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.~ , .
CLÉMENTJUGIAR
Éditions juridiques et économiques
Pour la réforme
. de la fiscalité
Sommaire
Introduction 11
- L'analyse critique, au regard de ces principes, des - de l'allégement considérable de l'ensemble des charges
fiscalités actuelles ; fiscales directes correspondant au retour à l'Etat des
revenus correspondant actuellement à la création
- L'esquisse d'une fiscalité répondant pour l'essentiel à
monétaire par le système bancaire ;
ces principes ;
- Les modalités du passage des fiscalités actuelles à la - de la suppression des obstacles à l'efficacité que
fiscalité proposée ; constituent aujourd'hui l'impôt progressif sur le revenu
et l'impôt sur les bénéfices des sociétés;
- Une réponse sommaire aux principales objections
adressées à ce projet de fiscalité. - de la promotion bien plus aisée à la propriété et au
La réforme proposée des fiscalités repose à la fois sur pouvoir économique des élites issues des classes
une analyse des principes sur lesquels devrait se fonder la moyennes et des classes les plus modestes de la société.
fiscalité d'une société humaniste et progressiste (Chapitre 1)
Les seules difficultés réelles qui peuvent résulter de la
et sur une analyse critique des fiscalités contemporaines
(Chapitre II). mise en œuvre de la réforme suggérée de la fiscalité
correspondent au passage de la situation actuelle au régime
La fiscalité suggérée en remplacement des fiscalités normal de fonctionnement du nouveau système fiscal, mais
actuelles repose essentiellement sur trois éléments : elles pourraient facilement être surmontées (Chapitre IV).
- un impôt sur le capital assis sur les seuls actifs réels ; De nombreuses objections ont été présentées à ce projet
- l'appropriation par la seule collectivité des profits de réforme de la fiscalité. Non seulement leur analyse
provenant de la création de nouveaux moyens de montre qu'elles sont injustifiées, mais elle met en pleine
paiement par le mécanisme du crédit; lumière la supériorité considérable du système proposé au
regard de tous les projets alternatifs (Chapitre V).
- une taxe générale et homogène sur la valeur des biens
de consommation. Pour l'essentiel mes propositions se limiteront à la réforme
Cette fiscalité tripolaire serait accompagnée de la sup- des fiscalités en excluant l'examen général des dépenses
pression des impôts progressifs sur les revenus, des impôts publiques que je supposerai données.
sur les sociétés, des impôts sur les succeSSIOns et les donatIOns,
des impôts sur les plus-values et sur les patrimoines Quel que puisse être leur intérêt, j'ai également exclu
(Chapitre III). de mon exposé certaines questions relatives à la fiscalité
dans ses relations avec un fonctionnement efficace et équi-
Elle serait simple, transparente et impersonnelle. Elle ne table d'une économie de marchés, notamment les questions
serait susceptible d'aucune fraude et elle se prêterait à un relatives à l'indexation de tous les engagements sur l'avenir,
contrôle facile du Parlement. et en particulier des salaires 3.
14 Pour la réforme de la fiscalité
Principe de non discrimination L'impôt ne doit pas s'opposer à une meilleure gestion de
l'économie et il doit être favorable à la réalisation d'une
économie efficace. Autrement dit, l'impôt ne doit pas modi-
L'impôt ne doit pas être discriminatoire. Ce principe fier les choix les plus économiques.
signifie: que l'impôt doit être établi suivanr-deS règles qui Ce principe de neutralité doit s'interpréter à un double
soient les mêmes pour tous. Il va de soi que toute mesure point de vue. Du point de vue de la recherche d'une
fiscale 'directement ou indirectement discriFQirultoire .enyers efficacité maximale de l'économie, pour des ressources et
un gro,upe social quelconque est incompatib.le; avec les des techniques données, un impôt généraLde taux uniforme
principes généraux d'une société démocratique. sur la consommation ne compromet en rien l'efficacité de
Ainsi, on peut dire qu'il est contraire au principe de l'économie 8. De même des impôts sur les rentes pures, qui
non-discrimination que le taux de l'impôt sur le revenu des résultent de circonstances indépendantes de l'activité des
contribuables soit d'autant plus élevé que les services qu'ils contribuables, et qui ne peuvent compromettre la réalisation
rendent ont une valeur plus grande. d'une situation d'efficacité maximale, apparaissent comme
De même, encore il est contraire au principe de non- particulièrement souhaitables.
discrimination que seules soient frappées par l'impôt les Du point de vue dynamique du progrès technologique et
entreprises les plus capables dont les bénéfices correspondent économique, l'impôt ne doit pas frapper les bénéfices lorsque
à des services rendus et que celles qui subissent des pertes ces bénéfices proviennent de la mise en œuvre de techniques
en raison d'une mauvaise gestion en soient exemptées en plus efficaces, d'un abaissement des coûts ou d'une meilleure
tout ou en partie. orientation de la production, car ces bénéfices constituent
le moteur essentiel d'une économie de marchés. Si les agents
économiques voient leurs bénéfices durement taxés, leur
incitation à une meilleure gestion ne peut qu'être diminuée
Principe d'impersonnalité d'autant. Ce sont en réalité les entreprises en pertes qui
devraient être pénalisées; et non les entreprises qui réalisent
des bénéfices.
L'impôt doit être impersonnel. Ce principe signifie que Si souhaitable que puisse apparaître une efficacité aussi
son prélèvement ne doit pas impliquer des recherches de grande que possible de l'économie, on peut pour le moins
type inquisitorial sur la vie des personnes. C'est là une douter que cet objectif puisse être convenablement atteint
exigence tout à fait primordiale si on admet que la finalité par la voie fiscale. En fait cet objectif implique bien plus
ultime de la vie dans une société démocratique est le respect une abstention qu'une intervention. Si la décentralisation
de la personne humaine et son plein épanouissement. des décisions est considérée, comme c'est généralement le
cas en Occident, et de plus en plus dans les pays commu-
nistes, comme une condition majeure d'efficacité, vouloir
assurer par des mesures fiscales l'efficacité de l'économie
20 Pour la réforme de la fIScalité Principes généraux 21
revient en réalité à mettre en application par une voie la majorité des citoyens des sociétés occidentales l'économie
détournée une planification centralisée incompatible avec cette de marchés ne puisse être réellement acceptable' que si elle
décentralisation. La manipulation des prix par des moyens satisfait à ce principe. .
fIScaux n'a en réalité d'autre effet final que l'inefficacité.
Si on laisse de côté le point de vue le plus répandu
tout aussi naïf que cynique, suivant lequel sont légitime~
les revenus que l'on reçoit et contestables ceux des autres
deux positions sont a priori tout à fait concevables. Suivant
Principe de « légitimité » la première tous les revenus d'une économie de marchés
sont justifiés; suivant la seconde, seuls sont légitimes ceux
de~;: reven~s d'une économie de marclîés qui correspondent
Autant qu'il est possible, les revenus pro~enanLde services à' un service rendu. Les tenants du second point de vue
effective'!1ent rendus à la collectivité, tels 'que les revenus n'Olit pas à être convaincus de l'opportunité d'une correction
du travail, les revenus provenant d'une.;.meilleuré gestion d~ la rép~rtitio~ des revenu.s. Par con'tre;il n'est pas inutile
ou de la pnse en charge de risques doivent être considérés d attirer 1attention des partisans du premier sur deux points
comme « légitimes », et rester libres d'impôts. essentiels.
