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Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S137–S146

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Transplantation

Diabètes post-transplantation rénale


Post-transplantation diabetes mellitus in kidney recipients
Danièle Dubois-Laforgue a,*,b
a
Service de diabétologie, hôpital Cochin-Port Royal, 123, boulevard Port-Royal, 75014 Paris, France
b
Inserm U1016, institut Cochin, 22, rue Méchain, 75014 Paris, France

I N F O A R T I C L E R É S U M É

Mots clés : Le diabète post-transplantation est défini par la mise en évidence d’un diabète chez un sujet greffé. Vingt
Diabète à 30 % des patients qui ont reçu une transplantation rénale sont affectés, avec une incidence
Transplantation rénale particulièrement élevée dans la première année suivant la greffe. Du fait du vieillissement de la
Immunosuppresseurs population accédant à la greffe et de l’augmentation de la prévalence de l’obésité, ces taux pourraient
Insulinorésistance s’accroı̂tre dans les prochaines années. La survenue d’un diabète post-transplantation est associée à un
Insulinosécrétion
pronostic défavorable, avec sur-risque de mortalité, d’évènements cardiovasculaires et de dysfonction
du greffon. Si les mécanismes physiopathologiques à l’origine du diabète post-transplantation ne sont
pas tous connus, il apparaı̂t clairement que les immunosuppresseurs jouent un rôle majeur dans son
développement, notamment du fait de leur impact sur l’insulinosécrétion. Certains sujets développeront
un diabète précoce mais transitoire, que l’on pourrait considérer comme « toxique », induit par les
immunosuppresseurs ; d’autres, prédisposés au diabète, un diabète de type 2 permanent, catalysé par les
immunosuppresseurs ; d’autres enfin développeront un diabète à distance de la greffe, qui peut être
considéré comme un diabète de type 2, les immunosuppresseurs jouant ici le rôle de facteur de risque
surajouté. Les modalités de dépistage, la prise en charge thérapeutique, ainsi que les conséquences
cliniques de ces différents sous-types de diabète survenant après transplantation seront différentes.
C 2017 Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation. Publié par Elsevier Masson SAS.


Tous droits réservés.

A B S T R A C T

Keywords: Post-transplantation diabetes mellitus is defined as diabetes that is diagnosed in grafted patients. It
Diabetes mellitus affects 20 to 30 % of kidney transplant recipients, with a high incidence in the first year. The increasing
Kidney transplantation age at transplantation and the rising incidence of obesity may increase its prevalence in the next years.
Immunosuppressant Post-transplantation diabetes mellitus is associated with poor outcomes, such as mortality,
Insulin resistance
cardiovascular events or graft dysfunction. Its occurrence is mainly related to immunosuppressive
Insulin secretion
agents, affecting both insulin secretion and sensibility. Immunosuppressants may be iatrogenic, and as
such, induce an early and transient diabetes. They may also precociously determine a permanent
diabetes, acting here as a promoting factor in patients proned to the development of type 2 diabetes.
Lastly, they may behave, far from transplantation, as an additional risk factor for type 2 diabetes. The
screening, management and prognosis of these different subtypes of post-transplantation diabetes
mellitus will be different.
C 2017 Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation. Published by Elsevier Masson

SAS. All rights reserved.

1. Introduction

L’importance du diabète post-transplantation s’est grandement


* Correspondance. accrue depuis sa première description en 1964. L’introduction des
Adresse e-mail : daniele.dubois@aphp.fr. inhibiteurs de la calcineurine a considérablement amélioré le

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2017.01.011
1769-7255/ C 2017 Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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pronostic rénal et la survie des patients, et les complications de la 2002 faisait ainsi état d’une incidence comprise entre 2 % et plus
greffe sont maintenant dominées par les maladies cardiovascu- de 50 %, fonction de la population étudiée (et de ses facteurs de
laires. Leur utilisation s’est également accompagnée d’une risque), des critères utilisés pour définir le diabète, du type
augmentation de l’incidence du diabète post-transplantation, dont d’immunosuppression employé, et du moment où l’incidence était
l’impact négatif sur la morbi-mortalité cardiovasculaire est évaluée par rapport à la transplantation [10]. Des études
clairement établi. Des études extensives se sont depuis intéressées prospectives utilisant les critères diagnostiques de l’ADA (cf.
aux modalités de dépistage du diabète post-transplantation, aux supra) montrent une incidence annuelle de diabète de 6 % chez les
facteurs déterminant sa survenue, et en particulier aux effets patients en attente de greffe rénale, qui s’élève à 15 % dans l’année
diabétogènes des immunosuppresseurs, aux modalités thérapeu- qui suit la transplantation, pour retrouver ensuite une incidence
tiques les plus appropriées. L’objectif est maintenant de déve- annuelle de 4 à 6 %. À 3 ans de la greffe, l’incidence cumulée est de
lopper des stratégies de prévention efficaces du diabète post-
transplantation et de prendre en charge activement l’ensemble des
facteurs de risque cardiovasculaire chez les patients transplantés.

