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Discours oral et écrit

I / Langue orale et langue écrite, une


dichotomie en question
Différences entre l’oral et l’écrit:
- message oral : réalisation sonore, produite par les organes de la parole, qui sollicite la
perception auditive. Élaboration en cours de route. On avance en temps réel, à mesure
de la pensée de façon non linéaire (arrêts, hésitations, retours en arrière, ratés…)
- message écrit : réalisation graphique, sur un support matériel spécifique, qui sollicite la
perception visuelle. Élaboration préalable plus ou moins minutieuse. Généralement bien
structuré, chaîne linéaire qui se déroule.

Langue orale et langue écrite : quelques rappels


Primauté de l’oral sur l’écrit :
- toutes les langues sont d’abord parlées et beaucoup de langues n’ont pas de système
écrit : pour environ 6000 à 7000 langues vivantes, environ 200 d’entre elles sont écrites.
- tout le monde –sauf pathologie– sait parler, mais tout le monde ne sait pas écrire : la
langue écrite doit faire l’objet d’un apprentissage, venant après celui de l’oral.

Pourtant, l’oral est souvent considéré comme un code secondaire et son étude a longtemps
été négligée. La place de l’oral et de l’écrit n’est cependant pas du tout la même dans notre
compétence langagière. L’écrit est un autre mode d’énonciation, avec ses propres règles.

Français oral vs français écrit : de la dichotomie à la typologie


Écrit élaboré vs oral spontané : vision très étroite puisqu’il existe de l’oral élaboré (discours,
conférences) et de l’écrit spontané (SMS, chats). Il existe des types de communication qui
empruntent à l’écrit et à l’oral.
Les réalisations linguistiques sont davantage déterminées par la situation d’énonciation que par
le canal.

Critères Crytal Oral Écrit


Rapport entre - dynamique et éphémère - statique, permanente
le locuteur et - en présence - distanciée
l’interlocuteur - le locuteur s’adresse à (au moins) un - le scripteur ne connaît pas son
interlocuteur spécifique interlocuteur
Rapport au - temps réel : délai entre production - délai plus ou moins important entre
temps et réception inexistant production et réception
- pression temporelle, donc temps de - pas de pression temporelle :
planification infime planification, analyse et correction
- erreurs et ratés corrigés seulement - plus grande exigence sur le plan de
par reprise, hésitation, rupture de l’organisation discursive, de la
construction compacité de l’expression et de
- constructions syntaxiquement plus l’explicitation
souples, reformulations et répétitions - unités syntaxiques et
- énoncés divisés par l’intonation organisationnelles identifiables
Contexte - interaction en face à face : recours - absence de contact visuel : pas de
à des indices extra-linguistiques contexte partagé ou de feedback
variés qui contribuent à la immédiat
communication - degré de précision élevé
- lexique peu précis, utilisation de nécessaire : les déictiques sont peu
nombreux déictiques faisant propices, car ils ne pourraient pas
référence à la situation être interprétés sans ambiguïté
Fonction - fonctions sociales ou phatiques - enregistrement de faits
- expression des opinions et attitudes - communication des idées
personnelles, grâce aux nuances - tâches de mémorisation et
(prosodie et signaux non-verbaux) d’apprentissage
Possibilités de - reformulation et ajout de - possibilité de corriger les erreurs
correction modalisation pendant l’énonciation, d’une version initiale sans que le
mais impossibilité de retirer ce qui a lecteur n’en sache rien
été dit - interruptions également invisibles
- interruptions et chevauchements de dans le produit fini
parole fréquents
Spécificités Prosodie : nuances infinies - mise en forme visuelle : mise en
d’intonation, de contraste de page, typographie, ponctuation
volume, de vitesse, de rythme sans - objets textuels : tableaux, graphes,
équivalent à l’écrit formules complexes
Comparaison des deux modes à l’aide des critères de Crystal (2006)

Pourquoi la linguistique s’est-elle peu intéressée à l’oral ?


