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7.1 Le Concentrateur......................................................................................................................................... 33
7.2 Le Récepteur ............................................................................................................................................... 33
8. Les centrales solaire Fresnel à lentilles.................................................................................................................... 34
9. Hybridation, stockage d’énergie et cycles thermodynamiques ................................................................................ 36
9.1 Hybridation ................................................................................................................................................. 36
9.2 Stockage...................................................................................................................................................... 36
10. Etudes technico économique et évaluation des coûts. ......................................................................................... 38
10.1 Qualité de l’ensoleillement direct ............................................................................................................... 38
10.2 Topographie du site ..................................................................................................................................... 38
10.3 Ressources en eau ....................................................................................................................................... 39
10.4 Admissibilité des projets ............................................................................................................................. 40
10.5 Les variables clés du marché actuel du solaire thermodynamique ............................................................. 40
11. Centrale à tour solaire hybride avec récepteur multitubulaire de type cavité fonctionnant au sel fondue .......... 41
11.1 Optimisation du champ d’héliostats............................................................................................................ 41
11.2 La modélisation de la géométrie pour le récepteur à cavité ........................................................................ 42
11.3 L’équation bilan d’un élément du récepteur ............................................................................................... 43
11.4 Le fluide de transfert ................................................................................................................................... 44
11.5 Stockage d’énergie ...................................................................................................................................... 44
11.6 Les modes de fonctionnement de la centrale solaire hybride ..................................................................... 45
12. Outil de Simulation utilisés dans le domaine des CSP.................................................................................... 46
12.1 Le logiciel SAM Advisor ............................................................................................................................ 46
12.2 Conclusions et perspectives de développement .......................................................................................... 47
References bibliographiques............................................................................................................................................ 48
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1. Introduction aux énergies renouvelables
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2. Contenu de la présente formation sur le solaire thermique
Dans notre exposé, nous donnerons dans un premier temps un aperçu général sur l’aspect
théorique des technologies de concentration solaire à savoir les différents modes de transfert de
chaleur et leurs interactions avec la structure et le milieu ambiant.
Nous allons faire un exposé détaillé de chaque technologie appliquée sur la concentration
solaire et leurs impacts sociaux économiques et notamment environnemental.
Enfin nous concluons avec l’actualité et les perspectives de développement de cette filière
tant au niveau national qu’international.
On présente ici une solution un peu plus économique que le concentrateur à tour, avec des
performances qui demeurent tout à fait honorables. Sa simplicité, son coût relativement modéré et
la fiabilité déjà acquise placent ce système en meilleure position pour un déploiement immédiat de
la filière.
Le miroir concentrateur est un cylindre de section parabolique. Il ne comporte qu’une seule
direction de courbure ; sa fabrication et sa mise en forme sont donc considérablement simplifiées.
Installé le long de l’axe Nord-Sud, le miroir est animé d’un seul mouvement de
rotation qui le fait basculer d’Est en Ouest de façon à être éclairé par le rayonnement solaire selon
l’axe optique de la parabole.
La concentration est obtenue sur une ligne, matérialisée par le récepteur tubulaire dans lequel
circule le fluide de transfert. Le capteur ainsi réalisé est un système modulaire simple à installer,
qui offre une grande souplesse d’utilisation.
Le récepteur est solidaire du miroir ; des raccords souples permettent de connecter les
modules en série. On peut installer une très grande puissance en reliant de nombreux modules les
uns aux autres. La limitation vient des pertes thermiques et des pertes de charge qui augmentent
avec la longueur de tuyauteries nécessaires pour véhiculer le fluide de transfert dans le champ
solaire.
On optimise le nombre de modules placés en série et en parallèle de façon à minimiser les
coûts de pompage et les pertes thermiques. Les progrès à attendre des travaux de recherche
concernent la baisse du coût des structures support des miroirs et quelques points de rendement de
conversion au niveau du récepteur par l’amélioration des propriétés optiques des tubes et au
niveau du cycle par l’élévation de la température de sortie du champ solaire.
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3.2 La tour solaire
Pour échapper aux limitations de taille, donc de puissance, rencontrées avec la parabole sans
trop céder aux performances en termes de concentration, on développe la surface collectrice
réfléchissante en disposant au sol des miroirs élémentaires mobiles appelés héliostats.
Ces héliostats sont animés d’un mouvement selon deux axes. Ils poursuivent la course du
soleil et dirigent le rayonnement solaire vers un point unique qui est le foyer de l’installation, placé
au sommet d’une tour. On parle alors de tour à récepteur central CRS.
Les héliostats actuels ont une surface située entre 50 m2 et 120 m2. Ils sont légèrement
focalisant ; leur focale est voisine de leur distance au récepteur solaire.
Aux latitudes moyennes la tour est placée en bordure du champ d’héliostats (au Nord ou au
Sud selon l’hémisphère terrestre). Aux faibles latitudes (< 35°), elle occupe une position plus
centrale. L’ombre portée de la tour sur le champ de miroirs affecte directement l’efficacité du
concentrateur. Les réalisations pratiques sont des constructions en béton ou en poutres
métalliques.
L’optimisation de la distribution des héliostats et de la hauteur de tour résulte de calculs
optiques qui prennent en compte l’ensemble des causes de pertes. Les pertes optiques sont dues
aux effets d’ombre et de blocage, à l’effet cosinus et, bien entendu, à la réflectivité des miroirs.
Il faut y ajouter la perte liée à la disponibilité des héliostats, à l’absorption atmosphérique, et
enfin au débordement de la tache focale à l’entrée du récepteur. L’efficacité optique d’un champ
d’héliostats dépend de la position au soleil. En pratique, les valeurs extrêmes varient de 40 %
aux grands angles à plus de 80 % aux équinoxes à midi. On peut situer une valeur moyenne
représentative des installations actuelles autour de 70 %.
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et surtout plus légères. Un film métallique tendu sur un tambour dans lequel est maintenu un vide
partiel prend une forme concave proche de la parabole.
Cette solution a été testée, mais abandonnée en raison de sa trop grande fragilité et de sa
médiocre longévité. On lui préfère aujourd’hui la solution de la coque en matière plastique ou en
matériau composite de type fibres de verre et résine polymère, sur laquelle sont collés des miroirs
élémentaires déformables en verre mince, d’épaisseur inférieure au millimètre.
La coque peut fort bien être constituée de plusieurs segments identiques assemblés à la façon
d’une corolle.
8
Un tout premier prototype de 2500 m² utilisant la technologie des miroirs de Fresnel a été
réalisé à Liège en 2001 par la société belge Solarmundo.
