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Volume LxxxvIi N 0 9

- Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa -

Dystopie féuosienne

www.larotonde.ca LaRotonde @LaRotonde La RotondeVideo la_rotonde1932


section

éditorial Mathieu Tovar-Poitras


redaction@larotonde.ca
Rédacteur en chef

Prôner la transparence autant à l’interne qu’à l’externe


MATHIEU TOVAR-POITRAS
RÉDACTEUR EN CHEF
Décidément l’encre continuera de couler
au sujet de la Fédération étudiante de
l’Université d’Ottawa (FÉUO). D’abord
les allégations de mauvaise gestion fi-
nancière, maintenant des accusations
de milieu de travail toxique et de pra-
tiques d’embauche douteuses. Il reste
encore beaucoup de travail pour que la
FÉUO regagne la confiance de la popu-
lation étudiante.

Avant de chercher à conquérir le cœur de


ses membres, la Fédération étudiante de-
vrait commencer par s’assurer qu’à l’in-
terne les choses se passent bien. Comme
le dit Oscar Wilde : « S’aimer soi-même
avant d’aimer les autres est l’assurance
d’une longue histoire d’amour ». Si à l’in-
térieur même de la FÉUO certains em-
PHOTO : EMILIE AZEVEDO
ployés ne sentent pas à l’aise, comment
peut-on raisonnablement s’attendre à ce
que le corps étudiant au premier cycle mises, mais que l’on va désormais être Certes le jeu est risqué, en particulier à la L’administration cherche à être ras-
redevable à ce que nos membres récla- veille d’un référendum sur son existence. surante, mais on doute de sa conti-
accorde leur confiance en l’institution ?
ment. Mais quand l’on vise une transparence nuation : comment peut-on alors être
Nier l’existence des problèmes ne les plus évidente, quand on adopte un dis- entièrement rassuré par ses propos ?
fait pas disparaitre. Une maturité ins- Un pari qui en vaut la peine cours qui prône nos actions au lieu de Le groupe souhaitant remplacer la
titutionnelle à laquelle on s’attendrait nos paroles, il faut éventuellement que FÉUO indique qu’il vise à conserver
Mais pourquoi le faire que pour les
chez une institution ayant 60 ans d’exis- l’on agence le tout ensemble. la structure déjà existante, mais on ne
aspects bénéficiant les relations pu-
tence serait de reconnaitre l’existence sait pas si c’est une promesse réaliste.
bliques ? On se dit plus transparent ?
de telles situations pour les confronter Un futur nébuleux Comment être entièrement rassuré par
Parfait, mais cela implique aussi d’être
de plein fouet. Cela impliquerait aussi ses propos ?
moins opaque au niveau des problèmes L’Université d’Ottawa ayant annoncé
une analyse introspective de ces méca- internes de la Fédération ainsi que des qu’elle irait de l’avant avec la résiliation
nismes afin de les évaluer à la lumière Les deux options, qui semble être celles
critiques soulevées à l’interne. La culture de son entente avec la FÉUO malgré le
des allégations. Même si on ne sait pas si qui seront sur votre bulletin au référen-
de l’omerta au sein même de la FÉUO a rapport de la vérification judiciaire ; le
ces problèmes sont véridiques, on va au dum, ont toutes les deux une quantité
déjà fait assez de victimes au cours des futur est en partie certain. À partir du
moins chercher à savoir s’ils sont fondés importante de facteurs intangibles. Pour
dernières années. Si l’organisation se 24 décembre, la FÉUO ne sera plus re-
– ou peuvent l’être. l’instant, ces deux groupes se veulent
dit désormais aussi transparente qu’elle connue par l’Université comme étant
rassurants, mais soulèvent une quantité
ne le laisse paraître, elle n’hésiterait pas l’unique organisation représentant les
Il est beaucoup question de la Fédération importante de questions, d'inquiétudes
non plus à admettre des défauts qui lui étudiants au premier cycle. Un référen-
qui cherche à retrouver la confiance et de débats. C’est bien qu'ils se veulent
sont reprochés. dum aura lieu, qui déterminera la survie,
des étudiants. Comment va-t-on s’y tous les deux réceptifs et interactifs avec
ou non, de la FÉUO.
prendre ? On a d’abord mis l’emphase Bien entendu, des allégations d’environ- le public.
sur la transparence au niveau des com- nement de travail toxique n’aideraient Dans cette chronologie, les événements
munications ainsi que le développement en rien une institution dans un état de sont assez prévisibles. Toutefois, les dé- Elles ne doivent par contre pas ou-
des dossiers liés aux allégations. On dit précarité similaire à celui de la FÉUO en tails entrant ces grandes lignes sont su- blier que les employés de la Fédération
ouvertement qu’on a maintenant réali- ce moment. Toutefois, au coeur d'un mo- jets à interrogation, en particulier les ré- méritent aussi des réponses nettes et
sé que c’est une composante essentielle ment où elle est si critiquée et remise en percussions à l’interne de la FÉUO. Les précises à leurs inquiétudes. Pour eux
dans le mandat de ce genre d’institution. question pour ne pas avoir reconnu ses services, les commerces, mais surtout et elles, c’est une question de sécurité
Chapeau quand même - honnêtement - problèmes, elle gagnerait des points à le les emplois au sein de cette organisation d’emploi ayant d’importantes incidences
d’admettre que des erreurs ont été com- faire présentement. sont tous en situation précaire. sur toutes les composantes de leur vie.

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section

ACTUALITÉS Camille Ducellier


actualites@larotonde.ca
Cheffe de pupitre

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

Surplus budgétaire de 15 ou 69,77 millions ?


Anne-Marie Roy, agente de communication et de re- plus élevé des 10 dernières années ».
MAEVE BURBRIDGE cherche pour l’Association des professeurs de l’Univer-
JOURNALISTE sité d’Ottawa (APUO), explique qu'il est normal qu’il y En fait, le décalage s’explique de manière assez simple.
ait un certain décalage entre le budget et la vérification Les compagnies d’audit financier telle que KPMG uti-
financière, mais les chiffres de cette année peuvent lisent un système de comptabilité standard pour le
À la suite de l’annonce d’un surplus budgétaire de 15
tout de même être considérés comme étant anormaux. Canada et reconnu mondialement. L’Université, quant
millions de la part de l’Université, la vérification fi-
à elle, fait usage de la méthode de caisse modifiée,
nancière effectuée par la firme KPMG démontre un
Manœuvres trompeuses ? système de comptabilité qui n’est pas conforme aux
décalage important entre les propos de l’Université et
normes du pays et qui produit de manière systéma-
les chiffres réels de 69,77 millions de dollars, soit un Bien que l’Université défende l'idée que le surplus tique des chiffres moins élevés que les normes comp-
surplus additionnel de 55 millions. s'agisse d’un phénomène inattendu, les vérifications fi- tables canadiennes. Selon le rapport de l’APUO, la
nancières externes démontrent que des surplus budgé- décision d’utiliser la méthode de caisse modifiée s’agit
Le 24 septembre, l’Université annonçait son rapport
taires « isolés » apparaissent de manière systématique « [d’]une décision politique masquée par un procédé
budgétaire pour l’année 2017-2018 à la rencontre du
chaque année. Au cours des dix dernières années, les comptable ».
Bureau des gouverneurs (BdG). Les comptables de
décalages entre le budget et la vérification équivalent à
l’Université avaient prévu un budget équilibré. Dans
429,46 millions de dollars, presqu'un demi-milliard au Justifier les coupures
le document budgétaire de l’Université, cette dernière total, selon le rapport de KPMG.
aurait obtenu un revenu de 879 millions de dollars l’an L’Université a tout intérêt à présenter sa santé finan-
passé, et elle comptait dépenser cette somme au com- Pourtant, l’Université déclare qu’elle dispose de moins cière comme étant périlleuse pour justifier les me-
plet lors de l’année scolaire 2018-2019. en moins d’argent qu’elle a en réalité chaque année. sures d’austérité. Depuis des années, l’administration
Selon l’analyse du budget et de la vérification finan- coupe des cours, des programmes, ne pas renouveler le
Cependant, en additionnant les chiffres, les comptables cière publiée par l'APUO, « l’historique des dix der- contrat de professeurs et membres du personnel sous
de l’Université ont trouvé un surplus de 15 millions de nières années, à savoir des excédents cumulatifs ayant prétexte qu’elle doit économiser. D’après Roy, « les
dollars. L’Université a décrit ce surplus d' « inattendu » dépassé les 429,46 millions de dollars, suggère que
mesures d’austérité ne sont pas du tout nécessaires.
et de « mutation ponctuelle ». l'excédent de l’Université d’Ottawa est structurel »,
L’Université est en excellente santé financière ». Mais
c’est-à-dire que le surplus ne serait pas le produit d’un
Parallèlement, l’Université est légalement tenue de selon elle, l’administration continue à faire référence au
phénomène isolé, mais qu’il serait prévisible, récurrent
subir une vérification financière externe à chaque an- budget plutôt qu’à la vérification financière parce que
à chaque année.
née. Comme le souligne Patrick Charette, directeur des cette dernière « contredirait son discours de crise ».
communications institutionnelles au BdG, il y a une Anne-Marie Roy a également fait remarquer que « sou-
Le fait d’effectuer des coupures veut dire que l’Uni-
distinction à faire entre le budget de l’Université pré- vent, quand l’Université va adopter son budget, elle va ra-
versité déverse moins de fonds pour donner les pro-
senté par l’administration et la vérification financière conter l’histoire de "Oh mon Dieu, c’est une crise finan-
grammes et services qu’elle garantit. Selon le rapport
effectuée par une firme externe. Pour le budget, il s’agit cière, on va avoir un gros déficit cette année". Pourtant,
de l’APUO, « la décision d’utiliser la méthode de caisse
lorsqu'une tierce partie analyse les finances, on a d’im-
d’un estimatif financier, un « outil de planification et modifiée permet à l’administration de couper dans le
portants surplus. »
gestion » utilisé par l’Université. Par opposition, la vé- personnel et les services tout en sachant que de telles
rification financière externe présente la réelle situation Les résultats de la vérification financière 2017-2018 coupures ne sont pas nécessaires, ce qui lui permet
de l’Université, vérifiée par un tierce parti. Ce dernier s’inscrivent effectivement dans ce modèle, sauf que le ensuite de ré-allouer les sommes selon son bon vou-
traite de faits, tandis que le budget traite plutôt d'esti- décalage du surplus budgétaire pour cette année est loir ». De plus, d’après Roy, l’Université n’est pas te-
mations. Selon Charette, il s’agit de « deux documents exorbitant, atteignant presque 55 millions de dollars. nue de citer clairement sur quoi elle décide de dépen-
différents, préparés sur de différentes bases ». D’après le rapport de l’APUO, ce serait « l'excédent le ser son surplus.

