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Est-il besoin de savoir ce qu’est le contexte ou non, plus précisement, ce qu’on appelle
contexte?
Le contexte est l'un des facteurs de la communication, qui influe sur le sens d'un message
(comme une phrase) et sur sa relation aux autres parties du message. Il correspond à
l'environnement dans lequel la communication a lieu, et à n'importe quelles perceptions de
l'environnement général qui peuvent être associées à la communication. Ainsi, le contexte est le
"cadre" de perception à travers lequel on émet ou on reçoit un message (il est à différencier du co-
texte).
Il ne faut pas confondre le co-texte et le contexte. En effet, le contexte est en général bien
plus vaste que le contexte linguistique d'un fait de langue. Mais surtout, le contexte désigne
l'environnement du fait de langue en tant qu'il est susceptible d'avoir une influence sur ce fait de
langue (influence phonétique, morphologique, sémantique...).
Le co-texte, lui, ne désigne l'environnement d'un fait de langue qu'en tant que zone
linguistique, éléments concrets de discours, sans préjuger de l'influence qu'il peut avoir sur le fait de
langue en question.
Nous commencerons par la classique opposition en contexte/ hors contexte á partir du
constat suivant: sous la notion de contexte se cache l’hypothèse qu’ aucune analyse linguistique ne
peut se faire totalement sans prendre en compte ou faire intervenir à un moment donné ou à un autre
des éléments extérieurs aux données ou faits linguistiques analysés.
Une telle analyse ne suffit pas et qu’il faut donc prendre en compte autre chose d’extérieur:
le contexte. En matière d’interprétation sémantique il y a trois cas où le contexte est utile:
a)lever les ambiguïtés;
b)justifier des efforts de sens(phénomènes de polysémie, problématique du sens littéral-sens
pragmatique, sens indirect etc.)
c)compléter l’interprétation.
2. LA SYNONYMIE EN CO-TEXTE
L’un des tests classiques de la synonymie entre expressions linguistiques est leur
substituabilité (salva significatione): deux expressions A et B sont dites synonymes si, dans un co-
texte (environnement linguistique) X-Y, on peut remplecer A par B (ou inversement), sans que la
signification du tout soit modifiée.
Les types de co-textes:
1) les co-textes dissimulateurs forts(ce sont ceux qui interdisent absolument toutes substitution):
ex.: Il en profita encore. *Il en reprofita.
2) les co-textes dissimulateurs faibles: ce sont ceux qui permettent la substitution, mais pas salva
signifactione( les expressions A et B ne fonctionnent pas comme des synonymes):
ex.: J’ai encore vendu cet appareil (=de nouveau vendu ce type: itération).ǂ
J’ai revendu cet appareil (=n’ai pas gardé cet occurrence: renversement).
3) les co-textes assimilateurs faibles (ce sont ceux qui autorisent une substitution plus ou moins
synonymique):
ex.: Redis-moi ça lentement.
Dis-moi encore ça lentement.
Les deux expressions concurrentes prennent toutes deux une valeur itérative, mais leur portée
différe: re- porte que sur dire, tandis que encore porte sur dire lentement; d’où la possibilité de:
Redis-moi ça, mais cette fois lentement, et l’impossibilité de *Dis-moi encore ça, mais cette fois
lentement.
4) les co-textes assimilateurs forts( ce sont ceux qui autorisent sans conteste une substitution
pleinement synonymique, les deux énoncés concurrents sont déclarés paraphrastiques):
ex.: Cette sonate, je vais la jouer encore.
Cette sonate je vais la rejouer.
co-textes co-textes co-textes co-textes
dissimulateurs dissimulateurs assimilateurs assimilateurs
forts faibles faibles forts
substituabilité - + + +
synonymique - - ± +
On sait que tous participes presents ne se rapportent pas au sujet de la phrase: ils peuvent se
rapporter à un terme remplissant une autre fonction, ou au terme sujet du verbe, mais sans que cette
qualité soit pertinente:
Je n'ai encore jamais vu un chasseur sachant chasser.
Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.
Il semble que que l'interprétation sémantique ou le calcul du sens se fait à quatre niveaux
différents:
- il peut y avoir un calcul du sens à partir de la valeur sémantico-référentielle qui possède tel ou tel
lexème; arriver, par exemple, a une signification qui interdit la récurrence. Donc un énoncé comme
Il est arrivé depuis quelque temps ne sera jamais interprété comme une récurrence, contrairement à
Il est venu depuis quelque temps.
- il se trouve aussi aussi que tel lexème dans telle construction aura besoin de tel élément co-textuel
pour que s'établisse une grammaticalité; c'est le cas des adverbes de récurrence qui sauvent le passé
composé dans des énoncés comme Il l’a appelé assidûment depuis quelque temps.
- marqueur grammatical comme le passé composé peut aussi à partir de son potentiel référentiel
induire une interprétation. Cela se voit dans l'opposition être coitfe/avoir été coiffé où le passé
composé génère explicitement une valeur de forme passive.
- on peut finalement constater que certaines occurrences de do sont totalement impossibles à
désambiguïser si on ne connaît pas le contexte extralinguistique. Un énoncé comme If a member of
the staff did kill Miss Bolam surely he would want etc. est totalement ambigu pour toute personne
qui ne connaît pas le sort de Miss Bolam. C'est dire que, si la signification d'un mot peut se
décomposer en sèmes, c’est-à-dire en unités stables, la compréhension du sens d'un énoncé se
construit à tous les niveaux.
La forme interrogative en why et le modale should constituent des indices forts dans
l’interprétation rhétorique, polémique et argumentative de ces énoncés.
ex.: - Don’t push, the nurse says.
- What do you mean? Jeanie says. This is absourd. Why should she wait, why should the baby wait
for them because they are late?
Une simple exploration contextuelle qui ne recourt pas à une analyse syntaxique préalable
peut servir à lever l’ indétermination sémantique. Quelquefois, l’analyse syntaxique ne permet
nullement de lever l’indétermination. Prenons les exemples:
Le tonneau coule. - le tonneau laisse couler l’eau
L’eau coule. - il est énoncé une propriété de l’eau
Le voilier coule. - on décrit un fait qui affecte le voilier
L’analyse syntaxique est, ici, insufisant pour déterminer la signification et le schème
sémantique du verbe couler. En ayant recours à un dictionnaire sémantique des notions lexicales, il
faut alors entreprendre une analyse contextuelle fouillée en identifiant le type sémantique des
arguments du prédicat verbal.