2. Critères diagnostiques

Jusqu’en 2003, les diabètes diagnostiqués dans les suites d’une


transplantation d’organe représentaient un cadre assez flou, du fait
de l’utilisation de critères diagnostiques non standardisés,
essentiellement cliniques (recours à l’insulinothérapie ou aux
antidiabétiques oraux) d’évolution variable, ou de critères
biologiques désormais caduques (glycémie à jeun supérieure ou
égale à 7,8 mM). De ce fait, la fréquence du diabète était sous-
estimée et l’interprétation de ses conséquences parfois erronée. Le
terme de diabète post-transplantation a été préféré au terme
antérieurement utilisé de new onset diabetes after transplantation
(NODAT), qui excluait la notion de diabète préexistant méconnu
(8 % des patients candidats à une greffe rénale) [1–3]. Le terme de
transplantation-associated hyperglycemia a également été proposé,
incluant l’intégralité des anomalies glycémiques (hyperglycémie
modérée à jeun, intolérance au glucose, diabète) [4]. Les critères
diagnostiques adoptés sont actuellement ceux utilisés par
l’American Diabetes Association (ADA) et l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) depuis 1999, prenant en compte la glycémie à
jeun, la glycémie 2 h après charge en glucose lors d’une
hyperglycémie provoquée par voie orale, l’hémoglobine glyquée
(Fig. 1) [5,6]. Il est apparu néanmoins que la validité de ces critères
n’était pas identique chez les patients transplantés rénaux et dans
la population générale. En effet, la sensibilité de la glycémie à jeun
est mauvaise chez les sujets traités par corticothérapie, qui ont une
baisse spontanée nocturne de la glycémie du fait d’une insuffisance Fig. 1. Critères diagnostiques du diabète selon l’American Diabetes Association
corticotrope. De la même manière, chez les sujets insuffisants (ADA). HGPO : hyperglycémie provoquée par voie orale ; HBA1c : hémoglobine
glyquée.
rénaux, la glycémie à jeun peut être abaissée du fait de la perte de la
néoglucogenèse rénale. Le dosage de l’hémoglobine glyquée
souffre quant à lui de certaines limites : surestimé chez les
patients Afro-américains, sous-estimé par l’administration d’éry-
thropoı̈étine, de transfusions ou en présence d’une hémolyse
chronique. L’hyperglycémie provoquée par voie orale est, de ce fait,
considérée comme le « gold standard », mais de réalisation parfois
compliquée et peu sensible dans les semaines suivant la trans-
plantation, l’hyperglycémie s’exprimant essentiellement dans
l’après-midi. Une stratégie de dépistage a été proposée, selon le
délai avec lequel il est effectué après la transplantation, recomman-
dant dans les 6 premières semaines un dosage aléatoire de glycémie
réalisée dans l’après-midi, à partir de 3 mois, en première intention le
dosage d’hémoglobine glyquée, en deuxième intention la réalisation
d’une hyperglycémie provoquée par voie orale en cas de résultat
litigieux de dosage de l’hémoglobine glyquée ou de conditions le
faussant (Fig. 2). Avant la greffe, l’hyperglycémie provoquée par voie
orale est le test le plus sensible [8,9].

3. Épidémiologie Fig. 2. Dépistage du diabète post-transplantation : recommandation de


2013. Adaptée d’après Sharif et al. et reproduit avec l’autorisation de l’éditeur
[11]. TR : transplantation rénale ; HGPO : hyperglycémie provoquée par voie orale ;
Les données concernant le diabète post-transplantation sont GAJ : glycémie à jeun ; HbA1c : hémoglobine glyquée ; ADO : antidiabétiques oraux ;
extrêmement hétérogènes. Une méta-analyse effectuée en RHD : règles hygiénodiététiques.
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30 %, ce qui est trois fois plus élevé que dans la population générale avec une augmentation du risque par un facteur 7 chez les
[2,11]. Une autre étude a montré que l’incidence du diabète post- apparentés de sujets diabétiques [14].
transplantation était maximale à 3 mois, de l’ordre de 30 %, et que
30 % de ces sujets précocement diabétiques évoluaient vers la 4.1.1.3. Polymorphismes génétiques. Des polymorphismes généti-
normoglycémie avant la fin de la première année [7]. Dans cette ques associés à la survenue du diabète post-transplantation ont été
étude, au-delà de la première année, l’incidence annuelle du identifiés par l’approche gène candidat, impliquant des gènes
diabète était de 2 %. La majorité de ces sujets avait déjà des associés au DT2 (TCF7L2, SLC30A8 en particulier), ou aux diabètes
anomalies de la glycorégulation en post-greffe. L’intolérance au monogéniques (HNF1A, KCNJ11), avec des odds ratios (OR) qui
glucose était également fréquente, touchant presque 20 % des restent néanmoins faibles (Tableau 1) [15,16]. Des polymorphis-
patients à 5 ans. mes associés à la réponse au traitement immunosuppresseur ont
également été associés au diabète post-transplantation, de
manière protectrice pour un polymorphisme du gène codant le
4. Facteurs de risque facteur de transcription nuclear factor of activated T-cells (NFAT),
cible des inhibiteurs de la calcineurine et impliqué dans la
Les facteurs de risque de diabète post-transplantation sont de sécrétion d’insuline, favorisante pour l’haplogroupe H de l’ADN
deux ordres : ceux préexistants à la transplantation, qui sont pour mitochondrial chez les sujets traités par tacrolimus [17,18].
l’essentiel ceux qui sont impliqués dans la survenue du diabète de Plus récemment, un exome pratiqué dans une population
type 2 dans la population générale, et ceux induits par la homogène de patients a révélé des associations entre diabète
transplantation, au premier rang desquels se situent les immu- post-transplantation et des polymorphismes génétiques impliqués
nosuppresseurs (Fig. 3). Les facteurs modifiables revêtent ici une dans l’apoptose des cellules ß [19].
importance particulière car ils sont potentiellement accessibles à
des mesures préventives. 4.1.2. Âge et sexe
De la même manière que pour le diabète de type 2, le sexe
4.1. Facteurs de risque non modifiables masculin et l’âge sont associés au diabète post-transplantation. Un
âge supérieur à 40 ans au moment de la greffe détermine un
4.1.1. Terrain génétique doublement du risque de diabète post-transplantation, avec une

4.1.1.1. Appartenance ethnique. L’appartenance ethnique est un Tableau 1


facteur de risque indépendant de diabète post-transplantation. Les Gènes candidats de susceptibilité au diabète post-transplantation.
populations afro-américaines et hispaniques présentent une Gène Odds ratio p
augmentation du risque de diabète post-transplantation de
TCF7L2 (transcription factor 7-like) 1,71–2,4 0,044
respectivement 70 et 35 % comparativement aux populations SLC30A8 (solute carrier family 30 member 8) 1,96 0,020
caucasiennes [2]. Une étude récente montre en outre une HHEX (hematopoietically expressed homeobox) 1,81 0,020
augmentation d’un facteur 4 de l’incidence du diabète post- CDKAL1 (CDK5 regulatory subunit associated protein-1 like) 2,02 0,004
transplantation chez les sujets originaires d’Asie du sud compa- CDKN2A/B (cyclin-dependent kinase inhibitor 2A/2B) 1,66 0,033
KCNQ1 (potassium voltage-gated channel, KQT-like 1,61 0,008
rativement aux Caucasiens [12]. Ces différences s’expliquent par la
subfamily 1)
prévalence plus élevée de polymorphismes associés au diabète de ADIPOQ (adiponectin) 1,70 0,010
type 2 dans ces populations [13]. HNF4A (hepatocyte nuclear factor 4 alpha) 1,96 0,010
IRS1 (insulin receptor substrate 1) 2,71 0,021
4.1.1.2. Antécédents familiaux. L’existence d’antécédents familiaux CAPN10 (calpaı̈n 10) 2,45 0,023
ATG (angiotensinogen) 2,15 0,03
de diabète est, tout comme pour le diabète de type 2, un NFATc4 (cytoplasmic nuclear factor of activated T cell) 0,40 0,001
déterminant fort de la survenue d’un diabète post-transplantation, IL6 (interleukin 6) 0,15 0,049