De même, autant qu'il est possible, la fiscalité doit frapper
ceux des revenus qui ne peuvent être considérés comme Tout d'abord, le principe de l'appropriation privée des
« légitimes », c'est-à-dire ceux des revenus qui ne corres-
surplus, qui constitue un des fondements du fonctionnement
pondent pas à un service effectivement rendu. Tel est par d'une économie de marché.s 9, si souhaitable qu'il puisse
exemple le cas des revenus résultant de l'augmentation apparaître du pomt de vue de l'efficacité, est pour une
séculaire de la valeur des terres, et tout particulièrement grande part conventionnel. La concurrence a pour effet de
de la valeur des terrains urbains, en raison de l'augmentation rendre plus égale la répartition des revenus qui pourrait
de la population. Tel est également le cas des revenus résu!ter de la seule application de ce principe en faisant
indus générés par la création ex nihilo de monnaie et de participer tous les opérateurs à la répartition des surplus.
pouvoir d'achat par le système bancaire. Tel est encore le Mais si le compromis qui est ainsi réalisé peut trouver de
cas des revenus indus générés au profit des créanciers en nombreuses justifications, d'efficacité et de commodité
cas de déflation ou de ralentissement de l'inflation, ou des notamment, il n'en repose pas moins lui-même sur une
~even.us indus générés au profit des débiteurs lorsqu'il y a
convention, et il peut parfaitement apparaître, au moins à
mflatlOn. certams, comme contestable.
Le principe suivant lequel seuls sont éthiquement justifiés En second lieu, des règles, si utiles qu'elles soient, ne
et «légitimes» les revenus correspondant à un service peuvent être appliquées efficacement au sein d'une société
effectivement rendu, paraît correspondre à l'éthique admise que s'il existe un accord génêral pour leur application. Si
plus ou moins consciemment par les majorités politiques donc. un groupe important de la société considère que
du vingtième siècle, si relative et si subjective que puisse ~ert~~~s r~venus d'u~e économie de marchés ne sont pas
être la conception de cette éthique. Justifies, il ne sert a nen d'affirmer qu'ils le sont pour
qu'un accord puisse être obtenu.
On 'peut approuver ou désapprouver ce principe, mais
on dOIt reconnaître que tout système économique donnant Pour tous ceux qui sont partisans d'une économie de
des résultats en désaccord trop grand avec ce principe pourra marchés fondée sur la propriété privée, en raison de son
difficilement fonctionner. Il semble bien en effet que pour efficacité et du fait qu'elle permet la décentralisation du
22 Pour la réforme de la fiscalité Principes généraux 23
pouvoir économique, condition nécessaire du libre exercice
des libertés politiques, il parait plus fructueux d'essayer de
comprendre le point de vue de ceux qui en sont les Principe de non arbitraire et de transparence
adversaires pour des raisons éthiques s'identifiant dans
l'ensemble au principe de légitimité, et d'examiner s'il est
possible de leur donner satisfaction quant à la répartition L'impôt doit être prélevé suivant des principes simples,
des revenus sans renoncer à rien qui soit essentiel quant aux clairs, ne pouvant donner lieu à aucun arbitraire, et dont
principes généraux d'une société démocratique. et libérale. l'application soit aussi peu coûteuse. que possible.
Ainsi· l'appropriation privée des rev~nus du. travail, des Une démocratie véritable implique que les principes
revenus provenant d'une meilleure gestion..des entreprises généraux du système fiscal puissent être discutés. aisément
ou de .Ia prise en charge des risques, correspondant à la par le Parlement, et elle exclut là' inise en appllcatlOn de
recherche et à la mise en œuvre de nO\lv~nes' techniques tOilt système compliqué qui par sa' complicàtion même, par
peut être considérée comme avantageuse peur la collectivité, les interprétations plus ou moins arbitràires et les décisions
car ces revenus apparaissent finalement comme la rému- plus ou moins discrétionnaires qu'il comporte, implique u~e
nération de services rendus à la collectivité, soit directement, délégation excessive de pouvoir à des technocrates polltz-
soit indirectement. De tels revenus peuvent être considérés quement irresponsables et aboutit inévitablement à des dis-
comme «légitimes ", et il parait souhaitable qu'ils restent criminations aussi contraires à l'efficacité qu'à l'éthique.
libres d'impôts.
Mais parallèlement, et si l'on désire réduire l'inégalité
des revenus au minimum compatible avec un fonctionnement
correct d'une économie de marchés, la fiscalité doit frapper,
autant qu'il est possible, ceux des revenus qui ne peuvent
être considérés comme « légitimes ", c'est-à-dire les revenus
« non gagnés" qui ne peuvent être regardés comme cor-
respondant à un service effectivement rendu directement
ou indirectement, comme par exemple les revenus provenant
des plus-values foncières résultant de l'augmentation de la
population 10.
Vue d'ensemble
Tel pense être ~ien ~nstruit, qui ne l'est point et dont l'ignorance
est SI grande, qu Il n est pas même en état de sentir ce qui lui
Quel jugement d'ensemble peut-on porter sur les légis- manque.
lations fiscales européennes d'aujourd'hui? Sans doute un
jugement voisin de celui qu'appelle certainement la fiscalité Fénelon
française: Trailé de l'éducalion des filles, 1687
- Excessive, compliquée, coûteuse, et inefficace ,. - dis-
criminatoire, injuste, et spoliatrice,. - génératrice de mauvais
choix économiques et de fraude,. - souvent arbitraire,
contradictoire, incohérente et incompréhensible,. - démo- ,Les défauts des fiscalités actuelles sont si éclatants qu'il
ralisatrice, abusive, et oppressive,. - antisociale et antidé· n est personne pour les défendre. Il faut donc les réformer
mocratique,. - fondée sur des mythologies aussi nocives totalement. Ma!s. que cette nécessité ne soit pas clairement
qu'irréalisables, et dont la motivation profonde repose sur perçue et exphcltee est pour le moins étonnant.
la démagogie et la préoccupation de la rentabilité électorale. , Le "rojet de réforme fiscale que je me propose maintenant
Cette fiscalité est un boulet que traîne la société française. d e~9u.lsser répond pour l'essentiel aux exigences d'une
societe h~man~ste et progressist.e, telles que je les ai briè-
vement resumees dans la première partie de cet ouvrage.
ee p~ojet ~e réforme fiscale est en fait inséparable d'une
conception ~ ensemble de notre vie en société fondée Sur
une econo,:,;'e de. marchés, la décentralisation des décisions
et la proprzeté przvée, et libérale dans le plein sens du terme,
38 Pour la réforme de la fiscalité Esquisse d'une fiscalité
39
c'est-à-dire aussi soucieuse de la préservation de nos libertés physiques, sur les entreprises, sur les successions et donations
politiques que d'efficacité et d'équité 23. et sur le patrimoine et les plus-values. '
Ce projet n'est pas présenté comme une panacée, mais
Elle serait simple,' transparente et impersonnelle. Elle ne
comme le moins mauvais des projets concevables au regard serait susceptible d aucune fraude et elle se prêterait à un
de ce que les hommes sont effectivement et des exigences contrôle facile du Parlement.
d'une société humaniste et progressiste.
Il se fonde sur la. convietionque deux conceptions du - L'impôt, sur le capital serait .constitué par une taxe
libéralisme doivent être. également'rejetées: la première, ~nnuelle de 1ordre de 2 %. sur." tous les capitaux physiques
c'est l'apologie aveugle' de "l'ordre existant, considéré par a l'ex~luswn de toute double"ünpositù::h et de toute exemption
beaucoup comme démocratique et lib"éral ; la seconde, c'est ou dlscr~mznatlOn. Ce serait essentiellement un impôt de
la conception naïve d'un ordre: liberal"susceptlble d'assurer substitutIOn dont ·la mise en place serait progressive. On
l'harmonie des intérêts. Notre société d'aujourd'hui présente peut estimer qu'un tel impôt "assurerait des recettes de
des imperfections majeures qui ne sauraient être approuvées. l'ordre de 8 % du revenu national.
