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C O R R I G É
CORRIGÉ
■ Éléments d’analyse
NOTIONS EN JEU
THÈSE ADVERSE
PROCÉDÉ D’ARGUMENTATION
m Dans une première partie (du début à « non dans le commerce avec
nous-même »), Arendt pose une hypothèse philosophique : il n’y a pas
de liberté intérieure sans liberté extérieure, c’est-à-dire sans expérience
avec le monde et autrui.
m Dans une deuxième partie (de « Avant de devenir un attribut » à « des
nécessités de la vie »), l’auteur analyse de quelle manière l’homme est
devenu libre : en se libérant « des nécessités de la vie ».
m Dans une troisième partie (de « Mais le statut d’homme libre » jusqu’à
la fin), l’auteur conclut que la libération de l’homme nécessite un espace
politique.
REMARQUES ET DIFFICULTÉS
m Thème : La liberté.
m Question : Comment l’homme devient-il libre ?
m Thèse : La liberté intérieure dépend de la liberté politique.
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PLAN
Introduction
CORRIGÉ
A - L’expérience du monde
B - Le rapport à autrui
2 Le cheminement de la liberté
A - La liberté comme statut
B - La libération qui la précède
3 Liberté et politique
A - La libération comme condition nécessaire mais non suffisante au
statut d’homme libre
B - Condition de la libération : l’espace politique
Conclusion
■ Corrigé
(corrigé complet)
Introduction1
Pour le stoïcien Épictète, la véritable liberté est la liberté de pensée car
c’est la seule à dépendre exclusivement de soi. Or comment la connaître
et la reconnaître dans la vie quotidienne si elle reste intérieure à un
individu ? Pour Hannah Arendt, le domaine de la vie humaine où la liberté
est en jeu est l’action, notamment la politique.
Comment devient-on libre et comment l’homme prend-il conscience de
sa liberté ? Quel est le cheminement de la liberté ? Quels sont les dif-
férents domaines de la liberté et quels sont les liens entre eux ? En
répondant à ces questions, Hannah Arendt établit un lien étroit entre
liberté et politique.
1. Les titres en gras servent à guider la lecture et ne doivent pas figurer sur la copie.
A. L’expérience du monde
Arendt commence son texte par une hypothèse (« Il semble que ») qui
remet en question la tradition philosophique affirmant que la liberté inté-
CORRIGÉ
B. Le rapport à autrui
Aussi « nous prenons conscience d’abord de la liberté ou de son contraire
dans notre commerce avec d’autres, non dans le commerce avec
nous-même ». La liberté ou son contraire, par exemple l’esclavage ou
l’aliénation, ou plus simplement la contrainte, suscite un sentiment
immédiat dont chacun peut faire l’expérience. Ce sentiment ne se mani-
feste pas si l’on s’en tient à ses seules réflexions : autrui est la médiation
nécessaire pour prendre conscience de la liberté. Pour Hegel, c’est plus
généralement la prise de conscience de soi qui nécessite le rapport dia-
lectique avec autrui : l’être prend conscience de lui-même dans un pro-
cessus d’identification entre soi et soi. Grâce à la négation de son identité
par l’autre, il s’instaure la distance nécessaire à l’identification : l’être
n’est plus un être en soi mais un être pour soi.
Transition
Ainsi, penser sa liberté ne pourrait se faire paradoxalement qu’en sortant
de ses pensées, en entrant dans le monde et en rencontrant autrui. Mais
comment s’opère ce processus ?
2. Le cheminement de la liberté
Dans la deuxième partie du texte (de « Avant de devenir un attribut »
jusqu’à « des nécessités de la vie »), Arendt établit un lien chronologique
puis logique entre les différentes étapes de la conscience de la liberté
selon ses modes d’expression.
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CORRIGÉ
à ses passions. À cette liberté Arendt oppose un sens plus originel : celui
de « statut de l’homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir
de son foyer, d’aller dans le monde et de rencontrer d’autres gens en
actes et en paroles ». Cette liberté désigne la condition de l’homme en
tant qu’il n’est pas un esclave, mais un citoyen dans la mesure où il est
à lui-même son propre maître et où il participe à la vie de la cité.
Transition
Ainsi, la philosophie a défini la liberté comme pouvoir de choix ou de
décision déterminé par le seul jugement (liberté du sujet rationnel ou
libre arbitre) ou comme pouvoir de ne pas subir la contrainte des pas-
sions (liberté morale). Mais avant cette définition, la liberté était, aux
origines de la civilisation, le statut de celui qui n’était pas astreint au
travail visant à subvenir à ses besoins, le statut du citoyen par oppo-
sition à celui de l’esclave. Mais comment certains hommes ont-ils réussi
à devenir libres ?
3. Liberté et politique
Dans la troisième partie (de « Mais le statut d’homme libre » jusqu’à la
fin), l’auteur tisse un lien étroit entre la liberté et la politique.
Conclusion
Tant que l’homme ne fait pas l’expérience de la liberté par son action
qui le lie au monde et aux autres, il ne peut être véritablement libre. Sa
liberté intérieure peut tout au plus exister sous forme d’espérance.
Pour que l’homme puisse faire cette expérience, il faut qu’il se soit libéré
des contraintes l’obligeant à travailler pour sa survie et, surtout, il faut
qu’il puisse agir et parler, c’est-à-dire délibérer dans un espace public.
Seule une organisation politique peut lui garantir de préserver sa liberté,
liberté qui est en réalité toujours à reconquérir par l’action.
Mais a contrario, si la politique peut être en droit l’instrument de la
libération de l’individu, elle peut aussi être de fait celui de son
oppression et de son aliénation sous la forme par exemple du totali-
tarisme. Le problème reste donc de savoir quelle est la meilleure orga-
nisation politique pour garantir la liberté de chacun.
■ Ouvertures
LECTURES
162 LA MORALE