Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Option : Structures
1
Introduction :
Le béton est le matériau de construction le plus utilisé dans le monde. Les ouvrages en béton armé
sont conçus et construits pour durer, mais ils se dégradent par le mécanisme de corrosion sous l’effet
de l’agressivité de l’environnement au quel ils sont exposés.
Le béton, du fait de sa forte alcalinité grâce à l’hydratation du ciment qui produit une solution
interstitielle basique de pH élevé (environ 13), apporte aux armatures une excellente protection face à
la corrosion. Dans ces conditions de pH, l'acier est protégé grâce à la formation d'un film extrêmement
mince et adhérent appelé "film passif " pouvant être constitué de divers oxydes. Alors La corrosion ne
se développe pas tant que le béton assure une protection chimique des armatures.
Dans la durée de vie d’une structure en béton armé, on peut distinguer deux périodes : Une période
d’initiation et Une période de propagation.
1-Définition :
La corrosion est définie comme étant l'interaction physico-chimique entre un métal et son milieu
environnant entraînant des modifications dans les propriétés du métal et souvent une dégradation
fonctionnelle du métal lui-même. Une autre définition, considère que ce phénomène n’est autre que le
retour des métaux et alliage à leurs états naturels de minerais. En tous cas quelle que soit la définition
adoptée, la corrosion est une dégradation. Selon le milieu, la corrosion est dite sèche quand elle
apparaît dans les environnements gazeux et humide, lorsqu’elle a lieu dans les électrolytes liquides
2
Origines du phénomène :
La corrosion des armatures se produit en présence :
-d’eau
-d’oxygène
Elle est favorisée par :
- le CO2
- les chlorures
La qualité d’exécution du béton est un facteur essentiel dans l’apparition des désordres :
présence de fissures
ségrégation du béton
porosité importante
enrobage des armatures
2-Types de corrosion :
La corrosion peut affecter le métal par une multitude de moyens qui dépendent de sa nature et des
conditions environnementales. Il existe une large classification des diverses formes de corrosion dans
lesquelles cinq types principaux ont été identifiés (Tableau 1).
3
3-Les phases de dégradation du béton :
La corrosion avec formation de rouille des armatures dans les bétons comporte deux phases. Dans une
première phase, les éléments agressifs, tels que le dioxyde de carbone (CO2) ou les chlorures (Cl-),
présents dans le milieu environnant, pénètrent dans le béton. C'est le stade d'incubation (1). La
seconde phase (2) est celle dite de propagation qui commence lorsque ces corps agressifs se trouvent à
des concentrations assez fortes au niveau des armatures. Elle correspond à la croissance de la rouille,
qui peut ensuite faire éclater le béton d'enrobage (3).
4
Ainsi, pour décrire la corrosion des aciers dans les bétons, il convient de préciser, d'une part pour le
stade (1), la pénétration des agents agressifs à travers le béton et, pour le stade (2), les conditions
de dépassivation de ces armatures, puis la vitesse de dissolution du métal et la croissance de la rouille
La température et l'humidité, tout comme les autres facteurs pouvant détériorer le béton, jouent aussi
un rôle important dans la corrosion des armatures. La corrosion de l'acier n'est donc pas dépendante
d'un unique paramètre mais de plusieurs dont les interactions concourent ou non à la corrosion.
1-Influence de l'enrobage :
L'épaisseur de l'enrobage en béton détermine le temps que vont mettre les espèces agressives pour
arriver à l'armature.
3-Influence de l'humidité :
L'effet du taux d'humidité, ou degré de saturation en eau, dans le béton est important car la vitesse de
corrosion dépend fortement de ce taux, celui-ci influençant directement la conductivité, la résistivité
électrique et la diffusion de l'oxygène.
5
5-Effet de l'oxygène :
Dissous dans la solution interstitielle, l'oxygène est primordial dans la réaction cathodique du
processus de corrosion des armatures dans le béton.
