Sunteți pe pagina 1din 74

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT MOZ/PAAL/2001/01

Langue: Français
Original: Anglais

RAPPORT D’EVALUATION

PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ARTISANALE

REPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE

NB : Ce document contient des addenda ou des errata en annexe.

DEPARTEMENT PAR PAYS OCDS


REGION SUD AOUT 2001
TABLE DES MATIÈRES

FICHE DU PROJET, MONNAIE ET MESURES, LISTE DES TABLEAUX ET DES ANNEXES,


LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES, DONNÉES DE BASE,
CADRE LOGIQUE, RÉSUME i-vii

1. INTRODUCTION ET CONTEXTE 1

2. LE SECTEUR DE LA PÊCHE 1

2.1 Ressources halieutiques marines 1


2.2 Importance du secteur dans l’économie 2
2.3 Principales caractéristiques et structure 2
2.4 Institutions chargées de la pêche et services d’appui 3
2.5 Institutions financières et de crédit 5
2.6 Potentiel et contraintes du développement 8
2.7 Politique et stratégie de développement du secteur de la pêche 8
2.8 Activités appuyées par les bailleurs de fonds 9
2.9 Pauvreté en milieu rural au Mozambique 10
2.10 Questions de genre 10

3. SOUS-SECTEUR DE LA PÊCHE ARTISANALE 11

3.1 Principales caractéristiques 11


3.2 Obstacles au développement du sous-secteur 12
3.3 Stratégies de développement de la pêche artisanale 12

4. LE PROJET 13

4.1 Conception et justificatif du projet 13


4.2 Zone du projet et ses bénéficiaires 14
4.3 Contexte stratégique 16
4.4 Objectif 16
4.5 Description du projet 16
4.6 Production, marché et prix 19
4.7 Impact sur environnement 21
4.8 Coûts du projet 22
4.9 Calendrier des sources de financement et de dépenses 23

5. MISE EN ŒUVRE DU PROJET 24

5.1 Organe d’exécution 24


5.2 Dispositions institutionnelles 24
5.3 Formalités d’acquisition 26
5.4 Calendriers de supervision et d’exécution 27
5.5 Formalités de décaissement 28
5.6 Suivi et évaluation 28
5.7 Etablissement de rapports financiers et vérification des comptes 28
5.8 Coordination de l’aide 29
TABLE DES MATIÈRES

6. DURABILITÉ ET RISQUES DU PROJET 29

6.1 Charges récurrentes 29


6.2 Durabilité du projet 29
6.3 Risques majeurs et mesures correctives 30

7. AVANTAGES DU PROJET 31

7.1 Analyse financière 31


7.2 Analyse économique 31
7.3 Analyse de l’impact social 32
7.4 Analyse de sensibilité 33

8. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET CONDITIONS D’APPROBATION


DU PRET 33
8.1 Conclusion 33
8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt 34

Le présent rapport a été élaboré par MM. Hara, Agroéconomiste principal et chef de délégation (OCDS.2), J.
Deru, Chargé de pêche et d’aquaculture principal (OCOD. 3) et de Mlle S. Pitamber, Experte en Question de
genre (OCDS.2), suite à la mission d’évaluation qu’ils ont effectuée au Mozambique en juin 2001. Ont
également contribué à la rédaction de ce rapport : M. W. Soliman, Expert en Environnement (OCDS.2), qui
s’est rendu sur les sites du projet de juin à juillet 2001 en tant que membre de l’équipe d’évaluation. Pour toute
information complémentaire sur ce rapport, prière de s’adresser aux auteurs ou à Mlle S. Z. Moussa, Chef de
division OCDS.2 (Poste 4162), et M. O. Fajana, Chef de division OCDS.1 (Poste 4135).

SCCD : N.G.
i

FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT


01 BP 1387 ABIDJAN 01
Tél : (225) 204444
Fax : (225) 204235

FICHE DU PROJET
Date : juin 2001

Les informations ci-après ont pour donner quelques indications générales aux éventuels fournisseurs, entrepreneurs et
consultants et à toute personne s’intéressant à la fourniture de biens et services au titre des projets approuvés par les
Conseils d’administration du Groupe de la Banque. De plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de
l’organe d’exécution de l’Emprunteur.

1. PAYS : République de Mozambique


2. TITRE DU PROJET : Projet de développement de la pêche artisanale
3. LOCATION : Sept districts côtiers dans la province de Cabo Delgado (Palma,
Mocimba da Praia, Macomia, Ibo, Quissanga, Pemba et Mecufi)
et districts côtiers dans la province de Nampula (Memba, Nacala-
A-Velha et Mossuril).
4. EMPRUNTEUR : Le gouvernement mozambicain
5. ORGANE D’EXÉCUTION : Ministère de la pêche, Institut de développement des petites
exploitations de pêche (IDPPE), P. O. Box 2473 Maputo
Mozambique
Tél : (258) 1 427443 ; Fax : (258) 1 494974

6. DESCRIPTION DU PROJET : Le projet vise à accroître la production halieutique et les revenus des
petits exploitants, des traîteurs et des commerçants exerçant dans la zone du projet. Ses composantes sont les
suivantes : i) l’octroi de crédit pour relancer la production halieutique et promouvoir la commercialisation du
poisson ; ii) la mise à disposition des infrastructures communautaires, et iii) le renforcement des capacités
institutionnelles. Les activités comprendront essentiellement l’octroi de crédit à court et moyen termes pour financer
l’acquisition de bateaux de pêche plus performants et pour réaliser le traitement et la commercialisation du poisson, la
formation du personnel, des pêcheurs et des opérateurs notamment les femmes, et la fourniture de l’assistance
technique et du matériel. Le projet aidera à financer également l’amélioration de débarcadères, l’adduction d’eau, les
voies d’accès et les marchés.

7. COÛT TOTAL : 18,50 millions d’UC


En devise : 10,04 millions d’UC
En monnaie locale : 8,46 millions d’UC

8. Prêt FAD : 14,17 millions d’UC


Don FAT : 1,73 million d’UC

9. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT


Gouvernement du Mozambique : 2,01 million d’UC
Bénéficiaires : 0,61 million d’UC

10. DATE D’APPROBATION : septembre 2001

11. DATE PROBABLE DE DÉMARRAGE ET DURÉE DU PROJET


Démarrage : septembre 2002
Durée : 6 ans

12 ACQUISITION DE BIENS, TRAVAUX ET SERVICES


L’acquisition des biens, travaux et services financés par les ressources du FAD se fera conformément aux
règles de procédure du Groupe de la Banque en la matière. L’acquisition des travaux de génie civil, de
véhicules et de matériel se fera par appel d’offres à la concurrence à l’échelle nationale, tandis que les services
de consultants feront l’objet de concurrence ouverte sur la base d’une liste restreinte. La procédure
d’acquisition des biens financés par le crédit devra respecter les pratiques commerciales agréées par la
Banque.
ii

13. SERVICES DE CONSULTANTS REQUIS


La contribution à long terme de l’Assistance technique sera nécessaire dans la Gestion du crédit en milieu
rural, la Commercialisation du poisson, la Protection de l’environnement marin, les Questions de genre et la
Participation communautaire. De plus il sera fait recours à des consultants sur le court terme pour la
formation, l’examen à mi-parcours, et la vérification des comptes du projet.

MONNAIES ET MESURES
(juin 2001)

Unité monétaire = le métical (pluriel : meticais) (MT)


1 UC = 23.563,2 MT
1 UC = 1,26065 dollars EU
1 dollar EU = 21.000 MT

EXERCICE FINANCIER

1 janvier au 31 décembre

POIDS ET MESURES

1 tonne métrique (tm) = 2.200 livres


1 kilogramme (kg) = 2,2 livres
1 mètre (m) = 3,28 pieds
1 hectare (ha) = 2,471 acres
1 km2 = 100 ha

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES

AOI Appel d’offres international


AON Appel d’offres national
CI/FAO Centre d’investissement/FAO
CP Coordinateur de projet
DNAP Directorate of National Administration for fisheries (Direction nationale des pêches)
DPP Provincial Fisheries Authority (Direction provinciale des pêches)
EP Ecole des pêches
ESMP Environmental and Social Management Plan (Plan de gestion environnementale et sociale)
FAD Fonds africain de développement
FB Spécialiste en biologie de la pêche
FC Fishers into Committees (Coopératives de pêcheurs)
FFP Fisheries Development Fund (Fonds de développement de la pêche)
FFPI Development Fund for Small-Scale Industries (Fonds de développement des PMI)
FIDA Fonds international de développement agricole
FPP Fish Processing Plant (Usine de traitement du poisson)
GM Gouvernement mozambicain
IDPPE Institutute for the Development of Small-Scale Fisheries (Institut de développement de la
pêche artisanale)
IIP Fisheries Research Institute (Institut de recherche halieutique)
IMF Institution de microfinance
MICOA Natioanl Directorate for coordination of Environment Affairs (Direction nationale chargée
de la coordination des politiques environnementales)
MOF Ministère de la pêche
NAFP Nampula Artisanal Fisheries Project (Projet de pêche artisanale de Haut-Nampula)
NCC National Coordination Committee (Comité national de coordination)
NFZ Zone septentrionale de pêche
NORAD Norwegian Agency for development (Agence norvégienne de développement)
ONG Organisation non gouvernementale
OPEP Organisation des Pays exportateurs de pétrole
PCC Provincial Coordination Committee (Comité provincial de coordination)
PFI Participating Financial Institution (Institution financière de participation)
iii

PIB Produit intérieur brut


PRFV Plastique renforcé à la fibre de verre
SPAP Provincial Service for Fisheries Administration (Service provincial de l’administration des
pêches)
TRE Taux de rentabilité économique
UCP Unité de coordination du projet
UE Union européenne

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU Page

4.1 Résumé des coûts du projet par composante 23


4.2 Résumé des coûts du projet par catégorie des dépenses 23
4.3 Sources de financement 24
5.1 Résumé des formalités d’acquisition 26
5.2 Calendrier des dépenses par composante 28
5.3 Calendrier des dépenses par source de financement 28

LISTE DES ANNEXES

ANNEXES N° de pages

1. Carte de la zone du projet 1


2. Organigramme du projet 1
3. Calendrier d’exécution 1
4. Résumé des analyses économiques 2
5. Résumé du Plan de gestion environnementale et sociale 3
6. Liste provisoire des biens et services 1
7. Liste des annexes figurant au document d’exécution du projet 1
iv
République de Mozambique : Projet de développement de la pêche artisanale - Matrice du projet
Hiérarchie des objectifs (HO) Indicateurs objectivement vérifiables (IOV) Moyens de vérification (MV) Hypothèses importantes
1. Objectif sectoriel 1.1 Contribution à la réalisation de l’objectif du GM de réduire de 30% la 1.1 Statistiques nationales
Contribuer à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire pauvreté absolue d’ici à l’an 2009 1.2 Rapports d’enquête
2. Objectif du projet 2.1 Augmentation à 8 800MT/an du volume des prises dans les 6 prochaines 2.1 Rapports d’activité et - GM, MOF, IDPPE & les villages
Relancer la production halieutique, accroître le revenu des communautés de pêcheurs et années. rapports annuels de IDPPE / concernés désireux de mettre en
vulgariser la commercialisation du poisson auprès des populations des provinces de Cabo BAD œuvre le projet comme prévu
Delgado et de Nampula
2.2 Augmentation du revenu des petites exploitations de pêche de 50% sur
les 3 prochaines années et de 100% avant la fin de la 9ème année
2.3 Entrée en scène d’ici la 6ème année de 25 nouveaux opérateurs dans la
filière poisson
3. Réalisations Par EOP 3.1 Rapports d’activité et - Pêcheurs, commerçants et autres
3.1 Mise en place et entrée en fonction du mécanisme d’octroi de crédit 3.1.1 300 embarcations à voile améliorées rapports annuels par les opérateurs se lancent dans la filière
3.1.2 100 embarcations à moteur institutions de financement et - La maintenance des voies
3.1.3 110 nouvelles embarcations et 60 en PFV de gestion de projet reprofilées sera assurée par les
3.1.4 10 usines à glace, 5 camions et 10 camionnettes autorités régionales et villageoises
fournies pour la commercialisation du poisson - Intégration totale des activités dans
3.1.7 2 marchés aux poissons réhabilités l’environnement local
3.2 Mise à disposition des infrastructures connexes avec l’aide des populations 3.2.1 5 débarcadères construits - Amélioration de la performance de
3.2.2 220 km de voies reprofilées IDPPE après son renforcement
3.2.3 20 puits réhabilités et 40 autres forés
3.3 Renforcement des capacités institutionnelles 3.3.1 Mise en place de l’UCP conformément aux conditions du prêt
3.3.2 Construction de nouveaux bureaux régionaux du IDPPE
3.3.3 Prise de fonction des AT et des membres
3.3.4 Ouverture de la succursale du IIP et de DPP
3.3.5 Formation de 20 000 pêcheurs et commerçants
3.3.6 60 coopératives formées et entraînées.

4. Activités Budget : en millions d’UC 4.1 Rapports de projet IDPPE, - Intérêt de tous les acteurs, à savoir.
4.1 Octroi de crédit IIP, DDP, UCP, FF et BAD le GM, le MOF, les institutions
a. Octroi de crédit pour achat de bateuax, engins et matériel Octroi de crédit…………...………………………….....7,40 nationales, les commerçants et les
b. Mise en place de mécanismes de crédit Production de poissons (3.89) bénéficiaires
c. Octroi de crédit pour la création d’usines à glace et de chambres Commercialisation (3.01)
froides Infrastructures communautaires ……………………...4,17
d. Octroi de crédit pour la vente du poisson (transport et Renforcement des capacités institutionnelles ……...…6,92
commercialisation) Total : 18,49
4.2 Mise à disposition d’infrastructurescommunautaires
4.2.1 Création d’un centre de pêche à Memba
4.2.2 Réhabilitation des voies d’accès et des puits
4.2.3 Construction d’infrastructures de traitement du poisson
4.2.4 Réhabilitation des marchés à poisson (Montepuez, Nampula)
4.3 Renforcement des capacités institutionnelles
4.3.1 Mobilisation et organisation des communautés bénéficiaires
4.3.2 Maniement des engins de pêche et enseignement des méthodes
4.3.3 Formation des pêcheurs à la préservation de l’environnement marin
4.3.4 Analyse des données socio-économiques et des questions de genre
4.3.5 Mise en place de l’UCP
4.3.6 Construction de nouveaux bureaux de l’ IDPPE à Pemba
4.3.7 Formation du personnel à l’assistance technique en milieu rural
4.3.8 Fourniture du matériel et des véhicules
4.3.9 Recrutement des AT et des consultants

(Update: August 2001) .


vi

RÉSUMÉ

Contexte du projet

Le secteur de la pêche occupe une place importante dans l’économie du Mozambique, parce qu’il
compte parmi les principaux pourvoyeurs de devises du pays. Les exportations de poisson du
Mozambique, estimées à environ 75 millions de dollars EU (en 1999), ont représenté près de 28% des
exportations et 12% des recettes en devises. C’est un secteur qui compte pour environ 117 millions de
dollars EU dans l’économie (soit 8% du PIB). Puisque plus des deux tiers de la population vivent dans
une région qui dispose de 150 km de côte, le secteur de la pêche constitue pour elles une source
importante de protéine animale et d’emploi. En effet on compte quelque 90.000 personnes exerçant
dans le secteur – directement impliquées dans la pêche, la collecte, le traitement et la
commercialisation du poisson. 90% d’entre elles s’adonnent à la pêche artisanale, ou sont impliquées
dans le traitement et la distribution des produits de la pêche artisanale. On estime que près de 50% des
apports en protéine pour les populations proviennent de la pêche dont l’importance pour les provinces
côtières n’est plus à démontrer, puisqu’elle constitue en grande partie leur seule source de survie.

Objet du prêt

Le prêt FAD de 14,17 millions d’UC, soit 77% du coût total du projet, et le don FAT de 1,73 million
d’UC (soit 9% du coût du projet) serviront à financer intégralement les coûts en devise (10,04 millions
d’UC) et 69% des coûts en monnaie locale (soit 5,86 millions d’UC).

Objectif sectoriel et objectif du projet

Le projet contribuera à réaliser l’objectif sectoriel suivant : réduire la pauvreté et assurer la sécurité
alimentaire. Il ambitionne d’accroître le volume des prises de poisson et partant, les revenus des petits
pêcheurs, des sous-traitants, et des distributeurs de matériel et d’intrants.

Description succinte des réalisations du projet

Le projet porte sur : i) l’octroi de crédit pour accroître le volume des prises de poisson par les petits
pêcheurs et pour en promouvoir la commercialisation; ii) l’amélioration des infrastructures
communautaires et iii) le renforcement des capacités des communautés de pêcheurs et des institutions
chargées du développement de la pêche. Il consiste essentiellement à octroyer des crédits à court et
moyen termes destinés à financer l’amélioration des embarcations, les engins, la manutention, le
transport et la commercialisation du poisson. Il comporte également la formation des populations, des
pêcheurs, du personnel et des opérateurs de la filière poisson, notamment les femmes. Il fournira
l’assistance technique, le soutien logistique et le matériel. Enfin, il prévoit des ressources destinées à
l’amélioration des voies d’accès, aux ouvrages d’adduction d’eau et à la construction de marchés.

Coût du projet

Le coût total du projet, hors taxes hors douanes, est estimé à 18,49 millions d’UC, constitués à 54% de
devises (soit 10,04 millions d’UC) et à 46% de monnaie locale (soit l’équivalent de 8,46 millions
d’UC). Le coût total toutes taxes comprises s’élève à 21,14 millions d’UC ; le montant total des taxes
étant de 2,71 millions d’UC soit 12,8% du coût total.

Sources de financement

Le financement du projet sera assuré par un prêt FAD, un don FAT, le gouvernement mozambicain
(GM) et les populations bénéficiaires. Le prêt FAD financera l’amélioration des embarcations et le
matériel technique de pêche ; la conservation et le transport du poisson ; la réhabilitation des voies
d’accès, les infrastructures d’adduction d’eau, les marchés, les bureaux et l’appui à la gestion du
projet. Le don FAT servira à financer le renforcement des capacités institutionnelles. La portion FAD,
vii

soit 86% du coût total du projet, couvrira l’intégralité des coûts en devise et 69% des coûts en monnaie
locale. La contribution des populations bénéficiaires, à hauteur de 0,59 millions d’UC, sera consacrée
à l’acquisition des bateaux de pêche avec leurs équipements, des usines à glace, des camionnettes et
des camions frigorifiques. La part du gouvernement, d’un montant de 2,01 millions d’UC, soit 11%
du coût total du projet, couvrira les salaires du personnel, les charges locatives des bureaux et les
équipements collectifs.

Mise en œuvre du projet

Le Ministère des Pêches fera office d’Organe d’exécution par le biais de l’IDPPE. La gestion et la coordination
quotidienne seront assurées par une Unité de coordination du projet qui sera créée au sein de l’IDPPE.

Conclusions et recommandations

Le projet est socialement attendu et écologiquement sain, techniquement faisable et économiquement viable. Le
projet proposé est d’une très grande importance dans la stratégie adoptée par le gouvernement mozambicain pour
réduire la pauvreté, et il s’inscrit dans la Vision du Groupe de la Banque et dans sa stratégie d’intervention en
faveur du Mozambique.
1

1. INTRODUCTION ET CONTEXTE

1.1 Le Mozambique couvre une superficie d’environ 802.000 km2. Il est limité à l’est par
l’Océan indien, au nord par la Tanzanie, au sud par le Swaziland et l’Afrique du sud, à l’ouest
par le Zimbabwe et la Zambie et au nord-ouest par le Malawi (voir Carte à l’annexe 1). Sa
population, dont la croissance démographique est d’environ 2,1% par an, était estimée en
1999 à quelque 19,4 millions d’habitants. Son PIB par tête d’habitant était estimée toujours en
1999 à 200 dollars EU par an.
1.2 D’après les statistiques, la pauvreté absolue frapperait environ 70% de la population
totale, dont 72% en milieu rural. La lutte contre la pauvreté est devenu le cheval de bataille de
toute stratégie de développement dans le pays. Compte tenu du rôle potentiel que la pêche
peut jouer dans la réduction de la pauvreté au niveau des provinces côtières, le développement
rapide des ressources halieutiques constitue l’un des objectifs du gouvernement du
Mozambique (GM), qui l’a clairement énoncé dans son Plan directeur 1996-2005.
1.3 Pour réaliser sa stratégie de réduction de la pauvreté absolue le long de ses provinces
côtières, le GM met l’accent sur le soutien du secteur de la pêche artisanale. A cet égard,
l’Institut national de développement des petites exploitations de pêche (IDPPE) a élaboré un
programme visant à mettre en valeur ses ressources halieutiques marines. Dans cette optique,
le GM a approché la Banque africaine de développement (BAD) pour l’aider à développer la
pêche marine. La Banque, à son tour, a demandé au Centre d’investissement de la FAO
(CI/FAO) d’aider le gouvernement à identifier un projet axé sur la pêche artisanale. C’est
ainsi qu’en novembre/décembre 1998, la CI/FAO a identifié le Projet de développement de la
pêche artisanale qu’elle a par la suite formulé en décembre 2000. Suivant le voeu du GM, le
projet desservira les communautés de pêcheurs vivant dans les provinces côtières de Cabo
Delgado et de Haut-Nampula. Une mission du Groupe de la Banque a évalué le projet proposé
en juin 2001. Le présent rapport est basé sur les recommandations du Rapport de préparation,
les visites sur le terrain et les échanges entre la mission a eues avec les représentants des
institutions publiques chargées de la pêche, avec les communautés de pêcheurs, avec le
secteur privé et avec les bailleurs de fonds.

2. LE SECTEUR DE LA PÊCHE

2.1 Ressources halieutiques marines


2.1.1 On dénombre dans les eaux marines mozambicaines quelque 1500 espèces dont 400
sont d’une importance commerciale directe. Il n’existe pas de statistiques récentes sur les
prises de poisson, cependant en 1995 elles ont été estimées à plus de 350.000 tonnes
métriques dont à peine 25% seulement sont utilisées, comme en témoigne le tableau ci-après.
Dans beaucoup de régions des provinces de Cabo Delgado et de Nampula, on assiste à un
intérêt marqué pour le développement de la pêche, puisque encore à l’heure actuelle
l’utilisation des ressources ne dépasse guère 14% de son potentiel. Les poissons pélagiques et
les espèces démersales en particulier, semblent offrir des possibilités d’un meilleur
développement. Les gros poissons démersaux et pélagiques que l’on rencontre dans les eaux
profondes sont particulièrement prisés et peuvent avoir une valeur marchande élevée aussi
bien à l’intérieur du pays qu’à l’exportation. Selon la liste des espèces produites en usage au
Mozambique, ce type de poisson est classé première catégorie. Les autres catégories venant
en deuxième et troisième position.
2

Production nationale prévisionnelle et prises effectives


Espèces Production prévisionnelle Prises effectives % des prises/prévisions
(tonnes)
Petits pélagiques 127.690 30.110 23,6
Démersaux 135.540 30.830 22,7
Grands pélagiques 44.220 7.020 15,9
Crevette 24.800 15.880 64,0
Langouste 790 520 65,5
Crabe 14.100 2.660 18,8
Céphalopodes 1.790 310 17,3
Autres 3.940 410 10,4
Total 352.870 87.740 24,9
Source : Plan directeur de la pêche en 1995.

2.2 Importance de la pêche dans l’économie

Le secteur de la pêche contribue pour environ 117 millions de dollars EU à


l’économie soit pour 8% du PIB. Il constitue l’un des principaux pourvoyeurs de devises du
pays – les exportations de poisson ont été évaluées en 1999 à quelque 75 millions de dollars
EU, et ont représenté environ 28% des exportations et 12% des recettes en devises. La pêche
marine compte pour plus de 80% de la production totale du pays et pratiquement de toutes les
exportations de produits de la pêche. Environ 90.000 personnes sont directement impliquées
dans la pêche, la collecte, le traitement et la commercialisation du poisson. La pêche marine
absorbe plus de 90% de la mian d’œuvre du secteur. Pour plus des 2/3 de la population vivant
dans un rayon de 150 km du littoral, environ 50% des apports en protéine des populations
proviennent du poisson. Malgré l’importance actuelle qu’elle revêt, la pêche rapporte
beaucoup à l’économie qu’elle le pourrait. Selon un rapport de la FAO publié en l’an 2000, le
Mozambique n’exploite dans l’ensemble qu’environ 25% de ses ressources halieutiques.
Beaucoup reste donc à faire dans le pays pour développer le secteur de la pêche qui pourra
ainsi contribuer davantage à l’économie nationale, en termes d’augmentation de la valeur
ajoutée, d’accroissement des recettes à l’exportation et d’amélioration du niveau de vie des
communautés de pêcheurs et du chiffre d’affaires des industries connexes.

2.3 Principales caractéristiques et structure

2.3.1 Le secteur de la pêche au Mozambique compte trois types de producteurs : le petits


pêcheurs (qui utilisent des bateaux de pêche de moins de 10 mètres), les sociétés semi-
industrielles de pêche (dont la taille des bateaux varie entre 10 et 20 mètres de long et dont les
moteurs développent moins de 350 cv) et les grosses sociétés industrielles de pêche (dont la
taille des chalutiers est supérieure à 20 mètres de long et dont la puissance des moteurs
dépassent les 1500 cv). Il existe deux types de grosses industries de pêche : la société
nationale et les sociétés étrangères, spécialisées dans la pêche au thon et aux poissons
démersaux. En 1997, 213 chalutiers dont 79 battant pavillon mozambicain, ont rapporté
environ 16.370 tonnes métriques de poissons. La prise industrielle est constituée à 50%
environ de crevette, de loin le produit d’exportation le plus prisé, de langouste et de thon. Ce
sous-secteur produit du poisson congelé à bord et entièrement destiné à l’exportation.

2.3.2 La pêche semi-industrielle a également son importance en termes de recettes en


devises, parce que spécialisée dans la pêche aux crevettes et au poisson de première catégorie
destinés à l’exportation. En 1997, 37 bateaux de pêche semi-industrielle ont déchargé environ
510 tonnes métriques de crevettes et 1.270 tonnes métriques de poisson de première catégorie.
3

L’État est plus présent dans ce compartiment. La pêche artisanale est très répandue le long des
côtes, et s’exerce souvent sur le littoral inhabité. Elle représente la plus vieille industrie et le
mode de vie de bon nombre de pêcheurs du pays. Bien que les petits pêcheurs utilisent
essentiellement les méthodes traditionnelles de pêche, ils dominent le secteur de la pêche en
terme de production totale et arrivent au premier rang des fournisseurs du marché intérieur.

2.3.3. Dans le groupe hétérogène que forment petits pêcheurs, les familles se différencient
selon le statut du chef de famille dans le domaine de la pêche, le type d’activité de pêche, le
niveau de diversification du revenu familial, le lieu où s’exerce l’activité génératrice de
revenu et la facilité d’accès au marché. Les pêcheurs, principalement des hommes, peuvent
être classés en deux groupes, les employeurs et les employés. La majorité des pêcheurs sont
des patrons d’embarcation et des ouvriers/membres d’équipage. En règle générale, ils
reçoivent la moitié des revenus de la vente de leur prise.

