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Anonyme. Les codes cambodgiens. 1898.

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encouteu)

(TYPOGRAPHIE)
't~~

ADHËMARD LECLÈREm
m~t))ENT)))!mANCËAUnAMBOD(iK

.?

LES

CODES CAMBODGIENS

P~MÉS SOUSLES AUSPICES


DE

M. DOUMER
't ){f"'
tatU~M~UB GÉNËMAL
«.
BEt.'tNDO-amNK
1, tBANQAtSK

ETUË

1
M. DUCOS
Ht's!dent supérieur de France au Cambodge

TTC~B~JE J

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR


S8
28, RUEBONAPARTE,

1898
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28, Rue Bonaparte, 28

K. ATYMONIER

Notice sur le Cambodge. In-8<'< 3 tr.


Géographie du Cambodge. In-8" avec une belle carte. 5 <r.
Voyage dans le Laos. 2 vol. in-8", avec nombreuses cartes. :<2tr.

E. LURO
7'
Le Pays d'Annam. Etude SMt' <'ot'~ftMMf[<tOMpolitique et sociale des
~KM<tM)t'<es.
Seconde édition. In-89, av<c carte. 8 tr.

J. MOUHA

Le royaume du Cambodge. Deux beaux volumes gr. in-8e, illustrés,


avec plans, carte, etc. 30 fr.

C. PAUIS

Voyage d'exploration de Hué en Coohinohine, par la route


mandarine. ïn-8", avec 6 cartes et ~2 gravures. 7 fr. 50

P.-L.-F. PmLASTRK

Le Code annamite. j!VoMt)c«<; <Mt<'<Mc(toMcomplète coH~t-eMttM; les


C<MMMteH<(tM'M officiels du Code, <)*MdMt<« pour <Mpremière /bt.f; de
MfMMbt'eMses<![MMO<a<to<t.s extraites ffes co))<)MCM<ttt!'f.s
f/MCode chinois;
des )'e)MeM/Me)Kf))<s !'t'<«7t/.s à l'histoire ~M </)'ot~ <t'r~ de p/M.MtM's
ouvrages c~tMOt.s,f(c. Deux volumes gr. in-8" 50 fr.

En cours de publication

J~ISSIOUT A.. FA.'VIE


f/(.' <<if<0-C/itMC
E.f~OfCMtOM</e<tC't'0<C
Cinq volumes in-4", avec cartes, gravures et ptanehes
FIN D'UNE SER)E DE DOCUMENT!)
EN COULEUR
)J:M

~;S (;AMi!0
DG!
K NS
DU MKMH AUTE!JH

RECHERCHES SUR LA LËOSLATION CAM)K)))(,iENNE (Dao)T p)uvf:).


Paris, 890, Augustin Chai!an)e),)voL in-8o raisin,t\H pages.
RECHERCHES SUR i.E DROiT PUHDC i)ES CAM)!Oi)C)ENS. – l'aria,
i89t,AugustiuCha!iani~,)\o!.iu-8"i~8-L\ pages.–Couronne par
t'Aeademie des Sciences )nora!es et poiitifjues.

RËCHMRCHES SUR LA LL<:JS).ATiON CRi!\)!NK)JJ'; i)MS CAMRUD-


CiKNS. – Paris, i8i)t, Augustin Chahantet, vol. in-8", xx-555 pages.
Couronnf par t'Acadt'mio des Sciences morales et politiques.

DRO)T
CAMRODCtj~N (L): RM:)M)inj: LACc~UN.uj'ff:: DANSLE MAntAGE,
f.)':s Su<:o':ssjoNs, !.MM))()N.\T!ONS).– Paris, f8i)4, brochure in-8" de
:!(! pages. (Tirage a part d'un article paru dans la NoM)'eM('7<<'rMe
At.s~ot'tf/Mef/e Droit /)'H«j'f«.s' <<~t));) Librairies Augustin Cha)):
)nc!etL.Laroxe.

].ES FÊTES RM)J(:!KUSHS )!I!))D)HQrt';S C))M/. [J.;S


CA.M)!<)Df:)ENS,
brochure .n-t~. (Tirage a part d'un Mémoirepu)))ie, en )89. dans !e

B!~<e<)~~e/tf~oc)~('<<)')/<t</)/(,if'<<<)M)j)K''co~'<t;<f~;f<~t'.
CAM)!ODC)< CONTKS r;T !.É(:KXt)HS. Paris, i8')4, )ioui!!on, i voUn-8"
raisin, :!08-i\ pages.
DEUX CONTES !Nf)0-CH)N"IS L.\ S.\N)~n: u'Ou ~.e Cu)~<' <~)~.
'/f'Ct')if~'t'«<))J;–PuAX<iYAr<(./(.t/{'~)tft);(/–nroc)iure, tirage
a part de deux contes pubties par ta
7!et'Mf'<7W<t<t<<'t))i.s~o~f(~t)-M.
Paris, )8'J8, Ernest Leroux.
RECHEROiES SUR LES <)R)C)KES RRAOMANtQUES nES LOIS
CAMHOitCJENXES. – itrochure in-8", tirage a part d'un article
paru dans la A'()tfrt'e/}t'M;fc/<ts<n)'t'f/)<f;f/<()~/<'n))<'t<t'.sf~(')-f(if-
.f)'. – Paris, i8!)8, Ernest t.eroux et Laro/.c.

.S'~H.s /e.ss<'

t.Hm'DU))I8!A('<:A!\)!!<)!)(:M. t vui.in-S".
ADHËMARD LECLEiŒ
<:AM)MH~.K
!U<S)!)MK't'HKmA.KAL

LES

MUODGIËNS
CODES
~~tUJËS SOUS LES AUSPICES

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M. DOUMER
t<'j~!t'.)'?f~!)AL!)H!t'i ))')-<.U!'<K)'[tA\CA)SH

r.TOH

M. DUCOS
jt'si(h'nts~)~r!~urdGt''rftnceKi)Ca!ni)!)d,;c

TTOI~JE T

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR


'j8.n)JEBu'<APAn'r)'s

18')8
.\r

PEUPLE CAMBODGIEN
f)()X)
':)';sr.<)))!~).K<:<si.A'ti)'SS(~")'L'(j:)V)(K

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M. DOUMER
(:r\H!t\Frn.,t:\HnAL
~H~).\))0-(:H!SK)'n,f'A!S!:
Qt)
-OL'LL'ËS)'AtRH<:0\~A)Tm.;
PRÉFACE

J'ai donne,en d8!)0, on \o)umede ~<?c/!e/'c/!ess~</


Législaliorl ca~6o~M/<c (droit prive), et, en 18')4, un
vo)nme de /~ecAercAMs~r le ~-o<7 /c, un voiume
de 7~c/!<c/!<?s sur le droil c/?!<< des
Co/?~o~</<e/!S,
plus )me petite brochure sur les successions, les of/ojo-
lions el le r~ dans le ~arM~e cambodgien de la
r<)/M/M«/~«~ ~«.r r/c~fyr/s. L'Académie des
sciences mondeset politiques a hiet) \ou!u primer les
deux votumes puhfiës en ~i)4, et les indianistes, les
studieux de )a Iegis)ation comparée, ont bien accueilli
mes essais..Fai pense que je n'avais pas assez fait et
qu'i) y aurait quelqu'avantage encore a mettre sons Jes
yeux des savants peu nombreux, heias' que ces études
intéressent, et des résidents français au Cambodge, les
documents que j'avais analyses, et quefques autres
découverts depuis, c'est-à-dire tes textes mêmes des Lois
cambodgiennes.
-t'espère que cette pubucation où il n'y a rien de moi.
et tout du peupje que je prétends servir en servant
notre France et la science des lois, sera aussi bien
vni11 )'hi~A(~

accueillie des spécialistes pour laquelle elle est, ta)te,


que mon propre travail. J'es))ëre aussi que mes cliet's,
– M. Doumer, gouverneur
général d<; l'tndo-Ctnne
l'rançaise, qui a bien voulu prendre cette publication
sous ses ausjHces, et M. Ducos, résident supérieur de
la Heput~ique trauraise au Catnhod~e. (lui s'y est inté-
resse. – et mes coHe~ues qui sont charges de re)e\er
ce peupie,()e)e~a)\aniseretde )'a\a')x'er dans )a voie
dejarivitisationou il s'est arrête, me sauront j~re des
eti'orts que je tente pour taire de mieux et) mieux
<'onna!tre une nation qui tut un j~rand peupicet qui
méritée) notre admiration ))om- (-e(p)'eNeatait dans
le passé, et notre aide pour ce (pt'eHe est enrore ('apabte
de faire dans Pavenir, si nons savons )a bien gouverner.
la bien ()iri~er après i'a\<~r bien comprise.
Nous ne pouvons, sans icconnaitre, pretend)etra-
vaiXerau reievementd'un peupte, si maf)eabte et si bien
dispose qu'i) soit pour nous, pom-nosmo'urset notre
civiiisation. Et c'est ignorer un peup)e queue savoir de
lui ni ses mœurs, ni sa religion, ni sa législation, c'est-
à-dire rien de son état d'âme et de sa moralité, rien de
sa vie intérieure et rien de ses pensées.
Or donc, si nous voulons savoir ce que )a France
peut demander a la nation khmëre, ce que cette nation
peut faire d'efforts sous notre direction pour sortir de
t'orniére ou elle s'est entiséc, et quels moyens il tant1
emptoyerpourta remettre sur roue et )a tancer sur h)
voie de t'avenir, oùit y il encore pour elle quelques
foires a mériter, quelques beHes choses a l'aire, étu-
dions-la surtout dans sa législation et dans sa religion;
PR)~ACK IX

cherchons a voir en sa conscience, a connaître sa


)tersonna)ité, afin d'avoir toujours la main sur son
cœur. d'en comprendre les battements et de pénétrer
a" ptus profond d'eHe pour lu saisir en sa mentaHté et
pour mériter sa confiance et son estime.
Nous aurons t'une et l'autre si, par des actes réné-
chis.si, par des réformes bien préparées et bien conçues,
inspirées de ta profonde connaissance que nous aurons
de lui, le peuple cambodgien comprend que, non seule-
ment nous lui voulons du bien, mais que nous savons
comment il faut le lui donner, quels moyens il faut
employer pour qu'it naisse de nos innovations, de nos
réformes: quand, voyant que nous le connaissons, il
comprendra que nous l'aimons et que nous sommes
bien décidés a respecter chez lui ce qui est respectabte,
ses lois, sa religion, sa dignité de peuple, et que
nous ne prétendons détruire que ce qui ne tient plus,
que ce qui a vieith, que ce qui l'embarrasse dans sa
marche; que ce qui menace de le perdre tout a fait. Le
peuple cambodgien nous aimera, s'attachera a nous,
nous aidera de tous ses efforts, s'i) voit en nous des
hommes conscients de i'œuvre entreprise, persévérants
et sages; s'il voit que nous savons tout a la fois servir
la France, notre patrie, et le Cambodge, la sienne; si,
par nous, it aime notre pays et s'habitue a voir en lui
son sauveur, son protecteur et l'aide dont il a besoin
pour durer et marcher. Or, comment inspirer ces
profonds sentiments d'estime au peuple cambodgien si
nos résidents, nos administrateurs, nos commis de
résidence, qui seront un jour chargés de gouverner le
pnÉt''AC)':

el nos commer-
peuple cambodgien, si nos industriels
çants. qui sont appelés ildevenir ses éducateurs. demeu-
rent des étrangers nu milieu de lui, n'étudient ni sa
tégislation, ni sa religion. ni sa morale, et s'ils adoptent
les idées heureusement surannées de l'importation au
Cambodge des codes français et des procèdes de gouver-
nement que ta France a choisis pour elle-même, mais
a des
qu'elle n'a certainement pas le droit d'imposer
nations dont les mœurs sont plus simples et les habi-
tudes de vie moins complexes, a des nations qui ont )e
droit de nous demander notre respect pour tours fois,
a t:ut
pour )eurs usages, et qu'on les connaisse tout
avant de prétendre les réibrmer.
C'est aussi pour mettre nos résidents et nos admi-
nistrateurs. mes collègues, a même de comprendre, de
deviner, de pénétrer ce peuple et de t'estimer, que je
de
publie la traduction de ces lois curieuses a tant
titres, si pleines d'enseignements utiles et si propres a
rendre plus large, plus libérale notre action, et plus
saine, plus exacte la direction que nous voulons donner
a ses atïaires qui sont aussi les nôtres, .t'espère que
mes collègues accueilleront mon travail avec quelque
'sympathie et qu'ils me sauront gré de l'avoir entrepris.
.le désire de mon côté qu'il leur soit utile, qu'il les aide
dans leur tâche et qu'il leur donne ce que je voudrais
voir en nous tous de l'estime pour ce peuple, dn respect
son
pour ses lois et ses coutumes, et de l'espoir en
relèvement par la Fiance et par nous qui la servons.
PR~FACR X)I

Cet ouvrage corrmrend cinquante-quatre lois.


Sur ces cinquante-quatre lois, trente-neuf ont été
autograptnécs en tangue et c.n'actéres cambodgiens par
les soins du Protectorat, et réunies en vingt-quatre petits
recueiis. Ces recueits ont été, M~</c!<;r, envoyés a tous
tes gouverneurs des provinces; mais, pour des raisons
qu'i) est inutile de dire ici, le résident supérieur de
cette époque ne crut pas devoir les distribuer aux rési-
dents, ses agents au-dessus de ces mêmes gouverneurs.
Les deux lois qui ne furent pas envoyées aux gou-
verneurs et dont les exemplaires demeurèrent empHés
et inutiles soit au palais du roi, soit a la résidence
supérieure, sont le A'/v~?! c/t'c// ou « loi sur les
étéphants )), et le A/?! sc's ou « loi sur les chevaux M.
qui avaient été trouvées trop archaïques et dorénavant
mappiicahies.
Ces deux A'M étaient, en enet, inapphcabtes dans
ta grande majorité de leurs articles, depuis longtemps
tombés en oubli, mais ils n'étaient pas plus caduques
que !es autres lois, et n'offraient pas plus de raisons
mititant en faveur de leur suppression.
La remise aux gouverneurs cambodgiens des tois
autographiées du royaume, sans aucun commentaire.
était une sorte de promulgation a nouveau de lois que
beaucoup ignoraient et que personne n'appliquait p)us.
De ce fait, il se trouva que le Protectorat français, –
c'est-à-dire la France, – parut promulguer les vingt
et une peines de la mort lente et toutes les peines de
ta mutilation des tëvres, des pieds, des mains, etc..
que les Cambodgiens ne connaissaient plus et que te
XII )'nf:ACK

propres des mœurs avait supprimées ton~tcmps avant


notre arrivée.)) n'en était évidemment rien, mais cette
distribution des textes des fois, auto~raphi<s par tes
soins du Protectorat, entre tes~ouverne')rs()es pro-
vinces. sans aucun avis )))'éa)a)))e,sans qu'on tcurt'it t
connaitre quels artictcs étaient maintenus et que)s
étaient abroges, était ma)ad)'oite et (tan~ereusc. L'eHet
produit futre~rettah)e partout, non parce ({u'oncrut
devoir appHquer les peines o'ue))es que les moeurs du
peuple cambodgien ne comportent ptus. mais parce que
certainesdispositions tnoins ~rayes. a))ropees par t'usai',
onhtieesde tout )e monde, paraissant retrouvées, remises
en vigueur par )anouve)te promuigatio~tes lois an-
ciennes. parurent devoi)' .~treappHquces. Je dus pjusiem's
fois intervenir, dans ma circonscription, pour maintenir
tes coutumes judiciaires etahties par t'usa~e depuis si
ton~temps qu'on ne se rappehut plus ~uere en avoir eu
d'autres, et pour qu'on laissât dans t'ombre où ils étaient
des textes surannés dont personne ne voûtait ptus, mais
que les .jn~es se croyaient a regret o)))i~és d'a;)))Hqucr.
Ponvait-i) en être autrement? Non.
OnaYait imprimé ces textes sans tes tire. sans les
'amender: te Protectorat les avait acceptés sans savoir
ce qu'ils disaient et avait donné t'ordrc de les envoyer
aux gouverneurs, aux ju~es cambodgiens et n'avait point
décidé de les remettre aux résidents de France.
Il y avait donc lieu d'être surpris de voir supprimer
deux textes de lois concernant les étéphants et les che-
vaux et de voir confirmer tant ((autres fois tout aussi
archaïquei-. Mais revenons
PRÉFACE Xf))

Sur les trente-neuf lois publiées par les soins du


J'rotectorat, dix ont été, il y a p)us de quinze ans, tra-
duites en français par M. Cordier. évoque du Cambodge,
et pubtiées, en 188d. dans les TT-rc~rs~s et /~<*o~-
/:a<.s.so/!ces,avecune autre loi qui ne se retrouve pas
dans les recueils autographiés, mais dont j'ai pu me
procurer le texte cambodgien )a « Loi sur la manière
d'exécuter les mandats d'amener )).Ces onze lois furent,
dans ta même année, Pobjet d'un tirage a part. Une
seconde édition, tirée a vingt exemplaires seulement.
fut faite de cette traduction, en 1890, par le Protec-
torat, et quelques exemplaires furent envoyés dans les
résidences du Cambodge.
J'ai revu et corrigé cette traduction, qui se recom-
mandait par sa grande c)arté, puis je l'ai comp)étée par
)a traduction des articles et préambutes, souvent très
intéressants, que M. Cordier avait cru, je ne sais pour-
quoi, devoir négliger. Je donne ici ces onze lois avec
['autorisation de M. Grosgeorges. évëque du Cambodge,
successeur de M. Cordier. et je me fais un devoir de
signaler a ta reconnaissance de ceux que la tégistatio))
cambodgienne intéresse celui qui, le premier, a entre-
pris de nous )a revoter. M. Cordier, par un sentiment
de modestie qu'on me permettra de trouver excessif,
n'a pas voulu signer son travail. Beaucoup de ceux qui
savaient que sa traduction était t'œuvre d'un mission-
naire t'attribuaient indifféremment à l'un ou a l'autre
de ceux que leurs études avaient mis a même de )'en-
treprendre; M. l'évêque Cordier était presque le seut
auquel on ne songeât jamais a en faire honneur. Je
X)V PRÉFACE

croirais manquer à tous mes devoirs, si je taisais ici son


nom et ne lui rendais publiquement ce qui lui appartient.
En outre de ces quarante lois connues, qu'on pourrait
trouver soit dans les textes cambodgiens autographiés
par les soins du Protectorat, soit dans la traduction de
M. Cordier, je donne ici ta traduction de quatorze autres
lois inconnues jusqu'ici, qui n'avaient jamais été ni
autographiées, ni publiées, ni traduites. Ce sont
1<*Le Krâm joreas ~'eac/~a p/'a~d~f, ou « Loi
sur le sacre du roi », qui est suivi de trois notices sur
les couronnements des rois iSauriyôpéarn, Chey Chésdha
et Réach Ongkar, et de cinq paragraphes annexes sur
les sept trésors du roi, les épouses, les conseillers royaux,
le vocabulaire diplomatique secret et les têtes ordi-
naires
Le A/'a/H reacA y:~ satlh, qui est une règle de
conduite à l'usage des rois, contenant de nombreux
conseils sur l'art de gouverner;
3o Le J~rd~ s/'oA',qui est une sorte de loi constitu-
tionnelle du royaume très incomplète. J'ai cru devoir y
joindre un paragraphe du Chbap Mo/t sala, ou « Loi
pour les chefs du tribunal ));
4o Le Chbap ~M~~ pi 6aH/'a/ ou « Loi des tradi-
tions du passe », qui énumère certains privilèges du
roi, des princes, des princesses et des dignitaires. Cette
loi (!) n'est, dans sa première partie, qu'une suite de
récits faits par la tante du roi Préas Chey Chésdha,
concernant des affaires judiciaires jugées sous les règnes
précédents/La seconde partie nous donne le récit d'un
conseil de religieux appelé à juger un religieux coupable
PRÉFACK XV

de meurtre, et une suite de dispositions concernant


ies crimes et les fautes qui peuvent être commis par
un moine;
5'~ Uneleçon du J~a/M s<<A- qui dinêt'e un peu
de celle dont M. Cordier a publié la traduction, et que
je donne après la sienne;
6" Un petit lakkhana de trois articles, concernant les
personnes qui ont des relations amoureuses entre elles
et la responsabilité qu'elles encourent en troublant les
cendres des ancêtres;
7" Un petit recueil que j'ai trouvé dans la province
de Kômpong-Soay, et qui, pour une moitié, est une qua-
trième leçon d'une partie du A'n! SM~r~ et qui,
pour l'autre moitié, est la traduction d'un texte original
que je n'ai pu retrouver nulle part. Cette seconde moi-
tié forme le paragraphe II du A/?ï f~o/'oJ~A'
80 Le Chbap A'Ao/tsala, ou « Loi pour les chefs du
tribunal », qui complète le Ar<~H Préas /Ao/n~a
a/!AM/a, et qui est aussi un code de procédure;
9o Le Chbap oy c~cfoe/~ bântéal, ou « Loi sur les
enquêtes avec témoins »;
d0o Le Chbap oy s«or 6c/a/, qui est une loi sur
la manière d'interroger les témoins; je donne cette loi
a la suite du A/'M~ saksey, ou « Loi sur les témoins »;
1 l-i'2o Deux leçons du A/M Pohlilla tép, ou « Code
de lois rurales », que je donne après la traduction de
celle que le Protectorat a autographiée;
130 Le J~r~n! ~aHp/~a thipdey, qui, comme la plu-'
part des autres lois, remonte à la fin du xvn<*siècle, et
qui, cependant, ne fait pas partie des trente-neuf textes
XV! PRÉFACE

publiés en caractères cambodgiens par les soins du


Protectorat. Cette loi est dite « Loi du juge suprême a
(sof~AJa ~t~~ey);
d4o Le ~~y?! /t< /?uoA-,ou loi du groupe [des
juges], qui contient un grand nombre des articles du
Tu~M sa~Aea /A<pe!ey,beaucoup plus important.
Toutes ces lois, sauf celles que M. Cordier a tra-
duites, sont bien connues des gouverneurs cambod-
giens et de tous les hauts dignitaires, mais elles sont
complètement ignorées des Européens, parce que.
jusqu'à aujourd'hui, aucune traduction n'en a été don-
née et que nui encore de ceux qui, très rares, savent
lire le cambodgien dans les textes, ne s'est donné la
peine de les parcourir. Leur publication ici est donc
aussi importante que c elle des lois que j'ai dû décou-
vrir. me procurer, et que les dignitaires, auxquels le
Protectorat avait cru pouvoir se fier. n'ont pas comprises
dans les vingt-quatre recueils qu'ils affirmaient cepen-
dant contenir ta loi tout entière.
Je suis persuadé qu'il y a encore au palais d'autres
lois qu'on nous cache et, dans certaines provinces du
Cambodge, des textes anciens que le roi n'a peut-être
pas, que d'anciennes familles conservent précieusement,
mais refusent de communiquer. J'espère me les procu-
rer au cours d'une nouvelle campagne, mais, jusqu'à
présent, mes efforts n'ont abouti qu'à joindre aux textes
autographiés les quatorze textes dont je parle plus haut
et à rassembler quelques autres satras très curieux, mais
qui ne peuvent trouver place dans un recueil de lois.
PHÉt-'ACE XVtf

J'ai tenté, peut-être à tort, de classer toutes les lois


que je donne ici sous des rubriques qui rappellent les
titres admis par nos codes. J'y ai réussi en partie, mais
non absolument, parce que les lois cambodgiennes
sont loin d'être codifiées d'après nos coutumes et pré-
sentent plutôt un chapelet de lois qu'une classification
logique. Quoi qu'il en soit, j'ai pu former sept parties
La première comprend une INTRODUCTION histo-
rique et légendaire faite d'ordonnances royales, d'un
Préamhu)e rédigé par la commission de revision de
1870, et d'une légende relatant la restauration de la
terre, l'institution de la royauté et l'origine sacrée des
lois; 2" le Préas Thomma sallh, qui est considéré comme
le texte de la loi sacrée; et 3o le P/'<~a5E~ap/teas ou
texte des saintes paroles d'Indra.
La deuxième partie réunit des lois qui m'ont paru
pouvoir être placées sous le titre Lois CONSTITUTION-
NELLEs.Ces lois concernent le couronnement des rois,
(A~/n recela A'ro~ propcMp/!McA'), l'art de gou-
verner (AfdfM réachéa y:~<saM), une loi dite loi du
pays (/dfn s/'o~), un recueil de traditions judiciaires
anciennes (Chbap M/nn~! 6oHra/!), la loi des gardiens
du palais (Krâm /H~o bal) et une loi sur le protocole
dite « loi du cercle des grades )) (J~'dmMmro/ï~ sakh).
La troisième partie réunit les lois qui m'ont paru
pouvoir former un CODEPRIVÉet concerner les Per-
so/tncs, c'est-à-dire celles qui concernent les épousés et
les autres femmes (A'r<!M:~of<s/Xr~a), et les mœurs
(A~v!~ sd~A/frey).
La quatrième partie finit le premier volume elle
XVUI 1,~
PRÉFACE

compte les lois qui paraissent concerner les Biens, les


successions (Ar< ~torocfdA-) et les donations, les
esclaves (~d~ ~asa ~dmo/far), les éléphants (A/'d/K
chakrey), les chevaux (7<rd/ s<?s),les dettes (A/~m
bâmnol).
La cinquième partie qui commence te second
volume forme le CODEDE PROCÉDURE; elle comprend les
lois qui réglementent la composition des tribunaux
(A/'dy?!pr~as ~on!/Ma a~/mnA~~a et Chbap Mo~ sala),
qui concernent les juges (A~'am ~'a/aA'a/'), les appels
(~d/t! of~or), les représentations en justice (A"a~:
anha /net/apa/os/)~Kas),la réception des plaintes (A'/v<
~o~<o/6d/œ), les plaintes (A~'a~! kath &t<7cc/),
l'exécution des mandats d'amener (Chbap &a/fo~) oy
/ueeH/! lam), les interrogatoires (~H ~'c/!a/'o/:a), les
témoins (A'rfh?<sa/fsey et ~rd/H kath saA'sey),les inter-
rogatoires de témoins (Chbap o// suo~ &~nM(ï/),les
enquêtes avec témoins (Chbap oy ~f/ce/ &<t/ea/\
les ordalies (~dM p<so/A).
La sixième partie forme le CODEPENAL;il compte
les lois sur les trahisons (Av'dw cA&o~sœA'), sur les
fonctionnaires royaux (/D'<~MacA/ta /<!0/!</),sur les
malfaiteurs (~rdf?: c/:d/'), un recueil de deux lois dit
~d/T! ~ro/:mo~oy~ trois lois sur les crimes et délits
ruraux (Chbap s~oA-,~'d~ po/?//a tép), des lois sur les
querelles (A~d~ vivéat), et les jeux (~d~! &~r).
Enfin la septième partie qui comprend des Lois
DIVERSES que je n'ai pu classer. Elle comprend une
série de formules, principes des lois (Chbap /fa< &dM-
~o~), la loi du Grand juge (~vt/p! sauphéa /f/ey), la
PH&)-'A(.:H XIX

loi du groupe des juges (~ /t~ puoA sauphéa), une


loi sur les tribunaux (A~/H Préas réach A~a~~).
J'ai joint à ces lois une table analytique à la rédac-
tion de laquelle j'ai appcrté le plus grand soin. Sans
elle, je crois qu'il eût été, malgré ma classification,
impossible de se retrouver dans cette masse d'articles
de lois. J'espère qu'elle facilitera assez les recherches
pour les rendre aussi rapides que fructueuses.

Je ne terminerai pas cette préface sans remercier


M. Doumer, gouverneur général de l'Indo-Chine fran-
(;aise, et M. Ducos, résident supérieur de France au
Cambodge, de l'aide matérielle qu'ils m'ont promise et
sans laquelle je n'aurais pu publier cet ouvrage si
important et qui ne s'adresse malheureusement qu'à un
nombre très restreint de travailleurs.

ÂDHHMARD LKCLÈRM.
)

f" &p<eMt6rejr~
LES

CODES CAMBODGIENS

PREMIÈRE
PARTIE
INTRODUCTION
TITRE 1er

GRAND PRÉAMBULE

I. En l'an ~415 du Buddha, 1794 de la grande ère, et 1234


de la petite ère (1872 de l'ère chrétienne), le Préas bat
sàmdach préa.s Noroudàm (ici tous les titres du roi), roi du
Kàmpouchéa', qui est le maître suprême de toutes les vies
humaines, régnant en paix, a décidé d'éclairer son royaume,
afin de le bien gouverner et d'y assurer la sécurité par sa
puissance.
En ce temps-là, le roi, en son palais et sa capitale de
Phnôm-Pénh, assisté de tous les membres de la famille royale,
de ses grands dignitaires, des professeurs royaux, des con-
seillers, des astrologues et de tous ceux qui se réunissent

Du pali pM'o,saint; pada, pied, base; sattha, maitre, seigneur


(avecl'infixedm, seigneursuzerain);naro, homme damo,tempérance,
sobriété,dontles senssont subjugués. .MmpotfcMa,dit pali j~tm6oM ('),
Cambodge.
(')U<HMtMmots toutes
palis, lMvoyeUos unaccent
port<mt eircontlexe
devrontêtreBronmtcect
ïonaruee..
1
2 INTRODUCTION

(en la salle des audiences royales) tous les jours, ayant le


cœur large et pitoyable pour tous, invita les dignitaires à
protéger les gens du peuple, convenablement et conformément
au Préas ?%omHtas<:M~
II. – Au commencement de l'année 983 de la petite ère
(1621 de l'ère chrétienne), année de la Poule, la troisième du
cycle', le roi Sàmdach préas Chey chésda thiréach réaméa
thîpdey bàrôm baupît', qui était le maître de toutes les
existences humaines, étant en son palais de Sras-Këv au pays
do Sàmrong-tông revisa les lois du royaume qui formaient
douze recueils le 7~/K Préas no/M~ le premier,
était nommé la « Loi d'autrefois ». Mais il y a de cela déjà
bien longtemps. Depuis cette revision, des règnes et des
années, en grand nombre, sont écoulés; personne n'observe
plus cette ancienne loi. En outre, quelques-uns des recueils se
sont égarés chez les dignitaires ou dans les maisons des
gens du peuple [de la capitale] et quelques autres sont
épars dans les provinces. Tous sont maintenant remplis
d'erreurs, car ils ont été recopiés par des gens ignorants des
lois et par des gens malhonnêtes, sans honte aucune, qui
les ont modifiés de leur propre autorité. C'est ainsi que les
lois que nous ont laissées nos ancêtres sont aujourd'hui, par
l'œuvre de ces gens malhonnêtes, remplies de textes faussés
qu'il est maintenant difficile de reconnaître.
HI. Au commencement de l'année 1215,année du Buffle
(1853 de l'ère chrétienne), cinquième du cycle, le roi Préas
bat sàmdach préas Hariréa réaméa eysaur thipdey bàrôm
Dupali fa;)-«d/taMnKMa«/t<nH,
ou « livrede la sainteloio.
Ducyclede dix ans, c'est-à-direla neuvièmedu troisièmecyclede
douzeans. Onsait que le cyclede soixanteans est composéde cinqcycles
de douzeannées,portantchacuneun nom d'animal,et en mêmetempsde
six divisionsdedix annéesportantchacuneun numéro,de 1 à 10.Deces
deuxdivisionsd'unnombreinëgatd'années,it résultequelesannéesducycle
de soixanteansn'ont jamaisqu'unefoisen soixanteansle mêmenom et le
mêmenuméro.
Du palijayî, victorieux ad/tM~, suzerain-;nïma a<!Mjp<maître
suprême;p<M'amo, très haut; &Mpa<t,roi, maîtrede la terre.
Prononcez Kéau.
Anciennom de ~om~oH~MOMfy, sur le bras du Grand-Lac,en face
d'Oudong, l'anciennecapitaledu Cambodge.
Loidu saintgardiendu royaume,ou loi concernantle préfetdepolice.
CHA'SU t'ftËAMBULE 3

baupit', maître
suprême de toutes les existences humaines,
ayant été sacré roi, aussitôt en possession du pouvoir royal,
ordonna de rassembler tous les textes de lois, retint le
Za/~Aana 2t'n<ïp/t~ca c'est-à-dire le CA6<itp-<ïM ZMmno~
(la loi concernant les dettes), puis il confia les autres à l'oknha
Màha Vinîchchhay thîpdey, afin qu'il les conservât". Ces
lois passèrent entre les mains de l'oknha Kotta réach, qui
devait les reviser, mais il mourut en l'année de la Chèvre
(1869), avant d'avoir fait ce travail, et l'oknha Pîphéak
vînîchchhay mourut plus tard avant de l'avoir achevée
IV. -Alors, le samedi, premier jour de la lune croissante
de Pisakh de l'année du Singe (1870 de notre ère), le roi
(Noroudàm) étant sorti de ses appartements et s'étant assis
sur le trône du Tévéa vînîchchhay étant entouré de la
famille royale, des princes, des dignitaires, des conseillers
royaux, des astrologues, des lettrés et de tous les officiers
toujours à son service, prononça les paroles suivantes
« Dans ce monde-ci, tout roi régnant doit éclairer son
royaume sur les lois et les coutumes qui ont été établies et
laissées par les anciens rois, dits mâha krasat pîdœum

Ang Duong, le père du roi Noroudam. – Hariréa, pour /M<-t/«t)<t, les


noms réunis de Vishnu et de Çiva. B~aM)' ou eysau, du pali ~o ou issaro,
seigneur.
Probabiement du pali tnam, dette et a~Myo.?o,accusation.
La loi concernant les dettes fut révisée par le roi lui-même.
4 Les trois dignitaires qui viennent d'être ici nommés sont les trois
grands juges chargés de conserver les lois et de veiller à leur application.
Sous le roi actuel, des i86t, nous no trouvons plus que l'oknba Ptphéak
vinicbchhay, premier grand juge, l'oknba Sauphéa thipdey, deuxième grand
juge, et l'oknha Montrey kotta réach. Kotta (en siamois to<) est un vieux
mot cambodgien signifiant c loi, décret ». Fip/tMt MnMtc/t/M< du pali
lumière; o<Mtcchat/o('), investigation. – Le mot cambodgien p?phea~a
M<<<t<t,
a aussi le sens d' « examiner ».
Premier jour da deuxième mois de l'année, du pali t~<fM, qui
désigne aussi la seizième des maisons lunaires.
° Du pali decaptntcc/MM/a,dieu de l'investigation.
Grands rois du passé, d'autrefois. Le mot At'Mot, qui est aussi siamois,
est considéré au Cambodge comme un ancien mot cambodgien, qui ne doit
être employé que pour désigner les rois dn passé, ou mieux, de l'extrême
passé.
~(') Jc suis, pour le pali et 1e sanscrit, la tranecriptton en caractères lntlus udoptve pnr toua 1os
indianistes par exemple dans ce mot tJtHtcc/tai/o,le c a la valeur d'un ch et le eh colle d'un cM. D'autre part.
·je suis puur le enwbodgicu ln transcription ~udoptée par tous les cawLodgteanieuute et j'écris ch et rN~ et
nou c et ci,.
4 INTRODUCTION

et marcher conformément à ces lois et coutumes, puis ordon-


ner les mesures à prendre pour assurer la défense des gens
du peuple et pour les protéger. Or, voici maintenant que
l'oknha Pîphéak vînîchchhay est mort et que les lois que
mon père a ordonné de réunir ne sont pas encore revisées.
Afin que ces lois ne s'égarent plus, moi, le roi, j'ordonne à
l'oknha Màha montrey et à l'oknha Màha tép de rassembler
toutes les anciennes lois qui sont chez les dignitaires, chez
les gens du peuple; et je charge de les corriger, de les reviser
avec soin, les personnes suivantes Les <!J!aA'/toknha
Prachna thîpdey, juge; oknha Phînît vînîchchhay, juge;
préas Sànthôr réach chna; préas Chumnît àksar l'ancien
oknha thiréach Sakô et l'alakh Sok les ~OH/<:/<7ton
oknha Montrey kotta réach, juge; oknha Sauphéa montrey,
juge; oknha Néaréa thiréach, juge; lespr~srp<!c/t~K<K'
oknha Vîchin, juge; préas Thôm bàntît, juge; préas Nôréak
voha, lieutenant de juge" préas Pîphéak bântit, lieutenant
de juge; préas Thôm vichéa; luong Tép kàri phouchhney;
luong Srey Thôm Langka phouchhney; néay Srey; et néay
Kàn; en tout dix-huit personnes.
« En outre, je charge les Préas réachéa kônn c'est-à-dire
le Sàmdach préas màha Sanghkrey thîpdey, le Sàmdach préas
Sokônn thjpdey, de reviser le Préas Thomma satth et de prêter
leur concours à la revision des autres lois, afin que les textes
différents soient comparés et que les faux soient corrigés. »
V. Puis, le roi ayant fait apporter le Préas 77to~m<:
satth en présence de cette haute assemblée ayant constaté

Lesdeux chambellans de droiteet de gauche.Mon~'e~,du sanscrit


mas~'t,du palim<Mt<<, conseilier; tép,du palid~o,lampe,lumière. Le
Buddhaest quelquefois dit Dipo<o/KMMt.lumièredu monde.
Peut-êtredu pali <!Mo,qui était le nom de la ville de Kuvéra,le
dieudesrichesses.LesaMAsontsecrétaireset trésoriers.
Messieursdu tribunal.
B<M<t<,du sanscritpandita,lettrés,savants.
Bft<St pour~<tt <MMt-/M'<MH.
<M'<MM,
«Lessaintsroyauxdela bonneodeur», les deuxchefsdes religieux
au Cambodge, chargésde la nomination desordinantset deschefsde monas-
tères,l'unde la droitedu royaumeet l'autrede la gauche.
Cetteassembléeparaitêtrecelledesvingtpersonnages ci-dessusnommés
et nonrassemblée de la salledu trône.
GRAKB PHËAMBULE 5

que les textes avaient été collationnés et revisés, décida que


la loi ancienne' serait imprimée à soixante-cinq exemplaires
pour les besoins du royaume et que les trois cachets suivants
seraient apposés sur tous ces exemplaires
1° Un cachet sculpté portant la figure de Préas Noréay à
quatre bras, monté sur le dos de l'éléphant Kuchén bâvâr
Ayravân
2° Un cachet sculpté portant le Préas mokot et le Préas
khant posés sur un plateau à deux étages; autour de ce
plateau, en caractères français, les mots Préas bat s<ïm~ac/t
~VoroM~M; et au-dessous, en caractères cambodgiens, les
mots AfaMrede la vie et du ro~~M/nc.
3* Un autre cachefsculpté portant le Préas khant posé sur
un plateau royal à deux étages et sous un parasol royal.
4"Un autre cachet sculpté portant, d'un côté un cheval, et
de l'autre un éléphant, et au-dessus une sorte de mokot; au-
dessous, en caractères français, les mots Ardm~reas alakh
Un de ces exemplaires sera conservé dans la salles des
réceptions royales, à l'intérieur du palais; un autre sera con-
servé dans la salle des réceptions royales à l'extérieur du
palais; un sera conservé à l'imprimerie; un sera remis au
tribunal des louk khon un autre sera remis à l'oknha
Montrey kotta réach pour le tribunal des louk khon du
Sàmdach mâha obbaréach un sera conservé par l'oknha
Néaréa thiréach, au tribunal des louk khon de l'obbaréach;
un sera conservé par l'oknha Thiréach sauphéa pour le
tribunal des louk khon de la Sâmdach préas vôr réachéa
Chbap d<BMm.
(Vishnu),sur le pavara,nobleM'<K)<Mo,
JV<M'<!y<Mto nomd'un éléphant
dela mythologie buddhiqueet brahmanique.
Le mo~Mto coiffureà pointetrès haute et à oreillères,
indo-chinois,
touteen or; et le sabreroyalà deuxtranchants,trèscourt.
Servicedessecrétaires.
° Textuellement de «Messieurs les grandsx en faitce tribunalest celui
quenousdirions« duroi Lemot khonest un vieuxmot, l'altérationdu
mot MotMM~, quise donnaitautrefoisà tousles dignitaireset mêmeà leurs
épouses,I! n'estplusemployéaujourd'hui,saufdansle calendrier,quepour
désignercesdernières.La formekhun,qu'ondonnesouventà ce.mot,est la
formesiamoise.
° Dupali «pM'd~a, sous-roi,celuique nous appelonsimproprement le
« secondroi
6 INTRODUCTION

clnni un sera conservé par l'oknha Sauphéa Sot thiréach;


et cinquante-deux exemplaires seront distribués aux gouver-
neurs des provinces; les chau-phnéa sauphéa Khé', seront
chargés de les conserver et de juger toutes les affaires confor-
mément à ces nouveaux textes.
Dorénavant, tous ceux qui auront un procès, quand le juge
sera sur le point de prononcer la sentence, devront s'assurer
que la loi qui leur est appliquée est bien contenue dans le
texte portant les cachets ci-dessus dits. Si cette loi s'y trouve,
ils devront la respecter et accepter la sentence. Si le juge
tranche une affaire sans avoir devant lui le texte portant les
sceaux, il ne faudra pas accepter la sentence

Il

Ayant salué le saint Buddha qui a su découvrir les quatre


sainte vérités de la loi religieuse*, aussi lumineuses que le
soleil, ayant les dix grandes vertus le cœur juste et bon,
je vais préparer le Préas Thomma satth qui est la loi du
royaume du Cambodge, afin que les affaires soient dorénavant
bien jugées pour tous et conformément à cette loi. Tout
d'abord, je vais parler d'après la tradition du premier roi des
hommes et de l'origine de la loi.
I. Quand le feu eut consumé le monde, l'eau parut et il
en tomba des torrents qui s'élevèrent jusqu'au-dessus des trois
premiers étages des rûpa prohm qui sont Paréssachéa,
Borohoetta et Mâha prohm

Lareine-mère. Dupalicat'o,précieuser~t, royal;~ou: vieille.


Les jugesprovinciaux,c/MtM pour c/t(Mt-r<ÎH!,juge; p/Mi/tKt,
délégué;
4'a«pM«, juge; kMt,province.
C'est-à-dire il faudrafaireappel.))
</t0)'m
Pt'e'at<M'<'<!MC/te/M &Ko)t,en palica«a)'t-a)'<'y<tsa<'cftK<,
c'est-à-
direles quatrevéritéssur « la douleur,la cause.dela douleur,la suppression
de la douleuret les moyensde supprimerla douleur.»
Jecroîsqu'ils'agitici desdix )'<tjt!<~«!mm<tcharité,piété,libéralité,
modération, humanité,patience,droiture,douceur,austérité,persévérance.
Lestroisétagesinférieursdes t'Mp<t&r<t/tm<t
ou dieuxbrahmaayantla
forme,sont,d'aprèsles textespalis p<M'Ma.M'a6t'<!y)ma!Mo,p<t)'o/H'M6M/M)M-
lokoet.mahâbrahmaloko.
CRANU PRÉAMBULE 7

Plus tard, un grand vent s'étant levé, les eaux diminuèrent


de hauteur et découvrirent depuis les tuttés chhéan

jusqu'à la distance de 5.739.300 youch'Alors l'écume qui était


sur les eaux' en se desséchant durcit, et un grand royaume
fut formé sur ce dên kèv 4. Ce royaume comptait trois

grandes provinces le Parëssachéa, le Borohœtta et le Màha

prohm par les prohm pathamma


qui sont habitées chhéan°,
qui sont des prohm qui, étant morts dans ).'Aphossara sont
venus renaître dans ce royaume.
Plus tard, le vent continuant de souffler, l'eau continua de

baisser; elle finit par laisser libre un espace qui s'étendait à


4.801.950 youch du pathamma chhéan 8. Alors l'écume qui
était sur les eaux durcit et sur ce nouveau den hèv un grand

royaume, aussi grand qu'un châkralaval ° se forma sous le


nom de Bàrnimitvassavattœ Dans ce royaume, il suffisait
de désirer une chose pour l'avoir à l'instant même. Il fut

peuplé par les prohm qui, étant morts dans le royaume des

Aphossara, y vinrent renaître sous la conduite d'un grand


tévoda nommé Bàrnimit vassavattœ tévéa réach tévoda'. On
vit dans ce royaume seize mille années, mais comme les
années de ce royaume sont plus longues que les années de la
terre, on trouve que les habitants de ce dén kêv vivent neuf
mille deux cent seize millions d'années de notre monde

En pali dutiyajjhâna, le deuxième groupe des paradis ou séjour de la


contemplation des <'Mpo&ra/MHa,qui est habité par les bienheureux du
deuxième .y/«ms. Ce groupe comprend le p<M't«(î<ta<')'a/MH<tM(', l'appamd-
?!<!MM!')'<t/MMa<oA'oet I'aMtaM<!)'d6)'ay<maMo.
Le youch est une mesure de longueur qui vaut 8.000 brasses de i m. 70.
soit i3 kiiom. 600 mètres.
En langue cambodgienne popM<<M&,écume d'eau.
Mots khmers signifiant (<')')'t<otre<n'<H<nt<.
Voyez ci-dessus les noms palis de ces trois paradis.
En pâti 6r<tm<tpath<tMM~M)M', dieux brahmas du premier jhâna.
Kupa)i <!6A<MM)'<Moto, le sixième des paradis des rûpabrahma.
C'est-à-dire au-dessous du plus inférieur des paradis dès )'<~a6)'ahma.
En pali caMecat~, c'est-à-dire un monde, notre terre par exemple.
En pâti par<t!ttmmtt<tt)<MC[c<!«<, c'est le sixième et le plus éieve des
deeaiota.
En pa!i paraMt)KM<<ocsMM(<MM'o)'<!)aMo, dieu-roi des dieux du
p<M'aM<mM<<ao<!MpaM:.
t Seize mille années divines de trois cent soixante jours, de chacun seize
cents années, soit i6.000 x 360x1.600 = 9.216 millions.
8 INTRODUCTION

Longtemps après la formation de ce royaume, le vent, con-


tinuant de souffler, l'eau diminua et finalement s'abaissa
jusqu'à 3.080.970 youch au-dessous du Bàrnimit vassavattœ.
Alors l'écume qui s'était formée sur les eaux durcit et un
nouveau than kêv put se former. Il suffisait dans ce royaume
de désirer une chose pour l'avoir de suite. Ce than kêv fut
peuplé par les prohm qui, étant morts dans l'Aphossara,
vinrent renaître dans le Niméannaratœ avec un grand
tévoda nommé Niméannaratœ tévéa réach tévoda". Les tévodas
qui habitent ce royaume vivent huit mille années qui valent
deux mille trois cent quatre millions de nos années
Longtemps après et par la force du vent, l'eau diminuant
toujours, se trouva à une distance de 2.077.990 youch du
royaume de Niméannaratœ. Alors l'écume qui était sur les
eaux durcit et sur ce nouveau dén kêv un nouveau royaume
fut formé sous le nom de Dosœtta' C'est un séjour de
bonheur des Préas bàrôm putthangfi. Il fut peuplé par des
tévodas morts dans l'Aphossara et qui, avec le grand tévoda
nommé San Dos tévéa', vinrent prendre leur renaissance
sur ce dén kêv. Les tévodas qui lfabitent ce royaume vivent
quatre mille années de ce paradis, qui font cinq cent soixante-
seize millions d'années de notre monde
Longtemps après, le vent continuant de souffler, l'eau baissa
jusqu'à 2.600.100 youch au-dessous de Dosœtta. L'écume de
l'eau durcit et forma un nouveau dên kêv sous le.nom de
Yéama" et qui est de la même grandeur que notre monde

1 Enpali thâna,séjour;~<ntrbrillant,c'est-à-dire
le cielétoile.
En pâli MtmmtMMM'atMessMo, le cinquièmedes paradisdes deva-
loka.
3 Dieu-roidesdieuxMtMHtMMM'att.
Huit milleannéesdivinesde trois cent soixantejours, de chacun
huitcentsannéeshumaines,soit 8.000x 360x 800= 2.304millionsannées
humaines.
En pâli tusitadevaloko,le quatrièmedes paradisdesdevaloko.
En pali jM<'<tp<M'<tmo6M<am,saintset eminentsesprits.
Je ne voispasce quepeut signifierle motSan Dosme paraitêtreun
diminutifdumotD<Mœ«a.
8Quatremilleannéesdivinesde trois cent soixantejours, de chacun
quatrecentsannéeshumaines,soit 4.000x 360x 400= 876millionsannées
humaines.
En pali ~amadeo~oto,le troisièmeséjourdesdevaloko.
GRAND
PRÉAMBULE 9

(/)/!<~).Les tévodas de cette région vivront dans le bonheur


et la tranquillité jusqu'à la fin du kalpal. Ce royaume fut
peuplé par les prohmmorts dans l'Aphossara, et qui vinrent y
renaître sous la conduite d'un grand tévoda nommé Si Yéama
téva réach Les tévodas de ce royaume vivent deux mille
années de ce paradis qui font cent quarante-quatre millions
d'années de notre monde
Tous ces royaumes-là sont des royaumes flottants sur les
vents et qui ne touchent pas la terre que nous habitons. Leurs
habitants ne sont pas éclairés par le soleil et la lune comme
notre terre; ils sont éclairés par les rayons lumineux qui
s'échappent de leurs corps, et leur beauté est superbe et leur
vêtement est magnifique. Ils neconnaissent le jour et la nuit que
par les fleurs lorsque les fleurs commencent à paraître, c'est
le point du jour; lorsque les plantes ne portent pas de fleurs,
c'est la nuit. Beaucoup des prohm qui habitent ces paradis
sont venus de l'Aphossara renaître en ces lieux. A la fin du
mondé, quand le feu consumera tout, ils retourneront dans
l'Aphossara 4.
II. Parlons maintenant des créations qui suivirent celles
dont il vient d'être parlé.
Longtemps après, le vent ayant continué de souffler, l'eau
diminua et baissa jusqu'à 518.400 youch au-dessous du
Yéama. Alors l'écume d'eau durcit et se transforma en une
terre, celle que nous habitons et qui mesure un milliard (!)
de youch, mais cette terre était si boueuse qu'elle était molle
comme une soupe de riz qu'on aurait versée dans un thas
Elle en avait d'ailleurs la forme la partie la plus épaisse de
cette soupe forme au milieu du thas une surface d'apparence
k
r <M
Jusqu'à muoykal.
En pâli t/amadecat'a~a, le roi desdieux!t<!ma.
Deuxmilleannéesdivinesde troiscentsoixantejours,de chacundeux
centsannéeshumaines, soit:2.000x 360x200=t44millionsd'annéeshumaines.
Cesparadissont peuplés de brahmasqui,descendantde l'Aphossara,
sont venusy renaître desangesqui, lorsde la combustiondu monde,se
sont enfuisdes devalokoqui ont été consuméset se sont réfugiésdans
l'Aphossara, le sixièmedes brahmaloko, que le feu ne devaitpasatteindre;
et enfind'habitantsde la terre qui, ayantamassédes mérites,sontallésy
renaitreaprèsleur mort.
5 Sortede plateaude cuivredontlesbordssontdentelés.
10 INTRODUCTION

sphérique que l'eau découvre de plus en plus pendant qu'elle


s'écoule par les dentelures. Cette surface en refroidissant
durcit et une couche épaisse comme une feuille de papier se
forme sur le riz. Puis tout refroidit, le liquide s'évapore et la
soupe entière devient solide. C'est de cette façon que se forma
la terre que nous habitons.
Cette terre nouvelle avait la couleur de la feuille de karéas
nika kêv et l'odeur qu'elle répandait.était agréable.
IH. Parlons encore de cette terre, car c'est sur elle que
le préas Put (le saint Buddha) devait naître et vivre pour le
salut des êtres.
Quand notre terre commença à paraitre, on vit au-dessus
des eaux comme une demi-sphère qui croissait sans cesse. Au
sommet de cette demi-sphère qui émergeait des eaux, on dis-
tingua un arbre c'était le préas srey nako màha Pothy'.
A la fin du monde ancien, cet endroit qui reparaissait,
avait été détruit par le feu qui avait tout détruit et, parce qu'il
reparaissait le premier, on lui donna le nom de sisa dén day'.
Et maintenant il reparaissait [non seulement avec l'arbre de la
Bodhi, mais] avec un pied de lotus qui, sur la même tige,
portait cinq fleurs; ce phénomène indiquait que cinq Buddhas
paraîtraient dans le monde et que ces cinq Buddhas appar-
tiendraient à la même famille.
Cette terre nouvelle tout d'abord n'avait ni montagnes, ni
forêts, ni rivières, ni lacs, ni fleuves, et cependant on y voyaitt
déjà les traces de toutes ces choses.
IV. Les Prohm, qui avaient achevé leur période de vie
heureuse dans l'Aphossara, notre terre étant formée, vinrent
y renaître, doués encore de grandes facultés et destinés à
vivre une longue existence de bonheur. Chacun de ces prohm
habitait un palais particulier d'une grande splendeur; ils
étaient beaux et leur beauté jetait des rayons lumineux

Peut-êtrele ta<-a)t<<t<ctp/ta<o,
notreartocot'pK.s
tM~W/bMa: le motkêv
signifieici « éclatantD.
En pâli pfM'a maMbodhi,le saintet bienheureuxarbrede
s:t't H<îs<!
la grandescience le banian(/!c!Mrett~tOM) sous lequel Gautamadevint
Buddha.
3 En pâli SMsm,tête, front en cambodgien(Mn,territoire do<
terre frontdela terre.
GRANh PHËAMBUt.E H

autour d'eux, comme au cours de leur existence dans le


paradis Aphossara. Ils ne mangeaient point et n'éprouvaient
ni le besoin ni le désir de manger, car ils étaient comme
des dieux brahma sur notre terre:
Ils vécurent longtemps ainsi puis, un jour, ayant respiré
l'odeur de la croûte terrestre' encore fraîche et qui répan-
dait une odeur agréable, ils se réunirent pour jouir ensemble
de ce nouveau bonheur, puis pour manger et pour voltiger
au-dessus du sol comme font les oiseaux. do
N'étant occupés qu'à se divertir, leur puissance merveil-
leuse diminua en même temps que leur beauté superbe alors
ils ne purent plus s'élever dans les airs et se trouvèrent
plongés dans les ténèbres profondes, aveugles de leur science
merveilleuse et ne pouvant plus s'éclairer avec les rayons
lumineux de leur corps, qu'ils avaient à tout jamais perdus.
Ils se désolaient ensemble, et une grande inquiétude les
envahissait, lorsqu'ils aperçurent, un jour, le soleil qui, pour
la première fois, paraissait à cinquante youch de la terre
qu'ils habitaient. Ce soleil éclairant le monde entier, chacun
do ceux qui l'habitaient se trouva rassuré et heureux. Le nom
de Préas Saurya fut donné au soleil.
Mais bientôt ce soleil disparut à l'horizon; les ténèbres
reparurent et avec elles la grande inquiétude que les Prohm
avaient éprouvée. Alors ils firent des souhaits ardents pour
que le Préas Saurya reparut encore. Comme les Prohm venaient
de faire ces souhaits, la lune apparut à son tour pour la pre-
mière fois à quarante-neuf youch de la terre elle parut AU
milieu du monde et l'éclaira tout entier. On lui donna le nom
de Préas Chant.
Le jour de la naissance de Préas Atit' et de la naissance
de Préas Chant était le quinzième jour de la première quin-
zaine du mois de Phaikun

R~'<MM déndey,papierde la terre, croûteterrestre.


Motcambodgien désignantle soleil,la semaineet le premierjour de
la semaine,notre dimanche,qui est le jour du soleil.Cemot aM ou a<M<
vientpeut-êtredu pali<M<«o, brillant,lumière,ou du sanscrit<Mt<ya,soleil
(aditisignifiedieu,et <M:premier,primitif,suprême).
3 MnpaliP/Mt~Mtt; !e douzièmemoisde l'annéecambodgienne, hindoue,
siamoiseet singalaise.C'est-à-dire
queia luneest apparuepleine a l'horizon.
12 tKTMDUC'nON

Après le soleil et la lune parurent les nokkattarik',


puis les ronkrot nHuk, les Préas Suméro satta barikot',
et les sramot satthang", puis les quatre grands continents",
puis les deux mille petites îles qui sont placées sous la
dépendance des quatre grands continents, puis le mont Hém-
bopéan", les fleuves, les rivières, les sept grands arbres
gardiens des sept parties du monde, et enfin les arbres de
toutes les essences.
Cette création nouvelle eut lieu conformément à l'exemple
que voici quand le riz cuit dans une chaudière, l'écume du
milieu est plus élevée que l'écume qui est à la circonférence;
elle forme comme une hauteur, quelque chose comme une
montagne centrale l'écume qui est à la circonférence étant
moins élevée et inégale en hauteur, forme les continents
grands et petits; les endroits où l'écume ne s'amasse pas sont
les mers, les étangs et les fleuves. Sous le riz cuit, il y a le riz
brûlé et brûlant, c'est le feu intérieur, l'enfer. Si vous ne com-
prenez pas après cet exemple, réfléchissez et vouscomprendrez.
La terre parut ainsi semblable à un phsét nékkaréach
puis devint ferme, grossit, puis porta des plantes d'or et
d'argent si belles que nulle plante aujourd'hui ne peut leur
être comparée.
Quant aux grands arbres gardiens des sept parties du
monde, ce sont l" le Sires prik ou dœum Chrach', qui est
le gardien de la partie du monde nommée Pubbavidéha thvîp';
2° le Pou prik ou dœum Pou qui est le gardien de la
EnpaliM<tM<M<M't«;r. les constellations lumineuses.
En palips)'<MMmet':Ma«<tpaWM<<t, les sept montagnescirculairesqui
entourentle montMérou.
3 En palisatta samMddOj septmers(sanscritsaptan,sept).
En cambodgien m«/Mt/tu~),en pali m(t/t<M!pa, grandesiles, grands
continents.
En cambodgien <oc/t</tc!pet kas</tt)tp,en pali chotodipo,ites, petits
continents.
6 Enpali~tMacott,~emoc<t<o, l'Himalaya.
de
Espèce champignonqui est employéen médecineindigènepour
la guérisondela petitevéroleet de la syphilis.
Du paliSirisoet du sanscritpt't~M(acaciasirisa).
En paliP«&6acMeh<!dtpo, le continentde l'Est.
DupaliBotMtt religiosa)et dn sanscritorttM,l'arbrede la science
(/!cMs
(bodhi).
GRAND PRÉAMBULE 13

partie du monde nommée Chômpû thvîp 3* le Kalpo prik


ou doeum Khtôm', qui est le gardien de la partie du monde
nommée Amakoyéani thvîp 4° le Kal prik ou dœum
Ulak qui est le gardien du monde appelé l'Udarkaro
thvîp te Bathy prik ou dœum Chranieng de l'Asor
thvîp 1 et qui pousse sur le Préas Suméro; 6" le Simphaley
prik ou dœum Roka8, qui est le gardien du Sappa néakéa
thvîp et qui pousse sur le mont Rinadak; 7° le Rintrat prik
ou dœum Roluos phaong" qui est l'arbre gardien du Tévéa
tœng et qui pousse au sommet du mont Préas Suméro
V. Revenons maintenant aux hommes et aux animaux
qui habitaient la terre renouvelée.
Les Prohm, qui étaient venus de l'Aphossara renaître sur
notre terre, ne mangeaient point; mais après un long temps,
ils désirèrent manger par gourmandise et se mirent à manger
du poûch saley Alors ils perdirent toute leur science,
toutes leurs qualités merveilleuses, et, de prohm qu'ils étaient
encore, ils devinrent des hommes semblables à nous et des
femmes qui enfantèrent des enfants de races différentes,
suivant le pays qu'ils habitaient.
VI. En ce temps-là le Sàmdach préas bârômPouthisat'
qui, plus tard, devait être notre mâchas"' naquit et reçut le
Enpalija~Mdtpo,le continentdu laurierrose,au Sud.
Dupali&«(< et du sanscrittriksa. arbrecabane.
En paliap<M'a<i;o!/<Mam dipo,le continentde l'Ouest.
Probablement le kapila,qui est un boisodorant.
EnpaliM«a)'at!t)'Md<po, le continentdu Nord.
Peut-êtrele 6ad<n'tou jujubier.Cependantle d<B«M cam-
c/M'attMtt~
bodgienn'est pas le jujubier(pM()'<'a en cambodgien), maisun arbre qui
ressemble à notrepeuplieret donton emploiel'écorceet les feuillesen guise
de bétel.
Enpali<MM)'<!<(ipo,le mondedesGéants.
En paliotmtott,notre6om6<M; <Mp<t!p/t!/H«m.
En paliMpp<Hta<)Mdtp< le mondedesSerpentset des Dragons.
Arbreparadisiaque que les Cambodgiens identifientau ro<M<Mphaong,
dontle boisest très tendreet très léger,et d'unetelle puissancede vegéta-
tionquelesbranchesplantéespendantla saisondes pluiesne tardentpasà
pousserdes rejetons.
EnpaliM))a<<mM, le paradisdesTrente-Trois ou d'Indra.
LemontMérou.
Grainsde saleyyo,le riz.
Maîtresuprême pM'opotrams&od/tMaMMt, grand,trèsgrandfuturBuddha.
Maître,prince,professeur.
d4 !NTMDUCT!ON

nom de Préas 'maha boriso* kamokam(?). Devenu homme


et ascète, il se retira dans la forêt et habita dans un tronc
d'arbre. Les réas' prirent l'habitude de le choisir comme
arbitre dans tous leurs différends et, comme arbitre, il arran-
geait toujours leurs anaires à la satisfaction des deux parties.
Il était si respecté qu'un jour les réas se rassemblèrent et le
nommèrent athipdey", sous le nom de Préas mâha sam-
mata réach*; il posséda les sept attributs de la puissance'
et régna sur les quatre parties du monde pendant un
asangkhay'.
VII. En ce temps-là, il y avait un prohm nommé Prohm
Tévéak, qui était venu de Prohm Léak renaitre en ce monde, et
qui était le fils d'un amat ° du Préas bat sàmdach maha Sàm
Nhuti réaoh' Lorsque le fils de cet amat eut quinze ans, il
réfléchit et trouva que les habitants du royaume soutiraient
des guerres qu'ils se faisaient entre eux et qui les ruinaient.
Alors, il fit, dans son cœur, le souhait que le Préas maha
khsath demeurât toujours juste et honnête. Puis ayant
été saluer le roi, il quitta ses biens et s'en fut vivre de la vie
religieuse, comme tabas eisey" dans la forêt de l'Hêmbopéan
dans une caverne.
Ayant pratiqué toutes les vertus concordant avec sa nou-
velle condition, il acquit les cinq apAM~e~t" et les huit
sama paMo'
Enpaliyo'omo/tftpMf~o,éminentet grandhomme.
Motcambodgien signifiant« roturier,hommedu peuple,gens').
Enpalia<~«pa<<,maîtresuprême.
En pâtipa)'ama/MM<tmma<a)'s., éminentet grandroi élu.
Lessept trésorsqui sont les attributsdu roi châkr&patra (sanscrit
CatT<tt)<M'<M).
Lesquatregrandscontinentset les2.000petitsmondes.
L'unitéannéesuiviedei40zéros.
Brahmane.
En pali<MMa< dignitaire,
quelquefoisministred'unroi,conseillerprivé.
'° SoMtest peut-êtreun diminutifdu mot Mmma<o, élu, ou bien,avec
le motmh«<t, unealtérationgrossièredu motsammata.
EnsanscritparaHMMMtMMWya, l'éminentet grandkhsattriya.
En pâlitapoisi,un religieuxanachorète, un r~/M.
En paliabhiuna,les cinqconnaissances ou facultéssurnaturelles.
Les o«/M<Mm(!pa«< sont les huit états que procurentla méditation
ascétiqueou religieuse;ce sont pa</tama.uMMMm<!paMt; dM~/a.u'MttaM-
MMpttMt; <<!t~a/MHMMm(tpa«t; c<t<M«/Mt~MHas<UH<îpa«t; <î&(M<!MaHce~/a<<
GRAND t'HËAMUULE )5

Il n'avait pour se nourrir que les fruits des arbres, mais


des tép aksar le servaient tous les jours. Or il arriva un
jour qu'un grand orage eut lieu et que des pluies abondantes
commencèrent à tomber. Les bàrivéa* s'enfuirent pour se
mettre à l'abri l'une d'elles, la nommée néang Tép Konthak
kœnorey entra dans la caverne du prohm Tévéak ésey.
Celui-ci la voyant, l'aima et la prit pour épouse. S'étant amusés
ensemble, il naquit de cette kœnorey un enfant mate auquel on
donna le nom de chau Phœumthara komar. Quelques mois
après, un autre enfant mâle naquit d'eux; ils lui donnèrent
le nom de chau Nàmosàra komar".
Quand ces deux garçons eurent acquis l'âge de raison,
leurs parents les firent entrer dans la vie religieuse; ils
devinrent donc buos eisey" et acquirent par leurs vertus
et leurs méditations les cinq aphinhéan et les huit sama
pattœ. Ils donnèrent, jusqu'à la mort de leurs père et mère,
l'exemple du grand respect qu'on doit aux parents.
VIII. Un jour, Préas Phœumthara tàbas prit son vol
vers le royaume de Chàkràlaval", et y étant arrivé, y copia
les satras du Phén tonka /<ïA'Mana ainsi que toutes sortes
d'aMM*.
Cela étant fait, il revint près de son frère et l'em-
mena rendre visite au roi Préas bat sàmdach màha sam
Nhuti réach, auquel il offrit le TKïnîpfpAen<on&alakkhana et
les a/~m.
[Ayant remis au roi ces précieux livres], le Préas Phœum-
tMMntapa«); uMndatoio~ataHa~aMapa~t; atMMa~a~a~tCMamapctttt; neca-
S<!)ti)(!MMaH)iO!/C<aM<!Mm<t~)<!«<.
DupalideviapMM'<M, déessesde l'air, femmescélestes.
Cellesquicomposaient son entourage.
Dame déesseKonthak(unnom propre). Kœnorou Kœnoreydésigne,
en cambodgien, des êtreshumainsqui ont le corps,la tête, les bras d'une
femme,et les jambes,les pieds,la queueet les ailesd'un coq.Ellessont
ou très vertueusesouardentesau plaisir; quelquefois,elles peuventretirer
leursailes, t
PourAfs)t!<M)'a,
essencede Manukomara,jeunehomme.
Religieux ermite.
Du palicakkavala.
~<Mg(t<(tffMtaMO)K,predominenteloi.
En cambodgien, sortilège,cérémonie formulede sorcellerie.
diabolique,
C'estaveccederniersensquele motat~mest ici employé.
16 INTRODUCTION

thara tabas quitta la vie religieuse et devint borohœt',


c'est-à-dite conseiller royal.
Quant à Préas Nâmosâra tabas, il devint fonctionnaire
royal et grand amàt chargé de présider le tribunal des juges
et de protéger les réas. Les tévodas venaient tous les jours
assister à ses audiences et saluer le Préas Nàmosâra amat.
IX. En ce temps-là, il y avait deux habitants qui pos-
sédaient chacun'un jardin limitrophe et qui cultivaient des
pastèques. Ces deux jardins n'étaient séparés que par un talus
de terre qui permettait à leurs propriétaires respectifs, de
reconnaître la limite exacte de leur bien. Or il arriva que les
tiges de pastèques passèrent par-dessus le talus et finirent par
pousser leurs fruits chez le voisin. Aumoment de la récolte,
une discussion survint entre les deux planteurs, et, tous les
deux, ne parvenant point à s'entendre, furent porter leurs
plaintes au Préas Nâmosâra amat. Celui-ci décida que chaque
propriétaire récolterait tout ce qui se trouverait sur son
terrain, sans tenir compte de l'endroit où se trouvaient les
pieds.
En jugeant ainsi, le Préas Nâmosâra amat n'avait pas
jugé conformément à la justice l'un des planteurs refusa
d'accepter son verdict et fut en appeler au roi lui-même.
Le roi jugea mieux, décida qu'un autre amat irait sur les
lieux, prendrait avec soin les tiges qui passaient par-dessus
le talus et les ramèneraient sur le terrain d'où elles prove-
naient, puis que, ceci fait, les deux planteurs feraient chacun
leur récolte. Les planteurs furent satisfaits de ce jugement et
dirent que le roi avait appliqué la loi.
Alors, les tévodas qui, chaque matin, venaient saluer le
Préas Nâmosâra amat parce qu'il rendait bien la justice,
cessèrent leurs visites à partir du jour où il l'avait mal rendue.
D'autre part, les populations, apprenant comment il avait jugé,
commencèrent à se moquer de son jugement injuste.
Voyant en quelle défaveur il était tombé, le Préas Nàmo-
sâra amat réfléchit, regretta son jugement coupable, recon-
nut sa faute et s'en fut se faire religieux. S'étant remis à
EnpalipMfoMo.
2 Letextedit !/M«M
(AœK)'.
GRAND PRÉAMBULE 17

étudier et à pratiquer les vertus compatibles avec la profes-


sion de tabas, il acquit de nouveau les cinq aphinhéan et les
huit sama pattœ. Les populations payant appris son succès,
lui redevinrent très favorables et reconnurent qu'il marchait
des dix manières dans la voie de la sagesse.
Alors s'élevant dans les airs, le Préas Nàmosàra eisey
prit son vol vers le royaume de Chàkràlaval, et il en rapporta
le 7)MM/~Préas Thomma satth et le T~mp~ P/:< qui est
la source même du Lakkhana aksar
Dans le séjour du Kompêng Châkràlaval~, chaque habi-
tation est aussi grande que l'écurie de l'éléphant blanc, et les
monuments y sont nombreux et très beaux.
Le Préas Nàmosàra eisey vit toutes ces choses, puis il
revint. Alors, il se mita copier le Préas Thomma satth, qui
est le premier, le plus ancien des textes de lois.
X. Le Préas bat sàmdach préas mâha Sàm Nhuti
réach bàrôm baupît" régnait en paix. Il vécut de nombreux
milliers d'années en pratiquant les dix vertus', respectant
tous les hommes et lisant souvent le ~MœMn salîha et le
~M~tp~Préas y/to/nma saith, afin de toujours bien suivre les
quatre articles qui sont « Savoir reconnaître qui a tort, qui
a raison maintenir les fruits à celui qui les a produits et ne
pas les prendre pour le trésor royal protéger tous ceux qui
consacrent leur vie a la religion; bien administrer les biens
du domaine, bien gouverner le royaume et maintenir la paix
et le calme au sein des populations. ))
XI. Voici quelle était la vie de ce grand roi.
Après le coucher du soleil, quand la nuit venait, pendant
la première veille', le roi se réjouissait à écouter les musi-

Le précieuxlivre du D/M)-ma M~t-a, Je AM)Mt)a (A'amoM)d/Mt-ma


le livredesloisde Manou.
M!s<t'a,
Le livredu monde.
3 Je croisqu'il fautentendreici; la sourcedeslois écrites.
L'enceintedu cakkavala.
BM-dm tawp<< pm-aMioM)Mpa< trèsgrandseigneurouseigneurtrèsgrand.
Voyez plus haut, page6, note5, la liste des dix vertus royalesou
d/MHt))KH'ft/ft.
Sortede protocoleétablissantd'aprèsle gradef.'Mi6'pu MM)ce qu'on
doitaux dignitaires(namœMt).
Desix heuresdu soirà neufheures.
t)
V
18 INTRODUCTION

ci.ens et les récits que faisaient les vieillards conformément à


l'usage et aux coutumes'.
Pendant la deuxième veille', il priait et allait surveiller
un peu partout.
Pendant la troisième veille il dormait dans sa chambre
à coucher.
Enfin, à la fin de la quatrième veiller il disait une prière,
lisait le ~Vamo'unsalcha devant la statue du Buddha, en pré-
sence des tévodas, de son père et de sa mère, puis il achevait
de s'habiller.
Un peu plus tard; il lisait la vie des religieux célèbres
pendant quelques instants, puis, l'heure des audiences venue,
avec tous ses dignitaires, il se rendait à la salle des juges pour
savoir, par lui-même, comment ils remplissaient leurs fonc-
tions.
XII. Ce roi eut quatre fils l'aîné, Préas Not-osa succéda
à son père et régna sur le Chômpû thvîp le second,
Préas Phéaték osa, régna sur les royaumes de l'Udakaro
thvîp"; le troisième, Préas Kanitha-osa, régna sur les
royaumes de l'Amakoyéani thvip'; le quatrième, Préas
Anouch-osa régna sur les royaumes du Pôphavidéha thvip °.
Ces quatre princes venaient en volant, saluer, tous les jours,
leur père, sans jamais y manquer.
Longtemps après, le roi père étant mort, les quatre fils
continuèrent de se voir tous les jours et ces bonnes relations
durèrent jusqu'à leur extrême vieillesse, mais alors ils ne
purent plus se voir.
Le frère atné, Préas Chattha thiréach", qui régnait sur le

ï'MMtM-tMMtM.
Deneufheuresdu soirà minuit.
Deminuità trois heuresdu matin.
4Verscinqheures.
L'tndeet l'!ndo-Chme, le continentdu Sud.
c'est-à-dire
le continentdu Nord.
L'{y«<M'<!<;<M'!K!<po,
Lecontinentdel'Ouest.
Enpali<M«)/o,cadet,ou le plusjeune.
Lecontinentde l'Est.
"En palic/M«am (?).parasolduroisuxerain.NousMansvn plus
«d/t«'<?Ja
hautquece princese nommaitPréasNot-osa;le nomqu'onlui donneiciet
sontitrede roi suzerain,deroi aine.
CRANUt'RÉAMm'LE 19

4 ~7 t ,1. 7.:
Chômpu-thvip, ayant eu dix garçons, partagea le royaume
entre eux, moins une part qu'il conserva pour lui. L'aîné,
nommé Sàmdach préas réach bat Chbang n'eut point de
part mais il reçut le titre de Préas maha Obbaréach'.
Les cent rois, trop vieux pour pouvoir, comme par le passé,
se rendre visite tous les jours, prirent l'habitude de s'en-
voyer des ambassadeurs qui voyageaient avec une grande
célérité, et cela permit aux rois de ne plus se visiter qu'une
fois tous les sept jours, puis qu'une fois tous les ans. Alors,
leur science diminua, leurs vertus aussi, et il arriva qu'ils ne
surent plus s'élever et voler dans les airs.
Enfin, les Sàmdach préas réachéa, fils du Sàmdach préas
réachéa Not, fils du Préas bat sarrulach préas màha Sàm
Nhuti réach, cessèrent tout à fait de se voir et finirent par ne
plus se considérer comme appartenant à la môme famille. Les
habitants des pays ditïèrents, se nourrissant diiïéremment,
le langage lui-même s'altéra et bientôt fut di fièrentd'un peuple
à un autre c'est pour cette raison qu'il y a maintenant cent
nations dans le Chômpû thvip.
Le Préas re~cA PJ/!g's~ coda' ditque le Préas bat sàmdach
moha Sam Nhuti réach est le promuigateurdu Preas ?VtomnM
satth.

Ou paUMparo~a, sous-raja;au Cambodge,c'est le titre du prince


héritier.
~n'at'~ffoawsa,saintehistoiredela raceroyale.
TITRE H

PRËAS THOMMA SATTH

I. Le juge ou <<My, qui est chargé de juger une


affaire, ne doit céder ni a l'amitié, ni au ressentiment, ni à la
crainte et doit bien prendre garde de se tromper. S'il ne tient
pas compte de cette recommandation, il verra son influence
et sa réputation décroître comme la lune au cours, de la
seconde quinzaine du mois; si, au contraire, il ne cède ni à
l'amitié, ni au ressentiment, ni à la crainte, et s'il ne se trompe
pas (quand il juge), il verra son influence et sa réputation
croître comme la lune au cours de la première quinzaine du
mois.
If. Ceux qui doivent être chargés de juger les affaires,
sont de trois sortes
1" Les s<ïHp/M~[pour être sauphéa, il faut avoir la parole
facile et savoir s'exprimer clairement afin que les deux parties
intéressées comprennent facilement ce qui leur est dit
2° Les c/M[M/~<ïm;le chaukràm doit étudier l'affaire avec
soin, la ramener aux faits principaux, et donner aux deux
parties le conseil de s'arranger à l'amiable; il doit chercher à
les réconcilier.
30 Les <r<Ma/<'ay;le tràlakar doit savoir calmer la colère des
deux parties en cause, appliquer la loi avec justice et une
égale bienveillance pour les parties, se tenir entre elles comme
le fléau d'une balance (droit entre les deux plateaux).
Si ces trois dignitaires sont ainsi qu'il vient d'être dit, ils

Dupaliparo'd/MMtMfMfM/MM),
le précieuxHvrede la loi.
PHËAS THOMMA SATTH 21

pourront protéger les populations et les défendre aussi bien


que le saint et grand khsatriya, qui est le Roi.
III. Parlons maintenant des vingt-quatre parties du
procès, d'après les textes
Préas Nâmosâra (ou Manusaren'), est l'auteur des vingt-
quatre divisions suivantes, et de leur distinction en huit
groupes de chacun trois parties; ce sont
l" ytMM~/fo(les trois articles de la base);
2" Tithaniko (les trois articles de la substitution des juges
(aux parties);
3* ?'ta«/Mt<<ï(les trois articles concernant les sens);
4" Tinissayado (les trois articles de la protection);
5° ?'t<H~tM<Ko (les trois articles de la comparaison);
6° ?'tf~ssar< (les trois articles de.);
7" 7'M!AafKHM«/to (les trois articles de la reflexion rigou-
reuse)
8° Timatthaka (les trois articles de la fin').
IV. Ces « huit groupes de trois » font les vingt-quatre
articles suivants
Le premier indique qu'il faut recevoir la plainte (péak) et
la déclaration du défendeur (néakh e/ton~ Me~); le second
vise la manière dont il faut recevoir la plainte et en résumer
les termes; le troisième, comment il faut préparer l'in-
terrogatoire avant d'y procéder;
Le quatrième, comment il faut interroger le cinquième
indique qu'il faut interroger contradictoirement les deux
parties; le sixième dit qu'il faut comparer les réponses
faites;
Le septième, qu'il faut relever les contradictions et signaler
les réponses qui se contredisent; le huitième, qu'il faut
alors déterminer les points de l'affaire en litige; le neuvième,
résumer clairement l'affaire afin que les deux parties sachent
bien quels sont les points à élucider;
!.enomdanscetteformeparaitvenirdu pali M<MtMMfo, et signifier
essencedeMann.»
Dupali«.trois; mxta&o, substitué;<t«/Mtto,
origine;<Mttt<co, entendu,
protecteur;(<tM6M<o,
déployé)ttM<t!/<Mto, natançant,comparant. dam-
mattho,juste,rigoureux;M:a«yM&o, fin. Je n'ai pu identifierle sixième
groupe.
23 !NTnonUCT!ON

Le dixième indique qu'il faut, avant d'aller plus loin, inviter


les parties à s'arranger à l'amiable; le onzième, qu'il faut
(dans le cas ou les parties ne voudraient pas arranger elles-
mêmes leur différend) reprendre les débats et les interroga-
toires afin d'éclairer les points sombres de l'auaire le
douzième dit que l'affaire doit être instruite au plus dans un
délai de sept jours;
Le treizième, qu'il faut juger 'les affaires dans le temps
fixé par le roi ou par la loi; le quatorzième, qu'il faut
exactement recevoir toutes les dépositions par écrit –
le quinzième, qu'il f~u~exactement suivre la plainte;
Le seizième porte qu'il faut conserver la plainte avec soin;
le dix-septième, que le tràlakar doit se convaincre, par la
réflexion, de la gravité de sa fonction; – le dix-huitième,
qu'il faut considérer en toute affaire le demandeur et le défen-
deur comme les seules parties en causes;
Le dix-neuvième dit qu'il faut attentivement écouter les
réponses des deux parties; le vingtième, qu'il faut envi-
sager l'affaire avec calme et sagesse, conformément au Préas
?7tonMM satth; le vingt-et-unième, qu'il faut la juger avec
impartialité, conformément au Préas TVwt~M sa«/<
Le vingt-deuxième indique qu'il faut suivre la grande
voie qui conduit à la découverte des criminels, conformément
au P/'Ms TVtomm~satth; le vingt-troisième, qu'il faut
éviter les mauvaises routes et ne mettre (pour se prononcer)
sa confiance en personne; le vingt-quatrième enfin indique
que le grand chemin est le chemin qu'on suit,en suivant
exactement le Préas r/tomm~ satth.
Qui est tràlakar doit connaître les enseignements du
Sàmdach âmrcem Eyntréa thiréach, les suivre, et pratiquer
les cinq et même les huit préceptes*. Il doit être aussi exact
que la pendule et aussi droit que la règle; il doit avoir le cœur
juste et éloigner de lui les quatre causes mauvaises' que le
Cinqpréceptes Ne pas tuer, ne pas voler,ne pas commettred'impu-
retés, ne pasmentir,ne pasboiredesliqueursfermentées;les troisautres
ne pasmangeraprèsmidi,ne pasjouer,danseroufairede la musique,ne pas
employersoitdesparfums,soitdesornements.
2 ~tatœ, du pali ssM< ce sont la luxure, la colère,l'ignoranceet la
peur.
PRtAS THOMMA SATTH 23

le Préas Namosàra. achariya a indiquées et dont parle le


Za/fMano! ~m~Aeas
V. M y a exactement dix recueils de lois, contenant
vingt-neuf lois, qui tous ont, autrefois, été copiés (au royaume
du Chàkràlaval), par Namosàra (ou Manusara) et ont été
conservés jusqu'à maintenant.
Les dix Lakkhana ou lois sont
1° Les paroles d'Indra, qui forment le Lalclihana J~'n~a-
/)/tC<!SO
2" Le Za/~Aa/ta qui enseigne que l'épouse qui se présente
devant les notables (et qui porte plainte contre son mari) doit
être renvoyée devant les agents du Préas Nokor bal"; que
là, elle doit dire la vérité bien exactement et remettre sa
plainte au juge, conformément à la règle otablie par le Préas
Namosàra achariya; ce lakkhana est dit 7'AomnMHHM/tn/ta".
3° Le Za~A~na qui enseigne que celui qui a vu, entendu et
qui se rappelle exactement, doit être entendu comme témoin,
conformément àlaregle établie par le Préas Namosàra achariya
et dit .s<fA'/t~c/t<!
4" Le Lakkhana qui enseigne qu'il faut faire peur au
témoin, l'enrayer, afin qu'il ne mente pas, et le récuser s'il est
un esclave, conformément à la règle établie par le Préas
Namosàra achariya, est dit sa&A'Aœc/t~A'o".
5" Le Za/fATtMnaqui enseigne que celui qui porte plainte
pour le compte de son père ou de son enfant, se substitue à
autrui, est dit anhnhamanhnha'.
G"Le Za/i-Mana qui enseigne que l'appelant et le défendeur,
quand ils sont interrogés, doivent répéter exactement ce qu'ils
ont dit (soit dans l'exposé, soit dans le contre-exposé de
l'affaire), est dit/Mï<a?p/t<M<ï
cM<'<oA<!s".

Du pali/H<t<! et MMKa, parolesd'Indra.


Du palitatt/MM,loi; «tt~t,indra; MKMO, paroles.
3 Du palipnto; tMjjMM'a; bata, gardiendu saint royaume,préfet de
police.
4Dupalid/xnHma, loi; oxMMnd, permission, commandement.
DupaiiMM;<Mc/t<î,
conversation, déposition.
° DupaUsakkltî,témoin M<<!&o, esclave,serviteur.
Du palia)MtamOM))o, un autre.
Dupalipati, en retour; MMtMtf, parter;tat~o(?),rénexion.
24 INTROI)UCT!ON

7° Le Lakkhana qui parle de la réception ou du rejet de la


plainte, est dit loi de la réception la plainte.
8" Le Za/f/f/~M qui parle des affaires que le juge lais&d
traîner; ou qu'il abandonne, est dit achophontho (ou
athaphoiîtho).
9" Le Za/<f/K!M<ï qui indique le montant des amendes et
des frais de justice que doivent payer ceux qui ont succombé,
conformément à ce qui a été dit par le Préas Namosàra
achariya, est dit «!noMr*.
10" Le C'Mc<o/McMe<oA'<?, qui est le T~M-Aan~ concer-
nant les plaintes coupées (annulées).
Ces dix recueils ont certainement été copiés par Préas
Nàmosàra et conservés jusqu'à maintenant; ils sont les dix
routes ouvertes aux tràlakar par le P/'f~s 77:omnMsatth,
VI. Les vingt-neuf lois du passé sont
1° La loi sur les différends survenus à la suite d'un prêt,
avec ou sans intérêt, avec ou sans gage; – 2° la loi concernant
le vol et les fraudes commis aux dépens de l'État; 3" la loi
concernant le partage frauduleux des biens'après décès; –
4" la loi concernant le partage des biens des particuliers;
5° la loi concernant les salaires donnés et repris; 6° la
loi concernant les différends à propos d'objets loués ou prêtés;
7° la loi concernant les querelles à propos des jeux et des
combats de coqs; 8° la loi sur les ventes et les achats;
9" la loi concernant les malfaiteurs; 10" la loi concernant
les rizières et les terrains autres que les rizières; 11"la loi
.concernant les procès dont les jardins et les plantations sont
la cause; 12° la loi concernant les relations entre femmes
esclaves et les hommes (libres ou non) –13°la loi concernant
les injures, les coups et les blessures; 14" la loi sur les
différends entre époux; 15"la loi concernant la guerre
16°la loi concernant les actes de rébellion; 17° la loi con-
cernant les manquements aux règlements; --18° la loi concer-
nant les biens du domaine royal; 19°la loi sur les oppres-
seurs 20° la loi contre ceux qui ne craignent personne; –

Dupa.ti. 6/MM~o, confus;se trouve<)ansle pali MMt~«o,


perplexe.
Dupalidando,pénalité.
PRÉAS THOMMA SATTH S6

21" la loi contre ceux qui parlent sans rien craindre; –


22" la loi sur les convenances envers les femmes; 23° la
loi concernant les appels; 24" la loi concernant le prix
des hommes et des femmes, fixé d'après leur âge; – 25° la
loi concernant les dépôts; 26« la loi concernant les sor-
ciers, sorcières et sages-femmes qui font avorter les femmes;
27° la loi concernant la fraude des biens d'autrui;
28° la loi concernant les biens prêtés à autrui; 29° la loi
concernant les partages entre gens de la même famille.
VII. Les affaires en appel doivent être jugées comme des
affaires nouvelles d'après leur catégorie.
Onnomme grands (otaras)', ceux qui sont de haute origine
(moul /M<a?)'. Les savants de l'antiquité ont inscrit dans
le livre Préas 77tOfHM<: satth, vingt-neuf classes d'affaires
[dont il a été parlé ci-dessus].
Vlll. Parlons du saMas /t0<a' il y a beaucoup de caté-
gories
D'abord plusieurs branches qui diffèrent entre elles d'après
le genre des affaires dont il est question dans le Lakkhana
Préas reac/t komndth Préas bat o~'o/car~ et Préas réach
6af!/tn/t~<' qui, après avoir été revisés, sont devenus le
Za/~Mana Préas réach s<ïsa/M°. Puis plusieurs autres
[branches] dont il est question dans le livre Préas Banhnho'.
A l'occasion de la magnifique élévation du parasol (svéttra
c/t/t<t<)et afin de conjurer les malheurs du peuple, le roi pro-
met de toujours observer les préceptes (sa~) et les lois (thorm)
il a le cœur heureux et promet de toujours défendre le
royaume, ses provinces et ses frontières, de travailler à
l'augmenter et à assurer sa tranquillité et le progrès du peuple.
C'est pour tenir sa parole, pour employer son intelligence à
tout cela, que le roi a décidé de fixer la loi ancienne que les

Dupali««aro.
JtfMiamorigine;gottam,famille,lignage.
SfMcM branche,catégorieso«sm,famiHe.
Saintdécretroyaldu grand-père.
Du palipf!M)Mt«t,
ordonnance, préceptesainteordonnance royale.
Du paliMiMttom, ordre, commandement, instruction;< Lois-ordon-
nancesroyales ou Code desordonnances royales.»
DupalipOMM<t, sagesse;livrede la sagesse.
»
26 tNTMHUC'HON

anciens rois ont laissée afin de la transmettre intacte à l'ave-


nir. Conséquemment. les savants intelligents, chargés de
reviser la loi, ont lu tous les articles (mantra) et les ont colla-
tionnés d'après le livre.Préas Thomma satth.
IX. Parlons maintenant du P~<M réach s<!s<!M que
l'antiquité a légué.
Celui qui est dit avoir de superbes yeux de diamant est celui
du peuple
qui sait avec beaucoup de clarté régler les afïaires
c'est le tràlakar qui juge bien les procès.
Celui qui est dit ne voir que des ténèbres est celui qui se
sans imagi-
trompe toujours en jugeant, qui est inintelligent,
nation et qui ne sait comment se rendre utile au maître (du
royaume).
Celui qui est dit avide est celui qui désire les biens d'au-
trui et qui, pour se les procurer, ne juge pas conformément
aux recommandations du Prccs yAomfKa satth, agit de sa
à
propre autorité et avec les quatre a/o<<r', sans chercher
apprendre en s'informant ce qu'il ne sait pas.
Le 7Mm/~ préas 7'AoMnMs<!«/t qui est le plus grand des
et des
livres, qui donne des renseignements, des explications
acha-
idées, a été écrit pour le royaume par le Préas Nàmosàra
du peuple.
riya, afin qu'il servit à juger les diverses afîaires
les vingt-
Conséquemment, le tràlakar doit procéder selon
recueils dits ci-dessus,
quatre manières dites ci-dessus, les dix
selon le Lakkhana ~n<<!pA~as et le P/'o/tmo<on< qui est le
TMm s~a', pour réglementer, ordonner, enseigner les
surviennent dans
juges qui ont à connaître des différends qui
le peuple.
Avec les sakhas /co<œ,qui sont les branches nées de l'affaire
principale, il y a vingt-neuf lois, divisées en plusieurs classes,
contenues dans le livre Préas 77tomma satth, et que l'anti-
les apprendre
quité nous a transmises par articles. Il faut
afin de les avoir toujours présentes à la mémoire, et les bien
comprendre. Si on ne les sait pas depuis le commencement
ni la vertu ni le
jusqu'au bout, on ne saura reconnaître
avecluxure,colère,ignoranceou peur.
Du paliagati,c est-à-dire
Loi des branches,catégoriesou grades. Le mot p)'ohmo<ot< parait
« bâtondeBrahma ou « pénatitéde.Brahma
venirdu pali&r~m<td<!Htto,
PRÉAS THOMMA SATTH 27

péché', et on ne pourra convenablement ni examiner une


affaire, ni la régler avec justice, exactement; on ne pourra
agir avec clarté, esprit et intelligence, mais on agira dans les
ténèbres.
Si ceux qui sont juges sont âges de cent ans et savent parler,
examiner, interroger (les parties, les accusés ou les témoins),
les gens plus jeunes devront leur obéir toujours, les écouter
et les aimer. Quant à ceux qui savent bien examiner une
a,ffaire, mais qui sont injustes et faux, il est dit qu'ils sont
aveuglés par les maMA-o<<B'et comme des gens aveugles.
Celui qui est savant, qui connaît bien les sakhas', qui
veut devenir serviteur du roi, doit être vertueux, observer les
cinq et même les huit préceptes (sa~ conformément à la loi
religieuse (thorm), afin de mériter la confiance du roi. Il doit
pratiquer le précepte du don' et marquer de la reconnais-
sance au Préas Ratdatrey il doit avoir le cœur pitoyable
pour tous les humains et même pour tous les êtres; il doit être
charmant, se faire aimer de tout le monde et des parents du
maître qu'il sert.
S'il a un cœur qui sait reconnaître les bienfaits du maître,
il doit étudier et n'oublier jamais les lois qui sont contenues
dans le livre P/'cas Thomma satth, les appliquer avec des
yeux clairs comme des diamants magnifiques, afin de bien
remplacer les yeux du roi et de bien observer toutes les
dispositions qui permettent de bien régler les affaires du
peuple, de toutes les provinces, et des frontières du royaume
dont il assurera ainsi la tranquillité et la paix pour l'avenir.
Le Préas Thomma sa«/t, qui est de la plus haute antiquité,
est terminé.

Mtt, du pali 9M))o <OM<, du pali <«'M.


MaMsatM, les grandes causes du péché.
3 Les divisions,tes branches de la loi.
So'<<eo)t, du pali datts s<<<t.
Du sanscrit )'<t<n<!(raya~les trois joyaux.
TITRE III

EYNTAPHËAS' 1

I. Il y avait en ce temps-là dans le paradis des tévodas,


un palais céleste, tout couvert d'or et portant mille tours
magnifiques. Il y avait dans ce palais des srey tép aksàr
en grand nombre et dix mille serviteurs, qui chantaient avec
des voix admirables; il y avait des fleurs de toutes sortes
qui répandaient d'excellentes odeurs; cependant ce palais
n'avait point de maître.
« Un jour le Sàmdach àmrœn tévoda réach étant assis à
l'ombre d'un arbre Chômpû au milieu de toute sa suite
éparse dans les nuages, aperçut ce palais et dit « Voyez
donc ce palais, comme il est superbe; il est aussi beau que la
lune. » Alors, un tévobot" nommé Minprakot, qui habitait
le royaume des tévodas, ayant entendu les paroles du roi des
dieux, s'avança, leva ses deux mains jointes au-dessus de sa
tête pour le saluer et dit « 0 mon suprême et glorieux
maître, protecteur du monde des tévodas, j'ai vu ce palais et
je suis très désireux de l'avoir à moi, dites-moi ce qu'il faut
faire pour le mériter, indiquez-moi les moyens de l'avoir et
je ferai tout ce qu'il faudra pour obtenir ce beau et magni-

Du pali Indo, Indra; Mtd~d,parole; c'est-à-direparotMd'Mt'a. Ce


titreseraexpliquépar ce qui suit.
DupaliSM' bienheureusedeut,déesseâkâso,espace.
Indra. – Du pali M«M, maître aman'odeoa, dieu immortel;ro;ft,
roi; c'est-à-direte maîtreroi desdieuximmortels
J<ttM6)t,
t'EM~MM Jam6t< desnaturalistes..
Il s'agitd'uneétoile.
Dupalidevaputo,filsde dieu.
EYN'fAPHÉAS 29

« Eh 1
fique palais. L'imiriortel Indra (Eyntréa) lui répondit
vous autres tévobots, qui dirigez les hommes et les femmes
et les invitez à marcher dans la voie droite, écoutez Que
celui qui désire avoir ce palais s'en aille renaître au monde
des humains, et qu'il y devienne juge; s'il rend la justice avec
exactitude et droiture dans le monde des hommes, il pourra
M
après sa mort renaître ici et habiter ce magnifique palais.
Le tévobot ayant entendu cette réponse, salua Indra et s'en
retourna chez lui.
II. Plus tard, quand ce tévobot eut achevé sa vie (de
bienheureux), il mourut et il alla de suite s'incarner dans le
sein de la femme d'un petit juge du royaume de Bénarès
("Pear~nn~s~. Quand, étant rené, il fut devenu un homme,
il fut chargé de remplacer son père qui était devenu vieux. Or,
il arriva qu'il était très embarrassé et très soucieux de juger
les affaires qui se présentaient à son tribunal, conformément
à la justice, à la vérité et au Préas Thomma satth. Indra,
voyant son embarras et sachant que ce petit juge était l'ancien
tévobot (dont il a été question ci-dessus) résolut d'éclairer sa
conscience et de lui donner les moyens de bien régler les
aiïaires de justice. Alors il prit une forme humaine, descendit
du ciel et alla se placer devant le petit juge « Vous avez, lui
dit-il, l'intention de marcher dans la voie droite; je suis
content de vous et je viens vous aider, afin que vous puissiez
toujours régler les ailaires de justice conformément à la loi. »
Le petit juge en écoutant les paroles de cet homme, le regar-
dait, lui trouvait quelque chose de particulier, observait qu'il
ne clignait point des yeux et se disait en lui même « Cer-
tainement celui-ci n'est pas un homme ordinaire; c'est proba-
blement un tévoda descendu du ciel pour me parler. » Il lui
dit « Je vous remercie beaucoup de votre bonté, je suis heu-
reux de vous voir, mais dites-moi qui vous êtes, car vos
paroles que j'ai entendues sont bien éloquentes et ne ressem-
blent guère à celles des hommes. Indra répondit « Je suis
l'immortel Indra et je suis venu à vous pour vous faire
connaître le Za&Mana ~n~opAeas. » Puis, avec sa douce et
sur terre,passent,au
quand ils apparaissent
Lesêtresextra-humains,
Cambodge, pourne pasbattredespaupières.
30 ~TMUUCTtON

mélodieuse voix, s'adressant à fous les tévodas, il leur dit


« Eh vous autres, qui êtes les tévodas du ciel, venez ici en ce
lieu et écoutez-moi, car je vais enseigner ce dignitaire et lui
dire comment il faut procéder pour bien juger toutes les
affaires et. bien régler en justice toutes les difficultés. » Tous
les tévodas qui sont dans le monde, ayant entendu la voix
mélodieuse de l'immortel Indra adhirâya, accoururent autour
de lui, mais demeurèrent invisibles aux yeux de tous les
humains. L'immortel Indra les voyant autour de lui commença
en ces termes
III. Quiconque, étant appelé à juger les affaires de
justice, désire les juger avec exactitude, doit observer quatre
choses l" juger sans esprit de lucre; 2" sans haine; 3" sans
crainte; 4° sans ignorance'.
i" Juger sans esprit de lucre, c'est refuser les présents du
demandeur et ceux du défendeur pour demeurer libre de
juger avec justice; c'est ne pas avoir plus de sympathie pour
l'un que pour l'autre, ne pas aider celui-ci pour nuire a
celui-là. C'est, en outre, juger d'après la loi et sa conscience,
alors même que l'une des parties serait parente du juge,
même son frère, son fils, son petit-fils, son père, sa mère, sa
C'est
femme, son grand-père, sa grand'mère, son professeur.
encore demeurer calme de l'esprit, afin de mériter d'être
conformément
appelé M~/c <r<ïMay et de toujours juger
au Préas Thomma satth et au Préas Réachéa s<t«/t
2" Juger sans haine, c'est être juste, c'est ne pas se laisser
aller à la colère, à la haine contre l'une ou l'autre ou contre
les deux parties. Alors même que l'une d'elle serait l'ennemie
du juge, celui-ci ne doit pas se souvenir de son inimitié quand
il juge, car il doit toujours juger conformément au Préas
Thomma satth et au Pt-eas Réachéa satth. Ce juge, s'il agit
»
ainsi, sera dit « le trâlakar qui a évité le Ms~/Ma<œ\
3" Juger sans crainte et sans préoccupation d'aucune sorte,

C'estle catassoagati httco,ou éviterles « quatre faiblessesd'état')


et moM~.
Mt<K/<!9a<:
cytOK<Mg~t,-(:<M(:!)m<
VénéraMe juge.
Lesaintsâtraroyal,là loi royale(?)
< DoMt.~<t,le jugequi n'a pascédéà !a haine.
KYNT~PUÉAS

c'est n'avoir peur ni du demandeur ni du défendeur, alors


même qu'ils seraient hauts dignitaires ou membres de la
famille royale, alors même qu'ils connaîtraient les formules
de magie qui, par la suite, peuvent amener la mort, des
maladies, des malheurs. 11 faut toujours se tenir calme,
exact, juste, sans crainte d'aucune sorte, afin de pouvoir juger
conformément au Préas Thomma satth et au Préas Réachéa
satth, qui indiquent l'un et l'autre la voie droite. Alors on
dira de ce juge qu'il est un trâlakar sachant éviter' le
~/K!~eo/<œ
4° Juger sans ignorance, c'est tout d'abord s'en tenir stric-
tement à la nature du procès c'est ensuite prouver avec
habileté que la partie qui a succombé méritait de perdre son
procès, et que celle qui a eu gain de cause méritait de gagner
son procès. Il faut que le juge soit en cela très adroit et très
intelligent, car il faut qu'il persuade à tout le monde et
surtout aux parties, que la sentence a été justement rendue. Il
faut donc qu'il retienne avec soin les moindres détails de
l'affaire, qu'il n'oublie rien, et, quand le cas sera difficile,
avant de prononcer la sentence, qu'il consulte les savants, les
ascètes ou bien ceux qui étaient autrefois chargés de juger les
procès, qui n'ont pas oublié la loi et qui connaissent les tradi-
tions. Il faut, avant toutes choses, qu'il prenne bien garde de
prononcer faussement; c'est-à-dire de condamner la partie
qui devrait avoir gain de cause. Le juge qui fera ainsi qu'il
vient d'être dit, sera nommé un trâlakar qui sait éviter les
mo/t~A~~a'.
Quand un juge n'agit pas avec franchise, ne prononce pas
avec justice, c'est qu'il est payé par l'une des parties. La partie
donne de l'argent à ce juge, et ce juge, sachant que cette
partie doit perdre son procès,' sans craindre le péché, le lui
fait gagner. D'autres fois, voyant que telle partie doit perdre
son procès, il fait traîner l'affaire en longueur et se fait payer
par la partie qui doit avoir gain de cause, en lui faisant croire
qu'elle va certainement être condamnée. On dit de ce juge
qu'il est <y'~n/MycA<!n<e<ca<a",c'est-à-dire un «juge vénal ».
DupaliMM)/<Mjfa< le jugequi n'a pascédéà la crainte.
° Dupali))M)/Mt<)M<<,
le jugequi n'a pasagiavecignorance.
32 INTRODUCTION

Quand un juge ne juge pas avec droiture, c'est que, quel-


quefois, l'une des parties est en mauvais termes avec lui;
alors même que cette partie devrait avoir gain de cause, il fait,
pour se venger d'elle et sans craindre le péché, tout ce qu'il
peut pour lui faire perdre son procès. Un juge qui agit ainsi
<ds<A'p<!<a'c'est-à-dire un « juge haineux ».
est dit <r<M<ïA'<ty
Quand un magistrat juge, prononce en tremblant, quand il
a peur soit du demandeur, soit du défendeur, il juge mal, car
il donne gain de cause aux' gens illustres, aux grands digni-
taires, aux faiseurs de philtres dangereux et magiques, par
peur, sans se préoccuper de la justice de leur cause; il con-
damne les gens de l'autre partie qui sont de basse condition,
ne s'occupent pas de magie et qui sont sans protecteur. Ce
juge ne prononce pas la sentence conformément au Préas
Thomma satth et au Préas Réachêa satth; on dit de lui qu'il
est un <r~<t/M~'p/t<a/<'ca<a", c'est-à-dire « un juge timoré ».
Quand un juge brouille l'affaire, confond les faits, ne sait
pas y voir clair, ne sait pas montrer ce qui est bien, ce qui est
mal, il ne juge pas conformément à la voie droite, il pèche,
car il ne juge pas d'après le Préas ?7!omm~ s<t«/t, le P/~as
Réachéa sa~/t, ni le Préas Réachéa n?<a'. S'il ne sait pas
saisir le point grave, il prononce mal et nul ne sait s'il a bien
jugé on le soupçonne d'avoir reçu de l'argent, d'avoir craint
l'une des parties ou de s'être vengé d'elle. On dit alors de ce
juge qu'il est un <y'<<'<!r nMA~/ft~~o",c'est-à-dire un «juge
ignorant ».
IV. – Quand Indra eut ainsi parlé pour dire les peines
qu'encoure un juge qui ne juge pas conformément à la justice,
il ajouta
« Celui qui a des mœurs farouches et cruelles, qui tue
mille animaux innocents, qui tue un religieux, qui tue cent
humains, qui tue mille enfants, ne commet pas un péché si
lourd que le juge qui prononce inexactement, faussement,
dans une affaire de justice. Or donc, le juge qui péchera de
l'une des quatre manières ci-dessus dites, après sa mort
tombera dans un lieu de soutïrance où il endurera des
art de gouverner.
Enpâli <'<t/<?Mt<Ma«/tam,
0&a!/f';t
phMM, du paliah/M~aMtim! ou abayatoto.
HYXTAt'ffËAS :M

souffrances atroces, puis il renaîtra comme ~~< dont le corps


sera en constante combustion, dont les ongles seront longs,
pointus, et dont il se servira pour s'arracher la chair et s'en
nourrir; après avoir été prêt, il mourra, puis il renaîtra un
homme très malheureux et dont la bouche répandra une
odeur infecte. »
Voilà pourquoi le juge savant, intelhgent, doit éviter les
quatre aA'c~!o'; il doit craindre ces vies de souffrances. Donc,
que les juges, a l'avenir, jugent convenablement les auaire~
qui leur sont apportées, qu'ils craignent de pécher et qu'ils
s'efforcent de suivre le chemin que les anciens juges ont suivi,
car ce chemin était droit; qu'ils évitent avec soin de juger
non conformément au Préas Thomma satth qui donne de si
nombreux et de si beaux conseils qu'en les suivant on doit
toujours juger avec justice.
V. En outre, dos que les deux parties sont arrivées [en
présence du tribunal], le tràlakar doit déposer le Préas
T/toy~HMsa«/t devant lui. Ceci fait, avant de commencer, le
juge doit s'efforcer d'avoir le cœur bon pour les deux parties,
les voir comme un père voit ses uls, avec impartialité et bonté,
puis il doit, conformément au Za/f/tana JT~n~pAeas, dont il
a été parlé plus haut, prendre connaissance de l'exposé de
l'affaire .et du contre-exposé, et chercher à savoir quelle partie
a raison et quelle partie a tort.
Si les deux parties sont des gens ignorants, incapables de
distinguer le bien d'avec le mal, le juste d'avec l'injuste, et
s'il parait que c'est à cause de cela qu'elles ne sont pas d'accord,
le juge doit lire avec soin l'exposé du demandeur (ou la plainte
de l'accusateur) et, après avoir questionné le défendeur (ou
l'accusé) sur les faits allégués, comparer les réponses faites
avec les allégations de l'exposé (ou de la plainte), puis
questionner encore le défendeur (ou l'accusé) sur les diffé-
rences qu'il a pu reconnaître entre les réponses faites par le
défendeur (ou l'accusé) et les allégations du demandeur (ou
du plaignant).
Si le défendeur (ou l'accusé) repousse absolument l'exposé
Ombrede damneerranteet affamée,visiblequelquesfois; du sanscrit
~<a, du pali?<'<«.
3
34 INTRODUCTION

du demandeur (ou la plainte de l'accusateur), prétend qu'il a


des témoins à produire et demande a déposer une plainte
contre le demandeur (ou l'accusateur), le juge doit l'y auto-
riser, recevoir le contre-exposé (ou la plainte) et, d'après cette
nouvelle pièce, interroger le demandeur (ou l'accusateur).
Si celui-ci n'accepte pas ce contre-exposé (ou cette plainte),
et déclare qu'il a aussi des témoins à produire, le juge doitt
comparer avec soin l'exposé et le contre-exposé des deux
parties. Puis il doit citer les témoins dont les deux parties
demandent la comparution, les interroger, recevoir leurs
dépositions (par écrit), et les comparer avec les allégations
contenues soit dans l'exposé, soit dans le contre-exposé de
l'affaire. Cependant si l'accusateur tient bien l'accusé (c'est-à-
dire si la plainte est incontestablement fondée), ou si le de-
mandeur tient bien le défendeur (c'est-à-dire si la demande
est incontestablement juste), il est inutile d'en venir à l'expé-
rience (c'est-à-dire de citer des témoins).
Quand des témoins doivent être entendus, le juge, avant de
recevoir leur déposition, doit leur faire prêter serment devant
les yeux du Buddha (c'est-à-dire devant la statue du Buddha),
conformément au Préas y~oMma s<!«A.Il peut alors les
interroger sur la véracité de tel fait allégué soit par le deman-
deur, soit par le défendeur (soit par l'accusateur, soit par
l'accusé). Les dépositions entendues, il doit les comparer avec
les parties de l'exposé ou du contre-exposé qu'elles concernent
et les suivre avec autant d'attention que le chasseur suit les
animaux qu'il chasse, car le juge estun véritable chasseur. Le
texte pali dit: « Unchasseur, ayant vu quelques herbes s'agiter,
ou entendu quelque bruit, tire au jugé; il arrive quelquefois
qu'il touche la bête et la tue d'un coup, alors il la trouve sur
place; d'autre fois, le. coup qu'il a porté n'est pas mortel, la
bête n'étant que=blessée a pu s'enfuir sous bois et s'y cacher
alors le chasseur, qui n'a pas vu tomber la bête sous le coup
qu'il lui a porté, se met à sa recherche, la suit aux traces san-
glantes et aux empreintes qu'elle a laissées sur son passage, et
ces traces, ces empreintes le conduisent près de la bête'. De
De mêmequ'un chasseur,en suivantla trace des gouttesde sang,
parvientau réunitde la bêtefauvequ'ila blessée,de mêmea l'aidede sages
EYNTAPHËAS 35

même, le juge doit poursuivre l'affaire avec adresse et exacti-


tude d'après les détails contenus dans les réponses qui lui
sont faites, et faire prendre note de toutes les réponses, puis
il doit rechercher ce qui est vrai dans l'exposé de l'affaire et
dans le contre-exposé.
Si le défendeur (ou l'accusé) a fait des réponses qui con-
cordent avec les dépositions des témoins, les dépositions de
ceux-ci, recueillies par écrit, doivent être remises à l'exami-
nateur (le juge qui doit les comparer).
Si en comparant l'exposé et le contre-exposé, on ne peut
pas encore savoir où est la vérité, il faut interroger de nouveau
les parties et comparer leurs réponses. On finira ainsi par
trouver la vérité, comme le chasseur, dont il aété p~4. a fini
par trouver la bête qu'il avait blessée et qui s'était enfuie et
cachée sous bois.
Quelquefois encore, il faut reprendre l'exposé et le contre-
exposé, les dépositions des témoins et comparer le tout, partie
par partie, puis les présenter au juge. Si celui-ci ne peut pas
encore, d'après ces pièces, prononcer la sentence, il faut avoir
recours aux épreuves et y soumettre le défendeur (ou l'accusé)
et le demandeur (ou le plaignant).
En tous cas, le juge avant de prononcer la sentence, doit
examiner avec soin l'exposé et le contre-exposé, et, s'il ne
peut se faire une conviction, il doit interroger encore ou faire
interroger, car avant tout il est indispensable qu'il juge en
parfaite connaissance de cause.
En outre, il doit bien examiner les dépositions des té-
moins, voir avec quelles déclarations des deux parties
adverses elles concordent, savoir de quel côté est !e droit,
puis juger avec justice et conformément au P/'cas Thomma
S<!<t.
Quand le juge a L'en examiné toutes les pièces du procès,
quand il est arrivé à se faire une conviction, il doit appliquer
la loi et prononcer la sentence conformément au Préas
7%oy)tnt<tsatth.
Un juge qui procède ainsi qu'il vient d'être dit, qui règle
raisonnements,que le roi (jugeant)arriveau veritaMobut de )a justi:e.
.MaMtM vm, 44.
<M<n'<Mas(M<t'<
36 iN'i'ttumjHTtON

les affaires avec justice et d'après le Préas ~~owrna satth


mérite le titre de s~upA~a <r<M<Mr.
Les juges qui suivent la règle et qui jugent toujours avec
justice, conformément aux textes, qui évitent les quatre a/~t<o?
(agati), c'est-à-dire les quatre mauvaises manières d'agir, et
qui procèdent comme il vient d'être dit, sont bien estimés et
sont bénis par tous les humains et par tous les tévodas.
Tout ce qui. vient d'être dit ci-dessus forme le Za/c/t/tana
Erntaphéas.
VI. Le petit juge ayant entendu les paroles du Sàmdach
âmrœn Eyntréa (Indra), le remercia de lui avoir donné ces
bons conseils. Quant à Indra et aux autres tévodas, ils retour-
nèrent chacun chez eux.
A dater de ce jour, le petit juge jugea toutes les auaires
du peuple avec justice' d'après la loi et conformément aux
conseils qu'Indra lui avait donnés. Enfin, quand ce petit juge
mourut, il alta renaître au paradis des tévodas et habiter le
superbe palais d'or qu'il avait désiré avant sa réincarnation
et qu'il avait mérité d'avoir.

yM«/tt</tOH«'.
DEUXIÈME PARTIE

LOIS CONSTITUTIONNELLES

TITRE

KRÂM FRËAS RËACHËA PRAPDÂPHÏ8ËK 1

I. -Honneur, prospérité et bonheur à tous les grands khsa-


triyas, qui seront brillamment sacrés (muntédphisék) et qui
prépareront tout (ainsi qu'il est dit ci-dessous) pour la paix
et la gloire du pays.
Dans la résidence du saint et grand khsatrîya, il faudra
tout d'abord glorieusement planter des arbres Aame~-Aar (?)et
ran~(?). Quand ces arbres porteront des fleurs bien épanouies,
il faudra construire le [pr<ïsa</t mc~n~p'] dessous et au
milieu, puis faire des jardins, car le roi viendra se placer à
cet endroit' et les orchestres se feront entendre pendant
sept jours.
On fera une route qui conduira du palais au lieu du
triomphe.
'Du pali t'<t)<~
roi, royal; .<t6/ttM&o/aspersion. C'est-à-direici
sacredu roi».
2 Pavillon du sanscritp)'(M<Ma, palais(palip<M<Mo)
wt<MM<ap<M~
palais
ou pavilloncouvert.
S</«M.Le mot employéaux chapitressuivantsest plusétevé,wwK<ot,
du paUmandala,enceinte.
38 LOIS co~s'm'u'noN'<KLU';s

La terre qui servira à élever le mont Sumeru' sera prise


aux quatre coins du lieu du triomphe, puis on élèvera un

p?'<!s~</t (palais) avec le bois du figuier lovëa. Quant aux


ornements du mont Suméru, ils seront peints de huit couleurs.
On fera aussi les sept monts de la ceinture (satta &tpAon~
et la mer' (s~AoHfMy), puis on plantera des fleurs d& lotus
de sept couleurs bien épanouies".
Il faut aussi élever les quatre jo/nmc~ (palais) des

quatre gardiens du monde (e/~o <OH/M aux quatre

points cardinaux", avec le soleil et la lune venant du Nord'.


Le grand kshatriya montera sur le pavillon central entouré
des sept monts précieux
Les préahm borohœt et les aehar se placeront a droite, les
riches du pays (se<er A'<M"t/~ ") et les commerçants se

placeront a gauche; les préas vôngsà, les amat et les mukh

montrey" se placeront devant; la Préas Akkamohésey (la


les Préas snam srœngkéar (femme du harem) se
reine)",
placeront en arrière et tiendront les seize ilacons d'or qui
sont remplis de l'eau pour le lavage des pieds".

Du nom du mont central du monde, autour duque). selon !a cosmo-


gonie buddhique, le soleil tourne.
s Le texte porte « la mer )), mais il est possible qu'il faut lire les
sept mers ».
3 Le texte porto sspt couleurs, mais partout ailleurs il n'est question que
de cinq espèces de lotus.
4 Il n'est pas question de ces sept monts, de cette mer, de ces ornements
et de ces lotus aux trois chapitres suivants.
Ces palais, aux chapitres u, ni et iv, sont nommés ~Mt'am(pavillons).
Ils sont occupes par les préahm qui, probablement «eurent les gardiens du
monde. Ils sont au nombre de )mit au chapitre n et de quatre aux cha-
pitres m et iv. Au chapitre 11, on donne aussi a ces pavillons le nom
vulgaire de rtt))~, hangar. PA!mM;M,du pali t~nt~Mo.
Du pali co<M,quatre; loka, monde, endroit; prlla, gardien.
(MfM-,du pali M«a)'o.
8 Ce pavillon central est nommé plus loin prasaM meaM<Mp(chapitre n)
et M<M<gMM'(Mt<Mp (chapitre in).
Du pali <M'«/MKft~M'oM!?, brame, c))ape)ain; <!c<!)'o,professeur; setthi,
riches, marchands; tndamhtt/mm, abondance.
Vamsa, famille royale; f!m<t<< dignitaire; m<M)<t,consei))er;<KMMKtM,
face; consëiHer de la face, ici 'es courtisans.
Du pali aggama/tMi, l'épouse chef des épouses du roi, la reine.
Le lavage des pieds est une cérémonie à la fois de vassalité et de piété
nliale ou cônjugate. L'épouse la doit à son mari. au retour d'un voyage; la
KHAM PRËA8 RËACttËA PHAt'HAPHISËK 39

La conque marine (A'/t~K~' so/cA)née de la grande mer,


sera remplie d'eau parfumée et le préahm bôrohœt versera
cette eau sur la précieuse tête (7f<~a)du roi, en formant des
souhaits de bonheur ~or) au nom de tout le monde. Pendant
qu'il versera cette eau, les préahm bôrohœt et les achar
réciteront la stance suivante
T~AsM~o s< choné, p/tosmo~e &o«<ïMOs<ï/*M<3 vichéa
cAay'OHaa~/n~<~ sdse/M <e~.fKOMMS5~p< cAo<<B
se~~M ~'K<y'c<ï c:<3 cAor<tro<<ï<aco</t<ïMmâha reachéa,
rothang palé <us~pp<i[<ea~aco<a'~a ~us~/tM ~n< viro
c~o/'ero<a, tavathatu moha ~M/'o<A<!ng'pa~ tuso <Aa?/teap<!<Ad
mong'/M~s~m/)A~M,etc.
'~<Mi'o<!<H/c/<te[~<ï/non~c/!a!f'Jy/to/M~omong'/fo!santp/mM, etc.
Sappophoyéa ~ayno~AcA~c
Quand le roi, tout vêtu de blanc, est ondoyé, le s(~«/'<t
clthatr (parasol blanc), le /)/~<B<chalnmo (éventail), le préas
MaK<chey sre~/)M~- ou choung A'p<? ~c~ bay (épée royale),
le préas mo/t'o<(couronne), le préas saupéarn bâth (liste des
titres), qui sont les cinq attributs principaux de la royauté',
puis les autres objets qui servent à la cérémonie et qui sont
le /<7t~ïng' sokh (conque marine), né du ventre de la grande
mer (p~<e~ M<ï/M! sr<ïnt!M/t),qui doit être placé à droite et qui
est indispensable au sacre royal (/'<'acAe<!p/nseA' l'eau de
l'Anotta sras'; les flacons de parfums avec lesquels le roi
doit être oint après l'ondoiement; le flacon en or qui contient
l'eau pour les pieds et le plateau d'or (p~a?Hc/tm~as, plateau
sans pied), qui est indispensable au sacrifice (polikam, poH-
filleà l'acharqui a présidela cérémoniedu </toœMh (/tMettAune petitefille
de la familledela tiancéeau <iancéavaatqu'ilpénètre,le matindutroisième
et dernierjour des noces,dans!a maisonde sesbeaux-parents.
Jedonnecekéatha(~at/M) en pali cambodgien sans pouvoirlui rendre
sa formepaliecorrecte.
Le texte porte p<m/tcM sotta pMtt et je trouveplus ]oin, fu cha-
pitre n, tes mots pdoheMMM ~MH<h. Au Siam,tes attributsde ]a
royautésont le parasolà sept otages 2° les nomsdu roi écrits sur une
feuiiïed'or; 3°le collier;4"ie sceptre;5°t'épéeroyale. Lesarmesdu roi
sont i" la flèche;2°l'arc; 3° la lance;4°le sabre; S"le krissou poignard;
6°la canneà épée 7°le mousquet;8°le fleuret, Le SMtM et le Siamois,
par l'abbéS.Chevillard, 1889.
3 Undesseptgrandslacsdela cosmogonie etdela géographie buddhiques
et brahmaniques.
40 t:OIS CONSTITUTMNNEU.ES

/M/'); un bijou d'or en forme de pied de corbeau (cAa?Hn~/<:<M/j;,


croix), qui doit être solennellement gardé; la princesse, le
prince et les autres préasréach tépi'; le sampot' neuf, qui
n'a pas été lavé et qui est d'une blancheur immaculée, le
sàmpot de couleur jaune et blanche, très beau et d'un haut
prix; le cœur de santal rouge (M~m chant A'y'~Mnt~),la
terre rouge venant du monde des dragons (/<d/~ Kpa/~<!);le
collyre pour les yeux apporté par le roi des dragons (Mea/M~
r~c/ un fruit du /MK<Mo< p/'e~, qui est un médicament un
fruit du s/M< qui est un médicament. Tous ces objets sont, à
l'occasion de l'àphisék, tous remis au saint et grand khsatriya.
En outre de ces objets, il y a encore le cordon qui se place
sur l'épaule [gauche] et qui se relie spus l'aisselle [droite]; la
veste lamée d'or; le turban (tosapa Mng'M/'). Quand le saint
et grand khsatriya aura vêtu ces trois objets, il devra monter
sur le cou de son éléphant glorieux et de haute valeur. Alors,
solennellement, on devra ouvrir le 'sp~y'a: cM<:<r (parasol) et
le tenir au-dessus de la tête du roi pendant qu'il se rendra au
prasath. Puis on ouvrira les &~se~" dits du parfait sacre
(~<t&Hn dphisêk)', en récitant le chinbanh chhor, qui est
[la prière] du festin du sacre royal (moK~A'o~p/ns<
II. -11 y a six sortes d'~A~/cpour les grands khsatriyas
le ehhdlckdphisêk, le ?'cacAe<t:s<< le nton~o~cMp/ns~A;,le
rc<:m~p~:s~ le tnHn<opA:s~ et le ~oss~joAtspA'.
Quand on sacre le saint et grand khsatriya sous le signe
du Bœuf ("Pr<~<ïs.sapy~!s<~), qui est le grand och', la
cérémonie est dite c/«~A'<9p/nscA'. – Quand le soleil est dans
le signe du Bélier (Méssa ?'e~se~), qui est la seizième maison
lunaire, la cérémonie est cts~A'Ats~/f' et dite r~cAf~-
Princessesroyales;du palir<îj'<!<<pp/.
La.ngouti.
Cœurde santalrouge,du pali caKd<MMMt.
FeuiUesde bananierdans lesquellessont renferméesdes onrandesde
riz cuit, qu'onprésentesoitauxretigieoxsoitaux génies,selonle cas.
Dupali~KM't)')M(tMMM'A<t.
Dupali<tt/tMe<;<tma<~a<am.
ProbaMement &œM/
Le signedu Béliercorrespondà la pretniereet à ia deuxièmemaison
lunaireet nonà )a seizième, maisle signedu Scorpion('rM<tMM~,)e
huitième
du zodiaquesolaire,estaussi!a seizièmemaisonlunaire.
KRAM
PHÊASHËACHÉA
PRAPDAPH!8ÊK 41

/)/tM<~c. Si le soleil est dans le signe des Gémeaux (Mithom


r~ase~), qui est la dix-neuvième maison lunaire, la cérémonie
estc/te</t<nse/f' et dite mo~/co~p/tM~A'. Si le soleil est
dans le signe du Scorpion (Préas C'Aa~ r~s~r), la cérémonie
est o<~ïyas/t<t<tts<?/c, parce que l'OMarasAfï~ réasey est la
vingt-et-unième maison lunaire, et dite mHn<A<pAM~A'. – Si
le soleil est dans le signe du Crabe (Pushia r~asc~, notre
Cancer), qui est la huitième maison lunaire, la cérémonie est
&<Ms<)/tts<?/cet porte ce nom
Ces six espèces de sacre ont été pratiquées depuis le Préas
bat Sammatœ tévéaréach* jusqu'à aujourd'hui, et maintenant
tous les rois sont sacrés MMH<A<ts~/f.
Le grand khsatriya, qui sera sacré fKMK<Aap/ns<?/<, comme
il vient d'être dit, sera puissant, victorieux et acquerrera
beaucoup de mérites.
Tous les tépda, les tép réakh, les arakh, les néakéa, les
krouth et les autres grands khsatriyas (rois), redouteront
certainement sa puissance.
III. -La formule duSàmdach préas Sukonthorm, nommée
Pan, dit que les textes (baley), énumërent cinq causes [de
sacre]
Le pAo/j'/ce~p/HseA',
Le ~apeMpAts~,
Le <e~<s~A,
Le réachéâphisêk,
Le so&p/tts~.

Le /)/toA'A'~p~tsp/est celui d'un homme qui arrive au trône


par sa bonne fortune, bien qu'il ne soit pas de famille royale.
Le prapdâphisêk est celui d'un homme qui devient roi de
par ses victoires.
DupaliJettho,qui est lenompalidu troisièmemois(Chès,en khmêr),
et de!a dix-huitième
maisonlunaire.
Dupalirdsi,signedu zodiaque;«M6~ hœnf;mMo,bélier;methtMtam,
gémaux,couple;Mcc/MM, scorpion;kakkato,crabe.
Le premierroi des hommes,aussi appeléS<!m Wt«<<réach,par tes
Khrners.
Dupâti deva,dieu; <~aMM7MMa:, démon; ~'ot~tto, gardien,pro-
tecteur;)! dragon;;')'at'M(!o,aig)e
mythologique.
42 LOIS CONS'i'tTUTtONNHLLMS

Le <<<~p/ns<~est celui d'un homme qui, protégé par les


tévodas, les eynt, les prohm, les yéama, les yéak, est élu roi.
Le re<!cA~)/MS<?/<- est celui d'un homme en faveur duquel
son père abdique et qui devient roi.
Le so/cM~/ns~c est celui d'un homme qui devient roi de
par ses~amitiés et ses alliances.

<
PRHAS RËACHMAKRŒT PRAPRAPHISËK DU PIŒAS SAUHUÔPËAMN

En l'an 1535 de la grande ère (1013), année Chhlou (du


Buffle), un jeudi, le quinzième jour de la lune croissante du mois
Bos (décembre-janvier), le [Préas bat sàmdach] préas bàrommo
réachéa thiréach Réamëa thîpdey [préas] srey Sauriyôpéarn
reachéa et
thommîka [qui était obbayuréach Sauriyôpéarn
qui gouvernant le royaume depuis vingt-trois ans] monta au
sommet du royaume d'Eyntrapras[tha~].
[Voici le cérémonial de la cérémonie]
Avant le jour de la bénédiction et de la joyeuse prière, on
éleva les neuf abris (/tg') des cérémonies. L'un de ces neuf

pavillons (asr~)était placé au milieu, et les huit autres étaient


aux huitcôtés (points cardinaux' Celui qui était
placés
placé au milieu des huit était destiné aux officiants*.
Les dignitaires (nanMMtft) firent des animaux, des

oiseaux °, les enclos royaux (réachéa véat), les parasols à

Sainte règle du sacre royal du roi Sauriyôpéarn.


s C'est-à-dire monta sur le trône du Cambodge dont la ville capitale était
Eyutraprastha, aujourd'hui connue sous le nom d'Angkor-thom. Cepen-
dant, le prince dont il est ici question ne parait pas avoir jamais habité l'an-
cienne capitale; les chroniques royales lui donnent pour résidence Lovéa-èm,
un bourg situé en face de Phnôm-Pénh, sur la rive gauche. était alors âgé
de soixante-cinq ans; il mourut en 1619, à l'âge de soixante-onze ans.
3 Le chapitre t" dit que ces pavillons, ou tout au moins les quatre
pavillons correspondants aux quatre points cardinaux, sont élevés pour les
c/fado h)M<mbat ou « quatre gardiens du monde. »
Bon~a'(, du sanscrit p!<)'o/'t<a.
C'est-à-dire des animaux qui marchent sur la terre et des animaux qui
volent dans les airs.
KRAM
PRËASRÉACHËA
PRAPDAPHfSËK 4~

étage (c/t/t~<r)et les oriflammes (tong), selon leurs grades. Ils


furent placés le jour de la récitation de la prière (sautr M~M<),
dans le palais et hors du palais, le long de la route que le roi
devait suivre pour faire le tour de sa capitale, en tournant au
midi'.
Le jour de la cérémonie dans l'après-midi, vers trois
heures, la statue du Buddha fut placée sous l'abri du milieu
(a-sy~mA;sM~<M) au nombre de
les religieux titrés (~o<M<)/tg')
cinq furent invités à réciter la joyeuse prière dans les neuf
abris. Le Préas réachéa krou borohœt fit placer les cinq sta-
tues des divins khsatriyas (tépéa r<tpp~K/tcM /f/ts<ï<r)~dans
l'enceinte du milieu (m<!n<o</Mn<M~).Ceci fait, le Préas
réachéa krou borohœt fit célébrer la cérémonie de l'offrande
dans les neuf enceintes
Les danseurs, les danseuses et les orchestres jouèrent pen-
dant les sept premiers jours.
Le chef des écuries et des gardiens des éléphants (cAœeM
rûng se/ta pol <M/?M'e~) fit harnacher les éléphants comme
pour la guerre (c/t~m&~Kg'sœ&),avec la croupière et les cordes
d'avant et d'arrière qui sont au nombre de neuf. Chaque élé-
phant portait un plateau à pied (tok), plus quatre carquois en
cuir placés aux quatre coins, puisses lances, des arbalètes et
cent javelots. Sur chaque éléphant, trois hommes de guerre
étaient montés. Ils étaient vêtus du veston, du pantalon; de
l'écharpe et du sântpot &<ïng'M<:< ils étaient coiffés de
casques en fer et armés de poignards (A-rœs)et des autres
armes que voici celui qui était sur le cou (le cornac) avait un
sabre; celui qui montait l'éléphant de guerre (c/~m6~Mg'sœ/f)
avait quatre fusils; et celui qui était en croupe avait la lance
tavang (à gaffe).
JP)'dM<t~<BH~du sanscritp)'o(<ats/M)t<t.
PM/tt,du sanscritt~'d/M.
3C'est-à-direlesstatuesde Brahma,Vichnu.Civa,Lakshmiet Kà!
du sanscritvidhyMt/f<M'a.
Pi</ttpott'~f!)',
du sanscritmatK!<t!ft.
.MMK<oi,
M.Mouradit quecesjavelotsressemblent à ceuxquelesromainsnon)
nMnentttafi<<tou<e!MHt.
Echarpequi sert de ceintureaux cornacs,dontle troncest toujours
couvertd'un petit caleçonaussi courtque possibleet qui ressembleà nos
caleçonsde bainpourhommes.
44 LOtSCONSTtTUTtONNËLLES

Les gardiens des chevaux (pol s~s) avaient entièrement


sellé les chevaux. Ceux qui les montaient étaient coiffés de
casques en cuir, vêtus de vestons d'officier, de pantalons,
d'écharpes, et de s<~n~o<M/tg7<7t<M. Ils avaient chacun, deux
carquois en cuir pour quarante flèches et deux bouquets de
queues de paon placés derrière les carquois. Les cavaliers
étaient armés d'arcs et portaient des drapeaux.
Les gardiens des chars (pol rotés) avaient entièrement
attelé les chars. Chaque char était monté par deux hommes
vêtus de vestons recouverts d'écailles [de pangolin], de panta-
lons, d'écharpes, de s~mpo< ~ng'M<M, coifïés de casques en
cuir et armés de fusils et de javelots.
Les guerriers à pied étaient coiffés de casques en cuir,
vêtus de vestons de coton, de pantalons, d'écharpes, de
s<!mpo<&<!ng'M<3< et formaient plusieurs groupes ceux qui
étaient armés de sabres marchaient ensemble et en rang, ceux
qui étaient armés d'arbalètes marchaient ensemble et en rang,
ceux qui étaient armés d'arcs marchaient ensemble et en
rang, ceux qui étaient armés de hâtons marchaient ensemble
et en rang, ceux qui étaient armés de longues lances (dmpêng
c~ng-)marchaient ensemble et en rang, ceux qui étaient armés
de lances à crinières rouges (<tmp<?ng' cM/tg' cA<ï~re~) mar-
chaient ensemble et en rang. Ces gens de l'infanterie étaient
chargés de la garde du palais au dedans et au dehors, le jour
et la nuit, pendant sept jours et sept nuits.
A l'intérieur du palais, on préparait l'éléphant royal
(Préas ténéang kuchén réach), ou lui attachait les Mnc/~nt
d'or', on lui mettait [trois) anneaux d'or aux ivoires et, à
chaque bout, un bout d'or (sdutéas nt~A), puis on plaçait la
croupière, les cordes de l'avant et de l'arrière et celles qui
passent entre les jambes de devant et les jambes de l'arrière.
Au cheval du roi (préas ténéang as~a/' réach), on mettait
la selle (~ep), la bride (~ng'/Her), la corde (ngông), la crou-
et les sous-ven-
pière (khsér Aa/tg'), les grelots (c/t<ïng'A:r<ïng')
trières d'avant et d'arrière (Mser rMok mukh A'rq~').
On mettait au char royal (préas ténéang réachéa ?'<M/
Gtandsd'or frangesdesoieblanchesqu'onattachedesdeuxcôtésde )a
têtede ré)fphantet quelquefois
deschevaux.
KHAM PKÉAS HËACtfËA ['RAf'UAt'MISËK 4f)

le drapeau (tong c~~), les guides (yong mH/~A)et le pic


(cMft~MOM~').
A la chaise à porteur royale d'or (préas ténéang réachéa
yéan méas), on mettait le tapis (kêp), les quatre petits parasols
(chhatr rtt<) aux quatre coins, les huit parasols à frange (aphi-
r~M),les quatre tapisseries (c/~mor) et les deux parasols pour
préserver du soleil (préas khâs).
Tous ces objets furent préparés le jour de la récitation des
prières (s<!H~'m~<) et tenus prêts pendant les sept jours.
Le roi vêtit un sàmpot lobœuk dont les extrémités étaient
de couleur blanche et une robe blanche (p/Mt~), puis il alla
écouter les prières que récitaient les religieux.
Pendant ces sept jours et ces sept nuits, les musiques ne
cessèrent pas de jouer.
Le lendemain, qui était le huitième jour, de bonne heure,
au premier coup frappé sur le gong, le sdmdach m~Aakhsatra
(le grand khsatriya, celui qu'on devait élever au pouvoir
royal) revêtit son sàmpot lobœuk, lamé d'or et la veste préas
surakh péarn'.
Les srey sn~nt (femmes du lit, de la chambre), suivies des
jeunes filles (srey A-<M/:n/Mt/') étaient toutes vêtues d'étoffes
brochées (MtCM)à fond rouge et d'écharpes de dentellerai'),
couvertes de bagues, de bracelets de grains d'or creux enfilés
sur une ficelle (pe<<!m) et de chaînes d'or; elles tenaient en
leurs mains des fleurs de lotus, et toute leur suite était rangée
sur deux rangs et par quatre femmes de front.
Les préas snàm, les préas monéang, les sroengkéar bàrivar,
les àk yéay chastûm et les chûmtéav khonéang~, toutes vêtues

Cechar royalest un charde voyage,traînépar desbœufscoureursde


!a plusbellerace,à !'œilvifd'unchevalpur sanget aux cornesen formede
iyre. Cescornessontgantéesde fourreauxde soierouge.Le pic dontil est
iciquestionest le pic du conducteur.
Je soupçonne unefauteici; cesdeuxmotssurakhpeat'M sontpeut-être
l'altérationdu motsampéarna,de bellescouleurs.Cependant, !e mot surakh
seul peutvenirdu sanscritsurakta,très rouge,rougefoncé,des bellescou-
leurs dansce cas, il faudraitlire surakhMMpe'ai'tt,
formequenenousdonne
pas le manuscrit.
Femmedu lit (duharem),les femmesdu premierrangaprèsla reine,
les servanteset suivantes,lesvieillesâgéeset mûres,et lesdamesdesdigni-
taires.
46 LOfSCONSTH'U't'IONNELL'ES

de sàmpot magnifiques, de dentelles (sbay), avaient mis le


diadème (robay) de leur grade. Toutes ces dames étaient
restées à l'intérieur.
Au dehors, les religieux titrés, les préasvôngs, tes réachéa
vôngs, les reachéa krou borohœt' et tous les dignitaires
étaient rassemblés dans la salle [du trône], et placés selon
leur rang.
Les religieux titrés mirent les trois pièces du costume
rituel (c/~c~y'), les réach krou borohœt mirent leurs robes
blanches (sjMc~),conformément à leur grade, les préas vôngs
se vêtirent de sàmpof et de vestes conformément à leur grade,
les préas réachéa vôngs et tous les dignitaires, grands et-
petits, les ministres, se vêtirent d'étones brochées (Mt'en) de
couleurs et des vestes de leur grade.
A la deuxième veille les anhar préas reachéa rûng, les
quatre chefs des guerriers (téahéan), les quatre chefs des
kômnan, les quatre chefs des kràl ângkrak", les. quatre
chefs des magasins (A'ean~') et les quatre chefs des bijoutiers
(chéang) rentrèrent dans la grande salle (c/t<!Mg-<ts ?'e<!c/tJa
,r<?f!g)pour y préparer toutes choses. Alors, tous les préas
vôngs, les reachéa krou borohœt, les namœun mukh montrey,
les membres du séna botdey, grands et petits arrivèrent et
furent s'asseoir dehors à la place qui convenait à leur rang.
Ils avaient placé devant eux des fleurs de lotus, des bougies
et des baguettes odoriférantes.
A l'intérieur du palais, le Sàmdaoh màha khsatra et les
néang srey kanhnhar, les préas snam, les srœngkéar bàrivar,
les néakh ak yéay chastûm, les chûmtéav khonéang, qui
l'escortaient, furent se placer au kràta kumnéal~ dans la
partie sacrée (préas s<Mt</n~<ï6<!s). Les conques retentirent
alors et les orchestres se firent entendre.

Lesmembresde la premièrecatégoriedela familleroyale,les membres


de la deuxièmecatégoriedela familleroyale,les chapelainset professeurs
royaux.
De neufheuresà midi,probablement.
Leschefsde la salledu trône,les chefsdes quatrecorpsdontil a été
parléplus haut éiéphants,chevaux,charset fantassins;les chefsou inten-
dantsdesapanages;leschefsdesgardesdu roi quandvoyage sur eau.
Salledesaudiences.
KRAM PRËAS RÉACHËA !'t!APUAt'mSËK 47

Lorsque le moment favorable fut venu, le Préas réachéa


krou donna de la conque marine et les orchestres jouèrent.
Alors, le Préas réachéa krou (professeur du roi) tenant le
p~p~ng- le ~eacA', les fleurs, conduisit le roi au/~nAc/«ï
/~M~ méandâp. Il y quitta ses vêtements et s'y habilla de
blanc, puis le dignitaire le fit monter sur le trône du p~n/tcAd
M<ï/Mtjor<ïsa</t méandap.
Les borohœt donnèrent de la conque marine (a<), frap-
pèrent la cloche (~'o/~a~), sonnèrent du clairon et les
orchestres se firent entendre de nouveau.
Puis le Préas mâha sângkho réach et le Préas sângko
réachéa répandirent l'eau consacrée sur la tête du roi pendant
que le réachéa krou la soutenait avec sa main, sous le men-
ton II mit ensuite de l'eau /~K/!c/t<ïtf~p dans une conque
marine et dans un klas (bol), puis il la remit au roi et le roi
s'en lava la figure et but un peu de ce qui restait. Cela fait, le
Préas réachéa krou fit revêtir au roi les vêtements de la cou-
leur indiquée parle jour. Quand le roi fut habillé, il l'emmena
à l'endroit où les religieux étaient rassemblés, et le roi y salua
les /)f'e<!sra<<~ ~'e~ 11y reçut les saints Pu~o op<!</taA-,
<oMnto opatak et le sang-Mo opathak'. Le roi fit alors
diverses offrandes aux religieux et leur distribua lui-même
des vivres. Les religieux, après les avoir reçus descendirent
[et se retirèrent].

Sorte de petit tambour de basque muni d'un manche court et de deux


petites boules en bois suspendues aux deux cotés par des ficelles. Ces petites
boules, quand on tourne rapidement )e tambour, à l'aide du manche, frappent
successivement la peau. Le nom est une onomatopée du son que donne cet
instrument rituel piug-pang.
Grains de paddy rôtis.
Le premier et le deuxième chef des religieux du royaume.
ro<~ pre'M M~, tirer !a sainte chevelure (kês). Cette expression est
juste pour les enfants, quand on leur coupe ia chevelure, puisqu'on les prend
par les cheveux, mais elle est inexacte pour le roi, puisqu'au lieu de lui tirer
les cheveux, on lui met la main sous le menton.
Je ne sais trop ce qu'il faut entendre par cette expression, si elle ne
signifie « l'eau où les ciaq sabres (<Mp)du roi ont été trempés ».
Les trois précieux joyaux le Buddha, la Loi, le Clergé, du pali
)'a<tMet <)'<t~/a.
Préservateur du Buddha, de la loi, de l'assemblée des religieux; du pali
«pa«Mpato.
48 LOIS CONSTiTU't'tOKNHLLËS

Les trois réachéa krou emmenèrent alors le roi dans la


salle des audiences royales et le tirent asseoir sur le préas
Me/'Mréach (le royal mont Méru), la face d'abord tournée à
l'est, puis on le fit tourner [et saluer], en commençant par le
sud, les huit principaux côtés de l'espace (qui étaient indiqués
par un brahme) où demeurent les <ec<ro< Le roi pensaitt
et songeait au salut de tous les humains et de tous les autres
êtres, pendant qu'il s'inclinait aux huit côtés de l'espace.
Le réachéa krou tourna autour du roi et pria afin que la
gloire et la prospérité lui fuss?t accordées.
La déambulation achevée, le roi prit l'eau de la conque
marine et du klas pour s'en laver la figure et but une partie
de ce qui restait, puis il sonna de la conque une fois.
Alors le préas réachéa krou remit au roi une statue du
Préas Eisaur qu'il entoura de son bras droit, puis une statue
de Préas Noréay qu'il entoura de son bras gauche
Cela fait, FOknha préas sdach prit le s~t/x~y/t M</t\et
lut « Les sangkho réach, les réachéa krou, les borohœt, les
préas vôngs, les réachéa vôngs, les namœun, les mukh
.montrey, les séna botdey" grands et petits, fixant le nom du
Préas Ong et formant des souhaits pour le Sàmdach. »
Cette lecture faite, l'Oknha préas sdach remit [la feuille
d'or sur laquelle ces titres étaient gravés] au réachéa krou
qui la remit au roi. Alors le~r~Mm'' se fit entendre.
Le réachéa krou remit ensuite au roi les cinq attributs
royaux(p~nAcM MA~~ea~A), c'est-à-dire le parasol (s~c/<r<ï
chhatr) à neuf étages, la sainte épée de la victoire (préas A7~n<
c~e~), la couronne (préas fHo/co<), le saint flacon ( préas /<t~),
la liste de ses titres (préas saupéarn M</t) et les biens
royaux (préas réach sâmbat) le peuple, l'eau, la terre, les

Dieux guerriers, du pali decai/od/tt.


Çiva-Isvara, Vishnu-Narâyana.
Le saint et beau texte, du pâli~ot/MMio, beau, resplendissant; p<î</to,
texte, récit. c'est-à-dire ici les « titres royaux ».
Le chef des religieux, les brahmes, les chapelains, les membres de la
famille royale de la prennere catégorie, ceux de la seconde catégorie, les
nobles, les gens de la cour, les conseillers.
Orchestre réservé au roi, composé d'une tlûte et de deux tambourins
que l'on bat avec la main droite ouverte.
KRAM PHÉAS KÉACHËA PHAPHAPtUSËK 49

forêts, les montagnes de toutes les provinces du royaume*.


