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TRAITÉ

PHYSIOUE ELTffiE
a L'usAcE DEs ÉcoLES ET DES FAMILLES;
I

Par C.-L, TANGIIE'


-
inepecteur cantonal et directeur du pensionnat de Thourout,
chrvalier de I'ordre do Léopold.

ûttvRAoE DoNr L'nxplor Est ÀuroBrsÉ DÀt{s LEs Écot.as lIoYErNEt.

eulronzrÈur Énnron.

t
PARIS LIIPZIG
vr' f,. cAerERuen. Éorrrun I r,.-l,B.rrrLER, colfurssloNNAtRr
Euô llonaperi.,OC Qrrorrtrarlcl 84

VU' H. CASTERMAN
TOUR NÀI
' 1883

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lous tlroite réservés,

-/
 V ANT-P ROPOS

Le petit iraité que je viens présenf,a: a: pubhc ee),


à peu de chôse près, le résumé des leçons de physique
que j'ai données, il y a quelques années, aux élèves du
pcnsionnac de Thourout, doui la direction niétait con-
fiée. Les livres de cs Eenre son[ rares, et, si J'en
oxcepte Mattre-Pierre, le n ai pas rencodtré de traité
de physique qui pirt. être utilement mis entre les mains
de personnes étrangèreq âtlx sc'iences naturelles, ou
servir ds livre classiquu aux élèvsJ du cours supérieur
d'une bonne école Primairo.
Dabord éditée en flamandr cette Purstgun ÉuÉunn-
T^IRE a obtenu une vogue inospérée : en quelques
semaines, l'édition, t'irée à un grand nombre dexem-
plaires, a été épuisée. Des instituteurs primaires dis-
tingués qui avaient adopté ce pctit ouvrage' des pêres
de familles,des feuilles périodiques, desJournaux péda-
gogiques et même de savants professe;urs de l'enseignè-
menl, moyen et de I'enseignement supérieur, ont'émis
6 nRÉrAcE.

le væu de le voir traduire en français. Je cède à tant


d'instances si honorables pour moi. J'ose espérer que
mon petit traité, que j'avais d'abord publié dans rni
langue maternelle, pour servir de livre de lecture au r
familles et aux élèves du premier cours des écoles pri-
maires des provinces {lamandes, serA ôgalement bien
accueilli dans la partie du pays oùr la languo françaiso
est exclugivement en usago, et pourra même être
mrs avec fruit entre les mains des élèves des écoles
moyennes.
J'ai évité avec soin d'entror dans des détails trop
scientifiques, sans rien négliger, cependant,; de totrt cs
qui mérite de fixer I'attention. Le texte flamsnd n'a pas
ioujours été scrupuleusement suivi : il m'a paru con-
venable de donner plus-de développement au chapitre
de l'électricité, et j'ai aiouté un appendice sur l'éclai-
rags au gaz. Le pubhc appréciera les motifs de ces
changements. Un coup d'æil ;eté sur la table des
matières fera voir, d'ailleurs, que le livro présente un
ensemble aàsez complet.
Dans les pays où I'enseignement primairo est forf,
avancé, on enseigne avec succès, même à la premièro
ieunesse, les éléments de la physiquo. J'ai pensé que,
dès aujourd'hui, on pourrail en faire autant darrs notrs
-patrie, où I'instruction, grâce à la bienveillante sollr-
citude du Gouvernement, a fait, dans ces dernières
années, des progrès tels que bientôt nous D'aurons plus
rien à envier b aucun paysl
' pRÉFAcE 7
Mon but, io'uo.le comprenne bien, n'a pas été ds
faire de petits savanls des élèves de nos écoles; Je n'ai
eu en vue que dei développer leurs facultés intellec-
tuelles, en leur'communiquant sur les seiences natu-
relles quetques notions fondamentàles, susceptibles de
recevoir plus tard des applications dans l'industrie,
I'agriculturo e[ le.s usages de la vie. Ces connaissances
exciteront et fortifieront le senl,iment religieux dans lo
cæur des enfants, en les remplissant d'admiration et de
reconnaissance pour Celui qui tira tout du néant.
Aux instituteurs qui emploieraient ce livro dans les
écolesr Jàtme permettrai de conseillcr la marche sui-
vante : un lour par semaino, le maltrs lit clairement
et distinctement uæe lepon devant ses élèves; il déve-
loppe les points importants, et fait, autant que possible,
les expériences indiquées dansle livre. Ces expérien-
ces demandent d'ailleurs peu de frais e0 de peino; les
figures sont dessinéeg sur le tableau noir. Après ces
explications, I'instituleur converse aveo ses élèves, sur
lo suJet gu'il vient de traiter, et dassuro par des ques-
trons bien po#es, quo le tout a été compris. La lec-
. ture de cetl,e leçon se fait le lendemain par les élèves '
eux-mêmes, après une répétition succincto des expli-
cations auxquelles la matièro a donné lieu la veille.
Je croisinutile,de tarre remarquer que le mattre doit
préalablement lire et étudier ce qu'il se proposs d'sn-
seigner : les leçons de physique quo Je publie dans les
Ntsurve BIDRÀoEN l'oon oNDERwts EN opvonrlrNo, recuell:
"'t:
R PRÉF T(I'.

mensuel {ui pafalt h Byuges, peuvent,lui servir de dô-


veloppement et de préparation,.
Tout en étant composé spécialement pour les écoles
ce livre, comme son tilre I'inCique, pourra être utile
aussi aux familles. Les Jeunes gens qui ont quitté les
bancs de l'écolo primaire, y trouveront un délasseme.nt
agréable e[ fructueux; ils pourront y puiser des notions
intéressantes sur les phéuornènes qu'ils ont, tous ies
lours sous les yeux, et dont ils n'on[. peut-être jamais
essayé de se rendre compre.
INTRODUC I ION.

,
La nature déroule tous teslours à nos yeux un spce-
taclo des plus imposants. Le matin, I'aurore ouvre les
portes de I'Orient; lc soleil se lève et poursuit, majus-
tueusement sa course, pour so coueher, le soir, dans
les ondes étineelantes dé la.mer; les vapeurs surgis-
sont à la surface de la terre et des €au.'(, forment des
brouillards et des nuages q'ur. se résolvent en plnies
bienfaisantes pour fertilrser nos campagnes,0u tombent
en flocons de neige gui couvrent le sol d'un manteau
éblouissant de blancheur, et le garantiæent contre les
excès du froid; dos sources jaillissent au pied des mon-
tagnes, se répandent et devienuent des fleuves maies-
tueux; l'éclair brille et le tonnerre gronde au-dessus
do nos têles; des vents impétueux mugissent, ou de
doux zéphyri tempèrent de leur sou{llo les chaleuis
ardentes ds l'été; l'air, la lumière, la chaleur, no-us
procurent d'inappréciables avantagcs. Do quelquo côté
f0 rNTnoDUcrtoN. .

qus nous tournions les regards, les æuvres de la créa-


l,ion nous nronl,rent la sagesso et la bont6 infinies de
son Auteur,et nous inspirent des sentiments d'amour
et de reconnaissance pour lo souveiain dispensateur
de tous ces biens.
Les phénomènes qui se présentenc Journellemcrrt
aux regards de I'hommo, sont bien de nafure à exciter
sacuriosit6 : aussi, dès la plus hauto antiquité, en
a-t-il recherché les câuses et s'esù-il efforcé d'en péne-
trer les secrets. Ceb observations successivesont linr
par donner naissance aux sciences naturelles,.qui s'oc-
cupent spécialement de l'étude de la nature, et dont la
physique est une partie. Ce sont les éléments de. cette
dernièro science que nous nous proposons de fairo
connattre à nos lecteurs. Par Ia clarté et la simplicit6
do I'exposition des faits, nous tâcherons de les mettre
â la poriée des personnes qui sont rèstées étrangères
â l'étude des"lois qui régissent la nature. Heureux si
nos faibles efforts contribuent aux progrès de I'ensei-
gnoment, et peuvent 6tre do quelque utilité à la societ6
. entdrel
TFTAITÉ
DE

PHYSI()UE ELÉMENTAIRE.

. ] PREMIÈRE IECON.
.a

DES çOBPË.
Leurs différents étets.
- corps simples et corps composcs.
Btendue et impéndtrabilrté des corps,

Nous commeocerons cette première leçon par la


dé{inition do quelques tormes donù oons aurons fré-
quemment à nous servir dans le courg do cet ouvrage.
L'ensemblo ds toutes les choses créées que nous
voyons autour de nous, s'appelle la nalure.
Une chose qui s'accomplit dans la nature se nommê
phénomène. La pluio, le tonneme, la chul.e d'un corps,'
le coucher du soleil, sont par conséquent des phéno-
mènes.
On donne le nom de matière à tout co qui tombe
sous les sens. Une portion de la matièro est un corps.'
un arbre, une pierre, une plume, I'eau, la fumée, sont
des corps.
Les corps so composen[ do petites parties matériel-
les, appelées atomes. Uno agglomération d'atomes
orme une molëcule.
Lamasse d'un corps est I'ensemble do ses molécules.
Les corps pondérables au coërcible$, c'est-à-dire cegi
l2 rR,rrrÉ DE nfiTsloog ÉlËufixt.ttns.
quo l'on peut peser, so présentcnt sous trois éiats
différents.
Les corps que I'on peut tenir et presser enl,re les
doigts, qui sont durs el, offrent de ls résistance au
toucher, sont nommés colidec .' tels sonù le fer, les
pierres, les bois, les plantes, etc. Leurs parties consti-
tuantes sont tellement adhérentes entre elles, qu'il fauÉ
un certain effort pour les séparer.
Ceux qui peuvent couler, c'est-à-dire se séparer en
gouttes s'appellent liqufdas ; ils offrent uroins de résistan-
ce à la main, qui peut s'y enfoncer, et, ils glissent sous
les doigts qui cherchent à les saisir : tels sont' I'eau, lrl
lait, la bière, I'huile, etc. Les parties des corps liquidcs
sont si peu arihérentes entre elles, qu'elles roulent
facilement les unes sur les autres ; c'est ce qui fai[ lcur
lluidité.
Il y a une troisième sorto de corps, tellement subtils
qu'ils sont presque tous invisibles. On ne peut pas lcs
presser entro les doigts commo les corps solides, ni leo
Iaire couler comme les liquides. On leur donne le nom
de'corps aëriforrnesov gezsuû.'l,els sont I'air, Ia vapeur
de I'eau bouillante,la fumée et, une f'oule d'autres encofe.
'Beaucoop do corps peuvent passer successivergfr;t
par ces trois états: L'eau es[ ordinairement liqupe;
en se congelani, ello devient solide; parl'ébullition, ello
so transforme en vapeur qui so répand dans I'air, el, y
devienl bientôt invisible. I I
Par rapport à la nature do leurs parties eonstituaf-
tes, les corps se divisent encoro en deux grandes clas-
ses : les corps simples et les corps composês.
Un corps est, simple, quand il ne contient qu'une seule
espèce de matièro; tels son[, par exernplo, les métaux
dans leur état do purcté.
FREMIbRE LEçON. |3

Un corps esl, composé, quand il eontient plus d'une


uspèce de matière. L'acier est un corps comPosé, car il
eontient du fer mêlé à une petite quantité de charbon.
Autrefois on croyai[ qu'il n'eristait que quatre corps
simples qu'on nomm ai| ëlëments:la tvn'a, I'eau,lÈ [eu, at
!'air. On a démontré, dang la suile, que ces préteudus
élémsnts ns sont pas des corps simplcs, mais bien des
corps co?rtlosds. On connatt aujourd'hui soixante-cinq
corps simples. Les recherches ultérieures des savanÙs en
augmeDteront peut-être lo nombre.
Un corps occupe toujours uue cortaine porùion de
l'espace; il y a uns certaine étendue qu'on nommo son
trolume ou sa grandeur. L'étendue a trois dimensioils :
longueur,largeur et épaisseur. Au lieu $'épaisseur, on
cmploio, dans certains cas, les mots do profondeur ou de
lnul,eur.
Deux corps ne peuvent jamais occuper' en même
tomps, la m6me portion de l'espace. C'es[ ce quo l'on
appelle l' impënétrabilitd des corps.
QUESTTONS.

f . Qu'appelle-t-on la nature?- 2. Qu'est-ce qu'un pltC-


nomèna? Citez quelques phénomùnes? 3. Qu'entenrl-on
pat ma.tière et fiar
-coryti? -
4. Sous combien d'drats se
-
irrésentent les cbrps ptindérables? Qu'est-ce qu'ur corps
solid.e, un corps liquide et un corps çlazeun? 5. Y a-t'il
-
rles corns oui oeuvent oasser successivemen['par ces trois
états dihérànti? 6. Qu'est-ce qu'un corps simple? Quand
-
rrn corps est-il conposé? - ?.'Les élérùents des anciens
sont-ils des corps siinples? Combieh de corps simples con-
nait-on aujourd'hui? 8. Qu'entendez-vous pat étendue des
corps? -
L Combien un corps a-t-il de dfnrensions? Citez-
/es ? -| 0. Qu'est-ce que I'irnpénévabilité des corps?
-
l& rnrrrÈ DE pnysrQun ËtÈuÈnrltnn.

II" LEçON.
Propriétér générales dec corps, Divisibilité.
-
Les particularités que l'on peut remarqu", dans tol
eorps, leurs différentes manières d'être constituent ce qùs
I'on appelle leurs propriëtës.La duret6 est uno propriétô
de I'acier;la fluidité, une propriété de.l'eau.
Certaines propriétés ss rencontrent dans tous les
corps sans exception, c'est pourquoi on les nomme pro-
priëlés générales.Tous les corps étan[ pesantsrlt pesan-
teur es| une propriété générale destorps.
D'autres propriétés ne se présentent gue dans certains
corps, ce sont' les prapriétës pailicrtlières; telles sont la
fluidité, la transparence, la couleur, el,c.
Les principales propriélés générales des corps sont:
la ilioisibilitë, la poros itë, la compressib il ilé, l' éIasticité, a
I

rnabilitë, I' inertie, l' attraction.


Diaisi,bilitë. ll est reconnu quotout corps peut êtro
-
séparé en plusieuis parties distinctes. Ces parties peu-
vent, à leur tour, être subdivisées en d'autres plus peti-
tes; et I'on ne sait où cetto division srarrête: cependant,
I'esprit peuL concevoir des parties ùellement petitcs
qu'elles résistent à toute division ultérieure. Ce sont ces
parties indivisibles que l'on appelle atomes.
On peut prouver I'extrême divisibilité de la matière
par dne foule d'exemples. Un centigramme de carmin
r occupe si peu de placo, qu'il échappe à la vue; cepen-
dan0 il teint en rouge trois litros d'eau. Pour cela, il
taut qu'il soit divis6 au moins en diæ millions de par
ties visibles.
DEUxrÈùrE rEçoN. {5
tTn petit lingot d'argent de 2p ôentimètres de lon-
gueur et ds ,l 112 centimètre d'épaisseur, passé parla
filière, pout donner un fil de seize millions de centimè-
tres de longueur. Si I'on coupe co fil en morceaux d'un
demi-centimôtre, le lingot est divisé en B2 millions ds
parties.
Les lleurs répandent continuellement des particules
odorantes qui so transportent au loin ; ces particules
doivent être d'une ténuité eitrême, puisqu'elles échap-
pent à Ia vue.
Une très-petite portion rle musc, placée dans un
appartement, remplit de ses émauations touto la mai_
son ; on en senf, même I'odeur au dehors. Les personnes
.
gui ont passé quelques instants dans cet appartement,
emportent dans leurs habits des, p?rticules odorantes
qui y restent longtemps.
On roncontre, dans la nature, dee corpuscules telle-
menù petits que I'imagination s'y perd. A I'aide dbs
verres grossissants, on découvre dans presque tous
les liquides des animalcules vivants, dônt filusiours
millions pourraient, se tenir suspendus sur là pointe
d'uno aiguille. Ainsi se manifeste Ia toute-puiisance
du Createurjusque dans ses plus petits ouvrages I
Il sérai[ superllu, croyons-nous, d'exposer les avan_
tages que I'homme a su retirer de I'extrême divisibitité
de la matière. Nous nous contenterons de faire obser-
vor qu'en divisant la matière, on en augmente considé_
rablement la surface. Uno pomnre coupée en deux
morceaux, compte deux faces de plus. C'est dans ls . ; --l':
but d'étondre la surface qu'on fail, moudre te grain, lsr\.-.
eafé et d'autres substaneei analoguos, afin que I'imbi-).
bition en soit plus complôto.
| 0 rn.rriÉ DE pnysIQUE Ër.Éusurrrnri.

QUESTIONS.

Qu'entend-on par Ttropriétés des corps? - Par plu-


,f .
niétés générples, ct par Ttropriétés particulièresP -
2. Nommez les principales propriétés générales dcs corps?
3. Qu'est:c€ Que la diaisibililé? 4. Qu'entend-on par
-atwnes? 5. Citez quelques exemples - de divisibilité?
- peut-on augmenter la surface des corps? -
6. Comment
?. Pourquoi moud-on le grain, le café, etc.? -

ilt" LEçON.
Ce que l'on entend par poros et par porosité deg corps. Eremplt's
renarquobles de la porosité;,ses applications.
.
Les molécules des corps nc sont pas en contact im'
médiat les unes avec les autres; il existe entre elles dc
petil,s interstices qu'on nolnme pores: c'est pour ce'
motif guo tous les corps sont dits poreuæ.
Les pores no sont pas également grands, ni égale-
ment nonrbreux dans tous los corps ; ils sont plus appa-
rents dans les éponges et les bois oue dans les métaux.
La porosité de ces derniers a cependant été démontrée
par I'oxpérience suivanl,e: Quelques physiciens de Flo-.
rence remplirent d'eau une boule creuse en or; ils la
soumirent ensuite'à uno forte pression : le liquide finit
par suinter à travers les pores des parois de la boule,
sans que la moindre déchirure ou fen te s'y flt remarquer.
Un morceau do sucro jeté dans de l'eau ou dans du
café, laisse échapper des bulles d'air qui se monl.rent
bientôt à la surface du liquide. Cet air était évidein- .
ment renfermé dans les poies du sucre, d'otr il a été
chassé par l'eau ou lo cufé qui s'y est introduit. Le même
phénomène se présenle, quand on plonge une pierre
rRolsfÈffE LEçor. l7
dans I eau: dos bulles d'air se montrent à la surface dn
liquide, elles occupaient évidsmment les pores de la
pierro.
ll arrivo fréquemment que des carrsaux do vitro,
des verros encadrés ou des miroirs se fêlent sans cause
apparen[e: I'humidité qui pénètre dans les pores du
bois le fait gonfler, eû le cadre subit une déformation plus.
ou moins grande, qui casse le verre. .
La peau clu corps hunrain es[ pourvuo tl'un graad
nombre de pores, par lesquels g'exhalent des subs-
tances superflues ou nuisibles. par de longues expé-
riences, Sanctorius a trouvé gue nous pordons, par h
transpiration, Ies 518 de la nourriture que nous prenons.
L'homms a utilisé la porosité pour la conÀtructio;
de filtres en pierre, en charbon, en toile, en otc,
bapier,
Les pores de ces substances sont assez grands pour lais-
ser passer les molécules liquides, et, trop petits pour livrer
passage aux corps étrangers qui s'y l,rouvent mêlés.
Dans les carrières, on pratiquo des entailles dans
les blocs de marbro que I'on veut.fendre; puis on y
introduit des coins de bois sec, que I'on arroso ensuite
rl'eau. Le liquide pénètre dans les pores du bois, qui,
par ce fait, se gonfle forr.ement et provoquo Ia rupturo
r1e la pierre
L'infiltration des molécules aqueuses dans les pores
do la charperrte de construction nouvelle, la déforment,
la déjettent et, la font crever. Les portes et les fenêtres
se gonflenù par.un temps pluvieux , p3rc0 que leurs
pores se remplissent d'humidité, tanrlis que par un
,
tcmps sec , elles se rétrécisseut lreau corrlenu-o
, dans
leurs pores s'étant évaporée.
La chaleur du soleil disjoint les douves d'un tonneâu
qui se trouve exposé à ses rayons: si l.on veut qu,elles
purs. Ér.Éu. g
{ I rnArrÉ DÊ pItrstQIJE ËlÉunsr,rtne .

gs resserrent, on le rernplit d'eau , laquelle, en s'intro'


duisant dans les pores, fait gon{ler ls bois et se rappro-
cher les douves. Pour courber les planches, les char-
penliers en mouillent uno des faces et exposen[ I'autro
à I'action de la chaleur; celle-ii se contracto, tandis
guo la première se gonfle. La planche se trouve ainsi
courbée; la face qui a été exposée au feu devient con-
cavo, il s'ensui[' naturellement que la face opposéo est
c0nvexe.
Pour éviter la déformation des boiseries, on fornm
les pores avec de I'huile, du vernis et des couleurs.
Uno corde sèche que l'on mouille, so raccourcit;
mais elle grossit et gagne beaucoup eu résistance.
C'est à I'aide de ce moyen, que l'on es[ parvenu h sou'
Iever d'énormes fardoaux. On saii quo ce fut en mouillant
des cordos que, sous le pontificat de Sixte-Quint, on
réussit, à Rome,à hissor sur son piédestal un obélisque
d'un poids éoorme. On sait aussi quo les étoffes so ré-
trécissent par l'humidité.
Les æufs so corrompent au contact do I'air, qui
pénètre par la coque jusqu'au jaune de I'æuf ; on peut
préyenir cetto corruption en fermant les pores. A cot
effel,, on enduit la coque de gomme arabique dissouto
dans de I'eau, ou I'on dépose les æufs pendant q.uarante-
huit heures dans do I'huils do save[te, ou bien encore,
on les laisse tromper dans de I'eau do chaux ou dans
do I'eau salée. Ces substances n'ôteront rien h la frat-
cheur de l'æuf.
Ls cadrs étroit dans lequel nous devons nous ronfer-
mer ne nous permot pas de citer toutes les applications
que I'on a faites do la porosité ; c'est à regret que notrs
devons en passor une multitude sous silence.
QUÀlRrtUE !,EçOX. l9
0IrEsltONS.
f . Qu'est-ce que la porosité des corps? ?. Citez unc
expérience qui démontie la porosité desinétaux? -
B. Com
ment démontre-t-on la porosité des corps? &. Quels avar- -
tages a-t-on su tirer dela porosité des èorps? -5. Lr neau
i -
du corps humain a-l-elle adssi des pores? quoi servent-ils?
6. Comment parvient-on à fendre les dierres dans les
-
eamières? :- ?. Pourquoi les boiseries expoÀées à l'humidité
se déjettent-elles? Comment erpliàuez-vous oue les
-'8.
feutes d'un toDneau se refer,ment. quand on le remplit'd'eau?
9. Comment peut-on prévenir iïsqu'à un certain point le
-
-retrait des boisdriest -- ,10. Qu'aïriie-t-il à une coide que
I'on mouille | 4l. Comment ies charpentiers s'y prenneht-
-
ils pour courber des planches? ,t2.'Quelle esi s'ouvenr la
-
principale cause de la corruption des æufs, et comment
peut-on prévenir cet effst?

IY" LEÇON.
Connressibilité ot élasticité iloa cvrps.

Compressibilité. ne connall pas de corps qui oe


-On par I'effet de la pression ce-
dimiouent pas de volums ;
pendant les uns sont plus compressibles que les autres.
Les liquides sont fort peu compressibles; les corps
gazeux possèdent cette propriété au plus haut degré.
Uno éponge que I'on presse dans la main, diminuo
visiblement de volume. Les colonnes qui soutiennent do
grands bâtiments $e raccourcissent parfois sous le poidE
énorme qulelles supportent.
La compressibilit6 est encore une propriété que
I'homme a su mettro à profit. Les emprointes quo I'on ,
voit sur les médailles et les piàces de uionnaie, sont
formées par unà forte pression erercée sur ls métal.
C'est à peu près de la même manière que I'on pro-
duit les belles figuros qui so remarquent sur les taba-
20 tnÂrrÉ DE nrYsrQUE Ér,Éun$rrlfiË:

tières en bdis. La lTgure s'y imprime d'abôrd en crcur,


puis on ruboto la surface presséo jusqu'à ce que lcs
creux aient disparu. On plqnge ensuite la tabatièro
dans du I'eau chaudo; les parties qui ont été comprimées
se gcrn0ent, o! fonû apparaltro la ligure en relief.
Eiasticitë.- Si, après avoir fixé une barro.d'acier par
l'uno de ses extrémités, on courbe sou extrémité Iibre pour
la lâaher ensuite, on la voit oscillsr de côté et d'autrc,
pour reprendrs enfin sa position primitive. De mêmt',
quand on presse uno vessis remplie d'air et fermée par
une ficelle, elle s'aplatit légèremont; mais dès qu'rrn
cesss de la prcsser, elle reprend sa forme arrondio. La
propriété que possèdent les eorps de reprendre lcur
forme primitive, aussitôt que la causo qui altéraiccelto
forme cesse d'exister, s'appella ëlq,sticitê.
Tous les corps ne sont, pâs égaloment élastiques,
mais tous possèdent coùte propriété à un certain degré.
Les corps aériformes sont pûrlaitemont Clastiques; co
sont les corps élasticlues par excellenco.
Parrni les corps solides, la gomme élastiquo communé-
ment appelée caoutchouc, paral[ douée d'une très-grando
élasticité. L'élasticité dintinue sensiblement dans les
corps solides par un long usage.
Les liquides son[ très-élasliques, quoique cette pro-
priété ne soit pas chez eux d'uno applical,ion immô-
diate. Un potit disque en pierre, Iancé obliquement, sur
I'eau, fait souvent, plusieurs ricocbets avanl de s'en-
frrncer dans le liquide. Cet.te expérienco si simplo es!
. une pieuve évidente de l'élasticité tlo l'eau.
Nous ne pouvons citer ici toutes les applications de
l'élasticité, elles soni beaucoup l,rop nombreuses. On
sirit tout le parti qno les ar[s et I'industrio ont, su tiror
des ressor[s dans lcuis applications a.ux mon[res, aux
c:rgurÈun rnçoil. 2l
voitures, aïx literies, et, ir uno foule d'autres objets oùr ils
sont néccssaires.
!'emploi et les effets de l'élasticité des corps aéri-
.f,rmcs sont tout aussi multipliés; nous en parlerons
plus loin.
QUEslrorcs.
f_. Qu'entend-on par la compressibilité des corps?
2. Quels sont les corps qui possèdent cette propriété àu plus-
haut degré? Quels sônt,-cerir qui la possèdènt le moins ?
3. Quels sont les avantages de la corirpressibilité des corps-
4. Comment produit-ôn les figures'que I'on voit sur cier-
-
taines tabatières en buis?- 5. Qu'enteird-on par élasticité?
Expliquez-la par quelques exemrlles? 6. Cit.z un corps
solide'qui poisèdri cette nronrilre à -un haul decré? :-
7. Queld sodt les corps les bhiS elastiques? S. Déirontrez
l'élasticité de I'eau ? -
9. Cônnaissez-vous beâucoup d'appli-
-
cations de l'élasticité ?

Y. LEç0N.
Mobrlité et inertie des corps.

Tous les cotpp peuvent passer d'un lieu dans un


outre; ils sonl donc mobifas. On dit qu'un corps est an
,-.rouuementquand il change de place, et enrepos quaDd
il resle dâns lo même lieu. Le mouvement se distinguo
en rectiligne et en curoiligne, selon que la ligne qu'il
parcour[ est droito ou courbe. Le mouvement est uæi-
fornte, quand lo mobile a partout Ia méme vitesse. Le
cours rôgulier de la plupart des .rivières, la marche
tles aiguilles d'une montro, peuvent j0nner une idée drr
mouvement uniforme. Le mouvement est tarié, quand,
pendant tout le temps de sa durée, il ne se fâit pas aveo
la même litesse. On distingue deux espècres de mou-
Icments vùriÔs, silvoir: lc mouçcmen| wûfoi'mëment el
92 rnArrÉ DE pltyst0uE Èr.ÈNnNrrtns.
lo mouvemenù æon uniformément varié. Chaôun, do eog
mouvementÊ peut êIre accëIéré ou retardd. Ontontenrl
par mouvemenb accéléré celui où la vitesse s'accrolt à
chaque instant; par rhouvenrent retardé, celui oir olle
diminue de mêms. Une pierre qui tombo vers la terre '
possède un mouvement accéléré, une flèche décochée a
un mouvement retardé.
Un corps en repos ne peut pas se mettre êû ûloov€-
ment, sans qu'une cause quelconque ne I'y pousse ; cetto
causs s'appelle force.Do même un corpssn mouvement
ne peut, sans I'intervention d'uns cause , cesser co
mouyement ; sans cette causo étrangèro, il parcourrait
éternellement une ligne droite. Si une boule qui roule
à teme est arrêtée dans sa-eourso, Cest parco que les
inégalités du sol et la résistance do I'ain détruisent lo
mouvement. En effet, la distance parcourue par h
boule sera d'autant plus grands que le sol sera plus
uni. La conclusion h tirer des considérations précé-
dentes, Cest qu'un corps en repos no peut, par lui-mê-
me, so mettre en mouvemenl, et qu'uu corps en mou-
vement no peut passer par lui-mêms b l'état de repos.
C'est ce gu'on appolle l'inertie de la matière. Cesb à
cause de cette inertie quo les corils actuellement en
repos tendent à conserver cet état, e[ qu'il faut uu
certain temps avant que toutes leurs pârties Do so
meuven[ d'un mouvement commun. Les deux petites
expériences suivantes en donnent une preuve. Qn poso
sur ls bout ùr doigt une carte h jouer, et, au-dessus un
centims : la carte étant lestement enlevée, le centimo
tombe sur le bout du doigt. Place-t-on la carto sur le
goulo['cl'une bouteille, et au-dessus le centime sur la
' même verticale que I'orifice, le centime tombera dans
le goulot quand la carto'sera'enlovée avec dextérité.
crNoulÈuB LEçox. 23
Nous avons déjà dit que los corps qui sont en mouvo-
m.ont tendent à y persister
; le fait suivant le prouve h
l'évidence. Quand un cheval attelé à une barquô s'arrêùs
subitement, la barque continue à avancer pendant un
certain temps , jusqu'à ce que la résistance do I'eau ait
détruit le mouvement acquis. Suns cetto résistance,
unie à' celle de I'air, lr barquo persisterait dans sa
nrarche.
. C'est encore par suite de I'inertio des corps, quo les
animaux qui sont lancés en pleine vitesse ne peuvent
s'arrêter tout à coup, et quo les personnes qui veulent
franchir un large fossé, prenneut ordinairement teur
élan. Arrivées au fossé, elles sont en plein mouvement,
et il ne faut pas alors un aussi gra.nd efforl pour attein-
dre le bord opposé. Les chariots et les voitures fournis-
sentplusieurs exemplesrle I'inertie de la malière. Les
personnes assises dans une voiture qui se met en
mouvement, ou qui gagne toht à coup en vrtesso, sonc
poussées en sens inverss du mouvement, parce qrfelles
no participent pas instantanément à ce mouvement ou
à I'acsroissemenù de la vitesso. Si, au contratre, la voi-
ture s'amêto ou perd en vitesse, elles sonù poussées
dans le sens de la direction de Ia voiture, parôo qu'el-
les ne sont point privées du mouvemenù qu'olles parta-
geaient atec elle. Ce fait démontre combiun il est
dangereux de sauter d'une voiture qui roule rapide-
men[ ; le mouvement des pieds. est détruit par la
résislance de la terre, tandis que les parties supérieures
du corps persistent dans le mouvement qui leur était
conlmun avec le véhicule. Aussi arrive-t-il presque
toujours que les persorines qui .cautent d'une voiture
tombent, dans le sens de la clirection du véhicule : c'est
€omme si elles avaient fait urr faur pas,
L

ti,

, Jt,
2lL rn.rtr É DE ptlYt'IQUE ÉLtuENtrtns'

Les gecousses que I'on éprouve tlans un chariot'ou


par
datts un naîire, sont, pour la plupart, causées
I'inertie de la matière; c'es[ pour prévenir ces effets
qu'on prencl toujours la précaut'ion d'envelopper de
Éin, Ot paille ou â'autres substances analogues; les ob-
iets fragiles qu'on Y charge.
C'esb" .nrorc h cause de I'inertie de la ma0ière' {ue
les chevaux doivent faire de bien plus grands efrorts
pour met[re en mouvement un chariot lourdsment char
gé, qou pour le tirerlorsqu'ilest en plei*e marche'
Dans
il faut que lo frottement' e[
ie Oe.nier cas, ne vaincre
diverses résistances extérteureg , tandis que ' dans
lo
premier, les chevaux doivent développer on oul're la
' '
iorce nécessaire pour déterminor le mouvement'
Lo génie de I'homme est aussi parvenu à tirsr pro{it
de l'inertie de la'matière. Plusieurs machines
qui doivent
tourner sur elles-mêmes et développer do grands efforts'
sont pourvues de roues très-pesantes que I'on nomme
. oolants ou roue.s madëratrices' Une fois en mouvement'
la
ces roues continuent à tourner assez longl'emps avec
mêmeviiessê,eiparviennen[ainsiàvaincredefortes
ttsistances.
Sans I'iriertie des corps, il serait diflicile de nous
défairc rle la poussière qui s'altache aux rêtements'
Quand on bat ses habits,
la poussièr9 ne participe pas
à I'instant même au mouvement produit, e[ c'est ainsi
qu'elle se dél,ache de l'étoffe'
0uESllONS.
f . Ou'entend-on par mobililé?Ptr mouvementroctiligne'
t"ri ii ii ii, "n i f'accéléré
or Àe et u ar ié ? Q u'es t-ce-q 1 I I f .?1t Y,tT:.li
iniforinement ou retarelé? ^ ?: lL9 i,tTl.1t- F3'TI
mettre un corps en mouvement?- 3' Que faud-il ,p-"ll|iil9
âur.." le mouvement? - 'l' Qu'errtendez-vous Dal rnertrc
;Ë;;'îti":b.-a";i; .oof lui effets de I'ioertiô de la mP
stxrtuE rEçoN 25
tièr'c? Cil,cz une expéricnce à I'appui? 6. pourquor unc
barque conlinue-t.clle quclque tcititrs sa- marche. <iuand la
fblce - qui la tirait s'arr.ête- subiteincnt ? 7.' pourouoi
pr end-on son élan, quand on veut fr.anchir un - large fosséi
E. Quelle est la cause des chocs que I'oû éprouvé dans une -
voil,ure?- 9. Comment explique-'t-on la cliute à laquclle esi
xposée une llersonne qui saïte d'une voiture eir nleine
narche?- .t0. Pourqutii les chevaux gui doivenl, tir'er un
c,hariot pesam.ment clràrgë, font-ils de pl'us grantls.ffuif* àu
-mouvement?
99p1.t, - que _lorsrlue le véhicule es['en
{ | . Quel parti a-t-on tiré de l,inertie? -

vI" LEçON.
Attraction.

Tous les corps existants dans la nature ont uns


tendance à.s'approcher les uns des autres, ils s'attdr.ent
nrul,uellement ;cette'propriété est appelée attraction
des 'orps.
[lle est clairement démontrée par les faits suivants :
On pose doucement quelqueÊ aiguilles des plus légè.
res, ou quelques petits morceûux de liége, à une petito
distan.ce les uns des autres au milieu d'un bassin
rempli d'eau : après un espace de temps bien court,
on peut remarquer que ces objets se sont rap$Oché-
e[ forment une e-qpèce de petit radeau. Si ces corps
dtaient posés plus près des parois du vese, ils seraiinr,
ettirés vers elles , et, cela avec d'autant plus de vitesso
$'ibF" [rouveraienr plus près.
-T-eigouttes
dê pluie, .onr*u les gouttes qui sont
formées par un liquide qui s'épancho ,'soni toutes
rondes. Les molécules qui les composent s'atliren[
mutuellement, e[ s'efforcent do s'unir intimement au_
tour d'un même centre,
. purs. Élcu
26 rRalrÊ ou prtvstQus ÉLËueNretRe'
Los corps solides exerceut aussi une
attraction sur
les liquidÀs. Ceci s'observo bien quand on verso une
elle ne
liqueur quelconque d'un vase; ordinairement
la terro' mais une faible
,riildt verticàlement sur
quantiù adhère aux parois extérieures du vase'
' L.* corps qu'on plonge dans I'eau se mouillent ;
nouvelle pt*oou de I'afiraction entre les liquides et
l:s solides. si cette propriété n'existait pas ent're eul'
lcs liquides no mouilleraient pas'
L'aitraction mutuelle qui existe entre les corps so]i-
dans les
des et les corps liquides so manifcste encore
plus haut dans
,ir.oo.ton.es iuivantes : I'eau s'élève
tubo, donI I'une des exl,rémités plonge
llintérieur d'un
âuor t'uto, qu'à I'extérieur; plus lo tube est'
étroit' plus
llélévation eitérieure est grande. Cet[e espèceT'attrac-
et les
t,on prrtirolière qui existe entre des tubes élroits
iiquiàtt, porto tà nom de capillarité, parce quo (on
que l'on emploie
,uppotu que le diamètro des tubes
aunr .ut'oxpérieoces D'est pas plus grand que celui
d'un cheveu.
Cestparl.aclioncapillairoquel'eaumontedansles
s'imbibant
murs dôs bâtiments, les pores des briques
âe'liquide. Un petit morceau de sucre' mis
dans une
roo.oipu otr il n'y a quo quelques goutt'es de café en
est bie;6tcomplètement imprégné; Ies pores du sucre
' remplissent, ici les fonct'ions de tubes
--
capillaires'
iàt racines dos. plantes, qui pompent I'humidit6
danslegol;l'huilequimontedanslamèchedeslam-
pus,présententautant'dophénomènescapillaires'Il
in *i do même du bois, du papier, etc" dont les pores
propageni' comme ceux d
ot',.'orb.nt I'humidité et la
sucro dans toute l'étendue de ces corps'
snPnÈil[ rEçoN 27
QUESTIONS.
,f . Qu'entendez-vous par attraction des corps? 2. Citez
-
gue\ues exemples.où'l'attraction se fait rbmarquer?
,r. f,n quor consrste ta capillarité,i _ -
L.Bnumérez quelques
phénoniùnes capillaires ?'

.. { .;"' tII" LEçON. ë

{'ù,,-r
I '
'. ^.
_..i'
(-\ i ,.'o '
r- cr
^lv Force centrifuge'
f,
Un'e pierre qu'on fait tourner rapidement au moyen
,.
d'une fronde, cesse de [ourner et s ecnappe, en
suivànf
une ligne droito, dès qu'ou lâche un des bouts de la
courroie. Elle sera lancée dans cette direction avec une
forco d'autant plus granTe, qu'elle âura tourné plus
vite et quo la corde sera ptus iongue. Cette fuite de la
pieme, suivant une ligno droite,àst due à
uns forco
qui so manifeste dans les mouvements circulaires, et
qui, par ce motif, a é[é nomm ée
force centrifnge.
La forco centrifuge s,accrolt avec le poids .læ corps
auxquels on imprime le mouvement circulairs. C'e-st
ainsi que la menue parlle, ou ia balle, étant plus légè_
re que le grain, vient se placer au ccntre dù van dàut
le culttvateur se sert pour nettoyer le blé.
Quand on altache une cordo i uo verre rempli d.eûu,
et.qu'on tourne rapidement.cet appareil,le liquide ne
-le
s'épanche pas; la
for.co centrifugÀ presso contre ls
fond et les parois du vase, et lmpêcho ainsi l'épan
chement.
Au manége, Ies écuyers, debout sur leurs chevaux,
parcouren[ circulairement I'arène, en so penchant
au
dedans,et plus la courso de I'animal est rapido, plus
28 TRÂrrÉ DE pnrgrorrcËlÉrsnrlrnn.

ils s'y tiànnent fermes et semblent,commo collés sur


lui. S'ils so penchaient au dehors pour exôcutor ce.
mouvement, ils tomberaient.
La boue qui es[ soulevéo par les roues d'une voilu_
rc en mouvement, est lancéo su loin par la force cen_
tr ifuge.
de mer, lo besoin de vomir que sentent les
lu4ul
enl'anf,s quand ils so font balancer sur u,ne escarpolelte,
doivcnt êtro attribués au dérangement des iiquides
dan-s l'estomac, par suite de la forco centrifuge.
Une voiture qui doit décriro une ligne courbs, au
lournant d'uno rue,-acquiert une forco centrifuge qui
t'expose h verser. plus la vitesss ds la voiru-re àst
grande, et le rayon de courbure petit, plus le danger
augmente. Pour prévenir la chute, il faut diminuer lc
vitesse el, àgrundir la courbe que la voitur.o rJécrif.
Dans los poterids, on place une masse d'urgile molle
rur un plateau horizontal que I'on fait ensuite-tourner;
' la forcs cerl,rifuge donne à ce[[e torre une forme
ronds
e[ aplatie. Ceil,e opération semblo, au premier abord,
de peu d'intérêt,; cependant nne étude plus approfondie
do la pbysique y fait, trouver I'explicarion do la forme
'do Ia terre, qui est ronde et légèrement
aplatie aux
lôles.\'
. QUESTToNS.
,l..Pourquoi une pigrrg qui-s'échappe rl'une.froncle
,Iancee en ltgte drolie?
est+lle
cenlrifuge? 13. Comment --le?.cuitivateirr
Qu'uDtenrlez_volts par f,nCe
parvrent-il à séria_
rer,.a.u moyen d-u van, la menue paille du.qrain? _ 4. n;il-
quot I eau ile s epaocne-t-qllg pas d'un vase ou d'un verre
qu'on. tourne rapidenrent à I'aide d'une corde? _ 5. pour-
quol ecuyers^d un^rnanégtr sc penchent-ilS du côté inté
le-s
rieur de l-arèrre?
- ô. Pourquoi-la
cles roues d'une voiture
bcrue se proleùte_t_elle
en mouverneut?- i. nipiiquor-ià
mal demg.r? 8. Que.doit-on faire pour prréverrii t.'ôt,"ià
- quand
cl'uue yoitrrre, il faut [our ucr] t,arr jle ,t'uoe iuï.-Ëi
rrurrrÈilE rEçorr. 2g
pourrluoi?
- 9. dans
une lorme ronde
Comment une masse d'argile acauiert-elle
les poteries? cînséqu'cnce tire.
t-on de cette opératic,n, en apparcncôeuelle
si simpi;i"-

VIII" LEçON.
Itc la petanaeur.
Direction de la pesante,,r. Mouoem.nt accéléré des corpl
qui tombenû librement.
.
lout corps abandonné à lui-mêmo tombe vers la
terrs : ceci a lieu pour toutes les parties du globe quc
nous habitons. Ce phénomène n'oxcite pas Is moindro
étonnement, chez les hommes, parco qu-'ils y sont ha-
bitués dès leur plus tend'ro enfance. Bn examinan[ les
choses do plus près, on acquiert bientôt la conviction
qu'il doit y avoir uns cause qui produit la chute des
corps, rien ne se passan[ dans la nature sans cause.
Si lc tout-puissant Créateur I'erit, vouhb tous les corps
matériels eussent été sans poids, et pas un seul, soutenu
ou non, n'aurait pu tomber. Quand on pose au com-
mun des hornmes la question de savoir pourquoi les
corps tombent, ils répondent : c'est parce qu'its pôsent.
lllais ce n'e-ct point, là une réponso : en réalité, Ià causo
qui fait, peser les corps est la même que celle qui les
tait tomber.
Nous disons que, dans la nature, il exîste une causo
qui occasionne la chute clos corps ; e[ cetto causo, qui
cst duo à I'attraction entre la terre et, lo corps qui tom-
be , se nommo pesanteur. Lorsqu'un .orpi àan, s.
,
t'hute, no dér'is pas do sa voie naturelle, par suite du
lent ou d'un autre obstaclo quelconquo, et quo son mou
pn t's. f,t
'u. 3x
.l

,, 30 TnÀtrÉ on nursrqun ÉlËrrunrrrng.

rr vernont n'est point altéré, on dit qu'il tombe libranent.


La direstion qu'il prend alors egt nécessairement celle
de la posanteur elle-môme. Elle est toujours perpendi-
culaire à Ia surface de la terre, ou, mieux, eiltôre, à la
surface de I'eau dormante; c'est-à-diro qu'ello ne pen-
che pas plus diun côté que de I'autre de cette surface,
quo I'on nomme surface de nhseau. C'est ce qu'on ap-
pelle la ditection oerticale. Dans qu'elque lieu du globe
\, que I'on se trouye, on peut facilement déteTnriner cette
- direction, à l'aido d'un poids suspendu à un fil dont on
tient lo bout à la marn. Ce simple appareit porte lçuom
de 1îf ù plomb. LeS maçons s'cn servent pour élever
, vertirf,lernen[ les murs..Quand il fait du vent, on plongo
le peÙit poids dans de I'eau, alin que le fil ne dévie pas
de la direct.ion vcrl,icale.
Les corps tombant perpendiculairement à la surface
de la lerre, ot celle-ci ayunt la forme d'une boule, il
en résulto que la direction tle leur chute doit passer
par le centre de la lerrs. I.es peup]es qui, par rapport
à nous, habitent I'autre hémisptrèro, ont nécessairemsnt
les pieds tournés vers les nôtres et, pour cettte raison,
ifs sont, nommés nos utttipoùes. Les bommes que la
science n'a pas éclairés considèr'ent leur position comms
;
bien étrange ils s'rmaginent quo nos antipodes se
trouvent la tête en bas. Or, ces antipodes s'appuient
sur la terre comme nous; leurs pieds touchent le sol,
, el, ils ont la tête tournée vers la vorlte célesto. Ils ont
es pietls plus bas que la tête, puisque celle-ci est la
. plus éloignée du centro de la [erre. Quand ils la'ncent
une pierro dans I'air, elle tombo à terre commo chez
nous. Leur position n'offre donc rien de plus étrange
que la nôtro
Lo nrourement d'un corps qui tombe rlevient de plus cn
prus rapido, ou,J, *,]Ïi:,Til; n,a pas..,,n
sur lui. Il ressemble à une roue qui toùrne facitomint
orl,l
et qu'on pousse de temps en temps; ello va do plus en
plus vito. Une petite balle qui tombo d'une hauteur peu
considérablo fora peu do dégâl; si slle descend de très-
haut, elle pourra acquérir la mêmo vitesse, et par suite,
produire le méme effet qu'une balle luncée par unfusil.
Un corps qui descend un plan incliné, acquiert aussi
un mouvement accéléré; e'esl, co qui expliquo pourquoi '
il est dangereur de descendre trop rapidoment un che-
min en pente.
Le mouvement accéléré des corps qui tombent est
fort, utile en plusieurs cincons[ances. Oo parvient à on-
foncer en terre d'énormes, pieux, en laissant tornber
sur eux, d'une certaino harr'teur, de lourdes masses [ai-
santo{ïice de marteaux. L'nuile s'exprime de la graine,
dans les moulins, par le jeu de poutres pesantes non-
méespi/ons, qui alternativement s'élèveni et retpqrbeut
sur la graine.
' On obtient aussi de plus grands efrcts des marteaux,
des haches, en los élevant h une certaino hauteur
eù en les laissant violemment retomber : Ia pesanteur /
s'unissant, à la force musculaire déployée, I'on obtient
un résultat plus marqué.
QuEslroNs.

-. l, Y a-t-il une cause qui occasionne la chute des corns?