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4 actualités l laar ro ot to onnd de e l u nldei m1 2a rndoiv2e9m bmraer s2 021081 6

Entrevue

La Fédération se prononce enfin sur


compléter l’enquête pour prouver que les allégations donné qu’il ne touchait plus à l’argent, il pouvait
MATHIEU TOVAR-POITRAS ne sont pas ce que tout le monde pense. On a aussi continuer à faire son travail, mais il y avait trop de
RÉDACTEUR EN CHEF essayé de faire beaucoup de choses avec le Conseil pression.
d’administration (CA). Clairement ce n’était pas la
Depuis que les allégations de mauvaise gestion fi- bonne stratégie. On essaie maintenant d’envoyer nos LR  : Les dépenses des membres de l’exécutif
nancière ont été rendues publiques, la Fédération communications avant que l’Université envoie les n’étaient pas inclues, pourquoi ?
étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) est restée siennes. Il faut de meilleures relations avec les étu-
discrète. Au cours des dernières semaines, le syndi- diants afin de travailler pour eux contre des institu- PB : Ce n’était pas une vérification financière, qui se
cat étudiant a changé son fusil d’épaule pour faire tions qui travaillent contre leurs intérêts. déroule chaque année avec Deloitte. L’enquête par
de la transparence une de ses priorités. La Rotonde Deloitte était en train de se faire pour la vérification
s’est assise avec Paige Booth, présidente par intérim LR : Que réponds-tu aux gens qui accusent le CA financière de l’an dernier. Les allégations ont ensuite
de la FÉUO, pour discuter de la Fédération, ses défis d’être biaisé ? fait surface et ils ont décidé d’arrêter le temps qu’il y
et son futur. ait une vérification judiciaire, puis ils seront de retour
PB : [Il est] vraiment divisé et c’est pourquoi on a fait après pour continuer leur travail.
La Rotonde  : Pourquoi est-ce qu’il a fallu au- beaucoup de changements structurels au sein de la
tant de temps avant que l’on puisse faire cette gouvernance. Les membres du conseil qui sont des LR  : Comment la FÉUO va-t-elle appliquer les
représentants de leur faculté ne peuvent plus se pré-
entrevue ? quatre recommandations du rapport ?
senter aux élections avec des membres de l’exécutif
Paige Booth : Je pense qu’on ne savait pas comment sous forme de parti. Les présidents des corps fédérés
PB : Il y a l’évaluation des risques de fraude, ce que
gérer la situation avec les allégations. On a changé vont aussi siéger sur le CA. Tous ces changements de-
PwC avait mentionné comme étant bénéfique pour
notre stratégie de communication ; c’est important vraient éviter que le CA soit aussi divisé dans le futur.
chaque organisation, surtout que nous avons quatre
d’être transparent et de communiquer avec les étu- Ce serait vraiment une bonne chose si on était davan-
entreprises. On a alors adopté cette mesure et c’est
diants. On n’avait pas les meilleures stratégies avant. tage sur la même page afin d’améliorer la FÉUO et
une compagnie externe qui s’en occupera pour la
On l’a réalisé et on sait maintenant qu’il faut toujours pour avoir de bonnes démarches représentant tous
Fédération. Ensuite, il y avait la question du conflit
communiquer et être transparent. On a fait beaucoup les étudiants sur le campus.
d’intérêts. Avant on n’incluait pas les membres de
de changements au sein de la gouvernance et on va l’exécutif et aussi ce n’était que lorsqu'il y avait im-
continuer à être plus progressif, ouvert, transparent
LR : Beaucoup de personnes ont accusé la FÉUO
plication de gains financiers personnels. Maintenant,
et démocratique. de supprimer leurs commentaires sur Facebook. on a inclus le volet personnel. Par exemple, Axel
Est-ce que c’était le cas ? [Gaga] qui siégeait sur le comité constitutionnel, ça
LR : Pourquoi, selon toi, vos approches n’étaient
ne pourrait pas être possible avec les changements
pas les meilleures ? PB : C’était le cas, oui. On a changé nos stratégies de qu’on a apportés. C’est un règlement qui continuera
communication et maintenant on interagit avec les
d’être amélioré pour qu’il soit plus strict. Il y avait
PB : Je ne suis pas certaine. C’était peut-être à cause étudiants sans supprimer de commentaires. Je ne
aussi une recommandation indiquant que le poste de
des relations publiques et le fait que c’était beau- sais pas qui en particulier les supprimait parce que
la vice-présidence aux opérations soit une position
coup de choses négatives. On pensait que ce n’était c’est un département de marketing qui gère les mé-
permanente remplie par un expert-comptable agré-
peut-être pas une bonne idée de parler avec certaines dias sociaux.
gé. La dernière recommandation visait une politique
personnes, certains médias. Désormais on sait qu’il
LR  : Selon toi, est-ce que les allégations de d’approvisionnement. Par exemple, s’il faut acheter
faut communiquer avec ces gens si on veut que tout
quelque chose d’une valeur de 150 $ ou plus, il fau-
le monde soit au courant. Il faut commencer à ouvrir mauvaise gestion financière sont fondées ?
dra faire des appels d’offres. Une personne ayant une
les portes.
relation avec une personne évaluée dans ce contexte
PB : Non, mais je pense qu’il faut améliorer notre sys-
LR  : Pourquoi est-ce que c’est maintenant que devra se retirer du processus. Ce système sera appli-
tème de gestion financière. On a déjà passé beaucoup
de motions pour faire un remaniement de ce système qué pour chaque service et commerce.
vous réalisez l'importance de la transparence ?
et avoir des règlements plus stricts. Je ne pense pas
PB : Ce n’est pas un secret qu’en ce moment nous qu’on ait brisé les règlements d’une quelconque ma-
LR  : Quelle est la position de la FÉUO quant à
n’avons pas la confiance des étudiants. Ces change- nière. On a adopté les quatre recommandations dans la non-satisfaction de l’Université face au rap-
ments sont alors nécessaires si on veut que la FÉUO le rapport [de PricewaterhouseCoopers (PwC)]. Il port ?
continue d’exister, tout comme pour protéger ses faut s’assurer qu’on utilise l’argent des étudiants de
services. Pour ce faire, il faut que la gouvernance soit manière responsable afin de les aider. PB : Personnellement je pense que cette décision était
plus progressive et plus transparente et c’est pour- déjà prise avant que le rapport soit publié. On leur a
quoi on a fait autant de changements et qu’on va LR  : Pourquoi est-ce qu’il a fallu autant de demandé s’ils changeraient d’avis si les conclusions
continuer à en faire. temps avant que les individus visés se re- du rapport réfutaient les allégations, et ils ont dit que
tirent temporairement ? non, probablement pas. On a fait tellement de chan-
LR : Pourquoi la FÉUO n’a-t-elle pas répondu aux gements pour s’assurer qu’une situation comme celle-
allégations, et il fallu que l’Université réa- PB : Je ne suis pas certaine, mais je pense que c’était là ne puisse jamais se reproduire. Personnellement,
gisse avant ? surtout parce qu’ils savaient qu’ils étaient innocents. je ne pense pas que c’est justifiable [comme décision
Par exemple, Rizki [Rachiq] n’avait plus accès à l’au- de l’administration]. Je ne pense pas que c’est dans
PB  : Je pense que certaines personnes voulaient torité financière alors il pensait peut-être qu’étant l’intérêt des étudiants.

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actualités la rotonde numéro 9 5

les événements des derniers mois


LR  : Qu’est-ce qui attend les services de la
FÉUO ?
PB : On travaille très fort pour les maintenir. On va
essayer d’avoir un contrat intérimaire avec l’Univer-
sité. Je vais les rencontrer cette semaine pour qu’on
puisse établir quelque chose de décembre à février.
Ce contrat servirait à maintenir la gestion des ser-
vices et des entreprises de la FÉUO, en plus des clubs
et des corps fédérés.

LR  : Quelles autres actions de la FÉUO est-ce


que l’on va voir dans le futur ?
PB  : J’espère qu’on verra plus d’implication auprès
des étudiants, dans la communauté universitaire. Je
pense qu’on va agir sur tous les changements propo-
sés et avec l’Assemblée générale, on va pouvoir écou-
ter toutes les suggestions qui nous sont apportées et
nous agirons en conséquence.

