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OI S O U IO A U IO S S
OU OUS A S
t t déd i i
t f i p té
i i p it h i
c é é d p b d t b
tt c p d t p i p
ti ch ch t b
ch i d d y d
t
c ch d c t it d
p i d p i h b it
pi d t ch ii
t i p t
f i t éd it ti
d p pé t t t c d
t b c p d
i d c tt ch p ch i
d ci h t i
ch i é é i
ch t i c t p
b c t p h
d i dép d t i c
ci c i d é ti tt i
i it é bi t h b it t i
c i ib t ib é i
p d it p ct i
c i c ci
i i t c
i t c b c t
b h t t p
c p t p t
y p é
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p i p c p t
i d c tt é t i t
i t ch f d
p ép p d i y c c
t d t t t

y i f it
ti b i
i éd it p
i d it d f
i p i c t pé ét i
di t p p c t
i t d i t
d i di p
LES A S P L S

est en in que beaucoup d hommes oudr ient


désintéresser de on appell auj ourd h i
Il arri e touj ours une époque dans l ur
tence où ce mystérieux inconnu de ient pour eux un
tourment
lus ils en détournent leur pensée plus leur pensée
y re ient et ce qu ils demandent a ant tout à la
ce c est leur prou r que cet est
n é ant
ais la science est impuissante les en con aincr
pour l excell ente raison ell e n en est pas cou ain
cue elle mêm e et ell e n en est pas con aincue parce
qu ell e ne peut pas démontrer c est l e néant

s pl s d s s s p sq
pé l q t d pl s s v t
s s s dé ss s ét p s q s
t é l q s s vé t l
H OMM A DI U
suit la I l suf fi t qu ell e soi t de bonne pour êtr
forc é e d a ouer qu elle n en sait rien Littré s en ren
dait bien compte quand disait ourquoi ous
obstinez ous à chercher où ous all ez e t ous
enez ous ne saurez j amais un mot laissez
donc l à ces
est bien facile à dire mais fait aisément
ta re la conscience qui s inquiète et qui interroge
tourment d outre tombe est dans la nature et il fau
drait ne rien connaître la humaine pour en
douter
uxley qui n est pas un croyant est plus soucie x
que Littr é de nos destinées somm s nous
tis dit est notre but et quelle est notre
oil à les questions qui se présentent
ment d elles mêmes à to t homme qui naît la
mentale et qui lui ffrent un intérêt rien ne
rait diminuer
étude de nos destinées est donc d un puissant
pour tout homm sérieux et V i tor ugo pr clame
heureux celui qui S y li re

l pé l ét l d st
q v p t d t
é v ll l s p t p v s
l l p
s q l v l t t
t d s q
Pa rcourez toutes contrées gl b ci ilisée
barbares et j etez un coup d il à d oiseau sur
illages et l es illes Partout dessus habita
tions humaines ous rrez s élancer ers le ciel
L H OMM A DI U
tours et des clocher des minarets et des coupoles qui
dominent te pl es
Interrogez foules qui fré quentent ces é di fi ces
consacrés à la di nit é et elles ous r é pon ront qu el
y cherchent la oie cond t à del à lles
ne croi ent pas au m ême ieu et elles lui donnent des
noms di fférents mais elles croient que tout ne fi nit
à la mort et elles s inquièten t de ce qui les
tend del à du tomb eau tourment de l homme
grandit à mesure les ann es s accumulent et que
le terme sa approche
espérances en monde soient comblées
q elles soi ent dé ues qu il dégo te de l exis
tence ou qu il cramponne tout lui dit que cette
terre qu il habite un lieu d exil et que la Patrie
ailleurs el q e part peut être dans cet empyrée
où regards s élè ent irrésistiblement ais où donc
elle cette patri e in isibl e E t qui saura lui en ou
les portes

d l é v llé l s
v s t p él é
s v s v pl s s és s s
s s s pl s d l s l é

de ient donc l homme au sortir de cette


E t quel est oyage qui commence à la tomb e et
dont le terme en eloppé mystères
est grand uestion du j our mais de
tous les j ours et de tous les siècles est la question
domine toutes les autres qui intéresse tous les
hommes e t tous les â ges l humanité s ef orce de
L H OM A DI U
résoudre depuis qu elle exist et este p ur elle
grand probl ème
ceux qui so te t monde n y re iennent
j amais pour nous pprendre q il y a par delà
tombeau et l esprit humain a beau nter
conquêtes il n a j amai s pu rra cher secret à la
mor Il y a là des ténèbres son impuissa t
à pénétrer
est un céan qui ient ba ttre notre ri e et pour
lequel nous n a ons ni barque ni Littré
trange céan dont tant d hommes ignorent le
d arri ée

II

uand un ami part pour ous lui di e


adieu sans grande émotion mal gré l céan qui
ous séparer disparaît à yeux ous l ac
par la pensée e t pendant les j ours qui
sui ent ous p u ez m ême i diqu r otre carte
a ec plus moins précision l endr it il est
V ous connaissez les pays qu il p rcourt et il
dra bient t ous raconter son oyage
ais au j our du départ pour delà il n en est
plus de m ême ous ne re errez plus en ce monde
celui auquel ous dites adieu qu il fran
chir ous totalement inconnu j amais qui
i e a pu dessiner la carte des millions d hom
mes qui l ont tra ersé aucun n est j amai s re enu
raconter impressions
L H OMM A DI U
t d pp l s dé s s é és
s p ss s v s s és
l ts q s s l t v s
s t s v s pl s d
p s d ls pl s l s
d v ép s s

ne sais quel cimetière montre en


sant ces m ts gra és sur sa porte Logement pour
nuit l e chemin de l a nou elle
c est bien la croyance générale qu un cimetière
n est u un d rtoir et que ceu qui y dorment se ré
eilleront un j our ais où est elle la nou
elle q el es t le chemin y conduit
j ésuite spiri tu l il y en a encore disait à des
marins me a aient de le j eter à mer Il m im
porte peu ce soi t par terre ou pa r eau que j arri e
au ciel
pour ceux qui croi ent au ciel l im
portant c est d y arri er j e pense bien que plu
sieurs chemins y conduisent
ais prétende nt ils arri er ce ux n ont pas
de croyanc s reli gi euse s
Interrogez les sa ants sa ent tant de cho ses et
quel soit leur orgueil ils ous a oueront qu ils
ne connais ent absolument rien de ce qui suit la mort
c nnaissent tout excepté ce qu ils sont ils
iennent où il s ont cal culent l a course des a s
tres dans l e ciel et ils ne sa ent rien du â me
et des esprits à tra ers l in fi ni Ils se ont empar é s de
feu du ciel qu ils ont appel é éle ct i cit é et ils en
L H OMM DI U
font un gent de l eurs olontés et de leurs besoins
ais peu ent conquérir ni conser er ni
longer fl uide mystérieux qui la en
rent l origine et la fi n ous leur demandez quel
est dans l homme principe ital il loge
men t quand il se pr duit qu il de ient à la mort
peu ent ous rép ndre
Ny donc ab lum nt perso ne qui puisse n us
apprendre un peu mystèr s del à et le r
un coin du oile qui dérob e à r gards
raim nt aucun hrist ph l mb qui dé
cou ert l autre m de et qui en soit re en pour
nous transmettr nseignements
nous dit hristianism e ce ol mb
existé ieu descendu du ciel s est fait
h mm qui a écu p rmi les h mmes qui a tra ersé
la nuit la tombe qui a ant de remont r ciel
nous a tracé itinéraire ers la Patrie éternell

III

ais faut croire au hristianisme reprend


me que doute tourmente sait et comment
sait les mystèr s de la mort et ce qui la suit
uand l homme meurt est anéanti rentre
dans quel que monde in isible c p ndant réel
La mort elle un term absolu un nou eau p int
dép rt La tomb e est elle une porte qui s u r
une autre bien est ell un abîm sans fond
gén r tions nt
Si c est une p rte qui s ou re sur quel monde
L H OMM A DI U
elle chante
l e corps du trépassé
ais en sait elle uelque chose de ce para
dis qu elle promet qui l a elle appris
d un homme d un ieu
u en pensent la science et la phil sophie u en
a pensé l humanité depuis qu elle chemine en rê ant
au milieu des tombeau
V oilà les problèmes que j ai osé scruter dans ce
li re
I l ne contient rien de neuf ais il est l e fruit de
longues méditations et de sérieuses études n est
pas mon esprit seul que j ai interrogé c est la sagesse
des nations ce sont les sa ants les philosophes les
fondateurs de religions et j ai condensé en quelques
pages ce qu ils m ont r é pondu
oyageur éphémèr mais a ide d immortalité j ai
plo gé mes regards dans tous l es télescopes braqués
sur et ce l i re résume ce j y ai entre u
Je ne suis ni un sa ant ni un philosophe ni un
cependant j e ais parle science
phie et théologie
ais j en eux parler comme le ulg ire en m adres
sant au ul gaire dans un langage et a ec des argu
ments que le ul gaire comprendra j espère
J ai l e plus grand respect pour l a science et surtout
pour cell e qui ne sort pas de son domaine Seulement
il y a des sa ants chrétiens et des sa ants libres pen
et il est incontestabl e que l es u res
ques et des autres di ffèrent notabl em ent parce
qu un esprit très di fférent les anime
L HOMM A DI U
a s ch curieuse ce sont surtout les libres pen
qui plaisent à toucher aux questions
gi ues qui s e orcent de démontrer qu il y a
entre la religion et la science Il en résul e
non précisément une science libre penseuse mais
une école qui porte ce nom et dont tous les efforts
tendent à détruir la religieuse
Je crois qu il peut pas y a oir con fl it réel
entre la science et la religion et q un j our iendra
où qui paraît être auj ourd hui antinomie se
r soudra dans harmonie parfaite
sci nce anc é qu elle soit est bien obligée
d admettre le cer eau humain est plein de

Iles t profondément enfoui sous une carapace


s se comme huîtr ns écaille comme
a ande sous son écorce
ais il a des portes ou ertes monde isible
ye x sont comme deux fen res par l squelles la
lumière lui r èl e O bj ets extérieurs oreill s lui
apportent les brui ts du d hors e t ces s ns particuliers
qu on appelle la parole humaine
portes que la é rité pénètre dans l in
st pa r
ais comm l e globe rrestre l esprit
l hom e a touj ours moitié a
l ombr qu nd il n a pas à sa disposition d autres
lumières que celles de la nature pour tout qui
rapport aux choses de delà
Il n us sembl e bien l e monde terrestre est un
ré erbère du ciel et qu il en r é fl échit la lu ière
me la lun e r é fl échi t cell e du so eil Il nous a raît b en
L H OMM DI U
aussi l espri t humain est un ré erb ère l espri t
di in ais clartés ré fl échies sont bien imparfaites
Si donc nous en arri ons à const ter les
res naturelles la science humaine et ses u r s ne peu
ent pas suf fi samment nous éclairer sur nos destin é es
après la mort il nous faudra bien recourir à ceux qui
prétendent posséder des lumi ères surnaturell s à ceux
qui af fi rment ieu lui même leur a ré él é toutes
les érités nécessaires E ux seul s alors sauront no
ré éler notre propre mystère le m stère des tres qui
nous entourent et l é chell e mer eilleuse qui relie
ciel à la terre
hercheur de bonne foi sans préj ugés ni parti pri s
nous dirons alors aux fondateurs de religions V ou
prétendez ieu ous a parlé et ous a ré él é
destinées tures E h bien parlez à otre tour no s
ous écoutons rou ez nous la réalité de communi
cations a ec ieu émontrez nous si ous u ez
la érité de otre mission et alors mais alors seule
ment nous ous accepterons pour pilotes dans la tra
ersée de l océan inconnu qui s étend de la terre au
ciel ou de l homme à ieu
L

ans l étude des problèmes que j e ais aborder la


première uestion qui se présente à mon espri est
celle ci suis est dire q est que
l homme
Je n ai pas b esoin de me démontrer ma propre
tence mes sens m e la prou ent in i ncibl ement et
l homme qui re fuserait de croire qu il existe serait un
fou
est des érités pr mordiales contre l é idence
desquelles le scepti cisme impuissant uel q e e ffor
de lonté que pui sse faire le scepti que il prou e son
existence en affi rmant même qu il en doute
ais quelle est la nature de l être humain
ous mes sens témoignent a e c certitude que j ai
un corps matériel organisé et i ant quelle est
ex ctem ent la nature et uels sont attributs de
cette mati ère compose corps uel est le
principe de cette qui l anime
Je me rends parfaitement compte des capacités de
cette matière organi sée isible et palpab e qui est
mon corps mais cet organisme qui se dé eloppe a ec
ma s e brise également a ec ell e uel donc le
L H OMM A I U

secret de cette que j e sens en moi qui a alter


nati es croissance e t de décroissance force et
de faiblesse de mou em ent et d inertie qui dure
quelques années et qui en irré ocable
ment réduit mon corps à l état atomique
oil à le premier problème j e oudrais résoudre
et dont j e demande la solution à la science
alheureusement sa ant dans ses patientes
cherches sur la nature l homme ressemble trop
sou ent à l enfant qui brise j uet fa ori pour
décou rir méca n me intérieur le f i t m u oir
j ouet est un automate quelc nque un bateau
un pantin un oiseau qui meut qui crie qui chante
enfan t adm re tout d abord l extér eur mais bient t
cela ne le satis fai t plus I l eut connaître secre t
cette espèc de orga ni q e ou re
l automate pour en étudier l intérieur il en brise
mécanisme et l e j ouet per u san s oi ré élé
secret à propriétai e trop curi ux
A insi fait a j ourd hui le sa ant maté ialist en
diant l homme A rmé la méth e ex r ment l
qu il croit sou eraine il s a charne matiè re p ur
y trou er le pr ncipe des êtres i ants il l a di i e à
l in fi ni il la creuse en p us intimes profondeurs
il l analy se il la dissout il la ola ili il la tran
forme
A chaque nou el e ffor il la somm e de parler
bien tu en fi n me re ton sec et
ré éler la force qui fai t mou oir l e principe
te fait i re erb e qui fai t parler l esprit
nse en
L H OMM A DI U
E t la matière boule ersée transformée olatilis é e
débris bl c me rest muette out tra ail de
la science matérialiste n a fai t détruire un être
mer eille s e ent orga s é ant animé qui s était
fait sa s el e et ell e p ut plus refaire
lle en a compté les pu sations et l es souffl es
nerfs et les muscles les cellul es et les atomes elle en
défait pièce à pièce toute méc ni que et
l être i ant S est à j amai s brisé sous ses doigts
ais se ret la de être l a elle
ert principe qui en ell e trou é la
fo m l e
ni marteau ni l e scalp l ni la cornue
n ont pu faire autre chose ru nes et li re l e
r sté s cellé
u est donc cette dont j ob ser e en moi
mêm tous phénomènes ommen t commence
elle uelle sa nature omm ent pour quoi
elle
Si pose ces questions à un simple paysan sans
instruction il m e répondra V us ous mo quez de
ne puis pas ous expliquer termes propres
ce c est que l a mais en moi m ême
E t pour un sa ant ne doi t être diffi cile
de dé fi nir exactement ce qu est la d où ell e ient
et comment elle fi nit
E t cependant sa ants ne sont pas plus capables
de répondre à ces questions que Le prin
cipe de est pour eux un mystère
dema de alors est b ien que m on
corps rganis et i ant soit mon être tout entier e t
L H OMM A DI U
s il n y en moi un élément spiri tuel distinct
de mon corps et lui c mmuniquant la que la
croyance uni ersell e appelle l â me
s nt matérialiste me répond Il n y en ous
aucun élément spirituel ous n êtes comme
comme tout monde qu un peu matière orga

comment le sa z us
Je ne crois qu à qui tomb e sous l es sens
en disséquant corps humain j e n y ai trou é aucune
trace de l â me
ertes l â me était isibl e et si ous p u iez
me la montrer au bout otre scalpel ce ne serai t
plus une â me puisque j appelle ainsi un élément spi
rituel qui saurai t a oir une forme isible
pa le
Soit me répond sa ant admettons que j e n ai
pas le droit conclure l â me n existe pas parce
en disséquant l e corps j e ne l y ai tr u é
ais ous pourqu i donc y croyez ous
J y crois parce mon sens intim m imp se
pour ainsi dire cette croyance parce que j en en
quel que s rte la sensation intérieure comme j ai
sensation extérieure mon existence uand j e
considère et m interroge j en ai l idée claire et nette
sens mon corps n est pas tout être et
quand j e dis j e sais très bien n est
l organisme matériel que j e ois
qui pense qui eut qui aime qui s en le
à tra ers mondes et rien peut enchaîner
qu est donc S inon cet élément immatériel in isi
bl e que j e sens en moi et que j appelle â me
L H OMM A DI U
out homme sent irrésistibl ement dans l intime pro
fondeur de être qu il y a en lui deux él é ments
distincts qu ils s nt presque touj ours en lutte dès
qu il s agit de conduite moral e est in isible et
cependant il diri ge et commande l autre est isible e t
agit mais il est dirigé et command é
puis ous m ntr r mon â me comme puis
ous montrer ma langu mais j e n en ai pas moins
la certitude de sa présence car c est par elle que j e
souffre e t que suis heureux c est par ell e que j e
triomphe de la d uleur physique la maladie et
même la mort puisq e c est par elle que me
crois immortel
dis Par ell e j e sens en moi q elque chose
et j en possède il sembl e quelques uns
attributs pensée parcourt les mondes plus
rapidement e t plus loin que l électricité ull e bar
nul bstacle ne peut arrêter son q oique le
corps qu elle habite reste immobil e E ll e fait plus
encore ell e crée des mondes imaginaires au delà de
ceux j e connais E lle embrasse hier auj ourd hui
et demain les siècles écoul és et les â ges à enir lle
échappe à tout pou oir quel que puissant qu il soit
Par le sou enir elle fai t re i re l e passé et elle le
oi t c mme était l e présent ll e ressuscite
m rts et les fai t repasser sous mes ye x tels que j e
ai connus Ils parlent et j entends l eurs discours
Sont réellement mes yeux qui les oient et mes
oreilles chair qui l es entendent Non é idemment
c est l a partie spirituelle de mon être c est mon â me
J ai la con aissance milliers de choses qui n ont
L H OMM DI U
r en ma éri el s s nt pu me trans
mettre
ien plus témoigna ge de mes sens s mble
ent contredire ces connaissanc s et i dées et
serais si j en croya s s ns plut t porté à
j eter
uell e d nc cette forc intérieure qui domine la
sensation extéri ur qui reconnaît la certitude
solne d une érité or nes corps
sauraient atteindr l âm
est incontestabl e l es sens donnent li eu à d in
nombrables erreurs que rreurs s nt c nst m
m ent corrigées par la puissance mystérie s e qui rai
sonne e t arg ment en même
con ictions tout qu il y a en de plus
intime plus impérieux à foi s
ti ons ma raiso la croyance général e peuples
l ensei gn ement plus grand génies e t t a dit ns
des siècles c ncourent à con a cre pré ence
du e en
Si n a ais pas cette con icti n r c nna trais
aucune loi mor l ne sui s qu un composé
d atom es soumi s aux lois mou ement ibration
et transf rmation qui l eur nt inhér te n ai
plus ni liberté ni responsabilité out j e fais
m est imp sé par mon organisme atomique et les
besoins qui sont se es l ois
Je suis plus libre d é iter l e mal péché
que le suis prés r er de tout mala die
Le crime a cause dans prop nsions atomes
dont corps c mp sé
L H OMM A DI U
est à cette c nclusion qu en i ennent les matéria
listes S incères et logiq es arl V ogt écri t que l â m e
n est pas c mais seulement
co c désigne les di férentes fonctions du
l homme une pure ma chine
et que conséq e t l a li erté et la respo sabili té
n exi stent pas I
est dés espérant ma is nous n y ou ons rien
disent les n é gate rs
âm e échappe à obser ations et à nos
des expérimentales donc ell e n existe pas Nous a ons
analysé l homme nous a ons pesé tous les atomes qui
le composent dan s nos balances de préc ion et nous
a ons trou é aucune tra ce de l â me
omme on oit c est touj ou s l a m ême ré n e
â me es t niée parce on n e eut croire qu à ce
tombe ous les s ns à la matière isible
ais nous di ons en premier lieu que les sa a ts
sont loin bien connaître cette matière qui d après
eux composerait tout l tre hu ain et en secon d lieu
nous sommes sou ent tromp é s par les
nes sibles et matéri els nous transmettent
sens

Il y a des S ècles que les physiciens l es chimistes


étudient la mati ère et il s ont fait des progrès
testables dans cette étude mais où en sont ils arri és
au suj et de ce qui nous préoccupe

p
L H OMM A DI U
A l inconnu
outes leurs analyses établissent ils l e disent du
moins que les corps sont assemblages d atom s
mais qu est qu un atome A ucun sa ant peut le
dire L atome est in isible impalpable il é chappe à la
méthode expérimental n en connaît ni la na ture
ni la forme ni les lois
différentes espèces d atomes ils des qua
lités di erses bien sont ils tous identiques Leurs
groupements leurs mou ements l eurs ibrati ns sont
seules causes des formes ariées des
corps A utant de mystères que de mots
haque école a l à dessus ses hypothès s
mais aucun de ces systèmes n a pu pré aloir
j usqu à j our Les sa ants les plus autorisés e t
plus sincères confessent l eur impuissance quand ils
sont arri és à l atome et umas l un des
plus illustres s écrie Si j en étais l e maître j e f
le mo t atome la science persuadé qu il
plus loin que l expérience
uand donc les positi istes me disent que tout est
matière en moi j ai droit de leur répondre qu ils
n en sa ent rien puisqu ils sa ent pas même
ce qu es la matière
mon corps soit un composé d a tomes c est
sibl e ais quelle la force qui a rassembl é
Possédaient il s cette force en eux mêmes
leur est elle enue d aill eurs Impossibl p u eux
me répondre puisque l atom l ur est inconnu
lors j e dois logiquement rej eter leur théorie et en
croire plut t mon sens intime dont la logique
L H OMM A DI U
et qui me crie es un tre double et si
la matière qui c mpose ton corps est i ante c est
parce ell e est unie à ce principe immatériel que
tu appelles l â me rois cette oix de la nature
time a f fi rme son dualisme ailleurs ce
me dit cette oix intérieure est aussi ce qu ont pensé
les plus grands génies et les rais sa ants
qui fait que notre corps i ant dit saint
homas c est l â me L â me est en nous la
première cause de toute opération E lle es t
l tre ou la form du sa forme actuelle Nous
sentons très bien nous somm s cet être m ême qui
connaît
L â me humaine communique à la matière corpo
l être par lequel elle subsiste en sorte que la
matièr et l â me il résulte un tout
Il n y dans l h mme aucune force subs antielle
autre l â me intelli gente I
Le plus gr nd poète lyri q e du siècle dernier ic or
ugo a exprimé qu i qu de fa on moins précise et
moins s re cette doctrin du grand docteur dans les
lignes sui antes corps humain pourrai t bien
n ê tre qu une app r nc Il cache n tre réalité I l
sur notre lumi ère ou notre ombr La
réalité c est l â me A parler absolument notre isa ge
est un mas ue rai homme c est ce qui est sous
l homm e Si l on aperce ait cet homme l à tapi et
abrité derrière cette illusion q on n mme la chair
on aurait plus d une surprise erreur commune
c est de prendre l tre extérieur pour l tre réel
é
p
H OMM A DI U
E mbra ant la doctrin aint h ma l b
la dé eloppe en disant que l â me le prin
cipe form ur du corp c es t dire qu elle d
d un c
S il en est ainsi c est à ell e u il faudrait d nc
buer ce de ré per ection la matière atteint d ns
l homme
uoique distincts et ab solument di érents l un de
l autre les deux él éments sont étroitement unis et
cette étroite union explique les phénomènes nous
obser ons et qui sont l es résu tats l in fl uence
me exercent réciproquement l un sur l autre
uand l un des deux souffre l autre souffre égale
ment ais cela ne prou e leur u on très intime
et mat é rialisme a tort d en conclure que deux
éléments sont matériels uan d le corps est brisé par
la maladie dit l â me subit dans ses f cu tés un
a ffaiblissemen t donc e l e est matière
comm e lui ette conclusion n est pas rigoureuse puis
que l étroite union des deux él éments suf fi t à expli quer
l in fl uence de la maladie corpor ll e l â me
lle n st rigoureuse non plus pour cette autre
raison c st qu il y a â me s for s sto q e que
la maladi e pas I l y a des génies qui pen
dant longues années poursui ent au milieu
souffrances l es plus cruelle les tra aux les plus ardus
et les plus épuisants
Il y a eu et il y a encore des martyrs dont â mes
d é bordaient de j oie et surabondaient de force orale

p
L H OMM A DI U
p ndant l urs corps ét ient déchirés disloq és ou
br lés par bourre ux
tudions maintenant l e phénomène i n erse c est
r l in fl nce de l â me l e corps
personn us est chère et qui loin de
us meurt sub itement ous apprenez par l e
qu ell e S est noy é ou q elle a été tuée dans un
accident chemin de fer u st que cel a peut bien
f i à organes corporels en q oi cela peut
ffecter otre santé E n rien semble Il n y a
u c u lien matériel entre cada re qui gît au fond de
l céan et ous entre ce corps u une explosion a mis
pi èc s et propres rg nes
s entre l â me des sparus et la tre il y a ai t
liens tendre amitié ou d amour et ces liens
sont rompus E st ces liens sont matériel s
non omment leur rupture peut ell e
ter otre santé corporelle el ne sembl e pas possibl e
cependant cette rupture a brisé otre â me V ous
a ez atterré par la douleur et si otre s u ffr nce
toute morale tout imm térielle se prolonge
ganes fi nissent par en être affectés e t otre sant é en
souffrira à cause de otre â me a ec otre
corps
Il faut donc conclure à la fois à l a des
ments co posent l homme et à leur intim
qui ne fi nit la m rt pour expli er tous les
de la
crois raim t qu il soit possibl e se
s ustraire à la sensatio de cette dualité ans mon
c rps j e ois l â me que j e ne is affi rm e
HO M
c a ec tel mpire que la nier men

ul ment sens en la di rsité des


du corps e t de l â me et la di fér nce pro fond
n ture distingue mais suis témoin de
l urs dés ccords et j assiste à leurs luttes constantes
J ent nds leurs discussi ns dans lesqu lles chacun
a ffi rme pou ir et droits et me rends bi n
compte que â me supérieure à corps
qu ll a go ts plus nobl s pl s éle és J e suis
mê e tout fi er de quand c est ell qui l emport
dans lutte contre appétits grossiers rps
uand au c ntraire c est la il e m tière tr m
phe en mon s at riste elle s uffre et moi
composé des deux él éments j éprou c tte tortur
s appelle le rem rds
un homm qui ign re supplice intéri ur
ne crois et ce tourment t rrible qu il
conduit parfois au suicide A u fond c est p ur tuer
remords que matérialistes s efforcen t de tuer l â me
n est é ident que cette lutte intérieure
n exister it dans l homme était composé d un
seul élément tout matière st é iden t qu il
accordera t à chair tous plaisirs qu elle réclame
e tend it au dedans de lui même x
qui lui c ri Non ne fais cel c est mal
gr nd homme a dit J e sens deux homme
en
Non il n y a pas deux hommes dans l h mme mai
il y lui deux forces dont l une l entraîne
cend e e t dont l autre pousse à remont r Il bit
L H OMM A DI U
une doubl e attraction celle des s mmets et celle
abîmes E t sens intim e lui di t que l une
ces lui ient de l â me et que l autre gît dans corps
dans ce composé d atomes que les sa nts prétendent
connaître mais qui est nc re plein de mystèr s p r
eux puisqu ils ne sa ent pas mêm exactement en quoi
consi ste l at me point de départ toutes l urs
r es
ais ns un plus

III

Si d un c té les déco ertes la science n ont


conduire à la connaissance de l atome ell s
moins permis de constater qu il est ab surd
ter foi qu à qui tom e s us s ns pl s
science fait progrès et plus lle décou re qu il y
dans l e mo de physiq e un grand nombr
lités qui échapp nt aux sens n br ux
mènes sensibl es nature desquels s ét i
qu ici trompé
Les tra ux les plus récents e t plus c rt
sci nc dém ntr nt phénomènes qui
lent réalités y ux notre corps ne s nt
ent pour notre esprit mi ux renseigné app
ren es
A insi prenons exemples plus notoir s
nos yeux nous font bien oi r le soleil tournant autour
la terre nous p raît immobile dans l espace
E t cep ndant c est l a t rre qui tourn aut ur du
l eil c itesse s r t d après calculs
DE E DIE U

thématiques soixante q uinze fois plus rapid q ue celle


d un boul et lancé par un canon
C ette llusion de nos sens q ui nous montre la terre
immobile une fois dissipée nous en avons tout natu
co n clu q ue c es l e soleil qui immo b ile
O n l a cru longtemps et les impies se sont ils assez
moqués de la B ible parce qu ell e parle en plusieurs
endroits de la course du soleil et parce que D avid
nous le représente comme un g éant c

Ma is auj ourd hui les savants af fi rmen qu il cour


avec une vitesse vertigineuse dans l espace i n fi ni
qu il nous entraîne avec lui dans l a direction de la
constellation
Ain s i encore les couleurs qui f rappent nos y e x
bien des réalité s n est pas E h b ien non
a ffi rment certains s avants ce ne so n t que des
Il a pas de couleurs éelles I l n y a que des
ondul a tions de l éther q ui mettent en vibrati n l e ner f
optique Flammarion
même en fi n s il f aut en croire certains savants
il n y a pas de sons il n y a pas de lumi è re il n y a
pas de chaleur il n y a que des vibrations et des mou

Q uand vous rega dez un b loc de pierre ou fer


vou s êtes bien conv a incu outes les mol écules qui
les composent se touchent et sont pressées les unes
contre les aut es
bien vous ê es dans l erreur les mol cules ne
se touchent pas ce en f it la solidité c est
t action moléculaire c est dire un e fo ce invisi b le
que la lan g ue humaine ne p eu pas m ê me dé fi nir
DE L HOMM A DI EU
Notre c rps est dans le m ême ca s I l fo rm é par
une circulation perpétuelle de molécules c e s t une
fl amme inces s amme n t con s umée et renouvelée c est
un fl euve au bord duquel on vient s as s eoir en croyant
revoir touj ours la m ê me eau mais où l e cours
tuel des choses ramène une eau touj ours nouvelle
Chaque globule de notre san g est un monde et
nous en avons cinq millions par millimètre cub e Suc
arr ê t trêve dans nos artères dan s
no s veine s dan s notre chair dans notre cerveau tout
circul e tout marche tout se précipite dans un tour
billon vital aussi rapide que cel i
des corp s céleste s ol écul e par mol écul e notre cer
veau notre cr â ne nos y eux nos nerfs notre chair tout
entière se renouvellent sans arrêt et si rapi dement
qu en quel ques mois notre corp s est entièrement
constitué Flammarion p
M ais si notre corps se renouvell e ainsi si les
cule s composent auj ourd hui ne s ont pa s celles
qui l e compo s aient il y a quel ques mois ou q el ques
années qu est donc subsiste en nous
C ar en fi n de compte su s auj ourd hui l e même
individu que j étais il y a el ques mois et ceu x
mes qui me voien qu à de rares intervalles tou s
deux ou trois ans me reconnais s ent tr è s bien et
disent Il bien l e m ê me q ue nous avon s connu
il a la m êm taill e les m ê mes traits la m ê me physio
nomie le m ême cara ctère
Qu e st donc e n core une fois qui demeure en moi
au milieu de ce perpétuel changement de la matière
Q uel est l être autour duq el viennent s e grouper en
DE L H O MM E A D I EU
moi to tes les molécules nouvelles et q ui éussit à
assimiler si bien q ue vous croyez avoi ouj ou s sous
les y eux l e m ê me corps formé des m ê mes mol écules
I l y a donc en moi un élément q ui chan g e sans cesse
et un autre qui est stable E t le que vous recon
nai s sez touj ours ne peut provenir que de cet élément
s able
O r cet élément e s t mat é riel N on puis q ue la ma
n est pas stabl e C est la science qui me le prouve
E lle peu b ien me dire qu elle l ignore et m ê me nier
l existence de cet é lément qui constitue mon identité
ais elle est impuissante à démontrer qu il
matière perfectionnée
plupart des savants répondent C es une fo ce
videmment c est une f orce M ais quelle est la na
ture de cette force Q uelle est sa cause Q ui l a c éée
Q ui lui a do n né la faculté d attirer et de grouper les
atomes de matière propres à consti ue corps
à éliminer ceux qui conviennent plutôt à la b ru e ou à
la plante Q ui lui a appris cet art de trans f ormer la
matière brute en ce corps or g anisé v i van qui se meut
sous vos ye x
C ette force nous pouvons assurément lui accorde
le nom M ais cette force immatérielle in
visibl e intan g ible impondérable comme l attraction
qui berce le s mondes dans mélodie et l e
corps quelque matériel qu il nous paraisse n est pas
autre cho s e lui même qu un harmonieux groupement
formé par l attraction de cet e f orce intérieu e Flam
marion
E t l as ronome dont les idées antireli g ieuses ont
DE L HOMME A D I E
connues en vient à la c on clusion après avoi
po sé et analysé le corps humain que l homme en
éalité une â me vêtue d air
d autres termes le corps n est que l élémen vi
sible de l être humain tandis l â me en
ment invisible et principal Comme on l e voit l e
vant du si è cle dont les théo ies sont d ailleu s
va g ues nua g euses malgré tous les pro g r è s réalisés
de p uis saint T homas s exprime pres q ue de la m ê me
ani è re que le docteur angéli q e leq el disait Il
n y a dans l homme aucune f o me autr
que l â me intelligente

IV

D ès avant le christiani s me les v is philo s ophes


connaissaient dualisme de l être humain et
a écrit sur l â me umai n e des pa g es qui dev aient
faire rou g i les faux savants de notre temps
I l vivait comme on sait à l épo qu e la plus brillante
de la civilisation païenne et il en était la g loi e la plus
éclatante
I l connaissait tous les pro g è s alors réalisé s par l es
prit humain mais au lieu d en conclure comm e les
savants modernes l esprit n est qu une f onction
de la mati è re y voyait q el q ue chose de div n I l en
étudiait les diverses propriétés et il j u g eait el l es ne
pouvaient pas ê tre des produi s de la mati è e
Je ne me fais pas honte disait comme de cer
t ins philosophes que j i g nore ce qu en e ff et
DE L HOMME A DI EU
j i g nore absolument ais notre â me soit de f eu
ou qu ell e soit d ai j e j urerais qu elle est
E h q uoi vou s par ît qu une f aculté si admi
rabl e puisse n être qu un assemblage de parties
qu un amas d air g rossier et nébuleu Si vou s
ne connaissez point son essence du mo ins par ses
rations vous j u g ez de ce qu elle peut
liv I
E t le grand orateur devant
q ues découvertes du gé n ie humai n Q ui
conque découvrit les diverses révolutions des astres
dut avoir pour cela un e s prit semblable à celui qui les
a f ormés dans l e
Plus loin après avoir décri les merveilleu s es
tés de l â me il aj oute donnait aux die x
les f aibles s es des hom es Q ue ne donnait plutôt
aux hommes les perfections des dieux E t quelles sont
elle s I mmortal ité sagesse intelli g ence mémoire Puis
que notre â me rassembl e ces perfections elle est pa r
conséquent divine comme j e le dis ou m me c est
dieu comme E uripide a os é le
E n fi n l e g rand homme ésuma n t e n quelque sorte
son argumentation pour prouver l immo al it de
l â me disait encore
O n ne peut absolument trouver sur la terre l ori
gine C ar il n y a rien dans les â mes qui soit
mixte et compo s é rien qui paraisse venir de la te e
de l eau de l air et du f eu T ous ces élémen s n on
ien qui fasse la mémoire l intelli g ence la é fl exion
qui puisse rappeler le passé prévoir l avenir
ser le présent Jamais on ne trouvera d où l homme
L HOMME A DI EU

re ç oit ces div nes alités à moins de remonter


à un D ieu E t par consé ue n t l â me e s t d une nature
singulière n a rien de commun avec les élément s
qu e n ous
D a n s un autre endroit des
l autorité anciens pour démontrer
humaine
Je vous citerai d abord toute l anti quité disait
Plus elle touchait près à l origine de s choses et
premières productions des d eux plus la vérité peut
être lui était connue O r la cro ance général e des
était la mort n éteig n ait tout sentiment
et que l homme au sortir de cette vie n était pas
a néanti
Les rais savants de la n é taient pas moins
f ermes que dans leur cr o ya ce à l â me
Socrate croyait que l â me était une sub stance qui
avait quel que chose de commun avec la nature divine
tout en l appelant l acte constitutif et s ub s
du corp s lui reco nn ai ss ait un e nature
à ce dernier
Platon tromp a it nat re et la divisait e n
trois parties mais il a f fi rmait que la pri n cipale partie
ét it une immortell éma n ation de l â me des dieux
L â me disait encore un être simple
sible inaltérable E ll e re ss embl e plutôt à la beauté
intelligible immuabl e éter n elle qu à toutes les cho s es
tombent sous se n s
DE L H O MM E A D I E U

Apr è s cela pourquoi dé fi nitions


que les positivistes nous ont données de ce que nous
appelons l â me N e son e l les p as seul ement des phra s es
creuses
C e que vous appelez votre â me disent ils c est l en
semble des fonctio n s de sensibilité
Littré l e produit des mé amorphoses et d une com
position ext aordinaire de la mati è re B uchner une
résultante de l organisme comme un concer résulte
des tubes des exécutants enan un nom co llecti f
pour désigner les di f érentes f onctions qui appartiennent
au syst è me Carl V ogt Les f orces
guées sous l es noms de D ieu et d â me sont des
de la
E h bien non mill e fois non répondrai avec le
P E xclusive dans ses impressions modi
compos é mo b ile chan g eante divisible uni
f o rme passive esclave irresponsable mue te la ma
ne peut pas ê tre la force s u b s istante immuable
s i ple créatrice l ibre responsable parlan e que nous
avons encontrée au fond du moi humain
s ubsi s tance la simplicité l intelli g ence l a li b e é l a
musique du lan g a g e ou
cela appartient à une f orce d un tou a e ordre que
la matière à l esp it c est l â me humaine
po sitivistes e p ou s sent cette doctrine qui él ève
s i haut la di g nité humaine et ils proclamen ce qui
e s t une vraie déchéance en soutenant que l homme
n est q u un sin g e transform
DE L H O MM A DI E U
M ai s l e trans formisme n est q u une hypoth èse qui
n a pas d autre point de départ que la gradati on a dmi
rable de l échelle des êtres les analo g ies
ten entre l e corps de l homme et celui du singe
Q ue les êtres soient a dmirableme n t gradués c e s t
des b eautés de la créatio n et il en résulte tout
naturellement des re ss emblances frappantes entre les
espèces voisines mai s cela ne prouve pas du tout la
thèse évolutionniste
côté de ces ressemblance s il y a d ailleurs ntre
les e s pèces des di férences que les savants consi dèrent
comme essentielles D u Q uatrefages Achy
uxley B uchner
E ntre l homme et l e singe il y a des dissem b lances
particul ères fond a ment l es me paraissent des
sa n s épl iq e contre la théorie
Je n e fai s ici llu s ion ni aux anatomi ues
et physiologi ques que le s m édecins si g nal ent ni
facultés de l e s prit humain que le s philosophes ont
vainement cherchées dans l e s imien surtout la pensée
et la parole
Je ve parl er s eulemen des di ss emblances morales
Q ue dis I l n y a pas seule ent ici dissem b lance
puisqu e l e sentiment moral n exi s te pas dans le sin g e
tandis qu il est indestructibl e i n e a ç able dans la cons
de l homme
Prenez l indivi du l e plus sauvage l e plu s p erve ti
et vous constaterez qu il entend au f ond de son être
une voix qui lui crie Ne f ais pas tell e action c est
un crime E t la preuve qu il entend ce te voix
c est qu il se cach e q uand il commet le crime
DE L H O MM E DI EU

D où s élève cette voix intime et forte que l a n imal


ne co n naît p a s si ce n es de cet élément spirituel que
nou s appelon s l â me
Ma i s il y a quel que cho s e de plus remarquable encore
d a n s l homme et qui n existe pas chez l animal c est
la lutte entre l i n stinct ou l a nature et la conscience
Le corps de la brute a des sensations des dé s irs
de s besoi ns qui l e commandent auxquels elle ne
so n ge pas à ré s ister T ous l es besoins naturels son
pour elle des lois
C hez l homme il n en va pas de même La nature
l entraîne d an s mille directions mauvaises mais l a
co n science l e n détourne
Q uelle est cette force supérieure à la nature qui lui
ésiste et qui sou ffre quand elle est vaincue
D o ù vient cette lutte si ce n est d un él ément spi
rituel tout différent de l instinct auquel la b ê te obéit
aveugl ément et qui a des aspirations plus élevées et
pl u s idéales
O n aura beau dire la brute appartient tout enti è re à
la terre
M ais l homme es t sur les con fi ns de deux mondes
et des deux parts de son être l une app a rtient au mon
de visible et l autre au monde invisible
Supposons pourta n t que la hèse évol utionniste soit
démontrée ce qui n est pas Supposons que l on p ût
à l évolution du singe ce corps perfectionné
qui appartient à l homme ce ne serait pas encore une
raison p ur nier l â me
C ar est elle alors qui aurait été par une
ti o n nécessaire du C réate r l e couron n ement de
DE L H O MME A DI EU
évolution iste l e c mpl émen n écessaire et l e
perfectionnem e n t d é fi niti f de la tra n sform a tion C est
par ell e q aurait été co bl é à un mome t don n é
l abîme sépare le g orill e de l homm e

VI

ai n tenant comment l â me est e s prit peut


elle être unie à la matière et q ell e exactement la
na u e de cette un ion
C est probl ème dont la solution exerce depui s
longtemps l esprit des philosophes et il reste n core
m ê me après les pro fondes analyses des docteurs du
moyen â ge bien points à décider
C e qu i est certain c est qu e l nion des deux
ments su stantielle étroite intime de sorte
les l ésions au cerveau par exemple a fectent les
tés de l â me mais il absurde d en conclure
c e s t l e cerveau qui engendre la pensé e
ces paroles de Claude B ernard La ma
organisée du cerveau qui mani feste des
m è nes de sensibilité et d intelligence propres à l être
v vant n a pas plus conscience de la pensée et des
ell e manifeste la matière brute d u n e
machine inerte qu u e h rloge par exempl e n a cons
des mouvements u ell e mani feste ou de l heu e
qu ell e indiq e pas plus que les ca actères
merie et l e papier n ont con aissance des idées qu ils
etracent
D ire l e cer eau sécr è e ou produit l a pensée
cela équivaud ait à e que l horloge s écrète ou pro
duit l heure ou l idée du temps
DE L H O MM E A D I E U
E h s il faut voi pour croire j e demande q uels
vants ont vu le cerveau produisa t la pensée et
quelles expériences leur science a cons a é ce
m è ne
Q uand l u n ion elle quel moment préci
l â me possession des molécules q ui fo en
les premiers élém nts du corps humain
Sur ce poin e n core les esprits son divisés
Q uand et comment se produit la sépara ion des de
éléments d où résulte la mort de l ê tre humain N ou
velles incertitudes et nouvelles controverses
N ous savons bien les é g aremen s de la aison
la f olie le sommeil la paralysie ne son pas la sépa a
tion
N ous savons encore qu il y a dans l homme ois
esp è ces de vie une vie végétative ressem b lant à celle
des vé g étaux une vie animale presque semblable à
celle de tous les animaux une vie raisonnable don
l acte principa l est la pensée
C e sont probablement ces trois vies qui fai
croire à Platon que l â me se composait de trois parties
ayant leurs si èg es respecti f s dans la t ê e dans la poi
trine et da s le ventre
L e docteu a ffi rme que ce n est pas l â me
qui quitte l e corps mais que c est le cor p s qui qui te
l â me I l ce s se de s e nourrir et quand la nutrition qui
l acte essentiel de la vie prend fi n la mort arrive
Q uoi qu il en soit le corps se dissou lui m ê me
sitôt que l association des deux élémen s est dissoute
Les éléments qui l e composent entren en f er en a
tion se divisent se volatilisent selon les lois chi i
ques
DE L HOMME A DI EU
Les gaz les acide s les sels qui s en d é g a gent rentre n t
dans le tourbillon vita l et vont former d autres corp s
les bruts les autres organisés et vivants Car par
tout de la mor on voit naître la vie
l â me que dev ent elle alors V oil à la que tion
essentie l le que la scie n ce et la philo s ophie sont
s antes à résoudre avec certitude et au suj et de la quelle
elles ont ima g iné des u opies plus ou moins
ses don nous démontreron s plu s loin
blan
O NE DE ET ON E

Après avoir étudié l homme et prouvé s a double na


tu e matérielle et spirituell e il naturel de de
mander d où vient cet être remar able qui sa n s
ontredit l e roi de l a terre
Quelle est origine et qui lui a co n struit la sple n
dide demeure qu il habite S est créé lui même E t
la ter e est elle œuvre
L a croy ance univ rsell e des peuple s me répo n d qu il
y a un D ieu qui a cré é toutes choses et l homm e
lui même l œuv e de ce c éateur
D ans temps l es plus recul é s et m ê me chez
euples les moins civilisés tous homme s ont tou
jours cru que l a création ne peut pas être l œuvre de
l homme q ui n est l un de ses habitants
T ous touj ours cru qu elle n est pa s non plu s
du hasard est un mot de de sen s q ell e ne
s est créée ell e m ême parce q on ne peut rien
créer sans exister préalablement
E n fi n tous ont l a mati è re n e s t éter
nelle qu elle a eu un commencement une c a u s e pre
existant avant elle et qu i lui a don n é l exi s tence
De
D E L H O MME A DI EU
Q uand j e dis que tous les homme s cru à l exis
tence de cette cause première j e ne méconnais pas
qu il y a eu et qu il y a encore quelques exceptions
mais ces exceptions sont en si petit nombre que l on
peut a f fi rmer comme vérité inconte s tabl e que la
que total ité des hommes da n s tou s les temps et chez
tous l es peupl es a cru que l univers est l œuvre d un
C réateur
Le témoignage de mes sens et ma raison me disen
que la matière est i n erte de sa nature Q ui lui a onné
le mouveme n t E t qui lui a donné la vie
C est encore la croyance universelle qu elle a e çu
de son C réateur le mouvement la
B ien que l es peuples aient donné à ce C ré eur des
noms di fférents et qu ils se soient trompés sur sa na
ture et ses attribut s l e grand fait de la croyance uni
à la divinité n en pas moins indénia b le
E t pourquoi cette croyance elle persi s té dans ous
les temps et chez tous les peuples C est parce qu ell
donne s atisfaction au besoin de croire q ui distin g ue
l â me humaine C est parce tous les peuples
besoin de loi moral e et qu il n y a pas de morale sans
D ieu C est parce qu il répu g ne à l e s pri humain de
penser que la créatio n est un e ff et sans cause C e t
parce que sans D ieu tout est myst è re obscurité
néant qu avec Lui tout s éclaire tout s expl ique et ou
s harmonise Sans lui il n y a ni bien ni mal ni
tus ni crimes ni règle ni j ustice la force brutale r èg ne
et l e néant est la fi n de tou Avec l ui la j ustice r èg ne
le crime est puni et l a vertu est récompensée
V oilà pourquoi et comment la croyance en un D ieu
DE L HOMME A DI E U
créateur est devenue né ces s aire et universelle C est ce
qui a fait dire à un philosoph e Si D ieu n exi s tait
pas il faudrait l inventer
Et a écrit U n p eupl e s ans D ieu sans
prières sans serments sans rites religieux san s sacri
nul n en a j amais vu
D e son temps l es voya g eurs n étaient pas très nom
breux et leurs voyage s étaient l imités M ais
ne reste plus un coin de terre qui soit
n u ni une peuplade dont on ignore les croyances et
les mœurs O r on ne pourrait en citer une seule qu i
ne croit pas en D ieu et à la vie future de l homme
Le grand voya geur Livingstone a écrit Si
qu e soient les popul a tions a fricaines il n est pas
besoin de les entretenir de l existence de D ieu ni de
leur parler de la vie u ure C es deux vérités sont uni
reconnues en Afri ue
Remarquons bie n que ce ne sont pas seulement les
clas s es populaires et les pr ê tres de toutes le s reli g ions
qui ont touj our s cru et croient encore que l homme
est u n e créature de D ieu Chez les peuples les plus civi
aux é oques les plus g lorieuses de leur histoire
ce sont les hommes les plus illustres et les plus
rés ont recon n u l existence d une cause premi è re
qu ils ont appelée D ieu et est l e créateur de tout s
choses