Qye] e91 le nom- que I'od donne a càttà ôaoÀôï-- e. drâl;
esl ra otrectron de la pesanteur, et comment la détermine_t-
9r,l: 3. Qu'est-ce que le fit èi ,ptomb, et à qrroi sert-il?
4. Qu'entendez-vous par antipodes? Leur po-sition présente- -
t-elle quelque chose d'étrangd? b. pourquoi les ôo.p, qur
-
tombent.ont-ils un mouvement acceléré?'- 6. La vitedse
croït-ef le avec la distance parcourue par Je corns oui tombei
?- Pourquoi'est-rl danleregx de ôescentlrd trôp rapidô-
-
ment un chemiu en pente?- 8. euels avrntages'l'homme
a-t-il su tirer du mouicment accéléie d'un corpi qui tombei
/,
3? rn^rrÉ DE Durslpun Ë1.Éualn,rrnr.

IX. LEÇON,.

Résisl'ance de l'arr. Poids, densiié et poids spécifique


- des corps.

On croit assez génératerfi'ent quo les corpslourdsten-


dent à lomber plus rapidemeni quo les corps légers;
et en effet, on remarque que les plumes, la laino, les
lloconsde neigo, tombent plus lenl,ement quo les bois,
les piemes, le fer, etc. Les apparences sont copendaut ici
con[raires à la réalité. Tous les corps tombent avec la
mêmo vitesse, parce que la pesanteur agit de même sur
chaque particulo pesante. Introduit-on un morceau do
fer et uno plume légèro dans un grand tubs de verre'
disposé de manière quo I'on puisse y faire le vide, c'est-
à-diie en retirer I'air, au moyen d'une pompe que nous
ferons connaltre dans Ia suil,e, on reurarque avec éton-
nemen[ que la plume tombe aussi rapidement que lc
fer. Dans ce tube tous les corps tombent égalemelt vite,
quelle que soit leur différence en volume ou en poids.
Si clonc les matières légères metten[ plus de temps h
tomber quo les corps plus lourds, il faut' I'atlribuer h
la résistance de I'air. Nous devons en conclure que
I'ait,.aussi bien quo I'eau, entrave le mouvement des
co$, et qu'il offre une égale résistance aux corps
légdrs aux corps pesants. Nous en aYons une autt r
e[
preuve dans le marteau d'et,u. C'est un tube en verre
oir I'on verse de I'eau, que I'on fait bouillir afin quo
la vapeur chasse enlièrement I'air. Après cette opé-
ration, on fernrs lo t,ube. Si on Ie lourne ensuite brus-
NEuytÈ[tE Lt:ço:c. 33
quÀment, la masse d,eau vient à tomber tout à coup
contre I'extrémité inférieuio et, fait entendre uo .oup
6ec, cornme celui qui résulteiait d'un corps sohde.
Cet,te résistance de I'air a son côté auaotageu* : sans
elle, la pluie, au lieu de so diviser en goul,tes, torn_
beruit en masse e[ causerai[ ainsi des Oegab considé-
rables. C'est à I'aitle de la rébistanee de I'air quo lcs
oiseaux peuvent s'étever e[ so soutenir.
. La force qui attire les corps vers lo centre de la terrg
esù cause qu'ils exercent uno certaine pression
sur led
objets qui les soutiennont. Si l'on tient en main uno
llallo de fer, on sent, très-bien qu.elle tend h descendre,
et par conséquent ello exerce uno pression sur la main
;
c'esû cette pression qui constitu e le .
Ttoids de la balls. .

Le poids d'un corps est en raison do la quantité do


naiière qu'il contient ; et comme tous les corps, sous lc
même volumo, n'ont pas lo même poirls, on peur en
conclure gue tous ns contiennent pas une quantité .

égale de matière, à aolume égat.IJn rnor.r.o de ier pèse.


plus qu'un morceau de bois de la même grandeur, pâ.cu'
que lo nlorceau ds fer renferme plus de matière que lo
morceau de bois. C'est co que I'on exprime vulgaire_
ment, en disant : le fer es[ plus pesant que le bois. Lcs
eavants disent . le fer est plus cfense que le bois.
On est convenu de comparer lo poirls def solides et
ùes liquidcs à celui d'un volumo égal d'e{u pure. Lo
oombre qui exprimo combien de fois Ie poifs à.un ..r-
tain voluue d'eau est, compris tlans celui {'un volunre
égal do tnatière de I'un ou de I'autre corp[, se nomme
pords spécifique do ce co(ps, par exemplo,
$n litre d'or
fondu pèse environ dix-neuf fois plus qu',+t lilre d'eau
puro; le plomb pèse onze fois plus, Ot to
liego gpatr€r
fois moins que ce liquirJe. C'est ce qu'o,l
lerpriris, ee
3t TBÀlrÉ DB PHrsrQus ÉLÉuextrtne.

disant : le poids spécifique de I'or esû | 9, celui du plomb


lf , et celui du liége 114.
QUEùÎIOI{s.
,1. Tous les corps tendeot-ils à tomber avcc la même
vi-
,esùi-Cutment foeut-on le dénroutrer? 2'
Comment
-
iiïrlquù-"ous pourquoi les corp^s légers tontbent daus l'atr'
il.iiil;ii- qiËrËi c<,ipJrresand?,-i' La résistauce de I'air
à lul,hur, dès corps, p'résente-t-elle quelqrres avantages? -
e. ô;Ë;ùil-,in liatit'e poids d'un colirs ei par
sa ilensité?
-
É. b"Ëii-rJqoe ie poiits spécifiguo d'un corps?

,-'\r' x" LEÇON.

Centro de gravité et stabilrté des corps'

Quantl on tient, sur


le bout tlu doigt, uue barrs par
lo àilieu do sa longueur' on remarqus qu'ellc ne penche
pas plus d'un côté que de l'autre ; on dit alors
qu'elle
L.t Ën équitibre. On peut de mênre tenir en équilibre'
un
sur le bôut du doigt ou sur I'exlrémité d'un bâton'
utrs ardoise, e[c' Le point d'utr corps
livre, nne assiette,
ou'il suflil do soutenir pour qu'il 'y ait équilibre'
so
dit d'ortlinaire que
,iorn," soî centre ile grartitë. on -
le centre de gravité tl'trn corps est utt point au[our'
duquel toutes les partics do ce corps viettttenI se mct-
trein équilibro : cotto détnition est h la portée do
routes lej intolligonces.
Lo centre de gravité dcs corps do figure régulière'
qui ne sonL composés que d'un9 seule espèco do ma'
la
tière, se trouve toujours au milieu ou au centro de
liguro.Lepoint,centralrl'unebonle,d'uncube'e$[aussl
leur cenl,re de gravité'
b un
Iæ centre tlé gravité d'un obiet quo I'on susperid
DrxrùuE rEçoN. 35
ûl se trouve situê verticalement au-dessous.du point
do suspension. Cetts propriété conduit à trouvor le
centre do gravité des corps irréguliers : à cet, effei, on
les suspend à un fil, et l'on obsorve quello direction
celui-ci prendrait, s'il traversait I'intérieur du corps.
On attache onsuite Ie fil à une autre parl,ie du même
-corps, et lbn romarqss do nouveau la direction prolon-
gi.e du û1. Cette seconde direction coupere la première
en un point, qui sera nécessairement le centre de gra-
vité, puisque ce centre est situé sur chacune de ees
deux ligiles, et ne peut ôtro que le point où elles so ren-
contrsnf.
-f,q dél,ermination du centro de gravité est d'one
grandà-inpgrtance dans beaucoup do cas, puisqu'on
peut le consÏdésqt. commo.lo point où_est concentrée
touto la pesanteur itu.rçorps. C'est...poûr cetto raison,
qu'un corps.no pourra jaùaiq,!.ofltber, aussi long[emps
que son centre de grai'ité sera dôûteoablement. soutenu.
Un corps peut être soutenu en ùù'qeul ou en plu-
sieurs points. S'it n'est soutenu qu'en uÀ\eul point, la
verlicala menée-par son centre de gravité doït passer
par co pOrrri d'appui, sans quoi il perdrait l'équilibro et
se rpell,rait en mouvement. Si le corps est soutenu par
pÏûsieurs poinls,la verticalo doit tomber entre los points
d'appui.
La stabilité des corps dépend prinôipalement de deux
conditions : de la hauteur du centro de gravité, et de
la grandeur de la base d'appui. Plus lo centre tle gra-
vité se trouvo bas, plus le corps est stable; car alons
la verticalo qui passo par le centro de gravité, ne tom-
bera pas de sitôt hors de la base d'appui quand le corps
sera penché. Si les chariots chargés de foin versent
si facilement, c'es3 précisément parco que le centrc
36 TnÂrîÉ DE pllïstQug Ét Étutsr,rtne.

de gravité du véhicule et de la charge occupê un point


trop élevô. A la moindro inclinaisgn, la vert.icale drr
centre de gravité tonrbe en dehors des roues, et la voi-
lure vorse.
Les considérations qui précédent oxpliquent pourquoi
rrne largè base d'appui est favorable à la stabilité des
corps. Un chariot étroit, dont les ttues sont très-rap-
lrrochées, verse plus facilement qu'une voiture donf, les
r oues sont, plus écartées les unes des autres, parce quo

t'hez ces dernières, la verticale qui passe par le ccnlro


tle graïité, nc tombe pas aussi vito en dehors des roues,
dont les points do contact avec le sol constituenI lq base
d'appui.
On comprendra maintenant sans peine pourquoi une
personne qui a los piods joints, tombera plus facilemenI
quo si ses pieds éleienl à une certaine distance l'un de
I'auLrè. On s'expliquera de mêmo pourquoi il conviont
d'espacer les pieds des chaises pour les enfants; pour-
quoi une persqnne qui porte un objet très-pesant' pen-
che toujours du côté opposé à celui où se trouve le far-
deau. Une infinité de phénomènes de cette nôture s€
prése.rtent tous les jours. Beaucoup de jouets d'enfants
sont, basés sur la propriét6 du centre rle gravité. L'ex-
plication en él,ant très-facilo, nous croyons pouvoir nous
dispenser d'entrer dans des détails à ce sujet l.'
QUESTIONS.

| . Quelles sont les conditions indispensables pour l'équi-


libre ries solitles? - 2. Qu'entendez'vous p^t centre de gra-
q;ité? 3. Oir se trouve le centre de gravité des corps
- formés d'me seule espèce de matière?
réguliers
mint détermine-t-on le centre de gravité - les&. -corps
clans
Cont-

rrréguliers? b. Est-il important de connâitre le point où


se liouve le- centre de gravité des corps, et.Pourq-uol?-
6. Dans quelles circonstances un corps peut-ll tomber? -
i. U* qrôi deperrO la stabilité des corirs?- 8. Pourquor lcs
o^\ztÈuu ruçox. 37
chariots chargés de foin verseut-ils souvent? 9. Fourquoi
-
un chariot large est-il plus stable qu'un chariot à ioie
dtroite? 10. Pourrluor une Dersonne qur porte un fardeau
-
re penche-t-elle toujdurs du cr-rte opposé à cèlui où se trouvo
le fardeau?

xI. LEÇON.
Ilorellptlon do quolquos moclrlner.
Comment on détermine le rapport do ta puissance à la résistanco.

Nous n'avons pas besoin d'exptiquer ce qubn entend


par uno machine; tout le monde en a une idéo suffisanto
pour nous comprendro. Nous nous proposons seulement
tle donner ici une description simple des machines gui .

Bont, le plus répanducs, en renvoyant, pour plus am-


ples renseignements, aux traités spéciaux sur cetto.
toalière.
Daas l'emploi dqg machinee, on a.généralemont en
ws de mettro ëii'ir'ouvemen[ un cerl.ain poids qu'on
appelle résiMance,au moyen d'une force plus petite que
celle qui serai[ nécessairs sans leur aide.
La première question qui se présente ici, c'est do
connattre lc rapport qui existe entre le poids à vaincro
ct, ibffort à appliquer. Co rapport peut se déterminer,
dans toutès les circonstancos, d'une manière générale et
très-simple. A cet effct, on met, la.machiue en ilouvCI-
men0, et I'on ccmpare les chemins parcourus on mêmo
temps par la puissance et par la résistance. Le chemiq
décrit par la puissance sera généralement beaucoup plus
grand qué celui qui est parcouru dans le même temps par
la résistanco ; et autant ds fois la puissance se meut pluo
rsrs. ÉLÉr.
33 rnÀrrÉ DE Pnrstqun ÉLÊrasrltns.
vite que la résistance, autan[ rJe fois elle pourra être plus
petite que cette résistance pour la tenir en équilibre.
La règle que nous venons d'indiquer est, commo noug
I'avons dit, applicablo à tous les cas et à toutes les
machines. CepànOant nous croyons devoir ajouter qu'il
y aura toujours une certaiÉe portion de la force motrice
ubsorbés par leg résistances nuisibles, telles quo les
f, ottements de diverses pièces, la résistanco de I'air et
rles autres milieux otr se meuvent les appareils. L'effort
nécessaire pour mettre une machine en mouvement sera
donc toujours un pou plus grand que celui qui su{lit pour
tcnir simplement la charge en équilibro.
I\Iaintenant nous'examinerons quelques machines cn
particulier, en commençant par le lovier.
Levier. Cette machine est connuo partr.rut. On
' -
sait que c'egt, uue forte barre, tournant autour d'un point -

lixe, qu'on appelle le point ifappui, ot deslinée, en géné-


ral, à soulever de lourds fardeaux.
On nommo bras d,e leoier de Ia puissance, la partio du
riB. r.

icvter qui s'étend entre le point d'appui et celti où


flg.:.
.
oNzrbilE rEçoN. Jg
s'applique cette force ; le bras de rersier de ra résistance
est, lâ partie
lui s'étend entre le point d'epplication rio
la résistance et Io point d'appui.
riô. t.

- Dansdelcs figures ci-dcssus, Ap est le bras do


.lovier la puissance; et AR celui de Ia résistancs.
Suivant la position respectivo de Ia puissance,
de la
résistalce et-du point d'appui, on .onrùère
trois genres
de leviers : le levier du piemler genre
est celui-ot t,
point d'appui so trouve entr:e Ia
fuissance et la résis-
tirnce, fig. ,l ; dans le lovier du àeuæième genrÊ,
fig. l,
c'est la résistance qui est entre la puissanco et le poin6
d'appui; en{in, dans celui da troiiièma genre, la
p!s-
sance est placéo entre le point d'appui ei la résistaîe,
flg. 3.
Quel que soit, le genre auquel appartien[ un levier, lc
^
Iorce, pelssance ou résistance, qui a le plus long
bras
do levier, aura aussi à parcourir'le plus grand
chemin
lorsque le levier tournera sur son point
d'appui. Si donc
le bras do levier de la puissaoru ,ri, par
exemplo, qualro
frlis plus grand que celui de la résistance,
un effor[ d.un
kilogramme.sera capable cle tonir en
équilibre un poids
de quatre kilogrammes. Dans le cas
oùie bras de tevier
de Ia résistance serait, plus long que
cetui Co Ia puissan-
cc, cello-ci devrait alors ôtre ptus granOe
que i,aul,ro.
t0 TBÂtrÉ DE PurslQUE ÉLÉilBttr,tlns.

tl est facilo de so convaincre, pa. la seule inspection


des figures ci-dessus, que, dans le levier du premier
genre, le bras de levier de la puissanco peut êÛre plus
grand, de même grandeur, ou plus petit que celui de
la résistance; dans celui du deuxième genre,le bras
de levierdd-le*puissance estloujours lo plus long, tan-
dis que le contiaTre3_lito dans lo levier du troisièmo
gonre. . . ir
,r. ou"est-ee ou'on -riffiii;t en vue cn employanl
les màchines? I "
z. Comment peut-on déterminer I'ellbrt
nécessaire pour vaincre rrue réiistance 1lar I'intermédjaira
d'une macËine ? 3. Qu'est-ce qù'un leuder'? I*- Qu'est-
ce que son polrt- d'appui P
-
Qu'entend-<.rn par puissance
et n'ar résisiance ? -
tt. Qu'entendez-vous par bras de leoier
- la résistance
rle'[a puissance et de ?--6. Conrbien de genres'
de leiiers distingue-t-on ? Donuez-cn la définition ? 7.
Quelle est la forée qui parcourt le plus grand chemin dane
-
I'emploi des leviers ?

'xII" IDçON.
Eremples des troil genres ds tericrs.

La plupart des loviers appartiennent au promier


genre. Telle est une bame au moyen de laquello otr 8oo-
lève souvent de lourds fardcaux. L'objet à souleveiest
la résistanco; uns pierre ou un morceau de bois qu'on
avance sous la barre lui sert de poin[ d'appui, eÛ la
puissanco n'es[ autre que I'effort qu'exerce la pressioo
des mains. Un ciseau est souvent aussi employé en
guiso de levier. Les tenailles et ciseaux se composen3
de deux leviers du lo'genre. La ctrarnière ost leur point
d'appui commun, la résistance réside dans lo corps
Dour,rÈilr. LEç0:r. [|
gu'on entame, et la pressibn des mains représente la
puissance. Les brimbales des pompes sont généralement
tles loviers qui appartiennent au mêmo genre.
Une barrs de bois fait souvent fonction do levier du
t-?genre; c'est.co_qui a lieu lorsqu'on s'en ser[ pour
faire avancer des rouleaux, des blocs de bois, de pier-
De, etc. Les rames des bateliers appartiennent aussi h
cette classo ; Ia puissarrce réside dans I'efÏort des majns;
la résistanco se trouve dans le bateau qu'on fait avan-
cer, et le point d'appui est'fourni par la résistanco
qu'oppose I'eau au mouvemenI des rames.
On peuC encore comprendre les easse-noisettes dans
cette classe de leviers. La charnière est ici lo point
d'appui; la dureté du fruit est la résistance à vaincre,
et la puissance se développe par la pression des mains.
Les charrettos à deux roues, ainsi quo toutes les
broueltes, doivent êl,re considérées comme des leviers
du même genre. Le poin[ d'appui se trouve ici sur lo
sol; la charge à transporter est la résistance, et la puis-
sance réside dans les bras de l'homms.
Nous avous quelques observations à présenter au
sujet de la brouette. De ce qui a dêjà été dit sur les te-
viers, on conclura qu'on peut soulever avec la brouetto
une charge d'autant plus grande que les brancards sont,
plus longl. Est-ce à dire quo les brouet,tes à longs bran-
cardssoient toujour.s et partout les plus avantageuses?
C'est ce quo nous allons examiner. Lorsqu'on ss sert
d'une brouel,te à longs brancards, les bras de I'homms
n'ont à urpporter qu'une faible portion do la charge ; le
restant est supporté par la rdue: sur un terrain peu
résistant, la roug s'onfoncera naturellemenl d'autant
plus, qu'elle supportera une plus grande charge ; ainsi,
dans ces circons[ances, il sera peut-être préférable
&2 . TnÀrrd DE pilrs:Qur Ér.ûuesr.rrnÊ.

d'employer des brouettes à eourts brancards. Les bras


en soufïr'iront un peu, mais cet inconvénient se lrouyera
cornpensé par una plus grande facilité à faire avancer
I'appareil. Sur un r;hemin bien battu, où Ia roue no pcut
s'enfoneer, il y aura évidemmenI de I'avantage à se ser-
vir de longs brancards.
Orr ne rencontro que fort peu de le vir:r.s de la trol-
sièmc espèce, parcs qu'ils exigent une puissance plus
grande que la résistance à vainue. On no s'en sert quo
pour modifier la direction du nlouvement de certaincs
pièces, e[ lorsqu'on dispose d'une puissanco sufiipam-
mcnt grando pour vaincre des résistances peu consi.dé-
rables auxquelles on veut communiquer u.n mouvemenù
rapido. Nous citerons, commo exemples de celto espèco,
de levier, la pédale d'un tour et cello d'une rouo h.
liler; la puissance est ici développéo par la prcssiou
des pieds.
QUESTIONS.

Citez quelques exemples de leujgî's dw tle, genre?


,1.
2. Citez-en de leuiers dw 2o genre? 3. A quel geure de -
-
leviers appartiennent les charrettes â deux- roues ct les
brouettes? 4. Entrez dans quelques consitléralions sur les
-
brouettes à longs brancards et sur celles à petits lrrancarr.ls.
5. Dans quellcs circonstances se sert-on ordinlir'emenl
-
ties leoiers riu 3" genre? Citez des erernples rle r:ette
cs1'rèce de ievicr.i ? -

KIII" LEÇON. .
r
Balancc. Balance-bascule ou do Quintenz. Balance rorr"i*o.

Les appareils dont on se sert pour déterminor lo


poids des corps sont généralcment dcs leviers du f"'
rnErzrÈuE LEç0x. tr'3

gcnre. Nous allons donner une dcscription succincte do


quelquos-ung d'enl re eux.
.Balance. On sail, ce que c'est qu'uno balanco. Une
-
bonne balance est plus rare qu'on ne lo croit ordinaire-
ment; pour qublle soit juste, il faut qu'elle remplisso
certaines conditions dont nous mcnlionnerons les plus
essenIielles
Premièreinent, elle doit, étre en équilibre lorsque lcs
plateaux sont vides ; cette condition n'a pas bisoin do
dômonstration.
Deurièmemcnt, lo couteaw ou point d'appui doit se
trouver exaetement au milieu de Ia distance qui sépuro
les points de suspension des deux plateaux. Si cette con-
dition n'est point remplie, un plus perit poids placô
dans le plateau le plus éloigné, pourra faire équilibre à
un plus grand poids placé dans I'autre
Troisièmement, la balance doit être assez sensiDla
pour perdre son état d'équilibre, lorsqu'un des plateaux
contient un petit excès de poids sur I'autre.
Il est facile do s'assurer de la justesse d'une balanco
On met une substance dans l'un des plateaux, et I'on
placo, dans I'autre plateau, des poids jqgqu'ir co qnc
I'équilibre soit rétabti ; on substitue ensufe les poids à
Ia substance peséo et réciproquemen! c'est-à-dire qu'on
mct les poids dans le plateau oir so trouvait,la substç-
ce, et celle-ci dans Ie plateau occupé d'abord par les
poids. Si la balance est bonnu,'ello gardera sa position
d'équilibro après cette substitu[ion.
Bien des gens s'imaginent qu'une balance es[ bonne
dès qu'ello est en équilibre les plateaur n'étant pas
chargés; ils se trompont cependant, ainsi que nàus
I'avons vu, uns balance ne pouvant êtro eracle si lcs
plateaux ne sont pas suspendus à une égale distancs
du couteau.
ùL TnÀITÉ DB PHTSIOUE ÉLÉilENTAIRE,

. On peut néanmoins déterminer avec beaucoup d'er'ac'


titude le poids des corps en se servant d'une balancs
inexaeto ,pourvtt qu'elle soi[ sensiblo, iest-h-dirs
qu'elle oscttlefacilement. Supposons qu'on veuillo pescr
unkilogrammedocafé : on met dans I'un des plateauxuu
poids uiarqué d'un kilogramme; dans I'aulre, du sable'
du plomb,-ou autre matière quelconque, jusqu'à ce qut
têqiitiUre soit établi. On enlève onsuite le poids pour lc
reôplacer par du café, en telle quantité qu'il fasse équi'
librô au tutl., au plomb, etc', placés dans I'autre pla-
toau; cette quantitô de cafê pèsera exactemeDÙ un
lrilogramme, puisqu'ells en tient la place et fait équili-
bre à la même charge de matière quelconque
Balance-bascule oa balance ile Qmntenz'- On se sert
souvenl, pour la pesée des'corps [rès-]ourds, d'une
æfe.. particulière de balanco, qui est appelée, d'après
leïom àt ton inventeur, balance do Quintenz, ou plus
un
communément balance-bascule. Dans ceÛte balance'
ùitogrrtte placé sur le petit plateau fail équilibre h
lolilogrammes placés sur lo tabtier ou plat'e-forme'
Les balances-baicules sont irès-commodeg; on les
transporte aæc facilité eù on les établit partout; l.ù
charge i'a pas besoin d'être soulevée très-haut, eù
il
suffii d'un petit nombre de poids marqués pour poser
de grandes masses. ll convi'ent cependant do vérifier
de
temps à autre la justesse do ces instruments pour u0
pas s'oxposer à commettre des erreurs'
' Bataice-romaine.- On rencontre dans presqug toug
lee ménages un appareil simple e[ portalif destiné h
laire connaltre le poids dos corps, et qubn appello ba-
Iance-romai.ne. An peut I'assimiler h un levier du
pro-
mier genre, à braa inégaur, dont le point d'appui est
oo uù.ro par lequel on tient l'instrument suspendu'
rRElzlli[8 LEç0N. LT,

Le petit, bræ, ffg. i, est muni d'un crochct II, auquel


on suspend les corps à peser; le grand bras esl, divis6
ftg' t1'

cn parties égales of porto un petit contre-poids P, qui


peut changer de place et qu'on appello le qtrseur. On
comprend que le curseur tiendra en équilibre un corps
do plus en plus lourd, à mesure qu'on I'eJoignera davan-
tage de I'anneau qui sert de point d'appui. La division
à laquello correspond le curseur lorsquo l'équilibro eat
établi, indique lo poids du corps suspendu au crocltet.
Ordinairement la balance romaine porte deux anneaux
ou points d'appui, I'un pour les corps pesants, I'autro
pOur los corp$ légers. '

QuEslIONS.
| . Quelles sont les principales conditions que doit remnlir
uoe bonne balance? peut-on constater I'exac-
titude d'une balance?- 2. Cr,mment
3. I'ourrâit-on faire des pesées
exactes avec une balance- inexacte? Dites c€ qus veus
savez de la balance-Da,scule? Quels - &.sont les avantages
qu'offre sonenrploi ?- 5. Qu'est-ce qu'une ba,lanee ramaùte?
A quelle class-e de leviers appar[ient elle? Expliquez-en
I'usàge?
L$ Tn\trË nE nnYsr0u0 ËrËrrnrirllnr.
t
ar
ri-
lrfù *S
Àt
t l^u\! XlY" LEÇON.

freuil. - Cobestan. Chèvre.


Plan -ilcliné. Coin. - Poulie.
- Grue.Vis, - Cric,
- -
Treuil. Pour soulever do gros fardcaux, on se
-
$cr[ souvent d'un uppur.il,,lor:ticulicr, qui se composo

roule une longue corde. 0n fait tourner co cylindre sur


son axe, au moyen d'une manivello B, ou encore au
moyen de barres implantées sur son pourtour. De celto
manière la cordo $'enroulo sur ls cylindre, et le fardeau
attaché h son extrémité inférieure, s'élève. Cet appariil
se nomme treuil ott tour.
Pour déterminer lo poids qu'on pout, avec uno puis-
sance domée, tenir en équilibre au moyen de celte ma-
f chine, on n'a qu'à examiner combien do fois la main ss
, !.' tuot plus vite guo la charge. Si le rayon de la mani-
, vello es[, par exemplo, 8 fois plus grand que cclui du
Qu,rT0nzrÈus LEçox. l*7
cylindre A, alors la main so mouvra 8 fois plus vito
que la charge, et, par conséquenf, un effort de { kilo-
gramme strflira pour tenir en équilibre un poids de I
kilogrammes att,aché à I'extrémité de la corde qui s'en-
roule. On comprentl, dès lors, que le pouvoir mécaniquo
de cette machino devient plus grancl si I'on augmento
le rayon ds la marrivclle, ou si I'on dirninue celui du
cylindre A.
Cabestan. Lorsquo le cylind.re  do la machino
-
précédento est placé verticalement, elle prend ls nonr
\-
Ê de cabestan Les explications que nous pourriôns donner
E sur le cabesl,an sont complèternent les mêmes que celles
l
-r: que nous avons données sur le treuil. Les marins sc
èerv€D[ souvent du cabestan pour soulever les ancres.
Chàure . Qvvs. chèuri, dont, se servent boaucoup
-l,a
gï$ lcs scieurg de long pour nronter les arbres sur les tré-

,$,'teaux, ainsi que lagrue, à I'aide do laquelle on chargo


1 \ou décharge les bateaux et leslilagons, ne sont quo lc
I
d rtreuil modifié dans quelques-unes der ses parties. Le
: irappor[ entre la puissance et Ia résistance so dritermino
jdonc comme il a été expliqué plus haut.
Poulie. C'est un plat et cireulairo, tournaht
- et creusé,disque
sur son axo, à sa circonférence,. d'une gorge
destinée à recevoir une corde. L'appareil dans lequel
tourne la poulio s'appelle le chape. Plusieurs poulies por-
tées par uns même chape prennent le nom do moufle.
On Èe sert souven[ d'une poulio, non pour pouvoir
élever des fardeaur plus grands, mais uniquement pour
clranger, suivant le besoin, la direction du nrouvernerrt
de la puissance. Celle-ci est alors égalo à la résistanco,
car la main se rneut, dans ce cas, avec la même vitessà
quo la chargo. Quand on a recour.s aux moufles, o'est
pour déplacor dc lourds fardeaux. La churge se meu'û
/

48 rnArrÉ DE PRYsnuE ÉlÉurNruns.


alors beaucoup plus lentement que la main. Si la vitesss
de la main est 6 fois, par exemple, plus grande que celle
du corps à soulever, un effort de ,l kilogramme sufrra'
. pour tenir en équilibre un poids de 6 kilogrammes.
:\ Cria.- Il y a peu do personnes qui ne connaissent
".'È cet appareil. Ii se compose essentiellemenl d'une bame
t de fer garnie de dents à I'uno de ses faces : les dents do
ll cetts barrs engrènent avec celles d'un pignon, qui, lui-
.:; mêmo,est mis en mouvement do rolation à I'aide d'uno
\i, manivelle adaptée à son âxo. La barre et la rous den-
, È '" 0ées sont renfermées dans un bloc do bois.
i.l Lorsqu'on fait tourner Ia manivelle, la barre dentée
T s'êlève lenlement au dehors du bloc de bois, et pousse
, les objets concre lesquels elle est appuyée. On peut,,.à
î l'aide de cette machino, exercer de très-grands esorts,
S" car la main parcour[ incomparablement plus d'espaco
que la partie supérieure ds la barre dentée.
",
Plan inctiné. Quand il s'agit de mener de gros far-
-
deaur à une petito hauteur, on se sert souvent d'uno
eorte de pont de fortes planches ou de poutres, qu'on
dispose de telle manière qu'uno de ses extrémités touche
au'sol, et I'autre, au point où doivent être portés les

', ûg. 6, en etû la hauteur, et, BC, la longueur. Si la hau-


rtô

teur est comprise dix fois, par sromple, dans la lon-


gueur, on pourra alors, avoc u'n offort de { Lilogramme,
QUINZIÈuE LEÇos--,: 49

tcnir | 0 kilogrammes en équilibro 8ur ce plair incliné.


Ce qu'on gagne on force sera cependan[ oncore perdu
ao pui.qo'un a fait parcourir h la cbarge un
"it.r*t,
ospaco dix fois pius granil que celui qu'elle aurait décrit
\ -si;llo ett é[é sôulevée direcrement à la mêrne haul,eur.
. 1oitt. Vts. Le coiu, ainsi que la vis, peuvent êt'm
". -
considérés comme une modification du plan incliné'
Lorsqu'on sB sert de ces appàreils, le point d'applica-
"' tion àe la puissance .parcourt toujours un plus grand
cspace que le point d'application de la résistance' ce
'efforts qu'on est
qui exptique suffisammenl les grands
à nême d'effcc[uer à I'aide de ces machines'
' Qt'ESTloNs.

f . Qu'cst-ce que le h'suif 1ru.le lour? 9' Commen-t


-
"[iâ' pôuïôit méc-anique de cette machine.?
pcut-on .ugrn.oiJiti,
Ï1.-bu''ït-.. le rrtâ"ran? Eri quoi qi[èt9;!:[^qT
treuil?--- [. A qûÀties machines se rapportcnt la chèwe et
la arue? 5. Qir'appelle-t-on une poulio? Q\t'es-t'-ci que sa
-
à"""TI'- o. bir'eniôn,t-olr par un-moufie? pour ?' Commenl
-
nouiriez-oous àéter miner l'èffort nécessair-e soulever'
n'
à t'aide d'uu moufle' un corps d'un poids connÙr -.
Qu'est'ctr qu'un cric? 9. Expliquez comment on-peut' a
fitiaô Atuntric, vaincre
-
-
tle si irabaes résistances? --10'
Oî'eit-"à qut uti rrÈ" t"tii" Jz.tomntent cal cu le-t-o n' dr ns
ùi apuarcii, re iapriotl'ôntie la puissance et la résistance?
Qù;cnteud'on Pâi coin eL Par uis P \
-

/.it,!
'
,d
rït"
ii.{ Lt xv. LBçoN.
''.., ,' $ Consiclérationc génrirales sur les macbines'

Nous no t/erminerons pas ces leçons sur la


mécant-
que, sans présentor ici quelques observatioog sur leg
sffets obænus par l'ernploi des urachines'
S0 rnÀrrû DE parsroug ÈLÉusxrlrns.
Il résulte de ce quo nous avons développé plus baut,
clue les machines, corrsidérées en elles-mêmes, n'écono-
misent ni temps, ni traçail. L'homme peut, il cst vrai,
déplacer, par elles, des corps très-pesants; mais co
déplacement s'opèro lentement, ct de manière quo
I'on perd en temps ce que I'on gagne en force. Suppo-
sonS, par erèmplo, QU'il faille vingl' hommes pour
aûlener un arbrri à une ccrlaine hautéur, et que deur
hommes, en s'aiC{nl, d'une machine, puissent exécuter
ce uême travuil : bes derniers y mettront, malgré le
sccours do la machine, dix fois ilus de temps que lei;
premiers, parce qu'ils sont, dix fois moins nombreur.
De cette manière on n'irurait pasplus à payer aux vingt
ouvriers gu'aux deux qui se gerviront d,une machine.
Supposons un second cqs. Une ccrtainc quantité dl
grains doit être portôo au gçenier. Si,'pouice travail,
on se sert d'un seul homme, il'y emptoiera à peu près lo
m0me temps, soit qu'il ait recours à une machine pour
amener en uno seule fois au grenier la quantité totalo
de grains, soi[ qu'il se résigne à y transportcr, petit b
petit, cette quanlité. En effei, à I'aide do la machiue,
muc par un seul homme, la charge,s'élèvera beaucoup
plus lentcmert que ne le fait Ia persbnne qui monte ler
tiegrés de I'gscalier avec une partie de cette chargo.
ToutefoiÉ on Ee tromperait gravement en voulant
décluire Çe ce qui précède quo les machines n'offreot
gue peu.d'avantages; elles nous rendent, au contraire,
journelfêment les plus grands services. Il arrivo sou-
vent qu'on doit exercer une très-forte prcssion sur des
otrje/b d'un petit volume; cetto pression nécessiterait,
belucoup de bras, qui cependant no pourraient pas
ê/re employés tous sinrultanérnent, comnre c'e$t, le cas
frur les différentcs prc.sses. Ensuito, quand on doit élc-
, sntzrÈilc tnçot{. 6l
ver de gfos Jurdeaux à uno hauteur un pctr .considé-
rable, oD n'y parviondrait, sans I'aide d'une machinc,
qu'ayoc bien dcs diftcultôs : la pièce cst trop peti[o
pour êtro attaquée par un nombre sufûsant do maios,
et Io transpùrt en haut, exécuté par uu grand nombre
d'hommes, sorai[ tnès-gênant e[ souvent bien dange-
reux; puis, on ne trouvo,pas toujours asscz d'ouvriers
disposés à venir travailler seulement pendant quelques
heures. Dans de telles circonstancos, les mâchines sont
d'une utilité inconlestablo ; ellos Douspermel,tont d'excr-
cuter dos travaux qu'il seraiI souvent impossible d]effec-
tuer autrement. Ajoutons, en terminant, ilrq les na-
chines so prétent merveilleusoment à I'emploi dcs
forces de la naturs physique, telles que lo veùt, la
vapeur, les chutes d'eàu, etc., pour produire des résul-
tats puissants.
QUESII0NS.
{. Est-il eract dc dire que les machiucs économisent tou-
( jours le temps, le travail qt lcs dépcnses? Pourquoi? --
E. Enumérez'4uelquee avantagcs qtie nous procrirent lcs
maculnesÏ

{
ï :I
r*-?
r xvl" LEçON. I
L.* -J
I

I
I II3 .r,IOUrrDEle. f:
De la pres3ion des liquides. Pression de hatrt en bas, do bas en
haut, ot plession sur les parois lal,rirales.

Nous avons indiqué, dans la promière leçon, cs que


I'on entend par corps liquides; nous avons dit quo le
principal caraclère do ces corps consisto dans une
grerde rnobilité de lcurs molcrcules, par suite de laquelio
52 TnÂtrt DE ptlrst0rro Ér,Éunrrrrrns.

ils so noulent dans les vases qui les contiennent of dont


ils prennent toujours la forme. Cetto extrême mobilit6
des liquides produit une foule d'autros phénomènes,
don[ nous ferons connaltre les principaux. pour I'ex-
plication de ces phénomènes, nous noug servirons sou;
vent do I'eau, uniquement pour mieux 6xer les idées,
car tou( ce.qus ûous en dirons s'applique égalemont aur
autres corps liquides. .
On eonçoit que lo fond d'un verre, partout dluns
mênre largeur, supporte le poids entier de tout,le liquide
qui y est contenu; ce que I'on concevra plus diflicile-
ment, c'est que le fond de tout vase, quelle qu'en soit
la forme, subit toujours uno même pression que s'il
avait partout la mêno largcur qu'ctr bas.

gHs
El& z.

Pression dc lnut en bas. La figure 7 représente trois


vases, dont les fonds sonù de même grandeur et où
l'eau se lrouve à uns même hauteur. Quoiquo le vase B
contienne une plus grando quantité d'eau et le vass C
une moindro quantil,é quo le vase A, les trois fonds su-
biron[ cependan[ la mêmp pression. Les physiciens dé-
m.ontrent co principe à I'aide de vases à fonds mobiles.
L inspection de la figure fait voir que cette pression
s'opère de haut en bas.
ll résulto de ce quo nous veDons d'établir, qu'au moyen
d'uno petito quantité dbau on peut erercer une forte
,j.
''
pression sur re ,",riÏi:T::ll';" i-',,'oo ,oI
tube, d'un petit diamètre, â un tonueau rempli d'eau , .
et que I'on verse dans ce tube une quantité de liquido
Auftisanto pour le remplir, le fond du tonneau suppor- |
tera une pression aussi forte que si le vase était de la
mômo longueur que te ùube'qu'on y a adaptê. On peuI
aiusi exercer une pression capable de fairo crever .lo
tonneau. Cela semblo paradoxal, mais on peut démon-
trer par l'expérience le principe que nous venons d'é-
Doncer, e[ qui s'appelle paradoæe ltydrostal,ique.
Prassion sur les parois latërales', Les tiquides n'etrer-
ccnl pas seulemen[ une pression sur le fond des vases
qui les contiennent, mais aussi sur les parois latérales.
Si I'on pral,ique une petite ouverture dans celles-ci, lo
liquide s'échappe aussitôt avec rapidité, ce qui n'aurail
évidemment pas lieu si les parois no subissaient, pas de
pression. Cet,te prossion exercée par le liquide sur uno
portion des parois, est d'autant plus forte que son ni-
vgar€'st plus'élevé. Un tonneau à peu près vide no
- - laisse pas écouler aussi rapidement Ia bière que lors-
qu'il est plern. Fig. e.
Pression de bas en haut. Ou-
lre les deux pressionsdontnous
venons do parler, les liquides
exercent encoro uno pression
de bas en haut : on peut, le
démontrer par I'oxpérience sui-
vanto. Soit le vase V, figure 8,
rempli d'eau jusqu'en B ; si l'on ,,
pratiquo une ouverturo en A, '
I'eau jaillira par cette ouver-
ture; preuve qu'elle avait une tendance à s'échapper'
et par conséquent qu'elle exerçai[ une pression on haut.
purs. ÉlÉu.
/

SI TnrrrÉ DE pnrsrqun Èr.ûunsruns.


Cctte pression sera d'autan[ plus forte, que le oiuroo
sera plus élevé au-dessus de l'ouverture gu'on aurd
pratiquée.
La pression ds l'eau se fuit sentir quand on est plon^
gé dans ce liquide : au commencement, la respiratiot
est généo par la pression qu'exercs sur la poitrine lo
liquide environnant.
'QuESTloNS.

,1. Les liquides possèdent-ils qnelques nropriélés narticw


lir-\res, et, pourquoi ? cÀ.
De qùi dèpenil la ,rrre.çsdoï exer-
r]ée sur le fond
-d'un -
vase par lès liquilJes? g. Iâ prcssion
-
est-elle toujuurs égale au-poids du'liquide contenu'dans ls
vase? &. De quelle manière psqçbn erercet une forte
-
pression sur le forid d'un vase, au'moven d'une petite uuân-
tité.de liquide ? Citcz un exemple? i b. Les parlis laté'ralcs
subissent-elles aussi une rlression rle Ia ntrt rlc's liuuirles orri
les conticnnent? 6. D.è quoi dépentl 'la force ,ld la prés-
sion latérale ? -
?. Les liquides eir:rcon t-ils uue pressriln d0
-
bas en haut ? Comment le prouvc-t-on ?

xvII" LEç0N.
VûËGË corrrmunlcontg.
ùi"uro rJ'cru. Lampes. Jets d'earr. Puits ortésiens.
- - -
. Quand un même liquide so trouvera placé dans plu-
ricurs va$es comûruniquant eutre eux, il s'élèvera dais
tous à la même hauleur, ou aura le m6me nioeau.
L'eau conlenuc dans une thôière est aussi élevée dans
/e tuyau que dûns Ie corps du vaso. Celto égalité do
niveau se présento toujours, qucllo que soit Ia distanco
cntro les vases communicants.
eres[ sur ce principo c1u'cst bas{o la th(orie de la
-Ëonduitc des caux qui se pratirluo en rertaincs villcs,
Dtx-sEprltltE trçoN. . I5
où l'on amèno I'eau, au inoyen de tubes souterrains,
iusqu'au deuxièmg ou troisième étage dtls maisons.
Nitseau dleau. L instrument connu sous Ie nom de
-
niveau d'eau est une application du principe des vases
communicants. Il. est composé d'un tube métallique,
AB, fïg. 9, couilé aur deux extrémités à anglo droit,
pour recevoir darc /toles sans fond, en verro. Au milieu
du tube sê troure une douille au moïeo de laquelle touf
l'appareil repose sur un trépied. On se sert dtt niveau
d'eau pour ccnstater la différenco de niveau enl,ro deux
points. Supposez quo mn représente le sol, et quo I'on
rig. s
e

veuille savoir do combien le point æ est plus élev6 quo


le point m.On poso le niveau eu P, h peu près au milieu
56 TnarrÉ DE pnrstQun Ér.Éunrrrrng'.
de la distance qui sépare les doux points.indiqués, ol
on y verse do I'eau. Une personne se place au point n,
munie d'une perche divisés en mô[res e[ en cen[imè-
tres appelée la mire; à cette mire est adaptée uno petito
plarchô mobile, ordinairement colorée, e[ qu'on nomrne
le ooyant. La personne qui est auprès du niveau fail
signo de la main pour que I'autro personno, qui so
trouve en n, élùve ou abaisse le voyant, jusqu'à co quo
celui-ci soit dans la direction du pyon visuel qui raso
la surfaco supérieure de I'eau contenue dans les deux
fioles de verre; on observe alors la hauteur du voyant,
ct I'on fait transporter la mine en m. Quand elle y est,
on donne ds nouveau des signaux de la main, pour
fairo amener lo voyant dans la direction du rayon
visuel qui ollleure la surfaco de I'eau, et I'on marguo
comme tantôt sa hauteur au-dessus du sol. Supposons
quc la première hauteur marquéo î.', .:.
soit d0 70 centimè[res et Ia seconde
de 90 eentimètres, il est évident quo
le point æ est de 20 celtimètres
plus élevé que le point no. S'il arri-
vait que le voyantatteignlt la même
hauteur dens les deux stations m
n, ce serait une preuve que ces
deux points appartiennent à une
méme surface de niveau ; ou, en
d'autres termes, ceg deux points
seraient de niaeau, c'est-à-dire, so
trouveraient égaldment éloignés du
ccntre de la terre.
C'est sur la théorie des yases com-
municants que sont, basées presque
toutes les fontaines jaillissantes. Un
DIx-sEBrlÈllE LEçoll' 57

tube recourbé au pôint B, fig. '10, est adapté à un


réservoir d'eau, Â, situé sur uno hauteur' Quand lo
réservoir ost rempli d'eau et quo I'on ouvre le tube à
I'extrémité C, il en jaillit un jet d'eau qui atteint h peu
près la même hauteur que cello à laquelle est placé lo
régervoir."'.
Lappes. i larnp€s fiePuss
plusleurs lampos\'eposo
de plusrcurs
FI
- La oqnrcctlon
Lappes. oqnfection
sur le\me princip\Un ou plusieiirc becs so\ en
commuo\ion avec uà\réservoir d.'huile, goi lFr,:
fournit le \uide. L'huile ftfève toujour$.à la mêrriq
hauteur dans \ bbcs que da{es réservoir\
d'eau nat'urels.
Jets Dans\ertaines contrées, on
-
feit naltre des jets d'eau naturels, en forant la lerro
ju.qu'à une certaine profondeurJ ll arrive quo, daus
ces peifurationg, on touche à un point qui est eD coÛl-
!r:: i.iialion avec les eaux qui descendent'de hautgs
:-rttur.lirnei. I-"cu,'ttr:lre que l'on a pratiquée dans la
t:rrc, !ii,"e 61r",'s r-r:,ssâge à des eaux qui oldinairemenI
s"elancent au-dessus du sol. Ces jets d'eau ou fontainos
jaif lissantes portenl le nom de puits'artésierc, parce quo
eJepuis bien longtemps on creusait. do ces puits dans
une province frarrçaise Dommée Artois, en latin Artesia.
On trouve beaucoup de puits artésiens en Belgique.
' ouEslloMt.
l.
A quelle hauteur s'élève I'eau dans les vases qui com'
nruniqudntentre eux?-2. A-t-on su utiliser cette propriétéf
3. Décrivazle niaeau d'eaw et' expliguez comment on s'eo
-sert? La théorie des vases conrmunicants n'a-t-elle pas
- &. à I'alimentation
été appliquée de certaines lampes? Cr-rmment?
U. Qu'êntend-on par puils ortésiens? Bxpliquez-les.
-
s8 tnurÉ ùE pnystqus ËLûusNr,uns,

xv[I" LEÇON.

Corps immergés. Plincipos d'Archioède.


