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CONSTRUCTION
Professionnels
Photo : © 2012 - Vincent Ossola - AQC
FICHES
PATHOLOGIE
BÂTIMENT
SPÉCIAL OUTRE-MER
Préambule
Pour la première fois, l’Agence Qualité Construction et la Fondation Excellence SMA publient
un fascicule Fiches pathologie bâtiment traitant exclusivement des pathologies rencontrées par
les professionnels sur les bâtiments de l’Outre-mer. Ce contenu est un extrait « en avant-pre-
mière » de la prochaine mise à jour du classeur Fiches pathologie bâtiment qui paraîtra en 2018.
Ce contenu est disponible également sur l’AppliQC©.
D’une part, les principes constructifs courants diffèrent de ceux de la métropole et doivent
pouvoir s’adapter à ces contraintes. D’autre part, le cadre réglementaire présente également
ses spécificités telles que des dispositions complémentaires appliquées aux Règles de l’art
communément admises, l’application par défaut des DTU, des Avis Techniques sans extension
DROM pour la plupart.
Ces fiches ont été réalisées pour répondre aux principaux désordres spécifiques rencontrés
dans ces territoires et rédigées en collaboration avec les experts construction officiant dans
les DROM. Vous trouverez, dans les pages suivantes, des fiches totalement dédiées, ou bien
des encarts spécifiques dans des fiches existantes, le logo Outre-mer servant à chaque fois de
point de repère.
Destinées aux professionnels en activité, mais aussi aux futurs professionnels et à leurs
formateurs, les informations simples, condensées et claires, contenues dans ce support
contribuent à améliorer la qualité des ouvrages en prévenant les désordres. C’est la mission
que poursuivent ensemble l’Agence Qualité Construction et la fondation Excellence SMA depuis
bientôt 25 ans.
L’Agence Qualité Construction (AQC) est une association loi de 1901 et prend
ses racines dans le dispositif mis en place par la loi du 04 janvier 1978, dite « loi
Spinetta », relative à la responsabilité et à l’assurance dans le domaine de la
construction.
Financée à l’origine par un fonds alimenté obligatoirement par les assureurs, elle
est, depuis 2005, financée par les « constructeurs » dans le cadre d’une convention
quinquennale dans laquelle, en contrepartie d’actions de l’AQC, ils s’engagent à
une contribution volontaire collectée par les assureurs.
Il a 3 objectifs clés :
■ tenir compte des enseignements de la pathologie pour améliorer les produits
et les textes qui régissent leur mise en oeuvre ;
■ éviter que de nouveaux produits ou textes ne soient à l’origine d’une sinistralité
importante et répétée ;
■ attirer l’attention des professionnels lors de leurs choix techniques sur des pro-
duits et/ou procédés susceptibles de présenter des désordres.
Le champ traité est vaste puisqu’il couvre : le domaine traditionnel et non tradi-
tionnel : normes et Documents techniques unifiés (NF DTU), Recommandations
professionnelles RAGE, Règles professionnelles ; Avis Techniques (ATec) et Docu-
ments Techniques d’Application (DTA).
Le pôle Prévention Produits mis en œuvre met à jour un outil d’analyse de risques
pour les acteurs de la construction permettant de distinguer les techniques cou-
rantes des techniques non courantes.
Ainsi, après identification des causes d’une pathologie, des outils sur les points
sensibles sont élaborés et mis à disposition des différents acteurs autour de thé-
matiques :
■ organisationnelles entre les acteurs ;
■ techniques (conception et mise en œuvre) ;
■ juridiques, relatives aux responsabilités engagées.
Pour mener ces actions, les représentants des différents acteurs se réunissent au
sein de la Commission Prévention Construction (CPC) qui, définit les sujets sources
de pathologies constatées puis valide les supports de communication. Ces travaux
sont réalisés au sein de groupes de travail.
Chaque acteur de la construction peut retrouver sur le site Internet de l’AQC des
informations de prévention précises et libres d’accès.
Ces différentes ressources, produites par le pôle Prévention Construction, sont ac-
cessibles sur ce site, à la rubrique « Nos Ressources ».
Fondation Excellence SMA
Fondation d’entreprise de SMABTP créée en 1994
Au fil des années la fondation Excellence SMA a noué des partenariats avec des
acteurs référents de la filière construction :
Un acteur expert et engagé
aux côtés de la fondation Excellence SMA
Intégrés dans le maillage régional de SMABTP, les experts-conseils de SOCABAT
GIE sont des professionnels, architectes et ingénieurs bâtiment ou génie civil, ayant
une grande expérience du monde de la construction. Leur mission va bien au-delà
du rôle habituel de l’expert dans le règlement des sinistres : aide à la décision, op-
timisation des choix, valorisation et diffusion des connaissances (notamment via les
Rencontres de l’Excellence), assistance technique. SOCABAT GIE contribue fortement
à la qualité de la construction et à la prévention des désordres.
Les Colloques
Chaque année, Excellence SMA organise un colloque dans le but de réfléchir aux
mutations techniques, économiques et sociales de ce secteur. Ces rendez-vous
thématiques font le point sur les conséquences des bouleversements, dégagent
les perspectives d’évolution des risques et des responsabilités.
La prévention Automobile
La fondation propose gratuitement des outils pédagogiques, des réunions en ré-
gion, des sessions de formation à la prévention des risques routiers dans le BTP
afin d’aider les entreprises à mieux prendre en charge ce risque à fort enjeu.
Encourager la recherche
Pour améliorer l’état des connaissances dans un domaine particulièrement évolutif,
Excellence SMA s’associe à des projets de recherches et d’études avec des orga-
nismes de référence tels le CNRS, le CSTB ou l’Institut pour la recherche appliquée
et l’expérimentation en génie civil (IREX) qui porte le projet MINnD sur la modélisa-
tion numérique.
Auprès des jeunes
Pour préparer l’avenir, la fondation s’est, de longue date, associée aux Olympiades
des métiers ; elle parraine des concours professionnels, mène des actions
concrètes et s’engage auprès des Centres de Formation d’Apprentis (CFA) avec le
CCCA-BTP.
Prix et concours
Des récompenses prestigieuses encouragent le partage des connaissances et la
diffusion des bonnes pratiques auprès des chercheurs, des étudiants, des artisans
et des entreprises :
■ les trophées « Thèses » (travaux de recherche et d’études) ;
■ les trophées de l’Excellence (actions novatrices et exemplaires) ;
■ le prix spécial de l’Association des maîtres d’ouvrage (AMO), dont l’objet est la
qualité architecturale et urbanistique.