2.3.4 Les pêcheurs consacrent généralement moins de 60% de leur temps à la pêche. A
peine 25% des familles de pêcheurs ne s’adonnent qu’exclusivement à la pêche comme seule
activité économique. Les autres pratiquent d’autres activités, essentiellement l’agriculture
(67%) et le commerce (26%). Bon nombre de familles exercent aussi des activités d’appui à la
pêche artisanale, telles que la fabrication des bateaux de pêche, la confection de filets, la
conservation et la commercialisation du poisson. Selon la répartition du travail en vigueur
dans la plupart des communautés vivant dans les régions côtières, on rencontre davantage les
femmes dans l’agriculture et les hommes dans la pêche. Cette répartition garantie la
diversification des sources d’alimentation des populations et constitue une stratégie de survie
qui constitue un gros avantage pour les familles s’exerçant les activités liées à la pêche. Cette
répartition n’est cependant pas absolument rigide : certaines femmes s’occupent de transporter
du poisson depuis la berge jusqu’à leur domicile ou à l’usine. Dans certains endroits, tandis
que les hommes procèdent au traitement du poisson, les femmes quant à elles s’impliquent
dans les autres activités de la chaîne, notamment la vente du poisson transformé. Le projet
cherchera donc à mettre l’accent sur les besoins spécifiques des bénéficiaires.

2.4 Institutions de pêche et services d’appui

2.4.1 Le Ministère de la pêche (MOF) : créé au début de l’an 2000, recherche encore ses
marques dans la mise en place d’un structure institutionnelle pouvant lui permettre de remplir
sa mission. Il est chargé de faire en sorte que les activités liées à la pêche ne compromettent
pas la durabilité à long terme des ressources naturelles et que les avantages qui en découlent
aussi bien pour les populations que pour la nation soient maximisés. Il compte cinq Directions
générales : l’Administration des pêches, l’Economie des pêches, l’Inspection des activités de
pêche, les Ressources humaines et l’Aquaculture. Seules la Direction nationale des pêches et
l’Inspection sont représentées dans les provinces. Quatre organisations jouissant d’une
autonomie administrative sont placées sous la tutelle du Ministère : l’Institut de
développement de la pêche artisanale (IDPPE), l’Institut de recherche halieutique (IIP),
l’Ecole des pêches, et le Fonds de développement de la pêche (FFP). Un autre organe officiel,
l’Administration maritime, placé sous la tutelle du Ministère des Transports et de la
Communication, est chargé de la sécurité en mer et de la flotte marchande, et dans la plupart
des régions, elle délivre les licences pour la pêche artisanale. Toutes ces organisations
concernées par la mise en œuvre du projet sont ci-après présentées dans le détail.

2.4.2 Institut de développement de la pêche artisanale (IDPPE) : l’Institut a pour mission


de promouvoir le développement des petites exploitations de pêche (artisanale) et d’améliorer
4

les revenus des communautés de pêcheurs. Il a pour principales activités : la formulation des
politiques et stratégies de développement des petites exploitations de pêche ; la vulgarisation
des techniques de pêche auprès des communautés de petits pêcheurs. Il compte quatre grands
départements : i) le Développement social ; ii) les Techniques de pêche, le Matériel et les
Infrastructures ; iii) la Planification et les Statistiques ; et iv) la Coopération. Il dispose de
délégations dans les provinces de Cabo Delgado, de Nampula, de Zambezia et de Maputo, et
de représentations à Inhambane, Niassa et Tete. L’IDPPE est un institut de taille modeste,
dont l’effectif au siège est de 48 personnes, et de 166 personnes dans les délégations et les
représentations. Il emploie 19 diplômés d’université. Il travaille à l’amélioration des
prestations qu’il offre. Le présent projet ainsi que deux autres projets de pêche artisanale dans
la zone côtière sont considérés comme les principaux moyens pour y parvenir.

2.4.3 L’IDPPE manque de personnel qualifié en terme de cadres justifiant d’une formation
universitaire et d’une expérience professionnelles dans le domaine de l’évaluation
d’investissement et de l’analyse économique, de la prise en compte de la problématique
femme et développement, de la participation communautaire, de la préservation de
l’environnement marin et de la commercialisation du poisson. Les délégations et les
représentations manquent de véhicules et de budget de fonctionnement. La modicité criarde
des salaires n’incite pas le personnel à travailler d’arrache-pied. L’institut souffre de la fuite
des compétences en quête de meilleures conditions de travail dans le secteur privé et dans les
ONG où les salaires sont plus élevés. Dans le cadre du NAFP, financé par le FIDA, le
personnel n’est venu que pour le projet et pour les inciter à être à la hauteur de la charge de
travail qui leur était imposée, il a fallu recourir à des relèvements de salaire. Les bureaux de
l’IDPPE à Cabo Delgado ne sont même pas capables de verser régulièrement les salaires de
leur personnel ni honorer leurs charges locatives ; il va sans dire que l’entretien des
l’immeuble laisse totalement à désirer. Il faut de manière pressante renforcer ses capacités si
l’on veut qu’il soit plus efficace aux côtés des petites exploitations de pêche.

2.4.4 Institut de recherche halieutique (IIP) : l’IIP a pour mission de veiller à la gestion
scientifique des ressources halieutiques. Sa principale activité est d’évaluer les ressources
halieutiques et de recommander les options optimales de gestion en vue de leur exploitation
durable. Il dispose d’un effectif de 47 personnes dont 13 professionnels et 6 techniciens ; les
autres composant le personnel de soutien. Il n’emploie que 3 biologistes qui ont une
expérience professionnelle dans le domaine précis de l’évaluation des réserves halieutiques. Il
travaille essentiellement à partir de son siège à Maputo, bien que disposant de quatre
succursales équipées de laboratoires à Beira, Inhambane, Quelimane et Nampula.
Actuellement, l’IIP centre ses activités sur les sous-secteurs industriel et semi-industriel, donc
ne dispose ni de succursale ni d’études précises sur la zone septentrionnale (NFZ) de pêche.
Naturellement il n’existe pas de base de données sur la zone. L’institut a la capacité
scientifique d’assurer un suivi utile, mais manque de moyens nécessaires pour y parvenir, au
point qu’il n’a pas pu réaliser une évaluation et un suivi des ressources dans le nord du pays.

2.4.5 Fonds de développement de la pêche (FFP) : le FFP est un fonds gouvernemental


placé sous la tutelle du Ministère de la pêche et chargé de gérer tous les financements que
reçoit le Ministère de la part des bailleurs de fonds/de l’extérieur ; de les réceptionner et de les
rétrocéder aux projets ou aux programmes auxquels ils sont destinés pour stimuler les
investissements du secteur privé dans le domaine de la pêche. A l’heure actuelle, tous les
investissements publics dans le secteur de la pêche sont financés par le biais du FFP. Il reçoit
aussi 50% des ressources provenant des recettes générées par les licences de pêche. Outre la
gestion des fonds publics à la place du Ministère, le FFP est chargé de fournir des prestations
5

financières au secteur et récemment il a été amené à s’impliquer dans l’octroi de crédit direct
en raison de l’insuffisance du crédit alloué au secteur et en particulier à celui de la pêche
artisanale. Seulement, il n’est pas suffisamment armé tant en termes de capacité qu’en termes
d’expérience pour remplir cette dernière mission. Malgré tout, il est actuellement chargé
d’une ligne de crédit financée par la FAO, pour soutenir le projet de "Réhabilitation des
pêcheurs victimes d’inondations". Le FFP est une institution qui peut servir de courroie de
transmission pour les fonds destinés aux opérateurs privés du secteur de la pêche, pourvu qu’il
soit renforcé par l’assistance technique et par la formation.

2.4.6 La supervision par l’Etat de la gestion des pêches : la surveillance par l’Etat des
activités du secteur de la pêche s’exerce actuellement par le biais d’une série de comités et de
conseils, dont le plus important est le Conseil consultatif du MOF, présidé par le Ministre et
comprenant les Directeurs de toutes les agences, y compris de l’IDDPE. Ce conseil est chargé
de superviser toutes les activités du ministère. Au niveau provincial, ce n’est qu’à Nampula
qu’un comité directeur de projet a été mis sur pied, et présidé par le Gouverneur pour
coordonner les activités du NAFP.

2.4.7 Les prestations du secteur privé au secteur de la pêche : le secteur privé offre
diverses prestations à la communauté des pêcheurs, notamment le matériel de pêche et autre
équipement, la glace pilée dans certaines localités, et la commercialisation du poisson. Le
problème est que le secteur privé a été durement éprouvé par la guerre civile. La construction
et la réparation des bateaux de pêche semblent comparativement avoir moins souffert de la
guerre civile. Les lanchas ne dépassant pas 9 mètres de long peuvent se construire en moins
de 60 jours à un prix inférieur à 1.500 dollars EU (soit 25.500.000 méticais). Grâce à cette
compétence artisanale, le pays peut renouveler sa flotte de vieux bateaux de pêche et en
introduire de nouveaux sans grande difficulté. Le gouvernement du Mozambique souhaite
s’appuyer sur cette compétence en matière de construction artisanale de bateaux de pêche
pour améliorer le savoir-faire technique que détient ce secteur.

2.5 Institutions financières et de crédit

2.5.1 Le secteur financier/crédit au Mozambique se caractérise par l’insuffisance


numérique des institutions financières et leur audience très limitée ; la plupart des banques
commerciales et autres organismes financiers n’étant implantés que dans les grandes
agglomérations et les métropoles. On peut diviser le secteur en trois catégories : le secteur
financier formel, les institutions de micro-finance et le secteur financier informel.

2.5.2 Le secteur financier formel est composé de la Banque centrale (BOM), de 8 banques
commerciales, d’une coopérative de crédit, de 20 bureaux de change, 3 maisons d’assurances
et 3 autres institutions financières non monétaires. Les banques commerciales jouent un rôle
non négligeable dans le secteur des pêches mais en concentrant leurs efforts sur les marchés
urbains et de la classe moyenne. Elles ne prêtent qu’aux secteurs semi-industriel et industriel.
La plupart d’entre elles préfèrent les prêts à court terme avec le minimum de risques. Elles
exigent aussi des garanties physiques pour sécuriser leurs prêts. Il est peu probable qu’au
cours de la durée du projet, le secteur bancaire formel veuille apporter son soutien à la pêche
artisanale et aux opérateurs exerçant dans le sous-secteur. Les modalités et conditions d’octroi
de prêt de certaines banques commerciales varient mais les taux d’intérêt oscillent entre 18 et
28% comme l’indique le tableau ci-après. Certaines banques prélèvent également des charges
administratives allant jusqu’à 5% du montant du prêt, pour couvrir les frais de traitement du
prêt, de dossier et d’enregistrement etc..
6

Banque Période du prêt Taux d’intérêt


BCM 180 jours 22 à 28
BIM 180 jours, 3 ans pour les opérateurs du transport 18 à 22
BSTM 120 à 180 jours pour les merchands, 180 à 210 jours pour les exportateurs 22 à 23
Creditcoop Maximum une année 22 à 28
BF La plupart du temps jusqu’à 1 an 18 à 24

2.5.3 Institutions de micro-finance Pour pallier le manque de prestations des institutions


financières formelles en milieu rural, plusieurs institutions de micro-finance (IMF) ont vu le
jour. Elles sont la plupart du temps dirigées par les organisations non gouvernementales
(ONG). On en dénombre 30 à l’heure actuelle avec une clientèle d’environ 16.000 adhérents.
Plusieurs de ces IMF sont maintenant déclarées en tant qu’institutions financières non
bancaires. Elles se distinguaient au départ par de petits prêts et des crédits à court terme
qu’elles concédaient ; mais progressivement elles ont commencé par octroyer des prêts plus
importants à moyen terme sur 5 ans au plus. Selon le type d’activité, elles peuvent octroyer
jusqu’à 50.000 dollars EU (soit 850.000.000 méticais) par prêt ; ce qui est très intéressant
pour quelqu’un qui veut investir. Ces institutions sont autorisées à entreprendre des activités
de micro-crédit, mais pas des activités de collecte d’épargne et de rétrocession de prêt. En
conséquence tous les programmes de micro-crédit adopte une approche axée sur le crédit et
non une approche axée sur l’épargne. Les principaux programmes et plans de micro-crédit
sont administrés par le CARE, la Société pour le soutien aux petits projets d’investissement
(GAPI), le World relief, et le Mozambique Association for Rural Development (AMODER).
Les activités et la performance de certaines IMF sont exposées ci-après.

2.5.4 AMODER a été créée pour poursuivre les activités de soutien au secteur rural en
remplacement de AGRICOM – société d’Etat chargée de la commercialisation et dissoute au
début des années 90 – avec l’appui d’un groupe d’ONG suédois dénommé Practical Solidarity
(PS) qui en assure le financement. L’action d’Amoder est très efficace dans le financement
des fournisseurs d’équipements de pêche et d’unités frigorifiques. Elle est appréciée dans les
provinces de Inhambane et de Cabo Delgado. Dans cette dernière province, elle octroi des
prêts à de gros fournisseurs grâce à des financements provenant de Oxfram (en Belgique)
dans le cadre du projet de sécurité alimentaire. Sa stratégie consistait à augmenter la
production du poisson par la fourniture à crédit d’équipements appropriés. Amoder essaie
maintenant une autre approche en multipliant la demande de poisson séché grâce à l’octroi de
prêts aux grossistes pour leur permettre d’acheter de grandes quantités. AMODER présente
plusieurs avantages en tant qu’institution : i) c’est une ONG lucrative, exonérée d’impôts ; ii)
elle maintient un profil institutionnel bas ; iii) elle peut offrir une gamme variée de prestations
à ses clients ; iv) elle est habituée à travailler en milieu rural ; et v) elle est habituée à
travailler avec des organisations internationales.

2.5.5 CARE est une ONG internationale dont les activités ont démarré en 1997 avec
l’introduction de groupes de solidarité ou de mutuelles. Le projet CRER connu précédemment
sous l’appellation FISH, a vu le jour avec l’ambition de financer les pêcheurs, mais à cause
des besoins énormes de chaque pêcheur, la préférence a été accordée à l’octroi de crédit aux
commerçants de poisson et à d’autres petits opérateurs de la filière. Cette approche a
rencontré un vif succès auprès des soit-disant groupes de confiance ou de solidarité composés
essentiellement de vendeurs et de commerçants du secteur informel. Le gouvernement
néerlandais a adopté cette approche en mettant davantage l’accent sur les activités des
commerçants et des associations de producteurs installés à l’intérieur du pays, avec la
collaboration de CLUSA, une ONG américaine. CARE avait pour principale mission de
mettre en œuvre la composante micro-crédit du Projet de la pêche artisanale de Nampula
7

financé par le FIDA, après le retrait de la Banco Popular de Desenvolvimento (BPD) suite à
sa privatisation. Dans la zone du projet FIDA, près de 58 groupes ont été formés dont 41 ont
pu obtenir des crédits. Jusqu’en juin 1999, ils avaient absorbé environ 1,4 millions de méticais
de prêts. Environ 10% des membres sont des pêcheurs et 7% des femmes. Le portefeuille à
risques (dans les cas de retard de plus de 30 jours d’impayé) était de 13% du total.

2.5.6 Le Community Credit Fund (FCC) – World Relief (WR) est actuellement le
programme de micro-finance le plus important et le plus réussi au Mozambique. Il a initié un
programme de micro-finance à Nampula, avec l’aide du FENU (Fonds d’équipement des
Nations Unies). A ce jour, sa méthodologie s’est bornée au système bancaire villageois en
milieu urbain et péri-urbain. Les prêts bancaires villageois ont récemment fait leur apparition
à Nampula avec environ 10 groupes de 22 membres en moyenne. Le FCC se propose de
diversifier ses produits et envisage des prêts individuels semblables aux prêts du type FFPI
faits aux pêcheurs, aux commerçants et aux distributeurs le long du littoral de Nampula.

2.5.7 Les IMF ont commencé à installer des succursales dans les provinces reculées et à
octroyer des prêts aux secteurs non traditionnels tels que celui de la pêche. Pour garantir les
prêts, elles ont recours à divers moyens qui tiennent lieu de garanties concrètes que les petits
entrepreneurs et les pêcheurs ne peuvent fournir. A titre d’exemple, elles sont disposées à
accepter la formule de caution solidaire dans laquelle un groupe de personnes avalisent l’un
des leurs. Cette souplesse des institutions de micro-financement a permis de multiplier les
investissements dans le secteur de la pêche artisanale et mérite d’être fortement encouragée. Il
est prévu d’impliquer ces institutions dans le projet pour octroyer des crédits, compte tenu de
leur capacité, de leur expérience et de leur désir d’aider les petits opérateurs.

2.5.8 Secteur financier informel : On y rencontre deux types classiques de crédit informel.
Le plus répandu est constitué d’usuriers qui accordent des prêts à court terme à des taux
d’intérêt exorbitants pour les besoins de fonds de roulement. Ils sont des politiques de prêt
peu compliquées qui ont pour gage la pratique en matière de crédit et la pression sociale
plutôt que la garantie physique. Le second type est l’épargne tournante et les groupes de crédit
mutuel, communément appelé Xitique qui n’est autre que la traditionnelle tontine, où tous les
membres se cotisent sur une base journalière, hebdomadaire ou mensuelle et chaque membre
à tour de rôle ramasse la cagnotte. Chez les pêcheurs les associations formelles sont très rares
à l’heure actuelle. Dans le cadre de son Projet de crédit aux entrepreneurs ruraux (CRER), le
CARE a introduit à Nampula une vulgarisation du concept de la tontine Xitique plus souple
qui permet aux membres de solliciter des emprunts dès qu’ils le désirent, et aux épargnants de
bénéficier des intérêts versés par les emprunteurs.

2.5.9 Le GM a créé huit fonds sectoriels précis pour soutenir le développement des
secteurs concernés en orientant les ressources publiques et celles des bailleurs de fonds vers
les institutions étatiques chargées des activités de développement, et vers les opérateurs du
secteur privé. Les deux fonds qui intéressent essentiellement le secteur de la pêche sont le
Fonds de développement de la pêche (FFP) et le Fonds de développement des PMI (FFPI). Le
FFPI, institution financière semi-autonome, est le seul à disposer grâce au NAFP d’une
capacité interne et d’une expérience qui lui permettent d’octroyer des prêts aux petits
pêcheurs. Il a accordé des prêts à 300 clients dans le domaine de la pêche ou de sa
commercialisation ; prêts dont les remboursements se sont effectués comme prévus, à
l’exception de quatre de cas. Il prête aux taux en vigueur sur des montants variant entre 2000
et 3000 dollars EU. Le FFPI a été un succès du NAFP, une autre institution qui peut être
utilisée pour octroyer des prêts.
8

2.6 Potentiel et contraintes du développement

2.6.1 Les réserves halieutiques des fonds marins au Mozambique sont encore abondantes
(d’après les chiffres de la FAO, publiés en 2000) et se prêtent à une exploitation durable. Les
statistiques disponibles révèlent l’existence d’un énorme potentiel de ressources halieutiques
dans les eaux côtières de 5 à 20 mètres de profondeur et au large dans les eaux profondes de
20 à 200 mètres de fond. Les réserves probables calculées par évaluation du stock ont fixé une
limite réaliste de 9000 tonnes métriques de petits pélagiques à Cabo Delgado, où la prise
actuelle avoisine les 2200 tonnes métriques. On prétend que d’autres réserves telles que les
Pristipomoides (vivaneau rose, une espèce démersale recherchée) présentes dans la zone sont
encore pratiquement inexploitées. En raison du caractère peu profond du plateau continental,
le thon migre vers la côte. D’après les premières estimations, leurs réserves seraient de 7000
tonnes métriques. Les crevettes abondent dans la zone. La langouste, autre espèce recherchée,
ne fait l’objet de pêche extensive que dans les régions proches des marchés. Ses réserves sont
encore mal gérées et son mode de pêche devrait passer du harpon au filet pour motif de valeur
ajoutée. Dans l’ensemble, les réserves totales de Cabo Delgado s’élèvent à 32000 tonnes
métriques contre une production actuelle de 4500 tonnes métriques. Il n’est pas possible de
faire des estimations pour les 3 districts du Haut-Nampula, mais l’on peut avancer que la
production dans cette région ne représente que 14% environ des réserves disponibles.

2.6.2 Le Mozambique dispose d’une communauté de pêcheurs laborieux. Beaucoup de


petits pêcheurs sont désireux d’améliorer leurs activités, pourvu qu’on leur donne l’occasion
d’acquérir le matériel de base nécessaire, de meilleurs équipements et de nouveaux bateaux ;
et qu’ils soient formés aux nouvelles méthodes. Cette disposition favorable constitue un atout
majeur, parce qu’elle épargne les efforts qu’il aurait autrement fallu déployer pour convaincre
les pêcheurs à changer leurs habitudes en la matière. Un autre atout non moins important est
l’existence d’un secteur privé décidé à investir dans la pêche artisanale comme dans sa
commercialisation. Nombre d’opérateurs économiques ont exprimé leur enthousiasme en
avançant des idées originales mais réalistes quant à la manière dont ils se prendraient pour
faire la collecte, l’enlèvement et la commercialisation des produits de la pêche. Ils ne
demandent qu’à être aidés financièrement.

2.6.3 Le problème majeur que rencontrent les pêcheurs est l’accès à des débouchés
intéressants, ce qui inévitablement signifie que leur prise est en grande partie séchée, et donc
ne leur rapporte pas suffisamment de recettes. En conséquence, les opérateurs qui investissent
dans le poisson frais ne sont pas légion. Le secteur privé ne dispose pas de moyens
nécessaires pour investir dans des usines à glace et dans des installations frigorifiques.
Finalement, presque partout où nous sommes passés, les communautés de pêcheurs ne
pouvaient pas se permettre d’acquérir le matériel de base. Ces contraintes découragent les
petits pêcheurs et doivent être levées en leur offrant des possibilités de crédit à un coût
raisonnable.

2.7 Politique et stratégie de développement du secteur de la pêche

Le Plan directeur pour la pêche (1996-2005) fournit un cadre propice à


l’identification des objectifs et stratégies de développement que le pays suit et des buts qui
doivent être atteints à moyen et long terme. Il comporte trois principaux objectifs sectoriels :
l’augmentation du volume de l’offre intérieur en termes de poisson ; l’accroissement des
recettes en devises ; et l’amélioration du niveau de vie des communautés de pêcheurs. Tout
9

porte à croire que la pêche artisanale jouera un rôle majeur dans l’augmentation du volume de
l’offre de poisson sur le marché intérieur et dans le relèvement des revenus des communautés
de pêcheurs, en créant des emplois et augmentant leurs revenus. Pour y parvenir, il faudra
améliorer de manière durable l’exploitation des ressources halieutiques accessibles à la pêche
artisanale. A l’heure actuelle, pour parvenir à accroître durablement l’exploitation, il faut
préférer la pêche au large, en particulier dans les zones septentrionales où la concurrence avec
la flotte industrielle est inexistante. Le Plan directeur de la pêche fournit un cadre stratégique
propice au secteur artisanale et aux initiatives de projet.

2.8 Activités appuyées par les bailleurs de fonds

2.8.1 Le plus important programme de développement de la pêche, en cours à l’heure


actuelle, est le Projet de pêche artisanale de Nampula (NAFP), dont les travaux ont commencé
en 1995, avec l’aide du FIDA et de l’OPEP. Il consiste à octroyer des devises pour acquérir
des intrants, financer la recherche appliquée et en assurer la vulgarisation, améliorer la gestion
des pêches, octroyer des prêts aux pêcheurs et aux petites entreprises, financer la
composante : développement des infrastructures, notamment les routes, l’adduction d’eau et
les installations de soins de santé primaire. Le NAFP en tant que premier projet de pêche
intégré au Mozambique, devait servir de processus d’apprentissage et de développement ainsi
que de renforcement institutionnel. En planifiant le nouveau programme de développement de
la pêche artisanale, une analyse rétrospective a été menée pour tirer des enseignements qui
guideraient les actions futures. Ce processus, constitué d’une équipe FIDA d’évaluation à mi-
parcours et de l’IDPPE, a conclu à la difficulté d’apprécier l’impact du projet sur les pêcheurs
et les communautés. Néanmoins, un certain nombre d’enseignements tirés du projet sont
d’une pertinence toute particulière dans la conception des projets programmés en matière de
pêches artisanales marines.

2.8.2 Les principaux enseignements à retenir portent sur : l’adoption d’une approche
intégrée du développement de la pêche ; le besoin de marchés sûrs et l’accès aux intrants et
aux services financiers ; la fourniture d’intrants de pêche en fonction du marché ; la création
de comités de co-gestion, et les approches basées sur l’épargne qui s’inspirent des pratiques
traditionnelles et la nécessité de paiements incitatifs. L’approche intégrée, en abordant les
problèmes de la pêche sous l’angle communautaire, a permis au projet d’identifier plus
efficacement les contraintes et les opportunités du sous-secteur de la pêche artisanale. Le
projet a aussi démontré que l’adoption des technologies confirmées dépend de la constance
des marchés, et de l’accès aux intrants et aux services financiers. En termes de viabilité des
services financiers, les approches basées sur la micro-épargne et inspirées des pratiques
traditionnelles ont fait leur preuve, à l’instar des prêts octroyés aux PME dans le cadre du
FFPI pour l’acquisition des équipements de pêche.

2.8.3 Il est indispensable de mettre en place des comités de co-gestion à base


communautaire en introduisant des pratiques soutenables de gestion des ressources ; mais la
viabilité de ces comités dépend de la création d’une structure pour faciliter les mesures
qu’elles prennent. Il va sans dire que la formation de ces comités est liée au développement
communautaire et aux processus de mobilisation. Le financement d’infrastructures sociales
telles que les bornes-fontaines s’imposait pour gagner la confiance des communautés et
l’instauration d’un climat de travail favorable était indispensable pour introduire des
initiatives de projet telles que les comités de co-gestion et la vulgarisation technologique. Il
importe que les efforts déployés dans le cadre du projet visent à accompagner les programmes
des ministères de tutelle. Enfin, compte tenu du faible niveau des salaires à IDPPE et à
10

l’administration publique, qui contraste avec la grille des salaires connue de tout le monde que
versent les fonds de fonds, il est indispensable d’adopter une politique incitative de
rémunérations, si l’on veut fidéliser les meilleurs travailleurs et les encourager à mieux faire.

2.8.4 D’autres programmes de développement de la pêche artisanale conçus avec l’aide de


l’IDDPE en 1997 et 1998 portent sur : la Réhabilitation de la pêche et de sa
commercialisation dans la région du fleuve Niassa ; le Développement de la pêche artisanale
dans le district de Palma ; la Promotion économique de la pêche artisanale et la Réhabilitation
de la pêche au large pratiquée par les petits pêcheurs dans la province de Inhambane. Ces
projets, de taille modeste, qui coûtent moins d’un million de dollars EU, viennent à peine de
démarrer et leur impact ne peut donc être évalué pour l’instant.

