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"L'INVENTION DE JÉSUS"

Synopsis Bibliographie du cours

 
1/. BILAN DE L'AN DERNIER :
a). Il existe une pensée pré­chrétienne alternative au modèle dominant : l'idéalisme 
platonicien.
b). sophistes, cyniques, cyrénaïques, abdéritains
c). cristallisés dans l'épicurisme

2/. PERSPECTIVES DE CETTE ANNÉE :
a). Montrer l'existence d'une pensée qui résiste au deuxième temps de l'idéalisme : 
l'idéalisme chrétien.
b). Le christianisme alternatif des Gnostiques
c). Des Frères et Soeurs du Libre Esprit
d). L'épicurisme chrétien : Lorenzo Valla, Erasme, Montaigne.

3/. NAISSANCE DU CHRISTIANISME :
1/. DE L'EXISTENCE DE JÉSUS :
Jésus existe comme un personnage conceptuel, pas un personnage historique.

   preuves historiques
a ). Pas de     :
  

• aucun document contemporain
• aucune preuve archéologique
• pas de suaire (XIII° siècle...)
• pas de tombeau (inventé par Ste Hélène en 325 ­ qui découvre aussi le 
titulus !)

 
b). Pas de références dans 
 les textes
    :
  

• Sinon des ajouts sur des copies tardives : 
• Dans Flavius Josèphe, Antiquités.
• Dans Suètone, Vie des douze Césars
• Dans Tacite, Annales

   existence conceptuelle 
c). Une    avérée :
   

• Le Feu d'Héraclite
• Les Idées de Platon
• L'Amitié d'Empédocle...

2/. LA CRÉATION DE JÉSUS :

Préalable historique :

A/. Catastrophes humaines :
• sacs à répétition
• vandalisme
• autodafés

B/. Catastrophes naturelles :

• tremblements de terre
• fragilité des supports

C/. Révolution des supports :

• du papyrus au parchemin

D/. Mentalité de l'époque :

• copistes zélés qui choisissent, écartent
• prennent des libertés, ajoutent...
• conception du vrai : droit d'auteurs, respect de 
l'intégrité...

E/. Le climat millénariste :

• Des milliers de prophètes, fous, illuminés annoncent 
l'apocalypse au I° siècle de notre ère.
• Dont les philosophes gnostiques
• Époque de crainte, d'angoisse, de tremblement. 
• Quantité considérable de prophètes venus de la région 
dite de Jésus prétendent ouvrir les fleuves pour laisser 
passer leur peuple
• Veulent se défaire des Romains et installer un royaume 
terrestre­céleste.
• La plupart du temps, on les extermine
• Mettre à mal le pouvoir militaire de Rome avec des mots, 
des incantations
• Ces actions s'appuient sur des prophéties de l'Ancien 
Testament.

F/. Jésus nomme et cristallise cette hystérie :

• Il nomme le refus juif de la domination romaine
• Étymologiquement : ­ Jésus = Dieu sauve, a sauvé, 
sauvera.
• L'Histoire est écrite, il la réalise.

G/. Jésus catalyse le merveilleux :

• Aborder les textes sacrés comme les textes païens
• Tous les topoï antiques pour dire le merveilleux se 
retrouvent dans les textes testamentaires.
• Jésus obéit aux mêmes lois de lecture que l'Ulysse 
d'Homère, l'Apollonios de Tyane de Philostrate, l'Encolpe 
de Pétrone : un héros de péplum.

H/. Qui est l'auteur de Jésus ?

• Marc, premier auteur, vers 70.
• N'a pas connu Jésus ­ le dirait...
• Probable accompagnateur de Paul
• Cherche avant tout à convertir les populations avec une 
histoire digne de retenir l'attention
• Texte de propagande. 

I/. Lecture comparée :

• Diogène Laërce et les Évangiles :
• Diogène veut lui aussi présenter les philosophes sous le 
registre du désirable pour générer des conversions à la 
sagesse.
• Impossible que ces gens naissent, vivent, meurent comme 
le commun des mortels. 

a). Conception dans la virginité ? Marie / la 
mère de Platon, vieille mais vierge...
b). Annonce faite à Marie ? Apollon pour 
Platon
b¹). Marie apprend son destin par un songe ? 
Socrate rêve d'un signe, rencontre Platon le 
lendemain.
c). Fils de Dieu ? Pythagore, Apollon venu 
d'Hyperborée
d). Faiseur de miracles ? Empédocle 
ressuscite un mort.
e). Annonce des prédictions : Anaxagore des 
chutes de météores.
f). Parle en inspiré de Dieu ? Socrate et son 
daimon.
g). Convertit par la parole habile : tous les 
philosophes
h). Pierre disciple préféré ? Métrodore celui 
d'Epicure
i). Parle métaphoriquement, mange du symbole, 
se comporte en énigme ? Pythagore idem...
j). N'écrit pas ? Bouddha, Socrate non plus
k). Meurt pour ses idées ? Socrate aussi.
l). Gethsémani, nuit déterminante ? Potidée 
pour Socrate.
m). Corps exceptionnel de Jésus (ne mange ni 
ne boit, ne dort ni n'excrète) ? Socrate 
insensible au sommeil, à l'alcool, à la 
fatigue (cf. Apologie de Socrate). Idem 
Pythagore.
n). Croit à une vie après la mort ? Une âme 
immatérielle, immortelle ? Platon aussi (cf. 
Phédon)
o). Ressuscité le 3° jour ? Pythagore 207 ans 
après...

J/. Construire hors l'histoire :

• Le merveilleux ignore l'histoire
• On ne lutte pas rationnellement contre des pluies de 
crapauds, des résurrection, guérisons, etc...
• Pour aborder rationnellement : penser le symbole.
• Allégories, figures de style, métaphores.

• Ce qu'il faut prouver : Jésus est un personnage 
extraordinaire par la relation qu'il entretient avec un 
monde plus grand que lui.
• Le genre des Évangiles est performatif (cf. Austin)
• L'énonciation crée la vérité.
• Le Nouveau Testament se moque de la vérité, du 
vraisemblable
• Il vise la conversion par des moyens de séduction 
littéraire
• Les évangélistes ne trompent pas sciemment : ils y 
croient. ­ ils disent vrai ce qu'ils croient, puis 
croient vrai ce qu'ils disent.

• Aucun n'a rencontré physiquement Jésus
• Ils le fictionnent de bonne foi...
• Plus ils racontent cette fable, plus elle devient vraie
• Créer une vérité en ressassant des mensonges
• (A quoi vont s'ajouter Constantin et l'Empire...)

3/. LA FORGERIE CHRÉTIENNE : 

a) ­ Tissu de contradictions :

• Des milliers de plumes sur plusieurs siècles
• Copies, ajouts, travestissements
• Corpus considérable de textes contradictoires
• Construction d'un corpus par l'Eglise, les Conciles au IV°
• synoptiques et apocryphes, écrits inter testamentaires

b) ­ Écarter quoi ?

• Jésus végétarien
• ressuscite un coq cuit dans un banquet
• étrangle des oiseaux
• crée des figures de terre
• dirige les ruisseaux avec la voix
• guérit les morsures de serpent
• rit aux éclats...

c). Un capharnaüm de contradictions :

Sur les seuls 4 synoptiques :

1/. Le Titulus :

a) ­ L'endroit :

• Jean : sur le bois de la croix, au dessus de la tête
• Luc : autour du cou
• Marc : imprécis 

b) ­ Le texte :

• Quatre versions, autant que d'évangélistes

2/. Le portement :

• Jean : seul
• Les 3 autres : Simon de Cyrène

3/. Post­mortem :

• Apparaît à 1 seule personne, à quelques uns
• Dans des lieux différents
• Etc...
d). Un capharnaüm d'invraisemblances :

1/. Nazareth ?

• Un village qui n'existe qu'au II° ap.
• Nulle mention dans Flavius, Bible Hébraïque, littérature 
Talmudique.

2/. Le cas Ponce­Pilate :

• a). L'échange du tac au tac dit Jean : Pilate parle 
latin, Jésus Araméen...
• b). Pilate procurateur ? Le titre apparaît après 50... Il 
est préfet de Judée
• c). Pilate doux, affable, bienveillant avec Jésus ? Il 
est cruel, cynique, féroce, goût pour la répression.
• Mais il faut plaire aux romains...

3/. La crucifixion :

• Réservée à ceux qui mettent l'Empire en péril
• Pas le cas de Jésus : on lui reproche de se dire Roi des 
Juifs
• Dans pareil cas, pas de crucifixion, mais une lapidation.
• Admettons la croix : pas plus de deux mètres de haut, 
corps abandonné aux chiens, fosse commune, pas de 
tombeau...

4/. Le tombeau :

• Joseph d'Arimathie obtient de Pilate le corps de Jésus
• Pas de toilette mortuaire ? Impossible pour un juif...
• 30 Kg. d'aromates (myrrhe, aloès) et bandelettes pour 
Jean. Rien pour les autres...
• Or d'Arimathie = après la mort
• Sur le principe performatif, il nomme celui qui arrive 
après la mort

5/. Et encore :

• Pourquoi les disciples sont absents le jour de la 
crucifixion ?
• Pourquoi reprennent­ils leur travail, aucun ne devenant 
missionnaire ?

CONCLUSIONS :

• Falsification des textes
• Élection et éviction de documents
• Inventions, affabulations, approximations, contradictions, invraisemblances
• Construction postérieure, lyrique et militante de Jésus
• Cristallise les aspirations millénaristes, apocalyptiques de l'époque
• Recycle le merveilleux
• Fonctionne sur le registre performatif
• Les évangélistes racontent moins le passé d'un homme que le futur d'une religion
• Créent le mythe et sont créés par lui
• Les croyants inventent leur créature, puis lui rendent un culte
• Principe de l'aliénation
• On comprend que l'Eglise ait interdit toute lecture historique des textes dits sacrés.

A SUIVRE :
1. L'hystérie de Paul de Tarse
2. La conversion de Constantin au christianisme
3. L'Empire totalitaire. 
 

Bibliographie :
La tradition ultra­rationaliste :

• Prosper Alfaric, A l'école de la raison, Publications de l'Union rationaliste.
• Raoul Vaneigem, La résistance au christianisme. Les hérésies des origines au XVIII° siècle, 
Fayard.
Les textes :

• Ecrits intertestamentaires, La Pléiade.
• Ecrits apocryphes chrétiens, La Pléiade.
La critiques exégétique :

• Charles Guignebert, Jésus, Albin Michel
• Et, du même : Le Christ, Albin Michel.
La critique moderne :

• Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, Corpus christi.
• Enquête sur l'écriture des évangiles, Mille et une nuits.
• Des mêmes : Jésus contre Jésus, Seuil.
• Et : Jésus illustre et inconnu, Desclée de Brouwer.
Le performatif :

• J.L.Austin, Quand dire, c'est faire, Point Seuil.
 
"L'INVENTION DU CHRISTIANISME" 

Synopsis Bibliographie du cours

RAPPEL :

• a). Jésus, personnage conceptuel
• b). Pas suffisant pour créer un Empire

• c). Ajouter : 
• 1. L'hystérie de Paul de Tarse
• 2. Le cynisme de Constantin
1/. L'HYSTÉRIE DE PAUL DE TARSE (LE CORPS DE PAUL) :
a). Pas d'anti­hédonisme de Jésus :

• Pas d'opposition au mariage, pas d'idéal ascétique, pas de prescriptions corporelles 
(sexe, alimentation, etc...)
• Mieux : éloge de la douceur.
b). Antihédonisme radical de Paul :

• haine du corps, de la vie, des femmes, de la sexualité : pour quelles raisons ?

c). Qui est Paul ?

• Juif Hystérique qui persécute les chrétiens (tabassage d'Etienne, voire plus).
• Puis conversion sur le chemin de Damas (en 34)
d). Une pure scène hystérique (de conversion...) :

1. Tombe de sa hauteur en public (histrionisme)
2. Aveuglé par la lumière, aveugle 3 jours (Amaurose transitoire)
3. Entend la voix de Jésus (hallucinations sensorielles/ tendance 
mythomaniaques)
4. 3 jours sans manger ni boire (agueusie, anosmie)
5. Recouvre la vue après imposition des mains d'Ananie, chrétien envoyé par 
Dieu (mythomanie, suite).
6. Recouvre sa conscience, se met à table, mange, prend la route, évangélise 
(exhibitionnisme moral).

e). Le terrain physiologique :

• Petit, chauve, maigre, barbu, malade (Satan et son "écharde dans la chair").

• Quelle maladie ? (cf. liste)

• Rien qui concerne le terrain sexuel...
• Or, l'hystérie suppose :
• un potentiel libidinal affaibli, nul
• des troubles de la sexualité
• une tendance à voir du sexe partout.

• Pas d'aveu autre que symbolique : l'écharde...
• Facile d'avouer des maladies du genre dermatoses...
• Difficile d'avouer des maladies dites honteuses
• Ou des fixations sur des objets sexuels dits déviants (mère, homme, autre...)

• Or, l'hystérie procède d'une lutte contre des angoisses d'origine sexuelles 
refoulées,
• elle suppose : une réalisation partielle sous forme de conversion.

f). L'explication :

Le complexe du renard et des raisins :

• Prétendre vouloir ce qui nous veut
• Comment vivre avec sa névrose ? En névrosant le monde. 
1. La nature lui inflige un corps détestable (haine de soi : 
"avorton" 1 Cor. XV.8)
2. Se donne l'illusion d'être libre en prétendant vouloir ce qui 
le veut
3. Décrète nulle et non avenue toute sexualité ­ pour lui, et le 
reste du monde.

g). Extrapolations :

("Je meutris mon corps et le traîne en esclavage" (2 Cor. IX. 27). demande 
la même chose au monde...)

1.  
Du portrait de Paul
  :
­ fanatique changeant d'objet,
­ malade,
­ misogyne,
­ masochiste,
­ dominé par la pulsion de mort...
2.  
Déduire le portrait du monde créé à la suite
  :
­ brutalité idéologique,
­ intolérance intellectuelle,
­ culte de la mauvaise santé,
­ haine du corps qui jubile,
­ mépris des femmes,
­ plaisir aux douleurs infligées,
­ déconsidération de l'ici­bas.
(2. Cor. XII 2­10 : "Je me complais dans les faiblesses, les insultes, les 
contraintes, les persécutions, les angoisses pour le Christ ! Car lorsque je 
suis faible, c'est alors que je suis fort").

h). Du masochisme de Paul :

• Dans cette épître, bilan de ce qu'il a supporté : 
• 5 flagellations (39 coups chaque fois)
• 3 étrillages aux verges
• 1 lapidation (Lystre, Anatolie)
• 3 naufrages (dont 1 jour 1 nuit dans l'eau)
• 2 années de prison, l'exil
• Dangers du voyage : brigands, intempéries, veilles, jeûnes, manque d'eau, de 
nourriture...)
• Finalement emprisonné, décapité à Rome : le régal du maso...

2./ VARIATIONS SUR LA HAINE (LA PENSÉE DE PAUL) :
HAINE DE SOI DE PAUL TRANSFORMÉE EN :
A/ HAINE DES FEMMES :

• Recycle la misogynie juive de l'Ancien Testament
• (Cf. Eve, le péché originel)

a). Leur nature ? 

• Sexe faible
• Tentarices
• Séductrices

b). Leur destin ? 

• Obéir aux hommes dans le silence et la soumission
• Craindre les époux
• ne pas enseigner
• Ne pas faire la loi

c). Leur salut ? 

• dans par et pour la maternité...

B/. HAINE DE LA LIBERTÉ (Ce qui va avec la haine des femmes).

a). Éloge de l'esclavage :

• Jouissance d'être soumis, obéissant, passif, esclave des puissants.

b). Éloge de la soumission :

• Dieu veut tout : la misère des miséreux, la pauverté des pauvres, la 
soumission des domestiques, etc...
• Désobéir aux hommes, c'est désobéir à Dieu
• Flatter les Romains : obéir aux magistrats, fonctionnaires, à 
l'Empereur
• Rendre à chacun ce qui lui est dû : 
• impôts et taxes au percepteur
• crainte à l'armée et à la police
• honneur aux sénateurs, ministres et princes.

C/. HAINE DE L'INTELLIGENCE :

a). Tradition issue de la Genèse.

b). Paul et la culture :
• Juif, connaît l'Ancien Testament
• Pas de longues études
• Métier ? fabrique et vend des tentes
• Style de ses textes ? Lourd, emprunté, compliqué, grec maladroit. 
Oral : dicte pendant son travail ? Peut­être illettré... 

c). Sa théorie de la culture :

• Fidèle à sa méthode : inculte, il veut l'inculture du monde...
• Invite Corinthiens et Timothée à mépriser la philosophie
• Son public ? Des foulons, teinturiers, artisans, charpentiers
• La démagogie suffit et son alliée : la haine de l'intelligence.
• Haine de soi, du monde, des femmes, de la liberté, de l'intelligence, 
de la culture : rien sans l'homme qui rend possible l'incarnation de 
ces idées...

3/. LE CYNISME DE CONSTANTIN :
a). Qui est Constantin ? (280­337)

1.  
Portrait : 
 
• Militaire, soudard, guerrier, fils de Constance Chlore, Empereur, 
romain obsédé par l'ordre public.
• Infanticide (son fils, son neveu torturés, décapités), puis 
uxoricide (Fausta ébouillantée),
• Mystique : déjà en 309 à Grand (Vosges), Apollon lui apparaît et 
lui annonce un règne de 30 ans...
• Païen : il sacrifie à sol invinctus
2.  
Constat
  : Après la Tétrarchie, l'Empire est explosé.
3.  
Aspiration 
 : Constantin veut refaire un Empire unifié.
4.  
Méthode
  : Jésus (personnage conceptuel) pris en otage par Paul 
(l'hystérique) exploité par Constantin (le cynique) : voilà ce qui rend 
possible le christianisme... 

b). La conversion de l'Empire :

• Un fait païen à l'origine du devenir chrétien de l'Empire...
• 312, progresse vers Rome, emporte Turin, Milan, Vérone
• Maxence est son ennemi
• Découvre dans le ciel un message lui annonçant qu'il vaincra
• Les troupes aussi...
• Eusèbe (évêque, conseiller du prince) précise :
• trophée d'une croix de lumière au­dessus du soleil...
• Jésus apparaît en songe à Constantin la nuit suivante
• Lui enseigne qu'il vaincra par le signe de croix
• Victoire au Pont Milvius
• Constantin devient le maître de l'Italie : 
• Entre dans Rome
• Dissout la garde prétorienne
• Offre au pape Miltiade le palais du Latran

c). Ce signe ?

• Lecture hystérique (astrologique) d'un phénomène scientifique (astronomique) : 
une configuration des planètes...
• le 10 octobre 312 (18 jours avant la victoire) : Mars, Jupiter, Vénus...
• Fin stratège, Constantin souscrit à l'invite d'Eusèbe à exploiter le phénomène.

d). Le coup d'Etat :

1/. ­ Récupère le goût chrétien pour la pulsion de mort soumission à 
l'autorité,

• acceptation de misère et pauvreté,
• obéissance aux fonctionnaires et magistrats,
• interdiction de la désobéissance temporelle,
• maintien de l'esclavage,
• justification des inégalités sociales

2/. ­ Achète l'Eglise :

• En promulguant des lois chrétiennes :
• légifère contre le divorce
• interdit le concubinat
• transforme la prostitution en délit
• condamne le libertinage

• abroge les lois qui interdisent aux célibataires d'hériter...

• interdit la magie
• interdit les combats de gladiateurs
• construit St Pierre et basiliques secondaires
• n'interdit pas l'esclavage !
• Jubilation des chrétiens...

3/. Envoie sa mère, Hélène...

• Qui part en Palestine et retrouve 3 croix, le titulus
• le lieu du calvaire (sur un temple d'Aphrodite, détruit...)
• dépense des sommes folles pour construire 3 églises (St Sépulcre, 
Eglise du jardin des Oliviers, Eglise de la nativité)
• Enchâsse les reliques.

• l'Eglise pardonne ses meurtres à Constantin
• Nouveaux cadeaux : 
• Exemption d'impôts pour les propriétés foncières 
ecclésiastiques
• Subventions généreuses
• Création de nouvelles églises : St Paul (!), St Laurent.

4/. Parachève l'achat des chrétiens :

• 325, Concile de Nicée, le clergé lui donne les pleins pouvoirs
• Le pape est absent, raison de santé...
• Devient "le treizième apôtre", "l'évêque des affaires extérieures"
• Paul dispose dès lors d'un bras armé. Et lequel !

• Pentecôte 337, sur son lit de mort, Constantin se fait baptiser...
• Meurt sans dauphin
• Plein été (22 mai, 9 septembre) minitres civils, militaires, 
religieux exposent leur travail chaque jour au cadavre...
• début du culte et de la fascination pour la mort

• Paul a triomphé !
• et avec lui l'Empire chrétien devient "le premier Etat totalitaire" 
dixit H.I. Marrou, historien ... chrétien.
• Quant à Jésus, de moins en moins personnage conceptuel, il devient la 
légitimation du pouvoir répressif.

Bibliographie :

• Paul Mattéi, Le christianisme antique (I° ­V° siècle), Ellipses
• Marie­Françoise Baslez, Saint Paul, Fayard
• Sénèque et Saint Paul, Lettres, Le promeneur
• Alain Badiou, Saint Paul. La fondation de l'universalisme, PUF
• Guy Gauthier, Constantin. Le triomphe de la croix, France Empire
• Alain Decaux, L'avorton de Dieu. Une vie de Saint Paul, Desclée de Brouwer
• Les textes de Paul, Epîtres, lettres, etc... Bible, trad. Segond 
"L'archipel des gnoses" 

Synopsis Bibliographie du cours

RAPPEL :
1/. Jésus, Paul, Constantin.
PERSPECTIVES :
2/. Un âge d'angoisse
3/. Une double force :

• a). L'idéal ascétique : la gnose patrologique
• b). L'idéal hédoniste : les gnostiques licencieux.
I/. AFFIRMATION D'UN CONTINENT CHRÉTIEN
a). Devenir persécuteur des persécutés.

• Relativisation des persécutions contre les chrétiens :
• Eusèbe : des centaines de milliers de martyrs
• L'Histoire : environ 3000
• Pour information : 10.000 gladiateurs pour les seules fêtes de fin de guerre de Trajan 
contre les Daces en 107 ap.
b). Qu'est­ce qu'un régime totalitaire ? (A partir de la thèse de H. I. Marrou : l'Etat chrétien, 
Etat totalitaire).

• usage de la contrainte
• persécutions
• tortures
• vandalisme (bibliothèques, lieux symboliques)
• impunité des assassins
• omniprésence de la propagande
• pouvoir absolu du chef
• remodelage idéologique de la société
• extermination des opposants
• monopole de la violence légale
• monopole des moyens de communication
• abolition de la séparation vie privée/vie publique
• politisation générale de la société
• destruction du pluralisme
• organisation bureaucratique
• expansionnisme
c). Christianisme et religion d'Etat :

• Dans la loi, 380 avec Théodose.
• 449 : Théodose II et Valentinien III prônent la destruction de ce qui peut : 
• a). Exciter la colère de Dieu...
• b). Blesser les âmes chrétiennes
• Dès 330 : Constantin fait exécuter des philosophes pour sorcellerie : (Nicagoras, 
Hermogènes, Sopatros.)
• Autodafés : dont les écrits du néoplatoniciens Porphyre
• Mais aussi : Nestorius, les Eumoniens, les Montanistes, Arius.
• Le cas Hypathie : néoplatonicienne, poursuivie, dépecée, traînée dans la rue, brûlée par des 
moines chrétiens vers 415...
d). Le Code Théodosien (435) :
(considérations sur le droit : code Noir (1685), Lois nazies (1933), Lois de Vichy (1940) )

• Dès 380 déjà : condamnation des non chrétiens à l'infâmie
• Suppression de leurs droits civiques (interdit d'enseignement, de magistrature)
• Peine de mort pour ceux qui attentent aux personnes et aux biens chrétiens
• Destruction des temples païens.
• Lutte contre les hérésies (déf. des hérésies).
• Persécutions des Juifs
• Interdiction de magie et libertinage
• Confiscation des biens non­chrétiens
• Dès 356 : peine de mort pour les païens
• Scènes de tortures (prophète d'Apollon), de vandalisme, expéditions punitives.
• 529 : fermeture de l'école néoplatonicienne d'Athènes (après 10 siècles d'existence...). 
Exil des philosophes...
• Philosopher devient périlleux pour mille ans...
II/. EFFACEMENT DU MONDE ANTIQUE
a). Fin du monde antique :
1/. Disparition des bibliothèques
Passage du papyrus au codex.
Rareté des peaux (1550 peaux de veau pour 1 volume de la Vulgate).
Grattage des peaux (palimpsestes)
(cf. disparition de la République de Cicéron sous Commentaire des Psaumes d'Augustin)
Copistes chrétiens : leurs choix (améliorations, retouches)
Techniques des copistes : pas de majuscules, de ponctuation, de séparation entre les 
mots, de mention des noms de personnages qui parlent.

2/. Civilisation essentiellement orale
Le livre, pense­bête.
Fragilité matérielle des supports
Rareté des exemplaires
Disparition du grec (au V°, personne ne le parle plus cf. Augustin)
On écrit et parle latin.
Au IX° : deuxième révolution :
­ passage du codex au papier venu de Chine
Après 4 à 5 siècles de christianisme officiel, nouvelles destructions.

b ). État des lieux :
capharnaüm complet :
1/. La pensée se cherche mais ne se trouve pas tout de suite
Prophètes allumés,
messies illuminés,
penseurs ésotériques,
philosophes délirants.

2/. Persistance de la philosophie classique : Sénèque, Epictète, Plutarque (I° ap.)
Période d'expérimentation
Apparition de formes et sélection naturelle.

c). Déplacement d'Ouest en est : retour vers l'Orient :

• Des ports romains, des criques grecques aux déserts de Palestine, Syrie, Samarie, Egypte.
• Peuples de bergers, pauvreté.
d). Les Nouveaux Maîtres en philosophie : Les Pères de l'Église.