Le roi, s'adressant d'abord aux plus grands réachéa A~'oM
(brahmes) leur dit L'eau, la terre, la foret et les montagnes
qui sont dans les provinces du royaume ne peuvent être prises
par nous. Je les laisse aux religieux de l'assemblée (~At/~H-
s<2/:g/t), à tous les gens du peuple, à tous les animaux, afin
qu'ils y trouvent honnêtement leur subsistance. »
Ce que dit ainsi le roi est appelé ~o'H/f préas réach ongkar
(le saint ordre royal de l'autorisation, 6œH~). Ces paroles dites,
le pràkûm se fit entendre et les canons placés aux huit prin-
cipaux côtés de l'espace fui e~t. tirés.
Les trois réachéa krou emmenèrent alors le roi et le
firent asseoir sur le trône, un borohœt ouvrit le parasol à
neuf étages et de nouveau le pràkûm joua.
Le's préas vôngs et les réachéa vôngs, les nobles, les digni-
taires et les conseillers, grands et petits, s'approchèrent et pré-
sentèrent des fleurs, des baguettes odoriférantes et des bougies
[en cire d'abeillesj, en disant « Nous vous prions de vouloir
bien nous recevoir, nous serons toujours sous vos pieds, et
nous venons vous offrir nos corps et notre vie, nous placer
sous votre autorité jusqu'à la fin de notre vie. ')
Puis, tous, ils déposèrent leurs cachets (<r<2), dirent leurs
fonctions et les remirent au roi.
Celui-ci leur répondit « Vous pouvez garder toutes vos
fonctions pour le service du royaume et pour le service de la
religion. »
Quand le roi eut fini de parler, les réachéa krou, les
borohœt; les préas vôngs, les réachéa vôngs, les namœum et
les mukh montrey, les séna botdey grands et petits, vinrent
lui souhaiter gloire et prospérité. Puis le roi rentra [dans ses
appartements] et le pràkûm salua sa sortie.
Quand le roi fut arrivé à l'intérieur, les ak yéay (les pre-
mières vieilles) lui présentèrent les femmes de la chambre,
celles des jeux et celles du cortège (/)/'c~s. snam, s/'œn~'A'ea,
&<î/'tp~t)et se présentèrent elles-mêmes, puis elles présentèrent l

Pour compléter cet atmea, lire au chapitre n ce qui s'est passé au


eouronnemeutdu roi Préas CheyChésdha.Cette partie de la cérémoniey est
mieux détaillée.
4<
50 LOISCO?)STn'U'nONNELLKS

ips
les viRtHes.tes (c/~sMm, c/i
vieilles, les femmes des mandarins (c/~sMnt, c/tttmMac,
/t7ton~mg').Et toutes ces dames lui dirent « Nousvous prions
de vouloir bien nous recevoir; nous serons toujours sous
vos pieds, et nous venons vous offrir nos corps et notre vie,
nous placer sous votre autorité jusqu'à la fin de notre vie. »
Alors, les àk yéay, les chastùm lui souhaitèrent gloire
et prospérité, puis les préas snàm, srœngkéa, bàrivéa et
chûmtéav khonéang vinrent lui souhaiter gloire et prospérité.
Quand le roi entra en sa chambre a coucher (A-r<î~préas
MnMm), les femmes de la chambre (préas sf~m ~ont/M~, cha-
cune selon sa fonction, lui présentèrent, des plateaux à pied
de bétel toutes
(préas péan préas srey) contenant des chiques
préparées, des plateaux à pied contenant des cigarettes (préas
stî/x~K~'eas sre~), des plateaux contenant des bols d'or pleins
d'eau (dits p?'<~ss/'ajojM'eas sf~os), des plateaux portant
des bols d'or couverts et remplis d'eau (dits préas st/pean
rJacA), des bagues dites Pr~ïs <omro?:g-),des éventails (dits
préas ptc/to~), des oreillers (dits préas s~'), des parfums
de toilette (A-retng-s~m-), des plateaux à pied portant des
sàmpot (péan préas pos), des plateaux à pied portant des
à
écharpes ou des vêtements (pe~np/'easp/t~sar), des plateaux
pied portant des serviettes de toilette (péan préas sa~aM).
Les ~Anea y!g'ear Ar~a /)r<'n.s&~K~H~(agents chargés de
la garde de la chambre à coucher), entrèrent alors dans la
chambre à coucher pour y tout nettoyer, balayer et préparer.
Ceux qui avaient la fonction de préparer les offrandes (A-remg-
bauchéa) y entrèrent aussi pour les préparer.
Une préas snàm (femme de la chambre) portant un chat,
une autre portant une pierre, une autre portant de l'ivoire,
une autre portant une corne de rhinocéros, une autre portant
une courge (<r<~ac/t),une autre portant un plateau à pied con-
tenant du paddy, un autre portant un plateau à pied contenant
des pois, une autre portant: un plateau à pied contenant du
sésame, une autre portant une queue de paon' et une

Cechatet tousles objetsqui viennentd'êtreenuméréssontles choses


qu'on introduittout d'aborddansune maisonneuveou dans une maison
qu'onva dorénavanthabiter.Je décriraiun jour la cérémonie&iaqueUe
j'ai
plusieursfoisassisté,et dontcelle-ciest le type.
KRAM PRÉAS ftÉACHËA PHAPUAPHISEK 51

préas snàm dont la fonction était de laver les saints pieds


[du roi], se tenaient prêtes à entrer dans la chambre à coucher.
Quand le roi y entra, toutes les préas snàm l'accompagnè-
rent (et celle dont c'était la fonction lui lava les pieds).
Il alluma des bougies, des baguettes odoriférantes, prit des
fleurs et du paddy grillé (léach) et les offrit aux tévodas et
aux tép thidas*. Ceci fa~it,il se coucha tout habillé et s'en-
dormit la tête tournée au sud' en attendant le jour [favorable]
fixé pour le couronnement (qui était le lendemain).
Alors, ceux qui l'avaient suivi dans sa chambre dirent
« Nous recevrons les ordres royaux de celui qui est au-dessus
de nos têtes H (saMMtoluol préas réach d'<as tras ~H/t
<aHng').
Le lendemain, ies réachéa krou, les borohœt, les préas
vôngs, les réachéa vôngs, les namœun, les mukh montrey et
les séna botdey, grands et petits, vinrent avec l'arec des
saints souhaits (s~r préas ~or), conformément à leurs
dignités, et le roi leur confirma leurs titres et dignités; puis
il leur fit servir à manger.
Quand le roi sortit, le prâkum se mit à jouer, et quand il
rentra, il joua de nouveau. Alors les préas snàm, les srœng-
kéa et les bàrivéa, grandes et petites, les premières dames
(nc~A'/t<<), les vieilles dames (neaM~ca~), les très vieilles
dames (c/~sMm), les dames des dignitaires (c~rn~f kho-
néang) qui sont titrées s'approchèrent avec l'arec dés sou-
haits, conformément à leurs dignités, et vinrent saluer le
roi; celui-ci leur renouvela et confirma leurs titres aux
grandes préas snàm, qui sont quatre, le titre de /)?'e~s ~o-
néang; aux secondes préas snàm le titre de préas ytj< aux
troisièmes préas snàm le titre de ne~A moH<M/!g-;aux qua-
trièmes préas snàm le titre de /t<'<t~A7tc<ïng'.
Quant à la P/'cas nMAese~(la reine), on la couronna et on
lui donna un titre, comme au roi".

1 Dieuxet déesses.
TaMta'tMCMM,du pâti datt~maca~o.
La chronique royale donne à cette princesse le titre de Pt'e'a~ SMe~eat
&/MaM)'~et, quand elle fut reine, celui de S~wdsc/t préas p/tMA'~a cod'
si'e~ SMM/ie'ada.
52 LOIS CONSTITUTIONNELLES

Alors, les réachéa krou, les borohœt, les préas vôngs,


les réachéa vôngs, les namœun, les mukh montrey, les séna
botdey, grands et petits, les préas snâm, srœngkéar, bàrivéa,
néakh, néakh yéay, chastûm, chûmtéav khonéang, ainsi que
tous les éléphants qui étaient autour de la ville royale, se
groupèrent à leur rang pour former le cortège du roi. Le roi
(coiffé du MoA-o< ou coure" me) commença à faire le tour de
son royaume (palais) en tournant vers le sud (c'est-à-dire en
lui présentant l'épaule droite et en partant de la porte Est).
Les réachéa krou, les borohœt récitèrent des prières et
firent des souhaits de gloire et de prospérité pour le roi, puis
ils s'avancèrent en agitant le pmgpéang et marchèrent devant
la voiture royale (préas <tMf<:ng').
Les oknha Màha montrey et oknha Màha tép se tenaient
l'un à droite, l'autre à gauche et en avant du roi. Les oknha
Kràlahôm et Chàkrey* se placèrent devant tous les digni-
taire. Les namœun qui sont les chefs des éléphants, des
chevaux et des chars, les chefs des magasins (et du trésor)
royaux se rangèrent en avant des oknha Màha montrey et
oknha Màha tép, soit à droite soit à gauche, selon leurs grades
grands ou petits.
Quant à l'oknha Kràlahôm, il se plaça à droite et en avant
et l'oknha Chàkrey se plaça à gauche et en avant de la voiture
royale.
L'oknha Youmréach' se plaça à droite et en arrière, et
l'oknha Véang" se plaça à gauche et en arrière de la voiture
royale.
Les autres dignitaires étaient rangésà droite et à gauche des
chefs des magasins selon leurs grades.
L'oknha Màha sena et oknha Youthéa sàngkréam mar-
chaient en avant et portaient l'étendard.
Pendant ce temps les gouverneurs gardaient et surveil-
laient le palais.
Sur tout le parcours, le roi jeta des poignées de riz grillé

Lesdeuxchambellans.
~Leministredestransportspareauet leministredestransportsparterre.
3 Ministrede la justice.
''Ministredu palais.
KRAM PRKAS RËACHtA PRAPDAPHISËK 53

(léach), des fleurs et des pièces d'or ou d'argent, aux gens du


peuple. Quand il fut,revenu à la porte du royaume par laquelle
il était sorti, il rentra au palais'.
Le~y~~ot/fsœ/t' du royaume eut lieu trois jours de suite.
Cette règle est nommée Prap~pAtsëA', c'est-à-dire la grande
consécration (<ïp/~s<~thom).

III

RËACH)<:APH!SËK
DU ROI PRËAS CHEYCHKSDHA

En l'année 1540 (16i8) de ia grande ère, année de la Chèvre


(monze), au mois de Phalkun (février-mars), le [roi] Préas
bârômmo réachéa thiréach réaméa thîpdey préas srey Sau-
riyôpéarn thommika réachéa' couronna son fils aîné, Préas
Chey Chésdha," et lui remit le pouvoir royal (soy réach
s~m&<!<).
Sur l'ordre du roi Préas Chey Chésdha réaméa thîpdey,
les cinq pavillons (asrâm) de l'enceinte (monici) furent pré-
parés pour la cérémonie. Quatre pavillons, ceux des réachéa
krou et borohœt, étaient aux quatre points cardinaux et le
cinquième était au milieu' Ces asrâm avaient été élevés dans
l'enceinte du palais.
[La première partie de la cérémonie], le pitht cMmrœHn
~p~omum °, fut célébré le quatrième jour.

M. Moura, dans Royaume du Cambodge, enseigne que le roi, parvenu


au portique Ouest du palais « change de coiffure et se couvre du préas
méaléa, sorte de chapeau en feutre noir à larges bords, de forme assez haute
et tronconique, garni d'un ruban en or émaillé et portant sur le devant une
plume en or garnie d'un rubis énorme. a
Du sanscrit prada~/tMo salutation solennelle.
C'estle couronnement de ce roi que le paragraphe précédent raconte.
Ce roi fut en effet couronné en 1648 sur l'ordre de son père qui avait
gouverné le royaume vingt-trois .ans sous le titre de Sauriyopearn et pendant
cinq ans sous celui de roi. Préas Chey Chésdha était né en 1S73 il mourut en
1634 après avoir régné sept ans.
Ona vu plus haut que ces pavillons, au sacre précédent, étaient au
nombre de neuf.
"La cérémonie des souhaits.
54 LOIS CONSTITUTIONNELLES

Le couronnement eut: lieu le lendemain en présence du roi


père.
Quand le moment favorable fut venu, le roi père ordonna
de procéder à la bénédiction (préas por). Des fleurs en or
furent placées dans une urne d'or qu'on posa sur un plateau
d'or qui fut immédiatement mis devant le roi.
Le Préas réachéa botr (prince royal) vint alors saluer trois
fois [te roi père], puis celui-ci et le réachéa krou le conduisi-
rent au &~<!7tg- me<m<M/)(trône*). Le roi père prit de l'eau
lustrale et la versa sur le roi son fils en le bénissant, pendant
que le réachéa krou soutenait la tête du roi avec la paume de
sa main placée sous le menton. Puis le roi père lui donna l'eau
p<2n/tc/t(!dâp à boire, puis le sàmpot (py<S pos) et l'écharpe
(préas /)Ms<) afin qu'il s'en vêtît.
Quand le roi eut revêtu ces vêtements (après avoir déposé
la robe blanche de l'ondoiement), le réachéa krou le conduisit
au roi père. Celui-ci dit à son fils « Allez honorer les trois
précieux joyaux et recevoir les saints (so?<).»
Le roi fut alors lui-même promettre aux religieux d'être
leur parent spirituel (n/M), puis il leur distribua des vivres.
Quand ceux-ci les eurent reçus, ils descendirent [du pavillon
où ils étaient rassemblés] et se retirèrent.
Le roi père dit alors à son fils d'aller se placer au /i:r«~
préas MnM~, sous le parasol blanc tenu par un 6o/'oAce<,
et le roi y alla.
Quand le roi eut salué les ~c~~oM</tf (dieux guerriers)
des huit côtés, le réachéa krou forma des souhaits de gloire
et de bonheur (pour le roi), puis lui donna de l'eau y~K/tc/t~
dâp (de la conque marine) afin qu'il [s'en lavât la figure] et en
but une partie.
Ceci fait, le préas réachéa krou remit au roi la statue de
Préas Noréay 1 et le roi la porta.
Alors le roi père donna l'ordre à l'oknha. Préas sdach de
1Du pali~MH<M't/fo,
siège(cemota donnénotre mot palanquin);M<H't-
d<MMm, pavilloncouvert.
2Préas)'aMa<re~,le Buddha,la loiet le clergé.
Svéttrac/MM)-.
4Ausacredesonpèreet à celuide NbroûJàm00 remitau roi nonseule-
ment!a statuede Visimu-Naray~na,maiscellede Çiva-isvara.
KnAM PHËAS nËACHËA )')!A)'DA['!I!f-iËK 55

lire la liste des titres royaux (préas saupéarn bâth). Quand


l'oknha Préas sdach eût achevé sa lecture, il remit (la feuille
d'or sur laquelle les titres étaient gravés) au roi père et celui-ci
la remit au roi, son fils.
Le roi père donna alors l'ordre au réachéa krou de
remettre au roi les cinq attributs [de la royauté'].
Le roi reçut la couronne et la mit sur sa tête; il reçut le
sabre (préas /c/M/~ et le mit à sa droite il reçut le flacon d'or
(préas ManM m~s,) et le mit à sa gauche il reçut la liste de
ses titres (préas saupéarna M< et la conserva.
Alors le roi père donna l'ordre au réachéa krou de
remettre au roi les biens royaux le royaume, l'eau, la terre,
les forêts, les montagnes, les dignitaires, les nobles,' les
femmes de la chambre, bayadères et suivantes, les premières
dames, les vieilles dames, les duègnes et les dames titrées.
Quand le roi fils eut reçu ces choses, il répondit « Quant à
l'eau, à la terre, aux forêts et aux montagnes, je les donne aux
s<ïma/t<! c/)ye~7H/~OKMtc/<< et aux gens du peuple afin
qu'ils y trouvent honnêtement leur subsistance. »
Les réachéa krou, les borohœt, les princes, les dignitaires,
les conseillers, grands et petits, les femmes de la chambre, les
bayadères et les suivantes, les premières dames, les vieilles
dames, les duègnes et les dames titrées firent leur soumission
au roi et lui offrirent leurs corps, leurs vies et leurs services
domestiques.
Alors le roi père donna l'ordre de faire tourner (M~g'c~)
le pop~' neuf fois autour du roi en allant vers le sud. Quand
cette salutation fut finie, le roi fils entra dans sa chambre à

Kreing ptÎM~M MM pMMtt le parasol blanc à neuf étages, est omis


dans !a nomenclaturequi suit.
Religieux du Buddha et brahmes professeurs, prédicateur (du pali
&Mndc<t)'<~a.
Le popHest un disque de bronze plein, orné de signes, de lettres ou
de diagrammes,dont les achars se servent au cours de certainescérémonies
pour faire le prafta~HM. On y colle une ou deux, ou trois bougiesallumées,
et sept personnesplacées autour de celui, de celle, ou de l'objet qu'on veut
honorer, se passent le popMde main en main, de manière à la recevoir de
la personneplacée à droite et de le passer à celle placée à gauche. 11faut
chaque fois qu'on reçoit le popil passer la main au-dessusde ~aflammepour
en chasser la fuméevers l'objet à honorer.
56 LO!SCONSTITU'ftONNEH.K8

coucher et les préas snam, portant les objets dont il a été parlé
à propos de la grande consécration, y entrèrent avec lui.
Le lendemain, le roi, avectoute son escorte, ût le pràteak&œn
comme il a été dit à propos de la grande consécration, mais
on ne tira pas le canon et il n'y eût pas d'éléphants dans ce
cortège. On ne vit pas à ce sacre les pavillons (as?'~?n) des huit
principaux points de l'espace, la fête ne dura pas sept jours et
les dignitaires ne rendirent pas au roi les cachets (qu'ils
tenaient du roi père)'. Ces cinq modifications font que la
cérémonie est dite y'eacAe~p~M~/f.

IV

SOKKHAPmSËK DU ROI PR)<;ASHKACH ONGKAK

En l'an1551 de la grande ère (1629), année Mosanh (du ser-

pent) le Sàmdach préas réach Ongkar préas srey thomméa


réachéa [thiréach] reaméa thîpdey, qui était le fils royal (~s
7'fccc~ea botr) du Sàmdach préas réach Ongkar préas Chey
Chésdar et qui était le petit-fils
thîpdey (préas ?!o<~r) du
Sàmdach préas réach Ongkar préas bàrômmo réachéa thi réach
reaméa thîpdey préas srey Sauriyôpéarn, – son grand-père
(s<ï/nc~!c/t préas a~'M/<-o) et son père (préas po/' beyda) étant
morts (so~~re~s ~~Hg'A;o<), fit lui-même préparer sa consé-
cration'. Le royaume étant sans ennemis, cette consécration
est dite so/cA-Mp/ns~A- (consécration agréable).

C'était marquer que le roi père imposait à sot fils les dignitaires
uommés par lui et, peut-être, qu'il entendait gouverner sous ie nom de son
fils.
2 D'après la chronique royale que M. Moura a traduite, le roi qui fut
intronisé en 1629 était le prince chau phuhéa To, fils du roi Sauriyôpéarn,
né en 1603. il était par conséquent, non le fils du roi Préas CheyChésdha mais
son frère.
La chronique royale que M. Doudart a traduite et qui a été puhiiéo
dans Ea;p<orff(M)< et mission de DoMdar( de ~t/t'ee, donne à ce prince le nom
de Chau phnhéa 7fM; ~). Francis Garnier a écrit C/MMp/Mt~eo A'o. Cette
différence dans le nom provient de la confusion très facile qui se fait entre
les caractères ko et <<tqui sont presque semblables. Mais, alors que notre texte
fait ce prince fils du roi précédent, Chey Chésdha, le texte que M. Doudart de
KHAM PRUAS R~ACH~A PHAPDAPHtSËK 57

Quand tout fut préparé, on procéda,, comme pour le /M'a/)-


dâphisêk et le /'e<:eAe~/n.s~A; mais sans cérémonie aux

pavillons (a.sr~Ht), au <o<Hong'et à l'enceinte (muntol) réservée


aux [borohœts] placés aux huit principaux points de l'espace,
et avec un seul pavillon au centre d'une enceinte élevée dans
l'intérieur du
palais. La cérémonie ne dura que trois jours.
et quatre jours en comprenant le jour du sacre.
En outre, on n'y vit ni statues d'animaux (!), d'oiseaux (!),
ni les éléphants il n'y eut ni coups de canon, ni remise des
cinq attributs. Et cette consécration est dite so~M~/ns~/f.
Avant de donner au roi ses titres, on invita les religieux,
et ceux-ci vinrent réciter
des prières pendant trois jours. Et
le roi, vêtu d'un sampot blanc (M~n s~nt/)o<) et d'une robe
blanche (~Mpjo/t~), vint écouter ces prières.

Lagrée a traduit le dit fils du roi Sauriyôpéarn (p. 30) et M. de Lagrée dans
une note (p. 30) le suppose gratuitement fils de Préas Outey et par conséquent
petit-)])s du roi Sauriyôpéarn. La traduction de M. Moura ne tranche pas )a
question puisqu'aprés avoir fait de Chau phnhéa, le fils d'une femme du roi
Sauriyôpéarn (en i602), il le dit en i629,à propos de son couronnement, neveu
de i'obbaréach frère du roi Préas Chey Chésdha, mort quatre ans avant. Je
crois qu'il faut ajouter foi à ce que dit notre texte, jusqu'alors inconnu, et
conclure avec M. Francis Garnier, que Chau phnhéa .To (ou Ku) était le fils de
Préas Chey Chésdha, né en 1602 denéakhnéangSok. Dans ce cas la chronique
traduite par M. Moura ou sa traduction.ne serait fautive que sur un point
celui de faire néakh néang Sok, femme du roi Sauriyôpéarn, au lieu d'en faire
une des épouses du roi Préas Chey Chésdha. son fils. Cependant pour admettre
ceci, il faut admettre que la chronique royale traduite p:tr M.de Lagrée et celle
traduite part). Moura comportent une même erreur. Il y a cependant quelque
raison de croire à )a véracité du texte dont je donne ici la traduction.
Une autre observation notre texte dit que le roi se fit consacrer tu. même
les textes que M. Doudart de Lagrée et que M. Moura ont eu sous les yeux
disent le contraire. M. Moura a traduit que le jeune roi, âgé de 2t ans,
fut couronné par son oncle i'obbayuréach, et M. Doudart de Lagrée a traduit
que le jeune roi, âgé de 2t ans, fut roi stKMtjjf de son père, qui n'avait pas été
roi, mais qui avait pris la fonction de grand Youmréach, c'est-à-dire de grand-
juge. Ce mot Mt<H~est le mot qui désigne un subordonné si le roi nouveau
était roi ~)Mt:y(!c soit père, il était vice-roi. Par conséquent on ne peut dire
qu'il se couronna tui-même, mais qu'il fut couronné par l'obbayuréach, )e
grand-juge. Ce qui est certain, c'est que la consécration de ce roi fut un aphisêk,
plus modeste, moins cérémonieux, que celui qui a été décrit au chapitre n,
et ne fut pas le grand aphisêk qui a fait l'objet du chapitre i".
On a vu que ces deux cérémonies ne sont pas semblables. On peut être
surpris de cette phrase, mais on verra par la suite que Je couronnement du
roi Préas Srey Thomma fut tont autre que les deux couronnements antérieurs
au sien.
58 LOISCONSTn'U'nOKNELLES

Le lendemain matin, jour heureux et favorable, le roi sortit


et vint se placer sur un lit* ayant un ciel et des rideaux sur
les quatre faces.
Le préas sangkh (probablement le chef des religieux) versa
l'eau de la consécration sur lui, et le réachéa krou lui remit
de l'eau consacrée dans une conque marine (sting p~/tAcM
d<)..
Alors, le roi revêtit un sampot et une robe ordinal, et
vint distribuer des aliments aux religieux.
Quand il eut terminé, le trésorier (c~a/fA) s'approcha et
donna lecture des titres du roi.(préas sauphéarna &<M/t).
La lecture terminée, le réachéa krou remit au roi une
conque marine pleine d'eau consacrée et le roi but une partie
de cette eau.
La cérémonie du don des titres au roi fut terminée ainsi.

°
V

DUROI
LESSEPTTRESORS

Parlons maintenant des lois et des coutumes (/M'~m c/~ap)


concernant celui qui est le monarque (cA<<MC<!«œ yeetc/t.'
en possession des sept trésors qui assurent la puissance d'un
sont l'émi-
grand roi suzerain (~<~a /J<-s<:< </nreacA), qui
nentepreas réach <ep~(la reine), l'éminent ehevat, l'éminent
éléphant, la voiture royale, l'éminent et intelligent conseiller,
l'éminent et précieux confident (&arn~oA- ?'a<) et l'éminente
a;CM<A(l'épeeroyale et sacrée, dite préas /f/K!n<").
La préas réach (reine) est douée de tous les signes
favorables et observe les cinq prescriptions suivantes i° elle
ne se couche jamais qu'après le roi 2" elle se réveille

Sousle pavillon central dit ~'<Ma<hMM'oxM~ :m chapitre u, et Mict~


Mteamdap au chapitre ni.
Du pali ca!&~cs{<<)'(t)a.
Dupali p~'M~i/a~a ratana.
Cessept trésors sont les sept trésors d'un roi Mt&raM)'<tH, avec cette
variante que le disque de guerre est remptacéici par t'épée royale e~sacrée.
59
KRAM PRÈAS HÉACHÉA PRAPMPHtSËK

un excellent
toujours avant le roi; 3°elle dispose pour lui
et
repas, puis donne ses ordres aux esclaves hommes femmes,
afin qu'ils aient toujours quelque chose d'utile à faire; 4° elle
est toujours pleine de respect pour le roi 5° elle s'abrite à
son ombre et voit un maître suprême en lui.

VI

LES ÉPOUSES

Un kéatha' dit:
Moi, leTathagata(D~A-o<), j'ai prcehé néang srey Sûchda,
qui est la belle-aile d'Anathabœndik, le riche (sc~~).
Le Buddha lui a dit « 0 néang Sûchda, il y a cinq espèces
de femmes trompeuses Celles qui tuent elles-mêmes leurs
maris; celles qui chargent quelqu'un de tuer leurs maris;
celles qui, avec des complices, tuent leurs maris; celles
et celles
qui trouvent le moyen de faire périr leurs maris; –
qui chargent autrui de faire périr leurs maris.
Ces femmes-là sont appelées A~eatM/t/)~<'a
En outre, il y a encore trois autres espèces de femmes
trompeuses Celles qui s'emparent des biens de leurs maris;
celles qui ne veulent pas travailler utilement; celles qui
ruinent leurs maris. Quand le mari a gagné et amassé des
biens, en faisant du commerce, en cultivant, ou des biens que
le roi, qui est le maître, lui a donnés, ou quand le mari pos-
sède des biens propres que ses méba (parents) lui ont donnés,
toutes ces femmes les font disparaître. A cause de cela, on
les nomme c/tdr ~-y't~t
Celles qu'on nomme les s~'oH p~~ea' sont: les

'DupaIi~a<M,stance.
~H(t(/M.ptH't&o,le settin, ie nourrisseur des pauvres, surnom de Sudatta,
l'éminent disciple du Buddha, qui fit présent à la Sângha du monastère
Jetavano, près de Çravasti.
3 Mpoase féroce, du sanscrit M<Ma&ctet pr«/o.
Épouses voleuses. Du sanscrit corn et priya.
Epouse ennemie (du mari), du sanscrit M<t'Met pn~.
60 LOIS CONSTITUTIONNELLES

du mari;
épouses qui ne veulent pas travailler à la volonté
celles qui sont paresseuses et qui ne veulent pas faire le
ménage du mari celles qui veulent être plus que leur mari
(dans la maison) celles qui parlent avant de réfléchir et
sans se préoccuper des eiîets de leurs paroles; celles qui
sont jalouses; celles qui ont de la haine pour les autres
Celles-ci on les
(femmes) qui rendent des services à leur mari.
nomme s~roH~y'~ea (épouses ennemies).
0 néang Sûchda, toutes ces femmes ainsi appelées iront,
à leur mort, renaître dans l'un des royaumes ducM~or<ï&
Parlons maintenant d'une épouse qui est pour son mari
bonne comme une mère (c/i~ et qui lui marque sa recon-
naissance des bienfaits qu'elle en reçoit des trois manières
suivantes en travaillant utilement pour 'lui et pour son
plaisir; en préparant tout et en soignant bien ses enfants
en veillant sur ses biens afin que rien ne se perde. Cette
femme-ci est comme la mère de son mari.
le
L'épouse qui est comme la sœur cadette de son mari,
montre des quatres manières suivantes en aimant d'amitié
et en amante (!) son mari; en l'aimant comme s'il était son
à son
père et sa mère – en préparant tout pour être agréable
en redoutant la mauvaise réputation. Cette femme-
mari
là est dite la sœur de son mari.
L'épouse qui est l'amie de son mari, le montre des trois
manières suivantes en aimant son mari sans cesser et en
étant toujours gaie avec lui comme s'ils étaient deux frères;
en étant toujours charmante avec son mari en préparant
convenablement toutes choses afin qu'on ne dise pas de son
3
mari qu'il est pauvre. Cette femme-là est dite m~jo~t~ea"
(l'épouse amie).
L'épouse qui est l'esclave de son mari, le montre des quatre
manières suivantes Que son mari soit riche ou pauvre,
qu'il ait ou non des tracas, elle lui obéit toujours comme à

Quatre lieux de l'expiation monde des enfers, monde des prétas,


monde des animaux, monde des géants. Du p&:i catu, quatre, a6a~,
expiation.
Du pâli jinî, mère.
`
*DupaIim!«<t,amie.
KRAM
t'RÉASRÉACH~A
PHAPDAPHISËK 61
son maître – elle a toujours ]e cesur bon pour lui si son
mari se fâche, se met en colère contre elle, elle demeure silen-
cieuse et sans ressentiment pour lui. Cette femme est dite
~ase~rt~ï (épouse esclave').
0 néang Sûchda, si ces quatre sortes d'épouses souhaitent
le paradis, elles pourront certainement y parvenir. A leur
mort, elles iront renaître au Dosœtta suorkéa*.
Celles des épouses qui conforment leur conduite à cette
règle, n'ont pas besoin de célébrer des fêtes et de donner des
aumônes pour aller renaître au paradis.

VII

LES CONSEILLERSROYAUX

a. Parlons ici de ceux qui sont les conseillers du grand


Khsatriya, suzerain (n~Aa khsatra <pacA), qui est le maître
de la voûte inférieure (la terre).
Il y a cinq maha s~n~/c/to réach (grands prêtres) et deux
adjoints, ce qui fait sept; il y a cinq &oro/MB<(chapelains,
brahmanes) et deux adjoints, ce qui fait sept; il y a cinq
Mt!M<re~(conseillers) et deux oknha préas réachéa ytï~g', ce
qui fait sept. Ces vingt et un dignitaires ont toujours été
les conseillers du maître .de la voûte inférieure (de la terre).
Les sept mâha s~Kg'/c~o~'facA le conseillent sur les cou-
tumes, la loi, la religion.
Les Préas Mr~e~tB <orn~ ont des mérités, des vertus,
sont religieux et charitables, conseillent au cours des douze
mois (thvéa tosa méas) et indiquent ce qui est méritoire et ce
qui est péché; afin de maintenir toujours le grand roi dans la
vérité, conformément à la loi de Narâyâna (préas Noréay,

Hmanqueune « manière».Dupali<!<M, esclavefemelle.


TusitaSMM'sfa,
le quatrièmedesdevalokas, ou paradisinférieurs,quise
trouveau-dessnsdu Yamaioka, lequelest au-dessusdu paradisd'Indra,qui
lui-mêmeest situéau sommetdu montMéru.
Cetermeici désignelestot'o/tœtou pM)'o/M<<M, mais,en pali,il signifie
« ceux quiconi'aissent!alui par cœur», les « docteurs».
62 LOIS CONSTITUTtOXNELLES

Vishnu) et aux règlements des Préas borohœt à l'usage du


roi; ces règlements concernent huit objets connaître les pré-
ceptes religieux', éloigner les malheurs (par des invocations),
vaincre les ennemis, se faire aimer, estimer par tous les
tévodas, etc.
Les mH/!<ye~' doivent conseiller le roi, conformément à la
loi des grands khsatriyas, qui remonte à l'antiquité, qui dure
encore et qui compte dix articles
b. En outre de tous ceux-là, le roi nomme des /)AKeaA;
ng'ectr, agents, et ceux-ci doivent lui marquer leur reconnais-
sance en mettant leur vie, leur intelligence, leur corps, au
service du maître.
Quand une guerre éclate, tous ces gens doivent combattre
pour le roi et doivent l'aider de leurs idées, car ils sont égale-
ment responsables de la voûte inférieure et doivent veiller à
la quiétude du roi. Jour et nuit, ils doivent leurs services
au roi.
c. D'après la Loides ~K<re~ il y a un grand conseiller
[l'oknha akkamahaséna], puis les seconds l'oknha Youmo-
réach, l'oknha Véang, l'oknha Kràlahôm, l'oknha Chàkrey
puis il y a deux oknha préas réach rûng". Ces sept digni-
taires doivent être d'accord entre eux comme s'ils étaient
frères et fils de même père et même mère.
Ce qu'il y a à dire des conseillers qui reçoivent les ordres
du roi est terminé ici.
9

Sccisasna,du palisila~(Ma)M<m.
Cesdix articlessont les t'~ad/MMtMM, ou vertusqu'un roi doit avoir
et pratiquer (Mna~ charité;s!<sm,moralité,piété; pafiea~o,Iibéra)ité;
<t&/cod/Mj modération;<M):7t;mMt, humanité; MtaN<:jpatience; a~a~stM,
rectitude;maddauam, austérité;et aM')'o(!/MM<t,
tolérance;<<tp0j persévérance.
3 Premierministre,ministrede la justice,ministredu palais,ministre
destransportspar eau, ministredes transportspar terre, et lesdeuxcham-
bellansquiportentlestitresd'oknhaMàhamuntreyet d'oknhaMâhatép.
KHAMPHÈASRÉACHËAt'itAt'DAPmsÈK ?

VIII

VOCABULAIRESECRETA L'USAGE DES AMBASSADEURS


ROYAUX

no, sans, rien, il n'y a rien. cho, quitter.


Mo, incliner. cMo, penser, décider.
/)H</t, devenu, savoir. K/f), partager.
théa, soutenir, protéger. da, parlant, raconter beaucoup.
yo, lorsque, arriver. tha, ouvrir, reculer.
sœ, très bien observer, très do, vouloir.
bien filer. tho, serrer.
</ton?, casser, disperser. n<t, cela non.
< manger, nommer. M, autrui.
a, revenir. tM, protège.
e, vouloir montrer. <o,donner.
rester. </<o, soutenir.
o, exact. no, inclinerai.
ou, baisser. M,~voir.
rû, ê, < parole fixée. p/ paraître.
o, venir, descendre. po, montrer.
au, remarquer. /)Ao, quitter.
~M, des vœux. mo, disparu.
«s, longuement. ~o, quitter.
/M, passé. ro, émettre des vœux, désirer
/<M, fini. savoir.
ko, savoir exactement. lo, réfugier, séjourner.
/o, ordonner de tuer, de co, féliciter, élever.
'disperser. sa, se lier ensemble.
ng'o, remarquable. /:< quitter, disperser.
c/m, demander, renseigner. lâ, vœux.
eMd, désirer, disperser. ~ng-, réfugier.

Quiconque connaît le sens des caractères non~ et des


caractères A-M,A-M,d'après cette convention, peut être envoyé
à quelqu'un pour mourir ou vivre (! car il est doué d'une fine
intelligence.
Les grands rois de l'antiquité munissaient db ces caractères
leurs ambassadeurs'.
du pali )'ajadM<<.
~MM/tea<OM<,
64 LOIS CONSTITUTIONNELLES

IX

LES FÊTES OltDINAIRES

Quand le royaume est gouverné par un roi couronné [voici


quelles sont les fêtes des mois de l'année]
Au mois C7te<,il faut célébrer la fête de l'entrée dans
l'année (~fœuA bon chaul cM/mm).
Au mois Pisakh, il faut célébrer la fête du labourage avec
la charrue (<~cœMA bon cAr<!<
préas ângkéal).
Au mois CAes, il y a la fête où le roi mange le riz cuit et
trempé dans l'eau (~ca?H/tbon sor cMmram).
Au mois d'Asath, il y a les cérémonies des ordinations
(<Ap(.BHA bon &am6Hosnéakh).
Au mois Srap, on va cueillir des fleurs, on en fait dos
bouquets et des guirlandes qu'on présente aux statues du
Buddha dans ses temples.
Au mois Photrobot, on célèbre la fête des quinze saints
(A-cn&œ~et ceMedes morts (~ca~H/t&oMjo~cMyn&a'n).
Au mois d'Asoch, on célèbre, dans les temples, la fête de
la sortie de la saisondes pluies' (<~pa'M/tbon chénhpréas vosa).
Au mois .Ka~o~, on célèbre la fête du salut à la lune
(<AcceH~ bon sâmpéas ~ë).
Au mois .MMcse~ on lance les cerfs volants (My!g7:o?!f/'
klêng).
Au mois .Bos, les religieux vont habiter les hermitages
dans la brousse /cA<:H< bavas /cno/tg'p~'e~).
Au mois AfeaMMFK,on célèbre la fête du roi du mois
Méak(s~:c~nte<t~).
Au mois PMM'M/tse complète le calendrier (trût sang-
&<!K).
Voilà les fêtes des douze mois de l'année".
Lafinde la retraite.
C'est généralementdansce mois qu'a lieu la coupedu toupet des
princeset princesses.
Voiciles nomspalisdecesmois c<Mo, HMa/f/to,
jettho,<M<H/M,
MOMO,
po«ha~(Mo, f<M<<~o,/t'a«~'o..
w!<t~<M;')'o,
~/t;MM,
!Md~/to, L'année
p/M~!H!o.
cambodgienne commence au solsticed'hiver.
TITRE II

KRÂM RÉACH NtTI SATTH

II y a pour les rois, quatre sortes de stratagèmes', cinq


sortes de sciences et huit sortes de vertus". Ces diverses
choses doivent être
enseignées aux princes royaux. Il faut
que les s<!monA'" les leur enseignent afin qu'ils les pratiquent.
Quant à vous, qui êtes sujets, serviteurs des princes royaux,
vous devez connaître les huit sortes de <OMS les sept sortes
de vertus (/c~/t), les six sortes de prospérités (po<7~'), les
°
trois sortes de faussetés (A'ofa'"), les six sortes d'équités*
et les neuf sortes de mensonges (MM~).
a. Les quatre espèces de stratagèmes (obay), sont
s<MMtM/M/to obay connaître toutes les ruses de guerre. 2V<p~o
obar ruse parfaite, connaître ce qui est possible et ce qui est
impossible, savoir ce qui peut être perdu et ce qui peut être
gagné; savoir comment il faut s'enfermer dans une enceinte

Du pali )'a)a~t(Ma«/Mm livre de l'art de gouverner


2 Obay, du pali Mp<M/o.
~MMa, pour M'e/M~M,du pali vijjâ, science, connaissance, étude.
Mtt, du pali ~MMO, bonnes qualités, mérite, vertu.
Peut-être du pali samana, ascète.
Du pali doso, fautes, péchés, offenses, peines.
Peut-être « prospérité ». Du pali pM<M/t<ou wt«/M, prospérité, avantages.
Du pali M<o, faux, mensonger.
équité, justice, droit.
ïY<tM<jf,
Dupali s<MH<MMto, générai, divers.
Du pali KK~.M<i(?), perfection.
5
S6 LOISCONSTITUTIONNELLES

royale (rang réach fo<y'),d'après le livre Réach sa< et com-


ment il faut en sortir, conformément au livre ~n~-A~o
véat'.
Quant à la ruse (obay), elle consiste à savoir ce que
l'ennemi fait pour faire de même, à savoir s'il marche droit
pour marcher droit, à prévoir ses stratagèmes.
Vono o& bien connaître le pays pour y faire des sor-
ties afin de se procurer des vivres.
Telles sont les ,quatre sortes de stratagèmes.
6. – Les cinq espèces de sciences (vichéa) sont
Connaître toutes sortes de métiers;
Connaître le satra de la loi (7%o/HnMsatth) et le satra royal
(Réach satth), afin de pouvoir bien juger toutes les affaires du
peuple.
Connaître tous les moyens de défendre le pays.
Connaître le bon ou. le mauvais de chaque partie du terri-
toire dans le passé.
Connaître les qualités et les défauts des étéphants et des
chevaux.
Telles sont les cinq espèces de sciences.
c. Les huit espèces de vertus ~M/~ sont
Observer les quatre préceptes, être juste, vrai, conformé-
ment aux quatre lois (~o~/M); rie commettre aucune injustice
même au profit des parents ou des amis.
Ne jamais nuire à autrui.
Être affectueux avec autrui et les étrangers.
Savoir commander les soldats, leur inspirer du courage,
et ne rien craindre de l'ennemi.
Être vertueux.
Connaître les formules qui guérissent (ou qui éloignent)
les maladies.
Savoir quitter ses biens sans regret, afin de pouvoir venir
les reprendre (?).
Ne rien faire avant d'avoir réfléchi.
Telles sont les huit espèces de vertus.
Dupali)'aM<~)t,royalpouvoir.Livredu pouvoirroyal.
Du pali sankhaloet vatako,enceinte,enclos.
Du palivano,bois,forêt,brousse,campagne.
KMAM KIt'f SA'tTU
RÉAUH 67

IL a. Les sept espèces de règles (cM/) sont


Il faut être comme Préas Eyn [tréa"], qui a prospéré par
la pratique des cinq plaisirs pieux [que procurent les cinq
sens"].
Il faut être comme Préas Prohm afin d'observer les
obôsuth le Prohmochant (?) et de pouvoir quitter les cinq
plaisirs pieux [que procurent les cinq sens], comme Préas
Prohm qui était pieux et vertueux.
Il faut être comme Préas Atit", qui circule et. éclaire
toujours d'une égale lumière, sans jamais faillir.
II faut être comme Préas Chant', qui eut pitié des samana
p/'o/tM, des séna /~</to~'<'anMï<°, de tout le peuple, et leur
assura la paix et la tranquillité de Préas Chant.
Il faut être maître de soi comme Préas Péay", et avoirr
pitié des gens du service, petits et grands, placés sous vos
ordres, comme Préas Péay qui souffle d'après les saisons.
Il faut être maître de soi, comme Préas Yéamaréach' qui
montre sa puissance afin d'effrayer ceux qui causent du dom-
mage à autrui, les pécheurs, et qui les condamne.
Il faut être maître de soi comme le mahaSràmuth", qui
punit les gens qui dépassent (?) le Préas 7'cacA<Mc/M/ (?),
qui n'éprouve, par le sens de l'odorat, aucun plaisir et, par
suite, aucun déplaisir.
Telles sont les sept espèces de règles ou Préas rcacA co<
que doivent connaître les grands khsatriyas (m~ /ts<ï<
c'est-à dire les rois).

Dupalic;d/M, gouvernement, empire,autorité,règle.


'Indra.
P<M/M;M tfMHO M)t,du pali p(!))M7(a)MOg!tKa.
4 Brahma.
DupâtiMpoM</to, joursde fêtesbudhistes.
"Le Soleildontle nomcambodgien vulgaireparaitvenir d'Aditi,mère
desdouze<Mi'<</(M ou positionsdu soleil.
CaMdo, la lune.
StMMMM pro~MM désignepeut-êtreles angesou bienheureuxbrahmas
quirepeuplèrent !aterreaprèssa restauration,
et qui,ayantdégénère,setrou-
vèrentsanslumière ils virent paraîtrele soreilet la lune que desanges
traînaient,afinque ia terrefut éclairée.
r<!yM,le vent.
Leroi Yama.
Sanscrit ma/ta~mMdro,pali,niftMsamMfMf:, la grandemer,l'océan.
68 LOIS CONSTffUTIONNELLES

b. -Les huit affaires de justice qui concernent les princes


(&<trtn<t~A') qu'il faut connaître sont
Celui qui pèche avec des femmes, qui joue, qui boit de
l'alcool, qui soustrait les biens d'autrui.
Celui qui a le cœur d'un voleur et qui enlève avec violence
le bien d'autrui.
Celui qui ne sait pas garder le silence sur les affaires
qu'il connaît, ses affaires ordinaires ou ses propres chagrins,
et les dit sans rien craindre.
Celui qui méprise les anciens et n'obéit pas aux samana-
e/~prM/im'.
Celui qui n'aime pas les savants et qui les traite comme
des jeunes gens.
Celui qui, soit assis soit debout, dort souvent et ne veut
pas se réveiller.
Celui qui n'a aucun ami dans la foule des autres.
Celui qui s'abandonne (?), qui cesse de s'appliquer au tra-
vail et qui prend la paresse pour une vertu.
Tels sont les huit ~n~/fone~ Les gens qui sont attachés
au service du roi doivent écarter toutes ces choses-là.
c. Les sept espèces de vertus (Tf~~)sont
Être le serviteur du roi, doit provenir d'une famille noble
et belle.
Être intelligent, gai et brave.
Savoir voir, suivre et écouter.
Reconnaître la beauté pour un signe de race.
Se faire aimer par autrui.
Connaître les livres de la loi royale (Mfnpf, re<tc/tsa<t).
Être très appliqué.
Tels sont les sept sortes de vertus.
d. Les six espèces de manières d'être (vothi) sont
Être comme le réachéasey (lion royal fabuleux) comme
le
l'aigrette (kok); comme le corbeau (A-~pA-); comme coq
(méan cMmMo~); comme l'aigle (A-~ëng-); comme le bœuf
(usâphoréach).
Dupâtiparinâyako,prince,gouverneur.
Brahmes
ascètes.
3 Probablement
pouraguna,mauvaisesqualités.
KHAM RÉACH N!Tf SATTH 69

Être comme le réachéa sey, c'est être brave, parce qu'il est
brave entre tous les animaux quadrupèdes (cM~~M) ou
bipèdes (<M<). Sa couleur blanche est blanche très pure, sa
couleur rouge est rouge sans aucun mélange d'autre couleur.
On le donne en exemple aux s~o/<~m<< réach ~y'Mo~/c',
qui, quand ils combattent, doivent être d'une grande bravoure,
sans peur, avec la passion de bien servir le Sàmdach préas
mâha khsatr. Ils doivent avoir pitié des autres serviteurs
moins élevés qu'eux et des gens du peuple. Ils doivent renon-
cer aux quatre choses suivantes cA/taK<<M<œ, tos a/ca~o?,
molto a/M<<set phoy a/M~o" et ne jamais les confondre.
Être comme l'aigrette (A-oA-),qui a son idée en se balançant,
son idée rusée, puisqu'elle cherche, par ses manières cares-
santes", à attirer le poisson, à le rassurer sur ses inten-
tions, afin de pouvoir le saisir avec son bec et le manger. C'est
pour le sévokàmat réach barinayôk, avoir son idée quand il
agit, savoir comme l'aigrette, être rusé, savoir séduire~, flatter
l'ennemi, l'amener par la ruse à ce qu'on veut, afin que le roi
soit glorieux et de recevoir de lui des dignités et des biens.
Être comme le corbeau (/«M/<'),qui, quand il rencontre
quelques vivres, ne les mange jamais en silence et crie afin
de prévenir ses parents et ses amis, et qui ne mange qu'après
les avoir appelés. On le donne en exemple, parce que le
sévokamat réach barinayôk, qui accompagne le roi en voyage,
en quelque lieu que ce soit, doit surveiller l'ennemi, ne
commettre aucune imprudence et veiller constamment à ce
qu'aucun ennemi ne puisse s'approcher du roi. Si le roi lui

Dupali Mt'ato,serviteur,suivant;dma(~off!cierroyal,garderoyal;
r~'a, roi,chef;parindyako,prince,gouverneur.
Du pali sga<t,infortunes;les quatre agati sont,d'après les livres
buddhiques chando,la tuxure;doso,la colère;moho,l'ignorance:bhayam,
la peur.
3 Textuellement« Ellea son idéeen se balançant,elle a la ruse de
son idée,en caressantles poissons,afin qu'ilsne craignentpas son cœur,et
de pouvoirles piqueravecsonbecet les mangercommevivres.»
LesmotsthnâmdM~t,queje traduisici par séduireet quej'ai traduits
plushaut par attirer, pourraientêtre traduitsplus exactementpar caresser
doMcemeKt; maisle motcaresseren françaisdonnel'idéed'unecaressede la
chair,ou bien quandil est suivides mots« de la voix», d'unevoixcares-
sante» et le sensest « en se balançant,ellecaressedoucementle poisson.»
70 LOIS CONSTITUTIONNELLES

donne quelques vivres, il doit avoir le cœur pitoyable pour


les autres serviteurs, pour ses parents et ses amis, et faire
avec eux comme fait le corbeau, qui partage ce qu'il a avec
les autres.
Être comme le coq (n~<M cM~uo~), qui, à certains mo-
ments, chante pour marquer les heures. On le donne en
exemple parce que le sevokamat ne doit jamais oublier qu'il a
telle et telle chose à faire. En n'oubliant jamais son devoir, il
sera prospère, car il aura imité le coq.
Être comme l'aigle (/<7~g-), qui, a.vant de saisir l'oiseau,
le fixe bien avec ses yeux, puis se précipite sur lui avec une
grande rapidité, une grande force et le saisit bien serré avec
ses griffes, c'est, quand on est chargé de régler un différend
entre parties ou de juger quelqu'un qui a nui aux sujets
grands ou petits du roi, bien réfléchir, bien examiner l'affaire,
avec toute son intelligence, avant d'informer le roi; être bien
sûr de soi avant de proposer au roi la punition du coupable,
afin qu'on n'ait pas besoin de revenir sur cette affaire.
Avoir les mœurs du b~uf (H.s<î/)/;oy'<~c/t), qui va paître
partout et qui revient toujours à son étable, qui ne l'aban-
donne jamais; c'est, quand îe réach sevokamat est chargé de
quelque mission, qu'il n'abandonne jamais le Préas réach
satth (la loi royale).
e. Quant aux /o<a' ils sont de trois sortes
Amener la mort de quelqu'un, soit par ruse, soit par
injustice.
Causer la guerre par un propos mensonger.
Déposer [injustement] contre un homme déjà ruiné, mal-
heureux, perdu.
Telles sont les trois espèces de fraudes ou d'injustices
(/co<(e).
f. Les six espèces de gens droits sont
Ceux qui reconnaissent les bienfaits dont ils ontété l'objet;
Ceux qui paient de reconnaissance les bienfaits dont ils
ont été l'objet;
Ceux qui jugent avec équité.

Du pMiM(a,faux,mensonges.
KHAM HÈACH NH't SATTH 71

Ceux qui, voyant que l'affaire est très ridicule pour autrui,
ne se moquent pas et gardent le silence, qui ont pitié de ceux
qu'elle affecte, comme si cette affaire les concernait.
Celui qui est charmant avec ses amis.
Celui qui rend service à ses amis.
Tels sont les six sortes de gens droits.
g-. – Les neuf espèces de mensonges (/t<M/f) sont
Nier sa peur, quand elle est passée (?).
Nier un meurtre.
Nier avoir fait une chose mauvaise.
Prétendre avoir gagné, quand on a perdu.
Révéler avec mensonge un secret confié.
Nier ses ennuis.
Mentir pour se séparer de son époux.
Ajouter foi aux mensonges d'autrui, puis les répéter.
Défendre ceux qui ont accompli des actions coupables.
Telles sont les neuf espèces de mensonges.

II

Suivez l'~c/tart~a dit de l'Eau,


II ne faut pas essayer de remonter le courant.
II faut dire exactement ce qu'on a appris si donc vous
apprenez quelque chose, répétez-le très exactement.
Plantez des arbres, car ils vivent'par les racines.
Qui renaît dans le monde, pour parvenir.au paradis (Mr~oM/f,
suprême lieu), dont les racines sont sacAeMng-, M<~e~- et
/M«<tnM doit amasser les bonnes choses qui sont dans le
monde entier.
L'individu chanceux ne l'est que parce qu'il conforme sa
conduite aux quatre préceptes suivants tenir les racines de
la loi s'appliquer à se bien renseigner; ne jamais flatter
le peuple – quand on a entrepris une chose, l'achever.

patience; et A<t«<Ktt<,
4 Dupali saéchando,empire sur soi; M«!!t<t,
gratitude.
72 LOtSC.ONSTtTUTtON~ELLKS

Dans le monde ne pas suivre son cœur, mais suivre la loi,


est une excellente chose, parce que la loi (thorrn) est sur
notre cœur ce qu'un fruit est sur le dos d'un cheval, ce
qu'une fleur de M<Mntest sur une tête chauve, ce qu'un
homme est sur une route glissante, ce qu'est un pieu quand
il est enfoncé dans un tas de balle de paddy (~g'm). 11faut
réiléchir en soi-même.
Si vous êtes riche ne dites pas que vous êtes pauvre. Si
vous êtes beau ne dites pas que vous êtes laid.
Si l'armée est loin, soyez triste si elle est près, soyez
heureux.
Félicitez, louez vos amis en vous couchant.
Félicitez, louez vos esclaves au moment où ils achèvent
leur travail.
Ne félicitez, ne louez jamais ni votre épouse, ni vos enfants,
ni vos élèves.
Si vous n'êtes pas appelé, ne montez pas dans la. maison
d'autrui.
Si on ne vous demande rien, ne parlez pas trop, ne parlez
pas beaucoup.
Ne vous félicitez pas vous-même, sans vanter autrui.
Ces trois dernières recommandations sont dites Aceno
~<<!MM'.
La gratitude que l'on doit avant toute autre est celle que
l'on doit au Buddha, à la Loi et à l'Assemblée des religieux.
Ne soyez pas heureux de. ce que quelqu'un a mal.
Il faut dans le monde être intelligent.
Ne prenez rien de vos amis ou de vos camarades.
Ne vous enivrez pas toujours (1).
Ne soyez pas toujours triste.
Ce n'est pas aider ceux qui rament que de retenir l'eau
avec la main.
Haute famille, doit toujours être haute (de manières, de
mœurs).
Le réachéasey ne doit pas faire comme le porc.
Il faut bien attacher ce qui ne doit pas se détacher.

Loistnférieures;du paliMtto,inférieur;<<ttM<MM,
loi.
KRAM nXACH '<ITf SATT!! 73

Si vous voulez être aime du prochain, il ne faut presser


personne avec des paroles et faire peur aux gens avec les
yeux.
Quand vous vous présentez devant le roi, ne lui parlez ni
trop haut, ni trop bas, ni à l'oreille.
Quand le roi sort, ne vous levez pas.
Si vous ne pouvez pas dormir, ne forcez pas le sommeil.
Quand vous voulez bien savoir une chose, faites l'ignorant.
Demandez l'heure à celui qui la connaît.
Celui qui ne sait pas se faire aimer par le prochain devient
pauvre.
Quand vous devez vous présenter devant le roi, ne vous
vêtissez pas d'un vêtement de la couleur de celui qu'il porte.
Si le roi vous a donné quelqu'objet, ne le dites à personne,
car, si le roi savait que vous avez parlé, il serait fâché.
Ne vous présentez pas devant le roi quand il est avec une
de ses femmes.
Que le roi vous envoie quelque part, soit la nuit soit le
jour, soit tout près soit très loin, ne refusez pas d'y aller.
Quand vous vous présentez devant le roi, ne vous placez ni
trop près, ni trop loin de lui, mais placez-vous à l'endroit
convenable.
Si une porte s'ouvre, allez à cette porte.
Si le roi vous appelle, ne restez pas debout devant lui,
mais asseyez-vous.
Si le roi vous aime, n'allez pas faire le fanfaron.
Si une des femmes du roi vous remet soit un plateau de
cigarettes, soit un plateau de bétel, ne lui touchez pas la main
et ne la regardez pas.
Quand vous allez vous présenter au roi, saluez en vous
agenouillant une fois dès le bout de la salle d'audience, puis
une autre fois quand vous arrivez dans la salle.
Soit en sortant soit en entrant, ne montrez pas le dos.
(<Aa~Ars~).
Ne passez pas devant les grands et les petits dignitaires.
Quand le roi parle, ne l'interrompez pas.
Faites-vous une obligation de faire votre service jour et
nuit.
74 LOIS CONSTITUTtONNELLES

Abaissez-vous vous même au rang du mendiant qui vit


d'aumônes.
Si le roi vous dit directement quelque chose, saluez.
Savoir peu est facile, bien savoir est difficile.
D'un même bambou les nœuds ne se ressemblent pas. Les
frères et les parents n'ont pas le même cœur.
N'ajoutez pas trop de foi aux paroles des jeunes gens.
Si vous avez quelque chose à faire, faites-le ce jourd'hui,
n'attendez pas à demain.
Soyez patient, ne vous fâchez jamais.
Les bœufs qui courent vite s'usent le cou; ceux qui courent
beaucoup sont fatigués.
Qui fait la sauce doit la faire fade.
Si vous avez de l'esprit, si vous êtes intelligent, asseyez-
vous bas (soyez modeste).
On peut habiter une maison étroite, on ne peut rester le
cœur serré.
On trouve facilement (les gens pour manger, difficilement
des gens pour donner à manger.
Si, en route, vous êtes fatigué, ne le dites pas.
La nuit, demandez sans cesse combien vous êtes et dites
« Nous sommes au complet. »
Le feu ne peut être comparé au démon
Le filet ne prend pas autant de poisson que le moh'.
La rivière n'est pas aussi profonde que le tMna/Mc(la pas-
sion).
Qui sait toujours écouter et retenir en son cœur sera
certainement savant.
Les gens pauvres ne comptent plus leurs fautes.
Les gens pauvres ne sont pas confiants.
;Si vous êtes pauvre, soyez actif.
Ne vous obstinez pas contre un éléphant.
Ne dénigrez personne.

Réakk, du pâti )'a<;MsM, du sanscrit f<«Ma, dëmon, ogre. Je ne


comprends pas ce proverbe.
Peut-être le molao, l'ignorance. Dans ce cas, il faut entendre ainsi ce
proverbe « Le filet ne prend pas autant de poisson, que l'ignorance prend
de pécheurs.
KDAM RÉAO) NITI SATTH 75

Ne croyez pas les paroles des gens injustes, et ne détestez


pas les justes.
Si on n'est pas aimable avec vous, ne parlez pas trop.
Si vous n'êtes pas élevé, ne vous vantez pas d'être haut.
Ne franchissez pas le mur du palais pour rejoindre les
femmes.
Il est toujours pénible de combattre.
Ne prenez pas pour épouse une fille qui vous coupe la
route.
Les frères et les parents d'un dignitaire n'ont droit, à cause
de lui, à aucune considération.
Si tu tiens quelque chose, tiens-la bien.
Si tu vois quelque chose, ne dis rien d'abord.
L'eau et la terre s'abaisseront (se déroberont sous toi) si tu
crois aux paroles des femmes ou des jeunes gens.
Si vous voulez bien commander, soyez franc et ne vous
contredites jamais.
Si quelqu'un vous raconte une affaire, ne croyez pas tout
d'abord a ses paroles, mais invitez-le à bien se rappeler, à
bien penser aux choses qu'il dit, à bien réfléchir, puis
écoutez-le parler.
Dans la forêt, ne lâchez jamais votre coupe-coupe (/co?H&<s<
pr~f).
Si vous avez froid ou chaud, entrez dans une sala.
Si vous êtes seul, faites du feu (?)
Que vous alliez, que vous demeuriez, décidez.
Ne fréquentez pas trop souvent ceux que vous aimez.
Si un savant dit une chose mauvaise, il faut craindre
[d'avoir mal compris], penser, réfléchir, chercher. Si un igno-
rant dit une chose mauvaise, il ne faut pas craindre [d'avoir
mal compris].
Dans le monde, il faut savoir patienter; connaître les gens
osés, braves, qui ne craignent pas la mort; aider son bienfai-
teur et ses parents.
11y a trois manières d'aider quelqu'un de ses biens, de
sa force, de son intelligence.
Il faut étudier quand on est jeune.
Au milieu des hommes, il faut chercher la fortune. Les
76 LOIS CONSTn'UTtONNEL~ES

vieillards doivent célébrer des fêtes et distribuer des aumônes,


faire étudier et enseigner les ignorants, leur faire apprendre
d'abord les mots faciles, puis les mots difficiles.
Si vous êtes riche, ayez pitié des gens pauvres.
Si vous êtes pauvre, soyez aimable.
Il y a deux sortes de gens, ceux qui s'occupent de choses
utiles et ceux qui s'occupent de choses inutiles.
Il faut apprendre comme Préas Chant' et agir comme le
Ad/t-s~ (?).
Etudiez et agissez toujours sérieusement.
N'envoyez pa~ les gens colère laver les assiettes.
Ne chargez pas les gens auames de faire cuire le riz.
Dans le monde, il faut savoir huit choses ne pas croire
tout le monde; ne pas craindre les gens; ne pas donner sa
confiance; ne louer, ne féliciter personne (?); ne regretter
personne; ne commettre aucune imprudence avec personne;
ne détester personne; n'aimer personne. Telles sont les huit
choses qu'il faut savoir.
Celui qui a beaucoup appris par l'étude ne doit pas faire
étalage de ce qu'il sait.
II y a quatre sortes de personnes les paresseux, les bons
gardiens, ceux qui savent diviser les biens en trois parties,
ceux qui aiment bien leurs amis.
Marcher vaut mieux que courir, dormir vaut mieux que
rester assis.
Quand tu te couches, ne confie rien à ta femme.
L'homme le plus grand est l'homme de bonne condition,
qui n'est ni avide, ni haineux, ni ignorant". Si cet homme,
devenu grand, est mauvais, il sera un malheur pour le
royaume.
Être grand, c'est faire comme la grenouille (<ngA;f!p),non
comme le serpent
La fortune ne peut être comparée à la science (e/~fHnes).

Nomdu Buddhaà l'une de ses incarnationsantérieures.C'est!e titre


d'un jatakatrèsconnuau Cambodge.
2 ~op/tos,tasas,mo~to,du pali <oMo,désir; doso,haine; mo/to,igno-
rance.Cesontles troisatM<t<<t-tntM<!m
ou routesprincipales
du pèche.
3C'est-à-dire
« cetêtrenon venimeux.»
KRAM RÉACH Ni'f! SATTH 77

La force (brutale) ne peut être comparée à la force des


conséquences (p/t<~), des mérites (kosdl) et des démérites
(aiedsal).
Quiconque veut avoir la paix et le calme doit éviter les
fautes. Quiconque veut'avoir la paix et le calme pour long-
temps doit savoir, à propos, rompre la paix et le calme courts.
Le roi et les samana pr~tAm ne doivent avoir qu'une seule
parole.
Il y a trois sortes de pauvres – les pauvres qu'il faut
abandonner tout à fait; ceux qu'on doit connaître; ceux
dont on doit être le maître et qu'on doit commander.
Qui est sans honte, à sa mort sera honteux.
La sirey' est pour la fortune.
La science des caractères (aksar) est la plus belle des
sciences (eA<îmf!~s).
La sainteté (sœ<) est aussi loin de la vertu (s~6Mr<ïs) que
celle-ci de la non vertu (asâbbârds).
Le roi peut dormir une veille, le savant deux veilles, le
commerçant trois veilles et le mendiant (sm~m~ac/M/c) quatre
veilles.
Le maître de la vie (le roi) est le maître des lois.
Dans le monde, il faut savoir naître (?) et mourir, et con-
naître les coutumes religieuses.
La loi du Buddha est certainement la vérité.
Le bananier, le bambou et le roseau (/)<!6os), meurent
d'eux-mêmes après avoir donné leurs fruits.

III

a. Le Préas mâha khsatr doit être doué de cinq vigueurs


(ff/a), des cinq restrictions (sanhnhomo') et pratiquer
les dix lois (thorm) qui sont la charité (tanang), la vertu
(soelang); la largesse de cœur, sans avidité (6<!f'fcA<ï&ang') le
PeutêtreSrî, ou Lakshmi,déessede!a fortune:
LemotcM't~'adonnépar le texteest traduitpar le mot « habitudes»
et le motsanhnhomo »
par !emot «.perfections.
78' LOIS CONSTITUTIONNELLES

véridique toujours (ac/tc/M~~); la douceur de parole, de carac-


tère, de conduite et de cœur ~a~acsKg-) l'amour de la conci-
liation C~/<7<'<M/M~g') la miséricorde et l'amour du peuple
(<!M/t<B/Ms~ la patience (7<7Mn<o?)la justice, sans tort
(<:c~'o</to?Mng'); l'austérité (tapang). Telles sont les dix vertus'.
b. Il ne doit pas avoir les quatre vices'(a?M<<ë) qui sont
la luxure, la colère, l'ignorance, la lâcheté*. Tels sont les
quatre vices qu'il ne faut pas avoir.
Quiconque n'aura pas ces quatre sortes de Vices sera un
homme superbe, magnifique comme le soleil quand il com-
mence à monter; il sera toujours haut. Quant à celui qui aura
ces quatre vices, il sera abaissé comme le soleil quand il des-
cend il sera toujours bas.
c. Si vous devez élever un grand, sachez ces treize
choses sur cet individu sait-il protéger, aider? a-t-il l'oreille
fine? a-t-il la pensée nette? est-il pitoyable? a-t-i! l'habitude de
parler après d'autrui? n'a-t-il pas l'habitude de parler en plai-
santant ? n'a-t-il pas l'habitude de s'appuyer sur les paroles
d'autrui? est-il patient? sait-il distinguer ceux qui ont raison
de ceux qui ont tort? sait-il reconnaître que quelqu'un est
calme ou a du chagrin? est-il léger de cœur? a-t-il l'habitude
de dire des polissonneries? ne dit-il jamais des paroles mau-
vaises ? Telles sont les treize choses qu'il faut connaître avant
de nommer quelqu'un.
d. Les six manières de perdre ses biens sont boire de
l'alcool; errer la nuit; aimer à voir les danses, à écouter la
musique; se lier d'amitié avec les jeunes gens; aimer le jeu;
être paresseux. Telles sont les six manières de perdre ses biens.
Voici maintenant la loi des huit choses principales:
Savoir se taire.
Savoir s'il vaut mieux manger ou s'abstenir.
Savoir ne pas s'arrêter, bien que l'endroit soit joli.
Avoir faim, mais savoir s'abstenir.

Ces. dix vertus, sont les dix rajaa/tamma dont gén6ra]ement l'ordre
est celui-ci <M)tam, haute; sHaH~ prête; paricca~o, libéralité; a/~od/tOj
modération; tt)j!AtM!S<bienveillance; Ms)!<t, patience; c'~aMm, sincérité
madaacatH, douceur: <apQ,austérité awod/MMa, justice.
Ce sont les quatre agatis c/taK~o, ~oso, mo/M, ~/ta~aM.
KKAM RËACH ~)Tt SATTU 79

Avoir sommeil, mais savoir veiller.


Savoir dire exactement ce qu'on a vu.
Savoir bien tenir ce qu'on doit tenir.
Ne pas tout manger.
Telles sont les huit choses.
e. Les dignitaires doivent connaître les trois espèces de
munt qui sont le putd mun~, le s<M~nHM<,et le réach fnH/
Les huit espèces de réach munt, les sept kûn, les six vîthî,
les trois kotœ, les six tràng, et les neuf kâhâk, doivent être
connus de ceux qui sont dignitaires, comme il a été dit ci-
dessus.

IV

I. a. – Le livre Réach ~œ dit Réach M<a?secMan~ etc.


C'est-à-dire le roi possède les moyens de régler les affaires
intelligemment et utilement; il sait défendre les frontières et
les provinces attaquées par l'ennemi il sait régler les affaires
conformément à la loi.
b. Le roi doit chercher à connaître ceux d'entre ses ser-
viteurs et ses sujets qui sont intelligents et ceux qui sont
inintelligents; ceux qui observent les préceptes et ceux qui ne
les observent pas ceux qui sont propres et ceux qui sont
malpropres, puis, en toute connaissance, il doit donner de.s
grades à ceux qfîi sont bons à employer et qui ne s'effrayent
pas quand un accident arrive.
c. Le roi ne doit ni nourrir ni employer les huit sortes
de gens qui suivent ceux qui sont paresseux ceux qui ont
le cœur mauvais ceux qui sont ignorants ceux qui, d'ordi-
naire, se mêlent d'affaires mauvaises ceux qui n'accomplis-'
sent que de mauvaises actions ceux qui dissimulent leurs

LesfMtchHtM))<, paraissentêtre:es fautesgraveset 'denatureà con-


duiredevantles tribunauxdont se rendentcoupablesles gouverneurs, et
dontil a été questionau paragraphen b du chapitrei" du présenttitre.
Dupalif~a!H<:sa<(/ta!M,sciencedu gouvernement, art de gouverner.
80 LOtS CONSTITUTIONNELLES

fautes; ceux qui sont sans pitié pour autrui ceux qui man-
quent de bravoure. Tels sont les huit classes de gens que
le roi ne doit ni nourrir ni nommer dignitaires.
d. Le roi ne doit pas nommer les sept espèces de gens
qui suivent les gens qui ont la parole mauvaise; les méchants
qui sont méprisés de tout le monde; les gens avides; ceux qui
n'observent ni le Thomma satih, ni le Réach niti,; ceux qui ne
sont utiles qu'à eux-mêmes ceux qui regardent leurs maîtres
[travailler sans rien faire pour les aider] les menteurs.
Telles sont les sept espèces de gens que le roi ne doit ni
nommer dignitaires, ni nourrir.
e. L'amat nommé par le roi qui est le maître de la vie
et de la terre, s'il trompe le roi, encourra les trois peines
suivantes: il sera dégradé; il perdra ses biens après sa
mort, il tombera dans l'enfer.
Si l'amat est un homme intelligent, le roi le conservera
comme conseiller, et il trouvera sa récompense de trois
manières S'il conseille bien le roi, le roi lui donnera des
honneurs et des esclaves nombreux; il amassera des biens
par les moyens permis par la loi; après sa mort, il ira jouir
des biens du paradis (s~M&a<suor~a).
Que l'amat agisse bien ou mal, c'est le roi près duquel il
est toujours qui en profitera ou qui en souffrira. C'est pour
cette raison que le maître de la terre doit écarter celui qui n'a
pas les cinq connaissances' et qui doit appeler près de lui
celui qui les possède et le nommer son amat. S'il fait ainsi il
sera vraiment la loi visible
II. a. Celui qui est roi doit honorer et nommer aux
fonctions les gens suivants ceux 'qui sont de haute famille;
ceux qui sont vertueux et reconnaissants; ceux qui sont véri-
diques ceux qui ne sont pas dominés par les quatre infor-
tunes °; ceux qui sont charmants et agréables; ceux qui réflé-
chissent avant de décider; ceux qui connaissent parfaitement
le Réach sa«~; ceux qui savent traiter les grandes affaires.

P<!tt<tcM
M<t.
ïWMMtorm, du pali dtM/Md&ammo.
~Ma<o', quisont,onl'a vu plushaut,la luxure,la colère,
du paliasm(<,
la peur.
l'ignorance,
KXAMHÉACitNf'nSAT'H! 81

b. Celui qui est roi doit nommer celui qui a les cinq
qualités suivantes qui est de famille vraiment noble qui
sait mesurer par coudées et par brasses, bien soigner, bien
garder et bien surveiller les biens royaux qui connaît les
hautes familles; qui sait bien diriger les travaux et les bien
faire achever; qui a le cœur juste et qui est incapable de
tromper soit le peuple soit le roi.
c. Celui qui est roi doit nommer, choisir pour chefs de
de la porte parmi ceux qui remplissent les six conditions
suivantes les anciens de préférence aux nouveaux; ceux qui
ont beaucoup d'esprit; qui sont convenables et beaux; qui
savent bien travailler; qui savent patienter et ne jamais se
plaindre soit de la fatigue, soit de ce que ce qu'ils ont à
faire de difficile; qui savent questionner et se renseigner.
Tels sont les gens qu'il faut choisir pour chefs de la porte.
d. Celui qui est roi doit nommer réach M< ceux
qui remplissent les six conditions suivantes ceux qui sont
intelligents et savants; qui savent bien parler; qui sont
braves, patients, réfléchis, et qui savent s'exprimer en termes
choisis.
e. Le roi doit choisir pour trésoriers' ceux qui remplis-
sent les six conditions suivantes bonne mémoire des choses
dites même une seule fois; écriture rapide; bonne écriture;
beaucoup d'esprit et beaucoup d'intelligence belle manière
de s'exprimer bonne orthographe bonne arithmétique.
Telles sont les qualités que doit avoir un bon trésorier.
f. Le roi qui a des sèna 6o<<~ à nommer doit les choisir
parmi ceux qui remplissent les neuf conditions suivantes
beaucoup d'esprit, d'intelligence et de bon sens don de
choisir les endroits favorables à l'établissement des stations
(pMm); secourable et qui n'abandonne jamais ses collègues
tombés dans la pauvreté; bon appréciateur des paroles
malheureuses des jeunes gens véridique gaieté et bravoure;
fidélité au maître en temps de malheurs, de famine ou de
paix; fidélité entre eux;'connaissance des livres Sènéang /fo~'
DupaU)'<t:<t<M<< messagersroyaux.
~aM), peut-êtrele gentiliéd'.4!HM,qui est te nom de fit ville de
Kuvéra,le dieudesrichesses.
6
82 LOIS CONSTITUTIONNHLLEh

et PAo~s hâs (?) Telles sont les qualités qu'on doit exiger
d'un sêna &oMe~.
g. Le roi doit choisir ses cuisiniers et ses cuisinières
(/)fs<?s)parmi les gens qui remplissent les cinq conditions
suivantes appartenir à une famille de cuisiniers depuis leur
grand-père; savoir bien préparer les sauces, les mets, le riz;
bien connaître les formules de cuisine; savoir bien les appli-
quer être accoutumés à travailler à la cuisine du roi.
A. D'un médecin à nommer, il faut exiger les c'inq
conditions suivantes qu'il connaisse le livre des médecins
(péth) et les médecines de longue vie; qu'il sache bien recon-
naître les maladies; qu'il sache bien mélanger et préparer les
médicaments; qu'il soit propre toujours; qu'il soit vertueux
et pieux. Tels doivent être les médecins du roi.
i. Si le roi doit nommer un s<?MtAvtHt<ï< il doit exiger de
lui les sept conditions suivantes qu'il connaisse bien les
besoins de son maître; qu'il soit très propre qu'il ait beaucoup
d'esprit et d'intelligence; qu'il connaisse bien la loi; qu'il
connaisse beaucoup de kàmpî, de loupho kéatha' et qu'il
n'oublie jamais rien.
J. Si le roi a un réach borohœt à nommer, il doit exiger
qu'il remplisse les trois conditions suivantes qu'il connaisse
les ~a/~r~ sdttaphét, grands et petits; qu'il sache bien pro-
céder au &<ïHe/:t'<~on<; qu'il sache les moyens de prolonger
la vie du roi. Telles sont les qualités qu'il faut exiger d'un
individu avant de le nommer réach borohœt du roi.
k. Si on a un A'omo-~eang'"à nommer, il faut exiger de
lui les huit conditions suivantes: qu'il sache soigner lui-même
qu'il soit sage et franc; qu'il ait beaucoup d'esprit et qu'il
connaisse plusieurs langues; qu'il pratique la loi; qu'il con-
naisse plusieurs so"~ pasath; qu'il aime la société des gens
vertueux et reçonnaissants; qu'il ait peur et craigne le maître.
<. Si on a à nommer un dignitaire, un fonctionnaire, on

Dupalisevako,sanscrit~Mtta, serviteuret du sanscrit<M:<~a,


qu'on
a prèsde soi.
Letexteporte<oMp/to AcM~a.
Du p:))i)'<!j'apMt'oM<<t,
chapelain et conseiller.
4 Surveillantintérieurdu palais.royal
KHAM HËACH NtTI SATTtf .83

doit exiger qu'il remplisse les quatre conditions suivantes


intelligence dans les investigations'; n'avoir aucune autre
affaire que celles du roi; gaité et bravoure; savoir penser,
réfléchir beaucoup avant de prendre une décision. – Telles
sont les qualités qu'il faut exiger d'un homme avant de le
nommer dignitaire.
m. – II y a sept classes de. le
prince, l'amat qui reste en province ou a la frontière; celui
qui est chargé de défendre une forteresse; ceux qui ont La
direction des douze magasins; les soldats qui sont braves; le
préas réach sàmpont; les amis(?) et ceux qui savent recon-
naitre les bienfaits dont ils ont profité en temps de terreur.
III. a. Celui qui est le roi doit, avant son entrée (son
couronnement), former le souhait d'avoir le cœur bon, d'avoir
beaucoup d'esprit et d'intelligence, d'avoir toujours de la
reconnaissance pour son professeur, de savoir mesurer à la
coudée et à la brasse, conformément a la Loi.
&.–Celui qui estleroidoitétre intelligent, savoir discerner
entre les uns et les autres; il doit avoir beaucoup d'esprit, de
patience et de franchise, conformément à ce qu'enseigne la
loi royale (réach </w//t); il ne doit jamais désirer le bien
d'autrui.
c. Celui qui -est le roi doit travailler, décider, penser et
réfléchir avant d'agir. En outre, il doit procéder des six
manières suivantes être charitable avec les gens du peuple;
se rappeler toujours les services qu'on lui a rendus, les travaux
qu'on a faits; écarter les choses inutiles conformément àla~
loi être intelligent; avoir de l'esprit; savoir distinguer entre
le bien et le mal, le bon et le mauvais.
d. Celui qui est le roi doit respecter ceux qui ont de
grandes manières, ceux qui ont de l'esprit et sont intelligents,
ceux qui sont âgés et ceux qui appartiennent à une haute
famille.
e. -Celui qui est le roi doit reconnaître les choses inutiles
et les écarter sans colère. 11 doit décider avec sagesse, voir
avec ses propres yeux et sans avidité. 11 ne doit pas être

pdH/HtM,du pali pi'MH'aM,investigations,et pfoM, sagesse,


VtcMrdtM
intelligence.
84 U)M UOMSTtTUTtONNËLLES

paresseux. Il doit distribuer des aumônes et uoit voutoir con-


naître ses serviteurs les plus petits.
IV. Celui qui est le roi ne doit jamais ni négliger ni
ils
renvoyer les gens d'esprit et ceux qui sont intelligents, car
sont les canines et les incisives du royaume. Il ne doit ni
casser ni déchirer le drapeau du royaume, ni écraser ni
mépriser son royaume.
Le roi doit être charmant, accessible; il doit considérer les
sept réach ~o< qui seront en abondance dans le royaume,
si la conduite du roi est bonne. ]1 doit connaître les bons et
les mauvais étrangers. Il doit tout savoir, ce qui est juste et ce
qui est injuste. 11ne doit pas être avide des biens royaux.
Les incisives et les canines du royaume, sont les savants
les borohœt royaux, qui connaissent le Préas <r~r ~<"
et le Tr~P/M~.
Les s~/t~/M/ta/x! sont considérés comme le ventre
du royaume.
Les m<î/tartse~ en sont le drapeau (tongchey).
Les fils et filles du peuple sont le miroir dans lequel se
réflète le royaume.
Les mère et père en sont la forme et la force.
Si on fait opprimer, mépriser, arrêter, violenter les fils et
les filles du peuple par les soldats, c'est comme si on dispersait,
cassait la force du royaume et celle des soldats qui en sont les
jambes.
Telles sont les raisons pour lesquelles il ne faut casser ni
les incisives ni les canines du royaume, ni lui crever les yeux,
ni lui couper les bras et les jambes, ni lui déchirer le ventre,
ni l'ébranler.
V. Le roi, les amat et les serviteurs doivent se rassem-
bler trois fois par jour pour la consultation ils doivent se
faire des concessions mutuelles afin de bien s'accorder entre
note 3.
Règlesroyales. Voyez ci-dessuspages67-68,11a, et page67,
2 ï'AmenhMM~/t,Mme'm/tcMM<a«Mi.
3 Tripitaka, la triple collection des. livres buddhiques.
Ouvrage qu'on a voulu assimiler aux ï'roM t~'dos, mais qui ne le rappelle
en rien.
Du pali Mt<M~a/Mpntt., marchand maitre de maison.
Du pali mahd rishi, grand anachorète.
K)tAMHÉAC):NIT)HATTtf 85

eux; ils doivent recueillir les amendes, les impôts avec exac-
titude et probité ils doivent marquer de la considération aux
vieux, aux vieilles et aux prith achar. Ils ne doivent pas tour-
menter les gens du peuple et, en tous cas, ils doivent toujours
conformer leur conduite aux sept articles de la Loi.
a. Celui qui est le roi doit savoir concilier les gens du
peuple, examiner avec esprit leurs affaires. Quand il a examiné
l'affaire, il doit sourire avant de parler.
b. Celui qui est le roi doit reconnaître les services
rendus; alors il pourra être le maître du peuple, le commander
et être glorieux et superbe.
c. Le roi doit toujours suivre la Loi il ne doit pas
désirer la fortune avec avidité; il doit célébrer beaucoup de
fêtes. Alors il sera prospère et aura des biens en abondance.
d. Le roi doit connaître les sept <Xng'A', et les sept espèces
de réach fo<y, comme il a été dit. Alors il sera superbe et
glorieux, très certainement, car il saura vaincre les ennemis
du royaume.
VI. – II y a sept bienfaiteurs auxquels on doit de la grati-
tude, ce sont Préas Eyntréa, Préas Chant, Préas Atit, Préas
Péayû-tévoda, Préas Yéamaréach, Préas Màha Sràmûth,
Phûm tévoda vossà vohahaka tévoda – Ce sont ces sept que
le roi doit chercher à inviter et c'est pour parvenir à les égaler
qu'il doit être vertueux et suivre la Loi.
a. Le préas Eynt est le roi de tous les tévodas (dieux).
Le roi doit commander tous ses sujets' comme le préas Eynt
commande les siens.
b. Quand le Préas Atit monte, l'eau se retire et pendant
huit mois il sèche la terre avec ses rayons. Le roi doit faire
comme les rayons du soleil, il doit aspirer les impôts du
peuple.
c. Le Préas Yéamaréach interroge et condamne aux
peines de l'enfer les pécheurs, sans pitié, sans amour et sans
haine. Le roi doit faire comme le Yéamaréach il doit

CnMdt'a~
/Md)'<t; dieude la lune;Aditi,dieudu soteil;~<M,dieudes
dieudesenfers;SctMH<f!)'a,
vents;!'a<Ha, dieude l'océan;jBMm;
devavassa(?)
deva,dieude la terre, de l'eauet de l'air.
X7Mt~O)H
t'Mfh~
86 LOS CONSTH'U'nONNEU.MS

examiner les affaires du peuple, découvrir toujours l'exacte


vérité et prononcer sa sentence sans amour et sans haine.
Le maha sra.muth (('océan) ne réclame pas toute l'eau
des rivières, mais celles-ci lui donnent l'eau avec une grande
abondance. Le roi doit faire comme le màha sramûth; il
ne doit ni tourmenter ses sujets, ni désirer leurs biens.
e. -Quand le peuple voit la pleine lune, il est heureux
comme s'il voyait la face du roi.
– Comme la terre qui porte tout le monde sans distinc
tion de personne, le roi doit voir ses sujets de l'intérieur ou
de l'extérieur (de la capitale) sans préférer l'un à l'autre.
g'. -Comme le Préas Phirûnt', qui, pendant quatre mois,
répand de l'eau sur la terre, le roi doit distribuer des récom-
penses aux soldats.
VII. Celui qui est roi doit conformer sa conduite à la
Loi des dix articles'; pratiqucf toujours et maintenir les
cinq préceptes (/)<?7tAc/~sœ avoir pitié de tous les êtres;
écouter et suivre toujours les kampi Z~'eas l'omma s<<t«A et
le Réach s<!«/i.
a. II doit pratiquer la vertu, conformément à la Loi des
quatre articles, qui porte 1" examiner avec soin les affaires
du peuple afin de découvrir ceux qui ont raison, ceux qui ont
tort, .et de connaître ce qui est utile à faire et ce qu'il est inutile
de faire; 2" protéger les gens vertueux et véridiqûes 3" con-
server les biens royaux conformément à la Loi 4"veiller sur
le royaume, sur ses provinces et sur ses frontières conformé-
ment à la Loi.
b. Il doit écouter les récits anciens et les traditions
anciennes pendant la première veille (~<ï</M/n~e<!m). –
Pendant la veille du milieu (mocAc~o'Mj'eant) il doit écouter
la lecture de la Loi et des règlements. Il doit passer la dernière
veille (joac~em~eafM) couché et dormant dans sa chambre.
A son réveil, il doit se laver la figure, se nettoyer les dents
la face tournée à l'Est (baur) et sans parler. Le bois à nettoyer
les dentsdoit mesurerdouze thnéap de longueur. Quand le roi

Dieudeseauxet de la pluie.
dontil a été parléplus haut; voyezp.
Lesdix )'<~a<Mt<tntm<! ° < noteH.
Traversdedoigt.
KRAM HËACH NtTf SATTH 87

a fini de s'en servir, il doit le placer dans un endroit conve-


nable. Cela fait, il doit s'habiller gaiement en disant quelques
mots agréables, puis il doit sortir et aller [dans la salle des
audiences royales] s'asseoir sur ]e trône magnifique et regarder
avec bienveillance les quatre sortes de gens qui s'y trouvent
~t qui sont les médecins, les astrologues (hora), les réach
sauriyôvôngs et les conseillers royaux (réach montit), car ils
sont des savants. En sortant de là, il doit se rendre à l'endroit
où sont réunis les ministres, les hauts fonctionnaires, les
dignitaires, les savants et les réach borohœt afin de régler les
affaires que les juges ont instruites conformément ou non
conformément à la Loi.
Le roi doit régler les différends entre gens du peuple,
d'après le Préas /~t<!K</«~' et conformément à la loi.
c. Les amat qui sont attachés au roi depuis longtemps
et qui aiment le peuple doivent prendre place près du roi.
1 VIII. II y a huit espèces de dignitaires Ceux qui savent
écouter; ceux qui pratiquent les préceptes ceux qui

pratiquent les vertus'; – ceux qui sont braves et gais;
ceux qui ont l'habitude [de bien servir (?)] ceux qui ne
sont pas avides; -ceux qui ont une bonne conduite; -ceux
qui sont aimés du peuple. C'est parmi ceux-là qu'il faut
choisir les muntrer.
Celui qui est le roi doit savoir donner des leçons aux gens
qui en ont besoin.
Les serviteurs du roi doivent l'avertir quand il fait une
chose mauvaise; – ils doivent être vertueux et sincères;
ils doivent cacher les défauts de leur maitre; ils doivent
aider le roi quand il est pauvre ou quand il traverse une
période difficile.
IX. Celui qui est le roi doit élever les bons et abaisser
les méchants. En outre, le roi doit éviter les six défauts
suivants la colère, la tristesse, la peur, l'avidité, la fréquen-
tation des gens sans famille, les dépenses exagérées.
Celui qui est le roi doit veiller toujours à ce que les hommes
puissants soient d'accord avec lui. Il doit employer les gens
Scet,du palisila.
~M)t,du pali<j)M)M.
88 LOISCONSTn'U'nONNKU.KS

avides. –11 doit employer des gens pauvres a le renseigner


et les charger de percevoir l'impôt.
X. Le roi est l'arbre, le chef des magasins (le trésorier)
et les racines de l'arbre, les Préas Nhitavôngs et les amats
sont les branches de l'arbre.
Le roi doit abandonner ses biens à l'occasion comme les
oiseaux abandonnent: leur nid.
Les biens sont aussi utiles au roi que les yeux sont utiles
a l'oiseau Eyntrî, car avec eux il peut tout faire, tout terminer.
C'est pour cette raison que le roi doit, conformément à la loi,
chercher à's'enrichir, savoir conserver sa fortune pour le cas
où il aura besoin de la dépenser, pour les jours de malheur.
XI. Celui qui est le roi doit surveiller les provinces, les
frontières; il ne doitt pasabandonner les gens aimés du peuple,
les gens riches; il doit surveiller les voleurs. H doit veiller
sur les douze magasins du royaume.
Celui qui est te roi doit lire souvent le livreRéach niti sa«~
afin d'apprendre par eux comment il faut éviter les choses
mauvaises et éloigner la tristesse. Il doit aussi être sans
peur, exercer les troupes, afin de pouvoir surveiller et défendre
le royaume. S'il fait ainsi, il parviendra certainement au
paradis.
XII. L'<MOHMn/:<ïn~-pr<~m, le mfs~s-py'ea/tfn, qui
sont les professeurs du roi, sont chargés de conserver le
Livre' du royaume (?).
Cinq ans après la religion', en l'année du Dragon", a été
donné le Préas bat .4pp~oro/non~ Ce pays est le zéro
(saun) du monde'.
Le r~tc/t nf<~sa«A est terminé ici.. s

Dupali)'f!;(M;<Ma~KftM,livrede l'art de gouverner.


2 Kâmpi.
3 Probablement cinqansaprèsl'entréedu Buddhadansle Nirvana.
L'an S de l'ère du Buddha(S38avant Jésus-Christ)
~Mttfjf. n'étaitpas
une annéet't!)~ou du Dragon.Lesannéesdu Dragonles plus prochesde
cettedatesont lesannées3 ou i5 (540et S28).
Cesontlestitresd'un roi qui, en pali correct,est peut-êtrePara pa~e
f!Mf!}/0;;aMiMM<
(?).
Jene saisquelsensdonnerà cettephrasequej'ai traduiteicilittérale-
ment.Peut-êtrefaut-ilcomprendre« Le Préas bat a~ho.t/oM~MM))! fut le
dernierroi du pays».
TITRE III

KRÂM SROK

PRÉAMBULE.En l'an 1615 (de la grande ère, 1693), Préas


Chéy cliéstha réamëa. eysaur' roi du pays de Kâmpouchéa,
en sa résidence de Sras Kev', ayant près de lui le Sàmdach
préas Sàngha réach (le chef de l'église buddhique au Cam-
bodge), les préahm (brahmanes), les achariya (professeurs),
les borohœt (chapelains), les préas vôngsà (membres de la
famille royale), les dignitaires, les lettrés et tous ceux qui se
rassemblent quotidiennement [au palais], profondément pé-
nétré d'un sentiment de justice, voulant éviter à l'avenir tous
les troubles possibles et désirant, surtout, ne pas froisser son
peuple, décida ce qui suit

ART. 1er'. Cette loi est destinée à faire connaitre ceci à


tous les juges

Hiérarchiquement, le souverain maître de l'Etat est de

A Oudong, la capitale du Cambodge à cette époque et il y a trente ans.


Le texte porte Préas Chey chésda rëaméa-eysaur. C'est une erreur. Voyez
ce que je dis à ce propos et au sujet de la date i6!S, dans ma préface.
Cette loi ne compte dans le texte que dix articles, ou me'a~-M. A vrai
dire, cette mention répétée dix fois indique dix lois et non dix articles de loi.
Je donne un numéro romain (t, Il, III, etc.) à ces lois et je les divise
arbitrairement par articles, afin que les dispositions qu'elle contiennent soient
facilement trouvées avec la table analytique.
90 LOIS CONSTITUTMNNELLES

dix degrés supérieur à celui qui est immédiatement au-dessous


de lui.
ART.2. Chaque unité [d'indemnité ou d'amende] vaut
3 ànchîng et 17 dàmlœng.
ART.3. La peine qu'il faut infliger aux dignitaires et
aux hommes du peuple doit toujours être proportionnée à la
gravité de la faute.
ART. 4. On peut augmenter l'indemnité ou l'amende
d'après la, gravité de la faute l'amende double est 7 ànchîng
et 14 dàmlœng; l'amende triple est de 11 ânchîng et 11 dàm-
lœng l'amende quadruple est de 15 ànchîng et 8 dàmlœng;
l'amende la plus élevée est de 22 ànchîng et l'indemnité la
plus élevée est de 53 ànchîng.
ART.5. Le père du roi et le sous-roi', ces trois princes
(le roi compris) ont pour unité [d'indemnité ou d'amende]
3 ànchîng et 17 dàmlœng, mais la peine doit être proportionnée
à la faute et [par conséquent, l'indemnité ou l'amende] peut
être doublée, triplée, quadruplée. L'amende la plus élevée
(dite de la superbe dignité, oH~ong-sa/f/t) à laquelle on peut
condamner est de 22 ànching. On ne peut condamner à
payer l'indemnité la plus forte (dite extrême, dé la fin,
ahang A'ay').
ART.6. Le Sàmdach préas ayouko, le Sàmdach préas
méadotcha', la Sàmdach préas téav*, le Préas réim, le Préas
anouch% le Préas réachéa botra, la Préas réachéa botrey\ le
Préas phakhanyo', la Préas phakhanyéa, le Préas réachéa
néatto, la Préas réachéa néatta~; tous ceux-là qui ont sept
degrés de dignité (?) ont pour unité d'indemnité 2 ànchîng et

066ot/Mt'MM~, probablement du paliMpd!/K<;o)'f~N


(?);oMar~sc~,du pali
M~<n'<~ sous-roi
Legrand-père et la grand'mèredu roi, du pâliayyakoet mdtdMa/M.
3La premièreépouseveuved'unroi.
4 Lefrèrecadetet le frèreplusjeunedu roi du paliraHM,chéri; ~KM~'o,
jeune.
Le filset la filledu roi du pali)'<t/<~t<«o, t'd~pK~t.
Ce motvientdu paliMM~tM~o, maisdanscettelangueil désignenon
le grand-oncle du roi, maisle neveu,fils de la sœur; ou de 6&<t< sœur.
Cesdeuxmots sont,au Cambodge, considéréscommesignifiantgrand-oncle
et grand'tantedu roi.
Petit-filset petite-filledu roi du pâlitMtMet Ko'«!.
KDAMSrtOK M

4 dàmlœng. La peine devant être proportionnée à la faute,


cette indemnité pourra être doublée, triplée, quadruplée jus-
qu'à 8 anching et 16 dàmlœng', mais elle ne pourra jamais
atteindre l'indemnité dite oM~o~saM (de 22 anchîng). Si
ces personnages habitent à l'intérieur de l'enceinte royale ou
dans l'un des trois palais du roi-père, de la reine-mère et de
l'obbaréach, on pourra graduer l'indemnité d'après l'unité
d'indemnité royale, ou d'après l'unité d'indemnité de ces deux
princes et de cette princesse.
ART.7. Ava-nt de condamner au payement d'une indem-
nité (de ce genre), les juges doivent tout d'abord informer le
roi, l'obbayuréach (le roi-père), la reine-mère ou I'obbaréach.
ART.8. [II y a quatre classes de dignitaires] les pohau
saM, les borana s<ï/< les réachéa sa/f/r', les ptp~<!p sakh.
Il y a des p/'Mt.sco/t~ (membre de la famille royale), des
/'<*as(gens du peuple) et des naMœHM(dignitaires), qui appar-
tiennent à ces quatre classes de dignitaires.
La classe des pohau sakh comprend les dignitaires qui
appartiennent aux familles de préas vôngsà.
La classe des borana s<ï/~ comprend les dignitaires dont
les pères ou grands-pères étaient dignitaires.
La classe des réachéa sakh comprend tous ceux que le roi
régnant a élevés au rang de dignitaires.
La classe des piphap sakh (grade accidentel, occasionnel),
comprend les dignitaires nommés et récompensés pour ser-
vices rendus et dont la famille n'avait jamais fourni de digni-
taires au royaume.
ART. 9. Les dignitaires sont punis pour n'avoir pas
observé les ordonnances royales et les règlements; pour voies
de fait envers les fils, petits-fils, les esclaves, les bœufs, les
buffles et chiens d'autrui; pour s'être servi, en parlant à un
envoyé royal, d'expressions méchantes ou de termes injurieux.
Dans ces [trois] cas, l'unité d'indemnité est de 4 anchîng.–Si

Letexteportefautivement 4 ânehinget i6 d&m)œng.


Lemot&ot'<MM paraitvenirdu pali ponîMO, ancien,primitif,premier.
S'ilen est ainsi,il indiqueque ce grade(M~t)est plusancienque!es autres
et peut-êtrequ'ilfût le plus etevé,le premier.
3 Dupa)irdja, royal,du degréroyal.
92 LOIS CONSTITUTIONNELLES

le délit est commis à l'égard d'un anha (envoyé royal) de


deuxième classe, l'indemnité sera de 15 dàmlœng.
ART.10. Il y a trois degrés d'~n/M' le premier degré,
le deuxième degré, le troisième degré. Pour avoir employé
des termes à double entente ou des termes irrespectueux
envers un anha, l'indemnité est de 9 àncMng et 7 dàmlœng.
Si le délit a été commis envers un anha du premier, du
deuxième ou du troisième degré, elle est de 10 dàmlœng et
7 bat.
Ce qui précède porte le nom de Krdm Pohata'salch (hiérar-
chie des grades). La limite de l'indemnité est antayoung'.

11

ART. 11: Pour l'enlèvement d'un anha qui se trouve en


charrette, en barque, l'amende simple est de 3 ânchîng. – Si
cet acte a été commis près de la porte du palais ou en face de
la résidence royale, la limite extrême de la peine est ~H~an-
~OH/
ART.12.-Si la faute peut entraîner l'amende borana sakh,
le dignitaire qui l'a commise peut être puni d'une amende
réachéasakh, c'est-à-dire d'une amende qui peut être prononcée
contre un sous-gouverneur de province.
ART. 13. L'amende jotpAdtpsaM est de 15 ânchîng; celle
de réachéa sa/c/t est de 7 ânchîng et 10 dàmlœng..L'amende
réachéa sakh peut être prononcée par le juge qui a connu du
délit; quant à l'amende/);pMp sa/ elle peut être prononcée
par le juge sans examen préalable. Le juge provincial, après
examen de l'affaire peut prononcer une amende de 1 ânchîng
7 dàmlœng et 2 bat par unité de grade.
Pour un anha A'<ïnc~ (huissier du tribunal), elle est de
6 dàmlœng, 3 bat et 2 slœng.
Ondit aujourd'huiac/tn/M.
Cemotvientdu paliâiiiid,ordre,comman-
dement,quia peut-êtreaussidonnéle motoknha,quidésignecertainsdigni-
tairesde six à dix sakh.
Extrême du pali<:K<~o.
Ce))equiprécèdela peineextrême,pali~thMnt/t/o.
KRAMSUOK 93

III

AnT. 14. – DMf /t<!Hpe<ïn.– L'unité d'amende (l'amende


simple) pour un dignitaire de 10 haupéan de première classe
est de 3 ânchîng, 7 dàmlœng et 3 slœng; pour un dignitaire
de deuxième classe, elle est de 3 ânchîng, 3 bat et 3 slœng;
pour un dignitaire de troisième classe, elle est de 1 ânchîng,
18 dàmlœng et 9 sloeng pour un dignitaire de quatrième
classe, elle est de 1 ànching, 12 dàmlœng et 9 slœng.
ART. 15. Neuf haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de neuf haupéan de première classe est de 1 ânchîng,
et 12 dàmlœng; pour un dignitaire de deuxième classe, elle
est de 1 ânchîng et 11 dàmlœng; pour un dignitaire de troi-
sième classe, elle est de i ânchîng et 10 dàmlœng; pour un
dignitaire de quatrième classe, elle est de 1 ânchîng et
9 dàmlœng.
ART. 16. Huit haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de première classe est de 1 ânchîng, 9 dàmlœng et
3 slœng pour un dignitaire de deuxième classe, elle est de
1 ânchîng, 8 dàmlœng et 6 slœng pour un dignitaire de
troisième classe, elle est de 1 ânchîng et 7 dàmlœng; pour un
dignitaire de quatrième classe, elle est de 1 ânchîng et 6 dàm-
lœng.
ART. 17. Sept haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de sept haupéan de première classe est de 1 ânchîng,
7 dàmlœng et 3 sloeng pour un dignitaire de deuxième
classe, elle est de 1 ânchîng, 6 dàmlœng et 9 slœng pour un
dignitaire de troisième classe, elle est de 1 ânchîng, 6 dàm-
lœng et 5 slœng; pour un dignitaire de quatrième classe,
elle est de 1 ânchîng, 5 dàmlœng et 6 slœng.
ART. 18. ~MeAaMpean. – L'unité d'amende pour un
dignitaire de six haupéan de première classe est de 1 ânchîng,
5 dàmlœng et 2 bat; pour un dignitaire de deuxième classe,
elle est de 1 ànchîng, 4 dàmlœng et 3 bat; pour un dignitaire
~4 LOIS CONSTrrUTtONNKLLKS

de troisième classe, elle est de 1 ànchîng, 3 dàmlœng et 9 bat


pour un dignitaire de quatrième classe, elle est de 1 ànchîng,
3 dàmiceng et 6 bat.
ART. 19. Cinq haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de cinq haupéan de première classe, est de
1 ànchîng, 2 dâmtœng et 3 bat; pour un dignitaire de deuxième
classe, elle est de 1 ànchîng, 2 dàmlœng et 6 slceng; pour un
dignitaire de troisième classe, elle est de 1 ànchîng, 1 dàm-
lœng et 3 slœng; pour un dignitaire de quatrième classe, elle
est de i ànchîng et 9 slœng.
ART.20. Quatre haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de quatre haupéan de première classe est de
1 ànchîng; pour un dignitaire de deuxième classe, elle est de
19 dàmlœng et 6 slceng pour un dignitaire de troisième
classe, elle est de 19 dàmlœng et 3 slœng; pour un dignitaire
de quatrième classe, elle est de 18 dàmlœng et 3 slœng.
ART.21. 7'o!s haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de trois haupéan de première classe est de 17 dàm-
lœng et 9 slœng; pour un dignitaire de deuxième classe, elle
est de 17 dàmlœng; pour un dignitaire de troisième classe,
elle est de 16 dàmlœng et 6 slœng; pour un dignitaire de
quatrième classe, elle est de 15 dàmlœng et 3 slœng.
ART.22. Deux /MHjocan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de deux haupéan de première classe est de 15 dâm-
lœng et de 6 slœng pour un dignitaire de deuxième classe,
elle est de 14 dàmlœng et 7 slœng; pour un dignitaire de
troisième classe, elle est de 14 dàmlœng; pour un dignitaire
de quatrième classe, elle est de 13 dàmlœng et 6 slœng.
ART. 23. Un haupéan. L'unité d'amende pour un
dignitaire de un haupéan de première classe est de 13dàmlœng
et 3 bat; pour un dignitaire de deuxième classe, elle est
de 12 dàmlœng et 3 slœng; pour un dignitaire de troisième
classe, elle est de 11 dàmlœng et 9 slœng pour un dignitaire
de quatrième classe, elle est de 11 dàmlœng.
ART.24. ~tHpa/f. – L'unité d'amende pour un digni-
taire haupak de première classe est de 9 dàmlœng et 10 slœng
pour un dignitaire de deuxième classe, elle est de 8 dàmlœng
et 1 bat; pour un dignitaire de troisième classe, elle est
KRAM
SKUK 95

de 6 dàmlœng et 3 bat; pour un dignitaire de quatrième classe,


elle est de 5 dàmtœng et 2 bat.
ART.25. j~ans~. L'unité d'amende pour un digni-
taire hansîp de première classe est de 5 dàmlœng et 3 bat;
celle d'un dignitatre de deuxième classe est de 4 dâmloeng et
1 bat; celle d'un dignitaire de troisième classe est de 3 dam-
iœng et 3 bat; celle d'un dignitaire de quatrième classe est
de 3 dàmlœng et i bat.

tV

ART. 26. Les pol de l'armée (pol téahéan thom), les


gardiens des magasins, les gens de guerre en général, les
gardiens de lieux sacrés ont des chefs dits ~mrHocA dont le
grade est un haupéan; les chas ont également un haupéan.
Les soldats ont la moitié du grade de leurs chefs, cMmrttocA
ou chas.
ART.27. – Les pol des corps de garde, de parade, ceux
du parasol, du palanquin, les gardiens des portes (du palais),
les pol serviteurs, les gardiens des bâtiments, les canonniers,
les artificiers, les fusiliers, les porteurs, les musiciens, les
archers de la première et de la deuxième classe, les pol du
service des eaux potables, les pol du service de propreté,
ainsi que tous ceux qui sont affectés aux différents services,
tant sur terre que sur eau, sont commandés par des chefs
(<MmrMOc/tet chas) dont le grade est d'un haupéan de
deuxième classe. Les simples pol ont la moitié du grade de
leurs chefs.
ART.28. Les pol chasseurs, ceux de la police, les jardi-
niers, les gardiens des éléphants, les pol du dressage, les
gardiens des chevaux, des bœufs, les cavaliers, les policiers
et les gens de première, deuxième et troisième classe chargés

Les chassontdesofficiersattachésau corps;lesddmfMOctsont lesoM-


ciersdu corpsde l'intendanceet sont chargésde la directiondes magasins
de vivres.
96 LOISCONSTtTU'nONSm-LES

de recueillir certains produits (de la forêt), sont commandés


par des dâmruoch à un haupéan de troisième classe et par
des chas à un haupéan de quatrième classe. Les pol kômlas
qui sont commandés par des chefs ayant un haupéan de
première classe ont la moitié de leur grade, c'est-à-dire un
haupak.
ART.29. Les pol kômlas au service de l'Obbaréach. ainsi
que ceux qui sont au service de la reine mère, placés sous les
ordres de chefs ayant un haupéan (probablement de deuxième
classe), ont un grade de un haupak.
ART.30. – Les pol kômias de la Préas méadotcha (grand'
mère du roi), du Sàmdach préas réem (frère cadet du roi) et
du Préas anouch (frère plus jeune du roi), commandés par des
chefs ayant un haupéan de troisième classe, ont un grade de
un haupéan de troisième classe.
ART.31. Les pol kômias de la Sàmdach préas méatda
khsattrey(mère du roi), du Préas réachéa botr(nls aîné du roi),
du Sàmdach préas phakhanyo (grand oncle (?) du roi), du
Sàmdach préas réachéa botr saniyéa sont commandés par
des chefs à un haupéan de quatrième classe et sont hausak de
quatrième classe.

ART. 32. Le patron (rné) d'une jonque est assimilé à un


sêna botdey à quatre haupéan'; s'il commet unefaute,
l'amende qu'il devra payer est de 30 dàmlœng et 1 sloeng.
Celui qui tient la barre du gouvernail, celui qui est chargé de
la voilure et de la mâture sont à deux haupéan' s'ils commet-

Je crois qu'il faut lire ici dix haupéan, deux haupéan à la catégorie
ci-dessous, et un haupéan à celle des matelots, parce que les membres du sêna
botdey ont généralement dix haupéan, et parce qu'il y a trop de différence
entre l'amende de 3) dàmlœng et celle de H damtdpng pour qu'il n'y ait que
deux degrés de différence entre ceux qui en sont passibles.
Le texte porte « un haupéan », mais l'erreur fst évidente puisque les
matelots qui sont passibles d'une amende de 8 dâmtœng et 3 bat sont à un
haupéan.
KRAM
SROK 97

tent une faute, l'amende qu'on leur infligera sera de 11 dam-


lœng et 3 bat. Tous les matelots ou servants sont à un hau-
péan en cas d'insubordination ou de faute, ils serontpassibles
d'une amende de 8 dàmlœng et 3 bat.
~H'r. 33. Les patrons, commerçants des bateaux dits
<oH/c-~ctet <oH/<-m<?ont le même nombre de haupéan et sont
de quatrième classe.

VI

ART. 34. En ce qui concerne le prince qui vient d'être


élevé au pouvoir royal, dès que la cérémonie de la recep<ton
est achevée, le chef des magasins de l'argent prépare des
offrandes de noix d'arek, des feuilles de bétel, des bougies.
des fleurs et autres choses accessoires et les fait déposer dans
les pagodes soit de la plaine, soit des hauteurs, afin que le
prince ait une vie heureuse et un long règne.
AHT.35. Le chef des gens du service des eaux du bain
royal parfume l'eau avec des poudres odorantes et va baigner
les statues du Buddha afin que le Préas màha khsatriya (le
saint et grand khsatriya, le roi), les dignitaires et le peuple
vivent en paix.
ART.36. Les cérémonies faites, les dignitaires peuvent
charger, soit les chefs des tribus, soit les phnéa ou préas, de
porter la proclamation royale, et toutes les lettres des chefs
de service, aux gouverneurs, à leurs subordonnés, aux percep-
teurs royaux, aux comptables, à toutes les autorités provin-
ciales, les informant que le pays a un nouveau souverain.
ART.37. Si, à propos de cet événement, un anha fait des
réquisitions ou s'empare du bien d'autrui, cet agent doit être
arrêté et envoyé à la capitale pour qu'on l'y juge. S'il est
reconnu coupable, il sera puni plus ou moins, selon la gravité
de sa faute. On pourra le mettre à la cangue, le fusiller ou le
'décapiter,, ou l'exposer comme exemple, afin que tous ceux
qui le verront sachent qu' oit ni inquiéter ni opprimer
les habitants.
"~X n7
98 LOIS CONS't'tTUTIONNELLKS

ART.38. Le gouverneur ainsi que les autres autorités


provinciales ne doivent ni inquiéter ni opprimer les habitants.
S'ils commettent cette faute ils seront punis sans aucun ména-
gement.
ART. 39. Le gouverneur et les autorités provinciales
doivent conseiller les habitants et leur faire connaître que
ceux qui travaillent les rizières doivent les cultiver avec soin
et persévérance; que ceux qui travaillent les champs doivent
les entretenir avec tout le soin possible; que ceux qui se livrent
au commerce doivent s'y livrer avec persévérance; que chacun
doit, en général, persévérer dans son état. Il doit engager les
religieux A pratiquer strictement tous les préceptes de la
religion; s'assurer que les cérémonies des jours fériés sont
célébrées; que les temples (M/tear)sont entretenus proprement
et qu'il ne s'y trouve ni trous, ni partie délabrée.
ART.40. Qu'ils soient invités ou non par des laïques, les
religieux doivent, à l'heure convenable, se rendre dans le
temple et y célébrer les cérémonies. Les s~??M~ (novices)
doivent également observer les pratiques religieuses des jours
saints (les huitième et dernier jour de la lune croissante et
huitième et dernier jour de la lune décroissante). Observer les
préceptes de la religion, c'est servir le pays, c'est écarter la
mauvaise chance, c'est maintenir la paix, le bonheur et la
gloire du Màha khsatriya (le roi) qui est le représentant du
pays.
ART.41. Le Màha khsatriya doit avoir les sept joyaux
(/«?('),car il faut, en outre, que le pays soit pourvu d'yeux, de
bouche, d'os, de chair et de peau. Ces sept joyaux sont i° le
chef; 2" leYoumréach; 3" leVéang; 4" le Kralahôm; 5" le
Chàkrey C°le Màha montrey et 70le Màha tép. Tels sont les
sept grands dignitaires (du royaume).
Ces sept grands dignitaires sont chargés d'éclairer et de
guider le roi dans les affaires du royaume, de jour et de nuit,
pour le soulagement du peuple.
ART.42. Les yeux d uroyaume sont les gens qui possèdent
des grandes connaissances et que le Màha khsatriya a élevés

sênaou premierministre
l'Akkamâha
Probablement
KRAM
SROK 99

au rang de dignitaires. La bouche du royaume est formée des


gens intelligents qui ont une grande expérience des affaires
de l'Etat et que le grand Khsatriya a faits dignitaires. Les os
du royaume sont les gens d'une grande bravoure dont on a fait
des dignitaires. La chair du royaume est formée des gens
riches; si le pays court un danger quelconque, c'est à eux
qu'on emprunte les moyens de subvenir aux besoins du ser-
vice. La peau du royaume est faite de tous les autres habitants
qui ont peu de ressources, mais qui mettent leur corps et leur
vie au service du Màha khsatriya; il faut avoir pour eux de
la pitié, du respect et les trajter avec une parfaite égalité parce
qu'ils forment la masse du peuple.
ART.43. Les chefs des différents services (krom) chef
du service des exercices (?), chef du service de la marine, chef
du service de l'armée, chef du service des gardes, chef du
service des rameurs dits ~Hg'/fra/f, chef du service des mo
(malais enrôlés), chef du service des bâtiments du théâtre;
.ces sept dignitaires peuvent tenir conseil et discuter les affaires
du royaume (ce sont les conseillers). Ces dignitaires, en ce
qui les concerne, s'occupent respectivement des exercices et
des gens affectés au service des pirogues, de ceux qui appar-
tiennent à l'armée, qui sont chargés de la surveillance des
pol, des àngkrak, des mohat' et des bâtiments royaux. Quand
une affaire exige que ces sept dignitaires se réunissent en
conseil, ils doivent discuter comme des frères. Quand, dans
un cas pressant, l'ordre est donné au chef des pol d'agir,
celui-pi doit prendre seul la responsabilité [de ses actes],
mais si l'aifaire est trop grave pour qu'il puisse en assumer
la responsabilité, [les sept dignitaires dont il vient d'être parlé]
doivent, après délibération, en saisir le Mitha khsatriya, afin
qu'il décide.
ART.44. JÎ est établi légalement, depuis très longtemps,
que tous les khmèrs peuvent être nommés chefs des provinces.
Quant aux étrangers, siamois, laotiens, métis cham, qu'on
veut nommer à ces fonctions, il faut qu'ils soient nés dans le
pays et qu'ils connaissent parfaitement la langue khmère et
Lesmohatsontdesesclavesd'Etatdescendants desfonctionnairesrévo-
quéset condamnés à l'esclavage
d'Ftat.
'100 LOISC.ONS't'tTU'nONNELLEM

les lois du royaume, car ceux-là seuls peuvent être nommés.


Les autres ne peuvent être nommés à ces emplois, parce que,
n'ayant pas toujours séjourné dans le pays, ils n'ont jamais
cultivé des rizières et ne peuvent que se livrer au commerce.
Or, le commerce exige des aptitudes [spéciales], la volonté de
faire rapidement fortune, et, par conséquent, ne permet guère à
ceux qui s'y livrent d'avoir pitié du peuple. Pour avoir le désir
de soulager le peuple, il faut avoir vécu la même vie que lui.
ART.45. Forts de leurs hautes dignités, il y a des chefs
de province qui administrent à leur façon (sans tenir compte
des lois et des coutumes) et qui mécontentent la population;
alors des troubles sont la conséquence de leur mauvaise
administration, le peuple haît ces gouverneurs parce qu'ils
n'ont aucune pitié de lui et, par la suite, va jusqu'à haïr le
Màha khsatriya et à lui causer des embarras.
Conséquemment, quand on a un gouverneur à choisir, il
ne faut pas prendre un homme qui a le goût du commerce et
de l'accaparement, car il essayerait d'attirer à lui la fortune
(chercherait à faire fortune), et, en fin de compte, indisposerait
toute la population. Il ne faut pas davantage prendre un homme
trop débonnaire, parce qu'il ne saurait pas faire respecter son
autorité. 11 faut donc prendre un homme entre ceux-là. En
outre, son séjour dans sa province (son gouvernement) ne doit
pas être trop court, car la population serait mécontente; il ne
doit pas être trop long, car il arriverait à ne plus pouvoir faire
son service. Il est bon de ne laisser un gouverneur en fonctions
qu'un temps convenable.
ART. 46. Un gouverneur doit comprendre toutes les
situations et savoir envisager l'avenir, car il est le conseiller
et le guide des habitants, et doit être avec eux comme un père
à l'égard de ses enfants.
Il doit connaître la religion, être humain et ne doit pas
mépriser les institutions religieuses. II doit respecter les chefs
des religieux, ses professeurs, ses parents et les vieillards.
En outre, il ne doit pas commettre le crime de vol et celui de
bri gandage;il doit au contraire observer, pratiquer la religion.
Telles sont les vertus d'un gouverneur qui doit être le con-
seiller et le guide des populations.
KHAM SROK tOl

H doit conseiller aux habitants de cultiver, avec tous les


soins nécessaires, les rizières, les champs et les vergers, de
faire le commerce, de s'adonner à leur profession avec persé-
vérance, et de se soumettre [sans jamais résister] à certaines
obligations personnelles.
ART.47. Etre le père du peuple, c'est étudier sa condi-
tion, avoir pitié de lui et l'estimer.
S'il arrive que des gens réquisitionnent illégalement ou de
force les habitants, ou enlèvent leurs biens, font payer des
amendes, ou amènent des troubles, ou bien pratiquent le vol
et le brigandage à main armée, pillent et tuent les habitants,
il est du devoir du gouverneur de faire tout ce qui est pos-
sible pour arrêter ces individus. Puis il les punira selon la
gravité de leurs crimes, comme un père ferait à l'égard de ses
propres enfants.
ART.48. Le choix de chaque gouverneur est arrêté en
conseil des ministres. Quel que soit le grade antérieur
oknha, pnhéa ou préas–dès qu'un fonctionnaire est désigné,
on doit en informer le Mâha khsatriya.
Si le candidat a été choisi par le roi, on doit le nommer
gouverneur à six haupéan. – Si ce choix est bien accueilli
par la population et si le nouveau promu rend des services
signalés, on pourra l'élever au grade de huit haupéan. Si
(ayant ce grade) la population est satisfaite de son adminis-
tration et s'il rend des services signalés au royaume, on
pourra le nommer à dix haupéan..
ART.49. Le gouverneur doit se tenir au courant de tout
ce qui se passe dans le pays; il doit prévoir les situations
difficiles, les souffrances et les inquiétudes (de la population);
il doit surveiller ses subordonnés provinciaux, surtout lors
de la perception des impôts et autres redevances qui doivent
être versés au trésor royal.
Sous sa surveillance sont également placés les agents des
cultes, ceux de la contribution des rizières, ceux du produit
du tribut; il doit veillera ce que les perceptions se fassent en
temps voulu. II veillera sur les produits de l'impôt recueillis
par ces percepteurs et les fera parvenir au Trésor royal. Il
recevra, en retour, [la part de ces produits] qui lui revient
102 LOIS CONSTITUTIONNELLES

ART 50. – Pour ce qui concerne la perception des droits


sur les riz (et paddys), qu'ils appartiennent aux princes ou
aux autres membres do la famille royale, aux dignitaires, à
leurs familles, aux anciens prisonniers de guerre, aux esclaves
libérés, quand leurs rizières se trouvent dans leur circons-
cription, il est du devoir des gouverneurs, des yokbbat, des
chaumuong, des chaubanet des autres autorités provinciales,
de percevoir les droits du dixième, du vingtième ou du qua-
rantième, sans omettre personne. Ils ne doivent exonérer
que les gardiens des éléphants et des chevaux (royaux). Hors
ceux-là, ces droits doivent être perçus [sur tous les ter-
rains], qu'ils appartiennent aux préas vôngsâ, aux dignitaires,
aux fonctionnaires, à leurs familles ou aux habitants qui 3n
tirent leurs moyens d'existence.
AHT.51. Quant aux mohat et gardes, qui font leur ser-
vice, on ne doit leur demander que le vingtième de leur récolte
en riz, parce qu'ils ont servi pendant six mois. Les pol qui
fournissent certains produits (des forêts) ne seront tenus de
payer que le quarantième de leur récolte en riz, et le gouver-
neur ne leur imposera aucune corvée, sauf le cas où l'ennemi
envahirait le royaume; dans ce cas, il devra leur confier la
garde des forteresses et des fortins.
ART. 52. II sera perçu un dixième du riz récolté par le
gouverneur, par son adjoint, par les chaumuong, par les
chauban, par les yokobat, les juges, les comptables et les
autres membres de l'autorité provinciale, comme par tous les
autres habitants du royaume.
ART.53. Les cultivateurs (poj~tép) de l'obbayuréach, de
l'obbaréach, de la reine mère, qui paient les droits sur le riz,
doivent être surveillés par le gouverneur. Il doit faire tenir
les registres les concernant par leurs chefs respectifs, mais
les droits sur le riz doivent être perçus par les agents ordi-
naires. La levée des impôts terminée, un exemplaire du
rôle (6<ïnc/tt)doit être envoyé au chef supérieur des pol, et
celui-ci doit rendre compte de l'opération au roi.
ART.54. Si le gouverneur ou les autres autorités provin-
ciales n'observent pas scrupuleusement ce qui est fixé pour la
perception des droits ci-dessus dits, ils commettront un grand
KRAM SROK 103

péché, et quoi qu'ils fassent pour acquérir des mérites pour


l'autre monde, ils n'en pourront acquérir aucun. Ils doivent
donc observer les articles de cette loi, afin que les tévodas
(deva, dieux, bienheureux) puissent former pour eux des
souhaits de bonheur.
ART. 55. Dès que la perception est faite, on doit diviser
le produit en dix parties égales un dixième doit être remis
au gouverneur, à charge pour lui de le partager entre son
balat (adjoint), son yokobat, les chaumuong, les chauban et
les autres autorités provinciales de droite et de gauche.
Quant aux neuf autres parties, on doit en faire dix parts neuf
parts doivent être versées au trésor royal, et l'autre part doit
être partagée entre les pol tép qui n'ont point eu.part au pre-
mier partage.
ART.56. Tous les envoyés (anha) qui sont dépéchés vers
le gouverneur, par le roi, doivent être largement nourris par
lui. Ceux des autres princes seront nourris par leurs pol
respectifs.
ART. 57. Si un anha a reçu des marchandises, ou de
l'argent pour acheter des marchandises, le gouverneur ne doit
ni diminuer, ni augmenter le prix de ces marchandises. Les
ventes ou les achats doivent être faits au cours ordinaire.
ART. 58. On ne doit réquisitionner ni charrettes, ni
bœufs, ni buffles, ni pirogues, ni rames, ni pagaies, ni perches,
ni gouvernails. -De même aucune réquisition d'objets appar-
tenant aux habitants ne peut être ordonnée ni riz, ni alcool,
ni cocos, ni noix d'arek, ni bétel, ni produits des jardins ou
vergers ne peuvent être pris de force. On ne peut de même
prendre de force les éléphants, les chevaux, les charrettes,
les bœufs, les buffles, les chiens, les poules, les tourterelles,
les cailles, ou tout autre chose appartenant à autrui. Si
donc, de sa propre autorité, un anha quelconque prend une
chose appartenant à autrui, il commet une faute grave, qua-
lifiée destruction de la fortune générale, car en faisant ainsi,
il trouble et inquiète les populations. Le gouverneur doit
s'assurer qu'il est bien un envoyé du roi, puis l'arrêter et le
faire conduire aux autorités de la capitale.
Si cet acte est commis par un mohat, un pol ou une autre
104 LOfM
COKSTH'UTtON~ELLES

personne, le gouverneur doit le faire arrêter, lui mettre la


c~nguo au cou et l'envoyer de suite aux autorités de la capitale,
afin qu'il y soit jugé et qu'il y subisse la peine qu'il a méritée.
AaT. 59. Si le gouverneur ne sait pas sauvegarder les
intérêts des habitants, il faut lui infliger la peine de la cangue
et le remettre au nombre des simples habitants.
ART.60. Si, à la suite de vexations, d'enlèvements de
biens, commis par un anha, les habitants, après s'être retirés
dans la forêt, prennent les armes, le gouverneur dont la
négligence a eu cette conséquence doit examiner l'affaire
en toute justice, sans quitter la voie qui lui est tracée par
cette loi.
AuT. 6! Que le gouverneur, le balat, le yokobat, les
juges, les autres autorités provinciales, les secrétaires, les
chaumuong, les chauban, chacun en ce qui le concerne,
s'acquittent intelligemment et activement de leurs fonctions,
conformément aux détails indiqués dans cette loi. S'ils s'en
acquittent mal, ils seront impitoyablement punis et payeront
une amende d'autant plus forte que leur grade est plus élevé
(tant bânda sa/c/t). Ils seront ensuite révoqués de leurs fonc-
tions, puis remis au nombre des simples habitants.
ART.62. Le dépôt de cette loi sera fait entre les mains
des gouverneurs nommés à dix haupéan par ordonnance
royale. Ceux-ci devront s'efforcer de comprendre l'esprit de
cette loi et la suivre très exactement.

vn

ART.63. Les gouverneurs doivent tenir au net tous les


rôles du recensement des habitants. On inscrira, sur ces rôles
et par catégories, les hommes libres (prey nhéa), les kômlas,
les pol, les affranchis et les esclaves. Les absents, les infirmes
qui ne peuvent faire le service, les vieillards seront égale-
ment inscrits (par catégories spéciales), sans aucune excep-
entre les mainsdes sd<tc/t
C'est-à-dire (raM/tou chefsde dey,lesquels
avaientcinqet six gouverneurssousleursordres.
KRAMSROK ')05
tion. S'il est relevé des omissions volontaires ou des inscrip-
tions fausses sur ces rôles, celui qui est chargé de les dresser
recevra cent coups de lanière de cuir; puis sa femme, ses
enfants et lui-même seront mis au nombre des mohat. Ceux
qui prêteront leur concours à quelqu'un qui veut .se faire
omettre sur la liste des actifs et ceux qui chercheront à s'en
faire omettre, seront mis à la cangue et punis de coups de
lanière; ensuite on les inscrira au rôle.
Les hommes âgés de seize ans et au-dessus seront inscrits
comme célibataires («c) sur les rôles. S'ils sont âgés de plus
de soixante ans ou infirmes, ils peuvent ne pas être inscrits
sur le rôle des actifs (pisa).
Dès que la liste des noms est entièrement dressée, on
établira les rôles par catégories. Les kômias des princes, des
préas vôngsa, des différents dignitaires, si leur nombre est
suffisant, doivent se choisir un chef immédiat, afin que les
corvées ou tout autre service, les levées d'hommes, ne puissent
souffrir d'aucun retard.
ART. 64. Que le service se fasse sans crainte aucune.
Certaines obligations sont prévues en conséquence (?), car il
peut se faire que des gens soient porteurs d'exemptions
délivrées par le roi, et d'autres qui, comptant sur l'influence
de leur chef, osent répondre avec inconvenance à un anha.
Dans ce cas, une plainte doit être portée au gouverneur et
celui-ci doit informer leurs chefs respectifs.
A partir d'aujourd'hui, le gouverneur, qui, selon les
besoins du service, nomme les anha, et ne fait procéder aux
levées d'hommes, ou n'impose des corvées que conformément
à cette loi, n'aura à redouter aucune punition du roi.
ART. 65. Si des kômlas portent plainte à leur chef
respectif, le roi ne permet pas que le chef porte cette plainte
à sa connaissance; si ce chef la lui transmet, pour avoir déso-
béi à cette disposition, il sera puni d'une peine grave.
ART. 66. Que le gouverneur, le balat, le jokobat, le
comptable, les chaumuong, les chauban, les juges, les
autres autorités provinciales, ainsi que les chefs intermé-
diaires suivent ponctuellement ce qui est fixé par cette loi. Ils
.ne doivent ni réquisitionner, ni commettre des injustices,
106 LOIS CONSTITUTIONNELLES

parce que ces choses peuvent amener des troubles dans le


pays, ni enlever les biens appartenant aux habitants, ni boire
jusqu'à l'ivresse, ni se livrer à des voies de fait sur les habi-
tants, ni les mettre à la cangue, hors les cas prévus par cette
loi.
ART.67. – Si, s'appuyant sur l'influence de leurs chefs,
certains kômias protestent contre le service et commettent
des actes d'insubordination, ils sont seuls responsables et
doivent être arrêtés; d'autre part, le gouverneur doit absolu-
ment s'abstenir d'employer des termes injurieux en parlant de
leurs chefs. Mais si le gouverneur ou les chefs intermédiaires
réquisitionnent à tort ou commettent des injustices, prennent
les biens des habitants, ou emploient la violence, jusqu'à
faire appliquer des coups, jusqu'à faire mettre à la cangue,
jusqu'à employer des termes injurieux en parlant de leurs
chefs respectifs, ils seront punis de sept jours de peine par le
roi et devront payer l'amende ~Hg-p/'eotspohau sa/fA, qui est
de 7 ànchîng et 17 dàmlœng, sans aucune considération.
ART.68. Si quelqu'un faussement se dit exempté par le
roi, prétend être affecté à la garde d'une propriété royale, ou
bien être appelé par son chef; si quelqu'un commet un acte
quelconque d'insubordination après avoir reçu l'ordre de
l'anha nommé par le roi, le devoir du gouverneur est de le
faire arrêter, puis d'examiner s'il y a lieu de lui infliger une
peine corporelle ou de le mettre à la cangue, puis de le lier.
Que le gouverneur et les autorités provinciales lui infligent
les peines légales sans aucune crainte ou considération.
Ap'r. 69. Si des objets appartenant au roi sont dissipés
pour une cause quelconque pendant le temps du service, ni
les kômlas, qui avaient la garde de ces objets, ni le gouver-
neur ne pourront être condamnés à payer leur valeur. Le
gouverneur, dans l'intérêt du service, doit examiner si ces
kômlas doivent réellement être appelés, et, pour concilier
tous les intérêts, ne leur réclamer que le minimum du temps
de service.
ART.70. Si quelque habitant, au moment du service, se
retire chez son chef, afin de s'y soustraire et sans avoir pré-
venu de son départ soit les anciens du village, soit les auto-.
KRAMSROK M7

rités. on arrêtera sa femme et ses enfants et on les mettra à


la cangue jusqu'à son retour. Dès son arrivée, on exami-
nera son cas, et on le punira d'une peine exemplaire, afin
qu'il ne recommence plus; quant à sa femme et à ses enfants,
on les mettra en liberté.
ART.71. Dans les circonstances graves, le gouverneur
peut recevoir du roi l'ordre de procéder à la'ievée des hommes
en vue de la guerre; dans ce cas, le gouverneur doit affecter
une partie de ces forces à la garde des forts qui surveillent la
région ou qui ferment les passages à l'ennemi puis il formera
un service de reconnaissance, de patrouilles et de renseigne-
ments. Que les hommes arrivent à leur.poste ou qu'ils
soient en marche pour s'y rendre, si un anha ou toute autre
personne enlève ou fait enlever ces hommes, le gouverneur
doit faire arrêter cet anha ou cette autre personne et lui infliger
le
la, peinecapitale, sans autre forme de procès. Si coupable
est un pol du roi ou de tout autre prince, le gouverneur le
fera mettre à la cangue et le fera solidement attacher sur
un pieu dit e/M'Hf~' rono~, puis on lui fera décocher cent
flèches émoussées. Descendu du pieu, on lui fera dix entailles
à la tête avec un couteau, afin qu'il se rappelle toujours qu'on
ne doit pas outrager un anha. Quant aux complices de cet
homme, on doit leur infliger la peine de vingt coups de flèche,
puis les mettre au nombre des mahat sans en excepter un seul.
ART.72. Si un mohat appartient, soit par sa famille soit
par sa femme, à une famille de libres (prey ngéar), le gou-
verneur doit le prendre avec les autres sans rien craindre et
l'employer au service. Si ses parents protestent ou cherchent
à l'enlever, le gouverneur les fera arrêter et mettre à la
cangue, puis il avertira leurs chefs respectifs et les grands
dignitaires (dont ils dépendent), afin que 'ceux-ci puissent
rendre compte au roi.
ART.73. Dans l'application des peines qu'il infligera à
un habitant pour affaire de service, le gouverneur devra
s'inspirer de cette loi et la suivre scrupuleusement. Il ne doit
pas, pour un motif personnel, afin de lui prendre sa femme,
ses biens, ses domestiques, ses bœufs, ses buffles, ses élé-
phants, ses chevaux, ses charrettes, ses pirogues ou toute
'108 LOIS CONSTITUTfONNEf.LES

autre chose, infliger une punition à un habitant. Si donc


un homme*porte plainte pour une faute de cette nature à
l'autorité supérieure contre un gouverneur, le roi doit en être
informé, puis son cas sera consciencieusement examiné si
l'accusation est fondée, ce gouverneur sera puni de la même
peine que celle qu'il aura infligée à cet homme.
ART.74. Si un anha est envoyé par un prince, par un
preasvôngsà, par un dignitaire, par un fonctionnaire ou par
la femme de l'un d'eux, avec l'ordre de ramener des kômias
leur appartenant, que cet anha ait ou non des marchandises
ou des cadeaux à offrir, s'il n'est pas porteur d'un ordre signé
d'un ministre ou dûment autorisé par le roi, le gouverneur ne
doit point l'autoriser à emmener ces kômias. S'il veut passer
outre, le gouverneur devra l'en empêcher par tous les moyens
en son pouvoir ou lui enlever les hommes qu'il a choisis.
II le mettra à la cangue et l'enverra sous escorte aux digni-
taires,de la capitale; sa faute sera. examinée et la peine qu'il
aura méritée lui sera appliquée.
ApT. 75. Si un anha parvient à ramasser des kômias à
l'insu du gouverneur, celui-ci doit le faire arrêter et lui mettre
la cangue au cou. S'il est parvenu à sortir de la province,
une liste des noms des kômlas emmenés par lui sera dressée
avec soin et envoyée aux dignitaires de la capitale, afin qu'ils
puissent rendre compte de l'affaire au roi. Le cas de cet anha
sera examiné et il sera puni selon qu'il l'aura mérité.
ART.76. Si un anha est muni d'un ordre délivré par un
ministre autorisé parle roi à le donner, le gouverneur fera le
nécessaire, en employant les autorités provinciales, pour
réunir le nombre d'hommes demandés. Dans tous les cas, il
ne doit pas permettre à cet anha de recruter en personne.
Quand le nombre des kômlas à remettre à l'anha d'après
l'ordre écrit est complet, si celui-ci, de sa propre autorité,
cherche à l'augmenter, le gouverneur doit lui résister, lui
prendre les hommes qu'il a en excédent, puis le faire arrêter
et conduire à la capitale.
ART.77. Tout homme libre qui veut servir le roi peut
se faire présenter par un dignitaire de la capitale.
ART. 78. Un certain nombre d'habitants, pr~ ngéa
KRAM SROK ~09

(libres), pol, kômlas, étrangers qui habitent le territoire


du royaume depuis longtemps, sont exempts du service, ainsi
que la plupart des autres étrangers qui sont venus s'établir
dans le pays et qui sont sous la protection et l'autorité d'un
prince. Conséquemment, il ne faudra pas les prendre pour les.
corvées ce serait méconnaître les antiques usages que de leur
imposer une charge semblable, car ils ne constituent point la
force vive du royaume.
ART.79. Le gouverneur doit veiller à ce que les habi-
tants n'entrent pas au service d'un des princes. S'il laisse
faire, ils sera puni tam banda sakh'.
ART.80. Si le pays est menacé de troubles ou d'une
guerre étrangère, en cas d'urgence, ou bien si, sur un
rapport du ministre, le roi a envoyé un ordre pressant de
faire une levée d'hommes, le gouverneur doit immédiatement'
fournir le nombre d'hommes qui lui est demandé, afin, que
tous les hommes à tour de rôle, et sans distinction de classe
ou de maître, entrent au service du roi.
ART.81. – Dans une circonstance grave, le gouverneur
peut prendre les esclaves et les domestiques pour le service,
mais il doit éviter de prendre des pol ou des esclaves attachés
à la personne des dignitaires, des chefs des mohat ou des
chefs des pol. En règle générale, s'il n'y a pas urgence,
on doit s'abstenir d'appeler les domestiques des fonction-
naires. Le gouverneur devra s'efforcer de n'appeler que les
hommes libres, les komlâs et les affranchis. Les pol qui ont
un tour de service habituel ne peuvent pas être appelés,
sauf en temps d'invasion dans ce cas on doit les lever et les
charger de la garde des forts.
Le gouverneur doit veiller à ce que tous les roulements de
service, qu'ils soient de deux ou de six mois, soient scrupu-
leusement observés. Que le gouverneur et le conservateur des
rôles (Ar~a Mnc/n) tiennent la main à ce que les vivres leur
soient apportés sans retard.
Ap'f. 82. Dans une circonstance grave, si, sur un rapport
du ministre, le roi charge des anha de prendre, en outre des

d'autantpluspuni queson gradeestetevé.


Selonsongrade,c'est-à-dire
110 LOIS CONS'fl't'UTtONNKLLES

hommes libres, leurs tus, neveux et autres p~mnm, u~utoi.


ou chefs (0, et de les envoyer à l'armée, le gouverneur ne
devra pas les empêcher de remplir leur mandat; il devra, au
contraire, faire tout le nécessaire pour que ces anha puissent
trouver le nombre d'hommes dont on a besoin..
ART.83. – En nommant un gouverneur, le roi lui donne
les revenus provenant des procès afin qu'il puisse vivre et
faire son service; conséquemment le gouverneur a ,1e droit
de veiller à ce que les anha ne lui enlèvent pas les auaires
civiles et criminelles.
ART.84. Si, après avoir examine une affaire, le gouver-
neur se trouve incompétent, il doit envoyer un rapport détaillé
à la capitale, afin qu'il en soit rendu compte au roi qui jugera
ou résoudra l'affaire d'après le rapport du gouverneur, ou qui
enverra un commissaire spécial pour la régler.
ART. 85. Si un pol du roi ou de tout autre prince en
enlevant la femme, la fille ou les biens d'autrui, a fait desbles-
sures ou tué, avec une arme à feu ou avec une arme quelcon-
à
que, le mari, le père ou le propriétaire, on le condamnera
mort, alors même qu'il n'aurait fait que des blessures.
ART.86. Si le mari de la femme enlevée ou le propriétaire
des biens n'a été ni tué ni blessé, le chef de la bande sera pro-
mené akros' autour de la ville, puni de cent coups de flèches
émoussées, de cent coups de rotin et de dix coups de couteau
sur la tête. Sans, le sortir d'entre les pol, on devra rechercher
tous les objets volés, lui faire payer le prix de ceux qu'on ne
une
pourra pas retrouver. On pourra à la place lui infliger
amende quadruple (de la valeur des objets volés par lui).
S'il peut payer l'amende quadruple, on ne lui infligera pas de
peines corporelles s'il ne peut que payer l'amende triple
ou double, ou seulement rembourser la valeur des objets
perdus ou non, les peines corporelles devront être propor-
tionnées à la partie de l'amende qui restera à payer.
Qu'il s'agisse du prix des objets perdus évalués ou de
l'amende, on ne doit pas faire grâce d'un seul ânchîng. S'il
manque 9 dàmlœng, on appliquera la peine des coups, etc.

lui criant,proclamantsa faute.


1 Encriant,c'est-à-dire
KRAM
SROK iH

S'il manque de 9 à 19 dàmlœng, on lui appliquera la peine


des coups et celle des flèches émoussées. En d'autres
termes, on ne peut réduire l'amende d'un ânchîng (20 dàm-
tœng) quel que soit le nombre des ânching qui manquent, le
coupable recevra les coups et subira la peine capitale. Pen-
dant la peine des coups, il sera promené en ville et devra crier
(a/fros) lui-même le motif de la peine qu'il subira, afin que
nul ne soit tenté de suivre son exemple.
Un coup de rotin se rachète 2 bat, un coup de flèche
émoussce se rachète également 2 bat, un coup de couteau sur
la tête vaut 4 dâmloeng.
ART. 87. Si la valeur des objets volés qu'on ne peut
retrouver est de dl~xdàmlœng au plus, et que le voleur se trouve
dans l'impossibilité d'en payer la valeur, on peut ne pas lui
appliquer les peines ci-dessus dites. Dans ce cas, un rapport
détaillé doit être adressé au chef des pol et au Préas Sau-
riyôdey, afin qu'ils en rendent compte au roi. On ne pourra
pas vendre un pol, complice de l'auteur principal, afin de se
procurer le montant de l'amende. Quant au chef de la bande,
il subira les peines ci-dessus dites, alors mêm& qu'il aurait
payé l'amende.
ART.88. Si, au lieu de commettre le crime dont il vient
d'être parlé, les coupables ont seulement volé des buffles et
des bœufs, le chef de la bande sera puni des peines corporelles
ci-dessus dites et de l'amende; ses complices seront seulement
condamnés à subir les peines corporelles.
ART.89. S'il est démontré qu'un pol pratique la sorcel-
lerie (</tt'«?H/t
<AmM/)), il sera arrêté et condamné à la peine de
mort, à la confiscation de tous ses biens. Quant à sa femme
et à ses enfants, ils resteront pol.
ART.90. Si un pol a emprunté de l'argent à un homme
libre et perdu ce qui lui a été prêté, et si le maître de la dette
(le créancier), ou le propriétaire de l'objet perdu, réclame
l'intérêt ou le prix de l'objet perdu, le pol doit le rembourser
conformément au billet de dette. Cependant, s'il emploie des
subterfuges, s'il fait des promesses hasardées, on doit, s'il est
pauvre, le condamner à rembourser seulement le capital
S'il ne peut ni payer les intérêts, ni rembourser le capital,
112 LOIS CONS'ftTUnONNELLËS

on doit adresser un rapport détaillé au Préas Sauriyôdey.