Fig. 3. Facteurs de risque de diabète post-transplantation et leurs risques relatifs. ATCD F : antécédents familiaux ; RR : risque relatif ; HMG : hyperglycémie modérée à jeun ;
HCV : hépatite virale C ; TCF7L2 : transcription factor 7-like ; PKR : polykystose rénale ; donneur y : donneur décédé ; vit D : vitamine D ; DPT : diabète post-transplantation.
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augmentation d’un facteur 1,5 tous les 10 ans [20]. Le caractère nouvelle génération revêt ici une importance majeure. Leur
persistant du diabète après la première année a en outre été associé utilisation chez les patients transplantés est efficace et sans
à un âge supérieur à 40 ans au moment de la transplantation danger apparent [32].
[21]. L’augmentation de l’espérance de vie des transplantés
augmente elle-même le risque de diabète post-transplantation à 4.2.3.2. Cytomégalovirus. L’infection par le cytomégalovirus a été
distance de la greffe. associée à une augmentation du risque de diabète post-
transplantation d’un facteur 4 et à une diminution de la
4.1.3. Néphropathie causale et procédure de transplantation sécrétion insulinique [33]. Un effet cytotoxique direct sur
L’existence d’une polykystose rénale a été associée à une la cellule ß ou indirect par le biais de la production de cytokines
augmentation du risque de diabète post-transplantation, d’un pro-inflammatoires a été suggéré [34].
facteur 2 à 3, pour des raisons qui restent encore obscures
[22]. Cette association a été confirmée dans une méta-analyse 4.2.4. Immunosuppresseurs
récente [23]. La transplantation d’organe de donneur décédé, le La contribution des immunosuppresseurs dans la genèse du
nombre d’incompatibilités HLA entre receveur et donneur, de diabète post-transplantation a été estimée à 74 % dans les premières
même que la survenue de rejets aigus ont également été associés à études [10]. L’évolution des pratiques, notamment la moindre
une augmentation de risque de diabète post-transplantation, d’un exposition aux stéroı̈des et aux inhibiteurs de la calcineurine,
facteur 2 à 4, probablement du fait d’une immunosuppression plus l’augmentation de l’âge des patients accédant à la transplantation,
agressive et d’un statut pro-inflammatoire propice au développe- de même que l’augmentation de l’incidence globale de l’obésité
ment du diabète [2]. pourraient réduire le poids relatif des immunosuppresseurs dans la
survenue du diabète post-transplantation.
4.2. Facteurs de risque modifiables Les immunosuppresseurs impliqués dans la survenue du
diabète post-transplantation comprennent les stéroı̈des, les
4.2.1. Obésité inhibiteurs de la calcineurine et ceux de mTOR. Leurs propriétés
L’insulinorésistance associée au surpoids et à l’obésité (indice diabétogènes sont évoquées plus loin. L’azathioprine, le myco-
de masse corporelle [IMC] supérieur ou égal à 30 kg/m2) est un phénolate mofétil et le belatacept quant à eux n’augmentent pas le
facteur déterminant de la survenue du diabète, qu’il soit de risque de diabète post-transplantation.
type 2 ou post-transplantation. L’obésité augmente ainsi le risque
de diabète post-transplantation d’un facteur 1,8, avec un risque qui 4.2.5. Hypomagnésémie et carence en vitamine D
s’accroı̂t de manière linéaire pour chaque kilogramme au-delà d’un 4.2.5.1. Magnésium. Le magnésium est impliqué dans la sécrétion
poids de 45 kg, ou de 11 % par point d’IMC au-delà de 25 kg/m2 et les voies de signalisation de l’insuline et l’hypomagnésémie est
[20,24]. La prise (ou reprise) de poids après la transplantation, qui un facteur de risque de diabète dans la population générale
est de l’ordre de 10 % dans la première année, est également à [35]. Les inhibiteurs de la calcineurine, qui induisent l’excrétion
considérer [25]. Elle résulte en partie de la reprise de l’alimentation urinaire de magnésium, favorisent l’hypomagnésémie. Un taux de
après une phase d’inappétence et de restriction au stade magnésium plasmatique inférieur à 0,74 mM augmente le risque
d’insuffisance rénale terminale, et de la prise de stéroı̈des. de diabète post-transplantation d’un facteur 1,7 [36]. La sup-
plémentation en magnésium n’a, à l’inverse, pas fait preuve de son
4.2.2. Sédentarité et syndrome métabolique efficacité dans la prévention du diabète post-transplantation [37].
Le syndrome métabolique affecte largement les sujets ayant un
mode de vie sédentaire et une alimentation hypercalorique [26]. Sa 4.2.5.2. Vitamine D. L’association entre carence en vitamine D et
présence avant transplantation a été associée à une incidence risque de diabète a été largement décrite dans la population
cumulée de 40 % de diabète post-transplantation à 7 ans de la générale [38]. Une étude prospective récente chez 444 sujets ayant
greffe, comparativement à moins de 1 % chez les sujets qui en sont reçu une transplantation rénale a montré que le déficit en
indemnes [27]. En particulier, l’existence d’une hyperglycémie vitamine D (concentration inférieure ou égale à 10 ng/mL) au
modérée à jeun avant transplantation a été associée à une moment de la transplantation était un facteur de risque
incidence de 30 % de diabète post-transplantation à un an. indépendant de diabète post-transplantation, avec un odds ratio
L’existence d’un syndrome métabolique semble par ailleurs de 2,4 [39]. Un essai clinique testant l’effet de la supplémentation
déterminer le caractère persistant du diabète [28] et pourrait en en vitamine D après transplantation sur l’incidence du diabète est
partie expliquer le mauvais pronostic cardiovasculaire des patients en cours (D2d, ClinicalTrials.gov Identifier NCT01942694).
atteints d’un diabète post-transplantation (cf. infra). Le dévelop-
pement fréquent d’un syndrome métabolique dans les années 4.3. Outils prédictifs
suivant la transplantation (20 à 25 % dans les 2 premières années)
est également à considérer car il est un facteur de risque de diabète Afin d’identifier les patients les plus à risque de développer un
ultérieur [7]. diabète post-transplantation, des tests prédictifs ont été dévelop-
pés. Leur valeur prédictive positive reste faible.
4.2.3. Infections virales Les scores SADPM (biologique) et FOS-DM (clinique) utilisés
4.2.3.1. Virus de l’hépatite C. L’infection par le virus de l’hépatite C dans la population générale pour prédire le risque de diabète de
est un facteur indépendant de développement de diabète, du fait type 2 ont été testés chez les sujets transplantés [40]. Des scores
de l’induction d’une insulinorésistance par le virus lui-même et au-delà du 75e percentile définissent des risques respectivement
d’une apoptose accrue des cellules ß [29]. Les hépatites chroniques multipliés par 5 et 8. Un autre calculateur de risque simple,
et la cirrhose sont, par ailleurs, source d’une résistance à l’insuline comportant des variables cliniques et biologiques, a été élaboré,
marquée. Chez les sujets ayant reçu une greffe de rein et infectés permettant d’identifier des patients ayant un risque de diabète
par le virus de l’hépatite C, le risque de diabète post-transplanta- post-transplantation à 1 an de 50 % [41]. La seule mesure de la
tion est multiplié par 4 [30]. Inversement, l’éradication du virus C a glycémie à 1 h de l’hyperglycémie provoquée par voie orale a
été associée à une amélioration de la sensibilité à l’insuline dans la également été proposée : supérieure à 8,4 mM (1,51 g/L), elle
population générale [31]. La possibilité d’une éradication rapide et définit un risque de 25 % de diabète post-transplantation à
durable du virus avant la greffe grâce aux thérapies antivirales de 1 an [42].
D. Dubois-Laforgue / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S137–S146 S141

