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Confrontés aux problèmes engendrés par le bruit dans un bâtiment existant, les utilisateurs de ce guide
technique maîtriseront la situation et sauront concevoir et réaliser la solution adaptée.
Enfin, quel que soit son domaine, chaque lecteur appréciera la claret des explications et des schémas, les
exemples et les nombreux compléments d’information, autant d’éléments permettant de bien s’y retrouver
dans les mesures, les normes et la réglementation.
Biographie auteur
Ingénieur ETP, Jean-Marie Rapin a mené l’essentiel de sa carrière au Centre scientifique et technique du
bâtiment où il a été directeur adjoint du département Acoustique. Formé dans cette spécialité sous la
direction de Robert Josse, il fut notamment l’auteur de la première étude montrant comment se protéger du
bruit des autoroutes par des écrans acoustiques, domaine qu’il a fortement développé au sein du CSTB.
Parallèlement et à la même époque, il enseignait l’acoustique du bâtiment (Insa et Ensa Lyon, IUT de
Grenoble). En matière de recherche, il a publié de nombreux articles et a contribué à l’édition de la revue
européenne d’acoustique, Acta Acustica.
Enfin, son activité de conseiller auprès des villes nouvelles et sur les grands projets lui a offert maintes
occasions de collaborer directement avec les architectes. Il est par ailleurs l’un des rédacteurs des
nouvelles règles de construction pour les départements d’Outre-mer.
Sommaire
Notions théoriques de base: Le son • Les matériaux acoustiques • Estimer l’isolement des locaux et le
niveau de bruit
Rechercher et mettre en oeuvre des solutions pour améliorer la qualité acoustique d’un bâtiment:
Conception des murs et autres parois • Protection des planchers contre les bruits d’impact • Les
menuiseries
Réaliser des équipements silencieux: Équipements hydrauliques • Équipements Aérauliques
Locaux publics, lieux de travail et circulations communes des habitations: Traitement acoustique des
locaux
Environnement: Protection du voisinage
Applications: Douze exemples
Compléments et annexes : Réglementation • Calculs • Formules • Glossaire • Références
Publics
Artisans chargés de régler les problèmes acoustiques le plus souvent rencontrés dans un bâtiment
existant ; techniciens des services municipaux employés dans les communes de plus de 5 000 habitants.
Particuliers et architectes trouveront quant à eux dans ce guide les informations qui leur permettront
d’être opérationnels.
www.editions-eyrolles.com
Jean-Marie Rapin
L’acoustique du bâtiment
Manuel professionnel d’entretien et de réhabilitation
ÉDITIONS EYROLLES
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Attention : la version originale de cet ebook est en couleur, lire ce livre numérique sur un support de
lecture noir et blanc peut en réduire la pertinence et la compréhension.
En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que
ce soit, sans l’autorisation de l’Éditeur ou du Centre Français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris.
7. LES MENUISERIES
ENVIRONNEMENT
11. LA PROTECTION DU VOISINAGE
APPLICATIONS
12. EXEMPLES DE LOCAUX LÉGERS À FORT ISOLEMENT
COMPLÉMENTS, ANNEXES
A. LES EXEMPLES DE SOLUTIONS ACOUSTIQUES (APPLICATION DU RÈGLEMENT DE LA CONSTRUCTION, POUR
LES LOGEMENTS NEUFS)
B. APPLICATION DE LA MÉTHODE DE CALCUL EUROPÉENNE DES PERFORMANCES ACOUSTIQUES DES
BÂTIMENTS
C. ABSORPTION ACOUSTIQUE DE DIFFÉRENTS PRODUITS
D. FORMULES ACOUSTIQUES
E. LE CALCUL ACOUSTIQUE PAR OCTAVE
F. RÉGLEMENTATION
GLOSSAIRE
RÉFÉRENCES
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE
7. LES MENUISERIES
7.1. LES FENÊTRES
7.2. LES ENTRÉES D’AIR ET LES COFFRES DE VOLET ROULANT
7.3. L’ISOLATION ACOUSTIQUE D’UNE FAÇADE
7.3.1. Définition
7.3.2. Isolement en zone de bruit
7.3.3. Cas particulier des toitures
7.4. LES PORTES
ENVIRONNEMENT
11. LA PROTECTION DU VOISINAGE
11.1. RÈGLES CONCERNANT LES SOURCES DE BRUIT RAYONNANT À L’EXTÉRIEUR
11.2. LES RÈGLES D’ÉMERGENCE
11.3. VENTILATEURS, CLIMATISEURS ET POMPES À CHALEUR
11.4. ÉCRANS DE PROTECTION ACOUSTIQUE
11.5. EFFET DE SOL ET CONDITIONS CLIMATIQUES
APPLICATIONS
12. EXEMPLES DE LOCAUX LÉGERS À FORT ISOLEMENT
12.1. UN PETIT STUDIO D’ENREGISTREMENT
12.2. UN LOCAL DE RÉPÉTITION POUR UN GROUPE DE MUSICIENS
COMPLÉMENTS, ANNEXES
A. LES EXEMPLES DE SOLUTIONS ACOUSTIQUES (APPLICATION DU RÈGLEMENT DE LA CONSTRUCTION,
POUR LES LOGEMENTS NEUFS)
B. APPLICATION DE LA MÉTHODE DE CALCUL EUROPÉENNE DES PERFORMANCES ACOUSTIQUES DES
BÂTIMENTS
C. ABSORPTION ACOUSTIQUE DE DIFFÉRENTS PRODUITS
D. FORMULES ACOUSTIQUES
E. LE CALCUL ACOUSTIQUE PAR OCTAVE
F. RÉGLEMENTATION
GLOSSAIRE
RÉFÉRENCES
PRÉFACE
Vous connaissez sûrement ce sketch de Coluche où il parle des technocrates : « c’est des mecs que quand
tu leur poses une question, une fois qu’ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t’as
posée. »
Lorsque j’étais ingénieur thésard au CSTB sous la direction de Jean-Marie Rapin, je rentrais
fréquemment dans son bureau – encombré de bouquins et sentant bon le cigare – avec une question. J’en
ressortais une heure plus tard avec une foule de réponses à des questions que je ne m’étais pas posées.
Jean-Marie Rapin n’a pourtant rien d’un technocrate, bien au contraire. C’est un puits de connaissances,
passionné et généreux. Il aime transmettre, remonter aux sources des problèmes pour faciliter la
recherche des solutions.
L’acoustique appliquée au bâtiment est une discipline qui se prête particulièrement bien à cet exercice : la
majeure partie des pièges et des difficultés ne réside pas dans la complexité des solutions. Elles sont en
général simples et relèvent du bon sens… pour peu qu’on ait posé le problème correctement, au bon
moment.
C’est tout le talent pédagogique de Jean-Marie Rapin, combiné à ses quarante années d’expérience de
scientifique pragmatique, qui transpire dans cet ouvrage. Vous y trouverez la réponse à vos questions.
Mais surtout vous y découvrirez les connaissances utiles pour trouver par vous-mêmes les réponses aux
questions que vous ne vous étiez pas posées !
Laurent Droin
Directeur du CIDB
Remerciements
L’auteur et l’éditeur remercient Jacques Roland et Philippe Strauss pour leurs conseils, Laurent Droin
pour sa confiance et Denis Dugas pour le personnage qui guidera les lecteurs au fil des pages.
QUELQUES NOTIONS THÉORIQUES
COMMENTAIRE
Le son est un phénomène simple : un très petit mouvement de l’air. L’isolation acoustique est un
problème de mécanique. Ce qui est plus compliqué, c’est la perception du son par l’être humain.
1.1.2. Sa fréquence
Un son élémentaire est une oscillation régulière que l’on décrit par sa fréquence, qui est le nombre
d’oscillations par seconde, notée f et qui s’exprime en hertz, noté Hz.
Figure 1.1 • Cinq oscillations en dix millisecondes, la fréquence est de 500 Hz.
1.1.3. L’oreille
Elle est sensible (suivant les personnes) à des oscillations de fréquences comprises entre 20 Hz et 15
000 Hz. C’est le domaine du son.
À titre indicatif, il est de coutume d’appeler aigus les sons de fréquence supérieurs à 1 500 Hz environ,
graves ceux dont la fréquence est inférieure à 300 Hz.
La sensibilité de l’oreille varie avec la fréquence, elle croît progressivement de 20 Hz à 1 000 Hz
maximum vers 4 000 Hz ; elle décroît brutalement au-dessus de 5 000 Hz.
Cette échelle, qui a l’avantage de simplifier les chiffres, peut paraître grossière. Elle a rapport :
– à la précision de mesure estimée à 2 dB hors conditions de laboratoire ;
– à la tolérance de 3 dB appliquée à la réglementation des bâtiments ;
– à la perception du bruit.
Pour un individu :
+ 5 dB, c’est un peu plus fort ;
+ 10 dB, c’est deux fois plus fort ;
+ 20 dB, quatre fois plus fort ;
+ 60 dB, soixante-quatre fois plus fort.
En contrepartie, le décibel complique les calculs et crée des confusions, car on exprime en décibels des
grandeurs physiques très différentes.
La référence zéro de l’échelle des décibels, soit 0 dB(A), correspond approximativement au niveau
le plus bas perceptible par l’oreille. Les niveaux rencontrés dans un bâtiment varient de 25 dB(A) (à
la campagne, la nuit, on entend les mouches voler) à 100 dB(A) (cri, trompette).
LE SONOMÈTRE
Le bruit s’enregistre et se mesure à l’aide d’un microphone dont la membrane vibre comme un
tympan et fournit un courant électrique alternatif qui varie en volts comme la pression
acoustique.
La mesure de la pression acoustique est celle d’un courant alternatif, donc d’une « valeur
efficace » qui est une moyenne énergétique. La pression acoustique étant variable, cette
moyenne doit être réalisée sur une certaine durée, on choisit fréquemment une seconde
(valeur lente). L’aiguille des premiers voltmètres adaptés à la mesure du courant alternatif
variait comme le logarithme de la mesure en volt. Le décibel a permis une graduation
régulière.
Des filtres incorporés au sonomètre permettent de supprimer les fréquences qui ne sont pas
entendues par l’oreille. Le filtre (A) s’approche du filtrage de l’oreille pour les niveaux
sonores usuels. La mesure est alors réalisée en dB(A).
Il existe des sonomètres capables de « moyenner » le niveau sonore sur de longues durées (une
heure, une journée), ce sont des sonomètres intégrateurs.
Zéro décibel correspond à une puissance d’un picowatt. Pour éviter toute confusion, on précise
« dB » par rapport au picowatt lorsqu’il s’agit d’une puissance.
La valeur de LwA est gravée sur la plaque des matériels bruyants ou indiquée sur la notice du petit
matériel ou des équipements électroménagers. Le chiffre indiqué sur la carte grise d’une
automobile correspond à une vitesse urbaine. Attention, lorsque la valeur en dB(A) n’est pas
accompagnée du terme LwA, il peut s’agir d’un niveau de pression acoustique mesuré à 1 m de la
machine qui est une valeur inférieure, de 8 à 11 dB, à celle du niveau de puissance acoustique.
Vérifier sur la notice.
Pour additionner deux niveaux Lp1 et Lp2, on doit d’abord les soustraire arithmétiquement pour connaître
leur différence en décibels, et on lit directement sur l’abaque la valeur à ajouter au plus grand des deux
niveaux pour en obtenir la somme.
Pour deux valeurs égales, on ajoute 3 dB : 70 dB (+) 70 dB = 73 dB
Pour deux valeurs différentes de 2 dB, on ajoute 2 dB : 70 dB (+) 68 dB = 72 dB
Pour deux valeurs différentes de 6 dB, on ajoute 1 dB : 70 dB (+) 64 dB = 71 dB
Pour deux valeurs différentes de 10 dB, on ajoute 0,5 dB.
Une valeur isolée qui s’écarte de 20 dB peut être ignorée : 70 dB (+) 50 dB = 70 dB
Si on doit additionner de nombreuses valeurs par cette méthode, il est préférable de commencer
l’addition par les deux plus petites valeurs et de continuer la progression du plus petit au plus grand.
Si on dispose d’un outil de calcul, on utilise la formule de l’annexe B.
1.3. LA DESCRIPTION DU SON EN FONCTION DE LA FRÉQUENCE : LE
SPECTRE
Un signal sonore enregistré à l’aide d’un microphone peut être analysé sur un petit intervalle de temps et
décomposé en fréquences. Le résultat de cette analyse s’appelle un « spectre ».
Figure 1.4 • Le signal sonore du marteau-piqueur (variation dans le temps de la pression acoustique).
Figure 1.5 • La décomposition de ce signal en fonction de la fréquence, ou spectre en bande fine.
Pour simplifier l’exploitation de ces spectres, on regroupe ces fréquences par secteurs appelés
« bandes », qui regroupent toutes les fréquences comprises entre deux valeurs.
Les acousticiens ont adopté la méthode des musiciens, qui découpent la gamme en octaves, représentant
l’intervalle entre une note et une autre de fréquence double.
Les acousticiens nomment ces octaves par leur fréquence centrale (moyenne géométrique) et l’acoustique
en bâtiment se contente de six octaves :
Octave 125 Hz Octave 250 Hz Octave 500 Hz
Octave 1 000 Hz Octave 2 000 Hz Octave 4 000 Hz
Un bruit qui a le même niveau à chaque octave s’appelle « bruit rose » (par analogie avec la lumière).
C’est la référence en acoustique du bâtiment.
Rassemblé par octave, le spectre précédent devient le suivant :
Figure 1.6 • Spectre par octave.
À NOTER
Les laboratoires utilisent un découpage plus fin : le tiers d’octave.
1.4. LES SOURCES DE BRUIT ET LA PROPAGATION À L’EXTÉRIEUR DES
BÂTIMENTS
1.4.1. Calcul du niveau Lp en fonction de Lw à l’extérieur des bâtiments
Une source de bruit est décrite par sa puissance acoustique Lw, ses dimensions géométriques et, dans
certains cas, sa directivité lorsqu’elle rayonne plus d’énergie acoustique dans une direction par rapport
aux autres.
De la même façon que les rides formées à la surface de l’eau par un caillou jeté se propagent sous forme
de cercles, l’onde sonore se propage sur des sphères autour de la source ou des hémisphères si la source
est placée sur le sol ou une autre surface.
Le niveau Lp décroît avec la distance d car l’énergie acoustique se répartit sur des surfaces de plus en
plus grandes. Il n’y a pratiquement pas de perte d’énergie (elle est de l’ordre du dB/km à 100 Hz).
L’abaque suivant donne la valeur en dB à retrancher à Lw pour connaître Lp, à une distance d de la
source, compte tenu de la présence du sol (cas général).
(Les résultats sont valables à des distances très supérieures aux dimensions de la source.)
Abaque 2 • Décroissance du niveau de pression sonore Lp par rapport à Lw de la source et en fonction de la distance (en absence
d’obstacle).
Dans le cas d’une source directive, on devra ajouter au niveau trouvé la valeur en dB du facteur de
directivité pour la direction considérée.
Exemple :
Le fabricant d’une pompe à chaleur indique 70 dB(A) comme niveau de puissance acoustique Lw,
et on désire connaître le niveau sonore en limite de la propriété voisine qui est à 25 m de
distance. La valeur lue sur la courbe est - 36.
Lp = 70 - 36 = 34 dB(A)
Figure 1.8 • Propagation de l’onde sonore issue d’une source placée sur une façade.
Si cette pompe était intégrée à une façade, son rayonnement se ferait selon un quart de sphère, et
le niveau de pression acoustique serait majoré de 3 dB, soit 37 dB(A) à 25 m de distance.
Exemple :
Prenons l’exemple d’une machine située à 25 m de la limite d’une propriété (point de contrôle
réglementaire) et dont le niveau de puissance acoustique Lw est 90 dB(A).
Le niveau sonore produit par le rayon direct à 25 m est : Lp = 90 - 36 = 54 dB(A).
Une maison se trouve à 10 m au-delà de cette limite, soit à 35 m de la machine. Le rayon sonore
qui se réfléchit sur la maison pour revenir au point de contrôle parcourt une distance de 35 m
plus 10 m, soit 45 m, distance pour laquelle l’abaque indique environ - 42 dB.
Soit un niveau sonore réfléchi : Lp2 = 90 - 42 = 48 dB(A).
Pour connaître la somme du niveau sonore direct et du niveau réfléchi, on calcule la différence
entre les deux valeurs : 54 - 48 = 6 dB.
Soit, à la lecture de l’abaque A1, 1 dB à ajouter à la première valeur : Lp = 55 dB(A).
Ainsi, grâce à un mur, le bruit de la machine pourrait être ramené à 50 dB(A), voire moins (calcul de
spécialiste).