C epend an t il est j uste de reconnaître qu il y a eu


à toutes les époque s des philosophe s et des s ava n ts qui
ont rej eté la croyance en D ieu et qui ont inventé des
DE L HO ME A DI EU
systèmes plus ou moins i n g é nieux p ur explique
gine de l ho me du monde
ais tous ces systèmes se ont m tu lem n com
battus et démolis et après de s succ è s plus ou moins
é p hémères ils s ont t és dans l oubli ndant que
le s vr a is sava n ts et toute l humanité o n t continué de
croi e en D i u créateur de toutes choses
Le p lus écent et plus célèbre de ces s y stèmes
celui qu on a appel é l e transformisme ou
D après ce syst è me l homme serait un animal
perfection n é dernier anneau d un e chaîne d êtres
vant s transfo m és par un e série d év o lutions Nos
s eraient les si ng et naturelleme n t cette ori
g i n e estiale pp imerait la mor le
C est le g r nd avanta g e ce te théorie apporte ait
à tous ceux qu e la loi or le êne M ais elle e s t loin
d ê tre prouv é e par des f ait s au moin s en ce qui con
cerne les e s pèces
L évolution a pu former vari é tés d une m ê me
e s pèce d animaux ma s no n des e s p è ces di f érentes
E t quant à l e s pèce humaine il répugne au sens com
mun qu une évolution matérielle si longue et s i per
qu on la suppose a it j amais pu lui donner
une â me S piritue l le
I l s sont n ombreux les savants qui ont étudié le trans
depuis vingt et leurs ravaux en ont
ébranlé les fondement s
La th é rie de la sélection naturelle qui e s t
a ctif i n iti a l et l or g anisme vital du s ystème est
a a n donnée pa r des hommes éminents E t
avants o bservent que les phénom è nes d évolution
DE L HOMME A DI E U
se produ s ent qu à la sur fa ce des ê t es vivants M Q uin
a démo n tré que la g rande de la vie est une
o son principe un p in cip de
M B ohn qui a fait de n m b reuse s observations
scienti fi ques le s résume dans cette formul e La na
tu e a hor eur des va iations c es dire des varia
tions d e s p è ces
Si telle est l a loi f ondame n tal e de l a nature la thèse
des variation s qui engendrent des e s p è ces nouvelles est
in s outenabl e et l e D ar ini s me ira bientôt rej oindre les
vieilles utopies enterrées dan la pou s i è re des siècles
ais supposons la c et la
c et la o o c o c et toutes
les prétendues lois de l évolution soient acceptables
théoriquement s nt ell e prouvées par le s fait s et
s ur l expérience
No n l expérience des siècles démontre que le s
n ont pas c angé
C es vrai disent les D ar ini s te s mais elles ont
cha n gé da n s temps préhi s toriques pendant l es mil
lions d années que l évoluti n s e t accomplie E vi
il s n en saven t rie n mai s supposons encore
que ce soit prouvé S pposons m ême l on pui s se
remonte de transformations en transformations du
ègne animal au rè g e vég é tal il fa udra tout de même
expliquer comment a pris n aissance l e premier êt
vivant auteur de t utes trans formations
quentes I l faudra expliq er l origine de la vie
Par la génératio n spont a née dira O ui l on a
soute n u cette thèse M ais ell e est auj ourd hui aband o n
né e E t M uxley qui croyait avoir découvert le pro
D E L H O MM E A D I EU
premier élément de matière vivante s est
s pirituelleme n t moqué de lui m ê me quand il a econnu
so n erreur L a génération spontanée aussi ej etée
par D e umbolt Pasteur Flourens C laude B ernard
et d au res
La vie ne peut naître que de la vie E t supposé qu il
y ait eu un contena n t toute la vie et
toutes les forces de l évolution il aurai fallu un ê tre
vivant p o ur le créer et cet E tre l e premier le prin
cipe de tous les êtres vivant s il faudrait l appeler D ieu
Pou s so n s e n core plus loin l hypothèse et suppo s ons
que l e ait pu naî re spontanément de
l action des f orces de la matière il faudrait nous dire
alors qui a cré é la matière et les forces qu elle poss è de
O n répond elle s est créée elle m ê me a alo s
elle a eu u n commencement et avant ce commence
ment il n y avait rien C e serait donc le néan qui
ait créé l être O n ne discute pas de pareilles
C ela répugne invinciblement au sens intime
E t c est pourquoi poussé dan s ses de nie s
retranchements La matière éternelle
M ais si elle est éternelle elle a possédé éternel l e
ment ses f orces d évolution E lle a été é ernellement
soumise aux lois de la c o de la
c c o de la co o o c et
de la c o
D onc elle a éter n ellement évolué et éternellement
créé E t donc les êtres vivants plus ou mo ins
que l on regarde auj ourd hui comm les plus
écent s produits de l évolution sont éternels
La terre a touj our s été telle que nous la vo y ons
DE L HOMME A DI EU
et l h omme n a j amai s eu de commence
ment
N on seul eme n t cel a est c o ntraire toutes l es dé
s ciences naturelles mais cela répu g ne
au sens commun
E t cependant le s matérialistes s o n t bien obligé s d en
ve r l à à moi s de prétendre la matièr é rnell
et in fi nie n a pas touj ours eu l e m o uvement et la force
génératrice mais a lor s il f audrait nous dire à quelle
é p que de quel e s prit créateur elle a re ç u cette f orce
et ce mouveme n t
C e serait compliquer l e problème au lieu de le
dre et il no us sembl e plus lo g ique de dire que si la
matière est éter n elle tout est éternel
L univers n a pa s eu de commencement et n aura pas
de fi n La mati è re éter n elle dans son mouvement éter
n el a éternellement créé le mo n de de toute étern té
L humanité a touj our s ex sté Retournez en arrière par
la pen s ée j usqu à des millio n s de si è cles et vous devrez
croire que dès lors et auparavant à j amais l homme
vivait
V oil à à quelle conclu s ion absurde condui t le sys
de l évolution et de la matière éternelle ais il
ne repo se s ur de vaines hyp thè s es
La vraie scien e et les vrais savants démo n en p ar
des ar uments sa n répliq e que le mo n de a eu
c ommenceme n t et qu il a fallu un C réateur p our lui
donner l exi s tence
C omment s appell e ce C réateur Chaque peupl e lui
a donné un n om di f érent selon la langue u il parle
M ais quel que nom qu ils lui do n en tous croient
DE L H O MM E A DI E U
qu il est de tou es choses excel
l ence l e G rand Es prit qui possède toute science
toute sagesse le T u Puissant qui
pos ède toutes l es perfections
Pour n ous chrétiens qui croyons qu il s e f t
homme nous lui donnons plus spéci lement nom
d homme Jésus
U n j our Jules S mon proposa au Séna u on
aux e n fa nt s leurs devoirs envers D ieu
La gauche vocifé a Q uel D ieu
E t Jules Simon répondit
Q uel D ieu Le mien le vôtre celui des honn ê s
gens l e D ieu des e f ants et des savants celui des
et des philosophes
réponse était bonne mais incomplète C ar elle
ne donnait pas à D ieu son nom humain son nom his
l e nom qu il a porté terre
V ictor ugo malgré ses doutes et ses tén è bres
croyait en D ieu a dit quelque part dans les o

d d l r
d

Pauvre vi s ionnaire Si vous aviez vu Jésus vous ne


l auriez pri s pour statue mais pou un D ieu
vivan
A A TI O N

E
Si la vue palais ou d un ch â teau peu nous
donner un e idée de la noble sse d ori ine et de l a gr n
deu du pe onnage qui il ne nous paraît pas
inu ile pour mieux connaître l homme et s on auteur
de isiter sa de eu e
E t si nous con s tatons l homme habite un palais
plein de mag n i fi cence et q il e s t l e roi du plu s vast e
roy ume n ous devro n s être plus convaincu de la ran
deur de son origine et de la mag n i fi cence de
tout puissa n t lui a donné l exi s tence et la

O uvrons donc les yeu et étudi n s l homme dans


son domai terrestre
Le premier obj et frappe nos regards la T erre
et nous n avons besoin d en faire l e tour pour
s avoi qu e l e est un g ob e de matière suspen du ans
l espace sans limite
V oilà l e domai n e de l homme dans la C réation C est
une habitation spacieuse a dmirabl ement construite
or ée de tous les emb elliss ements qu un artiste mer
D E L HOMME A DI EU
veilleu x a fa ç onnés et pourvue de toutes les choses
n écessaire s à l existence de ses habitants
D epuis quand l homme
I l paraît cert a in d après les données les plus
testa b les de la science qu à une époque dif fi cile à
déterminer mais n e remontant probablemen pas à
plus de dix mille ans la terre n était pas habitée par
l homme
I l y aurait ainsi une centaine de siècles peut ê tre
que le premie h omme aurait fait son apparition
notre globe
Q uand o n son g e que l individu vit quelque fois un
siècle ce n es pas a s signer un grand â ge à l huma
que de lui en don n er une centaine I l impo e peu
d ailleurs que la da e de la naissance du premier
homme soit plus ou moins reculée E lle est compa a
récente mi s e en re g ard de la création de la
terre elle même
Car s il fau en croire la science la plus au orisée
l origine de notre globe remonterait à de s millions
d années
La B ible ne fi xe aucune date E lle simplemen
Au commencement D ieu créa le ciel l a erre
O n a tra duit et expliqué de bien de s manières ces
deux mots c o
Le sens en paraî auj ourd hui très clair Au com
ou o ou o o
D ieu créa c c est dire o
q ui devait composer son g rand
uvre
Le C réateur aurait fait comme l architecte q ui va
D E L HOMME A D I EU
b â tir un é fi c et qui en asse et prépare tout d abord
selon l e plan qu il a tracé to s les matéria
ires à sa construction
La v aie science rien de contraire à ce
texte
ais D ieu n est pas un architecte o rdinaire il n a
p a s été obligé de mettre la main à cha qu e dé il de
l exécu ion de son œuvre
L a matière une fo s tirée du néant s est mise en
mouvement s ous l impu sion des forces mystérieuse s
que D ieu lui a do nées et elle s est développée tran s
f orm ée ordonnée organisé e selo n les lois qu il lui
avait lui m ê me tracées L es mondes visibles se s ont
ainsi consti ués E t quan d la terre demeure de
me a été toute préparée à recevoir son roi D ieu a f a
l homm e à son ima g e et ressemblance
E t d après les do nn ées de la science
sement de ce grand uv e a duré des milliers de
cles
science ne peut en pré c iser l e nombre et ses cal
cu s ne peuvent évidemment s appliq er qu aux mon
des connus et surtout à notre globe
M ais en dehors de cette demeure préparée pour
l homme il est un nomb re i n c lculable d autres globe s
nou s allons contempler
La cosmologie g éocentri ue appuyée sur le s y st è me
de et acceptée par les anciens apologi s tes
du christia isme é tait une erreur s cienti fi que tout
naturellement e n travailla n t à de textes
ques ces vénérables apologistes sont fourvoyés
I ls ont don é a ce ai n s passages des Li es Sai n t s
des interpré tation s é idemme n t erronées
DE L HOMM E A DI EU
e eur démon e une f oi pl com b i n
dangereux vou oi ab olum nt tou fonde
la B ibl e les sciences ausi bie la re l g ion
la B ible n a pas é té d n e à l homme pou lui
apprendre l es sciences mais la rel igion Sans dou
nous cro y ons qu étant liv e i ns piré elle ne
tien rien qui ne soi d a c ord avec la vraie s ence
mais il n e n est pa s moins vrai que ce n es un
livre scienti fi que e t ceu v ent en fai la
base de leur s th ories plu ou moins h y pothé i q ues
s e posent à faire f uss e route
Car si ces théories sont rouvées f ausse quand l a
s cience aura f ait de nouveaux pro gr ès leurs
des extes bibliques ser nt par l à m me des
e eurs da ngereuse
C ar au lieu de voir l er eur dan l interprétation les
lecteurs sero n t tent s de la voir da n s texte s m ê es
et y puiseront armes co n tre la reli gion
La B ibl e n est null ement en contradiction avec la
cosmologie hél ioce n trique et ceux de s Pères de
qu i l ont pensé se s on t trompés voilà tout

II
N E A I N I N INI EN A D

Apr è s chaude j ournée é é b ien des fo is j e


uis abandonné à de on g ues rêveries en contemplant
les cieux é toilés
T antôt c était bord de la mer dont chan ne
roublait ma solitude T antôt c était au fond des
DE L HOMME A DI E U
g ands boi s ou dans l mmens té des a irie s do n t
le silence com e un manteau
Au premier regard il sembl e que l es pro fondeur
du fi rmament forme n t v o û te s ombre comme la
coupol d un et que les a tres en sont
les fl ambea ux une main i vi s ible allume
ais bie n tôt la voûte soul ève elle s ouvre et ce
sembl a it être une cou ol e d vient abîme san
fond C est l e s pace illi té et mon esprit
quand il s e fforce d en sonder les profondeurs
A horizon sans bor e perspectives
ses s étendent et se prolongent dans toutes les
tio s M a vue s e p erd dan de longues avenues bordée
des milliers d étoil e qui sont à des millions de
lie es les nes aut es
A l œil nu elles ne s emblent ê tre que des points
lu ineux semblables à de s diamants épingl é s une
immense tenture de velours ble M ais la science m e
dit que unes sont des soleil s aussi g rands ou plus
g ands celui nous éclaire et que les autres
sont des pla tes corps opa es comm e la terre
mais plu s g rands q ell et empru n ta n t comme ell
leur lumière au soleil
A l œil nu ces plan è tes se lent immobiles mais
j e sais en réalité elles se meuvent avec une rapidité
extraordi n aire et qu elle accompl issent révolu
tions dont les savant s cal culent f fi cilement l étendue
Plus j e contemple et plus mon éton n ement g randit
en songe a nt que ces astres sans nombre placés à des
millions de lieues vi ennent se r é fl échir s ur la rétine
de mon œi l aussi petite u une goutte d eau
DE L HOMME A D I E U
E t si j e re g arde dans un tél escope d autres millions
de mondes célestes trouveron encore place dans l a
prunell e de mon œil
C e n est donc pa s s euleme n t dans le ciel que j e dé
couvre des abîmes en moi m ê me il y a un dou b l
abîme un abîme matériel un a b î spi ituel
Pourquoi devant les me eilles du cie l
étoil é quand mon œil lui même et mon â me son
aussi des mondes de merveilles
Non seul ement la C réation est un tout prodigie x
mai s chacun des êtres qui la composent est un pro ge
qui déconcerte mon entendement
Si j en doi s croire les sava n t s il fut un temps avan
tou s les temps où tout l univers matériel n était qu u
chaos où dan s l espace sans bor n es fl ottaient des
mêlées d ombres et de clartés Q ui donc l es
avait tirée s du néant et qui les a métamorphosées en
des milliers de s oleil s
Q uel semeur mir a culeux a donc j eté à poignées dans
les champ s ténébreux de la nuit ces myriades de dia
mants dont l e rayonnement nous éblouit
Le décorateur prestigieux orne ainsi la voûte
céleste de pierreries étincelantes est l e m ê me q ui
décore les champs de fl oraisons printani è res
C omment ne pas reconnaître partout la m me main
toute puissante et le m ê me art in fi ni
Comme il doit surpasse tous les génies humains le
mécanicien qui a construit cette machine immense si
compliquée et si parfaite don l es re s sor s et l es roua
g es ne se brisent et ne se dérangent j amais
O n dirait m ê me to s ces g rands corps lumineu x
DE L HOMME A DI EU
qui se m euvent dessus de nos têtes ont la vie et l in
qu ils connai s se n t parfaiteme n t les che
mins qu ils doivent s uivre la quantité de cla é qu ils
doivent répa n dre les heures pré cises auxquelles ils
doivent s allumer et s éteindre
M ais au del à de leurs orbites illimités que d autres
systèmes stellaire s dont la science ignore e ore la com
po sition Q ue de né bul euses sembl ent attendre encore
la transformation dé fi n itive en fera des sol eils et
des planètes A l œil nu on les prendrait pour des a r
d îles fl amboyantes fl ottant l océ n a ns
rivages du fi rmament
Q uand l e g énie humain pourra se rendre compte
de leurs mouvements de leur composition de leurs
lois
Nous n en savons rien M ais il y a une chose q au
cun homme intelli g ent ne devrait plus nier c est qu e
la créatio n prouve un C réateur et qu il a fallu
in fi nie pour en concevoir le plan g igantesque
et p ur l exécuter
Sans doute la gravi tation un iversell e expli ue bien
des phénomènes dans les sphères éthérées M ais
d abord ell e ne su f t pas à expl iquer comme le
co naît Ne on les orbites elliptiques des astres et
suppo sé qu elle eût pu tout expliq er il faudrait tou
j ours l expliq er elle même car elle n a pu se pro
sans une impu sion premi è re
Q uel a donc été l e grand mo teur de cette première
impulsion
E t si l o n dit qu e cette force motrice exis ait dans
la nébul euse primitive il faudra touj ours nous dire
qui a créé cette nébuleuse
D E L HOMM E A D I EU
si l on soutient q ue c tte né buleu e
toute éternité il faudra expliquer comm n ses tr ns
ormations se son pas p duites de toute éternité
comment il y a encore des nébuleu s es en travail
devront former d autres s y st è mes planétai s
m n t notre soleil ap è s une éter n i é re froidisse
ent n est enco e éteint
Le probl è me grandit à mesu e qu on veu sim
e t plus on veut l expliquer san D ieu plus il
dev ent insoluble tandis que la croyance en
I n fi ni personnel éta n t la Puis ance
in fi nies nous donne la solution de tout
N est pas ce que voulait exprimer un v ai savan
M Pasteur quand il disai dans son discou s de
tion à
Au del à de cette voûte é oilée qu y D e nou
veaux cieux étoilés soit E t au delà
L esprit humain pous é par une force
ne cessera j amais de se demander qu y au delà
eut s arrê r soit dan le te ps soit dans l es
pa e Comm e le po int où il s rête n es qu ne g ra
deur fi nie à peine co m ence à l envisa g er
rev ent qu est on
I l ne sert rien deépondre Au delà sont de s
e p ces des temps et des g randeu s s ns limites N ul
ne comprend ces paroles
C elui qui proclame l existence de l in fi ni et per
sonne n e peut y échapper accumule dans cette
mation plus de sur n atu el u il n y en a d a ns tous les
miracles de toute les religions La notio n de l in fi ni
dans le monde j en vois p a tout l inévitable e x p es
DE L HOMME A DI EU
sion Par elle le surnaturel est au fond de tous les
cœ rs L i dée de D ieu est u n e forme de l idée de l in
fi n i
as ronome M Faye et M B lanchard ont
défendu les mêmes do ctrines devan des
scie n ces et tout récemmen t lord Salisbury di sa it
dans un discours co n tre l e dar inisme I l y a quel
que chose qu i est à j amais f ermé à l esprit de
me c est l e myst è re du commencement
Là est e n e fet le probl ème insolu b le pour
me l abîme dans leq el il doit inév tablement som
brer C est p urquoi tous les vrais sava n s L everrier
Ampère Claude B er n ard Flourens D umas Q ua
et bien d autre s en France et dans l es autres
pays repoussent tou s les systèmes co s mo
préte n dent expliq er la création s a n s
D ieu
M ais reprenons notre contemplation ou plutôt notre
voy a ge imaginaire dans le s e s paces célestes
Sur ma tête sous mes pied s tout autour de mon
esprit m emporte sur ses ailes avec plus de rapi
u un rayon de lumière j essaie de sonder pro
fo n deurs inco n nues fi rmament
Aux milliards de lieue s parcourues j aj oute des mil
lions de milliards et j e ne re n contre j amais ni l e vi de
ni l a limite de l espace et le s s oleils succèdent a ux
s oleil s et les mondes succèdent aux mondes et j e
n arrive j amais à u n s ystème planétaire qui soit le
dernier
E t la s de course mon esprit s arrête écra s é par
l i n fi ni N o n seul ement j e n ai pas attei n t l extrémité
De
DE L HOMME A DI E
des mondes créés mais j e ne suis encore qu au com
ou plutôt j e suis touj ours au centre ca r
comme l a dit le sublime Pascal le centre e s t partout
et la circonférence n est nulle part
D ieu est esprit mais cet esprit remplit la création
et lui donne vie
Sans lui les mondes énorme s sont le chaos et le
vide un écroul ement de B abels des squelettes automa
tiques croisant dans u n e danse maca b re des
spectres va g abonds voltigeant dans le vide un
sans sol ution une énigme sans répo n se
O fl ottes de soleils de quelles terres inconnues venez
vous do n c et dans quels ports inexplorés j etterez vous
l ancre un j our
O ù donc sont les riv a ges de cet insondable O céan
sur lequel vous voguez sa n s bous s ole ni pilote vi s ibles
Q uels abîmes avez vous traversés et dans quelles pro
fondeurs mystérieuses allez vous répandre vos clartés
aura j amais un terme à ce voyage que vous
poursui ez depuis des millions d années peut ê tre san s
j amais vous arrêter
E t les astre s n e me répondent rien mais
sur les s abords de ces grands navires de feu nous pou
vons lire ces noms Le D ieu C réa
E t d i nn ombrables voix de la terre et des cieu x
chantent en ch ur ces louanges

C ette incommensurable grandeur de la création con


fo d toute s l e s fa cultés de mon esprit et j e me de
mande de quel nom il faut appeler l homme qui ne
peut pas mesurer l uni ers et qui p rétend mesurer
D ieu
D E L HOMME A DI E U
M ais mon a dmiration et ma stupé faction grandis
sent encore q a n d j étudie l ordre et l harmonie de
tous ces mondes illimit é s et de leurs mouvements s a ns
fi n
Je m e représente un mécanicien qui aurait imaginé
une machine ayant les dimensions de notre s ystème
planétaire et composée de milliards de pièces de toute s
formes et j e me dis quel gé n ie serait cet homme s il
réussi s sait à faire mouvoir h a rmonie s ement un p reil
mécani s me
M ais ce grand œuvre ne s erait pas un j ouet d en
fant comparé à celui de
Es t possible ces milliards de monde s si mer
et s i harmonieus ement lancé s dans de s
courses sans limite s se s oient créés eux mêmes
Es t po s sibl e ces in fi niment g rands aient été
créés par un ê tre fi n i
A ces deux questions le simple bon sens répond
Non

III
I N I NI E N E I

Par l eur nombre par leur s dimen s ion s par leu s


mouvements incalculables et p a r l e s pace ill imité d a n s
lequel ils se meuvent les i n fi n iment grands dépa ss e n t
no s c on ceptio ns et plu s nou s étudion s plus nou
sommes obligés de nous humilier devant mys
et tout puissa n t qui les a créés
Pui s que nou s somme s trop petit s et pui s que n o s
f acultés sont trop faibles pour embra s ser da ns
DE L HOMME A DI E U
co naissances être s pl s grands que nou s tour
no n s nou vers les plus petits E ssayons de des cendre
j usqu à l autre bout de l échelle des êtres nous
ro n s encore obligés de confesser notre impuissance
T rop faibles trop bor n és pour mesurer ou pour
compter seulement l es in fi niment g rands nous som
mes trop gra nds pour apercevoir et co n naître les
petits
Là encore il y a des êtres innombrables que notre
œil n e voit pa s et do n t l e microscope révèle seul
l existe n ce E t tous ces êtres dont l e nombre est in fi ni
sont vi ants mais l on n a pu j u s qu ici péné rer le
mystère de leur vie et de leur mort I ls sont par out
dan s l air que nous re s pirons dans l eau que nous
buvo ns Notre corps en contient de s milliards Nous
n o us en nourrisso n s san s l es voir ni l es con n aître
Les nous font vivre et les autres nous
mourir
I l y a parmi eux de s genres et des espèces qui o n t
leurs organes et leurs fo n ctions et des f o rme s dont la
variété est in fi nie
Q uels s o n t leur s nom s E t comme n t la science les
distingue t lle les uns de s autres E lle n e s uffi t pas
à créer de s mots pour nou s les faire connaître et qua n d
nous l ui demandons de les compter par milliards elle
nous rép on d Comptez plutôt les g rains de poussi è re
de nos grandes route s
E t tous ces mondes merveilleux des in fi nime t
tits ont leurs lois auxquelles obéissent pour ne pas
troubler l ordre et l harmonie de la création E t les
savants qui étud e n t s ont aussi émerveillés de leurs
D E L HOMME A D I E U
b eautés que les astronomes qui contemplent les nuits
étoilées
V oulez vous mai tenant descendre de l a vi e animale
à la vie végétal e et vous y obse erez des merveilles
non moi n s admira b l es et non moin s mystéri use s
Comme proportio n comme nombre comme variété
vous serez forcés d employer touj ours la même expre s
sion C e s t l in fi n i E t vous aurez beau reculer le s
bornes de vos connais ances et perfectionner les i n s
suppléent faible ss e de vos sen s vous
vrai s emblableme n t j amais ni à l u n e ni à
l autre extrémité de l é chell e des êtres
Pour l œil de la science humaine la créa tion semble
n avoir pas de ronti ère s E lle est illimitée en éte n due
en hauteur e n pr o fondeur en nombres et en vari été s
ais elle est m ême emp s une œuvre d art l e che f
de tous les art s dépa ss a n t toute s les l imites
con n ue s de l a perfectio n arti s ti que
E lle e s t l e modèl e de tou s les arti s te s mais l e génie
hum a i n d a ns plu s généreux e fforts ne réu ss it pas
à
E ll e r é u n it toute s les forces physique s toutes le s
gra n deurs les plus idéale s toute s le s spl e n deur s de l a
lumière que proj ettent de s milliards de s oleils toutes
les beauté s que l art peut êver toutes l es gr â ces
l es harmonies et tou s l e s tré s ors
E lle est un miracl e de science de sage s se et de puis
sa n ce Sa fécondité est merv eilleu s e et inépui s abl e
mécaniq e n e vieillit pa s et ne s use j amai s Sa se
re n ouvell e sans cesse et son mouvement est perpétuel
Quand donc ell e commencé d exister Q uand et
DE L HOMME A D I E U
comm nt elle I l y a des si è cles que la s cience
ravaille à résoudre ces questions ais les solutions
qu elle a trouvées sont loin d ê tre claires et certaines
O merveilles de la nature qui donc vous a créées
E t qui vous a donné le s lois mystérieuses auxquelles
vous béi s sez depuis des millions d a n nées
V ous ne pouvez pas me répondre dans ma langue
parce que vous n avez pa s l e de la pa ole M ais
votre langa g e est bie n plus éloquent et plus puissant
que le mien
Je les entends vos grandes voix qui montent de la
mer vers les cieux et les hymnes s ymphoniques que
vent chante da n s les forêts et les tonnerres formi
da les qui descendent des nuages et tous les chœurs
innombrables de la terre et de s eaux Je le s e ntends et
les comprend s t ute s le s acclamations de s êtres
créés C est l e cri de leur reconnaissance à l eur C réa
et c est son nom qu ell es f ont entendre à mon
oreille c est l e Seigneur le Seigneur D ieu

IV
SE I N N
I I

L e s deux extrémité s de la C réation o n t é chappé à


nos contemplatio s No n seulement n os y eux n ont
pu l es apercevoir mais nos i ns truments l es plus per
n ont pu les atteindre et n os analy s es les
plus subtiles sont restées impui ss ante s
Q ue n ous mo n tio n s ou que nous descendi ns
l échelle des êtres créés nous ne pouvons p a rve n ir
DE L HOMME A D I E U
au moi ns da n s l ét a t actuel de la science n i au som
met ni à la base ni à leur commenceme n t ni à le r
fi n
M ais si nous sommes obl igés de confe ss er notre
impuissa n ce sous ce rapport nous avo ns pu au moin s
découvrir et admirer l es grandeur s les beautés et le s
harmonies de tous ces ê tres innombrables et plu s
nous étudions plus nous en scrutons les lois my s
plu s nous sento s en nous m êmes la con
irré s i s tible la Création indé fi nie démontre
un C réateur i n fi ni
T outes ces existences dont la grandeu nous écrase
et dont l harmonie nous confond pre nent des voix
pour nous dire qu elles o parce
C est l e cri u n iversel formid a ble monte des
petit s êtres et qui descend des grands retenti t
dans les entraill es de l a terre et de la mer et qui se
prolonge dans l immensité des cie x Q ui

Q uel I n fi ni s pirituel dont l es in fi nis maté


riels sont le p â l e re fl et Celui qui a plu s de noms qu il
n y a de la n gues et que l es peupl es dé s ignent en bal
de s mots in s uf fi s ant s et vagues
T outes les créatures sont bor n ées Lui seul ne con
n aît pas de bor n es I l est l e seul I n fi ni
T outes les créatures ont eu u n commen cement
tes o nt u n e fi n Lui seul n a pas eu de commencement
et n aura pas de fi n I l est éter n el
Avec Lui tout s explique Sans Lui tout
Au sommet à l a ba s e au centre et aux
tés de la Création sa présence éclaire tout dirige tout
DE L HOMME A DI E U
gouverne tout M ais par sa nature m ê me il échappe à
nos sens et reste invisible S il était visible il ne serai
pas Supprimez et l omb e enveloppe toute
choses et la confusion rempl a ce l ordre et l harmonie
I l est par excellence et nulle créature n a sa
raison d ê tre en dehors de Lui I l est la vie par
sence et toute vie émane de Lui
L a vie partou pa ce qu il est présent partou
mais nous ignorons la na ure exacte de s es commu ni
cations avec les autres ê tre s
Q uelles sont elles avec les hommes V oilà du moins
un terrain sur le q uel nous ouvons en rer car l is
toire de ces rela ions existe
D epuis qu il a créé l homme D ieu a voulu
niquer avec lui vers lui se ra p procher l e plus
possible de lui
S il n a pas réussi comme il l aurait voulu c est la
faute de l homm e c est l image qui n a pas voulu
s embler son modèle
D ieu s es fait de l homme dès son ori
gine et quand il n a pu réussir à en le com
de bien faits il l a ch â tié rigoureusement L a
mour et la j ustice tour à tour ramené vers lui cette
créature ingrate qui eut touj ours s éloigner
M ais qu a t voulu lui inculquer N e l oublions p as
il ne s est pas préoccupé de lui ouvrir des oies
progrès matériels ni même de lui e n seigner les
ces les art s
E n tout ce qui concerne la vie matérielle et m ê me
la vie intellectuelle de l ordre naturel l homme pou
v it se su f fi re à lui ê me
DE L HOM A DI EU

M ais il en ét it tout autrement de la


à laqu elle l e Créateur a voulu par pure bo n té
élever sa créature
Pour apprendre cet e mystique l homme avait
besoin de l enseignement div n et il ne lui a pas man
qué de au et du au Calvaire
D ans quel but D ieu ainsi de communi
quer à l homme la vie sur naturelle c est dire sa pro
pre vi e la vi e divi ne
Q ue lui importe à Lui
fi ni qu e lui importe la destinée de cette création
sa seule parol e a fait so tir du néant
N pas en lui m ê me tout ce qui est néce s sa ire
à sa vi e et à son bonheur N e peut pas se suf fi re à
lui même
O ui é demment D ieu peut se passer de la C réation
ais il aime amour in fi ni cette œuvre de s es
mains et il n e saurait se dé s i ntéresser de s e s dest in ées
I l lui a donné l e mouvement et l action la vie et la
fécond té ais il veut tout converge vers lui et
vive de sa vi e propre
I l veut que la mati è re ell e même se pénètre en quel
que sorte de esprit cet esprit l a m e et la
mette en commu i c tion avec m ê me
C est pour cela qu il a formé l homme d un corps
et d u e â me a fi n cette â me serve d intermédiaire
e ntre la mati ère et lui u elle soit l e verb e de la ma
que par ell e les êtres matériels rendent leur s
hommages au Créateur
D ieu a fait plu s
I l a revêtu lui m ê me un corps matériel I l a associé
DE L HOMME A DI E U
des molécules de chair à sa grande œuvre de
tio n et ces mol écules de matière sont devenues l e corps
d un D ieu
D ieu a fait plus encore I l a fait donner à des hom
mes qu il s est choisis le pouvoir extraord naire de
prendre dans leurs mains quel ques atomes de mati è re
un morceau de pain de prononcer sur ce morceau de
p a in des parol e s q u il l eur a apprises de l e trans
former D ieu si bien que ce n est plus du pain mais
D ieu
V oilà j usqu quel degré in fi ni entré en
communion avec l a matière sans j amais se con f ondre
avec elle
V o il à comment la vie divine descend des hauteurs de
circul e à travers des millions d ê tres spiri
se communique aux êtres mix es tel s que
me transforme m ê me l es ê tres matériels l es plus
mes remonte vers s a source par l es m ê mes voies
my s térieuse s
Q uelle merveille Si l es blonds épi s de f roment qui
se bala n cen j oyeusemen au soleil pouvaient parler
ils pourraient dire à l homme Nous aussi nous
nons de D ieu n ous retournons vers lui D ans q uel
que s j ours ces grai ns de froment que nous formon s
seront du pain et ce pain sera transformé en D ieu
d a ns la Sainte E ucharistie C est la merveille
m erveilles
Sei g neur dirai avec saint Augustin que vos ou
vous louent a fi n que nous vous aimions et
faites que nou s vous aimions a fi n que vos ouv a g es
vous o o
L E O T

Nous croyon s avoir démontré que l homm e appar


tie n t deux mondes au monde des corps et au monde
de s esprits c e s t dire qu il e s t compo s é de deux
ment s un é léme n t matériel et un él ément s pirituel
C es deu éléments so n t étroitement uni s tant que
l homme est vivant T ou s les ph é n omènes de sa vie
tou s les sentiments les plus intimes de son être tous
s es besoins toute s ses aspiration s toutes ses facultés
toutes ses forces lui démo n tre n t sa doubl e n ature d une
fa ç on irrésisti le
C o mme n t se fait cette union et quelle est exa cte
me n t sa n ature
Philosophes savants sont fort embarrassé s de ré
pondre à cette question M ais l union si mystérieu s e
qu elle soit n en est pas moins indéniabl e T ant qu il
vit l homme en a la conv ctio n intime et profonde
et qua n d il meurt c e s t l a croyance universell e qu e
l union des deux éléments a pris fi n
M ais que devie n t donc l ho me al o rs V oil à l e
gra n d probl ème pl ein de my s tères
E t d abord la que s tion e s t mal posée Après la mort
l homme n existe plus Les deux él é ment s l e com
posaient étant désunis ou séparé s il n y a plus d hom
DE L HOMME A DI EU
me L él ément visible et matériel qui res e ce que
nous appelons un cadavre mais ce n est pas un
homme
La que s tion doit donc être posée autrement Q ue
devie nnent après l a mort les deux éléments qui com
posaient l homme vivant
Approch on s nous de ce ca davre d un ami I l y a un
instant il était plein de vie I l était à table il man
il buvait il parlait il riait Après l e dîner que
nous avons pris avec lui nous l avons suivi dans son
bureau et nous avo n s continué de causer M a santé
n a j amais été si bonne nous dit et en e ffet il
était l image de la vi gueur et de l activité I l avait le
te nt rose l œil vi f la voix f orte la chevelure abon
dan e et l esprit pétillant
T out à coup il a p â li sa ê te a pench é sur son
épaul e gauch e son cig a re est tombé de ses l èvres nous
l avons soutenu et couché doucement sur son ca napé
I l étai mort Sa femme est accourue en poussant des
cris de douleur elle s est j etée à genoux aupr è s du
ca n apé elle a pris dans deux mai s la t ê te de son
mari et l a couverte de baisers M on cher ma i
viens toi reviens à C est moi c est ta petite
femme qui te parle répond s T u n es pas mort
n est pas C e n est pas possible T u qu en
dormi M on D ieu j e vous en prie réveillez
Et les pieds de notre ami une j eu n e fi lle de eize
ans sanglotait Papa pap a parl e moi mai s si tu
ne peux pa s parler serre mes mains que j ai mises
dans les do n ne nous un sig ne de Car
si meurs nous aussi nous allons Ni
DE L HO M A DI EU

