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Ann Pathol 2004 ; 24 : 637-8

Une tumeur ovarienne précoce Cas


pour diagnostic
A precocious ovarian tumor

Dominique Pasquier (1), Lamia Bensaadi (1), Blandine Fabre (1), Dominique Plantaz (2),
Jean-François Dyon (3), Basile Pasquier (1)

(1) Département de Pathologie,


(2) Département de Pédiatrie,
(3) Département de Chirurgie Pédiatrique, Hôpital Michallon, CHU de Grenoble, 38043 Grenoble.

Pasquier D, Bensaadi L, Fabre B, Plantaz D, Dyon JF, Pasquier B. Une tumeur ovarienne précoce. Ann
Pathol 2004 ; 24 : 637-8.

Observation

Chez une petite fille de 3 ans 1/2 présen-


tant une constipation récente, l’écho-
graphie découvrait une volumineuse
masse abdominale non douloureuse.
Les parents signalaient rétrospective-
ment une pollakiurie, une énurésie noc-
turne et des pertes vaginales. L’examen
clinique montrait un poids à +1,5 DS, une
FIG. 1. — a) architecture nodulaire et folliculaire (HES x 2,5),
taille à + 2DS et une pseudo-puberté b) réseau réticulinique (HES × 10).
précoce (développement mammaire, FIG. 1. — a) Nodular cellular growth with follicles (HES
hypertrophie vulvaire, et muqueuse x 2.5), b) Reticulin network (HES × 10).
vulvovaginale humide). L’imagerie
confirmait une masse majoritairement
kystique et non calcifiée, d’origine ova-
rienne probable. Une hypersécrétion
oestrogénique, progestative et androgé-
nique était également décelée, sans élé-
vation sanguine de la β-HCG et de l’α–
foeto-protéine. L’ovariectomie droite
concernait une formation tumorale lisse,
beige rosée, de 200 g et 11 × 9 × 4 cm,
centrée par une zone kystique et sérohé-
matique de 9 × 7 cm, à surface interne
plane ou mamelonnée. La périphérie FIG. 2. — a) Follicules à contenu basophile et cellules
était représentée par un tissu lobulé, vacuolisées (HES × 10), b) Noyaux ronds et parfois mitoti-
jaune beige, de consistance molle. Histo- ques (HES × 20).
logiquement la prolifération tumorale FIG. 2. — Follicles filled with basophilic fluid; vacuolated
d’architecture nodulaire, trabéculaire et cells (HES ×10), b) round and sometimes mitotic nuclei
(HES × 20).
cordonale était creusée de structures fol-
liculaires de taille variée, à contenu
sécrétoire pâle ou basophile (figure 1). noyaux plus petits et à cytoplasmes légè-
Les cellules, arrondies, présentaient des rement éosinophiles. Focalement, ces
cytoplasmes éosinophiles ou vacuolisés, deux contingents cellulaires étaient intri-
et des noyaux ronds ou irréguliers, qués et, seul, le réseau réticulinique,
grêle, ou abondant et péricellulaire, per- Accepté pour publication
modérément pléomorphes et chromati- le 18 octobre 2004
ques, sans atypie franche. Le nombre de mettait de les distinguer.
mitoses restait modéré (figure 2). Dans la Tirés à part : D. Pasquier,
périphérie stromale, souvent hyalinisée, Quel est votre diagnostic ? voir adresse
figuraient des cellules plus allongées, à en début d’article.

© Masson, Paris, 2004 637


Dominique Pasquier et al. Ann Pathol 2004 ; 24 : 637-8

Diagnostic : tumeur à cellules montrant des cellules inhibine A (–)/EMA (+).


