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Géotechnique V

CHAPITRE 5 : LE TASSEMENT ET LA CONSOLIDATION

Lorsqu'un sol est soumis à une charge, ses particules adoptent une structure plus compacte et
on dit que le sol a subi un tassement. Ce phénomène dépend de la nature des particules du sol
et de sa porosité et c'est pourquoi il est important d'étudier le tassement en distinguant le
comportement des sols pulvérulents de celui des sols cohérents.
Dans les sols pulvérulents, le tassement est évalué à l'aide de méthodes empiriques basées sur
des essais de terrain alors que dans les sols cohérents, ce sont plutôt les résultats de l'essai de
consolidation, un essai de laboratoire, qui servent à évaluer le tassement.

I. LA COMPRESSIBILITE DES SOLS

Du point de vue de la physique, il est utile de comparer le comportement d'un sol chargé à
celui de tout autre matériau qui fléchit sous une charge. La similitude perd cependant de sa
pertinence lors du relâchement des charges, parce que, contrairement aux matériaux utilisés
en construction, les sols ne sont pas des matériaux homogènes ayant un comportement
élastique dans un intervalle de chargement normal. Les déformations subies par les matériaux
élastiques s'annulent lors du relâchement de la charge, alors que le tassement des sols n'est
jamais complètement réversible. Ce phénomène dépend surtout de la nature poreuse du sol,

En effet, nous l'avons vu au chapitre 1, le sol est constitué de solides, de liquide et de gaz
occupant les vides entre les particules solides. Lorsqu'il y a tassement des sols, l'organisation,
la saturation et le volume de ces vides sont en étroite relation. Sous une charge, la
déformation d'un matériau homogène constitué uniquement de solide relève de sa propre
résistance et de son élasticité. Dans les sols, l'ordre de grandeur des chargements est tel que la
déformation élastique de chaque particule est négligeable par rapport au tassement résultant
du chargement. Si on admet l'incompressibilité de l'eau occupant les vides entre les particules
solides et si on néglige la compressibilité de l'air, seule la réorganisation des particules et des
vides peut rendre le tassement possible. La compressibilité d'un sol est donc la propriété qu'il
a de réagir à une augmentation de la contrainte effective par un resserrement de ses particules
solides (les plus petites s'insérant entre les plus grosses) et une réduction de son indice des
vides, ce qui correspond à une augmentation de la masse volumique.

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La compressibilité n'est possible que s'il y a expulsion de l'eau et de l'air occupant les vides du
sol. En milieu saturé, la compressibilité d'un sol est donc directement reliée à sa perméabilité
qui, on le sait, dépend de la grosseur de ses particules.
I.1 Le comportement des sols à gros grains

La majorité des propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques des sols à gros grains
(sables et graviers) dépendent de leur granulométrie. L'importance des tassements dans ces
sols dépend de l'arrangement et de la grosseur des particules. En effet, dans les sols à
granulométrie étalée, les vides entre les grosses particules sont aisément occupés par des
particules plus petites. La réduction de l'indice des vides y est donc plus importante que dans
les sols à granulométrie plus uniforme.
Les sols ayant un indice des vides plus petit sont, à priori, moins compressibles que ceux dont
l'indice est élevé, puisque leur volume potentiel de vides à réduire est moindre. De plus, le
tassement sous un chargement statique est d'autant plus important que la compacité initiale
est lâche. Enfin, comme la stabilité des sols à gros grains est assurée par la friction et
l'enchevêtrement des particules, de fortes vibrations causées par des séismes ou par l'activité
humaine (dynamitage, excavation, enfoncement de pieux et utilisation d'équipements
motorisés) peuvent y entraîner des tassements.
Quelle qu'en soit la source, les tassements surviennent très vite dans les sols à gros grains.
Comme il s'agit de sols suffisamment perméables, l'eau quitte rapidement les vides sous la
poussée des particules solides bousculées par l'augmentation de la contrainte effective
s'exerçant à leurs points de contact. Les tassements dans ces sols ont donc lieu
essentiellement pendant les travaux de construction: ce sont des tassements immédiats. Il n'y
aura pas de tassements supplémentaires, à moins qu'un phénomène naturel ou artificiel
n'entraîne une nouvelle augmentation de la contrainte effective