Celui-ci rendra compte au roi et le roi décidera.
ART.91. -En outre de toutes ces affaires de vol et de dette,
si un pol n'obéit pas aux ordres royaux, ou bien s'il les inter-
prète mal, sans craindre l'autorité royale, s'il refuse d'obéir aux
ordres de l'anha, s'il le frappe afin de lui enlever les biens du
trésor, quelle que soit la faute commise, qu'il s'agisse d'un
acte d'insubordination à l'égard d'un dignitaire, ou de termes
injurieux ou autres employés en parlant des fonctionnaires
ou des particuliers, ou de manœuvres ayant pour but de
détourner les esclaves d'autrui, que le crime doive être puni de
mort ou d'une peine moins grave, – le jugement doit être
rendu conformément à la loi, mais on ne pourra le condamnera
payer une amende.-On lui appliquera toutes les peines qu'il
a encourues et qui correspondent à son crime, afin qu'il ne
puisse plus retomber dans la même faute.
ART.92. La peine qu'un pol peut subir sur l'ordre du
roi ou du prince (dont il dépend), si le crime y correspond
est la peine de mort. Si le crime ne correspond qu'à la peine
de l'amende, cette peine, pour le pot criminel, sera changée
en celles des flèches émoussées et des entailles à la tête. Puis
il restera au nombre des pol.
Si un pol commet une faute aux dépens d'un dignitaire,
d'un ministre, d'un préas vôngsà, et si cette faute correspond à
la peine de l'amende, on la transformera en celle des flèches
émoussées; le nombre des flèches qu'on lui décochera sera
proportionné au montant de l'amende. Si la faute commise
l'a été aux dépens d'un particulier, on transformera la peine
de l'amende en celle du rotin et on ne lui infligera ni celle des
flèches émoussées, ni celle des entailles à la tête.
Dans tous ces cas, on doit s'inspirer, dans l'application des
peines, des principes de la justice.
ART.93. Un gouverneur à dix haupéan ne doit pas faire
appliquer la peine de mort à un mohat, alors même que son
crime entraînerait la peine capitale, mais il devra le faire
mettre en état d'arrestation et adresser un rapport au roi.
Cependant, si le coupable est un pol ou un homme libre, il
pourra le faire exécuter ou lui faire subir les peines qu'il
KRAMSROK 113

aura méritées, proportionnées à sa faute il ne sera pas même


tenu d'adresser un rapport au roi.
ART.94. Dans tous les cas, quelle que soit la peine en-
courue la peine de mort, celle des flèches émoussées, celle
des coups de lanières de cuir, celle des entailles à la tête, la
peine du remboursement, le tribunal doit comprendre un
conservateur des rôles, un agent du suosdey, un dàmruoch.
Le gouverneur et le juge provincial ne doivent jamais être
seuls à prononcer une sentence.
ART.95. Pour les kômlas appartenant au souverain,
aux princes, aux préas vôngsà, aux ministres, aux dignitaires,
ou à leurs familles, le gouverneur peut les faire juger, les
condamner à l'amende et même leur faire appliquer la peine
de mort, .sans être tenu d'informer leurs chefs respectifs.
AHT.96. Le gouverneur et le thomméa (son adjoint)
doivent fixer la part des frais de justice qui doit être versée
au Trésor royal et celle qui doit être remise au prince où
autre. Quand ce qui doit être versé au Trésor représente
une somme assez élevée, le gouverneur doit la remettre à un
fonctionnaire spécial, chargé de la faire parvenir au trésor
royal avec un compte rendu très détaillé destiné à être
remis au roi et examiné par lui.
ART.97. Aucun procès en cours, aucun accusé au cours
de l'instruction ou du jugement, ne peuvent être enlevés à la
juridiction du gouverneur par un anha. Si le cas se produit,
le gouverneur fera arrêter l'anha et le fera conduire sous
escorte à la capitale.
ART.98. Si un homme libre (pr~ ngéar), ou un pol, un
kômlas, un mohat, appartenant soit au roi, soit à un prince,
soit a un préas vôngsà, ou l'esclave d'un dignitaire, d'un
ministre, d'une épouse de dignitaire (c/t~M<eac), ou d'un
simple particulier, pénètre dans un palais ou dans l'enclos de
la maison d'un dignitaire ou d'un particulier, avec ou sans
armes, on doit examiner s'il y est entré par erreur ou s'il s'y
est réfugié par peur ou pour y demander protection. S'il en
est ainsi, la loi n'édicte pas la peine de l'amende contre cet
homme, mais elle l'oblige à faire au maître de la maison
l'hommage du bétel, des noix d'arek, des gâteaux, des fruits,
8
H4 t.OtSCOKS'I'ITC't'tO~Xm.LHS

et à lui faire des excuses. Si le propriétaire a huit haupéan,


le présent de l'excuse doit être de 3 dàmlœng; – s'il a sept
haupéan, le. présent doit être de 2 dàmlœng; – s'il a six
haupéan, le présent doit être de 6 bat; s'il a cinq haupéan,
le présent doit être de 5 bat; s'il a quatre haupéan, le pré-
sent doit être de i dàmlœng (ou 4 bat); s'il a trois ou deux
haupéan, le présent doit être de 2 bat; -s'il a un haupéan, il
doit être de 1 bat; s'il a un haupak, le présent de l'excuse
doitétrede2slœng.
Si l'esclave est entré dans l'enclos pour une cause autre
que celle ci-dessus dite, le juge lui fera donner quarante coups
de lanières de cuir et cinq coups de couteau sur la tête, puis
il le fera remettre à son maître.
AnT.99. Si un homme libre ou un esclave appartenant
à un maître de n'importe quelle classe, muni d'une arme
quelconque, pénètre dans un lieu habité afin de voler, s'il est
surpris par le propriétaire, peut être tué par lui sans qu'il
encoure aucune peine. Mais une fois pris et arrêté, le proprié-
taire n'a pas droit de le tuer; il doit porter plainte aux fonc-
tionnaires chargés de recevoir les accusations.
Si cet homme n'était pas armé, on doit l'arrêter (non le
tuer), puis s'assurer qu'il est ou non en possession d'un objet
appartenant au propriétaire de l'immeuble ou il a été arrêté.
L'examen terminé, le juge le condamnera, conformément à. la
loi, à la peine de l'amende (s'il est libre); on augmentera son
prix de rachat (s'il est esclave).

VIII

ART.100. Pour les étrangers, on doit choisir parmi eux


leurs chefs (c~<!H<ea)et les chefs des jeux.
Qu'un chautéa laotien soit chargé de la direction des
pirogues laotiennes; qu'un c/t<!M <e<tannamite ait la direction
de tous ses compatriotes; qu'un chautéa cham soit chargé
de la surveillance des cham; qu'un chautéa malais soit chargé
(javanais, malais); qu'un chautéa
de la surveillance des c/)('~<!
b
KRAMSHOK 115

chinois soit charge de surveiller ses compatriotes; qu'un


chautéa japonais soit chargé de surveiller les japonais.
ApT.101. Quant à ce qui concerne les navires européens,
anglais, etc., on en peut confier la surveillance à un métis
japonais ou chinois, qui connaît la langue de ces étrangers
(et la langue cambodgienne). Mais s'il y a un européen qui
connaît la langue cambodgienne, les coutumes et les mœurs
du royaume, il doit être nommé chautéa des européens.
AH'r.102. La surveillance des navires kàling (du Kalinga
ou Coromandel ou de l'Inde) et du Kola (Barmanie) peut être
confiée à un homme de l'une de ces nationalités, s'ii connaît
la langue cambodgienne à défaut de cet homme, on pourra
nommer un chvéa (malais).
ART. 103. En général, il faut prendre un métis chinois
pour c/MM/t< tra (chef de la rade, du port). Aucun européen
n'a jamais été nommé à cette fonction.
An'r. 104. La perception sur les jeux doit être confiée à
un chinois.
ART. 105. Le Chauhvéa tra et l'Oknha chét, sont chefs
des jeux d'adresse et doivent alterner dans le service'.

IX

AHT. 106. Dans l'antiquité, le titre de sàmdach chau


pnhéa était généralement donné à un préas vôngsà; plus
tard il fut porté par un dignitaire de la famille royale.
ART.107. – Les dignitaires de l'intérieur qui suivent, à
dix haupéan, sont pris dans la classe du peuple, ce sont
l'oknha Povisalaréach, l'oknha Ekaréach, l'oknha Visalaréach,
l'oknha Bàratés réach, l'oknha Vibol réach, l'oknha Saurintréa
thiréach, l'oknha Vôngsà akaréach, l'oknha Vpngsà sarapéch,
l'oknha Srey sauriyôvôngs, l'oknha Péch réachéa, et l'oknha
Santiparéaoh.
ART.108. A l'intérieur, l'oknha Déchou, gouverneur de la
Cet articleest placédansle texteavantl'articlei04.C'estprobablement
uneerreurde copiste.Je la rectifieen le p)açmtaprès.
116 LOISCONSTITUTIONNELLES

province de Sànthouk(terre de Kômpong-Svay), est à dix hau-


péan de première classe; il a sept chaumuongsous sa direction.
ART.109. L'oknha Pisanulouk, gouverneur de Tréang
(s~m, droite), a trois chaumuong sous sa direction.
L'oknha Archun, gouverneur de Thbaung-Khmûm (sd'am)
a quatre chaumuong sous sa direction.
L'oknha Saukéalouk, gouverneur de Pouthisath (terre de
Pursat), a quatre chaumuong sous sa direction.
L'oknha Thomméa déchou, gouverneur de Ba-Phnôm
(chvéng, gauche), a six chaumuong sous sa direction.
Ce sont ces quatre derniers dignitaires à dix haupéan qui
sont ce qu'on appelle les quatre colonnes du royaume.
ART. iii. L'oknha Nokor (probablement Angkor, gou-
verneur de la ville royale), gouverneur à neuf haupéan, a
deux chaumuong.
L'oknha Outey thiréach, gouverneur à neuf haupéan de
Sàmrong-Tong, a trois chaumuong.
L'oknha Sêna thîpdey, gouverneur à neuf haupéan de
Préas-Trapéang (aujourd'hui Travinh en Cochinchine), a dix
chaumuong.
L'oknha Néaréa thipdey, gouverneur à neuf haupéan de
Sàmbaur, a trois chaumuong.
ART. 112. Le pnhéa Thiréach vôngsa, gouverneur à
huit haupéan de Bâti, a quatre chaumuong.
Le pnhéa Màha thiréach, gouverneur à huit haupéan de
Sànthor (probablement Srey.Sànthor), a quatre chaumuong.
Le pnhéa Réachéa smat, gouverneur à huit haupéan de
Bàribaur (probablement Bàbaur), a, six chaumuong.
Le pnhëa Réachéa phimûn, gouverneur à huit haupéan de
Kauksés, a trois chaumuong.
Ces quatre dignitaires de gauche ont le titre de ~n/i~a.
ART.-113. Le chaupnhéa Réachéa séna, gouverneur à
sept haupéan dg Phnôm-Pénh, a trois chaumuong.
Le chaupnhéa Youthéa thiréach, gouverneur a sept hau-
péan de Bàntéay-Méas, a un chaumuong.
Ces deux provinces occupent le premier rang de la classe.
Le cliaupnhéa En séna, gouverneur à sept haupéan de
Lovék, a trois chaumuong.
KRAMSHOK

Le chaupnhéa Séna thîpdey, gouverneur à sept haupéan


de Battambang, a cinq chaumuong.
AR'r.ii4. Le préas Sêna thiréach, gouverneur à six bau-
péan de Sâmbok, a un chaumuong.
de
Le préas Saurin thipdey, gouverneur à six haupéan
Prey-Krabas, a deux chaumuong.
Le préas Srey visakor, gouverneur à six haupéan de Prey-
Ving, a sept chaumuong.
Le préas Yos déchou, -gouverneur à six haupéan de Roléa-
Piér, a deux chaumuong.
Le préas Youthéa thîpdey, gouverneur à six haupéan de
Kômpong-Som, a deux chaumuong.
Le préas Réach déchou, gouverneur à six haupéan dePrey-
Kdey, a un chaumuong.
Ces six provinces appartiennent au groupe de droite.
Le préas Sêna sangkréam, gouverneur à six haupéan de
Kàkor (probablement Krakor), a un chaumuong..
Le préas Chéyou sangkréam, gouverneur à six haupéan de
Kràng, a deux chaumuong.
Le préas Youthéa sangkréam, gouverneur à six haupéan de
Klong, a un chaumuong.
Le préas Chey déchou, gouverneur à six haupéan de
Chœung-Prey, a quatre chaumuong.
Le préas Thik déchou, gouverneur à six haupéan de Bachey
actuellement
(probablement Phnom-Bachey, la province
nommée Kômpong-Cham où se trouve Nokor-véat sur le mont
Bachey), a trois chaumuong.
Le préas Réam déchou, gouverneur à six haupéan de
Sting-Trâng, a deux chaumuong.
Le préas Lichakrey, gouverneur à six haupéan de Rom-
duol, a un chaumuong.
Ces sept provinces appartiennent au groupe des provinces
de gauche.
AnT. ii4. Les adjoints des gouverneurs à dix haupéan
les yokobat,
portent le titre d'akkhQun et ont cinq haupéan;
sont
le kràlabanchi (secrétaire, aujourd'hui smien), le juge
akmœun à quatre haupéan le thomméa pîkar et les fonction-
naires de l'entourage sont akpéan à deux haupéan; les chau-
-H 8 LOIS CONSTtTUTtONNETJ.ES

sont
muong sont akmœun à quatre haupéan; leurs adjoints
akpéan à deux haupéan; le krala bânchi du chaumuong est'
akluong de un, haupéan; les chauban (chefs de villes ou de
villages) sont akluong à deux haupéan; leurs adjoints sont
akluong à un haupéan; le krala bânchi d'un chauban est
chauluong à un haupéan les conseillers du village sont
chauluong à un haupéan le chef des pol tép, le juge, le
krala bânchi (secrétaire), le chef des kômias sont chauluong
à un haupéan et sont placés sous les ordres du gouverneur.
ART.115. Les adjoints des gouverneurs à neuf ou huit
haupéan sont akmœun à trois haupéan les yokobat, le krala
bânchi, le juge, sont akpéan àdeux haupéan; les chaumuong
ont deux haupéan; leurs adjoints ont un haupéan; le kràta
bânchi d'un chaumuong est akluong à un haupéan; les chau-
ban ont deux haupéan, leurs adjoints ont un haupéan; les
conseillers des villages ont un haupéan et sont chauluong;
les chefs des pol tép, qui sont you, sak ou sarika, le krala
bânchi des kômias, sont chauluong à un haupéan et placés'
sous les ordres du gouverneur.
ART.116. Les adjoints des gouverneurs à sept ou à six
haupéan sont akpéan d'un grade moitié moins élevé que leur
chef le yokobat et le krâla bânchi sont akluong à deux hau-
péan le thomméa pikar qui est kràlapéas à un haupéan; les
chaumuong sont khonmuong à deux haupéan, leurs adjoints
sont khonmuong à un haupéan; leurs krala bânchi sont
chàmbang à un haupéan; les chauban ont un haupéan; leurs
adjoints sont chauluong à un haupéan les conseillers du
village sont chauluong à un haupéan; lés chefs des pol tép,
les chefs des marchands, les sarika, les krala bânchi, les
chefs des kômlas de toutes catégories sont chauluong à un
haupéan et sont placés sous les ordres du gouverneur.

ART.117.-Les actes irrespectueux ou les fautes commises


à t'égard d'un chef direct du Sàmdach chaupnhéa et de
l'Oknha chét sont du ressort du juge. Celui-ci peut condamner
KitAMSROK dl!)

le coupable à demander pardon à son chef ou à son maître en


lui apportant 34 dàmlœng et un présent de i anchîng et
4 dàmlœng (24 dàmlœng). La demande d'excuse faite à un
dignitaire à dix haupéan exige 30 dàmlœng et un présent de
1 àncbîng et 4 dàmlœng; la même demande d'excuses à un
dignitaire à neuf haupéan exige 1 anchîng et 4 dâmtœng
(21 dâmtœng) et 12 dàmlœng de présents; si le dignitaire est
a huit haupéan, il faut i ânchîng et 4 dàmlœng, plus un pré-
sent de 6 dàmlœng; si le dignitaire est à sept haupéan, il faut
12 dàmlœng, plus 6 dàmlœng de présents; si le dignitaire est
à six. haupéan ou cinq haupéan, il faut 12 dàmlœng, plus
3 dàmlœng de présents; si le dignitaire a quatre, trois, deux
ou un haupéan, il faut 6 ou 5 ou 4 ou 3 dàmlœng, plus 6 bat de
présents. L'excuse qu'on doit adresser à un homme du peuple
exige 3 dàmlœng plus 6 ou 3 bat de présents, selon la gravité
de la faute commise.
Moi, Sàmdach Chàp, j'ai copié cette Loi sur la copie de
néak oknha vôngsà sangkréam Var, du village de Ta-Tuoch.

APPENDICE.
– HIËRAKCmE
DESGOUVERNEURS

t Sànthouk
< Tréang
Gouverneurs de 1 dix haupéan.
Thba.ung-Khmùm
Pouthisath (Pursat)
Bà-Phnôm'
Nokor (Angkor) j
Gouverneurs de Samrong-Tong
Préas-Trapéang'
j Prëas-Trapëang*
Sàmbauri t
}~
neuf
neufhaupéan.
haupean.

r~ ~f ~–~––~ –~–ti- t'i- ~y–i.~


Ces neuf gouverneurs portent le titre d'oknha.

Ces cinq provinces sont les provinces habitées par les gouverneurs dits
«tac/t <t'atth. chefs des territoires dits dey (terre), qui comprenaient la province
principale qui donne son nom à la terre et des provinces subôrdonnées que
des gouverneurs de neuf, huit, sept ou six haupéan administraient. La terré de
SdM~tO!t<c est, à une époque que je ne saurais préciser, mais il y a moins de
trois siècles, depuis la rédaction de cette ici, devenue la terre de MMpo<t<)f-SMt'
Travinh.
'120 LOIS CONSTITUTIONNELLES

TtAt;
Bâti
Srey-Santhor
Gouverneurs de huit haupéan.
Bilbaur
Kauksés
Ces quatre gouverneurs portent le titre de pnhéa.

'( Phnôm-Penh
Gouverneursde .Bàntéay-Méas sept haupéan.
Lovek
Battambang
Ces quatre gouverneurs portent le titre de c/MHjoM~ea.
Sâmbok
Prey-Krâbas
Prey-Véng
Roléa-Pier
Kômpong-Som
Prey-Kdey
Gouverneurs de Krâkô six haupéan.
Kràng
KIong
Chœung-Prey
Bachey
Sting-Tràng
RômduoI
Ces treize gouverneurs portent le titre de préas.

EXTRAIT DU CHBAPKHONSAL.~1

Si le Préas <!Mg'/(~o~<!H sa/~ simple est de 3 ânchîng et 17


dâmloeng, le double sera compté à 7 ànchîng et 14 dâmloeng,
le triple à 11 ânchîng et 11 dâmloeng, le quadruple à 15 ànchîng
et 8 dàmlœng'. Ces proportions sont celles du roi régnant,
du roi père, de la reine mère et de l'obbaréach

J'ai cru devoir insérer ici cette loi qui se trouvait à la fin du recueil dit
CMMjpKhon sala, parce qu'il m'a paru être un complément au ~r~m S)'o~
et parce que ce titre de chbap Mon sala est non un titre du recueil, mais un
titre arbitrairement donné à un recueil formé de nos jours.
H y a M dàmlœng dans i ânching.
Je crois qu'il faudrait ici placer t.'Ohbaréach avant la reine mère.
KRAM
SROK i21

Si les préas vôngs, les fonctionnaires, les dignitaires ou les


gens du peuple causent quelque tort sans gravité aux quatre
personnes dont il vient d'être parlé, ils seront condamnés à
l'amende simple pohau sàkh. Si le dommage est grave,
l'amende sera double. Si le dommage est très grave, l'amende
sera triple. S'il est extrêmement grave, elle sera quadruple.
S'il est plus grave encore, l'amende infligée sera dite oudong
saM et de 22 ânchîng.
Si le roi régnant et les trois personnes royales dont il vient
d'être parlé ont souffert d'un dommage causé à l'intérieur de
leur palais, l'amende sera de 3 ânchîng et 17 dàmlœng. Elle
sera plus petite, c'est-à-dire de 2 ânchîng et 4 dàmlœng', si le
dommage a été causé hors du palais. En outre on n'appliquera
.jamais l'amende triple ou quadruple dans ce dernier cas.
L'amende a/Mn~/Mr sera de 5 ânchîng, mais on ne pourra
la prononcer que pour une faute commise au préjudice du roi
régnant, parce que seul il est le maître du royaume. Elle ne
pourra être prononcée ni pour les trois personnes royales qui
viennent immédiatement après le roi, ni pour la Sàmdach
préas méatula, la Sàmdach préas téav, la Sàmdach préas
méatdocha (les grand'mères et grand'tantes du roi), ni pour
les Sàmdach préas riem ou préas anouch (frère cadet et frère
plus jeune du roi), ni pour les Sàmdach préas bottra ou préas
bottrey (fils et filles du roi), ni pour les Sàmdach préas
phakhaniyo et préas phakhaniyéa (oncle et tante du roi), ni
pour les Sàmdach préas réachéa néatto ou préas réachéa
néatta (petits-fils et petites-filles du roi).
ARTICLE UNIQUE.a. Le prix des mohat des membres de la
famille royale, qu'ils soient adultes ou non adultes, vieux ou
vieilles, hommes ou femmes, est de 3 ânchîng, prix d'un
mohat appartenant au roi régnant.
b. La loi des chefs des mohat, qui est aussi celle des
chûnitûp, des kràla. bànchi et des maîtres des mohat, oblige
les juges qui veulent les faire comparaître devant eux, à le
faire conformément aux coutumes. S'ils doivent prendre leurs

Je croisqu'il fautlireici2 ânchlngetSdâmtœng,parcequecettesomme


représenteplus exactementles deux tiersdu pohausakh simpleque celle
indiquéeci-dessus.
'122 LOIS CO~ST)'rU't')O~~Kt.LKS

noms, ou juger des affaires où ils sont intéressés, ou partager


les enfants entre les yeux de la mère et les yeux du père, afm
de mettre les uns au nombre des mohat, et les autres au
nombre des libres (pre~-), d'après la condition des mère et
père, les juges doivent faire appeler plusieurs mohat, afin
qu'ils soient témoins. Quant aux dàmruoch et aux chûmtùp
anciens, ils ne peuvent changer leurs titres.
c. Tous les enfants des non-libres doivent être nommés
de manière que le mot a précède leur nom.
Si des mohat ont des affaires de justice, le juge doit prendre
leurs noms, les faire appeler et les interroger.-S'ils sont
dàmruoch ou chûmtûp, il doit faire précéder leurs noms de
leurs titres.
Le nom des enfants mâles des non-libres doit être précédé
du mot a, celui.des enfants femelles des non-libres doit être
précédé du mot mé.
d. Pour un chef de mohat qui n'a pas dix haupéan (ou
/MHsa/<A), on doit faire précéder son nom du mot <M~M~c/tou
du mot cMmMp.
e.-Les enfants des n~-eay~o/M~(mohat non-libres) doivent
être appelés de leur nom précédé de l'un des mots suivants
<e~, Ktyou c~A<!K<
Les s<ïHcAe~qui sont des [femmes] esclaves de service
au palais', quand elles sont citées à comparaître en justice
non parce qu'elles ont commis un crime ou un délit, mais
parce qu'il y a une autre raison de les y faire comparaître,
doivent être appelées par les juges mais si leur nom est
sur le registre précédé du mot chau, ils doivent dire c/Mtt.
Celles qui ont commisune faute grave doivent être appelées
naé et leur nom doit être inscrit dans le registre précédé de ce
mot. Puis le registre doit être remis à l'Oknha réachéa thoubés,
afin qu'il le présente au roi.
La loi du Khon sala est terminée ici.
Lemottcy est un mot ancienqui désignedesesclavesfeme))es. Je
ne puisdireencorequelest le sensdes motsM«'et eMt<!M<.
Lessaucheysontaujourd'huilesc suivantes<,desprincesses;on donne
aussicenomaux prostituées.
TITRE IV

1
CHBAP TÛMNÎM PÎ BAURAN'

PxEAMtiULE. En l'an i6i4 (de la grande ère, i692de J.-C.),


année Momé (de la Chèvre), un dimanche de la première

quinzaine du mois d'Asath, le roi Préas Chey chestha réaméa

cysaur, etc.. étant venu dans la salle des audiences royales et


s'étant assis sur son trône (~assa~au/t) avec la Samda.ch

préas Phéakkavattey srey barôm chakrapotr', qui est la

reine, regarda du côté du sud et, s'adressant à l'Oknha sauphéa


lui donna l'ordre d'alter de sa part demander à sa
thipdey,
tante jeune la Samdach préas téav [préas bàrôm baupit]

7't'<tf<<<tOtM
f<'aM<)'<bM.
La traduction de la chronique royale, que àl. Moura a <)onnée dans son
la tante de
Royaume du Camho~e. fait de cette princesse, nommer Angk-Li,
son mari et la demi-smur cadette de son père, le roi Préas batom réaehea, par
un père commun. Orle père de Préas hatnm reac))éa était )'ob)'ayureactt Préas
en i6M,
Outey, assassiné en i6M. D'antre part, il t'a fait accoucher d'une ntte dite
et d'un fils en 1690. Je ne sais s'il faut entendre par Angk-Li la princesse
tn,
Angk-Ley, qui naquit de l'obbayuréach Préas Outey et de néak néang
en i6H6, ou une antre princesse dont la chronique a omis d'inscrire )a nais-
sance. Mais, quoi qu'il en soit. si Angk-Li, épouse du roi Préas Chey chestha.
en t639
est fille de Préas Outey, assassiné en 1638;elle a du naitre au p!ns tard
de son fils;
par conséquent elle aurait eu cinquante et un ans à la naissance
ce qui est inadmissible. Il faut donc déduire de là que la traduction donnée
n'était pas
par M. Moura est fautive et que la femme de Préas Chey chestha
sa tante.
Moins âgée que son père si elle est sa tante paternelle, ou moins âgée
que sa mère si elle est sa tante maternelle.
Cette princesse, donnée comme étant la tante du roi, parait être Angk-Ley,
née en 1636, fille de l'obbayuréach Préas Outey, qui épousa son demi-frère,
124 LOtSCONST)TU'J')OKNEL).MS

quelles étaient autrefois les coutumes du pohau sakh, afin


qu'elles soient fixées par écrit et qu'elles restent la loi de
l'avenir.
Conformément à cet ordre du roi, l'Oknha sauphéa thîpdey
alla se présenter à la Sàmdach préas téav, et lui répéta ce que
le roi lui avait dit. La tante du roi réfléchit un instant et dit
« Je suis heureuse que'le roi vous ait envoyé m'interroger sur
ces coutumes. » Elle réfléchit longuement encore puis – ne
voyant aucun inconvénient à ce que la loi concernant le Préas
pohau sakh des 3 ânchîng et 17 damiœng fut appliquée, et
qu'on pût comparer ce qui n'est pas de l'or avec l'or, c'est-à-
dire un avec dix fois sa valeur en or (~A méas mHO~c/téa ~<~),
ou bien un avec neuf, un avec huit, un avec sept, ou bien
encore 1 damiœng avec 10 dàmlœng elle dit qu'elle n'avait
plus vu observer cette loi depuis son grand-père jusqu'au
règne du roi régnant actuellement. Autrefois, quand. un
individu commettait une faute contre le roi, on lui appliquait
la pénalité prévue par la loi du Préas pohau sakh, qui était
de 3 chânchîng' et 17 dàmlœng; quand un juge, un agent
inférieur commettait une faute contre le frère cadet du roi,
contre son frère plus jeune, contre un de ses fils, neveux,
nièces, gendres, on leur appliquait la peine d'après la loi du
Pohau sakh, et selon le degré de dignité royale de ceux qui
avaient été lésés. Les degrés des princes comparés avec l'eau
et l'or, étaient comme un est à neuf, à huit, à sept. Parce que
ces princes et princesses n'avaient n eux ni tribunaux, ni
'juges ceux qui les lésaient étaient condamnés par le Préas
Pohau sakh, mais seulement si le maître du royaume lui avait
donné l'ordre de juger cette affaire conformément à la loi.
L'affaire jugée, le juge devait remettre le montant de l'amende
à celui des princes ou à celle des princesses, au bénéfice
duquel ou de laquelle elle avait été prononcée.
« Ainsi donc, il faut que le roi, mon neveu, réfléchisse sur

le roi Préas hatum réachéa (1656), qui, en 1676, fut contrainte d'épouser
l'assassin de son frère et mari, le roi Préas Chey chét, qu'elle fit la même
année assassiner par des malais.
Autre forme de OHe/utts, 90 dam)œng ou vingt fois 37 gr. 50 d'argent,
soit 7SOgrammes.
CHBAt' TUMNfM Pl BAUHAN 1~5

ces choses et s'entende avec son conseil privé, avec les lettrés,
les /M'e<Mréach /<r~M(les professeurs royaux), les 6oroAo?<
(chapelains), les p/'ea/iM prit (sacrificateurs, bakous), et les
autres dignitaires; puis, d'accord avec eux, décide ce qui doit
être juste, » Puis elle raconta les faits suivants concernant le
<fA:n~as du prince héritier et le <?/<méas des autres princes
et princesses.
RÉc:T1. – Un prince peut naître de r<ï/JMnt<te.s<~ (la
reine) ou d'une préas mo/tcan~ (femme titrée du premier
degré). Ainsi, le roi Préas Réaméa thipdey eut un garçon
d'une femme quelconque; ce prince reçut le nom de Néak
Mén; il était le fils ainé du roi; le roi eut ensuite de sa sœur,
nommée Préas Cham Khsatrey', plusieurs enfants, entre
autres un fils qui reçut le nom de Néak Pôk~ une de ses
monéang, nommée néang Chant, lui donna un fils nommé
Néak Thàm. C'est pour régler le rang de tous ces princes que
fut faite une loi spéciale qui disait « Si le roi a un enfant de
sa première femme, son préas kausakh dit <fA;méas, est de
1 à 8; le roi, s'il est satisfait, peut le porter de i à 9. Si le roi
a un enfant d'une préas monéang, qui est sa nièce, son <~
fMcasest de 1 à 7; si le roi est satisfait, il peut le mettre de 1
a 8, et même de i à 9. Si le roi a un enfant de sa tante, ou de
sa sœur aînée, ou de sa sœur cadette, son méas est de 1
à 8 si le roi est satisfait, il peut être de 1 à 9.
Rt:c!T2. Quand le roi père (/<y'easrcac/t beyda) éleva
sa tante, dite Préas méatdpcha, en dignité, il lui donna
9 sakh, puis l'autorisa à avoir deux porteurs royaux (c/tceHKg-
/j-t!s)du hamac, quatre hommes pour porter son parasol, huit
hommes pour former son cortège à droite et huit hommes
pour former son cortège à gauche, en souvenir de la misère
qu'elle souffrit quand elle habitait la forteresse avec son père.

Probablement le princeCham,qui futcouronnéen 1638sousle nomde


Prëasbat samdachpréas réaméathipdeybarômmobaupit. Cependantla
chroniquedonnea ceroidesfilsdésignéssousun autrenom.
Je ne trouvepasle nomde cetteprincessedansla chroniqueroyale.
Je ne trouvepasce nomdansla chroniqueroyale.
Probablement Préasbatumréachéa,père du roi PréasCheychéstha,
quirégnadei6S6à i67iet qui fut assassinépar PréassreyCheychét,qui lui
succéda,épousasa veuvematgréelle, et fut sur sonordreassassinéen 1672.
[26 1.018CONSTITUTION
K ELLES

RÉciT3. Lorsque le Préas réaoh Angka préas mey thàsr


réachéa concéda un titre à sa mère, il lui donna l'autorisation
d'avoir un gong pour sonner les veilles à la porte de son
palais en outre, il lui donna un éléphant, nommé 7~'o~s~ s~,
qui fut attaché dans le parc du palais; un trône à trois étages,
quatre porteurs du parasol, huit hommes de cortège pour la
droite, huit hommes de cortège pour la gauche, tout cela
parce qu'elle était sa mère.
RÉCIT4. Quand le Préas. réachéa Angka préas réaméa
donna un titre au Préas réachéa méda prit, il l'autorisa a
faire sonner les veilles sur un gong; il lui donna un trône a
quatre parasols, seize hommes de cortège, et l'éleva de huit
degrés au-dessus des autres et même de neuf degrés. Quant a
la Sàmdach préas téav, au Sàmdach préas riém', au Préas
a-nouch il leur donna huit degrés de dignité, un trône à deux
étages, parce que le Sàmdach préas riém avait été adopté par
le roi, et parce que sous le règne du roi père il avait donné a
ce grand roi lés provinces et les biens du Préas Kévhvéa et
ceux du Chauhvéa.
RÉciT5. Le roi disait qu'il y avait une tradition remon-
tant au règne du Préas réachéa àngka préas réaméa qui a
professé la religion des chvéa (malais, et qui fut surnommé
c/<aH<sas chvéa (entré dans la religion des malais'). Comme il
buvait un jour un médicament, quelqu'un vint lui présenter
des fruits de l'arbre phnhien. Il ordonna de les distribuer a
ses fèmmes. Or, il arriva que la princesse Préas Angk Srey,
ayant pris quelques-uns de ces fruits par la tige, s'adressa à
l'Oknha Chàkrey et lui dit « Voulez-vous manger de ces
fruits-là ? )) Ce fonctionnaire lui répondit « Oui, je veux en
manger. » La princesse lui dit encore « Combien en voulez-
Frèrecadetdu roi.
s Frèreplusjeunedu roi.
='II s'agitdu princeChan,qui fut roide 1633à i6S6,sousle nomdePréas
bat sâmdachpréast'MHte'a tipdeybârômmobaupït,dontil a déjà été parte
plus haut.Ceroi est icinomméPreasréachéaângka,du titredont il signait
les lettresqu'il adressaitaux commerçants européensaveclesquelsil étaiten
relations.Ayantépouséune femmemalaiseet de religionmusulmane,it
abandonna la religionbuddhiquepoursuivrecellede safemme.Ilavaitassas-
sinésonprédécesseur et usurpéle pouvoir;il fut, eu <655,fait prisonnierpar
lesannamiteset mouruten captivité.
<:H)i.U'H;M?<tM)'))iAL)tAX 127

vous manger? » Le fonctionnaire répondit « Autant que vous


voudrez m'en donner. » Entendant cela, le roi et mari, s'adres-
sant à son épouse Préas Angk Srey, lui dit « Comment se
fait-il que je pratique la religion des malais et que vous parlez
aux autres hommes? Puis s'adressant à l'Oknha Châkrey, il
lui dit « Conformément à la loi des malais, l'Oknha Châkrey
doit se battre à l'épée avec moi. H Le Chaupnhéa màha
montrey dit « Sire, je me battrai à votre place, avec le
Châkrey. » Alors la Préas Angk Srey se mit dans une grande
colère contre le Préas Angk et contre le Màha montrey, puis
elle dit à ce dernier « Vous croyez donc que j'ai commis une
faute, puisque vous voulez vous battre contre le Châkrey. »
Cette affaire fut portée devant les dignitaires; ces juges trou-
vèrent que le Chaupnhéa avait commis une grande faute et
lui infligèrent une amende de 22 ânchîng. Le Préas Angk (le
roi) paya cette amende à l'insu de la Préas Angk Srey, pour le
compte du Màha montrey, et cette princesse en reçut le mon-
tant.
RÉcIT6. Sous le règne du Préas réach méda prit, il
arriva qu'un kômias nommé Kràk vint forniquer sous un
,hangar du palais avec l'épouse d'un employé du trésor royal.
L'affaire fut portée devant le Kràlakôm; pour avoir forniqué
trop près du palais, ce kômlas fut, conformément à la loi du
Préas pohau sakh, condamné à payer une amende de
3 ànchîng et 17 dàmlœng.
RÉCIT7. Le roi ayant envoyé le Préas réachéa ànchit
pour régler une affaire, cet envoyé fut insulté par le Préas
sautip réachéa, qui lui dit « Vous êtes l'envoyé d'un parti-
culier a, et qui s'était bouché les oreilles avec les mains. Le
Préas réachéa ànchît porta plainte et informa le roi. Le roi se
mit en colère et renvoya l'affaire à l'Oknha sauphéa thîpdey;
celui-ci la jugea et le Préas sautip réachéa, pour avoir méprisé
un envoyé royal, lui infligea, conformément au Préas
hauposakh, une amende de 3 chànching et i7 dâmloeng.
RÉCIT8. Un indiyidu nommé Phêm, ayant forniqué avec
la fille d'un pol /cMs', l'emmena promener au village de Chey

Esclaveporteurdu parasolroyal.
-128 Lois coNS'rn'u'noNNELLEs

Mau, le roi fut fâché et chargea le tribunal du Préas Angk prit


de juger cet homme. Phém, pour avoir commis cette faute,
fut condamné, conformément au Préas pohau sakh, à une
amende de 3 chànchîng et 17 dàmlœng.
RÈOT 9. Un mohat de la Préas ek khsatrey nommé
Chàng-Dômrey, ayant été acheter des concombres à Phnôm-
Pénh, les acheta et se disposait à les prendre pour les porter
dans sa jonque. Il poussa l'enfant d'un marchand nommé
Sok; celui-ci, voyant cela, ameuta ses confrères et se mit à
frapper Chàng-Dômrey; le mohat s'enfuit, se jeta à l'eau et,
quand il reparut à la surface, Sok lui porta de nouveaux coups.
Chàng-Dômrey, voyant qu'on allait continuer à le frapper, dit
qu'il était un mohat et qu'il fallait cesser de le battre. Une
femme qui était là dit qu'il fallait le frapper jusqu'à le tuer,
et qu'il pourrait ensuite rentrer (au palais) comme mohat.
Quand les gens qui frappaient Chàng furent'ias de le frapper,
ils le laissèrent. Chàng s'en fut de suite au palais et informa
la première princesse de ce qui venait de lui arriver. La prin-
cesse alla se plaindre à son Sàmdach préas anouch (le roi, son
frère plus jeune qu'elle), et celui-ci décida que cette affaire
serait jugée par l'Oknha srey thomméa et par le Kràlahôm à
un endroit situé à l'est de la pyramide penchée (c/d~ <c<).
Alors, la Sàmdach préas riem (la princesse sœur) envoya
l'Oknha réachéa déchou, qui portait à cette époque le titre de
Préas bàrivàr vôngsà, et le Préas màha ànchit pour juger cette
affaire avec l'Oknha Kràlahôm. Il fut démontré que Sok n'avait
point craint d'offenser la Sàmdach préas riem, et que malgré
le cri « Je suis un mo/~<, il avait continué de frapper
Chàng. L'Oknha Kràlahôm fit un rapport sur cette affaire et le
présenta au Sàmdach préas anouch réachéa thiréach, et le roi
condamna Sok à payer une amende triple de 3 chànching et
17 dàmlœng. En outre, il ordonna de mutiler la bouche de la
femme qui avait excité les gens à frapper le mohat, avec lati-
tude de racheter sa peine au prix de 30 dàmlœng. Il termina
en disant qu'il fallait inviter ces gens à ne pas recommencer
à frapper un mohat dans les conditions où ils l'avaient frappé.

Premièreprincesse,sœuraînéedu roi.
CHBAP
TUMNtM
f't BAURAN 129

RÉct'r 10. – Quand la Sàmdach préas téav 1 habitait la pro-


vince de Pouthisath (Pursat), elle envoya son akluong (chef de
pot) particulier et le Phlik snéha chercher du poisson. Ils
s'arrêtèrent près du nommé Kan, et ce dernier, les voyant, se
mit à murmurer « Ils viennent encore pour me prendre les
poissons et les prâhok que je viens de pêcher avec mon
chbauk (harpon à trois branches). Qui les a envoyés? J'ai bien
envie de donner des coups de c/~aH/c à ces gens-là comme à
des poissons. MLes deux envoyés allèrent informer leur maî-
tresse et celle-ci porta plainte au tribunal. Kan, pour avoirl'
insulté deux envoyés d'un membre de la famille royale, fut
puni d'une amende de 3 chànchîng et 19 dàmlœng.
RÉciT11. Le roi régnant ayant envoyé son akluong
particulier pour régler une contestation à propos d'une
rizière, survenue entre néang Kàm et son locataire Kong, il
arriva que celui-ci insulta l'akluong particulier du roi en
disant que s'il lui enlevait les rizières, c'était pour les donner
au nommé Tan, puis il alla porter plainte à l'Oknhapohultép.
Ce fonctionnaire fut informer le roi de ce qui se passait et
celui-ci le chargea de juger cette affaire en lui donnant pour
base la plainte portée par néang Kàm, qui déjà avait motivé
l'envoi de son akluong particulier. L'Oknha pohul tép, con-
formément au Préas hauposakh, condamna Kong, pour avoir
insulté un envoyé royal, à une amende double de 3 chànchîng
et 17 dàmlœng.
RÉciT12. Un jour, le nommé Préas tés réachéa prit deux
bœufs, les attela à la voiture de la Sàmdach préas sauphéa
khsatrey et fut se promener. Le Préas réachéa thbés, voyant
cette chose, fut prévenir la princesse et celle-ci donna l'ordre
de faire comparaître le Préas tés réachéa et chargea l'Oknha
thbés réachéa de juger cette affairé. Le Préas tés réachéa,
conformément au Préas ~aHjoos<!&fut convaincu, en faisant
cette chose, d'avoir commis une faute grava et condamné à
une amende de 3 chànchîng et i7 dàmlœng.
RÉCIT13. En ce temps-là, le Préas thék pyphéa fut chargé
de faire une levée d'hommes dans la province de Çhœung-

La tantedu roi,probahlement
la narratrice.
9
-130 LOS C.O~STrrUT'ONNËLLES

Prey quoi qu'il fut chaumuong, il ne put se procurer un seul


habitant et revint informer le chaupnhéa thbés Nyok, son
chef, et lui dit qu'il n'avait pas pu lever un seul homme parce
que la Sâmdach préas sauphéa khsatrey avait fait appeler tous
les kômlas, au nombre de cent. Le chauphnéa thbes Nyok alla
répéter à la princesse ce que son subordonné lui avait dit; la
princesse l'envoya s'informer de la véracité de ce dire auprès
du mé-kômlas (chef des kômias). Le chef répondit que la prin-
cesse n'avait pas demandé cent hommes mais seulement vingt
hommes. Le Youmréach, le Chaupnhéa chôansa Dœum et
FOknha sauphéa thîpdey furent chargés de juger cette affaire;
ils reconnure.nt que le Préas thék pyphéa avait voulu causer
des ennuis à la princesse, et le condamnèrent, conformément
au Préas hauposalch, parce que sa faute n'était pas très grave,
à une amende de 3 chànchîng et 17 dàmlœng.
REcrr 14. Faute dite a/~ng'f. En ce temps-])), la
Sàmdach préas réachéa méatda bàrôm baupît (la reine), habi-
tait la forteresse du Diamant (JMn<e<ï~-Pec/<).Un dimanche,
premier jour de la deuxième quinzaine du mois de Kadœk de
l'année Mômi', le chef des mohat chargea un mohat nommé
Sok et cinq autres mohat, soit six hommes, d'aller avec les
religieux faire des offrandes au Buddha de Lovéa-Ëm. Ces six
hommes, au lieu d'aller remplir leur mission, restèrent chez
eux. Le mardi suivant, la Sàmdach préas réachéa méatda,
s'amusant et buvant du y~s ctso<, donna l'ordre de faire
venir les mohat chanteurs. Or, il se trouva que les chanteurs
étaient chez le mohat Sok, et que celui-ci, voyant qu'ils étaient
appelés, vint avec eux chez la princesse pour y chanter. Le
chauponhéa thamméa tliipdey croyait que Sok était parti
depuis trois jours pour Lovéa-Hm, ainsi qu'il le lui avait
commandé, et il était occupé, ce mardi-là, à juger une affaire
au sala Préas bancheàn-sœng*; le soir venu, il aperçut les
gens qu'il avait envoyés avec Sok et leur dit « J'ai donné
l'ordre à Sok de partir dimanche dernier pour Lovéa-Km;
nous voici au mardi, il y a donc trois jours de cela. Pourquoi

DuCheval.
C'estle nomque portaitencore,il y a dix ans environ, le tribunal
aujourd'huinommésalaloukMom.
CHBAP
TUM!<)M
r') BAURAN 1:~

n'y est-il pas allé? » Les camarades de Sok lui répondirent que
la Préas Angk (la princesse) l'avait fait appeler chez elle pour
chanter. Le Chaupnhéa thamméa thipdey reprit « Si on l'a
fait appeler pour chanter, pourquoi n'est-il pas parti ensuite ?2
Les mohat répondirent que les religieux n'avaient pas voulu
les emmener. Le Chaupnhéa thamméa thïpdey envoya de-
mander aux religieux si cela était vrai; ceux-ci répondirent
qu'ils étaient dans leur jonque et les attendaient sans les voir
venir. Alors le Chaupnhéa thamméa fit appeler Sok et lui
demanda quelle était la cause qui l'avait empêché de partir
pour Lovéa-Êm. Sok répondit « Après avoir reçu votre
ordre, je suis allé chercher ceux qui devaient m'accompagner
et je les ai trouvés qui buvaient de l'alcool. » Le Chaupnhéa
thamméa reprit « Si tu les as trouvés buvant de l'alcool,
pourquoi n'es-tu pas venu me prévenir ? Puis il lui dit « Tu
cherches à me tromper. » II se mit en colère et donna l'ordre
d'attacher Sok avec trois liens, de lui mettre la cangue et de
l'exposer au soleil devant la porte. Le chef des mohat était
présent mais il n'osa pas empêcher cette arrestation. Le Chau-
pnhéa dit aux mohat « Vous pouvez, si cela vous plaît,
aller prévenir votre maître. » Les mohat conduisirent Sok au
palais avec la cangue au cou. La Préas Angk(la princesse), le
voyant en cet état, demanda quelle faute il avait commise.
Sok répondit que le Chaupnhéa thamméa l'avait puni. La
Préas Angk donna l'ordre aux camarades de Sok de lui enlever
la cangue et de lui donner de l'eau chaude à boire. Le Chau-
pnhéa de son côté envoya le Préas réach smàt, le chef de
Sok, prévenir la Préas Angk. Malheureusement celle-ci, en
le voyant, se mit en colère, lui fit mettre au cou la cangue
que Sok avait portée, l'envoya au Chaupnhéa thamméa et
donna l'ordre aux juges de juger cette affaire. A ce moment,
le Préas réach botr réachéa thiréach (le fils du roi) envoya
l'Oknha Pisanulouk demander à la Préas Angk quelle faute
avait commise le Préas réach smàt. Celle-ci répondit que le
Chaupnhéa thamméa avait puni le nommé Sok de sa propre
autorité, puis elle lui donna l'ordre de juger cette an'aire.
L'Oknha Pisanulouk salua la Préas Angk et se rendit au sala
banchàn sœng et se mit avec les autres juges à juger l'affaire
132 LOIS CONSTITUTIONNELLES

qui venait de lui être confiée. Hfut reconnu que le Chaupnhéa


thamméa thîpdey avait commis une faute a/MKg'Mr, et que
les juges, n'ayant jamais jugé une affaire a/Mn~~r se trouvè-
rent incompétents/et décidèrent que le roi seul pouvait en con-
naître. Alors l'Oknha Pisanulouk dit qu'au temps du roi père,
le Chaupnhéa thamméa, qui portait alors le titre d'Oknha
thamméa déchou et qui était gouverneur de la province de
Hà-phnôm, avait été jugé par le tribunal et puni d'une amende
parce qu'il avait mis la cangue à un mohat et l'avait fait
conduire devant le palais. Ce prisonnier était entré au palais,
dans la salle du trône, et le roi s'était mis en colère et avait
dit « Il a mis la cangue à mon khnhôm, puis il l'a fait conduire
devant moi. MLe roi donna l'ordre de juger cette an'aire; il fut
reconnu qu'elle était N/Mftg-M/'et le Chaupnhéa thamméa
thîpdey fut puni d'une amende de 50 chànchîng. (Alors le
tribunal résolut de juger cette affaire.) L'Oknha Pisanulouk
Déchou proposa et il fut décidé que le Chaupnhéa thîpdey
serait condamné a une amende moitié moins forte, c'est-à-dire
de 25 chânchîng', qu'on ferait trois parts de cette amende,
qu'on en abandonnerait une partie et qu'on ne lui réclamerait
que deux parties, soit 16 chanchîng, 11 dàmlœng et 5 slœng.
On abandonna une part parce que le Chaupnhéa thipdey
avait donné un ordre à Sok et que celui-ci ne l'avait pas
exécuté. Sept jours plus tard, le Chaupnhéa réachéavôngsa
fit revêtir au Chaupnhéa thamméa. thîpdey un sampot blanc,
mais dont les deux extrémités étaient teintes, et le conduisit
demander pardon à la Préas Angk.
RÉCIT15. Sous le règne du Préas réachéa Angka préas
réaméa*, un nommé Préas Sêna mit en état d'arrestation la
nommée mé-Auv, qui était accusée d'être une âp (sorcière), et
l'amena à son chef. Celui-ci fit procéder à une enquête, puis
la fit jeter à l'eau, afin de savoir par cette épreuve si elle était
ou non une <ïp. Cette femme étant restée sur l'eau, on fut
informer le roi et celui-ci envoya le suôs-klàs confisquer tous
les biens de la mé-Auv, y compris un esclave (A'nt) nommé

Probablement parcequela fautea/tattg~r commiseau préjudiced'une


princesseétaitmoitiémoinsgravequecellecommiseau préjudiceduroi.
=LeprinceCham,dit Chautsâs (i(i3S-t6S5).
CHHAPTt'MK)M)'fnAURAN ~M

a-Phou, qui devait 13 dàmlœng à cette femme. Les nommés


Préas sot réachéa et Préas piphéa outey, voyant que cet
homme était confisqué avec les autres biens de mé-Kêv,
prièrent leur chef de demander au roi l'autorisation de racheter
cet esclave en payant ce qu'il devait. Le roi répondit au chef
de regarder dans la loi, afin de savoir si ce rachat (d'un esclave
confisqué) était permis. Or, la loi ne permettait pas le rachat
d'un esclave (confisqué) au prix que ce* esclave devait; elle le
permettait à un prix supérieur. Alors, Ptéas piphéa outey et
Préas sot réachéa, prétendant que le nommé a-Phou était
un de leurs neveux, proposèrent de le racheter 3 ànchîng et
demandèrent à le mettre kômlas sous les ordres du Réachéa
noukaul, afin qu'il fut secrétaire (srnien) du Chaupnhéa
srên thiréach, qui est chargé de garder le temple deChœung-
Prey, parce que a-Phou était très intelligent et avait une très
belle écriture. Le roi acquiesça à la demande qui lui était faite
et a-Phou devint smien.
RÉctT16. Sous le règne du Préas Angka préas réaméa,
un nommé Sàm fit arrêter le nommé a-Ngoun, qui était
accusé d'être thmttp (sorcier jetant des sorts qui tuent), et la
nommée mé-Lœu, qui était accusée d'être <!p(sorcière). Aus-
sitôt qu'il eut procédé à leur arrestation, Sàm confisqua tous
leurs biens, 'puis il les fit décapiter tous deux. Un fonction-
naire nommé Sous alla prévenir la Sàmdach préas téav et luj
dit ce que Sam avait fait de sa propre autorité. La Sàmdach
préas téav donna l'ordre d'informer de cette affaire le
Sàmdach réachéa botr (le fils du roi). Le Préas Angk' autorisa
sa belle-mère à envoyée quelqu'un citer (kos) le nomnié Sàm
et à faire confisquer tous ses biens (térap robas, y compris)
ses trois esclaves. Le premier d'entre ces esclaves devait
9 dàmlœng à son maître; le deuxième était une femme libre,
nommée mé-Sous, qui avait cinq enfants. Le roi chargea
l'Oknha Youmréach de juger cette affaire. 11fut démontré que
le chau Sàm, en faisant tuer de sa propre autorité un thmtlp
et une <ïp, s'était conduit en homme cruel, et qu'en outre, en
ne versant pas au trésor royal les biens confisqués, il avait
CesmotsSâmdach réachéabotret PréasAngk,désignentle roi, beau-
filsde la Sâmdachpréastéav,qui paraitêtre la narratriceet sa beile-mère.
1:}4 LOS CONS'nTU'no~NELLES

tenté de se les approprier frauduleusement. Conséquemment,


Sàm fut condamné à la confiscation de tous ses biens et ses
esclaves, qui lui devaient 6 ou 9 dàmlœng, l'homme libre qui
s'était mis avec la mé-Sous et leurs enfants, furent mis au
nombre des esclaves du roi. En outre, Sàm fut mis a mort
pour avoir assassiné deux personnes.
RÈcrr 17. Sous le règne du Préas réaméa Angka préas
Chey chéttha', un nommé a-Hàng et sa femme, mé-Ok, qui.
étaient pol kràbas (esclaves d'Etat chargés de cultiver du
coton), avaient un fils nommé a-Ké. Or, il arriva qu'un homme
nommé Suos et sa femme, nommée mé-Ou, libres tous deux,
adoptèrent a-Ké et qu'un akluong, nommé Préas Sranngok,
chargé de choisir des pol chay parmi les pol suoy', choisit
justement a-Ké chau Suos et mé-Ou le cachèrent et refusèrent
de le laisser suivre l'akluong, et celui-ci alla informer le roi.
Le roi se mit en colère et envoya quelqu'un chercher le chau
Suos, mé-Ou et a-Ké. Ils comparurent devant le tribunal et
il fut reconnu que le chau Suos et sa femme mé-Ou avaient
commis une faute grave en cachant le nommé a-Ké, qui étaitt
un esclave du roi. Ils furent condamnés à payer une amende
dix fois plus forte (que son prix) et comme ils avaient adopté
a-Ké en présence du chef des pol suoy, les juges les con-
damnèrent à payer une amende double de S ànching et
17 dàmlœng, soit en tout 7 ànchîng et 14 dàmlœng.
RÉCIT18. Sous le règne du Préas réachéa Angka, le
Préas srey thom réachéa, qui habitait l'île de Khiauk, avait
sous ses ordres un kômlas du Sàmdach préas màha Obba-
réach,'nommé Kôn, qui était le chef des gardes du palanquin
royal. Ce kômlas, étant tombé malade, avait donné sa démis-
sion le PréasAngk, son maître (l'Obbaréach), l'avait acceptée,
mais il n'avait pas encore été saluer l'Obbaréach pour prendre
congé de lui. Quand il fut un peu mieux, il alla trouver le
Chaupnhéa kreysâ déchou, qui était l'adjoint (cMm<!ïp) de

Peut-êtrele roi quela chroniqueroyalenommePréasSt'e</C/t~/Chét,


qui fit assassinerson prédécesseuren i67t, épousasa veuve malgréelle
en i673et fut, ta mêmeannée,assassinépar sesordres.
Esclaves d'Etatnonastreintsaux corvées,maispayantl'impôt,soiten
naturesoiten argent.
C))HA!'TUMK[Mt'tf)AUt<AN 13~

l'Oknha thomméa déchou et celui-ci, le protégeant, lui fit


obtenir le titre et la fonction de chaumuong du Sâmrap réach
(gouverneur d'une sous-province de l'apanage royal) de
l'Obbayouréach. Or, un nommé Kau, qui était cousin au
deuxième degré du Préas chit réachéa, sortit en disant que
le Préas Obbayouréach l'avait autorisé à prendre le cheval du
nommé Suos. Suos était le neveu du Chauponhéa chûmnit
piphéak, chef du tapis sacré (py~s A-<ï<),du Préas màha
Obbaréach ce petit fonctionnaire alla informer l'Obbayou-
réach de ce fait et celui-ci lui dit qu'il n'avait nullement
autorisé le nommé Kau à prendre le cheval de Suos et il
se fâcha contre lui. Alors, il fit donner à l'Oknha Srey
sauriyôvôngs l'ordre d'envoyer immédiatement le PnhéaPou,
à titre d'oknha, citer chau Kau et le garder à sa disposition,
à lui, Oknha srey saurlyôvông. Ce qui fut fait. Cependant,
le Préas Chit réachéa voyant que l'Oknha Pou n'était pas
venu le prévenir (qu'il emmenait son cousin Suos), crut qu'il
lui manquait de respect et alla porter plainte à l'Oknha
Chàkrey, devant qui l'Oknha Pou avait fait comparaitre Kau
de sa propre autorité (c'est-à-dire sans son autorisation à lui
Chit réachéa) et conclut en demandant que Kau fut enlevé
des mains de l'Oknha srey sauriyôvôngs. Le Chàkrey engagea
le plaignant à porter sa plainte au roi et lui dit qu'il pourrait
certainement obtenir que Kau fut mis en liberté provisoire
sous caution. Le Préas chit réachéa ne voulut pas suivre le
conseil du Préas oknha Chàkrey et dit qu'il allait aller porter
sa plainte à un autre haut dignitaire, parce que le chau Pou
avait cité Kau sans prévenir personne et avait commis la
faute de le faire comparaître sans l'averlir, lui, qui était chau-
muong. (Puis il alla pour retirer Kau des mains de l'Oknha
srey sauriyôvôngs, en disant mensongèrement que le Chàkrey
avait obtenu du roi l'ordre de le faire enlever. L'Oknha srey
sauriyôvôngs refusa de livrer Kau et alla se plaindre au roi. Ce
souverain se fâcha et envoya questionner le Sàmdach préas
phakhaniyo (son oncle); celui-ci répondit qu'il n'avait envoyé
personne et envoya questionner le Chàkrey. Celui-ci dit qu'il
n'avait pas envoyé le Préas chit réachéa chercher Kau chez
l'Oknha srey sauriyôvôngs, mais que ce fonctionnaire était
136 LOIS CONSTtTUTtONNELLKS

venu lui parler de cette affaire et qu'il l'avait engagé à porter


sa plainte au roi, afin qu'on fit mettre Kau en liberté provi-
soire, sous sa responsabilité.
Le Sàmdach préas phakhaniyo renvoya cette affaire au
Préas Angk (le roi) et celui-ci donna l'ordre à ses dignitaires
de la juger de moitié avec ceux du Sàmdach préas phakhaniyo.
Il fut reconnu que le Préas chit réachéa avait eu tort; qu'il
avait bien donné sa démission de l'emploi qu'il occupait dans
le service du Préas réachéa (le sous-roi), parce qu'il était
malade, que sa démission avait été acceptée, mais qu'il ne
s'était pas encore présenté à son chef (l'Obbaréach), pour le
saluer et prendre congé de lui; que ce fait constituait une
première faute. En outre, qu'étant entré au service dans
l'apanage du Sàmdach Préas Phakhaniyo, il n'avait pas été
informer le Préas Angk (l'Obbaréacb) qu'il n'était plus à son
service et que, d'ailleurs, il avait prouvé qu'il n'aimait pas
son maître en le quittant pour entrer dans un service autre
que le sien; que ce fait constitue une seconde faute. Qu'il
avait commis une troisième faute en se faisant le protecteur
d'un homme méchant. Qu'il avait commis une quatrième faute
en voulant prendre un kômias luong (du roi), pour le remettre
à ses agents subalternes. Qu'il avait enfin commis une cin-
quième faute en voulant enlever le nommé Kau de sa propre
autorité et sans rien craindra du roi. Ayant alors reconnu
que le Préas chit réachéa avait commis ces cinq fautes, les
juges prononcèrent contre lui l'amende ditea/:<ïMg'A-<:t/de
50 chànchîng d'argent et décidèrent que Kau serait également
condamné à une forte peine, puis ils rédigèrent un rapport
sur cette affaire et le remirent au roi.
Le Préas Angk réfléchit et reconnut que t'Oknha srey
sauriyôvôngs, en envoyant l'OknhaPou citer Kau, avait omis
de faire prévenir le Préas chit réachéa, qui, cependant, devait
être prévenu, puisqu'il était le chef du pays; et que, d'autre
.part, l'Oknha Pou avait cité et amené Kau sans prévenir le
Préas chit réachéa. Pesant cela dans son esprit, il décida qu'il
serait fait deux parts de l'amende de 50 chànching, à laquelle le
La fauteet l'amendequi y correspondportentsouventle mêmenom.
Cemotparaitvouloirtiit'eamendeexcessive,
amendeextrême.
C)H!AP TUMNtM PI BAURAN 137

Préas chit réachéa avait été condamné et que ce fonctionnaire


ne serait tenu que d'en payer une part, mais qu'il serait tenu
consigné neuf jours au tribunal. Puis il condamna Kau à
neuf jours de consigne au tribunal et à une amende de
3 chànchîng et 13 dàmlœng.11 fut en outre décide que l'amende
prononcée contre le Préas chit réachéa serait payée en trois
fois un tiers dans sept jours, un second tiers dans neuf jours
et un troisième tiers dans onze jours.
RÉCIT19. Sous le roi Sàmdach préas voréach beyda',
un nommé Yos, petit frère de l'Oknha Véang, ayant élevé un
oiseau totéa (sorte de perdrix), il arriva que cet oiseau passa
par-dessus la palissade et pénétra dans l'enclos de néang Bos,
sœur du Sàmdach Chauhvéa Yos, afin de reprendre son totéa,
entra dans l'enclos; néang Bos le fit arrêter et conduire
devant le Sauphéa thîpdey. Ce juge reconnut que Yos avait
commis une faute en pénétrant chez néang Bos et ordonna
qu'il serait mis au nombre désenclaves de cette femme, parce
qu'il avait eu tort d'entrer dans son enclos.
L'Oknha Véang informa le Préas Angk de cette sentence
et le roi, après l'avoir examinée, donna l'ordre de faire appeler
le Sauphéa thipdey, un juge du tribunal royal et l'Oknha
Pisanulouk. La parole royale fut adressée au Sauphéa thipdey
et dit « Le chau Yos était-il armé quand il a, ce qui, dites-vous
est une inconvenance, pénétré dans l'enclos de néang Bos, ou
bien avait-il les mains vides? Le Sauphéa thipdey répondit
« Yos avait les mains vides. o Alors, le roi dit aux trois cligni-
taires « Si Yos était entre armé dans l'enclos de néang Bos,
cela n'eut pas été convenable; mais puisqu'il y est entré les
mains vides, comment peut-on dire qu'il a commis une faute »
Puis le roi renvoya les parties dos à dos.
RECIT20. Sous le règne de l'un des derniers préas àngk
(rois), des mohat appartenant à la Sàmdach préas ék khsatrey
qu'on nomma plus tard néak Méan bon visés allèrent un
jour cueillir des fruits dans les plantations d'autrui. Les

Préasbatumréachéaqui régnade l'ani6S6à l'an t67i, précieuxpère


(co. te~/d~du roi régnanten i692et probablement le maride la narratrice.
Premièreprincesse,la smuraînéedu roi.
CeHequi est supérieurepar ses mérites,du palip/Mi'o.
t38 LOISCOKS'fn'U'nOXKELLES

habitants s'en plaignaient et disaient que celle-ci (la princesse)


se vantait en se disant pisés'; puis ils ajoutaient « Pourquoi
laisse-t-elle ses mohat venir nous voler. » Les mohat, ayant
entendu ces mots, furent prévenir la Préas Angk. Celle-ci se
fâcha et envoya citer tous ceux qui avaient tenu ces propos.
Les juges les ayant interrogés, ces gens leur répondirent.que
les mohat venaient tous les jours ch~z eux, dans leurs plan-
tations, voler leurs fruits et leurs légumes puis ils avouèrent
avoir tenu les propos qu'on leur reprochait. Les juges con-
damnèrent tous ces gens à une amende de 3 chànchîng et
17 dàmlœng. Quant aux mohat coupables, ils furent con-
damnés à recevoir chacun cinq trous sur la tête (c'est-à-dire
cinq coups de couteau sur la. tête) cette peine leur fut infligée
aussitôt après le prononcé de la sentence.
RÉctT21. Sous le règne du Sàmdach préas Angka préas
srey thàm réachéa', la Sàmdach préas anouch khsatrey,
nommée Sàmdach préas sophéa kessàr", avait envoyé un de
ses akluong particuliers et cinq hommes placés sous ses
ordres, chercher des poissons au barrage (thnos trey). Les
mohat étant arrivés au barrage du nommé Préas Srach-Chô,
voyant des poissons tout préparés sur des claies, les prirent
et les mangèrent. Quand le Préas Srach-Chô s'aperçut qu'on
lui avait pris ses poissons, et sans savoir qui les lui avait
pris, il se fàcha et se mit à insulter la mère (c/tc nMtdo~) de
celui qui l'avait volé. L'akiuong et ses hommes sautèrent sur
le Préas Srach-Chô et le battirent si cruellement, qu'il mourut
de ses blessures trois jours après. Les parents du défunt
furent porter plainte au Sàmdach préas srey thàm réachéa,
et celui-ci donnaaux juges l'ordre de juger cette affaire. Les
mohat furent convaincus d'avoir assommé le Préas Srach-Chô
et d'avoir causé sa mort, et la princesse donna l'ordre de
percer le corps de daut, de tuer à coups de lance son akluong
particulier, de condamner chacun des cinq mohat, ses com-
Supérieure auxautrespar sesmérites.
Peut-êtrele roi que la chroniqueroyalenommePréassreyCheychet,
qui fut couronnéen 1672sousle nomde PréasthâmSauriyôvôngs réachéa
thiréachbaron)baupit,et qui ne régnaquequelquesmois.
Ladeuxièmesœurdu roi; princesseChevelure(étamine)de sophéa.
Lasophéaest une toutepetitefleurodoriférante.
CtHiAP TUMNIM Pt BAUlItAN ~39

plices, à payer une amende de 5 dàmlœng, puis à procéder


aux funérailles (~BM/fMn~cA) du Préas Srach-Chô.
RHCt'r22. Sous le règne du Préas Réaméa, qui entra
dans la religion malaise (<ro/tg' c/<aM~ sas c/tfea), un àkmœun
phéakdey snét suos ayant des relations amoureuses avec la
fille de l'Oknha Chôdœk sothey', celui-ci donna l'ordre de
guetter cet homme, de le saisir et de lui donner des coups.
Or, il arriva ceci le Sàmdach préas Réaméa (le roi) ayant
donné l'ordre à l'akmœun phéakdey snét suos d'aller chercher
des soieries au kômpong (rivage), l'autorisa à prendre un
cheval dans ses écuries, afin d'aller plus vite. L'Oknha Chôdœk
séthey ne le vit pas passer à l'aller, mais il le vit repasser au
retour avec de la soie que les marchands chinois lui avaient
remise. Alors, ce dignitaire se dit « Quele roi me condamne
à mort, tant pis pour moi, il faut que je batte cet homme à le
tuer. » Alors, il donna l'ordre de frapper l'akmœun; mais
celui-ci parvint à s'enfuir et fut se cacher chez lui sans faire
prévenir le roi qui l'avait chargé d'une commission. Quant à
l'Oknha séthey, il prit le cheval et la soie et alla les remettre
au roi. Celui-ci le voyant, lui dit « Où est donc l'akmœun,
que vous m'apportez cela? » Les gens qui étaient là dirent au
roi que ce dignitaire avait donné ordre de le battre, et que
,1'akmœnn avait pris la fuite. On envoya le chercher en sa
maison, on l'y trouva et on l'amena au roi. Le roi l'interrogea
et l'akmœun lui dit ce qui s'était passé. Le roi se mit en
colère contre l'Oknha Chôdek sêthey et donna l'ordre à l'Oknha
Youmréach d'envoyer le chef des pol confisquer tous les biens
de l'Oknha Chôdœk sêthey. Cependant, quelque temps après,
le roi donna l'ordre de lui rendre tout ce qui avait été confisqué.
Quand, plus tard, il le rencontra, il lui demanda si tous ses
biens lui avaient été rendus. L'Oknha Chôdœk sêthey répondit
qu'on lui avait tout rendu, sauf un vieux sàmpot. Le roi fut
fàehé et donna l'ordre au Youmréach de faire immédiatement
rechercher ce sàmpot. On le retrouva chez le Préas Mono sêna,
chef de la grande milice (téahéan thom), et le roi donna
Le titrecMo~ M</)f~ le riche, le nMf-
est le nomattéréde Jyot!chk!t,
chand,dontle T'fey-fhttm
donnela très jolie légende. Set/M~ ou M'xtA~
estle mothindoue/te~y.
)4U LOIS CONSTn'UTtONNKi.LËS

l'ordre de confisquer tous les biens de ce chef militaire, puis


de le révoquer.
RÉciT23. Le roi Préas Réaméa étant allé à la chasse et
s'étant assis sur un thnéas (mirador), les porteurs du palan-
quin furent le déposer sous un arbre. Quand les rabatteurs
furent arrivés près de lui, le roi descendit de son mirador et
alla seul, son fusil à la main, pour tirer le gibier rabattu, car
il avait défendu qu'on le suivît. Quand il se fut éloigné, le
roi fit la rencontre d'un gardien de buffles, qui lui demanda
très impoliment s'il avait vu ses buffles « Vous, avez-vous
ou non vu mon troupeau de buffles? » (nea/f/t, ~o~ /f/ta?Mn/t
M~p/t~g- ~'Hté); Le roi ne lui répondit pas. Le gardien
de buffles se dit alors en lui-même « Celui-ci est certaine-
ment le roi'. » Alors, pris de peur, il s'en alla loin de là.
Lorsque les rabatteurs furent rentrés, le roi retourna s'asseoir
à l'ombre de l'arbre et les dignitaires se groupèrent autour
de lui. Il leur dit: « Aujourd'hui, j'ai augmenté mes mérites. »
Les dignitaires lui demandèrent « De quelle manière avez-
vous augmenté vos mérites~ » Le roi reprit la parole et dit
« J'ai rencontré un gardien de buffles, qui m'a interrogé ainsi
« Vous, avez-vous ou non vu mon troupeau de buffles ? » Les
dignitaires lui dirent « Pourquoi n'avez-vous pas fusillé cet
homme avec votre fusil? MLe roi leur répondit « La loi ne
permet pas cette chose-là au roi lorsqu'il est hors de son
palais. Si j'avais fusillé cet homme, alors que j'étais seul à la
chasse, j'aurais fait une chose défendue, et certainement, après
ma mort, je tomberais aux enfers, parce que cet homme ne
savait pas que j'étais le roi. Un roi doit rester dans son palais
et non courir seul la forêt. »
RÉcIT24. Sous le règne de Préas réachéa Angka préas
Chey chésdha', la Sàmdach préas téav préas kamiong' envoya
le Chaupnhéa snathipdey conduire des plaideurs à l'Oknha
vôngsàthîpdey afin qu'il jugeàt leur différend. Dés son arrivée,

Lemotqueje traduisici par t'ot est le motreac/tM,qui est la forme


cambodgiennedu sanscrit<-<!j<Il peutaussibiens'appliqueraun prince.
Quirégnade l'an 1618à l'an 1623.Sesautrestitresdonnéspar»la chro-
niqueroyalesont « ~tM-e'ac~ réaméa</t!pf!<Mt-dmmo baupît.
Latantedu roi.
CUUAP TUMNtM Pl BAUHAN ~4i

l'envoyé commença à parler à l'Oknha vôngsà thîpdey au nom


de la princesse et lui dit « La princesse vous donne ordre de
juger cette affaire d'après le droit des deux parties. ~) Au
tribunal, des difficultés surgirent entre le Chaupnhéa, k,fi~
thîpdey et l'Oknha vôngsà thîpdey. Ce dernier commença à
insulter l'autre. Le Chaupnhéa sna thipdey lui dit « Pour-
quoi m'insultez-vous? Je suis un envoyé royal, chargé de
porter un ordre royal*. » L'Oknha vôngsà thipdey répondit
« J'ai déjà reçu de votre main l'ordre royal que vous étiez
chargé de m'apporter et vous prétendez que je vous ai insulté
alors que vous portiez l'ordre royal. » Sur ces paroles, le
Chaupnhéa sna thipdey alla informer (A;rajo<aH<) la Sâmdach
préastëavetluiditque l'Oknha vôngsà thipdey l'avait insulté.
A ce même moment l'Oknha Chét entrait, la princesse lui
demanda comment, dans ce cas, il fallait apprécier les injures
dites « Faut-il considérer qu'elles ont été dites sur l'ordre
royal (au porteur de l'ordre royal), ou considérer qu'elles ont été
seulement dites au Chaupnhéa sna thîpdey. » L'Oknha Chét
répondit « Quand l'ordre royal a été remis à celui arquel il
est destiné, et quand le bétel à chiquer a été présenté par celui
qui l'a reçu, si des injures sont dites à celui qui a apporté cet
ordre, on ne peut appliquer la peine qui punit les injures dites
sur l'ordre royal. Dans le cas prescrit, c'est le Chaupnhéa
sna thipdey qui a été insulté parce qu'il a parlé à la place des
plaideurs et non le porteur de l'ordre royal.
RÉciT25. -Quand le Préas Angk habitait la grande for-
teresse (Mf!<<Mt~ thom), un chinois qui connaissait les gardiens
du trésor (M~a~g-) vint leur demander un bia. Les gardiens
prirent un bia dans le trésor et le lui donnèrent. Le Préas
Angk (le roi), voulant savoir ce que cet objet était devenu,
donna l'ordre aux juges d'ouvrir une enquête. Ceux-ci décou-
vrirent que les gardiens avaient donné le bia royal à un chinois
sans prévenir le roi. lis les condamnèrent à payer dix fois la
valeur du bia royal, d'après le prix courant d'un objet
semblable au marché. Or, le prix d'un bia étant au marché de

Danscecas,le mott'e'ae/t,queje traduispar royat,a le sensde « prin-


cier parceque le motsanscritrdja que nousrehdonspar roi ne se donne
pas seulementau roimaisà tousles princeset princessesde sangroyal.
~2 LOtS CONSTtTUTtOKNELLHS

5 à 10 bat, les juges fixeront à 10 bat le prix du Ma royal et &


dix fois 10 bat, soit à 1 chànchîng et 5 dàmlœng la somme à
celui-ci
payer. Quand le Kràlakôm vint au palais du roi,
lui demanda quel était le prix d'un bia. Le Kràlakôm répondit
bia saac/t (royal),
qu'un bia du peuple vaut 10 bat, mais que le
vaut 5 dàmlœng. Le roi fut mécontent des juges et leur donna
l'ordre d'augmenter l'amende infligée aux agents du trésor.
Ceux-ci trouvèrent cette augmentation injustifiée et vinrent
réclamer au roi. Le Préas Angk leur démontra lui-même qu'ils
s'étaient trompés et décida qu'ils payeraient la moitié de
l'amende et que les gardiens payeraient l'autre moitié. Puis il
arrêta que ceux qui voleraient dans les magasins royaux
ceux qui
payeraient dix fois la valeur de l'objet volé; que
voleraient dans les magasins du Préas Obbayouréach paye-
raient neuf fois la valeur de l'objet volé; que ceux qui vole-
raient dans les magasins de la Sàmdach préas téav et dans
ceux de la Sàmdach préas anouch payeraient huit fois la
valeur de l'objet volé et que ceux qui voleraient dans les
la valeur de
magasins des Préas àngk payeraient sept fois
l'objet volé.
RÉCIT26. – Sous le règne du roi Sàmdach préas voréach
beyda', un akluong Neavéapit eut un différend avec l'akluong
Tiphéak Tôn à propos d'un terrain complanté de pastèques.
Le premier akluong prétendait que le terrain en litige lui
le fait qu'il avait
appartenait et alléguait à l'appui de son dire
moitié de ce terrain. Le
planté des pastèques sur presque la
second akluong avait essayé, mais en vain, d'empêcher le
au
premier de cultiver ce terrain alors il alla porter plainte
roi. Le roi, après information, ordonna au Préas mâha thîpdey
de charger le Chaupnhéa tèp vorchum d'ordonner à l'akiuong
Néavéapit de cultiver le terrain enlitige et d'attendre que
l'affaire fut jugée. L'akiuong Neavéapit ne tint pas compte de
cet ardre, continua de cultiver et planta tout le terrain, mal-
son
gré l'akluong Tiphéak Tôn qui le revendiquait comme
terrain, qui prétendait l'avoir cultivé toutes les années passées
ou l'avoir loué à d'autres qui l'avaient cultivé et qui pouvaient

Le père du roi Chey chésda.


CHMAP TUMN)M t't tiAUHAN ~43

en témoigner, et malgré la défense de l'envoyé royal. Le


Chaupnhéa tép vorchum voyant que l'akluong Néavéapit ne
tenait pas compte de l'ordre royal, alla informer le roi. Celui-
ci se fâcha et donna l'ordre au sala Bânchàn sœng de juger
immédiatement cette affaire. Les juges reconnurent que le
terrain en litige n'appartenait pas à l'akluong Néavéapit, que
l'akiuong Tiphéak Ton le cultivait depuis de nombreuses
années et que ce dernier avait produit comme témoins les
locataires auxquels il l'avait loué; conséquemment ils infli-
gèrent à l'akluong Néavéapit une amende de 3 chanchîng et
i7 dàmlœng, sept jours d'emprisonnement la cangue au cou,
et décidèrent que le terrain serait immédiatement remis au
plaignant, son propriétaire.
RÉCIT27. Sous le règne du Freas réach sàmdach préas
réachéa Angka préas àngk tong réach, un certain Chaupnhéa
rat sêna voyant un bœuf chez le Chaupnhéa baryok, lui
dit « D'où vient ce bœuf que vous avez? je le cherche depuis
longtemps et voici que je le trouve entre vos mains; veuillez,
je vous prie, me le remettre. » Le Chaupnhéa baryok lui
répondit « Si j'avais trouvé ce bœuf, je pourrais vous le
remettre, mais comme je l'ai acheté à quelqu'un en présence
du Chaupnhéa bàrôm thipdey, qui est mon témoin, je ne
vous le remettrai pas. » Le Chaupnhéa rat sêna reprit « J'ai
perdu mon bcouf et voici que je le retrouve maintenant entre
vos mains, Or, vous dites que vous l'avez acheté et que vous
avez un témoin. Dans ce cas, je m'en rapporte à la justice. »
Conséquemment les deux individus s'en allèrent ensemble se
présenter au roi et celui-ci chargea les juges d'examiner cette
affaire. Ils décidèrent d'envoyer un oknha kàndal' citer le
Chaupnhéa bàrôm thîpdey, le témoin indiqué par le Chau-
pnhéa baryok. Ce témoin répondit « Le cheval du roi est
devenu malade, je ne puis me rendre au tribunal car je suis
obligé 'd'aller le soigner. » A son retour, l'oknha kàndal
ayant rapporté cette réponse aux juges, ceux-ci furent la faire
connaître au roi. Le roi dit « Puisque le Bàrôm thîpdey a,
par le baryok, été désigné comme son témoin, et puisque ce

Huissierdu tribunal.
144 LOIS CONSTITUTIONNELLES

témoin ne veut pas comparaître, il faut décider que le uaryox


a tort. » Conséquemment le Chaupnhéa rat. séna gagna son
procès et le Chaupnhéa baryok fut, conformément à la loi,
condamné à payer une amende triple.
RÉcrr 28. Sous le règne du Préas réachéa Angka préas
bàrôm réachéa, le Préas tép réaksa alla porter plainte à
l'Oknha sauphéa thîpdey et le pria d'envoyerciter le Préas chit
préas àngk et le chau Sôk, ses débiteurs. L'Oknha sauphéa
thîpdey envoya son oknha chercher ces deux individus, puis
quand ils furent arrivés il leur dit « Le Préas tép réaksa a
porté plainte entre mes mains contre vous deux. Il prétend
que vous lui devez 50 dàmlœng; est-ce vrai? » Le Préas chit
préas àngk et le chau Sôk répondirent qu'ils ne devaient pas
cette somme, qu'ils n'avaient jamais emprunté au plaignant,
puis ils portèrent plainte contre le Préas tép réaksa pour, en
1~ faisant citer, avoir tenté de se faire payer par eux une
somme qu'ils ne lui devaient point. Le Sauphéa thîpdey invita
les trois plaideurs a déposer, conformément à la Loi, leurs
déclarations par écrit. Les trois plaideurs se retirèrent, rédi-
gèrent leurs déclarations puis vinrent les apporter au sauphéa
thîpdey. Celui-ci leur dit « Vous pouvez vous retirer, mais
revenez après le jour saint', afin que je puisse juger votre
affaire. » Le jour saint passé, les trois individus se présen-
tèrent de nouveau et le Préas chit préas àngk présenta le
Préas srên ànchit comme son sma kdey (avocat). Comme les
juges interrogeaient, le Préas srên ànchit prit la parole et
s'adressant au Sauphéa thîpdey, lui dit « Le Préas tép réaksa
doit au Préas srey sàmbot et celui-ci le cherche sans pouvoir
le trouver. » Le Préas tép réaksa répondit qu'il ne connaissait
pas le Préas srey sàmbot. L'Oknha sauphéa thîpdey « Pour-
quoi compliquer l'affaire et la rendre difficile à juger? On vous
a prié de venir ici en qualité de sma kdey pour une affaire
déterminée et voilà que vous faites intervenir une autre
atïaire. Attendez, je vais rechercher la loi qui doit trancher
l'affaire du Préas tép réaksa. » Ce dernier, voyant que l'affaire
allait traîner en longueur, demanda que le juge allât informer
m'<,le huitièmeou le dernierjour de la lunecroissanteou
T/iKgffy
décroissante.
CHBAP TUMN!M PI BAURAN ~45

ie roi. Le roi ayant été mis au courant de t Mauredit « Le


Préas chit préas àngk a prié le srên ànchitde l'aider en qualité
de smà kdey et celui-ci au lieu de parler sur l'affaire dont il
est chargé, parle d'une autre affaire. Pour cette raison, il doit
perdre son procès. Il paraît évident que les deux défendeurs
ont emprunté de l'argent; conséquemment il faut les con-
damner à payer le capital et tous les intérêts, puis faire trois
parts de la somme totale à payer deux parts seront payées
par le Préas chit préas ângk et le chau Sok et une part sera
payée par le Srên ànchit, leur smà kdey, pour le punir d'avoir
introduit une autre affaire dans l'affaire en jugement et d'avoir
compromis ainsi la cause qui lui était confiée.
RÉcn' 29. -Sous le régne de Préas ayyuàkô bârômmo niet
bârôm baupît un voleur prit des objets appartenant à l'ak-
mœun snéha Snêt. Celui-ci porta plainte entre les mains de
l'Oknha ékaréach et le pria de faire arrêter le chau Thàm qu'il
accusait d'être l'auteur du vol. Les juges ayant fait compa-
raître le chau Thàm l'interrogèrent et firent donner lecture de
la plainte portée contre lui par l'akmœun snéha Snét. Le chau
Thâm, au lieu de se défendre contre cette accusation, répondit
en parlant d'autre chose. L'Oknha ékaréach fut informer
l'Oknha sauphéa thîpdey de cette réponse et celui-ci alla
prévenir le roi. Le roi dit « Puisque l'akmœun snéha Snêt
accuse le chau Thâm d'être l'auteur du vol dont il a été victime
et puisque celui-ci, au lieu de répondre à l'accusation portée
contre lui, parle de choses qui ne s'y rapportent point, il appa-
raît que le chau Thâm est vraiment coupable du vol commis
au préjudice de l'akmœun snéha Snét », et le roi ordonna
de le condamner à payer une amende quadruple en trois
termes le premier terme dans trois jours, le deuxième terme
dans cinq jours et le troisième terme dans sept jours.
RÉCIT30. En ce temps-là, le Préas chau ayyuthiéa (le
roi) aimait beaucoup un &~f'aKg'(européen) qui avait le titre
de Préas srey mono ràtn et qu'il avait nommé sêthey (le
riche), chef de tous les Européens [établis dans son royaume].
Le roi était si content de cet étranger qu'il le laissait porter
les mêmes vêtements que lui. Quand le roi sortait à cheval,
tous les Européens, sous les ordres du Préas srey mono ràtn,
10
146 LOISCONSTtTUTtONNËLLKS

montaient à cheval et prenaient place derrière le roi. Or, un


jour que le roi était allé saluer le chef des religieux du Buddha,
en compagnie des dignitaires et du Préas srey mono ràtn, il
arriva à un endroit nommé PM~Acabat (le pied du Buddha),
où se trouvaient des Préas sàngh sàmnèr (novices) qui se bai-
gnaient. En jouant entre eux et en se jetant de l'eau, il arriva
qu'ils en jetèrent au Préas srey mono ràtn et q e ce bàrang
fut mouillé. Le bàrang furieux prit un des novices et le frappa
avec les doigts sur la tête (<~M/fMM). Le,novice ainsi battu
fut se plaindre en pleurant au Préas apphimôl, son professeur
(!oK/f/<?'oH).Celui-ci se mit en colère et dit « Les bàrang
méprisent la religion de notre Préas Put; je ne puis plus
supporter cela. » Le Préas apphimôl alla se présenter au roi
et lui dit ce qui venait de se passer. Le roi lit appeler le Préas
srey mono ràtn et l'interrogea. Le Préas srey mono ràtn
raconta ce qui avait eu lieu et dit qu'il avait frappé le novice
à la tète avec les doigts. Le Préas Chau se mit en colère et lui
reprocha de mépriser la religion du Buddha. « Quant à moi,
dit-il, je suis glorieux et tous les étrangers viennent, comme
mes A7tf:Ht (esclaves), se mettre à mon service. Or, je suis
la religion des P/ts srey ratda trey (trois précieux joyaux),
et voilà qu'ils viennent la mépriser. » Alors, il ordonna de
saisir le Préas srey mono ratn, de le coucher à terre, de lui
faire donner cent cinquante coups de rotin, de confisquer
tous ses biens, de l'obliger à tenir sa main sur sa tête et à
suivre à pied la. trace des éléphants jusqu'au retour du roi en
son palais. A partir de ce jour, le roi ne considéra plus le
Préas srey mono ràtn comme autrefois.
RÉCIT31. Il y avait t.n ce temps-là un chef de religieux
(m<ï/<asaM~/to/'Mtc/t) nommé Préas putthéakhosa, qui demeu-
rait dans le temple de Néapréathét. Il surveillait sérieusement
son monastère et veillait a ce que les triples portes du temple
fussent toujours bien fermées, afin que personne ne put y
entrer [à l'insu des religieux]. Or, il arriva qu'un religieux
qui était venu du pays de Lovék se faire ici l'élève du maître.
profitant de l'absence de celui-ci qui était allé aux cabinets et
avait oublié ses clefs dans la sala des repas, prit avec de la
cire l'empreinte des clefs du temple et fit faire par un ouvrier
Ciit!At'TUM!<fMf'fUAURAN t47

des clefs toutes semblables. Quand il fut en possession de ces


fausses clefs, il ouvrit les triples portes du temple et s'empara
des statues en or ou en argent du Buddha qui s'y trouvaient.
Le lendemain du vol, le maître, s'apercevant qu'on avait volé
les statues du Buddha, alla prévenir le roi. Le roi donna l'ordre
de procéder à une enquête, mais ceux qui en étaient chargés
ne purent rien découvrir. Quelque temps après, le religieux
de Lôvek alla prévenir le maître qu'il allait retourner en son
pays. Il quitta ses vêtements de religieux et partit en empor-
tant les buddhas d'or et d'argent qu'il avait volés. Il fondit ceux
qui étaient en or, en fit des lingots qu'il alla vendre à l'orfèvre
royal, qui à cette époque travaillait à des objets commandés
par le roi. Quant aux buddhas d'argent, il les prit et les alla
vendre au marché. Ayant ainsi beaucoup d'argent, il acheta
une jonque, une femme dont il fit son épouse et prépara sa
jonque pour partir. La jonque prête, il y fit entrer son épouse
et descendit à terre pour prendre congé de ses amis. Pendant
son absence, l'épouse se mit à fouiller partout afin de se rendre
compte de ce que possédait son mari et découvrit des buddhas
d'or et d'argent réduits en morceaux. Elle se demanda d'où
pouvaient provenir ces buddhas d'or et d'argent et comment
il se faisait qu'ils fussent en la possession de son mari.
Comme elle pensait à cela, la peur la prit et elle alla informer
de sa découverte son père et sa mère. Ceux-ci, après être venus
à la jonque et s'être assurés par eux-mêmes que les 'buddhas
cassés étaient en or et en argent, comprirent que leur gendre
les avait volés et. le père alla prévenir l'Akkamàhasôna. Ce
ministre, à cette nouvelle, envoya un oknha arrêter l'ancien
religieux, puis il l'interrogea lui-mème. Le voleur déclara
qu'il avait pris ces objets au temple de Néapréathet. On lui
demanda à qui il avait vendu les buddhas qui manquaient. Il
répondit qu'il en avait vendu à l'orfèvre du roi pour 1 chan-
chiug (20 dàmlœng ou 750 grammes d'argent) et au marché en
plusieurs endroits. L'Akkamàhaséna fit conduire sous escorte
le voleur chez l'orfèvre royal et celui-ci déclara « J'ai acheté
de l'or à celui-ci et je l'ai tout employé au service du roi, à
dorer le trône du roi. Le roi, apprenant cela, donna l'ordre
d'enlever l'or et de le peser; il fut reconnu que cet or pesait
148 LOIS COKS't'tTUTtONiSELLKS

juste un chancMg. Alors le roi prit un même poids d'or et le


donna pour remplacer celui qui était déjà travaillé par son
orfèvre. On conduisit ensuite le voleur au marché à tous les
endroits où il avait vendu. Les gens du marché furent très
surpris et disaient « C'est vrai, nous avons fait des bijoux
avec cet or, mais, aussitôt qu'on met aux oreilles les crochets
qu'on en a faits, les oreilles gonflent; aussitôt qu'on met aux
doigts les anneaux qu'on en a faits, les doigts deviennent
douloureux, » On prit tout cet or et l'Akkamàha&ena le porta
au roi et lui dit les prodiges qui avaient surpris ceux qui le
portaient en bijoux. Le roi eut pitié de l'épouse du voleur et,
voulant la récompenser de ce qu'elle avait eu le cœur droit,
de ce qu'elle avait respecté la religion, en faisant taire l'amour
qu'elle avait pour son mari et en dénonçant un crime qui,
sans elle, serait resté impuni, lui fit présent d'une famille
d'esclaves et de vêtements. Ceci fait, il fit rembourser aux
gens du marché l'argent qu'ils avaient payé pour l'or qu'on
leur avait repris. Quant au voleur, on le fit griller sur le feu
jusqu'à ce qu'il fut mort.
RECIT32. Du vivant de la Sàmdach préas méda réachéa
thiréach bàrôm baupît, le chau Ey et sa femme, la nommée
Ok, engagèrent leur fille, nommée Ou, au Chaupnhéa srey
thbés réachéa pour une somme de 100 chànchîng, afin qu'elle
payât avec son travail les intérêts de cette somme. Ils promi-
rent à leur créancier de le rembourser et de reprendre leur
fille aussitôt qu~ils auraient de l'argent. Au bout d'un certain
temps, le chau Ey et sa femme Ok, ayant réuni la somme de
1 chànchîng, vinrent l'apporter au Chaupnhéa thbés réachéa
et lui réclamèrent leur fille. Le maître leur répondit que mé-
*0u était occupée à un tissage et qu'elle partirait quand elle
l'aurait terminé. Le père et la mère de cette fille partirent puis
revinrent une seconde fois apporter la somme qu'ils devaient
et réclamer leur fille; le maître leur dit qu'il était très triste
parce qu'un dé ses esclaves venait de mourir, puis sous ce
prétexte il refusa de recevoir leur argent et de leur rendre
mé-Ou. Plus tard, les père et mère de cette fille vinrent pour

Pourméatda(pâtimaM)mère.H s'agiticide la mèredu roi.


CHBAP TUMNIM PI BAUHAN i4H

latrotStemetois lui olirir de le rembourser; le maître leur


répondit qu'il était très triste parce que ses enfants étaient
malades, puis il ajouta que mé-Ou était occupée à les soigner
et qu'il ne pouvait consentir à la laisser partir. C'était ainsi la
troisième fois que les débiteurs de cet homme voulaient lui
rendre son argent et qu'il trouvait des raisons extraordinaires,
disant ceci et cela, pour le refuser et garder mé-Ou. Le chau Ey
et sa femme Ok, mécontents d'être ainsi traités par leur créan-
cier, prirent quelques cadeaux et allèrent porter plainte au
Sàmdach préas réachéa botr (fils du roi). Le roi envoya quatre
kha-luong' enlever la fille mé-Ou des mains du Chaupnhéa
thbès réachéa. Celui-ci, voyant ces quatre hommes, leur dit
qu'il était très occupé près de ses enfants malades, que d'autre
part un de ses esclaves venait de mourir et que pour toutes
ces raisons il ne pouvait sortir de sa maison, parce qu'il y
avait <r<Mtam 11ne sortit pas de chez lui pour recevoir l'ordre
royal et parla aux kha-luong de sa maison alors que ceux-ci
étaient accroupis à terre. Il ajouta « Si vous voulez enlever
mé-Ou, cela vous regarde maintenant. » Les kha-luong se
retirèrent et allèrent informer le roi. Celui-ci envoya prévenir
la Sàmdach préas réachéa méda thiréach. Cette princesse
renvoya cette affaire aux ministres et aux sauphéa du sala
banchàn-sœng. Ces juges envoyèrent chercher le Chaupnhéa
thbés réachéa et la fille mé-Ou. II fut reconnu que les choses
s'étaient passées ainsi que l'avait dit le chau Ey et sa femme
Ok d'une part, et les quatre kha-luong d'autre part. Alors, les
juges dirent ce qui s'était passé sous le règne du Préas
ayyuko Le roi envoya le nommé Téo donner l'ordre au
Kràlahôm de venir; comme ii pleuvait, le langouti de Téo
était mouillé quand il arriva chez le Kràlahôm. Il s'assit cepen-

Cetitre n'existeplusau Cambodgeon le trouveencoreau Siamavec


le sensde « commissaire du roi
Méan<t'<~m,quarantaineordonnéesoit par le médecin,soit par le
sorcier.OuditaussiMMKMMtqui n'est que la contractiondu mot<r<!ti<:m.
Cettequarantaineest pratiquéedanstoute 1'lado.-Chine
et cheztous les
sauvages;lessiamoisla nommenttâm; les tarengko; les charaykom; les
kasengden~ leskontudt~ lessedangf! lesbahnardiéng;lessué <<m
les ha-IangM~Kles boloven)'a~. Touscesmotspeuventaussiêtretraduits
par « défense
150 J.OfS COKSTtTUTtONNELLES

aam sur une natte et voulut transmettre les paroies royaies


au Kràlahôm. Celui-ci lui dit « Votre sàmpot est mouillé,
retirez-vous de sur cette natte et asseyez-vous sur le lattis de
bambou du plancher. » Pour ce simple fait, le Krala-hûm fut
puni d'une amende de 3 chànchîng et i7 dàmlœng. Or la faute
du Chaupnhéa thbés rcachéa étant plus grave que celle du
Kràlahôm, il fut condamné à une amende de 7 chànchîng et
14 dàmlœng, et la fille Ou put sortir lui sans rien payer.
douchez
REMT 33. Sous le régne du Préas bat samdach Ongka
préas srey thomméa réachéa, il y avait un akmœun mâha
snœt qui était màha lék. Cet homme, étant allé se promener à
cheval, renversa l'enfant du nommé C'hau chét banhéa, et le
blessa à la fesse. Alors le Chau chét banhéa ne garda pas le
silence, prit des présents et s'en alla porter plainte au roi. Le
roi connaissant cette affaire, la renvoya aux quatre ministres
et leur donna l'ordre de la faire juger par le tribunal
du banchan soeng. Conséquemment les juges firent compa-
raître l'akmœun, et celui-ci comprenant qu'il avait eu tort,
dit à sa femme nommée Yv « Donnez-moi 3 ànchîng et
17 dàmlœng )). Cette femme prit 3 ànchîng et 17 dàmlœng, et
les remit à son mari. Celui-ci vint trouver les juges, et afin
qu'ils ne se préoccupassent pas de juger cette affaire, fit tomber
cette somme devant le Chau chét banhéa, afin de l'indem-
niser. Le Chau chét banhéa se fâcha, et dit à l'akmœun « De
quel droit avez-vous comme un roi dirigé votre cheval sur
mon fils et l'avez-vous écrasé? » L'akmœun dit aux juges
chargés de juger cette affaire « « Entendez cette parole. Les
juges trouvèrent que cette parole était inconvenante et trou-
vèrent que, si l'akmœun avait apporté cette somme pour
payer, c'est qu'il avait peur. Ils obligèrent l'akmœun a
reprendre l'argent qu'il avait apporté et le conduisirent avec
son argent devant le roi. Le roi le condamna à payer 13 bat
et 3 chi d'indemnité, conformément à la dignité. Quant au
reste de la somme, il décida qu'elle serait confisquée au profit
du trésor royal. Ensuite, les juges prirent les 13 bat et 3 chi,
retournèrent au tribunal et les remirent au Chau chét banhéa.

Locution signifiant « versa, remit ».


CUBA? TUMX)M )'f XAURAN i5t

HEC1T34.-Un nommé Sôm possédait une esclave nommée


mé-Sôk. Cette esclave étant allée chercher du poisson dnchât,
en fit un mets à sauce (s<!MM) pour son maître. Celui-ci, en
mangeant, trouva dans son mets une petite grenouille, et,
furieux, frappa avec tant de brutalité son esclave, que le sang
coula des blessures qu'il lui fit. Mé-Sôk s'enfuit chez les
mohat et demeura chez l'akluong Kau. Sôm alla la chercher
trois fois, mais l'esclave refusa de rentrer chez son maître.
Sôm alla se plaindre au roi et le roi donna l'ordre au Chauhvéa
(un des ministres) d'envoyer des gens chercher mé-Sôk. Le
Chauhvéa envoya l'akluong Kan et trois hommes chercher
cette esclave. Ils la saisirent, mais à mi-route mé-Sôk s'enfuit
dans un champ de paddy appartenant à un homme libre,
nommé Cham. L'akiuong et ses trois hommes la poursuivi-
rent dans ce champ de paddy, la battirent et iu-ent beaucoup
de dégâts dans le paddy. Le propriétaire du champ pria
l'akluong de ne pas procéder à une arrestation dans son
champ, parce que le paddy commençait à épier. L'akluong et
ses trois hommes répondirent qu'ils étaient mohat et qu'ils
n'avaient rien à craindre; puis, s'emparant de mé-Sôk, ils la
conduisirent au Sàmdach Chauhvéa, qui la remit à Sôm, son
maître. Celui-ci dut seulement payer la somme de 1 dàmlœng
à l'akluong et aux trois hommes. Le propriétaire du champ
ayant porté plainte au roi contre l'akluong et ses trois
hommes, parce qu'ils avaient dévasté son champ de paddy en
y procédant à l'arrestation de mé-Sôk, cette affaire fut ren-
voyée au Sàmdach Chauhvéa. Ce haut dignitaire condamna
l'akluong et les trois hommes à payer 30 dàmlœng au nommé
Cham, pour l'indemniser du dommage qui lui avait été causé.
RÉCIT 35. Le nommé Préas nont thbés, qui était un
jeune cambodgien au service constant du roi, eut la pensée
charitable d'ériger une statue en or du Buddha. Il fut se pré-
senter au roi et lui demanda 5 dàmlœng d'argent. Le roi les
lui donna, et il s'en alla célébrer la fête de l'érection. En
outre, il affranchit son esclave, le nommé a-Ney, et la sœur
de cet esclave, nommée mé-Pok. La fête terminée, il revint
prendre son service. Le roi ayant envoyé le Préas suosdey,
avec le rôle des habitants, celui-ci arriva chez le nommé.
152 LOIS CONSTITUTIONNELLES

Phém, frère du Préas nont thbés, et inscrivit sur son rôle


un esclave de Phém au nombre des rameurs. Cette inscription
fut faite avec le consentement de Phém. Plus tard; Phém prit
a-Nay, ancien esclave du Préas nont thbés, son frère, et le
remit au Préas suosdey, afin que celui-ci l'employât tous les
jours, mais sans prévenir le délégué royal de la substitution.
Le Préas suosdey chargea a-Nay de porter sa boîte de bétel
et son sabre jusqu'à la porte du palais; il le chargea ensuite
de porter les offrandes avec lesquelles on entre dans le palais.
Le Préas nont thbés reconnut son ancien esclave dans
l'homme que le Préas suosdey avait avec lui et ne garda pas
le.silence. Il s'adressa au roi et lui dit que le Préas suosdey
avait pris l'esclave qu'il avait affranchi pour lui faire porter
sa boîte de bétel et son sabre, sans craindre la justice du roi.
Le roi ayant reçu cette plainte, chargea les juges d'examiner
cette affaire. Les juges, ayant examiné cette affaire, reconnu-
rent que le Préas suosdey avait illégalement employé cet
esclave affranchi et le condamnèrent à payer 3 dàmlœng et
17 ànchîng. – Alors le Préas suosdey dit aux juges « J'ai
tout d'abord pris le chau Phém comme rameur, mais le cha,u
Phém m'a remis à sa place le nommé a-Nay sans me dire que
cet homme était un esclave que le Préas nont thbés avait
affranchi. Les juges, comprenant alors que le Préas suosdey
n'avait commis aucune faute, le nommèrent leur envoyé et le
chargèrent de faire venir le chau Phém à leur tribunal. Celui-
ci, y étant venu, fut condamné par eux à payer à la place du
Préas suosdey les 3 dàmlœng et 17 ànchîng auxquels il avait
été condamné. Voyant cela, le Préas nont thbés, ayant pitié
de son frère, paya l'amende avec ses propres biens.
RÉCIT36. Sous le règne du Préas réach Ongka, il y avait
un nommé Chey (son épouse nommée Ney) qui avait emprunté
à un nommé Prey (son épouse nommée Phauk) la somme de
15 dàmlœng, et qui lui avait engagé sa fille, nommée mé-Préas.
Longtemps après, un homme libre, nommé Ney, eut des
relations amoureuses avec mé-Préas, et cette fille était déjà
enceinte de six mois lorsque son amant, au lieu de la prendre
pour son épouse, s'en alla épouser une femme nommée mé-
Put. Le chau Prey et sa femme Phauk (les maître et maîtresse
CHBAP TUMNfM f'I BAURAN 453

de me-Préas) se dirent entre eux « Puisque notre esclave est


enceinte, il convient que nous allions en informer le roi. » Le
roi, ayant été informe par eux de ceci, renvoya l'affaire au
tribunal. La me-Préas dit qu'elle était enceinte de six mois;
le chau Ney reconnut qu'il était l'auteur de sa grossesse, et le
juge le condamna à entretenir mé-Préas jusqu'à son accou-
chement à payer à son maître, si elle venait à mourir, une
somme qui lui permettra de remplacer son esclave par une
autre esclave, et, si elle survivait à son accouchement, à payer
à cette femme, pour le lavage de la honte (léang thmas), la
somme de 10 bat, et à ses parents, parce qu'ils sont libres et
d'égale condition avec le garçon, une somme de 5 dàm-
lœng.
RÉcn' 37. Sous le règne de Préas réaehéa Ongka préas Chey
chéstha bàrôm nêt bàrôm baupît, on disait qu'un mohat
khsatr (grand roi), qui était très puissant, avait élevé une
tour (p/'as<!<~ au-dessus d'une porte et que cette tour était cou-
verte de sculptures. En ce même temps, il y avait un individu
qui venait tous les jours vendre du bois à brûler au palais.
Un jour le roi sortit pour aller voir la tour et vit que quelques
sculptu;os en avaient été enlevées. 11 fit appeler les gardiens
de la porte et leur demanda qui avait donné l'autorisation
d'enlever ces sculptures. Les gardiens répondirent « Ces
sculptures ont été enlevées sans notre autorisation, il est pro-
bable que c'est le marchand de bois qui les a enlevées. » Le
roi fit appeler ce marchand et lui dit « Est-ce toi qui viens
ici tous les jours vendre du bois à brûler ? » L'homme recon-
nut qu'il venait tous les jours vendre du bois autour du palais.
Le roi reprit « Pourquoi vends-tu ainsi tous les jours du
bois?)) L'homme répondit « C'est pour payer une dette et
pou donner à manger à des voleurs. » Le roi chargea les
dignitaires de questionner ce marchand de bois et rentra chez
lui, très triste. La reine le voyant en cet état lui demanda
« Quel sujet de tristesse avez-vous? ') Le roi lui. répondit
« Femme, je suis triste parce que le marchand de bois à brûler
vient de me dire qu'il vend du bois pour payer une dette et
pour donner à manger à des voleurs. Que pensez-vous de cela,
femme ? » La Sàmdach préas réach tépï dit « Il ne faut pas
i54 LUIS CUXSTi'i'UTtO~KKLLKS

vous attrister pour cela. » Puis elle envoya deux de ses ser-
vantes vendre quelques objets en or à la femme du marchand
de bois. Ces femmes, étant arrivées près de l'épouse du mar-
chand, lui dirent « Hé voulez-vous nous acheter ces objets en
or ? » La femme du vendeur de bois sortit de chez elle et dit
« Mon mari est allé vendre du bois, le roi a donné l'ordre de
le faire comparaître quant à moi, si j'achète cet or, je mour-
rai sûrement. » Les deux femmes du palais insistèrent en
disant « Néang, qu'a voulu dire votre mari en disant « Pour
« payer une dette que j'ai contractée et pour donner à mangera
a des voleurs. » L'épouse du vendeur répondit « Ho! il a dit
cela parce qu'il nourrit ses enfants qui sont encore très jeunes,
et qui le nourriront quand ils seront grands. JI paye ainsi
une dette parce qu'il leur rend le bienfait qu'il a reçu de ses
propres parents qui l'ont nourri. Il nourrit des voleurs parce
qu'il nourrit une chienne pour aboyer contre les voleurs la
nuit. » Les deux femmes du palais allèrent répéter ces paroles
au roi et à la reine. Trois jours après, le roi invita le Sàmdach
préas màha Obbaréach à faire appeler tous les dignitaires de
la cour, pour juger l'affaire du vendeur de bois nommé
a-Sang-Véng. Les juges trouvèrent que les gardiens de la
porte étaient en faute parce qu'ils avaient mal gardé la porte,
et en laissant le vendeur de bois entrer au palais et en sortir
à sa volonté; ils les condamnèrent à payer une amende de
3 chànching et 17 damiœng; en outre les kromo-véang
furent condamnés à une amende de 2 chanchïng et 7 dàm-
lœng. Quant à Sàng-Vêng, le vendeur de bois à brûler, il dut
payer une amende de 30 dàmlœng.
RÉCIT38. Sous le règne du Préas réachéa Ongka préas
Chey chéstha, il y avait un chinois nommé Lak qui eut un pro-
cès avec un certain Préas Srên lœu Chey, chef de pol. Préas
Srén lœu Chey porta plainte au Chauhvéa et ce dernier envoya
par trois fois chercher le chinois L"k. Celui-ci ne vint pas
sous prétexte qu'il était très occupé. Alors, le Chauhvéa envoya
quelqu'un porter l'ordre à l'Oknha réach néarés d'enlever de
force les esclaves du chinois Lak, qui étaient au nombre de
cinq, trois hommes et deux femmes, puis de les confier au
Sauphéa ânchit. Ce dernier, les ayant reçus, eut des relations
CH))APTUMNtM)')J!AUHAX 155

amoureuses avec l'une des deux femmes esclaves, la nommée


Pou, et lui promit de la prendre pour épouse. Il lui fit, en
attendant, présent d'une écharpe et d'un sàmpot. Lorsque
l'affaire du Préas srên lœu Chey contre le chinois Lak fut ter-
minée, les juges ordonnèrent au Sauphéa ànchit d'amener les
cinq esclaves. Le chinois Lak, voyant que son esclave Pou
portait un sàmpot et une écharpe qu'il ne lui connaissait pas,
eût un soupçon et l'interrogea. Mé-Pou lui dit que le Sauphéa
anchît avait eu des relations avec elle et qu'il lui avait fait
présent de ces deux objets. Le chinois Lak porta plainte au
roi et cette nouvelle affaire fut portée devant le sala Banchéan
sœng. Les juges condamnèrent le Sauphéa anchît a une amende
<nm ~7!<~t s~/j7t et lui ordonna de racheter la femme Pou au
prix de 3 chanching et 17 damiœng.
RÉCIT39. Un nommé chau Prom, homme libre, ayant
été se promener au milieu de la route, trouva une tête humaine
et se servit d'elle pour jouer au kaun kaul. Ayant frappé cette
tête (avec un bâton), il l'envoya rouler à l'intérieur d'un enclos
habité par une personne mortellement malade. Le maître de
cette maison ayant porté plainte à l'Oknha réach néarés et aux
juges du tribunal du Banchéan sœng. Les juges firent compa-
raître le chau Prom coupable d'avoir joué au /MHn A'au~ avec
une tête de mort et le condamnèrent à l'amende source &<tng'.
Cette amende fut divisée en trois parties, le maître de la mai-
son reçut deux parts et le trésor royal une part.
RÉciT 40. En ce temps-là, un enfant nommé Yôk alla
s'amuser dans un mirador de rizière (A~/o/H,) en l'absence
du maître de ce mirador, le nommé Yang. Il y avait dans ce
mirador une marmite à cuire le riz, une marmite à préparer
les sauces (s<ïn~K), du riz et du poisson sec. Quand Yâng revint
à son mirador et qu'il y vit Yôk il lui dit « Qui t'a permis de
venir jouer sur mon mirador, là même où j'ai fait une cérémo-
nie pour que les éléphants sauvages, les lièvres, et les autres
animaux ne viennent pas ravager mes rizières ne sais-tu
pas que personne n'a le droit d'entrer après cela. » Ayant
ainsi parlé, il conduisit l'enfant chez son père et sa mère et

Cettecérémonieest dite MMt<am.


1M LOIS CONSTfTUTtOMNEfJ.ES

prit tous les habitants du voisinage pour témoins. La. nuit


venue, des sangliers vinrent détruire le paddy de Yâng dans
quelques rizières. Celui-ci porta plainte à l'Oknha pôltép.
Celui-ci fitcomparaître le jeuneYôk, et le condamna .<. l'amende
entière, puis il décida que trois parts seraient faites de cette
amende, qu'on abandonnerait une part et que Yôk ne serait
tenu à payer que deux parts à cause de son jeune âge.
RÉCIT41. Un nommé luong Kong, dont l'épouse se nom-
mait Ney, avait une belle-sœur nommée Chan qui avait des
relations amoureuses avec le nommé Pou, lequel était kômias
(esclave) du Sàmdach préas Thar. Il arriva que le nommé
Kong tomba malade et que quelqu'un déclara que cette maladie
avait pour cause la conduite scandaleuse du jeune homme et
de la jeune fille. Conséquemment la nommée Ney alla prier
Chan, sa propre sœur, et Pou, son amant, de faire une offrande
aux ancêtres outragés par leur conduite, afin que son mari
gravement malade put guérir. Le nommé Pou répondit ceci et
cela mais ne vint pas saluer les ancêtres. Le nommé Kong
étant mort, son épouse fut porter plainte au roi et le roi
renvoya cette affaire aux juges, et ceux-ci obligèrent le nommé
Pou à aider les parents a la levée du corps (~a?HA; A'/tmdcA).Le
nommé Pou, dit ceci et cela mais ne vint pas à la cérémonie
funéraire. Les juges le condamnèrent à une amende de 30 d.âm-
lœng. On fit trois parts de cette somme deux parts furent
remises à la veuve, une part fut abandonnée, mais Pou qui
était kômlas du Préas Thar fut mis au nombre des esclaves
du roi. C'est ainsi qu'il paya 10 pour 1 et que les juges ne le
condamnèrent pas à payer l'intégralité de l'amende prononcée
contre lui.
RÉCIT42. Du vivant du Sàmdach préas réach sàmphéa
méan bon pisés, qui résidait à Lovéa-Em, il y avait un homme
libre nommé Ong qui avait parié avec le nommé Chey, esclave
du roi, et qui lui avait ainsi gagné 30 dàmlœng en présence
de témoins. Chey ne l'ayant pas payé, Ong porta plainte et
l'affaire fut jugée par le Chauhvéa. Chey fut condamné à payer
deux tiers de ce qu'il avait perdu en pariant; quant à l'autre
part, elle fut abandonnée parce qu'il était déjà esclave du
roi.
CU)!A)''tUMK)M)')nAUHAN i57

RÉcrf 43. Sous le règne du Préas réach Ongka, il y. avait


un homme libre nommé Sôm,.qui possédait un buffle; cet
animal alla dans le jardin du nommé Pék et fut arrêté, tué,
traîné à l'eau puis étançonné avec des morceaux de bois afin
de faire croire qu'il était debout dans l'eau. Le chau Sôm,
s'étant mis à la recherche de son buffle, le vit sous la berge,
et, croyant qu'il se baignait, retourna chez lui prendre une
corde afin de le ramener à son parc. Quand il revint avec sa
corde, il descendit près de son buffle afin de l'attacher, de le
tirer de l'eau, et vit qu'il était mort. Alors, il se mit à chercher
à terre des traces de son sang et les trouva dans le jardin de
Pék. Il fit comparaître cet homme devant le tribunal et
demanda que justice lui fut rendue. On trouva que pendant
le temps des cultures, les bêtes doivent être attachées et que
le propriétaire d'un jardin (d'un champ, d'une rizière, d'une
plantation) a le droit de tuer, en ce temps, les bêtes qu'il trouve
sur son terrain, sans que le propriétaire de ces bêtes puisse
lui réclamer des dommages-intérêts. que, par conséquent
Pék avait le droit de tuer le buffle de Sôm, mais que cependant
il avait mal agi de le traîner à l'eau après l'avoir tué' et de
l'étançonner de manière à faire croire qu'il était vivant.
Conséquemment, le Sàmdach Chauhvéa condamna Sôm à
payer une amende de 12 dàmlœng.
RÉCIT44.-Le nommé chau Kauv-bekphsêng, ayant acheté
du riz au rivage, se prépara à l'emporter dans des paniers
avec son fléau. A ce moment le Préas nont thbés chambàng
kômias qui sortait de l'eau, tordit son écharpe de bain
derrière le chau Kauv qui s'en allait emportant son riz, puis
l'attacha au fléau à l'insu du porteur. Un instant après, celui-ci
ayant fait tourner son fléau sur son épaule vit l'écharpe du
baigneur et demanda a qui elle appartenait. Le Nont thbés
répondit « Elle est à moi. » Le chau Kauv ne garda pas le
silence, prit quelques offrandes et fut dire au roi ce qui venait
de se passer. Le roi, ayant reçu sa plainte, renvoya l'affaire
à l'Oknha réach néarès, juge au tribunal du Banchéan

Labête ainsi tuée doit être laisséeau moinsvingt-quatreheuresà


l'endroitoù ellea étéabattueet ne peut êtremangéepar celuiqui l'a abattue
ou par unautreque sonpropriétaire, sansleconsentement de celui-ci.
158 LntSt'.oxs'n't'u'noiSKKU.Ks

nont thbés. Celui-ci


sœng. Le juge fit comparaître le Préas
ayant répondu qu'il avait agi. ainsi en s'amusant, le juge le
condamna à une amende de30dàmlœngpour le punir d'avoir
commis une inconvenance. Cette somme fut divisée en trois
parties une partie fut abandonnée et le Préas nont thbés
paya deux parties au chau Kauv-belcphsêng.
RÉciT 45. En ce temps-là, le nommé Sôk-khbal vàt avait
une concubine (me'/M) nommée mé-Sà, qui était une très jolie
femme. Un nommé Sôm-lunh-tién recherchait cette femme et
Sôk avait plusieurs fois remarqué ses manœuvres. Un jour, il
fit mine de partir et se cacha près de la maison. La nuit venue,
Sôm vint coucher avec mé-Sà, dans la maison de Sôk. Ce
dernier prit son sabre et ouvrit la porte de sa maison pour
rentrer. Sôm-lunh-tién, le voyant, s'enfuit hors de la maison.
La femme mé-Sà se mit à crier en appelant son mari et en
disant « Le voleur, le voleur est venu voler tous nos objets. »
Sôk-khbal-vàt la traita de vagin de ta mère (/Mn~Hq~ p~
/:MHg-) et lui dit « Comment, tu amènes ton amant ici, tu
couches avec lui et tu dis que c'est un voleur. » Mé-Sà lui
répondit « Oùest donc mon amant, pour parler ainsi ? » Sôk-
khbal-vàt répondit, KTu as fait venir ici pour coucher avec
toi le nommé Sôm-lunh-tién. Crois-tu que je ne le sais pas?
Sôm qui n'était pas loin, ayant entendu ces paroles, alluma
une torche et alla trouver Sôk; il lui dit « Qu'est-ce qui a
volé? H Sôk lui dit « Le voleur est de petite taille, à peu près
grand comme toi a et il le prévint qu'il allait porter plainte
au roi contre lui. Sôk alla porter plainte au roi et le roi donna
l'ordre au Chauhvéa et à l'Oknha réachéa néarés de juger cette
affaire.
Les juges firent alors comparaître Sôm-lunh-tién et Sôk-
khbal-vàt. Ne pouvant savoir lequel d'entre eux avait tort, les
juges décidèrent de les faire tirer au sort. On prit un bol de
riz, un bat d'argent, deux cierges en cire qu'on alluma, afin
d'inviter les tévodas à assister à l'épreuve. Puis on prit le
livre sacré et un juge le remit au nommé Sôk, en l'invitant à
faire sa prière; puis Sôk remit le livre sacré au nommé Sôm,
afin qu'il priât à son tour. Mais Sôm, en le recevant, lâcha un
pet (<<)dfK). Les juges reconnurent alors que Sôm était
<:Uii.\)'TUM~)M)~)!AUHAN 1~ e

coupable et le condamnèrent à une amende de 3 ànching,


17 dàmlœng et 10 slœng.
RÉcIT 46. En ce temps-là, le nommé Véa, ayant depuis
longtemps des relations amoureuses avec néang Ou, petite
sœur du chau Làk, fut guetté et vu par le chau Lak, qui s'était
caché sous la maison et sous la chambre à coucher de néang
Ou. Le chau Lak piqua néang Ou par dessous, afin de la
réveiller. Mais Véa, s'étant éveillé, descendit sous la maison;
Làk prit une lance, l'en frappa et s'enfuit chez lui. Les père et
mère de Véa, voyant que leur fils était gravement blessé,
allèrent porter plainte et les juges envoyèrent un oknha
recevoir la déposition de Véa. Celui-ci répondit qu'il avait
prêté un sàmpot à néang Ou et qu'il était allé la trouver pour
le lui réclamer. Les juges firent comparaître néang Ou et
néang Ou déclara que Véa lui avait vraiment prêté un sàmpot,
mais qu'elle ne l'avait pas autorisé à venir le lui réclamer chez
elle. Les juges demandèrent encore « Qui a blessé Véa~ »
néang Ou répondit « C'est Làk, mon frère, qui a frappé Véa,
parce que Véa était venu pour nous voler nos biens. )) Les
juges interrogèrent Làk et Làk reconnut qu'il avait frappé
Véa.
Les juges conclurent que Véa et néang Ou avaient eu des
relations coupables. Véa étant mort des suites de ses blessures
trois jours après les avoir reçues, Làk fut condamné à payer
la moitié du prix de sa vie (15 dàmlœng) et les juges décidèrent
que cette somme serait remise aux père et mère de Véa, à
charge pour eux de faire les funérailles de leur fils.
RuciT 47. Le Préas ayyukô thiréach bàrôm net bàrôm
baupît ordonna un jour à l'Oknha sauphéa montrey de juger
une affaire Chau pnhéa rem vichpy contre le chau Hôk. Le
Chau pnhéa rem vichpy avait engagé son neveu au chau
Hôk, en échange d'une somme prêtée et afin de payer les
intérêts de cette somme avec son travail. Le neveu étant mort,
les juges décidèrent que le chau Hôk avait le droit de réclamer
que le serviteur (/tn/tom) mort fut remplacé par un autre,
conformément à la loi qui dit « Celui qui est mis au service
d'un créancier, afin que son travail détruise les intérêts d'une
somme prêtée, doit payer le prix des animaux qu'il égare, le
JHO LOISCONSTfTUTfONNKLLES

prix des objets qu'il casse et indemniser de tous les dégâts


qu'il fait. »
REcrr 48. Le roi qui a entouré de planches l'enceinte du
palais (luong véang Ma), résolut de creuser un étang et com-
manda au Sauriyôdey (gardien des rôles des corvéables) de
donner l'ordre à tous les dignitaires de dix, neuf, huit, sept
et six péan de fournir des planches, afin d'entourer l'étang et
des pieux en bois de sdam, afin de construire des barrages à
poissons. Aucun dignitaire n'osa refuser, mais l'Oknha outên
dit que les gens chargés de la garde des éléphants n'avaient
jamais fait de travaux dans le palais et que leur emploi dans
le palais porterait certainement malheur au roi et le rendrait
malade; conséquemment, il refusa de recevoir l'ordre qui lui
était apporté. L'Oknha vôngsà thîpdey, en présence de ce fait,
pria celui qui parle au roi d'informer le roi de la réponse
faite par l'Oknha outên, Le roi fit aussitôt appeler l'Oknha
outên et lui demanda « Quels sont les travaux que peuvent
faire les gardiens des éléphants? » L'Oknha outen répondit-:
« Les gardiens des éléphants doivent seulement travailler aux
caseg des éléphants du roi. » Le roi reprit « Alors, ils ne
peuvent rien faire pour moi, parce que leur travail attirerait
des malheurs sur moi. » Puis s'adressant à l'Oknha outén, il
lui dit « Puisque vous ne pouvez pas travailler pour moi,
rendez-moi votre cachet et je vais retirer tous les pol qui
sont sous vos ordres et les mettre sous les ordres d'un autre
qui vous remplacera, » A ces paroles, l'Oknha outên n'osa
rien répondre et accepta de faire tous les travaux qui lui
furent commandés.
RÉciT 49. Sous le règne du Sàmdach préas ayyukô, qui
a entouré de planches l'enceinte du palais, il y avait un Oknha
b&ryok Môm, qui était le chef de la maison des lôkhon (dan-
seurs), qu'il faisait danser tous les jours pour le plaisir du
roi. Un jour cet oknha, voulant s'amuser à lancer un cerf-
volant, prit neuf mesures de bois de sralam pour faire l'arma-
ture d'un cerf-volant et s'amusa toutes les nuits avec ce jouet.
Il habitait tout près de la palissade en planches du palais et il
~'CMM <Mon~,un des introducteurs, soit le Ma/ta tép, soit le .M/M
MM)t<)'C!
CHUAt''t'UMN)MP)HAL!HAK 161

arriva qu'une nuit, le vent ayant cessé, le cerf-volant s'abattit


sur le tqit, d'une maison du palais où le roi s'était endormi
profondément. Le roi fut révelUé et, furieux, demanda qu'est-
ce qui était tombé si lourdement sur le toit de la maison. Les
dignitaires très surpris furent voir ce qui était tombé sur le,
toit et y trouvèrent un cerf-volant. Ils le prirent et l'appor-
tèrent au roi en lui disant « C'est le cerf-volant de l'Oknha
bâryok. » Le roi envoya des gens arrêter l'Oknha bàryok et
donna l'ordre de l'incarcérer dans la salle du tribunal. Il fut
jugé le lendemain et reconnut qu'il avait commis une faute
envers le roi. Les juges le condamnèrent à payer une amende
d'un <M (20 ànching).
RÉCIT50. Sous le règne du Sâmdach préas réaméa
thipdey préas srey sauriyôpéarnéa réachéa thiréach, le roi
habitait le village qui est à l'ouest de la mare, presque au sud
franc de l'étang royal (sras ~Mong').Un jour il donna l'ordre de
l'accompagner en grande tenue pour aller saluer (thvay bâng-
MfK) la montagne qui renfermait les os de la famille royale.
Ce jour-là était un lundi (~ng'o~ chant, jour de la Lune) de la
première quinzaine du mois de Chés', peu de jours après la
fin de Pîsakh'. Dès le matin, il donna l'ordre à l'Oknha
Chàkrey Tan, à l'Oknha kûchênnéayok, à l'Oknha outên, à tous
les gardiens des éléphants, à tous les palefreniers, à tous les
dignitaires grands et petits, de droite et de gauche, de se
tenir prêts à partir et rassemblés. Puis il ordonna à l'Oknha
Chàkrey Tan de fixer les palanquins royaux sur les éléphants
et de tout préparer; L'heure du départ étant venue, le roi
sortit de ses appartements, les musiques se firent entendre,
les clairons (trésin) sonnèrent. Tout à coup l'ëléphant que le
roi devait monter entra en fureur, s'enfuit, et le palanquin
royal tomba à terre et fut brisé. Le roi, très en colère, rentra
dans le palais et donna l'ordre de condamner l'Oknha Chàkrey
à un dàl (20 ànchîng) d'amende, de le révoquer et de punir

Mai-juin, troisième lunaison de l'année cambodgienne, qui correspond


A la troisième lunaison après l'équinoxe du printemps. Ce nom de C/tM vient
du pali je«/M.
Avril-mai. Du pali CMat/to. Nous dirions le premier lundi du mois
de Ches, ou le lundi qui a suivi la fin du mois de Pisakh.
1'1
163 LOIS CONSTtTUTtONNKH.KS

tous ceux qui étaient placés sous ses ordres. L'oknha fut alors
condamné à porter au cou son tableau à calculer, pendant
sept jours à la porte du tribunal. L'Oknha sauphéa thîpdey
et l'Oknha néaréa thiréach emportèrent l'argent de l'amende
~t avec l'Oknha mâha tép, nommé Pang, ils allèrent l'extré-
mité de la salle du trône pour l'offrir au roi. Le roi donna
l'ordre aux borohœt de préparer ce qu'il fallait pour bénir la
porte le mardi premier jour décroissant. Le chef du trésor
prit 5 dàmlœng, dix grandes bougies, cinquante petites bou-
gies, 10 coudées d'étoffe blanche, huit cAow chargés de noix
d'arec, de feuilles de bétel et de dix bougies, des parfums, de
l'huile, de la poudre à poudrer, du paddy éclaté et grillé, et
tout ce qu'il faut, en outre de toutes ces choses puis les cour-
tisans, tous les dignitaires et les bakus sonnèrent de la conque
marine. Le bakus dit l'~A'M~"de la bénédiction et pendant
trois jours offrit un sacrifice (Ao/KpM/t~)afin d'éloigner les
malheurs. Ceci fait, le bakus remit au roi l'eau lustrale. Les
dignitaires l'Oknha Chàkrey, l'Oknha outên, l'Oknha kûchên
néayok et les autres chargés de l'éléphant royal, puis le hora,
furent sept jours après présentés au roi par les y:~tw <Hon~.
Le roi leur rendit leurs cachets, afin qu'ils reprissent les
titres qu'ils portaient avant l'accident. La nuit venue, le roi
remit l'argent de l'amende à l'Oknha Chàkrey.
Nous avons raconté ici toutes les choses dont se rappelait
très bien la Sàmdach préas téav, qui concernent les privilèges
de la race royale. Cette princesse raconta, à l'Oknha sauphéa
thîpdey que le roi lui avait envoyé, le Préas pohau s~M qu'il
désirait connaître dans toutes ses parties, afin qu'il fut appliqué
en haut et en bas, et que la paix régnât dans le royaume.

Troncs du bananier préparés pour l'offrande.


2 Formule qui se dit à voix basse.
Le M&hatép et le Mâha montrey.
':)))(.\['TUMX)Mt'!)3AURAK J():{

II'

En l'an 1460 de la grande ère', année de Kha.1 (du tigre),


le 13e jour de la lune décroissante du mois Bos, un lundi, le
Chau pnhéa. pMmukh rnontrey vint informer le roi Sàm-
dach préas bàrôm réachéa thiréach
noréayano ruppadey srey
visoth ottachéat préas bat qui est le maitre, que le nommé
Nliêm, religieux habitant le phnôm. avait frappé et tué un
esclave royal avec lequel il se disputait à propos d'une nasse
que celui-ci levait. Le roi ordonna à l'Oknha vôngsà akaréach
et au Chau pnhéa banhnhéa de porter au Sàmdach
thipdey
préas réach keyvey màha sàngkho réach une lettre royale
le chargeant d'examiner cette affaire, conformément à la loi
religieuse.
Le Sàmdach sàngkho réach
pria de se joindre à lui le Màha
sàngkho réach préas néak réaméa thîpdey, le Màha préas
saur banhnha et le Préas réachéa krou qui est chargé des
archives et qui connait tout le Préas trey beydak 4. Les deux
chefs des religieux et le réachéa krou vinrent du Léanphang,
qui est un pays du Laos; ils convoquèrent les Sàmdach màha
sàngkho réach, le Préas sokon thér thîpdey,
le Màha sàngkho
réach thomma Hkhœt, le Préas màha sàngkho réach
préas pothi-
véang, les Màha sàngkho réach préas suvanno rat, et le Préas
màha sangkho réach préas màha prohm. Ces six chefs des

Tout ce long chapitre, sauf la fin, parait un document intercalé à la suite


des souvenirs de la princesse.
Cette date est fausse, car l'année i460 n'était pas une année Khal. mais
une année Chha; les années Khal les plus proches de l'an i460 sont les années
i4S6 et i468. Quant au nom du roi qui suit, il ne
correspond à aucun des
noms connus des rois (tu Cambodge Deux rois seulement ont
porté le titre
de MOt-e'o~,un qui a régné de l'an i3S5 à l'an 1383 de la
grande ère et un
autre qui a régné de l'an i680 à l'an i697 de la même ère. Il ne
peut être ici
question du premier. Quant au second, son titre est loin d'être celui que
donne notre texte; le voici Préas bat somdae~ sdse/t préas )-g'oc/~ OM~fH-
préas MO)'M~t-Mtc/te'sMM'e'ac~tt'ea'me'athipdey jM'c'fMM'e~a«)'~ope'<M'K bârôm-
ma ~tt'eM.
Titre des anciens chefs des religieux au Cambodge.
4
r)'!p<<oA'a,la collection des livres sacrés.
tC4 LOISCONSTtTUTtONNELLKS

religieux, très intelligents et très instruits, invitèrent le Màba


sàngkho réach préas thom sêna botdey, et le Màha sàngkho-
réach préas aphînhein qui étaient instruits et connaissaient
parfaitement le code des formules.
Alors, deux dignitaires, l'Oknha keyvey banhnhéa et le
Banhnhéa thipdey se réunirent aux religieux qui viennent
d'être nommés et, tous ensemble, ils se mirent à examiner
l'affaire conformément à la loi religieuse.
I. Alors, on trouva au nombre des articles (/MK<<e~')
un article disant « Quiconque étant religieux fait disparaître
des objets appartenant à un laïque ou des objets appartenant à
un religieux, des objets affectés au service du Buddha, de laLoi
et de l'Assemblée, des objets attribués à un chaydey, à un
séma, à un arbre bodhi, ou des objets appartenant au roi, à la
reine, à un dignitaire, à un homme du peuple sera obligé de
trouver un objet semblable pour remplacer l'objet soustrait.
S'il trouve un objet semblable, mais d'un prix moins élevé,
on doit demander au propriétaire volé le prix de l'objet sous-
trait et faire intégralement payer ce prix par celui qui a sous-
trait, ou bien obliger le religieux à rendre un objet exacte-
ment de même valeur. Le religieux ne doit pas lui-même fixer
le prix de l'objet qu'il a soustrait, et s'il abaisse d'un bat ce
prix, il sera expulsé. Il appartient au propriétaire de fixer le
prix de l'objet volé, avec ou sans pitié; quel que soit ce prix,
il faudra obliger le religieux qui a soustrait à payer d'après
son dire. Cela est aussi dit un kandatey.
« Si un laïque a emprunté un objet à un religieux et l'a
fait disparaître, qu'il s'en soit servi ou non, il devra payer
entièrement le prix de cet objet et, par cela même, il pourra
éviter les peines de l'Avichey norok Le religieux ne peut
pas réclamer un prix supérieur au prix de l'objet qui lui a été
soustrait, ni condamner lui-même le voleur. Si ce voleur est
condamné par le religieux volé, ce religieux tombera dans les
péchés <:fKaM~ocMe<, atinéatéan, 6<<!c/!?/M et sera appelé
~'acAf/f (expulsable).

Maisnoncellesdesautresnorokon purgatoires.
~m«to, impayé ;c/Mdo,destruction
(?)adinnâdânam,prendreun objet
qui n'a pasétédonné;pat'd~o, méritantexpulsion.
(~!)!APT)JMN)M)'IHAUnA'< 165

« Le roi, les dignitaires, les ministres ne peuvent pas con-


fisquer les biens des religieux qui sont bâràctuk (expulsés).
Cependant, s'ils sont Mr~cA~c pour l'une des quatre causes
graves', leurs biens peuvent être confisqués. Si, par exemple,
ils doivent à autrui, s'ils n'ont pas soustrait des biens appar-
tenant à autrui, on peut seulement les condamnera rembour-
ser entièrement le capital dû, parce que les biens du Préas
srey ratda <r< sont considérés comme appartenant au roi et
ne peuvent être traités comme ceux des laïques.? »
Alors tous les mâha sangkho réach ayant compris cet
article du Préas Vt/te~ condamnèrent le religieux a-Nhêm à
une amende bang saurel, et le mirent à la place de l'esclave
royal qu'il avait tué. L'Oknha pnhéa fut porter au roi le texte
de cet article et le roi décida qu'il serait à l'avenir appliqué à
tous les religieux coupables, parce que le Dathakot" a confié
au roi la direction et la surveillance de la religion.
Il. La section du Préas Ft/t~, concernant les religieux
coupables qui méritent d'être expulsés [de la communauté]
et jugés, doit être très exactement étudiée par ceux qui veulent
éviter les causes d'expulsion indiquées par les textes.
a. Quiconque étant religieux répète les mauvais pro-
pos d'autrui ne peut trouver grâce devant le Buddha et ne
peut être pardonné.
b. Quiconque a le cœur mauvais, injuste, ne peut trou-
ver grâce devant le Buddha et ne peut être pardonné.
c. Quiconque répète ce qui a été exactement vu par
autrui (alors même qu'il y a erreur) évite [l'expulsion].
d. -Quiconque, étant appelé pour être jugé, indique (dans
sa défense) une personne qui a vu, si cette personne, appelée

Ces quatrecausesgravesde Mt'ac/t/tsont les p<M'<t/ttft d/MMma ou


fautesentraînantobligatoirement dela communauté.
l'expulsion Ellessontles
fautes les plus odieusesqu'un religieuxpeut commettre.Le ~MM~a les
énumèreen tête de la liste des fautes;ce sont la fornication,le vol, le
meurtreet le mensonge.
Destrois précieuxjoyaux le Buddha,la Loi,l'Assemblée du clergé,
c'est-à-dire
icilesbiensdu clergé.
Tathâgata,un destitresdu Buddha.
4 Cettepropositionest une hérésie.LeBuddha,qui n'existeplusà l'état
d'individualité,ne peut fairegrâce.Je crois qu'il faut entendre« ne peut
trouvergrâcedevantla congrégation du Buddha.»
166 LOISCONSTITUTIONNEU.ES

a son tour, déclare qu'elle ne sait rien, n'a rien vu, ne con-
naît rien, est dit /c/~n~n c/tOM~MmMn efœHM(sans bout ni
commencement). II ne peut trouver grâce devant le Buddha
et ne peut être pardonné.
Ce qui précède se trouve dans le livre ~?/tnto«<<"p<ï-
.S'<!<~<
e. -Le Buddha ne fait pas grâce à l'ombre (sr<îmo<)du
6~'ac/t (de l'expulsé), ne lui pardonne pas parce que le pali
dit « Il est difficile d'obtenir la connaissance hors de l'as-
semblée du Buddha. »
f. Que ceux qui ont dispersé leurs' désirs et veulent
observer les préceptes entrent dans l'assemblée du 'Ta<M-
g'a<a.II est difficile d'obtenir la naissance du jPAe~c~ parce
qu'il est difficile de disperser ses désirs.
Celui qui quitte l'assemblée sans avoir averti son maître
ou l'achar commettra une faute aussi grave que s'il commet-
tait l'une des quatre fautes qui sont obligatoirement punies
de l'expulsion; il commettra une faute dite pathammo Mr<ï-
chfka (extrêmement digne de l'expulsion).
g. -Le religieux' qui fornique par l'une des trois portes*,
ne pénétrerait-il que de l'épaisseur d'un grain de sësamc,
sera expulsé.
Les trois portes (<A(~) de la fornication sont la bouche,
le vagin, l'anus
Que la faute ait été commise avec une épouse principale,
avec une petite épouse, avec une femme vivante, avec une
femme morte, avec un homme, avec un animal, que cet
homme ou cet animal soit vivant ou mort, le coupable doit
être expulsé, parce qu'il a satisfait sa passion.
Le Buddha, à propos de ces trois espèces de &<<!c/( reli-
gieux dignes de l'expulsion) dit il y a une sorte de 6aK/t<!Mœ
et deux sortes d'<M<!6<M/ta~

P/ttt, du pâli&MMt!M,mendiant,religieuxmendiant.
Jtfe</<o!<M
~tfM'mMcea(aMgfbey. LesmotsM~/toMK t/tot'msontlaforme
cambodgienne du palime~tMM dltammo,relationssexuelles.
MMM<o makka,du pali MtMMtamaggo,voiede la bouche.– Lesmots
~SMMO M<tt'ta,du paiiïMMftca:
maggo,queje traduisparvagin,signifiemot
à mot voiede t'urine".–Les motsMcMa <raMM,du palicaecomn~o,que
je traduisparanus,signifientmotà mot « voiedesexcréments».
CUBAI'TtJM!<)MP!HAUHAN t67

Le 6aK/:<ï«(Best semblable à cet exemple


Le chau Sutin, fils de Pholonto-le-Riche (Pholonto &o<r
s~/te~-), étant religieux, eut des relations amoureuses avec
son épouse. Le Buddha l'ayant appris s'empressa de faire les
so~M&a~ et dit « Le jeune religieux qui forniquera sera
expulsé et sera dit ~racA~c. »
L'<M~<M/M«a"est semblable à celui-ci
Un religieux du Buddha, étant irrégulièrement sorti de
l'assemblée, sans que les formules de sortie aient été pronon-
cées, noua des relations amoureuses avec quelqu'un; il tomba
dans le péché &<ï/'acMtoet fut dit 6<~cMt. Le Buddha
l'ayant appris s'empressa de statuer ceci « Celui qui forni-
quera avant d'être régulièrement sorti de l'assemblée sera
expulsé et sera dit Mrac/t~/f. »
L'<!M<!&<!n/M«t)?est encore semblable à celui-ci
Il y avait un religieux qui habitait dans une forêt. Un jour
qu'il revenait avec les aumônes qu'il avait reçues en sa
pàtra', il s'arrêta sous un arbre pour se mettre à l'abri.
Y ayant trouvé un singe, il s'accoupla avec lui', commit en ce
faisant une faute entrainant l'expulsion et fut dit 6ar<tc/f.
Alors le Buddha décréta ce qui suit « Celui qui s'accouple
avec un animal sera expulsée » ·
Ce règlement, dit sœ~M&a<, fut fait alors que le Buddha
habitait le pays de Vésali, le précieux et grand royaume (srok
Pe~sa~ srey mtlha n~/cor). Il dit « Quiconque, parmi les
religieux, commet l'un des péchés de concupiscence dont il
vient d'être parlé, est comme un homme décapité. »
h.. Il y a encore une espèce de MracAfA:du deuxième
degré' Ainsi, il y avait un religieux nommé Thonney-le-
Vénérable (<Aer);il était fils d'un pol fabriquant de marmites
en terre. Ayant besoin de bois, il alla à la forêt et y déroba
du bois que quelqu'un avait coupé, amassé et laissé dans la
forêt. Le Tathâgata, ayant appris ce fait, le fit appeler et le

DupalistWtftpadas, ou préceptesrégularisantla vied'un religieux.


B<BM<tbat.
Textuellement ~p me'thoMHO (Aot'm.
du ta!' asamvâso,privéde corésidence,
j'tM!ttgc<M< expulséd'entre.
TMMmf/o MracM~du paliduteyopârdjiko.
168 LOIS CONSTtTIJTMNNEf.LES

religieux avoua sa faute. Le Buddha dit « La loi du roi dit


que celui qui a volé sera puni de mort; moi, je dis qu'il sera
expulsé. »
i. Les soustractions frauduleuses' sont de vingt-cinq
espèces. Les personnes intelligentes doivent les connaître; on
les classe ainsi cinq espèces de soustractions diverses aux
dépens de la communauté (néanéa phonda); cinq cas de vols
dont l'auteur principal est le religieux (élca ~Aon~t); cinq
espèces de vols commis par le religieux lui-même (s<t/M«<e/M);
cinq espèces de vols commis par un religieux avec des com-
pagnons (&oppo~/J<'o), et cinq espèces de filouteries (</<<ï-
co/ta/'o)
Ces vingt-cinq espèces de vols sont encore distinguées en
cinq catégories dans les textes les vols suivis du meurtre
d'un humain (monttsct phondo Me~'o~ng'); les vols commis
sciemment avec effraction (channoto cA~~nea); les.
(~Kg-cccAc~ s~n/tc/M/Mng'y<tc<M~); les six vols avec elf rac-
tion qui sont une cause d'expulsion (cMcoM/'o Mr~c/tf/to).
Le jeune religieux qui Vole avec effraction (</)<~
c/)e«anea) un objet qu'il sait pertinemment appartenir à
autrui, un objet qui a un propriétaire, cet objet ne valût-il
que cinq masak doit être expulsé et être dit Mrac/f.
k. Si un religieux s'empare avec violence de la cellule'"
d'un autre religieux, il lui fait une grave offense". Si donc le
propriétaire de.cette cellule garde ressentiment de cette vio-
lence, regrette sa cellule, le religieux qui l'en a dépossédé est
digne de l'expulsion et doit être expulsé.
Si un religieux songe à s'emparer du bien d'autrui,
dès qu'il pose la main dessus ce bien, il commet un acte cou-
pable". Dès qu'il a remué l'objet dont il veut s'emparer, il
commet une faute grave". Dès qu'il enlève de l'endroit où il

du palif«h')tn<M(t)MM!.
~<tMMf''s<e<tK,
Dupâli'M«Ka, desa propremain pub-
divers;eka,principal;SM/taMAo,
&a~o,
accompagné commun.
par; tlteyya,volet ~oMi'o..
AftMo,petitemonnaiedetrès faiblevaleur.
du pali~«Hoccf~o.
ï'/tottoc/tc/My,
~&a< (ftMa~. Le mot abat, péché,est cambodgien, et le motdMMfa-
actecoupable,péché,est pali.
<<tM,
~a< t/toMocM(6~, cederniermotestdu pali</mH<MC<tt/o,
fautegrave.
CtHtAr'TUM'OMPtftAUnAN 169

est placé l'objet dont il veut s'emparer, le religieux commet


une faute entraînant expulsion (abat Mrac/~A;).
m. Si un individu a confié un objet à un religieux qui
l'a reçu pour le lui conserver, ce religieux doit le rendre aus-
sitôt qu'il lui est réclamé par son propriétaire. Si, une pre-
mière fois, il refuse de le lui rendre, il commet un acte cou-
pable (<!&a< <f~/M<<!).S'il refuse une deuxième fois, il commet
une faute grave (abat ~oHoc/tc/K~). S'il refuse une troisième
fois, et si le propriétaire regrette l'objet qu'on refuse de lui
rendre, ce religieux commet un péché extraînant expulsion
(abat &<!r<!C&f/f).
M. Le règlement dit encore « Quiconque, parmi les
religieux, a reçu en dépôt un objet qui lui a été confié, si cet
objet lui à été volé, a disparu, il doit le payer son prix entier,
si aucun autre objet lui appartenant en propre ne lui a
été volé, n'a disparu de sa cellule. Cet article est nommé
phondo,
Si un individu a confié un objet à un religieux, et si cet
objet a été volé en même temps qu'un autre appartenant au
religieux, celui-ci ne peut être tenu au remboursement et ne
peut être considéré comme ayant commis même une petite
faute. Cet article est nommé /)/ton</omear<ï.
Si un individu a confié un objet à un religieux qui ne l'a
pas reçu en sa propre main et s'est borné à dire « Mettez-le
ici, laissez-le ici »; s'il arrive que cet objet disparaisse, le
religieux. qui l'a reçu, bien qu'il ne l'ait pas touché, devra
rembourser entièrement sa valeur.
Si ce religieux a refusé l'objet qu'on voulait lui confierl'
parce qu'il craignait de le perdre; si le propriétaire, malgré
son refus, le lui a laissé, et si le religieux a pris cet objet afin
qu'il ne se perdît pas et l'a mis dans un endroit autre que
celui où l'avait laissé son propriétaire, il devra en payer le
prix entier s'il arrive que cet objet disparaisse, parce qu'il l'a
changé de place.
Si ce religieux n'a pas déplacé l'objet que le propriétaire
lui a laissé malgré son refus de le recevoir, et s'il arrive que
cet objet disparaisse de l'endroit où il avait été laissé, le reli-
gieux ne pourra être tenu à en payer la valeur, et on ne
-170 LOIS CONSTITUTIONNELLES

pourra pas lui reprocher d'avoir péché. Cet article est nommé
BAoftdon~<!r<!p~<<
Si un religieux a, par ses confrères, été laissé au monas-
tère pour le garder, et si, n'ayant pas fermé la porte, il arrive
que quelques objets soient dérobés, ce religieux devra rem-
bourser leur valeur.
Si, au contraire, ce religieux a bien fermé la porte et si le
voleur a .fait un trou au mur, à la cloison, s'il a coupé le
plancher afin d'entrer dans le monastère, ou bien si des pirates
y ont pénétré et que des objets aient été volés, le religieux
ne pourra être tenu de payer et ne pourra être considéré
comme ayant commis une faute. Cet article est nommé phon-
~0<6tra/MKg'.
o. ,M/~</<(p/td~ono</«BM ntsaMœ~o aM/Msa~œ/M anal-
<œ <Mr<m~npd. Si un religieux a volé lui-même un
objet appartenant, à autrui, ou bien a conseillé à quelqu'un
de voler cet objet, qu'il profite ou non du vol, ou bien s'il a
dérobé un objet appartenant à autrui pour le jeter dehors à
des gens chargés de le ramasser, ou bien s'il a dit à quelqu'un
de prendre un terrain ou tout autre objet appartenant à
autrui, s'il a conseillé à quelqu'un de perdre ses biens, d'aban-
donner leurs dignités, etc. il a commis une faute entrainant
l'expulsion.
en
p. –~m!«<ïA'<!nMna~ –Si un religieux cligne de l'œil
regardant un autre religieux, afin de l'inciter à voler un objet
quelconque, et si ce religieux vole de lui-même au moment
où son confrère cligne de l'œil, ils commettront tous deux
une faute entraînant expulsion. Si celui qui a volé a commis
cet acte coupable avant d'y être incité par l'autre, il aura seul
commis un péché entraînant expulsion.
Ce règlement a été fait quand le Buddha habitait au grand
royaume de Ràjagriha (Réachéakris préas m~Aa nokor). Il y
décida que ce règlement comprendrait deux cas 6<tn/:<ï«o?
et aMM~an~a~œ.
Le 6an/M«a' édicté par le Buddha dit « Yobdno p/M/c/cM
atinang théya s~n~-Ma/Mng-bârachikô Aan<œasang-fosd kar-
nova ardnhava le jeune religieux preneur de ce qui ne lui
est pas donné doit être exclu de la communauté. »
CH)jAPTUMN)M['!BAURAN 171

Les religieux, qu'ils soient dans la forêt ou dans une ville,


ne doivent jamais prendre ce qui appartient à autrui et qui
ne leur est pas donné par le propriétaire. S'ils manquent à ce
précepte, ils seront dits Mrac/~A' de deuxième ordre'.
des
o. 7V<monHssact/</K)Aan~.– Depuis la renaissance
êtres au commencement de la terre', on admet que le reli-
gieux qui donne à boire une potion abortive commet un péché
entraînant l'expulsion de la communauté et qu'il doit être
dit Mrae/t?A'.

