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I- Les composants et les relations du système économique : les acteurs, les flux et les marchés
Contenu:
1-1 Définition et objet de la science économique
1-2 Les courants de la pensée économique
1-3 Approches d’analyse économique : approche microéconomique et approche macroéconomique.
1-4 Les agents économiques et leurs fonctions principales
1-5 Le circuit économique
1-6 Le marché
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M. Larbi TAMNINE
1-1 DEFINITION ET OBJET DE LA SCIENCE ECONOMIQUE
1-1-1 Définitions
« L’économie étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent les ressources rares en vue de
satisfaire au mieux leurs besoins.
La définition présentée ci-dessus permet en outre de comprendre le point de départ de la plupart des théories
économiques. Face à un problème quelconque, l’économiste commence presque toujours par se demander :
1- Qui sont les décideurs- les individus ou les groupes d’individus qui font les choix déterminants ?
La science économique est « la science de l’administration des ressources rares. Elle étudie les formes que
prend le comportement humain dans l’aménagement de ces ressources ; elle analyse et explique les
modalités selon lesquelles un individu ou une société affecte des moyens limités à la satisfaction des
besoins nombreux et illimités ». R. Barre, économiste français.
« L’économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont employées pour la satisfaction
des besoins des hommes vivant en société ; elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles que sont
la production, la distribution et la consommation des biens, d’autre part aux institutions et aux activités
ayant pour objet de faciliter ces opérations. » Edmond Malinvaud - Leçons de théorie microéconomiques
« La science économique est celle qui a pour objet la production, la consommation et l’échange de biens et
services rares. »J- Fourastié, pourquoi nous travaillons, PUF, 1959.
« L’économie est l’étude de la façon dont l’homme et la société choisissent avec ou sans recours à la
monnaie, d’employer des ressources productives rares qui sont susceptibles d’emplois alternatifs pour
produire divers biens, et les distribuer en vue de la consommation, présente ou future, des différents
individus et groupes qui constituent la société" ». P. Samuelson
« Un économiste, un chimiste et un physicien sont échoués sur une île déserte avec comme seul moyen de
survie des boîtes de conserves, mais pas d’ouvre-boîtes... Le chimiste propose : " Il n’y à qu’à les mettre
dans l’eau de mer et attendre que le sel ronge le métal. ". Le physicien propose : " On les pose sous un
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cocotier et on attend que des noix de coco les brisent en tombant. ". L’économiste prend alors la parole: "
Bon, posons notre première hypothèse : nous avons un ouvre-boîte… » P. Samuelson
2- L'économie est-elle une science?
Karl Poper (1963) indique qu'une proposition devient scientifique quand elle peut être réfutée, c'est-à-dire quand il
est possible de la confronter aux faits. Une hypothèse scientifique est donc une proposition qui comporte en elle la
possibilité de sa réfutation. Le caractère scientifique d'une hypothèse peut se comprendre à travers la célèbre
parabole du cygne noir. Ce n'est pas parce que l'observation nous a conduits à ne rencontrer que des cygnes blancs
que tous les cygnes sont blancs. Le scientifique gagnerait même à croiser un cygne noir, car il prouverait alors que
tous les cygnes ne sont pas blancs. En somme, il est possible de prouver une erreur (l'existence d'un cygne noir
prouverait qu'ils ne sont pas tous blancs), alors qu'on ne peut jamais établir une vérité. Une analyse scientifique
n'est digne de ce nom que si elle peut être réfutée par l'observation des faits. Le problème, en science économique,
vient du fait que l'expérimentation apparaît difficile. Il semble inconcevable de faire des expériences pour savoir si
la hausse des taux d'intérêt peut accroitre le chômage. Ce problème pose aussi pour d'autres sciences "dures": que
dire du clonage humain, des essais nucléaires? Cela revient à remettre en cause le critère de Scientificité avancée
par Poper: ce n'est pas parce qu'on ne peut pas faire d'expérience que la démarche en économie n'est pas
scientifique. L'expérimentation est en partie possible, si l'on construit des modèles qui permettent des simulations à
l'aide d'outils mathématique et statistiques. En outre, l'économiste peut s'appuyer sur l'histoire pour valider son
modèle théorique: ainsi, pourrait-on peut-être observer, au cours de l'histoire, que les périodes de hausse des taux
d'intérêt se font caractérisées par une hausse du chômage.
Enfin, les hypothèses en économie doivent être entendues comme des probabilités : le consommateur est le plus
souvent rationnel, et ce n'est pas parce qu'on rencontre un individu qui ne l'es pas (un "cygne noir") que l'hypothèse
de rationalité doit être rejetée.
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2- Une science économique qui étudie la rareté
La science économique est bien entendu une science humaine puisqu'elle a pour objet d'étude l'être humain, mais
aussi une science sociale, puisqu'elle étudie les individus au sein de la société.
