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À la recherche du style littéraire

Marcel Proust est vénéré pour une prose qui lui est unique, une écriture aux phrases

longues et fluides, et un vocabulaire sublime. En outre, Proust est aussi connu pour le pastiche,

un exercice où il faut, “reproduire avec humour les tics d'écriture de divers confrères, d'autrefois

et d'aujourd'hui” (Fraisse 1). Le but de cette imitation d'écriture est un sujet de débat. D’un côté,

le pastiche pourrait obliger le lecteur à, “reconsidérer les œuvres de la tradition et (s’interroger)

sur les conditions de lecture à des époques différents” (Jorgenson 3). D’un autre côté, selon

Proust lui-même, le pastiche n’est que, “de la critique littéraire en action,” un exercice ludique

qui lui permet à la fois de défier le lecteur et d’exprimer de l’admiration pour les grandes

influences de sa vie (Fraisse 3).

« Dès que je lisais un auteur, je distinguais bien vite sous les paroles l’air de la chanson qui en
chaque auteur est différent de ce qu’il est chez tous les autres et, tout en lisant, sans m’en rendre
compte, je le chantonnais, je pressais les mots ou les ralentissais ou les interrompais tout à fait,
comme on fait quand on chante où on attend souvent longtemps, selon la mesure de l’air, avant
de lire la fin d’un mot » (Contre Sainte-Beuve 295)

En décrivant son goût pour le pastiche dans cette citation, Marcel Proust indique dans la

conclusion de Contre Sainte-Beuve, un recueil posthume de ses écrits expérimentaux, qu’il est

nécessaire de chercher le rythme derrière les phrases pour saisir le vrai style littéraire d’un

écrivain afin de mieux l’imiter. Évidemment, si l’on distingue la signature unique de l’artiste

bien vite sous les paroles, il ne faut pas s'arrêter pour étudier chaque mot, car il ne s’agit pas de

choix lexique quand il est question de musicalité littéraire, sinon de certaines caractéristiques

plus subtiles. Le fait qu’il chantonne la prose, avant de lire la fin d’un mot, affirme que les mots

sont pareils aux notes d’une chanson, qu’on ne peut pas les laisser tomber sans changer le sens

de l’œuvre. Cependant, le style littéraire ne dépend pas uniquement des mots qui, comme les
notes de musique, sont des outils employés afin de créer l’œuvre. Quoique nécessaires, ils ne

sont pas le tout des études méta littéraires.

Dans la deuxième partie de cette citation qui n’est pas citée ci-dessus, Proust décrit

capacité pour la détection de cette cadence en disant, “j’avais cette oreille plus fine et plus juste

que bien d’autres, ce qui m’a permis de faire des pastiches, car chez les écrivains, quand on tient

l’air, les paroles viennent bien vite” (Contre Sainte-Beuve 295). Cela indique non seulement que

la cadence derrière la prose et la poésie n’est pas universellement détectable, mais aussi que

Proust a une capacité unique de l’entendre et d’identifier ses traits principaux, et de les rendre

dans une oeuvre originale, le résultat étant le pastiche par excellence.

La problématique soulignée dans cette affirmation reste dans la détection de la musicalité

d’un artiste. Est-il vraiment possible de saisir le style d’un artiste en lisant, en regardant, ou en

écoutant son oeuvre? Cela veut-il dire que l’empreinte artistique est quelque chose de tangible et

de mesurable?

En faisant la comparaison entre le pastiche de Marcel Proust “Portraits de Peintres et de

Musiciens” dans Les Plaisirs et les Jours et le poème de Charles Baudelaire “Les Phares” dans

Les Fleurs du Mal, cette étude sera une tentative de trouver les caractéristiques poétiques que

Proust a choisi comme essentielles à la recherche du style baudelairien.

D’abord, le lecteur remarque des différences de structure poétique entre les deux poèmes.

“Les Phares,” construit en quatrains d'alexandrins, montre un schéma de rime alternée constant,

dans la forme ABAB, tout au long des onze strophes.

“Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,/Et d'un grand crucifix décoré seulement,/Où
la prière en pleurs s'exhale des ordures,/Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement;” (Baudelaire
10)
Par contre, “Portrait de Peintres et de Musiciens,” varie le schéma de rime et la longueur

d’un poème à l’autre. Par exemple, le poème de Chopin consiste d’une seule strophe de quinze

lignes, tandis que celui de Van Dyck en contient vingt-trois. Par ailleurs, le poème d’Antoine

Watteau est composé de deux strophes, l’une avec le schéma de rime entrelacée (ABAB), et

l’autre embrassée (ABBA). À partir de ces exemples, il est évident que le rythme littéraire

derrière les paroles que ‘chantonnait’ Proust ne se trouve ni dans le choix lexical, ni dans les

techniques poétiques, comme la rime et les mesures de strophes employées pour construire un

poème.