Sommaire
Fondations et infrastructures
1 Glissement de sols et désordres
des murs de soutènement en milieu tropical ................................... 13
Toitures et charpentes
4 Infiltrations d’eau des couvertures en milieu tropical ........... 31
5 Toiture-terrasse et coursives en milieu tropical ............................ 35
Équipements
9 Installations photovoltaïques en milieu tropical ........................... 57
Fondations et infrastructures
FICHE
1
Plus rarement, des sols sensibles aux variations Les désordres affectant des murs de soutène-
hydriques, à granulométrie fine de type argile, ment se traduisent principalement par :
pseudo-gonflantes sont observés dans les an- - des fissurations ;
ciens méandres des ravines. Bien que peu fré- - des bombements ;
quents, ces sols sont à l’origine des sinistres les - des tassements ;
plus coûteux. - des poinçonnements ;
compte des poussées des terres, des prise des ouvrages béton non respecté), drostatique importante, renforcée
coefficients de frottement interne des avec des matériaux inadaptés (ex : par un défaut ou une absence de
terres, absence de prise en compte des matériaux argileux, imperméables ou drainage et une insuffisance d’éva-
poussées hydriques, des contraintes pollués). cuation par barbacane. En effet, en
d’exploitations aussi bien sur la partie période cyclonique, les précipita-
inférieure que supérieure, contrainte De plus, en fonction du territoire tions sont telles qu’elles créent
supérieure à celle envisagée sous la considéré, la combinaison d’une eau d’importantes poussées hydrau-
semelle…). Il peut induire une sous- abondante et d’un sol volcanique liques sur ce type d’ouvrage. Les
estimation des contraintes et un dé- riche en minéraux (altération et lessi- défauts des systèmes d’évacuation
placement des points d’application vage des roches et des sols) peut en- des eaux de ruissellement, l’ab-
des efforts. Ceci peut conduire à un traîner une forte agressivité de l’eau sence ou l’inefficacité du système
basculement voire un renversement (ions en solution) en contact avec les de drainage ne permettent au-
de l’ouvrage (schémas ci-dessous). ouvrages en béton. cune décharge hydraulique der-
rière le mur ;
Murs de soutènement,
■ L’absence d’étude géotechnique, - en complément, des défauts de di-
en maçonnerie de petits
ne permet pas de prendre en mensionnement (fondation, ferrail-
éléments et en moellons
compte la présence de scories volca- lage, continuité d’armatures…) ne
de pierres maçonnées
niques (qui peuvent modifier la por- permettent pas au mur de soutè-
tance du sol) ou de statuer sur le Dans certains cas, notamment pour nement de s’opposer à la poussée
risque de grand glissement. les soutènements de faible hauteur, des terres saturées et celui-ci s’ef-
il s’agit de petites entreprises de ma- fondre côté libre.
■ Un défaut d’exécution de l’ouvrage çonnerie qui construisent un mur
Murs en béton banché
(positionnement des armatures, défaut pour un particulier, sans respect des
de continuité de chaînage, absence de règles de l’art, ni intervention d’un BET Les ouvrages en béton armé font
joints de dilatation…) peut s’avérer pour la conception et le dimension- l’objet d’une étude de conception
préjudiciable au comportement de nement de l’ouvrage. Pour ces types par un BET structure. Toutefois, l’in-
l’ouvrage. d’ouvrage, les désordres sont liés à: tervention d’un BET structure ne
- un défaut d’ancrage de la base élar- remplace pas celle d’un géotechni-
■ Les défauts d’exécution sont le gie dans le sol (mauvaise géométrie cien, ce dernier devant déterminer
plus souvent relatifs à un remblaie- sur la largeur ou l’épaisseur de la se- les paramètres du sol (frottement, co-
ment mal réalisé (réalisé par couches melle…), pouvant entraîner un bas- hésion, contrainte de sol). Les défauts
trop épaisses, avec des engins inadap- culement de l’ouvrage ; de ferraillage et de chaînage sont ra-
tés, talutage en tête trop prononcé…), - une accumulation d’eau sur la face rement à l’origine d’instabilité de l’en-
réalisé prématurément (temps de côté terre avec une poussée hy- semble, contrairement à des choix
6FK«PDVLPSOLȴ«GHVVROOLFLWDWLRQVG
XQPXUSRLGV Cas de basculement de paroi
Barbacane
Barbacane
TRIANGLE
(RUWVGXV
DE COULOMB
t à la terre
en Joint de mortier
Résultante m Résultante mbIDLEODUGb}
se
de poussée glis de poussée
de
ne
mb7LHUVFHQWUDOb} Lig
Basculement
Diagramme
des contraintes
m sur le sol Angle de
frottement interne
M
Poids de l’ouvrage Poids de l’ouvrage
Résultante générale
Le massif sera stable si :
de caractéristiques de sol trop opti- ments en pied (réalisation d’une lement pour des sols de faible cohé-
mistes par le BET, à défaut de mis- piscine) ; rence mais aussi pour des terrains
sions G2 et G3 attribuées au rocheux, en raison de la présence
géotechnicien. ■ un dépassement des charges quasi systématique de poches de
d’exploitation sur la zone supé- scories et de couches comportant
Parois cloutées ou ancrées
rieure (surcharges dues à des rem- des particules fines.
Au niveau de ce type de paroi, le re- blais, aménagement de parking non
tour de pathologie ne montre pas de prévu initialement, construction d’un ■ Dans tous les cas, vérifier la qualité
points émergents significatifs. Il bâtiment…) ; du sol d’assise, la profondeur d’an-
convient de consulter un géotechni- crage et la propreté du fond de
cien pour ce genre d’ouvrages spé- ■ une fuite de réseaux enterrés; fouille et apporter un soin particulier
ciaux en conception et en suivi au compactage.
d’exécution. ■ un lessivage des particules fines
des matériaux de remblais en l’ab- ■ Pour les ouvrages de H > 4 mètres,
Parois berlinoises sence de géotextile permettant de faire appel à un maître d’œuvre ex-
Les parois berlinoises sont utilisées les retenir. terne pour la conception et la réali-
afin de stabiliser un terrassement sation des travaux.
lorsque le talutage n’est pas réalisable, - Réaliser une étude de sol dans le
comme par exemple en mitoyenneté
ou au droit d’ouvrage existant.
3 Les bonnes cas général selon la norme NF P94-
500 selon l’enchaînement complet
pratiques des missions géotechniques,
Dans les DROM, les sols ne permet- ■ Prendre en compte dans les PPR notamment si des signes d’instabi-
tent pas la réalisation de passes alter- les exigences liées aux mouvements lité sont détectés (végétation cou-
nées correspondant à des sols de de terrain. chée, amorce de glissement, loupes,
très faible cohérence, comme les ter- fissures et vides, éboulements…).
rains sableux dans les zones littorales. ■ Intégrer les exigences éventuelles - Demander le dimensionnement
liées au zonage sismique. complet de l’ouvrage et de la partie
La phase de remplissage de l’espace drainage (prise en compte de tout
entre la paroi berlinoise et le terrain à ■ En phase conception, dimension- type de contraintes, eaux, terres,
stabiliser doit être réalisée à l’avance- ner l’ouvrage afin de pouvoir déter- poids/surcharges…) avec plan de fer-
ment de l’ouvrage sans délais, sous miner l’aptitude de l’ouvrage vis-à-vis raillage à l’appui et plans de drai-
peine de voir le sol se décomprimer. de l’environnement et réaliser un nage par un BET Structure.
plan d’exécution. - Tenir compte de la présence d’avoi-
La survenance d’un épisode pluvieux sinants, de la position du mur de
de type tropical lors d’une phase cri- ■ Veiller au phasage des travaux soutènement par rapport à la limite
tique entraînera le lessivage des (10 ml au plus) et à la protection des de propriété, de la pente du talus:
particules fines du sol et la déstabili- ouvrages à l’avancement. s’assurer que la pente du talus est
sation du terrain ou des ouvrages inférieure à 100 % (45° ou pente 1
avoisinants. ■ Si le site se révèle sensible géo- pour 1).
techniquement (relativement au PPR
Les autres causes de désordres ou sujet à une épaisseur attendue non Prendre en compte les
La stabilité de l’ouvrage (équilibre aux négligeable de sols meubles), deman- contraintes hydriques et celles
moments) peut être compromise par: der un avis géotechnique minimal du système de drainage
selon la norme NF P 94-500.