5. Physiopathologie activation de la caspase-3 et inhibition d’IRS-2 [54,55]. Une


vacuolisation des cellules ß, une diminution du contenu en
Les immunosuppresseurs jouent un rôle déterminant dans la insuline et une apoptose accrue des cellules ß ont également été
survenue du diabète post-transplantation. Leur effet diabétogène mises en évidence sur des biopsies pancréatiques de sujets traités
s’exprime le plus souvent sur un terrain favorable au développe- par ciclosporine ou tracrolimus, dose-dépendantes et réversibles
ment d’un diabète. La restauration de la clairance de l’insuline [56]. Outre leur effet sur la sécrétion de l’insuline, des données
accompagnant la greffe, l’état d’inflammation chronique induit par récentes indiquent que les inhibiteurs de la calcineurine pour-
la greffe elle-même, le vieillissement du sujet greffé, la prise de raient affecter la sensibilité à l’insuline. Certaines études rappor-
poids après transplantation, de même que l’hyperglycémie elle- tent une réduction de l’insulinosensibilité, attribuée à une
même contribuent au développement et/ou à la persistance des augmentation de l’endocytose du transporteur de glucose GLUT-4
anomalies du métabolisme glucidique. au niveau de l’adipocyte [57,58]. D’autres à l’inverse montrent un
effet neutre voire positif des inhibiteurs de la calcineurine sur la
5.1. Effets métaboliques des immunosuppresseurs sensibilité à l’insuline, notamment chez les sujets jeunes et minces.