5-Processus de corrosion
Le béton en général, assure la protection de l’acier contre la corrosion, cette protection est liée à deux
processus:
-Chimique, par l’alcalinité produite lors de l’hydratation du ciment.
-Physique, par l’enrobage agissant comme une barrière vis-à-vis de l’environnement.
Immédiatement après sa mise en place, le béton jeune entourant les armatures constitue une barrière
protectrice. Il se produit à la surface de l’acier une fine couche dite de passivation qui protège
l’armature. Ce film protecteur est constitué d’oxyde ou d’hydroxyde. D’après les diagrammes tension–
pH fondamentaux la composition de cette pellicule protectrice comprend soit du Fe (OH) 2, du Fe
(OH) 3, du Fe3O4, Fe2O3 ou FeOOH selon les oxydes pris en compte. En fait la nature exacte du film
passif dépend du pH, du potentiel de l’acier et de la teneur en oxygène du milieu. Son épaisseur est
très faible (quelques nanomètres) .
Une fois que la couche passive se décompose, les secteurs de la rouille commencent à apparaître sur la
surface de l’acier. Les réactions chimiques sont identiques si la corrosion se produit par une attaque de
chlorure ou par carbonatation. L'acier se dissout dans l'eau interstitielle suivant la réaction anodique
Fe → Fe2+ + 2 e-……………………………………………………………………………
Les deux électrons libérés par la réaction anodique doivent être consommés ailleurs sur la surface
d’acier pour préserver la neutralité électrique. En d'autres termes, il n'est pas possible que les grandes
quantités de charge électrique s'accumulent à un endroit sur l'acier; une autre réaction chimique doit
consommer les électrons. C'est une réaction qui consomme l'eau et l’oxygène (la réaction cathodique)
O2 +2H2O + 4e- → 4OH- ..............................................................................................
Noter que l'eau et l'oxygène sont nécessaires à la cathode pour que la corrosion se produise. La
réaction anodique et cathodique (I-7 et I-8) sont les premières étapes pour créer la rouille. Plusieurs
étapes doivent se produire. Ceci peut être exprimé en plusieurs manières. Un exemple est montré ci-
dessous où l'hydroxyde ferreux devient hydroxyde ferrique qui donne l’oxyde ferrique hydraté. Fe2++
2(OH)- → Fe (OH) 2 (hydroxyde ferreux).................................................................. (I-9) 4Fe(OH)2
+2H2O + O2 → 4Fe(OH)3 (hydroxyde ferrique)..................................................( I-10) 2Fe(OH)3 →
Fe2O3.H2O + 2H2O (Oxyde ferrique hydraté) "rouille".................................
Fe2O3 ou rouille rouge, est le produit de corrosion dont le volume est approximativement quatre fois
plus grand que le volume d'acier avec la même masse figure (5.1)
6
Bien que les réactions additionnelles autres que celles données dans les équations précédentes
puissent avoir lieu pendant le procédé de corrosion, (par exemple l’évolution d'hydrogène due
à la décomposition de l'eau aux endroits extrêmement actifs sur la surface d’acier, ou la
formation de la rouille noire), la corrosion de l'acier dans le béton est définie par ces mêmes
réactions
La corrosion est due au métal et la solution il est plus simple d’agir sur le métal pour se protéger
contre la corrosion, on prendra à chaque fois le fer comme exemple de métal protéger.
1-protection électrochimique :
On couple le métal à protéger à un autre métal pour former une pile, de telle façon qu’il n’y ait pas
d’oxydation du métal.
- Protection cathodique
La protection cathodique des armatures consiste à leur imposer un potentiel électrique
suffisamment négatif pour que le fer ne puisse pas se dissoudre. C’est une méthode qui n’est que
peu employée et qui est appliquée à des ouvrages particuliers (ponts, plates-formes pétrolières).
- Protection anodique
On impose au métal un potentiel tel qu’il soit par couru par un courant anodique.