• Qui sont­ils ? La philosophie officielle
• Se nomment les "Vrais philosophes" // les "sophistes".
• Récupèrent la conception thérapeutique de la philosophie.
• Penser pour vivre autrement
• (dans le Christ en l'occurence).

• Tertullien : croit parce que c'est absurde
• Origène : se castre
• Cyprien de Carthage : découvre Dieu en draguant...
• Grégoire de Nazianze : se prend pour un cadavre qui respire
• Evagre le Pontique : fuit femmes et évêques dans le désert
• Jean Chrysostome : appel au meurtre contre les païens
• Grégoire de Nysse et l'épectase
• Augustin : nie l'existence des antipodes...

• Tous en commun : la haine du corps et de l'ici­bas. L'anti­hédonisme
• Compter avec eux pour mille ans...
e). Deux aspirations travaillent l'époque :

• Athènes, Rome / Jérusalem
• Périclès / Constantin
• Aristote le philosophe / Tertullien le Père de l'Eglise
• démocratie de l'agora / État totalitaire chrétien
• idéal païen de la palestre / célébration d¹un crucifié
• pulsion de vie païenne / pulsion de mort chrétienne.
III/. AFFIRMATION D'UN ARCHIPEL GNOSTIQUE.
a) Le Gnosticisme : L'une des formes dans ce bouillon de culture

• Plus un archipel qu'un continent

•  
Points communs :
  
• Petites communautés (30)
• Pratiquent une vie philosophique
• Sécession d'avec le monde
• Annonce d'un salut.
•  
Rareté du corpus :
  
• On ignore presque tout d'eux : effets du temps, effacement par les chrétiens.
• Ce que l'on sait ? par leurs critiques
•  
Le pendant des Pères :
 
Des noms : 
• Simon le Magicien qui vole
• Basilide le débauché
• Carpocrate et Epiphane les partouzeurs conceptuels
• Valentin le pneumatique
• Nicolas le mangeur de sperme.
•  
Des écoles :
  
• Les Ophites : adorateurs deu serpent (sodomites probables)
• Les Barbélognostiques : pâtés de foetus.
• Les Phibionites : numérologues du sexe.
b) Proposent un corpus de doctrines dans lequel le christianisme officiel puise pour sa doctrine :

• Même public, mêmes lieux, mêmes visées : la conversion :
• Paul de Tarse et Simon le Magicien luttent pour dominer le champ intellectuel.
c) Les sources :
1/. Ceux qui les critiquent :

• Justin de Rome (vers 160) : Apologies
• Irénée de Lyon (vers 170) : Contre les hérésies
• Hippolyte de Rome (vers 230) : Philosophumena
• Clément d'Alexandrie (fin II°) : Stromates
• St Epiphane (vers 375) : Panarion.

2/. La chance :

• 1945, Nag Hammadi (Egypte, 100 km. de Louxor)
• Découverte d'une jarre : 13 rouleaux reliés cuir, 700 pages
• Dont : Évangiles de Philippe, Matthias, Thomas. Et Logia de Iésu : recueil de 
paroles, sentences, maximes attribuées à Iésu
• servent aux évangiles synoptiques
• 50 ans après : toujours pas d'édition...

d). L'archipel :

• Du I° ap. au VIII°. Voire plus...
• Au V° : Lampèce vit dans une communauté joyeuse, libre, vêtements somptueux, bonne chère, 
sexualité libre...
• Au VIII° : communautés qui subsistent dans les montagnes orientales...
• Mon hypothèse : 
• Le Gnosticisme dure dans le Mouvement des Frères et Soeurs du Libre Esprit jusqu'au 
XVI° siècle :
• Pistes : 
• Marcos, disciple de Valentin, devient Maître de Gnostiques en Gaule...
• Passe d'Orient en Occident via : Arménie, Cappadoce, Grèce, Bulgarie, Bosnie, 
parvient au Pays­bas.
• Presque 15 siècles, tant de lieux : impossible cohérence.
f). Leurs influences :

• A l'évidence, la pensée juive, puis les sectes locales.
• Millénarisme, prophétisme, etc...
• Irénée de Lyon les stigmatise comme épicuriens (pour la jouissance) et cyniques (pour 
l'indifférence)
• ne sont pas épicuriens (pas matérialistes) mais platoniciens !
• Dualistes : âme pure et corps corrompu par le mal
• Croient à la transmigration des âmes.
g). Deux lignes de force dans cet archipel :

• 1/. Des gnostiques encratiques : ligne ascétique
• 2/. Des gnostiques licencieux : ligne hédoniste.

• Partition partiellement artificielle : les gnostiques laissent le choix à leurs disciples 
(indifférence...)

• Le fond de la thématique gnostique : 
• 1/. Le monde a été créé par un mauvais démiurge
• 2/. La chair est fautive, le corps est méprisable
• 3/. L'âme est la chance du salut.
• 4/. Possibilité de faire du corps un allié pour le salut
• 5/. Par­delà bien et mal (sexe, lidibo, action).

• Paul de Tarse enseigne une gnose ascétique : 
• le corps brûle de désir, éteignez le.
• Simon Le Magicien et les siens enseignent une gnose hédoniste : 
• le corps brûle de désir, consumez­le...

• Toute la différence est là...
• Examen de leurs doctrines aux séances suivantes
 

Bibliographie :

• Henri­Irénée Marrou, Décadence romaine ou antiquité tardive ? III°­VI° siècle, Point Seuil.
• Dodds, Païens et chrétiens dans un âge d'angoisse, La pensée sauvage.
• Celse, Contre les chrétiens, Phébus.
• Jean­Yves Leloup, Introduction aux "vrais philosophes", Albin Michel.
• Pierre­Emmanuel Dauzat, Les Pères de leur Mère. Essai sur l'esprit de contradiction des 
Pères de l'Eglise, Albin Michel.
• Tertullien, Apologétique, Belles Lettres.
• Jean Doresse, Les livres secrets des gnostiques d'Egypte, Plon.
• Claude Mondésert, Pour lire les Pères de l'Eglise, Foi Vivante.
• Grégoire de Nysse, Traité de la virginité, Le Cerf.
• Tertullien, Exhortation à la chasteté, Le Cerf.
• Augustin, Le bonheur conjugal, Rivages Poche. 
"Un platonisme hédoniste !"

Synopsis  Bibliographie du cours 
I ­ LES TRACES : LE CORPUS GNOSTIQUE

• Primauté de l'oral dans l'enseignement
• Parole vivante du maître qui guide
• Traces conservées par les adversaires.

• Corpus très ésotérique : hermétisme de haute volée : 
• a). Néologismes à foison
• b). Passion numérologique
• c). Exacerbation du merveilleux
• d). Extrapolations mythologiques
• e). Langage et pratiques sectaires.
II ­ LA SECTE : LA PRATIQUE GNOSTIQUE

• Intégration sectaire : communauté élective, cooptation, initiation.
• Sentiment d'élection
• Obéissance aux grades supérieurs
• Signes de reconnaissance : St Epiphane et la paume de la main : par crainte de la 
persécution
• Discours communautaires en agapes.
• Sexualités généralisées dans l'obscurité.
III ­ LA TRIPARTITION : LE MONDE GNOSTIQUE
A/. LES HYLIQUES (HYLÉ/ MATIÈRE)

• Englués dans la matière
• Ne connaîtront jamais le salut
• Dépourvus d'âme
• Destinés à la destruction pure et simple 
• // : païens arraisonnés au sol par ignorance des vérités gnostiques
B/. LES PSYCHIQUES (PSYCHÉ/ AME)

• Ont une âme, mais pas d'esprit
• L'âme : parcelle de feu qui brûle dans le ciel des divinités
• Peuvent espérer le salut par leur complexion mentale s'ils rencontrent l'initiation. 
• //: les Chrétiens en partie sur le bon chemin.
C/. LES PNEUMATIQUES (PNEUMA/ SOUFFLE)

• Désignés par la Puissance des Puissances
• Disposent de la grâce
• Peuvent agir sans souci du bien et du mal
• Quoiqu'ils fassent, ils sont sauvés
• Participent à la vérité intelligible 
• //: les gnostiques.
IV ­ LA LANGUE : LA MÉTHODE GNOSTIQUE

• Une méthode sélective 
• a) Vocabulaire ésotérique
• b) Néologisme à profusion
• c) Dissertations obscures
• Contraint au psittacisme (pour la mémoire) : 
• Répétition, incantation, réitération.
• Empêchent une pensée propre (contre l'intelligence) 
• Exclusion / intégration.
V ­ LE LEXIQUE : LA LOGOMACHIE GNOSTIQUE

• a). Glossolalie : hystérie de l'époque.
• b). Créer des concepts : 
• 1/ Pour dire des choses précises : nommer une découvert innomée.
• 2/ Pour enfermer : donner l'impression d'une profondeur.
­ Le délire verbal fatigue même les spécialistes.
• c). Usage sectaire et sélectif : 
• Langue difficile à acquérir, retenir, maîtriser.
• Facilité pour distinguer la docilité des élus.
• Réduction à un petit nombre d'habiles.
• Instrument de mesure efficace de la plasticité mentale.
• d). Exemple : Les ÉONS procèdent d'un PRO­PERE (ou : PRO­PRINCIPE, PÈRE, ABIME, ÉON PARFAIT, 
ÉON DES ÉONS) et constituent un PLERÔME dans lequel évoluent des SYZYGIES...
• e). Explications : 
• a). Le PRO­PÈRE : 
• Invisible, inconcevable, éternel, épargné par génération et corruption, ignore 
le mouvement, contemple son image.
• Un peu : platonicien, aristotélicien, alexandrin...
• Dieu ? Non : Basilide croit en un Dieu... qui n'existe pas.
• b). L'ÉON : 
• Émanation issue de l'intelligible pur.
• Utilise le regsitre métaphorique de l'espace (point, ligne, plan, volume) pour 
se dire dans le registre du temps (instant, jour, année...)
• Il existe 30 éons avec un nom chacun (Hédonê / Plaisir)
• Ils fonctionnent en paires
• Il existe donc 15 paires (ou Syzygies).
• Exemples : 
• Abîme­Silence
• Intellect­Vérité
• Homme­Croix
• Logos­Sagesse, etc...
• c). Le PLERÔME : 
• Ensemble de ces 30 éons
• Ou : le Ciel, le monde divin. Intermède : Irénée de Lyon moque ces 
pratiques... (Lecture d'un texte : Contre les hérésies).
VI ­ LE CHIFFRE : LA NUMÉROLOGIE GNOSTIQUE

• a). Considérations familières à l'époque : 
• Arithmétiques sacrées : astrologie, divination, magie
• Passion de l'ordre et du classement : la gnose met en forme
• Contraindre le réel à rentrer dans des cases : pensée systémique
• Chiffrer le monde pour que tout soit à sa place.
• Que rien ne circule librement.
• b). Exemples (numérologie classificatoire) : 
• TRIACONTADE : les 30 éons du Plérôme valentinien
• DYADE (2), DODÉCADE (12), OGDOADE (8)
• Ainsi : l'OGDOADE est composée de 4 couples : 
• Abîme + Silence
• Intellect + Vérité
• Homme idéal + Eglise
• Imaginer le catéchisme gnostique...
• c). Exemples (numérologie sexuelle) : 
• Les Phibionites : sous­section des barbélognostiques comme : Zachéens, Nicolaïtes, 
Barbélites, Stratiotiques, Lévitiques, Borborites, Coddiens.
• Ou grades...
• Pratiquent une sexualité chiffrée calculette à la main : 
• 365 hommes auxquels on prèlève le sperme
• Pendant 365 unions
• Avec 365 femmes différentes.
• d). Exemples (numérologie cosmogonique) : 
• Chiffrer l'origine du monde
• La façon de procéder du premier principe
• Réduire le mouvement du monde à des mathématiques.
VII ­ LES PERSONNAGES CONCEPTUELS : LES FIGURES GNOSTIQUES

• Créations de figures mythologiques : 
• Les ARCHONTES jonglent avec les SYZYGIES dans le PLÉRÔME.
• Les GRANDS LUMINAIRES côtoient la SOPHIA LASCIVE ou les HAMEçONS SAUVEURS.
• L'HOMME PRIMORDIAL s'entretient avec la MÈRE CÉLESTE dans l'HEBDOMADE (ou les CIEUX 
INFÉRIEURS que constituent CHAOS + HADES)
• Le tout dans des ambiances de SEMENCES PNEUMATIQUES...
VIII ­ LA GÉNÉALOGIE : LES SOURCES GNOSTIQUES

• a). Selon Hippolyte : démarquage de philosophes païens : 
• Simon/ Empédocle, Basilide / Aristote, Valentin / Pythagore et Platon...
• b). Selon Irénée : mélange d'Epicure (plaisir) et de cyniques (provocation).
• c). En fait : le gnosticisme est un platonisme hédoniste... 
• Pas épicuriens (pas atomistes)
• Platoniciens : dualistes (âme, immatérialité, transmigration, salut, etc...)
• Mais hédonistes : pas de critique du corps, mais un usage libéré du corps pour le 
salut.
• d). Retour aux sources orientales : 
• Le mazdéisme persan : Ormuz et Ariman
• Le judaïsme palestinien : prophétisme et messianisme apocalyptique
• L'orphisme héllénique : secret sectaire et initiatique
• Le pythagorisme et le platonisme : les gymnosphistes
• Contemporain du Manichéisme (III° ap) : bien / Mal.
• e). Le christianisme primitif : un gnosticisme (ascétique). 
• 1 ­ Usages de l'Ancien Testament : 
• La Genèse pour la généalogie du mal
• Le Livre d'Énoch : la théorie de la grâce, de la prédestination.
• 2 ­ Nombre de points communs dans les doctrines : 
• Jésus monte aux cieux / Simon vole dans les airs
• Marc subjugue les femmes en changeant le vin en sang virtuel
• Basilide affirme que Jésus est magicien et fait crucifier Simon de Cyrène à sa 
place
• 3­ Le Nouveau Testament témoigne d'un combat entre gnoses : 
• Actes des apôtres, Epîtres de Paul et Apocalypse de Jean montrent Paul aux 
prises avec Simon et autres gnostiques.
• Mais le christianisme est une gnose qui a réussi !
IX ­ LES THÈSES : LA PENSÉE GNOSTIQUE

• Religion ? Philosophie ? déni de philosophie par les officiels...
• (Cf. Augustin évêque, Thomas dominicain et Docteur évangélique, Malebranche oratorien, 
Kierkegaard pasteur, philosophes tout de même...)
• Si : création de concept, invention de personnages conceptuels, création d'un langage, d'une 
musique, d'une vision du monde = philosophie, alors... 
• a). 1° thèse : Le monde est fondamentalement mauvais : 
• Création d'un mauvais démiurge : ratage originel
• Chute dans le temps.
• Bien et Mal coexistent de manière indiscociable
• Avant la création : éternité, immortalité
• Après : Temps, matière, corps.
• b). 2° thèse : Installer le réel au ciel : 
• (Contraire de l'hédonisme qui veut installer le ciel sur terre)
• Inventer un monde qui dispense de subir le monde réel
• Effondrement du politique = promotion du théologique.
• La Cité de Dieu comme réponse à une impossible Cité des hommes.
• c). 3° thèse : Vivre par­delà le bien et le mal : 
• Les chrétiens : Adam est coupable (il choisit) : culpabilité
• Les Gnostiques : Adam est victime (il subit) : pas de culpabilité.
• Le salut ?
• Les chrétiens : renoncer à ce monde dès ce monde
• Les Gnostiques : épuiser les possibles de ce monde.

• D'où une philosophie du banquet, de la copulation, de la masturbation, du 
cannibalisme...

• Invitation à poursuivre dans le monde gnostique en considérant ses figures : 
Simon, Marc, Epiphane, Basilide, Valentin, et les autres...
 

Bibliographie :

• Peter Brown, Le renoncement à la chair, Gallimard.
• Robert M.Grant, La Gnose et les origines chrétiennes, Seuil.
• Jacques Lacarrière, Les gnostiques, Idées Gallimard.
• Rudolf Bultman, Le christianisme primitif, Payot.
• Yvon Belaval, Les philosophes et leur langage, Gallimard.
• Pierre Bourdieu, Ce que parler veut dire, Fayard.
• Gilles Deleuze/Félix Guattari, Qu'est­ce que la philosophie ?, Minuit.
"LA TRANSVALUATION GNOSTIQUE" 

Synopsis Bibliographie du cours

1/. SIMON : UNE THÉORIE DE LA GRÂCE
A). BIOGRAPHIE

• Naissance en Samarie (Gitton).
• Auteur d'une Révélation de la grande puissance ­ perdue...
• Célèbre de son temps. (cf. Claude et la statue)
• Contemporain de Paul de Tarse : 1° ap. 
1) Ambiance irrationnelle

• croyance générale à la thaumaturgie.
• Demande ses "trucs" à Pierre qui lui répond qu'il n'y en a pas
• Conclut à l'inexistence de sa divinité... 
2) Compagnonnage avec Hélène

• "incroyable beauté" écrit Irénée
• Anciene Hélène de Troie (cf. Réincarnations...)
• Ancienne (?) prostituée transformée en divinité
• Intermédiaire de la puissance de Dieu
• Enfante les anges qui créent le monde
• Prisonnière des anges qui refusent une génitrice
• Acculée à des outrages
• Le Messie apparaît pour régler le différend.
3) Ses deux morts : (Cf. les morts antiques)

• a) Vole dans le ciel de Rome
• Pierre prie pour casser le sortilège...

• b) Met son auditoire au défi d'un enterrement
• Puis d'une résurection le 3° jour
• Et ne réapparaît pas...
B). SA PENSÉE
1) Invente la théorie de la grâce et de la prédestination : (cf. Augustin, Pascal, les jansénistes, 
Luther et Calvin...)

• En lisant l'Epître aux romains (VI.14) : "le péché n'aura pas de pouvoir sur vous, puisque 
vous êtes non sous la loi mais sous la grâce".
• Et Proverbes (I.14) : "il n'y aura qu'une bourse pour nous tous".
• Conclusion : mise en commun des femmes aussi...

• D'où : liberté d'agir à sa guise : 
• Seule la grâce sauve, pas les oeuvres.
2) Invente une pensée au­delà du bien et du mal :

• Bien et Mal n'existent pas en soi, mais relativement
• Qui a décidé ? Les anges (des créatures mauvaises)
• L'invention des vertus ? réduire les hommes à l'esclavage. 
• A partir de ce relativisme éthique :
3) Propose une transmutation des valeurs :

• Le bien est l'inverse du mal
• Ce qui passe pour vertu est mauvais ? donc
• Ce qui passe pour vice est bien
• Contre l'idéal ascétique, pour l'idéal hédoniste. 
• D'où :
4) Propose une sexualité libérée :

• A partir de l'invite "sanctifiez­vous les uns les autres" il affirme : 
• Laissez libre cours à vos désirs
• Pratiquez une sexualité libre : fin du couple monogamique paulinien
• L'amour du prochain n'est pas agapé, mais éros...
5) Affirme l'inexistence du libre arbitre :

• Pour punir, il faut être responsable, donc libre de choisir
• Or les astres et Dieu déterminent tout ce qui a lieu
• Au­delà du bien et du mal, parce que déterminé on est au­delà de toute sanction...
2/. BASILIDE ET L'INDIFFÉRENTISME
1) Biographie :

• On ignore presque tout. Sauf : mort en 130.
• Disciple de Simon : partage l'essentiel de ses thèses
• Mais prétend tenir son savoir de Matthieu en personne
• Crée une école à Alexandrie
• Évangélise en gnostique : Chypre, Grèce, Rome (cf. Epictète !)
• Grand créateur de concepts gnostiques.
2) Sa singularité :

• a). Simon de Cyrène portrait la croix de Jésus (Luc l'affirme, les autres non) 
• Paradoxe : qui sauve ?
• Magicien, Jésus prend l'allure de Simon, et vice versa, puis assiste à la crucifixion de 
Simon
• Pendant ce temps, Jésus (Caulacau, son vrai nom) est au ciel et rit..

• b). Invente ainsi le Docétisme :
• Une hérésie qui affirme que Jésus est né, mort et résuscité en apparence.
• Les Docètes croient que Jésus assistait à sa crucifixion dans le public
• D'où une croyance induite : la conversion au gnosticisme assure de l'invisibilité...

• c). Propose l'indifférentisme :
• Basilide critique les pouvoirs de l'Eglise naissante (foi, lois, prescriptions)
• Invite à la purification de soi, seul souci
• Propose le renoncement à ses idées sous la torture (critique du martyre)
• Invite à la dépense, la consumation de soi pour se purifier
• Mais en bon indifférentiste, le renoncement peut aussi être préféré...
3/. VALENTIN ET LE DÉTERMINISME
1) Natif de Phrébon en Egypte.
2) Comment savoir qu'on est touché par la grâce ?

• Déterminisme astral : les hommes se croient libres
• Car ils ignorent ce qui les déterminent

• Qui sont les élus ?
• Les pneumatiques ("semences d'élection").
• Pas les hyliques
• Mais les psychiques :
• S'ils consentent à devenir gnostiques (pneumatiques)
• Opter pour la secte transforme en l'élu touché par la grâce...
• Statut d'extra­territoralité métaphysique :
• Dans le monde, ils évoluent déjà hors du monde
• (cf. paradoxe du consentement dans le déterminisme).
3) D'où un déréglement de tous les sens comme voie d'accès au salut :
La transgression comme voie :

1. Sexualité généralisée : y compris dans l'inceste
2. Consommer les offrandes païennes aux dieux
3. Passer outre mesure et modérations : orgies, fêtes bachiques, etc...

4/. CARPOCRATE ET LA VITESSE DES ASCÈSES
1) Seconde moitié du I°, à Alexandrie.
2) Selon Irénée : disciples marqués au lobe droit par fer rouge
3) Purification dans la débauche, certes :

• Mais tout dépend du degré de débauche, des quantités de transgressions dans une vie...

• Les âmes changent de corps tant qu'elles n'ont pas connu tout le spectre de la négativité
• L'entreprise prend donc plus ou moins de temps

• Aucune âme ne perd : la différence réside dans le temps de l'ascèse
• Les cycles réapparaissent tant qu'il reste du négatif à épuiser.
4) Ajoute (dimension politique) :

• Critique de la propriété privée : 
• En disciple de Platon, en lecteur des Proverbes : 
• Prône l'abolition de la propriété et de la famille
• Puis du mariage : la version sexuelle de la propriété.
5/. EPIPHANE EN "RIMBAUD GNOSTIQUE".
1) Fils de Carpocrate
2) Culture encyclopédique
 
3) Auteur d'un 
 De la justice
   , brulôt "anarchiste"
   

• Critique radicale de toute propriété, de toute forme d'injustice (cf. différence 
fondamentale avec le christianisme)
4) Meurt avant 17 ans

• Culte gigantesque : autels, temples, musées, statues, etc...
6/. CÉRINTHE ET LE SALUT IMMANENT
1) Juste une fois mentionné chez Hippolyte de Rome

• Son idée : le royaume sera terrestre.
• Le salut se fera dans notre enveloppe charnelle, sur terre.
2) Jésus reviendra à Jérusalem sous forme charnelle

• Il connaîtra l'empire des passions et du désir
• Deviendra même l'esclave de ses passions
• Cette fête durera 1 000 ans...
7/. MARC ET LES FEMMES

• Présence d'un certain féminisme chez tous les gnostiques (cf. Simon et Hélène)

• Pour des raisons philosophiques : le Masculin a besoin du féminin et vice versa pour être.

• Dans l'ascèse orgiaque, les femmes valent moins pour leur singularité que comme voie d'accès 
au féminin, à la féminité (germination, principe de fécondité et de vie, etc...)

• Marc évolue en compagnie des femmes les plus belles (... et les plus riches !)
• Pratique la magie et transfigure des contenus de coupes...

• Donne aux femmes le même pouvoir thaumaturgique que lui

• Une fois initiées (dit Irénée) elles entrent dans un véritable délire verbal...
8/. NICOLAS ET LES FOETOPHAGES
1) Culte du féminin

• Prounikos (ou Barbélo)
• D'où Barbélognostiques.
2) Banquets collectifs (aphrodiasiaques, vins, nourritures, sexualités dans l'obscurité).
3). Culte métaphorique :
a) Spermatophages et corps du Christ :

• Des fidèles extraient le sperme des participants
• L'élèvent en direction du Plérôme
• Communient avec les dieux gnostiques : 
• Cette énergie vidée des corps, ramassée, offerte et concentrée acquiert 
la puissance de l'offrande.

b) Hématophages et sang du christ :

• Récupération du sang mentruel des participantes.
• Mêmes techniques d'offrandes : 
• Ces eucharisties libidinales permettent l'ingestion de puissances 
concentrées de barbélo afin d'accéder l'ascension vers le Plérôme.

c) Foetophages et extinction de la négativité :

• Pratiquent la contraception
• Car la procréation augmente la négativité
• Préférable de s'abstenir
• En cas déchec : provoquent l'avortement,
• Puis confectionnent un pâté avec le foetus : arômates, huiles, poivre, etc...

CONCLUSION GÉNÉRALE SUR LES GNOSTIQUES
1) Avec Constantin, le christianisme se construit

• Il demande à Eusèbe de constituer un corpus
• Choisit 27 textes comme base au Nouveau Testament
• Écarte les autres textes (dont les gnostiques et les apocryphes).
2) ­ Persécution comme hérétiques de tout le courant gnostique :

• Abjurations, conversations en masse.
3) ­ Mais résistance et persitance dans les endroits reculés (montagnes) :

• Au VIII° des Euchistes existent encore (insoumis, refusant toute soumission, toute 
obéissance, communauté des femmes et des biens, etc..).
4). Déplacement de la gnose :

• Elle passe en Europe
• Et constitue le socle de la pensée alternative européenne

• La première station : Frères et Soeurs du Libre Esprit. 
 