■ une modification d’ouvrage ■ Dimensionner les systèmes de
comme une surélévation qui, même ■ Éviterles soutènements en agglos drainage trop souvent à l’origine de
de faible hauteur, peut compromet- sauf à soigner le chaînage et l’encas- désordres.
tre la stabilité de l’ouvrage (équilibre trement en pied dans une semelle.
des moments) ; ■ Réaliser, derrière le mur, un massif
■ Consulter les prévisions météoro- filtrant (système de drainage vertical)
■une modification de l’environne- logiques avant la réalisation de en graviers de granulométrie adap-
ment ou modification des aménage- terrassement ou de talutage, spécia- tée et croissante (dans le sens de
© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA. 15
FICHE 1 Fondations et infrastructures
5 L’œil de l’expert
Photo : © SARETEC
Effondrement du mur de soutènement dû à une absence de drainage vertical ainsi qu’à des fondations non conformes.
Humidité
en sous-sol des bâtiments
1 Le constat
Spécificités
Les infiltrations se manifestent
sous diverses formes, depuis Les DROM présentent une densification du littoral et une exten-
de simples traces d’humidité sion des constructions sur les hauteurs et zones en pente (relief
ponctuelles sur la face inté- accidenté). Ces caractéristiques, conjuguées aux expositions cy-
rieure des murs périphériques cloniques et aux précipitations importantes rendent les désor-
ou à la jonction entre murs pé- dres d’humidité en sous-sols ou parties enterrées plus aigus et
riphériques et dallage, jusqu’à plus fréquents. Néanmoins, en fonction de l’usage des locaux (dé-
l’inondation totale du sous-sol. terminée à l’avance), il pourra être toléré que des infiltrations puis-
sent avoir cours.
Ce type de désordre concerne
essentiellement les sous-sols En complément, les modes constructifs associés à l’absence de
réalisés en maçonnerie de pe- doublage intérieur rendent ces phénomènes plus visibles, la
tits éléments, et principalement moindre pénétration d’eau au travers des parois engendrant iné-
les maisons individuelles. Mais vitablement des dommages de mouille avec traces d’humidité ou
des sous-sols réalisés en béton dégradations des parements intérieurs. Pour autant, la présence
banché sont aussi susceptibles d’un doublage ne prémunit en aucune manière des infiltrations
d’être concernés. et peut même aggraver la pathologie en enfermant l’eau d’infil-
tration. Il faut donc tabler sur la mise en œuvre de véritables pro-
duits d’étanchéité.
nimum, un revêtement à fonction - Absence ou insuffisance d’exutoire ■ Défauts d’exécution des abords
imperméabilisante, type enduit de des eaux recueillies par les drains. - Remblais de fouille mal ou non
mortier ou enduit bitumineux, voire L’eau s’accumule alors contre les compactés. Les cavités présentes
un revêtement étanche (type mem- murs de sous-sol. dans ces remblais favorisent l’accu-
brane bitumineuse collée) qui interdit - Absence de feutre géotextile, ou mulation d’eau contre les murs de
tout passage d’eau. équivalent, empêchant le colmatage sous-sol.
du système de drainage par entraî- - Présence de trottoirs et terrasses
■ Les nappes à excroissances n’assu- nement des particules de terre. en pavés autobloquants posés sur
rent aucune protection à l’eau car, - Absence, mauvaise réalisation ou lit de sable, en pied de façade. Ils
n’étant pas collées, l’eau les décrochage, par le compactage des constituent des réservoirs d’eau au
contourne. Elles n’assurent qu’une terres de remblai, de la protection contact des murs de sous-sol.
protection mécanique des revête- en tête du système de drainage - Niveau excessif des sols extérieurs
ments, ou sont intégrées à des sys- (nappe à excroissances). La terre pé- par rapport à celui du revêtement
tèmes de drainage en association nètre dans le système de drainage extérieur des murs de sous-sol: les
avec d’autres matériaux. et le colmate. ruissellements de surface passent
- Absence de regards de visite aux par-dessus les arases étanches (ou
Les défauts d’exécution changements de direction des coupures de capillarité). Les exi-
■ Défauts d’exécution drains (impossibilité de contrôle et gences en matière d’accessibilité
des drainages d’intervention en cas de colmatage). des PMR nécessitent des disposi-
- Drainage vertical inefficace : par ab- tions particulières, au moins au
sence ou mauvaise mise en œuvre ■ Défauts d’exécution droit des accès.
de matériaux drainants ou de pro- des revêtements extérieurs - Les pentes dirigées vers le bâti-
cédés drainants performants, des murs périphériques ment favorisent l’accumulation
contre toutes les surfaces de murs - Nombre de couches de produit de d’eau contre les murs enterrés.
enterrés. revêtement inférieur aux préconi- - Les cours anglaises, sauts-de-loup
- Mauvais raccordement de ce drai- sations du fabricant. et tout aménagement en cuvette
nage vertical avec les drains. - Omission de l’enduit de mortier contre les sous-sols, et qui sont dé-
- Utilisation de drains type agricole préalable à la mise en œuvre de pourvus de système de renvoi des
(perforés de tous côtés) à la place de certains produits bitumineux. eaux pluviales à bonne distance.
drains type bâtiment (perforations - Discontinuités du revêtement exté- - Défaut d’étanchéité des regards,
uniquement sur le dessus). rieur. des réseaux enterrés, des récupé-
- Insuffisance de pente des drains, - Manques localisés de revêtement rateurs d’eau et autres à proximité
contre-pente entraînant des réten- autour des châssis de sous-sol, aux des sous-sols.
tions d’eau. attentes de murets sur rampe de - Proximité excessive d’épandage de
- Fil d’eau du drain plus haut que le sous-sol, au niveau supérieur des système d’assainissement non col-
sol intérieur du sous-sol. sols. lectif.
Sable 0/3
Imperméa.
Tranchée de fouille Gravillons
Terrain peu 5/15
perméable Cailloux
30/60
- Absence ou fuite de gouttières et ■ Adapter la conception en fonc- ■ Veiller à la bonne exécution des
descentes d’eaux pluviales. tion de l’usage du local et de la ca- travaux prévus, en particulier au
pacité du terrain à se saturer en eau. droit de tous les points singuliers, et
au traitement des abords.
3 Les bonnes ■ Éviter d’aménager ultérieurement
pratiques en lieu de vie ou d’habitation un ■Solidariser les regards EP aux
local en sous-sol non conçu initiale- murs de sous-sols.