Une terrasse élevée peut apporter une ombre importante sur le bruit d’un groupe de ventilateurs placé sur
son sommet, à condition que celui-ci soit placé en retrait.
Figure 1.11 • Réduction en dB du bruit de ventilateur par l’ombre portée par la terrasse.
OBSERVATION
Les conditions météorologiques influent sur la propagation du son. Le son se propage mal près d’un
sol chauffé par le soleil ou contre le vent. Le son se propage bien les nuits claires, les journées
nuageuses et dans le sens du vent (voir).
1.5. LA PROPAGATION DU SON DANS UNE SALLE
1.5.1. La durée de réverbération
Les murs sont des miroirs pour le son. Enfermés dans une salle, les sons se livrent à une permanente
« partie de billard ».
Figure 1.12 • Les rayons sonores se réfléchissent à l’infini sur les murs de la salle.
On ne se rend pas compte que le son du haut-parleur nous arrive par les murs et par le plafond, car
l’oreille est faite pour repérer l’origine du bruit et son plus court chemin.
Les rayons qui ont parcouru un long chemin après peut-être une centaine de réflexions arrivent en retard et
prolongent la durée du bruit.
Si on entre dans une salle non meublée et qu’après avoir fermé la porte on émet un son bref, celui-ci va
mettre du temps pour s’arrêter. C’est la réverbération.
On appelle « durée de réverbération » le temps que met un son pour décroître de 60 dB (c’est-à-dire
disparaître pour l’oreille), à partir du moment où l’on stoppe son émission.
Figure 1.13 • Décroissance du niveau sonore dans une salle après arrêt de la source.
La durée de réverbération, notée T, dépend du volume V de la salle et d’une surface appelée « aire
d’absorption de la salle », notée A et définie dans la suite.
Dans une salle vide, T peut être de l’ordre d’une seconde, c’est-à-dire que les rayons sonores auront le
temps de parcourir 340 m avant de s’éteindre. T peut atteindre 2 à 3 s dans un grand volume (hall de gare,
piscine couverte).
La formule de Sabine permet de calculer la durée de réverbération T :
T = 0,16 (V/A)
Le règlement de la construction ne prévoit la pose de matériau absorbant dans les habitations que dans les
circulations communes et considère que la durée de réverbération d’une pièce d’habitation
« normalement meublée » est égale à une demi-seconde (0,5 s), tapis, coussins et rideaux jouant le rôle
d’absorbants.
Par contre, il est nécessaire de corriger la durée de réverbération des locaux scolaires, bureaux, cantines,
ateliers, gymnases et salles de spectacle.
A se calcule, pour une fréquence ou un bruit donné, par la somme de toutes les surfaces de la pièce et leur
facteur d’absorption α.
A = S1 α1 + S2 α2 + S3 α3…
A représente la surface qui permet au bruit de s’échapper, l’équivalent de la surface d’une fenêtre
ouverte.
Pour les locaux d’habitation, on considère que la durée de réverbération est égale à 0,5 s à toutes les
fréquences. Dans cette condition, on montre que la différence entre Lp et Lw ne dépend que du volume.
Abaque 4 • Différence entre Lp et Lw en fonction du volume de la salle pour une durée de réverbération de 0,5 s.
On remarque que, pour un petit volume ou une faible valeur de A, le niveau de pression acoustique peut
être supérieur au niveau de puissance de la source.
2 LE SON DANS LA STRUCTURE DU BÂTIMENT
2.1. COMMENT LE SON SE TRANSMET D’UNE PIÈCE À UNE AUTRE, LES
DIFFÉRENTS CHEMINS DE PROPAGATION
2.1.1. La voie aérienne
Le milieu naturel de propagation du son est l’air. Si l’étanchéité à l’air entre deux pièces n’est pas
parfaite, le son va se glisser dans tous les interstices possibles : espace sous une porte, conduit de
ventilation, défaut de joint et porosité d’une cloison. Les sons de fréquence aiguë (donc de petite longueur
d’onde) traversent plus facilement les petits trous que les sons graves. Un point défectueux peut être
décelé en approchant l’oreille.
IMPORTANT
L’appréciation des transmissions indirectes est une difficulté lorsqu’il s’agit d’intervenir pour
améliorer une isolation acoustique. Avant d’entreprendre des travaux, il faut d’abord diagnostiquer
les points faibles, les chemins acoustiques sur lesquels on doit intervenir en priorité.
2.2. PRINCIPES DE L’ISOLATION ACOUSTIQUE
2.2.1. L’étanchéité
L’étanchéité acoustique consiste à empêcher que l’air ne transporte le son d’une pièce à une autre ou de
l’extérieur à travers une façade.
Parois en maçonnerie : le point faible peut être le mortier de liaison entre blocs ou une porosité du
béton de certains blocs creux. L’étanchéité est obtenue par la pose d’un enduit suffisamment épais (de
l’ordre du centimètre) sur les deux faces.
Parois sèches : c’est l’étanchéité entre panneaux qui doit être particulièrement soignée, le matériau de
jonction devant à la fois présenter une masse suffisante et s’adapter aux déformations possibles de la
paroi. La jonction aux parois perpendiculaires est un point particulièrement sensible, car l’angle est un
point de concentration de l’énergie acoustique.
Menuiseries : des joints périphériques sont nécessaires pour assurer l’étanchéité des portes et des
fenêtres. Point délicat : les seuils de porte.
Ventilations et gaines : la transmission du son par les conduits est souvent appelée « effet téléphone »,
car c’est par ce moyen que l’on communiquait autrefois sur les bateaux. Des bouches de ventilation
isolantes, qui font l’objet d’essais en laboratoire, sont nécessaires pour permettre le renouvellement de
l’air sans pénétration d’énergie acoustique.
On a parfois constaté des transmissions par gaines électriques de faible longueur (interrupteurs en
vis-à-vis).
2.2.2. La masse
Si l’on a compris que c’est la pression acoustique qui met une paroi en mouvement de vibration, on
comprend alors aisément que le premier moyen de s’opposer à ce mouvement est la masse de la
paroi.
L’application du principe de la mécanique montre que plus la fréquence de la pression acoustique est
basse plus une masse importante est nécessaire pour atténuer la vibration.
L’accélération γ prise par un point de la paroi sous l’effet de la pression acoustique p répond à
la loi : p = m γ, m étant la masse de l’unité de surface de la paroi.
Pour une pression oscillant à la fréquence f la vitesse v de la paroi peut se déduire (à un
déphasage près) de γ :
v = γ / 2π f
Plus la fréquence est faible, plus v est grand. La pression acoustique transmise est
proportionnelle à v.
ATTENTION
2.2.3. La désolidarisation
Lorsqu’une paroi est mise en vibration, son mouvement est transmis à toutes celles qui lui sont rigidement
attachées. C’est ce que nous avons appelé « transmission latérale ». Cette transmission se fait en fonction
des masses des parois : une paroi légère met difficilement en mouvement une paroi lourde tandis que
l’inverse se fait aisément. Plus la surface de paroi mise en vibration, et donc rayonnant de l’énergie
acoustique, est grande, plus la pression acoustique transmise sera élevée.
Désolidariser une paroi d’une autre, c’est réaliser une coupure, qui permet ainsi d’éviter tout contact
rigide entre les deux parois. Les parois légères doivent être désolidarisées des parois lourdes. Un coup
de scie peut être le moyen de résoudre un problème acoustique.
La désolidarisation peut se faire en réalisant la coupure dans l’épaisseur de la paroi ; c’est le cas
lorsqu’un joint de dilatation vertical sépare les murs de deux logements mitoyens.
Figure 2.4 • Logements séparés par un joint de dilatation.
C’est le cas de ce que l’on appelle une « double paroi ». Mais attention : les doubles parois sont
affectées par des phénomènes de résonance dont il faut tenir compte.
La désolidarisation peut être réalisée en trois dimensions. C’est la technique de la boîte dans la boîte
utilisée pour les studios d’enregistrement, ou des immeubles à tiroirs où les appartements sont conçus
comme des tiroirs détachés de la structure par un système de suspension.
OBSERVATION
Le son ne se propage pas dans le vide (absence complète d’air), et on pourrait penser que faire le
vide entre deux éléments est un moyen parfait pour réaliser leur désolidarisation.
Malheureusement, le vide parfait n’est pas réalisable. Il existe toujours des forces moléculaires
pour relier les deux éléments.
2.3. RÉSONANCE MÉCANIQUE
2.3.1. Fréquence critique
Lorsque l’on pousse une balançoire, on doit s’adapter à son mouvement naturel d’oscillation pour obtenir
un grand débattement.
Lorsqu’une paroi est frappée par une onde acoustique, elle se plisse en fonction de la pression et forme
ce que l’on appelle des « ondes de flexion » qui se propagent à une certaine vitesse, comme le font les
vagues à la surface de l’eau. La vitesse des ondes de flexion dépend des caractéristiques mécaniques de
la paroi (son épaisseur, son poids, son élasticité) et croît lorsque la fréquence de l’onde sonore croît.
Lorsque cette vitesse est égale ou voisine de la vitesse du son, l’onde sonore peut accompagner les ondes
de flexion et amplifier leur mouvement. C’est ce que l’on appelle la « fréquence critique de la paroi ».
Figure 2.6 • Déformation (exagérée) d’une paroi sous l’effet des ondes de flexion.
À cette fréquence, la paroi présente une faiblesse au niveau de l’isolement, d’autant plus marquée que la
paroi est monolithe et peu amortie. Dans la pratique, on préfère les parois dont la fréquence critique se
situe dans une zone peu sensible à l’oreille et on prend des dispositions particulières pour palier les
faiblesses des autres. On choisit soit une fréquence critique basse, soit une fréquence critique élevée
(aiguë).
– Choix d’une fréquence critique basse (dans les graves) : pour les parois très rigides, il s’agit le plus
souvent de parois lourdes (plus de 200 kg/m² pour le béton).
On considère qu’une paroi est suffisamment rigide pour que sa fréquence critique se situe en basse
fréquence si elle fléchit, par l’effet de son poids, de moins d’un dixième de millimètre quand on la
pose entre deux appuis distants de 2 m.
– Choix d’une fréquence critique élevée (dans les aigus) : il s’agit de parois souples qui présentent une
flèche de plus de 50 mm dans le cadre du test précédent. Ce sont, le plus souvent, des parois légères
(moins de 50 kg/m²).
L’isolation acoustique fait appel soit à des parois simples lourdes et rigides, fonctionnant à des
fréquences supérieures à leur fréquence critique, soit à des systèmes de parois légères multiples
désolidarisées les unes des autres, soit à des parois mi-lourdes doublées par des parois légères
fonctionnant en dessous de leur fréquence critique.
OBSERVATION
Dans le cas idéal d’un ressort à élasticité constante, la fréquence de résonance dépend simplement
de l’écrasement du ressort sous le poids de la masse.
Elle est de :
– 50 Hz pour un écrasement de 0,1 mm ;
– 16 Hz pour un écrasement de 1 mm ;
– 5 Hz pour un écrasement de 10 mm.
Ces valeurs permettent d’apprécier un ordre de grandeur dans les cas réels.
Le système masse-ressort constitue une suspension (telle que celles qui sont utilisées dans les
automobiles). Le ressort limite la transmission des vibrations entre la masse et son support lorsque la
fréquence est bien supérieure à la fréquence de résonance. Plus la fréquence est supérieure à la
résonance, plus la coupure réalisée par le ressort est importante. La suspension est un moyen de
désolidariser les structures entre elles.
La recette est simple puisqu’il suffit que l’élément ressort puisse légèrement s’écraser sous l’effet de la
masse que l’on veut isoler.
À la résonance, les mouvements pris par la masse deviennent importants, et si on doit les freiner, on fait
appel à un amortisseur. L’amortisseur « durcit la suspension » et réduit son efficacité.
Le graphique suivant montre l’effet de résonance et le filtrage des fréquences supérieures, suivant
l’efficacité de l’amortisseur :
Figure 2.10 • Effet de l’amortissement sur l’efficacité de la suspension.
La suspension ne commence à être efficace (réponse inférieure à 1) qu’à une fréquence 1,5 fois supérieure à la fréquence de
résonance.
Aux fréquences bien inférieures à la fréquence de résonance, le ressort se comporte comme un élément
rigide qui transmet intégralement la vibration entre la masse et son support.
Les matériaux sont élastiques, et s’ils se comportent comme des masses, ils peuvent aussi se comporter
comme des ressorts.
Figure 2.11 • Une double paroi entre chambre (ou cloison double).
Dans la réalité, l’indépendance totale entre les deux parois est impossible à réaliser.
En l’absence de tout matériau liant les deux parties de la paroi, c’est la masse d’air située entre elles qui
fera office de ressort.
S’il existe un élément de liaison entre les parois, il doit faire office de ressort.
La double paroi peut être assimilée à un système de deux masses séparées par un ressort :
Figure 2.12 • Deux masses reliées par un ressort.
OBSERVATION
La fréquence de résonance de ce système peut être estimée, comme précédemment, par
l’écrasement du ressort, s’il est soumis au poids de la plus légère des deux masses.
Si les deux parois ont la même masse, il faut que l’écrasement soit le double de celui qui serait dû à
une simple masse pour obtenir la même fréquence de résonance. Soit :
– 50 Hz pour un écrasement de 0,2 mm
– 16 Hz pour un écrasement de 2 mm
– 5 Hz pour un écrasement de 20 mm
Si la masse de la seconde paroi est plus de dix fois supérieure à celle de la première, la paroi la plus
légère se comporte comme une simple masse sur un ressort, et sa fréquence de résonance est
indépendante de la paroi la plus lourde. C’est le cas des parois de doublage légères.
Pour abaisser à 30 Hz cette fréquence de résonance, il faut multiplier par quatre la distance entre parois.
Pour l’élever à 120 Hz, ce qui reste un compromis entre encombrement et efficacité, on peut diviser par
quatre les distances données ci-dessus.
OBSERVATION
Si une des parois pèse au moins dix fois plus que la seconde, on ne retient que le poids de la plus
légère et on peut diviser par deux l’épaisseur de la lame d’air.
Aux fréquences très supérieures à la fréquence de résonance, les deux parois peuvent être considérées
comme « désolidarisées ».
En dessous de cette fréquence, tout se passe comme si les deux parois étaient soudées l’une à l’autre.
Par exemple, deux vitrages séparés par une lame d’air de l’ordre du millimètre (vitrage thermique) se
comportent, aux fréquences acoustiques utiles, comme s’ils étaient soudés l’un à l’autre.
2.3.5. Amortissement
Une masse d’air emprisonnée entre deux parois est, dans la réalité, un ressort complexe qui produit des
résonances secondaires à des fréquences supérieures à la fréquence de résonance principale. L’effet de
ces résonances doit être réduit par un système amortisseur.
Pour cela on place, dans l’espace entre les deux parois, un matériau destiné à freiner les oscillations de
l’air. On utilise des matériaux à base de fibres (laines minérales ou autres fibres) ou des mousses à
cellules ouvertes. L’air doit pouvoir circuler aisément dans le matériau tout en perdant de la vitesse
vibratoire. Un effet complémentaire et particulièrement bénéfique de ces matériaux est d’abaisser la
fréquence de résonance, ce qui peut permettre de diminuer la distance entre parois.
ATTENTION
Le matériau amortisseur ne doit pas mettre en contact les deux parois (ne pas bourrer), car
dans ce cas ce serait le matériau lui-même, et non l’air, qui servirait de ressort.
Figure 2.13 • Les deux parois sont isolées de la structure du bâtiment par un matériau élastique et le vide d’air amorti par un matériau
absorbant.
2.4. DÉFINITION DE L’ISOLEMENT ACOUSTIQUE
2.4.1. Isolement brut entre locaux
L’isolement brut entre locaux, noté D, est la différence entre le niveau de pression acoustique Lp(e) émis
dans un local appelé « local d’émission » et le niveau de pression acoustique Lp(r) dans le « local de
réception ». Il est exprimé en dB.
D = Lp(e) - Lp(r)
Le contrôle de l’isolement acoustique est réalisé pour les six octaves, de 125 à 4 000 Hz, pour un bruit
rose à l’émission.
Par exemple, pour l’octave 500 Hz : D500 = Lp500(e) - Lp500(r).
DA = LpA(e) - LpA(r)
Il est calculé à partir de la mesure par octave car, pratiquement, il est difficile d’émettre un bruit
parfaitement rose dans toutes les octaves à la fois.