- - Applications.
*
Lcs corps que l'on plongo dans l'eau ne présenlent-
,;} tous les mêmes phénomènes : quelques-uns s'en-
ffipot
,ï' foncent inrmédiatement sans revenir à la surface, tels
soo[ les pierres, Ies métaux; d,autres, tets qul lo
ùois, remontent à la surface du liquftle et y flottent.
0n comprend aisément quo cetto différence ne pcul
avoir d'autre ceuse que le poids spécifique de ces sub-
stances. Les corps plus densos quo l,eau s'enfonccnt i
lcs corps moins densos surnagent.
!41grps plongé d,ans un liquide perd une'partle du \
aon poia'Çet cet'--té- pèite équivaut eæactefinr au poirts
)
du liquide ilëplacé. Ce principe, qui esb.,+pplicable à '
tous les corps et'à tous les liquides, fut découvert par
Arcbimède, célèbne mathématicien, mort à Syracuse,
cn Sicile, 212 ans avant notro èio. Yoilh pourquoi
cette théorio est connuc sous le nom de Ttrincipe

j lïï:
d'Ârchimède.

ffi *lff*ïï::;#T
riiiner, avec la plus grande eractitude, le volume cl'un
corps qui no se dissout pas dans I'eau. A cet effet, on
pèse d'abord Io corps dans I'air; supposons qu'il y ait
un poids de ,l S0 grammes. On ls suspend ensuite, à
l'aide d'un fil très-fin, h I'un des plateaux d'une balance,
au-dessous duquel on pluce un seau rempli tl'eau, do
Eçotc.
Dtr-flutrlitllE t tic
manière quo le corps puisse y plonger. Léquilibrc,
él,abli entre les tleux plateaux au moyen de poids sulli-
Bants, sera rompu dès que I'immersion aura lieu : sutt
posons que le corps n'ai[ plus qu'un poids de 120
grammes, les 30 grammes do porte sont, cotnme nout
l'avons vu, lo poids du volume d'eau déplacé'
Or, urr gran or, cl'eau ayant Ie r;alume d'un centunètre
ctùe, ilen résults que lo corps a déplacé 30 centimè-
trcs cubos cl'eau, qni sont évidemment, le volunre ds ce
c0rps.
- it corps do I'homme es[, en général, d'un ncuvièmo
plus léger quo l'eau; parconséquen[, il flot'terait oltT:
i':llenent Jur ce liquide. La clificulté de I'art de la
:ti-:.rri0n consiste donc principalemenù à tenir la têto
.rr,,. ,lcf,: rS de l'esu. Les corps plongéS dans I'eau y
perc.''r,1 1:;ujlurs de leur poids, la l'ête se tiendra sur h
iurfac" l'. 'r.,.;;rls, avec d'autant plus de fàcilité qu'uog
i,ili: grirnrJc l.Ir iis du corps est submergÉe.
i'r;;l-éiro urrg p€fsonne qui se noio ne courrai[-ellc
pas autant de danger, si elle avait, la prêsence d'esprit'
ào laisser les bras e[ les janrbes sous I'eau,et de faire un
cilbtt lôger pour tenir le visage au-dessus du uiveau
du liquide'
euEsroNs.
Pouruuoi certains corps flottcnt-ils sur I'eatt, tandis-que
,1.
d'aulres s''i eufoncenî1-2.Les corps pèsent-ils autant dans
';;llffii.' que dans I'air? - Quelle èst'la ditÏérence? - 3'
ôu' u'o"o.trt-t5" ni' iici,ee iI"ù' chimèile ? t*' Co mment dé'
-
ùrÀiri.:i-on là iotumô des corps solides,.au mgyeq tlu prin-
ciue d'Archimède? 5. Le corps humain est-rl.plus. ggnsP
qrie I'eau? -
6. Fai[es quelques remtrques sut' lt nttatrolrr
-
.*-"-
G0 rnÀrrù DE pnyg{qrrc ûrûqrnrrrnc.


XIX: LEç.0N. l, ,d
",
- Aréomètres,
-
p-,,, i[*
- Jtle rli L
î,:,-r'--'-'--; " ' :' ',',r":
Dans lo"!,'(.,'-t
comlnerce, on détermine la foree des bois_
aons spiritueusas, à I'aide d'appareilsparticuliers appe.
*'r-r.tt. lÉs arëomètres. Ils sont composég dun
tube
gradué A, fig, I l, auquel est soudée une bouls
creuse B remplie d'air pour faire flotter I'ins-
trument. Un peu plus bas on voit une petite
boule C qui est partiellement remplie de mer- ,
curo, à I'effet, do lester I'instrument et de ld
faire prendrs uns posi tion v erticale.( Mojnd'lp
liquide où I'on plonge l'instrument efdense,
plus celui-ci s'y enfoncera) ./
I Toute liqueur spiril,ueuée eÉ.Qn composô
d'eau oB d'esprit do vin ou dcooj;' elui-ci
étant moins dense que I'eau, il en resulte ôo=- -
les liqueurs les plus fortes ont aussi le moins
de densité. Par exemplo, de I'eau-de-vie dans laquelle
I'aréomètre s'enfonce jusqu'à 2?o, est plus forte quo
otr I'instrument nÀ descendrait qu'à ,| go.
{"
Y Nous ferons remarquor en passant que guand l.aréo-
mètre s"enfonce jusqu'à 2p", par exemple, dans une
espèce quelconquo d'eau-de-vio, ce n,est point là un
signe de la présenco de 22 parties d'esprit do vin sur
{ 00, la graduation des pèse-liqueurs pouvant, être con-
lidérée commo arbitraire. Ces instruments indiquent
qu'une liqueur est plus forte qu'une autre, mais riee
de plus.
Gay-Lus.sac, savant nhtsici\ilfrançais, a consrrur!
Drx-r{Euvrttro rËçoil. 6l
un aréomètre qu'il a nommé alcaomètî'e centësimal.IJns
loi belge en presmit l'usage; Ces[ d'après les indica-
tions de cet instrument que sont perçus les droils sur
Il
les alcools. indique combien uno cortaine liqueur
contienl d'eâu e[ d'alcool h son maximum ds concen-
tration. ll est gradué de manière. que lorsqu'il s'amête
dans une liqueur à ?0 degrés, par oxemplo, cola in-
dique qu'ello contiont ?0 volumes d'alcool et 30 d'eau.
La description approfondie ds cet instrument, aussi
bien quo cello dôs aréomètres de /Vicholsotldestinés h
déterminer le poids spécifiquo des corps solides, ne
peuI entrer dans Ie plan restreinl, que nous nous som-
mcs.l,racé.
0n a encore construit une espèce particulièro d'aréo-
mètre spécialemeut destiné h s'assurer si lo lait no con-
tient pas de substances hétérogènes; cet instrument,
porùe lo nom rle galo.ctomètre, Iactomètre, ou
fu-lait.
Des considéralions précédentes, I'on pourÇncluro
que, quand on. verse dans un mêmo vase dffliquides
do nature différente qui no ss combinent pas, ils se
superposeront de manière que les plus denses occupe-
ront le fond du vaso e( Ies moins denses Ia surface.
Ainsi, si I'on mêle de lhuilo, do I'eau ol, du mercure,
lo mercure descendra aulfocd, I'eau se placera au-&s-
sue du mercure, et l'huile, h cause de sa moindrs deu-
eité relative, surnagera. '
Dans des eaux profondes, lo liquide qui.toucbe au
fond esû l,oujours plus dense que les couches supériou-
res, à cause de sa basse tcmpératuro et de la pression
que ces dernières oxercent sur lui. \
QuESflONS.
' | . Quel nom portent les instruments sei\ænt à détar-
miner la for^e dcs liqueum arriritueuset Sur quel priociJo
puvs. ÉLÉr
0? rn,ttrÈ DB ptlrslqttr tlÉ,unsr.ttns.
sont-ils frrndés? 2. Pourq uoil'aréomô/re s'enfrrncc-t'il le
-
rrlus dans les liqueurs fortes? 3. Quantl I'aréomètre ordi'
-
iraire. rrlongé dans une liqrteur, indique '16 degr'és, cette in-
dicatioir signi{ie-t-e'le que sur 4 00 pai'ties, le liquide €n r€B'
fcrme,f 6 dalôool? tk. Quelle différcnce y a-t-il entre lcs
-
indications données p1r cet aréontùtre el. I'clcôomèlre caillé'
ilmal de Cay-Lussa'c. 5. Qu'est-ce qtt'un gaicclomèttc?
* -
6. Commcnl se placent lcs liquitles qui ne sc combincnt
pas et qui sont de dcnsité drfférente, quand on les vetso
cnsemble dans un vase ?

XXO LBCON.
. IDE I,'AIB.
Ce tiue lbn entcnd Ot;ilr*Ul.reuve de son eiisteacs

Air.-Il importe que nous exposions, avan[ tout,


ce que I'on entend par afr. llicn des personnes, quaud
clles entendent prononcer ce mot, s'imagioerrt quo I'on
veut dire par là cclte vorll,o azurée que nous voyons
au-dessus de nos têtes, par un temps sercin. L'eireur
où elles tombent cst grave. L'air est cette matièro sub-
tile, invisible, dans laquello nous vivons et nous nous
mouvons, à peu près comme les poissons dans I'euu.
L'air est répandu partout : on le trouve sur la cime deg
plus hauteJmontagnes aussi bien que dans les profon-
deurs des.vall(res; dans I'intôrieur des maisons commo
en rase campagne ; les oiseaux l0 fendeut dans lcur
vol, et. le sonrmot dcs bâtinrents les plus élovés en esl
crrtouré.
L'existenec dc l'air se manifeste duns une foule do
circonstances : quand on agite rapidement un tnouchoir
ou tbut autre objet devant lo visage, on sent un sou{llo
lcger, qui n'est aulre chose que l'air qu'on déplaco.
,,*r"-rNrùus LEç0I. 63
La respiration pcut encorc servir à prouver l.exis-
tcnce matérielle de I'air, et, sa nécessité à I'e ntretierr da
la vie animale. Une personne qui ferme la bouche her-
tnétiquement, pendant quelques minutes, sent biontôt
un malaise intérieur, qu,elle s'empresse de faire eesser
eD ouvranl, la bouclre et en pernretlant à I'air d'aflluer
vers les poumons. L'acte de la respiration ne s'exécuto
pas avec la même vitesse chez. toutes les personnes;
mais, en moyenne, il a lieu 20 fois par minute.
Atmosplùre. Nous venons de dire quo I'air est
v un fluido répandu - partout; cette assert,ion est vraio
quuud ello n'a e.n vue que la surface de.la terre. par
)v tles observations plus ou moins exactes, lcs savants
ont trouvé que I'air entoure notre globe h une hauteur
d'environ de g0 lieues. Celto mas"Àe d'air, avec loui co
qu'elf e confifiil a roçu le nonr d.atntosphère. Au-delh
de l'atmosphère, se trouve un espace vido.

QuBslroNs.
,f ..Qtr'entencl-on par air? démon-
Lrcr I'erist('nce de I'air? -p.Conrment neut-on
l. Combien de fôrs respire_t-on
par minute? 16.Qu'est-ce - que l,atmosphèrep- b,^A-- quclls
a------
hauteur I'air s'élève-t,-il au-d'essus de la terre?

xxt" LEÇON.
Proirridtés de I'air. Transparence, srrbtilitti et impcnétrabirit6
de -
I'air. Cloche de plongeur.
-
Transparence. Cette propriété n'a pas besoin
tJ'être démontrée; -si I'air n'était pas lransparenr, nous
ne pourrions voir les objets qui sonû h distance. C'est
rctl,e[ransparcnce mênre de I'air qui le rend invisible, do
0l TRÀtrË DE p[TsrQUE Èr.Ëunrrrrnu.

même quo nous avons de la peino à distinguer les


car_
reaux ds vitre très-clairs. L'air n'est cepeudant pas la
soule substancs qui soit invisible pour nôus la vàpeur
;
qui délèvo de I'eau en ébullition, se soustrait bieniôt h
notre vue, quoiqu'elle continue à exister dans l.air,
Nous devons à la présonco de I'air celte bolle couleur
azurês que nous romarquons eu ciel par un tempg
serein.
Subtilité. L'air ost uns malière d'uno /îneSso
-
extrêmo :.ilpénètre dans presque toutes les substauces;
les corps des hommes et des animaux, les plantes, tes
pierros elles-mêmes, en sont remplis. Nous yerrons
bientôt commentin peut démonl,rer la présenco cle l.air
dans tous les corps.
Impénétrabilité. Quelle que soit la subtilité de
-
I'air, il offre cle !a rési.stance quand on veut lo chasser
ou le comprimer : il est, comme tous les autres corps,
impënétr.ablo. Rien n'est plus facile que.de s'en con-
vaincre. A cel effet, on prend un verre à bière ordi-
nairo; on colle un morceau de papier sur la surfacs
intérieure du fond, et on le renverse verl,icalemen0
dans l'eau. En retirant ensuite le verre, on remarquera
que Io papier est reste parfaitement sec, ce qui prouvg
à l'évidenco que l'eau û'a pas nronté jusqu'au fond. Si
le.verre n'avait pas été rempli d'air, I'eau y aurait cer-
tainement pénétré : et en effet, quand on pencbo uD
peu Ie verre, on voit aussitôt monter rles bulles, qui
ne sontautres que des bulles d'air que I'eau vient rem-
plaôer. On s'apcrçoit encoro très-bicn de la résistanco
qu'opposo I'air, lorsqu'on enfonco verticalement, ung
jatto dans I'eau, le fond tourné en haut.
Nous rappellerons ici un autre fait généralement
conttu, et qui vient à I'appui de ce quo nous venons do
i,/,.
r /'\ I
(, t^' ^1

ùtxer-uruÈuE LEçox. ,t5


dire de I'impéné[rabilité de I'air. Quand oo verse un li-
quide quelconquo dans un entonnoir dont le tuyau fermo
exaclement lo goulot do la bouteille, on observe pros-
quo toujours quo-lo liquide no s'écoule pas, à moins que
I'on ne soulève tle temps.à autro I'entonnoir. On conçoit
quo ce phénomèno a pour cause l'impénétrabilité do
I'air intérieur,'qui no trouvo pas d'issue pour s'échap-
per. Le flacon ne pouvant en mômo temps étre occupé
par I'air e[ par le liquido, ce dernier trouve un obsCacle
insurmontable dans la résistance de I'air. 0n peut évi-
tcr cet inconvénient en plaçant un fétu de paille, uno
plumo ou quelqu'autro petit objetentre Ie goulot, de Ia
bouteillo et lo canal do I'entonnoir, ou bien en se ser-
vant d'entonnoirs dont ls tuyau porterait exJérieurc-
men[ des rainures longitudinales. L'air pourrait alors
s'ôchapper de la bouteillo, à mesure que le liquido
versô y pénètrerait.
Cloche de plongeur. On a fait I'application de I'im-
-
pénétrabilité de I'airpour la construction d'unemachino
assoz curieuso, nomm ée la cloclw de plongeur. Blle con-
sisto dans une espèce de grando cuve carrée en fonto,
dont le fond est cintré en forme de cloche, el, dans
lintérieur de laquelle so trouye fixé un peti3 banc. On
fait descendro cet appareil dans I'eau, lo fond en haut,
la personne qui se troùve assise sur le banc, n'a pas h
redouter l'entrée du liquide, car il ne saurait y péné-
trer, comme nous I'a prouvé I'expérience avec le verrg
à bière que nous enfoucions renversé dans l'eau. L'air
doit néanmoins continuellemen0 se renouveler dang
I'inl,érieur de Ia. clocho; sans cette précaution, lo plon:
gour n'y tiendrait pas longtemps BaDB êlro aspltyxre.
Une pompo d'uneconstructton toute particulière, appeléo
machirw de aompression, y fait sntrer I'air par un tuyau $Ë.,
PUYS. F[.EI. Gr
C0 TaarrÉ DR pnysr0ur'É1,Ëuarrrrns.
qui part ds Ia cloche. Quand lo ptongeur veut rcmonler,
ii donne guelques coups de marteau sur la cloch6, ei
des personnes préposées à cet effet retirent I'appareil.
La cloche de'plongeur sert à rechercher au fànd des
eaux des objets qui y sont tombés, ou à faire des
con_
sl,ructions lrydrauliqucs, comme lorsqu'il s'agit, par
cxemple, de jeter'les fondements cJ'un pont, ctc.

QUESTTONS.

_ |. Pr<ruvez la transparence et la subtilité de I'air?_ P


L'ai.r est-il impénérrablc? Conrmcni iô'fi:ouve_t_on? _B.
re .riquide-s'écoure-t-il difliciltiment par le cr.cl
'ourqu.i qur. ferme herrnétiquemcnt le loulot d'urre
l-ll9,,lto^n1oir
DoutellleT (-irrs1qlg11 peut-orr prévenir cet incorùérrient ?
4. rrccflv()z tactoctrc dy'ltlo,ngeur, et ditcs s.ur rluel principe
_
elle cst fondde? 5. Quellei soirt le, ,ppr,.rt,oo, de ccttc
ntaclrine ?
-

xxil. LEçON.
Comlressibilité, élasricité er dilarabiliré do I'air.

L'élude dcs propriétés do I'air rendra la matérialitô


ds ce lluide de plus en plus évidente. De nrênro quo
les autres matières, I'air peut perclro en volume par
la pression ; mais dès,qu'on fait cesser celle-ci, il
reprend son volume primitif. C'est là une preuve pal-
pabfe da la campressibilité et en mênr9 temps do l'CJas-
ticitë de I'air. L'expérience suivante démontrera, du
roslo, qu'il possède ces propriétés au plus hau[ degrô.
Compressibilité. Etasticitë. On prend un cylindro
bien calibré (c'est-à-dire clont- le diarnètre intérieur est
partout le même), fermé à l'une cle ses extrémités et
ouvert à I'autre ; on y fait glisscr à frottemcnt un tam-
nNcr-IrEuxtÈilE tEçor. Ct1

poû ou pis[on qui le ferms hermétiquement. En


appuyant do la main sur le piston, on pourra le fair.o
uvanà.t; mais à mesure qu'on le rapprochera du fond
du (ube, on éprouvera une résistance toujours croiv
sante. Quels que soient les efforts que I'on fera, ilserâ .

de toute impossibilité de faire loucher lo pisf,on au fond.


Dès que I'on cessera la pression, le piston revlendra
immécliatement e[ avec forpe à la place qu'il occupait
d'abord. Que I'on répète cette expérience tent que I'o$
voudra, I'on olrtiendra torrjours Ie même résultat, co
qui est une preuve que I'air reste toujours également,
ëlastique. Cetler expérience peut se faire sur tous les
corps aériformes, ,et l'on pourra ainsi s'assurer quo
tous les gaz possrldent cette propriété presquo au mêmo
degré.'t\ïut tt' "'' i.;-
Les enïants fonI une application de la compressibilitô
ct de l'élasticité do l'air dans I'emploi du jouet appelô
canonnîère. L'une des extrémités de cet appareil est
bourrés; à l'autre ils mettent un tampon d'étoupe ott
de papier, qu'ils poussent ensuito avec un piston. L'air
compris entre les deux bourres se l,rouve ainsi com-
.primé; sa force élastique augmen[e et devient, telle-
ment forte, qu'elle chasse la bourre de i'extrémité tour-
née en avant, et la lancs violemmeni au loin.
On peut se procurer avec facilité uno petite fontaino
dont le jeu repose sur l'élasticité de I'air. On repplit
une bouteille d'eau, à un tiers près; on la bouche her-
métiquement, et à travers le bouchon, on fai[ passer
un tuyau de pipe, qui s'avance dans I'eau jusquo près
du fond de la bouteille. Quand on veut so servir de cec
appureil, on y insullle de I'air par le tuyau de pipo,
en ayant soin de boucher le tuyau avec le doigt chaque
fois que I'on reprend huleine. Âprès avoir répété quatre
63 rnÂrrÉ DE pnysroûE Èr,ûuenr.lrnn.
ou cinq fois eette opération, on lève le doigt; à l'ins-
tant I'eau, pressée par l'élasticité de I'air, s'élancera du
tuyau à la hauieur de deux à trois pieds.
Dilatabilitë. Il est assez naturel do concevoir quo
-
l'air, pouvant être comprimé, doit de nrêne êtro sus-t
ceptible d'augmenter un volume, de se dilater comme
on le dit d'ordinaire. Le cylindre creux don[ nous nous
sommes servis pour démontrer la compressibilité st,
l'élasticité do l'air, est très-propre à prouver sa dila-
tabiliÉ. Au lieu do pousser le piston vers I'ertrémité
fermée du tube, si on le retire, l'air qui est contenu
dans le cylindro gagnera en volume, ou, comme on le
ditordinairement, se dilatera. Quetle que.soit la capa-
cité du cylindre, l'air qu'il co'ntient le remplira ontière-
ment. On comprend que ce gaz doit devenir de moins
en moins dense à mesure qu'il occupe un plus grand
cspace, de même qu'il devient plus dense par suito de
Ia compression.
Nous ferons connaitre ultérieurement, les instruments
dont on se ser[ gén6ralement pour raréfier l'air compris
dans un cspaco fermé, c'est-à-diro po[r en diminuer
la densité; eb nous indiquerons alors les circonstances
dans lesquelles on peuù avoir besoin de recourir à
cclte opéra[ion.
QtESIfONS.
l.- Comment pcut-on démontrer la compressibilité et l'é-
lasticité de I'air? 2. Ci\ez une erpériénce basée sur la
compre.,s.sibilité et -l'élasticité de I'air.? 3. Expliquez la
canonnièrc des enfants ? -
4. Comment peut-on sd prbcurer
-
une fontaine à jet d'eau par la compression de I'aii? n.
Qu'entendez-vous par dilata,bilité cie I'ai r ? -
O,âr r.*cr-tnotst l, trn,LEcolI.
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D / çvrrY- rLBç0N
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---{omposition de I'atmç1Phèrg.
-
.--'/ - 'a'-=
Los anciens, comme nous l'avoos dit, regardaient l'air
atmosphériquo comme un-corps qui n'était foryté quo
d'une seule substance, et, conséquemmentri6 le ran-
geaient parmi leors éIëmenls. Des reçherdhes ultérieures
sont venues prouver que I'air est un corps réellement,
composé. Cent litres d'air a[mosphérique corrtiennont
un peu plus do vingt lilres de gaz orygène et à peu
près soixante-dix-neuf d'azote, avec une petite quaritité
d'un autre gaz appelé acide carbonique. En outre, . on
rencontre toujours dans I'air une certaine quautité
d'eau à l'état de vapeur, quantité qui, du resto, vario
suivant les saisons, les climats, la ternpérature et uue
foule d'autres circonstances.
On parvient, par uno expérience fort simple, à dé-
monl,rer que I'air est un corps composé. On ajuste uno
petite bougio allumée b un morceau de bois ou do
liége qu'on laisse flot,ter dans un vaso rempli d'eau; on
prcnd ensuil,e un verre vide que l'on renïersg sur la
bougie. Par suite do I'impétrabilité ds l'air contenu
dans le verre, I'eau n'y monl,era pas; la bougio brrilo
donc dans le verre : mais on remarque quo sa flammg
s'affaiblit d'instant en instant et lTnit par s'éteindro. On
s'aperçoit en mêms temps qu'une certaine quantit6
- d'eau a monl,é dans le verre. La raison en est quo la
bougie a consumé tout l'oxygùne de l'air qui s'y trou-
vait, de l,elle sorte qu'il n'y est resLé que l'azote. Coil,s
i0 TRÀrrÉ 06 pnïslQUE ËrÉueslrrnr,
substance no pouvanl, alimenter un seul instanl, le feu
toute lumière que I'on y place s,éteint sur-le_champ.
L'oxygène do I'air est donc la sullstance qtri entre.
tienl la combuslion, comme elle entretient la respira ,
tion; I'azote, ainsi que son nom I'indique su{lisamment,
ôùo la vie aux hornmcs e[ aux animaux, et arrêre la
combustion. Cependant, sa présence esl, do premièro ;
nécessité dans I'air atnrosplrérique. Si celui-ci ne con-
tenait que de I'oxygc\ne, la respiration serait trop vive-
ment alirnentée, e[ la vie s'userait, rapidement. La sa-
gesse du Crirateur y a ajouté I'azote pour tempérer lcs
cffets de I'oxygène pur.
Nous avons dit, gue quelques parties d'acide carbo_
uique entrent dans la composilion de I'air atmo*sphé
rique. Cet, acide esl, un corps gazeux, incolôre, un pcu
pius pesant que I'air. Respiré à l'état pur, I'ucide .rr-bo_
riiquo cause Ia mort par asphyxie. Il se rencontre par-
fois dans les lieux soutcrrains. A Naples, on trouvo une
gro[te, dite du chien, oit il existe toujours une couche
invisible de ce gaz. A cause de son poids spécifique,
qui es[ plus grand que celui de l'air. cet acide carbo_
nique s'élère peu au-dessus du sol'de la grottc; d'otr
il suit que les cbiens qui y entrent tombent asphyxiés,
tandis que le.s lrommes, ayant la tôte beaucoup plns éle-
vée, peuvenl Ia parcourir inrpunément, parce que I'a-
cide eanbonique n'entoure que les parties inférieures ,-le
leur corps.
Dcs puits fermés depuls longtemps contiennent ausri
quelquefois de l'acide carbonique: avanI de s'aventuro
tJans un puits suspect, on fera bien tl'y plonger une
chandclle alluméc; si la {lamme pâlit ou s'éteint, il fuut
' Ec'garde'r d'y descendro avanl qu'il soitconvenablernent
puri[ié, ce que I'on fait fucilement en y vcrsanI de I'eau
dans laouelle on a él,eint de la charrx vive,
X
--" t, vrNcr-rRorstùilu LEçoN. 7t
L'acido carbonique so dégage aussi dans les lieux otr
I'on brtle du charbon dans des réchauds, et dans ceux
oùr des substances organiques sonl, en fermentation; il
csb donc fort, dangereux d'y rester trop longtemps. par
la combust,ion du charbon de bois, il se frrrme, en ou-
lre, uD autre gaz nommé onyde de carbone, qui est plus
délétère encore que le gaz acide carboniquo lui-mênro.
L'acide carbonique dissous dans des liquides cesso
d'être dangereux. C'est lui qui clonno à la bière ordi-
naire, à la bière de Louvain, au champagne, leur agréa-
ble saveur el, leur goût, piquant ; c'est encoro lui qui fait
mousser ces boissons. lant que celles-ci restcnl, enfer-
mées dans des flacons ou des tonneaux bien clos, I'acido
carbonique resto combiné avec elles; mais dès que I'on
déboucho une bouteillo, le gaz, devenaut,libre, se sépa-
rc du liquido, dont il entralns uno partie en s'élançant
au dehors. Le dégagomenl, gazeux es0 particuliôrernent
favorisé par la chaleur, qui dilate Ie gaz; e[ c'esIce qui
fail, que les boissons s'éventcnt sr facilement en été. On
rctards cet effet en bouchanl, bien les boutèillcs, ou cn
nettanl, un couverclo sur les verres, comme on. a l'ha-
l,ritude de le faire rlans les estaminets.
L'acidr-' carbônique a la propriété de conserver la
riande; il su{ût même do srupoudrer de charbon pilé lu
viahde qui se gâte, pour qu'cllo revienne à I'dtrt cle lrai-
cheur. Les ménagères jettent une poignée de clrarbon
pulvérisé dans.le bouillon préparé depuis plusieurs
jr)urs, pourlui enlever son mauvais gott.
Les nal,uralisl,es ont observé que l,acide carboniquo
est très-propre à la nutrition et au développement des
végétaux. Plus on leur fournit d'acide carbonique,
plus la végétation est vigoureuse . Les tas de funrier, et
autres substances en putréf.rction, dégagent bcaucoup
.TrE-

72 TnatrÉ DE pursreDn Ër.ÉunNrÀrns.


d'acide carboniquo; c'es[ ce qui exBlique pourquoi lc
fumier est si utils aux planùes.
Les plantes absorbent par leurs feuillos I'acido car-
bouique dg,l'air, et dégagent, par la mêmo voie, le.gaz
oxygène.',On démontrs que telle est la marche suivie
par la nal,ure'pour l'échango do ces gaz, par ce fait
que la croissancs des feuilles cesso quand leurs pores
sont, fermés.par: le sablo qui en eouvro la surface.
tabsorption des gaz qui serven[ de nourriturs à la
plante, se trouve ainsi arrêtée, do même que lo déga-
gement ds ceux qui lui sont nuisibles. Par des obser-
vatiens minutieuses,r on a reconnu quçles pores qui se
trouvont à la surfaco inférieure de la f,uille, absorbent
le gaz acids carbonique e[ l'humidité,'fanrJis que coux
de la surface supér'ieure exhalent Ie gaz oxygône. Ceci
peut so véritier par. deux feuilles d'arbre fralchement
cueillies, dont on poso sur l'oag la face superieure de
I'une et la face inférieuro de I'autre. La secondo so
conservera beaucoup plus longtemps*rarto et fralche
que la premièro, parce qu'ell.e peut sâ hôurrir de I'eau,
tantlis que l'autre ss trouve gênée dane.sill$limentation
et dans le dégagement cles substances qùfui son[ nui-
tibles. ç fli
Ilrésulte ds ce que nous venons de *, qu'en gé-
néral la plante absorbe du gaz acidiltliboniquê et
oxhale do I'oxygèno; le contraire a.lieuthez, I'hommo
et chez los animaur. Ceux-ci absorliqnt.:l'oxfrèno de
I'air et exbalent du gaz acide carbonique. Cé qui est
nuisible au règno animal est utile aux plautes.tt'admi-
rable providonce du Créateur, éclate ici.. de.rrôliveau
cl'uns manière merveitleuso. ,$It
Il n'est pas inutile d'ajouter ici, à cause de Tïinpory '

tance pratique du fait, que los végétaux'e&lc{nt de


'.1!1'
- .'?
:.4
vtNcT-QnÀTRrÈuE tEçoI. 73
I'acide carbonique pendant la nuit ; d'oir il suit qu'il est
dangereux d'en placer dans les chambres à coucber,
surtout lorsqu'elles sont petites.
\,
QUESlIONS. -È\
,f . L'air est-il
un corps simpl e? 2. De quelles substât-
ccs se compose-t-il? -
B. prôuvez rlar une'expérience bien
-
simplg que I'air estln corps compo'sO. A. eirel esl le gaz
qur arrmente ta eombusion et entretirnt la vie? - _ b. A quoi
' sert I'azole?- 6. Quelles sont les rrropriétés del,acideôar-
bonique j. où * carbrinioue r?
bon2+up ?
-- peut-on savoir'si un lieu contient dcs'gaz
8. Comment
-dilétères?
?.. Où trouvc-t-on
tinu vc - t-on pài
Dar riiir
fbis ôé àiiaô
de fI'acidc c. in,i^iq
9.'Comment purifie-t-on ccs lieux?
- iO.
Pourquoi la-mousse se montrlt-elle sur certaines lioueuri.
quand on dé$ouc.he
çflnd vase. qui
dé$ouche Ie vase.qui les .contient?
les.contient? ,1,i. eué
Oué
, Ialt-on quelcuiefoi
quelclBetbis
ois pour conserver la vi viancle? _-
,12. euel
échangefdel#sk
s.e fait-il entre le règne.végétal et le règne
animal ?

lv" LEÇON.

et pression do I'air.

L'uir é matériel, a, comme toute autre


Gubstance ids. Bien des personnes parais-
sent, éton leur dit Que I'air, qui esl une
substanco pesant,; presquc toutes sonl
disposées à tloute cctte assertion. Ricn dd
'pius -frtile de démontrer, d'une manière
péremp{ ce fait. Le merlleur moven
dè l'air, c'est d'en pescr uno
efiaiff*q effet, on prend un ballon do
I'erro, dtn à ,f 0 litres, par exemplo; h
I'un ,les poi , on a pr'atiqt É une ouver-
ture circulaire ccn I imètres de diamètre,
FUTS. ELIIII;

+ù.
7 L rnÀtrË DE PItîsIouE Ét Éunrcrltng.

à laqu'cllo on a ajusté un robinst, de manière quo lo


passage do I'air puisse être empôché : au moyen d'uno
pompe qus nous décrirons plus tard, on enle\ve I'air de
ue ballon, et, après avoir refermé le robinet, on déter-
mine exactemenl, le poids du ballon vide. On ouvre
ensuite le robinet, pour laisser rentrer I'air, et I'on fait
une nouvelle peséo; cetl,o fois on eonstatera un poids
plus grand. Cetl,p différence do poids es[ évidemmen[
due à la pesanteur de I'air qui s'est précipité dans le
ballon. Par ce moyen, on a trouvé quo ce gaz est envi'
ron 770 fois plus léger que I'eau.
Un ballon en verre et une pompe pour en retiror,
.,air, sonI des appareils d'une certaine valeur, et quo
I'on ne rencontre quo dans les cabinots do physique;
mais on peut s'en passer pour dtEmontrer la pesantcur
de t'air. Tant, do phénomènes sont, en effet, dus au
poids {e ce fluide, quo le choix des exemples à'citor
nous embarrasse.
Si t'on plongo I'exl,rémité inférieure d'un tuyau do
paitle dans un liquide, et quo I'on aspire ensuite, par
l'extrémilé supérieure, I'air qui y est conùenu, le liquido
monte immédiatemenl,. dans la pailte. tetle petite expé-
rtg. t2. rience est une preuvo évidente de la
pression do I'air, qui est, une suite dg
sa pesantour. Nous tâcherons dg
rendre ce fait encore plus clair.
C, fig ,12, représento une cuvetto
remplie d'eau : sur la surface du li-
quide.repose un couvercle B, au
' centrs duquel es[ pratiquée une ou-
verture circulaire pour donner pas-
i'.ugu à un tube A,qui Y glisse h
froltemcnt. Cct appareil étant ainsi
vlsGT-QuÀTRrÈuE rEçoN. 75,
disposé; nous pressons arec la main le eouvercle de
haut en bas. Qu'en résultcra-t-il ? t'eau de la cuvet0e
s'inl,roduira infailliblement dans le tube, eù s'y élèvera
en raison de'la pression exércée par la main sur le
couvercle. On conçoit aisément que tout autre liErido
monterait de môme dans Ie tube, el que cette aseension
pourrait aussi être produitc si l'on posait simplement
quelque poitls sur le.coulercle, au lieu de lo presser do
la main.
L'qtmosphère, par son poids, cxerce do même une
pression sur Ia surfaco des liquides. Si donc I'on met
I'extrémité inférieure d'un tube vide, c'est-à-dire qui
est privé d'air, en communicntion evec un liquido,
celui-ci s'y élèvera aussitôt, comme nous I'a démon-
tré l'expérience que nous venons de faire avec le tuyau
de paillo.
Si le tube dc Ia figure l? est ouvert des deux côtés,
cômme c'es[ le cas dans les verres à quinquet, I'air pèso
alors autant dans le tube qu'en dehors. La pression
'ahnosphérique
est, en pareil cas, incapable de fairo
monter les liquides
Nous exposcrons bientôt la théorie des trauteurs auN-
quelles les différents liquides peuvent atteindre dans
des tubes où I'on a fait le vide.
Il résulte clairement des expériences ct rles raison-
nements cue nous venons d'exposer, què l'air exerco
rrne pression réelle. L'exac[itudo de ce fait sera do mieux
en mieux établie dans les chapitros suivants.
r eUISTIOXS.
l. L'air-est-il pesant? :- g. Comment prouve-t-on ta .

lresantcur de I'air? 3. Y a-t-il des rrhénorirènes qu'cn no


-
pourrait expliqrrer, sans la pesanteur âe I'air? puur-
- 4. quantl
quoi uo liquirle s'élève-t-il dans un tuyau de paille,
76 TRÀrrÉ DE pttvslCIun ÉLÉMst{t,ttnn.

on v nlonge I'extrémité inférieure ct qu'on x5pire I'air par


l'exirimiie sunérieure du tuvau? 5.'Citcz une exùérieirce
-
établissant de ia nranièrc Ia pius évidente la prcssion'de I'air.

\ xxv" tBçoN
Phéoomènes dus à la pression de I'air.

Les enfants s'amusent quelquefois à arrqchcr les pa-


vés des cbaussées, à.l'aide d'une rondello en cuir au
centre de laquelle se trouvo fixée une cordo. Pour exé-
cu[er cette exlraction, ils mouillent le cuir,l'appliquent
exactement contro la pierro en pressant du pied, et
tirent ensuite à la corde de toute leur forco. La pression
de I'air sur la face supérieure de la ronrJelle, tandis
qo'il n'y a plus rl'air audessous, fait qu'elle reste collée
à la pierro sans s'en détacher.
'Le jcu des seringues est basé aussi sur la prsssion do
l'air. Pour s'en servir, on amène d'abord le piston en
bâs, auprès du tuyau d'écoulement, et on plonge ensuite
celui-ci dans I'eau. Do cette manière, il ne se trouYe
que peu ou point d'air enlro le piston e[ la surface ds
Ieau. Alors, quand on remonte lo piston, un vide ûend
à se forrner au-dessous de celui-ci; I'eau s'élèvo donc
dans la seringue, par suite de la pression atmospltérique
qui sc fait sentir toujours sur sa surface, et elle suit Io
piston tians sa'marche ascendante. Quand on retiro
I'instrument de l'eau, celle-ci reste suspenduo dans la
seringne, par la pression-de I'air, jusqu'à co gu'un coup
de piston vienne I'en chasser.
Une bouteille remplie de liquide, que I'on renverso
dans un vase contenant de l'eau, Do se viclera pas; la
vrNGr-crNQUrÈrE rEçoN. 77
prcssion de I'air sur la surface do I'eau du vasg, empê-
cbe l'éeoulement. Si l'on pratiquait une ouverture dans
la paroi de la boriteille, la pression cle I'air agissant alors
dans deux directions .opposées, so neutraliserait, et
l'écoulement se feraiI aussitôt,.
C'est la même causo qui maintient la boisson des
olseaux dans les petites fontaines attachées à leur cago.
C'est aussi do la mêmo manièrs que I'on expliquo coir-
Tent, dans certaing encriers de Ia même foimà,I'encro
pcu[ avoir un nivàau plus baut dans le corps ds l,en-
crier {ue dans la tubulure.
La pression de I'air, comme celle des corps tiquides,
a lieu dans toug les sens. La bière d.un tonneau que
I'on met en. perce ne s'écoulera pas, aussi longtemps
que la bonde n'aura pas été perforée. La pression laté_
rale de l'atmosphèro dans le iobinet s'oppÀse à l'écoule-
ment,; si I'on ouvre la bondo, ou si I'on donne quelquo
;eu d'air par-dessus, de quclque manièrs qou .u .oit,
ra pression de hau[ en bas neutralise la preision laté_
rale, et, le tiquido tombs de son propre poids.
La pression de I'air de bas en haut se prouve por
une expérienco bien simplo : on poss un morceau dc
papier sur I'orilico d'uno carafo ou d'un verre à boire,
puis on applique la main sur ls papier et I'on renrerse lo
verre sens dessus dessous'. Si I'on retire alors doucement
la main do dessous le papier, I'eau restera suspenduo
dans le verro sans s'épancher. Le morceau de papier ne
s_er[ qu'à empêcheFl'air de s'introduire dans lÀ liquicle.
Tentez la mênre expérience avcc un verre à quinquet
c[ vous ne réussirez pas, parce quo la pression do I'air
par en bas et par en haut s'équilibrera, de sorte que rien
trc retiendra I'eau.
Il est de la plus grande importance de pouvoir éva-
78 tnÀtrÈ DE p[rstQUE Ët.ËilsNrrnr.
luer la pression de I'atmosphèro. Le moyen le plus
simple d'effectuer cetto évaluation, consiste â prendre
un tube de verre d'environ 80 centimèttes do longueur,
fermé à I'uno de ses extrémités.. On remplit cs tube de
nercure jusqu'à I'orifice, puis on le renverse verttcale-
qpn[ en plongeant son extrémil,é ouverto daus uno
perite cuvette remplio de mercdre, que I'on nomme ut
bain de meraure. On remarque que Ie liquide ne descen-
dra que de 4 cenl,imètres environ dans le tube; il y sera
donc de ?6 centimètres plus élevé que dans la cuvette.
Puisquo c'est la pression de I'air atmosphériquo qui
t,ient le liquide suspendu airtsi dans le tubo, on peuù en
conclurs quo cette pression équivaut â cells d'uno
colonne de mercure de ?6 centimètres do hauteur.
Pareille expérience peul se fairo d'uns autre maniè-
re. Supposez quo I'on ait un tube de onzs mètres de
long, ouvert à I'uns de ses extrémilés : si i'on remplit'
co tube d'eau jusqu'h I'orifice et qu'on le renverso verl,i-
calement, I'ouverture en bas, dans une cuvetto égale-
ment remplie d'eau,'le liquido du tube so maintiendra h
unê hauteur de '10- 30o au-clessus du niveau de la
cuvette; cette bauteur est l3 '11? fois cello quo nous
avons obtenue avec lo mercure' mais aussi co métal
pèse 13 112 fois plus que I'eau. Une colonne de mer-
ôure de ?6 centinrètres et urG colonne d'eau do 4 0"'
S0o, do même base, ont ainsi le mêmo poids. On peut
donc dire encore quo la pression atmosphérique est
égale à celle d'une colonne d'eau de 'l0n' 300, ou 32
pieds de haul,eur.
L'air fait dons subir à tous les corps qui se trouvent
à la surface de la terrs une pressiop égalo à celle qu'ils
éprouveraient en se trouvant dang un baln do merculo
b ?6 centimètres de profondour, ou dans une masæ d'eau
tf t*'t rr"\,t €r' .i ).Çt :,t t,t.t n 4,!l.L*&*{g,
. I M,I
,à''" , ,-r.+t
,.fll'.'"tt
\
\ vrxcr-slxrtuE rEçoN.

I 0. 30o de profondeur.
la
| En calculanl la grandeur do
pression sur une surface d,un décimèiro carré, or
trouve qu'ollo s'élève à | 0B kilogrammos. Les êtres
vi-
vanûs résistent à cefi,o énorme pression, à cause de la
force élastique des gaz conrenus âaos lour corps. r
eugsrroN3. -'-Y
- l. Comment expliquez-vous qu'au moyen d'une rondclle
de cuir mouillé.q dolke sur un grès, on peut *..rcf,e, .oiui_ôi
{u p.ol7 e.Faites comprendrô-iclôu àe, ,e.insuàs.':
-
3. Une bouteitte remptie^dà tiquiàé'se oià;Ëi:.IË;i ;
lâ renvtrse en plongbant ie À;it"T driri,ruo? _ 4. pour-
bjered'un tonneau ne coule-t-elle rras parle robinet-
q.uo,l ra
st lon na pas pral.iqué d'ouverture dans la bonde? _ b:
r;lguvezl par u.9.e expér.ience, que I'air presse de bas en haut,
:.::j^qlol P"rerlle^expér'je*nce ne réussiraihelle pas avec un
,o_uT_13 g1"q.uet? - 9.
Du_ quclle manière peut'-on évaluer
ra ore3sron.atmosphérique? _ ?. euelle eit la hauteur de
ra coronne de mercure que cette pression peut
soutenir? -r
8. Quelle est la hauteui dc la cotionô âtâu qu€ cette m&
me,pression pourra équilibrer? 9. eueile eËii. er.oOîri
ue ra presslon atmospbérique, e^xprimée en -
kilogramlmes, sur
un décimètre camé de surrace?

tr xxvl" LEçON.
lnstrumonts ilont la construetion et lo jou reposeot eui l'élasticitd
et la pression ds I'air.

Daronùlre* -- Nous v€nons de voir qus I'almos_


phè'ro exerce uno pression égale à celle d'une colonne
de mercure do 76 centimètros do hauteun. Il no sera
pas inutilo d'ajouter que c'est lhlamoyenna de la pres_
sion almosphérique; car la grandeur de cetto prejsion,
comme il sera aisé do s'en convaincro, cbange presquo
constamment. Los instruments ayec lesquels on détér_
mine ces cbangements, portcnt le nom de baromètres.
80 rnÀrrÉ DE Prtrsloun ûrÉueilr,rrng.
Le baromètre le plus simplo se ng. lr
compose d'un tube vertieal A, fig.'13,
qesque [otalenrent rempli de mercu-
rd, et plongeant par son extrémité
inférieure dans uns cuvetto C, qui
conl,ient égalernent du mercure. Co
tubo est ferrné par en haut et ouverl
par eû bas. Aucune bullo d'air ne
peut y êtro contenue; I'espacequi se
trouve entrg lo sommel de la colonno
mercurielle et la partie la plus éler'ée c
du tube, s'appelle pour ce motif ùfde
ie Tor'ricelli, du nom ds l'inventeur du baromètre. Cet
insl,rument est al,taclré à uno planchctte graduée, afin
de'mieuxindiquer de combien le mcrcure s'élève tlans
le tube, au-dessus du niveau de la cuvet,te.
Quand I'air es! surchargé de vapeurs et qu'il est en
même temps échauffé, sa pression diminuo ; par consé-
quent, le baronrètro haisse, co qui pronostique,,pour
nos contrées, un temps ltunricle. Llair contienC-il peu
d'humidité et est-ilen mêms temps froid, le baromètro
monte. C'est poul cs mol,if que cet instrumen[ est em-
ployé comtne indicateur du temps.
Il y a divorses espèces de baromètres, tels que ceut
à siphon, à. cadran, etc. Tous reposent sur le mênto
principe, celui de la pression do I'air atmosphériquo.
Nous avons dit que la hauteur moyenûs de la colônne
do mercure est do 76 centimètres, e[ que cette hauteqr
ost stijette à des variations. On l'a vue descendre h ?3
centimètres; dans d'autres circonstances, elle s'est éle-
vée à ?8 centimètres. On conçoit que lo mercurgmonto
dans le tube à mesure que Ia pressiou atnrosphérique
augmento,
VINCT.SETITIÈ}TB LEçO:{. BI.
On a pu remarquer que, dans nos contrées, il fait
généralemen[ beau lorsquo le baromèl,re marque. do
0m ?66m'" à 0m'??3"'.. A 0. ?6o, le temps esl, varia-
ble; descendu un peu plus bas, le baromètre pronosti-
que do la pluie ou du vent. On peut s'attendre à ds
I'orago quand il tombe à 0'" 73o.
Nous devons cependant faire remarquer ici qu'il ne
faut pas placer une confianc.o absoluo dans les indica-
ùions barométriques: il
arrivs trop souvent que Ia
colonne mercurielle nronte ou baisse, sans quo le beau
ou le mauvais temps s'en suive.
On conçoit, en effet, qu'il ne pleuvra pas toujours
quand I'air esù chargé do vapeurs ou fortement chau{Té,
e[ quo ce fluido n'a pas toujours le mêmc poids lorsqu'il
fait beau. D'ailleurs une hauteur barométriquo -n'a quo
peu de signilication, si ello n'est pas comparéo à cellcs
qui I'on[ précédée Orrr_,r_î-l*_. journée.
QUESÎIONS.

{. La pression
atmosphérique est-elle touiours la même ? r
'bq,rçtnètre? [ y'
- 2. Où'est-ce qu'un Y en a-t:il do plusieurs \V-
espèceù
-3. Quand la colonnc de mercure baisse-t-elte ,,4(
lr' Les indi-,r
le [ \ \\-
dans un baromùtie, et quand s'élèvc-t-elle'?
-
cations_ barométr.iques iorrt-elles toujours d'accord avec
temps ? ' I /

\!''
{\J'
\ À' xxvlt" LEÇON.
\) .t
Pompo aspirante.

La pompe est une mechine dont l'usage est universel-


loment répandu et connu ; mais tout le monde ne sait
' pout-être pâs à quelle hauteur on peut élsver I'eau, h
'Bg .TnalrÊ DE ptrystQug Értusnrarnn.
I'aids des pompes, et comment cette élévation s,opèro.
C'e3t ce quo nous nous e{forccrons d'expliquer d'une
manière simple et claire.
Nous avons précédemment démontré qu'un liquido
monte dans un tube vido d'air dont l'extrémité infé-
ricure plongo dans,ce liquidc, et que si celui-ci est ds
I'eau, il pout s'y élever jusqu'à une hauteur de ,l0B A0o
ou $2 pieds. Nous pouvons déduire de là que l'air doit
ûtre expulsé des tuyaux de pompe, si I'on tient à ce que
ces macbines fonctionnenc bien.Il reste à voircomment
on s'y pre-nd à cet effet.
3ig.

la plupaglde'nos pompes de ménage.