2.9 Pauvreté en milieu rural au Mozambique

2.9.1 L’incidence de la pauvreté absolue au Mozambique touche environ 70% de


l’ensemble de la population et plus de 72% des paysans. Le Rapport du PNUD sur le
développement humain a classé le Mozambique au 169ème rang sur 174 selon l’indice de
développement humain. Le gouvernement a adopté un document intérimaire de stratégie sur
la réduction de la pauvreté pour réduire de 30% d’ici à l’an 2009 l’incidence de la pauvreté
absolue. Cette stratégie met l’accent sur la promotion de la stabilité économique et une
croissance forte à base élargie ; l’amélioration de l’accès à l’éducation, à l’eau potable, aux
soins de santé et à l’assainissement ; le développement des infrastructures rurales ; la
promotion de l’emploi ; la protection des groupes vulnérables. Le développement du sous-
secteur de la pêche artisanale est perçu comme faisant partie intégrante de cette stratégie.

2.9.2 En plus de la pauvreté généralisée, le Mozambique est confronté à une épidémie de


VIH/SIDA, dont le taux de prévalence parmi les adultes estimé à 14,5% en 1998 concourt à
affecter négativement la frange productive de la population et entraînera inéluctablement la
baisse de la productivité chez les producteurs de denrées alimentaires. La population rurale est
incapable de faire face à des épidémies telles que sida et autres maladies endémiques,
notamment le paludisme, les maladies d’origine d’hydrique dues au manque d’infrastructures
de base pour l’eau potable et l’assainissement, au manque de revenus.

2.10 Questions de genre

2.10.1 Les femmes représentent plus de 50% de la population au Mozambique. Elles sont
victimes de taux élevés d’illétrisme, surtout en milieu rural. Elles sont en grande partie
présentes dans le secteur informel et n’ont pas accès au crédit formel, à la valorisation de leurs
aptitudes et à la formation au commerce. Le GM est en train d’élaborer une politique national
en faveur des femmes. Les communautés du nord sont en grande partie matrilinéaires,
l’héritage et la possession de biens se transmettant de mère à fils. La statut légal de la femme
demeure ambigüe, puisque le droit moderne et le droit coutumier ont chacun droit de cité.

2.10.2 Les femmes participent aux activités du secteur en faisant la pêche pour la
subsistance au moyen de filets fabriqués à la maison ou de morceaux de pagne, en s’adonnant
au traitement et au séchage du poisson. Elles sont également présentes dans certaines activités
agricoles saisonnières. Certaines achètent et revendent du poisson, et prennent en location des
équipements de pêche et des aires de stockage. Les femmes assurent la majeur partie de
l’alimentation de la famille, tandis que les hommes, grâce à la pêche commerciale, procurent
le revenu nécessaire à d’autres besoins et à l’achat de biens de consommation. Ainsi la
11

participation des hommes et des femmes dans le projet proposé vise à améliorer les moyens
d’existence de la famille. Les problèmes que rencontrent les femmes dans les activités liées à
la pêche sont l’insuffisance de la prise qu’elles réalisent, l’inadaptation des équipements et du
matériel, le manque d’installations de stockage et de traitement. Certaines femmes ont
identifié le besoin de crédit pour améliorer leurs activités économiques, surtout les femmes
chefs de famille. La participation des femmes à la planification et aux prises de décision est
faible, et partant leurs besoins ne sont habituellement pris en compte.

3. SOUS-SECTEUR DE LA PÊCHE ARTISANALE

3.1 Principales caractéristiques

3.1.1 Le pays compte environ 74.000 petits pêcheurs qui s’adonnent à la pêche en mer, et
produisent quelque 80.000 tonnes métriques par an, estimées à plus de 50 millions de dollars
EU et destinées en majeur partie à la consommation intérieure. La production totale est
constituée à environ 63% de poisson de troisième catégorie, à 27% de poisson de deuxième
catégorie, et le reste de poisson de première catégorie. Faute de chambres froides, les
pêcheurs sont obligés de se débarrasser rapidement de leur cargaison. Tout invendu est
consommé ou séché par les pêcheurs.

3.1.2 La flotte artisanale compte quelque 11.000 à 12.000 embarcations se déployant dans
environ 640 centres de pêche. Près de 70% d’entre elles sont constituées de pirogues et les
30% restants, des bateaux à voile de 5 à 7 mètres de long taillés dans du bois et connus sous le
nom de "lanchas", dont 1 à 2% seulement sont équipés de moteurs. En plus de pêcheurs qui
utilisent ces embarcations, on dénombre environ 19.000 qui ramassent le poisson le long des
côtes. Les embarcations sont généralement vieilles et inadaptées à une pêche fructueuse,
obligeant ainsi les pêcheurs à se limiter à la zone de basse marée où les eaux sont peu
profondes. Les quelques pêcheurs disposant de bateaux adéquats n’ont pas la compétence
nécessaire, l’attirail qu’il faut, et la capacité technique d’appliquer de nouvelles méthodes de
pêche. Ils n’ont ni appareils de navigation ni systèmes de détection des bancs de poisson.
D’autre part les pêcheurs ne sont rassurés à bord de leurs frêles embarcations et ne veulent
donc pas s’aventurer loin des côtes, principalement à cause du temps qu’il leur faut pour
rejoindre la berge et vider leur cargaison. La durée du trajet tient généralement au fait que
l’embarcation n’est pas motorisée. Les pêcheurs ne peuvent pas non plus disposer des services
essentielles tels que glace pilée, attirail de pêche et crédit pour financer les dépenses
d’investissement et de fonctionnement.

3.1.3 Dans la région de Cabo Delgado, les communautés de pêcheurs ont une longue
tradition dans le domaine des bateaux de pêche. Elles ont cependant besoin de matériel de
conservation à bord et de transport rapide entre la haute mer et les débarcadères afin de
préserver la fraîcheur de leurs prises. D’autre part, les pêcheurs du Haut Nampula ont déjà une
bonne expérience des moteurs hors-bord mais manquent de pièces de rechange et
d’installations frigorifiques en mer. Les approches des problèmes entre les deux provinces
sont légèrement différentes. En règle générale, l’armature des"lanchas" est revêtue de bois
tendre de mauvaise qualité. La plupart du temps, les planches sont rivées au moyen de clous
non galvanisés. Ce qui nécessite naturellement un entretien constant qui à son tour occasionne
une perte de temps énorme, réduit la sécurité des pêcheurs et les empêchent de s’aventurer
plus au large. Beaucoup d’embarcations prennent tellement l’eau que si elles n’étaient pas
soigneusement réparées couleraient à l’amarrage du jour au lendemain et nécessiteraient
qu’on les pousse à quai pour les vider avant de les remettre à flot pour le départ suivant. Les
12

"lanchas" n’ont pas la capacité d’absorber les stocks disponibles dans la région, sans disposer
de moteurs. Les pirogues ont même une capacité moindre en raison de leur inadaptation à
transporter des attirails de pêche. Malgré la modicité de leurs coûts d’acquisition qui les rend
accessibles à la bourse des petits pêcheurs, elles n’ont pas d’avenir dans un contexte de
développement de la pêche, à cause de leurs incapacités chroniques. Les principaux attirails
utilisés sont les seines, les filets maillants et les palangres lignes dormantes. Le seines sont
plus usitées dans les zones riches en crevettes, et les palangres lignes dormantes le long des
récifs coralliens. Les pièges et les harpons sont également utilisés mais dans une moindre
mesure.

3.1.4 En règle générale, les pratiques traditionnelles de pêche des petits pêcheurs ont
toujours respecté l’utilisation durable des ressources halieutiques et de l’environnement. Ces
derniers temps, de mauvaises pratiques telles que l’utilisation de moustiquaires et de sachets
plastiques dans les seines ont conduit à des prises excessives de menu fretin de certaines
espèces de pélagies et de démersaux. Une pratique dangereuse d’empoisonnement du poisson
aux pesticides a été également signalée dans certaines régions du nord du pays. Bien que cette
pratique ne soit pas encore répandue, il importe néanmoins d’être vigilant et de combattre ces
mauvaises pratiques en sensibilisant les pêcheurs aux effets pervers qu’elles peuvent entraîner
pour eux-mêmes, pour les consommateurs et pour l’environnement. Amener les pêcheurs à
s’impliquer dans la gestion rationnelle de ces ressources permettrait de juguler ce méthodes
illicites de pêche.

3.2 Obstacles au développement du sous-secteur

Les principaux obstacles au développement du sous-secteur sont : le manque


d’infrastructures de base, telles que les pistes pouvant desservir les lieux de déchargement des
prises de poisson ; les longues distances à parcourir pour se rendre sur les marchés ; le
manque d’électricité dans la plupart des régions éloignées de Pemba et de Nacala ; la vétusté
technologique (la fragilité des embarcations en raison de leur âge et le manque d’équipements
modernes) ; le manque de moyens financiers à investir dans l’amélioration de la technologie
telle que de meilleures embarcations et des attirails de pêche plus modernes ; la tradition selon
laquelle l’on ne devrait pas trop s’éloigner de la berge en partie à cause de la fragilité des
embarcations. Les communautés de pêcheurs auront besoin d’appui financier sous forme de
crédit pour satisfaire les besoins de capital fixe, de fonds de roulement et de consommation.
Au niveau de la pêche artisanale, la liquidité générée par les recettes antérieures
correspondent rarement aux dépenses réelles. Tout projet de développement qui vise à
améliorer le niveau de vie des petits pêcheurs doit se pencher sur le problème du crédit. Le
présent projet a été conçu pour tenter de lever chacun de ces obstacles.

3.3 Stratégies de développement de la pêche artisanale

3.3.1 Le développement rapide de la pêche artisanale est l’un des objectifs du


gouvernement mozambicain qui pour ce faire a adopté les stratégies suivantes : i) fournir du
matériel de pêche et de nouveaux bateaux en accroissant la capacité d’en fabriquer et en
encourageant les investissements dans ce sens ; ii) augmenter le volume des prises en adaptant
les bateaux et les attirails aux ressources halieutiques disponibles qui seront fonction des
résultats des travaux de l’IIP et des assistants techniques commis à cet effet ; iii) réduire les
pertes qui accompagnent les prises en améliorant la manutention et le traitement du poisson,
en encourageant l’utilisation de la glace pilée et de chambres froides ; iv) mettre, en place en
collaboration avec les communautés de petits pêcheurs, des méthodes appropriées de gestion
13

de la pêche visant à résoudre les problèmes de la pêche intensive ; v) aider ces communautés à
acquérir les moyens et la crédibilité nécessaires à la co-gestion des activités de pêche, en les
formant aux technologies adaptées d’instruments de pêche, à la prise de décision participative,
à la préservation de l’environnement et aux considérations de la place de la femme dans le
développement ; vi) mettre en place une politique visant à vulgariser le transfert des nouvelles
technologies de pêche et de traitement du poisson, en appuyant les activités qui s’y rapportent
et en aidant à installer des chambres froides ; ce qui permettra d’améliorer sensiblement la
commercialisation du poisson en modernisant les infrastructures ; et vii) s’engager à créer un
environnement et un cadre juridique favorables qui inciteraient les communautés de pêcheurs,
les commerçants de poisson et les opérateurs du secteur privé à investir, et draineraient l’aide
extérieure pour soutenir les investissements en faveur du développement de la pêche
artisanale, du traitement du poisson sur place et de sa commercialisation à l'échelle régionale.
Le projet proposé contribuera à rendre opérationnelles ces stratégies.

4. LE PROJET

4.1 Conception et justificatif du projet

4.1.1 Le projet proposé contribuera à l’objectif de réduction de la pauvreté que s’est fixé le
gouvernement mozambicain. Dans le Document intérimaire sur la stratégie de réduction de la
pauvreté (I-PRSP, 2000) le GM s’est fixé l’objectif de réduire le taux de pauvreté qui en 1997
se situait à 70% de 30% puis de 50% en l’an 2009. Le I-PRSP a identifié la promotion de la
pêche artisanale comme étant la principale stratégie pour accroître les revenus des pauvres
paysans vivant le long des côtes, pour créer des emplois, pour amorcer la croissance
économique et amener les populations à préserver les ressources naturelles. La pêche
artisanale a été identifiée comme l’une des priorités pour développer les économies des
provinces du nord qui regorgent de potentialités mais n’ont pas encore été développées par le
GM. Cette stratégie est spécifiquement conçue pour intervenir de manière ciblée en faveur du
développement rural, pour promouvoir une meilleure alimentation chez les paysans. La
consommation annuelle de poisson au Mozambique est estimée en moyenne à 6,5 kg par
habitant.

4.1.2 Le seul facteur le plus déterminant qui milite en faveur du projet proposé est le
volume considérable de ressources halieutiques non encore exploitées. Les 86% des
ressources halieutiques non encore exploitées à ce jour à Cabo Delgado et dans les provinces
du Haut-Nampula justifient amplement la nécessité de développer la pêche artisanale. Le
développement, par les populations autochtones, de ces ressources inexplorées offrira les
avantages de la sécurité alimentaire, de la santé, de l’éducation et de l’emploi. Par ailleurs il
préservera aussi l’un des tout-derniers environnements primitifs du monde, qui renferment les
récifs coralliens des îles reculées et les riches habitats de la mare aux mangroves qui bordent
le continent. Le projet proposé ambitionne de lever les obstacles identifiés en servant de base
à une production durable de poisson dans la NFZ grâce à la fourniture de technologies
modernes de pêche et à la promotion de la commercialisation du poisson. Le principal atout
du projet proposé est de permettre aux petits pêcheurs de faire la pêche au large sur la
plateforme continentale connue pour ses ressources. Cette approche s’inscrit en droite ligne
dans le Plan directeur de la pêche qui préconise d’équiper les petits pêcheurs de bateaux
appropriés, de leur fournir des attiraux de pêche convenables, de les former aux nouvelles
méthodes de pêche, de leur fournir la glace pilée, le carburant et l’appui technique pour les
bateaux, d’assurer les services de réparation et de maintenance de ces bateaux et d’organiser
un vaste plan de commercialisation.
14

4.1.3 Le développement de la pêche sera entrepris par les pêcheurs eux-mêmes, qui iraient
pêcher effectivement au large, et par les opérateurs économiques qui achèteraient et
livreraient le produit fini sur le marché. Ces opérateurs ont besoin d’être soutenus par le GM,
ne serait-ce que dans les premières années du projet. La conception du projet repose sur
l’approche participative, puisqu’il s’inspire du passé et des techniques de pêche des pêcheurs
autochtones qui n’osent pas s’éloigner de côtes. Lors de l’identification, de la préparation et
des missions d’évaluation du projet, de larges consultations ont eu lieu avec les pêcheurs, les
opérateurs de la filière poisson, les constructeurs de bateaux, les fabricants de filets et les
fournisseurs de matériel et d’équipements, des ONG, des autorités gouvernementales et les
bailleurs de fonds opérant dans le secteur. Le projet comporte des mesures visant à résoudre
les problèmes de voies d’accès, d’eau potable, de déchargement et de la conservation du
poisson, en améliorant les routes, en réhabilitant des puits et en creusant de nouveaux puits si
nécessaire, en octroyant des prêts pour acquérir des bateaux et attiraux modernes, pour
conserver, transporter et commercialiser le poisson.

4.1.4 On s’est également inspiré des expériences et des enseignements tirés de l’actuel
Projet de pêche artisanale de Nampula financé par le FIDA pour les communautés de
pêcheurs dans la province du Bas-Nampula. L’organe d’exécution, celui là même qui est
chargé de la mise en œuvre du NAFP, commencera la sensibilisation des communautés
bénéficiaires et les activités de formation de groupe avant le démarrage du projet. S’inspirant
des enseignements tirés du NAFP, le projet prendra en compte des approches telle que
l’utilisation des équipes mobiles de vulgarisation. Il s’appuyera également sur le même
Comité de coordination et sur le Comité provincial de coordination dans la province de
Nampula. Il renforcera ces institutions pour qu’elles exercent efficacement leurs fonctions.

4.1.5 Les bénéficiaires éligibles auront à contribuer pour 10% aux frais d’acquisition du
matériel et des intrants qu’ils obtiendront à crédit. Le projet organisera les communautés
bénéficiaires en comités fonctionnels pour améliorer leur participation au projet. Toutes les
catégories de bénéficiaires seront représentées aux Comités de coordination par des membres
des comités de supervision qui suivront la mise en œuvre du projet et veilleront à ce que
l’objectif général soit atteint. De plus, des sessions et ateliers de formation seront organisés au
cours de la mise en œuvre pour créer des forums d’échange qui prennent en compte les
préoccupations des bénéficiaires et autres partenaires du projet, afin d’adopter les mesures
correctives nécessaires. Pour la mobilisation des communautés bénéficiaires, l’appel aux
ONG a été préféré aux Assistants techniques et aux consultants étrangers en raison de la
bonne connaissance qu’elles ont des conditions socio-culturelles et de la localité.

4.2 Zone du projet et ses bénéficiaires

4.2.1 Zone du projet : La zone du projet couvre l’ensemble de Cabo Delgado et la province
du Haut-Nampula. Le projet sera mis en œuvre dans les six districts côtiers de Cabo Delgado,
plus l’île d’Ibo et les trois districts côtiers du nord, à savoir Memba, Nacala et Mossuril dans
la province de Nampula. Tout le littoral se caractérise par un plateau continental très étroit,
dont la partie la plus large ne dépasse pas 22 km, contre 2 à 3 km de large sur toute la
longueur du reste du plateau. Dans la province de Cabo Delgado, on dénombre 282 km2 de
forêt de mangrove ; 525 km2 de récifs coralliens, et d’un archipel de petites îles isolées. Le
plateau continental compte 481 km2 de bas-fonds et 2059 km2 de gué allant de 0 à 20 m de
profondeur. On y rencontre ensuite 852 km2 de talus continental dont la pente varie de 20 à
200 m. Parallèlement, on retrouve dans le Haut-Nampula, 48 km2 de forêt de mangrove, 125
15

km2 de bas-fonds, 453 km2 de gué de 0 à 20 mètres de profondeur, 129 km2 récifs coralliens
et 599 km2 de talus continental dont la pente varie entre 20 et 200 mètres. En règle générale,
le climat est très favorable à la pratique de la majeur partie des variétés de pêche, parce que la
région se situe dans l’extrême nord et échappe ainsi à la principale ceinture cyclonique. La
température annuelle est de 26 à 27° C en moyenne et les courants marins sont généralement
orientés vers le sud. Le temps est beau et se prête à la pêche sur 150 à 220 jours par an. La
plupart des villages manquent d’électricité et d’adduction d’eau.

4.2.2 Population : En 1998, Cabo Delgado comptait environ 1,41 million d’habitants soit
8,6% de la population totale du Mozambique. En 1997, les trois districts du Haut-Nampula
totalisaient 365.400 habitants. On rencontrait la plus forte densité de population à Pemba City
(813 habitants au km2). L’économie de la zone du projet repose essentiellement sur
l’agriculture (production vivrière, foresterie et pêche). La pêche est la principale activité
économique des populations des régions côtières.

4.2.3 Bénéficiaires : Le groupe cible est la communauté de pêcheurs vivant dans la zone
du projet. D’après les statistiques disponibles de l’IDPPE, cette communauté compte environ
20.000 pêcheurs et leurs familles, soit environ 100.000 personnes. Toujours d’après les
statistiques de l’IDPPE, on dénombrait en l’an 2000 environ 6.259 pêcheurs à plein-temps
dans la province de Cabo Delgado en plus de 2.711 pêcheurs occasionnels. Dans les 3 districts
côtiers du Haut-Nampula, on rencontre 8.435 pêcheurs à plein-temps et 1.750 pêcheurs
occasionnels. La communauté regroupe des familles de pêcheurs, des centres de pêche et les
villages avoisinants qui commercent avec ces centres. Si l’on y ajoute la population dont les
activités sont autres que la pêche mais qui vit dans la même zone, on obtient une population
cible totale d’environ 500.000 personnes. Certaines activités du projet profiteront à
l’ensemble de la communauté ; d’autres viseront les familles de pêcheurs vivant au sein de
cette communauté, les opérateurs du secteur du poisson, les fabricants de bateaux et les
fournisseurs d’attirails et d’équipement de pêche.

4.2.4 Les services d’appui aux petits pêcheurs de la zone du projet sont nuls ou totalement
inexistants. En matière de sécurité en mer et de sauvetage, l’assistance laisse à désirer. Le
Département de la marine (SAFMAR) chargé des contrôles obligatoires de sécurité et des
services de sauvetage dispose de quelques installations dans la zone septentrionale de pêche
(NFZ). L’IDDPE n’a pas suffisamment de personnel formé dans la zone. Il faut donc en
former davantage et procéder à de nouveaux recrutements pour répondre aux besoins du
secteur. La représentation d’IDPPE à Pemba souffre aussi d’un manque criard
d’infrastructures élémentaires telles que bureaux, véhicules et matériel. L’IDPPE à Nampula
est un peu mieux loti, puisqu’ayant profité du NAFP. On y rencontre deux usines de
transformation, l’une sur l’île de Ibo et l’autre sur Mocimboa du Praia où le poisson est
congelé pour l’exportation. Quelques opérateurs fabriquent de la glace alimentaire
principalement pour les bars et les restaurants ; mais en vendent également aux pêcheurs. En
outre, on y trouve des mécaniciens qui assurent l’entretien des véhicules et des engins dans les
grandes villes telles que Pemba, Nacala et Mocimboa da Praia. Par ailleurs IDPPE a construit
une nouvelle usine de congélation et des chambres froides à Palma dont les travaux ont pris
fin vers le milieu de l’an 2001.

4.2.5 L’on a cité le manque de voies de communication comme l’un des obstacles majeurs
qui empêchent de relier les points de déchargement du poisson aux grandes agglomérations en
saison de pluie (décembre-avril). Comme c’est généralement le cas, l’appui nécessaire au
développement de la pêche portera sur les travaux de réhabilitation des voies de desserte pour
16

permettre de relier les villages de pêcheurs aux grandes voies de circulation. Un programme
de réhabilitation des voies de desserte devait démarrer cette année avec l’aide de NORAD. Ce
programme portera aussi sur certaines voies d’accès reliant aux communautés de pêcheurs.
Seules les voies qui n’ont pas été prévues par le programme de NORAD seront concernées.
Les installations d’adduction d’eau potable figurant au projet sont soit insuffisantes soit
inexistantes, et ceci est reconnu comme l’un des obstacles au développement de la pêche à
long terme.

4.3 Contexte stratégique

Une croissance forte à base élargie axée sur la réduction de la pauvreté est l’objectif principal
de la politique économique. Le Plan directeur de la pêche est l’outil par lequel le
gouvernement veut promouvoir des initiatives le long du littoral en vue d’accélérer le
développement économique et social des communautés de pêcheurs et d’aider l’IDPPE à
étendre son influence et à renforcer ses activités d’appui à ces communautés. Le projet est
l’un des trois qui feront partie du programme d’investissement du gouvernement en faveur de
la pêche artisanale le long de l’Océan indien.

4.4 Objectif

L’objectif sectoriel est d’accroître les revenus des pêcheurs, de leurs communautés,
des commerçants de poisson et des fournisseurs d’intrants, contribuant ainsi à réduire la
pauvreté, à garantir la sécurité alimentaire ainsi que la conservation et la protection de
l’environnement marin. Le projet vise à accroître la production en assistant les petits pêcheurs
qui vivent dans la zone du projet à pouvoir prendre davantage de poisson, à mieux les traiter
et à bien les vendre.

4.5 Description du projet

4.5.1 Le projet comprendra trois grandes composantes que sont : a) l’octroi de crédit pour
relancer la production halieutique et promouvoir la commercialisation du poisson ; b) la
réalisation d’infrastructures communautaires ; et c) le renforcement de la capacité
institutionnelle. Les principaux résultats attendus se traduiront par une augmentation de 8.800
tonnes supplémentaires de poissons par an, l’amélioration des infrastructures
communautaires, le renforcement des institutions chargées de la pêche, et le mieux-être des
communautés bénéficiaires. Ci-après la description succincte de ces composantes et des
principales activités à financer pour atteindre les objectifs escomptés.

A) Le crédit pour relancer la production halieutique et sa commercialisation

i) Le crédit pour relancer la production halieutique

4.5.2 Le projet vise essentiellement les petits pêcheurs, les fabricants de bateaux de pêche,
les armateurs, les fabricants de filets et les fournisseurs d’intrants. Le premier résultat
escompté est l’adoption généralisée de bateaux de pêche plus performants, d’attirails et de
méthodes plus modernes, ainsi que de la politique de préservation de l’environnement marin.
Dans le cadre du projet, il sera octroyé des crédits aux petits pêcheurs pour qu’ils adoptent
une technologie moderne de pêche afin de pouvoir faire des pêches plus fructueuses. Les
fabricants de bateaux et de filets de pêche recevront également des prêts pour agrandir leurs
activités afin de garantir aux pêcheurs la disponibilité constante de ces équipements. Pour la
17

période de la mise en œuvre du projet, les pêcheurs auront reçu des prêts pour se procurer 100
bateaux à moteur en bois, 300 bateaux en bois réformés de 7 mètres de long, 110 nouveaux
bateaux en bois, 60 bateaux GRP de 7 mètres de long, le tout entièrement équipé pour la
navigation. Les nouveaux bateaux de bois et les bateaux GRP de 7 mètres de long seront aussi
équipés de moteurs hors bord. Les pêcheurs recevront en plus dans le cadre du projet des
fonds destinés à l’acquisition des attirails de pêche.

ii) Crédit pour promouvoir la commercialisation du poisson

4.5.3 Les principales activités consisteront à venir en aide aux entrepreneurs et aux
commerçants par l’octroi de crédit afin qu’ils installent des usines à glace, qu’ils acquièrent
du matériel de transport et qu’ils disposent de fonds de roulement. Des installations
frigorifiques pour le poisson et la glace seront mises à la disposition des individus ou des
groupes installés autour des points de déchargement du poisson. Le projet mettra à la
disposition des commerçants et entrepreneurs privés des fonds pour installer dix usines à
glace d’une capacité de 5 tonnes, pour acquérir cinq camions frigorifiques et 10 camionnettes.
Ces quantités sont considérées comme minimales face à l’étendue de la zone du projet et au
marché potentiel qu’elle représente. Les commerçants de poisson recevront aussi le
financement pour se procurer des glacières. Pour résoudre le problème actuel de manque
d’emballage, des crédits seront alloués aux entrepreneurs privés pour installer une simple
usine de fabrication d’emballages.

