borne supérieure de k est (1- ) .

92 93
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Le tableau suivant contient les valeurs du ratio pour différentes valeurs de que de 11.36%. Il n’y a donc pas de relation linéaire entre le seuil de confiance,
Symétrique Asymétrique la probabilité de perte et l’exigence en fonds propres. Nous pouvons par
C k k K k exemple considérer que les niveaux de confiance 98.5% et 99.5% sont très
c c
90.00 1.28 2.24 1.74 3.16 2.47 proches du fait de leur faible écart absolu, ou au contraire les considérer très
95.00 1.64 3.16 1.92 4.47 2.72 différents, car la VaR `à 99.5% à 3 fois moins de chance d’être dépassée que la
99.00 1.33 7.07 3.04 10.00 4.30 VaR `a 98.5%.
99.25 2.43 8.16 3.36 11.55 4.75
2.4 Exemple : mesure du risque Crédit par la méthode VaR
99.50 2.58 10.00 3.88 14.14 5.49
Une perte potentielle est caractérisée par deux chiffres :
99.75 2.81 14.14 5.04 20.00 7.12
Sa valeur
99.99 3.72 70.71 19.01 100.00 26.89
La probabilité de dépasser cette valeur.
Pour = 99:5%, le ratio est proche de 4. Si les autorités réglementaires une banque détienne un portefeuille de 1000 dont le rating moyen
Supposons qu'
prenaient alors cette valeur pour fixer le coefficient multiplicateur, cette mesure est A. Les statistiques de défaut associés à ce rating sont : un taux de défaillance
aurait pour incidence d'
augmenter les fonds propres de 41.4% par rapport à la moyen de 1% et une volatilité annuelle de ce taux dans le temps de 1,5%.
situation actuelle.
La volatilité traduit l'
instabilité temporelle des défaillances.

2.3 L’interprétation du seuil de confiance • La casse statistique sera de 1% de l'


encours, soit 10.

Du point de vue des instances réglementaires, le seuil de confiance tient • La volatilité des pertes pour défaut sera de 1,5×1000 soit 15

une très grande importance pour le calcul des fonds propres. Sous l’hypothèse On suppose que la perte en cas de défaut est de 100%, c'
est-à-dire qu'
il n'
ya

de normalité, nous pouvons calculer la variation du niveau de fonds propres aucune récupération.

requis selon le niveau de confiance souhaité par rapport à l’exigence On estime que la distribution de probabilité des pertes suit une loi Normale, ce

réglementaire (en supposant que les autres paramètres restent inchangés). qui implique les résultats suivants :
- Il y a 2,5 chances sur 100 pour que les pertes dépassent 1,96 fois la
volatilité.
- Dans notre exemple, les pertes potentielles au seuil de tolérance de 2,5%
Le niveau de confiance de 99.96% correspond au risque décennal, c’est-à- sont donc de 1,96*15=30
dire à une occurrence en moyenne tous les 10 ans de perte supérieure à la VaR. - Le capital nécessaire à la couverture de ce portefeuille sera de 30 selon le
Améliorer l’intervalle de confiance de 0.96% revient donc à augmenter de modèle de la VaR.
44.12% le montant des fonds propres. En revanche, une diminution de
l’intervalle de confiance de 0.96% ne permet de diminuer l’exigence en capital

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Bien entendu toute la difficulté réside dans le choix du multiple, dont la En résumé, on peut dire que le Crédit Scoring est outil de gestion de
précision peut être illusoire, surtout si l'
on cherche à évaluer des évènements risques qui vise à prédire la probabilité de défaut d’un nouveau prêt en utilisant
rares. L'
accroissement de la richesse des bases existantes et des apports les prêts précédents. Ainsi, l’objet du Crédit Scoring est de prédire le risque et
opérationnels des modèles prennent alors toute leur importance. non de l’expliquer; il est toutefois important d’analyser les facteurs important
permettant de discriminer entre bons et mauvais prêts.
Section III : L'analyse discriminante ou scoring
L'
analyse discriminante est une technique d'
analyse financière des 2.2 Formule d'Altman :
prédictions des défaillances d'
entreprises, basées sur les ratios financiers et
Z = a.R1+b.R2+c.R3+d.Rµ4+e.R5
économiques. Cette technique est apparue aux Etats-Unis dans les années 60 et
est associée au nom du professeur Altman. Son modèle s'
est vite répandu en Chaque coefficient a, b, c, ... représente une pondération.
s'
enrichissant de quelques améliorations et est beaucoup plus connu sous le nom Ces scores, lorsqu'
ils sont élevés, représentent une situation satisfaisante, et un
de « Credit scoring » risque de défaillance quand ils sont faibles.
Le modèle du scoring synthétise un ensemble de ratios pour parvenir à un La combinaison Z possède donc un pouvoir séparateur robuste entre les
indicateur unique qui permet de distinguer les entreprises saines des entreprises entreprises défaillantes et saines, mais il existe une zone de recouvrement entre
défaillantes. les deux sous ensembles qui peut entraîner des erreurs. La variable Z devra donc
Sur un ensemble de n entreprises divisé en deux sous ensembles comporter des ratios dont on s'
assure de l'
indépendance statistique.
(entreprises saines et entreprises défaillantes), on mesure k ratios et on construit
Un nombre extrêmement important d'
études a été mené sur ce sujet, qui
une variable Z, combinaison linéaire de ces ratios, telle que les valeurs prises par
ont proposé des formulations différentes des scores. Nous avons retenu dans
cette variable soient les plus différentes possible d'
un sous-ensemble à l'
autre.
cette étude deux d'
entre elles, la formule originale d'
Altman et celle de la banque

