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APPLICATION AU DIMENSIONNEMENT DES ROULEMENTS

D'UN NOUVEAU MODELE DE CALCUL DE LA DUREE DE VIE

APPLICATION OF A NEW MODEL FOR CALCULATING


THE FATIGUE LIFE OF ROLLING BEARINGS

Gilles DUDRAGNE , Daniel GIRODIN


SNR Roulements, Direction du Produit, BP 2017, 74010 ANNECY CEDEX

Résumé

A ce jour, le calcul de la durée de vie des roulements repose encore largement sur la
norme ISO 281, laquelle est issue du modèle de Lundberg - Palmgren élaboré sur la base
d’une exploitation statistique de résultats d’essais et dans lequel le matériau est pris en compte
par l’intermédiaire de ses constantes élastiques et de constantes relatives au matériau
Le modèle proposé et appliqué dans cet article, repose sur une approche originale fondée sur
la micromécanique et la métallurgie physique de l’endommagement amorcé sur des inclusions
qui prend en considération les caractéristiques élastoplastiques de l’acier ainsi que ses
caractéristiques inclusionnaires. L’application de ce modèle au calcul de la durée de vie de
roulements, en acier 100Cr6, sollicités en conditions E.H.D, donne des prédictions en bon
accord avec les résultats expérimentaux obtenus en utilisant des aciers de propretés
inclusionnaires différentes.

The rolling fatigue life calculation is still based on the ISO 281 standard derived from
the well known Lundberg-Palmgren model in which the steel is taken into account through its
elastic constants and material constants.The new model used in this paper is based on a
micromechanics and physical-metallurgy approach of the damaging initiated on microinclusions
that takes elastoplastic and cleanliness properties of steel into consideration.The application of
this model to calculate the rolling fatigue life of bearings under E.H.D operating conditions gives
estimations in good agreement with the experimental results obtained with steels of various
cleanliness.

Introduction

Les roulements sont des éléments faisant partie intégrante de notre vie quotidienne, très
liés à ce qui transmet du mouvement dans tous les domaines : les transports et les machines.
La demande des clients utilisateurs et en amont des constructeurs de véhicules, de
moteurs ou de machines est de pouvoir disposer de composants fiables, performants et bon
marché. L’ensemble de ces critères ne peut être atteint que si l’on dispose d’outils de conception
performants permettant d’ajuster le mieux possible, et au plus juste, le besoin à l’offre. Pour ne
pas se tromper il est nécessaire de se baser sur des modèles de calcul validés qui prennent en
compte tous les paramètres principaux du mécanisme à concevoir.
Dans le domaine étudié, dans notre cas les roulements, les modèles existent depuis
plusieurs dizaines d’années et représentent le résultat d’une somme considérable de travaux
d’adaptation et de mise en forme à la fois du développement mathématique des équations de la
mécanique et du dépouillement statistique d’un certain nombre de résultats expérimentaux.
Cependant la difficulté due à la modélisation du comportement des matériaux n’a pas
permis d’unifier l’ensemble des valeurs des exposants des différentes équations pour chaque
type de roulements et n’a pas permis non plus d’assurer la pérennité de ce calcul dans le temps
sans réajustements à l’aide de facteurs correctifs liés à l’évolution permanente des matériaux
utilisés.
Un besoin de prise en compte par le calcul de paramètres intrinsèques aux matériaux est
ressenti aujourd’hui. Un modèle doit pouvoir atteindre un degré suffisant de précision sans devoir
être systématiquement réajusté par rapport à des essais de recalage et modifié par l’utilisation
de coefficients correcteurs à partir d’une formule de base.
Pour cela il a été nécessaire d’approfondir les phénomènes induits dans l’acier par le
cyclage répété du chargement. Que se passe-t-il dans le matériau au cours d’un (des) cycle(s)?
Comment le quantifier pour permettre la prévision? De quelle manière cela peut-il permettre de
mieux prévoir la durée de vie en fonctionnement d’un roulement dans son environnement? Ce
sont les différentes questions auxquelles nous essayerons de répondre, après avoir brièvement
rappelé quels sont les outils actuellement utilisés et en illustrant notre démarche par un exemple
d’application.