Elles se composent d,ordinaire O'ur
corps do pompeC, fig. { d, et d'un tuyau
plus étroitT, dont I'extrérnité inférieurs
plonge dans l'eau d'un réservoir.
Quel-
quefois la pompe consiste en un sepl
tuyau, qui sert en même temps de corps
de pompe et de tuyau d'aspiration.
Dans la partie supérieure, glisse h frot-
tement le piston P, muni d'une soupape
o, qui s'ouvre de bas en haut I plus bas
se trouve la chopinetto qui porte aussi
une Boupapo D, s'ouvrant, encore de bas
en haut. Le mouvement, esi transmis au
piston, au moyen do sa tige qui est
attrchée à la brimbaleT
Supposons pour un moment que le
corps de pompe no renferme pas encore
do liquidr:; si I'on fait descendrs lo
' fiNûT-sEPrùHE rrçotr. 83
pision F, I'air contenu entrs la faco infrrieure de celui-
ci et la soupape b esù comprimé, sa force élastiquo
augmente, il tient par conséquent la soupape b ter-
nré0, mais il soulèvo la soupape o, par otr l'air com-
primé s'échappo. Quand le piston scra tlescendu jus-
qu'au bas de sa course, il ne restera dans le corps do
poûrpe que peu d'air entrc le piston et la soupape ô,. si
l'on élève alors le piston, l'air atmosphériquo presso sur
la soupape a et la tient fermée, de munière que I'air
extérieur ne peut.pénétrer dans le corps de la pompe.
L'air du tuyau d'aspiration soulève la soupape b et se
précipite dans le vide du corps do pompo C, sous le
piston. lllais cet air occupant maintenant un plus grand
espace, sa force élastique est diminuée, of une cer-
taine quantité d'eau monto dans le tuyau d'aspiration.
Âbaisse-t-on et élève-t-on de ûouveau le piston, I'air
qui se trouvé au-dessus de Ia soupape ô sera rlo norr
veau comprimé, et s'échappera par la soupape a. Celur
qui se trouve eneoro dans le tuyau d'aspiration, ouvrirâ
la soupape b pour reruplir le corps de pompe C, et, uno
seconde quantité d'eau s'élèvera. De cet,te manière, lâ
forcs élastique do I'air intérieur décrolt,, et bientôt I'eau
du réservoir, pressée par l'air atmosphérique, monto
jusqu'à la soupapo b, la soulève et se répand dans le
corps. de pompo. Le liquido so trouve nraintenant au-
dessus de la soupapo ô, el,, comme il est fort peu com-
pressiblo, chaque fois que descend Ie piston, il ouvre la
soupape de celui-ci, et monts su-dessus de sa surface.
Le piston en s'élevant entralne I'eau gui lui e-ct super-
posée, ct lafait écouler par I'ajutage.L'eau écouléeest
immôdiatement remplacée par celle rlu ré_qervoir.
IJn peu de ré{lexion monti.era bientôt que la sou-
papo b ne peut se troqvcr à plus de l2 pieds au-dessus
Bl .
TRArrÉ DE pnrsrouÊ f.r.Éuerr,rrnu.

du niveau de I'eau du réservoir. Il ost mêms prudenù


qus son élévation ne soif quo de 28 piecls, parc-e quo
dans les pompes I'on ns fait quo raréfier I'air, on no
réussit pas à l'expulser complètement. Il faut, en outre,
avoir soin que le piston touche de près la soupape b.
$ans cetto'précaution, uno trop grande quanlité d'air
resterait dans le corps de pompe, ce qui ne manquerail
,as d'entraver I'ascension du liquide.
Il amivs très-rarement que la soupape et le piston
t'erment assez exactement pour empêcher que I'air at-
mosphérique ne pénètre dans le corps do pompe; c'es[
pour co motif que I'on est as$ez souvent obligé de ver-
ser do I'eau par en haut dans celui-ci, quand il a per-
du tout son liquide. Par ce moyen, tous les intersticcs
qui pourraient livrer passago à I'air se trouve bouchés
par I'eau. L'air, par suito de sa légèreté, peut très-bien
monter à travers les liquides; mais il ne peut pas les
percer pour'descendre. L'air contenu dans Ia pompe
peutdonc s'échapper aisément à traversl'eau qu'on vient
d'y verser, tandis quo I'air atmosphérique ne parvient
pas h s'y introduire. Si I'on voii quelquefois lo jeu des
pompes interrompu, il faut attribuer ce contro-temps ù
un défaut de la soupape inférieure ou à un vico de con-
strucl,ion; à moins que le corps de pompe ou lo tuyau
d'aspiration ns soient fêlés ou qu'il n'y ait des ouver-
tures, le piston remplit toujours assez facilemen[ son
rôle.
QUDSII0NS,

f . A quoi servent les pompes


ù, eaw?
- 2. Faites Ia dcs-
cription d'une pompe aspira.nte, et expliquez-en le jeu et le
mécanisme. De quel usagc sortl le pislon et la soupape
inférieure? -,].
4. Quelle peut être, dalts une pompe cl'asJri-
-
ration, la distance entre la soupape inférie,rre et le nit,eau
de l'eau ? 5. Pourquoi doit-on parfuis verser dg I'eau dans
-
viscr-uurrrÈue lrçor. 8ô
rrne fnmpe par sa partie supérieure ? 6 Devrait-on y
- f,:rmaient,
velser dc I'causi le piston et la soupape hermé-
liquement ?

XXVM" LECON.
,3
Fompe.jgJ3,, Pompe. fou.lïfe-- Chante-pleuro
-
ou pompe oes ceillers.

Pmpe o,spifa,nte et fotùante, otJ pompe composëe.


Au moyen d'une pompe aspiranio ordinaire, on ne peut
-
élever l'eau qu'h une hauteur de 36 à 40 pieds, puis-
quo, comme nous I'avons dit, le tuyau d'aspiration ne
peut guère avoir quo 28 pieds âu maximum, au-dessus
du niveau do I'eau du réservoir. On gagne quelgues
pieds en allongeant la tige du piston qui soulèvo l'eau ;
mais cet allongement ne peut dépasser cerlaines limi-
tcs, sinon, la rnarcho du piston serait embarrassée. Or,
il arrive bien souvcnl, dans les usages de la vie, quo
I'eau doit être portée h une élévation beaucoup plus
considérable. On parvient à obtenir ce résultdt par la
pompe asptrante et foulante.
'' Cette pompe, {ig. lS, est composée de trois tuyaux :
du corps de pompe C, du tuyau d'aspiration T et du
tuyau d'ascension, nommé dëgorgeoir oa ujutage E. Le
piston P est massif ; il n'esttlonc pas pourvu desoupape.
En revanche, le corps rle pompe en a deux I'une à :
I'extrénrité supérieure du [uyau d'aspiration, I'autre à
I'exl.rémité inférieure du tuyau d'ascension ou dégor-
geoir, situé latéralement. -L'inspeetion tle la figuro
nrontre assez dans quel sens ellos s'ouvrenfo Il reste à
cxaminer comment le jeu de cette pompe peut élevcr
l'cau à des hauteurs considérablcs.
TrrÀrrÉ DE pursr0ug ÉtÉunxt.rtne .

rig. tr.
L'air eontenu dans lb corps do
pompe est d'abord chassé dans le
dégorgeoir par la soupape b. Quand
le piston es[ descendu à proximité
de la soupape d et qu'on le soulève
de nouveau, il se forme sous lui un
vide. L'air extérieur ne peut le rem-
[-! plir, de quelque côté quo ce soit: il
L:-E en est
cnrpêché, dans le corps do
[,fr po*pu, par lo piston, ei, du côté du
$tj dégorgeoir, par la soupape b.'L'air
==;; du tuyiru d'aspiration, n'éprouvant
aucune résistance dans le corps do
pompe, soulève donc Ia soupape o
,., ô 0t se précipitc dans le vide. L'eau
, du réservoir s'élève dans lo tuyau
j d'aspiration T, commo nous I'avons
vu pour la pompe aspirante. Si I'on
abaisss de nouveau lo pisl.on, la
soupape a se ferme aussitôt;la sou-
pape b s'ouvre pour livrer passage à
I'air du corps de pompe C, qui, comprimé par lepislon,.
clrerche à s'échapper. Le piston étant tls nouveau re-
monté, une nouvelle quantité d'air passo du tuyau
d'aspiralion dans le corps do pompe, et est remplacée
par une nouvelle quantité d'eau du résorvoir. On peut,
dc cet[e manièro, élever I'eau du puits jusqu'au-dessus
de la soupape a, pourv{l que celle-ci ne s'élève pas à
ptus de 32 pieds au-dessus du niveau de l'eau du ré-
Àcrvoir, ainsi que nous l'avons vu plus haut.
Aussitôt que l'eau esl, montôe dans le corps do pompe
C, au prenlier coup de piston elle doit s'échapper dans
Io luyau latéral ou dôgorgcoir. Quand on soulève do
vll{0r-null'ltuD LEç0N. 87
nouveau le pi-eton, l'eau s'élance du tuyau d'aspiration
dans le corps de pompe, e[ est chassée drns lo dégor-
geoir par une nouvells descento du piston. Ds cel,ts
manièrs, on peu élever I'eau, dans le tuyau latéral E, à
tclle élévation que l;on veut; mais il faut employer,
pour abaisser lo piston, une force qui soit en raisott
directe de l'élévation dc Ia colonne d'eau dans ce tuyau
ou dégorgeoir.
nofu{ p"tante. J Celte ponrpe est composéo tl'un
tuyàu ou cor;'s do pompe A placé dans I'eau, et ferm6
inférièqrenrent par une soupape D. Un piston P s'y meut
à frottement; il est massif
comme dans Ia pompe com-
po.sée. Un tube latéral D est
adapté au corps de pompo, et
ce tube est, également fermé
par uno soupupe a .' les deux
soupapos b et a s'ouvrent de
bas en haut. Quand on fait
monter le piston P,la soupapo
a reste fermée par la pression
extérieure, of l'eau monte
dans Ie corps de pompe. Par
un abaissement dn piston,
celui-ci exerce une pression
sur cotte'eau ; cette pression
ferme la soupape ô, ouvre la
soupape a et élève de plus en
plus l'eau. Le llquide ne peut retomber, étanl, retenu
par fes soupapos b et a.0n vofl pra là de quelle utilit6
sont, les soupapès : elles sont les par[ies les plus sim-
ples, mais les plus actives et, les plus indispcnsables de
pus les instruments gui rcposcnt sur la prcssion do
I'air ou do I'eau. r#
'Â î
l.i '
tr8 TNAIlË oE PnrsIQUE Ér.Élrrixrarnu.
['ig. 17.
Dans la pompe foulaute,
ainsi que dans la pompe com-
posée, le jet est internittent,
c'est-à-diro que l.'câu cesse
de couler chaqqd fois guo le
piston s'êlèverÔn peut rendre
ec jel conlir2û en adaptant au
tuvau latdral un réservoit
O'air U '(fiS. 4 ?), dans le-
quel plongc u.n tubo d'aseen-
sioç. A chlque coup de.pis-
ton, I'cau, montant dans cs
réscrvoir en même temps quo
dans Ie tube d'ascension,
comprime I'air qui s'y trouve
enfcrmé; tlo sorte que lorsque
le piston remonte, cet air,
rovenanl, sur lui-même, presse à son. tour sur I'eau, qu'il
fait, monler dans ls tube d'ascension, co qui rend le jet
continu. Le même effet s'obtient, dans la pompe à incen-
die, par I'accouplemenI de cleux porrrpes ugissant tour à
tuur par un ntême bras, mr$ en mouvemcnt, à ses deus
extrtlmités.
Clwûe-pleure oa pompe des cellins instrument
ressemble asscz h un sou{Ilet ou tuyau-Cetde fer avec
loquel on a coutume, surtou[ dans les communes rurâ-
les, d'activer le feu. La cbante-pleure est un cylindro
creux de dcux à trois centirnètres de diamètre, sur un
demi-mètre de longueur à peu près. L ouverlure inféL
rieure du cllinclre est en forme de cône, ou bien elle est
recouverte d'uno plaque très-nrince criblées do petits
trous. Les marcbands clo vin se scrvenù de cet instru-
nent pour déguster le vin en ba.ril. pour cela, ils enfon-
Tr.'{GT-NDUVtÈUE tEç0:f , 89
cent, la chante-pleure dans la bonde du baril, ils bou-
chent, du pouce I'ouvert,ure supériouro du cylindre et ils
ls relirenl dans cette position. Aussi longtemps gus
I'ouverture'supérieuro ràste bouchée, la liqueur retirés
reste suspendus dans le tubo par la pression de'l'air do
bas en haut, et peut ainsi êtro transportée ot virléo dans
un au[re vaso. Dès que I'on retire le poucer, l'écoule-
ment so fait par l'orifice inférieur, parco qu alors I'air
,* presse autant par eû haut que par en bas.
La même expérienco peut so fairo au moyen d'un
tube quelcondue ; on pourrait mêmo dans ce but se ser-
d'une pipe à fumer ordinaire.
QUESTIONS.

espèce de pompe emdtoio-t-on ordtnairement,


eui élever lteau â une hauteur considérable ? *
2. D9lriiëf ffiùLlliquezlaTtompe cornposée. 3. Dites un
-
mot dc la pornfie: foùIante ôt 0d ta nomne ù, incendie. l*.
-
Sur quet principe'reposg la Ttompi d,cs' celliers,et quel en
cst I'usagè?

XXIX"
Siphon.

L'instrument représenté par la fig. { 8, s'âppelle ei..


phon. C'es[ un tuyau recourbé abc, dont les branches
ont une longuour inégale. Il sert à faire passer, sang
agitation, un liquido d'un vaso V dans un autro placé
plus bas. Â cetto fin on remplit lo siphon do co liquide.
et I'on fait plonger la courte brancho ab dans le vase V.
Aussitôt le liquide s'écoulo sans interruption par la lon-
gue brancho.' L'écoulement ne cesso que lorsque I'ex-
' Pgrs ELElt.
90 TRÀITÉ DE PtIrsIouE Érdurxretnr.
trénrité inférieure do
la courte branche ne
plonge plus dans lo
liquide du vase.
. Pour bien saisir la
raison de cet écoule-
ment continu, il faut
remarquer quo Ia
pression de I'air at-

senrir en deux poinrs , ..rF,ii':iÏ::'Jîîi'î"Tîl


dans le vase Y, et h I'exlrémité infôrieure de la longue
brancho du siphon. Ces deux pi'essions'peurent êtro
considérées comme équivalentes. La prenrière tend à
faire nonter Io liquide du vass Y dans le siphon, l'autre
s'opposeàl'écoulemenI parla longue branche, Si I'ettré-
mité de cetto dernière branche se trouvait en l, il n'y
aurait pas do raison pour que lo liquido s'épanchât {'un
côqé plutôt que de I'autre. Il resl,erait suspendrr dans lo
.siphon, et ne s'écoulerait pas. I\Iais quand I'extrémité
de la longue branche es[ placée plus bas que'le niveau,
l'ôcoglement a lieu par celte branche. En effet, dars ce
cas, le liquide qui ost suspendu dans la branche bc esl
sollicité à tomber, par deux forces : savoir, par la pres-
sion de l'air sur la surface du liquide contenu dans Is
.raso, et par le poids du liqdide rerrfermé entre c et f;,
au-dessous du nivcau. De I'adtre côté, il n'exists
qu'une seule force, celle do la pression do I'air, qui
s'oppose à l'écoulement par bc. Le liquide doit suivrs
la plus forte impulsion, et, par conséquent, s'épancher
par la plus longue branche.
Aussitôt que I'ecoulement a commencé, il doit, néces-
sairemcnb continuer tant que I'extrémitr9 plonge dans
rRENUÈilE rEçur. 9l
Ie liquide : en offet, si eelui-ci ne montait pas du vase
dans la branche aD, il se produirait un vide. Or,
I'eau
ou tout autre liquide qui bst en communication avec un
vide, lo renrplit aussitôt, à moins que .l'élévation à
laquelle il doit
attoindre ne surpasso ,10 mètres.
Dans les siphons ordinaires, un petit tubo latéral os0
soudé à Ia longuo branche; il sert, à aspirer I'air ou à
faire le vide pendanI qu'on bouche du doigt I'orifice de
cel,te brancbe.
Ainsi qus nous l'avons vu, les enfants connaissent
-
plusieurs appareils qui roposent sur la prossion
-possètlent et sur
l'élasticité ds I'air Irs la canonnière, ra
seringue et I'arache-grès; le siphon les amuso égale-
ment,. Ils Ie crnfectionnent avec deux tuyaux
Oe p1iilo
de longueur inégale dont ils courbent obtiquement les
cxùrémités. IIs ajusteht ces deux extrénriùs obriques
I'uno à I'autre, et les disposent de manière qor, pu,
leur réunion, elles forment entre elles un angte aigu.
La jointure, ils ne I'ignorent pas, doit êl,re impÀnétralle
à. I'air. Ce s-'rphon esù inconiestablemeni uri
dos plus
simples que I'on puisso imaginer.

QUEsTroNs.

Sue re siplon? ?: Qucr esr, son usase?


Éxpnquez-en
"j^;,9:]:t!_cgleJeu. -
B. Comment les ènfants construisËnr-
-
us re slpnoD avec lequel ils s'amusent assez souvent?

xxxo LEÇON.
' Pompe à air ou machine pnoumatique.

Pour extraire l'air d,un espace clos, tet qu'un bal-


lon en verro, on se sert ordinairemeht d,appareils par-
S2 rnArrË DE Pnrstour ÉlÉrurrlrnr;
ticuliers, nommés pompes pneumatiques. On trouve ces
instrumènts dans l,ous les cabiuets de pbysique.
On renconlre des machines pneumatiques de toute
grandeur et de toute forme; celle dont nous allons
donner ici la desuiption est uno des plus simples con-
nues; en s'en serl pour une foule de pelites expérien-
ces, e[ surlou[ dans les laboratoires de cTrinie, oir ellc
est d'un usage journalier.
Cet appareil, représenlé par la fig. | 9, rcs- I

semblo pour la forme à une seringue, dont il


a aussi à pgo près lq grandeur. Il se composo
d'un cylindre creux en cuivre C, bien calibré
dans touto sa longueur, et dans lequel un
piston P se meut à frottement. Celui-ci est
perforé à son centre cl, pourvu d'uDe petito
soupape A, qui s'ouvre de bas en haut. pour p
qu'rl ferme plus hermétiquement, il est garni,
sur son pourtour, de rondetles de cuir gri'is- C

sées. A I'extrémité inférieuro du corps do

diamèl,re, e[ une seconde soupape ô, qui s'ouvro égalc-


ment de bas en haut,. Ordinairement, on retire I'air d'un
ballon en verfe muni d'un robinet : c'esl, dans ce bal-
lon quo I'on place les objets autour desquels on veu[
fa:rê lo vide. A cette fin, le tube T doit fermer hermé-
tiquement dans la tubulure du ballon, les interstices sc
bouchent avec du suif.
Le jeu de cette pompe diffère peu de celui d'une pompo
aspirante ordinaire. Quand on abaisso le piston, la sou-
pape b se fermo et la soupapo a s'ouvro; I'air compris
entre les deux soupapes vient ainsi se placer au-dess.us
du piston. Lorsquo celui-ci se lèvo, la soupapo reste
fermée par la pression atmosphérique, et aucuno por-
TnENTE-u.\rÈue rrçor. 93
tion dair extéricuro ne peut y pénétrer''L'air du bal-
lon presse en mêmo temps la soupape b, la soulève et
s'introduit dans I'espace vide du corps de pompo i puis,
par un second abaissement du piston, cetto partie d'air
est expulséo en haut par Ia soupape a. En abaissan[
et en soulevant le piston un grand nombre ds fois, on
tliminuo la quantité d'air du ballon à tel poirrt, qus sa
'
foree élasiique n'est plus sufiisante pour vainuo la légère
résistanco des soupapes. Il est impossiblo de pousser
la raréfaction de I'air au delà de cette limite; on cesso
I'opération, on ferme Ie robinet et l'on dé0ache lo ballon-
Il y a des machines pneumatiques avec lesquelles on
faiù le vide plus facilement, et en moins de ternps qu'a-
vec celles des laboratoires; nous âvons préféré nous en
tenir à la description do cette dernière, parco qu'ello
est Crès-simple, très-commotle, et qu'on peut se la pro-
curer à un prix modique. Le systèmo do cel,to pornpo
uno fois bien compris, il sera facilo d'en déduire celui
des plus grandes machines pneumatiques : elleest d'ail-
leurs très-propre à faire toutes les expériences qui so
présenteronù le plus fréquemmcnt.

QUESTIONS.

f . Qu'entendez-vous par machines pneurnaligaes?-Y en


a-t-il àe plusieurs espèces? 2. Dorinez la deicriPtion -de
-
la machirie prreumatiitue dite des laboratoires. -- 3. Com-
ment expliquez-vous le jeu de cette pompe?

xxxt" LEÇoN.
faites avec la machine pneumatiquo.
- Existence
Erpérienees
do I'air dans les corps.

En mettant une veàsio à moitié remplie d'air et. for-


tcment liée, dans un ballon en verro dans lequel on
9t rnarf$ DE puysrquo flÈusNr.uhr,
fait lo vido, on verra cetto vessie so gonfler considéra-
blement, et enfin s'arrondir complètement. Cette ex-
périence démontre que'l'air tend toujours à occuper un
il
plus grand espaco que celui oir se trouve renfermé.
C'est cette propriété que nous avons nonrmée d,ilatabilité
ou eæpansibilitë de I'air. Laisse-t-on rentrer I'air exté-
rieur dans le ballon, la vessio reprond sa forme primi-
tive. En génér.al, le volume de I'air diminue quand la
pression de I'air extérieur devient plus granrle, et, i.
augmenl,e quand la pression de I'air atrnosphériquo
diminue.
Co pouvoir erpansif de I'air nous fournit lo moyen do
constator la présence de co fluide dans presqus tous les
corps. Des pommes ridées, placées dani un ballon dont
.rn a retiré I'air, perdent leurs rides, reprennont lour
forme arrondio, et conservent cette fralchaur apparento
tan[ qu'on les laisse dans lo vide. 0n comprend que ce
plrénomène est produit par la dilatation de I'air contenu
sous les pelures. Qu'on introduise dans un ballon de
verre, à moitié rempli d'eau, divers objets tels quc des
pierres, des æufs, des plantes, on vema, en faisant lo
vide, s'élever à la surfacç du liquido des bulles DorD-
breusos, qui ne sont autres quo des bulles d'air qui sor-
tent dos objets otr elles se trouvaient renfermées. L'eau
ne sert ici qu'h rendre ces bulles apparentes.. On peut
remarquer que ce liquide renferme lui-mêmô boaucoup
clo fluides gazeux. On démontro, de la même manière,
que ces gaz se trouvent en grande quanl,ité dans toutes
lcs boissons
Eà traitant do la grandeur de la prcssion at,mosphé-
1ique, nous avons fait entendrs que lo corps do I'homms
ct des animaux renferrne également beaucoup de gaz. Il
en résults que les corps doivont quelque peu sê gon0er
. TRENTE-tlNtûltE Llr!ûlt. 95
quand la pression atmosphériquo diminue, et se con-
tracter quaDd cette pression augmento.
Si la pression do I'air extérieur no décrolt qu'en un
seul endroit de notre corps, le sang et les aul,res fluides
doivent, à cause de la dilatation de l'air intérieur, àf-
fluer vers cel,te place et la fairs gonfler. C'est ce que les -

/)
fumeurs do tabac expérimentcnt, quand ils examinent
si le tuyau d'une pipo n'est pa$ fêlé ; ils pressenI la tête
de la pipe dans la maiu,ft en aspirent avec la bouche
I t'l I'air par Ie tuyau. L'endroit ds la main otr l'on a ap-
,/)
I puyé I'ouverture cle la pipe, se gonfle, e[ la chair y pé-
nèl,re plus ou moins. Si l'on brûle un peu d'él,oupo ou
de papier dans un petit verro, et qu'on applique, immé'
diatement après, co verre contro I'une des par[ies du
corps, il ns iardera pas à s'y attacher fortement. Cet
effet, es[ facile h expliquer d'après ce qui vient d'êi,re
tlit ci-dessus. C'es[ sur co principo q,ue reposent les
ventouses.
Si I'on renferme de petits oisoaux rlans un ballon en
vcrre e0 que l'on pompe I'air, on les voi[ succomber
bientôt. Le sangleur sortpar le bec et leg narines, quand
on les laisse trop longtemps dans un air très-raréfié.
Les personnes qui gravissent des montagnes élevées,
ne sentent que trop bien que la pression de I'air exté-
rieur décrol[ on ces lieux, et que les fluides do leur
corps font des efforts pour s'épancher h l'extérieur.
C'esb encors parce que la pression do I'air extérieur
diminue dans les grandes chaleurs, que nous nous sen-
tons si mal à I'aise à I'approcho des orages. Les fluides
côntenus dans les cavités do notre corps, subissant une
moindre pression extérieure, so dilatent et font gonfler
la peau ; c'est ce qui nous rend lourds et mélancoliques.
-'-. t.l'-
;I f'ric r r it _' .tt'1,r'r l UI t .),-i'^1. .. ;../ t' (.i:..t ;r,/r.'r)-'1r-'
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/'i .'ôiùr ... ",, ., /,^, .i',
r,.,'.,-, |.aT,"ofS;'
,çi.1ie.*qË.u ,y., rl ;;.Ëi;, pouu*iriquri
,n.
qui prouveque I'aiitend. toujours à occupeni; pi";-û;;"i
cspace..- 2. Dans quelles circonstancesi,air
'. ou diminue-t-il de voiume? B. Comment peut_6n àemon_
auàmenîe_t_il
-
trer, par la machine pneumatique, I'existeùce de I'air clans
presque tous.les corps-? 4. Le ôorps de-l'homme er des
anrmaux coritient-il de I'air-?. -
b..eurarrive_t_il, lorsque la
-
pression de l'air- atmosphérique diùinue ou augmentè sur
quelque endroit de notrti corps'? 6. prouvez votre réponse
par une petite expérience. -
?. eu'arrive-t-il aux oiieaux
que l.on- place dans lc vide? -
B. pourquoi I'homme oui
-
gravr[ de hautes montagnes se sent_il mrl àl'aise? _'g.
Pourqloi sommes-Bous l6urds etfatigiréJà ttpp.ôcte a'ri
oragc? ,,

XXXIIù LEçON.
. SoulDets.
- Àérostcts ou ballons,

Soulfieb. les appartements et dans los forges,


-Dansmachins que
on se sert d'une I'otr nomme soufllet, et
gui attise le feu en dirigeant, un cburant d'air sur lo
combustiblo. Sur I'un des pannqaux du soufltet se [rouvo
une ouverture birculaire, garnis en dedans d'une sou-
pape appelée dme du soulllet, et qui s'ouvro de dehors
en dedans. Quand oh rapproche les deux panneaur,
I'air intérieur doit s'échapper par lo tyau, la soupapo
restant alors fermée par la pression de l'air intérieur;
quand on les êcaile,la machino se rcmplit de nou-
veau d'air, qui s'introduii en partie par le tuyâu, mais
cn bien plus grando quantité par Ia soupape.
Nous terminerons nos observations sur I'air, par quel-
gues mots sur les aérostats ou ballons.
Aérostab ou ballotts. Lhomme, dans son infatiga-
-
TnENTE-DEUXIÈuE LEç0N. 97
lrle activité, avait invenl,é la cloche clu plongeur, qui lui
pernrettait d'explorer sans danger le domaine des pois-
sons, mais il souffrait avec peine quo celui des oiseaux
lui restât inaccessible. Il tenta plusieurs fois, à I'aide
d'appareils plus ou moins ingénieux, de suivre les oi-
scaux dans leur vol; do cruelles déceptions furent tou-
jours résorvées à ses périlleux essais. Bnfin, les frères
l\Iontgolfier, frabricant,s de papier à Annonay, en France,
réussirent à inventer le ballon.
Ces hommes ingénieux ont dt baser leur invenl,ion
Eur Ie raisonnemenû suivant :
Les corps plus légers quc I'eau flot,tent à sa surface;
donc, des machines qui déplacent un poids d'air almos-
ph'érique plus grand que lôur propre poicls s'élèveronr
aussi dans ce lluide. Les nrragos qui flottent dans les
airs dèvaient lour prouver quo leur raisonnement était
fondé.
Ils préparèrent donc un grand ballon en papier, soug
lequel ils allumèrent du feu, pour lo remplir d'air
cbaud, et non do fumée, comme plusieurs personnes
le pensent à tort. Sous I'action du feu, I'air so dila[e et
devien[ plus légei. Si l'enveloppe du ballou et lair
chaud qu'il conl,ient , pèsent ensemble moins que le
volume d'air atmosphérique.déplacé, I'appareil s'élè.
vera jusqu'h co qu'il parvienne h des couches d'air qui
aienu la même densité quo la sienne. Quand le ballon a
uno grandetir suflisante, il peut mênre enlever uns
nacelle otr se placo I'aéronaute; alors I'enveloppe doit
être forméo d'un tissu solide et imperméable, en taffe- -
tas, par exenrplo.
Les ballons à air chaud présentent beaucoup d'in-
convénients. Couime cet air tend à se refroidir, on so
trouve obligé, pour peu que'l'on veuille ail,eindre une
purs. Ér.Éu.
98 rn,ulÉ DE pnrstQun ûr.ÉulNrrtns.
certaine hauteur, d'entrelenir du ieu sous Ic ballon, ee
qui I'expose à être atteint par les flammes. Quelques
années après la découverto des frères lTlongolfier, un
savanI fiançais conçul, I'idée do remplir I'aérostat do
gaz hydrogène, substance beaucoup plus légère que
I'air chaud, puisqu'elle est ,t 4 fois moins dense quo
l'air atmosphérique. Un pareil aérostat peut évitlem-
ment soulcver avgc lui plus de lest, qu'un autre de ntêmo
dimension rempli d'air chaud. 0n a fait de grands
efforts pour parvenir à diriger les trallons'à volonté,
mais tous ces efforts ont été jusqu'ici infructueux.Il
s'écoulera probablement bien des snnées encore, avant
quo I'on fasse ccl,te importante découverte.
QUESTTONS.
,f . Expliquez
le ieu de l'instrumerrt appelé soulflet.
2. Sur quelle propriété de I'air repos(tnt les ballons? --
3. Comment a-[-od d'abord remlrli les ballons? Â.
pcrfecl,iounement y a-t-on apporté depuis. - Que)

xxxflI" LEçON.

Propagation et vitesso ilu .s'on. Ecbo. Porte-voir


-
et, cornet acoustiqu'o.
-

Les différents sons produits par I'organe de la voix,


par les cloches et les instruments do musique, noug
sont généralement transmis par I'intermédiaire do I'air.
Uno sonnetto placée dans ls vide ne fait entendre aucun
son. 0n a obsôrvè que I'infensité du son diminuo avec
la densité tlu lluide où il so produit'..C'est ainsi gu'au
sommet d'une haute montagne,l'explosion d'un pistolet
no produit pas plus de bruit gu'un faiblo pétard. On
' rhENrn-i*0,*,gu' Lr.çoN. gg

s'explique ainsi pourquoi I'ouvrier qui travaille au haut


d'uno tour élevée , se fai[ entendre avec peino des per-
sonnes placées. au pied de la tour, tantlis qu'il com
prend facilement ce que disent ces dernières.
It pe pas croire cependant que I'air soit la seule sub-
stance susceptible de transmettre les sons. Les liquides
aussi possèdent cetl,e propriété ; en effet, un plongour
cntend souyent ce qui se dit sur la rive. Il parait même
que les liquides transmeltent mieux les sons'quo l'air
lui-même, car sur l'eau un bruit so fait entendre plus
loin que partout ailleurs.
Les corps solides transmettent encoro-très-bien les
sons. En appliquant I'oreille à I'une des extrémités
d'une lon$ue poutro, pendant que quelqu'un gratto
légèrement à I'autro extrémité, on entend très-dis-
tinctement le petit, bruit qui so produit. Quand on met
le bout d'un bâton en contac[ avec les parois d'un vase
dans lequel se trouvo de I'eau en ébullition, et qu'on
applique I'oreille 'à l'autre bout, on entend un bruit
presquo aussi fort que celui que produit la chaudière
d'une machine à vapeur en pleine activité. On doit
comprendre maintenant pourquoi les battements d'une
montro deviennent si distincts, quand on tient l'anneau
de celle-ci entre les dents,
Si I'on suspend une pelle à feu au milieu d'une ficells
dsnt on enroule les extrémités sur un doigt de chaque
main , et qu'on introduise ensuite les doigts dans les
oreilles, en faisanI balancer la pelle de manière qu'ello
aillo choquer contre un corps dur quelconquo, on
en[enclra deq sons qui égalen0 en intensité ceux quo
produisent les cloches. La pelle doit être assez pesante
pour tendre complètement la ficelle.
Lo son ne so transmec pas insiantanément à ds gran-
{00 Tn,urû DE pnTstQUE ÉLfusNrrlns.
des distances. Quand on voit d'assez loin un brlcheron
travailler, ou un charuetier fairo claquer son fouet, la
perception du son n'a lieu que quelque.temps après le
mouvement de la hache ou du fouet. Lors de Ia décbargo
d'une arme à fen, la lumièro est visible avan[ qu'on
n'entende le bruit. Il résulte d'expériences très-exacl,es,
que le son me[ une seconde à franchir I'espace de Bd0
rnètres environ.
Echo.'- t; son est souvent réftÉchi de la môme
.manière que des billes d'ivoire par des surfaces
lisses
et, élast,iques. Quand cette réflexion a lieu, on distinguo,
après fe bruit primitif, un second bruit appelé écho. Le
son peut subir plusieurs réflexions; on obtient alors
des échos multiples. Dans les salles voûtées, la réflexion
des sons a pour effet de renforcei les voix des person-
nes qui s'y trouvent.
Porte-ooin Cet, instrument, comme son nom
- de porter la voix
l'indique, permet à des distances
considérables. C'est tout simplemen{, un long tuyau,
évasé à l'uno de ses oxtrémités en forme d'entonnoir,
muni à I'autrc d'une embouchure où I'on applique la
et,
bouehe. Les marins so servent généralement de cet
instrument
Cornet acoustique. Les personnes qui ont l'oreôile
- d'un eornet, qu'elles
dure, so servent souvent tiennent
appliqué contre I'oreille,dans le but de mieux saisir les
paroles qu'on leur adresse. Elles en retirent quelquo
avantage, mais il est justo d'ajouter que cet avant,age
n'cst qud bien minime.
QTIESTIONJ.

. Pourrait-on percevoir les sons sans I'intermédiaire de


f
,'air? Expliquez votre réponse. 2. Pourquoi les soÊs præ
-
duits au haut d'une montagne sont-ils moiirs forts que ieur
TRENTE-0UÂTn|ÈUE rEçor, l0l
quj !e produiscnt dans Ia plaine? 3. L'air est-il lr seule
substance capable de trans-mettre le son? - 4. Est-il vra.
-
qu'on entend plus loin sur I'eau que sur la terre ferme? .-
6. Citez quelqires petitcs expériences servant de preuve dr
la transmission du son paC les corps solides. Faites
-'6.
connaitre quelques faits qïi démontrènt qu'il faut au son un
certarn temps pour se transmettre à de grandes distances.
7..Qu'entend-o-n par dclro? Quelle est l-a cause qur.le pro. -
duit? 8. Ditès èn quoi consistent le porte-uoir ètle coinct
-
acousttque.

xxxlV" LEçON.
De la chaleur.
- Sôurces de la chaleur.

Quand nous nous trouvons à une petito dislance d'uu


bon feu, nous éprouvons uno sensa(ion particulièro,
désignée sous le nom de chaleur. Bien des phénomènes
on[ pour causs Ia chaleur ; tels sont la fusion de la glace
et des métaux, l'ébullition et, l'évaporation des liquides,
et une foulo dautres faits que nous expliquerons en
temps et lieu. Commençons par faire connattre ler
sources do la chaleur.
Le soleil doit être considéré comme la principale
sourcs de la chaleur qui se fait, sentir sur notrs globo.
C'cst sous l'in{luenco ds la chaleur que nous envoie cet
astre, que les plantes se développeot, et que les eaux
s'évaporent pour former des nuages. C'est à juste titre
qu'on dit que, sans la chateur solairo, notro globe nc
serait qu'uns masse inanimée. La quantité de chaleur
quo reçoit une contrée dans un temps déterminé,
dépcnd principalement de la durée pendanÏ laquelle
cette contrée est éclairée cbaque jour par le soleil, et
do l'obliquité plus ou moius grande des rayons do cet
asl,ro sur la surface oùr ils tombent.
purs. Ér.Éu. o*
{ 02 " Tn.urû DE pnrsrouo ûrriurrir,une.
En été, I'air est toujours plus clraud qu'en hiver :
{c parce que, à cêl,to époquo, le soloil se montro plus
longl,emps sur I'horizon ; 2o parcù que ses rayons torn-
bent moins obliquenrent sur le sol.
La combustion dégage aussi une forle quantité do
ehaleur; cependant, ses effets ne se foni sentir que dans
un cercle très-rcstreint. Pour effecluer la combus[ion,
il faut avoir soin de faire afiluer consl,amment de l'aic
vers le foyer, car l'air est un élénnent iurlispensablo à
I'entretien du feu. Ceci explique suflisanment I'activitô
qu'on fait naltro dans le feu en y soufllant d'une
manière modérée. On comprendra maintenant encore,
comment on parvient à éteindre le fcu qui s'est mis dans
une cheminé0, lorsqu'on ferme le devant de colle-ci de
manière à en défendre I'entrée-à I'air de la chambre.
Si un feu se trouvo erposé aux rayons solaires, il per-
dra de son activité, par la raison que, dans un endroit
éclairé par le soleil, I'air est totrjours moins denss
qu'ailleurs.
Il se présento encore beaucoup d'autres circonstancm
'oir il y a production de chaleur. Le frottemen[ mutuel
des corps est capable d'élever considérablernent, leur
températuro, et c'es[ ce qui explique comment les
esgieux des moulins prennenl sourent feu. Les peu-
ples sauvages so procurent aussi du feu en frot[ant l'urt
contre I'autre deux ntorceaux ds bois. On sait égale-
ment que lo simple frol,tement des rnains sufiit pour les
réchauffer.
La chaleur se développo encore en granrJe quantité
par le fait des.chocs et des percussioirs. La tête d'un
clou s'échauffe rapidement sou.s les coups du marl,eau.
Lo briquet ordinaire, consistant en un caillou qu'on
lrappo a\ec un morceau d'acierl offre aussi un oxemplc
rRExrE-crxQÛtÈlrE Lg9ox. |03
bien connu du dégagement - do laphaleur par la per-
cussion. /
Nous pourrions encore citer plusieurs autros sources
dechaleur; mais les limil,es que nous nous sommes [ra-
tées, ne nous permettent pas do nous étcndro davan-
tage sur co sujet.
QUESTIOilS.

|. Qu'entend-on par le mot chalcwr? Pourriez-vous citer


oueloùes nhénomi'ries dus à cet agent,? 2. Quelle est la
-
rlriniipale'sourcc tle la chaleur quise mrnifeste sur le glolu
ierrcsire? 3. Pourquoi fa't-il plus chaud cn été qu'er.
hiver? -
4. L'air est-il nécessaiie pour I'entrètien de la
-
combustion? prouvezJe. 5. Indiqueu encore quelquer
6ources de chaleur -

xxxv" tEÇoN.
Dilatation des cot'ps par la chaleur.

Par l'augmentation de la quantité de ehateur dans


un corps, le volume de celpi-ci s'augmente aussi; on
dit af ors que co corps ss .dilate. Nous exposerons ici
quelques faits qui peuvent servir de preuve à cette
dilal,ation.
Dilatation iles corps solidas. Un ûl métallique
qu'on fait rougir au feu, -
s'allonge très-sensiblement.
Uue boule en euivre qui, étant froide, peut passer à
frottement par un anneau, ne le pourra plus dès qu'ello
aura été suffisamment chauffée. On remarquo aussi que
les fentes ou déchirures d'un poêle s'élargissent par
l'effet de la chaleur. Les horloges qui se trouvent expo-
sées dans un lieu bien chaud, ne manquen[ pas de retar-
der, parco que lo balancier s'allongo sous l'iofluencs dG
la clraleur.
{ 0t. TnÂrrÉ DE PnrstQUE ÉrËnerr,rrnr.

Los obje[s en verre qu'on soumet [rop brusquoment


à I'action de la chaleur, €e fendont, d'ordinairo, parsuil,e
de I'inégalo dilatation des différentes parties de ces ob-
jcl,s. Veut-on éviter ces effets nuisibles, il suflira d'aug-
menter graduellement la températurc, et de distribuer
uniformérnent la chaleur dansl'intérieur du verre. C'est
pourquoi, lorsqu'ou devra remplir un vcrro evec un
liquide chaud, on prcndra la précaution de verser celui-
ci au milieu du fond du verre, d'oir la vepeur chaude ss
répandra-immédial,ement sur toutes les parties à la fois;
ou bien éncore, on échauffera d'abord le verro en le
fenant plongé, pendan[ quelques instants, dans do la
vapeur d'eau bouillante.
La marche nous fait gonfler les mains et, les pieds
pendant les fortes chrleurs de l'été. Les forgerons font
une application journalière do la dilatation dcs métaux,
Quand ils ont à mettre une bunde. en fer autour de la
janto d'uno rouo, ils on[ toujours soin de prendre un
cercle d'une dimension un peu moindre : en chauffan|
ensuite sufiisamment Ia bande, ils produisent l'élargis-
sement, do co cerclo, qui devient assez grand pour em-
brasser la rouo. On comprend quo, Iors du refroidisse-
ment, lô cerclo s'étant rétréci, la bande étrein[ fortoment
le bois qu'elle e.ntoure.
Les rails des chemins de fer ne sont jamâis partout en
contàct imurédiat les uns avec les autreg. On ,prend
cette précaulion pour éviter la déformation qu'ils subi-
râient nécessairement, s'ils étaient en contact immédiat,
par suite des allongements qui so produisent lors des
grandes chaleurs de l'été. C'est pour un motif analogue,
qu'on laisso toujours un peu de jeu aux grands tuyaux
qui s'emboltent par leurs extrémités; quo lcs barues
tlcs grilles en fer sont libres à I'un'clc lcurs bouts, et
' rRE.NrÈ-ctNQUtÈME Lttçox. | 05
quo les ilaques ds zinc qui couvrent certains toits ne
sont fixées au moyen de clous qus sur uno partie do
leur pourtour.
'Di,lalationdes corps liqaid,es. Cette dilatation peui
-
s'observer en bien des circonstances. C'est ainsi qu'à
mesuro que la [empératuro augmento, on voit s'élevcr
lc niveau do I'eau contenue dans un vase exposé à I'ac-
tion du feu. On dexplique maintenant comment l'eau
s'écouls parfoispar le tuyau d'une bouilloire, avant gue
l'ébullition ait'lieu. Le lait et la sauce qui débordent
par I'action du feu, sont encore des exemples de la dila-
tation des liquides.
Les liqueurs fortes ss dilatenù considérablemen-t par
l'cffel, ds la chaleur. Uno quantité d'eau-de-vie qui, en
hiver, ne mesure quo ,l00 litres, pourrait, par le seul
rai[ de sa dilatation, nesurer 104 litres en été.
Dilatation iles gar. Il'n'y a pas de corps plus sen-
-
sibles à I'action de la chaleur que les gaz. Si I'on expose '
au feu une vessie bien liée et à moitié-remplie d'air,
elle ne tardera pas à s'arrondir, h se remplir complète-
ment. Les étincelles qu'on voit souvent jaillir du feu,
son[ ordinairement duesà la dilatation de l'air renfermÔ
entrs les molécules du bois. Les marrons qu'on fait
cuire sous la cendre chaudo crèvent souvent, surtoul, st
l'on n'a pas eu la précaution do faire une entaille dans
l'écorce, afin.ds livrer un passago libre à l'air dès qu'il
commenco à se dilater sous I'influenco de f a chaleur.
Dans l'expériencs que nous allons faire connaltro, il
se présente un phénomènc dft à I'acl,ion simultanée ds
Ia chaleur et de la pression atmosphérique. 0n échaufftr
I'inl,érieur d'un verrs à boire ordinaire, en y laissant
brtler des morceaus de papier, e[ on ls retourne im-
médiatcmenc aprèe sur une assietl.e contenant uno
f06 TnAti'É DE ptlTsl0uE ÉlÉue,rullra.

mince coucho d'eau. A peine s'est-il écoulé quelques


instants, qu'on voit s'élever I'eau do I'assiette dans le
vorro. Yoici I'explication de ce fait. La combust'ion du
papier a échauffé, et par suite dilaté I'air contenu dans
is oetre, et une partie rle cet air s'est ainsi échappée'
Pendant que lo verro so trouvs renversé sur I'assiette,
l'air qui y est enfermé ne tards pas à se refroidir; sa

pr.ssion iur I'eau n'est plus aussi forts que celle do I'air
extérieur ; e[ i] est alors très-naturel que cet[e eau monls
dans le verre à une hauteur suffisante pour que la
ceuche supérieure suppolte des prossions égales et
contraircs de la part de I'air inl,ériour €t do I'air er-
lérieur.
Puisquo I'air a toujours uns tentlaaee à se dilater
sous I'in{lueoce de la ehaleur, il s'ensuit Qqo, dans un
espace 'libre, ce gez es[ d'autatrl, moins dense, plus
léger, quo sa tempéral,ure est plus élevée' Dans des
' eheminées à tuyaux él,roits, I'air s'écbauffe urieux que
dans celles à largcs tuyatlx; aussi, dans les premières,
s'élève-t-il plus rapidement et emporte-t-il mieux la
fumée eI les autres produits do Ia combustion' con- Il
vient de régler les choses de manièrs quo lfair ds la
elrambre ne puisso pénétrer dans le tuyau de la che-
nrinée sans àvoir préalablemen[ traversé le foyer; la
eonibustion en sera plus vive, eÙ l'on courra moins
risque d'être gôné par la fumée. On a pu observe-r quo'
quand on ouvro davantage la porl,e d'un poêle, il s'in-
rroduit uno plus grande quantité d'ain froid dans le
tuyau de la cheminée, tandis qu'en mêmo temps il en
o{ilue moins vers le dessous du foyer.
. QUESTIONS.

.f . Qu'en tend-on pa. la ililalrLrion des-corps?