ni le père n ont tre ssa illi I ls n e so n t pl


dans cette mai s o n
pr ê tre et l e médecin o nt entraîné l é ou s e et la
fi lle dans l e salon voisin pour e s sayer de les consoler
et nous sommes res é s seuls auprè s du ca davre
Nous l avons touch é il était déj à f roi d Nous avons
soulevé ses bras ils sont retombés inertes Les yeux
étaie n t encore ouverts mais sans regard Nous les
avons f ermés et j amais ils ne s e rouvriront
Qu est donc arrivé à notre ami Pourquoi tous ses
or g a nes qui ét a ient pleins de vie il y a un quart
d heure sont il s mainte n ant inanimés Q u y avait
dans ce corp s et qu i n y e s t plus
Nous l avons dit il y avait un élément s pirituel
visible qui donn a it à la matière orga n isée l e mouve
ment la force et la vie C et élément qui était son â me
qui lui était étroitem e nt uni a quitté son corps
ét it sa demeure ou son vêt ment C était cet être
immatériel invi s ibl e et mystérieux é ait le prin
cipe vital dans notre ami C était lui qui nous parlait
par sa bouch e qui brillait dans son regard q ui com
mandait ses mouvements qui pensait qui senta it
aimait et il est parti
Pourquoi Comment Nous n en savons rien O ù
allé M y s tère I l était l e principe formateur du
corps de notre ami il en était par l à m ême la forme
s bstantielle T o us les deux semblaie n t être u is pour
bien lo ng temps encore par un lien puissant E t voil à
que c e lien s e s t brisé soudainement comme un faible
fi l D emain n o us reconduiro ns les quel mot
terrible de notre ami au cimetière et no s le s
DE L HOMME A DI EU
seron s dan s l e sein de la terre leur mère C est l e s ort
commun
Jetez le s yeux la carte du monde voyez toutes
ces lignes noires qui se croi s ent dans toute s le s
tion s E lles i n diquent la course des millier s de n a vi
res qui tr a ver s e nt le s mers et les innombrables che
mi ns qui sillonnent les continents O ù vo n t do n c ces
million s de voyageurs qui circulent perpétuelleme n t
à travers le mo n de Les uns me direz vous courent
à leurs a faire s et les autres à leur s plaisirs M a is n e s t
pas plus vrai de dire qu il s s en vont tou s vers cet
e f o ndrement qu on appell e la mort Car c est le centre
i n éluctable vers lequel toute s le s routes conver g ent et
nul de ces voyageurs ne peut s arr ê ter sur cette pe n te
incli né e où s o n poids l entraîne irrésistibleme n t E h
bie n parmi ces millions il n y en a qu un très petit
ombre qui croie n t marcher vers le néant Pre s e tous
e s père n qu une vie meilleure s uivra celle ci E st
que cette s uprême espérance sera trompée
Es t que les plu s beaux génies dont l humanité
y auraie n t cru si c était un men s o n ge Non
C e sentiment irrésistible du genre humain ne peut
l e tromper
L a matière elle même qui forme le corps n est
mais anéantie M ême penda n t la vie elle se transforme
et se re no uvelle perpétuelleme n t La mort la soumet
à d autres transformations mais ne l a détruit pas
La science démontre que le s mol écules qui compo
s ent l e corp s de l homme ne font qu y pa s ser L a forc
vital e que nous appelon s l â me s e n et les trans
forme matière vivante mais bientôt elles se dés
sont remplacées d au res
DE L HOMME A DI E U
Q ue de iennent elles E lles redevien n ent u n e m a
ti re sans vie et vont entrer dans la compo s ition d au
tres corps animés ou inanimés M ais elles ne péris s ent
pas elles so t indestructibles
Comment se f ait qu e l â me qui a tant de force
vit a le cesse j o u de s e vêtir de chair Comme n t se
fait qu elle se dét ch e tantôt ta n tôt
brus q ement de ce corps matériel qu elle a formé et
renouvel é pendant l on g temps avec amour C est le
mystère de la mort et ce sont l es Saints Livres qui
me répondent seuls la mort l e ch â time n t d un e
fa ute cc o La mort est
tio n d u e sentence prononcée par D i eu pour punir
la désobéis ance de l homme M ais en abandonnant
la matière qu elle animait devient elle Rentre
elle dans l e néant Comment le croire q and nous
savo n s que l e corps lui même n est pas anéanti
Si la scie nce prouve la péren n ité de l a matière com
ment qui lui t n t supérieure ne serait ell e
pas immo elle La matière se désorganise et cepen
d t elle est naturelleme n t indestructible L â me
s imple et n est pas suj ette à la dis s olution pourquoi
son Créateur l a détruirait quand il ne veu
anéantir un e simple mol écule de matière C omme dit
da n s l e c o pa s plus
facile de concevoir l â m e dégagée du corps et s éleva n t
aux demeures supérieures que d expl iquer sa présence
d a n s un co s qu i ne lui ressemble p a s
T o utes facultés de l â me réclament la vie san s
fi n et un accroissement perpétuel de
Si no u s craig n o n s tant la mort c est parce qu elle
D E L HOM E A D I E U
répugne à notre nature qui veu touj o rs vivre C est
aussi parce que otre instinct invinci b l e nous dit
qu ell e n est pas l e néant et que nous redoutons la
vi e inconnue qui va suivre
Q uelle énigme impossibl e à résoudre serai l exis
tence huma i ne notre â me n était pas immortelle
Q uel rêve douloure x et somb e nous f erions si la vie
future ne devait pas réparer toutes les inj usti es
c ell e ci
E t pourquoi D ieu nous aurait donc o r g anisés
co me nous l e sommes avec des aspirations vers
outes les choses qui ne fi nissent pas avec des se n ti
ments que nous voulons éter els avec des désirs
des beso i ns que tous les biens de la terre ne peuvent
satisfaire
T out l homme démontre que sa fi n ne peut pas ê e
réali s ée en ce monde et que par onséquent elle
au del à de ce monde Rien ne s e meut pour se mou
voir mais bien pour arriver a saint T hom s
O r tous nos mouvement s l es plus irrépressibles ten
dent vers des biens que ce monde ne possède pa s
ils nous condui s ent à un autre mo n de où nous
devrons trouver ces biens qui conviennent à notre
nature
Non seulement les tendances et les besoins de notre
nature démontrent qu il y a en nous élément
mortel mais l idée que nou s nous faisons de D ieu les
desseins qu il a dû avoir en nous créant la vie qu il
nous a faite sur cet e terre prouvent mieux encore
notre immort a lité
Si D ieu existe et rien n est certain s il n exi s te pas
D E L H O MME A DI EU
il est n écessairement et essentiellement bon et j uste
et il n a vouloir nous soyons malheureux en ce
monde et que nous tombio n s ensuite dans le néant
D e sa bo té de sa j ustice de sa sainteté nous con
qu il y a une autre vie parce que cette vie ter
que nous traverson s n est pa s de nature à satis
faire les insatiables besoins qu il a mis en nous Si
donc nous ne somme s pas immortels ceux qui nient
D ieu ou qui le maudissent ont raison O u il n e iste
pas ou il est mécha t
C ar en fi n la t iste con dition de l homme sur l a terre
e s t incontestabl e l on connaî ce cri de l homme
le plus heureux qui ait j amais vécu tout est vanité
et d esprit
U n philosoph e a eu l idée d énumérer l es travau x
et les sueurs qu exige la création d une seul e bouchée
de C ommen ç ons dit par celui laboure
le sol après l avoir p é nibl ement défrich é voyon s celui
a arraché du fond de la terre pour le livrer à la
forge l e fer de la charrue celui qui march e da n s le s
sillons pour les ensemencer celui qui fait la moisso n
celui qui fait l e battage ou l a mouture celui qui pétrit
avec tant d ef orts et de doléances celui qui veill e
pour entretenir l e feu et diriger la cuisson Q ue de mul
en haleine pour cette bouch ée de p a in
J Reynaud
Aj outez à ces peines inévitabl es celles
l éleva ge des anima dont nous mangeons l a chair
la pro duction des l égumes et des fruits la confection
des éto ffes dont nous nous couvrons la construction
de nos demeures l es sou fra nces du corps et de l es
e
DE L HOMME A DI EU
prit les maladie s le s luttes contre les éléments contre
semblables contre nous m ê mes et d ites moi s il
est possible qu une pareille existence soit l œuvre d un
D ieu in fi niment bon et ne soit pas suivie d une autre
vie
C ertai n ement no n O u il y a une a tre vie ou D ieu
n existe pas ou s il existe c est un ê tre essentiellement
m é chan O r ce blasph ème répugne au sens commun
M a raison me dit que D ieu est i n fi niment bon et que
cette vie n est qu un temps d épreuve C est quand
elle aura pris fi n que l in fi n ie B onté nous mani festera
ses bien faits in fi nis D ieu d o it ê tre en outre in fi niment
sa in et in fi niment j uste I l doit donc haïr le mal e t
aimer le bie n punir l e crime et récompenser la vertu
Le fait e n ce mond Q uelquefoi s oui mais bien
souvent no n I l y a l à une question de fait et
v tion que tout le monde peut ré s oudre O r tout l e
monde reconnaît que bien souvent dans l e monde
c est la vertu qui souffre et l e vice qui paraît
pensé
C est donc dans une autre vie q ue la j ustice
aura son cours et que toutes les inj us ices d e
celle ci s eront réparée s
T ous les peuples ont cru à u e autre vie ils n ont
varié que dans la forme et dans le s conditions q u ils
lui ont assignées
T ou s les écrivains les plus illustres depuis la plus
h ute antiquité j usqu à nos j o urs se sont appliqué s
à j usti fi er cette croyance dans l eurs ouvra ges Q u il
me suffi s e de nommer M oïse Socrate Pla
t on C itons q uel ques mots de ces deux der
DE L HOMME A D I EU
mers Pl a ton dit Q ua d elle se dégage des liens du
corps l â me est ou embellie par la vertu ou souillée
par l e vice D ans l e premier cas elle prend son essor
vers un lieu plus sain et plus a gréable D ans le second
elle s en va dans un l ieu de peines
écrit dans son traité I l est
certain qu e l esprit de l homme est divin et lors
qu il se s éparera du corps il remontera au ciel
L â me venue de D ieu sou p ire tou
j ours apr è s l e ciel
T ous les peupl es ont cru à l immor alité de l â me
et à des paradis et à des en f ers où elle est traité e se
lon ses mérites O n retrouve la preuve de cette
ce universell e dans les monuments dans les tom b ea x
dans les poésies primitives et les l égendes des races
les plus anciennes
E t remarquons bien que cette croyance a traversé
les siècles et s est perpétuée et propagée de siècle en
si è cle et de riva ge e n riva g e malgré les spectacles
la n ature où nous voyons tous les êtres mourir
O ù donc l homme puisé cette royance
da s la nature matériell e qui l entoure N on mais
dans un sentiment i n time universel dans un
traditionnel et dans une révélation primitive
Au s si co n sultez le sentiment intime de l homme et
voyez avec q elle ob s ti n ation il tient à vivre et à sur
vivre par le souvenir par la gl o ire par les œuvre s
D emandez lui combien de temps il veu être heureux
et il vous répondra touj ours C ombien d années veut
aimer et être aimé T ouj ours
ais il ne suf fi t pas de croire il y a au re
D E L HOMME A DI U
vie N ous voulons savoir quelle ce e autre vie et
qua n d nous interro g eons sa ants et l es p losop es
que nous répondent ils uns doutent m m e de la
vie future et les autres qu i y croient sont im uissants
à nou s la faire connaître I ls a dme tent qu ils n en
s avent rien
Q uelques uns ependa t ont b â ti des syst è mes qu i ne
sont que de s hypoth è ses et des utopies plus oins
ab s urdes
I ls ont imaginé l immortalité facultative c est
dir l a n éantissem t pour les mé chants et la vie éter
nelle pour les bons seu ement
T out récemment M Charles Lambert a repr i s cette
thèse qui avait déj à sout nue M et
M et voici comment il s e fforce de
blir Nou s n e citons pa s nous a n alyson s
L homme est i n fi n iment supérieur à la brute
sa nature et cepe n dant il e s t pl s malheureux qu elle
La est une succession de plaisirs pour la brute
dont la loi fondamental e est l égoïsme et quand s o n
existe n ce heureuse est tout à coup erminée par une
mort qu e le n a pas prévue et do t la c ainte n a
troubler elle ntre dans la paix du néant
L homme est dans des conditions di fférentes I l
y a en lui deux f orces qui se combattent la force ani
male la force morale et e tte lutte que la brute
ig n ore fa it son tourment Plus il obéit à la force mo
rale et plu s il a à combattre et à souffrir ce m nde
I l e s t j u s te alors qu il trouve dans une autre vie l a ré
compe se de ses luttes g orieuses
M ais s il n obéit qu à la orce animale si comme
D E L HOMME A DI EU
l a brute il s ab ndonne e n tièreme n t à ses i ns t n cts
de plai s irs s ns lutte au sein du plus compl t
me s il devient en fi n compl ètement semblabl e la
brute et ne veut aucune autre que cell e du corps
qu il soigne qu il fl atte dan s leq el â me fi n it
pour ai n si dire par il doit comme la brute
à l heure de l a mort re n trer dans le néa n t
D ieu lui don e la vi e s an s l e consulter et
me veut pas en faire un bon usa g e il peut la lui
r prendre et non lui imp ser des conditions
quelles il veut pas souscr re I l lui avait promi
l immortalité en réc o mpense de diver devoirs à rem
mais il n a pas vo u les remplir l immorta ité
est refusée il meurt tout ent er comme la brute
j stice de ieu e s t s a tisfaite Sa b onté
aux bons E t la morale a sa raison d être et son
fondement
C ette thèse a son côté mais ce qu ell e a de
vrai ell e l a empr nté au christianisme
Au fond elle n e it guère substi uer le néant à
l enfer e t il va sans dire ell e ne repose sur aucun
fondement et ne peut invoq er aucune autorité
M ais si ell e po ait être acceptée elle entraî n erait
des consé quences redoutabl s T out d ab rd elle auto
l e suicide j e ne vois pas comment lle pour
ait encore former fondement pour l a mor l e
Si l homme li re de re ser l e don de la il
est évident u il a l e droit d en sortir quan d veut
C est bien ainsi l a compris un des plus
adeptes de cette éco e philosophi q e le malheure
Paradol
DE L HOMME A D I EU
D autre part s il peut refuser l immortal ité et s il
n est pas tenu d en accepter les conditions la vertu
n e s t pas obligatoire pour lui
S il préfère ê tre une brute et si la vie de la brute
avec ses grossières j ouissances est la seul e dont il
veuille vous n avez pas le droit de lui en imposer une
a utre E t dès lors que devient votre morale
Car vous soutenez que D ieu ne peut forcémen sou
mettre l homme en lui faisant le don de la vie à des
obligations qu il ne veu pas emplir I l résultera donc
de votre syst è me qu il y aura une morale pour les
bons et qu il n y en aura pas pour les méchants E t
de quel droit punirez vous les criminels qui diront au x
tribunaux N ous avons choisi la vie de la brute
E t puis que devient alors la souveraineté de D ieu
N e fait pas de D ieu un humbl e serviteur de
me qui ne pourrait pas imposer des conditions aux
dons qu il lui f ai
E t que deviennent les degrés dans la j ustice I l n y
en a plus dans ce système Car l e néant atteint
l e vul g aire criminel le g rand scélérat celui
qui a commis tous les crimes n est pas plus puni que
celui q ui n en a commis qu un seul puisque ous les
deux ren en dans l e néan
C ela suf fi à montrer sur quel fondemen fra g i l e est
a p puy é l e s y st è me de l immortalité facultative
U n utre système encore moins acceptable est celui
de la transmi g ration des â mes Plusieurs philosophes
de la antique ont cru à la métempsycose et ils
te n aient probablement cette doc rine des
qui l avaient re ç ue des indous
DE L HOMME A DI E U
Avec le christianisme ce s stème des migration
de l â me est tomb é dans l oubli et m ê me dans l e
pris O r voici qu e des écrivains brillants repren n ent
la même théorie et la dé fendent avec talent C est un
retour au B ouddhisme
Les plus illustres sont Jea n Reynaud et L ouis
g uier et la th èse de ce dernier est à la fois plus har
die et plus radical e Reynaud attribue encore à
ration C réateur la création des â mes qui vont se
développer à travers les mon des da n s des êtres
rieurs se préparer à l humanité M ais Louis Figuier
les fait naître du soleil qui est l e premier agent de
vie E lles ne sont d abord qu e des germ es animés
elles n arrivent dans des corps humains qu après avoir
passé par une s érie de vies végétales et animales
l auteur en conclu qu en se séparant du corps
l homme cette â me passe dans d autres ê tres plus
faits soit dans ce mo n de soit dans une autre plan ète
C ela n est pas neuf I l y a des milliers d années
l es et les b ouddhistes ensei g nent cette
doctrine aux I ndes il n y a l à qu u e
hypothèse plus ou moms I n g énieuse mais qui ne
pose sur aucun fondement sérieux
Pour j usti fi er ce sy stème ces écrivains n ont d au
tres arguments à invo quer ce x nous
nous mêmes pour prouver une autre l i é
des conditions d existence de b onh eur la
sagesse et la j ustice du Créateur de toutes choses sa
sa inteté qui ne doit pas supporter le mal sa divine
providence qui doit tout régir et tout gouverner
ais ous ces ar g uments qu i prouvent xcellemme
DE L HOMM E A DI E U
la nécessité d une aut e vie ne prouven pas du out
la préexistence des â mes ni leurs migrations ni leu
vie successive dans des êtres plus par faits
Pour expliq er tout ce qui dans cette vie choque
la aison et toutes les notions de j ustice il suf fi t de
dire que cette vie est une épreuve pour mériter et une
préparation à u n e autre vie qui reco mencera dans
des conditions toutes di férente s apr ès la mort
Les inégalités physiques intellectuelles et morales
d ailleurs sont comme dit l ab b é un des liens
les plus étroits des sociétés humaines C est ce qui
f orce l es hommes à s e rendre mutuell ement des ser
vices constants à fuir l isolemen et à vivre en société
D a n s son Anatol e B arth e q ui est
un spirite comme Louis Figuier repousse sa théorie
d une fa ç on triompha n te et il démontre que les
et les d versités so nno brables
bles dans la n a ture mais qu elles font l ha monie et
la beauté de l u ivers
M Fi guier se plaît à nous représen er D ieu cons
t mment occupé à créer des â me pour obéir aux
libertins d n t l es crimes crée n t des embryons
mains il pous s e des cris i n dignés
M ais il n y a l à q ue pure déclamation et fausse
présentation de la doctrine catholique qui se réduit à
ceci
D ieu a fait une loi en vertu de la quelle toutes les
fois qu un germe aur a les co n ditions voulues une
â me tirée du néant v endra et depuis le
de la famille humaine j usqu à son dernier j our
cette lo i recevra son application rigoureuse sans
DE L HOMME A DI EU
peler une i n tervention mobile et particulière de C elui
l a décrétée I p
Pour D ieu tout pui s sant la création successive
des â mes ne peut pas être dif fi cile
U ne autre th éorie veu expliq er comment le s
hommes su issent la peine soutient qu u n e
seul e â me a été créée pour toute l humanité
D après ce syst è me l â me qu i vit en chacun de nous
n est autre l â me s e multipl ia n t avec les
gé n érations et se répandant à l in fi ni comme l es corp s
ont le premier h omme comme créateur commun
C ette th è s e du baron de Lamber est renouvel ée de s
et a été co damnée par l e cin uième con
cile de Latran E lle augmente les dif fi culté s et les mul
au lieu de les expliquer et elle fait de la fa ute
f aute person n ell e de hacun de nous ce
qui n est pas exact
Selon l enseignement de l e péch é originel
n est pas en nou s c mais et ce n est
pas seu ement l i n dividu c e s t la n ature humaine qui
a été souill ée en Adam qui n était pa s s eulement un
homm e mais l e père de tou s l es humains
Le péch é entraîne la privation de la j ustice et de la
sainteté ori g inelle possédait ava n t chute
ais il ne prov e n t d un acte positif d une action
person n ell e de notre part et il n entraîne pas l es
dus au crime person n el
E n un mot si Adam n avait pas péché il nous
rait tran s mis la j ustice avec la vie ant péch é il
nous a tra smis la vi e sans l a j ustice E t s i l on sou ient
que nous devons porter la faute parce que
D E L HOMME A DI E U
notre â me était individuellement dans celle
n ous devrons également être chargés des crime s d
toutes les â mes des ancêtres par l esquelles notre
a pa ss é
C ela répugne à la raison à la j ustice La vérit é
c e s t que nos premiers parents ne nous ont pas trans
mis l eur péché actuel ou leur c co mais il s
nous ont transmis l c c auquel leur
rebelle les a réduits et auquel par solidarité de
nature nous participons
Nous avons exposé plus haut la thèse de M Fi guier
s ur la préexistence des â me s et leur dével oppement
dans les êtres successifs qu elles o n t animés Pour la
compléter il faut y aj outer le voyage éternel des â me s
après leur mort
C ell es des bons revêtiro n t un corps subtil plus l éger
que l éther m ê me exempt de besoins et de mal a dies
et voyageront dans l espace d un monde à l autre
C elles des méchants recommenceront de nouvelle s
existences malheureuses suj ettes à des douleurs pro
à leurs crimes E n q el lieu D ans quelque
autre planète analogue à la terre ou pire
Fourier soutient la m ême thèse avec cette seule dif
que pour lui notre terre l e éritable enfer
gr â ce à notre civilisation en fait un repaire de
monstres et de démo n s
T ous ne sont en réalité que des romans
philosophiques qui dénotent chez leurs auteurs une
imagination fertile ais ce n est pas de la science
Nous avons exposé ous ces s ystèmes philosophique
pour démontrer deux choses
DE L HOMME A DI EU
La première est la croyance gé né rale à la vie future
La seco de est l impuissance de la rai s on humaine à
connaître exacteme n t cette vie future Par seule s
lumières de la raison nous a rrivon s à nous convaincre
que l â me est immortelle M ais qu elle s era sa vi e aprè s
la mort O ù vivra elle quan d elle aura quitté l e corp s
E t ce corps ressuscitera un j our E t s e rej oindront
ils alors ces deux compagnons de terre s tre E t
quell e nouvelle recomme n cero n t ils e n sembl e
D evant toutes ces que s tions vitale s ma raison h é
site ne peut répondre et comme n ous l avo ns montré
les philosophes les mieux doué s les savants plus
éminents ne répondent par de s hypoth è ses et
utopies sans fondements
APPEL E LI I N

T oute cette première partie de notre étude nous a


fait con n aître les notio n s générales co n titue n t
ce l on appelle la religion naturelle
Avec les lumi è res de notre raison et de notre con
scie n ce intime avec les lumières a dditionnelles que
nous avons emp u tées à la philosophie et à l a science
n ous en sommes arrivés à nous démontrer l es vérité s
primordiales s vantes
L homme est un animal raisonnabl e c est dire
un être composé d un corps animal et d une â me
douée de raison
C es deu élém nts sont intimem nt u i s mais
distincts et di f érents de l autre L un est
tout matériel et l autre tout spirituel Le premier
tombe sous mes sens j e l e vois j e le touche j e le
co nai s j e sais de ue l le manière il est formé quels
s nt s es or g an es ses mouvement s et son genre de vie
Le second immatériel invisible impalpable Je
ne le vois ni touch e et il échap à l a f ois à
sens et à ous mes instruments d expérimentation
M ais j e sens intimem nt sa prés nce et tous l e s
de ma vi e seraient inexplica les sans lui
Je connais plus ou moins bien ses facultés sa puis
DE L HOMME A D I E U
ance s es œuvres son empire sur mon corps et ses
lutte s contre lui
M on sens intime me dit que c est lui qui me donne
la vie et le mouvement C est par lui que j e pense et
en un certain sens c est lui qui pe n se en moi qui rai
sonne qui nie et qui a f fi rme qui souffre qui j ouit
qui co nn aît qui e s t sensibl e qui hait qui aime
E n me su g géran m ê me de nier son existence il la
prouve
L u n io n de ces deux éléments ne dure qu un
temps plus ou moins court
Q uand elle prend fi n l homme meur Q ue
nent alors ces deux él éments Le corps se décompose
rentre non pas dans l e n éant mais dans la masse
de mati è re qui compose l univers et dans la formation
d autres corp s
L â me ne peut décomposer car elle simple et
lle co n tinue de vivre sa vie spirituelle Q uelle e s t
la nature de cette vie O ù elle habiter
Avec quel être ou quels êtres entre elle en relations
La science physique ne peut me renseigner l à des
pour l excelle n te raison qu ell e ne peut connaître
que ce qui tombe s ous les sen s
M a raison me dit simplement ceci mon â me doit
avoir u n C réateur ce C réateur est son p è re c est de
qu elle a dû recevoir la mission de venir sur la
erre animer le corps d un homme Sa mission fi nie
lle doit t o ut n aturellement retourner vers son père
V oil à ce que ma raison mais j e dois
reconnaître qu il y a de s homme s intelligent s que leu
r a ison n e réussit pa s à convaincre de cette vérité
DE L HOMME A DI EU
M e s lumières naturelle s me di s e n t aus s i que
l homme et l e mo n de merveilleux qu il habite sont
l œuvre d un D ieu cause première de tout ce qui
existe ce D ieu est esprit invisibl e t o ut pui ss a n t
éternel s ouveraineme n t sage bon et j u s te et qu il
conserve et soutient son uvre contre toutes le s c a u
s es de de s truction
L homme doit à ce D ieu C réateur tout ce qu il
et tout ce qu il poss ède I l est dans sa d é pendance
absolue dans la position d u n serviteur à l é gard de
maître d un fi l s à l é g ard de ses père et m ère qui
lui ont donné l e j our
Cette d é pendance lui impo s e naturell ement des
envers D ieu et en ers les autres hommes p a rce
q ils sont ses frères D e l à certaine s lois morales que
conscience lui fait connaître
T elles sont e n ré s um é do nn ées g énérales de la
religion naturelle
J y suis arrivé par la mé dit a tion et par l étude mais
plusieurs de ces notions fondamen al es ne m e sont
elles pas venues du milieu da n s lequel j ai vécu de la
tradition et de l enseig n eme n t
I l me serait bien dif fi cil e de le nier e t j e doute que
j e fus s e arrivé au m o i n s de fa ç on pl eine et certaine
à la connaissance de ce s vérités fondamentales si
j av a is vécu dans une sol itude loi n de toute civilisa
tio n
E n même temp s j e me re n d s trè s bien c o mpte que
beaucoup d hommes s ans in s tructio n l ivr és à leur s
seules lumières naturelle s acquerraient diffi cilement
le degré de connaissa n ce que ré s umé plu s haut
DE L HOMME A DI EU
E n fi n il f au avouer bien des esprits très
rés des savants m ê mes après de lon g ues études et de
grands travaux arrivent au scepticisme universel et
m ê me au matérialisme l e plus abj ect
O n peut donc ir que si les lumi è res de la raison
seule sont su f fi santes en principe pour arriver à la
connai s sance de l a religion naturelle elles sont en réa
l ité bien défectueuses chez un grand nombre d hom
mes N ou s ne nions pas l e pouvoir absolu qu a la rai
so n humai n e de découvrir et de démont er par elle
même les vérités métaphysi que s rel igieuses et morales
de l ordre naturel M ais nous nous pla ç ons surtout à
u n point de vue historique et nous constatons que
de f ait les savants et l es philosoph es avec leurs seules
lumières et sans le secours de la révélation se sont
montrés incapables de résoudre d une manière satis
l e problème de notre vie et de nos destinées
L ig n orance les passions la faiblesse ntellectuelle
l abai s sement moral font tr o p souvent dévier l a raison
et font tomber des multitudes d hommes dans les
les plus g ro ss ières
I l s en suit qu il faut reconnaître la faiblesse de la
raison humaine m ême en ce qui concerne l es vérités
de l ordre naturel mais son impuissance est absolue
du moment qu elle veut s élever dessus de
ordre naturel p énétrer dans l e domaine des choses
surnaturelles
Ni la philosophi e ni la science ne peuvent nous
éclairer sur les mystérieux probl èmes de delà
Les savants qui ne croient pas à la révélation con es
sent leur impuissance à ce suj et et reconnaissent avec
Littré qu il s ne sauront j amais un mot de tout cela
D E L HOMME A D IE U
Pourqu i émi n ent é crivain vous obstin z
vous vous en érir d où vous venez et où vous allez
s il y a un C réateur in elligent libre V ou s
ne saurez j amais mot de tout cela Laissez donc l à
ce s
Ma is monsieur l e philosoph e pourq oi appelez vous
chimèr les cho s s vous avouez ne pas co n
naît e
y a tant de choses dans l e monde nous n e
connais s ons et sont pourtant des réalités E t
celles nous con n aissons ne ont elle pas pou la
plupart les moins importantes
Au fond elles m intéressent peu l es choses
vent prendre fi n M ai s si autres que j ignore allaient
durer touj ours E t si j allais durer avec elles Si une
autre vi e allait suivr e celle ci ne pensez vous pas q il
serait bien important de le savoir
Ca r si cette au e vi e exi s te ce sera évidemment pour
punir les méchant s et récompenser les bons M ai s qui
seront les bons E t qui seront l es méchants
Q ui de vous me convaincra que ce sont vraimen l à
des chimères Q ui l èvera rideau nous cache
le s choses de l autre Q uel savant saura nous l es
révéler
J ai interro g é les plus gra n ds e s prit s et les pl s
va n ts O r les uns ont vainement ch erch é l a solution
du redoutabl e probl ème et ils o n t fi ni par douter de
notre immortalité
Le s autres y croient f ermement mais ua n d j e leur
ai demandé quelle sera cette autre vi e qui s uivra la
mort ils n ont pu me répondre ou il s m ont répondu
De
DE L HOMM E A D I E U
par des hypoth è ses N ous avons entendu MM
Lam b ert Reynaud Figuier Fourier
ons maintenant M Paul Janet La philosophie ne
sait rien de cet avenir mystérieux L â me contemple
elle la divinité face à face et sans voile
S unira elle à D ieu dans des embrasseme n ts
fables qui surpassent nos conceptions ou continuera
elle à s en rapprocher dans une série de
plus en plus par faite s heureuses lumineuses mais
touj ours séparées de l in fi ni par un abîme Jouira
elle d un repos absolu ou se développera t lle à l état
de pur e s prit ou reprendra elle des organes p us sub
tils et plus Q uestions accablantes pour l es
prit curieuses seul eme n t pour l imagination mais
impossibles à résoudre et inutiles à soulever
pourvu que l homme sach e qu il a une destinée au
del à de cette vie et qu elle s era bonne s il l a méritée
que lui importe le reste C ela suffi t pour la paix l es
et le
fait le m ême aveu d impuissance
lieu d en déduire la nécessité d un ensei g nemen divin
c est dire d une évélation il en conclut qu il faut
chercher encore et chercher touj ours E t il aj oute
L homme est condamné par une loi fatal e à faire
au prix de la sueur de son front la conqu ê te de la
vérité religieuse et de la vérité philo s ophique
C es co n clusions des philosophes et des savants ne
sont elle s pas désespérantes pou l homme
ses pour D ieu
Puisqu il a mis en nous ce besoin d une autre vie
et cette soi f de la connaître d è s ici bas puisque no re
D E L HOMME A DI EU
i n telligence e s t i n capabl e par elle même d en
le s mystère s sa bonté in fi nie lui a fait comme un
devoir de nous révéler lui même l e s ecret de la vie
future et les moyens d y co n quérir un bonheur qui n e
fi nira pa s
C est la s cie n ce nécessaire la plu s indi s pensable de
toute s les s cience s
I l importe peu que nous connais s io n s toutes les dé
couvertes de la chimie de la géologie de la médecin
et de l a s tronomi e
I l importe peu que n ous pé n étrions le s myst è re s de
notre vie terre s tre s i tout doit fi n ir à la mort
M ais s i la mort n est pas l e néa n t et si après quel
ques années d exi s tence plus ou moins m a lheureuses
sur la terre nous devons e n trer dan s une autre vie qui
n aura pa s de fi n n est pas bie n important de s en
a ss urer et de s avoir comment nou s pouvon s mériter
d être récompensés dan s cette autre vie
Chimères nous di s ent de renomm é s philosoph s
T ourments inutile s puisque nous ne pouvons rien con
naître des choses de del à
E t pourta n t nou s ne pouvo n s pas oublier que dans
tou s les temps et chez tou s le s peuple s on a cru à ces
chimères l à que dan s la co ns cie n ce de chacun il y
une voix qui lui crie que D ieu l â me immortelle et
l autre vie n e sont pas des chimères Sans doute be a u
coup font des e fforts pour la faire taire cette voix mais
elle domi n e tous les bruits et toutes les autres voix
et j u s qu à la mort et surt o ut à la mort ell e s e fait
ente n dre à l oreille de l homme
Ce cri de sa conscie n ce qu il ne peut étouffer r é
D E L HOM E A DI E
sonne pro fondément dan s l h omme et trouble sa
C est pourquo i il interro g e tous ceux do nt on a
anté l e savoir pour apprendre quelles s ront ses desti
nées apr è s sa vie mortelle
oix de et voix de voix du Sep
et voix du M idi voix des Aca émies et v o ix
des parlements voix de s rois et voix des peuples oix
des philosophes et voix des savants parlez moi e t
moi la fi n vér table de l homme I Apprenez
moi sa divine origine quels r a pports il doit avoir avec
auteur quel cult il doit lui rendre et quels devoirs
il doit remplir pour acquérir dans l autre vie un b on
heur qui n au point de fi n
V ainement ai a dressé cet appel aux ma tre s de la
scien e et de la philosophie il e s t resté et il re s tera
sans réponse parce que l enseignement demand é est
des us de toute la science humaine D ieu eul p t
répondre à ce s questions et apprendre à l hom e
fi n surnaturel e et ses immortelles destin es
Platon l un des plus grands génies que l antiquité
ait produit avait compris cette vérité et il disait
Les vé rit s nécessaires à l homme ai
si quel qu un nous les enseig n e ais personne
ne nous les apprendra à moins D ieu ne nous
la oute
I l faut attendre que quelqu un vienne nous ins

l l l m d mm
pl r l l m
r ll l ll ll m r ll
pr p r l r l pr
r r l ll m m
DE L HOMME A DI EU
de la manière do n t nous devons nou comporte
envers D ieu et envers l es hommes
L e grand philo s ophe attendit en vain l e div n envoy é
devait lui apprendre ses devoi s envers D ieu et
envers les hommes
Q ue d autres depuis Platon et Socrate depuis
et j us aux philosophes et savants con
de France et
ont reconnu l eur impuissance à pé n étrer les mystères
de D ieu de l â me humaine et de l autre
L a nature leur a livré b ien des secret s en
pen s e de leurs l a borieuses recherch es et de l eurs grand s
travaux ais c est en vain qu ils ont voulu s élever
de s sus de la nature et pénétrer dans l e monde sur
naturel
La porte ouverte sur l e ciel qui est apparue à saint
Jean da n s ses visions apocalyptique s e s t restée fermée
à l eur s regards L eu s appels à la science sont re s tés
inutile s et ils ont été obligés d a dmettre que si D ieu
lui m ême n a pas révélé aux hommes les mystères de
l ordre surnaturel la science ne pourra j amai s nous
les faire connaître
M ai s ici la question change de nature et de terrain
E ll e c e s se d être philosophique ou scienti fi que et de
vie n t histori ue E t donc l e travail qui nous reste à
faire est du domaine de l hi s toire
Es t un fait h istorique inconte s tabl e qu à diver s es
époque s de l hi s toire des hommes sont app a ru s qui
o n t dit au monde Nous sommes des V oyants et de s
I n s pirés D ieu nou s a parl é et il nou s a enseign é les
vérités de l ordre surnaturel sa nature divine ses mys
DE L HOMME A D I E U
attributs se s rapport s avec l es êtres cré é s et
s urtout avec l homme I l nous a révélé les de s tinées
humaines dans la vie f uture et le chemi n que l h o mme
doit suivre pour arriver à un bonheur qui sera éternel
E n même temps I l nous a donné la mis s ion de
transmettre ce s révélatio n s au ge n re humain et de
fo n der une religion qui lui donne les moyens de par
ve n ir à ses immortelles de s tinées
O ui ce fait historique est consigné dans le s annales
les plus authentique s de tous les peuple s et les fonda
de religions so n t les personnages les mieux con
nu s de l histoire
C est vers eux que nous devons donc maintenant
nous tourner C e sont eux que nous voulons interroger
et nous leur demanderons de nous prouver la vérité
des r é vélations qu il s invo quent et la divinité de leur
mi ss ion
I l y a dans l e mo n de quatre grandes religions dont
l hi s toire embras s e pour ain s i dire cell e de toute l hu
le B ouddhisme le Judaïsme l e
me le Christiani s me
Nous le s étudieron s sépar é ment dans leurs origines
da n s leur histoire da n s l eurs doctrines dans la vie de
leurs fondateurs et d an s ce qu elles ont fait pour
E t cette étude nous permettra de j uger la
quell e la vra e religion c est dire laquelle
d i n s titution vraiment divine
LE A NI E ET LE OUDD I E

I
C e s deux religions son sœurs E lles ont des l iv es
s acrés qui se n omment V é da s Le s a ciens brah
ma n es enseig n aient au peupl e que ce s livre s sont di
ns et éternels ais les modernes ont aban don é
cette prétention insoute n able
études de lingui s ti ue ont démontré que
p a rties compo s ent l es V éda s s ont de dif
époq es et doivent être attribuées à i fféren s
auteur s s an s trace d interve n tion vraime n t vine
plu s anciens sont des recueils de prières et de
cha n ts en l honneur des dieux primitif s étaient
des des éléments et force s de la
nature
Le ciel se nommait V ar n a et l e dieu soleil Surza
I ndra é ait l e dieu de l air et de l a guerre Siva co m
m ndait à ses fi ls les maruts qui étaient les ora ges
dévastateurs Le eu du feu é ait ni
N ous ne nommons prin cipaux des dieux
mai s il y avait bien d autres dieux inférieurs
qui é aient préposés à la di s pensation des biens tem
DE L HOMM E A DI EU
à la famille à la san é à la vie au bétail
a ux autres biens de la terre
C était bien o n l e voit le polythéisme antique qu o
a trouv é chez presque tous les peuples
O utre l es prières on o ffrai aux dieux des sacri fi ces
qui formaie n t le pri n cipal exercice du culte
O ffert s d abord par les chefs de familles et d un
caractère privé c es s acri fi ces devinrent plus s olennels
quand il y eut de s temple s et des prêtres Les hymnes
l es c é r é monie s liturgiques se multiplièrent et les
brahma n es inventèrent des rites puri fi cateurs
Les V édas s e développèrent en co ns équ ence et de
vinre n t des rituel s très volumi n eux
Les prin cipaux dogmes du brahmani s me étaient la
croyance en un gr a nd nombre de divinité s la vie
ture et la m é tempsycose O n cr o yait au ciel comme
récompense fi n ale des j ustes et à différentes variétés
qui n étaie n t pas éternels M ais on cr o yait
en même temps à une série de renai s sance s pour les
dé funts aprè s avoir vécu successivemen de la vie
des plantes e t de la vie des animaux redevenaient des
hommes
D an s ces diver s e s exi s te n ces devaient être expiées
les fautes commises dans les vies antérieures et chose
curieuse un certain nombre de pei n es et de maladies
fa i s aient connaître les o ffe n ses commi s es Ainsi la
phtisie était la pei n e du mé c hant qui avait tué un
brahmane Les maladies de la peau dé n on ç aient les
impudiques La dy s pepsie punissait celui qui avait volé
des aliments Les aveugles les in fi rmes les idiots le s
sourds muets ét a ie n t méprisés par les gens ver ueu x
DE L HOMME A D E I

par c e que leur s i n fi rmités tr a hi ss aie n t c rime s d une


exi s te nc e a n t é rieure k en o
p
T out cela trouve dans les Lois de Man ou qui f ont
partie des V éd a s M ais il y a dans ce s Lois q el ques
p a ge s qua s i chrétiennes éton n ent E lles pourvoient
aux moye ns d e facer l es p échés commis et la plupart
de c es m o yens semblent empruntés à la moral e
tie n ne
sont l e repentir l a confe ss ion le s bo nn e s
l aumône l e j eûne et le s au s térités corp relles
M a n ou prescrit aussi les bai ns et la récit tion de q el
ques texte s védiq es I l y a cependant à ce s uj et de s
estrictions diffi ciles à c oncilier ave c la doctrine du
pardon Ai n si li s ez ce texte Ni l étude des V éda s
ni l a libéralité ni l es sacri fi ces n i aucu e contrainte
exerc é e n i les au s térités ne permettront
mais un homme dont le cœur a été co n t a mi n é
l a sen s u a l ité d attei n dre les récompenses tures
loi s co n tienne n t d ailleurs les prescriptio n s les
plus extraordi n aires et aussi plus ab s urde s E n
voici quel ue s exempl es Le chef de f amill e ne devra
étudier l e V éda qu avec des ch eveux des ongles et u n e
Q u il garde bien de
marcher sur une corde à l uell e e s t attach é un veau
qu il n e coure pas quand il pl eut qu il ne regarde
image dans l eau
Q uand il passe pr è s tertre d un e vache d u n e
idol e brahmane prè s d un morceau de beurre
cl a ri fi é de miel de chemi ns se croi s ent et d a r
bres bien con n us q il tourne main droite de leur
côté
DE L HOMM E A DI EU
B eaucoup d au res règles de condui e sont du m ê me
g enre surtout en ce qui concerne l alimentation et
ien ne paraît être plus criminel que de manger la
chair des a mau x parce que c est un meurtre de les
tuer
C elui qui permet meurtre d un animal celui
le tue et le coupe en mo ceaux celui qui e n a chèt
la chair et la vend celu qui la fai cuire celui qui la
s ert et celui qui la mange doivent ous être considérés
comme les meurtriers de l animal
I l n y a pas de plus grand pécheur que l homme
bien que pas dieux ou les m â nes
cherche à a ccroître l e volume de propre chair par
la chair d autres êtres
C e respect exagéré pour animaux est une
de la croyance à la transmigration C a r si
cette doctrin e est vraie ces animaux dont nous man
geons la cha ir ont peut être été des hommes dans une
existence antérieure
L ég a lité entre les hommes est apr è s les V édas
une erreur profonde Car les hommes sont divi s és en
castes do n t la plus élevée est celle des guerriers ou
Au s econd ra n g viennent prêtres ou
brahmane au troisi è me le s agriculteurs ou vaisyas e t
au quatrième les esclaves ou sudras
A ec le temps ette hié archie a été modi fi ée et
par suite du développement du b rahma s me les
tres ont pris la premi è re place et des plus
g ra n d s privil èges
C est la nai s sance détermine la clas se de chacun
et personne ne peut s élever dessus de la caste de
ses auteurs
DE L HOMME A DI EU
Pour mesurer la distance qui s é pare l es qu a tre clas
il su fi t de l ire ces lig n es de s lois de M anou
Celui qui a tué in entionnellement un
bira le qua t du ch â time n t fi xé pour le meurtre d un
brahma n e celui qu i a tué un vai s ya en subira l e hui
cel i q ui a tué un sudra vertueux en su ira le
sei ième
Le s sudras ont tenus dans l i g norance des V édas
dont la connaissance est réservé e aux trois clas s

L éducation des en fants dans ces trois classes est


fai e par les brahmanes et consiste dans l étude des
V édas O n l eur enseign e moral e s vère et quand
il s ont l â ge voulu ils doivent contra cter mariage dans
leurs castes
C est un crime pour un hom e d une classe
d ép user une femm e sudra et s il brah
mane il mérite l e n fe
C ependant la poly g amie est permise suj ette à cer
t ines règles Q and un homme d une cla se
a épousé un e f emme de sa clas s e il peut p en
dre un e autre femme dans chacune de s cla ss e s
E n conséquence le brahmane peut avoir qua
tre femmes le guerrier t ois l e v a i s ya deux mais le
sudra ne peut épouser qu u e seule femme de sa
cla s s
Au r es e les femmes s nt tenues dans l ignoran c
et éprisées
A c ôté de ces erre rs singulières il y a a ns les
o o des règles de conduite moral e qui sont
vraiment remarquables et qui ressemblent aux Pro
DE L HOMME A DI E U
verbe s de Salomon et au Livre de la Sage s Nous
voulons en citer quelques u n es C elui qui pa r sa
f ermeté parvient à domi n er sa langue son e s prit son
corp s tout e n tier est j ustement appel é un triple gou

D e m ême qu un cocher mod è re ses chevaux réti fs


ai n si s i tu es s age re frène tes passions autreme n t
d a ns leur course sauvage elles te précipiteront ho s
de la voie
Ne pas de tes œuvres de religion
don n e au pauvre m a is ne parle pas de tes dons l or
dissout le mérite de la piété et le
mérite de l aumône
Personne ne nous voit dise n t les pécheurs dan s
l eur c ur E rreur Les dieux les v o ient ai ns i
prit omniscient qui habite da n s leur poitrine T u pen
ses ô mon ami Je suis seul mais au ded a ns de toi
réside un être qui voit tous tes a ctes et connaît ta ma
lice ta bo n t é
U n hom e n e s t parfait que quand il riple
lui m ê me son épouse et son fi ls

II

C ette m o rale était trop él evée pour s accommode ai


avec le polythéisme Les dieux supérieurs se
partageaient d ailleurs les hommages des fi dèles et
nul n e pouvait dire leq el devait avoir la suprématie
de aruna ou
I l n est donc pas é tonna n t qu il y ait eu alors des
DE L HO ME A DI EU
tendances vers le monoth é i s me et l e culte d un nou
ve a u dieu qui devait dominer le s autres se mani f esta
I l é tait un e conception du sacerd o ce et fut nomm é
Praj apati ou B rahma
C ependant autres dieux qui étaie n t de s per s on
él ément s subsistère n t et rent regar
d é s comm e des manifestations de B rahma Le ciel l e
soleil la terre l e feu et bie n tôt t o u s les être s m a té
riels ure n t considérés comme des partie s de B r a hma
qui était l e s prit et qui pour ain s i dire s piritu a lisait
tout D an s ce panthéisme idéal l univers matériel
n était qu u n e apparence une illu s ion B rahma était
la seul e réalité et il était tout éternel et impérissable
Ce s doctrines nouvelles re n t co n signées dans un
nouveau l ivre sacré les qui prit place à
côté V édas
M ais tout cela était bien obscur et l un de s titre s
de B rahma f ut
Q ue deve n ait l homme dans conceptions pan
I l était supprimé I l perdait
dualité personnal ité propre I l n e pouvait pas dir
j e suis q el u un j ai un moi E t l erreur fatal e
de l homme ignorant selon la doctrine des
était d ig n orer son ide n tité avec B r a hma et de
croire à son exi s tence person n elle
Ain s i la perfection pour l homme n e dev a it pa s con
sister à a cquérir des mérites p a r l a prière l e j eûne
sacri fi c e et actes de vertu elle co n si s tait à bien
connaître son identité avec B r a hma E t celui qui pou
se dire avec conv ction Je sui s B rahma était
un h o mme parfa it Le mal n e pouvait plus avoir d a t
DE L HOMM E A DI E U
trait pour lui et quand il mourait il était absorb
da n B rahma comme une gout e de pluie dans l océan
M is que devenaient les au res les qui
s éta ient conte n té s d ê tre vertueux et de faire de bon
nes œuvres des prières et des sacri fi ces L é ole U pa
nish d leur ouvrait le ciel mais pour un temps seule
ment Q uand la somme de leurs m rites ét it
comme l hu ile d une lampe ils renaissaient
à la vie terrestre et ils en eprenaient outes les
ves et toutes les mi s ères
D ans les c ya n ces brahmani ues populaires les
méchants renaissaient au si mais à une vie simple
ment végétale ou animale
la perfection dans la rel igion des U pa
éta it bie n diffi cile et ra e et l es existence
futures avaient bien des variétés
V oi c i par exemple à quelles pérégrinatio s
étaie n t condam n és ceux qui vivant dans
village mè n ent une vie de sacri fi ce font des œuvres
d utilité publique et pratiquent l aumône I ls s en von
dans la fumée de la fumée dans la nuit la nuit
dans la moitié obscure de la lune
Après des mois ils vont au monde de s p è res du
mo n de des p è res à l éther de l éther à la lune Celle
ci est l e roi Soma Là ils sont chéris par les
O ui les les aiment Après avoir h bi é là jus
ce que leurs bonne s œuvres soien détruites
reprennent de nouveau l e chemin par où il s étaie n t
venus Ai k e n o p
C ette vie future é t it une pauvre récomp nse po
les hon n êtes villageois mais aussi pourquo i
DE L HO M A DI EU
ils pa s fait tou s leurs e ffor s p o ur s identi fi er ave c
B ra hma

Le s U pa n i s ha s ava ie n t a pporté de s mo fi cation s


radi ca le s au B rahmanisme origina ire
C était même religio n nouvelle et le s ancie ns
dieu védiques s é t ie n t fo n d dan s B rahma
av a ie n t perdu leur réalité et comme l e s formes du
mo n de extérieur il s étaie n t devenus c e s t dire
illu s ion
Le brahmani s me avait é té très bie n
accueill i parmi le s cla ss e s s upérieure touj our s atti
rée s par le s spéculatio n s philosophiques et touj our s
ennemies de s e n traves le brahma n i s me origi n a re
mettait à leur l ib er é
Ma i s le p a nthéisme n e fut j am a i s une religio n
l a ire et qu a nd l e bouddhisme fi t app a ritio n il
trouva le p euple b i e n dispo s é à recev o ir doctrine s
relig eu s e s et des rè le s de co n duite nouvelle s
Q uelle e s t exactement la vérité hi s torique s ur le f o n
d a teur du bouddhisme C e s t bie n f fi cile à dire c ar
les documents fo n t dé faut
M E Senart a publié un
o qui est remarquable et da ns
quel il soutient qu il y a bien peu de cho e da ns cette
lége n de s oit vraime n t hi s torique
M Ai k e n qui e s t a s s i un érudit et un émi n e n t pro
de de a s ng on dit La bio
De
DE L HOMME A DI EU
gr a phie de B ouddha que nous a transmise la tradition
a une si forte teinte de l égendaire et de erveilleux
qu on est te n té de demander si elle n es tout
e n tière u n e fi ctio n
Un hi s t o rien anglai s qui doit avoir quelque autorité
M D utt c a r il a vécu aux I ndes il a été mini s tre
fi nan c e s du Ma haraj a de B aroda e t il a publié une
hi s toire origines de ce pays j usqu au sixième
cle ava n t J é sus C hrist
Nou avons cette hist o ire devant les y eux et nous y
relevo n s les dates suivantes
B ouddha aurait vécu de l année à l an avant
Jé s us Christ suivant la traditio n Car aucun récit de
s a vie n e fut alor s écrit
U n S iècl e aprè s vers l a n a vant J és us Christ un
conseil de moines bouddhi s tes aurait discuté les dif
d opinion qui s étaient produites sur les
ne s s acrée s que l e s fi dèles bouddhi s tes avaient apprises
par cœur M ais il ne paraît pas que ces hymnes aien
alor s été mises par é crit
C ent trente cinq ans après an avant Jésus C hrist
u n e n ouvelle assembl é e de moi n e s fut enue à P a tua
co voquée par le roi Aso k a pour décider quelles
ét a ie n t vraiment les uvres religieuses du bouddhisme
qu on a ppelait Pita k a s
E n fi n cent cinqua n te ans après le s Pit a k a s furent
consig n és par écrit mais il y a les Pita k a s du Sud et
l e s Pita k as du Nord qui di fère n t not a bl ement les uns
autre s Les plu s dignes de con fi ance qu i sont en
même temps le s moins exa g éré s sont les Pita k as du
Sud a u nombre de trois et celui qu on appelle Sutt
DE L HOMME A DI EU
Pita k a présumé conte n ir l es paroles e t le s œuvre s
de B ouddha lui même
Les autres co n tiennent des règles de c o nduite trè s
minutieuses pour moines et nonne s
tes appel és et et traitent des
j et s les plus varié s causes de l existence des
ment s et conditio n s de vie dans l es dif érents
mondes

IV

I l n est éton ant qu u n e histoire écrite près de


trois s ièc l es après les événeme n t s appuyé e s ur la s eul e
tradition contienne beaucoup de l é gendes Parmi
r a ce s orie n tales surtout la l é gende est un produit na
turel de leur imagination
C e s t un trait caractéri s ti que des indous const té
par T aine da n s son o
Nulle part dit le mythe n a été si tra ns parent ni
abo n dant I l semble que cette race ait é t é f a ite pour
voir dieux dans toutes les choses et choses dans
tou s dieux I
Rien n est plu s vr a i T oute s le s divinités de
sont choses et toutes choses de s ont de s
dieux Les n uages vent s orages l aurore l e
soleil le feu le tonnerre la terre l es fl euve s les
son t de s êtres revêtu s de divinité
E t cela n est pas dû s eulement à la nature du peupl e
et du pays mais aussi aux pratique s religieuses du

p
D E L HOMME A DI EU
bouddhisme da s les diff érent ordres de moine s et

Comme l a écrit M B th dan son ouvrage


o les pratiques en u s age che les
co n t mplatifs indiens rel è vent de beau
lus que de la ré fl exion intellectuel e
lit é prolo gée corp s fi xité du regard
répétition me n t a le de formules bizarres méditation
sur les my s tères insond a bles contenus dans quelque s
mono s yllabes telle s que le fameux s uppre ss ion du
s o uffl e toute une s é rie d exercices hypnotiques
cueillis et exposés dans le sy s tème oga
C es procédé s co n clut M B arth ne p uvent aboutir
qu à la folie et à et c e s t en e ffet sou s l a
fou ou d un idiot que dans
o n nous dépeint s ouvent le Sage
I l est tout aturel que ces Sages d un nouveau enr
inventent des légendes et créent de s dieux au cour s de
l urs h a lluci n atio ns ou de l eur s divagation s
ques
Et al o rs comm t hi s toires de
B rahma de et de B ouddha sont n oyée s da ns
d i n n mbrable s légende s et c ombi n il de
distinguer a uj ourd hui dan s le s livres sa cré s dans
p o ème religieux de ce est vraiment his
et ce qui ne l est pa s
M D utt s e s t e fforcé da n s ouvr ge de r a conter la
v aie histoire de B uddha et d en carter le s l é ge n de s
mais M T a i n e a paru se compl a ire da n s les légendes
et comme il n a vait pas la foi chrétie n ne il s est épris
du bouddhisme
L HOMME A DI E U

C e s t une ave n ture fréquente chez l e s i n crédule s


n e croie n t pa s au vrai D ieu mai s cr o ie n t à
magie au s piritisme à mille super s titions et c e s t
ain i que T aine a pré s i é à l établi ss ement culte
bouddhique à Pari s
C est ai n si qu au lieu de chercher l hi s toire véridique
B ouddha e s t d ailleurs très incert a ine et très
mythologique il a raco n t é légendes et des con es
de fées
Q uel é t it exacteme n t le nom du fondateur du boud
C ela même est incertain I l est pro b abl e qu il
apparte n ait à la tribu des voisine de l a trib u
de s Les deux tribu s ét ient é parées p ar la
petite rivi ère Rohini et avaient une exi s tence a ss ez
précaire
Le chef ou l e roi des nomm é
ava it épou s é deux fi lles du chef de s et pen
dant l o ngtemps il n eut d e n fants mais un j our
l aînée des deu sœurs lui don a un fi l s fut
pel é Siddh a rtha et s urnommé G autama C est cet
fant qu i e s t deve n u B ouddha
I l est aus s i désign é sous l e nom de Mo u n i
ét an t l e nom de sa tr bu et M ouni s ig n i fi ant l e