 
Bibliographie :

• Irénée de Lyon, Contre les hérésies, Cerf.
• Hippolyte de Rome, Philosophumena, éd. Arché.
• Raoul Vaneigem, Les hérésies, PUF.
• Raoul Vaneigem, De l'inhumanité de la religion, Denoël.
• Sigmund Freud, L'avenir d'une illusion, PUF
• Clément d'Alexandrie, Stromates, Cerf.
• Georges Bataille, La part maudite, Point Seuil.
• Georges Bataille, Théorie de la religion, Idées Gallimard.
"La constellation du Libre­Esprit" 

Synopsis Bibliographie du cours

1/. CONSIDÉRATIONS SUR LE MOYEN­AGE :
a). Naissance de l'Islam.

• Mahomet quitte la Mecque le 16 juillet 622
• La fuite = l'Hégire
• Meurt en 632
• Dagobert en France
• Guerres de conquête musulmane
b). Vikings venus du Nord.

• en 885 : 40.000 font le siège de Paris.
c). Famine, pestes, guerres, razzias...
d). Le Christianisme :

• L'Inquisition
• Manuel des inquisiteurs, Bernard Gui, en 1324.
• Lutte contre les Hérétiques.
• Qui sont ­ils ? 
• 1­ S'opposent à un article de foi : 
• Trinité, Incarnation...
• 2­ S'opposent à une vérité déclamée par l'Eglise : 
• St Esprit ne procède pas du Père,
• L'usure n'est pas un péché...
• 3­ S'opposent au contenu des textes canoniques : 
• Dieu n'a pas créé le monde,
• Jésus n'a pas existé...
• En fait : s'opposent au clergé, aux prêtres, aux évêques, au pape.
e). L'état de la philosophie :
1. Electro­encéphalogramme plat pendant 5 siècles... 
• Réapparition au XII ° : 
• Abélard, Pierre de Lombard, Alain de Lille, Maïmonide, Avérroès...
2. Apparition, via les musulmans, des textes d'Aristote : Politique, Métaphysique et Ethique à 
Nicomaque.
3. Léger écart avec la théologie, émancipation partielle de la philosophie 
• Boèce de Dacie (XIII°) : la philosophie, une fin en soi.
• Roger Bacon (XIII°) : pour une méthode expérimentale en science.
• Dante (XIII­XIV°) et Marsile de Padoue (XIV°) : séparer spirituel et temporel.
• La transmission du savoir est universitaire : 
• Exposés commentés, discutés, recopiés
• Les livres coûtent cher (1 mois 1/2 de salaire pour un ouvrier du bâtiment, 
pour un livre)
• Rarement sûrs. Souvent fautifs et incomplets.
• Enseignent le christianisme ­ Pas le matérialisme, l'athéisme ou 
l'épicurisme...
2/. LE COURANT DU LIBRE­ESPRIT
a ). Inexistence officielle aujourd'hui...
b). Existence clandestine à l'époque
c). Existe du XIII° (St Bonaventure) au XVI° (Rabelais, Montaigne).
d). Parfois des milliers derrière un seul homme
e) . Formations diverses : clers/artisans, lettrés/ illétrés...
f). Rayons d'action étendu :

• De l'Italie à l'Ecosse
• De l'Espagne (Alumbrados) à la Bohème (Picards et Adamites).
• De la Belgique (Béguines et Bégards) à la France et à l'Allemagne (Libertins).
g). Destins divers :

• Délation, trahision, collaboration
• Héroïsme discret sur le bûcher
• Rhétoriques spécieuses pour échapper à l'Inquisition.
h). Le Libre Esprit dessine la première philosophie européenne cohérente.
i). Thématique :
1 ­ Etre­Dieu de l'homme

• Divinité de l'homme depuis le rachat par le Christ
• Inexistence du péché depuis la Crucifixion.
• On ne sauve pas un homme déjà sauvé.

2 ­ L'action des hommes coïncide avec le vouloir de Dieu

• Dieu ne pense pas de manière séparée du réel.
• Il est le réel dans toutes ses modalités : tout est Dieu

3 ­ Ce panthéisme anéantit la morale

• Ce qui advient ? Par­delà le bien et le mal.
• Le Spirituel est inacessible : au mal, à la faute, au péché, au remords, à la 
cupabilité.

4 ­ Le Libre Esprit combat contre la répression de la vie organisée par l'Eglise au nom 
de la religion paulinienne

• Il veut plaisir et désir libre, corps libéré.

3/. LES SOURCES DU LIBRE ESPRIT :
a). Aucun texte ne subsiste.
b). Jadis : Walter de Hollande, Des neuf rochers spirituels

• Bréviaire selon les béguines, mais perdu
c) . Restent des fragments dans des oeuvres ennemies :

• Maître Eckart, Telle était soeur Katrei.
• Martin Luther, Aux Chrétiens d'Anvers
• Calvin, Contre la secte fantastique et furieuse des libertins qui se nomment spirituels
d). Persécutés, textes rares, cachés
e). Supports fragiles avec le temps
f). Goût du secret, pratiques sectaires, cooptation, signes...
g). Restent des témoignages peu sûrs :
• Livres polémiques chrétiens
• Minutes de procès dictés pendant des séances de torture
• Témoignages de libertins rétractés et passés de l'autre côté 
• A charge donc...
4/. L'ETYMOLOGIE :
a). On voit aussi :

• Nouvel Esprit,
• Esprit de Liberté,
• Liberté par l'Esprit.
b). Taxinomie de l'Eglise pour saisir ce qui lui échappe :

• PNEUMOTOMACHES : Père et Fils sont Dieu, pas le St Esprit
• PAPIANISTES : mille ans après sa mort, le Christ réinstaurera le Royaume des Juifs avec des 
élus
• PEPUZITES : consacrent du lait, pas du vin
• HYDROPARASTASES : consacrent de l'eau.
• MESSALINIENS (EUCHITES, ENTHOUSIASTES) : prient sans arrêt.
• AUDIENS : la divinité a forme humaine
• TASCODROGITES : vénèrent deux putains
• APOTACTIQUES : détestent les gens mariés et les propriétaires...
c). Ma proposition :
A/. ­ Le Libre­Esprit se construit sur le principe du Saint­Esprit :

• Le St Esprit : la providence divine sur le monde
• Préside à la conception et au baptême de Jésus
• Descend sur ses disciples réunis en cénacle
• Se communique aux nouveaux croyants.

B/. Le Libre Esprit désigne :

• Intelligence et raison humaine appliquée au réel
• Explicite ce qui passe pour des mystères aux yeux des autres
• Lie les adhérents nouveaux à la doctrine
• Anti St Esprit : descend le ciel sur terre...
• Et installe chaque homme au centre du monde à la manière de Dieu.

C/. En relation avec les mouvements millénaristes :

• Joachim de Flore, mystique italien du XIII°
• Auteur d'un Livre de concordance entre Ancien et Nouveau testament. 
•  a). Age de la loi et de l'Ancien Testament :  
• Temps de Dieu le Père : d'Adam à Noé.
• Les hommes vivent selon la chair dans la crainte et l'esclavage
•  b). Age de la grâce et du Nouveau Testament :  
• Temps du Fils : d'Elisée à la révélation du Christ.
• Les hommes vivent selon la chair et l'esprit selon la foi.
•  c). Age du Saint Esprit et de Saint Benoît :  
• Temps du Saint Esprit : à partir du retour du prohète Élie.
• Les hommes vivent dans la charité et l'innocence renouvelée de 
toute l'humanité. 
• A/. Cette matrice théologico­poétique est celle du Libre 
Esprit 
• Le temps nouveau permet d'envisager l'abolition des 
Ecritures.
• B/. Logique d'une inversion de valeurs : 
• Quand l'Eglise enseigne : pauvreté, chasteté, 
obéissance.
• Le Libre Esprit enseigne : luxe, raffinement, 
plaisir, sexualité libre, refus de l'autorité.
• C/. Lecture particulière des Écritures : 
•  
Les Béatitudes
  : heureux les simples d'esprit ? 
• Délaisser les écritures, retrouver 
l'innocence primitive
•  
Paul 
 : nous sommes le temple de Dieu ? 
• Transformer le corps en réceptacle de Dieu
•  
Jean
  : naître de Dieu empêche la souillure ? 
• La grâce suffit, peu importent les actes.

3/. PREMIÈRE FIGURE CARDINALE : AMAURY DE BÈNE :
a). Un ancêtre à l'ancêtre : 

• En 851, Jean Scot Érigène (irlandais) écrit dans De la prédestination : 
• Dieu ne prévoit ni peines, ni péchés : ce sont des fictions.
• L'enfer n'existe pas, ou alors il nomme le remords
• Attaqué par l'Eglise, se fait oublier, fait des traductions
b). Quatre siècles plus tard : 

• Amaury s'en réclame près de Chartres :
Ses thèses : 

• 1/. Tout chrétien a souffert avec le Christ le supplice de la croix 
• Transformé en Parfait, incapable de pêcher
• Rachetés définitivement : 
• Pas de raison à passer sa vie à expier
• On ne paie pas deux fois une dette déjà honorée.
• 2/. Refuse les sacrements : 
• 1­ Le baptême : pourquoi effacer le péché originel ?
• 2­ L'eucharistie : pourquoi rejouer symboliquement le sacrifice ?
• 3­ L'Extrême onction : pourquoi libérer le mourant de ses fautes avant le jugement de 
Dieu ?
• 4­ La Confirmation : pourquoi confirmer la grâce du baptême ?
• 5­ Le mariage : pourquoi sanctifier une union devant Dieu ?
• 6­ La pénitence : pourquoi payer pour une dette déja effacée ?
• 7­ L'ordre monachiste : pourquoi passer sa vie à la racheter ? 
• Combat les professionnels de l'Eglise
• Critique la domination des petites gens par le clergé
• 3/. ­ Un panthéisme 
• Critique la conception anthropomorphe de Dieu : 
• Dieu est partout, donc nulle part en particulier
• En lui même, mais ailleurs
• Le réel coïncide avec lui.
• Il est en toute chose : corruptible et incorruptible
• Mort et renaissance en permanence
• Disparition du corps du Seigneur après la mort
• Réapparition sous forme du réel
• Vivre, c'est vivre en lui
• Etre au monde c'est vivre en Dieu
• Dieu ? Le Spirituel, ce qu'il est, ce qu'il fait
• Economie du clergé
• Pas de séparation entre Dieu, les hommes, le monde
• Dieu est la nature
• Il réside dans les plaisirs aussi, pas dans leur interdiction
• 4/. Une lecture des allégories de l'Ecriture : 
• a). L'Enfer ? l'ignorance : ne pas savoir 
• Ignorer le Libre Esprit, c'est vivre en Enfer...
• b). Le Paradis ? Connaître la vérité : savoir 
• Vivre dans le Libre Esprit, c'est vivre au Paradis
• c). La Résurrection ? Pas après la mort, sur terre 
• Quand on accède à la pleine connaissance en entrant dans le Libre Esprit
• d). L'Amour du prochain ? Pas agapé, mais Éros.
• 5/. Une parenté gnostique : 
• a). La grâce suffit
• b). La mort du Christ assure le salut éternel
• c). Vivre sous le signe du 3° temps (pneumatique)
• d). Pratiquer une inversion des valeurs
• e). Demander au corps d'être un allié, pas un ennemi
• f). Etre de fait au­delà du bien et du mal
• 6/. Un destin funeste : 
• Jean le Teutonique écrit dans ses Sermons : 
• Les Amauriciens sont des disciples d'Epicure
• Se comptent par milliers
• 1204 : condamnation par le Pape
• 1207 : mort d'Amaury
• 1209 : 10 amauriciens sur un bûcher, 4 en prison à vie
• On déterre ses os (cimetière St Martin des Champs), on broie ses os qu'on met 
aux ordures

• Amour du prochain...
 

• Mais le Libre Esprit va continuer pendant 4 siècles 
 
 

Bibliographie :

• Etienne Gilson, La philosophie au Moyen­âge, Payot
• Benoît Patar, Dictionnaire abrégé des philosophes médiévaux, Les presses philosophiques
• Nicolas Eymerich, Francisco Pena, Le manuel des inquisiteurs, Albin Michel
• Bernard Gui, Manuel de l'inquisiteur, Les belles lettres 
"L'INNOCENCE DU DEVENIR"

Synopsis  Bibliographie du cours 

OBJET DU COURS :

­ Trois siècles de pensée du Libre­Esprit : XIII­XVI°
­ Des figures, des thèses, une constellation philosophique
­ Une thématique d'une extrême modernité :
I ­ Cornelisz d'Anvers et la reprise individuelle des anarchistes (le vol justicier)
II ­ Bentivenga de Gubbio et l'Amor fati de Nietzsche
III ­ Walter de Hollande
IV ­ Jean de Brno et l'amoralisme de Sade ou de Stirner
V ­ Heilwige de Bratislava et l'ascèse mystique et la transgression de Bataille
VI ­ Willem Van Hildervissem de Malines et le tantrisme d'un Foucault...
VII ­ Eloi de Pruynstyck le couvreur d'ardoises

I ­ WILLEM CORNELISZ D'ANVERS (HOLLANDE, XIII°)
 
A) Ou le salut par la 
 pauvreté
    :
  

• Pauvreté et christianisme primitif : religion populaire
• Richesses du christianisme d'Etat : religion anti­populaire
• Doctrine de l'Église : pauvreté théorique (pour les autres) faste pour elle.

• L'époque : paupérisation et capitalisme naissant, clergé riche, pauvreté du peuple.
   vit avec des tisserands
B) Cornelisz    

• Affirme que : "les premiers", etc.. et que : "bienheureux", etc...
• Selon ce principe : 
• a) Les riches sont damnés (y compris les riches de l'Église) 
• (Critique les indulgences : les dons qui effacent les péchés)
• b) Les pauvres sont sauvés : 
• Elle confère grâce et perfection
• Et rend possible toute action par­delà le bien et le mal

• Par exemple : voler un riche ( reprise des 
anarchistes)
• La pauvreté légitime une sexualité libre :
­ Une femme qui ne possède rien a son corps qu'elle 
peut donner.

II ­ BENTIVENGA DE GUBBIO (ITALIE, XIII°) ­ Ou l'Amor fati (Un Nietzsche médiéval)
­ D'abord franciscain (charité, pauvreté volontaire)
­ Conversation avec Claire de Montfaucon :

­ Thèses de Bentivenga :

• a). l'action est par­delà le bien et le mal à cause de la grâce
• b). l'enfer n'existe pas
• c). il existe un risque à perdre son désir dans cette vie

­ Exemple:
­ La sexualité hors mariage pour le seul plaisir interdit­elle la communion le 
lendemain ?
­ Non : Dieu fait que le péché n'est pas
­ Donc : Dieu peut aller contre une décision d'Eglise
­ Or : tout ce qui advient dans le monde advient selon le vouloir de Dieu.

­ Rien ne relève de la morale (la tuile qui tombe, la loi de la chute des 
corps).
­ Personne ne choisit d'être ce qu'il est, de faire ce qu'il fait
­ Ni coupables, ni victimes
­ Dieu ne peut vouloir le mal, seulement le bien.

­ Le monothéisme invente le libre­arbitre pour pouvoir punir.
­ Le panthéisme exclut cette logique

­ D'où : absence de remords et innocence du devenir.
­ Il faut donc :

   Pratiquer l'apathie
a)     
   
:
­ Ne pas participer à la souffrance du Christ ni des hommes
­ Consentir sereinement au vouloir de Dieu.
­ Mieux : jouir de ce consentement ( Amor fati).

   Jouir de l'impeccabilité
b)     :
  
­ Grâce et charité installent hors du péché
­ Il faut agir sans complexe
­ Dieu écrit notre histoire.

III ­ WALTER DE HOLLANDE (ALLEMAGNE, XIV°) ­ Ou l'innocence
­ Auteur Des neufs rochers spirituels,
­ Bréviaire du Libre­Esprit. Perdu.
­ Chefs des Fraticelles et Lollards (libertins)

­ Banquets orgiaques et parodiques de la Cène et des Messes :
­ Christ habillé de manière somptueuse (diadème)
­ Marie rayonnante
­ Couple primordial qui célèbre le retour à l'innocence édénique
­ Un prédicateur nu invite les fidèles à faire de même
­ Restaurer l'ordre adamite
­ Chants, danses, partouzes philosophiques (cf. Bosch)

IV ­ JEAN DE BRNO (TCHÈQUE, XIV°) ­ Ou l'amoralité (Un Sade médiéval) :
­ 8 ans dans le Libre­Esprit, abjure, rejoint les Dominicains...
­ Parjure, se confesse, échappe à la mort
­ Et persécute ses anciens amis

 
­ Ses 
  
  
thèses :
 
a) Panthéisme radical
b) Solipsisme ontologique
c) Nihilisme intégral
d) Innocence du devenir

­ Mode d'emploi :
­ Comment devenir et être Frère ou Soeur du Libre­Esprit ?

a). Vendre  ses biens, les distribuer : pauvreté volontaire

b). Quitter sa femme

c). Solliciter son admission auprès d'un collège :

­ Pas de gestion théocratique et monarchique du groupe,
­ Autogestion, communalisme libertaire.

d). Constitution d'un couple : Maître/Disciple :

­ Apprendre de l'autre, vivre avec lui.
­ Tunique rapiécée, tête sous capuchon, mendicité...

e). Pratique discrète, secrète : signes de reconnaissance.

f). Code érotique et courtoisie libertine

­ Contre un Moyen­âge misogyne, phallocrate, violent pour les 
femmes
­ Dans le jeu amoureux, l'initiative revient à la femme :

1­ Elle pose un doigt sur le nez ?
­ invite à entrer dans sa maison.

2­ Se touche la tête ?
­ l'homme entre dans la chambre, prépare le lit.

3­ Se touche la poitrine ?
­ Monte dans le lit, premières caresses

4­ Pas besoin de signes pour la suite...

g). Pas besoin de se confesser : pas de faute, pas de remords...

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­
­ Jusqu'ici , le tout venant du Libre­Esprit...
­ Au­delà du tout venant :
­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­
Casuistique :

   On trouve de l'argent
1/. ­     par terre ?
    on peut le 
prendre

­ Le propriétaire se manifeste ? On lui 
résiste
­ Il persiste ? On peut l'insulter, le 
molester, le frapper, le tuer...
­ En regard du mouvement panthéiste du 
monde, rien n'est bien ou mal...

   On désire un partenaire 
2/.    ?
  tout est possible

­ Un seul membre du Libre­Arbitre suffit

­ Sexualité absolument libre
­ Un enfant est conçu ? On peut s'en 
débarrasser...
­ Infanticide ou éducation d'un enfant : 
au­delà de la morale
­ Pas de libre­arbitre : la pure 
nécessité
­ Pas de choix : aucune responsabilité
­ Pas de faute : pas de culpabilité
­ Ce qui advient ne peut pas ne pas 
advenir

V ­ HEILWIGE DE BRATISLAVA (HOLLANDE, XIV°) ­ Ou la mystique païenne (Une Bataille médiévale (!))
   béguins, béguines et béguinage
a). Considérations sur    s:
  

­  Pauvreté volontaire, mixité, pas de voeux
­ Paupérisation et micro­communautés de résistance
­ Évangélisation
­ Mélange de pauvres et de riches tentés par la pauvreté volontaire
­ Succès considérables dans les villes
­ Enterrements gratuits (une manne qui échappe à l'Église)
­ Apparition de libertinage dans certains béguinages...

b). Heilwige s'active dans l'Union des Filles d'Udillynde

­ Dénoncée par 16 soeurs, procès en Inquisition

1/. Pratiquent ascèse païenne :

­ Mortifications : fouets, cilices...
­ Humiliations : à terre pour qu'on les piétine
­ Privations : faim, soif, sommeil

2/. Une dialectique ascentionnelle :

­ Négativité nécessaire pour devenir pur.
­ Nier le corps pour l'affirmer.

3/. Une généalogie de la purification :

­ Plus elles sont descendues bas, plus elles montent haut
­ Construction d'un esprit subtil :
­ Elles ont manqué ? elles peuvent prendre
­ Elles ont souffert ? Elles peuvent jouir...

4/. Une logique de l'excès et de la transgression :

  
­ L'excès donne la mesure
 
­ Manger ? oui, mais de la viande à Pâques...
­ Boire ? oui mais de l'alcool sans limite
­ Coucher ? oui, mais tout le temps, partout, pendant les sermons.

 
VI ­ WILLEM VAN HILDERVISSEM 
  
   
(XV°, 
  
  
BELGIQUE) ­ Ou le tantrisme hédoniste (Un Foucault médiéval)
 
­ Sa communauté : Les hommes de l'intelligence.

   déjà une vallée de larmes
a). La vie est    

­ (Guerre de 100 ans, famines, peste ­ un tiers de la population a disparu, 
etc...)

 
b) Pourquoi 
 ajouter du négatif
    à la négativité ?
   

1/. ­ La sexualité permet de construire un paradis sur terre

­ La relation sexuelle ? Le plaisir du paradis ou l'acclivité
­ Toute pratique sexuelle élève.

2/. ­ Willem pratique sans émission de sperme (cf. taoïsme)
­ A l'époque, la femme est "un réceptacle d'excréments"
­ (cf. Duby, Dames du XII°. Eve et les prêtres).

3/. ­ Une érotique féministe :  souci de la femme

­ Evitement des procréations
­ Antithèse des positions de l'Eglise.

VII ­ ELOI DE PRUYNSTICK (XVI°, PAYS­BAS) ­ Eloi le Couvreur d'ardoises
­ Pratique une exégèse des Écritures :
­ Découvre approximations, erreurs, invraisemblances, contre sens
­ Rencontre Luther pour une confrontation

­ Lui soumet ses thèses :

a). Chaque homme dispose du St Esprit : sa raison
b). Chacun sera sauvé, indépendamment de ses actes : la grâce.
c). Enfer et damnation n'existent pas : justice et miséricorde de Dieu.
d). La chair périt : l'âme dure éternellement en Dieu
e). La religion enseigne des fariboles : l'esprit seul  importe, pas la 
lettre

­ D'où un éloge de l'interprétation.

­ Et : l'impératif catégorique hédoniste :
­ Fais à autrui ce que tu voudrais qu'il te fasse...

­ Fondement d'une éthique jubilatoire...

CONCLUSION(S)
a). Destruction physique systématique :

­ Willem Cornelisz : cadavre exhumé 4 ans après sa mort et brûlé
­ Bentivenga de Gubbio : prison à vie
­ Walter de Hollande : brûlé avec une cinquantaine de disciples (noyés et 
brûlés)
­ Jean le Tisserand  : brûlé avec une quarantaine de disciples
­ Eloi de Pruynstinck : arrêté, torturé, brûlé
­ Quintin Thirry : décapité avec trois de ses amis..

b). La résistance au christianisme d'Etat se poursuit :

­ Après les gnostiques et le Libre­Esprit
­ Un courant inattendu : le christianisme épicurien...

Bibliographie :

• Raoul Vaneigem, Le Mouvement du Libre­Esprit, Ramsay. Réédité chez L'or des fous : Réédition 
augmentée d’une nouvelle préface de l’auteur, d’une notice biographique et d’une 
bibliographie inédites de Shigenobu Gonzalvez (à paraître le 5 mars 2005)
• Georges Duby, Dames du XII° siècle. Eve et les prêtres, Gallimard.
• Luc Richir, Marguerite Porète. Une âme au travail de l'Un, Ousia.
• Le Goff, Un autre Moyen­âge, Quarto Gallimard.
Wilhelm Fraenger, Le royaume millénaire de Jérôme Bosch, Ivréa.
• Et :
• Stirner, L'unique et sa propriété, Stock.
• Sade, La philosophie dans le boudoir, Folio.
• Nietzsche, Par­delà le bien et le mal, Poche Pluriel.
• Bataille, L'érotisme, 10/18.
• Foucault, Dits et écrits, tome IV, Gallimard.
"Mais où sont passés les épicuriens ?"
 

Synopsis  Bibliographie du cours 

 
RAPPEL : CONTRE HISTOIRE PHILOSOPHIQUE 
  
 

a) ­ Premier temps, première année, premier séminaire :
­ Abdéritains, cyniques, cyrénaïques, sophistes :
­ Débouchent dans Epicure qui produit l'épicurisme campanien.
­ Résistances à l'idéalisme platonicien.

b) ­ Deuxième temps, deuxième année, deuxième séminaire :
­ Construction du christianisme et résistance au christianisme
­ Rôle majeur de l'épicurisme
­ Quid d'Epicure depuis Jésus ?

1/. L'EMPIRE TOTALITAIRE CHRÉTIEN :
a). Le volontarisme politique :

­ Loi, police, armée, force publique
­ Idéologie officielle
­ Destruction même dans le christianisme de ce qui dévie
­ Destruction des bibliothèques
­ Persécution des penseurs païens
­ Interdiction des écoles philosophiques
­ Impossibilité des sagesses alternatives

b). Contingences matérielles :
­ Fragilité des supports
­ Chances, malchances.

 
2/. 
  
  
QUELQUES DISPARITIONS, POUR MÉMOIRE :
 
 
a). Les matérialistes 
  abdéritains
     :
  
­ Le grand système du Monde et Sur le bien être de Démocrite

 
b). Les 
 cyniques
    :
­ 10 volumes d'Antisthène
­ Traité d'éthique de Diogène

   cyrénaïques
c). Les     :
Aristippe et son traité Sur la vertu.

d). Epicure et les épicuriens :
­ Les 300 volumes d'Epicure...
­ Ou Métrodore : Sur l'acheminement vers la sagesse

­ Sans  parler de ceux dont le nom même a disparu.