- 9 Tous tes
'

coipite dil-teut'iljpar I'action dela chàleurl - 3' Indiqucr


a

lRoNlE-SlrltilB tEç0x. l0?


quclques expétiences propres à prouver la dilatabil'ité des
rirétairr. li. A quoiattribucz-vous le retard qu'on remarquo
- atx horloges placées dans un licu chaud?
génératement
-
E. Quelles applicatrons ltis foi'gerons fonFils tleladilatabilité
deùetaux i o. Serait-it piudent de mcttre tous les rails
cl\n ,:hemin -de fer en coniacl immédiat les uns avec les
aul,res? ?, Pourriez-votls assigncr la cause ordinaire des
- et des cottrbures qttbn r,'marque souvent dans
déformations
tcs barres dcs grilles mal coustiuites? 8. Comment ex-
-
rtinuez-vous qùe l.'s verres se ft:nclcnt quclquef,ris sotts I'ac'
iiod Ae la chalèur ? 9. ['rouvez que leï liqlides se dilatenl
-
rrar I'effct de la chaleur. Quelle esi.l'époquc où les
liqueurs fortes présentcnt-,10.
le plus gland volume?
- 'l l.
Rdpportez quclques faits, et expérienlccs constatant la dilata-
bilit'e rles sà2.- 42. (uelle peut être quclquefois la cause
oui fait furÀer les cheminées. et comrnent i rcmédierez-vous?
I 4 3 Pourriez-vous cxpli{uer pourquof un poêle. tin: plus
ou moins activement, quand on ouvre un peu molns ou un
peu plus la porteou le couvercle.

xxxvl. LEÇON.
Des thcrmomètres-

Chaeun sâit qus les corps no possèdeni prs toujour.r


le même degré de chalour; cependant,la différence pout
ôùre assez peu sensible pour qu'on no sache pas la,dé-
tcrminer sans avoir recours à des insl,rumenls prgpres
à eet objet. Ces appareils porl,ênt le nom de thermo-
mètres.
Les thermomètres les plus généralement employés
.se composent d'un tuyau en verro très-étroit, A fig. 20,
lequel est fermé en haut et est terminé eD bt$Cpr une
pelite sphère creuse D. La sp.hère et unc partt*qfdt tubà
sont rcmplieé, soit de mercure, soit'd'espri[-de-vin co-
l.rré en rouge. De là, la distinction des tbermomèltpr

*r.
{08 TBÀrrÉ DE PnYSTQUE ÉlÉycnrltnr.
à,mercure et des thermomètres à olcool ou ô esprit-ù,e-
ain.
Si I'on place la.boule B d'un thermomètro sur un
corps plus chaud qu'elle-nrême, le liquide qu'elle con-
tient s'empare d'ùne portion ptus ou moins t:r..z!.
grande de ia chaleur de ce .0.p., co liquide se t ll
dilate, et il s'élèvo d'autant plus haut dans I t
le tube A que le corps en que.sl,ion est, plus
chaud.
Si, au contraire, la boule so trouvs placée
Êur un' corps plus froid qu'elle-même, le A
liquide qu'ello contient cède une portion do sa
chaleur au corps en question : ce liquido so
contracte, dimjnue de volume, et desccnd ainsi
plus bas dans le tube A.

- Do là nous pouvons concluro qu'un corps


donné possède d'autanI plus rle chaleur librô,
quo lo liquide du thermomètre mis en contact
avcc ce corps s'élève davantago dans le tubo ,r
de I'instrumeut. Posé sur deux corps diffé-
ronts mais possédarrt la môme quantité do chaleur libro,
le liquide du thermomètre s'élèvera à la mêmo hauteur
dans lo tube.
La hauteur'qu'atteint le liquide dans le tube du ther-
momèt,re, comptéo à partir d'un poinf lixo marqué sur
ce tube, e'st co qu'on nomm e la lmutcur thermomëtrique,
ou simplemen[ la température. Dans le but do détermi-
ner avec facilité ceil,e hauteur, on lïxe ordinairement ls
thermomètro à une planchette graduée. On est généra-.
lcment convenu de 6xer les divisions l,hermométriques
de la manière suivanto :
On laisse séjourner pendant quelques heures la bouls
du thermomôtre dans de la glace ou de la neigo fon-
TnENTE-SIXIÉUE LEçoX. f00
dsnte : on nol,e alors soigneusemenr la hauteur b
laquelle lo mercure ou I'esprit-de-vin s'est arrêté, et
l'on y marque zëro.Ce point est ce qu'on appene encoro
It pnirrt d,e congélation. Le liquide du thermomètrs
descendra (oujoursjusqu'à ce point quancl I'instrumeot
se trouvera dans la glace fondante; et jamais, en co
cas, il n'ira ni plus hauI ni plus'bas.
Après avoir déterminé ainsi sur lo tube un point, fixe
oomme terme de comparaison, on transporte lo ther-
momètre dans un autre lieu, où on le tient plongé pen-
dant quelque temps dans la vapeur qui s'élèvo libre-
ment, d'un vass contonant de l,eau en pleine ébullition.
Le liquide du thermomètre s'élèvera considérablement,
et atteindra bientôt, dsns le tube, une hauteur qu'il lui
sera impossible cle dépasser. En ce point, on marquo
| 00 ; c'esl,le point d'ëbullition, ainsi nommé .parce que
le l,hermomètre placé au-dessus do I'eau bouillanle
marque constamment ce degré.
La portlon du tube comprisè entre leo deux point:
ûxes 0 et | 00, se diviso ensuite en cen[ parties égales.
Chacune de ces parties est co qu'on appelle rin dErë
centigrade. On peut porter ces divisions au-dessous de
0 et au-dessus de ,l00.
On trouve des thermomètres dont la graduation dif-
fère de celle que nous venons d'exposer: Tel est Ie ther-
momètre de Rëaumur, ainsi appelé du nom de son
rnventeur. Sa construction ne diffère point de colle du
tbermomètre centigrade : seulement, vis-à-vis du point
d'ébullition .se trouvs lo chiffre 80 au lieu du chiffre
| 00 ; et I'intervalle compris entre le point de congéla-
tion et celui de l'ébullition, est divisé en B0 parties éga-
les. Les degrés du tbermomètre de Réaumur sont airsf
un peu plus grands que ceux du tbermomètre centi-
rars. ÉrÉ1, l_o
Ill;
il0 TnarrÉ DE plrsrçrtn Ër.funrr,rtnr,
grade. 80 degrés Réaumur faisant 4 00 degrés centigra-
des, on en conclut, par un calcul facilo, quo À degrés
Iléaunrur' en valen[ 5 centigrades.
Pour abréger, on supprime ordinairemeirt dans l'écri -
luro le mot degré, et on lo remplaee par un petit zérc,
Jrlacé à droite ef un peu au-dessus du chiffre qui exprinre
le nombre de degrés. Ainsi 28 degrés s'écrivent ordi-
nairement 28o.
QUESTIONS,

A l'aide de quels arrpareils cléterminc-t-on ordinairement


la température des àôrps? 9. Donnez la description des
tlrcrmomètres générâlement- usilés. * 3. Quel est le mode
de division del'échelle thermornétrique?
- 4.plonge
s'arréte le liquide du thermomètre, lorsqu'on
A quel point
celui-ci
dans de la glace ou dela neige fondante? 5. Quel degré
indique le thermomètre dans la vapeur d'enu - bouillante?
6. En quoi diffère le thcrmornètreRéaumurdu thermomètre -
centigrâde? 7. Commcnt vous y llrcndrez-volls pour
-
réduiie les degrés Réaumur en deglej centigradcs, et iéci-
proquemert? B. Comment exprime-t-on par écrit les
degrés ? -

LEÇON.
TX.XVil.
Exptications de quelquos indications
Usage du tbermomèlre. -
gu'oo ttouve oldiuairemeut écrites sur la planchette des
I hermonrètres.

On constate la tompérature d'un'corps solide en


posant sur lui la boulo d'un thermomètro; on laisso
durer cs contact pendant quelques secondes, et l'on
observo ensuite la hauteur à laquelle lo liquide du
thermomètre s'est élevé : la division qui correspond à
ceùùe bau[6',u.', indique le degré de température du
corps.
r TRENTE-sEprrÈùrE tEçoil. {||
On déternrine la température des liquides on y plon_
geant I'extrémil,é inférieure du thermàmètre le'ciitrr.e
;
vts-à-vis duquel s'i,rrô[e le mercure ou I'alcool, exprime
la [empérature.
Quand le liquide dont, on cherche à déterminËr la
(crnpératirre est très-chaud, il prudent
esb de laisser
s'échauffer d'abord lo tube clu thèrmomèlre, en Io
tctran-tplongé pendant qrielques instants rlans la
vapeur
,1ui s'élèvo : saos cette précau[ion, on courrait
risque
rlo voir le tube se briser. pour constatcr des tempéra-
lures un peu élevées, il convient d.employer des ther_
tnr,ûrètres à mercure, vu que I'esprit-de-vin poumait
se
r,.later trop et même se réduire en vapeur, co qui no
tnt nquerait pas de faire éclater le tube du thermo-
r lè tre.

tl est souvent important ds connaltro la tempéra-


lrle de I'air exl,érieur. A cet effet, on suspendra Io
ll,rrmomètre à une muraille exposée au nord, de ma_
r ière qu'il soit constamment à i'abri des rayons solai_
r es ; on n'a qu'à observer alors la hauteur
do ta colonne
lh'rmomét,rique, Si I'on expose un thermomè[re aur
raions du soleil, le liqfiide qui Ie remplit s,échauffo
1 lus que l'air ambiant; il en résulte qùo Ia hauteur
t irormométrique indique alors seulement la température
cu mercure ou de I'esprit-de-vin, chauffé par Ie.soleil,
nta,s nullement cello de I'air, qui, dans ces circonstan-
ces, lui est inferieure. Bxposé à l,ombro, le liquide du
thermomètro possèdo toujours la même températuro
0oo I'air ambiant.
l,a plupart des thermomètres portent sur leur plan-
rhette unq suite d'indications quo nous croyons u[ilo
.i'expliquor en peu de mots :
'.''s-à-vis de ?o lt2 centigrades, on lit : orangers;
| ,19 TRArrÉ IIE pnysrqun r1lÈunNruns.

cela signifie qu'il faut une température de 7o 172 aa


moins, dans 'les lieux otr l'on veut faire croltre ces
arbres.
A f Eo 119 on lrouvo : tempëré, ce qui marque une
chaleur douce. Les caves un peu profondes ont corl-
stamment co degré de températuro, en hiver commo
en été.
A 24" se trouvo écrit : oers à soiê. C'est le degré de
température qu'uD thermomètro doit indiquer dans
I'endroit où l'on élève ces animaux.
A 3Eo on lit : bains. Les bains ont, ôrdinairement
cetl,e tenrpérature.
A 40a on voit z tempërature du sang. 0n a observé
quo le sang do l'hommo conserve cet,to température
eonstanl,e, sous tous les climats et duran[ toutes les
saisons.
A 4 00o on trouve : ëbullition. Nous avons déjh fait
connait,re que c'est la l,empératuro de I'eau bouillante,
ainsi que de la vapeur qui s'en élèvo librement.
Au-dessous de 0, on trouve quelquefois les indications
que voici: ..
A ?" f l2 '. congèlalion des rhsières. Les rivières sont
gén'éralement, prises par leé glaces, lorsque la tempéra-
lure de I'air est descendue à 7o 112 au-dessous de zéro.
Encore plus bas on reneontre souven[ le millésime
d'une ànnée. La division thermométrique qui so trouve
à côté de ce millésimo, indique jusqu'otr la tempéra-
lure do I'atmosphère est, descendue dans un biver
rigourour.
En Belgique, les jours les plus chauds se pnésentent
ordinairement vers la fin du moins de juillet. L'air at-
teint alors souvent une température de 30o.
Lo jour lo plus froid tombo souvent vers la fin de
rnENTE-uurrtËilE LEço:t. l 13
janvier. La tempéralure moyenne des jours los plus
froids est de go au-dessous du zéro.
La plus haute température qu'on ait obFervéo dans
nos conl,rées monte à 36o, et la plus basse à l4"au-des-
sous de 0; enfin Ia température moyenne ds touts
I'anuée ost, choz nous, de l0o enyiron

QUESIIONS.
l.Commeut s'y prencl-on Dour déterminer la temoéra-
ture des corps solidès et des liquides ? 2. Comment irou-
-
Ye't-on la température de I'air àtmosphérioue ? Ouelles pré-
cautions doit-rin prendre à ce sujeù? Qirelte est la
température constante dans les cayes profondes?-'3. L. Le
sang bumain coDserve-t-il toujours Ia-méme température? -
Quelle est cette températur-e constante? 5. Que srgni-
-
fÏent les mots : orangers, uers ù -
soie, tempérd, e-tc., qil'on
trouve ordinairemeni eciits sur les e'ctrett'es tÉermdnietri-
ques? 6. Quelle est en moyeune la tempéralure la plus
élevée,-et la -température la flus basse de nore cliniat ?
Quelle en est la teinpérature môyenne de toute I'annêe ?

XXXVII" LEÇOr',t.
Propa gation u. t" .n'j;î;flîïî;:ibi I it é.
- Equlibro

Quand deuxcorps, possédant des degrés de tempérù


ture différents, sont mis en contact, le corps le plus
chaud cètle toujours une partie de sa chaleur à l'autre,
e[ quelque temps après les deux corps sont à la même
température; on dit alors que les deux corps sont eo
dquilibre de tempërature. Ls temps nécessaire pour que
cet équilibrdse produise, dépend de plusieurs circons-
tance$, gu'on pourra déduiro de co que nous exposerons
tans la suite.
Les corps qu'on appelle fi-oiits sont ceux dont la
I ri
L rRArrÈ DE p[rst0un ËlË^urnrlrnr.

tenrpéra[ure est plus b.rru quu cello de notre con,s-


Qugnd nous les met,tons en contact avec les mains, ;lp
nous enlèvent une partie de la chaleur de notre c0r1,s,
co qui produit Eur nous la sensation d'u froid. Les ok'.
jets, au contraire, qui possèdent une température sug,é-
rieure à celle ds notro corps, nous paraissent chauds,
parco que, lorsque nous les touchons des mains, ils
nous cèdent une parlio de leur chaleur, ce qui ptc..
duit sur nous la sensation du chaud. On s'expliquera,
d'après co qui précèdo, commenI les caves profonCet',
nous semblent fralches eo été et chaudes en hiv r.
Ces endroits conservent, comme nous avons ou I'oct a..
sion de le mentionner dans une leçon précédento, c0D-,
stamment la température do ,l2o centigrades. l\l -.tr
comme,\on été, la température de I'air extérieur sur'
passo celle deq caves, ees dernières doivent alors ncug
sembler fralches. En hiver, il en est tout autremenq:
l'air extérieur est alors plus froid que celui des cav.$,
iln'y a donc rien d'étonnant que celles-ci nous sembl:at
chaudes pendant cet,te saison.
Conductibilitë des corps pour Ia chaleur. La cl.r-
-
leur ne se propage pas avec la même facilité dans I'ut-
térieur do tous les corps; c'es[ ainsi qu'on tien[ beirtr-
coup mieux à la main un bâton qui brtle à I'une ,le
ses extrémités, qu'une barre de fer dont une des oxtré-
mités aurait été rougis au feu. On en conclut que le
fet conduit mieux et plus rapidemen[ la chaleur que le
bois; c'est pourquoi I'on dit que le fer et les au(res
métaux sont âons gonductà.trs du calorique. Les bois,
la laino, le coton, los plumes ou duvel,s, I'ouate, srtnt
maursais cond,ucteurs. Si les étofles en laine nous semblent,
chaudes, co n"est pas parce qu'elles nous fournissent rlo
la chaleur, commê bicn des personnes le croiest à l,ott,
IRENrE-HUtltÈilE LEçorf. I l'|}
mais pârce qu'elles empêchent la chaleur de notre corps
do s'échapper rapidement dans l'espaco.
La mauvaise'contiuctibilité du bois pour la chaleur,
nous explique pourquoi il est utile de munir d'gn man-
che do bois les poêles en fer, destinées à êtro mises sur
le feu : ce manche permet de les enlever du fou, sans
courir le danger de se brtter les mains.
La chaleur se propege plus facilement dans les gros-
ses barres quo dans les barres minces. Ainsi, un fil de
fsr minco p€ut être tenu plus près de son extrémité
rougie au feu qu'uno grosse barre de fer.
La paille est aussi un assez mauvais conducteur de la
chaleur. On comprend par là pourquoi, dans les hivers
rigoureux, on a soin do garnir. de paille les tuyaux
des pompes ainsi quo d'en boucher les soupiraux des
cares, et pourquoi I'on place des paillassons devant les
arbres fruitiers.
Les liquides sont do très-mauvais conducteurs du
caloriquo.. Ceci explique comment, en été, Ies couches
supérieures des eaur sont er général plus chaudes ilue
les couches inférieures.Si la chaleur so transmet promp-
tsment dans toutes les couches de I'eau d'un vase placé
sur lo feu, Cest parce que la vapeur qui s'élève du fond
vienù réchauffer les parties supérieures.
-
-
La différenco qu'on remarqus dans les pouvoirs con-
ducteurs des corps pour la chaleur, nous met à rnêms
dé donner une explieation satisfaisante do plusieurs faits
curieux qu'on observo tous les jours. On sait quo le fer
et le marbro paraissent être très-froids en hiver, et au
contraire très-chauds en été. Ces corps ne sont cepen-
danteffectivementni plus froids ni plus chauds que ceux
qui les environnent, et qui sè trouvent placés dans les
mêmee circonstances. Voici comment, on peut s'expli-
ll8 TsarrË Dn pnrsrquc Ér,É,xrlr.rrnr.
quer ces faits. En été, la plupart des objets erposé.q rut
rayons du soleil ont une température plus élovée que
celle de notre corps; si donc nous venons alors à tou-
cher un morceau do fer ou de marbre, ces substances,
étant bonnes conduelriees, nous cèderont instantané-
ment une partie de leur calorique, et, nous éprouverons
alors nécessairenent unô sensation de chaleur. Les
corps mauvaig conducteurs agissent tout au[rement :
eux aussi cèdcnt de la chaleur à notre corps, mais cetts
transmission se fait très-lentemenl, d'une manière
insensiblo; et c'est ce qui erplique pourquoi nous
n'éprouvons pas, à leur contact, une ausgi forte sensa-
lion de chaleur.
En hiver, les objets erposés à I'air libre sont généra-
lement plus froids quo notre corps. Si nous touchons
alorg un corps bon conducteur, tel que le fer ou le
marbre, il nous enlève subitement une parl,io notable
do la chaleur de notre corps; il n'y a dons rien d'é[on-
nant que ces corps nous.paraissent si oxtraordinaire-
urerlt froids. Les corps mauvais conducteurs, commo le
son0, par exemple, lgs bois, nous enlèvent insensible-
nenu de petites portions de notre chaleur, et voilh
pourquoi ils ne nous semblent pas aussi froids que les
bons conducteurs du calorique. On comprend, par lh,
pourquoi un parquet en planches semble plus chaud, en
hiver, qu'un pavé de ntarbre.
Les faits que nous venons d'exposer, nous prouvent
*uflisamment qu'on ne peut pas s'en rapporter au tou-
cher pour juger du degré do températuro d'un corpe
eolide'
eu'srroNs.
{. Que doit-il arriver quanrl deux corps de température.s
différentes sont mis en contact inrmédiat I'un avec I'autre?
- 9. Qu'entendez-vous par éguilibre ile temytératwreT
-
TRENTE-NEUV|tuE LEç0N . tl tl7

3 Comment expliquerez-vous que les caves Drofondes uous


gemblent fraîchès dn été et chafdes en lriveri &. La cha-
-
leur se propage-t-elle avec la même facilité dans tous les
corps? 5. Qu'entend-on par corps bons conducteurs et
-
cor:os mauaaii conducteurs'du calorique?
- 6.cbauds'en
les'vêtements en laine nous semblentlils plus
Pourquoi

hiver? ?. Quel est le motif pour lequel on adapte un


manche -de bois aux poêles en fer?- 8. Une grosse barre
de fer conduit-elle aussi facilement la chaleur qu'un {il mince
de même métal ? 9. Dans quel but entoure-i-on de paille,
-
lors des froids rigoureux. lesborps de pompes, les tiges des
lrbres, etc? {0. Quelle est la conductibilité des liquides
-
Dour la chaleur? Citez un fait à I'appui de votre réponse.
i l. Quelle est la cause qui nous faii considérer conime très- -
chauds en été et très-frôids en hiver les corps bons conduc-
teurs du calorique, tels que le fer et le marbi'e? tlà. Pour-
quoi' Ies corps mauvaid conducteurs du calori(Iue nous-
'plus
s'emblent-ils chauds en hiver que ceux qui ïont bons
conducteurs?^- 43. Les corps mauoâis conduitzurs ont-ils
réellement une tcmrrérature'Dlus élevée que les buns con-
ducteurs placés danÀ les mêmès cpnditions'?

xxxtx" LBÇON.
. Absorption et réflerion de la cbaleur.

Âbsorption ae m cn)reur par les corps, Qu'on


prenno deux-corps possédant la même température, lo -
mêmo volumo eb la même forme, et qu'on les placo à
une même distance d'un même feu, on observera quo
ces deux corps no subiront pas toujours le même ac-
croissement de température pendant lo même intervallo
de temps. Le corps dont la couleur est la plus foncéo et
la surface la plus rugueuse, s'échauffera plus rapide-
ment; il absorbera plus de chaleur que I'autre. En gé-
néral, les corps h couleurs brillantes et dont la surfaco
cst très-polie, absorbent, dans un temps donné, moins
f{8 TRÂtrÉ DE pnystour Ér,Éunlrrrrnr.

de chaleur que ceux, dont la surface est inégale


et la
couleur sombre. On peut conclure de là, qu-'un vass
dont la surface est noircio s'échauffera beaucoup plus
rapidement que si la surface était relui_qante. II nu ,*ru
pas inul,ilo, cependant, de fairs observer quo, quoique
I'emploi des vases noirs et mal entretenus offre des
avantages sous le rapport, de I'absorpl,ion de la chaleur,
ees avantages no compensent guèro ceux que procuro
la propreté qu'on aimo à voir régner dans ùn *énugo.
Uno petite expérienco nous clémontrc clairemJnt
que les surfaces noires absorbent le plus do chaleur.
Qu'on essaie de brriler au moyen d'un vene ardent.une
carts blanche, e[ I'on en viendra diflicilement à bout.
Si I'on faiL coïncider lo foyer du verre avec une partie
noire, I'aÈ de pique, par exenlple, I'opération rbussit
aussitôt.
La propriété que possèdent les corps à couleurs fon_
' cées, d'absorber une plus grande quantité do chaleur
que les autres, nous explique pourquoi la temsraturo
des terres noires ou rougeâtres es[ généralemônt plus
' élové0, en été, quo cello des terues blanches. Ces jer_
nières rélléchissent une plus grahde quantité de chaleur
quo les premières, mais n'en absorbent point tant.
cetto ctraleur rélléchio .par res terrains brancs est sou^
vent absorbée par les corps environnaots, co qui nous
porte à croire, à tort, ces terrains plus chauds que les
terrains de couleur foncée. On,observe aussi quo les
terres légères eù les bruyères se couvrent de glaôe plus
.tôt que les autres.
La neige, à causo de sa blancheur, résiste sourent
assez longtemps à l'action des rayons solaires. Mais
si
I'on noircit sa surface; soit en y étendant un drap noir,
soit en la eouvrant de cendres noires, elle no tardera
pas à entrer en fusion.
I
TRENTE-NEUVIÈMn LEç0N. {19
Rëfleæion de Ia chale La quantité de chaleur
envoyéo'à un corps par uns source de calorique' n'es[
jamais totalemen[ absorbée par ce corps; autrement
tous les corps auraient un même pouvoir absorbant, co
qui n'est point. La portion de chaleur non absorbée stl
réfléchit sur la surface du corps, et no cootribue pas ir
élever la température de celui-ci. Les substances h
surface polio et luisante sont, naturellement celles qui
réfléchissent le plus de chaleur. , ît
La quantité de chaleur réfléchie ne dépend cependltt
t.
pas ur:iquement de l'état des surfaces; elle varié'encore
avec la position plus ou moins inclinée de ces surfaces
I
I
par rapport à la àirection des rayons calorifiques. C'est
ainsi que les rayons solaires tombant obliquement sut
la surface d'un corps, n'en élèveron[ pas autant la tem*
pérature que si leur direction avaiù été moins oblique '
c'c'st là un fait connu de tout le rnondo, e! nul no s'avi.
sera de présenter obliquement la uiain au feu, quand il
tient à la réchauffor rapidement. On a.uno aulre preuve
de cel,te vérité dans la température élevée qu'on re-
marque en été sur le versant méridional des montagnes
et autres lieux élevés.
QuEsTroNs.
,1. Qu'entendez-vouS par le poursoir absorbant des corps
pour la chaleur ? * 2. îous leè corps absorbent-ils la mêare
quantité de chaleur dans un môme'interValle de temps?
3. Quels sont les corps qui s'échauffent le plus râpidèment, -
quanil on les expose près d'un feu? 6. Pourquoi un vase
-
noirci, à surface l'ugueuse, s'échauffe-t-il plus-vite qu'un
vase à surface bien polie ? 5. Trouve-t-oô une difÏéience
-
tle température danô deux terrains, situé.s I'un près de I'au-
tre, dont l'un se compose d'une terre noire. I'autre d'unc
terre blanchâtre?.Bxpiiqucz cc fait. 6. Commcnt peut-on
hâter la fusion de la nciie ? -
?. La chaleur se refléihit-ell r
aussi? Justitïez votre réponse - ft. Quels sout engénéra.
-
les corps qui réfléchissent le micur la chaleur?
- f Ue. .
tq0 TnÀrrË Dr, pnrstgue ûr,Ëuenrrtnn.
position des terrains a-t-elle une inlluence marquée sur lcur
l,empérature ?

xL" LBÇON.

Rayonneueuû de la chaleua

Un poêle chaufré au rougé càde de sa chaleur à tous


les corps qui se lrouvent à proximité; c'est uno preuye
qu'il enttie de la chaleur, qu'il en ,.alJonne,comme on
s'erprime d'ordinairg, dans toutes les directions. Il n,est
pas de corps qui no rayoniro ds la chaleur, cdr, sans
c0 rayonoement, les corps so refroidiraient très-diflici_
lement. On observe quo tel corps émet plus de chaleur
que tel autfo. En effet, deur corps qui ont la môms
température ne so refroidissent pas toujours de la mêmo
quantité dans le même intervalle de temps. L.observa-
tion journalière gous apprend que les corps les plus
volumineux et les plus chauds sont aussi ceux qui
rayonnen0 le plus de chaleur, vu qu'its échauffent le
plus rapidement les objets avoisinants. La quantilé do
chaleur émiso par les corps ne dépend pas cependant
uniquementdeleurvolumo, de leur températuro et mêmo
do leur naturo. On a constaté que les corps à surface
noire et'rugueuse cèdent plus facilement de leurf;chaleur
quo les autres. Ainsi les corps qui ont Io plus grand pou_
voir absorbant sont aussi ceux qui ont le plus grand
pouvoir émissif; ou, en d'autres termes, leS cOrps qui
s'échauffent lo plus rapidement sont égaler.nf ..o"
qui se refroidissenl, le plus vite.
Ce qui précède nous fait conrprendro pourquoi lcs
vases à surface polie convlonneot,le mieux pour conser-
euÀBÀNrlÈuB LEç0N. 'l9l
ver les substânces chaudes, et pourquoi les poêlee à
surfaco luisante ne soni pâs csux qui échauffent le plus
vile un apparl,ement. On comprendra encore que des
carreâux blancs, dans le foyer d'uno cheminée, contri-
buent bien plus à lléchauffement d'une chambre que
des carreaux de toute autro couleur, puisque le-s corps
ôlancs sont ceux qui renvoient, le plus de.calorique. Il
ne sera plus difticile maintenant d'expliquer la chaleur
étouffante qu'on ressen[ quand on parcourt les terrains
composés d'un sable blanc, comme I'est celui des dunes.
Àllstracl,ion faite de l,oute autre considération,les ha-
llits blancs sont évidemment ceux qui conviennent ls
mieux dans toutes les saisons. En été, ils ne laissent pas
p('nél,rer une trop grande quanlité de chaleur dans ls
corps, vu qu'ils en réflechissenI une grande partie. En
hiver, ils s'opposent à la déperdition de la chaleur de no-
[re corps, parce que le blanc ne jouit pas d'un pouvoir.
émissif aussi forl que les.autres couleurs. No serait-ce
poinl un des mol,ifs pour lesquels la Providence a doué
d'un pelago blanc la plupar0 des animaux des régions
Polaires t
ou'srroNs.
,f. Qu'entendez-vous par le rayonnemantde la chaleur?
2. Pourquoi un vase foli conseive-t-il longtemps chaudes
-les substances qu'il contient ? 3. Pourriez-vous' exnlirruer
- conserve généralenieni sa
d'où vient qu'u-n poêle en faîence
chaleur plus longtemps (lu'un poéle en foriæ? &. Quels
avantages offr'ent les carreaux blancs .dans le -fover d'une
clreminée? 5. Commeût expliquez-vous la chalelur érouf-
-
fante qu'il fait souvent en été âani les dunes? 6. Serait-il
-
pennis de conclure de ce fuit que le sable blanc a une temué-
rature très-élevée? 7. Quélle est, âu point de vue de la
-
dhaleur, ta couleur q':i ccniient,lsmieux'pô". téi tt.Uiù, en
été aussi bien qu'en'hiver? 8. Les animaux des résions
-
glaeiales retirent-ils quelque avantage de la couleur de"leur
pelage ?
439, rnurÉ DB prrrsrquti ÊlÈurtrrrnn.

. xLI" LEçON
Ohangement d'étst de; oorpt.
I)usion et dissolutiou des corps. Abaissement dè tompérature
-
qur cn résulte.
.
Fusiott. La chaleur, en pénétrant dans lee corps,
- molécules, et cet
en écarte les écartement est, Ia cause
do la dilatation des corps. Si le calorigue s.accumule.en
grandes quantités dans un corps, il peut amiver que
les
molécules s'écartent suffisamment pour porrvoir rouler
les unes sur les aul,res et s'étendreen nappe. Le
corps
change alors d'état; il devient, liquide, uf ion dit qu:it
entre en lusiott.(
La plrrpart tles corps connus sonl susceptibles de se
frrndre sous I'action d'un feu.ardent. La fuiion s'opère
chez les uns plus tôt que chez les autres. L'observation
a, en outre, appris que les corps atteignent toujours un
degré déterminé de terhpérature, avant que la fusion
commence. Co degré de tcmpérature ne dépond que do
la nature des corps, et nulle ment do leur volunie; do
sorte que deux corps de même nar,ure, mais de ditré_
reute grandeur, auront atteint exactement le nrême
deg'ré de température au moment où ils entreront en
fusion. Il va sans dire que la fusion commencera d,ajl_
Jeurs plus tôt dans le corps le plus petir que dans le
plus grand, puisqu'il sena plus vito échauffé au degr6
convenable. Enfin, il eÉr important de faire observer
que, pendant toute la durés de la fusiiln, la tempéra_
ture du corps reste la même que'lorsqu'olle a commen_
cé. Une fois quo la fusion est complète, la températurs
peut augmenl,er, mais non auparavalr
QUÀnaNrE-uNtÈME LEçON, 123
On a cousl,até, au moyen du thermomètro ordinaire
ainsi qu'à l'aido d'autres instruments appropriés, que
lcs subgtances ci-dessous dénommées enlrenù on fusion
lorsque leur tompérature a atteint le chiffre ilrdiqué dans
lc tableau quo voici :

Lo suif fond à 33o centigraclcs.


La cire jaune n à 66o ))

Lo soufre p à ,l ,l ,l o D

L'étain;rràEg8"))
Le plomb D à BBô' D

L'argent n à ,l000p ))

Le cuivrg r à ,l 0g0o ))

L'or D à,,1250'l D

Lu fer de fonte r b ,l p$o" I ,) -

Certains co'ps n"entrent en fusion ù aucune tempéra-


ture connuê; on los nomme corps rdlractaircs.. tels
sont le diamant, les briques, etc.
Il n'est pas rare de loir un métango conrposé do
deux corps différents, entrer plus facilement en fusion
que chacun de ces deur corps pris isolément,. Les orfè-
vres font I'application ds cette propriété dans Ia com-
position dds alliages fusibles, au moyen desquets ils
opèrent la soudure des métaux
Dissolutian.:- Ilv a bon nombre de substances qui se
liquélienl, si on les imprègne d'un liquido convenable :
Lo sucre, par exemple, se dissout complètement, dans
I'eau pure. Une pareille fusion, qui semble se faire sans
I'intervention directe de la chaleur, s'appelle ilissolution.
Cependant, les corps qui se dissolven[ dans un liqui-
de, n'absorbent pas moins une certaino quantité do
cbaleur, qu'ils ealèvent, d'ordinaire aux autrcs corps
l2tL rnrrrË DE PHTsTQUa ËLdilasr.rrns.

environnants. Ainsi, en faisant dissoudre une poignée


de sel dans de I'eau, on pourra s'assurer, au moyen dlun
thermomètre, qus cetle eeu selée a.éprouvé un abais-
scment de tempéral,ure.
On peut dire en général QU'un corps solido, quel qu'il
soit, no peut passer à l'état liquide sans absorber une
certaine quantité de chaleur. Quand ceil,e chaleur n'est
point, fournie par un feu, ce sont les corps environndnts
qui la fournissent, e[ ils subissent naturellement un
abaissement de température, On s'eSplique ainsi com-
ment le froid, lors du dégel, peut continuer pendant
plusieurs jours, par suite de I'absorption de la chaleur
par la glace et la neigo fondantes. On connalt aussi la
sensation de froid quo nous éprouvons en laissant fon-
dre dans la main un morceau de glace ou une boule
de neige.
Lo refroidissement, que fait naître la dissolution d'un
corps, so manifeste très-bien da ns I'ox périence su i va n te.
On met.une poignée do sel ordinairo et deux poignées
de neige dans une assietto posée sur uno l,able légère-
ment mouillée. On remue ce rnélange pendant quelques
minutes afin de hâter la fusion. A peine cedte fusion
aura-t-elle eu lieu, qu'on pourra remarquer. qu'uno
couche do glace fait adhérer l'assierte à ta table. par la
fusion de la neige et du sel il a été absorbé une forte
quantité de chatleur, laquello a étê fournie en grande
partie par I'assiel,te même, qui n'a pas tardé à se re,
froidir considérablement et à faire congeler la coucho
d'eau répandue sur la table. i

QUESTIOnS.

f . Qu'est-ce qrri produit la fùsion des corps? 2. Iæs


-
corps doivent-ils atteindre un certain deeré dè temuératuro
avant d'entreren fus-ron? De quoi dépenit ce degrédetem-
pérature? 3. La températurè d'un èorps peut-e1le s'élever
-
0ûanÀxTE-DEtrxrÈuE rEç0N. r?5
encore pendant la durée de sa fusiorr ? Le peut-elle l,rsque
la fusioir est complète? L. Qu'entendez-vous par le qot
ilissolution? ti.' De -quels phénomènes physiques les
-
dissolutions sont-elles ordinairement accompagnées ? 6.
-
Comment expliquez-vous que, lors du dégel; la température
reste souvenl encore bassè ? Citez une expérience qui
- 7.
prouve que les dissolutions sont souvent accompagnées d'ûn
abaisserflent de température.

XLII" LEÇON.

Solidiffcation-. Congélation.
-
*lidifcation. Puisque les c'orps solides sont
-
susceptibles de. dovenir liquides sous I'iufluence de la
chalour, il est assez naturel d'on conclure que, récipro-
quement, les liquides sont susceptibles de devenir soli-
des par suite de I'abaissemen[ do leur température;
Cest d'ailleurs ud lhib observé en glaintes circonstances.
On a constaté que le liquide gui commence à se solidifier
possède exactement la même teuipérature que colle
qu'il atteindra pour retourner plus tard à l'état liquide.
Touto la chaleur absorbéo par un corps, lors do sa
liquéfaction, est oxactement rendue lors de sa solidifi-
cation. Co fait explique commen[ Io froid diminue sou-
vent pendant la chute de la neige, car celle-ci n'est quo
de l'eau ou de Ia vapeur solidifiés.
'Congëlation Le passage do l'oau à l'état de glace,
-
n est qu'un cas particulier de la solidification dos corps
en général. Cependant, comme, dans I'acte de la congé-
lation de I'eau, il ss manifeste quelques faitq curieux,
nous croyons fairs chose utilo en nous étendant un peu
plus sur co phénomène intéressant.
Nous avons fait conualtre,dans une leçon précédenl,o,
purr. ÉlÉ[, 4l
126 rnÂrrÉ DE pnrsrquo Ér,ËusNrilrns.

qu'un thermornètre plongé dans la glaco fondanto mar-


quo toujours 0o; il résulto, en outre, de ce qui a été ,lit
plus haut, que la tenrpérature de I'eau qui commenco à
so congeler sera encoro do 0o, puisquo la solidificatitrn
et la liquéfirction d'un même corps se font toujours à la
même température. La congélation des couches inférierr-
ros se fera plus tardivement et do proche en procho :
d'abord, parce que la chaleur qu'elles contiehnent rre
saurait s'échapper très-rapidement dans l'ai r, puisqu'e I le
est arrêtée en grande gar[ie par la coucho de glace, rlui
conduiù mal la cbaleur;'et, en second lieu, parce que
les couches supérieures, pâr le fait de leursolidificgticn,
émettent unecertaine quaotité de chaleur dont une par tit,
est nécessairement absorbée par les couches inférieur ,.'i.
De cette manière, il airive que, lors de la congélatit.r,
des couches supérieures, la température des couches irr.
férieures se trouve toujours de quelques degrésau-dessurr
de 0o. Ainsi ce n'est qu'à la longue, et par un froid per-
sistant, quo les couche's inférieures peuvent se refroirlir
suftisammeni, pour passer à l'état solide.
Uno fois quo I'eau est convertie en glace, elle perrt,
à Ia manière des autres corps solides, se refroidir da-
vantage. Ainsi, unthermomètre mis en contact flvêc rL.
la glace, peut descondre ds beaucoup au-dessous do tlo.
Dans la glace fondante seule, ou dans I'eau qui colll..
mence h so congeler, il marquera 0o.
Jusqu'ici nous n'avons rien constaté de bien ef,traor-
clinairo dans le phénomène de la congélation de I'eao ;
mais ce qui iuit mérite toute notre attention. Nous avorrg'
oxposé quo tous lês corps de la na[ure subissent urrs
climrnution dans leur volume apparent, si on led soumet
à un abaissement do tempéralure. Une exception se prÉ-
sents à cette règle générale, et c'es[ I'eau qui la fourr.it.
.' '1,' ,1 ' \

li'r
er:lnrxrn-bnuxrtue urçdn. 197 \

En effet, en laissant de I'eau chaude se refroirlir, on '. ,

rcmarque d'abord quo c'e liquide se con[racte assez


considérablement; mais quand sa températuro est des-
cendue à 4o au-dessus do 0u, il n'y a plus moyen de
la faire contracter davantage ; au contraire, si I'on
abaisso encôre cet,to températuro, I'eau commenco à
augmenter en volume, elle ss dilate commo elle le fait ,/' t

irar une élévat,ion de températuro.Il en résulte donc que


I'eau atteint sa plus grande donsité, en d'autres termes,
qu'un volume donné de ce liquide pèse le plus, quanrl
sa température est de 41. C'est à cetto tempéralure qu'un
centimètre cube d'eau bien puro pèse exactement, un
gramme, et qu'un litro d'eau pèso un kilogramme.
Cette proprié0é de l'êau de so dila{er par un abaisse-
ment de températuro, à partir ds 4o au-rlessus de 0",
nous fait comprendre pourquoi la glaco est plus légère
que I'oau non congeléo, et flo[te.sur celle-ci. Blle nous
explique aussi leseffets do la gelée sur les jeunes arbres :
leurs sucs se dilatent sous I'action du froid et écartent
Ies fibros du bois, ce qui peut amenqr des déchirures
dans I'intérieur des tiges. Lo soulèvenent. du sol, lors
des fortgs gelées, est encore une conséquence naturolle
de la dilatation des eaux enfermées dans la terre. On
s'explique aussi de ceùto manière pourquoi les pavés
g'effondrent si facilement dans lo sol après un dégel, et
pourquoi les bouteilles et les vases er lerro éclatent ot
se brisent quand on y laisso congeler do I'eau.

ôuEsïroNs.
{. il faut élever la températrrre rl'un corng
Le degré auquel
pourproduire sa liquéfaction, dilfère-t-il'de celni auuuel ie
m$.Te corps,rendu liquide, devra deseendre pour redèvenir
solide? 2. Les corps liquides n'émettent-ils point do
-
$aleur lors de leur solidificatïon? Citez quclquæ nieuue. i
fappui de ce fait. 3. Entrez dans quefquei détdih sur fl
-
t98 TnÂrrË DD r rrysrçun ËlËuaxurnn.
phénomène de la congélation de I'earr. 4. La température
de la glaee est-elle toujours de 0o ? -
5. Expliquez les effets
de la-gelée sur les jeùnes arbres. - 6. Podrri'ez-vous nous
expliquer comment il se fait que,- pendant Ia gelée,. très-
souvent les nortes s'ouvrent et se ferment di{ficilemeut?
?. D'où vicnt que les bouteilles, airrsi que la rroterie. -se
briserrt ordinairèment lorsqu'on laisse conleler l'tiau qu'elles
contiennent? 8. Expliqucz les effets nuisibles du dégel
-
sur les routes pavées.

xLut" LEÇ0N.

Vaporisation et évaporatiorr. Ebullrtion.


-
Yaporisation et ëoaporation. rencontre beau-
- On
coup ds substances qui, sous I'influence de la chaleur,
soni susceptibles dt se transformer en a&peur. On les
4romme corps oot4rifs.'tels sont I'oau, les liqueurs alcoo-
liques et bien d'autres encore. Les corps qu'il est abso-
lument impossiblo do réduire en vapeur se nomment
huiles grasses sont de ce nombre.
fræes; les
Les corps volatils peuvent se réduire en Yapeur de
deux manières : ou bieD on les volatilise par I'action
directo du feu, et cetùe opération s'appolle oapo.risation;
ou bien ces corps se transforment spontanément en
vapeur sous I'influence de la chaleur atmosphériquo, et
dans ce cas il y a èuaPoralion-
Êbultltion. Quand on vsut avoir une production
rapide de
-
vapeur, on soumet le corps volatil à I'action
d'un bon feu. Si co corps volatil e6[ un liquide, on re-
tnarquera d'abord, au fond du vase dans lequel on
l'échauffo, une multituds de petites bulles qui se déta-
chen[ successivemen[ pour s'élevor vers la surfaco. Les
premières bulles te sonû encore quo des bullos d'air,
QUÂRÀNÎE-rnoISIÈilE L[çox. I g0

tlu moins le plus souvent. En effet, la plupart des liqui-


des tenant en dissolution uns quanl,ité plus ou moins
grande d'air atmosphérique, cet air, dilal,é par I'action
dc la chaleur, devient plus léger et monte vers Ia sur-
fuce du liquirle. Ainsi, un premier effet do l'ébullition
d'un liquido, €st, d'expulser de celui-ci l'air qu'il tenait
en rJissolution ; ceci cxpliquo le gott fade de I'eau qu'on
a fait bouillir.
Les bulles d'air sont cependant bientôu suivies dt
bulles de vapeur, qui prennent aussi naissanco au fond
du vase, et's'en détachent par suito de leur grande
'légèreté.
Elles n'atteindront cependant pas la surface supé-
rieuro du liquido avanI quo l'ébullil,ion ne s0i0 com-
plète : car, en s'élevant, elles ont à traverser les couches
d'en haut, qui sont plus froides que les couches infé-
rieures, et à qui elles cèdent le calorique'qui les
rnaintenai[ à l'état de vapeur; elles repassent donc à
l'état liquido avant d'avoir atteint la surface. C'es[ cetto
' production et cel,te condensation successives do vésicules
de vapeur, qui donnent naissance h ce frëmissement' qui
précède ordinairement l'i.nstant ds l'ébullition réelle.
Bientôt on voit des vésicules de vapeur s'élever du fond
du vase, traverser tou[es'les couches liquides ot gagner
la surface supérioure où elles viennent crover. Cest alors
qu'on dit quo l'ébullition a lieu. L'eau du fond du vasc
s'élève continuellement le long des parois échauffées,. et
celle qui so trouve en haut doscend par le milieu des cou-
ches liquides. Ce double mouvement provient de ce quo
Ies iouches inférieures, étant plus échaulïées que les
autres, sont devenuos los plus légères eb ont ainsi une
tendanco à s'élever vers la surface du liquide.
L erpérienco apprend que la températurs d'un liquide
r30 TnÂtrd DE pntstqua ÈrÈurNr,uns.
doit être élevée à un certain degr,ô fixe, pour que
l'ébullition puisso avoir lieu. ce degré de tenrpérature
no dépend nullement de la quantité du liquido qu'on
veut fairo ontrer en ébullition; il resto invariable pen_
dant toute la durée de celle-ci. Entn, les vapeurs qui
s'élèvent du liquirle possèden[ exactement, la mêmo
lempératuro que celui-ci. On comprenclra, cependan[,.
que ces vapeurs so refroidissent rapidement par leur
dispersion dans I'air.
La lempérature bécessaire à un liquide pour enlrc,l
en ébullition, varie avec Ia nature do ce liqui,Jo et avec
.
la pression qui s'exercs sur sa surfaco, On romarquo '
qu'en général la dissolution d'un sel dans un liquide en
retardo l'ébullition. Dans un vase ouvert, un liquido
entre d'autant plus vite en ébullition, gue la preision
atmosphériquo devient, plus faible. Dans un vase bien
clos,l'ébullition ne so manifestera qutà une température
beaucoup plue élcvée que si Ie vase était ouvert, la
vapeur renfermée exerçant uno pression sur la surfar:o
du liquide. Dans le vido, l'ébullition so fait d'autant
plus facilement, que lo vide est plus complet.
Yoici, au resto, le tableau des degrés tlo tempéra-
turo auxquels il faut porter certains liquides très-
connus, pour produire leur ébullition dans un vaso
ouvert, sou's une pression atmosphériquo ordinairc :
L'eau puro boutà t00u
L'eau salée r à ,109.
L'esprit de vin rà79o
L'huile do térébenthine n à ,l$0o
L'huile de lin n à 3il6o
QuEslroNs.
l. Qu'ent_end-on nal corps trolofifs? 2. Entrez dant
-
guelques détails svr l'ébullition des liquides. _ 3, Une f<,ii
QUÀRÂNTE-OUÀTRITME LEçOX. IISI
qu'un lifluide est en ébullition. sa temoérature augmente-t-
elle enc<jre? 4. L'huile bôuillante'est-elle plus chaude
-
que I'eau bouillante? 5. Est-il possible de Tavoriser la
iuisson de certains mets- en ietant tiuelques poignées de sel
tlans I'eau?- 6. Pourrait-oh parve'nir à raiie éot,rer I'eau
pure en ébullition à une tempéi'ature au-dessous de 400o, et
comment'l faudrait-il pour porter la température
-7.au Que
de I'eau pure delà dc 400o ?

XLIY. LEÇON.

Evaporation. Conrlensetion des vapcurs.