B) La réalisation d’infrastructures communautaires

4.5.4 Le projet fournira les fonds pour améliorer les infrastructures communautaires
(essentiellement les voies d’accès reliant les points de déchargement du poisson aux routes
principales, l’adduction d’eau potable – puits, pompes, réception et nettoyage du poisson). Il
financera la construction d’un complexe de traitement du poisson à Memba, qui comprendra
un aire de réception du poisson, de nettoyage, et deux plateformes de séchage. L’objectif sera
d’améliorer la réception du poisson, son nettoyage, son traitement pour en faire du poisson
salé, séché et fumé, son emballage, sa bonne conservation (chambre froide, glacières). Le
projet stimulera le commerce des produits de la pêche autour des points de déchargement, en
créant les conditions favorables à l’amélioration du traitement et de la commercialisation du
poisson et des produits de la pêche.

4.5.5 Le projet va moderniser 15 points de déchargement du poisson dont la gestion sera


confiée aux communautés de pêcheurs. Des fonds seront en outre fournis pour améliorer le
système d’adduction d’eau avec la participation des communautés bénéficiaires vivant sur les
sites. Ces centres seront installés en dehors des zones urbaines existantes. À cet égard, les
efforts seront déployés dans un premier temps pour mettre en place deux centres pilotes, l’un
aux alentours de Palma pour la province de Cabo Delgado, et l’autre aux alentours de Memba
pour la province du Haut-Nampula, dans l’optique de les reproduire après sur les autres sites.
Pour améliorer le transport du poisson et autres intrants, le reprofilage des quelque 220 km de
routes principales menant aux villages des pêcheurs sera effectué dans le cadre du projet. Le
système d’adduction d’eau sera amélioré grâce à la réhabilitation de quelque 20 puits et du
forage de 40 autres. Enfin, le projet fournira des fonds pour aider les autorités locales à
reconstruire les marchés et à assurer l’adduction d’eau aux deux grands marchés à poisson :
l’un à Montepuez, dans la province de Cabo Delgado, et l’autre à Nampula, dans la province
du Haut-Nampula.
18

C) Renforcement de la capacité institutionnelle

4.5.6 Le renforcement de la capacité institutionnelle comprendra trois sous-composantes :


i) l’unité de coordination du projet, ii) les institutions de mise en œuvre et iii) les
communautés bénéficiaires.

i) Unité de coordination du projet

4.5.7 Le projet financera la mise en place au sein de l’IDPPE d’une Unité de coordination
du projet (UCP). Des fonds seront mis à disposition pour que l’UCP soit aidée d’une équipe
d’assistants techniques de la manière suivante : 36 personnes-mois d’un
Biologiste/Environnementaliste du milieu marin, 24 personnes-mois chacun pour un Expert
en Question de genre et un Expert en Participation des communautés, 18 personnes-mois pour
un Spécialiste en Transformation et en Commercialisation, et du personnel de soutien
composé d’un Statisticien, de 3 Commis et de 3 chauffeurs. Le projet financera également
l’acquisition de deux véhicules tout terrain 4 X 4, 5 ordinateurs avec imprimantes, du mobilier
de bureau et autres coûts de fonctionnement. Il aidera également à financer la location de
bateaux en cas de néessité.

ii) Institutions de mise en œuvre

4.5.8 Le projet renforcera les capacités opérationnelles de l’IDPPE, de l’IIP et apportera


son appui à la mise en place de la DPP. A cet effet, il assurera la formation, l’assistance
technique, les moyens de transport, les bureaux et autres équipements comme indiqué ci-
après. L’IDPPE sera renforcé grâce à la formation qui permettra au personnel d’être à la
hauteur de la mise en œuvre du projet sur le terrain. Les ressources seront dégagées pour que
trois membres du personnel obtiennent leur Bachelor of Science (licence) en technologie de la
pêche, développement rural et droit maritime. Six membres du personnel seront formés à la
technologie des attirails. De plus, l’IDPPE sera dotée de deux véhicules 4x4 pour faciliter les
visites du personnel du siège sur le terrain. Le projet financera la construction des nouveaux
bureaux de l’IDPPE à Pemba et les équipera en matériel et en mobilier. En outre, les
représentants de l’IDPPE à Pemba et à Nampula recevront deux camions tout-terrain à 4 roues
motrices et six cyclomoteurs afin de leur assurer la mobilité. Cette dotation est perçue comme
l’effort minimum qui puisse être consenti lorsqu’on considère l’étendue de la zone du projet ;
lequel projet par ailleurs aidera l’IIP à installer des bureaux dans la province de Cabo Delgado
dans les locaux de l’IDPPE. Il fournira à l’IIP les moyens financiers pour octroyer des bourses
d’études à deux membres du personnel qui prépareront leur diplôme de Master’s of Science
en évaluation et suivi des ressources, pour acquérir des ordinateurs et des véhicules. Les
ressources pour financer ces actions seront prélevées sur les fonds destinés à soutenir la
coordination du projet. Pour renforcer la capacité du FFP à gérer le crédit, le projet financera
30 personnes-mois d’intervention d’un Spécialiste en matière de crédit et d’une configuration
informatique complète. Le FFP jouira également de la formation qui sera dispensée à tout son
personnel par le Spécialiste.

4.5.9 Trois études de marché seront conduites dans le cadre du projet avec le concours des
assistants techniques. La première consistera à élaborer une méthodologie appropriée pour
attraper des démersaux au large de la province du Haut-Nampula. Cette étude s’impose en
raison du fait que le plateau continental est très étroit comparé à celui de Cabo Delgado, et
donc se prête moins aux pratiques de pêche à gué. La deuxième étude se penchera sur
19

l’exploitation de la langouste en vue de définir des systèmes de gestion des réserves durables
et de maximisation des revenus de son exportation. La troisième étude s’intéressera
essentiellement à la promotion des produits de la pêche en vue de mettre en place une
politique hardie de commercialisation.

iii) Communautés bénéficiaires

4.5.10 Le projet offrira les ressources pour recruter des ONG nationales spécialisées dans la
mobilisation et la formation des communautés, pour aider l’UCP à identifier les groupes
cibles et à rassembler les données sur les répartitions ethniques. En outre, il recrutera des
consultants nationaux pour entreprendre une étude socio-économique et une analyse du rôle
des femmes dans les communautés de pêcheurs en vue de déterminer leurs sources de
subsistance, les occupations quotidiennes de chacun des membres des différentes familles,
leur implication dans les activités liées à la pêche, et les différentes sensibilités socio-
culturelles qui déterminent l’accès des femmes aux ressources et leur rôle dans les prises de
décision. Cette étude fournira des informations sur les éléments du groupe-cible qui courent le
risque d’être marginalisés, notamment les femmes et les travailleurs/matelos. L’UCP pourra
ainsi promouvoir les objectifs du projet et mettre en place des organisations cohesives
capables de réagir aux éléments du projet. L’objectif sera d’organiser et de préparer les
pêcheurs à recevoir un savoir-faire sur les techniques modernes de pêche, à acquérir à crédit
les bateaux de pêche et les attirails appropriés et à recevoir la formation sur la méthode de co-
gestion des ressources halieutiques avec les autorités compétentes.

4.5.11 Grâce la participation de l’Assistance technique, le projet mobilisera et organisera les


bénéficiaires cibles en associations selon la fonction pour leur faciliter l’accès au crédit et aux
intrants, pour leur permettre commercialiser leur production et de s’engager dans la co-gestion
des réserves de poisson. Les communautés seront également organisées en comité par
fonction telle que comité de planification et de gestion, comité des femmes. Tous les comités
seront composés d’hommes et de femmes en proportion égale. Les différents comités auront
pour but de participer à la planification et à la mise en œuvre du projet au plan local ; ce qui
est de nature à favoriser sa durabilité. Les communautés bénéficiaires seront organisées et
formées de manière à pouvoir mieux gérer les infrastructures que leur offre le projet (le hall
aux poissons, les points de déchargement, les puits), à pouvoir planifier et réaliser des projets
de développement communautaire. Les membres de la communauté seront également formés
à développer leurs aptitudes à l’animation, à la négociation, à la planification et à la prise de
décision. Grâce à l’UCP et aux Ministères concernés, le projet appuiera aussi les efforts de
sensibilisation des populations au VIH/SIDA, à la consommation d’eau potable, à l’hygiène et
l’assainissement du milieu.

4.6 Production, marchés et prix

4.6.1 Production : Dans l’ensemble, le volume des prises sera constitué de poissons de
première, deuxième et troisième catégorie. La quantité supplémentaire qui résultera des effets
du projet lorsqu’il aura atteint sa vitesse de croisière se présente comme suit :
20

Résumé des quantités supplémentaires résultant des effets du projet


en sa phase de plein rendement (MT)
Type de bateau de pêche Type de poissona/ Prod. supplémt.totale
1ère 2ème 3ème
catégorie catégorie categorie
Bateaux de pêche en plastique de fibre de verre 150 - 2 250 2 400
Bateau en bois amélioré équipé de voile 500 500 - 1 000
Nouv. bat. de 7 m en bois équipé de moteur 253 1 100 1 947 3 300
Bat.de 7 m en plast.verre-résine avec hors-bord 1 800 - 300 2 100
TOTAL 2 703 1 600 4 497 8 800
Les prises seront en grande partie constituées pour la 1ère catégorie de : pristipomoide, mérou, vivaneau bourgeois,
holacanthe empereur, et les espèces de la famille du thon ; pour la 2ème catégorie de : maquereau, seganus ; pour la 3ème
catégorie de : toutes les petites pélagies principalement chinchard et requin.

4.6.2 Ces estimations sont basées sur les taux de prise des pêches similaires de la région,
de même le nombre des jours de pêche par an. Les prises journalières sont considérées comme
raisonnables. Les pêcheurs progressistes enregistrent déjà des niveaux beaucoup plus élevés
de production. L’hypothèse de 200 jours seulement de pêche en moyenne est également
prudente puisque les mers généralement calmes de la zone du projet offrent des occasions de
pêche pratiquement toute l’année.

4.6.3 Marchés : Les petits commerçants informels qui achètent du poisson soit frais sur les
points de déchargement soit déjà séché auprès des petits pêcheurs sont majoritaires dans le
secteur de la commercialisation du poisson. Dans le nord du pays, la pratique du séchage du
poisson est largement répandu dans les îles, et les commerçants achètent du poisson dans ces
zones et les transportent vers les grands marchés. En règle générale, la chaîne de
commercialisation est constituée de pêcheurs, de grossistes et de détaillants. Les grossistes
achètent et souvent transforment le poisson sur les lieux de déchargement jusqu’à ce qu’ils
atteignent un stock variant entre 100 et 1500 kg et ensuite ils les acheminent vers les grands
marchés grâce à des camions de location. Les détaillants achètent aux grossistes le poisson
séché en sacs de 50 kg et les revendent aux consommateurs en petits tas de 50 à 150 g. La
commercialisation du poisson frais intervient essentiellement autour des points de
déchargement et aux endroits où il existe un marché porteur. Habituellement, le transport du
poisson frais se fait à vélo ou en camionnette vers le marché le plus proche, sans conservation
dans la glace.

4.6.4 En raison du faible pouvoir d’achat de la population, la demande intérieure est forte
pour les produits de basse catégorie tels que les petits poissons séchés ou salés. La demande
de poisson frais de première catégorie est limitée étant donné la cherté du prix au détail dans
beaucoup de centres urbains. Cependant puisque la préférence du consommateur va au
poisson frais, la demande de poisson de première qualité est appelé à augmenter sensiblement
en fonction du revenu, à mesure que l’économie et la démographie s’accroissent. Pour ces
raisons, les perpectives du marché intérieur en termes de poisson frais sont prometteuses.

4.6.5 D’après les commerçants, la demande de poisson au Mozambique est forte sur le
marché intérieur. A l’heure actuelle, plus de 10.000 tonnes métriques de poisson de troisième
catégorie (chinchard) importé sous forme congelée depuis la Namibie se vend bien et comble
un déficit chez les fournisseurs nationaux. La raison pour laquelle le poisson se vend bien est
qu’il est relativement bon marché (entre 0,40 et 0,50 dollar EU le kg), bien emballé et
disponible à tout moment. D’après les commerçants, si les sociétés de pêche et les grossistes
veulent investir dans le poisson séché, il y a une forte demande de poisson séché à satisfaire à
21

l’intérieur du pays et dans les pays voisins. Donc la production de poisson de troisième
catégorie n’aurait aucune difficulté à trouver des débouchés intéressants.

4.6.6 A Pemba, Ibo Island et Mocimboa da Praia les commerçants ont réalisé des
installations pour congeler la majeur partie du poisson destiné à l’exportation. N’obtenant pas
assez de débouchés, ils se battent pour survivre. Les sociétés de pêche reconnaissent que
l’insuffisance du volume de leurs prises est le principal facteur qui freine le développement
des marchés. Les marchés à l’intérieur du pays sont également mal desservis surtout en
poisson frais et en poisson congelé. L’amélioration des infrastructures destinées à recevoir les
produits de la pêche facilitera la commercialisation intérieure du poisson de première
catégorie. Beaucoup reste à faire pour développer le marché du poisson au Mozambique,
essentiellement à cause des tendances de la demande et des réserves halieutiques dont regorge
le pays. On considère que les investissements dans la commercialisation du poisson, qu’ils
soient de petite ou de grande taille, sont rentables pour toutes les catégories de poisson,
pourvu que l’approvisionnement soit régulier. Aux prix actuels, le poisson frais vendu
localement pourrait concurrencer le chinchard namibien, si l’on investissait dans les
installations de fabrication de glace, dans les moyens de transport et dans les chambres
froides. Le secteur s’est montré disposé à investir dans les installations de manutention et de
traitement si les approvisionnements pouvaient être garantis par une prise abondante.

4.6.7 Prix : Le prix du poisson frais aux points de déchargement varie selon les régions. Ils
sont en moyenne de 1,30 dollar EU le kg pour le poisson de première catégorie, de 0,65 dollar
EU le kg pour le poisson de deuxième catégorie et de 0,45 dollar EU (entre 0,40 et 0,50 dollar
le kg) pour le poisson de troisième catégorie (soit l’équivalent de 27.040 meticais ; 13.520
meticais ; et 9.360 meticais respectivement). Ces prix peuvent être multipliés par deux ou
trois dans les principaux centres urbains. Sur les marchés des villes, le prix du poisson de
première catégorie varie entre 1,80 et 2,50 dollar EU le kg. L’engouement pour le poisson de
première catégorie est faible au Mozambique mais on assiste maintenant à une vogue de son
exportation. Le poisson séché, généralement de troisième catégorie, se vend entre 0,80 et 1,20
dollar EU le kg (soit 13.600 à 20.000 meticais) selon la qualité et le type de poisson. Tous les
poissons, quelle qu’en soit la catégorie, sont séchés s’ils sont invendus.

4.6.8 Le mauvais état des routes dans la zone du projet a effectivement ruiné le
développement du commerce du poisson frais sauf dans les localités les plus proches. Les
sociétés locales de pêche s’efforcent de créer des débouchés pour le poisson frais à Nampula
et àMontepuez. Le poisson de bonne qualité qui se serait vendu 2 à 3 dollars EU (soit
l’équivalent de 34.000 à 51.000 meticais) le kg est plutôt séché et vendu à moins de 0,75
dollar EU le kg. En règle générale, on ne redoute aucune difficulté d’écoulement de la
production qui résultera du projet, parce que l’excellente qualité et la régularité
d’approvisionnement du poisson inciteraient de nombreuses sociétés de pêche à investir dans
le traitement et la commercialisation du poisson. Plusieurs d’entre elles ont manifesté le désir
pressant de s’impliquer dans la commercialisation du poisson. En outre, le projet appuiera les
efforts de commercialisation grâce à l’octroi de crédit aux commerçants et aux sociétés de
pêche.

4.7 Impact sur l’environnement

4.7.1 Les pratiques actuelles en matière de pêche le long des côtes des provinces de Cabo
Delgado et de Haut-Nampula causent de graves dégradations à l’environnement. Les gens
utilisent des moustiquaires et de grands sacs plastiques pour pêcher, ramassant tout sur leur
22

passage et infligeant une profonde destruction au fond marin situé entre 0 et 15 m du plateau
continental. De grandes quantités de petits poissons, d’alevins, de larves et de plantes
aquatiques (l’aliment de tous les types d’espèces aquatiques) sont en train d’être emportées
sans ménagement. Des coraux sont systématiquement casés ou détruits, et vendus pour la
plupart aux touristes. En outre, le filet utilisé pour la pêche côtière fait l’objet d’un usage
outrancier, ce qui cause d’importants dégâts, puisque les cordeaux et les lestes grattent le fond
marin.

4.7.2 Le projet vise à corriger le préjudice causé à l’environnement en déportant les


activités de la pêche artisanale très loin au large du plateau continental. Pour ce faire, il faudra
introduire de nouvelles techniques de pêche, davantage de matériel approprié tels que des
bateaux plus lourds (capables de naviguer plus au large du plateau continental) et des filets à
mailles plus grandes (pour n’attraper que les poissons dont les espèces et les tailles ont été
ciblées) et faire des campagnes de sensibilisation. L’évaluation des impacts négatifs éventuels
du projet a révélé qu’ils étaient de portée négligeable et qu’on pouvait les enrayer ou les
minimiser en prenant les mesures correctives nécessaires. Le projet a été classé dans la
catégorie II du point de vue environnemental, selon les Directives de la Banque en matière
d’évaluation de l’impact environnemental et social.

4.7.3 Les principaux impacts positifs du projet sont la réduction des activités humaines
dans la zone écologiquement sensible le long du littoral, la conservation des espèces rares, le
renforcement des capacités, la sensibilisation aux risques environnementaux, l’adduction
d’eau et l’assainissement (hygiène de base). De plus, l’augmentation des revenus générés par
le projet aura indirectement un impact positif sur le bien-être des populations, sur leurs
conditions sanitaires grâce à une meilleure nutrition et à l’amélioration possible de l’écologie
locale.

4.7.4 Les impacts négatifs éventuels sont la surexploitation des réserves halieutiques, la
capture d’espèces non ciblées, la dégradation de leur milieu par l’usage de certains matériels
ou de certaines pratiques de pêche, la destruction du fond marin, la dégradation des habitats
sensibles situés autour des usines de traitement du poisson (FPP), la pollution et les problèmes
de santé causés par les FPP et les impacts accidentels. Seulement, un plan de gestion des
impacts environnementaux et sociaux sera élaboré au cours de la phase préparatoire et
approuvé par MICOA et la Banque. Il fera partie intégrante du projet et l’UCP en assurera la
mise en œuvre ; et il sera l’une des conditions du prêt. Un résumé de ESMP figure à l’annexe
5.

4.8 Coûts du projet

4.8.1 Les coûts totaux du projet hors taxes hors douane sont estimés à 435,3 million de
méticais soit 18,50 millions d’UC, avec une composante en devise de 61%. Les calculs sont
basés sur les prix en vigueur en décembre 2000, mais majorés en juin 2001 lorsque c’était
nécessaire. Ces coûts ont été majorés de la hausse des prix de la manière suivante : 2% par an
au titre des prochaines hausses des prix mondiaux et 5% par an pour la composante locale sur
la base de l’inflation actuelle. Les dépassements de quantités de 10% ont été appliqués sur les
travaux de génie civil et 5% sur la matériel. Lorsqu’on ajoute les taxes et douane (qui
s’élèvent à environ 2,71 millions d’UC), le total des coûts s’élève à 21,14 millions d’UC. Un
résumé des coûts par composante et par catégorie de dépenses figure aux tableaux 4.1 et 4.2
ci-après, tandis que les tableaux des coûts détaillés se situent à l’annexe I dans le volume II.
23

Tableau 4.1 : Résumé des coûts du projet par composantes


en millions de méticais en milliers d’UC
Composantes Devise Monnaie Total Devise Monnaie Total % de
locale. locale . devise
Crédit prod.& commerc du poisson. 88947,2 64659,4 153606,6 3774,8 2744,1 6518,9 44
Infrastructures communautaires 63528,8 23006,6 86535,4 2696,1 976,1 3672,3 73
Renforcement des capacités 66833,8 83052,5 148378,3 2836,4 3527,3 6363,6 51
Total Coût de base 219309,9 170842,7 389727,8 9307,3 7247,5 16554,8 56
Dépassement des quantités 4944,,8 3326,0 8120,0 209,9 141,4 351,3 59
Hausse des prix 12221,2 25271,9 37477,1 518,7 1072,6 1591,3 33
Total Co 236476,5 199221,5 435324,9 10035,8 8461,5 18497,4 54

Tableau 4.2 : Résumé des coûts du projet par catégorie de dépenses


Catégorie de dépenses en millions de méticais en millions d’UC %
Devise M. L Total Costs Devise M. L Total devise
Travaux de génie civil 28 313,3 18 126,1 46 439,4 1,20 0,77 1,97 61
Crédit matériel de pêche 51 069,4 39 660,0 11 4902,4 2,17 1,68 3,85 56
Crédit matér.commerc. poisson 37 877,8 24 999,4 62 877,2 1,61 1,06 2,67 60
Véhicules et motocyclettes 3 412,5 0,0 3 412,5 0,15 0,00 0,15 100
Matériel achat poisson 6 689,4 5 001,7 11,691,0 0,28 0,21 0,50 57
Matériel de bureau 543,7 27,8 571,5 0,03 0,01 0,04 75
Autre matériel 1 357,2 150,8 1 508,0 0,06 0,01 0,07 86
Assistance technique 35 674,7 18 263,0 54 297,7 1,51 0,78 2,29 66
Indemnités du personnel 0,0 20 019,7 20 019,7 0,00 0,85 0,85 0
Formation 18 939,8 18 469,4 37 409,2 0,80 0,79 1,59 50
Salaires du personnel local 0,0 24 004,1 24 004,1 0,00 1,02 1,02 0
Coûts d’exploit.& de mainten. 35 432,1 2 120,7 37 552,8 1,50 0,08 1,59 94
Total Coût de base 219 309,9 170 842,7 390 152,6 9,31 7,26 16,55 56
Dépassement des quantités 4 944,8 3 326,0 8,120,0 0,21 0,14 0,35 73
Hausse des prix 12 221,8 25 271,9 37 477,2 0,52 1,07 1,59 32
TOTAL COUT DU PROJET 236 246,5 199 221,5 435 468,8 10,04 8,46 18,50 61

4.9. Calendrier des sources de financement et de dépenses

4.9.1 Le financement du projet sera assuré par le Fonds africain de développement (FAD),
par un don FAT, le gouvernement mozambicain et les communautés bénéficiaires. Les
ressources du prêt FAD d’un montant de 14,17 millions d’UC serviront à financer 100% des
coûts en devise (soit 9,32 millions d’UC) et 57% des coûts en monnaie locale (4,85 millions
d’UC) liés aux travaux de génie civil, à l’achat de matériel et de véhicules, à la formation du
personnel, des pêcheurs et des opérateurs économiques de la filière, et à la mobilisation,
organisation et formation des communautés bénéficiaires. Le don FAT d’un montant de 1,73
million d’UC servira à financer les coûts en devise et en monnaie locale liés à la composante
Renforcement institutionnel qui renferme essentiellement l’Assistance technique, les
prestations de consultants, la mobilisation et la formation des communautés bénéficiaires. Le
financement total FAD sera de 15,90 millions d’UC soit 86% du coût total du projet. La
contribution du GM, à hauteur de 2,01 millions d’UC, soit 11% du coût total du projet,
couvrira les salaires du personnel local affecté à la mise en œuvre du projet, les charges
locatives et d’équipements collectifs des bureaux pour l’Unité de coordination du projet et ses
charges de fonctionnement. Par ailleurs le GM supportera toutes les taxes et tous les droits de
douane qui s’élèvent à 2,71 millions d’UC. Les communautés bénéficiaires contribueront pour
0,61 million d’UC, équivalant à 4% du coût total du projet, en payant 10% du coût des articles
vendus à crédit, afin de démontrer leur adhésion au projet et d’exprimer leur engagement
total. Le plan de financement du projet figure au tableau 4.3.

Tableau 4.3 : Sources de financement (en millions d’UC)


24

Source Devise Monnaie locale Coût total % du


Total
Prêt FAD 9,32 4,85 14,17 85,0
Gouvernement 1,91 1,91 11,0
Bénéficiaires 0,61 0,61 4,0
TOTAL 9,32 7,37 16,59 100

Don FAT 0,72 1,01 1,73 94,0


Gouvernement 0,00 0,10 0,10 6,0
Total 0,72 1,11 1,83 100,00

4.9.2 La contribution du FAD au financement des coûts totaux du projet se justifie pour
plusieurs raisons. La première : le Mozambique a mené avec succès un programme de
réformes économiques. La rigueur de son programme de réformes axées sur les lois du
marché et l’amélioration de sa gestion économique ont produit des effets spectaculaires qui
l’ont révélé comme étant le pays africain sud-saharien à la croissance économique la plus
rapide. La croissance annuelle réelle de son PIB, qui avoisine 8,3% depuis 1994, est passée à
deux chiffres sur deux années successives à savoir 1997 et 1998. Tout porte à croire qu’elle se
poursuivra entre 1999 et 2000. Par voie de conséquence, l’environnement macroéconomique
général actuel est extrêmement favorable. L’inflation a chuté de 70% en 1994 à 5,8% en 1997
et est passée en dessous de zéro à la fin de l’année 1998, suite aux politiques budgétaires et
monétaires vigoureuses. En fait le taux d’inflation qui en 1998 se situait à –1,3%%, c’est-à-
dire bien en dessous de la barre des 6,5%, a créé le sentiment que la politique monétaire est
trop rigoureuse et susceptible de freiner la croissance. La deuxième raison : le pays a souffert
de graves cataclysmes naturels qui ont lourdement pesé sur les ressources nationales et ont
entravé sa capacité à financer des programmes de développement.

5. MISE EN ŒUVRE DU PROJET

5.1 Organe d’exécution

5.1.1 Le Ministère des pêches jouera le rôle d’organe d’exécution par le biais de son
Institut de développement de la pêche artisanale (IDPPE) qui se chargera de la gestion et de la
coordination quotidiennes.

5.2 Dispositions institutionnelles

5.2.1 Une Unité de coordination du projet (UCP) sera créée au sein de l’IDPPE. L’UCP
sera dirigée par un Coordinateur de projet (CP) assisté d’un Gestionnaire financier et d’un
Chargé de la planification, du suivi et de l’évaluation. Le GM affectera au projet des
fonctionnaires mozambicains justifiant d’une expérience préalable dans la gestion des
programmes ayant été financés par des bailleurs de fonds. Les CV de ces fonctionnaires
auront été au préalable soumis au Fonds, en vertu des conditions régissant le prêt. Le CP sera
chargé de coordonner et de mettre en œuvre les activités du projet : la préparation des dossiers
d’appel d’offres, le processus d’attribution des marchés, l’organisation de la formation, les
rapports trimestriels et les dispositions en vue des audits externes à soumettre au Fonds. Faute
de personnel en nombre suffisant à l’IDPPE, il importe de renforcer l’UCP par des Assistants
techniques (AT) dans les domaines de la Gestion de la Biologie/Environnement marins, de la
commercialisation du poisson, du rôle des femmes dans le développement et de l’adhésion
populaire. Les AT assureront l’expertise et la formation du personnel de l’IDPPE.
25

5.2.2 Comité directeur du projet. Le projet s’appuyera sur les comités existants pour
coordonner et superviser les activités pertinentes. Au niveau central, le Conseil consultatif du
MOF, présidé par le Ministre et comprenant les Directeurs de toutes les agences, y compris
l’IDPPE, sera chargé du soutien stratégique et de la coordination générale, tandis que le
Conseil consultatif de l’IDPPE supervisera les opérations et la mise en œuvre du projet. Dans
chaque province participante, il sera mis sur pied un Comité de coordination présidé par le
Gouverneur provincial, pour superviser les activités du projet. Seront membres des Comités
provinciaux de coordination, les agences impliquées dans la mise en œuvre, les représentants
des groupes et administrateurs de district bénéficiaires et certaines autres institutions
concernées. Ces dispositions feront partie des conditions du prêt.