Suiva n t la coutum de son pay s il se mari a j eu n e


et p ss da mêm e un harem Son épouse principale l ui
d n na u n fi l s
Ma is a l rs il fut pri dégoût extraordin ire p o ur
l a vie m n daine et p ur les plai s irs de la terre I l aban
do n a ses femmes so n e n fant et il retira da n s la
s olitude pour mener la vie ascètes et pr ê cher l a
et les austérités
D E L H O MME A DI E U
Jusqu i c i rien de surhumain da n s l hi s toire de G au
tam a ou M ou n i coutez mainten nt le récit de
M T a ine
M ouni était dans l e ciel disent les légende s
et parmi l es D ieux ayant ama s sé des mérites in fi ni s
par sa charité s es dévouement s s es pénitences dans l a
s uite in fi nie de se s vies an térieures lor s que pour
tou s les êtres vivant s il ré s olut de s i n carner
core cette fois d an s l e sein d une femme
Après avoir parcouru l univers d un regard il choi
sit et descendit en elle comme un rayon
de cinq coul eurs sans q u elle eût eu com
merce avec un homme
Au bout du temps fi xé il naquit et fut élev é puis
marié par le roi dont était l épouse M ais lors
qu il eut atteint vingt neu f ans et traver s é les j oies
du monde ses grandes pensées f erment è rent
et touch é de compassion pour les créatures il s ongea
à les sauver
La s uite du ré it de T aine peut se résumer en quel
ques lignes
M ouni ré fugié dans une forêt se livre pe n da n t
s ept ans aux pénitences les plus sévères Au bout de
ce temps il constata que ses obscurcis
son esprit et il se remit à man g er D evenu beau
et fo rt il cha n gea de solitude et fi t le vœu de n en plus
s ortir avant de devenir B ouddha Là le démon vint
avec toutes ses te n tations M ais le tentateur
fut vaincu et l e futur B ouddha sentit son e s prit illu
miné I l se rappela ses n ai ss ances antérieure s
carnations successives et celles de toute s les créatures
D E L H O MME A DI EU
I l embrassa tous les mo n des d un regard I l s ai s it l en
in fi ni de tou s e ffet s et de toutes
cause s et il découvrit que la vr a ie sub s t an ce c ho
s e s est néa n t
I l me sembl e bien que p o ur co nn aître tout cela
G a ut a ma dev a it d é j à être B o u ddha mai s il paraît que
non I l n ét a it encore qu u asc ète I l alla à
et co mmen ç a pr é dication s I l paraît avoir prêch é
j u qu à l â ge de quatre vi n gts et groupa aut o ur de
lui u n gra n d n ombre de di s ciples qui pr o pagère n t
t o ut sa d o ctri n e
V ers l an ava n t Jé s u s Christ il mourut p o ur
avoir trop m an g é du porc s éché O n brûla son corp s
et huit ville s partagère n t o ss ement s
I l va s a n s dire que le s l é gende s e n toure n t o rt
comme s a n ai ssan ce Q u an d il coucha pour m o urir
sou s deux arbre s S a l as j ume a x ce s arbres
s oudainement et r é pa n dire n t leurs fl eur s s ur so n c orps
D a utre s fl eurs et des parfums tomb ère n t du ciel et
u n e mu s ique céle s te fi t e n te n dre
U n e ffroyabl e trembl ement de terre et des rouleme n t s
de ton n erre sa luèrent der n ier s oupir
I l n est peut être inutile de dire que l e s
l é ge n des qui entourent l a mort et la vie et
s urtout la n a i ssa nce de Mo u n i sont loi n être
identique s Sig na lo n s q el que s vari a ntes s eul eme n t
J a i c it é l e ré cit de T aine voici celui de M Ai k e n
traduit par l abb é C olli n l e ré s ume
Le futur B ouddha s ét a it é lev é lui même à la dignit é
d e s prit céle s te par u n e imme ns e s érie de vie s ver
tueu s e s qu a nd il v o u ut faire homme pour s auver
DE L HOMME A DI E
l huma n ité I l choisit pour m ère la vertueu s e M aya
T ai n e l appelle
Pe n dant qu elle dor ait elle r ê va qu il pa ss ait par
son côté droit sou s la forme d un petit éléph a nt blanc
Au même momen l e s prodige s le s plu s
res s e pro duisent d an s l e ciel et sur l a terre Au ciel
u n e lumière é bloui s s a nte é cl a ire dix mille mon des
Sur terre les aveugle s voie n t le s s ourd s ente n dent les
muet s parle n t le s b o iteux marchent Le s oi s eaux sus
pende n t leur vol les fl euves ce ss ent de c o uler les fl eurs
s épa n oui s sent l air est rempl i de parfums et une
sique d e s prits céleste s se fa it e n tendre
V oil à pou moment de la conception Celui de la
nai s s an ce est accompagné d autres prodige s du m ême
genre Rappelon s seulement celui ci A pei n e né l en
fant fi t sept pas vers l e nord et s é cria C es t
derni ère n aiss a nce j e suis le plu s grand des êtres
Un e autre vari a nte des merveilles qui ont signal é
la n a i ss ance de M ouni e s t cell e d un bonze chi
n oi s du quatorzième s iècle n ommé Foe oue
relatio n a ét é tra duite par M Abel Nou s
geons récit fa n tastique
Q ua n d l en fant naquit le ciel et la ter e rembl
re n t fortemen I dra B r a hma les quatre rois du ciel
avec t o ute leur suite et le s dieux leur so n t soumi s
les drago ns le s démons les gé n ie s vi n rent tous entou
rer et guider l e nouveau né D eux roi s de s dragon s
fi rent pleuvoir s ur lui u n e eau tiède à gauche et frai
c he à dr o ite M ouni fut ame n é au palai s de s on
père dans un char attel é de dragon s ci n q cents
s ors se m on trèrent découvert et un o céan de b o nnes
actions se produisit
DE L HOMME A DI E U
Le soleil la lune le s é toile s et pl a nète s
cinq cent s éléph a nts bl a n cs qui s étaie n t pri s
d eux m ê mes dan s les fi lets s e trouvèrent devant
pala s cinq cen t s lions blancs s ortire n t mo n ta
gnes de neige et se trouvère n t lié s à l a porte de la ville
les fi lles des rois des dragons se tinrent en cercl e
tour palai s dix mille vierges céle s te s parure n t
le murail es ten a nt à la m a n des c ha s se mouche s d e
queue de pao n
T outes les femmes e n ceinte s du royaume
rent l e j our à des
C itons pour en fi nir avec les merveilles r ac ontées
par Fo e oue quel ues miracles de l a de
ou n i Après des péripétie s san s n ombre après
avoir été roi de s pao ns pao n lui même après s être
fait manger sous forme de serpe n t après av o ir eu la
charité de donner à des bêtes féroce s pour a p a i s er
leur faim s a tête et même tout s o n corp s to t
ma n gé qu il était retira d ans u n e s olitude où il vi
da n s la c on templatio n la plu s pro fo n de
Ses médit ti o n s produisaient quel que fo i s de s e ffet s
extraordi n aires U n j our il di s paru de l e n droit où
il était assis et dans l air du côt é de
il atteig n it l a régio n de la lumière et de son
corp s de s lueur s bleue s j au n e s rouges
bl an ches et d a utres aya n t les plus belles tei n te s du
cri s tal En outre de la p a rtie i n férieure de so n corps
j a illirent des fl am es et de l a partie s upérieure
une pluie d eau froi e I l répéta ce prodige
qu a tre poi n ts de l e s pace et il revint s as s eoir s on
s iège
D E L HOMME A DI EU
Nous avons dit plu s haut comme n t il mourut M a s
voici u n e versi o n toute diff é re n te et plu s merveilleu s e
en c ore
Son cercueil de lui même dans le s air s
e n tra da n s la ville de par la porte occide n t a le
e n sortit p a r celle de re n tra par celle du midi
et res s ortit par celle du n ord I l fi t e ns uite s ept f o i s
le tour de l a ville voix se fi t e n tendre du cercueil
T ou s le s habit a nt s des c ieux a s si s t a ie n t à la
m on ie et versaie n t de s larme s En fi n placé sur un
bûcher le bouddha lui même a u moyen
du feu épuré de l a fi xe co n templati o n qui sortit de sa
poitri n e M ai s ni l e cercueil ni le s draperies ne furent
c ons umé s
E t c est a insi que ou G autama e n tra dans le
repos é ternel du Nirv a na qui e s t le néant
Es s a yon s de comprendre mai n tenant quelle religion
il a fondée

Fo n der une religio n c est fa ire connaître à l homme


la D ivi n ité et se s attribut s c e s t lui e n seig n er de
enver s D ieu et envers les autre s hommes c est
ét a blir l e culte que l h o mme doit à D ieu
là ce que G aut a ma ou M ou n i a fait
Non I l n a promul gué aucu n dogme ay a nt D ieu ou
la religion p o ur obj et I l n a établi aucun c ulte à ren
dre à la divinit é ni prescrit le s devoirs de l homme
envers D ieu
DE L HOMME A DI EU
doctri n e n e s t pas religieu s e n i mét physique
mai s moral e E t morale même n a pour obj et
de supprimer l e péch é mai s l a douleur M oun
un pe ss imiste d és e s p é r a n et dé s e s péré I l voit tout
en noir dans l e monde et l a vie n est pour lui qu une
sou ra n ce Le s brahm a ne s et leur s dieux peuve n t
c hanger cet état de chose s No n
V oici les paroles attribuées à
I l y a ci n q cho s es ne peut a rriver à faire aucun
Samana ni aucun brahmane ni u n D ieu ni M a a le
démon ni B rahma ni aucu n être dan s le mo n de
Q uelles sont ces cinq ch os e s Q ue ce s uj et à la
vieille s se ne vieillisse que ce qui est suj et à l a
mal a die ne s oit p a s m a lade que ce qui s uj et à l a
mort ne meure pas que ce qui s uj et a l a rui n e n e
tomb e e n ruine que ce qui s uj et à pa s ser n e
passe point
V oil à ce que ne peut faire aucu n S o m a n a n i
cun brahmane ni D ieu ni M ara ni B rahma ni
aucun être da n s le mo n de
La vie humaine do n c u n e douleur perm an ente
et sans remède La mort m ême n y met pas fi n à
cause de la tr an smigratio n êtres D e migr a tio n e n
migratio n l homme re n aît pour so u ffrir dans u n e Sé
rie do n t le terme i n c onn u
Q ue faire d on c pour s a ffran c hir de l a s ouffr a nce
C est la question que G autama S e s t po s ée et aprè s
a nn ée s de méditation pr o f o nde dan s la solitude
il c rut avoir trouv é l a soluti on de ce problème n o n
d ans la religio n ma s d ans u n e doctrine
qu e M T ai n e résume ainsi
D E L HOMME A DI EU
Q uatre é rit és compo s ent cet e doctrine T oute
exi s te n ce e s t une s ouffrance parce qu elle comporte
la vieilles s e la m a ladie la privation et la mort M a s
ce qui fa it d elle une sou ffra n ce c e s t le dé s ir s ans
ces s e ren o uvel é et sa ns ces s e contrarié par lequel nous
nou s attachons aux obj et s à la j eunesse à la s anté à
la vie D onc pour détr ire l a s ouffrance il faut dé
le dé s ir Pour le d é truire il f a ut reno n cer à soi
même s e d é livrer de la s oif de l être ne plu s se n tir
d attr a it pour aucun obj et n i p o ur aucu n être T elle
la d o ctrine primitive T rè s probableme n t
M ouni n est pa s allé au delà aj oute M T aine
I l n y a l à qu une doctrine de philo s ophie morale
M ai s les di sc iple s de B ouddh a et les commu n auté s de
moine s qu il a f on dée s et qui se s ont perpétuées en
ont fait la mor a l e d une reli g ion sa ns D ieu
M ou n i n a vait pa s rej eté les dieux du brah
mais selon ses e ns eig n eme n t s ces dieux
é t a ie n t soumis comme l e s hommes à la transmigr a
tion et co ns équemme n t i n férieurs à lui même
u n e fois deve n u B o uddh a il était lui même soustr a it
à c ette d é ch é a nce la tra ns migratio n E t c est pou
qu o i B r a hma lui a pparut à l heure où il allait e n trer
da ns le Nirva a s uprême et se convertit à la foi boud
I

dieux n étaie n t do c que des hommes sup é rieur s


au re s te humains et B ouddha lui m ême élevé
des s u s d eux p a r sai n teté ét a it aussi u n ho me E t
donc d ans l e sy s tème bouddhique l a divinité n existe
p as

r d r l p
DE L HOMM A DI EU

Il a donc que hommes s upérieur s qu on


p lle dieux et qui so n t deve n us dieux qu e n
prima n t par e fforts de volo n té t o ut c e qu il
av a it d hum a i n e n
D a n s l e brahma n isme l homme devait S ide n ti fi er
a vec B rahma par u n e fort de et deve n ait
a i ns i lui même B rahma Dans le bouddhi s me
me par un effort de o o supprime l e d és ir et
même le besoi n de l ex s tence et s év a nouit da ns une
e s pèce de l être C e s t l e repo s
l e Nirv a n a
deux s ystèm e s on l e voit n e s ont sans
s embl anc e
Ma i s où l idée de D ieu d ans tout c ela E l e e s t
a b s e n e E t voilà p o urquoi moi n e s b o uddhi s te s
eure n t bie n tôt fait de s upprimer l idée de cause pre
mi re Au s si M d opi n io n que
la doctri n e bouddhiste ath é e M ou n i n e
relève d a ucun D ieu il tie n t tout de lui même et de
la gr â ce d u n B ouddh a a n térieur dont l origi n e est
pa s plu divine que la S ie nn e
dieux n ont ie n à fa ire ici I
E t l â me humai n e elle au ss i une illu s i o n
doit elle avo ir le sort de t o ute s ch os es pé

M Ai k en répo n d s elo n s péculatio ns s ych o


l gique s livres sa c ré s il n y a rien d ans l homme
qui re s sembl e à u n e â me perm an e n te s urviv an t a prè s
l a mort gard an t per s o nna lit é immu a ble

r d d
DE L HOM E A D EU
C elui qui e s t e n tré dan s le Nirvana est anéanti au
del à de la mort ou exi s te e n core B ouddha n a
m a i s v o ulu se pro n oncer l à de s sus Le Parfait existe
au delà de la mort O u pa s
Q ue le P a rfait existe au del à de la m o rt cela n est
p a s ex a ct que l e Parfait n existe pa s au del à de la mort
cela non plu s n est pa s exact que le P a rfa it existe ni
n exi s te au del à de l a mort cela n o n plus n e s t pa s
exa c t I
Si B ouddh a n a pu r é pondre d une manière plu s
à ce s que s tio ns il est bien dif fi cil e pour nou s
de savoir quelle e s pè c e le Nirvana pro
duit au del à de la m o rt ni si l â me humaine possède
l immortalité d a n s l a doctrine bouddhique
Ain s i donc da n s le bouddhi s me primitif D ie
n exi s te pa s l immortal ité de l â me e s t douteu s e et il
n y a pas de culte religieux institué par fondateur
rite s religieux du brahmanisme qui ne servaient
rien pour l a bsorption da ns B r a hma éta ent égale
me n t s a ns valeur pour attei n dre au Nirvana B ouddha
le s co n sidérait comme inutiles mais il le s tol érait
ét a ient permi s mais non impo s é s
C e n est vraiment qu a prè s la mort de G autama que
les s pécul a tions des moi n es bouddhi s te s o n t fait de s a
philo s ophie morale une théol o gie s ystématique
l o gie bien étr an ge do n t les dieux sont hommes
ont le s dogmes suppriment l e D ieu créateur antérieu
a u m on de
V oici comme n t T aine résume la dogmatique nou

ld r dd p
DE L HOM E A DI EU
velle m o i n es bouddhi s tes C e s t u n e h éré s ie que
d a fi rmer l existe nc e d u n E tre s uprême créateur du
P o int de cause première La n ature une
s érie i n fi n ie de nai ss a n ce s de de s tructio ns un
i n fi ni de cau s es qui sont e f ets et d e f
fets qui s ont de s cau s e s une l ig n ée i n fi ni e e n arrière
i n fi n ie en avant de décompositio n s et de
tio ns qu i n o n t pa s eu de comme n ceme n t et n au
ront de
Là de s sus l im a gi na ti on orie n t a l e trav a ille et les
moines bouddhi s tes inve n tent et décrive n t les myriades
de millio n s de mo n des peupl é s d être s viva n ts qui vi
ve n t des siècles et des millier s d an née s et qui s ont
géa n ts dont la t a ille v a rie de dix a cent pied s
I l y a da n s ce s m o nde s de s cieux s uperpo s é s où habi
te n t hommes die et de s enfer s é pouvantable s rem
pli s de dam n és mais qui n e sont éter n el s que pour
s cepti ue s et le s i n cré dule s
bouddhi s te s du Sud ont inventé huit e n fer s
lant s ceux du N o rd y ont aj outé huit enfers glacé s
Ces enfer s sont aus s i peuplé s d a n imaux de démon s
de toute s s o rte s de gr an ds serpent s de couleuvres au
vis a ge d homme s de mo ns tres de t o ute s e s pèces
Dan s c ieux inférieurs sont dieux ordinaires
brahmanes dessus s o nt les B ouddhas futurs
qui attendent l e mome n t de s incar n er Plu s haut les
B rahma s plus haut les êtres vertueux et pur s plu s
haut encore les délivrés de s sus de tout et de tous
le c iel des B ouddhas san s form e ni coul eurs où le s
corps éthérés eux m ême s disparai s se n t
Pour atteindre à ce degré suprême de s c ieux boud
DE L HOMME A DI E
il faut s a ffranch ir de cette erreur fonda
tal e qu il y a quelque chose de réel C ette erreur
l origine et la cause de tous les maux Car il n y a rie
de réel il n y a plus d être tout est vide
E n deda n s comme e n dehors de nous m ê me s il
a que le pur rien et le n é ant ab s olu T el est le f aîte de
la s age ss e la loi par del à la loi I

N o u s a brégeo ns con s id é r a blement l exposé de T a i n e


s ur l es sp éc ul a tions des moine s bouddhistes Si nos
lecteur s o n t la curi os ité de tout lire sero n t éto n nés
de voir à quel degr é de folie s ont a rrivés les suc c e s
s ur s de dans l édi fi cation de l eur système

Ja a i s B ouddha lui m ê me qui pa ssa it pour sage


n ura it pprouv é de pareilles r ê verie s qui n ont pu
être i n ventée s que p a r des cerveaux halluci n é s
T out cela ne mérite pa s en réalité le nom de rel igion
Au ss i n es pas l œuvre du fondateur qui s était
conte n té de prêcher une moral e limitée à des devoir s
de b ienveillance mutuelle
ais cette morale n était pas fondée sur des
tes divins comme la morale chrétien n e E lle ne s ap
que sur l e droit au bo n heur de l humanité et
ne lui enseignait que les moyen s de combattre la sou f
france et d en supprimer les cau s e s
N ous reconnaissons volo n tiers que cette morale
n était pas sans une certaine beauté et qu en la
cha n t uddh a pu acquérir une certaine réputa ion

p
DE L HOMME A DI E U
de sa g esse E t cepend a nt nous croy o s Plato n
crate et lui so n t bien supérieur s
M ais nous n hésiton s à dire que la bienveilla n ce
bouddhiste ne soutient pa s l a comparai s on avec la cha
chrétien e
E lle est aussi di f ére n te que l e Nirva n a di érent
du paradis chrétien E lle inspire la piti é pour tou s les
êtres vivants y compris les a n imaux mai s elle ne
commande pas l amour le dévouement l e sacri fi ce
pour l e bonheur des autres
Aussi dit l abb é de B roglie l e bouddhisme n a
produit n i hôp it ux ni orphelinat s n i asile s pour les
abandonnés I l n a cré é que des rel igieux mendiants
E t puis l a moral e bouddhi s te n a pas de sanction
E lle doit être sa propre récompense avec
sement graduel pendant l a vie et l e néant fi nal dans
le N irvana
La moral e chrétienne au contraire accroît
la virilité au lieu de la détruire grandit les forces mo
rale s él è ve les car a ctères em b ell it la vie et la rans
forme en immortalité glorieuse
Aussi voyez la di ff érence dans les résult a s Q uelle
civ l is tion e s t so rtie du bouddhisme U ne léthargie
intellectuelle et moral e q ui du e depu s plus de vingt
S iècles elle à comparer avec la ci lisation ré
tienne
l es mœurs des indous et des Chinois sont des
plus dépravées Renan a été moi n s tendre pour
l e bouddhism e son ami T aine reconnaît u il est
a u s si corrompu qu e le polythéi s me gréco romai n I l
y a des dieux bouddhi q ues dont le culte m ê me
De
D E L H O MM E A D I EU
sc ène comme il y en avait dans l e paganisme anti q ue
Et i ges de leur s dieux s ont de s plus dégrad ntes
divinités païe n nes avaient la forme h mai n Les
dieux hi n dous chinois sont d horrible s dragons de s
mon s tre s
sacri fi ces humains y furen longtemps en hon
neur E t l on sait que j u s q e n le s fem es des
r a j ah é taie n t obligées de se laisser brûler sur les
cher s qui consumaient le s cad a vres de leur s m ris I l
a fallu un statu du parlement britanniqu pour m re
fi n à cet usage cruel
T a in ne s en est pas s ouve n u uand
il a vanté l a mansuét de du bouddhisme I l a oublié
é g al eme n t que l on a souvent massacré les E uropéens
et surtout missionnaires dans le s pay s
q ues
I l ne s es pas souvenu non plus de la utume bar
a re de chez le s Chinoi s de l e s clava ge
et de la polygamie de l oisiveté recomma n dée omme
une vertu parce qu elle permet le s contemplations ex
et la passive indi fférence qui e s t l idéal oud

I l faudrait des volume s pour fa ire co n naître le boud


so s tous ses a s p ts et pour r a conter son his
t o ire Notre travail donc for ément in omple ai s
il s rait encore plus nsuf fi sa n t si nous ne parli s pas
des rappr chemen s ont un grand nombre d écri
vains en re l e bouddh sme et christianisme
L HOMM E A DI EU

D epui un demi siècle enviro n les e n e is du chris


avo és ou dégu s é s ont fait a u boudd isme
réclame enthou i as te qui a séduit bie n e s prits
T rès peu souci ux de la érité s i co n fi a t s dans
l ig n orance l rs l ecteu s da ns l ur g é nie d in
ont b â t tout un s ystème pour démontre
que a ét é le berceau de la civilisation que la
B ible n e t qu ne variante de s livres védiques et boud
que J é s us Christ lui même n est qu un pla
de B ouddha et le christianisme une imitation du
boud hi s me
Pour établir cette thèse audacieuse il s ont donn é
l u o r té l hist o ire à lége n de s ils ont a n tidaté
ces l ége n de s de plu s ieu s S iècle a fi n qu elles fus s e n t
antérieures a ux ont arrangé et fal s i fi é
textes pour multiplier re ss emblances e n tre l e s E van
giles et les livre bouddhique s
Cette cons iration contre la vérité a ob nu du s uc
aup s de tou s ceux que l e chri s tian s me gêne et
l on n e sait pas j usqu où elle aurait pu parvenir s i de
vra s s avants mett n t l honneur l a s c ience de s
leur indi ff é rence reli g ieu s e n a v a ent démol i
out cet échafaudage de men s o n ge s d e reu s et de
préj u gé s
L un des plus audacieux parmi s e c t a ire a été
Lou s auteur de
avait été pe dant plus eurs a n ée s gre f
fi er t n al inféri u à ai s il n y
avait pa s p rdu s on temp s da s l ude de l a
dure de égi s tio n a n glo in do e I l y av it fouill é
rui s et monu e ts inter o é traditio ns e t
DE L H O MME A DI EU
les l ivres sacrés écouté l e chant des vieilles
aux pieds du B rahma et quand il revint en France
y apparut comme un révéla eur des véritables ori g in
du monde I l avait rouvé aux I ndes la source de
tes les traditions de toutes les législations de to
langues de toutes les reli g ions de toutes les ci

V ieille terre de berceau


g enre humain salut Salut patrie de la f oi
l amour de la poésie et de la science O h comme
voudrais que ton passé pût ê tre plus notre ave

Pauvre E urope qui se croit civilisée Comme elle a


méconnu l e vra i modèle Pour arriver à la vraie civ
il lui faudrait devenir ce qu étai il y
a quatre ou cinq mille ans
C est un peu dif fi cile peut ê tre Car pour en
à cette antique c ivilisation de il faudrait q u ell e
eût existé et que l histoire n ous e n sei g n t ce qu elle
était
Sans doute M va soulever l e voile no s
dérobe ce passé g lorieux que lui seul connaî O ui
certes écoutez
Q uell e s plendide époque j ai pu al ors étud e et
comprendre
enti è re dans sa viva
et puissante originalité Je la suivis dans ses pro g
dans l e rayonnement de ses lumi è res l univers
tier Je l a vis donner ses m urs ses cou umes ses
et sa religion à à la Perse à la
Rome Je vis et précéde Socra e et
DE L H O MME A DI EU
et l e fi ls de la vierge en
sanscrit créé par D ieu précéder le fi l s de la vier g e
de
C ette tira de e n thousi as te ne pouvait manquer
ler l attention par so n trait fi na l dirigé contre le D ieu
des chrétiens c M ais aussi quelle
découverte intéress an te que ce s appelait
aussi né d un e vier g e comm e notre Jésu s trois
mille cinq cents ans ava n t chrétie n ne
T outefois cette ressemblance de n oms entre le dieu
indo n et l e D ieu des chrétiens ne suffi sait pa s M
eut le soin de raconter la vie de Rien
n é ta it plus facile I l copia celle de Jésus Christ Ré
d après la version que n ou s en donne Mg r
de I

naq it dans une bergerie une nuit


si g nalée par de g rand s miracles D es berger s et des
saints person n ages vinrent
U n Raj a h dont il ne dit pas le nom mai s qui s ap
pelait sans doute craignant pour son trône
fi t massacrer tous l es enfants m â les nés dans la même
nuit M ai s plus ingé n ieux que l en
fant de au lieu de fuir en E gypte il
aux bourreaux en prenant la taille d u n en fa n t de
dix ans
I l fut au s si plus précoce que l e Nazaréen car dè s
l â ge de seize ans il commen ç a à prêcher déclarant
qu il était co o
venu pour c o o
Les foules coururent l entendre et en

d
DE L H O M E A D I E
disant cel ui ci est bie n o
I l enseig it l e peupl e o
U n j o ur il se et prit l éclat de la maj
divine U n aut e j o r des f emmes pieuses vers
des parfums sur sa tête
I l va s ans di e qu il fa isait des mira cles Sa mi
te mi ée il se l a issa tuer par des méchant s et
ses di s c ples voulurent recueill ir reste s co p
avait di s paru miraculeu eme n t
I l nous sembl e que M a voulu tro bien
faire Son re s sembl e trop à Jésus
Ch ri st Les moins savants parmi l ecteurs ont soup
la super herie et ils se sont dit c est trop b en
t ouvé pour ê tre vrai
Q u an t aux s avants ils ont haussé le s épaules ils
se so n t moqués de cet i n dianiste qui p t ndait savoir
l e san s crit et qui n en connais s ait pas l es éléme ts
I ls ont mis à néa n t les fabuleu s es inve tions de M
et il s o n t fait connaître la vérit a ble lége de de
s on h éros
Mg r de e s t lui même un sava n t india
n iste et pro fe s seur à de Louvain a pub ié
tout un volu e en réponse à l œuvre de M
et il en a d é montré toute la fausseté d une fa ç on
triomphante
Son ouvra ge e s t d ailleur s appuyé le émoignage
et l aut r té des vrais sava n ts
O r voici l a conclusio n que nous pouvons en dé
Le h é ros ythique de M ne S est
j amais appelé parce que ces deux
noms n existent pas dans la la ng ue sanscrite On
D E L HOMME A DI EU
re co n t e dans le s livre s la é ge de
qui n e s t le fi l s d u e vi erge
nom inconnu da ns l e s ans c r m s d une emm
et de Ce S gni fi e
o et il le titre des démo n s e nn emis et
dan s u n e bat a ille In dra a tué fi ls
de D ev a k i da n s l a s ucce ss ion livre s qui
de siècl e e n s iècle on t formé sa l égende d abord
u n s a ge Plus t a rd il un guerrier puissant
Dans le et surtout dans addition s
faite s récemment à ce po ème il pren d le ca ractère di
vin Sa div nité grandit dan s le pui s dans
les qui datent des commencements du moyen
â ge M ai al r s ne re s mble pa s encore à celle
Jésus Christ et il a amours extraordinair s I l
fol â tre avec bergère s I l a d abord ept épouses
pui s seize mill e a tres lui don n ent milliers
d e n fan t s
Il i n co n te s t a bl e qu à cette é po que
me a vait depui s l o ngtemps pé n étré da ns l es I ndes et
c est pourquoi le mythe de se rapproch e de
Jésus Chri s t dan s les li res sacré s s u sé quents et no
t a mment da ns le G Go qui re ss embl e au Can
ti que C an tiques et qui du douzième s iècle
L e s traits de res s embl a nce se multiplient encore plus
tard j u s qu au quatorzième s ièc e I l va s an s re qu ils
ne so nt pas au si frappant s qu e ce x qui existai en t
ava nt chrétie ne s elon M
M ais s ont su fi s an t s pour v ais s av a nts aient
pu a f fi rmer que av a ient connu
les et le s a vaie n t
D E L HOMME A D I E U
L es traces d emprun s fai s à nos saints Livres p ar
les écrivains o n t été relevées et con s tatées par
les indianis es les plus savant s e n tre autres le D A
eber de B erlin Angelo de
D o son c c o y o
y oo y o

V II

C e que M a tenté de faire avec


d autres l ont essayé a vec G B ouddha
I ls ont lu quelques u n s de s livres sacrés du boud
I ls n ont pas pu les l ire tou s car bonzes
bouddhistes du T hibet calcul é que l e nombre de
ces livres sacrés s élève à quatre vi n gt quatre mille
Naturellement cette immense bibliothèque est
de plu s ieurs iè c les et il est bien dif fi cile d assi
aux volumes qui la composent des dates cer
taines
A quelle époque remonte par exemple le
qui est le Livre des E xploits B ouddha
l un des plus anciens et le plus connu
M Ai k en dont nous avo n s déj à cité l e s avan
est d opinion qu il ne remonte pas au del à
troisi è me siècl e de chrétienne O r c est le
ier livre d où so n t tirées les ressemblances en e
l en fance de B ouddha et celle de Jésus C hrist
Si la légende de B ouddha n a été écrite que deux ou
trois si è cles après Jésus Christ il est bien évident que
les n ont pu la copier et l appliquer à
l eu M aître
DE L HOMME A DI EU
ais on ne peut pas dire la m ê me chose des auteurs
du Q uand ils o n t écrit l eur lé g ende il
y avait déj à lon g temps s il faut e n croire la tradition
chrétie n ne que avaient pénétré dans les
I ndes puisque Jésus Christ y fut pr ê ch é par saint T ho
mas apôtre
dès lors il faudrait dire ce sont les récit s de
l enfance de B ouddha contenus dans l e
ont été empruntés aux
C ette conclu s ion s impose o o au
est la plus anciene f orme de la l égende des
bouddhistes du Sud C ar ce livre sert d introduction
au qui fut composé à C eylan vers l e milieu du
cinqui èm e siècle
I ls n ont donc pas établi leur thèse les écrivains qui
comme le pro fesseur Seydel et M Arthur Lillie pré
tendent que christianisme a fait des emprunts
b ouddhisme
E n premier lieu ils invo quent très souvent de pures
fi ctions en second lieu ils exa gèrent et gro s sissen t
les ressem b lances en troisième lieu il s puisent à des
sources bouddhiques so n t postérieures au chris

E t c est ainsi que des érudit s comme O l denberg E


ard y et Carpenter ont f acilement démol i leu
prétendue démonstration
Je ne citerai qu un exemple pour mo n trer à quel
point l e pro fesseur Seydel ex a g è re le s similitudes entre
B uddha et l e D ieu des chrétiens
Avant son incarnation le Fils de D ieu exista it dans
le ciel de toute éternité O r ava n t sa der n ière
n tion B ouddha habit a it aussi ciel C est
D E L HOMM E A DI EU
une ssembl n e que Sey el ouve tr è s f a pa te
et qui croit appuie h y p th èse d un e un
f it o uddhi me par l e ch is ianisme
ai s il suffi t de comparer un ces d u x ex ten
céle s te s pour voir combie n lles s ont di érentes
l u n e de l autre
Av n d habiter le ciel penda t que l q e
temp s B ouddha av it eu n ombreu s exi e s
pleines de péripéties Q u tre vi n gt troi s f i il avait
vécu comme ascète cinqua te huit fois comme roi
vin t quatre foi s comm e br a hmane vi n gt fois co m
di u a bre cinq fois co me e clave u n e foi s c e
diable d a nseur s a ns parler se s exi s tenc s animales
comme celle de rat de porc de lièvr de l n de
chacal de pigeon de daim etc etc I
C omment M Seydel pu sérieu ement compa
rer tout s ces exi s tences viles et di ules et la
à l existe n ce ét rnell e de Jésus dans ci l
éternel
Et B ouddha d a ns quel ciel est depui il
e s t parvenu au Nirvana No s l av n vu la sagess
bouddhique ne peut m ê me pas di s il existe s il
n existe pas
Et après quelques s iècle s dans la aix du Ni va
n a il deven dieu les sa ge qui ont v cu depuis
et qui comme lui o n t pu arriver au Nirvana son aussi
deve n u s dieux
D e là l e gra n d n ombre auxquell s on ren
u n culte et qui o nt conduit les bouddhi s tes à un no
veau p lyth é isme

p
D E L HOMM A DI E U

Comme n t p ut comp a rer et enter d a s imile


toute s de s divi n ité s a b s urde s et d é s oire s à
p rable omme D ieu chr é tien s
M ey del et M Lillie rapprochent aus s i l e chri s tia
n i s me du lama s m qui l e d é veloppeme n t du boud
a u T hi t et e n ex a gèrent
c es touj our pour d é montrer qu e le b o u dhi m a
serv de modèle au ch ri s tia n i s me
ais l e lam a ï s me n e date qu e du et il
e s t évide n t c e s t lui qui a empru n é a u ch i s tia
sy ème monasti ue culte et
monie s l itu gique s qui e s t ient depu s des S iècl
dans é gli s e chrétiennes de
MM S ydel et Lill i ne se conte n tent de gro ss ir
l es im litudes et de commettre de n ombreux
nismes invo ent volo n tiers évangiles
et tout na turell ement y trouvent de s fi ction s
re semblent parfois a ux fi ctions ouddhiqu s
M a s des s avants comme eux ne devraient pa s
rer éva gile s ap o c yphes ne so n t de l i s
toire mais de l a fi ctio et qu il s fo n t partie des
Saintes
N ous p o urrions pour s ui re plu s loi n la ré ut a tion
de la th èse pr é tendu s empru n ts qu e
le chri s ti an isme aur a it f a it s au bo ddhisme M ai s il
nous semble ce travail n e s t néc e ss aire pour
c ux h erchent de bon e foi v érit é
T o t ce appo r e à B ouddha le plu s sou
vent légende et fi cti on ta n dis que la vie de Jé s u s
Chri s t fait partie de l histoire du mo n de E lle éc rite
dans de s liv es dont l authe n ticité inco n testa bl e
D E L H O MME A D I E U
E ll e a é té publiée pleine civilisation alors q ue la vie
de B ouddha n éta it pas encore écrite
O r la l é g ende peut bien imiter l histoire m a is
toire vraie authe n tique met de côté les l é gende s
puisqu elle se compose de faits réels et prouvés
Q ue B ouddha ait parlé quelque fois comme un sage
q u il ait émis des doctrines morales qui puissent con
au perfectionnement de la conscie n ce humaine
c est possible T oute vérité de l ordre naturel e s t à la
portée de l ente n dement humain
Si B rahma B ouddha et M ouni été des Sages
ils n on été n i les premiers ni les derniers que
ait produits E t si d autres Sages ont exprimé
depuis les m ê mes doctrines morales il ne s ensui pas
nécessairemen qu ils les ont empruntées aux do c e rs
bouddhiste s
n fi n cette prétention que les re s semblances
dépe n dance peut être retournée contre
eux m ê mes I l y a dans leurs l ivres sac és
bien des maximes qu on pourrait dire empruntées
psaumes de D avi d ou aux Proverbes de Salomon a
cause de leurs ressembla n ces
E t ce qui n est pas douteux c est que la loi
que et tout T estament sont bie n antérieurs
non seuleme n t aux livres bouddhistes mais à l exis
tence m ê me de ou G autama
U n peuple qui possédait la B ibl e n avait rien à
à la littérature hindoue q ui se composait de
vrais co n te s de fée s
C étaie n t plutôt les p euples de qui pouvaient
puiser dans les Livres de M oïse la science religieuse
D E L H O MME A DI E U
don av a ient besoin aussi les grands devoirs pres
crits par le brahmanisme et l e ouddhi s me semblent
bien copiés sur le Dé calogue E t quand on voit B oud
dha se livrer pendant sa vie mondaine au luxe et à l a
l ux re et s e n tourer de cinq cents f emmes on est bie
tenté de croire qu il a connu les é g arements de Salo
mon

V III

I l serait oiseux de prolonger cette étude et nous pou


vons maintenant tirer n o s conclusio n s
Le bouddhisme est une religion dont le caract è re
divin puisse être démontré
B ouddha e s t D ieu O u s il n e s t pas D ieu
prouvé homme s u il a ait re ç u de D ie la mission
de l eur faire connaître le vrai D ieu et de leur enseigne
l a voie qu il faut suivre pour arriver j usqu à lui
N ous voulons connaître l e myst è re de cette vie N ous
voulons s avoir pourquoi ell e nous est donnée et quel l e
doit être notre de s tinée après la mort E st le néant
q ui suit la mort ou b ien est une vie nouvelle
n aura pas de fi n E t s il y a vie ture que faut
faire pour mériter d y être récompensé et non pun
V oilà les grandes questions qui nous préoccupen
Le bouddhisme y épond d une fa ç on satis fai s an e
premier lieu il ser a it absurde de soutenir q ue
B ouddha est D ieu Lui même n a pas prétendu l ê tre
M algré toute s les obscurités qui entourent s on
ence s il y a elque chose de vrai dans son histoi e
c est qu il ét a it homme Q u on l ait ppel é d abord
DE L HOMME A DI U
p i s Gautama pui s M uni et e n
B oud dha la chose importe peu I l paraît certai n qu il
était l e fi ls d un petit roi indie n chef de la tribu des

C est vrai dise n t ses disci le s s il y e n a enc re


chez l e s peuples ci ili s é s mais avant de se faire
me il h a bitait ciel
C e s t l a lége n de et si l o n accepte l a l égende comme
une hi s toire il faut l a pre n dre tout e n tière E t alors
il faudra croire qu avant d h a biter l e ciel B oud
a vécu des cent a ines de foi s da ns plante s dans
des animaux et qu il a eu plu s ieurs centaines de vie s
humai n es
Es t que toutes ces r é incarn tion lui confé é
la divi t
Per o nn e vou r a l e soutenir M ais dira
peut êt e après dernière ncar n ation B oudd a est
entré da n s le Nirva O ui m is qu est c st
que l e Nirva n a l immort a lité ou
me n t B ou dha lui mêm e n a pu r é po n dre à c e te ques
tio n
Non se ment B oudd n a ét é u un o me ma s
il n a am a s r c nnu ni prêché un D ieu personnel et
ouver a in rs on ne aurait préte n dre qu il avait
re ç u D ieu la ission le faire con n aître
ho me s C e s t pour uoi sa re igio n si l on peut
appel e sa doctrine u n e religion a toutes imper
des œuvre s humaines
B o dha n a pas e n se n é a ux h ommes quels rap
orts ils d ivent avo ir avec D ieu et quels sont le s
dev i s I l n a lui même éta l ul divin A
DE L HO E A DI EU

quelle vie future cru I l a c ru à u n e S érie de


réi n car n atio ns succe ss ive s et di s ciple s o n t racont é
là des s u s rêves et i ns a n ité s
Sa morale fut austère à fi n de vie faut en
croire s on régime mai s il méprisa le mariage
et il ne dé fendit à fi dèles ni la poly gamie ni le
concubinage ni
S o n pe s simisme excessif i ns pira l e mépris de la vie
et du travail e t so n ascétisme oisif était l e perfection
de l égoï s me
Peut dire au moins qu il a fait de s miracle s
L es lége n des bouddhi ues l af fi rme n t M ais nous en
vo n s vu les étra n ge s récits ce s on t de s extr a vagance s
q ui font rire et qu i rendra ie n t D ieu ridicule s il fallait
y aj outer foi
Notre co n clu s io n fi nale que l e s y s tème religieux
bouddhique manque entièrement du caractère divin
Il à pe i ne n écessaire d aj outer que les peuples
soumis au bouddhi s me o n t croupi da ns l ig n orance et
dans la barbarie En toute s chose s s ont inf é rieur s
aux chrétie n s et n ont j a mais donné l exemple de s
vertu s ni réalisé le s progrè s ni conqui s l a puis s ance
la gloire de chr é tienne
LE

I l y a deux j udaïsmes l a n cien et le moderne celui


qui a précédé chrétie nn e et celui qui l a suivie
celui qui est deve n u le christia n isme et celui qu i a
repou s sé le M essie et qui l ennemi inv é t é ré de la
reli g ion du Christ
Le j udaï s me antique a été le point de départ du
chri s tianisme I l a été le vestibule ou le portique gran
diose d un templ e merveilleux dont le s fondements
remontent à Mo ïse et même à l époqu e de s patriarches
et l e Christ est venu parachever Le Judaïsme mo
derne n e s t plus qu une ruine curieuse à étudier L an
cien Judaï s me croyait en un seul D ieu créateur du
monde et de l homme I l cro ait ce D ieu avait placé
l homme dans un éden et l avait soumis à une épreuve
que l homme avait p é ch é et qu il avait été condamné
aux travaux forcé s et à la mort mais que D ieu lui
avait promis u n rédempteur que cette prome s se avait
été souvent renouvel é e que ce M essie devait ê e de
la ace de la tribu de Juda de la famille
de D avid
T ou s ces enseignements formaient le f ond de l an
cien Jud a ïsme et sont devenus ce qu on pourrait
peler la crypte de chrétienne
De
DE L HOMME A DI EU
Pendant dix siècles la mai s on de D avid s est
rée à ce grand avèneme n t d un rédempteur d un
Sauveur O r voici qu un j our l e s temps prédits sem
blent arrivés La s y n agogue s inquiète comme une
famille royale qui voit arriver d un h é
et le monde dan s l at ente
E n fi n pe n dant u n e n uit mém o r a ble d a n s la ville
de D avid d u n e V ierge descenda n t d un roi prophète
un e n fa n t e s t n é Le s G entils repr és enté s par des rois
reco n naissent e n lui l e M essie p o i au
monde ais la s yn a gogue le m éconn a ît
L en f ant ra it da n s l obscurité A l ge tre n te
ans il parcourt l es villes et le s campag n es de Jud e
a f fi rmant dans prédication et démontrant par de s
miracle s qu il e s t vra iment l e M e sie Al or s p oduit
un ph énomène étrange
Le monde dit à la syn g ogue V ous n ous ave
do né le Sauveur soy ez bénie
l a s yn g gue répon d V us vous tro pe j e
re ous e l hon n eu vous me f ite s r pudie
lui v us acc pt z pour l e M essie et p ur le pu r
d avoir f rmé u il l st j e vai le
ais le m d cru malgré les J i f s il eu a
épliqu Pu que vous voulez
dicti o n oy z maudi s a a s Je ce i
autel ce J sus vous av fait mou ir son sa g
ombera o me v s l avez voulu sur o s
vos enfants et la c roix i ns trument de supp ice de
viendra de ma v nérati n le s g de vic
oi e et l e bl èm l ho n ur
Q ui s est rompé G enti s syn o g e
DE L HOM E A DI E U
possibl e o uter enc r e ap ès dix n euf
cl e chr s iani s me
que ou les s ignes pré cu s ur s du M i
s e sont rod its
to s les pr o ph ties r lative s au M s ia
ne se so n t pas r éali s es N pas ous
da d de c o x J us à la umière de
perpé ué à travers l es si cles les
ont formé de puissa n tes et glo uses nation s
ment pu co m tt e cette ir éparabl e
a été en mêm temp s plus gr nd cri
et son ch â iment Co me n t e n é t a it a rrivé a
ce de g é lors ue l e F i ls de l h mme
i s su de la r ce des Pat i a rc s avi d pa rcourut
t o ut e roya me dou e tribus emant par
tout pr di g e et b ie n f its
C est le j udaï s me a nti que ait d généré c est
q il n é ta lu s la vr ie reli i n epuis l n gt mps
déj il avait essé d être la loi onn e à M ï s au
s omm t du et é g néré en formalis e é roit
exclu s if qui v o ulait faire de l e D ieu Jui fs
eul s et n o n le D ieu l humanité un tyran impla
ca non D u d amou
ynago ue q u e s t ell e evenu epuis l r s
E lle refait sa n s ce s se le calcul années de la pro
de D an el ell e disserte di s cute et s e on dit
V ingt ci n q fois au moi n s d ra n t ept
miers siècles de chr é tienne ell a cru avoir e n fi n
donné n a s ance M e s s i T an il t it P les
ti e antôt e n Arabi j our il a pa ai ait en
p g e un autr j our au fon d la
DE L HO MME A D I
La r nce les Indes la G r ce la
quie la H ollande ont tour à tour été désignées comme
le lieu natal du fi ls David E t touj ou s la synago
gue a été forcée d admettre qu elle trompait
sa ille sainte a été détruite son temple
a é té démoli ses livres de généalogie été br lés et
leurs cendres j etées au vent pendant u elle même était
dispersée disséminée persécutée parquée dans
ghettos soumise à des lois exceptionnelles et
t moignant à la fois par ses croyances par
histoire pleine de m iracles par ses livres saints de la
v rité sa eligion primitive et publiant par
ch â timent son erreur impardonnabl e et son crime
Les siècles passent La civilisation chr tienne s étend
se propage et chang la f ce du monde tandis que le
peupl j ui f sans patri sans gouvernement poursui t
sa cou se aventureuse parmi l es nations
E nfi n le dix septième siècl touche à sa fi n et la
perd tout espérance dans la venue du M essie
T ant de fois elle a dé ç ue par ses enfants qu elle
est pri e de d s spoir
Non seulement elle cesse de cal culer et disserter
mai s ell e pou suit de ses nathèmes et ses exécra
t ions tous ceux qui persistent à supputer les temps
indiqués dans les prophéties et à chercher un M essie
sur tous points du globe T ous les temps qui
étaient marqu s pour la venue du M essie sont passés
dit l e rabbin Rava
sages dit ont défendu de calculer
temps de sa v nue parce que peuple est scanda
de voir qu il n arrive pa s bien que le temps soit
DE L HOM ME A D I E
passé Il faut entendre les anathèmes bbins
onctueux et tolérants contre les chercheurs de
I

M audits soient ceux qui supputeront les temps


du M essie dit l e T almud de
Pé isse leur dit l e rabbin
Q ue l enfer les engloutisse dit
Q ue la géhenn e les dévore
leur esprit crè e comme tumeur
E t pourquoi donc toute cette rage C est le
peupl e en arrive à s e convaincre que temps prédits
sont passés il pourrait bien retourner en arrière
monter Jésus Christ et le reconnaître pour l e

