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net/publication/302089176
Etude pathologique d’un réservoir fondé sur sol mou renforcé par pieux de
sable
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Mounir Bouassida
University of Tunis El Manar
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Etude pathologique d’un réservoir fondé sur sol mou renforcé par pieux de sable
L’ouvrage étudié est un réservoir circulaire de diamètre 33m et de hauteur 10m qui transmet
au sol une contrainte verticale q = 100 kPa. Le réservoir est constitué par une coque
métallique qui repose sur une galette d’épaisseur 1,45m, composée par un tout venant. La
galette repose sur une succession de couches de sables vaseux compressibles à fortement
compressibles et dont le principal rôle est d’uniformiser le tassement du réservoir et par suite,
de minimiser le risque des tassements différentiels.
La réalisation de la galette est précédée par un renforcement du sol, sur les six premiers
mètres, par des colonnes (ou pieux) de sable surmontées par un matelas drainant d’épaisseur
15cm. D’après les données issues de trois sondages carottés menés jusqu’à 40m environ, et
les résultats d’essais réalisés au laboratoire sur plusieurs échantillons intacts prélevés entre 6m
et 40m de profondeur, le sol peut être subdivisé en six couches surmontées par la galette en
matériau sélectionné (Figure 1). Les résultats de la reconnaissance géotechnique ont été
déterminés pour un autre projet de réservoirs limitrophes à celui ici étudié.
Les investigations géotechniques ont révélé que la couche située entre 2m et 30m de
profondeur, présente de faibles caractéristiques mécaniques, d’où il a été jugé nécessaire de
procéder à un renforcement du sol. La solution proposée, pour l’exécution du réservoir est un
renforcement par pieux de sable (technique de pointe récupérable, Magnan 1983). Le
renforcement exécuté est composé de 481 pieux de sable, de longueur 6m, de diamètre 0,6m,
répartis selon un maillage irrégulier et le taux de substitution correspondant est voisin de
11%. Cette solution avait pour buts l’accélération et la réduction du tassement de
consolidation primaire dans la couche superficielle.
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Figure 1 : Coupe géotechnique du sol de la fondation
Le tableau 1 indique que sur les six premiers mètres de profondeur le tassement à long terme
du sol en surface est de 95,1 cm qui correspond environ à 50% du tassement total. Il convient
de souligner que le tassement à long terme des couches n° 2, 3 et 4 est d’environ 75cm, sur
une épaisseur de 12 m. Ainsi l’amélioration par pieux de sable de 6m de longueur permettra
de réduire et d’accélérer environ 44% du tassement prévisible, qui est proche de celui de la
couche supérieure. Le tassement total du sol non renforcé, à court terme, a été également
estimé par un calcul en élasticité linéaire programmé dans le logiciel Columns 1.0 [1]. Le
tableau 2 résume les caractéristiques géotechniques et les valeurs du tassement des couches du
sol.
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Tableau 2 : Caractéristiques géotechniques des couches du sol
A partir du tableau 2, on remarque que le tassement à court terme, qui se produit sur les six
premiers mètres de profondeur est de l’ordre de 30% du tassement total. En supposant que le
tassement à court terme se produit à la fin de la construction du réservoir, le tassement
résiduel à long terme est environ de 35 cm ce qui est inadmissible avec la stabilité du
réservoir.
L’amélioration du sol par colonnes de sable sur les six premiers mètres de profondeur, a
permis la réduction du tassement, dans un rapport de huit fois, et son accélération juste en
quelques semaines. En revanche, Ce tassement en surface ne représente qu’environ le tiers du
tassement total, dont 50% environ se produit dans la couche de vase très compressible située
entre 6m et 18 m de profondeur. Ainsi, du point de vue réduction du tassement la solution
(pieux de sable de 6m de longueur), proposée est largement sous estimée.
En effet, sur les quinze ans de mise en service, le tassement observé à l’œil nu (sans la mise
en place d’un système de mesure) est de l’ordre de 15 à 20 cm. Ce tassement est celui de la
couche de vase très compressible située entre 6 m et 18 m de profondeur dont le degré de
consolidation atteint au bout de quinze ans est estimé environ à 46%, qui correspond environ
à un tassement estimé de 23 cm. Alors que le tassement de consolidation de la couche
améliorée s’achève suite à l’épreuve d’eau avant la mise en service du réservoir.
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3. Solutions proposées pour mise en service du réservoir
Cette solution nécessite le démontage entier de la coque du réservoir (y compris son fond
métallique) pour la mise en place des micropieux selon un maillage où l’espacement
augmente du centre vers le bord du réservoir. Des poutres de couronnement reliant les têtes
des micropieux serviront pour une répartition des charges sur toute l’emprise du réservoir. Les
micropieux de type III, de diamètre 0,3m reprennent les charges transmis par frottement
latéral. Un total de 64 micropieux a été estimé correspondant à 1600 ml (Figure 2). Ce calcul
a été réalisé en se basant sur les données pressiométriques du projet Pont Rades La Goulette
[3], faute de données pressiométriques . Le renforcement par micropieux, bien qu’il
représente une solution onéreuse, il garantira la stabilité du réservoir sans risque de tassement
à long terme.
Figure 2. Réseau de micro pieux reliés par des semelles de liaison en béton armé
Elle présente l’alternative de ne pas démonter la coque du réservoir qui sera rénovée sur les
aires affectées par le flambement. Les inclusions sont mises en place par forage et doivent
être ancrées dans la couche de sable située à partir de 23 m de profondeur (Figure 3).
Le principe de fonctionnement de ces inclusions est comme suit : reprendre essentiellement
(par le frottement latéral) une proportion du poids total transmis par l’ouvrage. Il faudra donc,
estimer l’effort de frottement latéral total admissible à reprendre par une inclusion et
déterminer le nombre d’inclusions nécessaire en fonction de la proportion de la charge à leur
allouer. Si cette dernière est estimée à 67%, les 33% restants de la charge seront transmis au
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sol initial, dont le degré de consolidation a augmenté de l’ordre de 50% durant les quinze ans
de service. Etant donné que les IRI sont recouvertes en tête par une couverture en BA, une
meilleure concentration des charges a lieu, de ce fait leur nombre est inférieur à celui des
micropieux, il serait environ de 25 inclusions rigides.
De point de vue économique, la solution de renforcement par IR inclinées est alors moins
onéreuse que celle des micropieux reliés par des poutres de couronnement en béton armé.
4. Synthèse et recommandations
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permettra de déterminer correctement les paramètres géotechniques actuels qui ont été
notamment affectés par la consolidation partielle due à la mise en service durant quinze ans.
Sur la base de ces données un dimensionnement adéquat de la solution de renforcement
permettra de déterminer le nombre des inclusions verticales à pourvoir et dont la longueur
totale est de 27 m à 30 avec un ancrage de 2 m dans la couche de sable dense située environ à
la profondeur 23 à 28 m.
Finalement, il est à rappeler qu’une reconnaissance géotechnique spécifique à l’ouvrage
aurait été nécessaire pour éviter le recours à des données géotechniques non représentatives
même si elles concernent des ouvrages limitrophes à celui faisant l’objet de l’étude
Références
[1] Bouassida M. et Hazzar L. (2011). Novel tool for optimised design of reinforced soils by
columns. Ground Improvement journal. In press.
[2] Magan J.P. (1983). Théorie et pratique des drains verticaux. Eyrolles. Paris.
[3] Rapport géotechnique (2010). Cas pathologique du réservoir n°16 de la SNDP (AGIL) de
la zone d’hydrocarbures à Radés. Simpro. www.simpro-tn.com