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4. Technologies solaires à concentration: Bases et principes fondamentales
Les centrales solaires thermodynamiques recouvrent l’ensemble des techniques qui visent à
transformer l’énergie rayonnée par le soleil en chaleur à température élevée, puis à convertir cette
chaleur en énergie mécanique et électrique au moyen d’un cycle thermodynamique moteur couplé
à une génératrice électrique.
La première étape, la captation du rayonnement solaire, fait appel à des systèmes optiques.
Les systèmes sans concentration captent les composantes directe et diffuse du rayonnement et
produisent la chaleur à un niveau de température inférieur à 250 °C, pour une utilisation en
chauffage et climatisation de bâtiments ou sous forme de chaleur industrielle pour alimenter des
procédés thermiques; il faut inscrire dans cette catégorie les tours (ou cheminées) solaires qui sont
des centrales thermodynamiques sans concentration.
À cette dernière exception près, les centrales solaires thermodynamiques mettent en œuvre
des systèmes concentrateurs, qui permettent de produire la chaleur à une température supérieure à
250 °C avec d’excellents rendements thermiques, supérieurs à 70 %.
Notons toutefois que ces systèmes ne captent que la composante directe du rayonnement
solaire. La chaleur solaire transférée dans l’absorbeur au fluide caloporteur peut être stockée
de manière fugitive pour s’affranchir des passages nuageux, ou sur des périodes de quelques
heures pour décaler l’utilisation en dehors des plages ensoleillées de la journée.
L’hybridation avec une source de chaleur fossile ou biomasse permet d’accroître la
disponibilité des installations et de produire la chaleur de manière garantie. Cette chaleur est
convertie en électricité par des cycles thermodynamiques, bien maîtrisés par l’industrie de la
production électrique.
Selon les machines utilisées et les cycles mis en œuvre, les rendements de conversion
varient de 23 % à plus de 50 % pour les cycles combinés. Au final, le rendement instantané
de conversion solaire-électricité est compris entre 20 % et 30 % selon la taille du groupe et le
cycle utilisé.
En moyenne annuelle, le rendement net de production d’énergie électrique se situe entre
10 % et 20 % selon la technologie mise en œuvre. Selon les estimations du GEF (Global
Environment Facility), le coût d’investissement est évalué entre 2 800 €/kWe (centrale de 20 – 80
MW à collecteurs cylindro-paraboliques et cycle de Rankine) et 4000 €/kWe (centrale à tour de 40
à 200 MW avec cycle combiné), et il atteint 14 000 €/kW pour une unité décentralisée de type
parabole-Stirling de 10 à 25 kWe.
Selon les mêmes sources, le coût de l’électricité produite dans des conditions favorables
10
c’est-à-dire sous un ensoleillement supérieur à 2 000 kWh/(m2.an) [02] – se situe dans la
fourchette 0,16 à 0,24 €/kWh pour une grosse centrale et de l’ordre de 0,30 €/kWh pour une
parabole-Stirling (on citera à titre comparatif ˜ 0,04 €/kWe pour les centrales nucléaires) [03].
L’impact environnemental constitue aujourd’hui un critère de choix important dans la
sélection de technologies concurrentes. Avec un taux d’émission estimé inférieur à 20 kg
CO2 /MWh, l’électricité solaire thermodynamique se situe de ce point de vue au même niveau que
l’électricité d’origine hydraulique (4 kg CO/MWhe) [04], ou nucléaire (6 kg CO2/MWh), et sans
commune mesure avec l’électricité photovoltaïque (100 kg CO2/MWhe) ou encore l’électricité
issue de la combustion du charbon (900 kg CO2/MWh) [05].
Les chiffres indiqués ici tiennent compte des émissions liées à la construction des centrales et
le cas échéant à l’extraction des combustibles. Comparé aux technologies conventionnelles de
production de chaleur (hors nucléaire), chaque mètre carré de collecteur installé sous un
ensoleillement de 2000 kWh/(m2e.an) évite l’émission de 250 à 400 kg de CO par an [06]. Le
temps de retour énergétique (durée d’exploitation d’une installation nécessaire pour produire
l’énergie nécessaire à sa fabrication) des installations solaires à concentration n’est que de 5 mois
[06]. Leur durée de vie est estimée à 25 – 30 ans, et une partie des composants en fin de vie est
réutilisable (acier, verre).
Dans ce dossier, nous dressons l’état des lieux des technologies mises en œuvre dans
les centrales solaires. Nous détaillons leurs composants essentiels en discutant leurs critères de
sélection et de dimensionnement.
Le flux solaire intercepté par le disque terrestre considéré comme un corps noir est d’environ
1 350 W/m2 en dehors de l’atmosphère (constante solaire). Le rayonnement solaire subit une
atténuation lors de la traversée de l’atmosphère, par absorption et diffusion. Le flux solaire
incident à la surface de la Terre dans les régions désertiques est d’environ 1000 W/m2
La concentration du rayonnement solaire permet d’élever la température de l’absorbeur de
plusieurs centaines de degrés par rapport à la température d’équilibre obtenue sans concentration.
En supposant que le récepteur solaire se comporte idéalement comme un corps noir et qu’il
n’échange que par rayonnement avec l’extérieur, le rendement du récepteur solaire porté à la
température T est exprimé en fonction de la concentration géométrique Cg du système [07] et de
l’ensoleillement instantané .
…………………………………….…. (1)
11
Le rendement de Carnot de la transformation de l’énergie disponible à la température :
…………………………………… (2)
Le rendement de conversion idéal d’un système solaire à concentration est donc le produit
des deux rendements précédents, soit :
………………………. (3)
Les courbes de la figure 2 présentent les variations de ce rendement avec la température pour
plusieurs niveaux de concentration.
On observe que le rendement s’annule aux températures supérieures à la température
d’équilibre du corps noir, et qu’il présente un maximum prononcé à une température inférieure.
On observe aussi que pour une température de récepteur donnée, le rendement augmente avec
la concentration.
12
Figure 3: Rendement de conversion maximal d’un système solaire à concentration [08].
………………………. (4)
13
La chaleur s’écoule sous l’influence d’un gradient de température par conduction des hautes
vers les basses températures. La quantité de chaleur transmise par unité de temps et par unité d’aire
de la surface isotherme est appelée densité de flux de chaleur :
…………………………………… (5)
où S est l’aire de la surface (m2).
On appelle flux de chaleur la quantité de chaleur transmise sur la surface S par unité de temps :
……………………………………. (6)
Il faut tout d’abord définir un système (S) par ses limites dans l’espace et il faut ensuite établir
l’inventaire des différents flux de chaleur qui influent sur l’état du système et qui peuvent être
Il faut maintenant établir les expressions des différents flux d’énergie. En reportant ces
expressions dans le bilan d’énergie, nous obtiendrons l’équation différentielle dont la résolution
permettra de connaître l’évolution de la température en chaque point du système.