7
2-Protection par inhibition :
Les inhibiteurs de corrosion peuvent être classifiés dans différentes manières: selon leurs méthodes
d'application, selon leur mécanisme de la protection, ou leur contenu. Les méthodes principales
d'application pour des inhibiteurs de corrosion sont:
3-Revêtements anticorrosion :
7-MÉTHODOLOGIE DU DIAGNOSTIC :
ÉTAPE 1 : ANALYSE DU DOSSIER DE L’OUVRAGE
On identifiera dans le dossier de l’ouvrage tous les éléments utiles au diagnostic :
- formulation du béton (nature et dosage du ciment, rapport E/C, nature et dosage des additions ,etc.) ;
- nature, diamètre et position des aciers ;
- enrobage des aciers ;
- classes d’exposition des parties d’ouvrages ;
- fréquence de salage et nature des fondants utilisés ;
- traitement des parements ;
- durée de la cure.
8
Même en l'absence de tels défauts visuels ou sonores, l'ouvrage pourra faire l'objet d’une auscultation
visant à déterminer le risque de corrosion des armatures (mesures de l’épaisseur d’enrobage, de la
profondeur de carbonatation, de la teneur en chlorures, de la résistivité, de la perméabilité de surface).
Ce type d’auscultation entre dans la démarche des « inspections ciblées » qui vise à avoir une
approche préventive pour anticiper l’apparition de désordres dus à la corrosion. Ce type d’auscultation
entre également dans le cadre de l’approche performant elle de la durabilité des ouvrages d’art qui
implique un suivi de l’ouvrage par la mesure des témoins de durabilité (profondeur de carbonatation,
profil de teneur en CaCO3, profondeur de pénétration des chlorures, profil de teneur en chlorure, etc.).
Si ces défauts sont décelés, il est impératif de procéder à une auscultation plus approfondie de
l’ouvrage.
Concernant le diagnostic des armatures, la mesure du potentiel d’électrodes permet d’évaluer leur état
d’enrouillement, et la mesure de la vitesse de corrosion permet d'estimer une vitesse de corrosion
instantanée.
ÉTAPE 3 : AUSCULTATION
En ce qui concerne le béton, plusieurs essais complémentaires permettent d’établir un diagnostic :
- la mesure de l’épaisseur d’enrobage des armatures ;
- la mesure de la profondeur de carbonatation permet d’évaluer le risque de corrosion lié à
l’abaissement du pH du béton ;
- la mesure de la teneur et du gradient de chlorures permet d’évaluer le risque de corrosion lié à la
pénétration de chlorures ;
- la mesure de la résistivité du béton en surface du parement qui est fonction de l’humidité et de la
salinité, indique un risque de corrosion des armatures ;
- la mesure de la perméabilité de surface du béton détermine l’aptitude du parement aux échanges
hydriques et gazeux avec le milieu ambiant, c’est à dire la possibilité de pénétration des agents
agressifs (dont CO2 et Cl—).
9
Fig.7.méthodologie du diagnostic de corrosion des armatures
10
Contrôles sur béton :
Scléromètre : mesure la dureté
superficielle du béton Estimation de Rc
(NF EN 10250-2)
Analyses en laboratoire :
Essais physiques :
-Rc sur carottes,
-Masse volumique, Porosité,
-Granulométrie,
-Essais au gel.
Analyses chimiques :
- Analyse complète,
- Teneur et dosage en ciment,
- Rapport E/C,
- Teneur en agents agressifs (chlorures, sulfates, …) en
fonction de la profondeur
11
9-Les procédés de réparation :
9-1-Méthodologies de réparation :
Les travaux de réparation doivent être précédés par une préparation comprenant :
- La purge des bétons dégradés.
- Le traitement des armatures corrodées, leur remplacement éventuel ou l’ajout d’armatures
supplémentaires.
- Le nettoyage des surfaces.
Trois modes de réparation peuvent être envisagés :
- La restauration du béton par ragréage (petites surfaces).
- La restauration du béton par bétonnage / béton projeté.
- Le renforcement structural par ajout de béton et/ou d’armatures.
9-1-3Protection cathodique :
- Par anodes sacrificielles,
- Par courant imposé
12
13