On peut pour une grande part les atténuer ou les faire
disparaître, mais on ne saurait faire en sorte que soie.nt , - En. se~o~d lieu, la fiscalité proposée impliquerait
supprimées toutes les oppositions d'intérêt et tous les conflits 1 attnbutlOn a 1 Etat, et à l'Etat seul, des revenus provenant
auxquels elles donnent naissance" d~ l'augm~ntation de la masse monétaire. Dans l'hypothèse
d une croissance du revenu national réel au taux annuel
de 4 % et av~c un~ augmentation modérée des prix de
2 % par an, qUI parart recommandable, l'attribution à l'Etat
des revenus correspondant à l'accroissement de la masse
La structure tripolaire de la fiscalité proposée monétaire représenterait environ 4,5 % du revenu national
soit environ la totalité du produit actuel de l'impôt progressif
sur le revenu dans le cas de la France.
Pour des dépenses globales supposées données de l'Etat - En troisième lieu, une taxe générale sur les biens de
et des Collectivités locales, la fiscalité suggérée en rem- consommation de taux uniforme assurerait le financement
placement des fiscalités actuelles repose essentiellement sur des dépenses publi.ques non couvertes par l'impôt sur le
trois éléments : capital et par l'attnbutIon à l'Etat du privilège exclusif de
- une taxe sur le capital assise sur les seuls biens physiques, la création monétaire.
à l'exclusion des créances, actions et obligations notam-
Le Tableau 1 illustre dans le cas de la France la corres-
ment 1"
ponda~ce de la fiscalité actuelle et de la fiscalité suggérée.
- l'attribution à l'Etat des profits provenant actuellement On VOIt que le montant global des taxes sur la consommation
de la création de nouveaux moyens de paiement par (T.V.A. et taxes douanières) resterait sensiblement inchangé
le mécanisme du crédit; et. que ,le ~ontant global des recettes correspondant à la
- une taxe générale et homogène sur la valeur des biens fOIS à llmpot sur le capital et à l'attribution à l'Etat des
de consommation. revenus corr~s!,ondant à la création monétaire par le méca-
nIsme d~ credit permettrart de supprimer à la fois l'impôt
Cette fiscalité tripolaire serait accompagnée de la sup- progressif sur !e rev~nu, .l'impôt sur les sociétés, l'impôt
pression des impôts actuels sur les revenus des personnes sur les succeSSIOns, llmpot sur les mutations, l'impôt sur
40 Pour la réforme de la fiscalité Esquisse d'une fiscalité 41
les plus-values, l'impôt de solidarité sur la fortune et l'impôt cessions et les donations, Sur les plus-values et sur le
foncier. Il ne s'agit naturellement que d'ordres de grandeur. patrimoine.
r
Au regard du Tableau trois points tout à fait essentiels . Cet impôt général sur 1e capital devrait être payé qu'il y
doivent être soulignés '(p. 44-45 ci-dessous) : ait ou non revenu effectif.' Il peut être interprété comme
Tout d'abord, pour' des dépenses globales données de le prix à payer pour la jouissance paisible de ces biens
l'Etat et des Collectivités ldcales, la réforme proposée de la durables.
fIScalité correspondrait à un allégement global des charges Dans son esprit, dans ses modalités d'application, et dans
fiscales directes' de l'ordre:de17{)-millio,rds, soit environ 12 % ses effets, un tel impôt serait entièrement différent des
des charges fiscalesaàuelles;-en-,.raison de l'attributio~ à impôts actuels sur le: patrirnoine:global des ménages 25.
l'Etat de la. totalité des reyenus··résultant de la créatIOn
monétaire., ,Cet l:mjJôt sera~tassjs s~~:!Js-seuls biens physiques à
1exclUSion des creanceS. Les: cré(lnces ainsi que les droits
En second lieu,· et contrairernent à ce que l'on pourrait
sur les biens physiques; obligations ou actions, ne seraient
penser à première vue, les charges correspondant à l'impôt pas frappés par l'impôt. Il convient en effet de ne pas
sur le capital ne diffèreraient que d'un quart environ des Imposer deux fOIS le même capital. Comme l'impôt sur le
charges globales assises actuellement sur le capital. capital serait assis sur les biens physiques détenus par les
En effet les charges fiscales assises directement ou indi- entrep~ises et les ~én~ges, il convient de ne pas imposer
rectement sur le capital 24 correspondent actuellement à les actIOns, les obligatIOns, et d'une manière générale les
environ 6 % du revenu national, alors que dans la fiscalité créances, qui en fait représentent, directement ou indirec-
suggérée elles en représenteraient environ 8 %. tement, des titres de propriété sur les actifs des personnes
Enfin les estimations du Tableau 1 ne tiennent pas compte morales et des personnes physiques. Le principe de l'ex-
de l'augmentation très importante du revenu n.ational réel clusion de toute double imposition, qui correspond à la
qui résulterait de la réforme proposée, et qUI, pour des double exigence de l'efficacité et de l'équité, conduit donc
dépenses données de l'Etat et des co,tlectivités locales, dhni- à l'exclusion des valeurs mobilières et des créances de la
nuerait considérablement la charge fIScale en valeur relative. fiscalité envisagée.
Il résulte des différentes données statistiques dont nous
disposons que l'ordre de grandeur du capital national est
d'environ cinq fois le revenu national. Le capital repro-
Ressources provenant d'un impôt général ductible (structures, équipements et stocks) représente envi-
sur le capital ron quatre fois le revenu national, et le capital non repro-
ductible (terres) environ une fois le revenu national. Ces
chiffres sont du même ordre de grandeur que ceux que
La mise en place d'un impôt général sur le capital, qui l'on constate pour les Etats-Unis.
serait assis sur la valeur des seuls biens physiques durables D'après les propositions qui précèdent seraient imposés
(terres, immeubles, équipements et stocks) et. don~ l'or~re tous les biens physiques qu'ils appartiennent à des personnes
de grandeur serait de 2 % de la valeur des biens Imposes, privées, à des sociétés privées ou nationalisées, ou à des
serait accompagnée de la suppression des impôts actuels services publics vendant leurs services au public (télécom-
sur les revenus des personnes physiques et des sociétés, et munications par exemple). La valeur globale de ces biens
des impôts actuels sur le capital, notamment sur les suc- représente environ quatre fois le revenu national, soit
42 Pour la réforme de la fiscalité Esquisse d'une fiscalité 43
environ 80 % du capital national. Une taxe de 2 % sur sont faciles à estimer. Elles sont de l'ordre de 4 5 % du
les biens physiques détenus par les particuliers et le secteur :eve?u national. Naturellement ces ressources seraient plus
productif donnerait donc une recette de l'ordre de 8 % du elevees avec des taux de hausse des prix supérieurs à 2 %.
revenu national. ' Ainsi, dans le cas de ,'la France, et pour les taux actuels
Une taxe de 2 % peut être actuellement considérée comme de hausse des prix de l'ordre de 3,5 % par an, elles seraient
approximativement égale à.la moitié du taux d'intérêt pur de l'ordre de 5,75 %, du revenu national.
réel moyen pour l'ensemble de l'économie dans une situation II convient de.souliglJer que ce supplément de ressources
de stâbilité' approximat(v<èdes prix. ne correspondraIt pas ùn~ charge supplémentaire pour l'éco-
Naturellement un: tel produit ,de l'impôt ne serait réalisable nomie, mais à un simpletrqnsfert à l'Etat des ressources
que s:il portait égalemel'lts!!, tous les biens physiques sans correspondant à' ra" CréaÎipn monétaire qui sont actuellement
aucuneexemption9uabat(ement que ce soit, disposition qui distribuées plus ou mOÏ/1s"aveuglément à une foule de parties
résulte' du principe de non-discrimination, et qui constitue prenantes par le mécanisme du crédit et qui constituent autant
de revenus indus,
une disposition essentielle du projet présenté.