Longtemps l'économie fut considérée comme la science de l'accumulation des richesses. Déjà Aristote proposait
une division en trois branches de la science de l'homme: l'éthique, l'économique et la politique. Si l'éthique relève
de l'individu et la politique de la Cité, l'économique caractérise l'activité familiale. En effet, le mot économie
provient du grec "Oîkos, qui signifie maison, et de "nomos" qui représente les règles. L'économie serait donc
l'ensemble des règles de conduite des activités domestiques. Le philosophe grec indique que la science de
l'acquisition des richesses, la chrématistique, est un élément de l'économique. Autrement dit, l'accumulation de
richesses n'a pas pour cadre que la famille.
il faut attendre le développement du capitalisme commercial, après le Moyen Âge, pour considérer la production de
richesses étendue à l'échelle de la nation, et non pas limitée à la famille.
Dès lors, l'accumulation de richesses sera encouragée par l'Etat, notamment chez les mercantilistes des XVIe et
XVIIe siècles. L'économie devient politique, c'est-à-dire que son champ s'élargit, passant du cadre familial au cadre
de la nation, comme l'illustre l'ouvrage d'Antoine de Montchrestien, traité d'économie politique, paru en 1615.
Toutefois, si l'économie est une science humaine, il convient de se demander ce qui distingue des autres sciences
humaines. Toute science se donne un objet d'étude précis qu'elle tente d'analyser. Si la science politique privilégie
l'étude du pouvoir, la science économique se concentre, elle, sur la rareté.
Le constat de départ de l'analyse économique est somme toute assez simple : les hommes éprouvent des besoins
illimités mais les ressources dont ils disposent pour les satisfaire n'existent qu'en nombre limité (phénomène de
rareté), en conséquence ils doivent faire des choix.
Economie générale, J. Longatte et P.Vanhove, Dunod, Paris , 2001
L'activité économique a pour fin la satisfaction des besoins humains, c'est-à-dire l'ensemble des désirs qui peuvent
animer les hommes depuis les besoins alimentaires (manger, boire) jusqu'aux désirs de divertissement et
d'éducation. Les besoins n'intéressent l'économiste que dans la mesure où ils sont satisfaits par des biens
économiques, c'est-à-dire par des éléments naturels rares ou par des productions de l'homme. Certains biens sont
dits libres, ils n'appartiennent pas au champ d'analyse de l'économie car ils sont si abondants qu'aucun effort n'est
nécessaire pour en bénéficier (air, soleil). Outre les biens naturels rares (gibier, sites pittoresques), il existe surtout
des biens produits par les hommes. Les biens sont crées par des actes de production qui consistent à combiner les
ressources économiques ou facteurs de production (ressources naturelles, facteur travail, et facteur capital). Les
facteurs de production étant rares, les biens économiques le sont aussi. Or, en face des biens rares, les besoins
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humains sont illimités, ils tendent même à se développer avec les nouvelles possibilités techniques et avec les
nouvelles raretés dues au développement industriel et urbain (silence, espace vert,...). Un écart subsiste entre les
besoins illimités que les hommes ressentent et les biens économiques qui restent limités. Il s'ensuit des phénomènes
de rareté. Des choix doivent donc être effectués: des exemples de ces choix peuvent être fournis sous forme
schématique: l'économie considérée produira-t-elle beaucoup d'automobiles et peu de logement ou l'inverse?
Produira-t-elle beaucoup de biens de consommation finale destinés à satisfaire les besoins immédiats des
consommateurs (alimentation, vêtements, réfrigérateurs) ou beaucoup de biens de production (machines-outils,
matières premières)?
Denise Flouzat, Economie contemporaine, T1, les fonctions économiques, Collection Thémis, PUF, 1994
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SYNTHESE
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Le besoin est associé à un manque ; un sentiment de privation accompagné du désir ou de la nécessité de le faire
disparaître. Il faut distinguer :
- Les besoins primaires, qui ont un caractère absolu parce que leur satisfaction est nécessaire à la
survie (exemple : nourriture) ;
- Les besoins secondaires, voire tertiaires, qui ont un caractère relatif ; on ne les éprouve qu’au
contact d’autrui et ils varient dans le temps et selon les sociétés.
1- Les besoins physiologiques (vitaux ou primaires): ce sont des besoins dont la satisfaction assure la
survie et l’existence de l’Homme.
Exemple : Manger, se soigner, se reposer,…
2- Les besoins de sécurité : Ils consistent à la recherche de la protection contre les différents dangers qui
nous menacent. Il s’agit donc d’un besoin de conservation d’un existant, d’un acquis.
Exemple : se loger, avoir un emploi stable,…
3- Les besoins d’appartenance à un groupe : Ils révèlent la dimension sociale de l’individu qui a besoin de
se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail, association, ...).
Exemple : s’affilier à un parti politique, se comporter en bourgeois, …
4- Le besoin d’estime : Il prolonge le besoin d’appartenance. L’individu souhaite être reconnu en tant
qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.