3/. LE SYSTÈME TOTALISANT D'EPICURE :
 
a) ­ A écrit 
 sur tout
    :
  
­ Ethique : choix, refus, les fins, l'action juste
­ Physique : atomes, vides, nature
­ Epistémologie:  images, simulacres, sensations
­ Politique : justice, royauté
­ Esthétique : musique, poésie

 
b ) ­ 
 Alternative
    aux sagesses :
   
­ Idéalistes, spiritualistes, dualistes, ascétiques
­  Donc chrétiennes

 
c) ­ Pensée emblématique de 
 ce qu'il faut détester
    :
  
­ Hédonisme
­ Matérialisme
­ Irréligion

Christianisme :  Epicurisme :
­ Amour de la vie
­ Excellence de 
­ Pulsion de mort l'ici­bas
­ Vérité d'un arrière­monde ­ Sagesse du corps
­ Mépris de la chair ­ Goût pour les 
­ Passion doloriste plaisirs
­ Crainte des châtiments ­ Pas de dieux 
­ Catastrophe du péché originel  vengeurs
­ Absence de 
culpabilité
4/. LA SURVIE D'ÉPICURE :
a). Connu par ses ennemis : Cicéron, Plutarque

b). Mais aussi par Diogène Laërce, Vie et sentences(..) livre X

­ Où sont les Trois lettres, les Sentences capitales.

­ Confusion histoire de l'épicurisme, histoire de D. Laërce.
­ Du VI° au XIV° : circulation de manuscrits, de copies.
­  Autour de 1450 : invention de l'imprimerie
­ 1472 : 1° traduction latine
­ 1533 : 1° édition princeps (Bâle, Frobénius)

 
c). Pour 
 Lucrèce
    :
  

­ Sauvé peut­être par sa réputation de grand poète
­ La forme fait passer le fond au second plan...

­ Manuscrits copiés en Gaule, en Irlande

­ 1417 : Poggio Bracciolini retrouve le texte en Italie
­ La rareté rend la diffusion difficile
­ Mais si le contenu avait résisté, danger de l'enseigner...

5/. LA SURVIE DE L'ÉPITHÈTE :
 
a). Le terme sert à 
 insulter, 
    flétrir
     :
  

­ Dès les pourceaux de Horace
­ Le Jardin passe pour un lieu de perdition dès son existence
­ Et Epicure pour un parangon de monstre :
(Grossier, buveur, glouton, cupide, souteneur, voleur d'idées, libidinal, 
prostitue son frère...

 
b). Dans le 
 Talmud
    :
  

a) ­ Les rabbins stigmatisent les Sadducéens sous le terme épicurien
­ Les Sadducéens :
­ Rivaux des Pharisiens
­ Nient l'immortalité de l¹âme
­ Refusent la résurrection des corps
­ Se méfient des mouvements messianiques

b) ­ Michna (hébreu, Palestine) et Guemara (araméen) :
­  Parlent de l'Apikouros ­ l'épicurien
­ Pour critiquer non pas l'athée,
­ Mais celui qui croit que Dieu ne juge pas
­ Car sans jugement de Dieu, la religion est impossible
­ Négation de la Providence

 
c). Dans la 
 Patrologie
    :
  

a) ­ Simon et Carpocrate : épicuriens selon Irénée de Lyon
­ Tertullien (Le mariage unique) assimile sadducéens / épicuriens.

b) ­ Certains reconnaissent la vie droite et sainte d'Epicure
­ Mais tous attaquent sa conception immanente du monde
­ Epicure met en péril la vision du monde chrétienne
­ Donc le pouvoir chrétien sur le monde.
 
d). Référence positive : les 
 Carmina Burana
   .
 

1/.­ Malgré scolastique et amour courtois (culte marial)
­ Persistance de la tradition épicurienne
­ Pas littéraire ou philosophique, mais populaire
­ Dans la chanson, les poèmes (238 entre le XI° et le XIII°)
­ Retrouvés dans une Abbaye de Haute­Bavière en 1803

2/. Poésie des Goliards :
­ Étymologie : incarnation du diable,gueule, art de tromper...
­ Étudiants fauchés, buveurs, artistes errants, polémistes, bouffons, 
jongleurs...
­ Condamnés par les Conciles locaux

3/. Thématique épicurienne :
­ Dans l'esprit des Élégiaques

a) ­ Aiment Bacchus et Vénus

b) ­ Ne détestent pas Dieu,
­ Mais l'Eglise ceux qui s'en réclament :
­ Prêtres, évêques, moines, Pape

c) ­ Critiquent les riches, les seigneurs

d) ­ Vantent : Pauvreté, jeu de dés, taverne, amitié, chanson, 
versification, printemps, femmes, sexualité ludique...
­ "Obéissons à nos désirs, c'est là un comportement de Dieux".

4/. Persécutés par l'Eglise :
­ N'aime :
­ ni leur ironie, leur liberté d'esprit,
­ ni leur vagabondage, leur mendicité

­ Disparaissent fin XIII°
­ Goliard signifie dès lors : trompeur, railleur
­ Et dans le langage judiciaire : tenancier de maison close...

   La Divine comédie 
e). Dans    :
 

a)  ­ Écrite entre 1307­1321
­ Publiée en 1472, 250 ans après la mort de Dante

b) ­ Dans l'Enfer (X.13­15), au 6° cercle,
­  Celui des hérétiques : Epicure et les épicuriens
­ Expient leur négation de l'immortalité de l'âme
­ Dans des tombes noyées de flammes

c) ­ Certains passent pour épicuriens, ignorent jusqu'au nom d'Epicure
­ L'épicurisme persécuté devient de fait une philosophie de combat, une 
machine de guerre anti­chrétienne.

7/. RENAISSANCE ET SORTIE DU MOYEN­AGE :
   latin domine moins
a). Le     sûrement
   

­ Retour du grec, donc des philosophes et historiens grecs
­ Platon, Homère, Thucidyde, pas Démocrite, Diogène, etc...
­ Potentialités païennes
­ Pré­chrétiennes, donc possiblement post­chrétiennes

 
b). 
 L'imprimerie oblige
    à plus de science
   

­ Herméneutique, établissement des textes
­ Suppression des copies fautives
­ (Volontairement ou non)
­ Établissement des textes : orthographe, ponctuation, style, prosodie...
­ Recours à l'archéologie, à l'épigraphie, à la numismatique
­ Découverte des peuples non­bibliques

 
c). Modifications de 
 la forme
    :
  
1/. L'exposé scolastique (cf. Somme théologique) :

a) ­ architecture carcérale de l'exposé
­ Ralentissement de l'intelligence dans des chicanes

b) ­ Logique codifiée de l'exposition :
­ Questions, articles, objections, réfutations, réponses, 
solutions

c) ­ Dialectique en trois temps (Ste Trinité)

d) ­ Citations surabondantes d4autorités : Bible et Aristote

e) ­ Questions extravagantes :
­ "Y­a­t­il en Dieu composition d4essence ou de nature et de 
sujet ?"

 
2/. Exposition 
 plus fluide
    :
  

a) ­ Façons moins rebutantes d"exposer :
­ Traité, Dialogue, Essai, Epître,  Lettre, Discours

 b) ­ Désir d"échanger, de transmettre, de partager
­ Et non formulation qui nécessite un maître pour verrouiller 
l'interprétation

c) ­ D'où un rapport direct possible avec les textes
­ Sans médiations, pas de contraintes idéologiques

 
3/. Changements de 
 fonds
    :
  

a) ­ Les questions  célestes  disparaissent:
­ Vie des Anges
­ Nature de Dieu
­ Mystères : Virginité, St Trinité, Eucharistie

b) ­ Les questions terrestres apparaissent :
­ Place de l'homme dans la nature
­ Influences qui déterminent les hommes
­ Destin, astres, fortune, libre­arbitre
­ Réinvestissement des questions politiques

­ On s'occupe moins de Dieu, plus des Hommes
­ Le Moyen­âge disparaît
­ Donc : le christianisme recule
­ Et vice­versa...

CONCLUSIONS
a). Le Christianisme persiste tout de même...

­ Permanence de l'Inquisition
­ Pour mémoire :  persécutions du Libre Esprit

­ 1600 : Giordano Bruno brûlé sur le Camo Dei Fiori

­ 1619 : Vanini, prince des libertins,
­ Auteur de l'Amphithéâtre de l'éternelle providence
­ Torturé,  brûlé, cendres dispersées à Toulouse à l'âge de 34 ans

b). Mais l'épicurisme apparaît nettement, retour en force sur le devant de la scène 
philosophique

­ Avec un philosophe chrétien : Lorenzo Valla...

Bibliographie :
• Dante, La divine comédie, trad. Jacqueline Risset, Garnier Flammarion.
• Geneviève Rodis­Lewis, Epicure et son école, Idées Gallimard
• Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, La Pochothèque
• Carmina Burana, Imprimerie nationale, trad. Etienne Wolff
• Omar Khayyâm, Robâiyât, trad. Hassan Rezvanian, Imprimerie nationale
• Régis Debray, l'Ancien testament, le Nouveau testament, Presses de la Renaissance
"Enfin Lorenzo Valla vint..."

Synopsis  Bibliographie du cours 

1/. LORENZO VALLA (ROME 1407­1457)

­ Apparaît dans le climat renaissant
a). ­ Son statut dans l'histoire officielle de la philo :

• L'absence pure et simple

b). ­ Les réductions à des morceaux de lui­même :

• Le latiniste puriste : Élégances de la langue latine (1435­1444)
• Le rhéteur brillantissime : Dissertations dialectiques (1439)
• L'apparent anti­chrétien  : La donation de Constantin (1442)
• Le philologue

c). Mais jamais philosophe...

d). Malentendus biographiques :

1) L'épicurien pas chrétien :

• Libertin dissimulé, athée masqué, cynique vulgaire
• Lecture partielle des trois discours du De voluptate
• Thèse habituelle : le libertin écrit entre les lignes

2)  Le chrétien pas épicurien :

• Catholique, apostolique et romain
• Ce qui apparaît à la lecture du Dialogue sur le libre arbitre
• Mais que faire du De voluptate ?

3) Jamais le chrétien épicurien :

• Ce qu'il est...
• Lire l'oeuvre complète et non isoler un livre
• L'ensemble fait un philosophe chrétien et épicurien

 
2/. 
  
  
LE PHILOSOPHE DONC 
  
  
LA PHILOSOPHIE :
 
a). Mauvais caractère : tempérament, fougue

• Colérique, nerveux, sanguin, atrabilaire, hypersensible
• Fazzio écrit dans ses Invectives :

(1) port de tête altier,
(2) verbe rapide,
(3) abondance de gestes,
(4) précipitation dans les mouvements

• Amitiés rompues après polémiques
• Ex : Fra Antonio da Rho (personnage du DV, interlocuteur chrétien 
vieil ami de Milan) et le pronom quisque.

•  
Se fâche avec :
 

• Théologiens et prédicateurs : Antonio BISTONTO
• Juristes : BARTOLE
• Membres de la Curie : pape (EUGÈNE IV) et son  secrétaire 
(Antonio LOSCHI)
• Bibliothécaire, conseiller culturel :  PANORMITA
• Universitaires humanistes : Poggio BRACIOLINI
• Exil, risque sa peau, échappe à des passages à tabac

b). Soldat chrétien épicurien :

• Polémique, combat pour la vérité
• Ne ménage personne

(1) Brillant dialecticien,
(2) bretteur élégant,
(3) orateur hors pair,
(4) subtil rhéteur

c). Philosophe engagé, militant et entier :

• S'il campe un épicurien ? il est emblématique, limite caricatural
• Même chose quand il décrit le paradis : une carte postale...
• Pas un libertin...

3/. LA DONATION DE CONSTANTIN :
a) ­ Titre véritable : Discours sur la Donation de Constantin à lui faussement attribuée 
et mensongère

1 ­ Date : 1442 : il a 35 ans
2 ­ Publie sous son nom
3 ­ Thèse : l'Église tient son pouvoir temporel d'un faux fabriqué par elle.
4 ­ Démonstration : avec une méthode historique et scientifique
5 ­ La science contre la théocratie

b) ­ Thèse de l'Eglise : Constantin donne l'Empire à la Papauté

• Un texte fait foi
• Le pape, Sylvestre 1° obtient :

1 ­  Rome, l'Italie et l'Occident
2 ­ Les quatre sièges principaux : Antioche, 
Alexandrie, Jérusalem, Constantinople.
3 ­ Le Palais du Latran, St Pierre, les 
insignes impériaux

• Comment rendre à Dieu ce qui appartient à César...

c) ­ Critique et démontage de Valla :

1. Le latin du texte est mérovingien (période tardive) :
­ Soit 4 siècles plus tard
2. Certains mots n'existent pas au IV° mais plus tard :
­ Les satrapes par exemple...
­ Ou Constantinople : pas encore construite...
3. Contre sens, faux sens et invraisemblances :
a) Constantin qui a toujours voulu l'unité de l'Empire le brade ?
­ Sylvestre n'aurait pas accepté : c'était un Pape honnête
­ Qui croyait à la distinction entre Dieu et César

b) S'il avait accepté ?
­ Il y aurait eu une monnaie frappée
­ La numismatique témoigne : il n'y a pas eu de pièces...

c) Thèse de Valla : faux 
    
  
fabriqué au VIII° pour légitimer le coup d'Etat
  
permanent de l'Eglise sur l'Empire chrétien depuis Nicée.

d) ­ Conséquences de ce livre  :

• Eugène IV et la Curie projettent de se venger
• Déguisé, Valla s'enfuit par Ostie, Naples, Barcelone
• Atterrit à la cour d'Alphonse d'Aragon, Roi
• Avait écrit une Histoire du Roi Ferdinand Roi d'Aragon
• Pas assez hagiographique au goût de son fils Alphonse
• Revient en Italie  (Alphonse devient Roi de Naples et de Sicile)
• Le pape meurt, son successeur (Nicolas V) lui permet de rentrer à 
Rome
• Devient... rédacteur puis secrétaire pontifical.

4/. DÉCONSTRUCTION CHRÉTIENNE DU CHRISTIANISME :
a) ­ Valla a travaillé contre le Pape,

­  Critique ses travers :

(1) guerrier,
(2) s'enrichissant sur le dos des pauvres

   pas contre le christianisme
b) ­ Mais     :
  

1) ­ Veut rendre au christianisme son sens premier :

• Mieux : il a travaillé pour lui, pour la vérité
• Etre au côté des pauvres, des misérables

2) ­ Critique la prétention des moines à être les seuls chrétiens

• Dans De la profession religieuse (1440)
• La vraie foi ? Pratiquer les Évangiles
• Et les vertus  théologales : Foi, Espérance et Charité

c) ­ Critique la scolastique :

• Dans Disputations dialectiques (1439)
• La philosophie ? Amour de la sagesse : donc du Christ
• Inutilité de l'aristotélisme : syllogismes, dialectique, etc..
• Critique philosophique de la philosophie
• Si l'Eglise avait entendu, Luther improbable ?

5/. LA FOI DE VALLA :
a) ­ Valla croit, mais en fidéiste

• Critique de la raison pure
• Limites de l'analyse
• Excellence de la foi seule
• Dieu ? etc... Des mystères...

b) ­ Il pourrait recourir à la démonstration :

1. Professeur de rhétorique (Pavie, 1429 à 1433)
2. Orateur dans les joutes d'érudition philologiques (Naples, cour 
d'Alphonse en 1435­144)

3. Latiniste hors pair :

• Auteur des Élégances de la langue latine (1435­1444)

4 ­ Enseigne la rhétorique à Rome (1450)

• Il pourrait utiliser cette arme
• Il y renonce

c). Son engagement chrétien ?

1/. ­ Manifeste dans Dialogue sur le libre arbitre (vers 1433)

• Antonio Glarea et lui sur :
• prédestination et liberté
• déterminisme divin et prescience de Dieu
• (In)existence du Libre­Arbitre
• Rhétorique époustouflante
• Renonce à répondre aux questions sans réponses
• Croyance et foi suffisent

2/. ­ Thèses du dialogue :

A/. DÉTERMINISME ET LIBRE ARBITRE :

a) ­ Si Dieu sait tout, peut tout, etc...
    ­ Quelle place pour la liberté des hommes ?

b) ­ Pas de liberté ? Pas de responsabilité, ni de 
culpabilité
    ­ Pas de punition possible...

c) ­ Dieu veut tout, mais pour que l'homme soit 
coupable,
   ­  il faut le doter  d'un libre­arbitre

d) ­ Sinon, totalement déterminés, comment se 
modifier ?
    ­ Si le fatalisme est intégral
    ­ A quoi bon une vie chrétienne ?

B/. PRESCIENCE ET PRÉDÉTERMINATION :

a) ­ Dieu sait ce que les hommes vont faire
    ­ Mais les hommes sont libres d'agir comme ils 
veulent

b) ­ Dieu prévoit nos actes
    ­ Mais ces actes ne sont pas nécessaires pour 
autant

c) ­ Prédire n'est pas prévoir:
    ­ Quand Dieu prévoit un événement
    ­ Il n'en est pas la cause

d) ­ Prédire n'est pas provoquer :
    ­ Dieu sait ce qui va advenir
    ­ Mais il ne le veut pas

e) ­ Pressentir n'est pas provoquer
    ­ La cause de ce qui advient ? Le libre arbitre
    ­ Dieu ne veut pas l'usage que les hommes en 
font
    ­ Mais son pouvoir suppose qu'il sache ce qu'ils 
vont en faire

C/. SUITE DU DIALOGUE :
a) ­ Antonio n'est pas convaincu

b) ­ Il souhaite aborder alors la question du 
vouloir de Dieu
    ­ Valla refuse de poursuivre
    ­ car il n'existe pas de réponse à cette 
question
    ­ Le moteur de Dieu ? un mystère
    ­ Les anges l'ignorent eux­mêmes...
    ­ La foi suffit...

c) ­ L'humilité doit supplanter l'orgueil 
philosophique
    ­ Valla expérimente les limites de la raison
   ­ Ignorer les motifs de Dieu n'empêche pas de le 
 servir
   ­ Foi dans le Christ,
   ­ Humilité et charité préférables à volonté de 
savoir
   ­ Permanence chrétienne de l'interdit sur l'Arbre 
de la connaissance

CONCLUSIONS :

• Valla est chrétien, sans aucun doute
• Épicurien aussi : prochaine séance
• Afin de préciser les contours de ce christianisme épicurien 
 

BIBLIOGRAPHIE :

• Lorenzo Valla, Dialogue sur le libre arbitre, Vrin

• Lorenzo Valla,  La donation de Constantin, Les Belles Lettres

• Anthony Grafton, Faussaires et critiques, Les Belles Lettres

• Leo Strauss, La persécution et l'art d'écrire, éd. de L'éclat
"Un christianisme épicurien !"

Synopsis  Bibliographie du cours 

 
1/. 
  
   
HÉDONISME ET CHRISTIANISME :
 

a). Pas besoin d'être athée pour être hédoniste (cf. épicurisme)
b). Dieu(x) et plaisir pas obligatoirement contradictoires
c). De la possibilité d'un christianisme épicurien

• Difficultés de  l'oxymore
• Catégorie impensable dans l'histoire officielle
 
2/. 
  
  
VALLA (1407/1457) : 
  
  
PREMIER CHRÉTIEN ÉPICURIEN
 

a) Chrétien (Cf. Le libre arbitre, 1433)
b) Et épicurien  (Cf. De voluptate,1431)

3/. DE VOLUPTATE :

a) ­ 1431 : Valla a 26 ans

• Première apparition d'un CE :
• l'année du procès de Jeanne d'Arc...
• L'année suivante, change le titre : Du vrai et du faux bien.
b). Structure du texte :
Trois dialogues :
1. Leonardo Bruni : un stoïcien

2. Antonio Beccaldi : un épicurien

3. Niccolo Nicolli : un chrétien épicurien

• Logique des trois temps, lire la totalité
• Dialectique trinitaire
• Dante va de L'enfer au Purgatoire avant d'arriver au Paradis...

PREMIER DISCOURS ­ LEONARDO BRUNI LE STOICIEN :

a). Identification de la Vertu, fin en soi, au souverain bien

b). Ascétisme héroïque : honneur, gloire et suicide

c). Critique de leur tristesse :

• La vertu est inatteignable : généalogie de frustrations
• (Critique possible d'un christianisme castrateur...)
d). Critique de leur dissociation vertu /transcendance :

• Inexistence d'un Dieu séparé
• Dieu identifié à la nature
• Incompatibilité panthéisme stoïcien  et théisme chrétien
2° DISCOURS ­ ANTONIO BECCALDI L'ÉPICURIEN :

­ Antonio, personnage historique : libertin, poète...
­ Et personnage conceptuel...

a). Critique des thèses stoïciennes :
­ Reprise du topos classique :

Stoïcisme Epicurisme
• austérité • Joie

• ascétisme • Plaisir

• Héroïsme • Sérénité

• Apathie • Ataraxie

• honnestas • Voluptas

• Cicéron • Epicure

• Sénèque • Lucrèce

• Moralité • Débauche

b). Le souverain bien ?
­ Le plaisir est l'Utile
­ Plaisir est en accord avec la nature (animaux et enfants)
­ Le plaisir doit guider la vertu (contre le stoïcisme)
­ La vertu est associée à la Joie.
­ On est vertueux par intérêt, satisfaction à l'être

c). Les plaisirs ?
1/. La tradition oppose : ceux du corps, ceux de l'âme
a). Malhonnêtes : pourceaux, grossièreté, libertins...
b). Honnêtes : contemplation, amitié, conversation

2/. Antoine, lui, défend tous les plaisirs ou presque :
a). Les habituels : éloge des 5 sens
­ Déplore qu'il n'en ait pas 500...

b). De plus inhabituels :
­ Amour libre entre personnes consentantes :
­ Adultère, fornication
­ Critique de la virginité
­ Entre frères et soeurs
­ Entre religieux et laïcs
­ Prône la communauté des femmes

d). L'éthique ?
a). Hommes et animaux, semblables sur l'essentiel :
­ Une constitution matérialiste
­ Ame corruptible, détruite après la mort
­ Rien après la mort...
­ D'où un éloge de l'instant, profiter de la vie...

b). Eloge de l'obéissance par intérêt :
­ Satisfaction supérieure à éviter les déplaisir qu'à transgresser

 
3° DISCOURS ­ NICCOLO NICOLI LE CHRÉTIEN ÉPICURIEN
  
  
:

a). Consent à l'association Vertu/ Plaisir
­ Idem : vertu /utilité, intérêt

b). Le plaisir est utile  dans la relation à Dieu
­ L'espérance comme occasion de bonheur

c). Le christianisme épicurien retient d'Epicure :
1­ L'excellence du plaisir (mais pas ataraxique, cinétique)

2­ L'utilitarisme éthique :
­ Aimer Dieu pas par devoir (manière stoïcienne)
­ Mais pour le plaisir de sa proximité (manière épicurienne).

3­ La méthode ascétique :
­ Se libérer des passions tristes
­ Eviter les jouissances qui aliènent
­ Donner au corps ce qui ne le trouble pas

d). Le Christianisme ajoute :
­ Libérer en soi la part spirituelle pour connaître le plaisir ici­bas
­ Le plaisir de la proximité avec Dieu ici bas préfigure le vrai plaisir céleste

e) ­ Description du Paradis :
­ Cf le corps glorieux de St Augustin
a) ­ Un anticorps :
b) ­ Au ciel on s'affranchit des éléments :
­ Voler, marcher dans les airs
­ Se déplacer à des vitesses sidérales
­ Parcourir des vastitudes en des temps records
­ Ignorer la fatigue
­ Ne pas souffrir du froid et du chaud
­ Marcher sur les fleurs sans les abîmer
­ Vivre sous l'eau comme des poissons
­ Circuler entre les nuages
­ Régler les vents...

c). Sur terre, dans le temps
­ Au ciel : dans l'éternité

f)­ Le paradis sur terre ?
1/. ­ La pratique des vertus théologales :
a). Foi : croire en Dieu
b). Espérance : attendre avec confiance  le paradis
c). Charité : pratiquer l'amour du prochain

2/. Valla a­t­il cru à ce paradis ?
a). Comme mystère de la foi
b). Comme idée de la raison
(cf. peinture du Quattrocento)

­ Foi et Espérance permettent  cette croyance

RÉCAPITULATION :
a). Chrétien dans :
­ La croyance aux mystères
­ La  Foi supérieure à la Raison
­ Localisation du souverain bien dans un arrière­monde

b). Épicurien dans :

­ L'éloge du plaisir
­ Et de l'intérêt, puis de l'utilité

c). Chrétien épicurien :

­ Dans l'association religion /Plaisir
­ L'un justifiant l'autre

LE DEVENIR DU CHRISTIANISME ÉPICURIEN
a). Naissance avec le De voluptate de Valla en 1431
b). Suite avec Marsile Ficin : De Voluptate (1457)
c). Puis avec Erasme : Le Banquet religieux (1522)
              ­ Et :  L'Epicurien (1533)
d). Montaigne :  Les Essais (1560­1595)
e). Deux siècles  plus tard avec Gassendi :
           ­   Vie et moeurs d'Epicure (1649)
           ­   Système de la philosophie d'Epicure (1649)

 
LE CAS MARSILE FICIN
 
1 . 
 Réputation classique
    de platonicien :
   
a) Traduit :
­ Les dialogues de Platon
­ Les Ennéades
­ Pseudo­Denys

b) Écrit :
­ Théologie platonicienne (1482)
­ Les platoniciens pourraient presque y  être dits chrétiens
­ Un Commentaire sur le Banquet de Platon (1488)

c) Influence :
­ Avec son Académie platonicienne
­ Au­delà de la seule philo : cf. Ange Politien et Botticelli

 
2. Examen de 
 son épicurisme
    :
  
a). A 24 ans écrit De Voluptate (avec plaisir dit­il à Antoine...)

b). Sa correspondance :  influence d'Aristippe et d'Epicure
(lettres supprimées dans l'édition Kristeller !)

c). Un commentaire de Lucrèce  en 1457 aussi
­ Détruit par le feu...
­ Hypothèse classique : crise spirituelle, ressaisissement chrétien...
­ Ma thèse : Opportunisme de carrière
­ Devient d'ailleurs Chanoine de la cathédrale de Florence (1487)

 
3. 
  