Dans le cas de la France il ne saurait y avoir de doute
quant à la décision qui serait prise si la question était
clairement posée à l'opinion publique du choix entre le
Ressources provenant du retour à l'État système actuel d'imposition progressive sur le revenu des
personnes physiques qui est aujourd'hui le nôtre et l'attri-
du bénéfice exclusif de la création monétaire. bution à la collectivité tout entière du bénéfice correspondant
à l'accroissement de la masse monétaire par le mécanisme
du crédit 26.
L'augmentation de la masse monétaire correspond à une
création de pouvoir d'achat ex nihilo. De cette création la
collectivité ne bénéficie actuellement qu'en partie pour le
montant correspondant à la base monétaire (monnaie et Ressources provenant d'une taxe générale
pièces en circulation, comptes courants postaux, dépôts à sur les biens de consommation
vue à la Banque de France et au Trésor). Elle reste frustrée
de ce bénéfice pour l'excès de l'accroissement de la masse La différence entre le montant global des dépenses bud-
monétaire sur l'accroissement de la base monétaire.
~~tair_es, et le m~Jntant global d~s ressources fournies par
Naturellement l'attribution à l'Etat de la totalité des res- llmpot sur le capital, le retour à 1Etat des revenus résultant
sources provenant de la création de monnaie par la voie du de la création monétaire, et les taxes douanières, serait
crédit supposerait une réforme profonde de la structure du financée par un impôt général et de taux uniforme sur les
crédit, telle que tous les dépôts utilisés comme encaisses biens de consommation.
soient intégralement couverts pour un montant égal par de En raison de son taux uniforme cet impôt général sur
la monnaie de base. la consommation correspondrait à une charge psychologique
Sur la base d'un taux de hausse des prix de 2 % par sensiblement égale sur tous les consommateurs quel que soit
an, et d'une augmentation de la production de 4 % par leur niveau de revenu. Il n'entraînerait aucune distorsion
an, et si cette réforme était effectivement appliquée, les de prix et il ne compromettrait pas la réalisation d'une
ressources supplémentaires dont l'Etat pourrait bénéficier efficacité maximale pour l'ensemble de l'économie.
44 Pour la réforme de la fiscalité Esquisse d'une fiscalité 45
En' ce ·qui'. 'concerne les terres et les immeubles, il n'y La réforme du système bancaire et financier
aurait pas de difficulté à une imposition de type libéral et
non inquisitorial. L'imposition aurait lieu par bien, sans se
pré?ccuper-,.,delapersonnalité du propriétaire, que ce pro- . La mise' à la disposition de la collectivité de la totalité
pnetaue.sOlt,une personne physique ou une société. Chaque du pouv-oiLdJachat correspondant à la création monétaire
bien .serait ';imposé suivant la valeur déclarée par son supposerait naturellement une réforme profonde des struc-
propriétaire sans ,que ses autres biens soient pris en consi- tures bancaires et financières. Cette réforme impliquerait
dération. . la dissociation des activités bancaires telles qu'elles se
constatent aujourd'hui et leur attribution à trois catégories
On objectera que, si on laisse les gens libres de leur
d'établissement distincts et indépendants:
déclaration, ils frauderont. En fait, ils ne frauderont cer-
tainement pas, si on prévoit la possibilité d'achat par des - des banques de dépôt assurant seulement, à l'exclusion
tiers de toute propriété à condition qu'ils surenchérissent de toute opération de prêt, les encaissements, les paiements
avec ~ne majoration qui au départ pourrait être de 100 %, et la garde des dépôts de. leurs clients, les frais corres-
ou meme de 200 %, ou plus encore. Chaque propriétaire pondants étant facturés à ces derniers, et les comptes des
aurait d'ailleurs la possibilité de garder sa propriété à clients ne pouvant comporter aucun découvert,
condition de réviser sa déclaration et de payer une amende - des banques de prêt empruntant à des termes donnés
convenable qui serait partagée d'une manière appropriée et prêtant les fonds empruntés à des termes plus courts,
entre le fisc et le surenchérisseur. Quel propriétaire pourrait le montant global des prêts ne pouvant excéder le montant
donc se plaindre si un bien dont il estime la valeur à 100 global des fonds empruntés,
se voyait offrir 200, ou même 300, ou plus? En fait seule - des banques d'affaires empruntant directement au
l'expérience pourrait indiquer quels sont les taux de suren- public ou aux banques de prèt, et investissant les fonds
chère et les pénalités qu'il faudrait envisager pour que des empruntés dans les entreprises.
déclarations correctes soient effectuées.
Dans les trois cas la concurrence des établissements
Pour éviter tout abus, tout surenchérisseur pourrait être concernés permettrait d'assurer à leurs clients les meilleures
obligé de verser une caution, et en tout cas la surenchère conditions possibles.
ne pourrait donner lieu à aucun droit de visite des propriétés
concernées 27. Dans son principe une telle réforme rendrait impossible
la création de monnaie ex nihilo par le système bancaire,
Avec un système de ce genre, le marché lui-même fixerait et l'emprunt à court terme pour financer des prêts de
la valeur des biens. Chacun paierait l'impôt qui correspon- termes plus longs. Elle ne permettrait que des prêts à des
drait au capital qu'il détiendrait. Il n'y aurait aucune évasion termes de maturité plus courts que ceux correspondant aux
fiscale concevable; il n'y aurait aucun arbitraire, ni aucune fonds empruntés.
inquisition que ce soit. L'impôt serait simplement une prime
d'assurance que l'on paierait pour une libre jouissance des Les banques de dépôt assureraient les encaissements et
48 Pour la réforme de la fiscalité Esquisse d'une fiscalité 49
les paiements de leurs clients. Elles devraient naturellement limiteraient pas au retour à l'Etat du bénéfice exclusif de la
être rémunérées pour ces services qui aujourd'hui sont création monétaire. Ils permettraient de remédier de façon
rendus presque gratuitement grâce aux revenus que les décisive aux inconvénients majeurs du système actuel du
banques tirent de la création de monnaie ex nihilo. Mais, créd:!t; .
en réalité, rien n'est gratuit et le coût des services rendus Pour six raisons au moins, la création (ou la destruction)
par les banques à leurs clients est payé aujourd'hui par la irresponsable de monnaie par les décisions des banques et
diminJ.lliop,du pouvoir d'achat de tous les autres agents des' pàrtiéuliers, la très grande sensibilité du mécanisme du
économique.sJésultant de l'inflation engendrée par la créa- crédit àlasituation conjoncturelle, l'instabilité foncière qu'il
tion 9<:liTIonnaie ex nihilo. engendre, l'altération des conditions d'une efficacité maxi-
Quant'aux"banques de prêt et aux banques d'affaires, . tnalë;Cl' altération de la distribution des revenus qui en sont
elle servi~aient d'intermédiaires entre les épargnants et les 'leIVcoÏlséquences, et enfin l'impossibilité de tout contrôle
entreprises.. tElles seraient soumises à une obligation -impé- efficaëè:tlà'système du crédit par l'opinion publique et le
rative: emprunter à long terme pour prêter à plus' cout!' Parlement en raison de son extraordinaire complexité, l'or-
terme, à l'inverse de ce qui se passe aujourd'hui. ganisation actuelle du crédit, dont l'origine historique a été
L'efficacité du système bancaire serait fortement accrue tout à fait contingente, apparait comme tout à fait
avec une telle structure 29. irrationnelle 30.