Exemple : Etre maire de Fès, vouloir être directeur d’une multinationale,…
5- Le besoin d’accomplissement personnel : C’est le besoin d’affirmer d’une manière personnelle son
caractère tout à fait unique, de réaliser ses potentialités, ses dons. De donner à ce qu’on fait (et ce peuvent
être les choses les plus simples) sa touche personnelle.
Exemple : inventer une technique de production, écrire et diffuser un livre, …
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* Say considère que la valeur d'usage des biens est leur valeur réelle ; la valeur d'échange ne représente que les
prix (reprend distinction entre valeur d'échange et d'usage).
Valeur d'usage = capacité d'un bien à satisfaire des besoins (utilité.)
* Selon Say, le prix n'est pas fonction du coût de production, mais varie selon ce que l'acheteur paie et/ ou est prêt à
acheter. Pour lui, le prix va tendre à s'ajuster à la valeur d'usage dans un système libéral.
b) Les néoclassiques :
* Ils raisonnent en terme d'utilité marginale, c'est à dire l'utilité de la dernière unité consommée (= c'est ce que va
rapporter une unité supplémentaire de production). La notion de besoin est introduite ; rôle de demandeur.
* Combine à la valeur la rareté et l'utilité.
Bref : La valeur d'un bien est déterminée par l'utilité et la rareté.
La valeur travail : (A. Smith, D. Ricardo, K. Marx)
a) Adam Smith (1723-1790) :
Fondateur de l'école classique, il est le 1ier à formuler théorie de la valeur.
* La valeur d'un bien est déterminée par la quantité de travail commandé, la quantité de travail qu'il permet
d'acquérir. Autrement dit, la valeur d’une marchandise est fonction de la quantité de travail que sa vente permet
d'acheter. Selon cette théorie, la valeur d'un kilo de blé dépendrait en effet de la quantité de travail que le blé
permet d'acheter. Pour Smith la valeur doit être rattachée au travail.
* Il fait la distinction entre : la valeur d'usage et la valeur d'échange.
b) David Ricardo (1772-1823) :
Il reprend la théorie de la valeur- travail de Smith en l'enrichissant.
* Ce n'est plus la quantité de travail commandé, mais la quantité de travail incorporé qui fait le coût du produit. Si
un artisan maladroit met deux jours pour fabriquer des chaussures que les autres artisans assemblent en une
journée, il ne les vendra pas deux fois plus cher. Sur un marché donné, la valeur d'une marchandise est unique, et
elle est le résultat d'une moyenne entre les temps de fabrication des différents producteurs.
* La valeur dépend du coût en travail de marchandise comme le prouve la croissance des prix des objets (quantité
de travail fixée dans une chose règle sa valeur échangeable : si augmentation de la quantité de travail, augmentation
de la valeur de l'objet).
c) Marx (1818-1883) :
* Marx reprend très largement l'analyse de Ricardo (rareté et quantité de travail incorporé).
* Mais ajoute que c'est la notion de quantité de travail socialement nécessaire donc correspondant aux techniques
de production de l'époque qui déterminent la valeur d'un bien (coût de la vie, entretien de la famille...)
Marx introduit ici la notion de plus-value et d'exploitation (plus-value créée par les capitalistes = travail non
rémunéré) ; mais les néoclassiques n'ont pas tout à fait la même vision ; Ils s'appuieront sur la théorie de JB Say.
Bref : C'est la quantité de travail qui détermine la valeur.
3- Le problème économique
Le problème économique est de savoir comment les hommes vont s'organiser pour satisfaire au mieux leurs besoins
sachant que d'une part, les biens et services sont limités (ils ne peuvent les acquérir tous et en quantité illimitée),
d'autre part, les besoins sont illimités (l'homme, grâce au développement économique, voit son niveau de vie
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augmenter, et cherche à satisfaire de nouveaux besoins que la société a créés pour améliorer son confort et son bien
être).
L'objet de la science économique est d'étudier autour des trois fonctions économiques principales que sont la
production, la consommation et les échanges, comment les hommes vont s'organiser, effectuer des choix, prendre
des décisions pour aller dans le sens du progrès économique et social.
Schéma
Schéma conceptuel
conceptuel :: LE
LE PROBLEME
PROBLEME ECONOMIQUE
ECONOMIQUE
Un problème
économique se pose
Un constat :
Pourquoi ?
Conséquence ?
Comment le résoudre ?
De consommation : De production :
Moyen :
Quoi ? Quoi ?
la négociation
Combien ? Comment ?
Buts :
se procurer un avantage
Qui prennent en compte :
maximum de satisfaction des
besoins avec le minimum de moyens
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L’économie positive explique pourquoi les choses et les comportements sont ce qu’ils sont. Alors que l’économie
normative cherche à définir ce que doivent être les choses et les comportements.
La microéconomie et la macroéconomie :
La microéconomie correspond à l’analyse des comportements individuels (comportement du producteur et du
consommateur)
La macroéconomie s’intéresse à l’analyse des comportements collectifs et globaux (comme la production
nationale, les exportations, le budget de l’Etat).
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