■ Réaliser impérativement une ment pour cet usage.
étude de sol préalable approfondie ■ Utiliser des regards EP avec joints
pour identifier si des eaux risquent ■ Mettre en place une ventilation d’étanchéité en EPHD incorporés à
de s’accumuler contre les sous-sols. des locaux en sous-sol. la fabrication,
4 À Consulter
■ NF DTU 20.1: Ouvrages
en maçonnerie de petits
éléments - Parois et murs.
■ Avis Techniques
pour les procédés autres
que traditionnels.
Photo : © GIE SOCABAT
■ BP X 35-075: Accessibilité
des établissements recevant
du public,
1 Le constat
Spécificités
Trois groupes principaux d’agents Les pathologies liées aux termites sont renforcées dans les
biologiques causent des dégrada- DROM en raison des conditions particulières de chaleur et
tions observées sur les bois mis en d’humidité. Le cadre réglementaire est spécifique.
œuvre. Il s’agit des insectes à larves
xylophages (ILX), des champignons 3 juillet 2000 : décret d’application de la loi du 8 juin
et des termites. 1999 tendant à protéger les acquéreurs et propriétaires
d’immeubles contre les termites et autres insectes xylo-
■ L’attaque des ILX se caractérise phages:
généralement par les trous d’envol - obligation de traitement préventif ;
de l’adulte en surface du bois et des - obligation faite au vendeur de faire un diagnostic termite
vermoulures (déjections) accumulées par un diagnostiqueur agréé ;
dans les galeries creusées par la - obligation de déclarer la présence de termites sur son ter-
larve. rain (bâti ou non) à la mairie ;
- interdiction de transporter du bois potentiellement infesté
■ Les champignons dont le dévelop- en cas de démolition ;
pement est mis en évidence par: - prérogative du maire, qui dans une zone infestée, peut
- une dégradation de l’aspect du re- obliger, dans un délai de 6 mois, les propriétaires à traiter
vêtement du bois; leur immeuble contre les termites.
- la diminution de la résistance mé-
canique de la zone attaquée que Le décret n° 2006-591 du 23 mai 2006 relatif à la protec-
l’on peut tester avec un instrument tion des bâtiments contre les termites et autres insectes
comme un tournevis ou un couteau. xylophages et modifiant le Code de la construction et de
Les désordres liés au mérule l’habitation. (modifié par l’annexe I de l’arrêté du 16 février
appartiennent à cette catégorie. 2010 paru au JO en mars 2010) s’applique pour les PC dépo-
sés après le 1er novembre 2007 et pour les rénovations si
■ Les termites, insectes xylophages, reprise de contact avec le sol. Il remplace le décret du 3 juil-
s’attaquent au bois et à tous les ma- let 2000 (Décret d’application de la loi du 8 juin 1999).
tériaux cellulosiques. Leur colonisa- Le décret modifie le code de la construction et défnit de
tion s’étend (16 départements nouvelles obligations :
concernés en 1953, plus de 50 actuel- - art. R112-2 : obligations de traitement des bois de la
lement). L’attaque des termites est construction ;
sournoise car les insectes sont ca- - art. R112-3 : traitement préventif par barrière dont l’état
pables de circuler dans d’autres ma- est contrôlable (donc physico-chimique) ;
tériaux de construction (isolant, - art. R112-4: notice à remettre avant réception au maître
gaines électriques) pour se rendre d’ouvrage sur le traitement préventif mis en œuvre (bois
vers les pièces de bois. et sol).
Cette dernière action peut fragiliser, férant les parties plus tendres du
2 Le diagnostic voire plus rarement, détruire com- bois (bois de printemps). Leur attaque
plètement, un élément d’une bâtisse se matérialise par un aspect feuilleté
Insectes à larves xylophages comme par exemple le plancher bas des bois dégradés. En cas d’infesta-
L’essence de bois attaquée, le diamè- du RDC sur cave. L’aspect des dégâts tion, un traitement curatif est indis-
tre et la forme du trou d’envol et des est caractéristique, les termites pré- pensable.
galeries, la forme et la granulométrie
des vermoulures, donnent des indi-
cations quant à l’identité de l’insecte
à l’origine des dégâts. Les insectes - Postelectrotermes howa, tra-
les plus fréquemment rencontrés Spécificités vaux en cours, en forêt humide,
sont les capricornes, les vrillettes et endémique de La Réunion?
les lyctus. Depuis la fin des années quatre-
Termites souterrains :
vingt-dix, il a été dénombré a mi-
Champignons de pourriture nima 9 espèces de termites, dont - Coptotermes havilandi (7),
Le développement de champignons la plupart sont exotiques et 3 en- très commun, ville et campagne,
dans le bois est la conséquence du démiques. très nuisible aux habitations ;
maintien d’une humidité relative su- - Prorhinotermes canalifrons (6),
Termites de bois sec :
périeure à 20 % dans tout ou partie moins commun, nuisible aux
d’éléments de construction en bois - Cryptotermes brevis, urbain, manguiers, présent à Mada-
ou à base de cellulose (carton). Les fi- commun et nombreux dégâts gascar.
laments mycéliens se développent dans les maisons, Caraïbes ;
Termite arboricole :
alors en surface puis à l’intérieur du - Cryptotermes dudleyi, rare à La
bois afin de trouver leur nourriture, Réunion, nuisible en Afrique, Ma- - Microcerotermes subtilis (8),
pour ne laisser derrière eux que de dagascar, Maurice, etc. ; rare, dans les troncs creux, nui-
la pourriture. - Cryptotermes pallidus, ville/ sible à Madagascar et Seychelles
campagne, attaque le bois mort,
La pourriture prend plusieurs peu dangereux, Mascareignes ; On constate ainsi la présence de
formes selon son aspect visuel: - Procryptotermes falcifer, com- différentes espèces de population
- pourriture cubique (bois clivé en mun, ravageur des arbres en mi- de termites, et donc, des consé-
cubes, aspect sombre, « brûlé » du lieu naturel, Mascareignes ; quences diverses en termes d’in-
bois); - Neotermes reunionensis, relati- tensité d’attaque et de ruine, en
- pourriture fibreuse (bois très clair, vement rare, en forêt humide, en- fonction de l’espèce et de la nature
défibrillé); démique de La Réunion ; du bois de l’ouvrage.
- pourriture molle (bois d’aspect ra-
molli ou clivé en petits cubes peu pro-
fonds). D’après rapport de mission 1987, « les termites de l’île de la
Réunion » Christian Bordereau, UMR-CNRS 5548 - Dévelop-
Termites souterrains pement et communication chimique Université de Bour-
gogne, 6 Bd Gabriel, 21000 Dijon
Les colonies de termites rencontrées
en France métropolitaine vivent dans
la terre et infestent le bois à la re-
cherche de nourriture. Les termites
se nourrissent de la cellulose conte-
nue dans le bois, le carton, le papier,
les textiles. Ils ne s’attaquent pas
qu’au bâti ancien. Sensible à la sé-
cheresse de l’air et allergique à la lu-
mière, le termite réalise des tunnels
aériens appelés « cordonnets » afin
de traverser les vides ventilés ou
contourner les matériaux trop durs.