1. Bref historique des modèles de calcul de durée de vie des roulements

1.1. Capacité dynamique des roulements


Lundberg et Palmgren (L-P) [1] ont développé les concepts de durée de vie des
roulements sur la base de la théorie statistique de Weibull [2], en se basant sur le constat des
détériorations du matériau (fissures en sous couche) dans un volume restreint, de profondeur
limitée, défini par la théorie de Hertz (élastique) et en faisant l’hypothèse de l’influence
prépondérante de la contrainte de cisaillement orthogonal maximal.
La probabilité de défaillance est exprimée comme une fonction puissance de la valeur
maximale de la contrainte de cisaillement orthogonale τ0, de la profondeur z0 à laquelle elle
s’exerce, du nombre N de fois (nombre de cycles) où cette contrainte τ0 est répétée, pondéré par
les exposants matériaux e, c et h .
1 N e τ c0 V
ln ∝
S z h0
N = nombre de cycles pour une probabilité de survie S,
τ0 = Valeur maximale de la contrainte de cisaillement orthogonal τyz,
V α az0πd = volume du matériau soumis à la contrainte,
z0 = profondeur de la contrainte τ0
a = demi grand axe de l’ellipse de contact,
d = diamètre de la piste

Cette formulation a été la base du calcul de durée de vie en introduisant la notion de


capacité dynamique de base (charge pour laquelle 90% de la population atteint 1 million de
révolutions) qui est traduite par la relation ultérieurement admise comme norme internationale
(ISO 281) [3].
n
C 
L10 =  
P
Où: C ~ D1,8
n = (c-h+2)/3e pour un contact ponctuel
C ~ D1,07
n = (c-h+1)/2e pour un contact linéaire
La détermination des exposants a été réalisée expérimentalement sur un nombre limité
de roulements à billes et à rouleaux:
e (pente de la courbe de Weibull) en traçant lnln1/S = e ln L + ...
n (exposant durée de vie) en traçant expérimentalement ln C/P = n lnL50 sur 14 groupes
de 30 roulements pour le contact ponctuel sur base de roulements 1309 et 6309
La relation entre la capacité dynamique de base et la dimension des roulements a été
obtenue en traçant
1
P. L 3
D=
f c . Z 3 (i.cosα )
2 0,7

Les valeurs trouvées, c = 31/3, h= 7/3, e = 10/9 pour les contacts ponctuels et e = 9/8
pour les contacts linéaires ont été utilisées pour l’évaluation des exposants n de la formulation
normalisée encore utilisés actuellement (n= 3 pour les roulements à billes, n = 10/3 pour les
roulements à rouleaux).
La relation de Ioannides-Harris (I-H) développée ultérieurement [4] pour prendre en
compte l’existence « d’une durée en fatigue pratiquement infinie » constatée dans certaines
applications, introduit une limite de fatigue du matériau τu dans l’équation de L-P appliquée à un
volume élémentaire de matière ∆Vi positionné à la profondeur Zi.
1 N τi − τu ∆Vi
e c

ln ∝
S z hi
où: ∆Vi = volume élémentaire dans lequel la contrainte de cisaillement τi est
appliquée
Zi = profondeur à laquelle est située ∆Vi
τu = limite de fatigue en cisaillement

La probabilité de défaillance apportée par ce critère de fatigue concerne le volume


exposé au risque dans lequel τi > τu.
Dans ce modèle, “tout choix de critère de fatigue est admissible dans la mesure où ce
dernier peut-être calculé à partir des composantes du tenseur de contrainte local”.
Plusieurs améliorations ont par la suite été apportées à ce modèle pour une “prédiction
plus fiable” de la durée de vie [5] telles que l’utilisation de la contrainte de cisaillement
octaédrique et la prise en compte des contraintes superficielles [5] [6] [7]. Par ailleurs l’influence
de la micropropreté inclusionnaire a également été prise en compte par l’introduction d’un risque
de fatigue lié aux inclusions [7], basé sur la formulation semi-empirique de Murakami [8] de la
limite de fatigue locale au voisinage des inclusions associée à la distribution en taille des
inclusions dans un volume à risque.
Cependant, s’ils rendent mieux compte de la réalité expérimentale que le modèle de L-P,
le modèle de I-H et les diverses évolutions de ce modèle reposent sur les mêmes hypothèses de
base : seule la durée d’amorçage de la fissure de fatigue est considérée et les exposants de
base demeurent identiques.