de la granulosa juvénile Il faudra aussi éliminer une tumeur germi-
nale maligne, un carcinome embryonnaire
ou une tumeur vitelline, surtout si les aty-
Parmi les tumeurs à cellules de la granulosa pies nucléaires sont marquées ; les critères
(environ 1,5 % de toutes les néoplasies ova- morphologiques précis et l’IHC (α-FP, β-
riennes), moins de 5 % sont diagnostiqués HCG, inhibine A) redresseront le diagnostic.
avant la puberté. Elles correspondent à la De façon exceptionnelle chez l’enfant pour-
forme juvénile (TCGJ) qui, par ailleurs, sur- rait se discuter un thécome, un carcinome à
vient avec prédilection avant 30 ans. Chez cellules claires et la métastase d’un méla-
l’enfant, près de 80 % des TCGJ se révèlent nome malin. Le pronostic des TCGJ est bon
par une pseudo-puberté précoce [1] ; après puisque seulement environ 5 % ont un com-
la puberté, il s’agit plutôt de douleurs portement agressif dans les 3 ans suivant le
abdominales, d’irrégularités menstruelles, diagnostic, contrairement à la forme adulte
d’amménorrhée, voire d’hémopéritoine par qui peut récidiver tardivement [1, 2].
rupture tumorale [2]. Une extension extra- Compte tenu de l’atteinte généralement
ovarienne, pelvienne, est constatée chez unilatérale (stade IA), le traitement de choix
2 % des patients [1]. Le plus souvent unilaté- est la résection de l’ovaire tumoral. Le taux
rale et de même aspect macroscopique que de mortalité aux stades localisés demeure à
la variante adulte, elle est, en proportions 1,5 % [3] ; à partir du stade II le pronostic
variables, à la fois solide et kystique. La com- devient péjoratif. Le rôle bénéfique de la
posante solide, jaune, blanc ivoire ou grise, chimiothérapie et de la radiothérapie est
est parfois le siège de remaniements nécro- rapporté lors de récidives [4]. De manière
tico-hémorragiques étendus ; les portions exceptionnelle, la TCGJ peut appartenir à
kystiques uni- ou pluriloculaires contien- certains syndromes congénitaux non héré-
nent du sang. Microscopiquement l’archi- ditaires tels que le syndrome de Maffucci, la
tecture est nodulaire, cordonale ou en maladie d’Ollier ou, si bilatérale, les syndro-
nappes parsemées de follicules plus ou mes de Goldenhar et de Potter [1, 3] ■
moins nombreux, à contenu typiquement
éosinophile ou mucicarminophile, irrégu- Key words: ovarian tumor, juvenile granulosa cell tumor, chil-
liers et plus larges que les corps de Call- dren.
Exner de la variante adulte. Le contingent Mots-clés : tumeur ovarienne, tumeur à cellules de la granulosa
thécal, d’importance variable, peut se situer juvénile, enfants.
autour des nodules ou se mêler aux cellules
de la granulosa rendant leur distinction dif-
ficile et nécessitant une coloration de la réti-
culine. Deux aspects cytologiques sont Références
caractéristiques : les noyaux ronds, non
encochés et souvent hyperchromatiques,
contrairement à ceux de la forme adulte, [1] Scully RE, Young RH, Clement PB. Atlas of Tumor
ovales, pâles et rainurés ; les cytoplasmes Pathology. Tumors of the ovary, maldeveloped
volumineux, éosinophiles ou lutéinisés. Les gonads, fallopian tube, and broad ligament. 3 rd.ed.
mitoses sont habituellement nombreuses AFIP : Washington, D.C. 1998.
et, dans 10 à 15 % des cas, des atypies nuclé-
[2] Young RH, Dickersin GR, Scully RE. Juvenile granu-
ocytoplasmiques modérées à sévères s’y
losa cell tumor of the ovary. A clinicopathologic ana-
associent [1, 3]. L’immunomarquage avec
lysis of 125 cases. Am J Surg Pathol 1984 ; 8 : 575-
l’anti-inhibine A constitue un argument dia-
596.
gnostique majeur car très spécifique des
tumeurs du stroma et des cordons sexuels. [3] Tavassoli FA, Mooney E, Gersell DJ, Mc Clug-
L’EMA est négatif. En dehors de la distinc- gage WG, Konishi I, Fugii S et al. Tumours of the
tion avec la forme adulte, le diagnostic diffé- ovary and peritoneum sex cord stromal tumours. In :
rentiel de la TCGJ doit se faire avec le Tavassoli FA, Devilee P, eds. WHO classification of
carcinome à petites cellules, variante à gran- tumours : pathology and genetics of tumours of the
des cellules, associée à une hypercalcémie breast and female genital organs. Lyon : IARC Press,
car tous deux contiennent des follicules ; 2003.
la présentation clinique est cependant diffé- [4] Calaminus G, Wessalowski R, Harms D, Göbel U. Juve-
rente car le carcinome comporte souvent nile granulosa cell tumors of the ovary in children and ado-
une extension extra-ovarienne d’emblée, lescents : results from 33 patients registered in a
fait inhabituel pour la TCGJ. L’immunohisto- prospective cooperative study. Gynecol Oncol 1997 ; 65 :
chimie (IHC) sera d’une grande utilité en 447-452.

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