4.3 Conduction
C’est le transfert de chaleur au sein d’un milieu opaque, sans déplacement de matière, sous
l’influence d’une différence de température. La propagation de la chaleur par conduction à
l’intérieur d’un corps s’effectue selon deux mécanismes distincts : une transmission par les
vibrations des atomes ou molécules et une transmission par les électrons libres.
La théorie de la conduction repose sur l’hypothèse de Fourier : la densité de flux est
proportionnelle au gradient de température :
…………………………………… (7)
14
ou sous forme algébrique :
……………………………………….. (8)
avec :
Flux de chaleur transmis par conduction (W)
Conductivité thermique du milieu (W.m-1.°C-1)
x Variable d’espace dans la direction du flux (m)
S Aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
Figure 5 : Elément de volume de contrôle montrant le flux de chaleur par conduction [10].
4.4 Convection :
C’est le transfert de chaleur entre un solide et un fluide, l’énergie étant transmise par
déplacement du fluide. Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton :
………………………….. (9)
Avec :
Flux de chaleur transmis par convection (W)
h Coefficient de transfert de chaleur par convection (W.m-2.°C-1)
Tp Température de surface du solide (°C)
T∞ Température du fluide loin de la surface du solide (°C)
S Aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
La convection est dite forcée si le fluide est mis en mouvement par une action extérieure
(pompe, ventilateur, vent…). La convection est dite naturelle si le mouvement du fluide ne résulte
que des différences de masse volumique induite par des différences de températures.
La valeur du coefficient de transfert de chaleur par convection h est fonction de la nature du
fluide, de sa température, de sa vitesse et des caractéristiques géométriques de la surface de
contact solide/fluide.
15
4.5 Rayonnement
C’est un transfert d’énergie électromagnétique entre deux surfaces (même dans le vide). Dans
les problèmes de conduction, on prend en compte le rayonnement entre un solide et le milieu
environnant et dans ce cas nous avons la relation :
………………………….. (10)
Avec :
Flux de chaleur transmis par rayonnement (W)
σ Constante de Stephan Boltezman (5.67 .10-8 W.m-2.K-4)
ɛp Facteur d’émission de la surface
Tp Température de surface du solide (K)
T∞ Température du fluide loin de la surface du solide (K)
S Aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
Le stockage d’énergie dans un corps correspond à une augmentation de son énergie interne au
cours du temps d’où (à pression constante) :
……………………………………….….. (11)
Avec :
Elle intervient lorsqu’une autre forme d’énergie (chimique, électrique, mécanique, nucléaire)
est convertie en énergie thermique. Nous pouvons l’écrire sous la forme :
………………………………….. (12)
16
Avec :
L’augmentation brutale du prix du pétrole survenue en 1973 a conduit une première fois
l’homme à s’intéresser à des sources d’énergie renouvelables au premier rang desquelles l’énergie
solaire. Les principales caractéristiques de l’énergie solaire ayant suscité l’intérêt qu’on lui a porté
à l’époque étaient sa gratuité (nous y reviendrons), sa disponibilité sur une grande partie du globe
terrestre et l’absence de risque d’épuisement connu par les sources d’énergie fossile.
On s’est vite aperçu que l’énergie solaire, contrairement à une idée répandue, n’est pas tout à
fait gratuite : son utilisation nécessite un investissement de départ souvent plus lourd que pour les
sources d’énergie conventionnelles et nombre d’installations solaires sont aujourd’hui à l’arrêt
faute d’avoir prévu un budget pour la maintenance des équipements.
Toutefois, sans être totalement gratuite, l’énergie solaire présente des coûts de
fonctionnement réduits et offre dans certains cas une alternative économiquement rentable par
rapport aux sources d’énergie conventionnelles.
Le développement de l’utilisation de l’énergie solaire sera lié non seulement à ses avantages
économiques (qui grandiront au fur et à mesure que les réserves d’énergie fossile diminueront)
mais surtout à des considérations liées à la protection de l’environnement : pas de rejets polluants
(fumées contenant du CO2 et des NOx par les centrales thermiques), pas de danger radioactif et de
déchets encombrants (centrales nucléaires), possibilité de limitation de l’emploi des CFC
(production de froid solaire par adsorption).
Le soleil est une sphère gazeuse composée presque totalement d’hydrogène. Son diamètre est
de 1 391 000 km (100 fois celui de la Terre), sa masse est de l’ordre de 2.1027 tonnes.
Toute l’énergie du Soleil provient de réactions thermonucléaires qui s’y produisent. Elles
transforment à chaque seconde 564.106 tonnes d’hydrogène en 560.106 tonnes d’Hélium, la
différence de 4 millions de tonnes est dissipée sous forme d’énergie (E = mc2), ce qui représente
une énergie totale de 36.1022 kW [11]. La Terre étant à une distance de 150 .106 km du Soleil, elle
reçoit une énergie de 1,8.1017 W.
La valeur du flux de rayonnement solaire E reçu par une surface perpendiculaire aux rayons
solaires placée à la limite supérieure de l’atmosphère terrestre (soit à environ 80 km d’altitude)
17
varie au cours de l’année avec la distance Terre/Soleil. Sa valeur moyenne E0 est appelée la
constante solaire, elle vaut E0=1353 W.m-2.
En première approximation, on peut calculer la valeur de E en fonction du numéro du jour de
l’année j par :
…………….……………….. (13)
Nous allons nous intéresser ici aux aspects géométriques du rayonnement solaire intercepté
par la Terre dans le but ultérieur de calculer le flux reçu par un plan incliné placé à la surface de la
Terre et orienté dans une direction fixée. La connaissance de ce flux est la base du
dimensionnement de tout système solaire.
La trajectoire de la Terre autour du Soleil est une ellipse dont le Soleil est l’un des foyers. Le
plan de cette ellipse est appelé l’écliptique. L’excentricité de cette ellipse est faible ce qui fait que
la distance Terre/Soleil ne varie que de ±1,7% par rapport à la distance moyenne qui est de 149
675 106 km.
La Terre tourne également sur elle-même autour d’un axe appelé l’axe des pôles. Le plan
perpendiculaire à l’axe des pôles et passant par le centre de la Terre est appelé l’équateur. L’axe
des pôles n’est pas perpendiculaire à l’écliptique : l’équateur et l’écliptique font entre eux un angle
appelé inclinaison et qui vaut 23°27’. Les mouvements de la Terre autour de son axe et autour du
soleil sont schématisés sur la figure 6.