Disl,illalion. - -
Distiltation CetLs opération esÙ conplètemeni
-
fondée sur ce fait, quo les diflérents liquides exigenl
chacun un degré do l,empératuro qui lui est propre,
pour pouv.oir so réduire en vapsur par l'ébullition' Si,
par exomple, on porte à 90' la température d'un mé-
iange cotposé d'eau pure et d'esprit de vin, ce dernier
so vaporisera totalement, puisqu'il entro en ébullition
à ?9o; l'eau, au contraire, no dégagerq que fort peu de
vapeur, vu que son point d'ébullition est à | 00ù. On
est donc certain quo la presque totalilé des vapours
qui se dégagent de ce mélange, lorsque sa tempéral,ure
dépasso ?9o sans atteindre { 00o, sont des vapeurs
alcooliques. On peut recevoir cos vapeurs alcooliques
dans un récipient oir on les condensera, par le refroidis-
sement, pour les faire repasser à l'état liquido.
La distillation est souven[ employée pour extrairo do
I'alcool d'une fouls de substances' pour purifier I'eau,
ec pour obtenir tou[es espèces do liqueurs essentielles
ou odoriférantes.
Ewporatio Si I'on expose, par un temps sec,
à fair oxtérieur un yaso rempli d'eau, on remarquera
r32 TrrurÉ DE pHTsr0ûE ÉlÉuerr.unn.
que le niveau du liquido descend de jour en
lour; 0n
quelque temps cette eau aura complètement dispa.u.
On conçoit faciloment que le liquidel'est dispersé drn,
I'atmosphère; il s'est éuaporë, d'après I'expreision vul-
gairo. C'est par évaporation que le sol, là linge et les
autres objets humides se sèchent, et qu'une partie do
l'eau qui remplit les fossés s'étève dans I'air.
On a remarqué quo l'évaporation se fait d,autant
plus rapidement, que I'air ambiant est plus sec et en
même temps plus chaud. Le vent aussi fivorise l'éva-
poration, parcs qu'il chasse I'air humide e[ le remplace
par do I'air sec. Ceci nous erplique pourquoi le vent
fait sécher.plus vite les objets mouillés, et pourquoi I'on
hâte le refroidissement d'un liquide chaud en soulllant
dessus.
Pour qu'un liquido puissq passer à l.état gazeux, il
faut toujours une cerl,aine quantité de chuleur, qu'ab-
sorbent les vapeur*s qui se formenl. Un litre d'eau qui
s'évapore do lui-même, absorbs exactement ia nrême
quantité de chaleur qu'un autro litre d'eau qu'on réduit
entièrement en vapeur au moyen d'uuo ébullition con_
tinue. Dans ce dernier cas, Ia chaleur absorbée par les
vapeurs qui so forment, est fournie directemént par nn
feu. Si, au dontraire, un liquiclo s'évapore spontané-
ment sans I'intrervention d'uno chaleur factice, c'osi
I'air, co sont les corps environnants, qui fournissent
aux vapeurs Ia quantité de calorique qui leur est indis-
pensable dans ce nouvel état. Il en résulte quo l.évapo-
ration spontanée est touiours accompagnéo d'un refioi.
dissement dans les corps environnants.
Ce qui précède nous expliquo une mullitude de faits
que nous pouvons journellement observer, pendant les
chaleurs de l'é[é, on rafratchi0 les rues et les apparte.
1

Qûen.uirn-ôulrnrÈue rrçox. {33


rnents en les arrosant; l'évaporal,ion de I'eau produit
cet e{Iet. Quand on sert d'un bain, la couche liquirle
quiadhère au corys so vaporise, cnlève une portion de
notre chalcur et refroidit ainsi le corps. En agitant la
main mouillée, on accélère l'évaporation et I'on ressent
do la fratcheur. On hâte le refroidissement, des mets
chauds en entourant les vases de liuges mouillés, et en
les exposant cnsuite au grand air, dans le but de pre-
duire une rivapora[ion rapido; c'es[ à peu près de cetùe
manière que les Espagnols s'y prennen[ en é1,é pour
avoir de I'eau fralche.
Ils renrplissent d'eau des vases très-poreux, !1u'ils
exposent ensuite à I'air : des goultelettes suintent à
travers les parois do ces vases, et s'évaporent, ce qui
produit un abaissement considérablo de températuro
dans I'eau que le vase contient. On comprendra main-
tenant très-bien pourquoi les terrains humides sont gé-
néralement aussi les plus froids.
Condensation des aapeurs. On peut transformer
-
les vapeurs en liquides, so.it en les soumet,tanù à une
forte pression, soit en les refroidissant sulfisamnrent :
c'es[ co qu'on appelle canclenser les vapeurs. presquo
toujours on fait usago d'eau froide pour celte condensa-
tion. Bllo peut s'opérer de plusieurs manières. Ainsi,
l'on peut faire pénétrer directement les vapeurs dans de
I'eau froide, oùr elles ne tarderont pas à se condenser.
Ou bien,'on les conduit, dans des tubos qui serpenten[
dans de I'eau entrelenue constamment froide; les va-
peurs condensées s'écoulent alors par un robinet adapté
à l'oxtrémité inférieuro da serpentin. F.nïn, on peu[
encore, pour opérer la condensation, verser constam-
ment de I'eau froido sur Ia surface extérieure des vases
oùr les vapours sont conduites. On se Eert de I'une ou ds
puys. ÉlÉu, t2
I

**: | 3tr TnalrÉ'or nursr0ur ÉlÉutntetnn.


I'autre do ces môthodes, suivant les circonstances où
I'on se trouvo. La deuxièrns méthodd est celle qui est
généralement employée par les distillateurs de boissons
alcooliques
Les vapours, en repassant à l'état liquicle, abandon-
nent aux corps environnants toute Ia chaleur qu'elles
ont absorbéo à leur naissanco. Ainsi, la condensation
des vapeurs est, toujours accompagnée d'une élévation
de température, Dans les fabriques, la vapeur d'eau
s'emploio pour échau{Ier des cuves remplies de liquides,
ainsi que les diverses salles des bâtiments.

OUESTTONS.
,t. Expliquez Ia distiltotion. par
(taporation? - Z.lesQu'entendez-vous
3. Quelles sont causes qui peuv'ent
-
hâter l'évaporation ? t. Un litle d'eau absorbera'-t-il au-
-
tant de chalcur en s'évaporant que si on Ie vaporise? S.
-
De quel phénomène l'évàporation spontanée est'-elle touiours
accompagnée? q. Citez qùelquesexemplcs de refroidisse-
-
urent produit par I'évapor'ationdes liquides. ?. Pourquoi
-
fes terrains humides sont-ils généraliment rrlus froids bue
les temains secs? 8. Qu'entend-on par là condensation
-
des vapeurs? Comment I'opèr,e-t.on? 9. De quel phéno-
-
rnène cette condensation est-elle toujours accompagn'ée?

XLV" LEÇOr\.
Tension ou foree élastique des vndsups.
cet[a tensirrn. - Comment, on exprime
Machines à vapcurs.
-
Tension ou forca élastigue. Nous avons vu, dans
- uns des leçons précédentes, -que les corps gazeux ont
uns teudancocontinuelle àoccuperun espaco plus grand
que celui qu'ils occupent déjà. Il
résulte de cetto
tendanco une pression contro Ia surfac-e intérieuro du
aû,rnArrE-crNourÈsE LEç0:t. | 35
vase qqi les contient, à peu près comme si celui-ci
était rempli do ressor[s comprimés enlro ses parois. Co
qui a lieu pour les corps gazeux, doit avoir lieu aussi
pour la vapeur d'un liquide quelconque renfernrée dans
un vaso clos. Cette vapeur tendra à se dilater, of elio
exercera une pression plus ou moins grande à I'intérieur
du vase. Ce qui prouve cotts pression intérieure, c'est
qu'on voit quelquefois se soulever le couvercle d'un vaso
rempli d'eau en pleine ébullition.
Cetto pression exercée par les vapeurs est co qu'on
nommo leur tension, Ieur, force ëIastique. EIlo dépend
principalement de la températuro de ces vapeurs; et do
l'espaco plus ou moins grand dans lequel elles sont res-
serrées. La tension devient d'autant plus grande, que
l'espace occupé par un même poids do vapeur estpius
petit, et que la température de la vapeur est plus élevée.
Si I'on chauffe de I'eau dans un vase hermétiquement
fermé, il se développera une quantité de vapeurde plus
en plus grande; sa température, et, par suite, sa fàrce
élastique, augmenteront aussi de plus en plus. Cette
dernière pourrait même devenir assez considérable
pour fairo éclater les vases les plus solides.
Comment on enprime celte tension. On cOmpare
ordinairoment la grandeur cles tensions- des vapeurs h
celle de la pression atmosphérique, Iaquelle s'èlève à
environ 403 kilogrammes par décimètre carré. Afin de
fig. 2r. comprendre cet[e comparaison, sup-
,bien
que dans un vase A C, fig. 21, il y
fposez
ait une petite quanlité d'eau sur la surface
de laquello repose un prston B. Ce piston
devra glisser à frottement doux sur touts
son étendue, afin que la vapeur qui va so
produire no puisso pas s,échapper. Cela
{3S TR:rrrÉ DE pnrsrguE ÉuÉ,unxrrrnB.

posé, chauffons Ie vaso: il


se produira une certaine
{#É
-W de vapeur,laquelle ira presser contre le piston;
dsrnier est aussi pressé en sens ir,verse par lo
polds d'une colonno atmosphérique qui a pour bàso sa
surface supérieure même. Le piston ne pourra'donc
monter, quo si la pression de la vapeur contro sâ srrr.
faco inférieuro surpasso celle do l'atmosphèro sur la
s.urface supérieuro. Admettons que ces deux pressions
soient exactement égales; alors lo piston sera sur le
point de monter, c'est ce qui aura lieu au moment où
la températurede l'eau aura atteint 100o.
Maintenant, quand on dit quo la tension ou la forco
élastique do la vapeur, dans le vase de la fig. 2f , monte
à deux, h trois atmosphères, etc., on entend par là que la
pression atmosphérique qui se fait, sentir sur la surface
supérieure du piston B, dovrait devenir doublo, triplo,
etc., do co qu'elle est ordinairement, pour empêcher
quo ce piston ne montât par I'action de Ia vapeur con-
tre sa surface inférieure. On comprendra de même ce
que signifient les expressions : s la tension do la vapeur
estd'une demie, de deux tiers d'atmosphère, o[c. u
Supposons h présent quo le pi-rton D ait une surface
de | 0 déeimètres canrés, et que la tonsion de la vapeur
soit de trois atmosphères. Alors, il est évident que le
piston montera, à moins qu'on ne charge sa surfaco su-
périeuro de poids sufiïsants. Essayons ds trouver par lo
calcul la grandeur de cette charge destinée h arrêter
le piston. D'abord nous ferons observer que cetto chargo
devra égaler seulement la pression de deux atmospbè-
res, puisqu'uno atmosphère pèse déjà sur le piston. Or,
la pression do deux atmosphères sur une surface do { 0
décimètrescarréss'élève à g X,l0 X ,|03: !Sg6
kilogrammes; car la pression d'une almo-sphèro sur un
. Qû,rnÀNTE-crNQUtÈMB LEçoN. | 3?
décimètre carré de surface équivaut à ,l 03 kilogrammes.
Ainsi, un poids de 2060 kilogrammeé, placé sur le
piston B, I'empêchera do monter, si tant est quo sa sur-
faco soit de ,l0 décimètres carrés et quo la tension de la
iapeur qui le sollicite soiI do trois atmosphères. Si I'on
chargeait le piston de 9000 kilogrammes seulement,
il serait forcé do monter, à moins que son frottement
contro les parois intérieures du vaso ns ftt très-consi-
dérable. On congoit maintenant, d'après ces quelques
mots d'explication, les effets considérables qu'on peut
obtenirpar la forco élasl,iquo do la vapeurd'eau.
Uacmnes agapaur. iC
ts machine mise en mouvement par I'acl,i
vageur-Teau. es
machines locomotirses. Les premières sont celles qu'on
-:-
ièn-conhe dans les Fabriques; les mucbines locomotives
sont employées pour remorquer les wagons sur les
ohemins de fer.
La vapeur qui donne I'impulsion à ces machines, ss
forme dans des chaudières très-solides, où I'on porto
l'eau à qno température très-élevée.
Cette vapeuç à sa sortie de la chaudière, est con-
duite, par des tuyaux, vers un cylindre dans I'intérieur
duquel ss meut un piston. Ce cylindre est fsrmé à
chaque extrémité par une forto plaque, et I'une des
deux plaques est porcéo à son bontre pour livrer pas-
sage h la tige du piston. Le tout est construil ordinaire-
rnent de telle manière, quo la vapour presse alternati-
vem€nt contre chacuno des faces.du piston. Cs dernier
est ainsi forcé de prendre un mouvement de va-et-vient,
qui se transforme ensuite en un mouvement de rota-
tion, lequel so communiquo à toutes les pièces de l.l
machine.
psrs. Ér.Éu. {9*
fs8 TnArrû DD PnYsIQUE ùlÊunmlrnÈ.

QItESTI0NS.
,1. Citez un fait qui prouve que tcs yapeurs exercenl, une
nression contre lasurface intérieure des vases clos qui les
ienferment. 2. Comment peut-on faire varier I'iniensité
-
tlc la nræssion produite par le's vaDeurs? 3. La tension de.
-
la vafeur peut-elle rlevènir assei grande pour faire éclater
les vases les plus solides?- &. Comnrent évalue-t-on ordi-
nairement la force élastique de la vapeur? 5. Expliquez
: -
ce qu'on doit eutendre par les mots La teosion dé la
vapêur est de 2, dè 2 { l2 etc., atmosTthères? sera
-6. Quellccontre
la grandeur de la pression, exprimée en kilogrammes,
une surface de 6 décimètres carrés, de la part d'une vapeur
dont, la tension serait de 2 atmosphùres? ?. Extrùiquez en
peu de mots le jeu des machines ù, uapeur.-

xLV[' tEqoN.
Du magnétisme.

L'aïmanl est un corps qui possède la propriét6 d'altirer


le fer eù I'acier. On distingus les aimanl,s en naturels èt
en arlificî,els. Les premiers se tirent des mines; ils res-
semblent beaucoup au fer. Les aimants artiliciels sont
simplemont des barres d'acior auxquelles on â cotntnu-
niqué, par des procédés par[iculiers, la propniété attroc-
tivs des aimanl,s oaturels. La plupart des aimants
qu'ôn voit employer sont artificiels. On donnp à I'aiurant
telle formo que I'on désire; la forme préférée est cellc
d'uo fer à choval. On applique ordinairement aux ex-
trémités des aimants un morceau do for doux muni d'un
crochet. C'est à co crochot qu'on suspend les objets
qu'on veuI fairs porter par les aimants.
On peut augmenter la force al,tractivc d'un aimant,
en lui faisant, supportor des charges qu'on augntento de
jour en jour. On se gardera cependant de eurcharger
I'aimant h tel poin[ o-u'il lâcho rriss' il s'en affaiblirait
OuÀnturo-strlt[E tEço]t.. | 3S
consirlérablemen[, et co no serai[ qu'au bout de plu-
sieurs jours qu'on parvioudrait h lui rendre sa première
éne:"gio.
En chauffani un aimant jusqu'au rouge, on lui enlèvo
complètemont sa' force attractive; c'est pour ce motif
que llon évitera do trop I'exposer à la chaleur. On sait
qu'on diminuo considérablemenI la forco attracl,ive d'un
canif aimanté en l'aiguisant trop souvent, car dans cetts
opération le canif s'échauffe toujours plus ou moins.
A I'aido d'un aimant, soit naturel, soit artificiel, on
peut aimanter le for aciéré, ainsi quo I'acier. La manièro
la plus simple consisto à passer la piorre à aimanl,er sur
le fer ou I'acier ouquel on veut communiquer les pro-
priétés attractives; on a soin d'exécuter les frictions
ioujours dans le même sons. On conçoit, d'aillours, que
le nombre des frictions doit augmenter avec la grosseur
des pièces à aimanter.
On eommuniquo encore, au moyen des pincettes
dont on se sert dans le ménage, la propriété attractive
à de pelils objets, tels, par exemplo, qu'uno lame do
canif. A cet efiet, on attacho la lame du canif avec un
fil sur I'extrémité aplatie d'uns pello de ménago, puis on
donno à cetto dernière uno position verticalo, et I'on
repasso uno douzainercte fois sur le canif I'oxtrémit6
inférieuro des pincettes, qu'on tient aussi dans une posi-
tion à peu près verl,icale. On retourno ensuite la lame,
et I'on exécute la mêmo'opéral,ion sur I'autre faco' La
force attractive qu'on communique ainsi à cette lame de
canif, est suflisante pour lui faire enlever e[ tenir en
suspension uno aiguillo à coudro.
En posant une barre aimantéo sur uD morceau dô
liégo qu'on laisso flotter sur I'eau, 0n remarquo quo
lune des extrémités de cctte barre se dirige vers le
tl tL} rnrrrÉ DE urrslquE ÉLÉrrnNr^rns,
nord, e[ l'autrs vers le sud. Si I'on fait, dévier la barrr
de cette direction, elle ne tardera pas à y .rotourner.
L'extrémité qui se dirigo vers le nord s'appellc le pdlo
boréal de I'aimant; I'autre ertrémitéest lo pdle ausiral,

QÛESÎIONS.
,f
..Qu'est-ce^ qu-'un aimant2 Combien cl'espèces en distin
guet-on? ?.-Comment parvient-on à auElmenter la force
-
attractive d'un aimant? Cômment peut-on ja diminuer?
3. Indiquez une manière simplc d'aimlnter de petits objets -
en fer ou en acier. &. Quelie est la direction àue pren"ilra
-
une aiguille aimantée, tibrèmcnt suspendue ?- b-bu'àonelle-
t-on Ie pôlaboréal et,le pôIe austràL, dans une àiguitle ou
barre aimaotée ?

xlvil" LEçON.
Boussole. Préjugés sur la force magnétique.
-
Boussole.
- C'os[ sur la propriété gue possèdent les
corps aimantés d'indiquor lo noqd, qu'est fondée la
boussole. Cet appareil se compose essentiellement d'uno
aiguille d'acier aimantée, renfermée dans une bolte qui
est rocouverto d'une glace. L'aiguillo aimantée repose
par son milieu sur un pivot pointu, sur lequel elle peut
tourner en toute liberté. L'utre des extrémités de ceil,o
aiguille indiquera ls nord, tandis que I'autre se dirigera
Ters le sud. La boussole est indispensablo aux marins,
qu'ello guide à travers I'immonsité des mers.
Noug devons faire remarquer ici que, dans nos con-
trées, la direction de I'aiguille aimantée ne coincide pas
exactement, avec celle du nord au sud. En Belgique, lo
pôlo boréal so dirige aujourd'hui vers le point milieu
entro le nord of le nord-ouest. Les marins possèdent
tEç0:1.
QUrnÀNÎE-SnPlltDtE | &l
des tableaux qui leur indiquont, putf chaque contrée,
de combien la direction de l'aiguille aimantéo s'écarts
de celle du nord-sud, de sorte qu'à I'aide de la bous.
sole, ils sont toujours à mêmo do reconnaltro les quatto '

points cardinaux.
Prëiugës. Nous terminerons ces remarques en
-
examinant quelques préjugés relatifs à I'aimant, qui so
sont glissés dans I'esprit du peuple. Bien des persoûnes'
étrangères aux sciences, s'expliquent la direction do
I'aiguillo aimantéo, par la présence supposée do mon-
tagnes remplies d'aiuant dans les régions du nord.
Cette erreur tombg d'ello-même, du moment que I'on
considère que la direction do I'aiguille aimantée varie
avec le temps. Ainsi, en Belgique, la direction de I'ai-
guillo aimantée n'est plus aujourd'hui la même qu'ollo
étair il y a un siècle. Or, en admetiant que I'aiguille
aimantée se dirigo vers des mines ou vers des monta-
gnes remplies d'aimant, oo devrait admettre aussi que
ces mines ou ces montagnes se déplacent dans la suiùo
des siècles, ce qui est absurde. Les savants ne sont pas
encors parvenusà précisor toutes les causes qui influent
sur la direction de I'aiguillb aimantéo. Il n'est pas rare,
non plus, d'entendro raconter à des gens simples, quo
des navires ont été attirés par des montagnes en pierre
d'aimant; que le tombeau do lltahome[ res[o suspeudu
en l'air entro deux énormes aimants; que les couteaux
ei les faulx aimantés sont plus tranchants quo les au- .

tros, etc., eLc. Ce sont là autant d'absurditéÉ, parmi


lesquolles on pourrait encore rânger les hâbleries des
charlatans, qui prétendent effrontément que les aimants
jouissent de la propriété d'attirer vors eux les sérosités
des bras et des jambes, do faire cesscr les maux ds
dents. etc., etc. L'esprit de I'hommo, e[ surtout ds
IL2 î$Àtrù DE pnrstoug Éttursr,rns.
l'lromme ignorant, es[ toujours porté à admettre' sang
oxamen, tput oe qui lui paratt mervoilleux;cependant, .

læ propriétés dont jouissent les aimants sont déjà assez


remarqùables, sans qu'on leur en attribue d'auires qui
n'ont d'existence qug dans I'imagination des gens trop
rrédules.
0uEslloBs.
{.Donnez Ia description de la ôoussolo. 9. L aiguillo
-
aimantée a-t-elle la même direction dans toutes les contrées?
f . Oue faut-il penser des propriétés extraordinaires que
-
le vulgàire attribu-e aux aimants?

xlvn" LEqoN.
. Dn l'ÉlnorBrordÉ. t
Pondule élec-
thénomènes électriquos. Corps électrisés'
- -
trique. Corps bons coililucteurs ot corps mauvais conduc-
-
teurs do l'électricitâ

Si I'on frotte avec irne étoffe de laine ou de soio un


bâton de cire d'Espagno, colui-ci attire à lui tous'les
corps légers qu'on lui'présente, tels que des barbes'de -
plumes,be la sciure do bois, des brins de paillo, etc-
Un tube de verre, frotté ds la même manière, acquierl'
aussi cette propriété; se'ulement, il faut lo chaulfer préa-
lablement, ainsi que l'étoffe ds laine, pour les sécher
complètement.
CÀs expériences curieuses peuvent se répéter de bicn
des maniôres. Par oxomple, on prend une bande de pa'
pier de trois h quatre pouces de largeur, sur six à sept
pou.us do longueur, gu'on chauffo.-d'abord un peu au
ibu. On la pose ensuite sur uno feui$e dg papier, ot' on
QUAR.{NrE-[ulrtbuE rEçoN. | ô3
la frotl,e dans touts son étonduo avec un morceau de
caoutchouc, appelé encore gomme élastique. Cela fait,
on soulève doucement la bande pour la séparer du mor-
ceau de papier sur laquells ello so trouve placée; on
remarquera qu'elle adhèro assez fortement à celui-ci,
cl,, dans un lieu obscur, on pourra observer une faible
lueur enl,re cettè bando et la feuille do papier. Dès que
la bando est complètement détachée, on la tient sùs-
pcnduo entre.dsux doigts d'une main, et on en approchr
I'autre main; à I'instant même, elle s'y précipite avec
force, et d'uno distance assez grande. Au lieu d'appro-
cher la main, on pourrait présenter à dislance la pointe
ù'un canif; celle-ci paraltra, dans I'obscurité, entouréo
d'une oigr.otæ lu mineuse.
Bn cassant du sucrs blanc dans un lieu obscur, on
aperçoit souven[ une faible lueur. Si, penrlant uno gelée
sèche, on frotte à rebourp,dans l'obscurité, lo poil d'un
cha[, on verra se produiro un bon nombrs d'étincelles
accompagnées d'un bruit sec. La même choso arrive
quelquefois quand on étrille les chevsux dans I'obscurit6.
Ces phénomènes, et beaucoup d'autres encoro, sont,
attribués à un lluide inrpondérable qu'on appelle éIeûri-
aité. Ce nom lui vient du mot grec ëlectron, qui signifie
ambre jaune, parce que c'es[ dans cetto substance qu'on
a remarqué, pour fa première fois, lo phénomène ds
I'a t[raction électrique.
Les phénomènes sont di| ëIectriques, quand ils sont
produits par l'élecl,ricité. Telssont ceux quo nous venons
de faire connattre ci-dessus. Orr dit d'un corps qu'il est
èlectrisé,lorsqu'il jouit de la propriété d'ail,irer les corps
légers, ou ds produire des ofie[s lumineux, Uo corps à
létatnaturel, est celui qui n'est point électrisé.
Ekctroscopes. Pour roconnal[re avec cor[ilude si
-
I Llr rnlrrÉ oE Pursrqun ËLÉrnNrArns.

un côrps est électrisé, on se sert de petits instruments


connus sous le nom d'dlectroscopes. Lo plus simplo
d'entro eux est lo pendule éIectrique. Cet appareil so
compose d'uno petite balle de moello do sureau, atta-
clrée à un ûl de soie de 2 à 3 décimètres do long; ce 0l
est ordinaireqent suspendu à un pied de verre. Lors-
qu'on veut éprouver un corps, on I'approcbe de la ballo
ds suroau; si celle-ci n'est pas attirée, on peu[ ê1ro
cer[ain que lo corps n'est pas électrisé.
Le pendulo électriquo nous offre encorô lo moyen do
distinguer les corps qui s'élect,risent par le sigrple frol,-
tement. En tenant les substancos dans la main et en les
frottanb avec un morcoau de laine ou de drap, on trouve
que le soufre, la gommo laque, la cire d'Espagno, la
résine commune, lo verre et quelques autres corps,
sont ainsi facilement, électrisés; lo bois, le charbon e[
les vases en terre cuil,e ne le sont que très-difficilement;
cnfin, on ne parvientjamais de cette manièro à électrisor
les métaux.
Des corps bons conducteurs et des corps mauoais con-
d ucteur s de l' ëlectr ici,t é. Q u oiq u e les métaux, lorsqu'on
-
lcs tient â la main, ne deviennont jamais électriques
par le frot,temenl,, il est cependant, l,rès-facile de.leur '
communiquer ce[te propriété, en s'y prenant d'une
manièro convenable. Qu'on adapto une tigo môtallique
à un tube de verre, si l'on tient celui-ci dans la main,
en lo frottant sur toute sa longueur avec une étoffe de
laine ou avec du drap, on remarquera que nou-seule-
mont le tube ds verro s'est, électrisé, mais encore quo
la tige métalligue entière est devenuo électrique, quello
que soit, d'ailleurs sa longueur : ainsi, quoique cette
tige métalliquo n'aiû pas été frottée elle-même,chacune
do ses parties atl,irera les corps légors. Ls vorre, ls
QUÀnÀNT[:-rrr]rrttME rEçox. l{5
soufrc, la gommo laque, ne s'électrisent que sur les
parties ofi s'est fait le frottsmcnt; les parties non frot-
ltïcs sont restées à l'état naturel, c'est-à-dire, qu'elles
n'atlirent point les corps légers, comms lo font lespar-
ties frottées. Ainsi, l'élec[ricité no so propage pas à lN
surface du verre, de la gomme laque, du soufre, el,c. ;
dc là feur vient le norn de maur;ais conducleurs do
l'électricité
Les métaux ne sont pas,les seuls corps qui conduisent
l'électricité; I'eau et sa vapeun son[ aussi de très-bons
conducteurs de ce fluide; c'est pourquoi les expériences
suq l'électricité réussissent très-tarement par un temps
trumide, le fluide èlectrique se dissipant alors dans I'at-
rnosphère au fur et h mesure qu'il se dér'eloppe.
Les corps mauvais conducleuns eux-ntêmes, cond,ui-
scnt.faciiement, l'électricité quand ils sont bumiclos.
Aussi lorsqu'on veut électriscr un eorps, on prend or-
dinairement soin de le chauffer préalablement pour qu'il
soit complètement sec.
Le corps humain et le sol sont encors de très*bons
eonducteurs de l'électricité. Si l'on établit uns cornmu-
nieation, au moyen d'un bon conducteur, ent,re lg sol
et. un bbjel, électrisé, celui-ci perd à I'instant toute son
('lcctricité, qui va se disperser dans Ia terrs,

QttGsTtoNs.

.. {. _Quelle propriété r'cmrrqua}rh ccrtaioscorps aequiÈ,rent-


rts, st on les iiolte avec utte étoffe de laine. de soie ou de
d.r'a;r? Quand dit-on qu'un corps eslélcctrisél f.
Quel est --2.
le norn sous lequei on dé"igne la cause de la-rrrà-
priété attlactive que peuvent acquérir les ct rps nar le irot_
tcnrent 7 parvient-on à élcctrisdr l'e verre, la
-L. Comnrcnt
g(rmme Jarlue le papier, etb ? b. Indiqucz un appareil au
û)(,ye0 duqu,:l on rec0nnait si -un corps est électrisé'ou non.
- 6. Trrus pur
d'élcctricité
les corps sont-ils suscèptibles de se charcer
le simple fi'ottenrcni? Enlrez dans qriel.
PUYs. ELLY t3
f,t5 Tr!.uTË Dtl prrsrQric rîr.fuorr,rrnu.

qnes détails à ce sujet. ?. Qu'cntend-orr par borzs condâc-


-
teurs eI par mautais conducleurs de l'éleetricité? lndiquez
quelques bons et quclques mauvais conducteurs. 8. Pour-
-
riuoi, par un temps hirmide, est-il si ditlicile de conserver
l'électiicité sur lcl corps? L Quelle précaution prend-on
-
ordinaircment lorsqu'on veut (lectriser un corps, et pour-
nuoi? 40. Un corus éL:clrisé perdra-t-il sou élcctricité si
- en commïnication ai'tc la terre, par I'intcrmé-
tin le nret
diaire d'uu bou conducteur? La perdrait-il, si cette commu-
nication n'avait lieu qu'au m,r1'ôn d'un mauvais contluctcur
bien sec ?

xLIX" LEÇON.

GorPr lsolontr.
Dos deux espèces d'électricité; attractions et réputsions électri-
ques. Distribution oe l'élcch'icité à lu sulface des corps.
-
-
Communicalion de l'électricité à d'autres corps.

Corps fsolants. Nous venons de voir que les corps


-
bons conducteurs, ehargés du fluide élcctrique, relour-
ltent rapidement à leur état naturel dès qu'on lés met
en communication arec la terre, soit direclement' soit
par I'intermértiaire d'un autre corps bon ôonducteur de
l'électricité. Si donc on veuI que les corps conservent
longtemps leur électricité, il est, indispensable de les
fairo supportcr per des corps mùurais conductcurs bien
sccs.
On di[ alors de ee corps qu'il est, isolé, et les mauvais
conducteurs qui le supportenl, sont dits corps isolan ls, ou
isoloirs. Pour isoler un corps,. on le pose ordinairemenl
sur des picds de verre, sur de la résine ou de la gomme
laque, oq bien on le suspend à un {il de soie. De petits
objets s'isolent encore assez bien sur des tuyaur do
QUTRANTE-N[.UVl[iUE rEçoN. ltz
piume. Toutefois, comme les plus mauvais conducteurs
n'isolent jamais complètement les corps, ceux_ci perdent
à la longue toule leur électricité, d'iutant plus que I'air
et les supports sont, très-souvent plus ou moins ctrargés
d'humidité. i .

Des deuæ espèces d,é.lectticité.


-lorsquon Nous avons v,J que,
- sureau
présente à la balle do d'un penjule
électrique, un tube do frol,té avec un morceau d0
tlrap ou de Iains, cotte 'erre
balle est à I'instant attirée par lo
tube de verre. Si la bailo de sureau est bien isolde,
au
d'un fil de soie attaché à un support cn verre,
Toyen
elle ne restepas longtemps collée controù tube do
verro
qu'on lui a présenté; elle s.cn détache bientôt,
et, si
l'on en approcho de nouveau le tube de verre, on la
voit s'en éloigner, eomme si eile en était actuertement re-
poussée. En se servant, dans cetteexpér.ienco, d'un
bâfon
. de résine ou de gomme laque, au tieu du tube de vorro,
on verra so produiro des phénomènes analogues.
Poussons encore plus loin ces experiences. Nons
voyons que.la balle de sureau du pendule élecirique
est
repoussée par le tube do verre, quand elle a été électri_
sée par son contact avec cclui-el; mais si nous
en sp-
prochons maintenant un bâl,on de résine frorté
avic
un morceau de drap, nous remârquerons que
cetto ballo
do sureau, repoussée par'lo tubo de verue, est au eon-
traire fortement attirés par re bâton de résine. si ra
balle de su',{,rau ett, été électrisée par son contact avec
un bâton de résine, elle serait repoussée par celui-ci,
rriais en revanche, elle so précipiteraiI sur un tube
do
rerre qu'on lui présenterait et gu'on aurait, prénlable-
nrent frotté avec du drap ou do la laine.
Quâ devons-
lrous conclure de ces expériences? D.abord nous
som-
rnes conduits à admet,tre que l'électricité qui rccouvro
l,tB Tn.\rTÉ DE PllrslQUD f,t.tltttilutnR'
mênte rluo
lo Lubc de verre, n'cst pas identiquenretrl la
at'tire la
celle qui se trouve .o, i" résine, puisque I'une
esi au contraire repoussée par I'au-
batle âe sureau,qui
',*.$,;of..trfciqi'{qlt se cbargo un iube de verro quo
laine' est dé-
l'on frott,e avec un morceau cto rtrap ou de
le nom d'électricité oitrCe ou positloe; celle
signéc sous
,fintru chargetn Lrâton de résine' g-lppotte électricité
r'ësineuse ou nëgatiue
que l'élec-
ll résulte dcs expériences qui précôdent'
tricitérésineuseréBoussel'électricitérésineusé'mais
-mênte, l'électricitô
artire l'électricité nitrét, ei, qrre, de
l'électricité vitrt'e' mais attire l'électri-
niitO. ,rpourr.
.itëre.inause; ce'que I'on peut' exprirner d'une manièro
"ft* genOtale,'en disant : denn corlts chargës de la môile
d'ëlectricilû
àettricitë se re4ousse)û, et tleuæ corl)s clû'rgés
différeute {attirent-
"- "Puisque tous les corps qu'on connult' sont suscepti-'
bles deie charger d'élect'ricité, il esl
pernris d'admettro
qoe te fluido Àlectrique réside dans tous
les corps ;
qotnO ceux-ci sont à l'ét'al' naturel, les deux élect'rit'il'és
s'y trouvent en quanlité égalo' Un corps est
électrisô
ou nôgarivcmtn[, selon qu'il renferme plus
pôsitivement
à'électriciLé de I'une ou de l'autre espèce'
Di,gtributiondel,éIec|'ricitëù|asurfacedescorps._
à la surface dcs
Le fluide électrique se porle toujouqs
.orpr, d'otr il tend sans cesse â s'échapper : il n'y- es[
;;Ë; que parla pression de l'air ; e$ effct' dans le vide'
io, éiectrisés reviennent presque instantanémcnl
"otpt
à t'état naturel.
élecl'riquo
Sur un corps de forme sphérique' ls fluide
.u ,lirtriboe ùniformément. Quand le corps présento
conducteur' c'esb
àeS parties aigués et qu'il est bon
en plus granclo
sur celles-ci que l'é!ect'ricité s'accumule
euaRANTE-r{Êuvr tlls r,Eçor. f49
quantité. Oncomprend dès tors pourquoi il dovient impos-
sible de conserver l'électricité sur res corps conductàu's
terminés en pointo. En e,tfe-t, te IIuide élcctrique vient
alors s'accumuler sur la pointe, eI la résistance ds I'air
n'es[ plus assez forte pour s'opposer à son écoulement.
De la communi.cation rle l,élcctricitë. L'électricité
d'un corps peut se communiquer à d'autrcs, - soi[ au
con[act, soit h distance.
Âu contact.-On s.ait d(ih qu'un r:orps s'électrise,si
on le met en contact avec un autro corps chargé d'élec-
tricité. Les bons conduct,eurs perdent, ou gaguent, par
h-i contact, de I'électricil,rS sur toute lcur surface. Les
mâuvsis,conducteurs, au conlraire, ne perdent ou no
prennent de l'électricité quo dans les parties touchées.
A distance. L'électricité qui so cornmuniquo à
d'autres corps -placés à distancs, se monlre ordioairc-
ment sous la forme d'une étincelle plus ou moins vive.
Aiosi, Iorsqu'on approche un bon conclucteur, la joint,uro
du doigt, par exemple, d'un corps chargé d'électricité,
on voiû briller une vive étincello, et, on mênre [e mps, oo
entend uu petit bruit sec.
L'étincelle électrique ost capable de me[tro le feu aux
substances in{lammables. Âinsi, on parvient à rallumcr
une bougie lorsqu'on fait passer une étincelle à travers
la méche encore chautle. On parvidnt aussi à enflarnmer
l'alcool, en le mettant dans un petit vase métallique
qu'on approche ensuite d'un corps électrisé, de manièrc
que l'étincelle parte do la surfaco du liquide.

OUESTIONS.

.
. , f Qu'eshce qu'on enterrci par isoler les corps? Dans qrrel
but rsote-t-oo les corps? ?. Cumbitn rl'espèeies d'électri'cité
-
? Nommez-les. B. eucls ôunt les cbrps qui
!.ll^t1,nSu.e-t;on -
6 attrrent et ccux qui se reiroussent? {. .Les corpsqùi sont
-
{50 TûÀrrË oE pllystQug Ét Éitulrrtnc.
à l'état naturel renfr:rment-ils au.csi de l'électrir:ité? Expl!-
qtrez votre réptrnse. 5. Un corps électrisé résineusement
de renferme-t-il point - d'électricité oih'éal 6. Pourrait-
oD conserver de l'électricité sur un corps -bon conductcur
terminéeu pointe? Motivez votre réponse.
- ?.se De
bien de manières l'électricité d'un coris peut-elle
com-
commu-
niquer à d'autres? 8. Les corps mauvais ctintlucteurs so
corirportent-ils, au contact, de la-même manièr'e que les bou.s
conducteurs? 9. [)ans quelles circonstanccs voit-on s,]
-
manifester l'étincelle électrique? { 0. Comment s'y prentl.
oli p()ur entlammer de l'alcoul au- moyen de l'ôtincclle élec
trirlue ?

L" LEçON
De l'électricité par influeneê et 40 l'électricité dissimulée.

Rappelons d abord en peu de mots les principes déve-


loppés dans les deux leçons qui précèdent. Nous avons
montré qu'il existe deux espèces d'électriciié, quo les
électricités de nrême nom se repoussent et que celles do
nom différent s'at,tirent. Nous avons vu aussi qu'on élec-
trise ordinairemenc les mauvais conducteurs, par lo
frottement direct, mais que cg procétlé n'est guèr'e
employé pour électriser les bons conducteurs. Enfin,
nous avons encoro exposé qu'au contact,les corps mau-
vais conducteurs ne's'électrisent quo sur les parties
touchées, qui sont d'ordinairo pou él,endues, tundis quo
les bons conducteurs se chargent d'électricité sur touts
leur surface,'lorsqu'on a eu soin de les isoler h cet effet.
Nous indiquerons maintenant un procédé par lequeJ on
électrise les bons conducteurs, sans les frot,ter e[ sans
les mettro en contact avec d'autres corps électrisés.
Electricitë par influenca. Supposons qu'on metto
-
un conducteur, un .cylindre de cuivrc, par exemplo,
. cr:{Qu.r\TitilE LrçoN. | Ij I

h quelque distancs d'un corps déjà éleclrisé, tel qu'uno


boule, que ce soit, d'ailleurs; un bon ou un mauvais
conducl,eur. Admettons, pour mieux lTxer les irlées,
que cette boule soit, chargéo d'électricité négative ou
résineuso, et examinons maintenant ce qui se passera
dans lo cylindre de cuivre quo nous suppcsonc parfai-
temen[. bien isolé. Ce dernier, étant à l'état na[urel,
contient autant de {luide électrique do I'uno quo tlo
llautro espèco. Lorsqu'on I'approchera de Ia boule,
l'électricité négalive de celle-ci séparera les deux
{lectricités du cylindre; elle attirera f'électricité posi-
tive do celui-ci sur son ex[rémité la plus rapprochée do
la boulo, et r'€poussera en mênre temps le fluide négatif
sur I'extrémité opposée. ^Ainsi, par la seuls influence
Ce l'électricité négative de Ia boule, les deux moitiés
tlu cylindre se trouveront chargées d'électricités diffé-
rentes, e[ chacune de ces rnoitiés attirera les cgrps
l('gers qu'on lui présentera. Si I'on éloigne maintenanl
la boule du c1'lip61e, Ies deux électricités de celui-ci
se conrbineront de nouveau, et il retournerû par con-'
séquent à son état naturel. Il y a donc encore quelquo.
choso à faire pour que le cylindre conservs son état
électrique; or, rien n'est plus simple : avan{, d'éloigner
la boulo du cylindre, on touchera celui-ci avec'un
bon conduct€ur, par exemple, avet la main ; aussitôt
son {luids négatif, qui est, constammont repoussé par
l'électricité négativo ds la boule, s'êchappera h travers
le main dans la telre, et il ne restera plus sur lo
cylindre que lo fluide positif, qui no pourra s'écouler
dans'le sol, parco qu'il se trouve retenu par I'a[tracl,ion
du fluide négatif de la boule. La communical,ion entro
lo cylindre e[ la terre étant alors interrompue, on peut
ôloigner la boule électrisée, le cylindre reslera chargô
tl'ù't' rnrtrË oE PttrslÊuo Étûunst,ltnc.

cltlectricité positive. Cette manière d'élect'riser lcs


corpe Cappelie électricité par in$uence' ll est important
d'onsovéi qu'elto n'est, applicable qu'aux bons conduc-
teurs ; les mauvais conducteurs ne s'éleelrisent
point
par influence.
'
- Il a été
De l'électrlcifC dissirnulëe, dit que le fluido
électriquo, en s'accumulanl' sur la surfaco des'corps'
tend sans cesse à s'en échapper, et gu'il y est seule-
mens retenu Par pression do I'atmosphère' On
la
do
eornprendra ceilendan l, qtte, lorsque l'accumul'at'ion
féleôtricité 6ur une surface donnôe devient tEop con-
sidérable, l'air ne pourra pas toujours opposer tulo
d'uno
résistcnce suflrisante pour empêcher l'écoulentenl'
partio de la charge électrique' Il
est' eependant..des
lirconstances où ii faut de grandes quantit'és d'élec-
lricitÔ sur uno petite surfuce' Quo faire alors pour
ompêcher ua trop grand écoulement de ce lluide'?
Uno
those trôs-sirnpie : auprès du cotps sur lequel orr
veut aceumuler une forte charge électrique' et à une
très-petite distance de ce corps, oo en mel'tra uÛ autro
etrargéd'unsélectricitécontraire;l'attractionquiso
manifestera entre les dcu,r électricités contraires scru
un puissant obstacle b déperdi[ion' C'est co quo
'leur
nousaîoDsvutantô't,enparlantdsl'électricitéquiso
développe par influenco; l'électricitê négativo du
,eylindre de cuivre, quoique celui-ci ftt on
cornmuni-
autiou avec h terre, ne pouvait néanmoins s'écouler
dansloso},parcoqu'elleenétalt'errrpêcbéeparl'élec.
tricité- positive de fu boulo, qui l'attirait, furtemerrt
à

elle. *deuxj électricités de nature contraire, qui la


rctiennent ainsi mutuellemen[ par leur attraction réc,.
ptoque, sont souvent désignées sous le nom d'dleclri-
tird, Airri*ulCes. Nous eû Ycl rot)s dcs oxcurples Can'
cr:{0uÀNTB-IrxtÈ}rE tEçt:f. |5:l
la thforie des machines électriques, donl la description
t'a suivre.
QUESTIoNS, .
l,Pourrait-on électriser un bon conducteur sans le frotter
et sans le mettre en contact avec un corps électrisé? Com-
ment s'y prend-on clans ce cas? ?. Ûittrs maintenant ce
-
qu'ou eotend par électricité Ttar influence.- 3.Oroytz-vous
riu'il soit posiible d'accumriler su'r une surface tloi:née aul
tànt d'éleciricité qu'r-rn voudra? Pourquoi nou? 4. Com.
-
ment peut-on augmenter la charge électrique sur un corps?
* 5. Explitluez ce qu'on entendpar l'élcclt'it:ité dlssimulee.

LI" [EçON.
Description de quclques machineg élcctriclucs.