5.1.1. Stéroı̈des 5.1.3. Inhibiteurs de mTor (rapamycine)


L’effet diabétogène des stéroı̈des est bien établi. Il se caractérise Des anomalies du métabolisme glucidique et des hypertri-
cliniquement par une hyperglycémie souvent importante en glycéridémies majeures ont été rapidement rapportées sous
milieu et fin de journée, avec à l’inverse une tendance à la baisse sirolimus, premier inhibiteur de mTOR utilisé dans la transplanta-
nocturne de la glycémie compliquant parfois la prise en charge tion d’organes [59]. L’augmentation du risque de diabète post-
thérapeutique. L’augmentation de 0,01 mg/kg de la dose quoti- transplantation associé à la prise de sirolimus a ensuite été
dienne augmente le risque de 5 % de développer un diabète après confirmée par des études de cohorte rétrospectives [60].
transplantation [3]. Inversement, de nombreuses études montrent L’effet diabétogène du sirolimus est en partie dû à son action
que l’utilisation de faibles doses de corticoı̈des permet une proapoptotique sur les cellules ß et son effet antiprolifératif [61]. Il
réduction significative du risque de diabète post-transplantation réduit non seulement la masse mais également la fonction des
[43,44]. La réduction à 5 mg/j des stéroı̈des à 1 an permet de cellules ß [62]. Néanmoins, son effet principal s’exerce par le biais
diminuer l’intolérance au glucose de 55 % à 34 % [45]. En revanche, d’une inhibition de la transduction du signal de l’insuline. Sa
le bénéfice d’un arrêt total des stéroı̈des n’a pas été confirmé [46]. fixation sur le complexe mTORC1 induit une inhibition directe et
Les stéroı̈des exercent un effet diabétogène par plusieurs indirecte de la voie PI3K/Akt. Il favorise en outre la néoglucogenèse
mécanismes [47]. Ils induisent une insulinorésistance, marquée hépatique par inhibition du complexe mTORC2 [63].
par une diminution de l’utilisation périphérique du glucose, une L’impact de l’évérolimus, autre inhibiteur de mTOR, sur le
augmentation de la néoglucogenèse et de la lipolyse. Ils diminuent métabolisme glucidique a été peu étudié. Il ne semble pas qu’il se
également la sécrétion d’insuline, par inhibition du transporteur de distingue de celui du sirolimus.
glucose GLUT2, inhibition du canal potassique, altération de
l’exocytose des vésicules de sécrétion d’insuline. Enfin, à fortes 5.2. Physiopathologie
doses, ils provoquent l’apoptose des cellules ß par l’intermédiaire
d’une déphosphorylation de Bad entraı̂nant une diminution de Bcl- L’hyperglycémie survient lorsque les besoins en insuline
2. Ce dernier effet est contrecarré par le glucagon-like peptide 1 dépassent les capacités sécrétoires du pancréas. L’anomalie
(GLP-1), qui lui, augmente la phosphorylation de Bad par la voie de première chez tout patient diabétique consiste en un défaut de
la protéine kinase dépendante de l’AMP cyclique (PKA) [48]. production d’insuline, parfois latent, qui s’exprime lorsque la
demande est accrue. C’est par exemple le cas des diabètes
5.1.2. Inhibiteurs de la calcineurine : ciclosporine et tacrolimus gestationnels qui sont révélés au troisième trimestre de la
La ciclosporine a été le premier inhibiteur de la calcineurine grossesse, période durant laquelle les hormones placentaires
utilisé dans la transplantation, permettant d’augmenter la survie induisent une résistance à l’action de l’insuline, et qui s’amendent
du greffon à moindres doses de stéroı̈des, et, de ce fait, associé à un après l’accouchement. Chez les patients atteints d’un diabète de
moindre risque de diabète. C’est l’introduction du tacrolimus qui a type 2, le facteur promoteur du diabète est le syndrome
révélé l’effet diabétogène, dose-dépendant, des inhibiteurs de la d’insulinorésistance, largement favorisé par l’obésité/surpoids et
calcineurine, conférant un risque 2 à 5 fois plus important de la sédentarité.
diabète post-transplantation que la ciclosporine [2]. La physiopathologie du diabète post-transplantation, détermi-
L’effet diabétogène des inhibiteurs de la calcineurine s’exerce née pour l’essentiel par la prise d’immunosuppresseurs, est un peu
principalement par le biais d’une diminution de l’insulinosécré- différente. La transplantation induit non seulement un état
tion. Les premières études cliniques ont montré une réduction de d’insulinorésistance, médié par l’inflammation chronique, les
l’insulinosécrétion d’environ 30 % après traitement par la stéroı̈des, la prise de poids, mais aussi et surtout un déficit de
ciclosporine et le tacrolimus, plus prononcée avec ce dernier, sans l’insulinosécrétion lié à la prise d’inhibiteurs de la calcineurine. Le
modification de la sensibilité à l’insuline [49–51]. Néanmoins, à un poids relatif de ces deux effets métaboliques, leur évolution dans
taux résiduel plus bas qu’initialement utilisé (6 à 8 ng/L), le pouvoir les mois suivant la greffe et le terrain propre du patient
diabétogène du tacrolimus rejoint celui de la ciclosporine déterminent plusieurs sous-types de diabète post-transplantation,
[52]. L’altération de l’insulinosécrétion induite par les inhibiteurs dont la prise en charge et le pronostic seront différents (Fig. 4).
de la calcineurine résulte pour l’essentiel de leur effet inhibiteur
sur la déphosphorylation de NFAT, base de leur effet suppresseur 5.2.1. Hyperglycémie fugace
sur les lymphocytes T, dans la cellule ß. NFAT est en effet impliqué Près de 90 % des patients développent des anomalies
dans la transcription de gènes impliqués dans la prolifération des glycémiques dans les suites immédiates de la greffe [64]. Ces
cellules ß (cyclines D1, D2, cell division protein kinase 4 [CDK4], anomalies s’expliquent par l’apparition d’une insulinorésistance
pancreatic and duodenal homeobox 1 [PDX1]) et dans la sécrétion marquée, induite par le stress chirurgical (sécrétion de caté-
insulinique (glucokinase, insuline, transporteur de glucose GLUT2, cholamines et de cytokines pro-inflammatoires) et les fortes doses
facteurs de transcription HNF1A et HNF4A) [53]. Les inhibiteurs de de stéroı̈des, combinée à un déficit profond de la sécrétion
la calcineurine induisent, en outre, une apoptose des cellules ß par d’insuline, déterminé lui par la prise de fortes doses d’inhibiteurs
S142 D. Dubois-Laforgue / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S137–S146

Fig. 4. Physiopathologie du diabète post-transplantation. Les immunosuppresseurs sont le facteur déterminant de la survenue d’un diabète précoce, en combinaison avec le
stress chirurgical et l’hyperglycémie aiguë postopératoire. La prise de poids après transplantation, le vieillissement, la susceptibilité génétique au déficit de l’insulinosécrétion
prennent une place prépondérante dans la survenue des diabètes survenant à distance de la greffe, en combinaison avec les immunosuppresseurs et l’hyperglycémie
chronique. I. mTOR : inhibiteurs de mTOR ; CNI : inhibiteurs de la calcineurine.