5.2.3 Modalités de mise en œuvre. La vulgarisation des techniques de pêche et la


formation des bénéficiaires seront la responsabilité des délégations provinciales de l’IDPPE à
Cabo Delgado et à Nampula et des antennes qu’il devra mettre en place. Les démonstrations
des techniques de pêche seront faites par le personnel de l’IDPPE chargé de la vulgarisation.
L’UCP suivra, avec le concours des experts, le processus de regroupement des bénéficiaires
en associations et en comités. Les questions de genre rencontrés à l’occasion du projet seront
abordées par le biais de plusieurs mécanismes. L’expert en questions de genre au sein de
l’UCP organisera les séances de formation à la sensibilisation aux questions de genre à
l’intention des communautés participantes et du personnel chargé de la mise en œuvre du
projet, afin de veiller à la parité hommes-femmes dans les multiples composantes du projet.
Les bénéficiaires du sexe féminin seront tout particulièrement visées pour le micro-crédit, la
formation aux techniques de pêche et aux pratiques commerciales. De plus, l’expert en
questions de genre au sein de l’UCP, en collaboration avec le Ministère de la Femme,
élaborera et mettra en œuvre le rapport de l’étude sur Femme et développement ; rapport qui
identifiera les questions d’inégalité entre les sexes, définira les indicateurs de suivi de la prise
en compte de l’égalité entre les sexes et mettra en œuvre les stratégies de résolution de ces
problèmes dans le cadre du projet. L’Institut de recherche halieutique (IIP) sera chargé de
l’évaluation et du suivi des ressources, et la Direction provinciale de la pêche sera chargée des
statistiques et de la réglementation sur la pêche. À cet effet , l’IDPPE travaillera avec ces
institutions

Administration du crédit

5.2.4 En vertu de sa mission, le FFP sera chargé de gérer les fonds du crédit aux taux
d’intérêt du marché. Il est proposé que les fonds affectés au crédit, estimés à 6,79 millions
d’UC, soient confiés au FFP, qui à l’occasion signera un accord précis avec le Gouvernement.
Pour lui faciliter la tâche, il est proposé de nommer un Spécialiste de crédit au FFP. Toutes les
institutions financières non bancaires inscrites auprès de la BOM seraient éligibles aux prêts
subsidiaires. Elles signeront à cette fin un accord avec le FFP qui agira au nom du
Gouvernement. Les décaissements se feront à la demande. Le FFP, aidé de l’UCP, sera chargé
de vérifier si les demandes de prêt ont trait aux activités de pêche dans la zone du projet, et
prendra les dispositions pour que la BOM libèrent les fonds. Le FFP assurera la tenue des
comptes, soumettra des relevés chaque fois que la BOM et la BAD le solliciteront, et
conservera soigneusement les documents présentés par les intermédiaires financiers non
bancaires qui participent au projet.

5.2.5 Les institutions financières participantes, telles que FFPI, GAPI, CARE, AMODER,
etc rétrocèderont aux petits pêcheurs, entrepreneurs et commerçants, soit en suivant
l’approche classique avec garantie, ou en adoptant l’approche de la responsabilité solidaire de
26

groupe. Cette dernière approche ne nécessite pas la définition de modalités et conditions et de


critères d’éligibilité entre les groupes cibles, et les institutions participantes supportent aussi
l’intégralité des risques de l’opération. Il est proposé la grille des taux d’intérêt suivante : le
FFP prêtera aux Institutions de micro-finance (IMF) aux taux variant entre 14 à 16% (c’est le
taux actuel pratiqué par FFP) et les IMF les retrocèderont aux bénéficiaires finals entre 18 et
28%, qui est le taux d’intérêt actuel pratiqué sur le marché. Les PFI recouvreront les prêts
auprès des bénéficiaires et rembourseront le FFP, créant ainsi un fond de roulement
autonome. Pour l’analyse financière, on suppose un taux d’intérêt de 20%. L’IDPPE et l’UCP
seront chargés de prodiguer des avis techniques aux emprunteurs des institutions financières.
Pour amoindrir le coût de l’administration du crédit, le projet aidera les pêcheurs et autres
petits emprunteurs à préparer leurs demandes de prêts et les institutions financières à faire
l’évaluation technique des prêts.

5.3 Formalités d’acquisition

5.3.1 Toute acquisition de biens, travaux et services financés par la Banque se fera
conformément aux Règles de procédure d’acquisition des biens et services à la Banque et si
nécessaire aux Règles de procédure en matière d’utilisation des consultants. Les méthodes
d’acquisition sont discutées avec l’Emprunteur et seront réaffirmées lors des négociations de
prêt.

Tableau 5.1 : Résumé des formalités d’acquisition (montants en UC)


Catégories de dépenses AON AUTRES LR TOTAL
1. Travaux de génie civil
1.1 Bâtiments 602,0 (573,4) 602,0 (573,4)
1.2 Voies d’accès 1 187,3 (1 187,3) 1 187,3 (1 187,3)
1.3 Adduction d’eau 151,9 (151,9) 151,9 (151,9)
1.4 Débarcadères 354,4 (294,2) 354,4 (294,2)
2. Biens
2.1 Véhicules et motocyclettes 146,4 (146,4) 146,4 (146,4)
2.2 Matériel 623,0 (623,0) 623,0 (623,0)
3. Services
3.1 AT & Services de consultants 2 365,9 (2 365,9) 2 365,9 (2 365,9)
3.2 Autres services 987,2 (987,2 987,2 (987,2)
3.3 Formation 1 725,5 (1 725,5) 1 725,5 (1 725,5)
4. Divers
4.1 Charges d’exploitation 1 757,0 (1 049,6) 1 757,0 (1 049,6)
4.2 Salaires du personnel local 1 187,8 (0,0) 1 187,8 (0,00)
4.3 Crédit 7 409,0 (6 794,6) 7 409,0 (6 794,6)
Total 4 052,2 (3 963,4) 12 079,3 (9 569,7) 2 365,9 (2 365,9) 18 497,4 (15
898,7)
Les chiffres entre parenthèses sont des montants financés par le FAD.

5.3.2 Travaux de génie civil . L’acquisition des travaux de génie civil pour la construction
des bâtiments à usage de bureau à Pemba et dans plusieurs autres localités d’un montant de
851.000 UC sera entièrement financée par le FAD et réalisée selon les procédures d’appel
d’offres à l’échelon national (AON). Cette procédure a été préférée en raison du montant et du
caractère éparpillé des travaux (15 sites géographiquement éparpillés). Le pays compte
suffisamment d’entreprises nationales capables de réaliser ces travaux. Les marchés des
travaux de réhabilitation des routes estimés à 1,19 million d’UC et ceux des infrastructures
d’adduction d’eau à quelque 151.000 UC seront attribués par voie d’appel d’offres à l’échelon
national sous la supervision des Directions provinciales du Ministères des Travaux publics. Il
est prévu pour la réhabilitation des routes d’attribuer 10 marchés d’une valeur de 119.000 UC
chacun, en raison essentiellement de la taille modeste des travaux, de leur caractère
géographiquement éparpillé dans la zone du projet et de l’existence d’entreprises locales
capables de les exécuter.
27

5.3.3 Biens Le marché de fourniture des véhicules et motocyclettes, d’une valeur de


146.000 UC, sera attribué par voie d’appel d’offres à l’échelon national. Il existe dans le pays
suffisamment des agences de fournisseurs internationaux capables d’offrir des prix
compétitifs. Il en sera de même des marchés de mobiliers de bureau et autre équipement dont
la valeur est estimée à 96.000 UC. Il s’agit de plusieurs lots de matériel tels que ordinateurs,
photocopieurs, climatiseurs, et du mobilier fabriqué sur place. Les marchés du matériel de
transformation du poisson à installer dans les centres de traitement du poisson, estimés à
529.000 UC seront en revanche attribués par voie d’appel d’offres international (AOI),
compte tenu des montants en jeu.

5.3.4 Services de consultant et formation Tous les consultants requis pour le projet seront
recrutés par voie de libre concurrence, à partir d’une liste restreinte, conformément aux
"Règles de procédure en matière d’utilisation de consultants". La formation, intéressant aussi
bien le personnel commis au projet que les bénéficiaires, est estimée à 1,73 million d’UC et
sera financée directement par des institutions spécialisées.

5.3.5 Crédit (6,79 millions d’UC) Les biens à acquérir à partir des fonds alloués au crédit,
seront fournis par les bénéficiaires respectifs conformément aux pratiques commerciales bien
établies, acceptables par la Banque. Il s’agira de bateaux de pêche et de leurs attirails (pour
environ 3,89 millions d’UC), d’usines de production de glace, de camionnettes et de camions
frigorifiques pour la commercialisation du poisson (évalués à environ 2,91 millions d’UC) et
de micro-projets pour les groupes de femmes (valeur 550 UC).

5.3.6 Procédures d’examen. Le texte d’un Avis général de passation de marché sera
retenu d’un commun accord avec l’IDPPE et publié dans le Forum du développement sur
approbation du de la proposition de prêt par le Conseil d’administration. Sous réserve de
l’examen et de l’approbation par le Fonds avant leur publication :

ƒ Avis spécifique de passation de marché


ƒ Dossiers d’appel d’offres ou Demandes de propositions relatives aux
services de Consultants
ƒ Rapports sur le dépouillement des offres ou Rapports sur l’évaluation des
propositions relatives aux services de consultants requis, y compris les
recommandations sur l’attribution du marché.

5.4 Calendriers de supervision et d’exécution

5.4.1 La réalisation du projet durera 6 ans de 2002 à 2007. Les deux premières années
seront essentiellement consacrées au renforcement des capacités des institutions chargées de
sa mise en œuvre, à l’organisation des communautés bénéficiaires et à la collecte des données.
Il est prévu qu’au cours de la première année, le projet mette en place l’UCP et recrute des
ONG nationales, des Assistants techniques nationaux et internationaux et des Consultants. Les
activités du projet seront menées comme indiquées à l’annexe 3. Le projet démarrera
immédiatement après la signature du prêt, prévue pour décembre 2001, après quoi, il sera
supervisé au moins une fois par an.

Tableau 5.2: Calendrier des dépenses par composantes (en milliers d’UC)
Composantes 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Total
1. Crédit en faveur prod. et commer. poisson 548,9 752,9 1 350,6 2 502,2 1 487,0 765,4 7 409,0
2. Infrastructures communautaires 287,1 945,6 782,9 908,4 925,8 315,2 4 164,9
28

3. Renforcement capacités institutionnelles 2 284,9 1 888,8 1 013,9 755,6 526,3 454,0 6 923,5
Total 3 120,9 3 586,8 3 147,4 4 166,2 2 939,1 1 534,6 18 497,4,

Tableau 5.3 Calendrier des dépenses par source de financement (en milliers d’UC)
Sources de financement 2002 2003 2004 2005 2006 2007 TOTAL
FAD 2 073,2 2 612,9 2 528,3 3 412,0 2 373,8 1 162,2 14 165,0
FAT 717,3 621,3 193,5 202,0 0,0 0,0 1 734,0
Bénéficiaires 17,5 41,0 87,4 197,1 185,6 58,6 587,2
Gouvernement 312,9 311,6 338,2 355,1 379,7 313,8 2 011,2
Taxes (Gouvernement) (269,0) (384,1) (508,3) (775,9) (524,5) (264,3) (2 726,0)
TOTAL 3 120,9 3 586,8 3 147,4 4 166,2 2 939,1 1 534,6 18 497,4

5.5 Formalités de décaissement

Les fonds destinés au projet seront décaissés selon le calendrier de dépenses par
composante et par source de financement comme l’indiquent les tableaux 5.2 et 5.3
respectivement. Le Gouvernement ouvrira un compte dans une banque commerciale au nom
du projet pour accueillir les fonds fournis par le FAD, lesquels seront décaissés suivant un
programme annuel, préalablement approuvé par le Gouvernement et le FAD. D’autres
décaissements liés au projet seront effectués selon les procédures en vigueur. La contribution
du Gouvernement aux coûts du projet sera déposée par tranche annuelle sur un compte spécial
ouvert à la Banque du Mozambique, comme l’indique le tableau 5.3.

5.6 Suivi et évaluation

5.6.1 Le suivi et l’évaluation du projet seront confiés au Chargé de la planification, du


suivi et de l’évaluation au sein de l’UCP. La Banque du Mozambique et le Ministère du Plan
et des Finances assureront périodiquement le suivi de l’ensemble de la mise en œuvre du
projet. L’UCP est tenue de fournir des rapports trimestriels avant chacune des réunions du
Comité de coordination à l’échelon national, à l’échelon de l’IDPPE et à l’échelon provincial.
Une première enquête socio-économique et sur les problèmes de genre sera menée dans les
six premiers mois qui suivent le démarrage du projet en vue de définir les paramètres devant
servir d’indicateurs vérifiables. Un examen à mi-parcours sera effectué au cours de la
quatrième année, et servira de base pour modifier l’approche du projet si nécessaire.

5.6.2 L’IDPPE préparera les plans de travail annuels, les rapports d’activité trimestriels
(selon le modèle de présentation du Groupe de la Banque) et annuels indiquant l’avancement
des travaux et des passations de marchés, ainsi que les dépenses, conformément aux exigences
du FAD. Les rapports trimestriels devraient parvenir au FAD dans les deux mois qui suivent
leur établissement, tandis que les rapports annuels devraient être soumis avant la fin du mois
de mars de chaque nouvelle année. Un rapport d’achèvement de projet sera soumis par le
MOF dans les six premiers qui suivent l’achèvement du projet.

5.7 Établissement de rapports financiers et vérifications des comptes

5.7.1 L’IDPPE devra tenir les registres financiers selon des pratiques comptables
reconnues et s’assurer que tous les comptes du projet soient audités annuellement par un
Commissaire aux comptes agréé aussi bien par le GOM que par le FAD. Les rapports
correspondants seront régulièrement soumis au Fonds pour examen. Des ressources ont été
dégagées pour recruter un Commissariat aux comptes de renommée internationale. L’UCP
sera chargée de déposer à temps les états financiers annuels. L’utilisation et la demande de
fonds de crédit confiés au FFP feront l’objet d’un audit séparé. Les états financiers certifiés
29

intégralement audités portant sur l’exercice précédent seront soumis au FAD dans les six
premiers mois qui suivent la clôture dudit exercice.

5.8 Coordination de l’aide

5.8.1 Le Mozambique est l’un des premiers bénéficiaires de l’aide au développement en


Afrique. La plupart des bailleurs de fonds, tant multilatéraux que bilatéraux y sont présents.
Le pays jouit d’une bonne réputation auprès de la communauté des bailleurs de fonds. La
coordination de l’aide extérieure est assurée par le Ministère du Plan et des Finances et par la
Banque du Mozambique. Des groupes de travail sectoriels, réunissant le Gouvernement, la
communauté des bailleurs de fonds et les ONG représentés à Maputo, ont été mis sur pied. Ils
planchent sur la coordination des investissements dans les domaines : de la santé, de
l’éducation, des transports, de l’agriculture, de l’approvisionnement en pétrole et du soutien
aux importations.

5.8.2 Au Mozambique, l’une des préoccupations importantes de tous les secteurs de


développement, a toujours été de rationaliser les projets financés par les bailleurs de fonds
afin d’en assurer la coordination et de mettre le Gouvernement en position d’animateur.
Certes le sous-secteur de la pêche artisanale est moins complexe que certains autres, mais la
question demeure quant à la coordination des actions des bailleurs de fonds à l’intérieur d’un
cadre étatique d’orientation, de stratégie et de financement. Les alliances avec les principaux
donateurs (notamment le FIDA) et l’harmonisation des approches ont été poursuivies durant
la formulation du projet de développement de la pêche artisanale, et le projet a été conçu avec
la participation et le soutien sans réserve de toutes parties prenantes – gouvernement, bailleur
de fonds, ONG et secteur privé – dans le souci de parvenir au consensus auprès des parties
prenantes. L’approche du projet s’inscrit dans les stratégies sectorielles de développement et
aidera à promouvoir l’investissement privé.

6. DURABILITÉ ET RISQUES DU PROJET

6.1 Charges récurrentes

Les charges récurrentes du projet sont estimées à 3,22 millions d’UC (soit 75,74 milliards de
méticais) pour les six années de mise en œuvre. Au terme du projet, les charges récurrentes
annuelles seront d’environ 0,66 millions d’UC (soit 15,53 milliards de méticais),
essentiellement liées aux salaires du personnel, à l’exploitation et à la maintenance des
véhicules, du matériel bureautique, des routes et des infrastructures d’adduction d’eau.
L’entretien des trous de sonde et des puits relèvera de la compétence des comités de gestion
élus par les communautés d’utilisateurs et formés à cette fin. Les autres charges récurrentes
seront facilement intégrées au budget récurrent du Gouvernement.

6.2 Durabilité du projet

Les 8.800 tonnes métriques de prise supplémentaire par an représenteraient à peu près 38% de
ressources totales disponibles estimées à quelque 32.000 tonnes métriques. Ce niveau de prise
est considéré comme soutenable. Par ailleurs, le projet va entreprendre des évaluations
régulières des ressources pour garantir la prise continuelle des différentes espèces. La
participation de la communauté à la gestion des ressources, à l’entretien des infrastructures
offertes par le projet favorisera l’adhésion populaire. Les activités du projet – production et
commercialisation de poisson – sont l’affaire du secteur privé dont le mobile est de réaliser
30

des bénéfices. Les revenus supplémentaires que le projet va générer sont intéressants et donc
inciteraient les pêcheurs et les commerçants à continuer d’y participer. Après leur
construction, le centre et les points de déchargement du poisson seront remis aux bénéficiaires
après les avoir formés à la gestion. Les utilisateurs auront à payer des taxes qui seront fixées
d’un commun accord en fonction de la quantité de poissons traités. Les élections de gestion
seront élus à cette fin. Le renforcement des communautés et des institutions publiques
chargées de la pêche (IDPPE, IIP, FFP, etc) permettra d’offrir des prestations de services
efficaces aux communautés de pêcheurs. Le fonds de crédit sera exploité comme un fonds de
roulement pour le rendre autonome. Ce qui garantira la durabilité des avantages.
L’introduction de la nouvelle technologie sera progressive et s’appuiera sur l’ancienne à
laquelle les pêcheurs sont déjà habitués.

6.3 Risques majeurs et mesures correctives

Les risques majeurs liés à la mise en œuvre du projet et les mesures correctives
proposées sont analysés ci-après :

i) Investissements du secteur privé : Les initiatives visant au développement des


communautés locales seront certes directement gérées par le projet, mais pour les activités de
commercialisation, il n’en sera pas de même, puisque ces dernières seront gérées par les
entreprises privées. Si les termes de l’échange et la concurrence au niveau des opportunités
d’investissement n’incitent pas à investir dans la pêche et dans la commercialisation du
poisson, il sera difficile pour le projet de produire les effets escomptés. Comme mesures
correctives, le projet mettra au point une véritable base de données pour mieux appréhender
les marchés, les processus, les opportunités et les contraintes y afférents. Il travaillera aussi
avec les pêcheurs et les commerçants pour mettre au point des options économiquement
avantageuses pour l’une et l’autre partie, et leur en faciliter la mise en œuvre. Parallèlement, il
financera des études d’investissement/plans d’action pour les entreprises désireuses de
travailler avec les petits pêcheurs.

ii) Capacité de l’IDPPE : Il serait probablement difficile pour l’IDPPE de gérer


efficacement un projet qui couvre une aire géographique aussi vaste et qui comporte une
gamme aussi variée d’initiatives. Le manque de compétences techniques pourrait constituer
un facteur limitant qui entraverait la mise en œuvre du projet ; les multiples tâches et la charge
de travail que le projet imposera aux agents chargés de la vulgarisation sont une particulière
source d’inquiétude. Ce risque sera atténué puisque le rythme d’exécution du projet a été
conçu en conséquence. Pour valoriser les compétences, le projet consentira un gros effort en
faveur de la formation en vue de renforcer la capacité de l’IDPPE et des institutions associées.

iii) Entretien des routes du projet : Le manque d’entretien ou l’inefficacité de l’entretien


des routes que le projet aura réhabilitées est un problème pour NAFP, comme c’est souvent le
cas des projets de routes au Mozambique et ailleurs. Il pourrait en être le cas pour ce projet.
Comme mesure corrective, le projet a prévu un financement – pour les deux premières années
de la vie du projet – pour l’entretien des routes qu’il aura réhabilitées avant que le GOM et les
communautés ne prennent la relève. Le GOM s’est engagé à le faire et ce sera l’une des
conditions du prêt.

7. AVANTAGES DU PROJET

7.1 Analyse financière


31

7.1.1 Le volume annuel de prise d’un pêcheur en pirogue est d’environ 2 tonnes de
poisson, d’une valeur marchande totale de 760 dollars EU. Ce revenu sera sensiblement accru
si la pêche est pratiquée au large et efficacement. Le revenu annuel que procure la pêche au
moyen d’une embarcation en plastique renforcé à la fibre de verre tournerait autour de 2.800
dollars EU, tandis que celui d’une embarcation du même type mais de 7 mètres de long,
atteindrait 15.900 dollars EU l’an. Le revenu tiré des bateaux de pêche en bois varie entre
4.720 dollars EU, dans le cas de bateau réformé , et de 10.120 dollars EU dans le cas de
nouveaux bateaux. Ces revenus révèlent que tous les bateaux qui seront introduits par le projet
sont rentables, et attestent que l’investissement des pêcheurs comme le prévoit le projet vaut
la peine d’être tenté. Ce, d’autant plus qu’en milieu rural le revenu par habitant est estimé à 1
dollar EU par jour.

7.1.2 De même, les investissements que les entrepreneurs auront consentis pour la
transformation et la congélation du poisson et pour la fabrication de la glace vont être
profitables. Il n’a pas été possible d’obtenir toutes les données techniques et les plans d’action
qu’il faudrait pour entreprendre une analyse financière complète. N’importe comment, si l’on
compare les moyens financiers, qu’il faut pour congeler une tonne de poisson et pour
fabriquer une tonne de glace, avec le prix de vente du produit, on s’aperçoit que les
investisseurs vont obtenir des bénéfices très intéressants. À supposer qu’une usine de cette
taille vende 1.000 tonnes de poisson congelé par an, le revenu serait de 140.000 dollars EU,
ce qui apparaît comme étant absolument intéressant. La marche bénéficiaire élevée que l’on
observe à l’heure actuelle et qui traduit la faiblesse de l’offre, ne résistera pas à la concurrence
et un prix intermédiaire de 60 dollars la tonne pourrait intervenir. Même s’il en était ainsi,
cela donnerait encore un revenu net de 20 dollars EU la tonne, ce qui fait approximativement
30.000 dollars EU pour une usine à glace d’une capacité de 5 tonnes sur une période supposée
de 300 jours de fonctionnement.

7.2 Analyse économique

7.2.1 Il a été menée sur le projet, une analyse économique dans laquelle, seule la
production supplémentaire de poisson est perçue comme un avantage quantifiable dudit
projet. Les résultats du projet ont été évalués à leur prix financier : 1 dollar EU par kg pour le
poisson de première catégorie ; 0,60 dollar EU pour le poisson de deuxième catégorie ; et 0,40
dollar EU le kg pour le poisson de troisième catégorie. Pour la première, destinée à
l’exportation, il a été décidé de ne pas prendre pour base de calcul le meilleur prix paritaire à
l’exportation pour éviter d’aboutir à la surestimation des profits. Aucune allusion n’a été faite
à la valeur résiduelle des bateaux et autre matériel qui seront fournis dans le cadre du projet.
Le calcul des résultats du projet s’est basé sur les types de bateaux signalés à l’annexe 2
volume II. La production supplémentaire a été calculée selon chacun des types figurant à cette
même annexe.

7.2.2 Les coûts du projet, hors taxes hors douane, ont été inclus dans le décompte global.
Les coûts financiers des véhicules, des attirails et des moteurs de bateaux sont frappés de
100% de taxes et douane, tandis que les autres matériels, équipements et travaux de génie
civil sont taxés au taux de 17%. Tous les bateaux auront une durée de vie de 20 ans, à
l’exception des bateaux réformés en bois de 7 m de long, qu’il convient de remplacer tous les
6 ans. Les moteurs hors-bord qui propulseront les bateaux seront renouvelés tous les 4 ans, et
ce renouvellement a été naturellement pris en compte dans l’analyse des coûts. La durée de
vie des attirails de pêche proposés varie entrer 1 et 5 ans. Leur renouvellement a été inclus
32

dans l’analyse selon le calendrier prévu à l’annexe 4. A partir de ces hypothèses, le calcul du
taux de rentabilité économique (TRE) sur 20 ans a donné un résultat de 25%, ce qui est un
taux de rentabilité intéressant qui confirme la validité du projet tel qu’il est conçu.

7.3 Analyse de l’impact social

7.3.1 Les communautés de pêcheurs de la zone du projet sont en grande partie constituées
de familles à faible revenu qui vivent du poisson qu’ils pêchent ou qu’ils attrapent près de la
berge. On compte plus de 20.000 pêcheurs et leurs familles au sein de ces communautés, qui
représentent les premiers bénéficiaires du projet. En plus de ceux-ci, on estime à plus de 300
les personnes vivant du commerce du poisson, et un nombre plus important qui s’adonnent à
la transformation du poisson, à la fabrication des embarcations de pêche, à l’artisanat sous
toutes ses formes, à la fabrication et la vente de filets de pêche, et d’autres activités
économiques, et qui vont également jouir des retombées du projet. Autres bénéficiaires du
projet, les nombreuses familles qui travaillent le long des routes réhabilitées par le projet.
Dans ces communautés, les familles vivant de la collecte des fruits de mer sont considérées
comme relativement plus pauvres. Le projet ambitionne d’améliorer les revenus des pêcheurs
qui ne possèdent pas de bateaux, en mettant à leur disposition du matériel de pêche approprié,
tel que filets maillants pour la pêche à gué, les compas d’ellipse à treille pour la pêche aux
crevettes, et les filets à trappes pour la pêche aux mulets. Cette aide aux personnes ne
possédant pas d’embarcations de pêche est considérée comme le prélude à l’octroi de prêts
pour l’acquisition de bateaux de pêche. L’impact sur la réduction de la pauvreté sera positif,
puisqu’il se traduira par une amélioration directe des revenus tant chez les hommes que chez
les femmes.