Cet isolement, DnT,A, s’exprime en dB, C(T/0,5) est la correction de réverbération. Dans la pratique du
contrôle des isolements, on ne réalise cette correction que si la valeur de l’isolement brut pondéré met en
doute la conformité. Comme précédemment, DnT,A est calculé à partir de l’isolement brut par octave. La
correction C(T/0,5) à apporter aux valeurs de Lp(r) par octave, en fonction de la durée de réverbération,
est donnée par le graphique suivant.
Abaque 5 • Correction du niveau de pression acoustique dans le local de réception en fonction de la durée de réverbération.
2.5. LES BRUITS DE CHOC ET LES BRUITS SOLIDIENS
L’indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi s’applique aussi bien aux planchers qu’aux murs et
exprime leur résistance à la transmission des bruits dits « aériens », car ils prennent naissance dans l’air,
à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment. Il existe des bruits qui prennent directement naissance dans la
structure du bâtiment et sont appelés bruits « solidiens ».
Ils sont engendrés soit par les vibrations causées par un équipement solidaire de la structure, que l’on
doit piéger à la source, soit par des chocs réguliers ou accidentels sur la structure.
Pour les murs et les cloisons, le principal choc non accidentel est le claquement de porte, que l’on peut
résoudre en agissant sur la porte elle-même (avec des joints), et ne concerne pas les règles de
construction.
Figure 2.15 • Propagation de chocs sur un plancher. L’écoute de la télévision est perturbée, et bébé est réveillé par le bruit rayonné par les
murs.
Par contre, les planchers régulièrement soumis aux chocs dus à la marche des personnes et au
déplacement de meubles (pieds de chaise…) doivent être conçus pour palier ce problème.
Comme les bruits, les chocs mettent en vibration les parois qui se comportent comme des membranes de
haut parleur. Les chocs provoqués par des éléments durs sur une surface dure peuvent provoquer des
mouvements vibratoires importants (talons aiguille sur un carrelage, par exemple). La force exercée sur
la paroi est nettement plus élevée que celle produite par la pression acoustique. Cependant les vibrations
ne se situent pas intégralement aux fréquences audibles.
Dans les structures continues telles que le béton armé ou les ossatures de métal ou de bois, ces vibrations
se propagent à distance et peuvent affecter verticalement et horizontalement des pièces non contiguës. La
solution se trouve dans deux actions :
– Action à la source : on amortit le choc par un revêtement élastique placé au point d’impact.
– Désolidarisation : on interpose un matériau élastique entre la surface qui reçoit l’impact et la structure
du bâtiment.
Si la source de mise en vibration de la paroi est différente du cas des bruits aériens, en revanche la
propagation du bruit dans les parois et son émission par leur surface sont semblables.
2.6. DIFFÉRENCE ENTRE ISOLATION ACOUSTIQUE ET ISOLATION
THERMIQUE
L’isolant acoustique, c’est la masse. Les matériaux lourds sont le plus souvent conducteurs de la chaleur
et sources d’inertie thermique. Un isolant acoustique n’est pas forcément un isolant thermique,
l’isolation acoustique peut favoriser l’inertie thermique des bâtiments.
L’isolant thermique, c’est l’air, à condition d’empêcher les mouvements de convection en l’emprisonnant
dans des petits espaces et des matériaux alvéolaires. L’air est le conducteur du son. Un isolant thermique
n’est pas forcément un isolant acoustique.
Il existe une confusion due au fait que certains mêmes produits sont utilisés pour les deux types
d’isolations : ils ont cependant des fonctions très différentes.
Si pour la thermique la mousse est un isolant, pour l’acoustique, c’est un ressort qui, selon la résonance
qu’il produit, peut avoir un effet positif ou négatif.
Une plus grande convergence peut être trouvée pour les laines puisque, en thermique, il s’agit de freiner
les mouvements de convection de l’air et en acoustique de freiner ses oscillations. Une laine, en
acoustique, n’est pas un isolant mais un amortisseur.
Un double vitrage a des qualités thermiques grâce à sa lame d’air. En acoustique, ce qui fait sa qualité,
c’est la masse supplémentaire apportée par le second vitrage, la lame d’air ayant plutôt un effet
défavorable.
L’étanchéité reste une qualité qui satisfait les deux domaines.
Les produits isolants à la fois en acoustique et en thermique sont des compromis. Par exemple, dans le
cas d’une fenêtre, l’acoustique conduit à renforcer le poids des châssis au détriment de la qualité
thermique. Le label Acotherm atteste de leur double qualité.
3 LES MATÉRIAUX ACOUSTIQUES ET LEUR
QUALIFICATION
3.1. LES ISOLANTS : QUALIFICATION ACOUSTIQUE DES PAROIS
Tout matériau peut être considéré comme un isolant acoustique à partir du moment où il ne laisse pas
passer l’air car, ce qui compte, c’est la masse (pour une paroi, son poids par mètre carré).
À masse égale, on peut cependant légèrement préférer :
– dans le cas des parois lourdes (fonctionnant au-dessus de leur fréquence critique) : les parois les plus
épaisses et les plus amorties (celles qui sonnent peu en présence d’un choc) ;
– dans le cas des parois légères (fonctionnant en dessous de leur fréquence critique) : les parois les plus
faciles à désolidariser (en particulier les moins rigides).
La qualification acoustique des produits fait l’objet de normes européennes qui répondent généralement à
des recommandations internationales et fixent une nomenclature et des méthodes d’essai et d’évaluation
qui conduisent à des certifications et des marquages.
R = Lw (e) - Lw (r)
Pour réaliser une isolation acoustique, il faut connaître les performances des parois que l’on va
utiliser. Pour cela une méthode d’évaluation en laboratoire a été développée et adoptée au niveau
international. Les performances des produits traditionnels sont aujourd’hui bien connues et les
industriels fournissent les résultats d’essai de leurs produits.
Figure 3.1 • Laboratoire d’essais.
L’indice d’affaiblissement acoustique R est calculé à partir d’une mesure d’isolement réalisée en
fonction de la fréquence dans un laboratoire conçu pour éliminer toute transmission indirecte.
3.2. LA QUALIFICATION DES PLANCHERS ET DES REVÊTEMENTS DE SOL
AU BRUIT DE CHOC
Les chocs produits sur les planchers sont extrêmement variables, mais connus statistiquement.
Pour tester les planchers au bruit de choc, une machine particulièrement bruyante a été normalisée au
niveau international (chute régulière sur le sol de petits marteaux de 200 g). La norme définit la manière
de calculer une valeur unique représentative de la sonorité d’un plancher. Cette valeur s’appelle « niveau
de pression pondéré du bruit de choc normalisé » ou « niveau de bruit de choc du plancher nu ».
Son symbole est Ln,w.
Ln,w est calculée à partir des résultats de la mesure en laboratoire du bruit de la machine à choc sur le
plancher, en fonction de la fréquence.
La différence entre le niveau du plancher nu et l’objectif est l’amélioration ∆Lw que l’on doit obtenir
grâce au choix du revêtement de sol.
∆Lw, appelé « indice de réduction du niveau de bruit de choc pondéré », est l’indice de qualification
acoustique des revêtements de sol. Il est mesuré en laboratoire sur un plancher de référence.
Dans certains cas, la protection vis-à-vis des bruits de choc peut être complétée par un doublage du
plafond. Les éléments de doublage sont qualifiés à cet effet par l’indice ∆Ld,w.
3.3. LES ABSORBANTS
Ils servent à corriger la durée de réverbération et ont été définis dans le paragraphe 1.5.2. Ils peuvent être
choisis en fonction de la valeur de leur facteur α dans les différentes bandes de fréquence.
L’indice d’absorption acoustique pondéré αw, défini au niveau européen, facilite la comparaison entre
matériaux. Sa valeur est appréciée en comparant la variation de α en fonction de la fréquence à une
courbe gabarit. C’est cette valeur qui sert de référence pour le traitement acoustique des halls, cages
d’escalier et autres parties communes des immeubles d’habitation.
Dans les cas particuliers (traitement d’un atelier, par exemple, voir chapitre 8), on choisira le matériau
pour ses performances selon que le problème se situe aux fréquences aiguës ou graves. Pour être optimum
à une fréquence donnée, le matériau doit être présent à une distance supérieure à un huitième de longueur
d’onde de la paroi, l’efficacité maximale étant pour un quart de longueur d’onde. Pour certains matériaux,
le fabricant impose un vide d’air entre le matériau et la paroi qu’il est important de respecter.
Lorsque l’on s’informe sur la valeur de α d’un matériau, il faut connaître à quelle distance d’une paroi il
a été soumis aux essais.
Abaque 6 • Distance minimale souhaitée entre la paroi et la surface de l’absorbant pour une bonne efficacité aux différentes fréquences.
Un élément perforé (une tôle, par exemple) placé devant un matériau absorbant peut, s’il a été prévu pour
cela, améliorer son efficacité. Pour éviter un risque de condensation dans le matériau, on peut le protéger
avec un film étanche, à condition qu’il soit extrêmement fin et léger et qu’il puisse vibrer librement sans
être collé au matériau. On constatera une légère perte d’efficacité aux fréquences aiguës. Il existe des
produits adaptés aux atmosphères humides, en particulier celles des piscines couvertes.
Pour les fréquences graves, il existe des systèmes absorbants complexes qui permettent un gain
d’épaisseur et fonctionnent sur le principe de résonateurs amortis.
Figure 3.2 • Système absorbant résonateur fente : a) coupe ; b) vue perspective.
– les mousses à cellules ouvertes qui diffèrent par leur densité et la dimension moyenne des cellules
(calibrées ou aléatoires) ;
– des fibres ou copeaux d’origine végétale liés par un ciment minéral ou organique ;
– des agglomérats de grains ou granulats de diverses origines liés par une colle ou un ciment et formant
une structure poreuse ;
– des grains de minéraux expansés en vrac (argile expansée, silice expansée…) ;
– des systèmes composites associant matériaux absorbants et résonateurs.
Pour être efficaces, ces matériaux doivent avoir une densité minimale de 20 kg/m3. On rencontre des
masses de l’ordre de 400 kg/m3 ou plus dans des matériaux performants.
Les matériaux absorbants entrent dans la fabrication de silencieux associés aux équipements. Ils sont
nécessaires dans les bureaux, ateliers, cantines scolaires, gymnases et grands halls publics. Ils sont
soumis à des contraintes de résistance aux incendies.
Ils peuvent contribuer à l’isolement aux fréquences moyennes et aiguës grâce à une légère perte d’énergie
acoustique dans leur épaisseur, qui dépend de leur densité (perte de 1 à 2 dB par centimètre d’épaisseur à
1 000 Hz), ce qui reste insuffisant pour les considérer comme des isolants acoustiques.
3.4. AUTRES MATÉRIAUX
3.4.1. Les ressorts et matelas élastiques
Si le ressort traditionnel est généralement réservé à la suspension des machines, il existe des accessoires
souples destinés à la pose d’éléments tels que des contre-cloisons et des poteaux souples conçus pour la
réalisation de doubles cloisons.
ATTENTION
Respecter les règles d’écartement entre poteaux préconisées par le fabricant ; rapprocher les
poteaux fait perdre de l’efficacité.
Les mousses et les fibres peuvent former un matelas élastique servant de lien entre éléments. Il reste
difficile de concilier la souplesse nécessaire et la résistance mécanique.
S’il est préférable d’utiliser des mousses à cellules ouvertes, qui sont plus amorties, les mousses souples
à cellules fermées ont des qualités élastiques associées à des qualités d’isolant thermique. Les doublages
thermiques font le plus souvent appel à des mousses rigides qui, revêtues d’une paroi légère, produisent
une résonance néfaste à l’isolation acoustique. Des produits « élastifiés » ont été développés pour pallier
cet inconvénient.
AVERTISSEMENT
L’estimation précise d’un isolement nécessite la prise en compte de chaque chemin acoustique.
L’évaluation des transmissions indirectes fait appel à un calcul ardu défini par une norme
européenne et est l’objet, par exemple, du logiciel Acoubat. On se limitera au calcul des
transmissions directes et à une estimation forfaitaire des transmissions indirectes.
4.1. ISOLEMENT STANDARDISÉ DÛ À LA SEULE PAROI SÉPARATIVE
L’isolement DnT,A d’une paroi séparative dépend de son indice RA et du rapport V/S, S étant la surface de
la paroi (plus elle est grande, plus elle rayonne de l’énergie) et V le volume du local de réception (sa
durée de réverbération est standardisée à une demi-seconde).
V/S correspond à la profondeur de la pièce si celle-ci forme un parallélépipède et si la paroi occupe tout
un de ses côtés, ou bien à la hauteur de la pièce si on s’intéresse à l’isolement d’un plancher. V est
exprimé en mètres cubes (m3), S en mètres carrés (m2), V/S en mètres (m).
OBSERVATION
Si la salle est rectangulaire et que sa profondeur est de 3 m, l’isolement est égal à RA. Dans la
pratique, DnT,A est peu différent de RA.
Pour une salle de 2,5 m de hauteur, l’isolement du plancher (ou du plafond) est inférieur de 1 dB à
RA.
4.2. COMPOSITION DES ISOLEMENTS PARTIELS
Si la paroi est composée de plusieurs parties différentes, l’isolement partiel est estimé pour chaque
surface homogène et l’isolement total résulte d’une composition de ces isolements. On procède comme
pour l’addition de valeurs en décibels en utilisant une courbe semblable, la différence étant que la valeur
donnée par la courbe est à retrancher du plus petit isolement.
Exemple :
Deux locaux sont séparés par une cloison de 10 m2 percée d’une porte de 2 m2.
Le volume du local de réception est de 40 m3.
Les parois latérales sont lourdes.
Figure 4.1 • Deux locaux séparés par une cloison percée d’une porte.
L’indice RA de la paroi (cloison en briques plâtrières) est de 34 dB.
Celui de la porte (porte pleine en bois, étanchéité du seuil par demi-jonc écrasé) est de 22 dB.
Cloison : V/S = 40/8 = 5, correction 2 Dn = 34 +2 = 36
Porte : V/S = 40/2 = 20, correction 8 Dn = 22 + 8 = 30
La différence entre les deux isolements est de 6 dB, la valeur à retirer du plus petit est de 1 dB.
L’isolement total est donc DnT,A = 29 dB.
Remarque : dans ce cas, il serait inutile de choisir une cloison plus performante sans agir sur la
porte.
4.3. ESTIMATION DES TRANSMISSIONS INDIRECTES
Trois cas sont à considérer, avec la possibilité d’estimer des situations intermédiaires.
– 1er cas : la paroi séparative est plus légère et son indice d’affaiblissement acoustique largement plus
faible que celui des parois latérales : on néglige les transmissions indirectes (on peut aussi les négliger
en cas de coupure, tel un joint de dilatation).
– 2e cas : la paroi séparative et les parois latérales sont de natures semblables : on retire 5 dB à
l’isolement de la paroi pour tenir compte des transmissions indirectes.
– 3e cas : la paroi séparative a un indice d’affaiblissement beaucoup plus élevé que les parois latérales :
on lui affecte l’indice d’affaiblissement des parois latérales et on retire 5 dB, comme
précédemment.
4.4. ESTIMATION DU NIVEAU DE BRUIT DE CHOC
La valeur Ln,w du plancher permet de prévoir LnT,w qui est le niveau du bruit de choc dans la pièce de
réception pour le plancher nu (plus précisément appelé « niveau de pression pondéré du bruit de choc
normalisé »), grâce à trois corrections :
– la première dépend du volume de la pièce ; elle est nulle pour une pièce de 30 m3 ;
– la deuxième dépend des transmissions indirectes (présence de cloisons en maçonnerie légère), varie
typiquement entre 0 et + 3 dB et fait l’objet de calculs complexes ;
– la troisième dépend de la position du local de réception par rapport au local d’émission. Elle est nulle
pour la pièce située juste en dessous de l’émission qui est la plus exposée.
Le graphique page suivante donne la correction totale à adopter dans les cas les plus courants.
Le niveau de réception plancher nu ainsi obtenu peut être comparé au seuil réglementaire pour un
logement neuf, ou à un objectif approché en cas de réhabilitation.
Abaque 9 • Valeur à ajouter au niveau de bruit de choc Ln,w d’un plancher pour connaître le niveau de bruit de choc dans une pièce située
sous le plancher, dans des conditions moyennes de transmission indirecte.
LA RECHERCHE DE SOLUTIONS POUR AMÉLIORER LA
QUALITÉ ACOUSTIQUE D’UN BÂTIMENT ET LEUR MISE EN
ŒUVRE
5 LA CONCEPTION DES MURS ET DES AUTRES PAROIS
5.1. CHOISIR UNE PAROI AU MOYEN DE SA QUALIFICATION
ACOUSTIQUE
5.1.1. Critères de choix
Le choix de la paroi répond à la fois à un objectif d’isolement acoustique et à un contexte constructif. Les
objectifs réglementaires font l’objet du paragraphe 5.3. Ils ne concernent que les logements neufs. En
réhabilitation, il est bon de s’en rapprocher. Par contre, il est inutile de chercher des performances
démesurées par rapport à celles des parois latérales en l’absence d’action pour les améliorer. Une paroi
doit être considérée comme une partie d’un tout qui conditionne les performances acoustiques.
