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Grimal Edmonde. À propos d'un passage du Ménon : une définition « tragique » de la couleur.. In: Revue des Études
Grecques, tome 55, fascicule 259-260, Janvier-juin 1942. pp. 1-13;
doi : https://doi.org/10.3406/reg.1942.2933
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1942_num_55_259_2933
(1) II s'agit du passage cité plus haut (p. 3, n. 1) qui est simplement une
reprise plus détaillée de la théorie empédocléenne de la perception. Je crois
inutile d'insister sur le caractère « semi-prophétique » du Timée, spécialement
dans le passage en question, que la philosophie la plus matérialiste ne
désavouerait pas.
(2) Ibid., p. 348.
(3) Pour ne rien dire du sens très vague qu'a très souvent le mot chez Héro-
rodote, chez Platon lui-même, et dans la langue attique en général.
(4) Reconnu pourtant par Diels lui-même ; ce qui ne l'empêche pas de
chercher une autre explication.
(5) αθάνατο? et άθανάτη, p. ex., en face de δόκιμος maso. fém. (Meillet et Ven-
tfryea, Grammaire comparée, par. 770).
A PROPOS D'UN PASSAGE DU « MÉNON » 7
(1) Ce souci métrique est-il propre à Gorgias poux des raisons de rhétorique,
ou au contraire faut-il remonter à Empédocle dont le vers, comme celui
d'Homère, admettait des formes également possibles dans la mesure où chacune
répondait aux besoins du mètre ?
(2) Caractère poétique, hors du commun, auquel la citation de Pindare qui
introduit la définition, σύνες δ toi λέγω, est destinée à nous préparer, comme l'a
fait remarquer Diels. Mais Pindare n'est pas un tragique.
(3) Cf. Foucart, Le culte de Dionysos en Attique, Mém. Ac. Inscr. t. 31
(1906), p. 197.
(4) Voir Ronde, Kleine Schriften, II, 1901, p. 361 sqq.
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(1) Voir d'ailleurs avec quelle complaisance Platon compare à ce»1 cérémonies
d'iniliation l'enseignement de l'Académie, en particulier dans le Ménon, à la fin
du passage même que nous commentons : quand Socrate, refusant d'expliquer à
Ménon en quoi la définition de la forme est meilleure que celle de la couleur, lui
dit : « et je crois que tu en viendrais à penser comme moi si tu n'étais pas
obligé de partir avant les Mystères, ainsi que tu l'annonçais hier, et si tu
pouvais rester ici jusqu'après ton initiation », cela signifie évidemment « situ
devenais un élève de l'Académie ». Cf. infra, p. 12.
(2) Ainsi, le Timée dira, à propos de cette même théorie de la perception, et par
manière de conclusion au sujet de sa valeur de vérité : « Pourtant, si Ton voulait
contrôler cela par l'expérience, c'est qu'on méconnaîtrait la différence de la
nature humaine et de la divine. Car seul un Dieu sait bien comme on peut mêler
en un même tout, pour les dissocier ensuite, des éléments divers, et seul il est
aussi capable de le faire. Mais nul homme ne le sera jamais à l'avenir »
(698, trad. fiivaud).
À PROPOS D'UN PASSAGE DU « MÉNON » 9
(1) Une autre raison de cette réserve est probablement le souci de ne pas se
perdre dans le détail : en effet, il s'agit déjà là d'une digression par rapport à
l'objet premier du dialogue. 11 importe donc de ne pas s'y attarder outre mesure.
De plus, il ne faut pas oublier que le Ménon est une sorte de « programme » de
l'Académie, et presque un manifeste de lancement : il s'agit donc avant tout
d'éveiller l'intérêt du lecteur, de piquer sa curiosité, plus que de la satisfaire.
Ceci est sans doute pour beaucoup dans l'obscurité de maint passage du
dialogue, entre autre de celui que nous essayons de commenter ici.
(2) 16-d. Cette possibilité de généralisation à tous les autres sens était aussi
un trait de la théorie d'Einpédocle, qui ne semble d'ailleurs pas s'être donné la
peine de leur appliquer sa théorie dans le détail.
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Edmonde Grimal.