7.3.2 Le regroupement en associations va aider à s’affranchir de l’autorité centrale et jeter


les bases qui serviront par la suite de socle à l’autonomie de la communauté. Le renforcement
des communautés va responsabiliser les bénéficiaires cibles à développer leurs aptitudes à la
planification et à la prise de décision. En bref, les associations permettront aux pêcheurs de
prendre des initiatives et de s’impliquer à fond dans une gamme variée de projets de
développement rural. Elles permettront également aux communautés cibles de se prendre en
charge dès le démarrage du projet et de soutenir les activités du projet une fois achevé.

7.3.3 La prise en compte des considérations d’égalité des chances, la création


d’associations féminines et leur renforcement offrira aux femmes des occasions de participer
à la résolution des problèmes qui les concernent au premier chef. Elles jouiront en particulier
d’une plus grande autonomie et d’un plus grand pouvoir de négociation dans la communauté.
Elles pourront s’offrir n’importe quel attirail de pêche. De plus, la collecte de poulpe, chasse
gardée des femmes, connaîtra une amélioration qualitative grâce à l’introduction d’un
nouveau système de pots en terre. L’avantage majeur pour les femmes se traduira par une plus
grande valeur marchande de la poulpe

7.3.4 grâce à l’introduction du piège. La méthode de pêche utilisée jusque là suppose


l’utilisation de barbelés qui piquent et blessent la poulpe, causant ainsi la baisse de son prix de
vente.

7.3.5 Au nombre de certains autres avantages pour les femmes, notons les opportunités
d’emploi dans le domaine de la fabrication des filets maillants. Sur l’île Ibo, les femmes
pratiquent déjà la fabrication des filets, et puisque le projet nécessite une utilisation intensive
de filets maillants, il serait logique que les femmes saisissent cette offre d’emploi. De plus, les
33

organisations de commercialisation qui ont recours au crédit pour monter des unités de
transformation dans les grands centres auront besoin de main d’œuvre. La transformation du
poisson a toujours été l’apanage des femmes, et bien qu’il n’y ait pas eu de précédents dans
cette zone, on espère que les femmes vont jouer ce rôle.

7.3.6 On pense que grâce au développement des activités liées directement ou


indirectement à la pêche, les avantages économiques seront divers, aboutissant à un
accroissement des revenus des ménages. La répartition et l’accès équitables aux ressources va
accroître la production. Les facilités de déplacement pour commercialiser des produits de
meilleure qualité auront une incidence directe sur l’augmentation des revenus. D’autres
impacts positifs du projet seront la sensibilisation accrue au VIH/SIDA, l’amélioration des
systèmes d’adduction d’eau, d’assainissement et des infrastructures communautaires de base.

7.4 Analyse de sensibilité

7.4.1 L’analyse de sensibilité a été menée en se servant des valeurs critiques, et ceci
démontre que le projet n’est pas particulièrement sensible à l’augmentation raisonnable des
coûts ou à la baisse raisonnable des avantages . Pourtant, il est relativement plus sensible à la
baisse des avantages qu’à l’augmentation des coûts. Par exemple, pour réduire à 12%le TRE
il faut que les coûts augmentent de 50%, mais que les avantages ne baissent que de 34% si
l’on veut obtenir le TRE. Heureusement, les avantages du projet et la pérennité de leurs effets
ont été calculés à partir d’hypothèses prudentes ; il est donc peu probable qu’ils connaissent
une baisse significative. Le projet n’est pas non plus particulièrement sensible aux retards
dans la concrétisation de ses effets. Un retard de deux ans dans l’accumulation des avantages
donnerait toujours un TRE de 16%.

8. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET
CONDITIONS D’APPROBATION DU PRÊT

8.1 Conclusion

8.1.1 Le GM s’est engagé à accroître le développement de la pêche artisanale comme


l’indique clairement le Plan directeur pour le développement des ressources halieutiques. Le
projet donnera une accélération à la production halieutique en aidant les petits pêcheurs à se
déployer au large, grâce à une technologie améliorée, à la formation aux nouvelles pratiques
et à l’octroi de crédit pour l’acquisition de bateaux et d’attirails de pêche. Il aidera en outre les
commerçants et autres opérateurs du secteur à augmenter le prix du poisson en le conservant
frais et en le vendant sur les marchés où la demande est la plus forte. Grâce à quatre types de
bateaux, les revenus supplémentaires annuels vont se situer entre 2.788 dollars EU pour les
pirogues en plastique renforcé à la fibre de verre (PRFV) ; 4.700 dollars EU pour les
embarcations en bois réformées de 7 m de long ; 10.120 dollars EU pour le nouveau bateau en
bois de 7 m de long ; et 15.900 dollars EU pour les bateaux en PRFV de 7 m de long. De tels
revenus sont extrêmement intéressants pour les pêcheurs et constitueront la principale
incitation à la relance de la pêche dans la zone du projet. La production supplémentaire de
poisson sera de 8.800 tonnes métriques par an à compter de la 9ème année du projet. Le
projet aidera, outre les pêcheurs, les commerçants et autres opérateurs du sous-secteur à
investir dans les activités de commercialisation du poisson. En admettant qu’au départ, la
congélation du poisson à vendre sur le marché intérieur soit la principale activité, le revenu
net d’une usine à glace d’une capacité 5 tonnes tournerait autour de 30.000 dollars EU, ce qui
34

est tout à fait intéressant. Le TRE est estimé à 25%, ce qui indique que l’investissement dans
le projet vaut la peine d’être tenté.

8.1.2 Ce projet est socialement attendu et écologiquement sain, techniquement faisable et


économiquement viable. Il demeure l’une des priorités de la stratégie de développement des
ressources halieutiques que s’es fixée le gouvernement mozambicain, et il s’inscrit dans la
Vision du Groupe de la Banque et dans sa stratégie pour le Mozambique.

8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt

8.2.1 Il est recommandé qu’un prêt de 14,17 millions d’UC et un don de 1,74 million d’UC
sur les ressources du FAD soient accordés au gouvernement du Mozambique pour la mise en
œuvre du projet tel que décrit dans le présent rapport sous réserve des conditions particulières
suivantes :

A. Conditions préalables à l’entrée en vigueur

L’entrée en vigueur de l’Accord de prêt et du Protocole d’accord de don est soumise au


respect par l’Emprunteur/Bénéficiaire des dispositions de la section 5.01 des Conditions
générales applicables aux accords de prêt et aux accords de garantie du Fonds et de la section
4.01 des Conditions générales applicables aux activités du FAT.

B. Condition préalables au premier décaissement

Les obligations du Fonds relatives au premier décaissement du prêt et du don sont


soumises à l’entrée en vigueur de l’Accord et du Protocole et au respect par l’Emprunteur des
conditions suivantes. L’Emprunteur devra :

i) mettre en place l’UCP au sein de l’IDPPE et y affecter du personnel, dont


les curriculum vitae devront être préalablement approuvés par le Fonds, aux
postes de Coordonnateur de Projet, de Contrôleur financier et de Chargé de
planification et d’évaluation (paragraphe 5.2.1)
ii) prouver à la satisfaction du Fonds que le Conseil consultatif national du
Ministère des pêches et le Comité provincial de coordination à Nampula et à
Cabo Delgado ont été mis sur pied pour superviser la mise en œuvre du
projet (paragraphe 5.2.2)
iii) conclure un accord convenable avec le FFP à des modalités et conditions
agrées par le Fonds pour la gestion des ressources affectées aux projets
(paragraphe 5.2.5)
iv) ouvrir un compte spécial auprès d’une banque commerciale agréée par le
Fonds sur lequel seront déposés les produits du prêt (paragraphe 3.5.1)
v) ouvrir un compte spécial auprès d’une banque commerciale agréée par le
Fonds sur lequel seront déposés les produits du prêt devant servir à l’octroi
de crédits (paragraphe 5.2.5)
vi) s’engager à entretenir les voies d’accès réhabilitées par le projet (paragraphe
6.3.1)

C. Autres conditions

Le GM devra :
35

i) recruter dans les six premiers qui suivent l’entrée en vigueur de l’accord de
prêt le personnel de l’Assistance technique (paragraphe 5.2.1)
ii) établir des accords de coopération avec l’Institut de recherche halieutique
(IIP) pour le suivi des réserves halieutiques et avec le Service provincial de
l’administration des pêches (SPAP) pour la collecte des données relatives à
la pêche et à sa réglementation (paragraphe 5.2.3)
iii) décaisser sur le compte du projet, au premier trimestre de chaque année, les
fonds de contrepartie annuels représentant la part du gouvernement dans la
mise en œuvre du projet, conformément au plan de financement
Annexe 1
MOZAMBIQUE: Projet de développement de la pêche artisanale .
Carte de la zone du projet
ORGANIGRAMME

Ministère des pêches


(Ministre)

Conseils : Délégation provinciale


Conseil consultatif de l’Administration des
Conseil de coordination pêches
Conseil technique (SPAP)

Institutions Direction des Direction de Direction de


ressources humaines l’économie l’Administration des
autonomes rattach pêches

Développement de la Département d Département d Département de


Coopération l’Agriculture
internationale l’Administration l’inspection de
d i h

Institut de Institut de recher Fonds de Ecole des pêches


développement de la (EP)
développement d halieutique pêche (FFP)
pêche artisanal (IIP)

Institut national de
développement de la pêche
artisanale (IDPPE)

Département du Département Département Département


développement
social infrastructures Coopération Finances
éi l d i i i

Département Département Délégations Unité Unité ressou


technologie des planification et
pêches statistiques (PCU) documentation humaines
f

Antennes
Annexe 4
MOZAMBIQUE
Projet de développement de la pêche artisanale
BUDGET ECONOMIQUE (en dollars EU)

Avec le projet
ANNEES 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 à 11 12 13 14 15 16 à 17 18 19 à 20
Principale production
Poisson 1ère catégorie 0 0 38.1 542.8 1271.85 2089.45 2561.5 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703 2703
Poisson 2ème catégorie 0 0 0 133.2 366.15 635.85 859.2 944.1 960 960 960 960 960 960 960 960 960
Poisson 3ème catégorie 440 440 645.96 986.28 1462.36 1933.92 2141 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8 2238.8
Total partiel P.P 440000 440000 684060 1662280 3100360 4659220 5561700 5885900 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800 5901800

Coût de production
Investissement 1276170 1702041 1466109 988525 408155 328155 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Charges 0 25979 27224 41624 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
incompressibles
Dépass. des quantités 0 0 16600 16600 33200 33200 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Emb. réform. bois 7m 0 0 33200 41500 41500 49800 0 0 33200 41500 49800 0 0 33200 41500 49800 0
Emb. nouv. bois 7 m 0 0 99600 132800 99600 33200 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Bateau PFV 7 m 0 0 0 110000 110000 110000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Moteur 0 0 49500 99000 82500 49500 49500 99000 82500 49500 99000 82500 49500 0 0 0 0
Total part. coût invest. 1276170 1728020 1692233 1430049 774955 603855 49500 99000 115700 91000 148800 82500 49500 33200 41500 49800 0
Acquisition
d’intrants pour
l’exploitation
Charges d’exploitation 345460 368020 466590 359670 351785 352200 131300 131300 131300 61920 61920 61920 61920 61920 61920 61920 61920
Attirails 33200 33200 67429.2 191348.2 322737.2 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856 450856
Entretien 16600 16600 26975 49758.5 76028 94869 104829 106489 108149 108149 108149 108149 108149 108149 108149 108149 108149
Entretien 2490 2490 2075 1660 1867.5 2075 4150 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225 6225
Coût d’exploitation 0 0 29820 89460 139160 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980 168980
(carburant et huile)
Coût de glace 0 0 37200 94200 157200 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000 210000
Total partiel intrants 397750 420310 630089.2 786096.7 1048777.7 1278980 1070115 1073850 1075510 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130 1006130
Main d’œuvre
Pirogue coût équipage 0 0 2875 10125 22875 40000 54000 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250 59250
Coût équipage 0 0 12720 133617.5 350425 601870 765450 825580 830080 830080 830080 830080 830080 830080 830080 830080 830080
Total part. M.O. temp. 0 0 15595 143742.5 373300 641870 819450 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330 889330
Total part. coûts exploit. 397750 420310 645684.2 929839.2 1422077.7 1920850 1889565 1963180 1964840 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460 1895460
Total part. coût production 1673920 2148330 2337917.2 2359888.2 2197032.7 2524705 1939065 2062180 2080540 1986460 2044260 1977960 1944960 1928660 1936960 1945260 1895460
SORTIES 1673920 2148330 2337917.2 2359888.2 2197032.7 2524705 1939065 2062180 2080540 1986460 2044260 1977960 1944960 1928660 1936960 1945260 1895460
Trésorerie -1233920 -1708330 -1653857.2 -697608.2 903327.3 2134515 3622635 3823720 3821260 3915340 3857540 3923840 3956840 3973140 3964840 3956540 4,006,340.0

IRR=24.8%, NPV=7607037
Annexe 5
Page 1
RESUME DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
TITRE DU PROJET : PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE
ARTISANALE

NUMERO DU PROJET :

PAYS MOZAMBIQUE

DEPARTEMEN : OCDS

DIVISION : OCDS

a) Brève description du projet et principales composantes environnementales et sociales


Le projet vise à
. Promouvoir la pêche au large avec l’introduction d’embarcations requises et de pratiques appropriées en
matière de pêche ;
. Accorde des prêts au x pêcheurs – individuellement et collectivement – pour l’achat de bateaux de pêche,
de moteurs, d’attirails de pêche et autres intrants ; aux entrepreneurs et aux commerçants pour l’installation de
dispositifs de transformation du poisson, d’usines à glace, de chambres froides, de moyens de transport et autres
instruments de commercialisation ;
. Renforcer les services de vulgarisation de l’IDPPE par la formation du personnel, l’assistance technique,
l’amélioration des moyens de déplacement et le financement du recrutement du personnel et des besoins
complémentaires de fonctionnement ;
. Soutenir l’IIP par l’octroi de ressources pour évaluer les niveaux de prises soutenables de poisson, pour
faciliter les activités d’évaluation des réserves halieutiques dans la zone du projet ;
. Soutenir la MICOA dans le suivi environnemental et
. Soutenir la gestion des pêches, la réglementation et la collecte des données statistiques par le renforcement
des activités de l’Administration provinciale des pêches.
___________________________________________________________________________________________
_________________________
b) Principaux impacts environnementaux et sociaux

Impacts environnementaux
Impact positif : Les principaux impacts positifs du projet sont la réduction des activités humaines dans la zone
écologiquement sensible en eau profonde, la préservation des espèces rares, le renforcement des capacités, la
sensibilisation à la préservation de l’environnement, l’adduction d’eau et l’assainissement (davantage d’hygiène).
Par ailleurs, l’accroissement des revenus grâce au projet aura une incidence directe sur l’amélioration du bien-être
des populations, leurs conditions sanitaires grâce à une meilleure alimentation et à l’amélioration possible de
l’écologie locale ;

Impacts négatifs : Les impacts négatifs éventuels sont : la surexploitation des réserves halieutiques, la capture
d’espèces non ciblées, la dégradation du milieu par l’utilisation de certains matériels ou pratiques de pêche, la
dégradation du fond marin, la destruction des habitats fragiles proches des usines de transformation du poisson
(FPP) , les problèmes de santé dus à la FFP et les impacts accidentels

Impacts sociaux

La création des associations de pêcheurs, voulu par le projet et leur renforcement avec
le temps, offrira aux femmes des forums pour se faire entendre (surtout celles qui travaillent
à la transformation, à la commercialisation et à l’entretien du matériel) sur les questions qui
les préoccupent. De plus, la création d’associations permettra de réduire la dépendance
générale à l’égard des autorités administratives. En bref, les associations renforcent les liens
entre le groupes, et pourrait servir de base aux pêcheurs pour prendre des initiatives et
devenir des acteurs privilégiés d’une gamme variée d’activités de développement rural, telles
que les projets de commercialisation, d’éducation et de santé.
_________________________________________________________________________________________
__________________________
c) Programme d’amélioration et d’atténuation
Un Plan intégral de gestion environnementale et sociale (ESMP) sera élaboré par
l’équipe du projet et approuvé à la fois par la MICOA et la Banque avant le démarrage de la
mise en œuvre effective du projet. Les mesures d’atténuation suivantes représentent les
principaux axes de l’EMSP et formeront partie intégrante du projet :
. Un Assistant technique, spécialiste de la protection de l’environnement marin, sera engagé à plein temps dans
l’équipe de gestion du projet.. Il devra justifier d’une formation technique appropriée, en d’autres termes avoir de
bonnes connaissances en en limnologie aquatique, en taxonomie marine, écologie marine, etc. Il sera
essentiellement chargé de suivre la mise en œuvre des mesures d’atténuation. Il devra aussi concevoir et animer
des activités de sensibilisation à la préservation du milieu marin en collaboration avec la MICOA et le Fonds
pour l’environnement mondial (FEM).
. La surexploitation des réserves sera gérée grâce à des comités de cogestion et des campagnes de sensibilisation
à la protection de l’environnement. De plus, le projet permettra au gouvernement d’actualiser la législation
actuelle sur les pêches et de les renforcer.
. Le projet sera conçu pour opérer dans une approche participative où toutes les activités seront mies en œuvre en
étroite collaboration avec les communautés locales pour qu’elles se prennent davantage en charge. De nouvelles
techniques seront introduites dans le cadre du projet ;
. L’utilisation de pratiques de pêche les plus pointues et les campagnes de sensibilisation permettront de faire
éviter la capture de menus fretins et d’espèces non ciblées.
. Les pêcheurs recevront une formation au secourisme, aux méthodes de contrôle de la pollution marine par les
fuites de gaz-oil et de carburants, et à la conservation des ressources marines
. Le projet intéressera principalement la pêche à la ligne et au filet maillant, évitant l’amarrage et la dégradation
des massifs coralliens
. Le projet fournira les installation d’adduction d’eau et d’assainissement aux centres de pêche
. Les usines de transformation du poisson (FPP) seront installées loin des zones d’habitation et l’utilisation
commerciale des déchets solides de poisson avec des matières résiduelles à incinérer sera maximisée. De plus, les
eaux usées seront traitées pour réduire les DBO et les corps en suspension. Les niveaux de parasites, microbes et
autres matières fécales à proximité de la FPP seront surveillés pour prévenir très rapidement tout risque
d’apparition de maladies et pour permettre de prendre des mesures préventives d’urgence. Les mesures de
prévention des accidents de travail seront également observées dans la FPP et les mesures de Sécurité sur le lieu
de travail seront enseignées aux employés et strictement renforcées.
___________________________________________________________________________________________
_____________________________
d) Programme de suivi et initiatives complémentaires

. L’Assistant technique spécialiste de la protection de l’environnement marin animera les activités de suivi
environnemental et fera des rapports réguliers à la fois à l’équipe chargé de la gestion du projet et à la MICOA
. Un système de suivi et de surveillance sera mis en place avec l’aide des vulgarisateurs et sera cogéré par les
communautés locales elles-mêmes
. Dans le cadre de ses activités actuelles au niveau des ses bureaux provinciaux à Pemba et Nampula, la
MICOA suivra les activités du projet et la mise en œuvre du ESMP.
. Les missions de supervision de la Banque suivront également la mise en œuvre du ESMP
___________________________________________________________________________________________
_____________________________
e) Dispositions institutionnelles et renforcement des capacités

L’entière responsabilité de la mise en œuvre du projet ESMP sera confiée à l’IDPPE. En


outre, le projet permettra la formation du personnel, l’engagement de l’assistance technique
(y compris celui du spécialiste de la protection de l’environnement marin), l’amélioration
des moyens de transport, le financement du recrutement du personnel et des besoins
complémentaires de fonctionnement. La formation et les campagnes de sensibilisation seront
assurées et poursuivies tout au long de la mise en œuvre du projet. Les efforts du
gouvernement pour actualiser et faire appliquer la réglementation seront soutenus par le
projet.
___________________________________________________________________________________________
_____________________________
f) Consultations publiques et publication

Le projet ambitionne de fonctionner en s’appuyant sur une approche participative où toutes


les activités sont mises en œuvre en étroite collaboration avec les communautés locales afin
de leur permettre de se prendre davantage en charge. Durant la préparation et l’évaluation du
projet, des observations précises ont été faites par le public sur les impacts
environnementaux éventuels du projet . Les questions soulevées ont été abordées aux
réunions avec la MICOA, le WWF, les ONG et les autres partenaires, et prises en compte
lors de la conception du projet définitif. Un vaste programme de consultation sera entrepris
au démarrage du projet .
___________________________________________________________________________________________
_____________________________
g) Coûts estimatifs 300.000 dollars EU

___________________________________________________________________________________________
_____________________________
g) Calendrier d’exécution et établissement de rapports

La gestion et le suivi environnementaux se feront suivant le même calendrier du projet


puisque toutes les activités sont prises en compte dans la conception du projet. Les
réalisations/problèmes devront être mentionnés dans les rapports trimestriels d’activité et
seront résolus à temps par l’équipe chargée de la gestion du projet et la Banque.
Annexe 6
Page 1

LISTE PROVISOIRE DES BIENS ET SERVICES

.1 PRÊT FAD

CATEGORIE en milliers d’UC


Devise Monnaie locale TOTAL
Travaux de génie civil 1,328,7 664,7 2067,2
Fonds alloué au crédit du matériel de pêche 1,915,3 1499,3 3,372,6
Crédit alloué au matériel de commercialisat. 1,784,2 1,121,6 2,905,8
Fonds alloué au crédit à la communauté 404,0 92,3 496,3
Véhicules 146,4 0,0 146,4
Matériel
Transformation du poisson 294,6 234,6 529,2
Bureaux 23,8 1,2 25,0
Autre 61,4 7,0 68,4
Assistance technique 1,073,5 572,2 1,645,7
Opérations du projet 0,00 568,9 568,9
Formation 0,00 711,7 711,7
Exploitation et Entretien 1607,6 0,0 1607,6
TOTAL 14,165,0

DON FAT

CATÉGORIE
Assistance technique 575,2 148,0 720,2
Formation 0,0 1013,8 1013,8
TOTAL 1734,0
Annexe 7

Liste des annexes dans le Document de mise en œuvre du projet

1. Tableaux des coûts estimatifs détaillés par composante

2. Analyse financière et économique – Hypothèses et calculs

3. Institutions et Administration de crédit

4. Carte indiquant les districts couverts par le Projet

5. Prise en compte de la dimension Femmes

6. Renforcement de la participation
Annexe
MOZAMBIQUE

PROJET DE DÉVELOPPEMENT DE LA PÊCHE ARTISANALE


RAPPORT D’ÉVALUATION
CORRIGENDUM

Contexte

Ce corrigendum a été rédigé pour apporter des changements à certaines sections du Rapport
d’évaluation, suite à la réduction de quatre à deux du nombre de véhicules 4x4 version
camionnette à double cabines et pour justifier leur achat dans le cadre du prêt FAD qui a été
accepté lors de la séance de négociation de prêt, tenue du 24 au 26 septembre 2001. Le
corrigendum comporte donc, comme suit, des changements au paragraphe 4.5.8 du rapport
d’évaluation, aux tableaux portant sur les catégories de dépenses et à la liste provisoire des biens
et services se rapportant au prêt FAD :

Aucun changement n’a été apporté au montant du prêt FAD, puisque les fonds ont été réaffectés
aux coûts opérationnels du projet et aux services de consultants sous contrat temporaire, comme
l’a souhaité le gouvernement mozambicain lors des négociations

1) La phrase suivante disparaît du paragraphe 4.5.8 : " De plus, l’IDPPE sera dotée de deux
véhicules 4x4 pour faciliter les visites du personnel du siège sur le terrain."

L’explication suivante a été fournie immédiatement après le paragraphe. Les raisons de


l’utilisation des ressources du FAD pour acheter des véhicules sont les suivantes :

a) Les cataclysmes naturels et leurs effets sur les ressources de l’État : Le Mozambique a
été victime de deux inondations consécutives qui ont entraîné d’importants dégâts aux
infrastructures sociales et économiques que le pays s’efforce de reconstruire. A l’heure
actuelle les travaux de réparation et de reconstruction des dégâts importants causés par
le cataclysme absorbent la majeure partie des ressources budgétaires disponibles qui
servent à recaser les victimes de ces inondations et à reconstruire les infrastructures
économiques vitales des régions sinistrées. Le gouvernement est donc très limité au
niveau de ses ressources pour financer les efforts de développement ;

b) Manque de capacité au niveau des provinces et des districts : Le gouvernement du


Mozambique s’est engagé dans la décentralisation de la mise en œuvre des projets de
développement en faveur des administrations des districts et des provinces, qui n’ont
pas encore la capacité de superviser la mise en œuvre de ce projet. L’organe d’exécution
qui a été désigné ne disposait que d’une seule camionnette à double cabines pour les
deux provinces et pas de ressources pour y mettre du carburant et en assurer la
maintenance. Sans véhicules pour assurer la vulgarisation, l’impact du projet s’en
trouverait compromis.

c) Étendue de la zone à couvrir : La zone du projet couvre deux provinces situées sur la
côte nord-ouest. En outre, le littoral est long et le relief accidenté ; ce qui nécessite
l’utilisation de véhicules résistants pour assurer la vulgarisation auprès de communautés
de pêcheurs et pour superviser les activités du projet.
2

2) Suite à la réduction du nombre de véhicules, les catégories de dépenses ont changé comme
en témoigne le tableau ci-après. Les changements sont en caractères gras.