Les constructeurs de parois industrialisées doivent mettre à la disposition des acheteurs les résultats
d’essai de leurs produits.
Figure 5.1 • Feuille de résultats d’essais (Copyright © 2000 CSTB Acoubat V2.1).
La Figure 5.1 représente une feuille de résultats normalisée qui contient une description précise de la
paroi. Elle est accompagnée d’un croquis exact si nécessaire.
Dans le cas présent, il s’agit de moyennes de résultats de mesures issus de différents essais pour un mur
en blocs de béton pleins de 10 cm d’épaisseur (base de données Acoubat).
On remarque la progression de R en fonction de la fréquence : environ 6 dB par octave. Les deux indices
s’écartent de 4 dB.
Par comparaison, la Figure 5.2 présente la feuille de résultats dans le cas d’un mur en blocs creux de
béton enduits sur une seule face, de 10 cm d’épaisseur.
Figure 5.2 • Feuille de résultats d’essais (Copyright © 2000 CSTB Acoubat V2.1).
Murs en maçonnerie
(Documentation Acoubat)
Le graphique suivant montre la variation de RA en fonction de la masse pour ces différentes parois.
On remarque sa croissance progressive un peu plus importante pour les maçonneries en blocs
discontinus (14 dB par doublement de la masse) que pour le béton armé. Tous ces matériaux
fonctionnent à des fréquences supérieures à leur fréquence critique.
Figure 5.3 • Variation de l’indice d’affaiblissement RA avec la masse des murs en maçonnerie.
Cloisons traditionnelles
Figure 5.4 • Variation de l’indice d’affaiblissement RA avec la masse des cloisons légères.
Figure 5.5 • Ce qui agit sur l’affaiblissement acoustique d’une cloison double à simple ossature.
Il existe de nombreuses variantes de doubles parois à double ossature (figures Figure 5.7 à Figure 5.9) et,
pour obtenir des performances, il est recommandé de respecter les solutions préconisées par les
industriels et certifiées par un laboratoire agréé.
Figure 5.8 • Variante 1, deux cloisons à simple ossature, traitement absorbant entre cloisons.
Figure 5.9 • Variante 2, traitement absorbant à l’intérieur des cloisons.
L’épaisseur totale de la paroi a une grande importance sur l’efficacité des doubles cloisons : en gagnant
sur le poids, on perd sur l’encombrement.
Figure 5.10 • Rôle de l’épaisseur sur l’indice d’affaiblissement RA de doubles cloisons sèches de même poids (48 kg par m2)
L’exemple ci-dessus montre que l’on peut gagner 10 décibels en doublant l’épaisseur de la paroi.
La maçonnerie traditionnelle permet de faire des doubles parois qui peuvent avoir des performances
exceptionnelles lorsque l’on est en présence d’un joint de dilatation, mais elle nécessite de grandes
précautions pour éviter les transmissions indirectes. Le résultat suivant a été obtenu dans les conditions
idéales d’un laboratoire.
Des résultats similaires peuvent être obtenus avec des blocs de béton et des carreaux de plâtre, avec les
mêmes restrictions.
Ces valeurs ne concernent que les constructions neuves et ne sont qu’une référence en réhabilitation. Elles
interviennent dans le classement des hôtels.
Ces parois légères offrent peu d’obstacles aux mouvements des parois latérales, mais plus elles sont
rigides, plus elles vont se déformer et fléchir sous l’effet des ondulations des parois latérales.
Si on ne prend pas de précautions, l’efficacité d’une double paroi peut être fortement amoindrie par
l’effet des transmissions indirectes. Le problème se pose particulièrement dans le cas des cloisons
traditionnelles maçonnées qui, si elles sont généralement posées sur une semelle élastique, restent
solidaires de la maçonnerie sur leurs trois autres côtés. Pour éviter les transmissions indirectes, cette
désolidarisation doit être totale.
Figure 5.13 • Limitation des transmissions latérales par désolidarisation des parois.
Figure 5.15 • Liaison entre paroi lourde et cloison légère en maçonnerie en présence d’un doublage thermique.
5.5.1. Classement ESA (exemples de solutions dédiées aux constructions neuves dont
on peut s’inspirer)
Les cloisons de distribution et les contre-cloisons (paragraphe suivant) sont classées en fonction de leurs
transmissions latérales :
– ESA 2 – Isolement latéral faible : ce sont les cloisons de béton cellulaire, briques creuses et carreaux
de plâtre posés sans précaution particulière.
– ESA 3 – Isolement latéral amélioré : les ESA 2 désolidarisées sur trois côtés.
– ESA 4 – Isolement latéral fort : les ESA 2 désolidarisées sur quatre côtés et les plaques de plâtre sur
ossature ou réseau alvéolaire.
5.6. LE DOUBLAGE ACOUSTIQUE DES PAROIS
5.6.1. Amélioration d’un isolement acoustique
Il est possible d’appliquer le principe de la double cloison en ajoutant à une paroi existante une cloison
légère désolidarisée. Ce même principe peut être appliqué à une paroi latérale pour tenter d’éliminer la
part de transmission sonore due à son intermédiaire.
Pour être efficace, le système doit avoir une fréquence de résonance inférieure à 200 Hz (plus elle est
basse, plus le système est efficace). L’efficacité d’un doublage dépend de la paroi devant laquelle il est
posé : plus la paroi a un faible isolement, plus l’amélioration apportée par le doublage est grande.
Un indice européen ∆R a été défini comme l’amélioration de l’indice d’affaiblissement d’une paroi. Il
représente la valeur à ajouter (ou à retrancher) à l’indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi
déterminée pour tenir compte du doublage. Cet indice dépend de la paroi sur laquelle est posé le
doublage.
En France, la mesure de certification des produits fait appel à trois références : une paroi de béton de 16
cm d’épaisseur pesant 375 kg/m² et adaptée à la qualification acoustique des doublages thermiques, des
blocs de béton creux de 20 cm et un mur de briques creuses de 20 cm. L’indice croît « typiquement » de 3
dB pour un même doublage lorsque l’on évolue d’un mur support à l’autre, plus léger.
Prenons le cas de deux locaux séparés par une cloison en carreaux de plâtre de 10 cm d’épaisseur
(100 kg/m²), les autres murs étant lourds.
Le classement ESA des produits évolue de 3 à 6 selon que le produit est d’un usage purement thermique
(3 et 4) ou permet d’améliorer un isolement acoustique (5 et 6). Un produit de classe 6 permet
d’améliorer de plus de 16 dB le mur de briques creuses de 20 cm.
En réhabilitation, pour des raisons thermiques, on peut chercher à réduire le volume de la salle en
réalisant un faux plafond. La solution acoustique est le plafond suspendu qui consiste à accrocher au
plafond existant des éléments de cloison sèche. Dans ce cas, l’épaisseur du dispositif n’étant pas un
problème, on peut librement agir sur le poids des éléments à suspendre et sur l’épaisseur du vide, qui doit
être partiellement rempli d’un matériau absorbant.
Cette solution est particulièrement adaptée au renforcement de l’isolement du plafond d’un local
commercial bruyant situé en dessous d’un logement.
Les plafonds suspendus utilisés dans les bureaux ne sont pas destinés à l’isolation acoustique mais à la
correction de la réverbération de locaux généralement équipés d’un mobilier métallique peu absorbant.
Le panneau suspendu est absorbant, mais trop léger et perméable à l’air pour être isolant.
Dans les grands immeubles de bureaux, le plafond est posé avant les cloisons afin de permettre à
l’occupant de disposer les cloisons à sa guise. Ces cloisons ne traversant pas le plafond suspendu, le
vide du plafond permet la propagation du son d’un bureau à un autre. Les panneaux suspendus eux-mêmes
sont sources de propagation latérale, que l’on évite en plaçant la cloison sur une ligne d’articulation entre
panneaux.
Des plafonds appropriés à cet usage ont été développés et une méthode de mesure en laboratoire permet
de qualifier par un indice d’affaiblissement ce chemin de propagation particulier.
Figure 5.23 • Transmission du bruit par un plafond suspendu commun à plusieurs locaux.
6 LA PROTECTION DES PLANCHERS ET AUTRES PAROIS
CONTRE LES BRUITS D’IMPACT
6.1. LE RÔLE DE LA STRUCTURE DU PLANCHER
La qualité de la structure du plancher au bruit de choc conditionne le choix du revêtement de sol. Plus la
structure est performante, moins il y a de contraintes dans le choix de ce revêtement. Si la première
contrainte est l’indice d’affaiblissement acoustique, il est bon de raisonner aussi sur les performances au
bruit de choc. On remarque que si ces deux critères varient dans le même sens dans le cas des dalles
pleines, il n’en est pas de même pour les hourdis creux et les structures légères.
Pour les dalles en maçonnerie on peut se référer aux exemples suivants :
Figure 6.1 • Variation du niveau de bruit de choc en fonction de l’épaisseur d’une dalle de béton nue.
Plus la dalle pleine est épaisse, moins elle rayonne le bruit de choc.
Dans le cas des planchers en bois et des planchers légers, c’est la conception de la structure et plus
particulièrement les désolidarisations qui importent.
En 2009, la réglementation prévoit que le niveau LnT,w, après pose du revêtement de sol, ne doit pas
dépasser 58 dB dans les pièces principales d’un logement neuf. Cette valeur devrait, à long terme, être
abaissée à 55 dB.
Exemple :
Dans le cas d’une dalle béton de 16 au-dessus d’un local de 50 m3, le niveau de bruit de choc
plancher nu serait : 76 - 1 = 75.
La valeur de ∆Lw du revêtement de sol devrait être au moins égale à 75 - 58 = 17 dB.
REMARQUE
Si un doublage de plafond peut améliorer la performance au bruit d’impact son efficacité ne
s’ajoute pas intégralement à celle d’un revêtement de sol.
6.2. LE RÔLE DES REVÊTEMENTS DE SOL, MODE DE POSE, EXEMPLES
Les revêtements de sol sont les principaux produits de la réduction du bruit de choc sur les planchers. Ils
peuvent se décomposer en trois systèmes :
– les revêtements de sol élastiques qui amortissent le choc à l’origine ;
– les revêtements de sol durs sur sous-couches élastiques ;
– les supports rigides de revêtement de sol posés sur sous-couche et bordures élastiques (système masse-
ressort) appelés « chapes » ou « dalles flottantes ».
OBSERVATION
Ces valeurs sont données à titre indicatif. On doit se référer à la valeur précise indiquée par le
fabricant.
Le classement ESA des revêtements de sol plastiques (ou résilients) est :
ESA 2 : 16 < = ∆Lw < 19
ESA 3 : 19 < = ∆Lw < 22
ESA 4 : 22 < = ∆Lw < 25
ESA 5 : 25 < = ∆Lw
OBSERVATION
Ces valeurs de classement sont minorées de 3 dB pour les revêtements certifiés, car les résultats
sont fiables.
Le classement ESA des revêtements de sol textiles est :
ESA 2 : 14< = ∆Lw < 17
ESA 3 : 17< = ∆Lw < 21
ESA 4 : 21< = ∆Lw < 24
ESA 5 : 24< = ∆Lw
OBSERVATION
Lire attentivement dans quelles conditions le matériau a été essayé en laboratoire – mode de
collage, revêtement supérieur dans le cas des sous-couches – et vérifier que cela correspond à son
cas.
Les résultats acoustiques correspondent à des produits neufs et ne sont pas des gages de durabilité.
Attention aux sous-couches qui risquent de fluer et de perdre leur efficacité dans le temps.
Figure 6.3 • Exemple de collage direct d’un carrelage sur sous-couche élastique avec détail sur seuil.
La Figure 6.4 montre un détail de disposition à prendre lors d’une traversée de canalisation. Ce genre de
disposition est général à toute traversée d’un revêtement de sol dur.
Figure 6.4 • Traversée par une canalisation d’un carrelage sur sous-couche élastique.
Il existe aussi des systèmes où le matériau résilient est intégré au carrelage. Les performances moyennes
sont les suivantes :
Carrelage collé : ∆Lw de l’ordre de 5 dB.
Carrelage sur sous-couche résiliente : ∆Lw de l’ordre de 16 à 20 dB.
Le classement ESA des carrelages sur résilient est :
L’absence de tout contact avec les parois latérales est importante. Elle est obtenue soit par relevé du
matériau de sous-couche, soit par un matériau moins épais et mieux adapté (feutre bitumé, par exemple).
Pour des raisons de flexibilité, on peut tolérer le contact d’une cloison intérieure légère avec la chape, si
une bonne isolation entre les pièces n’est pas nécessaire. Les canalisations ne doivent pas avoir le
moindre contact avec la chape, qu’elles traversent par l’intermédiaire d’un manchon élastique (Figure
6.4). On peut cependant réaliser des dalles flottantes, chauffantes par eau chaude, en prenant des
dispositions permettant la libre flexion des tuyaux au voisinage de leur zone de pénétration dans la dalle.
Figure 6.6 • Chape flottante à bords étanches en pièce humide et pose d’une baignoire sur plots élastiques.
Dans le cas des pièces humides et des sols très lavables, un mastic permet d’assurer l’étanchéité entre le
sol et la plinthe. Dans les salles de bains, il est d’usage d’interrompre la chape contre un muret au niveau
de la baignoire ou du réceptacle de douche, ces derniers étant posés sur le plancher après interposition
d’un support élastique approprié.
Les matériaux pour sous-couche sont nombreux, il en existe de très minces mais nécessitant un soin de
pose particulier. Le choix est souvent dans un compromis entre la facilité de mise en place et l’efficacité
acoustique.
Parmi ces sous-couches, on peut citer :
– les feutres bitumés : ∆Lw de l’ordre de 17 dB ;
– des laines minérales conçues pour cet usage : ∆Lw variant de 20 à 26 dB ;
– des polystyrènes expansés conçus pour cet usage : ∆Lw variant de 20 à 23 dB.
Les dalles sèches : elles sont particulièrement utiles en réhabilitation et adaptées à la construction en bois
(qui accepte aussi les dalles en béton), elles ont l’avantage d’une facilité de pose sans risque
d’endommager la sous-couche. Certaines acceptent le collage de carrelage. On utilise des dalles à base
de plaques de plâtre ou des panneaux de particules agglomérées.
Les qualités acoustiques du revêtement de sol mis en place viennent renforcer l’efficacité de la dalle
flottante sans que leurs efficacités ne puissent s’ajouter arithmétiquement. Certains fabricants de sous-
couches pour chape publient des résultats de mesure avec différents types de revêtements.
Le classement des chapes flottantes prend en compte l’amélioration de l’isolement qu’elles apportent :
ESA 3 : 15 < = ∆Lw et 0 < = ∆(Rw + C)
ESA 4 : 19 < = ∆Lw et ∆(Rw + C) = > 3
ESA 5 : 22 < = ∆Lw et ∆(Rw + C) = > 6
6.3. RÉHABILITATION DES PLANCHERS ANCIENS
Les planchers anciens ne sont pas tous mauvais du point de vue acoustique, et on retrouve des précautions
prises à ce sujet : remplissage des augets (anciens hourdis de plâtre) par des gravois liés au plâtre, pose
des lambourdes des parquets sur ces gravois en évitant le contact direct avec les solives. On a pu
constater qu’un coulage de béton sans précaution particulière pouvait dégrader les performances d’un
plancher ancien en détruisant ses qualités de souplesse et d’amortissement.
Si on doit couler du béton, la technique de la dalle flottante s’impose.
Chape flottante sèche ou maçonnée et doublage de plafond restent les principaux outils de réhabilitation.
Donnons l’exemple d’un plancher vétuste situé au-dessus d’un appartement occupé.
Plusieurs solives sont très dégradées et demandent à être remplacées. La solution adoptée a été de laisser
aux anciennes solives le rôle de support de plafond et de supporter un nouveau plancher par un autre jeu
de solives placées un peu plus haut.
On a réalisé l’indépendance entre les deux parois du plancher et le vide ainsi créé (garni d’une laine
minérale) a permis le passage de canalisations.
Figure 6.9 • Rénovation de la partie supérieure d’un plancher ancien avec de nouvelles solives.
Figure 6.10 • Rénovation d’un plancher à hourdis creux par pose d’une chape flottante et d’un doublage de plafond.