LR : Qui va écrire la question référendaire ?


PB : Je n’[en] ai aucune idée. Ils ont dit que ce serait
une compagnie externe qui sera embauchée pour
faire le référendum. En ce qui concerne la question,
je pense que ce sera l’Université étant donné que c’est
eux qui gèrent le processus. Je ne suis pas 100 % cer-
taine.

LR : Un autre groupe a l’intention de se présen-


ter au référendum - le Syndicat étudiant de l’U
d’O (UOSO) -, est-ce que vous avez communiqué
avec eux ?
PB : Oui, j’avais une réunion avec eux il y a un ou deux
mois. Ils ont emmené de très bonnes suggestions, et
au CA on a agi en fonction de certaines d’entre elles.
Plusieurs d’entre eux m’ont ensuite envoyé des mes-
sages personnels pour me remercier et me dire que
ce sont de bons changements. J’espère que la cam-
pagne va bien se dérouler. L’Université avait dit ne
pas vouloir des élections divisées et pas de partis, et PHOTO : MATHIEU TOVAR-POITRAS
maintenant elle apporte un référendum qui va divi-
ser le campus. Je pense que ça peut être dangereux collecte pas ces fonds, les services et commerces ne PB : Dans le cas de Rizki, il a reçu beaucoup d’atten-
et néfaste. Je ne suis pas certaine de la manière dont seront pas supportés. Ce sont des promesses… tion des médias et de pression. Je pense qu’il a dé-
l’Université va assurer la sécurité des individus et as-
missionné pour le bien de l’organisation et les étu-
surer que ce sera une élection de bonne foi. LR : Comment sont les relations avec l’Univer- diants. Je n’avais pas les mêmes expériences qu’Axel
LR  : L'UOSO indique être dévoué « à maintenir sité ? qui, aux yeux du public, était un criminel, même s’il
n’a rien fait. Le rapport l’indique. Je trouve ça triste.
les centres de service, les entreprises et les PB : Difficiles, mais la communication reste ouverte. C’est difficile. Dans mon cas, j’ai aussi eu des expé-
programmes présentement en place ». Qu’en Même après la rencontre avec David Graham, Michel riences pas très plaisantes sur le campus.
penses-tu ? Bergeron et Michel Guilbeault, où ils nous ont dit
qu’ils n’avaient plus confiance en la FÉUO et qu’ils LR : Quel est ton futur au sein de la Fédération ?
PB : C’est impossible. Les services et les commerces organiseraient un référendum, Graham m’avait de-
appartiennent à la Fédération comme organisation mandé si notre rencontre de l’après-midi tenait tou- PB : Après cette année c’est fini. J’essaie de préserver
incorporée auprès du gouvernement. Alors techni- jours. On continue à avoir nos rencontres mensuelles la Fédération étudiante, mais je m’étais déjà dit que je
quement, ces services et commerces appartiennent à habituelles. ne ferais qu’un mandat, même pas comme présidente
la FÉUO. Si l’Université ne collecte pas de fonds pour
la FÉUO, il n’y a aucuns fonds pour les corps fédérés, en plus, j’ai été élue pour être la vice-présidente aux
LR : Rizki Rachiq et Axel Gaga ont tous deux an- affaires externes. J’ai fait un engagement auprès des
les commerces ou les services. Alors ce n’est pas de
l’autorité de l’Université de choisir que conserver ou noncé leur démission, quels sont tes commen- étudiants quand j’ai été élue alors je vais continuer
non. Ce sont tous des fonds de la FÉUO, et si elle ne taires à ce sujet ? de le respecter et j’espère pouvoir finir mon mandat.

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Enquête

Allégations d'environnement et de
syndicaux, abus de pouvoir et peur de repré- seur de performance de notre département
MATHIEU TOVAR-POITRAS sailles. de ressources humaines ou au syndicat »,
RÉDACTEUR EN CHEF explique Booth. Toutefois, les employés in-
« Certains employés ne se sentent pas en
terrogés remettent en question l’indépen-
Les allégations de mauvaise gestion finan- sécurité dans leur propre lieu de travail »,
dance de ces mécanismes. « Les change-
cière ont dominé les discours des derniers décrit une employée. Cette dernière n’est pas
ments au sein de la gouvernance de la FÉUO
mois entourant la Fédération étudiante de la seule à se sentir comme ça. Un nombre
ont complètement centralisé le pouvoir relié
l’Université d’Ottawa (FÉUO). Toutefois, substantiel d’employés ont cosigné une lettre
aux ressources humaines entre les mains de
mentionnées de manière discrète dans cer- mettant sur papier ces allégations. Malgré
Vanessa Dorimain », justifie l’un d’eux.
tains communiqués, des questions liées à la qu’elle n’ait pas été diffusée, La Rotonde a
gestion interne de la Fédération soulèvent eu accès au document et peut confirmer son Certains des employés seraient allés porter
d’autres interrogations. La Rotonde a fait authenticité. plainte auprès de l’Université directement
l'enquête sur le sujet, mettant l’accent sur le ainsi qu’au Service de protection, citant
En entrevue sur le sujet, Paige Booth, prési-
milieu de travail interne de la FÉUO. comme raison leur manque de confiance
dente par intérim de la FÉUO, a affirmé ne
dans le système féuosien. Pour sa part, Booth
Dans cette perspective, des témoignages pas être au courant de ces allégations. « Je
suis choquée et triste », affirme-t-elle. « Je a indiqué « [qu’]on n’a pas reçu de plaintes ».
provenant d’un nombre raisonnable d’em-
ployés – passés et actuels – de l’organisation ne comprends pas pourquoi il y a autant de L’Université d’Ottawa n’a pas voulu confir-
furent obtenus. Le terme employé est utilisé personnes qui disent cela ». mer avoir rencontré des employés de la
dans le présent article pour inclure des indi- FÉUO sur ce sujet, précisant que toute ren-
vidus présentement à l’emploi de la FÉUO,
Des individus visés
contre de cette nature serait confidentielle.
ou qui l’ont déjà été. Ces individus ont choisi Certains noms ont été mentionnés à de
de partager leurs expériences en conservant Les communiqués émis par l’administration
maintes reprises dans les témoignages. En
l’anonymat et, par conséquent, l’usage du fé- pointent toutefois vers une connaissance
effet, Vanessa Dorimain, directrice exécu-
minin et du masculin sera utilisé de manière d’allégations allant au-delà de celles tou-
tive, ainsi que Pamela Bader, coordinatrice
alternée. La Rotonde a toutefois confirmé en chant la gestion financière. « [L’]Université
des services, seraient parmi les instigatrices
privé l’identité de ces personnes ainsi que a été mise au courant d’autres allégations
principales de cet environnement toxique.
leur affiliation professionnelle – présente ou de gouvernance inadéquate, de mauvaise
« Les mesures disciplinaires imposées par
passée – avec la FÉUO. Vanessa ne semblent pas être appliquées gestion, de conflits internes et d’inconduite

de manière égale ; certains employés béné- au travail au sein de la FÉUO », peut-on lire
« Environnement de travail toxique ». C’est dans le communiqué émis par l’Université le
ficient d'un favoritisme et de passe-droits
l’expression qui est systématiquement pré- 24 septembre dernier annonçant la résilia-
alors que d'autres sont assujettis à des règles
sente dans les témoignages obtenus par La tion de son entente avec la FÉUO.
strictes », témoigne un employé. Plusieurs
Rotonde pour qualifier l’expérience de ces
pointent Bader du doigt pour avoir fait de «
employés au sein de la FÉUO. « J’ai été inti- Le 8 novembre, dans un communiqué faisant
l’intimidation » ainsi que d’avoir « une ap-
midé par des membres de l’administration et le point sur la résiliation, l’administration se
proche irrespectueuse » de certains membres
rien n’a été fait à ce sujet », a confié l’une de répète : « L’Université a perdu confiance en
du personnel.
ces personnes. Une autre raconte que « plu- la FÉUO après avoir été mise au courant de
sieurs collègues ont été renvoyés, d'autres ont Interrogée à ce sujet, Booth indique qu’il y mauvaise gestion financière, de conflits in-
préféré démissionner avant d'être renvoyés a « parfois des conflits entre les employés ternes et d’inconduite au travail au sein de la
ou pour éviter le bullying ». dans les services » mais qu’à la FÉUO, « [il Fédération ».
n’y a aucune] tolérance sur l’intimidation ou
Plusieurs expliquent avoir été victimes d’in- Cette reconnaissance tacite de l’Université de
le harcèlement ». Dorimain et Bader n’ont
timidation par des personnes haut placées sa connaissance de certaines allégations por-
quant à elles pas fait suite aux demandes
dans l’administration du syndicat étudiant. tant sur le milieu de travail est d’autant plus
d’entrevue de La Rotonde.
Selon eux, cette intimidation prendrait plu- accentuée par la lettre signée par le comité
sieurs formes : être pris à parti dans leur « Il y a deux manières pour [que nos em- des représentants étudiants du Bureau des
bureau, confrontés sans leurs représentants ployés] soumettent des plaintes : le supervi- gouverneurs et du Sénat.

w w w. l a r o t o n d e .c a
mauvaises pratiques d'embauche
« Étant donné que […] des plaintes officielles
de harcèlement et de mauvaise gestion ont
été déposées par des employés de la FÉUO
à l’Université », écrivent-ils, « […] aucun
compromis ne devrait être fait lorsque les al-
légations […] de harcèlement et de mauvaise
gestion ne font pas l’objet de réponses adé-
quates ».