I.2 Le comportement des sols à grains fins


Puisque les sols à grains fins (silts et argiles) sont peu perméables, l'eau se trouvant dans leurs
vides est expulsée très lentement lorsqu'un réaménagement des particules intervient suite à
l'augmentation des contraintes. La compression de ces sols, ou réduction de leur volume,
évolue avec le temps: c'est ce qu'on appelle un tassement de consolidation. Sous une charge,
il se produit parfois un tassement immédiat de l'argile ainsi qu'un gonflement du sol autour de
la surface chargée. Ce phénomène, qu'on appelle communément « effet du coussin de
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caoutchouc », est une déformation élastique due à la plasticité et à la cohésion de l'argile. Il ne


s’agit pas d’une consolidation, car le sol reprend sa forme initiale si on enlève la charge après
une courte période.
I.3 Les tassements admissibles dans les sols
Nous savons maintenant que les tassements, qu'ils surviennent immédiatement ou qu'ils
s'étalent sur de longues périodes, se produisent lorsque la contrainte effective augmente et
sont irréversibles. On en estime les conséquences en tenant compte de l'usage, de la durée de
vie prévue et de la nature de l'ouvrage qui produit la surcharge. Souvent, le tassement
uniforme d'un ouvrage n'aura pas de conséquences graves, alors que le tassement différentiel
de ses fondations va engendrer des torsions de la structure qui risqueront d'endommager les
parties fragiles des revêtements intérieurs et extérieurs s'y rattachant. Les tassements
différentiels sont dus à l'absence d'homogénéité dans le sol; ultimement, ils peuvent causer
l'inclinaison de l'ouvrage jusqu'à la limite de ses conditions de stabilité.
Les tassements admissibles sont définis en termes de tassements différentiels entre les
supports de l’ouvrage, de pente maximale ou d'angle de rotation maximal, selon le type de
structure. Le tableau 1donnent quelques valeurs de tassements admissibles exprimées en ces
termes.
Par exemple, dans le cas d'un bâtiment en béton armé, le tableau1 suggère de ne pas tolérer un
tassement différentiel des semelles isolées supérieur à 1/150 de la distance entre les poteaux.
De plus, les tassements ne devraient pas entraîner une dénivellation structurale de plus de 0,4
% ou une rotation des semelles ou des poteaux d'un rapport supérieur à L/250.

II. L'EVALUATION DU TASSEMENT DES SOLS A GROS GRAINS

Puisque le tassement des sols à gros grains survient immédiatement après l'application de la
charge, il est possible de l'évaluer en se servant des résultats d'essais menés sur le terrain en
un court laps de temps. Pour parvenir à des corrélations acceptables entre les résultats des
essais et le tassement des fondations dans des sols à gros grains, les chercheurs ont dû
compiler une grande diversité de résultats. Malgré cela, on doit utiliser ces corrélations avec
précaution, car un essai de terrain ne renseigne que sur l'endroit précis où il a été effectué. De
plus, certaines propriétés du sol comme le degré de saturation peuvent être différentes au
moment du chargement réel de l'ouvrage.
Tableau1 : Critères de tassement admissible
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II.1 Les méthodes des essais de chargement à la plaque et de pénétration


standard
Terzaghi et Peck ont suggéré une relation entre le tassement observé d'une plaque de 300 mm
de diamètre et le tassement estimé d'une semelle de fondation sous une même pression de
chargement:

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Où s2 = tassement estimé d'une semelle de largeur B2
s1 = tassement mesuré de la plaque de largeur B1 (B1 = 300 mm)
Évidemment, la profondeur d'influence de la charge lors d'un essai de chargement de plaque
est assez limitée. L'essai a plus de valeur si on augmente la profondeur d'influence en
augmentant le diamètre de la plaque d'essai à au moins 500 mm. Pour utiliser la relation de
Terzaghi et Peck, il faut alors transformer le tassement de la plaque de 500 mm en tassement
correspondant d'une plaque de 300 mm avant de traduire ce dernier en tassement d'une
semelle de fondation. En procédant de cette façon, on exprime mathématiquement le principe
selon lequel une semelle plus large produit un tassement plus important qu'une semelle plus
petite pour une même pression de chargement, puisqu'une plus grande profondeur de sol subit
l'augmentation de la contrainte effective.
À défaut de disposer des résultats d'un essai de chargement à la plaque, on peut utiliser ceux
d'un essai de pénétration standard.
Meyerhof a établi une corrélation entre l'indice de pénétration standard et le tassement d'une
plaque d'essai de 300 mm de diamètre au moyen de la formule suivante:

où s1 = tassement d'une plaque de 300 mm (m)