ATTENTION
L’Europe a modifié la manière de caractériser les bruits de choc. Avant 2004, l’indice français
pour caractériser la performance des planchers au bruit de choc s’écrivait LnAT, exprimé en
dB(A) (limite réglementaire 65 dB(A)), qui est très différent de LnT,w (limite réglementaire 58
dB) adopté par l’Europe.
L’efficacité des revêtements de sol était caractérisée par ∆L, exprimé en dB(A), remplacé par
∆Lw, exprimé en dB, la différence entre ces deux indices pouvant atteindre 3 dB dans un sens
ou dans l’autre.
L’ancien indice reste indiqué sur les notices des fabricants : attention aux confusions.
6.4. CAS PARTICULIER DES ESCALIERS
Les bruits de choc (ou impacts) sur les escaliers, paliers, coursives, halls d’entrée ou autres parties
communes d’un immeuble sont soumis aux mêmes règles que les planchers pour la protection aux bruits
de choc des logements voisins.
Dans le cas des paliers, ils sont rarement superposés à une pièce d’habitation, et la transmission des
chocs est soit horizontale, soit diagonale, ce qui permet d’espérer une réduction du bruit de choc d’au
moins 5 dB et autorise donc une moins grande exigence vis-à-vis des performances acoustiques du
revêtement de sol.
Pour les escaliers, le problème se pose si les marches sont ancrées dans un mur mitoyen avec un
logement. Dans ce cas, la présence d’un joint de dilatation dans l’épaisseur du mur est souhaitable.
Sinon, il est préférable que la montée d’escalier reste indépendante des murs et ne repose que sur les
paliers. Les règles allemandes demandent, en plus, qu’un joint élastique soit interposé entre la volée
d’escalier et le palier.
Sur les paliers, et plus particulièrement dans le cas de coursives circulées, la réalisation de chapes
flottantes est à conseiller, chape qui doit rester indépendante de celle du logement mitoyen.
Figure 6.12 • Coupure d’une chape flottante au niveau d’une porte palière.
7 LES MENUISERIES
7.1. LES FENÊTRES
La qualification acoustique d’une fenêtre (ou d’une porte-fenêtre) ne diffère pas de celle d’une simple
paroi, la seule différence étant que l’on accorde plus d’importance à RA,tr (indice d’affaiblissement pour
un bruit routier pondéré (A)), plus représentatif des problèmes de bruit extérieur que l’indice RA).
Pour les performances acoustiques, les deux critères sont l’étanchéité et la masse (poids des vitrages et
des châssis). Pour les très hautes performances, on peut chercher à amortir les vitrages au niveau de leur
encastrement (parclose) ou en faisant appel à un verre feuilleté.
La double fenêtre reste un moyen pour obtenir de forts isolements : laisser un espace d’au moins 15 cm
entre les deux fenêtres.
Pour garder les performances, le dormant doit être rigidement fixé à la maçonnerie ou à la structure
porteuse de la façade. Par contre, il ne doit pas transmettre ses vibrations à la paroi légère de doublage
thermique.
Quelques résultats d’essai en laboratoire :
Type de fenêtre RA,tr
Fenêtre bois traditionnelle verre simple de 4 mm 23
Fenêtre bois étanche verre 4-6-4 28
Fenêtre plastique étanche verre 4-12-4 29
Fenêtre étanche verre 10-6-4 33
Fenêtre étanche verre 4-14-8 33
Fenêtre étanche verre 4-16-6 33
Fenêtre étanche verre feuilleté -12-10 38
Double fenêtre équipées de verre de 8 mm espacées de 190 mm 50
On remarque que l’on économise des épaisseurs de verre en augmentant l’espace entre vitrages. La
tendance est de choisir un espacement de 16 mm lorsque l’on doit privilégier l’isolement acoustique.
Le label Acotherm, créé en 1975, a développé un marquage et un classement des fenêtres en fonction de
leurs caractéristiques acoustiques et thermiques.
Pour l’acoustique les fenêtres sont classées en quatre catégories :
AC1 : RA,tr > 28
AC2 : RA,tr > 33
AC3 : RA,tr > 36
AC4 : RA,tr > 40
Le marquage des fenêtres comportant des entrées d’air est complété par la lettre B.
Pour la thermique, les classes varient de Th1 à Th6.
Le classement ESA 4 correspond à RA,tr = > 30 (sans entrée d’air).
La qualification cekal concerne les vitrages seuls. Il existe six classes de « performance acoustique
renforcée » (AR1 à AR6).
7.2. LES ENTRÉES D’AIR ET LES COFFRES DE VOLET ROULANT
Les fenêtres étant étanches, il s’agit de faire entrer l’air sans laisser pénétrer le bruit.
Les entrées d’air sont qualifiées par leur isolement élémentaire dans le cas d’un local dont le volume est
30 m3 . Cet isolement doit être associé (voir abaque n° 8), après correction de volume, à l’isolement de la
fenêtre.
Il serait dommage de sacrifier l’isolement de la fenêtre à cause d’une entrée d’air peu performante. Un
bon principe : choisir une entrée d’air dont la performance acoustique est au moins supérieure de 7
db ou, mieux, de 10 dB à celle de la fenêtre.
L’isolement typique d’une entrée d’air (caractérisé par l’indice européen Dn,e,w + Ctr) est le suivant :
32 dB pour un modèle simple encastré dans la menuiserie
Ainsi, ils reçoivent la même qualification acoustique que les entrées d’air. Résultat typique : 46 dB,
valeur minimale pour un classement ESA 4 : 42 dB.
Pour certaines fenêtres, le volet roulant est inclus dans le résultat de mesure de RA,tr. Si le volume de la
pièce est très différent de 30 m3 un correctif est à appliquer à l’ isolement de chaque élément.
Abaque 10 • Valeur à ajouter à l’isolement partiel d’un élément tel qu’une entrée d’air pour tenir compte du volume du local.
7.3. L’ISOLATION ACOUSTIQUE D’UNE FAÇADE
7.3.1. Définition
L’isolement d’une façade est la différence entre le niveau sonore mesuré à l’extérieur, à 2 m de la fenêtre
du local de réception, et le niveau sonore mesuré au centre de ce local, lorsque le bruit extérieur est un
bruit de trafic comparable à celui défini par la norme (NF EN 12354-3).
Le calcul de l’isolement d’une façade utilise la même méthode que celui de l’isolement entre deux locaux
mitoyens, sans transmission indirecte.
La réglementation acoustique (arrêté du 30 juin 1999) impose l’isolement suivant en l’absence de
contrainte d’urbanisme particulière :
DnT,A,tr > 30 dB
Exemple :
Volume de la pièce de 40 m3
Façade de 10 m² percée d’une porte-fenêtre de 4 m²
Mur en blocs creux de 10, RA,tr = 40 dB
Porte-fenêtre vitrage 4(12)4, RA,tr = 29 dB
Entrée d’air : 36 dB
Isolement du mur : V/S= 40/6= 6,67 correction 3 dB (Figure 5.20), Dn = 40 + 3 = 43 dB.
Isolement de la fenêtre : V/S = 40/4 = 10 correction 5 dB (Figure 8.3), Dn = 29 + 5 = 34 dB.
Isolement de l’entrée d’air : V = 40 correction 1 dB (Figure 5.21), Dn = 36 + 1 = 37 dB.
Isolement du mur plus entrée d’air : 43 - 37= 6 correction - 1 (Figure 5.21), Dn = 37 - 1 = 36 dB.
Isolement du mur plus entrée d’air plus fenêtre : 36 - 34 = 2 correction -2 dB (Figure 5.21) :
DnT,A,tr = 34 - 2 = 32 dB.
Les règles d’urbanisme découlant de l’application de la loi « bruit » (voir annexe E) imposent, pour les
logements, des isolements de façade renforcés dans deux cas :
– au voisinage des routes et des voies ferrées bruyantes :
les isolements imposés varient entre 30 et 45 dB en fonction du niveau du bruit de la voie et de la
distance ;
– au voisinage des aéroports :
– isolement 45 dB en zone A,
– isolement 40 dB en zone B,
– isolement 35 dB en zone C.
Ces contraintes, valables pour les constructions neuves et précisées dans le permis de construire, figurent
sur les documents d’urbanisme. Elles sont assorties de contraintes de confort thermique en été (protection
solaire).
La source de bruit la plus courante est le changement de section (ou ajutage) qui est présent plus
particulièrement dans les robinets.
Les pompes et autres équipements transmettent leurs vibrations à l’eau et aux canalisations.
La variation de pression due à l’ouverture brutale d’un robinet provoque le fameux « coup de bélier »,
que l’on compense par un système de soupape ou de membrane associé à un ressort ou une chambre de
compression.
Figure 8.3 • Un antibélier.
8.2. LA QUALIFICATION ACOUSTIQUE DES ROBINETS
Le bruit de robinet est caractérisé par la différence Ds en décibels entre le bruit qu’il émet dans une
installation de référence sous trois bars et celui émis par une source étalon.
Figure 8.5 • Une canalisation sur une cloison légère et rigide se comporte comme une corde de violon.
Le problème se pose lorsque les canalisations sont fixées sur une paroi rigide et légère.
Dans ce cas, la solution serait la désolidarisation. Il existe pour cela des colliers élastiques. Le résultat
est aléatoire, car ces colliers peuvent aussi bien atténuer qu’amplifier une résonance. Un bon résultat est
le fruit d’un travail de tâtonnement : desserrer et resserrer des colliers, les déplacer (on conseille des
intervalles irréguliers) ou en supprimer.
Figure 8.6 • Tuyau fixé par un collier élastique (résultat aléatoire).
L’autre solution est de fixer les canalisations sur des éléments lourds. L’angle entre deux murs est le plus
sûr endroit.
Cloison 1
a : plaques de plâtre sur réseau alvéolaire, ou
b : carreaux de plâtre de plus de 5 cm d’épaisseur, ou
c : brique creuse de plus de 5 cm, ou
d : 2 plaques de plâtre BA 13 sur ossature métallique
Cloison 2
Semblable aux cloisons 1, renforcée par un BA 13 pour a et un doublage en laine minérale pour d.
Cloison 3
Semblable aux cloisons 1, renforcée par un doublage en laine minérale pour a et d. Laine minérale sur
quatre parois si conduit PVC.
Les canalisations ne doivent pas être liées aux dalles qu’elles traversent !
La réglementation pour les logements neufs limite le bruit hydraulique à :
Il est utile :
– de placer un traitement absorbant dans le local de chaufferie afin de limiter le niveau sonore ;
– de traiter par des silencieux les orifices de ventilation de la chaufferie lorsqu’il y a risque de gène du
voisinage ;
– de renforcer les isolements lorsque la chaufferie se trouve à l’intérieur de l’immeuble.
Un bruit anormal de la chaudière peut provenir d’un mauvais assortiment du brûleur à la chambre de
combustion, conduisant à des résonances (grondements). Le phénomène de résonance peut aussi se
produire entre la chambre de combustion et la cheminée. La pose d’un diaphragme à la base de la
cheminée, ou le réglage d’un clapet, peut facilement résoudre le problème.
La chaudière, source de vibration, est fixée sur un socle en béton désolidarisé de la structure par des
plots antivibratoires adaptés à la masse de l’ensemble, et tous les éléments rigides solidaires de la
chaudière sont indépendants de la structure.
Les pompes sont de la même manière fixées par des plots antivibratoires et raccordées aux canalisations
par des raccords souples.
Les coupures élastiques du tuyau par raccord souple ont un intérêt dans le cas des conduites lourdes
(circuit primaire) lorsque l’essentiel de l’énergie vibratoire est transmis par le tuyau.
Elles sont sans effet sur la transmission de la vibration par l’eau elle-même, qui va transmettre son
énergie à la canalisation. Dans de nombreux cas, elles ont une efficacité limitée.
Le bruit d’écoulement d’eau dans les radiateurs : généralement dû à un écoulement turbulent dans des
radiateurs légers. Le premier remède est un dégazage de l’eau circulant dans les radiateurs.
L’effet « téléphone » entre deux radiateurs : deux radiateurs légers situés dans des logements
différents et reliés par une canalisation rigide indépendante de la structure peuvent constituer un chemin
de transmission du son qui produit un défaut d’isolement. La solution du problème est la fixation rigide
des radiateurs sur des parois lourdes et l’assouplissement de la tuyauterie au moyen de coudes.
9 LES ÉQUIPEMENTS AÉRAULIQUES
9.1. LA CARACTÉRISATION ACOUSTIQUE DES PRODUITS
9.1.1. Les ventilateurs et aéroréfrigérants
Le bruit du ventilateur est la partie audible de la mise en vibration de l’air (turbulence) produite par ses
pales et qui diminue son rendement énergétique. Un ventilateur silencieux est un ventilateur économique
en énergie.
Il existe de nombreux types de ventilateurs.
Les ventilateurs tangentiels sont réputés les plus silencieux et équipent les convecteurs intérieurs des
climatiseurs.
Les ventilateurs centrifuges en caisson produisent la dépression nécessaire à la ventilation mécanique et
leur bruit varie en fonction de leur condition de fonctionnement. Il existe des modèles pour immeubles
collectifs et des ensembles compacts pour maisons individuelles.
Les ventilateurs hélicoïdaux sont les plus bruyants, mais des progrès ont été faits pour les améliorer. Ils
équipent les aéroréfrigérants des climatiseurs et des pompes à chaleur, et sont souvent mal tolérés par le
voisinage.
C’est le niveau de puissance acoustique Lw en dB(A) qui les caractérise au niveau de la norme
européenne, mais certains constructeurs ont gardé l’habitude de caractériser leurs produits par un niveau
de pression acoustique mesuré à 4 m de distance (20 dB de moins que Lw) ou même à 1 m.
Dans le cas des ventilateurs centrifuges, les valeurs de Lw peuvent être précisées séparément pour
l’extraction et le refoulement, et les deux valeurs peuvent être différentes lorsqu’il s’agit d’un ensemble
ventilateur et caisson (ce dernier pouvant avoir un rôle de silencieux pour l’aspiration).
La valeur de Lw est précisée en fonction du point de fonctionnement du ventilateur sur les courbes donnant
la dépression en fonction du débit du ventilateur.
Le graphique page suivante montre la forte dépendance du niveau de bruit avec la vitesse du ventilateur et
le débit. Pour être silencieux, le ventilateur doit être surdimensionné afin de fonctionner à faible vitesse.
Figure 9.1 • Exemple de diagramme donnant le niveau Lw en fonction des conditions de fonctionnement du ventilateur.
9.1.2. Bouches d’extraction et bouches de soufflage
Les bouches d’extraction font l’objet d’essais dans un laboratoire équipé de locaux de mesures
normalisés et équipés d’un système d’aspiration parfaitement silencieux.
Deux mesures sont réalisées : celle du niveau de puissance acoustique produit par l’air au passage de la
bouche (bruit de bouche) et, aspiration arrêtée, celle de l’isolement entre les locaux lorsque le seul
chemin de transmission passe par les bouches et le conduit de ventilation (effet « téléphone »).
L’isolement mesuré, de même nature que celui des entrées d’air en façade, correspond à un local de
réception de 30 m3 et doit subir la correction de volume donnée par l’abaque n° 10 (paragraphe 5.2).
Il est noté Dn,ew + C.
Les bouches d’extraction sont classées ESA de la manière suivante :
Figure 9.2 • Principe de la mesure en laboratoire du bruit de la bouche d’extraction et de l’effet téléphone entre deux locaux.
Les bouches de soufflage utilisées en climatisation collective et en ventilation à double flux ont une
puissance acoustique variable en fonction de la vitesse de l’air et du réglage de la bouche précisée sur
des courbes fournies par le constructeur. Cette puissance acoustique devient sensible dès que la vitesse
de l’air au niveau de la bouche dépasse 3 m/s.
9.2. LES SILENCIEUX
Les silencieux sont des systèmes placés dans un conduit où circule l’air, ou un autre gaz, et qui sont
destinés à réduire la puissance acoustique transportée par ce gaz.
Un silencieux est caractérisé par son atténuation en décibels, qui est fonction de la fréquence.
Le silencieux le plus simple est le conduit absorbant : simple conduit dont les parois intérieures ont été
revêtues d’un matériau absorbant.
Atténuation/m = P/S × n.
Prenons, par exemple, un conduit dont la section de 400 cm² est carrée (20 cm par 20 cm ou 0,20 m) si α
= 0,6, l’atténuation sera d’environ 10 dB/m.
Pour une section aplatie de 80 cm par 5 cm, l’atténuation sera de près de 22 dB/m.
Cependant, cette dernière disposition n’est valable que si la vitesse de l’air est faible. En effet, le
frottement de l’air contre le matériau est source de turbulence et donc de bruit. Un silencieux peut
produire autant de bruit qu’il en réduit.