Ce n’est pas la première fois que des alléga-


tions d’environnement toxique entachent
l’image de la FÉUO. Rien que l’an dernier, un
article publié par The Fulcrum démontrait
que des employés ont indiqué que « des cas
d’intimidation ont mené à un environne-
ment de travail toxique ». Approché par La
Rotonde suite au dévoilement de sa dépo-
sition auprès du service de police d’Ottawa,
Hadi Wess, ancien président de la Fédération
de 2017-2018, a confié que cet environne-
ment existait lorsqu'il y était. « La fin de mon
mandat à la FÉUO s’est déroulée dans une
atmosphère toxique. Lors de désaccords avec
certains de mes collègues du comité exécutif,
j’ai subi de l’intimidation », a-t-il témoigné.

Pratiques d’embauche contestées


Parmi les témoignages obtenus, plusieurs re-
mettent aussi en question certaines pratiques
liées au processus d’embauche des employés.
« C’est une clique de personnes qui cherchent
à embaucher leurs amis », en qualifie un em-
ployé. Une de ses collègues ajoute qu’il y a de
la difficulté au sein de l’administration de la
PHOTO : EMILIE AZEVEDO
FÉUO à faire une différence entre le person-
nel et le professionnel.
de la section locale 4943 du Syndicat cana- été élus parmi l’exécutif du SCFP 4943, ce
Booth réfute toutefois ces déclarations en
expliquant « [qu’on] favorise d’abord les em- dien de la fonction publique (SCFP) concer- qui a soulevé chez eux des doutes quant à la
ployés à l’interne, car ils sont syndiqués ». nant l’affichage des postes est bafouée. « La représentation adéquate de leurs intérêts.
D’après elle, les embauches respectent les convention collective est souvent ignorée », « [L]e Comité exécutif du SCFP 4943 a
processus tel que prescrit dans la conven- va jusqu’à dire l’une des employées. refusé de représenter des employés avec
tion collective des employés de la FÉUO. une cause légitime pour des motifs frivoles
Mais pourquoi ces violations ne sont-elles
Les employés ayant approché La Rotonde pas dénoncées par le syndicat ? Selon cer- ou discriminatoires », raconte un employé. «
contestent la véracité de cette affirmation. tains employés, des amis de personnes en Le SCFP national a dû intervenir et mettre le
Selon eux, la section 13.1 de la Convention poste dans la haute gestion de la FÉUO ont syndicat sous tutelle ».

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8 actualités l laar ro ot to onnd de e l u nldei m1 2a rndoiv2e9m bmraer s2 021081 6

Chronique

« Voulez-vous ne pas coucher avec moi ce soir ? »


EMMANUELLE GINGRAS quelle les choses finissaient toujours et de l’autre sexuellement. « C'est le une « zone grise » d’individus considé-
», explique une étudiante asexuelle de dilemme que je rencontre le plus chez rés comme sexuellement « difficiles »
JOURNALISTE l’Université d’Ottawa ayant souhaité les abonnés de ma page — les pro- et à la crédibilité boiteuse.
garder l’anonymat. blèmes de couple. »
Que la sexualité se situe au coeur des Ainsi, la création d’une communauté
relations soulève parfois quelques En effet, la discordance des per- Aussi, il semblerait qu’une polémique semble primordiale dans ce genre de
questionnements chez certains. La sonnes asexuelles contre un monde envahit la question : faut-il considé- contexte minoritaire, puisque ça met
question à se poser est : que fait-on où la sexualité est souvent considé- rer l’« indifférence sexuelle » comme un nom sur certaines préférences et
quand on ne peut pas « satisfaire » rée comme source d’épanouissement orientation si elle émerge d’un an- réunit les semblables. Avoir une com-
son partenaire au lit sans qu’il ne et de découverte de soi peut s’avérer ti-concept ? Plusieurs considèrent munauté, c’est avoir des outils.
s’agisse d’une neutralité émotive ? difficile : « Ça me rend surtout mal à les asexuels comme « difficiles » ou
S’il s'agissait d’un réel désintérêt par l’aise parce que je suis à l’université comme réaction à des traumatismes du Établir ses limites
rapport à la sexualité ? et il s’agit d’un stage de la vie où on passé.  Il serait injuste de dire qu’il ne
veut se découvrir et vivre le plus d’ex- s’agit pas d’une orientation puisqu’elle Il va sans dire que la sexualité est un
Il existe une communauté de gens périences possible », explique l’étu- elle est une façon d’être inévitable et principe très vaste et propre à soi. Es-
qui, relatifs à plusieurs branches, diante. fondamentale à l’individu concerné : « sayez de ne pas rouler les yeux la pro-
se considéreraient comme asexuels, En qualifiant l'asexualité d'orientation chaine fois qu’on vous parle de cer-
c’est-à-dire qu'ils ne ressentent pas le Pas de communauté, pas d’outils sexuelle, il devient plus facile pour les taines « ambiguïtés sexuelles », parce
moindre intérêt sexuel envers autrui. gens de comprendre que ce n'est ni un que je ne crois sincèrement pas qu’il
Il semblerait qu’ils représentent envi- J’ai approché Marie-Julie Groleau, choix, ni une maladie, ni une anorma- y a une seule façon de l’approcher. Il
ron 1 % de la population. présentement administratrice du lité, ni un simple rejet du sexe ou un faut prendre la communauté asexuelle
groupe Facebook « Asexualité — une manque de libido : c'est un état à part comme exemple : ne représentant
Cela ne veut cependant pas dire que version francophone », afin d’en entière [...] », explique Groleau. qu’une très petite communauté, ses
l’intérêt romantique n’est pas fon- connaître davantage sur les dilemmes membres doivent sans cesse confron-
dé : « Je n’allais jamais loin avec la les plus récurrents des membres. Qui dit orientation sexuelle, dit com- ter un monde où on croit que la sexua-
personne physiquement. [...] Le côté Celle-ci m’a entre autres parlé de munauté. Sans reconnaître l’asexua- lité représente un besoin fondamental
romantique n’est pas la question, j’ai l'ambiguïté quant à la notion du lité comme une orientation, il devient et une source d'épanouissement. Per-
toujours été impliqué, mais côté phy- consentement, alias les ultimatums de difficile d’en établir une communauté mettez-vous d’avoir vos préférences,
sique, non. C’est la raison pour la- rupture créés par les besoins de l'un puisqu'elle est alors catégorisée selon vos limites et communiquez !

Trois questions pour comprendre  par Miléna Frachebois

le devoir de mémoire
Kouky Fianu, Chaque semaine, La Rotonde interroge un des 1200 professeurs de l’U d’O
sur un sujet d’actualité. L’occasion pour vous d’en apprendre davantage,
et pourquoi pas, de briller dans les
Professeure d'histoire soupers de famille et autres lieux propices aux débats.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est le devoir de mémoire ?

1 C’est un mouvement, une conviction, une mythologie, ou un récit à entretenir. Et ce récit, il est constitutif ou formateur de notre pensée actuelle, de
nos valeurs actuelles et on le transmet d’une génération à une autre parce qu’il traduit des valeurs.

Pourquoi est-ce qu'on se souvient ?

2
Aujourd'hui, on parle du devoir de mémoire en référence aux atrocités du XXe siècle, pour éviter de les reproduire. Je pense que c’est un leurre, mais
en revanche, ce mécanisme d’entretien d’une mémoire est nécessaire dans toutes les sociétés. C’est ni typique à la société occidentale, ni typique au
XXIe siècle. Par ailleurs, l'intérêt du devoir de mémoire, tel qu’il est inscrit dans le présent, c’est l’hommage que l’on rend aux anciens combattants
et ça, ce n’est pas du tout la même chose. À mon sens il y a trois éléments au devoir de mémoire : le mythe fondateur, l’impression ou le sentiment
que l’histoire sert de leçon, et puis cette obligation éthique, philosophique ou morale qu’on a envers des gens qui sont partis se battre. On fait ça le 11
novembre, on rend hommage aux anciens combattants, ce qui n’empêche pas d’envoyer à nouveau des gens en guerre.

Selon vous, pourquoi le devoir de mémoire n’est pas l’histoire ?

3
La mémoire pour moi n’est pas l’histoire. La mémoire c’est quelque chose qu’on entretient, qu’on fabrique, les mythes fondateurs de tout à l’heure.
L’histoire c’est l’explication de ce qui s’est passé ou l’explication des changements. Pourquoi y a-t-il un tel changement à tel moment dans telle région
du monde ? Ça c’est ce que fait l’historien. Tout être sociable veut se souvenir ou pas, pour des raisons particulières. En revanche, le travail de l’his-
torien c’est de comprendre pourquoi. Par exemple, pourquoi cherchons-nous à nous souvenir ? C’est ça le travail de l’historien. C’est de comprendre
pourquoi une société entretient un tel souvenir. Les historiens sont des spécialistes du décodage des sociétés en changement. C’est ça leur travail.

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section

Arts et culture Gabrielle Lemire


culture@larotonde.ca
Cheffe de pupitre

CHRONIQUE

Un billet de moins sur la platitude d'Ottawa


GABRIELLE LEMIRE
CHEFFE DU PUPITRE ARTS & CULTURE

Si vous n’avez jamais entendu


quelqu’un dire qu’il ne se passe rien à
Ottawa, c’est que vous avez la tête en-
foncée encore plus profondément dans
le sable que tous ceux qui ont dit ça.