1.2. Les coefficients correcteurs de durée de vie.


La formule de base initiale du calcul de la durée de vie nominale L10 a été établie pour
une fiabilité de 90% pour des conditions normales de fonctionnement et pour l’acier utilisé à
l’époque de réalisation des essais ayant servi à déterminer les différentes constantes et
exposants.
Selon l’ISO [3] les conditions de fonctionnement ne doivent pas perturber la répartition
normale des charges et les conditions dites normales sont les suivantes : charge “convenable”,
“bonne” précision d’exécution des portées et appuis, défauts d’alignement “minimal” entre bague
extérieure et intérieure, jeu de fonctionnement “proche” du jeu nul, vitesse “suffisante” mais
inférieure à la vitesse “limite”, température comprise entre -20°C et +120°C, lubrification
“efficace”, “pas” de pollution.
En outre la norme prescrit des méthodes de calcul d’une durée “corrigée” prenant en
compte par l’application de facteurs de correction la fiabilité, les conditions de fonctionnement
réelles et les caractéristiques propres au roulement.

Lna = a1.a2.a3.L10

Lna : durée nominale corrigée


a1 : coefficient correcteur pour une fiabilité différente de 90%
a2 : coefficient correcteur en fonction de la matière utilisée, de la géométrie interne, et de la
fabrication du roulement
a3 : coefficient correcteur selon les conditions de fonctionnement (lubrification principalement)

La détermination précise des coefficients correcteurs a2 et a3 n’est par contre pas


normalisée et dépend largement du savoir faire des roulementiers acquis par l’intermédiaire
d’essais dans des conditions proches de l’application réelle.

2. Présentation du modèle
Ce nouveau modèle d’évaluation de la durée de vie, qui repose sur une approche
physique de l’amorçage et de la propagation des fissures, a déjà fait l’objet d’un certain nombre
de publications [9] [10] [11]. Développé grâce à une longue collaboration entre SNR Roulements
et le laboratoire GEMPPM de l’INSA de Lyon, il est maintenant opérationnel et peut être utilisé
pour calculer la durée de vie d’un roulement lorsque les conditions de chargement sont connues.
La détermination quantitative prend en considération les caractéristiques
élastoplastiques de l’acier et la distribution inclusionnaire sur un volume significatif, partie
développée plus récemment en collaboration avec Ascométal, de manière à limiter le recours à
des essais de fatigue.

2.1. Originalité du modèle


Le processus physique conduisant à l’écaillage de fatigue dans le cas du roulement est
rappelé brièvement ci-après:
• concentration de contraintes autour d’une microhétérogénéité, sous l’effet du
chargement hertzien, due au incompatibilités de déformation entre cette
microhétérogénéité et la matrice.
• déformation plastique locale de la matrice martensitique confinée autour de la
microhétérogénéité.
• création et accumulation de dislocations dans un volume en forme d’aile de papillon.
• amorçage d’une microfissure lorsque la densité de dislocations atteint une valeur critique
[9].
• propagation de la microfissure jusqu’à la surface et écaillage lorsque la taille initiale de
celle-ci et les conditions de chargement le permettent [12].