  
Examen du 
 De voluptate
    :
  
   enjeux et questions classiques antiques
a). Exposé des      
­ Définitions de Platon (Philèbe)
­ Critiques d'Aristote (Nicomaque)
­ Positions sceptiques, stoïciennes, cyrénaïques
­ Thèses de Démocrite, Eudoxe, Aristippe, Épicure
 
b). 
 Pas de critique 
   du plaisir en soi
   

­ Eloge relativement à son usage : modéré
­ Hiérarchisation des plaisirs en fonction de leur utilité chrétienne
­ Classement des cinq sens : éloge de la vue et de l'ouïe

   Perspective synthétique
c).     chrétienne :
   

1). Théologie de Platon : pureté platonicienne
1). Tranquillité épicurienne : ascèse

2). Cosmogonie du Timée : triangles platoniciens
2). Cosmogonie des Lettres à Pythoclès et Hérodote : atomes

3). Théorie de la vénus lucrétienne : principe vital, souffle, cause des 
agencements
3). Ame du monde platonicienne...

   brûle son Commentaire.
4/. Marsile Ficin    ..
  
a) ­ Laurent le Magnifique meurt, son protecteur
­ Se retire à la campagne

b) ­ Dans Les trois livres de la vie
­ Mélange mythologie, christianisme, astrologie, hermétisme, alchimie

c) ­ Eloge de la vie saine indexée sur la nature, le soleil :
­ Se lever avec lui, en profiter
­ Eviter vin et viande de boeuf, gibier
­ Eviter fromage fermenté, lentilles, moutarde...
­ Eviter les passions tristes : la colère, l¹envie, la jalousie...
­ Recourir fréquemment aux bains
­ Ecouter de la musique
­ Se promener dans la nature
­ Vivre à l'air libre
­ Conjurer l'ombre, chercher la lumière
­ Se nourrir de jaunes d'oeuf (or du soleil...)
­ Ce chrétien vit en épicurien !

d) ­ En 1497, 3 ans avant sa mort, publie : Des mystères de Jamblique à Venise

­ Y ajoute son De voluptate
­ 40 ans pus tard, fidèle à ses engagements épicuriens de jeunesse...

A venir ­ les deux séances  :
le moment érasmien de ce christianisme épicurien
 

BIBLIOGRAPHIE :

• Saint Augustin, La cité de dieu, Pléiade
• Séverine Auffret, Aspects du paradis, Arléa
• Jean Delumeau, La civilisation de la renaissance, Arthaud
• Pétrarque, La vie solitaire, Rivages poche
• Michale Andrew Screech, Le rire au pied de la croix, Bayard
• Valla, On pleasure, Abaris, New­York
• R.O.Kristeller, Huit philosophes de la Renaissance italienne, Droz

"Erasme, l'Epicure christique"

Bibliographie 
Synopsis 
du cours 
1/. DIDIER ERASME DE ROTTERDAM (1467­1536)

a)­ Considérations biographiques :
­ Naissance hors mariage, orphelin à 13 ans
­ Destiné à la prêtrise par ses tuteurs
­ Moine, santé chétive,
­ Devient secrétaire d'un évêque, puis religieux libre...

­ Etudes à la Sorbonne, précepteur
­ Ami de More, familier des puissants, mais homme libre

­ Connu pour son Eloge de la Folie
­ Auteur de 56 Colloques
­ Figure de l'intellectuel européen
­ Humaniste emblématique

b)­ Influencé par Valla :
a) ­ Reconnaît sa dette dans la correspondance
­ Même passion pour latin,  philologie, établissement des textes

b) ­ 1505 : Annotations sur le Nouveau Testament de Valla  
­ Découvert à la bibliothèque de l'abbaye Norbertine de Parc (près de Louvain)

c) ­ Rédige 2 paraphrases des Élégances de la langue latine

d) ­ 1522 : Essai sur le libre arbitre

2/. SON RIRE ÉPICURIEN ET CHRÉTIEN :

­ 1511 : Eloge de la folie
­ Thèse : le christianisme authentique : une sage folie
­ Ironie, humour, paradoxe, rire
A/­ Célèbre la folie :

­ Perpétue l'espèce humaine
­ Fait le bonheur de la vie
­ Prolonge l'enfance
­ Retarde la vieillesse
­ Anime de désir les relations sexuées
­ Nécessaire à l'amitié
­ Soutient le mariage
­ Inspire les exploits guerriers
­ Génère les arts
­ Rend la vie supportable
­ Met du piment dans les banquets
­ Mieux vaut être fou que sage

­ Folie des bouffons, marchands, théologiens, philosophes, femmes, 
courtisans
­ Mais aussi : prêtres, moines, évêques, cardinaux, pape, rois...

B/ ­ Son anticléricalisme :

­ Prêtres complices de la misère des pauvres
­ Papes guerriers, aimant luxe et argent
­ Moines paillards

 
C/ 
  
  
Son christianisme :
 

a) ­ Qui est épargné ? Le Christ
­ Sa parole, son exemple, son  enseignement, son  témoignage, sa vie, sa 
douceur

b) ­ Mais pas ceux qui s'en réclament

c) ­ Le Christ contre l'Eglise et le clergé (cf. Valla)
­ Réformer l'Eglise pour sauver l'Eglise.
 
D/ Son hédonisme 
  
  
:

a) ­ Livre connu mais pas lu
­ Se termine par un éloge de l'ascèse qui conduit au plaisir
­ (Joie, félicité suprême, vie bienheureuse, béatitude, océan de bonheur 
intarissable...)

b) ­ Union mystique en Dieu et jubilation absolue
­ Folie de l'amour de Dieu et du Christ

c) ­ Folie de la haine du corps
­ Le plaisir ? En vivant les Évangiles

­ Peu importent :

­ Les menaces des prêtres
­ Les prières des moines
­ Les diktats du pape

­ Seule compte la vie dans l'Imitation

 
3/. LE COLLOQUE 
 L'ÉPICURIEN
    :
  

a) ­ Écrit en 1533
b) ­ L'un des 56 colloques

c) ­ Thèse : le summum de l'épicurisme ? Le christianisme
­ Et vice versa
­ Satisfaire les désirs naturels et nécessaires
­ Renoncer aux autres
­ Réaliser : paix mentale, sérénité identifiable au souverain bien
­ Le plaisir ? Vivre en chrétien
­ Réhabilite Epicure en philosophe austère et pur

d) ­ Quid des Colloques ?
­ Une forme philosophique inventée par lui
­ Sur le principe du dialogue socratique :

1­ Exercices pour apprendre le latin
­ Méthode pédagogique révolutionnaire

2­ Relation maître­disciple suivie, personnalisée

3­ Théâtralisation, mise en scène du dialogue

4­ Aborde un large spectre intellectuel :

­ Le mode de vie préférable (vie conjugale, état monastique)
­ La dignité des femmes
­ L'injustice des guerres
­ Le mensonge
­ L'éducation des enfants
­ L'alchimie

5­ Édification spirituelle :

­ Transmission d¹une éthique, d¹une morale, d¹une sagesse, d¹une 
philosophie

e). La religion dans les Colloques :
A/. Critique :

­ Les reliques
­ Le jeûne
­ Les pèlerinages
­ Les saints
­ La vierge
­ La confession
­ Les indulgences
­ Les moines
­ Les voeux :

­ Pauvreté : parasitisme
­ Chasteté : vices contre­nature
­ Obéissance : servitude

B/. Propose :

­ Retrouver la foi des origines
­ Agir en regard de l'esprit évangélique
­ Lire directement les textes sacrés
­ Préférer la Patristique à la Scolastique

­ Critique le catholicisme, mais en chrétien
­ Pointe les défauts de l'Eglise, mais pour la sauver,
­ Et au nom du Christ

C/. Analyse du dialogue :

1 ­ Hédon l'Épicurien (recherche le plaisir)
­ Et Spudée le Stoïcien, l'homme sérieux.
­ Pour Hédon : la vie heureuse ? Le moins de tristesse, le plus de volupté.
­ Plaisir identifiable au Souverain bien et à Dieu

2 ­ Le plus chrétien ? L'épicurien

­ Et vice versa.
­ La vie au jardin d'Epicure, une vie de Chrétien.

3­ La pire misère ? La mauvaise conscience

­ Le comble de la félicité ? Une conscience tranquille
­ Le plus misérable ? L'impie
­ La faute ? Ce qui trouble l'amitié entre Dieu et les hommes.
­ (pénitence et charité rachètent cette faute)
­ L'ataraxie chrétienne ? Tranquillité d'âme, rien à se reprocher

4­ Le plaisir d'être chrétien :

­ Vivre comme le Christ : plaisir suprême
­ Personne ne vit de manière plus douce que l'homme pieux
­ Eloge du franciscain dépouillé de tout
­ A renoncé  à ce qui mobilise la plupart :

­ Argent, pouvoir, honneurs, richesses, femmes

5­ Les faux plaisirs vulgaires :

a) ­  Les plaisirs terrestres sont illusoires et passagers
­ Éternel retour du désir après le plaisir
­ Génèrent un réel esclavage
­ L'esprit est empêché, pas de sérénité possible

b). Payés d'un déplaisir la plupart du temps :
­ (thématique antique  et épicurienne)
­ Tristesse après
­ Use la santé
­ Amoindrit force et vigueur
­ Maladies incurables (syphilis)
­ Accroît la pauvreté
­ Supprime la sérénité
­ Contraires à la morale dominante, génèrent la culpabilité

6­ Les vrais plaisirs chrétiens :

a) ­ Seul le chrétien épicurien sait voir juste :
­ Il identifie clairement la vraie négativité :

­ Mort
­ Maladie
­ Souffrance
­ Vieillesse
­ Calaminés
­ Périls
­ Catastrophes
­ Guerres

­ Il sait leur raison :
­ Éprouver la foi

b). Critique du christianisme officiel :

a) ­ Son dolorisme
­ Son goût pour la souffrance
­ Erasme déteste la douleur

b) ­ Sur terre, elle est à minimiser par un travail mental

­ Elle est rien en regard de ce qui nous attend :

­ Un réel bonheur post­mortem si on l'a dépassée
­ Jubiler d'une vite terrestre, condition d'un plaisir éternel

c). L'usage des plaisirs érasmiens :

1 ­ Écarter les voluptés triviales

2 ­ Modération : pas d'abus de plaisirs même autorisés

3 ­ Sexualité déculpabilisée
­ Mais préfère la chasteté
­ Aimer sa femme comme le Christ aime son Église
­ Aimer pour le plaisir sexuel n'est pas aimer
­ Vrai plaisir ? Vie commune dans le partage harmonieux des 
mêmes valeurs
­ Plus l'amour sensuel diminue, plus l'amour croît
­ Cf. le couple ataraxique de Lucrèce

4 ­ La pratique de la discussion, de l'amitié, de la table, de 
la philosophie
­ Objet d'un autre dialogue : Le banquet religieux (1522)

­ Prochaine séance :

­ Consacrée entre autre à  l'horticulture 
transcendantale !

BIBLIOGRAPHIE :

• Léo Halkin, Erasme, Fayard

• Colloques, Tomes I & II, Imprimerie nationale

• Jacques Le Goff, St François d'Assises, Gallimard

• Vladimir Jankelevitch, La mauvaise conscience, Aubier

• Erasme, Eloge de la folie, trad. Claude Barousse, Babel

• Erasme, Oeuvres, Robert Laffont, Bouquins
"Une horticulture transcendentale"

© Paul Louis Bibliographie 
Synopsis 
du cours 
1/. LE GOUT DES BANQUETS :
• L’Épicurien (1533) : la formule du christianisme épicurien

• Le Banquet religieux (1522) : un Jardin chrétien et épicurien
Le goût des Banquets dans les 56 Colloques :
1­ Le Banquet profane :
Sur les mérites comparés :

• Vin blanc­vin rouge

• Boeuf­mouton

• Bouilli­rôti

• Lapin­oie­poule­chapon

• Foie gras
2­ Le Banquet poétique :
Sur les mérites comparés :

• Anapeste, spondée, tribraque, ïambe
3­ Le Banquet sobre :

• Fête sans pain ni vin

• Eau et salade sans assaisonnement
4­ Le Banquet des conteurs :

• Discours sur les contes
5­ Le Banquet disparate :

• Sous titré "la grande chère": 

• Spudus et Apicius

• Les meilleures façons de réussir un festin
6­ Le Banquet religieux :

• Sur une horticulture transcendantale

• Variation sur le thème de la maison philosophique : 

• Jardin d'Athènes (Epicure)

• Villa des Papyrus d'Herculanum (Philodème de Gadara)
2/. LES LIEUX DU BANQUET RELIGIEUX :

• Maison et jardin comme occasion philosophique

• Et occasion de philosopher
1/. La question du modèle :
a). Froben l'imprimeur à Bâle
b). Jean Botzheim, chanoine à Constance
c). Erasme à Anderlecht
2/. Un personnage conceptuel :

• Une créature philosophique : 

• objet de papier, non trace empirique

• Une utopie (le mot date de 1516, il a 6 ans)

• Une figure  nouménale  : un jardin transcendantal
(Transcendantal : qui dépasse les bornes de toute expérience 
possible,  cf. analytique de la raison pure,  II.3)
• Une idée de la raison chrétienne épicurienne
3/. La métaphore :
Timothée s'adresse à Eusèbe (= le Pieux) le propriétaire
a) Il a l'impression d'être dans le Jardin d'Epicure

• Eusèbe acquiesce : éloge du plaisir honnête

• Réjouir le corps par le Jardin

• Délasse l'esprit

• Réjouit l'Ame

• Édifie l'amoureux de la sagesse
b) Tout fait sens :

• Le jardin est un rébus

• Fleurs

• Peintures

• Objets

• Bâtiments

• Agencements 

• Produire des effets philosophiques

• Le jardin parle à qui l'écoute et sait l'entendre
c) Le modèle du Paradis :

• Genèse : Jardin d'Eden

• Éden = délice, jouissance en hébreu

• Lui même décalqué sur le jardin oriental
3/. GÉOGRAPHIE DU JARDIN D'ÉRASME :
A/. L'eau :

1. Une fontaine au milieu 

• Eau vive, claire, lustrale

• Vie, immortalité, jouvence

2. Canal de la fontaine à un égout extérieur 

• Passe par la cuisine : draine l'eau impure

• Coupe le jardin en deux

• Métaphore de la purification
B/. La terre :
3 ­ Deux jardins :
a)  Plantes comestibles :

• Vie frugale, saine, sobre

• Économie permettant la charité
b) Plantes médicinales :

• Soin du corps

• Conjuration de la maladie
• Guérison avec les simples

• Contre le dolorisme chrétien : souci du corps

• Santé et propreté

• Santé du corps utile et nécessaire pour pratiquer 
l'évangile
4 ­ Pédagogie du Jardin :

• Panneaux pour  fruits et fleurs :

• Détail de leur noms et significations

• Adages et vertus explicitées
5 ­ Verger :

• Conservatoire des arbres exotiques de la planète

• Concentration des merveilles du monde
6 ­ Un pré :

• Gazon clos avec haie de ronces enlacées

• Sous le signe du vert : vie et fonction chlorophyllienne
C/. L'air :
7 ­ Volière :

• Sur le même principe que le verger
4/. LA SENSUALITÉ DU JARDIN D'ÉRASME :
a) S'adresse  à la totalité du corps :

• Placé sous le signe de St Pierre

• Et non Priape (protecteur des oiseaux et des maraudeurs)
b) Eusèbe a commandé des peintures :
1 ­ Dans la salle d'été :

• Sujets religieux : Cène, etc...

• Sujets historiques : Alexandre, Cléopâtre
2 ­ Dans la galerie des souverains :

• Pontifes et Empereurs

• Temporel et spirituel en équilibre
3 ­ Série de trompe l'oeil :
a) ­ Rappeler l'immensité de la nature :

• Lacs, mers, fleuves, montagnes, oiseaux, poissons
b) ­ Provoquer une réflexion :

• Trompe l'oeil de fleurs à proximité de fleurs réelles : 

• Excellence de l'artifice humain

• Mais supériorité de la créature, donc de son 
créateur

• Le parfum, impossible à restituer

• Invisibilité de l'architecte de cette maison, de ce 
Jardin, 
• Mais visibilité partout de ses créatures

• Présentification du Créateur par ses créatures
4 ­ Jeu avec ombres et lumières :
a) ­ Portes et fenêtres coulissants

• Volets mobiles intérieurs et extérieurs

• Baies vitrées
b) ­ Prosaïquement :

1. Se préserver  de la canicule par la fraîcheur 
de l'intérieur : 

• La déambulation en galerie protégée 
par des colonnades de couleur

2. Se prémunir contre le froid l'hiver : 

• Journées courtes, nuits longues

• Espaces ouverts sur le jardin

• Balcon de la bibliothèque sur le 
Jardin
c) ­ Symboliquement :

• Ténèbres infernales et clarté céleste

• Nuit des puissances infernales et jour 
éternel des élus

• Possibilité de méditer sur, à partir et avec 
le Jardin

• Viser la sérénité,  l'amitié avec soi même

• Conjurer le mal absolu : la mauvaise 
conscience
d) ­ Spirituellement :

• Agencement des bâtiments

1. Recherche intellectuelle du philosophe : 

• Bibliothèque avec peu de livres, mais 
les bons

• Stoïciens, épicuriens, évangiles

2. Pratique spirituelle du croyant 

• Une chapelle attenante
5/. Une salle des cartes :
a) ­ Globe terrestre, cartes sur les murs

• Portrait du Christ et portrait des grands hommes

• Équilibre spirituel et temporel
b) ­ Mission civilisatrice planétaire du christianisme

• Pas par la guerre,

• Par la pratique évangélique
6/. Un hôpital :
• Dans l'ensemble, mais à l'écart

• Quarantaine, décontamination

• Métaphoriquement : recouvrer la santé avant retour au 
jardin
5/. PHILOSOPHER DANS LE JARDIN :

• Vivre dans ce lieu : un chef d'oeuvre
a) Neuf personnages dans ce Banquet :

1. Eusèbe = Piété

2. Timothée = Honore Dieu

3. Théophile = aime Dieu

4. Théodidacte = instruit par Dieu

5. Chrysoglotte = langue d'or

6. Urane = le céleste

7. Sophrone = le sage et le tempérant

8. Eulale = il dit le bien

9. Néphale = le Sobre
b ) Nombre :

• des Muses

• des choeurs qui hiérarchisent les anges (Pseudo­Denys)

• de Béatrice chez Dante

• fin de la série (0 à 9) annonce une nouvelle série...
c) Banquet chrétien épicurien :
1 ­ Épicurien

• car  on boit et mange des nourritures terrestres :
a) Vins

• Légumes du jardin (donc  ingestion de la perfection)

• Chapon

• Épaule de mouton 1° choix...

• 4 perdrix

• Coupe de fruits : pastèque, melon, figues, poires, pommes 
et noix

• Laitue et oeufs
b) Pas de péché de gourmandise
c) Le corps n'est pas un ennemi mais un ami

• Eloge d'un corps sain

• Ignorance d'un corps mutilé avec âme séparée
2 ­ Chrétien :

• on y lit et commente des passages de la Bible

• Mais aussi des sujets païens :
• Les qualités d'un bon roi

• La vie philosophique

• Sacrifice et miséricorde

• Sainteté de Socrate

• Les dépenses somptuaires de l'Eglise

• Rites et sacrements insuffisants pour faire 
le chrétien
3 ­ Chrétien et épicurien :
a) Eusèbe offre des cadeaux à ses hôtes

• Autant d'occasions de se perfectionner

• De devenir l'ami de soi­même

1. Des livres pour parfaire la construction de 
soi

2. Évangiles, textes de Paul, Plutarque

3. Des montres pour  célébrer la ponctualité

4. Une lampe pour veiller et conjurer la paresse 
par le travail le soir

5. Un plumier avec calame pour  permettre 
l'écriture de soi
b) Eusèbe prend congé

• Invite ses amis à rester 3 jours dans le jardin

• Il doit sortir du jardin et pratiquer les Évangiles :

1. aider un malade à aborder la mort

2. réconcilier deux ennemis

3. régler un différend entre deux individus

• Soit : amour du prochain, douceur

• Vertus que n'aurait pas renié Épicure

• Dont Érasme connaît l'étymologie : 

• Epikouros = le sauveur...

• D'où un Christ épicurien ou un Épicure christique
CONCLUSIONS
a) Le christianisme épicurien ?

• Sagesse païenne + sagesse chrétienne

• Jardin d'Athènes + Jardin des Oliviers

• Ataraxie grecque + espérance catholique

• Volupté dans l'ascèse + ascèse pour la volupté

• Plus de pulsion de vie, moins de pulsion de mort...
b) Le Catholicisme officiel passe à côté de ces propositions

• La  Réforme  en prend une partie en charge
• La Contre­Réforme apparaît...

• Durcissement de l'Eglise sur ses positions
c) D'où une inversion réactive :

• Le christianisme épicurien laisse place à  un épicurisme chrétien

• Plus d'épicurisme, moins de christianisme

• Montaigne entre en scène...
 

BIBLIOGRAPHIE :

• Erasme, Le banquet religieux, in Colloques, Imprimerie nationale
• Erasme, Plaidoyer pour la paix, Arléa
• Stefan Zweig, Erasme, Grasset
• Marie Delcourt, Erasme, Labor
• Daniel Ménager, Erasme, Desclée de Brouwer
• Alexandre Vanautgaerden, Un jardin philosophique, la lettre volée à la maison d'Erasme.

"LES NOMS DE MONTAIGNE"
(28 février 1533/13 sept. 1592)

Bibliographie 
Synopsis 
du cours 
1/. PHYSIQUE DE LA MÉTAPHYSIQUE :
a) Contrairement aux affirmations catholiques (Pascal, Bossuet, Malebranche, les 
Jansénistes)
• Montaigne ne s’aime pas
• D’où : écriture de soi pendant 20 ans (Sep. 1572 à sa mort : 1592)
b) Reproches faits à son autobiographie :
• Petit sexe
• Impuissance
• Digestions, coliques, calculs rénaux
• Médiocrités intellectuelles
• Indigences corporelles
• Le péché mortel ? Mettre le corps en scène philosophique
c) Raison de cette catharsis :
• Exorcisme pour apprendre à s’aimer
• Composer avec l’indigne d’être aimé
• Le projet de se peindre ?
• Ni narcissisme, égotisme (lecture morale)
• Mais construction d’une juste estime de soi (lecture généalogique)
• Veut le devenir d’abord pour lui­même
• Entre excès chrétien de la haine de soi
• Et amour immodéré de soi
• Tracer une voie médiane
d) Autoportrait à charge :
1­ Avoue des vertus, des qualités morales :
­ Foi, conscience, franchise, liberté, facilité des mœurs
2 ­ Se charge au physique et au moral :
­ Masochisme ? Non
­ Mais Montaigne n’est pas son meilleur ami...
A/. Physiquement (le corps du philosophe) :
 
a) Handicapé par sa petite taille :
• Visage agréable, bonne proportion ? Rien sans la taille
• Défaut de prestance (anecdote dans ses champs)
• Pas repérable pour autrui ? Le devenir
b) Fort, poilu, vite chauve, barbu
c) Dormard
d) Maladroit :
• Incapable de tailler sa plume
• Mains et doigts gourds : difficile d’écrire
• Incapable d’harnacher ses chevaux
• Inapte à chasser avec un oiseau
• Incapable de parler à ses animaux
• Nul en sport…
e) Ni mélomane, ni musicien
f) Sexuellement : n’a pas caché grand chose...
• Marie de Gournay caviarde une édition sur ces questions...
• Initié de bonne heure
• Jeunesse libidinale
• Collection de femmes
• prostituées dans sa jeunesse
• Idem en voyage
• Belle santé sexuelle (« six assauts »...)
  