Plusieurs raisons :
- historiques : attachement profond de la tradition grammaticale occidentale pour les
données écrites, plus facilement accessibles et maniables : stativité et perdurance
- techniques : difficultés pour « photographier l’oral » par un enregistrement réécoutable à
loisir, condition sine qua non de son étude scientifique. L’invention du magnétophone en
1930 est un pas en avant crucial mais tardif.
- méthodologiques : problème des conventions de transcription, notamment pour traduire
tous les aspects de l’intonation
- jugements normatifs : la langue écrite est considérée comme modèle : délaissement de
l’oral en linguistique, considérée comme relâchée, vulgaire, fautive… Les locuteurs ont
parfois le sentiment de « parler avec des fautes d’orthographe »

La question de l’apprentissage
S’exprimer à l’écrit ne consiste pas à simplement retranscrire le langage parlé : il s’agit de
rendre un contenu sous une forme très différente, soumise à des contraintes lexicales,
syntaxiques et discursives qui lui sont propres. Besoin de bien connaître les spécificités de l’oral
et de l’écrit pour enseigner tous les niveaux de la compétence rédactionnelle.

II / Les constructions à dislocation


La construction des énoncés : un exemple de différence entre oral et écrit
Tout système de langue est composé de deux composantes fondamentales : le lexique
(ensemble des mots de la langue) et la grammaire (ensemble des règles régissant la
combinaison des unités à tous les niveaux d’analyse : phonétique, morphologique…).

Côté lexique, les deux modalités partagent la grande majorité des unités, mais le recouvrement
n’est pas complet. Côté grammaire, on a l’impression que certaines règles syntaxiques
communément utilisées à l’écrit ne sont pas respectées à l’oral : grande différence entre l’oral
et l’écrit au niveau de la construction des énoncés.
Les outils d’analyse conçus essentiellement à partir de l’écrit sont inadaptés à la description de
la langue parlée : les unités d’analyse syntaxique comme la phrase sont-elles pertinentes ?

La phrase canonique : prédicat et arguments


Concept théorique inventé par les grammairiens, repris par les linguistes : définition
traditionnelle au pouvoir explicatif quasi nul et qui pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.

 La phrase simple canonique est une unité linguistique constituée par une structure
formelle bipartite centrée sur un prédicat verbal et ses arguments, véhiculant une
proposition douée de sens, et pourvue d’une intonation spécifique.

Les mots de la phrase sont organisés en groupes qui entretiennent entre eux des liens
morphologiques, sémantiques et syntaxiques les plus variés : l’un d’eux renvoie à une entité
dont on parle (SN) et l’autre dit quelque chose à propos de cette entité (SV).
Le verbe détermine la structure de la phrase de par ses propriétés lexicales/sémantiques :
donner implique un sujet, un objet du don (COD) et un destinataire (COI). Certaines expressions
existent indépendamment de toute autre entité, elles sont saturées : les expressions
référentielles. D’autres, comme les verbes (éléments insaturés), ne sont pas autonomes et
requièrent la présence d’arguments : les expressions prédicatives. La structure minimale d’une
phrase repose sur les seuls constituants requis par le sémantisme du prédicat verbal.

 Une phrase complexe est une structure qui comporte deux ou plusieurs unités
formellement identiques à la phrase simple, intégrées dans une unité plus grande.

La phrase canonique en question : sujet lexical et sujet pronominal ?


La phrase canonique est relativement fréquente à l’écrit. Les positions d’argument sont
occupées par des syntagmes nominaux lexicaux. À l’oral, on n’utilise rarement la phrase
canonique : les sujets sont majoritairement pronominaux, et les compléments sont pour la
plupart lexicaux (analyse de la distribution des sujets lexicaux et pronominaux dans un corpus
de français parlé, Lambrecht, 1994).