Le modèle a été développé en évaluant dans un premier temps l’endommagement sous


charge cyclique du matériau pour un défaut type choisi, permettant ainsi de déterminer le nombre
de cycles avant amorçage d’une fissure [9] et d’évaluer ensuite sa durée de propagation jusqu’à
la surface [12] [13].
L’expression du critère d’amorçage est la suivante:
µ. f * (γp ). d . N a . γp  f * (γp ). d . N a . γp  µ (σ I + σ III ) 
. Ln = − π(1 − ν)
λ  2 2. b  5 2 

où: ƒ* = facteur d’irréversibilité qui dépend de la déformation plastique


γp = cisaillement plastique équivalent au voisinage de l’ inclusion
d = diamètre de l’inclusion
Na = nombre de cycles à l’amorçage
λ = longueur du papillon de fatigue
b = norme moyenne du vecteur de Bürgers
σΙ+ σΙΙΙ= contraintes principales extrêmes au centre de l'inclusion du champ
macroscopique induit par le contact
µ module de cisaillement de l’acier
ν coefficient de Poisson

Le modèle de propagation utilise une loi de Paris en mode II de sollicitation,


da
= C. ∆K n , dont le facteur d’intensité de contraintes ∆K = τeff πa est calculé à partir d’une
dN
cission efficace τeff qui rend compte de l’effet de frottement entre les lèvres de la fissure dû à la
composante de compression normale au plan de fissure.
La dernière étape a consisté à combiner ces deux modélisations physiques en
introduisant la répartition statistique des inclusions, signature du procédé pour le matériau utilisé,
avec les variations connues du chargement appliqué, statique et dynamique [13] [14]. Ce
développement a été réalisé en utilisant les outils d’évaluation de la répartition inclusionnaire mis
au point par Ascométal [15].
La différence entre ce modèle et les modèles existants évoqués précédemment est que
celui-ci permet de prévoir la durée de vie d’une manière précise sans avoir à se référer à de
nombreux essais de fatigue sur des roulements, pour établir la formulation du modèle et pour
lesquels on ne peut séparer les aspects propres à la conception du roulement de ceux liés au
matériau utilisé. La notion de dispersion statistique, qui ne pouvait être appréhendée qu’au
moyen d’essais globaux, l’est ici non pas avec l’effet (le résultat d’essai) mais avec la cause du
phénomène la provoquant, puisque ce sont en effet, principalement, les microinclusions non
métalliques endogènes présentes dans le matériau (qui proviennent de l’élaboration de l’acier et
que l’on ne pourra jamais éliminer totalement) qui sont à l’origine de la fatigue du roulement (par
opposition aux macroinclusions et aux porosités qui résultent d’un procédé mal maîtrisé).
2.2. Limites de fatigue et durée de vie infinie
Quatre niveaux de contrainte limite (figure 1) peuvent être définis [16]:
• La limite H1 correspond à la pression de Hertz maximale n’induisant aucune déformation
plastique locale autour des microhétérogénéités,
• H2 celle en dessous de laquelle aucun amorçage de fissure n’est possible,
• H3 fixe la pression de Hertz en dessous de laquelle les fissures amorcées autour des
microhétérogénéités ne peuvent se propager,
• H4 celle en dessous de laquelle les fissures amorcées autour des microhétérogénéités
peuvent se propager mais s’arrêtent avant d’atteindre la surface..

Toute charge appliquée à une valeur inférieure à H4 implique donc une durée de vie infinie
pour le roulement considéré.
Ces valeurs pourront ainsi être calculées d’une part en fonction de la géométrie du contact,
de la température de fonctionnement, de la présence de contraintes statiques (dues au montage,
induites par des effets centrifuges ou contraintes résiduelles), et d’autre part en fonction de la
nature des microhétérogénéités, de leur forme, de leur orientation et des interactions entre
celles-ci. [17][18]

4,5
4
Pression de Hertz (GPa)

3,5
3
2,5
H4
2 H1
1,5
1
H3
0,5
0
0 20 40 60 80 100
2L 0 (µm )

Figure 1 : Evolution des valeurs de limite de fatigue H3 et H4 en fonction de la longueur


initiale de la fissure 2L0 pour un acier de type 80MoCrV42)

Les valeurs suivantes figurant dans le tableau 1 ont pu être calculées pour les aciers
100Cr6 et 80MoCrV42 [18]

Aciers τf (MPa) H1(MPa) τH1(MPa)


100Cr6 697 1630 348
80MoCrV40 655 1530 327

Tableau 1 : Limite de fatigue τH1 associée à la valeur de H1. (τf est la cission de friction
utilisée pour le calcul de H1 - Inclusion d’alumine, forme sphérique)

