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Compétence(s) :
Modéliser,
Élaborer un graphe de liaisons ;
Élaborer un schéma cinématique plan ou 3D d’un mécanisme (réel, maquette numérique, plan d’ensemble, etc.) ;
Déterminer la liaison cinématiquement équivalente à une association de liaisons ;
Déterminer les mobilités d’un mécanisme ;
Déterminer le degré d’hyperstaticité d’un mécanisme ;
Identifier les conséquences géométriques de l’hyperstaticité.
Résoudre,
Déterminer la loi entrée sortie géométrique d’une chaîne cinématique,
Déterminer la loi entrée sortie cinématique d’une chaîne cinématique.
Communiquer
Choisir les outils de communication adaptés (schéma cinématique plan ou spatial)
1. Mise en situation
Un mécanisme est un ensemble de solides liés entre eux par des liaisons, dans le but de réaliser une ou plusieurs
fonctions.
Le graphe de structure (ou graphe de liaisons) est un outil descriptif qui permet de faire le bilan des solides et
des liaisons entre les solides d’un mécanisme (voir cours Modélisation des liaisons).
Pour illustrer ce chapitre, on s’appuiera sur l’exemple de la pompe à 5 pistons Citroën dont on donne le dessin
d’ensemble du mécanisme ci-dessous.
1 3
A B C
r
u
0
r
E D y
2
r
x
Une chaîne de solides S1, S2, S3, …, Sn est ouverte si les solides extrêmes sont différents.
Le graphe de structure d’une chaîne ouverte présente l’allure ci-dessous :
0 L1
1 L2
2 L3
3
Une chaîne de solides S1, S2, S3, …, Sn est fermée si le solide initial est le même que le solide final.
0 L1
Le graphe de structure présente la forme ci- L5 1
contre :
L2
4
2
L4
3 L3
Une chaîne de solides S1, S2, S3, …, Sn est complexe si elle comporte plusieurs chaînes ouvertes ou fermées.
0 L1
L5 1
L6
L2
4 L7
2
L4
3 L3
Exemple 1 Exemple 2
L’exemple 1 est une chaîne complexe car constituée d’une chaîne fermée et d’une chaîne ouverte.
L’exemple 2 est une chaîne complexe car constituée de plusieurs chaînes fermées appelées cycles.
Le nombre de chaînes indépendantes, noté µ, est appelé nombre cyclomatique (ou nombre de cycles).
Si l'on a NP pièces et NL liaisons entre les pièces, on a alors un graphe de NP sommets et NL arcs. Le nombre
cyclomatique vaut : µ = NL - NP + 1.
Dans l’exemple 2, on dénombre sur le graphe de structure 5 pièces ou sous ensembles rigides et 7 liaisons.
On obtient ainsi µ = 7 – 5 + 1 = 3 cycles
Afin de réduire le nombre de liaisons dans un mécanisme, on peut être amené lors d'une approche globale à
chercher des liaisons fictives équivalentes à un ensemble de liaisons réelles.
Cette recherche peut se faire intuitivement ou analytiquement par les torseurs cinématiques.
Deux cas peuvent alors se présenter selon que les liaisons sont en série ou en parallèle.
0 L1
1 L2
2 L3 L4 4
3
Léq.
0 4
{ } {
V (R n / R 0 ) = ∑ V (R i / R i-1 ) }
n
i =1
Par identification avec les torseurs cinématiques des liaisons normalisées, on détermine la liaison cinématiquement
équivalente.
On notera bien que cette liaison est virtuelle car si on prend par exemple le graphe de structure ci-dessus, les
solides 0 et 4 ne sont pas en contact.
L1
L2 Léq.
1 2 1 2
L3
La compatibilité cinématique des n liaisons en parallèle avec la liaison équivalente, s'exprime par une identité des
composantes de tous ces torseurs réduits au même point.
{V } = { V }
éq. i pour 1≤ i ≤ n .
Pour reprendre l’exemple de la pompe 5 pistons Citroën, dans le graphe de structure de la page 1, on a en parallèle
une liaison rotule, avec une liaison sphère-cylindre.
p1 0 p2 u2
{V1}= q1 0
pour la liaison rotule et {V2 }= q2 0
pour la liaison sphère-cylindre.
r 0 ( xr , yr , zr ) r 0 ( xr , yr , zr )
A 1 B 2
r r
En posant AB = lx et en écrivant les torseurs au point B par exemple, on peut alors écrire :
p u
{V } = {V } = {V }
éq. 1 2 avec {V }=
éq.
q v
r w r r r
B (x, y,z )
p u p1 0 p2 u2
On obtient alors
q v = q1 l × r1 = q 2 0 .
r w r r r 0 ( xr , yr , zr )
B ( x , y , z ) B r1 − l × q1 ( xr , yr , zr ) B r2
p = p1 = p2 p = p1 = p2
q = q1 = q2 q=0
On en déduit le système : r = r1 = r2 et donc r =0
u = 0 = u2 u=0
v = l × r1 = 0 v=0
w = −l × q1 = 0 w=0
Pivot d’axe ( A, x )
r
0
1
2 Sphère plan de
normale (D, u )
r 3
On est souvent amené à rechercher des relations entre les paramètres géométriques d’un mécanisme
(dimensionnels ou angulaires).
Notamment la loi "entrée - sortie" est la relation entre les paramètres de position de la pièce d'entrée
(mouvements pilotes) et les paramètres de position de la pièce de sortie du mécanisme.
Dans l'exemple de la pompe Citroën, la pièce d'entrée est l'arbre (1) et la pièce de sortie est le piston (2).
