Sunteți pe pagina 1din 50
ae I la France d'Quire-mer LAVENTURE COLONIALE PARIS, VILLE LUMIERE Dessin de Xavier Musquera, texte de André Bérélowitch Dessin de Enric Sié, texte de Pierre Castex HISTOIRE DE FRANCE BANDES DESSINEES LAROUSSE UNE POIGNEE D’'HOMMES POUR BATIR UN EMPIRE Les jeunes officiers qui, de 1880 8 1898, édifient IA frique-Occidentale fran gaise ne ressemblent guere a leurs devanciers. A la fois militaires, explorateurs médecins, géographes, ceux-ci consacraient une bonne part de leurs énergies 4 létude des populations rencontrées. Ce désintéressement nest plus de mise & lafin du siacle : la course est ouverte entre les grandes puissances européennes — Allemagne, France, Grande-Bretagne — pour semparer du continent africain Avant tout, il faut faire vite. C’est donc une succession de campagnes militaires, reprises chaque année au moment de la saison séche, qui étend le territoire sous contrdle francais du Sénégal au Niger, puis au lac Tchad et au golfe de Guinée Lentreprise n’aurait guere comporté de difficulté si la lointaine métropole avait consenti effectifs suffisants et crédits substantiels. Ce n’est pas le cas : une partie de lopinion réve seulement de revanche sur “la ligne bleue des Vosges” Lautre porte la conquéte coloniale aux nues, mais non pour elle-méme : a ses yeux, elle est prétexte a exalter la fierté nationale aux dépens des Anglais ou des Allemands. Rares sont ceux, parmi les responsables, qui ont vraiment conscience de limportance de lenjeu. C’est donc avec des moyens dérisoires et des effectifs réduits, recrutés sur place pour la plupart, qu'une poignée d’hommes batt, en vingt ans, immense empire africain. Objets d'abord d'une adulation démesurée, puis d'une critique non moins: excessive, les “Africains”, comme ils se nomment avec fierté, n'ont sans doute mérité ni lune, ni autre. Leur courage et leur endurance furent exceptionnels, et indispensables. Mais la conquéte fut-elle si difficile ? Car la supériorité de Yarmement, la cohérence du commandement et de la stratégie, compensaient dans une large mesure la faiblesse des effectifs. Surtout, ils affrontent, non un adversaire unique, mais une multitude de peuples entre lesquels la guerre sévit a létat endémique, et qui, méme fédérés au sein de vastes empires comme ceux d'Ahmadou ou de Samory, n’hésitent jamais & se combattre quand occasion sen présente. Dans une Afrique oit la guerre est un mode d’existence et non une excep. tion, ott l'état de guerrier ne le céde en prestige qu’a celui de prétre, les soldats francais ne sont pas ressentis au début comme une menace de nature excep- tionnelle. Ils s'adaptent rapidement aux méthodes de guerre locales, et c'est assez naturellement que les querriers vaincus se soumettent a la France, tout comme ils s’étaient ralliés précédemment aux rois africains vainqueurs. La colonisation seule dissipera ces illusions : une administration aux structures rigides, une exploitation économique qui n’a plus rien de commun avec activité tradition- nelle, une pensée, enfin, profondément étrangére aux conceptions africaines, font violence aux sociétés précoloniales et engendrent un processus irréversible doit sortira Afrique moderne. © 1978 Société des Périodiques Larousse. 17, rue du Montparnasse, 75006 Paris, Dépdt légal : 2" trimestre 1978

S-ar putea să vă placă și