Le roi dit alors à l'Oknha phouri banhnha thi réachde presser


la rédaction de la loi royale, afin que les dignitaires, les
chefs de village, les chefs de province, les juges et les chargés
des rôles qui ont mission de parler (au nom du roi), de faire
les affaires du pays partout puissent agir dorénavant confor-
mément à cette loi dite P/'e~s thomnlo sasna
La famille royale, depuis la plus haute antiquité, a dirigé
la religion, empêché les troubles, donné la paix et la tran-
quillité à ceux qui l'ont constamment observée. Pour cette
raison, il faut que 1~.religion soit toujours prospère.
Alors, l'oknha fit exactement comme avait dit le roi.
111.a. Les fonctionnaires, les dignitaires, les chefs de
village, les chefs de province, les juges, les teneurs des rôles,
les lieutenants (de tous ceux-là), leurs envoyés, leurs employés
et leurs agents qui sont chargés d'administrer le royaume,
conformément aux ordres du maître de la vie, ne doivent
les
pas prendre pour les employer à leur service les pol,
kômlas des Trois joyaux'. Ils ne doivent pas les employer
au gardiennage des bœufs, des buffles ou des éléphants.
à
Cependant, ils peuvent, en temps de guerre, les employer
la construction des forteresses, des murs, à la coupure des
routes, au creusement des trous des arrière-gardes (tdp
<< Ils pourront aussi les employer, en temps de guerre,

MMeft/o M)'ac/M/du pali dx~o p<Mjt<-o.


Il fautentendreici « Depuisl'époquede la renaissancedes êtres sur
la terrereconstituée.»
Sainteloi dela religion.
Ratdn<f<~du sanscritMaM«tri le Buddha,la Loi,le Cierge.
J72 LOIS f:ONSTtTUT)OKNRL).)':S

pour défendre le pays et la religion du Buddha et pour empê-


cher leur ruine. Pour les autres services, ils ne doivent pas
les réquisitionner.
En outre, en temps de guerre, ils pourront lever un tiers
de ces pol ou de ces kômlas, sous la condition d'en laisserdeux
tiers. Si, en temps de guerre, la situation est grave, ils pourront
lever les deux tiers des pol et kômlas et ne laisser qu'un tiers
d'entre eux pour la garde du monastère.
En temps de guerre, si la situation est très grave, ils pour-
ront lever 'les cinq sixièmes des pol et kômias et ne laisser
qu'un sixième d'entre eux pour la garde du couvent et du séma.
Aussitôt leur service fait, on devra les renvoyer chez eux.
D'autre part, si les pol, les nhôm', les bàmros', les
kômias'appartenant au Buddha viennent se réfugier chez le
roi, chez un prince, une princesse, un neveu, une nièce du roi,
chez un membre de la famille royale, plus ou moins éloigné du
roi, ils ne devront pas être retenus; on devra les rendre au
Buddha (c'est-à-dire au monastère auquel ils appartiennent).
c. En outre, si des pol, des nhôm, appartenant au
Buddha, trouvent des bœufs, des buffles ou d'autres animaux
perdus, ils peuvent les employer à traîner le chaume, le bois
qui doit être employé à la réparation du temple et des sema.
– Si ces pol remettent ces animaux aux fonctionnaires du roi,
afin qu'ils soient versés au Trésor, ceux-ci devront n'en recevoi r
que le tiers et leur laisser les deux autres tiers.
d. D'autre part, quiconque fonctionnaire, dignitaire,
membre de la famille royale ou simple homme du peuple
par esprit de charité, fait don de rizières, de champs ou
d'autres objets aux Trois précieux joyaux, afin que ces choses
deviennent la propriété du Buddha' alors même qu'il vou-
drait reprendre ces choses, afin de rentrer en leur possession

volontairesdes temples.Cemotne diffèredu mot M~Mm,


Serviteurs
esclave,quepar le négatifkh.Par conséquent,le mot &/HtMm, esclave,peut
aussisetraduirepar « nonserviteur[volontaire] ».
Affranchi.
provenantde la guerreou de descendants
Esclaves de prisonniersde
guerre.
4Je répèteque cettelocutionest une hérésie;le Buddha,étantentré au
Nirvana,ne peutplus rien posséder.
CHMAPiUMNtMt'tHAUHAH

ou afin de les donner à une autre personne, ne pourra les


reprendre au monastère qui les a reçus.
IV. a. Autre loi. Si le roi suprême (mdha Ms<t<r<t
thiréach) a fait arrêter un nhôm du Buddha, un nhôm du Préas
sangh, un bàmros appartenant au monastère, il devra, par ses
fonctionnaires ou ses dignitaires, le faire interroger, et, s'il est
clairementdémontré que cet individu appartientaux religieux,
il devra donner l'ordre de le relâcher, afin qu'il retourne
habiter au même lieu. C'est ainsi que le roi, en remplissant
ces devoirs religieux, pourra parvenir au paradis (suorkéa).
b. Si l'Oknha Youmréach et le Chaupnhéa banhnha
thîpdey se sont réunis, conformément au Préas Vt~, pour
juger un pol gardien des saints ossements (préas mâha théatu)
décider
[royaux] du mont Préas réach tréap, ils ne doivent pas
qu'il sera placé ailleurs, parce qu'il est dit dans le Préas Ft~
« Quiconque, ayant le cœur charitable, a offert au Buddha, à
un temple, des fleurs, des bougies, des baguettes odorantes,
ne peut pas les reprendre pour les offrir à un autre temple.
Par exemple un objet donné au Buddha ne peut lui être
donné au
repris et offert à un chaydey (stupa) un objet
Buddha ne peut plus être repris et offert aux religieux; un
et offert au
objet donné a un chaydey ne peut plus être repris
à la com-
Buddha; un objet donné au Buddha, à un chaydey,
»
munauté, ne peut plus être repris et remis ati roi.
c. Cependant, les pot, les kômias,– voleurs, voleuses,
sorciers, sorcières ou rebelles, qui appartiennent au Buddha,
doivent être remis au Buddha. Quant à ceux qui sont très
méchants et qui ne peuvent être conservés, il faut les vendre
et verser leur prix
pour qu'ils soient emmenés hors du pays
au Buddha.
d. Si un pol, un kômlas a forniqué avec un religieux, il
faudra le vendre et employer son prix à l'achat d'un esclave
destiné à le remplacer dans le service du Buddha. On ne devra
de sa vente,
pas verser au Trésor du roi la somme provenant
il faudra craindre le Lokantarik', parce que ces biens étant
au Buddha ne peuvent être attribués au roi.
Letexte dit fautivement PaMhc/MHomd<M- il s'agitdu pali lokait-
(<n-Mo,purgatoireentretroismondesou cakkavalas.
t74 LOISCONSTITUTIOKNKLLËS)!

V. a. – Le Sàmdach préas thomma likhœt màha sàngkho-


réach a dit « Le Préas Viner enseigne que les enfants des
pol du Buddha, des pol gardiens du Préas màha théatu, des
chaydey, des monastères (aramik), sont appelés arccnttA'det
ne peuvent être donnés à quelqu'un, ni pris à un monastère
pour être donnés à un autre. Leurs pères, mères, enfants et
petits-enfants ne peuvent être repris au Buddha. »
b. Le Préas sàngkho réach suvanno chaydey a dit « Si
le roi, un membre de la famille royale, un fonctionnaire, un
dignitaire, ou un homme quelconque du peuple; a donné un
esclave avec sa famille en disant « 2?m<~ a~n~A- btirlphokéa
s<m~-A7tos<!s <emo (ou ~M«Aosas témo, ou ~owmo sas <emo,
ou /)0<A?cAe~e~t sas témo), nul ne peut plus reprendre
cet esclave et sa famille de sa propre autorité, qu'il soit
membre de la famille royale, fonctionnaire ou dignitaire, sans
tomber après sa mort dans le Lokantarik. Voilà pour les
esclaves de monastère.
VI. Règle concernant les senta et les <em~es. – Qu.-
conque perdra un objet appartenant soit à un séma soit à un
temple, devra payer entièrement cet, objet.
VII. a. ~H~e r~e. Quiconque ayant engagé son
esclave, sa femme, son enfant, son frère, son neveu, à un reli-
gieux qui lui aura prêté une somme d'argent plus ou moins
forte, quand cet esclave sera devenu vieux, ou bien alors même
que cet esclave aurait eu des enfants, si celui qui l'a mis en
gage vient demander à le dégager, le religieux ne devra rece-
voir que le capital de la dette, puis il laissera aller tous ceux
qui la garantissaient. Dans aucun cas, il ne pourra réclamer
l'intérêt. Ce religieux, s'il reçoit, ne serait-ce qu'un seul bat
en trop, sera dit &arac/f (expulsable) et sera expulsé.
b. Si, au contraire, ce religieux a acheté la femme de
quelqu'un, un esclave, un enfant de quelqu'un, l'enfant que
cet esclave acheté aura chez le religieux, son maître, sera la
propriété de ce religieux. Cependant, si celui qui a vendu cet
esclave au religieux (maître, père, mère ou parent) demande
à le racheter, le religieux devra le lui remettre pour le même
prix. Quant au prix de l'enfant que cet esclave aura eu, étant
en la possession de ce religieux, il devra être fixé par les
CfmAPTUMNiMt'tXAURAN 17~

fonctionnaires du pays. Dans aucun cas, le religieux ne pourra


lui-même fixer le prix.
VIII. Autre r<~e. Si un religieux a racheté un esclave
appartenant à son monastère et si, plus tard, il arrive que cet
esclave racheté, ayant eu des enfants pendant qu'il était en la
son
possession du religieux, demande à se libérer en payant
prix, ce religieux ne pourra recevoir que la somme qu'il a
esclave.
payée; il ne devra rien réclamer pour l'enfant de cet
Si ce religieux a reçu quelque chose pour l'enfant, il sera exclu.
IX. Autre /'<~e. Si quelqu'un a emprunté à un reli-
à
gieux, que la somme soit forte ou faible, qu'il ait tardé
rendre dix ans ou cent ans, le religieux devra réclamer à son
débiteur la somme qu'il lui a prêtée. Si ce religieux ne réclame
pas à cet homme ce qu'il lui doit, et si cet homme, étant mort,
tombe dans le norok à cause de cette dette, le religieux y
tombera aussi afin de pouvoir y réclamer le payement de sa
dette. C'est pour cette raison qu'un religieux doit, sans relâche,
réclamer ce qui lui est dû, afin que son débiteur ne meure pas
avant de s'être acquitté.

La Sàmdach préas téav, ayant ainsi parlé, déclara qu'elle


était bien heureuse que son fils (neveu) eût désiré connaître
la loi ancienne. Puis elle dit à l'Oknha sauphéa thîpdey
« J'ai réfléchi de nouveau; je crois qu'il y a lieu de diminuer
le pohau sakh de l'or fin, qui est rarement appliqué. Consé-
quemment, vous, l'Oknha, allez dire à mon fils (neveu) que je
pense qu'il doit rassembler les prohm chargés de l'astrologie,
tous les professeurs et lettrés de la sàngha royale, les fonc-
tionnaires, les dignitaires, les membres de la famille royale,
pour retrouver et restaurer les lois du passé. Quant à vous,
vous devrez amender, corriger, rédiger la loi de l'eau d'or
(M/fméas), afin qu'elle ne soit ni trop lourde (sévère), ni trop
»
légère (débonnaire) et qu'elle n'opprime pas le peuple.
Alors, les dignitaires étant rassemblés, informèrent le roi
qu'ils avaient trouvé le moyen d'empêcher que le préas
c/<ea«œréach pohau sakh du passé ne put être ni diminuée, ni
augmentée dans l'avenir.
Ze Ar<!m~so~'a Mmnfmr~ae/M~tjooHr ~'ap~t?' est ~rmMe.
TITRE V

KRÂM MONTIRO BAL

PRÉAMBULE. – En l'année 1337, année du Porc (1875), le roi


(Noroudàm) étant dans son palais ~'a/~c/tp~oHg' des quatre
bras (Phnôm-Pénh) sortit de ses appartements et vint dans la
salle d'audience où se réunissent les mandarins, parce
qu'un de ses pages (M<ï~<<J/);),le nommé Kuy, homme
méchant, avait osé aimer d'amour une de ses femmes, la
nommée monéang Chhay. L'amant s'était introduit dans le
palais du roi et avait couché avec cette femme dans la chambre
qu'elle y occupait, pendant deux jours et deux nuits. Il fut
arrêté par les kromo véang et le roi donna l'ordre de juger
les coupables conformément à la loi pour le crime qu'ils
venaient de commettre. Kuy fut condamné à la peine de mort
ainsi que les femmes Kantéang-hé et mé-Khieuv qui avaient
servi d'intermédiaire entre Kuy et monéang Chhay. Ces trois
coupables furent fusillés avec douze fusils, puis on leur coupa
la tête et leurs têtes furent exposées sur des bambous. Quant
à la femme monéang Chhay, comme on ne pouvait la fusiller,
parce qu'elle avait eu deux enfants du roi, une fille et un fils
qui existaient encore, elle fut décapitée avec le sabre.
Alors, le roi ordonna au Sànthor réachana de faire
imprimer la loi Lakkhana Mo~o bal afin que les jeunes
gens, les femmes, les filles, ne suivent pas les mauvais
exemples. Celui, parmi les jeunes gens, qui aura des relations
avec les femmes du palais ou qui transgressera cette loi, sera
condamné d'après elle.
KXAMMOXT)RO)jAL t77

ARTICLE PpEMtER.– On prévient la famille royale, les


princes et princesses, les cousins et cousines du roi, les
épouses du roi, la reine, toutes les femmes au service des
précédentes, les femmes des mandarins, les ministres, leurs
femmes et tous les mandarins achnha, pnhéa, préas, luong,
khun, mœun, pon, néay, qui sont au service du roi, à l'inté-
rieur ou à l'extérieur, qu'ils doivent bien connaître le
Z<:A;MaK<ï Montiro bal et l'étudier conformément aux ordres
du roi. Ils doivent toujours l'avoir présent à l'esprit. S'ils
trangressent ce Lakkhana, ils seront punis plus ou moins
selon qu'ils l'auront mérité.
ART.2. Le gardien-chef du palais doit faire afficher les
ordres aux quatre points cardinaux du palais, afin que tous
ceux qui l'habitent le sachent. S'ils n'affichent pas, ils
seront punis la première fois, de vingt-cinq coups de lanière
en cuir et de la section d'une oreille la seconde fois, ils rece-
vront cinquante coups et on leur coupera la seconde oreille
la troisième fois, on leur donnera soixante coups, ils paieront
une amende et seront révoqués.
ART. 3. Les gardiens du palais (7<7'omovéang) doivent
monter la garde pendant la nuit, surveiller dans le palais et
le parcourir à toute heure. Si un accident vient à se produire
dans les bâtiments, ils doivent immédiatement donner l'ordre
de les réparer solidement. Ils ne doivent pas laisser approcher
du palais les animaux, ils doivent les chasser, les faire arrêter
ou prévenir leurs propriétaires. – Si, pendant la nuit, un
gardien trouve quelqu'un qui cherche à s'introduire dans le
palais, il doit le faire tuer selon la loi. Les kromo véang
doivent également veiller à ce qu'on ne construise pas de
maison en paillottes aux environs du palais pour éviter les
incendies; ils doivent faire couper les herbes et les brous-
sailles autour du palais, ils doivent tracer un chemin pour les
rondes. Les gardiens coupables de négligence, qui laisseront
les bêtes et les méchants pénétrer dans le palais, qui laisse-
ront construire des maisons et pousser la brousse aux envi-
rons du palais seront punis de l'une des six peines suivantes
la décapitation et la confiscation des biens; la confiscation
des biens et la mise au nombre des pol smau dàmrey (esclaves
12
)78 LOISCONSÏ'H'U'nONNELLMS

cinquante
chargés de couper l'herbe des éléphants du roi);
coups de lanière en cuir et la révocation; le remboursement
de la valeur des objets dérobes vingt-cinq coups de lanière
en cuir; un mois de prison.
le
ART.4. Quiconque, parmi les gardiens, laisse P'iier
palais, ou voler, blesser les animaux, ou qui laisse pénétrer
des animaux qui blessent quelqu'un dans le palais, sera puni
de la peine de la décapitation et de la confiscation des biens,
que les blessures faites soient graves ou non.
ART. 5. Si des jeunes gens ont des relations avec les
une
princesses ou les femmes du roi, volent ou enlèvent
femme du palais, les gardiens seront punis de la cor~sca.tton
des biens et seront mis au nombre des pol smau dàmrey luong.
ART.6. Si les gardiens ont négligé de fermer des ouver-
s'intro-
tures qui se sont produites et que des jeunes gens
duisent dans le palais par ces ouvertures et viennent coucher
avec les esclaves du palais, ou bien si des animaux ont pénètre
de
par ces ouvertures et ont blessé quelqu'un, ils seront punis
cinquante coups de lanière en cuir puis révoqués.
ApT. 7. Si les gard'iens ont laissé pénétrer dans le palais
des voleurs qui ont volé des objets appartenant au roi, il l'une
de ses femmes, de ses filles, que ces gardiens les aient ou non
du
arrêtés, ou bien s'ils ont laissé sortir du palais des gens
des
palais qui ont volé, ils seront condamnés à la place
voleurs. Si les objets volés n'appartiennent pas au roi, la
peine sera celle du remboursement. Si on a tué, empoisonné,
la une un son
pour voler le roi, reine, princesse, prince,
ou sa ses
grand-père, sa grand'mère, son petit-fils petite-fille,
femmes (chau cM, c/~H c~a/M), la favorite, le krorno véang
Si
coupable de négligence sera puni a la place des voleurs.
on n'a ni tué ni empoisonné dans le palais, le krômoY~ësera
attendant
puni de vingt-cinq coups de lanière en cuir en
qu'on trouve le voleur.
ART. 8. Si le gardien de la porte a laissé des gens
s'il en est
méchants, hommes ou femmes, sortir ou entrer, et
loi.
résulté quelque événement, il sera puni conformément
ART. 9. – Si une femme quelconque, qui s'est disputée
avec son mari et s'est réfugiée au palais, est trouvée couchée
KRAMMONTIROtiA~ t79

avec un homme, cet homme recevra soixante coups (de rotin)


et la femme trente coups. En outre, ils seront condamnés à
payer une amende double. La moitié de cette amende sera
versée au Trésor royal et l'autre moitié sera partagée en trois
parties égales une partie pour le trésor, une partie pour le
mari à titre de dommages-intérêts et une partie pour les juges.
En outre, les coupables seront condamnés à la promenade
a/fros pendant trois jours, puis décapités. Si le roi leur fait
grâce, l'homme sera mis au nombre des pol smau dâmrey et
la femme sera mise au nombre des srey pol sdœng (femmes
esclaves tisseuses).
Si une femme sort du palais pour aller coucher avec un
homme, celui-ci sera puni de cinquante coups et la femme de
vingt-cinq coups, puis tous deux d'une amende plus ou moins
forte, suivant le cas, au bénéfice du Trésor. En outre, l'homme
sera condamné comme ayant pris la femme de quelqu'un et
l'amende encourue de ce fait sera partagée en trois parties
une partie sera pour le Trésor, une partie sera affectée aux
dommages-intérêts et l'autre partie aux frais de jugement.
L'homme sera mis ensuite au nombre des pol smau dàmrey
et la femme parmi les srey pol sdœng. – Avec l'autorisation
du roi, ils pourront se racheter.
ART.10. Si une femme, un frère, une nièce, une esclave
d'autrui se sauve au palais et que son père, sa mère, ses
tuteurs ou son maître veut la reprendre de sa propre autorité,
sans rien craindre du roi, il sera puni de cinquante coups de
rotin et condamné conformément à la loi. S'il a repris cette
fille avec force, l'sf frappée du pied, l'a piquée avec une arme,
l'a attachée, l'a traînée hors du palais sans rien craindre,
l'amende sera double ou triple, selon le cas. S'il a frappé
jusqu'à répandre le sang de cette fille dans le palais, il sera en
outre tenu de faire la cérémonie /)?< joo~/Mty(de purifica-
tion).
ART.11. Si une fille ou une femme, qui s'est réfugiée
au palais, en sort ensuite pour faire l'amour dehors ou bien y
amène son amant, elle sera punie comme si elle était employée
au service du palais. Quant à la femme du palais qui a reçu
cette femme chez elle, elle sera punie de la même peine pour
'180 LUtSC.ONS'fn'tJ'nUNNKLLES

avoir reçu chez elle une femme de mauvaise vie (srey phésyéa).
ART.i9. Si le roi a promis de donner une de ses femmes
à un homme, et que cette femme et cet homme ont tenté de
se rencontrer avant que le roi ait tenu sa promesse, s'ils
sont reconnus coupables, l'homme sera condamne à trente
coups de lanière en cuir et la femme à vingt-cinq coups. En
outre, ils paieront l'amende conformément à la loi, puis ils
seront séparés. S'ils ont pu avoir des relations coupables,
soit dans le palais soit hors du palais, l'homme recevra
soixante coups et la femme trente coups'. En outre, ils seront
condamnés à payer une amende double, puis ils seront déca-
pités. Si le roi commue leur peine, l'homme sera mis au
nombre des pol smau dâmrey et la femme parmi les srey pol
sdœng.
ART. 13. Si le roi a donné une de ses femmes à un de
ses officiers, mais ne l'a pas encore autorisée à habiter hors
du palais, cette femme peut aller coucher hors du palais avec
l'autorisation du roi. Si un autre homme fornique avec
cette femme, ils seront condamnés à l'amende d'usage, confor-
mément à la loi, puis l'homme recevra cinquante coups (de
lanière en cuir) et la femme vingt-cinq coups. En outre,
l'homme sera condamné, pour avoir contrevenu aux dispo-
sitions du Préas réach achnha, à une amende au profit du
Trésor royal. Si l'amant est venu coucher au palais et si
cette femme n'a pas encore eu de relations avec celui auquel
le roi l'a donnée, on dit que cette femme est encore sous la
domination du roi par conséquent on devra les décapiter l'un
et l'autre.
AnT. 14. Il est défendu aux princes et aux dignitaires de
pénétrer, soit de jour soit de nuit, dans la partie du palais
réservée aux femmes. Si donc l'un d'eux pénètre dans le
jardin, il sera puni de trente coups de rotin et de trois mois de
prison. S'il a pénétré chez une femme, il sera puni de soixante
coups de rotin et de six mois de prison. S'il n'a pas eu de
relation avec une des femmes du roi, mais s'il a pénétré dans
la partie réservée aux femmes dans l'intention d'y assassiner

Peut-êtrefaut-illire ici cinquantecoups.


KRAM
MONTIRO
HA!. 181

le roi ou une de ses femmes, il sera, s'il est reconnu coupable;


condamné à mort.
ART. 15. Une princesse ou une femme du roi, qui ne
peut sortir hors de l'enceinte réservée aux femmes, peut rece-
voir ses parents à la porte ouest (thvéar ~<Mo/)). Si elle sort
hors de cette limite, elle sera punie de quinze coups de rotin
et d'un mois de prison. Si, de jour, elle sort hors du palais, la
peine sera de trente coups de rotin et de trois mois de prison.
Si, de nuit, elle sort par un trou ou par-dessus un mur
écroulé, elle recevra soixante coups de rotin et fera six mois
de prison. Si elle est sortie pour aller trouver un amant ou si
elle est sortie pour s'enfuir, on devra, si elle est reconnue
coupable, la condamner à mort.
ART. 16. Si un gardien laisse des gens entrer dans le
palais sans vérifier ce qu'ils apportent ou ce qu'ils emportent
(armes, poisons), il sera puni de cinquante coups de rotin. Si
sa peine est commuée, il sera puni de la prison jusqu'à ce
qu'il plaise au roi de le faire remettre en liberté.
ART.17. Si un homme a eu des relations dans le palais
avec une femme du palais, ou s'il a amené une femme dans le
palais, ou si une femme du palais est sortie pour avoir des
relations avec lui ou pour s'enfuir avec lui, si les gardiens
l'ignorent et si le roi l'apprend, le gardien du palais sera
condamné à mort. Si sa peine est commuée par le roi, il sera
puni de soixante coups de rotin et de la prison jusqu'à ce qu'il
plaise au roi de le faire remettre en liberté.
ART. 18. Quiconque a eu des relations avec une prin-
cesse ou avec une femme du roi qui a des enfants, ou avec
une des femmes qu'il aime tout particulièrement, sera puni
de quatre-vingt-dix coups de lanière en cuir, de la promenade
<os pendant trois jours et de la décapitation.
Si la femme est une des femmes que le roi ne fréquente
pas, la peine sera de soixante coups de rotin et de la mort. Si
la peine est commuée par le roi, l'homme recevra soixante
coups de rotin, sera marqué sur la poitrine et mis au nombre
des pol smau dàmrey. Quant à la femme, elle recevra. coups
Lenombremanquedansles deuxtextesquej'ai sousles yeux; il faut
probablement lire « trentecoups».
t82 LO)SCONSTtTUTIOKNEt.t.ES

de lanière en cuir, sera marquée au poignet, puis placée


parmi les srey pol sdœng (esclaves tisseuses). S'il n'y a pas
encore eu fornication, l'homme recevra cinquante coups de
lanière en cuir et la femme vingt-cinq, puis on les mettra en
prison jusqu'à ce que le roi donne l'ordre de les mettre en
liberté. L'homme ne pourra plus venir au palais à partir de
ce jour.
ART. 19. Quiconque cherche à avoir des relations soit
avec l'esclave d'une princesse, d'un prince, soit avec l'esclave
d'une femme du roi, d'une duègne (c/~s </t<!ïm d/c~'eo~), qui a
été envoyée au marché par son maître, la touche, la palpe,
sera puni de cinquante coups de lanière, de l'amende double
et de la promenade <os. Cet homme ne pourra plus venir
au palais. Si la femme a consenti à ces relations, elle
recevra vingt-cinq coups de lanière en cuir et sera gardée en
prison pendant un mois. Si la femme a refusé et si elle a
été violée, l'homme recevra soixante coups de rotin, payera
une amende double et sera décapité. Si la peine est commuée
par le roi, il sera marqué à la poitrine et mis au nombre des
pol smau dàmrey. La femme qui a consenti sera punie de
trente coups en lanière de cuir et mise au nombre des pol
pak sdœng (femmes esclaves brodeuses).
ART.20. Si quelqu'un ou une femme du palais creuse
un trou pour pénétrer dans le palais ou pour en sortir, on lui
coupera la main et le pied, on lui donnera des coups de rotin
et on le mettra à mort.
ART.21. Si une femme du palais s'enfuit, ou si elle a été
enlevée, celui qui l'a reçue chez lui, l'a aidée dans sa fuite,
lui a montré la route, lui a fourni une pirogue pour traverser
le fleuve, sera condamné à la même peine que celui qui l'aura
enlevée.
ART.22. Si un kromo véang a des relations amoureuses
avec une femme du palais, mais qui n'est pas au service du
roi, et si ce kromo véang est arrêté, il faudra savoir en quel
endroit ces relations amoureuses ont eu lieu; si elles ont eu
lieu dans le palais, les deux coupables seront décapités et
leurs biens seront confisqués. Si les relations amoureuses
ont eu lieu hors du palais, l'homme recevra soixante coups
KHAMMON'nnOBAt. 183

de rotm et ia lemme cinquante coups; leurs mens serom


confisqués, puis ils seront mis, l'un au nombre des pol smau
dàmrey et l'autre au nombre des pol srey pak sdœng
(brodeuses). Ils seront mis tous les deux au service des princes
et princesses.
ART.23. Si une femme veuve du palais, qui est une vieille
servante du palais (chas Mnt &omr~HAknong M~an~, est
violée par quelqu'un hors du palais, le coupable, s'il est con-
vaincu, recevra soixante coups de lanière en cuir et payera
une amende double. Si la veuve s'est donnée à lui, l'homme
recevra soixante coups de lanière en cuir et la femme vingt-
cinq coups. En outre l'homme payera une amende simple qui
sera tout entière versée au Trésor royal. Si cette veuve a été
violée dans le palais, cet homme sera condamné, confor-
mément a la loi, comme s'il avait fait fuir une femme du
palais.
An'r. 24. Quiconque cherche, par des paroles dites tout
bas, à séduire une femme du palais, s'il est écouté par cette
femme, sera puni de trente coups en lanière de cuir, et la
femme de vingt-cinq coups.Si ces paroles ont été dites au palais,
l'homme recevra soixante coups de lanière en cuir et la
femme cinquante coups, puis ils seront décapités. Si le roi
commue leurs peines, l'homme sera puni d'une amende au
profit du trésor royal pour avoir abusé (/o/MœMS~, conformé-
ment au A'r<!mRéach achnha, puis on le mettra au nombre
des pol smau dànu'oy luong; quant à la femme, on la mettra
au nombre des pol pak sdœng (brodeuses). Si cette femme
était esclave de l'une des femmes du roi, l'homme sera puni
de cinquante coups et la femme de trente coups, puis l'homme
sera condamné à une amende au profit du Trésor pour avoir
abusé, conformément au ~y'~rn Préas reac/t achnha.
ApT. 25. – Quiconque écrit des poésies amoureuses à
l'adresse d'une femme du palais, mais sans avoir eu l'occasion
de la rencontrer, sera arrêté, et, s'il est convaincu, sera puni
do cinquante coups de lanière en cuir et condamné pour
avoir abusé (~onMBMs), conformément au Ar~nt Préas réach
achnha. Si des relations amoureuses ont eu lieu, les deux
coupables seront décapités et leurs biens seront confisqués.
184 LOISCONST)TfJT)ONNEU.KS

– Quant à celle qui a remis la poésie à la femme, ou l'entre-


metteuse, elle sera punie de cinquante coups de lanière en
cuir, puis décapitée. Si cette dernière est graciée par le roi,
elle sera mise au nombre des pak sdœng (brodeuses).
ART.36. Si une femme titrée (chau cAM,chan cMm) du
palais sait qu'une femme a formé le projet de s'enfuir, ou
qu'elle entretient un commerce amoureux avec quelqu'un et
ne prévient pas; si une femme du palais trahit le roi au
profit d'un roi étranger, ou cherche à lui susciter des enne-
mis, à se procurer des poisons pour empoisonner.soit le roi
soit une femme du palais; – si une femme du palais saitt
qu'on a volé dans le palais des objets appartenant au roi, or
qu'une femme doit s'enfuir du palais ou a entendu quelqu'un
injurier et maudire (c/te~asa) le roi. si toutes ces femmes.
par amitié pour la coupable, ne préviennent ni le roi ni
personne, elles seront, si elles sont convaincues de cette
méchanceté, punies conformément à la loi.
ART. 27. Il est défendu d'introduire dans le palais, de
l'alcool, de l'opium, du haschisch, des jeux quelconques.
La femme qui sera trouvée en possession d'une de ces choses;
les femmes qui seront trouvées se caressant entre elles, l'une
faisant l'homme et l'autre faisant la femme, seront punies de
cinquante coups de lanière en cuir la première fois; de la
promenade a/très autour du palais et de la mise au nombre
des pol pak sdœng la deuxième fois; de la décapitation la
troisième fois. Quant aux pertes de jeu, qui seront faites par
des femmes jouant entre elles au palais, il n'en sera pas tenu
compte. Quant à la personne qui a apporté au palais de
l'alcool, de l'opium, des jeux (biér, por, thuo, A'ofK<a<, a/)OK~
cAd~g*/<'o"s),si elle est arrêtée avant que ces choses aient été
employées, sera punie de vingt-cinq coups de lanière en
cuir afin qu'elle ne recommence pas.
ART.38.– Si une femme du palais fait un trou à un mur
pour regarder un jeune homme, si un jeune homme fait
un trou à un mur pour regarder une femme du palais, ou
si une femme du palais et un homme correspondent par des
mouvements de sourcils (nhéak c/t<!M~c/!o?Hfn), s'ils sont
surpris, seront jugés. Si aucune parole n'a été échangée,
KRAM MONT!RO BAL 185

l'homme recevra trente coups de lanière en cuir et la femme


vingt-cinq coups. Si des paroles ont été échangées ou si
des personnes ont servi d'intermédiaires entre eux, l'homme
recevra soixante coups de lanière en cuir et la femme
cinquante coups, puis ils seront condamnés à payer une
amende double. – S'ils ont fait des trous au mur pour voir
des personnes avec lesquelles ils n'ont aucune relation amou-
reuse, l'homme recevra vingt-cinq coups et la femme vingt
coups, afin qu'ils ne recommencent plus.
ART.29. Si une femme du palais donne à manger aux
religieux et cherche à avoir dés relations amoureuses avec
l'un d'eux, elle recevra vingt-cinq coups de rotin. Si le
religieux lui a répondu, il sera chassé de son monastère.
S'il y a eu promesse de relations, la femme recevra cinquante
coups et le religieux sera défroqué. S'il y a eu fornication,
la femme recevra cinquante coups de rotin et sera mise au
nombre des pol khiéang bay (esclaves chargées de faire cuire
le riz) et le religieux sera défroqué, recevra soixante coups
de rotin, sera promené akros autour du marché, marqué sur
le front et mis au nombre des pol réach chéa nîmûn (esclaves
du ~Kg'r~.
ART.30. Quiconque va faire son service au palais et y
amène soit sa femme et ses enfants, soit son amante (sahay),
et couche dans le palais, recevra trente coups de lanière
en cuir et sera, pour avoir abusé, puni d'une amende au
profit du Trésor royal, conformément au Krâm Préas réach
achnha.
ART.31. – Si les femmes du palais n'occupent pas dans
les cérémonies les places et le rang qu'elles doivent occuper,
on les rappellera à l'ordre. Si elles n'obéissent pas, on les
punira de vingt coups de rotin. Si leur chef ne les rappelle
pas à l'ordre, il sera puni de dix coups de rotin.
ART. 32. Les femmes titrées (c~NH c/tM, chau c/t<îm)
doivent se tenir au rang que le roi leur a donné; si l'une
d'elles va s'asseoir à une place supérieure à celle qu'elle doit
occuper et si elle n'obéit pas au chef qui la rappelle à l'ordre,
elle recevra dix coups. Si le chef ne la rappelle pas à l'ordre
et la laisse s'asseoir où elle veut, il recevra cinq coups.
186 LOIS CONSTITUTIONNELLES

ART. Les (tuègnes (~rco! chas MM) sont chargées,


avec les kromo véang, de la surveillance des autres femmes
du palais. Si une femme estimée par !c roi, sort du palais,
pour aller voir son père, sa mère ou ses autres parents,
parce que l'un d'eux est malade ou mort, si cet endroit n'est
pas convenable, ou si elle est sortie sans avoir obtenu la per-
mission du roi, cette femme sera punie, selon le cas, de l'une
des trois peines suivantes: la décapitation et la confiscation
des biens; la dégradation et la mise au rang des servantes;
cinquante coups de lanière en cuir. Quant à la ak yéay et
au kromo véang, qui l'ont accompagnée, ils recevront chacun
cinquante coups et seront gardés en prison jusqu'à ce qu'il
plaise au roi de les en faire sortir.
ART. 34. Si le roi s'est entretenu bas d'affaires poli-
tiques ou graves avec le sêna botdey, les muk montrey grands
ou petits, et qu'il se trouve une de ses femmes qui, ayant
entendu ce qui a été dit, raconte aux autres femmes ce qu'elle
a appris, elle sera passible de l'une des six peines suivantes
la décapitation et la confiscation des biens; la confiscation des
biens et la mise au rang des pol smau dàmrey la mutilation
de la bouche et la section d'une oreille; cinquante coups de
lanière en cuir; l'amende quadruple; l'amende triple.
ART.35.– Si quelqu'un du palais (femme ou homme) vole
des objets appartenant au roi, les vend, les engage ou les
confie à quelqu'un du palais, s'il est convaincu, sera puni de
cinquante coups de lanière en cuir, puis on lui coupera les
bras. En outre, on reprendra ces objets et on le punira d'une
amende quadruple. Si ces objets ont été volés, puis sortis
du palais par la porte, il sera décapité et ses biens seront
confisqués. Quant au chef de la porte, il sera décapité (s'il
est reconnu coupable). Si cet individu avait des complices,
ces complices et ceux qui auront reçu dans leur maison les
objets appartenant au roi et volés au palais, ceux qui les
auront fondus pour les dénaturer et les dépenser avec le
voleur (ou la voleuse), s'ils sont convaincus, seront punis
conformément au Lakkhana c/tdy (Ar~m c~dr).
Il y a )à une erreur; il faut assurémentlire srey po! pak sdoM~
(brodeuses).
KRAM MOKTfRO HAf. 187

ARt. 36. Si quelqu'un vole dans te palais des objets


appartenant au roi, les porte ou les fait porter hors du palais*
puis les remet à quelqu'un qui les garde en sa maison, il
faudra rechercher si celui qui a reçu ces objets a pensé qu'ils
pouvaient provenir d'un vol commis au palais, ou s'il n'a pas
prévenu les chas prâchéar (les anciens), les agents du Préas
nokor bal. Si celui qui a reçu les objets volés est le père, la
mère, le parent du voleur, ils seront condamnés comme
voleurs (cAc!); s'il n'est ni le père, ni la mère, ni le parent du
voleur, il sera condamné comme complice du voleur (s~M
eA<), conformément à la loi.
ART.37. – Quiconque du palais a volé un objet appartenant
a autrui (mais non au roi) et l'a engagé, confié, dépensé dans
le palais, recevra cinquante coups de lanière en cuir et payera
une amende double. Si le produit du vol a été par lui sorti
du palais, il recevra soixante coups de lanière de cuir, payera
une amende double et sera mis en prison. Quant au chef
de la porte (s'il est coupable), il recevra cinquante coups de
lanière en cuir. Si ce voleur a déjà été pris une fois, qu'il
ait porté le produit de son vol hors du palais ou qu'il ne l'en
ait pas sorti, il sera puni, conformément à la loi, de la peine
qu'on inflige à ceux qui ont volé un objet appartenant au roi.
ART. 38. Si une femme (esclave) du palais, qui est allée
hors du palais, est arrêtée, vendue, engagée dans une des
provinces (du royaume) par quelqu'un, le coupable, s'il est
arrêté, sera condamné à cinquante coups de lanière en cuir,
a la promenade a/os autour du marché et à une amende
comme voleur, conformément à la loi. Quant à la femme, elle
sera remise à son premier maître. Si cette femme est une
des femmes que le roi estime, le voleur sera décapité et ses
biens seront confisqués. Quant à la femme, elle sera punie de
cinquante coups de lanière en cuir, pour être sortie du palais.
Si cette femme avait treize ans, elle recevra quinze coups
de lanière en cuir; si elle a seize ans, elle en recevra vingt-
cinq.
ART. 39. – Si des femmes jouant entre elles ont été dans
un endroit défendu, ou si elles ont manqué leur tour de garde
près du roi, elles seront punies, la première fois, de quinze
188 LOIS CONSTtTnTtONNEtJ.KS

coups de rotin, la deuxième fois de trente coups, la troisième


fois de cinquante, la quatrième fois de la peine de mort, afin
que les autres femmes ne suivent pas son exemple.
ART.40. Si une femme du palais a des relations amou-
reuses avec un religieux, si des femmes du palais ont des
relations contre nature entre elles, la première fois elles rece-
vront une réprimande; la deuxième fois elles seront mises au
nombre des esclaves brodeuses; la troisième fois on les mettra
parmi les femmes publiques.
ART.41. Si un kromo véang n'a pas visité avec soin le
palais ou la maison habitée par le roi, les jardins, les cabinets
d'aisances du roi, et tous les autres endroits, s'il n'a pas fait
restaurer ou remplacer les parties abîmées, cassées, etc.; s'il
n'a pas prévenu les agents qui sont chargés de faire ces répa-
rations, sera condamné à trente coups de rotin, puis il devra
donner de suite les ordres nécessaires pour que les réparations
soient faites.
ART.42. Les dignitaires chargés de la surveillance des
femmes du palais, du palais lui-même et des objets qu'il ren-
ferme, doivent considérer toutes ces choses comme si elles
étaient ses enfants, ses femmes et ses biens. Il doit veiller à
ce qu'aucun accident n'arrive et faire réparer, consolider tout
ce qui est abîmé, cassé, ruiné. Tous les kromo véang doivent
avoir le cœur juste et doivent suivre avec soin les coutumes
anciennes. Ils doivent remplir les magasins royaux et veiller
à ce qu'aucun accident ne s'y produise, à ce que toutes les
réparations qu'ils exigent soient faites à temps. Ils doivent
être soumis, afin de bien faire leur service.-Ils doivent faire
des rondes dans le palais et veiller, car ils sont les yeux du
roi; de nuit et de jour, ils doivent s'assurer qu'aucun ennemi
ne s'approche de l'un des huit côtés* et ordonner au krom
Préâs nokor bal d'avoir des faux en fer (A'/K'cc~/<-),aux phnéak
ngéar, au krom Kràlahôm, d'avoir des bols à manches (60~),
aux phnéak ngéar du krom Chàkrey, d'avoir des balais à long
manche pour la garde du palais, en cas d'incendie. Ils doivent
aussi veiller à ce qu'il y ait toujours de l'eau dans le palais.

Leshuit pointscardinauxet sous-cardinaux,


KKAM)10Mt)«J)!AL 189

Ils doivent tous les jours, sans jamais y manquer, s'assurer


que toutes ces choses sont dans le palais en nombre suffisant
et en bon état. Ceux qui seront insouciants dans ce service
seront punis de cinquante coups.
ART.43. Si un incendie se déclare dans le palais, les
kromo véang doivent fermer la porte des magasins royaux,
afin qu'on ne sorte pas les biens du roi, afin que les voleurs
ne s'en emparent pas pendant le trouble. Ils doivent ordonner
aux officiers (chét ddrong s~a) de seller les chevaux et les
dépliants avec les selles et palanquins du roi, puis aux ~e<e<ïM
(soldats) de s'habiller, de s'armer et de se développer en une
ligne autour du palais, de surveiller les huit côtés, afin d'em-
pêcher quelqu'ennemi de s'approcher. Puis les kromo véang,
les kromo dàmruot, les kromo màha-Iëk entreront dans le
palais et se mettront à éteindre l'incendie. Ceux qui ne
feront pas exactement ce qui est dit ici seront condamnés à la
peine du rotin et à celle de la prison.
AHT.44. Si, pendant un incendie, soit de jour soit de
nuit, quelqu'un s'est introduit dans le palais pour y voler, il
sera jugé comme voleur et pirate, puis condamné à la confis-
cation de ses biens et à la décapitation.
ART.45. Si une des femmes titrées du palais tombe ma-
lade, le kromo véang doit faire appeler le màha pêth (médecin
principal), afin qu'il soigne de suite la malade. Si cette ma-
ladie est grave, il devra de suite aller prévenir le roi. Si le
kromo véang ne fait pas appeler le màha pêth, si la maladie
s'aggrave ou s'il a omis de prévenir le roi, il sera mis en
prison jusqu'à ce que la malade soit guérie.
ART.46. Si le roi est malade, le kromo véang doit pré-
venir les riéun luong (le Màha tép et le Màha montrey), afin
qu'ils informent tous les muk montrey (ministres et digni-
taires), et que ceux-ci accourent pour garder et soigner le roi.
Si le kromo véang ne prévient pas, il recevra quinze coups
de rotin si les riéun luong ont été prévenus, mais ont omis
de prévenir les muk montrey, ils seront punis d'un mois de
prison, puis ils payeront un bat par grade de dignité pour
le chœung kos. Si les dignitaires ou leurs femmes, sachant
que le roi est malade, ou occupé près de la reine qui accouche,
190 LOISCUKSTi'i'UTIONNKLLES

ou occupé à célébrer ta fête du cMm rœMn préas so?r p~er',


ne viennent pas prêter leur concours, ils seront condamnés à
trois mois de prison et payeront par grade de dignité un bat
pour le chceung kos.
ART.47. Les kromo véang qui font des rondes dans le
palais, soit de jour soit de nuit, doivent toujours être deux
ensemble. Si on en rencontre de jour un qui soit seul, il sera
puni de quinze coups la première fois, de trente coups la
seconde fois, de cinquante coups la troisième fois; si on le
rencontre seul pendant la nuit, la troisième fois il sera puni
de cinquante coups et do trois mois de prison.
ART.48. Lors d'un accouchement dans le palais, d'une
fête du rasage des cheveux sauvages d'un nouveau-né, soitt
d'une chose d'importance, soit d'une chose moindre, comme
un sacrifice destiné à éloigner les malheurs (bauchéa préas
krosh), comme une prière (par les religieux) à l'adresse des
tévodas (s<!M<Ht:tn< tévoda), ou la fête des bains du roi le
premier jour de l'an (trut s<A-), ou toute autre fête, si le
kromo véang n'a pas prévenu les krâsuong thbaung ngéar,
afin qu'ils viennent prêter leur concours à cette fête, il sera
puni de cinquante coups de lanière en cuir. Si sa peine est
commuée par le roi, on le condamnera à une amende pour
avoir abusé, conformément au Préas réach achnha, et à trois
mois de prison, puis on le mettra en liberté.
ART.49. Quiconque se querelle dans le palais sera puni
conformément à la loi. S'il n'y a eu que des disputes, les
deux adversaires seront punis chacun de cinquante coups de
rotin et de trois mois de prison. S'il y a eu échange d'injures,
ils recevront chacun cent coups de rotin et feront six mois de
prison. S'il y a eu voies de fait, on leur arrachera les ongles
des cinq doigts. S'ils se sont armés, ils seront punis de
quinze jours de prison et de l'une des quatre peines suivantes
l'amende triple, l'amende double, l'amende simple, la répri-
mande. Tout ce qui précède concerne les dignitaires de un

C'estle M<-sdkprey ou rasagedes cheveuxsauvagesde l'enfantqui


vientde naître cérémoniequi, avecl'ondoiement, remplacele baptêmedes
ci-dessusest cellequi est réservéepour la famille
chrétiens,L'expression
royale;
KHAMMOXTUtOOAL 191

à cinq péan. Si les délinquants sont des dignitaires de six


à dix péan, ils sont passibles de l'une des huit peines sui-
vantes vingt-cinq coups de lanière en cuir; un mois de
prison; la révocation l'amende quadruple l'amende triple
l'amende double; l'amende simple; la réprimande (péalc tan).
Quand au différend, il sera renvoyé aux juges pour qu'ils
le tranchent. Si le roi a été inquiété par le bruit produit
par cette querelle, la peine sera celle de la mort.
ART.40. Si l'ennemi s'approche, si des pirates parais-
sent, si des bœufs, des buffles, des éléphants, des chevaux
s'approchent du roi, et si le roi est endormi, on devra le
faire éveiller, afin qu'il se prépare à résister ou se mette à
l'abri. On doit le faire éveiller de suite, que l'accident soit ou
non imminent. – Si on ne l'éveille pas, on sera passible selon
le cas de l'une des quatre peines suivantes la décapitation;
cinquante coups de rotin; vingt-cinq coups de rotin; la répri-
mande.
ART.51. Si le roi se fâche contre quelqu'un et réclame
une arme pour le tuer, on ne doit pas la lui donner. Si le roi
veut la prendre, alors il faut la laisser prendre. Celui qui aura
donné l'arme au roi qui la lui aura demandée sera puni de
vingt-cinq coups de rotin.
ART. 52. Si quelqu'un, au cours d'une querelle, a ré-
pandu son sang dans le palais si une femme a avorté ou
accouché dans le palais, on dit que cela peut attirer des mal-
heurs sur le palais. Conséquemment il faut faire des sa.cri-
tices (polikar), afin d'éloigner ces malheurs. Si cette femme
est esclave, son maître devra faire le sacrifice pour elle. Dans
tous les cas on devra construire un hangar du sacrifice (rûng
/)K/~) a chacune des quatre portes, élever quatre 6o~sf~'
(tronc de bananier orné de fleurs et autres motifs décoratifs)
a cinq étages, apporter deux poulets à chaque porte, planter
des séma autour du palais et les relier avec des fils de coton
et des cordes de smau phlang (herbe à chaume) inviter
pour chaque porte sept religieux à venir prier; inviter plu-
sieurs préam à venir faire le sacrifice (polikar) qui doit
éloigner les malheurs du palais. On doit aussi faire danser
quelques danseuses, puis faire jouer les orchestres placés aux
192 LOIS C.UXM'i'n'UTtON\KLLES

quatre portes. Le sacrifice achevé, lâcher à chaque porte les


deux poulets, afin qu'ils emportent les malheurs avec eux.
ART. 53. Si le roi a donné une de ses femmes à un
dignitaire et que cette femme dispute avec son mari, il ne
devra pas la frapper. S'il la frappe, la.blesse, la défigure, il
sera puni de l'une des trois peines suivantes cinquante
coups de lanière en cuir l'amende le divorce.
ART. 54. Si une femme donnée à un dignitaire par un
frère du roi, par sa sœur, par un de ses petits-enfants ou par
un de ses parents commet une faute et si son mari ne veut
pas la garder, il doit la ramener aux gardiens du palais et
prévenir le roi. S'il l'a vendue, l'a engagée comme esclave, s'il
l'a chassée, il sera condamné et la femme sera remise au roi.
ART. 55. Quiconque va faire son service au palais, ne
doit pas s'habiller, se parer comme un jeune homme qui
recherche les jeunes filles il ne doit pas mettre sa cigarette
derrière son oreille, mettre des fleurs à son oreille; H ne doit
pas jouer de la flûte, siffler avec les lèvres un air de musique
il ne doit jouer ni du violon, ni de la guitare, ni d'un autre
instrument. S'il ne tient pas compte de cette défense et porte,
soit une cigarette, soit une fleur à son oreille, on lui coupera
l'oreille. S'il siffle ou chante, on lui coupera les lèvres. S'il
joue d'un instrument quelconque, on lui coupera la main.
Le roi pourra l'autoriser à racheter sa peine, conformément à
la loi.
ART.56. Si quelqu'un se trouvant au palais pour y faire
son service, ose demander soit du bétel, soit une cigarette,
soit une fleur à une femme du palais, parce qu'il aime cette
femme; ou bien si cette femme du palais ose demander
quelque chose à un homme qui fait son service au palais, il
faudra s'assurer que cette demande a été faite par amour et,
dans ce cas, condamner le coupable à trente coups de rotin et
lui interdire l'entrée du palais. Si la femme a demandé
l'objet à cet homme et que .celui-ci le lui ait donné par amour
pour elle, il sera puni de quinze coups de rotin, afin qu'il ne
recommence plus.
ART.57. Si quelqu'un sait qu'un homme entretient des
relations amoureuses avec une veuve du palais, ou a vu
KUAMMU~TUtOMAL t9~

un homme emmener une veuve du palais pour coucher avec


elle, ou a vu quelqu'un faire une chose défendue, s'il ne
prévient pas, sera condamné conformément à la loi du Préas
<'e<tc/tachnha.
'ART. 58. Quiconque injurie, maudit quelqu'un, ou
traverse la salle du trône en présence de la reine (Préas
a/t/MM~s~), de la deuxième épouse (<tA-cAe~<'<ï), de la
troisième épouse (a/<7<'a<e/~), aura la bouche fendue. S'il a
commis l'une de ces fautes en présence d'une des préas
monéang, des préas néang ou des néakh monéang (concubines
du premier, deuxième et troisième degré), ou en présence des
grands dignitaires (néakh nton<r~, on leur donnera des
gii'tlés.
Si des gens se sont battus, fusillés, blessés en présence du
roi, ils seront condamnés à mort. S'ils se sont battus,
blessés en présence des préas monéang, préas néang et préas
néakh monéang, ou en présence des hauts dignitaires grands
ou petits, ils seront punis de cinquante, de trente ou de quinze
coups de rotin selon la faute commise.
ART. 59. Quiconque tire, lance un bâton, jette des
pierres, de la terre sur le palais, le trésor, la maison du roi,
les magasins, dans les jardins ou sur quelque chose apparte-
nant au roi et se trouvant dans le palais, s'il est pris et con-
vaincu, sera puni de soixante coups et de la mutilation d'un
poignet. – S'il a cassé quelque objet, il devra en outre le
refaire ou en rembourser la valeur. S'il ne peut pas réparer
le dommage causé, il payera une amende quadruple. – S'il a
tué, lancé quelque chose sur le roi, ses enfants, les princes
ou princesses, ses reines, ses petits-enfants ou l'une des
femmes estimées par lui, il sera condamné à la peine de mort.
S'il a tiré, lancé, jeté quelque chose sur une des femmes du
palais, il sera condamné, selon le cas, à une amende qua-
druple, triple ou double, conformément à la loi.
ART.60. Quiconque a injurié le roi, la reine, les princes
ou princesses, le palais, la chambre royale, les magasins, s'il
est reconnu coupable, sera puni de l'une des huit peines sui-
vantes la décapitation et la confiscation, des biens; la muti-
lation des lèvres et l'agrandissement de la bouche; cinquante;
_z.
13
t9~ LOIS COMSTH'U'nONNEU.ES

coups ou vingt-cinq coups de lanière en cuir; deux ou trois


mois de prison; l'amende quadruple; l'amende double;
l'amende simple la réprimande.
ART.61. Quiconque désobéit à une ordonnance royale,
à
paralyse le service par sa désobéissance, sera condamné
Si sa déso-
cinquante coups et à la mutilation des lèvres.
béissance n'a pas paralysé le service, il sera frappé sur la
bouche avec une noix de coco. S'il a montré qu'il détestait
le roi, on le frappera sur la bouche, on confisquera ses biens
puis on le décapitera.
ART.62. Quiconque maudit l'Obbayuréach, l'Obbaréach,
le père ou la mère du roi, le grand-père ou la grand'mère du
roi, sera condamné à cinquante coups de rotin et aura la
bouche fendue jusqu'aux oreilles. Si sa peine est commuée
et il
par le roi, on lui fendra la bouche jusqu'aux oreilles
payera une amende quadruple.
ART.63. Si la malédiction a été lancée à un fils ou à une
fille du roi, à l'une de ses reines, à son oncle ou à sa tante, à
l'une de ses autres femmes, le coupable sera condamné à
noix
cinquante coups et à être frappé sur la bouche avec une
de coco. Si sa peine est commuée par le roi, on le frappera
sur la bouche et il payera une amende triple.
ART. 64. Si la malédiction a été lancée soit contre une
femme titrée, soit contre une des femmes estimées par le roi,
il sera condamné à vingt-cinq coups et à recevoir. des coups
sur la bouche avec une noix de coco. Si sa peine est
commuée par le roi, il recevra des coups sur la bouche et
payera une amende selon le Lakkhana Prohmotont et le Krtlm
sa/f/t.
ART.65. Si la malédiction a été lancée contre le palais,
contre la maison du roi, contre le jardin du palais ou contre
une chose qui appartient au roi, la peine sera de trente coups
de rotin, de coups frappés sur la bouche avec une latte en
réach
bois, et d'une amende conformément au A~n: P/s
achnha.
ART. 66. Quiconque a injurié les chefs de la porte du
fenêtre
palais du roi, – ou a poussé soit une porte, soit une
avec le pied, dort, marche sur le matelas où le roi s'assied
KRAM HAL
MON'HRO 195

ou dort; quiconque passe par une fenêtre, par-dessus le


mur du palais, s'il est pris, sera puni de vingt-cinq coups, de
la mutilation de la bouche, des bras, des jambes, puis on lui
infligera la peine de mort, afin que personne ne suive son
exemple.
ART. 67. Il est interdit de porter, dans l'intérieur du
palais, des sàmpot ou des écharpes de couleur rouge, jaune,
verte, des fleurs ou des cigarettes sur l'oreille, de monter sur
le mur d'enceinte du palais, de rester orgueilleusement debout
en face de la salle du trône ou de la salle où se tiennent les
femmes de l'entourage, d'entrer dans les appartements du
palais, dans les chambres des princes, princesses ou autres
femmes. -Le dàmruot du palais, de droite ou de gauche, qui
voit manquer à l'une de ces défenses, doit immédiatement
prévenir celui qui y manque et le chasser; si celui-ci ne se
retire pas ou ne prend pas une tenue convenable, il devra
lui infliger trois jours de prison, après lesquels il pourra le
mettre en liberté.
ART.68. Le Lakkhana des <MmrMo< véang leur ordonne
de surveiller sans cesse les princesses, les femmes de l'en-
tourage comme au temps des autres rois; s'ils manquent à
leur service, on doit leur infliger la même amende que celle
qui est infligée aux licteurs de l'extérieur (<Mm/'Mo< /<f'~H).
ART.69. Si le roi ordonne de frapper quelqu'un sur le
dos, on diminuera de dix le nombre des coups à donner,
quelque soit le nombre des coups ordonnés par le roi. Si le roi
a donné cet ordre deux ou trois fois, il faut appliquer le
nombre des coups ordonnés.
ART.70. Quiconque boit, fabrique ou fait boire de l'al-
cool dans le palais, ou fait planer un cerf-volant'(&Mcng-)
au-dessus du palais, ou jette des briques, des pierres, de
la terre, un morceau de bois ou toute autre chose dans le
palais, s'il est convaincu, sera puni de l'amputation d'un
bras. Si ce qui a été lancé a pénétré dans la salle du trône,
la peine sera celle de la mort.
ART.71. Si un simple habitant, qui n'a jamais fait le
service, qui n'est jamais entré dans le palais, vient y coucher,
s'il est prouvé que cet homme est venu là par erreur, il sera
-196 LOISCONSTtTU'ftONNELLKS

puni de dix coups de rotin. Si quelqu'un du palais l'a reçu


et couché, celui-ci recevra également dix coups de rotin.
Si cet homme est un ennemi, on le condamnera à la peine
qu'il aura méritée conformément à la loi.
AR'f.73. Si un ennemi, un fou furieux, un animal féroce
ou un chien enragé pénètre dans le palais et parvient jusqu'à
l'endroit où le roi se trouve, et l'attaque ou s'attaque à un
homme du palais, que cet homme soit blessé ou tué, le dàm-
ruot véang sera condamné à la peine de mort et à la confis-
cation de ses biens. Les chefs de la porte par laquelle cet
ennemi, ce fou, etc., est entré aura les deux yeux crevés. Si
cet ennemi, ce fou, cette bête féroce, a pénétré dans le palais
et a pu en être chassé, le dâmruot véang sera condamné à
cinquante coups et les chefs de la porte à quinze coups.
ART.73. Quiconque a abîmé volontairement le cadenas
de la porte du palais ou qui, par un mt!n< aA-HMt (formule
magique), a ouvert le cadenas, endormi le chef de la porte et
est entré dans le palais pour y voler des biens appartenant au
roi ou pour en faire sortir une femme qui est son amante,
s'il est convaincu, sera condamné au m<ïAaK<o Mus (grande
peine) on lui coupera les bras et les jambes, puis il sera
condamné à mort et décapité. -Quant à celui qui aura ensei-
gné ce mûnt akum, il sera condamné à la même peine.
ART.74. Quiconque est nommé par le roi chef des dàm-
ruot doit avoir le cœur juste, aimer la vérité et servir avec
zèle le maître de la vie; il ne doit jamais désobéir aux ordres
du roi; il doit donner l'ordre aux chefs des escortes de ras-
sembler leurs gens et de les tenir de nuit et de jour toujours
prêts à accompagner le roi pour le cas où il voudrait sortir,
de ne pas les laisser chez eux ou s'occuper à jouer ou à fumer
l'opium, ce qui pourrait les porter à manquer le service. Si
le dàmruot ne se conforme pas à'cette disposition, il sera
condamné conformément au ~M Préas réach-achnha.
ART.75. Les préas dâmruot, gardes du corps du roi, de
droite et de gauche en avant, doivent obéir aux ordres du
Préas Kràlahôm (ministre de la marine). Les préas dàmruot,
ou gardes du corps du roi, de droite et de gauche en arrière,
doivent obéir aux ordres du Préas Màha thay (grand chef des
KRAMMONTfHO
BAL )97

damruot ou gardes). St une affaire ~ay o<or (appel) se


présente et ne peut être réglée (par les juges en première ins-
tance), il faut la soumettre au Préas Krâlahôm et au. Préas
Maha thay, afin que ceux-ci préviennent par écrit le Réachéa
krou knong rûng pûm'. Celui-ci doit donner l'ordre aux
chau krâsuong de droite ou de gauche de régler cette affaire.
Si, le jugement rendu, une des parties n'est pas satisfaite
de la sentence, il faudra de nouveau porter l'affaire auRéachéa
krou, afin qu'il l'examine et s'assure qu'elle a été jugée con-
formément à la loi. Si la sentence n'est pas encore ren-
due, il faudra prendre une copie de la plainte et du contre-
exposé et remettre ces deux pièces au roi, afin qu'il prononce.
Si le Réachéa krou et le chef des damruot règlent eux-
mêmes cette affaire, ils seront punis conformément au Ar<!w
Préas achnha. Si la sentence qu'ils ont rendue est injuste,
ils seront condamnés à une amende, conformément à la
même loi et d'après leur grade, puis à rembourser la valeur
des biens pris par la partie qu'ils ont condamnée, conformé-
ment à la loi.
ART.76. Si un dàmruot recopie la plainte qui doit être
remise au roi, au Krâlahôm ou au Màhathay; ou rédige la note
qui doit être remise au conservateur des lois (néakh khléang
chbap), chargé de régler cette affaire; ou bien déroule (léa) la
plainte afin de l'apprécier; ou interroge les témoins, il doit
faire toutes ces choses en présence des deux parties. S'il fait
l'une de ces choses en l'absence de l'une des parties, s'il ne pré-
vient pas les deux parties de ce qu'il va faire, s'il ne les conduit
pas l'une et l'autre soit au roi, soit au néakh khléang chbap;
si les témoins ne sont pas interrogés par lui en présence des
deux parties; s'il ne dit pas soit au roi, soit au néakh khiéang
chbap tout ce qu'il sait de l'affaire; si les deux parties appellent
de sa procédure, soit au roi soit aux dignitaires, il sera con-
damné conformément au Préas réach achnha puis révoqué
afin qu'il ne puisse plus commettre de pareilles fautes.
ART. 77. Quiconque, parmi les damruot, reçoit une
plainte et ouvre la porte pour qu'on frappe le tam-tam, peut
de l'imprimerie
Directeur royaleet conservateur
deslois.Onlui donne
cederniertitredansl'articlesuivant,H~MAMe<m?~t6a!p.
1~8 LOIS CONSTtTUTfONNELLES

recevoir 6 bat pour le droit de rédaction de la note (thlay


<~6~/M),6 bat par le droit de l'ouverture de la porte (thlay
~o'M/c<p~), 4 ou 2 bat par le droit du tam-tam (<A!< cco~
A'or),6 bat pour porter le deyka au roi. Le dâmruot qui reçoit
la plainte doit vérifier les phrases avant de la transmettre au
roi, afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'inconvénient à la lui
présenter. Si l'affaire dont il est fait appel a déjà été jugée par
le roi et que, de nouveau, le damruot la laisse parvenir au roi,
il sera puni conformément à la loi et, sans pitié, condamné à
une amende double des frais d'appel payés par l'appelant
auquel il remboursera ces frais. L'amende sera partagée en
trois parties une partie pour le Trésor, une partie pour les
dommages-intérêts, une partie pour les frais du procès.
ART.78. -Quiconque parmi les damruot met à la chaîne
une personne qu'il ne doit pas y mettre, qui transmet au roi
une affaire qui ne doit pas lui parvenir, une plainte qui ne
doit pas lui être remise, etc., qui laisse traîner pendant plus
d'un mois une affaire qu'il était chargé d'examiner, sera con-
damné conformément au A?'H Préas achnha à une amende
et à rembourser ce qu'il aura perçu.
Am'. 79. Quiconque étant damruot manque sa garde,
s'absente de son poste ou bien, quand il escorte le roi, n'est
pas vêtu du s~~o< s~Hgpe<:A; et ne porte pas l'écharpe de la
taille dite ~H«<<7to<, ou n'est pas armé de sa lance, ou si un
damruot précède le roi sans porter le faisceau de rotin, ou si
on ne le trouve pas quand le roi l'envoie chercher, ou s'il ne
trouve pas un rotin quand le roi lui donne l'ordre de flageller
quelqu'un, ou s'il omet d'écarter les gens et les bêtes qui se
trouvent sur le passage du roi, ou s'il omet de porter une
torche devant le roi quand il sort la nuit, s'il ne surveille pas
les feux allumés la nuit autour du campement quand le roi
voyage, il sera condamné à recevoir vingt-cinq ou quinze coups,
selon sa faute. Si, quand il escorte le roi, il porte sur l'épaule
la lance (qu'il doit porter sous le bras et le fer en bas), ou s'il
sort son sabre du fourreau, il sera condamné à mort.
ART.30. Si un damruot laisse passer quelqu'un devant
le roi sans se courber, s'il laisse quelqu'un disputer devant le
roi, s'il laisse quelqu'un porter à son oreille soit une fleur
1
KRAM HAL
MONTIRO 199

soit une cigarette, s'il laisse quelqu'un pénétrer dans la pièce


où se trouve le roi, s'il laisse quelqu'un disputer dans la salie
royale, il sera puni de trente coups. Quant à celui qui aura
commis l'une de ces inconvenances, s'il n'a pas obéi à l'ordre
de se retirer que lui a donné le dàmruot, il sera puni de
quinze coups.
ART.81. Quiconque parmi les dàmruot reçoit un ordre
du roi, le comprend mal et ne demande pas qu'il lui soit
expliqué, s'il fait venir par erreur une personne que le roi n'a
pas appelée, s'il donne par erreur un ordre que le roi a tout
autrement donné, il sera condamné à quinze coups; si cet
ordre mal compris et mal transmis concerne les affaires du
royaume (p/:<~td~), il sera puni de l'une des trois peines
suivantes la révocation et cinquante coups, la mutilation des
lèvres, la mutilation des oreilles.
Anr. 82. Sile roi a envoyé un dàmruot véang, un kromo
véang, une duègne (a~~e~) prévenir un dàmruot de garde
d'appeler quelqu'un ou de faire exécuter telle chose, et que ce
dàmruot de garde n'obéisse pas à cet ordre, il sera condamné
à l'une des trois peines suivantes la décapitation et la con-
fiscation des biens, cinquante coups et la révocation, l'amende
quadruple.
ART.83. Si un dàmruot est chargé par le roi de réclamer
la corvée et charge un autre de cette commission, il sera mis
en prison et y sera gardé jusqu'au retour de son envoyé. Si
cet envoyé commet quelque faute, ou laisse passer le délai
nxé à sa mission, s'il s'est fait remettre des cadeaux, s'il
a abusé de son mandat, s'il a opprimé les habitants, le dàm-
ruot ser~ condamné à l'une des cinq ou six peines édictées
par la loi.
ART.84. Si un ennemi, un animal féroce, un fou, un
chien enragé, entre dans le palais, en face de la maison du roi,
sur le terrain (khêt) dont un dàmruot a la surveillance et que
cet ennemi, ce fou, etc., effraie le roi, le dàmruot sera con-
damné à mort. On arrachera les deux yeux au chef de la porte.
Si le roi n'a pas vu cet ennemi, etc., et n'a pas été effrayé, le
dàmruot sera puni de trente coups et le chef de la porte de
quinze coups.
200 LOIS CONSTITUTIONNEt.LES

ART.85. –Quinconque porte un sâmpot jaune-clair (luong


tam, jaune-mûr), rouge, noir, ou un auv de femme avec une
écharpe ou un s&mpot lié au-dessous du nombril, ou une
fleur, une cigarette sur son oreille, quiconque entre dans le
palais jusque dans la grande salle ou le salon du roi, s'il est
arrêté, sera condamné d'après la loi du Préas réach achnha.
ART. 86. Si un prince, une princesse, une reine, les
enfants ou les petits-enfants du roi, ou une autre femme du
palais, ont un procès, ou si un de leurs parents ont un procès,
ils doivent inviter le kromo véang à transmettre cette affaire
au chau krâsuong afin qu'il la juge conformément à la loi du
pays. Ce prince, cette princesse, etc ne doivent pas envoyer
chercher l'autre partie et régler cette affaire eux-mêmes. S'ils
agissent de leur propre autorité, ils seront punis eux et leur
envoyé conformément à la loi.
ART.87. Si le roi nomme quelqu'un montiro bal, celui-ci
doit être intelligent, sans crainte, habitué au service; il doit
bien connaître ces quatre choses bien connaître la loi an-
cienne et n'en rien oublier, toujours parler gravement et avec
vérité, n'être ni méchant ni dur, bien connaître les Putho
mont, Réach mont et S<~a mont1. S'il connaît ces quatre obli-
gations, il sera bon montiro bal.
ART. 88. Le Montiro bal doit faire nettoyer, balayer,
surveiller le palais le matin et le soir, veiller à ce que tout
soit propre tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du palais il doit
visiter tous les bâtiments du palais pour les faire réparer, les
consolider, et ne jamais faire comme s'il ne voyait pas les
réparations à faire; il ne doit pas s'attarder chez lui avec sa
fortune, ses enfants et sa femme; il doit surveiller'les bâti-
ments du roi comme il surveille les siens, et veiller sur les
biens du roi comme il veille sur ses propres biens; s'il aper-
çoit quelque chose qui soit trop vieux, il doit le iaire rem-
placer il doit surveiller et enseigner leurs devoirs tous les
jours aux chau krâsuong; il doit l'es présenter au roi le matin
et le soir, sans rien craindre, conformément à la loi. Il doit

Les formulesdu Buddha,de loi royaleet des livres sacrés.(Le mot


saya est évidemment l'abrégédu mot so/p/MM,
employéquelquefoispour
désignerl eslivressacrés.)
KHAM MONTIRO f)At, 20~

veiller partout, et s'assurer que les dignitaires à présenter au


roi sont à leur rang de grade, conformément à la loi. H doit
ordonner les fêtes des douze mois de l'année (tvé tos M<~s),
conformément a la coutume ancienne. H doit connaître les
parents du roi et les dignitaires qui sont pauvres, ceux qui
ont des proccs, et ne leur réclamer que ce qu'ils peuvent
donner. Il doit avoir le cœur juste et connaître ceux qui font
mal et ceux qui font bien leur service. H doit se tenir au
courant des ordres que donne le roi. Il doit connaître ceux
des serviteurs du roi qui sont de haute famille. Il doit se
tenir au courant de tout ce qui se passe, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du palais. Il doit savoir répondre nettement
au roi. Il ne doit pas être négligeant. S'il manque à son ser-
vice, il sera puni, d'après le ~'<~M Préas achnha, de l'une
des six peines cinquante coups; trois mois de prison et la
révocation l'amende quadruple l'amende double; l'amende
simple la réprimande.
ART.89. Quiconque, dignitaire ou non, doit obéir au
riéun luong qui est chargé de surveiller dans le palais, de
porter les ordonnances royales de la reine mère ou de la
reine, conformément à la coutume ancienne ou à la loi nou-
velle, ou de réclamer les anciennes ou les nouvelles corvées.
– Celui qui refusera de lui obéir, ou qui n'obéira
pas aux
ordres donnés par l'ordonnance royale, sera condamné à une
amende <<ïntbânda sakh.
ART.90. – Si le roi vient dans une salle du palais et s'y
assied, l'Achnha montiro bal doit laisser entrer les dignitaires
petits et grands pour les présenter au roi, les faire placer
suivant leur grade, à gauche et à droite, les inviter à saluer
trois fois, puis à rester accroupis et à écouter en silence les
paroles du roi. Si un dignitaire prend une place plus élevée
que celle qui convient à son grade, il faut lui mettre la corde
au cou, le faire sortir et lui réclamer le prix de la corde au
cou (téak ~). On pourra le laisser revenir le jour suivant.
ART.9i. – Quand les dignitaires sont rassemblés dans la
salle des audiences royales, l'Achnha préas réach montiro bal
doit les prévenir de ne pas s'entretenir de choses sans impor-
tance.–Si un dignitaire a quelque chose de grave à dire au
202 LOIS CONST)TU'nONNELLES

roi, il doit le dire de suite. S'il parle de choses qui ne


concernent pas le service et afin de se divertir, il sera con-
damné conformément à la loi.
ART.93. Si un dignitaire de cinq à dix péan parle sans
motif et pour se divertir, il sera averti s'il ne tient pas compte
de cet avertissement, on lui mettra la corde au cou, on le
tirera dehors et on lui réclamera le prix du téak ka, confor-
mément à la loi.
ART.93. Si ce dignitaire est de un à quatre péan, il sera
averti; s'il ne tient pas compte de cet avertissement, on lui
mettra la corde au cou, on le tirera dehors et on lui fera payer
le prix du téakkâ; la seconde fois, il sera réprimandé; s'il ne
tient pas compte de 'cette réprimande, on le tirera avec la
corde au cou et on lui interdira de paraître pendant six jours
devant le roi. La troisième fois, il sera puni de six jours de
prison et considéré comme ayant violé la loi des grades du
riéun luong.
ART.94. Si cet homme est un simple homme du peuple
ou un serviteur non gradé du roi, il sera averti s'il ne tient
pas compte de cet avertissement, on le tirera dehors avec la
corde. La seconde fois, on le prendra par le bras, on le
fera sortir et on lui fera donner quinze coups. La troisième
fois, on lui fera donner vingt-cinq coups, on le condamnera
conformément à la loi des grades du riéun luong, puis on lui
fera défense de paraître encore devant le roi.
ART.95. Quiconque se présente devant le roi doit rester
accroupi et écouter en silence les paroles royales. Si donc,
quelqu'un se détourne pour parler bas à son voisin, il sera
puni de la peine de mort. Si le roi le gracie, il recevra
cinquante coups et sera retenu un mois en prison.
ART.96. Quiconque prend et s'approprie des présents
offerts au roi, les fait tomber, les brise, les disperse, sera jugé
et condamné à l'une des trois peines suivantes là section des
doigts; vingt-cinq coups de lanière en cuir; l'amende double.
ART.97. Dès que quelqu'un a reçu du roi un nouveau
nom, un titre, une dignité, le Montiro bal doit prévenir tout
le monde de l'intérieur et de l'extérieur dans les trois mois.
Si au bout de trois mois quelqu'un n'emploie pas les nouveaux
KRAM MOS'HHO MAL 203

titres et noms donnés par le roi, quand il parle à celui qui les
a reçus, il sera réprimande la première fois afin qu'il ne
recommence pas. S'il recommence, il sera puni tam Mn~a
-sa/fA,conformément à la loi.
ART.98. – Quiconque de la famille royale rit, s'amuse en
présence du roi et en audience, sera puni de trente coups; s'il
est gracié de cette peine, il sera puni d'une amende d'après le
Préas réach achnha. Si le roi est sorti de la salle d'audience,
la peine sera de quinze coups de lanière en cuir; s'il est gracié
par le roi, il sera puni d'une amende tam bânda sa/fA dont
une moitié sera abandonnée.
ART.99. Quiconque se dispute dans la salle des audiences
royales, sera considéré comme un homme qui ne craint pas
le A'r<~t P/ts réach achnha et puni de vingt-cinq coups de
rotin. S'il a disputé haut et a été entendu par le roi, la
peine sera de cinquante coups de rotin. S'il a injurié, la
peine sera de soixante coups. S'il a proféré des impréca-
tions, la peine sera de cent coups de rotin. Celui qui aura
commencé sera condamné à une amende tam bânda sakh au
profit du Trésor, puis on renverra cette affaire devant le
tribunal.
ART.100. Quiconque se bat dans le palais, dans la salle
des audiences ou dans une salle où se trouve le roi, et qui
aura commencé, sera puni de cinquante coups et de trois
mois de prison. S'il a donné un coup de pied qui n'a pas
porté, on lui coupera les doigts d'un pied. S'il a voulu
frapper avec la main, et que sa main n'ait pas porté, on lui
coupera les doigts d'une main. Si le coup a porté, on lui
coupera, selon le cas, les doigts des deux pieds ou des deux
mains, puis il sera condamné conformément à la loi.
ART.101. Quiconque se bat dans la salle des audiences
royales, prend une arme, la lance à quelqu'un, en frappe
quelqu'un, si le coup n'a pas porté, on lui coupera les doigts
des deux mains, puis on le condamnera, conformément à la
loi, à payer une amende. S'il a blessé quelqu'un, l'amende
sera double.
ART.102. Quiconque ose dépasser la balustrade royale,
le siège royal, ou traverse la chambre royale quiconque ose
204 LOIS COKSTn'UTIONNEU.KS

'II
se coucher, s'asseoir sur la balustrade, sur le siège ou sur le
lit royal; quiconque ose mettre le pied sur le plateau des
vivres royaux; quiconque, le temps de dormir étant venu,
met son matelas, sa natte, dans le palais royal et s'y couche
avec orgueil, afin de s'égaler aux grands dignitaires, s'il est
convaincu, sera condamné à l'amputation des bras et des
jambes, qu'il soit homme ou femme. S'il veut se racheter
de cette peine, il le pourra en payant de l'argent. Si le roi
commue sa faute, il recevra vingt-cinq à cinquante coups de
lanière en cuir, puis on le jugera d'après la loi du Préas réach
achnha.
ART. 103. Quiconque, au palais, passe par-dessus le
mur, par une fenêtre, soit de jour soit de nuit, ou fait une
brèche au mur, soit pour entrer soit pour sortir du palais, ou
courbe un fer de grille afin d'entrer et de sortir du palais, ou
enfonce à coups de pied la porte du palais afin d'y faire un
trou, ou injurie, frappe le chef de la porte du palais, sera
condamné à l'une des trois peines suivantes s'il a passé par
une fenêtre, s'il a fait une brèche au mur d'enceinte du palais,
il sera puni de l'amputation des jambes; s'il a fait unebrèche
au mur de l'enceinte intérieure ou défoncé la porte de cette
même enceinte, il sera condamné à mort; s'il a seulement
fait tomber quelques morceaux du mur ou de la porte de
l'enceinte du palais, on lui coupera les deux bras.
ART. 104. Si, pendant la nuit, la porte étant fermée,
quelqu'un ne réveille pas le gardien et ouvre la porte de sa
propre autorité afin de sortir ou de rentrer, s'il est arrêté et
convaincu, sera puni de vingt coups.
ART. 105. Quiconque, étant armé soit d'un bâton soit
d'une arme quelconque, pénètre au palais en sera empêché
par le chef de la porte et interrogé. S'il n'avait aucune
raison d'entrer armé dans le palais et s'il y est entré de sa
propre autorité, on lui coupera les bras. – Si le chef de la
porte l'a laissé entrer, il sera puni de cinquante coups, puis
on le révoquera et on le mettra au nombre des corvéables
chargés des besognes lourdes (<AcœH/tkar chéa </tKg<~).
ART.106.– Si un dignitaire ou un prince vient voir le
roi en se faisant porter et ne descend pas de son véhicule
KftAM
MOKTIKO
UAL 205

devant la porte du palais ai, prévenu par le chef de la porte,


il ne tient pas compte de son avertissement, il sera condamné
à cinquante coups. – Si le roi commue sa peine, il payera
une amende double tam Mne!a sakh. Si le chef de la porte
ne lui a fait aucune observation, il recevra trente coups.
Si le roi a donné à cette personne l'autorisation de pénétrer
au palais avec un véhicule quelconque ou avec un parasol,
elle ne sera pas coupable.
ART.107. Quiconque, quand il pleut, s'il est appelé au
palais par le roi ou s'y rend pour le service, peut y pénétrer
avec un parapluie qu'il porte lui-même. S'il fait porter
son parapluie par un autre, il sera puni d'une amende tant
bânda sakh.
Am. 108. Quiconque vient par eau voir le roi qui se
trouve en sa maison flottante (<Mmn<tpAp), si le roi est hors
de la maison, doit retirer son chapeau et fermer son parasol
à cinq sœn si le roi est dans sa maison, il doit retirer son
chapeau et fermer son parasol à trois sœn; si le roi n'habite
pas sa maison, mais si on la prépare pour lui, il devra se
découvrir la tête et fermer son parasol à un sœn '.– Celui qui
n'obéira pas à cette disposition, ou qui ramera debout en pas-
sant devant le dàmnak phé, sera condamné à l'une des trois
peines suivantes, selon le cas cinquante coups, l'amende tam
bânda sakh, la réprimande.– Si un homme du peuple ignoraitt
cette coutume et s'il n'a pas été prévenu par son chef, il ne
sera pas coupable; s'il a été prévenu par son chef et n'a pas
tenu compte de son observation, il sera condamné à quinze,
dix ou cinq coups, conformément à la loi.
ART.109. Si le roi sort de son palais pour se rendre à
sa maison flottante, le chef de cette maison (néay dap), doit
prévenir tous les dignitaires et les gens du peuple qui sont
en pirogue et qui descendent ou remontent le fleuve, qu'ils
doivent fermer leur parasol, retirer leur chapeau et s'asseoir
pour ramer, en passant devant le dàmnak phê. Si le néay
dap ne prévient pas, il recevra quinze coups; s'il a prévenu
et que quelqu'un n'ait pas tenu compte de son observation,

i70mètres,iOSmètreset 34mètres.
206 LOISCONSTITU'nONNELLES

celui-là sera condamné conformément à la loi et son chapeau,


son parasol ou les rames de son bateau seront confisqués au
profit du trésor royal.
ART. 110. – Si un parent du roi ou si un parent d'un
dignitaire vient voir le roi, il doit descendre de son véhicule,
retirer son chapeau et fermer son parasol. Si le roi est
sorti de la salle d'audience, on doit se découvrir, fermer son
parasol à cinq sœn du palais. Si le roi n'est pas sorti et si
les femmes titrées sont seules sorties, on doit se découvrir et
fermer son parasol à trois sœn du palais. Si donc, l'un de
ceux dont il vient d'être parlé, avec son chapeau ou son
turban sur la tète, son parasol ouvert, ou monté sur son
véhicule, s'avance plus près que cinq ou trois sœn, il sera,
selon le cas, s'il est dignitaire, condamné à l'une des trois
peines suivantes cinquante coups de lanière en cuir
l'amende <antbânda saM; la réprimande. Si le coupable est
un simple habitant, ignorant de la loi, il sera innocent; s'il a
été prévenu par le néay dap et s'il n'a pas tenu compte de son
observation, il sera puni, selon le cas, de quinze, dix ou cinq
coups, conformément à la loi.
ART.iii. Quiconque étant de la famille royale ou digni-
taire pénètre orgueilleusement dans le palais avec son chapeau
sur la tête, avec son parasol ouvert, ne craint pas de manquer
au règlement, doit y être rappelé par le chef de la porte. S'il
ne tient pas compte de son observation, s'il l'injurie, il sera
condamné à l'une des trois peines suivantes on le mettra au
nombre des pol màha tay (gens chargés de porter les faisceaux
de rotin); on le mettra au nombre des pol réaksa Angh (gardes
du corps); on le mettra au nombre des pol smau dàmrey
(esclaves d'état chargés de fournir d'herbe les éléphants du
roi). S'il a frappé celui qui l'a rappelé à l'ordre, il sera en
outre condamné à cinquante coups et à une amende double,
selon les blessures. S'il est gracié par le roi, il sera con-
damné d'après la loi du Préas réach achnha.
ART. 113. – Si une bête féroce, un ennemi, un fou, un
chien enragé pénètre dans le palais, parvient jusqu'à la salle
des audiences royales, ou bien y entre, le dàmruot sera
condamné à cinquante coups et ses biens seront confisqués.
HO)!AL
MONT)
KRAM 207

Quant au chef de la porte, on lui arrachera les yeux. Si


le roi sortait à l'instant où le fou, l'animal féroce s'y rendait,
ce qui pouvait effrayer le roi, l'Achnha montiro bal recevra
cinquante coups, le dàmruot recevra trente coups et le chef
de la porte quinze coups.
ART.113. Quiconque boit de l'alcool, fume de l'opium
ou du haschisch dans le palais, ou fabrique l'une de ces
choses à l'intérieur du palais quiconque chante, danse,
s'amuse dans le palais quiconque fait voler un cerf-volant
au-dessus du palais; quiconque joue aux jeux biér, por, thuo,
/tom<a< et autres jeux, dans le palais, sera condamné à
cinquante coups de lanière en cuir, conformément à la loi du
Préas réach achnha.
ART.114. Quiconque tire sur le palais, lance des mor-
ceaux de briques, des pierres, de la terre, qui dépassent la
maison du roi, le roi, la reine, ses enfants, ses autres femmes,
un membre de l'Akka sêna botdey (du ministère), le digni-
taire de la suite du roi, s'il est convaincu, sera condamné,
à l'une des trois peines suivantes l'amputation des bras,
trente coups, l'amende tam &<ïn<<<ï sakh.
ART. 115. Si un des objets lancés touche le roi ou la
reine, un prince ou une princesse, une de ses femmes ou un
dignitaire ci-dessus nommé de la suite du roi, celui qui l'aura
lancé sera puni de l'une des quatre peines suivantes la mort,
la section de la main, cinquante coups de lanière en cuir,
l'amende <am bdnda sakh.
ART.116. Celui qui reçoit une ordonnance royale doit
avoir le cœur juste, suivant les quatre lois (?); si donc il voit
quelqu'un mal faire son service, ou faire plus qu'il ne doit, il
doit le rappeler à l'ordre. Si celui qu'il rappelle ainsi à l'ordre
ne tient pas compte de son observation, il doit le punir de sa
propre autorité; s'il ne peut le punir, il doit prévenir le roi.
S'il ne rappelle pas à l'ordre celui qu'il voit commettre une
faute, ou s'il a reçu des présents ou cédé à une prière puis
laissé faire, ou s'il n'a pas puni une personne qu'il devait et
qu'il pouvait punir, ou si, ne pouvant la punir lui-même, il
n'a pas prévenu le roi, s'il est convaincu, il sera puni de la
même peine que celui qui aura commis la faute.
208 LOiSCONSTH'U'nONMKLLËS

An'r. il7. Si le maître de la vie a donné des ordres con-


traires à la coutume, qu'il s'agisse de perception d'impôt, de
redevances, l'Akka sêna botdey et les conseillers royaux
doivent le faire observer au roi, une fois, deux fois, trois fois.
Si le roi ne tient pas compte de cette observation, il faut
écrire une petite note et la remettre, soit à sa reine, soit à
l'une des femmes titrées, soit à l'une des femmes estimées
par le roi, afin que cette note IuLsoit donnée en particulier.
SI le roi .neveut pas tenir compte de cette note, on doit inviter
le chef des religieux (préas réach A~Ms~),afin qu'il lui rap-
pelle la coutume ancienne. Si les dignitaires ne font pas
toutes ces démarches, Ils seront punis d'une amende lam ~ïnd~
salch, conformément à la loi.
ART. 118. Si le roi a donné des ordres contraires à la
coutume, qu'il s'agisse de perception d'impôt ou de rede-
vances s'il a mal jugé une affaire et si le peuple est mécon-
tent (cAe~' MaK A-r~/to~),les dignitaires doivent, conforme-
ment à la loi, lui faire observer d'abord qu'il n'a pas suivi la
coutume ancienne, puis le laisser faire, parce qu'on dit que sa
parole est comme la, foudre, comme le P/'cas Méanos, comme
le diamant (terrible, respectable, précieuse). Celui qui n'obéira
pas au roi sera condamné à une amende ~<w bânda s<t/<,
conformément à la loi.
ART. 119. Quiconque, parmi les dignitaires de six à dix
sakh, étant en présence du roi, parle avec un voisin, le pousse
pour attirer son attention, sera puni de l'amputation des bras.
S'il a fait des signes avec les yeux, on les lui arrachera.
S'il a tourné la figure vers quelqu'un en souriant, on lui
fendra la bouche. – SI celui-là est un dignitaire de cinq sakh
et au-dessous, il sera condamné à l'une des trois peines sui-
vantes cinquante coups de lanière en cuir; on lui frappera
la bouche et on la lui fendra ensuite; l'amende.
ART. 120. Quiconque, parmi les dignitaires de dix à six
sakh, va trouver un autre dignitaire, soit de jour soit de nuit,
à la salle des audiences royales ou au sala louk khon, et lui
parle bas, s'il est convaincu, sera condamné à l'une des trois
peines suivantes la décapitation et la confiscation des biens;
cinquante coups de lanière en cuir; l'amende <ant bânda
MONTtHO
KHAM MAL 209

.s«/tA. – S'il est dignitaire de cinq sakh et au-dessous, il


sera condamné à l'une des trois peines suivantes cinquante
coups de lanière en cuir; l'amende tam &<ïn~asakh; la répri-
mande.
ART. i2i. Un dignitaire qui joue, fume de l'opium, du
haschisch, boit de l'alcool, abaisse la dignité du roi en faisant
ces choses; il sera puni d'un mois de prison et on le mettra au
nombre des simples habitants. Si les femmes du roi des
troisième et quatrième rangs font l'une de ces choses, elles
seront condamnées à mort.
ART.128. Les achnha luong, les kromokar, les chauhvay
srok, qui se visitent entre eux et ne viennent pas boire l'eau
du serment, s'ils sont de huit à dix sakh ou s'ils fréquentent
d'ordinaire les princesses ou les femmes du roi, leur font des
cadeaux d'éléphants ou de chevaux, afin d'acheter leur pro-
tection, parce qu'ils ont été les ennemis du roi, seront jugés
et condamnés, s'ils sont convaincus, à l'amende et à l'une des
peines suivantes la mort cinquante coups de rotin et la révo-
cation une autre amende.
ART.123. Si un mandarin au service du roi cherche à
s'excuser de n'être pas venu boire l'eau du serment, ou écrit
qu'il est sérieusement occupé ou malade, il sera jugé; s'il n'a
pas pu achever la tasse d'eau du serment, ou s'il n'a pas avalé
cette eau, ou s'il n'en a pas pris un peu dans sa main pour
s'en passer sur la tète, il sera considéré comme trahissant le
pays. S'il est gracié par le roi, il sera condamné à une amende
tam bânda sakh.
ART.i24. Quand on boit l'eau du serment, il ne faut pas
avoir à ses doigts des bagues d'or jaune ou rouge; il faut être
à jeun. Celui qui aura mangé avant de boire l'eau du ser-
ment, ou qui se présentera avec des bagues d'or rouge ou
jaune, sera puni, conformément à la loi, d'une amende tam
&<îndesakh.
ART.125. Si l'un des riéun luong (chargés de la surveil-
lance des mandarins) voit voler ou piller, ou commettre des
exactions de nature à faire fuir les habitants, il doit prévenir
le roi. – S'il ne le prévient pas et si le coupable est condamné,
il subira la même peine.
14
~t0 LOIS CONSTH'U'nUN!<ELLt!;S

ART. 126. Quiconque, ayant reçu du roi des cadeaux.


animaux ou objets quelconques, ou de la nourriture venant de
la table du roi et donnée par lui, les laissera tomber au milieu
de la salle des audiences royales, ou à terre, en présence du
roi, ou les emportera sans les manger; quiconque tient quel-
qu'un par la main et lui parle, ou étant debout ou assis dans
la salle d'audience ne garde pas le silence. sera puni et
condamné à la peine de mort. S'il est gracié par le roi, on
lui donnera cinquante coups de lanière en cuir, on lui coupera
les lèvres et les oreilles; s'il est également gracié de cette peine
par le roi, il recevra cinquante coups de lanière en cuir et
payera une amende tam M/tofa sakh.
ART. 127. Quiconque employé au palais, dignitaire ou
non, met de l'huile sur ses cheveux ou de la poudre sur sa
figure, ou un crayon, une fleur, une cigarette à son oreille et
marche,'en faisant le fanfaron, sera puni la première fois de
trois jours à sept jours de prison; la seconde fois, d'une
amende tam bânda sakh; la troisième fois, de trente coups;
puis on le révoquera en le mettant au nombre des simples
habitants, et on lui fera défense d'entrer au palais. S'il
est simple homme du peuple, on le punira la première fois,
de réprimande; la deuxième fois, de trente coups de rotin; la
troisième fois conformément à la loi du Préas réach achnha.
ART. 128. Il est défendu à un dignitaire ou non digni-
taire de venir'au palais avec un sàmpot de couleur verte ou
noire, avec un auv de femme. Quiconque connaît cette
défense et ne s'y conforme pas sera arrêté par le chef de la
porte qui lui déchirera son sàmpot ou son auv, ou bien lui
confisquera ses vêtements. Si le chef de la porte ne déchire
pas ses vêtements ou ne les confisque pas, il sera puni de
quinze coups.
ART.129. Si un dignitaire ne vient pas, conformément
à la loi, se présenter au roi, ou s'il ne vient pas prendre sa
place dans l'escorte du roi quand le roi voyage, il sera con-
damné à remettre autant de fois dix cannes à sucre qu'il aura
de grades à celui qui est chargé de nourrir les éléphants du
roi. La seconde fois, il sera condamné à uneamende en argent
~am bânda saM.
KHAM MONTIRO BAL 211

ART.130. Si le roi quitte son palais pour voyager, et si


ceux qu'il n'emmène pas ne viennent pas coucher au palais
pour le garder, ils seront condamnes la première fois, à une
amende simple; la seconde fois, à une amende double; la
troisième fois, à une amende triple; la quatrième fois, à une
amende quadruple; puis ils seront révoqués.
ART. 131. Quiconque manque son tour de garde au
palais, arrive après la fermeture de la porte et y pénètre en
passant par-dessus le mur d'enceinte; quiconque marche ou
passe par-dessus un objet appartenant soit au roi, soit aux
reines, soit aux dignitaires, sera jugé et condamné à l'ampu-
tation des cuisses; si sa peine est commuée par le roi, on lui
coupera les jambes et il paiera une amende simple, double,
triple, quadruple, selon le cas.
ART.132. Si celui qui est chargé de veiller à ce que les
cordons des fenêtres et des portes fonctionnent bien, néglige
son service et ne remplace pas les cordons cassés ou ne
répare pas ceux qui ne fonctionnent pas, il sera condamné à
quinze coups de lanière en cuir. S'il y est autorisé par le roi,
il pourra racheter sa peine conformément à la loi.
ApT.133. Si celui qui est chargé d'étendre soit les tapis,
soit les nattes à l'endroit où le roi doit s'arrêter, ne les a pas
étendus avant l'arrivée du roi, il sera condamné à la même
peine que le surveillant des cordons des portes et fenêtres
qui aura négligé son service. Si celui qui est chargé de
porter le parasol casse le manche ou le ressort du parasol en
l'ouvrant, il sera puni de trente coups de lanière en cuir.
Si le parasol tombe sur le roi, la peine sera de soixante coups
et de l'emprisonnement. Si cet accident s'est produit un
jour de cérémonie et au-dessus du roi, la peine sera celle de
la mort et de la confiscation des biens.
ART. 134. Si, un jour de cérémonie, des étrangers
omettent de s'agenouiller et de s'incliner devant le roi, ils
seront punis d'une amende tam Mn<<asakh

La Loubereraconte,dans sa DMo-tptMH du ro~MMM deS<om,que,de


son temps,quandle roi devaitsortirde son palais,on prévenaitles Euro-
péensde ne se pointtrouversur le chemindu roi,afinden'êtrepointobligés
de s'agenouiller.
212~) LOIS CONS't'ITU'nONNELLKS

ART.135. Si des étrangers qui sont venus dans le royaume


se mettre au service du roi, et qui ont reçu du roi des sâmpot,
des vêtements, des ornements ou tout autre objet', se pré-
sentent devant lui sans être vêtus ou parés de ces vêtements
ou de ces objets, ils seront condamnés conformément à la loi
du Préas réach o~a (loi sur l'armée (?),puis on les révoquera
et on les mettra au nombre des simples habitants.
ART.136. Si le roi a ordonné à des étrangers de porter
des vêtements cambodgiens et les leur a donnés, et qu'il arrive
que ces étrangers les perdent ou les laissent s'abîmer, puis
s'en vêtissent quand ils se présentent devant le roi, ils seront
tirés hors de la salle avec une corde au cou, puis on leur
infligera trois jours de prison.
ART. 137.– Celui qui aura engagé ou vendu un vêtement
que le roi lui aura donné sera puni la première fois, de
la réprimande; la deuxième fois, de trente coups; la troi-
sième fois, d'un mois de prison; la quatrième fois, Il sera
révoqué.
ART.138. Les vêtements donnés par le roi ne doivent
être revêtus que les jours de grande fête ou de grande récep-
tion d'étrangers, ou pour escorter le roi. Quand ils sont usés,
il faut les apporter à la Chau Khun (une des femmes du roi
chargée des vêtements d'apparat), afin qu'elle en parle en
particulier au roi et les fasse remplacer. Celui qui ne les rap-
portera pas à la Chau Khun, qui ne préviendra pas qu'ils
sont usés, et qui, parce qu'ils sont usés, ne viendra pas se
présenter au roi, sera jugé, considéré comme un homme
paresseux, révoqué et mis au nombre des simples habitants.
S'il est gracié par le roi, il paiera une amende tam bânda
salch. S'il a été averti par son chef (anapoyéa bal) et n'est
pas venu demander un vêtement neuf, et si sa peine est
commuée par le roi, il sera puni d'une amende double.
ART.139. Si un petit dignitaire fait l'important et, sans
rien craindre, dispute, crie, injurie, traverse un endroit où
il est défendu de passer, ou bien lance des imprécations soit

Lemêmeauteurracontequeles Européens,les Françaisque le roi de


les vêtementsqui
Siamhonoraitdecettemanière,revêtaientimmédiatement
leurétaientofferts.
KRAM
MONTIRO
BAL 2~~

contre le roi soit contre un autre dignitaire, ses biens seront


confisqués et il sera révoqué.
An'f. 140. Si un dignitaire chargé par le roi d'un ser-
vice a l'intérieur ou à l'extérieur, ou chargé par le roi de
régler une affaire quelconque, de pacifier une province, de
poursuivre une bande de voleurs ou de rebelles, ne fait pas
ce qu'il est chargé de faire, puis revient se présenter au roi,
il sera puni de l'une des six peines. (Voyez Ar~m Préas achnha
i!!t0ng'.)
ART.141. La loi s'oppose à ce que les dignitaires de six
à dix sakh prennent plus d'un balat de gauche, plus d'un
balat de droite et plus d'un secrétaire. S'ils prennent plus
de trois fonctionnaires ou les prennent sans prévenir le roi,
leurs subordonnés seront révoqués.
ART. 142. La loi s'oppose à ce que les dignitaires de
quatre à cinq sakh aient plus d'un balat et plus d'un secré-
taire. S'ils en prennent davantage ou s'ils les nomment
sans prévenir le roi, ces nominations seront annulées.
ART.143. La loi interdit aux dignitaires à trois sakh de
prendre soit un secrétaire soit un balat, sans y être autori-
sés par le roi. S'ils en prennent un ou plus que le roi les a
autorisés à prendre, ils seront condamnés conformément à
la loi.
ART.144. Si, en temps de guerre, de trahison du pays,
ou d'une consultation des dignitaires à propos de piraterie
un dignitaire quelconque reste chez lui et ne vient pas au
conseil, il sera jugé et condamné comme s'entendant soit
avec les voleurs soit avec l'ennemi, conformément à la loi.
ART.145. Si un dignitaire chargé par le roi d'un service
quelconque reste chez lui ou se cache au moins trois mois,
au lieu de partir pour remplir son mandat, il sera emprisonné
et restera en prison jusqu'au retour de celui qu'on aura
envoyé à sa place.
ART. 146. Quiconque, étant chargé de surveiller une
province ou de la défendre contre l'ennemi, omet de rensei-
gner le roi sur ce qui se passe autour de lui, ou qui rentre
chez lui de sa propre volonté, sera décapité et ses biens
seront confisqués. Si sa peine est commuée par le roi, ses
2t4 LOIS CONSTtTUTIOUNEI.LES

biens seront confisqués et il sera mis au nombre des pol


smau dàmrey.
ART. 147. Quiconque vient de l'extérieur enlever les
gens, hommes ou femmes de la capitale, ou sert d'intermé-
diaire entre ceux qui enlèvent et ceux qui sont enlevés, sera
puni de l'une des six peines. S'il rend la personne enlevée,
il paiera trois fois son prix; s'il ne peut la rendre, il paiera
quatre fois son prix.
ART. 148. Si un gouverneur de province, un achnha
luong ou un kromokar de province envoie un rapport au roi,
ou rentre avant d'en avoir reçu l'ordre, il sera attaché devant
la salle du tribunal pendant trois jours, puis on le condam-
nera à une amende quadruple, double ou simple, selon le
cas; enfin il sera révoque et gardé en prison un mois. Si sa
peine est commuée par le roi, il sera puni de quinze mois de
prison. Si, rentrant de sa propre autorité, il a reçu à
mi-route l'ordre qui le rappelait, il sera dégradé et mis à un
grade inférieur; s'il a dix péan, on le mettra à cinq péan; s'il
a cinq péan, on le mettra à trois péan; s'il a trois péan, on le
mettra à quatre ro~ en outre, il sera condamné à une
amende quadruple, double, simple, tam bânda sakh, et à
quinze mois de prison, afin que les autres agents ne suivent
pas son exemple.
ART.149. Si un dignitaire ou non dignitaire, par négli-
gence, manque son service, ou s'il ne vient pas prendre sa
place dans l'escorte du roi, ou si, étant appelé, il ne vient pas
sous prétexte qu'il est malade, et s'il n'a pas averti, ou bien
un dignitaire ou non dignitaire qui n'obéit pas à un ordre
donné. sera condamné conformément au A'r<!fKPréas
réach achnha, à l'une des quatre peines suivantes cinquante
coups de lanière en cuir; un mois de prison; la révocation;
la réprimande.
ART.150. Si un dignitaire, ou une femme, chargé d'un
service tombe malade et ne prend pas soin de faire prévenir
la Chau Khun ou son chef (néay), afin que le roi soit informé,
ou se met en voyage sans informer le roi, sera condamné à
Lemot péan signifie« mille», ici « milledignités», et le mot fo.)/
cent »,ici « centdignités
KRA~f MONTIRO BAL 2~5

l'une des deux peines suivantes l'amende tam bânda saM;


ta réprimande'.
ART.151. Si un dignitaire chargé d'un service a contre-
venu aux lois et vient, de lui-même, demander pardon au roi,
il sera jugé; on diminuera la peine, mais on ne la reme~ra
pas entièrement; si la peine encourue est oA-ra?< Mus, on pro-
noncera la peine m~an<a Mas; si la peine encourue est
m~/t<M<aMus, on prononcera la peine Mr<t Mus; si la peine
encourue est /<-<tr~ Mus, on prononcera la peine fnocMa"mwo
Mus; si la peine encourue est MocMœ/nmo <dMs,on pronon-
cera la peine lohu Mus, conformément a la loi'.
ART.152. Si un dignitaire ou non qui a rendu un ser-
vice est récompensé par le roi, et que quelqu'un, par jalou-
sie, cherche à empêcher le roi de lui donner cette récompense,
il sera, s'il est convaincu, révoqué et mis au nombre des
simples habitants.
ART.153. Si un dignitaire de dix à quatre péan contre-
vient, n'obéit pas à une ordonnance royale, il sera condamné
a l'une des quatre peines suivantes s'il a désobéi à un ordre
verbal donné par le roi et lui a répondu, on lui fendra la
bouche; s'il a désobéi a une ordonnance royale, on le con-
damnera sa mort; s'il n'a pas tenu compte d'une recomman-
dation royale, on lui coupera les lèvres; s'il a désobéi à une
lettre royale, il sera puni de l'amende quadruple. S'il a
trois péan ou au-dessous, et a désobéi soit à un ordre verbal
du roi soit à une lettre royale, il sera puni de l'une des trois
tam bânda
peines suivantes coups sur la bouche; l'amende
sa/~t; quinze coups.
ART.154. Quiconque, dignitaire ou non, a désobéi à une
ordonnance de la reine, sera condamné à une amende triple;
s'il a désobéi à un ordre envoyé par la reine, il sera con-
damné à une amende double; s'il a désobéi à un ordre ver-
bal (prisas), il sera condamné à une amende simple.
ART. 155. – Si un dignitaire est envoyé par le roi pour
administrer une province des sàmrap êk, tou, trey ou chétva
(des premier, deuxième, troisième ou quatrième apanage), ou
Letexteportetroispeineset n'enéntmerequedeux.
Pour touscesmots,voyezplusloinle ~MmCM'
216 LOIS CONSTITUTIONNELLES

si un chau kràsuong envoyé par son chef dans une province,


y parait sans cachet et que les habitants ou les autorités
refusent de leur obéir ou de les recevoir, ces habitants ou ces
fonctionnaires ne seront pas coupables. S'il a te cachet,
soit du kômnan khêt (chef supérieur de la province), ou celui
du riéun lupng .(introducteur soit de gauche soit de droite),
ceux qui refuseront de lui obéir ou de le recevoir, seront
condamnés conformément à la loi.
AnT. 156. Quiconque refusera d'obéir à un ordre donné,
soit au nom de la reine soit au nom d'une femme titrée, par
un homme qui n'est pas kromo véang, ne sera pas coupable
parce que la personne qui lui a donné cet ordre n'était pas
kromo véang. Si l'ordre envoyé par la reine ou une femme
titrée a été porté par un kromo véang, celui qui n'aura pas
obéi à cet ordre sera condamné conformément à la loi.
ART. 157. Quiconque fait un écrit ressemblant à un
objet émanant du roi, sera amputé de la main; s'il a imaginé
et écrit une ordonnance royale ou une ordonnance de la
reine, il sera puni de mort; s'il a imité et écrit un ordre d'une
femme titrée du roi, il sera puni de l'une des deux peines
suivantes coups sur la bouche; quinze coups de rotin.
ART.158. Si quelqu'un qui doit parler au roi ne peut le
faire avec clarté, il doit prendre une autre personne pour le
suppléer, afin que le roi soit bien renseigné sur l'affaire dont
on veut l'entretenir. Si le suppléant connaît bien l'affaire et
cache quelque chose au roi, ne lui dit pas tout ce qu'il sait, il
sera puni conformément à la loi.
ART. 159. Nul ne peut s'adresser directement au roi
pour lui demander quelque chose; conséquemment, quiconque
a besoin du roi, pour lui demander de l'or, de l'argent, un
titre, une femme ou tout autre chose; quiconque désire lui
emprunter soit de l'argent soit un objet lui appartenant; qui-
conque veut être nommé chef des comptes des revenus du
trésor, des pol, des kômlas ou des clients, doit s'adresser à un
dignitaire et lui demander de parler'pdur lui au roi. Ce digni-
taire, s'il a accepté de faire cette demande, doit la faire en
particulier et dans un endroit convenable à cela. S'il ne
s'adresse pas en particulier au roi, ou s'il choisit un endroit
KHAM MONTIRO BAf. 2i7 7

qui n'est pas convenable pour lui parler, il sera puni de l'une
des trois peines suivantes l'amende tam Mn<<a saM;
cinquante coups; la réprimande.
ART.160. Si un grand chef ou un petit chef est envoyé
par le roi pour faire presser le service, ou pour régler une
affaire qui intéresse le peuple, et que cet envoyé parte, mais
ne fasse rien pour exécuter l'ordre qu'il a reçu; ou bien si cet
envoyé, ayant reçu l'ordre royal, va s'adresser au roi afin que
cet ordre lui soit renouvelé, il sera puni conformément à la loi.
ART. 161. Quiconque, étant envoyé par le roi pour
une affaire de service, donne des ordres injustes au lieu
d'ordres justes, perçoit plus ou moins qu'il doit percevoir, ne
suit pas ou oublie les ordres qu'il a reçus, sera jugé; s'il est
convaincu d'avoir perçu en trop, il sera condamne conformé-
ment a la loi, d'après le ZWas réach achnha.
ART. 162. Quiconque porte le sabre du roi sans son
fourreau, ou bien laisse tomber le fourreau, sera puni de
l'une des trois peines suivantes la décapitation; l'emprison-
nement la réprimande.
ApT. 163. Si un ministre, un dignitaire grand et petit
de l'intérieur ou de l'extérieur, a envoyé son secrétaire, son
client, son parent, son ami tenir un poste de douane (koy)
et que cet envoyé perçoive pour son compte des objets appar-
tenant aux gens du peuple, il sera mis en jugement et, s'il est
convaincu, parce qu'il aura trompé le peuple et abusé du cachet
du roi, il sera puni conformément à la loi du Préas réach
achnha; les objets qu'il aura perçus à tort seront pendus à son
cou, puis il sera promene akros. En outre, il payera une
amende double.
ART. 164. Quiconque arrache ou détruit un séma
(borne) indiquant la frontière, qu'il soit en bois, en pierres,
en briques, sera arrêté et condamné à l'une des trois peines
suivantes la décapitation et ia confiscation des biens; cin-
quante coups de lanière en cuir et l'amputation de la main et
du pied; l'amende quadruple. En outre, il devra faire
restaurer à ses frais le séma détruit ou abattu.
ART.165. Quand le roi ou un prince voyage par eau, si
un bateau portant soit un ivrogne, soit des ennemis, soit des
2i8 LOISCONSTITUTtONNEH.KS

présents se dirige vers le sien, on devra faire signe de ne pas


approcher. S'il continue d'avancer, on devra lui jeter des
pierres, des briques, du bois, de la terre, et, afin de l'écarter,
on devra sauter à l'eau, nager vers ce bateau suspect et le
reconnaître. Si le roi a vu ce bateau et donne l'ordre de
recevoir celui que ce bateau porte, on devra envoyer un
bateau le chercher. Si on reconnaît que ce bateau porte soit
des ennemis, soit des voleurs, et si on n'avertit pas le roi,
celui qui se sera rendu coupable de cette faute sera puni de la
Si ce
peine de mort et tous ses biens seront confisqués.
bateau portait un ivrogne ou un fou, il sera condamné à
trente coups et l'ivrogne ou le fou à quinze coups. Si le
bateau était celui d'un commerçant ou portait des présents
pour le roi, il faudra pardonner, car on doit croire que ceux
qui le montaient ignoraient qu'ils ne devaient point s'appro-
cher du bateau du roi.
ART.166. Quand le roi voyage par eau, s'il survient une
tempête, on doit lier son bateau au centre des bateaux de son
escorte. Si son bateau ne peut tenir tête à la tempête, il faut
prendre le bateau du bijoutier. Si ce bateau ne peut pas
tenir tête à la tempête, il faut prendre le bateau de la porte
(MA thvéa). Si celui qui a cette charge tarde trop, il sera
condamné à la peine de mort.
ART.167. Si le roi se trouve dans une maison flottante
ou dans son bateau, et si un prince, une princesse, un neveu,
une nièce viennent en pirogue pour lui rendre visite, ils
doivent s'arrêter au premier signe qui leur est fait. S'ils con-
tinuent d'avancer, il faut les repousser en leur jetant des
pierres, des morceaux de bois, des traits et au besoin arrêter
ce prince, cette princesse, etc. Si le roi donne l'ordre de
recevoir ce prince, etc., il faut prendre une grande pirogue de
la porte et aller les recevoir, puis les amener au roi. Celui ou
celle qui vient ainsi, doit se placer au bord du bateau du roi,
derrière les dàmruot. Si ce prince, cette princesse, etc.,
veulent monter de force dans le bateau du roi, et si le
dàmruot ne prévient' pas, il sera puni de mort. Si le roi
commue sa peine, il recevra cinquante coups de lanière en
cuir et fera trois mois de prison.
KRAM MONTIRO BAI, 319

ART.168. Quiconque parmi les dignitaires accompagne


le roi qui voyage en bateau et fait aborder à un endroit
autre que celui que le roi a désigné, sera puni de mort. Si sa
peine est commuée par, le roi, il sera puni de trois mois de
prison.
ART.169. Les rameurs du bateau royal doivent, aussitôt
qu'on a abordé, jeter une planche entre la rive et le bateau,
ou se jeter à l'eau pour monter à terre. S'ils demeurent sur le
bateau royal, ils seront punis de trente coups. S'il y a des
femmes titrées avec le roi, ils seront punis de mort. Si
l'ancre a été jetée soit au milieu du fleuve, soit au milieu du
lac, ils devront attendre l'ordre du roi.
AnT. 170. S'il y a des femmes du roi dans un bateau de
sa suite, et si ce bateau menace de sombrer, les rameurs
doivent se jeter à l'eau afin de l'alléger. Celui qui restera à
bord sera puni de mort.
ART.171. Si quelqu'un de l'équipage tombe à l'eau, le
bateau qui suit doit jeter à cet homme l'ancre de bois ou une
noix de coco sèche, afin qu'il se sauve tout seul; celui qui
jettera cette noix recevra une récompense de 10 dàmlœng et
un phtcel méas
ART.172. Les bateaux qui escortent à droite et à gauche
celui du roi, ne peuvent pas, dans ce cas, prendre dans le
bateau du roi la noix de coco sèche qu'ils doivent jeter; celui
qui en prendra une dans ce bateau sera puni de la peine de
mort.
ART.173. Si le roi voyage par eau, et si un bateau quel-
conque passe devant le sien et lui coupe la route, son patron
sera puni de mort.
ART. 174. Si un bateau des femmes du roi s'écarte du
convoi royal, et si un bateau étranger s'en approche de
manière à ce que les pagaies, les rames, se touchent ou se
choquent, le patron de ce bateau sera puni de mort et le
bateau sera confisqué.
ART.175. Si le roi descend dans une petite pirogue pour
aller dans un étang, dans un bassin du palais, l'Achnha tép

en or.
Vase héntisphériqne
220 LOISCONST!TUTK)NNELLE~

voréach Chun' doit tenir le gouvernail; si un autre le prend,


il sera puni de trente coups de rotin.
ART. 176. Si le roi descend dans une petite pirogue
pour aller se promener dans la forêt avec ses femmes, ses
pages, qui portent les objets qu'on doit toujours emporter
quand le roi sort, doivent seuls l'accompagner. Celui qui se
joindra au cortège sera puni de quinze coups de rotin.
ART. 177. Si le roi descend avec ses femmes dans une
petite pirogue, deux autres personnes, la néak Tés (femme
du Prassa sauriyôvôngs, tante du roi) et le phnéak ngéar tûk
(agent des pirogues), doivent seules l'accompagner. Celui qui
se joindra au cortège sera puni de mort.
ART.178. Si le roi, montant à cheval, ordonne au chargé
des éléphants de le faire poursuivre par l'un d'eux, ce digni-
taire doit d'abord se mettre la cangue au cou, puis répondre
au roi que l'éléphant est plus fort que ses bras et qu'il ne
pourra plus l'arrêter s'il le lance en avant. Si le roi refuse
d'écouter ce dignitaire, il obéira aux ordres du roi, mais il
devra se tenir à une certaine distance du roi, ni trop grande
ni trop courte. S'il s'est trop approché et qu'un accident
survienne, si le cheval tombe ou si le roi est tué, il sera puni
de mort et toute sa famille sera mise au nombre des esclaves
d'État.
ART.179. Si le roi sort à cheval, les khun, les mœun du
krom chis sês doivent l'escorter devant et derrière; les khun
mœun du krom dàmruot doivent se tenir sur les deux côtés.
Les chefs doivent se tenir immédiatement derrière le roi,
conformément à la coutume. Celui qui sera absent sera puni
de quinze coups, d'un mois de prison, puis il sera révoqué.
ART. 180. Si le roi sort à cheval la nuit, les cavaliers
doivent tenir la bride de son cheval et le conduire avec des
torches, des bougies, afin de bien éclairer la route. Les
dàmruot doivent se tenir aux deux côtés du roi et porter leurs
armes.
ART.181. Si, le roi étant à cheval et jouant au khly', le
khly.tombe sur quelqu'un, celui-ci ne.doit pas le lancer de
Ce nomestlenompropred'un fonctionnaire aujourd'huidécédé.
Sortedejeu de raquette.
KRAM MONTIRO BAL 22i

manière à ce qu'il passe devant le roi; il ne doit pas davan-


tage passer à cheval devant le roi-. Si le khly ou le cavalier
passe devant le roi, il sera puni de mprt.
ART. 182. Quiconque lancera le khly sur le roi, sera
puni de trente coups de rotin. S'il a gagné le roi, il recevra
un dàmlœng.
ART. 183. Si le roi sort à éléphant ou en voiture, en
palanquin royal, etc., etc., ceux des éléphants, etc., qu'il ne
montera pas devront être conduits à la main. Celui qui mon-
tera l'un d'eux sera puni de mort..
ART. 184. Quiconque insulte les objets, les animaux
appartenant au roi sera puni de la mutilation des lèvres.
S'il a blessé ou tué un de ces animaux, on lui coupera la
main.
ART. 185. Quiconque insulte, maudit des animaux
apprivoisés appartenant au roi, sera frappé sur la bouche;
s'il a blessé, tué ou percé un de ces animaux, il sera con-
damné à mort.
ART. 186. Si le roi monte à éléphant, à cheval, en
charrette à bœufs, celui qui s'approchera de son éléphant, de
son cheval, de ses bœufs, ou d'une de ses femmes; celui qui
traversera la route devant lui, s'il se produit un accolent, si
quelqu'un est blessé ou tué, sera puni de la peine de mort.
ART.187. Si, au cours d'un transport de munitions ou
de provisions, un accident survient, et si les bœufs,, les buffles,
les éléphants, les chevaux du convoi se dispersent, les con-
ducteurs doivent donner 18 dàmlœng à ceux qui les rassem-
blent. Si celui qui les a rassemblés appartient au convoi, il
ne recevra que 12 dàmlœng.
ART.188. Les cornacs des éléphants montés par le roi
ou par l'une de ses femmes, doivent toujours avoir les jambes
ballantes et leurs crochets doivent toujours être posés sur la
tête des éléphants. S'ils ne se conforment pas à cette dernière
prescription, ils seront punis de quinze coups de rotin. S'ils
n'ont qu'une jambe ballante, on leur coupera l'autre.
ART. 189. Si le cornac de l'éléphant d'une femme du roi
laisse fuir l'éléphant ou tomber la cage, ou tombe lui-même,
il sera puni de mort.
222 LOtS CONSTITUTfONNKLLËS

ART.190. -Quiconque, faisant partie du cortège royal, est


à éléphant, à cheval, en charrette à bœufs ou à buffles, doit
être invité par le chef de cortège à faire attention. S'il survient
un accident parce qu'une bête a eu peur, celui qui conduira
cette bête, si une femme du roi est renversée, sera puni de
mort.
Le cornac, le conducteur qui a laissé sa bête s'enfuir et
choquer les animaux montés soit par le roi, soit par l'akka-
màhésey sera puni de quatre-vingt dix coups de rotin et d'un
an de prison. Si le coupable est un dignitaire de neuf à six
péan, il sera puni de soixante coups et de six mois de prison.
Si le coupable est de cinq à un péan, il sera puni de trente
coups et de trois mois de prison. Si le coupable est un
homme du peuple et si cet homme a prévenu celui qui l'a
requis et armé que sa bête était méchante, celui qui n'aura
pas tenu compte de son observation sera puni conformément
à la loi.
ART. 191. Si un accident se produit au dépens du roi,
des père et mère du roi, d'un prince, d'une princesse, etc.,
parce que la cage de l'étéphant s'est détachée et s'est ren-
versée, ou si, par suite de cet accident, des provisions ou des
munitions ont été perdues, celui qui sera cause de cet accident
sera puni de la peine de mort.
ART. 192. Si un phnéak ngéar a amené au roi ou à ses
femmes un éléphant en rut, ou un éléphant méchant, ou un
cheval ou un buffle méchants, et qu'il arrive un accident ou
que la bête prenne la fuite, il sera puni de cinq ans de
prison.
ART. 193. Si un phnéak ngéar a mal sangle le cheval
ou l'éléphant du roi, mal placé le tapis sous la selle ou sous
le palanquin, il sera puni de cinquante coups de rotin. Si
le cheval ou l'éléphant était monté par la mère, le père du
roi ou la reine, il sera puni de trente coups de rotin. Si ce
cheval ou cet éléphant était monté par une des autres femmes
du roi, il sera condamné à vingt coups de rotin. S'il était
monté par une des femmes du palais, il recevra quinze coups
de rotin, conformément à la loi.
TITRE VI

KRÂM TÛMRONG SAKH

PnÉAMBULE. – Le roi Noroudàm a apposé son cachet sur


cette loi imprimée au Protectorat, à Phnôm-Pénh, le samedi
premier jour de la lune croissante du mois de Chés de
l'année 1253 de la petite ère, année du Lièvre, la troisième
[du petit cycle] et la trente-deuxième du règne (9 mai 1891).
En l'an 1214 (1852), Sa Majesté Préas Hariréak réaméa
eysaur, etc. (Angk Duong), a réuni les dignitaires et ordonné
à l'Oknha màha tép, à l'Oknha màha montrey, à ,1'Oknha
thi réach vôngsà, à l'Oknha vôngsà Phîmûn et à tous les
achnha préas réach monti des quatre apanages (sdmréap),
de préparer la loi suivante pour fixer définitivement [les for-
mules de] !a correspondance officielle.
ARTICLE PREMIER'. Les dignitaires de tous grades, de
l'intérieur (du palais) et de l'extérieur, doivent, quand ils
correspondent entre eux, observer les règles suivantes,
d'après leur grade, conformément à la loi royale.
Si, dans une lettre, des dignitaires prennent un titre infé-
rieur ou supérieur à celui qu'ils possèdent, les dignitaires de
leur sàmréap respectif les feront comparaître devant les
achnha préas réach monti, afin qu'ils soient punis selon leur
faute.

Bienquecetteloi ne soitpas diviséepararticlesdansle texteautogra-


j'ai cru devoirla diviser,afinde faciliterles
phiépar lessoinsdu Protectorat,
recherchesà l'aidedela tableanalytiquedesmatières.
224 LOIS CONSTITUTIONNELLES

Si un dignitaire a pris un titre supérieur au sien de une,


deux ou trois dignités ou davantage, ou un titre inférieur au
sien de une, deux ou trois dignités ou davantage, il payera
sans manque, pour chaque dignité qu'il aura prise en trop ou
omise, une amende de dix bat d'argent en monnaie frappée
au coin du pràsath, le bat valant quatre slœng, et le slœng,
dix hûn.
ART.2. Dans leur correspondance entre eux, les digni-
taires devront énumérer entièrement leur /fOMro?H',s'ils en
ont un.
ART. 3. Quand un dignitaire écrira un billet (deykds)
ou un .tvis (chotmay), que l'affaire soit urgente ou non, il
pourra ne mettre qu'une partie de son titre et une partie du
titre de la personne à laquelle il écrit.
ART. 4. Si des dignitaires de rang égal correspondent
entre eux par lettre, billet ou avis (sâmbot, c/to<M< de~-
&ds),ils devront employer la formule suivante néakh oknha.
cAMmyvapMoA;néakh oknha. ban chréap, <~6o'< néak
oknha.
ART.5. Si un dignitaire d'un rang supérieur correspond
par lettre, billet ou avis avec un dignitaire d'un rang inférieur
au sien, il devra employer les formules suivantes
Si son correspondant a un sâkh moins que lui MoA-d<!<
néakh o&n/m. chéa (Mmnœ~g', c!<ï&œ< néakh oknha..
S'il a deux grades de moins que lui <~rmok cM<oA'n/M.
0~ totuol ~<BMg', <M6œ<oknha.
S'il a trois grades de moins que lui o~ mok e!<~oknha.
MyM~ng', <M6œ<oknha.
S'il a quatre grades de moins que lui préap mo/coknha.
q~ tam d!d&o'< oknha.
S'il a cinq grades de moins que lui :.pt'f'<ïp /no/<;oA-nA<t.
totuol <ant, <<<!6œ< oknha.
S'il a six grades de moins que lui MKg'A'tMpfKoA'o/M/M.
oy tam, <Z<!6œ< oknha.
S'il a sept grades de moins que lui &<~g'A'e<ïp mok oknha
o~ totuol tam 6<ïn~e<!p, d<&tc<oknha.

de leurstitres.
L'ensemble
KHAM TUMKONt: SAKU 225

ART.6. Si un dignitaire d'un rang inférieur correspond


par lettre, billet ou avis avec un dignitaire d'un rang supé-
rieur au sien, il devra employer les formules suivantes
Si son correspondant a un grade de plus que lui néak
oknha. saum p~aMg' mok néakh oknha. saum chéa <Mm-
n<BKg'~<&6f<Mea/~p~<tS&a<
S'il a deux grades de plus o/M~a. saum cMmr<?a/)mok
neaM oknha. saum chréap d<!6cB< néakh préas bat.
S'il a trois grades en plus oknha. préas mok neaM
oknha saum chréap <M6a'<~aA'A bat machas.
S'il a quatre grades en plus oknha. saum prântbat mok
nca/t/t o/fft/ta saM/nchréap, ~&<B<préas bat machas.
S'il a cinq grades en plus oknha. krap ~n~a< nM/<;
néakh oknha saum chréap, ~<'a'<~rJ<!S bat machas.
S'il a six grades en plus oknha. /) prântbat cA!ïmr~/),
<~<!6œ< nJa/tA préas bat chéa machas
S'il a sept grades en plus o/~a. saum A-r~ /)?'<ïn~<!<,
~~&<< néakh
c/t~mrea/) mok néakh oknha. saum chréap,
créas bat chéa fnacAas.
ART. 7. Si le Sàmdach chauhvéa tolahas écrit à un
les
dignitaire de grade inférieur au sien, il devra employer
formules suivantes

Pour un dignitaire La formule sera

à 9 péan du 1" sàmréap de l'intérieur


j
chàdô sdam du sàmréap de l'intérieur. dd-
khnàng pos du3<'sàmréap de l'intérieur, t
chœung krus de l'extérieur. J

à 8 péan du i" sàmréap de l'intérieur.


à 9 péan du 2e sàmréap de l'intérieur.
chàdô sdam du 3~sàmréap de l'intérieur,
~g~~ dâbcet ok-
khnàng pos du 4e,sàmréap de l'intérieur.
à 9 péan du i' sâmréap de l'extérieur.

celui du roi,
Apanage de l'intérieur du palais; le premier apanage est
le second est celui de lobbayureaçh, le troisième est celui de t'obbaréach et
le quatrième celui de la reine-mère.
15
226 LOIS CONSTt'fU'f'tUNNELLES

à 7 péan du i~ sàmréap de l'intérieur.


à 8 péan du 2" sàmréap de l'intérieur. prap mok o/f-
à 9 péan du 3'' sàmréap de l'intérieur. nha. o~- tam
chàdô sdam du 4" sàmréap de l'intérieur. eM&a"<oAn/M.
à 8 péan du 1'" sàmréap de l'extérieur.
à 6 péan du i' sàmréap de l'intérieur.
à 7 péan du 2° sâmréap de l'intérieur. o~*prap mo/f
à 8 péan du 3° sàmréap de l'intérieur.. o/M/ <~ to-
9 péan du 4° sàmréap de l'intérieur. <!(o<tam, ~<!6~
à 8 péan du 2° sâmréap de l'extérieur. o/M/Mt.
à 7 péan du 1°'' sàmréap de l'extérieur.
à 5 péan du 1" sàmréap de l'intérieur.
à 6 péan du 2e sàmréap de l'intérieur.
à 7 péan du n3" sâmréap de l'intérieur. MM~'A'e~pmmok
oK
¡ F, t. or tant
à 8 péan du 4" sàmréap de l'intérieur. ?"
.] j.- i
a b peau du 1'~ sàmréap de 1 extérieur.. Mn.e'A'eaD,<!<ïoa~
oknlaa.
à 7 péan du 2° sàmréap de l'extérieur.
à 8 péan du 3° sàmréap de l'extérieur.
à 4 péan du i' sàmréap de l'intérieur. t oy MHg7<-(~
à 5 péan du 2e sàmréap de l'intérieur. mo/<oA'ft~o~
à 6 péan du 3° sàmréap de l'intérieur. totuol tant Mng--
à 7 péan du 4° sàmréap de l'intérieur. /<'e<ïp,tM6œ<ok-
à 5 péan du 1~ sàmréap de l'extérieur. n/

ART.8. Si un dignitaire d'un rang inférieur, à partir du


grade de chàdô sdam du premier sàmréap jusqu'au grade de
châdô sdam du deuxième sàmréap, écrit au Chauhvéa tolahas,
il emploiera l'une des formules suivantes

S'il est
châdô sdam du i~ s&mréap.) n~M s~m-
s<!Hmjo~o?Mg'ntoA-
châdô sdam du 2" sàmréap. ~acAs<!Mmchéa d<9/Kna?y:g-
<M-
khnâng pos de l'extérieur. ) 6o'<p7'eas&a<
à 9 péan du 1~ sàm. de l'int. j
saum chtimréap mok ~J~M
néalcla
chàdô
à 9 péan
sdam
dudu 2=s.
du 2~ s. de l'int. < I
saum chréap
khnàngposdu3.s.derint. j
préas
chœung krus de l'extérieur.
KH~MTUMHONG
SAKH 227

à8péandu lisant.del'int.
à 9 péan du 2° sàm. de l'int. prântbat mok sdmdach saum
chàdô sdam du 3° s. de l'int. chréap, cM6o'<néakh préas bat
khnàng pos du 4° s. de l'int. nMcAas.
à 9 péan du fer sàm. de l'ext.
à 7 péan du 1ersâm. de l'int. 1
à 8 péan du 2" sâm. de saum ~r<ï/~a< mok n~/fA
l'int.
à 9 péan du 3e sâm. de l'int. s<ïnK~cA saHm chréap <M&<~
chàdô sdam du 4" s. de l'int. néakh préas bat machas.
à 8 péan du i~ sàm. de l'ext. f
à6péandui~sâm.del'int.
à 7 péan du 2. sàm. de l'int. châtitréap mok
~< cM~r~~A
à 8 péan du 3esam.
3~ sâm. de l'mt.
l'int.
.“9 to~~M
d~bcct nfa/mpreas
néakh préas oontma-
bat ma
fi péan du 4e sàm. de 1 mt.
< h
ail 79 péan du
d
péan u ter
i~~sàm.
sam. de l'ext. 1CM<!S.
à 5 péan du 1' sàm. de l'int.
à 6 péan du 2" sàm. de l'int.
à 7 péan du 3" sàm. de l'int. saum krap p/*<!f~&a< saum
à 8 péan du 4" sàm. de l'int. chamréap mo~ MeaA'/ts~m-
à 6 péan du 1~ sàm. de l'ext. <~c/tsaMntchréap, c!<ï6œ< nc<A
n 7 péan du 2e sàm. de l'ext. préas bat machas.
à 8 péan du 3esàm. de l'ext.
à 9 péan du 4" sàm. de l'ext.

ART.9. Les petits dignitaires qui suivent ne peuvent pas


écrire directement au Sàmdach chauhvéa tolahas.
S'ils sont:
à 4 péan du i<"sàmréap de l'intérieur.
à 5 péan du 2e sàmréap de l'intérieur.
à 6 péan du 3" sàmréap de l'intérieur~
Ils devront adres-
a 7 péan du 4" sàmréap de l'intérieur.
ser leurs lettres
leurs
lettresau
au
à 5 péan dut"'sàmréap de
< 1 l'extérieur.
l'extérieur. chumt'ip'de droite.
a 6 péan du 2" sàmréap de
à 7 péan du 3" sàmréap de l'extérieur.
à 8 péan du 4" sàmréap de l'extérieur.

Adjoint.
228 LOISCOMSTn'U't'tONNKLLKS

à 3 péan du 1' samréap de l'intérieur. 1


a 4 péan du 2" samréap de l'intérieur.
à 5 péan du 3" samréap de l'intérieur. evron at res-
Ilss devront
péan du 4.
à 66 péan 4 samréap
sàmréap de
d l'intérieur.
sel' leurs lettres au
à 4 péan du i.. sàmreap de l'extérieur.
à 5 péan du 2~ sàmreap de l'extérieur.
a 6 péan du 3" samréap de l'extérieur.
a 7 péan du 4' samréap de l'extérieur.
à 2 ou 1 péan du 1' samréap de l'intér.
à 3 ou 2 péan du'2" samréap de l'intér.
àtL44 ou péan du 3c
ou.33 péan 3~samréap dedel'intér.
l'intér.
Ils devront
à 5 ou 4 péan du 4c samréap de Tinter.
à 3 ou 2 péan du 1~'sàmreap de 1 exter. f
gauche.
a 4 ou 3 péan du 2"samréap de 1 exter. t < chumtupde
à 5 ou 4 péan du 3° sàmréap de l'extér.
à 6 ou 5 péan du 4" samréap de l'extér.

ART.10. Si le Sàmdach chauhvéa tolahas fait écrire une


lettre à un petit dignitaire, il doit faire écrire le titre entier
du destinataire, qu'il soit client (komlang) ou chef des pol de
l'intérieur ou de l'extérieur (néay /<;on~ang'po<A'ndng' A'<:M).
Ceux qu'il doit charger de répondre en son nom sont les
chûmtûp de droite ou de gauche, ou son secrétaire garde du
sceau.
ART.11. Les petits dignitaires qui suivent ne doivent
pas adresser directement leurs lettres aux chàdô sdam du
premier sàmréap de l'intérieur et aux khnàng pos de l'intérieur
ou de l'extérieur.
S'ils sont
à 2 péan du i~ sàmréap de l'intérieur.
à 3 péan duS~sàmréapde l'intérieur.
à 4 péan du 3" sàmréap de l'intérieur,
n devront adres-
Ilsdevrontadres-
re¡,
a. 5 peandu 4'' sàmréap de 1 intérieur.
ser leurs lettres au
a 3 pean du 1"1 sàmréap de l'extérieur.
du lie
chumtup de droite.
droite.
aa 44 péan du
du
pean 2a 8°sàmréap
sâmréap de 1
l'extérieur.
extérieur.
à 5 péan du 3e sàmréap de l'extérieur.
à 6 péan du 4~sâmréap de l'extérieur.
KRAM TUMRONG SAKft 22!)

à 1 péan du i~ sàmréap intérieur.


à 2 pean du 2" s&mréap intérieur.
à 3 pean du 3e sàmréap
intérieur. Ils devront adres-
a 4 pean du 4° sàmréap intérieur.
“2 serserleurs lettres au
a péan du 1er sàmréap
a 3 du r..
2' < extérieur. chumtupdesauche.
péan sàmréap extérieur.
à 4 pean du 3" sàmréap extérieur.
à 5 pean du 4" samréap extérieur.

An'r. 12. Si un chàdû sdam du premier sàmréap intérieur,


un khnàng pos du deuxième sàmréap intérieur, ou un khnàng
pos du premier sàmréap extérieur, a écrit une lettre a un
dignitaire de grade inférieur, à un chûmtûp, a un client isolé,
à un chef de kômias, à un chef de pol, de l'intérieur ou de
l'extérieur, ceux-ci doivent répondre ainsi
Si la lettre reçue porte en tête préas bat, il faut répondre
conformément à ces mots et écrire /t/<K/t<M~?'~as bat.
Si elle portait nca/t/~eas bat, il faut répondre &AnMM
préas bat
Si elle portait yt~A7<j~as bat nMc/~s, il faut répondre
~/tf!/tdMnéakh pr~as 6a< mac/MS.
Si elle portait nea~/t bat chéa nMcAas, il faut répondre
A'AKA<!fn nea/f/t bat chéa MacAas.
Si elle portait néakh préas bat machas, il faut répondre
A'/tn/tdfHne<t/t/)re<ïs~< machas.
Si elle portait néakh préas bat chéa machas, il faut
répondre Mn/<dnt néalch préas bat cAea ynac/t~s.
ART.13. Si on éprouve quelque embarras parce qu'on
ne sait si tels et tels grades sont égaux, il faut consulter le
tableau ci-contre.
ART.14. Ont sept péan les chûmtûp khnàng pos du
premier sàmréap intérieur;. les chûmtûp chàdô sdam du pre-
mier sàmréap intérieur; les chûmtûp khnâng pos du deuxième
sàmréap intérieur; les chûmtûp khnàng pos du premier
samréap extérieur.
Ont six péan les chûmtûp de l'extérieur, depuis les
chûmtûp mûntrey des quatre grades ci-dessus dits en des-
cendant.
230 LOIS CONSTJ'fUTtONNELLES

bp bp
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C7 ·C) a
a'g a S
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'S a 'Js y M 'JS 's S

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KRAM TUMRONG SAKII 231

Les secrétaires gardes du sceau des khnâng pos du pre-


mier sâmréap intérieur et du deuxième sàmréap intérieur
ont cinq sakh.
Les secrétaires gardes du sceau à l'extérieur, inférieurs
aux précédents; les secrétaires gardes du sceau des quatre
mûntrey ci-dessus dits ont trois et deux sakh, selon le grade
de leur chef.
Les chaupnhéa et les préas, nommés à l'intérieur par le
roi, ont quatre péan.
Les luong et les khun, nommés à l'intérieur par le roi,
ont cinq péan.
Les chàk mœun et les mœun, nommés à l'intérieur par
le roi, ont trois péan.
Les néay vén, nommés à l'intérieur par le roi, ont deux
péan.
Les néay et les smién, nommés à l'intérieur par le roi, ont
un péan.
Le roi peut, à sa volonté, nommer à tous ces grades. Mais
l'oknha peut nommer son chûmtûp et lui donner le titre de
chaupnhéa. Les chaupnhéa et les préas peuvent aussi
nommer leurs chûmtûp et leur donner le titre de moeun.
Les luong et les khun peuvent nommer leurs chûmtûp et
leur donner le titre de néay. Les chàk mœun, les mœun
et les smién peuvent nommer leur chûmtûp et leur donner le
titre de lév*.
ART.io. -Le balat a deux grades de moins que le chauh-
vai srok (le gouverneur); le snàng a deux grades de moins
que le balat; le kràlapéas a un grade de moins que le
snàng – le chaumuong a un grade de moins que le snàng;
le chauban (adjoint du chaumuong) et le mésrok ont un
grade de moins que le chaumuong; le chûmtûp [du més-
rok) a deux grades de moins que le mésrok.
Le Lakkhana A:<!fnMntroMg*sakh est terminé ici.

Coderniertitre n'existeplus.
232 LOIS CONSTn'UTtONNELLES

II

CHBAPAS NAMOEUM 1
PHANC'

Le dignitaire de huit haupéan doit marquer de la défé-


rence au dignitaire de dix haupéan; le dignitaire de six hau-
péan doit en marquer au dignitaire de huit haupéan; celui
qui en a quatre doit en marquer à celui qui en a six.
Le dignitaire qui a quatre haupéan doit marquer de la
déférence au dignitaire de même grade, mais de l'intérieur;
celui qui a trois haupéan, et qui est de l'extérieur, doit mar-
quer de la déférence à celui qui en a trois, mais qui est de
l'intérieur.
Les kômias réachea nukol et les kha-luong doivent marquer
de la déférence aux dignitaires de quatre haupéan.
Les dignitaires de dix haupéan, de l'extérieur, doivent
marquer de la déférence aux dignitaires du même grade,
mais de l'intérieur; les huit haupéan de l'extérieur doivent
marquer de la déférence aux dignitaires du même grade,
mais de l'intérieur; et ainsi de suite pour les six et les quatre
haupéan.
Cependant, les dignitaires de l'intérieur, les dignitaires de
l'extérieur, les dix haupéan, les huit haupéan, les six hau-
péan, les quatre haupéan, les trois haupéan, doivent, à grade
égal, les plus jeunes marquer de la déférence aux plus âgés.
Les hommes libres (jo~r ngéa) doivent laisser le pas aux
pol réachéa nukol.
Quand les oknhas, les pnhéas, les préas marchent en
troupe avec leurs sabres et à leur rang, on doit frapper ceux
qui les frôlent.
S'ils ne sont pas à la place qu'ils doivent occuper, on ne doitt
pas frapper ceux qui les ont frôlés. Celui qui aura fait frapper
un homme dans cette condition sera jugé par l'Ôknha Véang.