Alors que pour une grande part les impôts sur les revenus Dominée par une philosophie faussement égalitaire et en
et les bénéfices frappent les revenus dynamiques, l'impôt réalité démagogique, elle constitue une source majeure
annuel sur le capital ne frapperait que des rentes statiques. d'inefficacités et d'iniquités. L'impôt progressif sur le revenu
L'impôt annuel sur le capital, loin de pénaliser comme le pénalise les plus capables et favorise indûment les moins
font nos impôts actuels l'activité créatrice, lui donnerait au capables en les affranchissant de l'impôt. Il constitue à tous
contraire par la modification de l'assiette de. la fiscalité les niveaux de la société un obstacle à l'ascension sociale
qu'il permettrait une prime qui multiplierait les activités des élites. C'est un impôt conservateur et réactionnaire, qui
utiles et accroîtrait la productivité. protège la fortune acquise et compromet la constitution de
patrimoines pour tous ceux qui ne disposent d'autres res-
En fait l'avantage. essentiel de .1'ill"lPôt.sur le capital est
que non seulement Ii est compatible avec les principes de sources que de celles de leur travail.
l'économie de marchés, mais qu'iLfàcilite leur mise en On ne voit que trop facilement les profits faciles qui
œuvre et accroît considérablement Jeur'effica,cité. On peut· résultent de l'inflation, de la hausse, du prix du sol, de
prédire qu'il permettrait un essor jusqu'ici inconnu de la l'utilisation habile des règlements àclministratifs, de la cor-
production. ruption. On ne voit pas l'écrasement par un système fiscal
trop souvent inique, de toutes les élites qui se trouvent
b) En supprimant tous les impôts directs sur les revenus dans les classes moyennes et dans les classes les plus
du travail et sur les retraites, en n'imposant que les rentes modestes.
pures, en rendant très difficile le maintien des situations Au total, dans la lutte nécessaire contre les inégalités
monopolistiques résultant des biens fonciers et immobiliers indues, l'impôt sur le capital iel qu'il est proposé représenterait
détenus, l'impôt sur le capital serait un facteur puissant un élément décisif de politique économique.
d'équité.
Cet impôt favoriserait l'accession des plus capables à la
propriété et par là même au pouvoir économique; il rendrait
difficile le maintien de capitaux importants dans les mains La réforme suggérée de la fiscalité
des moins capables et favoriserait ainsi la promotion sociale. et le chômage
De ce point de vue le système actuel favorise le maintien
du statu quo même lorsqu'il ne peut se justifier. Il donne
des avantages injustifiés aux possédants actuels au détriment Il résulte de ces indications que la réforme suggérée de
de la promotion des élites, et de ce fait il est réactionnaire la fiscalité entraînerait un très fort accroissement de l'ef-
et antidémocratique. ficacité de l'économie, et par suite de l'emploi et de la
Au lieu de taxer les fortunes en voie de formation par production, résultant:
la voie des impôts sur les revenus et sur les bénéfices, _ de l'allégement considérable de l'ensemble des charges
l'impôt sur le capital, tel qu'il est proposé, taxerait sim- fiscales directes correspondant au retour aux Etats des revenus
plement les fortunes acquises. Il tendrait à supprimer les correspondant actuellement à la création monétaire par le
inégalités artificielles pour leur substituer des inégalités système bancaire 31 ;
correspondant à l'inégalité des services rendus. _ de la suppression des obstacles à l'efficacité que consti-
La fiscalité actuelle de l'impôt progressif sur le revenu à tuent aujourd'hui l'impôt progressif sur le revenu et les
d'ores et déjà atteint un niveau global tout à fait excessif. impôts sur les sociétés;
56 Pour la réforme de la fiscalité
L'impôt sur le capital mèttrait en cause En portant sur les seuls biens réels
des droits acquis l" ImpoAt sur le capital serait discriminatoire
'
pond à la simple incorporation à la taxe sur les biens ~es opé!a.tù;ms actuell~ment effe~tuées par les banques et les
physiques d'un ensemble de taxes actuelles (taxe d'habi- intermediaires financiers resteraient possibles.
tation, impôt foncier, etc.) qui seraient supprimées. Pour Les paiements et encaissements continueraient à être
l'essentiel la charge fiscale correspondante ne serait pas ef.fectués .pa! les banques de dépôt pour le compte de leurs
alourdie. cl.Iel}tsamsi 9;ue la tenue. ~e leurs comptes. La seule
En quatrième lieu, on ne saurait trop souligner que la dlfference seraIt que ces servIces seraient facturés à leurs
suppression des impôts sur les sociétés et des impôts sur coûts véritables, condition fondamentale de l'efficacité éco-
les bénéfices industriels et commerciaux permettrait une nomique.
augment,ation substantielle des salaires réels. ToutèS les. opér~ti()ns d'emprunts et de prêts qui se
constatent. aUJourd ~U1 resteraIent parfaitement possibles.
Enfin la croissance considérable que permettrait la réfonne Elles s~ra~ent assurees par les banques de prêt avec cette
proposée de la fiscalité permettrait une augmentation de seule ctlfference que ces banques emprunteraient à terme
la productiqn et une réduction du chômage qui améliorerait pour prêter à plus court terme.
la situation des plus défavorisés.
Au total on peut conclure que par elle-même et ses
implications la suppression de l'impôt progressif sur les
revenus ne saurait être considérée en aucune façon comme Le système du crédit n'offrirait plus
« antisociale ». Tout au contraire, par ses effets directs ou la même souplesse qu'aujourd'hui
indirects, elle améliorerait considérablement la situation des
plus modestes.
Tout dépend évidemment du sens que l'on donne au
mot «souplesse ». Si l'on entend par là le fonctionnement
efficace du système bancaire, il deviendraît sans doute bien
plus efficace qu'aujourd'hui. Mais si l'on interprète ce terme
comme la possibilité de créer ex nihilo de la monnaie et
B du pouvoir d'achat au profit de certains et aux dépens des
OBJECTIONS RELATIVES autres, alors il est bien certain que la « souplesse» actuelle
~spar~îtrait. Mais, ainsi que je l'ai indiqué, il est réellement
AU PROJET DE RÉFORME MONÉTAIRE
Imposs.I~I~ de la cOl}sidérer comme avantageuse pour la
collectivIte. En tout etat de cause, c'est là un des objectifs
essentiels de la réforme suggérée que de la faire disparaître.
Le système du crédit
ne pourrait plus fonctionner
Les encaisses des entreprises et des particuliers
seraient moins bien utilisées qu'actuellement
On dit encore que dans le cadre de la réforme proposée
du système bancaire le système du crédit ne pourrait plus
Il est bien certain que le système actuel de couverture
fonctionner. Il est bien exact que le système du crédit ne
fractionnaire des dépôts permet une duplication des
pourrait plus fonctionner comme maintenant, mais toutes
80 Pour la réforme de la fiscalité Réponses à quelques objections 81
encaisses, duplication qui deviendrait totalement impossible ét~t de cause, ont un coût qu'il faut bien supporter. Si un
avec le système proposé. deposant est affranchi des frais relatifs à la tenue de son
En fait l'argùment consistant à dire que le système du compte, la banque doit les supporter. Dans la situation
crédit permet de réaliser une économie d'encaisses était actuelle elle p~ut le ,faire, car elle ~énéficie des profits
certainement valable au dix-neuvième siècle. A une époque corresp<;mdan~ a la creation de monnaie par le mécanisme
en effet où la monnaie de base était fondamentalement du crédit. QUI en supporte réellement le coût? : l'ensemble
COl)sHtuée par des espèces métalliques, on pouvait valable- des consommateurs pénalisés par la hausse des prix entraînée
lUel)t cons~d~fer comme raisonnable un système qui per- par l'accroissement de la masse monétaire. Dans le cadre
lUettaii d'effecWer plus de paiements avec moins d'encaisses de ·Ia réforme proposée et pour une même augmentation
métillIiques. Mais aujourd'hui que la monnaie a été entiè- de la masse monétaire ces consommateurs resteraient péna-
relUent' détachée de tout bien réel, c'est là un argument li~és par la même hausse des prix, mais ils recevraient par
qui" n'a plus de valeur. ailleurs une compensation, puisque les gains provenant de
Il convient d'ailleurs de rappeler que si au dix-neuvième
la création. monétaire revenant totalement à la collectivité
siècle le système de la couverture fractionnaire du crédit pourraient financer une diminution égale, à vrai dire consi-
dérable, des impôts qu'ils supportent 42.
a effectivement permis une économie d'espèces métalliques,
il a constamment conduit à une instabilité foncière et à
des crises de grande ampleur qui ont gravement compromis
le fonctionnement de l'économie tout entière.