Aussi le rabbinisme ne s est pas contenté de pro


toute recherche et tout calcul Il a cru plus
ceu la recherche de la vé ité
tait et pouvaient pas se désintéresse de ce M es
sie leurs pè es avaient t nt a ttendu et
I l s est donc mis à altérer les prophéties et à en dé
le sens par doubl e travail il a éussi à
faire c oire au peupl e que toutes ces prophéties que
nous chrétiens appli uons au Ch ist doivent être
appliquées tantôt à D a i d tantôt à Salomon
ou autres rois tantôt aux prophètes tantôt à la nation
j uive elle même
C est insi les rabbins ont appli qué aux mal
heurs tous les traits prophéti q es se rap
po rtent à la Passion de Jésus Chri st

oi l d
L H O ME A D I
ra binis es t all plus lo n Il subs titu
almu d à la B ible et il a recomman é au peupl e
laisser de côt la B ible et d étudier le T lmud
Or T lmud immense com i ati n en
quatorze volum folio qui traite peu quest ons
m ssian q s et bea cou des qu sti s s c e ti ues
cér moni l s a suis tiques
Le v ai messia ism a fi ni par t mb r ains ans
l oubli proph ties nt devenue lettr m r e et
co m ell s constitua e t en réalité toute reli ion
du peupl nou po vons di e judaïsm
moder n es t p s qu u e omb de r ligion
est ven pour lui le j ou préd t le plus
de ses prophèt s
j u viend a où visions de t us vos
tes vo s seront comm les pa ol s l ivre f m é
av c des sceaux O n les d nn ra à un homme sachant
l re et on lui dira lis livre E t il répo dra Je
puis pa ce que ce livre est s ellé
Q uand le dix huitièm siècl venu répan re en
E urope le scepticisme et le rationalisme il a trouvé
chez les Juifs une terre toute préparée à recevo i r la
semence d e reur
O r il est bien é ident qu il avait incompatibili t
absolue nt e l e messia isme et le rationalisme Au si
le M essie est devenu un mythe pour tous Jui fs
ationaliste
Spinoz M endelssohn ont été les pères ce qu on
app lle néo j udaïsme qui selon feu ll e
lite o o o
Le M essie d apr s n e t
L H O MM E
pers nne c t une idé c est un règne C est
mili u du triomph unive sel du
monoth i me de la rater té et de li b t des
ples
La évoluti n n a pu vain r cath licis quoi
que tous ffo ts ai nt dirigés cont lui ma s
j udaïs à peine attaqué n a pu sist r aux prin
dissolvan t s du rationalism e et nous pouvo s
dire auj ourd hui que l ancien j udaïsm est mort
La syna gogue n attend plus le M essie qui devai t être
le D ésiré des Nations E ll e a supp imé toutes p ri
res et toutes les invocations de son ancien rituel
En les Juifs de signaient et déposaient
entre les mains du gouvernement une décla tion
ainsi con ue Nous pas d autre
M essie que liberté Dans le j ud ïsm moderne l i dée
du M essie est identique ave celle de la d liv ance du
et tous ceux p rtagent pas ues n ont
pas saisi véri t abl e esprit du ud ïsm
Jui fs de rance ne fur nt lents à suivre
l xempl e de l u s compa t iotes l eu s
hommes l us r ma q a les rabbin écrivains
j our l st s profe seu s au collège rance mem
bres ont af fi rmé les uns ap ès autres
da ns termes v riés le ca actèr du

Salvador dans histoire de s inst tuti ons de M oïse


a cri
Comme l i dée du M ssie n est pas c signée une
maniè e expresse dans cinq li res fondamen taux
lle ne form null m nt un articl indispensab e de
la des
DE L HOMM A DI
Cahen dans son livre dit
ment M essie dans les traditions prophéti ues du
j udaïsme est bien moins l apparition matérielle d un
E tre tout puissant Roi Prop h ète Dieu que
sion d une grande époque au point de religieux
social et
rabbin B esan on M entend par la
venue du M essie

M Rodrigues auteur du l ivre o


pose ainsi la question messianiq e
Le M essie qui n est ni en chair ni en os M essie
impalpable nous apparaître
est la raison humaine parvenue à son état
E t M Cahen fait cette réponse qui a mérite de
la clarté
Le M essie est venu pour nous le février
a ec la D éclaration des Droits de l homme
Le M essie que nous attendons c est la di fusion
lumières c est la reconnaissance de tous les droits
c est l émancipation de l humanité entière
Il n st plus possible de s y tr o mper l e M essie du
j ud ïsme moderne n est pas un homme ni un Dieu
c est un prétendu triomphe qui de iendrait
le dominateur de tous peupl s
M M ichel eil grand rabbin qui fait grandes
phr ses va j usqu à soutenir que l es prop h ètes
n ont j amais fait mention ni d un descendant de
David ni d un Roi M essi ni même d un M essie per

Et dans opinion le érita b l e Rédempteur ne


DE L H O M ME A D I
serait pas une personnalité mais transform en
phare des nations
O n ne peut plus en douter messianisme personnel
qui était bien en vé ité tout l e j udaïsme antique est
mort
Les Jui fs ont ce caractère fatal de tuer tout ce qu ils
touchent
A près avoir tué M essi e tué la foi au M es
ils sont en voie de tuer m ême la croyance en
Dieu d ns l â me du peupl e car la plupart de l eurs
chefs sont rationalistes panthéistes et francs ma ç ons
Leur monothéisme n est qu un mot et la seule i dole
devant laquelle ils prost rn nt encore comme au
temps de M oïse l e eau
nous écrivait en l e grand ra b bin John
appartient ce Dieu du j our nous a
élevé au d sert ce veau d or cette divinité universelle
de not po q e Lors donc que nous nous serons ren
dus uniq es possesseurs de tout l or de la terr la
vrai e pu ssance passera ent e nos mains et alo s s ac
les promesses qui ont été faites à Ab ra
ham
Ils n ont pas voulu de Jésus pa c qu il leur a
ché l e désinté essement la pauvr t l humilité
sont avides de rich ss s de puissance de plaisi s e t
c est quand ils en seron t repus qu ils croiront que le
règne m ssianique est venu
Le j ud ïsme n ét it en alité qu un vestibule du
vrai t mpl un prologue une p par tion à la ai e

it ti o d t t it lo
t
DE L H O M A D I EU
r ligion M ai ce o ti que a ait la grandeu et
mait tout un édi fi c
M essie ét bli le j ud m e
avait plus rai son êt C était r ligion fi ni
O n n a plus besoin des plans et devis d un édi fi ce
and il o nstruit et qu l a re ç u couronne
ment

Pour bien j u e du j u aïsme moderne il faut


donc le con fondre avec le j uda sm antique qui a
précéd Jésus Christ
Celui ci qu on appelai t aussi la o étai
appuyé sur deux dogmes ondamentau la cro ance
en un seul Dieu éternel et créateu de toutes choses
et l att nt M essi ou Rédempteur Il avait eu
son origin d ns révél tions divin s et ces révél
tions t ient constatées prou ées des
m i racles dans des l iv es inspir s appelés la B i b le
C es livr s conten i nt ussi l histoire du peupl e ui f
surn o mmé l e peuple de Dieu et elle était une série
prodig s qui attestaient l intervention et la protection
d vine pendant quinze siècles
C e peupl e avait de gran es qualités et grands dé
fau t s et j ouissances de la prospérité le conduisaien
aisément à la corruption et à tant il est
vrai que l homme ne peut se passer de Dieu et qu il
à s e fa re f usses divin és cha ue foi
qu il s loigne du D eu véri ta b le
L HO E A DE
es ament r mp r ci t nom
p é r cations ch â ti nt oye
de quels à idol es et ramenait
au m n t h s e et à l att nt du M essi
C ett ligion av it tous les car ctè s r e

M se n est un visi nn ire com e M home


Il démont e de nombr ux miracle la ré lit
rapports avec u et de is si qu il en a
eli i n qu i do n e au peup e j uif n es
lui e l dict par Di u lui même
da nt q ra t ans l inte v ntion de Dieu s e t mani
fe tée f its cl t nts p bli s
La ort du grand on ateur met fi n aux
de ni aux mira cles contin e
d ensei gn r p uple proph te protège
miraculeus ment et quand il cesse pen ant q l qu
temps c est pou le punir parce qu il a
p ché E t q d p uple ch â ti evient à son Di eu
demande pard n sauv et déliv e
nouveaux miracles T oute l histoi du j udaïsme
anti que est hu m ainem n inexplicabl et p ouve sa di

La per ction de sa doct ine en démontre


ration D calogu est une merveill e de l gisla tion
qui est dev nue le Code de l univers civilisé
E n fi n ses Livres Saints sont l es plu aux et les
plu subli e s liv es l eur supér ori é tou
monu ts l es it humain ne s expliq e
p rc qu ils sont divins
C ependant le udaïsme antique devait un j u
D E L HOM M DI EU

perfectionnement par la venue du M essie


attendu depuis des siècl es Car la seconde révélation
par l e ministère d un Dieu fait h omme devait
ter la première et couronner l œuvre du j uda sme
m o saïque
C ette religion devait a oir un caractère na
elle devait admettre dans sein
les Jui fs mais toutes les nations
malheureusement ne l a compris et quand
M essie arrivé il ne l a pas reconnu Pour uoi
Parce que sa croyance a ait dégénéré et qu il a ait
perdu la vraie notion du dogme messianique Ce
n était plus pour lui un dogme exclusivement religieux
dont toutes l es nations devaient béné fi cier c étai t un
dogme politique et national
Le M essie devait lui assurer le triomphe de
bitiou et son orgueil réta b lir royaume et lui
conquérir la domination et la supréma tie tous
peuples
O r Jésus se p ésenta pas à lui avec d un
et l a puissance d un conquérant B ien loin de l a f
franchir du j oug B ome et rétablir ro y aume
il déclara que son royaume n était de ce
monde Il vécut pauv e dans l obscurité dans
pris des honneurs et la fortune prêchant le
cement la charité la chasteté et l e sacri fi ce
C omment un homme aussi aussi fai b le
aussi dépourvu de tout ce qui fait l éclat et la puis
sance d ns ce monde pouvait être M essie glorieux
et triomphant qu on attendait content
pas de l e méconn ître il l e prit en h aine et il le fi t
DE L H O M ME A DI EU
mourir pour punir d avoir dire qu il é ait vrai
ment son M essie son roi le ils de Dieu
Chose étrange n a rien compris depuis mal
gré l accomplissement des terribles prophéties que
sus lui fi t avant de mourir T ous ses malheurs tous
ch â timents lui furent prédits par Jésus Christ e t
les a subis sans comp endre
Sa ville incomparable a été détruite D e son temple
mer eilleux il n est pas resté pierre sur pierre Sa ra ce
est errante disséminée sur toute la terre honnie
prisée chez tous les peuples E lle ni pat ie ni gou
ni chefs ni constitution E lle est parmi
les races l a te re une exception unique un
mène sans précédent un miracle permanent un con
damné depuis dix neuf siècles reste co vert de
tout l e sang innocent rép ndu sur la ter d puis A bel
j usqu à Jésus E t il ne se souvient pa s ce Jésus lui
a prédi t tout cela e t il ne comprend pas
Son aveuglement même est un prodige
Q uelle est maintenant sa religion E t quel s sont les
dogmes du j udaïsme moderne Nous l avons déj à dit
mai s il est nécessaire j out r quel ques développe
ments
Pour les Juifs qui ne sont pas devenus r tionalistes
panthéistes matérialistes il s professent enco e mo
M ais ils croient avec ou
qu ils r gardent comme leur secon d M oïse
Q ue l e Créateur est le et l e Q ue
toute la est celle qui fut donnée à M oïse que cette
loi se a point changée et qu il ne i endra pas d au
tre loi du Créateur
L OM ME A D I EU
M i nouveau exclurai t év d m m t
dogme mes ianique c ntr dirait ute
de et toutes les p ophét s ne
rai t pa s a cc pter un u sme ainsi mu lé E t
il aut continuer roire M s vi ndra
era un M essie personn l comme no s
démontré plus haut ce s era un myth plutôt
sera lui mêm evenu le dominateur gl orie
du monde
E t l nci enne Loi o aïque est ell e au moins res
la loi unique puisqu il n e doit y avoir une
conde rév la ti on non Ju fs ont accepté
oral e transmise par la t dition e t consi gnée
écr t sous règne l e Pi eux sous l e
de M is hna ais liv e manqu de clarté et il
leva des discu sions e t co tro rs s
au si recueillies et écrites O n y aj u a ommen
récits entence qu on appela

C es deux coll ctions réu ies f rmé u n


p ll e dont nous avons pa rl lus h aut
o là T estame t du j udaïsme ern
r lacé T tam nt st certaine
ment pas rév lé ni inspiré

III

Q ue l onclusi n qui impos En


na sant de Jésus C r st n tio ui
s st pa ée de ra r ig o p is o s ll
est éloignée de plus en plus
DE L H O M ME A DI EU
Mo p o h t s lui av ient pr uvé d in
nombrables miracl s divin té de l ur missi on la
véri e r e n eign m nt
A p uyée l ur auto it ll e a p nda
ce mes si nism t it o gm e fon d en al
av nir de l a r ligion unive sell e e
p o is et tte du tai t si i n un p rsonnel que
tout T stament racon i t la généalogi
et sa s mence a r e se retr vait da s les
r o n issues e t de D a d Ce n é t i t pas
un m h les b én di t o s sol enn ll s des
ch s nnon ç aient et prophète hanta i n t dans
leurs po m es sublim s
c é ta b ie une ndi i duali é personnelle
v te d ai t a tre à la t ibu
Juda de la a ille de D av d
E t c st b en M essi e pe sonnel qui est à B et
l em qui a réa i sé endant sa vi e tou ce l es
avaient prédit de lui p ouv sa div nit
par mi a cles par sa mo t sa ré rrection et
même par l e qu il a la e et au
peupl déicides
C est bien son règne mess ani que s est propag
dans l univers qui porté ci ilisation j usqu aux
con fi ns du mond et a fai t b ill r toutes gloi
res au f ont des nations chrétiennes de
O f tale erreur A veug ement inexplicabl e peu
ple O ù sont auj ourd hui ses M oïses et ses prophètes
O ù sont s a ll e sainte et son temple O ù son t les
temps glori u si fertiles en miracl es O ù sont l es
de son culte ses sacri fi ces au vrai Dieu O ù
L HOM ME DI EU

sont Saints Livres que lui même a ait


à ses grands hommes
H élas Il a remplacés par le T almud qui un
tissu puérilités rêveries de sentences ides de
uerelles rabbiniques de maximes immoral s et b las
de sottises et de subtilités à côté de quel
ques rares i dées j ustes qui appartiennent au christia

E n fi n le j udaïsm mod rne mérite à peine le


de religion Il n a plus et l venir qu il rêv
n a plus rien de surnaturel Il aspi e uniqu ment à
s empa er du commerce des richesses de l in uence
politiqu et des pouvoirs publics chez toutes les na
tions a fi n de conquérir la suprématie dans le
des E tats et la possession toutes les j ouis
sances maté i lles que l e monde peut donner
O n sait qu au début de sa publique Jésus fut
tenté par démon qu il appel é l e prince ce
monde que du haut d une montagne Satan lui
montra royaumes de la terre et lui o ffrit
mettre en son pouvoir J sus lui répondit
Satan
Il semble que p ince de monde ai t fait la m ê m e
o ffre à et l ait acceptée
I

Nous l avons dit et démontré Pour nous faire con


naître destinées après la mort il nous faut un Dieu
envoyés Dieu
D ns l ancien j udaïsme nous avons trouvé ces
mais aucun ne s est déclaré Dieu m ême et
tous ont annoncé la venue plus ou moins prochaine
Dieu
enu ce Dieu prédi t par les prophètes Non
ré ondent les Jui fs et en réalité ils ne croient plus
à venue Il y a plus de vingt trois siècles qu aucun
prophète n a été suscité parmi eux et l enseignemen t
des anci ens prophètes les vrais nvoyés Dieu est
depuis longtemps noyé dans l es l égendes et les le ç ons
incohérentes du almud
M ahomet se prétend Dieu lui non plus mais
il se proclame pr phète oy C est le moins
qu il faille dire and veut fonder religion e t
établir un culte
Q uicon e a prétendu é ta b lir une religion nou elle
sans réclamer Dieu n a touj ours a b outi qu à
ridicul es essais
Pour arriver au succès il faut poser comme point
départ une mission di ine et puis il faut une per
qui commande la con fi ce milieu
D
DE L HOMM E D I EU

à l éclosion des croyances nouvelles des cir


constances de temps e t de lieu qui favorisent cette
éclosion
M ahomet a réuni toutes ces conditions succès
E t d abord f isons connaître l homme I
C est vers l an f i t naître M a o et à
la M ecque la ville sainte des A rabes O rphelin
premi ère enfance il fut recueilli par A bo T aleb
oncle intendant la Kaaba et grandit à l ombre
ce sanctuaire fameux dont l origine perd dans
nuit des â ges
Q ui a ait b â ti temple La légende fai t rem o n
j usqu à fi ls de malheureuse A gar et
e t dans l angle sud est murailles
se trouvait encastrée l a o croyai t
avoir été apportée du ciel et remi se à A braham
l ange G abrie
sanctuaire étai t en vénération dans tout
de nom reuses caravanes y enaient chaque an ée
en pèlerinage s ulement des con fi ns de
mais a si la et de
fut donc dans une atmosphère émin m ent
tout imprégnée mystique que
l enfant fut levé
Il paraît avoir lors d un sensibilité m ala
dive et suj et à hallucinations à déf ill nce
étranges dont il a touj ours s uffert et qui
tantôt à l épilepsie tantôt à la catale ie
Jusqu à l â ge quinze ans sous ce cli m t orien l

i o d l
i o t i l
DE L HOM ME A D I EU
où l es enfan s sont t ès p éco ces il n e co nut les
rêveries de la pastoral e sou la tente les contem
mystiques autour de la Kaaba
A quinze ans il est chameli er et m êle aux ara
vanes qui font tra fi c à travers emen et la
Il s e fa t bientôt remarquer par son intelligence
acti i é co urage da s péril Il devient
de c ravanes et le chef préfé é des expéditions
exigent de l auda ce et de l habil eté
voyages accidentés à trave s dé ert cour
ses prolongées sou un soleil plomb ses marches
noc rne sous le regard des étoiles favorisaient
go t pour l es méditations religieuses pendant
relations av c villes chrétiennes de la
espri t et augmenta ien t ses connaissances
out na urellem nt le sp ctacl e la ci ilisation
ch étienne alors e n pl ine oraison faisait
chir et il se sen tai t humili é a i gé à la des
mis res de race plong e dans le paga isme e t l i do

pourra la tirer cet é ta t de dég adation Q ui


saura refaire l unité dans cette Arabie p ofondément
di i sée et soumi se en gran de pa tie au j oug roi
de Perse et emper urs de Pour quoi ne
serait sa mi s ion à lui E t pourquoi ne serai t
l instru en t Di eu dans l accomplissement
de ce rôle à la fois religieux patriotiqu e et national
oilà que tion s que chef de caravanes posa
et qu il p ndant années à mesure qu il
voyait g and r son autorité et prestige
à not e démo tre la clair oyance de
DE L HOMM A DI E U
esprit c est qu il comprit facul tés atu
elles b rillantes qu elles fussent et tous moyens
purement humains lui suf fi raient pour rem
diffi cil e mission
Il lui fallait l aide du ciel A ussi amis plus
intimes apprirent ils discrètement dans le secre
con fi dences habilement ménagées et espacées Ma
omet avait des communications a ec les ange et
u il croyait envoyé Dieu
Peu à il de mystère Il fi t silenc
la solitude autour lui Il se retira dans une
rne du mont H ira pour livrer plus complètement
la prière et à la méditation
oulut en cela suivre l exemple de M o se du
E lie et de Jésus dont il connaissait parfaite m ent
l histoire Rien n est plus raisembla b le E t uand il
descendit du mont H ira po ur revenir à la M ec ue il
était ésolu à commencer mission
Il fi t part à sa femme à ses plus proc h es parents à
meilleurs am i s de ses ext ses e t ré élati ons
L ange G abriel lui était apparu et il a ait écrit dans
cœur livre qui allait en seigner au monde o ute
érité religion nouvelle allait être ét b lie
ce dogme fondamental Il n y a pas d autr Dieu
Dieu et M ohamed prop h ète
Il rej etait l e dogme chrétien d un Dieu en trois per
sonnes
niait la divinité de Jésus Chri st tout le recon
naissant comme l un de prédécesseurs e t i
ait comme pl us grand et l e dernier prop h ètes
premiers séduits par la supériori té
DE L HOMM DIE U

d esprit qu ils lui reconnaissaient et attirés sans dou e


par l avenir glorieux leur promettai t
ment d un nouveau royaume de inrent disciples
et prosélytes dévoués
M ais succès en dehors de cercle famil ers
f rent lents et quand il osa s att quer ou ertement au
culte des i doles il souleva contre lui même les
chit qui étaient maîtres à la M ecque
Ce la cause premi ère h égire fuite Pen
dant trois il tint éloi gné de la M ecque mais
sans renoncer à proj ets ni à prédications imi
tant encore en cela Jésus qui chassé d un e ille
allai t dans une autre prêcher la nouvelle
A il trouva une terre bien préparée à rece
oir la semence la nouvelle doctrine Le s
étaient j aloux monopolisaien t
commerce et accaparaient caravanes de pèl erins
M ahomet y re ç ut un e h ospi talité généreuse et
prédications y rencontrèrent un accueil des plus

A l endroit même de la ville où s était arrêtée la ch a


melle le portai t son entrée il érigea
Peu à peu il organisa culte dont
principales prati ues étaient prier cinq fois j our
le isage tourné ers la M ec e de
dredi j e ner pen dant l e moi s de rama dan
payer la dîme pour pauvres
Il gagna au culte nou eau poètes ara b es fai
a ors autorité parmi les peuples Il
ous drapeaux les chefs tri b us oisines
r o upa forces dispersées de
L HOMM DIE U

Pour arrive à la conquête la M ec ue et du nc


la Kaaba il commen ç a iner le tra fi c
fai sa nt attaquer ca ravanes par
partisans e t s emparant leurs ri chesses
Il pas encore la polygamie mais la pra
tiqua
G r â ce à ses nombreux mariages qu il contract i t
touj ours à la suite de quelque prétendu révé a tion du
i l il agrandit son influence et accrut for une
O n se groupa autour de l ui O n reconnut qu il étai t
un chef habil e et puissant l homm e de la dest née
par ciel et l on crut à sa mission
de Dieu
D e temps en temps après des éclipses mystérieuses
et des crises catalepsi e qu on prenait pour des ex
ses il publiait des révélations tirées livre que
l ange G bri l écrivait dans son cœur et qui allai de
venir Co an
Naturellement elles étaient touj ours appropriées
ci rconstances tantôt pour le tirer et
des actes qui prêtaient à la critique surtout
mariages tantô t pour activer le pros lytism de
disciples e t h â ter l établissement du culte
Dieu unique dont il était prophète
our arriver à triomphe l e brigandage a tta
ques contr caravanes tueries la guerre impla
cabl e é t ient dignes d une récompense éternelle dès
victimes étaient des i dol â tres
portes du paradis sont à l omb re pées
procl amai t
glaive e st la clef du ciel une nuit sous
vaut deu longs mois prières
DE L H O M ME A DI EU
C elui qui meurt dans l a ba taille pour la cause de
Dieu lave dan son sang toutes l es taches de pé

corps ne sera pas lavé comm e l es autres cada


parce qu au j our du j ugement ble ssures
p ndront un par fum d ambre e t de
parol es qu on croyait descendues du ciel allu
dans l e cœur ses disciples ce fanatisme reli
et cette soif con uête ont fait le triomphe
et la puissance Crois ou meurs devint
cri guerre
Les hostilités contre la M ec ue se prolongèrent pen
dant quatre années après l es quell es
p oposèrent aux M usulmans une t êve de dix ans
M ahomet l accept et il en pro fi ta pour aller à la
M ecque fai e s es dévotions et peut être aussi pour se
rendre compte des forces de ennemis
Ce est ce tain c est que dès l année suivante
en il repa ut aux portes la M ecque à la tête de
dix mille hommes
P i s par su prise les sont massacrés
principaux citoyens la vill e font de vaines pro
testa t ons Les guerriers du prophète ettent mort
tou e x qui tentent de ési ster
M aître la ille M ahomet court à la Kaaba s en
fait livrer les cl efs vénè e la o avec les plus
édi fi antes cérémonies et fai t a b a ttre les trois cent
x te idole qui remplissaient l e temple
La v rité p r ît il faut que le men
songe disparaisse
T ouj ours solen l da s ses attitudes le prophète se
DE L H O M ME DIE U

retire la colline de Safa et la foule est in itée à


rendre p o ur lui j urer foi et hommage
E n moin quinze j ours toute l a popula tion la
M ec ue et des pays environnants avai t reconnu l auto
religieuse et civile du vainqueur
Pendant les deux années qui suivent il marche de
triomphe en triomphe Les chefs b édouins des alen
tours les illes et les villages indépendante
tribus du M idi et du Nord du Levant et du
chant entrent dans mou ement populaire et se
co ant j oug de leurs ma tres respecti fs
mettent l autori té du nouveau Prophète Roi
Pour célé b rer l accomplissement ces grands
sem b laient être la con fi rmation de
mission divine M ahomet organise un grand pèlerinage
national à la M ecque
Il y vient suivi cent mille fi dèles et après toutes
les cérémonies d usage autour de la aaba il
nonce une allocution restée cél è b re
Jamais langage n a ait été plus élevé plus
quent et plus pathétique
Avait pressentiment de mort prochain et
ce discours était son testament prophète et de
roi O n l a pensé et ses dernières paroles font croi
Car après leur avoir recommandé avec instance
j ustice l huma ité la bien eillance et la fraterni é
entre tous musulmans il leur di t o
qui vous préser era de l erreur une claire
et positive un livre en oyé d en haut Puis il s écria
O Dieu ai rempli ma mission Et peu
pl e répondi t O ui tu remplie
E ffecti emen sa mission était fi nie Il a ai t fondé
DE L H OMME A D I E
religion et un ro y aume dont les siècl es passés ont
connu l a puissance et dont nous ne pouvons pas
core mesurer exactement la durée
Q uel ques j ours près en mai le prophète
frappé de la maladie dont il allai t mourir Il reparut
encore à la mos quée cependant e t adressa des paroles
d adieu à son peuple Dieu di t a donné à son
serviteur l e choix entre le monde et le ciel et l e ser i
a choisi le ciel
Il mourut l e j uin dans des sentiments
h istoriens arab es nous représentent c o mme dignes
d un prophète et d un saint

II

T elle en résumé la de cet homme Sans


doute elle n o re rien merveille x E lle est même
moins extraord naire que celle plusieurs g ands
hommes M ais ell e suffi t tout de m ême à prouver que
M a h omet homme génie un l égislateur et un
fondateur de religion et E n même temps
il s en dégage un grave problème historique e t reli
s imp se à nos méditations
aut voir uelq es él éments surnaturels dans
les développements e t la durée de
M ahomet été seulement un grand hom
me O u bien été comme il l a prétendu pro
un E nvoyé de Dieu E n d autres ter
mes faut voir dans l établissement de son empire
une assistance spéciale du ciel dans l e Coran un livre
inspiré et dans son culte une institution di ine
DE L HO MME A DI E U

oilà le pro b lème que nous all ns étudier


E t tout d a b ord j e pose ce principe qui me sem b l e
incontestable Q uand un homme vient dire à
Je suis en oy é par Dieu j ai mission
divine à re plir Dieu m inspire et parle
ges con ersent avec moi me révèlent ce que j e o us
enseigne croyez à m a parole elle la parole de
Dieu semblables l e droit de lui répondre
Prouvez nous cela par miracles Aj outer foi aux
paroles de cet homme sans autre preuve son
serait insensé
comprends très bien qu une parol e éloquen te
puisse prouver le génie et qu une s érie victoires
révèle un homme de guerre M ais si vous prétendez
avoir des dons surnaturels j ai droit d exiger avant
d y croi e vous les manifestiez par a ctes
surnaturels
T outes o uvres humaines quelque g andes et
tonnantes qu elles soient prouvent l homme
Pour prouver Dieu il faut des œuvres divines
C est pour cela J us Christ dont la subli m té
de parole a surpassé toute l éloquence humaine disait
lui m ême aux Jui fs Si vous ne cro y ez pas à ma
rol e croyez à mes œuvres E t certes c est b i en vrai
ment à ses plutôt qu à sa parol e
de civilisé a
Q uand donc M a h ome t présente à nous co mm e
un intermédiaire autorisé entre l homme et D ieu
comme un verbe di n chargé de nous enseigner nous
avons le droit de lui dire O ù sont mira cles
O ù sont parmi œuvres c lles que homm s ne
DE L HOMM A DI E U
peuvent f i e Q uel s actes ave vous accomplis
que les lois de natur physi ue puissent pas ex

A cet int r ogatoire l e prophè t répon d


même avec franchise qu il ne fai t miracles
mais pour que cet aveu n empêche p rtisans
croire à la divinité sa mi sion il l eu dit
Jésus ont fait des mi cles mais comme l eurs
miracles n ont pas co nvaincu l e monde moi l e der
nier prophètes j ai été envoy é av c l épé Et
il leur recomma de de dans aucu e discus
sion mai s ue tous ceux qui re sent obéiss nce
à la loi
Donc M a h omet n a pa s ni préten du être thau
e t la démonstr tion par l e surnaturel de sa
di ine mission lui fai t compl ètem nt défaut
O n di ra peut être mais ses révélations ses ex ases
ses conve satio s ave c l nge G abriel ne sont elles
mira cul euses i demment si elles sont vraies M ais
il à précis ément ce qu l faudrait démontrer autre
ment que par l l h m e O ù s nt s es
moins Il n en
La seul e preuve a missible serait des faits miraculeux
b ien cons tatés O r on n en rappor e aucun E t M aho
met lui m me ne cite personne de son entourage
ait vu e ten du son an ge G abri l
La foi est d nc sans fondement sous ce
rapp rt Peut ell e au moins s appuyer sur la sa nteté
du personnage M ah met est un témoin d u e
tellement irréprochable on puisse aucunement
suspecter sa é a c t urtou and aven r et sa
DE L HOMM DI E U

puissance dépendent de témoignage o y ons uel


ont été ses mœurs
Sans doute la conduite morale grands hommes
peut être déplora b l e sans nous autoriser à nier leur
géni e leurs actions d éclat b rillante fac l tés
de l artiste et les grandes découvertes du sa ant
sont pas aranties de ertu et n empêc h ent
leur privée d être parfois scandal euse M ais cela ne
nous empêche pas reconnaître ce qu il y a de b eau
dans leurs œuvres
Il n en ainsi du fondateur de religion
celui qui oy pour enseigner aux
hommes la vérité et la ertu
Pour nous cro y ions Dieu l inspire e t lui
révèle desseins par l e ministère ange aut
sa soi t pure et sainte
oyons donc quelle fut la moralité du prophè te
lam
La sensualit paraît avoir été passion dominante
et comme il lui m ême deux choses ra is
femmes et les parfums O r il ne paraît
pas avoir j amai s com b attu cette passion A u c o ntraire
il y cédait avec un trahit l absence de
pudeur et quand mariages mul tipliés scandalisaient
partisans il faisait approuver par l ange G a b riel
j our il soudainement pour la femme
de esclave eid et celui ci dévoua au b on h eur
maît e en di or ç ant a fi n de lui permettre
d épouser sa femme M ais il continua de vivre près de
lui de servir fi dèlemen t
M a h o met même co mm e fi ls et pour
DE L HOMM DIE U

calmer scrupules de amis il leur déclara u il


avait agi ainsi sur l ordre spécial de Dieu
D e temps en temps il savai t choisir ses femmes
parmi celles qui pouvaient lui donner la fortun
et de l influence C est ainsi qu il épousa
euve riche avait de grands troupeaux et com
merce étendu C e mariage lui donna tout de suite une
position consi dérabl e et de puissants moyens d action
Les h istoriens ne nomment pas toutes les femmes
de M a h omet et n en mentio nent pas même le nom
b re
Les plus co nnues sont fi lle B e re
H end d une b eauté remarq abl e et dont la famille
avait un e grande in uence la plu belle fem
me de la trib j uive des B eni M ahomet
épousa après a oir massacré tous l es hommes de cette
tribu con fi s qu é biens et réduit l es emmes en
H a fsa fi lle très b elle aussi e t
apportait au ser i ce du prophète la vail ante ép ée de
son père reine de Ka b ar dont ahomet vait
fait mettre à mort après avoir pris et pill é
vil e qui ralliai t à cause deux chefs
biles l e poète A mrou e t le terr b le Kh aled qui allaient
evenir les plus puissants apôtres de Ma
rizah j eun e e cla e copte o ccasion a bien
scènes de j alousie dans harem parmi fem m es
dites l égitimes du prophète et qui ne prit rang p r i
celle ci après plusieurs prétendues révélations du
ciel autorisant maria ge
C est cette dernière qui fut la mère
fi ls uni e du prophète
DE L HOMM E A D I E U
E n fi n cal ule que M ahomet avait en iron uinze
femmes dites légitimes dont plus eurs devinrent
dans cir stances plus moins scandaleuses
sans compter femmes escla es
M a s le livre tom é du ciel Coran j usti fi ait
mœurs du g and homme dans les termes suivants
O prophète il t est permi d ép user femm s
tu auras dotées les capti es Dieu a fait tom
ber entre mains fi lles de oncles et
tantes qui pris l a fuite a ec et tou e femme
i dèle qui aurait donné son â me au prophète
veut C est prérogati e nous
sur les autres croyants
Nous savons ce nou ous avons prescrit au
s j et de épouses et esclaves a fi n qu il n y
aucun péché de ta part Dieu indul gent e t
mi éricordieux
T u p ux donner l esp ir à celle que tu voudras
et recev ir dans ta couche celle tu désires nou
veau aprè l avoir nég i gée T u ne s ras coupa b le
agis ant ainsi Il sera a n plus fac le de l es conso
C es t le ran qui parl e ainsi
videmmen pour prête un pareil langage Dieu
ahomet a comp er la cr dulité parti
sa s tait sans borne urent ils vra ment a ss z na s
et i nor nts assez fanatis és pour croire à
du ciel C es t di ffi cile à croire
M ai se rencontrai t auj ourd hui un lib rtin qu l
conque qui oserai t ainsi faire app o ver dé uches
par la Divinité tout le monde dirait c est scéléra t
doubl é d un
DE L H OMME A DI EU
Nous avons d oi t d en conclu e que ahomet
que aussi bien de sainteté du don miracles
Donc la preuve de sa mission di ne consiste dans
sa seule a ffi rmation c est ire qu elle n a aucun fon
dement quelconque

HI

M ais peu encore se demander si les succès


menses et s écul i es de n en démontren t
pas le caractère surnaturel
C est en e fet la seul e démonstration qu il puisse
encore tenter M is en posant la ues t ion sur ce ter
rain il fau t pas oublier d abord que
n es t pas seulement religion mais un empire
n y a pas l à deux sociétés distincte s mais seule
et la religion usulmane ne s est ét bli e e t m aintenue
par qui a été sa orc d expansion et de con
ser ation
Les de s ciétés civile et religieuse sont né s
sembl e elles ont grandi et se sont pe p tuées ensembl e
mais il n est pas dout ux que c est la puissance des
Sul ans a maintenu la religion du p ophète
C est la Kaaba c est dire la citadelle qui a pré
serv la mosqu ée C est le sabr qui a s uvé le C o an
L é tablissement e t la du ée de ne sont
donc pas un gu ent d un g and poids pou établir
qu il est œu re d ine D aille s on sait qu au
l empire de M ahomet tomb e en rui ne qu il
se dislo ue et qu il disparaîtra q and les peupl es civi
DE L HO M M DI E U

pourront s entendre sur le partage à fair


territoires qui restent
C ependant ces o b servations ne sont que
res et nous voulons étudier plus près pro b lème
l établissement et des développements de

Se ait à l excellence de la religion nouvelle


blie le p oph ète qu il faudrait attribuer succès
M ais d abord elle n étai t guère nouvelle et tout ce
qu il y a de vrai et beau dans C oran était déj à
contenu dans nos Saintes
M ahomet enseignai t un Dieu uniq e i vant et éter
créateur conser ateur et maître toutes choses
T out monde civilisé y croyait depuis siècles Il
croyait à l existence des anges messagers Dieu et
gardiens des h mmes et à cell e E sprits mauvais
dont Satan est l e chef C était la croyance chrétienne
Il enseignait que Dieu s était rév l é aux hommes b ien
des fois et leur avait donné par l intermédiaire des
prophètes un grand nom b re de c conte
nant sa divine Il a dmirait tout particulièrement le
Pentateuque les Psaumes de David et
Il connaissai et racontai t l histoire des patriarches
des prophètes et il prétendait se mettre à leur suite
pour perfectionner et développer l eur œuvre
Il a dmetta it l enseignement chrétien sur la future
c est de l â me la résurrection de
la chair le paradis l e purgatoire et l enfer Comme
on l e voi t dogmes principaux du symbole musul
man étaient une reproduction pres ue fi dèl e
bol e ch rétien
DE L H OMME A DI EU
doute M ahomet pas la divinité de
Jésus mais il le proclamait un grand prophète et un
envoyé du T rès H aut en même temps qu il se réclam it
lui même de M oïse et de sa Loi
A ussi pas aux Juifs ni aux chrétiens qu il
déclarait l a guerre mais aux pa ens et aux i dol â tres
Le but religieux de sa campagne contre la M ecque était
la suppression de et la destruction trois
cent soixante doles qui remplissaient le temple de la
Kaaba
Le monoth i me était le dogme fondamental et
pour ainsi dire unique sur lequel était basée la reli
gion mai s ce te religion selon M ahomet était per e
tibl e et perfectionnement étai t l œuvre du temps
et des E n oyés extraordinaires de Dieu
était un progrè s la loi de M oïse et l e C oran de
it être un progrès sur
M oïse dominai t A braham Jésus éclipsait M o se et
M ahomet était plus grand qu eux tous M ais A llah étai
seul Dieu
Pour b â tir E glise le prop h ète empruntai t donc
principales croyances à la B i b le et tout ce qu il y
a rai dans son système religieux appartient au
christianisme Le reste absurde et les trois quart
du C oran sont illisibles C est un amas de rêveries
contradictions et de puérilités I
Q uant au culte il était tout extérieur et il gênait
guère la conduite morale Les prati ques religieuses
étaient simpl es et faciles la prière le j e ne pe dant

oi o t d it t t i
i i
D
DE L H OM M E A D I E U
Ramad n les ablutions et le pèlerinage la M que
fois au moins pendant la vi e si c était possible
Comme nous l avons dit il ne prétendait pas avoir
le don des mir cl s mais c mm il était convaincu
l f fi cacité merveilleux en religion il affi rmait
qu il était lui même enveloppé que des l gi ns
d a ges lui app raissa ent que l e s leil et la lune
avaient s lué son b erc u qu il voyageait dans
irs sur j um t B o a qui l e transportait une
nuit à qu un j our l ange G abriel l avait
mporté j usq au septième I

Na urelle ent il fallait l e croire sur paro e car


n a j a ais rien fait de miracul eux en présence d auc n
de ses disciples
Comme il était bien s p rieur par l intelligen e et
par l éloquence à tous ces peu les primitifs q il
lait enrôler sous son drapeau un g and nomb e
crurent
Pour con uérir les autres il ne méprisa com m e
Jésus les moy ns humains Ne pouvant prod re
surnaturel il eu t recours à toutes re sou ces
l a n ture fournit à l ambition de l h omme
C e t a insi que d u gra ds moyens d action
été vol pt pour sé uire et la force pour con raindre
A ces peuples passionnés et charn ls il pe mit
polygam e e t leur d nna l exemple de toutes dé
b uch s de la chair
M a s il pas de leur ffrir la libre
j ouis ance des plais rs charnels en ce monde il ur

t d it i t l
i t oi i il
L H OM M A D I EU
pr o mit dans l autre un para dis de j oui ssances sen

A ceux qui à la séduction et qui ne se


fi rent pas M usulmans i l déclara l a guerre Le i me
terre en eut raison
La guerre saint promulguée au milieu de peuplades
p uvres ignor ntes et fanatisées étai t moy en de
c o viction d ut nt pl s puissant qu il ouvrait un
champ imm ense à toutes les convoitises a l ambition
à la soi f richesses et de l a libe té
Pour fon der sa religion et son empire M ahome t
s adressait donc aux mobiles les plus puissants de la
ature humaine car les g andes passions de l homme
sont l orgueil la volupté et l amour du ma

Pour engager l es peupl es à l e suivre il leur di sai t


Le monde es t ouvert devant vous j e ous en ivre
les femmes pour vos plaisirs et j e vous en donnerai
les richesses et la puissance si vous m aidez à les con
quérir
C e langage é ait contre parti e de celui de Jésus
qui a ai t dit à ses disciples c lui veut
suivre prenn e sa croix qu il soit humble u il renonce
aux plaisirs et à tous les biens de ce monde il souf
la pers écution et qu il meure
H uma nement parlant laqu lle de ces de x
nes avait toutes les chances de succès
celle M homet puisqu ell e tous l es pen
c h ants mauva s cœur humain et donnait
tio à ses pass ons plus i résistibles
Rien d ét o nnant donc à ce M ahomet ait réu si
Le mer eilleux serai t qu il échoué
DE L HO EA IE

Pour la mêm e raison et touj ours e n j ug e ant selon


l es appar e nc e s n est éton nant Jésus soit
mort sans avoi donné à E glise aux y eux d e la
foule la form e visible e t la force d expansion de
mani fest e r plus tard
M ais que ses disciples aient pu après la mort d e l e ur
m ître établir partout c e ro y au e spiritu e l et l e
pager malgré tous les obstacles à trav e rs siècl e s
voil à l e miracle iracl e s
man e d élévation et ussi
rabaissé l a fe m e que christianis e avait
l evée Q ue dis Il l a t e nue et la tient encore dans
la servitude dans l ignorance et dans la dégradation
morale Le Coran déclare que femmes sont
êtres imparfaits inféri e urs aux homm e s et il dit aux
maris si f e mmes vous désob éissent batt e z

P oursuivons encore un instant parallèle entre l e


mahométisme christianisme pour mieux démon
trer l humanité l un e t la divini é de l autre
M ahom e t a formé un e nation il lui a conquis
par armes un vaste territoire que ses succ e ss e urs
ont considérablement agrandi et il lui a donné une
religion nation l e qui s est développée en e xploitant
l e sentiment p triotique des rabes en
av e c la puissance militaire e t avec l e s forces
sion d un E tat nouv e au qui allait dev e nir grand
empir e O ttoma
DE L H O E A DI EU
T out c e la est humain et conform e aux lois la na
tur e et d e l histoire
L e christianisme au contrair e est religion fait e
pour toutes l es nations pour l humanité tout entièr e
et Jésus veut tous hommes d e vi enn e nt
M ais pour établir religion dans tous pa y s
du monde il n a aux pouvoirs polit ques ni
aux pui ssances militaires ni à l ambiti n des
rants ni aux convoitis e s du peupl e ni à l orgueil d e s
rac e s ni aux passions la natu e huma ne Il ne pro
met à ses disciples ni ich e sses ni la gloire ni l e s
plaisirs ni l e s honneurs E n un mot il répudie ous
moyens humains de succès bien plus toutes les
forces humaines coalisent contre lui et cependant
il fi nit par attir e r tous peuples à lui
La religion de M ahomet permet discipl e s
la satis faction de tou e s l eurs passions et il l eur pro
m e t la continua ion de l eurs plaisirs sensuels dans l au

Le christianisme au contrair e prescrit l a morale


la plus austère le mépris des richess e s la
tion de la chair l e désintéressement plus parfait
l humilité la chasteté l e pardon des inj res e t l a cha

M ahomet et ses ont dû l eurs succès


et leurs conq êtes à l a forc e armée et à l app â t du
butin guerre Le prophète pour les fanatis e r leur
avait recommandé la gu e rr e comm e chose sainte
assure l e paradis à ses v ctimes
L e christiani me au contraire prêche la paix et
condamn e la v e ng e ance et les guerres inj ustes La
L H O MM E DI U

role la cha rité la prière e t bons exemples sont


seuls moyens qu il emploie pour conv e rtir les â mes
E t quand il faut du sang pour expier pour rac e ter
c est leur propr e sang ses disciple s répande t et
celui autres
Le mahométis e ne s est propagé que parmi
races orientales ignorantes et barbares et bi e n loin
de l e s civiliser il les laisse croupir d e puis s ècles
dans la dégradation Sa puissance si formidabl e j adis
to e en ruine les peuples chréti ns achèv e nt
se partager ses E ats
Le christianism e au contraire a été essentiell e e nt
civilisateur T ous l e s peuples qui sont deve us
tiens sont les plus éclairés de la t e rre Partout
a pé étré les sci nces les lettres et les arts ont fl euri
Partout où il a domi é il a fai t régner l ordre la paix
et la liberté S il a des sy ptômes de écadenc e chez
quelques peuples chrétiens c est qu ils délais é
les autels du Christ et foul é aux pieds lois la
morale chrétienne
La conclusio à tirer d e no tre étude e st facile
est d ins titution pure ent humaine
Il est dif fi cile de croir e que fondateur ait été d e
bonne foi car ses préte dues visions et révélations sont
des supercherie mais il importe p e u bonne
M ahomet ne dé ont e la divinité ission
ni par le miracle ni par la sainteté de vie ni pa r
la sublimité d e sa doctrine à près nulle
ni par ses succès n ont guère dépa sé limit s
et qui sont moins étonnan s que ceux
C ésar et Na ol on
L HOMME A DI EU

Ses progrès s t entièrement dus à des moyens


mains à des forces naturelles et s expli ue t aisément
L extraordinaire expansion du christianisme au con
traire renverse tous les calcul s et tous les raisonne
me ts de la sagesse hu aine ainsi les lois de
l expérience et de l histoire E t donc il s sont
leux et di s
Nous ne pouvons mie x terminer qu en empruntant
à P ascal cette page des
T out hom e peut faire ce qu a fait M ahomet car
il n a poi t fait de miracl es Nul homm e ne peut faire
ce fait Jésus Christ
M ahomet s est établ i en tuant Jésus Christ en fai
sant tuer les si e s M ahome t en défendant de lire
Jésus Christ en ordonnant de lire E n fi s i M ahomet a
pr s la voi e de réussir humainement Jésus Christ a
pris c e lle de périr humainement E t au lieu d e
clure que pui e M ahomet a réussi Jésus Christ a
bien pu réussir il faut dire que puisque M ahom e t a
réussi le christianism e devai t périr s il n eût été
tenu par une forc e toute div ne
L IST N

si cle der ier il s est rencontré des incrédul e


qui ont poussé l aveuglement j usqu à nier l existence
de Jésus Christ
M i s auj ourd hui la vraie s cie ce a fait j ustice de
cette n égatio e t les savants du j our si impie u il s
puissent ê tre ne nient plus la réalité de ce merveilleux
p e rsonnage qui a changé la face du mo de et qui est
plus vivant j amais dans ses œuvres Ils compren
n e nt Jésus Christ o ccupe dans l histoire si
large place si son existence était dou euse il n y
aurait plus un seul fait hi storique qui fût cert in
vérité Jésus n a pas e xisté toute l histoire est
à refaire ou pl ôt il n y a plus d histoire Car tous
événements les plus importants qui ont convergé vers
lui et dont il a été la cause deviennent d e s énigm e s
insolu les
C est thèse répugne au sen commun
Il a été et il es t encor e l e centre de gravi té autour
duq el a j usqu à c e j our évolué l hum nité La ai e
histoire s est occupée d e lui and il n avai t e ncor
revêtu notre chair et depuis qu il a vécu parm i
ho mes elle ne s occupe p ur ainsi dire que de
Pendant quarante siècles il s est fai annoncer e t
attendre et depuis vingt siècles l humanité parle écri t
L H O MM E A D I E U

e t a git pour contre lui E ll e l e blasphèm e e lle


elle l insul t e elle lui dresse des autels
ais e lle n e p e ut nier existence qui si intime
ment liée la si e nne propr e qu elles sont toutes d e ux
inséparables
peine Jésus avait poussé d e rnier cri la
colline il expirait qu e l e s homm e s se sont partagés
en deux camp uns disan t c est un Dieu
tr e s blasphéman c e st un imposteur
ces deux camps sub sisté en face l un l au
tr e ils subsist e nt encor e e t la gu e rr e entre e ux n a
j amais cessé Persécuteurs et persécutés ainsi j eté
son nom à tous les échos les uns pour maudire et
autres pour le b énir à j amais
oilà le fait éclatant gravé en traits ine fa ç ables à
toutes les pages de l histoire L e révoquer e n doute
e st un acte de folie
Il s est renco tré libres p e nseurs allemands qui
tenté de rel éguer Jésus Christ parmi les m y th e s
M ais cette thèse malgré habileté ceux qui l ont
soutenu e a dû être abandonnée par la saine critique
elle devai t l tre parc e l e mythe n est pos
sibl e depuis que l histoire e st écrite
Q uand l écriture n existait l imagination
créer des fables et l eur donner l apparence d e l is
toir e C es fables se transmettaient génération en
génération avec des variations e t des additions adap
à chaque époque
Dans temps reculés on comprend que la
logie pouvait leurir e t entourer d une auréole fan as
tique p e rsonnages historiques eux mêm e s Le
DE L H O MME A DI EU
vei leux mêlait au réel perpétué par les chants
laires et la poésie des l égendes et s it plus
auj ourd hui ce qu il peut y avoir de vrai d ns les his
de et
d autres héros des poèmes anti ues
M ais peut dire C ésar et uguste sont des
my thes C ertainement non et pourquoi Parce que
de leur temps qui était celui de Jésus l histoire s écri