• Tôt défaillant, impuissant vers la cinquantaine
• Talent pour une sexualité de substitution
• Cite les Priapées anonymes pour avouer un petit sexe court...
• Une « lésion énormissime »
g) ­ Maladies :
• Maladie de la pierre 14 ans
•Tenté par le suicide souvent
B/. Moralement (le tempérament du philosophe) :
a) Inquiet
Soucieux du bizarre, de la différence, de l’étrangeté, de la monstruosité
b) Références : cannibales, sorcières, sauvages, fous, malformés 
congénitaux, hermaphrodites, Martin Guerre (et l’identité)
c) Se dit « miracle et monstre » (L.III) :
• Monstre par l’être, le déterminisme physiologique
• Miracle par le devenir : la construction de soi
•A partir de ce monstre, construit un miracle par l’écriture
C/. Physique de la métaphysique :
• Un aveu de Montaigne lui­même
• Ce corps qui pense compose avec un corps qui pèse
• Sa chair ? Une généalogie de sa pensée
• (Cf. Nietzsche, préface au Gai savoir)
• Les Essais : un document pour toute généalogie d’une œuvre
• La philosophie comme compensation,
• Et comme autobiographie travestie
• La force de la réactivité : transformer les faiblesses en force
•Condition de toute survie, de toute existence 
2/. ABSENT AU MONDE :
• Description du tempérament, du caractère :
• Manque de mémoire
• Oublie qu’il a lu un livre, rencontré quelqu’un, fait quelque chose
 
A/ Se trompe (?) 
 avec les dates
    :
  
a) Testament de La Boétie
b) Composition de sa Servitude volontaire
c) Mort de son père
d) Durée de sa traduction de Sebond
B/ Ne sait pas compter :
• Héritage à la mère, pas au fils
• Incapacité de Micheau à gérer le domaine
• Jeune : dilapide l'argent
• En voyage : cassette d¹or avec lui
• Avare ­ et dénonce l'avarice dans les Essais.
C/ Irrésolution :
• Train nonchalant, lenteur
• Courrier en retard
• Irrésolu en tout
• Pourtant : 
• Magistrat 13 ans
• Maire 2 fois 4 ans
• Missions diplomatiques royales
• 100 personnes dans son château
D/. Décalé :
• Ce gentilhomme campagnard ne sait pas :
• Nommer, reconnaître outils et légumes
• L’utilité du levain...
• La signification de « cuver son vin »
• Préparer son cheval pour une balade
E/. Psychiquement :
a) ­ Mélancolique
• Accès dépressifs
• Se démoralise facilement
• Pense au suicide
b) ­ Symptômes névrotiques ?
• Difficile rivalité avec le père allègre, sportif, délié, habile, 
cultivé
c) ­ Hypersensible, fragile, émotif
• Chasseur ne supportant pas la vue du sang
• Ni la souffrance des animaux
• Cf. la compensation dans l’oeuvre avec :
• La passion pour la virilité, le sang, le courage

La bravoure, le courage romains...
F/. Étranger à lui­même :
• Porté 11 mois...
• Petit homme à la sexualité défaillante
• Pressent le déterminisme inconscient
• Cf. sur le rôle des nourrices
• Cf. l’accident de cheval
3/. DEVENIR ETRANGER À SOI :
a) ­ Éloigné de la maison : 
• Nourrice 3 ans chez des paysans
• Cf. ail et lard/sucreries...
• Défense de Sparte, silence sur Athènes
• Conclut les Essais avec éloge  de la vie simple des gens de peu
b) ­ Retour au château :
• Père soldat en Italie pour François 1°
• revient avec des idées sur l’éducation des enfants
• Connaît le Plan des études (1511) d’Erasme :
a) ­ Solliciter l’intelligence, pas la mémoire
b) ­ Tête bien faite et non tête bien pleine
c) ­ Rôle majeur aux textes anciens
d) ­ Respecter liberté et individualité des enfants
e) ­ Pratiquer au quotidien l’échange avec l’éducateur
• Précepteur Allemand qui ne parle que latin...
• Conversion de la maison au latin...
• Parle latin couramment très vite, mais pas français
• Génial, mais décalé...
c) ­ Nouvel éloignement :
1 ­ Collège de Guyenne à Bordeaux (6 ans)
2 ­ Devient étranger à lui­même
• Parle latin, une langue étrangère
• Impossibilité de communiquer
• Expérimente le solipsisme
• Perd son latin...
3 ­ Devient le protégé d’un pédagogue
• Hypothèses pédophiliques ­ rien de certain.
• Entre 6 et 13 ans : 
• Lui conseille Virgile, Horace, les élégiaques
•Térence, Plaute, le théâtre de la comédie italienne
4 ­ Régime sévère, horaires stricts, vacances rares
5 ­ Conclusions :
­ Cherche Rome partout en plein XVI° siècle...
a) ­ Amitié avec La Boétie
b) ­ Dans sa bibliothèque : fréquentation de Plutarque et 
Sénèque
c) ­ La réactivation d’une morale antique
d) ­ Vie quotidienne : vit en horacien soucieux de l’otium
e) ­ La Tour construite, pensée, vécue comme une cité latine
4/. MORT DU PÈRE, NAISSANCE DE SOI :
a) Obéit à son père et fait droit (Paris ? Toulouse ?)
• De 1549 à 1553 (entre 16 et 20 ans)
• Devient magistrat : consciencieux, juriste averti
• Mort du père en 1568 : le fils a 35 ans
• Devient Seigneur de Montaigne
b) Conversion hédoniste :
• Vend la charge de Conseiller au Parlement de Bordeaux
• Hérite,
• Entre en conflit avec sa mère, second testament
• Vit de ses rentes
• Le 28 février (date anniversaire) 1571, jour de ses 38 ans
• fait graver une citation latine dans sa tour
• En substance : bon débarras, je m¹occupe de moi...
• Prend date avec lui
• Ne sait pas qui il est,
• Il va vers lui et
• Se met aux Essais...
• Vingt ans de sa vie : sa vie...
  
A venir 8 séances : 
 
1. La dictée des Essais
2. La lecture des anciens
3. L’immanence (la religion)
4. Hédonisme et tragique (une psycho analyse)
5. L’usage des plaisirs (une pragmatique)
6. Une philosophie du corps
7. Le chef d’oeuvre de vivre
8. Le devenir de sa bibliothèque
 

BIBLIOGRAPHIE :

• Madeleine Lazard, Montaigne, Fayard.

• Stefan Zweig, Montaigne, PUF Quadrige.

• Jean Yves Pouilloux, Montaigne : que sais­je ? Découverte Gallimard

• Nietzsche, Gai savoir, 10/18

• Michel Onfray, Considérations sur les rognons du philosophe in Les vertus de la foudre, 
Grasset.
"Le fagotage des Essais"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 
1/. UN LIVRE POUR QUI ?
a) Cf. Zarathoustra
­ Pour tous ? Personne ? Les siens ? Lui ?

b) Titre : Essais de Michel de Montaigne
­ Non : Les Essais

c) L'avertissement :

1 ­ Déclaration dans le marbre

2 ­ Amis, parents, famille
­ Dessein  domestique et privé

3 ­ Sans souci de gloire ni de réputation
­ Trace après la mort pour les autres
­ Post­mortem être mieux apprécié et connu que de son vivant

4 ­ Invite son lecteur à autre chose qu'à le lire !

5 ­ Pas un  tombeau  pour l'ami  disparu
­ Pas pour remplacer la conversation de La Boétie mort

6 ­ Un livre pour lui...
­ Catharsis, écriture de soi
­ Physiologie de la philosophie

­ Le modèle de Marc­Aurèle, référence du Père
­ Absent des Essais...

2/. UNE CERTAINE IDÉE DE LA VÉRITÉ :
Sous le signe de la vérité
­ Autant que les convenances le permettent

a) Des silences :

Fait silence sur les femmes :

   Mère, filles, femme, soeurs
1 ­    

 
2 ­ Les 
 enfants
    :
  
­ Joue avec Léonore et sa mère aux cartes
­ Entend la leçon sur l'usage du mot fouteau
­ Avoue n'avoir jamais frappé ses enfants

 
3 ­ 
 Présence envahissante
    et positive du père
   
b) Des mensonges :

 
1 ­ Affiche 
 sa noblesse
   
­ Critique le goût des honneurs, des lignages
­ Dispensent d'une valeur personnelle
­ Ridicule des hochets sociaux

   noblesse est récente 
2 ­ Sa    :
 
­ 14 ans avant sa naissance
­ Essais et Éphéméride : terre des ancêtres...
­ Y ont mis leur affection et leur nom
­ Les ancêtres : le  seul père ?

 
3 ­ Les 
 faits
    :
  
­ Famille de commerçants bordelais et toulousains
­ Fortune dans le poisson fumé
­ Ascendance juive portugaise ­ rien de certain...

a ­ Offre son blason comme carte de visite en voyage

b ­ Lègue ses armoiries à Charron à sa mort
­ Déplore une absence de fils ou de gendre

c ­ A Rome veut devenir citoyen

d ­ Après la mort du père : Chevalier dans l'ordre de St Michel
­ Puis : gentilhomme ordinaire de la chambre du  roi

e ­ Mort du père : fait biffer sur les documents officiels ce 
qui trahit la noblesse récente
­ Efface le lignage réel : supprime Eyquem
­ Fabrique un lignage symbolique :  de Montaigne, la terre.

f ­ Fabrication d'un roman familial (cf. Freud) :

­  Rapport avec le complexe d'Oedipe
­ Rabaissement et exaltation des parents
­ Désir de grandeur
­ Contourner les passions incestueuses
­ Expression d'une rivalité fraternelle (cf. le 
frère)

3/. MONTAIGNE N'A PAS ÉCRIT LES ESSAIS :
a) ­ 4 fois,  le dit lui­même (II.512 ; II 671 ; III.79 ; III.278)

­ Dicte, parle en marchant

b) ­ Un tiers : serviteur ?  ami ?

­ Le même pendant 20 ans ? On ignore tout...
­ Anecdote des pages volées

c) ­ N'aime pas écrire

­ Ne sait pas (cf. les doigts, la plume taillée)
­ Le Journal de voyage dicté, puis repris

d) ­ A une bonne vue

­ Mais ne peut lire longtemps
­ Doit se faire aider par un tiers
­ Lectures, puis commentaires par Montaigne
­ Brode, laisse aller ses idées : cf. méthode freudienne

4/. HAINE DES LIVRES : QUEL LECTEUR EST­IL ?
a) ­ Lit peu : si l'ennui et la mélancolie menacent

1 ­ Pas de passion pour la lecture dit­il
2 ­ Passion  pour la vie plus que pour le livre
       ­ Temps perdu pour l'exercice du corps
       ­ Les balades, les champs, les chevauchées  

­ Déteste la manie de faire des livres avec les livres
­ cf  "Des pédants" sur glose et entreglose

3 ­ Matière de son livre ? Lui

b) ­ Lit pas longtemps : jamais plus d'une heure

­ Après 40 ans, pas lu un seul livre en entier...

c) ­ Livre  complexe ? insiste une fois, pas deux, abandonne

­ N'aime pas les livres hermétiques
­ Pas d'Occam dans sa bibliothèque
­ Nominaliste ? Par  ses voyages...

­ Aime les publications agréables
­ où il apprend à mieux/bien vivre

d) ­ Annote l'intérieur :

­ Synthèse, date, signature

e) ­ Les livres :

­ Fournissent des occasions, prétextes
­ Les citations  déclenchent la pensée

f) ­ Passe tout de même 20 ans à lire­écrire

­ Avoue avoir aimé cela :

­ Avec le commerce "des hommes intelligents"
­ Et "des belles et honnêtes femmes"

 
5/. QUEL 
  
  
PLAN SUIT­IL ?
 
a) Les Essais : "le corps aéré de la voix"

b) Le livre procède de choses dites

c) Cf. Années 70 et structuralisme et évacuation du sujet

­ Pas de palindromes structurels
­ Pas de composition numérologique

d) Parle les Essais

 
1 ­ 
 Pas de plan
    a priori
   
­ Parole contre machine de guerre conceptuelle médiévale
­ "Sauts et gambades"

­ Flux héraclitéen
­ Brode, orne, coud : ne retranche jamais
­ Le lire, c'est l'écouter

   Imprimerie : 1455
2 ­    
­ Tradition orale, livre récent
­ Cf. paroles gelées (Pantagruel, Quart Livre)

   dites à un autre comme à soi,
3 ­ paroles     pour soi
   

   Que sais­je ? Pyrrhonien
4 ­ Le    
­ Ou : que puis je savoir de moi, sur moi ?
   éphéméride de la quête de soi
5 ­ Les Essais : un    
­ Ne se chercherait pas s'il s'était déjà trouvé

6/. QUELLE LANGUE PARLE­T­IL ?
a) ­ Une langue morte dans la bouche

­ Langue et construction du monde
­ Et construction de soi

b) Le latin d'un gascon

­ Quid de cette schizophrénie ?
­ Langue maternelle ? Une langue morte
­ La langue paternelle et fantasmée
­ Parle français pour se défaire du latin
­ Mais vit comme un romain

c) ­ Le château, une Rome voulue par le père

­ La Tour, une reconstitution de cette Rome
­ Cf. "la citadelle intérieure" de Marc­Aurèle.

7/. QUEL LIVRE ÉCRIT­IL ?
a) ­ Aurait aimé un interlocuteur

­ Cf. Lucilius
­ La Boétie...

b) ­ (Se) parle

­ Trouve en cherchant
­ Cherche en verbalisant
­ La voix génère une heuristique

c) ­ Ses métaphores :

­ Parler au papier
­ N'enseigne pas mais raconte
­ Son travail : une conversation libre

d) ­ Une logique cathartique et psychanalytique

­ Librairie = cabinet
­ Déambulation = logique hypnotique
­ Livres lus, citations = associations libres
­ Les Essais = journal d'une auto­analyse

8/. UNE PASSION POUR L'ORALITÉ :
a) ­ Au jeu d'un sens à sacrifier :

 
1 ­ La 
 vue 
   :  ne pas voir :
­ sa femme le tromper,
­ ses gens le voler..

 
2 ­ Mais pas l'
 ouïe
    :
   ne pas entendre :
­ Ne pourrait converser, échanger

   Ni la langue
3 ­     
    
:
­ Muet : n'aurait pu écrire les Essais...

b) ­ Avoue son goût pour l'échange verbal, la joute

­ Les cervelles qui se frottent
­ Mais avec qui ? La Boétie ? de Brach ? Charron ? Gournay ?
­ Ou les grands anciens ?
9/ . LA PLUME DE MONTAIGNE :
a) ­ Son écriture :

­ Pas de manuscrit original
­ Celle des corrections, ajouts
­ De 1588 à 1592 : 3000 commentaires au seul livre 1

b) ­ Les "allongeails" :

­ Livre 1 (1580)  ;  livre 2 (1582) ; livre 3 (1588)
­ Ultime édition : taillée d'un tiers des corrections...
­ Commente ses paroles
­ Ne retranche jamais

10/. SON JUGEMENT SUR LES ESSAIS :
a) ­ Parfois emballé, parfois pas

b) ­ Pour en parler :

­ Galimafrée
­ Marqueterie mal jointe
­ Fagotage
­ Fricassée barbouillée
­ Excréments d'un vieil esprit

c) ­ "Gargouille d'une fontaine qui donne" :

­ Flux héraclitéen (le passage)
­ Plus que l'être (parménidien)

d) ­ Une dynamique :

­ Longueurs différentes : 1 page à une centaine
­ Sujets  sérieux (mort, amitié), ou pas (pouces, coches)
­ Thèmes annoncés et pas traités
­ Digressions (y compris sur la digression)

e) ­ Les Essais essaient :

­ Tons, styles, pensées, avis, idées
­ Ils tentent, fouinent, etc...    

f) ­ Brouillons, fouillis et perles :

­ Le risque de la formule :
­ Pensées mortes avec paroles vivantes

­ Philosopher c'est apprendre à mourir
­ Qu'un ami est une véritable chose
­ Le but de notre carrière c'est la mort
­ Vivre, notre grand et glorieux chef d'oeuvre
­ Nature est un doux guide

g) ­ Écrivain ? Philosophe ?

­ Cf. "je ne suis pas philosophe"

 
1 ­ Les 
 deux 
   :
 
­ Style et pensée
­ Ton et vision du monde

 
2 ­ Pas de 
 concepts ?
   
­ Occupation de penseur assis

   personnage conceptuel ?
3 ­ Pas de    

   vocabulaire spécialisé ?
4 ­ Pas de    
­ La langue des paysans, des "halles", le gascon
­ Prêt à  utiliser toutes les ressources qu'il "entend"

   philosophie
5 ­ La     :
  
­ Ni barbarismes, néologismes
­ Ni fumées conceptuelles
­ Mais une sagesse, un art de vivre
­ Ce que proposent les Essais

CONCLUSION
a) ­ Les derniers instants

­ Leur rôle chez Montaigne

b) ­ Avait dans la bouche une langue morte

­ Meurt d'une esquinancie (oedème à la gorge)
­ Ne peut parler pendant 3 jours

c) ­ Pierre de Brach l'écrit à Juste Lipse :

­ Pendant ces 72  heures,
­ regrette de n'avoir pas à ses côtés quelqu'un
­ pour lui dicter son état d'esprit...

BIBLIOGRAPHIE :
Editions des Essais :

• Pierre Villey, Puf, Quadrige
• Albert Thibaudet, La Pléiade, Gallimard
• Pigagnaud, Arléa,
• Pierre Brunel, Imprimerie nationale
 

• Robert Barra, Pierre Michel, L'intégrale, Seuil
• Montaigne, Journal de voyage, éd. Fausta Gavrini, Folio
• Le livre de raison de Montaigne, sur l'Ephéméride de Beuther, Compagnie française des arts 
graphiques
• Pierre Magnard, Le vocabulaire de Montaigne, Ellipses
• Michel Butor, Essais sur les Essais, Gallimard
• Pierre Hadot, La citadelle intérieure, Fayard
"Pilloter les anciens"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 

Rappel :
­ Éducation romaine
­ Langue morte dans la bouche

1/. PILLOTER LES ANCIENS
 
A/.
  
  
 Pilloter : butiner, 
 faire son miel
    dans la librairie
   

a) ­ Fleurs modernes :

­ Tasse, Machiavel, Buchanan, Luther, Montluc...
­ Récits de voyages
­ Poésie : Marot, Du Bellay
­ Classiques : Dante, Pétrarque

b) Fleurs classiques :
­ Tout...

    
B/.     poutres et sentences
Avec les     :
  

a) ­ 57 :
­ 56 anciennes : grec et latin
       ­ 1 moderne (en latin)
       ­ Michel De L'Hospital :
­ Notre esprit erre dans les ténèbres aveugles il ne peut discerner le vrai

b) ­ N'aime pas son siècle  :
­ Décadent, mauvais, barbare, corrompu, pervers, menteur, cruel, sanglant

2/. LE TRAVAIL DE L'ANTIQUITÉ :
a) ­ Contre la lecture classique :

­ Trois Montaigne : stoïcien, sceptique, épicurien
­ Mais simultanéité du travail de l'antiquité

­ Sinon, que faire des références qui échappent aux trois temps ?
­ Héraclite, Pythagore
­ Platon, Aristote,   
­ Socrate
­ Cyniques et cyrénaïques

­ Et pas seulement : Sénèque, Sextus Empiricus et Epicure...

b) N'écrit pas une thèse, pas de glose

c) Pillote dans les livres et commente pour l'édification de soi

d) Pas historien de la philosophie
­ Pas professeur

­ Pas professionnel de la philosophie
       ­ Mais philosophe au sens antique :
       ­ Travaille à la construction de soi
       ­ Grappille en utilitariste

3/. LATINS CONTRE GRECS :
a) Les Grecs ne sont pas ses préférés
­ Apprentissage tardif
­ Retient peu et mal

b) Langue de l'ontologie et de la métaphysique
­ L'Un  de Parménide
­ Le Nombre de Pythagore
­ Les Idées platoniciennes
­ Les catégories d'Aristote
­ Les atomes d'Epicure...
­ Fictions
­ Met en doute la croyance des philosophes en leurs fictions...

c) Le latin : langue de l'immanence et du concret
­ La vie, la mort, l'amitié, l'amour, la sagesse

 
4/. CONTRE PYTHAGORE ET PLATON 
  
  
:
A) ­ Contre Pythagore et les pythagoriciens :

           a) Le dualisme  
           b) Immortalité et  immatérialité de l'âme
           c) Métempsychose et métensomatose

B) ­ Donc contre Platon et les platoniciens :

­ Le pythagorisme de Platon
­ Le destin post­mortem de l'âme : sauvé/perdu
­ Pas de destin post­mortem sur le principe de la vie avant la mort

C) ­ Critique de Platon :
­ Dispose de la traduction latine de Ficin

Critique :

 
1 ­
 Forme 
   alambiquée :
   

­ Tergiversations
­ Densité excessive
­ Rythme lent
­ Enchaînements dialectiques confus
­ Rhétorique spécieuse
­ Parleries inutiles

 
2 ­ 
 Fonds
    déplorable :
   

­ Lignage dualiste : dépréciation du corps
­ Devenir chrétien de l'idéal ascétique

5/. JOUER SOCRATE CONTRE PLATON :
a) ­ Déplatonise Socrate :

­ Récuse le personnage conceptuel de Platon
­ Préfère le sage dans l'histoire

b) Héroïsation de Socrate :

­ Courageux, déterminé, vertueux
­ Puissance de conviction
­ Honnêteté, droiture
­ Connais­toi toi­même

c) Aime son inscience :

­ Scepticisme plus socratique que pyrrhonien

­ Si pyrrhonien :

1 ­ Arrêterait sa recherche, aussi vaine que le reste
­ Or travaille 20 ans aux Essais...

2 ­ Suspendrait son jugement
­ Or affirme, et ne se contente pas de douter :

a­ Sur le colonialisme
b­ Sur la Torture
c­ Sur les sorcières

3 ­ Trouverait impossible de distinguer bien et mal :
­ Or défend  tolérance religieuse, liberté de pensée, pédagogie érasmienne, 
etc...

4 ­ Serait agnostique en religion :
­ Or défend une position chrétienne et épicurienne
­ Donc : doute plus en socratique qu'en disciple de Pyrrhon

6/. SUR ARISTOTE :
a) ­ Place quasi nulle, bien que cité
­ Dispose de Politique, Nicomaque et Problèmes

b) Aurait pu l'utiliser pour :
­ Justice, modération, juste milieu, amitié...

c) Mais voit en lui l'autorité des scolastiques...
(Cf  critique des thèses de Montaigne scolastique...)

7/. DIOGÈNE ET COMPAGNIE...
a) Aime le triangle subversif : Socrate, Diogène, Aristippe
­ Souci de leur sagesse pratique immanente
­ Ascèse pour la construction de soi
­ Individualité souveraine, autonome et libre

 
b) 
  
  
Les 
 Cyniques
    :
  

Partage leur nominalisme :

1­ Diogène, la lanterne et le poulet

2 ­Nominalisme /transcendance : lecture verticale (les dieux)
­ Hédonisme/ Immanence : lecture horizontale (le réel)

   cyrénaïques
c) Les     :
  

1 ­ Aime chez Aristippe :

a ­ Le personnage qui na de compte à rendre à personne

b ­ Souverain bien et plaisir dynamique
­ Pas catastématique seulement

c ­ Cf livre III : communauté avec les cyrénaïques

­ Confiance aux sens : corps, plaisir, chair
­ Vie ludique et joyeuse
­ Culture du corps sans pudeur

 
8/. 
  
  
STOICISME EPICURIEN / 
  
  
ÉPICURISME STOICIEN
 
a) Artifice de l'opposition (cf. Cicéron)

b) Thèses semblables en éthique
(mort, suicide, ascèse, dépouillement...)

c) Le silence sur Marc­Aurèle : une fois cité
­ Modèle possible avec ses Pensées pour moi­même
­ Mais déjà modèle du Père...

   Emprunte aux stoïciens 
1/.    :
 

1 ­ Subjectivité et relativisme de la douleur

2 ­ Théorie de la représentation

3 ­ Pouvoir, absence de pouvoir sur les choses

4 ­ Supporte et abstiens toi ­ en cas de non­pouvoir
(idée essentielle pour l'hédonisme)

5 ­ Critique l'éloge de la douleur comme exercice spirituel

6 ­ Théorie du suicide :
           ­ Vivre ce que l'on doit, pas ce que l'on peut
           ­ Éviter une pire mort ou le déshonneur
           ­ Mêmes thèses chez Épicure...

 
2/. 
  
  
Rapport 
  
  
aux épicuriens :
 

a) ­ Connaît les élégiaques et Lucrèce, D. Laërce aussi

b) ­ Premier français à réhabiliter Epicure
           ­ Morale austère
           ­ Principes stricts
           ­ Vie exemplaire et vertueuse

c) ­ Leur emprunte :

1­ Les thèses sur le suicide :
­ Nulle nécessité à vivre  selon la nécessité

2 ­ La mort ne nous concerne pas
3 ­ Pas de bonne ou mauvaise heure pour philosopher

4 ­ Désirs naturels et nécessaire et ataraxie

5 ­ Douleur supportable ou mortelle

6 ­ En cas de désir trop pressant.

CONCLUSION : PILLOTER ELECTION ET ÉVICTION :
a) Élection :
­ L'Éthique stoïcienne et épicurienne :
           1­ Sagesse pratique
           2­ Exercices spirituels
           3­ Maximes d'action

b) Évictions :

 
1 ­ Chez les 
 stoïciens
    :
  
­ La cosmogonie panthéiste
­ Le matérialisme énergétique

 
2­ Chez les 
 Épicuriens
    :
  
­ Le matérialisme atomiste
­ Le polythéisme

­ Car Montaigne... est chrétien.

Prochaine séance : son christianisme épicurien...

BIBLIOGRAPHIE :

• Michel de Montaigne, "Somme c'est César", Commentaire annoté de César, publié par André 
Gallet, Musée Condé, William Blake & C°
• Marcel Conche, Pyrrhon ou l'apparence, édition de Mégare
• Marcel Conche, Montaigne et la philosophie, PUF
• Marcel Conche, Montaigne ou la conscience heureuse, PUF
• Albert Thibaudet, Montaigne, Gallimard
• Jean Starobinski, Montaigne en mouvement, Gallimard
• Dorothy Coleman, Montaigne, quelques anciens et l'écriture des Essais, Honoré Champion.
"Une religion immanente"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 

 
1/. RÉCUPÉRATIONS
  BIGOTES :
   
a). Athée :
       ­ Quid de Notre Dame de Lorette ?

b). Réformé :
       ­ Quid du renoncement à publier La Boétie ?
       ­ Quid des critiques de Luther ?

c). Juif : Marrane

1. Eyquem, étymologie juive
2. La Boétie Juif...
3. Les Essais : herméneutique juive
4. Humour ? Juif...
5. Dit le Notre Père tous les jours ? Prière juive

­ Or :

a) Assimilation sans preuves de Lopez à Louppes
b) Transmission de la judéité par la mère : mère catholique
 
2./ 
 RHÉTORIQUES
    DE LA RÉCUPÉRATION :
   
a). S'il dit qu'il n'est pas X, c'est qu'il est X...

1. Ne dit pas qu'il est Juif ? il l'est

2. Affirme l'existence de Dieu ? Est athée

3. Sympathie pour l'Eglise catholique ? La déteste

4. Tait la St Barthélemy ?
­ Pages arrachées de son Éphéméride au jour des massacres d'octobre à 
Bordeaux ? Est protestant...

5. Demande audience au Pape ? Est libertin

b) Or sa vie et son oeuvre disent des choses cohérentes :

­ Montaigne est un chrétien, un catholique modéré, un chrétien épicurien...

