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GUIDE AFPS
CONCEPTION PARASISMIQUE
DES BATIMENTS
Siège social et secrétariat: 28, rue des Saints-Pères 75343 PARIS Cedex 07
-
°'
association déclarée (loi du1 juillet1901) sans but lucratif-non inscrite au registre du commerce-sire! 330631565 00026-APE 731Z
ISBN n° 2-911709-13-6
JUILLET 2002
lmp. Coutancier - 01 30 52 15 41
PREFACE
En cas de séisme, les efforts latéraux peuvent être dominants par rapport aux
charges gravitaires. La dissipation d'énergie recherchée dans certaines zones
judicieusement choisies implique des incursions dans le domaine post-élastique,
donc bien au-delà de la limite élastique, pour atteindre des allongements de l'acier
plus de cinq fois supérieurs à ceux de la limite élastique. Cela exige une conception
de structures aptes à subir de grandes déformations accidentelles tout en conservant
en service un degré de sécurité suffisant.
Un grand merci à Milan et à son Groupe de Travail pour cet effort de mettre à la
portée de tous une architecture répondant aux exigences parasismiques.
Le Président de l'AFPS
Wolfgang JAU L
SOMMAIRE
Préambule ....................................................................................................... p. 5
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
PREAMBULE
Régulièrement l'actualité montre que les tremblements de terre entraînent des pertes en vies humaines,
la destruction du patrimoine immobilier et des moyens de production. Ils affectent l'activité économique de
la région touchée.
Ces effets sont dus principalement à l'effondrement des constructions. Il est donc essentiel de
prévenir les dommages sismiques graves en construisant des ouvrages résistant aux séismes.
La sismicité de la France métropolitaine est moins élevée que celle de la Grèce, de la Turquie, de la
Californie ou du Japon. Cependant, les séismes destructeurs n'y sont pas exclus ; ils sont seulement plus
espacés dans le temps. Ils peuvent se produire demain.
La formation à la conception parasismique des ouvrages faisant encore rarement partie des programmes
d'enseignement des écoles d'architecture, aussi bien en France que dans le monde, il a paru pertinent de
rédiger un guide pratique à l'intention des concepteurs de projets en zone sismique.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
1.
QU'EST -CE QUE LA CONCEPTION ARCHITECTURALE
P.ARASISMIQUE?
Les bâtiments conformes aux règles parasismiques ont rarement subi des dommages
graves. Le respect des règles réduit donc considérablement le risque d'effondrement
des constructions, sans toutefois le garantir. En effet, lors des séismes majeurs, il est
arrivé que des bâtiments calculés selon des règles de construction parasismique soient
parfois sévèrement endommagés ou même effondrés (fig. 1.2).
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 1.2. - Parking couvert effondré lors du séisme de Northridge (Californie, 17 janvier 1994). Ce bâtiment a été
calculé selon les règles parasismiques américaines en vigueur, mais un choix de conception peu judicieux a
vraisemblablement été à l'origine de l'effondrement : rampe hélicoïdale portée par des poteaux, ce qui engendre
un effet de poteau coµrt, expliqué au § 8.2.4. Faire porter la rampe ou contreventer le bâtiment par des voiles de
béton armé aurait constitué une solution efficace.
Ces cas sont heureusement très rares. Les raisons de ces dommages sont multiples (liste
non exhaustive) :
>- le principal objectif des règles parasismiques est la protection des vies humaines avec
une faible probabilité d'effondrement des bâtiments pour une accélération de sol
nominale (cf. glossaire), dont le niveau est fixé par la puissance publique. Lorsque les
accélérations sont inférieures à cette dernière, les dommages sismiques, s'ils se
produisent, sont en général réparables. En revanche, la probabilité de ruine par
écroulement augmente rapidement quand l'agression sismique dépasse le niveau
nominal.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les enseignements apportés par les séismes passés montrent qu'une construction n'est
réellement parasismique que si elle est le fruit de trois démarches:
Exécution de qualité
'+ matériaux de bonne qualité
'+ travaux exécutés dans les règles de l'art
La protection parasismique des bâtiments n'est donc pas uniquement une affaire de calcul
ou d'études d'ingénierie. Les choix opérés par l'architecte en amont de l'application des
règles parasismiques influent d'une manière déterminante sur le comportement de
l'ouvrage lors d'un tremblement de terre. L'architecte devrait donc acquérir des
connaissances spécifiques à la conception des bâtiments en zone sismique, d'autant plus
que l'objectif recherché par les règles parasismiques et la mission confiée à l'architecte ne
sont pas les mêmes. Les règles parasismiques visent à un résultat global à l'échelle d'une
zone, les éventuels échecs devant rester peu significatifs. En revanche, l'architecte doit à
son client un ouvrage qui présente toutes les garanties de confort et de sécurité, un
ouvrage« sur mesure». Il ne doit envisager aucun échec.