Les absorbants à base de fibres doivent être protégés par une fine grille (grillage à moustique tendu, tôles
perforées ou tôles microperforées pour les plus grandes vitesses).
Pour de fortes efficacités, il est possible de diviser la section par des lames absorbantes, par exemple.
Industriellement, de tels dispositifs existent avec des lames profilées pour limiter la turbulence. Dans le
cas de conduits circulaires, on utilise des cylindres concentriques.
Figure 9.4 • Silencieux à lames : a) coupe ; b) plan.
Un coude placé dans un conduit apporte une atténuation supplémentaire (de l’ordre de 2 à 6 dB) : c’est le
principe des silencieux à chicanes valables pour les faibles vitesses d’air, car ils sont sources de pertes
de charges.
Il existe d’autres systèmes de silencieux, plus particulièrement adaptés aux fréquences graves, et basés
sur les effets de filtrage produits par les résonateurs formés par de brusques changements de section et de
volume d’un conduit.
Le système le plus simple et le plus utilisé est la chambre d’absorption (ou caisson silencieux).
Figure 9.6 • Chambre d’absorption.
L’efficacité du système aux fréquences aiguës est liée au traitement absorbant des parois et à l’angle θ de
la figure ci-dessus, tandis que l’efficacité dans les graves fait appel à un calcul plus complexe (analogie
électrique). L’avantage de ce système est qu’il produit peu de pertes de charges.
Des silencieux peuvent aussi être placés dans les murs : ils équipent les entrées d’air en façade et peuvent
équiper des bouches de ventilation.
Le caisson du ventilateur fait lui-même office de silencieux, et il est souhaitable qu’il soit de grand
volume et il en est de même du caisson de souche. Le traitement des caissons est un plus qui n’est pas
sans inconvénients.
La bouche d’extraction elle-même a un rôle de silencieux. Elle doit être à la fois isolante et silencieuse.
Cet isolement est lié à la bouche et à la distance de conduit entre bouches : dès lors, un même conduit ne
peut pas desservir une mitoyenneté horizontale, et, par ailleurs, deux bouches raccordées en vis-à-vis sur
un conduit principal forment un parfait téléphone.
Il n’est pas souhaitable d’avoir à ajouter des silencieux supplémentaires qui seraient sources de pertes de
charges supplémentaires et nuiraient au rendement du ventilateur.
L’ensemble moto-ventilateur est une source de vibrations qu’il faut isoler par une suspension
généralement associée à une dalle d’inertie.
Éviter de placer une source de vibration au centre d’une dalle de plafond et rechercher un appui rigide tel
qu’un mur de refend.
9.4. LES CLIMATISEURS (BRUIT À L’INTÉRIEUR DU BÂTIMENT)
Les climatiseurs individuels sont composés de deux éléments, l’un intérieur, l’autre extérieur (qui sera
traité chapitre 10). Tous deux sont caractérisés par leur puissance acoustique.
Rappelons que le niveau de pression acoustique dans un local de 30 m3 est de 4 dB inférieur au niveau de
puissance acoustique (pour la durée de réverbération de 0,5 s).
Le niveau de puissance acoustique de l’élément intérieur varie en fonction de la vitesse du ventilateur. Le
choix du matériel se fait en fonction du niveau de confort recherché et dépend de l’environnement sonore
du bâtiment (bruit de fond).
Pour une chambre à coucher en site calme, on visera pour la nuit un niveau de pression acoustique de 25
dB(A), alors que 35 dB(A) seront tolérés de jour, ou même la nuit, en présence de bruit routier.
Le bruit de l’unité extérieure peut être transmis à l’intérieur par la structure du bâtiment, si la
désolidarisation n’est pas assurée par une fixation sur plot antivibratoire, et par la pose d’un manchon
élastique et isolant thermique autour de la canalisation frigorifique lors de sa traversée de la paroi.
LOCAUX PUBLICS, LIEUX DE TRAVAIL ET CIRCULATIONS
COMMUNES DES HABITATIONS
10 LE TRAITEMENT ACOUSTIQUE DES LOCAUX
10.1. UTILITÉ D’UN TRAITEMENT ACOUSTIQUE
En pénétrant dans une pièce vide, sans meubles, et dont les fenêtres sont closes, on perçoit
immédiatement la résonance due à la réverbération. Le moindre son prend de l’importance, la discrétion
est impossible. Vis-à-vis du son, la pièce se comporte comme si tous ses murs étaient couverts de
miroirs.
Il suffit de placer dans cette pièce un tapis épais et un large fauteuil couvert d’un tissu matelassé pour que
l’ambiance acoustique soit transformée. Dans un logement, la réverbération est corrigée par le mobilier.
La réverbération, dans un local, a pour effet de prolonger la durée des sons brefs et de renforcer le niveau
sonore.
Dans une pièce où l’aire d’absorption A est de 10 m², on entend pratiquement en tout point, comme si on
se trouvait à moins d’un mètre de la source sonore. Cela n’est pas sans avantage, car cela permet de
converser sans élever la voix et de ne pas forcer sur le volume de la radio ou de la télévision. Si cette
aire d’absorption n’était que de 1 m², le niveau sonore dans la pièce serait renforcé de 10 dB et cela
risquerait d’être gênant.
Les enfants aiment crier dans les espaces réverbérants. Dans les halls d’immeubles et les cages
d’escalier, la réverbération peut poser des problèmes de voisinage, et c’est pour cette raison que la
réglementation acoustique préconise le traitement acoustique des parties communes des immeubles
d’habitation.
La première fonction du traitement acoustique est de réduire le niveau sonore dans un local contenant une
machine bruyante. Dans ce cas, ce sont les premiers mètres carrés de matériau absorbant qui sont
importants, sachant que l’on ne réduit le niveau sonore que de 3 dB en doublant l’aire d’absorption.
Pour que le niveau sonore dans le local soit proche de celui qui existerait à 1 m de la machine, si elle
était placée dehors, donc sans réverbération, il faudrait une aire d’absorption de 25 m² (soit plus de 40
m² d’un produit dont le facteur d’absorption serait, en moyenne, égal à 0,6).
Aire d’absorption du local Distance à laquelle la machine, placée dehors, produirait le
même niveau sonore
6 m² 0,5 m
25 m² 1 m
100 m² 2 m
400 m² 4 m
900 m² 6 m
1 600 m² 8vm
EFFET « MASQUE »
Le bruit ambiant masque la parole, la distance à laquelle deux personnes ne peuvent plus
converser est révélatrice du bruit de fond.
Figure 10.1 • Relation entre le niveau de bruit de fond et la distance maximum permettant à deux personnes de converser normalement
lorsqu’elles sont dehors. La réverbération d’un local réduit considérablement cette distance.
Lorsqu’un grand nombre de personnes sont réunies dans une salle, il arrive que le niveau sonore produit
par les conversations et réverbéré par la salle devienne si important qu’il est impossible de se
comprendre. Chacun étant amené à élever la voix, la situation devient insupportable. Jadis, on palliait ce
problème en adoptant une grande hauteur de plafond et en garnissant les fenêtres de lourds rideaux et les
murs de tentures.
Aujourd’hui, la pose d’un plafond acoustique peut résoudre le problème.
Autre cas : les piscines couvertes sont des lieux très réverbérants, l’eau étant un parfait miroir acoustique
et la piscine un lieu où les enfants aiment pousser des cris. Un traitement absorbant s’impose. Il existe des
plafonds acoustiques spécialement dédiés au traitement des piscines.
La pose d’un plafond suspendu peut favoriser le refroidissement de la toiture si elle n’est pas isolée,
et il peut être utile de faire circuler la ventilation au-dessus du plafond pour éviter les
condensations.
La seconde fonction d’un traitement absorbant est d’améliorer l’intelligibilité de la parole dans la salle.
En effet, en prolongeant la durée des sons, la réverbération crée un effet masque obligeant à parler très
lentement et pouvant rendre toute parole incompréhensible pour quelqu’un situé au fond de la salle.
La surface S de matériau absorbant à mettre en place est obtenue en divisant l’aire d’absorption A
nécessaire par l’indice αw du matériau choisi :
S = A/αw
La valeur de αw est fournie par les fabricants. On trouvera en annexe C une liste de valeurs donnée à titre
indicatif.
Pour une bonne intelligibilité de la parole, on peut conseiller, en fonction du volume de la salle, les aires
d’absorption A suivantes :
Figure 10.2 • Courbe indiquant l’aire d’absorption conseillée en fonction du volume de la salle pour une bonne intelligibilité de la parole. Salle
moyenne.
Figure 10.3 • Courbe indiquant l’aire d’absorption conseillée en fonction du volume de la salle pour une bonne intelligibilité de la parole. Grande
salle.
OBSERVATION
Les personnes présentes dans une salle absorbent de l’énergie acoustique. Un individu représente
une aire d’absorption de l’ordre de 0,5 m² ou plus suivant son habillement. Dans les salles de
spectacle, on utilise des fauteuils représentant la même aire d’absorption qu’un individu afin que
l’acoustique de la salle ne change pas, qu’elle soit pleine ou vide.
Le cinéma et les musiques amplifiées exigent une correction encore plus forte de la réverbération, ce qui
conduit à majorer d’au moins 30 % les aires d’absorption précédentes, alors que la musique
instrumentale exige plus de réverbération et permet de réduire d’environ 40 % ces mêmes aires
d’absorption.
10.2. CAGES D’ESCALIER ET AUTRES PARTIES COMMUNES
Ce sont les seuls lieux des bâtiments d’habitation où la réglementation acoustique prescrit un traitement
acoustique : l’aire d’absorption, relative au αw de l’absorbant, doit y être au moins égale au quart de leur
surface au sol. Pour les cages d’escaliers, il s’agit de la surface au sol de chaque étage.
Le choix de l’absorbant est un compromis entre maintenance et performance acoustique. Cet absorbant
peut être posé au plafond ou sur les murs.
Si la cage d’escalier est en dehors de l’enveloppe thermique du bâtiment, l’aire d’absorption peut être
constituée de surfaces ouvertes sur l’extérieur.
Pour les écoles, les règles (voir annexe E) exigent que l’aire d’absorption totale soit au moins égale à la
moitié de la surface au sol pour les circulations, halls et préaux d’un volume inférieur à 250 m3 (sauf cage
d’escalier encloisonnée).
Pour les volumes supérieurs, la règle consiste à limiter la durée de réverbération (moins de 1,2 s entre
250 et 512 m3).
Dans le cas des préaux, la surface ouverte sur l’extérieur représente une surface absorbante. La règle est
de ne prendre en compte que 80 % de ces surfaces dans l’estimation de l’aire d’absorption.
OBSERVATION
Un traitement acoustique peut perturber le refroidissement du local par ses propriétés d’isolation
thermique.
10.4. BUREAUX
Le mobilier de bureau est généralement très peu absorbant et la pose d’un plafond acoustique est
nécessaire pour assurer le confort. Un plafond de facteur d’absorption de 0,8 à 2,5 m de hauteur permet
d’assurer une durée de réverbération T de 0,5 s, ce qui est parfait. S’il était placé à 3 m, T serait égal à
0,6 s, ce qui reste acceptable.
Les bureaux ouverts (ou bureaux paysagers) nécessitent un traitement acoustique plus important afin
d’isoler entre eux les différents postes de travail : écrans entre postes et panneaux verticaux absorbants
en plafond, par exemple.
Figure 10.6 • Exemple de disposition d’un traitement acoustique conservant le caractère réfléchissant des surfaces utiles.
10.6. SALLES DE RESTAURATION ET CANTINES SCOLAIRES
Dans une salle de restaurant, il faut pouvoir parler à son voisin sans être obligé de hausser la voix pour
couvrir le bruit des conversations des tables voisines.
Deux outils peuvent être mis en œuvre :
– les écrans entre tables : ils permettent de réduire les interactions entre tables. Ils doivent être étanches
et présenter une masse au moins égale à 10 kg/m². Ils peuvent être réfléchissants ou, mieux, être revêtus
dans leur partie supérieure (derniers 30 cm, par exemple) d’un matériau absorbant ;
– le traitement absorbant du plafond : si la hauteur du plafond le permet, les plafonds acoustiques à
baffles verticaux sont particulièrement bien adaptés au problème et doivent être placés le plus bas
possible.
L’Éducation nationale fixe à 1,2 s la durée de réverbération maximale pour les salles de restauration de
plus de 250 m3. Pour celles des hôpitaux, la limite est de 0,8 s.
Figure 10.8 • Détermination des aires d’absorption minimales en fonction du volume d’une salle pour des durées de réverbération de 0,8 s et
1,2 s.
10.7. LES ATELIERS ET LA PROTECTION DE L’OUÏE DES TRAVAILLEURS
Les ateliers sont soumis aux règles particulières de protection de l’ouïe des travailleurs (voir annexe E)
qui limitent le niveau d’exposition LAeq (voir paragraphe 1.2.3) à 85 dB(A), calculés sur une référence de
huit heures de travail. Les ateliers bruyants, où le niveau d’exposition 85 dB(A) risque d’être dépassé,
doivent recevoir une correction acoustique soumise à une règle très particulière : une loi de décroissance
du niveau sonore exprimé en dB(A), en fonction de la distance des sources de bruit. L’intervention d’un
bureau d’étude spécialisé est obligatoire. Seuls échappent à la règle les ateliers dont les murs doivent
être lavés (laiteries, par exemple).
En dehors du contexte réglementaire, le traitement acoustique des ateliers reste à conseiller.
Rappelons, à titre de comparaison, que, lorsque l’on est situé en rase campagne, la loi de décroissance
théorique est de 6 dB par doublement de distance.
Si l’atelier est vide, cette loi de décroissance doit être au moins égale à 2 dB par doublement de distance
si la surface de l’atelier est inférieure à 210 m² et 4 dB par doublement de distance si cette surface est
supérieure à 4 500 m², les surfaces intermédiaires répondant à une loi de décroissance comprise entre les
deux valeurs précédentes (voir texte et formules en annexe E).
Après installation des machines, la loi de décroissance doit être au moins égale à 3 dB pour un local de
moins de 210 m² et à 4 dB pour un local de plus de 1 000 m².
Pour obtenir ce résultat, les principes à mettre en œuvre sont semblables à ceux décrits dans le cas des
restaurants et des bureaux ouverts : traitements absorbants et écrans absorbants représentant des obstacles
à la propagation du son.
Le tableau suivant indique les surfaces minimales d’absorption en fonction de la distance sur laquelle est
mesurée la décroissance, c’est-à-dire la plus grande dimension de l’atelier.
Si une décroissance équivalente à 2 dB par doublement de distance peut être obtenue aisément par un
traitement absorbant, on remarque que les surfaces d’absorbant nécessaires deviennent très importantes
dès que l’on recherche une plus forte décroissance : l’usage d’écrans acoustiques est un complément
indispensable pour obtenir une décroissance supérieure à 2 dB, et le traitement acoustique des grands
ateliers est une affaire de professionnels.
Les écrans acoustiques pour ateliers sont des éléments déplaçables, relativement simples à réaliser.
Si on ne cherche pas un fort isolement (10 dB environ), ils peuvent être entièrement constitués du
matériau absorbant associé à une structure porteuse. À proximité d’une machine bruyante, on placera un
écran à âme pleine, plus isolant.
Les gymnases font fréquemment office de salles polyvalentes sans avoir été étudiés pour cet emploi :
systèmes de chauffage bruyants, proportions mal adaptées à de bonnes conditions d’écoute, haut-parleurs
trop éloignés des spectateurs. Une étude acoustique est nécessaire au niveau de leur conception.
L’émergence spectrale correspond à la même différence que précédemment, mais mesurée par octave.
Les limites sont de 5 dB dans les octaves 500 Hz, 1 000 Hz, 2 000 Hz, 4 000 Hz et de 7 dB dans les
octaves 125 Hz et 250 Hz (fréquences graves). La prise en compte de la durée est la même que pour
l’émergence globale.
Cette seconde règle, qui concerne spécialement les bruits d’équipements, pénalise plus fortement les
bruits particulièrement marqués par des sons centrés sur une fréquence précise telle que les sifflements
(fréquences aiguës), les grondements (fréquences graves). Les ventilateurs émettent, en particulier, une
fréquence égale à leur vitesse de rotation (en tours par seconde) multipliée par leur nombre de pales ? Si
cette fréquence dépasse 88 Hz (limite de l’octave 125 Hz), elle est pénalisée.
Par exemple, un ventilateur à quatre pales tournant à 300 tours par minute, soit 5 tours par seconde,
va émettre une fréquence de 20 Hz, trop basse pour être pénalisante. S’il tournait à 1 500 tours par
minute, il serait pénalisé.