C’est probablement vrai, il ne se passe


rien à Ottawa. Apparemment, puisque
les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa
préfèrent rester emmitouflés dans leurs
résidences, à supplier les divinités net-
flixiennes d’enjoliver leur quotidien,
plutôt que d’aller explorer les environs.
Pourtant, c’est par eux qu’une image
plus invitante de la capitale pourrait
s’instaurer.

« J’existe! » — la scène culturelle


ottavienne
PHOTO : ALEX HUOT
Je peux vous assurer qu’Ottawa n’est
pas une ville plate. Et ce, sans prétendre
être la première personne à en parler. ces propos. Apt 613 ou Ottawa Beat ne représentation. Le 17 novembre, ce sont Non. S’exposer à l’art dans la capitale
On ne compte plus le nombre de chroni- sont que deux exemples d’entités qui les Night Lights qui envahiront la rue canadienne sans rompre son porte-
queurs et de blogueurs qui commentent tentent de convaincre les Ottaviens de Preston, dans la Petite Italie. feuille, c’est possible. Voici quelques
sur le degré de platitude de notre ville. sortir de leur cocon. Mine de rien, peut- pistes, question de s’échauffer. Tous les
Des murales partout, des monuments
Elle a même remporté le titre de la être qu’une meilleure stratégie muni- jeudis soirs, les musées nationaux sont
historiques, une rue Elgin où se dis-
ville canadienne la plus ennuyeuse en cipale (comme celle implantée en 2017 gratuits. Les samedis, les pianistes du
putent les bars, moyennant musique
2013, à l’occasion des Boring Awards côté musique) serait de mise pour enca- Sens House et du bar VJ’s jouent gra-
en direct ou soirées comédie. L’offre
à Toronto. Et les étudiant.e.s de l’Uni- drer la richesse artistique d’Ottawa. tuitement les demandes spéciales du
de talents artistiques du centre-ville est
versité d’Ottawa semblent assimiler ce public. Des dizaines de bars comme le
Hein, richesse artistique d’Ottawa ? plantureuse, même si, j’en conviens,
préjugé, sans réaliser qu’il revient jus- Avant-garde proposent gratuitement
peu d’artistes connus arrêtent leur tour-
tement à eux de façonner le paysage des artistes plusieurs soirs par semaine
En effet, Ottawa accueille chaque an- née ici. On assiste ici au cercle vicieux de
culturel de la ville. et la Galerie d’Art d’Ottawa est ouverte
née plus de 180 festivals. Les incré- l’offre et de la demande culturelle d’Ot- gratuitement de 9h à 21h chaque jour.
On pourra dire ce qu’on veut, la ville dules peuvent consulter le site web de tawa. C’est simple, pas de demande, pas Chaque semaine, La Rotonde vous fait
d’Ottawa en est une de fonctionnaires, Tourisme Ottawa ou simplement passer d’offre. Et pendant que vous entamez le une proposition de quatre événements
et ce ne sont visiblement pas eux qui, en la porte de leur chez-soi. La fin de se- prochain épisode de Sabrina la sorcière, artistiques, la plupart du temps gra-
respirant de 9 à 5, vont étoffer la diver- maine dernière, on assistait au festival l’offre arrête son choix sur Montréal. tuits. C'est un bon début.
sité de l’offre artistique de la ville. Sans de films LGBTQ+ Inside Out et le festi- Pourquoi ? Parce qu’en ne découvrant
l'intérêt de la jeunesse, d’une relève au val contemporain actoral à la Nouvelle- pas les endroits artistiques de sa propre En espérant que la prochaine fois que
niveau du public, en effet, il n’y aura Scène Gilles Desjardins. Les lieux ont ville, on omet d’encourager les talents les mots « Ottawa » et « ennuyant » lut-
rien à faire à Ottawa. Et pour quiconque été investis par un concert-performance locaux, tout en freinant la création teront pour sortir de votre bouche dans
investit de nombreuses heures à déni- complètement déjanté de la choré- d'une communauté alléchante pour les la même phrase, vous vous direz que
cher pour les autres des occasions de graphe de renommée internationale talents d’ailleurs. le degré de platitude d’une ville reflète
goûter à la vivacité de la capitale, il est Miet Warlop, avec un vin d'honneur plus le caractère de ses habitants que la
important de souligner l’absurdité de offert gratuitement au public après la Ça coûte trop cher. ville en soi.

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10 A R T S e t C U LT U R E l a lrao troont do en d e l u n d li e1 2m na or vd ei m2 9b rmea2r0s1 28 0 1 6

Vernissage

À la recherche d'un chez-soi pictural Cette ambiguité visuelle est le concept


MAEVE BURBRIDGE recherché par l’artiste, dont les pein-
JOURNALISTE tures colorées et ondulées prennent une
forme fluide, comme si elles étaient en
C'est sous les lumières tamisées que le mouvement. Pour Herrington, c’est l’art
regard des habitués du café Happy Goat abstrait qui permet de créer un lien entre
se perdait dans les formes abstraites elle et l’observateur, qui peut alors asso-
des oeuvres de Kristen Herrington le 9 cier l’image à quelque chose qui lui est
novembre dernier. La Rotonde y était familier.
pour voir Invisible Holding Hands, une
exposition mettant en valeur l'art fluide Interpeller par la narration
de l'artiste manitobaine.
Bien que l’art traite du vécu de l’artiste,
Un style éthéré les moments et sentiments décrits et ex-
primés par les tableaux sont humains,
Invisible Holding Hands proposait des universels. Une des peintures incluse
œuvres abstraites inspirées de textes dans le vernissage témoigne du mo- PHOTO : EMILIE AZEVEDO
PHOTO : EMILIE AZEVEDO
portant sur le vécu de l’artiste. Chaque ment précis vers la fin d’un spectacle
texte était offert en guise de témoignage de feux d’artifices alors qu’on croit que nelle et mémorable. graphique ». Les oeuvres d'Herrington
de l’artiste, accompagné d’une explica- le spectacle vient de se terminer, mais témoignent aussi d’un optimisme face
tion du concept, du sentiment ou d’un qu’à la dernière minute, une multitude C’est quoi, être chez soi? à la vie, le qualifiant de « coïncidence
moment précis que l’artiste a voulu tra- de points brillants et colorés s’élancent incroyable et remarquable ».
duire en termes visuels. C’est un voyage de nouveau dans le ciel. À la base des oeuvres d'Herrington se
à travers son vécu à elle, sous forme de trouve également le concept du foyer, L’art d'Herrington est une célébration
peintures abstraites. Chacun peut s’y rattacher de sa ma- ou l’expression home, un terme plus de la vie, comme l’ont témoigné Mark et
nière, en associant un événement de concis pour décrire ce sentiment tout à Liza en admirant les oeuvres d'Herring-
Le public se sent happé par les motifs sa vie au sentiment décrit. C’est cette fait particulier. Herrington a voulu véhi- ton : « En regardant la peinture et en li-
ondulés des œuvres d'Herrington, qui humanité, cette exploration des senti- culer, à travers ses oeuvres, que « d’être sant l’histoire qui va avec, tu ne peux pas
prennent des formes vaguement fami- ments universels qui fait du vernissage chez soi signifie beaucoup plus qu’une faire autrement que de te sentir joyeux,
lières mais qui demeurent mystérieuses. d'Herrington une expérience person- ville, une maison, bref, un endroit géo- optimiste et reconnaissant ».

La Rotonde est à l’affût

Découvrir l’art étudiant sur le campus


MILÉNA FRACHEBOIS Reflets fluviaux
JOURNALISTE Il y a d’abord Tension superficielle,
une œuvre composée de photos mi-
À mesure que le campus se renouvelle croscopiques de l’eau de la rivière des
en construisant de nouveaux pavillons, Outaouais. Ces photos sont recouvertes
de nombreuses œuvres d’art étudiantes de plexiglas bleu qui a été tordu pour
voient le jour pour habiter ces espaces. représenter la réflection de la lumière
La Rotonde a voulu mettre en lumière sur les vagues. L’œuvre possède des ac-
ces endroits où vous pouvez profiter de tivateurs qui entrent et sortent du dis-
l’art étudiant sur le campus. positif. Quand celui-ci est branché, le
mouvement de l’œuvre agit comme écho
Ce nouveau bâtiment spécialisé dans les au mouvement des passants, capté par
sciences, la technologie, l'ingénierie et une caméra pour Xbox. En réagissant
les mathématiques (STEM) abrite deux au mouvement, le mur imite l’effet d’un
œuvres d’art confectionnées par des étu- cours d’eau.
diants dans le cadre de leur emploi d’été.
PHOTO : EMILIE AZEVEDO
Elles sont le résultat d’un projet pensé Prenez les escaliers
par Devansh Shah, Keshav Deeljur, Marc
Leblanc et Elliott Carrière, qui se sont vérifié tous les aspects fonctionnels et qui ne travailleraient pas typiquement La seconde œuvre est intitulée Équilibre.
démarqués lors du défi Makerspace. Les structurels de la pièce. Pour lui, c’était ensemble à mettre en commun leurs Cette pièce se trouve au-dessus de l'esca-
étudiant.e.s devaient travailler en équipe vraiment un travail idéal car cela pré- domaines d’expertise ». Pour Carrière, lier afin d’encourager les gens à prendre
le temps d’un trimestre sur l’élaboration sentait un poste lié à son futur métier, réunir les sciences et les arts devrait être les marches plutôt que l’ascenseur. En
d’un produit interactif pouvant être utili- celui d’ingénieur. La réalisation même une priorité pour l’Université. « Ça per- rendant l’utilisation de l'escalier plus
sé par le public. de ce projet s’est déroulée pendant l’été met de créer un monde interdisciplinaire intéressante, on souhaite que les étu-
en collaboration avec d’autres artistes, ce où les artistes et génies peuvent travail- diant.e.s aient plus tendance à l'emprun-
Art et sciences se rencontrent qui constituait une première pour l’Uni- ler ensemble », explique-t-il. L’étudiant ter. Un peu comme pour Tension su-
versité. Pour Chantal Rodier, directrice aimerait d’ailleurs voir STEM devenir perficielle, des détecteurs sont disposés
Elliott Carrière, étudiant de 2ème an- du projet, c'« est un incubateur pour l’in- STEAM afin d’ajouter la catégorie Arts afin de capter le mouvement : la lumière
née en génie civil, nous explique avoir novation, parce qu’on amène des gens au bâtiment. interagit avec les gens qui s'y déplacent.