En outre, chercher à réduire les effets de l'action sismique sur le bâtiment par des choix
réfléchis est une démarche plus satisfaisante que de le dimensionner pour résister à des
charges inutilement élevées.
Cette note, reproduite en annexe du présent guide, a été diffusée aux personnes et
organismes concernés par la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre en zone sismique. Il y
est demandé d'introduire les critères parasismiques dans la programmation afin de pallier
l'intégration actuellement trop tardive des impératifs parasismiques dans les études
de conception des bâtiments. La note suggère qu'un membre au moins des jurys de
concours soit compétent dans le domaine parasismique, afin de pouvoir apprécier la
valorisation par le candidat des contraintes parasismiques dans son projet.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Lorsqu'on construit en zone sismique, il faut avoir présente à l'esprit la spécificité des
sollicitations d'origine sismique. En fait, cette spécificité a deux aspects: un que l'on pourrait
qualifier de statique, et un autre dynamique.
En situation normale, il est habituel quê la force de la pesanteur s'exerce verticalement sur
les masses des constructions du haut vers le bas, et nous sommes habitués à voir et à
concevoir les bâtiments dans ce sens.
Lors d'un tremblement de terre, du fait du déplacement du sol, les charges sismiques
peuvent s'exercer sur les masses des constructions dans un sens vertical descendant (ce
qui renforce l'effet du poids), dans un sens vertical ascendant (ce qui allège le poids mais
peut inverser les efforts) et surtout dans tous les sens horizontaux (ce qui crée des efforts
spécifiques).
Ainsi, il faudrait s'habituer à voir et à concevoir les bâtiments en zone sismique comme s'ils
étaient non seulement à la verticale, mais également à l'horizontale, voire la tête en bas.
Si l'action sismique dans le sens vertical ne modifie pas, dans la plupart des cas, la
conception (cela conduit à majorer des charges qui, du fait de la pesanteur, sont présentes
déjà en situation normale ), les actions horizontales impliquent une réflexion particulière.
« »
Mais il faut toutefois noter que ces charges ne sont pas de même type ; en effet, l'action du
vent s'exerce sur les surfaces des parois, les charges sismiques sont engendrées dans
toutes les masses du bâtiment.
Ainsi, les charges sismiques peuvent être très importantes aussi bien dans la direction
longitudinale que dans la direction transversale d'un bâtiment, alors que vis-à-vis du vent, le
contreventement longitudinal est souvent réduit et peut s'avérer insuffisant en cas de
séisme.
Une autre particularité de la conception parasismique tient aux aspects dynamiques des
sollicitations. Généralement, un tremblement de terre a une durée de quelques dizaines de
secondes, le plus souvent moins d'une minute. Mais pendant ce temps relativement bref, le
nombre de sollicitations peut être élevé, plusieurs dizaines de vibrations résultant des aller
retour du sol.
Ces sollicitations sont des déformations imposées à la structure, déformations dont elle
doit s'accommoder. Pour cela, elle devrait posséder une bonne ductilité, qui dépend aussi
bien de la conception architecturale que des dispositions constructives (cf. Dissipativité ou
«
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Par ailleurs, les sollicitations multiples ont pour conséquence de produire des effets
réciproques, une interaction entre le sol et la structure. Cette interaction pourra se traduire
par des phénomènes de résonance et donc d'amplification des amplitudes d'oscillation ou,
au contraire, par des phénomènes d'amortissement et, par conséquent, d'atténuation des
oscillations.
Une autre conséquence des sollicitations répétées dans un intervalle de temps très bref est
l'aggravation des phénomènes de concentrations d'efforts par rapport aux situations
statiques normales ; le caractère alterné des charges sismiques se traduit, dans les zones
où les efforts se concentrent, par une localisation et une intensification de
l'endommagement, dont le niveau peut devenir critique.