À l’oral, les sujets préfèrent une construction phrastique dans laquelle le sujet est un pronom et
où les SN suivent le verbe (fonction de complément) : cette structure, appelée structure
phrastique préférée, est une construction fréquente à l’oral, proscrite à l’écrit.

Grand nombre de sujets pronominaux à l’oral : dislocation du sujet à gauche ou à droite,


impliquant sa reprise ou son introduction dans la phrase par un pronom.
Ex : « Notre maire, il parle spontanément. »
Cette façon de formuler les énoncés est liée aux contraintes de distribution des informations
connues et nouvelles dans l’énoncé.

Vision plus nuancée de C. Benveniste : le taux de sujets nominaux dépend aussi du registre (les
genres de langue parlée) et de la situation de communication (contexte partagé, implication
du locuteur, co-présence de l’interlocuteur…)

Les structures linguistiques réalisant la « construction phrastique préférée »


Deux types principaux de structures linguistiques réalisent ce que Lambrecht appelle la
construction phrastique préférée en français parlé :
- les constructions à dislocations : un élément est extrait de sa position normale en début
ou à la fin de l’énoncé.
Ex : « Ma sœur, elle fait de la linguistique au Mirail. »
- Les constructions clivées : extraction du syntagme nominal à l’aide de « c’est », « il y a »,
ou le verbe « avoir », puis relativation par « que » ou par « qui ».
Ex : « C’est une famille qui va dans la forêt cueillir des fruits. »

Ces deux types de structures typiques de l’oral privilégient le sujet pronominal.

Types de dislocation : à gauche et à droite


Dans ce type de structure, un élément qui pourrait fonctionner comme argument ou comme
adjoint du verbe se trouve placé hors de la structure prédicat-argument, à sa gauche ou à sa
droite. Il est possible de disloquer le sujet, l’objet direct ou indirect, ainsi que d’autres
constituants faisant partie du syntagme verbal. L’élément disloqué peut être ou non repris par
un pronom. Dans certains cas, il n’est pas possible d’attribuer une fonction à l’élément
disloqué.

Le choix de la dislocation n’est pas indifférent : les principes sous-jacents et les intentions de
communication ne sont pas du tout les mêmes d’un type de dislocation à l’autre.

La dislocation n’est pas un phénomène récent : exemples anciens à la fin du XVIIè.

III / Les constructions clivées


Deux types de structures : présentationnelles et clivées
Attention : proximité des constructions clivées avec les constructions présentationnelles, qui
exploitent un peu le même type de schéma et peuvent donner lieu à des confusions.

Clivée : construction introduite par « il y a » ou « c’est », suivie d’une proposition relative qui
permet de prédiquer tout de suite le nouveau référent introduit.
Présentationnelle : même type d’introduction, mais sans proposition relative. Une deuxième
phrase est utilisée pour dire quelque chose à propos du nouveau référent.
Ex : « C’est une famille. Ils vont dans la forêt cueillir des fruits. »

« Un enfant arrive. » Cette phrase banale à l’écrit est peu fréquente à l’oral : « un enfant » est
une expression référentielle indéfinie. Le référent n’est pas considéré comme connu de
l’interlocuteur. À l’oral, on trouve rarement des syntagmes indéfinis en position sujet : on recourt
plutôt à des clivées, comme « il y a un enfant qui arrive », structure permettant au locuteur
d’introduire un nouveau référent dans son discours.

Constructions clivées introduites par le verbe « avoir »


Constructions introduites par « il y a »
« Il y a » introduit un nouveau référent, sous la forme d’un syntagme nominal indéfini, suivi
immédiatement par une proposition relative qui dit quelque chose à propos de ce référent : « il
y a SN qui V ».

Utilités : attirer l’attention sur une spécificité d’un des membres du syntagme nominal, introduire
un personnage dans un récit, changer le référent source de l’événement et donc la
focalisation de l’action.
Ex : [pendant que le garçon essaie d’enfiler un patin à glace], il y a le chien qui s’amuse et qui
essaie d’en mettre un.
Constructions introduites par « avoir »
Le verbe avoir seul sert également à introduire une construction clivée : « j’ai SN qui V ».