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A R T S e t C U LT U R E la rotonde numéro 9 11

entrevue

Reney Ray, l'authenticité dans l'âme


RR : Ça m’a inspirée de rencontrer autant
GABRIELLE LEMIRE de jeunes en même temps, on est tous là
CHEFFE DU PUPITRE ARTS & CULTURE parce qu’on a une passion commune. Peu
importe le style, le genre dans lequel on
Reney Ray livre ses émotions à fleur de est, je trouve que ça m’a juste rappelée
peau avec ce troisième album éponyme qu’on a tous le même but. On se parle
aux sonorités country-folk. La Rotonde tous encore. Je trouve que Granby porte
a eu la chance de s’entretenir avec l’au- attention à former les artistes de manière
teure-compositeure-interprète à l’occa- respectable : le festival n’enlève pas le
sion de son passage à la quatrième scène droit aux artistes d’être qui ils veulent
du Centre national des Arts vendredi être. On nous donne vraiment des outils
dernier. exceptionnels là-bas, des outils de forma-
tion qui sont incomparables.
La Rotonde : Comment est-ce que
tout a commencé, comment t’es-tu LR : L’authenticité est une valeur
lancée en musique au début? fondamentale dans ta musique,
comment comptes-tu rester toi-
Reney Ray : Je ne me suis jamais vrai- COURTOISIE même le reste de ta carrière?
ment lancée en musique. J’ai commencé à
écrire parce que j’avais beaucoup de cha- LR : Comment trouves-tu la ré- qui se force à chanter en français, parce RR : Moi je ne veux pas être sur le 7 Jours
grin : mon père est décédé quand j’avais ception du public francophone en que c’est sa langue » et je pense que les ou un autre magazine. Je n’ai jamais fait
onze ans. J’ai commencé à écrire pour Ontario par rapport à ta musique? gens vont juste apprécier. Je crois que de la musique pour être populaire. Je le
gérer mes émotions. Éventuellement ça les gens vont écouter les messages que fais parce que je suis passionnée. Si ça ar-
s’est développé pour devenir de la mu- RR : Je trouve ça important de mon- rive, ça arrive et si ça n’arrive pas, je suis
je porte avant de critiquer si j’ai dit moé
sique, quand j’ai commencé à jouer de la trer aux gens qu’il y a beaucoup de gens déjà heureuse et c’est ça qui est impor-
au lieu de moi. J’ai foi que les gens vont
guitare à 13 ans. Les textes se sont chan- en Ontario et ailleurs hors Québec qui tant. J’écrivais de la musique, en partant,
m’accepter pour qui je suis. Je ne fais pas
gés en chansons. Dans la vie, je prends parlent français. On le sait qu’il y a beau- parce que je voulais être bien avec mes
vraiment le temps de vivre mes émotions. coup de gens qui ne sont pas au courant de la musique pour plaire à tout le monde,
émotions. Je voulais me gérer, être heu-
Je les refoule pas. Je vais m’asseoir et je qu’on existe. Je suis capable d’écrire dans sinon ça ne serait pas authentique. reuse comme humain. Je me suis rendue
vais écrire sur ce que je vais ressentir. Je les deux langues : une chance. C’est sûr compte à quel point ça me faisait du bien
LR : Après avoir été jusqu’en de-
vais souvent avoir des amis qui viennent qu’en français, j’ai plus de difficulté à et je me suis dit que ça allait faire du bien
mi-finale du festival de la chanson
me parler de leur vécu et ça m’inspire écrire, parce que j’ai un slang anglophone à d’autres gens aussi. Alors tout ce que je
des textes par rapport à leur vécu. Je suis que je corrige. Moi j’ai foi que les gens de Granby, qu’as-tu à retenir de fais découle de ça, toujours dans l’optique
quelqu’un qui est vraiment empathique. vont se dire : « C’est une fille de l’Ontario, cette expérience? de faire du bien aux gens.

Événements en lumière Par Gabrielle Lemire

Arts visuels Activisme Musique Festival

14 nov
17h 14 nov
19h 17 nov
13h 17 nov
19h

Lipsync battle
Vernissage étudiant Session de jam Night Lights
féministe
Organisé par OCTEVAW pour
Exposition Temporaire de arrêter la violence genrée Girls+Rock ouvre espace de Installations d’art lumineux
2009 à 2017 et musique pratique en groupe ou seule et performances de rue
Happy Goat, rue Lau
Galerie UQO Gatineau rel Capital Rehearsal Studio 301 rue Preston

Gratuit 10$ - 30$ Gratuit Gratuit

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section

sports et bien-être Maxime Jolicoeur


sports@larotonde.ca
Chef de pupitre

soccer féminin PHOTOS : GREG MASON

Championnes du Canada! surprendre sept minutes plus tard à la suite d’une action de Jenaya Robertson, scellant ainsi le sort du match et du
GHASSEN ATHMNI bien négociée par l’attaque de Trinity Western mais pro- championnat national.
DIRECTEUR GÉNÉRAL bablement entachée d’une position de hors-jeu non sif-
flée par le corps arbitral. Bien décalée par une remise de Titré pour la deuxième fois après un sacre obtenu dès sa
Les Gee-Gees se sont adjugées la médaille d’or et le tro- Rachel Hutchinson à l’angle de la surface, Seina Kashima première année à la tête du programme, Steve Johnson a
phée de championnes du Sport universitaire Canadien a tiré puissamment en première intention pour tromper tenu à affirmer la fierté que lui procure son groupe. « Ce
pour la deuxième fois de leur histoire après 1996, déjà Shore et rétablir l’égalité au score. fut une excellente saison », a-t-il sobrement déclaré, «
sous la houlette de Steve Johnson. Les coéquipières de nous avions un adversaire de taille aujourd'hui. C'était
Miranda Smith ont pris le meilleur sur les Spartans de En fin de première période, alors que les Spartans sem- difficile de lutter contre le vent et le soleil en première
Trinity Western (2-1), dans un match très disputé et par- blaient avoir repris le contrôle du jeu, Margot Shore s’est demie, mais nous avons trouvé du rythme au fur et à
ticulièrement tendu, dimanche au Terrain des Gee-Gees. montrée rassurante et a su s’interposer sur plusieurs mesure que le match avançait et nous avons pu tenir bon
balles arrêtées. dans les moments importants ».
L’enjeu étant de taille, les deux équipes n’ont pas su réga-
ler au niveau technique, privilégiant la discipline défen- Joueuse du tournoi Après le rugby l’an dernier, le programme de soccer offre
sive. Au 4-3-3 classique des joueuses de Steve Johnson, ainsi un nouveau titre national pour les sports féminins à
les Spartans ont en effet opposé un 4-1-4-1 très resserré. Et si le gris et grenat s’est obstiné à bâtir de l’arrière, au l’Université d’Ottawa.
Les ottaviennes ont beaucoup souffert du pressing étouf- point de se demander si Johnson essaye d’adopter des
fant d’un adversaire qui a voulu exploiter son ascendant tactiques employées par les grands entraîneurs euro-
physique et les a poussées dans leurs derniers retranche- péens et sud-américains, il s’est heurté à la supériorité
ments. numérique des visiteuses dans l’entrejeu et a dû s’avouer
vaincu sur le plus grand nombre de duels.
Dos à dos Cette équation difficile a été résolue par un éclair de génie
L’entame du match aura d’ailleurs été entièrement en de Miranda Smith, peu après l’heure de jeu. Une récu-
faveur des britanno-colombiennes, qui ont acculé les pération aux 35 mètres, une feinte de corps, un intérieur
du pied droit qui enroule un ballon parfait, sous la barre
Gee-Gees dans leur zone durant un long premier quart
transversale et dans la lucarne opposée. Du talent à l’état
d’heure. Bien aidées par le facteur vent, elles ont multi-
pur. L’exemple parfait d’un but victorieux de capitaine.
plié les assauts contre le but de Margot Shore et ont failli
ouvrir le score sur corner dès la 9e minute, mais un coup Comme aux tours précédents, son intelligence tactique,
de tête miraculeux de Katherine Bearne en a décidé au- son jeu aérien et ses tacles à l’arrachée ont valu à Smith
trement. de briller au milieu de terrain et de s’attirer les faveurs du
public et des techniciens qui l’ont élue joueuse de la finale
Isolées au niveau de la ligne médiane, les membres du
et du tournoi.
trident offensif d’Ottawa sont rentrés dans le match grâce
au bon travail de pivot d’Emma Lefebvre. C’est encore Sonnées par un but venu d’ailleurs, les britanno-colom-
elle qui a la 19e a servi Morton sur l’aile droite pour l’ou- biennes ont eu du mal à se remettre dans le match mais
verture de la marque, obtenue à la faveur d’un combo n’ont pas abdiqué. Sauf que les Gee-Gees n’ont pas su
crochet intérieur-frappe du gauche et d’une déviation traduire leurs contre-attaques en buts.
malheureuse de la défense adverse.
Le suspens restait donc entier jusqu’au about de la finale
Revenues dans la rencontre, les Gee-Gees se sont fait et Shore a encore dû s’employer sur un tir à bout portant