2.3. Prise en compte de la réalité du matériau par la statistique inclusionnaire


Les différentes populations d’inclusions dans un acier 100Cr6 découlent directement du
procédé d’élaboration [15]. Elles se répartissent en :
• population de désoxydation pour laquelle le nombre est lié au taux d’oxygène total de l’acier
• population de solidification principalement les sulfures et les nitrures de titane
• population de réoxydation caractérisée par des alignements et signature d’un procédé mal
maîtrisé
• population des inclusions exogènes constituée principalement de petits morceaux de
réfractaires
Il faut cependant être capable de décrire quantitativement la distribution de ces micro
hétérogénéités. Ceci est effectué à l’aide de la technique dite de métallographie grand champ
(métallographie quantitative sur une grande surface d’observation) associée à la teneur en
oxygène total pour les deux premiers types et par contrôle ultrasonore haute fréquence pour les
deux derniers. La figure 2 donne un exemple des distributions types obtenues pour trois aciers
d’élaboration et de propreté différentes.

30

Incl25
usi
ons 20 Acier très
par propre
mm 15 Acier
^3
propre
10 Acier
standard
5

0
0 5 10 15 20
Diamètre inclusion en µm

Figure 2 : Histogramme de la taille des inclusions déterminé par méthodes optique et


ultrasonore pour trois types d’aciers
La mise en œ uvre pratique [16] repose sur la réalisation de tirages aléatoires à partir
d’une population donnée correspondant à une distribution observée expérimentalement (suivant
la distribution ci dessus), de la répartition en nombre, taille et position, des inclusions dans le
roulement. Le modèle d’amorçage est ensuite appliqué afin de calculer la durée d’amorçage
éventuelle sur chaque inclusion, puis la loi de propagation appliquée pour calculer la durée de
propagation nécessaire à chaque fissure amorcée et en déduire la durée de vie associée à
chacune des inclusions présentes.
La durée de vie du roulement est alors définie comme le minimum des durées de vie
potentielles. On obtient par répétition du processus précédent sur l’ensemble de l’échantillon
choisi la distribution des durées de vie.

2.4. Inadéquation de la loi de Weibull


Les résultats d’essais de fatigue butées FB2, réalisés dans des conditions de
lubrification E.H.D, cumulés sur un échantillon important montrent que la répartition des écaillages
de fatigue ne suit pas une loi de Weibull, mais répond à une courbe présentant 2 asymptotes,
l’une verticale pour les fortes fiabilités qui correspond à la présence d’une inclusion dans la zone
la plus nocive du champ de contrainte, l’autre horizontale correspondant à un taux de survie à
l’infini et qui représente la possibilité de ne pas rencontrer d’inclusions dans le volume sollicité.
La figure 3 représente la répartition des écaillages expérimentaux obtenus sur un grand

99,5% 99,5%
90,0%
Défaillances cumulées

75,0%
50,0%
Loi stat.
25,0%
10,0% Pts expérim.
5,0%
2,5%
1,0%

10 100 1000 10000


Durée de vie (h)
nombre d’éprouvettes (290 éprouvettes testées dont 109 ont écaillé) comparée à la loi
statistique ajustée (branche d’hyperbole dans le diagramme de Weibull).
Figure 3 : Répartition des écaillages expérimentaux obtenus sur un grand nombre d’essais
comparée à la loi statistique ajustée

2.5. Prise en compte de l’état de surface


La rugosité de surface conduit souvent à un amorçage de l’endommagement à partir ou
au voisinage immédiat de la surface. Pour prendre en compte cet aspect on pourra le faire de la
même façon que la prise en compte des micro hétérogénéités et chaque aspérité de la surface
devra être intégrée comme un amplificateur local de contraintes dans le calcul du champ de
contrainte local [18].