Le référent nouveau (complément du verbe avoir) est mis en relief et par le biais de la reprise
par le pronom relatif, on dit quelque chose à son propos dans la foulée.
Ex : J’ai eu mon beau-frère qui a fait Paris-Nice en 5 heures.

Constructions clivées introduites par « c’est… que »


Constructions clivées
Le référent est un référent connu (défini). Structure : « C’est SN qui V ».

Une construction en deux parties :


- le SN qui suit « c’est » a une fonction de complément se trouvant focalisé
- le SN est repris comme une information connue à l’aide de « qui/que », sur laquelle il est
possible de dire quelque chose
Ex : [c’est Obélix] qui [est tombé dans la potion magique]

Deux utilités à la clivée :


- elle fournit un moyen de focaliser le référent.
- elle sert aussi à marquer le contraste (c’est Obélix, et non Astérix qui est tombé… )

Constructions pseudo-clivées
Structure : « Ce que / qui V, c’est … ». La partie contenant le verbe vient en premier, et ensuite
le lexème qui spécifie le sujet. La formule est dilatoire. Effet de suspense, elle fait attendre la
spécification lexicale de ce qu’elle annonce. Cette structure permet de focaliser un SN ou bien
une proposition entière qui aurait été sujet dans la construction canonique.
Construction fréquemment utilisée avec des verbes de sentiment : plaire, intéresser, inquiéter…
Ex : « ce qui me plairait moi, c’est l’Andalousie » = « c’est l’Andalousie qui me plairait ».

Attention : Ne pas confondre la construction clivée « C’est SN qui V » (où la forme « c’est » est
comme figée) et les constructions où le pronom « c’ » est un pronom anaphorique.

IV / Fonctions des constructions


disloquées et clivées
Pourquoi les locuteurs utilisent-ils les constructions disloquées et clivées à l’oral ?

Structure informationnelle : information donnée vs nouvelle


Pour comprendre comment on gère l’information donnée et l’information nouvelle dans une
phrase, on s’intéresse à sa structure informationnelle.
Ex : a. Il boit pour oublier. // b. Pour oublier, il boit.

La phrase b n’est pas une simple mise en relief stylistique de la phrase a. Dans les deux phrases,
l’information nouvelle et l’information connue ne sont pas identiques.
Démonstration en formulant les questions auxquelles chacune des deux phrases apporte une
réponse : pourquoi boit-il ? que fait-il pour oublier ?
Ce qui est déjà connu est différent de ce qui est nouveau dans les deux phrases :
- a. « il boit » constitue l’élément connu du destinataire, et « pour oublier » est l’élément
nouveau
- b. « pour oublier » est l’élément connu du destinataire, et « il boit » est l’élément nouveau

L’élément qui occupe la position initiale constitue le point de départ, un « crochet »


d’information déjà connue, auquel on accroche l’information nouvelle.

Structure thématique
Considérer la structure thématique : s’intéresser à la manière dont on gère ce qui est déjà
connu et ce qui est nouveau :
- le thème, information connue, est le point de départ, ce dont on parle.
- le rhème ou focus, est l’information nouvelle. C’est ce qu’on dit à propos du thème.

Les constructions disloquées permettent au locuteur de placer en tête le groupe auquel il veut
donner le statut de thème (ce groupe peut être le sujet ou l’objet). On donne ainsi une place
particulière à l’information connue, on met en évidence un thème : thématisation.
Ex : « ce film, c’est un chef d’œuvre. »

Les constructions clivées permettent la focalisation : la mise en relief de l’information nouvelle.


Ex : « C’est hier qu’il m’a téléphoné. » (et pas aujourd’hui)

Pourquoi les constructions disloquées ?


