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Après la publication de la liste des bénéficiaires des carrières de sable en novembre dernier, la réforme de Aziz
Rabbah, ministre de l’équipement et du transport, entame un nouveau tournant. La loi relative à l’exploitation des
carrières de sable et son décret d’application sont fin prêts. Ils viennent ainsi dépoussiérer un cadre juridique
considéré comme dépassé et laxiste : le texte instituant le système d’autorisation et définissant les prérogatives
des différents intervenants dans le secteur est un dahir qui remonte à 1914.
Plus de transparence et surtout plus de sanctions en cas d’infraction sont le crédo de ce projet de loi publié mardi
dernier sur le site du Secrétariat du gouvernement. Le but affiché : faciliter les procédures, préserver
l’environnement et renforcer le contrôle.
Parmi les dispositions novatrices, ce texte prévoit un régime de déclaration de toute carrière quelle que soit son
importance en vue de faciliter la procédure d’ouverture des carrières. Aussi, il met à jour le cadre juridique en
introduisant une définition précise des différents types de carrières du fait de la particularité de certaines
exploitations de roches ornementales utilisées dans le BTP, ou encore les carrières subaquatiques exploitées par
dragage en mer ou sur cours d’eau…
On note également l’instauration des schémas de gestion des carrières. Leur objectif est de localiser les endroits où
l’exploitation de carrières ne peut avoir lieu et de fixer la nature de réaménagement des sites des carrières en fin
d’exploitation, ainsi que les surfaces minimales d’exploitation. Ces schémas instaurent avant tout des conditions
draconiennes pour l’exploitation et qui s’appliqueront à l’ensemble des carrières ou à certaines catégories d’entre
elles, notamment les carrières à ciel ouvert, les carrières souterraines et les carrières subaquatiques. Cette loi
permet, en outre, à l’administration de fixer des conditions particulières pour «parer aux dangers et inconvénients
qui risquent de porter atteinte à la commodité du voisinage, à la santé, à la sécurité et la salubrité publique, à
l’agriculture, à la pêche maritime et l’aquaculture marine, à la protection de la forêt, de la faune, de la flore, de la
biodiversité, des ressources hydriques et de l’environnement et aux sites et monuments touristiques», stipule
l’article 30 de cet avant-projet de loi. Par ailleurs, cette nouvelle loi met en place une taxe par M3 de matériaux
commercialisés, les sommes collectées devront permettre le renforcement des moyens de contrôle et d’étude des
carrières au niveau du ministère de l’équipement. Elle prévoit en outre des sanctions administratives, financières et
pénales en vue de garantir le respect des dispositions de la nouvelle loi par les exploitants. Ainsi selon l’article 51,
les sanctions pénales peuvent aller de six mois à deux ans et d’une amende de 100.000 à 1 million DH à celui qui
exploite une carrière sans déclaration d’exploitation.
Pour pallier la confusion que connaît l’organisation du secteur à cause de la multitude des intervenants qui
interagissent dans le système (eaux et forêts, police des biens publics maritimes, environnement, impôts des
collectivités locales, ou encore le code pénal), cette loi permet la création d’une commission centrale et d’autres
préfectorales dont le but est de suivre, examiner et contrôler l’exploitation des carrières.
Le Maroc ne compte actuellement pas moins de 1.885 carrières toutes catégories confondues. Les carrières
de sable ne représentent que 346 dont 138 exploitent le sable des dunes et 143 produisent du sable de
concassage. En effet, le sable écoulé sur le marché national dont une grande partie est utilisée dans le secteur
du BTP peut avoir des origines diverses.