Ces concentrations d'efforts se produisent dans toutes les zones qui présentent une
variation brusque de forme ou de rigidité: association de deux structures ayant un
comportement dynamique différent, changement de dimensions du bâtiment, changement de
section ou de direction d'un élément constructif, ainsi que toute variation brutale entraînant la
présence d'angles rentrants, discontinuités, etc.
Une manière de répondre au problème est de «travailler» les zones de transition en leur
conférant une bonne ductilité. D'autres consistent à fractionner le bâtiment en blocs
mécaniquement indépendants par des joints parasismiques (solution radicale mais onéreuse
qui n'est pas toujours possible, cf. chapitre 5), à placer l'ouvrage sur appuis parasismiques
(cf. chapitre 11 ), ou à utiliser des amortisseurs.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
2. OBJECTIFS, ORGANISATION
ET UTIUSATION DU GUIDE
Dans les chapitres portant sur la conception, la démarche suivante a été adoptée :
> mise en évidence, d'une manière simplifiée et illustrée, de la relation de cause à effet
entre les dommages sismiques et les choix opérés dans la phase du projet ;
>- synthèse des situations, comportements et caractéristiques favorisant la résistance des
ouvrages aux séismes ;
>- exemples de solutions et de choix judicieux mentionnant leur degré d'efficacité du point
de vue parasismique.
Les différents chapitres sont autonomes et ne nécessitent pas la lecture de tout le guide,
bien que celle-ci soit préférable. L'utilisateur peut donc se reporter directement au chapitre
traitant du problème étudié. Afin de faciliter cette démarche, le tableau suivant établit une
correspondance entre les différentes phases du projet et les chapitres du guide.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Chap.1 Chap.3 Chap.4 Chap.5 Chap. 6 Chap. 7 Chap. 8 Chap.9 Chap.10 Chap.11
Echelles de
Phase de représentation Eléments à
Conception Incidence du Implantation Parti Parti Eléments Liaisons Traitement Isolation
projet définir
parasismique site et de la des bâtiments architectural constructif Contreventement d'architecture entre des sols et parasismique
nature du et éléments fondations
sol environnement constructifs
construit
Plan de Implantation.
situation Proposition X X X
d'études
géologiques et
géotechniques
Choix des
matériaux. '
Composition de la
APD Plans 1/100 structure. X X X X X X
Détails 1/50 Eléments de
construction.
Equipement
technique
3.
INCIDENCE DU SITE ET DE LA NATURE DU SOL
3.1. LE SITE
3.1.1. Problématique
> des effets directs: actions du sol sur les ouvrages, de type oscillatoire ou résultant de
déplacements différentiels ; ces phénomènes peuvent être amplifiés par des effets de
site (cf. glossaire) dus à la topographie, à l'hétérogénéité des sols ou à la présence de
sols mous de forte épaisseur (plus de 15 m) ;
> des effets induits: grands mouvements de sol ou d'eau pouvant agir sur les ouvrages:
déclenchement d'un phénomène latent par la mise en oscillation des sols : chute de
pierres, glissement de terrain, éboulement, etc.,
Les effets du séisme peuvent être plus ou moins destructeurs d'un lieu à l'autre, pour un
même type de construction, parfois à quelques dizaines de mètres près. L'étude de l'aléa
sismique local (cf. glossaire) permet de mettre en évidence les risques liés au site
d'implantation.
> le site lui-même peut ne pas aggraver la vulnérabilité aux séismes d'un bâtiment, mais
ses voies d'accès et les réseaux utilitaires peuvent être très vulnérables, ce qui n'est pas
acceptable pour certaines classes de bâtiments qui ont une nécessité vitale de pérennité
des viabilités et circulations (par exemple, les hôpitaux ou les centres de secours) ;
> le programme peut être arrêté sur des dispositions volumétriques et d'urbanisme qui sont
potentiellement génératrices de problèmes (par exemple, mise en résonance des
bâtiments (cf. § 5.3.), interaction avec des constructions préexistantes, etc.). La prise en
compte de cette aggravation éventuelle du risque est vivement souhaitable.
C'est pourquoi, dans certains cas (celui des bâtiments nécessaires à la gestion de crise, par
exemple), il pourra s'avérer préférable de changer de site d'implantation.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Lorsqu'on construit en zone sismique, il convient d'implanter les constructions aussi loin que
possible des zones susceptibles de subir un effet de site ou un effet induit.