Le locuteur pose un référent (information nouvelle) en position finale. Puis, la construction
disloquée lui permet de le reprendre à gauche, pour en faire ce dont il parle, l’à propos
(thème) de l’énoncé suivant.
Ex : « Tu vas donner le DVD à Pierre ? Non, Pierre, je vais lui donner le livre. »

Notion d’activation
La notion d’activation renvoie à la présence qu’occupent les référents dans la mémoire des
interlocuteurs lors d’un échange conversationnel. Quand il est question de plusieurs référents,
tous ne sont pas présents dans la mémoire des locuteurs au même degré, au même moment.

Focalisation : l’échange peut concerner plusieurs référents, et se focaliser ensuite sur l’un
d’entre eux. Il faudra pour cela réactiver ce référent passé à l’arrière-plan. C’est là
qu’interviennent les constructions clivées pour réactiver un référent, le remettre sur la scène de
l’échange.
Ex : « au fait, tu sais que c’est Luc qui a ton bouquin ? »

Clarification : quand plusieurs référents sont actifs en même temps, il peut être nécessaire de
clarifier le référent dont on parle pour lever une ambiguïté, à l’aide d’une construction à
dislocation (à droite dans ce cas)
Ex : « j’ai rencontré Pierre. On a beaucoup parlé de Marc. Il a encore raté son permis, Marc. »

Différences entre les constructions : poser ce dont on parle vs clarifier/confirmer


Quel est le rôle des dislocations dans le discours du locuteur qui les emploie ?

Les constructions disloquées assurent plusieurs fonctions :


- Référent(s) non activé(s) : fonction d’activation du référent. On pose ce dont on parle et
on active le référent dont on va parler.
- Référent(s) activé(s) :
o Confirmation : pour être sûr que le pronom « en » a bien été identifié par son
interlocuteur, le locuteur reprend le référent par le biais de la construction
disloquée à droite. Ex : « j’en connais plein, des histoires drôles »
o Clarification : avec la dislocation à gauche, le locuteur précise le référent, quand
ce dernier n’est pas accessible. Ex : « le chat, il se fait écraser »
o Désambiguïsation : quand plusieurs référents sont activés, le référent du pronom
relatif est théoriquement ambigü. Le détachement à droite permet de dissiper
cette ambiguïté en indiquant explicitement le référent sous la forme d’un
syntagme nominal détaché. Ex : « … et qui s’appelle Baba, le chat »

Y a-t-il une différence entre thématisation et topicalisation du point de vue de la


structure informationnelle ?
Il existe un sous-type de dislocation à gauche, sans reprise pronominale.
Ex : a. Le chocolat – j’adore.
b. Les tulipes – il faut planter un nouveau bulbe chaque année.
Dans la phrase a, l’élément disloqué occupe une position argumentale et remplit une fonction
syntaxique (COD du verbe aimer). Dans la phrase b, il n’est pas possible d’attribuer une
fonction à l’élément disloqué.

Analyse du point de vue de la structure informationnelle.


La thématisation nécessite que le référent soit connu. « le chocolat » entretient une relation de
dépendance syntaxique avec le verbe (fonction objet) sans qu’il y ait de pronom dans le
noyau prédicatif. (Ce type de phrase est lié aux verbes comme aimer, détester, connaître…)

La topicalisation ne présente pas de relation syntaxique entre l’élément disloqué et la


prédication : l’élément disloqué pose ce dont on parle librement par rapport à la structure
prédicative, sans que le référent appartienne nécessairement à l’information déjà donnée.
À noter : quelques cas de dislocations de syntagmes prépositionnels (gauche et droite)

Pourquoi les constructions clivées ?


L’information nouvelle (focus ou rhème) apparaît le plus souvent dans la position syntaxique du
complément d’objet. Les constructions clivées permettent de mettre en avant ce qui est
nouveau (focalisation).