N = indice de pénétration standard moyen
qa = pression correspondante appliquée par la plaque et la semelle (Pa)

II.2 La méthode de l’essai pressiométrique


Il est également possible d'estimer les tassements à l'aide des résultats de l'essai au
pressiomètre Ménard. Cette méthode convient surtout aux sols à gros grains de compacité
dense. On ne devrait pas l'utiliser avec les sables lâches, les silts et les argiles molles. En fait,
sa fiabilité est douteuse avec les sols dont le module pressiométrique est inférieur à 3000 kPa.

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La relation suivante, une fois le module pressiométrique (Em) connu, permet de calculer le
tassement :


 
Où S = tassement (m)
qa = capacité portante admissible (kPa)
Em = module pressiométrique (kPa)
B = largeur de la semelle de fondation (m)
λ2 et λ3 = coefficients de forme de la semelle (tableau 2)
αP= coefficient de structure (tableau 3)

Tableau 2 : Coefficients de forme d’une semelle pour le calcul du tassement d’après


l’essai pressiomètrique

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Tableau 2 : Coefficients de structure de différents sols pour le calcul du tassement


d’après l’essai pressiomètrique

III. L’EVALUATION DU TASSEMENT DES SOLS COHERENTS


Comme le tassement des sols cohérents est un tassement à long terme, on ne peut pas se fier
aux résultats des essais de terrain pour en évaluer l'importance, car ces derniers s'étendent sur
des périodes trop courtes. Par contre, un essai de laboratoire appelé l'essai de consolidation
oedométrique, fournit des données qui permettent d'évaluer le tassement et le temps de
consolidation dans les sols cohérents.
III.1 L'essai de consolidation
L'essai de consolidation oedométrique est effectué sur des échantillons intacts de sols à
grains fins; il consiste à charger progressivement, pendant plusieurs jours, un disque de sol
emprisonné dans une cellule oedométrique. Les cellules représentées à la figure 1 comportent
un anneau qui ceinture le sol de manière qu'il ne puisse se déformer latéralement et qu'on ne
mesure le tassement que dans le sens du chargement vertical. L'échantillon est placé entre
deux pierres poreuses qui permettent son drainage et il est maintenu saturé tout au long de
l'essai. Un micromètre servant à mesurer la déformation et un dispositif de chargement
complètent l'appareillage.

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La figure 1 montre deux types de cellules oedométriques, une cellule à anneau flottant et une
cellule à anneau fixe. Dans le second modèle, l'anneau et les pierres poreuses sont placés dans
une boîte étanche fermée à l'aide de vis. Ce modèle a l'avantage d'être équipé d'une valve, ce
qui permet de faire un essai de perméabilité à charge variable pendant l'essai de consolidation.

Figure 1 : Cellules œnométriques

REALISATION DE L’ESSAI DE CONSOLIDATION


1. L’étalonnage de l'appareil.
Afin de tenir compte des déformations élastiques que subissent les pièces de l'appareil
pendant l'essai, on doit d'abord procéder à son étalonnage. À cette fin, on utilise un disque de
cuivre indéformable ayant la même hauteur que l'échantillon de sol et dont le diamètre a 1
mm de moins que celui de l'anneau. On recouvre ce disque de deux papiers filtres mouillés et
on le place dans la cellule oedométrique entre deux pierres poreuses saturées d'eau. On lui fait
subir le cycle de chargement prévu pour l'essai et on note la déformation du système (Δh2.) à
chaque palier de chargement. À la fin de l'essai, cette valeur cumulative devra être soustraite
de la déformation de l'échantillon (voir la figure 2).
2. Description de l'essai
On effectue l'essai sur un échantillon de sol non remanié dont on a préservé la teneur en eau
naturelle. La norme ASTM D 2435 suggère deux façons d'introduire l'échantillon dans
l'anneau oedométrique. La première consiste à trancher l'échantillon, à le tailler
soigneusement au moyen d'un touret et à l'insérer dans un anneau d'une hauteur h0. L'autre
consiste à appuyer sur l'échantillon un anneau dont une des extrémités comporte une arête
tranchante de façon que ce dernier s'enfonce dans l'argile au fur et à mesure qu'on taille
l'échantillon. Quelle que soit la manière choisie, lorsque l'échantillon dépasse la hauteur de