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On appelle déclinaison δ l’angle formé par la direction du Soleil avec le plan équatorial. Elle
varie au cours de l’année entre -23,45° et +23,45°. Elle est nulle aux équinoxes (21 mars et 21
septembre), maximale au solstice d’été (21 juin) et minimale au solstice d’hiver (21 décembre). La
valeur de la déclinaison peut être calculée par la relation :
.……………………………. (14)
Où j est le numéro du jour de l’année.
Au midi solaire, l’angle que fait la direction du Soleil avec la verticale du lieu est égal à
(L – δ). La durée du jour est de 12h aux équinoxes, elle est inférieure à 12h entre le 21 septembre et
le 21 mars, supérieure à 12h entre le 21 mars et le 21 septembre.
Le repérage du Soleil s’effectue par l’intermédiaire de deux angles :
L’azimut a : c’est l’angle que fait la direction de la projection du Soleil sur le plan
horizontal avec la direction Sud, cet angle étant orienté positivement vers l’Ouest.
La hauteur h du Soleil : c’est l’angle que fait la direction du Soleil avec sa projection sur
un plan horizontal.
Ces deux angles sont représentés sur la figure 8.
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Figure 8: Repérage de la position du Soleil [12].
Ces deux angles sont fonction de :
La latitude L du lieu ;
La date j (numéro du jour de l’année) ;
L’heure solaire TS dans la journée.
…………..……………………………………... (15)
ω est compté positivement l’après-midi.
La hauteur h du Soleil peut alors se déduire de la relation [13] :
……..……………. (16)
Et l’azimut a par la relation :
………………………………………………… (17)
Des diagrammes solaires peuvent également permettre une détermination rapide, en un lieu
de latitude L donnée, des valeurs de a et h pour chaque heure (solaire) de la journée et chaque mois
de l’année.
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4.9 Heures et temps
4.9.1 Durée du jour
Le module 1 de l’angle horaire au lever du Soleil s’obtient en écrivant sin(h) = 0 dans la
formule (16), ce qui conduit à :
………………..………………………… (18)
L’heure solaire au lever du Soleil a donc pour valeur :
……………………………………………………. (19)
L’angle horaire ωc au coucher du soleil est l’opposé de l’angle horaire à son lever, nous avons
donc ωc = - ω1 et la durée du jour vaut :
…………………………………………………………. (20)
Les relations se rapportant au mouvement du Soleil utilisent le temps solaire TS qui diffère
généralement du temps légal TL (heure des montres) du lieu considéré. Cette différence est liée à :
La différence (fixée par chaque pays) entre l’heure légale TL et l’heure civile TCF du fuseau
horaire dans lequel il se trouve :
…………………………………………………………. (21)
L’heure civile TCF du fuseau horaire est égale au temps universel TU (temps solaire du
méridien de Greenwich) augmenté de la valeur du décalage horaire.
La variation de la vitesse de la Terre sur sa trajectoire autour du Soleil qui introduit un terme
correctif.
appelé équation du temps et noté ET [13]
……. (22)
Où : j Numéro du jour de l’année
ω’ = 0,984
ET Equation du temps (terme correctif) en mn ;
21
……………….………………………………. (23)
La correction maximale due à l’équation du temps est de l’ordre de 16 mn, on peut ne pas en
tenir compte en première approximation.
Le problème est souvent de déterminer la différence C entre TL et TCF en un lieu donné, on
peut procéder de la manière suivante :
- Il est possible de connaître TL et TU (écouter une radio internationale…) d’où (TL – TU) ;
- On en déduit C = (TL – TU) – (TCF – TU).
Selon les conditions atmosphériques, le ciel peut être plus ou moins couvert de nuages au
cours d’une journée.
Ceux-ci occultent le Soleil, totalement ou partiellement, empêchant ainsi le rayonnement
d’atteindre directement le sol.
On dit que la nébulosité est plus ou moins importante selon qu’il y a beaucoup ou peu de
nuages. On appelle durée effective d’ensoleillement ou insolation SS le temps pendant lequel, au
cours d’une journée, le rayonnement solaire direct a atteint le sol du lieu considéré.
On appelle rayonnement direct le rayonnement qui atteint la surface terrestre sans avoir subi
de déviation depuis son émission par le Soleil.
Par ciel clair sans nuages, le sol reçoit le rayonnement solaire direct pendant toute la durée du
jour, ou plus précisément pendant la durée maximale d’ensoleillement SS.
On appelle taux d’ensoleillement ou taux d’insolation le rapport entre la durée effective et la
22
Vapeur d’eau : en quantité variable caractérisé par l’épaisseur d’eau condensable qui est
l’épaisseur d’eau que l’on obtiendrait en condensant toute la vapeur d’eau contenue dans
l’atmosphère.
Ozone O3 située entre 10 et 30 km d’altitude ;
Aérosols : grains de sable, poussières, fumées…
Les gaz non transparents de l’atmosphère (CO2, O3, HO) émettent vers la Terre un
rayonnement dans les principales bandes suivantes :
- vers 14,7 µm pour le CO ;
- Entre 5 et 7 µm et entre 14 et 20 µm pour la vapeur d’eau ;
- Vers 9,6µm pour O3
Ainsi que le montre la figure 9, il s’agit d’un rayonnement émis dans les grandes longueurs
d’onde (> 3 µm) contrairement au rayonnement solaire émis dans des longueurs d’ondes
inférieures à 3 µm.
23
Figure 9 : Spectre du rayonnement atmosphérique [14].
Le flux W rayonné par le ciel et l’atmosphère vers la Terre peut être calculé par :
………………………….…………………..…….. (25)
Tciel ou ɛa sont donnés par l’une des corrélations suivantes :
……………………………………………………………….. (26)
…………………………...……… (27)
……………………………………………...… (28)
Où :
Tra Température de rosée de l’air en K
Ta Température de l’air en K
Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’atmosphère ne transmet pas au sol la totalité
du rayonnement solaire qu’elle reçoit :
Le rayonnement direct est celui qui traverse l’atmosphère sans subir de
modifications ;
Le rayonnement diffus est la part du rayonnement solaire diffusé par les particules
solides ou liquides en suspension dans l’atmosphère. Il n’a pas de direction
privilégiée ;
Le rayonnement global est la somme du rayonnement direct et diffus.
Les notations utilisées pour les composantes du rayonnement solaire sur une surface
horizontale sont données dans le tableau 1.
24
Tableau 1 : Rayonnement solaire sur un plan horizontal : notations utilisées [15].