La loi "entrée - sortie" s'obtient en exprimant la fermeture géométrique de chacune des chaînes fermées ou
cycles du graphe de structure du mécanisme.
l'une, caractérise les positions relatives des points caractéristiques des liaisons.
r r r
O0 O1 + ...+ On O0 = 0 (fermeture dimensionnelle)
l'autre, caractérise les orientations relatives des bases associées à chaque liaison.
Dans le cas de mécanisme plan, toutes les rotations relatives se font suivant une seule direction et
on obtient une relation scalaire du type α 01 + ...+α n 0 = 0 (fermeture angulaire).
Dans le cas d’un mécanisme plan, la fermeture géométrique donnera donc :
- 2 équations scalaires de fermeture dimensionnelle ;
- 1 équation scalaire de fermeture angulaire,
Dans le cas d'un mécanisme spatial, le nombre d’équations peut aller jusqu’à 6, pour un cycle.
Pour déterminer une loi entrée / sortie, on préfère alors traduire que la valeur d'un angle est constant (souvent
l'orthogonalité) entre deux vecteurs de base, imposé par certaines liaisons, par l'intermédiaire d'un produit
scalaire.
r r
Les relations sont alors du type x i . x j = 0 .
Enfin, on sera quelques fois amené à simplifier un mécanisme, c’est à dire à négliger certaines mobilités, afin de
proposer une modélisation plane, et simplifier les calculs.
Pour obtenir des relations entre les vitesses, il est possible de dériver les équations issues de la fermeture
géométrique.
{ V } +...+{ V } = {0} .
0 /1 n/0
Cette égalité de torseurs conduit à deux égalités vectorielles (égalité des résultantes, égalité des moments au
même point).
En projetant ces relations vectorielles sur deux axes (mécanismes plans) ou trois axes (mécanismes spatiaux), on
obtient un système linéaire de trois ou six relations scalaires entre les dérivées des paramètres de situations.
Les coefficients des équations sont des fonctions des paramètres de situation. Il faut donc que soient connus tous
les paramètres de situation à l’instant où l’on fait l’étude cinématique.
Cette méthode conduit souvent à des calculs fastidieux car il faut réduire tous les torseurs au même point.
6. Hyperstatisme
6.1. Définitions
Dans un assemblage, mécanisme ou structure, les pièces sont liées entre elles. Une pièce sans aucune liaison peut se
déplacer librement dans l'espace.
Dans le mécanisme ou la structure, la pièce est en contact avec d'autres pièces. Ces contacts vont l'empêcher de
bouger, ils vont réduire la mobilité de la pièce. Les contacts entre les pièces sont modélisés par la notion de liaison.
Une structure est dite isostatique si il n’y a pas de liaison surabondante (aucune liaison ne fait double emploi avec
une autre). Dans le cas de liaisons surabondantes, on parlera d’hyperstatisme.
L'hyperstatisme est la situation d'un assemblage pour lequel le fonctionnement se fait avec plus de contraintes que
ce qui est strictement nécessaire pour le maintenir, ce qui signifie qu'au moins un degré de mobilité d'une pièce est
supprimé plusieurs fois.
Prenons l'exemple de la stabilité d'une table. On considère le système formé par la table et le sol :
• si la table n'a que deux pieds, elle ne peut pas être stable, elle va pivoter et tomber, le système est
instable ;
• si la table a trois pieds non alignés (disposés en triangle), elle est stable ; une table à trois pieds n'est
jamais bancale ;
• si la table a quatre pieds, elle est stable si tout est parfait (sol plan, plateau de la table plan et pieds de la
même longueur) ; le quatrième pied est une contrainte supplémentaire.
Dans la réalité, rien n'est strictement parfait, la table à quatre pieds risque d'être bancale. Si l'on visse les quatre
pieds au sol, le plateau de la table va se déformer pour s'adapter aux défauts, alors qu'avec une table à trois pieds,
le plateau ne va pas se déformer.
Les degré de mobilité m d’un mécanisme correspond au nombre de mouvements indépendants au sein d’un
mécanisme. m se décompose en mu (mobilités utiles) et mi (mobilités internes) avec m = mu + mi
Avec :
- Ic : nombre d’inconnues cinématique soit la somme des degrés de liberté de chaque liaison,
- µ : nombre de boucles indépendante (ou cycles) de la chaîne cinématique (voir 2.3. Chaînes complexes),
- m : degré de mobilité du mécanisme, avec m = mu + mi
Le degré d’hyperstatisme étant égal à h, il faut ajouter h degrés de liberté aux différentes liaisons pour le rendre
isostatique. La détermination des bons degrés de libertés à ajouter est intuitive.
Il faut rechercher les liaisons qui bloquent, si on considère la définition cinématique de l’hyperstatisme :
Certains paramètres cinématique sont déjà définis par les pièces elles mêmes et sont contradictoire avec le
montage.
Dans l’exemple ci-dessus, l’isostatisme est obtenu en transformant une des deux liaisons rotules en liaison sphère
cylindre (ajout d’une mobilité).
6.5. Conclusion
Tant que possible, il est préférable d’avoir un mécanisme isostatique car imposer des conditions géométriques
implique des coûts de fabrication plus élevés en raison du soin à apporter à la réalisation.
Il est parfois préférable d’avoir un mécanisme hyperstatique lorsque les efforts rentrant en jeu, sont si importants
que l’isostatisme n’empêche pas les déformations.
Un mécanisme hyperstatique, grâce à des liaisons intermédiaires peut limiter les déformations, augmenter sa
rigidité.
Toutefois, il n’est pas possible de se passer des conditions géométriques à imposer.