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l'anneau, il doit être arasé sur les faces planes de l'anneau à l'aide d'un fil métallique ou d'une
règle à arête tranchante. Les rebuts d'argile servent à mesurer la teneur en eau initiale.
On détermine la masse initiale de l'échantillon en soustrayant la masse de l'anneau de la
masse de l'anneau rempli de sol humide. (Les valeurs de la masse de sol humide et de la
teneur en eau correspondante vont servir à confirmer la valeur de la masse de sol sec obtenue
à la fin de l'essai.)
Ensuite, on recouvre les faces de l'échantillon d'un papier filtre saturé, on dépose l'anneau sur
la pierre poreuse inférieure placée au fond de la cellule oedométrique, puis on le recouvre de
la pierre poreuse supérieure. On centre le tout par rapport à la tête de chargement. On doit
ensuite remplir la cellule d'eau, appliquer une, pression de contact de 2 à 5 kPa et régler à
zéro le cadran du micromètre qui mesure la déformation axiale.
Une fois la mise en place terminée, on applique chacun des paliers de chargement choisis et,
pour au moins deux d'entre eux, on mesure la déformation axiale à des intervalles
approximatifs de 0,25, 0,5, 1, 2, 4, 8, 15 et 30 minutes et de 1, 2, 4, 8 et 24 heures.
Après 24 heures, on passe au palier de charge suivant. La norme recommande de doubler la
charge à chaque palier, c'est-à-dire 12, 25, 50, 100, 200 kPa, etc., jusqu'à une pression
équivalant à quatre fois la pression de préconsolidation. On peut déterminer la pression
maximale en cours d'essai en traçant une courbe de la déformation unitaire à 24 heures (ε) en
fonction de la pression.
h1
 %   x100
h0

où ε = déformation unitaire (%)


Δh1 = déformation à 24 heures (cm)
ho = hauteur initiale de l'échantillon (cm)

Comme cette courbe ressemble à celle de l'indice des vides, il est facile d'y reconnaître le
dépassement de la pression de préconsolidation puisqu'il est marqué par un changement
prononcé de la pente de la courbe. (Plutôt que de doubler la charge, certains choisissent de
l'augmenter selon un rapport de 1,5, car il est ainsi plus facile de déterminer la pression de
préconsolidation.) On termine l'essai en déchargeant l'échantillon suivant la séquence de
chargement à l'inverse, ou dans l'ordre de 75 %, 50 % et 25 % de la pression maximale.

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À la fin de l'essai, on retire l'anneau de la cellule, on le pèse et on le dépose dans une étuve
pour en déterminer la teneur en eau finale. La masse de l'anneau seul soustraite de la masse de
l'anneau retiré de la cellule donne la masse du sol sec (MS).
Pour être en mesure d'interpréter les résultats de l'essai, on calcule l'indice des vides initial
(e0) et l'indice des vides (e) à la fin de chaque palier de chargement.
On calcule l'indice des vides initial de la manière suivante :

Soit : ho =hauteur totale initiale de l'échantillon (égale à la hauteur de l'anneau)


ho = hs + hv0
hs = hauteur équivalente des solides
hv0 = hauteur initiale des vides
A = aire de sol dans l'anneau
Et selon la définition de l'indice des vides:

Vv 0
e0 
VS

Ahv 0
e0 
AhS

h0  hS
e0 
hS
Pour calculer la hauteur équivalente des solides (hS ), on tire utilise la relation suivante :

hS MS

A *  S



Pour calculer l’indice des vides à la fin de chaque palier de chargement, on utilise la relation
suivante :

h  hS
e
hS
Où h = hauteur réelle de l'échantillon, à la fin d'un palier de chargement
h = ho -Δh

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Δh = déformation à la fin d'un palier de chargement corrigée pour la déformation du


système
Δh = Δh1 - Δh2
Δh1 = déformation lue à 24 heures
Δh2 = déformation du système pour la pression considérée
On reporte les valeurs lues et mesurées pendant l'essai de consolidation sur un rapport de
laboratoire comme celui de la figure 2.