Le rayonnement direct reçu par une surface orientée en permanence vers le Soleil et qui reçoit
donc le rayonnement solaire sous une incidence normale est désigné par I. Nous désignerons par :
I l’énergie reçue (irradiation) en W.m-2.h-1 ;
I* le flux reçu (éclairement) en W.m-2.
Nous avons la relation :
…................................................................................…..… (29)
4.11.2.1 Eclairement S*
L’éclairement solaire direct S* sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs
manières en fonction des données disponibles :
...................................................…..… (30)
Où :
A partir de la mesure de l’irradiation journalière globale G, on évalue l’irradiation journalière
diffuse D par la corrélation de Collares-Pereira et Rabl [15]:
..………...… (31)
25
Où : ………………………………………………………………….………..… (32)
G : étant l’irradiation journalière sur un plan horizontal placé au-dessus de l’atmosphère calculable
par :
…………………………………….…… (33)
Où ωl est en degré et G0 en kJ.m-2
On calcule ensuite S = G – D et on est ramené au cas précédent.
A partir de la connaissance de la moyenne mensuelle de l’irradiation globale journalière G,
on calcule l’irradiation diffuse journalière moyenne D par la corrélation de Collares-Pereira et
Rabl :
………… (34)
4.11.3.1 Eclairement D*
L’éclairement solaire diffus D* sur un plan horizontal peut être déterminé de plusieurs
manières en fonction des données disponibles :
Par mesure directe ;
A partir de la mesure de l’irradiation journalière diffuse D sur un plan horizontal, on
déduit :
…………………………………………(35)
A partir de la mesure de l’irradiation globale G sur un plan horizontal : on évalue D
par la formule (34) ;
A partir de la mesure du taux d’ensoleillement s, on évalue G par la formule (35)
Par utilisation de la corrélation suivante en l’absence de toute mesure :
…………………………………………………… (36)
Où TL est le facteur de trouble de Linke calculable par la formule suivante :
……………………………………………………. (37)
ß est le coefficient de trouble atmosphérique que l’on peut prendre égal à :
ß = 0,05 en zone rurale
ß = 01 en zone urbaine
ß = 0,2 en zone industrielle ou polluée
Pv est la pression partielle de vapeur d’eau exprimée en mmHg.
26
5. Les centrales à capteur cylindro-parabolique
La technologie des capteurs cylindro-paraboliques est actuellement la plus éprouvée des
techniques de concentration solaire. De nombreuses installations ont déjà été testées et
commercialisées, dont certaines dans les années 80.
L'installation typique est constituée de trois éléments principaux : le champ solaire, le
système de transfert de la chaleur et le système de génération électrique.
L'énergie thermique reçue au collecteur est absorbée par un tuyau métallique à l'intérieur d'un
tube en verre sous vide. Le fluide (huile synthétique) qui circule à l'intérieur du tuyau, est chauffé
à une température d'environ 400°C. Ce fluide est ensuite pompé à travers des échangeurs
conventionnels afin de produire de vapeur surchauffée qui fait fonctionner une turbine/générateur
électrique.
5.1 Le collecteur
Le collecteur est le composant de base du champ solaire. Il est composé d'un réflecteur
parabolique (miroir), d'une structure métallique, d'un tube récepteur et du système de poursuite
solaire.
Les miroirs sont composés de verre pauvre en fer, dont la transmissivité atteint 98%. Ce verre
est recouvert d'une pellicule d'argent en sa partie inférieure, et d'un enduit spécial de protection.
Un réflecteur de bonne qualité peut réfléchir 97% du rayonnement incident.
Le facteur de concentration pour un capteur cylindro-parabolique est d'approximativement 80.
27
La structure métallique doit suffisamment solide pour résister aux importantes contraintes
mécaniques liées au vent. Elle doit de plus être munie d'extrémités assurant la compatibilité entre
les dilatations thermiques inégales de l'acier et du verre.
Le tube collecteur doit avoir les caractéristiques suivantes :
Bonne absorption du rayonnement : son coefficient d'absorption doit être aussi élevé
que possible afin d'éviter toute réflexion du rayonnement incident ;
Pertes thermiques limitées : La température du tube dépassant généralement 400°C,
les pertes par échanges convectifs et radiatifs sont très importantes. Afin de les
limiter, le tube est entouré d'une enveloppe de verre sous vide.
28
des vannes d'ajustement de la perte de charge sont nécessaires sur chaque rangée de
capteurs.
29
6. La tour solaire
Ce type de centrales est constitué de nombreux miroirs concentrant les rayons solaires vers
une chaudière située au sommet d'une tour. L'avantage de la tour solaire par rapport aux capteurs
cylindro-paraboliques est que les pertes à l'ambiance sont inférieures car la surface exposée est
limitée.
Les miroirs uniformément répartis sont appelés héliostats. Chaque héliostat traque le soleil
individuellement et le réfléchit en direction d'un récepteur au sommet de la tour solaire. Le facteur
de concentration varie de 600 à plusieurs milliers, ce qui permet d'atteindre des températures
importantes, de 800 °C à 1000°C.
La caractérisation optique des héliostats est une étape capitale pour entreprendre ce travail. En
effet elle permet de prédire la puissance solaire incidente disponible en haut de la tour et aussi d’estimer
la répartition de l’éclairement à l’entrée du récepteur solaire.
De plus cette caractérisation nous renseigne sur l’éventuelle nécessité de procéder au réglage des
miroirs de chaque héliostat pour améliorer le pouvoir concentrateur de l’ensemble du champ.
Ces héliostats sont animés d’un mouvement selon deux axes. Ils poursuivent la course du soleil et
dirigent le rayonnement solaire vers un point unique qui est le foyer du récepteur, placé au sommet de la
tour. On parle alors de tour à récepteur central (CRS).
Les héliostats actuels ont une surface située entre 50 m² et 120 m². Ils sont légèrement focalisant,
leur point focale est voisin de leur distance au récepteur solaire.
Aux latitudes moyennes, la tour est placée en bordure du champ d’héliostats (au Nord ou au Sud
30
selon l’hémisphère terrestre). Aux faibles latitudes (< 35˚), elle occupe une position plus centrale.
Le schéma de la figure 2.3 illustre la configuration nord du champ d’héliostats adopté dans notre
cas d’étude. L’ombre portée de la tour sur le champ de miroirs affecte directement l’efficacité du
concentrateur.
Les réalisations pratiques sont des constructions en béton ou en poutres métalliques.
L’optimisation de la distribution des héliostats et de la hauteur de tour résulte de calculs optiques qui
prennent en compte l’ensemble des causes de pertes.