Tableau 4.2: Résumé du coût du projet par catégorie de dépenses


Catégorie de dépenses En millions de MZM En millions de UC %
Devise Coûts en Coûts Devise M.L. Total Devise
ML totaux
Travaux de génie civil 28 313,3 18 126,1 46 439,4 1,20 0,77 1,97 61
Crédit matériel de pêche 51 069,4 39 660,0 11 4902,4 1,77 1,58 3,35 56
Créd, matériel commerc, poisson 37 877,8 24 999,4 62 877,2 1,61 1,06 2,67 60
Fonds de crédit communautaire 9 425,3 2 356,3 11 781,6 0,40 0,10 0,50 100
Véhicules et Motocyclettes 883,5 0,0 883,5 0,04 0,00 0,04 57
Matériel achat poisson 6 689,4 5 001,7 11,691,0 0,28 0,21 0,50 75
Matériel de bureau 543,7 27,8 571,5 0,03 0,01 0,04 86
Autre matériel 1 357,2 150,8 1 508,0 0,06 0,01 0,07 66
Assistance technique 37 300,5 18 263,0 54 297,7 1,58 0,78 2,36 0
Indemnités du personnel 862,4 20 019,7 20 019,7 0,04 0,85 0,89 50
Formation 18,939,8 18 469,4 37 409,2 0,80 0,79 1,59 0
Salaire personnel local 0,0 24 004,1 24 004,1 0,00 1,02 1,02 94
Coûts exploitat ,& mainten, 35 432,1 2 120,7 37 552,8 1,50 0,09 1,59
Total coût de base 219 170 774,7 390 043,9 9,31 7,25 16,56 56
Dépassement des quantités 269,2 3 331,6 8,276,4 0,21 0,14 0,35 73
Hausse des prix 4 944,8 25 273,3 37,537,4 0,52 1,07 1,59 32
12
264,1
COÛT TOTAL DU PROJET 236 478,2 199 379,6 435 857,7 10,04 8,46 18,50 61

Suite également aux changements intervenus ci-dessus, le Tableau 5.1 a été modifié
comme suit :
Tableau 5.1: Résumé des dispositions en matière d’acquisition de biens et services (montants en milliers d’UC )

Catégories de dépenses AOI AON AUTRES Liste restreinte TOTAL


1, Travaux de génie civil 2345,2 (2067,2) 2 345,2 (2 067,2)
1,1 Bâtiments 602,0 (573,4) 602,0 (573,4)
1,2 Voies d’accès 1 187,3 (1 147,7) 1 187,3 (1 147,7)
1,3 Adduction d’eau 201,5 (151,9) 201,5 (151,9)
1,4 Débarcadères 354,4 (294,2) 354,4 (294,2)
2, Biens
2,1 Véhicules et motocyclettes 37,9 (37,9) 37,9 (37,9)
2,2 Matériel 529,2 (529,2) 93, 8 (93,8) 623,0 (623,0)
3, Services
3,1 Services d’Assistants 2 435,5 (2 435,5) 2 435,5 (2 435,5)
techniques & de consultants
3,2 Formation 1 725,5 (1 725,5) 1 725,5 (1 725,5)
4, Divers
4,1 Coûts d’exploitation 2 748,7 (2 215,4) 2 748,7 (2 215,4)
4,2 Salaires du personnel local 1 172,7 (0,0) 1 172,7 (0,00)
4,3 Crédit 7 409,0 (6 794,7) 7 409,0 (6 794,7)
Total 529,2 (529,2) 2 476,9 (2 198,9) 13 055,9 (10 735,6) 2 435,5 (2 435,5) 18 497,0 (15 898,5)
Les chiffres entre parenthèses sont des montants financés par le FAD
Annexe
MOZAMBIQUE
PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE ARTISANALE – RAPPORT D’EVALUATION

ADDENDUM RELATIF AU RAPPORT D’EVALUATION

TABLE DES MATIÈRES

Page
Section I :
Informations supplémentaires sur les Institutions de microfinance (IMF) 1
A) Introduction 1
B) Présentation de quelques prestataires de services en matière de microfinance 2

1. TCHUMA 2
2. SOCREMO 3
3. Fund for the Development of Small Industry (Fonds de développement de la petite industrie (FFPI) 4
4. Caixa Communitariria de Credit e Poupanca (CCCP) 4
5. Society for the support of small investments projects 5
(Société d’appui aux projets de petits investissements (GAPI)
6. CARE International in Mozambique (CARE International du Mozambique) 7
7. Community Credit Fund (FCC) –World Relief (WR) 8
8. World Vision (Vision du Monde (WV) 9
9. Projecto de Apoio as Pequenas Industrias Rurias (PAPIR) 9
10. CAIXA De Mulheres De Nampula (CMN) 10
11. Mozambique Association for Rural Development (Association mozambicaine de développement) 11
12. Mennonite Economic Development Association (MEDA) 11

CONCLUSION 12

Section II :
Procédures d’accès au crédit 13
1. Administration du crédit 13
2. Critères de sélection des IMF 13
3. Critères d’éligibilité des bénéficiaires 15
4. Garantie 15
5. Suivi et évaluation 15
SECTION I

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
SUR
LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE (IMF)

A) Introduction

1. Le système financier au Mozambique comprend le sous-secteur formel et informel. Le


secteur formel est constitué par les banques commerciales et les institutions non bancaires,
notamment les compagnies d’assurances et les organisations de microfinance. Les banques
commerciales ont une audience limitée en raison d’une part de l’insuffisance numérique de leurs
succursales et d’autre part de leurs conditions de prêt. Les institutions de microfinance (IMF)
prennent la forme d’ONG, d’associations, de coopératives ou d’autres institutions qui offrent des
services financiers intermédiaires. Selon le rapport d’une étude faite sur le secteur de la
Microfinance au Mozambique (en février 2001), il y a environ 35 IMF opérant au Mozambique.
Environ 40% de leurs clients exercent dans le commerce informel ; 25% dans l’agriculture ; 25%
dans les petites industries ; et 10% dans les autres branches. La méthode d’octroi de prêts la plus
répandue est par le biais des groupes de solidarité, et de certains opérateurs qui consentent des prêts
individuels.

2. La présentation suivante porte sur 12 des 35 IMF existant au Mozambique. Elle constitue un
échantillon basé sur les données disponibles qui permettent de donner une image claire des IMF qui
opèrent à l’heure actuelle dans le sous-secteur du crédit au Mozambique. D’après les prévisions, le
projet pourrait avoir besoin d’environ 4 à 6 IMF pour couvrir les sites retenus. Tous les 35 IMF
seront autorisées à concourir. La présentation suivante et les informations supplémentaires sont
tirées des quatre principales études suivantes portant sur l’évaluation de la microfinance :

i) Rapport de formulation du Projet de développement de la pêche artisanale par la


Banque Sofala, Rapport des services financiers, Document de travail N° 9, IFAD,
février 2001 ;

ii) Rapport de préparation de projet relatif au Projet de développement de la pêche


artisanale, Crédit de développement, Annexe 5, FAO/IC au nom de la BAD, mars
2001 ;

iii) Étude du secteur de la Microfinance au Mozambique, Réseau de la microfinance au


Mozambique, février 2001 ; et

iv) Mission d’évaluation du projet de pêche artisanale, Mozambique, juin 2001.

3. En règle générale, la capacité managériale des programmes de microfinance au


Mozambique varie selon l’appui technique qui pourrait provenir des différents donateurs ou
partenaires techniques. Les institutions qui sont appuyées par des donateurs ont une capacité à
mieux gérer l’opération de crédit, les systèmes de contrôle et la comptabilité, ce qui leur permet de
mieux suivre les remboursements de crédit.
2

B) Présentation de quelques prestataires de service en matière de microfinance

1. TCHUMA

1.1 Appartenance et gestion : La TCHUMA a été créée en 1995 avec pour mission de fournir
des prestations financières à la classe émergente d’entrepreneurs mozambicains qui n’ont pas accès
aux services des banques commerciales classiques, en particulier les femmes. Ses fonds proviennent
de la Swiss Development Corporation (SDC) et de la Fundaçào para o Desenvolvimento da
Communidade (FDC), une œuvre caritative. En 1998 et au cours de la première moitié de 1999, la
TCHUMA a fonctionné avec les reliquats de fonds de la SDC et de la FDC et avec ses propres
ressources internes. La TCHUMA compte à sa tête un Conseil d’administration/Comité exécutif de
7 membres, comprenant des représentants des deux institutions précitées, un spécialiste en
microfinance, le Directeur et le Sous-directeur.

1.2 Elle a choisi de prendre la forme d’une coopérative de crédit et d’épargne parce que c’est la
seule alternative, en dehors de celle de la Banque commerciale, qui l’autorise à mobiliser des dépôts
en vue de leur rétrocession. Malgré ce statut de coopérative, la TCHUMA fonctionne plutôt comme
une société commerciale. A la fin de l’année 2000, la TCHUMA a établi un partenariat avec l’un
des plus grands fournisseurs d’assistance technique au secteur. L’USAID, dans le cadre du
Programme de don en faveur de la mise en œuvre de la microentreprise, a approuvé timidement un
financement de 800 000 USD pour faire face aux charges d’assistance technique sur les trois
prochaines années, pour alimenter les fonds de crédit et pour couvrir les charges de fonctionnement.
La TCHUMA a acquis en fin 2000 un progiciel pour son système informatique, qui intègre les
opérations de crédit et la comptabilité. Elle a fait bénéficier à un de ses agents d’une formation à
mi-temps dispensée par un spécialiste en informatique ; les cours étant pris à Maputo. De plus, la
TCHUMA va profiter d’une initiative financée conjointement par le PNUD et AMINA visant à
renforcer les capacités en matière de microfinancement.

1.3 Performance financière : La plupart des prêts varient entre 1 500 000 MT (l’équivalent de 75
USD) et 4 500 000 MT maximum (soit 225 USD) par personne, remboursable sur trois mois en
trois mensualités. Après le premier prêt, la période de remboursement peut être prolongée jusqu’à 6
mois. Les emprunteurs doivent effectuer des dépôts sur un fonds de garantie de l’ordre de 10% pour
les prêts jusqu’à concurrence de 1 500 000 MT (soit 75 USD) et un autre dépôt de 100 000 MT (soit
5 USD) pour chaque tranche supplémentaire de prêt de 500 000 MT (25 USD), pour laquelle ils
perçoivent des intérêts si tous les remboursements ont été faits à temps. Le taux d’intérêt est de 60%
par an de manière décroissante. Le maximum autorisé par personne pour un premier prêt est de 4
500 000 MT (225 USD). Actuellement le plafond que le Conseil d’administration autorise est de 1
000 USD. Les autres conditions sont les mêmes que pour les prêts de solidarité. A l’heure actuelle
la plupart des prêts varient entre 3 000 000 MT (150 USD) et 6 000 000 MT (300 USD). La
clientèle active est de 3 157 adhérents à fin décembre 2000 pour un portefeuille de prêts de 541 872
USD. Les prêts dont les remboursements accusent des arriérés de plus de 30 jours étaient de l’ordre
de 7%.

1.4 La TCHUMA projette d’étendre ses activités de manière à devenir financièrement


autosuffisante d’ici fin 2005. Ce qui l’obligera à porter à 15 700 le nombre de ses prêts actifs et à
3 141 600 USD son portefeuille de prêts, pour des dépôts d’une valeur totale de 269 475 USD. Pour
y parvenir, elle devra multiplier ses succursales dans 3 villes de province. Dans son plan d’action la
TCHUMA prévoit de répondre à toutes les demandes de financement en consentant des prêts à 15%
de taux d’intérêt. Pour cela il lui faut travailler avec des bailleurs de fonds.
3

Elle a donc exprimé le vœu de participer aux activités de crédit en faveur du projet de
développement de la pêche artisanale.

1.5 Cible et audience : la TCHUMA a démarré ses activités autour de Maputo, mais ambitionne
de les étendre à d’autres provinces. Elle consent aussi bien des prêts de groupe que des prêts
personnels. Les prêts de groupe représentaient 12% de son portefeuille à la fin du mois de juin
2001. Elle finance principalement le petit commerce, les petites activités de production et de
services. Sa clientèle est à 65% constituée de femmes.

2. SOCREMO

2.1 Appartenance et gestion : La SOCREMO, dont les activités ont démarré en 1992, est
financée par la GTZ. En 1998, elle est devenue le premier programme de microfinance à avoir le
statut d’institution financière. Les principaux actionnaires étant le gouvernement du Mozambique,
par le biais de la Gabinete de Promocao de Emprego – GPE (94%), le Christian Council of
Mozambique/Conselhos Cristao de Mocambique (3%) et la General Union of Co-operatives – UGC
(3%). Elle est dirigée par un Conseil d’administration composé des actionnaires, d’un représentant
du secteur financier et d’un représentant de son partenaire technique le LFS et de la GTZ qui assure
l’assistance technique par le biais de ce partenaire technique dont l’expérience en matière de
microfinance est avérée.

2.2 Performance financière : La valeur totale de son portefeuille de prêts s’élève à 500 000
USD. La taille des prêts varie entre 9 millions de MT (450 USD) et 60 millions de MT (3 000
USD). La période de remboursement varie de 6 à 12 mois. La SOCREMO dispose d’un système de
gestion informatisée capable de générer plusieurs types de rapports tels que les mouvements de
trésorerie au jour le jour, le portefeuille individuel de chaque chargé de prêt, le portefeuille global,
les clients en situation d’arriérés, les données sur chaque client allant jusqu’aux informations sur la
situation de ses activités. Elle arrive à couvrir 86% de ses charges d’exploitation à partir de ses
revenus de portefeuille, ce qui supérieur à la moyenne que l’on rencontre chez les petites IMF en
Afrique qui sont en moyenne à 70% autonomes du point de vue opérationnelle. Le portefeuille des
arriérés de plus de 30 jours est de 13%, tandis que les prêts en cours dont les arriérés sont supérieurs
à 90 jours avoisinent 9%.

2.3 La SOCREMO est en passe de consolider ses opérations et de donner une meilleure
visibilité à ses produits et à ses clients pour viser une croissance plus rapide. Elle est ouverte à
l’idée de consentir des crédits individuels aux pêcheurs et projette d’élargir son champ d’action.
Elle est reconnue comme étant disposée à participer au projet proposé de développement de la
pêche artisanale.

2.4 Cible et audience : La SOCREMO a son siège à Maputo et une succursale à Beira.
Initialement spécialisée dans l’octroi de prêts à des groupe, elle se limite à l’heure actuelle aux prêts
personnels exclusivement. Son portefeuille actuel est constitué de 1 600 clients actifs dont la
plupart exercent dans le commerce, et les autres dans des activités productives.
4

3. Fund for the Development of Small Industry (FFPI)


(Fonds de développement de la petite industrie)
(Fundo de Fomento para a Pequena Industria)

3.1 Appartenance et gestion : Le FFPI est placé sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, du
Commerce et du Tourisme (MICTUR) et reçoit son budget à partir des licences accordées aux
industriels et d’autres contributions du gouvernement. Le Fonds a démarré ses activités en 1993 par
le biais d’un programme pilote. Actuellement, il est coiffé par un Conseil d’administration de cinq
membres dont trois représentants du gouvernement et deux représentants du secteur privé. Un
représentant de l’Agence suédoise de développement international (SIDA), le principal bailleur de
fonds qui soutient les activités du FFPI, siège au Conseil en qualité d’observateur. L’équipe
dirigeante se compose d’un Directeur général qui siège au Conseil sans droit de vote. Il dispose
d’un personnel de 29 agents, dont 10 sont titulaires du Baccalauréat ou d’un diplôme
d’enseignement supérieur, et les 10 autres d’un diplôme technique/professionnel.

3.2 Performance financière : Le Ministère des Finances a signé un Accord de prêt subsidiaire
avec le FFPI sur la base duquel ce dernier a reçu un prêt subsidiaire à 5% de la part du Ministère
des Finances. Les modalités et conditions d’octroi de prêt sont les mêmes que celles qu’appliquent
les banques commerciales. En règle générale, les prêts varient entre 3 000 USD et 30 000 USD. La
période de remboursement va de 2 à 5 ans et l’emprunteur doit payer un taux d’intérêt allant de 23 à
25%. Le FFPI détient un portefeuille de 297 prêts en cours d’un montant total de 1,21 million
d’USD dont 14,5% sont en situation d’arriérés.

3.3 Le FFPI cherche à stabiliser les sources de ses fonds. A cet égard, il souhaite participer aux
programmes de crédit financés par des bailleurs de fonds. Il est vivement intéressé à prendre part à
ce projet.

3.4 Cible et audience : La plupart de ses clients exercent de petites activités dans les zones
urbaines et périurbaines de toutes les provinces du pays. Après que le BPD se soit retiré du Projet
de la pêche artisanale de Nampula (NAFP) financé par le FIDA, le FFPI est entré en scène. Le plan
de crédit vise les investissements dans les installations de traitement et commercialisation et dans
les attirails de pêche dans le cadre du projet financé par le FIDA.

4. Caixa Comunitariria de Credit e Poupanca (CCCP)

4.1 Appartenance et gestion : La CCCP a démarré ses activités en février 1997 avec des fonds
de l’Agence française de développement (AFD) et de l’IRAM, une ONG française, un partenaire
technique ayant une vaste expérience en microfinance. Elle est dirigée par un Comité de suivi
composé de représentants de la Banque du Mozambique, du Ministère des Finances, du Ministère
de l’Agriculture et des pêches, et de l’Agence française de développement. Un Comité de gestion
désigné par les membres joue le rôle de Conseil d’administration pour les associations. La direction
est tenue par un Coordinateur national, professionnel rompu à la microfinance, assisté d’un
Coordinateur de Cabo Delgado. La CCCP emploie 33 personnes, dont 16 Chargés de crédit et un
expatrié. Les chargés de crédit reçoivent régulièrement des cours de formation interne. Certains
d’entre eux ont été formés aux systèmes financiers en France. De plus, les membres du Comité de
suivi, certains techniciens et présidents d’associations ont fait des voyages d’études. Les demandes
de crédit de chaque association sont approuvées par le Comité de gestion de l’association. Les
promoteurs et le coordinateur du programme approuvent conjointement les demandes de crédit des
associations.
5

4.2 Performance financière : En juin 2000, la valeur du portefeuille actif était de 1,50 milliard
de MT (75 000 USD). Le taux de recouvrement des prêts est de 93%. Les prêts en situation
d’arriérés de plus de 90 jours sont de 4,3%. La CCCP a mis au point son propre progiciel de gestion
informatisée, qui génère des informations permettant de suivre le portefeuille, le bilan et le compte
de perte et profit. Les rapports produits sont utilisés pour suivre les informations fournies par les
associations. Des auditeurs externes épluchent chaque année le programme et passent au peigne fin
certaines associations.

4.3 La CCCP envisage d’accroître son audience en portant à 5700 le nombre de ses clients actifs
et à 11, milliards de MT (570 000 USD) la taille de son portefeuille en l’an 2003. Pour y parvenir, il
s’emploie à diversifier son champ d’intervention. A cet égard, sa Direction a manifesté le vif intérêt
de prendre part au projet de pêche artisanale.

4.4 Cible et audience : La CCCP prête aux associations qui à leur tour rétrocèdent à leurs
membres pris individuellement. La clientèle cible qu’elle vise est constituée de ceux qui n’ont pas
accès aux banques commerciales, mais qui veulent monter ou agrandir leurs affaires. La CCCP vise
à créer des associations dont les membres sont les actionnaires et les employés. La clientèle de la
CCCP se compose de petits commerçants, de paysans, et des opérateurs du secteur de la production
et des services. Au mois de juin 2000, le nombre de ses clients actifs atteignait 2173. La CCCP est
présente à Maputo et dans les provinces de Cabo Delgado.

5. Society for the Support of Small Investment Projects (GAPI)


(Société d’appui aux projets de petits investissements) (Sociedade de Promocao de Pequenos Investmentos)

5.1 Appartenance et gestion : La GAPI est le premier intermédiaire financier non bancaire à
démarrer ses activités au Mozambique. En 1984, la Fondation Friedrich Ebert (FEF) d’Allemagne a
été autorisée par le gouvernement mozambicain à monter un projet de promotion des petites
industries pour aider le développement économique local. La "Gabinete de Consultoria e Apoio a
Pequena Industria" (Unité chargée de la consultation et de l’assistance en faveur des petites
industries) a été créée et est devenue par la suite la GAPI. Le gouvernement mozambicain et la
Fondation ont convenu de transformer le projet en Société mozambicaine. En 1990, la Société
GAPI voyait le jour. L’Etat prit 70% des actions et laissa les 30% autres à la Fondation. La nouvelle
législation des banques et institutions de crédit, de même que le développement organisationnel et
la croissance interne de la GAPI ont conduit à transformer le statut légal de la GAPI en société.
Finalement en août 1999, la GAPI a été officiellement transformée en société à responsabilité
limitée, GAPI Sarl, au capital social de 41 000 millions de MT (2,05 millions d’USD). Il est
également convenu que l’Etat allait faire baisser sa prise de participation à 30% en temps opportun.

5.2 Dans le cadre d’une coopération bilatérale de développement entre l’Allemagne et le


Mozambique, la GAPI a signé en 1991 son premier accord financier avec la KFW (institutions
allemandes de financement) qui a mis à sa disposition 3 millions de DM en faveur d’un plan de
crédit et 0,5 million de DM destiné à l’assistance technique. Il a été convenu que ces fonds une fois
remboursés serviraient d’abord de fonds de roulement et par la suite de prise de participation en vue
de renforcer le capital de la GAPI. Le 31 juillet 1996, un nouveau protocole a été signé portant sur
l’octroi de 5 autres millions de DM. Ces fonds sont répartis de la manière suivante : 7,5 millions de
DM pour financer des prêts en faveur des sociétés privées qui emploient moins de 50 personnes, et
1 million de DM pour financer l’assistance technique à apporter aux clients. Dans le cadre d’un
accord tripartite signé en mai 1993, entre l’Agence Française de Développement (AFD), la
république de Mozambique et la GAPI, le FAD a octroyé 5 millions de FF.
6

Ce protocole a été porté à 8 millions de FF en mai 1996. Ces fonds servent à consentir des prêts en
faveur des entreprises privées, prêts dont le plafond est fixé à 400 000 FF sur une période maximum
de 6 ans.

5.3 Dans le contexte de la modernisation du secteur financier, la GAPI a adopté depuis 1999, le
statut de société financière de gestion de fonds destinée à promouvoir les petites et moyennes
entreprises au Mozambique Elle intervient dans le crédit, le capital-risque, l’assistance, la
consultation et la formation dans les domaines intéressant la gestion des affaires. Ses clients
peuvent être des entreprises, des coopératives, des institutions ou des personnes physiques. Ces
personnes physiques devront être de nationalité mozambicaine. Le capital des entreprises devra
faire une part raisonnable à l’actionnariat mozambicain. Les autres conditions sont : la viabilité
financière et technique, une capacité de gestion et une expérience suffisantes, la création d’emplois,
et l’absence d’effets pervers sur l’environnement.

5.4 La GAPI est gérée par un Conseil d’administration de 5 membres dont trois occupent des
postes de direction. Ce sont le Directeur général, et le Directeur des finances et le Directeur du
crédit. Les autres membres du Conseil sont : un représentant pour le Ministère du Plan et des
Finances et un représentant pour le FEF. Un autre Conseil d’administration de trois membres
nommés par les actionnaires assure le suivi des activités du premier et indique à l’institution la
direction stratégique à suivre. La GAPI emploie aujourd’hui 24 personnes, et compte deux
départements : Finance et Administration d’une part et Crédit d’autre part.

5.5 Performance financière : De 1992 à 1999, le nombre de prêts octroyés dans le pays s’élève à
508, dont la répartition figure au tableau ci-dessous. Le volume classique des prêts est en moyenne
de 20 à 30 000 USD. Au 31 décembre 2000, environ 14% des prêts en cours à la GAPI étaient en
situation d’arriérés ; 40% de ceux-ci sont des arriérés dont la durée varie entre 30 et 60 jours, tandis
que 29% ont été en situation d’arriérés sur une période variant entre 60 et 90 jours. Les 31%
restants ont été en situation d’arriérés pour plus de 90 jours. La GAPI s’emploie à faire baisser le
niveau des arriérés

Secteur Nombre de crédits Total des prêts Crédit moyen


(en milliers d’USD) (en USD)
Agriculture 148 2 342 15 800
Commerce en milieu rural 32 439 13 700
Transformation alimentaire 134 256 15 300
Construction 79 1 938 24 500
Pêche 70 2 816 40 200
Services, transport 45 1 123 24 900
Total 508 10 714 22 400

5.6 Depuis sa création en 1990, la GAPI a toujours connu une croissance continue. Partie de
68 000 USD seulement comme actif total financé sous forme de prise de participation, elle a atteint
10 544 000 USD d’actif total et son capital actions est passé à 3 640 000 USD.

5.7 La GAPI en tant qu’institution présente plusieurs avantages : i) elle a été autorisée par le
gouvernement du Mozambique à entreprendre des activités de crédit ; ii) elle a l’expérience
d’administrer les fonds provenant des donateurs ; iii) elle dispose d’un système informatisé pour la
tenue des comptes et l’administration du crédit ; iv) sa performance en termes de recouvrement est
élevée et se situe autour de 85% ; v) sa direction pratique une politique prudente et fait des
provisions suffisantes pour couvrir les créances douteuses ;
7

vi) elle pratique des taux d’intérêt compétitifs en vigueur sur le marché ; vii) sa structure
administrative est légère et son personnel expérimenté ; et viii) elle peut assurer des consultations et
prodiguer des conseils aux clients.

5.8 Cible et audience : Outre son siège situé à Maputo, la GAPI opère à partir de trois bureaux
provinciaux : le bureau de Beira couvre Sofala, Manica et Tete ; celui de Nampula couvre les
provinces septentrionales de Nampula, Niassa et Cabo Delgado, tandis que le bureau de Quelimane
couvre la province de Zambezia.

6. Care International de Mozambique

6.1 Appartenance et gestion : La CARE Mozambique a eu deux interventions à savoir : 1) les


opérations pilotes CRER à Nampula avec un financement NAFP (projet FIDA) et une aide du
gouvernement hollandais. Le projet CRER de CARE octroie des crédits aux commerçants de
poisson et à d’autres petits opérateurs intervenant dans la commercialisation du poisson. Cette
approche a rencontré un vif succès auprès des groupes appelés groupes de confiance ou de
solidarité. 2) CRESCE est la deuxième intervention dans les provinces de Sofala, Manica et
Zambezia. Elle emploie en tout 15 personnes, depuis les chargés de crédit jusqu’au personnel sur le
terrain. Son programme fonctionne depuis 1996. Ce programme vise aussi les petites entreprises
exerçant ou non dans la pêche, et est basé sur l’approche du groupe de solidarité à cinq membres.

6.2 Examen de la performance financière : Dans le cadre du programme CRER de CARE


Mozambique, de petits prêts de 100 à 400 USD ont été consentis à de petits groupes de
commerçants citadins exerçant dans l’informel à Angoche et Moma. 832 prêts ont été ainsi
consentis pour un montant total de 151 000 USD. Le portefeuille à risque pour 30 jours était de
23% à Moma et de 12% à Angoche ; soit une moyenne de 17% entre les deux districts. Ce
programme prit fin en décembre 2000. Les principaux problèmes rencontrés étaient liés à la nature
même des activités financées. Le mauvais état des voies d’accès et le manque d’installations
frigorifiques ont occasionné des pertes et entraîné des problèmes de recouvrement. Les coûts de
transaction ont été relativement élevés et toute l’opération s’est révélée insoutenable pour CARE.

6.3 Le deuxième programme CARE Mozambique est le CRESCE dont le financement, un


montant total de 200 000 USD, provenait de DFID et de CARE Autriche. Les prestations ont
respecté les formules classiques de microfinance. La clientèle était presque entièrement constituée
de citadins. Les prêts étaient presque exclusivement destinés au fonds de roulement de petits
commerces et aucun prêt n’a été consenti pour l’agriculture ou la production halieutique. Les prêts
vont de 1 million de MT (environ 50 USD) à 500 000 MT (soit quelque 25 USD) par cycle. Le taux
d’intérêt forfaitaire est de 1% par semaine, ce qui donne un taux réel annuel de 87,4%. Tous les
prêts sont à court terme, avec une période de remboursement de 10 à 20 semaines. La performance
du portefeuille est bonne, avec un portefeuille à risque de 1% pour 30 jours. Une épargne
obligatoire de 10% du montant du prêt est exigée au remboursement du crédit.