Cette législation, particulièrement sévère lorsque l’on se trouve en zone calme, assure une forte
protection du voisinage, mais reste très délicate à appliquer. Dans la pratique du bâtiment, on doit
s’assurer qu’aucun équipement n’est audible par le voisin.
Il reste des limites de niveau sonore en dessous desquelles on ne peut pas se plaindre :
– 30 dB(A) à l’extérieur du logement ;
– 25 dB(A) dans le logement avec la fenêtre ouverte ou fermée.
Rappelons à titre référence que :
– 25 dB(A) : correspond à la campagne, la nuit, sans vent et en hiver ou bien à l’intérieur d’une pièce très
isolée (on entend les mouches voler) ;
– 35 dB(A) : correspond à une cour fermée, la nuit (on peut se parler à 30 m de distance) ;
– 45 dB(A) : à une rue peu circulée, la nuit (on peut se parler à 15 m de distance).
L’ÉMERGENCE SUBJECTIVE
Le cerveau est capable de repérer le bruit du vol d’un moustique physiquement masqué par les
autres bruits. C’est qu’il a appris à le reconnaître et à réagir face au danger qu’il représente.
À l’inverse, il peut gommer des bruits considérés comme habituels (on peut apprendre à ne
plus entendre son réveil).
Les établissements émettant des musiques amplifiées sont soumis à des règles particulières.(décret n°98-
1143 du 15 décembre 1998 en application de l’article 6 de la loi du 31 décembre 1992).
11.3. VENTILATEURS, CLIMATISEURS ET POMPES À CHALEUR
Le bruit de ventilateur est le principal composant du bruit émis par un bâtiment.
Il est présent dans l’extracteur d’une ventilation mécanique ou dans les groupes aéroréfrigérants des
climatiseurs, des pompes à chaleur ou des chambres froides des commerces.
Il est donc très important de choisir du matériel silencieux, et plus particulièrement dans le cas où le site
est très calme, et de limiter la vitesse de rotation du ventilateur en dimensionnant généreusement le
matériel.
La seconde précaution est dans le choix du lieu d’implantation de la partie extérieure de l’équipement.
Deux éléments sont à prendre en considération : le prospect vis-à-vis du voisin (vision directe et
distance) et le niveau de bruit préalable.
Par exemple, le ventilateur d’une chambre froide sera difficilement accepté s’il rayonne dans une cour
fermée (et donc calme) entourée de logements, alors qu’il ne posera aucun problème (autre qu’esthétique)
s’il est orienté vers une rue bruyante.
Les groupes d’extraction de ventilation mécanique sont généralement situés en toiture, et le problème peut
se poser pour les logements dominant cette toiture. En cas de problème, il est toujours possible d’ajouter
un dispositif silencieux au niveau du soufflage.
Les écrans acoustiques sont bien adaptés à la résolution des problèmes de bruit liés aux pompes à chaleur
et climatiseurs situés en rez-de-chaussée de maisons individuelles.
Les climatiseurs individuels situés en étage d’immeubles sont sources de problèmes qui ne sont pas
toujours solubles.
La Figure 11.1 donne le niveau de puissance acoustique de différentes pompes à chaleur en fonction de
leur puissance calorifique (origine Promotelec) et montre qu’il existe du matériel silencieux.
Figure 11.1 • Exemples de puissance acoustique de différentes pompes à chaleur en fonction de leur puissance calorifique.
Figure 11.2 • Éviter de placer une source de bruit de ventilation en vision directe d’une maison voisine.
11.4. ÉCRANS DE PROTECTION ACOUSTIQUE
L’écran acoustique est un moyen de réduire le bruit d’un équipement grâce à l’ombre qu’il apporte sur la
propagation (voir paragraphe 1.4.3). À l’aide d’un écran, on peut espérer réduire le niveau de bruit chez
le riverain de 5 à 10 dB, selon les dimensions de l’écran et la situation du riverain, aux conditions
suivantes :
– l’écran doit complètement masquer (visuellement) la source de bruit pour les points à protéger ;
– la plus petite dimension de l’écran doit être au moins de 1,5 m pour être efficace aux fréquences
moyennes et aiguës ;
– l’écran doit présenter un indice d’affaiblissement acoustique supérieur à son efficacité, c’est-à-dire
d’au moins 20 dB. Cela suppose une masse d’au moins 10 kg/m² et des défauts d’étanchéité sur moins
d’un centième de sa surface ;
– les réflexions sonores sur la surface de l’écran ne doivent pas permettre aux rayons réfléchis de
pénétrer dans la zone d’ombre. Ce problème se pose en particulier lorsque la surface de l’écran est
voisine et parallèle à un mur. La solution est soit de briser le parallélisme par des parois inclinées, soit
de traiter la surface de l’écran par un matériau absorbant (dans ce dernier cas, choisir un produit
insensible à l’eau et permettre une bonne circulation de l’air pour qu’il sèche rapidement après pluie).
Figure 11.3 • Les réflexions sonores peuvent fortement amoindrir l’efficacité d’un écran.
Pour éviter les réflexions parasites, on peut réaliser l’écran en panneaux inclinés (dimension minimale de
chaque panneau : 40 cm). Si l’inclinaison de l’écran produit des réflexions sur le sol, il doit être poreux
(graviers, terre bêchée). Il est souhaitable que les côtés de l’écran se referment vers la source, comme
dans le plan suivant (Figure 11.4) :
Figure 11.4 • Conception d’un écran pour réduire le bruit extérieur du ventilateur d’un climatiseur ou d’une pompe à chaleur.
L’écran doit être orienté en fonction de la position de la source. Il peut, par exemple, se refermer sur un
côté.
L’écran peut être rendu absorbant par des panneaux de laine minérale. La grille de protection peut être
constituée par des éléments de persiennes pour une meilleure protection pluviale.
Si on dispose d’une place suffisante, une butte de terre constitue un excellent écran : pente raide du côté
de la source pour une meilleure ombre, pente douce du côté opposé. Plus la terre restera perméable à
l’air, plus la butte sera efficace : massifs de fleurs et plantes à rhizomes favorisent mieux la porosité que
le gazon.
Figure 11.6 • Solution : butte de terre.
La butte n’est pas adaptée à la protection de riverains qui seraient situés en hauteur (en dehors de la zone
d’ombre), et dans ce cas il est nécessaire de compléter l’écran par une toiture.
Un traitement absorbant de la toiture améliore l’efficacité du système.
Ces mêmes principes sont applicables aux pompes à chaleur éloignées de la maison.
11.5. EFFET DE SOL ET CONDITIONS CLIMATIQUES
Le son se propage très mal au ras d’un sol poreux. C’est ce que l’on appelle l’« effet de sol », qui fait que
l’on entend mieux à l’étage qu’au rez-de-chaussée. Cet effet est neutralisé par le refroidissement du sol et
de l’air à son contact pendant les nuits claires, car les rayons sonores prennent des trajets courbes par un
effet de lentille dû à la stratification de la température de l’air. C’est une condition de nuit d’été, où la
personne dormant la fenêtre ouverte est gênée par le bruit.
Un effet semblable est produit par un vent portant.
L’efficacité d’un écran est peu touchée par cet effet, car la courbure des rayons reste faible.
Figure 11.8 • Courbure des rayons sonore par nuit claire ou par vent portant.
Le soleil ou un vent contraire produisent une courbure inverse et donc une réduction du bruit.
On risque de mal évaluer la légitimité d’une plainte dans ces conditions.
Le bruit de chantier fait exception aux règles d’émergence (voir paragraphe 9.2) concernant le bruit de
voisinage à partir du moment où il a été déclaré et autorisé. Le maire a compétence pour limiter les
heures et les jours où des travaux bruyants peuvent être réalisés et le type de matériel ou de technique
autorisé.
Le matériel doit respecter la réglementation acoustique (homologation, plaques indiquant le niveau de
puissance acoustique).
Le code de la santé (décret du 31 août 2006) pénalise l’insuffisance de précautions pour limiter le bruit
de chantier et le comportement anormalement bruyant.
La première précaution consiste à avertir les voisins avant d’entreprendre une phase bruyante du chantier.
Prendre en compte les heures sensibles de la journée (rythme des enfants).
Le stockage des terres de déblaiement peut constituer un écran acoustique provisoire.
Éviter les déchargements bruyants, limiter l’emploi du marteau-piqueur ou perforateur.
Le maître d’ouvrage reste responsable civilement des torts causés au voisinage.
Figure 11.9 • Terres de déblaiement formant un écran provisoire sur le bruit de chantier.
APPLICATIONS
12 EXEMPLES DE LOCAUX LÉGERS À FORT ISOLEMENT
12.1. UN PETIT STUDIO D’ENREGISTREMENT
Il s’agit d’aménager le studio d’enregistrement d’une radio locale sur une surface d’environ 20 m²
disponible dans un immeuble existant. Cette surface est partagée entre le studio proprement dit, d’une
surface d’environ 12 m², et le local technique (Figure 12.1).
Le principe mis en œuvre est de construire une boîte autonome, posée de manière élastique sur le
plancher et distante de 25 cm ou plus de toute autre paroi.
La base de la construction est une dalle flottante sèche, réalisée, par exemple, en panneaux de particules.
On choisit une sous-couche élastique plus rigide à sa périphérie, raidie par une longrine en bois, pour
tenir compte de la charge de la structure (sous-couche pour cloison).
Sur les longrines sont fixés les poteaux qui serviront à la fois d’ossature pour les cloisons et de support
pour les solives du plafond.
À l’extérieur de cette ossature et sous les solives du plafond sont fixées deux épaisseurs de plaques de
plâtre de 13 mm sur lesquelles sont posés 4 cm de laine minérale.
À l’intérieur de cette boîte, deux cas se présentent, selon les cloisons :
– les deux cloisons proches des murs du bâtiment reçoivent le traitement acoustique destiné à réduire la
durée de réverbération de la pièce afin de permettre des enregistrements de qualité. Dans un souci de
protection contre le risque d’incendie, le choix s’oriente vers un matériau incombustible : une laine de
roche. Afin d’obtenir des performances aux fréquences graves (enregistrements musicaux), une
épaisseur de 7 cm est choisie, les panneaux venant remplir le vide entre les poteaux ;
Devant les panneaux de laine de roche, on doit placer un parement très perméable à l’air. Le choix d’un
tissu de verre découle d’une simple considération de coût et de facilité de mise en œuvre pour une
solution résistant au feu (des panneaux de laine de roche surfacés par un jute ou un feutre existent sur le
marché).
– les deux autres cloisons sont doublées à l’intérieur par une troisième plaque de plâtre. Une épaisseur de
10 mm est suffisante (BA 10).
Figure 12.4 • Détail 2 sur coupe verticale.
La cloison séparative du local technique communique avec elle par une baie vitrée constituée par un
vitrage de 8 mm parfaitement encastré dans son dormant à l’aide de mastic et de larges parecloses (détail
1, Figures 12.3, 12.4 et 12.7). Cette cloison sera traversée par des câbles électriques dont les trous de
passage devront être soigneusement mastiqués. Les éventuelles gaines (de faible section) devront être
souples et scellées à leurs extrémités.
Figure 12.7 • Détail 5 sur coupe verticale à la base de la baie vitrée intérieure.
La seconde cloison contient l’ouverture pour la porte d’entrée, s’ouvrant à l’intérieur du local. La
longrine située à la base des parois sert de seuil. La porte, de type porte palière, est pleine et s’appuie,
sur tout son pourtour, sur un joint périphérique (détail 6, Figure 12.8).
À 25 cm ou plus de la cabine du studio qui vient d’être décrite sont placées les deux cloisons sèches qui
peuvent être de type alvéolaire, à condition que leur masse reste supérieure à 30 kg/m².
Dans l’espace entre ces cloisons et la cabine du studio est placée une épaisseur de 16 cm d’une laine
minérale de faible densité.
Face à la porte de la cabine est installée une nouvelle porte identique à la précédente et s’ouvrant à
l’extérieur. Cette porte est surélevée par rapport au sol extérieur afin d’accéder au niveau du plancher du
sas intérieur (voir Figure 12.8). Les parois intérieures du sas et de son plafond sont constituées d’un
simple jute de verre maintenu lâche afin d’assurer une parfaite indépendance entre les parois.
Figure 12.8 • Détail 6 sur coupe verticale en travers du seuil de la porte intérieure.
Côté local technique, c’est un vitrage qui est encastré dans la cloison, face à celui de la cabine du studio.
On choisit un vitrage de 6 mm, épaisseur différente de son vis-à-vis.
Entre les deux vitrages, c’est le même principe que pour le sas : jute de verre sur quatre côtés.
Dans le local technique, on évite tout contact entre la table contenant le matériel d’enregistrement et la
cloison séparative du studio.
Le sol du local technique est protégé des bruits d’impact par un parquet flottant. Une protection vis-à-vis
des bruits d’impact doit exister sur les sols extérieurs au studio (hall d’entrée).
La cloison du local technique contenant sa porte d’entrée est désolidarisée de la cloison entourant le
studio (Figure 12.8) et des feutres sont posés sur le dormant de la porte afin d’amortir le choc de sa
fermeture.
Le studio ainsi réalisé est parfaitement étanche à l’air. Il faut maintenant le ventiler sans nuire à son
isolement.
De nombreuses solutions sont possibles selon l’environnement.
La Figure 12.6 propose une entrée d’air de type ESA 5 scellée dans l’épaisseur du mur et raccordé, par
un conduit souple, à un petit caisson fixé à la cloison du studio et dont les parois intérieures sont
tapissées par un matériau absorbant (voir paragraphe 9.2). Un second conduit, décalé par rapport au
précédent, aboutit à l’entrée d’air de la pièce.
En présence d’une ventilation mécanique, l’extraction de l’air se fera par une bouche située, par exemple,
sur la paroi opposée à l’entrée d’air ou bien en plafond et reliée à un conduit qui sera souple tant qu’il
sera situé entre les deux cloisons, puis rigide et enfermé dans une gaine isolée, à l’extérieur. Le
raccordement à la ventilation mécanique se fera par l’intermédiaire d’un caisson absorbant (la position
du conduit indiquée sur les figures est fictive et pour mémoire).
La Figure 12.9 donne une solution pour la pénétration de l’air à travers la double paroi. Sur chaque paroi
est fixé un petit caisson absorbant contenant une cloison absorbante formant chicane. Suivant la place
dont on dispose, ces caissons sont placés entre les deux cloisons ou à l’extérieur. Un conduit souple relie
les deux caissons. Ce système peut être relié par un conduit à un ventilateur extérieur.
Figure 12.9 • Exemple de système de passage d’air dans une double cloison.
12.2. UN LOCAL DE RÉPÉTITION POUR UN GROUPE DE MUSICIENS
La solution précédente peut parfaitement être adaptée à la réalisation d’un local de répétition pour un
groupe de musiciens. La différence réside dans un volume plus grand, qui amène à construire une ossature
de plus fortes dimensions, et dans l’absence de baie vitrée.
L’usage des instruments électroacoustiques nécessite un traitement absorbant plus important qui conduit à
la pose d’un plafond acoustique.
Les haut-parleurs, s’ils sont placés sur le sol, doivent être posés sur un support élastique (caoutchouc
mousse, par exemple). Un bon moyen consiste à les suspendre au plafond par l’intermédiaire de tendeurs
élastiques.
Cette même solution peut aussi être mise en place dans un local existant. Dans ce cas, la mise en œuvre
sera plus aisée si l’on fixe les plaques de plâtre à l’intérieur de l’ossature et non à l’extérieur, comme
précédemment. La porte d’entrée de la salle sera remplacée par une porte pleine avec seuil s’ouvrant
vers l’extérieur.
Il est, par exemple, possible d’aménager une salle de répétition dans un garage, à condition de doubler
par une cloison le portail initial (penser à doubler la toiture si c’est un simple toit de tuiles).
La Figure 12.10 montre une solution dont la structure est autonome et qui pourrait être posée dans un hall
ou un hangar.
Réalisée en bois, elle répond au principe de la « boîte dans la boîte ».
La boîte extérieure est constituée d’une ossature composée de poteaux et poutrelles, entièrement fermée
par des panneaux de fibres de bois ou de contreplaqué d’une épaisseur d’au moins 22 mm et cloués.
Cette structure est posée sur le sol par l’intermédiaire de plots qui doivent être élastiques si le sol est une
dalle qui fait partie de la structure d’un bâtiment.
Une ossature secondaire sert de structure à la boîte intérieure qui est très semblable à celle du paragraphe
précédent.
À sa base, un premier panneau, tel un panneau de fibres de bois de 22 mm d’épaisseur, repose par
l’intermédiaire de plots et de semelles élastiques périphériques sur les solives inférieures de l’ossature
primaire (Figure 12.11) et fait office de plancher. La charge de la boîte intérieure devant être également
répartie entre semelles et plots de même nature.