D epuis et surtout d e puis l e grand siècle


l â ge ythologi que n e st pas revenu e t
reviendra j ama s
O r D ieu a pris soin de faire naître Fils à la
lumi ère de l histoire écrite et dans l e siècle le plus
éclairé de l anti quité a fi n q il imposs bl e fair
entrer dans l histoire du mon de comme réel un per
qui serait imaginaire
E t comme pour mieux rattach e r de
son Fi s à la chaîn e des événements histori ques il a
p e rmis cette grande pu ssance romaine avec
le peupl e j ui f était alors l nivers civilisé dress â t
comme une en emie en face lui et de ses succes
Les plus célèb res ennemis du nom de Jésus sont
ainsi d e v e nus témoins et tout puissants qu ils
s e nt il les a vai ncus
Serai t donc un m y the qui aurait vaincu les Jui fs
et l es empereu s de Rom e Serait un m the qui
rait civilisé B arbares Serait pour mythe
des millions d homm e s aura ent souffert l e mar
tyre
Et pendant trois siècl e s de p e rsécutions il
L HOMME A D I E U

s erait r e ncontré personn e ni à Rome ni da n


randes villes de l empire ni parmi l e s païens
parmi les Jui fs pour dir e à ceux qui mouraient
sensés vous votr e vie pour quel un q ui n a
j amais existé
Non ce ser i t trop absurde et trop contrair e aux
lois de l histoire
Païens chré ens et Juifs divisés et en emi s la
question de la divinité de Jésus tous reconnu la
réalité sa vie et de sa mort T ous ont a ffi rmé per
humaine tous ont témoigné de son passag e
cette terre ce témoignage d autan t plus
u il a été écrit avec du sang
D onc l e istence de Jésu Christ sur la t e rre est
contestable
M a s commen manifesté t e rrestr e aux
hommes
oil à ce que nous allons e xaminer

T IN

Jésus n a pas écrit mais il a pa é agi


De no b reux témo ns l ont entendu et a ir Ils
raconté ce qu ils ont vu Ils ont répété pr pagé
répandu par la parole pub li que ce u ils ont e ntendu
Leurs récits sont devenus no toir s univ e rse l em ent
connus M ais dira o Q elques uns
h e ureux audi e r ont ils noté écrit pe pétué par l e
L HOM E A IE

manuscrit les faits dont ils avai en t été témoins les


d scours qu ils avaient ent ndus les récits qu ils
avaient faits eux m ême
O ui e t l e b es in de leurs écrits s est fa t s entir dès
Jésus C hris eut tté la ter e
ussi la tra t on universelle de qu il a fon
fait elle remo ter aux années su vi sa mort
c est dir e l an à l an l e premier de c e s récits
é rit dans dialect araméen par s int M atthieu l un
ses disciples
Q uel ques a ées après vint celui de s i nt M arc
de saint P i e rr e e t qui dans tout e s
missions secrétaire évangil e lui
q el qu e sor e d cté saint Pi e r e
Sai t Luc discipl e de saint Paul vint ensuite com
les récits év n gé iques Son évangil e contient
des fai s n ouveaux témoi nant s rtout de la
corde de Jésus et ém trant que l e M essie n est pas
venu sur la terr e pour la glor fi cation d e s Juifs mais
p ur l e s lut tous les peuples O n reconnaît en lui
l e disciple de ce ui on a appel é l apôtre des G e tils
Sai t M atthieu s a dress e su tout aux Jui fs saint
M arc écri t pri cipaleme t pour les Romain s saint
pour l e s G recs oute la gen ilité
O n croi t que évangi e de saint Luc fut é crit avant
l année M i bientôt surgirent de faux savants Il
est dans tous les si ècles touj o rs
ré former c rr ger e n intro d isant dans
ment de nouveaux systèmes ont de fondement
que dan leur orgueil individuel
C st ainsi vit les E bionites ni er la divinité
L HOM E A DI E

Jésus Christ e t les contester


existence mais son humanité réelle Pour combattre
ces erreurs Jea le dernier témoin vivant du Christ
celui qui avait vécu dans intimité et connu à fond
doctrine crut devoir écrir e quatrième évangile
C est pourquoi cet évangéliste s applique spécial e
me t bien faire connaître la nature vraie Jésus
et sa mission Nul n avai t mieux co nu les pensées du
M aître et grav plus profondém e nt dans cœur le
souvenir ses actes et ses enseignements
ussi son réci conti e nt un exposé doctrinal plus
compl et Depuis siècles tous les penseurs
miré début maj estu e ux c o
o c

M ais saint Luc n a écrit s e ulement son E van


gil e il est aussi l auteur des Il
contemporain des faits qu il raconte Il est le compa
gnon de saint Paul et a dmirables épîtres de ce der
nier forment avec c comme un cin
évangil e qui corrobore les quatre autres
le pr e mi e r siècle donc tout l e Nouveau T es
tament fut é rit et répandu parmi les fi dèl e s
témoignages l ttesten ainsi la tradition et l e n
de La vrai e science n en cont e ste
plus l authenticité
Le trai t caractéristique ce livre merveilleux
d être uniquem e nt l uvre d e témoins racontant ce
qu ils ont vu et e nt e ndu Il s pas ils
s érigent pas en docteurs démontrant par une série
de raisonn e ments th ses philosophiques un
DE L HOMME A DI EU
d e religion Ils ne se donne t pas eux mêmes
comm e les auteurs des doctrines qu il s exposent Il s
racontent des faits et rapportent des paroles avec
calme qui a lieu de nous étonn er
La diversité à peine se sibl e de leurs récits
que assez par fait qu il s s adresse t à des lecteurs
di férents et vivant dans des milieu divers
T ous les savants ont leurs systèmes mais
ne sont pas des savants il s sont des témoins
Ils r e ndent simpl ement témoignage comme Jésus l eur
a dit d e le faire des événements auxquels as
e t de l e seignement qu il s ont re ç u forme
a des variantes parce qu ell e est humaine mai s fond
est le m ême parce qu il est divin Ils ti e nn e nt la plu
me mais c est de Dieu qui parl e en eux
oilà qui expli ue la beauté l e charme l attrait
irrésistibl e et l éternelle j eun esse de ette histoire m e r
v e illeu e racontée par des hommes simples et s ns
cul ture intellectuell e oil à ce e pli que comment
cett e histoire est e core vivante plus vivante
mais peut dire m ême aut e urs vivent
encore car il s ont touj ours eu d e s successeurs chargés
d e les interpréter
D ans nos tribunaux un seul témoin fait pr e uve
mais q and plusieurs témoins affi rment les m êmes
faits la pr e uv e est plus fort e Ici il s sont plusieurs
Ils s a ccordent parfaitement sur le fond M ais l eurs
témoignag e s variétés caractéristi ues
e mpêchent d e s e confondre en un seul Les critiq es
font de vai s e forts pour établir des contradictions
entre sai t Jean et l e s trois autres évangélistes O n
app ll e les trois pr e mi e rs ynopti ques à caus e l e ur
ie
DE L HOMME A DI EU
grande similitude tandis que saint Jea en di ffèr
s ns les contr e di e M ais réalité il y a entre les
quatre harmonie et unité Saint Jean complè e les
tres combl e certaines lacunes précise certains étails
chronologiques topographiques et surtout nous
rév e davan age la conscience intime de Jésus qu il
semble av ir mieux connue que les autres apôtres
Ces témoins une autorité incontestabl e Car
ont attesté la vérité leurs récits par leur et par
leur mort E t de nombreux écrits sont ve us succ e ssi
corroborer leur témoignage
E n fi n à côté de ceux qui ont écrit des cen ain e s
et des milliers témoins qui n ont pas écrit sont
morts pour attester la vérité de ce qu ils avaient
pris
La tra dition la plus inébranlable parce qu ell
n était pas appuyée sur des intérêts humai s ni sur des
pa ssio s s est ainsi transmise d â ge en â ge mil
liers de témoins oculaires à des milliers de témoin
au iculaires et de ces milliers à d autres Il n y a pas
un fait hist rique qui soi t revêtu d un pareil
g a ge Ca r l es témoins sont innombrables ils appar
tienne t t utes les nations à toutes les classes
sacri fi ent biens de monde pour soutenir leur
témoi gna ge et ils l e signent en fi n d e leur sang C e
n est pas t t e ncore

ennemis m êmes de Jésus ont pris soin prou


ver sa vie en l e co atta t en pe sécutant
DE L HOMME A DI EU
en faisant guerre à mort à l établissement
de son c te qui gran dis ait malgré eux avec une
rapidité qui es t le plus g a d des miracl es
Juifs et païe s se ont alisés dans cette lutte
rible éréti ques e t i cr dules répa d des fl o s
d encre et des fl ots de sang pour détourner les hommes
du culte de ce Nazarée dont ils niaient la divinité
mais d nt ils ne pouvaient nier l existe ce ni la
l e s œuvres
Le T almud commencé dès les premières années
du deuxième siècle dans le but d altérer de dé gurer
les prophéties a fi n les Juifs pas
Jésus Christ pour l e M essie E t c est vers la même
ou à peu près que else combattait la divinité
de Jésus en attestant qu il était né dans un village d e
d u e pauvre femme qui ga g ai t sa vie fi l nt
et mariée a un ouvrier
D ès l e deuxi ème siècl e encore selon saint Justin e t
saint et E us b e et étai t
dev e nu un lieu de pèlerinage qui attirait de grandes
multitudes désireuses de contempler l e lieu natal de
Jésus tel point que l empereur drien y fi t dresser
des statues en l ho eur de énus et pour
en détourner les chrétiens
près tout cela on ne peut pas plus douter de la vi e
terrestre de Jésus Christ et de ses œuvres qu on ne
p e ut douter de l exi stence du soleil ussi n est
pas à la qualité ni au p ids des témoig ages que la
plupart des incrédules fo t obj ection
C est au caractère miraculeux des faits Les témoins
sont véridiques disent ils mais les faits q ils attes
DE L H O MM E A DI E U
t étant miracles nous n e pouvons
Singulièr e co clusion Il e st absurde rej e
fait parce u on ne p e ut l expliquer Si donc le
prouvé il faut e n conclur e qu il surnaturel
tout et alors il prouve l interv e tion ivin e

l l
II

J SUS I

Nous croyons avoir démontré que l ex stenc e de


sus Christ est un fait historique incontestable La
preuv e e n est faite par des témoins nombreux e t
par ses e nn e mis aussi bien que par a is
Jésus Christ a vécu un e humaine sur l a terre au
mili e u des homm e s et nous démo trerons par ses
œuvres u e n vér té il vi t encore dans ses successeurs
et dans la soci été immor elle qu il a fondée M ais il
e st un autre fait qui l e distingue de tous les autr e s
hommes e st uniq e dans l histoire e t qui suf fi t
placer dessus de l humanité c est sa
tence
Les événem e nts les plus impor ants qui compos e nt
terrestre ont été prédits et racontés par pro
et les historiens sacrés des milliers d années
avant qu il ait revêtu la nature humaine
oilà le fait ab solum e t surnatur e l e t divi n la vi e
de Jésus a été écrite et publiée bien longtemps avant
qu il ait vécu
Dans tous les pays du monde ch e z peuples
plus divers il y eut croyance gé éral e dont l ori
gin e r e montait aux premiers â ges et se rattachait
à une révélation primitive qu un homme
DE L H O MME A D I E U
extraordinaire paraîtrait sur la terre et serait un lib é
un sauveur un dominateur universel
Chez les G recs l e et les Dialo
gues Platon faisaient pressentir sa ve ue Chez les
Romains irgile et les Sibylles la prophétisaie t T a
cite co me prochaine et rap
portaient d a ciennes prophéties qui faisaient venir
de la
Pers s les rab s les les G ulois
les Chinois i dou et m ême Sauvag s
croyaient à un Rédempteur ur
s e ul e m e n tout e s les na tions is
il y avai t O rient un peuple extra rdinai e d nt
toute la national e était fon ée cette a nte
qui étai t également le dogme fon da ental de reli
gion
Pendant q inze vingt siècles peuple don
l histoire est série de merveill es n a vécu que
pour un M essie prom s anno cé dési gné fi guré sous
des traits qu on dira t vivants
E xpli q er sans lui l histoire ce peupl est
sibl m ême qu il est impo ibl e d expli uer la
civilisa tion moderne sa s lui Il est vrai ent la cle f
de l histoire
aucun homm e s il n est en même temps
Dieu ne peut avoir un dans le langage humain
être connu être attendu faire parl er lui o cuper
l attention du monde ava nt d ê e né ce ph nom ne
s e t réalisé van qu il né le
monde l a appel é par nom l e M essie monde
a parl é de lui a su d e quell e ace de quelle famille
DE L HOMM E A D I E U
que lieu à quell e ép que il naîtrait mo de l a
désiré appel par la bouche de Sages et out
peupl e croyait en lui et
Q uand il est n é il y avait quarant e siècles il vi
dans la foi et des p upl es de la même
manière que les gra ds homme s morts vive t dans
la m émoire de la p stéri t E t ce qui est vraiment
mira ul eux il viv i t ainsi dans la croyance et l espoir
universel s non seul eme t comm e h mme mai com
me Dieu car tous l e s peupl es disaient et croyaient il
serai t à fois homme et Dieu
E n fi n quand il parut sur terre viv t en chair et
en os omme ous et q and monde lui demanda
qui il était il répo dit Je suis C lui que vo s
tendez le M ssie l e Christ l e Fils de l homm e et l e
Fils de Dieu E t l e mond civilisé presqu e t ut enti er
l a et l e croit depui s près de vi gt siècles
Pourqu i Pour bie des raisons que nous étudierons
et d nt cell ci est pas la moins forte Sa vi e avait
été écrite avant sa nai ssance et il la vécut telle qu elle
ava it été écrite Il avait tous l es trais an oncés depuis
des siècl s il réalisait en par les et œuv es tout
l humani té avait appris sur lui pen ant l es
de sa préex s e nce
E st tout ela est pas irrésistiblement divin
E st nécessaire d e trer dans l e détail des
ti s et des fi gures ont formé cette préexis nce
Jésus
No us le croyons pas parce que lec eurs eux
êmes peuvent faire ce travail e t parce que limi
qu e nous nous sommes tracées n e nous le per
DE L HOMM E A DI EU
mettent Rappelo s seulement très brièveme t
prom e sses solennelles d un M essie fait e s à l huma
tout entière à l origine et subséquemm e nt à la
race
C est après la chute premiers parents que la
Réd e mption est devenue nécessaire et c est alors aux
mauvais j ours de d ev e nu e une terre de malé
diction Dieu promet la postérité un
Sauveur qui écrasera la tête du serpe t
l époqu e patriarcale cette divine promesse
à braham à Isaac et à Jacob et le pèr e
douze tribus au moment de mourir prophétise que
Réd pteur naîtra de la tribu Juda Il même
l épo que de sa venu e au temps où le sceptre passera
des mains de Juda en mains étra gères c est
dire quand le royaume passera sous j oug
des Romai s
temps de M oïse c est le prophète B alaam e t le
Lib éra teur lui même qui prédisent encore la
venu e future d un M essie
Sous Rois les prophéties messianiques se
se t Rédempteur futur n est plus seulem e nt un
prophète c est roi et les Psaumes nous font con
naître généalogie vie glorieuse souf ranc e s
i gnominies mort et triomphe dé fi niti f dans
siècles des siècl es
E n fi n viennent les Prophètes ces voyants
ces grands messagers de Dieu qui parlent
langage q aucun homme n a parlé ava t eux et
qui de siècle en siècle écrivent des pages immortelles
qui pre dront place dans le Livre des livres la B ible
DE L HOMME A D I E
Dans pages qui sont des visions se déroul e
toire temps futurs et surtout l histoire du M e ssie
promis et attendu et son règne universel et éternel
T ous ces hommes ont été des saints et des écrivains
i spirés Plusieurs ont été de grands thaumaturges et
t ut l e urs prophéti e s m me plus circonstanciée
réalisées
La vie Jésus Christ a été conforme en tous p ints
aux prophé ies séculair e s antérieures Il a été fi ls de
Dieu roi et prophè te selon qu il avait été annoncé
Le Sa hédrin l a condamné parce qu il s est dit
Fil s de Dieu e t Pilate l a fait mourir parce qu il
s est déclaré Roi des Jui fs
Son existenc e a été la repro uction de sa préexistence
prophétique e t lui m ême a plusieurs fois af fi rmé cette
préexistence
Nicodème il dit qu il est l e Fils de
qui était da s le ciel et qui en est descen d u
Juifs qui se scandalise t il an on e qu ils le
verr nt un j our remonter il était auparava t
Il leur fait aussi c e tte a f fi rmation a t
ham fût j e
disciples il adresse ces paroles J ai q itté
Père j e suis venu en ce Je ne suis pas
de ce monde j e suis d en suis descendu du

E t que d autres affi rmations de sa préexistence nous


pourrions citer
Mais elle nous paraît suf fi samment établie et rien
ne prouve mieux divinité de Jés s
I L S

Nous avo s dit en parla t d e M ahomet que pour


établir l a divinit de mission il lui a manqué
les miracles une vie sai te mais él ément de
preuv n e fait pas dé faut à Jésus Christ
Sa vi e a réalis é l i déal l e plus él evé d e la perfection
humaine et ceux m êmes qui refusent de croire à
di inité peuvent re fus er de lui rendre témoi nage
sous ce rapport
D epuis enfance j usqu à sa mort sa co d uite
parole ses actes font le modèl e d e la plus
sublim vertu Sous l apparence de l a plu humbl con
ition il réalise toutes les n blesses des ra ds et tou
tes l es perfections des ses enseig ements
révèle t à la f is l a transcenda ce de son esprit e t la
pureté irréprochable d e son cœur Il n est accessible
ni à la crainte ni à la ni aux récomp ns s
ni à l ambitio La alom ie passe sur lui sans
voir Le s outrages l es ignominies ne peuvent trou
bler la séré ité de son â me l e détourner sa route
DE L HOMME A D I E U
tous il fait bien sans rien demander en r e tour
m êm e parole de reconnaissance
Il aime p e tits et faibles pauvres e t
i gn rants pécheurs repentants et tous ceux qui
sou r e nt Les malades les in fi rmes tous a ffl igés
l entourent et le pressent il l es consol e et guéri t
L inj ustice seule trouble sérénité et de
parol es dures pour l hypocrisi e e t le m e nsonge
des pharisiens
Il est la personni fi cation du désintér e ss e m e nt de
la j ustic e la miséricorde et il prêch e sans
lasser sous toutes les formes par ses discours et par
ex e mples
eureux pauvr e s c est dire ceux qui son t
vraiment détachés des biens de ce monde car l e roya
me ciel est à eux eureux ceux qui ont faim
e t soi f de la j ustic e car ils seront rassasiés
reux les miséricordi e ux car il leur
corde Il prêche la chasteté eu eux c urs
purs car ils verront Dieu Il prêche la douceur l e
pardon des inj ures la charité
Pardonnez et il vous sera pardonné aimez vos
enn e mis faites du bien à ceux qui vous haïss e nt e t
priez pour ceux qui vous calomnient et vous
tent ainsi vous s e rez les vrais enfants de votre P ère
céleste qui fait luire sol eil sur méchants com
me sur l es bons
E t cette morale sublime qu il prêche il la pra ti que
Il vit comme le plus parfait des sai ts dans l humilité
la pauvreté et la souffrance et les Pharisiens dis e nt au
peupl e qu il un pécheur Il soumis à toutes les
DE L HOMME A DI E U
l is di ines et humaines et il pass e pour un rebelle
et un blasphémateur Il fai t mille prodiges qui sont
autant bienfaits et on l accuse de les accomplir
par la puissance de Satan Il est tradui t devant les tri
b nau par la trahison de son disciple inj usteme t
ndamné tortu é comme un mal faiteur et
il meurt sur un inf â me gibet dépouillé de tout aban
donné tous en pardonnant à ses bourreaux et en
sa vie pour le salut du monde
U ne pages les plus étonnantes de Platon est l e
p rtrait qu il trace du véritable Juste tel qu il l ima
gine tel qu il en co ç oit l i déal
oi ci ce si gulier modèle e ffort d u géni e humain
Supposons un homm e droit simple et généreux
qui s e fforce d être vertueux e t non de le paraître
lui la réputation d homme de bi en car s il pas
sait pour j uste des honneurs et des récompenses lui
seraient prodiguées à ce titre et l on ne saurait pas
est bon par amour de la j ustic e ou par amour de
rémun érati s D épouillons donc de tout ex
de la j ustice e t supposo s que sans rien com
mettre il passe pour le plus grand
il se laisse pa s émouvoir par la mauvais e
opinion qu on a de lui et qu il rest e inébranlable j us
la mort E n voyant un tel j uste ceux qui
rent l i j ustice à la vertu voudront qu il soi t
torturé enchaîné e fi n qu il meure gibet puis
qu il a voulu être ust e à ce poi t
Ne croirait pas que Platon a lu les Prophètes
et qu il a mieux compris que les Jui fs à quels traits l e
M essi e l e vrai Just e Dieu fera connaître
DE L HOMME A D I E
Q ue O n dirai t qu il a lui même prophétisé e t
rés um é dans cette pa ge extraordinaire la Jésu
Christ
Certes l humanité a produit grands génies d e
grands saints des héros de vertu M ais l histoire
menti onne pas un qui puisse être comparé à Jés s Il a
tous les do s et toutes les perfections de l espri t e t du
cœur da s une mesure que l humanit peu pas
égaler Il dépasse l idéal que le gé ie humai efforce
de cré r pour l o ffrir comme modèl e l admirati on
hommes et tous a rts la poésie l éloquenc e la
peinture et la sculpture sont impuissants a f ir e
connaître qu il est
Pourquoi Parce qu il est l incarnation la plus par
faite de l humanité unie à la divinité est p ur cela
Channi g disait Jésus met dans l mbre toutes
perfections hum ines par grandeur et par
beauté E t tous les grands penseurs qui é tudié
la de Jésus Christ dit l a m ê e chose
Il y a dix neuf siècles le monde vit de sa
trine ua d il s en écarte il marche vers l es abîmes
et c est en vain qu il change les formules il
fo cé d y revenir pour retrouver l e salut
Il est comme di t Renan la pierre a ngulaire
l humanité arracher ce monde serai t
j usqu en fo dements E ntre lui et Di e u
on ne disti gue plus
M ais Jésus n a pas seulement manifesté sa divini té
par sa vie Il l a prouvée par miracles
DE L HOMM E A D I EU

ir le s

Les progrès mo dernes da s l étude de la natur e


si que sont vraiment étonnants et les savants du j ou
en s nt tell ement orgueilleux plusieurs met
tent en parall èl e ave c l es miracles
M ai s il y a l à deu ordres de faits tout di fférents
Sans doute l a science fai t subir à la matière de s
transformations ad i rables mais elle n en cha ge ni
la s bsta ce ni les lois
La s cience moderne découvre da s la ature des lois
l es anciens n ont connues Les merveill e s
qu ell e opère ne sont dues qu à une co aissan ce plus
parfai t de ces lois à leur mise en action par d e s
mo ens nouveaux et des applications nouvelles Les
résultats sont prodigieux et nous étonnent mai s il s
ne sortent pas de l ordr e nat rel
Le s m rveill es de l ordre surn aturel sont tout autres
elles renversent l ordre naturel elles opèrent sur la
sub stanc e même des corps et elles contredisent le s
lois les régissent
Ce est pas tout savant ne comma de à la
matière et cell e ci n obéit ni à sa pensée à sa
role Il n agit sur ell e que par le travail de art ou
de son industri e et avec l e secours d un in ter édiaire
chimi qu ou physi q e
DE L H O MM E A D I E U

Le thauma turge n a besoin d aucun de moyens


d action Sans autre chose qu une él éva tion son
vers Dieu souvent même sans prononc e r une
role il force la nature à lui obéir contrair e ment à
lois
oilà en quoi le miracl e diffère merv e illes de la
science
insi quand Jésus change l eau en vin qu nd il
nourri cinq mille hommes avec cinq pains e t d e ux
poissons quand il mar he sur les fl ots et calm e la
tempête qua d il guérit l es lépreux l es aveugl e s les
sourds muets quand il ressuscite l es morts il est
possible d assimil e r ces actes aux expériences
physiciens des médecins et chimi stes
Car il agit c sans aucun
intermédiaire ni moyen extérieur d action e t il dé
rog e à la fois à la même de la matière à
o
La la mort la mati ère physique obéiss e nt
seule vol nté
oil à ce qui marque le caractèr e divin de
et voilà ce que Jésus lui m ême voulait a ffi rm e r
quand il disait aux Juifs Si vous ne croyez
ma parole croyez du moins à œuvres
œuvres en e ffet prouvaient sa divi ité
M ais vous me dir e z sans doute qu il y a eu des
et des saints qui ont accompli m êmes mira
cles d autres du même genre et qu ils n étaient
pendant des hommes
C est vrai et cependa t les miracles de Jésus Chris
n en prouve t pas moins sa divinité oi ci pourquoi
DE L HOMME A DI EU
uc n prophète ni aucun saint n a j amais di t
u et c e st les
merveilles dont vou êtes témoins Ils ne se sont tou
j ours donnés qu e comme des ministres de Dieu et
c est touj ours ont parlé et fait
miracl es
Jésus Christ au contraire s est proclamé D ieu e t
c est p o qu il commandait à la na
ture et à la mort lépreux dit sois
guéri de la veuve couché dans
tomb e au il commande Jeun e homme
o l èv e Lazar e Sors ce sépul cre
Sans dout e il s e dit o M ais il dit aussi e t ré
p te C elui qui l a o qu e
P n est autr e que et que est

Or Jésus Christ avait m e nti et n était


Dieu peut croire que Dieu e ût rati fi é ce mensonge
en lui perm e tta nt de faire des miracl e s C e serait
surde
Lors donc Jésus Christ fait ses miracles e n son
propr e nom et a f fi rme en m ême temps qu il e st Dieu
il serait déraisonnable ne l e croire C omm e l a
dit J an Jacques Rousseau Dieu s e ul est le maîtr e
souverain d e la nature elle n obéit point

E n fi n non seulement Jésus commande à toutes les


forces de la natur e p op et fait
obéir mais and il a transmis pouvoir à ses
tres c est q il s font des miracles qu ils
chass e nt les démons et guérissent l es malades Les soi
ie
L H O M E A DI EU

douz e discipl e s inve stis e s pouvoirs


t tra sportés j oie lui M ître les
ons m s nous o t sou s
onc par la sa nteté san égale d e l cl t
de mira l e s J us rouv e
é

i
P

Le rapport discours Jésus da s l es va iles


sans dout e incompl et tell m ent ncomplet que
a nt e an termin récit en isant qu e si tout e s les
choses que fi t Jésus étaient rapportées en détail
o n e po rrait à pein cont nir livr e s qui ra
ont e ra nt
cependant qu nd on lit qu e les
ont ret us et nous transmis
possible de l admiration et
peut s emp cher de
les Jui fs personn n a j amais arl é c m e

C est éloq n ce simple et large qui co e de


source sans aucun e ffort qui est ntelli ibl e ou le
p pl e su lim e savan ts ystérieuse po r
ure p ur les Pharisiens
S tyle naturel et l ir ma s e n m e t ps
imagé et poétique dans l e goû t oriental
M ai seul ment l orat e ur que J i fs
dmir i t ua d ils disai e nt e rson e n avai t
amais ar é lui
DE L H O MM E A DI E U

é ait sans précédent et distinguait d e to


ceux qu e le monde avait connus j usqu e là
E n e fet caractère distincti f d e parol e ét i t
d appuy e r autorité lui même tandis l r
pur e m e nt huma n e st touj ours forcé d invoqu e r
un e autr e autorité que la sienn e propre
Q uelqu e grands qu ils aient été j a ais
B ossu e t n ont invo q é
leur propr e autorité invoquaient l e droit
tice la religion la croyance des p e upl e s l e
g age grands hommes la vérité étern e ll e dans
toutes manife stations t e rrestres
ors là leur parol e n aurait e u aucun a torité
qu e l conque
M ais Jésus Christ parl e tout di ffér e mment n e dit
audit e urs Cro y ez ce que vous parce qu e
tous grands homm e s les sages géni e s sont
venus avant moi ont parlé comme Il ne leur dit
le géni e humain et la sci e nce humain e parlent
par bouch e Il ne l e ur dit et il n e pouvait
leur dir e suis l e dépositaire de l autorité du p e u
l hériti e r d e la souv e rain e té c e t au nom
d e C é ar qu e j e parle et conséquem e nt pa l e s
sont pour vous des lois
Non c e n est pas ainsi qu il e ns e ign e Il
ni l autorité publique ni la scienc e ni la philo ophi e
ni la raison humain e ni êm e la cro y anc e univ e rs e ll e
d es peupl e s
Il arle comm e j amais homm e n avai t p rl é avant
l ui e t comm e j amais homm e ne parlera après Il
parl e e n Il invoqu e propr e auto ité
DE L H O MM E A D I E
sait d e lui mêm e c e qu il e ns e i gne sans l av ir appris
d aucu e écol e Il n e se dit pas inspiré omm e les
Prophètes Il dit Dieu est mon P ère et mon Père e t
nous faisons qu un
Il c nt e nte m êm e d e parler e n son ropre
nom de s appuyer sur sa propr e auto ri té e t dire
c e ux qui vont l entend e ceci vrai c i j uste
il prononc e des parol es qu e le mond e n avai t amais
e nt e ndu e s monde demandai t la lumière la vérité
la vi e E t Jésus lui ré ondai t suis l a Lumi ère la
érité e t la Ima ginez l e fou rire du mond civi
d alors si avait osé parler
ainsi J e suis la éri té suis la Ju tice j e suis la
Lumièr e s is la oi e j e suis la Les utres
hommes parlent de leur pri cip e s mai s Jésus dit
suis l e Principe Je sui s l e Fils de Dieu e t moi e t
mon P èr e nous ne faisons qu un
Et discours il ne l e s a resse pas s e e m e nt com
font tous orat e urs humains à ses amis à
partis ns à son peuple à pays il l es adresse à
l humanité e t à toute la terre Sa doctrine ne répon d
pas au b esoin du lieu et de l époq e dans l e sq els il
vit e ll répon d aux b e soins tous les homm e s de
tou t e mps e t de tous l es li e ux
Parl e r ainsi et être cru moins par ses contempo
rains que par les siècles fut rs moins par compa
par l e s autr e s peuples l e s plus ci ilisés
c e st o ner l a preuv e la plus éclatante d e la di inité
de parol e
mond e avait tous les mo i fs possibles ne pas
croire et c e pe nda t il a cru
L HO MM E A D I E U

Il a i térê t contr pa r n
sa nature Il a e nt e n dr e san v i
parce qu il a été subj gué par pui sa ce
dont il s est guère rendu don a
senti le caractèr surnatur e l
La role de Jésus Christ do c ab olum e nt di f
c e ll e l homme E lle a caractè e o
pre original pe sonnel et tr s endant E lle
ti e nt pas pa y s à peupl E ll e
tag e tout enti re à laquelle elle s a dr ss
ais ell cette parol e
qu e le apport e mon c e te vérité
Pilate e ut le malh e ur dou er Q ue el le
sa propr valeur Q uel témoignag e Jésus Christ
il r ndre de lui mêm et qu e l poids a ra
l ui même procl am er Di e u
fait faudra le croir e

a isons premiè e hypothèse supposons qu i


n ét i t qu un homm e Q uel
proclamer Dieu
cun il me sembl e in é ê p e r
sonnei étai d e di aux J i fs J e suis p phèt
David et C est tr e Di e
h vah m e nv i e v e vous p g
e n son t la preuve M a d e vous
délivr r la domi ti n étran et r g er
vous
DE L HO MM E A D E
p rl ai s tout monde l aurait pro la é
Sa s oute il eût ris é sa vie M ais quel e
pui ssa c e t d e qu e ls ho n urs pas e ntou
pend t lutt e c ntr e Rome E t comm nt
croir e qu u homm e avait re ç u le pouvoir
an der la n tur e ca mai t la m e r m lti
pliait pain qui u rissa t toutes l e s maladi e s e t
ressus itait l e s morts n aurai t pas vainqu ur da
ce t e lutte
O u bien e ncore il e ût préfé é donn er u i ue e n t
comm e prophèt et faire vénérer a e r e nto r e r
combl er bi e ns et faveurs
M ai s e n disant qu il étai t Dieu s il l é tait
encoura mépris et la haine de tous s e s co cito y ens
m e ille rs ami s qui l avai e nt connu l e nfanc e
cousins ses oncles se tournai e nt contre lui le
déclara i e nt fou per du par l orgueil et impi e
metta t l e blasphème qui selon la M oïse é tait
punissabl e mort
Comm e c ire u homm e in e lli gen faut
bi e n econnaître au moins il é ai un génie y ant
l amb io d a r ver à la co sid ration à la popularité
à la loi re et bi ens de mon de ai si tout
sacri fi et risqu même pou la sotte v nité de
se proc am er un Dieu Ce aber
ration étrange
d e ton qu il r q ait sa vie dans de hypo
thès s so t se procl amant Dieu soit asp rant
au trône M ais le trône lui aurait donn la puis ance
honn ur la fortun e an dis que le ti re de Di e u
ne p uvait lui ppo r e r auc n bi e s t n
L HOMME A D I E U

ch e rchés par l e s ambiti e ux Nous savons par E van


iles et il l e savait encor e mieux que nous qu e
prétentions à la divinité étai e nt très mal accu e illie
plus proches par e nts et por
témoins contr e lui e n disa t qu il était le fi ls
M i e et de Joseph qu ils avaient connus l en
La cl asse instruite sa erdoce l a classe
et administrative c est dire tout e s les
class e s dirig e antes et riches se tournaient co tr e lui
parc e qu elles pouvaient pas s e p e rsuader qu e l e
fi ls d un charpe tier qui p e ndant tr e nt e avai
vécu Nazareth ville ignorée du monde civilisé
ant lui m ême le métier d e charpentier pût êtr e l e
Fils Dieu C e n était possible L e peuple
ment mobil e et inconstant devait naturell e m e nt
l e s classes dirigeantes et mêm e aller plus loin
suivan l e xpérienc e des siècles O n sait j usqu où
e ntraîné sa hain e Il a exprimé son O pinion dans ce
cri presqu e unanim e
oilà le sort qui attendait inévitabl e m e nt Jésus
qu il proclamait Di e u
Remarquons bien G rand e t
d e Rome en se proclamant dieux é tai n
dans conditions tout e s différent e s
risquai ent ri e n puisqu ils étaient
tr e s uverains
seulem e nt n e risq ai e nt ri e n mais
possédaient mêm e l e pouvoir et la forc e nécessaire s
pour impos e r la croyance en l e ur divini té
titre Dieu étai t s e ul q ui ma nqu â t à l e ur
haut e fortune car il s avaient la rich e ss la puiss nc e
L H O MME A D I E U

h nn e urs plaisirs le tout dans un e mesur e pres


illimité e Rien d étonnant dès lors à ce leur
ambi tion arrivée au sommet grandeurs hum ines
ait tenté ciel
Jés s n e n ét it l à et si vous interrogez la
nature humaine e t histoir e si vou scru ez votre
propre nature ell e s vous répondront que l homme pau
faibl e petit malheureux veut posséder avant tout
la richess e la puissance les honneurs les j ouissanc e s
oil premiers O bj ets de ses ambitio et
e st rencontré des individus qui au lieu d aspirer à
biens leur manquaient ont voulu faire pa s
pour des dieux ils étaient des fous
Q uell e compen ation pouvait espér e r Ri en autre
chose la en sa divinité par quel ques pauvres
gnorants guéris soulagés assistés par lui E t encore
devai il s attendre re contrer nombre par
mi ceux il avai t combl és de ses bienfaits
C omme résultat fi nal l a satisfaction o rgueil
insen é et la mort
Dans l autr e hypothèse s il a spirait s e ul ment au
trône il trouvait sous sa mai tout peupl e frémis
sant impatient du j oug ennemi des Romain s au dou
bl e p int vu e national et religieux qui e rai t
levé comme un seul homme pour recon truir e l e trôn
et y placer le fi ls D avi d Car il l était et
il prouvait qu il était l e fi l s de Davi d
E t pour arriv e r au trôn e il avait sa puissanc e m e r
veilleuse pr e stige sa vie irréproch ble ses bien
faits ses prodige s
Et q il n eût pa s réussi il n urai t e u
A DI
qu à fui en pa y étrange av e c résors a sés
our ut e nir la lu te Il s rait d ve u c mme pré
aux trônes nous conn is un rand
pe rsonnag e titré et fortuné vivant e n deh rs
p ys
ilà c e qu il e ût fait s il n e ût été qu un omm
M ais s il é ait Dieu d e vait procla r e
au risque de sa vie O ui certes p uvait fai e
autre ent Sa divi ité étant dogme fond m e al
la qu il venai t établir il était tenu l af
bien haut Il coupable il se b
de la ss e r ignorer ho mes cett e vérité éc e sair
leur salut
quelle arme puissante il aurait la ssée e ntre
mains ses ennemis avait agi aut e m e n
v e qu e lle force i crédules nous dirai e t
Com ent pouvez vous s utenir que cet
homm est Dieu quand il n a pas l a ffi rmer lui
m êm C ommen pou e vous asseo votr e r e li ion
sur dogme mêm e n e vous a e nsei gn é
C e la évol t e l a raison
Non il fallait que Jésus Christ proclam â t
sa divinité e t il l a fait s e ulement il devai t
mai q e lle autorité il aj outait à e n scellant
cett e ffirmation sang
Si ous venez proposer croyance une érit fon
et si vous n êtes prêt à l af fi rmer a u
pri votre vie l e droit vous dire passez
chemin j e vous connais pas
DE L HOM E A D I

III

S rtons maintenant du champ des hypoth s e s et ren


trons dans le domai e Q uel a été l e
d e Jésus Christ sur sa propre natur e
Int e rrogeons ou plutôt demandons à ceux qui
l ont con u qui ont vécu avec lui qui entendu
recueilli l es arties essentielles de discours ce il
a dit de lui même
a pas doute possible sur cette question
il a di t répété e nseigné qu il est Dieu Il l a af fi r é
dans l intimité et e n public devant amis e t devant
les foules devant les représen tants de l autorité civ le
et devant l es princ e des prêtres Il a maintenu cette
a fi rm tion contr e c e ux qui le traitaient de contre
ceux blasphème contre ceux qui
lui en faisaient crime di gn e d e mort
O ui Jésus a prononcé face mêm e la mort e t
sachant u elle motiverait sa condamnation cette
role extraordinaire Je suis le Fils Di e u et
Pèr e et moi nous ne sommes qu un
E t qu e de foi s auparavant il avait af fi rmé l i é
voir sa divi ité Q uan d il n ava t encore douze ans
il s e sép ra un j our de pare ts e t ce n est qu aprè s
trois j ours qu ils l e retrouvèrent dans l e temple
les docteurs E ncore sous le p ids de
èr e lui fai t ce doux r e proche otre père
et fort a fl igés nous vo cherchions
E t Jésus lui fait c t ext a rd n r e rép nse
L HOMM E A D I E

P ourquoi cherchi e z vous Ign rez vous qu il


faut j e fasse les a faires d e mon Pè e
Il bien évid e nt qu en lui disant votr e père
la Sainte ierg e désignait époux Joseph M ais
lui rappell e vrai e fi liation e t s étonne q elle
paraisse l ignor e r
ous ma mèr e dir e vous devez
ignorer que Jos e ph votre époux n e st en
li é p r e et qu e j e suis sur t e rre pour faire l a
volo té de mon Pèr e qui dans ci e ux
C est la pr e mièr e parol e de Jésus les
list e s nous rapport e nt et c est l a f fi rmation divi
C e st à parents qu il adr e ss e cette première
parol e d e divine mi ssion t e rre parce qu ils s nt
sans out e l es seuls au monde qui soi e n en éta t de la
comprendre E t cependant saint Luc j out e M ais
eux comprirent point ce qu il l e ur disait
c est qu il est bi e n grand l e mystère d un Dieu
fait h mme et n e suis étonné ses pare ts
n aie pu à l instant même e n m e sure toute la
fond e ur
près premi e r enseign e m e nt Jésus rentre dans
l obsc ri té de Nazareth et sa parol e se fait plus
tendre Il arrivé à l â g e ans personne ne
paraît avoir rien vu d e xtraordinair e dans cet humble
charp ntier qui travaill e ob scurém e nt faire vivre sa
èr e
Ma s est un esprit plus clai rvoyant que c e lui de
l homme et qui croit deviner la fi liation divine de
Jésus Satan visit e la terre et il s approch e
qui s est retiré dans l e désert et j eûn e Si
DE L H O MM E A D I EU

vous e s l e Fils de Dieu lui dit commandez


pi e rr e s devi e nn e nt pains
Jé n e répond rien tout d ab ord à la qu e stion
o igine Il conten e d e dir e L ho e ne
s e ul e m e nt p in ma s de tout e parol e qui sort
la bouc e de Dieu
Satan tient à connaîtr e qui e ntoure
c e t h mm e né d une fe mme il l e trans orte l e pi
du t e mpl e e t il renouv e ll e que tion Si tu
de Di e u j e tte du haut e n Il est écrit
Di e u ordonné à ang e s d e t e pre dr e en leurs
main a fi n ton pi e d ne h e urte in t contr e la
pierr lors Jésus n e veut cac er plus long
temps êm e à Satan qui n e n pourr pro fi t e r
sa vrai e atur e qui divin e e t il lui répond c e mot
Tu t e nt e ras pas l e S e igneur ton Di u
Nou n e citerons tout e s par l es rapportées
int J e an e t par les s y nop i u e s ans les u e lles
Jésu affi rme fi liation divin e e lles sont trop
Q u e lqu e s un e s suf fi ron t tiré e
qu e s
oici un e affi rmation très nett e qu e nous lisons dans
saint M atthieu XI et dan saint Luc X
T out e s choses m ont été donné e s par Pèr e et
n e connaît le Fils si ce n e st l e Pèr e e t per
sonne n e connaît le Père c e n e st l e Fils e t celui
à qui l e Fils veut bi e n l e révél e r voici un e autre
très claire dans saint M atthieu C e n e sont
c e ux qui m e cri e nt Seign e ur S e ig e ur qui
dans l e ro y aum e des ci e ux ma c e x l à s e ul s
nt la volonté d e P
DE L H OM E I

c e tt e autr e dans l e êm e éva g i t e X


C elui c nf er
o e s e rai deva t

Sain Jean met souv e nt èvr e cett e


parole M on Père qui dans i e ux e e
autre M on Pèr m e s qu n
d uit
qui Fi e
répond s sui
i e a ors qu en ainsi il
m êm e à mort

E t maintenant qu e faut penser d e ffi r t n


y st ri e ux qui les
pre r r onse à ce t e q stio
me lemme O u il a cru qu il
l a pas cru S il l a cru et s il l étai t il
fou car en fi n il répugne se n
homme qui a toute son intell gence et qui n est I pa s
croire u il l est
n y par e il cas d err e ur pos ble tre
h main intell i ent aya t rais n
se tromp r êtr e trom é
possib e qu il c oi e sincè ent Di e u st
y a eu qui l ont

Or era te n r a j ourd u Jésus ét i t


DE L H O E A IE

fou Les n gateurs l es lus forcenés de sa di ini é


ceux qui sont pos édés d une véritable haine c tre
lui sont fo és de le p ocl r un s g parmi
coutez Re n an parla t Jé us co m e s il é t i t
l un de a dorat urs V ous êtes n re grand
tre chacun de ous vous oit q il a de meill ur
en V ous ête pour l éterni té vrai créateur de
paix l â m e l e grand conso ateur de V ous
avez donné peuples base du vrai libér a li s me et
de l a vraie V ou s êtes le créateu de la
religi n éternelle de V o us êtes une
grande â me et un étonnant l omme
arabl e au el l a conscience univer elle a décer é le
titre de F ils l e fondateur des droi ts de la
conscience o re morale s est rou ée ê re la
moral e éter ell e cell e a sauvé eu
était en vous et vous vous sentiez avec Dieu vous
vivi ez au sein de ieu un e commu icati n d e tous
les instants vous n e l e voyiez mai vo s l ent e n
iez ns avoir b esoin de ton erre et de b uisso ar
ent comm e La plus haute co science de D ieu
ai t existé au sein de l humanité a été la
Repose maintenant dans gloire noble initia
T on uvre est ach e vée T a divini t est
Pour des milliers d années l e mo de va rel ever
mille fois plus vant mille fois im é depuis
ta mort que dura t j ours de ton pa sage ici bas tu
d e viendras à tel point la pierre angulaire de l huma
nit ton nom ce mond serait
l e r j usqu aux fondements E ntre toi ieu on ne
distingue plus Pleinement vainq eur la mort
rends p ession royaum e où te suivront par
HO E DI E U

la voi e ro y ale que tu as tracé e i cles d a dora

Il sembl é bien qu apr s belles aroles


é crivain a dû tomber à genoux mai s il r e sté
debout et to s ses éloges onct e ux n é aie qu e le
ba ser Judas
Ils témoignent cependant q ue notre Jésus ne pe t
pas être considéré comm e un fou ou un halluciné e t
ous en concluons que s il a cru qu il é ai t Di e u
c est qu il l était vraim e nt
bien il n e l a cru e t alors e st fourbe
et un menteur Il a me ti à ses p r e n t à mèr e à
ceux qu o n appelait ses frères à ses disciples qu il
aimait à son p e upl e et à son pays q u il comblait de
bienfaits et il a fondé sur un e song
sa fortune non pas la satisfaction d e ambition non
l e bonheur de sa et le bonh e ur siens non
pas sa puissance et son bie être p e ndan t vie mor
telle mais a fondé sur un mensong un dogm e q ui
devait causer sa mort celle ses plus dévoués amis
et cell e millions d homm e s q ui l n t cru C e qui
serait à la fois criminel et insensé
Car bien Jésus n é ait q un
omm e et ambitionnait la pu ssanc e hon e urs
la fortune les richess e s les j ouissanc e de monde
besoin se faire passer pour Dieu
B ien loin servir ses dessein ce e prétention
rendait ridicul e lui faisait un e foule d ennemis bri
sai t carrière e t le conduisait à mort bien