de la calcineurine. Une insulinothérapie est préconisée à ce stade favorisant du traitement immunosuppresseur. La prise en charge
pour limiter l’effet aggravant de l’hyperglycémie sur la sécrétion de ces patients doit donc s’apparenter à celle des patients atteints
insulinique (cf. infra), qui sera le plus souvent transitoire. En effet, d’un diabète de type 2 en dehors d’un contexte de greffe. Leur
ces anomalies surviennent quel que soit le terrain du patient. pronostic cardiovasculaire est probablement encore moins favo-
rable du fait de l’existence d’une néphropathie sous-jacente.
5.2.2. Diabète transitoire
L’incidence du diabète post-transplantation, estimée à 20 % à un
an, atteint son maximum (30 %) à 3 mois de la greffe [65]. Environ 6. Complications associées au diabète post-transplantation
un tiers des patients normalisent ainsi leur glycémie, après une
période marquée par le stress induit par la greffe et les fortes doses L’impact du diabète post-transplantation sur le long terme est
d’immunosuppresseurs. Ces patients dont le diabète régresse se dominé par un excès de la mortalité et d’évènements cardiovas-
distinguent de ceux qui restent diabétiques à long terme par une culaires. Une augmentation de perte du greffon et d’épisodes
moindre fréquence des facteurs de risque de diabète de type 2 au infectieux est également rapportée. Enfin, la survenue d’un diabète
moment de la transplantation (antécédents familiaux de diabète, post-transplantation altère sensiblement la qualité de vie des
âge, IMC, glycémie et taux de triglycérides avant la transplantation patients transplantés de par les contraintes qu’il impose.
élevés) [28]. Ils s’en distinguent également par une absence de
trouble intrinsèque de la sécrétion insulinique lorsqu’elle est 6.1. Mortalité
mesurée avant la transplantation et à distance (6 à 7 ans) de la
greffe [21,66,67]. Le diabète précoce et transitoire chez ces patients L’association entre diabète post-transplantation et surmortalité
peut ainsi être considéré comme purement iatrogène. De fait, dans a été démontrée dans plusieurs études de long terme, avec un
les 10 années qui suivent, leur risque de développer un diabète est risque multiplié par 2 à 5, d’origine cardiovasculaire dans 50 % des
comparable à celui des transplantés n’ayant pas présenté cas [2,69,70]. L’augmentation du risque apparaı̂t clairement après
d’anomalie métabolique à 3 mois de la greffe. Le risque 96 mois, et rejoint le risque de patients atteints d’un diabète avant
cardiovasculaire à long terme de ces patients n’est pas non plus la transplantation, ce qui pour certains suggère un retentissement
augmenté [28,68]. accéléré du diabète chez les patients transplantés. Une autre
hypothèse est qu’une proportion des patients étiquetés « diabète
5.2.3. Diabète persistant/diabète de novo post-transplantation » dans ces études anciennes présentait un
Les données ci-dessus suggèrent que les patients ayant un diabète ou des anomalies de la glycorégulation méconnus avant
diabète persistant un an après la transplantation sont comparables la greffe. Une augmentation de la mortalité a également été
à des patients atteints d’un diabète de type 2 en dehors d’un décrite chez les patients ayant une intolérance au glucose, mais
contexte de greffe : mêmes facteurs de risque, existence d’un pas chez ceux qui ont uniquement une hyperglycémie modérée à
déficit de la sécrétion insulinique préexistant à la greffe et jeun [71]. La surmortalité associée au diabète post-transplanta-
persistant à distance. La greffe peut être considérée ici comme un tion n’a pas été retrouvée dans 2 études plus récentes [72,73]. La
catalyseur de la survenue du diabète de type 2, agissant par le biais courte durée de ces études (548 jours et 96 mois), mais
d’une augmentation de l’état de résistance à l’insuline et d’une également la meilleure prise en charge de l’ensemble des
aggravation d’un trouble de la sécrétion insulinique. Le même type facteurs de risque chez les patients transplantés, pourraient être
de raisonnement peut s’appliquer aux patients développant un une explication.
diabète après la première année, avec une incidence de 2 à 6 %
[11]. La majorité de ces patients évoluant à distance vers le diabète 6.2. Évènements cardiovasculaires
présentait déjà, dans l’année suivant la greffe, des anomalies du
métabolisme du glucose [7]. La prise de poids, la sédentarité, le La moitié de la mortalité chez les patients greffés est d’origine
vieillissement et la dysfonction du greffon jouent ici un rôle majeur cardiovasculaire, comme chez les patients atteints de diabète
dans la progression vers le diabète, auquel s’ajoute l’effet de type 2. Les facteurs de risque associés aux évènements
D. Dubois-Laforgue / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S137–S146 S143