Certains problèmes de sol ne peuvent être identifiés qu'à la suite d'études géotechniques
(cf.§ 3.2.), d'autres peuvent être détectés par une simple observation du site sur place et/ou
à la lecture des cartes géologiques régionales. Dans ce dernier cas, il faut impérativement
prendre avis de spécialistes compétents avant de poursuivre l'étude du projet. En outre, s'il y
a lieu, l'étude des risques doit être étendue aux voies d'accès et réseaux utilitaires, et non à
la seule implantation du bâtiment.
Les situations caractérisées ci-après peuvent aggraver localement les effets des séismes.
Lorsqu'elles sont identifiées, il est souhaitable de consulter un géotechnicien spécialisé.
Le risque lié à la rupture d'une faille en surface (déplacement visible du sol de part et d'autre
de la faille, en hauteur et/ou en longueur) a une probabilité d'occurrence très faible en
France. Toutefois, les Règles PS 92 précisent que « sauf nécessité absolue, aucun ouvrage
ne doit être édifié au voisinage immédiat d'une zone faillée reconnue active, éventuellement
repérée par les Plans d'Exposition aux Risques, dits PER ; ces plans peuvent fixer la largeur
des bandes à neutraliser de part et d'autre de l'accident et, le cas échéant, des bandes dans
lesquelles il convient de prendre en compte un mouvement de calcul plus sévère».
Les constructions qui seraient implantées à cheval sur une faille jouant en surface verraient
leurs fondations cisaillées par ce déplacement pouvant atteindre plusieurs décimètres (avec
des répercussions sur l'ensemble de la structure). Les solutions constructives permettant
d'absorber des déplacements différentiels importants sont en général complexes et
coûteuses.
Fig. 3.1. - Jeu de faille en surface. Les solutions constructives permettant d'absorber des déplacements
différentiels importants sont complexes et coûteuses.
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Les constructions fondées sur des sols meubles subissent, en général, des dommages
sismiques plus importants que celles implantées sur un sol rocheux.
Les sols meubles donnent lieu à des mouvements sismiques globaux et différentiels de
grande amplitude, ainsi qu'à des accélérations importantes dans les basses fréquences de
vibration. La vulnérabilité des ouvrages sur sol meuble est d'autant plus grande que leur
fondation est moins profonde.
Afin de minimiser l'effet des oscillations des sols meubles sur les constructions, il est
impératif d'éviter le phénomène de résonance (cf. § 5.3. « Forme en élévation » ) et d'opter
pour des fondations profondes atteignant, si possible, le substratum.
Fig. 3.2. - Fondation sur sol meÜble. Des mouvements sismiques de forte amplitude sont fréquents, de même
qu'une amplification par effet de site dans le cas de fortes épaisseurs de couches compressibles.
La réflexion des ondes sismiques à l'intérieur de ces reliefs peut amplifier les secousses du
sol (fig. 3.3). Les constructions implantées sur ce type de reliefs peuvent subir une action
sismique beaucoup plus importante que sur un site voisin non accidenté. S'il n'est pas
envisageable de construire ailleurs, il convient d'éloigner le bâtiment des zones de
changement de pente.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Outre les problèmes d'amplification de l'action sismique par effet de site, en cas de séisme,
ce type de site peut être le siège de ruptures et d'éboulements qui pourraient entraîner les
constructions qui y seraient implantées. Il convient donc d'éviter la proximité des bords de
falaises, de talus ou versants. Une distance minimale de 15 à 20 m devrait être observée.
0 Terrain en pente
Les séismes peuvent induire un glissement de terrain en pente, susceptible d'emporter toute
construction, parasismique ou non. Avant de construire, l'avis d'un géotechnicien spécialisé
sur la stabilité de la pente est donc nécessaire.
Quant aux constructions, les configurations fréquentes avec un soubassement aval sur
pilotis est à bannir (fig. 5.18). En outre, ce type d'ouvrage est sujet à une torsion d'ensemble,
qui est très destructrice (cf. « Niveaux transparents », § 5.3.).
a) Un glissement de terrain peut emporter toute b) Glissement de terrain provoqué par le séisme de
construction, parasismique ou non Kobé, Japon, 17 janvier 1995
Fig. 3.5. - Glissements de terrain. Avant de construire sur un terrain en pente, l'avis d'un géotechnicien spécialisé
devrait être sollicité.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Pour les mêmes raisons de purge potentielle de la falaise ou du versant dominant un site, il
convient d'éviter l'implantation des constructions sur les zones concernées par ces
phénomènes, qui peuvent être induits par un séisme (avalanches de pierres ou coulées de
boue, ...) Leur étendue possible doit être déterminée avec soin.