Les pertes optiques sont dues aux effets d’ombre et de blocage, à l’effet cosinus et, bien entendu,
à la réflectivité des miroirs et de l’atténuation atmosphérique. Il faut y ajouter la perte liée à la
disponibilité des héliostats, et enfin au débordement de la tache focale à l’entrée du récepteur.
L’efficacité optique d’un champ d’héliostats dépend de sa position par rapport au soleil. En
pratique, les valeurs extrêmes varient de 40 % aux grands angles à plus de 80 % aux équinoxes à midi.
On peut situer une valeur moyenne représentative des installations actuelles autour de 70 %.
La tour centrale sur laquelle le récepteur est posé est conçue de telle manière à capter le flux de
rayonnement solaire émis depuis le champ d’héliostat judicieusement répartie par terre.
Le récepteur à sel fondu est un appareil robuste car, étant parcouru sur toute sa surface par un
liquide à grande vitesse, il est assez tolérant aux variations naturelles de la cartographie des flux. La
rupture d’un de ses tubes peut être considérée comme un événement tout à fait exceptionnel, d’où un
entretien à priori peu coûteux. De plus, le contrôle de cette cartographie peut être abandonné, surtout
dans le cas d’un récepteur en cavité. Dans le récepteur, le fluide de travail qui est le sel fondu doit être
réchauffé avant remplissage. Il l’est par " traçage " électrique. Cette technique est bien adaptée et a
donné de bons résultats quand elle était bien réalisée. A contrario des malfaçons dans la réalisation
31
peuvent provoquer des surchauffes corrosives galopantes.
Par contre, son fonctionnement entraîne des pertes de charge sévères qui nécessitent la mise en
œuvre de pompes de circulation puissantes. Celles-ci entraînent une consommation électrique interne
importante qui pénalise le rendement de conversion de la centrale.
6.2 Le stockage
Le stockage sur des sels fondue, dont la faisabilité et la viabilité a été démontré sur des
centrales en Europe, sera mis en œuvre sur les installations commerciales solaire PS20 objet de notre cas
de validation expérimentale.
Aujourd’hui la technologie de stockage dans 2 réservoirs de sels fondus est celle couramment
employée pour les systèmes PT à huile (type parallèle, bac chaud à 400 °C) et CRS à sels fondus (type
découplé, bac chaud à 550 °C).
Selon les travaux décrits dans revues internationales, le LEC d’un système CRS à caloporteur sels
fondus est minimum pour 6 à 8 heures de stockage en charge libre, et pour 1 à 3 heures en production
suivant une courbe de charge 9h – 23h.
Selon la littérature, 8% de la production brute d’une centrale à tour est utilisée par le circuit des
sels, dont la majorité par le pompage et de 2 à 3% par le stockage lui-même.
L’inconvénient majeur des sels fondus est leur point de solidification élevé qui nécessite des
installations de chauffage des bacs de stockage et un traçage (thermique ou électrique) des conduites
énergivore.
Un ordre de grandeur de leur coût est 15 $/kWhth pour les system CRS.
Le stockage à stratification met en jeu un seul volume vertical de grande hauteur qui est en
général préalablement rempli d’un matériau de remplissage (apportant sa contribution en chaleur
sensible) compatible avec le fluide caloporteur.
Seule une faible fraction de porosité (22%) est laissée accessible au fluide caloporteur. Cependant
outre la hauteur importante des réservoirs, l’emploi d’un seul bac occasionne parfois une chute de la
température dans le dernier tiers de la décharge quand le gradient de température atteint le haut du bac.
32
7. Les centrales à capteurs paraboliques « Dishes Solaires »
Les capteurs paraboliques fonctionnent d'une manière autonome. Ils suivent le soleil sur 2 axes
afin de concentrer le rayonnement solaire sur le foyer de la parabole réfléchissante. Le rapport de
concentration est souvent supérieur à 2000 avec une température de 750°C.
De toutes les technologies solaires, les capteurs paraboliques ont démontré les meilleurs
rendements solaire-électricité (29.4%).
7.1 Le Concentrateur
Le concentrateur solaire est composé d'une surface réflective de verre ou de plastique et concentre
le rayonnement incident à son foyer. Sa taille dépend évidemment de la puissance solaire requise.
Comme ordre de grandeur, on peut considérer qu'un concentrateur de 10 m de diamètre peut
fournir jusqu'à 25 KW d'électricité sous un insolation de 1000 W/m².
Le concentrateur possède deux degrés de liberté afin de poursuivre efficacement le soleil. Ce
tracking s'effectue de façon tout à fait autonome, contrairement aux capteurs cylindro-paraboliques.
7.2 Le Récepteur
34
Figure 14 : Prototype de 2500 m² à Liège [15].
Selon Solarmundo, cette technologie pourrait mener à une réduction des coûts de production
de 50% par rapport à aux réflecteur traditionnels. Une étude a été réalisée en 2002 par plusieurs
instituts de recherche allemands sur les avantages d'un tel type d'installation : Le projet étudié
était l'implémentation d'un système à miroir de Fresnel sur le site d'Hurguada en Egypte. L'étude
conclut que les performances thermiques des collecteurs de Fresnel sont inférieures de 30% aux
systèmes classiques.
35
9. Hybridation, stockage d’énergie et cycles thermodynamiques
9.1 Hybridation
L’hybridation des systèmes de conversion avec une source de chaleur fossile ou biomasse
permet d’augmenter le facteur de capacité. Cette technique consiste par exemple à placer un
brûleur en parallèle au champ solaire pour fournir l’énergie thermique au cycle pendant les
périodes de faible ensoleillement.
Un autre concept consiste à placer le brûleur en série sur le circuit primaire de façon à élever
la température du fluide caloporteur par un apport complémentaire de chaleur à très haute
température issu de la combustion. Pour illustrer ce concept, un schéma de principe de la centrale
hybride solaire/fossile avec cycle à gaz à haute température et cycle combiné est indiqué sur la
figure 15.
La production électrique de base peut être réalisée : un facteur de capacité de 100 % peut être
obtenu, mais avec une fraction solaire annuelle faible :
10 à 20 % avec un ensoleillement de 2 015 kWh/m2.an (Batna, Algérie) ;
10 à 28 % avec un ensoleillement de 2 790 kWh/m2.an (Tamanrasset, Algérie).
L’hybridation garantit la production continue en évitant la construction d’une centrale à
ressource fossile en parallèle avec une centrale 100 % solaire.
9.2 Stockage
36
P = 85 bar, T = 126 ° C, qm = 26 000 kg/h, La disponibilité de l’installation est accrue,
typiquement de 1 800 à 2 500 h/an sans stockage à 4 000 h/an avec stockage. Le stockage
saisonnier n’est envisagé que sous forme chimique, étudié en laboratoire.