cardiovasculaires chez les patients greffés, outre ceux classique- définis en 2009 [81]. Des études récentes montrent que le suivi de
ment rencontrés dans la population générale (antécédent per- ces recommandations s’associe à une amélioration du pronostic
sonnel d’évènement cardiovasculaire, obésité, tabagisme, diabète), cardiovasculaire et rénal [82,83].
comprennent aussi les épisodes multiples de rejet et une durée de
dialyse avant greffe supérieure à 1 an [74]. L’impact du diabète 7.1. Traitement de l’hyperglycémie
post-transplantation dans la survenue des évènements cardio-
vasculaires est plus ou moins perceptible selon les études, étant L’évolution circadienne des glycémies chez les sujets atteints
d’une part fortement lié aux autres facteurs de risque vasculaire d’un diabète post-transplantation diffère de celle observée
dans le cadre du syndrome métabolique, et d’autre part de durée et habituellement chez les patients diabétiques, d’autant plus
d’évolution variable. Une augmentation du risque d’un facteur lorsqu’il existe une altération de la fonction rénale. Du fait de la
1,9 à 5 ans, 3,3 à 8 ans, a été rapportée dans des études corticothérapie, les glycémies tendent à s’élever en deuxième
observationnelles [70,75]. Chez les patients non diabétiques au partie de matinée pour atteindre un maximum en milieu d’après-
jour de la transplantation, l’augmentation des niveaux de midi. La chute nocturne de la glycémie, résultant de l’insuffisance
glycémies est associée à une augmentation de l’incidence des corticotrope secondaire à la prise de stéroı̈des, peut se trouver
évènements cardiovasculaires, deux fois plus élevées chez les amplifiée par la baisse de la néoglucogenèse rénale en cas
sujets ayant une hyperglycémie modérée à jeun, trois fois plus d’insuffisance rénale associée. Les thérapeutiques et la surveillance
élevée chez les sujets ayant un diabète post-transplantation, glycémique doivent être adaptées à ces profils glycémiques
comparativement aux sujets greffés restés normoglycémiques particuliers et aux objectifs glycémiques. En l’absence de
[28]. comorbidité importante, notamment cardiovasculaire, l’hémoglo-
bine glyquée cible est de 7 % à 7,5 % (glycémie à jeun 1,00 à 1,50 g/L ;
6.3. Perte du greffon glycémie post-prandiale 1,50 à 2,00 g/L). Cette cible peut éventuel-
lement être plus basse si elle peut être obtenue sans risque
L’impact du diabète post-transplantation sur la survie du d’hypoglycémie sévère.
greffon est difficile à évaluer, sa survenue étant directement
associée aux épisodes de rejet aigu. Il convient de distinguer les 7.1.1. Mesures hygiénodiététiques
pertes de greffon de receveur vivant, des pertes de greffon La mise en place de mesures hygiénodiététiques est une étape
consécutives au décès du patient (50 %). Ces dernières sont primordiale dans la prise en charge de tout diabète, ce qui nécessite
devenues plus fréquentes du fait de l’amélioration des protocoles une éducation diététique et un accompagnement régulier.
d’immunosuppression réduisant les épisodes de rejet aigu, et de Ces mesures, en améliorant la sensibilité à l’insuline, réduisent
l’augmentation de l’âge des sujets greffés. la charge de travail du pancréas. En leur absence, les traitements
Le diabète post-transplantation a été initialement associé à une pharmacologiques perdent de leur efficacité et sont souvent
augmentation du risque de perte de greffon d’un facteur 1,6, 1,5 si pourvoyeurs de prise de poids. Une activité physique régulière,
l’on considère uniquement les pertes de greffon hors décès adaptée aux capacités du patient (marche, vélo, natation) de
[2]. Secondairement, un impact plus important du rejet aigu que 30 min trois fois par semaine et une perte de poids de 10 %, obtenue
du diabète post-transplantation a été montré sur la perte de en particulier grâce à une alimentation restreinte en matières
greffon hors décès, et inversement, un impact supérieur du diabète grasses sont recommandées.
post-transplantation sur la perte de greffon consécutive au décès
[76]. L’impact prépondérant du rejet aigu comparé au diabète post-
transplantation sur la perte de greffon hors décès a été confirmée, 7.1.2. Metformine
dans une étude où ces deux évènements se comportaient comme Tout comme pour le diabète de type 2, la metformine constitue
des facteurs de risque indépendants de perte du greffon [77]. le premier traitement pharmacologique du diabète post-trans-
Les mécanismes par lesquels le diabète post-transplantation plantation, sous réserve d’une fonction rénale partiellement
pourrait affecter la fonction du greffon sont encore indéterminés. préservée (utilisable jusqu’à 30 mL/min de débit de filtration
La survenue d’une néphropathie diabétique sur le greffon reste peu glomérulaire, avec diminution de la posologie quand le débit en-
fréquente. Une altération de la vascularisation du greffon ou des dessous de 45 mL/min) et stable. La metformine agit essentielle-
épisodes de déshydratation aiguë lors de décompensations ment en réduisant la production hépatique de glucose, a un effet
hyperglycémiques pourraient jouer un rôle. pondéral neutre, et permet une réduction de l’hémoglobine
glyquée de 1 à 1,5 %, parfois plus chez les sujets bon répondeurs.
6.4. Infections Elle possède d’autres atouts, notamment un effet protecteur
vasculaire et une action antifibrosante qui pourrait être bénéfique
L’impact du diabète post-transplantation sur l’incidence et la sur la fonction du greffon [84].
gravité des infections n’est pas totalement défini. Une augmenta-
tion du risque d’infections a été rapportée dans deux études 7.1.3. Sulfamides et glinides
rétrospectives [78,79]. Un risque accru d’hospitalisation pour Ces molécules agissent en stimulant la sécrétion d’insuline par
infection sévère a par ailleurs été décrit [80]. fixation sur le canal potassique ATP-dépendant de la cellule ß,
permanente pour les sulfamides, transitoire pour les glinides. Leur
7. Prise en charge du diabète post-transplantation efficacité à court terme est comparable à celle de la metformine.
Les sulfamides sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale
La prise en charge du diabète post-transplantation implique modérée, les glinides en cas d’insuffisance rénale préterminale en
non seulement le traitement de l’hyperglycémie, par modification raison du risque accru d’hypoglycémie. D’autres limitations
du mode de vie et pharmacothérapie, mais également la prise en existent quant à l’utilisation de ces molécules : du fait de leur
charge des autres facteurs de risque vasculaire, qui concourent à la effet stimulateur de l’insulinosécrétion, elles sont pourvoyeuses de
surmortalité cardiovasculaire des patients transplantés. Les prise de poids (2 à 4 kg), d’hypoglycémies au réveil chez les
modalités de cette prise en charge ont fait l’objet de recomman- patients sous corticothérapie, et suspectées d’aggraver à moyen
dations publiées en 2003 (Kidney Disease Improving Global terme le déficit de la sécrétion d’insuline, par stress accru de la
Outcome, KDIGO), avec des objectifs thérapeutiques clairement cellule ß. Elles interagissent en outre avec le métabolisme de la
S144 D. Dubois-Laforgue / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S137–S146