Cettepetiteloi se trouvaitdansun manuscritportantle titre C/t~p


MoMsala, ou « Loides gensde justice, qui paraitêtre un recueilde diffé-
renteslois.Je l'en ai extraiteafinde la placerà la suitedu C/t~p<«m)-oM.'?
MM~qu'elleprolonge.. si ellene le complètepas.
TROISIÈME
PARTIE

CODE TPRI V Ë

LES PERSONNES

TITRE 1~
LES ÉPOUSES

Lettre pour prévenir tous les oknha, pnhéa et préas,


que, conformément à la loi
a. La prdpon thom (grande épouse) doit être nommée
néang;
La prdpon chong (épouse du bout), qu'elle ait ou non des
enfants, doit être appelée Me-~a ou m~ par abréviation.
b. L'enfant de la prâpon thom, quand il parle à son père,
doit dire apûk ou pou, etpa~ quand il parle à sa mère.
L'enfant de la prâpon chong doit dire ta (aïeul) à son père
et <~<ïn(aïeule) à la grande épouse de son père.
c. L'épouse qui a été saluée elle-même (par son fiancé)
est dite prdpon thom (grande épouse)
L'épouse pour laquelle le khant sla' seul a été fait est dite
pr~joon kândal (épouse du milieu);
Cetextraitne pouvantêtre laisséau CMap~os sala dont il faisait
partie,j'ai cru devoirle placeravantla loi des épouses.Voyezpage59 et,
suivantes.le chapitreintitule Lesepo«M<.
s Cemota le sensd'esclave/emette.Parconséquentt'épousedu bout
était primitivement une épouseesclave.
Offrandepar le nancéde <teursd'aréquier,et, chezles gensriches,de
diversautresprésents.
234 cot))):pmvË

L'épouse dont le chef ou tout autre a seul été salué est dite
~?'<ïponchong (épouse du bout).
<f.– L'épouse du milieu et celle du bout ne doivent pas
habiter la même chambre et ne doivent pas porter le même
vêtement.
Celui qui ne traitera pas ses épouses comme il est dit ci-
dessus, sera considéré comme nuisant à la réputation du
maître de la vie (c'est-à-dire comme corrompant les mœurs
et nuisant par cela même à la bonne renommée du royaume),
et comme un homme qui ne sait pas distinguer le mal du bien.
e. Si la prâpon thom était l'épouse du mari quand celui-
ci a introduit la prâpon cAong-dans le ménage, la grande
épouse pourra dire mé à l'épouse du bout.
Si, au contraire, lajM'~oo~ c/tong'a précédé lap/pon thom
dans la maison, celle-ci ne pourra lui dire mé sans faire suivre
immédiatement ce mot de son nom.
f. La coutume enseigne que l'enveloppe en étoffe du
<~<:ng- où le mari prend le jour de son mariage la chique de
bétel, ne doit pas être de couleur blanche, mais qu'elle peut,
sans aucun inconvénient, être ou vieille ou d'autre couleur.
Elle enseigne encore que l'enveloppe des boîtes à bétel où
puisent les femmes, la mère, le père, les sœurs aînées ou
cadettes, les filles, peut être blanche, ainsi que l'enveloppe de
la boîte où puisent les oncles, les tantes et les aïeux.
g. A la mort d'un homme, ses père, mère, frères aines
ou cadets, sœurs aînées ou cadettes, ses enfants, doivent
pleurer couchés à terre, ainsi que ceux qui, n'étant pas ses
enfants, sont ceux de la grande épouse. Les enfants nés des
concubines doivent pleurer assis à terre.
h. On peut porter le deuil d'un enfant qui est mort à
trois ou mêm&deux mois s'il est mort après deux ou trois
jours de vie, on ne doit pas porter le deuil en blanc. Pour un
enfant né d'une concubine (n~-Ma) et âgé de cinq ou six ans.
le deuil doit être porté en gris ~'il est mort à l'âge soit d'un
an soit de deux ans, on ne doit pas le porter avec des vête-
ments autres que les vêtements ordinaires.
Boiterituelleà bételrecouverted'uneenveloppeen étoffequi sert au
coursde la cérémonie du mariage.
TITRE II

KRÂM TOUS PtRIYËA

LAKKHANA PHODEYPRAPONNtNG DANBŒN& KAUN KRAMOM KË J

PRÉAMBULE.En i2i5, année du Bœuf (1853), au mois de.


le roi Angk Duong (ses titres) donna l'ordre de composer le
C'A&ap<dHsplrigea ou Lakkhana phodey prdpon, d'après le
livre pali Préas Thomma satth. Le Za&Mana~ea enseigne
qu'il y a trois classes d'épouses i" Quand une femme a été
donnée comme épouse par sa mère et son père à un homme
qui s'est prosterné, incliné devant eux, cette femme est dite
prdpon ~0~ (grande épouse). 2" Quand cet homme a de-
mandé une fille qu'il désire prendre et garder avec lui, elle
est dite an~iT~a, c'est-à-dire au-dessous de la prapon
thom elle est dite aussi prdpon kdndal. 3° La femme
pauvre et malheureuse qui, ayant été trouvée belle de son
corps, a été rachetée par un homme qui en a fait son épouse,
est dite <casa/ea\
Quiconque commet l'adultère avec la première femme
(prdpon thom) d'un autre sera condamné à l'amende entière.
Quiconque commet l'adultère avec la seconde femme (an~-
Loi desfautesdesépouses.Ducambodgien ~t'dm,loi, et du palidosa,
faute(sanscrit<M~<!)
et du sanscritpriyâ,épouse.
Loi desmariset épouseset dosdemandesde fillesen mariage.
Dupali<M~<,
esclave,servante,et du sanscritp't~< épouse.
236 coDKpmvË

p~'t~-ea)d'un autre sera condamné aux quatre cinquièmes de


l'amende d'usage. Quiconque commet l'adultère avec la
troisième femme (téasa ~y~rea) d'un autre sera condamné
aux trois cinquièmes de l'amende d'usage.
Quant à l'épouse qui a le cœur mauvais, on lui couvrira la
figure d'un panier de bambou tressé (c/<~), en mettra des
roses de Chine (/)A/MeA&<) rouges derrière ses deux oreilles,
puis on tressera avec ces mêmes fleurs un collier et une cou-
ronne qu'on mettra sur sa tête et autour de son cou; dans cet
état, on la promènera trois jours durant au son du gong [au
milieu de deux haies de gens armés de piques et de sabres]
dans la ville et dans le marché. (Durant cette cérémonie, la
coupable doit publier sa faute et exhorter les femmes à ne
pas suivre son mauvais exemple).
Si la coupable veut se racheter de ce châtiment (phchal),
elle le peut en payant une amende qui se calculera d'après
son âge sur le prix de l'herbe des éléphants du roi (/<ff< chéa
thlay sfH~KtMntre~ luong)..
Si le mari de cette femme, l'aimant encore, veut la garder
comme épouse et ne veut point qu'elle subisse le châtiment
ci-dessus dit, l'amende imposée pour le rachat sera versée au
Trésor du roi.
Si cette femme, qui a déjà commis l'adultère, est convain-
cue d'en avoir commis un second avec le même individu elle,
sera condamnée à une amende double (tvé /<-<ï/i) de l'amende
d'usage.
Si cette femme, qui a déjà commis un adultère avec un
individu, est convaincue d'en avoir commis un second avec
une autre personne, elle sera punie de la manière suivante
on lui rasera la tête en forme de pied de corbeau (e/ta'HK~
A-a~A:');après céladon la fera monter sur un c/M't/:n~o< on
la promènera dans le marché et, enfin, on lui donnera vingt.
coups de lanière de cuir (pra< <Mos).Le complice de cette
C'est-à-dire
qu'on tire deux liguesallant, l'une du frontà l'occiput,
l'autred'uneoreilleà t'autre,et se coupantsur le sommetde la tête.
2 Pieupeu élevéqui s'achèvepar un palde quelquescentimètres, au-
dessousduquelse trouveune planchesur laquelleon assiedle coupable.
C'estl'expositiondu coupaMeque nousconnaissions encoreil y a moinsde
soixante-dixans.
K!tAM TOUS PtfUYÉA 2~7

femme sera condamne à l'amende d'usage parce qu'il a volé


la première femme de son prochain. Si le mari de cette femme,
malgré son double adultère, l'aimant encore, la garde pour
épouse et ne veut pas qu'elle subisse la peine à laquelle elle a
été condamnée, il ne profitera pas de l'amende qui sera
versée au Trésor du roi.
Si cette femme continue sa vie coupable et commet de
nouveau l'adultère avec un autre, le complice ne sera point
mis à l'amende, mais on punira la femme en gravant sur ses
deux joues la figure d'un homme et d'une femme. Si, malgré
les adultères réitérés de cette femme, son mari, l'aimant en-
core, la garde pour épouse, alors on gravera les figures sur
le visage de cette femme et sur celui de son mari, puis on les
laissera tranquilles.
Parlons ici du Lakkhana /~r~'ea' où il est question des
manquements dont une épouse peut se rendre coupable, sans
aller jusqu'au fond de la faute, et qui sont au nombre de
cinq cas
i~ CAS. Lorsque quelqu'un prend les mains, palpe les
seins de la femme d'autrui, ou lui dit des plaisanteries trop
libres.
2eCAS. Lorsqu'un homme va, en l'absence du mari,
trouver une femme dans l'intérieur de sa maison (knôngphtéa).
3° CAS. Lorsqu'un homme va trouver la femme d'un
autre dans un endroit retiré et solitaire (Msngat /<dm&<M~-).
4e CAS. Lorsqu'un, homme a des entrevues et des entre-
tiens secrets (lop /Moe/ts/'ae~~) avec la femme d'autrui.
5e CAS. Lorsqu'un homme va chercher la femme d'un
autre jusque dans la chambre à coucher.
Dans'ces cinq cas, bien qu'on ne soit pas allé jusqu'au
bout, celui qui est pris ou convaincu d'un fait pareil, sera
puni, selon la loi, comme ayant volé la femme d'un autre
(bat <ean~'jM'<tm py'~A-arnis chhmos chéa luoch propos &f).

Voyez au A't'aw Jtfo~o &ai, page t93, article 58,


~Jusqu'à t'adultère.
238 CODËPRiVË

LAKKHANADES TROIS SOUTES D'MPOUSKS

ARTICLE PREMIER'. Tout homme au cœur audacieux, qui


a volé la femme d'un autre et a commis l'adultère avec elle,
sera puni d'une amende double (tvé A;t) de celle qui est in-
fligée à quiconque vole la première femme (prttpon thom) d'un
autre S'il n'y a pas eu adultère, il sera puni de l'amende qui
est infligée à celui qui vole la première femme d'un autre.
ART. 2. Quiconque prend la main, palpe les seins de la
femme d'un autre, ou l'embrasse, ou lui donne un baiser
(ÏtBHp ou bien, en l'absence de son mari, va la trouver dans
l'intérieur de sa maison, dans sa chambre à coucher ou dans
un lieu retiré et solitaire, sans témoin, de manière à la ren-
contrer seule, sera puni d'une amende qui est la moitié de
celle à laquelle est condamné celui qui commet l'adultère avec
la femme d'autrui.
Si, dans son tête-à-téte avec cette femme, cet individu lui
a dit des propos inconvenants, s'il lui a tenu des propos
flatteurs (sans porter les mains sur elle, sans qu'il y ait eu ni
baisers donnés, ni embrassements), il faudra s'assurer que
les choses n'ont pas été plus graves, pour punir cet homme
d'une amende qui est la moitié de celle qui est infligée à celui
qui prend la main, palpe les seins de la femme d'autrui, ou
l'embrasse, ou lui donne des baisers.'
ART.3. Si, pendant que quelqu'un est allé faire la guerre,
est allé accompagner le maître de la terre (le roi), ou est em-
ployé à toute autre occupation au service du roi, un individu
Touslesarticlesde cetteloi sonticinumérotesde 1 à 63,maisdansle
texteautographié et lestroistextessurfeuillesde palmierquej'ai eussousles
yeux,ils sontnumérotésde i à 6, puis de 1à M,puisde i à 8, puisde 1 à 2,
puisde t a it. Letextequeje donneicia deuxarticlesde plusquele texte
autographié, ce sontlesarticlesquiportentles numéros60et 6t. ~tinde
faciliterlacomparaison avecle texte,je maintienste numérodu texteimprimé,
maisje le placeà la fin de l'article,entreparenthèses.
D'aprèsle sauphéatipdey (grandjuge), l'amendeordinaireest de
30damiœng.
Le<<Mp n'est pas précisément un baiser;il est l'aspirationde l'odeur,
le nezposésur la partiedu corpsqu'onveut caresser.
KRAM TOUS PttUYÉA 239

va commettre l'adultère avec son épouse, ce coupable sera


puni d'une amende double de l'amende d'usage.
ART. 4. Quiconque s'est fait l'entremetteuse (</tM)?Hn
/H~n~<PHA')de la femme d'autrui et l'a conduite à son amant,
sera punie d'une amende qui est la moitié de celle qui est
infligée à celui qui vole la femme d'un autre.
Celui qui, par son silence ou de toute autre manière,
favorise ce commerce criminel, sera puni d'une amende qui
est la moitié de celle à laquelle est condamnée l'entremetteuse.
Si le maître d'une esclave se sert d'elle comme entremet-
teuse (me-a'HA:), on dit qu'elle n'a pas osé résister à son
maître et la loi veut qu'on punisse ce maître et non l'esclave.
Ce maître sera condamné à une amende de 30 dàmlœng.
Si l'esclave entremetteuse appartient à un autre, on ne la
mettra pas à l'amende, mais on lui donnera quinze coups
de rotin.
Le Lakkhana des trois classes d'épouses et des affaires les
concernant est terminé ici.

LAKKHANA
StŒYPHK8YA

AHT.5. Si une femme qui gagne sa vie, soit en chantant


et en allant jouer la comédie de côté et d'autre, soit en tendant
la main et en mendiant de porte en porte, après avoir été
épousée par quelqu'un, commet l'adultère au su de son mari,
on doit la punir de manière à la couvrir de honte elle et son
complice. Par conséquent, on couvrira la figure de cette femme
d'un panier de bambous tressés, on lui mettra des roses
rouges de Chine aux deux oreilles; on tressera avec les mêmes
fleurs une couronne qu'on mettra sur sa tête et un collier
qu'on mettra à son cou; puis on prendra un joug et on.attellera
cette femme et son complice à côté l'un de l'autre. Cela fait,
on les promenera a&y'oset on leur fera labourer la terre trois
jours durant.
Si le mari de cette femme a encore de l'affection pour elle
et la garde pour épouse, la loi veut qu'on le saisisse et qu'on
l'attelle avec sa femme à la place du complice qui est mis
hors de cause, sans même payer l'amende.
240 cojjKt'mvÉ

ART. 6. Si une femme mariée, qui a un amant avec


lequel elle a commis l'adultère, demeure avec lui un ou deux
jours, ou plus longtemps, elle est considérée comme une
femme perdue de mœurs (s/'e~p/te~a); par conséquent, après
avoir mis à l'amende son amant, on la punira de la manière
suivante On prendra de la'chaux avec laquelle on tracera
deux lignes en pied de corbeau (c~o?M?tg- sur la figure de
/c<MA')
cette femme, puis on placera sur sa tête une couronne de roses
rouges de Chine (p/t/MU'chbar /<T~~nt) et un collier de ces
mêmes fleurs à son cou; après, on la fera monter sur le
c/t/tœH/t<înd<M et on la promènera akros, en se conformant à
la coutume. Quant à son complice, déjà puni d'une amende,
on le fera rester, la cangue au cou, trois jours durant sous le
c/t/MeuA<îne!<M. Enfin, les deux coupables recevront soixante
coups de rotin, au milieu de deux rangs de gens armés de
sabres et de piques, à travers la ville et dans le marché. Durant
cette promenade ignominieuse, elle devra publier sa faute et
exhorter les femmes à ne point suivre son exemple.
Le Lakkhana des s~'e~p/:es~a est terminé ici.

TÉASAPtHfYEA
LAKKHANA

ART.7. Le mari qui surprend sa femme au moment où


eUe commet l'adultère, s'il a tué l'homme, doit tuer la femme.
S'il ne tue que l'homme et laisse échapper la femme, ou s'il
donne la mort à la femme et laisse l'homme s'enfuir, il sera
condamné à une amende proportionnée à sa dignité (tara
M/M~tsakh) au profit du Trésor du roi. (!<)
ART. 8. Si le mari d'une femme qui a un amant, avec
lequel elle a commis l'adultère, a pu saisir celui-ci et, qu'em-
porté par la colère, avant d'avoir bien réfléchi, il le frappe et
le tue, le tribunal doit examiner si réellement l'adultère a été
commis. Dans le cas où il serait prouvé qu'il a été commis, le
mari ne sera pas poursuivi (min q~ méan Mus ddl p<~r nous
~'). Si ce mari n'a pas aussi frappé et tué la femme, qui a pu
s'enfuir, on le saisira pour l'oiîrir au roi et on le condamnera
d'après sa faute. (2)
KRAM TOUS PtfUYËA 241

ART. 9. – S'il est prouvé qu'une femme a commis l'adul-


tère, cette femme et son complice seront punis de l'amende
suivant l'usage et de la confiscation de tous leurs biens, de
leurs esclaves des deux sexes, de leurs éléphants, bœufs,
buffles, de leurs chariots, de leurs barques, enfin de tout ce
qu'ils ont au profit du mari de cette femme. Si le mari ne
veut plus de cette femme pour épouse, elle n'a droit, en sortant
de la maison, qu'à un sarrau et à une écharpe (sdmpot s<ïmHe/f
muoy S<îfKpO< t~KtMp muoy. (3)
ART.10.– Si un homme qui va commettre l'adultère, soit
avec la femme d'un dignitaire soit avec celle d'un homme du
peuple, est saisi par le mari de cette femme, qui le perce ou le
frappe avec une arme tranchante et le tue, il faut prendre
cette femme et la mettre au nombre des esclaves du roi. Si
c'est la femme qui est tuée, son amant, qui n'a pas été mis à
mort, sera puni d'une amende double, comme ayant volé
l'épouse d'autrui. Cette amende est pour le roi. (Ar<~a /~ne~
chéa luong. (4)
ART.11. – Si un homme, croyant qu'un individu entretient
un commerce criminel avec sa femme, le saisit et le tue, dans
le cas où l'adultère serait prouvé par l'instruction de l'affaire,
ce mari doit être puni parce qu'il a violé la loi en tuant de
sa propre autorité cet individu. On doit de plus le condamner
à payer la vie du mort (oy lok véa <~r MMsvéa sdmlap monus).
Tous ceux qui l'ont accompagné lorsqu'il a commis ce meurtre
seront punis selon leur degré de culpabilité. Mais si l'adultère
n'est point prouvé, ou bien s'il est prouvé que cet homme a
tué par méchanceté, le meurtrier sera puni de mort. (5)
ART. 12. Si un homme et une femme mariée, qui ont
un commerce criminel ensemble, sont saisis, on doit les livrer
à la justice, qui, après examen, les condamnera à l'amende
selon leur culpabilité.
Si le mari de cette femme, trouvant que l'amende à laquelle
le complice a été condamné est trop faible, le demande pour
le mettre à mort, on ne doit point le lui livrer. (6)
ART. 13. Si un homme qui a des relations criminelles
avec une femme dont le mari a été obligé, soit par le service
soit pour des affaires pressantes, de s'absenter ou d'aller en
iC
342 coms t'mvË

pays étranger, a été nais! par les parents du mari, ceux-ci


doivent le conduire au juge, au maire de l'endroit ou au
mandarin dont il dépend, et le leur livrer, afin qu'ils aient
connaissance de l'affaire. A son retour, le mari pourra le
poursuivre en justice.
Si, au lieu de le conduire et de le livrer aux personnes dont
on vient de faire mention, les parents du mari de cette femme
infidèle le percent, lui font des blessures avec un instrument
tranchant, le blessent d'une manière quelconque ou lui
disent des injures, lui lancent des malédictions, ils seront
punis d'une amende proportionnée soit aux injures, soit aux
blessures.
Si ces blessures causent la mort, celui qui en est l'auteur
sera puni de mort. (7)
ART. 14. Si une femme est accusée d'adultère par son
mari, qui l'a vue le commettre ou qui a eu connaissance de
son crime par une voie quelconque, la justice doit examiner,
prendre des informations et s'assurer de la culpabilité de
cette femme. Si l'adultère a été réellement commis, si ce mari
con/MMsa femme avant l'application de la peine, pendant
qu'elle est entre les mains.de la justice, on dit qu'il s'est
réconcilié trop tût avec elle et a manqué aux convenances.
Dans ce cas, l'amende qu'on infligera a l'amant sera tout
entière versée au Trésor du roi. (8)
ART. 15. Si un individu, qui a commis l'adultère et
entretient un commerce coupable avec une femme, frappe,
perce, blesse, avec, un instrument tranchant le mari de cette
femme et le tue, cet individu et la femme adultère doivent
être punis de mort. S'il n'a pas tué ce mari, mais lui a fait des
blessures ou des contusions, le coupable sera puni d'une
amende double de l'amende innigée à celui qui vole la femme
d'un autre et à une seconde amende proportionnée aux bles-
sures ou meurtrissures. Quant à la femme, elle sera condamnée
à la peine <tA;os.(9)
ART. 16. Si une femme, qui a quitté la maison de son
époux et le lit conjugal, entretient un commerce coupable
avec un amant, son mari le sachant, le tribunal doit examiner
si le fait est certain; s'il est établi, l'amant sera puni d'une
KRAM
TOUS
PIMYÉA 243

amende au profit du mari et la femme adultère subira la peine


prévue par la loi. (*10)
ART. 17. Si une femme mariée commet l'adultère, son
complice sera puni d'une amende au profit du mari. Quant à
la femme infidèle, si son mari ne l'a pas nourrie, ne l'a pas
entretenue, on ne pourra pas la mettre à l'amende; le mari
qui a déjà bénéficié d'une amende ne peut bénéficier d'une
seconde et doit se contenter de la première.
Si le mari a racheté cette femme pour en faire son épouse,
elle devra se procurer le prix de sa rançon et le rembourser
intégralement à son mari; si elle n'a pas d'enfant de ce mari,
elle pourra se séparer de lui.
Si cette femme coupable est fille de mandarin, ou si, dans
sa parenté, il y a des personnes élevées en dignité, ils ne
devront point la reconnaître; ils devront l'éviter. (11)
An'r. 18. – Si un homme qui a enlevé la femme d'un autre
ne peut payer l'amende qui lui a été infligée, selon l'usage, il
restera au pouvoir des juges. Si le mari de la femme qu'il a
enlevée a payé, du consentement du coupable, l'amende à
laquelle il a été condamné, il deviendra son esclave. Si le
mari de cette femme meurt après un certain laps de temps, le
coupable, qui était devenu son esclave, recouvrera sa liberté.
Les enfants, les neveux, les frères et sœurs, les parents et les
héritiers du défunt n'ont aucun droit sur lui et ne peuvent le
retenir en esclavage, parce que celui qui, seul était son maître,
est mort. Bien plus, on ne pourra pas le forcer à payer les
dettes qu'il aura contractées envers ce maitre, ni rendre les
choses qu'il lui aura empruntées. (12)
ART.19. Une femme qui a un mari duquel elle a eu des
enfants et qui le quitte pour aller dans une contrée voisine ou
éloignée, où elle prend un autre mari, sera mise à l'amende
selon l'usage, ainsi que ce nouveau mari, sans examiner s'ils
ont eu ou non des enfants de leur alliance.
Si cette femme n'a pas eu d'enfant de son premier mari,
'mais en a eu un ou deux de celui qu'elle a pris après avoir
quitté le premier, cette femme et ce second mari seront con-
damnés à l'amende prononcée contre ceux qui volent la femme
d'un autre.
244 couE phivÉ

~i cette femme eu de son union avec le second mari trois


ou quatre enfants, ou un plus grand nombre, on ne pourra
mettre à l'amende ni elle, ni son second mari.
Cependant, si son premier mari l'avait demandéeen ma-
riage à ses père et mère, ou à ceux qui, à leur défaut, tiennent
leur place selon les usages du pays, c'est-à-dire s'il y a eu
offrande de bétel et d'arec, le s~Hpe~s (salutation) et des pré-
sents de noces, et s'il y a eu repas de noces, elle doit payer inté-
gralement la valeur des présents et rembourser les dépenses
faites pour la cérémonie du mariage et le repas de noces.
Si cette femme a été rachetée par son premier mari, elle
doit lui payer le prix de sa rançon.
Si, en partant, elle a emporté avec elle quelques biens
appartenant à son premier mari, elle doit les lui rendre.
Quant à sa personne, elle reste en la puissance du second
mari. (13)
ART.20. Si un homme, qui a fait fuir la femme d'un
autre, la cache dans la maison de ses frères ou de ses sœurs,
de ses parents ou de ses subordonnés et commet l'adultère
avec elle, au su ou avec le consentement du maître de la
maison, qui n'avertit ni le mari de cette femme, ni le gouver-
neur de la province, ni le maire du village, ni le chef dont il
relève directement, le maître de cette maison sera puni,
comme complice, de la peine qui est prononcée contre l'entre-
metteuse. (14)
ART.21. Si une femme mariée prend la fuite et va se
réfugier soit chez ses père et mère, soit chez ses frères ou ses
sœurs, soit chez d'autres parents, ils ne peuvent pas la garder
plus d'un mois sans se rendre coupables d'une infraction à la
loi ils doivent la conduire à son mari. Si celui qui lui a donné
asile use de paroles équivoques, ou prétexte des raisons quel-
conques pour la tenir cachée ou pour ne pas la rendre, il sera,
puni d'une amende, comme coupable de contravention à la loi
et aux convenances. (15)
ART.22. Si une femme, qui a quitté son mari pour aller
demeurer dans un pays autre que celui qu'il habite, a été
vendue par un individu, puis revendue par l'acheteur à quel-
qu'un qui, à son tour, l'a vendue à un troisième acheteur, est
KRAM TOUS PItUYËA 245

rencontrée par son mari, celui-ci n'a point recours sur le


troisième acheteur; pourtant, s'il veut reprendre sa femme, il
doit payer sa rançon (le prix qu'elle a coûté à ce troisième
acheteur), mais il a son recours contre le premier vendeur et,
s'il le rencontre, il peut l'actionner en justice. En cas de mort
du premier vendeur, il en est pour son argent. (16)
ART.23. Quiconque reçoit chez lui une femme mariée
qui a pris la fuite et éconduit, par des paroles équivoques, ou
trompe le mari de cette femme, en lui affirmant qu'elle n'est
point chez lui, sera condamné à une amende égale à celle qui
est prononcée contre celui qui, secrètement, fait fuir la femme
d'un autre, dès que le mari de cette femme l'aura vue chez
celui qui la tient cachée. (17)
ART.2~. Si un individu entretient un commerce criminel
avec la femme d'autrui, dans l'intention d'en faire sa femme,
on dit qu'il ne faut pas la donner à son amant mais la rendre
à son mari, et condamner l'amant à payer peu ou beaucoup
(<œcAc/to~'Mn),selon le prix de cette femme, puis remettre la
somme entière au mari. (18)
ART. 25. Si un homme, qui a pour épouse une femme
honnête, conçoit des soupçons contre elle, quoique jamais il
n'ait pu la prendre en faute avec qui que ce soit, et, à cause
de ces soupçons, l'injurie, la frappe, lui fait des meurtrissures
graves ou des blessures, il sera condamné à une amende.
Si cet homme et cette femme continuent à vivre ensemble,
les père ou mère, ou le frère aîné, ou la. sœur aînée, ou la
tante de cette femme, bénéficieront de cette amende, parce
qu'ils l'ont nourrie et entretenue depuis son enfance. (19)
ART.26.-Si une femme, qui est devenue l'épouse du mari
d'une autre femme, est dure en paroles, féroce avec la première
épouse, ne craint rien (mea< y'dng*s<î/Mt /MnM<tan) et cherche
à la supplanter dans le cœur de cet homme, qu'elle soit
dénoncée par la première femme ou par le mari lui-même, si
elle est convaincue en justice, sera, malgré ses dénégations,
condamnée à avoir le sarrau, qui la couvre depuis les reins
jusqu'aux pieds, déchiré verticalement en loques de quatre
doigts .de largeur, tout autour de son corps, et, vêtue de ce
seul vêtement, le front couvert d'un panier de. bambous
246 COBE PRIVE

tressés, elle sera condamnée à monter sur le c~/MBM/t d~adt;


elle sera ensuite frappée avec une lanière en cuir, plus ou
moins, selon la gravité de sa faute. (20)
ART.27. Quand un homme diffame l'épouse d'un autre,
disant qu'autrefois il a eu des relations avec elle, si, après
examen, le fait est reconnu faux ou s'il n'est pas prouvé, le
coupable sera puni d'une amende qui est la moitié du prix~de
la femme.
Si le fait est vrai et prouvé, parce qu'il a, par ses paroles,
couvert de honte cette femme, il sera puni aussi d'une
amende, mais réduite encore de moitié. (21)
ART.28. Si une femme quitte son mari et s'enfuit dans
un pays autre que celui que son mari habite, mais reste en
dehors des frontières des seize provinces (?) si elle ne fait
point connaître sa condition et cache qu'elle est mariée, et si
elle vit maritalement avec un individu auquel elle ne fait
point savoir qu'elle a un mari, ou bien si elle commet une
ou deux fois l'adultère avec cet individu, celui-ci n'est point
coupable et ne peut être puni, parce qu'il ignore la condition
de cette femme. Mais si cet individu sait que cette personne a
un mari qu'elle a quitté et commet, malgré cela, l'adultère
avec elle, il doit être puni de l'amende d'usage.
Quant à cette femme, comme elle n'a point fait savoir
qu'elle était mariée, elle sera punie selon la gravité de la faute
dont elle s'est rendue coupable en quittant son mari qui
l'entretenait et la nourrissait. (22)
ART.29. Si, immédiatement après la mort de son mari,
le corps du défunt, étant dans un cercueil encore dans la
maison, une femme, qui devrait porter le deuil et répandre
des larmes, introduit dans la maison même où se trouve ce
cadavre un amant et l'y fait coucher, la justice, sur la plainte
des parents de ce défunt qui ont vu le fait, examinera s'il est
vrai et certain. Si le fait est prouvé, cette femme sera punie
de la manière qui suit on mettra sur sa tête un panier de
bambous tressés (c/tceu~~) qui descendra jusqu'aux yeux, et
on la promènera dans cet état trois fois autour de la maison
où se trouve le cadavre. Durant cette cérémonie, elle devra
publier sa faute. Quant à celui qui aura été introduit dans
KRAM TOUS MRTYËA 247

la maison mortuaire, il sera condamné à une amende de


3 ânchîng, 2 dâmiœng et 2 bat.
Les père et mère, les frères et sœurs ou les autres parents,
au défaut des premiers, bénéficient de cette amende. (23)
ART.30. Si un homme qui a fait fuir dans une contrée
éloignée l'enfant ou la femme d'autrui, se trouve séparé de
la personne qu'il a fait fuir par des troubles, par la guerre ou
par toute autre cause qui disperse les habitants de cette
contrée, et qu'une autre personne sauve cette femme ou cet
enfant en les retirant du milieu de ces troubles ou des
mains des troupes ennemies, si elle rencontre l'époux de cette
femme, les parents de cet enfant, elle doit les leur rendre.
Néanmoins, le mari de cette femme, les parents de cet enfant
doivent reconnaître le service rendu et payer les dépenses
faites pour sauver cette femme ou cet enfant. (24)
ART.31. Quiconque commet l'adultère avec une femme
que son'mari, faisant la guerre, a prise à l'ennemi, puis qu'il
a épousée et dont il a fait sa pràpon thom, sa pràpon kàndal
ou sa téasa pîriyéa, sera puni de l'amende, conformément à la
loi, article premier. (25)
ART.32. Celui qui a reçu chez lui et nourri une femme
libre (s/'e~' néakh chéa) ou une esclave, qui .lui a demandé
asile, ne peut point, à sa sortie de chez lui, exiger d'elle le
prix de sa nourriture, parce qu'il a bénéficié du travail de
cette esclave ou de cette femme libre.
Si, pendant que cette femme était chez lui, il l'a connue
et a eu d'elle des enfants, elle est considérée comme une
seconde épouse (a/t~fy~ea) par conséquent, si elle sort de
chez lui et entretient des liaisons coupables avec un autre
homme, celui-ci et cette femme seront punis d'une amende,
conformément à la loi.(26)
ART.33. La première femme d'un homme, qui, avertie
que certaine fille publique entretient un commerce criminel
avec son mari, prie ses frères, ses subordonnés, ses amis,
d'aller avec elle injurier, maudire cette mauvaise femme, ne
sera point passible de l'amende si le fait est prouvé. Mais
tous ceux qui l'ont accompagnée et cette fille publique seront
mis à l'amende, conformément à la loi.
248 CODEPRtVË

Si cette première femme et ceux qui l'ont accompagnée ont


des
frappé, ont percé, ont blessé la personne accusée, si le fait
relations coupables est prouvé, cette première femme et ceux
qui l'ont accompagnée seront punis d'une amende propor-
tionnée aux meurtrissures et aux blessures.
S'il est faux que ces relations coupables existent, cette
première femme et ceux qui l'ont accompagnée seront punis
de l'amende double de la précédente.
Si cette fille publique vient commettre l'adultère dans la
maison même de la première femme, dans le cas où celle-ci
la frapperait, pourvu que les blessures ne soient point
graves, elle ne doit point être punie, parce que cette mauvaise
femme lui a, par le fait même, fait injure. Mais si les bles-
sures sont graves, cette première femme sera condamnée à
une amende proportionnée à la gravité des blessuias', au
profit de la blessée. De plus, le mari de cette première femme
sera puni d'une amende qui est la moitié de la précédente,
pour n'avoir point empêché sa femme de se porter à de tels
excès. (27)
ART. 34. Si le maître d'un esclave commet l'adultère
avec la femme de celui-ci, il sera mis à l'amende au bénéfice
du mari qui, en outre, sera affranchi. Quand à la femme
adultère, elle sera rendue à son mari si elle ne consent point
à revenir avec lui, le maître devra rembourser son prix à son
mari, selon la loi. (28)
ART.35. Quiconque rachète une femme mariée pour en
faire son esclave et la prend de plein gré pour femme, se
rend aussi coupable que celui qui vole la femme d'un autre,
« car, dit la loi, lorsqu'il l'a rachetée il n'a pas mis pour con-
dition qu'elle devait abandonner son mari ». (29)
ART.36. Si un homme libre, qui s'est épris de l'esclave
d'autrui, a des relations avec elle avant d'avoir offert, selon
l'usage, l'arec et le bétel à son maître, à son père et à sa mère
(pour leur demander sa main), il est considéré par la loi
comme un homme sans politesse (eyt ~dwfteap) qui s'est

Letexteporteici « chéaprak ~a damtœna». Cetteexpressionsignine


que30 <Mm!œttg(leprix de la vie)est la hasede l'amende,et quet'amende
sur elle.
seraproportionnée
KRAM TOUS PtRIYÉA 249

rendu coupable d'un délit. Par conséquent, s'il vient à aban-


donner cette esclave, il sera condamné à payer le prix de
cette esclave dont il a abusé à l'insu de son maître. (30) 1
ART.37. Un homme libre qui, épris d'amour pour une
la
jeune fille esclave, la conduit chez lui sans la racheter,
nourrit, l'entretient et vit avec elle maritalement, sans avoir
prévenu le maître de cette esclave, ne craint ni la.loi ni les
coutumes du pays; par conséquent, qu'il soit ou non né des
enfants de cette union, il sera condamné à une amende de
30 damiceng au profit du maître de cette esclave qu'il a
privé de son travail. De plus, il devra payer le tiers du prix
de cette esclave à son maître, et deux tiers à l'esclave. Si,
de l'union de cet homme libre avec cette esclave, il est né des
enfants, ils suivront la condition de leur mère et appartien-
dront à son maître.(31) ·
ART. 38. Si le maître d'une esclave, ou ses parents, ou
ceux qui demeurent chez lui (kaun ~~M~r. serviteurs qui ne
doivent rien, mais qui sont attachés à sa personne), usent de
violence envers cette esclave et la violentent, si cette esclave
peut produire des témoins qui ont entendu les cris de celle
qui a subi la violence, on doit faire remise de la moitié de sa
rançon'(~o~ tuop) à cette esclave, qui n'aura plus que l'autre
moitié à payer.
Si, sans viol, il y a eu des attouchements aux seins, aux
mains, des embrassements, des baisers contre le gré de
l'esclave, la remise qui devra lui être faite sera du quart de sa
rançon, pourvu toutefois qu'il soit prouvé que ces actes ont
eu lieu réellement, et qu'ils ont eu lieu malgré sa résistance,
contrairement à sa volonté.
Dans le cas où cette esclave aurait consenti (p~om smak) à
leurs désirs, on ne lui fera aucune remise, et si elle veut
sortir de cette maison, se libérer, elle doit payer tout ce qu'elle
doit à son maître, à moins qu'elle n'ait eu des enfants issus
de ses relations coupables avec son maître, ou avec le frère
de son maître, ou avec l'un de ceux qui sont chez lui et qui
lui sont attachés dans ce cas, elle ne doit rien. (32)
ART.39. Si un esclave entretient un commerce coupable
avec une femme également esclave, sans le consentement du
1
250 C01)EPR!VÉ

maître et des père et mère de cette femme, et prend la fuite


avec elle dam une contrée éloignée, l'union de cet esclave
avec cette femme n'est pas considérée devant la loi comme un
mariage. Par suite, si un individu autre que cet esclave
commet la fornication avec cette femme qui s'y prête, il ne
peut être mis à l'amende.
Si cette femme a des biens, l'esclave qui vit avec elle ne
peut point les lui enlever ni se les approprier; s'il le fait, il
doit être puni de la flagellation avec une lanière en cuir de
buffle desséché. (33)
Le Lakkhana téasa p~r~-ea est <e/'nt!Kp.

LAKKHANA
DES DIFFICULTÉS
ENTREFEMMESET Ëi'OUX
ET DESABANDONS

ART. 40. Si un homme qui se rend dans un pays éloigne


(de un a trente jours), une fois arrivé là demande la main
d'une jeune fille à son père ou à son oncle et l'obtient; si,
après avoir épousé cette jeune fille avec laquelle il est resté
quelque temps et a cherché à gagner sa vie, à cause de diffi-
cultés de ménage, de querelle avec son épouse, il abandonne
son domicile où il laisse sa femme. s'il ne va qu'à une
journée de marche de distance, il doit revenir dans trois mois;
s'il s'éloigne de son domicile à une distance de trois jours de
marche, il doit être de retour dans six mois; si la distance
qu'il doit mettre entre son domicile et l'endroit où il se rend
est de sept jours de marche, il doit revenir dans huit mois;
s'il se rend dans un pays distant de celui d'où il part de quinze
jours de marche, il doit revenir avant un an; enfin, s'il va
dans une contrée éloignée de trente jours de marche, il doit
revenir, au plus taid, dans un an et quatre mois; Si, au temps
légal fixé pour le retour, cet homme ne revient pas, son
épouse peut déposer entre les mains, soit de deux ou trois des
anciens du pays, soit du maire ou de celui qui tient le registre
des hommes corvéables (M~c/n A'A'onM&<M'). soit enfin de
deux ou trois personnes revêtues d'une dignité quelconque,
TOUSP!H!YÉA
KRAM 25~

les présents de noces et tous les biens que son mari a apportés
lorsqu'il est venu l'épouser, afin qu'ils remettent à cet homme
ces présents et ces biens. Cette formalité remplie, le mariage
est dissous de plein droit, peu importe que le mari consente
ou ne consente pas à reprendre ces présents et ces biens, « à
cause, dit la loi, de l'abandon de cette femme et des craintes
que fait naître la conduite de cet homme. »
Si les personnes, qui ont reçu le dépôt de ces présents et
de ces biens, n'ont pas pu les remettre à cet homme parce
qu'elles ne l'ont point trouvé, elles les remettront soit à son
père, soit à sa mère, soit à ses frères ou à ses parents. Dans
le cas où le père, la mère, les frères ou les parents ne vou-
draient point les recevoir, cette femme préviendra soit le
maire, soit le chef des hommes corvéables de l'endroit, soit
les kromokar du gouverneur de la province, soit les anciens,
des démarches qui ont été faites pour rendre les présents de
noces, les objets, les habits et tout ce qui lui a été donné par
le mari le jour de son mariage, et du refus des parents, à
défaut du mari qui n'a pû être retrouvé, de les recevoir. Après
cette démarche elle devient libre et son mariage est dissous.
Si tout ce que le mari a apporté le jour de son mariage a
été consommé, dépensé pendant le temps qu'il a vécu avec sa
femme, avant son départ, cette femme n'a qu'à avertir les
anciens de l'endroit pour faire annuler son mariage.
A défaut des démarches dont on vient de parler, soit pour
rendre les présents, habits, objets et biens apportés par le
mari le jour du mariage, soit pour constater que toutes les
démarches ont été inutiles à cause du refus d'acceptation de
la part du mari ou de ses parents, le mariage n'est point
dissous, ses liens ne sont point brisés. Cette femme sera
passible des peines infligées aux femmes adultères si elle se
remarie ou prend un amant, et celui auquel elle se sera
donnée sera puni comme quiconque vole la première femme
d'un autre.
Si, avant son départ, le mari a eu des enfants de sa femme,
celle-ci ne sera pas tenue de rendre les présents de noces et
tout ce qui a servi pour le mariage; elle ne sera obligée qu'à
rendre les biens qu'il possédait avant leur union (~reap t!a?ttnt).
252 C.ODEMUVf:

Après cela, s'ils veulent se séparer et faire dissoudre leur


mariage, ils agiront selon les usages. (i~)
ART. 41. – Si un homme qui vit en bonne intelligence
avec sa femme et gagne sa vie avec elle, saisi subitement et
sans cause d'un accès de colère, prend et emporte de la maison
tout ce qui lui appartient, puis part et n'a plus aucun rapport
avec elle, cette femme délaissée peut, après avoir attendu de
neuf à onze mois, selon la distance du chemin que son époux
a dû parcourir depuis son départ, faire annuler son mariage
en allant rendre à son mari lui-même, ou à son père ou à sa
mère, les présents de noces et l'argent provenant de la céré-
monie du chàmnàng day (ligatures aux bras de l'épouse),
ainsi que les biens dœum appartenant à son mari.
Néanmoins, si cet homme qui a été poussé par une sorte.
de fatalité ~oHsor~ est revenu à son sang-froid, et si, ne pou-
vant pas se résigner à être séparé de sa femme, il revient à
elle avec un cœur sincère et rapporte tous les biens emportés,
dans l'intervalle de huit, onze ou douze mois, les liens qui les
unissent ne peuvent être brisés ils continuent d'être époux
et épouse, quand même cette femme, qui n'aime pas son
mari, le regarderait d'un mauvais œil et ne voudrait point lui
permettre de revenir avec elle.
De plus, si cette femme, qui a un cœur mauvais pour son
mari, prend un autre époux, elle sera punie selon la loi sur
les femmes adultères. (2)
ART. 42. Si un mari (scame~) qui a des querelles, des
disputes avec son épouse (p~'ea). dans un accès de colère,
emporte du domicile conjugal tout ce qui lui appartient, le
porte ailleurs et, s'armant d'une hache ou d'un coutelas,
démolit la maison, puis va se réfugier soit chez son père
et sa mère, soit chez ses frères ou ses sœurs, soit chez un
parent quelconque, quand même son absence ne durerait
qu'un jour, son mariage peut être dissous. De plus, d'après la
loi, cette femme n'est point obligée de rendre les présents de
noces à cet homme qui a changé de sentiments à son égard
(prê c/:œ<r/)/tsœn~, et elle peut prendre un autre mari ou un
amant sans se rendre coupable d'adultère.
Si, avant de démolir cette maison, le mari n'a rien emporté,
KRAM TOUS PirHYËA 253

ni de ses biens propres (tréap <~o?HfK), ni de ceux qu'il a acquis


avec sa femme (lréap sâmbach) durant leur cohabitation,
dans le cas où, après s'être réfugié dans la maison soit de ses
père et mère, soit de ses frères ou sœurs, soit d'un de ses
parents, il laisserait passer quinze jours ou un mois sans
revenir avec sa femme, celle-ci doit lui rendre tous les biens
qu'il avait avant leur mariage. Si cet homme n'avait point de
biens propres, elle n'est tenue à rien et les deux époux peuvent
se séparer et cesser d'être mari et femme.
Mais si le mari, dans sa colère, est sorti de la maison de sa
femme, sans la démolir et sans rien emporter ni de ses biens
propres ni des biens acquis avec sa femme, pour se retirer
dans la maison soit de ses père et mère, soit de ses frères ou
de ses sœurs, et s'il laisse s'écouler un laps de temps plus
long que ne le permet l'usage du pays (un mois) sans revenir
demeurer avec sa femme, celle-ci doit lui rendre les cadeaux de
noces (khant sla) et tous les biens qu'il avait avant leur union
(tréap ~o?Mm).Quant aux biens qu'ils ont acquis ensemble
(tréap s<~m6acA),ils seront partagés entre eux, conformément
à l'usage (le mari en aura deux tiers et la femme un tiers). (3)
ART. 43. Si un homme qui a des biens propres (tréap
~a?HM),après avoir épousé une femme qui en a aussi et après
avoir vécu avec elle en bonne intelligence, la quitte subite-
ment, par suite de difficultés survenues entre eux, et dispa-
raît pendant un laps de temps plus long que celui qui est
admis par l'usage, sans donner de ses nouvelles, laissant chez
sa femme ses effets et ses biens mêlés aux siens, sans rien
emporter avec lui, on dit que cette violation des usages n'est
point une cause suffisante pour dissoudre les liens qui l'unis-
sent à cette femme, pour laquelle il conserve de l'affection,
puisqu'il a laissé son bien chez elle en partant, et qu'il était
poussé par une sorte de fatalité. Par conséquent, si, durant
l'absence de son mari, elle a tourné ses affections vers un
autre et l'a épousé ou vit criminellement avec lui, le père et
la mère de cette femme seront mis à l'amende', comme s'ils
étaient ses entremetteurs. (4.)
Quoique,danscetarticle,il ne soit pointfaitmentiondel'amendedont
serafrappéecettefemme,it est certainqu'ellene l'éviterapas. Onsuppose,
254 CODE pmvË

ART.44. –Si une femme, après s'être disputée et battue


avec son mari, quitte la maison conjugale et va se réfugier
dans celle de ses père et mère, de son oncle ou de sa tante, et
refuse de revenir lorsque son mari va la chercher pour la
ramener, elle sera punie de l'amende selon l'usage, parce que
son refus fait supposer qu'elle a un autre mari ou qu'elle vit
criminellement avec un individu quelconque. (5)
-ART.45. Si les père et mère, l'oncle ou la tante, ayant reçu
dans leur maison une femme qui, après s'être disputée, inju-
riée et battue avec son mari a quitté sa maison pour venir
demeurer chez eux et a pris un second mari, n'invitent pas
le premier mari de cette femme, qui est venula chercher chez
eux, à manger l'arec et le bétel ou ne lui en donnent pas
connaissance, ils seront mis à l'amende selon l'usage. Cette
femme adultère et celui avec qui elle vit criminellement
seront aussi condamnés à l'amende selon la loi qui punit
l'adultère. (6)
ART.46. Tout homme qui, après avoir vécu et gagné sa
vie avec une femme qu'il a épousée, vient à manquer de sin-
cérité et de franchise avec elle, prend tous les biens qu'ils
avaient avant leur union et ceux qu'ils avaient acquis
ensemble, les porte soit chez ses père et mère, soit chez ses
frères ou chez ses sœurs, soit chez ses parents, afin de rester
maître de tout, la chasse ou l'abandonne durant un laps de
temps plus long que celui qui est accordé par l'usage, ou bien
prend une autre femme, sera obligé par le tribunal, sur la
plainte de cette femme, à rapporter aux juges tous les biens
qu'il a pris. S'il est resté quelque chose de ces biens entre les
mains de cette femme, elle doit également rapporter au tri-
bunal, afin qu'il partage, par parts égales, tous les biens
sàmbach entre les deux époux.
Quant aux biens dœum, chacun d'eux prendra ce qui lui
appartient.
Le partage fait, les époux pourront se séparer. (7)
ART.47. Tout homme qui commet l'adultère avec une
femme que son mari a abandonnée (mais qui n'a pas de
danscetarticle,que le mari habitaitchezles parentsde sa femme,comme
c'estl'usageau Cambodge, et qu'enpartantil l'a laisséechezeux.
KftAM TOUS t'mn'ÉA 255

billet de divorce), sera condamné à payer la moitié de l'amende


dont la loi punit tout individu qui vole la première femme
d'autrui. La moitié de la somme, que le coupable est obligé
de payer, est pour le mari de cette femme, l'autre moitié
est versée au Trésor du roi.
Quant à la femme coupable (sr~ chuor), elle doit être
punie selon toute la rigueur de la loi portée contre la première.
femme qui commet l'adultère, car elle a violé cette loi. Si elle
veut ensuite s'en aller, elle pourra le faire à sa volonté. (8)
Le Lakkhana des <H~e/'e/~s entre mari et épouse et des
abandons es<~Mtici.

LAKKHANA
DUTEMPS QUELESÉPOUSES
DOIVENT
ATTENDRE
LEURMARICOMMERÇANT
OUAUSERVICE
DUROI

ART.48. Si un homme marié, qui est allé pour son com-


merce, soit dans sa province même, soit dans une autre pro-
vince du royaume, prolonge son absence plus d'un an, sans
donner de ses nouvelles, il fait naître une cause légitime de
divorce. Mais si, durant son absence, il a envoyé à sa femme
quelque objet, quelque bien, ou s'il lui a écrit pour savoir de
ses nouvelles, ou bien si ces deux époux se sont fait savoir
mutuellement leurs occupations, il n'y aura pas cause légi-
time de divorce et ils ne cesseront d'être époux et épouse
qu'après trois ans. Dans le cas où, ces trois ans écoulés,
l'époux ne reviendrait pas, alors, si cette femme veut contrac-
ter un nouveau mariage, elle le peut légitimement et sans
avoir à craindre aucune punition, soit pour elle soit pour
celui qu'elle prend pour mari.
Si quelqu'un prend cette femme pour épouse ou comme
concubine avant que le temps d'absence exigé par la loi soit
écoulé, il sera puni de l'amende selon l'usage, parce que les
liens qui unissent cette femme à son premier mari ne sont
pas encore brisés.
Si cette femme contracte un nouveau mariage ou s'unit à
quelqu'un après que le temps d'absence exigé par la loi est
CODEMUVÊ
256

venir faire d es repro-


~L

écoulé, son premier mari ne peut point


ches ni à elle ni à celui avec lequel elle vit, ni leur intenter
s'il
un procès sans se mettre en -contravention avec la loi
le fait, il sera condamné à une amende double de l'amende
ordinaire.
Si cet homme est allé en Chine, s'il a traversé la mer pour
se rendre dans un pays éloigné où il éprouve des difficultés,
sa femme doit l'attendre trois ans.
Si l'on a appris qu'il est tombé entre les mains des enne-
le navire à bord duquel il était a été entraîné au
mis, que
milieu des flottes ennemies (sâmpou M/f sa< <~d< <oH~n~g-
ans.
s~A-sa<roHnous), sa femme doit l'attendre pendant sept
le cette
Si, ces trois ans ou si ces sept ans (selon cas) écoulés,
femme contracte un nouveau mariage ou s'unit à quelqu'un,
vit est
elle ne commet aucune faute, et celui avec lequel elle
de
en règle avec la loi. Par conséquent, si son premier mari,
intenter un procès,
retour, veut les saisir, les arrêter ou bien
il sera pum d'une amende double de l'amende ordinaire,
conformément aux dispositions de cette loi. (i~)
AHT. 49. Si l'épouse d'un homme que le roi a envoyé
l'absence
faire la guerre ou faire le commerce éprouve, durant
des
de son mari, des difficultés ou se trouve impliquée dans
connaître sa
affaires, ou tombe dans la misère, elle doit faire
mari dépend (chauhvay, néay
position soit au chef dont son
de la famille, afin qu'ils
anapoyéa &~), soit à un protecteur la
l'aident à parvenir jusqu'au roi pour informer le roi de
se trouve.
position pénible dans laquelle elle
se remarie ou entre-
Si, au lieu d'agir ainsi, cette femme
mari
tient un commerce criminel avec quelqu'un, ce second
ou celui qui a ce commerce criminel avec elle sera condamné
à une amende quadruple (châdo /~) de l'amende ordinaire
au profit du mari de cette femme.
De plus, on appliquera à ces deux coupables, dans toute sa
et les femmes adul-
rigueur, la loi portée contre les hommes
tères. (2)
Le Lakkhand du temps ?tM-~s femmes doivent attendre
~Hr mari commençant ou au service du roi est terminé ici.
KRAM TOUS PIRIYÉA 257

AUTRELAKKIIANA

ART. 50. Si l'un des conjoints reçoit en héritage des


esclaves ou des biens, soit de ses parents soit de son père ou
de sa mère, ou obtient de la générosité du roi, comme grati-
fication, soit des plantations, soit des rizières, soit des pêche-
ries, si ces biens, ces esclaves, ces plantations, ces rizières ou
ces pêcheries lui ont été légués ou donnés pendant leur union,
leur cohabitation entraîne la communauté de ces biens.
Si des esclaves, qui sont la propriété particulière (tréap
<!<pHm) soit du mari, soit de la femme (qui les possédait avant
son mariage) suivent leur maître ou leur maîtresse après son
mariage et viennent demeurer dans la maison des deux
époux, ils appartiennent en toute propriété à celui ou à celle
qui les possédait avant le mariage.
Mais si ces esclaves ont des enfants nés pendant que les
deux époux vivaient ensemble, ils deviennent propriété com-
mune, parce qu'ils sont considérés comme biens acquis
ensemble (tréap s~m~acA). Par suite, en cas de divorce, les
esclaves que l'époux ou l'épouse avait avant le mariage
restent la propriété du premier possesseur; quant aux enfants
nés durant le mariage des époux, ils sont partagés. (1er)
ART. 51. Si une femme, après avoir divorcé avec son
mari à cause de difficultés survenues entre eux, et après avoir
reçu de lui un billet de répudiation (sâmbot Mon~n~), devant
ses parents et les anciens du village, se réconcilie et vit tran-
quillement avec lui au su et vu de personnes qui peuvent
l'attester, elle sera punie comme adultère si elle vient à avoir
un commerce criminel avec un autre. (2)
ART.52'. Si une épouse, après avoir divorcé avec son
mari et avoir reçu la lettre de répudiation en présence de
témoins, se réconcilie avec son mari au su et au vu de plusieurs
témoins qui peuvent l'attester, on dit que cette femme et cet
homme sont épouse et mari comme auparavant.
Si donc la femme se remarie avec un autre homme ou prend
Cetarticlene se trouvepas dansla traductionqueM.Cordiera donnée
decetteloi où sa placeest cependantindiquéesousle numéro52.
17
258 (joBE PRIVÉ

un amant, il faudra la condamner comme adultère, confor-


mément à la loi. (3)
ART. 53. Si un mari et sa femme ne sont point contents
de rester ensemble et veulent divorcer, ils peuvent te faire
librement, parce qu'on dit que ces deux personnes ne trouvent
plus de bonheur ensemble et que leur destinée (/t/M piér)
n'est point d'être unis. (4)
ART. 54. Si un homme et une femme unis par les liens
du mariage changent de sentiments à l'égard l'un de l'autre et
veulent divorcer, la femme doit rendre à son .jiari les biens
qu'il avait avant leur union et le prix des cadeaux de noces, à
moins que des enfants ne soient nés de cette union, car, dans
ce cas, les biens que l'un et l'autre avaient avant leur mariage,
ceux qu'ils ont acquis leur union durante et le prix des ca-
deaux de noces seront partagés entre les deux époux, de façon
que le mari en ait les deux tiers et la femme un tiers.
Si la femme seule possédait, avant son mariage, un capital
qui a fructiné pendant le mariage, alors, dans le partage, la
femme aura les deux tiers et le mari un tiers seulement.
(5)
ART. 55. Si deux époux ont des difucultés de ménage et
veulent divorcer, les anciens de l'endroit doivent prendre des
informations et examiner soigneusement de quel côté se trouve
le bon droit; si c'est le mari qui est coupable, (,n doit l'obliger
à prendre, devant les parents de la femme et les anciens de
l'endroit, l'engagement par écrit (safH6o< s~K~ay s<<:r) de
se corriger sous peine d'une punition déterminée. Cet écrit
sera remis aux parents de la femme ou aux anciens de l'endroit.
Dans le cas où le mari ne tiendrait pas son engagement et
ne tiendrait aucun compte des exhortations, la loi ordonne de
lui infliger la peine déterminée dans l'écrit qu'il a fait. (6)
ApT. 56. Si un mari, après avoir habité durant quelque
temps avec sa femme, est parti pour se rendre dans un endroit
quelconque d'où il ramène une seconde femme, et qu'à son
retour il malmène sa première femme, en cas de divorce d'un
mutuel consentement de ces époux (le mari et la première
femme), les biens qu'ils possédaient seront partagés entre eux
par parts égales. (7)
ART. 57. Si un homme viole une veuve, il sera, sur la
KRAM TOUS P!RIYËA 259

plainte de la victime, puni comme celui qui commet l'adultère


avec la seconde femme d'un autre. La moitié de l'amende dont
il sera puni est pour la veuve violée et l'autre sera versée au
trésor du roi. Si cet homme n'a fait qu'user de violence envers
cette veuve sans néanmoins commettre la fornication (të
pùm
téan <<<Mchomrou tê) il sera puni d'une amende qui est la
moitié de celle qui est infligée lorsque cet acte a eu lieu. (8)
ART. 58. – Pour faire le partage des biens de personnes
qui, après s'être unies par les liens du mariage, par suite de
difficultés survenues entre elles, veulent divorcer, on suivra
la règle ci-après on fait la distinction des biens propres
(<reap
<~Hm) animés ou non animés et des biens acquis en commun
ou provenant d'amendes encaissées (tréap s~/M~cn) les pre-
miers comprennent tous les biens que l'un et l'autre des
conjoints ont reçu de leurs parents avant leur mariage ou le
jour même du mariage ces biens restent toujours la propriété
de celui ou de celle qui les a reçus les seconds comprennent
les cadeaux et présents de noces (du cMmn~ng- day) comm~
esclaves, animaux, objets divers, etc., et tous les biens que
ces époux ont acquis durant leur union, soit par leur travail,
soit dans des emploie, des charges, des bénéfices.
Si les biens propres ont été dissipés ou perdus par des
revers de fortune durant l'union des deux époux, ils seront
remplacés jusqu'à due concurrence, par les biens acquis
pendant le mariage (tréap s~M~acn~.Si la valeur des biens
acquis n'égale pas celle des biens propres dissipés ou perdus,
comme ces biens ont été dissipés ou perdus durant l'union
des deux époux, chacun d'eux supportera ce surplus de perte,
au prorata de ses biens propres.
Cela posé, chaque con/oM<prendra ses biens propres ou la
part des biens acquis qui doivent les remplacer, si les propres
ont été dissipés ou perdus. Quant aux biens acquis ou à la
portion de ces biens qui reste après le prélèvementde ce qui a
remp~ee les biens propres dissipés ou perdus, la loi ordonne
ot'en /a~'e le partage entre les époux, selon rnsa~'e
Cetalinéaen caractèresitaliques,qui se trouvedansla traductionque
M.Cordiera donnéede cetteloi,ne seretrouvepasdansle texteautographié
parles soinsdu Protectorat.
260 CODEPMVÉ

Si, durant l'union de ces deux conjoints, l'un d'eux dissipe


les biens propres, les donne soit à son pore, soit à sa mère,
soit à ses parents, soit à ses amis, ou les porte dans un endroit
quelconque, on mettra à son compte tout ce qu'il a dissipé,
donné ou emporté, et on prendra, sur ses biens propres, l'équi-
valent de ce qu'il a dissipé, donné ou emporté, pour le faire
entrer dans le partage. S'il a dissipé ou emporté l'équivalent
de tous ses biens propres, il n'aura plus rien à réclamer. S'il
n'a pas dissipé ou emporté l'équivalent de ses biens propres,
on prendra sur les biens acquis pour lui faire la part qui lui
revient.
S'il a pris ou dépensé plus que sa part et si ce surplus
a été pris sur les biens acquis, au moment du partage, il
sera tenu de le rembourser pour le faire rentrer dans le
partage.
Dans le cas où les deux époux, d'un commun accord,
mettent leurs biens propres en commun et les emploient à
faire le commerce, si ces biens périssent ou sont consommés,
tous les deux subiront la perte de ces biens par égales parties;
lors même que l'un d'eux se plaindrait de ce que l'autre a
pris ou dépensé plus que sa part, sa plainte ne sera point
écoutée, et on ne fera rien restituer. (9)
ART.59. Si l'un des conjoints qui n'a pas de biens
propres fait, au moment du partage des biens pour cause de
divorce ou de disputes, un inventaire reconnu faux par le
juge, pour se faire adjuger en plus ou moins grande quan-
tité des biens propres qu'il n'a pas, il subira une peine plus
ou moins grave, suivant la dignité de la personne qu'il a voulu
tromper en faisant cet inventaire. Si c'est le roi qu'il a voulu
tromper, il aura la bouche fendue; si c'est un mandarin, il
recevra quinze coups de lanière de cuir; s'il a voulu tromper
les anciens de l'endroit, il sera condamné à dix coups de rotin;
dans les trois cas, il sera privé de la part des biens qu'il con-
voitait.
Si les deux parties font de faux inventaires, elles prouvent
par là qu'elles sont toutes les deux de mauvaise foi et qu'elles
se valent; aussi elles seront punies de la confiscation de la
moitié de leurs biens acquis au profit, du Trésor du roi. Quant
KRAM TOUS PfRtYHA 261

à l'autre moitié, elle sera partagée en deux parts égales pour


le mari et la femme. (10)
ART.60.' Si une femme qui vit en paix avec son mari,
changeant subitement de sentiment, ne \eu! plus rester avec
lui et prend la fuite pour aller se réfugier dans la maison soit
d'un homme qui a reçu une dignité, soit d'un juge d'instruc-
tion (sauphéa <r<MaA'<!r), soit de ses père et mère, soit de quelque
parent, à l'effet d'accuser son mari et de demander à divorcer,
le tribunal qui reçoit l'accusption examinera si, oui ou non,
ce mari est coupable. S'il n'est pas reconnu coupable, le tri-
bunal ne peut point permettre Je divorce, et si cette femme
refuse de suivre son mari, il lui fera passer une corde au cou
et la lui livrera, afin qu'il la reconduise à son domicile en la
tirant par cette corde. Si, après cela, cette femme, par entête-
ment, ne consent nullement à rentrer dans la chambre à
coucher, et, dans son opiniâtreté, va se refugier chez l'un ou
chez l'autre, parce qu'elle veut absolument divorcer, après
examen, le tribunal pourra prononcer la séparation car, dans
cet état de choses, cette femme ne peut point demeurer avec
son mari sans que quelque malheur arrive à l'un ou à l'autre.
Après la séparation, on procédera au partage des biens de la
manière suivante le mari et la femme prendront leurs biens
propres (tréap c'<B!Mï),puis on estimera les dépenses faites
par le mari, soit en cadeaux de noces, soit pour le repas, soit
pour autres choses à l'occasion du mariage, et on fera payer
par cette femme, à son mari, le double de la somme totale de
ces dépenses.
De plus, si ce mari a été obligé de faire des frais, soit devant
la justice soit ailleurs, pour la ramener au logis, elle doit les
supporter tous. Quant aux biens qu'ils ont acquis ensemble
(<f'copsan~cA) pendant leur union, le mari en aura les trois
quarts et la femme un quart seulement.
Si,. durant leur union, des dettes ont été contractées par
eux, cette femme en supportera les deux tiers et le mari un
tiers seulement.

Cetarticleet le suivantqui, dans la traductionde M.Cordier,portent


lesnuméros60et 6i, ne se trouventni dansle texteautographiéni dansle
textesur ollesquej'ai sousles yeux.
!il
262 CODEPRtV)~:

Pour les dettes faites par eux avant leur mariage, chacun
d'eux paiera les siennes.
ApT. 6i. – Si un mari, dont la femme demande le divorce,
conçoit à cause de cette demande, des soupçons contre elle et
croit que cette demande de divorce vient de ce qu'elle entre-
tient des relations criminelles avec quelqu'un, s'il fait un écrit
dans lequel il expose, soit au juges soit aux anciens de
l'endroit, les soupçons qu'il a contre certaines personnes, et
assure dans cet écrit que, dans le cas où sa femme commet-
trait l'adultère avec un de ceux qu'il soupçonne ou l'épouserait,
il ne veut point garder le silence, mais veut que justice lui soit
rendue; dans le cas où, longtemps même après le divorce,
cette femme aurait des rapports criminels avec un de ceux qui
sont l'objet des soupçons du mari ou l'épouserait, d'après la
loi cette femme est considérée comme vraiment adultère.
Par conséquent, on fera, à cette femme et à son complice,
l'application des articles de la loi qui punit l'adultère. Après
avoir subi la peine de l'adultère, cette femme deviendra
l'épouse légitime de l'individu avec lequel elle a entretenu
commerce. Quant à ses biens propres, si elle en a, ils seront
donnés à son premier mari. On ne lui laissera qu'un sarrau
(sâmpot sliék), un voile pour couvrir ses épaules (sâmpot
<o.i<Mp)et une mousseline de toile pour protéger son cou
(sbai Mng- kâ).
ART.62. Sa Majesté (<?'«ng'/)rA!sréach bânhnhat) prend
le parole et dit « Vous tous qui habitez entre les frontières
(~ndng' Mn~<!Hg'/< khanth séma) du noble royaume de
Kampuchéa, apprenez la manière dont vous devez garder la
justice envers vos femmes et vos enfants. Quelques-uns ont
deux, trois ou quatre femmes auxquelles ils doivent donner
une part des biens (acquis) soit rizières, soit plantations, soit
jardins, etc. Dans le partage, la première aura deux parts, la
seconde une part et. la dernière la moitié d'une part, plus ou
moins considérable, selon la quantité des biens ».
KHAMTOUS[')MY!~A 26:<

II

LAKKHANA DONTSE RENDENT


DESFAUTES LESHOMMES
COUPABLES
QUI,SANSAVOIR
DEMANDÉUNEFILLEEN MARIAGE,CONFORMÉ-
MENTA LACOUTUME,ABUSENT(Tt/t~C~~) D'ELLE,MALGRÉ
LASURVEILLANCE.

PRÉAMBULE. – Si un homme a, conformément à la loi,


demandé une femme et que l'essaya (celui qui a autorité sur
elle) ne consent pas à la lui accorder pour épouse, bien que
cet homme et cette femme se soient déjà donnés l'un à l'autre,
et si l'homme est venu secrètement trouver cette femme et que
l'ers~a, le sachant, persiste à la refuser à cet homme et, afin
de sauver la réputation (i!o/jA- Mnt<M)de cette femme, frappe,
injurie seulement l'amant, on dit que l'eysara doit être puni
conformément a la loi. Quant à la femme, on doit la donner à
cet homme et celui-ci doit préparer le mariage (réap /M/'
afin qu'ils soient mari et femme.
~joe<!rptpea!r)
Si cet homme ne va pas, conforménent à la loi, demander
cette femme en mariage et s'il abuse ~Hceac/~r), il y a faute
plus ou moins grave selon le cas. Ces cas sont au nombre de
sept i" de sa mère de son père 3° de son père et de sa
mère; 4° de parents ou de personnes d'une origine noble;
5" de son frère ou de sa sœur aines 6° d'alliés; 7° d'étrangers
à la.famille.
Tout homme qui n'a pas, conformément à la loi, demandé
une femme en mariage, et qui, de sa propre autorité, est allé
forniquer avec cette femme ou l'a enlevée avec violence,
malgré elle, on dit que cet homme a commis une faute. Si
cette femme est, au contraire, allée trouver l'homme ou s'est
rendue chez lui et a consenti à devenir son amante, on dit que
cet homme n'est pas coupable'.

Lesdeux derniersalinéasde ce préambule, dont la traductionest de


M.Cordier,formentl'article1" et l'articlei" ci-dessousest numérotéi" bis.
D'autrepart,cetteloi,dansle texteantograpbié parlessoinsdu Protectorat,
estdiviséeen plusieurssectionsportantun numérotagespécial,alorsque la
traductionde M.Cordierne comporteaucunesectionet ne comprendqu'un
numérotage deun à soixante.Je conservece derniernumérotagepropreà
264 cor'K pmvf;

LAKKHANA
DESFAUTES
COMMISES
AVECLESSEPTSORTES
DE FEMMES

ARTICLE PREMIER. Si un homme prend la main, palpe les


seins d'une fille, s'amuse ou rit avec elle, va dans sa chambre
à coucher où elle est assise, pénètre jusqu'à son lit et
l'attire à lui pour l'embrasser, etc., il se rend coupable et
sera puni conformément à sa faute comme il est dit ci-après.
ART.2. Un homme marié qui commet le crime de forni-
cation, soit avec la fille, soit avec la nièce non mariée, soit
avec la petite-fille de quelqu'un, sera puni d'une amende qui
est la moitié de celle qui est infligée à celui qui vole la femme
d'un autre.
S'il n'y a eu que des caresses, des attouchements, sans
fornication, l'amende sera la moitié de celle qui est infligée
à celui qui commis le crime de fornication avec la fille ou la
femme d'un autre.
ART.3. Un homme non marié qui commet le crime de
fornication, soit avec la fille, soit avec la nièce (jeune fille),
soit avec la petite-fille de quelqu'un, sera puni d'une amende
qui est la moitié de celle infligée à celui qui, étant, marié, a
des relations coupables avec la fille, la nièce (jeune fille) ou la
petite-fille de quelqu'un.
S'il n'y a eu que des caresses, des attouchements, sans
fornication, l'amende sera la moitié de la précédente (la moitié
de celle qui est infligée lorqu'il y a eu crime de fornication).
ART.4. Celui qui viole une enfant qui n'a pas encore
l'usage de la raison (puni <eang-<g- M<) qui est vierge,
sera puni de l'amende infligée à quiconque commet l'adultère
avec une femme mariée. Si, pour pouvoir la violer, il y a eu
effort au point qu'il y a eu écoulement de sang des parties
sexuelles de cette enfant, il sera condamné à une amende
double de celle qui est infligée à quiconque vole la femme d'un

faciliterles rechercheset je rétablisles sectionsconformément


autexteauto-
m ais les
graphié, j'inscris numérosdecelui-cià la findechaquearticle.J'indi-
querai,quandellesse présenteront, les modifications
quicontrarierontcette
marche.
KRAM TOUS PHUYÉA 265

autre. Si, pour la faire consentir à ses desseins, il l'a frappée,


il l'a souffletée, et qu'il en soit résulté des plaies, des blessures
ou des meurtrissures qu'elle. porte sur son corps, outre
l'amende infligée à cause du viol, ti en subira une autre pro-
portionnée u la gravité des blessures ou des meurtrissures.
Le ZaA'/j'/MKades /<ïH<escommises avec les sep< sor/ca de
femmes, est terminé ici.

DESHOMMES
LAKKIIANA ET DESFEMMES
QUISECAJOLENT
(trOA'GMtAM)))OHS
MAMtAGE.

ART.5. Si une fille qui habite avec son père et sa' mère,
ses parents, ses amis, n'est pas encore accordée à un homme,
ou n'est que promise, et pour laquelle la cérémonie du
mariage n'est pas encore faite, on dit que le père et la mère,
les parents ou les amis avec lesquels elle demeure sont les
eysara de cette fille. Si donc un homme veut avoir cette fille
pour épouse, il doit convenablement la demander à celui qui
est son e~sara.
Dés que l'e~sara de cette fille a donné son consentement
au mariage, que les cérémonies du mariage ont été faites
selon l'usage, et que la fille a été unie à son époux, celui-ci
devient l'essaya de son épouse.
Si les père et mère, les parents ou les amis, qu' sont
p~rsara de cette fille, rencontrent dans ses allées et venues un
homme qui va commettre le crime de fornication et entre-
tient des rapports coupables avec cette fille, bien qu'il n'ait't
pas demandé sa main selon l'usage, le maudissent, le frap-
pent, le percent et lui font des blessures, ils ne sont passibles
d'aucune peine, (i*~)
ART.6. Si un individu, qui va secrètement commettre
le crime de fornication avec une fille qu'il n'a pas demandée
en mariage selon l'usage, est saisi par les parents (ou les
tuteurs) de cette fille, ceux-ci ne peuvent point le mettre à
mort; ils doivent l'attacher et le livrer à la justice, afin qu'il
soit puni conformément a la loi. (2)
2~ CODEPRtVË

ART. 7. Si un individu a commis le crime de fornication


sdit avec une esclave à l'insu de son maître, soit avec une
fille à l'insu des père et mère de cette fille, et si, devenue
enceinte, cette fille ou cette esclave l'a designé comme auteur
de sa grossesse et meurt en couches, dans le cas où il protes-
terait contre cette déclaration, le tribunal examinera l'affaire.
Si l'examen établit que c'est certainement lui qui est l'auteur
de la grossesse de cette fille ou de cette esclave, il sera oon-
dammé à une amende égale au prix de cetle esclave ou au
prix de la vie de cette fille, et a vingt-cinq ou trente coups de
rotin. (3)
ART. 8. Si un homme a des relations d'amour avec une
fille, une nièce, une petite-fille, au vu et au su des parents de
cette fille, et que, témoins de ses allées et venues, de ses
visites fréquentes à leur fille, ils gardent le silence, il est,
d'après la loi, le mari de cette jeune fille. Néanmoins, il est
tenu de préparer ce qui est requis par l'usage pour aller faire
ses excuses et demander pardon aux parents de cette fille et
de préparer tout ce qui est nécessaire pour les cérémonies du
mariage et le repas de noces. Les parents de cette jeune fille
doivent, après avoir accepté les excuses etdonné leur consente-
ment au mariage, les laisser habiter comme mari et femme.
Si, après que cet homme a fait des excuses et demandé
pardon, les patents, ayant refusé de recevoir ses excuses, de
les agréer, ne consentent point à lui donner leur fille et la
marient à un autre, ils se rendent coupables et n'ont pas une
bonne conduite (socM/'M); par suite de l'amende d'usage,
ils seront punis ainsi que le dernier mari.
Si cet homme refuse de faire ses excuses et de demander
pardon aux père, mère et ancêtres de cc«e ~Me, de <'eft<re-
<entr et la nourrir, comme tout mari entretient et nourrit sa
avec
femme; si, après avoir commis le crime dé fornication
elle, il veut l'abandonner, t< se/'a condamné à- une amende
proportionnée it l'injure qu'il a faite aux père et mère de
cettefille qu'il a déshonorée
Cet article s'applique au cas ou il s'agirait de la nièce

Cepassage,qui se trouve dans la traductionque M.Cordiera donnéede


cetteloi, ne se trouve pas dans le texte antographiépar les soins duProtectorat.
KRAM TOUS PtHtYÉA 267

(jeune fille) ou de la petite-fille de quelqu'un, pourvu que


toutes les circonstances soient les mêmes. (4)
ART. 9. Si l'amant d'une fille venant, soit spontané-
merit, soit sollicité par elle, la voir pendant la nuit, est sur-
pris par les parents de cette fille, qui, ne le connaissant pas,
le prennent pour un individu déguisé (p~/c mu/fA),pour un
voleur et le tuent, cette fille sera condamnée à être vendue
et la moitié de son prix sera pour les père et mère, les frères
et les sœurs de l'homme, et l'autre moitié sera pour les père
et mère de la fille.
Si les père et mère, frères et sœurs de cette fille savent
parfaitement ce qui se passe et connaissent celui qui vient
débaucher leur fille, feignent de ne point le connaître et le
tuent, après avoir calculé le prix de ce mort, le tribunal fera
vendre cette fille sur le marché. Le prix entier qu'on retirera
de la vente sera livré aux père et mère du défunt, afin qu'ils
l'emploient à faire de bonnes œuvres pour lui. (5)
ART.10. Si, sans qu'il y ait eu klaant sla (présents soit
en argent soit en objets que celui qui demande une fille en
mariage fait à ses père et mère et, à leur défaut, à ceux qui
sont ses tuteurs), ni repas de noces selon l'usage, une fille,
de son plein gré, va se livrer à un homme qui ne l'a point
demandée en mariage à ses père et mère ou, à leur défaut, à
son tuteur (e~sara), et si elle devient enceinte, les père et
mère de cette fille ou, à leur défaut, son tuteur, qui n'ont
connaissance de ce qui se passe entre cet homme et cette fille
que par sa grossesse, peuvent, si le jeune homme est de basse
condition, par exemple esclave du roi (pol), les faire séparer
et reprendre la fille.
Mais si cette fille, devenue orpheline par la mort de ses
père et mère, a vécu maritalement avec cet homme et a eu
des enfants de lui, ces enfants, soit garçons soit filles, sont
comme /<~N/t~sla (preuve et lien de leur union conjugale).
Par conséquent, si ensuite cette femme prend un amant, elle
sera punie de l'amende ordinaire au profit du mari. Quant à
cette femme, si elle ne consent pas à revenir avec son mari,
on lui enlèvera tous ses biens pour les donner à son mari,
puis on la condamnera à l'amende, conformément à la loi. (6)
268 (:0!)MPRtVM

ART.11. Si, quoiqu'il n'y ait pas eu khant sla ni repas


de noces, un homme et une fille se sont unis et cohabitent
comme époux et épouse du consentement des père et mère de
cette fille, si cet homme construit une maison, gagne sa vie et
travaille pour entretenir et nourrir leur fille, quand même
ils n'auraient pas eu des enfants de leur union, ils sont légale-
ment époux et épouse.
Mais si cet homme n'a pas construit de maison pour habi-
ter, s'il n'a pas cherché à gagner sa vie, n'a pas travaillé pour
entretenir et nourrir cette fille, comme l'usage exige qu'un
mari entretienne et nourrisse sa femme, s'il a toujours habité
la maison soit de ses père et mère, soit de ses parents, soit
de ses amis, cette fille n'est point légalement son épouse, et,
si ses parents veulent les séparer et reprendre leur fille, ils le
peuvent; si cette fille veut l'abandonner, elle le peut. (7)
ART.12. Si une fille de condition libre et un homme
qui est pol /«3/H~8' s'unissent d'un commun consentement,
cohabitent comme mari et femme et au su des père et mère de la
fille, qui gardent le silence et font semblant de ne rien savoir,
quand même il n'y a pas eu de khant sla, s'ils ont eu un
enfant, soit garçon soit fille, issu de leur union, cet enfant
doit être considéré comme khant sla; peu importe qu'ils
aient ou non fait une maison et travaillé pour gagner leur
vie. Par conséquent, si, plus tard, cette femme prend un
amant, celui-ci sera puni d'une amende, selon l'usage, au
profit du mari de cette femme. (8)
ART.i3. – Quiconque se fait l'entremetteur des relations
coupables d'un homme avec la fille, avec la nièce (jeune fille),
ou avec la petite-fille de quelqu'un et les favorise, sera con-
damné à quinze ou vingt coups de rotin, selon la gravité de
la faute dont il se'rend coupable en faisant déshonorer (/cer
khmas) cette jeune fille. S'il ne veut point recevoir les coups
de rotin, il devra payer une amende qui est la moitié de celle
dont est puni quiconque se rend coupable de fornication. (9)
ART.14. S'il est prouvé, par un des témoins qui ont vu,
ont entendu, qu'un individu méchant, soit seul soit avec des

de prisonniersde guerre.
'Esctaved'Etat,descendant
KHAM TOUS PtUtYÊA 269

complices, a, de sa propre autorité, saisi ou fait saisir la


fille, la nièce (jeune fille), la petite-fille ou la femme de quel-
qu'un pour lui faire violence, cet individu, que le viol ait eu
lieu ou non, sera puni selon l'usage.
Si la personne qui a ét.é victime de cette violence a reçu,
en se débattant, des blessures, des meurtrissures, des plaies
qui lui occasionnent une maladie, le tribunal doit ajouter à
la première peine une seconde proportionnée aux blessures,
à la maladie de cette femme.
Quant aux complices de cet individu, s'ils n'ont pas porté
la main sur la personne, ils seront frappés d'une peine qui
sera la moitié de celle du principal coupable. S'ils ont porté
la main sur elle, si tous ont également participé à la violence
qui a été faite à cette personne, leur peine sera la même que
celle du principal coupable.
S'ils n'ont pas pu l'appréhender au corps, l'amende sera
simple (mo kûn); si la personne qui a été saisie est une
jeune fille, la peine sera moindre que si c'était une femme
mariée'. (10)
ART. 15. Si une femme ayant deux amants, l'un des
deux, rencontrant l'autre, l'injurie, le frappe et le blesse, il
sera puni d'une amende, selon la loi, au profit du blessé.
Quant à cette femme, elle sera punie selon l'usage du
royaume. (11)
ART. 16. Une femme qui donne d'abord ses bonnes
grâces à un premier amant, puis à un second, et qui, par sa
légèreté de conduite, est cause que l'un de ces deux rivaux
tue l'autre, sera punie de la manière suivante d'abord, elle
recevra trente coups de rotin, puis. elle aura les cheveux
rasés en forme de pied de corbeau (eAtBHng-M<~); on lui
mettra des roses rouges de Chine aux deux oreilles, et, dans
cet état, on la fera monter sur le pieu(cAAœH~dndd<)pendant
trois jours. Quant à celui qui a tué son rival, il sera mis à
mort.
Si le roi lui fait grâce de la vie, il sera vendu, et le prix de

Cetalinéaen caractèresitaliques,qui se trouvedansla traductionde


M.Cordier,ne se trouvepas dansle texteautographié par lessoinsdu Pro-
tectorat.
270 CODRPîUVË

sa vente sera remis aux père et mère, frères et sœurs ou


parents de celui qui a été tué. (12)
ART.17. Si une fille a un amant qui entretient des rela-
tions avec elle, et si les père et mère de cette fille ont averti
les père et mère de l'homme et, leur ont recommandé de sur-
veiller leur fils, dans le cas où, malgré les avertissements et
les recommandations des père et mère de la fille, cet homme
continuerait à aller chez elle la voir, si les parents de la fille
tuent ce jeune homme, ils seront passibles de l'amende d'usage,
au profit du trésor du roi. Quant à la fille, elle sera condam-
née à une amende de vingt-cinq dàmlœng, au profit des
parents (père et mère) du mort. Mais si les parents de la fille
n'ont fait que blesser,ce jeune homme avec des instruments
tranchants ou avec des piques, ils ne sont passibles d'aucune
peine. (13)
ART. 18. Tout individu qui, après avoir séduit par de
belles paroles, par des promesses, une fille qui se rend à ses
désirs et devient son amante, lui enlève tout ce qu'elle pos-
sède, puis la tue, sera puni de mort.
Le Lakkhana des Ao~tfneset femmesqui sec<t/o!<?n<(luong
loum) hors MarMg'e est <e/w:n~ ici. (4)

DESHOMMES
LAKKHANA QUIONTDEMANDÉ LA FILLE,LA NIECE.,
LA PETITE-FILLE
DE QUELQU'UN.

ART.19. – Un homme qui, après avoir fait demander


la main d'une fille et offert le khant sla, l'arec et le bétel aux
parents de cette fille, va, avec leur consentement et le consente-
ment de ses propres père et mère, habiter pendant deux ou trois
ans chez les parents de la fille, les servir, gagner sa vie avec
eux, est, aux yeux de la loi, légitime époux de cette fille,
Quoique le repas de noces n'ait pas eu lieu.
Par conséquent, si plus tard ce mari, rencontrant sa femme
au moment où elle commet l'adultère avec quelqu'un, tue les
deux coupables, il n'est passible d'aucune amende. (!)
ART. 20. – Si un homme, ayant fait demander, selon
l'usage, la main d'une fille à ses parents, qui ont consenti à la
KJUAMTOUSt'tHtYÉA 271

lui donner, mais n'ayant pas encore fait le repas de noces, a


réussi, par ses paroles, à faire consentir cette fille à ses désirs
et à se livrer à lui à l'insu de ses parents (parents de la jeune
fille), il n'a plus, pour devenir devant la loi légitime époux de
cette fille, quand même ses parents (parents de la fille) auraient
changé de sentiments et ne voudraient plus la lui donner,
qu'à préparer ce qui est requis par la coutume pour aller leur
faire ses excuses et leur demander pardon.
Mais s'il n'y a pas eu cohabitation, si la fille ne s'est pas
encore livrée à cet homme, ou bien s'il a usé de violence
enve.rs elle, s'il l'a enlevée et l'a violée, cet homme s'est
rendu coupable envers les parents de cette fille; par suite, ils
peuvent les faire séparer et la lui enlever. De plus, cet homme
sera puni de l'amende selon l'usage. (2)
ART.21. Si un homme a fait demander en mariage une
fille à ses parents, qui ont consenti à la lui donner et que, par
affection pour eux, par attachement, il les ait aidés dans des
besoins pressants s'il a connu intimement cette fille, du con-
sentement de ses parents, il devient devant la loi son époux
légitime, alors même qu'il n'aurait pas encore fait le khant sla.
Si ensuite, à l'insu de ses parents, cette fille a des relations
coupables avec un autre, ses père et mère ne sont passibles
d'aucune peine. Quant à l'individu qui a des relations avec
elle, il sera puni de l'amende infligée à quiconque vole la
femme d'un autre. (3)
ART.22. Si un homme ayant demandé la main d'une
fille à ses parents, qui ont consenti à la lui donner, et ayant
déjà fait le khant sla deux ou trois fois, mais n'ayant pas
encore fait le repas de noces, use de violence envers cette fille
pour la posséder, que l'acte charnel ait été consommé ou non,
pourvu qu'il soit prouvé qu'il y a eu violence, il sera con-
damné à recevoir cinquante coups de lanière de cuir de buffle
desséché et à payer une amende égale à celle qui est infligée
à tout individu qui vole la femme d'un autre. Quant à la fille,
elle lui sera enlevée et sera remise à ses parents. Si ce jeune
homme pervers a eu des compagnons, des complices dans cet
acte de violence, chacun d'eux sera puni de vingt-cinq coups
de rotin. (4)
272 UOUEHUVË

ART.23. Si un homme a fait demander en mariage soit


la fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-fille de quel-
qu'un s'il a fait l'offrande solennelle de l'arec et du bétel
(~cMt/tsla thom) et s'il a fait des cadeaux à cette jeune fille à
l'effet de gagner son cœur, mais n'habite pas avec elle s'il
est tué par elle, la nuit, au moment où il va furtivement,
comme un voleur, chez elle, cette jeune fille n'est point
coupable.
Quant aux objets qui lui ont été donnés et aux cadeaux qui
lui ont été faits par cet homme, ils deviendront la propriété
des parents de la jeune fille. (5)
ART.24. Si un jeune homme qui passe pour joueur n'a
obtenu la main soit de la fille, soit de la nièce (jeune fille),
soit de la petite-fille de quelqu'un, qui lui avait été refusée à
cause de sa passion pour le jeu, parce qu'il s'est engagé par
écrit envers les père et mère, l'oncle ou le grand-père de cette
fille à ne plus jouer; s'il ne change pas de conduite et continue
à jouer, il devra être chassé de la maison des parents ou des
tuteurs de cette fille (oncle ou grand-père), parce qu'il a
manqué à sa promesse'. (6)
ART.24 (bis). Tout homme qui, après avoir demandé
en mariage soit la fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-
fille de quelqu'un qui a consenti à la lui donner, fait société
avec des voleurs, des brigands, de mauvais drôles (anapéal)
doit, comme mauvais sujet, être chassé par les parents,
l'oncle ou le grand-père de la jeune fille, qui ne doivent point
permettre qu'il demeure avec elle, à cause des embarras qu'il
peut leur, créer et des malheurs qu'il peut leur causer dans la
suite. Les biens qu'il a apportés, les présents qu'il a faits soit
à l'oncle, soit au grand-père de la jeune fille, lorsqu'il leur a
présenté l'arec et le bétel, doivent lui être rendus. Après cela,
qu'il ait repris ses biens et ses présents ou qu'il ait refusé de
les recevoir, on avertira les père et mère, les frères et sœurs,
les parents de cet homme, ainsi que le mandarin auquel il est
soumis pour les levées (chauhvey A'dmKen),les anciens de
l'endroit et ceux qui ont des dignités, que cet individu a des
Cesdeuxarticles24et 24(bis)ne font qu'un seularticle24dansla tra-
ductiondonnéede cetteloi par M.Cordier.
KHAM TOUS P!RfYÉA 27:3

relations avec des voleurs et des brigands. Quant à la fille,


elle devient libre elle n'est plus, devant la loi, la femme de
cet homme les liens de leur union sont brisés. (7)
ART.25. – Si un homme, après avoir demandé en mariage
soit la fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-fille de
quelqu'un, et avoir donné des objets, de l'argent comme gage,
comme arrhes, meurt avant le repas de noces, avant d'avoir
cohabité comme mari et femme avec cette jeune fille, tout ce
qu'il a donné sera partagé en parts égales entre les père et
mère du jeune homme et cette fille.
Si la fille meurt avant le repas de noces et avant d'avoir
eu commerce avec cet homme, les objets et l'argent donnés
comme arrhes sont acquis à ses parents (père et mère).
Si cet homme a connu sa fiancée et a communiqué avec
elle avant de mourir, tout ce qu'il a donné comme arrhes
devient la propriété de cette fille. (8)
ART.26. l~ CAS.– Si les sept personnes suivantes le
père ou la mère ont promis la main de leur fille; si un oncle
a promis la main de sa nièce; ~i un grand-père a promis la
main de sa petite-fille à un jeune homme qui l'a demandée en
mariage; si les parents ont accepté de l'argent ou des objets
comme arrhes et manquent à leur promesse, sans qu'il y ait
eu de la faute du jeune homme, qui s'est montré bon, honnête,
poli envers eux, ils doivent non seulement rendre l'argent et
les objets reçus comme arrhes, mais, de plus, ils doivent
payer une amende de la valeur de la jeune fille promise. La
moitié de cette amende est pour le jeune homme et l'autre
moitie sera versée au Trésor royal.
2eCAS. Si les tuteurs d'une fille, après l'avoir promise
en mariage à un homme irréprochable qui s'est présenté le
premier et avoir reçu de lui des objets ou de l'argent comme
arrhes, comme gage, changent d'avis, veulent la donnera un
autre et se contentent de rendre au premier les objets et
l'argent qu'il leur a donnés, le tribunal, sur la plainte de cet
homme, très mécontent de cet arrangement, doit faire en
sorte que cette fille soit donnée au plaignant qui a été le pre-
mier à la demander. Si celui qui l'a demandée en dernier
lieu doit en éprouver des dommages ou en subir des pertes,
u~a
~c~

18
~74 CODK rmvÈ

les tuteurs de cette \jeune personne seront condamnés à


une amende dont la somme sera triple (<r~ /~n) de la
somme totale des dommages et des pertes éprouvées, a rendre
à ce dernier homme une somme égale à celle des dommages
et des pertes qu'il a éprouvées, et à payer tous les frais du
procès. L'amende sera partagée en parties égales entre le
Trésor du roi et l'homme éconduit. (9)
Quant aux frais de justice, ils seront entièrement payés
par les parents de la fille, parce qu'on dit « qu'ils ont gUssé
des pieds à laisser des traces (phléat cAo'tM~ /<;a~' péat) en
manquant à la parole et qu'ils doivent perdre leur argent M.
An'r. 27. Dans le cas où une personne demandée en
mariage, se voyant délaissée par un fiancé qui a changé d'avis
et qui en a épousé une autre, irait maudire ou frapper cette
autre femme, elle sera condamnée à l'amende ordinaire au
profit de celle qui a été maudite ou frappée. (10)
ART. 28. Si la première femme d'un homme qui, pour
pouvoir en épouser une seconde, a employé des entremetteurs
et a trompé cette dernière en affirmantqu'il n'est point marié,
maudit, frappe cette seconde femme, lui fait des fractures, des
blessures graves et l'amène, par ses mauvais traitements, à
quitter son mari, le tribunal peut prononcer leur séparation,
mais il doit en même temps condamner le mari à une amende
proportionnée à la gravité des blessures, au bénéfice de la
seconde femme. Si les entremetteurs que cet homme a em-
ployés pour ce second mariage étaient complices de sa trom-
perie, chacun d'eux sera condamné, au profit du Trésor du roi,
:');une amende qui est la moitié de celle que ce mari doit payer.
Si cet homme a cohabité avec sa seconde femme et en a eu
des enfants, la séparation ne peut point être prononcée par le
tribunal qui, dans ce cas, ne doit s'occuper que des blessures
faites. Si elles sont graves, la première femme doit être punie
d'une amende proportionnée à leur gravité, au profit de la
seconde. Si elles sont légères, elle doit être obligée à préparer
ce qui est requis par l'usage pour aller faire ses excuses à
cette seconde femme. (11)
Ce dernier alinéa, qui se trouve dans )e texte autographié.ne se trouve
pas dans la traductionde M.Cordier. ·
KRAM TOUS PimYÉA 275

ART.29. ~ti~r~TtmiQ
Quiconque, après avoir demandé
art~oc- mrfttï* ~~Tifimif~ en TTiHrïafy~
~n
mariage
soit ia fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-fille de
quelqu'un et avoir vu sa demande agréée, va audacieusemfnt,
seul ou avec des compagnons, faire violence à cette jeune
fille qui lui a été promise, la saisir avant le repas de noces,
sera puni, comme violateur du Préas réach achnha, d'une
amende de 3 ànchîng 17 dàmlœng, multipliés par 2 (154 dàm-
lœng) et de trente coups de lanière en cuir de buffle desséché.
Quant à ses compagnons, s'il en a eu dans cette action cou-
pable, ils seront punis chacun de quinze coups de lanière en
cuir et d'une amende qui est la moitié de celle du principal
coupable.
Si un homme bon, honnête et irréprochable, après avoir
demandé en mariage soit la fille, soit la nièce (jeune fille), soit
la petite-fille de quelqu'un, et après avoir vu sa demande
agréée, éprouve un refus sans motif de celui qui la lui a pro-
mise, s'il use alors de violence et enlève cette fille de sa propre
autorité, sans en référer à la justice, il se rend coupable de
transgression du Préas réach ac/m/ta et sera puni d'une
amende de 3 ànchîng 17 dàmlœng (77 dàmlœng). Quant à ses
compagnons, etc. (comme ci-dessus).
Dans le cas où le refus de celui qui avait promis la fille en
mariage serait motivé par l'inconduite ou une faute grave de
l'homme, si celui-ci va, soit seul soit avec des compagnons, de
sa propre autorité, faire violence à la jeune fille et l'enlève,
l'amende est égale à la précédente (c'est-à-dire qu'elle sera,
pour ce jeune homme de 154 dàmlœng, et pour chacun de ses
compagnons de 77 dàmlœng). Quant à la fille, elle sera rendue
à ses parents. (12)
AR'r. 30. Quiconque commet le crime de fornication
avec une jeune fille qui a été promise en mariage à un autre
homme qui l'a demandée et qui a déjà offert une, deux ou
trois fois l'arec et le bétel aux parents de cette fille, mais
qui n'a pas encore célébré le mariage, doit être considéré
comme ayant volé la femme d'autrui; il sera condamné à une
amende dont le montant est double de la somme totale des
dépenses faites, soit pour les offrandes, soit à leur occasion.
Sur cette amende, on prélève la valeur des dépenses~faites par
37(j,
f1 1 V
coDËpmvÊ

l'homme et on la lui remet, puis on partage le surplus en


deux parties égales, dont l'une est pour cet homme et l'autre
pour le Trésor du roi.
Alors môme que le mariage n'aurait pas été conclu, si
l'homme qui a fait demander la jeune fille a cohabité avec elle
comme un mari avec sa femme, l'individu qui est venu après
commettre le crime de fornication avec elle sera puni de
l'amende infligée à quiconque vole la seconde femme d'un
autre. La moitié de cette amende est pour le mari de cette
femme et l'autre pour le Trésor du roi. Si, après cet acte de
fornication, ce mari ne veut plus de sa femme, le coupable
doit de plus payer tous les frais faits par cet homme, en vue
de son mariage.
Si un homme, après avoir obtenu la main d'une fille
et fixé, d'accord avec les parents, le mois, le jour où le mariage
devait se célébrer et le repas de noces se faire, laisse passer
le temps déterminé, la loi dit que la fille qui lui a été promise
n'est point son épouse, et que si elle se livre à un autre et a
commerce avec lui, ce dernier n'est pas coupable envers le
fixé
premier. De plus, l'homme qui a laissé passer le temps
par lui pour son mariage ne peut point réclamer les dépenses
qu'il a faites en vue de ce mariage. (13)
ART.31. Si un homme, après avoir demandé en mariage
soit la fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-fille
de quelqu'un et avoir vu sa demande favorablement accueillie,
l'arec et
après avoir fait déjà deux ou trois fois l'offrande de
du bétel, après avoir cohabité, au su des parents de la fille,
comme mari et femme avec sa fiancée, n'a plus qu'à faire le
repas de noces pour que tout soit terminé, et si, rencontrant
cette fille au moment où elle se livre à un autre, il tue les
deux coupables, il est déclaré innocent par la loi.
Mais s'il n'y avait pas eu encore cohabitation comme mari
et femme, cet homme se rend coupable s'il les perce, les tue
ou les blesse, et doit être puni conformément à la loi. (14)
ART.32. Tout individu qui, après avoir demandé en
mariage soit la fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-
fille de quelqu'un; et après avoir servi durant quelque temps
les parents de cette fille, les quitte, va épouser une autre
KHAM TOUS PftUYHA 277

de la
personne, puis revient intenter un procès aux parents
jeune fille qu'il avait demandée en mariage, doit être débouté
de sa demande. (15)
ART.33. '– Si un homme qui a demandé en mariage,
soit la fille, soit la nièce (jeune fille), soit la petite-fille de
quelqu'un, qui a servi durant quelque temps les parents de
cette fille, mais qui n'a pas encore célébré les noces, perd tout
respect et devient insolent à l'égard de son beau-père, de sa
belle-mère, des frères et des sœurs de sa fiancée, ou la viole,
il doit être chassé de la maison et cette fille, qu'il a obtenue
en mariage, doit lui être refusée.(i6)
ART.34. Si un homme qui aime soit la fille, soit la nièce
(jeune fille), soit la petite-fille de quelqu'un, l'a fait demander
en mariage par ses parents ou par les anciens de l'endroit,
selon l'usage, et l'a obtenue de ses parents, s'il est obligé,
pour le service du roi, de s'absenter beaucoup de temps
immédiatement après la célébration du mariage, quelque
longue que soit cette absence, son mariage subsiste toujours;
lui et cette fille restent unis comme mari et femme. (17)
ART.35. Si, après qu'un homme a fait demander la main
soit de la fille, soit de la nièce (jeune fille), soit de la petite-
fille de quelqu'un à ses parents, à ses frères et sœurs, ou à sa
parente (nhéat phauv), selon l'usage, et avant qu'il ait cohabité
avec elle comme mari et femme, un individu va commettre le
crime de fornication avec cette jeune fille et la fait fuir avec
lui, à l'insu des père et mère de cette fille, on ne doit pas
condamner les père et mère, mais cet individu doit être puni
de l'amende qui est infligée à quiconque vole l'épouse d'un
autre, pour laquelle on a fait le khant sla. (18)
ART.36. Si après qu'un homme a fait demander, selon
l'usage, la main de la fille, de la nièce (jeune fille), ou de la
petite-fille de quelqu'un, et subi un refus de la part des
parents, cet homme et cette jeune fille qui s'aiment prennent
la fuite ensemble et vont dans un endroit quelconque où
ils vivent comme mari et femme, à l'insu des père et mère
de cette fille, ils ne sont point mariés aux yeux de la loi,
si
.quand même ils auraient eu des enfanta. Par conséquent,
cette fille qui n'est que l'amante (sahay) de cet homme se
278 coi)EpmvË
1 _1'
livre à un autre, ce dernier ne sera puni que d'une amende
de 30 dàmlœng au profit du trésor du roi. Quant à l'homme
qui l'a fait demander en mariage selon l'usage et qui l'a
fait fuir, il doit préparer tout ce qui est nécessaire, d'après
la coutume du pays, pour aller faire des excuses aux père et
mère de la fille et leur demander pardon. S'il ne le fait pas et
s'il ne célèbre pas les noces, les parents de la fille peuvent la
lui reprendre et les séparer. (19)
ART.37. Si un homme qui a épousé une fillc dont les
père et mère ont fait le repas de noces, ont construit une
maison pour que les deux jeunes époux aient leur habitation
particulière et séparée, et gagnent leur vie hors de chez eux,
rend à ses parents, longtemps après avoir cohabité, leur fille
qui est tombée malade, dans le cas où les parents de cette fille
voudraient, après lui avoir rendu la santé par leurs soins, la
donner à un autre, ils ne le peuvent pas. Mais s'ils ont fait
des dépenses pour la soigner et la guérir, le mari de leur fille
doit les leur rembourser intégralement, parce que la nourri-
ture et l'entretien d'une fille ne sont à la charge de ses père et
mère que durant son bas âge dès qu'elle a un mari, c'est a
lui de la nourrir et de l'entretenir. (20)
Le Lakkhana des hommes qui ont demandé la fille, la
nièce, la petite-fille de quelqu'un est achevé.

DESHOMMES
LAKKHANA ET DESFEMMESQUIS'AIMENT
ET FUIENTENSEMBLE

ART.38. Si un homme qui, par des paroles flatteuses,


a sollicité et a fait fuir avec lui la fille, la nièce (jeune fille) ou
la petite-fille de quelqu'un, reconnaissant sa faute, prépare
tout ce qui est requis par l'usage et vient avec elle avouer
sa faute aux parents de la fille, il ne sera pas puni si ceux-ci
consentent à lui pardonner et à lui donner cette fille pour
épouse.
Si les parents de la, jeune fille (ses père et mère ou autres),
auxquels cet homme, après l'avoir cachée, envoie des inter-
KHAM TOUS pmtYËA 279

médiaires pour la leur demander en mariage, la lui refusent, il


ne peut la garder ni l'épouser. Si cette fille, ne voulant point
rester avec cet homme, prend la fuite pour revenir vers ses
père et mère, cet homme ne peut point s'opposer à son retour,
ni la saisir pour la ramener, et s'il le fait ou si, cette fille
étant déjà revenue chez ses parents, il la suit et vient la
reprendre avec force, il se met en contravention et doit être
puni selon la loi (Préas reac/t /crœ<<cA'<ï).
Si ce jeune homme a eu des complices dans sa conduite
coupable, chacun d'eux subira la moitié de la peine prononcée
contre le principal coupable. (!)
ART.39. Dans le cas où un homme et une fille ont des
rapports ensemble à l'insu des père et mère de cette fille et
prennent la fuite, si cet homme ne revient pas saluer les père
et mère de celle-ci et leur demander pardon, il sera puni
d'une amende proportionnée à sa faute. Conséquemment,
si cet homme a caché cette fille dans une seule maison, dans
un seul village ou dans deux maisons, dans deux villages,
une nuit ou deux sans la nourrir comme son épouse, l'amende
qu'on lui infligera sera le double de celle indiquée par l'âge
de la fille; si cet homme l'a cachée en trois endroits ou davan-
tage, l'amende sera triple de celle indiquée par l'âge de la
fille. Cette amende sera partagée entre le Trésor et les parents
de la fille. (2)
ART.39 Ms Si une fille prend la fuite pour suivre un
homme dans un autre pays où ils demeurent ensemble dix
ans au moins, puis revient avec cet homme, ses enfants,
neveux, nièces, petits-fils, petites-filles et veut se séparer de
cet homme, celui-ci doit remettre ses enfants, neveux, nièces,
petits-enfants aux parents de cette femme. Il ne sera pas
condamné parce qu'il a ramené cette femme en son pays. (3)
ART. 39 ter. Si un homme et une fille qui ont eu des
relations amoureuses ensemble à l'insu des père et mère de
la fille, prennent la fuite, et si cet homme ne revient pas
demander pardon aux père et mère de son amante, il faut
rendre cette femme à ses parents et condamner cet homme,
Cetarticleet le suivantne se trouventpas dans la traductionde
M.Cordier.
280 CODE PRtVË

qui a fait fuir la fille d'autrui, à une amende au profit des


parents de la fille. (4)
ART.40. Si une fille prend la fuite pour suivre un homme,
elle doit être punie d'un nombre de coups de rotin propor-
tionné à sa faute, puis elle sera livrée à ses père et mère.
Quant à l'homme qui a manqué aux parents de cette.fille,
il doit être mis à l'amende selon l'usage. (5)
ART.41. Quiconque a fait fuir et a gardé longtemps
comme amante une fille qui, devenue enceinte à l'insu de ses
parents, meurt des suites de sa grossesse ou de ses couches,
doit d'abord payer une amende égale au prix de la vie de
cette fille (~a~ tuor sr~*), puis subir une peine proportion-
née à la faute qu'il a commise envers les parents de cette
fille. (6)
AR'r. 42. Si un homme a séduit et a fait fuir la fille, la
nièce (jeune fille) ou la petite-fille de quelqu'un, et s'il vit
heureux avec celle qui s'est donnée à lui, il doit ramener
cette fille soit à ses père et mère, soit à ses frères et sœurs,
soit à son grand-père ou à sa grand'mère, soit à son oncle
ou à sa tante, puis préparer tout, conformément à la coutume,
pour la célébration du mariage. Après cela, si cet homme
est irréprochable, il peut rester avec cette jeune fille comme
son mari; mais s'il est ingrat, irréligieux, s'il a la réputa-
tion de boire, de jouer ou de se livrer à des actes coupables,
les père et mère, les frères ou soeurs, le grand-père ou la
grand'mère, l'oncle ou la tante, qui ne sont pas satisfaits
de cette alliance, doivent exiger de lui la promesse par écrit
de s'amender. Cela fait, cet homme et cette fille pourront
cohabiter et se considérer comme époux et épouse, parce que,
vu leur affection mutuelle, il serait injuste de les séparer.
Si, après que cet homme a rendu cette fille à ses père et
mère ou à ses frères et sœurs, etc., etc., et préparé toutes
choses, selon la coutume, il se dispose à aller leur faire les
offrandes requises par l'usage, et s'ils ne veulent point le
recevoir, le trompent par des paroles fallacieuses et donnent
cette fille à un autre, ils se rendent coupables de violation
des usages. Par conséquent, celui à qui cette fille a été donnée
en mariage en dernier lieu sera condamné à l'amende qui
KRAM TOUS PtRtYÉA 281

est infligée à quiconque vole la femme d'un autre, et ceux


qui la lui ont donnée à la moitié de cette amende.
Si cet homme n'a point remis cette fille entre les mains
soit de ses père et mère, soit de ses frères et sœurs, soit de
son grand-père ou de sa grand'mère, soit de son oncle ou de
sa tante, et n'a pas préparé toutes choses selon l'usage, il
commet une contravention et sera puni de trente coups
de rotin et d'une amende tam 6~/t~a saM des parents de
cette fille, dont il a méconnu l'autorité. Cette fille recevra
également trente coups de rotin pour avoir manqué à ses
parents.
Si cet homme, après avoir fait fuir cette jeune fille, l'a
vendue ou engagée à prix d'argent, il doit être condamné
à l'amende dont est passible quiconque fait fuir la fille de
quelqu'un, et à rembourser intégralement tout l'argent qu'il
a reçu pour cette vente ou cet engagement à celui qui l'a
déboursé. Ensuite, cet homme recevra cinquante coups de
rotin et cette fille qui l'a suivi vingt-cinq coups, parce qu'en
s'attachant à ce mauvais sujet elle a causé un scandale dans
le royaume. (7)
ART.43. Si une fille encore vierge qui s'est unie sponta-
nément à un homme, à l'insu de ses père et mère, a été déjà
promise en mariage à un autre qui l'a demandée, ne consent
point, après que l'offrande de l'arec et du bétel a été faite et
que la cérémonie a été préparée par ce dernier, à cohabiter
avec lui et prend la fuite avec le premier (que ses parents ne
connaissent point et qui est venu la faire fuir avec !ui), en
emportant des objets ou de l'argent, les père et mère de cette
fille seront condamnés à une amende double de la somme
totale de la valeur des présents, de l'arec, du bétel (khant sla)
et de toutes les autres dépenses faites par l'homme auquel ils
ont promis leur fille, et ils lui rembourseront tout ce qu'il a
dépensé pour la noce, parce qu'ils n'ont point consulté leur
fille avant de la donner en mariage. Quant à l'homme qui a
fait fuir cette fille, il sera condamné à l'amende au profit des
père et mère de cette jeune fille, et la gardera comme sa légi-
time épouse, parce que, comme le dit la loi, cet homme et
cette fille se sont unis d'avance de leur plein gré. (8)
282 CODEPmvË

ART. 44. Si un homme, voulant garder une fille qu'il a


fait fuir, la conduit devant un magistrat (sauphéa <<<aA;<ï/')
qui ordonne aux père et mère de la fille de constituer un
tréap cfa'uM quelconque au profit soit des père .et mère de
l'homme, soit de l'homme lui-même; si, devant cet ordre, ce
dernier constitue lui-même le tréap dœum, puis vend la fille
pour se procurer l'argent nécessaire et payer ce qu'il ne peut
se procurer d'une autre manière, il se rend coupable et doit
être condamné à une amende double de la somme d'argent
qu'il a obtenue de cette vente, au profit, par parties égales,
du Trésor du roi et des père et mère de la fille, qui doivent
la racheter et chasser ce mauvais sujet, auquel ils ne doivent
point donner leur fille.
Dans le cas OH les parents de FAon~te auraient constitué
le <re<tp <~)?umque <~<'f'<!<CH</bH7'nt/' les /?<e et nt<e de la fille
et OH,pour se procurer la so/nntp nécessaire qu'ils n'ont pas,
ils auraient vendu cette fille, ils sp/'oy~ condamnés, c~m/~e
ci-dessus, il une amende double de la so/M/ne a!'<!rg'en<obtenue
de cette vente, au p/'o~<, par parties (~~c.s, du Trésor du roi
,e< des parents de la fille, qui devront la racheter et rg/Hser sa
main au fils de ceH.M (9)
ART. 45. Si une fille qui a des relations, à l'insu de ses
père et mère, avec un homme qu'elle aime, emporte, en pre-
nant la fuite pour aller se réfugier dans la maison soit des
père et mère, soit des frères, soit des sœurs, soit des parents
de cet homme, des objets ou de l'argent appartenant à ses
parents qui réclament, elle doit leur rendre ces objets ou cet
argent sa conduite à l'égard de ses parents la rend indigne
de conserver quoi que ce soit de ce qui leur appartient. (10)
An' 46. Une jeune fille qui, après s'être donnée à. un
homme à l'insu de ses parents, a pris la fuite pour aller
se réfugier dans la maison soit des père et mère, soit des
frères ou soeurs de cet homme où elle vit avec lui, ou bien
qui est allée vivre avec lui dans un endroit quelconque où ils

La traduction que M. Cordiera donnée de'cet article dit « amende


triple ').
2 Cet alinéa, en caractèresitaliques, qui se trouve dans la traduction de
M. Cordier,ne se trouve pas dans le texte autographié.
KRAM TOUS PIRIYÉA 383

ont construit une maison, n'est point, aux yeux de la loi,


légitime épouse de cet homme, quand même elle aurait eu des
enfants de lui; elle n'est que son amante.–Néanmoins, si elle
a un commerce criminel avec un autre, ce dernier sera con-
damné, au profit du Trésor du roi, pour le paiement de l'herbe
des éléphants, à l'amende infligée à tout individu qui vole la
première femme d'un autre. Cette fille sera punie de la même
amende que celui avec lequel elle a eu ce commerce criminel,
puis elle sera rendue à ses parents, car on ne peut point la
laisser à celui qui l'a fait fuir, parce qu'il a été malhonnête et
insolent à l'égard des parents de cette fille. Si elle possède des
objets ou de l'argent, cet homme ne peut nullement se les
aliproprier, et, s'il tente de le faire, il sera frappé avec une
lanière en cuir de bufne desséché et mis en prison, la cangue
au cou, comme coupable de vol commis avec violence. (11)
ART.47. Un homme qui a fait fuir soit la fille, soit la
nièce (jeune fille), soit la petite-fille de quelqu'un, parce qu'il
veut l'épouser ou la prendre pour amante et qui la ramène
chez elle dès que les père et mère, ou les frères ou sœurs, ou
des parents de cette jeune personne ont connaissance de sa
faute, n'est point coupable de rapt ni de vol, attendu que cette
fuite, qui a été causée par leur amour mutuel, ne leur a pas
fait abandonner sans retour la maison paternelle ni les
parents de la jeune filte, puisqu'ils sont revenus d'eux-mêmes.
Néanmoins, cet homme doit, pour se conformer à l'usage,
préparer tout ce qui est requis pour aller saluer les père et
mère, les parents de cette fille et les anciens de l'endroit. (12)
ART. 48. Quiconque fait fuir, contre tout usage, la fille
de quelqu'un doit être frappé, au profit des père et mère de la
fille qu'il a fait fuir, d'une amende égale aux deux tiers de
celle dont est puni tout individu qui se rend coupable d'une
transgression au Préas réach achnha. (13)
Le Lakkhana des hommes et des femmes qui s'aiment et
fuient ensemble est achevé tCt.
284 couKpmvË

LAKKHANA
DESPÈHKETMEREDESHOMMESETDESFILLES
QUIONTDESDtFFtCULTËS EUX
ENTHE

AnT. 49. Si une fille, dans un mouvement de colère


contre ses père et mère, sort de chez eux et va habiter chez
Un voisin qui la marie, celui qui l'a épousée n'a pas le droit
de plaider contré les père et mère de cette jeune fille qui veu-
lent la reprendre, parce qu'elle leur appartient et qu'ils ne la
lui ont point donnée pour épouse.
Les dépenses faites pour le mariage de cette fille, par cet
homme, sont à la charge de ceux qui l'ont mariée. (i"')
ART. 50. Les père et mère d'une fille qu'un parent a
conduite et gardée chez lui, et qu'il a mariée, peuvent, si
l'homme à qui elle a été donnée en mariage ne leur convient
pas, la prendre et la ramener chez eux dès qu'ils ont connais-
sance du mariage, sans que celui à qui elle avait été donnée
puisse porter plainte en justice contre eux, comme lui ayant
enlevé sa femme.
Celui qui a marié cette fille à l'insu de ses parents, doit
rendre à l'homme tout ce qu'il a apporté pour son mariage
et l'indemniser des dépenses qu'il a faites à cette occasion,
parce que la fille qu'il a mariée n'étant point.son enfant, il
n'avait aucun droit de la lui donner. Si ce parent a marié
cette fille à son propre fils, les père et mère de la fille peuvent
la reprendre tout de suite et la ramener chez eux, mais ils
doivent supporter la moitié des dépenses faites pour le ma-
riage. (2)
ART.51. Si une fille mariée par ses père et mère après
avoir vécu avec son mari hors de la maison paternelle, dans un
domicile particulier, se sépare de celui-ci par suite de diffi-
cultés de ménage, elle peut, sans se rendre coupable, se récon-
cilier avec son mari, même après que leurs biens ont été par-
tagés entre eux par leurs parents ou par les anciens de
l'endroit, et venir habiter et gagner sa vie avec lui.
Mais si, après leur séparation, cette femme est allée
demeurer chez ses parents, elle né peut pas, de sa propre
KRAM
TOUSt'IfUYÉA 285

volonté, se réconcilier avec son mari et aller habiter avec lui,


parce que, du moment qu'elle est revenue chez ses parents,
ils,ont repris sur elle leur tutelle (chéa eysara). (3)
ART. 52. Si une fille ingrate envers ses parents qui,
après l'avoir nourrie et entretenue depuis son enfance jusqu'à
son adolescence, sont tombés dans la misère et l'ont vendue
pour subvenir à leurs besoins, prend la fuite sans les prévenir,
pour suivre un homme qui ne la leur a point demandée selon
l'usage, elle attriste ses parents et les couvre de honte. Consé-
quemment, ceux-ci, pour la punir, peuvent exiger d'elle le
prix du lait qu'elle a tété et de la nourriture qu'ils lui ont
donnée.
Quant à l'homme qui l'a fait fuir, il doit l'aider à payer la
moitié de la somme qu'elle a été obligée de solder, mais il ne
sera pas mis à l'amende parce que, comme dit la loi, tôt ou
tard les parents se réconcilient avec leurs enfants, et le grand-
père et la grand'mère se réconcilient avec leurs petits-fils ou
petites-filles. (4)
ART.53. Lorsque des parents ont donné leur fille en
mariage à un homme, ils ne peuvent point la lui enlever, à
moins qu'il ne soit en faute. (5)
ART. 54. Une fille pauvre ou esclave qui commet le
<!rime de fornication avec un homme, sur sa promesse de
l'aider, devient la femme légitime de cet homme s'il l'aide
effectivement. Mais s'il ne l'aide pas, s'il ne la rachète pas
après avoir abusé d'elle en la trompant, sur la plainte de cette
fille, le tribunal, après avoir acquis la certitude qu'il l'aréelle-
ment trompée, le condamnera à une amende égale à la valeur
de la vie de cette fille, au profit, par parties égales, du Trésor
du roi et de la fille trompée. Après cela, on peut les séparer à
cause de la fourberie (banchhôt) de cet homme.
Si, après que cet homme l'a aidée de sa bourse, mais
pas suffisamment pour qu'elle devienne libre, cette fille
ingrate envers lui ne veut point habiter avec lui, elle doit lui
rendre tout ce qu'il a dépensé pour elle; après cela, ils peu-
vent se séparer.
Si cet homme l'a non seulement aidée de sa bourse, mais
a eu des enfants de son union avec elle, le divorce ne peut
286 cojjEPtuvË

avoir lieu ils restent mari et femme. Si cet homme après


avoir séduit cette fille et en avoir fait son amante sans
l'aider pour qu'elle recouvre sa liberté, la vend ou la met en
comme
gage pour de l'argent chez quelqu'un qui s'en sert
d'une esclave, parce qu'il ne veut point demeurer avec lui, il
sera condamné à rendre à celui qui a acheté cette fille ou qui
l'a reçue comme gage, tout l'argent qu'il a payé.
Cette fille sera punie de dix coups de rotin, parce que, par
sa légèreté, elle a été cause de la faute de cet homme qui, en
la vendant, a causé du scandale dans le royaume. Après cela,
cet homme et cette fille peuvent se séparer, conformément à
la loi. (6)
Le ~<<<-A<:n<! des père et m~e des hommes e< des.filles qui
ont des difficultés entre eux est <erm!n<'ici.

t
SUPPLËMENTA1HES'
SIXARTICLES

ART.55. Si un étranger, qui ne suit point la religion de


Bùddha, a un commerce criminel avec la illle ou la petite-
fille de quelqu'un, il doit, d'après l'ordre du roi, être séparé
d'elle et être mis à l'amende selon l'usage. Quant à la fille, elle
sera punie selon la loi. Si, après avoir été séparés, cet étranger
et cette fille recommencent leur commerce criminel, l'étranger,
après avoir été puni de l'amende d'usage, sera expulsé du
royaume et la fille sera mise au nombre des esclaves du roi.
Si c'est avec le consentement de ses père et mère qu'elle a eu
ce commerce avec cet étranger, ceux-ci doivent être mis au
nombre des esclaves du roi pour avoir donné leur consente-
ment.
Am. 56. Si l'esclave soit d'un particulier, soit d'un
mandarin, soit du roi, ou un sauvage (stieng, rodés, pnong),
commet le crime de fornication avec une fille libre, les deux
coupables seront punis selon la loi. Ensuite, ceux qui ont
Cessix articlesne llgurentpasdans les textes autographiés;je les
prendsà la traductionde M.Cordieret les retrouvedans une copiesur
papier,datéede 1869,quej'ai sousles yeux.
°
KRAM TOUS MUtYËA 287

autorité sur la fille peuvent ou les laisser se prendre pour


mari et femme,ou les séparer parce que la condition des deux
parties n'est point la même. Si, après leur séparation, cette
fille se montre obstinée et continue ses relations avec cet
esclave ou ce sauvage, elle et celui avec lequel elle vit en con-
cubinage, doivent être punis selon l'Usage.
Si, à cause de son inconduite, ceux qui ont autorité sur
cette fille, tuteurs et autres, ne veulent plus se charger d'elle
ni la reconnaître, elle sera condamnée à l'amende bancho
.s~mpoM(c'est-à-dire 3 ànchîng ou 60 dàmlœng), puis elle sera
libre de prendre pour mari celui avec lequel elle a commis le
crime de fornication.
Un homme libre qui vit en concubinage avec une esclave
qu'il n'a point rachetée, soit chez le maitre de l'esclave, soit
chez lui, soit dans une autre maison doit, si ce maître est
malade ou se trouve dans la misère, lui témoigner de l'atta-
chement et travailler de temps à autre pour lui. Cela est juste
et convenable.
Si cet homme veut ensuite abandonner cette esclave, il doit
payer à son maître le tiers de son prix (de l'esclave), parce
qu'après l'avoir déshonorée, il l'abandonne et la laisse veuve.
L'argent donné par cet homme profitera à cette esclave,
qui ne devra plus que les deux tiers de la somme pour
laquelle elle est esclave. Si c'est la fille esclave qui quitte
l'homme, ce dernier n'aura rien à payer, et s'il a déjà payé au
maître de cette esclave une somme quelconque, ce dernier
doit la lui rembourser intégralement parce que, par le fait de
son abandon, elle reste seule chargée de sa dette.
ART. 57. Si, après qu'un homme a commis secrète-
ment le crime de fornication, soit avec la fille, soit avec la
nièce (jeune fille), soit avec la petite-fille de quelqu'un, une
maladie vient saisir celui sous la tutelle duquel est cette fille,
ou un de ses parents si ensuite le malade pour lequel l'homme
coupable a formé des vœux et offert des sacrifices aux mânes
des père et mère ou des ancêtres de la fille, à qui on attribue
cette maladie, se rétablit, celui de qui dépend cette fille reste
libre de la donner à cet homme ou de la lui refuser. Si, après
que la fille a fait connaître celui auquel elle s'est livrée, après
288 CODEPtUVË

les vœux faits et les sacrifices offerts aux mànes des père et
mère ou des ancêtres, le malade n'est pas guéri s'il n'a éprouvé
les parents de
qu'un mieux ou s'il est dans le même état, si
l'homme, avertis par ceux de la fille, ne lui permettent pas
d'aller faire des vœux et offrir des sacrifices, le font esquiver;
ou bien si le jeune homme s'esquive, pourvu qu'il soit seule-
ment établi qu'il a badiné avec cette fille, qu'il lui a pris les
ou qu'il
mains, qu'il lui a palpé les seins, qu'il l'a embrassée
a vraiment commis le crime de fornication avec elle, la loi dit
qu'on doit abattre avec un croc le toit de la maison paternelle
et l'obliger à
(ou de la maison) de cet homme, puis le saisir
aller faire sans faute les sacrifices d'usage.
ART.58. – Si, parce qu'un homme est allé jouer, badiner
soit avec la fille, soit avec la nièce (jeune fille), soit avec la
lui a palpé les
petite-fille de quelqu'un, lui a pris les mains,
avec
seins, l'a embrassée ou a commis le crime de fornication
elle, un parent de cette fille tombe malade, cet homme doit,
sur la demande du malade, venir saluer les mânes des morts,
leur offrir des sacrifices pour les apaiser. S'il n'y va pas, il
doit payer une somme double de celle qui a été dépensée pour
la guérison du malade.
Si le malade en meurt, il sera condamné à payer une
somme égale à la valeur de la vie du défunt et 15 dàmlœng
en plus pour les funérailles et l'arrosement des ossements du
mort.
ART. 59. Si un homme, après avoir demandé la main
soit de la fille, soit de la nièce (jeune fille), soit de la petite-
fille de quelqu'un, est allé badiner avec elle, lui prendre
les mains, lui palper les seins, l'embrasser, commettre le
crime de fornication avec elle. de manière à irriter les mânes
de ses parents ou de ses ancêtres défunts, le tuteur ou
dont il se
quelque parent de cette fille contracte une maladie
remet après les vœux et les sacrifices qu'on a faits pour
apaiser les mânes des parents ou des ancêtres défunts,
l'homme doit préparer le repas de noces, parce que les
commise. Mais si,
parents lui ont pardonné la faute qu'il a
des sacrifices,-
après que cet homme a fait des vœux et offert
conformément à l'usage, pour apaiser les mânes des parents
KRAM TOUS MHlYÉA 289

ou des ancêtres défunts, le malade meurt, la loi dit que


c'est son destin et que l'homme, n'est pas coupable de cette
mort. Cependant, comme il a commis le crime de fornication
avant d'être marié, il doit payer la moitié de l'amende ordi-
naire pour les cérémonies des funérailles et de l'arrosement
des ossements du défunt. Cela fait, il peut prendre cette fille
°
pour épouse et préparer le repas de noces.
ART.60. Si un homme, après avoir demandé la main
soit de la fille, soit de la nièce (jeune fille), soit de la petite-
fille de quelqu'un qui consent à la lui donner, change d'avis
et ne veut plus l'épouser, il doit faire des excuses à cette fille
et lui donner 12 dàmlœng. Si, lorsque cet homme est a!lé
demander cette fille en mariage, il a fait des présents ou
donné des arrhes, il ne peut pas les réclamer; la fille en
bénéficie.

19
TITRE IV

KRÂM SANGHKREY'

ARTICLEPREMIER. Quiconque épouse les deux sœurs sera


la confiscation de
puni d'une amende de 30 dàmlœng et de
ses biens. Cette peine atteint les deux conjoints,.qui doivent
être séparés.
Quiconque épouse la sœur aînée de la femme de son père
secondes
(la femme dont il s'agit ne peut être que la femme en
noces ou la seconde ou troisième femme) sera puni,, lui et sa
femme, chacun d'une amende de 30 dàmlœng et de la con-
fiscation de leurs biens. Les conjoints doivent être séparés.
d'une
Quiconque épouse la tante et la nièce sera puni
amende de 30 dàmlœng et de la confiscation de ses biens.
Les deux conjoints encourent cette peine et doivent être
séparés.
d'une
Quiconque épouse la mère et la fille sera puni
amende de 30 dàmlœng et de la confiscation de ses biens.
Les deux conjoints encourent cette peine et doivent être
séparés.
Quiconque épouse la grand'mère et la petite-fille sera puni
de 30 dàmlœng d'amende et de la confiscation de ses biens.
Les deux conjoints encourent cette peine et doivent être
séparés.

1 Le s<~t;Mo-c!/ est le magistrat chargé de veiller a Ce que personne ne


contractemariagequand il y a empêchementlégal; c'est lui qui juge ceux
qui ont violé la loi, et c'est aussi à son tribunal que ressortissent les affaires
concernantles religieux.
KRAM SANGHKREY 291

Quiconque se marie à une enfant qui lui a été donnée ou


qu'il a achetée et nourrie depuis son berceau, pour laquelle il
a fait la cérémonie de la coupe des cheveux (/M~s<ï/f MA;/Mm)
comme signe d'adoption; quiconque, garçon ou fille d'une
famille, se marie à un enfant (fille ou garçon) adopté par sa
famille; quiconque se marie avec sa grand'mère ou son.grand-
père, ou avec sa grand'mère ou son grand-père par adoption,
sera puni d'une amende (dach saurél bâng) de 30 dàmlœng
et de la confiscation de ses biens. Les deux conjoints encourent
cette peine et doivent être séparés.
S'il n'y a pas eu mariage entre les personnes dont on vient
de parler dans les cas précédents, mais seulement inceste ou
fornication, les coupables ne seront condamnés qu'à l'amende
dach saH~ 6<îMg';leurs biens ne seront pas confisqués.
Si, le crime étant prouvé, le juge fléchit et fait une remise
de la peine aux coupables, il sera condamné à payer au Trésor
du roi cinq fois la valeur de la remise qu'il aura faite'.
ART. Celui ou celle qui se marie soit avec sa grand'-
mère ou son grand-père, soit avec sa grand'mère ou son grand-
père par alliance, se rend gravement coupable et passible
de l'amende s<e< bâng (30 dàmiœng); l'époux et l'épouse
subissent tous les deux cette amende.
Les cousins et cousines germains, qui se prennent pour
époux et épouses, seront punis de l'amende saurél bâng
(30 dàmiœng).
Quiconque épouse soit sa petite-fille, soit sa nièce, soit sa
tante, sera puni de l'amende saurél bâng. La personne qu'il a
épousée subira aussi cette amende. Si la nièce épouse son
oncle, les deux conjoints seront punis de l'amende saMre~
&aMg'.
Quiconque se marie soit avec sa petite-fille, soit avec sa
nièce, soit avec sa tante par alliance, sera puni de l'amende
saurél bâng. La personne qu'il a épousée subira aussi cette
amende.
Si les personnes mentionnées ci-dessus dans cet article ne
sont pas mariées, mais commettent l'inceste ou la fornication
Latraductionque M.Cordiera donnéede cetteloi dit dix fois la
MtteM'.
292 CODE PRIVÉ

ensemble, les coupables seront punis chacun d'une amende


de quinze dàmlœng.
ART.3. – Celui ou celle qui se marie avec sa bisaïeule ou
son bisaïeul, avec sa grand'tante ou son grand-oncle, avec sa
petite-fille ou son petit-fils, avec sa nièce ou son neveu, que
le lien résulte de parenté ou d'alliance, se rend passible d'une
amende de i5 dâmlceng. Les deux conjoints doivent payer
cette amende..
Si les personnes mentionnées ci-dessus n'ont pas con-
tracté mariage, mais ont commis l'inceste. ou la fornica-
tion, l'amende de chaque coupable sera de 7 dàmlœng et
2 bat.
ART.4. Quiconque se marie avec une personne qui lui
est unie par parenté ou par alliance, soit en ligne directe soit
en ligne collatérale au quatrième degré, sera condamné à une
amende de 7 dàmlœng et 2 bat.
S'il y a eu inceste, fornication entre ces personnes, sans
mariage, l'amende sera de 3 dàmlœng et 2 bat pour chacun.
ART. 5. Quiconque épouse deux sœurs nées de même
père et de même mère, et les garde simultanément pour
femmes, ou bien prend d'abord pour épouse l'aînée, dont il a
des enfants, puis, après sa mort.ou après son divorce avec
elle, prend la cadette pour femme ou bien encore épouse
d'abord la cadette, dont il a des enfants, ensuite, après sa
séparation soit par divorce soit par la mort, se marie avec
l'aînée, sera puni de l'amende dach saurél bâng (30dàmlœng)
et de la confiscation de ses biens. La personne qu'il a épousée
sera aussi punie de cette amende.
Quiconque contracte mariage avec la nièce de sa femme,
soit de son vivant, soit après avoir divorcé avec elle, soit
après sa mort, sera puni de l'amende dach saurél bâng et de
la confiscation de ses biens. La personne qu'il a épousée
subira les mêmes peines que lui.
Quiconque épouse la petite-fille de sa femme, soit de son
vivant, soit après sa mort, soit après s'être séparé d'elle par
le divorce, sera condamné à l'amende dach saure~ bâng et a,
la confiscation de ses biens. La personne qu'il a épousée
subira les mêmes peines que lui.
KftAM SANCHKHEY 293

Quiconque a épousé une enfant qu'il a achetée ou qui lui


a été donnée et qu'il a nourrie dès son berceau, pour laquelle
il a fait la cérémonie de la coupe des cheveux en signe d'adop-
tion, sera puni d'une amende dach saurét (30dàmlœng) et de
la confiscation de ses biens. La personne qu'il a épousée
subfra les mêmes peines que lui
ART.6. Quiconque après avoir épousé sa cousine ger-
maine, contracte un nouveau mariage avec.la sœur cadette de
sa femme, sera condamné à l'amende s~H~ M~ (30 dàm-
lœng).
La personne avec laquelle il a contracté ce nouveau ma-
riage sera aussi condamnée à cette amende.
Quiconque, après avoir épousé la petite-fille de sa tante, se
marie avec la nièce de celle-ci, sera condamné à l'amende
saurél &<t/!g-. La personne avec laquelle il s'est, marié en der-
nier lieu sera aussi condamnée à cette amende.
Quiconque épouse la grand'mère de sa femme, qui est sa
cousine germaine, sera condamné à une amende de 30 dàm-
lœng. La personne qu'il a épousée en dernier lieu sera aussi
condamnée à cette amende.
Dans les trois cas qui précèdent, peu importe qu'il ait con-
tracté ce dernier mariage du vivant de sa femme ou après la
séparation, soit par le divorce, soit par la mort s'il a eu des
enfants avec elle, il tombe sous le coup de la loi.
Quiconque contracte mariage soit avec la tante, soit avec
la nièce, soit avec la petite-fille de sa femme, qu'il contracte
ce mariage du vivant de celle-ci, après sa mort ou après avoir
divorcé avec elle; s'il en a eu des enfants, il sera puni
d'une amende de 7 dàmlœng; s'il n'en a pas eu des enfants,
l'amende sera de 7 dàmlœng et 2 bat. La personne avec
laquelle il a contracté ce mariage sera également punie de
cette amende.
Lorsque la personne qu'il a épousée est du cinquième
degré de parenté avec sa femme, l'amende est de 7 dàmlœng
et 2 bat pour chacun des conjoints, si le mari a eu des enfants
de sa femme.

Cetarticlefaitdoubleemploiaveccertainesdispositions
de l'articlefer.
294 CODE pmvË

Anr. 7'. Quiconque prend pour femme une personne


qui a été l'épouse de son frère aîné, de son frère cadet, de son
oncle, de son neveu, de son grand-père, de son petit-fils, de
son beau-frère, de son frère ou de son fils, et qui a eu des
,enfants de ce premier mari, mort ou séparé d'elle par le
divorce, sera puni de la confiscation de ses biens et d'une
amende de 30 dàmlœng, sans remise ni pitié.
ART.8. Quiconque épouse une personne qui a été la
femme soit de son cousin germain, soit de quelqu'un qui est
du second degré de parenté ou d'alliance avec lui, en ligne
directe ou en ligne collatérale, et qui a eu des enfants de ce
premier mari, mort ou divorcé d'avec elle, sera puni d'une,
amende de 30 dàmlœng mais ses biens ne seront pas confis-
qués. La personne avec laquelle il a contracté ce mariage
illicite sera aussi punie de cette amende.
Si la personne qu'il a épousée a été l'épouse d'un de ses
parents ou alliés au troisième degré, l'amende est de 15 dàm-
lœng pour lui et de 15 dàmlœng pour elle. Lorsque la per-
sonne avec laquelle il a contracté ce mariage est du qua-
trième degré de parenté ou d'alliance avec la.femme de celui
qui l'a épousée, chacun des conjoints sera puni de 7 dàmlœng
et 2 bat d'amende, s'il y a eu des enfants du premier mariage
de cettafemme.
ART.9. Si deux frères qui épousent deux sœurs inter-
vertissent l'ordre, l'aine prenant la sœur cadette et le cadet
la sœur aînée, ce qui s'appelle tôus ~ott~~m, ils seront con-
damnés aune amende de 15 dàmlœng chacun; chacune des
deux sœurs sera aussi condamnée à 15 dàmlœng d'amende.
ART.10. Le religieux qui, après avoir reçu les .ordres,
se défroque et se marie avec la personne qui, au défaut de ses
parents, lui fournissait sa nourriture et ses vêtements de
religieux (s&<mg',c/!tpo/ etc.), ou avec la grand'mère, la
tante, la sœur aînée ou la sœur cadette, la fille, la nièce, la
petite-fille de o~tte personne, ou bien avec une femme unie par
alliance à celle qui lui fournissait sa nourriture et ses habits

Cet article,par erreur dans le texte autographié,se trouve joint à


l'articleprécédent.Par conséquentles articlessuivantsjusqu'à l'article<S
portenticiun numérod'uneunitéplusélevéequedansle texteautographié.
K)(AMSA\GHKH)':Y 295

de religieux, au même degré que les personnes énumérées


plus haut, commet une faute grave (Mus chéa ~MfKng-on)il
sera puni de la confiscation de ses biens au profit du roi et
d'une amende de 30 dàmlœng (dach saurél M~). Celle qu'il
a épousée subira les mêmes peines que lui.
Les juges ne peuvent leur faire aucune remise, sous peine
d'une amende quintuple de la remise qu'ils auraient faite au
détriment du Trésor du roi.
AnT. ii.– Si la personne que ce religieux défroqué a
prise pour femme est parente de la personne qui lui fournis-
sait sa nourriture et ses habits pendant qu'il était en religion,
ou si elle lui est unie par alliance au second degré, lui et sa
femme seront condamnés à l'amende saurél Mng' (30 dàm-
lœng) chacun; mais leurs biens ne seront pas connsqués.
Si la personne que ce religieux défroqué a épousée est
parente de la femme qui lui fournissait sa nourriture et ses
vêtements de bonze, ou si elle lui est unie par alliance au
troisième degré, lui et sa femme seront punis d'une amende
de 15 dàmlœng chacun, sans aucune remise.
Si ce religieux a épousé une personne qui est parente de
celle qui lui fournissait ses vivres et ses habits, ou qui lui
est unie par alliance au quatrième degré, lui et celle qu'il a
épousée seront punis d'une amende de 7 dàmlœng et 2 bat
chacun.
ART.12.– Celui qui a ordonné' un jeune homme devient,
par ce fait, parent spirituel de ce jeune homme, qui est consi-
déré comme sœ par conséquent, quand même ce jeune
homme viendrait à défroquer ou à mourir quelque temps
après, si celui qui l'a ordonné quitte l'habit religieux et prend
pour femme la sœur, la tante, la nièce, la belle-sceur, la grand'-
mère ou la petite-fille de ce jeune homme, il commet ce que
la loi appelle un salval. Pour cela, lui et celle qu'il a épousée
seront condamnés à la confiscation de leurs biens et à l'amende
saurél Mng (30 dàmlœng) chacun.
Si le jeune homme qui a été ordonné défroque et se marie

Admisdanslesordresreligieux.
Ce membrede phraseen caractèresitaliquesne se trouvepasdansle
texteautographié.
296 CODEpmvf:

avec la sœur, la belle-mère, la tante, la nièce, la petite-fille,


la grand'mère, ou la belle-soeur de celui qui l'a ordonné (A'roM,
maître, précepteur), lui et sa femme seront punis de la confis-
cation de leurs biens et d'une amende de 30 dâmloeng (saurél
MMg')chacun.
ART.13. Si l'o/tMan<, après avoir défroqué, épouse une
personne parente de l'ordinand, ou unie à lui par alliance au
second degré, ou bien si l'ordinand, après avoir quitté ses
habits de religieux, se marie avec une personne parente de
l'ordinant, ou unie à lui par alliance au second degré, lui et
celle avec laquelle il a contracté mariage seront punis d'une
amende de 30 dàmlœng chacun (dach saurél bdng), mais
leurs biens ne seront pas confisqués.
Si la personne que l'ordinant défroqué prend pour femme
est du troisième degré de parenté ou d'alliance avec l'ordinand,
chacun des conjoints sera mis à l'amende de 15 dàmlœng.
Si la personne que l'ordinand défroqué épouse est du troi-
sième degré de parenté ou d'alliance avec l'ordinant, le mari
et la femme seront punis d'une amende de 15dàmlœng chacun.
Si la personne que cet ordinant défroqué prend pour femme
est du quatrième degré de parenté ou d'alliance avec l'o/t-
nand, lui et sa femme seront mis à l'amende de 7 dàmlœng
et 2 bat chacun.
Si l'ordinand défroqué contracte mariage avec une per-
sonne qui est du quatrième degré de parenté ou d'affinité avec
I'or~{K<!n<,lui et sa femme seront condamnés à une amende
de 7 dàmlœng et 2 bat chacun.
ART. 14. Tout moine qui, ayant reçu les ordres (chéa
phik), quitte les habits religieux et se marie avec une personne
qui habite près du monastère où il était, ou avec une personne
qui, quoique demeurant loin de ce monastère, a assidûment
donné l'aumône (réap bat) à ce religieux, lorsqu'il y était,
sera puni d'une amende de 15 dàmlœng. Celle qu'il a épousée
devra aussi payer cette amende.
ART.15. Si un religieux, qui a conversé en tête à tête
avec une femme ou une fille, soit chez lui soit dans un bois,
a fait naître des soupçons contre lui ou a donné lieu à des
conversations sur son compte, le sànghkrey et ses officiers
KRAM SANGHKHEY 297

l'appelleront dans le temple et lui enjoindront de dire la


vérité. S'il nie, il doit intenter un procès.à celui qui l'a accusé,
et s'il a gain de cause, l'accusateur .sera condamné à arracher
les mauvaises herbes du monastère pendant sept jours, à
puiser cent cruches d'eau pour les religieux, .à donner cent
petits cierges, cent bâtonnets odoriférants, cent trouy, cent
cure-dents (ston), un habillement complet au religieux qu'il a
calomnié et à payer une amende de 30 dàmiceng. – S'il y a
plusieurs accusateurs, chacun d'eux sera puni de la même
manière.
ART.16'. – Tout laïque qui accuse un religieux, soit de
l'avoir maudit (dak M~asa), soit de l'avoir injurié, soit de
lui avoir dit desparoles blessantes, et demandeque ce religieux
soit arrêté, doit faire preuve de ce dont il accuse ce religieux.
S'il ne le peut pas, ou s'il est prouvé que l'accusé n'est point
coupable, l'accusateur sera condamné à lui donner cent petits
cierges, cent bâtonnets odoriférants, cent trouy, cent cure-
dents (ston) et un habillement complet; à payer une amende
de 15 dàmlœng et à faire des excuses au religieux qu'il a
faussement accusé. S'il y a plusieurs accusateurs, chacun
d'eux subira la même punition.
Si le religieux est reconnu coupable, on le dégradera en
lui faisant quitter ses vêtements de religieux et on le con-
damnera à payer 30 dàmlœng de &A(~a<c/~fnntïHt (frais de
justice).
ART.17. Tout religieux ou novice (s<ïfK/) qui se rend
coupable soit de fornication, soit d'adultère, soit d'inceste,
soit de bestialité (en s'accouplant avec un animal), soit d'un
vol de 2 bat et au-dessus, soit d'avoir poussé quelqu'un à un
vol de 2 bat el au-dessus, soit d'avoir assassiné ou d'avoir
ordonné d'assassiner, soit d'avoir fabriqué une drogue pour
tuer un enfant dans le sein de sa mère, soit d'avoir fait étalage
d'une puissance qu'il n'a pas (auot ma&Aauot phâl), si le
crime est prouvé, sera condamné, par le s~n~A-r~ et ses
agents (phnéak ngéar), à la dégradation, à la confiscation de
Cetarticle,par erreur, se trouvedansle texte autographiéjoint à
l'articleprécédent.Parconséquent, lesarticlessuivantsportentun numéro
de deuxunitésplusé)evéquedansce texte.
298 CODHPRtVË

tous ses biens au profit du roi et à devenir esclave d'un


temple royal.
Si les parents, les amis ou les connaissances qui ont en
dépôt des biens appartenant à ce religieux coupable, connais-
sant sa culpabilité, n'en font pas la déclaration ou ne les
livrent pas au tribunal, ils seront punis de la confiscation de
leurs biens et d'une amende de 30 dàmlœng (~acA saurél M~'),
comme complices. Chacun de ceux qui ont en dépôt quelque
objet ou quelque bien du coupable, sera passible de la confis-
cation et de l'&mende. Mais si les personnes qui ont quelque
chose appartenant au coupable, dès qu'elles ont connaissance
de sa culpabilité, remettent ce qu'elles ont au tribunal, elles
ne sont passibles d'aucune peine.
ART. 18. Quiconque, faisant preuve d'un cœur pervers
et cruel, frappe son père, sa mère, son grand-père, sa grand'-
mère, son oncle, sa tante, son beau-père, sa belle-mère, son
frère aîné, ou le mari de sa sœur aînée, s'il ya des contusions
ou des blessures, sera saisi et mis dans une cage, chargé de
la chaîne, de la cangue et des entraves aux pieds. Ensuite, il
sera attaché à un poteau, un panier de bambous tressés sur le
visage (chéal phnék Avue'c/t)et il aura à recevoir cinquante
coups de c/t/MCH~ s<~ds (flèche émoussée), tirés d'unedistance
égale à sept fois la longueur d'un arc. S'il veut se racheter de
ces cinquante coups de eAAœttA sâhdds, il le pourra en payant
1
dàmlœng. par coup. Enfin, ses biens seront confisqués au
profit du roi et il sera condamné à l'amende bânchos sa/~pou
De cette amende, il y a 5 dàmlœng pour le père et la mère. Si
le père, la mère, le frère, l'oncle, la tante dissimulent les biens
du coupable, ils se rendent passibles d'une amende de
15 dàmlœng.
Si les mauvais traitements n'ont consisté qu'en paroles
outrageantes ou blessantes, le coupable sera puni de quinze
coups de rotin et de l'amende saurél bâng (30 dàmlœng').