26 © 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA.
Les attaques des bois par les agents biologiques FICHE 3
Spécificités
4 À Consulter
■ Décret du 23 mai 2006 et
■ Dans les départements infes- arrêté du 27 juin 2006 relatifs
tés par les termites, une vigilance à la protection des bâtiments
périodique est recommandée contre les termites et autres
pour localiser les signes tangibles insectes xylophages.
d’une attaque. ■ Arrêté du 16 février 2010,
modifiant l’arrêté du 27 juin
■ L’infestation termite variant 2006, relatif à la protection
beaucoup en fonction de la ré- des bâtiments contre l’action
gion considérée, consulter les des termites et des autres
cartes d’infestation (type de ter- insectes xylophages.
mite et intensité de l’infestation). ■ FD X40-501: Protection des
constructions contre
■ Privilégier les bois durs ou exo- l’infestation par les termites.
tiques. ■ NF P03-200 : Agent de
dégradation biologique
■ Traiter impérativement les dé- du bois - Constat de l’état
coupes : les découpes réalisées parasitaire dans les
sur chantier constituent le point immeubles bâtis et non bâtis
faible des bois ayant fait l’objet et sur les ouvrages.
d’un traitement. Les attaques se ■ NF P03-201 Diagnostic
produisent au niveau des dé- technique - État du bâtiment
coupes non traitées. Il est impé- relatif à la présence
ratif de procéder à un traitement de termites
systématique des découpes sur ■ NF EN 335 Durabilité du bois
site, notamment pour les élé- et des matériaux à base de
ments devenant difficilement ac- bois - Classes d’emploi:
cessibles ultérieurement, afin de définitions, application au bois
restituer un traitement complet massif et aux matériaux
de l’ouvrage bois à base de bois
L’essentiel ■ NF EN-350-2 et NF EN-460:
■ Adopter des systèmes Durabilité naturelle du bois
constructifs permettant un ■ Supprimer tout risque d’exposi- massif.
remplacement aisé des bois tion prolongée à l’eau. ■ Prévention contre les
contaminés. termites à l’interface sol-bâti,
■ Bien évaluer la classe d’emploi guide technique et
■ Un entretien des parties bois et l’essence de bois correctes. réglementaire (janvier 2013).
(surtout après détection d’indices de ■ La protection des bâtiments
présence… trous, galeries vermou- ■ Bien choisir les traitements pré- neufs contre les termites et
lure…): sondage mécanique, bû- ventifs. les autres insectes
chage des parties vermoulues, xylophages (septembre 2010).
brossage et dépoussiérage des ■ En l’absence de soubassement
galeries apparentes… et/ou plancher béton, mettre en
place une barrière de protec- Pour en savoir plus
tion entre le sol et le bâtiment à www.qualiteconstruction.com
l’aide d’une solution de préfé- www.groupe-sma.fr
rence certifiée ou sous Avis
Technique.
5 L’œil de l’expert
Trace d’infestation
Fixations
100 cm
100
maxi
Vents dominants
Trop faible
Correct
20 cm
maxi
Étanchéités
complémentaires
Trop fort
Toitures-terrasses
et coursives en milieu tropical
Les toitures-terrasses et les terrasses circulables ■ toitures-terrasses: dans l’habitat collectif ou les
sont soumises dans les DROM à des précipita- bureaux, elles sont principalement traitées par
tions qui peuvent être très abondantes avec des des revêtements de type bicouche élastomère en
rayonnements et des températures en surface lés de type auto-protégés. Une protection lourde
mettant à l’épreuve les revêtements. Les malfa- de type gravillon est exclue dans les DROM sou-
çons sont parfois semblables à celles rencontrées mis à des risques cycloniques, au même titre que
en Métropole : mauvaise exécution des relevés les tuiles ou ardoises sur les toitures en pentes
d’étanchéité, défauts de protection en tête de re- (risque d’envol). Ponctuellement, dans le cas d’ou-
levés, défauts de réalisation des remontées vrages tertiaires, certaines toitures sont traitées
d’étanchéité au niveau des émergences, et ab- par une étanchéité sur des tôles d’acier nervu-
sence de joint de dilatation au pourtour des pro- rées;
tections lourdes.
■ terrasses circulables : ces terrasses sont sou-
Les terrasses et toitures-terrasses sont des ou- vent traitées par une étanchéité liquide (trafic pié-
vrages sujets à des infiltrations: tonnier surtout), son usage sous les carrelages des
- par défaut d’étanchéité des revêtements ; terrasses étant beaucoup plus courant qu’en mé-
- par décollement ; tropole. Les terrasses étanchées circulables (pié-
- par fissuration ou dégradation du revêtement, tonnes ou véhicules) peuvent également recevoir
soit intrinsèquement, soit du fait de la protection des protections lourdes par dalle béton.
rapportée.
carreleur ne sait pas toujours quel (ȲFP - joint garni de produit ou dispositif imputrescible
Non tissé synthétique
+ Couche de granulats de 3 cm d’epaisseur
type d’étanchéité liquide a été utilisé. apte aux déformations alternées + non tissé synthétique
Évacuation des eaux pluviales Selon la nature des supports, les avis
Les fortes quantités d’eau de préci- techniques spécifiques aux régions
pitations conduisent : tropicales précisent les principes
- à adopter des pentes de 2 % pour d’exécution. Il faut utiliser et favoriser
améliorer l’évacuation des eaux les ATEc avec extension DROM.
vers l’extérieur du bâtiment ;
- à surdimensionner les évacuations Le choix du type d’étanchéité et de
(les sections des eaux pluviales sont sa protection éventuelle est impor-
majorées de 50 % et les terrasses doi- tant compte tenu des rayonnements
vent comporter, soit 2 dispositifs et des chocs thermiques auxquels
d’évacuations distincts, soit une éva- l’ouvrage est exposé.
cuation doublée d’un trop-plein de ca-
pacité d’évacuation au moins Les travaux d’étanchéité et leur pro-
équivalente). tection mettent en jeu plusieurs in-
tervenants. La gestion des interfaces
Défauts d’entretien : et la coordination des entreprises
Le défaut d’entretien des terrasses apparaissent essentielles.
entraîne le développement de
micro-organismes et de végétaux. Nota: pour les toitures-terrasses de
surfaces importantes avec pentes,
En région tropicale, le dévelop- des dispositifs de surverse sont L’essentiel
pement de végétaux est bien plus conseillés en complément de la
rapide qu’en Métropole. Les princi- pente de 2 % afin d’éviter des mises ■ Pente de 2 % au moins donnée
paux végétaux rencontrés en toi- en charge lors de la période cyclo- par le support d’étanchéité et
ture-terrasse sont les herbes nique. La surverse est un dispositif permettant l‘évacuation des
rampantes, appelées traînasses et de trop-plein en façade de la ter- eaux pluviales vers l’extérieur
parfois des bambous. Ces 2 types de rasse (fermé sur 3 côtés maximum), du bâtiment.