6.4 Autres produits CARE : au nombre de ces autres produits, il convient de signaler les
groupes d’épargne caractérisée par le principe du tampon et les groupes d’épargne caractérisée par
le principe de la rotation. Dans le premier, celui du tampon, les membres de petits groupes peuvent
verser le montant de leur choix qui est consigné dans des carnets d’épargne, dont les cases sur les
pages sont cachetées selon les montants déposés, 5 000 ou 10 000 MT (0,25 à 0,50 USD). Les
retraits ne peuvent se faire que si les 10 cases de la page sont cachetées. L’argent est gardé dans une
tirelire en bois à double serrure, dont les clés sont détenues par deux groupes différents de
fonctionnaires.
8

Des groupes ont été encouragés à ouvrir un compte bancaire une fois que le total des dépôts aura
atteint 300 000 MT (environ 15 USD). Il s’agit en fait d’un groupe d’épargnants et en conséquence
aucun prêt n’est octroyé par ce biais. Les groupes tournants d’épargne et de crédit sont très
intéressants et répandus même jusque dans les couches les plus défavorisées de la population en
raison de ses conditions d’épargne très abordables. L’opération commence comme la traditionnelle
xitique dans laquelle chaque membre cotise périodiquement le même montant et un autre membre
ramasse le montant total réuni. Seulement, à mesure que les sommes cotisées deviennent de plus en
plus importantes, on introduit plus de souplesse dans le "advanced PCR" pour permettre aux
membres de bénéficier de prêts en cas de besoin ; dans ce cas, les cotisants profitent des intérêts
reversés par les emprunteurs (10% par an). L’argent est enfermé dans une caisse en bois et une
comptabilité sommaire est tenue dans un registre standard. Dans le cas de ces "advanced PCR" ou
le capital accumulé est aussitôt replacé sous forme de prêts, point n’est besoin de Banque, ce qui
constitue un gros avantage pour les communautés perdues dans la région côtière.

7. Community Credit Fund (FCC) –World Relief (WR)

7.1 Appartenance et structure de gestion : La World Relief est une ONG internationale qui a
démarré ses activités au Mozambique en 1994. Elle constitue à l’heure actuelle le programme de
microfinance le plus vaste et le plus réussi au Mozambique. En 2000, la World Relief a créé une
société de microfinance appelée Community Credit Fund (FCC), déclarée comme IMF auprès de la
Banque de Mozambique. Elle a engagé un certain nombre de professionnels expatriés pour
convertir l’activité en une opération autonome d’épargne et de crédit. Au total 28 personnes sont
chargées d’identifier les clients, de sélectionner les demandes de prêt, de décaisser et de recouvrer
des remboursements. Leur groupe cible est essentiellement les pauvres des villes qui exercent des
activités autres que l’agriculture.

7.2 Examen de la performance financière : La FCC est considérée comme une activité classique
de microfinance basée sur une approche de banque villageoise. Chaque groupe compte 25 à 30
adhérents. Une épargne de 12,5% du montant total du prêt est exigée. Les prêts sont à court terme et
sont frappés de 3% de taux d’intérêt forfaitaire par mois. Ils sont la plupart du temps consentis par
petits montants de 100 à 300 USD. L’épargne est collectée pour servir de garantie aux prêts. La
valeur totale du portefeuille avoisine 500 000 USD avec une épargne obligatoire dont le montant
total se situe à 100 000 USD. La qualité du portefeuille accuse 98% de taux de recouvrement des
prêts. La FCC a une stratégie agressive de croissance et cherche à diversifier ses activités avec de
nouveaux partenaires. A titre d’exemple, elle a initié récemment à Nampula des prêts bancaires de
type villageois avec quelque 10 groupes de 22 membres en moyenne chacun. Contrairement à leurs
activités dans le sud où leur clientèle est à 90% constituée de femmes, seulement 20% des adhérents
de ces groupes de Nampula sont des femmes. On a observé que même avec ce faible taux de
présence, la plupart de ces 20% n’étaient pas de cette région au départ.

7.3 La FCC envisage d’introduire des changements dans ses activités. Le premier est que la
FCC s’apprête à devenir une institution financière indépendante dotée d’une structure et d’une
administration indépendantes. Le second est que dans le cadre d’une nouvelle structure de gestion,
la FCC, tout en reconnaissant que les banques villageoises ou communautaires resteront son
premier produit de subsistance, chercherait à diversifier ses produits et donc souhaiterait vivement
se lancer dans les prêts personnels aux pêcheurs, aux commerçants et aux distributeurs. Les
responsables de la WR ont indiqué particulièrement qu’ils seraient désireux d’investir dans les
activités de pêche le long des côtes de Nampula. Cependant ils ne seraient intéressés que par les
activités susceptibles de leur permettre d’accroître leur présence. Ce second changement indique
que la direction vise davantage l’aspect commercial que celui de la pêche artisanale en elle-même.
9

7.4 Interventions cibles : La FCC a commencé un programme de microfinance à Nampula,


grâce aux ressources de l’UNCDF (United Nations Capital Development Fund). A ce jour leur
méthodologie s’est bornée au système bancaire villageois dans les zones urbaines et périurbaines.
La FCC dispose de deux agences dans les zones urbaines et périurbaines et compte environ 5 000
adhérents.

8. World Vision (WV)

8.1 Appartenance et structure de gestion : La World Vision est une ONG internationale déclarée
au Mozambique depuis 1988 et connue comme "ONG de secours". Ses opérations de microfinance
n’ont démarré qu’en 1997 et donc sont encore jeunes pour faire l’objet d’une analyse crédible. La
World Vision opère principalement dans les provinces de Nampula et de Zambezia et emploie un
effectif de quelque 18 personnes y compris les chargés de crédit et les coordinateurs.

8.2 Interventions cibles : L’expérience de la World Vision en matière de microfinance n’est pas
remarquable. L’une des raisons d’une telle situation est que leurs programmes vise des groupes
cibles plus difficiles et plus reculés. Elle travaille à la mise en œuvre du Projectode Microfinancas
de Zambezia (PROMIZA) financé par le Department for International Development (DFID), en
utilisant la méthodologie du système bancaire villageois. Le programme de crédit est conçu pour
devenir finalement une institution financière indépendante et soutenable qui fera partie d’un
programme tripartite intégré comportant aussi la recherche et la vulgarisation agricole ainsi que la
sensibilisation au régime foncier. Les premiers prêts ont été octroyés en avril 1999 à 16 groupes de
25 membres constitués d’environ 10% de femmes. Le premier cycle de prêts tournait autour de 40
USD par personne, et le second autour de 70 USD. Les remboursements se font mensuellement et
doivent être réguliers si l’on aspire à passer du premier cycle au second. A ce jour la World Vision
compte en tout 400 emprunteurs dont 25% de femmes.

8.3 Seulement des graves problèmes ont affecté le programme. Treize des 16 groupes n’ont pas
pu rembourser leurs emprunts. D’après les résultats d’une analyse les clients étaient trop pauvres et
n’avaient pas d’expérience dans les affaires. D’autres problèmes ont surgi avec le personnel chargé
du crédit : en effet eux tous à l’exception du superviseur ont été virés pour cause de malversation.
Le DFID et la World Relief sont maintenant en train de revoir leur programme. Pour le moment, la
World Vision n’est pas décidée à travailler avec un autre bailleur de fonds que celui qu’elle a déjà.
Cependant elle reste ouverte à l’éventualité de pouvoir bientôt faire des prêts aux communautés de
pêcheurs, surtout aux commerçants dans le cadre de son approche de système bancaire villageois,
avec de volumes de prêts conséquents leur permettant de parvenir à l’autosuffisance.

9. Projecto de Apoio as Pequenas Industrias Rurais (PAPIR) Province de Sofala

9.1 Appartenance et structure de gestion : Le PAPIR a pour objet l’appui au développement


économique de la province de Sofala en favorisant le développement de l’esprit d’entreprise et
l’amélioration de l’accès des micro et petites entreprises aux sources de crédit non subventionnées.
L’organisation a été créée en 1990, dans le cadre du programme agricole financé par les pays
nordiques. A la faveur dudit programme, le PAPIR a soutenu les petits exploitants agricoles en leur
fournissant les intrants agricoles. Au terme de ce programme, le PAPIR a poursuivi ses activités
grâce à l’appui financier et technique d’une ONG danoise. Actuellement il emploie pour ses
activités 7 personnes basées à Beira. Le responsable du crédit peut approuver une demande de prêt
de 850 USD, mais au-delà, c’est le Directeur qui devra signer.
10

9.2 Performance financière : Les produits financiers du PAPIR sont : le crédit en faveur de la
fabrication, du commerce et des services. Chacune de ces lignes de crédit est répartie en fonds de
roulement et en mise de capital. A titre d’exemple, dans le cadre du crédit pour la fabrication, le
fonds de roulement est de 510 USD maximum pour les nouveaux emprunteurs. Ce prêt est
remboursable en 12 mensualités.

9.3 L’autre produit de prêt porte sur la mise de capital, qui est de quelque 1 000 USD pour les
nouveaux emprunteurs. Ce montant est remboursable en 36 mensualités. Le taux d’intérêt
forfaitaire sur tous les prêts est d’environ 40% plus les commissions administratives de 5% par an.
La Direction est en train de réexaminer sa politique de taux d’intérêt pour l’adapter à l’inflation et
aux charges administratives. Le PAPIR a une audience limitée. Depuis 1994, elle a accordé des
prêts à 635 clients et en 1997 il a consenti 271 prêts. La moyenne des prêts varie entre 70 et 2 000
USD. Le PAPIR déclare être actuellement à un taux de recouvrement de 77%. Au nombre des
contraintes auxquelles le PAPIR se trouve confronté, on peut citer le manque systèmes de suivi et
d’établissement de rapport satisfaisant et le manque de diversification de ses activités.

9.4 Interventions cibles : La clientèle actuelle du PAPIR est constituée de fabricants, de


fournisseurs de services et de commerçants ruraux.

10. CAIXA DE MULHERES DE NAMPULA (CMN)

10.1 Appartenance et structure de gestion : La CMN est une coopérative d’épargne et de crédit
pour les femmes, créée en 1994. Sa mission, sa vision et son objet sont en dernier ressort définis par
ses membres qui débattent d’importantes questions au cours de leurs réunions et lors de leur
Assemblée générale d’où des recommandations sont issues pour être soumises et discutées en
plénière. La CMN dispose d’une Assemblée générale élue, d’un Comité de contrôle financier, et
d’une Commission de crédit. Les activités quotidiennes de la CMN sont assurées par un directeur,
des chargés de crédit, un comptable et autre personnel de soutien. Le capital de la CMN servant à
faire des prêts provient intégralement de l’épargne de ses membres. Elle a bénéficié d’une certaine
assistance technique depuis sa création, d’abord de la part de l’ONG hollandaise SNV et ensuite
d’un consortium d’ONG canadiennes.

10.2 Performance financière : Le financement pour 2001 assuré par le consortium d’ONG
canadiennes, couvre les salaires (165 millions de MT), les 33 millions de MT de fonds de
promotion générés par la CMN (commissions d’intérêt et d’adhésion) sont censés couvrir la moitié
des charges d’exploitation administratives prévues au budget (c’est-à-dire 50% des 32 millions de
MT) et payer près d’un quart des coûts promotionnels. L’année dernière les frais d’adhésion sont
passés de 40 000 à 50 000 MT. En grande partie pour des raisons administratives, les intérêts sur
l’épargne ont été supprimés sans que les membres s’en offusquent ouvertement. A l’heure actuelle,
le nombre de membres dont les prêts sont actifs est de 200. Au départ le décaissement du crédit se
faisait par le biais de groupes de solidarité jusqu’en 1999. Ce n’est que récemment que les prêts
personnels ont commencé. Il existe deux types de prêts : 1) les prêts dans le domaine agricole de
500 000 MT au maximum (sur 9 mois et garantis par une épargne d’une valeur de 50% du prêt) et
2) les prêts commerciaux de 1 million de MT au maximum (pour les nouveaux emprunteurs) et de 6
millions de MT au maximum (alors que jusqu’à l’année dernière, ce prêt était de 4 millions de MT
au maximum) sur une période de 4 à 6 mois (selon le montant). Les remboursements se font par
mensualités au taux d’intérêt de 4% par mois. Depuis sa création, la CMN compte 36 mauvais
clients qui n’ont pas remboursé leurs emprunts (ils étaient environ 10 en l’an 2000) pour un
montant total d’impayés de 39 766 millions de MT ;
11

la Caixa n’a pourtant pas jusque là adopté la politique de pertes et profits, de sorte qu’elle traîne
encore dans ses livres toutes les créances douteuses.

10.3 Interventions cibles : La CMN accorde des prêts aux femmes exerçant dans le secteur
informel, du genre petit commerce et autres services. Elle est essentiellement présente à Nampula
où elle compte quelque 600 à 900 adhérentes en l’an 2000. Ses clients résident à 50 km à la ronde
autour de la ville, mais la plupart habite la banlieue proche de Nampula. Les femmes bénéficiaires
exercent le plus souvent dans les activités agricoles et ont presque toutes accès à de petits lopins de
terre. Cependant le secteur informel demeure une nouvelle aventure pour beaucoup d’entre elles,
puisque ce secteur est essentiellement la chasse gardée des hommes. La CMN est donc la première
de sa catégorie à accorder des prêts aux femmes dans le secteur informel.

11. Mozambique Association for Rural Development (AMODER)


(Associacao Mocambicana para o Desenvolvimento Rural)

11.1 Appartenance et gestion : L’AMODER a été créée pour poursuivre les activités d’appui au
secteur agricole, précédemment dévolues à AGRICOM, organisme étatique de commercialisation,
dissout dans les premières années de la décennie 90, et qui était soutenu par un groupe d’ONG
suédoises appelé Practical Solidarity (PS). Les fonds générés par la vente des fripouilles servaient
aux activités sociales en faveur des zones rurales.

11.2 Interventions cibles : L’expérience d’AMODER est très édifiante en ce qui concerne le
financement des fournisseurs d’équipements de pêche et d’installations frigorifiques. Elle a une
certaine audience dans les provinces de Inhambane et Cabo Delgado. A Cabo Delgado, elle prête à
de grands fournisseurs grâce à des fonds provenant de Oxfam (Belgique) dans le cadre du projet de
sécurité alimentaire. La stratégie était d’accroître la production halieutique en acquérant des attirails
de pêche à crédit. Malheureusement, les pêcheurs n’ont pas été très enthousiastes à se lancer dans
cette opération et donc la vente d’attirails de pêche n’a pas connu l’engouement escompté.
L’AMODER tente maintenant une autre approche en augmentant la demande de poisson séché par
des prêts aux grossistes pour qu’ils achètent en grandes quantités.

11.3 L’AMODER en tant qu’institution présente plusieurs avantages : i) c’est une ONG
lucrative, non assujettie aux impôts ; ii) elle maintient un profil institutionnel bas ; iii) elle peut
offrir des services diversifiés à ses clients ; iv) elle est habituée à travailler dans les zones rurales ;
et v) elle est habituée à travailler avec des organismes internationaux.

12. Mennonite Economic Development Association (MEDA)

12.1 Structure de gestion : La MEDA est une association canadienne d’hommes d’affaires
spécialisée dans l’aide aux programmes de développement durable de la microentreprise. La MEDA
a commencé ses activités en 1998 à Maputo avec quelques expatriés et quelques experts nationaux.

12.2 Performance financière : La MEDA applique un taux d’intérêt annuel en fonction des taux
commerciaux majorés des charges administratives. D’après les dernières informations, le taux
d’intérêt effectif est de 87% pour une période de remboursement étalée sur 16 semaines de traites
égales. Les nouveaux clients devront s’acquitter des frais d’adhésion représentant 3% de leur
premier prêt. Les emprunteurs sont tenus faire une épargne obligatoire de 15% du montant du prêt
comme fonds de garantie. La MEDA détenait en 1998 un portefeuille d’encours de prêts d’un
montant de 8 925 USD. La MEDA a annoncé pour la même période 100% de recouvrement.
12

12.3 Intervention cible : La MEDA n’est présente qu’à Maputo et oriente ses actions vers l’octroi
de crédit aux vendeurs du secteur informel opérant sur les marchés de la place, quelque
2 500 personnes. Les prêts sont octroyés selon la méthode de regroupement des demandeurs par
équipe de 5. Le montant moyen par prêt varie de 65 à 85 USD, qui peut évoluer par la suite si le
client fait preuve de correction au niveau du remboursement de prêts antérieurs. Actuellement la
MEDA compte 21 groupes actifs d’emprunteurs constitués à 60% de femmes.

CONCLUSION

Le nombre d’IMF présentes dans le pays au service des communautés rurales est déjà important et
elles gèrent correctement leurs portefeuilles de crédit. La taille des portefeuilles des IMF précitées
varie entre 300 000 USD et 10,7 millions d’USD. Elles s’efforcent toutes d’élargir leur audience et
donc d’accroître leurs activités dans le pays. Il a été observé que toutes les IMF qui ont reçu l’appui
technique de la part de donateurs ont acquis une expérience managériale qui leur permet
d’administrer convenablement des portefeuilles plus importants. Le taux de recouvrement des IMF
citées dans ce document avoisine 85%. La plupart des IMF que la mission du projet a rencontrées
lors de la préparation et de l’évaluation ont manifesté le désir de participer au nouveau projet de
pêche.
13

SECTION II

PROCÉDURES D’ACCÈS AU CRÉDIT

1. Administration de crédit

1.1 Depuis peu le Gouvernement du Mozambique a créé un cadre propice à l’administration du


micro-crédit pour les institutions financières non bancaires en vue d’atteindre les populations
rurales des zones reculées. A cet égard, des mesures radicales ont été prises rendre le système
financier plus compétitif et moins réglementé. Les plafonds de crédit ont été éliminés et les taux
d’intérêt libéralisés.

1.2 Dans le cadre de ce projet, il est question de la mise à disposition de 6,8 millions d’UC sur
six ans pour financer les micro-crédits en faveur des bénéficiaires du projet dans les zones
désignées à cet effet. Le fonds sera acheminé par le biais de la Banque du Mozambique vers les
Institutions de microfinancement, pour administrer et superviser le Fonds de développement des
pêches (FFP) sous l’égide du Ministère des pêches. Le FFP est une entité autonome placée sous la
tutelle du Ministère des pêches (MOF) qui a pour mission de gérer les fonds de l’Etat et des
donateurs destinés à développer les pêches et de faciliter la fourniture de prestations financières au
secteur des pêches. En conséquence, le FFP signera un contrat avec 4 à 6 Institutions de
microfinancement expérimentées qui se chargeront d’accorder directement le crédit aux
bénéficiaires finaux.

1.3 Le point de départ de l’administration de la composante crédit sera le respect de la condition


pertinente, qui invite le gouvernement à "conclure un accord convenable avec le FFP à des
modalités et conditions agrées par le Fonds pour la gestion des ressources affectées aux projets"
(8.2.1 B. iii du rapport d’évaluation).

1.4 Les IMF seront choisies par voie de concurrence sur la base d’une liste restreinte
conformément aux règles et procédures du Groupe de la Banque en matière d’utilisation des
consultants. Dans cette optique, le FFP préparera les Termes de référence qui vont préciser
l’objectif du projet, ses sites, ses groupes cibles, ses critères de sélection, et l’étendue de ses
prestations. Dans un premier temps, le FFP lancera un appel d’offres à l’intention des institutions
qui pourraient être intéressées. Sur la base des informations reçues dans le cadre de la présélection,
une liste restreinte sera établie. Dans un second temps, les institutions retenues sur la liste restreinte
seront invitées à soumettre des propositions techniques et financières, et le choix s’opérera en
fonction de la qualité technique de l’offre qui sera le facteur déterminant.

1.5 Chacune des 4 à 6 IMF finalistes choisies signera un accord avec le FFP pour l’octroi et la
gestion de crédit. Le montant du prêt sera libéré par le FFP au profit des différentes IMF retenues
sur la base de la demande, comme l’attestent les demandes de prêts des bénéficiaires. Le FFP aidé
du personnel du projet sera chargé de vérifier que les demandes de prêt sont bien relatives aux
activités liées à la pêche dans la zone du projet. Le montant maximum auquel peut prétendre à tout
moment chaque IMF retenue sera proportionnel à la taille actuelle et à la qualité de leur portefeuille,
notamment la compétence en matière de gestion à pouvoir manipuler les volumes accrus sans
mettre en péril l’efficacité. Le FFP sera chargé de superviser la performance du portefeuille des
IMF retenues, de tenir les comptes, de soumettre les états à toute requête de la Banque du
Mozambique et du FAD.
14

1.6 On estime que grâce à la procédure de liste restreinte, et en appliquant les critères de
sélection, la IMF la plus efficiente ayant moins de charges administratives sera retenue. De plus, le
choix des 4 à 6 IMF encouragera et garantira la concurrence, ce qui entraînera la baisse des taux
d’intérêt, spécialement des charges administratives aux pêcheurs. Par ailleurs il rendra l’audience
plus large et les décaissements plus rapides.

1.7 La composante crédit dans le cadre du projet est conçue pour être attribuée aux bénéficiaires
éligibles sur la base d’un ensemble de critères au nombre desquels le paiement de 10% de la valeur
du prêt sollicité. Les bénéficiaires ne pourront emprunter que les 90% de la valeur de l’article qu’ils
veulent faire financer, puisque ces 10% couvriront le coût restant. Ceci pour garantir l’adhésion et
la prise en charge. Les critères de sélection des bénéficiaires éligibles sont énumérés ci-après.

1.8 S’agissant de l’administration du crédit, le mécanisme d’acquisition des articles approuvés


sera géré selon les pratiques commerciales internationalement admises. Les bénéficiaires
obtiendront de trois différents fournisseurs trois factures proforma et les joindront à la demande de
prêt pour les soumettre à la IMF participante. Cette IMF en collaboration avec le personnel
technique de l’IDPPE (l’organe d’exécution) vérifiera la demande de prêt notamment les factures
proforma pour s’assurer que les biens valent leurs prix. La logique veut que les bénéficiaires
choisissent le fournisseur le moins-disant. Lorsque la IMF est convaincue et a approuvé le prêt, elle
paie directement le fournisseur après avoir reçu les 10% de dépôt de la part du demandeur de prêt.

1.9 Vu la variété des demandes de crédit, il faudra que les institutions de microfinancement de
taille relativement plus modeste mettent l’accent sur la satisfaction des petits emprunteurs (pour des
montants ne dépassant pas 1 000 USD) qu’ils soient des groupes de solidarité ou des emprunteurs
individuels pourvu qu’ils présentent la garantie exigée. Les organisations plus grandes telles que la
FFPI ou la GAPI sont censées couvrir la demande de financement chez les emprunteurs individuels
de grande taille (dont la demande de financement dépasse 1 000 USD). L’IDPPE et l’Unité de
gestion du projet seront chargées d’encadrer techniquement les emprunteurs des institutions
financières. Pour minimiser le coût de l’administration du crédit, le projet aidera d’une part les
pêcheurs et autres petits emprunteurs à monter leur dossier de demande de prêt et d’autre part les
institutions financières à évaluer techniquement les prêts.

1.10 L’IMF qui aura été choisie sera chargée de mettre au point un formulaire simplifié et adapté
de demande de prêt que les demandeurs pourront facilement remplir sans omettre les détails
essentiels. Ces demandes seront analysées pour s’assurer qu’elles sont solides, techniquement
réalisables et financièrement viables. Le personnel du projet aidera les emprunteurs à remplir les
formulaires de demande de prêt d’une part, et les institutions financières à analyser techniquement
ces demandes d’autre part. Le spécialiste du crédit quant à lui sera chargé de travailler avec les
pêcheurs dans cette optique.

2. Critères de sélection des IMF

2.1 Toutes les 35 IMF sont autorisées à prendre part au processus d’élaboration de la liste
restreinte et de sélection. Voici quelques uns des critères de sélection que le FFP devra utiliser :

a) inscription auprès de la Banque de Mozambique ;


b) solidité des structures de bonne gouvernance et de gestion ;
c) performance financière et taux de recouvrement ;
d) expérience en matière de gestion professionnelle et de gestion de microfinance ;
e) système informatisé de gestion pour l’administration des prêts et le suivi des remboursements ; et
15

f) plans d’action et perspectives d’élargissement des activités et de pénétration du marché en vue


d’atteindre la durabilité dans un proche avenir.

3. Critères d’éligibilité des bénéficiaires

3.1 L’emprunteur potentiel soumettra avec sa demande de prêt une étude de faisabilité et un
plan d’activités de l’investissement proposé. Ce plan comprendra la faisabilité technique et
financière de l’investissement ; la pertinence du volume de production proposé par rapport aux
prévisions certaines du marché ; la disponibilité d’infrastructure de commercialisation et
d’installations de transformation et les preuves d’une gestion, d’une organisation et d’une
administration de qualité. L’emprunteur présentera aussi à l’institution financière les états financiers
et autres informations pertinentes nécessaires.

4. Garantie

4.1 Les IMF peuvent appliquer les mesures de sécurité suivantes selon la nature et le montant
du prêt sollicité :

a) hypothèque de l’actif créé grâce au prêt ;


b) dépôt du certificat de déclaration du bateau de pêche ;
c) dépôt d’une police d’assurance maritime et cession de la couverture d’assurance ;
d) un billet à ordre payable sur demande exécuté par l’emprunteur ;
e) une caution solidaire d’une ou plusieurs personnes agréées par l’IMF
f) nantissement de titres de propriété dans le cas de prêts aux commerçants ou aux entrepreneurs; et
g) une caution mutuelle au cas où un groupe solidaire garantit le prêt.

5. Suivi et évaluation

5.1 Le FFP sera chargé de superviser la performance du portefeuille des IMF retenues, de tenir
les comptes, de soumettre les états sur demande de la Banque du Mozambique et du FAD. L’Unité
de gestion du projet (PMU) sera directement chargée de surveiller le processus d’exécution du
projet. Le PMU suivra et évaluera grâce au FFP la performance du crédit et la gestion du
portefeuille. La Banque supervisera et suivra aussi l’exécution du projet en effectuant deux fois l’an
des missions régulières sur le terrain.

5.2 Le FFP aura la charge de récupérer auprès des différentes IMF les rapports d’activité du
projet et de les consolider pour les soumettre à la Banque du Mozambique et au FAD. Le FFP
suivra les demandes individuelles de prêt et le décaissement des crédits correspondants par le canal
des IMF. Le FFP va également coordonner les préparatifs des audits des différentes IMF à
soumettre au FAD. En outre, le FFP soumettra entre autres au FAD des rapports trimestriels
d’activité sur l’exécution de la composante crédit. Le rapport détaillera le nombre et les types de
sous-projets approuvés par chaque IMF dans le cadre du projet, le niveau des décaissements en
faveur des sous-projets, et leur état effectif d’avancement. Il indiquera dans quelle mesure les sous-
projets ont atteint leurs objectifs de développement. Il comportera également les états détaillés de
réconciliation des comptes du projet et des comptes opérationnels tenus par le projet.

S-ar putea să vă placă și