Une phrase canonique comme « Une copine arrive » est plutôt peu probable à l’oral. En effet,
le syntagme nominal indéfini en position syntaxique de sujet et en position d’information
connue (point de vue informationnel) est problématique. Cela montre un référent nouveau
pour l’interlocuteur. À l’oral, il est très difficile à mettre en position sujet car c’est la position de
l’information connue et qu’il n’a pourtant pas encore été introduit dans le discours (indéfini).

La construction clivée permet donc d’introduire un nouveau référent dans la position normale
de l’information nouvelle (à savoir la position objet du verbe avoir ou attribut du verbe être) : le
référent est ainsi focalisé. La reprise de l’objet par la relative permet de dire immédiatement
quelque chose à propos de ce référent nouvellement introduit sans qu’il soit nécessaire de faire
une seconde phrase.

V / Oral, écrit et complexité syntaxique


Le passage de la phrase simple à la phrase complexe peut se faire par l’ajout de modifieur (au
sujet, au verbe), d’objet, ou de modifieur à l’objet.
« Les phrases qui poussent » ou « comment faire pousser les phrases » ?
On peut ajouter à une phrase simple des syntagmes nominaux, adverbiaux ou prépositionnels,
mais aussi des propositions participiales, infinitives, relatives ou à verbe conjugué.
La syntaxe complexe est une façon de combiner des idées, en spécifiant des relations et en
hiérarchisant des propositions.

Lors de la construction du texte, l’ajout d’information peut se faire par :


- parataxe : en juxtaposant des énoncés minimaux
- hypotaxe : en reliant syntaxiquement les énoncés

Parataxe et hypotaxe dans la construction d’un texte écrit


Dans le cas de la parataxe, l’interlocuteur construit un lien entre deux énoncés car il suppose
qu’ils doivent s’interpréter comme « allant ensemble » selon un principe de cohérence.

La nature du lien n’est pas explicitée. En s’appuyant sur leur sens, on peut interpréter la relation
entre les deux énoncés : contraste (verbes antonymes), ordre temporel (récit)…

Dans le cas de l’hypotaxe, le lien peut être une coordination (« et »), une subordination à verbe
fini, une subordonnée réduite…
L’hypotaxe peut également montrer un ordre temporel avec des constructions subordonnées :
subordonnée conjonctive (avant que, depuis que, une fois que… en position initiale),
subordonnée corrélative (à peine… que…), structure de prédication seconde (participiale
verbale au participe passé avec/sans marqueur temporel, ou verbale au participe présent).

Complexité et maturité syntaxique à l’écrit


Maturité syntaxique : notion liée à une conception du développement langagier et méthode
d’analyse des textes d’apprenants.

En devenant adultes, les locuteurs complexifient/allongent leurs phrases et condensent


l’information. Ils produisent plus de subordonnées et plus de compléments. La rigidité de l’ordre
S-V-C fait place à la souplesse introduite par l’utilisation et le déplacement des SP et SN
apportant des informations spatiales ou temporelles (les circonstanciels)

Cinq mesures de maturité syntaxique :


- nombre moyen de mots par phrase
- nombre moyen de subordonnées par phrase
- nombre et complexité des SN (présence de modifieurs du nom)
- nombre moyen de modifieurs spatio-temporels par phrase
- complexité du syntagme verbal

Quand les phrases contiennent peu d’information et sont composées selon un ordre rigide, la
réécriture est recommandée (faible maturité syntaxique). Quand les phrases présentent plus de
circonstanciels et de subordonnées, elles sont plus denses (haute maturité syntaxique).

Complexité syntaxique à l’oral : des idées reçues aux fonctionnements observés


Divergence de point de vue sur l’utilisation des constructions à l’oral (Riegel vs Blanche
Benveniste) : pourtant, parataxe et hypotaxe sont toutes deux utilisées.

Les productions orales se caractérisent par une complexité particulière dûe à la présence de
parenthèses ou de commentaires qui viennent interrompre le déroulement normal de la
construction verbale.

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