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23/12/2018 Peut-on baisser les impôts sans réduire les services publics ?

Peut-on baisser les impôts sans réduire les


services publics ?
Par Guillaume Poingt (http://plus.lefigaro.fr/page/guillaume-poingt-0) Mis à jour le 20/12/2018 à 17:18

Selon l'OCDE, les impôts représentaient 46,2% du PIB de la France en 2017 (photo d'illustration). PHILIPPE
HUGUEN/AFP

LE SCAN ÉCO - Le mouvement des «gilets jaunes» réclame une baisse des impôts et
des taxes tout en demandant davantage de services publics. Un discours auquel le
premier ministre Édouard Philippe rétorquait mardi que «si les impôts baissent, il
faudra que les dépenses baissent». Derrière ce débat se pose la question du modèle
social dont veulent les Français.

Farouchement opposés à Emmanuel Macron, les «gilets jaunes» ont peut-être au moins un point commun
avec le président de la République: le désormais célèbre «et en même temps»
(http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/10/08/20002-20181008ARTFIG00210-pourquoi-le-prix-nobel-d-economie-
2018-detesterait-le-et-en-meme-temps-de-macron.php). Fustigeant le «racket fiscal» - cette expression fait
partie de leurs revendications -, les «gilets jaunes» réclament en effet moins d'impôts et de taxes. Difficile
de leur donner tort: deux récents rapports de l'OCDE soulignent une nouvelle fois le poids des impôts
dans le PIB en France, numéro un parmi les pays membres de l'OCDE avec un taux de 46,2%.

» LIRE AUSSI - Prélèvement à la source, mode d'emploi


(http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/12/20/20002-20181220ARTFIG00184-prelevement-a-la-source-tout-
savoir-sur-le-mode-d-emploi.php)

Mais en même temps, parallèlement à l'expression de ce ras-le-bol fiscal, de nombreux «gilets jaunes»
réclament davantage de services publics, notamment de proximité. Parmi les revendications émises par
des représentants des «gilets jaunes» figurent par exemple des «moyens conséquents accordés à la
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/2018/12/06/29001-20181206ARTFIG00009-peut-on-baisser-les-impots-sans-reduire-les-services-pub… 1/5
23/12/2018 Peut-on baisser les impôts sans réduire les services publics ?

justice, à la police, à la gendarmerie et à l'armée» ou encore «la fin immédiate de la fermeture des petites
lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités».

A priori, ces doléances semblent contradictoires puisque les impôts et les taxes financent précisément les
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de la taxe sur les carburants (http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/12/04/25001-20181204ARTFIG00059-
philippe-va-annoncer-un-moratoire-sur-la-hausse-de-la-taxe-sur-les-carburants.php), le premier ministre Édouard
Philippe a d'ailleurs affirmé: «Si les impôts baissent, il faudra que les dépenses baissent». Avant de
poursuivre: «Nous devrons débattre du juste niveau du service public dans les territoires, et notamment
les territoires ruraux». Mercredi, lors d'une séance publique à l'Assemblée nationale, Édouard Philippe a
également souhaité «poser le débat des services publics». «Nous payons des impôts et des taxes mais
nous bénéficions d'un niveau de services publics qu'on trouve rarement ailleurs», a-t-il notamment déclaré.

» LIRE AUSSI - La France championne des impôts (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/12/05/20002-


20181205ARTFIG00122-sur-le-podium-des-impots-la-france-occupe-toujours-la-premiere-marche.php)

Peut-on baisser les impôts - comme le réclament les «gilets jaunes» -, sans réduire les services publics?
Le Figaro fait le point.

«Il y a une incompatibilité budgétaire entre la


volonté d'avoir plus de pouvoir d'achat en
réduisant fortement les prélèvements tout en
demandant plus de prestations et de services
publics»
Mathieu Plane (économiste à l'OFCE)

http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/2018/12/06/29001-20181206ARTFIG00009-peut-on-baisser-les-impots-sans-reduire-les-services-pub… 2/5
23/12/2018 Peut-on baisser les impôts sans réduire les services publics ?

Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE*, il y a clairement une «incompatibilité budgétaire entre la
volonté d'avoir plus de pouvoir d'achat en réduisant fortement les prélèvements tout en demandant plus de
prestations et de services publics». Pour prolonger le débat, l'économiste rappelle une récente étude de
l'OFCE montrant que les ménages français ont perdu en moyenne 510 euros depuis 2008 en raison des
mesures
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qu'ils n'ont touché de hausses de prestations.

» LIRE AUSSI - Les ménages ont perdu en moyenne 510 euros depuis 2008 à cause des mesures
fiscales et sociales (http://www.lefigaro.fr/social/2018/11/20/20011-20181120ARTFIG00277-le-revenu-
disponible-des-menages-a-un-peu-baisse-depuis-2008.php)

Selon Mathieu Plane - derrière le débat sur l'équilibre entre le niveau des prélèvements obligatoires et le
niveau des dépenses publiques -, la mobilisation des «gilets jaunes» pose la question suivante: «Qui
paye? Les revenus du travail ou les revenus du capital? Les ménages ou les entreprises?». Pour
l'économiste, entre 2011 et 2013, il y a eu «un choc fiscal partagé entre les ménages et les entreprises»
mais à partir de 2013-2014, et le tournant de la politique de l'offre avec notamment la mise en place du
CICE (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/10/11/97002-20181011FILWWW00224-la-reforme-du-cice-pourrait-avoir-
un-effet-significatif-sur-l-emploi.php), «les ménages voient leur niveau de prélèvement continuer à augmenter
alors que celui des entreprises baisse». Mathieu Plane note toutefois une «inflexion» fin 2018 pour les
ménages, notamment avec la baisse de la taxe d'habitation (https://immobilier.lefigaro.fr/article/leur-taxe-d-
habitation-devait-baisser-de-30-et-pourtant-elle-augmente_10354766-cc6a-11e8-913b-46be04476de0/) pour 22
millions de foyers et la suppression des cotisations salariales santé et chômage
(http://www.lefigaro.fr/social/2018/09/29/20011-20180929ARTFIG00123-qui-verra-son-salaire-augmenter-a-la-fin-du-
mois-d-octobre.php). In fine, ce constat laisse entendre qu'il serait possible de diminuer les prélèvements
pour certains acteurs économiques mais de les augmenter pour d'autres (par exemple les grandes
entreprises (http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/12/06/97002-20181206FILWWW00155-fiscalite-un-depute-
suggere-une-contribution-des-tres-grandes-entreprises.php)), sans réellement toucher au niveau des dépenses
publiques.

Efficacité des services publics et creusement des déficits


Un autre aspect du débat concerne l'efficacité - et donc la productivité -, des services publics. L'argument
économique régulièrement entendu est qu'il serait possible de «faire pareil avec moins». En clair, de
maintenir le même «niveau» de services publics tout en payant moins d'impôts et de taxes.

«La productivité d'un service public est difficile à mesurer», estime toutefois Mathieu Plane. Pour
l'économiste, les dépenses publiques de la France sont dans la moyenne de l'OCDE en ce qui concerne la
justice, la police et l'administration «mais la différence par rapport aux autres pays, c'est la protection
sociale». «Les retraites et la santé représentent 80% des dépenses sociales», explique-t-il. Selon lui, le
débat l'efficacité des services publics pose par ricochet la question d'avoir, ou non, un système plus
privatisé avec des assurances privées, pour les retraites ou la santé par exemple. «Le gros bloc de
dépenses reste la protection sociale, environ 50% du total des dépenses publiques. Le vrai débat c'est de
savoir si on fait plus de système privé? Avec quelles conséquences, par exemple dans l'accès aux
soins?», questionne Mathieu Plane.