.
a) Les éboulements d'origine sismique peuvent b) Maison endommagée par un éboulement de terrain
entraîner des dommages graves aux constructions (séisme de San Fernando, Californie, 9 février 1971)
Fig. 3.6. - Purge d'une falaise ou d'un versant. Il convient d'éviter l'implantation des constructions
dans ces zones.
Si on décide de construire sur de tels terrains, il est nécessaire soit de traiter le sol
(cf.§ 10.2.2), soit de traverser les couches liquéfiables par un sous-sol ou des fondations
profondes. Dans ce dernier cas, les fondations doivent résister à l'action latérale des
couches liquéfiées.
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a) Ejection de sable et perte de capacité portante du sol b) Immeuble enfoncé dans le sol lors du séisme de
Caracas, Venezuela, 29 juillet 1967
c) Immeubles enfoncé dans le sol ou renversé lors du séisme d'lzmit, Turquie, 17 août 1999
Fig. 3.7. - Liquéfaction de sol sous des bâtiments. Les sols liquéfiables doivent être traités ou traversés par un
sous-sol ou par des fondations profondes.
Le sol peut présenter toutes les caractéristiques apparentes d'un « bon » sol de fondations,
mais la présence de cavités à proximité de la surface (gypse, anciennes carrières, ...) peut
entraîner la ruine des constructions se trouvant au-dessus en cas de rupture de la voûte
naturelle sous l'action d'un séisme. L'effondrement est brutal si la cavité est très proche de la
surface. Dans les autres cas, il s'agira de tassements plus ou moins importants.
Avant de construire, les cavités devraient donc être identifiées. Dans les régions minières,
les zones de gypse et de karst, il peut être nécessaire de procéder à des sondages et essais
géophysiques avant toute décision d'implantation. Dans le cas de lentilles de gypse
localisées, dont les cavités sont stabilisées et peu profondes, on peut envisager des
injections ou réaliser des fondations spéciales.
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D'autres effets induits par la secousse sismique sont susceptibles de provoquer des
désordres ou la ruine des bâtiments: tsunamis, inondations par rupture d'une retenue d'eau,
affouillement des rives gorgées d'eau, action de remblais lourds sur sols instables, purge des
terrassements sans soutènement, déplacements et comportements différentiels dus aux
variations de nature du sous-sol n'apparaissant pas en surface, etc.
Il est difficile de prétendre maîtriser tous les facteurs d'effets induits. Cependant, une
discipline d'observation du site, d'investigations sur documents et d'études géologiques ou
géotechniques en rapport avec les enjeux de la construction en projet, permet de réduire
sensiblement l'aléa lié à ces effets.
3.2. LE SOL
Les reconnaissances et études géotechniques effectuées normalement pour les sites non
sismiques sont complétées en situations sismiques pour:
>- définir la classification du site en fonction du type de sol et de son épaisseur (Règles
PS 92, art. 5.2.2). La catégorie du sol est déterminée selon ses caractéristiques
mécaniques et physiques (Règles PS 92, art. 5.2.1) :
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pretlqu6s P<illctt* 1800 800
résistance _compacts 150à
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20
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20
30
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> détecter les formations a priori suspectes de se liquéfier (PS 92 art 4.2). Les règles
PS 92 développent de façon détaillée la liquéfaction des sols, l'identification des zones
liquéfiables, les données sismiques et les méthodes d'essais permettant de détecter la
possibilité de liquéfaction (article 9.1 ). Ce problème est une affaire de spécialistes ;
> définir les caractéristiques dynamiques du sol lorsque le calcul de l'interaction sol
structure est envisagé (Règles PS 92 , art. 9.4.2 et 9.7).
Les procédés de reconnaissances sont nombreux, le choix est fonction de l'ouvrage projeté
(type, utilisation, importance, sous-sol, etc.), des conditions géologiques et géotechniques,
du voisinage (modes de fondations des ouvrages mitoyens, nature et profondeur, etc.), et
également du degré d'avancement du projet (faisabilité, avant-projet, projet, DCE, travaux) :
•
Etude de faisabilité et avant projet
En général, lors de ces phases, on "dégrossit" les problèmes rencontrés pour en tirer les
conséquences techniques et financières induites par les traitements éventuels des sols et les
techniques de travaux de terrassements, de soutènements et de fondations.