37
10. Etudes technico économique et évaluation des coûts.
Les procédures d’approbation des futurs sites de centrales solaires sont loin d’être facile.
Le choix du meilleur terrain doit tenir compte de plusieurs contraintes :
la qualité de l’ensoleillement direct ;
la surface et la topographie du terrain ;
la disponibilité ou non d’eau sur le site ;
la proximité du réseau électrique pour les centrales connectées au réseau ;
les critères « d’admissibilité » du projet sur le terrain (impact visuel, sociologie des
parties prenantes au projet, etc...) et les contraintes environnementales.
Comme toutes les centrales solaires, les centrales thermodynamiques doivent être construites
sur des terrains exempts d’ombres portées. Pour les sites localisés dans des zones accidentées,
l’ombrage doit être étudié pour les quatre saisons.
Tout trouble de l’atmosphère au-dessus de la centrale réduit significativement l’irradiation
directe reçue.
Au-delà du niveau d’insolation de la région, il est donc important d’intégrer la présence
d’aérosols locaux (brumes, poussières, etc...) dans les critères de première évaluation d’un site.
D’autant plus que ces phénomènes locaux ne sont souvent pas pris en compte correctement
par les modèles d’irradiation issus de l’imagerie satellite. Les sites en altitude permettent de
réduire l’épaisseur et la turbidité de l’atmosphère, par conséquent d’augmenter le flux solaire
entrant.
Pour une technologie donnée, la surface de terrain requise par unité de puissance solaire
valorisée dépend principalement de l’irradiation incidente et de l’ombre portée des miroirs les uns
sur les autres.
Ainsi, les centrales à tour solaire nécessitent des terrains d’une superficie comprise entre
2 hectares par MWe à Tamanresset et 3 hectares par MWe dans les hauts plateaux en l’absence de
système de stockage. Les centrales à technologies Fresnel, quant à elles, du fait de la compacité de
leur conception et malgré leur rendement optique plus faible, permettent une réduction de la
superficie requise.
Les technologies cylindro parabolique nécessitent des terrains terrassés, quasiment plats alors
que certains développements de la technologie Fresnel permettent de s’adapter à des pentes
38
nettement supérieures à 3 %. Quant aux centrales à tour, elles peuvent s’accommoder, voire
bénéficier, de topographies pentues si la pente est orientée nord-sud.
Comme dans tout cycle thermodynamique, pour évacuer la chaleur résiduelle du système, il
est nécessaire d’avoir recours à une source froide. L’eau, lorsqu’elle est disponible sur le site, est
le moyen de refroidissement idéal.
Elle est d’autant plus efficace que l’air sec, cas de la plupart des centrales solaires
thermodynamiques, généralement installées dans des climats chauds et secs. La présence d’eau en
quantité sur un site constitue donc un atout de taille : une centrale de technologie
cylindro-parabolique refroidie par des tours à évaporation nécessite environ 3 m3 d’eau par MWh
produit, alors que la consommation d’eau pour le nettoyage des miroirs reste très inférieure.
En cas d’absence d’eau, des systèmes de refroidissement à air (au moyen de ventilateurs)
peuvent être utilisés en substitution. Ils sont cependant moins efficaces et nécessitent une surface
au sol bien plus importante.
Pour les centrales destinées à être connectées aux réseaux la proximité d’un point de
raccordement et la fiabilité du réseau à cet endroit sont des paramètres importants, d’autant plus
que les sites favorables sont souvent des régions à faible infrastructure électrique.
Les contraintes environnementales et l’implantation des centrales solaires en Algérie doit être
conforme à la législation en vigueur en terme de respect de l’environnement et des mesures
d’hygiène et de sécurité des personnes.
Compte tenu de la complexité des projets CSP et leur utilisation des différents type de fluide
de travail et de transfert d’énergie, inhérent au bon fonctionnement de la central, leurs utilisation
doit être avec une grande prudence.
L’impact environnemental constitue aujourd’hui un critère de choix important dans la
sélection de technologies concurrentes. Avec un taux d’émission estimé inférieur à 20 kg
CO2/MWhe, l’électricité solaire thermodynamique se situe de ce point de vue au même niveau que
l’électricité d’origine hydraulique (4 kg CO2/MWhe) ou nucléaire (6 kg CO2/MWhe), et sans
commune mesure avec l’électricité photovoltaïque (100 kg CO2/MWhe) ou encore l’électricité
issue de la combustion du charbon (900 kg CO2/MWhe).
Les chiffres indiqués ici tiennent compte des émissions liées à la construction des centrales et
le cas échéant à l’extraction des combustibles. Comparé aux technologies conventionnelles de
production de chaleur (hors nucléaire), chaque mètre carré de collecteur installé sous un
ensoleillement de 2 000 kWh/(m2.an) évite l’émission de 250 à 400 kg de CO2 par an.
39
10.4 Admissibilité des projets
Bien que bénéfique de l’image positive des énergies renouvelables, les centrales solaires
thermodynamiques restent des objets industriels imposants, extrêmement visibles, qui ne seront
pas toujours facilement acceptés par les riverains au sens large, comme le montrent les difficultés
rencontrées par de nombreux projets annoncés aux Etats-Unis.
Les facteurs pouvant réduire cette acceptabilité sont à prendre en compte au cas par cas :
impact visuel dans le cas d’un site naturel préservé et/ou de la proximité d’une zone d’habitation,
appréciation du risque environnemental et de la sécurité, mais aussi impact environnemental
global incluant par exemple le comportement de la centrale en cas d’incendie, de tempête, de
tremblement de terre.
Le marché actuel des centrales thermodynamiques dépend de cinq variables clés, dont nous
donnons les implications par la suite :
L’ensoleillement, qui doit être maximal ;
Des mécanismes d’incitations pour utiliser des énergies renouvelables.
L’accès au réseau électrique ou la création de micro réseaux ad hoc dans des zones en
cours d’électrification ;
La compétition entre les industriels qui offrent les systèmes de production d’électricité,
compétition entretenue par les vendeurs d’électricité.