3. Application du modèle au calcul de la durée de vie des roulements


Le modèle décrit précédemment a été utilisé pour prévoir la durée de vie de butées et de
roulements à billes. Cette durée calculée a ensuite été comparée à celle obtenue de manière
expérimentale lors d’essais sur roulements fabriqués à partir de plusieurs qualités d’acier 100Cr6
d’élaboration et de propreté inclusionnaire différentes en quantité, nature et répartition.
Les figures 4a et 4b représentent la répartition des écaillages de fatigue calculée en
utilisant le modèle, comparée à celle obtenue lors d’essais de fatigue butée FB2 contact bille /
plan) utilisé à SNR pour l’homologation des aciers.

99,5%
Défaillances cumulées

90,0%
75,0%
50,0%
25,0% Loi stat.
10,0% Pts expérim.
5,0% Modèle
2,5%
1,0%

1 10 100 1000 10000


Durée de vie (h)

Figure 4a (Acier A): 290 éprouvettes d’essai

Modèle
99,5% Loi Stat.
90,0% Pts expérim.
75,0%
Défaillances cumulées

50,0%
25,0%
10,0%
5,0%
2,5%
1,0%

0,2%

1 10 100 1000 10000


Durée de vie (h)
Figure 4b (Acier B): 300 éprouvettes d’essai

Figure 4a et 4b: Exemples d’application du modèle de calcul de durée de vie - Comparaison


aux points expérimentaux et à une loi statistique ajustée

L’acier A, de propreté inclusionnaire médiocre (comparativement aux propretés actuelles)


correspondant à des élaborations anciennes, contient des inclusions de désoxydation de type
alumine majoritaire (concentration = 1000 inclusions / mm3, diamètre moyen = 1,7 µm) et des
inclusions exogènes (concentration = 0,8 inclusions / mm3, diamètre moyen = 16 µm, σn = 3 µm).
L’acier B, représentatif de la meilleure qualité actuelle, contient des inclusions de
désoxydation de type alumine (Al2O3) uniquement (concentration = 200 inclusions / mm3,
diamètre moyen = 1,55 µm).
Il convient de souligner le bon accord entre la modélisation et le dépouillement,
particulièrement dans le cas de la propreté inclusionnaire médiocre pour lequel l’influence des
inclusions les plus grosses devient prépondérante. Dans le cas des très grandes propretés
inclusionnaires, la prévision est moins précise (sous estimation) car la population inclusionnaire
est constituée d’inclusions de très petites tailles dont l’évaluation est plus difficile. A noter
également le très faible nombre d’écaillages observés et la valeur élevée consécutive de la durée
de vie L10 proche de l’asymptote horizontale (en dépouillement de Weibull, ce cas de figure
correspond à une pente très faible de la droite de population).
La figure 5 montre l’évolution de la durée de vie calculée des butées d’essai FB2, en
fonction de la contrainte appliquée pour des aciers de propreté inclusionnaire médiocre (acier A
ancien), propre (concentration = 800 inclusions / mm3, diamètre moyen = 1,55µm) et très propre
(acier B). Les résultats expérimentaux obtenus sous une pression de Hertz de 4,2GPa. sont en
bon accord avec les valeurs prévues par le calcul.

très propre-fb2 propre-fb2


médiocre-fb2 très propre-modèle
propre-modèle médiocre-modèle
5
Pression de Hertz (GPa)

4,75
4,5
4,25
4
3,75
3,5
3,25
3
1 10 100 1000 10000
Durée de vie L10 (h)

Figure 5: Evolution des durées de vie L10 expérimentales et calculées pour des butées FB2 en
acier 100Cr6 de différentes propretés inclusionnaires

Pour les pressions plus élevées, l’écart constaté est vraisemblablement dû au fait qu’au
delà de 4,2 GPa, le matériau subit une déformation plastique macroscopique dans la zone de
chargement qui génère une consolidation, laquelle n’est pas prise en compte dans le calcul (bien
que la pression réelle, intégrant la déformation de la piste de roulement ait été considérée).