Q u nd il osa a f fi r er p ur la fois sa divi


DE L H O MM E DIE U

devant l es Nazaréens les compatri te d e


et d e adol e scence ils l e traitèren d e
et q and ils constatèrent qu il ét it séri ux ils le c as
d e l eur pays e t poursuivi rent av e c un e tell e
ureur q ils l auraient massacré si arrivé au
met d une collin e d où voulai e nt l e précipiter il
n avai t soudain e ent disparu D on tous ses
tout son bonh e ur tout l attachem nt qu il devait
avoir pour la vi e lui interdisaient un t é l mensonge
Q uan d répétait cette a ffi rma tion d e van t les foules
e nthousiasmées par ses et prodiges un
grand nombre Q uand il osait
dr e aux q estions P harisiens des prêtr e s e t des
scrib s qu il était D ieu il s prenai e nt des pierr e s pour
le lapi der
au lieu d e dire suis l e Fil s D ieu
i l ava t dit comm e M ahom e t J e suis un prophèt e
il aurait à peine rencontré un incréd e par l es
Juifs S il avait dit à C e Me s i e vous
tendez po r être votre roi et po r é ta lir votr e
c est moi et j e vais vous donn e r l indépendance
la liberté j e vais bris e r le j oug Romains Chas
sons païens du d e la patri e et nous aurons la
puiss nce la prospérité e t la liberté du cult e du seul
vrai Di e u Q u e l e nthousiasme un pareil
discours accompa g é actes prodi ieux qu il ac
aurait produit parmi les foul e s
T out ce peuple en ébulli tion que Romains ne
contenai e nt qu av e c p e ine l aurai t proclam é et
bi e n loin l e faire mourir il serai t mort pour lui
Donc encore une fois à quoi bon c e mensonge
DE L HO M E DIE U

qu il ne réussissai t pas à faire accept e r qui lui alié


nait tous les puissants et les savants qui indu sai t
a ôtres eux m êmes à douter d e lui
M ais il y a plus cette fourberie n aurait été
une impardon able maladresse un e fau
tactique i explicable chez un homme nt e lligent ais
elle é té un crime le plus gran crim e s C ar
il prédisait lui même à disciples en sa
di inité conduirai t eux ê es à la mort
Jésus oupons court à blasphè e ne
p rlons plus même hypothétiquemen d un e fourb
rie qui votr e f ute e t our noy e r votr m e nsonge
a urait inondé m nde d un fl euve d e sang
mon Jésus vous n avez été ni un ni
maniaque V ous avez dit et vous avez cru vous
étiez le Fi ls de Dieu rce que vous l êtes réell nt
n est ni o r po r un four q ue
million de rtyrs sont orts
il n a pu êt e un ni un impos e ur lui
les plus grands gé ni s adoré celui o
les arts proclamé D ieu dans œuv e
telles celui qui changé la face du e t dont le
monde ne peut pas ser en dépit d e toutes
haine toutes les trahisons et de toutes puis
sances de la terre
E t c pendant il n y a pas milieu Jés C ri t
Die u il a é té un un célé t et
lors oute l histoi d e puis si cles à
fair e et ici comment il faudra l enseigner aux
rations futures O n devra leur dire
S v e vous qui a enversé c tte puissanc e im se
DE L HOMME A D E
qui ét it devenue la maîtresse du monde et qu on
pelai t l empire romain C est un fou ou un gran d
criminel
Save vous qui a dé truit le paganis e la plus
la plus aimable la plus commode et la plus
répandue de toutes les
C e t fou ou u n mal fai ur
a conduit to s les rands
ments de l histoire depuis des siècles qui a vai c la
barbarie et civilisé l ancien monde et le nouveau
C est un fou ou un grand scélérat ort e n
s ur une croix sous le règ e de
oyez vous ces gra des cathédrales qui dressent
leurs fl èches l eurs coupoles et leurs ortails maj e s
dans presq e toutes les villes de
vez vous en l honneur de qui l art a déploy é ces

C e s t en l honneur de J s s un m l faiteur un
insensé
Par ourez ces immense s musée s des gran des capi
ale s admirez toute s merveilles l art y a
cumulé s depui s s ècle l honneur du
Jésus
C on ç it grands gé ie de la peinture e t
la sculpture aient a ccompli ces euvres mort e ll e s
p ur glori fi er un un crimi el
E ntrez dans les ri ches bibl iothè ues gra ndes
villes et comptez si vous le pouvez m llion de
olum le s plu grands savan s philo o hes
thé l o ie s l es ora e urs et poètes ont consacrés
à la gl oire J sus Ch ist tous
DE L H O MM E A D I EU
vains étai e nt eux mêmes des hallucinés
rats
Il s e rait insens de l e soutenir
E t cependant c est l ens e ignem e nt que les libres p e n
devraient propager ils étaient logiques
La conclusion qui s impos e c e st qu e Jésus Christ
a enseigné la vérité au monde quand il lui a dit
suis l e Fils de Dieu et Père et moi nous n e
mes qu un

O n nous fera peut être encore cette obj ection C est


témoignage de Jésus Christ lui même q ue vous citez
en sa faveur et conséquemm e nt c est un témoignage
intéressé préj ugé et qui est pas suf fi s nt pour i re
une preuve complète de sa divinité Cette obj ection
rait un grand poids si Jésus Christ s était content de
nous donn e r sa pa rol e pour toute preuve M ais n est
pas seulement à témoignage qu il a oulu que
croyio s N oublions pas d abord q u il était tenu de
nous O ffrir ce témoignage ainem e nt il aurait accu
les miracles pendant sa e t après sa mort le
ond e n aur it pas cru qu il est D ieu s il ne l avai t
a ffi rmé lui même
Car l e mond e aurai dit S il étai t Di e u et
lait que nous croyions à sa divinité il nous aurait
lui même ce dogme fondamental de sa religion
il aurait lui mêm e posé cette base à E glise Puis
qu il ne l a fait puisqu il ne s est j amais proclamé
lui m ême Dieu c est qu il l est
L H O MME A DI E U

C est un grand homme l e plus grand des hommes


mais ce n est pas un Dieu oil à comment monde
aurait raisonné e t le monde n aurai t pas eu tor C est
pourq oi nous disons Jésus Christ éta t vraiment
Dieu était tenu de dire lui mêm u il l éta i
Sans doute il ne su ffi sait de l e dire il fallait
le prouver Comment Q uelles preuves pouvait il o frir
C ertes en proposa nt un pareil dogme à l huma ité
il entreprenait une t â che tellement surhumaine le
seul fait d avoir réussi à l e fair e accepter par tous
peupl es civ lisés prouve sa divinité
Nul autre homme en e fet quel q e puissant u il
été n a j amais pu tenter une pareille entrepr e
s ans être immédiatement taxé de démenc e par ses con
et o o par la postérité
Jésus Christ seul a réussi à ce point qu e depuis des
siècles toutes les terres du globe l e nombre de ceux
qui croient a sa divi nité va touj ours sans
d stinction de rac e s ou de lan gues
Q uell e s preuves donc données de la véracité
témoignage E lles sont aussi nombreuses
et tout homme d une i telligence ordi naire
et de bonne foi les trouve dans sa préexistence da s
sa vie dans ses miracl es dans son oe uvre dans sa mort
ans sa post existe ce et dans l établis ement de
ro aume sur cette terre
j outons encore cependant pour mieux montr e r
caractère divi n de sa parole qu il a p ssédé l e don de
prophétie au plus haut degré
L e sprit hum ain c e rtain e ment do é de fac ltés
étonnantes Il pas seulement comm e l œil
DE L HOM A DIE
les mondes vis bles il per ç oit plus chos
sibl e s et il étend connaissances aux siècles pa s
comme au tem s pré ent M s il est un e limi e
franchissable à sa puissance il n e p ut con a tre
l avenir Dieu s est réservé domaine
C onnaître l avenir un attribut s e nti e ll e ment
div n L homme prophétise ne peut être un
D ieu un o de Dieu
O r Jésus Christ a plus grand des proph tes
Ses prédi ca tions ont embra ssé sa propre d s n é cell
de ses discipl es l aveni r de pays triomph de
sa doct ne et l établ ssement de son royaum par toute
la terre
En qui le conc rnai t lui même il a a noncé
d avance qu il allai t être livré aux princes p êtres
et cond né à mort qu il era t outr gé flagellé et
cruci fi é il r e ssus cit e rai t le t oisiè e j our et qu il
s en irait ensuit e v e r son Père e nverrait
E spri t à ses disciples
I l a pré t que Judas a lait l e tra r Pierr e llait
le renier que tou ap tres allaie n t l abandonner
mais que plus tard lui re draient témoig age j us
extré ités de la terre et onfesse aient
au prix de leur sang et leur vie
Il a pré it la ruine et il e n a fi xé
que disant C ette génération ne passera point que
tout cela n arrive
Q uand j e serai élevé dit un our
tout à E n vérité en vérité j e vous le
dis q ue j annonce sera prêché dans univers
entier
DE L HOMME A DI EU
O r toutes prophéties se sont réalisées à lettre
dépit de leur invra semblance au moment où elles
furent faites
Donc Jésus Christ étai t envoyé de Dieu ou Dieu
lui même
E t pour conclure qu il est bien D ieu lui même il
suf t répéter ce nous avons dit au suj et de
miracles c est qu il n a pas comme aut es pro
parl é au nom de mais en propre
nom c est dans l e même temps il prédisait
ainsi l av e nir il proclamait m ême sa divi ité
O r il n est pas raisonnable de croire que ieu
rait donn é l e don de prophéti e et réalisé évé ements
prédits pour sanctionner une imp sture
y a eu des hérétiques ont nié l humanité
J comm e il v en a eu qui ont nié divi nité
ais la meilleure preuve q il pouvait donn e r de son
humanité il l a donné e en subissant le sort commun
à tous les mortels
C omm e tous les fi ls il est mo t et pour que
p e rsonn e n e n ignore il a r e ndu le dernier soupir
croix aux portes d une grande vi lle en plein j our
au mili e u d une foul e d e spectateurs
Il mort après avoir subi toutes ignominies
après avoir été flagellé et présenté au p e uple sous ce
titre supprimait j usq à son nom cc o o
voilà
O ui c était bien l homm e type de faibless e d im
puissance la mort tenait déj à sous sa main
E t c e p e ndant si Pilate avait raison dire en pré
s e n ant Jésus au peupl e cc o o nous vons le
roit de nous écrier même à cette heu e où nous
mourir cc
M ais comm e nt la divinité peut elle nous apparaître
d ans ce fait e ssentiellement humain la mort
traits divins y signalerons nous
I Le pr e mier qui frappe l ob serv teur dans
circonst nc e s qui ont entouré la mort du Christ es
DE L HOMME A DI EU
u il l a prophétisée annoncée à ses iscipl e s avec
t us l es détails qui devaient l accompagner
L avenir pour l homme c est l inco nu et nul
peut dire combien de temps il doit ivre encor e à
quelle date e t d e quelle manière il mourra
M ais Jésus connaît sa destinée parce qu il Dieu
e t il veut découvrir douloureux secret à ses disci
ples Il sait sa mort sera pour eux l e ffondr e ment
de leurs espérances et à di fférentes il ess ie
de préparer l eur faire compren r e la
sit sacr fi ce
Plusieurs mois avant sa Passio en il l e ur
q u il ira à qu il souffrira b ucoup de
choses qu il sera rej eté par ci e ns Scribes
et Princ e s des prêtres qu il s a mis à mort et qu il
ressuscitera le troi sième j our
discipl e s so t cons e rnés et Pierre parlant
nom d e tous dit à son M aître Non il faut pas
qu il en soit ainsi non cela n arrivera pas
M ais Jésus reprend Pierre durement et il ré f fi rme
qu il faut qu u D ieu souffre et meu e pour sauver
l humanité B ien plus il faudra que l es discipl e s uf
fre t et meurent pour le M aî e
J ésus voit déj à la croix dressé devant lui e t il l e ur
dit Si quelqu un veut veni après moi qu il prenne
sa cr ix et qu il m e suive
M ais quelques j ours après Jésus ét it
sur le mo t T habor et l es apôtres témoins de uis
sance et de sa gloire se reprenaient à espérer un M essie
vainqueur rétablis ant le royaum e C es t pour
q oi Jésus descendu du T ha or leur dit en ch e min nt
DE L HOM A DI E U
vers Capharna M et ez bien paroles dans vo tre
cœur Le Fils de l homme doi t être li ré e ntre
mains des hommes ils le tueront l e roisième j our
près mort il ressus ci era
Plu s ieurs mois se passent et J é u accompag é
pôtres gravi t l e chemin mont gneux qui condui t de
à tha e est deva t lui et lui
of re l hospit lit Dan deux j ours il era son n rée
t iomphal e à et l avenir sourira d e nouveau
à disciples qui verro t d a s triomphe un pré
lude de son règne
M ais Jésus leur dit encore ces tri stes paroles N us
montons à tout ce que l es Prophètes ont
écri t sur le Fi s de l homme va s accomplir Il sera
livré aux Princes prêtres aux Scribes et aux
et l e conda eront à mort E nsuite le
l vreront aux p a ïens pour êtr e insult et
vert de crachats et après qu il s l auront fl agell
le et l e troisième j our il ressuscitera
E ncore quelque s j ours et cette lugu re prédiction
à la l ettre Non seulemen Jésus prédi t
u il va mourir alors il est dans toute la gueur
de l â ge et de la santé M ais il décrit l e genre de ort
qu il va sub ir et to l es détails sa douloureuse Pas
sion
N est évident qu un Dieu se l pouvait prédire
des évén e ments avec cette précision
II M ais non seu ement Jésus a prophétisé sa m rt
il s est livré librement à bourreau et il a choisi
l ui mêm e le genre de mort le plus ig ominieux
La nature humaine ne volont irement de
L H O MM E A D I E U

vant de la mort et quand elle ell e cherche


natur e ll e ment une mort glorieus e e t autant que pos
sible la moins douloureus e
Jésus agit di ér e mm e nt Il pouvait fuir la ort il
marche à sa rencontre
Q uand les soldats vont l arrêter il r e nvers e par
terr e en pronon ç ant ce te seule parole C e st
S il voulait les appeler l égions d anges viendraient
défe ndre et le sauve r
M ais il a fait généreusem e nt le sacri fi ce de
Nul n e la vi e dit j e la quitt e de moi même
j ai pouvoir de la donner et j ai pouvoir de la
pr e ndre
E t voil à comm e nt voit humbl e m e n t soumis à
l es humiliations et à outes tor ures c e ui
depuis trois ans commandai t aux éléments renv e r a t
toute lois de la na ture physi u e et ressuscitait les
morts
Seule une vertu divi e peut abdi q uer à ce po nt
l e xercic e de sa souveraineté
M ais pendant que la souv e raine puissance su
ainsi dans personn e e lle éclatait au de
hors Le sol e il en ême temps q ue
C réateur Le voil e du t e mpl e se déchirait la terre trem
blait les rochers fendaient plusieurs to b e aux
et morts r e ssuscitaient et le C enturion té
moin de cett e mort extraordinaire C et
homm e était vraiment l e Fils de Di e u
III La prédiction d e mort et la libre
nation avec laquelle il va devant dépass e nt la na
ture humaine mais natur e divine se rév l e p e ut
DE L H O MM E A D I E U
êtr e e core plus élo quemment da s circonsta ces
de c e tte mort
Jésus ne pouvai t être s uveur qu en se fai nt
tim e et il fallait que c e tte victim e d un mérite
ni Les sacri fi c s sangla n ts que le s euples avaie t
multipli és pendant q arante siècl es avaie n t pu avoir
uel ue mérite expiatoire pour les individus mai s
auraient été insuf sants pour la rédemption du genre
humain sacr fi ce d un D ieu p uvait seul racheter
l humanité il fallait pour cela ce Dieu eût d n s
veines le sang d un homme a fi n de pouvoir ver
en s cri fi c e
Nous avoir déj à montré que Jésus était ns
les conditions voulues étant à la fois D eu et homme
pour O frir à Dieu le sacri fi ce nécessaire oyons main
a vraim e nt fait son sacri fi ce d un e mani è re
digne d un D ieu
L h e ure des ténèbres est v e nu e Sata n triomphe et
Judas va consommer sa trahison L a guste ictim
prête à sa cri fi er tout ce ell e est et tout qui
lui appartient
plus gran d des b iens d e l homme est sa iberté
Jésus sacri fi e la sienne Il se livre satellites d e
J das voici dans la cour du grand prêtre les mai s
lié e s ces mains fa ç onn é la terre et ont
lancé dans l e sol eil la l ne et tous les a tres
ces mains qui naguère pour bénir et p ur
guérir
près sa liber é bien que l homme chérit da an
tage c est honneur et sa gloire O r elle é tait bie
éclat nt e la gloir e de Jésus O n l app lait l e Prophète
DE L H O MM E A D I EU
l e M s ie l e Fils de D avid a pel é à rét blir l e royaum
M ais voici qu il est arrêté enchaîné raduit
deva t trib una i ci qu on d nonce comm e
blasphémateur un impie un révolté contre la
de M oïse Il enn e mi C é ar e t il oulève l e peu
pl e Il veut renvers e r t mple symbol vén é de la
religion des Jui fs B ien plus il veut sub itue r à
J h vah en se déclarant D ieu lui m ême
O n le trouvait bien éloquent naguère et dis it
qu e p rsonne n avait j amais p rlé comm e lui E t main
tenant il comparu devant les P rêtres et n a su
leur répondre Devant il n a pas un eul
O n l accuse et il ne se déf nd pas
C st fi ni honneur et sa gloire se sont évano is
ns rvera au moins réputa t on
mme Non elle aussi oit être sa c ée
en parallèl e avec B arrabas voleur assas in d bauché
la f ule su ffrage univers l lui préfère B arrabas
Il plei n santé c est un des g ran ds bi e s de
ce mond Il j eun e e ncore il a d vant lui un de i
siècle de vi e heureuse s il l e veut Il consent
rir ns plus t rde
r e te corps ce corps pur be u
pa r l opération dans l e sei d une
vierg et ang s e uls ont dignes oucher
livre fou t aux soufflet à tous utra ges
v l e et des bourreaux
Il avait des vêteme ts on l en a dépouillé Q uelques
goutt de sa g co lent n ore dans vein e il les
rép E t ava t de rendre le d rni r soupir do ne
m e au genre humain qui le fait mourir
DE L HOMME A DI EU
T out cela n est pas surhumain da ns oute
l histoir e un homme qui soit mort ainsi la
ture divine Jésus révèl e da ns sa mort comme
dans sa vie et Rous s eau avait raison de dire
Si la mort de So rate est d un Sage la mort d e J us
hrist est d un Dieu
U TIO N

Il était convenable que Jésus mourû t pour


son humanité mais il fallait au s si qu il ressuscit â t
pour compléte r démonstration de sa divinit
Sans doute il en avait d onné pendant sa mor
telle d e s preuves nombreuses Déj à nous avons montré
caractère divi n ses discours e t de sa ell e
me Sans doute il avait comma dé aux éléme ts et à
la nature agi comme maître la anté la
et de la mort puissance qui n appartient qu à Di e u
Sans doute ses miracles avaient e u ce caractèr e
qu il les avait accomplis
o ta dis les thaumatur es antérieu
avai e nt touj ours opéré par

M ais si grandes qu ai e nt été les m e rvei les op rée s


par lui ell e s n auraient p ut êtr e pas ssipé tous
doutes sur divinité O n aurai t elles prouven
sa saint e té et pouvoir auprès de D ieu mais e ll e
prouvent il fût Di e u lui même
Donc il fallai t qu il sortît lui même par s e ule
force de c e tomb e au où la mort vict ri e us e l av it
couché
O r ce miracle c ce miracle des miracles
l a accompli E t en donné des preuves telle
ie
DE L HOMM E A DI E U
qu on ne puisse pas en douter sans ma quer
gence de bonn e
E xaminons les faits

C e qui frappe tout d abord quan d étudie ce grand


événement c est que Jésus l avait pré it comm e il
avait prédit sa mort
E n premi e r lieu il l avait annoncé dans un lan age
fi guré sous l a for e d une parabol e M ai s dans l es
derniers mois de sa prédication il avait parl é sans
res en term e s clairs positifs précis de sa Passion e t
sa Résurrection une premièr e fois en
seconde fois après sa trans fi guration et quelques ours
après en montant à M atthieu X II
XX M arc IX X Luc X III
La veille même de sa mort en ren ant au j ardi n
des O lives il l avait répété disa t p s qu e
serai r e ssuscité vous précéderai en Ma t
thieu XX I
C ette prédiction était notoire et princes des
tr e s la con aissaient
ussi j ugèrent ils a e de prendre mesu s our
rendre toute s percherie impossibl O esse humai
ne voil à bie de oup
C e ont ires e nem s C hrist par ur
sages précautions vont rendre plus éclat nte la p e uve
de la ré urre tion
l e urs i n tance onc pi e rr e du tombeau
L H O MME A D I E U

sc ll ée et des soldats fure t ra gés au ou po ur le


garder
près cela les princes des prêtres dorm nt an
quilles
él as l es pauvres scipl s Jésus n é t e t pour
tant dange eu Q and avaient ous à la
épreuve aban donné leur ma re vivant
n i e n t pouvait croir e qu ils auraie t l e courage de
lui prouver leur dévouemen t mainten nt il é a t
mort
s il s avaie t été des hommes de S ils avaient
été des caractères fortement trempés aux conv c ons
én e rgiqu e s des homm e s dét e rminés a dé endre la
moir e de l homm e divi les av it combl s bi e n
faits c e sont eux qui seraient all és trouver Pilat e et
princes des prêtres e t qui leur aurai e nt dit
G ardez b ien ce tombeau Car celui qu e vous y avez
renf e rmé n y restera pas ous l e savez comme no s
il a dit e t répé é à pl ieurs r e p e qu i e rait
l e ro ème j our G ardez donc avec toutes les pré
cautions nécessaires si c est le s uci de la vérité
qui f t gir vou croi r z en lui q and v us
rez co t té qu il sorti viva t du eau
M ais les hommes bornés et fai l s Jésu ava t
chois our ap res croyaient à pein e ux m ê e L u
ma tr e avait paru en ace de ses enn s d une
ble s e u il ne il s é it
défendu il n a ait ri n ontré sa nature divine il
ét i t mort e n fi n comm un ho e ordina r e t ut
tait do c bien
ussi ne j amais à enlev r rps
L H O MM E A D I E U

quoi bon d ailleurs quoi c e cadavre leur


servi Q u e ll e s ambitions ou quel s intérêts pouvai e nt
satisfair e e n soutenant que leur ma t e é ta i
cité n e l était
seul e m e nt cett e sup e rch e rie q ue r e doutai e nt
princ e s des prêtres n e pouvait êtr e util e
disciples mais e ll e l e ur e ût attiré ut e s e spèces
mis res et de persécutions des pour u tes devant
tribunaux des e mprisonn e e nts et p e ut êtr e ort
Donc ce la Synagogu e qui ch rgea d assure
l authenticité du miracle qu e Jésus avait prédit mais
auquel elle n e cro y ait
oyons maint e nant ce q ui va se pass e r dans to n
b eau entouré d un cordon de soldats

II

La ort la séparation de l â m e d av e c l e corp et


ce que l e sépulcre renfer e conséqu e m e nt un
corps sans â me un cadavr e
O n dit quelquefois pour flatter un grand ho me
ou pour des fi ns politiques qu e son tomb e au
rieux M ais c e st duperi e destinée à fair e ce
tombeau un piédestal pour ceux qui prét e nd e nt conti
nuer l œuvr e du défunt c e tt e tomb e et
au lieu de la gloir e vous y trouverez un corps e n po r
des oss e ments desséchés
E n sera de mêm e du tomb e au
Non certes Sans doute il y a l à un corps sans â m e
mais l â me est partie la divinité e st r e sté e oilà
DE L H O MME A DI E U
la forc e intérieure dont la S y nagogu e ne soup ç onne
pas l e xist e nce E ll e s est prémunie co tre e f or s
du dehors mai s c e st du dedans l a vi e va j ai lir
L e troisième j our la divinité rapp e ll e l â m e e t l â me
ev e nt pr e ndre possession de corps E t aintenan t
c e corps qui n avait été formé que pour et
mou ir et qui a rempli mission e st d e v e nu imp s
si b l e et glorieu Il ne peut plus être enchaîné ni
ni cruci fi é Il échappe à toutes forc e s até
à tout e s lois de la nature D evant vi n
r e ssuscité la pierr e du tomb u s écarte e t gardes
tomb e nt épouva tés
oil à le fait réalisé comm e il avait prédit M ais
i l faut des témoins Q u e ls sont ils E t p e ut aj outer
foi à l e ur témoignage
C e sont saintes femmes ce sont ap tres ce
sont de nombr e ux discipl e s e t en fi n c est un e foule
d environ cinq cents personnes qui vu Jésu C ist
r e ssuscité et montant au ciel
La plupart n ont pas voulu croire sans avoir vu e t
il a fallu Jésus Christ montr e à e ux pl usieurs
fois qu ils puissent l e toucher l e ntendr e parl e r le
voir ang e r av e c eux p ur croire à sa résurr e ction
Mais à la fi n r e nt bi e n forcés d e croire e t ils
v e rs e ront plu tard l e ur sa ng et ils donneront l e ur
pour a f rm e r leur croyanc e Q ui croiron nous si ous
foi à de pareils témoins
m e mbr e s du Sanhédrin sont aussi nos témoins
car apr s avoir fait garder to b e au ils fait ons
tater par l es gard e s qu e le tomb eau était vi de C est
a ssi notr e prétention et c est p urq oi nous nous
L HOMME A D I E U

p o t e rnons dev t c e m au qui n a pu g r er


mort
O ù donc le c rp du c uci fi é princ des
p être dit que a ô tres l o t e levé p e nd nt
qu e so da s dormaient Il i vrai semb l qu ls
aient tous d rmi et qu i s aient vu se passait
en dor a t E t s il dormaient ont été
et anqu à leur dev i pu is
pour ce e faute grave fai t un roc s aux
tr e pour ce t acte révolte contr e l utorit
les so dats ni apôtres n ont été inquiétés
ou par gouverneur romain
E t ce cadavre pourquoi ne l a p as cher é
autorités elles pas à l eur dispositio la
police e t soldats Q uel triomph e pour la S y na
gue si elle avait pu faire la preuve de enlève e nt
et prouver q ue Jésus n était q un imposteur
trant cadavr e au p e upl e
C est bien ce qu elle aurai t fait si e lle avait pu le
faire pouvant pas elle e ssa y a d e conj uration
du silence
M a s le tomb e au vid é parlait E t la gag devint
très él o quent qu nd rui t s e répa dit qu e J s
avait r e aru que apôtres y a non ç ai n t
sa résurr ction qu i s tait lui mêm ont é à ci
cents pe sonn e réunie montag e t l e ur a ait
ad essé la ole
Puis les apôtres s nt re enus à et Jés
l e ur a pa a t nouv u n fi n quara t ours rè s
résurrection au ommet du mon t O l vi r
montre encor à oule nombreu e et il d sp r ît
m o r é ver l dans un nuag e r x
L HOM A DIE
La Sy ag gue continue se ta ir e M a s oici
pô tres vont parler e t vont do nne r à c e f i t pro
d e la rés rrection de l ur maî re la p b i cité
la plus sol e nnelle la plus étendue
C es hommes t mides e t faibl es dont ch trem
lait à la voix d un serv nte sont devenus tout à coup
croyants fermes et forts qui a f fi rm e nt énergique
ment leur foi et ni les m e naces l es suppli ces
pourr nt plus fair e taire
oici le j our de la P entecôte et une grande foule
appartenant à quinze ou vingt nations di fférentes se
presse autour apôt e s P ierr e pren d la parole et
c e t pour affi rmer grand fait de la Résu rection
fonde ent de la reli gi n nouvell e
ommes de Jud e et vous tous qui habit e z
sal em écoutez ces choses Jésus de Na areth fameux
par les merveil les u il a O pérées au milieu de vous a
été mis à mort comm e vous l e savez M ais Dieu l a
ressuscité s e lon qu il é tai t Dieu a re suscité
Jésus et nous e n som es tou témoins la
l e sache bi en c e Jésus qu e vou avez c uci fi é
D ieu l a
T rois mille personn e croient à la par l e de P erre
et se font baptiser Q uel q es j ours a rès une autre
foule e st réunie d n les par i du et P ierr e
l e ur dit encore o s avez tué l au ur la vie
mais D ieu l a ressu ité des morts et nous o mes
témoins Cinq ll homm e s sont conv e rtis cette
seconde prédication
lors la Synagogu e ne p e ut plu s e ta e e le p ie
d audac e L e s pr nces des prêtres les ch fs du p e u
DE L H O MME A D I E U
Scribes font arrêter l es apôtres qui eu audace
de fair e des miracles et l es faisant comp raîtr e dev nt
ils leur demandent par quell puissanc e et
qui ils a gi
Pi e rr e leur répond nom de Jésus de Nazar e h
que vous av e z cruci fi é Dieu a r e ssuscité

membres du G rand Conseil font alors déf nse


aux apôtres d enseigner au nom de Jésus M ais Pierr e
Jean répondent Nous ne pouvons aire
chos e s que nous avons vues et entendues
E t c est ainsi que la plus grande publicité a été
née au fait miraculeux divin de la résurre ction
D evant l e peupl e devant grands devant
tres devant l es savants dans les campagn e s e t
villes les places publiques et dan empl e s
le fait a été a f fi rmé par une foul e de témoins qui
vai e nt vu Christ ressuscité qui la con ra
iction des incrédules et qui l e ur
ag e e n l e scellant de leur sang
c e tte a ffi rmation ell e a été fait e d abord sur
i e ux m ê mes où événements s étai ent passés al rs
u ils étaient e ncor e dans la mémoire de tous et
témoins oculaires étaient vivants
Puis elle s est répandu e au loin chez p e upl e s
plus civilisés et ell e a été acceptée à la fois
norants e t par les sava ts E ll e a re ç u la sanction du
iracle et c e ll e du sacri fi ce et ell e a produit la c e rti
t de dans tous les esprits sans préj ugés
E lle a servi en fi n e t elle sert e ncore fondem e nt
la plus grande institution dont l hi sto re fass e
tion
L HOMME A D I E U

La conclusion qui s impose est doubl e ucun fait


histori qu e n e st mieux prouvé que la résurr e ction de
Jésus Christ et c e fait e st preuve clatante de
divinité
Il y a eu d autres morts qui sont sortis de leurs
b e aux la voix de c e rtains g rands thaumaturges qui
leur commandai e nt au nom de Dieu M ais toute
toir e d e l hu anité n en m e ntionn e au un a tr e q ue
Jésus Christ qui soit r e ssuscité lui mêm e
propr e v e rtu
SU I N

Nous croyons vraiment avo r éta li les


de la di nité de Jésus Christ surabonde t et l a se l e
diffi culté s e rai t de décider laquelle est plus forte
l e miracle sa préex stence l a sé ie
de merv e ill e s ont marqué sa vie mort ré
surre tion O u n est pas plutô t le prod ge sa sur
qui dure depuis bientôt v ngt siècles
Car c e enco e un fait historique i ncontestable
consigné a s archives de l human té e t atte té
par des milliers d e mo n ument s de pierre de marbre
d or
L e mot d e saint P ul Le Chri t ressu cité ne meurt
plus s e st réalisé à la lettre de même que par le
de Jésus Christ suis ave vous usqu à l a
sommation siècles
O r ri e n n a été plus miracul e x que l é a lissem nt
de ce royaume que Jésus Christ avait pr é dit à ses di s
Rien n a été plus surna urel que expa si
et sa s abi ité dans monde Rien n st plus d n
la survivance et l e perp étuel triom he de é us
Ch ri t à travers s ècles
un peu ce phénomène hist ri qu e et v us
le trouverez absolumen t i expli cable vous ré
on ai s e z ca ac ère divin
L H O MME A D I E U

Dans l ordre de la nature l es incrédules sont b en


forcés d adme tre des milliers de phén mèn e s qu ils
ne p e uv e nt expliqu e r M ais du mom e t s agi t
de r e ligion prét e nd e nt tout tout
prendr e ils rej ettent tout élém e nt su natur e l
C est ainsi u il s prét e nd e nt avoir découv e rt
Jésus Christ a puisé sa doctrin e m e rveilleuse e t
quer comment il a réussi à la fair e acc e pt e r e t à la
propager dans le mond e
font e forts inouïs pour nous faire croir e
que Jésus Christ a puisé sa doctrin e supérieure à toute
sagess e dans croyances populair e s de dans
uvr e s de Platon e t dans la m y thologie nuageuse
de M ais est vraisemblabl e q ue Jésus Christ
qui a vécu à Nazareth j usqu à l â ge de dans
l ex e rcic e du m étier de charpentier ait pu étudier Pla
et livres sacrés de e n e xista it alors
chos e assez douteus e E t puis elle r e ss e mblance la
doctrin e édas c e ll e de Platon elles av e c
c e ll e des d autre q ue c e ll e ci chez tous
p e upl e s et dans toutes les religions il y a un cer
tain fond de vérités commun e s fondamentales qui
l e ur viennent de la religion naturell e ou de la révéla
tion primitive par la chaîne de la tra dition
C e tt e tentativ e de montrer où Jésus Chris a puisé
doctrin e n a pa s eu succès auprès des vrais
vants M ais il plus dif fi cile encor e
ment il se fait le monde ait accepté l ens e ign e ment
de Jésus Christ C est un autr e grand miracl e qu e les
incrédul e s n ont réussi à expliqu e r
L e monde dis e nt était fatigué du pagan s e e t
DE L HOMME A D I EU
de la philosophie antique il demandait une religion
nouvell e et uand Jésus Christ v nt il donna
tion au b e soin général
Q ue l e mo n de fû t las d e philosophes et ses
rhéteurs c e st possible mais alors il devait être
dans de bonnes dispositions pour prête r l or e ille à une
nouvell e philosophie
Q ue l e mond e eû t perdu la foi da s paganisme
n e st bien prouvé M ais supposons qu e ce soit vrai
est bien facil e conv e rtir à la foi religieuse un
homme qui a perdu cell e qu il avait L expérience de
tous l e s j ours prouve l e contraire C e qui n est pa s
douteu c est le monde demandait
c e s des plaisirs des richesses et de la p ssance
Or lui apportait Jésus Christ lui
Le détachement des biens d é ce monde la
fuite des plaisirs l a pauvreté l humilité la pénitence
E t c e st c e tte religion aust re qui contredisait
monde dans aspirations dans ses passions dan
ses désirs dans ses ambitions dans s es besoi n s natu
rels c est cette religion pleine de sacri fi ces et de morti
que Jésus C hrist a fait accepter par monde
le plus corrompu et le plus sensuel qui j amai s
Si c e n est pas là un grand miracle si l on p e ut
ni e r le caractèr e surnaturel de ce fai t immense e t
contestable p e uples sont devenus chrétiens
des conditions ordinaires de la nature humain e
O n dira peut êtr e q il apportait l égalité aux petits
la charité aux pauvres la liberté aux opprimés O ui
mai s à tous prêchait les vertus r e nonc e m e nt d ab
négation de soumission e t de
DE L H MM E A

L égalité qu il apportait aux p e tits n e leur donnait


gran eur et a ffr chissait pa s de
sance aux pouvoirs et aux instituti ns La h it q il
êc a it n e don t la rich se pau r e s e t la
lib e rté qu l offr i t aux opprimés ne d e vai t l ur e vi r
qu à b i n faire et à pratiquer t ute ve tus D il
leurs n est pas seulement par p ti ts
mais aus i grands les puissants et
riches qu il a ait a cc e p er sa religi n
rich e il a dit fais part d e tes b ie s aux pau
e t l e riche a obé volup u e ux fais pén te c
et l e oluptu ux s est ai t er i t e
Il a dit à tous grands pe i s puissants e t faib e s
riches et pau res genoux d e vant ce prêtre j ai
insti tué qui un h mm co e vo s qui est moi s
que vo sou bien rapport à g noux et
sez lui tous vos péchés plus ecrets les plus
il v us pardo nera en mon pourv
vou r e gr e tti e z si ncèrem t e t fer
de ne plus comm e tt e
E t si v us faites pas cela i l n y aura rien
mun e tre vous et vous n aurez la ét r
nelle E t tous grands et petits riches e t pauvr e
ac ompli c e pr ce te si pénible e t rigour
Il leur a dit e ncor e Si vous voulez suivre pre
nez votr c oix et portez ou g e em nt o f rez
om moi et mourez le f ut comme Sinon
de sal ut pour vo E t le monde a a c epté c e e r li
gion terribl l a acceptée quand J é us n était p u
p ur l imp e par l autori é parol e de
prodiges
DE L HOM A DI E U
O i racl e des miracles
tu io s encore d e plu près e t plus profondément
grand fait de l ablissement du royaume de Jésus
C rist
fond qu a deman dé à l homm e et qu a
obtenu
Il lui a demandé l e sacri fi ce de esprit propre
dans toutes l e s mati res conc e rn e nt devoirs
envers D ieu envers l e prochain et e nv e rs lui m ême
C est un champ très vast e l homme peut
mer bie n d e s opinions et des croyances un su et
me n se de scussions et de controvers es
O r on sait com i n l esprit de l homme t ent à sa
liberté de penser C est son pe chant le plu s
tibl e et non seul ement il tient à ses opinions pour
sa propre satisfaction mais il veut l es imposer aux
res u il en a l e pouvoir
C était donc espèce que Jésus
Christ pr posait à l espri t humain dans toutes les
qu e ions l ordre surna urel e t du salut O ui si
toutefois peut d r e que l e sprit abdi que quand il
acquiert la conv ction si cère des vér tés immua les
qu on e s igne O r ce r e noncement à son esprit
propre il l e proposai t à l homm e non pas pour un
te ps mais pour t uj ours cet tre naturellem e nt
m b il e e t si changea t il pré tendait imposer l im

Pour j uger de la dif fi culté d une telle entreprise


v yez da s l histoire quels succès obtenus les
rans qui rêvé d imposer leurs volontés
nies qui fait écol e et qui fo rmé di sciples
L H O MME A D I E U

Combien de t e mps ces discipl e s prêché


doctrines du maître E t quel est le disciple un peu
hors ligne qui n a pas prétendu corrig e r l ens e ign e m e nt
de maître e t réformer sur quelqu e s points
La moindr e étude la nature humain suffi t à
vaincr e que nulle force n est plus diffi cil e à dompter
que cell e l esprit de l homme
E t cependant Jésus Christ a subj u g ué cette force e t
plus grands génies les plus superb e s intelligences
courb é devant lui l eur orgueil
Leur parole si éloquente qu ell e fût a cons e nti à
n être qu un écho fi dèle de la sienne
E t cela dure depuis dix n e uf siècles U n r e il e m
pire est d un homme d un Dieu

II

M ai s ce triomph e int e llectuel n a suffi à Jésus


C rist Il a dit au g enre humain J e ne v e ux pas seule
ment esprit v e ux cœur
seulement tu ne pens e ras q ue par moi mais
Tu d un mour qui surpass e
tous autres amours
Comment donc voulez vous j e vous aim e Sei
g eur a demandé l homm e C omme ami plus
intime et le plus cher
Plus q ue cela
C omme la fe mm e que j ai choisie e t e st
l i déal j ai rêvé
P lus que cela
DE L HOM E A DI EU
Comme l e fi l s que vous m avez donné dans ma
vieilless e et en revit tout ce que j ai tant aimé
dans sa mère
Plus encore
E t le genre humai a rép du C est bien Sei
j e vous aimerai plus que mon meilleur ami
plus mon épouse plus que mes enfants plus que
même et faut donner ma pour vous la
donnerai
E t cet amour extraordinaire a subsisté et dure
core non seulement dans cloîtres où il consume
les â mes d élite mais dans tous l es états de la vie
ain e
Il su siste en dépit de tous l es sacri fi c e s qu il
pose en dépit des épreuves et des persécutions sans
que ce D i e u aimé soit obligé de se montrer d e faire
entendre voix aux v ctimes plus éprouvées de
cet amour
E st un homme un Dieu celu a pu se faire
aimer ainsi

III

Ce n est pas tout Jésus Christ a demandé plus


or e au monde Il a dit à l homm e v e ux que tu
parce que j e suis ton Dieu que tu te pros
ternes dans la poussière d e vant cette croix qu i a été
mon gib et que tu découvr e s quand mon nom sera
prononcé tu des autels que tu me
tisses des temples qu e mes prêtres et
fasses vivre que tu l e s écoutes avec docilité
L H O M E A DI EU

Et p uples sont prost rnés et ils ad ré


Jésus C ist ont proclamé sa divinité et la div
de E glise
Des millions s élevaient sur surfac e de la
terre et ces idoles renversées et re acées par
la croix de J ésus Chr s t
E t tous arts rivalisé d e fforts pour cél r e r
honore simpl e souven r d e cet homme
naire
E st p ssible qu il ne soi t pas un Dieu

gran rv e il e n t ut c la c est ce
sans pr d e nt Jésus Christ s e t O éré quan d
il n était plus là quan d il étai mort d p is longte s
qu il continue de s opérer d e puis des siè cl s
mi acl c p n a t moins rand pour n us
catholi ques q ue pour ceux qui n appartien n à
notre religio Car tout en croyant que Jésus e st
monté au ciel nous croyons aussi qu il est encore pré
sent au milieu de nous templ es ne sont pas vides
et les multitudes qui s y pressent y vont contempler
a d rer prier Jésus Christ o j o rs pré ent
tel s
oyez v us e tte hostie un morceau pain
parenc e que p ê res ont con ré et est
dans un oste nso r l e tab rnacle ino
de lumiè re C est Lui c e t corp mêm e qui a
été cruci fi é le Calvair e oil à ce nous croyons
e t c est e nco r un mi ra cle
DE L HO E A DI E
Et mul titudes et i gnorants les
génies upéri urs et simples roi t à cette pré
s nce éell d une foi ferme qu ils verseraient leur
s ng o r témoigner de la fe meté i ébranlable d e
l eur cro a e

Compa z mai tenant isciples de Jésu C hrist


conti uateurs de e uvre à ceux des plus grands
h mmes l humanit roduits C eux ci fi nis s nt
uv nt par j uger leurs m îtres et par aban d onner
m me co damner leurs héories leurs i dées et l e urs
doctrines
Depu qui se épara de Platon de dis
se s nt séparés de leurs ma tres dès u ils sont
arrivés à la maturité et qu ils pu penser par eux
mêmes
E n est ainsi des isciples de Jésus Christ
certes Il y a entre e ux et leur M aître u té de
doctrine unité immuable e t séculaire ous direz
p e ut être que croya ts du mahomé isme et boud
aussi cette unité de do tri e C ela n est
vrai da s certaine mesure et d ailleurs cette
unité est fo ée sur la force ou rganisation
qui a supprimé la liberté et ra sonnement et elle
se maintient l ignorance tandis l unité fon
par Jésus Christ est libre et appuyée sur la science
et les dém nstrations des plus grands gé ies que
monde ait co nus E n même temps qu elle est stable
elle n est pas exclusive développements et de pro
DE L H O E A DI E U
grès C e n est le perpétu e l l in e rti e
c e st qui m e ut qui grandit e t
tio n e qui d e meur e au milieu toutes cro y anc e s
qui passent e t qui s avance au milieu de c e lles qui
sont stationnaires qui vit et change d horizon qua d
toutes autres doctrin e s sont d e v e nues épav e s e t
r ines
E lle n est pas plus despotique Le ch e f
n est un tyran il de forc e
Il est un past e ur et son royaume un b e rcail
o o Chacun est libre d e sortir d e ce
b e rcail et un trop grand nombre brebis p e rdu e s
de c e tte liberté M ais le bercail n e st j amais
r e sté vide et l e troupeau fi dèl e a gardé l unité dans la
soumission à l autorité de l unique past e ur
T ous ennemis du Christ meur e nt e t tout e s l eu s
œuvres périssent mais au milieu tomb e s e t
ruines l e Christ vivant
Je l ai écrit aill eurs e n vers