L’intégration de centrales solaires en pointe ou semi-base ne serait rentable qu’avant 2020
dans les pays les plus favorables : des processus stabilisés pour l’approbation des sites afin
de permettre l’installation de centrales de taille importante dans des régions à
ensoleillement favorable ;
40
11. Centrale à tour solaire hybride avec récepteur multitubulaire de type cavité
fonctionnant au sel fondue
11.1 Optimisation du champ d’héliostats
La configuration du champ d’héliostat considéré dans notre étude est la disposition nord. Ce
choix est motivé par certain avantage sur la disposition circulaire :
Occupation de sol réduite, ce qui diminue nettement le cout de l’énergie électrique
produite ;
Une maitrise du cout d’investissement accrue que sur le cas circulaire ;
Le taux d’utilisation du champ d’héliostat, de la levée du soleil au couché que celui du
champ circulaire (utilisation partiel des miroirs le long de la journée) ;
Une maitrise plus facile pour l’entrainement des héliostats et le contrôle (poursuite solaire)
que la configuration circulaire ;
Ce type de central est implanté dans l’hémisphère sud de la planète, les héliostats sont
orientés vers le nord de la tour central.
Les propriétés de chaque héliostat sont définies par sa largeur, longueur, la réflectivité du
miroir et un système de poursuite solaire matérialisé avec un mécanisme d’entrainement à deux
axes. Cependant, l’ensemble des héliostats formant le champ de miroirs permet de refléter le
rayonnement solaire vers le récepteur central de type cavité. Le champ des héliostats est
caractérisé par un indicateur de performance englobant différentes pertes relative au
fonctionnement et caractéristique de chaque héliostat.
Les performances du champ héliostats recouvre l’ensemble des pertes occasionnées par le
trajet du rayonnement solaire depuis la source via les miroirs et allant vers la cavité du récepteur
multitubulaire.
41
Comme ces pertes optiques sont dépendantes à la fois de la disposition des différents héliostats
entre eux et de la position de chaque miroir par rapport à la tour, c’est évident que le flux
d’irradiation solaire réfléchi par chaque unité n’est pas le même.
Les effets cosinus ;
L’atténuation atmosphérique ;
Les effets d’ombrage ;
Les effets de blocage ;
La réflectivité des miroirs ;
L’effet de déviation du rayonnement solaire ;
La fiabilité et la précision du système de poursuite solaire.
L’optimisation de la distribution des héliostats dans le champ permet de minimiser les effets
atténuant le flux d’irradiation solaire sus mentionnés. L’utilisation de l’algorithme DELSOL
développé par le laboratoire SANDIA qui utilise des corrélations entres les distances radiales et
azimutales varient en fonction de la position de l’héliostat et l’angle que fait ce dernier avec le
niveau du sol et le niveau du récepteur central.
42
La température des panneaux d'absorption varie en fonction de la position verticale de
manière dépendante du flux incident et le sens de l'écoulement du fluide. Dans ce cas, le fluide de
transfert de chaleur (HTF) est supposé entrer en bas de chaque panneau du récepteur (à sa
température la plus basse) verticalement à travers des tubes à un collecteur de sortie situé à la
partie supérieure du panneau. Figure 18.
Figure 18 : le sens d’écoulement du fluide dans le récepteur de type cavité multitubulaire [09].
Sur un volume de contrôle au niveau du récepteur, nous avons établi le bilan énergétique des
différentes quantités physiques y est intervenant.
̇ . Chtf . ∆Thtf …………………………………….. (38)
Qrec = q ref + q conv + q irrd + mhtf
Le premier terme à gauche de l’équation représente l’énergie du rayonnement thermique
concentré reçue par l’élément de volume de contrôle. Le flux du rayonnement réfléchi par
l’ensemble des héliostats permet de réchauffer le fluide de transfert de chaleur d’une température
de 320°C à 560°C représenté par le dernier terme à droite de l’équation bilan.
Tout transfert de chaleur par rayonnement est sujet de pertes thermique au niveau des parois
du récepteur, et ceci est manifesté par la perte par irradiation solaire due à la haute température de
la proie ce qui provoque l’émission d’un flux de rayonnement vers l’extérieur. Cependant, les
pertes par réflexion solaire est intrinsèque à la propriété physique (matériau des parois) ainsi que à
la finition (peinture d’absorption). Le dernier terme de perte thermique est de nature convectif, et
ceci est plus important que les parte par conduction (terme négligé dans l’équation bilan).
44
Figure 20: les paramètres de stockage thermique [07].
45
12. Outil de Simulation utilisés dans le domaine des CSP
Dans notre travail, nous avons développé deux cas d’études à savoir :
L’analyse des performances techniques et économiques de la centrale hybride solaire gaz à
tour d’une puissance électrique nette de 20MWe avec un récepteur de type cavité multi
tubulaire fonctionnant au sel fondu ;
La simulation des transferts de chaleur et de l’écoulement d’air au sein du récepteur à air
atmosphérique (Hitrec) de la tour solaire pilot de 1.5 MWe de Jülich en Allemagne.
Dans le premier cas, nous avons fait l’analyse de chaque partie constituant la centrale solaire
(le champ d’héliostat, la tour avec le récepteur, les bacs de stockage, le bloc de puissance) en
utilisant un des outils d’aide à la décision conçu par NREL (SAM advisor) moyennant d’une part,
des paramètres relatifs au fonctionnement de la centrale, (le facteur de capacité CF, le multiple
solaire SM, l’électricité générée par m² de sol occupé par la centrale SEG, le facteur de stockage
thermique TES, le facteur d’hybridation FFF) et d’autre part les paramètres économiques tel que le
coût normalisé de l’électricité (LEC), la valeur actuelle nette (NPV), les différents coûts de chaque
élément de la centrale ainsi que le coût de revient du kWh d’électricité produite.
Cependant, la méthode d’optimisation sur laquelle les différents paramètres reposent, est
inspirée des travaux de Kistler (algorithme DELSOL) pour la partie champ solaire et tours centrale
avec une extension sur la partie hybride.
Ce logiciel est une application permettant l’analyse des données techniques et économique
d’un projet dans le domaine des énergies renouvelables, c’est un outil d’aide à la prise de décision
pour le choix et la sélection entre plusieurs technologies concurrentes. SAM comprend plusieurs
modèles d’analyse telle que les centrales solaires thermodynamiques, les centrales photovoltaïque,
les éoliennes, la géothermie ainsi que les chauffes eau solaire.
Cependant, SAM permet le calcul des coûts de la production d’énergie électrique basé sur les
données du projet en question à savoir : le site d’implantation, le coût des différentes parties de
l’installation et de leurs mises en marche, les différents types de financement ainsi que les sources,
les taxes et les mesures incitatives sur le crédit de financement et les caractéristiques de
l’installation.
La simulation sous l’environnement SAM interfère avec les performances, les coûts et les
modèles de finance de chaque technologie pour calculer l’énergie produite, son coût et les bilans
des flux relatif au projet.
46
L’application SAM utilise les bibliothèques de TRNSYS pour calculer les performances
techniques des installations (thermique, photovoltaïque et géothermique) utilisant des données
horaires.
47
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