2.1 Rôle du Crédit Scoring de France.


Plusieurs explications peuvent être fournies sur la définition et le rôle du Crédit 2.2.1 formule originale d'Altman
Scoring, elles peuvent être résumées comme sur la figure ci-dessous : Z = 1,2 X1 + 1,4X2 + 3,3X3 + 0,6X4 + 0,9X5
Processus du Crédit Scoring51 Avec :
· X1 = fond de roulement /actif total
Prêts Modèle de Nouvelles
précédents notation de crédit demandes de prêts · X2 = réserves / actif total

Construction Prédiction
· X 3 = EBE / actif total
· X4 = fonds propres / actif total
· X5 = CA / actif total
51
Adapté de Yang Liu (2001)

96 97
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Altman détermine une valeur critique Z = 2,675 ; ce qui l'


amène à la conclusion La méthode des scores permet d'
obtenir rapidement une première
suivante : indication sur le degré de vulnérabilité d'
une entreprise, mais c'
est une méthode
Si Z < 2,675, alors l'
entreprise est considérée comme défaillante ; d'
évaluation des risques toutefois très limitée, dont le principal défaut est d'
être
Si Z> 2,675, alors l'
entreprise est considérée comme saine. une analyse statique, une photographie en quelque sorte de la situation d'
une
entreprise à un instant t, et qui n'
apporte aucune information quand aux
2.2.2 Formule de la Banque De France « BDF »
perspectives d'
évolution de cette entreprise. C'
est pourquoi cette technique doit
100Z=-1,255X1+2,003X2-0,824X3+5,221X4-0,689X5-1,164X6+0,706X7+1,408X8-85, être utilisée avec d'
autres méthodes d'
analyse et notamment un diagnostic

Avec : financier classique.

· X1 = frais financiers / EBE


· X2 = ressources stables : actif économiques
· X3 = CA : endettement
· X4 = EBE : CA HT
· X5 = dettes commerciales /achats TTC
· X6 = taux de variation de la valeur ajoutée
· X7 = (stocks + CLIENTS - avances clients) / production TTC
· X8 = investissements physiques / valeur ajouté

Si Z > 0,125 : l'


entreprise est normale
Si Z< -0,250 : l'
entreprise a des caractéristique comparables à celles des
défaillants durant leurs dernières années d'
activités.
Si -0,250 <Z<0, 125 : l'
entreprise est en zone d'
incertitude

La BDF fait un lien entre les sources et probabilités de défaillance de


l'
entreprise :
Intervalle de
-1,875 -0,875 -0,25 -1,125 +0,625 +1,25
score Z
Probabilité de
30,4% 16,7% 7% 3,2% 1,8% 0,5%
défaillance