Cemembrede phrasequeje donneen caractèresitaliquesne se trouve


pasdansle texteautographié. L'amende
MtM/t<M sam~oM est de Mdamtœng;
son nomlui vientde ce qu'elleétait autrefois)e prix de rachatde la peine
de l'abandondansune barque.
L'article i8 concerneles femmesaussibienque les hommes.
KRAMSAKGHKfŒY 299

AnT. 19. Toute personne qui frappe son bisaïeul, sa


bisaïeule, son grand-oncle, sa grand'tante, son cousin
germain plus âgé qu'elle, le mari de sa cousine germaine plus
âgé qu'elle, le père ou la mère de son beau-père ou de sa
belle-mère, ou bien une personne qui lui est unie par des liens
de parenté ou par alliance au même degré que les personnes
dont on vient de parler, et lui fait des meurtrissures ou des
blessures, sera condamnée à l'amende dach saurél bâng
(30 dàmlœng). Ces biens ne seront pas confisqués.
Si cette personne a seulement injurié, dit des paroles outra-
geantes à une des personnes énumérées ci-dessus, elle sera
condamnée à une amende de 15dàmlœng, sans aucune remise.
AR'r.20. Quiconque frappe son arrière-grand-oncle, son
arrière-grand'tante, le fils de son grand-oncle plus âgé que
lui, le mari de la fille de son grand-oncle ou de sa grand'-
tante plus âgé que lui, l'aïeul ou l'aïeule de son beau-père ou
de sa belle-mère, son trisaïeul, sa trisaïeule, le trisaïeul ou la
trisaïeule de sa femme et lui fait des contusions ou des bles-
sures, sera puni d'une amende de 15 dàmlœng. – S'il y a
plusieurs coupables, chacun d'eux subira cette amende.
S'il n'y a pas eu de coups donnés à une des personnes ci-
dessus mentionnées, mais seulement des paroles blessantes
ou des injures dites, le coupable sera puni d'une amende de
7 dàmlœng et 2 bat.
Si une personne qui a été frappée et qui a des contusions
ou des blessures est du quatrième degré de parenté ou d'affi-
nité avec celui qui l'a frappée, celui-ci sera puni de 7 dàmlœng
et 2 bat d'amende.
Quiconque a dit des injures ou des paroles blessantes à des
personnes qui sont du quatrième degré de parenté ou d'affinité
avec lui, sera puni d'une amende de 5 dàmlœng'. S'il y a
plusieurs coupables, chacun d'eux paiera cette amende.
Si cette personne qui a été frappée, contusionnée ou blessée,
est du cinquième degr~ de parenté ou d'affinité avec celui qui
l'a frappée, celui-ci sera mis à l'amende de 4 dàmlœng'.
Quiconque insulte ou injurie une personne qui est du
Le texte autographié dit « 3 dâm)œng ».
Le texte autographié dit 3 3 d&mtœnget 3 bat
300 CODEpruvf:

cinquième degré de parenté ou d'aftinité avec lui, sera puni


d'une amende de 3 dàmlœng'.
Quiconque frappe e<~M<des blessures ou des contusions à
une personne qui est dit sixième degré de parenté ou d'affinité
avec lui, sera puni d'une amende de 3 d~m~œ/tg*et 2 bat.
Quiconque insulte ou dit des injures à une personne qui est
du sixième degré de parenté ou d'affinité avec lui, sera
condamné à payer 6 bat comme khvéat chamndm2.
ART.21. – Si une personne non mariée, qui est devenue
enceinte, provoque l'avortement, le juge ou ses officiers
doivent la saisir et l'interroger pour connaître
(
i" Son amant;
8° Le médecin qui, lui a fourni la droguequ'elle a employée
3"Celle qui a préparé l'eau chaude et l'eau froide (dam MA;
Md<tHMA;<r<~c/t<<;)
4° Celui qui est allé chercher le bois à brûler"
5"Celle qui a favorisé son commerce criminel avec son
amant
6°La personne qui leur a donné asile dans sa maison.
Puis le tribunal condamnera la coupable et son amant,
chacun à une amende de 30 dàmlœng celui qui a fourni la
potion dont elle s'est servie également à 30 dàmlœngd'amende;
la personne qui a préparé l'eau, celui qui est allé chercher le
bois à 6rtMer\ celle ou celui qui a favorisé le commerce
criminel de la coupable avec son amant et celui ou celle qui
leur a donné asile, chacun à une amende de 15 dàmlœng. Les
,/Hg'esne peuvent leurfaire aucune remise
Letexteautographie dit 2 dâmimng
Lesdeuxcasdonnésici en caractèresitaliquesne figurentpasdansle
texteautogcaphië.
Danscet-article,le législateursupposeque i'otR'nséest t'asceudant,soit
en lignedroite,soitenlignecollatérale,deceluiqui a frappéou injurié.
Dansla législationcambodgienne, lorsqu'ily a plusieurscoupables,cha-
cund'euxest passibledela mêmepeine,pourvuquela culpabilité soitégale.
Cet"a étéomispar M.Cordierdanslatraductionqu'ila donnée decetteloi.
"Cemembrede phraseen caractèresitaliquesa été omispar M.Cordier
danslatraductionqu'ila donnéedecetteloi.
Cettephraseencaractèresitaliquesne setrouvepasdansle texteauto-
graphié.Enoutre,cetarticles'y trouveavoir le n° 27. Par conséquent, les
articlessuivantsont desnumérosdetroisunitésplus fortsque dansle texte
autographié.
KHAM SANGHKREY 301

ART.22. Toute personne qui s'accouple avec un animal


sera saisie, mise a la cangue et condamnée à la confiscation
de tous ses biens; de plus, elle sera attachée comme une
brute durant sept jours, pendant lesquels elle devra paître
l'herbe et boire l'eau dans laquelle on a cuit le riz. Après
cela, elle sera punie de l'amende dach saurél 6~ng' (30 dâm-
lœng), à cause du grand scandale que son action a causé dans
le pays'.
ART.23. Si une personne non mariée devient enceinte,
l'agent du Sânghkrey la fera saisir et frapper, afin qu'elle
dise quel est celui avec lequel elle a eu des rapports coupables.
S'il est son père, son oncle, sonfrère alné, sdn~fve cadet, un
allié de son père ou de son beau-père, son beau-frère, son
oncle, son~c/'e de père ou de mère seulementS, il infligera à
la coupable et à son amant (sahai) une amende plus ou
moins forte, selon le degré de parenté des coupables et con-
formément à la loi.
Si c'est un voisin, le Sânghkrey le fera saisir pour l'inter-
roger. S'il avoue sa faute, il condamnera la coupable et son
amant à une amende de 15 dàmlœng.
Si cette personne refuse de faire connaître celui avec qui
elle a eu commerce, son silence fait supposer que c'est avec
un parent qu'elle ne veut pas dénoncer; par conséquent, elle
sera condamnée à une amende de 15 dàmlœng pour sa propre
faute, et à une autre amende de 15 dàmlœng au lieu et place
de son complice qu'elle ne veut pas faire connaître

Cemembrede phraseen caractères italiquesne se trouve pasdansla


traductionqueM.Cordiera donnéede cetteloi.
Dansla traductionde cetteloi donnéepar M.Cordier,tout ce membre
de phraseencaractères italiquesestremplacé parcetarticle undesespat'eM<
3 Dansle texteautographié, cetarticle23est remptacépar quatreautres
qui'portent)esn°'i9, 24,2oet 26queje donneici:
ART.i9. Siune personnenon mariée-est enceinte,l'agentdu Sànghkrey
la ferasaisiret frapper(durotin),afinqu'ellefasseconnaitrel'auteurde sa
grossesse.
Sielledésigneson grand-pèrepaternelou maternel,sou frèreainé ou
sonfrèrecadet,sonfrèreparalliance,son pèreou son beau-père,son beau'
frèrea!néou sonbeau-frère cadet,[sonpne!epaternelou maternel],son bel-
oncle,un deses frères,soitconsanguins, soitutérins. l'agentdu Sanghkrey
et le juge ferontarretercet hommeet l'interrogeront.S'il nie, on lui fera
donnertrentecoupsde rotin, puis on le questionnerade nouveau.S'ilnie
302 CODKPRtVË

ART. 24. S! un esclave


épouse sa maîtresse ou la tante,
la belle-sœur ou la belle-mère de sa maîtresse, le Sànghkrey
doit saisir les deux conjoints, les mettre à la cangue et aux
fers, confisquer tous leurs biens et punir chacun d'eux de
l'amende dach saHyp< 6<!ftg- (30 dàmlœng).
Si un individu, qui a été esclave et qui s'est libéré ou qui a

encore, le juge le fera tirer au sort. S'il tire deux fois de suite un billet lui
donnant tort, on le mettra aux fers, et ses biens et ceux de son amante seront
confisqués, puis on les condamnera chacun à une amende <Mt MMf~ Mn~.
Ensuite on les interrogera, afin de connaître l'entremetteuse et la porteuse de
bétel (kan </tOH~fOM</sla melou). Quand on les connaîtra, il faudra les con-
duire chez l'entremetteuse, chez la personne qui a prêté sa maison, et on
condamnera ces personnes à payer une amende de 15 damiosng, sans aucune
pitié, parce qu'en faisant cela elles ont terni la réputation de toutes les
femmes, ainsi que déshonoré sans honte leurs père et mère.
ART.24. – Si une fille non mariée se trouve grosse, le saMp/te'stt-aMw
(juge) devra l'interroger. Si elle indique comme étant l'auteur de sa grossesse
un de ses parents au deuxième, troisième, quatrième ou cinquième degré, on
les condamnera, elle et lui, à une amende plus ou moins forte, selon le degré
de parenté, conformément à la coutume ancienne. Si l'homme nie et s'il est
convaincu d'être l'amant de cette fille, il faudra lui infliger une amende
double. Cela fait, il faudra les interroger, ann de connaître l'entremetteuse et
celle qui a apporté le bétel quand on les connaîtra, on les condamnera à une
amende moitié moins élevée que celle infligée aux amants.
ART.25. Si cette li))e a désigné un homme qui n'est pas son parent, il
faudra condamner les deux amants à payer chacun une amende de 13 dâm-
lo'ng. La loi dit que cette fille a déconsidéré son père et sa mère en les
couvrant de honte aux yeux d'autrui, et qu'elle mérite cette peine parce
qu'elle n'a pas attendu pour s'unir à un homme le consentement de ses père
et mère.
Si cette femme est convaincue d'avoir désigné une autre personne que son
amant, on devra lui faire inniger trente coups de rotin et lui demander de
nouveau de nommer son amant.
Si elle refuse de le nommer, il faudra confisquer ses biens au profit du
Trésor royal, puis la condamner à payer une amende de 30 dâmimng, et cette
tille payera 30 dàmlœng à la place de son amant, qu'elle refuse de faire con-
naître. La loi dit qu'on doit supposer, quand elle ne le nomme pas, qu'il est
son proche parent.
ART.26. Si le père ou la mère, le frère ou l'oncle, le grand-père ou la
grand'mère, sachant que cette fille est enceinte, invite un homme à être son
amant, ou ne l'ayant pas mariée, ne va pas prévenir le Sànghkrey. Ou bien
si cet homme, qui n'est pas l'auteur de sa grossesse, consent à prendre cette
fille pour épouse. Et si, par la suite, l'agent du Sànghkrey apprend que
l'auteur de la grossesse est un parent plus ou moins proche de cette fille, ou
une autre personne que celui qui l'a épousée, il devra, d'accord avec le
juge,
Parerreur, ] e texteporteiciles mots Cte: j~rftim,h. feu,c).czl'entremetteuse,
etc. “ J'at
retrmehe Ie<motsen caracterM Italiquesparceqtt'ihne peuventsc rapporterqu'àuneM<)'ayorten~eut
(voyez article2t),ce quin'estpnslecasIci.
KKAM SANGHKREY 303

été libéré, épouse, après avoir recouvré sa liberté, celle


qui a été sa maîtresse, ou la tante, la belle-sœur ou la
belle-mère de celle qui a été sa maîtresse, le Sànghkrey doit
saisir les deux conjoints, leur mettre la chaîne et la cangue,
confisquer leurs biens et les punir chacun de 30 dàmlœng
d'amende.
ART. 25. Une femme libre qui prend pour époux un
esclave, fût-il esclave du roi, commet une faute grave. Par
conséquent le Sànghkrey doit saisir cette femme et l'esclave
avec lequel elle s'est mariée, les mettre à la cangue et à la,
chaîne, les faire couvrir d'une simple toile à moustiquaire
(s~a~), les faire promener dans cet état durant trois jours
dans le marché, et enfin condamner chacun d'eux à une
amende de 30 dàmlœng (dach saurél M~ afin que les
femmes ne suivent pas son.mauvais exemple.
ART.26. Quiconque intente un procès à son père, à sa
mère, à son oncle, à sa tante, à son grand-père, à sa grand'-
mère, à son.frère aîné, au mari de sa sœur aînée, à son beau-
père ou à sa belle-mère, et demande que la personne à laquelle
il a intenté ce procès soit arrêtée, se rend coupable d'une
insulte envers cette personne. Par conséquent il sera puni
d'une amende de 15 dàmlœng, quand même il aurait le droit
pour lui quant à l'affaire en litige.
Quiconque intente un procès à un de ses ascendants, soit
en ligne droite, soit en ligne collatérale, qui est du second
degré de parenté ou d'affinité avec lui, comme, par exemple,
son aïeul, son grand-oncle, son cousin germain plus âgé que
lui, etc., etc., et demande que le tribunal l'arrête, sera puni
d'une amende de 12 dàmlœng et 2 bat.
Quiconque intente un procès à un de ses ascendants en
ligne directe ou en ligne collatérale, qui est du troisième
degré de parenté ou d'affinité avec lui, et demande que le
fairearrêterce dernieret le condamner,conformément à la loi-d'aprèsle
degréde parenté.
Quantà celuiquia consentià passerpourl'amantdecettefilleet l'auteur
de sa grossesse,
ou quiestdevenusonmari quantaux père,mère,frère,etc.,
quiont cherchéunsecondamantouun maripour la fille,il faudrales punir
et confisquer
leursbiensau profitduTrésordu roi. Laloi dit qu'il fautêtre
sanspitiépoureux,parcequ'ilsse sontentendusavecun hommepervers.
30~. PtUVÉ
CODE

tribunal le fasse comparaître, sera pum u u~o


9 dàmlœng et 2 bat.
Si l'ascendant en ligne directe ou en ligne collatérale,
il a demandé
auquel il a intenté un procès et contre lequel
ou
un mandat d'arrêt, est du quatrième degré de parenté
bat.
d'affinité avec lui, l'amende sera de 6 dàmlœng et 2
Si l'ascendant, auquel il a intenté un procès et contre
est du
lequel il a demandé au tribunal un mandat d'arrêt,
en ligne directe ou
cinquième degré de parenté ou d'affinité
collatérale, l'amende sera de 3 dàmlœng et 2 bat
Si l'ascendant auquel il a intenté un procès et contre
il a demandé <!Htribunal un mandat ~'<tyr< est ~t
lequel
SM-~M degré de parenté OHd'affinité, soit en ligne directe,
soit en ligne co!~<M-<t<e avec lui, celui qui a intenté ce procès
devra p~er 6 bat de khvéat c/ntWK<

ART.27. Quiconque laboure, aplanit soit un terrain
il y a un temple ou un monastère, soit le bassin (s?-as) d'un
monastère qui a été abandonné et où il n'y a plus de séma
sera puni
(borne, limite), pour y faire des rizières,
1° De quinze coups de rotin;
2° D'une amende de 15 dàmlœng
3° De la confiscation des animaux et des instruments qui
ont servi pour ce travail
4° De la confiscation de la semence ou des semis qui de-
vaient servir pour faire ces rizières.
subira ces quatre
y a plusieurs coHpaMes,chacun d'eux
pcMes\
ART.28. Quiconque attache au tronc ou à une branche
d'un arbre sacré (~a?Mmpou) des &œH/s, <'u~<'s, éléphants,

Si plusieurspersonnesse sont uniespour intenterce procèset pour


demanderle mandatd'arrêt contreun de ceuxmentionnés dans l'article26,
chacuned'ellespaieral'amendeselonle degréde parentéou d'affinité,comme
ci-dessus.
s ëettephraseen caractèresitaliquesne se trouvepasdansle texteauto-
suivantsjusqu'à
graphié.Cetarticle 26 y porte le n"23 et les articles
l'article35y compris,sontici numérotéed'uneunitéplus faible.
3Cettephraseencaractères italiquesne se trouvepasdansle texteauto-
l'article35
graphié.Cetarticley portele n"28et lesarticlessuivantsjusqu'à
y comprissontici d'uneunitéplus faible.
SANCHKREY
KRAM 305
1 ,`~r
chevaux ou autres animaux', sera condamné à la confiscation
de l'animal qu'il y a attaché, afin de lui apprendre à respecter
les choses de la religion.
ART.29. Quiconque prend des briques à l'enceinte d'un
temple, d'un A-M& ~H/~a', à l'effet d'en faire un foyer destiné
soit à cuire le riz, soit à distiller de l'eau-de-vie, soit à cuire
des cocons pour les dévider, soit enfin à un usage quelconque,
sera puni d'une amende de 15 dàmlœng.
S'il y a plusieurs coupables, chacun d'eux paiera celle
amende
ART.30. Quiconque a fait donation d'un terrain, d'une
rizière, d'une plantation de bambous ou d'arbres quelconques
à un monastère ou à une pagode, ne peut ni reprendre ce qu'il
a donne, ni aller couper les arbres, ni en recueillir les fruits
bans'1'autorisation des religieux, sous peine d'être condamné
à une amende de i2 dàmlœng et à arracher pendant sept jours
les mauvaises herbes du terrain du monastère.
Ain'. 31. – Le beau-frère qui commet l'adultère avec sa
belle-sœur, l'oncle qui commet l'adultère avec la femme de
son neveu, le neveu qui commet l'adultère avec la femme de
son oncle, le grand-père qui commet l'adultère avec la femme
de son petit-fils, le petit-fils qui commet l'adultère avec la
femme de son grand-père, le second mari d'une femme qui
commet l'adultère avec la femme du fils que cette femme a eu
de son premier mari, le premier mari d'une femme qui a été
l'adultère
répudiée et qui a pris un second mari qui commet
avec la femme du fils qu'elle a eu de ce second mari, le fils
d'un premier lit qui commet l'adultère avec la femme que son
femme répu-
père a épousée en secondes noces, le fils qu'une
diée et remariée a eu de son second mari qui commet l'adul-
tère avec la seconde femme du premier mari, le fils, qui
commet l'adultère avec la seconde ou la troisième femme de

Dansla traductionde M.Cordier,ce membrede phraseen caractères


italiquesest remp)acépar ces mots « Mt<Muma! ~Mtco~Me expression
plusjuste.
Dansla traductionde M.Cordier,ce motest remplacépar ces mots
<<t'«M sokdestatue
édificeou <t'MM
Cettephraseen caractèresitaliquesne se trouvepasdans )e texteauto-
anstetexteau

graphie. nn
20
306 CODE PMYË

son père, le gendre qui commet l'adultère avec la femme de


son beau-père, le neveu qui commet l'adultère avec la femme
de son oncle paternel ou maternel, le grand-père qui commet
l'adultère avec la femme du petit-fils de sa femme, le petit-fils
du mari de
par alliance qui commet l'adultère avec la femme
sa grand'mère, seront dans tous ces cas, si la femme avec
l'ordre
laquelle'l'adultère a été commisy a consenti, saisis par
du Sânghkrey, ainsi que la complice, et ils seront interrogés
pour connaître la personne qui a favorisé leurs rapports
criminels (n~/t sla melou, procuré l'arec et le bétel'), celle
chacun des
qui leur a donné asile chez elle, puis on punira
Les per-
coupables d'adultère de 30 dàmlœng d'amende.
sonnes qui ont favorisé leurs relations coupables ou qui leur
ont donné asile chez elles pour commettre le mal, seront
condamnées chacune à une amende de 30 dàmlœng.
ART.32. Celui qui se rend coupable d'adultère avec la
femme de son grand-oncle, avec celle de son cousin germain;
celui qui commet l'adultère avec la femme de son arrière-
à
petit-fils ou avec la femme de son bisaïeul, sera condamné
une amende de 30 dàmlœng (dach s<ïttf~ &<~g-).
ART.33. Quiconque commet t'adultère avec la' femme
d'un de ses parents du troisième degré sera puni d'une
amende de 15 dàmlœng.
An'r. 34. – Quiconque commet l'adultère avec la femme
d'un de ses parents du quatrième degré, sera puni d'une
amende de 7 dàmlœng et 2 bat.
ART.35. Quiconque commet l'adultère avec la femme
d'un de ses parents du cinquième degré sera puni d'une
amende de 3 dàmlœng et 2 bat.
ART. 36.. Quiconque commet l'adultère avec la femme
d'un de ses parents à un degré plus éloigné que le cinquième,
sera condamné à payer 6 bat de /<cea<

Allusion à la coutumequi obligela femmeà faireprésentd'unechique


d'arecet de bétetà soumari.
Danstouscesarticles,la loi frappedela mêmepeinelesdeuxcomplices,
quel'unet l'autredoiventpayerl'amendeinfligée.Cetarticle36
c'est-à-dire
ne figurepasdansle texteautographie. Parconséquentles articlessuivants
portentle mêmenumérodansla traductionde M.Cordieret dansle texte
autographié.
KRAM SANGHKREY 307

ART.37. – Le frère qui commet l'adultère avec la femme


de son frère, le neveu qui se rend coupable d'adultère avec la
femme de son oncle paternel ou maternel, l'oncle avec la
femme de son neveu, le petit-fils avec la femme de son grand-
père paternel ou maternel, le grand-père paternel ou maternel,
avec la femme de son petit-fils, le beau-frère avec sa belle-
sceur celui qui commet l'adultère avec la femme de l'oncle
paternel ou maternel de sa femme; celui qui commet l'adul-
tère avec la femme du grand-père paternel ou maternel de sa
femme, si la femme y a consenti, sera saisi avec elle, et tous
les deux seront mis à la chaine et à la cangue. Us seront frap-
pés, s'il y a lieu, pour leur faire dénoncer ceux qui ont favorisé
leur commerce criminel et les personnes qui leur ont donné
asile chez elles pour faciliter leur rencontre. Enfin, les deux
adultères seront condamnés à la confiscation de leurs biens
sans rien excepter, et à l'amende dach saurél bâng (30 dàm-
lœng). Les biens de cette femme coupable seront divisés en
trois parties égales, dont deux pour son mari, qui devra payer
le khvéat chûmnùm, et une pour le Trésor du roi.
Si cette femme a été opprimée, a subi une violence, sans
donner son consentement à l'outrage qui lui a été fait, si,
nM~J elle, on lui a prts la main, les seins, les joues, si elle a
c~'te elle ne subira aucune peine parce qu'elle est innocente.
Quant à ceux qui ont favorisé les relations coupables des
personnes dont il a été parlé plus haut et qui leur ont donné
asile pour faciliter leurs rencontres, ils seront punis chacun
d'une amende de 15 dàmlœng.
ART.38. Un disciple ou un élève qui commet l'adultère
avec une des femmes de son maître (krou) ou avec une de ses
concubines (nM-&/M)sera condamné à la confiscation de tous
ses biens et à une amende de 30 dàmlœng, parce que, d'après
la loi, le maître, le précepteur est à l'égard de son élëve ce
qu'est le père à l'égard de son fils.
ART.39. -Si un jeune homme ou un homme, se trouvant
dans un pays pour gagner sa vie, a, sur sa demande, été
adopté dans une famille soit commefils, soit comme petit-fils,
Cemembrede phraseen caratèresitaliquesne se trouvepas dansla
traductionqueM.Cordiera donnéede cetteloi.
308 CODEPR'VË

soit comme frère, soit comme neveu, et se marie avec la


belle-
personne qui l'a adopté, avec la belle-sœur ou avec la
mère de cette personne, il sera condamné à une amende de
7 d&mlœng et 2 bat. La personne qu'il a épousée paiera aussi
cette amende.
Quand une femme ou une jeune fille a demandé asile dans
une maison et que, sur sa demande, elle a été adoptée par une
personne de cette maison, soit comme sa fille, soit comme sa
petite-fille, soit comme sa sœur, soit comme sa nièce, si elle
contracte mariage avec celui qui l'a adoptée, avec son beau-
frère ou son beau-père, elle sera punie d'une amende de
7 dàmlœng et 2 bat. Celui qui l'a épousée paiera aussi cette
amende.
ART. 40. – Si une, personne qui s'est unie à une autre
comme Ma"M',au su de son père, de sa mère, de son grand-
père, de sa grand'mère, de ses frères et sœurs, et des anciens
de l'endroit qui leur ont fait le c~<!m/:< <~r (cérémonie
usitée en cette circonstance), se marie avec le frère ou la
sœur, avec le grand-père ou la grand'mère, avec la tante ou
l'oncle, avec le beau-frère ou la beHe-sœur, avec le beau-père
ou la belle-mère de la personne qui est klœu avec lui ou avec
elle, quand même les personnes qu'on vient de mentionner
ne seraient unies à celle qui est klœu que par des liens d'affi-
nité, elle sera condamnée à la confiscation de tous ses biens
et à l'amende saurél M~ (30 dàmlœng). La personne qui
a contracté mariage avec ce ou cette klœu sera également
condamnée à la confiscation de tous ses biens et à l'amende
de 30 dàmlœng. – S'il n'y a pas eu mariage, mais seule-
ment un commerce criminel entre les personnes dont on vient
de parler, les deux coupables ne seront punis que de l'amende
de 30 dàmlœng chacun'.
ART. 41. Si un klœu épouse la grand'tante, l'arrière-
nièce, l'arrière-petite-fllle de son klœu, lors même que ces
personnes ne seraient unies avec lui que par affinité au

Pourl'intelligence de cet article,it faut se souvenirque le motMo';t


désigneun hommeou unefemme.
Deux personnesqui sont M<M< sont tellementunies, quoiquenon
parentes,qu'ellesse traitentcommefrèresou sœurs,ou frèreet sœur.
KHAM 8ANf~)KR);Y 309

second degré, ce klœu et !a personne qu'il a épousée seront


punis chacun d'une amende de 30 dàmlœng.
La peine est la même si c'est un klœu qui s'est marié avec
le grand-oncle, avec l'arrière-neveu de son klœu ou avec une
autre personne qui lui est unie par des liens de parenté ou
d'affinité du second degré.
ART. 42. Si la personne que ce klœu a épousée est
l'arrière-nièce ou l'arrière-petite-fille du troisième degré de
parenté ou d'affinité de son klœu, ou une autre personne
unie à ce klœu par des liens d'affinité du troisième degré,
l'amende que chacun des conjoints aura à payer est de
15 d:hn)ceng.
Si un klœu épouse l'arrière-neveu ou l'arrière-petit-HIs du
troisième degré de parenté ou d'affinité de sa klœu', ou une
personne qui est unie à un klœu au troisième degré par des
liens de sang ou d'affinité, les deux conjoints seront punis
d'une amende de 15 dàmlœng chacun.
Si un Ma?Mépouse ~rrtere-nepCM ou l'arrière-petit-fils du
quatrième degré de parenté ou d'affinité de sa /dœM,olt une
personne qui est unie a sa Mo?Mau quatrième degré par des
liens de sang ou d'affinité, les deux conjoints seront punis
d'une amende de ~~nt~/tg- deux bat
ART. 43. Toute femme qui maudit (dak Mn~so),
injurie, dénonce (péak <'an<~œn~') son mari à la justice pour
le faire saisir, sera punie d'une amende d'un ànching' et
5 dàmlœng, parce que sa faute est aussi grave que si elle avait
maudit ou dit des injures à son père ou à sa mère.
Toute femmequi frappe son mari et <Mt/<tt<des meurtris-
sures, des blessures, sera saisie et nuse a chaîne et à la
cangue, puis condamnée à la s~'ang'H~~on e<à la confiscation
de tous ses biens, qui seront partagés par moitié entre le mari
de ceMe~ewnteet le Trésor du roi 5.

Un hommeet une femme,une filleet un garçonpeuventse prendre


pourMœ!<. C'estdececasparticulierde frariequ'ilest iciquestion.
Cecasne se trouvepas dansla traductionque M.Cordiera donnée
decetteloi.
Unânchingvaut20dâmtœng.
Pouri'étrangter,on se servirad'unetanièreen cuir.
Cecasne setrouvepasdansie texteautographié.
MO CODEPRIVÉ

An'r. 44. Toute femme qui a tué son mari avec un ins-
trument quelconque, sans le dénoncer, sera condamnée à être
étranglée avec une lanière en cuir (prat <MosM~ng- /Mty
s~?~ et à la confiscation de ses biens, qui seront partagés
par moitié entre le Trésor du roi et son défunt mari. La part
du'mari sera employée à faire des bonnes œuvres en son nom
Si cette femme n'a pas tué son mari, mais l'a frappé et lui
a fait des meurtrissures, des blessures, elle sera condamnée
à la confiscation de ses biens et à une amende de 15 dàmlœng.
Si elle s'est disputée avec lui et lui a dit des paroles inju-
rieuses, elle sera condamnée à 12 dàmlœng d'amende, sans
aucune remise.
AnT. 45. Si une femme dont le mari est mort, après
l'avoir enseveli, se marie ou cohabite avec un amant (sahai),
que les funérailles soient faites ou non, que les os aient été ott
non déposés au temple ou sons un ar6y'e, ou sous un chaydey,
ou dans une ~ro«e, si les ans, mois et ,jours complets ne
sont pas ceoM~s", ou avant la fin du deuil prescrit, elle et
celui avec lequel elle s'est mariée ou a cohabité seront punis
d'une amende de 15 dàmlœng chacun.
AnT. 46. Quiconque est convaincu d'avoir volé un objet
quelconque à un religieux (iiéakh, pyeas s<!ng'A)sera saisi,
mis à la chaîne et à la cangue, et condamné à la confiscation
de ses biens au profit du roi, et à une amende de 30 dàmlœng
sans remise.
AnT. 47. – Si, par suite d'une dispute, un religieux ou
un novice (s<HM/') et un laïque s'arment de bâtons et se
battent, dans le cas où l'un des deux serait tué, l'autre doit
être saisi et l'affaire doit être portée au tribunal des grands
mandarins de la capitale, qui doivent la faire connaître au
roi, parce qu'il s'agit d'un crime s~n~Aea s<Mc.Les biens
du coupable seront confisqués au profit du roi. Quant à sa
personne, Sa Majesté décidera si elle doit être mise au nombre
Cetarticlesembleêtreunadoucissement aux dispositions
del'article43,
n'estordonnéeque lorsquelesblessures
puisquela peinede la strangulation
ont causéla mort.
Cequi précèdeen caractèresitaliques,dansla traductionqueM.Cordier
a donnéede cette loi, est remplacépar les mots « avant d'Mxw /M <<'
bon (fKM.~».Le6oH,c'est-à-dire la cérémonie.
KHAM SANGHKREY 811

des esclaves du temple ou si on doit lui faire subir une autre


peine.
Am'. 48. Si deux religieux ont une dispute ensemble,
ou si un religieux et un laïque se disputent, s'arment de
sabres ou de lances et se battent, dans le cas où l'un des
deux adversaires serait tué par l'autre, celui qui a donné la
mort sera saisi et conduit devant l'assemblée des grands man-
darins, qui porteront l'affaire au tribunal du roi, afin que'
Sa Majesté fasse connaître là peine que doit subir le coupable,
s'il doit être mis au nombre des esclaves du temple ou s'il
doit/étre condamné a.payer le prix de la personne tuée. Quant
aux biens du coupable, ils seront confisqués au profit du
Trésor du roi'.
AnT. 49. Si un impie, qui a oublié tout sentiment de
respect et de reconnaissance envers le Pr~a.s <o/'m, le P/'e~-s
puth, le P/s s<~A', se rend coupable d'un des crimes sui-
vants 1"de vol et de fusion d'une statue de Préas ru/) Data-
/<o<'ou de P/'eas putlhéa r~p Sarnana A'~ow*; de démoli-
tion d'un séma (caveau où les buddhistes enfouissent de
l'argent et des objets précieux pour une future transmigra-
tion), ou d'un 7~as c/r' 3"de la destruction d'un arbre
sacré (dœMmpou) soit par le fer soit par le feu; 4° d'incendie
d'une habitation de religieux ou d'un temple; 5" de brûler
des livres sacrés pâli 6° d'extraction et de vol des objets pla-
cés dans un édifice (kuk &M/), cet impie sera saisi et mis
à la chaîne ou à la cangue, et condamné à la confiscation de
ses biens, dont un dixième sera laissé au gouverneur de la
province et à ses mandarins subalternes. Les autres neuf
dixièmes seront remis aux grands mandarins de la capitale,
qui en feront trois parts égales, dont deux seront pour le Tré-
sor du roi et une pour eux-mêmes.

Dansle texte autographié,les articles47et 48fontnn seularticle47.


Parconséquent, l'articlesuivantporteun numérod'uneunitéplusétevéque
dans)etexteautographié.
Lestrois précieuxjoyaux, la trinité buddnique,placésici dans un
ordreinterverti le Buddha,la Loi,te Clergé.
Saintestatuedu Tatuàgata.
Saintestatuedu BuddhaSamanaGotama.
Monument funéraire.
3~2 COHR
PR!VË

Quant au coupable, il sera mis au nombre des esclaves


(l'un temple, si telle est la volonté du roi, auquel l'affaire sera
soumise.
Lorsque les officiers (pn/f ngéar) du Sànghkrey appren-
nent qu'un religieux a une contestation ou une dispute
avec un laïque; ils doivent faire comparaître au tribunal
ce religieux et ce laïque, et juger leur affaire selon la loi. Si
l'instruction établit que le laïque a tort, il sera condamné à
saluer le religieux de la manière qui a été prescrite dans les
articles 15 et 16.
Si le religieux avoue qu'il a tort, ou si, après avoir nie qu'il
a ou tort, il prend la fuite parce qu'il voit qu'il perdra son
procès, il sera condamne, si sa faute n'est pas très grave, à
quitter l'habit religieux et & payer une amende de 30 dam-
lœng pour le khvéat chûmnûm; mais, s'il est coupable d'un
crime qui est puni de l'esclavage, il sera enrôle au nombre
des pol du temple'.
ART.50. Quiconque vole dans un monastère un objet
appartenant a ce monastère ou a un religieux, comme, par
exemple, un livre pali sacré (Mm~f <M s<!<ra baler), un
vêtement de religieux, une cymbale, etc. sera saisi et pro-
mené autour de ce monastère. Durant cette promenade, il
recevra cinq* coups de rotin, puis il sera attaché par la main
cm m~<de rc:s<MM/«~-s (hangsa, cygne'), puis il sera con-
damné à payer le prix de l'objet volé, à saluer le religieux
selon l'usage et à une amende.
AR'r.51. –Le laïque qui frappe et blesse gravement un
religieux est dit nMce/(/t<!?'-<f«/t~(pali
M!'c/teM~t«/M,hérétique),
et sa faute est o/rcB<tôus (crime odieux) conséquemment il est
passible de l'une des huit peines suivantes la décapitation et
la confiscation de la maison; la confiscation de tous ses biens
et de toute sa famille, y compris lui-même et la mise
au nombre des pol du Réach nîmûnt la mutilation de
la bouche, des bras et des jambes; la vente comme esclave à

Cetarticlene se trouvepas dansie texteautographié.


La traductionde M.Cordierdit cinquantecoups.
Cemembrede phraseen caractèresitaliquesne setrouvepasdansla
traductiondeM.Cordier.
KHAM SANGHKHEY 313

un prix quatre fois plus élevé que sa valeur (l'argent sera


employé à des réparations au temple); la vente à un prix trois
fois plus élevé que sa valeur (même emploi de l'argent);
cinquante à soixante coups de lanière en cuir, suivant la gra-
vité de la faute; là promenade akros autour du marché, en
invitant les gens à ne pas faire ce qu'il a fait; la rupture des
dents canines (tont ~nte~A c/tOHg-/M~) et des excuses au
religieux, comme il a été dit plus haut (art. i5 et 16).
Cette condamnation prononcée, le gouverneur donnera
l'ordre de faire recenser tous les objets confisqués, puis il les
remettra à l'achnha luong, qui les fera porter à la capitale, à
son chef. Celui-ci préviendra le roi
An'r. 52. Lorsque, par manque de témoins, le tribunal
ne peut pas juger le procès qu'un religieux a intenté à une
personne qui a mal parlé de lui, qui a fait planer sur son
compte des soupçons injurieux ou qui a dit que ce religieux
a manqué à la sainteté de son état, les deux parties adverses
seront soumises à l'épreuve des cierges allumés. A cet effet,
les deux parties recevront, des mains du juge, de la cire
qu'elles purifieront et pèseront; puis elles prendront de trente
à cinquante fils de coton, selon la quantité de la cire, pour
faire les mèches. Avec cette cire et ces mèches, elles feront
deux cierges d'égale longueur et d'égale grosseur. Sur l'un
d'eux on appliquera le nom du bonze écrit '<urdu papier ou
sur une feuille de latanier, et sur l'autre le nom de celui qui
est accusé, également écrit sur une feuille de papier ou sur
une feuille de latanier. Cela fait, les deux ciergès seront placés
sur un rassena (planchette placée vis-à-vis de la divinité).
Quand toutseraprét, on invitera cinq religieux purs et irrépro-
chables à venir lire le méatra samer pour prier les anges et
les génies de se rendre présents. Après cette lecture, les mi-
nistres du tribunal réciteront le pran~can pour convoquer

Cetarticle,qui dansle texte aatographiéportele 'n°Si, est le dernier


dela loi.Ceuxqui )esuiventse trouventdansla traductionque M.Cordier
a donnéed'unecopiesur ellesde palmierque j'ai sons les yeux. Ayant
donnéà l'articleSi ci-dessusla placede.l'articleSi de sa traduction,ce der-
nier porterale n° M,et le n°S2porterale n° 53,et ainsijusqu'àla fin.Les
numérosdela traductionde M.Cordierserontplacés4 1~finde l'articleentre
parenthèses.
314 coDEpmvf: li,

tous les anges et les génies des dix mille cMAf~~ (mondes)
et on allumera au même moment les deux cierges en ayant
soin que le vent ne souffle pas sur eux. Si le cierge sur
lequel ou près duquel est le nom du religieux s'éteint le
premier, il perd son procès et est convaincu de la faute dont
il a été accusé ou soupçonné. Si c'est celui qui porte le nom
de la partie adverse, ou près duquel il est, qui s'éteint le
premier, il est convaincu de calomnie, d'imposture et perd
son procès.(51)
ART.53. Il y a une autre épreuve pour savoir si un moine
est coupable ou innocent on le fait coucher sur un lit pré-
paré exprès dans un temple où il y a des séma; après que cinq
moines purs et chastes ont fait les invocations aux anges et
aux génies pour les inviter à assister à l'épreuve, et que les
agents du Sànghkrey (pAMdaA; Kg<<ar)ont lu le p/'<ïnt<~n pour
inviter tous les esprits et les anges des dix mille chàkràlaval à
être témoins, si, étendu sur ce lit, ce religieux est tourmentépar
des cauchemars, par les âmes des morts qui entrent en lui, par
des fantômes de forme humaine qui lui apparaissent; si des
fourmis, en grande quantité, viennent le mordre, ou bien si
des pierres, des mottes de terre, etc., sont lancées sur lui par
des mains invisibles, c'est un signe qu'il est coupable, qu'il
n'est pas pur (minh 6<!rMo<).Si rien de ce qui vient d'être dit
ne lui arrive, c'est un signe qu'il est innocent, qu'il est un
religieux pur(6<ïrtso<pre<M s~n~/t). (52)
ART. 54. Si un esclave insulte soit le père ou la mère,
soit les parents, soit les alliés de son maître, ou leur dit des
injures, quand même la personne insultée ou injuriée serait du
troisième ou du quatrième degré de parenté ou d'affinité avec
son maître, il sera puni de cinquante coups de rotin.
Si, dans une contestation qu'il a avec un des parents ou des
alliés de son maître, cet esclave le frappe soit avec le rotin,
soit avec le poing, le déchire avec ses ongles, lui fait des bles-
sures avec un instrument tranchant, ou lui arrache ses vête-
ments et le met à nu, il sera puni ou de la strangulation ou
de cent .coups de rotin, sans remise d'un seul. Si le maitre
prend le parti de son esclave et ;e soutient, cet esclave devient'
la propriété du roi. (53)
KRAM SANCHKH~Y 3~5

Anf. 55. Si un homme libre, qui a une dispute avec


l'esclave de quelqu'un et qui est insulté par lui, le frappe,
le lie ou lui met la cangue, il sera condamné, après mûr
examen à l'amende tam Mn<~ sakh au profit du maître de cet
esclave. (54)
ART. 56. Si un individu qui a été arrêté comme voleur
(c/tdr), comme pirate, comme brigand, comme magicien ou
sorcier, comme assassin, dit, dans son interrogatoire, que
c'est son maître qui lui a ordonné de commettre le crime dont
il est accusé, le tribunal doit examiner si le maître dé cet
esclave lui a donné, par ses mauvais traitements, des motifs
de le haïr, et, s'il voit que des motifs de haine existent, il ne
doit pas ajouter foi aux assertions de cet esclave. Mais si ce
maître n'a jamais fait subir à son esclave de mauvais traite-
ments, s'il ne l'a jamais ni frappé, ni flagellé, et si cet esclave
accuse son maître après avoir été mis à la question, alors le
tribunal examinera et jugera l'affaire, d'après les paroles de
l'esclave et du maitre. (55)
ART.57. Quant aux accusations par des gens ou des
esclaves des deux sexes qui ne sont point en cause, si elles
ne sont fondées que sur des motifs futiles ou des prétextes
frivoles, le tribunal doit les'renvoyer au chaumuong (gou-
verneur de district) et aux anciens (chas Mm) qui se feront
assister par le cMmM/) (substitut), du juge d'instruction
amende ou
(sauphéa) pour juger. S'ils doivent imposer une
s'il y a quelques biens provenant du procès qui reviennent
au Trésor du roi, on en prélèvera le dixième pour le khvéat
du gouverneur et de ses aides (phnéak ngéar), pour les man-
'darins de la capitale de la province où le procès a été jugé, et
pour l'achnba sr~e~(juge); ensuite on prélèvera le dixième
des neuf dixièmes qui restent pour le gouverneur de la pro-
vince, et un dixième de ce qui reste des neuf dixièmes, déjà
réduits d'un dixième, pour le dénonciateur ou l'accusateur.
Ce qui reste, après ces prélèvements, sera remis par le gou-
verneur, avec la liste qu'il a dû en faire, à un de ses manda-
rins qui le portera aux grands mandarins de la capitale;
ceux-ci iront l'offrir au roi.
Ceux des fonctionnaires qui ne suivront pas exactement
31ë com:pmvË

cette loi seront punis sans pitié. S'ils condamnent les cdupa-
'bles à une peine supérieure à celle qu'il a méritée, s'ils ont,
d'un pol, fait d'eux-mêmes un pol anranchi (preWHong', libre
royal) ils auront à payer une amende cinq fois plus élevée
que l'excédent réclamé au ondamné ou que son prix, selon
le cas, car en vérité en faisant ainsi, en manquant à la loi, ils
ont chagriné les tévodas saurakar, et ont mis le pays en
danger d'épidémie, de sinistres, etc.
S'ils sont justes, sans jamais pencher vers le mal, s'ils
obéissent toujours à la loi, ils se rendront dignes d'honneurs
et de fortune en ce monde et acquéreront de grands mérites
pour une autre vie; alors Us iront renaître dans un palais du
paradis (joA!MeansHorA'ea).

il'

ARTICLEPREMIER. Quiconque en sortant des ordres


épouse une femme qui faisait d'ordinaire l'aumône du riz au
krou du monastère a laquelle il appartenait, ou la sœur, la
tante ou la nièce de ce krou commet un s<ï(~ <A<m(grande
sottise) les~~Kca/t ngéar devront intliger une amende dach
,saurél Mng- (30 dàmlœng) à ce moine défroqué et à la femme
– S'il
qu'il aura épousée, puis ils confisqueront leurs biens.
n'y a eu que fornication et non mariage, l'amende sera dach
saurél bdng, mais les biens ne seront pas confisqués.
ART.2. Si ce religieux défroqué s'est marié avec une pa-
rente de son krou, une tante au deuxième degré, une nièce au
deuxième degré, ou bien une tante par alliance au deuxième
degré, une nièce au deuxième degré par alliance, une bell.e-
sœur au deuxième degré, on n'infligera aux deux coupables
que l'amende dach saurél &<ïKg-.– S'il n'y a eu que fornica-
tion, l'amende ne sera que de 14 dàmlœng pour chacun des
coupables.
ART.3. Si ce religieux défroqué épouse la femme qui lui
fournissait d'ordinaire sa nourriture, ou la nièce de cette
Cetteloi estune versionde )a.précédente.
SA!<)GH[U<EY
KRAM 317

femme, ou sa fille, sa cousine, sa tante, sa sœur, sa petite-


cousine, l'amende qu'on infligera à chacun des coupables sera
dach saurél ~ng-et tous leurs biens seront confisqués, S'il
n'y a eu que fornication, l'amende sera dach saurél bâng,
mais les biens ne seront pas confisqués.
ART.4. Si, alors que la nuit est venue (entre sept et
neuf heures du soir), un religieux qui marche avec d'autres,
moines sans porter une torche, insulte ses collègues, boit de
l'alcool de riz, maudit la mère d'un habitant, ou sa mère, son
oncle, son frère, son beau-frère, on devra le citer à compa-
raître (préas /<:osou lcos)devant le chaukram. Si ce religieux
est reconnu coupable, on 13 condamnera à payer un Mng'-
khvéat (frais de justice) de 3 dàmlœng pour le punir de n'avoir
pas observé les rites religieux.
AHT.5. -Si un religieux marche avec bruit pendant que le
krou dort et le réveille, ou bien encore s'il dispute avec le
krou, les phnéak ngéar le feront comparaitre. S'il est
reconnu coupable, il devra préparer cent bougies en cire,
cent paquets de bétel rassemblés dans des feuilles de bananier
(<rou~), cent ston (cure-dents) et venir demander pardon au
krou qu'il a offensé.Les phnéak ngéar du Sànghkrey pourront,
en outre, lui réclamer les frais dujugement(/c/M~<ï<),soit6 bat.
AHT.6. Si un religieux devenu méchant a détruit le
sema, le Buddha, la pyramide, le temple, un arbre sacré, les
phnéak ngéar simghkrey devront le fairecomparaître devant-
le phnéak ngéar srok: Si l'accusation portée contre ce religieux
n'est pas prouvée, on aura recours au sort avant de décider,
et ce tirage au sort aura lieu à l'aide des bat (marmite où le
moine reçoit les aumônes de riz). Dans un bat, on mettra
une petite statue du Buddha: dans un autre &a<,on mettra
des vêtements de religieux; dans un troisième 6a<, on mettra
un sâmpot ordinaire puis ces bat bien couverts et bien
mélangés, on fera venir le religieux accusé et on lui fera
toucher une marmite. Si cette opération, étant répétée trois
fois de suite, le religieux accusé a, trois fois de suite, touché
une des marmites contenant soit le Buddha, soit les vêtements
de religieux, il sera acquitté mais s'il a touché une seule fois
la marmite contenant le sàmpot, il sera immédiatement
318 COURPR!VË

défroqué et mis au nombre des mohat (esclaves) consacrés


auserviceduBuddha.
ART.7. Si des religieux ont disputé entre eux, les phnéak
ngéar devront les interroger et condamner le coupable, con-
formément aux règlements religieux. Le coupable devra pré-
parer cent cierges en cire, cent cure-dents, un vêtement
complet de religieux et, en allant les offrir au religieux qu'il
a injurié, lui faire des excuses. Alors il pourra continuer de
vivre en moine.
ART.8. Toute dispute grave entre un religieux et un
– Si le religieux
laïque doit être jugée par les phnéak ngéar.
a eu tort, on le condamnera a payer le khvéat de 3 dàmlœng
et il sera défroqué. -–Si le laïque a eu tort, on le condamnera
à arracher les herbes autour de la pagode pendant sept jours;
à offrir au religieux qu'il a injurié cent cierges en cire, cent
cure-dents et cent trouy (feuilles de bétel dans des feuilles de
bananier), et à lui demander pardon. De plus, les phnéak
ngéar lui infligeront une amende pour le punir d'avoir mé-
prisé un religieux.
ART.9. Si deux religieux commettent le crime de pédé-
rastie ensemble, soit dans le monastère, soit dans la forêt; ou
si un religieux commet le crime de bestialité soit dans le mo-
nastère, soit dans la forêt, avec une bufflesse, une vache, une
jument, ils devront être traduits devant la justice par les
'phnéak ngéar. – Si le religieux nie le crime dont il est accusé,
on aura recours au jugement des bat (marmites), auquel on
procédera après avoir convoqué les tévodas des huit côtés
(pram bey tés). Si le religieux accusé a, trois fois de suite,
désigné une des deux marmites contenant le Buddha ou les
vêtements de religieux, il sera acquitté et pourra demeurer
religieux. Si, au contraire, il touche la marmite qui contient
le sâmpot, on le défroquera immédiatement et on le mettra au
nombre des mohat consacrés au service du Buddha.
ART. 10. A la mort d'un louk krou, les phnéak ngéar
devront considérer ses biens comme étant tréap-a. Les biens
trouvés dans le monastère, par conséquent, deviendront
biens de la Couronne; mais les biens qui sont hors du mo-
nastère (terrains d'habitation, rizières, cocotiers, palmiers à
KRAM
8ANGHKREY 319

sucre, etc.), dépendant de la succession de ce religieux seront


dits tréap ké louk sdngk (biens des religieux) et demeu-
reront aux religieux qui devront payer le khvéat 6 bat pour
une rizière, 10 slœng pour un chômkâr, 4 dàmlœng pour un
terrain d'habitation.
ART. il. – Quiconque tue un religieux, doit payer le prix
de sa vie. Quiconque frappe un religieux, lui fait des bles-
sures graves, si ce religieux meurt de ses blessures avant qu'il
se soit écoulé un mois et dix jours ou avant qu'il se soit
écoulé deux mois, sera conduit à la capitale où on lui infligera
cinquante-sept coups de fléches àndôt. Ceci fait, il sera pro-
mené akros pendant trois jours et mis pour sa vie au nombre
des mohat çonsacrés au service du Buddha.
ART. 12. Si un louk krou ou simple religieux qui s'est
défroqué, épouse une femme esclave du monastère qu'il a
quitté, les phnéak ngéar devront le vendre sur le marché,
ainsi que sa compagne et confisquer tous leurs biens.
ART. 13. – Quiconque est convaincu d'avoir insulté un
religieux sera condamné par les phnéak ngéar à arracher
l'herbe autour du temple et à présenter des excuses au reli-
gieux avec cent cierges, cent trouy, cent cure-dents et un
vêtement complet de religieux. Puis on lui passera une lanière
en cuir autour du cou et on le conduira comme une bête autour
du temple en le frappant avec une autre lanière en cuir ( prat)
pliée en sept.
ART.14.-Quiconque est entré dans un monastère en qua-
lité de religieux, puis l'a quitté pour entrer dans un autre
monastère, et enfin a quitté ce dernier pour entrer dans le
monde, s'il se marie avec une femme qui habitait près du
premier monastère qu'il a quitté ou du second monastère,
c'est-à-dire à une distance moindre de deux villages où les
religieux du monastère allaient recevoir l'aumône (réap bat),
pour un homme qui aura fait tous les vœux (phêk),
l'amende sera de 15 dàmlœng s'il n'y a eu que fornication,
elle sera de la moitié. Dans les deux cas, on devra séparer les
amants ou les époux.
ART.15. Quiconque épouse sa tante au deuxième degré,
sa nièce au deuxième degré, sa gr,and'mère au deuxième
320 CODE PRIVÉ

degré, sa sœur au deuxième degré, ea tante au deuxième


degré par alliance, sa nièce au deuxième degré par alliance,
sa sœur au deuxième degré par alliance, sera puni par les
phnéak ngéar d'une amende <~cAsctMr~ bâng et la femme
sera punie de la même peine. S'il n'y a eu que fornication,
l'amende sera pour chacun d'eux de 15,dàmlceng.
ART.i6. Quiconque épouse sa tante au troisième degré,
sa nièce au troisième degré, sa sœur au troisième degré ou
encore sa tante au troisième degré par alliance, sa nièce au
troisième degré par alliance, sa sœur au troisième degré par
alliance, sera puni d'une amende de 15 dàmlœng, et la femme
sera punie de la même peine. S'il n'y a eu que fornication,
l'amende sera de moitié pour chacun des coupables.
Am\ 17. Quiconque épouse sa tante au quatrième degré,
sa nièce au quatrième degré, sa sœur au quatrième degré, ou
encore sa tante au quatrième degré par alliance, sa nièce au
quatrième degré par alliance, sa sœur au quatrième degré
par alliance, sera condamné par les phnéak ngéar a payer
une amende de 7 dàmlœng et 2 bat et la femme sera punie de
la même peine. S'il n'y a eu que fornication, l'amende sera
de 3 dàmlœng et 3 bat pour chacun des coupables.
ART.18. Quiconque se marie avec sa tante au cinquième
degré, sa nièce au cinquième degré, sa sœur au cinquième
degré, ou encore avec sa tante, sa nièce, sa sœur au cinquième
degré par alliance, sera tenu, ainsi que sa complice, à payer
aux phnéak ngéar sânghkrey un khvéatde 3 dàmlœng chacun.
S'il n'y a eu que fornication, le khvéat sera abaissé a 6 bat
pour chacun des coupables.
ART.19. Quiconque, ayant un cœur dur, maudit son
père ou sa mère, sa tante, son beau-père ou sa belle-mère, son
frère ou son beau-frère, sera cité devant la justice par les
phnéak ngéar sànghkrey. S'il est-convaincu, on l'enverra à la
capitale où les juges lui infligeront cinquante coups de flèches
dites s<~ft~<M (ou <ÏK~ci<), une amende dach saurél bâng, et
le feront vendre sur le marché comme esclave (~~A chos
s~mpoH).Alors les phnéak ngéar remettront 5 dàmlœng aux
père et mère du coupable. Si cet homme n'a pu être con-
vaincu, il ne sera pas puni, mais il devra payer un cAa"Mng'-
KXAM SANf.UKREY 321

Aos de 10 slœng pour la marche des pieds [de ceux qui ont
procédé à l'enquête).
A.R'r.20. Si un fils, qui a un caractère violent et un cœur
mauvais, maudit sa mère, ou frappe son père ou sa mère, sa
belle-mère ou son beau-père, son frère, son grand-père ou sa
grand'mère, les juges devront ordonner une enquête. S'il est
convaincu, on devra l'envoyer à la capitale où on lui infligera
cinquante coups de s<în<~<;après quoi il sera vendu comme
esclave. Les 5 dàmlœng provenant de la vente seront remis
aux père et mère. -Si cet accusé n'a pas injurié, mais frappé,
on lui infligera une amende saurél bang et ses biens seront
confisqués (riép <rea~ ?'d&as).
ART. 21. Quiconque envoie soit au mésrok, soit au
phnéak ngéar une lettre anonyme (jo~iM~-cAn<M) où il insulte
le gouvernement ou son père, sa mère, le frère de son père
(~OH/f </<o~t),sa tante, sa belle-mère, son beau-père, son
frère, son beau-frère, devra comparaitre devant les pbnéak
ngéar. S'il avoue ce c/tn<Mon devra, conformément à ia loi,
l'inviter à prendre dix cierges en cire, 2 dàmlœng en argent
et à faire des souhaits afin que les malheurs qu'il a pu vouloir
attirer sur les personnes contre lesquelles il a écrit ne les
atteignent pas. S'il nie, on en appellera au jugement du
sort; alors, si le sort lui donne raison, on ne le condamnera
pas, mais il devra payer 10 slœng pour le cAo?Mng-/Ms;s'il est
trouvé coupable, l'amende qu'on lui infligera sera cinq fois
plus élevée que s'il avait avoué.
ART.22. Quiconque tue son mari, le maudit, le frappe
avec le pied (</tea/f~<), sera arrêtée par les phnéak ngéar et
jugée, puis étranglée avec une lanière en cuir de bœuf ou de
bufne (prat). De plus, tous ses biens seront confisqués. –Si.
elle n'a donné que quelques coups sans écorchures, sans
aucune marque, les phnéak ngéar n'exigeront que le khvéat de
3 dàmlœng et 3 bat.
ART.23. Quiconque accuse devant les juges, son père,
sa mère, sa tante, son oncle, son grand-père ou sa grand'mère,
son beau-père ou sa belle-mère, son frère, sera puni par les
phnéak ngéar d'une amende de 26 dàmlœng pour avoir man-
.qué à sa famille.
91
21
322 COBE['RIVE

An'r. 24. Quiconque n'était pas mariée est devenue


enceinte et s'est fait avorter à l'aide de médicaments, ou est
surprise faisant bouillir des p)antes abortives, sera citée par
les phnéak ngéar du sànghkrey et conduite avec son amant
devant les juges. Si l'accusation est prouvée, la femme cou-
pable sera condamnée à, 30 dàmlœng d'amende, son amant à
une amende égale, et tous leurs biens seront confisqués. –La
personne qui a fourni le médicament sera condamnée à
15 dàmlœng, celle qui a préparé le feu qui devait servir à
bouillir l'eau sera condamnée à 12 dàmlœng d'amende.
Anr. 25. -Quiconque commet le crime de pédérastie ou
de bestialité sera conduit devant les tribunaux par les
phnéak ngéar. S'il nie, on aura recours au sort pour connaitre
la vérité. Si le sort lui donne raison, il n'aura à payer que le
chœung-kos de 10 slœng. Si le sort lui donne tort, il devra
payer une amende quatre fois plus élevée que celle qu'il
aurait payée s'il avait avoué.
ART. 2C. Quiconque maudit, injurie son oncle, sa tante,
si l'injure est grave et criée liaut, les phnéak ngéar devront
infliger une amende de Cl dàmlœng, si elle a été lancée
au père, à la mère, au frère. Si elle a été lancée à la tante ou
à la grand'mère du deuxième degré, on prendra seulement le
kbvéat de 3 dàmlœng et 3 bat. Si le coupable a insulté sa
tante au troisième degré, son grand-père ou sa grand'mère
au troisième degré, le kbvéat sera de 16 bat.
An'r. 27. Quiconque, plus jeune que sa sœur, se marie
avec la sœur de son beau-frère, qu'elle soit plus âgée ou moins
âgée que ce beau-frère, devra payer, ainsi que sa complice,
chacun'une amende de 15 dàmlœng. – S'il n'y a eu que forni-
cation, l'amende sera pour chacun des deux coupables de
7 dàmlœng et 2 bat.
ART. 28. Quiconque est avec des voleurs est responsable.
Si l'un d'eux tue un religieux, ou vole un Buddha pour le faire
fondre, ou d'autres objets dans un temple (or, argent, satra),
si l'un d'eux coupe ou détruit un arbre, les phnéak ngéar
devront le faire comparaître, puis procéder à une enquête. S'il
avoue avoir commis l'un des crimes ci-dessus, on le fera
conduire à la capitale où on l'obligera à la promenade a/f/'os
K!tAM SANGHKKEY 323

pendant trois jours et il recevra cinquante-sept flèches


<ïn<~<.Ces peines subies il sera mis au nombre des mohat
consacrés au service du Buddha, puis il paiera une amende
dach saurél &< et ses biens seront confisqués.
ART.29. Si le fils adoptif d'une femme qui s'est remariée
épouse la fille du second mari de cette femme, on devra le
punir ainsi que sa complice chacun d'une amende d'<ïc/tsaurél
bâng et confisquer leurs biens. – S'ils ont seulement forniqué
ensemble, l'amende sera de 15 dàmlœng pour chacun.
ART.30. Si une femme se marie avec son esclave, ou l'es-
clave de sa sœur, de sa tante, on devra condamner chacun des
époux à payer une amende dach saurél bâng et confisquer leurs
biens. S'ils ne sont coupables que de fornication, l'amende
sera dach .s~w<~bâng, mais les biens ne seront pas confisqués.
An'r.31. Si une femme, après lamort de son mari, commet
le crime de fornication avec un autre homme, on dit qu'elle a
/~yt<«n~'</<~o/~(passé par-dessus le cercueil; si après la
cérémonie du <?;< A'/intocA,alors quelle n'a pas encore enterré
les os du défunt, soit dans un monastère, soit ailleurs, une
femme prend un second mari – dans ces deux cas les phnéak
ngéar devront lui infliger l'amende saurél M/
ART.32. Quiconque insulte un homme porteur de l'ordre
royal, d'un srM</e;-MM/ n~AJa, ou une lettre de la reine mère,
ou une lettre de dignitaires à dix, neuf, huit, sept et six péan,
ou d'une personne quelconque qui a un titre, sera puni d'une
amende de 3 ànching et 17 dàmlœng.– Cependant, s'il ignorait
que celui qu'il insultait fut porteur d'une lettre, on lui infli-
gera la même amende, mais il ne sera tenu d'en payer que la
moitié.
ART.33. Si une femme, qui n'est pas mariée, a un enfant,
les phnéak ngéar devront la faire citer et la juger; si elle est
reconnue coupable, on lui infligera ainsi qu'à son amant
chacun une amende de 15 dàmlœng.
ART.34. Au sujet des khvéat srok et khvéat chûmnùm. –
Le khvéat, étant divisé en dix parties, et la part des digni-
taires de la province (/t7(cea<srok), la part des juges (/<Ac<<
cMntnfhH) ayant été prélevée, les huit autres parties de
l'amende doivent être versées au Trésor royal.
324 CODEpmvÉ
É
1 ~t.1_1- les
Ap'r. 35. Si deux personnes se font klœu, père et mère
de l'un sont considérés comme les père et mère de l'autre. Si
donc un klœu épouse la fille, la sœur de l'autre klœu, les
phnéak n~ar devront le faire comparaître et le punir d'une
amende de 15 dàmlœng pour avoir manqué au respect qu'on
doit t son klœu.
ART.36.– Quiconque injurie grossièrement son père ou
sa mère, son beau-frère, sa belle-mère ou son beau-père,
son grand-père ou sa grand'mère, sera condamné à une
amende saH/'f~ bâng et tous ses biens seront connsqués.
ART.37. Quiconque insulte sa tante au deuxième degré,
ou son cousin au deuxième degré, sera puni par les phnéak
ngéar d'une amende de 15 dâmloeng.
ART. 38. Quiconque insulte son oncle, sa tante, son
cousin, au troisième degré, sera puni d'une amende de
12 dàmlœng.
ART.39. Quiconque insulte sa tante au quatrième degré,
son frère au quatrième degré, sera puni d'une amende de
7 dàmlœng.
ART.40. Quiconque insulte son père ou sa mère, son
frère plus âgé, son oncle ou sa tante, son beau-frère, son
beau-père, sa belle-mère, son grand-père ou sa grand'mère,
sera puni d'une amende de 30 dàmlœng.
ART. 41 – Quiconque coupe un ~a"MMpou (arbre de la
science) ou les branches d'un arbre sacré, ou l'écorce, quiconque
brûle cet arbre, sera pris par les phnéak ngéar et vendu
30 dàmlœng après qu'on lui aura crevé les yeux.
ART.42. Quiconque a brûlé les cocotiers, les palmiers a
sucre ou creusé la rizière d'un monastère sera puni par les
phnéak ngéar de trente coups de rotin et d'une amende de
30 dàmlœng.
ART.43. Quiconque vole les biens d'un krou ou si un
religieux qui a fait tous ses vœux vole un autre religieux, il
sera, s'il est convaincu, mis au nombre des pol consacrés au
service du Buddha.
ART.44. Si un voleur de grand chemin a volé et s'est
réfugié dans un monastère, le chef des religieux doit le chasser
au moins trois fois de suite. Si, après cela, ce malfaiteur refuse
KftAMSANCHKREY 325

de sortir, le chef des religieux doit prévenir le mésrok et le


juge. S'il ne le fait pas, on doit considérer ce chef de religieux
comme complice du voleur et les phnéak ngéar devront le
défroquer de suite. Si le voleur, après avoir volé, a partagé
le produit de son vol avec le chef des religieux et si ce
dernier accepte au lieu do .prévenir le mésroc et le juge, le
chef des religieux sera considéré comme ayant accompli le
vol avec le voleur (co-auteur); alors il sera défroqué par les
phnéak ngéar et mis au nombre des pol consacrés au service
du Buddha.
ART.45. Quiconque chasse de chez lui son frère, son
cousin, son grand-père, sa grand'mère, sera cité à comparaître
par le phnéak ngéar et jugé. Si la plainte est fondée, le cou-
pable sera condamné a payer un khvéat de 30 dàmlœng et ses
biens seront confisqués.
ART.46. Si un frère épouse sa sœur, les phnéak ngéar
condamneront les deux coupables à payer chacun un khvéat
de 15 dàmlœng et 12 ligatures. S'ils ont forniqué seulement
le khvéat sera de 7 dàmlœng et 3 bat.
ART. 47. Si un cousin se marie avec sa cousine plus
jeune que lui, ou si le cousin épouse une cousine plus âgée
que lui, c'est la même chose, les phnéak ngéarles obligerontà
payer une amende de 12 dàmlœng chacun. – S'ils ont seule-
ment forniqué ensemble, l'amende sera de 6 dàmlœng et
2 bat pour chacun.
ART.48. Si un gendre (kaun ~r<!sa) maudit son beau-
père, sa belle-mère, se querelle avec eux et les pousse de
manière à les faire tomber à terre, les phnéak ngéar le feront
saisir et étrangler (~'a~n~ /M~'s<îm~~) jusqu'à ce que la mort
s'ensuive.
ART. 49. Quiconque ayant épousé la mère et la fille née
d'un premier mariage de sa femme (kaun dosant), si la fille a
consenti, les phnéak ngéar feront citer les deux coupables.
S'ils avouent, on les condamnera à payer chacun une amende
de 30 dàmtœng et leurs biens seront confisqués. S'ils n'ont
fait que forniquer ensemble, l'amende sera égale, mais on ne
confisquera pas leurs biens.
ART. 50. Quiconque viole la fille de sa femme (AaHn
326 coDEt'fttv~

<]!a?Hm'), ou la nièce de sa femme, ou la sœur aînée de sa


femme, sera cité a comparaître par les phnéak ngéar. S'il
avoue, on l'enverra sous escorte à la capitale où on lui fera
donner cinquante-sept coups de flèches àndôt, puis on lui
coupera les mains et on lui crèvera les yeux.
ART.51. Si deux frères épousent la même femme, on les
fera saisir et conduire à la capitale où ils recevront cinquante-
sept andôt chacun. Après cela, on leur infligera chacun une
amende dach saHre~ Mn~ et leurs biens seront connsqués.
S'il n'y a pas eu mariage vrai, seulement fornication des deux
frères avec lu même femme, l'amende sera saurél Mn~,
mais leurs biens ne seront pas confisques. Si un homme
marié épouse la cousine de sa femme plus jeune qu'elle,
l'amende sera de 30 dàmlœng; pour chacun; s'il n'y a eu
que fornication, elle sera de 7 dàmlœng et 2 bat. Si un
homme marié épouse la cousine de sa femme au troisième
degré, moins âgé qu'elle, l'amende pour chacun sera de
12 dàmlœng. Si un homme marié épouse la cousine de
sa femme au quatrième degré, plus jeune qu'elle, l'amende
sera de 7 dàmlœng pour chacun des coupables.

II!

LAKKANADES tMMMESEi' DES FEMMESQUI ONT DES RELATIONS


AMOUREUSES ENTREEUX, CE QUI TROUBLELESANCÊTRES
ET LES
Jtf~B~BE~f7'fOC~ ~B/).

ARTICLEPREMIER. Si un homme a eu des relations avec


la fille, la nièce, la petite-fille de quelqu'un, si un des me&a
(père et mère) de la fille, ou un de ses proches parents (n/:ea<
deyka) tombe malade parce que les ancêtres morts sont indi-
gnés [de l'injure qu'on faite à leur sang], on devra s'adresser
aux père et mère du jeune homme afin qu'ils invitent celui-ci
à venir implorer pour le malade et à préparer le 6~<~t /M/'

TextueUetnent enfant antérieur.


KMA.MSAKCUKtŒY ~27

/cA/nuc/t(tout ce qu'il faut pour apaiser les morts) qu'il doit,


offrir aux ancêtres (daun-ta) de la fille et il ses père et mère
(m<~) vivants un buffle, cent noix d'arec, cent feuilles de
bétel, une jarre d'alcool <?/<; (s/'as ~/f, alcool supérieur), une
jarre d'alcool égoutté (sras sansa'HM, c'est l'alcool de fabrica-
tion chinoise), une petite jarre [à fabriquer l'alcool cambodgien]J
~r~ng'), un panier de riz blanc, un sndr [pour le paddy
décortiqué), un bat d'argent (environ 9 a5) un .s<întpo<
blanc, un <'e/cnten<blanc de cinq coudées une bougie de
c:<' d'abeille, un panier de paddy, une pincée de coton (non
.filé)2. Quand l'homme a préparé tout cela (et fait l'offrande),
si le malade va mieux, c'est que les relations coupables ont
eu lieu. Si au contraire le malade vient à mourir, on' ne
poursuivra pas l'homme.
Si les proches parents (nhéat </e~/<'a)de la fille ont prévenu
les père et mère de l'homme, et si celui-ci n'est pas arrivé à
temps pour faire le salut (s~t~eas) et si le malade est mort,
ils devront payer 5 bat pour les funérailles et assister à
l'incinération (~CH/<Mmoc/t, élévation du cadavre).
Si les parents du garçon ont été prévenus trois fois et ne
sont pas venus faire le sampéas, ou s'ils ne sont pas venus le
jour fixé, et que le malade meurt, le juge procédera à une
information. S'il reconnaît que le garçon a eu des relations
amoureuses avec la fille, il le condamnera conformément à la
loi à payer les deux tiers du prix de la vie du mort aux parents
de la fille'.
Si l'homme a fait le sampéas et si le malade meurt, il sera
puni conformément à la loi pour fornication avec la fille
d'autrui. S'il est reconnu qu'il n'y a pas eu de relations
amoureuses, et que l'homme a été injustement accusé, les
parents de la fille seront condamnés à rembourser au double
tout ce que l'homme aura dépensé.

Il s'agitici d'une pièced'étofféMfmchedestinéeà remplacerle vête-


mentduhautducorps.Lesâmpotestla pièced'étofféquiremplace la culotte.
Cettepartieque j'ai miseen italiqueet qui setrouvedanslesanciens
textes,a été suppriméedansles textesautograpbiés par les soinsdu Protec-
torat.
Mdamtœngsi le mortest un homme,t6 dâmtœng,bat et 2 stœng
environsi le mortestunefemme.
328 CODEPRtVf:

ART. 2. Si un garçon a eu des relations amoureuses


avec la fille d'autrui, il sera condamne conformément à la loi.
11pourra ensuite faire le salut aux morts (sampéas Mmoc/t)
puis épouser la fille.
S'il promet d'épouser et que les père et mère lui accordent
leur flUe, le garçon et la fille seront, conformément a la loi,
considérés comme fiancés. Si donc, un autre homme vient
forniquer avec cette fille, il sera considéré comme ayant volé
la femme d'un autre, et poursuivi alors même que le garçon
et la fille n'auraient pas encore vécu ensemble.
ART.3. Si un garçon qui a eu des relations amoureuses
avec une fille l'abandonne, si quelqu'un de la famille de cette
fille tombe malade, et que cet homme consente à faire le
s~Mpeas Mmoc/t mais refuse d'épouser la fille qu'il a séduite,
on devra le condamner à une amende tam bânda sakh,
conformément à la loi. En outre, il devra payer le lavage
de la honte (léang khmas) de 10 bat, 3 slœng et 1 hvœng
(100 gr. 8386 d'argent). Si la fille est enceinte et accouche
d'un enfant, le garçon devra payer 5 dàmlœng pour le lavage
de la honte (i87 gr. 50 d'argent).

PETITRECUEIL

ARTICLE PREMIER. Quiconque se rendant chez autrui,


aperçoit la femme et fait quelque bruit ou siffle afin d'attirer
l'attention de cette femme et de lui faire comprendre qu'll la
désire, si plainte est portée contre lui, sera appelé par le juge
et interrogé. S'il avoue ou s'il est convaincu d'avoir provoqué
à l'amour la femme de celui chez lequel il était, on le condam-
nera à payer une amende de 6 ou de 3 bat, selon que sa faute
est plus ou moins grave.
D'autre,part, quiconque entre chez autrui en l'absence du
mari, lie conversation avec l'épouse et pénètre jusqu'à la
la chambre à coucher, s'il est surpris par le mari, sera appelé
SANfiHKREY
KHAM 329

devant le juge. S'il est démontré que l'accusation portée


contre lui par le mari et fondée, il sera puni de la peine qu'on
inflige à celui qui commet le crime d'adultère avec la seconde
épouse (prdpon s<a"H)d'autrui. S'il affirme qu'il n'avait
d'autre intention en entrant chez cette femme que de lui parler
de telle ou telle chose, il ne faudra pas le croire
Cependant, si quelqu'un qui s'est rendu à la'maison d'au-
trui, apprenant que le mari est absent, veut s'en retourner, et
n'est resté que parce que l'épouse l'a rappelé et invité à
chiquer du bétel, si le mari survient et porte plainte contre
lui, le juge devra le condamner à payer l'amende de moitié
avec la femme qui l'a invité et dont il a eu tort d'accepter
l'invitation.
ART.2. Si un homme, ayant besoin d'argent, engage sa
femme, sa fille ou sa petite-fille. à autrui, et que son créancier,
ou le fils de son créancier, fasse son amante de la personne
qu'il a reçue en gage, que cette personne ait volontairement
ou non accepté son amour; ou bien si cette personne a été
violée soit par le créancier, soit par le fils du créancier, et
que cette femme prenne la fuite, celui qui l'a engagée, avant
de céder à son ressentiment, devra se procurer de l'argent et
racheter sa femme, sa fille ou sa petite-fille. Si le créan-
cier, ou le fils de son créancier, veut prendre cette fille pour
en faire son épouse, et déclare considérer l'argent prêté par
lui comme étant le khant sla, et si la somme prêtée ou la
chose prêtée est assez considérable, il devra tout préparer
pour la célébration de la noce (MndaA'<:r), puis saluer les
père et mère de cette fille. Si la somme ou la chose prêtée
représente une somme supérieure à celle que la coutume a
fixée pour le khant sla, le futur époux pourra se présenter
pour saluer ses futurs beaux-parents avec des fleurs d'aré-
quier (ou de cocotier), des noix d'arec et des feuilles de bétel.
Ceci fait, cette fille sera l'épouse soit du créancier, soit de son
fils. Si la somme prêtée ou la chose prêtée ne représente
que juste le khant sla, et si le créancier ne s'est présenté
devant les parents de sa future époux et ne les a salués qu'avec
Pour ce deuxièmeparagraphevoyez le deuxièmeparagraphede
l'article76du Ât'<!mMMphe'a ~tîpdcy.
3:!0 conEt'mvt;

des fleurs d'aréquier (ou de cocotier), des noix d'arec et des


feuilles de bétel, l'épouse sera dite «épouse esclave )) (pr~oo~
MK/~m). – Si les père et mère de cette fille ne consentent
pas à cette union, ils devront la racheter*.
AnT.3. Si un mari et son épouse possédaient des créances
avant leur mariage, et les recouvrent après, le montant de
ces créances sera affecté aux tréap dœum (biens antérieurs,
biens propres) de celui des époux auquel elles appartenaient,
quelque soit la nature de ces créances et la situation de for-
tune de chacun des époux.
Cependant, si l'épouse, ayant plusieurs fois réclamé à son
débiteur, n'a pu se faire payer, et si le mari a dû intervenir
et a réussi à faire payer sa femme, sans toutefois s'adresser
aux tribunaux, soit en insistant directement près du débiteur,
qu'il ait employé ou non son autorité de dignitaire s'il est
dignitaire, soit en chargeant quelqu'un de réclamer pour lui,
soit en obtenant du roi l'ordre donné au débiteur de sa femme
de la payer de suite. dans tous ces cas, le montant de la
créance doit être versé aux biens de la communauté (lréap
s~n~c/ biens ensemble).
Si, au contraire, l'affaire a été portée devant le tribunal-, et
si le juge a condamné le débiteur à payer ce qu'il devait, le
montant de la créance sera versé aux tréap dœum de l'époux.
Si le débiteur a été condamné à payer le double de ce qu'il
devait, le tiers de ce qu'il paiera sera versé aux tréap dœum
de l'époux, et les deux autres tiers seront versés aux tréap
sàmbach.
En outre, si le mari, n'ayant pu se faire payer une créance
antérieure à son mariage, et si l'épouse a fait rentrer cette
créance, soit en insistant près du débiteur de son mari, soit
en s'adressant aux tribunaux, soit en s'adressant au roi, le
montant de la créance devra être versé aux tréap dœum de
l'épouse.
Si le mari a pu faire rentrer cette créance, soit en insis-
tant près de son créancier, soit en s'adressant au roi, soit en

Cetarticleme paraitfaux.Uneesclavevioléeest toujoursatïranchie


de droit quandl'auteurdu viol est son maitreou un parentde sonmaitre.
Voyezarticle4.
KftAM SAWiHKREY 331

usant de son autorité de dignitaire, soit en envoyant quel-


qu'un reclamer pour lui, le montant de sa créance sera versé
à son tré~p dœum.
ART.4. Quiconque a des relations amoureuses avec une
esclave engagée chez lui ou qu'il a achetée; quiconque viole
son esclave parce que celle-ci refuse de se donner à lui, ou
l'oblige à y consentir, la perdra si cette esclave était vierge.
Si cette esclave était l'épouse d'autrui, mise en gage chez
lui par son mari, la loi enseigne que le mari peut la reprendre
sans rien rembourser, et qu'on doit le condamner à payer
une amende d'autant plus forte qu'il est plus élevé en grade
(tam bânda sakh). Cette amende doit être partagée en trois
parties égales une partie doit être abandonnée au maitre,
parce qu'il a eu le malheur de prêter son argent, mais il devra
payer les deux autres parties au mari, si ce mari n'habitait pas
avec son épouse. Si le mari habitait avec son épouse, la
loi enseigne que ce mari peut emmener sa femme sans rem-
bourser le maitre, mais que celui-ci ne pourra être condamné
à payer une amende. Tout cela afin que les autres ne suivent
pas son exemple.
ART. 5. Si un homme engage soit son épouse soit sa
fille, moyennant une certaine somme, dépense l'argent et ne
vient pas rembourser ce qu'il a emprunté, laisse son épouse
ou sa fille chez son créancier, et si celui-ci, s'étant pris d'amour
pour cette femme ou pour cette fille qui le repousse, insiste,
puis la viole, la loi enseigne que l'époux ou le père de cette
fille à le droit de la reprendre sans rembourser à son créan-
cier ce qu'il lui doit, parce que, dit la loi, cette femme n'était
pas tout à fait sa propriété, et parce qu'il a fait une action
mauvaise.
ART. 6 Si un homme marié entretient dés relations
amoureuses avec une femme qui vient de temps à autre cou-
cher avec lui, et si son épouse, ayant pris en haine cette
femme qui vient ainsi coucher avec son mari, la surprend et
la tue, la loi dit que le mari doit être puni d'une amende, et
que l'épouse outragée ne doit pas être punie, parce qu'il est
admis par tout le monde que les épouses, en général, sont
très mécontentes quand elles voient leur mari entretenir des
332 cooEpntVË

relations amoureuses avec les autres femmes. En outre de


t'amende infligée au mari, il faudra faire trois parts de ses
biens, remettre une part à l'épouse outragée et verser les
deux autres parts au Trésor royal'.
ART.7. Si après plusieurs années de vie commune, un
des époux, soit l'homme soit la femme, vient à mourir, et si,
dans les biens de l'époux décédé ou de la communauté, se
trouve une esclave enceinte, ce sera un bonheur pour le con-
joint survivant. A la naissance de l'enfant, on fera quatre
parts de son prix trois parts seront affectées a l'époux sur-
vivant et une part sera jointe aux biens (tréap moroddk) de
l'époux décédé'.
ART.8. Si un,pol épouse une femme libre (srey prey),
si le fils qu'il a de cette femme libre, étant devenu homme,
épouse à son tour une femme libre et en a des enfants, le chef
des pol doit faire trois parts des enfants deux enfants sur
trois appartiennent au père (et sont pol), le troisième appar-
tient à la mère (et est libre).
ART.9. Si une fille très pauvre et sans famille a, sous
promesse de mariage, consenti à se donner à un homme, et si
les père et mère de cet homme, apprenant ce qui s'est passé
entre cette fille et leur fils, consentent a ce que celui-ci prenne
cette fille pour épouse, ils doivent inviter leur fils à préparer
le khant sla et à saluer les père et mère défunts de sa future
épouse. Si ce garçon, n'ayant pas d'argent, en emprunte à
autrui pour préparer le khant sla, et si plus tard il arrive que
ces deux époux, ne s'accordent point ensemble, se séparent,
divorcent, avant que l'argent emprunté pour le klant sla ait
été rendu, la dette restera au compte du mari seul.
Si l'union n'est rompue que par la mort du mari, s'il reste
un enfant, et si la dette du khant sla n'a pas été remboursée
par lui, elle reste à la charge de cet enfant.
Unjugemedit qu'il n'estici questionque desbienspropresdu mari.
Dans ce cas,le conjointsurvivant,s'il veut garderl'enfant,n'aura à
payerquele quartde son prix; s'ilne veut pasgarderl'enfant,il a le droit
de prendrelestrois quartsde sonprix à la succession de sonconjoint. Si
l'esclavefait partiedesbiensdu conjointdécédé,le conjointsurvivant,s'il
veutl'avoir,doit payertout sonprix; si l'esclavefait partiedesbiensde la
communauté, ilpeutla prendredanssa partou,prenantsa part, payersonprix.
KHAM SAMiHKREY 333

S'il n'y a pas d'enfants, on fera trois parts de la dette


l'épouse survivante sera tenue de payer une part et le créan-
cier qui a eu le malheur de prêter son argent perdra les deux
autres parts.
An'r. 10. Quiconque, ayant demandé la main d'une
femme qui lui est refusée par ses pères et mère parce qu'elle
est déjà mariée, insiste une fois, deux fois, trois fois, sera im-
pitoyablement puni d'une amende de 3 dàmlœng et i7 slœng.
ART.11. Si quelqu'un, qui est allé à la guerre, a été fait
prisonnier et emmené dans un pays étranger, revient après
un long temps d'absence et trouve sa femme mariée avec un
autre homme qui l'a demandée régulièrement et qui l'a obtenue
de ses parents à lui, cet homme et cette femme ne seront pas
coupables. Maissi les parents du premier mari n'ont pas donné
leur consentement au mariage, et que cet homme ait pris,
malgré eux, comme épouse la femme de leur fils, celui-ci
pourra, à son retour, leur intenter un procès. Le deuxième
mari et la femme seront condamnés à payer une amende, le
prix du khant sla du premier mari et tous les fruits qu'il a
offert à ses beaux-parents. Si les parents du deuxième mari
et ceux de la femme ont assisté au mariage de leurs enfants,
on devra également les condamner à une amende.
Si la femme a pris un second mari sans avertir les parents
du premier, celui-ci pourra demander qu'une peine sévère
soit prononcée contre ces deux méchants; alors la femme,
son second mari et leurs parents seront punis d'une amende
<<n Mn~a saM du premier mari. Mais, si cet homme et
cette femme se sont unis sans avertir leurs parents et sans
les invitera la fête de la célébration de leur mariage, il ne
faudra les condamner qu'à payer la moitié de la somme que
le premier mari a dépensée pour son mariage. En outre, la
femme devra rendre à son premier mari tout le bien, tous les
objets qu'il a laissés entre ses mains. La femme restera ensuite
l'épouse du deuxième mari.
ART. 12. Si quelqu'un, ayant fait demander par ses
parents une jeune fille en mariage, l'a obtenue d'eux, a vécu
avec elle comme époux pendant plus de deux ans, que le
repas de noces ait été ou non donné, puis, n'ayant pas d'enfant
33~ CODK PfUY&

et n'aimant plus son épouse, va conduire cette femme à ses


moi et votre fille »,
parents et leur dit « Tout est fini entre
la loi dit que ce mari est un homme méprisable et sans foi,
et divorce à sa fan-
qui agit à sa guise, qui prend une épouse
taisie, sans s'inquiéter de la honte dont il couvre les parents
de son épouse/Pour cette,raison, il faut le condamner à une
amende quadruple et tam bânda sa/~ du père de cette femme,
s'il est dignitaire. En outre, il faut partager en deux parties
à sa
égales les biens de la communauté, remettre une partie
femme et laisser l'autre au mari, afin que les autres hommes
ne suivent pas son exemple 'et ne couvrent pas de honte leur
femme en l'abandonnant comme si elle était veuve.
ART.13. – Si ce même mari a gardé sa femme pendant
trois ans, a eu un enfant d'elle, puis, ne l'aimant plus, cherche
un motif pour l'abandonner ou pour divorcer, s'il ne trouve
aucun motif et divorcé, ce qui couvre de honte les parents de
sa femme, ce qui fait d'elle une sorte de veuve, de femme
abandonnée par son mari, il a tort. Si cette femme a commis
une faute grave (adultère), il doit prendre tous les biens de
la communauté, ne laisser à sa femme qu'un sampot (lan-
s'il ne peut
gouti) et une écharpe, puis la renvoyer. Mais,
si
pas prouver que cette femme a commis une faute, et celle-ci,
étant répudiée, s'adresse au juge, celui-ci doit faire saisir tous
les biens de la communauté et les remettre à l'épouse pour le
con-
lavage de la figure de l'enfant (léang MHM /aHn), puis
damner impitoyablement le mari it une amende <a/MMne~
sakh du père de cette femme.
ART.14. Si une femme veut divorcer et allègue que son
mari ne la nourrit pas, ne l'entretient pas, elle doit s'adres-
ser au juge. Si ce juge reconnaît que le mari n'entretient ni
ne nourrit son épouse, il autorisera celle-ci à s'en aller de la
maison conjugale. Si cette femme a menti et, convaincue de
mensonge, demande à divorcer sans motif, on doit remettre
au mari tous les biens de la communauté et, la condamner
de la somme
sans pitié à rembourser à son mari le double
qu'il a dépensée pour le khant sla et le repas de noces.
ART. 15. Si une femme quelconque, ayant commis le
crime d'adultère avec le mari d'une autre femme, avoue sa
KRAM SANGHKREY 335

faute au juge, celui-ci devra l'obliger à prendre trois bouteilles


d'alcool, un sàmpot, un bol en cuivre contenant des feuilles
de bétel et des noix d'arek et à aller faire des excuses à la
femme outragée, en lui disant « Pardonnez-moi ma faute,
parce que j'ai péché avec votre mari; c'est un malheur pour
moi, car j'ai séduit votre mari. »
AnT. 16. – Si cette femme coupable d'adultère avec le mari
d'une autre femme, n'avoue pas son crime, déclare qu'elle ne
l'a pas commis, si le juge la convainc de mensonge et trouve
qu'elle a vraiment été adultère, il la fera conduire tout autour
du marché par un homme qui la flagellera. Ensuite on déchi-
rera son sâmpot par bandes de huit largeurs de doigt, on
l'habillera avec cette loque, puis on lui couvrira la tête et la
figure avec un panier fait de bambous tressés et, dans cet état,
on la fera promener <<ros autour du marché elle devra elle-
même proclamer sa faute en criant (a/os): « J'ai vraiment
commis le crime d'adultère avec le mari d'une autre femme;
vous, femmes qui êtes au marché, ne suivez pas mon exemple. ))
De retour au tribunal le juge la condamnera selon son crime.
ART.17.-Si quelqu'un, qui a fait régulièrement demander
la main d'une fille à ses père et mère, l'a obtenue et a offert le
khant sla conformément à la loi, et, plus tard, manque de
respect à ses beaux-parents, la loi ordonne de juger cet homme;
ou bien, si cet homme (sans manquer de respect à ses beaux-
parents) a abandonné son épouse pendant trois mois et davan-
tage, dans les deux cas, on doit autoriser les méba de l'épouse
à la reprendre à son mari et les autoriser à la donner à un
autre homme.
AUT.18. Si, quand ou lui a eu enlevé son épouse, le mari,
repris d'amour pour elle, va demander son pardon à ses beaux-
parents et leur promet soit de les respecter à l'avenir, soit de
ne plus abandonner son épouse, de les aider quand ils auront
besoin de lui, :es méba peuvent lui pardonner et l'obliger à
refaire le khant sla et à donner un nouveau repas de noces. Si
le mari refuse de refaire le khant sla et de saluer les méba,
ceux-ci pourront le renvoyer et donner sa femme à un autre.
Mais s'il promet de refaire le khant sla, conformément à la
coutume, et que les méba refusent de lui rendre son épouse,
336 CODE nuvË

ils devront lui remettre trois quarts de la somme qu'il a


dépensée pour son mariage et remettre l'autre quart à leur
fille. Si l'épouse a fait dans le ménage des dettes à l'insu du
mari, il faudra les mettre à la charge de l'épouse.
ART. 19. Si un achnha prend, soit la femme, la fille, la
petite-fille d'autrui, par force ou par tromperie, soit le bien
d'autrui, par autorité ou en faisant frapper le propriétaire, il
faudra que le chef de province, son second, le yokobat, le
fasse arrêter, conduire à la capitale et envoie avertir le roi.
Si l'achnha est convaincu de ce crime, il faudra le garder
sept jours dans le sala Mnc/t~ so'~g' (actuellement le sala
louk khon), puis le juger et le condamner à payer une amende
de 3 ànching et 17 dàmlœng, sans pitié, parce qu'il a, sous le
nom du roi, mécontenté les habitants.
ART.20.-Si un esclave quelconque a des relations amou-
reuses avec la femme d'un homme libre, s'il est convaincu
d'avoir commis cette faute et s'il est démontré que son maître
ne l'a pas conseillé, ne l'a pas exhorté à ne pas la commettre,
il sera retiré à son maître et deviendra l'esclave de l'homme
qu'il a outragé.
ART.21. Si un esclave commet l'adultère avec la femme
d'un autre esclave, il sera puni d'une amende de 1 damiœng
et 3 slœng, conformément à la loi.
ART.22. Si le père, la mère, le fils, la fille, le frère aîné,
le frère cadet, la sœur, l'oncle paternel, l'oncle maternel, le
neveu, la tante paternelle, la tante maternelle, le cousin, la
cousine, etc., enfin si l'une de ces personnes devient l'ennemie
de l'autre, on devra confisquer leurs biens, leurs femmes et
leurs enfants et verser le tout au Trésor royal. Si l'un d'eux
a fait des blessures à l'autre, il faudra le condamner à la peine
qu'on inflige à un voleur qui a blessé sa' victime.
En outre, si une de ces personnes commet le crime d'adul-
tère avec la femme de l'autre et est surprise par le mari qui
tue les deux amants, ce mari ne sera pas puni. Si les deux
amants, ayant été blessés par le mari, ont pu s'enfuir, celui-ci
devra s'adresser au juge et ce juge devra l'inviter à lui
remettre sa plainte par écrit. La plainte par écrit étant remise
au juge, celui-ci pourra examiner l'affaire. Si le juge reconnaît
KRAM SANGHKREY 337

que la plainte du mari est fondée, il fera mettre la cangue au


cou ,de l'amant et le cep aux pieds de la femme. Si cette
femme est à la fois parente de son mari et de son amant, le
juge fera donner cinquante coups de lanière en cuir aux deux
amants, puis il les fera promener autour du marché, afin
qu'ils y proclament leur faute en disant « Vous, hommes et
femmes, qui êtes marchands et marchandes, ne faites pas ce
que nous avons fait, ne suivez pas notre exemple. Achetez
toutes sortes de marchandises et vendez-les, mais que la
femme ait le cœur aimable pour son mari et que le mari ait
le cœur aimable pour son épouse. H Et la femme ajoutera
« Ne prenez pas exemple sur moi, car, au lieu de dénoncer
celui qui commet l'adultère avec la femme d'un parent, j'ai
commis l'adultère avec mon parent et, par cela, je suis devenue
l'ennemie de mon mari, qui était aussi mon parent. Ne suivez
pas mon exemple. » Puis l'homme reprendra « Ceux qui
feront ce que nous avons fait seront punis; on leur mettra les
entraves aux pieds, la cangue au cou; on les frappera avec
une lanière en cuir tout le long du marché, comme moi-
même en cet instant. » De retour au tribunal, le juge les
condamnera à payer chacun une amende triple et tam M/tcfa
sakh du coupable, ou tam bânda sakh du mari, si le mari est
plus élevé en grade que l'amant.
Si, ensuite, le mari veut reprendre son épouse, on devra
lui faire payer le khvéat et le chœung kos (frais de justice et
frais de citation), puis lui rendre son épouse. Si le mari ne
veut pas reprendre son épouse et s'il a fait quelques dépenses
pour son mariage, on devra condamner la femme à lui payer
30 dàmlœng d'indemnité. Quant aux biens, le mari les prendra
tous, sans en laisser une poussière à son épouse coupable.
Si le mari n'a pas offert le khant sla aux parents de sa femme,
s'il n'a invité que quelques personnes à prendre chacune un
bol d'alcool, afin de célébrer son mariage, la femme coupable
devra payer 1 ànchîng (20 dàmlœng). – Si la cérémonie
s'est bornée à la mastication du bétel et de l'arec, l'amende
sera seulement de 5 dàmlœng
Voirla suite de ce petit t'MMMt
sans titre, quej'ai cru devoirptacer
aprèsle jt't'<!m
moroddk,page364.
0.)
22
QUATRIEME PARTIE

CODE rR 1 VË

LES BIENS

TITRE

KRÂM MORODÀK

PnÉAMBULE. – En 1238(1876), le roi (ses titres) sortit de,son


phiméanakas' et se trouvant au milieu de ses dignitaires,
des membres de la famille royale, et des serviteurs du service
royal ("M/t/~m réach kar), qui se présentent tous les jours,
i'Oknha réaksa eysarô changvëang, garde du corps, se pros-
terna devant le roi qui est le maître de la vie par-dessus toutes
les têtes, et dit « L'Oknha piphéak suon sœth* est mort et
il laisse des biens morodàk". Que faut-il faire pour les par-
tager entre son père, sa mère, ses enfants, sa femme et ses

Palais aérien,palaisélevé.
Dignitairechargede la conservation
(prépéak),ou de l'entretien(Mft~
desjardinsroyauxf~MO)~.
3 Tt'~ftpy
mot'fMMt, biensdu défuntà partager.Peut-êtredu' sanscrit
biens,mara mort,et d<!partager.Onditaussi(t'eapyme'<n'<MA;
<!)'«e!/a me'<M'
ouMt~a)'('o
est la formecambodgiennedu sanscritMMt-o, dieude la mort,de
l'amouret du péché,et le motcambodgien mot'jmorosignifiemort
340 CODE
PRIVÉ. LESMENS

parents proches ou éloignes? Faut-il remettre la liste de ces


biens au Thomméa nikar, qui est le chaukrasuong du mo-
rodâk, afin que ce partage ait lieu conformément aux lois?))n
Le roi qui est le maître de la vie par-dessus toutes les têtes,
dit « Le Lakkhana concernant le partage des biens morodak,
à propos des biens trouvés dans la succession des réas qui
demeurent et gagnent leur vie ensemble en qualité de mari et
épouse, statuait autrefois que ces biens, à la mort de leur pos-
sesseur, que le dernier survivant fut le mari ou la femme,
devaient être considérés comme ~'eapea et remis au roi. Cela
n'était pas très conforme a la justice. Le Sâmdach préas Chey
ehésdha régnant, décida d'abandonner ce droit royal et d'agir
dorénavant conformément à la justice. Cependant, depuis
cette époque jusqu'à présent, les gens jeunes ou étourdis ont
continué d'appliquer l'ancienne loi. » Pour cette raison, le roi
actuel a donné l'ordre au Préas s&nthor réachana d'examiner
les lois anciennes, de les rassembler et de les enterrer, de les
rejeter (7<-<~s~K</topcA< afin qu'on ne les applique plus.
Voici le ~a~/tAana concernant ce partage des biens moro-
dàk, qu'il faudra toujours suivre à l'avenir.

)))' t'AHTAt.K
LAKKHANA )-;NT)<)<;
Kt'OrSMS

ARTICLE PnEMiEH.– La loi (lit qu'il ne faut prendre les


biens des gens qui meurent que s'ils ont eu des dignités,
depuis un péan jusqu'à .dix péan, ou ceux des réas que s'ils
meurent sans enfants. Si la femme d'un dignitaire meurt
avant lui, et si cette épouse ne lui a pas été donnée par le roi
[il ne faut pas les prendre']. Pour les réas, si la femme meurt
et s'il ne reste que le mari, ou si le mari meurt et s'il ne reste
que l'épouse, il ne faut pas prendre les biens [du décédé] pour
les partager comme biens morod&k. Si quelque délégué du
service des morodâk manque à cette disposition, et s'il est
prouvé qu'il y a manqué, il sera puni conformément à la loi.
Cepassagen'estpas très clair; j'ai cru devoiry ajouterles membres
de phraseentrecrochets.
KRAM MORODAK 341

ART.2. A la mort d'un dignitaire de un à dix péan, le


chaukrasuong du morodàk, avant de partager les biens du
défunt entre sa mère, son père, ses enfants, sa femme et ses
parents, doit examiner toutes choses avec soin, afin de con-
naître ceux qui ont rendu des services [au défunt], ceux qui
l'ont soigne, qui l'ont médicamenté pendant sa maladie, ceux
qui ont lavé son cadavre et ceux qui l'ont incinéré (<o°H/<
A-AmocA), et ceux qui sont ses proches parents ou ses parents
éloignés (n/tea< chlt eMng'<~), ceux qui sont ses enfants habi-
tant sa maison et ses enfants qui en sont sortis (kaun Andn~
/t:r<[M),conformément à cette disposition.
ART. 3. Si le défunt n'a ni &<ïMHOcA, ni Mmn~/t au
service du roi, il faudra considérer ses biens comme biens
fKoy'o~<!A'et/)Ao<~ea –Si le défunt a ~mnoeA mais n'a pas
bâmnan, ou bien s'il a Mmn~n mais n'a pas 6<nHocA au
service du roi, il faudra considérer ses biens comme étant
tréap photyéa et non comme tréap Moyo~A'. – Si le défunt a
MfTMoc~-Mmnan, il ne faut considérer ses biens ni comme
tréap ntorooM~, ni comme tréap photyéa, mais les partager
entre sa mère, son père, ses enfants, sa femme, ses parents et
ceux qui l'ont soigné, médicamenté, qui ont lavé ~on cadavre,
l'ont incinéré, conformément à cette loi
ART.4. Si le défunt a eu 6<ïmnocA-6<!mn<!K dans le service
royal et s'il ne laisse ni père, ni mère, ni femme, ni enfants,
il faut partager ses biens entre les membres de sa famille,
parce qu'il est dit que celui qui a obtenu des bâmnoch-bâmnan
dans le service royal peut les transmettre à sept séries de
personnes.
ART.5. Si, avant sa mort, quelqu'un possédant soit des
biens inertes, soit des biens vivants, les a donnés à un temple,
à un monastère, les a dépensés à célébrer des fêtes, les a
distribués en aumônes, en a fait des offrandes aux trois pré-
cieux Joyaux des donations à ses parents (nhéat c!a?A'<:r), ou
N'areçu ni grande,ui petiterécompense du roi.
Biensprovenantde dons d'honneur,des armes,des attributs d'or,
donnespar leroi et qui doiventlui faireretourà la mortdeceuxqui les ont
reçus.
3 VoyezJMMjiftMpAe'o, articleslit et i43.
Préass<'e)/ra(<Mtrey, le Buddha,la Loi,l'Assembléedes religieux.
342 CODE PRIVÉ. LES BIENS

Lien s'il les a échangés, ou engagés à titre définitif, et si les


parents, après la mort, portent plainte, le chau krasuong des
morodàk devra vérifier les faits, pour s'assurer de leur exac-
titude, mais il ne devra pas saisir les biens dont il vient d'être
parlé, comme biens moroddk ou p/to~e~.
ART. 6. Si les ministres, les conseillers, les juges du
sala louk khon, les oknha, les phnéa, les préas, les luong, les
khun, les mœun et les néay, qui sont des dignitaires, qui
habitent la maison de leur père et mère depuis leur jeunesse,
possèdent des maisons, des biens sans vie ou ayant vie (<
pt/t/tCM/Me<<tn MM~eM' donnés par le roi ou amassés par eux
en gagnant leur vie, ces biens, à leur mort, alors qu'il ne
reste que leurs femmes, leurs enfants, garçons ou filles, leurs
petits-enfants, petits-fils ou petites-filles, s'ils n'ont bâmnoch-
Mntnan dans le service royal, devront être rassemblés et
partagés conformément à la loi.
ART. 7. Quand on doit procéder au partage (c~<?/<) des
moro~a/f et des p~o~eo!, il faut prendre l'armement, les orne-
ments, les attributs qui sont le hamac, la chaise a porteur,
l'aiguillère, la boite à bétel, les chaussures, le parasol de
cérémonie, le parasol à porteur et les parapluies grands et
petits, le crachoir, le thang rong- complot qu'on emporte
quand on va saluer le roi, un éléphant, un cheval, une pirogue
de sept brasses de longueur, car ce sont tous ces objets qui sont
dits tréap p/to<e~ et qu'on doit faire rentrer au Trésor du
roi (~o~~o/t e/Mu/pre<MA7~e<:ng' J'Hon~).Si le défunt avait des
dettes, il faut les payer avec ce qui reste. Quant à ce qui reste
des biens, les dettes étant payées, il faut le rassembler et le

Moyennant l'entretiendu donateur,ou une renteviagèregénéralement


plusélevéeque le loyerqu'onpourraitretirerdece bien c'estnotreventeà
rente viagère.
Cettelocutionrappellela locutionsanscritede l'inscriptionde PoM~r
/Mr, u jusqu'aujour de la destructiondes êtres mobileset immobiles,
s<MNara~<tH~<tMtftMdm."VoyezA.BAHT,K/)MC)'<~M))M sa<t«cr<(Mdu CamAo~e."
dans~Vo<«;<'se(~.<;(r<n<s<!e~~fftn<MC)'<<s
dela Bibliothèque W<t(!'OM<!<e,t.XXVH.
partie,i" fascicule,pages34et 2C.
Sortede boitequi sert actuellementà offrirle bételaux gensqu'on
inviteà un mariage,à ceuxquiy assistentet,pourlesremercier,le lendemain
ou les jours suivants,à ceux qui y ont assisté.Autrefois,les dignitaires
n'allaientjamaissaluerle roi sansfaireportercetteboitederrièreeux.
KRAM MORODAK 343

diviser en quatre parties une partie doit être versée au Trésor


royal, une partie doit être remise son père et sa mère, une
partie doit être laissée à son épouse, une partie doit être laissée
à ses enfants, petits-enfants, parents et a ceux qui l'ont soigné
ou médicamenté pendant sa maladie, qui l'ont incinéré et qui
ont arrosé ses os (s/c/t cAM~n~.
ART. 8. Si le défunt n'avait plus son père, mais avait
sa mère, ou s'il n'avait plus sa mère, mais avait encore son
père, la part qui revient à l'un et à l'autre doit être remise
tout entière au-survivant. – Si le père et la mère du décédé
vivent encore, mais sont séparés, divorcés, ils recevront
chacun une moitié de la part qui leur revient. Si le défunt
n'avait plus ni son père, ni sa mère, il faut ne faire que trois
parts une part pour le Trésor royal, une part pour son
épouse et une part pour ses enfants, ses petits-enfants, ses
parents, etc. Si le défunt n'avait plus ni son père, .ni sa
mère, ni sa femme, il faut faire deux parts, une pour le Trésor
royal et une pour ses enfants ou petits-enfants.
ART. 9. Si le défunt n'a ni père, ni mère, ni épouse, ni
enfants et s'il ne reste que des parents, il faut faire trois parts
deux parts seront versées au Trésor royal et une part sera
remise aux parents, etc.–S'il y a des personnes qui ont soigné,
médicamenté le défunt, incinéré le cadavre, lavé les os et s'il
y a des petits-enfants et des parents qui ne l'ont ni soigné, ni
incinéré, qui n'ont pas lavé ses ossements, ou s'il n'y a ni
petits-enfants, ni parents, il faut que le chau krasuong
prenne tous les moy'o<M/< pour payer les dettes, afin que le
défunt n'ait pas a expier cette faute (la faute d'être mort avant
d'avoir payé ses dettes). Quant à ce qui restera de ces biens
fHOt'o~A-,une fois les dettes payées, il faudra le verser au
Trésor royal, parce qu'il est dit que tout ce que possédait le
défunt a été gagné dans le royaume'.
ART.10. Si à la mort d'un dignitaire, il y a une épouse
qu'i.1a demandée avec le khant sla ou une épouse que le roi
lui a donnée, ou une épouse qu'il a demandée au roi et que le

~<Mlauk ~Mfrot si h~'t t-t)!dt)f;~f~'t) dt' !aM~.


Morceau d'arec: du sanscrit t/MMdft « morceau et le mot cambodgien
sto)',si<t«aree. ).
344 CODEPmVÊ.– LESBIENS

roi lui a donnée par pitié, ou une épouse qui s'est donnée à
lui (sans cérémonie du mariage), si ces quatre femmes habi-
taient et vivaient ensemble avec lui, depuis au moins trois
années, et si ces quatre femmes Font soigné, médicamenté
les paupières,
pendant sa maladie, lui ont fermé la bouche et
ont procédé à l'incinération et a l'arrosage des ossements, il
faut partager les biens comme pour l'épouse donnée par le roi
ou bien partager d'après les services rendus l'épouse donnée
khant sla
par le roi doit recevoir quatre parts, l'épouse avec
trois parts, l'épouse obtenue du roi et celle qui s'est donnée,
chacune deux parts et demie
ART.11. Si ces quatre sortes d'épouses, habitant ensem-
ble depuis au moins trois ans, l'ont soigné, médicamenté,
incinéré et si elles ont lavé les ossements, la femme donnée par
le roi et la femme avec khant sla doivent recevoir chacune
trois parts égales, une part restant doit être partagée entre la
femme obtenue du roi et celle qui s'est unie de sa propre
volonté. Si, quand leur mari est tombé malade, une de ces
n'a pas fermé
quatre épouses ne l'a pas soigné, médicamenté,
sa bouche et ses paupières, n'a pas assisté à la cérémonie de
l'incinération et de l'arrosage des ossements, cette épouse ne
recevra aucune part du morodâk. Si, au contraire, de ces quatre
lui ont fermé la
épouses, les unes l'ont soigné, mëdicamenté,
bouche et les paupières, etc., et les autres ne l'ont ni soigné,
ni médicamenté, etc., il faudra partager seulement les biens
morodâk entre les épouses qui étaient présentes. Les femmes
absentes ne doivent rien recevoir, mais leurs parts doivent
être réunies puis divisées en deux parties, une qui sera remise
aux épouses qui étaient présentes et l'autre qui sera versée au
Trésor royal.
ART.12. Si, de ces quatre épouses, les unes sont restées
lui ont fermé la
pour soigner, médicamenter leur mari malade,
bouche et les paupières, l'ont incinéré et ont arrosé ses osse-
le
ments, et si les autres ne sont pas restées pour le soigner,

Letexte portetrois partset demie,trois parts, deuxpartset demieet


deuxpartset demie.Celadonneonzepartset demie,ce qui est une faute,je
rectified'aprèsavis,à l'aidede l'article14. Voyezen outre,AraMtMMpMo
art28.
<~<-<art. 50etMMMtMpMf/ p)-~o)!I, art.fi2et MMs'M pt-apoM,
KRAM MORODAK 345

médicamenter, lui fermer la bouche et les paupières, mais


ont pris le deuil et sont venues avec les premiers procéder à
la cérémonie de l'incinération et de l'arrosage des ossements,
il faut examiner leur conduite. S'il est démontre que ces
dernières épouses étaient dégoûtées (AA/xcMm)dé leur mari,
ou bien que, demeurant loin de lui, elles ont été averties qu'il
était mal&de et ne se sont pas dérangées pour venir le soigner,
on dit que ces femmes ont été sans générosité (e~< s~p~'os)
pour leur mari dans ce cas, elles ne doivent recevoir que la
moitié de la part à laquelle elles eussent eu droit si elles étaient
venues; l'autre moitié sera remise aux épouses qui ont soigné,
médicamenté, fermé la bouche et les paupières de leur mari.
ART.13. Si, de ces quatre femmes, les unes ont rempli
tous leurs devoirs et les autres n'ont que soigné, médicamenté
leur mari malade, fermé la bouche et les paupières, mais n'ont
assisté ni à la cérémonie de l'incinération ni a l'arrosage des
ossements, on devra examiner la conduite de ces dernières.
S'il est démontré qu'elles n'ont point eu de reconnaissance
pour leur mari, on fera trois parts des biens qu'elles devaient
recevoir, deux parts leur seront laissées et une part sera par-
tagée entre les épouses qui ont fermé la bouche, ies yeux et
qui ont incinéré le cadavre, arrosé les ossements.
ART.14. Le Lakkhara sur le partage du moroddk entre
les quatre sortes d'épouses dit qu'il faut distinguer entre celles
qui ont rendu des services et celles qui n'en ont pas rendu,
puis partager conformément à cette disposition. L'épouse
donnée en récompense par le roi, si elle a rendu des services
royaux (réach Aar') doit recevoir quatre parts; l'épouse avec
khant sla doit recevoir trois parts; l'épouse obtenue du roi et
celle qui s'est donnée elle-même chacune deux parts et demie.
ART. 15. Si l'épouse donnée en récompense par le roi
n'a pas rendu de services et si l'épouse obtenue par le khant
sla en a rendu, il faut faire leurs parts égales.
ApT. 16. Si l'épouse donnée en récompense par le roi et
celle obtenue par le khant sla n'ont pas rendu de services,
mais si l'épouse obtenue du roi et celle qui s'est donnée

Rendredes services&l'État.
346 CODE PRIVÉ. LES BIENS

elle-même ont rendu des services, les premières épouses


n'ont droit qu'aux tréap dœum' et les deux autres ont droit
chacune à trois parts.
ART. 17. Si l'épouse obtenue du roi a rendu des services
et si celle qui s'est donnée elle-même n'en a pas rendu, l'épouse
obtenue du roi doit toucher trois parts et l'autre deux parts et
demie. Si, au contraire, l'épouse qui s'est donnée elle-même
a rendu des services et si celle qui a été obtenue du roi n'en a
pas rendu, l'épouse qui s'est donnée elle-même doit recevoir
trois parts et celle obtenue du roi seulement deux parts et
demie.
AUT. 18. Si, à sa mort, un dignitaire laisse une épouse
esclave (téasa ~r~Jet ') qui a eu de lui des enfants, garçons
et filles, que ces enfants soient vivants ou morts, cette épouse
esclave ne doit pas être comprise dans les biens morodàk et
doit être libérée. Si cette épouse esclave a rendu des services
du vivant de son mari, elle doit recevoir une part. Si le digni-
taire, en rachetant cette femme, lui a dit que son prix de rachat
serait considéré par lui comme le khant sla, la maison (des
nouveaux époux) et les présents de noces (6<m~a kar), cette
épouse doit recevoir moitié moins que la femme qui s'est
donnée elle même. Si cette femme esclave a, par son mari,
été considérée comme /)ra<Aomp~;rP< elle doit recevoir
autant que l'épouse qui s'est donnée elle-même. – Si le mari
l'a considérée comme ~fu~'y'f~e~ elle doit recevoir une part
en moins que l'épouse qui s'est donnée elle-même, parce que
cette épouse esclave a été la bien-aimée de son mari.
ART. J.9. – Si l'épouse esclave a rendu des services à son
mari, mais si celui-ci n'a pas spécifié que le prix de cette
épouse représentait le khant sla, la maison et les présents de
noces, et s'il ne l'a considérée ni comme une an~pf/cct, ni
comme une pr<M/tom y~'jre~, il faut, après avoir examiné
la situation de cette épouse, la rendre libre. Si le mari, de

Biens antérieurs au mariage, biens de la dot, biens personnels de l'un


des époux.
,Du pali dasa, esclave et pW'/n, épouse, amante, hien-aimée.
3 Première épouse, du sanscrit pra~mct < premier ') et p)'o « épouse
Epouse près de [la première épouse] du sanscrit amMpr~a.
KRAM MORODAK 347

son vivant, a, donnéquelques biens, (<~<?/ ro~as ~t~r) à cette


épouse esclave, de son plein gré, parce qu'il l'aimait, elle peut
conserver ces biens. On ne devra pas, même sur la demande
de quelqu'un, les mettre au nombre des biens Il partager.
An'r. 20. Si, de son vivant, le mari a donné soit à la
~M/tomp~f~, soit à l'<M<a, des b:ens à titre défi-
nitif, de son plein gré, personne ne peut demander qu'on
revienne sur ce don, parce qu'il est dit que cette épouse a
profité d'une bonne chance (phéap léap).
Le Lakkhana du partage entre les époux est achevé ici. On
(~ m<:tn<eM7t<parler o~t Lakkhana o~t partage entre les
enfants.

LAKKHAXAKAt~

ART. 21. Le Lakkhana du partage des biens Moro~/f


entre les enfants indique cinq classes d'enfants 1" les enfants
nés d'une femme donnée en récompense par le roi et les
enfants nés d'une femme demandée par le khant sla;
2" les enfants nés d'une ~n~~trca, et les enfants nés d'une
néanéa p~<~p<! – 3° les enfants nés 'l'une téasa pfr~'ca~;
4° les enfants antérieurs (kaun d<BHm) soit du mari, soit
de l'épouse; 5" les enfants adoptés dès leur naissance (kaun
banhnha </tornt). Il faut partager les biens morodàk entre
ces cinq classes d'enfants, conformément à cette loi.
ART. 22. Si les enfants, garçons ou filles, nés d'une
épouse donnée en récompense par le roi ou d'une épouse
obtenue par .(e khant sla, ont soigné, médicamenté leur
mère ou père malade, s'ils lui ont fermé la bouche et les
paupières, s'ils ont participé à la cérémonie de l'incinération
et au lavage des ossements de leurs père et mère, il faut par-
tager ainsi qu'il est dit Les enfants (kaun) doivent recevoir
trois parts; s'ils ont fait le service royal (</K'<KH/! réach A-s/'),
ils doivent recevoir quatre parts;– les petits-enfants, soit
paternels, soit maternels (c/M!t 6~/tg'~cH<), doivent recevoir
Epousequi s'est donnéeetie-mëtne.
Epouseesclave~du sanscrit daM e esclave et pW~au épouse o.
348 CODE PRIVÉ. LES BIENS

deux parts; s'ils ont fait le service, ils doivent recevoir trois
parts les arrière-petits-enfants (chau <uo<) doivent recevoir
une part; s'ils ont fait le service, ils doivent recevoir deux
parts – les bis-arrière-petits-fils (c/MM<Ho<)doivent recevoir
une part; s'ils ont fait le service, ils doivent recevoir une part.
ART. 2~.– Si les enfants, garçons ou filles, nés d'une anù-
piriyéa ou néanéa piriyéa ont soigné, médicamenté leur
mère ou leur père malade s'ils lui ont fermÉ la bouche et
les paupières s'ils ont incinéré le cadavre, et s'ils ont lavé
les ossements, doivent recevoir comme il est dit ici les
enfants doivent recevoir deux parts et demie; s'ils ont fait le
service, trois parts et demie – les petits-enfants doivent rece-
voir une part, et demie s'ils ont fait le service, deux parts et
demie; les arrière-petits-enfants doivent recevoir une part
s'ils ont fait le service, deux parts les bis-arrière-petits-
enfants, une part; s'ils ont fait le service, une part et demie.
ART. 26. Si les enfants, garçons ou filles, nés d'une téasa
piriyéa, ont soigné, médicamenté leur mère ou leur père
malade, s'ils lui ont fermé la bouche et les yeux, s'ils ont
incinéré le cadavre et lavé les ossements, ils doivent recevoir
des biens morodàk comme il est dit ici les enfants, deux
parts s'ils ont fait le service, trois par ts les petits-enfants,
une part et demie s'ils ont fait le service, deux parts et demie
– les arrière-petits-enfants, une part; s'ils ont fait le service,
deux parts; – les bis-arrière-petits-enfants, une part; s'ils
ont fait le-service, une part.
Si le partage doit avoir lieu entre les enfants nés d'une
épouse p?'<M~o/M,les enfants nés d'une épouse a/u~etles enfants
nés d'une épouse téasa, il faut procéder ainsi qu'il est dit ici
Ceux qui ne sont pas venus soigner, médicamenter leur père
ou mère malade, qui ne lui ont pas fermé la bouche et les
yeux, qui n'ont pas assisté à l'incinération du cadavre et qui
n'ont pas lavé les ossements, ne doivent recevoir aucune part.
Ceux qui l'ont soigné et médicamenté, mais qui ne sont pas
venus pour incinérer le cadavre et laver les ossements, ou
ceux qui sont venus pour incinérer le cadavre et laver les
ossements, mais qui n'ont ni soigné ni médicamenté le malade,
recevront conformément à cette loi.
KRAM MORODAK 349

ART.25. Si les enfants adoptés (kaun banhnha thorm)


depuis leur naissance ou un mois, un an après leur naissance,
ou à l'âge de deux a quatre ans, ou à l'âge de cinq, six ou
sept ans, ont soigné, médicamenté leur mère ou père adoptif;
s'ils lui ont fermé la bouche et les yeux s'ils ont incinéré le
corps et lavé les ossements, ils doivent recevoir des biens
morodàk ainsi qu'il est dit ici Les enfants adoptés à l'âge
d'un mois ou d'une année doivent recevoir une part et demie;
s'ils ont fait le service, ils doivent recevoir deux parts; les
enfants adoptés de l'âge de deux ans à l'âge de quatre ans
doivent recevoir une part; s'ils ont fait le service, une part et
demie; les enfants adoptés a l'âge de cinq, six ou sept ans
doivent recevoir une part; s'ils ont fait le service, une part.
ART. 26. – Si les enfants nés d'une épouse pr<M/:OM,ou
nés d'une épouse anû, ceux nés d'une épouse téasa, et les
enfants adoptés n'ont ni soigné ni médicamenté le malade, ni
fermé la bouche et les yeux du mort, ni incinéré le cadavre,
ni lavé les ossements, ou si les enfants adoptés depuis l'âge de
sept ans n'étaient pas aimés de leurs père et mère adoptifs,
étaient abandonnés par eux, ils ne doivent rien recevoir des
tréap Moy'o~/c.
ART.27. Celui des enfants qui, voyant sa mère ou son
père malade, est resté pour le soigner, pour le médicament~r,
lui a fermé la bouche et les yeux, mais n'a pu venir pour
incinérer le cadavre et pour laver les ossements, ne doit pas
recevoir la part entière qu'il aurait reçue s'il avait assista aux
funérailles. On doit diviser cette part en trois, lui remettre
deux parties et joindre la troisième partie aux parts de ceux
qui ont fait tout leur devoir.
ApT.28. Si les enfants ne sont pas venus soigner Ibur
père ou mère malade, mais sont seulement venus assister
à l'incinération et au lavage des ossements, il faut faire deux
parties de leur part, leur remettre une partie et joindre l'autre
partie aux parts de ceux qui ont fait tout leur devoir.
ART.29. Si un enfant qui a été abandonné par ses père
et mère, ou un enfant adopté depuis l'âge de sept ans est venu
soigner, médicamenter son père ou sa mère malade, lui a
fermé la bouche et les yeux, a incinéré le cadavre et a lavé
350 PtUYK. LESFHË'~S
CODE
1.1
les ossements, on dit que cet enfant a été reconnaissant pour
1
sa mère ou son père. On doit alors lui remettre moitié plus'
qu'aux autres enfants.
Si cet enfant abandonné, ou adopté après sa septième année,
n'est venu qu'à l'incinération du cadavre et au lavage des
ossements, il doit recevoir une part, et les autres enfants deux
parts, parce qu'on dit que cet enfant n'a pas abandonné son
père et sa mère.
ART.3C. Si un des enfants a été retenu par le service
royal, ou envoyé au loin par le roi, ou si un des enfants, étant
religieux du Buddha, est allé en pèlerinage au loin, ou si un
des enfants a été envoyé par sa mère ou son père dans un
pays éloigné, et si cet enfant n'est pas venu pour soigner,
médicamenter le malade, pour lui fermer la bouche et les yeux,
pour incinérer le cadavre et laver les ossements, il faut faire
le partage des biens morodàk conformément à la loi, parce
que cet enfant, n'a pas été indifférent pour sa mère ou son
père (p~M méan /Mn<œu~r p/'<!K~WM~ nH/!g fK~e~e)~.

LAKKIIANA
KAUN
DN:UM

ART.31. Le Lakkhana du partage des biens morodâk en-


tre les enfants antérieurs (/MMn~HM) et les enfants nés de père
et mère réunis (kaun dêl AœH~p/t~/tg' /(/!e<t,c'est-à-dire entre
les enfants nés d'un lit antérieur et les enfants nés du dernier
mariage), dit que les enfants nés du dernier lit doivent rece-
voir ane part, et que les enfants dœum (antérieur), soit du mari
soit de la femme, doivent recevoir une part'. Si les
enfants de la dernière union sont très jeunes et si les enfants
des lits précédents ont fait le service, les enfants du dernier
lit doivent toucher quatre parts, et ceux des lits antérieurs
deux parts.
et je rectifie.
je croisquec'est fautivement
Letextedit mot'M.s;
Lesenslittéraldesmots~<tMM ctoMtm et kaundêlta"K<pMtt~knéaest
<t'enfantd'avant,enfantantérieur», et e enfantaussiné ensemble,né des
deuxépoux».Je préfèretraduirepar « enfantsnés d'un lit antérieur» ft
par « enfantsnésdu dernierlit ».
MORODAK
KRAM 351

Si les enfants d'un lit antérieur n'ont ni soigné ni médica-


menté le malade, ne lui ont pas fermé la bouche et les yeux,
n'ont pas assisté à l'incinération du cadavre et n'ont pas lavé
les ossements, ils ne doivent rien recevoir.
Art. 32. Si les enfants d'un lit antérieur ont soigné,
médicamenté le malade; fermé la bouche et les yeux, mais ne
sont pas venus incinérer le cadavre et laver les ossements, il
faut faire de leur part trois parties, joindre,une partie aux
parts des enfants du dernier lit et ne lui remettre que deux
parties. Si les enfants des lits antérieurs ont assisté à la
cérémonie de l'incinération et du lavage des ossements, mais
n'ont ni soigné, ni médicamenté le malade, et n'ont pas fermé
la bouche et les yeux, il faut faire deux parties de leur part
et ne leur remettre qu'une partie; l'autre partie doit être
jointe aux parts des enfants du dernier lit qui ont fait tout
leur devoir.
ART.33. Si les enfants du dernier lit sont sortis de la
maison pour chercher a gagner leur vie au dehors, alors que
les enfants d'un lit antérieur sont restés dans la maison pour
gagner leur vie avec leurs père et mère, les enfants du dernier
lit doivent recevoir quatre parts et les enfants d'un lit anté-
rieur une part. Si ces derniers ont fait le service et ont soi-
gné, médicamenté le malade, fermé la bouche et les yeux,
incinéré le cadavre et arrosé les ossements, ils doivent rece-
voir deux parts, et les enfants du dernier lit quatre parts.
ART.34. – Si les enfants d'un lit antérieur sont sortis de
la maison et sont allés gagner leur vie au dehors et si les
enfants du dernier lit sont restés avec leurs père et mère, et
que tous ensemble ils se réunissent pour soigner, médica-
menter leur mère ou leur père malade, pour lui fermer la
bouche et les.yeux, pour incinérer le cadavre et arroser les
ossements, les enfants d'un lit antérieur doivent recevoir une
part et les enfants du dernier lit cinq parts. Si les enfants
d'un lit antérieur ont seuls soigné le malade et incinéré le
cadavre, il doivent recevoir une part et les enfants du dernier
lit cinq parts.
ART.35. Si les enfants d'un lit antérieur ont soigné le
malade, fermé la bouche et les yeux, mais n'ont procédé ni
iJ2 CODE PRIVÉ. LES BIENS

à l'incinération ni à l'arrosage des ossements, mais ont seu-


lement pris part à la cérémonie, on doit faire le partage con-
formément a la loi. Si les enfants d'un lit antérieur n'ont
ni soigné, ni médicamonté, ni fermé la bouche et les yeux,
ni incinéré le cadavre, ni arrosé les ossements, ils ne doi-
vent rien recevoir.
ART.36. Si quelqu'un meurt en laissant des enfants d'un
lit antérieur et pas d'enfants du dernier lit, on doit faire cinq
parts et remettre deux parts aux enfants et trois parts aux
gens de sa parenté.
ART.37. Quiconque meurt sans enfant d'un lit antérieur,
sans enfant du dernier lit et sans parents, mais laisse des
enfants adoptés de l'âge d'un an à sept ans, il faut faire cinq
parts des biens morodâk, remettre deux parts aux enfants
adoptés et verser trois parts au Trésor royal.
ART.38. Quiconque meurt en laissant des parents et des
enfants adoptés après l'Age de sept ans, il faut faire cinq parts
des biens morodâk, remettre deux parts aux enfants adoptés
et trois parts aux parents.
S'il ne reste que des enfants adoptés après l'âge de sept ans,
et des enfants abandonnés (Icaun kat joa~a? sêt chûl) et que
tous ceux-là soient venus soigner le malade, incinérer le corps
et arroser les ossements, il faut verser au Trésor les parts des
parents [et remettre les deux autres parts aux enfants adoptés
et aux enfants abandonnés'].
ART.39. Si les enfants adoptés et les parents n'ont ni
soigné, ni médicamenté le malade, ni incinéré le cadavre, ni
arrosé les ossements, le chau krasuong doit faire cinq parts
des biens morodâk et remettre une part à ceux qui ont soigné.
le malade, porté le cadavre au bûcher d'incinération, et qui
l'ont brûlé. Quant aux quatre parts qui restent, il faut les verser
au Trésor royal.
ART.40. Si les enfants d'un lit antérieur, ou les enfants
du dernier lit, ou les enfants adoptés, ou les parents du défunt
ont exercé des fonctions dans le royaume (~Aca?HA réach kar
chéa /~nAdMp/te/: <<e~),il faut ajouter une part à leur part.
Cepassageentrecrochetsn'existepas dansle texte.Je penseque c'est
parerreurEtje lerétablissuravis.
KRAM MORODAK 353

S'ils ont soigné, médicamente le malade, mais ne sont pas


venus pour brûler le corps et arroser les ossements, ou bien
s'ils sont venus brûler le corps, arroser les ossements, mais
ne sont pas venus soigner le malade, il faut partager les biens
morodâk conformément à la loi.
Le Lakkhana A'<ïMM ~teum est <ernMneici on va continuer
entre les parents.
par le Za/c/fA~~a!<<H/)~r<<ïg'c

LAKKHANA
CHAMNKK
NHKAT

ART. 4i. Quiconque, en mourant, a laissé des frères


aînés ou cadets qui sont venus le soigner pendant sa maladie,
qui ont incinéré le corps, il faut faire le partage entre les
frères aînés et cadets ainsi qu'il suit Les frères du défunt de
même père et même mère doivent toucher trois parts; s'ils
ont fait le service, quatre parts les frères du mét~e père et
de mères différentes doivent recevoir deux parts s'ils ont fait
le service, trois parts; les frères de même mère, mais de
pères différents doivent recevoir une part et demie; s'ils ont
fait le service, deux parts.
ART.42. Quand il faut partager les biens morodâk entre
grands-pères et grand'mères, si la grand'mère ou le grand-père
habitait avec le défunt, l'a soigné pendant sa maladie et a
enterré son corps, il faut lui remettre une part et demie; s'il
s'est occupé lui-même du corps du défunt, il doit touchsr deux
parts.
ART. 43. Si la grand'mère ou le grand-père d'une
branche collatérale, a soigné le malade et enterré le corps, il
doit recevoir une part. Si la grand'mère ou le grand-père
paternel ou maternel a fait le service et s'est occupé lui-même
du corps du défunt, il doit toucher une part en plus que le
précédent.
ART. 44. – Quiconque meurt en ne laissant qu'une
grand'mère ou un grand-père maternel ou paternel, et s'il n'y
a pas de grand'belle-mère ou de grand-beau-père, il faut faire
cinq parts et remettre trois parts aux grands-parents et deux
m
23
354 CODE PtUVË. LES MENS

parts au Trésor. Si ces grands-parents ont fait le service,


ils devront recevoir quatre parts.
AnT.45. Si le défunt n'a laissé qu'une grand'belle-mère
ou qu'un grand-beau-père et pas de grands-parents maternels
ou paternels, il faut faire cinq parts, remettre deux parts aux
grands-beaux-parents et verser trois parts au Trésor royal.
S'ils ont fait le service, ils doivent recevoir trois parts et le
Trésor royal deux parts.
ART.46. Si les grands-parents paternels ou maternels
ou les grands-beau~-parents ont soigné le malade, mais n'ont
pas brûlé le cadavre ou arrosé les ossements, ou bien s'ils ont
brûlé le cadavre, mais n'ont pas soigné le malade, il faut faire.
les parts d'après l'ancienne coutume. S'ils n'ont ni soigné
le malade, ni incinéré le cadavre, ni arrosé les ossements, il
faut verser quatre parts au Trésor et employer une part à faire
des aumônes au nom du défunt.
Le Lakkhana du partage entre les parents est ternziné.

PAHËNTS
OF t'AHTACKKKTttKAUTHHS
LAKKHAKA

ART. 47. Voici comment il faut partager, quand il s'agit


de grands-oncles, d'oncles, de tantes, de cousins ou cousines
aiués ou cadets, de cousins ou cousines issus de germains.
Si le grand-oncle ou la grand'tante habitaient avec le défunt,
ils doivent recevoir deux parts; s'ils ont fait le service, deux
parts et demie. Si les enfants du grand-oncle et de la
grand'tante habitaient avec le défunt, ils doivent recevoir une
part et demie; s'ils ont fait le service, deux parts. Si les
petits-enfants du grand-oncle et de la grand'tante habitaient
avec le défunt, ils doivent recevoir une part; s'ils ont fait le
service, une part et demie. Si les petits-enfants des cousins
germains habitaient avec le défunt, ils doivent recevoir une
demi-part s'ils ont fait le service, une part. Si tous ces gens-
là n'ont pas soigné le malade, enterré le corps, ils ne doivent
rien recevoir; s'ils ont soigné le malade, mais s'ils n'ont ni
enterré ni incinéré le corps, ou bien s'ils n'ont pas soigné le
KRAM MORODAK 355

malade [mais s'ils l'ont enterre ou incinéré'), il faut partager


conformément à la loi.
Am'. 48. Si, de ces parents, les uns se présentent et les
autres ne se présentent pas pour recevoir leur part de la
succession, il faut faire deux parts des parts non réclamées,
verser une part au Trésor et joindre l'autre part aux parts des
parents qui se sont présentés, conformément à la loi.

LAKKHANA
DUPARTAGE
KNTMEHNFANrSSORTISDE LA MAISON

ART. 49. Si les père et mère, les grand-pères et


grand'mères, grands-oncles et grand'tantes, oncles et tantes,
frères et sœurs ont marié leurs enfants, petits enfants, neveux
ou nièces, frères ou sœurs, s'ils habitent une autre maison
que la leur et s'ils ont reçu leur part des biens, à la mort des
père et mère, grand-père, grand'mère, grand-oncle, grand'-
tante, oncle, tante, frère, sœur, s'il reste encore beaucoup
de biens morodâ;k, on doit examiner l'état des choses. Si on
trouve que ces enfants, petits-enfants, petits-neveux, petites-
nièces, neveux, nièces, frères, sœurs, qui sont sortis de la
maison, sont venus soigner, médicamenter le malade, inci-
nérer le corps, arroser les ossements, il ne faut leur remettre
que la moitié de ce qui est remis à ceux qui sont restés dans
la maison d<,leurs parents. Si, à l'époque de leur mariage,
ils ont reçu beaucoup plus que ce qui reste, et s'ils ne sont
venus ni pour soigner le malade, ni pour brûler le corps, ni
pour arroser les ossements, ils ne doivent rien recevoir.
S'ils ont soigné le malade mais ne sont pas venus à l'inciné-
ration du corps et à l'arrosage des ossements, ou s'ils sont
venus à cette cérémonie mais n'ont pas soigné le malade, il
faut partager ce qui reste des biens, conformément à la loi.
ART. 50. Si une petite-fille, une nièce, une sœur a été
mariée par ses grands-parents, son oncle, sa tante, son frère
ou sa sœur, si elle a reçu une partie des biens de ceux qui
J'ai cru devoir ajouter ce membrede phrase entre crochets, parce qu'il
me parait avoir été oublié.
356 CODE pnivt;. LES niENS

l'ont mariée, et a continué de demeurer avec eux, si elle meurt


sans enfants, il faut que les biens qu'elle a reçus, ses tréap
dœum (sa dot), retournent à ceux qui les lui ont donnés. Quant
aux biens dépensés dans le ménage, on ne doit pas en
réclamer le remboursement au mari. Les biens que le
mari a donnés A sa femme, parce qu'il l'aimait, doivent, a sa
mort, être considérés comme le <A<< /~Hp&Hop nea~ et
doivent être remis aux grands parents. Les tréap sambach,
ou biens de de la communauté, doivent être partagés par
moitié une moitié doit être laissée au mari et l'autre moitié
doit être remise à ceux qui avaient autorité (anop~~a bal')
sur la défunte.
Si les deux époux ont eu des enfants ensemble, les tréap
dœum, non compris les biens que le mari a donnés a sa femme,
doivent être partagés autrement que les biens sâmbacb. Si le
mari garde l'enfant, il doit recevoir deux parts, et ceux qui
avaient autorité sur son épouse (avant le mariage) doivent
recevoir une part. Si le mari ne garde pas l'enfant et le
laisse à ceu~ qui avaient autorité sur son épouse, ceux-ci
doivent recevoir la totalité des biens dœum et le mari ne doit
rien recevoir, parce que la femme a continué d'habiter chez son
anapoyéa bal et parce que ceux-ci prennent la peine de nourrir
l'enfant.
AnT. 51. Si le père, la mère, le grand-père, la grand'mère,
le grand-oncle, la grand'tante, l'oncle, la tante, le frère, la sœur,
ont célébré le mariage (l'une nlle, petite-fille, petite-nièce,
nièce ou sœur, et que, le mariage terminé, cette femme aille
avec son mari habiter une autre maison si cette femme meurt
sans enfants, les tréap dœum doivent revenir à ceux qui
avaient [autrefois] autorité sur elle quant aux tréap sâmbach
on doit les remettre à son mari. Si cette femme a eu un
enfant et que l'époux survivant le garde avec lui, on doit
lui laisser les tréap dœum (ou de la dot) et les tréap sambach
(ou biens de la communauté), parce qu'il s'engage à élever
l'enfant. Si cet enfant vient à mourir, ce qui reste des
tréap dœum de la femme doit être remis, une moitié à ceux
Leprix de. de la dame.
On dit aussi néakh c~ot'H.
KRAMMORODAK 357

qui avaient autorité sur elle et une moitié à l'époux survivant,


cette dernière moitié étant considérée comme le prix de la
nourriture de l'enfant. Si, au contraire, l'enfant est laissé
aux anapoyéa bal (de la mère défunte), les tréap dœum doivent
être entièrement remis à ceux-ci; quant aux biens sàmbach
ou de la communauté, on doit en faire trois parts; deux
parts
doivent être remises au mari et une part à ceux qui gardent
l'enfant.
ART. 52. – Si le père, la mère, le grand-père, la grand'-
mère, le grand-oncle, la grand'tante, l'oncle, la tante, le frère
ou la sœur, ont marié leur fille, petite-fille, nièce ou
sœur, si
cette femme, après son mariage, a continué d'habiter, avec son
mari, la maison de son père, de sa mère, etc., si elle n'a pas
d'enfants à la mort de son mari, les biens dœum de l'épouse
dépensés par le mari, mais non les biens qu'il lui a donnés,
doivent être reconstitués pour une moitié et cette moitié doit
être remise à l'anapoyéa bal Quant aux biens donnés par le
mari à sa femme parce qu'il l'aimaif et les biens de la commu-
nauté (tréap sàmbach), on doit les laisser à l'épouse. S'il v
a des enfants vivants (ou si l'épouse est enceinte) à la mort du
mari, on devra laisser à cette épouse tous les tréap dœum de
son mari et tous les tréap sàmbach. – Quant aux morodâk, il
faudra les partager conformément à cette disposition.
ART. 53. Si une fille quelconque, non encore mariée
par ceux qui ont autorité sur elle, cédant à l'impulsion de son
cœur, va habiter avec un homme qui l'a demandée en mariage,
ou si une fille quelconque a été enlevée de force par un
homme puissant, qui a quelque autorité, qui en a fait son
épouse, et si cette femme, ayant des biens personnels emportés
avec elle, meurt sans enfants, ces biens doivent être entière-
ment remis à ceux qui avaient autorité sur elle. Si cette
femme en mourant laisse des enfants, et si son mari les garde,

J'ai traduit exactementle texte, mais je crois qu'il comporte un lapsus


."<t~mtet qu'il est ici question non des tréap do'Mmde l'épouse, mais des
des <rMpdcMtmdu mari, et que c'est la moitiéde ces biens dccMm, c'est-à-dire
des biens propres au mari qui doivent, à sa mort, faire retour à ceux nui
avaient autoritésur lui. C'estpourquoiil est dit ici qu'il nefaut pas comprendre
dans ces~-Mpda''<m.les biens que le mari en a distraits pouren faire présent
à son épouse.
358 CODE PMVÉ. LES MENS

les tréap dœum de cette femme doivent lui être laissés parce
que son mari devient le néakh eysara de l'enfant. Si plus
tard cet enfant vient à mourir, ce qui reste des tréap dœum
de la mère doit être remis aux anapoyéa bal de cette mère. –
Si le mari a entièrement dépensé ces tréap dœum, on dit que
les anapoyéa bal n'ont pas de chance.
ART. 54. Le Lakkhana des frères et sœurs, fils et filles,
petits-fils et petites-filles, neveux et nièces, qui ont des droits
sur les tréap morodàk, dit que si l'un de ceux-là est allé en
un pays éloigné pour une autre raison que le service royal,
s'il a su que son père ou sa mère, etc., est tombé malade, et n'a
pu venir, parce qu'il était très occupé [ou .naïade], s'il n'a
envoyé personne à sa place pour soigner, médicamenter le
malade, fermer sa bouche et ses yeux, incinérer le, cadavre et
arroser les ossements, il ne faut rien lui remettre des tréap
morodàk. Si cet homme, ne pouvant pas venir, a envoyé
quelqu'un le remplacer, ou bien s'il était occupé au service du
roi, ou bien s'il était trop éloigné pour arriver à temps, il faut
s'assurer des faits et lui remettre ce à quoi il a droit, confor-
mément à la loi.
ART. 55. Quiconque a racheté ses parents ou ses alliés
pour en faire ses propres esclaves, ou a prêté à intérêt ou
sans intérêts une somme d'argent, puis meurt, si le débiteur
l'a soigné, médioamenté pendant sa maladie, ou bien s'il l'a
secouru pendant sa vie quand il était ruiné, très pauvre, et
s'il lui a fermé la bouche et les yeux, s'il l'a incinéré et s'il a
arrosé les ossements conformément a la coutume. dans tous
ces cas, le cbau krasuong doit voir si la somme due par le
débiteur, parent ou allié du défunt, est égale à la part des
biens morodàk à laquelle il a droit; si elle est égale, il convient
d'abandonner cette dette et de libérer ("ojr ~HocA sr~<M.) le
débiteur. Si la dette dépasse de beaucoup la part des biens
morodàk qui revient au parent ou à l'allié débiteur, il faut
exiger le versement de l'excédent afin de le partager (avec les
autres biens) entre les enfants, les petits-enfants et les autres
parents. Si la dette est plus faible que la part à recevoir, il
faut la compter dans la part des morodàk que le débiteur doit
recevoir, et y ajouter ce qui manque pour faire une part
KRAM MORODAK 359

complète conformément à cette disposition. – Si cet esclave


ou ce débiteur n'a ni soigné, ni médicamenté le malade, ni
fermé la bouche et les yeux. du mort,, ni incinéré le corps, ni
arrosé les ossements, il ne doit pas avoir part au partage des
biens morodak. (Par conséquent, il doit à la succession ce
rfu'il devait au soit son prix d'achat s'il est esclave,
soit la somme d'argent qu'il a empruntée).
AnT. 5P.– Le parent ou l'allié qui est esclave ou débiteur,
et qui a aidé son maître ou son créancier soit dans le malheur,
soit pendant une attaque de pirates ou de soldats, soit au
cours d'un naufrage, qui t'a protégé de la morsure d'un
crocodile, d'un tigre, d'un serpent ou sauvé de gens qui l'atten-
daient pour le tuer, soit d'animaux à deux pieds ou à quatre
pieds qui l'attaquaient. ou bien celui que son maître ou son
créancier a envoyé a l'armée à sa place, qui a sauvé la vie à
son maitre ou à son créancier, ou qui a sauvé la vie de la
femme, des enfants de son maitre ou de son créancier, ou bien
celui qui a pâti à la place de son maître ou de son créancier.
tous ceux-là sont dits méan opoakaras' « avoir secouru »,
Si son maître ou son créancier étant tombé malade, cai.
esclave ou ce débiteur, parent ou allié du défunt n'est pas
venu en temps pour soigner, médicamenter le malade, lui
fermer la bouche et les yeux après sa mort, incinérer le corps
et arroser les ossements, il a droit à sa part des biens
morodàk conformément à la loi. Si ce parent ou cet allié.
esclave ou débiteur n'a pas (oppakaras) secouru ainsi qu'il
a été dit plus haut, mais s'il est venu soigner le malade,
fermer la bouche et les yeux du mort, incinérer le cadavre et
arroser les ossements, ou biens'il n'est venu que pour soigner
le malade et lui fermer la bouche et les yeux, la différence
entre ce qu'il doit et sa part doit être partagée conformément
à la loi.i.
ART. 57. Si le maître de la vie, au-dessus de toutes les
têtes (le roi), a donné à quelqu'un des biens quelconques
esclaves hommes et femmes, bosufs, buffles, éléphants, che-
vaux. soit par pitié, soit en récompense de services rendus,
« il y a
Ducambodgienme'ff!) et du sanscrit HpaA'm'ff,
secours, assis-
tance »,
300 CODE PmVÊ. LES BIENS

et si ces esclaves ou ces animaux ont eu des petits, on ne doit


les
pas, à la mort de celui qui les a reçus, les reprendre pour
verser au Trésor royal, sauf les photyéa, mais on doit les
remettre à sa femme, à ses enfants, petits-enfants ou autres
loi. H ne faut
parents selon le cas, et conformément à la
au Trésor royal,
plus reprendre ces biens pour les verser
et par bienveil-
parce que le roi les a donnés volontairement
lance.
ART.58. Si le roi (<o~ par bienveillance, a donné une
femme de son palais comme épouse à quelqu'un, et si cette
femme vient à mourir, on dit que, cette f~mme ayant été don-
née par le roi, il faut faire trois parts des tréap sàmbach et
remettre une part au Trésor royal, une part à son père, à sa
mère ou à ses parents, et une part à son mari. Quant aux
elle habi-
tréap dœum de cette femme,si, après son mariage,
tait avec ses père et mère, ses grands-parents, ses grand-
oncle et grand'tante, ses oncle et tante, son frère. ou sa
dœum
sœur, ou si elle habitait avec son mari, que ces tréap
aient été ou non donnés par le roi, ou si elle a un enfant qui
est nourri par son anapoyéa bal, ou par son mari survivant,
confor-
puis que cet enfant vienne à mourir, il faut procéder
mément au commencement de cette loi. (Voyez le Lakkhana
/K!Hn.)
ART.59. Si un homme, dignitaire ou non, a épousé une
femme que le roi lui a donnée et que cette femme vienne à
à
mourir, il faut partager les tréap morodàk conformément
cette disposition. Si cette épouse était pmthom piriyéa, ou
été employés
pîriyéa, et possédait des tréap dœum qui ont
dans le ménage par le mari, qu'elle ait eu ou non des enfants,
à sa mort on doit prendre les biens sàmbach et les tréap
dœum employés dans le ménage, ceux du mari et ceux de la
Si d'un côté
femme, et les partager conformément à la loi.
il n'y a pas de tréap dœum, il faut prendre les biens sàmbach
les tréap dœum
(ou de la communauté) pour reconstituer
ne peut les
employés ou dépensés dans le ménage; si on
reconstituer entièrement, on dit qu'il a bonne ou mauvaise
chance. – S'il y a un excédent, il faut le partager conformé-
ment au commencement de cette loi.
KRAM
MORODAK !?')