Par la suite, il faut remarquer que Baudelaire transpose l’art visuel en poésie dans “Les

Phares” en décrivant à la fois les oeuvres classiques qu’il admirait, et les artistes qui ont créé ces

mêmes oeuvres. Par exemple, dans la première strophe de son poème, Baudelaire s’adresse

directement à Rubens, puis il fait plusieurs allusions à ses oeuvres d’art. “Rubens, fleuve d'oubli,

jardin de la paresse,/Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,/Mais où la vie afflue et s'agite

sans cesse,/Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer” (Baudelaire 10)

Puisque Rubens est connu pour sa réalisation de paysages, de mythes, de nymphes nues,

le lecteur peut établir des correspondances entre les descriptions suggestives et les images

réelles. Par exemple, les vers “le jardin de la paresse” et “{l’Oreiller} de chair fraîche” font

penser au tableau “Nymphes et Satyre,” qui dépeint quatre femmes, nues et corpulentes, qui

tentent un satyre dans une forêt verte et fertile (Rubens). Cette transposition est une manière

d'adresser l’artiste, d’honorer son travail, et de décrire, dans le cas de Rubens, son goût pour la

nature, la sexualité, et le mythe, tout dans une seule strophe.

Dans “Portraits de Peintres et de Musiciens,” Proust imite la manière dont Baudelaire

rend un artiste dans son intégralité, comment il peint un portrait complexe de lui avec très peu de
mots. Pourtant, Proust sépare l’artiste de ses oeuvres et se concentre sur la description de l'être

authentique, du “soi” privé (par opposition au “soi” social) des peintres et des musiciens dans sa

poésie. Le poème dédié à Antoine Watteau est représentatif de cette espèce de révélation du soi

vrai, puisqu’il s’agit du “masque incertain” qui cache l’homme à l'intérieur du monde extérieur.

“La mascarade, autre lointain mélancolique,/Fait le geste d’aimer plus faux, triste et
charmant./Caprice de poète -- ou prudence d’amant./L’amour ayant besoin d'être orne
savamment-- Voici barques, goûters, silences, et musique.” (Les Plaisirs et les Jours 133)

Dans ces strophes, Proust résume les nombreuses facettes, les paradoxes de caractère, et

les conflits internes d’un peintre à la fois saisi par la mélancolie et par l'émerveillement pour le

monde autour de lui. Au lieu de transposer les oeuvres d’art en poésie, ce poème recrée les

sentiments turbulents et internes d’un être humain en évoquant des images entrelacées du milieu

extérieur et de l'état émotionnel d’un peintre sensible.

En guise de conclusion, il faut tenir en compte que Contre Sainte-Beuve est un écrit

posthume, nul besoin d’expliquer ce que cela veut dire. Certes, ce sont les mots de Proust, mais

quelqu’un d’autre les a choisi, et a choisi de les publier sans lui demander son avis. Pour Proust,

les pastiches de Contre Sainte-Beuve n’étaient peut-être que des esquisses, une question qui

restera ã jamais sans réponse.

Travaux Cités

Baudelaire, Charles. “Les Phares.” Les Fleurs du Mal. Freeditorial. Web, le 5 novembre, 2018.
file:///C:/Users/rab57/Downloads/Les_fleurs_du_mal.pdf

Fraisse, Luc. “PROUST : PHILOSOPHIE DU PASTICHE ET PASTICHE DE LA


PHILOSOPHIE.” Revue D'Histoire Littéraire De La France, vol. 112, no. 1, 2012, pp. 63–75.
JSTOR, JSTOR, www.jstor.org/stable/41426974.

Jørgensen, Steen Bille. “PASTICHE ET POÉTIQUE DE L'ŒUVRE. STRATÉGIES DE


RÉÉCRITURE CONTEMPORAINES.” Revue D'Histoire Littéraire De La France, vol. 112, no.
1, 2012, pp. 105–117. JSTOR, JSTOR, www.jstor.org/stable/41426977.
908.

Proust, Marcel. Contre Sainte-Beuve. Editions Gallimard, 1954: Paris. Print.

Proust, Marcel. Les Plaisirs et les Jours. Editions Gallimard, 1993: Paris. Print.

Rubens, Peter-Paul. “Nymphes et Satyre.” PaintingMania.com. Web, le 5 novembre, 2018.


https://www.paintingmania.com/nymphes-et-satyre-nymphs-saytr-208_26817.html\

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