98 99
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Table des Matières CHAPITRE III : LES PILIERS DE LA REFORME BALE II ............................................. 38
Section I : Les exigences minimales en fonds propres : ....................................................... 39
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................... 1 1.1 Exigences minimales de fonds propres pour la couverture su risque de crédit. ... 41
1.1.1 L’approche standardisée ................................................................................ 42
CHAPITRE I : ANALYSE DES ACTIVITES & RISQUES BANCAIRES ........................... 3 1.1.2 Les techniques d’atténuations du risque de crédit : « ARC »......................... 52
Section I : la fonction économique de la banque.................................................................... 3 1.1.3 L’approche des notations internes : IRB ........................................................ 54
Section II : Typologie des opérations micro-économiques d’intermédiation financière ....... 4 1.2 Les exigences de fonds propres pour la couverture du risque opérationnel ......... 60
Section III : Caractéristiques des activités bancaires ............................................................ 5 1.2.1 Les approches du risque opérationnel............................................................ 63
3.1 Les métiers d’intermédiation ................................................................................... 5 1.3 Les exigences en fonds propres pour la couverture du risque de marché ............. 66
3.2 Les prestations de services....................................................................................... 6 1.3.1 Définition et champs d’application ................................................................ 67
3.2.1 La gestion des moyens de paiement. ................................................................. 6 1.3.2 Approche standardisée : ................................................................................. 68
3.2.2 Les autres services. ........................................................................................... 6 1.3.3 Approche basée sur les modèles internes. ...................................................... 70
3.3 Les Interventions sur le marché ............................................................................... 7 1.4 Le calcul du ratio final ........................................................................................... 71
Section IV : Les principaux risques générés par l’activité bancaire ..................................... 8 Section II : Processus de surveillance prudentielle. ............................................................. 72
2.1 Les principes essentiels de la surveillance prudentielle ........................................ 73
CHAPITRE II : LA REGLEMENTATION BANCAIRE : DE BALE I A BALE III .......... 11 2.2 Les aspects spécifiques .......................................................................................... 75
Section I : Objectifs de la réglementation prudentielle ........................................................ 12 2.2.1 Risque du taux d’intérêt : ............................................................................... 76
Section II : Les Accords de Bâle I (1988) ............................................................................. 13 2.2.2 Risque résiduel : ............................................................................................. 76
2.1 Le capital minimum................................................................................................ 14 2.2.3 Risque de concentration de crédit : ................................................................ 76
2.2 Le ratio Cooke : ratio de solvabilité minimum. ..................................................... 14 2.3 Rôle et mise en œuvre du pilier II .......................................................................... 76
2.3 Le coefficient de liquidité. ...................................................................................... 15 Section III : Transparence et discipline de marché .............................................................. 80
2.4 Le coefficient de division des risques..................................................................... 15 3.1 Objectifs et principes généraux.............................................................................. 80
2.5 Les règles de provisionnement des créances en souffrance................................... 15 3.2 Publications recommandées. ................................................................................. 81
Section III : De Bâle I à Bâle II ............................................................................................ 16 3.2.1 Champ d’application ...................................................................................... 81
3.1 Les limites du ratio de Cooke................................................................................. 17 3.2.2 Fonds propres : .............................................................................................. 81
3.2 La redéfinition du ratio Cooke ............................................................................... 18 3.2.3 . Expositions aux risques : .............................................................................. 81
Section IV : Les innovations du ratio Bâle II (McDonough) ................................................ 19
4.1 les principes de base de l’Accord Bâle II .............................................................. 20 CHAPITRE IV : MODELES D’EVALUATION DU RISQUE ............................................. 83
4.2 Les évolutions Bâle I à Bâle II ............................................................................... 21 Section I : La méthode Value at Risk (VaR) ......................................................................... 83
Section IV : Les modalités de la réforme bancaire : Bâle III ............................................... 22 1.1 Présentation de la VaR .......................................................................................... 83
4.1 Contexte du Bâle III ............................................................................................... 23 1.2 Définition de la VaR............................................................................................... 84
4.2 Les Objectifs de Bâle III ........................................................................................ 24 1.3 Les méthodes de mesure du risque par la VaR ...................................................... 85
4.2.1 Adaptation des Liquidités ............................................................................... 25 1.3.1 Méthode historique ......................................................................................... 86
4.2.2 Modification du ratio d’effet de levier ............................................................ 27 1.3.2 Méthodes paramétriques ................................................................................ 87
4.2.3 Renforcement des fonds propres.................................................................... 27 1.3.3 Méthode de Monte Carlo ................................................................................ 88
4.2.4 Une dimension macro-prudentielle pour contrer les risques systémiques ..... 29 Section II Application de la VaR dans Bâle II ...................................................................... 89
4.3 Dispositions Transitoires ....................................................................................... 30 2.1 VaR et Fonds Propres Réglementaire.................................................................... 89
4.4 Planning des Reformes .......................................................................................... 31 2.1.1 Légitimité réglementaire de la VaR ................................................................ 91
4.5 Les contraintes de Bâle III ..................................................................................... 35 2.1.2 Dispositif prudentiel ....................................................................................... 91

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Master MFE Techniques Bancaires Pr. S. SOLHI

2.2 Le facteur multiplicatif : Facteur de prudence (3+ ) ............................................ 92


2.3 L’interprétation du seuil de confiance ................................................................ 94
2.4 Exemple : mesure du risque Crédit par la méthode VaR..................................... 95
Section III : L'analyse discriminante ou scoring .................................................................. 96
2.1 Rôle du Crédit Scoring ........................................................................................... 96
2.2 Formule d' Altman : ................................................................................................ 97
2.2.1 formule originale d' Altman ............................................................................. 97
2.2.2 Formule de la Banque De France « BDF » ................................................... 98

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