Frur d.évelopper et accumuler lo fluide électriquo err


quanl,ités considérables, on omploio divers appar€ils,
donI nous.décrirons ici les print'ipaux. Le cadre quo
nous nous sommes tracé ne nous permet pas de nout
étendre longuement sur eette intéressante matière.
Electrophora. Cet appareil, qui es[ très-simplc,
se compose d'un - gâteau do résine, coulé dans uro
garni[uæ en bois, et d'un clisque circulairo en cuivro
auquel est adaptô un manche isolant, en verrc.
Pour obl,enir de l'élcctricité au moyen ds cel, ins-
trument, on le chauffs d'aboid un pcru au feu, puis on
le bat fortement cinq ou six fois avec une pâuu clo
chat bien séchéo au fou. [.e gâteau de résine sc chargo
ainsi.d'électricit6 négative. 0n pose ensuite sur lui le
disque de ouivre. Le gâteau, à cause do sa mauvaiso
conduct,ibilité, conservera son électricité résineuse ,
qui séparma par in0uencs lcs dcur électricités du
,l5i rn.rrlÉ ût pnrsrQug Ér.ËiluNrrtns.
cuivre : l'électricité positivo de co dcrnier sera attïr{c
sur la surfaco infénieure par l'élcctricité résineuse ou
né9.!ive du gâteau de résine; l'électricité négative do
ce mêmo disque de cuivro sera au conlraire repousséo
sur la face supérieure. Bn touchant alors celle-ci'avec
lo doigt, on en tirera une petito étincelle, provena-nt
rlu fluide négatif qui va s'écouler dans la lerre à
{.ravers le corps do l'expérimen[ateur. Le disquo mé-
t.allique reste ainsi chargé uniquement d'électricitô
positive, dissinrulés par la présence du gâteau dc
résine. Si on l'éloigne de ce dcrnier cn [e prenant par
son manche de veruo, ôn pourra en tirer une socondo
Lçtincelle plus brillanto que la premièr'e. Cel,te secondc
étincelle provient du lluide positif tlu disque, qui so
trouve ainsi rernis dans son état naturel. On pourra.
charger de nouveau lo disque métallique cn le posant
sur le gâteau, comrne on I'a fait [out b I'hcure, car lo
gâteau ds résino ne perd, par ce contact, prcsquo ricn
de sa charge'électrique, h cau3e de sa mauvaise con-
rluctibilité. On peut, do cette manière, lirer un grand,
nombro d'étincelles électriques du disquo de cuivro
sans qu'il soit nécessairo de recharger le gàteau do
résine, Cest-à-dire, sans qu'il faille le rebatl,ro avec la.
peau decbat.
Machine éIeclrique.
- La machine électriquo ordi-
naire (lig. 22) se composê essentiellemen[ d'un plateau
do verre, de coussins frottants et d'un conducteur
isolé.
Le plateau de verro PP est do forme circulairo; il
est monté sur un axe horizontal auqucl on pcut com-
muniquer uD mouvement ds rotation à I'aide d'uno
nrauivelle M. Quatro coussins en cuir, rembourrés de
crin, pressent en huut of en bas contre les deux faces
chiQuÀliTE-ulitÈfiE r Dç ):r. f55
tlu plateau. La figuro montre ces coussins CC, CC. par
cette disposition, le plateau de verre no peut tourner
sur son axo, sans que ses faces no froltent contre los
coussins de cuir.
Fig. !2,

Quant au conducteur, il consiste dans un cytindro


creux de cuivre A, porté sur deux colonnes de veno
fixées à une table. Co conductegr présente, vis-à-vis
du plateau, ùne brancho transversatl gn recourbés en
arc de cerclo, et, dont les oxtrémités sont contournéeg
de manière qu'elles embrasseoI le bord du plateau,
sans toutefois toucher cclui-ci.
Pour ss servir {e cet appareil, on sèche d'abord les
colonnes eù le plateau pp en les frottant avec du
papier non collé, sec et très-chaud. On. présente aussi
les coussins au feu pour les sécher; on les endui[
onsuito d'un peu d'or mussif (poudre do bichloruro
d'étain), et on les frotte quolqrre temps I'un conlro
I'autre, Etfin na les remot en place et I'on fait tourncr
| 56 rnÀITÈ DE nnrslQug Ëlriltnnr.ttnû.
\
le plateau. Lo conducteur À ns tardera pas h se char-
ger d'électricité, ce qu'on apercevra à l'écartement''du
I
7 petit pendule électrique ds I'électromèt,re h crdran lixé
)
à I'extrénrité du conductcur Â.
En effet,, le frottement dos coussins contre lc plateau
charge celui-ci d'électricité vit,rée ou positive. Ceflo
électricité positive du plateau sépare les deux électri'
cités du conductew À; I'électricité positive ds celui-ci
cst repoussée vers I'exlrémité opposéo au plateau,
tirndis quo son électricité négative se porte aux extré-
mités PP, d'otr elle se pr'écipito bientôt, sur le plateau
de verre, y étant attirés par l'électricité poritivo do
celui-ci. Le plateau de verro retourns ainsi à l'étll
natuiel. Cepcndant, comms on conùinue eneore lc
mouvement de rotation, il ne tcrde pas h se'charger'
cle nouveau , d'éler:tricité vitrée ; cette êlectricité fait
oflluer une nouvelle quantité d'électricité résineuso
vers les extrémités PP, et, en repousso une aulro '
quantité d'électricit6 positlve' Si l'on continus ainsi
pendant quelque temps ls mouvement, de rotalion, le
conduc[eur A se charge d'une grando quantité'd'élcc-
tricité positive. Cette charge ne pourra cependant
clépasser certaines limites. En effet, une fois qu'ello est .
tlevenue assez iirlense, une parl,ie du fluide électriquo
se disperse.dans l'air, vu que la pression do cclui-ci
n'en peul, contenir qu'une quantité limitée.
Quand on approche la main du ænducteur charg6
d'électricité, on Yoit jaillir une éfincelle très-vivo, qui
part souvent à une grande distance. Les étirrcelles élec-
triques produiseni sur les doigts une piqrlro assez forto.
La maclrino électrique se prête très-bien pour enflammer
I'alcool, comme it a été expliqué dans une leçpn précÉ-
dento,
cl:iQuÀNTE-UNliillE LEç0X. I b7

La maclrinc élecl,riquo sert h une fcule d'expérien-


ces intéressanteg. Nous en ferons ici connal[re uno' Un
homme se place sur un tabouret à pieds de verre, et poso
la main sur le conducteur, tandis qu'on fait fonctionner
lu machine électriquo. Ce[ homme s'électrise ainsi, et
I'on voit ses cheveux se hérisser sur sa tête, sans qu'il
rcssentg to.utefois aucun mal; en le touchant alors avcc
les doigts,6Êr tire des étincelles do tous les parties do
son corps.
Bouteilte d,e Leyde. appareil consiste en un [la-
-Cet,
con de verre blanc, dont, la surfaco exlérieure, y compris
le fond, est recouverte d'une feuille d'étain, qui s'êtcnd
jusqu'à la naissance du col. L'intérieur de la boul'eille est
rèrnpl i cl'une substa nce con rluctrice quel oon que, tell e quo
des fcuilles d'étain ou tle cuivre, des grenailles de plomb'
de l'eau, etc. Une tige'do cuivre, e{ûlée en bns, traverso
lo bouchon de liége qui est aclàpté au col, et pénèlrc
jusque dans les feuilles métalliques de I'intérieur' Cettc
tige se terniine extérieurcment par un boul,on dc même
métal e[ est recourbée en forme do crochet, afin do pou-
voir suspendre l'appareil au conducteur d'uno machitre
ôlectriqùe. La surface exlérieure du bouchon et du col
est enrluite d'une couche do gomme laque, pour évitcr
que les électricités de l'intérieur et de I'ertérieur do la
bouteille ne communiquent entre elles.
La feuille d'étain qui recouvre I'exti'rieur <Jo la bou-

teille s'appelle son olmoture eætérieure' Son armature


intërieuie'consisto rJans les feuilles métalliques qui la
rcmplissen[, et dans la tige métallique qui traverse le
lrouchon.
Four charger d'électric;tô cct apllarcil, oô commenec'
comme toujours, par lc sôcher au feu. On t'ient ensuito
la bouteille par la pônse, et l'on nrel lo l-routon de Ia
| 58 rn.lrrÉ DE pnystQun ril.Éurrrlrnr.
tige en contucl avec le conducteur de ra nraehine élec-
trique. 0n pourrait, même approcher simplement, le
bouton très-près du conductenr. En faisantionctionner
Ia machine électrique, on charge l'armature intérieure
d'électricité positivo : cette électricité agira par in-
'. lluence sur I'armature extérieure; re fruide po.itir o.
celui-ci sera repouseé dans le sol, à travers lâ main et
lo corps de celui qui tient, la bouteille ; ldill.uide négatif
sera, au contraire, forterhent attiré par I'armature in_
térieuro, et restera ainsi collé contre la surface exté-
'r'i.ure du
verre. Lorsqu'on jugera Ia charge assez gran-
de, on intcrrompra la communical,ion entre I'arnrature
intérieure de la trouteille et le conclucteur de la machine
électrique. si l'on tient arors ra bouteiile.par ra parise
dans une nlain, et qu'on approche ensuite l,autre main
du boulon de la tige, on verra jaillir une brillante
étincello, et en même temps, I'expérinrentateur ressen-
tira une forte secousse dans les bras et la poitrine; c'est,
cctte seco.sse qu'on appelle la commotion électrique.Ello
ert due à la recomposition des cieux érect,ricités contrai-
res de I'armature intérieure et de I'armature extérieure,
rccomposition qui se fait brusquement à travers Ie corps
de I'expérinrentateur, lorsque cetui-cri vient à touchàr
le bouton métallique et à établir ainsi uno communica_
tion entre le.s deux armatures.
La bouteille ds Leyde pcut se charger aussi au
rnoyen de l'électrophore. A cet, effet, on tienl, la bou-
teille par la panse dans une nrain, tandisque, de I'autre,
on présente au bouton de sa tige le plateau élcctrisé clo
l'électrophore. On verra jaillir unc' élincel]e enlre ce pla-
teau et le bouton. En répétant cette opération oo -oisu"
grand nombre de fois. on pourra chàrger la bouteille
tout aussi fortement qu'avec ta mactrinc élcctriquo.
cr:{QuANTtr-rr:rrù^uE!,rç0:{. . {19
La commol.ion électEique peut devenir tellement forlo,
qu'il seraiu quelquefois dangereux de s'y exposer; c'esl
ce qui, arrive surtout lorsqu'on se ser[ d'une batterie
ëlectrique. On donne ce nom à un assemblago de
plusieurs bouteilles de Lefde, dont on fait communi-
quer les armatures extérieures en les metl,ant sur uno
feuillo de zinc, et les armatures intérieures au môyen
tJo tiges métalliques qui relient les différents boulons.
'On charge la bal,terie en éLablissant la communication,
au moyen d'un fil métallique, entre le conducteur de la
machinq électrique e[ une des armatures inl,érieures, et
en faisant ensuite fonctionner la rnochine électriquo
conrms d'ordinairo.
La commol,ion électriquo peut se fairo sentir h
plusieurs personnes à la fois. A cet effe [, on forme la
chalne, c'est-h-dire qu'on so tient, mutuellement par la
main. La personne placée à l'une des extrémités de
cette clralne tient la bouteille par la panse, tandis que
celle qui so trouvo à l'aul,re extrémité vient toucher
le bouton. Au nlême instant, tous les expérimentateurs
rccevront une commotion plus ou moins forte.
. C'esù en se servant d'une batterio composée do
plusieurs bouteilles de Leyde, qu'on parvien[ à tuor dc
petits animaux, à brfrler des fils nrétalliques, et à inriter
cn petit, Cous les effets merveilleux que l'électricité nous
.dérouls sur uno plus vaste échelle quand elle se mani-
lcsto sous la forms de Ia foudrr'.
QUESlrON.c.
f . Donnez la description de l'électrophore ct indique z la
rnanière rle s'en serviC.
- ?. DécrivezB.èt'Irrdiqrlez
la rnarhine clectrique ordinaire.
erpliquez le'jeu de
quélques
-
expériences qu'on fail avec la machine élec[rique. -' L.
Drrnr€z.la descriptinn et la théorie de la'bouteilte de Legde.
5. Qu'est-cc qu'on entend oar la eornrnotiort flectriqtio et
-
{c0 TnÀ11È oE PINstoUE filÊunrr,rrnr.
par une ba,ilerie éle.clrique ? {i. Comm€nt s'y prenrl-on
-
pour lâirc resserrtir la commotitln tilectrique à phisiàurs pcr-
s()nnes à la fr.ris? 7. La commotion élcctriqrr, ne pe utlellc.
-
;ras d-evenir qurlqueluis. dangereuse? Cunrmlnt pnivient-on
à fr,'udroyer de pctits animaux ?

LII" LBçON.
Ulcctriciùé voltalquc.
I

Le plus grûnd nomhr€ des plrénomènes élctriques


di'crits dans les leçons qui pr{cèdent, sont dus au frot-
tcmen[ mutuel des corps. Le fluidq électriquo peut
cepcndant se tlévclopper encore de bicn d'autres ma-
nières; c'est ainsi qu'il y a dégagement d'électricité
chaque fois que deux corps hétirrogènes sont mis en
contacl I'un avec I'aul,re. On peut véri[ier ce fait par
l'e:ipérience suivante : on mct au-dessus de la langue
un pelii disque de z.inc, gros comme une pièce de dcux
centimes, el, entre les dcnts et la lèvre supérieuro, unc
pi{ce"tl'argent,, un franc, par exemple; chaque fois
qu'on opèr'era lo côntact entre la pièce dc zinc et le
fianc, or) apereevra devant les yeux un faible éclair,
qui se manifestera surtoul dans un lieu obscur. .
On peu[ nrodifier cctte expéricnce ct, obtenir ains
un effet diffcrent du pretnrer. Cefl,e nrodi{ication con-
siste à mettro la pièce de zinc au-dcssrrs et ta piùce
tl'argcnt au-dessous de la langue. Iia renruan[ un peu
la langue, on pourra établir le contact entre les deux
pièces métalliques; chaque fois que ce contac[ s'opè-
. rera, on sentira sur lâ langue un brrllant, qui cessera
aussitôt que le contac[ n'aura pluô lieu,
La productlon de la fuible lucur et du gott alcalin
ctNouÀNÎ0-rfEu''ttuE LF.ç0x. { 61

dans les circonstances précitées, est attribuée à un dé-


gagement d'éleôtricité, qui s'opère par le simple contact
tls deux mécaux dc nature différonto. L'élecl,ricité qui
se développe ainsi porto le nom d'ëtectricilë galuan'ique
ol rsoltaïqua, des noms des physiciens Galvani e[ Yolta
qui.en ont fait les premiers la découverl,e. .

Pile de Yolta. L'électricité voltaiquo peut se dé-


lelopper en grande- quântité, quand on se serf, d'un ap-
pareil très-simple inventé par Yolta. Il so composo
d'une séris do disques de zinc et do cuivro disposés
('omme suit. On placo un disque de zinc sur un disquo
de cuivre do même grandeur; ces deux disques, ainsi
superposés, forment ce qubn appelle ut couple. On met
sur celui-ci une rondeUe de drap imprégnée d'ûno
liqueur tenan[ en dissolution un acide ou un sel, et, au-
dessus de cel,to rondelle, on pose un nouveau disque
de cuivre et un autre disquo rlc zinc. On a ainsi deux
couples supèrposés. Sur ce dernier couple, on pourua
en placer un troisième, séparé également par une ron-
dello de drap mouillé. On continue ainsi cette superpo-
sition do couples, séparés par des rondelles de drap, err
obsen'ant. que [a disposition des do:rx métaux doit, être
la même donô tous les couples. La pile voltaique so
trouve ainsi formée. L'énergie d'une pilo dépend de la
grandeur des disques et du nombro des couples, L'ex-
trémité qui so l,ermine par une plaque de zinc est son
p6le positif,' l'aul,re extrémité de la pilo, c'est-à-dirc
celle qui est telminéo par un disque ds cuivre, so
nomme le p6le négatif. Une pile a donc toujours deux
.pôles. Quand elle est isolée, sa moitié qui est terminérl
par un rlisqug de zinc se trouve chargée d'électricité
positive; I'autre moitié se charge d'électricité négative.
L'apparoil quc nous vonons de démiro, tout simplo
p[Ys. ELEII. AL
t69 TnÀlTË DE rrHrstQUE Ér.funnrr.lnu.

qu'il est, produit cependant des effets merveilleux.


Nous en ferons connall,ro quelques-uns. On attache un
fil nrétallique au pôle positif, c'est-à-dire à la plaquo
do zinc qui termine la pile d'un côté, et uu autre fil
métallique au pôlo négatif. On approche ensuite lcs
deux bouts libres de ces fils à uns petite distaqco
I'un ds I'autro; alors, quand la pile est tant soit peu
forl,e, on verra jaillir, enlre ccs deux bouts, des étin-
ccllrs qui se renouvelleront sans cesse. .On peut ren-
forcer considérablement ces étincelles, en attachant dcs
n)orceaux da charbon de bois à chacnn des bouts libres
dcs fils métalliques fixi,s aux pôles. Il ne serait pas
étonnan[ de voir employer un jour la pilo voltaiquo
pour l'éclairage des rues et des salons. Déjà, dats co
liut, on a fait, de nombreux.essais dans différentes vilh-'s
du pays et de l'étranger. Les frais ei certains autreg
inconvénients ont empêché jusrlu'ici de meltre en prt-
tique ce ntode d'éclairage.
Une pile très-forte, composéo d'un grand nonrbre tlo
couples, produit des commotions continues dans lcs
bras et dans tou[ le corps, lorsqu'on tiont dans les
mains mouillées les deux fils métalliqueç fixés aux deux
pôleq. Dlle permet do:brtler les nrétaux, db tuer les
animaux et de produirs tous les effets d'une forto bou-
teille de Leyde.
On construi0 aujourd'hui des piles qui diffôrent en-
tièrement de celle que nous yenons do.démire, et qui
produisent des effets plus intenses et plus réguliers.
Nous nous contenterons ici de faire connaltre la pile do
Bunsen, qui ressemble en beaucoup de pointg â celler
dont on se sert dans les bureaurtélégraphiques.
Pite tle Bunsen. Dans un yerrs ordinaire, de la
-
grdndeur d'une pinte, se trouvo un manchon'en zinc
crxQr;111t-tnuxrtun trçor. 'l0]
qui a mêr4ehauteur que le verre.Un vase en porcelainc
dégourdie,-très-poreux, est placé dans I'intérieur du
rnanchon ; co vase contient un cylindre de charbon. Lo
mcnchon de zincplongodans un mélange d'eau et d'huilo
de vitriol; le vase de porcelaine, dans lequel se trouvo
le cylindre ds charbon, renferme de I'eau forte ordinairo.
Uno lanièro de cuivre est attachéo au manchoo de zine,
et, constitue lo pôle négatif de cctte pilo ; son pôle posi-
tif est une autro lanière de cuivre, fixée au cylindre do
charbon. Nous ajouterons ici que ls zinc est ordinairc-
rnent amalgamé, pour qu'il puisso servir pluslongtemps.
Le cylindro do charbon est formé rJ"un mélange dei coko
et de houille grasso, bien calcinés.
La pilc tlo Bunsen es[ de beaucoup préférablo à la
pile h colonne que nous avons décrite en premier lieu.
Elle marche très-longtemps avec une intensité constan-
te, sans qu'il soit nécessairo de renouveler souvent lcs
liquitles excitateurs. On peut ainsi réuoir plusierrrs
couples do Bunsen, en me[l,ant, le pôle positif do I'un
en communication avec le pôle négatif de I'autre. On
oblient, ainsi uno balterîa vo.ltaique,qui est capablo do
nrocluiro des offcts prodigieux.

. QLSsltONs.
{. Qu'entend-on par électricité aoltaiqua? Citez quelques
crpériences qui semblent nrouver le décagement de cette éleo'
tri'cite lors du contact de 'coros rJe natùreïifférente.- 9. Au
moyen de quelle machine peut-on développerde l'électricit6
voltaïque cn grande quantité? Donuez la description de la
pile dè Voltq,:- 3. Qircl est le pdle positif etlepbte néaatif
de la pile quc vùus venez de décrire? 4. Commeut se
-
Cistrihuent les deux électricités dans une pile isolée? 5.
-
l'aitcs c:onnaître quclques ernériences qu'on perrt faire avco
la pile voltaïque.'- 6. Crovcz-vous oùe la ôilc luisse ser-
I
vii un jour four l'éclairage public? ?. lieur-on, avec la
Jrile, protluire lcs nrêmes efft,ts qu'avec une bouteille do
Le5tle ? 8. Donnez la descr iirtioir d'uæ pilc de Bunsur?.
-
l6L rRÂlrÉ DE prtrsrqun É,1Éuenrrtnr.

* L Qucls nvantnges la pile dc Bunscn a-helle sçr la pilc à


- ? Dlns
rolonne ioyentée par Voltn? 10. qtrel but fa'it-r,n
amalgamer le zinc dans cel,te pile 4 '| . Quclle est la com-
-
position du cylindre de clrarbirn dc lq pile dc Runsen ?
- {
à.
Comment étaÉlit-on une balterie uoltaique, eI dans quel but?

LIII" LEÇON.
DE T,A T,UUIùDEI
Corps transparents et corpe opaqrres. - Intensité ct ré0oxion
de la lumière. Niroirs-

/ La principale source de la lumièro est le soleil- La


/ lune ne fait que nous renvoyer une partie de la lumièro
qu'elle reçoit de cet astro. Les étoiles nous cnvoietrt
1) aissi de la lumière, mais et#è)s-petite quantité.
L'homnre peu[ se procu de la lumière artificiello
par la combustion, et Par électriques. C'est
I la combustion de l'huile el ffiuif dans.lcs mèches, qui
donne naissance h la lumi les lampos et les ohan-
\, delles nous procurent. La conduit sirnplcment Ia
mat ière conrbustil,le.
Orr distingue les corps en transptrents, opaques el
lunthwur. Lcs corps transparents soni ceux à travers
lcsquels on voit les objets : tols sont lo verre, l'eàu ct
t'air..Les corps opaques sonc ceux qui interceptent, la
,irmièro, tels quo le marbre, Ies bois, les métaux, etc.
Bnûn, on dit,d'un corps qu'il est lumineux, quautl il 6mc t
'em-
de la lunrière qui lui est proprs, qui n'a pas été
prurrtée à d'aulres corps. Le soleil et lcs étoilcs sont dcs
corps lumineux.
Linl,ensité de la lumière varie aves Ia distlnce; la
luririère nous paral[ d'autant plus vive, que nous som-
cl-\0uÀNTt-Tn0tsrÊil8 LEçor. ,l05
mcs plus rapprochés du corps qùi fui donne naissance.
L'ombre projetée par les otrjcts esû d'autant plus fortc, .
que la lumière qui les éclairo est, plus vive.
Cette observat,ion nous indique un moyeû de con$ta-
lm laquelle de deux lumières répand le plus de clarté.
Supposons qu'il s'agisse de comparer les lumières do
tleux lampeb : on fixera verticalement une épingle au
milieu d'une feuille de papier blanc étendu sur une ta-
ble, of I'on suspeudra lss deur lampes ù égale distancs
do l'épinglo, mais de manière que colle-ci projette deus
ombres. L'ombre la plus forte sera due à la lumière h
plus intense.. t
Réfleæion ile Ia larnière. La lumière est réfléchic
-
pardes surfaces polies. Lesenfants en donnent la preuvc
lorsqu'ils s'amusen[ à renvoyer sur un mur la lumièro
solaire à I'aided'une lame de verro. C'cst sur cotte pro-
priété que sont fonclés les niroirs. Les images qui s'y
produîsent dépendenf de la disposition cle leur surfacc.
I)ans un miroirplan,l'inruge est exacl,e et, égaleen gran-
deur à I'objet qui lui donne naissanco. Dans les miroirs
concrrues,l'image se trouve être plus grande que I'ob-
jet. Les nriroirs conL*eiles font nattro cles images plus
petites que les objets. On peu0 s'en convaincre en rega. -
ilant sur la surface extérieure d'un verre de monl.re. Leg
miroirs à surface gaucho donnent naissance h des imaget
déformées des objets qu'oq leur présente.

^
4. Quclle estta prinffi'ri;.u'de ta lumière?
qu'entend-on par corps l um in eut, tr an sptar en ls eI opaque-e,.
s?
ô.. rnotquez un procédé propre à constater laquelle dc
-
.deux lumrôres répand Ie plus de élarté. 4. Sur crielle nro-
priété de la lunrière repolent les miroirs? - b. Faites ôon-
-
naître lcs drfïérentes eipèces de miroirs qu'on rerx.onire, -- -' ct
--
indiqucz de quelle manière s'y présentcnt'les image;.
t66 Tn^rrÉ.DE pnrsrQUe f lÉuerrlrnc.

LIV" LEÇON.

et'réfraction de la lumière.
et vcrres grossissants.
- Lunettes d'approcho
Coulcurs primitivcs.
-

\X'lùd.n tigne âroite; c'es[ co qu'on voit très-bien I'ombre


lorsqùe le
)(-Yf soleil donne sur les croisées des fenêtres, car esl,

NN peut encoro s'en convaincre en observant, la lumièro


iolaire qui pénètre dans une chambre par un trou pra-
tiqué dans les volets ; on remarque alors dans I'air uno
tralnée lumineuss rectiligne, qui est due à la poussière
qui voltige dans la chambre et.qu'éclairen[ les rayons
du soleil.
Réfraction de la lumière. Il est cependant des cir-
. -
constances otr la lumière chango de direction c'est :
lorsque les rayons lumineux passent obliquoment d'une
substance transparente dans uno autro, dont la densité
diffèro do celle de la premièro. IJne pel,ito expérience
prouvera ce fait'à la dernière évidence :-on poso une
pièco de monnaie dans une jalte, puis on recule tout
justo asscz pour qus cette pièce devienne invisibls.
Alors on fai[ verser, par ung aulro personne, de I'eau
clans la jatte ; aussitôt I'on apercevra do nouveau la
pièce de monnais, quoiqu'on n'ait pas changé de place
' et que la pièce soit demeurée otr elle était.
On compreudra facilement gue ce phénomèno ns
pourrait pas avoir liou si les rayons lumineux partant
de la pièce de monnaie; ne déviaient point de leur di-
rection primitive en passa,nt obliqucment ds I'eau dans
.
ctx0uÀNrE-QuÀrRtÈllB LEçOÏ. {67
t'alr. C'estcetts déviation qu'on appelle réfr'action delt
lumière.
La réfracl,ion do la lumièrs nous explique commcn[
un bâton droit nous ptralt courbé lorsqu'il est placé
obliquement dans l'eau; comment ls fond d'un vaso
r;rnpli d'eau nous parall, plus élové qu'il ne l'est réelle-
ment, e[ pourquoi les objets somblen[ s'agrandir lors-
qu'ils sont, immergés dang I'eau.
C'esl à la réfraction de la-lumièro dang I'air, qu'il faut
attribucr l'aurore et le crépusculo, qui nous font voir la
lumièro du soloil Bvant, son lsver e[ après son couchor.
Si le Créateur, dans sa [outo-puissanco, n'avait pas doué
l'air de la propriét6 de réfracter la lumière, une nuit
profondo succéderait immédiatement au coucher du so-
leii, e[, lo matin, l'obscuritê de la nuil se dissiperait
scudainement au lever do cet astre. dinsi se révèlent la'
sngesse et la bonté du Créateur dans toutes ses æuvies.
. Verres grossissantC et lunettes d'approche.
- Le verro
et le cristal rél'ractent aussi à un haut degré les rayons
lumineux qui traversent obliquement ces substances,
et, c'est sur cc[to propriétê.que sont fondés une foule
d'appareils, non moins utiles'que curieux et intéressants,
Qui n'a entendu parler de ces verres qui sembtont gros-
sir los corps, de ces instruments qui rapprochent do la
vue les objeis Ies plus éloignés? Et quelles belles dé-
couvertes I'homme n'a-t-il pas déjà faites au moyen dc
cos ingénieux appareils, qui sont appelés h rendre en-
cors tant ds services aux sciences. C'est bien ici guo
nous regrettons que nol,re cadre De Dous permel,te pas
d'entrer dans de plus grands détails.
I*s sept couleurs primilioes, Ricn de plus simple,
-
de plus' naturel quo de croiro la lumière homogène,
c'est-à-dirc composi'o d'une seule sorte de rayons; ct
r08 TnÀtTd DD PursrquD Ër.ûusNrrrng.

ccpendant rien de plus incxacl. L'expérienco st I'obser-


vat,ion des faits ont appri.s que la lurnière naturglle sù
composs de sept couleurs différentes, aurquellcs on'a
donn6 le nom de couleurs primttirses ou fondamentaks;
cg'sont :le oiolet, I'indigo,la bleu, le wrl, la jawto,
l'orangé atle rouge. De la réunion de ces scpl, coulerrr,:
fondamentales, résuh,e la lumièro blancho ou la Iumière
ordinairs. Pour le prouver, on so ssr[ rl'un disque cir.
culaire do carton, qui a environ uri piod de diarnèl,rs.
On divise sa surfaco, par des rayons, en sept, partics
égales, dont chacune a ainsi à peu prês la fonns d'ull
trianglodont le sommet s€ l,rouve au centre du disque.
On peint sur chacune de ces parties une des coulcurs
fondamentales, en les disposant, dans leur ordre naturcl.
Si I'on fait alors tourner rapidement le disque sur un
axe horizontal qui le traverse au cen{re, on ne çcirr
plus qu'une couleur blanche.
Le noir est I'absenco de toute couleur, do toute Iu-
nrièro; co n'est, donc pas, h propremcnt parler, uuo
coulcur. Toutcs les autres résr-rltent de la réunion do
deux ou de plusieurs couleurs fondamen[ales.
De [outes los couleurs,le rouge est regardé comme Ia
plus intense. On s'en convainc facilement on noircissanC
une larne do verrs à la fumée d'une lampe, et en regar- '

dant le soleil à travers : on n'aperçoit alors qu'uitû


couleur rougo. Les sutres couleurg quo contient la lu-
mière do cel, astro, sont absorbées et en quelque soite
anéanties par la couche de noir do fumée. On s'exp!l-
quo ainsi pourquoi le soleil et la lune ss ûxlntrent ortli-
nainement rouges àJeur lover et à leur coucher : lcs
vapeurs do l'air empêchent toutss les couleurs, seuf Io
rûuge, d'arrivcr jusqu'h nbus.
Cr t{QnÂNT;-cniQUtiril" rcç0r{. {69

-. {. Comment clémontrr:-t-on que la lumière se Drot)aRe or-


di na i remc:n t en I i gne d roi te ? Z. Qu t u r unâ:rî pii rï"tà r.
-
tton de la lumière? Citez-en qrrelques exemJrleç. -13. A'quoi
attribue-t-on le crépuscule ei,l'aùrore ? eulariiv"."it:it ïo*
(tu tevcr et du coucher du soleil, si I'air rre réfractait point la
lumii,re? n. Faites cr,nnrîrrô q'clques ir-tiii"id"il;;i
-
sont fondés sur la réfraction de ta limiùr,e.
ordinaire est-elle formée d'une espèce de ravons? N,rmmez - S, ià iii*iliË
fon tl a m e n t al e s-.- !- 6. D; ,l; ;T'
;ililI ;
I e1, s c t e ur s-
ryt,co1t
norr ette blane? ?. Quelle est la eoulcrir la
*, tl'a p riis- cel a, ri u c l, I u cs pue u oÀ o rrc, ;t, nlus forte?
;;,i
l' ;;; ;
.t;ll,"nJ
bÉ%æ

I.v" LEÇON.
Ds la vision. De quclques particularitds
- iu,clte 0ff,o..

Nous ne nous occuperons pas ici de faire comprendro


co qu'on entend par le mot oision, puisque le
Àens en
es[ connu de toul ls nroncle. Nous ne prétendons
pas
non plus traiter ccl important suje[. avec beaucorp
O.
détails, car ee serait nous éloigner du buf que nous
nous sommes proposé. Il nous suftira de faire connallrc
au lecteur les choses qui pcuvent avoir re prus d'intérôt
pour Iui.
La plupart des corps rle la naturo sont visibles pou.r
-l'homme;
il y'en a cependant qui échappent entière_
ment à notre vue, et dont on n, soopçonnerait
Jamais
I'.xistence sielle De nous était révétéa d'on, autne
ma_
nière. C'esl, ainsi qus presque tous I'es corps gazeux
échappent à la vue. Los substances lransparenleg,
telles
que le verre, le cristal, sont encore dans ce cas.

-lsurLa-grandeurapparente des corps variebeaucoup avcc


distance. On sait que les objets semilent diminuer
. rays. ÉLÉu. ib
{?0 rn.rrrÉ DE puysrpuri rfu.Éuexrrrns.
dc volume à mesure que nous nous en éloignons clavan-
tlge. L,es girouettes des clochers, les ballons et lss cerfs-
r olants suspendus dans I'air, se montreni à nos yeux
beaucoup plus pelits quo lorsque nous en sommes tou[
près. Les étoiles sont intinimcnt, plus grandes que,le globo
terrestre, of cependant, à cause de leur grand éloigno-
mcnt, elles nous'apparuissent, comme de pet,its poinl,s
itincelants. A la simplo vue, on croirait la lune tout
aussi grande que ls soleil, et, cependant il n'en esû rien.
Ce dernier astre est de beaucoup plus voluminoux quo
le premier; la grande différence dans leur éloignement
cst seule cause do cel,te illusion.
D'après ce qui précède, on expliquera sans peine
commen[ une longue âllée nous paralt plus étroite à son
cxtrémiré la plus éloignéo. Imaginez-vous un homms
rlui-rnetlrail en [ravers ile I'allôo une perclte dont la
longueur serait, exactenent égale à la largeur de cetto
allée. Cctts percho nous paraîtra évidemmonl, d'autant
plus petito que nous en serons à une plus grando distao-
ce, et il en sera naturellement do rrtême de la largeur
de I'allée. Nous pourrions ici ntentionner une fouls
rl'autres illusions qui s'expliqucnl d'une manière ana-
l,rgue.
'Un
corps so montre. d'autant plus distirretement à
nos yeur, qu'il est, plus vivernent éclairé e[ que l'espace
rnvironnant estph:s sombre, plus obscur. C'esù ainsi
riu'un raJ'on solaire, en pénétrant, par une petite ou-
verture, dansl'intérieur d'un appartement, ronil visiblcs
les atomes de poussièr'o qu'il éclaire sur son pils.sage.
[n plein air, ces atonres sont invisibles, quoique éclairés
par le solcil, parco quo I'espace environnant n'est pus
ussez, obscur.
C'esù pour la môme raison qu'on n'aperçoit pas los
cniQrntTri-srluÈne lrçor. 47 |
étoiles en plein jour, et que la flamnte d'une chandelle,
exposée aux rayons solaires, est à pcine visible. On
s'oxpliquo eneoro de la mêms manière pourquoi les
ôclairs se montrent plus souvent le soir que pendant lo
jour, et comment il se fait que, dans I'obscurité, on voil
sortir des étincelles du pavé bat,tu par les pieds dcs
chevanx.
Qt'EsTroNs.
l. Tous les corps matériels tombent-ils sons le sens cle lr
vue? Comnient fait-on varier la grarrtluur ap1-rarente
-'2.
des eorps ? 3. La lune est-clle réellernént aussi gririrde qrre
le soleil? -,1. Pr-rurquoi ccs deux astres parais-scnt-ils'de
-
même grandeur? Pourquoi I'extr'émité la plus éloi-
-'4.
gnée d'un chemrn paraît-elle nioins larse que I'auire extré-
mité? 5. Dans quelles circonstancei aferçoit-on Ie plus
-
distinctcment lcs p'etits objcts à I'oil n,it 6. Pourquoi
u'aperçoit-on pas lès étoiles en plein jour ? -

LVI" LEÇOI{.

Particulorités qrre présento la prunclle del'eil.

La prunelle ds l'æil présento à son centre une taeho


noire qu'on appelle pupille, et qui n'esb autre choss
qu'uno,ouverturo' arrondie tl'uno cloison intérieure ap-
peléeiris. Cette ouverture possèdo la singuliène proprié-
té de se contractor ou ds se dilater sous I'influence de
la lumière ou dc l'obscurité. Dans un lieu obscur, la
pupille so dilate pour laissor entrer une plus grando
quantité tle rayons; dans un lieu bien éclairé, ello ss
contracte, aucontraire, parce qu'en raison de leur plus
grande intonsité, il n'est pas nôcessaire qu'elle eu laisso
pén6trer un aussi grand nombro.
On pout, lrès-bien oh-carver ccs
'lilatations et ces con-
tli2 rRArrÉ DE pnrstQuc Ér.Éuesfrrna.
f ractions de la pupille, en approchant subitemslt uno

fcrte lurnière do I'æil d'une personnc, e[ en I'eu éloi-


gnant quelques.instants après.
Cette propriété do la pupillo nous mct h même tlo
donner des explications suflisantes d'une foule de faits
qu'on peut observer tous les jours. Quand on passe d'un-
endroit éclairé dans un endroit obscur, il faut un cer-
luin temps avan[ qu'on puisse distinguer uD peu les ob-
jcls environnants, car la pupille doit avoir le temps do
se dilater suffisamment. Se rend-on, au contraire, do
I'obscurité dans un uspico bien éclairé, on ressent, d'a-
borcl un malaise aux yeux ei à la têto, car la pupille
d'tant encore très-ouverte, il y entre uno [rop grando
(luantit,é de lunrière. Ce malaise se dissipe peu à peu,
ir mesure que la pupillo se resserre.
On sait que les personnes qui se trouvent dans un
licu peu éclairé voient assez bien, de là, les objets pla-
côs dans un autro lieu plus éclairô, tandis que le con-
l,raire arrivo aux personnes qui sont dans ce dernier lieu.
C'esl,que, clrez les premières, la pupille est très-ouverto,
tundis qu'ello I'est peu chez les dernières.
Les quadrupèdes ont en générdl la vus plus perçante
quo I'homme ; cela s'explique en partie.par le plus grand
développernent de la pupille chez ces animaux. La pru-
' nello des chats, par exemple, est très-large. En plei't
jrur, elle a la forme d'une étroite fente longitudinale,
tandis que dans I'obscurité on Ia voit, circulaire; ello
présento alors la grandeur d'un petit cercle d'un ccnti-
mèlro ds diamètre. Il entro donc, pendant la. nuit,
beaucoup plus do lumière dans l'æil de ces animaux
Quo dans celui de I'homnre. Les chouettes et presquo
tous les oi-qeaux nocl.urnes ont aussi lr pupille très-
développé0.
ct.\..QUÂNTE-SEPT!liilE t.[çC:t. {? J
. ol'EsTroNS.
' ,f . Quclle propriété
possède la pupille ? 2 Qucllc est la
-
raison pour laqùelle ori ne distins'ue nas très-bien les obiets.
dc prime abord, lorsqu'on se renî d'in lieu échiré dani un
lieu obscur? 3. Poi.rmicz-vous exrrliquér conrment il sc
-
fait que, le soir, on distingue très bien clu dchors les objets
placds dans I'intérieur d'ùn appartcment éclairé, tandis que
les personnes qui se trour.ent dans cet appartement ne voient
aucuuCesobiet-sdu dehors? 1.. A irùui pourrait-on attri-
-
buer,-e^u parlie, la vue pcr'çrnte des aninraûr penthnl I'obs-
curiié ?

LVrI" LEçON.

, DE LÀ uÉrÉÛEoI,oGIE.

La méléorologio a spécialemcnt pour but l'ôtudo rles


phénomènes qui so produisent dans I'atmosphère. Ccs
phénomènes s'appellen I nût4orcs.
On distinguo des météores aqilcuæ, qui comprennent
lcs nuages, les brouillards, la pluie, la rosée, ta geléo
blanche, la neige et la grêle; des météores adrfenq qui
Êont, I es vents, I es [rombes ; el, des m étéorcs lu,ntineu æ, lel J
quo Iâ fQudre, l'arc-en-ciel, lcs étoiles filantes, les feux
follets et ies halos, les aurores boréales ou polaires, etc.
a,
UÉfÉonus aQrrEU:r. tluurDlrÉ os r,'erltospflùnt.
-
- Les vapeurs qui so dégagen[Eans cesse des charirps,
des prairies, des forêts, de la 'mcr e[ d'autres eûux,
vont toutes ss réunir au sein dc I'etnrosphère; celle-ci
contictrt donc en tout temps une certaine quantité d,hu-
rnidité. Lorsquo cctte hunridité est très-abonclante, eltc
agit d'uno nranière marquôe su r l,ou[ ce qui est en coutact
avec l'air. Ainsi, par un temps lrumide, leS portes et tcs
puts. Ér.É,1. ,15*
47 & TRrtrË DE PllTslQUn ÉlÉlturr,ttnn'.
fcnêtres ferment plus hermétiquement que par un [omps
sec; les bois en général se gonflent et so déformentplus
ou moins ; tes murailles se couvrent d'une couchs d'hu-
midité,'ls sel de cuisine commened à fondre, les cordes
de boyau ou de chanvre devienncnt plus grosses e[ en
même temps Plus tendues.
Hygromètre.s. Les corps composés d'un assemblago
-
de fibres longitutinales non tordues, tels. que les che-
ic.ux, s'allongent par I'humidité, cs quiest dans les mê-
mes circonslances tout lo contraire de co qui arrive
aux cordcs. On a su mettrs à profit cette propriété,
pour déterminer le. degré d'humidité de I'air, a umoyen
de certains appareils appelés hygromètres.
L'hygronùtre de Saussura, ainsi appelé du nom de son
inventeur, est, lo plus délicat et le plus sensiblo. Il ss
composs d'un cheveu d'environ un pied de long, qu'on
a bien lessivé pour Ie débarrasser des matières grasses
qui y adlrèrent ordinairement. L'effet de cs lavage esl
d'e rËndto lo cheveu plus sensible à I'influence de I'hu-
midité. Son extrémité supérieure est fTxée à uno plan-
chette au no!€n d'une pince qui le tient, tandis quo son
ext,rémité inférieure est enroulée autour d'une petito
poulie et porte à son bout librs un petit poids pour qus
io fil reste constammen[ tendu. La petite poulie port'e
une légère aiguille qu'elle fait tourner avec elle, et qui
indique le degré d'humidité ou do sécheresse do I'air,
puisqu'elle est muo, commo la poulio, par le cheveu
- i'allongeant ou se raccourcissan[ d'après l'état de l'at-
mosphère.
Yoici maintenan[ commenl se fait la graduation' On
placo I'appareil sous une clocbe do verro bien sèche;
ls cheveu s0 raccourcit plus ou moins, et fait tourner
la pctito poulie do manièro que I'aigtrille monte; on
cINQUANTE-sEPrlÈilE r.EÇor. 17ô
mrrque zôro à I'enrlroit oùtelle-ci s'arrête. On placo
ensuito I'hygromèl,re sous une autre ciocho de verre,
dont les parois sont très-mouillées porlr que I'air qu'ello
renferme soit complètemenù humide ; le cheveu no tarde
1.as à s'allonger, et I'aiguille dcscend. On marque
,100
au point où elle s'arrêto; puis on divise I'espace com-
pris entre les deux points extrêmes 0 et 100 cn cenb
partigs égales, dont chacune s'appello un degrë,
On comprend que I'air sera d'autant plus humide,
que I'hygromètro qulon y expose marque un degré plus
élevé.
Il existo encoro uno foule d'autres instruments qui
indiquent plus ou moins exactement le degré d'humiditô
de I'almosphère; tels sont, par exemple, ces appareils
qui repréÈentent un capucin ôtant son capuchon en temps
sec, et le remel,tant, à l'approche do la pluie. Ces phé-
nomènes sont dus au gonflement et au rétrécissement
d'une corde de boyau. Cette cortls est attachée d'un '
côté à un point fixe, et de I'autre à un petit bras tlo
lçvier tournant sur un axe. Lo m(ruvement do va-et,-
vient quo prend ce levier, par le gonflement ou Ie ré-
trécissement de la corde, se communique au bras du
capucin, qui doil, ainsi, d'après les circonstancesn ôter ou
rcmettre son capuchon.
QriEsTr0NS.
1. Qu'est-ce que'la météorologie? 2. Qu;enten<lez-vons
par rnéldores? En combien de classes- les divise-t-on? 3.
l'aites connaîtrc quelques phénomônes dus à l'âurnidité - de
l'air. qu'uà iltaromètrc? Décrivez celui de
- 4. Qu'esi-ce
Sdussure. B. Commc^nt expli{uez-vons Ie jeu de ces hygro-
-
ntètres représcntant un capucin qui ôl,e son capuchon lors-
qu'il fait sèc, et sc couvre lorsqu'il'va plcuvuir?'
{76 TR[rrd DB pnysrquri Ër.Èrrelttrrns.

LVn" LEçON
' Nuagos, brouillards, pldio.

_ lVirages. - Nous avons vu, att chapil,re do la chaleur,


que I'eau, par I'effel do l'évaporation, s'élève dans l'air
sous forme do vapews. Nous avous fait connaltre, ttn
outre, que cette évuporation est continuo, st d'autant
plus considérable quo I'air est, plus chaud, plus sec, e[
qu'il fait plus de vent.
L ascension des vapeurs provient de co qu'ellos sout
ntoins donses, plus légèros que I'air ambiant. Ccpendanl,
comme I'air devient de moins en moins dense à mesuro
qu'on s'élèvo plus haut tlans l'atmosphèro, on doit, en
conclure que les vapeurs rencontreronI dans ]eur aæen-
sion des couches d'ain de même densité qu'elles-mêmes ;
dès lors ces vapeurs cesseront do montor, of olleg sg
laisseront entrulner par les vents.
Corhme la température de l'air, dans les régions éle-
vées cle l'atmosphèro, est beaucoup plus basso qulà la
surlace de la terre, il n'est pas rare de voir sé conden-
ser un peu les vapeurs dans cos régions élovées; elles
dcvienneni alors visibles, ot nous les appelons nuageE.
Cel,to condensation s'expliqug très-fâciloment par
divers exemplos que nous obsorvons journollement.
Ainsi, la vapeur qui se dégage des machines à vapeur
esl beaucoup plus apparenle en hiver qu'en été, et il en
csi de mêmo do celle qu'on exhale par- la respira[ion.
Les nuages ne s'élèr'enl,, le plus souvent, qu'à un quart
de lieue ou une demi-licue au plus au- dessns de la terre.
Sur le sommet dcs montagncs, on voit quelquefois floL-
ctxQuÀ:{18- RUrTrÈilE rEçoN. ti7
ter. les nuagcs au-dessous de ses pieds. Les personncrs
qui font uno asceusion en ballon, travorsent orrlinai-
rement.des nuilges, qui se ûontrent alors comme
dcs
brouillards.
Brouillard,s.
. - I!l'airarrivo
qui s'élèvent dans
quelquefois quo tcs yspeurs
s'y côndànsent, h ur,u si petito
hauteur, qu'elles [ouchent, h la terre on les appelle
; alors
brouillard,s. Un brcuillard no diffère Oonc
ô'in nuage,
que par son pcu d'élévation au_dessus du sol. Les
brouillards se montrent na0urellement le plus souvent
dans les contrées marécageuses et, humide.s, au-$essus
des-eaux et des prairies, parcs que l'évaporation dans
lielx est plus considérable qu;ailteurs. A I'apparition.
.ces
du soleil, les brouillalds se dissipent ordinairemint par
I'efïet de I'élévation de lour tempérarure, qui rcnd lcs
vapeurs plus légères.
P,Iuie. La ptuie qu'on voit tomLer des niages, est
. -
évidemment la suits de la condensation 0.,
iup.u.,
qui se trouvsnl rôpandues dans I'atmosphère. 'Cetto
c-ondensation peut être provoquée par un abaissement
tlo tempéral,ure, par I'accumula[ion ou .la compression,
des vapeurs. Quand les nuages sont pressés les
uns
corrtre les autres, ou conl,re les flancs des
montagnes,
il y a accumulation et compressioo à.s ouproi*, .u
qui suflït déjà pour les condenser et tes convertir en-
eau. Cette eau tombe alors sur la tere sous forme
de
pluie, en verlu de son propre poids qui excéde
celui
d'un égal volumo d'air.
On a observé que, dans nos conlrôes, te nombre des
,
joursde plu-io est pl-us considérable quo dans les pays
cbauds, quoiqu'iltombo dans ces pays, pendanr I'anïéâ,
plus d'eau que chcz uous. En lleigique, il toqle en
moverrno, dans le courint do I'annég, uno quantité d'eau
{'iB TRÂtrÉ DB PnrstQUE ÉlÉnBlt,rtng.

qui atteindrai[ uno hauteur de 69 centimèl,res, si cettg


eau ne pénétrait pas dans le sÔI, no s'évaporait pas dats
I'air, ou ne s'éeoulait, pas vers des lieux plus bas'
Pluies rle sang. Dans différentes cortrées et h
-
pltrsieurs époqucs, oû a vu tomber du ciel une pluio
tougu que Ià vulgaire a prise, ntais h lort, pour uno pluio
Oo sarrg. Cetto pluio n'esl, au[ro chose que do I'eau ortli-
nairs coloréo en rouge, à co qu'il paraît, par dcs fleurg
de pins, de sapins, etc.
Ffuitt do gienou'itles. Penrlant les iours d'été, on
-
qu'après la p'luio, ls sot est cou-
remarque quelquefois
vort dô p*iità's grenouill'es. Il y a bien des gens qtri
dimaginentquocesaninrauxsonttomMsdel'air.Ccttg.
opiniôn paralt cependant peu fondéo : en e[et' on n0
plol pa* très-bien expliquer pourquoi ces grenouillc's
it, totbutuient pas aussisur ls sol pendant qu'il fuit
beau ; et ensuite, comment elles ne seraienl poinl' écra-
sées par cette chute. L'appurition de ces animaux,
après
les pluies d'été, doit donc êtrè attribuée h des causcg
que-n ous n e con na isst':ï:-:::: qu' i m parfa i temen t'
QLTESTIOi{S.