végétaux sont particulièrement so- permettant le passage libre de l’eau
lides, notamment au niveau des ra- en partie supérieure en cas d’obtu- ■ Exécution avec soin des relevés,
cines qualifiables de perforantes, ration accidentelle des dispositifs de leur adhérence et protection
même dans les premiersr mois de d’évacuations verticaux (débris impor- en tête.
développement. Parfois, l’absence tants déposés par le vent en période cy-
d’entretien peut empêcher le traite- clonique et débits d’eau conséquents ■ Veiller à la constitution adaptée
ment préventif dans le cas d’amorces pouvant conduire à la mise en charge de la protection (désolidarisa-
de décollement ou de désordre au des terrasses). tion) et respecter les joints de di-
niveau des protections. L’entretien latation périphérique et de
des terrasses est impératif pour fractionnement.
maintenir leur bon état, de fré-
quence a minima annuelle voire plus ■ Respecter les obligations d’en-
selon l’exposition (souscription d’un tretien pour la pérennité des
contrat d’entretien auprès d’une entre- ouvrages (contrat d’entretien).
prise spécialisée).
© 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA. 37
FICHE 5 Toitures et charpentes
Infiltrations
par les liaisons menuiserie
extérieure/gros oeuvre
1 Le constat
Spécificités
Les infiltrations d’eau provoquent un
gonflement des enduits, plaques de La RTAA DOM (Réglementations Thermique, Acoustique et Aé-
plâtre, isolants et plinthes, l’éclate- ration spécifique aux DROM) impose aux bâtiments d’habi-
ment des peintures, la dégradation tation un taux d’ouverture minimum en façade (entre 14 %
des papiers peints et l’apparition de et 25 % selon la région et l’altitude) pour faciliter la ventila-
moisissures. tion naturelle et le confort thermique.
S’inspirant de cette réglementation, les bâtiments de bu-
Des désordres peuvent aussi appa- reaux disposent de conceptions similaires.
raître sur tous les ouvrages sensibles Les ouvrants classiques montrent les inconvénients sui-
à l’eau, proches des fenêtres, comme vants:
les prises électriques, isolant acous- - ouvrants à la française encombrants en position ouverte,
tique sous parquet, etc. La pathologie limitant les possibilités d’aménagements intérieurs ;
peut toucher tous les types de me- - ouvrants à soufflet peu encombrants mais de surface
nuiseries en bois, en métal ou en utile de ventilation très faible.
PVC.
Les jalousies offrent l’avantage de permettre une bonne
Elle est largement influencée par les surface utile de ventilation tout en offrant une protection
conditions climatiques du site et l’ex- anti-effraction en position ouverte.
position du bâtiment (la façade reçoit Les jalousies, dont l’usage était initialement limité aux
plus ou moins d’eau accompagnée de pièces humides, donc peu sensibles aux coulures d’eau
vent), ainsi que par la hauteur de la (surface carrelée), sont désormais employées dans les
baie au-dessus du sol (le vent soufflant chambres, séjours ou bureaux, locaux pour lesquels les
plus fort quand on s’élève). infiltrations ne sont pas acceptables.
Elles disposent de niveaux d’étanchéité à l’eau moins per-
N.B.: cette fiche concerne le mode de formants que les châssis classiques et en deçà des exi-
pose en applique intérieure et en gences des DTU.
feuillure extérieure.
5 L’œil de l’expert
Photo : © GIE SOCABAT
Photo : © GIE SOCABAT
Photo : © GIE SOCABAT
Photo : © GIE SOCABAT
Défaut d'assemblage montant tra- Défaut d'assemblage montant tra- Jalousies alu Infiltration interface
verse. verse. traverse/montant.
Infiltrations d’eau
par seuil de porte-fenêtre
Les seuils de portes-fenêtres sont des ouvrages Ces infiltrations surviennent généralement par
où les risques d’infiltrations sont importants, af- fort vent, car celui-ci rabat l’eau vers la menuiserie
fectant aussi bien la pièce d’habitation attenante avec souvent un effet ascendant. Une évacuation
que l’étage inférieur. insuffisamment rapide des eaux collectées par le
balcon ou la terrasse peut aussi contribuer au
Ces désordres représentent 3 % de la sinistralité désordre.
totale. Les dommages vont de la simple flaque
mm
100 mm
mm
m
3 Les bonnes
pratiques
Adapter le type et la classe
des menuiseries
Bois, aluminium ou PVC blanc, les 20 mm
m 0,014f
Caillebotis
Cailleboti
is Dallette
menuiseries sont soumises à un NF 0,00f
DTU 36.5 unique et sont classées en
fonction de leur étanchéité à l’eau
battante.
mm
85 mm
ȲPP
ȲPP
5 L’œil de l’expert
Photo : © GIE SOCABAT
Photo : © GIE SOCABAT
Cette photo montre l’absence de seuil en béton pour recevoir Les infiltrations d’eau, visibles sur le parquet, sont principale-
la porte. La porte a été posée sur des cales plastiques (en bas ment dues à l’obstruction des évacuations d’eau par la pelouse
à gauche). Dans ces conditions, il est impossible de réaliser un ajustée au niveau du seuil. De plus, avec cette configuration,
seuil correct en béton. le risque d’infiltration par le seuil est très le joint entre le seuil béton et la menuiserie est très sollicité par
important. De plus, le calage de la menuiserie n’est pas pé- l’humidité du terrain. La moindre pluie engendre une pression
renne. d’eau sur ce joint non prévu à cet effet.
Photo : © AQC - Géraud APPERT - 2010
Photo : © GIE SOCABAT
Infiltration d’eau dans l’angle d’une porte d’entrée. Les infiltra- Seuil d’une baie coulissante. La pièce d’appui est composé d’un
tions d’eau ont plusieurs origines cumulées: simple rail de guidage. Les causes des infiltrations sont :
1. stagnation d’eau sur le seuil béton laissant apparaître des 1. la non-conformité de la pièce d’appui de la menuiserie (pas
traces de mousse verte. Le seuil présente une légère contre- de gorge de récupération entre autres) ;
pente dans cet angle ; 2. l’absence de larmier sur les ouvrants ;
2. le faible rejingot béton (environ 1 cm) ne présente pas de re- 3. l’absence d’étanchéité côté intérieur et côté extérieur néces-
tour sur les jambages. Le bas du montant de la menuiserie saire en cas de seuil à niveau.
bois repose donc directement sur le seuil. On observe une lé-
gère pourriture du bois en pied du montant ; N.B. Il faut préconiser le caniveau devant la baie plutôt que
3. cette porte se situe sur une façade sud-ouest de la côte atlan- l’étanchéité horizontale côté intérieur qui s’avère souvent insuf-
tique donc très exposée aux intempéries. fisante quand la baie est très exposée.