5
6309-L10 modèle
Pression de Hertz (GPa)

6309-L10 essai
4,5 6309-L10 essai
Calcul ISO 281
4

3,5

2,5
1 10 100 1000 10000 100000
Durée de vie L10 (h)
Figure 6 : Evolution de la durée de vie L10 calculée pour le roulement 6309 en acier
d’élaboration ancienne comparée au résultats expérimentaux
L’évolution de la durée de vie L10 de roulements 6309 a été calculée en considérant la
répartition inclusionnaire médiocre correspondant aux anciennes élaborations et comparée avec
des résultats obtenus sous charge radiale pure dans cette même période (figure 6. Les résultats
expérimentaux correspondent de manière satisfaisante à la prévision du calcul du modèle
présenté et sont notablement différents du résultat prévu par le calcul selon la norme ISO 281

4. Conclusion
Le nouveau modèle de calcul, basé sur une approche micromécanique et métallurgie
physique permet, moyennant la connaissance des paramètres appropriés pour chaque matériau
(caractéristiques élastoplastiques et répartition inclusionnaire principalement), d’obtenir une
bonne estimation de la durée de vie des roulements sollicités en roulement pur dans des
conditions de lubrification E.H.D, sans avoir recours à des coefficients matériau ajustés sur la
base de résultats d’essais de roulements.
Une approche du même type est applicable à l’endommagement superficiel, sauf dans les
cas où le mécanisme est différent (forte charge pouvant entraîner un endommagement de la
matrice elle-même, glissement important...). Lorsque les mécanismes d’endommagement restent
similaires et dans la mesure où l’incidence des défauts de surface (indents, rugosité, rayures,...)
peut être prise en compte à la fois pour estimer les modifications locales superficielles des
caractéristiques du matériau et pour calculer les modifications induites du champ de contraintes
appliqué en conjonction avec les autres composantes macroscopiques de ce champ (dûes au
frettage, contraintes résiduelles, contraintes de centrifugation, glissement), le modèle est
utilisable.
Cette étape à venir permettra d’aboutir à une importante simplification du calcul de la
durée de vie des roulements, remettant en cause l’utilisation de coefficients correcteurs (a2, a3)
propre à chaque roulementier ce qui limitera la réalisation d’essais de roulements toujours longs
et coûteux.

BIBLIOGRAPHIE

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[13] Lormand G., Meynaud P., Vincent A., Baudry G., Girodin D., and Dudragne G., “From
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century, ASTM STP 1327, J.J.C. Hoo and W.B. Green, Eds., American Society for
Testing and Materials, (1998), p.55-69
[14] Piot D, Lormand G , Vincent A , Fougères R , Baudry G , Girodin D , Dudragne G.,
“Prévision de la distribution des durées de vie en fatigue de roulement à partir des
caractéristiques inclusionnaires de l’acier”, Recueil de conférences des 17èmes Journées de
Printemps de la S.F.M.M: “Fatigue de contact”, Senlis, (1998), p.3(1)-3(12)
[15] Auclair G., Ruby-Meyer F., Meilland R., Rocabois P.,“Cleanliness assesment: A critical
review and a real need to predict rolling contact fatigue behaviour”, Bearing steels: Into the 21st
century, ASTM STP 1327, J.J.C. Hoo and W.B. Green, Eds., American Society for Testing and
Materials, (1998), p.39-54
[16] Champiot Bayard F.,“Etude et modélisation de la propagation des fissures de fatigue de
roulement amorcées en sous-couche dans l’acier M50 (80MoCrV42)”,Thèse Génie des
matériaux - INSA de Lyon, (1997), 252p
[17] Lormand G., Champiot Bayard F., Vincent A., Fougères R., Girodin D., Dudragne G.,
“Simulation numérique de la propagation des fissures de fatigue de roulement amorcées en sous
couche dans l’acier 80MoCrV42”, Recueil de conférences des 17èmes Journées de Printemps
de la S.F.M.M: “Fatigue de contact”, Senlis, (1998), p.5(1)-5(12)
[18] Vincent A., Lamagnère P., Lormand G., Fougères R., Girodin D., and Dudragne G.,
“Approche physique de la limite d’endurance des aciers à roulement”, Recueil de conférences
des 17èmes Journées de Printemps de la S.F.M.M: “Fatigue de contact”, Senlis, (1998), p.4(1)-
4(12)

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