C
UNE OBJECTION GÉNÉRALE:
La réforme du crédit aboutirait à pénaliser LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE
les bénéficiaires actuels du système du crédit
VI
LA RÉFORME FISCALE
SUGGÉRÉE
ET tES VÉRITÉS ÉTABLIES
5. Sur cette question tout à fait essentielle voir notamment: 11. Je rappelle qu'en France le revenu imposable suivant l'impôt
Allais, 1959, Les Conditions Economiques d'une Société Libre; progressif sur le revenu inclut les bénéfices industriels et commer-
1967 Les Conditions de l'Efficacité dans l'EconomIe; 1969, La éiaux, les revenus fonciers, les bénéfices agricoles, les traitements,
Société Libérale en Péril; 1978, La Théorie Générale des surpl~ ; salaires, pensions et rentes viagères, les bénéfices non commer-
1987 Les Conditions Monétaires d'une Economie de Marches. ciaux, les plus-values, et les revenus immobiliers.
De fa Réflexion sur le Passé à la Préparation de l'Avenir.
Tout au long de cet ouvrage je considèr" une ,~conom~e .de 12. La répartition des gains réalisés par l'entreprise entre ses
marchés (au pluriel), au lieu du terme habItuel d economle de salariés et ses actionnaires serait certainement facilitée si le salaire
marché (au singulier). , comprenait trois éléments, un élément principal indexé sur le niveau
La raison en est qu'il n'y a pas un marché unique où se général des prix suivant un contrat de salaire limité dans le temps,
négocieraient tous les biens mais un système complexe de marchés. un élément spécifique intéressant les salariés à la bonne gestion
Il ne s'agit pas là d'une distinction. purement formelle, mais d'une et différencié suivant les activités considérées dans l'entreprise, et
enfin un élément complémentaire indexé sur le revenu réel de
question de fond (sur ce yomt vOIr A,ual~, 19?1, Les théoms de
l'équilibre économique genéral et de 1efflcaclte maxImale). l'entreprise et susceptible de varier, en plus ou en moins, suivant
les résultats de l'entreprise.
6. Walter Lippmann, La Cité Libre, 1938, Librairie de Médecis, Contrairement à une opinion commune l'indexation des salaires
p.422. est parfaitement possible, et elle est certainement souhaitable, à
condition qu'elle porte sur une- période de temps limitée à l'ex-
7. Partout, à l'origine, la propriété s'est fondée sur le vol, la piration de laquelle chaque partie reprenant sa liberté, les termes
violence et la conquète. Mais il y a eu depuis tellement de du contrat de salaire pourraient être reconduits, ou modifiés (voir
changements de propriétaire~, le plu~ so?vent à la suite d'a~ Allais, 1989, L'Indexation Obligatoire en Valeur Réelle de tous
quisitions avec des revenus dune légllImlte peu contestable, qu Il les Engagements sur l'Avenir - Condition Majeure d'Efficacité et
paraît impossible aujourd'hui de la remettre en cause. . . d'Equité ; et - , 1990, Pour l'indexation).
En la supprimant les sociétés communIStes ont about!. a des
situations pires que celles auxquelles elles voulatent remédIer. 13. Emile Justin Menier, Théorie et Application de l'impôt sur
Les bouleversements récents dans les pays de l'Est en ont le Capital, 1874, p. 472.
donné une nouvelle et éclatante confirmation (Voir Allais, 1989~
Les Bouleversements à l'Est; et 1990, Les Bouleversements a 14. En fait l'inégalité dans les pays communistes est certai-
nement plus forte qu'en Occident, mais, échappant pour une
l'Est. Que faire ?). large part au fonctionnement d'une économie de marchés, elle
8. Sur ce point essentiel voir tout particulièrement Allais, 1978, est très largement arbitraire.
La Théorie Générale des Surplus, § 524, p. 278-284.
15. De 1970 à 1988 le taux d'épargne des ménages en France
9. Voir notamment Allais, 1967, Les Conditions de l'Efficacité a diminué de 18,7 % à 12,2 % de la production intérieure brute.
dans l'Economie; et 1978, idem, § 115, p. 32-33.
16. Allais, 1988, Cardinal Utility. History, Empirical Findings
10. Pratiquement les revenuS non gagnéS sont souvent difficiles and Applications.
à cerner. La plupart disparaîtraient dans une économie de marchés
fonctionnant dans un cadre approprié. 17. L'inégalité de la distribution des revenus apparaît comme
Pour une analyse d'ensemble approfondie des revenus non un élément pratiquement invariant de toutes les sociétés. Voir
gagnés, voir Allais, 1977, L'Impôt sur le Capital et la Réforme Allais, 1973, Classes Sociales et Civilisations, p. 313-330.
Monétaire, Chapitre III, p.51-99. Suivant la loi de Pareto la valeur du rapport MIR où M
100 Pour la réforme de la fiscalité Notes 101
représente la moyenne des revenus supérieurs à R, est approxi- promotion sociale et de réduire au minimum possible la structure
mativement indépendante de R. de classes qui se constate.
Ce rapport, qui peut être pris comme indice d'inégalité, est En fait, et comme il est indiqué ci-dessous, une réforme générale
généralement de l'ordre de 2 à 2,5 pour tous les pays du xx' siècle de notre société fondée sur la substitution d'un impôt général
(Allais, id., Tableau J, p. 318-319). sur le capital aux impôts anti-économiques et anti-sociaux actuels
L'inégalité de la distribution des fortunes est actuellement sur les revenus, et sur la suppression des profits monopolistiques
beaucoup moins fort.e qu'elle n'a été autrefois dès qu'on tient et inflationnistes par la mise en œuvre de structures institution-
compte de la valeur capitalisée des retraites. Elle n'est plus nelles appropriées, serait extrêmement favorable à la promotion
aujourd'hui très différente de l'inégalité de la distribution des des plus capables et à la réduction de la structure de classes au
revenus (voir le Rapport de 1977 du CREPS). minimum réalisable.
18. Allais, 1973, Classes Sociales et Civilisation, p. 286-287, et
note 6, p. 344-346.
Ill. Esquisse d'une fiscalité répondant pour l'essentiel aux
19. Allais, 1973, id. § 16, p. 296-298, et notes 42, 48 et 49, exigences d'une société humaniste et progressiste
p. 348-353.