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Figure 2 : Rapport de laboratoire –essai de consolidation

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III.2 La relation entre l'indice des vides et le logarithme de la pression


À partir des résultats de l'essai de consolidation, on trace une courbe avec en ordonnée, à
l’échelle arithmétique, les indices des vides en fin de palier de chargement ou de
déchargement, et en abscisse, à l’échelle logarithmique, les pressions d'essai (figure 3). Cette
relation servira à calculer le tassement de consolidation du dépôt d'argile.
III.2.1 L'interprétation de la courbe
La courbe comporte trois segments bien distincts. Elle commence par un segment de faible
pente pour ensuite s'incliner fortement à l'approche d'une pression notée σ’P. Cette pression
porte le nom de pression de pré consolidation : elle représente la contrainte effective
maximale que l'échantillon d'argile a subie au cours de son histoire géologique. Que ce soit à
cause de la suppression du poids du sol résultant de l'érosion de surface ou simplement du
prélèvement de l'échantillon, à cause d'une variation de la pression interstitielle reliée à la
fluctuation du niveau des mers, à une sécheresse ou au pompage, ou encore en raison d'autres
processus géologiques, la contrainte actuelle dans l'échantillon est inférieure à la pression
qu'il a déjà subie. Le tassement associé à cette pression s'est produit antérieurement dans
l'histoire du dépôt. La diminution de la pression a même entraîné un léger gonflement du sol
en place, après l'érosion superficielle, ou de l'échantillon de sol, lors de son prélèvement. C'est
pourquoi la réduction des vides et le tassement de l'échantillon demeurent faibles aussi
longtemps que la pression appliquée sur l'échantillon lors de l'essai reste inférieure à la
pression de pré consolidation. Cela explique que la pente du segment initial de la courbe soit
faible. On appelle cette pente l'indice de recompression, et on la représente par le symbole Cr.

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Chapitre V : Le tassement et la consolidation

Figure 3 : Courbe de l’indice des vides en fonction du logarithme de la pression

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Pendant le chargement de l'échantillon, quand la pression dépasse la pression de pré
consolidation, le tassement s'accentue et l'indice des vides diminue considérablement. La
pente du second segment de la courbe est représentée par le symbole Cc ; c'est l'indice de
compression.
La forme de la courbe de consolidation démontre que dans un dépôt d'argile, tant que la
contrainte effective due au poids du sol et à la surcharge (σ’v0+Δσv,) demeure inférieure à la
pression de pré consolidation (σ’p), les tassements restent faibles. Toutefois, si la contrainte
effective dépasse la pression de pré consolidation, il risque de survenir dans le dépôt des
tassements nuisibles au fonctionnement et à l'intégrité structurale des constructions.
La troisième partie de la courbe met en évidence le gonflement de l'échantillon d'argile qui
survient lorsque la pression est relâchée. C'est un léger gonflement élastique du sol qui se
traduit par une faible augmentation de l'indice des vides et une légère remontée de la courbe.
Même si la charge est totalement retirée, le tassement ne se résorbe jamais complètement. La
pente de cette portion de courbe s'appelle indice de gonflement et elle est représentée par le
symbole CS
Pour connaître la valeur des trois indices Cr, Cc, et CS, on calcule la pente des trois segments
linéaires de la courbe, c'est-à-dire le rapport, en valeur absolue, de la différence des indices
des vides sur la différence des logarithmes de la pression de deux points pris aux extrémités
de chaque segment linéaire.




III.2.2 La détermination de la pression de pré consolidation
Pour déterminer la pression de pré consolidation, nous proposons la méthode de Casagrande.
Cette technique graphique simple se résume en cinq étapes (voir figure 4)
En appliquant la méthode de Casagrande à la courbe de la figure 3, on obtient une pression de
pré consolidation d'environ 350 kPa.
Il existe une technique graphique beaucoup plus simple pour connaitre la pression de pré
consolidation, mais le résultat est moins fiable. Il s'agit de prolonger les deux segments
linéaires de la courbe de consolidation: le point d'intersection indique la pression de pré

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consolidation. La valeur qu'on obtient de cette façon diffère légèrement de celle de la
méthode de Casagrande, qui est jugée la plus représentative.
III.2.3 La détermination de l'état de consolidation
Si un dépôt d'argile n'a jamais été le site d'érosions, sa contrainte effective actuelle (σ'v0) est
égale à sa pression de pré consolidation (σ'p). On dit d'un tel dépôt qu'il est normalement
consolidé. Les argiles qui le composent sont sujettes à développer de grands tassements,
puisque toute surcharge augmentera la contrainte effective à un niveau que le dépôt n'a jamais
atteint, ce qui pourra réduire considérablement l'indice des vides.
Si la contrainte effective actuelle est inférieure à la pression de pré consolidation (σ'v0 < σ'p),
le dépôt d'argile est surconsolidé. Dans ce type d'argile, le dimensionnement des fondations
peut se faire de telle sorte que la contrainte effective finale (σ’v0+Δσv,) reste inférieure à la
pression de pré consolidation (σ'p). Dans ces conditions, les tassements seront limités et
acceptables, mais des tassements importants pourront toujours survenir ultérieurement si la
contrainte effective finale devient supérieure à la pression de pré consolidation.