21
Nota: les analogies et extrapolations des résultats récupérés sur les chantiers voisins
doivent être effectuées avec prudence. L'hétérogénéité des sols peut être telle que
même dans une zone supposée bien connue, des anomalies locales peuvent exister
(en présence de karsts par exemple).
•
Projet général et dossier de consultation des entreprises
Il convient de définir au mieux toutes les caractéristiques des couches de sol concernées
afin d'arrêter le mode de fondations, les techniques de travaux, les traitements éventuels,
etc. La campagne peut être basée sur:
Moyens de reconnaissance
Ces moyens sont nombreux. Chaque type d'essai ou d'analyse a son propre domaine
d'application et n'a de valeur que s'il est correctement exécuté et interprété. En général, on
les classe en trois groupes:
•
Sondages
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• Méthodes géophysiques
- essais réalisés à partir de la surface: analyse spectrale des ondes de surface, sismique
réfraction, sismique réflexion, prospection électrique ;
- essais réalisés dans des forages: down-hole (sondage en descendant), up-hole (sondage
en montant), cross-hole (mesure entre deux tubes), essai à la sonde sismique.
• Essais géotechniques
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Si la réglementation vise le bon comportement des bâtiments qui, a priori, ne devraient pas
s'effondrer sur les voiries voisines et les bâtiments environnants, elle ignore les
conséquences pour l'ouvrage étudié de la ruine plus ou moins généralisée des bâtiments
proches ou des projections d'éléments non structuraux arrachés à ces constructions.
Ainsi, bien que le sujet soit complexe, avec des incidences parfois lourdes sur la
programmation et le budget, il peut être pertinent pour une véritable démarche parasismique
de prendre en considération l'éventuelle vulnérabilité des bâtiments proches.
Or, à maintes reprises, on a pu constater que des bâtiments bien conçus et bien réalisés du
point de vue de la résistance aux séismes ont souffert, parfois gravement, de l'action d'une
construction voisine. Différents cas ont été observés :
> constructions qui s'effondrent ou projettent des éléments constructifs plus ou moins
importants sur un bâtiment parasismique ;
> celles qui, sans s'effondrer, heurtent ce bâtiment sous l'effet de leurs oscillations ;
> celles qui brident localement les déplacements du nouveau bâtiment, créant ainsi une ou
des zones critiques indésirables, etc.
Les deux derniers cas ne devraient plus exister en présence de joints parasismiques
réglementaires.
Dans les centres urbains, d'autres problèmes de voisinage peuvent se poser ; en outre, dans
les noyaux historiques, on ne peut pas compter sur le renouvellement du parc immobilier
pour les résoudre:
> au sein d'un îlot, le remplacement d'un immeuble ancien avec murs séparatifs communs,
par un immeuble nouveau séparé par des joints parasismiques (vides de tout matériau)
va modifier le comportement des immeubles limitrophes ; dans certains cas, leur
vulnérabilité sera accrue ;
> dans le cas des constructions avec sous-sol, l'évolution dans le temps des parcelles
limitrophes risque de remettre totalement en question les hypothèses de calcul de
l'immeuble à construire (problème des niveaux encastrés devenus « libres » ).
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les problèmes sont différents selon que les bâtiments ont des murs communs (interdits en
zone sismique pour la construction neuve), limitrophes (deux murs accolés, désormais
séparés en zone sismique par un joint vide) ou voisins (plus ou moins distants).
Ce cas de figure est « idéal » car l'effondrement d'un bâtiment a peu d'incidence au-delà de
la projection horizontale de sa hauteur. Ce n'est pas strictement exact, mais l'indicateur de
« non-interaction » est acceptable. Cependant, cette « règle » est à reconsidérer en cas de
En cas de vulnérabilité avérée d'un ou plusieurs bâtiments voisins, on peut adopter plusieurs
types de stratégies:
Démarches architecturales
>- implanter le nouveau bâtiment sur la parcelle de façon à l'éloigner de la zone la plus
vulnérable ;
>- adopter des orientations de parois et des volumes tels que l'angle d'incidence des
projections éventuelles en réduise les conséquences ;
>- prévoir des volumes tampons sur lesquels d'éventuelles destructions ont moins
d'incidences humaines et financières (locaux annexes) ;
>- etc.