3/. LA RELIGION DE MONTAIGNE :
a) Un catholique modéré :

1. Comment être catholique modéré alors que :

­ Guerre de religion pendant 35 ans
­ St Barthélemy : 3000 morts en une nuit en 1572
­ Excommunications, tortures, supplices de l'Inquisition

2. Justement : pour éviter d'ajouter du pire au pire

3. La seule citation contemporaine sur les poutres :

­ Michel de l'Hospital :

1 ­ Homme de paix, diplomate
2 ­ Ami des poètes
3 ­ Empêche l'Inquisition en France ­ Edit de 
Romorantin 1560
4 ­ Permet liberté de conscience
        ­ Et liberté des cultes privés et publics ­ 
Edit de Janvier (1562)

4. Et raisons personnelles de sa modération :
            ­ Frère cadet et deux soeurs protestants...

b) Sa vie est catholique :

1. A 29 ans : serment de fidélité au catholicisme au Parlement de Paris

2. A 38 ans : fait construire une chapelle dédiée à St Michel dans sa tour  
    ­ En existe déjà une dans le château
    ­ Fait aménager une ouverture pour suivre la messe de son lit en cas de 
maladie

3. A 44 ans : pèlerinage à Notre Dame de Lorette :
    ­ Fait ses Pâques, communie, achète un ex­voto (femme, fille, lui à 
genoux sous la protection de la Vierge)

4. A 59 ans : meurt en ayant appelé un prêtre pour l'extrême­onction
    ­ Meurt pendant l'élévation (!)

c) Son christianisme historico­géographique :

   Fidéisme ?
1.    

a) Le mot :
    ­ 1564, Pierre Viret, Instruction Chrétienne
b) La chose :        
    ­ Se contenter de la foi
    ­ Refuser la justification rationnelle des dogmes
    ­ Récuser toute possibilité de théologie

c) Consent à la règle du jeu de son pays :
    ­ Aurait été mahométan en terre d'Islam

   Pas fidéiste
2.     :
  

­ Dans l'Apologie :

a) Recourt aux  preuves de l'existence de Dieu :
       ­ L'architecte, l'ordre du monde

b) Analyse le miracle :
­ Nomme ce qui échappe à notre pensée

c) Aborde la question de la forme de Dieu:
­ Anthropomorphisation de Dieu

 
3. Pas fidéiste, mais 
 chrétien épicurien
    :
  

a) N'aime pas son époque : conservateur en politique
­  Déteste  le changement en politique (guerre, sang,...)

b) Pas bigot, ni cagot, ni athée, ni anticlérical :
­ Mais laïc ­ opposé à toute théocratie :
­ La religion ? ciment social
­ Son catholicisme ? pièce de son édifice politique conservateur

c) Nature de cet épicurisme chrétien :

1­ Catholicisme modéré = Epicurisme chrétien

2­ Chrétien parce que catholique
    ­ Modéré parce qu¹épicurien

3­ Épicurien  ?
    ­ Récuse l'idéal ascétique chrétien
    ­ En visant l'ange, le christianisme fabrique 
des bêtes

 
A/. CRITIQUE DU 
 CORPS CHRÉTIEN
    :
  

1 ­ Sur la virginité
   ­ Sur le divorce
    ­ Sur le suicide
    ­ Sur le dolorisme
    ­ Son dualisme

2 ­ Eloge d'un corps moniste :
    ­ Cf. mouches et atomes qui promènent ma volonté

 
B/. CRITIQUE DE LA 
 MÉTAPHYSIQUE THÉISTE
    :
  

­ Dieu n'est pas un juge censeur
­ Ne s'occupe pas du monde

   ESCATHOLOGIE CHRÉTIENNE 
C/. CRITIQUE L'   :
 

­ Critique le Paradis musulman...
­ Fictions qui emmiellent les hommes

   JULIEN L'APOSTAT :
D/. ELOGE DE    

a). Le restaurateur du culte païen :
    ­ Pieux, courageux, cultivé, chaste, philosophe, austère
    ­ Croit à l'immortalité de l'âme
b) Un anti­Constantin :
    ­ Aime les livres et la culture

    ­ Montaigne : le seul philosophe à dénoncer les autodafés chrétiens
    ­ (La destruction chrétienne des bibliothèques a plus nuit aux lettres 
que tous les feux barbares)

 
E/. 
  
  
ELOGE DE 
 COPERNIC
    :
  

­ Astronome héliocentriste
­ Position géocentrique de l'Eglise
­ Bruno meurt en 1600 pour avoir défendu l'héliocentrisme...

 
Conclusions
  :
  

Sollicite une audience papale :
­ Grégoire XIII le reçoit (anecdote de la mule)
­ 25 décembre 1580 : assiste à la messe de Noël
­ 20 mars 1581 : on lui rend les Essais

 
A ­ On lui 
 demande
    :
  

1 ­ De moins utiliser Fortune et plus Dieu

2 ­ De moins citer d'auteurs hérétiques :
­ Buchanan, Théodore de Bèze

3 ­ D'éviter l'éloge de Julien

 
B ­ 
 Ne voient pas
    dans le livre :
   

1 ­ L'expression :
La grossière imposture des religions...

2 ­ L'analyse des religions comme exploitations des misères de l'homme 
(angoisse, peur, crainte...)

3 ­ La mise en perspective religion et vérité du moment dans l'histoire

 
C ­ 
 Que fait 
   Montaigne ?
   

­ Rien : tout Montaigne est là :

a) Catholique, il soumet son livre à l'Eglise
       ­ Veut être fidèle à l'Eglise
       ­ Mais pas au point d'être infidèle à lui­même
       ­ Chrétien, mais libre avant tout ­ épicurien là encore...

b) ­ Etre chrétien ? Etre juste, charitable et bon.

­ Ce qui rend possible :

a) De se réclamer du catholicisme

b) Et d'élaborer une philosophie hédoniste

­ L'ensemble procédant de l'épicurisme chrétien
(christianisme épicurien et épicurisme chrétien)

­ Et produisant une religion immanente
­ Une  première sagesse post­chrétienne

BIBLIOGRAPHIE :

• Hugo Friedrich, Montaigne, Tel Gallimard.

• Géralde Nakam, Montaigne et son temps, Tel Gallimard.
• Sophie Jama, L'histoire juive de Montaigne, Flammarion.
"Naissance du corps moderne"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 
 

1/. POUR UNE PENSÉE AUTOBIOGRAPHIQUE :
 
a). Les 
 idées
    : 
   le ciel
    ou le corps ?
   

 
b). Montaigne, le 
 Moi et l'Universel
   

   idéaliste
c) . L'    et le 
   nominaliste
    :
  

1. L'âme 1. Le corps
2. Dieu, le ciel, les 
2. Nature, Terre et Réel
idées
3. Religion, Christ,  3. Philo, Socrate, 
Eglise Librairie
4. Divers, Multiple, 
4. Un, Eternité
Présent
5. Parménide 5. Héraclite
6.  Culte du Livre 6. Culte de la Vie
7. Pensent sans vivre 7. Vivent et pensent
2/. LE HAPAX EXISTENTIEL :
 
a). Un 
 moment originaire
    dans la pensée
   

   accident de cheval
b). Un     en 1568 :
   

 
1. Montaigne a 
 35 ans
   

­ Vient de perdre son père
­ La Boétie mort depuis 5 ans
­ Marié depuis 3 ans !
­ Période sombre, dépressive, mélancolique

   rapporté 4 ans plus tard
2. Événement    

­ Ch. VI. Livre II : De l'exercitation

 
3. Promenade 
 en forêt
   

­ Percuté par l'un de ses employés
­ Violence du choc, flots de sang, vomi
­ On le croit mort 2 heures durant
­ Se croit mourant

   la douceur du passage
4. Expérimente    

­ Ferme les yeux pour aider au basculement
­ Désire mourir
­ Prend plaisir à cet instant

   sensations et émotions
5. Expérimente des     :
  

­ Propos qui échappent à sa volonté
­ Mouvements idem
­ Images aussi

   Revient à lui
6.     :
  

­ Douleurs véritables avec la conscience revenue
­ Croit la mort venue, mais sans joie
­ Survit.
 
7. 
 Leçons
    de cette histoire :
   

­ La mort n'est pas à craindre
­ Mourir paraît facile
­ Avoir à mourir de son vivant en revanche...
­ D'où : vivre pour s'y préparer
­ Et vivre une existence hédoniste en attendant

8. Conclusions :

­ 2 ans plus tard (1570) : vend ses charges au parlement
­ 3 ans après (1571) : se retire dans sa tour,
­ 4 ans plus tard (1572) : commence les Essais.

3/. DÉCOUVERTE D'UN HOMME MATÉRIEL :
   la conception chrétienne du corps
a) S'éloigne de    

­ Pas matérialiste, mais pas dualiste non plus
­ Pas d'âme immatérielle (cf. accident du corps total)

    
b)     causalités mécaniques
Croit à des     :
  

   médecine hippocratique
1. Critique de la     :
  

 
A/. 
  Charlatans, scolastiques
    , rhéteurs, verbeux, inutiles :
   
. "Ils rendent la santé malade"
. Les populations qui les ignorent vont mieux
. Les médicaments ne servent à rien

. Ne guérissent pas ? ça aurait été pire sans eux...
. Le mal disparaît grâce à la nature ? revendiquent 
l'amélioration...

. Soyez résolus de ne plus croire aux médecins...

 
B/. 
 Raisons 
   de Montaigne :
   

. 15 ans de gravelle
. Un père mort de ça
. Accident de cheval et impuissance des médecins
. 5 enfants morts en bas âge
. Mort de La Boétie à 32 ans
. Mort d'un frère  
. Peste (dizaine de milliers de mort dans sa région)

 
2. Eloge de 
 la chirurgie
    :
  

. Art matérialiste, mécaniste, rationaliste
. Ne peuvent jouer avec les mots
. Travaillent la chair : taillent, retranchent, etc..

. Cf. les champs de bataille (éclats, pointes d'arquebuse, chair 
endommagée par des boulets de canon, blessures d'épées, piques 
de lances, etc...)

 
3. Étiologie 
 matérialiste
    :
  

   étiologie irrationnelle
A/. Critique l'    :
  
           ­ Chrétienne : punition
           ­ Magique : sorcellerie

   étiologie matérialiste
B/. Célèbre une     :
  

Analyse la gravelle en disciple d'Epicure :

­ Ouverture de passages
­ Acheminements de matière
­ Flux limpides
­ Agrégations dommageables
­ Canaux étroits
­ Engorgements qui paralysent la machine

   médecine préventive
4. Pour une     :
  

Eloge de la diététique :

a) ­ Les substances qui entrent dans le corps
­ Manger, boire, dormir, voyager, marcher, se 
baigner, digérer contribuent à un état d'esprit

b) ­ Mais purgation de l'esprit préférable à celle 
de l'estomac

 
5. Découverte d'
 un homme psychique
    :
  

a) ­ Précautions : n'invente ni ne préfigure la psychanalyse
b) ­ Montaigne n'est pas une source avérée de Freud
c) ­ Mais prescience d'un certain nombre de concepts essentiels 
de la psychanalyse

 
A). Prescience de 
 l'inconscient
    :
  

1 ­ Citations :

­ "Il y a plusieurs mouvements en nous 
qui ne partent pas de notre ordonnance"

­ "Pensements qui ne viennent pas de chez 
soi"

­ "Mouvements involontaires qui ne 
partent pas de notre ordonnance"

­ "Agitations à part de notre discours"

2 ­ Exemples :

­ L'érection
­ Des mouvements réflexes
­ Des images pendant le sommeil
­ Des désirs pendant le délire (le cheval 
pour sa femme)

3 ­ Existent donc :

­ Force qui échappe à la raison
­ Énergie qui travaille le corps sans la 
conscience
­ Puissance qui nous détermine comme une 
nécessité

 
B/. Prescience des 
 psychopathologies
    :
  

­ Ce qui a lieu "au bord de l'âme"
­ "Bégaiements du sommeil"
­ Voix qui flanche : lapsus, actes 
manqués,etc...

 
C/. Prescience du 
 refoulement
    :
  

­ Ne se souvient plus des circonstances 
de l'accident
­ Le moment où il croit mourir lui 
revient à l'esprit

 
D/. Prescience de la 
 pulsion de mort
    :
  

­ Un "instinct à l'inhumanité"
­ Guerres de religion, Inquisition, 
pendaison, tortures, bûchers,
­ Conclut à l'enracinement viscéral

 
E/. Prescience de l'
 idéal du Moi 
   :
 

­ "Un patron en dedans"
­ Quête de soi et image du Père, de 
l'Autorité et de la Loi.

a) ­ Abandon de sa charge  : 
principe de réalité, Surmoi
b) ­ Retraite dans sa tour : 
principe de plaisir, Moi

 
F /. Prescience de la 
 sublimation
    :
  

­ La "diversion"
­ Utile pour éviter les maladies de l'âme
­ Détourner, canaliser les douleurs, 
sinon, somatisation
­ Les Essais comme sublimation.

 
G /. Prescience du 
 déni
    :
  

­ Ch. 17, L. II : De la présomption :

­ "L'affection inconsidérée de quoi nous 
nous  chérissons, qui nous représente à 
nous­mêmes autres que ce que nous 
sommes".

­ Déni freudien : mécanisme d'autodéfense 
pour ne pas succomber à une vérité trop 
violente (faiblesse, humiliation, 
tare...)

 
H/. Prescience de l'
 analyse
    :
  

a) ­ Nécessité d'une "purgation de la 
cervelle"
­ Maladie psychosomatiques (gastriques)

b) ­ Sur la "créance" nécessaire du 
malade au patient
­ Le contrat entre analyste et analysé

CONCLUSIONS : SOMA, PSYCHÉ DANS UNE MÊME CHAIR :
a). Découvre un homme matériel

b). Découvre un homme psychique

c).  Mais ne les oppose pas...

d). Considérations sur la génétique

­ Souffre de la goutte, son père aussi ("goutte de liqueur")
­ Père doué, pas lui

­ Que transmet­on ?

­ Héritage, biologie, génétique, inné (un corps)
­ Transmission, Éducation, acquis, (un esprit)

­ Le tout dans une même subjectivité :

­ Celle que cherchent et construisent les Essais...
BIBLIOGRAPHIE :

• M.A. Screech, Montaigne et la mélancolie, PUF.

• Sergio Solmi, La santé de Montaigne, Allia.

• J. Laplanche et J.B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF.

• Freud, Introduction à la psychanalyse, Payot.

• Freud, Essais de psychanalyse, Payot.

• Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne, Payot.

• Paul­Laurent Assoun, Freud et Nietzsche, PUF.

• Paul­Laurent Assoun,  Freud, la philosophie et les philosophes, PUF.

• Jules de Gaultier, Le bovarysme, Mercure de France
"Une sagesse tragique"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 

I ­ LE TRAGIQUE
A/. LE CORPS, LA GRANDE RAISON :

a) ­ Corps moderne : pas dualiste, mais matière et forces
­ L'être pour la mort : définition de l'humain

b) ­ L'accident de cheval :  
­ Non pas réconciliation avec la mort
­ Mais révélation de son rôle majeur

­ 24 années séparent l'accident (1568) de sa mort (1592)
­ Dont 23 à dicter les Essais
­ D'où une méditation sur comment vivre puisqu'il faut mourir.

B/. PHILOSOPHER C'EST APPRENDRE À MOURIR :

a) ­ Must philosophique... Expression de Cicéron.
­ Lire : philosopher c'est apprendre à mourir ­ donc à vivre
­ Etre pour la mort = être pour la vie

b) ­ Une vie pleine et réussie permet d'aborder sereinement la mort
­ Vivre pour ne rien regretter in fine
­ Vouloir la répétition de ce qu'on a choisi :

c) ­ Vivre et mourir : avers et revers indissociables :
­ Bien vivre et mal mourir ?
­ Mal vivre et bien mourir ?

C/. DISTINGUER MOURIR ET AVOIR À MOURIR :

a) ­ Facile de mourir : endormissement, passage agréable
­ La conscience manque pour donner consistance à la douleur
­ On n'est plus là
­ Projection des tiers

b) ­ En revanche : avoir à mourir, vivre avec cette pensée :
­ Impossible d'agir sur la réalité de la mort
­ Mais possible sur sa représentation

c) ­ Impossibilité de s'imaginer mort :
­ Mourant, oui
­ Mais les moyens de cette conscience manquent

d) ­ Ne jamais vivre comme si l'on ne devait jamais mourir :
­ Pensons y vivant, sain, serein.
­ Et non pas avec la théologie, mais avec la philosophie

D/. RECETTES ANTIQUES :

a) ­ Le problème de la mort est resté le même, les solutions aussi...
­ Recyclage des solutions stoïciennes et épicuriennes

1­ La mort n'est pas un  mal,
­ Mais mal vivre si.

2 ­ Elle est là, je n'y suis plus ...
­ Je suis là, elle n'y est pas...

3 ­ Pleurer ce qu'on ne vivra pas ?
­ Pareil à ce qu'on n'a pas vécu...

4 ­ Elle vient vite, on ne la voit pas
­ Elle tarde, on est encore vivant.

5 ­ En regard de l'éternité, toutes les vies sont courtes.
­ Ridicule du supplément

6 ­ Elle concerne tout le monde : des millions avant et après...

7 ­ On a bien vécu ? Rien à craindre
­ On a mal vécu ? Pourquoi ajouter au pire ?

8 ­ Que serait le monde sans la place que font les morts aux 
vivants ?

9 ­ Une vie d'immortel ? une punition...

E/. UNE PHILOSOPHIE TRAGIQUE :

­ Ni optimiste, ni pessimiste, mais tragique

­ Ne pas avoir à mourir de son vivant (religion)
­ Mais vivre sa vie pleinement (philosophie)

­ D'où la solution : l'hédonisme.

II ­ L'HÉDONISME
a) ­ Vérité ultime de sa philosophie
­ Le désir est partout et on nous invite à y renoncer
­ Sans raisons...

b) ­ Ne défend pas une jouissance sans conscience
­ Mais mesurée :  
­ Ne pas entraver liberté, autonomie, souveraineté

c) ­  Tactique et stratégie :
  Calcul
­     des plaisirs :
   

1­ Haine de la douleur : évitement de la négativité
2­ Amour de la volupté : quête de la positivité.

1/. HAINE DE LA DOULEUR :

 
a) ­ Critique 
 de la religion
    :
  

1) ­ Elle ajoute des misères  à celles qu'elles 
prétendent guérir :

­ Ainsi : péché, faute, culpabilité :
­ Silence dans les Essais...
­ Jésus et Dieu : discrets,
­ Adam et Eve : absents...
2) ­ Elle invite à communier dans la Passion :

­ Imitation des douleurs : l'idéal ascétique
­ Éloge de vie, joie, plaisir, désir, volupté, 
bonheur :
­ Il veut : "une sagesse gaie"

3) ­ Pas de chair peccamineuse ni d'âme salvatrice.

4) ­ Payer son bonheur plus tard par un malheur 
ici ?
­ Quelle idée...

   leçons de la Nature
b) Eloge des     :
  

1 ­ Pas de haine de soi chez les animaux : ni 
guerre, ni torture
2 ­ Pas plus chez les sauvages
3­ Aucune douleur n'est bonne

2/. DÉSIR DU PLAISIR :

1 ­ Où est le souverain bien ?
­ A cette question Varron répertorie 288 réponses...

­ Montaigne : "le plaisir est notre but" ("Que philosopher", 
etc...)

2 ­ Pas de jouissance dans le renoncement :

­ Mais dans l'affirmation
­ Volupté des 5 sens
­ Défense du plaisir charnel :
­ Le corps, don de Dieu

3 ­ Le plaisir est naturel (cf. animaux et sauvages) :
­ Pulsion de vie visible dans la nature :

a­ Conservation de soi
b­ Affection de sa progéniture

­ La dénaturation conduit à la haine de soi

­ Aucune bête ne travaille à sa perte

3/. ANATOMIE DU PLAISIR :

a) ­ Partie liée plaisir et douleur (Eros et Thanatos)
­ Joie extrême paraît plus sinistre que gaie
­ Idem avec l'extrême contentement

b) ­ Plaisir pris à la mélancolie

c) ­ Après la souffrance, plaisir plus intense
­ Voir les leçons de la Peste.

d) ­ Eloge d'un présent doux dans le flux
­ Mourir se soigne par un seul remède : vivre, et bien.

4/. STRATÉGIES D'ÉVITEMENT DES DÉPLAISIRS :

a) ­ Dans l'absolu :

­ Éviter ce qui entame l'autonomie, l'ataraxie :

­ Mariage, paternité, responsabilités 
privées, publiques...

­ Richesses, honneurs, fortune, gloire...
b) ­ Dans le relatif :

­ Travailler sur les représentations...

c) ­ Sagesse des trois singes...

1 ­ Gens qui chapardent légumes et grains...
­ Un peu de richesse en moins : et alors ?

2 ­ Cocuage : tous l'ont été, le sont, le seront..
­ Nécessaire discrétion...
­ Un bon mariage ? Une femme aveugle et un mari 
sourd...

d) ­ Ne pas se comparer à meilleur que soi :
­ Regarder les misères, se réjouir de n'y être pas 
réduit ...

e) ­ Prendre ses modèles chez les gens de peu :

1 ­ 1 500 pages en 20 années, méditation 
ininterrompue

­ Débouche sur une sagesse populaire :
­ Éloge de la sérénité des paysans, gens 
de la terre
­ Sobriété, discrétion, austérité, 
rigueur, simplicité...

2 ­ Pas d'éloge d'Athènes, mais de Sparte

3 ­ Le  rôle de la culture ? De la 
philosophie ?
­ Arrêter la dénaturation

­ Ensauvager la vie disait Diogène...

­ Pour mémoire :

­ Retrouver la simplicité de ses parents 
nourriciers des deux premières années...

CONCLUSION : TACTIQUES DE CONSTRUCTION DES PLAISIRS :

1 ­ Amitié

2 ­ Commerce des femmes

3 ­ Commerce des livres
­ Comment contribuer au "grand et glorieux chef d'oeuvre : vivre à propos" ?

BIBLIOGRAPHIE :

• Pierre Leschemelle, Montaigne ou le mal à l'âme, éd. Imago
• Pierre Leschemelle, Montaigne, le badin de la farce, éd. Imago
• James Supple, Les Essais de Montaigne, éd. Honoré Champion
• Revue Internationale de philosophie, Montaigne philosophe
• André Comte­Sponville, Je ne suis pas philosophe, éd. Honoré Champion
"Trois exercices spirituels"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 
   EXERCICES SPIRITUELS
ROLE DES    

­ Travaux pratiques d'une théorie (cf. Pierre Hadot) hédoniste
       (Livre III, ch. 3 : Des trois commerces)
a) ­ L'amitié  
b) ­ Le commerce des "belles et honnêtes femmes"
c) ­ Le commerce des livres (lire et écrire)

I ­ L'AMITIÉ
(Livre I, ch. 28 : De l'amitié)

A/. UN DOUBLE MONUMENT EN MARBRE :

1/. ­ Montaigne / La Boétie, un monument littéraire :
       a) Pages emblématiques de l'histoire des idées
       b) Mais aussi tombeau sculpté dans le marbre  romain

2/. Mélange :
        a) Commentaire d'idées antiques :

Platon, Lysis
Epicure, Maximes
Cicéron, Lélius
Sénèque, Lettres à Lucilius

b) Puis histoire personnelle

c) Thèses, idées, formules du propos :
       ­ Qu'un ami véritable...
       ­ Parce que c'était lui...
       ­ Nous nous connaissions avant de nous 
rencontrer...
       ­ Cette sainte couture qui n'existe qu'une 
fois en trois siècles...
       ­ Si entière et si parfaite...
       ­ Se fier plus à l'autre qu'à soi...
       ­ Une âme en deux corps

B/. FAUX MARBRE, VRAI STUC ?

a) En amitié, Montaigne est platonicien...
­ Il célèbre l'idée antique de l'amitié

b) Or il n'y a pas d'amitié, mais des preuves d'amitié

c) En réalité, Montaigne Ne donne pas ces preuves...
       ­ Il prétend écrire les Essais parce que La Boëtie lui 
manque
       ­ Et  placer le Discours dans un écrin digne de ce nom

d) Ne le fait pas
       ­ Discrédite et dénigre le texte :
       ­ Exercice de style
       ­ Travail de jeunesse
       ­ Bluette sans prétention
       ­ Compilation

e) Pour quelles raisons ?
       ­ Raisons politiques...

PARENTHÈSE_______________________________
_____

Qu'est­ce que ce Discours de la servitude 
volontaire ?

    Écrit vers 1552, il a 22 ans
       ­ Et non 18, puis 16 comme 
l'affirme Montaigne
       ­ Texte génial...
1 ­ Laïcisation de la 
politique : après la 
théocratie

2 ­ Un anti­Machiavel

3 ­ Méditation sur l'essence 
du pouvoir
­ Et non sur les meilleures 
formes de gouvernement

­ Quelle est cette essence ? 
Le consentement de ceux qui 
sont soumis.
       ­ On accède 
différemment au pouvoir,
       ­ On s'y maintient 
toujours de la même manière

4 ­ Un constat :
­ Les hommes n'aiment pas la 
liberté, le plus grand des 
biens
­ La voudraient elle, ils 
l'obtiendraient

5 ­ Une proposition politique 
active :
­ Ne pas combattre  le tyran 
mais ne pas le soutenir :
­ "Ne pas éteindre le feu 
avec de l'eau, mais cesser de 
l'alimenter en bois".

­ "Soyez résolus de ne plus 
servir et vous voilà libres"

­ Une idée reprise par la 
non­violence (de Thoreau à 
Gandhi)

6 ­ Pourquoi la tyrannie 
s'installe et se maintient ?

a) Elle 
s'installe par 
force et 
contrainte
­ Elle paraît 
naturelle
­ Le peuple s'y 
fait, devient 
lâche
­ D'où l'intérêt 
d'abrutir le 
peuple

b) Elle se 
maintient :
       1­ Par la 
coutume

       2 ­ Par 
jeux, théâtre et 
spectacles dans 
l¹antiquité

       3 ­ Au 
XVI° par festins 
et réjouissances
           ­ Et 
ce qui flatte 
désirs et 
plaisirs...

       4 ­ Par la 
sacralisation du 
pouvoir :
           ­ 
Assimilation 
pouvoir et sacré
           ­ 
Théâtralisation 
des apparitions
           ­ 
Signes, emblèmes, 
décorum.