Il ressort des études que j'ai poursuivies à différentes reprises
depuis 1950 sur ce sujet aussi difficile que fascinant que la 23. Voir les références données dans la note 5 ci-dessus.
situation sociale des enfants peut s'expliquer approximativement à 24. En fait la présentation du Tableau 1 que j'ai donnée en
peu près également par l'hérédité, la situation sociale des parents, 1977 dans mon ouvrage l'Impôt sur le Capital, p. 121, et qui a
et par ce qu'il est convenu d'appeler le hasard, c'est-à-dire la été repris dans l'interview du Figaro Magazine du 1" juillet 1989,
chance. était susceptible de donner une vue tout à fait inexacte, car il
20. Allais, 1973, id. p. 296-298, et notes 6, 7, 42, 48,49, p. 344- ne rattachait pas à la fiscalité actuelle sur le capital tous les impôts
352. assis actuellement, directement ou indirectement, Sur le capital.
21. Quel que soit son niveau de revenu, chacun supporte mal 25. Ainsi dans le cas de la France l'impôt de solidarité sur la
que d'autres aient des revenus plus élevés. En revanche, chacun fortune (I.S.F.) est caractérisé par de multiples exemptions d'un
juge normal que certains aient des revenus plus bas que les Siens. caractère tout à fait arbitraire; il est inquisitorial, et il se surajoute
Si alors on adopte le critère de la majorité pour prendre des à l'impôt progressif sur le revenu, à l'impôt sur les sociétés et
décisions, il se trouvera toujours une majorité pour confisquer à l'impôt sur les successions.
les revenus supérieurs à ceux de cette majorité. Si demain un 26. La justification détaillée des estimations du Tableau 1 est
homme politique très démagogue annonce qu',l veut confisquer donnée dans Allais, 1977, L'Impôt sur le Capital et la Réforme
les revenus au-delà d'un certain seuil, disons au-delà du plus Monétaire, p. 118-122, 257-267, et 302-303.
grand revenu de la moitié de la population ayant les revenus les
plus bas, il est sûr d'obtenir une majorité d'électeurs. Il y a là Voir également Allais, 1966, L'Impôt sur le Capital, Annexe J,
p.525-532.
une perversion de la démocratie.
C'est là la raison pour laquelle une majorité qualifiée des deux 27. Il va de soi que des modalités d'application très diverses
tiers devrait être exigée au Parlement pour la fixation de la peuvent être envisagées pour l'application de l'impôt sur le capital.
législation fiscale relative à l'impôt sur le revenu des personnes Pour une analyse détaillée de ces modalités d'application, voir
physiques. Allais, 1977, L'Impôt sur le Capital et la Réforme Monétaire,
22. Ainsi, dans notre société d'aujourd'hui, il est certain· que p. 102-113, et les notes correspondantes, p. 299-300.
par des mesures appropriées, un véritable salaire pour les meilleurs Pour certains biens durables (équipements, stocks, œuvres d'art,
étudiants, l'enseignement post-scolaire, une fiscalité favora~le aux etc.) des difficultés techniques d'application pourraient se pré-
éléments les plus capables ... on peut s'efforcer de favonser la senter. Dans l'ensemble, des modalités appropriées pourraient
102 Pour la réforme de la fiscalité Notes 103
être facilement trouvées, notamment à partir de la considération majoration d'environ 38 % (8/5,8 = 1,38). L'imposition prévue
des contrats d'assurances. de 2 % ne correspond donc en moyenne qu'à une taxe supplé-
mentaire d'environ 0,5 % sur le capital (2 - 2.5,8/8 = 0,5).
28. Au regard des abus qui se commettent actuellement en
France dans les procédures d'expropriation pour cause d'utilité 34. Qu'il suffise ici d'en souligner les aspects essentiels à titre
publique, ou dans les procédures résultant de la loi sur le tout à fait indicatif:
remembrement du lljuillet 1975, et qui dans certams cas abou- - Dans le délai de deux ans les b~nques qui assurent actuel-
tissent à de véritables 'vols, les propriétaires trouveraient dans le lement la double activité de dépôts et' de prêts emprunteraient
système fiscal proposé une protection ·efficace contre l'arbitraire à la Banque de France les fonds nécessaires pour assurer une
et la spoliation. . couverture intégrale de leurs dépôts à vue en monnaie de base.
Ces avances porteraient intérêt au bénéfice du Trésor.
29. Dans le cas de la France une telle structure impliquerait - Parallèlement les paiements et recouvrements de leurs clients
naturellement que toutes les barlques soient dénationalisées (y et les frais de la tenue de leurs comptes leur seraient intégralement
compris, la Caisse des Dépôts), sauf la Banque de France. Cette facturés.
dernière devrait être rendue. indépendante du pOUVOir poiltlque - Dans le même délai de deux ans chaque banque émettrait
comme c'est le cas de la Federal Reserve aux Etats-Unis ou de des emprunts obligataires auprès du public de manière à ce qu'à
la Bundesbank en Allemagne Fédérale. l'expiration de ce délai tous les prêts effectués par la banque
soient d'une' maturité plus courte que les dettes contractées par
30. Sur tous ces points voir notamment Allais, 1977, L'Impôt la banque.
sur le Capital et la Réforme Monétai~e, chapitres VIl et VIlI,
- Les banques rembourseraient leurs emprunts à la Banque
p. 161-209 ; 1984, The Credit Mechamsm and lts ImpilcatlOns ;
1987, Les Conditions Monétaires d'une Economie de Marchés.
de France au fur et à mesure que leurs prêts leur seraient
remboursés par leurs clients.
De la Réflexion sur le Passé à la Préparation de l'Avenir; 1990,
Les Conditions Monétaires d'une Economie de Marchés, édition - Enfin dans le même délai de deux ans toute banque qui
actuellement a la double activité de dépôts et de prêts opterait
complétée. entre l'activité de banque de dépôts et l'activité de banque de
31. Ce qui représente pour la France environ 170 miliards, prêts.
soit 12 % des charges fIScales actuelles (Tableau 1). Ces options seraient accompagnées des transferts de banque à
banque des activités correspondantes, les emprunts et les prêts
32. Tous ces avantages se trouveraient encore considérablement des banques ayant opté pour une activité de banque de dépôts
accrus si on adoptait, comme je le préconise, une indexation étant transférés à des banques ayant opté pour une activité de
généralisée de tous les engagements sur l'avenir. Allais" 197~, banques de prêts, et les dépôts des banques ayant opté pour
Inflation, Répartition des Revenus et Indexatzan ; 1977, L Impot une activité de banques de prêt étant transférés à des banques
sur le Capital et la Réforme Monétaire, p. 210-226 et 321-323 ; ayant opté pour une activité de banques de dépôt.
1989 L'Indexation obligatoire en Valeur réeile de tous les Enga- - Avec de telles dispositions et dans le délai de deux ans au
gem~nts sur l'Avenir - Condition majeure d'Efficacité et d'Equité ; plus, l'Etat disposerait de l'intégralité des avoirs correspondant
et 1990, Pour l'Indexation. à la création monétaire.
- Dans mon ouvrage de 1977, L'Impôt sur le Capital et la
Réforme Monétaire, note 10, p. 319-320, j'ai présenté des moda-
IV. Le passage des fiscalités actuelles à la fiscalité suggérée lités de transition légèrement différentes.
33. Je crois devoir rappeler ici que dans le cas de la France 35. Pour des indications plus détaillées voir Allais, 1977, id.,
(Tableau 1) les charges fiscales assises actuellement, directement p. 102-109.
ou indirectement, sur le capital s'élèvent à 5,8 % du revenu 1
,
36. Ces taxes se justifient par les coûts impliqués par l'entretien
national, alors que la charge fiscale de l'impôt suggéré sur le
capital en représenterait 8 %, correspondant seulement à une et le développement du réseau routier, par la nécessité d'éco-
104 Pour la réforme de la fiscalité Notes
105
nomiser les ressources énergétiques, et enfin par la facilité de c:est par le taux de change que l'équilibre sera réalisé. De ce
leur recouvrement. sl!Uple exemple on peut déduire quelques conséquences d'ordre
genéral.