LAKKHANA
DUPARTAGE
DESTHËAPSAMBACH
ET MORODAK

Arn. 60. Il faut remettre la part de l'épouse décédée à


son anapoyéa bal s'il est venu soigner, médicamenter la
malade, lui fermer la bouche et les yeux, incinérer le cadavre
et arroser les ossements. S'il n'est pas venu, etc., il ne doit
rien recevoir des biens morodàk. S'il est venu soigner la
malade mais non enterrer le corps, ou bien s'il est venu
enterrer le corps et s'il n'est pas venu soigner la malade, il
faut partager les biens morodàk conformément à la loi.
ART.61. Si le père, la mère, le grand-père, la grand'-
mère, le grand-oncle, la grand'tante, l'oncle, la tante, le frère,
la sœur ont un fils, un petit-fils, etc., qui possède des biens et
qui entre en religion, et si ce religieux vient à mourir dans
les ordres, alors même que son père, sa mère et ses autres
parents l'auraient soigné, médicamenté pendant sa maladie,
qu'ils auraient fermé sa bouche et ses yeux après sa mort,
qu'ils auraient incinéré son cadavre et lavé ses ossements, on
ne doit pas partager entre eux les biens morodàk; il faut les
réunir et les remettre à un religieux du monastère, afin qu'il
les emploie au profit du temple.
ART.68. Si un religieux de la religion du Buddha, moine
ou novice (p/f sâmnêr), est venu soigner, médicamenter son
père, sa mère ou un parent malade, lui fermer la bouche et
les yeux, incinérer le corps et laver les ossements, ou bien
s'il n'est pas venu soigner, etc., il a droit à sa part des biens
morodàk. Comme il nepeut pas les recevoir comme un Jaïque,
il doit charger l'un de ses parents de les garder pour lui;
quand il se défroquera, il pourra se'mettre en possession de
ses biens et les employer. Si le phik ou le sàmnér reçoit sa
part et la garde lui-même dans le monastère, il ne pourra
pas, quand il se défroquera, les prendre et les emporter.
362 CODEPMVÊ. LESBIENS

DESPRËAHM
DU PARTAGEDES MENSMOHODAK
LAKKHAXA

ART. 63. A la mort d'un préahrn, il faut tout d'abord


reprendre les photyéa et les remettre au roi. Quant aux tréap
morodàk, il n'en faut prendre aucune partie pour le roi; il
faut les partager entre le père, la mère, les enfants, l'épouse
et les autres parents du décède, comme il a été dit pour les
autres laïques au commencement de la loi.
ART. 64. Si une veuve [de préahm] est présentée au roi
comme ayant fait le service royal et comme étant restée plus
de trois ans (~cr /f/mo/)) avec son mari, il faut faire deux
parts des biens morodàk, puis lui remettre une part et verser
l'autre au Trésor royal. Si cette veuve est restée moins de
trois ans avec son mari, ou bien si elle a eu trois, quatre
maris ou davantage, on doit la considérer comme une
phésàyéa (femme de mauvaise vie) et ne rien lui remettre des
tréap morodàk,
Am'. 65. Si le mari ou la femme qui ne possède pas de
tréap dœum présente une liste de ses tréap dœum, et si
quelqu'un, quand il y a peu de biens sàmbach, présente une
liste où il y en a beaucoup, ou bien s'il y a beaucoup de biens
morodâk et que quelqu'un présente une liste portant qu'il y
en a peu, il faut examiner de quel côté se trouve la vérité,
atin de rejeter du partage celui qui veut tromper les autres,
et verser sa part au Trésor du roi. S'il y a des biens cachés,
il faut condamner conformément à la loi celui qui les a
cachés,
ART. 66. Si des cohéritiers ont, d'accord entre eux,
accepté leurs parts, et que l'un d'eux vienne dire que les biens
morodàk n'ont pas été tous partagés, il faut rechercher la
vérité, et savoir si vraiment un des cohéritiers a caché des
biens. Si des biens ont été cachés, il faut les réclamer et
reprendre à celui qui les a cachés la part qu'il a reçue, puis
réunir tous ces biens et en faire trois parts ceci fait, prendre
une part et la verser au Trésor du roi, remettre une part à
celui qui s'est plaint et dépenser la troisième part à célébrer
KRAM MORODAK 363

des fêtes au nom du défunt. Celui des cohéritiers qui a caché


des biens ne doit rien recevoir. Si, à l'examen de l'affaire,
il est démontré que l'accusation est fausse, il faut reprendre
au plaignant la part qu'il a reçue et en faire deux parts, puis
verser une part au Trésor royal et remettre l'autre part a
l'accusé. L'accusateur ne doit rien recevoir'.
ART. 67. Si, de leur vivant, le père, la mère, le
grand-père, la grand'mère, le grand-oncle, la grand'tante,
l'oncle, la tante, le frère aine ou cadet, la sœur aînée ou
cadette, a partagé ses biens entre ses parents, ou si, au cours
d'une grave maladie, cette personne a dit de donner des biens
Atel parent qu'elle désigne, on dit que ces biens doivent être
considérés comme ayant déjà été reçus. Dans ce cas, le pro-
priétaire de ces biens étant mort, ni le chau krasuong, ni les
autres parents ne peuvent reprendre ces biens, ni les réunir
pour les partager.
Am\ 68. Si le père, la mère, le grand-père, la grand'mère,
le grand-oncle, la grand'tante, l'oncle, la tante, le frère aîné
ou cadet, ou la sœur ainée ou cadette étant mort, mais le par-
tage pas encore arrêté, si un parent vient de sa propre auto-
rité, sans craindre les autres parents, prendre les biens, il
faut examiner le cas, réclamer ces biens soustraits a la succes-
sion et les partager entre les autres parents. Celui qui a pris
ces biens de sa propre autorité'nf doit rien recevoir des
biens morodàk.
ART.69. Si un membre du sèna botdey, un conseiller
grand ou petit ou un simple habitant meurt en laissant des
biens, il faut partager les morodàk entre les proches parents
et les parents éloignés et donner à l'enfant non encore né,
moitié moins qu'à l'enfant né.
ART. 70. Le Lakkhana du partage de morodàk indique
cinq classes de biens morodàk qui sont les morodàk des reli-
gieux qui doivent être partagés par trois ou quatre personnes;
les morodàk des préahm qui doivent être partagés par
quatre ou cinq personnes; les morodàk des dignitaires de
dix à six péan qui doivent être partagés par neuf ou dix

M:< Nt'cMcM,
Voyez article38,page371.
364 CODEPRFVË. LESBIENS

dignitaires; les morodak des dignitaires de cinq <' un


*–
péan qui doivent être partagés par sept a huit dignitaires
los morodak des ses<Ae~, /t:o~c!e~ véanich', c'est-à-dire
des riches, des maitrescfe maison, des commerçants maritimes
et des gens du peuple (réas), qui doivent être partages par
quatre ou cinq vieillards. Ces partages faits en présence de
ces groupes de personnes doivent être considères comme
définitifs et personne ne peut plus les refaire à nouveau.
Le Laklchana des mo/'od~A:, qui compte soMMK<e-d{A'métra,
est fini ici.

t'KTIT HECUHtL
L

Les ('{/yH<!<c articles qui suivent sont les vingt-quatre


derniers articles ~'Hn petit recueil de lois ~fHe./c me suis joro-
curé dans 'la province de A~d/n/~ong-'S'o~. Ce petit recueil
était sans titre et paraît poHpotr se diviser en deux /)<<te.s
une première partie comprenant certains c~'</Mc.s,délits et
procès dont les femmes sont cause, et une ~eu.tp/He pa/c
qui s'occupe des' successions. Je donne plus haut les ctMg'<-
deux articles ou Hte~a ~Ht /brHtef!< la p?'eHnp/'c partie de ce
petit recueil, et, afin de réunir sous le mente titre plupart
des dispositions qui /'e~emen<ey~ le par~g'e des biens après
~ecps,e~bry!te ici avec les articles ~6 de ce petit
7'ecttet< un second paragraphe dft livre consacré <!tt. succes-
sions.
ÀR'r. 23. Si quelqu'un, étant marié, meurt sans enfant,
et laisse des biens en plus ou moins grande quantité, il
faut prendre le dixième de ces biens et le verser au Trésor
royal 2.
Si le mari meurt avant l'épouse et que celle-ci veuille
Du pali setthi riche; f/s/ta~o</j.
mettre de muisou (père de fanoUe)
vânijo, commenant.
Les biens dont il est question ici sont, les biens sàmbachou biens de
la communauté.Le partage des biens documou antérieur, nous l'avons vu
plus haut, est soumis à d'autres dispositions le mari, quand il n'a pas d'en-
fant de son épouse défunte, n'y peut pas prétendre.
KRAM MORODAK 365

procéder à l'incinération de son mari, il faut faire deux parts


égales de ce qui reste de biens, remettre une part à l'épouse
et employer l'autre part a couvrir les frais de la cérémonie de
l'incinération.
Si l'épouse meurt avant le mari, et si celui-ci veut procé-
der à l'incinération de son épouse, il faut faire trois parts des
biens, remettre deux parts au mari et considérer l'autre
comme étant la part de la femme. (Cette part de la femme
doit servir MCOK~V'tr les frais de son incinération).
Si les.parents de la femme ou ceux du mari ont, à la place
de celui-ci, procédé aux funérailles de son épouse, il faut
partager les biens en deux parts égales. Si le mari était
absent quand les funérailles de son épouse ont eu lieu, mais
s'il avait remis avant de partir, à un de ses parents, la somme
nécessaire aux funérailles, il faut faire cinq parts des biens,
remettre trois parts à ceux qui ont procédé aux funérailles
~t lui laisser deux parts. La loi dit que, si le mari est
occupé par le service du roi, par son commerce en un pays
éloigné, ou malade ou près d'un de ses parents malade, on
doit toujours partager conformément à cette disposition..
ART.24. Si un des parents soit du mari, soit de l'épouse,
étant devenu pauvre et esclave de quelqu'un, a été racheté
avec les biens de la communauté, soit par le mari soit par
l'épouse, et si l'un des conjoints vient à mourir, le juge ne
doit ni comprendre dans les biens sàmbach ou de la commu-
nauté le parent racheté ni diminuer la part de l'un des
conjoints du prix de rachat de ce parent.
ART.25. Si un homme vient à mourir en laissant une
pràpon thom (grande épouse, pràthom pîriyéa), une pràpon
stœu (épouse après, anûpiriyéa), une pràpon chong (épouse
du bout, dernière épouse, néanéa pîriyéa) et une pràpon
mé-kha (concubine, néanéa pîriyéa); si toutes ces femmes ont
des enfants et que leur mari (père de leurs enfants) vienne à
mourir, il faut faire six parts des biens sàmbach, ou de la com-
munauté, et les distribuer ainsi trois parts au mari défunt,
deux parts à la pràpon thom et une part à la pràpon stœu'.
Cetteépouseest aussi appeléept'~oH M))da<ou épousedu milieu,
parcequ'eUeestplacéeentrela grandeépouseet l'épousedu bout.
366 CODEPH!VÉ. – LES MEKS

Puis il faut prendre les trois parts du mari et en faire dix


parts qu'on doit partager ainsi entre tous les enfants les
enfants de la prapon thom quatre parts; les enfants de la prà-
pon stœu, trois parts; les enfants de la prapon chong, deux
parts; et les enfants de la prapon mé-kha âne part. -Quant
aux deux parts de la pràpon thom elles sont pour ses enfants,
la part de la pràpon stoeu est pour les siens. Dans aucun
cas, les juges ne doivent partager autrement entre les enfants
de ces quatre femmes.
ART. 26. Si un homme à sa mort a laissé des biens, un
enfant d'une première épouse, un enfant d'une dernière
épouse et un enfant adoptif, il faut tout d'abord partager
comme il a été dit ci-dessus entre le mari, sa première épouse
et sa dernière épouse, puis partager les parts du mari entre
les enfants qui ont pris part a la cérémonie des funérailles.
de leur père ainsi qu'il suit trois parts à l'enfant de la pre-
mière épouse, une part à l'enfant de la dernière épouser une
part à l'enfant adopté.
Quant aux biens sàmbach de la première épouse (les deux
parts du premier partage), ils doivent revenir à son enfant et
au fils adoptif (si elle l'a adopté). Quant aux biens sâmbach de
la dernière épouse (la part du premier partage), ils doivent à
sa mort, si c'est elle qui, avec son mari, a adopté l'enfant,
être partagés entre son enfant et l'enfant adopté. Ce par-
tage doit se faire ainsi deux parts à l'enfant légitime, une
part à l'enfant adopté

Voyez~<tAA/M!M mfM'OfMt, article ii A't'<!w articleSO,


.'w«p/tM,
La~MtMt~(o<!e!/ pt'~pott,article62.
Je croisbienqu'il fautdireici « deux partsà l'enfantde la dernière
épouse»,caril sembleque partoutailleurslesenfantsadoptésont droità
une partmoinsétevéeque les enfantsdela dernièredesépouses.
Danstout cet articlela premièreépouseest dite « prâpondœum,
épouseantérieurew.Cetteexpressionest vulgaireet nullementexacte,car
elle peutaussi biendesignerune épousedisparue,qu'unepretnièreépouse.
Lemot« dœum o, quandil qualitédes enfants,désignedesenfantsnésd un
lit antérieuret qui n'existeplus quandil qualifiedes biens,il désignedes
biensqui existaientavant)o mariage,ladot.C'estpourcetteraisonqu'il faut,
à monsens,n'employer ce mot, dansun textede loi,dans une piècequel-
conqueque pour désignerune épousedisparue;car il n'y a que les gens
sanséducationqui,au Cambodge, écrivent n prâpondœum» pour« prâpon
thome, bienquecetteexpression soitdu langagecourant.
KRAM
MORODAK :367

ART.27. Si un des enfants n'a pas pris part à la céré-


monie des funérailles il faut l'écarter de la succession et par-
tager entre les enfants qui y ont pris part. S'il était enfant
unique il faut partager les biens entre les parents, comme si
ces biens étaient tréap-a (biens de la fin), c'est-à-dire comme
si le défunt était mort sans enfant.
Si le neveu germain a pris la peine de célébrer les funé-
railles de son oncle, sa part doit être égale à celle d'un enfant
adoptif qui n'est pas venu donner son concours à la céré-
monie.
Si le fils adoptif a donné son concours à la cérémonie
des funérailles, sa part doit être égale à celle d'un fils
légitime.
S'il n'y a pas de fils adoptif, la part du neveu germain qui
a procédé aux funérailles de son oncle doit être celle d'un
fils adoptif qui a assisté à la cérémonie.
Quant aux autres parents, qu'ils soient du premier, du
second, du troisième degré et au delà, ils doivent, s'ils ont
assisté aux funérailles, recevoir une part calculée sur les
services qu'ils ont rendus pendant la cérémonie.
ART.28. Si un homme marié, ayant eu un enfant d'une
esclave d'autrui, a pris cet' enfant et l'a remis à son épouse,
et si cette épouse, après la mort de son mari,, prétend que
l'enfant que son mari lui a confj.é,étant le iils d'une femme
esclave, doit être considéré comme esclave, il ne faudra pas
l'écouter. On prendra les biens sàmbach (ou de la commu-
nauté) et on en fera trois parts qu'on distribuera ainsi une
part à l'épouse et deux parts au mari. Ceci fait, on prendra
les deux parts du mari et on les partagera, conformément à
la loi entre l'enfant de l'épouse et l'enfant de la femme
esclave d'autrui.
Cependant, si l'enfant de la femme esclave (alors propriété
du maitre de cette femme) a par son père été racheté et payé
avec les biens de la communauté, il faut faire trois parts du
prix d'achat prélevé sur les biens sàmbach et les répartir
ainsi une part à l'épouse, une part à la femme esclave
deux parts à l'enfantde l'épouse,une part à t'eafantde
C'est-à-dire
J'esclave.
368 PniVË.– LESMENS
CODE

d'autrui, puis partager la dernière part entre le fils de l'épouse


et le fils de la femme esclave'.
Si cet enfant d'une femme esclave d'autrui a été racheté
par son père avant son mariage et payé avec ses propres
biens, puis élevé par une épouse que son père a ensuite
épousée légitimement, il faut remettre à cet enfant tous les
tréap dœum de son père. Quant aux tréap sâmbach (ou biens-
de la communauté), il faut les partager entre les enfants de
l'épouse, (c'est-à-dire entre l'épouse et les enfants que cet
homme a eus de son épouse, car l'épouse adroit aune part des
biens de la communauté et les enfants à la part de leur père
dans ces biens).
ART. 29. Si un homme, créancier d'un autre homme,
meurt avant que son débiteur se soit acquitté envers lui, la
veuve ne peut elle-même s'adresser aux tribunaux pour entrer
en possession de ce qui est dû à son mari décédé. Mais si
cette veuve se remarie (dans les délais convenables), son
nouveau mari peut s'adresser soit aux juges, soit au roi,
et obliger le débiteur à s'acquitter*. Ce bien doit ensuite être
partagé conformément à la loi.
ART.30. Si un père, une mère, laisse à sa mort des
dettes à payer, et si le défunt avait des enfants qui habitaient
avec lui et des enfants qui habitaient hors de chez lui, il faut
que les enfants qui sont sortis de la maison paient plus que
les enfants qui ne sont pas encore mariés et qui sont restés
avec leurs père et mère. La loi dit qu'il faut surtout que les
père et mère ne pâtissent pas (dans une autre existence) à
cause de leurs dettes.
ART.31. Si les enfants de quelqu'un sont mariés et habi-
tent hors de la maison paternelle, et si l'un de ces enfants
vient à mourir en laissant des dettes à payer, les créanciers
ne doivent point s'adresser aux parents de leur débiteur.

Cet article, sauf la rédaction un peu ditïerentc, est jusqu'ici conforme


à l'article 54 du tMm MMp/M'a.La fin de l'article vise des cas identiques,
mais non absolument semblables; elle conclut cependant do la même manière
quant au partage.
Cet article est curieux, mais je ne vois pas très bien à quel besoin il
répond.
KKAMMUHUDAK 369

ART.32. – Si un homme meurt en laissant un enfant de


sa concubine (pr~o~ ntc-A~a)et pas d'enfants de ses épouses,
que celles-ci n'aient pas eu d'enfants ou qu'elles en aient eu
qui sont morts, on devra remettre tous ses biens à l'enfant
de sa concubine.
Ses parents ne pourront pas y prétendre.
Si l'enfant de la concubine n'assistait pas à la cérémonie
funéraire de son père et si les parents y assistaient, il faut
faire deux parts égales des biens et les distribuer ainsi une
part aux parents qui ont fait les funérailles, et une part a
l'enfant de la concubine.
ART.33. Si un homme a racheté à son maître une fille
vendue par ses père et mère, et fait sa femme de cette fille
après avoir obtenu le consentement de ceux-ci, on doit consi-
dérer cette femme comme son épouse légitime, parce que cet
liomme a promis aux parents de cette fille d'en faire son
épouse. Si cet homme meurt sans enfant, il faut faire trois
parts des biens sàmbach (ou de la communauté) et les répar-
tir ainsi une part à l'épouse, et lès deux autres parts, qui
représentent l'avoir du défunt dans la communauté, doivent
être, l'une remise à ses parents et l'autre employée à payer
les frais de ses funérailles. Pour la part des biens sàmbach
laissés à l'épouse, celle-ci doit acheter des habits blancs, s'en
vêtir et faire tous les huit jours jusqu'à la fin du deuil l'au-
mône du riz aux religieux, au nom de son mari qui lui a fait
du bien en la rachetant pour en faire une femme libre
(s/'e~ /)/'e~).
Si cette femme, après avoir procédé à l'incinération du
corps de son mari, cesse de porter les habits blancs, ne fait
pas l'aumône du riz aux religieux et porte un sàmpot ordi-
naire, ou bien si elle prend un amant ou se remarie (avant
la fin du deuil), les parents du mari peuvent reprendre la
part des biens sàmbach qui lui a été remise, sans aucune
pitié pour elle.
Mais si cette femme porte le deuil jusqu'à la fin du mois
où elle a le droit de le quitter, et s'il y a quelqu'un qui désire
la prendre pour épouse, cet homme doit aller la demander
aux parents de son mari défunt, car c'est à eux qu'il faut
L~U-11 J-CLL~
24
370 CODEl'HtVË.– LESUtKNS

offrir le khant sla, comme c'est à eux qu'il appartient d'accor-


der cette femme ou de la refuser. Si Je mari défunt n'avait
ni méba* ni frère aîné, mais un frère cadet, un neveu, et si
la veuve veut se remarier, elle doit prévenir celui de ceux-ci
qui est le plus proche parent de son mari défunt et le consi-
dérer comme son méba.
AR'r 34. Si un homme a eu plusieurs enfants d'une
femme qu'il a rachetée pour en faire son épouse, et meurt en
laissant des biens et un enfant né d'un premier lit, il faut par-
tager les biens entre cet enfant, ceux qu'il a eus de l'épouse
rachetée et cette épouse elle-même.
Mais si cette épouse rachetée ne porte pas le deuil de son
mari, ou bien si elle prend un amant, ou si elle se remarie
(avant l'expiration du deuil), il faut lui reprendre sa part des
biens et ne pas lui en laisser gros comme un grain de poussière
Si, au contraire, elle a gardé le deuil depuis le jour de là
mort jusqu'au dernier jour du mois où elle peut le quitter, elle
peut, sans commettre aucune faute, prendre un nouveau mari.
ART.35. – Si quelqu'un meurt sans enfants, il faut faire
trois parts de ses biens deux parts pour cet homme et une
part pour son épouse survivante. Si l'épouse procède à
l'incinération de son mari, dix ou onze mois après sa mort,
il faut aussi faire trois parts et faire comme il vient d'être
dit. Si elle porte le deuil de son mari par reconnaissance
pour lui, et si elle ne le quitte que le jour où elle a le droit de
le quitter, il faut également faire trois parts comme ci-dessus.
ART.36. Si le mari meurt avant l'épouse et que celle-ci
procède à, l'incinération de son mari, puis continue de porter
le deuiLpendant trois ans, sans prendre un nouveau mari, on
dit que cette femme est une bonne épouse qui aime bien son
mari et qui a de la reconnaissance pour lui. Dans ce cas, il
faut faire deux parts des biens sàmbach, lui laisser une part.
et considérer l'autre comme étant la part du mari.
AnT. 37. Si une femme, qui a incinéré le corps de son
mari, se remarie ou prend un amant avant la fin du troisième
mois (?), il faut lui réprendre tous les biens quelle a reçus.

Pèreet mère,ou grand-pèreet graud'mëre,ou pèreet mèreadoptifs.


«*
KMAMMOnoUAK K71

Mais si elle attend, quatre, huit, dix ou douze mois pour


déposer le deuil, pour ne plus faire l'aumône du riz aux
religieux, ou pour prendre un amarn ou un nouveau mari,
on dit que c'est une femme qui n'a pas de reconnaissance
pour son mari, qui n'aime pas son mari dans ce cas, il faut
faire trois parts des biens, deux parts pour le mari et une
part pour cette épouse.
ART.38. Si l'épouse meurt avant le mari, ou si le mari
meurt avant l'épouse, et qu'il reste des biens à partager qui
sont demeurés entre les mains du conjoint survivant, si
d'autre part, il se présente des parents du défunt qui deman-
dent le partage de ces biens, il faut les partager.
Si l'un de ces parents accuse le conjoint survivant de
cacher une partie des biens, et si cette accusation est fondée,
il faut prendre ces biens cachés et ne pas partager avec celui
qui a tenté de tes dérober à la succession.
Si, d'autre part, un parent, qui a déclaré tout d'abord avoir
trouvé des biens appartenant à la succession, vient ensuite
déclarer qu'ils n'existent pas, on ne doit pas ajouter foi à sa
parole il faut partager les biens incontestés conformément à
la loi deux parts pour le mari, une part pour l'épouse.
Si le conjoint survivant est l'épouse, il faut prendre les parts
du mari et les partager entre ses parents si le conjoint survi-
vant est le mari, il faut prendre la part de la femme et la
partager entre ses parents.
ART.39. Si les biens dœum du mari et de l'épouse ont,
au cours d'une guerre, été sauvés par la femme qui les a
emportés en fuyant, et si plus tard le mari de cette femme la
répudie ou bien si l'un des deux conjoints meurt, et qu'on
trouve que les deux époux ont mêlé leurs biens dœum pour
en faire des biens sàmbach (ou de la communauté), il faut
faire trois parts des biens sàmbach deux parts pour le mari,
une part pour la femme

VoyezJL«Ms)M mot'oda~article66.
Cet articleest douteux. VoyezJfrdMtMMpM< </t!p<<e~,
articles6t,
65et surtoutl'articlei33qui fait verserà la communauté
les biensdu mari
sauvéspar l'épouse,alors qu'il laisseà t'épouseses propresbiensdœum
égalementsauvesparelle.
372 CODEPRtVË.– LESMENS

ART. 40. Si des époux ont mis leurs biens dœum en


commun, en ont fait des biens sàmbach, ont toujours vécu
tranquilles ensemble et, si le mari, venant à mourir, l'épouse
par reconnaissance pour son mari, ne se remarie pas, procède
conformément à la coutume à l'incinération du corps, porte le
deuil pendant trois ans, la loi dit que, cette femme agissant
ainsi, il faut prendre les biens sàmbach et en faire deux parts
égales (une part pour le mari, une part pour l'épouse), parce
que ces deux époux ont toujours vécu tranquillementensemble.
Si l'épouse meurt avant le mari, et si le mari a procédé à
l'incinération du corps de son épouse, il faut, aussitôt après
la cérémonie, procéder au partage des biens comme il a été
dit ci-dessus, une part pour le mari, une part pour l'épouse.
ART.41. Si des biens sàmbach constitués avec les biens
dœum apportés par chacun des époux viennent à se perdre,
la loi dit qu'on ne peut réclamer l'époux survivant les biens
dœum de l'époux décédé, parce qu'il est dit que les deux
époux sont comme un seul corps et qu'un malheur les
atteint tous deux. Donc, si la. femme meurt avant le mari,
ou si le mari meurt avant l'épouse, il ne faut pas permettre
que les parents de l'époux décédé, ou les enfants d'un autre
lit de cet époux, viennent réclamer quoi ce soit à l'époux
survivant.
ART.42. Si un homme marié qui se livrait au commerce
a employé les tréap dœum de son épouse à acheter des élé-
phants, des chevaux, des bœufs, des buffles qu'il voulait
revendre afin d'avoir un bénéfice, et si, plus tard, cet homme
ou son épouse vient à mourir, il faut tout d'abord reconsti-
tuer les tréap dœum de l'épouse, puis partager les bénéfices
de l'opération faite par le mari conformément à la loi, comme
on partage les biens morodàk.
ART.43. Si un homme a des relations avec une de ses
esclaves, et se marie avec une femme qui vient habiter sa
maison; si, plus tard, il a un enfant de l'esclave, cet enfant
d'esclave doit être considéré comme faisant partie de ses
biens. Quant aux biens de la communauté, que le mari meurt
le premier ou que l'épouse meurt la première, ils doivent être
partagés conformément à la loi.
KRAM
MOnO!1AK 373

ART.44. Si un homme enlève* unefemme qu'il a deman-


dée en mariage et qui lui a été refusée par ses parents, on dit
que cet homme aviolé la loi; s'il est condamné, sur la plainte
des père et mère, à payer une amende, et s'il prend le bien
de cette fille pour la payer et que plus tard, soit à sa mort,
soit à la mort de cette fille devenue son épouse, les parents
de cette femme ou les enfants qu'elle a eus d'un lit antérieur
viennent réclamer, il ne faudra pas recevoir leur réclamation,
parce que la loi dit que ces deux époux ont supporté la peine
et souffert ensemble.
ART.45. Si des époux possédaient des biens dœum, –
esclaves, bœufs, buffles, éléphants, chevaux ou toutes autres
sortes de choses, ont employé ces biens dans le ménage et
les ont perdus, soit parce qu'ils se sont noyés, soit parce
qu'ils se sont enfuis, soit parce qu'ils ont été dévorés par le
crocodile ou le tigre, soit parce qu'ils ont été vendus .pour
vivre, on ne peut rien réclamer à l'époux survivant à la mort
de l'un des deux époux, parce que la loi dit que c'est un mal-
heur dont ils ont souffert tous les deux.
ART.46. Si un homme marié a pris les tréap dœum de
son épouse pour acheter des éléphants, des chevaux, afin
qu'ils lui servissent de monture, et si ces bêtes sont mortes,
on ne doit pas obliger le mari à les rembourser à la suc-
cession de son épouse, ou en reprendre le prix sur ses
biens, après sa mort, parce qu'on doit admettre que les deux
époux étaient d'accord pour acheter ces animaux, et qu'ils
avaient l'intention de les transmettre à leurs enfants en sou-
venir d'eux et afin d'élever leur condition sociale et qu'on ne
dise pas d'eux qu'ils étaient de basse condition.

Probablement
avecsonconsentement.
TITRE II

PROHMOTONT

Q
DESDONATIONS

PREAMBULE. – Voici le Lakkhana des trois cas d'après le


texte pâli du Préas <omnta satth. Ce Lakkhana concerne les
donations [entre vifs et indique trois sortes de donations
les donations faites par amitié ou par amour; les donations
faites par peur; les donations faites par charité.
Les biens donnés par amitié ou par amour ne peuvent plus
être repris parce que la cause de la donation était l'amitié ou
l'amour.
Les biens donnés par peur peuvent être repris parce que
la cause de la donation est la crainte, soit de l'autorité, soit
d'un mal possible, d'un accident à éviter.
Les biens donnés par charité ne peuvent pas être réclamés,
parce qu'ils ont été donnés par bonté, volontairement, de plein
cœur.
ARTICLE PREMIER. Si le roi a récompensé quelqu'un qui
s'est distingué dans le service, en lui donnant de
sr~-pran~,
Probablement du sanscritBf'er/tma « Mtonde Brahma,pénalité
<<<Md<t,
deBrahma.»
Cetteloin'a pasce sous-titredansle texte; elleestréunieà uniakkhana.
concernantles vols,etàun autreconcernantles irrévérences, sousle nomde
~-<tMPt-o~mo<otK. Les copiessur ollesde palmierque j'ai vuesne portent
qu'unseulnumérotage desarticles,det a 29.Letexteautographié publiépar
le Protectoratportedeuxnumérotagesle premierqui faitsuiteà la loi sur
le vol,i3-4i,et un second,celuides ollesi-M.C'estce dernierquej'ai crn
devoiradopterici.
PROHMOTONT :!75

des s~-p~s< (rizières de raison sèche et rizières de saison


des pluies), des plantations ou toute autre chose, ces choses
demeureront aux enfants après la mort des parents et aux
membres de la famille qui viennent après; cependant les ani-
maux, les bijoux, etc., donnés par !e ~oidevront lui revenir .').
la mort du dignitaire, parce que ces choses ont été données
pour marquer la dignité.
AnT. 2. Quiconque donne sa femme a un autre homme
dont il est l'ami, si, plus tard, il veutla reprendre, ne le pourra
pas. Si cette femme refuse d'aller avec l'ami de son mari
qu'elle n'aime pas, elle devra rembourser à son mari toutes
les dépenses du mariage qu'il a faites, afin qu'il puisse dédom-
mager son ami. Si cette femme accepte le second mari et que,
plus tard, elle commette un adultère, elle sera punie comme
si elle n'avait pas quitté son premier mari.
ART.3. Quiconque a donné son enfant après sa naissance
n'a plus aucun droit sur lui. Si donc, les père et mère de cet
enfant veulent le reprendre plus tard à celui auquel ils l'ont
donné, ils devront le payer suivant son âge. Quant à l'enfant,
il sera libre d'habiter avec ses père et mère ou de demeurer
avec celui qui l'a nourri. Si on le violente dans son choix, celui
qui l'aura violenté ira dans l'enfer.
ART.4. Quiconque a donné à un autre son enfant âgé de
un, deux ou trois ans, et a reçu le prix du lait (thlay tréap
tik ~ds), n'a plus aucun droit sur lui. L'enfant appartient à'
celui qui, ayant payé le prix du lait, l'a nourri. Si, longtemps
après, les père et mère de l'enfant veulent le reprendre, ils
devront rembourser le trëap tik dôs, plus le prix de l'enfant
selon son âge. Si les père et mère n'ont pas reçu le thlay tréap
tik dôs au moment du don de l'enfant, et si, plus tard, ils
yeulent reprendre leur enfant, on devra faire trois parts du
prix de l'enfant selon son âge; les parents paieront deux parties
et ils emmèneront leur enfant.
ART.5. Si plus tard, des père et mère qui ont donné à
un autre leur enfant âgé de quatre, cinq ou six ans, veulent
le reprendre, on fera deux parts de son prix selon son
âge; les parents paieront une part et ils emmèneront leur
enfant.
376 PMVÉ.– LESMENS
CODE

ART. 6. Si celui. qui a reçu de ses père et mère un enfant


Agé de sept ans et au-dessus, n'a pas pris soin de lui confor-
mément a la coutume, l'a constamment maltraité, insulté,
frappé, et si l'enfant ne veut pas rester avec lui, on ne pourra
empêcher les parents de cet enfant de le reprendre sans rien
payer, parce que, bien que nourrissant l'enfant, celui qui
l'avait s'est montré dur et sans pitié pour lui. Si celui qui a
reçu l'enfant l'a engagé comme esclave, le juge devra lui
ordonner de le dégager et de le remettre à ses parents. S'il a
vendu ou engagé cet enfant hors du royaume, et s'il ne peut
pas le racheter, les juges devront le condamner comme s'il
avait volé un enfant pour le vendre.
ART. 7. Quiconque a donné son enfant à autrui, .si,
plus tard, il s'en empare de sa propre autorité sans prévenir
celui qui l'a nourri, on le condamnera à payer une triple
amende calculée sur l'âge de l'enfant. Si l'enfant a consenti à
cet enlèvement par ses père et mère, l'amende sera seulement
double.
ART.8. Quiconque, étant pauvre, ne peut nourrir son
enfant, peut le donner à un autre, afin que cet autre le nour-
risse si plus tard, il veut le reprendre, il le pourra en payant
son prix, conformément à la loi.
ART.9. -Quiconque, étant esclave, donne son enfant tout
jeune à un libre comme fils adoptif, à l'insu de son maître,
a tort, parce que cet enfant n'appartient pas entièrement à ses
la
père et mère. Cependant, le maître ne pourra exiger que
moitié du prix de l'enfant, parce que cet enfant n'a pas
encore mangé le riz du maître. Si ce don a été connu du
maître qui n'a rien dit pour l'empêcher, ou bien s'il y a donné
son consentement, cet enfant appartient à celui auquel il a
été donné, et le maître ne pourra rien réclamer par la suite.
ART. 10. Si l'esclave, s'étant enfui de chez son maître.
a eu un enfant mâle ou femelle et, se trouvant dans la misère
a donné son enfant'àà quelqu'un qui l'a adopté; si, plus tard,
le maître retrouve son esclave, l'enfant sera considéré comme
étant né chez le maître. Cependant, si cet enfant aime son père
adoptif et ne veut pas venir chez le maître de ses père et mère,
ceux-ci deront payer à leur maître le prix de l'enfant selon son
y
PROHMOTONT 377

âge. Dans aucun cas, on ne pourra obliger l'enfant Il quitter


son père adoptif.
AR'r. 11. Quiconque, afin d'avoir l'enfant d'un autre,
a payé pour lui le prix du maillot et du lait (tréap snap tik
dds), si, plus tard, il veut le marier, doit prévenir ses père et
mère et obtenir leur consentement. Ceci fait, il pourra le
marier. Si donc, il le marie sans prévenir ses père et mère et
sans leur avoir demandé leur consentement, il sera puni, con-
formément à la loi, d'une amende tam bânda sakh. Mainte-
nant, si'cette enfant (étant une fille) a pris un amant et est't
devenue enceinte, l'amende infligée sera partagée en trois
parties égales; deux parties seront remises aux parents adop-
tifs et une partie à ses père et mère
ART.12. Si quelqu'un a payé le tréap snap tik dôs d'une
fille qu'il a adoptée, et si, plus tard, n'aimant plus cette enfant
il veut la rendre à ses parents, ceux-ci devront la reprendre et
rembourser la moitié du tréap snap tik dos reçu par eux,
parce que les parents adoptifs ont employé la force de cette
fille. Si cette fille, ne voulant plus rester chez son père adoptif,
est revenue chez ses père et mère, on ne peut en rendre res-
ponsable celui qui l'a nourrie; conséquemment, on devra lui
rembourser la totalité du tréap snap tik dôs.
ART.13. Si quelqu'un a payé le thlay tréap snap tik dôs
et reçu la fille d'un autre"comme sa fille et que, plus tard, les
père et mère de cette fille étant morts, celui qui l'a nourrie
étant devenu pauvre veut la vendre ou l'engager à un prix
supérieur à son prix légal, il le pourra si la fille y consent. Si
la fille, ayant consenti à cette vente ou à cet engagement à un
prix supérieur, réclame plus tard, on ne l'écoutera pas. En
outre, si ceux qui l'ont nourrie, ne l'aimant pas, la chassent
de chez eux, et que, plus tard, ils réclament le thlay tréap
snap tik dôs, on ne recevra pas leur réclamation.
ART.14. Si quelqu'un a payé le tréap snap tik dôs pour
adopter un enfant, et si cet enfant commet une faute quel-

Unjugeprétendquel'amendedontil esticiquestionconcerne)emaitre
cettesituation,auraitprocédéau mariagede sonesclave
qui,pourrégulariser
sansavoirobtenu)e consentement desparentset l'amantquiauraitrefuséde
la régulariser.
378 conKpmv)~.– f.KSnn~s

conque aux dépens de ses parents adoptifs, ils devront, en le


corrigeant, lui donner des explications sur sa faute, afin qu'il
ne recommence plus et agir avec lui comme s'ils corrigeaient
leur propre enfant. Si l'enfant refuse d'obéir et de les écouter,
ils devront le reconduire a ses parents et ceux-ci devront rem-
bourser le tréap snap tik dos parce que leur enfant est incor-
rigible. Si l'enfant n'a ni père ni mère, et si les parents
adoptifs veulent le vendre comme un étranger à leur famille,
ils le pourront, mais au prix que comporte son âge et non
davantage. S'ils le vendent un prix supérieur, s'il y a
plainte, les juges devront leur faire rembourser la différence
entre le prix légal et le prix de vente. – Si la personne qui a
acheté cet enfant un prix supérieur à sa valeur meurt, l'enfant
ne pourra pas réclamer.
ART.15. Si les c/~<tHn ou chîta', les oncle ou tante, ont
nourri soit un neveu, soit une nièce, soit un petit-fils, soit
une petite-fille, qui est devenu leur enfant adoptif, étant tom-
bés dans la misère, ont donné cet enfant à d'autres parents ou
n d'autres personnes, puis veulent plus tard le reprendre à
ceux à qui ils l'ont donné, ils ne le pourront que si l'enfant y
consent et en payant suivant son âge, mais la moitié seule-
ment de son prix.
ART. 16. Quiconque a donné à quelqu'un, par-devant
témoins, des biens vivants ou des biens sans vie qui ne lui
appartenaient pas, que le propriétaire vient.ensuite réclamer,
si celui qui a reçu ces biens peut prouver par témoins qu'il
était de bonne foi en les recevant, celui qui les a donnés devra
les racheter pour les rendre a celui dont ils sont la propriété.
Si quelques-uns de ces biens sont morts ou perdus, il devra
en rembourser la valeur au propriétaire. Si celui qui les a
acceptés n'avait pas de témoin, il devra rendre les objets.
reçus par lui. Celui qui a donné les objets qui ne lui appar-
tenaient pas devra payer les frais de justice.
ART. 17. Quiconque a volé des biens appartenant à
autrui et les a donnés à un ami, ou les a donnés en paiement
d'un service, si celui qui les a reçus, les a reçus devant

Grand'mère
et ~rartd-pcM.
P)!OtfMOTOKT 379

témoins, celui-là les perdra, mais il n'aura à payer ni le


chœung kos ni les frais de justice. S'il les a reçus sans
témoins, il sera puni comme voleur.
Aï<T.18. – Quiconque a conclu un échange avec quelqu'un,
s'il à demandé un délai pour remettre les objets échangés et
s'il laisse passer ce délai sans les apporter, sera, s'il ne refuse
pas de les délivrer, condamné à rembourser le double de leur
valeur.
ART.19.-Les objets promis (par-devant témoins) en cadeau
à un ami et qui n'ont pas été donnés, seront, s'il y a plainte,
réclamés par le juge à celui qui les a promis, afin qu'il ne
continue pas de promettre sans donner.
ART.20. Quiconque a donné à la femme de quelqu'un
des objets qu'il ne devait pas lui donner, s'il est reconnu cou-
pable de cette faute, sera puni d'une amende de 18 dàmlœng
et 3 bat. S'il a donné à une jeune fille ou à une veuve des
objetsqu'ilne devaitpas leur donner, ilserapuni d'une amende
de 15 dàmlœng ces objets sont des cigarettes, du bétel, des
fleurs, des bijoux, un sâmpot, une écharpe. Si une femme,
une fille, une veuve, a donné à un garçon, des objets qu'elle
ne devait pas lui donner, elle sera condamnée à payer une
amende de 1 ànchîng, 2 dàmlœng et 2 bat.
Si une femme, une fille, une veuve a donné à une autre
femme, fille ou veuve, un objet quelle ne devait pas lui donner,
(ordures), elle sera condamnée à une amende de 12 dàmlœng
et 3 bat. Si un réas (homme du peuple) a donné à un digni-
taire des objets (ordures) qu'il ne devait pas lui donner, si un
dignitaire a donné à un réas des objets (ordures) qu'il ne
devait pas lui donner, ils seront punis d'une amende tam
&<ïn~<î sakh conformément à la loi. Ces objets sont: des excré-
ments, de l'urine, ou autres ordures. Celui qui injuriera
quelqu'un en lui adressant le signe du Mnd'HO~A' sera
puni conformément à la loi.
ART.21. Si quelqu'un a trompé autrui en lui donnant des
saletés à manger; si un réas a ainsi trompé un dignitaire de
deuxsakh, il payera une amendede i7dâmlœng, de trois sakh et

DesorganesmMeet femolle,)e signede la copulation.


380 COHM PtUVË. LES MKNS

au-dessus jusqu'à dix, il payera une amende de 1 ânchîng et


14damtoeng.
ART.22. -Quiconque a offert au Buddha, aux religieux, au
roi, des objets provenant d'un vol, sera condamné à rem-
bourser la valeur de ces objets à leur propriétaire, car ces
objets ne pourront pas être rendus.
Si les objets donnés sont des terrains, le voleur sera puni
de trente ou de cinquante coups de rotin suivant la gravité de
la faute. Ils ne pourront pas être rendus au propriétaire.
ART. 23. Quiconque a autorisé son esclave à entrer
comme moine ou novice Q9/~A', s~MM~r),~aHHcAf(religieuse),
achar, ne pourra plus le réclamer comme esclave même s'il
se défroque.
ART.24. Quiconque a promis à son esclave de le laisser
entrer en religion à un certain âge, si, à cet âge, il ne tient
pas sa promesse, perdra la moitié du prix de son esclave, si
celui-ci veut recouvrer sa liberté. Si cet esclave veut se faire
religieux malgré son maître, il devra lui rembourser son prix
tout entier.
ART.25. Quiconque a donné sa femme, sa petite-fille, sa
fille en bonne oeuvre' (voué au service du Buddha, esclave
du temple) puis veut la racheter, le pourra en payant son
prix calculé sur son âge. S'il a donné cette personne en
aumône à quelqu'un et s'il veut la racheter, il le pourra aussi
aux conditions qui viennent d'être dites. S'il refuse de
payer son prix et s'il la reprend de sa propre volonté, ou s'il
dit mensongèrement qu'il ne l'a pas donnée en offrande
(bauchéa) ou en aumône (~ ~an~), il sera condamné a payer
une amende double.
ART.26. Quiconque, pour faire une bonne œuvre, donne
sa femme, sa fille, sa mère, à un achar, afin qu'il en fasse son
épouse, si l'achar ne veut pas la prendre pour son épouse,
mais veut prendre une autre femme, et si les parents ou le
mari de la fille ou de la femme donnée portent plainte, dans
ce cas, si les parents ou le mari reprennent cette femme pour
la donner à un autre, ils seront punis conformément à la loi.
du pâlipM~a,
B<tttc/(ea, offrande.
o~,donner,et l'autrepali,(MMom,
Dedeuxmots,l'un cambodgien don.
PROUMO'i ONT 381

AR'f.27. Si quelqu'un a invité un achar à venir prier chez


lui, et a donné sa femme, sa fille, sa mère, comme bauchéa
thorm', à cet achar pour son fils ou son neveu, on consi-
dérera que le tréap snap tik dôs de cette fille a été payé par
l'achar. Si donc le donateur veut reprendre sa fille, etc., il
'devra la racheter conformément à la loi.- S'il ne la rachète
pas et l'enlève, il sera puni conformément à la loi.
ART. 28. Si quelqu'un qui a confié son enfant à autrui
pour qu'il l'instruise, en le recommandant d'une façon spé-
ciale, veut plus tard le reprendre et l'enlève sans prévenir
celui auquel il l'a confié, ou le fait fuir, on devra considérer
cette affaire comme une affaire entre parents.- Si le pro-
fesseur (ou l'achar) refuse de rendre l'enfant, on devra le lui
reprendre sans rien lui payer; en outre, on le condamnera à
payer les frais du procès.
ART.29. – Si un père a confié son enfant à un achar, à un
moine, et que cet enfant vole l'achar ou le moine, le père sera
condamné à rembourser les objets dérobés et l'enfant sera
tenu de payer les frais de justice; de plus, il recevra quinze
coups de rotin à titre de correction. – S'il casse ou perd des
objets, on ne pourra lui en réclamer la valeur.

Du sanscritp~o, otïrande;dlua'ma,vertu.
TITRE Ht

1
LOI SUR LES TERRAINS

ARTICLE PREMIER. Quiconque achète un terrain pour y


construire sa maison, pour y faire une plantation ou un jardin,
doit avertir soit les officiers du préfet de police, soit les auto-
rités locales, soit les agents du gouverneur de la province, et
les inviter à aller le mesurer et à planter des piquets qui servi-
ront de limites. S'il a négligé de le faire et que, dans la suite,
il s'élève des difficultés sur l'étendue de ce terrain, cet ache-
teur sera d'abord puni d'une amende de 3 dàmlœng ensuite,
l'affaire sera jugée. (76)
ART.2. Si après que quelqu'un a planté des piquets dans
un endroit pour en prendre possession, et y construire sa
maison, un individu quelconque va les arracher pour les
replanter, pour occuper cet endroit et en faire sa propriété, il
se rend coupable de contravention et sera condamné à l'amende
<<:ntMna!a saM au profit du Trésor du roi.
De même, si, après que quelqu'un a commencé à défricher
ou à aplanir un terrain dont il a pris possession le premier,
un individu quelconque vient couper les pieux qu'il y a plantés

Lessept articlesci-dessusout, par suited'une erreur, été joints par


M.Cordier,peut-êtrepar un copistemaladroitau textedu Krâmp)'o/<mo<oM<,
qu'ila traduit,nsportent,danssa traduction,
lesnuméros76,77,77bis,78,79,
80et 8L– N'ayantpas trouvéces septarticlesdansle texteautographié de
cetteloi, ni dansta copiesur papierquej'ai euesousles yeux,j'ai prissur
moide les insérerici; je leurdonneles numérosde i à 7, maisa la finde
chacund'euxj'indique,entreparenthèses, les numérosqueM.Cordierleura
donnés.
LOI SUH LKS TMKMAtNS 38H

ou continuer le travail commencé, il se rend coupable et sera


condamné à l'amende tam &<!nc!a sakh. (77)
ART. 3. Quiconque fait une haie qui empiète sur le
terrain de son voisin ou va en droite ligne à sa maison, et ne
tient compte ni des observations de ce voisin, ni même des
conseils ou des avertissements, soit des agents du préfet de
police, soit d'autres personnes compétentes qu'il a priées
d'intervenir, si des serviteurs, des esclaves ou des personnes
de cette maison meurent ou disparaissent, ou bien si des
animaux, tels que bœufs, buffles, éléphants, chevaux de cette
maison, périssent, il sera puni de la manière suivante si,
depuis le jour où des observations lui ont été faites par les
personnes qui sont intervenues, jusqu'au jour ou ces personnes
meurent ou disparaissent ou tombent malades, ou ces animaux
périssent ou se perdent, ou ces objets, ces biens disparaissent,
il ne s'est pas écoulé plus de trois jours, il en paiera trois fois
la valeur; s'il s'en est écoulé cinq, il paiera le double de leur
valeur; s'il s'en est écoulé sept, il paiera une fois et demie
leur valeur; si trois mois se sont écoulés, il paiera la moitié
de leur valeur; si une année s'est écoulée, il paiera le tiers de
leur valeur~ si trois ans se sont écoulés, alors il devra pré-
parer des fleurs, des cierges et des bâtons odoriférants pour
aller faire des excuses, selon les convenances, à celui qui a
subi ces pertes quant à la haie, elle sera renversée et dispa-
raitra.
Le cas est le même lorsque quelqu'un construit sa maison
devant ou derrière celle de son voisin, dans un endroit néfaste,
et n'écoute ni les observations du propriétaire de cette
maison, ni les avertissements soit des agents du préfet de
police, soit des anciens, soit des officiers du gouverneur de
la province; si le propriétaire de cette maison subit des pertes
comme celles dont il est fait mention ci-dessus, la peine
est la même, en tenant compte toujours du temps écoulé entte
le jour où les pertes ont été subies et le jour où les avertisse-
ments ont été donnés. (77 bis)
ART. 4. Si deux maisons sont construites aux deux
côtés d'une troisième, avec leurs portes d'entrée donnant vers
cette maison; si deux maisons sont construites l'une devant
384 COHEt'RtVÉ. LESBtENS

et l'autre derrière une troisième, de manière que celle qui est


devant ait sa porte d'entrée vis-a-vis celle de.la maison qui
est au milieu si trois maisons sont construites une de chaque
côté d'une maison et l'autre derrière cette maison, avec leurs
portes d'entrée donnant sur la maison qui est ainsi enclavée;
si quatre maisons sont construites au quatre côtés d'une
cinquième avec leurs portes d'entrée donnant sur cette
cinquième maison; dans tous ces cas, si cette maison ainsi
enclavée au milieu des autres subit des pertes, soit de
personnes qui meurent, disparaissent ou sont atteintes de
maladie, soit d'animaux qui périssent ou se perdent, soit de
biens-meubles, dans l'intervalle de trois, de quatre, de cinq
ou de sept jours, de,trois mois, d'un an ou de trois ans, ceux
qui ont construit les maisons qui enclavent la première
seront punis selon la loi.
Quiconque fait une haie qui va s'appuyer sur la haie d'un
voisin ou fait unehaie qui va en droite ligne jusqu'à une habita-
tion, sera jugé selon l'article 4 en cas de pertes subies par
le voisin ou ceux qui sont dans cette habitation. (78)
ART.5. Si quelqu'un construit une maison ou fait une
haie dans un endroit qui, à son insu et à l'insu du voisin de
cet endroit, est néfaste et, par là, cause la mort de personnes
ou la perte des animaux ou des biens de ce voisin, l'autorité,
après avoir constaté le fait, ordonnera à celui qui a construit
cette maison ou a fait cette haie dans cet endroit, d'aider
celui qui a subi ces pertes à les réparer autant que possible,
soit en participfnt aux dépenses nécessaires pour les funé-
railles des personnes mortes, soit en faisant des recherches
pour retrouver les animaux égarés et les biens perdus;
ensuite, ils l'obligeront à démolir cette maison ou à détruire
cette haie. S'il refuse de le faire, il sera condamné, à cause de
cette désobéissance, à une amende proportionnée à la dignité
de celui qui lui a donné l'ordre de le faire, et à faire dispa-
raître cette maison ou cette haie. (79)
ART. 6. Si quelqu'un arrache ou coupe les piquets
plantés, soit par les mandarins subalternes d'un gouverneur
de province, soit par d'autres agents de l'autorité, pour
délimiter un terrain, afin de pouvoir empiéter sur le terrain
LOI SUR LKS TEXXAt~S 385

du voisin, le tribunal, après s'être assuré du fait sur la plainte


de ce voisin peu satisfait de cette manière d'agir, condamnera
le coupable à dix coups de rotin et à remettre les choses dans
leur état primitif. (80)
ART.7. – Quiconque, en faisant ses nécessités ou en
lançant des matières fécales, salit la maison de quelqu'un,
sera condamné à une amende de 15 dâmiœng.
Quiconque décharge son ventre dans le trou où est plantée
la colonne d'une maison sera condamné à une amende de
7 dàmlœng, 2 bat et à enlever les matières fécales qu'il a
déposées dans ce trou. Cette amende sera partagée également
entre le propriétaire de cette maison et le magasin royal du
riz cuit (préas khléang bay). Si le coupable n'enlève pas ces
matières fécales, il sera condamné, en outre de l'amende
mentionnée ci-dessus, à dix ou quinze coups de rotin. (81)
TITRE IV

KRÂM TËASA KAMOKAR' 1

PRÉAMBULE. En l'an 1215 saka (1853 de notre ère),


nokhsatr, le troisième jour de la lune décroissante du mois de
Kadœk, un lundi, le roi Angk-Duong (ses titres), habitant la
forteresse de Sras-Kêv, à Oudong, et entouré de tous ses
conseillers, etc., orilonna de reviser le jh'r~m <e<!s~A'anto/M?',
afin que tous les grands juges pussent examiner et régler les
affaires comme avec ses yeux et sa parole, et pour faire cesser
les ennuis du peuple et rétablir la paix, la tranquillité, la
prospérité, éviter tous les troubles.
Am'icLEPREMIER. Si l'esclave d'autrui s'est enfui chez
quelqu'un qui l'a caché chez lui, l'a gardé à son service, sans
prévenir le gouverneur, le snâng, le kràlàpéas, le sàngkéa, le
mésrok, et si cet esclave s'enfuit encore de cette maison, celui
qui l'a reçu et qui vient de le perdre devra rembourser au
premier maître le prix de l'esclave. Celui qui l'a trouvé et qui
l'a arrêté, puis qui l'a laissé fuir, sera condamné à rembourser
sa valeur et à payer une amende double de sa valeur.
ART.2. Si l'esclave d'autrui a pris la fuite et s'est réfugié
chez quelqu'un qui l'a caché, qui l'a nourri, et qui répond à
son maître qui s'est adressé à lui qu'il ne ]'a ni nourri, ni
reçu, ni vu, et si le maître ayant appris le contraire, porte
Dupalidasa,esclave,et tam~a, travaillant.Ici « Loisur le travaildes
esclaves».
KRAM TÉASA KAMOKAR 387

plainte contre lui, cet homme menteur sera, s'il est convaincu,
condamné à payer 2 ânchîng et à rendre l'esclave à son
maître. Si, après l'avoir reçu chez lui et caché, il l'a laissé
fuir plus loin, il sera, s'il est reconnu coupable, condamné à
une amende double de la valeur de l'esclave.
ART.3. Si l'esclave de quelqu'un a pris la fuite et a été
arrêté par quelqu'un dans la province, le maître devra racheter
son esclave 6 bat s'il est un homme, 1 dàmlœng s'il est une
femme. – S'il a été arrêté dans une autre province, séparée
de celle habitée par son maître par une ou deux provinces,
celui-ci devra le racheter 3 dàmloeng s'il est homme et 2 dàm-
lœng s'il est femme. Si l'esclave qui s'est enfui, s'est marié;
a eu des enfants de sa femme, ie maître devra payer pour la
nourriture de ces enfants. Si l'esclave en fuite a passé la
frontière et a été arrêté, le maître, s'il veut le racheter, devra
le payer sa valeur à celui qui l'aura arrêté, sinon il ne
pourra
pas le reprendre à celui qui s'en est emparé.
ART.4. Un maître a mis son esclave à la chaîne, si cet
esclave s'est enfui avec sa chaîne et si quelqu'un le trouve, le
déchaîne et le ramène à son maître, celui-ci n'aura rien à
payer pour reprendre son esclave, parce que celui qui l'a
arrêté n'avait pas le droit de le sortir de la chaîne. Celui
qui l'a arrêté, ramené à son maître la chaîne aux pieds, pourra
exiger une indemnité d'autant plus élevée que le lieu de
l'arrestation sera plus éloigné de la maison du maître.
ART.5. Si l'esclave en fuite a emporté des objets appar-
tenant à son maître, et s'il est repris par celui-ci, il devra a
son maître la valeur des objets volés, plus le prix des jour-
nées qu'il a passées dehors. Si quelqu'un, ayant arrêté cet
esclave, s'est porté caution pour cet esclave qu'il garde chez
lui, il arrive que cet esclave s'enfuit de chez lui, la caution
devra la valeur de cet esclave. Si cet esclave a emporté des
objets de chez son maître, la caution devra, en outre, le prix
de ces objets et le prix des journées de travail non faites par
cet esclave chez son maître. Si la caution retrouve et
ramène l'esclave, elle n'aura rien à payer. Si cette caution
a déjà été condamnée et a déjà payé on devra la rembourser.
Si l'esclave est mort, la caution devra payer comme il a été
388 CODE t'RtVÊ. – LES MEKS

dit ci-dessus (c'est-à-dire comme si on ne l'avait pas retrouvé


et's'il n'était pas mort).
ART. 6. Si l'esclave de quelqu'un s'est enfui, et si le
maître a payé quelque chose pour qu'on le retrouve, l'esclave
arrêté devra supporter cette dépense entièrement.
ART.7. L'esclave, qui a gagné quelque chose hors de la
maison de son maître, devra tout remettre à son maître, mais
celui-ci devra toujours lui rendre une partie de ce que son
esclave lui aura ainsi rapporté. Si l'esclave vient à mourir,
les économies qu'il laissera demeureront à son maitre. –
S'il ne meurt pas et s'il rembourse son maître avec l'argent
ainsi économisé, son maître ne pourra refuser le rembour--
sement ni exiger plus que cet esclave lui devait en sus du prix
auquel il l'a acheté. S'il a payé sa valeur et s'il lui reste
quelque chose, le maître ne pourra retenir le surplus. Si
l'esclave, ne voulant pas travailler chez son maître, va travail-
ler ailleurs, s'il rapporte à son maître ce qu'il doit ou sa valeur,
le maître doit accepter, mais il peut lui compter la valeur de
tout le temps qu'il n'a pas travaillé chez lui, conformément à
la loi. S'il lui reste quelque chose, tout cela payé, le maître
ne pourra lui prendre ce quelque chose. Si, étant engagé
comme esclave, il a apporté quelque bien avec lui, et s'il meurt
pendant qu'il est chez son maître, celui-ci n'a aucun droit sur
les objets appartenant de cette manière à son esclave; si cet
esclave avait des parents, le maitre devra remettre ces objets
à ceux d'entre eux qui sont ses héritiers. S'il n'avait ni
parents, ni fils, ni famille, le maître héritera de lui.
ART.8. Quiconque emmène l'esclave d'autrui pour faire
du commerce sans prévenir le maître, si l'esclave prend la
fuite, devra rembourser au maître la valeur de l'esclave.
Si, plus tard, il retrouve l'esclave, il pourra le garder comme
lui appartenant. Si l'esclave ne veut pas rester avec lui,
l'esclave devra rembourser ou faire rembourser tout ce qu('
ce maître a payé à son ancien maître. Si l'esclave meurt,
c'est tant pis pour le second maître qui en a payé le prix.
ART.9. – Quiconque a engagé sa femme, son fils ou son
neveu, ou quelqu'un de sa famille, et qui le reprend à ce
maître, le cache ou le vend à un autre maître, sera, si le
KRAM TËASA KAMOKAR 389

premier maître retrouve son esclave, le ramène et porte


plainte au tribunal, s'il est reconnu coupable, condamné à
payer une amende double de la somme versée par le plai-
gnant. Cette amende sera partagée entre le Trésor royal et le
maître. De plus, le plaignant devra payer le khvéat eMm-
/ntM et l'esclave lui sera remis. Quant à l'argent reçu du
second maître, le condamné devra le rembourser.
An'r. 10. Quiconque charge son esclave de surveiller la
maison, de garder des objets; si des enfants, petits-enfants,
frères du maître, amènent quelqu'un dans la maison et que
quelque chose soit perdu, l'esclave ne pourra être tenu de
payer, mais celui qui aura amené des étrangers dans la mai-
son devra payer la valeur des objets disparus.
An'r. IL – Si un esclave porte plainte contre son maître
en disant qu'il ne lui doit rien, en déclarant qu'il l'a rem-
boursé, les juges examineront ce dire et, s'il est reconnu
qu'il est vrai, ils condamneront le maître à payer une amende
égale à la valeur de cet esclave. Les deux parties devront
acquitter le khvéat chûmnûm. S'il est reconnu que l'accu-
sation est fausse, l'esclave sera puni de trente coups de rotin,
puis il sera rendu à son maître. L'esclave devra payer le
khvéat chûmnûm.
ART.12. Quiconque, ayant des esclaves et ne pouvant
les nourrir par suite de la famine, les envoie chercher leur
nourriture; si l'un d'eux est allé chez quelqu'un pour manger
pendant la famine, si le maître, l'ayant su, n'a pas été préve-
nir le maître de la maison que l'homme qu'il nourrissait était
son esclave, et si, après la famine, il vient le réclamer, on
ne devra point le lui remettre, parce qu'il n'a plus aucun
droit sur lui. S'il veut cependant le reprendre, il devra payer
le prix de sa nourriture. Si un maître, qui d'ordinaire
laisse son esclave travailler hors de chez lui, la famine sur-
venant, ne songe pas à son esclave pour le nourrir; si cet
esclave, au lieu d'aller chez son maître, est allé pour vivre se
réfugier chez quelqu'un à l'insu de son maître et sans que
celui qui l'a reçu sût que l'homme qu'il nourrissait ét&it
esclave, après la famine le maître, ayant retrouvé son esclave,
ne pourra le réclamer sans rien .payer, car la moitié de la
390 CODE PR!VË. LES BIENS

valeur de cet esclave appartient à celui qui l'a nourri et l'autre


à lui. 0
ART.13. Un esclave s'est enfui on ne sait où. et n'a pu
être retrouvé; quelqu'un vient informer le maître qu'il l'a vu
à tel endroit et demande à le lui acheter. Si ce maître refuse,
mais promet de le vendre quand son esclave lui aura été
ramené par celui qui l'a vu, si l'esclave s'enfuit plus loin
et si celui qui l'a vu ne peut le prendre, ce dernier devra
payer sa valeur. S'il retrouve l'esclave plus tard, il pourra le
garder.
ART.14. Quiconque a des esclaves hommes ou femmes,
ne peut réclamer le prix des journées de maladie, quelque
soit la durée de cette maladie. Si l'esclave meurt dans la
maison du maître, celui-ci ne pourra rien réclamer à celui
qui l'a engagé.
ART.15. Quiconque a acheté une esclave 6 dàmlœng et
au-dessus, si cette esclave a un enfant, pourra marquer au
compte de l'enfant, jusqu'à sept ans, le prix de l'eau et du riz.
Au-dessus de'sept ans, il ne pourra plus rien inscrire à son
compte, parce que la mère a été achetée pour une somme
inférieure à son prix.
ART. 16. Si un maître fait entrer un de ses esclaves
comme phfk (religieux) ou comme daun c/)~.sre~ (vieille reli-
gieuse) dans un monastère, si cet esclave se défroque, le
maître ne pourra ni le reprendre ni lui réclamer quelque
chose. Si l'esclave s'est fait religieux avec le consentement
de son maître, mais non sur sa proposition, et se défroque,
le maître ne pourra ni le reprendre comme esclave ni lui
réclamer quelque chose, parce qu'il a sa part des mérites
que son esclave a acquis en entrant dans un monastère.
ART.17. L'esclave de quelqu'un a pris la fuite et s'est
réfugié dans une maison dont le propriétaire l'a caché; le
maître de cet esclave, sachant cela, a voulu le reprendre et le
propriétaire de la maison lui a déclaré qu'il se portait caution
pour cet esclave et lui a demandé un certain délai pour le lui
conduire. S'il laisse passer le délai, on devra compter les
journées de travail que cet esclave n'a pas faites chez son
maître et condamner la caution à les payer. Si la caution
KHAM Tf;ASA KAMOKAH 39~

a laissé passer le délai d'un ou deux mois sans ramener


l'esclave à son maître, et si le maître porte plainte, le juge
devra condamner la caution à payer au maître la valeur de
l'esclave et une amende qui sera partagée entre le Trésor
royal et le maître. Le maître devra payer le khvéat chûmnûm
conformément àla loi, ainsi que le komnâth péak (pour l'an-
notation de la plainte); le sàmnar chœung (prix de la marche
pour la citation) sera payé par les deux parties, et le chœung
kos (prix de la citation) sera payé par la caution. L'esclave
sera ensuite remis à son maître.
ART. 18. Si un esclave cache un esclave d'un autre
maître qui porte plainte au tribunal, le juge doit envoyer
une assignation à l'esclave qui a caché et le condamnera au
rotin, suivant la valeur de l'esclave auquel il a prêté assis-
tance.
AnT. 19. Quelqu'un, n'étant pas parent d'un esclave,
vient proposer le rachat de cet esclave en prétendant qu'il est
son parent; le maître de l'esclave accepte, bien que l'ache-
teur n'ait pas apporté l'argent. Si l'esclave prend la fuite avant
le paiement de son prix, celui qui a voulu le racheter devra
payer sa valeur. Si le maître qui a recherché son esclave
le retrouve, l'interroge et apprend de lui que l'acheteur lui a
conseillé de fuir, ou l'a caché chez lui, on devra le considérer
comme un homme qui a volé l'esclave d'un autre et le con-
damner à payer une amende comme s'il avait commis un vol.
ART.20. – Quelqu'un a envoyé son esclave faire du com-
merce soit par eau, soit par terre, dans la province qu'il
habite ou dans une autre province, mais à l'intérieur du
royaume; si cet esclave, ayant eu des difficultés, a été traduit
devant les juges à l'insu de son maître, condamné et vendu à
une autre personne, et si le premier maître, retrouvant son
esclave, veut le ravoir, il devra rembourser la somme payée
aux juges par le second maître, que cet esclave soit marié ou
non. Il devra ensuite prendre des baguettes odoriférantes, des
fleurs et les porter au second maître pour le remercier d'avoir
racheté son esclave. Si cet esclave a cassé quelque objet
chez le second maître, le premier maître qui le rachètera devra
en payer le prix.
392 PRIVÉ.– LESBIENS
CODE

ART.21. Si une guerre, une révolutionSurvient dans le


royaume, le grand chef de t'armée, et les chefs inférieurs
recrutent des habitants dans le pays; si donc un maître envoie
son esclave le remplacer à l'armée et prendre sa part des
combats, cet esclave, après la guerre, sera libre. Si cet
esclave rentre chez son maître sans qu'on se soit battu, il ne
devra plus que les deux tiers de son prix. Si quelqu'un
envoie son esclave au loin faire du commerce ou toute autre
chose, et si cet esclave est fait prisonnier par l'ennemi, lui
échappe ensuite et revient chez son maître, il sera libre.
Si l'esclave n'avait pas été chargé par son maître d'aller au
feu, s'il a été fait prisonnier de guerre et s'il a ensuite échappé
à l'ennemi, il demeurera esclave de son maître.
ART.22. Si quelqu'un a acheté un éléphant, un cheval,
un bœuf, un buffle, une charrette, un bateau ou toute autre
chose, et a vendu ou engagé son esclave pour payer, et si
le vendeur est arrêté par l'ennemi avant d'être payé et non
l'acheteur, il pourra réclamer à sa libération la somme que
l'acheteur devait lui payer. Si l'ennemi a arrêté l'acheteur
et non le vendeur, et si l'acheteur a pu s'enfuir, le maître des
objets ne pourra pas réclamer la somme qui lui ést dûe. (La
suite de l'article est incompréhensible.)
ART.23. Si un esclave a pris la fuite, quel que soit le
pays où il a fui, s'il est rencontré par l'ennemi et fait prison-
nier, puis s'illui échappéet est retrouvé par son maître, il doit
rentrer en esclavage. Si l'esclave prétend avoir obtenu de
son maître l'autorisation d'aller commercer et de payer
ensuite le prix des journées de travail non faites chez lui,
conformément à la loi, si ce dire est vrai, et s'il a échappé à
l'ennemi et est revenu chez son maître, il ne devra plus à
celui-ci qu'un tiers de son prix, et son maître ne pourra lui
réclamer le prix des journées non faites.
ART.24. Si l'esclave ne veut pas rester chez son maître,
il devra trouver de l'argent pour le rembourser. Si ce
maître, ayant refusé trois fois le rachat, l'esclave porté plainte
au juge, celui-ci assignera le maître. Si celui-ci, deux fois
assigné, ne comparaît pas et ne vient pas recevoir le prix
de son esclave, on devra le considérer comme un homme
KRAM T&ASA KAMOKAR ~3

méchant, cherchant à se faire payer par l'esclave plus qu'il ne


lui est dû. Si cela est reconnu, il sera condamné à une amende
double de ce qu'il voulait en plus de la valeur de son esclave.
Cette amende sera partagée par parties égales entre le Trésor
et l'esclave. Le khvéat sera payé d'après la loi.
ART.25. Si un esclave porte plainte contre son maître
et l'accuse de lui porter préjudice, le juge doit recevoir sa
plainte et lui demander quelle somme il doit à son maître,
puis inscrire sa réponse au procès-verbal, très clairement.
Alors il gardera le plaignant ou acceptera la caution qui sera
offerte pour lui puis il assignera le maître et jugera conformé-
ment a la loi. Si personne ne se porte caution pour l'esclave,
on le gardera en consigne. S'il prend la fuite, le juge payera
sa valeur; de même la caution si elle a laissé cet esclave
s'enfuir. Si l'esclave meurt, étant en consigne ou chez la
caution, le juge ou la caution n'auront rien à payer.
ART.26. Si un esclave porte plainte contre un autre que
son maître, le juge ne recevra pas sa plainte s'il n'est pas
conduit par son maître, mais il la recevra si son maître
l'accompagne. Dans aucun cas, le juge ne pourra retenir
l'esclave, mais son maître devra l'amener au tribunal chaque
fois qu'il en sera requis. Si l'esclave a porté une fausse
accusation, il sera condamné à une amende ou à la prison,
conformément à la loi. Si quelqu'un a porté plainte contre
l'esclave d'un autre, le juge devra prévenir le maître de
– Si
l'esclave et assigner cet esclave ou le mettre en prison.
le maître de cet esclave et sa femme n'ont pu être prévenus,
ou si l'un d'eux seulement a été prévenu par le juge, ils
seront considérés comme légalement prévenus, et l'esclave
pourra être légalement assigné. Si les maîtres étaient
absents et n'ont pu être prévenus, le juge devra les attendre
et ne pourra assigner l'esclave. Cependant, si l'affaire est
grave, vol, piraterie, meurtre, – le juge n'attendra pas les
maîtres et fera arrêter l'esclave en n'importe quel lieu puis
il fera prévenir le maître.
ART.27. Des esclaves homme et femme de maîtres diffé-
rents, qui ont des relations amoureuses entre eux, s'enfuient
ensemble: si le maître de la femme ne s'est pas dérangé pour
394 co'E pruvH. – LES tt)ENS

les rechercher et a laissé le maître de l'esclave homme faire


les recherches, et si celui-ci les retrouve, l'esclave femme
devra être remise à son maître, et le maître qui l'a retrouvée
ne pourra pas réclamer une partie des frais de recherches
faits par lui, parce qu'il est dit qu'une femme esclave n'a
jamais enlevé un homme esclave. Si les deux maîtres ont
fait des recherches qui ont abouti a l'arrestation des deux
de
fugitifs, les frais seront entièrement couverts par le maître
l'esclave homme. Si le maître de l'esclave homme a laissé
le maître de l'esclave femme faire les recherches, il devra, si
les esclaves sont retrouvés, laisser son esclave homme à celui
a
qui les a retrouvés, pour le rembourser des dépenses qu'il
faites. Si ces esclaves n'ont pas eu des relations d'amour
entre eux, et si l'esclave homme a seulement voulu rendre
service à la femme esclave en l'emmenant, chacun des maî-
tres reprendra son esclave s'ils sont retrouvés. Les frais de
recherches seront mis à la charge du maître de l'esclave
homme.
ART.28. – Si des esclaves de maîtres différents se sont
entendus pour fuir ensemble, si les deux maîtres ont loué
les
quelqu'un pour les rechercher, si on les retrouve et si on
leur ramène, ils devront payer tous les deux les frais de
recherches ou l'indemnité due, chacun au prorata de la valeur
de son esclave. Si un maître seulement a fait les recherches
et si les esclaves sont retrouvés, les frais seront payés par
celui qui n'a pas fait les recherches. Si aucun d'eux n'a fait
des recherches, mais si l'un d'eux en a chargé quelqu'un et
si les esclaves sont retrouvés, ils paieront tous les deux les
frais chacun au prorata de la valeur de son esclave. Si l'un
des deux maîtres s'est mis seul à la recherche et a retrouvéé
son esclave et non l'autre, il ne pourra réclamer des frais de
recherche à l'autre maître. L'autre maître qui ne s'est pas
dérangé ne pourra ni porter plainte ni demander une indem-
nité. Si un seul maître s'est mis à la recherche et a retrouvé
l'esclave de l'autre maître et l'a ramené, ce dernier devra lui
payer toutes les dépenses faites par lui et le récompenser
suivant la route plus ou moins longue qu'il aura dû faire,
conformément à la loi. Ceci fait, l'esclave devra lui être remis.
KKAM TÉASA KAMOKAït 395

Le maître, qui n'a pas retrouvé son esclave, ne pourra


réclamer une indemnité à l'autre.
ART. 39. Un esclave, mécontent de son maître, s'est
enfui dans la maison-d'un autre homme, son maître est allé
demander au propriétaire de cette maisons'! ta vu son esclave;
celui-ci lui répond qu'il ne l'a pas vu. Si le maître croit que
son esclave est dans cette maison et porte plainte, le proprié-
taire de la maison sera condamné à une double amende, s'il
est reconnu coupable. Celui qui a fait fuir l'esclave d'un
autre, si cet esclave a été retrouvé avant la nuit venue, sera
condamné à payer une double amende. S'il n'a pu être
repris avant d'avoir passé une nuit en route, il sera con-
damné à une amende quadruple.
ART. 30. Si un voleur a volé un esclave, homme ou
femme, pour le vendre, qu'il l'ait vendu plus ou moins que
son maître l'avait acheté, si la vente a eu lieu publiquement
et si l'ancien maître retrouve son esclave entre les mains du
nouveau, il devra l'avertir que cet homme est un esclave qui
lui a été volé et le second maître devra trouver celui qui le
lui a vendu. S'il le retrouve, il devra remettre le vendeur au
maître volé, ainsi que l'esclave, puis le suivre pour réclamer
son argent au vendeur qui sera traduit devant les tribunaux
par celui qu'il a volé, parce que le voleur n'est pas coupable
envers le deorxième maître. Si le deuxième maître n'a pu
retrouver le vendeur, les juges feront venir les témoins de la
vente et les interrogeront; si ces témoins déclarent avoir
assisté à la vente de l'esclave, le deuxième maître devra
remettre l'esclave à son premier maître et perdra son argent.
Si l'acheteur n'a pas pu présenter un témoin de la vente, il
sera considéré comme voleur et sera condamné à payer une
amende quadruple de la valeur de l'esclave, s'il ne peut le
représenter, triple s'il peut rendre l'esclave. Tous les
voleurs d'esclaves seront condamnés à payer cette amende.
ART. 31. Si un des parents du maître, Mng'pAoon,
bdng kat, c~ ta, cAf daun, cAf daun muoy, c~f daun muoy
bdng Aa<, AA~Ho~Mng kat, tnéa bdng kat, c~f daun WMqr
bdng A'a<,Mnmo~*cA!daun fHMO~* Mn~&< c~f ta bdng Aa<,
chau bdng &<!< cAfta MM~, C~fdaun !t< Mn~ kat, a des
396 C.ODKPm\')~.–-LKS)')RNS

relations avec une esclave femme et en a des enfants, on


divisera le prix des enfants en trois parties deux parties
seront pour la mère et une partie pour le père. Si le père
ne prend pas soin de son enfant, on ne peut pas dire qu'il l'a
abandonné, parce que les maîtres de la femme ont pris soin
de lui et que ses maîtres sont parents très proches du père.
Si le père veut que son enfant soit libre comme lui, on prendra
les deux parts maternelles du prix de l'enfant et le père payera
une part, l'autre part sera abandonnée par les maîtres, parce
qu'ils sont parents de l'enfant.
ART. 32. – Si le propre père du maître a eu des relations
amoureuses avec l'esclave de son fils, ou le propre fils avec
une femme esclave de son père, et qu'il survienne un enfant,
le
,cet enfant sera libre comme son père, parce que le père et
fils sont de même sang. Si le père de l'enfant veut que la mère
soit libre comme son enfant, il devra mettre une esclave en
son lieu et place, ou payer son prix. Autrement, la mère ne
peut être libre.
ART.33. Si un homme marié a des relations avec l'esclave
de sa femme et en a des enfants, il doit remplacer cette esclave
afin
par une autre esclave, ou payer son prix à sa femme,
ou
qu'elle devienne libre. – S'il ne remplace pas cette esclave
s'il ne.la rachète pas, elle demeurera l'esclave de l'épouse,
mais l'enfant sera libre, parce qu'il est l'enfant du mari.
ART.34. Si des esclaves de maîtres différents ont eu des
relations amoureuses entre eux, le maître de l'esclave femme,
racheter
quand l'un des. deux maîtres l'apprendra, pourra
l'esclave homme, afin de réunir les époux. Si le maître de
cet homme ne veut pas le vendre et si les deux esclaves
s'enfuient ensemble, le maître qui aura refusé de vendre devra
Si ces
payer à l'autre maître le prix de l'esclave femme.
deux esclaves ne se sont pas enfuis, mais si, en se visitant,
un accident survient, blessure par serpent, par tigre, par
cent pieds, paréléphant, ou par toute autre cause, --et si l'un
d'eux meurt de ses biessures, ou s'il est tué, on partagera en
trois parties la valeur de l'esclave tué, une partie sera aban-
donnée et deux parties seront remboursées par le maître qui
a refusé de réunir les époux. –Si l'esclave décédé appartenait
KHAM
TËASA KAMOKAft 397

au maître qui a refusé la réunion des époux, ce sera tant pis


pour lui; il ne pourra rien réclamer à l'autre maître.
ART.35. Quiconque, ayant des relations avec l'esclave
d'autrui, en a un enfant, s'il prend soin de cet enfant et si le
maitre de cette esclave laisse le père le visiter et lui apporter
quelque nourriture jusqu'à ce qu'il soit grand, on devra faire
trois parties du prix de l'enfant deux parties seront pour la
mère et l'autre partie sera pour le père. Si le père n'a pris
aucun soin de son enfant, mais s'il a fait le s<tM/~as A'AmdcA
quand il avait des relations avec la mère, on partagera le prix
de l'enfant en quatre parties une partie sera pour le père et
trois parties pour la mère. S'il n'a pas pris soin de son
enfant et s'il n'a pas fait le sâmpéas khmôch, le prix de l'enfant
sera partagé en cinq parties une partie sera pour le père et
quatre parties seront pour la mère. – Si cet homme a eu
plusieurs enfants de cette esclave, le juge ne devra pas
s'informer si le père a pris soin de ses enfants, parce que, s'il
a eu plusieurs enfants, il est inadmissible qu'il n'ait pas pris
soin d'eux. Dans ce cas, le prix des enfants ne peut être
partagé qu'en trois parties.
ART.36. Si des esclaves de maîtres différents ont eu des
relations amoureuses entre eux et s'ils ont des enfants, si
l'esclave homme a fait le sâmpéas khmôch, offert le phka
sla et que le maitre de l'homme laisse son esclave porter à
manger à ses enfants, le prix de l'enfant sera partagé en quatre
parties trois parties seront affectées à la mère et une partie
au père. S'il n'a pas fait le sàmpèas khmôch, mais s'il a
pris soin de ses enfants, on fera cinq parties quatre parties
seront pour la mère et une partie pour le père. S'il n'a pas
fait le sâmpéas khmôch et pas pris soin de ses enfants, OR
fera six parties, dont cinq pour la mère et une pour le père.
ART. 37. Si un homme libre et marié, ayant des relations
amoureuses avec l'esclave d'autrui, a eu des enfants avec elle,
s'il prend une part de ses biens dœum pour racheter l'enfant
ou s'il prend dans les biens sàmbach pour le racheter et
l'amène à la maison, cet enfant n'est ni l'esclave du mari ni

d'excuseauxancêtresde l'amante,afind'apaiserleurcolère.
Salutation
398 CODE PRIVÉ. LES MENS

celui de la femme. – Si cet homme a des enfants légitimes


de sa femme, il ne pourra pas considérer cet enfant comme
esclave, mais il sera dans la maison comme leur frère
ou sœur. – Si, à la mort du père, les enfants légitimes récla-
ment à l'enfant racheté le prix de son rachat, ils ont tort.
ART.38. Quiconque, ayant des frères, chëta munh bàng
kat, méà bàng kat, chî daun muoy bàng kat, a engagé son
esclave à l'un de ces parents, si cet esclave a des enfants au
cours de son engagement, ou s'il tombe malade et ne travaille
pas, le second maître ne pourra réclamer au premier aucune
indemnité pour les jours de maladie ou de couches, parce que
ces deux maîtres sont de proche parenté.
ART.39. Quiconque, parent d'un esclave quelconque,
ou parent du maître, ou non parent de l'esclave ou du maître,
emmène l'esclave sans prévenir le maitre, si cet esclave
se met à voler, à pirater, et s'il est arrêté, devra payer l'amende
au lieu et place de l'esclave.
ART.40. Si un pauvre engage son fils, son petit-ûls ou
son esclave, et si cet esclave a des relations amoureuses avec
l'esclave d'un maître et en a des enfants, on ne partagera pas
le prix de l'enfant, car cet enfant appartient aux esclaves d'un
même maître.
Si cet esclave n'a pas d'enfants chez son second maître ou
s'il a eu un enfant avec l'esclave d'un autre maître ou avec une
femme libre (ou avec un homme libre), cet enfant, s'il est pur
sang cambodgien, à un an d'âge vaudra 2 bat; à deux ans,
1 dàmlœng; – à trois ans, 2 dàmlœng;–à quatre ans, 3 dàm-
lœng à cinq ans, 4 dàmlœng; – à six ans, 5 dàmlœng;–
à sept ans, 6 dàmlœng; – à huit ans, 7 dàmlœng; – à neuf
ans, 8 dàmlœng; – à dix ans, i4 dàmlœng; – à onze ans,
17 dàmlœng et 2 bat; à douze ans, 20 dàmlœng; – à treize
ans, 22 dàmlœng et 2 bat; à quatorze ans, 25 dàmlœng; –
à quinze ans, 27 dàmlœng et 2 bat; à seize ans, 30 dàm-
lœng. – La loi fixe à 30 dàmlœng jusqu'à quarante ans le prix
des esclaves de race cambodgienne mis en esclavage. A
partir de quarante ans, on diminuera 1 dàmlœng par an jus-
qu'à soixante-dix ans, âge auquel l'esclave n'aura plus aucune
valeur. Si donc cet homme, né en esclavage chez son maître,
KKAM TËASA KAMOKAtt 399

fuit et abandonne le service chez son maître, celui-ci pourra


lui réclamer son prix, mais il ne pourra pas exiger le prix des
journées non faites, parce que cet esclave a été un bénéfice
pour lui.
ART.4L – Si quelqu'un a acheté des esclaves pnong, léo,
rodès, s'ils ont des enfants ensemble, ces enfants seront con-
sidérés comme rodès, léo ou pnong pur sang. Les parents
devront plus ou moins, selon leur prix d'achat, mais les
enfants nés d'eux pendant leur esclavage ne peuvent être
évalués au même prix que les parents. Un enfant d'un an
vaudra 1 dàmlœng; – à deux ans, 2 dàmlœng; – à trois
ans, 3 dàmlœng; etc., etc.; à dix ans, 21 dàmlœng; – à
onze ans, 27 dàmlœng et 2 bat; à douze ans, 34 dàm-
lœng; – à treize ans, 46 dàmlœng; à quatorze ans, 47dàm-
lœng; – à quinze ans, 53 dàmlœng et 2 bat; à seize ans,
60 dàmlœng. –Jusqu'à quarante ans, la valeur de cet esclave
réputé sauvage sera de 60 dàmlœng; à partir de quarante et
un ans, cette valeur diminuera de 2 dàmlœng par an jusqu'à
l'âge de soixante-dix ans, âge auquel il n'aura plus aucune
valeur (Ss <A~ tê pon nés êng, fini, prix, rien que cela).
ART.42. Si quelqu'un a acheté un esclave pnong, léo,
rodès (mâle ou femelle), et si cet esclave a des enfants avec
un esclave cambodgien (mâle ou femelle) ou avec un cambod-
gien libre (homme nu femme), ces enfants seront considérés
comme étant à moitié pnong, léo ou rodès et à moitié cam-
bodgiens. A un an, cet enfant vaudra 3 bat; à deux ans,
1 dàmlœng et 2 bat; à trois ans, 2 dâmlceng et 3 bat; à
quatre ans, 3 dàmlœng et 3 bat; à cinq ans, 4 dàmlœng et
2 bat; à six ans, 5 dàmlœng et 3 bat; à sept ans, 6 dàm-
lœng et 2 bat; à huit ans, 7 dàmlœng et 3 bat; à neuf
ans, 8 dàmlœng et 2 bat; à dix ans, 18 dàmlœng; – à
onze ans, 22 dàmlœng et 2 bat; à douze ans, 27 dàmlœng;
à treize ans, 3i dàmlœng et 2 bat; à quatorze ans, 36 dàm-
lœng; – à quinze ans, 40 dàmlœng et 2 bat; à seize ans,
45 dàmlœng. – Jusqu'à quarante ans, la valeur de cet esclave
sera de 45 dàmlœng; à partir de quarante et un ans, cette
valeur diminuera de 6 bat chaque année jusqu'à soixante-dix
ans, âge auquel il n'aura plus aucune valeur.
400 CODE PRIVÉ. – LES HfENS

ART.43. – Si quelqu'un a acheté des esclaves pnong qui se


sont mariés et ont eu des enfants entre eux, ces enfants devront
être considérés comme purs pnong.; si les enfants de ces
enfants se marient entre eux et ont des enfants, ces derniers °
enfants auront la valeur d'esclaves pnong. Si des enfants
pnong pur nés en esclavage épousent des cambodgiens et en
ont des enfants, ces enfants seront considérés comme métis
et évalués comme il vient d'être dit article 42. Si un métis
a épousé un pur khmér, les enfants qui naîtront de cette
union seront considérés comme cambodgiens pur sang et
évalués comme il a été dit ci-dessus (article 40). Si un métis
a épousé une pnong, les enfants de cette union seront consi-
dérés et évalués comme pur sang pnong (article 41).
ART.44. Si quelqu'un a acheté une esclave ayant un
enfant en bas âge, et si cette mère est rachetée ou se rachète,
le maître ne pourra rien réclamer pour l'enfant, parce
que
l'enfant n'a pas été nourri par sa mère alors qu'elle était son
esclave et n'a pas été nourri par lui.
ART.45. Si quelqu'un emprunte à son parent un esclave
pour porter le ~~g- r~g- (la boîte brillante contenant les
présents d'une demande en mariage); si cet esclave le pré-
sente aux invités après la cérémonie, on doit lui remettre
1 bat. Quiconque emprunte un esclave pour le même objet
à un non parent devra remettre 2 bat d'argent à l'esclave.
Si l'esclave est employé à laver les pieds du fiancé, on devra
lui donner 2 dàmlœng. – Si on ne le récompense pas, si on
le ramène à son maître Sans avoir fait le châng day avec lui,
et si, dans les trois mois, sept mois plus tard, il meurt ou
s'enfuit, celui qui l'aura emprunté devra payer sa valeur à
son maître, parce qu'il n'a pas fait le chàng day pour
sup-
primer les liens funestes (cA~Kg-y<).
ART. 46. Si quelqu'un a emprunté l'esclave d'autrui
pour le conduire par eau, et s'en sert pour aller par terre, si
cet esclave est dévoré par un tigre, tué par un éléphant,
par
un serpent, ou si, étant monté sur un arbre, il tombe et se

Cérémonie
qui consisteà se lier ~c/t<!M~)
septliensde cotonviergenon
torduautourdu poignet(~a~atin d'indiquerl'union,te frarie,la parente
l'affection.
KRAM TËASA KA~OKAR 401

tue, l'emprunteur devra payer la valeur tout entière de cet


esclave. S'il a demandé cet esclave pour aller par terre et
est allé par eau, si cet esclave se noie, est dévoré par un cro-
codile, il devra payer au maître la valeur entière de l'esclave
emprunté. S'il a emprunté un esclave pour le conduire par
eau et par terre, et si l'esclave s'est enfui ou s'il est mort, il
ne devra rembourser que la moitié de la valeur de l'esclave.
parce que le maître a prêté son esclave et parce que celui-ci
est mort de lui-même. – Si cet esclave a été emprunté par un
frère, un cousin, un oncle, un neveu, un fils, un petit-fils, à son
parent, pour aller par eau ou par terre, et s'il vient à mourir,
l'emprunteur ne devra rembourser que la moitié de son prix.
S'il l'a emmené par terre au lieu de l'emmener par eau, ou
par eau au lieu de l'emmener par terre, il ne remboursera
qu'un tiers de sa valeur.
ART. 47. Quelqu'un, étant malheureux, a engagé sa
femme. Si le maître de cette femme a eu des relations amou-
reuses avec elle, si le mari porte plainte et qu'il soit reconnu
que sa plainte est fondée, le maître perdra la somme qu'il a
prétée et la femme sera libre de retourner avec son mari.
Si la femme du maître, voyant son mari rechercher la femme
esclave, est intervenue entre eux et si le mari a passé outre,
la valeur de la femme esclave sera partagée en trois parties
le maître en perdra deux et son épouse en aura une (c'est-à-
dire que le mari de l'esclave ou l'esclave n'aura plus qu'un
tiers à payer à la maîtresse pour briser l'engagement). Si
la maîtresse a consenti à ces relations, ou les a provoquées,
si le fait est reconnu vrai, l'esclave sera libre. Si le mari et
la femme sont esclaves du même maître et si ce maître a
forniqué avec l'épouse de son esclave, ils sont libres de partir
sans rien payer et le maître sera condamné à payer une
amende <aMMnc!<tsakh. Cette amende sera partagée en trois
parties deux parts seront abandonnées et la troisième part
sera versée au mari, à titre de dommages-intérêts. Si le
maître n'a fait que prendre la main, la jambe de la femme
esclave, s'il a seulement essayé de la séduire, il sera condamné
à payer 30 dàmlœng, mais il ne perdra pas ses esclaves. Si
une accusation de ce genre n'a pas été prouvée, l'esclave
ne
26
~02' COUE PMtVÉ. LES BIENS

salch de
plaignant sera condamné à une amende <ant Mn~a
son maître et il aura à lui payer le prix des journées qu'il a
eut-il
passées au tribunal, sans travailler chez son maître, y
jours, mois ou années, conformément à la loi qui fixe le prix
des journées des esclaves homme et femme. De plus il aura à
payer les frais de justice.
AuT. 48. Si des père et mère pauvres ont mis en gage
leur mie, leur nièce ou petite-nièce, et si le maître la viole, si
les parents portent plainte et si la plainte est reconnue fondée,
la fille sera libérée par le juge. Si cette esclave a consenti
et si le maître ne l'a pas violée, ce maître ne sera pas puni;
si les parents portentplainte, ils devront rembourser au maître
et reprendre leur fille, car le maître ne peut considérer cette
fille comme sa mé-kha. – Si le maître refuse de la leur rendre
contre argent, il aura tort, parce que cette fille ne lui a pas
été vendue. Si la plainte n'est pas fondée, le plaignant sera
condamné à une amende </</<tMf!~<ï sakh du maître.
L'esclave demeurera aux mains de fion maître tant que les
parents ne l'auront pas rachetée, mais il ne pourra pas
s'opposer à son rachat. Les frais de justice seront payés
par le plaignant.
ART. 49. Si un p/'Jau (chasseur d'éléphants), ~a/e
<MM/ A-d,A7-~e;' (preneur d'éléphants, de bœufs, de buffles)
pour le compte du roi, est allé dans la forêt pour capturer,
on ne doit pas violer le <r«f)am(défense d'aller chez lui '). Si
sa femme restée chez lui a reçu chez elle des filles libres ou
esclaves en fuite, qui ont brisé la palissade ou qui, blessées,
sont entrées par la porte, .et si les parents ou les maîtres
viennent réclamer la femme du ma leur fille ou leur esclave,
la femme du ma ne doit pas les rendre en l'absence de son
mari. Si un éléphant, un buffle, un bœuf de chasse meurt
se sont
pendant que le ma est dans la forêt, les gens qui
réfugiés chez lui deviendront ses esclaves, parce que le trànam
a été violé. Si l'esclave (ou la fille) qui se sera réfugié dans
la maison du ma, n'avait aucune blessure, les parents ou le
maitre devront faire le s~Mpc<tsavec le sla-rnelou et le pra&
Laviolationdu<)v!Mm chezunchasseurd'éléphantscomprometsachasse.
L'arec,le bête)et l'argent.
KRAM
't'ËASAKAMOKAR 403

Si ce ma est dignitaire de dix ou de neuf sakh, on devra


payer 1 dàmlœng; – de six à huit sakh, on devra payer
3 bat; d'un à cinq sakh, 2 bat; s'il n'a pas de dignité,
1 bat. – Ceci payé, on pourra reprendre les gens qui se sont
réfugiés chez lui. 4
ART.50. Si le roi envoie un mandarin quelconque, petit
ou grand, lever une armée et la conduire à l'ennemi si un
esclave en bonne santé veut s'y engager, le maître devra
réclamer son esclave avec le sla-melou et 1 ou 2 dàmlœng
d'argent. Alors on le lui rendra. Si l'esclave est blessé par
son maître quand il se présente à l'armée, le chef de l'armée
pourra le prendre et refuser de le rendre à son maître. Si,
pendant les marches, un esclave non blessé vient se
réfugier chez la femme du mékàng, le maître, pour le ravoir,
devra présenter le sla-melou et apporter de l'argent à la
femme du mékàng qui, alors, devra le rendre à son maître.
Si cet esclave est entré blessé chez elle, sanglant, en bri-
sant la palissade ou en entrant par la porte, la femme ne le
rendra pas en l'absence de son mari, le mékàng tàp'. Si
son mari a été vaincu, il gardera à son retour les esclaves
qui se sont réfugiés chez lui'. S'il est vainqueur, et s'il n'a
éprouvé aucun accident, le maître, pour réclamer son esclave,
devra faire le sla-melou; le mékàng ne pourra refuser de le
rendre ni accepter de l'argent. S'il en exige, ou s'il propose
d'acheter l'esclave, il sera considéré comme l'ayant fait fuir.
ART. 51. Quiconque, étant malheureux, engage son
frère, son fils, son petit-fils pour n'avoir pas d'intérêts à payer,
pour une somme plus ou moins élevée; si le maître envoie
cet esclave surveiller les éléphants, les buftles, les bœufs, ou
l'emploie à porter une herminette, le sabre, un parasol, ou
lui fait conduire les charrettes, porter l'eau, lui fait vider les
tinettes, il le fait conformément à son droit. Si l'esclave
commet une faute quelconque, le maître pourra le frapper
avec le rotin, le mettre à la cangue. -Si le maître meurt, l'es-
clave devra porter le cadavre et porter le deuil de son maître.
Mais le maître ne peut frapper son esclave avec un tison
'Chefde cohortemilitaire.
On supposeici quecet incidentlui a portémalheur.
404 PfUVÊ.– LES MENS
CODE

en feu, la torche, le fouet à cheval, l'aiguillon à bœuf, le pied,


le couteau, la cuillère à soupe, ni lui jeter de la soupe ou du riz
à la figure. Si le maître célèbre le kor s~/c, le chdng day, le
le célébrer en
~aKg-c/to'Hng-' d~ ses enfants, il ne pourra pas
même temps pour son esclave. Si le maître meurt, on ne
à le
pourra pas l'obliger à faire buos muM ~/t~BHn~ jeter
côté du cer-
pray léach (paddy grillé qu'on jette de chaque
cueil en marchant), ni à kiés chanlos thbaung. Si le maître;
devenu pauvre, veut engager son esclave pour avoir de l'ar-
l'ont
gent, il doit prévenir les parents de cet esclave qui
celui qui
engagé pour le cas où ils voudraient le racheter. Si
a engagé cet esclave ne veut pas le racheter, son maître ne
ne lui
pourra pas l'engager à un autre, parce que cet esclave
appartient pas en toute propriété; il ne le lui a pas été vendu,
mais donné en gage. Si le maître passe outre et l'engage,
ceux qui l'ont engagé pourront le reprendre sans rien payer.
Si les parents le trouvent chez un autre maître, et si le
maître déclare qu'il n'a pas engagé son esclave,.ils devront
le rembourser avant de porter plainte au tribunal. Si le
juge reconnaît que ie premier maître n'a pas engagé son
esclave, le plaignant sera puni /aM bânda sakh.

II

ARTICLE PREMIER. Quiconque est convaincu d'avoir fait

fuir, sans user de violence, la femme, le petit-fils ou la petite-


et
fille, le fils ou la fille, le neveu ou la nièce de quelqu'un,
d avoir conduit la personne qu'il a fait fuir jusque sur la berge
d'un cours d'eau, jusqu'au bord d'un lac ou d'un étang, sur
un grand chemin, dans un marché ou dans une île formée par

Le rasage des cheveux qui précède le baptême des nouveaux nés, la


ligature des poignets dont il a été parlé plus haut, article 48, et le lavement des
pieds dont il est parlé même article.
Religieux en présence du feu. Buos, du malais pvah, entrer en religion.
Il s'agit ici d'un esclave qu'on aurait chargé de représenter un descendant du
décédé et auquel on aurait rasé la tête en signe de deuil, et qui aurait suivi
le corps, sept ills de coton sortant do la bière et s'enroulant autour de sa tête.
KRAM TÉASA KAMOKAR 4~)5

le cours d'eau ou 1.le 1.1.


lac sur les t.a.. a.
bords duquel .t.
est sise la maison
d'où il les a fait fuir, sera condamné à une amende égale à la
moitié du prix de la personne qu'il a fait fuir.
Si le coupable a conduit cette personne chez lui, où il la
tient encore cachée, il sera puni d'une amende égale au prix
de la vie de cette personne (dach saurél). S'il a conduit cette
personne hors de la province, ou s'il lui a fait traverser un
cours d'eau ou un lac, l'amende sera d'une fois et demie le
prix de la vie de la personne. S'il l'a emmenée hors des con-
fins du royaume pour la vendre ou la mettre en gage, il sera
puni d'une amende double du prix de la vie de cette personne.
Si on a pu saisir celui qui a fait fuir cette personne, sans
pouvoir prendre la personne en fuite, il sera condamné à une
amende triple du prix de la personne qu'il a fait fuir et à une
flagellation en rapport avec sa faute.
La personne qui a fui n'est point coupable si elle a été
victime d'une violence, mais si elle a consenti bénévolement
ou pour en retirer un avantage, soit pécuniaire, soit tout
autre, elle sera condamnée à trente coups de rotin, à moins
que cette personne ne soit âgée de moins de douze ans ou de
plus de soixante-cinq ans dans ce cas, elle n'est passible
d'aucune peine. Si cette personne est âgée de douze à dix-sept
ans, le nombre de coups de rotin ne sera que de vingt; si
cette personne est du sexe féminin, on ne lui donnera que
vingt-cinq coups, puis on la remettra entre les mains de celui
qui a autorité sur elle ou sous la dépendance de qui elle est.
Quiconque est convaincu d'avoir fait fuir, sans employer
la violence, l'esclave d'autrui, et de l'avoir conduit soit sur la
berge d'un cours d'eau, soit sur les bords d'un lac ou d'un
étang, soit sur un grand chemin, soit dans un marché, soit
dans une île formée par le cours d'eau ou le lac sur les bords
duquel est la maison du maître de cet esclave, sera condamné
à une amende égale à la moitié du prix de cet esclave ou de la
somme pour laquelle il est esclave.
Si le coupable a conduit cet esclave dans sa maison et l'y
tient encore caché, il sera puni d'une amende égale au prix de
l'esclave ou à la somme pour laquelle il est esclave. S'il l'a
conduit hors de la province ou s'il lui a fait traverser un
406 CODE PR!VÊ. – LES MENS

cours d'eau ou un lac, l'amende sera d'une fois et demie le


prix de l'esclave ou de la somme pour laquelle il est esclave.
Si le coupable a conduit cet esclave hors des confins du
royaume pour le vendre ou pour le mettre en gage pour de
l'argent, il sera condamné à une amende double du prix de
l'esclave ou de la somme pour laquelle il est esclave.
Dans le cas ou on aurait pu saisir celui qui a fait fuir cet
esclave, sans pouvoir saisir l'esclave, le coupable sera con-
damné à une amende triple du prix de l'esclave ou de la
somme pour laquelle il est esclave, et à une flagellation en
rapport avec son délit.
Si l'esclave qui a pris la fuite a été victime d'une violence,
il n'est point coupable mais s'il a consenti bénévolement ou
poussé par un intérêt soit pécuniaire, soit autre, il est coupable
et sera condamné à trente coups de rotin, à moins qu'il ne
soit âgé de moins de douze ans ou de plus de soixante-cinq,
car, dans ce cas, il n'est passible d'aucune peine.
S'il est âgé de douze à dix-sept ans, le nombre des coups de
rotin sera diminué et réduit à vingt; si l'esclave est du sexe
féminin, on ne lui donnera que vingt-cinq coups. Après avoir
reçu les coups de rotin, l'esclave sera remis à son maitre.
Quiconque est convaincu d'avoir fait fuir, sans user de
violence, une personne saisie pour dette et de l'avoir conduite
soit sur la berge d'un cours d'eau, soit sur le bord d'un lac,
soit dans une île formée par le cours d'eau ou le lac sur le
bord duquel est la maison d'où il a fait fuir, soit sur un
grand chemin, soit dans un marché, sera puni d'une amende
égale à la moitié de la somme que ce débiteur doit. Si le cou-
pable a conduit ce débiteur, qui avait été saisi, dans sa maison
où il le tient caché, il sera puni d'une amende égale à la
dette. S'il l'a conduit hors de la province ou s'il lui a fait tra-
verser un cours d'eau ou un lac, l'amende sera d'une fois et
demie la dette.
Si le coupable l'a conduit hors du royaume pour le vendre
ou le mettre en gage pour de l'argent, il sera condamné à une
amende double de la dette. Dans le cas où on aurait pu saisir
celui qui a fait fuir ce débiteur, sans pouvoir saisir le débiteur
lui-même, le coupable sera condamné à une amende triple de
KRAM TÉASA KAMOKAR '407

la dette et à une flagellation proportionnée à son délit. Si le


débiteur ne s'est décidé à fuir que parce qu'il a subi une
violence, il n'est pas coupable; mais s'il a consenti, bénévole-
ment ou pousse par un motif d'intérêt, il est coupable; par
conséquent, s'il est âgé de dix-sept à soixante-cinq ans, il
recevra trente coups de rotin; s'il a de douze à dix-sept ans, il
en recevra vingt; s'il a moins de douze ans et plus de soixante-
cinq ans, il n'est passible d'aucune peine. Pour les femmes,
le nombre des coups est diminué de cinq. Après avoir subi ce
châtiment, il sera remis à son gardien.
ART.2. Si celui qui a fait fuir la femme ou la fille de
quelqu'un, mais qui ne l'a ni vendue, ni misr- en gage, ni
volée, par crainte ou repentir de sa mauvaise action la ramène
chez elle en faisant humblement l'aveu de sa faute, d'après la
loi il ne doit point être puni, pourvu que l'instruction établisse
que c'est un homme simple et sincère.
S'il ne la ramène que parce qu'il ne peut éviter la douane
ou la patrouille, ou parce que, l'éveil ayant été donné, il voit
qu'il ne peut point échapper, il sera puni d'une amende égale
à la moitié du prix de la vie de la personne qu'il a fait fuir.
Si celui qui a fait fuir l'esclave de quelqu'un, mais qui ne
l'a pas vendu ni mis en gage, soit par crainte ou par repentir
de sa mauvaise action, le ramène à son maître et avoue hum-
blement sa faute, il ne sera pas puni, dit la loi, pourvu qu'il
soit prouvé par l'instruction que cet homme est un homme
simple et sincère.
S'il ne le ramène que parce qu'il ne peut éviter la douane
ou les patrouilles, ou parce que, l'éveil étant donné, il ne peut
échapper, il sera puni d'une amende égale à la moitié du prix
de cet esclave ou de la somme pour laquelle il est en esclavage.
ART.3. Quiconque a reçu dans sa maison un esclave qui
l'a sollicité de l'y laisser et qui est venu de lui-même pour
échapper à son maître, doit prévenir le maître de l'esclave
dans les trois jours, si sa maison est dans la même enceinte
ou dans le même district (M~<),et dans cinq jours, si la maison
du maître de l'esclave est dans un autre district que la sienne,
sinon il se rend coupable. S'il laisse passer un mois avant de
prévenir le maître de cet esclave, il sera tenu de lui payer le
408 CODE PR!VÉ. LES BIENS

prix du travail de l'esclave durant ce mois, à raison de 3 s<a?ng'


par jour pour un homme et de 1 s~ng- et 1 hvong pour une
femme.
S'il cache chez lui pendant plus d'un mois cet esclave
fugitif, sans prévenir son maître, il sera puni d'une amende
égale au prix de l'esclave ou à la somme pour laquelle il est
esclave. Si cet esclave s'est réfugié successivement dans plu-
sieurs maisons, tous les chefs de ces maisons seront tenus,
conjointement, à payer les frais judiciaires et l'amende pro-
portionnelle, au prorata du temps que chacun d'eux l'a gardé
chez lui. Néanmoins, on retranchera le prix de trois jours si
ces chefs de maisons demeurent dans la même enceinte que lé
maître de l'esclave, et cinq jours s'ils habitent dans un district
différent de la somme qu'ils auront à payer. Si l'esclave fugitif,
pendant le temps qu'il a passé hors de la maison de son maître,
a engendré des enfants, ils appartiennent à son maître. Si le
mari et la femme qui sont esclaves ont pris la fuite, les enfants
qu'ils ont pendant qu'ils sont absents de la maison de leur
maître appartiennent à celui-ci.
Si l'esclave qui a fui est soit la fille, soit la femme, soit la
petite-fille, soit la nièce de quelqu'un et qu'elle se soit mariée
ou ait eu un commerce criminel avec quelqu'un, l'afïaire sera
jugée selon le Za/<c~aK<ïpAo~e~/)r<îpon(loi sur le mariage).
ART.4. Si celui qui est convaincu d'avoir reçu dans sa
maison et d'avoir donné à manger à un esclave fugitif, qui l'a
supplié et qui l'a assuré qu'il avait des raisons légitimes pour
se cacher, est interrogé à ce sujet et s'il affirme que l'esclave
qu'il cache chez lui n'y est point, qu'il n'a pas eu connaissance
de sa fuite, il sera puni d'une amende égale au prix de cet
esclave ou à la somme pour laquelle il est retenu en esclavage.
ART. 5. Quiconque fournit à un esclave qu'il apprend
ensuite être fugitif et qui est venu le trouver pour lui demander
soit de l'argent, soit des provisions dont il s'est servi pour passer
dans une autre province ou sortir du royaume, doit, d'après
la loi, aller à la recherche de cet esclave. S'il ne peut point le
trouver et le ramener à son maître, il sera condamné à payer
le prix de cet esclave ou la somme pour laquelle il est esclave.
Si celui qui a donné l'argent ou les provisions ignorait que
KKAM TÈA8A KAMOKAR 409

l'individu auquel il a donné cet argent ou ces provisions est


un esclave en fuite; si son métier est de vendre-des aliments,
des provisions; s'il a coutume de préparer des aliments, des
provisions pour faire l'aumône s'il a donné cet argent ou ces
provisions soit à l'occasion d'une fête ou d'une circonstance
où, d'après les usages du pays, les riches font des distributions
pour acquérir des mérites, il n'est passible d'aucune peine.
Les bateliers qui, soit pour gagner de l'argent, soit pour
acquérir des mérites, passent les voyageurs d'un bord à l'autre
d'un cours d'eau ou d'un lac, les hôteliers qui vendent des
vivres, si, à leur insu, ils ont aidé un esclave en fuite, soit en
le passant de l'autre côté d'un fleuve ou d'un lac, soit en lui
fournissant des vivres, ne sont point coupables.
ART.6. Quiconque, sachant qu'un esclave a fui de chez
son maître, lui fait la conduite afin qu'il aille loin quiconque,
par ses paroles ou ses insinuations, fait fuir un esclave, si cet
esclave est perdu, sera puni de l'amende infligée par la loi à
un voleur d'esclaves si cet esclave est retrouvé, il sera
condamné à l'amende qui est infligée à quiconque a caché chez
lui l'esclave d'autrui.
ART.7. – Le tribunal, sur la plainte du maître d'un
esclave qu'un individu a fait fuir et a vendu a une personne
qui l'a revendu ou donné en gage à une autre personne,
enlèvera cet esclave des mains de l'individu chez lequel il se
trouve pour le remettre à son premier maître. Ce dernier
acquéreur a recours contre celui qui lui a vendu cet esclave
ou qui le lui a donné en gage, pour le recouvrement de la
somme qu'il a déboursée à cause de cet esclave. Le premier
acquéreur, s'il a acheté de bonne foi, a recours contre le voleur,
c'est-à-dire contre celui qui a fait fuir l'esclave et qui sera
puni selon la loi. Si le voleur n'a pas de quoi payer le premier
acquéreur, celui-ci perdra le prix qu'il en a donné, soit entiè-
rement, soit en partie, selon que le voleur a quelque chose
ou n'a rien. L'esclave qui a fui sera puni selon sa faute et son
âge. (Voyez article i")
Si celui qui a fait fuir cet esclave l'a vendu ou donné en
gage à quelqu'un, puis l'a racheté pour le vendre ou le donner
en gage à un autre, celui à qui il avait été vendu ou donné en
~t0 coDKpnn')~. – ).ESn)ENS

gage et à qui il a été repris n'est point coupable mais celui


qui l'a acheté ou reçu comme garantie de l'argent qu'il a
donné à celui qui l'a fait fuir en dernier lieu, est coupable.
Par conséquent, si l'on ne peut retrouver celui qui lui a
donné en gage ou vendu cet esclave, il perdra l'argent qu'il
lui a donné.
Si le voleur (celui qui a fait fuir l'esclave) peut retrouver
l'esclave, l'affaire sera jugée conformément à la loi. (Voyez
article i°')
Si le voleur l'a vendu ou mis en gage trois ou quatre fois
successivement, de manière que le premier maître ne puisse
le retrouver, l'affaire sera jugée comme si cet esclave avait
été conduit d'une province dans une autre (c'est-à-dire d'après
l'article premier). Alors le tribunal aura à examiner si les
personnes qui l'ont acheté ou reçu comme gage d'une somme
quelconque, lorsqu'ils l'ont reçu ou acheté, ont suivi les
formalités prescrites par la loi. Si elles y ont manqué, celui
qui l'a acheté ou reçu comme gage devra payer les deux tiers
du prix de cet esclave ou de la somme pour laquelle il est
esclave celui qui l'a reçu ou acheté en second lieu en paiera
un tiers afin qu'il soit racheté et rendu à son maître.
ART. 8.–Celui qui, sachant qu'un malfaiteur (acAdr) veut
faire fuir l'esclave d'autrui, lui indique soit le moment oppor-
tun, soit un chemin ou un sentier à travers une forêt, afin
qu'il puisse fuir, soit une cachette où il peut se réfugier pour
échapper aux recherches, s'il est saisi avec l'esclave, sera
condamné à payer toutes les dépenses faites pour saisir cet
esclave, à moins qu'il n'ait aidé à chercher et à saisir l'esclave
et le malfaiteur qui l'a fait fuir, car, dans ce cas, on lui fera
grâce.
ART.9. Un malfaiteur (acAdr) qui est au service d'un
étranger et qui a fait fuir l'esclave de quelqu'un, doit, d'après
la loi, être condamné à mort.et à la confiscation de ses biens;
peu importe qu'il ait déjà reçu le salaire de son crime ou non,
qu'il ait déjà conduit cet esclave au lieu désigné ou non, qu'il
l'ait déjà vendu ou mis en gage pour de l'argent ou non; il
diminue les forces du royaume. S'il a des complices ou des
associés qui l'ont aidé, qui ont conduit l'esclave en fuite, ils
KRAM T&ASA KAMOKAR 4M

subiront la même peine que Lui; mais si ces complices on


associés l'ont seulement aidé à fuir sans le conduire hors du
royaume, ils seront condamnés à quatre-vingt-dix coups de
rotin et à trois ans de prison.
S'ils ne l'ont conduit que jusqu'à la moitié du. chemin, ils
seront condamnes à soixante coups de rotin et à deux ans de
prison s'ils ne l'ont favorisé que par leur silence, en n'aver-
tissant pas les autorités qu'il y avait projet de faire fuir cet
esclave ou en ne faisant pas connaître sa fuite, ou si, pouvant
le saisir, ils ne l'ont point saisi, ils seront punis de quinze
coups de rotin et de six mois de prison. S'ils lui ont donné des
aliments, s'ils lui ont donné asile ou s'ils l'ont passé de l'autre
côté d'un cours d'eau ou d'un lac pour le mettre à l'abri dés
recherches, ils seront condamnés à trente coups de rotin et à
un an de prison. S'ils ont eu connaissance de la fuite de cet
esclave ou des soupçons et s'ils n'ont pas averti les anciens
de l'endroit ou les officiers du gouverneur de la province,
mais se sont contentés de le chasser, de le faire partir, ils
seront condamnés à payer le prix de l'esclave ou la somme
pour laquelle il est esclave, selon la loi.
Si, connaissant la fuite de cet esclave, ils ont gardé le
silence sans le faire partir ou sans le cacher, ils ne sont
point coupables.
ART. 10. Celui qui prête de l'argent ou des denrées,
avec ou sans intérêts, ou des objets à un esclave qu'il connaît
bien, qui est son voisin et qui a toute sa confiance, si cet
esclave prend la fuite, ne peut être rendu responsable comme
lui ayant fourni les moyens de fuir. Quand même le maître
de l'esclave fugitif auquel on a prêté aurait eu connaissance
du prêt avant qu'il lui fût fait ou immédiatement après, par
celui qui le lui a fait, il ne peut pas être obligé de payer
comme responsable ce qui a été prêté à cet esclave, à moins
qu'il ne se soit porté caution pour lui dans ce cas, ce maître
et ce prêteur subiront tous les deux une perte.
Si le maître de l'esclave fugitif qui s'est rendu caution pour
lui et qui a été obligé de payer, peut le retrouver, il lui fera
supporter tout ce qu'il a été obligé de payer. Si le préteur
n'a point prévenu le maître de cet esclave du prêt qu'il lui
CODE P)UV~ – LES: '"EUS
412

a fait, il se fera payer comme il pourra; s'il perd son argent


ou son bien, il n'aura rien à réclamer.
Quant au maître de l'esclave, il en sera pour les dépenses
qu'il a faites afin de le reprendre.
Si le maître de cet esclave, qu'il a pu reprendre, s'est fait
payer ce qu'il lui devait à lui-même et ce qu'il devait à celui
qui lui a prêté, puis l'a chassé et fait fuir, il sera condamné à
payer le double de ce que l'esclave devait au prêteur.
Si le maître de cet esclave fugitif, après l'avoir saisi et
s'être fait payer ce qu'il lui doit, le fait fuir, il sera condamné
à payer tout ce que cet esclave doit à celui qui lui a prêté. Si
le maître de cet esclave fugitif, après l'avoir saisi et s'être fait
payer ce qu'il lui doit à lui-même, avertit celui qui lui a prêté
et que celui-ci ait pu aussi trouver cet esclave et se faire payer
ce qui lui était dû par lui, ce maître aura un quart de ce qui
a été payé au prêteur, en récompense du service qu'il lui a
rendu.
Si le maître de cet esclave fugitif l'a non seulement saisi,
mais l'a amené au prêteur, il aura un tiers de ce que ce prê-
teur se fera payer par l'esclave.
Si celui qui a prêté à cet esclave fugitif est allé à sa
recherche et a pu le saisir et le ramener à son maître, celui-ci
sera tenu de payer la dette de l'esclave envers le prêteur, mais
il la fera, selon la loi, supporter par l'esclave.
Si celui qui a prêté à cet esclave fugitif, après l'avoir saisi,
l'accuse devant les tribunaux ou bien use de violence envers
lui pour se faire payer, au point de l'obliger soit à se vendre,
soit à se mettre en gage pour l'argent, ou à emprunter des
denrées ou de l'argent à intérêt, dans le cas où cet esclave, en
allant trouver son premier maître pour le prier de le racheter
ou de le délivrer de cette nouvelle dette en remboursant
l'argent ou les denrées qu'il a été obligé d'emprunter, pren-
drait de nouveau la fuite, celui qui, par son accusation devant
les tribunaux ou par sa violence a été cause de sa nouvelle
fuite, sera obligé de payer le prix de cet esclave à son premier
maître.
Si celui qui avait prêté à cet esclave en fuite, après l'avoir
saisi et s'être fait payer, en usant de violence, non seulement
KHAMT~ASAKAMOKAR 413

ce qui lui était dû, mais encore la somme due par cet esclave
à son maître, le fait fuir, il sera condamné à payer le double
du prix de cet esclave ou de la somme pour laquelle il est
esclave. Si le préteur, voyant qu'il s'esttrompé en prêtant de
l'argent ou des denrées à cet esclave, en dehors des usages, le
fait fuir, puis va le saisir et le ramène à son maître, afin que
celui-ci lui paie la dette de son esclave, il sera puni pour avoir
fait fuir cet esclave. (Voyez article d")
An'r. 11. Dans le cas où deux parents ou deux amis, ont
des esclaves de l'un et de l'autre sexe auxquels ils permettent
de se fréquenter, d'aller et venir ensemble, qu'ils ont coutume
d'envoyer ensemble indistinctement, qu'ils font boire, manger
et coucher ensemble, et qu'un beau matin l'esclave de l'un,
en venant comme à l'ordinaire manger, boire et dormir dans
la maison du parent ou de l'ami de son maître, prenne la fuite
et fasse fuir avec lui un esclave du parent ou de l'ami de son
maître,d'aprèslaloi, le maître de l'esclave qui est allé manger,
boire et dormir dans la maison du parent ou de l'ami de son
maître, prend la fuite, ce parent ou cet ami, chez qui il a
mangé et dormi, n'est point coupable.
AMT.12. Le malfaiteur qui a fait fuir l'esclave d'autrui
jusqu'à une douane frontière, si le chef de la douane le saisit,
sera puni selon la loi. (Article ler.)
Quant au maître de l'esclave fugitif, il en sera pour les
dépenses faites, qui s'élèveront à une somme plus ou moins
considérable, selon que l'esclave a traversé plus ou moins de
provinces. Si ce malfaiteur a fait fuir cet esclave jusqu'à la
mer qui est sur les frontières du royaume, et si l'esclave y est
saisi par une personne quelconque, le maître de cet esclave
sera obligé de le racheter selon son prix ou de payer la dette
pour laquelle il est esclave. Si cette personne saisit l'esclave et
le malfaiteur, elle recevra 6 ànchîng pour sa peine et ses frais.
Si l'esclave fugitif est un serviteur, un esclave ou un soldat
valide du roi, il sera racheté au prix de 1 ànchîng 10 dàm-
lœng s'il est impotent ou âgé, il sera racheté au prix de
1 ànchîng; s'il est usé, cassé par l'àge, son rachat sera de
10 dàmtœng. 1
Le prix du rachat de l'esclave est pour celui qui l'a arrêté.
CODE PRIVÉ. – LES BIENS
414

ART.13. – Quiconque a ordonné à un esclave d'autrui


qu'il a loué ou auquel il a demandé un service, soit de pénétrer
dans une forêt où une bête féroce le tue ou le dévore, soit de
grimper jusqu'au sommet d'un arbre d'où il tombe et se tue,
s'il n'a fait que le lui ordonner, sans ië forcer ni le frapper,
ne sera pas puni comme coupable d'homicide, mais il sera
obligé de payer le prix de cet esclave et de son travail.
Le prix du travail de cet esclave sera employé à faire des
bonnes œuvres pour lui. Si cet esclave ne meurt pas, mais
reste estropié au point de ne pouvoir faire aucun travail, celui
qui a donné cet ordre sera condamné à payer le prix de
l'esclave et de son travail comme s'il était mort.
Si, par suite de, l'ordre qui lui a été donné, cet esclave se
casse un bras ou une jambe, ou perd un œil, celui qui lui a
donné l'ordre sera condamné à payer les deux tiers du prix
de l'esclave et le prix entier de son travail, de sorte que
l'esclave, pour se libérer, n'aura plus à payer qu'un tiers de
son prix.
Si l'esclave, quoique affaibli par.ses blessures, peut encore
être employé à quelques travaux, celui qui lui a ordonné
d'entrer dans la forêt ou de monter sur l'arbre sera condamné
à payer la moitié de son prix ou de la dette pour laquelle il
est esclave, et le salaire qu'il doit.t.
Si celui qui lui a donné cet ordre le soigne bien et le guérit
de manière qu'il puisse travailler comme auparavant, il ne
sera tenu que de lui payer, pour son salaire, 9 dàmlœng.
Dans le cas où celui qui lui a donné cet ordre aurait fait
des dépenses pour lui fournir des médicaments et l'aurait
gardé chez lui pour le soigner durant sa maladie jusqu'à sa
guérison, il ne sera pas obligé de payer les 9 dàmlœng.
Si celui qui a donné cet ordre a usé de violence ou a frappé
cet esclave pour le faire pénétrer dans cette forêt ou grimper
sur cet arbre, en cas de mort de l'esclave, il sera condamné à
payer son prix ou la somme pour laquelle il est esclave, le
prix de son travail et la moitié du prix de sa vie (15 dàmlœng).
Si l'esclave qui a subi la violence, qui a été frappé, n3 se
tue pas en exécutant l'ordre qui a été donné, mais se fait des
blessures, celui qui lui a donné l'ordre et qui l'a maltraité
KttAMTÉAMAKAMUKAH. 4~5

pour l'obliger à l'exécuter, sera condamné à payer entière-


ment le prix de cet esclave et son salaire, et une amende
proportionnée à la gravité des blessures.
Celui qui, forcé par la nécessité, a vendu ou mis en gage,
en dehors de la province, l'esclave d'aùtrui qu'il a loué ou
auquel il a demandé de lui rendre un service, sera condamné
à payer le prix de l'esclave et à aller immédiatement le
racheter. Pendant qu'il ira racheter cet esclave, il fournira
une caution qui doit s'engager, par écrit, à répondre pour
lui.
S'il ne peut trouver de caution ou s'il ne peut racheter cet
esclave, il subira la peine édictée contre les voleurs d'esclaves.
(Voyez article premier.) Mais s'il l'a racheté et ramené à son
maître, le prix de l'esclave qu'il a déboursé lui sera rendu,
parce qu'il n'est pas considéré comme voleur; cependant il
devra payer tout le salaire de l'esclave.
Si l'esclave, qui a été vendu ou mis en gage, trouve moyen
de s'enfuir et vient intenter un procès à celui qui l'a vendu
ou mis en gage et l'accuse d'avoir usé de rigueur envers lui,
de l'avoir frappé pour le faire consentir à sa vente ou à son
engagement, celui-ci sera condamné à une amende égale à la
somme que l'esclave doit à son maître ou à son prix, au
bénéfice de l'esclave et du Trésor du roi par moitié; quant
au salaire, il devra le payer intégralement s'il a vendu ou
mis en gage cet esclave dans sa province. Dans le cas où
il ne pourrait ni fournir une caution, ni ramener l'esclave à
son maître, il sera condamné à une amende double du prix
de l'esclave. Pour infliger cette amende, le tribunal fera
attention au prix que son maître l'a acheté, à la somme pour
laquelle il est esclave et à la somme que celui qui l'a vendu
ou mis en gage a reçue, car l'amende doit être le double de la
plus élevée de ces deux sommes.
La moitié de cette amende est pour l'esclave, et l'autre
pour le Trésor du roi. Le salaire doit être payé entièrement.
Si l'esclave a consenti bénévolement à aller avec celui qui l'a
vendu ou mis en gage, celui-ci ne peut être poursuivi comme
voleur d'esclave. Si cet esclave s'enfuit et revient chez son
premier maître, ou bien si celui-ci veut le racheter, il est
'ODE PRt~É. – LES MENS
416

acheté
obligé de payer la somme déboursée par celui qui l'a
ou auquel il a été donné en gage.
Si l'esclave accuse en justice celui qui, après l'avoir loué
ou lui avoir demandé de lui rendre service, est allé le vendre
ou le mettre en gage, d'avoir usé de rigueur et de violence
pour le faire consentir à se laisser vendre ou mettre en gage,
'tans le cas où le fait de la violence ou de la force serait prouvé,
celui qui l'a vendu ou mis en gage pour de l'argent sera
condamné à payer une amende qui est le double de la somme
pour laquelle il l'a vendu ou pour laquelle il l'a mis en gage,
au profit du Trésor du roi et de l'esclave par parties égales, et
à payer le double du salaire de l'esclave jusqu'au jour où il a
il
pris la fuite ou a été racheté. Si l'esclave perd son procès,
en sera pour son salaire et paiera les frais judiciaires.
ART.14. Quiconque a loué l'esclave d'autrui ou lui a
demandé un service à l'insu de son maître, si l'esclave meurt
la
ou disparaît, est obligé de payer à son maître son prix ou
dette pour laquelle il est esclave.
Quiconque envoie dans une forêt épaisse l'esclave d'autrui
qu'il a loué ou auquel il a demandé un service, lui ordonne
de saisir un animal féroce ou lui en confie la garde, si cet
esclave est dévoré ou tué dans cette forêt par un animal féroce
ou par celui qu'il lui a ordonné de saisir ou dont il lui a donné
la garde, sera condamné à payer le prix de cet esclave ou la
somme pour laquelle il est esclave, et le prix de sa vie'. Le
entre
prix de la vie de cet esclave sera partagé par moitié
le Trésor du roi et le maître de l'esclave, qui devra en faire
des bonnes œuvres pour le défunt. Le salaire sera payé
comme il avait été convenu entre l'esclave et celui qui l'avait
loué.
Quiconque ordonne à l'esclave d'autrui qu'il a loué ou
d'où il
auquel il a demandé un service, de monter sur un arbre
tombe parce qu'une branche se casse, et se tue, sera con-
damné à payer
10Son prix ou la somme pour laquelle il est esclave;
2" Le prix de sa vie, qui sera partagé par moitié entre le
D'aprèsle grandjuge ~aMp~t </ttp(t< le prix légatde la vie d'un
hommeestde 30dàmtœng,celuid'unefemmeestde 26d&mlœng.
KRAM TÉASA KAMOKAR 417

Trésor du roi et le maître de l'esclave, qui devra employer sa


part à faire des bonnes œuvres pour le défunt.
3° Le salaire, comme il a été convenu entre l'esclave et
celui qui l'a loué.
Quiconque envoie l'esclave d'autrui, qu'il a loué ou auquel
il'a demandé un service, faire un voyage, si dans ce voyage
il est tué ou pris par des brigands ou par des troupes enne-
mies, sera condamné à payer
1° Le prix de cet esclave ou la somme pour laquelle il est
esclave.
2* Le prix de sa vie, qui sera partagé par moitié entre le
Trésor du roi et le maître de l'esclave qui devra employer sa
part à faire des bonnes œuvres pour le défunt.
3° Le salaire comme il a été convenu entre l'esclave et celui
qui l'avait loué ou qui lui avait demandé un service.
Quiconque abandonne dans un lieu où il lui a dit de l'atten-
dre un esclave d'autrui, qu'il a loue ou auquel il a demandé
un service sans prévenir son maître, dans le cas où cet esclave
mourrait dans l'endroit où il l'attend ou se tuerait en tra-
vaillant, sera condamné à payer le prix de cet esclave, son
salaire intégralement et une amende égale à la moitié du prix
de la vie de l'esclave. Cette amende sera partagée par moitié
entre le Trésor et le maître de l'esclave, qui doit employer sa
part de l'amende à faire des bonnes œuvres pour le défunt.
Si l'esclave abandonné a pris la fuite ou s'est égaré, ou s'il
a été pris par des troupes ennemies, celui qui, après l'avoir
loué pour l'accompagner, l'a abandonné, sera condamné à
une amende double du prix de l'esclave ou de la somme pour
laquelle il était devenu esclave et sera obligé à fournir une
caution qui s'engagera à retrouver l'esclave et à le ramener à
son maître. Si l'esclave ne peut être retrouvé, celui qui l'a
abandonné sera condamné à une amende triple du prix de
l'esclave.
Quiconque prend l'esclave d'un autre, sans prévenir son
maître, pour aller le vendre ou le mettre en gage à prix
d'argent, dans un royaume étranger, se rend coupable du
crime de vol d'esclave et sera puni en conséquence. (Voyez
article i".)
27
4i8 CODE PtUVË. LES BtKNS

S'il peut retrouver cet esclave et le ramener à son maître,


il sera condamné a lui payer son travail, dep~s le moment
où il l'a fait partir jusqu'au jour où il a été rendu*. S'il
ramène cet esclave couvert de blessures, le tribunal devra
examiner si celui qui l'a loué ou qui lui a demandé un service
l'a fait voyager à contre temps, s'il l'a obligé inconsidérément
à aller ou à rester dans un endroit dangereux, s'il lui a fait
faire un travail qu'il ne devait point lui ordonner et qu'il
n'était pas opportun qu'il fît ensuite, les juges examineront
l'état de ses blessures, puis prononceront leur sentence de la
manière suivante si, après la cicatrisation de ses blessures,
cet esclave peut encore travailler, celui qui l'a loué ou qui lui.
a demandé un service sera puni d'une amende proportionnée
au nombre et à la gravité des blessures. Si, après la cicatrisa-
tion de ces blessures, cet esclave reste estropié de manière à
ne pouvoir plus travailler, celui qui l'a loué ou qui lui a
demandé un service, sera condamné à payer le prix de l'esclave
ou la somme pour laquelle il est esclave et une amende égale
au prix de la vie de l'esclave. Cette amende sera partagée par
moitié entre le Trésor du roi et l'esclave. Si l'esclave n'est
impotent que d'un de ses membres, l'amende sera de la moitié
du prix &esa vie. Cette amende revient au Trésor du roi et à
l'esclave, par parties égales.
Lorsqu'un esclave, que quelqu'un a loué ou auquel il a
demandé un 'service du consentement de son maître, meurt
soit par maladie, soit par un accident fortuit, soit par une
imprudence, parce qu'il a voulu faire un travail qu'il ne devait
pas faire ou aller où il ne devait pas aller, à l'insu et sans
l'ordre de celui qui l'a loué ou qui lui a demandé un service,
ou bien prend la fuite, celui qui l'a loué ou qui lui a demandé
un service est innocent de la mort ou de la fuite de cet esclave.
Si un salaire avait été stipulé par celui qui avait loué cet
esclave ou qui lui avait demandé un service, il sera payé
entièrement depuis le lendemain du jour où il l'a loué jusqu'au
jour de sa mort ou de sa fuite exclusivement.
Si celui qui a loué cet esclave, ou qui lui a demandé un
Oncomptepourun hommecinq tienparjour,pourunefemmedeux
tienet demi.
KHAM TËASA KAMOKAK 4i&

service du consentement de son -J.maître, r.a le voyant ..rv.


aller mlà ou
il n'était pas opportun qu'il allât, ou faire un travail dangereux
qu'il ne devait pas faire, ne l'a pas averti, ne l'a pas empêche,
il s'est rendu coupable do négligence et sera puni d'une
amende de 15 dàmlœng au profit du Trésor du roi.
Mais s'il l'a averti et que l'esclave ne l'ait pas voulu écouter,
il n'est nullement coupable et n'aura pas même le mandat de
comparution ('c/tœMMg' kos) à payer. Néanmoins, il devra payer
le salaire de cet esclave pour le temps qu'il a passé à son service.
AR'r. 15. Un homme libre, qui fait fuir une esclave de
quelqu'un avec laquelle il a des relations coupables, sera puni
d'une amende double du prix de cette esclave ou de la dette
pour laquelle elle est en ésclavage. Si le maître de cette esclave
a fait des dépenses pour rentrer en sa possession, ces dépenses
seront supportées moitié par l'esclave fugitive, moitié par
celui qui l'a fait fuir.
Une femme libre, qui des relations avec l'esclave d'autrui
et le fait fuir avec elle, sera condamnée à une amende double
du prix de l'esclave ou de la somme pour laquelle il est
esclave; les dépenses faites pour saisir et ramener à son
maître cet esclave seront par moitié à la charge de l'esclave
et de celle qui l'a fait fuir. Si deux esclaves de maîtres diffé-
rents prennent la fuite ensemble, comme on ne peut dire que
l'un ou l'autre est coupable de vol d'esclave, l'affaire sera
jugée d'après le Za~aMcc <cas<i[ /MntoA:
ART.16. Quiconque a reçu la promesse d'un salaire ou
de l'argent pour le défrayer des dépenses qu'il doit faire, en
allant saisir un malfaiteur (cAor,)qui a fait fuir un esclave,
s'il se laisse suborner par ce malfaiteur qu'il a rencontré
et reçoit de l'argent de lui, puis le laisse libre et se contente
de saisir l'esclave fugitif pour le ramener à son maître, adroit
au salaire promis et le maitre de l'esclave doit le lui payer;
mais comme il a laissé .le malfaiteur en liberté, il sera con-
damné à fournir une caution et à aller à sa recherche. S'il ne
peut le trouver, on lui attachera au cou ce qu'il a reçu de ce
malfaiteur, soit argent, soit objet, et on le promènera au
milieu du marché, à travers la ville, durant trois jours, au
son du tambour, entre deux rangs de gens armés. Durant
420 CODE PRIVÉ. LES BIENS

cette promenade ignominieuse, il devra faire connaître sa


faute et engager le public à ne pas suivre son mauvais exemple.
Ensuite, on lui infligera la peine qu'aurait dû subir ce mal-
faiteur.
L'amende sera tout entière pour le Trésor du roi. Si celui
qui a reçu la promesse d'un salaire ou de l'argent pour aller
saisir un malfaiteur qui a fait fuir avec lui un esclave d'autrui,
après avoir rencontré cet esclave, se laisse suborner ou reçoit
de l'argent de lui, puis, au lieu de le ramener à son maître, le
laisse partir, il sera condamné à payer le prix de cet esclave
et à rendre à son maître tout ce qu'il en a reçu comme salaire
ou pour les frais qu'il a dû faire.
Si, lorsqu'il est allé à la recherche de ce malfaiteur, il a
rencontré le malfaiteur et l'esclave, mais n'a pu saisir que
l'esclave, ou bien s'il n'a pu arrêter ni l'un ni l'autre, la loi
dit que cet homme qui a fait tout ce qu'il pouvait et qui ne
s'est pointlaissé gagner, doit rendre ce qu'il a reçu, soit comme
salaire, soit pour le défrayer de ses dépenses, à celui qui le
lui a donné, parce qu'il n'a arrêté ni le malfaiteur ni l'esclave;
mais qu'il ne doit pas être inquiété pour les arrestations qu'il
n'a pas pu faire.
Si celui qui a été condamné a payer une amende au lieu et
place du malfaiteur qui a fait fuir un esclave, parce qu'il l'avait
laissé partir après avoir reçu de lui soit des objets, soit de
l'argent, où après s'être laissé toucher par ses prières ou
séduire par ses larmes, le saisit quelquetemps après et le livre,
on lui donnera l'amende qui sera infligée à ce malfaiteur pour
l'indemniser de celle qu'il a payée. Quant à ce qu'il avait reçu
de ce malfaiteur pour le laisser partir, il doit le lui rendre
parce qu'après l'avoir laissé partir, il est revenu après coup le
saisir.
ART.17. Quiconque s'est engagé à rechercher et à saisir
un malfaiteur qui a fait fuir avec lui un esclave, et l'esclave
fugitif lui-même, et à les Hvrer, si, après les avoir saisis tous
les deux ou l'un des deux, chemin faisant, pour aller les livrer
au maître de l'esclave qu'il connaît, afin de recevoir son
salaire ou sa récompense, ils parviennent à prendre la fuite,
ou bien s'il les a laissés dans un endroit d'où ils réussissent
KRAM T~ASA KAMOKAtt 421

à prendre la fuite pendant qu'il va avertir le maître de l'esclave,


d'après la loi, pourvu qu'il puisse prouver qu'il ne les a pas
relâchés, il n'est point coupable et n'aura à payer ni mandat
de comparution ni frais judiciaires.
ART. 18. Si une personne à laquelle on avait promis,
soit devant des témoins, soit en l'absence de tout témoin,
verbalement ou par écrit, une valeur fixée comme récompense
ou salaire convenu, pour l'engager à aller a la recherche de
cet esclave, l'a retrouvé et le garde chez elle pendant un à dix
jours, parce que celui qui avait fait cette promesse ne veut
pas la remplir et cherche à l'éluder à l'aide d'un prétexte ou
d'un autre, dans le cas où, durant le temps que la personne
qui a retrouvé l'esclave perdu le garde chez elle, il prendrait
la fuite, elle n'est point coupable, pourvu qu'elle n'ait ni
favorisé ni conseillé sa fuite. Celui qui a fait la promesse et
qui ne veut pas la remplir doit se l'imputer à lui-même.
Mais si la personne qui a retrouvé et ramené l'esclave
perdu, l'a laissé libre ou a soit favorisé, soit conseillé sa fuite,
elle sera condamnée à payer le prix de cet esclave ou la somme
pour laquelle il est retenu en esclavage. La personne qui a
ramené cet esclave doit, à partir du onzième jour, citer en
justice celui qui a promis la récompense ou le salaire. Si elle
ne le fait pas, dans le cas où, après le onzième jour, l'esclave
prendrait la fuite, elle sera condamnée à payer son prix ou la
dette pour laquelle il est esclave.
Si l'affaire a été portée devant la justice et s'il est prouvé
que celui qui a fait la promesse a refusé de l'accomplir, le
tribunal le condamnera à payer le prix convenu.
Si celui qui a fait la promesse et celui qui l'a acceptée ne
sont pas d'accord sur la valeur fixée ou sur le salaire convenu,
s'il est prouvé que celui qui a fait la promesse dit la vérité,
celui qui a trouvé et ramené l'esclave sera débouté de sa
demande et perdra tout droit à la récompense promise;
l'esclave sera remis à son maître.
ART. 19. Quiconque vient dire qu'il a rencontré un
esclave fugitif, qu'il l'a pris et remis entre les mains soit d'un
maire de village, soit des anciens d'un hameau, soit des em-
ployés subalternes du gouverneur d'une province, et s'engage
422 CODE PRIVÉ. LES BIENS

1 1
par écrit à aller le chercher et à te ramener s'il reçoit du
maître de cet esclave, comme avance, un salaire ou une
récompense et ne ramène pas l'esclave au temps fixé, parce
qu'il n'a pas pu le retrouver, doit être considéré, d'après la
loi, comme un escroc et condamné à payer le prix entier de
l'esclave ou la dette pour laquelle il était en esclavage.
S'il n'a reçu à l'avance ni salaire ni récompense, mais
seulement la promesse, par écrit ou devant des témoins, d'un
salaire ou d'une récompense, s'il ne peut pas retrouver et
ramener cet esclave à son maître, selon sa promesse, il sera
condamné à payer la moitié du prix de l'esclave ou de la dette
pour laquelle il était esclave, parce que, par son mensonge, il
a été cause que le maître de cet esclave n'a pas fait les
recherches qu'il aurait faites.
Si, ensuite, celui qui avait promis de ramener cet esclave,
peut le retrouver et le ramener, il aura droit au prix de
l'esclave et à la récompense promise, ou au salaire convenu.
ART. 20. Quiconque a trouvé un esclave égaré, ou saisi
un esclave en fuite, doit rechercher son maître. Lorsqu'il
l'aura trouvé, s'il est de la même province ou du même village,
il ne peut pas le garder plus de trois à cinq jours sans le lui
conduire.
S'il demeure dans une province séparée de la sienne par
deux ou trois provinces intermédiaires, il ne peut le garder
que de dix à quinze jours avant de le conduire à son maître.
Si la province où est le maître de l'esclave est séparée de celle
de celui qui l'a trouvé ou saisi par quatre ou cinq provinces
intermédiaires, celui-ci ne peut pas le garder plus de vingt à
vingt-cinq jours sans le lui conduire.
Si ce maître demeure dans une province séparée de celle
de celui qui a trouvé ou saisi cet esclave, par six ou sept
provinces intermédiaires, il ne pourra pas le garder plus de
trente à trente-cinq jours avant d'aller le conduire à son
maître pour en recevoir une récompense ou un salaire en
rapport avec la distance des lieux.
S'il a laissé passer le ~empsfixé par la loi, avant d'aller
conduire cet esclave à son maître, ou au moins sans lui faire
savoir qu'il l'a trouvé ou saisi, afin qu'il vienne le chercher,
KHAM TÈASA KAMOKAR 423'

il sera condamné comme ayant voulu cacher cet esclave et le


garder; aussi, si l'esclave prend la fuite, celui qui l'a trouvé
ou saisi sera condamné à payer en entier le prix de cet esclave
ou la dette pour laquelle il est esclave et à payer ses journées
selon l'usage. Dans le cas où il aurait écrit au maître de
l'esclave et où le porteur de la lettre ne se serait pas acquitté
de sa commission, n'aurait pas averti le maître de cet
esclave, si l'esclave prend la fuite, celui qui devait porter la
lettre et a négligé de le faire contribuera à payer le prix de
l'esclave ou la dette pour laquelle il est en esclavage. Si celui
qui a trouvé un esclave égaré ou pris un esclave fugitif,
malgré toutes les recherches qu'il a faites, n'a pu connaître ni
le maître de cet esclavage, ni l'endroit où il habite, ni même
son nom, parce que l'esclave trouvé ou pris, qui est soit
Pnong, soit Stieng, soit Laotien, ne sait point la langue
cambodgienne, il doit en prévenir les employés subalternes
du gouverneur de sa province et leur faire savoir comment et
où il a trouvé ou pris cet esclave.
Après cette formalité, il peut garder cet esclave et s'en
servir.
Si trois ans s'écoulent sans qu'il puisse retrouver le maître
de cet esclave, son prix sera partagé par moitié entre le Trésor
du roi et celui qui l'a trouvé ou pris.
ART. 21. Si quelqu'un, rencontrant sur sa route un
malfaiteur qui emmène avec lui un esclave qu'il a fait fuir, le
lui enlève et le ramène à son maître, le tribunal, pour lui
adjuger la récompense qu'il a méritée, devra examiner les
efforts qu'il a dû faire pour enlever cet esclave à ce mal-
faiteur.
S'il a suffi de lui faire peur pour avoir l'esclave, il aura
un tiers du prix de l'esclave ou de la somme pour laquelle il
est esclave; cependant, si ce tiers n'est pas suffisant pour
compenser les frais qu'il a faits pour le ramener de loin à son
maître, on lui paiera le montant de ses dépenses, mais s'il
est plus que suffisant pour les compenser, on lui donnera 1~
tiers.
Si, pour l'enlever à ce malfaiteur, il a eu à souffrir, s'il a
dû en venir aux mains avec lui, il ~ura droit à la moitié du
-424 CODE PRIVÉ. – LES BIENS

prix de l'esclave ou de la somme pour laquelle Mest en escla-


vage. Si cette moitié du prix de l'esclave ou. de la somme pour
laquelle il est esclave ne suffit pas pour compenser les dépenses
qu'il a dû faire pour enlever cet esclave à ce malfaiteur, alors
on devra lui payer ses dépenses, mais si elle est plus que suffi-
sante, on devra la lui donner.
S'il a menti en disant qu'il l'a enlevé par force à un malfai-
teur, tandis qu'il l'a trouvé ou pris sans difficulté, sans résis-
tance, il sera frustré de tout salaire et les dépenses qu'il a
faites ne lui seront pas payées, pour le punir de son mensonge
et de sa cupidité.
ART.22. – Quiconque cache ou conduit chez une personne
qui a une dignité un esclave égaré qu'il a trouvé ou un esclave
fugitif qu'il a saisi, et le lui livre pour de l'argent afin de ne
pas le rendre à son maître, sera condamné à une amende
double du prix de cet esclave ou de la somme pour laquelle
il est esclave, parce que cet individu a un cœur de.voleur.
Cette amende sera partagée par moitié entre le Trésor du roi
et le maître de l'esclave.
Si une personne puissante, qui a trouvé un esclave perdu
ou pris un esclave fugitif, abuse de son autorité pour le garder
à son service ou pour le faire fuir, elle sera condamnée à une
amende double du prix de l'esclave ou de la somme pour
laquelle il est esclave, parce qu'elle a le cœur d'un malfaiteur.
Cette amende sera partagée par moitié entre le Trésor du roi
et le maître de cet esclave.
ART.23. Si un voisin, dans un cas pressant, a employé
ou a envoyé quelque part l'esclave d'autrui parce qu'il le
connaît bien et a confiance en lui, sans prévenir son maître,
dans le cas où cet esclave prendrait la fuite, il serait tenu de
payer les deux tiers de son prix ou de la somme pour laquelle
il est esclave, en attendant qu'il fasse des recherches pour
retrouver cet esclave.
S'il ne peut le retrouver, il devra payer le prix intégral
de l'esclave.
Si, dans la suite, il le retrouve et le ramène à son maître,
ce qu'il a payé lui sera rendu, mais on devra l'obliger à
payer les journées de cet esclave depuis le jour où il l'a employé
KHAM TÉASA KAMOKAR 425

ou envoyé pour son service jusqu'à celui où il l'a ramené, en


retranchant le jour de son départ et celui où il a été rendu;
néanmoins, en qualité de voisin, on lui fera remise de la
moitié des journées de l'esclave.
ART.24. Si quelqu'un qui n'est ni le père, ni la mère, ni
le maître, mais qui est parent d'un esclave auquel on a mis
soit la cangue, soit la chaîne, soit les entraves, soit un bambou
au cou, touché de compassion, le détache et le délivre de sa
cangue, de sa chaîne, de ces entraves ou de ce bambou, et
si l'esclave prend la fuite, il sera condamné à payer le prix
de cet esclave.
S'il a délivré ou délié l'esclave sans vouloir écouter ceux
qui l'en détournaient, en cas de fuite de l'esclave, il sera
condamné à payer le double de son prix. Si, plus tard, il peut
le retrouver et le ramener à son maître, dans le cas où ce
serait un parent qui a délié cet esclave et lui a ôté soit la
cangue, soit la chaîne, soit les entraves, parce qu'il avait
confiance en lui, le prix de l'esclave qu'il a dû payer lui sera
rendu, mais il devra payer le prix des journées de l'esclave à
son maître, à partir du jour où il l'a délié jusqu'à celui où il
le lui a ramené; dans le calcul du prix des journées, on aura
soin de retrancher le jour où l'esclave a été délié et celui où il
a été ramené à son maître. Si c'est un étranger qui a délié
cet esclave et qui lui a ôté soit la cangue, soit la chaîne, soit
les entraves, et qui ensuite l'a retrouvé et ramené à son
maître après avoir payé le double de son prix ou de la somme
pour laquelle il est esclave, le maître, s'il veut le reprendre,
doit lui rendre ce qu'il a payé tout d'abord après, l'esclave
lui sera remis ainsi que le prix de ses journées. Si le maître
de cet esclave ne consent pas à le reprendre à ce prix, l'esclave
restera à celui qui l'a délié. Si cet esclave veut se libérer ou
veut passer au'service d'une autre personne, il devra rem-
bourser à celui qui lui a ôté soit la cangue, soit la chaîne, soit
les entraves, tout ce qu'il a dépensé pour lui.
ART. 25. Quiconque emploie un esclave d'autrui pour
une affaire ou pour un travail quelconque, doit le surveiller
comme son enfant. S'il boit de l'acool et s'enivre, s'il va et vient
a des heures indues, sans tenir compte des usages du pays.
426 COt)EPRIVÉ. – LES BtENS

il dpit l'avertir, et, s'il ne tient.pas compte de ses avertisse-


ments, il doit le ramener à son maître. S'il ne le lui ramène pas
et s'il lui arrive quelque accident fâcheux, il sera puni selon
la loi.
ART.26. Si quelqu'un qui a loué ou demandé un esclave
d'autrui pour l'accompagner dans un voyage, après son
départ avec cet esclave, rencontre soit des troupes ennemies,
soit des brigands, soit un tigre, soit un buffle sauvage, soit
un éléphant, et qu'au moment où les deux voyageurs sont
poursuivis et où chacun pense à se sauver, l'esclave dispa-
raisse, celui qui a loué cet esclave ou demandé ses services
ne sera tenu qu'à aider le maître de l'esclave à faire des
recherches; il ne peut être condamné à payer son prix ou la
dette pour laquelle il est esclave. S'il l'a loué, il devra payer
son salaire depuis le jour de son départ et celui de sa dispa-
rition. Si cet esclave est mort, celui qui l'a loué ou qui l'a
demandé pour l'accompagner doit contribuer à ses funérailles
et à l'arrosement de ses ossements. Si celui qui a loué ou
demandé cet esclave pour l'accompagner, sachant qu'on met
le cadavre de cet esclave dans le cercueil et qu'on fait des
bonnes œuvres pour lui, ne vient pas y contribuer parce
qu'il a peur de faire des dépenses, il sera condamné à payer
1 ânchîng et 10 dàmlœng.
Si la mort n'est arrivée qu'après que le salaire a été payé,
celui qui a loué cet esclave est libre de contribuer aux funé-
railles ou de ne pas y contribuer.
Quiconque a tenté d'arracher des mains d'une personne,
l'esclave d'autrui en fuite, pendant qu'elle le ramène à son
maître, s'il a réussi à le lui arracher, à le faire partir, sera
puni d'une amende double du prix de l'esclave ou de la somme
pour laquelle il est esclave. Si, pour le lui arracher, il en est
venu aux mains et qu'il y ait eu des coups de donnés, le tribu-
nal jugera l'affaire d'après le Lakkhana cM~omcAdrpfnMcAas
tréap chap ban cher (la loi qui punit quiconque enlève, des
mains de celui qui a été volé, le voleur qu'il a pu saisir).
S'il n'a pas réussi à lui arracher l'esclave, il sera condamné
à une amende égale au prix de l'esclave ou de la somme pour
.laquelle il est esclave.
KRAM TÉASA KAMOKAR 427

L'amende sera partagée par moitié entre la personne à


laquelle on a fait violence et le trésor du roi. Si même, celui
qui a voulu arracher cet esclave des mains de la personne qui
l'a pris, était parent de cet esclave, le cas est le même.
La peine est la même pour quiconque tente d'arracher des
mains d'une personne qui l'a trouvé ou pris, un esclave en
fuite. ·
TITRE V

CHBAP KRÂM CHÀKREY

ORDONNANCE ROYALE. Au mois de Kadœk de l'an 1238


(1876), le Préas bat sâmdach, roi du Cambodge, maître de
la vie, vint à la salle du trône, au milieu des membres de la
famille royale, de tous les ministres, des dignitaires qui, tous
les jours, se présentent à lui. Alors il ordonna à l'Oknha chey
cho màha sêna thîpdey de rédiger la loi suivante, pour l'Oknha
Chàkrey, qui est le sêna (commandant) des éléphants mâles et
femelles du Préas bat sâmdach, le maître de la vie.
a. Le prix d'un éléphant du roi qui vit dans une écurie
de l'intérieur (du palais) est fixé. à 20 ànchîng; celui d'un
éléphant qui vit au dehors est fixé à 15 ânchîng. Le prix d'un
éléphant destiné à remplacer un jour un éléphant à l'écurie,
est fixé à 10 ànchîng. L'éléphant qui marche sans balancer le
palanquin vaut 5 ànchîng.
L'éléphant de la reine mère ou celui du Sâmdach préas
màhaObbayouréach, qu'il soit mâle ou femelle, s'il vitdans une
écurie à l'intérieur du palais vaut 16 ànchîng; s'il vit à l'exté-
rieur, il vaut 12 ànchîng; s'il est destiné à remplacer un
éléphant de l'écurie, il vaut 8 ànchîng; s'il marche sans
balancer le palanquin, il vaut 4 ànchîng.
L'éléphant de l'oncle du roi, du frère du roi, d'un fils ou

Loisur leséléphants.
CHBAP KRAM CH.IKftEY 429

d'une fille du roi, de la reine eu d'une des femmes titrées du


roi, qu'il soit mâle ou femelle, s'il vit dans une écurie de
l'intérieur du palais, vaut i4 ànchîng s'il vit à l'extérieur, il
vaut 10 ânchîng; s'il est destiné à remplacer un éléphant de
l'écurie, il vaut 6 ânchîng; un autre éléphant vaut 3 ànchîng.
L'éléphant d'une princesse ou d'un prince né d'une préas
monéang ou de la tante du roi ou de son oncle, qu'il soit
mâle ou femelle, s'il vit à l'écurie de l'intérieur, vaut
12 ànchîng; s'il vit à l'extérieur, il vaut 8 ànching; s'il est
destiné à remplacer un éléphant de l'écurie, il vaut 4 ànchîng
un autre éléphant vaut 2 ànchîng.
L'éléphant d'un membre de la grande famille royale, s'il
vit à l'écurie de l'intérieur, vaut 6 ànching; s'il vit à l'exté-
rieur, il vaut 3 ànchîng; s'il doit remplacer un éléphant de
l'écurie, il vaut 30 dàmlœng.
b. Quiconque vole l'éléphant du maître de la vie (le roi)
sera condamné à payer dix pour un; l'éléphant de la reine,
l'éléphant de la reine mère, l'éléphant du roi père, payera
neuf pour un l'éléphant de la grand'mère du roi, du frère
aîné du roi, du frère jeune du roi, des fils et filles du roi, du
prince héritier s'il est né de la reine ou d'une préas monéang,
d'un prince ou d'une princesse, fils ou fille de la tante ou de
l'oncle du roi, payera sept pour un; d'une préas vôngsà, il
payera six pour un.