L’ossature secondaire repose, comme en Figure 12.3, sur des longrines fixées sur les panneaux de
plancher.
Un second panneau, de 22 mm d’épaisseur, est posé « flottant » sur la dalle précédente et sert de support
au revêtement de sol.
Les solives de l’ossature secondaire sont soulagées par des ressorts fixés aux solives de l’ossature
principale et qui permettent d’alléger la structure (Figure 12.12).
Cette boîte intérieure est entièrement fermée sur les quatre côtés et en plafond par deux épaisseurs de
plaques de plâtre de 13 mm (BA 13).
Un traitement absorbant couvre les quatre cloisons, à partir de 1 m de hauteur, et le plafond, par
l’intermédiaire d’un plafond suspendu.
L’espace entre les cloisons et le plafond des deux boîtes, de l’ordre de 30 cm d’épaisseur, contient une
laine minérale sur 16 cm d’épaisseur. Sas d’entrée (Figure 12.10) et ventilation sont conçus comme pour
le premier exemple.
COMPLÉMENTS, ANNEXES
A LES EXEMPLES DE SOLUTIONS ACOUSTIQUES
(APPLICATION DU RÈGLEMENT DE LA CONSTRUCTION,
POUR LES LOGEMENTS NEUFS)
A.3. SOLUTION 5
Cette solution concerne les cloisons intérieures en maçonnerie qui conduisent, pour des questions de
transmissions indirectes, à porter les épaisseurs de dalle béton à 22 cm.
A.4. SOLUTION 9
Dans cette solution, les parois séparatives entre logements sont légères. Leur indice d’affaiblissement RA
doit être supérieur à 64 dB. Une coupure doit exister dans la paroi longeant la circulation commune, à la
jonction avec la paroi séparative.
Les épaisseurs de planchers sont renforcées, comme dans le cas précédent, et le revêtement de sol de la
circulation a un ΔLw au moins égal à 17 dB. En effet, en l’absence de murs de refend, le plancher vibre
plus librement.
A.5. SOLUTION 11
La seule solution bois ne concerne que les maisons en bande. Les immeubles collectifs restent une affaire
de spécialiste. La désolidarisation des structures reste la règle et les plaques de plâtre sont très utilisées.
Solution 1a de base pour niveau de bruit de choc à 58 dB
Solution avec dalle de 23 cm entre garage-local d’activité et logement
Attention pour la conformité avec la Réglementation Thermique, il faut vérifier le respect des
exigences minimales concernant les ponts thermiques entre le plancher intermédiaire et la façade
Dalle de béton 19 cm
Cloison ESA 4
Revêtement de sol souple ESA 3 ou chape flottante ESA 3 et revêtement de sol indifférent
Revêtement de sol ESA 2
Porte-palière ESA 4
Entrée avec sas et porte-palière ESA 3
Garage:
Dalle de béton de 23 cm et revêtement de sol avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 0 dB et ΔLw ≥ 9 dB
Fond de coffrage ou flocage avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 2 dB
Local d’activité:
Dalle de béton de 23 cm et revêtement de sol avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 0 dB et ΔLw ≥ 9 dB
Doublage horizontal ESA 5
Note: revêtement de sol dur ESA 3 si plancher séparatif entre deux pieces humides (cuisines et salles
d’eau)
Solution 5: cloisons maçonnées ESA 2
pour niveau de bruit de choc à 58 dB
modifiés par rapport à la solution de base
Attention pour la conformité avec la Réglementation Thermique, il faut vérifier le respect des
exigences minimales concernant les ponts thermiques entre le plancher intermédiaire et la façade
Dalle de béton 22 cm
Cloison ESA 2
Revêtement de sol souple ESA 3 ou chape flottante ESA 3 et revêtement de sol indifférent
Revêtement de sol ESA 2
Porte-palière ESA 4
Entrée avec sas et porte-palière ESA 3
Garage:
Dalle de béton de 23 cm et revêtement de sol avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 0 dB et ΔLw ≥ 7 dB
Fond de contrage ou flocage avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 2 dB
Local d’activité:
Dalle de béton de 23 cm et revêtement de sol avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 0 dB et ΔLw ≥ 7 dB
Doublage horizontal ESA 5
Note: revêtement de sol dur ESA 3 si plancher séparatif entre deux pieces humides (cuisines et salles
d’eau).
Solution 9: séparatifs légers
pour niveau de bruit de choc à 58 dB
modifiés par rapport à la solution de base
Attention pour la conformité avec la Réglementation Thermique, il faut vérifier le respect des
exigences minimales concernant les ponts thermiques entre le plancher intermédiaire et la façade
Dalle de béton 21 cm
Cloison ESA 4
Revêtement de sol souple ESA 3
Revêtement de sol ESA 3
Porte-palière ESA 4
Entrée avec sas et porte-palière ESA 3
Garage:
Dalle de béton de 23 cm et revêtement de sol avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 0 dB et ΔLw ≥ 9 dB
Fond de coffrage ou flocage avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 2 dB
Local d’activité:
Dalle de béton de 23 cm et revêtement de sol avec Δ(Rw+C)plancher lourd ≥ 0 dB et ΔLw ≥ 9 dB
Doublage horizontal ESA 5
Note: revêtement de sol dur ESA 3 si plancher séparatif entre deux pieces humides (cuisines et salles
d’eau).
Solution 11: maisons en bande ossature bois
pour niveau de bruit de choc à 58 ou 55dB
Ossature bois Dalle portée en rez-de-chaussée
Plafond suspendu non obligatoire du point de vue de la réglementation acoustique mais conseillé
1 plaque de plâtre d’épaisseur totale ≥ 12.5 mm sur ossature avec laine minérale d’épaisseur ≥ 200 mm
si mur de refend séparatif montant jusqu’à la charpente, ou 2 plaques de plâtre d’épaisseur totale ≥ 25
mm sur ossature avec laine minérale d’épaisseur ≥ 200 mm si non
Dalle béton 16 cm interrompue entre logements, avec chape flottante ESA 4 ou dalle béton 20 cm avec
revêtement de sol ESA 3
Joint d’isolement
B APPLICATION DE LA MÉTHODE DE CALCUL
EUROPÉENNE DES PERFORMANCES ACOUSTIQUES DES
BÂTIMENTS
La prévision des performances acoustique d’un bâtiment en fonction de celles de ses produits fait l’objet
d’une méthode de calcul précise décrite dans les normes européennes : NF EN 12354-1 à 3.
La mise en œuvre de cette méthode, adaptée à la réglementation française, fait l’objet d’un logiciel édité
par le CSTB : Acoubat Sound.
Pour comparer les performances acoustiques entre plusieurs produits du marché, le logiciel met à la
disposition de ses utilisateurs une base de données contenant plus de 2 000 produits récents, avec des
entrées croisées par familles de produits et par fabricants, et plus de 3 000 performances.
Figure B.2 • Analyse des différents chemins de propagation à l’aide d’Acoubat Sound.
En plus de cette évaluation, le logiciel permet de se rendre compte « à l’oreille » du résultat, grâce à un
système de simulation d’écoute utilisant la carte son du PC. Le logiciel comporte aussi de nombreux
textes de référence (textes réglementaires, exemples de solutions acoustiques…). Une mise à jour de la
réglementation en vigueur est assurée périodiquement. Il en est de même pour la base de données de
produits.
Nous donnons dans les tableaux suivants l’indice d’absorption acoustique pondéré αw de différents
matériaux et systèmes, estimé selon la norme ISO 11654 : 1997(F).
Ces valeurs, issues de différentes mesures, sont données à titre indicatif, et on remarquera que certains
produits dont la description peut paraître semblable peuvent avoir des performances très différentes. Pour
une valeur précise, on devra consulter la notice technique d’un fabricant, généralement disponible sur le
site Internet.
Les lettres A, B, C, D, E correspondent au classement européen du produit, fonction de sa performance.
La valeur de αw est complétée par l’indicateur de forme, selon la norme précédente, destiné à signaler,
pour les matériaux concernés, des performances particulières aux fréquences graves (L), moyennes (M),
aiguës (H) qui ne sont pas prises en compte dans le calcul de αw.
Pour ces derniers matériaux, nous avons calculé une valeur de α moyenne que nous avons appelée « alpha
rose », correspondant à l’efficacité du produit pour un bruit rose en dB(A). Cette valeur, que nous
signalons lorsqu’elle est très différente de αw, est adaptée à un traitement acoustique destiné seulement à
une réduction du bruit lorsque des fréquences graves ne sont pas dominantes.
La formule utilisée pour calculer « alpha rose », noté αrose , est la suivante :
αrose = 0,007 α125 + 0,035 α250 + 0,116 α500 + 0,237 α1000 + 0,313 α2000 + 0,292 α4000
α125, α250, α500, α1000, α2000, α4000, sont les indices d’absorption pour les six octaves considérées.
Nous donnons, par ailleurs, des aires d’absorption de personnes et d’objets calculées pour un même bruit
rose et par la même formule :
Arose = 0,007 A125 + 0,035 A250 + 0,116 A500 + 0,237 A1000 + 0,313 A2000 + 0,292 A4000
Surfaces
Murs αw Forme αrose
Nota : la colonne « Forme » correspond à l’indicateur de forme. On remarque son influence sur alpha
rose.
Plafonds acoustiques
Matériaux absorbants
Nota : nous avons généralisé le mot plenum à tout vide d’air situé derrière le matériau, qu’il soit en
position horizontale ou verticale. Les valeurs inconnues sont notées nc.
Les formules suivantes correspondent aux différents abaques de calcul contenus dans l’ouvrage.
Abaque n° 1 : somme de deux valeurs en décibels
Soit L1 et L2 deux valeurs en décibels à cumuler. Leur somme s’écrit :
Lp = Lw − 10 log (2πd2)
Répartition de l’énergie sur une demi-sphère pour une source posée sur le sol et rayonnant dans toutes les
directions. En l’absence de sol, il faudrait retirer 3 dB au résultat.
Abaque n° 3 : relation entre le niveau de pression acoustique Lp dans une salle et le niveau de
puissance Lw de la source, en fonction de A, aire d’absorption équivalente de la salle (en mètres
carrés)
Lp = Lw − 10 log (A)+ 6
Abaque n° 4 : relation entre le niveau de pression acoustique Lp dans une salle et le niveau de
puissance Lw de la source, en fonction du volume V de la salle (en mètres cubes, durée de
réverbération T égale à 0,5 s)
Lp = Lw − 10 log (V)+ 11
Abaque n° 10 : valeur à ajouter à l’isolement partiel d’un élément pour tenir compte du volume V
du local de réception (T = 0,5 s)
Valeur à ajouter :
10 log (V) − 15
1,05(P / S)α1,4
P est le périmètre interne du conduit en mètres, S sa section en mètres carrés, α le facteur d’absorption
dans l’intervalle de fréquences considéré.
E LE CALCUL ACOUSTIQUE PAR OCTAVE
La première étape du calcul consiste à ajouter la pondération (A) à chaque niveau par octave afin
d’obtenir des niveaux pondérés (tableau ci-dessus).
La seconde étape consiste à cumuler les six valeurs pondérées. Pour cela, deux méthodes sont possibles.
Méthode 1 : utilisation de l’abaque n° 1 pour réaliser le cumul des six valeurs, en commençant par les
plus petites :
DnA = 100 – 44 = 56 dB
F RÉGLEMENTATION
Les différents textes concernant la protection acoustique ont été regroupés dans une loi :
BIBLIOGRAPHIE
Guides acoustiques
Aux éditions du Moniteur
Loïc Hamayon
Comprendre simplement l’acoustique d’un bâtiment, 3e édition, 2014, 248 pages.
Réussir l’acoustique d’un bâtiment, 3e édition, 2013, 286 pages.
Mathias Meisser, L’acoustique du bâtiment par l’exemple, 1994 (épuisé).
Aux éditions Eyrolles
Christine Simonin-Adam, Acoustique et réhabilitation, 2002, 392 pages.
Plaquettes
Amélioration de l’isolation dans les immeubles anciens, Mathias Meisser (Lasa), édité par l’ANAH, 1992, 23 pages.
Équipements techniques du bâtiment, acoustique, Costic, 1999, 48 pages.
Amélioration des bâtiments existants, Guide de l’acoustique, CAPEB, 1997, 61 pages.
Construction en brique et acoustique : réponses à la réglementation, mars 2000, 12 pages, Jacques Roland, Centre technique Tuiles et
Briques.
Les essentiels du bois n° 2 : confort acoustique du bâtiment, CNDB, décembre 2006.
Documents disponibles sur Internet
Sur le site du CIDB : 19 fiches acoustiques réalisées par Mathias Meisser.
NORMES
NF EN 12354-1 : 1999, Acoustique du bâtiment – Calcul des performances acoustiques des bâtiments à partir de la performance des éléments
– Partie 1 : Isolement acoustique aux bruits aériens entre des locaux.
NF EN 12354-2 : 1999, Acoustique du bâtiment – Calcul des performances acoustiques des bâtiments à partir de la performance des éléments
– Partie 2 : Isolement acoustique aux bruits de choc entre des locaux.
NF EN 12354-3 : 2000, Acoustique du bâtiment – Calcul des performances acoustiques des bâtiments à partir de la performance des éléments
– Partie 3 : Isolement aux bruits aériens venus de l’extérieur.
NF EN 12354-4 : 2000, Acoustique du bâtiment – Calcul des performances acoustiques des bâtiments à partir de la performance des éléments
– Partie 4 : Transmission du bruit intérieur à l’extérieur.
EN 20140-10, Acoustique – Mesurage de l’isolation acoustique des immeubles et des éléments de construction. Partie 10 : Mesurage en
laboratoire de l’isolation au bruit aérien de petits éléments de construction (ISO 140-10 : 1991).
EN ISO 140-1, Acoustique – Mesurage dB l’isolement acoustique des immeubles et des éléments de construction·– Partie 1 : Spécifications
relatives aux laboratoires sans transmissions latérales (ISO 1400 : 1997).
EN ISO 140-3, Acoustique – Mesurage de l’isolation acoustique des immeubles et des éléments de construction·– Partie 3 : Mesurage en
laboratoire de l’isolation aux bruits aériens par les éléments de construction (ISO 140-3 : 1995).
EN ISO 140-4. Acoustique – Mesurage de l’isolation acoustique des immeubles et des éléments de construction – Partie 4 : Mesurage in situ
de l’isolement aux bruits aériens entre les pièces (ISO 140-4 : 1998).
EN ISO 140-6. Acoustique – Mesurage de l’isolation acoustique des immeubles et des éléments de construction – Partie 6 : Mesurage en
laboratoire de la transmission des bruits de choc par les planchers (ISO 140-6 : 1998).
EN ISO 140-7. Acoustique – Mesurage de l’isolation acoustique des immeubles et des éléments de construction – Partie 7 : Mesurage in situ
de la transmission des bruits de choc par les planchers (ISO 140-7 : 1998).
EN ISO 140-8, Acoustique – Mesurage de l’isolement acoustique des immeubles et des éléments de construction – Partie 8 : Mesurage en
laboratoire de la réduction de la transmission du bruit de choc par les revêtements de sol sur un plancher lourd normalisé. (ISO 140-8 : 1997)
EN ISO 717-1, Acoustique – Évaluation de l’isolement acoustique des immeubles et des éléments de construction – Partie 1 : Isolement aux
bruits aériens (ISO 717-1 : 1996).
EN ISO 717-2 : 1996, Acoustique – Évaluation de l’isolement acoustique des immeubles et des éléments de construction – Partie 2 : Protection
contre le bruit de choc (ISO 717-2 : 1996).
NF EN ISO 11654, Acoustique – Absorbants pour l’utilisation dans les bâtiments : Évaluation de l´absorption acoustique (juillet 1997).
NF EN ISO 354, Acoustique – Mesurage de l’absorption acoustique en salle réverbérante (septembre 2004).
NF S31-057, Acoustique – Vérification de la qualité acoustique des bâtiments (octobre 1982).
NF P90-207, Salles sportives – Acoustique (octobre 1992).
NF EN ISO 17624, Acoustique – Lignes directrices pour la réduction du bruit dans les bureaux et locaux de travail au moyen d’écrans
acoustiques (juin 2005).
Le Centre d’information sur le bruit est un centre de ressources pour le grand public et pour l’ensemble
des acteurs professionnels concernés par la qualité de l’environnement sonore.
Le CidB est une association loi 1901 créée en 1978 et reconnue d’utilité publique depuis 2007.
Il met en oeuvre différents types d’actions de communication pour faciliter la prise en compte du bruit et
de ses effets dans les bâtiments et l’espace public, au travail, à l’école…
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