.1. Comment se fait-il queles vaPcurs puissent s'élever


tvrns I'air? 2. Qu'est-ce qui produit lesnua'gest,--,ll: '
ho**eot se-forme-le brouillarù,, et où se forme-t-tt le.prttq
i;;Ë;r'r;tr - r*.btptiquez la'p/ui9l:5. guelle opiliil':
vous ibrrnez - Yous des piCtcodùes pluics do saug et du
Srencruilles ?
crNouANTE-NDUyltnE LEçoN. {?9

LIXs LEÇON.
' Iiosdo, givro ou geldo Uanctre, oeige et grélo. ,

Rosée. Penclant les nuits sercines do l.été, la torre


€t toutes -les plantes qui la rocouvrent, envoient conti_
ntrellemen[ de la chaleur vers les espaces célestes. par
.quite de co rayonnemenl nocturne, ces corps subissent
un notable abaissement de.température, et il .arrive
ainsi souvent qu'ils sont plus froids que I'air amlriant
lui-mêms. Si tes vâpeurs qui"se trouvônt toujours dans
l'atmosplrêre, viennent en contact avec cescoips refroi-
dis, elles se condensenI et se clépo$ent sur leur surfacc,
Eous fonno de goutelel,tes qu'on appelle rosée. Cette for_
nral,ion de la rosée se compr€ndra trèsl,ien par l.exempto
suiva't. Lorsqu'on transporte une bouteilte d'un endroit
fr<lid dans un autre plus chaud, on remarqus que sa
surfaco so couvre bientôt d'unecouched'humidité. Cetto
humidité proviont de la vapcur d'eau qui se trouve dans
ls lieu chaud, et qui, par son contac[ avec la boul,cilic
oncore froide, ss condenso et passo à l'état liquide. On
explique de la mêms uranière la présence do la coucbe
tl'hurnitlité quo I'on trouve sur ta surface intérieure rlcs
carreaux de vitre, tJans un appartement échauffé, pen_
dant les jours froids de l'hiver.
La rosée ne se produit pas chaque nuit, et c'est eo
t1u'il est facilo d'expliquer. Nous venons do voir qu'ello
ue prend naissance quo'rorsque que les objots terrostres
sont plus froids que I'air qui les entoure. Or, par un cicl
couverl,,les corps no se refroidissent pas autani pen-
dunt la nuit que par un tcmps sercin, (u que le rayon-
{8C TR,rtrÈ DE DnTsTQUE ÈLÈunlcrrrns.

ncmÊrl de la chaleur esl, en partio arrêté par la prûsence


des nuages. Ainsi, lorsquo ls ciel est couvert, il
ne se
produit guère de rosée.
Les verrts nuisent également à la production de la
foséo, car les vapeurs ne rostenl pas alors assez long-
temps en contacl, avec un môrne corps pour pouvoir so
refroidir et se condenser. En général, toule cause qui
ralenti[ le refroidissemen[ des vapeurs ou des corpi
tcrrestres, est un obstacls à la production de la rosée.
0n comprend, dès lors, pourquoi les plantes ne s'e cou-
vren[ pas. de rosée lorsqu'elles sont abritées sous des
cloches de verre ou sous des nattes de paille.
Git:re ou gelëe blanche..- Le givre ou gelée blanche
n'cs[ autre chose que de la rosée gelée. Ce que nous
avons dit do celle&i s'applique donc aussi au givrc.
On préservo les plantes de ces e[ïcts nuisibles en lcs
recouvrant de paille; or, on sait qrre la paille conduit
rnal la chaleur, et, qu'ello empêche ainsi le refroidissc-
Dlent.
Neige. il se fait, un abaissement considérablo
-Quand
do température dans les hautes régions de I'atmosphère,
il arrive souvcnt quo les vâpeurs qui y sont en susp€n-
sion, se congèlent si rapidement qu'ellcs n'ont pas eu le
temps de so convertir en gouttes. Dlles tonrbent alors
sur la terro sous forme do ncige.
La ncige exerce souvent une action préservatrice sur
les végôtaur. En raison de son peu de conductibilitô
pour la clralenr, elle empêche les plantes qu'elle rccou-
vre de se refroidir rapidemcnt, et les préserve ainsi con-
tre les attcintes des gelées.
On remarquc ordinairement que la chute de la neigo
tcmpùre un peu la rigueurdu froid pendant l'hiver; co
f.riù s'explique, ainsi que nous I'argns déjà dit, par Io
-
sotxÀNTtÈuE tEçoN. '' l8'f
dégagenncnt de c'baleur qui acc\ompagne toujours la
solidi6cation des corps liquides et gazeux.
Gréle. Noûs ne pourrons pas nous étendre bean-
coup sur co - phénomène ; les eauses premières de sa pro-
duction ne sont pâs encore bien connues. On comprend
il est vrai, que les grêlons doivent être des gouteletles
d'cau gelées; mais la cause de cctto congélation est
cncore inconnue. Toutefoi.c, on est fondé à croirs quo
l'ôlectricité joue un grand rôle dans lour formation.
Dans nos contrées, Ia chute do la grêle arrive le plus
souvent au printemps et en été; cependant, ce phéno-
rnène so présente aussi quelquefois dans les autres
saisons de l'année. On a remal.qué qu'en général il grôle
plus souvent le jour quo pendant la nuit,, d'oùr I'on croit
pouvoir condlure que la chaleur joue aussi un rôle dans
la formal,ion des grêlons. La chute do la grêle est sou-
vent précédée d'un brult tout particulier qui se fait
ontendre dans I'air, et qui est altribué aù choc des
frêlons les uns contre les autres.
QLTESl[ONS.

l. Expliqrrez le phénomène de la roséa. 9. Comrnent se


forme le giùre ou jelée bl,nche? -
3. Comment erplique-t-
on la for-uration de la ncige ? -
L. Erpliquez ce riue-vous
lavez dela grële. -

lr

I,X. LEÇON
. Uétéores aériens.
r

ltents. Les venis.sont le réiultat du mouvement


-
qui se produit dans Ies coucbes do I'air atmosphérique.
Co mouvement do I'air a lieu chaque fois qu'une couchs
DIrIs, ELEII. r0
,lB9 TuatrÉ trE piltstQuu Ét Éinsr,rtnr.

horizontule no supporle pas dans toute s;\ étcnduo une


rnême pression. Supposons que, dans une certaino
rcgion de I'atmospltère, I'air subissc un abaissemenl, otr
une élévation de tempércl,ure, qu'en résuhera-t-il? L'air
r:e eontïactera ou se dilatera dans cet entlroit, et l'équi'
lrbrc sera troulllé; il y aura mouvement dans la masso
d'air. Or, comme il rr'y a ricn de plus instal'ile que la
tr:nrpêraturu-du'l'air, on eomprend que ce {luide est
lrès-raremen[ ott repos. On peuc vériûer de la manière
suivante le fait que nous vcnons d'alanrer : dans un
apparlement chau{Ié, on fait ouvrir la porÙe, et l'on pose
en bas de celle-ci uns chandello a'tumée; on verâ que
la flamme sera chasséo vers l'intérieur de I'appartemeut,
ce qui indique bien qu'il y a un courant d'air qui y
pénètre. En portant la chandelle au haut de la porte, on
pourra se convaincre que là, la {lamme est poussée vers
I'extéricur, co qui est une preuvo qu'il y a un autre
courant d'air qui sort do la chambre pour fuir au debors.
Ce fait s'explique par la dilatation do l'ail de I'apparte-
rnent, qui, en vertu de sa légèreté, s'êchappe par le
haut de la porte, tandis qu'une masge d'air plus froid,
venant du dehors, pênètre par le bas dans I'appartêment,
pour y remplaccr I'air écbau{fé quï vicnt ds s'en
échapPer.
Dans nos parages, les vcnts n'ont pas une directiou
constante ; ii n'en est pas de même dans les conlrées
ropiiÉles, otr ils soufllent, toujours dan's le même sens'
Dans plusieurs contrées de l'Afrique, il règne quelque-
foisun vent très-fuueste, appelé le sinoûn, qui répand
partout la mort et la désolation'
La direction des vents. a, dans nos contrées, une in-
fluence bien marquée sur t'état de I'atmosphère; ainsi,
lc wttt d'esl t'sù trùs-sec en étê et très-froid en biver'
sorxÀNlrtuE lsçoN.
t83^
On croit généralement qu'il iouit de cette propriOtO,
s-uite de [a grande étendue ds terre fermà qo.if a O-Ajl$
drl parcourir avant d'atteiodre nos contrées.
Le oent r|ouest nous amène souvenc de ta pluie, parco
qu'rl a dr1 passor au-dessus de I'Océan, ei qu'il'nôus
apporte ainsi une $assg d'air fortement chargéo d'hu-
midité.
Les aents dw suil sont généralement chauds, et il est
facile d'en trouver la raison. En hiver, ils nous amènent
souvenl, lo dégel. Ces vents sos.t assez fréqueurment
accompagnés d'orages.
Les wnts du nord sond ordinairemenl iroids, pâreo
que l'air qu'ils chassent vers nos contrées provTent des
régions polaires, qui sont presque toujours [rès-froides,
Les efTets des vents soat en rappo.i-uvec leur vilesse,
et ils câu.qent parfois des dégâts considérables. Bien
souvent on voit s'élever des ouragans qui déracinent,des
arbres, abattent des' maisons, .avagerrt les récoltes,
et
font'sombrer Ies vaisseaux qui vàguent sur ta mer.
Toutefois les avantages que les vents nous procurent
ne sont pas molns grands. Les venls rafralchissent et,
renouvellent l'air dans les lieux où ce fluide pou*ait
se charger dlémanations malsaines, e[ détournent
ainsi
bien des maladies contagieuses; ils chassent les nuagcs
vers la telre .ferme, et y arnènenl, la pluie; ils dàs_
sèchent le sol on hâtant l'évaporation des eaux
super_
llues, et, façoriscnt, la fructlfication des.pfantes
en
dispersant leur pollen ; en{in, ils servent de moteurs
aux moulins et aux navires à voile, gui nous
rendent
dcs.scrvices iacalcu lal-rles.

QUÊSIIONS.

_^1:
quoi proviennent Ies oents?
^4 donr*r rieu au mouvement
pcuvcut
_ 2. Quelles causp,
des meseÀ o'aiir
--rl
{84 TnÂrrÉ o, o*rrrqos Ér,Ëusnrernr.
Citez un fait qui prouve qu'une différence de température
dans les couches d'air provoque les courants.
- [. l,es vents
sont-ils nartout aussi instables que dans nos contrées? 5.
Où règn'c. ordinairemcnt le sinlorin, et quels sont les cffels -
r.le ee venl? 0. Iraitcs connaitre les iirlluenccs des diffé-
-
r rrnts veDts sur l'état do I'atmosphère. 7, Cilez quelques-
-
uns des avantages et des désavantages qui proviennent
des vents.

LXt" LtiÇOr\.
Dlétéorcs lumirleur.
l-o {,onnerreet la foudre, le paratonnerre, I'arc-cn-ciel,
lcs étoiles ûlantes et les halos.

Tottnerre. Le tonnerre est sans càntredit un dca


-
phénomènes les plus magnifiques qui puissent so pro-,
duirs dans I'atmosirhère. On s'est fait, pendant bien
des sièctes, des idées très-fausses sur la nature de cs
terriblo ûgent. Ce nlesù quo dans ces derniers tsrnps,
que la science est parvenue à démontrer h la dernière
évitlence quo I'élecl,ric,ité atmosphérique esc la cause
ds la foudro et du tonnerre.
Le célèbrs Franlclin fit, lo premion, des expériences
dans le but de démontrer I'identité de Ia foudre et du
fluids-électrique. ll
lança vers un nuage orageux un
cerf-volant muni d'une tigo ds fer : lorsque la {icellet
était mouilléo par la pluie, il parvint à en tirer de très-
glosse$ étincslles. Dalibard, en France, fit construire
dans le mêmo but, un autre appareil : il fit placer à
!'cxtérieur une barre de fer de | 3 mètres de longueur,
sur une talile dont les pieds étaient de verre. Â I'ap-
proche d'un orage, il fais.ait jaillir de cette barre des
étincclles électriquos d'uno lrès-grande intensité.
-EF'---

sor-raNIE-UNtÈuE LEçOrT. {85


II résulte donc des expéricnees que nous venons
do
citer, gue la foudre est due uniqiràment
à t.électrieiro
drr'nt peut se charger-l'air atmosptrerique.
O" ,;;;;;;;
ê.tre suppris d'entendrs diro quL
I'air aussi est suÀcep-
tible de s'èlectliser, mais les ihits sont qui
là prouvent
eetts vérité. En temps d'orage, les
éclairs qoi sillonnrnt
le ciel sonl toul simplemenide grosses
étincelles élec_
trigues, analogues à celles qu,on obtirn,t à l,aide
des ma_
ehines électriques. On peut ôbrrroer que
lors d,un orago
qui éclale, les nuages so clirigent les uns
vers les autrei,
ce quimonl,re qu,ils s'at.tirent mutuellemenl,
fait qui no
peut avoir. lieu quo pour autant qu'ils
soient chargés
d'électricités différentes. Le bruit que fait
entendre ro.
tonnerre, est attribué au refoutemenl d, I,air
par l,érin_
ce.lle électriquo. Nous savons, d'ailleurs,
quu Ë. petites
étincelles, ohtenues à l.aide d'une machino
electiiquo,
sont. âussi [oujours eccompaguées de
bruit.
. Dans lo chapitre de I'acoustique, nous avoES clit que
le son parcourt onviron g4O Àètres par
seconde. La
lumie\re so propage instantanément L do grandes
di-
stanees. cette connaissance n0us permet
d'évaluer r'éroi-
gnemenI d'un orage. Supposons qu'il
s,écoulo quatrû
secondes entre I'apparilion d'un éàlair
et la perception
du bruit qu'il occasionne, on est alors cer[uin
que la
foudre a éclaté h une distance d'enyiron quatre
fois
340 mètres, soit ,l860 mètres
Comme l'électricité se porte de prôférence
sur fes
corps bons conducteurs, on rema.que que
la foudre
tombe souven0 sur les corps métalliques
très-élevés et
terrninés en pointo. 0n comprendra d'onc te
4angerquo
I'on court en voulant s'gbrlter dans ls
voisinige àes
arbres, des moulins et des cfochers.
Les couranes d'air, dans l.intérieur
des appartements,
---|-F

r80 TRÀtrÉ DE PnrslQLE ËLÉileilrltne-

deviennenl aussi très-dangsreul eo l,emps d'orage, eàr


alors il pourrait dintroduire dans la maison une grande
guantité d'air chargô de fluide électr\ue, ce qu'on doit
t-oujours éviter, aulunt quo faire se peut, en hrman[ lcs
'croisées
et les Portes
L électricité sê porto très-rarement sur les corps
mauvais conducteurs; c'est pourquoi il n'arrive pas
souvsnl que la foudro éclate dans les bois de sapins'
Les porsonnes qui s'effraient facilcrnent des coups tlo
tonnôrre, pourronl se rassurer en se mettant'au lit' La
foudre nt *'y portera que trèrdiflicilement, à causo
des eouvertures de laine qui ne conduisent pas lo fluide
élecl,rique.
Puisque lo tonnorre est un offet naturel des lois
que
le Créaleur il
a imposées h la nature, no faut pas
s'effrayerouùreuresuredesoseffets,commolefontdes
personnes crâinlives et superstitieuses; mais aussi, il
serait téméraire ds vouloir s'y exposer sans nécessité.
Nous décrirons ici un appareil propro à garantir les
trâtiments des effets de la foudre.
Paratonnerre. Nous avons déjb enseigné, dans
-
une leçon p,récédente, Quo les corps rnétalliques ter-
rninés ôn pointe, iouissent de la propriété de diminuer
la chargo èlocttiqor des corps électrisés qui sont placés
lùoisinage; o'ost ainsi qu'on parvient à ramener
dans
na-
le conducteur d'une machine éleclrique à son état
turel, en lui prêsentant b quelque distance une barre
a su
poiniue, de feiou de cuivro' Lo génie de I'homme
ii.u, ptont de cs fait pour présorver lcs Mtiments des

atteintes ds la foudre'
barrs
0n étabiit au Eommot du bâtiment trne longue
deferlgrminéeenpointoàsonoxtrémitésupérieure.-Qn
dore ordinairement la pointe do cette barre'
ou
0n
. sotsaNÎE-uxlÈilE Lrçcx. {37
ls fait en cuivre, pour la prêserver de la rouillo, A son
extrêmité inférieure, et un peu au-dessus tlu toit, est
lixée une chalne ou plutô|, une tigo de fer, composée do
plusieurs barres soudÉes ensemble, qu'on fait descendrs
jusqu'à terre, le long du toiI et dos murs. On introdu(,
l'extrémité inférieure de cette chalne ou tigo de fer dans
un puits rempli d'eau, ou,'b défaut de puits, on I'enfouit
rJans le sol humide. La chalne ou la tige est tonuo h
une distanco d'environ un pied du toit et du mur' au
tnoyen do chevilles de fer.
" C'est cel, appareil qu'on nomme po'ratonnerre. Toici
maintenant I'explication de sos effets. Quand un nuage
orageux passe h proximité d'une maison surmonl.éo
d'un paratonnerre, lo fluide électrique contenu dans le
sol se porte,le long de la chalne, au sommet de la barre
pointue ; de lh, il s'échappe pour Ee portor sur le nu.{ge
orageux, où il va détruire on partio ou en totalité la
'cetto
sbargo électrique ; de manière, le bâtiment se
trouve hors des atteintes do la foudre. La longueur do
cette barro pointue, qui surmonto la maison, doit
croiro avec les dimensions de celle-ci. Sur des bâti-
ments très-étendus, on place sourenl deux ou un plus
grand nombre de paratonnemes. Il est' prudeni d'exa-
rniner de te'mps à autro Ét appareil, pour voir s'il est
en bon état. La tige verticale doit être bien reliée à la
r:halne qui descend au sol, et celle-ci ne peut présentcr
aucuno interrtrpl,ion, ou, cornmo on le dit ordinairc-
' ment, aucune solution cle cont,inuil,é.
Ara-en-cieL L'arc-en-ciel egt encoro un do ccs
-
beaux phénomènes qu'on ne se lasso pas d'admirer' ll
se produit lorsqu'un nuage est opposÔ au soleil et so
résout en pluio. Celui qui regarde un arc-en-eiel a
donc toujoùrs te dos tourné au soleil. L'arc-en-ciel esl
{88 TnÀnÉ DE prrîsrquE ÉrÉrnnrrrRe.
le résultat do Ja réfraction des rayons solaires dans lcs
, gouttolettes do pluio. On obtient lÀs mêmes couleurs en
regardant obliquemeni la lumièrs à travers un veris
de cristal à trois faces qu'on nomme communément un
prisme.
Ces couleurs deI'arc-on-ciel sg voient encore assez
.bien lorsqu'on regardo la llanrrne d'une lamps à [ravers
une plume à barbes serrées. Les divers rayons lunineux
ss montrent alors séparément, et laissenl voir lescou-
leurs fondamentales..
'Etoiles filontes. pendant los nuits sereines, on voit
-
souyent, dans les espacos célestes, de petites lumières
franchir instantanément des distances considérables. Ls
vulgaire prend ordinairement ces lumrères pour do
véritables éloiles, eg en cela il se trompo : ce sont ds
petits globes cls feu qui ne ss. trouvent jamais à une
très-grando disl,ance de la surfaeo ds la terre. L'origino
de ces lumières n'est pas encore très-bien connue.
Toul,efois, ilest bien eertain que ce no sont aucunement
des étoiles, yu que celles-ci se trouvent à des millions
de lieues de la terre, tandis que.les étoiles filantes s'en
éloignent rarement de plus d'une demi-lieue.
Feuæ-follets. Dans le voisinage des cimetières et
-
des endroits marécageux, on voit quelquefoiÀ une petito
lumière errer dans I'air à une pet,ite hauteur au-dessus
du sol. Ceg lumières, lrès-inoffensives do leur na[ure,
effraien[ généralement les pensonnes superstitieuses.
Ce sont tout simplomen[ iles matières gazeuses qui
s'échappent, de la terre et qui s'en{lammeltt au contact
ds I'air. Lo gaz phosphoré qui les forme abonde dans
les cimetières o[ dans les lietrx marécageux; co qui
explique pourquoi les feur-follets se montrent do pré-
férencs daDs ces endroits..Leur mouvemen[ vient de
€orxaNlE-ûNrùyE rEçoN. t89
ce que Ie gaz s'élévo dans I'air par. sa tégèret6, et est
enlraloé parJe vent.
'Ilatos.
Qs remarque souvent un cercle lumineux
Sutour de- la luno; c'est co qu'on appello un halo. Co
phénomène est caus6 par la réfraction do la lumière à
travers los coubhes tle I'atmosphère. Il est en quelquo
sorte analoguo à I'auréolo dont on voit entourée lc
0ammo d'une lampo éloignéo.

. OTIESTIONS.
,1. Citez guelqnes erpériences guj prouvent qwlafouilra
e6t un phenomcnc électrique. p. A quoi peût_on iomna-
-
ter | éctail, et comment explique-t_on tô brdit qui I'accom-
plgne? B. Comment peui-oi-èurtueii" âËl;;;; ;;i;;;,
-
sépare d'ur orage ? : &. euels sont le, ooirinàeË, qo;ii
convlent ct év rter en temps d'orage ? _ 5. eur I les son't les sib-
Ita-ne.es qui sont-très-raiement àiteintes pàr la foudrei_ O.
u_Dcrrvez et expJiquez le paratonnsyrs.'_ ?. euelles sont
tes précautions à prendre Iors de l'établissemenid'un nara.
tonnerre?_ 8. Comment expliquez-vous la formatitjn de
-
. t'arc-en-ci,el? 9. Dites ce qu'e vôus savez desétoiles fiian-
- -:'
1{_l:,-. | 0.nbnrExpliquez L'appaiition des
leur_loitàis ii.
qu'on dorrne au cercle luinineux qui entouro
!:l^.,,_:-.t l?
quelquetols la lune, et comment expliqirez-vous sfprésence?

È--
{90 Tn,\rrÉ DB pttrstQuE ût Éuntlt;tttls.

vvv- vlYvYæ
_YYvYvvvvvrwlvYv
.^##vv

APPBNDICES.

I. Sun r,'Écr,arnacE Àu CÀ2.


-
Dans le chapitre où nous avons parlé des sources dt
la chaleur, nous aYons dit, quo la combustion est un des
phénomènes qui en développent le plus' ll n'y a peut-
ôrrt put de spectacle plus irnposant. que cclui du feu'
C'eslj'habitude seule que nous avons do le voir dès
notre plus tendro enfance, qui nous y rend indifférents'
Les savants ont émis plusieurs opinions différentes sur
le pu ou le combustion. Sans enlrer dans de grands dé'
tails à ce sujet, nous dirons qu'on appelle généralemeui
cornbustion ia combinaisou des corps avec I'oxygène'
lorsqu'il y a dégagement de caloriquo et de lumière'
autre chose, suivan[ Davy'
Quant b,{a flamme, ello n'est
que la matière gazeuse provenant de- la combustion' et
qui est, portée à un haut degré de chaleur' Lorsque lo
corps brrlle sans llamme, on dit qu'tl est en ignition'
ia plupart des corps intlammaFes n'enl'rent en com-
' bust.ion quo sous une température élevéo' Il y en a
cependant, comme le phosphore, qui, brtlant à une
frible température, acquièrent la propriété de luire
rlans I'obsturité. Le bois, la t'ourbo e[ lo chapbon'
doivent être fortement chaufiés avant d'entrcr en com-
buslion.
iippENDtcEs. ,lgl
Les parlies grass€s dine chsndelle allumée qui sont
.
à proximité do la {lamrne, se fondcnt el s.élèvent dans
la mècho'par la force capillaire;il en est demême de
vhuile d'uns lampc.
Quànd on éteint une lumière à
longuo mèche, il s'élève une colonne de fuméo compo-
sée do gaa combustibles; et si I'on en approche uir
corps enflammé, elle reprend aussitôt feu.
Les explications précédentes nous ont semblé néecs-
saires pourdonner uno idée complôto de la matière
do
cet appendice, c'es0-à-dire de l'éclairage au gaz, adoptr!
assez généralement dans les villes. Nous nous etràr-

lerotrs d'exposer d'une manière simplo ot conforme aux


fuits, I'ensemblo des principales opérations aurquelles
donne lieu la fabrication de ce gaz.
Toute substance organique, lorsqu.on la soumef h la
distillation dans des vases ctos, donne naissanco h du
carbono, gui est une matièro solide, et à différents pro-
duits volatils, qui sont généralement inflammables à
l'air et répandonû alors une lumière plus ou moins'
vive. On peut faire, à co .sujet, uno pàtite expérienco.
qui offre quelque intérêt. On remplit presqoo entière-
ment ds charbon do terre pité te fourneau à,onu pipe
fumer ordinaire; 0n recouvro ensuite la této do là pipe
d'une.couche d'argile plastique, afin dtempêcher lraàcbs
à
I
de I'air, et, on Ia soumet à l,action d'un bon feu.
On
verra bientôt sortir par lo tuyau une épaisso fumôe,
qu'il scra facile d'allumer. 0n-obtiendra de cetto ma-
nière une flamme d'uno assez longue doré0, et qui
répandra une lumière faiblo.
Le gaz éclairant s'obtient généralement par ta rtis-
tillation de la houille. Cette àisrillarion se iair d.après
les procédés suivan0s. De grands cylindres
en fonte
noeu [0rre, appelés cornues, sonc remplis moitié
b de
{92 TnÀlrÉ DE pnysrQttg ÉtÉurnr,uns.

houille réduite en petits morceaux. Les cornues sont


lrermétiquement fermées, et exposécs peodant 5 à 6
beures à l'action d'un feu intense. La houille se trans-
forme en coke, qui est un excellent combustible, e[
donne en mêmo temps naissance à différsntes sub-
stances gazeuses, qui s'échappent par un tuyau mon-
tant adapté à chaque cornue.
Les gaz qui sortent des cornues ne sont pas encoro
très-propres à l'éclairage; ils conl,iennent des vapeurs
aqueuses,. du goudron à l'état de vapeur, et d'autres
substancps qui diminueraient l'éclat do la flamms et
auraienf en outre une in{luence funeste sur la respira-
tiou. Il faut donc purifier les produits de ce[to disl,illa-
Fig. 2?.
APPENDIC[S. r93
tion, en enlever les vapeurs aqueuses et autres matiè-
' res nuisibles. A cet effet,, on les fait passer, soit dans un
bain d'eau entretenue constamment, froide e[ gui con-
dense les vapeurs, soit dans un bain do chaux ou dans
ds la clraux éteinto, et quelquefois encoro dar:s un bain
d'acide sulfurigue , ou simplement dans un tas de
paille. Le gez est ainsi purifié de toutes les substances
nuisibles, et on le conduit alors par le tuyau E, figure
2?, sous u-n vase ou cloche C, en tôle ôu en fonte,
qu'on appelle gazomètre. Le gazonrètro couvreun réser-
voir R plein d'eau, dans lequel il peut plonger de
uanière i ciirniuuer sa capacité. Deux chaines sont
ûxées & Ia partie supérièure du gazomètro; elles s'en-
toulcnt cur des poulies de renvoi et portent, à leur
au[re ertrémité, des contre-poids p, et p, égaux au poids
tlu gazomètro qu'ils ticnncnt en équilibre.
ll reste à distribuer ce gaz dans les différents lieux
où on I'emploio. Un grand conduit, D part du réservoir,
ct Éorte plusieurs embranchenents qui se subdivisent
en luyaux pour passer dans l'intérieur des maisons.
La pression que le gaaomètre C exercs par soû poids
sur le gaz qui y est contenu, force celui-ci d'entrer
dans le couduit D, d'oir il se rend dans les différents
embranchements pour aller s'écouler par les tuyaux otr
on l'enflamme. Ce gaz répand une lumière très-vive.
On compto que chaque bec coûte environ 6 centimes
par heuro; il consomme environ 4 20 litrcs de gaz rlans
ce .ntêmo tenlps, et deux becs donneront autant do
lumièro que trois larnpes carcel, ou dix chaudelles
ordinaires.
Lo gaz éclairant porto en chinrie le nom d'hgilrogèno
carbonë, Il so produit spontanôment, dans los mines
houillères, un gaz do mêmo nat,ul'e, mais qui renfernûo
l9t rnnrÉ IIE pllrst0uc ÉuËnerrrtnç.

ccpendan[ moins de carbone. IUêlé à l'air al,mosphéri.


quo, il produit, h I'approche d'une chanrlelle allumée ,
ruuo violenl,e détonation qui peut donner lieu aux plus
graves accidents; c'est ce qui arrive malheureusement
quelquefois dans les mines. Ou comprend par là tout lo
soiu qu'on doit apporter à la fermeture des becs et
cles tuyaux de conduits, alTn de prévenir toute fuilo
de gaz.
Les bulles qu'on voil s'élever du fond des eaux ma-
récageuses et bourbeuses, conliennent aussi beaucoup
tl'hydrogène carboné. On peut le recueillir dans uns
bouteille qu'ou remplit préalablement d'eau e[ qu'on
munit d'un largo entonnoir. On tient cetl,s bouteille
reuversée dans I'eau bourbeuse, tandis qu'une aulro
personne remue aveô ung perche le fond de eel,te eau.
Il se dégage alors une grande qutntité de bulles, donE
plusieurs entrent dans' la bouteille en cbassant lo
liquide, Quand la bouteille paralt entièrcmenû vide, oo
la bouche sous I'oau el, on la retire. Yeut-on mainl,e-
tant enflammer le gaz qu'elle contient, on la débouche,
!û y verse do I'eau pour faire écoulcr le gaz, et on
opproche en même temps du goulot une chandello
tllumée. On verra à I'instant apparaltre une {lammo
iileuâtre, qui répandra une faible lumière.

trI. DEscRrpTroN DU rÉ,r,Éonrpss ÉtncrRrQuÉ.


-
De toutes les découvertes, de toutes les inventions
dues au génie de I'homme, il n'y en- a, sans contredit..
ps de plus curieuso, de plus surprencnte que celle dr
{95
^nDENDTCËS.
tttlégraphe électrique. Demander h la scieuce de trou-
ver rles moyeûs propres à correspondre instantanémeut
avec des personnes éloignées de'plusieurs centaines do
lieues, c'est, on devrait le croire, lui demander I'impos-
siblo. Bt, cependanl,, la scienco a résolu co irroblème,
et elle l'a rdsolu d'une maniôro complète. Des bureaus
tle télégraptrie sont établis dans les principales villcs
de I'Europe;la Bclgique, la France, I'Angleterre, sotlt
couvortes d'un réseau de fils télégraptriques,' e[, en
dôpit cles obstacles quo I'Océan semblait devoir y
opposer, ces trois pays communiquen0 etrtro eul avec
l* rapidité de l'éclair : c'est en présenee do pareils
résultats qu'on peub reconnaîtro combien la science esg
puissante dans ses applications.
lltais abordons maintenant notre sujet. Uno lecturo
attcntive de cet article fera comprendre le jeu dc cet '

appareil merveilleux, même par les pe.rsonnes les moins


instruites en fait de physique. Pour nous épargner dcs
répétitions inul,iles, nous engagerons le lecteur à par-
courirde nouveau la cinquante-deuxièmo leçon, pago
'l60 et suivantes, otr il verra la descript,ion
de la pilc
voltaîque, qui est la pièco principale d'un télégrapho
éfecrique. Nous ajouterons ici quo la pile de Bunsen,
telle qu'ello est expliqués dans la même leçon, convient
parfaitèment au télégrapho. Seulement, un couple uni'
que de cette pile est insuflisant ; on en réunit ordinai'
rement plusieurs en batteric, comme uoug I'avons vu à
la page | 6i.
Electro-aimants. Parrni les phénomènes curieut
-
qu'on peut produiro à l'airle de la pile voltaÏquo, il rr'y
sn a pâs de ptus remarquable que celui de I'aimanta-
lion instantanéo du fer doux. On sait qu'il n'est pas
possible d'aimanter lc fcr dour au moyeo d'un aimant,;
{96 TRArrÉ DE pnrslQun Ër,ûun.rrltns.

mais à I'aide de Ia pile, rien n'est plus facilo. A cot


cffet, on prend un fil do cuivre, recouvert, dans toute sa
longueur, de soio ou do coton, et, on le tourne en spi-
rals autour d'une barre de fer dour : si l'on met ensuito
rrne des extrérnités de ce {il de cuivre en contact avec
lo pôle positif,.et I'autre en contacI avec le pôle négatif
rl'une pile bu d'une batterie voltaïque, la barre do fer
Cour acquiert instantanément la propriété magnétique,
clle dsvient un aimant, ainsi, elle attirera à soi les
\orceaux de fer et d'acier qu'on lui présentera, commo
le ferait un aiman[ ordinaire. A'ussitôt qu'on détache
I'une des extrémités du fil de cuivre du pôle de la pile
avec lequel elle est en contact, la barre de fer doux
perd sa propriété magrrét,ique; elle revient à son état,
naturel; et, par conséquent, n'a[tire plus l'acier ni le '
. fer qu'on lui présente
Ces résultaùs s'observent, quelle que soi[ la distance
qui sépare la pile de la barredefer doux. Ils reprodui-
EeAl, instl,ntanëment. Ainsi, quand même la pile ss trou-
veraità mirle lieues de la barre de fer doux, cells-ci s'ai-
mantera toujours à I'instant même oùr I'on mettra les'
extrémités du ûl conducteur en contact avec les deur
pôles de la pilo; ello perdra sa propriété magnétiqm à
I'instant mêmo où I'on interrompra la communication
entre les deux pôles. Seulegrent, le nombro de couples
voltaiques tfoit être d'autanl,'plus grand, quo la distancs
cnfie la baruo de fer et la pile est plus considérable.
La barre de fer doux aimanlée ainsi par l'électricité,
est ce qu'on appelle uu éIectro-aîmant ou aimant
tentporaire. On dit que le circuit est établi, ou qu'il
! a rcûûnilnication entro les deux pôles do la pile,
lorsque le fluide électrique peu[ se rendre librement
d'un pôlo à I'autre, en parcourant ls 6l conducteur qui
cn t0ure l'élec l,ro-3i rn! ! tr
trpENDtCES. t97
Télëgraphe èlectrique. {e1'6ns maintenant com-
- son applical,ion dans
ment l'électro-aimant trouvo la.
consfruction des télégraphes électriques. Nous suppo-
serons, pour Ia facilité des explications, qu'on veuillo
éiablir un télégrapho de Bruges à Ostende. A ce[ effet,
ou fera placer rqr électro-aimant h Ostencle et une pile
voltaïque à Bruges. On au,achera au pôlo posirif de cÀtrc
pile un fil métalliquo qu'on conduira sur des poteaux
jusqu'à Ostendo, où on le contournera un grand nom-
bre de fois en spiralo autour d'une barre de fer doux
qui est l'électro-aimant. La'portion du fil métalliquo
qui entoure la barro de fer d-oux, doit être ...oov..tg
de soio ou de coton, commo il a été dit plus haut. On
ramènera ensuite à Brugos I'extrémité libro du fil mé-
tallique, tout prèsdu pôle négarif do ta pilo.
Un petit levier de cuivre, auquel esû attaché un
morceau do fer, est placé à Ostencje, au-dcssus dc
l'électro-aimant. Chaquo fois que I'on fermera à tsruges
le circuit, en mel,tani en contact avec lo pôle négàtif
I'extrémité du fil conducteur qui reivieot d Ostende, la
bamo de fer doux qui se trouve dans cetto dernière
ville deviendra un aimant, qui attirera le petit levier
au-dossus de lui. Chaque fois, au contraire, quo l'on
interrompra à Druges la communication entre lès doux
pôles de la pilo, ce qui so fait en éloignant le fil conduc-
tsur du pôle négatif, l'électro-aimant d'Ostende cossera
d'rttirer le petiù levier, et eelui-ci, repoussê par un petit
rcsport disposé à cet effet, rêprendra sà première
position. En interrompant et rétablissalt donc alterna_
tivement la communication entro les deux pôles de lu
pile, on vera à Ostende le petiI levier montèr et des-
cendro alternativement. Or, le mouvemerrù rio va-et-
vient du petit lelier so communiquo, au moyen d'un
purs, ÉtÉu.
. 47,
f 98 rnÂrtÉ DE pnlsrQun ÉrÉuelrrArnn.
mécanismo particulier, à une roue dentée qui avanco
t'une dent à la fois. Cette rous préseute autant de dents
qu'il y a de let,tres dans I'alphabet. Son axe passe par
lo centre d'un cadran, et porte une aiguillo qui par-
court les lel,l,res clessinées sur le pourtour de ce cadran.
Par cette disposition, I'aiguille se met à pareourir les
divisions du eadran lorsqu'on interrompt et rétablit
successivement à Bruges la communication entre les
;
deux pôles de la pilo ainsi, il suffit d'ouvrir et de
fermer h Bruges l5 fois de suite, par exempls, le cir-
cuit voltaique, pour faire avancer à Ostende I'aiguillo
. de lS lettres.
On pourraib donc déjà, à la rigueur, transmettre ds
Bruges à Ostende telle dépêche qu'on voudra; maiq cc
.mo,ls de l,ransmission ne serait pas très-commode,
puisqu'on se trouverait dans la nécessité de calculer
d'avanco de combien de divisious I'aiguillo à Ostende
doit s'avancer pour so trouver vis-h-vis de la letl,re
qu'on veut indiquer. On a cherché le moyen d'éviter
cot inconvénient, e[ voici coùrment on y est parvenu-
On établit à Bruges une roue métallique garnio du
même nombre ds dents que celle d'Ostende; son axs
poçle aussi une aiguillo, qui parcourt, les lettres repré-
'se$tées sur un cadran semblable à eelui, que nous aïons
ddjà décrit. Le fil conducteur qui ro'rient d'Ostendo
-epose sur I'axe de cette rouo, tandis
qu'un petit res-
sort métallique , qui esu eD communication avec le pôlo
négatif do la pile, s'appuie contro les dents de sa cir-
conférenee. Bn faisant alors tourner I'aiguille du cadren
établi à Bruges, on fait mouvoir la roue, et le ressort
qui s'appuio sur sa circonférence tombe tantôt sur uno
dent, tantôI entro ileux dents conséculives. 0n com-
prend quo la communication entre les deux pôles de la
ÂPIENDICES. {9C
pilo est, de cette manière, interrompue chaque fois quo
ie ressort at,taché au pôle négatif vient tomber enlre
deux dents sans toucher la rouo, tandis qu'elle so
trouvera rétablie du moment que ce ressort reposero
sun une dos dents. En effet, dans co dernier cas, l'élec.
tricité pcurra se rendre du pôle positif do la pilo au
)ôle négatif, en parconrant ls fil conduct,eur qui va do
Drugos à Ostende ei revient vers la premièro ville, et
ensuite en traversant la roue utél,alliilue située à
Bruges, ainsi que Ie ressort quiaboutit au pôle négatif.
Il ne sera pas diflicilo maintenant de faire com-
prendre comment on peut transmeil,re une dépêclre do
Dcuges à Ostende. Admottons qu'avant de commencer
Ies opérations, les aiguilles dans les deux stalions incli-
quent la même lettre. Si jo fais avancer alors à Bruges
I'aiguille de 7 lettres, par exemple, j'interromprai et
rétablirai ainsi 7 fois de suite la communical,ion enl,re
les deux pôles cle Ia pile : et qu'en résultera-t-il ? C'est
que l'électro-aimant ou la barre de fer doux, établie ir
Ostende, attirera ? fois le peti[ levier placé au-dessus
d'elle, et ? fois le laissera repouÉser par le petit ressort
adapté à ce levier. Ce mouvement du petit levier fera
avancer la roue de ? dents, ct I'aiguille de T lettres,
c'est-à-diro d'autant do lettres quo cello de Druges;
ccs deux aiguilles indiqrteront donc constamment les
mômes letl.res.
Veut-on transmettre tlo llruges h Ostende le mot
Gu,nd,,l'employé d'o Bruges portera I'aiguilte du cadran
devant, la lettre G, et l'y arrêtera quelques inStants;
au même nromcnt, I'aiguille du cadran d'Ostendo so
met,tra aussi en mouvement, e0 viqndra de même s'ar-
rôt,er quelques instants vis-à-vis de la lettre g. On
amènera ensuite à llruges I'aiguillo devant les let,tres
200 rnanË DE pIrrstQUE Ét Éurnrltnr.
a, n, at, d' en ayant soin de I'arrêter un peu devant
chacuns d'elles; I'aiguille d'Ostende vienrlra aussi so
placer et s'arrêter un peu devant ces mêmes lettres. En
marquant donc à Ostendo toutes les lettres devant
'lesquelles I'aiguille s'est arrêtée, on aura le mot GanrJ.
f
Une petite croix sépare, sur les deux cadrans, les
lettres Z et, A; c'est devant elle qu'on amène I'aiguillo
après chaque mot de la phrase à transmettre. On l'y
amène encoro après I'achèvement de la dépêche.
Si I'on voulai[ maintenant envoyer uno dépêcho
d'Ostends à Bruges, on aurait aussi à établir une pilo
dans la premièro de ces villes, et un électro-aimant
dans la seconde. On opèrerait d'ailleurs comme il vieut
d'êtro expliqué ci-dessus.
Nous terminons cet article en ajoutan[ que, dans
ces derniers temps, on a trouvé qu'un seul fil conduc-
teur sullit pour établir une ligpe télégraphique entre
deux villes. Le globe terrestre fait fonction de second
fiI. Dans ce but, on enfoui[ en terre une grande plaquo
métallique, dans chacune des rleux villes. Dans I'une,
la plaquo comutunique avec l'électro-aimant; dans
I'autre, avec le pôle négatif ds la pile. Sauf cette modi-
fication, tout lo rests est établi à peu près comme nous
veuong de I'enseigner.
Cette opinion, quo lo courant revient au point'do
départ à travers la terro, ost combattue; en efTet, I'on
s'explique difficilement pourquoi l'électricit6 suivrait,
dans le sol précisément la ligne qui la reporterait ver.r
I'un des pôles do la pile, et ne se disperserait pas plutôt
- Il est
dans toutes les directions. plus rationnel
d'admetl,re que la terre, agissant commo réservoir,
absorbe l'éleciricité émiso par les deux pôles, d'où il
suit que le circuit reste fcrmé' commo si les dcux
ertrémités du fil se touchaient.
co:[ctusr0x, 201

GotucIustoil.
Nous voici, cher lecteur, arriv6 à la fïn de nos
leçons de physique, Nous aurions certes pu ajouter
beaucoup de choses intéressantes à celles qui se-trou-
vent mentionnées dans cet ouvrago; mais alors noug
âurions drl supposer chez vouJ de, connaissauces
assez étendues en mathématiqueg, connaissances indis_
pensables h tous ceux qui veulent approfondir l'étuds
de la physique. Le présent ouvrage p-ourra vous fairo
acquérir les notions essentielles de cette belle scienee;
il vous.meilra à môme, nous eD avons la conviction
intime, de vous rendre compte do la plupart des phé-
nomènes qui nous entourent. L'étude be ces phénônrè-
nes, qui ennobliû le cæur et enrichit I'esprit, noug
conduit à admirer cet ordr.e immuable qui règne dans
toutes les.æuvres du iréateur; elle oouJremptit dtno
vive reconnaissance pour Ia bontê infinie avec laquello
il a daigné nous combler des plus grands bieùaits.
Cull,ivez donc, cher lecteur, Iee sciences'aturelles
aul,anI que vos loisirs ot vos moyens vous Io permet-
tent. Lo plaisir quo vous ffouverez dans cette étude,
les services qus vous pourrez on retirer daos la suite,
vous récorrpenseront, au delà de vos désirs, de tOuteg
les peines qus vous vous sorez données.

UlN.
TABLE DES MATIÈRES.

fnÉnrcs. 5
hrtnopuctloN. Ce que c'est quo la plrysiquo. 0
lnleçon. Dss conps. Leurs différents états. Corps simplcs et
corps composés. Etendue et impénétrabilitr! des corps. | |
ïleçon.PnopuÉrÉs ttÉNÉner.es DEs conPs. - Ce qu'on cn-
tend par propriétés des corps. DivisiLilitd. ts
8' leço*. Porosité.
- 1C
,t9
l, leçon. Compressibilité et élasticité.
5' leçon,Illobilité et inertie de la matiôre. 2l
6" lcçon. Attraction des corps. 25
7, leçon. force centrifuge. 27
8, leçon. De Lr ppseNrEcR. - Defiuition do la pesanteur.
Sa directioo. Chute des 'corps. s0
(f leçon. Résistance de I'air. Poids, dcnsité et pesanteur
spdcifique des corPs. 32
lc' legon, Centre de gravité des corps' Lerrr stabilité- s6
ll'leçon. Descntprtox DE QUELQIJES uacslNEs' I\léthods
-
généralo pour déterminer le rapport entre la puissance
et la résistance. Leviers. 37
12" Ieçon. Bxemples de leviers des trois genres. 40
1,1' leçon. Balance. Bascule. Romaine. 12
li' leçon. Treuil, Crbestan. Chèvro. Crue. Poulie. Cric.
Plan incliné. Coin. Vis. {G
15' Ieçon, Considérations générales sur les mac:hines. 40
l6'Ieçon. Des rtgutons. Pression des liquides. Pression
-
cô[é. 6l
eu haut, en bab et de
17'leçon. Vases conrmunicants. Niveau d'eau. Lampes. Fon-
taines jaillissântes. Puits artésiens' 61r-

l3'leçon. Corps plongés dnns I'eau. Principo d'Archimède.


Âpplicâtions. 5.C

19' leçon. Aréomètres ou pè$o'liqueurs. 69


TÀDLB DIS IIATTÈNtrs 903
20' Ieçon. Dr r.,'ln erfbsruÉw9uu. C€ qrle c'est .quo I'air.
Freuves de sa pnésence. Atmosphère. 62
2l' leçon. Propriété ds I'air. Transparence, subtilité et im-
pénétrabilité de I'air. Cloche de plongeur. 63
, 22'leçon.Compressibilité, élasticité er dilatabilité rle I'air. 66
23t leçon. Composition de I'atmosphère. 69
24"ieçon. Pesanteur et pression de I'air. 7'J
2i" leçon, Phénomènes dus à la pression de I'air. '.76
26'leçon. Instruments dont la construction et le jeu re-
posent sur l'élasticité et la pression. de I'air. 7C
27' legon. Pompe aspiranto. 8l
28' Ieçon.Pompe conrposée. Pompo foulauto. Chante-pleure
ou pompe des celliers. 86
29,\eçon. Siphon. 89
60'leçon. Pompe à arr ou machine pneumôtiqua. 9f
8lr leçon. Expériences faites avec Ia macbino pncumatiquo
Exisleûce de I'air dans les corps. 93
52'legon. Soulllets. Aérostots ou ballons. 00
53'leçon. Propagation et vitosso du son. Echo. Porte-
voix et cornet acoustique. '08
64'leçon. De la chaleur. l0l
- Sources
85'leçon. Dilatation des corps
de la chaleur.
par la chaleur. r03
5F leçon. 'fhermomèt res. t07
67.' Ieçon. Usage du thermomètre. Explication dequelques
indications qu'on trouve ordinairoment dsrites sur la
planchetto des thermomètres. llf
l6-'.,|eçon. Propagat,ion do la chaleur. Conductibitird. Equi-
libre de ternpérature. . I t,
,9' Ieçon. Àbsorption et réflexion de la cbaleur . I l7
l0'leçon. Rayonnement de la chaleur. IZA
{ l'leçon. Changement d'étal des corps. t'usion et dissolu-
tion des corps. Abaissement de température qui en résulto. 4 gg
Â?'leçon. Solidification. Congélation. {25
ôo' leçon. Vaporisation et évaporation. Ebullition. ,lgg
44'leçon. Distillation. -
yapeurs.
.
- Evaporation - Condensation des
lgt
àE' lcçon.Tensionou forceélastique des vap€urs. Comment
on orprime cetts tersion. Machines à vapeurs . i S'I
e6. Ie;on. Du magnétisme. l3g
20/- ÎÀBrE D8S rtÀTrtRES,
f7'leçon. toussole. sur la forco magnétiquo. | {0
-Préjugés
48' lcçon. De l'électricité'. Phénomènes dlectriques. Corps
électrisés. Pendule électrique. Corps boas conducteurs et
corps mauvais conrlucteurs de l'électrir:ité. { 4È
ât'leçon, Corps isolants. Des deux espèces d'électricitrS.;
attractions eI'rdpulsions électriques. Distribution do l'élec-
triôité à la surfacedescorps. CommunicaLion do l'élestricitd
à d'autres corps. | 18
6b'leçon. De l'électricité par irrfluence et, de l'électricité
dissimulée. ' ,160

6!'leçor. Description de quelques machines électriques. 453


62'Ieçon. Electricité voltalquo. ,160
53' leçon. De la lumière. Corps transparents et corps opa-
ques.Intensité et réllexiorr de la lumière. I\'liroirs. 46{
6t leçon,Propagation etréfraction de la lumière. Lunettes
' d'approche et verres grossissants. Càuleurs primitives. ,1 68
û5'leçon, De la vision. De quelques particularités qu'elle o{lre. ,l 69
ti6'Ieçon. Particularités qug prés€nte la prunello de I'ccil. 47 1

ij7' leçon. Météorologie. l7f


68'leçon. Nuages, brouillards, pluio. t l?6
60'leçon. Rosée, givre ou gelée blanche, neigo et grôlo. '179
60' leç0ry. Météores aériens. {8|
6l'legon. Météores lumineux. Lq tonnerro et Ia foudre, le
paratonnorro, I'arc-en-ciel, les étoiles filanlcs el les halos. { 8/r
Appendices. Sur l'éclairage au gaz. {90
-1.
II. -Description du téldgrapho électrique. l9l
0orcr.usron. gOf

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