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Figure 4 : Détermination de σ’p par la méthode de Casagrande

Pour déterminer l'importance des tassements dans l'argile, il faut donc évaluer la contrainte
effective initiale et la pression de pré consolidation. (La valeur de la contrainte effective
initiale dépend de l'épaisseur et du poids des couches de sol.)
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Selon le rapport de laboratoire de la figure 2, l'échantillon a été prélevé à une profondeur de
2,4 m. Connaissant la masse de sol humide initiale dans l'anneau ainsi que l'aire et la hauteur
de l'anneau, on peut calculer le poids volumique de l'argile et la contrainte effective initiale:






Comme le niveau de la nappe phréatique se situe à la surface du sol, la contrainte effective
actuelle égale:
 'v 0   ' h  17,32 10* 2,4  17,57 KPa

La contrainte effective actuelle (17,57 kPa) étant bien inférieure à la pression de pré
consolidation (350 kPa), on peut affirmer que l'argile de notre exemple est fortement
surconsolidée. Il existe un paramètre permettant d’exprimer le degré de surconsolidation d'un
dépôt d'argile; c'est le rapport de surconsolidation OCR:
 'p
OCR 
 'v 0
Ce rapport de la pression de pré consolidation sur la contrainte effective actuelle, ou
contrainte due au poids du sol, sera égal à 1 dans les sols normalement consolidés et supérieur
à 1 dans les sols surconsolidés. Dans de rares cas de dépôts d'argile remaniée, il pourrait
arriver que le rapport soit inférieur à 1. On parlerait alors de dépôt sous-consolidé.

Dans notre exemple, le rapport de surconsolidation de l'argile se calcule comme suit:


350
OCR   20,6
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Compte tenu du fait que l'échantillon prélevé se trouvait seulement à une profondeur de 2,4
m, ce rapport de surconsolidation semble assez élevé. Cela peut être dû à un effet de
cimentation causé par l'oxydation du dépôt à cette profondeur.
III.2.4 Le calcul du tassement
Pour évaluer le tassement d'un dépôt argileux consécutif à l'application d'une surcharge, on
doit connaître la pression de pré consolidation (σ'p) et les indices de recompression (Cr) et de
compression (Cc), ainsi que l'état de consolidation de ce dépôt.
Ces paramètres correspondent à un échantillon prélevé à une profondeur donnée. Si la couche
argileuse est homogène et de faible épaisseur (moins de 5 m), et si ses propriétés de
consolidation demeurent relativement constantes, on pourra utiliser ces paramètres pour

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évaluer le tassement global de toute la couche sous l'effet de l'augmentation moyenne de la
contrainte effective due à la surcharge.
Une autre méthode de calcul, plus précise, propose de diviser le dépôt d'argile en plusieurs
sous-couches et de considérer le tassement total comme la somme des tassements individuels
de chacune des sous-couches sous l'effet de la contrainte induite par la surcharge au centre de
chacune d'elles.
Pour évaluer le tassement de consolidation avec plus de fiabilité lorsque la nature et les
propriétés du dépôt de sol fin sont trop hétérogènes, on doit disposer des résultats d'essais de
consolidation effectués sur des échantillons distincts provenant de chacune des strates du sol.
Quelle que soit la méthode utilisée, on sera en mesure de connaître l'importance du tassement
de consolidation (sc) en comparant la contrainte effective initiale (σ’v0) avec la pression de
préconsolidation (σ’p) (pour déterminer l’état de consolidation) et cette dernière avec la
contrainte effective finale σ’vf (σ’v0+Δσv) (pour le choix de la formule dans le cas d’un sol
surconsolidé).
L'augmentation de la contrainte effective (Δσv) dans l'argile dépend principalement de la
forme et de l'étendue de la surface d'application de la surcharge. (Des méthodes de calcul de
la contrainte induite par les surcharges sont étudiées dans le chapitre 5)
L’histoire géologique des dépôts ayant une grande influence sur les tassements, on choisit
donc l'équation de calcul du tassement de consolidation selon que le dépôt soit normalement
consolidé ou surconsolidé.
Lorsque le dépôt de sol fin est normalement consolidé, c'est-à-dire que la contrainte
effective initiale (σ’v0) est égale à la pression de pré consolidation (σ’p), toute augmentation
de la pression produit un nouvel état de contrainte et entraîne ainsi d'importantes
déformations. Sur la courbe de l'indice des vides en fonction du logarithme de la pression, les
tassements sont alors associés à l'indice de compression (Cc). On se sert donc de la relation
suivante pour calculer le tassement de consolidation d'un dépôt ou d'une couche de hauteur H:

  
 


Dans les dépôts surconsolidés, deux cas peuvent se présenter, selon que la contrainte
effective finale est inférieure ou supérieure à la pression de préconsolidation. Dans le premier

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cas, la surcharge ne provoque que de légers tassements, associés à l'indice de recompression
(Cr). Le tassement de consolidation se calcule alors comme suit:



Dans le second cas, non seulement la surcharge provoque la recompression du sol jusqu'à un
indice des vides correspondant à la pression de préconsolidation, mais elle atteint un niveau
inégalé, causant une forte compression du sol et le développement d'un tassement plus
prononcé. L'équation du tassement de consolidation fait alors appel aux deux indices de la
courbe de consolidation:


III.3.3 Les relations entre la déformation et le temps
On sait que l'importance du tassement dépend de la valeur de la contrainte appliquée au sol. Il
en est de même pour la vitesse de consolidation. C'est pourquoi on représente graphiquement
les déformations en fonction du temps de chargement. Comme ce temps exprimé en minutes
s'échelonne sur une longue période, il est plus pratique d'associer le tassement à la racine
carrée ou au logarithme du temps. Les relations entre les déformations et le temps de
chargement prennent la forme de courbes comme celles des figures 6 et 7, qui ont été tracées
à partir des données de la figure 2 associées à une pression de 123,91 kPa. Ces courbes vont
permettre d'évaluer le coefficient de consolidation de l'argile (Cv,) pour un accroissement de
pression donné, un paramètre dont on se sert pour calculer le pourcentage du tassement de
consolidation correspondant à un temps donné.
III.3.3.1 La relation entre la déformation et la racine carrée du temps
(méthode de Taylor)
La forme de la courbe de la figure 6 montre que le tassement de consolidation évolue
rapidement au début, linéairement par la suite, puis de plus en plus lentement pour tendre vers
une vitesse nulle en un temps infini.
Comme la courbe ne devient pas parfaitement horizontale, on ne peut y situer un temps
équivalant à 100 % du tassement de consolidation. Taylor a donc développé la méthode
graphique présentée à la figure 6 pour évaluer le temps de réalisation de 90 % du tassement,
temps noté t90.

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Figure 6 : Méthode de la racine carrée

III.3.3.2 La relation entre la déformation et le logarithme du temps


(méthode de Casagrande)
La relation entre la déformation et le logarithme du temps permet elle aussi de calculer le
coefficient de consolidation (Cv). Cependant, comme l'échelle du temps est logarithmique, il

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est impossible d'y placer le point correspondant à la lecture initiale du micromètre de
déformation, c'est-à-dire t = 0 minute.
À la figure 7, on constate que la courbe commence par un segment concave vers le bas, suivi
d'un court segment linéaire et enfin d'un segment dont la faible courbure est orientée vers le
haut. Cette inversion de la courbure marque le début du phénomène de tassement secondaire
de consolidation. Nous avons vu que le tassement de consolidation, qu'on peut appeler
consolidation primaire, se termine quand toute l'augmentation de la pression interstitielle
s'est transformée en augmentation de la contrainte effective. C'est alors que débute, sous une
contrainte effective constante, le tassement secondaire de consolidation.

Figure 7 : Méthode du logarithme du temps

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La consolidation secondaire évolue encore plus lentement que la consolidation primaire et
demeure un phénomène encore mal connu. L'évaluation du coefficient de consolidation (Cv) à
partir de la courbe de la déformation en fonction du logarithme du temps exige pourtant qu'on
évalue le début de la consolidation secondaire, autrement dit la fin de la consolidation
primaire. L'objectif de la méthode de Casagrande (figure 7) est de déterminer le temps de
réalisation de 50 % du tassement de consolidation primaire (t50).