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Sports et Bien-être la rotonde numéro 9 13

hockey masculin

Les Gee-Gees encore parfaits en temps réglementaire


MAXIME JOLICOEUR
CHEF DU PUPITRE SPORTS

Après une fin de semaine parfaite


à domicile face au Collège Militaire
Royal (CMR) et aux Gaels de l’Uni-
versité Queen’s, la troupe de l'entraî-
neur-chef Patrick Grandmaître était
à Sudbury samedi dernier pour y af-
fronter les Voyageurs de l’Université
Laurentienne. Avant la rencontre, les
Gee-Gees n’avaient encore pas perdu en
temps réglementaire (8-0-1-1). Du côté
des Voyageurs, ce n’était pas le début
de saison espéré avec une fiche de 4 vic-
toires et 5 défaites (4-5-0-0).

Une première période offensive


Lors du premier vingt de la rencontre, les
Gee-Gees jouaient bien offensivement,
mais la brigade défensive a rencontré des
difficultés. Vers la neuvième minute de
jeu en première période, les Voyageurs
ouvrent la marque. La rondelle était dans
le coin gauche du gardien Graham Hunt PHOTO : GREG MASON
des Gee-Gees et, à la suite d'un bond
intéressant, atterrit directement sur la période, les Voyageurs ont pris le devant. des Gee-Gees (qui étaient classés 12e le début de la rencontre, les Gee-Gees
palette de Nicolas Dionne dans l’enclave, Un but très similaire au premier des Gee- dans la ligue avant la rencontre) a frap- ont toujours été en mesure de répondre
un but dans un filet pratiquement désert Gees permet à Xavier Couture de donner pé. Michael Poirier a reçu le disque dans aux appels des Voyageurs et ceci n’a pas
pour ce dernier. Le gris et grenat n’a ce- les devants aux siens avec un tir sur ré- le cercle droit offensif et a marqué avec changé en troisième. Cody Drover a, à
pendant pas lâché après avoir alloué ce ception dans l’enclave. Graham Hunt n’y un tir précis dans la partie supérieure. son tour, égalisé la marque avec envi-
but chanceux à la 13e minute de jeu : un peut rien, et après vingt minutes de jeu Le gris et grenat tirait de l’arrière 4 à 3 ron 8 minutes à faire au match. Kevin
tir de la pointe rate la cible, mais Quinn à Sudbury, les Gee-Gees tiraient de l’ar- après trente minutes de jeu. Avec en- Domingue a ensuite marqué avec un tir
O’Brien des Gee-Gees remet le disque rière 3 à 2. Les Gee-Gees avaient cepen- viron trois secondes à faire au cadran, sur réception avec une minute à faire
dans l’enclave avec une passe parfaite à dant doublé les Voyageurs aux tirs au but les Gee-Gees ont remporté une mise au dans le match pour donner la victoire
Jacob Hanlon qui marque son tout pre- en première 14 à 7. Malheureusement, ce jeu dans la zone des Voyageurs, et le aux siens. Un autre but en avantage nu-
mier but de la saison 2018-2019, pour n’est pas ça qui compte. défenseur Médric Mercier a pu frapper mérique pour les Gee-Gees. Une victoire
égaliser la marque. Quelques 2 minutes un boulet de canon qui a complètement de 6 à 5 permet à la troupe uottavienne
et trente secondes plus tard, c’est au tour Les Gee-Gees persévèrent déjoué le gardien des Voyageurs. La ron- d’avoir une fiche de 9-0-1-1 pour débuter
de Brendan Jacombe de marquer. Des delle a traversé la ligne des buts avec un la saison. Simplement incroyable.
Après une période remplie d’offen-
erreurs défensives derrière le filet ont peu moins d’une seconde restante à la
sives, les Gee-Gees n’ont pas entamé Les Gee-Gees ont remporté les deux
permis à Jacombe de recevoir le disque période. Après quarante minutes de jeu,
la deuxième période de la meilleure fa- matchs dans le nord de la province la
dans l’enclave et de déjouer le gardien les Voyageurs et les Gee-Gees étaient à
çon. Avec un peu moins de quatre mi- fin de semaine dernière, une victoire de
adverse avec un boulet de canon dans égalité, 4 à 4. Les tirs au but étaient de 29
nutes écoulées au deuxième vingt, les 4 à 3 faces aux Lakers de l’Université
la partie supérieure du filet, le tout don- à 13 en faveur du gris et grenat.
Voyageurs ont frappé. Après une mise au Nippissing à North Bay. Les Gee-Gees
nant une avance de 2 à 1 aux Gee-Gees
jeu dans son territoire, Gavin Apperson ont alloué 3 buts en désavantage nu-
avec 4 minutes et 28 secondes à faire en Trouver des solutions
de l’Université Laurentienne s’est empa- mérique dans la rencontre. « C’est une
première période.
ré du disque et a traversé toute la pati- Les 40 premières minutes de la ren- opportunité d’apprendre de nos erreurs
L’Université Laurentienne a cependant noire avant de couper dans l’enclave et contre étaient remplies d’action et le der- et [de] retourner à notre recette qui
tiré avantage, à son tour, d'un mauvais marquer dans la partie supérieure du nier vingt n’était pas différent. Les huit fonctionnait auparavant », a mentionné
jeu défensif. Un mauvais jeu du gris et filet de Graham Hunt. La saison parfaite premières minutes furent chaudement Patrick Grandmaître après la rencontre
grenat à la ligne bleue des Gee-Gees a du gris et grenat était maintenant en pé- disputées, mais aucun des gardiens n'a contre les Lakers. La Classique Colonel
permis aux Voyageurs de s'amener vers ril. Ce sont les vétérans de la troupe de cédé de but. Le tout a changé lorsque By aura lieu vendredi prochain à la Place
le gardien Hunt avec un 2 contre 1, où Patrick Grandmaître qui ont permis aux l’attaquant des Voyageurs Jacob Smith TD. Les Gee-Gees retourneront ensuite
Zach Wilkie a pu déjouer Graham Hunt Gee-Gees de revenir dans la rencontre. a reçu une passe dans l’enclave et a pu au complexe sportif Minto le lendemain
pour égaliser la marque à 2. Avec environ Avec huit minutes de disputées en deu- donner une avance de 5 à 4 aux siens avec pour y affronter les Stingers de l’Univer-
une minute et trente secondes à faire à la xième période, l’avantage numérique 12 minutes à faire à la rencontre. Depuis sité Concordia.

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Chronique

La différence salariale justifiable dans le sport professionnel ?


chiffres, il est facile de voir qu’il y a millions de dollars ? En bout de ligne, rence salariale par rapport à la LNH
MAXIME JOLICOEUR une grande différence entre les deux. c’est le propriétaire qui doit gagner (Ligue nationale de hockey). Vous
CHEF DU PUPITRE SPORTS Cependant, il ne faut pas oublier que de l’argent et les athlètes doivent être voyez, ce problème est encore pire
ceci n’a rien à faire avec les femmes payés en fonction des revenus des que celui entre la NBA et la WNBA.
La semaine dernière, l’Association ou les hommes, mais que ces ligues propriétaires. Donc, il faut arrêter de Par exemple, les Canadiennes de
des joueurs de la Ligue nationale sont bel et bien des entreprises ayant blâmer le tout sur le sexe des athlètes, Montréal jouaient l’an dernier au
de basketball féminin a décidé de se comme but de faire le plus de revenus et regarder les revenus. complexe sportif Bell. Oui, un aré-
retirer de sa convention collective possible. na qui a la même taille que celui de
dans l’espoir d’améliorer les salaires Des revenus incomparables Ray Friel 3 à Orléans. Le pire ? Les
Le salaire minimum d’un joueur de matchs sont rarement à guichet fer-
des athlètes de la ligue et d’obtenir la NBA est de 582 180 $ et celui de Il y a plusieurs raisons pourquoi les mé. Les billets de saison pour les
de meilleures conditions de travail. la WNBA est de 72 000 $. Ces sa- hommes dans le sport sont mieux Canadiennes cette saison coûtaient
Ceci ne fait qu'ajouter du gaz sur le laires sont cependant justifiables et, payés que les femmes. L'une d’elles 162 $. C'est le prix d’une paire de
feu qui brûle depuis très longtemps encore une fois, ceci n’a rien à voir est que les sports masculins sont billets pour assister à un seul match
déjà : les femmes gagnent beaucoup avec le sexe de l’athlète. D'une part, simplement beaucoup plus popu- du Canadien de Montréal. Le sport
moins d’argent que les hommes en en 2017, il y avait en moyenne 7 716 laires que les sports féminins. Une masculin attire plus l’attention dans
tant qu’athlètes. personnes par match de la WNBA. triste réalité. La NBA, par exemple, ce monde. Est-ce que c’est en raison
La dernière fois qu’il y a eu une reçoit 24 milliards de dollars en re- du niveau de jeu ? À vous de juger.
des pommes et des oranges moyenne de 8 000 personnes, c'était venus de droits de diffusion. Il faut Une chose est claire, il y a encore des
en 2009. D'un autre côté, l’équipe ensuite compter les revenus des pu- gens qui aimeraient blâmer cette dif-
Le problème avec cette décision qui avait le moins de spectateurs en blicités et des ventes des billets. Selon férence salariale sur le sexisme. Ce
des athlètes de la WNBA (Women’s moyenne par match l’an dernier était n’est pas le cas, ce n’est pas un débat
le Washington Post, aucune des 12
National Basketball Association) les Hawks d'Atlanta (ce qui est com- hommes-femmes. Les sports mascu-
équipes du circuit de la WNBA n'a pu
est que leurs conditions de travail préhensible avec leur fiche de 24-58). lins apportent un revenu beaucoup
produire un seul dollar de profit en
et leurs salaires sont comparés à Leur moyenne ? 14 409 spectateurs, plus large que les sports féminins, et
2016.
ceux de la NBA (National Basketball soit presque le double de la moyenne c’est un fait. Il faut arrêter d’essayer
Association). Selon CBC Sports, les complète de la WNBA. Comment est- Maintenant, si nous voulons changer de trouver un problème là où il n’y
athlètes de la WNBA ne reçoivent ce que le propriétaire d’une équipe de de sport, nous allons avoir le même en a pas. Les sports masculins pro-
que 22 % des revenus de la ligue la WNBA est supposé être en mesure résultat. La Ligue canadienne de hoc- duisent plus d’argent, acceptez-le et
tandis que les joueurs de la NBA en de payer ses joueuses des salaires key féminin a également démontré il y aura moins de chicanes dans ce
reçoivent 50 %. En regardant ces annuels d’un, deux ou même trois son mécontentement envers la diffé- monde.