Revêtements extérieurs
sur ouvrages neufs
étant irrégulier. Le DTU 42-1 propose ment inclinées par rapport à l’hori-
2 Le diagnostic une méthode de mesure destructive zontale conduira à des infiltrations
(passage d’une lame selon une trame plus importantes.
définie par le DTU pour appréciation de
Enduit monocouche la tenue du complexe). Une pathologie non infiltrante cor-
La pathologie des enduits mono- respond au cas de la dégradation du
couches en région tropicale est com- Le complexe n’atteignant pas l’épais- ravalement de façade par cloquage,
parable à celle en Métropole : seur correspondant à I3 ne résistera sans infiltration consécutive, l’eau
faïençage, fissuration en relation pas aux fissurations prévisibles du étant piégée entre les parties de
avec le respect des conditions de support, même minimes. Les fis- béton non fissurées et la peinture
mise en œuvre, brûlage ou grillage, sures deviendront infiltrantes selon d’imperméabilité en partie courante.
décollement… les conditions de vent et de pluie.
Dans les cas de passage d’eau der-
Ceci étant, les conditions de mise en Les infiltrations en parties courantes rière le complexe de peinture d’im-
œuvre (température, vent) rendent correspondent aux fissurations de perméabilité avec présence d’une
plus délicate leur application. retrait des façades (fissurations géné- fissuration, même dans les tolé-
ralement verticales de < 1mm). rances prévues, des infiltrations
Les expositions et conditions clima- d’eau apparaissent inévitables dans
tiques spécifiques accélèrent le vieil- Les défauts d’épaisseur du complexe les parties habitables.
lissement de l’enduit monocouche et au niveau des points singuliers entoi-
le développement de mousses, salis- lés sont plus fréquents : la trame Peinture d’imperméabilité
sures et micro-organismes. étant visible, l’épaisseur du complexe en façade de zone non étanchée
est donc reprise par les intervenants. Les prescripteurs (maître d’œuvre et
Peinture d’imperméabilité fournisseurs) imposent la réalisation
Les fournisseurs de peinture d’im- Défaut de renforts par entoilage de peinture d’imperméabilité sur
perméabilité recommandent la mise des points singuliers l’intégralité des façades, afin d’obte-
en œuvre d’un complexe I3 en partie La cause principale reste les défauts nir le niveau de garantie maximum.
courante (résistance à l’ouverture de de repérage et de traitement des
fissure de 1 mm d’épaisseur) et I4 au points singuliers. Le repérage des re- Toutefois, la réalisation de peinture
niveau des points singuliers sui- prises de bétonnage du lot gros d’imperméabilité de façade sur des
vants: œuvre est rarement réalisé. parties d’ouvrage dont les planchers
- nez de plancher ; ne sont pas traités en étanchéité
- reprise de bétonnage ; Bien souvent, les entoilages sur les conduira à la migration et au blo-
- périphérie des ouvertures ; façades se limitent aux nez de dalle cage d’eau derrière le complexe de
- tête d’acrotère ; des planchers. façade.
- jonction béton/maçonnerie.
La coordination entre corps d’état in- Les parties d’ouvrage concernées
Nota: les points singuliers pour les- tervenant en façade est importante. sont les parties communes non
quels la nécessité de renfort est En effet, selon leur localisation, les closes en façade et les varangues
identifiée, dans les cahiers des entoilages ne pourront plus être réa- (terrasses extérieures couvertes)
charges des fournisseurs, corres- lisés après la pose d’équipements pour lesquelles des percolations
pondent pour la majeure partie à (par exemple brise-soleil métallique ou d’eau sont tolérées par le DTU 20-1
ceux indiqués par les DTU de la série bois) ou ossatures posées sur les fa- (aucune obligation d’étanchéité).
26 (enduits de mortier et hydrauliques). çades, ces éléments s’étant multi-
pliés avec les récentes évolutions de Pour ces parties d’ouvrage non trai-
Les causes principales des désor- la RTAA DOM. tées en étanchéité, le choix de la
dres sont : peinture d’imperméabilité aura donc
L’absence d’entoilage des ouver- une incidence négative à la fois sur
Défaut d’épaisseur du complexe tures, des acrotères, des jonctions l’aspect de la façade (cloquage), mais
Le contrôle de l’épaisseur n’est pas avec des brise-soleil béton et plus également sur le séchage des sup-
vérifiable aisément avec des essais généralement des éléments de fa- ports en piégeant l’eau de percola-
non destructifs, le support béton çade comportant des parties légère- tion au niveau du ravalement.
52 © 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA.
Revêtements extérieurs sur ouvrages neufs FICHE 8
Ce décalage entre le niveau d’étan- ■ Respect des préconisations des ■ Pour les ravalements de façades
chéité des supports horizontaux et fournisseurs sur le nombre de existantes, réalisation d’un diagnostic
le traitement de façade est aussi couches pour atteindre les épais- complet du clos et du couvert.
rencontré en rénovation, les fa- seurs.
çades devant être reprises après ■ Utiliser le bon rouleau pour dépo-
vérification du couvert (toiture-ter- ■ Vérification de l’épaisseur du com- ser la bonne charge, dans le cas de
rasse, jardinière etc.) et après vérifi- plexe par le fournisseur. revêtement d’imperméabilité.
cation de l’étanchéité du clos
(menuiseries, jonctions structurelles). ■ Vérification de la quantité de pein-
ture commandée et posée par le lot
Les autres causes en provenance peinture.
du support :
■ Fissuration anormale du support ■ Coordination avec les autres corps
(au-delà de la résistance du complexe d’état et vérification des entoilages
I3, soit 1 mm): les causes de ces fis- par réception avant pose des équi-
sures peuvent être structurelles (fon- pements. L’essentiel
dations, défauts de solidité, de
ferraillage etc.) ou simplement liées ■ Vérification de la bonne réalisation ■ Enduit monocouche : à éviter
au matériau béton et à ses condi- de l’arrêt du complexe en partie selon les zones, en général ina-
tions de mise en œuvre (phénomène haute, notamment les acrotères dapté à l’exposition accrue en
de retrait aggravé par ajout d’eau au béton (schéma ci-dessous) région tropicale (vents et pluie).
coulage, défaut de vibration du béton).
10 cm Revêtement ■ Épaisseur des traitements I2, I3,
■ Épaisseur insuffisante de l’enduit mini d’étanchéité I4: à respecter pour fissuration
de toiture
de ravalement sur maçonnerie ou du support.
défaut de pose entraînant son décol-
lement ou sa fissuration. ■ Entoilage points singuliers (nez
de dalle, reprises de bétonnage)
et acrotères.
3 Les bonnes Revêtement
pratiques de façade ■ Les complexes d’imperméabilité
de façade restent un procédé
■ Reconnaissance du support et de mise en œuvre relativement
l4 armée
des zones de fissuration correspon- simple, sous réserve d’une
dant aux points singuliers de façade bonne reconnaissance du sup-
(ouverture, reprise de bétonnage etc.). port et du respect des épais-
seurs préconisées.
&KRL[GXUHY¬WHPHQWGȇLPSHUP«DELOLW«HQIRQFWLRQGHOȇRXYHUWXUHGHVȴVVXUHV
■ Ces préconisations sont rappe-
!m lées dans les dossiers tech-
ȴQLWLRQDSSOLTX«HHQFRXFKH
niques des fournisseurs.