Il l t
Il t t d
Il d d

d t d
d d
d t t
t
III

L LI S

La d e Jésus avait été bien courte E lle n ava


duré tr e nte trois ans dont trente ans vi e tran
q ille ob scur e et ignorée et troi s pré dication
dans campagnes villages et villes d e la P ales
tin e
Sa parol e n avait franchi les limites d e c e petit
pays E t cependant avai t déclaré qu il é ait v e nu
la e rre pour sauver toute l humanité Son e nseigne
m e nt s adressait aux Juifs seuls mai à tout e s
natio s
Comment cet ens e ign e m e nt parvi endrait donc chez
tous peuples du monde Comment la s e m e nc e de
vérité qu il avait j eté e dans el ues centaines quel
qu e s milliers peut êtr e d â mes simpl e s et modest e s
pourrait ell e germ e r dans les autres qui
j amais m e rveilleuse parole Il es t vrai qu à plusieurs
repris e s il avait déclaré vouloir fonder qu il app
lait son E glis e a fi n qu elle perpétu â t œuvre M ais
cette fondation n était v sibl e null e part a ux yeux
foul e s E t c e ux m êm e s sans croire à sa divinité
avai e nt été émerveillés d e discours et de mira
cl e s disaient Le pau e malheureux prophète
est mort tr p tôt il n a e u le temps de r e n fonder
DE L HOMME DIEU

plus grands génies eux mêmes il faut l e t e mps


pour fonder des œuvres durables
E t pourtant répondaient ses rares discipl e s Sur
la croix avant de rendre l e dernier soupir il a
nonc cette parol e solennell e T out est consommé
C ela ne voula t d re mission était fi nie
que son œuvre étai t a chevée et compl ète
O ui mai s cette œuvre complète embrasserai t e ll e
l avenir elle empire dans tout l univers
Serait elle perpétuelle et u iverselle
Il l e fa lait sans doute pour que enre humain
fût vra ent racheté et l œuvre de son salut
terre dur â t aussi lo gtemps monde
C est pour cela que la fondation de Jésus
Christ était en quel qu e sort e nécessité
Il fall it qu ell e succéd â t au divin Rédemp eur
qu elle continu â t et u elle perpétu â t œuvre p e n
dant les siècles des siècles
fall i t qu elle propag e â t partout touj ours
s ei nement pour l homme sûr cet
s i g ement serait b e n celui J sus Ch ist fal t
qu e ll e fût inf ill ble M ais et
n e sont c e monde T ous homm e s so t
suj ets à l erreur et toutes ins itution umaines
son t suj ettes à la mort
Il fallait donc fondation divin
et qu e le fût sou trait e par divi n F a e ur à
et à la mor uc e p issance h maine n e
M ais r n est impossible D ie il
lui suf de prononcer ro e pour cr r
Ch i é tait à fois homm e et D e q e lq s
L HOMME A DI EU

mo avant se livrer à la mort il avait pro ncé les


paro e s créat ices nécess ires ce les ndant les
siècles à venir serai e nt l e fo dement de son E glis e Il
avait adressées a celui qui en devait être l e chef
outez
T u es Pierre e t sur cett e pi rr e j e b â tirai
E glis e et les puissa nces de l en fer prévaudront
p nt contre ell e E t j e te donnerai les clefs du
des cieux e t tout ce tu lieras sur la t e r e s e ra
li é dans les cieux et tout ce tu délieras sur la
terre sera déli é dans l es cieux
irez pouvoirs surhumains conférés à c e tte
merveilleuse institution Les puissances de l enfer ne
prévau dront point contre elle oilà ce qui assure
la perpétuité
Le pouvoir lier et de délier o
onstitu e son u iversalité E t si tout qu ell e li e ra
ou déliera
c c est qu ell e aura le don de
T outes les prérogativ e s dont la possession sera né
à de Jésus Christ so t exprimées dans
paroles
O ui disent ceux qui j ugent les uvres divi es de la
même manière les œuvres humai es ce sont là
mots remarq ables sans doute et même un j eu de
mots S pi ri tu l mai s doit être une so i été visi
bl e et v vante un corps ré gulièr m nt organisé
f nda e u ayant q itté ce monde qui repr e n a
son œ re soudai ement interrompue par la mort Q ui
aura la présompti n r éus s r quan ême p aît
av ir échoué Sera Pierre M ais P erre qui Pier e
ie
DE L HOMME A DI E U
E h bi e n oui ce s e ra cet homm e d e rien pêch e ur
ignorant e t ignoré d e la ce disciple timid e qui
a renié maîtr e à la voix s e rvantes du G rand
P rêtre cet homm e du peupl e qui ne possèd e ni l e
ni e créateur l instruction ni l in fl uence ni le pr e s
tig e ni le pouvoir ni la richesse qui succéd e ra au
grand prophète au grand thaumaturge au prestigieux
orateur qui entraînait les foules et qui poursuivra avec
succès inouïs l établissement de dont
maît e a j eté fonde ts M ais il sera pas s e ul
nous l e savon s diront encore les sceptiques Il
aura pour les dix autres apôtres hommes
de rien comme lui
M ais plus seront pas seuls un mi
racl e puissance divin M aître rest e ra avec eux
et avec l e urs successeurs m ême après être remonté vers
son Père et le Saint E sprit de érité
dra en eux pour l eur enseigner toutes choses et pour
assister
mémorables paroles que n u vo s ci tées
sont pas les s e ules que le Christ ait adressées à
tres pour insti tuer son E glise pour lui assur e r
mortalité pour dé fi nir sa mission salut parmi les
homm e s encore celles ci
m en vais à celui qui m a e nvoyé mais j e
vous laisserai orphelins Je vi endrai à et j e
prierai Père et vous enverra un autre consola
a fi n qu il demeure éternellement avec
consolat e ur qui e st le Saint E sprit que mon P èr e
verra nom ous enseignera toutes chos e s et
vous fera ressouveni r tout ce j e vous ai
DE L H O E A DI E

quand de éri té sera venu il vous e seignera


tout e
E n fi n voulez vous quel que chose de plus précis et
plus formel encore sur institution
sur l assist nc e div ne qui ne lui fe ra j amai s
défaut et sur sa mission permane te parmi hom
cette proclamation dont la grandeur et
la puissance j ettent dans l ombre toutes proclama
tions d e s souverains c e monde
T oute puissance m a été donnée au ciel et la
terr e Comme père m a envoyé j e vous e nvoie
Les pé hés s e ront remis à ceux à qui vous les
mettrez ils seront retenus à ceux à qui vous les
lez donc et enseignez toutes les nations les
baptisant au nom du P ère et du Fils et du Saint E sprit
et l e ur appren nt à obse er to t ce que vous ai com
E t voici que j e suis avec vous tous les j ours
j usqu à la consommation des siècles
E st possibl e après cela de douter de la fondation
de son E glise par Jésus Christ lui même
c e rtes mais cette institution colossale n en
pas moins un dé fi à l a raison humaine et à la
puissance de s nations une entreprise à la fois insensée
et impossibl e
E t cependant cet inconnu des grands e t avants
sans fortune sans position sociale sans famill e sans
autr e Pierre ne recula pas devant la t â che
surhumaine son regretté maître lui avait im o sée
Jamais il n avait appr s l art la parol e et cependa t
il mit à prêcher avec la même autorité que son
M aître et il convertit trois mille hommes à sa pre
prédication et cinq mill e à la seco de
L HOMME A DI EU

Sans doute il comprenait lui venait


voir qui se révélait soudainement en lui Il savait bien
succès merveilleux n étaient pas dus à son ta
lent à l habil té de sa parole C était le S igneur
qui par ait par sa bouche puisqu il l eur avai t p is
d être avec tous les j ours j usqu à la conso mat n
des siècl s
don d e la parole qu il avait re ç u instantanément
vec l e don des la gues et qui faisait l admi ra tion et
tous il j oigni t tout à coup l e des
miracles
nom de Jésus il commanda aux bo te ux d e
redresser et aux morts sortir de leurs tombeaux
Sanhédrin et le fi t emprisonner Les tri
bunaux lui défendirent de prêcher au nom de sus
M ais la p ison s ouvrit miraculeusement devant et
il continua de prêcher
L un des plus ac rné de ses pe sécu e urs éta t un
Jui f T arse nommé Saul O r un j our qu il s e n
allait à Da s organis r perséc tio plus ri gou
reuse contre chréti ens do t l e nombre grandi ssa t
éton a mment Saul fut co me foudroyé par un e
e xtraordinaire il e tendit une voix mys éri e use
qui parla t et qui lui dit Je suis J us que tu

E t quand il se rel e va s e s yeux ne voy i nt plus is


son était illumin e Il était sacré apô tr e de Jésus
Christ Saul sous nom d e Paul all t devenir
tr e nations port e p rol e de Jésus da s to s
pa y s du monde civilisé
La persé cution r tourna contre lui hez tous
DE L HOMM A DI U
peupl s qu il évangélisa il l tter contr e
m êmes en emis qui avaient mis M aîtr e mort
Partout sacerdoce j ui f j aloux de ses succès et
de voir d mi uer sa propre autorité souleva
ontre lui les autorités romai es
Les accusatio s ét i ent celles qui avaie t pesé sur
la tête de Jésus C é ait un p rturbateur la paix
p blique un co tempteur de la un blasphémat ur
ennemi de C ésar e t Rome trib unaux l e
ndamnaient O n l e et tout déchiré ver
ges on j et it prison U n trembl ement de terre
en ouv ai t les p rte mais au lieu d en s tir il
geôli er et tou e sa fa il e
U n j our à on l e lapi d a et on l e laissa p ur
mort sous pi e rre aux por es de l a vill e
M ais rien arrêtait l e gra d apôtre Il allait d e lle
vill e et de rivage en rivage et ni les tempêt e de
mer ni l es naufrages ni meutes du pe pl e ni
l es fouets des bourreaux ni les persécutions
tres j ui fs ni cachots ni les chaînes ne ralentis
son zèle apostoliq e
E t chez toutes les nations et dans toutes les villes
il fondait des églises C e n était pas quel ques i divi dus
ou uel ques familles qu il c nvertissai t c é tai t des
populations entières et uand éloigné d elles il eur
écr vait ces bell es épîtres qu o lit e core et qu on
lira touj ours avec admiration c est aux peuples eux
m ê es qu il adressait aux R m i s aux éb r x
aux aux G recs Corin the Syriens
Colosses aux M acédonien de
de Phi ipp s
L H O MME A D I E U

O n l e chassait de partout mais par


tout T outes défaites changeaient victoires
quand il avait triomphé Juifs et païens
c ét it contre chrétiens contr e frères qu il
avait à lutter
L esprit du mal semait l ivrai e dans plus b e lles
moissons et dissensions éclatai e nt dans
les plus
O n l e calomniait l e di ffamait dén turait
ensei gn e m e nt critiquait doctrine attaquai t
même l intégrité de sa E t tout e ce tte guerre lui
était fait e par de prétendus disciples de Jésus Christ
Q uand prédications avaient converti foules
et qu il avait fondé une églis e il changeait d e pays
M ais à p e in e était éloigné qu on travaillait à p e r er
tir ses ouailles en invoquant l autorité des autr e s
tres O n prétendait ême le mettr e hors de la vraie
E glise de Jésus Christ appuyée Pi e rre Jacques et
Jean
E t alors il était obligé se défendr e et faire
propre éloge
Il faut lire ses épîtres aux Corinthiens et aux G ala
tes pour se rendre compte de tout e s ces vilenies et des
qui b risaient le cœur du généreux apôtr e
vec quelle émotion il y rappelle tout ce qu il a
sou fert et toutes les attaques inj ustes dirigé e s contre
lui l
O n mettait même en dout e la régularité de apos
tolat Il n avait été appel é ni i struit par
tres M ais il répondai t qu e c était le Seigneur lui
me l avait appel é et instruit C était Jésus Christ
DE L H O MME A D IE U
qui lui avait con fi é la mission de convertir les G entils
E t nul n a j amais eu un tel zèle apostoli que
Il ét it l e t pe le plus admirable de ces pasteurs no
mades qui parcour e nt le désert e t group nt leurs
troupeaux da s meilleurs p â turages
Pierre était un pêcheur d e poissons trans formé en
pêcheur d hommes et Paul é ait un fabricant de tentes
tra sformé en fondateur d églises
I spiré e t guidé par Dieu il parcourai
la terre il sillon ait les mers il appelait à lui tous les
peupl es du monde civilisé brebis perdues de l éternel
Pasteur et quand il avait réuni un nombre x troup e au
dans ville il en con fi ait la garde à un berger c est
dire à évêq e et il s en allait plus loin établir
d autres bergeries c est dir e fonder nouvelles

C est ainsi qu il évangélisa tous les pays et


grande partie de depuis la M acédoi e et
la j usqu à la G aule et
Partout dans toutes l es terres il j etait la semenc e
divine ell e Les églises surgissaient comme
par enchantement D innombrables disciples se levaient
pour continuer les luttes de la vérité au prix de tous
les sacri fi ces
Partout la persécution l es attendait Comme Pierre
et Paul e t comme les autres apôtr e s é aient tra
duits d e vant les tribunaux accusés condamnés em
battus v e rges et bien souvent mis à mort
mais marchai e nt aux supplices en chanta nt des
hymn e s e t prièr e s et d autres lutteurs prenaient
leurs plac e s
L OMME A D I E

insi fondée ainsi grandit de Jésus


Christ
T ouj o rs entour e d ennemis et d obst cles a y ant
lle ê côté huma in caus de faiblesses
mais pos é a nt aussi en elle même la force
divine lui assurai t la victoire dé fi nitive T ouj ours
assaillie par la tempête et ne faisant j amais naufrage
O n l a comparée souvent à un navire O n l appelle
même la barque de Pierre E lle ressembl e surtout au
vaisseau de S Jean M atha par merveilleuse na

l époque des guerres des M usulmans ontre les


hréti e ns Jean de M atha s était dévoué au rachat
captifs chrétiens U n j our à T unis il avait payé la ran
d un grand nombre cap ifs et tous s é t ien
embarqués à bord d un navire qui devait faire vo l e
pour
M ais au mom e t du départ la pl èb e tunisi nne ré
s était précipitée sur navire l avait
paré coupant l e s m â ts enlevant les v iles brisant
rames l e gouvernail
Jean M atha partit cep nda t avec son eu le
rachetés sans aut e voile manteau ttaché
tro ç o du navire après heure se
versée de deux j ours vint s abriter dans petit port

Q ue foi dans cours des sièc es a


sembl é à navire désemparé chargé rachet s sa
voil e sa s rames sans force otrice apparente
ennemi s se réj uissai ent son n u ra ge inévitable e t
l a onsidéraient déj à comme une é ave M ais t uj ours
l e souffl e Saint la poussait vers port
DE L H O MME A
quelle institution merveilleuse E t son his
toire démo tre bie sa divinité et cell e de Fonda

Selon l ordre na urel des choses et d après


des siècles un grand homme chef d école ou
de peuple fait des amis pendant u il vi t Leur
nombre et la mesure de leur dévouement dépendent
soi t son char e p rsonn el soit d u prestige et de
l inf uence qu il ex rce soit du bien qu il fait à ses
partisans des faveurs do t il les comble et des pro
messes d avenir dont il les erce T ou cela lui attire
b e aucoup d amis ta t qu il vit
M ais quand il n est plus là qua d la mort a éteint
ce regard et cet e voix qui électrisaie t les foules q a
puissance qu il exer ait est anéantie a d la main
qui versait les bienfaits a été fermée pour touj ours
a is s en vont et les plus assi dus banquets d u
ma tre s t les premier à déserter t it quand la
table vid
il en fut t ut di éremm nt av c Jésus Christ
an presque tout ce qu il a ccomplit lois de la na
ture rent renvers s
Sans doute il s tait fai t quelq s amis pendant sa
vie M ai s comme il ne pouvait leur d ner ni puis
sanc e ni honneurs ni richesse leur d évouement étai t
l i d être profond Q uand vi n ent les j ours
l un d eux le trahit premier de tous le re ia et
autr s E t voil à le miracl e à pei
ne était mort tiè d s partisans de nre t ses
a dmirateurs passio és Q ue dis Ils le
rent Di u ils lui dr ssère t des a tels et
DE L HOMME A DI EU
Q uel riche héritage quelle opulente fortune leur
avait donc laissée pour créer un pareil enthousiasme
Rien Q ue dis M oins que rien Il l eur avait pré
dit qu il s seraient persécutés chargés de chaîn e s et
mis à mort pour lui Il leur avait prêché le mépris
richesses et d es hon eurs la fuite des plaisirs l amour
des humiliati ns et des sou frances
C est l héritage qu ils ont recueilli sa succession
et plus souf ert à cause de lui plus il s l nt
aimé
C elui qui a pu faire tant aim e r au prix de pareils
sacri fi ces peut n être qu un homme Non il n e peut
être qu un Dieu
E t si vous voyez qu une institution humaine dans
qu il fondée expliquez nous l e miracle de
son histoire
Dans un monde où le temps dé truit tout O ù les
croulent d y nasties s évanouissent où la plu
part des écoles philosophiques e t scienti fi ques
cèdent et détruisent un e s l es autres co ment
se fait qu elle subsiste surtout qu e lle subsiste
sa s changer sans al tér e r c o son program
sa s modi fi er son organisme et sa forme visible
E st par la force qu elle maintient ainsi Evi
non
C e n est pas elle qui dispose de l a puissance ma té
Non seulement ell e est impuissa te matérielle
ment mais la puissance le plus souvent aux mains
de ceux qui la comba ttent e t qui j uré la dé

Q uel est donc le secret vie C est la foi e t c est


DE L H O MME A DI EU
l amour M ais l h mme est d u e ature telle la
cons ance de sa foi et de son amour puisse subsister
ainsi naturellement pendant des siècles
Non certes E t p ur expliq er cette fi délité de
amour de ses convictions et d e son dévoueme t il
faut l intervention d u e assistance surna turelle
C est de Dieu Dieu lui même qui assiste
soutient du Christ et la perpétue par sa mvs
et divine opératio
Seul e ce tte divine assis ance explique une vi alité
qui n est pas late te mais éclata te n es t
pas passive ou inerte mais esse tielleme t a ctive
vie qui est pas impuissan te mais qui est au co traire
la plus gran d e puissance qui subsiste en ce monde
Convertir monde civ lisé à une religion qui
posait tous les sacri fi ces et promettai t des ré
compens e s que dans la vie uture étai t entrepris e
humainement impossible
T outes les forces do t les hommes disposent é taient
coalisées contre elle E n face d elle se dressaient des
enn e mis tout puissa ts le j udaïsme et l e paganisme
la synagogue et l empire romain T ous ceux qui
posaient des po voirs humains étaie t ligués contre
elle et dans son propre sein dè s l origi e surgissaient
sans cesse de no veaux adversaires qui la calomniaient
et qui fome t ient et l e schisme
Les philosophes les savants que ses préceptes et sur
tout sa morale gênaient la combatt ient dans leurs
livres Le thé â tre et les p ètes satiri ues s en mo
Dans tous les pays du monde s él evaient con
elle des persécuteurs qui avaie t à leur servi e
tribunaux et les gouvernements
e
DE L HOM E A D I E U
C es p e rsécutions durèrent trois siècles calcul s
qui ne sont exagérés fi x nt onz mil
lions l e nombre martyrs qui moururent pour leu

O r malgré tout cela a grandi gra dit


encor e E lle immuable et dans l e s combats qu elle
soutient elle ne verse pas d autre sang sien
M ais fait elle direz ous
E lle remplit que lui a con fi ée
ll e ensei ne ations elle ap ise e le
leur apprend O bserv r tout ce que leur
co ndé E ll interpr te l e s cr t res e t e ll e
conserve dans eur ntégrité lle prononce j uge
ments utorisés dans toutes controverses el gieuses
s élèvent et divine uto ité produit c tte unité
octri le merveilleuse qui ait to tes
autres religions et de toutes écoles Sa doctr
cell e même de Fondateur qui Dieu et c est
pourquoi elle e st supérieure à cell es r e li
gions qui été fo dées par des hommes
l arbre de la vraie l es frui t u lle
pro duit d nnent ort mais la aux na
tions comme aux individus Pour s en onv incr e il
suf fi t de p uples chrétiens à
le sont pas au point de la civilisation la
vitalité
E lle fournit aux individus tous moy ns salut
dont ont b soin ell e leur rem e t l eurs péchés lle
l eur ie qui I les conduira fut re
pl eine de gr â ce à l assista ce du
prit elle mar he touj ours dans le chem ri é
DE L HOMME A DI E U

M ais c use des nclinations auvaises et des pas


sions nature humaine ne triomphe
s ns co battre
Comme j ours il ncor e
deux armées en marche qui tr ver e t le dé rt
de c ll e chrét ens qui uient la terr
c s dire t rr de dition oute vers la
T erre Promis e qui t e rr e du sal ut celle
c est dire incrédul es qui p ursuit la
pre ière pour
u our hui com e al or élève n re deux ar
un e colonne de ée qui O scure du
côté incrédules e t sa face lumineuse
chréti s
c est ainsi les e fants de marchent
d ns la lu è e et arri ront la terre du sa ut tan di s
que les e emis de notre che inent d ns
les ténèbr e s e t se p rd d ns la mer Ro e
S i ous lez un j our dans aute E gypte vous ne
visit r z sans intérêt l e g nd temple arna et
l avenue des sphinx y ond t parcou ant cette
voie étrang que sables du dé ert rti ll e men
en eveli e vous y verrez sans dout e com e un sym
bole fr ppant de la vie de l homme en ce monde
côt que vous regardi e vous apercevez
sphi x mystérieux qui se dressent vos
côtés com e autant d énigmes E n v in inte o
gez vou aucun d eux ne vous dira secret
M ais ne vous y arrêtez pas ava c e z touj ours entre
ces deux rangées mystères et vous arrive r e z bientôt
au p y lone colossal sert de porte au grand temple
L HOMM E A D I EU

C e temple représente la maison d e Dieu pour n us


i l e s t une image de ce que nous appelons
rez dans catholiqu e qui la vrai e M ison de
Dieu sur la terre et vou y trouverez solution de
toutes énigmes
C e st l à que vous apprendrez à connaîtr e but de
la vi e devoirs lutt e s nécessaires sacri fi ce
obligatoires et ses victoir e s dé fi nitives
E t quand vous aurez longtemps prié ou pourr e
repasser par l avenue Sphi x et vo s livr e ront
leurs secrets utour d eux la lumière se fera e t tout ce
qui vous parais ait insoluble deviendra simple et clair
dans votre esprit
Sans doute cel ui Jui fs appelai e nt
vous montrera pas encore visage Personn e ne
l a j amais approché plus près que M oïse Il a e u
av e c lui tête à tête prolongés il a conversé avec
lui il a e ten d sa voix et parole
M ais quand il a dit à Dieu M ontrez moi votre vi
sage Dieu lui a répondu Non car nul homm
ne me verra s s mourir
C est la loi Dieu e st E sprit et pour voir faut
mourir M ais auparavant en cheminant dans le ch e
min de la vie bien souvent vous sentirez prés e nc e
vous e nte drez sa voix parlant à votre conscienc e et
si vou sa lumière vous éclairera j usque dans
nuit du tombeau
U I
u u t cl i st
l u t i i i
i u i c
i u u u i

il u ui i
i i i t lit
l i
it

u i t t l
l i ut t t
t t i ti l
t it
t
u o u i i u
u in
t u u i u t tt
nt in

l i u
u t u
L HOMME
Il est da gereux de trop faire voir à l homme com
bi e n il égal aux b êtes s ns lui montrer sa grandeur
Il encore da gereux de lui faire trop voir sa gran
deur sans sa bassesse Il est encore plus dangereux de
lui laisser ignorer et l autre mais il est très avan
de lui représenter l un et l autre
Pascal P part art v

Q u est qu e l homme dans la nature U n néant


à l égard de l in fi ni un tout à l égard du néant un
milieu e tre rien et tout Il e st in fi niment éloigné des
deux extrêm e s et être n e st pas moins distant du
néant d où il est tiré de l in fi ni où il est englouti

scie ces ont deux extrémités qui se touch e nt


la pr e mière est la p re ignorance aturell e où trou
vent tous les h mmes en naissant L autre extrémit é
est el e arrive t les gra des â mes qui aya t par
couru tout que hommes pe uve t savoir trou
vent qu ils ne save t rien et se renco trent dans c e tte
même ignorance d où ils étaie t partis M ais c est un e
ignorance savante qui co aît C eux d e ntre deux
DE L OMME A DI E U
qui sont sortis d e l ig orance naturelle e t n ont pu
arriver à quelque t e inture de cette scienc e
suffi sante et font les entendus C eux là troublent
monde et j uge t plus mal de tout que les autres
art v xxv

pourrait résumer ou plutôt exprimer autr e m e nt


cette dernière p du grand philosophe comme suit
hommes les plus nuisibles à la s ciété ne sont
les ig orants ni les vrais savant sont les demi
s vant qui croient être grands

R E R E LI IO
O n disait hier
religion de demain sera la science uj ourd hui
il y a en ore deux religions le chr stianisme e t l à
scien e D emain il n y au a plus cette dernière
E ll e seule donn e ra la cl e de tout e s énigmes
E lle sera l e dogme droit et la moral e E lle dirigera
tout ordonnera tout éclairera tout donnera à tout le
mouveme t e t la vie P ar ell e seule hom es s ront
h e ureux
M ais plusieurs de ceu qui disaient hie le di
s nt plus auj our hui
Il s plus la con fi ance l enthousi s d hier
comm e cent à trouve la n uvel r e ligion
ta de à rempl ir pro esses
DE L HOMME A DI EU
fondate r positiv sme et ses plus brillants dis
pré e ndai ent sérieu ement qu e cette doctrine
é tait comme l e bouddhisme l islamisme
e t le christia isme do c dev i t être Dieu ns
c tt ouvel e reli g on M l a dit c é tait

ais qu est que D ieu l u


des hommes E st l espèc e humaine
C est a dit M Longchamps l ensemble de to tes les
h u es pensées de tous les nobl s sentiments de tous
les grands e ffort r pporté à un seul et m me être
dont cet e s mble forme l â m et dont les vivants co s
l e vaste corp
omprenez vous Non E h bie moi non plus M ai s
j e rais bien c rieux de connaître cette ouvelle div
do j e fais partie peut être et de comprendre
omment â me a été formée par des êtres qui sui
vant l es matérialistes n en ont pas
E t pourtant j e ne tiens pas tout à connaître
cette div nité de création humaine et j e me demande
en m ême temps à q oi elle pourra servir à des homm e s
une écol e sans D ieu une morale sa s Dieu
un tat sa ns Di eu une société sa s Dieu
M T avernier pendant tant d a nées et
avec tant de t l e nt a collaboré au j our al a
publié un volume sous ce titre o
Il curieux voir uelle p ine et quel travail il s
s imposent pour établir rel igio humaine ceux
qui croient avoir démoli la religion divine
DE L HOMME A DI EU
Il faut dire qu e cette nouvelle religion n e s e rait pas
gênante et qu e l idéal bonheur elle réali s rait
M Ferdinand B uisson l un de pontifes
o e t vraiment sociale
o substituera au salut indivi duel le salut de
la société à la réd e mption quelques la
tion tous au o o

c e s e ra Paradis perdu retrouvé


L ancien E den avec l arbre de la science du bien e t du
mal dont le frui t n e sera pas défen du
M ais M B uisson et M Payot et autres fonda
de la nouvelle religion uniqu e ment fondée
la raison et sur la science sont ils bien sûrs nous
donner paradis sur la terre en échange du
o o que l e christianisme nous promet
Il ne manque pas de savants qui n y croient pas
qui cherchent en vain terrestre la science et
la raison assureront à la société la paix social e le
de la v e rtu et la félici té
M Ferdinand qui avait long emps
ces grands probl èmes était resté pro fondément
convaincu de l impuissance la science moderne
Le mystère et nous entourent
disait et quand il se demandait d où no s venons
ce que nous sommes et nous allons il confessai t
ni l anthropologie ni l anatomie ni la physiologie
ni l ethnographie ni l a théori e de l évolution ni les
autr e s scienc e s physi ues naturelles ne pouvaient
vanter d avoir résolu ces graves questions
DE L HOMME A DI EU

N t

I O RA E S IE E O DE R
Sous ce titre M E ug n e Loudun a publié un petit
volume intéressa t et curie x mais on pourrait écrire
de no breux volu es sur même suj et
J ai déj à reproduit plusieurs des aveux
ce de quel ques savants sur les mystères de la nature
et de l a vi e J en ve x citer e core quel q es sa s
ependant prendre la r e sponsabilité de tout ce qu ils
contiennent

J e sais les lois l attraction mai s ce que c est


j e ne s urais l e dire et pe sone ne l e sait n e le sau
ra j amai s plus que moi Ne ton

Il ne nous appartient de rem ter aux causes


premières nous les ignorons Le Play

ucun philosoph e n a pu l ever par propres


forces l e voile la nature a étendu sur les principes
des choses J obse e le s de la nature mais j e
vous avou e j e ne on ç ois pas plus que vous les
premiers principes olta ir

n y a que D ieu co naisse l essence ou na


tu e des choses et s e ra touj ours un mystère pou
nous E uler

M ais les savants ne co fessent pas touj ours leurs


DE L HOMME A DI E U
ignorances Le plus souvent même ils prétendent tout
xpliquer E t il faut voir alors t utes controverses
et toutes les discussions qu ils soulèvent
autres et tous les systèmes qu il s inve t e nt pour
xpliquer formation de la t rre et m ondes
lestes
ces suj ets enco e r ncontre des
moins de l eur sincérité

Les propriétés c o du sol eil


dans de l e s

La cause c l e ur co ais e lle


a n é lieu à un rand nomb e de

Fai e h pothèses m ême savantes n st pas


avoir
Sans sortir de notre que savons
nous son mo vement à travers l es constellations
sur position sa valeur in fl uence sa
tion même Presque rien B oillot

Concernant la vie les systèm e s et les


hypothès e s sont innombrabl e s M Loudun mo

U n grand nombre se sont essayés à dé fi nir la vie


mais l eurs dé fi nitions sont bien loin de nous satisfaire
La le docteur Nysten est
DE L HOMM A DI E U
des corps organisés qui l es distingue des corps bruts
M ais il y en a bien des manières d être qui disti guent
les corps organisés des corps bruts Laquelle donc est
la vi e
vie di t B ouchut est un e force qui pousse la
ati ère à des formes et à combinaison nouvelles
di fére tes de prop i étés ordinaires Je n e
prends
docteur me fera p ut être comprendr
La c o qui se les êtres viva ts se
rouve pas da s mo ts nous l app e lons prin
cipe vi e omme les qualités inconnues
tr s X
C est c air n est pas La vie c est la c o qui
est dans les v vants et qui n est pas dans les morts et
qu on ppel le
C est l occasion de citer l e mot satiriq e de M gr
boy Q uan d un homme parl e sans comprendr ce
qu il dit et que ceux qui ne peuvent le
prendre c est de la
M Loudun cite lusie rs autres dé fi itions d la
qui so t év demment trè s philosophi ques
B ichat dit La est l ensemble des fonctio s qui
ré i s ent à la mort Je compre ds et la mort vie d ra
quand ces malheureuses fonctions cesseron de
ter La vi e c est con t aire de la mort quoi
E fi n pas Il y a beaucoup d utres
valent pas mieux
DE L HOMME A DI EU

N D

L A R AI E

La vraie évolution n est pa s la trans formation du


singe en homme c es t la transformation l homme
barbare en homme civilisé de l homme mécha t e n
homme bon l homme pécheur en homme vertu e ux
l homme corrompu en modèle de pur e té
C est pour opérer cette transformatio
ont été fondées que gouvernements se sont
les institutions été établies les
les lettres et les arts progressé que les reli
gio s ont b â ti des temples propagé des cultes
Jamais l animal sans raison n a fait le proj et de de
venir animal raisonnable Jamais l e gorille n a eu
l ambitio ni la faculté de métamorphoser en
homme
M ais il est incontest ble que dès origine
a con ç u le dessein de se transformer Dieu
me Lucifer l avait voulu ava t lui C était pa r orgueil
sans doute et non pa s pour arriver à la sainteté E t
c est pourquoi Dieu a condam é l homme au travail
et à la mort
M ais en m ême temps Dieu lui révéla quel d evait être
l e but véritable de ses hautes aspirations Il lui
gna c étai t desti ée et sa ission de s élever
j usqu à Dieu et de lui resse bler le plus ossible
DE L HOMME A DI EU
même sur terre E n ela devai t c nsister pour
véritable transf rmisme
M alheureusement l homme a bie tôt e rdu vue
idéal sublime tout en obéissant à be oins as
et bie loi d évoluer vers son C réateur il
a évolué v e rs la brute au int vue moral
C est v e rs grand urs de ce monde vers la gloire
vers honneurs vers la puissance qu il s est
de monter et quand il es t arrivé au sommet il s est
lui même déclaré dieu
L histoire contient de nombreux exemples d hom
mes plus moins gra ds et plus ou moins pervers
que peuples ont di inisés
maintes reprises Dieu a tenté de ramener
me a sa véri t bl e destinée qui est d être l image pa r
faite d u seul vrai Dieu M ais la créature a résisté a
l attraction du Créateur et à ses commandements
lors Dieu qui o tinuai t d aimer l homme
am ur in fi ni descendit vers lui sur la terre et lui di t
M e v ici près de toi visible t ngible vivant d e la
même vie que toi T on i déal divin c est moi Je suis
Dieu e t j e suis homme l homme parfait complet
modèle éternel C est en M oi qu il faut travailler a te
tra sformer
Je me suis fai t h mme sa s cesser d être le Fils
de Dieu pour t apprendre à devenir toi même fi ls
de Dieu sans cesser d être un omme
oil à vraie évolution suis desce du du ciel
p ur t apprendre à y monter avec moi v il à
ie
L H O M E A DI E U

sion dont j ai b e soin mêm e e t qui ul e


pourra sa tisfaire soif insatiabl e de bonh e ur
O n r conte G rand d e v e nu î re
du mond e civilisé à l â ge de tr e nte r gardai
soir mond e s étoilés et qu il pleurait en songeant
qu il y avait d e vastes royaumes qu il ne pourrait
j amais conquérir L e chréti e n plus heureux
depuis l e xandre l e Christ v e nu t e rr e et il
a ppris aux hommes comment p e uvent conquérir
le ci el et devenir du T rès aut
imez ennemis faites du bi e n donn e z b e au
coup sans en rien et vous serez du
T rès aut a dit Jésus Christ dans admi bl
sermon mont gn e
savants qui croient au transformisme d e Dar
croient aussi que l évolution humaine n est
fi nie et qu elle fi nira par trans form e r l homme
dieu Renan dit D ieu en train d e fa re
de
J e crains que cette d e rnière évolution ne soit
gue et j e préfère celle l e C hrist promet comm
récomp e nse à la vertu d e charité

L E HEM I LA I

O n a vu qu e l chemin j ai suivi ur aller


DE L HO A DI U
B ien fois me suis qu il y a un chemin plus
court pour arriver à la et le recommande à t
ceux n ont l e temps de faire de l ongu e études

Je leur di s L iss e z cô té la mét ph y si que la phi


l e s s ien e s la théologie et contentez vo s
d étudier Jésus Christ
Lisez et méditez l histoire vie et
va ce d s qu il a fondée C est simple
étude histori que à faire sont simples récits
faits à la portée de tous ceu savent
lire E t quand vous aurez fait ce travail facil e avec
la sincér té et la b onne volonté d acquérir la foi vous
serez convaincus Jésus Christ bien qu il a
déclaré être oie la érité et la
E t alo s tous doutes dissiperont lumière
la gr â ce Dieu aidant fera dans votre e sprit et
vous vous direz com e M
nous b esoin d autre oil à tout le problème
Il n y en a d autr e
Li sez ce disai t l illustre criti que dans une
raisons a ctuelles croire
et la riti q e ell e s prouvé que la dif
u ion christiani me ne fût pas un fait sans ana
logue dans l histoire du mo de Non et m me elles
dû formellement r con aîtr e u il y avait je
ve d re d a s l e seul fai t d e cette q el u e
cho e O nt elles prouvé la
du christia ism e n e fût pas l œuvre apôtres
DE L HO MME A D I E U
Non y a sans doute un texte authentiqu
histoire ce ont c O nt elles prouvé que mê
en adm e ttant discordances qu elles ont cru reco
naître dans quatre vangiles fuss e nt to
quatre en substance la biographie mortelle et
du même Jésus Non et le j our ell
le prouverai e nt ce s e rait avec l histoir e évangélique
toute espèce d histoire qui et mêm e toute
certitud e historique O nt elles prouvé qu e mêm
Jésus ne soit donné hommes our M essi
prophèt e s po r Fils de P ère e t pour Ré
de l humanité Non encore e lles l ont
prouvé M ais e lles l ont prouvé
nous b e soin d autre chose nous import e nt
subtilités de l e xégès e e t j ose dire curiosités
mêmes de la théologie Nous n avons plus ici qu une
question à résoudre et d ailleurs elle sa s dout e
la plus grande plus troublante qui soit j amais
élevée parmi hommes il n y en a du moins de
plus simple à pos e r C royons nous n e croyons nous
pas que Di e u soit incarné dans p e rsonne de Celui
qui s est l e Fils Di e u oil à tout l e problème
n y en a d autre
Ferdinand
DE L HOM E A DI EU

IEL

O n dési g e souve t par ce ou par celui de


radis l e séj our du bo heur éternel qui est demeur
de Dieu des anges et des saints
M ais ce par d is ou ciel aint Jean
s int Paul en ont eu la vi sion dan s des ravi ssements
ine fables mais aucun d eux n a pu nous décrire l e
mond e mystéri eux Dieu habite Saint Paul lui
m ême déclare pas s voir si fut avec corps
sans corps qu il ravi j us qu au tr isième ciel
Dans la mai son mon P ère a dit Jésus Chri st à
apôtres la veill e mort il y a nombreu es
et j e m en vais vous y préparer place
La curiosité bien humaine des apôtres éveill ée
e t Pier e dit Seig eur où allez vous Jésus
dit Là où j e vais tu peux suiv e maint e
nant mai s tu me suiv as plus tard
Pierre aurait dû être satisfait de cette rép n s M ais
il l e fut pas E t pour af fi rm er son amour et
dévouement il di t Pourq oi pourrais vous
suivr e maint e nant Je donnerai ma pour vous
Jésus lui fi t cett e terrible réponse T u don eras
pour moi E n vér té en vér té j e te l e l e coq
ne cha tera avan tu ne m ies renié trois
fois
Pierre tut e t bais s la tête pr un silen e Jésu
DE L H O E A DI E U

reprit la parole ous sav e z où j e vais et vous en


avez ch e min
Q ui va et p usser plus loin
Naturellement c e fut T homas l homme qui
ne v e ut croire sans voir
Seign e ur dit nous ne savons vous allez
comment pourrions nous en savoir l e chemin
Jésus répondit suis la voie la vérité et la
vi e P er onne vi e nt au Pèr e ce n est par moi
La curiosité humaine persista et ce fut l e tour de
P hilippe d int e rrompre l e divin ora teur M ontrez
nous P ère d e manda
Jésus fut évidemment affl igé e t comme déconcerté
Philipp ré ondit y a longtemps j e suis
v e c vous e t vous connaissez C elui qui me
voit voit a ssi le P èr e Comment peux tu dire M on
tr e nous P ère E st c e que vous ne cro y ez que
j e suis dans l e P ère et le P ère est en moi
Q u e lle plainte touchante d un Dieu E t quelle réponse
u lime transcendant e emporta nt l e spri t humain
a hau e ur monde urnatur e l e t la is sant
curiosité humaine t â tonner péniblement dans
du monde physique
Non nous n avons besoin savoir en quel
droit de création situé le Paradis nous
orte cet e question d e céleste
nous suf fi t de savoir cieux
tent qu e Dieu habite avec anges et saints
que Jé u Chri t y monté pour nous y préparer une
DE L HO M A DI E U
pla e et qu il même l e che in qui y condui t
C onnaîtr e chemin de la mai on paternelle et le
suivr e voil à tout ce qui est nécessaire our y arriver
L r q e le comte de Pari s vi t près mourir il
à M gr qui était à chevet
oici la fi n oum e s à la volonté d e Dieu
mais p e ur de l inconnu
L illustre prélat lui rép n t M ons e igneur ne
vo s troubl ez pas au suj e t est i c nnu e t
n es sayez vous représ e nter dont aucun e ex
terrestre ne peut vous fournir l image Dites
vous s eu em e nt vais à mon P ère Je ne connais
exactement sa demeure mais j e sui s sûr j y
s e rai bi e n par e que j e vais tomber dans ses bras La
con fi ance fi lial e résume p ur vous en mom e nt tou
vertus
C ette exhort tion pleine simplicité et foi
sura moura t ell e devrait nous apprendre
à ne pas laisser entrer doute dans notre sous
l e prétexte Jésu Christ lui même n a pas j ugé à
prop s de di ssiper toutes les omb r e s qui no s environ
n nt
Connaître Jésus et tout ce u il nous a e nseigné
c est p sséder toute la s ience néc e s a ire
L HOMM E A D I U

LO E R ELI IO A HO LI E H ERS

Nou croyons que lect e urs liront avec intérêt et


avec pro fi t cette page tirée de o
T out n y irréprochable mais c est tout
me témoi nag e de grande val eur re du à
c tholique par illustre hi stori en qui n é tait pas un
cl éri cal
M T hiers n était seulement un grand orateur
pa lementair e Il avai t une grande lucidité d esprit
idées élevées et c e tte faculté plus rare qu on ne croit
se s C est cette faculté qui brille tout parti n
dans la page éloquente qu on va l re
Il faut une croyanc e religi e use il faut un cul te à
tout e association humaine L homme j eté au milieu
c e t univers sans savoir il vient il va pour
uoi il souffre pourquoi m ême il existe quelle
p nse ou quelle pei e recevront longues agitations
de vie assiégé des contradictions semblables
qui lui disent les uns qu il y a un Dieu auteur pro
fond conséquent de toutes choses autres qu il
n y e n a pas ceux ci qu il y a bien un mal qui
doivent se vir de règl e à sa conduite ceux là qu il n y
ni bien ni mal que sont l à inventions
é s gran la terre l homme au milieu de
contradictions éprouve l e besoin impérieux
DE L HOMME A DI E U
ble de faire tous ces obj ets croyanc e ar

rai e ou fausse sublime ou r dicul e il S en fait


une P artout en tout temps en tout pay dans l an
comme dans les temps modernes dans les pays
civ lisés comme dans les pays sauva ges trou e
au pied autels l es uns vénérabl e s autres
bles san uinaires Q uand croya ce ét blie
règne mill e sectes achar ées à la dispute comme
en méri ue mill e supe stitions honteus s comme en
Chine a gi tent ou dégradent humain O u bi en
comm e en Fra nce en quatre vi gt treiz e
motion pa agère a emporté l anti qu e r e li gi on du pays
l homme à l inst nt m êm e il avait fai t vœu de
plus r e n croire dément après qu e l qu e s j ours et
l e culte in s nsé de la déess e Rai on inauguré à cô t
de l échafaud v e nt prouver ce ét i t au si
vain qu il ét it impi e
e n j uger don c par conduit e ord naire et ons
tante l homme a b e soi d une croyance religieuse
lor p ut souhaiter de mieux à ociété civi
qu une religion national e fondée sur l es v ais
sentiments du cœur humain con forme aux règles d une
moral e pure con a crée par le temps et qui ans into
e t sans persécution réunisse sinon
lité moins l a grande maj r té des citoyens au pied
d un autel antique et res ecté
t ll e croyance on n e saur it l inventer quand
elle n ex ste depuis siècl s philosoph
L HOMM E A DI E

ême plu sublim e s peuvent cré r


agiter par leur science le S iècl e qu ils honorent
font pens e r ne font croire U n guerrier couvert
gloir e p e u fonder un empire n e saurai t fonder
un e religio Q ue dans temps anciens sages
héros relations avec ciel aient
soumett e l esprit p e uples e t lui impo er un e
croyance c la S est M ais dans t e mps mod e r
cré t ur d une religion serait te nu pour un
e t entou é de terreur comme Robespierre ou
de gloire c mm e j eune B onapa rte aboutirait uni
au ridicul e
O n n a it ri e n à inventer en C et e croyan
pure morale antique existait c était vieille reli
gion du Christ ouvrag e de Dieu suivant ou
hommes suivant autres mai suivant tous
o uvr e profonde d un réformateur sublime réformat e u
comm e nté depuis dix huit siècles par concil e s
assembl é e s esprits éminents de ch qu e époque
occupées à discuter sous titre tous
systèm e s philosophie adopt nt succ e ssivement
chacun grands problèmes la destinée l hom
me opinions plus plausibles plu so ial e s
a dapta nt pou ainsi dire à maj orité du genr e
main arrivant en fi n produire c e corps d e doctrin
i nvariable souvent a tt qué touj ours triomphant qu on
appelle o e t au pi e d duqu e sont v e nus
soumettr e plus beaux génies E ll e xist it cette
religion qui avait rangé s us empir
DE L H O M E A D I E U
ples civilisés form é leurs mœurs inspiré leurs chan s
four i le suj et leurs poésies de leurs tablea x de
leurs s tatues empreint sa trace dans t us leurs
nationaux marqué de S ig e leurs drape aux
tout à tour vaincus ou v ctorieux E lle avai t disparu un
moment dans un e grande tempête l esprit humai
mais la tem ê te passée b esoi n croire revenu
elle s ét i t retr uvée au fond des â mes comm e la
croyance nat r e ll e e t indispensable de la France et

Q uoi de plus indiqué de plus écessaire en


que de relev e r cet au e l de saint Louis de
et de Clov s un inst nt renversé gé éral
qui eût été ridicul e avait voulu fair e
prophè e révéla e ur était dans vrai rôle que lui
assignait la Prov dence e n rel evant de mai s vic
cet autel vénérable en y ramena t par
exempl e populations quelque temps égarées E t il
ne fallait moins sa gloir e pour un e telle œuvre
D e ran s géni e s seulement parm i les philo
sophes mais armi rois ol taire et Frédér c
avaie t déversé le mépris l a religion catholi que
donné signal ra ill e ries p ndant cin uante
nées L e général B onapart qui avait auta nt d espri t
ol t ir e plu de gloire Frédéric pouvait se l
par exemple et r e spects faire to ber rail
du der ie
dolph Thier
L H OM E A D E U

L L I E A HO L I UE

Un caractèr e s plus admirabl es de


immutabilité
T out change autour d elle T out subit l in uence
t e mps mœurs innovations besoins e t
passions hommes E lle seul e ne change out
développant Sa doctrine reste la même m s
elle s enrichit touj ours nouv e ll e s démonstratio
elle s éclaire de lumièr e s plus écla tantes elle grandit
à la fa ç on d un arbuste qui devient un grand arbre
O n lira sans doute avec intérêt cette page éloquent e
de
T rouv z moi mai tenant un e éclipse à cette
mutabilité trouv e z moi pag e cathol ique le
m e soit nié en tout ou en partie trouvez moi un
qui s en étant écarté n ait été à l ins ant chass
eût été l e plus éloquent écrivains
comme plus élevé évêques comme
N e stor us l e plus puissant emp e reurs comm
C onstanc e et al e nce T rouv e z moi un homme à la
pourpre l e génie la sainteté ait ser i contre
anathèmes de fois qu il a eu touché
à la robe sans couture du Ch i st
C ertes l e désir n a man q é de nous prendr
de no s m ettre en faute contre Car
DE L HOMME A DI E U
quel priv lè ge pe sant à tous ceux qui l ont pa s
d octrine immuable quand tout cha ge sur la terre
d ctrine que les hommes tiennent d ns leurs mai s
que de pauvres vieillar d s dans endroit u on
p ll e atican gardent sous la cle f d e leur cab i et
qui sans autre défense résiste au cours du tem s
aux rêves des sages aux plans des rois à la chute
empires touj ours co s ante i dentique à ell e
même Q uel pro di ge à démentir Q uelle accu tion à
faire taire ussi to us les siècles j alo x d u e gloire
dédaigne la leur sont ils essayés Ils sont
venus tour à tour à la porte du atican ils ont frappé
du cothurne ou de la botte la doctrine sortie sous
la form e frêle e t usée de q el qu e septuagénaire elle
a
Q ue me voul e z vou Du chang e m e nt
change M ais tout est changé da s l e monde
l astronomi e a changé la chi e a changé la philo
a changé l empire a changé po rquoi ê t s vous
touj ours la mêm e Parce j e v ens Dieu et
que Dieu touj ours le mêm e M ais sachez nous
s mmes les maîtres nous avons un million d hom es
s us les armes nous tirerons l épée l épée brise
les trônes p urra bien couper la tête d un vieillard e t
d échirer les feuillets d un livre Faites le ang est
suis touj ours raj e nie E h bien
voici la moiti é de ma pourpre accorde un sacri fi ce à
la pa ix et part g e ons G arde ta pourpre ô C ésa r
d emain on deda s et nous chant rons
DE L H O M E A D I EU
le changent
mais
C ett e immutabilité d e catholi ue c e rt i
mer eilleus e et ser i t in xpli ble
divinité M ais c e qui st moi
dmirabl e c e st qu e cette immut bilité xclut ni
li rté ni le progrès
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