       5 ­ Par 
l'organisation 
rationnelle :
           ­ 
L'armée compte 
pour peu
           ­ Mais 
l'organisation 
pyramidale

       6 ­ Leçons 
politiques ?
           ­ 
Résistance :
           ­ 
"Jamais à bon 
vouloir ne défaut 
la fortune"

FIN DE LA 
PARENTHÈSE______________________

f) ­ Montaigne est conservateur en politique :
       ­ Ennemi des réformes et "nouvelletés"
       ­ Catholique et apostolique
       ­ Critique les Protestants

g) ­ Or les Protestants se sont servis de ce texte :
       ­ Ils le rebaptisent Le Contre'Un

h) ­ Montaigne ne veut pas donner à ce texte une audience
       ­ Et préfère la religion de son Roi et de sa nourrice
       ­ Aux idées de son ami...

i) ­ Au lieu du Discours publie... 29 sonnets de jeunesse (I.29)
            ­ Écrits en partie pour plaire à une jeune fille...

C/. RÉALITÉ DE LEUR AMITIÉ :

a) ­ On sait peu :

   corps réel 
1­ Un    :
 

­ Naissance en 1530
­ Brillant Avocat au Parlement de Bordeaux
­ Émotif, fragile, sensibilité nerveuse
­ Doux, tendre
­ Laideur physique : pâleur, cheveux blancs, rides 
très jeune...
­ Joue à la pelote, refroidissement,
­ Meurt à 33 ans (18 août 1563) ...

   corps glorieux
2­ Un     :
  

­ Celui des Essais (6 fois cités)

b) ­ Rencontre dans une grande fête en 1557­58
       ­ Son collègue au Parlement de Bordeaux

c) ­ Temps de leur amitié dans l'absolu : 6 années
        ­ Avec 2 années de séparation (1561 à 1563) :
        ­ Montaigne à Paris
        ­ La Boétie chargé de mission en agenais pour aider à 
punir les désordres

d) ­ Amitié fictionnée, sublimée à cause de la mort
       ­ Moins vécue dans les faits
       ­ Que  passée  par le filtre des Essais
       ­ Réécrite, transfigurée...

D/. SILENCE SUR LES AUTRES AMIS...

a) ­ La pose antique avec  La Boétie et :

b) ­ Le silence sur les autres amis dans les Essais :
       ­ Pierre de Brach
       ­ Pierre Charron
       ­ Florimond Raemond

c) ­ Création du mythe de l'unique, du seul ami
        ­ Fictionne une histoire platonicienne et platonique
        ­ Lui qui démystifie habituellement mythifie là...

d) ­ Injuste avec ses autres amis, complices avérés
        ­  Avoue aimer la conversation d'hommes d'esprit
        ­ Silence sur deux décennies d'amitiés plurielles...

II ­ LES FEMMES
(l.III ch.V : Sur des vers de Virgile)

a) ­ Avoue les avoir aimées
        ­ Une femme, des maîtresses, une relation singulière (Marie de 
Gournay), des dédicataires de chapitres, des prostituées...
        ­ Rien que de très normal...

        ­ (Homosexualité condamnée par une phrase et par sa pratique)

b) ­ Théorie sur les femmes :

1 ­ Les lieux communs de l'époque :
       ­ Vanité, naïveté, obstination, caractère colérique, 
jalouses, insatiables, incapables de résister à la flatterie, 
passivité, faiblesse...

2 ­ Mais pas moins sévères avec les hommes.

3 ­ Ni misogyne, ni gynophile : deux inégalités...

4 ­ Mais matière à un féminisme de Montaigne :
­ (dans la ligné torture, colonialisme, sorcellerie...)

       ­ Pas de différence de nature, mais
       ­ Des inégalités construites par le social :
       ­ L'instruction, l'institution et l'usage :

­ "Je dis que les mâles et les femelles sont jetés au même 
moule, sauf l'institution et l'usage, la différence n'y est pas 
grande"

       ­ Les mâles font la société à leur main...

5 ­ D'où un Montaigne proche de La Boétie :

       ­ Soyez résolues de ne servir plus...

6 ­ Eloge de la désobéissance :

       a) ­ Critique la virginité jusqu'au mariage
       b) ­ Contre les relations sexuelles sans consentement
       c) ­ Droit des femmes au plaisir
       d) ­ Droit à l'adultère dans la discrétion
       e) ­ Douceur dans l'intersubjectivité sexuée

7 ­ Les seules craintes de Montaigne ?

       ­ Que les femmes entament l'autonomie du sage...
       ­ Le mariage ? C'est la paternité assurée...
       ­ Épouser sa maîtresse : "chier dans le panier  pour 
après   le mettre sur  sa tête"...

c) ­ Son usage des femmes :

  
­ Disciple de Lucrèce :
 

1 ­ La vénus vulgaire
       ­ Sexualité + affection, c'est mieux...
       ­ Mais la femme vénale, pourquoi pas
       ­ (cf. Voyage en Italie)

2 ­ Le couple ataraxique :

  Contre le mariage d'amour
­     :
  

­ Oxymore, mauvais pour les deux termes...

  Pour le mariage de raison 
­    :
 

­ Dissocier cohabitation, amour passion, sexualité

­ L'idéal :

       a­ plaisir à être ensemble
       b­ sexualité modérée, hygiénique

III ­ LES LIVRES

1 ­ Lire :

a) ­ Lectures : anciens, poésie, voyage, histoire

b) ­ Prétexte à conversation avec les grands hommes
­ Et à méditations personnelles

2 ­ Ecrire :

­ Essais de soi­même, construction et sculpture de soi
­ Oeuvre inachevée ou achevée par la mort

­ Les Essais permettent la bonne distance
       ­ L'eumétrie, la métriopathie des anciens

a) ­ Entre soi et soi :
­ Qui suis­je ?
­ Qui est Je ?
­ Réactivation du connais toi toi même

b) ­ Soi et les autres :

­ Une éthique, une morale :
­ Amitié, amour, intersubjectivité

c) ­ Soi et le monde :

­ Dieu, le cosmos, la nature
­ Une ontologie, une métaphysique
­ A ce prix, la vie  peut être joyeuse, voluptueuse
­ Une vie réussie ?
­ Une vie qu'on recommencerait de la même manière sachant ce que 
l'on sait
­ Se construire en puissance qui voudrait se répéter telle 
qu'elle est, telle qu'elle fut, pour ne pas avoir à jouir ni 
moins ni mieux
­ Ce que Montaigne appelait "vivre à propos" et qu'il qualifiait 
de "grand et glorieux chef d'oeuvre"...
­ Le sien, mais aussi  le vôtre, le mien...
BIBLIOGRAPHIE :

• Jacques Follon et James Mac Evoy, Sagesses de l'amitié I et Sagesses de l'amitié II, éd. 
Universitaire de Fribourg et Cerf.

• Anna­Marie Cocula, Etienne de la Boétie, Sud Ouest.

• Etienne de La Boétie, Le discours de la servitude volontaire, Payot.

• E. De La Boétie, Oeuvres complètes, tome 1 et 2, William Blake and Co.

• Jean­Michel Delacomptée, Et qu'un seul soit l'ami. La Boétie, Gallimard.
"Les deux corps du philosophe"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 

1/. MORT DE MONTAIGNE : 13 SEPTEMBRE 1592
a) ­ Lettre de Pierre de Brach à Juste Lipse

b) ­ Mort attendue, pas par surprise
       ­ Ni maladie de la pierre, ni assassinat dans les bois, ni marauds, ni accident 
de cheval...

c) ­ Diagnostic : esquinancie
        1 ­ Étymologie : tirer la langue comme un chien
        2 ­ Angine  diphtérique : membranes au fond de la gorge
               ­ Cf. médecins, chirurgiens
        3 ­ Impossible de parler les 3 derniers jours
                ­ Déplore de mourir sans pouvoir (se) raconter

d) ­ En présence de ses amis :
       ­ Pierre de Brach (poète, avocat à Bordeaux)
       ­ F. de Raemond (historien, lui succède au Parlement)
       ­ Pierre Charron

e) Et de voisins pour gages...

f) ­ Iconographie du XIXème : romain et chrétien
       ­ Sérénité antique
       ­ Extrême onction et élévation : catholique

 PARENTHÈSE :

­ Pascal : Montaigne aspirait à une mort lâche et molle

­ Masochisme chrétien : aimer et vouloir la mort
­ Contre travail hédoniste : travailler sur les représentations
­ Fictions chrétiennes pour mourir

2/. LES DEUX CORPS DE MONTAIGNE :
A/. LE CORPS DU PHILOSOPHE :

­ 1592 : coeur chapelle St Michel, corps aux Feuillants de Bordeaux

­ 1593 : cercueil transféré dans une nouvelle église

­ 1624 : 31 ans plus tard, le coeur de Léonore

­ 1629 : corps de sa femme (83 ans)

­ 1793 : 8° section des patriotes Michel de Montaigne : épargné..

­ 1800 : préfet Thibeaudeau  : Musée de l'Académie de Bordeaux
­ Erreur sur le corps (sa nièce par mariage)
­ Retour du corps
­ Montaigne reste aux Feuillants

­ 1871 : incendie dans l'Église, 10 ans en ruines
­ Cercueil de plomb a souffert
­ 1880 : ce qui reste transféré et inhumé à la Chartreuse

­ 1886 : vestibule de la Fac de Bordeaux (Musée d'Aquitaine)

    ­ Sarcophage : gisant, gantelet, haume mains jointes, lion ...

­ 1940 : boîte aux lettres des Résistants

 
B/. 
  
  
LE CORPS PHILOSOPHIQUE :
 

 
1/. LE TEXTE 
  
  
EN FRANCE :
 

a) ­ Texte aux Feuillants (exemplaire de Bordeaux)

b) ­ Travaillait avec Marie de Gournay à une nouvelle édition :
       ­ De 1588 (rencontre) à 1669 (3 volumes) : 34 éditions
       ­ 9 sous la responsabilité de M. de Gournay
       ­ Ajouts, préfaces, retraits
c) ­ Massacré au massicotage

2/. EN ITALIE :
­ 1590 : (de son vivant)
­ Traduction de Girolamo Naselli
­ Ambassadeur du Duc de Ferarre
­ Peu ou pas d'influences :
­ Castiglione, Machiavel, Bruno, Campanella, Vanini

3/. EN ANGLETERRE :
­ 1603 : Florio
­ Shakespeare en prend connaissance
­ Puis Cotton : 1685 et 1693

­ Influence sur Locke : Traité sur la tolérance
­ Puis : Essai concernant l'entendement humain

­ Puis Hume : 33 Essais moraux politiques et littéraires
­ (Polygamie, divorce, éloquence, le suicide, la délicatesse du goût, des 
caractères nationaux et De l'essai comme mode d'écriture)

4/. EN ALLEMAGNE :

­ 1603 : Titus puis Bode

­ Kant  le cite peu : 2 fois
­ Mais éloge dans sa Correspondance
­ Connaît des passages par coeur
­ Célèbre le grand observateur du moi
­ Invite à en faire un auteur de chevet
­ Mais critique son fouillis...

5/. EN FRANCE :

a)­ Canal historique :
­ Descartes, Pascal, Malebranche
­ Moralistes : Molière, La Rochefoucauld, La Bruyère, La 
Fontaine

b)­ Canal alternatif :
­ L'envers du grand Siècle : les Libertins.
­ Via Marie de Gournay

       1. La Mothe Le Vayer, Petits traités.
       2. Saint­Evremond Sur le plaisir et Sur la morale 
d'Epicure
           ­ ("Montaigne assagi" Sainte­Beuve)
       3. Pierre Gassendi Vie et oeuvre d'Epicure
       4. Cyrano de Bergerac, L'Autre monde.
       5. Jean Meslier, Testament.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­

Aujourd'hui : canal historique
­ (Séance prochaine : le canal libertin).
A/. DESCARTES ET MONTAIGNE :
    a) Emprunts, citations, métaphores
        ­ Le cite 1 fois dans sa Correspondance (sur les animaux)

    b)­ Contre les pédants : écrit en français
        ­ Non en latin, langue des érudits européens.
        ­ Pour les gens du commun et leur bon sens

    c)­ Contre la scolastique : autobiographie
        ­ Péché mortel...
        ­ Enfance, lectures, maîtres, La Flèche, lit le matin, poêle
        ­ Rêves d'Olympica
        ­ Cherche un je, un Moi.

    d)­ Contre la théologie : vérité immanente
        ­ Cherche une première vérité
        ­ Moi  : immanence d'un Je contre transcendance d'un Dieu

        ­ Histoire, fable, tableau.

        ­ Le cogito (Discours IV, Principes art. 10, Méditation II)
        ­  Je songe volontiers que je songe (III.5 Sur des vers de Virgile)
        ­ Cf. Augustin, de la Trinité.

     e)­ Contre les professionnels : moque la philo
        ­ Manière dialectique de dépasser, donc réaliser la philosophie

    f)­ Contre l'érudition vaine : le livre du monde
        ­ Pas d'entregloses, de lectures pour la lecture
        ­ Juger à partir du monde

        ­ Les récits de voyage, les voyages
               ­ Cf. Cannibales et chinois

    g)­ Contre la théologie : foi/raison
        ­ Vérités inaccessibles à la raison
        ­ Laïcisation possible

    h)­ 
      
Contre les révolutionnaires : modération
 
        ­ Mêmes défauts : prudence, modération, conservateurs...
        ­ Doute pyrrhonien, doute méthodique : épargner roi et religion

    i)­ Lignages :

        1­ Surgeon malebranchiste
        2­ Pousse leibnizienne
        3­ Branche spinoziste
        4­ Bouture lamettrienne

B/. PASCAL LECTEUR DE MONTAIGNE :

a)­ Pascal n'aime pas Montaigne

1 ­ Le pille tout de même : 17 fois cité.
       ­ Ciron ; Tour de ND, sens trompeurs, Pyrénées...

2­ Cf divertissement et De la diversion (III.4)
    ­ Stratégie d'évitement de la douleur
    ­ Solution plus courageuse ? Le pari, postuler Dieu...
    ­ Fiction dormitive
    ­ Philosophe déniaisé  
    ­ Contre philosophe s'auto­mystifiant  

b)­ Reproche son souci de soi :
        ­ Sot  projet de se peindre
        ­ Et Pascal  et son petit salut ?
        ­ François de Sales moins aveugle

c)­ Contre sa doctrine du suicide :
        ­ La souffrance rapproche de Dieu

d)­ Contre l'hédonisme : le dolorisme
        ­ Lui qui porte cilices, aime les macérations
        ­ Option masochiste (Prière sur le bon usage de la maladie)
        ­ N'aime pas l'hédonisme de Montaigne
e)­ Son immanence :
        ­ Dans les Essais : Dieu existe, mais pas au centre

        ­ Peindre la condition humaine

        ­ Conclusions :
        ­ Peinture à charge
        ­ Ne le sauve en rien
        ­ Le prend pour un sceptique (via Charron)

CONCLUSIONS :

a)­ Généalogie d'un courant classique
b)­ Mais aussi d'une logique alternative

­ Deux corps dans les deux corps de l'oeuvre
       1­ Corps philosophique officiel
       2­ Corps philosophique alternatif

­ L'autre corps : le devenir libertin : prochaine séance...

BIBLIOGRAPHIE :

• Pierre de Brach, Lettre sur la mort de Montaigne, choix de poèmes, éd. L'horizon chimérique
• Pierre de Brach, Montaigne, lettres, éd. L'horizon chimérique
• Pierre Michel, Montaigne, éd. Guy Ducros
• Pierre Villey, Montaigne devant la postérité, éd. Boivin
• Léon Brunschvicg, Descartes et Pascal, lecteurs de Montaigne, éd. de la Baconnière
• Roger Stéphane, Autour de Montaigne, Stock
• Jean Lacouture, Montaigne à cheval, Stock
"Le devenir libertin"

Bibliographie du 
Synopsis 
cours 

1/. L'USAGE LIBERTIN DE MONTAIGNE :

­ "Guelfe chez les gibelins" etc...
­ Marie de Gournay  : 6 octobre 1565 / 13 juillet 1645
­ Cénacle Rue de l'Arbre­Sec

2/. MICHEL ET MARIE...
a)­ "Fille d'alliance"...
       ­ Elle découvre les Essais à 18 ans, le croit mort
       ­ Cinq ans plus tard, à Paris, se rencontrent
       ­ Montaigne : 55 ans, Marie : 23 ans.

b)­ Montaigne est marié, père de famille
       ­ A fait l'éloge de la discrétion dans l'adultère
       ­ Mariage : femme aveugle, mari sourd...
       ­ Etat sexuel moyen : éloge des caresses....
       ­ Si chaste : par obligation...

c)­ Que disent les Essais ? (éd. 1595)

1­ Il l'aime "beaucoup plus que paternellement"
       ­ Parle de son affection "plus que surabondante"
       ­ De : la "véhémente façon dont elle m'aima et me désira longtemps"
       ­ "Je ne regarde plus qu'elle au monde"...

2­ Vante ses promesses intellectuelles
       ­ En 1635 : Marie supprime les passages ci­dessus
       ­ Texte ajouté par elle ?
       ­ Texte biffé sur le deuil impossible de La Boétie...
d)­ Montaigne à Gournay­Sur­Aronde :

­ 2 ou 3 fois : 3 mois au total.
­ Avec la mère de Marie...
­ Travaillent, lisent, écrivent, Montaigne dicte...
       ­ cf. Proumenoir de Monsieur de Montaigne
       ­ Sur Plutarque et l'amour

e)­ Découvre la mort de Montaigne 15 mois plus tard
       ­ Lettre de Juste Lipse
       ­ Brach et la Chassaigne l'invitent à Montaigne
       ­ En 1595 : reste 15 mois, sympathie avec veuve et fille.

 
3./ 
  
  
QUI EST MARIE DE GOURNAY ?
 
a)­ Leur relation    ?
       ­ Amour platonique ?
       ­ Amitié amoureuse ?
       ­ Affection filiale ?
       ­ Érotisme sublimé ?
       ­ Relation charnelle ?

       ­ Tout cela un peu...

b)­ En dehors de Montaigne :

 
1 ­ Calomniée personnellement 
  
  
:

­ Tradition injuste sur trois siècles :

­ Vieille fille
­ Virago
­ Vierge
­ Laideron
­ Sorcière
­ Dépensière
­ Radoteuse

2 ­ Calomniée intellectuellement :

­ Mauvaises intentions :
­ Travestissements
­ Infléchissement de la pensée
­ Captations
­ Interprétations

3­ En fait :

­ Fidèle, aimante,
­ Au service d'un homme qu'elle aime et admire

 
4­ 
  
  
Raisons de ces mauvaises réputations :
 

1/. Elle PENSE en féministe :

a)­ Voir  2 de ses textes :
­ Egalité des hommes et des femmes
­ Griefs des dames

­ Thèse : égalité absolue : ni misogynie, ni 
phylogénie
­ Thèse de Montaigne : inégalité d'institution 
seulement

b)­ Reprise de cette tradition :
­ Haine des universitaires, professeurs et officiels 
:

1­ Paul Bonnefon, Montaigne et ses amis, 
Armand colin, 1898.

2­ Mario Schiff, La fille d¹alliance de 
Montaigne : M de G., H. Champion, 1910.

3­ Pierre Villey, Montaigne  devant la 
postérité, Boivin, 1935.

4­ Maurice Rat, préface à la Pléiade, 
1962.

5­ Constant Venesoen, établissement 
annotation et commentaire du Proumenoir 
de Monsieur Michel de Montaigne, Droz, 
1993...

 
2/. Elle VIT en 
  
  
féministe :
 

a) ­ Célibataire : pas entretenue...
­ Préfère Donzelle et Minette...
­ Puis écrire des textes de circonstances pour 
obtenir pensions
­ Courtisane au sens étymologique (fortune dépensée, 
perdue)

b) ­ Hédoniste : pas sinistre...
­ Carrosses, dame de compagnie qui lui joue du luth, 
2 laquais...
­ Qu'on ne reprocherait pas à un aristocrate mâle...

c) ­ Indépendante : pas dans l'ombre de Montaigne...

­ Sa valeur intrinsèque et propre :

1­. Traduit du latin : Ovide, Salluste, 
Virgile, Tacite

2­. Fait des vers : ses chats, Léonore, 
Jeanne d'Arc

3­. Correspond : F. de Sales, J. Lipse, 
Richelieu, A. d'Autiche, Marie de 
Médicis.

4­. Critique le platonisme des 
Précieuses.

5­. "Adapte" Ronsard

6­. Prend position sur la querelle du 
langage.

7­. S'occupe de politique :
       a) ­ Lave les Jésuites de 
l'accusation de régicide
       b) ­ Écrit sur l'instruction des 
princes

8­. Tient pour un abord philologique des 
Essais

       a) ­ Pas de states, mais un 
ensemble
       b) ­ Établit le texte pendant 20 
ans  :
           ­ Traduit les citations,
           ­ Précise les références
           ­ Nettoie les mots

           ­ Autre chose que cette sotte 
de la tradition...

4/. LA MÉDIATION LIBERTINE DE MARIE DE GOURNAY :
a)­ Ni Montaigne ni Gournay ne sont athées
       ­ Donnent des gages au catholicisme

b)­ Les idées chrétiennes de Marie de Gournay :
­ Convertir les fidèles
­ Correspond avec François de Sales
­ Eloge de la confession auriculaire
­ Chasteté et continence des prêtres
­ Célèbre le colonialisme chrétien (!)
­ (Intérêt pour sa pension...)

c)­ Amie aussi des libertins...

dans son cénacle :

1­ Théophile de Viau :

­ Emprisonné pour ses vers licencieux
­ Livres et effigie brûlés en place de Grève

2­ Gabriel Naudé :

­ Médecin, fondateur de la Mazarine
­ Théoricien du coup d'Etat
­ Membre de la Tétrade (Diodati, Gassendi, La Mothe le Vayer)

3­ François La Mothe Le Vayer :

­ Son légataire universel...
­ Vieux papiers, et bibliothèque... de Montaigne

5/. LE DEVENIR LIBERTIN DE MONTAIGNE :
a)­ Dans l'édition de 1635 :
       ­ Affirme n'avoir pas traduit les passages... libertins.
       ­ Laisse les références destinées aux érudits.

b)­ Théorie du pillotage :
­ Trois Exemples :

a)­ Sur la religion :

1 ­ Anticlérical :
­ "La grossière imposture des religions" (II.22)

1.2 ­ Catholique :
­ "L'Église catholique, apostolique et romaine en laquelle je 
meurs et en laquelle je suis né" (I. LXI).

b)­ Sur la politique :

1 ­ Conservateur:
­ "Le changement seul forme à l'injustice et à la tyrannie" 
(III.IX).

1.2 ­ Progressiste :
­ "En toutes choses, sauf simplement aux mauvaises, la mutation 
est à craindre" (I. XLIII).

c)­ Sur les femmes :

1­ Misogyne :
­ "Nées pour le rôle passif" (III.5)

1.2 Féministe :
­ "Les mâles et les femelles sont jetés en un même moule : sauf 
l'institution et l'usage, la différence n'y est pas grande" 
(idem)

c)­ Ainsi trouvent leur compte :

       ­ Chrétiens et épicuriens
       ­ Ascètes et hédonistes
       ­ Sceptique et dogmatique
       ­ Critique des atomes et défenseur

d) ­ Pensée fluide, dynamique, en mouvement:
­ Ne pas l'appréhender par des clichés photographiques (le pillotage).

­ Mais sur le principe du film.

6/. LES PRÉLÈVEMENTS LIBERTINS :

­ Montaigne utilisé comme une carrière libertine à ciel ouvert :
1. Chrétien comme Périgourdin et Allemand

2. Chrétien ? Justice, charité, bonté

3. Religion : génère vertu, couvre des vices...

4. Beauté intrinsèque de la création ­ en plus du créateur...

5. Humanisation des bêtes, animalisation des hommes et homme couronnement de la nature

6. Déification ? Ce qu'on ne comprend pas.

7. Critique du paradis... musulman.

8. Critique de la survie après la mort.

9. Dieux ? faits par les hommes.

10. Critique d'Aristote.

11. Localisation de l'âme dans le cerveau

12. Pas de preuve de l'immortalité de l'âme

13. Vérités d'aujourd'hui  ? Erreurs de demain

14. Relativités historiques, pas d'universel

15. Connaissance ? Par les sens
­­­­­
­ Pour un sceptique emblématique
­ Beaucoup de vérités explosives...
­ Ce qui lui vaut la mise à l'Index en 1676...
(Comme Erasme, Machiavel, Descartes, Pascal,  Malebranche, Fénelon, Spinoza, Locke, 
Berkeley, Hume, Montesquieu , Voltaire, Rousseau, Diderot, Helvétius,  Condillac, 
D¹Holbach, D¹Alembert, La Mettrie, Condorcet, Kant, John­Stuart Mill, Fourier, Proudhon, 
 Bergson, Beauvoir, Sartre... L'index est supprimé en 1966)

CONCLUSIONS
1. Cet usage de Montaigne :

a)­ Émancipation de la philosophie  (théologie et scolastique).

b)­ célébration des pouvoirs de la raison

c)­ Possibilité d'une pensée laïque

d)­ Ethique et politique immanente : par et pour les hommes

2. Les enfants de Montaigne ?

­ L'épicurien La Mothe Le Vayer
­ Le voluptueux St Evremond
­ L'ironique Cyrano
­ Le sage Gassendi
­ La célibataire Gabrielle Suchon
­ Le génial Spinoza
­ L'athée Meslier

­ Tous amateurs de Montaigne... et d'Epicure

­ Proposition pour le prochain séminaire (2004­2005) :
       ­ L'envers du grand siècle...
BIBLIOGRAPHIE :

• Paul Bonnefon, Montaigne et ses amis, Armand Colin

• Mario Schiff, La fille d'alliance de Montaigne : M de G. , H.Champion

• Pierre Villey, Montaigne devant la postérité, Boivin

• Maurice Rat, préface à la Pléiade

• Constant Venesoen, établissement annotation et commentaire du Proumenoir de Monsieur Michel 
de Montaigne, Droz

• Marie de Gournay, Fragments d'un discours féminin, José Corti

• Montaigne et Marie de Gournay. Colloque de Duke, Honoré Champion

• Martine Mairal, L'Obèle

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