III.3.3.3 La détermination du coefficient de consolidation à l'aide des


paramètres t90 et t50
Le coefficient de consolidation, représenté par le symbole Cv, exprime le taux de
consolidation de l'argile sous une contrainte donnée. On le calcule pour chacun des paliers de
chargement appliqués lors de l'essai de consolidation. Les équations suivantes font appel aux
paramètres t90 et t50 déduits des courbes de la déformation en fonction du temps:

Les valeurs de Cv diffèrent selon qu'on ait utilisé le paramètre t90, ou le paramètre t50, déduits
respectivement des méthodes de Taylor et de Casagrande. Ce n’est pas surprenant puisque les
deux méthodes reposent sur une évaluation du temps nécessaire pour atteindre un certain
pourcentage de consolidation, alors que le tassement final n'est théoriquement atteint qu'à
l'infini. Selon Holtz et Kovacs (1981), il est normal que la valeur issue de la méthode de la
racine carrée soit légèrement supérieure à celle qui provient de la méthode du logarithme du
temps. Comme on le verra au paragraphe III.3.3.5, l'utilisation d'un coefficient de
consolidation plus grand mène à l'évaluation d'un temps de consolidation plus court. Il serait

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donc judicieux de recourir à la méthode de Taylor. Cependant, il arrive que ce soit le type de
sol qui détermine la méthode la plus facile à utiliser.
Une fois qu'on a calculé le coefficient de consolidation de chaque palier de chargement à
l'aide des courbes de la déformation par rapport au temps, on pourra tracer une courbe des
coefficients de consolidation en fonction des contraintes appliquées sur l'échantillon d'argile.
On pourra donc interpoler sur cette courbe les valeurs du coefficient de consolidation servant
à évaluer le temps de consolidation sous n'importe quelle contrainte verticale dans un dépôt
argileux.

III.3.3.5 L’évaluation du temps de consolidation


Pour déterminer le temps de réalisation d'un tassement de consolidation, on utilise le degré de
consolidation au lieu de la valeur du tassement de consolidation, car cette valeur dépend des
conditions de chargement et de la nature du dépôt.
Le temps nécessaire pour qu'un tassement précis se produise sous une pression donnée
dépend de l'épaisseur du dépôt d'argile, de ses conditions de drainage et de ses propriétés,
exprimées par le coefficient de consolidation. Pour calculer le temps de consolidation, on le
met en relation avec le degré de consolidation (U) c'est-à-dire le pourcentage du tassement qui
s'accomplit en un temps défini. Le calcul peut alors prendre deux formes:
- on peut déterminer le temps nécessaire pour qu'un dépôt parvienne à un certain degré de
consolidation;
- on peut déterminer le degré de consolidation atteint par un dépôt après un certain temps.
On exprime la relation entre le temps de consolidation et le degré de consolidation par un
facteur adimensionnel, le facteur temps (Tv), présenté au tableau 3. Comme les courbes
illustrant la relation entre le temps et la déformation tendent vers une asymptote horizontale,
il est impossible de fixer un facteur temps (Tv) précis correspondant à 100 % de
consolidation. C'est pourquoi le tableau 3 s'arrête à un degré de consolidation de 95 %.

Tableau3 : Degré de consolidation (U) en fonction du facteur temps (Tv)


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On calcule le temps de consolidation à l'aide de la formule suivante :
2
T H
t v d
Cv
Où t = temps de consolidation (min)
Tv = facteur temps correspondant à un certain degré de consolidation (tableau 3)
Cv = coefficient de consolidation (cm2/min)
Hd = hauteur de drainage dans la couche d'argile
= demi-épaisseur du dépôt s'il se draine vers le haut et vers le bas
= épaisseur totale du dépôt s'il ne se draine que vers le haut
Dans cette formule, on considère le mode de drainage de l'argile. Si l'argile repose sur une
couche imperméable, le roc par exemple, l'expulsion de l'eau ne peut se faire que vers le haut,
et la plus grande distance de drainage correspond à l'épaisseur totale de la couche d'argile. Si
l'argile repose plutôt sur une couche de sol pulvérulent perméable, l'eau est expulsée vers le

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haut et vers le bas, et la plus grande distance de drainage n'est plus que la demi-épaisseur du
dépôt.

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