■ DTU 26.2:
Chapes et dalles à base Acrotère non entoilé et imper I3 d'épaisseur insuffisante.
de liants hydrauliques
■ NF EN 1062-1 :
Produits de peinture
et systèmes de revêtements
pour maçonnerie en béton
extérieurs.
Infiltrations sous acroteres, défaut d’épaisseur peinture imper et absence d’entoilage. Photo : © SARETEC - Pierre LAMORIL
Équipements
FICHE
9
Installations photovoltaïques
en milieu tropical
Deux modes de pose des panneaux photovol- Les panneaux intégrés font l’objet d’une pathologie
taïques sont utilisés: spécifique, liée principalement à des infiltrations.
1. en surimposition sur des ossatures en profilé Les autres désordres sont liés à des défauts de
aluminium, fixé sur les pannes de la couverture rendement des panneaux photovoltaïques, ren-
existante. C’est de loin, le mode le plus courant dant caduque l’intérêt d’une telle installation dont
dans les DROM ; les matériaux de base sont coûteux.
2. en système dit « intégré à la couverture », les Un autre point d’attention doit être souligné : la
panneaux et leur système d’étanchéité étant ins- prise au vent des procédés en surimposition rela-
tallés dans le plan de la toiture en substitution des tivement au risque vent et cyclone.
éléments du clos et couvert.
La plupart du temps, ces points sen- pondant aux critères de la RTAA ■ des fixations des ossatures des
sibles disposent de compléments DOM, évitent l’exposition directe des panneaux solaires directement sur la
d’étanchéité de type joint EPDM toitures au soleil afin de limiter l’élé- tôle et non sur les pannes ;
comprimé entre les tôles ou mastic vation de température dans les lo-
polyuréthane. caux. ■ une mauvaise évaluation ou
diagnostic de l’état de l’ossature exis-
Toutefois, le linéaire important de ■ une faible pente de la couverture tante (état de corrosion ou dimension-
ces points singuliers implique un favorisant l’accumulation de pous- nement) ; la durée d’exploitation des
soin particulier de mise en œuvre sière et limitant l’autocurage lors des centrales étant de 19 ans, l’évolution
des joints avec fond de joint et choix pluies ; de l’état du site est à anticiper (proxi-
de mastic disposant de label adap- mité du front de mer ou agressivité du
tée à leur utilisation (label SNJF 1ère ca- ■ un défaut d’entretien et de net- site notamment) ;
tégorie). toyage des panneaux.
■ ce que les cadres aluminium des
■ Un phénomène d’usure prématu- La présence d’une salissure sur une panneaux ne pouvant pas être
rée des compléments d’étanchéité. partie d’une cellule composant le percés, leur maintien est assuré par
panneau entraîne une perte de per- des profilés les plaquant sur les os-
Par destination, les panneaux et leur formance sur l’ensemble du pan- satures. Le défaut de serrage d’un
mastic d’étanchéité sont particulière- neau, la puissance de chaque cellule seul élément peut entraîner l’envol
ment exposés aux UV pendant la montée en série s’alignant sur la plus d’un panneau et de ceux reliés à ce
quasi-totalité de la journée. faible. dernier.
Ces mastics, habituellement posés La présence d’ombres portées sur Les autres causes
en façade, sont exposés aux rayon- les panneaux a également une inci- de désordres
nements UV avec une incidence bien dence : elle est liée à la pousse de
plus importante en toiture. végétaux avoisinants dont la crois- - Un risque d’échauffement et d’in-
Enfin, la température de la tôle dé- sance est très rapide dans les ré- cendie des boîtiers de raccorde-
passe facilement 50 °C sur plusieurs gions tropicales et/ou à l’ajout ment, de dérivation et des
heures (plus de 4 heures) pour les d’antennes, de paraboles, de onduleurs.
journées ensoleillées. conduits de ventilation, etc. - Un indice de protection IP du ma-
tériel électrique, notamment les on-
L’ensemble de ces facteurs entraîne Panneaux en surimposition duleurs, inadapté à son exposition
une usure prématurée des complé- aux projections d’eau,
ments d’étanchéité et notamment Les principaux dommages d’infiltra- - L’existence de points d’infiltrations
des mastics. tions correspondent à des défauts en amont des panneaux sur la cou-
de pose des compléments d’étan- verture conservée (mauvais diag-
Faible rendement chéité entre les fixations de l’ossa- nostic de l’existant).
de l’installation ture primaire des panneaux et la tôle - Une pente insuffisante de la cou-
de couverture ou bien à des traver- verture initiale ne répondant pas
Les faibles rendements sont liés à: sées de couverture inadaptées. aux règles tropicales des couver-
■ une mauvaise estimation de l’effi- tures (15 % pour les tôles nervurées,
cacité des panneaux pour des micro- Pour ces ouvrages rapportés en cou- 25 % pour les tôles ondulées).
climats nombreux, en fonction de verture, qui ont été installés de façon - La décoloration d’encapsulant EVA
l’altitude et des zones dites exposées très importante dans les territoires (Ethylène Vinyle Acétate) liée à l’expo-
« aux vents » ou « sous le vent ». ultramarins depuis une dizaine d’an- sition aux UV. Ceci induit une pro-
nées, les risques d’arrachement sont duction d’acide acétique et une
■ une mauvaise configuration initiale liés à: corrosion des rubans métalliques
de la couverture, dont l’exposition qui assurent la jonction électrique
n’est pas optimale pour la zone ■ un défaut de prise en compte des entre les cellules. Cette dégradation
considérée ; symptômes surimposés. Il faut véri- génère des micros-arcs électriques,
Nota : la plupart des constructions fier que la charpente support soit une baisse de production et un
traditionnelles et des habitations ré- dimensionnée en conséquence ; risque incendie.
58 © 2018 - Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA.
Installations photovoltaïques en milieu tropical FICHE 9
■ NF EN 61215 - Modules
4 À Consulter photovoltaïques (PV)
au silicium cristallin pour
■ Série 40 des DTU, application terrestre -
y compris le DTU 40.35 Qualification de la conception
relatif aux et homologation.
couvertures en tôle
de grands éléments ■ NF EN 61646 - Modules
et de la couverture. photovoltaïques (PV)
en couches minces pour
■ NF C 15-100 application terrestre -
- Installations électriques Qualification de la conception
à basse tension. et homologation.
■ NF EN 62446
- Systèmes photovoltaïques
connectés au réseau
électrique -
Exigences minimales
pour la documentation
du système, les essais
de mise en service
et l’examen.
■ NF EN 50583
- Éléments photovoltaïques
dans la construction.
■ NF EN 50380
- Spécifications particulières
et informations sur les
plaques de constructeur
pour les modules
photovoltaïques.
5 L’œil de l’expert
•
Relecture orthographique : Nathalie ROGER
Maquette: Michel HOUEIX
Imprimeur: société OTT
•
Avril 2018
Retrouvez l’ensemble
ISBN : 978-2-35443-597-4 - Impression : OTT- Imprimé sur du papier certifié issu de forêts gérées durablement. Avril 2018
des Fiches pathologie bâtiment
sur
www.qualiteconstruction.com
rubrique : « Nos ressources »
ISBN : 978-2-35443-597-4