37. En fait les difficultés techniques d'application d'une impo-
sition générale de tous les biens physiques ne se.présentent guère . Tout d'abord l'arbitrage entre la fiscalité direct~ et la fiscalité
que pour des cas marginaux; elles' se rapportent. surtout à la mdirecte est indissociable du taux de change. En i:Jloquant pré-
période de transition et elles ne correspondent qu'à .une fraction maturément les tala de change on empêche l'adoption d'une fiscalitê
relativement réduite de l'ensemble des capitaux physiques. opumale.
1 . En. s,econd lieu si on considère, comme il faut le faire, que la
flscalite corre~pond ,à des coûts. indi~ects du système productif,
V. Réponses sommaires à quelques objections [1. faut COnSI?erer qu un pays qUi assoIt ses impôts sur la fiscalité
dIrecte pralique en. fait une politique de·. dumping vis-à-vis de
38. Sur tous ces points, voir Allais, 1966, L'Impôt sur le l'é!ran~er. pUIsque cette politique revient à faire supporter les
Capital, Annè~e II, p. 533-540. couts md[rects des productions par· ses seuls ressortissants. Il
résulte de là que pour être cohérente avec elle-même l'administration
39. Alors qu'à l'arrivée au pouvoir du Président Reagan les de Brlaelles devrait préconiser le remplacement de la fiscalité
taux d'intérêt réels étaient négatifs, ils se sont élevés progres- dITecte par la génêralisation de la T. V.A.
sivement à des valeurs positives très élevées et la croissance . E~ tout état de cause une efficacité maximale de l'économie
américaine n'en a été nullement compromise. Implique l'adoption à l'intérieur de chaque pays d'un taux uniforme
de la T.V.A.
40. En fait toute entreprise pour laquelle le montant global
de tous les impôts qu'elle supporte est supérieur à 2 % de la 44. Sur la Communauté culturelle européenne, voir mes deux
valeur globale des biens physiques détenus serait avantagée. C'est artIcles du Monde des 12 et 13 juillet 1989. Voir également Allais
le cas de la presque totalité des entreprises. 1990, La Construction Européenne face ala Bouleversements d
Pratiquement seules les entreprises actuellement en perte pour- l'Est. ~our une Communauté Culturelle, Politique et Economique
raient voir leur situation empirer. Elles devraient donc se réformer Europeenne; et, 1990, Les Bouleversements à l'Est. Que Faire?
ou disparaître. Mais c'est là l'intérêt de l'économie tout entière.
41. Je crois devoir rappeler ici encore que dans le cas de la
France par exemple l'impôt proposé sur le capital ferait simplement VI. La réforme fiscale suggérée et les vérités établies
passer les charges global~s supportées actuellement sur le. capital
de 5,8 % à 8 %, ce qUi représente seulement une majoratIOn 45. Un premier pas, sans doute indispensable serait la création
d'un tiers (voir le Tableau 1 ci-dessus et sa note 2). d'une «Fondation pour la Réforme de la Fisc~litê ».
Il est certain en effet que jamais le Ministère des Finances
42. Pour une analyse plus détaillée des objections faites à la paralysé par ses préjugés et la routine, ne prendra l'initiativ~
réforme bancaire suggérée, voir Allais, 1989, Les. Conditions d'étudier et de .promouvoir la réforme fiscale d'envergure que je
Monétaires d'une Economie de Marchés - Prolégomènes pour propose et qUi permettrait à l'économie française d'accroltre
une Réforme, Chapitre IV A ; voir également Allais, 1990, Les consIdérablement son efficacité.
Conditions Monétaires d'une Economie de Marchés, MémOIre de En tout état de cause, et dans le cas de la France par exemple,
1987 complété. la fl~calité actuell~ est si complexe que l'élabQration d'un projet
43. En fait la question de l'alignement des taux de T.V.A. détaIllé pour la mIse en œuvre de la nouvelle fiscalité nécessiterait
n'est qu'un faux problème. la collaboration. d'experts particulièrement qualifiés en matière
Si l'on considère par exemple deux pays, l'un assurant totale!Uent fisc~le et bancaIre pendant au moins une période de plusieurs
mOlS.
ses dépenses de fonctionnement par une T.V.A. de taux umque,
et l'autre les assurant par un impôt uniforme sur tous les revenus, 46. Effectivement ma première proposition de réforme de la
106 Pour la réforme de la fiscalité
GAILLARD (Emmanuel), CARREAU (Dominique), 1977 Rapport du Centre de Recherche Economique sur l'Epargne
au Commissariat général du Plan
LEE (William L.) C.R.E.P.S.
1989 Le Marché Unique Européen
Pedone, Etudes Internationales, 286 p.
LEFEBVRE (Francis)
1989 Memento Pratique Fiscal 1989 SOURCES STATISTIQUES DU TABLEAU 1
Editions Francis Lefebvre, Paris, 1279 p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DES ÉTUDES
MARTINEZ (Jean-Claude) ÉCONOMIQUES (I.N.S.E.E.)
1989 L'Impôt sur le Revenu en Question (ouvrage collectif) 1988 Annuaire Statistique
Litec, Paris.
1988 Les Comptes de la Nation
MARTINEZ (Jean-Claude) et de MALTA (Pierre)
BANQUE DE FRANCE
1986 1. L'Impôt, le Fisc, le Contribuable
1989 Bulletin Trimestriel, mars-avril 1989
1989 Il. Les Impôts, le Droit Français, le Droit Comparé
Litec, 478 et 486 p.
MENIER (E.J.)
1874 Théorie et application de l'impôt sur le capital
Plon et Guillaumin, 1874, 642 p. (Edition révisée en 1975).
INDEX DES NOMS
FÉNELON: 37
FISHER (Irving) : 90
FRANÇOIS D'AsSISE: 34
HUME (David) : 15
HUXLEY (Aldous) : 11
TABAC: 60
TAUX D'INTÉR~: 64-69, 104 n. 39
- et investissements: 104 n. 39
TAUX DE CHANGE: 105 n. 44 TABLE DES MATIÈRES
TAXE(S) : (voir également Impôts)
- douanières : 39, 44
- sur la consommation: 29, 38, 43
- et charge psychologique: 43
- sur la valeur ajoutée (T.V.A.) : 39, 44, 60
harmonisation des - : 104-105 n. 43
- sur les biens physiques: 12, 38, 44-45, 71
- SUI les boissons alcoolisées, le tabac, les produits pétroliers: 60,
103-104 n. 36 INTROllUCTION ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
TECHNOCRATIE: 17, 23, 84
TERRE PROMISE: 74 1. PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA FISCALITÉ D'UNE
TERRES. TERRAINS SOCIÉTÉ HUMANISTE ET PROGRESSISTE 15
- à bâtir: 53
augmentation séculaire de la valeur des - : 20, 28
THÉORICIEN : 90 Justification générale de l'impôt 16
TOTAUTARISME: 34, 93 Principe individualiste 16
TRANSFERTS SOCIAUX: 14, 96-97 n. 4 Principe de non-discrimination 18
Principe d'impersonnalité 18
Principe de neutralité et d'efficacité 19
VÉRITÉ DES coÛTS ET DES PRIX: 80-81 Principe de « légitimité» 20
VÉRITÉS ÉTABUES: 5, 14, 74, 90-91 Principe d'exclusion de toute double imposition 22
VOL: 102 n. 28 Principe de non arbitraire et de transparence . . . . . . . . . . . . . 23
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