Calendrier Par Maxime Jolicoeur Brèves


HOCKEY FÉMININ HOCKEY MASCULIN

16 16
Rugby féminin
nov nov L’équipe féminine de rugby de l'Université d’Ot-

11h 19h30 tawa a pris part aux championnats nationaux, elle


qui tentait de défendre son titre national de l’an
dernier. Après avoir remporté le championnat de
la RSEQ, le gris et grenat a dû se contenter d’une
Ottawa c. Carleton, @ Carleton Ice House Classique Colonel By, @ Aréna de la Place TD médaille de bronze, après s'être incliné face aux
Gryphons de l’Université de Guelph en demi-fi-
nale.

VOLLEYBALL FÉMININ BASKET-BALL MASCULIN Hockey masculin 

17 nov
17 n ov
Les Gee-Gees sont présentement la seule équipe
au pays à ne pas s’être inclinée en temps réglemen-
taire cette saison. Une fiche de 9-0-1-1 leur permet

14h30 20h d’être présentement en haut du classement de


l'OUA. Leur prochain test sera contre les Ravens
de l’Université Carleton à la Place TD vendredi
pour la Classique Colonel By.
Ottawa c. Sherbrooke, @ Université Ottawa c. Lakehead, @ Montpetit
Sherbrooke

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Rédacteur en chef WEB

Les horoscopes de la semaine!


Mathieu Tovar-Poitras Maria Princene Dagba
redaction@larotonde.ca web@larotonde.ca

Secrétaire de rédaction journalistes


Par la génie embouteillée Molly de Barros
correction@larotonde.ca Miléna Frachebois
informations@larotonde.ca
Directrice de production Emmanuelle Gingras
Caroline Fabre
Vierge - 24 août au 23 sept. Poisson – 20 fév. au 20 mars production@larotonde.ca reportage@larotonde.ca
Vous vous remettez de votre rhume de la mi-ses-
Après avoir sauté sur les opportunités toute la Maeve Burbridge
sion… Vous savez, celui qui vous a empêché de Actualités
semaine, vous commencez à développer un car- nouvelles@larotonde.ca
vous rendre à votre examen de chimie orga- Camille Ducellier
dio digne des prochains olympiques d’été. Bravo,
nique et à celui de métabolisme intermédiaire actualites@larotonde.ca
d’ici Tokyo 2020, vous surferez sur vos réflexions,
général ? Dommage, vous auriez peut-être ap- Correctrice
vous escaladerez vos déceptions et frapperez
pris que les coupons « Achetez-en un, obtenez Arts et culture
votre procrastination du plat de la main en vrai Mélanie Chénier
l’autre à 50 % » ne s’appliquent pas aux calo- Gabrielle Lemire
karatéka-pable.
ries.
texte@larotonde.ca
culture@larotonde.ca
Vidéaste
sports Quentin Reinhart
Maxime Jolicoeur videaste@larotonde.ca
sports@larotonde.ca
Balance – 24 sept. au 23 oct. Bélier – 21 mars au 20 avril
Les rencontres fortuites font de vous un expert
Photographe
Sauter du coq à l’âne, est-ce que c’est possible Directeur artistique Emilie Azevedo
pour les végétariens ? C’est ce qui vous passera de l’inattendu. Gare au prévisible, ça, c’est mon Andrey Gosse photographe@larotonde.ca
par la tête alors que vous tentez de noter les pro- domaine. Une fois qu’on ouvre le portail entre les direction.artistique@larotonde.ca
pos incohérents de votre prof d’études en impact morts et les vivants, il faut connaître les lois de
la physique quantique pour maîtriser les esprits
Direction générale
environnemental. Gardez en tête que tout dé- Ghassen Athmni
pend du pourcentage de toxines cachées au fond tapageurs. Votre nouvelle colocataire est-elle une direction@larotonde.ca
de la rivière des Outaouais. L’instinct de survie réincarnation de Benito Mussolini ? D’autres ren-
l’emporte toujours sur les principes diurétiques contres fortuites à venir.
contemporains.
La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque
lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 000 copies
Scorpion – 24 oct. au 22 nov. Taureau – 21 avril au 20 mai dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO
et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde n’est pas res-
Votre road-trip improvisé à Montréal coupera Ne vous demandez surtout pas pourquoi tout
un peu plus que prévu dans votre budget men- s’effondre autour de vous. Si vous êtes toujours ponsable de l’emploi à des fins diffamatoires de ses articles ou éléments gra-
suel. Eh non, votre maigre salaire du régime dans le champ, c’est que vous n’avez clairement phiques, en totalité ou en partie.
travail-études ne fera pas le poids contre votre pas assisté à la conférence sur la poésie métaphy-
séjour au Ritz-Carlton. La prochaine fois, optez sique et spiritualité alternative tchèque donné la
pour un Airb’n’b abordable, moyennant punaises semaine dernière. Rattrapez-vous en vous expo-
de lit comprises. À un moment donné, on ne les sant aux flèches des archers de Montpetit. Papier
remarque même plus. bulle oblige.

Sagittaire – 23 nov. au 20 déc. Gémeaux – 21 mai au 21 juin


« La réalité est un yo-yo, le changement est la Bon, peut-être que flâner sur le vert grâce à la ré-
seule constante » semble être la philosophie de cente légalisation vous aura légèrement décalé du
votre humeur ces jours-ci. Je dis ça je dis rien, trou. Hélas, ce n’est pas en roulant des joints avec
mais la tequila est un excellent remède pour ré- votre dissertation d’histoire que vous regagnerez
tablir le pH de l’esprit. Ajoutez une once de cré- vos épaulettes, ni en cultivant votre mari dans le
dulité, faites trois fois le tour de vous-même et vivarium du lézard de votre voisin. Il y a des li-
complétez le tout avec un lendemain de veille mites à vouloir être écolo.
assez révélateur de l’impasse de votre existence.

Capricorne – 21 déc. au 20 janv. Cancer – 22 juin au 23 juil.


En vrai Canadien, vous êtes ultra rapide sur vos Gare au regard des itinérants lorsque vous vous
patins. Vous foncez droit au but, cochez vos ob- promenez tard le soir. Un seul contact visuel et
jectifs et complétez toutes les passes prévues au vous ressortirez du Circle K avec une carte-ca-
calendrier. Misez sur le travail d’équipe et tout deau de chez Tim Hortons et avec l’image indélé-
devrait jouer en votre faveur... si le public daigne bile de pieds humides et tuméfiés. Vous rêverez à
se présenter aux matchs. Soyez discret, des rap- une capitale dotée d’un maire capable d’instaurer
prochements sans équipement vous exposent. des changements systémiques.

Verseau – 21 janv. au 19 fév. Lion – 24 juil. au 23 aout


Cette semaine, vous vous êtes tellement surpris L’université vous change. Vous traînez dans les
vous-même que les résultats de la vérification friperies, ingurgitez beaucoup trop de café et Net-
juricomptable de la FÉUO vous ont laissé de flix contamine votre historique de MacBook. At-
marbre. Ça, ou la décision du Conseil d’adminis- tention, si vous continuez à lire La Rotonde, vous
tration de ne pas sonder les transactions finan- commencerez à triper sur l’art contemporain,
cières des membres de l’exécutif prédisait tout à fonderez un nouveau syndicat étudiant et devien-
fait ce dénouement. Ma boule de cristal est d’une drez vegan, tout ça en l’espace d’une semaine.
perspicacité ces temps-ci...
ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE
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