11

PRÉAMBULE. – Un lundi de l'année 1569, année de la


Chèvre, le Sàmdach bàrôm baupit, le roi, s'étant assis sur son
trône, dans son magnifique pràsath, sur l'avis du Préas srey
màha yos péal, qui était chau Mn<t<chhat ~n (c'est-à-dire
qui venait de sortir du monastère), envoya le Préas mœun
piphéaksa chercher et faire planter quatre charges d'une
certaine, herbe qui dorénavant serait appréciée (en justice)
comme du paddy.
Dupalipandito,savant;chaddeti,abondanceet seni,communauté.
Onsait que le motehauest cambodgienet se traduitpar « sieur».
430 pmVË. – LESBIENS
CODE

Quiconque prendra un brin de cette herbe sera puni


comme s'il avait volé une poignée (M~~p) de paddy et sera
condamné à payer une amende de 2 slœng et6 pey'. Quiconque
volera une charge sera condamné à une amende de 3 slœng.
S'il a coupé et volé trois gerbes de cette herbe, il sera puni
de trois jours de prison et d'une amende tam MMe!asaM.
ARTICLEPREMIER. Quiconque possède un éléphant doit
veiller à ce qu'il n'aille pas manger le paddy d'autrui, parce
et précieux.
que le paddy est un produit indispensable
le paddy
Conséquemment, celui dont l'éléphant aura mangé
d'autrui sera, ainsi que le cornac, condamné a la prison et a
ou détruit. w
payer tout le paddy mangé
ART.2. Quiconque a fait des rizières à un endroit où la
coutume est de lâcher les éléphants, ne pourra rien réclamer
aux propriétaires de ces éléphants si ceux-ci commettent
de ces rizières
quelques dégâts. D'autre part, si le propriétaire
blesse ou tue un éléphant [qui vient manger son paddy], il
devra, conformément à la loi, payer le prix de l'animal.
ART.3. Si quelqu'un tue un éléphant, un cheval, un
bœuf, un buffle, que son propriétaire laisse vaquer au travers
d'un village "ou de rizières dont il mange le paddy, on ne
pourra le condamner à payer l'animal.
ART.4. Si le roi a donné l'ordre au chef des éléphants de
les conduire à. l'intérieur, le chef doit, conformément à la loi,
faire attention quand il passe dans la forêt et dans les villages
et prévenir les habitants de l'endroit où il lâche les éléphants
du roi. Si le chef ne fait pas ce que la loi ordonne en ce cas, et
si les éléphants qu'il conduit mangent le paddy ou dévastent la
est tué, ou bien si,
plantation d'autrui, ou bien si un éléphant
un
chassé, il se donne une entorse en mettant le pied dans
trou, ou bien s'il brise les entraves de ses pieds de devant
(/K;KMng-), on devra, conformément à la loi, condamner ce
chef négligent sans aucune pitié, parce qu'il a mal veillé sur
les biens du roi.
ART.S. Si ce chef a prévenu tous les habitants du village
et si un éléphant, ayant mangé le paddy ou dévasté la plan-
i Deuxs)œnget trois quartsou5 gr. 2?4d'argent.
.4m~t,une chargede Heauportéesur l'épaule.
CHXAPKRAMOtAKKEY 4M

tation d'autrui, a été tué, ou si, chassé, en fuyant, il, s'est


donné une entorse, ou bien s'il a brisé ses entraves, la loi dit
que celui qui,l'aura tué, ou chassé, ou blessé, sera mis au
nombre des chefs des éléphants (khun <Mfwe~). Cependant on
devra, conformément à ce satra, avoir pitié de cet homme,
parce qu'il est homme libre du roi (pr~- laong) et ne lui
réclamer que le prix de l'éléphant.
Si quelqu'un, ayant tiré sur un éléphant, lui fait une bles-
sure profonde d'une épaisseur d'un doigt (<An~/)),il sera con-
damné à une amende d'un ânchîng.
Quiconque, ayant chassé soit les éléphants sauvages, soit les
rhinocéros, leur a pris leur ivoire, leurs cornes, doit prévenir
les MM ~m~e~. – S'il ne les prévient pas et s'il est prouvé
que ce chasseur cache soit de l'ivoire d'éléphant, soit des
cornes de rhinocéros, cet ivoire et ces cornes seront confisqués
au profit du Trésor royal.
ART.6. Si quelqu'un, chassant de son terrain un élé-
phant royal qui mangeait son paddy, l'a blessé, piqué, est
cause qu'il s'est foulé le pied, on devra lui remettre cet élé-
pttant afin qu'il le soigne et le panse. Quand cet éléphant sera
guéri, il faudra condamner cet homme conformément à la loi.
et faire trois parts de l'amende on lui réclamera deux parts
et on abandonnera l'autre parce qu'il est homme libre du roi.
Si l'éléphant ne guérit pas, il faudra établir son prix et le
faire payer tout entier à cet homme.
ART.7. Si des éléphants, appartenant aux préas vôngsà,
aux ministres et autres dignitaires, sont laissés à l'endroit où
se trouvent les éléphants du roi, et si les éléphants ont percé
de leurs défenses ou mordu un éléphant royal, que cet élé-
phant soit tué ou blessé, la loi dit qu'il faut saisir l'éléphant
qui a tué ou blessé ainsi que son cornac et condamner leur
propriétaire à une amende tam bânda sakh.
ART.8. Si des habitants lâchent comme à l'ordinaire
leurs éléphants dans un endroit où on a lâché les éléphants
royaux ou dans un endroit où on doit les lâcher, et que l'un
de ces éléphants blesse ou tue un élëphant appartenant au roi,
la loi dit que le propriétaire de cet éléphant n'est pas respon-
sable. – Si, au contraire, c'est un éléphant royal qui blesse
432 CODE PRIVÉ. – LES MENS

en "acet ~a.a
endroit un .ct~i. .·_ L_,
éléphant appartenant à un habitant, la
loi dit que l'éléphant royal ne pourra être saisi, mais le
chef des éléphants royaux devra payer l'éléphant tué. – Si
cet éléphant n'a pas été tué, mais a seulement reçu des bles-
sures, le chef des éléphants royaux devra le prendre pour le
soigner; il le rendra à son propriétaire quand il sera guéri.
Si cet éléphant meurt des suites de ses blessures ou reste
infirme, le chef des éléphants royaux devra payer le prix de
l'éléphant mort ou infirme à raison de i ànchîng par coudée*.
ART.9. Si un ëléphant appartenant soit à un homme du
peuple, soit au roi, est entré dans un champ de paddy appar-
tenant à autrui, y a mangé une partie de la récolte et y a
vidé son ventre, on devra payer un panier de paddy par boule
d'ordures.
ART.10. Si un éléphant appartenant à un habitant quel-
conque a mangé le paddy d'autrui, et a été tué par le proprié-
taire de ce paddy, ce propriétaire devra payer le prix de la
vie de cet éléphant (son prix). S'il n'a fait que le blesser, il
devra le prendre, le soigner et le guérir; quant au proprié-
taire de l'éléphant, il devra payer le paddy, conformémen~à
la lpi
Si cet éléphant a mangé du paddy, puis s'en est allé, ou
bien si le propriétaire de la rizière, l'ayant surpris, l'en a chassé
à plus de cinq brasses, le maître de l'éléphant devra payer
le paddy conformément à la loi. Si cet éléphant s'est retiré
ou s'est enfui à plus de 3 sœn (102 mètres), le maître de la
rizière ne pourra rien réclamer, parce que l'éléphant a déjà
recommencé à paître dans la brousse.
ART.11. Si un éléphant qui a disparu depuis trois jours
de l'endroit où il était lâché, a été arrêté par quelqu'un, le
propriétaire de l'éléphant devra le racheter par une offrande
d'alcool, de noix d'arec, de feuilles de bétel, de riz cuit et de
différents mets. Si cet éléphant qui a disparu a été égaré
cinq jours sans liens aux pieds, puis a été arrêté, son proprié-
taire devra le racheter par un présent d'alcool, de riz cuit et
d'un sâmpot. S'il a été égaré sans liens aux pieds pendant

Cettehauteurse prenddu piedau garrot.


CHBAP KRAM CHAKREY 433

dix jours, et s'il a été arrêté par quelqu'un, son propriétaire


devra le racheter au prix de 3.300 cauris') ou de 5 siœng,
3 pey d'argent' et 188 cauris.
ART.12. – Si un éléphant a disparu des alentours d'un vil-
lage, s'est enfui dans la brousse, très près, e~ a été arrêté par
quelqu'un, son maître devra le racheter au prix de 66.666cauris
ou de 10 slœng, 1 hvong, 9 kdam d'argent et 2.000 cauris.
Si cet éléphant a été retrouvé et arrêté par autrui au fond de
la forêt, son maître devra le racheter au prix de 111.000cauris
ou de l'damiœng, 1 slœng, 3 pey~, et 63 cauris.
ART.13. Si un éléphant qui a disparu a été retrouvé
au milieu d'un troupeau d'éléphants sauvages et arrêté par
autrui, il faudra évaluer cet éléphant, faire trois parts de son
prix, et faire payer deux parts au propriétaire. Cependant,
s'il avait les entraves aux pieds, le propriétaire ne sera tenu
de le racheter qu'avec des présents ou aux prix indiqués aux
articles 11 et 12.
ART. 14. Si un éléphant a disparu et est allé se faire
prendre à un piège tendu par un chasseur, on devra fixer
le prix de cet éléphant, faire trois parts de ce prix et obliger
le propriétaire à payer deux parts au chasseur. Cependant,
si cet éléphant avait les entraves aux pieds, le propriétaire
ne sera tenu à le racheter qu'avec des objets ou aux prix
indiqués aux articles 11 et 12.
ART 1&. Si un éléphant domestique qui s'est enfui au
milieu d'éléphants sauvages est repris plus tard et reconnu
aux cicatrices qu'il porte, il est dit aH<e<ïHfet doit être remis
au roi.
ART.16. – Si un éléphant domestique, qui s'est enfui dans
la forêt avec les éléphants sauvages, est repris par un chas-
seur, il doit être remis au roi.

BMt',cemot désigneaussi la monnaiede porcelainequi se cuisaità


Chantaboun et qui était marquéede caractèreschinois.
t2 gr. M9.
3 Led~mtcBM~ (37gr. SOd'argent)se.diviseen 4 bat; ie bat (9gr.37S)en
4 stœng !e stoMt~ (2gr.3438)en 2 hvong;le hvong(1gr. 1719)en 3 pey le
pey(0gr. 5859)en 2 kdam !e MaMvaut0 gr. 985.
4 39gr.46t.
''Retournea l'étatsauvage.
t~O ·
28
434 PRIVÉ.–LE& BIENS
CODE

ART.17. Si quelqu'un reprend son éléphant qui s'était


enfui dans la forêt avec les éléphants sauvages, peu de temps
ou beaucoup de temps après sa disparition, cet éléphant ne
peut être dit OM~OMet son maître a le droit de le garder.
ART.18. Un chasseur d'éléphants (m<!), qui prend un
éléphant autéam dans la forêt où a vit avec les autres élé-
phants, doit le remettre au roi, car il ne peut le garder pour lui.
ART. 19. Quiconque a pris un éléphant autéam doit pré-
venir le chef des éléphants ou le tMmrHocAphnéak ng-ear.
S'il ne le prévient pas et s'il est convaincu d'avoir pris un
éléphant autéam, il sera puni de la prison, ses biens seront
confisqués et il sera mis, lui, sa femme et ses enfants, au
nombre des esclaves du roi.
ART.20. Si quelqu'un a pris un éléphant CH<eaMet n'a
pas prévenu le chef des éléphants (A/tHn~Mmre~) ou le ddm-
rHocAphnéak ngéar, et si cet étéphant prend la fuite après
que son prix de vente a été fixé, on devra le condamner à
payer ce prix tout entier.
ART.21. Si l'éléphant d'un chasseur d'éléphants s'est
enfui et a été arrête par quelqu'un, il faudra fixer son prix et
faire deux parts de ce prix, puis, par pitié pour son maître,
ne l'obliger qu'à payer une part. Si cet éléphant avait les
entraves aux pieds, il ne devra remettre que les objets prévus
aux articles li. et 12.
ART.22.– Si un chasseur d'éléphants qui chasse en forêt ou
sur une montagne perd son éléphant et que cet éléphant soit
arrêté par quelqu'un, on devra établir son prix, en faire deux
parts et obliger le maître à payer une part à celui qui l'a arrêté.
ART.23. Si l'éléphant de quelqu'un descend du sommet
au pied d'une montagne, sans entraves aux pieds, et s'il est
arrêté par quelqu'un, il sera confisqué au profit du roi. S'il
a été pris près d'un village, le propriétaire devra le racheter
au prix de 46.666 cauris, ou de 3 slœng et demi d'argent et de
416 cauris. S'il a été pris au pied d'une montagne, le maître
devra le racheter 333.333cauris, ou 43 dàmlœng 5 slœng 3 pey
et demi et 5.020cauris.
ART.24. Si un éléphant qui a disparu revient de lui-
même à son pâturage (bânlêng) et est arrêté par quelqu'un,
CHttAP KRAM CHAKREY 435

son propriétaire devra le racheter avec un présent d'alcool


de riz, de riz cuit et d'un sàmpot.
ART.25. Si un chasseur a loué un éléphant et son cor-
nac, il doit recommander à cet homme de bien veiller sur sa
bête. S'il ne lui a pas fait cette recommandation, et si l'élé-
phant loué vient à disparaître, on devra faire trois parts de
son prix et condamner le cornac à payer une part, et lui à
payer deux parts.
ART.26. Si un chasseur a loué un éléphant et son cor-
nac pour aller chasser les éléphants sauvages, et si, étant
descendu à terre, l'éléphant loué, pris de peur, prend la fuite
et cause la mort de son cornac, c'est un malheur que doit
seul supporter le propriétaire de l'éléphant.
ART.27. Si un chasseur d'éléphants est loué par quel-
qu'un et a reçu d'avance ce qu'il a demandé, il doit rigoureu-
sement tenir ses promesses.
ART.28. Si un éléphant, chasseur d'éléphants sauvages,
ayant attiré l'un d'eux, est entouré par des éléphants sau-
vages et tué par ceux d'entre eux qui veulent s'échapper,
c'est un malheur que doit tout seul supporter son pro-
priétaire.
ART.29. Si un éléphant, chasseur d'éléphants sauvages,
est seulement blessé par ceux-ci, le maître chasseur et le
cornac doivent le soigner et le guérir avant de le rendre à
son propriétaire. Si cet éléphant meurt des suites de ses
blessures, le cornac sera tenu de payer un tiers de son prix
au propriétaire.
ART. 30. Si des chasseurs qui chassent ensemble ont
mis leurs captures en commun, et si, au moment où chacun
doit reprendre ce qui lui appartient, il survient un différend,
on doit remettre à chaque chasseur ceux des éléphants captu-
rés qui ont été ramenés par ses propres éléphants.
ART. 31. Quiconque chasse les éléphants en forêt et
transgresse la loi sera puni de la confiscation de ses éléphants
chasseurs et de ses éléphants de capture.
ART.32. Si un cornac qui mène un éléphant chasser les
éléphants sauvages le conduit mal, le conduit contre les
arbres, l'étrangle ou le tue, il devra payer son prix entier.
?6 CODE PRIVÉ. LES BIENS

ART.33. – Si quelqu'un a ioué un éléphant pour chasser


le rhinocéros, le bœuf ou le buffle sauvage, ou d'autres ani-
maux, et si cet éléphant loué est blesse par l'animal qu'il
chasse, le loueur et le cornac devront le soigner et le guérir
avant de le rendre à son propriétaire. S'il meurt de ses
blessures, le loueur et le cornac devront payer son prix.
AM. 34. Si un chasseur d'éléphants a loué un éléphant
et promis à son propriétaire une part de sa prise, il doit tenir
sa promesse. S'il a pris trois éléphants, il doit en remettre
deux au propriétaire de l'éléphant chasseur et en garder un
pour lui.
ART.35. Si un chasseur a pris un éléphant sauvage plus"
grand et plus fort que son éléphant chasseur, les autres chas-
seurs de la compagnie doivent venir à son aide et prendre le
bout de la corde qui lie l'éléphant pour l'amarrer autour d'un
arbre. Les maîtres de ces éléphants qui viennent au secours
d'un autre ne pourront rien réclamer pour ce service, car
l'éléphant doit rester à celui qui l'a pris le premier.
En outre, si cet éléphant sauvage, plus grand et plus fort
que l'éléphant chasseur, tue celui-ci ou amène sa perte, le chas-
seur et le cornac devront en payer le prix au propriétaire.
Si, pendant qu'un chasseur chasse, un éléphant sauvage
attaque son élëphant chasseur et le tue, il faut établir le prix
de l'éléphant tué, faire deux parts et obliger le chasseur à
payer une part au propriétaire de l'éléphant.
ART.36. Si un éléphant quelconque mange le paddy, le
propriétaire de ce paddy ne doit ni le tirer, ni le piquer. Si
donc, ce propriétaire tire, blesse ou tue un éléphant qui mange
son paddy, il devra en payer le prix, et le maître de l'éléphant
devra payer le paddy mangé, conformément à la loi.
ART.37. Si un éléphant royal a mangé le paddy ou tout
autre récolte, on doit le chasser, mais on ne doit ni le tirer, ni
le piquer. Si donc quelqu'un le tire, le pique, lui fait briser ses
entraves, le blesse, il sera, lui, sa femme et ses enfants, mis au
nombre des esclaves du roi.
ART.38. – Quiconque a tué un éléphant appartenant à un
préas vôngsà ou à un dignitaire payera deux tiers de son prix
au propriétaire.
CHBAP KRAM CHAKREY 437

ART. 39. Si un éléphant vient mourir sur un terrain


appartenant à quelqu'un, le propriétaire de ce terrain doit de
suite informer de cela le maître de l'éléphant mort, afin que
ce maître s'enquère de savoir si son éléphant a été tué par un
autre éléphant ou s'il a été tué par un tigre, par un buffle. Si
le maître n'est pas prévenu et apprend que son éléphant est
mort par un autre que le propriétaire du terrain où il est
tombé, ce dernier devra payer le prix de la vie de cet éléphant.
ART. 40. Si des éléphants appartenant à des maîtres
différents se battent, et que l'un d'eux soit blessé, le proprié-
taire de l'éléphant qui a blessé devra soigner et guérir l'élé-
phant blessé. S'il meurt des suites de ses blessures, s'il a
été tué ou s'il a pris la fuite et est perdu, ce maître devra deux
tiers de sa valeur au propriétaire lésé. L'autre tiers sera
abandonné.
ART.41. Dès qu'un éléphant suinte l'huile' (cAos~r~-),
on doit battre le gong afin de prévenir derrière lui, à sa
gauche, à sa droite, et son cornac doit le conduire aussi loin
que possible [des habitations]. Si cet éléphant, en cet état, tue
quelqu'un, son cornac sera puni de mort. Si cet éléphant a
été conduit dans un endroit où se trouvent d'autres éléphants,
et s'il blesse l'un deux, l'éléphant blessé sera soigné et guéri
par le propriétaire de l'éléphant qui suinte l'huile. S'il est tué
ou s'il meurt de ses blessures, ce dernier devra payer son
prix. Si l'éléphant en rut a été lâché avant l'éléphant qu'il
a blessé, son propriétaire le soignera et le rendra guéri à son
maître. Si cet éléphant blessé est tué ou meurt de ses bles-
sures, on fixera son prix, on fera quatre parts de ce prix et le
maître de l'éléphant qui suinte l'huile payera deux parts; les
deux autres parts seront abandonnées
ART.42. Si un éléphant a été lâché à l'extrémité d'une
plaine et qu'un~autre éléphant vienne de loin se battre avec
Quandi'é!éphantesten rut, il é~netune sorted'huilepar les tempes.
s Cettedivisiondu prix de l'éiéphanttué ou morten quatrepartiesau
lieudes deux,alors quele mailreresponsable n'a à payerquela moitiédu
prix, iaisse supposerque, précédemment à cette rédaction,il a existéun
autretexteou les proportionsétaient1 et 4. Un juge queje consulteà ce
sujetpenseque !e propriétairede i'élépbanten rut devaitpayertrois quarts
du prix de l'étéphanttué.
438 CODE PR!VÊ. LES BIENS

lui, le blesser, il faut mesurer lès distances parcourues par


les deux animaux pour se joindre, s'assurer si l'un des pro-
priétaires ou si le, chef des cornacs a prévenu l'autre ou le
cornac de l'autre éléphant, si un des éléphants est entré dans
la rizière d'autrui.
Puis, si cet éléphant a été tué ou aveuglé par l'autre, il
faut frapper le cornac de celui-ci.
ART.43. -Si des cornacs qui montent chacun un éléphant
se rencontrent, si leurs bêtes se battent et que l'une d'elles soit
tuée par l'autre, on condamnera à mort celui des cornacs qui
ne s'est pas écarté de la route. Si l'éléphant de ce cornac cou-
pable est blessé ou tué, il sera puni, mais l'autre cornac n'aura
rien à payer.
ART.44. Si le cornac d'un éléphant qui suinte l'huile l'a
conduit à l'eau, après avoir prévenu les autres cornacs et si
.un cornac qui ne tient pas compte de son avertissement,
amène son éléphant près de celui qui suinte l'huile, il sera,
si son éléphant est tué, puni de la peine de mort.
ART.45. –T~e~e incompréhensible.
ART.46. Si quelqu'un a loué l'éléphant d'autrui, et a pris
un engagement quelconque pour le cas où cet éléphant mour-
rait entre ses mains ou disparaîtrait, il doit tenir son engage-
ment s'il ne peut rendre l'éléphant qu'il a loué. Si cet élé-
phant a été loué au cornac à l'insu du maître du cornac, le
cornac sera tenu de tenir l'engagement qu'il aura pris et de
payer au propriétaire le prix de l'éléphant mort ou disparu.
S'il a loué au cornac en présence du maître du cornac, ce
sera un, malheur pour lui si l'éléphant loué par lui meurt
entre les mains du cornac locataire. (Le propriétaire n'aura
rien à réclamer.)
ART.47. Si quelqu'un a emprunté l'éiéphant d'autrui.
sans prendre aucun engagement vis-à-vis du propriétaire, et
si cet éléphant vient à mourir ou à disparaître, il en devra
payer le prix.
ART. 48. Si l'éléphant ba du roi, qui a été confié à
quelqu'un, puis prêté par celui-ci à une autre personne, vient

Etéphantchef,ancien.
CHBAP KRAM CHAKREY 439

à mourir ou à disparaître, celui qui l'aura prêté et celui qui


l'aura emprunté devront en payer le prix et être punis.
ART.49. – Te~e incompréhensible.
ART. 50. Quiconque a pris l'éléphant d'autrui à l'aide
d'un autre éléphant doit le conduire aux phnéak ngéar d&mrey.
S'il ne le conduit pas, il sera condamné à payer la quadruple
amende, conformément à la loi.
ART.51. – Si un esclave a volé l'éléphant d'autrui, l'a con-
duit au delà de la frontière du royaume (n~m chén préas
réach séma) et a été arrêté, si la faute est prouvée, sera con-
damné, et son maître sera tenu de payer la moitié du prix de
l'animal volé. Si ce maître a laissé son esclave commettre
ce crime, il sera puni comme sâm c/t~r (complice).
ART.52. – Si quelqu'un a emprunté l'éléphant d'autrui en
promettant de le rendre dans un certain délai, et si cet éléphant
vient à mourir dans ce délai, c'est un malheur (pour le maître
l'emprunteur n'aura rien à payer). Si le délai a été dépassé de
deux jours, on devra faire trois parts du prix de cet éléphant
et condamner l'emprunteur à payer deux parts au proprié-
taire l'autre part sera abandonnée.
ART.53. Quiconque a vendu son éléphant à l'intérieur,
pour y rester ou pour être conduit hors du pays, et n'a pas
prévenu le chef des agents chargés des éléphants (khun phnéak
ngéar <<<ïmre~)sera condamné à la prison et à une amende
simple (égale au prix de l'animal vendu). L'éléphant sera mis
au M~r' (parc) ou son prix sera versé au Trésor royal.
ART.54. Si un éléphant a peur des feux d'artifice, il faut
l'en éloigner si on ne l'en éloigne pas et que, pris de peur, il
écrase quelqu'un, le cornac sera condamné à payer la vie de
celui qui a été écrasé et à la prison.
ART.55. – Si, alors que le roi, pendant la guerre, Campe
avec ses guerriers (pol téahéan), un éléphant peureux pénètre
en courant dans le camp, le propriétaire doit récompenser
celui qui l'arrête et lui payer ii.OOO cauris ou i slœng,
1 duong, i pey et demi, plus 63 cauris. Si cet éléphant a été

Cemotécriticiavecun t'o finals'écritd'ordinaireM~< cet'afinalest


la preuvequece motest bienl'altérationdu motsanscritA<M<fa, province,
district,aire.
440 CODE PRIVE. LES BtENS

arrêté hors du camp, le propriétaire devra remettre à celui


qui l'a arrêté 44.000cauris ou 2 bat, 1 duong', 3 pey et demi
et 313 cauris. Si cet éléphant avait les entraves aux pieds,
le propriétaire ne &a tenu qu'à remettre les présents (prévus
articles il et i2).
ART.56.– Si quelqu'un, qui chasse l'éléphant sauvage,vient
chasser près du campement royal, s'il est pris et convaincu,
il sera mis au nombre des esclaves du roi.
ART.57. Quiconque vend son éléphant à quelqu'un qui
doit l'emmener hors du royaume, sans avoir prévenu le chef
des éléphants, sera traduit devant les tribunaux et condamné
à en remettre le prix au Trésor royal.
ART.58.-Quiconque, ayant perdu son éléphant, le retrouve
entre les mains d'un autre qui déclare que cet éléphant lui
appartient, doit prévenir le chefs des éléphants (lchun ~Mr~r).
Celui-ci doit examiner cette affaire avec soin et condamner
celui qui a tort à payer à celui qui a raison une somme égale
à la valeur de l'éléphant. En outre, si les deux parties ont
parié entre elles chacune en disant « Cetéléphant est à moi M,
la partie perdante devra payer ce pari.
ART.59. Quiconque a soutenu que tel éléphant était à
lui, puis, l'ayant examiné, vient s'excuser, sera condamné
conformément à la loi.
ART.60. Quiconque a vendu son éléphant a l'intérieur et
n'a prévenu ni le chef des éléphants ni le gardien de la liste
des parcs (/cr<!<<!&~nc/n),ni le yokobat (son subordonné), si cet
éléphant mesure quatre coudées et un ampan ou un pouce de
plus, sera condamné à payer une amende de 1 dàmlœng par
coudée;
ART.61. Quiconque vient faire des excuses à cause de
son éléphant doit ofL'ir de l'alcool de riz, du riz cuit, des noix

1 Leduongest le tical siamois;son nom lui vientde sa forme,qui


rappellede très loin le vert paimiste(duong),qui se recroquevillesur lui-
même.C'esttout simplement un morceaude lingotcylindriquetrès court,
dont,à coupsde marteau,on a rabattules boutssur le contré,de manièreà
lui donnerla formetrès grossièred'unebille.t!valait3.448cauriset 856mil-
lièmesde cauris,à ce quiparaîtici il vautiS grammesd'argent.Ila été, spus
le règned'AngkDuong,remplacéparle praAbat.ou prakpn~tt~ quiétaitune
piècefrappéeà l'européenne et pesaitle mêmepoids.
CHB~PKRAM
CHAKREY 44~

d'arec et des feuilles de bétel. S'il a laissé passer quatre


jours, il doit offrir de l'alcool de riz, du riz cuit, des noix
d'arec, des feuilles de bétel, un sàmpot et une veste.- S'il a
laissé passer dix jours, il doit offrir dix bat (soit 2 dàmlœng
et demi ou 93 grammes 75 d'argent).
ART. 62. – Si, le roi étant parti en guerre, il se trouve
qu'un éléphant peureux s'enfuit de l'armée et que cet élé-
phant est arrêté par un autre que son propriétaire, celui-ci
doit racheter son éléphant à celui qui l'a arrêté au prix de
44.000cauris ou de 7 slœng et demi plus 241 cauris. Si cet
éléphant s'est sauvé avec les entraves aux pieds, le propriétaire
ne sera tenu qu'à on'rir les objets (prévus articles il et 12).
S'il s'est enfui hors du camp, le propriétaire devra payer
22.000cauris ou 3 slœng, 1 duong et demi et 1.323 cauris.
S'il s'est enfui au delà du poste de douane, le propriétaire
devra payer 44.000cauris ou 7 slœng et demi et 241 cauris.
S'il avait les entraves aux pieds, il devra racheter son éléphant
avec les présents (prévus articles il et 12). <
ART.63. Si un cornac épouse la fille d'un chasseur
d'éléphant (mâ) et en a des enfants, ces enfants seront partagés
par parties égales entre le père et la mère (c'est-à-dire entre le
maître du père et le maître de la mère).
ART. 64. Si un cornac épouse une femme libre (pfe~-
~t~a) et en a trois enfants, deux des enfants, au partage, seront
remis à la mère.
ART.65.– Si une femme libre a épousé un .chasseur d'élé-
phant et a eu de cet homme un enfant qu'elle veut, au partage,
garder avec elle, elle doit prévenir le chef des éléphants afin
que le roi décide.
ART.66. Quiconque a changé ou vendu son éléphant
sans prévenir le premier des chefs des éléphants, sera con-
damné conformément à la loi.
ART.67. Quiconque vend son éléphant doit prévenir le
premier dés chefs des éléphants, et celui-ci doit percevoir le
khvéat pour l'Oknha Chàkrey.

Le$iœng,ou 2 grammes3t4 d'argent,paraitvaloirici S.8M


cauriset
S72millièmesde cauris.

442 CODE PRIVÉ. LE~ BIENS

ART.68. – Quiconque a fait peurà l'éléphant d'autrui et l'a


fait fuir, pendant un jour ou deux, avec les liens aux pieds,
devra le retrouver et le ramener; s'il ne le retrouve pas, il
devra payer son prix.
ART.69. Quiconque a lâché son éléphant dans la rizière
d'autrui, et si toute la récolte a été pâturée, sera condamné à
payer 10 dàmlœngd'argent. Si l'éléphant n'a pâturé que la
moitié de la rizière, il devra payer 5 dàmlœng. – S'il a pâturé
un quart de rizière, il devra payer 2 dàmlœng;et 2 bat. S'il
a pâturé moins d'un quart de la rizière, il devra payer 5 bat.
S'il a pâturé moins, il devra payer 10 slœng, plus 1 khvéat
pour l'Oknha Châkrey, parce que le paddy est la force du
royaume.

Cette loi royale est adressée à l'Oknha Châkrey, afin qu'il


la porte à la connaissance de tous ceux qui possèdent des
éléphants, pour qu'ils ne lâchent pas leurs éléphants dans le
paddy d'autrui où on peut les tuer.

ORDONNANCE ROYALE. Le roi a dit à l'Oknha Chàkrey et au


Chaupnhéa réach voréa nukol que toutes les familles des gar-
diens des éléphants doivent être rassemblées et mises sous
les ordres du roi et non sous les ordres des princes. Puis il a
ajouté
a. Il faut que tous les hommes de ces familles apprennent
à monter les éléphants et s'habituent à eux, afin de pouvoir
rendre service à leurs chefs, que ces chefs soient le chef des
éléphants (khun ~Mre~), le chef des dompteurs d'éléphants
(c~<!HA<~Mns~n~' <Mmre~), le chef des palanquins (néay
préas sn~ng-). Tous les garçons de ces gens seront répartis
entre les chefs ou mis au nombre des chasseurs d'élé-
phants (fK~).
b. – Si une femme esclave du roi épouse un chausseur d'élé-
phants et en a des enfants, les enfants, au moment du par-
tage, seront partagés entre eux par parts égales.
habituer,domes-
Cemotest rare; le mothabituelqui signifie« dompter,
tiquerest le motphséang.
443
CHBAP KRAM CHAKREY

n n 1 n
'1 -L.

c. -Si une esclave du roi a épousé un homme libre, si un


esclave du roi a épousé une femme libre, ïes enfants qui naî-
tront de cette union seront tous pour la.mère.
d. Si un esclave du roi a épousé une femme esclave
de quelqu'un, si une esclave du roi a épousé un homme esclave
de quelqu'un, les enfants qui naîtront de cette union seront
partagés par parties égales entre le père et la mère.
e. Quiconque a volé Téléphant d'un montrey (con-
seiller royal), l'éléphant d'un khonang (haut dignitaire),
devra payer quatre pour un. S'il a pris cet éléphant par
erreur (prdvanh), il devra payer trois pour un. – Si; s'étant
trompé, il y a eu discussion, il sera condamné. S'il est venu
faire des excuses, disant qu'il s'est trompé, il fera des offrandes
de noix d'arec, de feuilles de bétel, de fruits et d'autres nour-
ritures.
TITRE VI
1

KRAM SES'

PRÉAMBULE.En l'an 1615 de la grande ère (1693), le roi


Préas bat Sàmdach préas Chey-Chésdha rëaméa (ses titres),
.en sa forteresse de Sras-Kêv, entouré des membres de la
famille royale, de ses ministres, etc., avec son esprit et son
intelligence, et afin que les gens du peuple de la voûte infé-
rieure (la terre) ne soient pas chagrinés, confia à l'Oknha
dàrong sêna et au Dârong snéha, l'ordonnance suivante.
a. Les chevaux appartenant au roi sont estimés valoir
Un cheval du trône, 5 ànching; – un cheval de l'écurie
extérieure, 3 anchîng;– un cheval asa (infime), 2 anchîng;–
un chenal gardé au pâturage (khvéal), 1 ânchîng et demi –
un cheval abandonné (MM~), 10 dàmlœng;– un poulain des
écuries intérieures ou extérieures d'une année et au-dessous,
3 anchîng; – un poulain femelle d'un an, 10 dàmlœng un
poulain mâle de moins d'un an, 9 dàmlœng; – un poulain
femelle de moins d'un an, 6 dàmlœng; – un poulain mâle
qui commence à paitre, 6 dàmlœng; – un poulain femelle
qui commence à paître, 5 dàmlœng.
b. Un cheval appartenant à la reine (a/f'/fant~A~s~-)de
l'écurie de l'intérieur, est estimé valoir, 4 anchîng; – d'une
écurie extérieure, 2 anchîng – un cheval gardé au pâturage
dâm-
(khvéal), 1 ânchîng; – un cheval abandonné (MM~), 9
lœng; un poulain mâle d'un. an des écuries intérieures ou
extérieures, 16 dàmlœng; – un poulain femelle d'un an,
9 dàmlœng; – un poulain mâle âgé de moins d'un an,

Loi sur les chevaux.


KRAMSÊ8 445

9 dàmlœng; – un poulain femelle âgé de moins d'un an,


6 dàmlœng; – un poulain mâle qui commence à paître,
5 dàmlœng; – un poulain femelle qui commence à paître,
4 dàmlœng.
c. Un cheval appartenant au Sâmdach prés réachéa botr
(prince royal), ou aux femmes' du roi régnant est estimé,
valoir s'il appartient aux écuries intérieures, 3 ânchîng –
s'il appartient aux écuries extérieures, 30 dàmlœng (1 ânchîng
et demi); -un cheval khvéal, i ànchîng;- un cheval MM~g-,
8 dàmlœng, qu'il appartienne aux écuries intérieures ou exté-
rieures un poulain mâle d'un an, 15 dàmlœng; – un pou-
lain femelle d'un an, 8 dàmlœng – un poulain mâle de moins
d'un an, 7 dàmlœng – un poulain femelle de moins d'un an,
5 dàmlœng – un cheval abandonné, 7 dàmlœng, qu'il appar-
tienne aux écuries intérieures ou extérieures un poulain
mâle d'un an, 15 dàmlœng;– un poulain femelle d'un an,
7 dàmlœng – un poulain mâle de moins d'un an, 6 dàmlœng
un poulain femelle de moins d'un an, 4 dàmlœng; – un
poulain [mâle ou femelle] qui commence à paître, 2 dàmiœng.
d. Un cheval appartenant à la Sàmdach préas réach
méatda (reine mère), au Sàmdach préas màha Obbaréach (le
sous-roi), s'il est des écuries intérieures, coûte 4 ànching –
s'il est des écuries extérieures, 2 ànching – s'il est gardé au
pâturage, 1 ânchîng; – s'il est abandonné, 9 dàmlœng; –
qu'ils soient d'une écurie intérieure ou extérieure, un poulain
mâle d'un an, 16 dàmlœng; de moins d'un an, 8 dàmlœng!
qui commence à paître, 5 dàmlœng un poulain femelle d'un
an, 7 dàmlœng de moins d'un an, 6 dâmloeng qui commence
à paître, 4 dàmlœng.
e. Un cheval appartenant au Sàmdach préas vor beyda
(père du roi), ou au Sàmdach préas réim (frère cadet du roi),
ou au Sàmdach préas anouch (deuxième frère du roi) et aux
sœurs du roi leur correspondant s'il est de l'écurie inté-
rieure, 3 ânchîng; s'il est d'une écurie extérieure, 30 dàm-
lœng; – s'il est gardé [au pâturage], i ânchîng; – s'il est
abandonné, 8 dàmlœng; – qu'il soit des écuries intérieures
>
1 11s'agiticidesfemmesautresquefaMamaMM~.
446 CODE PRIVÉ. LES BIENS

ou extérieures, un poulain d'un an, 16 dàmlœng; de moins


d'un an, 9 dàmlœng; qui commence à paître, 4 dàmlœng; un
poulain femelle d'un an, 8 dàmlœng; de moins d'un an,
5 dàmlœng; qui commence à paître, 3 dàmlœng.
f.-Un cheval appartenant à la Sàmdach préas phâkhaniyéa
(tante du roi), au Sàmdach nott, au Sàmdach préas réachéa
notta (derniers frères ou sœurs du roi) s'il est de l'écurie
intérieure, 2 ànohîng; s'il est d'une écurie extérieure,
1 ànchîng – s'il est gardé au pâturage (khvéal), 15 dàmlœng;
s'il est abandonné (M~ng') 9 dàmlœng. – Qu'il soit d'une
écurie intérieure ou extérieure, un poulain d'un an, 14 dàm-
lœng de moins d'un an, 6 dàmlœng qui commence à paître,
3 dàmlœng; une pouliche d'un an, 4 dàmlœng; de moins
d'un an, 3 dàmlœng; qui commence à paître, 2 dàmlœng.
g. Un cheval appartenant aux préas vôngsâ thom', s'il
est d'une écurie coûte 15 dàmlœng – s'il est gardé au pàtu-
rage, 8 dàmloeng; s'iIestMn~ng'(chevaldejeu),6dàmlœng;
une jument bânlêng ayant un petit, 5 dàmlœng; – un pou-
lain d'un an, 6 dàmlœng; de moins d'un an, 3 dàmlœng; s'il
commence à paître, 2 dàmlœng; – une pouliche d'un an,
5 dàmlœng de moins d'un an, 2 dàmlœng qui commence à
paître, 6 bat (1 dàmlœng et 2 bat).
h. Un cheval appartenant aux préas vôngsâ chhmar'
s'il habite une écurie, coûte 12 dàmlœng; – s'il est gardé au
pâturage (AAfeaJ!), 7 dàmlœng; – s'il est bànlêng, 5 dàmlœng;
une jument poulinière, 4 dàmlœng; – un poulain d'un an,
5 dàmleng; de moins d'un an, 10 bat(~ dàmlœng et 2 bat); qui
commence à paître, 6 bat; une pouliche d'un an, 4 dàm-
lœng de moins d'un an, 2 dàmlœng; qui commence à paître,
5 bat.
t. – Un cheval appartenant à un dignitaire, à un ministre, à
un homme du peuple s'il est mâle et âgé d'au moins une
année, coûte 6 dàmlœng; – une jument ou une pouliche d'au
moins un an, 3 dàmlœng; – un poulain de moins d'un an,
10 bat; une pouliche de moins d'un an, 6 bat; – l'un

Grandsmembresde la famille royaleà un degrénon successible


au
trône.
Menus,petitsmembresde !afamilleroyale.
KHAMSÉS 447

ou l'autre s'ils ne font que de commencer à paître, 1 bat.


j. – Quiconque tue un cheval appartenant au maître de
la vie (le roi) sera condamné à payer une amende égale à dix
fois la valeur du cheva! tué; un cheval appartenant à un
vôngaa, à un ministre, à un dignitaire, à un homme du peuple
sera condamné à payer une amende neuf fois, huit fois, sept
fois, six fois plus élevée que la valeur du cheval, selon que
la condition du propriétaire est plus haute.
k. La loi concernant les mukh montrey (conseillers de
la couronne) et les membres du sêna botdey, (conseil des
sages, le ministère), fixe ainsi les harnais que peuvent porter
les chevaux des dignitaires.: Les dignitaires à dix haupéan
ont droit d'avoir une selle et une bride dorées, incrustées
d'argent, avec tapis de selle, croupière et grelots (/~A;khan-
eA~p~re~ namtong A'e~*Aar).
Les dignataires ayant huit haupéan, ont le droit d'avoir
une selle et une bride argentées avec tapis de selle et crou-
pière incrustés d'or.
Les dignitaires ayant six haupéan et les chefs ont le
droit d'avoir une selle et une bride en cuivre argenté ou bien
tout en cuivre avec tapis de selle et croupière brodés de fleurs
d'or.
Les néay mohat et les néay pol (chef des pages, et chef
des esclaves d'Etat), peuvent avoir une selle et une bride en
cuivre, avec anneaux d'ivoire, le fouet et la culière en corde
de coton rouge et le tapis qu'ils voudront.
ARTICLE PREMIER. Si le palefrenier, qui monte le cheval
du roi et le mène boire ou paître, s'arrête pour causer puis le
conduit à l'écurie, on lui infligera la peine de la cangue pen-
dant trois jours dans la salle du tribunal (sala bânchéan soM~,
aujourd'hui sala louk khon).
Si un palefrenier monte un cheval du roi pour aller rendre
visite à sa famille ou pour tout autre chose, on le fera assèoir
sur cent épines dressées afin qu'il ne manque plus d'égards
au roi.
ART.2. Si le ro' envoie quelqu'un choisir des chevaux
et que cet envoyé revienne sans avoir pu en trouver, parce
que les habitants les ont cachés et lui ont dit qu'ils n'en
448 CODE PRIVÉ. LES BIENS

avaient pas, H faudra que l'anAa prenne des informations.


S'il est démontré qu'un habitant a caché son cheval, il faudra
évaluer le prix de ce cheval caché et condamner son proprié-
taire à une amende trois fois plus élevée, puis remettre le
cheval au roi.
ART.3. Si quelqu'un vole, tue ou blesse un cheval choisi
par l'anha pour le compte du roi, mais pas encore amené, il
sera passible d'une amende cinq fois plus élevée que la valeur
du cheval. –- Si ce cheval a déjà été présenté au roi, il sera
passible d'une amende dix fois plus élevée que le prix du cheval.
ART. 4. Si le cheval était déjà acheté, on augmentera
son prix de 6 dàmiœng et l'amende sera quatre fois plus forte.
Pour une jument déjà achetée, on augmentera son prix de
3 dàmlceng et l'amende sera quatre fois plus forte.
ART.5. Si quelqu'un trouve des chevaux perdus, il a,
conformément à la coutume, droit à un cheval sur trois il
doit remettre les deux autres au~roi. <t< ne trouve ~H'~n che-
val, il a droit au tiers de la valeur de ce cheval, et on doit
verser les deux autres tiers au Trésor royal.)
Si donc quelqu'un trouve un cheval égaré, perdu, et le
cache ou dit qu'il ne l'a pas trouvé, et que les phnéak ngéar
le trouvent, celui-là sera condamné à une amende cinq fois
plus élevée que le prix du cheval, pour le punir d'avoir caché
un objet qui doit en partie revenir au roi.
ART.6. En temps de guerre, tous ceux, dignitaires ou
gens du peuple, qui trouvent des chevaux doivent les con-
duire au roi et les lui présenter. Celui qui les aura cachés
dans l'intention de se les approprier, si les chevaux sont
découverts par les phnéak ngéar, sera condamné à une amende
cinq fois plus élevée que le prix de ces chevaux, pour le punir
d'avoir caché un objet qui revient au roi.
ART. 7. Quiconque fusille, pique, coupe, tue ou blesse
un cheval appartenant au roi et qui s'est échappé, sera puni
d'une amende dix fois plus élevée que le prix du.cheval. –
S'il ne savait pas que ce cheval appartenait au roi, il sera
puni. d'une amende double du prix du cheval.
ApT. 8. Quiconque vole un cheval appartenant soit à un
dignitaire, soit à un homme du peuple, paiera une amende
KHAMSËS 449

quatre fois plus forte que le prix du cheval, mais on ne lui


réclamera pas le khvéat (les frais de justice).
ARr, 9. Si un bœuf ou un buffle a tué un cheval attaché,
le propriétaire du bœuf ou du buffle paiera le prix du cheval
à son propriétaire.
An'r. 10. Si un bœuf ou un buffle qui vit en liberté tue
un cheval qui vit en liberté avec eux, le propriétaire du che-
val prendra, pour se dédommager, le bœuf ou le buffle, mais
le propriétaire de celui-ci n'aura aucune amende à payer.
ART. 1t. Si un cheval suit la jument d'autrui, on n'a
point le droit d'arrêter ce cheval, mais seulement ce!ui de )e
chasser et de conduire la jument ailleurs. Si on arrête le che-
val, on doit le mener aux agents chargés de recevoir'les che-
vaux trouvés; celui qui ne mènera pas à ces agents un cheval
qu'il aura arrêté dans ces conditions sera considéré comme
l'ayant volé et puni d'une amende conformément à la loi.
ART. 12. Si un cheval qui s'est échappé pénètre dans un
village, on peut l'en chasser. Si, au lieu de le chasser, quel-
qu'un le fusille, le coupe, le tue, il sera obligé d'en payer le
prix à son propriétaire et sera puni d'une amende de 6 dàm-
lœng Si le cheval n'est que blessé, celui qui l'aura blessé
devra en payer le prix au propriétaire, mais il ne sera pas
puni d'une amende. Si le cheval a été frappé, mais non
blessé, il paiera 6 bat pour la. douleur qu'il lui a infligée.
ART. 13. Quiconque tue son cheval dans un accès de
colère sera puni d'une amende de 6 dàmlœng, parce que son
cheval était né pour le service du royaume et du roi.
ART. 14. Quiconque, étant à cheval, renverse quelqu'un
et le tue, sera passible d'un amende saurél bàng(30 dàmlœng,
le prix de la vie); s'il ne l'a que blessé, l'amende sera de
1 ànching (20 dàmlœng); s'il ne l'a que renversé, l'amende
sera de 10 dàmlœng; s'il ne l'a que bousculé, l'amende sera
de 5 dàmlœng. parce que le cavalier a conduit son cheval
sans s'occuper des gens qu'il pouvait rencontrer'.
ART. 15. – Quiconque fait le commerce des chevaux, achète
et vend de village en village, de ch~nnuong en chaumuong,

Z.ftexte dit,' sans craindre pour personne.


Qn
29
450 CODE PRIVÉ. LES MENS

doit verser au Trésor royal une somme représentant le


dixième de ses affaires.
ART.16. Si quelqu'un monte un cheval qui ne lui appar-
tient pas, ou le conduit dans un endroit autre que celui où
son propriétaire l'a mis, il sera considéré comme ayant volé
le cheval d'autrui, et puni d'une amende quatre fois plus
élevée que le prix du cheval.
ART.17. Quiconque monte le cheval du roi, s'il est pris
brûlé aux fesses avec
par quelqu'un et arrêté, sera neuf fois
un fer rougi au feu, puis remis en liberté.
ART.18. Quiconque a coupé la queue d'un cheval appar-
tenant à autrui, s'il est surpris par le propriétaire, sera lié
sans lui
pendant trois jours, puis on le remettra en liberté
infliger une amende; cette correction suffira.
ART.19. -Quiconque a pris le cheval d'autrui, l'a employé
sans avertir le propriétaire, s'il meurt entre ses mains, devra
payer son prix.
ART.20. Si un bœuf ou un buffle tue un cheval que son
maître a attaché sur la voie publique, le propriétaire de ce bœuf
ou de ce buffle ne pourra être tenu de payer quoi que ce soit.
ART. 91'. La loi concernant les dignitaires qui com-
mandent les forteresses, ceux qui commandent les villes et
villages des chaumuong, les oblige à faire nourrir, élever
des chevaux dans tous les villages. Alors les phnéak ngéar,
pour les cas de guerre, iront faire le recensement de tous ces
chevaux appartenant aux dignitairés comme s'ils étaient la
propriété du roi. Les dignitaires, les gouverneurs qui n'au-
ront pas de chevaux seront considérés comme peu soucieux
de rendre des services au roi, au royaume et seront cassés.
ART.22. Quiconque, voyant dans une forteresse un che-
val appartenant au roi, le réclame comme étant le sien, s'il

Cetarticlene portepoint do numéro;c'est probablement un oubli.Je


luiendonneun et je préviensqu'à partirdecetarticle2i !esarticlessuivants
portentici un numérod'uneunité plusélevéquedansJe textecambodgien
autographiépar les soinsduProtectorat. J'aidit plushaut que lesarticles
de cetteloine sontpasnumérotéssur lesohesde palmieret portentchacun
la mention« méatral or, l'articlequeje numérote<M'<. danslesolles,
portecettemêmemention.L'oublique je rectifieici date doncde la copie
faitepourêtre autographiée.
KRAM SES 451

est reconnu qu'il a menti, sera, sans pitié, puni d'une amende
dix fois plus élevée que le prix du cheval.
AR'f. 23. Si un anha chargé de recruter des chevaux a
monté le cheval d'un particulier qui n'a pas osé l'en empê-
cher, s'il perd ce cheval, il sera tenu d'en payer le prix à son
propriétaire. S'il peut prouver par témoins que ce cheval est
mort, il n'aura rien à payer, parce que la destinée de ce che-
val était de mourir [au jour où il est mort].
ART.24. Si les chevaux qu'un anha est chargé de recru-
ter pour l'armée, que ces chevaux appartiennent au roi, aux
membres de la famille royale, aux ministres, aux dignitaires,
aux gens du peuple, sont tués ou blessés, la coutume dit
que cet anha ne doit point être rendu responsable, parce que
ces accidents sont arrivés pendant qu'il rendait des services
au royaume et au roi.
ART. 25. Quiconque, sans y être autorisé, montera le
cheval d'autrui, sera, conformément à la coutume, considéré
comme ayant volé un cheval et puni d'une amende quatre
fois plus élevée que le prix du cheval qu'il aura monté.
ApT. 26. Quiconque a emprunté un cheval afin de se
joindre a une armée, et ne peut rendre ce cheval parce qu'il
s'est enfui, devra payer à son propriétaire les deux tiers de
son prix seulement, parce que cette perte s'est faite pendantt
qu'il faisait la guerre. S'il a perdu le cheval par défaut de
surveillance, il sera tenu de payer son prix entier.
ART.27.– Si des chevaux sont laissés libres ensemble et
se battent, que l'un d'eux soit tué ou blessé, son propriétaire
ne pourra rien réclamer au propriétaire du cheval qui l'a blessé
ou tué. Il en sera de même si les deux chevaux étaient l'un et
l'autre attachés.
ART.28. Si le cheval qui a été tué ou bies.?é était attaché
et si l'autre cheval était libre, le propriétaire du cheval libre
payera au propriétaire du cheval blessé ou tué les deux tiers
du prix.
ART.29. Si un bœuf ou un buffle tue un cheval appar-
tenant au roi, alors même que ce cheval était libre, le
propriétaire du bœuf ou du buffle payera le prix du cheval.
En outre, si un cheval appartenant au roi et qui, étant
~52 CODE PRIVÉ. – LES BIENS

attaché, a été tué par un bœuf libre ou un buffle libre, le pro-


priétaire devra payer le nœud (kornnuoch).
ART.30. Si cf] cheval et ce buffle ou ce bœuf étaient
attachés, et que le bœuf ou le buffle, ayant cassé sa corde ou
arraché le piquet auquel il était attaché, est allé tuer ce cheval,
le propriétaire du buffle ou du bœuf devra payer le prix entier
du cheval.
ART.31. – Si ce bœuf ou ce buffle était attaché sur la route,
alors qu'un cheval appartenant au roi y passait, et si ce cheval
a été tué ou blessé, le propriétaire du bœuf ou du buffle devra
payer le prix entier du cheval.
ART.32. Si ce bœuf ou ce buffle était attaché au bord de
la route, et si un cheval appartenant au roi s'est échappé et
a été tué ou blessé par l'animal attaché, le propriétaire devra
payer deux fois la valeur du cheval sans qu'on lui fasse
grâce.
ART. 33. Si un cheval appartenant à un homme du
peuple a été tué ou blessé par un bœuf ou un buffle attaché
au bord de la route ou sur la route, le propriétaire de ce bœuf
ou de ce buffle devra payer le prix entier du cheval.
Cependant, si le bœuf ou le buffle était attaché ou libre en
un lieu qui n'était pas la route, et si ce cheval étant venu à
lui, a été tué par le bœuf ou le buffle, le maître n'aura rien à
payer.
ART. 34. Si un cheval (appartenant à un homme du
peuple) étant attaché, un bœuf ou un buffle libre est venu
le tuer ou le blesser, on devra payer le prix entier du
cheval.
ART. 35. Si un cheval (appartenant à un homme du
peuple) qui était attaché, a été tué ou blessé par un bœuf ou
un buftie qui était attaché, mais qui a cassé sa corde, le maître
de ce bœuf où de ce buffle devra payer les deux tiers du prix
du cheval.
Cependant si le cheval et le bœuf ou le buffle étaient libres,
le maître de ce dernier n'aura rien à payer.
ART. 36. Si un cheval; laissé libre pendant la journée
dans une forteresse royale, a, non volontairement été fusillé,
coupé, piqué, tué par quelqu'un, celui-là devra payer son prix
KRAM8ÈS 453

entier plus une amende égale. Si le cheval n'a été que blessé,
il devra seulement payer le cheval.
ART.37. Si ce cheval a été laissé libre pendant la nuit,
et a été tué, on ne devra réclamer que le prix de ce cheval,
mais non condamner à l'amende.
ART.38. Quiconque fusille, coupe, perce, tue, un cheval
qui a été lâché hors d'une forteresse royale, soit le jour, soit la,
nuit, devra payer le prix entier du cheval et une amende
comme s'il l'avait volé.
ART.39. Si ce cheval a été fusillé, coupé, piqué, tué par
quelqu'un dont il est allé la nuit manger le paddy, celui qui
l'aura tué n'aura qu'un tiers du prix d u chevalàpayerparceque
son propriétaire l'avait lâché avec imprudence.
ART.40. Quiconque prend le cheval de quelqu'un pour
le sien et est traduit devant les tribunaux payera une amende
trois fois moins élevée qu'un voleur de cheval.
ApT.41. Si un palefrenier qui promène un cheval appar-
tenant au roi, bien qu'il ait crié de s'écarter, a écrasé quelqu'un,
il sera considéré comme innocent; s'il n'a pas crié pour pré-
venir, il sera condamné conformément à la loi à payer une
amende d'après le Préas réach sakh.
ART.42. Si un cheval a été tué près d'une ville ou d'un
village, on examinera les traces laissées sur la terre par les
pieds de celui qui l'a tué et, si elles conduisent au village, il
faudra prononcer l'amende bêksd néakh srok (se répartissant
entre tous les gens du pays). On payera deux fois la valeur
d'un cheval appartenant au roi, et sa valeur seulement s'il
appartient à un homme du peuple.
Si on ne trouve pas que les traces des pieds conduisent au
village ou à la ville, il ne faudra pas infliger l'amende.
Si on ne trouve pas de traces, il faut mesurer, conformé-
ment à la loi, la distance qui sépare le village de l'endroit où
le cheval a été tué; si cette distance est supérieure à 3 sœn
(60 brasses), il ne faut rien réclamer; si elle est de 3 sœn et
au-dessous, il faut faire payer la vie du cheval (comme il a
été dit ci-dessus).
ART. 43. Si un préas vôngsâ réach, un conseiller, un
ministre vient à cheval au tribunal (sala bdnchéan sa?n~), il
~,54 CODEPÏUYË. LES MENS

doit descendre de cheval à 3 ou 4.sœn du sala. S'il ne descend


du tribunal
pas à cette distance et paraît à cheval devant le sala
ou devant le palais royal, il sera puni pour n'avoir pas craint
d'ofïenser le roi z lui coupera la jambe et le cheval sera
confisqué au profit du roi. Si on ne lui coupe pas la jambe,
il faudra le condamner à une amende <~ss<:Mre< Mng- (30 dâm-
lœng).
ART. 44. Si un palefrenier, qui conduit son cheval à
l'écurie, le monte sur la place royale (mukh préas léan), on lui
brûlera sans pitié trois fois les fesses avec un fer rougi au feu,
s'il a fait cette chose sans y être autorisé par le roi.
ART. 45. Quiconque étant à cheval écrase du paddy,
conformément à la loi, perdra son cheval et tout ce qu'il
avait sur lui, pour le punir d'avoir outragé le Préas Préay-
mère.
srap ce qui est aussi grave que d'outrager ses père et
ART.46. Quiconque, chassant son cheval, le fait passer
sur du paddy, doit perdre son cheval.
ART. 47. Quiconque, chassant son cheval, lui fait ren-
contrer un bœuf ou un buffle qui le tue, ne peut rien réclamer
au propriétaire du bœuf ou du buffle.
ART. 48. Quiconque chassant soit son buffle, soit son
bœuf, si sa bête tue un cheval qu'il rencontre, nu le blesse,
devra payer la vie (le prix) du cheval.
ART.49. Quiconque, chassant son cheval, est cause qu'il
écrase et tue quelqu'un, est passible d'une amende ~ssaure~
bâng. Si la victime n'est que blessée, l'amende sera de
12dâmlœng; si la victime ne porte que des traces, l'amende
sera de 5 dàmlœng. – Quant aux objets qui seraient écrasés,
entier.
perdus, brisés, il faudra en faire payer le prix
ART.50. Si un préas vôngsà réach ou un conseiller veut
construire une écurie soit à l'intérieur, soit à l'extérieur du
palais, il ne pourra pas la construire à droite (au sud).
S'il construit à droite, il sera considéré comme ayant porté
être
préjudice à la dignité royale, parce qu'une écurie ne peut
élevée qu'à la gauche du palais.

Le Mfnest unemesurede longueurvalant34mètresou vingt brasses


de i m. 70.
s r<!Mf<tt)a)M !e dieudes richesses.
ou X'MCO'a,
KRAM SES 455

ART.51. Les plus grands dignitaires ne peuvent avoir


que quatre chevaux dans leur écurie. Ceux qui ont dix hau-
péan n'en peuvent avoir que deux et les dignitaires de sept ou
huit haupéan ne peuvent en avoir qu'un.
ART.52.-Si un dignitaire, qui veut faire conduire un che-
val devant sa voiture, le met à moins de quinze brasses de sa
voiture, il sera, conformément à la loi, puni pour avoir porté
préjudice à la dignité royale du maître de la vie. Si ce che-
val a été tenu à une distance de 1 à 3 sœn (de 20 à 60 brasses),
il ne sera pas puni.
ART. 53. Quiconque conduit des chiens, si ces chiens
mordent le cheval d'autrui, sera jugé par les phnéak ngéar
sês (les agents chargés de connaître les affaires qui concer-
nent les chevaux) et sera condamné à payer le prix du cheval
et une amende de 6 dàmlœng. – Si les chiens sont d'eux-
mêmes allés mordre le cheval, leur propre i.aire sera con-
damné à payer le prix du cheval, plus une amende de 3 dâm-
lœng.
ART.54. – Quiconque conduit ses chiens, si ceux-ci ren-
contrent un cheval appartenant à autrui, qu'il soit attaché
ou libre, et le mordent, devra payer le prix du cheval plus
une amende de 6 dàmlœng pour le punir de son impru-
dence.
ART.55. Si des chiens mordent à mort ou blessent un
cheval, soit libre, soit attaché, leur propriétaire devra payer
le prix de la vie du cheval.
ART. 56. Si des chiens ont mordu à mort ou blessé un
cheval que quelqu'un a lâché au pâturage près d'un village ou
d'une ville, et si on ne connaît pas le propriétaire ou les pro-
priétaires de ces chiens, on devra faire payer les deux tiers de
la vie du cheval à tous les gens du village (bêksd nea/cA
srok).
ART. 57. Quiconque vole un cheval, l'emmène et va
l'attacher près d'un village, s'il est vu par les habitants de ce
village, arrêté, puis conduit au juge, s'il est reconnu cou-
pable, sera condamné à une amende <ïssa!H'e!Mf~- (30 dâm-
lœng), parce qu'en volant, il a porté préjudice au royaume
du maître de la vie. (Voyez article 60.)
456 CODE PRIVÉ. LES BIENS

ART.58. – Si un cheval volé est tué près d'un village, et


si le propriétaire du cheval trouve son cadavre mais ne peut
trouver le voleur, on condamnera tous les gens du village à
payer son prix entier.
ART.59. Si une charrue est placée au milieu d'un passage
fréquenté par les chevaux qui entrent ou sortent d'un enclos,
et si l'un de ces chevaux se tue ou se blesse, celui qui a placé
cette charrue paiera les deux tiers du prix du cheval.
ART.60. Si un cheval, pris de peur, emballé, saute dans
un parc à bœufs, à buffles, et est tué par ces animaux, l'agent
des chevaux'confisquera ces bœufs ou ces buffles au profit du
roi, parce que les chevaux sont une force pp"r le royaume.
ART.6i.– Quiconque veut chasser un cheval qui est entré
dans un village, si ce cheval en fuyant se blesse, tombe dans
un pu.ts, rencontre un buffle, un bœuf qui le tue, devra payer
le prix entier du cheval s'il est tué, ou s'il meurt des bles-
sures qu'il s'est faites. – S'il n'est que blessé, il devra le
soigner.
ART. 62. Si un cheval est tué près de l'habitation de
quelqu'un, si le propriétaire ne trouve que le corps du cheval
et porte plainte au juge, et si le voleur ne peut être retrouvé,
on condamnera les gens du village à payer le prix du che-
val et les frais de justice qui seront fixés à 3 dàmlœng par
maison.
Si le cheval n'est que blessé, les gens du village devront,
selon le cas, payer 3 dàmlœng 6 bat (1 dang et 2 bat), ou
1 dàmlœng pour le cMng- <~ du cheval', plus, pour les frais
de justice, 6 bat par maison.
ART.63. Quiconque retrouve près d'un village son che-
val mort ou blessé et ne prévient pas les agents des chevaux,
sera considéré comme coupable de vouloir faire perdre des
frais de justice au Trésor royal et condamné à une amende
cinq fois plus élevée que le montant des frais de justice, au
profit du roi. Quant aux gens du village, ils seront condamnés
conformément à la lot.

Ligature des pieds du cheval avec sept fils de coton pour éloigner les
esprits du mal ou les mauvaises influences, les liens mauvais (chang m!)
KRAMSËS 457

1
ART.64. Si des.chiens ont mordu un cheval, si un bœuf
ou un buffle a tué un cheval, si le propriétaire de ce cheval
ne prévient pas les agents des chevaux, ne porte pas pleinte
au juge, on considérera qu'il veut faire perdre des revenus
au Trésor royal, et on le condamnera à payer, au profit du
maître de la vie (le roi), une amende cinq fois plus élevée
que la somme qu'il faisait perdre.
TITRE VU

KRÂM BÂMNOL'

PRÉAMBULE.Sopha /M<tS<!<~0 SHOS<<e~ srey sdph mOKg'&0<


po~tK chesda chéyea <ere&ek sdpsdp panhcha cholo sdkha-
réach 1215, année du Buffle, la cinquième du Cycle (1853),
chéa stéréo vivoth p!p/!<M mon~o~ ctmo! sdktïm &<ïrdntntc/~r
s<ï?'sac/tSdmdach préas réach Ongkar préas ~rM'fa/fA réa-
me~, etc. cinq ans après son sacre, demeurant dans la for-
teresse victorieuse d'Oudong, entouré de, etc. dit «Les lois
anciennes, depuis longtemps jusqu'à maintenant, n'ont été
revisées ni par les rois, ni par les mandarins, ni par les let-
trés, conformément à la justice et d'après les anciennes lois
de Préas Manusâra achariya, qui sont dans le ~amp~ Préas
Thomma satth. »
Puis il décida que les lois seraient revisées d'après les
textes palis et qu'il reviserait lui-même le Lakkhana cMw-
péak 6<ïfKno< (loi sur les débiteurs et les dettes).
a. –Le P/'eas Thomma satth dit qu'il faut distinguer quatre
sorteb de prêts
1°Les prêts simples ou à intérêts entre le mari et la femme,
entre les père et mère et leurs enfants, entre les enfants et
leurs père et mère;
2° Les prêts simples ou à intérêts entre frères, entre frères
et sœurs, entre sœurs
3° Les prêts simples ou à intérêts entre parents (nhéat);
Loisur les dettes. Le prêtsimplesansintérêt,qu'il s'agissededen-
réesou d'argent,est nomméMche~;le prêt à intérêt,quandil s'agitd'ar-
gent,est nommécMttjyta)' prak; quandil s'agitde denrées,il est dit bol.
*KHAM BAMNOL 459

4° Les prêts simples ou à intérêts entre amis (mit s<!fK-


lanh) et entre A~M*.
Les quatre sortes de prêts ont été instituées par les anciens
rois d'après le Kdrnpi Préas 7%oMM<ï satth.
b. Or, le roi régnant composa cette nouvelle loi et décida
que, les hommes d'aujourd'hui ayant le cœur mauvais, on ne
pouvait pas garder les anciennes lois qui n'obligent les prê-
teurs et emprunteurs qu'à noter eux-mêmes leurs opérations,
contrairement à ce qui se fait au Siam, au Laos, en Chine, en
Annam, en Europe et en Malaisie. Il convient donc de faire
une loi qui réponde aux idées nouvelles.
Conséquemment, à partir de maintenant, il faudra suivre
la loi suivante
Pour toute sommp prêtée qui dépassera i dàmlœng prak
pràsath', il faudra faire un billet de dette, sous peine, pour
le créancier (m<ïc/t<!s6~mno< "), de ne pouvoir actionner son
débiteur en justice.
Ce billet, pour être valable, doit porter le jour de la lune,
le nom de l'année où il a été fait. S'il y a une caution, son
nom doit s'y trouver, ainsi que la signature de celui qui l'a
écrit et les noms des personnes qui ont été témoins. La signa-
ture de l'emprunteur doit toujours se trouver dans le billet.
c. L'intérêt est fixé de la manière suivante pour 1 dàm-
lœngprak prâsath, on prendra un hvong par mois. La jour-
née d'un esclave est d'un hvong, et celle d'une esclave est de
la moitié d'un hvong. Dès que l'intérêt est égal au capital, il
ne court plus, quel que soit le temps qui s'est écoulé depuis
l'emprunt par exemple, un débiteur (kaun Mmno~), qui n'a
pas payé les intérêts d'une somme qu'il doit depuis vingt ou
trente ans, sera quitte en payant le double de cette somme.
d. – La dette d'un esclave qui a pris la fuite augmente d'un
hvong par jour pour un homme, et d'un demi-hvong pour
une femme, jusqu'à une somme égale à la dette de l'esclave,

1 On désigne ainsi des personnes qui se sont mutuellement adoptées


comme frères ou sœurs ou corhmo frère et sœur.
Pièce de monnaie portant un pr<ha<&(palais),
Textuellement « maître de la dette. »
4 Textuellement «enfant de la dette".
460 CODE PfUYË. LES MENS

qui est considérée comme un capital/Lorsque ces augmenta-


tions, qui représentent le travail perdu, se sont élevées à une
somme égale au prix ou à la dette de l'esclave, on ne compte
plus les jours de son absence.
Quiconque vend à crédit une chose ou un esclave dont le
prix est de 1 dàmlœng pràsath et au-dessus est tenu de faire
souscrire un billet à l'acheteur, sous peine de ne pouvoir
recourir au tribunal pour se faire payer.
ARTICLE PREMIER.
–Lorsque deux époux (le mari et la femme)
se prêtent avec intérêts ou non, quand même l'emprunteur
(kaun Mmno~) ou l'emprunteuse aurait fait un billet à la pré-
teuse ou au préteur, dans le cas où soit le préteur soit la
prêteuse porterait plainte en justice pour exiger sa créance,
aucun tribunal ne peut la recevoir, parce que le mari et la
femme gagnent leur vie ensemble et amassent ou dépensent
ensemble.
Si le père ou la mère emprunte à un ou à plusieurs de ses
enfants, quand même la personne qui a emprunté aurait fait
un billet, aucun tribunal ne pourra recevoir la plainte de
celui ou de ceux des enfants en faveur de qui il a été souscrit,
si elle y est portée pour exiger la créance.
Il en est de même si le père ou la mère a prêté à un de ses
enfants qui a fait un billet, parce que les père et mère doivent
nourrir leurs enfants, et les enfants, par reconnaissance,
doivent aider leurs parents.
Cependant, si un enfant qui est établi, qui vit pour son
compte et travaille pour lui-même, et qui a eu une part des
biens de ses parents, emprunte à son père ou à sa mère
et fait un billet, il devra payer ce qu'il a emprunté, sans
intérêts.
Si un père ou une .mère a emprunté à un de ses enfants,
quand même la personne qui a emprunté aurait fait un billet,
cet enfant ne peut rien lui réclamer, à cause de la reconnais-
sance qu'il doit à ses parents, auxquels il a une grande obli-
gation.
Si le père et la belle-mère ont emprunté à un de leurs
enfants qui est établi, qui gagne sa vie et fait ses affaires pour
son compte personnel, auquel ils ont donné une part de
KRAM HAMNOL 46i

leurs biens, et lui ont fait un billet, cet enfant ne peut exiger
que moitié de ce qu'il leur a prêté, sans intérêts. Le cas est le
même lorsque la mère et le beau-père ont emprunté à un de
leurs enfants de l'argent ou une valeur quelconque. La remise
de la moitié de la dette est ordonnée par la loi en faveur du
père ou de la mère de l'enfant qui a prêté.
Lorsque des difficultés surgissent entre un enfant établi,
qui vit en cLhors de sa famille, qui a emprunté à son père ou
à sa mère, et qui lui a fait un billet, au point que ce père ou
cette mère est dans la nécessité de l'accuser devant la justice,
s'il est prouvé que cet enfant doit réellement, le tribunal le
condamnera à payer tout ce qu'il doit et lui infligera une
peine proportionnée à la faute qu'il a commise envers son
père ou sa mère. Mais si on ne peut pas prouver qu'il doit,
l'affaire en'restera là, et on n'infligera aucune peine à ce père
ou à cette mère, à cause de l'obligation de l'enfant envers ses
parents.
ART.2. Si des frères germains entre eux, des sœurs
entre elles, ou des frères et sœurs entre eux, qui sont établis
et vivent chacun de son côté, se sont fait des emprunts de
choses ou d'argent qui leur appartiennent de leurs parents et
ont fait des billets, celui ou celle qui a prêté ne peut exiger,
de sa sœur ou de son'frère qui a emprunté, que le capital,
sans intérêts.
Dans le cas où le débiteur ou la débitrice ferait des diffi-
cultés pour payer et obligerait le prêteur ou la prêteuse à
recourir à la justice, ce débiteur ou cette débitrice devra
payer, non seulement le capital, mais encore les frais judi-
ciaires. Si non seulement ce débiteur ou cette débitrice a faitt
des difficultés, mais encore a nié la dette, le tribunal l'obli-
gera à payer le capital et un tiers des intérêts, et à suppor-
ter tous les frais du procès.
ART.3.- Si des cousins germains, des cousines germaines
ou des cousins germains et des cousines germaines, qui se
sont fait des emprunts et qui ont fait un billet, ont des
difficultés pour le paiement de la créance, et que le prêteur
ou la prêteuse doive recourir à la justice pour se faire
payer, le tribunal condamnera le débiteur ou la débitrice à
462 CODE PRtVÉ. –LES BIENS

payer le capital, et un tiers des intérêts. Si le débiteur ou la


débitrice a nié la'dette qui est prouvée par l'instruction, le
tribunal l'obligera à payer le capital et les deux tiers des
intérêts.
Entre enfants issus de germains qui se sont fait des
emprunts, le débiteur, qui oblige par ses refus son créancier
à avoir recours au tribunal, sera condamné à payer le
capital et les deux tiers des intérêts. Si ce débiteur, non
seulement a fait des difficultés pour payer, mais encore a nié
la dette qui est prouvée par l'instruction, il sera condamné à
payer le capital et tous les intérêts.
Quant aux parents qui sont au quatrième, au cinquième,etc.,
degré, pour le prêt, ils sont considérés comme étrangers entre
eux.
Quant aux alliés, ceux qui sont au second degré, s'ils ont
contracté des dettes entre eux, si le débiteur fait des difficultés
pour payer, il sera condamné par le tribunal à payer le
capital et la moitié des intérêts. S'il a nié sa dette, que le
tribunal juge certaine, il sera condamné à payer le capital et
tous les intérêts et à supporter tous les frais judiciaires. Mais
si l'instruction établit qu'il ne doit pas, le demandeur sera
condamné à lui payer une somme égale à celle qu'il lui
réclame. Les frais du procès sont à la'charge de la partie per-
dante.
Quant à ceux qui sont au troisième, au quatrième, etc.,
degré, pour les dettes et les prêts, ils sont considérés comme
étrangers entre eux.
ART.4. Les dettes entre personnes qui sont liées d'une
amitié intime (mit Zc/tBM sâmlanh), qui se sont aidées mutuel-
lement dans leurs peines, dans leur pauvreté, dans leurs
embarras, sont considérées comme les dettes entre cousins
germains ou cousines germaines (article 3). Les dettes entre
personnes qui se sont autrefois rendu service, qui se sont
aidées dans leurs peines, dans leur pauvreté ou dans leurs
embarras, mais qui, ensuite, ont laissé se relâcher les liens
de leur amitié, sont considérées comme les dettes entre
enfants issus de germains et sont jugées d'après la même loi
(article 3).
KHAM
BAMNOL 4C3

Aa'r. 5. Entre étrangers', celui qui, se trouvant dans le


besoin, a emprunté une valeur, une somme quelconque, et a
fait un billet à son créancier, si, à cause de sa pauvreté, il fait
des difficultés pour payer, au point d'obliger le créancier à
déposer une plainte contre lui au tribunal, il sera condamné
à payer le capital et à fournir une caution. Pour ce paiement,
on lui donnera trois délais le premier d'un mois, le deuxième
de trois mois et le troisième de cinq mois; à l'expiration de
chaque délai, il devra payer une partie de sa dette.
Si ce débiteur, à l'expiration du troisième délai, n'a pas
encore payé toute sa dette, comme il l'avait promis, sa caution
sera livrée au créancier dont elle devient l'esclave.
Les frais judiciaires sont à la charge des deux parties,
parce que le débiteur est trop pauvre pour les supporter seul.
S'il'n'y,a pas de caution et que la dette ne soit pas entière-
ment payée à l'expiration du troisième délai, le débiteur sera
livré au créancier, qui aura à supporter tous les frais du
procès. Si le débiteur ayant suffisamment pour rendre, ou
s'il a assez de crédit pour se procurer ce qui lui manque pour
payer, diffère de jour en jour ou fait des difficultés, il sera
condamné à payer le capital et à donner une caution qui s'en-
gagera à payer pour lui, dans l'espace de vingt-quatre jours
divisés en quatre délais, dont le premier est de trois jours, le
second de cinq jours, le troisième de sept jours et le quatrième
de neuf jours. Si,àl'expiration de ces quatre délais, la caution
n'a pas payé, on lui mettra la cangue et elle restera pendant
un mois entre les mains de la justice. Tous les frais judiciaires
seront à la charge du débiteur. Dès que ces frais et dépens
seront payés, on livrera la personne du débiteur au créancier.
Lorsque l'instruction établit la certitude d'une dette qui a
été niée par le débiteur, celui-ci sera condamné à payer le
capital et les intérêts, plus une. amende proportionnée à ce
qu'il a voulu escroquer du bien d'autrui (pMcanA /~op A:e)
l'amende sera égale à la moitié de la somme niée. Si au con-
traire l'instruction établit que la dette réclamée par le créancier
n'existe pas, celui-ci sera condamné à payer, à celui à qui il

t 11fautentendreicientreétrangersde mêmenationalité.
464 CODE t'tttVË. – LES MtENS

l'a réclamée, une somme égale à celle qu'il demandait; on


le punira ainsi pour avoir tenté de filouter le bien d'autrui
(prâlom tréap ké).
Les frais judiciaires sont à la charge de celui qui perd son
procès. Si, durant les délais qui ont été accordés par le
tribunal au débiteur, celui-ci meurt, le créancier en subit les
conséquences; il ne peut avoir son recours contre la caution;
mais s'il prend la fuite, la caution est obligée de payer la dette
en son lieu et place.
Si le débiteur est très pauvre et doit à plusieurs créanciers
qui ont réclamé en justice, les juges rachèteront ce débiteur à
sa juste valeur (le prix légal d'un homme est de 30 dàmlœng)
et partageront,-au prorata entre les créanciers, l'argent prove-
nant du rachat de cet homme. Ce débiteur restera comme
esclave pendant six ans au service du juge qui l'a racheté;
après, il pourra, en payant le prix de son rachat, devenir libre.
ART. 6. Si une femme, agissant seule, à l'insu de son
mari, emprunte à quelqu'un et lui fait un billet qu'il a l'im-
prévoyance de recevoir sans avertir ce mari, dans le cas où
le prêteur aurait recours à la justice pour se faire payer, le
tribunal, pour le punir de son imprévoyance, ne lui fera payer
que le capital. Le prêteur perdra les intérêts et supportera les
frais judiciaires. Quand bien même on aurait inséré par fraude,
dans le billet, le nom du mari de cette femme, cela ne chan-
gerait nullement l'affaire, et la sentence sera la même. Ce prê-
teur ne pourra pas faire changer la sentence en prouvant que
le mari de cette femme, qui, en effet, n'avait point été prévenu,
a néanmoins su, quelque temps après, que sa femme avait
emprunté et fait un billet, car cette connaissance, qu'il
acquiert après coup, ne peut pas être considérée comme un
consentement donné à l'acte de sa femme.
Si cette femme meurt avant d'avoir payé, le tribunal ne
doit point recevoir la plainte que ce prêteur lui porte contre
le mari de cette femme, à l'effet de lui faire payer cette dette.
Si,lorsquecette femme a fait cet emprunt et souscrit ce billet,
son mari, prévenu par le préteur, a gardé le silence, il sera
tenu de payer le capital et la moitié des intérêts, aux lieu et
place de sa femme.
KRAMHAMNOL 4~5

Si un mari a seul fait un emprunt et fait mettre dans ie


billet qu'il a souscrit son nom et celui de sa femme, qui n'a
pas été prévenue, d'après la loi, le capital et les intérêts doi-
vent être payés parce que le mari est le seigneur et maître de
sa femme.
Cependant, si ce mari meurt ou prend la fuite, sa femme
ne sera pas obligée de payer, à cause de l'ignorance dans
laquelle on l'a laissée. Si, du vivant de son mari, le créancier
est venu réclamer sa créance en présence de la femme du
débiteur qui, par cela même, a eu connaissance de la dette,
cette femme sera tenue, à défaut de son mari, de payer la
moitié du capital sans intérêts.
Lorsqu'un billet est fait au nom du mari et de la femme,
qui a été prévenue et qui a consenti à payer aux lieu et place
de son mari, la femme devra payer tout le capital, mais nulle-
ment les intérêts. Si la femme meurt, le mari qui lui survit
ne sera obligé de payer que le capital.
Mais si le mari et la femme sont tous les deux vivants, le
tribunal les condamnera à payer le capital et les intérêts.
ART. 7. La loi défend à la première, à la seconde
femme et aux concubines du même homme qui se font des
emprunts et se font des billets, de prendre l'intérêt de ce
qu'elles se sont prêté. Néanmoins, si l'une d'elles s'obstine à
vouloir prendre l'intérêt, le tribunal lui permettra de prendre
un tiers seulement des intérêts. Pour les deux autres tiers,
elle devra en faire la remise. Tous les frais judiciaires seront
à la charge de celle qui a pris ce tiers des intérêts.
Si la débitrice est réellement pauvre, elle ne paiera que le
capital les frais judiciaires seront supportés conjointement
par les deux parties. Si la débitrice fait des difficultés pour
payer et oblige la créancière à déposer une plainte contre elle
au tribunal, les juges la condamneront à payer tout le capital
et à supporter les frais du procès.
Si la débitrice a nié une dette qui est jugée certaine, elle
sera condamnée à payer le capital, plus une somme égale à la
moitié du capital on la punit ainsi d'avoir voulu escroquer
le bien d'autrui) prdvanhtréap ké). Les frais judiciaires seront
supportés conjointement par la créancière et par la débitrice.
30
466 PRIVE.–'LES U)HNS
C.ODK

Si la dette niée par la débitrice n'est point jugée certaine


par te tribunal, ou si l'instruction établit qu'elle n'existe pas,
la créancière qui a convoité injustement le bien d'autrui sera
condamnée à payer à la partie adverse une somme égale à
celle qu'elle lui réclamait et à supporter tous les frais du
procès.
ART.8. – Lorsque le mari et la femme ont fait un emprunt
pour acheter des marchandises et faire le commerce, si par
malheur ces marchandises périssent ou sont enlevées par des
été
pirates ou sont saisies à la suite d'un procès qui leur a
intenté, en cas de mort du mari, cette femme, si elle est riche,
sera tenue de payer le capital et les intérêts si elle n'a que
ce qu'il faut pour payer le capital et les intérêts, elle ne sera
obligée de payer que le capital si elle est pauvre, elle ne
sera obligée de payer que la moitié du capital, l'autre moitié
sera perdue pour le créancier si elle est très pauvre et délais-
sée par tout le monde, elle sera condamnée à payer le tiers de
son prix.
ART. 9. Quiconque a prêté à un esclave de quelqu'un,
sans avertir son maître, pourra réclamer son bien à cet
esclave, mais il ne pourra ni le saisir ni le frapper, ni le mal-
traiter pour se faire payer. S'il le saisit, le frappe ou le mal-
traite et le met dans l'impossibilité de travailler pour son
maître, il sera condamné à payer au maître le fier" du prix
de cet esclave ou le tiers de la somme pour laquelle il est
esclave.
S'il lui fait des blessures graves d'où le sang coule en
abondance, il sera condamnéà payer au maître les deux tiers
du prix de l'esclave ou de la somme pour laquelle il est
esclave. S'il l'estropie ou s'il lui a causé, par ses coups, une
maladie mortelle, il sera condamné à payer au maître tout le
prix de l'esclave ou toute la somme pour laquelle il est esclave.
L'esclave restera avec son maître les frais judiciaires et le
khvéat seront à la charge de celui qui a frappé.
ART.10. Lorsqu'un jeune homme et une jeune fille, ou
un homme et une femme, qui ont des dettes personnelles, se
marient, si l'un des conjoints meurt avant d'avoir payé sa
dette personnelle, le créancier ne peut pas l'exiger du conjoint
KftAMHAMNOL 4M

survivant, quand bien même celui-ci aurait su que son con-


joint a fait cette dette ou l'aurait vu en payer une partie, La
connaissance qu'il a de cette dette ne peut créer l'obligation
de la payer.
Si les biens du conjoint décédé sont entre les mains de
celui qui survit, le tribunal examinera.
S'ii est prouvé que les biens qui sont entre les mains du
suryivant ont été acquis du vivant du défunt, en cas du décès
du mari, ces biens seront divisés en trois parties égales, dont
une revient à la veuve et .une autre sera affectée à payer la
dette du défunt*. Si la part affectée au paiement de la dette du
mari est surabondante, le surplus reviendra à la veuve si
elle ne suffit pas, d'après la loi, le créancier supportera )e
déficit qu'il y aura.
Dans le cas du décès de la femme, les deux tiers des biens
acquis durant leur alliance reviennent au mari, un seul tiers
revient aux héritiers ou ayants cause de la défunte.
Par conséquent, si elle laisse une dette personnelle à sa
mort, ce tiers sera divisé par moitié, une moitié sera affectée
au paiement de cette dette s'il y a un surplus, après que la
dette est payée, il revient au mari. S'il y a un déficit et que
cette moitié ne suffise point à le combler, d'après la loi, c'est
au créancier à le supporter~
Si le conjoint, à sa mort, laisse des biens propres (<~eHM,
biens qu'il avait avant son mariage), on en livrera au créan-
cier ce qui suffit pour payer la dette. Si ces biens propres ne
sont pas suffisants pour payer, le créancier subira la perte
qui en résultera (chéa apAdp mâchas Mmno~).
ART. il, – Les enfants qui héritent des biens de, leurs
père et mère doivent, si ces biens sont plus que suffisants
pour payer leurs dettes (intérêt et capital), les payer, parce que
les enfants doivent, par reconnaissance, payer les dettes de
leurs parents pour leur éviter des peines dans la vie future.
Mais s'ils ne suffisent que juste pour payer les dettes, alors
ils ne sont obligés qu'à payer le capital, parce qu'il est juste
qu'il leur reste quelque chose.

Latroisièmepart doitreveniraux héritiersdu défunt.


468 CODE PRIVÉ. LES MENS

Si les parents n'ont laissé à leur mort que peu de biens, la


moitié de ces biens sera employée au paiement de leurs
dettes et l'autre sera laissée aux enfants.
Si, à leur mort, les père et mère n'ont laissé aucun bien,
les enfants sont libres de payer leurs dettes ou de ne pas les
payer.
AR'r. 12. Si le mari et la femme qui, d'un commun con-
sentement, ont emprunté et souscrit un billet, divorcent avant.
d'avoir payé, le mari devra payer les deux tiers du capital et
des intérêts de la somme empruntée, et la femme paiera
l'autre tiers du capital et des intérêts.
ART. 13. – Lorsque le créancier d'un débiteur meurt,
celui-ci ne peut pas faire partager la créance elle passe aux
héritiers ou aux ayants-cause du créancier dans son intégrité.
Si ce créancier ne laisse ni héritiers, ni ayants-cause, ce débi-
teur n'est point tenu de payer sa dette, il en est libéré, aucun
juge ne peut l'obliger à payer.
ART. 14. Quiconque a emprunté et s'est engagé, par
écrit, à payer à un jour et à un mois fixé soit l'intérêt, soit le
capital et l'intérêt; si, au jour et au mois fixé, il ne paie pas
selon l'engagement qu'il a pris, le tribunal, sur la plainte du
créancier qui ne peut se faire payer, pour fixer l'intérêt qu'il
doit prendre, examinera si l'emprunt a été fait avant ou après
le 15 de la lune. S'il a été fait avant le 15, pour un capital de
1 dàmlœng prak pràsath, et si c'est un homme qui doit, les
juges feront payer deux ou trois pey, et la moitié si c'est une
femme pour ce mois. Si l'emprunt a été fait après le 15 de la
lune, le mois pendant lequel l'emprunt a été fait ne comptera
pas et l'intérêt ne sera pris que pour les mois subséquents,
jusqu'au jour où la plainte a été déposée au parquet.
Si la plainte a été déposée avant le 15 de la lune, les jours
qui se sont écoulés depuis le 1erde la lune, jusqu'au jour où
elle a été déposée ne compteront pas pour l'intérêt.
Lorsque la plainte a été déposée après le 15 de la lune, le
mois au cours duquel la plainte a été déposée comptera.
Pour une dette qui a plus de trois ans d'existence, on ne
peut exiger, pour tous les intérêts, qu'une somme égale au
capital; il n'est jamais permis de prendre davantage, quelque
KRAM BAMNOL 469

ancienne que soit la dette. Si le débiteur a payé un ou plusieurs


mois d'intérêt de plus qu'il ne devait, la loi veut que ce qu'il
a payé de plus soit retranché du capital elle ne permet pas
qu'on suive les inspirations d'un cœur cupide pour opprimer
les pauvres. Les frais judiciaires sont, par moitié, à la charge
du créancier et du débiteur.
ART.15. Lorsque, dans un billet qu'il s'est fait souscrire,
<~ncréancier a stipulé un intérêt plus élevé que celui qui est
réglé par la loi, les juges, pour le punir de sa cupidité, le
débouteront de tous les intérêts et ne lui feront payer que le
capital par le débiteur. Un débiteur, qui a payé le capital et
qui ne doit plus que les intérêts de ce capital, ne paiera point
l'intérêt de ces intérêts.
Si un créancier, par ruse, fait faire à un débiteur qui a déjà
payé soit les intérêts, soit le capital, un nouveau billet à l'effet
de prendre de nouveaux intérêts, il doit, d'après la loi, perdre
le capital et les intérêts stipulés dans ce nouveau billet, et
être condamné à payer une somme égale à celle qui est portée
sur le billet et à supporter seul tous les frais de procédure.
ART.16. Pour les prêts en nature, exigibles dans un an,
l'intérêt ne peut être que de la moitié de ce qui a été prêté
(pour une mesure de riz, on ne pourra en exiger qu'une demi-
mesure). Lorsque le prêt est fait pour deux ans, l'intérêt est
égal à ce qui a été prêté (une mesure de riz donne, dans ce
cas, droit à deux mesures).
Quel que soit le nombre d'années qui s'écoulent depuis
celle où l'emprunt a été fait jusqu'au jour de son paiement,
l'intérêt ne sera jamais plus fort que le capital (une mesure
de riz au bout de dix ans ne peut donner droit qu'à une
autre mesure d'intérêts).
Quiconque prend plus que la loi ne permet devra rendre
le tout au débiteur, et sera condamné à une amende égale
à la valeur du capital.
Tous les frais judiciaires seront a sa charge.
Cependant, si le créancier a été obligé de recourir à la
justice parce que le débiteur ne voulait pas payer ou le

re'ong tout,c'est-à-dire
l'intérêtet le capital.
470 cotncrmvË. –ucsmKNS

renvoyait de jour en jour, les frais du procès seront à la


charge de ce dernier.
Si ce débiteur est pauvre, les frais judiciaires seront sup"
portés par le créancier et le débiteur, par parties égalés.
ART. 17. Quiconque, à l'échéance d'une créance ou
quelque temps après, sans recourir à la justice, pour éviter
les frais judiciaires, se fait payer de sa propre initiative en
prenant au débiteur soit des objets, soit des animaux, soit des
esclaves, sera condamné, pour 'cet abus d'autorité, à rendre
au débiteur ce qu'il lui a pris et à perdre sa créance; de plus,
il sera débouté de sa demande'devant le tribunal.
S'il,a saisi soit la femme, soit les enfants, soit le frère ou
la soeur du débiteur, il sera condamné à perdre sa créance,
capital et intérêts, à payer une amende triple de la valeur de
sa créance et à supporter les frais judiciaires.
ART.18. Lorsqu'un individu doit à un autre parce qu'ils
ont bu, joué ou fumé l'opium ensemble, si celui qui est le
créancier se paie lui-même en prenant de force des objets
appartenant à son débiteur, la loi dit que personne ne doit
s'en préoccuper, parce que ce créancier et ce débiteur sont des
gens de rien. Néanmoins, le créancier ne peut saisir la femme
ou les enfants du débiteur que dans le cas où cette femme et
ces enfants auraient joué. S'il saisit cette femme et ces enfants
qui n'ont point joué, il sera puni d'après le Za/c/t/Mna <!mMcA
<Hong',~mnac/t moK<e~, âmnach reas maisla dette sera tou-
jours exigible. Les frais de procédure sont à la charge du
créancier qui a saisi la femme ou les enfants de son débiteur.
Si c'est un simple particulier qui a joué avec une personne
revêtue d'une dignité quelconque, dans le cas où ce particu-
lier se paierait en saisissant soit le bien, soit la femme, soit
l'enfant de son débiteur, il n'est pas coupable, car ce digni-
taire, en jouant ainsi, a jeté l'opprobe sur sa dignité et méritu
d'être traité de cette manière par cet homme du peuple. Les
frais judiciaires seront à la charge du dignitaire.
ART. 19. Le débiteur qui maltraite, frappe, blesse ou
perce son créancier qui vient lui réclamer une dette, sera
puni d'après le Lakkhana âmnach luong, âmnach mon~
âmnach r~as, et sera obligé de payer le capital et les intérêts
KRAM BAMNOL 471

et de supporter tous les frais judiciaires. Si ce créancier, ainsi


maltraité par son débiteur, au lieu d'aller porter plainte au
tribunal, suit sa nature irascible et insulte, maltraite son
débiteur, la loi dit que ce créancier et ce débiteur sont des
gens de rien, et que, par conséquent, la justice ne doit point
s'occuper d'eux ni juger leur affaire. Le créancier qui frappe,
perce son débiteur et lui fait des blessures, des meurtrissures,
ou l'estropie, sera puni d'après le Lakkhana dmnacA lnong,
~mnacA montrey, ~macA réas. La dette restera telle quelle
et sera exigible. Les frais du procès seront à la charge du
créancier.
ART.20. Si, dans un billet souscrit par un esclave du
roi (pol) qui a emprunté de l'argent ou autre chose, il y a le
nom des anciens de l'endroit, et si l'akluong (chef des esclaves
du roi qui sont dans la province) a reconnu la dette et s'est
porté caution, le créancier pourra prendre la moitié des inté-
rêts seulement.
Mais si, dans ce billet, il n'y a pas le nom des anciens et si
l'akluong ne l'a pas apostillé comme caution, mais seulement
comme en ayant eu connaissance, le créancier ne pourra
prendre que le tiers de l'intérêt.
Si les anciens et l'akluong n'ont eu connaissance ni de la
dette ni du billet, le créancier ne pourra réclamer que le
capital. Si cet esclave, qui a plusieurs créanciers auxquels il a
souscrit des billets, se trouve dans l'impossibilité de payer
ses dettes, on estimera son prix, puis on lui fera remise d'un
tiers de son prix, parce qu'il est esclave du roi, et les deux
autres tiers seront partagés entre les créanciers, au prorata
de leurs créances. S'il ne peut pas se procurer les deux tiers
de son prix, il deviendra esclave, pour ces deux tiers, de ses
créanciers.
Lorsque son tour d'aller servir le roi viendra, il ira fairf-
sa corvée d'un ou de trois mois, puis, de retour chez lui, il
travaillera pour les créanciers. Les frais judiciaires sont à la
charge des créanciers.
ART.21. Si un débiteur qui a. fait un billet refuse de
payer son créancier qui vient exiger sa créance, et apporte
au tribunal ce qu'il avait emprunté ainsi que les intérêts, les
472 CODE PtUVÊ. – LES BIENS

juges le. recevront et rendront au créancier l'intérêt et le


capital; Les frais de procédure; le khvéat, seront à la charge
de ce débiteur qui, en outre, sera puni de vingt coups de
rotin.
ART.22. – Lorsqu'une personne, qui a emprunté de l'argent
ou tout autre chose et qui, pour n'avoir pas d'intérêt à payer, a
donné à son créancier un esclave ou un animal pour gage, si
le gage périt, le créancier ne pourra prendre l'intérêt qu'à
compter du jour ou ce gage &péri. Si le gage se perd, l'intérêt
ne courra qu'à partir du jour de sa perte. Depuis le jour où le
gage a été donné jusqu'au moment où il a péri ou s'est perdu,
le créancier ne pourra pas prendre l'intérêt. De plus,. on
défalquera du capital le prix de l'esclave ou de l'animal qui
était en gage, et le créancier ne pourra prendre l'intérêt que
du capital diminué de ce prix. Les frais du procès seront à la
charge des deux parties, par moitié.
ART.23. Lorsque deux, tro;s ou plusieurs personnes ont
fait un emprunt et souscrit un billet au préteur, si elles veulent,
pour ne pas avoir d'intérêt à payer, s'engager à travailler pour
le créancier, la loi leur en accorde le droit, à condition que le
prêteur y consente. Dans ce cas, si ces personnes, en dehors
d'une absence ou d'une maladie grave, ne travaillent pas
pour le préteur 1" lorsqu'il est gravement malade et qu'il a
besoin de bras étrangers pour se lever et se coucher, 2° lors-
qu'il se marie, 3° lorsque son père ou sa mère se remarie
4° lorsqu'il marie ses enfants ou petits-enfants, 5° lorsqu'il
marie ses frères ou ses sœurs 6* lorsqu'il démolit sa maison
pour la rebâtir, 7° lorsque la saison de faire ses rizières ou
ses plantations est arrivée, 8°lorsqu'il fait un service religieux
solennel (~MBHA6on ~or/K); la loi les condamne à payer
l'intérêt, au taux fixé, pour tous les jours où elles n'ont pas
travaillé. Les frais judiciaires sont à la charge des .personnes
qui ont emprunté.
Ce qui vient d'être dit de plusieurs personnes qui ont
emprunté et se sont engagées à travailler pour le préteur,
s'applique aussi à une seule.
En dehors des cas énumérés, les personnes qui ont em-
prunté sont libres d'aider ou de ne pas aider le préteur dans
KRAM JtAMNOL 473

les travaux qu'il a à faire, sans crainte d'avoir à payer les


intérêts si elles ne l'aident pas. Si un étranger fait fuir ou perce
une des personnes qui ont emprunté et qui se sont engagées
à travailler pour le prêteur, il sera condamné à l'amende,
selon la loi, au bénéfice du créancier, qui devra défalquer du
capital une somme égale à cette'amende.
Tous les codébiteurs profiteront, selon leur âge, leurs forces
et leur sexe, de cette déduction..
Si c'est un des codébiteurs ou la caution qui a porte plainte
contre l'agresseur qui a fait fuir, tué ou percé un des codébi-
teurs, l'amende sera pour eux, mais on ne la défalquera pas
du capital qui restera tel quel.
Si tous les codébiteurs ont disparu et qu'il ne reste que la
caution, elle.sera condamnée à payer l'intérêt et le capital,
mais elle sera indemnisée par l'amende qui, dans ce cas, lui
révient intégralement. Les frais de justice sont tous à la charge
de celui qui a fait fuir ou tué ce débiteur..
ART.24. Si un homme a prêté à une femme qui lui a
fait un billet, et si, après avoir cohabité avec elle ou l'avoir
connue, il y a séparation soit parce qu'il ne l'aime plus, soit
parce qu'elle ne l'aime plus, il ne pourra réclamer à cette
femme que le capital, sans les intérêts.
Si, avant leur séparation, ils ont eu un enfant, cet homme
ne. pourra réclamer ni intérêts, ni capital à cette femme.
Une femme qui a prêté à un homme et qui a cohabité
ensuite avec lui, ne pourra réclamer de son débiteur ni capital
ni intérêts si, sans aucune faute de la part du débiteur, elle se
sépare de lui.
Mais ai non débiteur s'est montré méchant et un mauvais
cœur envers cette femme, elle peut réclamer le capital, mais
non exiger les intérêts. S'ils ont eu des enfants avant leur
séparation, quand même elle aurait eu, lieu parce que ce
débiteur s'est montré méchant et s'est rendu coupable envers
sa créancière, elle .ne peut réclamer ni capital, ni intérêts. Le
.débiteuretla.créancière supporteront les frais judiciaires par
pa.rtieségales.
ART. 25. –Si un client, qui doit aller dansun lieu éloigné
pour le service du roi, a emprunté avant son départ de l'argent
474 CODE PRtVË. – LES HtENS

a son patron, cenn-pi ne pourra tut réclamer, a son retour,


que le capital. Cependant, si après son retour, ce client laisse
s'écouler un an avant de payer sa dette, il sera tenu de payer
l'intérêt pour le temps écouté depuis son retour jusqu'au jour
du paiement.
Un client, qui a prêté de l'argent à son patron partant pour
faire un voyage, ne pourra, au retour de son patron, réclamer
que le capital. Si, après ce retour, ce patron laisse passer six
mois avant de payer, il paiera l'intérêt pour ces six mois. Si
un patron, qui part pour faire un voyage, emprunte à un
autre patron, ou si un client, qui va faire un voyage, emprunte
à un autre client, le débiteur, de retour chez lui/paiera le
capital sans intérêts. Si, après son retour, le débiteur laisse
s'écouler un long laps de temps avant de payer, l'intérêt courra
à partir de ce retard. Les frais du procès seront à la charge
de celui qui le perdra.
ART.26. – Lorsqu'un débiteur, qui vient faire un paiement,
se contente de mentionner sur le dos du billet la somme qu'il
a versée, sans dire s'il paie les intérêts ou donne un acompte
du capital, le tribunal portera la moitié de la somme versée
sur les intérêts et l'autre comme acompte, et diminuera le
capital de la moitié de la somme versée.
A partir de ce versement, le créancier ne prendra les inté-
rêts que de la. partie du capital qui reste à payer. Les frais
judiciaires seront à la charge des parties, par moitié.
ART.27. Si un créancier, qui avait d'abord consenti à
prêter sans intérêt, change d'avis quelque temps après, et se
les fait payer, il sera condamné à restituer au débiteur tout ce
qu'il a reçu de lui comme intérêts. Le capital sera payé inté-
gralement au créancier, qui aura à supporter tous les frais
judiciaires.
ART.28. – Si un débiteur, qui a fixé une échéance pour
acquitter sa dette, à l'échéance n'accomplit pas sa promesse,
sur la plainte du créancier, le tribunal examinera l'affaire.
Si ce débiteur nécessiteux à promis de payer sa dette sans
tarder, à l'échéance, afin de trouver quelqu'un qui consente à
lui prêter, et s'il est réellement pauvre, on ne le condamnera
pas pour avoir manquéà sa promesse.
KRAM BAMNOL 475

ART.29. – Tout débiteur, qui livre à son créancier un objet


comme gage pour sa dette, ne sera pas tenu de fournir une
caution parce que le gage tient lieu de caution mais il sera
obligé de payer l'intérêt fixé par ta loi. Si l'objet donné en
gage périt ou se perd, parce que le créancier s'en est servi, il
ne pourra réclamer ni intérêts ni capital à son débiteur. Mais
si cet objet périt par cas de force majeure, s'il se perd en même
temps que beaucoup de choses appartenant au créancier, s'il
est volé, s'il périt dans un naufrage ou dans un incendie, le
créancier pourra prendre l'intérêt de son argent depuis le
jour où il l'a prêté jusqu'à celui où il a déposé sa plainte au
tribunal. Les frais judiciaires sont, par parties égales, à la
charge du créancier et du débiteur.
ART.30. Si un billet, souscrit par un débiteur, périt soit
dans un incendie, soit dans un naufrage, soit dans une invasion
des ennemis, ou est volé, le propriétaire de ce billet doit
immédiatement prévenir le maire de l'endroit ou le chef du
village et les habitants, afin qu'on connaisse cette perte, le
nom du débiteur et la manière dont le billet a été perdu. Après,
il fera des recherches pour trouver celui qui a souscrit ce
billet et la caution, afin de le leur faire refaire.
S'il ne trouve que l'un d'eux, il fera refaire le billet par
celui qu'il a trouvé le premier; ensuite, lorsqu'il pourra trouver
l'autre, il le lui fera signer, ou bien il lui en fera faire un
second.
Si le débiteur et le créancier ne sont pas d'accord sur
l'époque de l'emprunt et la date du billet qui a péri et ont
recours à la justice, le tribunal interrogera successivement le
créancier et le débiteur, puis divisera la différence des deux
dates données par eux en deux parties égales, et condamnera
le débiteur à payer l'intérêt pour une de ces parties et le
créancier à perdre l'autre (si la différence des deux dates est
d'un an, le débiteur paiera six mois d'intérêt). Ainsi, l'intérêt
à payer par le débiteur sera compté à partir de la date donnée
par lui, plus la moitié de la différence de cette date avec celle
que le créancier a donnée au tribunal, jusqu'au jour où l'affaire
a été déférée à la justice si le débiteur prétend qu'il n'y a
qu'un an qu'il a emprunté tandis que le créancier assure
476 CODE PRIVÉ. LES BIENS

qu'il y en a deux, le débiteur sera condamné à payer dix-huit


mois d'intérêt. Lecapital sera intégralement payé au créancier.
Les frais judiciaires seront, par moitié, à la charge du créan-
cier et du débiteur.
Si le débiteur et le créancier sont en dispute sur l'existence
de la dette, que l'un et l'autre affirment et si tous ceux qui en
avaient eu connaissance et qui auraient pu être appelés en
témoignage sont morts, la loi ordonne de déférer le serment
au créancier. S'il affirme, sous la foi du serment, l'existence
de la dette, le créancier sera condamné à payer le capital sans
les intérëts:
lss intérêts, .~S7J
C\

FIN DU TOMKPREMIER
TABLE DES MATIÈRES

t'atjreff
Pm~ACE.< y'

PREMIÈREPARTIE

INTRODUCTION (DES TEXTES)

TITREE

Grand Préambule.

Ordonnance royale de l'an 1234 (1872)rappelant à Fobéissance


des fois. 1
<t. Ordonnance royale de t'an983(1621)sur!'inobservationet ia
fatsificationdesanciennestois. 2
m. Ordonnance royale de ]'année 1215 (1853) ordonnant dé ras-
sembler et de reviser toutes les lois du royaume. 2
i\. Ordonnance royale (1870)ordonnant de rassembler, de reviser
toutes tes lois du royaume et nommant une commission de
revision. 3
v. Ordre royal d'imprimer les lois du royaume à soixante-cinq
exemplaires munis de quatre cachets et de les distribuer. 4
Il. Préambule du rédacteur reviseur des lois 6
n. Récit. La restaurationde la terre après la dernière destruction;
son repeuplement par des tévodas purs et lumineux, leur
dégénérescence; apparition des organes de la génération qui
incitent à l'amour et à la fornication, lesquels engendrent la
famille et la propriété diuerends et violences entre les
hommes électiondu premierroi; deux saints prômulgation
du livre des lois; ies premiers ministres, leur chute, leur
restauration; nouveaux livres des lois; partage du monde
entre les fils du premier roi des hommes. 9
478 TABLE !)ES MATÏÈUKS

TITRMII

,Préas Thomma satth, ou Livre de )a. Sainte Loi.

ï'a~et

I. Conseilsaux juges. 20
II. Trois sortes de juges les tiaMp/if'a,les c/MtM/tfdw, les <)'tKft/M(t'.20
III. Vingt-quatre parties d'une affairede justice en huit groupes; les
huitgroupes. 21
IV. Les vingt-quatre parties d'une affairede justice. 21
V. Lesdixrecueitsdetois. 23
VI. jjes vingt-neuflois du passe. 24
VII. Jugement des affairesen appel. 25
VIII. LesMMtCts&ofo- 25i
IX. Conclusiondu Pt'~ctsT7towm(tffaM/t. 26

TITRE tll

EyntapMas ou les Paroles d'Indra.

I. Indra; sa promesscauxtcvobots. ?
Il. Réincarnation d'un tévobot.(qui devient juge à Benarès~; appa-
ritiond'Indraàce juge. 29
III. Enseignement d'Indra au juge de Bénarès; quatre préceptes de
justice. 30
iV. Gravité des fautes contre la justice; commises par un juge, il
encourt les peines de t'enfer; conseils aux juges. 32
Obligation de juger, le livre de la loi sous les yeux; recomman-
dation aux juges sur la procédure à suivre en différents cas
avec les parties, avec les témoins, etc; iin des enseignements
d'Indra. 33
VI. Perfection du juge de Bénarès,sa mort, sa renaissanceau paradis
d'Indra. 36
·
TABLE DES MADERES 479

PARTIE
DEUXIEME

LOIS CONSTITUTIONNELLES

TITREE

Krâm préas réachéa prapdâphisêk, ou Loi sur le sacre des rois.


ï'ajffN
1. t. Le cérémonial du sacre, en générât. 37
u.Sixsortesdesacre/~ftp/M's~ 40
ut. Cinq manières de parvenir au trône. 41
Il. Le Préas réachéakrœtprapdâphisék du roi Préas Sauriyôpéarn,
end535(16i3). 42
III. Les Réachéaphisékdu roi Chey Chésdhaen i540 (1618~ 53
IV. LeSokkhâphisëkduroiR6achOngkaren~55i(i629) 56
V. Lessepttrésorsduroi. 58
VI. Discoursdu Buddha sur les différentes sortes d'épouses 59
VII. Les conseillers royaux. 61
a. Les vingt et un conseillers royaux. 61
b. Le Phnéak ngéar; dévouement d& au roi par tous les
dignitaires. 62
c. Les iiiinistres 1. 62
VIII. Vocabulairesecret à l'usage des ambassadeurs royaux. 63
IX. Les fêtes ordinaires de l'année 64

TITRE II

Krâm réach niti satth, ou Livre de l'art de gouverner.

I. r. a. Les quatre espèces de stratagèmes (o6a!/) 65


b. Les cinq espèces de sciences (wc~a). 66
c. Les huit espèces de vertus (MM). 66
n. a. Les sept espècesde règles (oMM). 67
b. Les huit'affaires de justice concernanttes princes. 68
c. Les sept autres espèces de vertus (MM). 68
480 TABLE
DESMATtËRËS
)'nK'

). )t.<L Les six espèces de manière d'être (t'o</tt). <?


e. Les trois sortes de faux (/fo(œ). 70
70
f. Les six espèces de gens droits.
7't
< Les neuf espèces de mensonges (MM7<)
IL Les Proverbes de l'ac/Mt'o/~a de t'oau 71
IH. a. Les cinq vigueurs ~!f~t); les cinq restrictions (sotM/t-
77
M/tOtMO)les dix lois royales (<Ao~M).
b. Les quatre vices &écarter (a/eotœ). 1. 78
c. Les treize choses qu'il faut exiger d'un individu avant de
le nommeràune fonction. 78
d. Les six manières de perdre ses biens. 78
e. Ce que doivent connaitre les dignitaires. 79
IV. a.Attributionsdu roi. 79
,b. Devoir du roi de connaitre les meilleurs de ses sujets. 79
c. Les huit sortes de gens que te roi ne doit pas employer 79
((. Les sept autres sortes de gens qu'il ne doit pas employer.. 80
C.L'«MMt<r. 80
n. (t. Ceux que le roi doit honorer et choisir entre tous. 80
b. Les .cinq qualités que doit avoir celui que le roi choisit. 8~
c. Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
.chefsdc ta porte. 8t
d. Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'it veut nommer
ambassadeurs('M«7t <?<). 81
e. Qualités que te roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
trésoriers (oM/t). 81
Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
ministres(seMf):~otdet/). 8t
< Qualités que te roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
cuisiniers (/)tff~). 82
li. Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
médecins (pe<h). · 82
< Qualités que te roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
s<'uaMmftt. 82
j. Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
chapelains-conseillers (ho)'o/<œ<). 82
Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
82
gardiens du palais (A't'OMOfc'aM<y).
<. Qualités que le roi doit exiger de ceux qu'il veut nommer
dignitaires, fonctionnaires. 82
m. Sept classes de (?). 83
!t[. H. Souhait royal avant te couronnement. 83
b. Qualités royales nécessaires. 83
c. Devoirs du roi. 83
< Obligation du .roi envers les sages, les anciens. 83
e. Autres devoirs du roi. 83
TABLE DES MATIÈRES 48't
'*)<<
IV. )v. Comparaison des ciàsses du peup)e aux parties du corps
humain. 84
v. Le Conseil tri-quotidien des dignitaires 84
a. Le roijuge,sonsourire. 85
b. Le roi reconnaissant.. 85
c. Leroi doit être pieux. 85
<Z.Le roi doitconnaitresesdevoirs. 85
Vf. Les sept bienfaiteurs que le roi doit chercher à imiter et a
égaler. 85
a. PréasEynt. 85
&.PréasAtit. ?
c.PréasYéamaréach. ?
f/.Mâhasrâmûth. 86
e. La tune. 86
La terre. ?
(~.PréasPhirùnt. 86
vu. Les devoirs du roi. 86
a. Les quatre devoirs royaux. 86
b. L'emploi de la journée par le roi. 8(!
c. Place que les arnat doivent occuper près du roi. 87
mu. Les huit espèces de dignitaires. 87
L\. Monchoixdes hommes les six défauts que le roi doit éviter;
emploi des gens pauvres comme indicateurs. 87
x. Comparaison du roi et de ses principaux agents aux diffé-
rentes parties d'un arbre. 88
M. Autres devoirs du roi. 88
xn. Conservationdes lois du royaume. 88

TITRE Htl

Krâm srok, ou Loi du pays (royaume), datée de l'an t6t5,


grande ère (i693 de l'ère chrétienne).

Préambule. 89
1. Arttdes-t&lO. 89
IL Artic)es-Hàl:{ 92
III. Articiesl4à25 93
IV. Artic)es26à3t ?
V. Artic)es32et33. 98
VI. Artictes34A62. 97
VII. Artic)es63àt00. 104
VIII. Articles lui &10t! 114
31
482 TABLE DES MATIÈRES

IX. Titres et grades des dignitaires de l'intérieur, des gouverneurs


des provinces et des autres dignitaires de l'extérieur, ar-
HctelOe' 115
X. Article 117. 118
AppEt-DiCEHiérarchie des gouverneurs des provinces. 119
Extrait du Chbap ~/MMSH<«. 120

TITRE IV

Chbap tûmnîm pi bauran, ou Loi sur les traditions du passé,


(peines infligées pour violation des privilèges du roi, des princes
et, des dignitaires), datée de l'an 1614 de la grande ère (1692).

I. Préambule La tante du roi, ses paroles; cinquante récits


d'affairesjugées au xvn" siècle 123
il. Jugement d'un religieux; expulsion 163
j. Vol par un religieux et vol par un laïque au préjudice d'un
religieux; condamnation du religieux a-Nhêm; expulsion
de la communauté. 164
u. Religieux expulsablesde la communauté. 165
a. La médisance par un religieux est impardonnable 165
b'. L'injustice par un religieux est impardonnable. 165
c. Religieux délinquant non expulsable 165
<7.La citation d'un témoin qui n'est pas un témoin est inexcu-
sable. 165
e. Un religieux expulsé ne peut être absous 166
Lasortie sans autorisation de la communauté des religieux
est une faute pc[(/t<MKHtoM)'<tc/M&<t(entrainant l'expulsion
au premier chef). 166
< La fornication naturelle ou contre nature commise par un
religieux entraîne l'expulsion. 166
/t. Levol commis par un religieux entraîne l'expulsion. 167
i. Vingt-cinq espècesde vols que peut commettre un religieux. 168
j. Les vols avec effraction commis par un religieux. 168
k. La violence d'un religieuxqui s'empare d'une cellule qui ne
lui appartient pas entraine l'expulsion 168
Trois parties de l'action du vol; la dernière seule entraine
l'expulsion. 168
w. Le refus par un religieux de rendre un objet reçu en dépôt
entraîne l'expulsion 1C9
M.Responsabilité ou non responsabilité d'un religieux qui a
reçu un objet en dépôt. 169

114primedoiventêtretus110,111,112,113et 114.
Lesarticles111,112,113,
.TABLEDESMATtKRES 483
i'uges

o. Le vol commis ou le conseil de voler donné par un religieux


entraîne l'expulsion. 170
p. L'incitation au vol par un religieux entraine l'expulsion. 170
q. La remise par un religieux d'une potion abortive doit être
punie de l'expulsion. 171
fft. M.Les esclavessacrés/'po<jpfe<ts' ne peuvent être réquisitionnés. 171
b. Les mêmes doivent être rendus aux religieux quand ils
s'enfuient du monastère auquel ils appartiennent 172
c. Droit des mêmes sur les deux tiers des animaux perdus
qu'ils trouvent. 172
'<. Les dons faits aux monastères sont définitifs 172
tv. «. Le roi doit faire remettre en liberté les pol préas arrêtés
pourdélits. 173
b. Un objet donné en bonne œuvre ne peut être repris et
donné ailleurs. 173
c. Vente hors du pays des po<pt'MMcriminels; leur prix de
vente doit être versé au monastére 173
(<.Vente d'une pol préas qui a forniqué avec un religieux;
son prix de vente ne peut être attribué au roi. 173
v. a. Les enfants pol préas ne peuvent être changés de monastère. 174
<<.Un esclavedonné aux religieux ne peut être repris 174
Yt. Règle concernant les séma et les temples 174
vu. Autre règle. 174
vni. Autre règle. 175
ix. Autre règle. 175

TITRE V

Krâm montiro bal, ou Loi des gardiens du palais, datée de l'an 1237,
(grande ère, d875), beaucoup plus ancienne, remaniée et revisée.

Préambule. 176
Art:delài93. -t77

TITRE VI

Krâm tûmrong sakh, ou Loi sur le Protocole,


datée de l'an 1253 (1891).

ï. Préambute. 223
Art;delàd5. 223
H, C/t&«pas MCtMCBMM
p/t<tM~ 232
484 TABLE DES MATIËRK~

TROISIÈME PARTIE

CODE PRIVE ,I

TITRER

Les personnes,
l'itffO~
Les épouses (extrait du Chbap /~OM.s<t<ct). 233
(t. La dénomination des sortes d'épouses. 233.
b. Les noms donnés au père par les enfants de femmesdifférentes.. 233
c. Les trois sortes d'épouses, leurs noms 233
J. Les devoirs du mari envers ses épouses 234
c. La dénominationentre épouses 234
jT.La couleur de Fétoffequi enveloppe le ~«MM/ 234
y. Les pleurs aux funéraiHes · 234
/i. Le deuil a l'occasionde la mort d'un enfant. 234

I TITRE 11

Krâm tous pîriyëa, ou Loi sur les fautes des épouses.

Z,tt/<tMt[ F/)OC?e!/p)'(i?0tt M«~ (MMda''M(/~CtMM /fa)MOtM OU


loi des maris et des épouses, et concernant les demandes des
filles (en mariage), datée de d2t5 (1853). 235
Préambule. 235
LftA'MtctMM dM trois sortes d'~poMses, articles 1 à 4. 238
Lakkhana s<'e!/ phésya, ou ici sur les femmes de mauvaise vie,
articles 5 et 6. 239
~Lft/J.xtMft téasa pîriyéa, ou loi sur les épouses esclaves,
articles 7 à 39. 240
Ztt/ey:aMC[des dt/~cMM~ entre femmes et époux et des f(&aM~f)M.s,
articles 40 à 47 250
Lakkhana du temps que les épouses <fo«)e<!<ct/feKfh'f leur mari
coMMKO'pftMt ou au service (lu roi, articles 48 et 49 255
Autre Lakkhana, articles 50 à 62. 257
TABLE DES MA'HËMS 485

11. ~«~/{/t«M<tdes /atM<e.dont se rendent coupables les hommes qui


.fftMsavoir demandé une fille en mariage, abusent (tuvéachar)
d'elle, malgré la sMt'oetMctKce. 263
Préambule; sept sortes de tuteites 263
Z.ft&&/KtM« des fautes coM!)MMesavec les sept sortes de femmes,
articles 't à 4 264
ZaA'/i'~aMa des hommes et des femmes qui se cajolent (tuong
loum) hors tMMWaye,articles 5 à 't8. 265
Lakkhana des hommes qui ont de)Kfmde la fille, <(t nièce, la
petite-fille de ~Me~M'MM,articles d9 à 37 270
Lakkhana des hommes et des /ëMMMesqui s'aiment et /MMMt
ensemble, articles 38 à 48. 278
7.,tt/t~efMt(des père et mère des hommes et des filles qui ont des
dt//MM«es eM<feeux, articles 49 à 54. 284
Six cM'Mc~es supplémentaires, 55 à 60 286

TtTRKIH' 1

Krâm sân~hkrey, ou Loi sur les outrages aux mœurs


et aux coutumes.

1. 57 articles. 290
H. 51 articles. 316
!I!Lf[M7t<M!ades /tOMMnes et des femmes qui ont des relations
amoureuses entre eMa;,ce qui trouble les ancêtres et les
méba bek khmoch méba, 3 articles. 326
IV. 22articlesd'un recueil sanstitre qui se rapportent au même objet. 328

1 Ce titre est
par erreur numérote IV.
486 DESMADÈRES
TABLE

QUATRIEME PARTIE

CODE PRIVÉ LES BIENS

TITRE

Krâm morodâk, ou Loi sur les successions, datée de !'an t238 (1876).
Pagcf
I. Préambule. 339
Za~A/taMtt du partage eMh'e épouses, articieâ 1 a 20 340
Lakkhana kaun, ou du partage entre les enfants, articles Ht à 30. 347
Z,ct&A/!aM<t kaun dfftHM, ou du partage entre les enfants d'un lit
antérieur, articles 31 â40. 350
LaA'tttMtt c/MMtKëAM/t&tt, ou du partage entre les parents,
artictes41à46. 3~)3
Lakkhana du partage eMh'e autrcs parents, articles 47 à 48. 354
Lakkhana du p<M'<<M/e eH~'e enfants sortis de la MfMOOM,
artictes49à59. 355
Lakkhana dM partage des tréap sttm&ftc/t et )Mft'u~tt/~ ar-
tic)es60a62. 361
Za&&~c[Mttdu partage des <Mo~'oda~des p~e~ttH, articles 63 à 70. 362
Il. 24 articles d'un petit recueil concernant les successions, ar-
tic)es23à46. 364

TITRE II

Prohmotont, ou Loi sur les donations.

Prëambute. 374
Articleslà2U. 374

TITRE Ht

Loi sur les terrains.

Articteslà?. 382
TABLEDESMATtÈRES 487

TITRE IV

Krâm téasa kamokar, ou Loi sur le travail des esclaves, datée


de l'an 1215 (1853) et comprenant deux parties.
t'ttr"

I. Préambule. 386
Articles à51. 386
favorisent la fuite
II. Des gens qui, pfM'des actes ou des ~cK'o~M,
de la femme, des enfants, des domestiques ou des esclaves
d'aM<fMt,artic)esi&26. 404

TITRE V

Chbap krâm châkrey, ou Loi sur les éiéphants.

I. Ordonnance royale du mois Kâdœk de l'an 1238 (1876) 42~


Il. Préambule. 429
Artic:eslà69. 430
III. Ordonnance royale, a, b, c, d, f. 442

TITRE VI

Krâm ses, ou Loi sur les chevaux, datée de l'an 1615


de la grande ère (1693).

Préambule concernant les chevaux du roi, des princes, princesses et


dignitaires, màA' 444
Articleslà64. 447

TITRE VII

Krâm bâmnol, ou Loi sur les dettes, revisée en 121R


de la petite ère (1853).

Préambule, (tà~ 458


Articteslà30. 460

rue duCygne,9 et 11.


Alençon. Imp.et Lith.A.HERPIN,
PRINCIPAUX ERRATA

Page 4 ligne 2!t. lire: MMMttw~Mpde~ <


– 6 ligne 3. c~aM-pK/tAtMMpMaMet.
– 7 dcMMf.
lignei3.
– i8 note 10. le nom ~M'o)tlui donne ici est.
– 23 au 9" – r/tomMa att~M/Mt/M.
– 23 au 3°. est dit .M/t-MtfM/M.
– 31 au4°. MoMM«<<B.
– 34 ligne 4 (ou la réponse il la plainte),
– 34 ligne 6 (ou la réponse a la plainte),
– 37 note 1. ajouter « ~vtpdft du sanscrit pr<tp<a», obtenir,
et par extension, gagner, conquérir.
– 38 ligne 16. lire: P)-<'asa/t/KM:d/tM<'?/.
– 40 ligne 6 (Mtœm chant h'oMm),
– 42 ligner. ~Ht~oMMt'Ha~
– '42 ligne 20. (pot'M<s<'oT<M)MM.Te<M!M-csr<<MMtMa').
– 43 lignes 8 et i3.. – Mndai.
– 48 –
ligne iS. PreasEi/MM)'
– 48 ligne 21 – Préas ~mgt-
– 53 ligne 5 effacer <t-dM'e.
– 56 ligne i 7. lire: CMs~.
– S6 note 2, ligne 2. – So;Mt't</dpe'<t)'M.
– 56 note 2, ligne 6. et MM~t'OKs.
~.<'p<o<'a<tOM
– 57 1. i7 de la note. ont eus sous <Myeux.
– 65 ligne4. – MMMe)'
– 6S ligne iO – a.
– 77 –
ligne i9 (jiHMMM !/e<M/)a.&)..
– 82 paragraphe~ – <;or<'dMHte'(!<!<'tMM.
– 8~ paragraphe ïv.. – il dot't pra<<er les sept réach eo<)' qui
produiront l'abondance datif!
– 84 paragraphe v: Les <ttH<t(et les set'ct'teto's du roi doivent.
– 85 par. vt, lig. S. le roi doit c/terc/Mf a imiter et c'est.
– 86 paragraphe vH.. <eMwptPre<M'Aomm<tMt<A.
– 86 note2. ajouter et 77, 78, note 1.
– 88 paragraphe x: lire: a/Mtd'appretMM'eps<'<Mt'
– 88 note 4. – les années 3 et 15,

32

t
490 PmNOPAUXRHRATA

Page 89 ooteS. iire: Pt'MMC~/C/'c~/ta.


90 artieieC. ~<'<!«mdfM~p)'<ifM«'/?/oit~o.
95 article 25 – /M:Mip.
95 art. 26,27 et note – (Mmr?<o<
!0 ligne 2 <Mmt'Mo<
96 artio)e2i). – MmfhM~pt'o'ast'e/Ht.
– 97 articte3(i. – p)!/«'a,OMp)'~o.s'
105 article 66. – ieM<t<j<e!/o/fohft<<f'
t07 art.7t,der)t. 1. – dMMo/M<.s'~)M<')tc~;('p<t')'<t)tse«i.
– H3artie)o94. – d(H):r«o<
ii4 article 99. – S<M</to)Km<'M'M<p«san'mc.
– MO RtH7. – !t)-t.HO,iH,it2,ti:(,au)ieu~'M't. it),
H2,ii3et~t4.
– ii6 et ii7. – .!<!H<t,a.u)iend(!i<')M.
– 122 lig.~etH! – <MHM'Mot.
123 Iigtie4. – M/MM)'
i2S'récit i,)igueil – /taMM/f
128 récit 9. – CM)t'BftM)'t'
– t33 récit i6. – (<)'e'f<p-i)'o<Ms)
137 av. dern. ligne. – M~tM~~M~oxtx.~fi.
– 148 recit29. Pi'<<!</jyoM/co.
i4Crécit3ii. – P)'<'o)!pK<(M<!y(/tOM.
155 récit3!). – M~t'<'<MM<y.
– ttii note 1. en.teerCfMomdc.
188 article41. lire ti~<')'<tm))~m))<'(t<'eM'co/)'<r('M<cco!<ps.
t9i Art. 50, au lieu d'Art. -~0.
20i ligne 3 – (tvé tosa méas)
206 art. ~i, ligne 7 – (!Mpo<Md/(a!</tO!
– 2iH art. i8t. – ~<noMM<aet<OMs
215 art. 1S2, ligne 4 – celui-ci sera, s'il.
222 art. 190, ligne 4 – celtti qui condui.sait.
243 art. 24. (<?<< c~n'œMm.)
248 art. 34. QMft<!< <tla /emm<
305 note2. M~e~s~
3i3 lig. 2° av.-dern. pour p)'<e)' les dieux.
3i3 lig. dernière. p)'MH<Ae'<!M
3i4 1. i et art. 63,1. 7 les d~M-Eau lien de les ~t)f;<M.
3i4 art.S3,lig.6. !M'OKi<~H
3i6 art.i" s<tifa<~OHt.
320 artictei9. s!M'~ma)'chccomnMMeiae<'MMp)'t.t;&<tMc/tos
santpoM(~60d<!miœn~. Alors.
32i art. 20, dern. 1. (rccp tr~p )-o6<ts)
– 321 art.21,)ig.2.. p/m~t'H.~o)' OMdéposer /M)'<tMHteM< M)M'
j'<'Mf<'6[MOM!/HM.
323 art. 32. ou d'Mne lettre de la reine mère, ou d'une
lettre de.
– 325 art. 48. – Mettre i'entre-parenthësesàtannderarticie.
– 328 art. [di'<'M~Mr<'9M'o)Kt/<t!'i!<'<t<eM)'MM'j;].
– 328 iv au lieu de v.
– 340 – <)-e'ap-«.
ligne 10
i'UtNCtPAUX E~~RA~A
A 491

Page343 article 6. lire les o/Mt/M~les pmMa, les pt'~M.


344 ligne 1 – donnée par bienveillance, ou une épouse.
3i8 Art. au lieu d'~f<. 26.
~~a~d~2 2 – de jj;r<tMd.<-OMC<M, de tantes.
de <)fr<t)t<ftam<Mj
– 3602°i.av.tadern. – on d!< qu'il y a bonne OMmauvaise.
– 36t d~rniëre ligne.. – le prendre et l'emporter.
– 3ti2artictettS,ti{;.2 2 – de <!M~'Mp dteMtM,ou si.
– 374 artie)et" – des ~t'e-tM'aMjjf.
376 article 8. – ne pouvant nourrir son.
– 376 derniÈretigttf' – ceux-cidevront.
– Si un esclave.
– 38<)art.24,Iigne4. &.
– MO article 26. – ~oMe'e aMservice du Buddha).
– 400art.43,tigt)ei). a epo!<~ une pMre khmére.
– 4<9 art.t5,dern.tig. – ~a~A'AaMN: téasa AaMotaf.
– 434 artictesiHetM <MmrMo(pAK~<-M~~r.
450 note. (c/t~
~). X~
ORIGINAL EN COULEUR
NF Z 43-t20-!

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