ciclosporine, qui augmente les taux plasmatiques de répaglinide, et 7.2. Traitement des facteurs de risque associés
dont inversement les taux sont augmentés par le glibenclamide.
Les objectifs de pression artérielle chez les patients transplantés
7.1.4. Incrétinomimétiques sont de 130/80 mmHg, identiques à ceux définis pour les patients
7.1.4.1. GLP-1. Le GLP-1 est un peptide produit par les cellules L de diabétiques avec atteinte rénale. Les inhibiteurs de l’enzyme de
l’intestin lors de l’absorption de glucose qui potentialise l’insuli- conversion ou ARA2 sont indiqués en première intention en cas de
nosécrétion une fois celle-ci initiée. Il induit en outre un protéinurie.
ralentissement de la vidange gastrique et un effet satiétogène Les objectifs de LDL-cholestérol sont les mêmes que ceux
central, qui favorisent la perte de poids et une inhibition de la définis pour les patients diabétiques en prévention primaire,
production de glucagon, renforçant son effet bénéfique sur la inférieurs à 1 g/L. Un traitement par statine est indiqué en
glycémie [85]. Du fait de la demi-vie brève du GLP-1, des agonistes première intention au-dessus de ce seuil.
de son récepteur de longue durée et des inhibiteurs de l’enzyme La prescription d’aspirine n’est pas systématique, fonction du
qui le dégrade (la dipeptidyl peptidase 4, DPP4), les gliptines, ont rapport bénéfice–risque chez chaque patient.
été développés. Il n’existe pas de recommandations quant au dépistage du
syndrome d’apnée du sommeil et à celui de la stéatose hépatique,
7.1.4.2. Gliptines. Les gliptines ont un effet pondéral neutre et une dont la fréquence est cependant importante en cas de syndrome
efficacité limitée (gain d’hémoglobine glyquée de l’ordre de 0,7 %). dysmétabolique.
Leur utilisation chez les patients transplantés n’a pas été associée à
des effets secondaires particuliers, hormis une augmentation des
8. Prévention du diabète post-transplantation
taux de ciclosporinémies observée avec la sitagliptine. Elles sont
contre-indiquées en cas d’insuffisance rénale sévère.
8.1. Mesures hygiénodiététiques
7.1.4.3. Analogues du GLP-1. Les analogues du GLP-1 sont plus
La prévalence des anomalies du métabolisme glucidique chez
efficaces (gain d’hémoglobine glyquée de 1 à 1,5 %) et induisent le
les sujets candidats à une transplantation est élevée, estimée à 50 %
plus souvent une perte de poids, d’en moyenne 4 kg. Ils ont pour
dans une étude monocentrique européenne, systématiquement
autre avantage de ne pas provoquer d’hypoglycémie et d’avoir un
dépistés par hyperglycémie provoquée par voie orale et mesure de
effet protecteur vasculaire [86]. Leur utilisation chez les trans-
l’hémoglobine glyquée. Dans cette étude, 13 % des sujets avaient un
plantés ne semble pas interférer avec l’absorption des immuno-
diabète connu, 3 % un diabète méconnu et 34 % présentaient des
suppresseurs [87], mais les patients doivent être éduqués à
anomalies de la tolérance au glucose [91]. Le dépistage de ces
l’interrompre dans les situations favorisant la déshydratation vu le
dernières anomalies avant la greffe apparaı̂t ici primordial,
risque de survenue d’insuffisance rénale aiguë [88]. Du fait de leur
permettant de mettre en œuvre des mesures hygiénodiététiques
effet inhibiteur de l’apoptose des cellules ß induite par les
préventives, dont l’efficacité a été démontrée dans la population
stéroı̈des, les analogues du GLP-1 pourraient présenter un bénéfice
générale dans la prévention du diabète de type 2 [92]. De la même
particulier chez les patients transplantés [89].
manière, les patients développant des troubles de la glycorégula-
tion après la greffe devraient bénéficier de ces mesures, pour éviter
7.1.5. Insulinothérapie
la prise de poids (de 10 kg environ chez 60 % des patients) et
Le recours à l’insulinothérapie est fréquent dans la prise en
l’évolution vers un diabète avéré [93].
charge du diabète post-transplantation, notamment dans les
semaines qui suivent la greffe ou lors de décompensations aiguës 8.2. Choix de l’immunosuppression
à l’occasion d’un rejet ou d’une infection ou encore lorsque la
fonction rénale ne permet plus l’utilisation des antidiabétiques Le consensus de 2003 a émis l’hypothèse d’un bénéfice d’une
oraux. Elle nécessite une surveillance glycémique régulière, personnalisation du traitement immunosuppresseur en fonction
réalisée au minimum trois fois par jour. du terrain métabolique des patients. Dix ans après, les recom-
Immédiatement après la transplantation, une insulinothérapie mandations sont de privilégier le traitement optimal pour la survie
optimisée, associant une injection d’analogue lent de l’insuline (de du greffon [8]. En effet, l’arrêt précoce des stéroı̈des n’a pas fait
préférence le matin pour limiter le risque d’hypoglycémie preuve de son efficacité sur l’incidence du diabète post-trans-
nocturne), et une injection d’analogue rapide avant chaque repas plantation et s’accompagne d’un risque accru de rejet (cf. supra).
est efficace mais parfois difficile à mettre en place. Certains lui Par ailleurs, le bénéfice d’un remplacement, en cas de diabète post-
préfèrent une injection matinale d’insuline d’action intermédiaire, transplantation, du tacrolimus par la ciclosporine, réputée moins
plus simple de réalisation, visant à réduire l’hyperglycémie diabétogène, n’est pas encore confirmé dans de grandes études
particulièrement présente en fin d’après-midi. Les objectifs prospectives. La réduction des taux résiduels de tacrolimus en deçà
glycémiques lors de cette période ne sont pas stricts, compris de 10 ng/mL, associée à un risque moindre de diabète post-
entre 1,40 et 1,80 g/L avant les repas [90]. transplantation, pourrait être suffisante (cf. supra).
À distance de la greffe, plusieurs choix sont possibles, fonction
des objectifs glycémiques et des capacités de réalisation de 8.3. Insulinothérapie
l’insulinothérapie par le patient. L’insulinothérapie optimisée est la
plus souple mais ne sera réellement efficace que si elle est L’insulinothérapie intensive a fait preuve de son efficacité dans
maı̂trisée. Cela implique un investissement de la part du patient et la préservation de l’insulinosécrétion au diagnostic de diabète de
une éducation thérapeutique, notamment quant à l’adaptation des type 1 et de type 2 [94,95]. Une étude récente chez les patients
doses lors de la décroissance des stéroı̈des. Une insulinothérapie ayant reçu une transplantation rénale indique le bénéfice d’une
associant deux injections d’insuline prémélangées (pré-mix), insulinothérapie basale immédiatement après la transplantation
réalisées le matin et le midi pour lutter contre l’hyperglycémie lorsque la glycémie de fin de journée dépasse 1,40 g/L. Dans cette
prégnante en milieu de journée, permet généralement d’équilibrer étude, le risque de diabète post-transplantation était réduit de 73 %
le diabète mais est plus contraignante quant à la variabilité des chez les sujets traités par insuline, avec un bénéfice à un an sur la
horaires et de la composition des repas. sécrétion insulinique [96]. Une étude à plus large échelle est en
D. Dubois-Laforgue / Néphrologie & Thérapeutique 13S (2017) S137–S146 S145

cours afin de confirmer ces données prometteuses (ITP-NODAT, after transplantation in Hispanic kidney transplant recipients. Transplantation
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Obesity, adiponectin and inflammation as predictors of new-onset diabetes
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