De manière générale, dans l'optique d'une baisse des impôts et des dépenses publiques, l'économiste
estime qu'il y a «peu de grain à moudre» dans les effectifs dans la fonction publique d'État. «Les
enseignants, les policiers et les militaires représentent 80% des effectifs», rappelle Mathieu Plane. Avant
de poursuivre: «Dans l'Éducation, nous avons plus d'enfants que la moyenne des pays de l'OCDE et une

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23/12/2018 Peut-on baisser les impôts sans réduire les services publics ?

démographique forte. En matière militaire nous avons la première armée d'Europe et enfin, vu le contexte,
il est compliqué de toucher à la sécurité intérieure». Selon lui, des économies sont toutefois possibles
dans les collectivités locales, notamment en développant la numérisation.

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effectifs-dans-la-fonction-publique-non-regalienne.php)

Enfin, un dernier aspect du débat a trait à la question des déficits. L'option consistant à creuser les déficits
publics, pour diminuer les impôts tout en maintenant le même niveau de dépenses publiques, semble plus
qu'improbable en raison du poids abyssal de la dette publique, qui frôle les 100% de la richesse nationale
(http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/09/28/20002-20180928ARTFIG00319-la-dette-francaise-frole-les-100-de-la-
richesse-nationale.php).

Baisser les impôts: quels avantages et quels inconvénients?


Remis sur le devant de la scène par le mouvement des «gilets jaunes», le sujet de la baisse des impôts -
que ce soit pour les ménages ou les entreprises -, suscite de nombreux débats. Les partisans d'une baisse
des impôts mettent notamment en avant la notion de compétitivité et de coût du travail. «Dans une
économie ouverte avec la concurrence internationale, il y a un aspect ‘coûts' qui existe», admet Mathieu
Plane. Avant de poursuivre: «Le problème, c'est la concurrence fiscale sur le capital et les sociétés. Le
capital est mobile et peut aller s'installer ailleurs. Ce qui n'est pas mobile est beaucoup plus taxé». Des
propos qui posent la question cruciale de la convergence fiscale en Europe. Un autre argument est que la
baisse des prélèvements donnerait un supplément de revenus à certains ménages qui consommeraient
ainsi davantage, avec en bout de chaîne un effet positif sur l'activité. Mais attention, comme le rappelle
Mathieu Plane, «le ciblage est important». Les ménages modestes ont en effet une propension marginale
à consommer plus importante que les autres, comme l'a théorisé Keynes.

À l'inverse, ceux qui défendent un niveau de prélèvements obligatoires élévé estiment que les dépenses
publiques participent à la redistribution et réduisent les inégalités. «En France, la redistribution passe
presque intégralement par les dépenses publiques», poursuit Mathieu Plane. Avant de détailler: «Si on
prend l'ensemble de la redistribution, les deux tiers concernent des transferts en nature comme l'éducation
et la santé qui sont financées de manière collective. Le tiers restant concerne les prestations monétaires
avec les allocations logement, familiales et les minima sociaux». Selon l'économiste, les transferts en
nature (principalement éducation et santé) représentent 1.000 euros par mois par ménage si on devait leur
donner une valeur marchande, soit 12.000 euros par an par ménage. Un modèle opposé à celui des pays
anglo-saxons où certains frais, notamment dans les universités (https://etudiant.lefigaro.fr/article/les-etudiants-
americains-croulent-toujours-plus-sous-la-dette_409518cc-aad8-11e8-af73-6caf6029776e/), sont beaucoup plus
importants. Le débat sur la baisse des impôts et le niveau des dépenses publiques a au moins le mérite de
poser une vraie question de fond: de quel modèle social veulent les Français?

* L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est un organisme indépendant de


recherche, de prévision et d'évaluation des politiques publiques, plutôt considéré comme keynésien.

Guillaume Poingt
(http://plus.lefigaro.fr/page/guillaume-poingt-0)

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