Alberto Sciortino assure les communications sur le rallye Monte-Carlo L’intervention du Dr Farine est liée à celle du directeur d’épreuve
uve Céline est arrivée dans le Champsaur il y a trois ans et demi. Fan de
depuis 14 ans. C’est la première fois pour son fils Aldan, 16 ans.
Au sommet du bonheur
À 1573 m d’altitude, un vent
violent balaie le sommet
du col de Moissière. Il est
9h15, il fait - 9ºC, et le public est
déjà nombreux à avoir emprunté
le télésiège, à Ancelle, pour trou-
ver une place de choix dans cet
emplacement dominant. Ici a
lieu la bascule : route sèche ou
neigeuse en bas du col, avant
une descente verglacée dans les
lacets des sous-bois vers La Bâ-
tie-Neuve.
Pour le public, les braseros
heureusement sont à l’œuvre.
Dans le ciel, le ballet des hélico-
ptères commence. Ils seront jus-
qu’à huit… C’est dans l’un d’eux
qu’est venu Ari Vatanen. le pilote
émérite arrive de Monaco, avec
des clients du constructeur
BMW. Le public le reconnaît et
les demandes de photo avec lui
s’enchaînent…
Alberto Sciortino, lui, est arrivé
à 6h. Pas pour trouver une place
de choix. Certes, il verra passer
les voitures. Mais il a une mis-
sion à accomplir: assurer la conti-
nuité des transmissions du ral-
lye. Au pied d’une antenne dé-
ployée, il explique : "Il faut que
tous les commissaires puissent
communiquer entre eux avec la
direction de course". Des com-
munications qui à 90 % s’effec-
tuent par radio, car "il y a des en-
droits sans réseau GSM et parce
que la radio est le moyen le plus
rapide de communication : tout
le monde entend le message".
300 radios sont ainsi réparties
"Les gens attendent
sur le parcours. "Nous avons une
dizaine d’installations fixes et
Ogier et Loeb. Dès
nomades, comme celle-ci" - Il y a qu’ils sont passés,
des points fixes à l’année,
comme sur le mont Corobin. À la ils s’en foutent des
tête de la société VJT radiocom-
munications, son objectif est par-
autres et partent..."
fois difficile à atteindre : "Cer-
tains endroits où l’on veut
Le carnet de bord
Une bonne journée pour finir à Monaco
"On a eu chaud, on espère que ça va aller". Au
sortir de la Renault Twingo "La Provence", à l’is-
sue de l’ES 12, Julie Trinquier est tout sourire.
"Ce matin, c’était compliqué dans la première, in-
dique Laure Jaussaud. Je n’étais pas dans le
rythme et c’était très piégeux. Dans la 2e, on allait
bien et le deuxième tour s’est bien passé". Julie pré-
cise : "Dans le second tour, on a fait un bon choix
de pneus, en prenant des thermo. Beaucoup de vi-
rages étaient ensoleillés, c’était gras mais il n’y
avait pas de glace". Une situation qui contrastait
avec le premier passage de la matinée, dans la
première partie de la spéciale Saint-Léger les Mé-
lézes -La Bâtie-Neuve. "On a eu de très bonnes
corrections des ouvreurs et pas de souci particu-
lier" souligne Julie, avant de préciser. "On est
contentes d’être là".
Une double satisfaction en effet pour le bi-
nôme. En premier lieu, celle d’avoir roulé. Car on
se rappelle que la journée de vendredi a été com-
plètement tronquée, les filles n’ayant pas pu
prendre le départ de spéciales après l’annulation
de la première spéciale de la journée Val-
François Ardisson. "On assure la sécurité du public et des concurrents". Sébstien Ogier mais de Loeb, également. / REPORTAGE PHOTOS S.DUCLET
mettre des équipements sont in-
accessibles. Il y a aussi les condi-
tions des routes, le froid… On est
les premiers installés et les der-
niers à partir. Il faut que tout
soit prêt trois heures avant le dé-
part de la course pour que les
commissaires puissent s’organi-
ser. Et l’on attend le feu vert de
la direction des courses. Parfois,
on part deux, trois heures après
la fin de la course".
Hervé Farine se repose dans
une voiture toute proche. Il est
médecin anesthésiste, membre
de la FIA, présent sur le rallye de-
puis 30 ans. "On assure la sécuri-
té des pilotes, un à l’entrée de la
spéciale aux côtés d’un commis-
saire. Tous les 7-8 km, il y a un
poste de secours. C’est la direc-
tion de course - en direct de Mo-
naco qui décide de l’arrêt. Les
médecins interviennent alors".
Et d’expliquer que les dispositifs
de sécurité mis en place pour les
pilotes profitent au grand public.
Dans cette grande fête gratuite, il
rappelle que l’objectif premier
reste la sécurité de tous. Pour
que la fête soit belle.
Emmanuelle FABRE
Lire la suite en pages "SPORTS"
Entre les deux Sébastien, son cœur balance
Ancelle, c’est le Champsaur. Aussi Céline, trésorière du ski-club
soutient Sébastien Ogier. Elle est allée à la fête organisée pour
son 6e titre… Mais Céline travaillait précédemment à l’usine Peu-
geot de Sével Nord, à côté de Valenciennes.
"J’ai eu la chance de voir Sébastien Loeb venir dans les allées de
l’usine avec sa voiture, en 2011… Alors mon cœur balance" ex-
plique-t-elle tout en encaissant les clients de la buvette au pro-
UN PASSIONNÉ fit du ski-club. "Je sortirai cet après-midi voir les voitures. Le
bruit me fait rêver".
de Laure et Julie
drôme-Sigottier (ES3) pour cause de sécurité,
l’interruption de l’ES 5 Curbans-Piégut à la suite
d’un accident, ainsi que, finalement de son se-
cond passage - exceptés pour les vingt premières
voitures (ES 8). "On est resté sur notre faim après
l’annulation des trois spéciales. On sait que les
pros restent prioritaires mais ça fait râler".
La consécration
Hier soir, la Twingo Nº74 pointait à la 57e place
(sous réserve de la publication de la liste offi-
cielle de départ). "Normalement, on n’a pas fait
d’erreurs, on ne devrait pas avoir de pénalités"
avance Julie. Car seules les 60 premières voitures
s’élanceront ce matin pour les dernières spé-
ciales finales. "Il faudra voir si des super rallyes
sont réintégrés. Mais il peut aussi y avoir des aban-
dons d’ici ce soir (Lire hier soir, NDLR), à Mona-
co. Donc, quoi qu’il arrive, on y va". De fait, après
45 minutes d’assistance, Laure et Julie ont pris la
direction du Rôcher. "C’est la consécration si on
arrive à aller à Monaco".
E.F.