Démarches constructives
>- renforcer les faces particulièrement exposées aux éventuelles projections (par exemple,
préférer un voile de béton armé à un mur en maçonnerie ou à une façade légère,
renforcer la toiture, etc.) ;
>- favoriser la résistance au choc de la structure du bâtiment à construire, par exemple en
prévoyant des voiles de refend perpendiculaires aux façades.
Premier cas : la construction voisine est de bonne conception et de bonne mise en œuvre
Il suffit, en principe, de prévoir un joint parasismique réglementaire afin d'éviter les chocs
entre bâtiments en cas de séisme. Les deux bâtiments sont réputés avoir un bon
comportement propre.
Toutefois, si le nouveau bâtiment est moins haut que l'existant, il convient de vérifier qu'il
n'est pas susceptible de recevoir des projections d'éléments de second œuvre venant de ce
dernier et, le cas échéant, de procéder au renforcement de leurs fixations, d'opter pour une
toiture plus résistante, de protéger les terrasses accessibles, etc.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
>- il est pénalisant de concevoir un bâtiment plus bas que le bâtiment limitrophe vulnérable.
La possible chute d'éléments lourds (maçonnerie ou béton) d'une hauteur plus ou moins
importante sur le nouveau bâtiment, constitue un problème délicat;
>- le choix de la largeur du joint parasismique est très important; les chocs entre les
constructions peuvent provoquer des dommages graves (et même entraîner
l'effondrement de la construction vulnérable voisine);
>- dans le cas où le bâtiment voisin est visiblement vulnérable, le mur limitrophe devrait être
renforcé pour résister aux chocs.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
5. PARTI ARCHITECTURAL
La forme des bâtiments et la répartition des différents éléments qui les constituent ont une
incidence importante sur le comportement sous charges sismiques. Le concepteur devrait
rechercher la simplicité et une bonne régularité dans les formes, dans la répartition des
masses et des éléments apportant une rigidité, de manière à limiter l'amplitude des
déformations provoquées par les secousses et la concentration d'efforts sur certains
éléments structuraux.
Lors d'un séisme, cette régularité sera un facteur déterminant de bon comportement,
permettant aux différentes parties du bâtiment d'osciller en phase. Les oscillations
différentielles sont une source de dommages structuraux et non structuraux. En outre, un
bâtiment de forme très irrégulière entraîne un coût de protection parasismique élevé, tout
en donnant lieu à un comportement peu favorable à la résistance aux séismes.
Les bâtiments exposés à une torsion d'axe vertical lors des séismes peuvent subir de
graves dommages. La forme des bâtiments peut être à l'origine d'une torsion lorsqu'elle
conduit à des dimensions horizontales (profondeurs) différentes au sein d'un même
bâtiment. Les parties du bâtiment ayant une profondeur plus faible que les parties voisines
se déforment davantage sous l'action des forces horizontales et vrillent autour des zones
plus rigides (fig. 5.1 ).
Fig. 5.1. Torsion d'ensemble. Les parties du bâtiment ayant une profondeur plus faible que les parties voisines
-
vrillent autour de ces dernières. Les dommages affectent principalement les angles les plus éloignés de la zone
rigide, ainsi que les liaisons entre les éléments de contreventement et les planchers.
27
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
La torsion d'axe vertical peut être réduite en rigidifiant les zones « flexibles » (p. ex. par des
voiles en béton), ou en optant pour une symétrie du plan selon deux axes ou plus (fig. 5.2).
Fig. 5.2. - Formes favorables : plans simples ayant au moins 2 axes de symétrie.
La symétrie du plan devra être associée à une symétrie de la structure (cf. chapitres 6 et 7,
fig. 6.6 et 7.22), de façon à faire coïncider le centre de gravité du bâtiment avec le centre
de rigidité.
L'emploi des joints parasismiques exposé au paragraphe suivant constitue également une
solution acceptable.
Les bâtiments comportant des angles rentrants (hormis ceux qui résultent de la modénature
des façades) sont considérés comme irréguliers (fig. 5.3). Ces angles sont à la jonction de
deux parties ayant des rigidités différentes dans une même direction horizontale. La
différence des rigidités induit des oscillations différentielles entraînant des concentrations
de contraintes, qui sont le siège de dommages. (fig. 5.4 et 5.5). Afin de remédier à cette
situation, trois démarches sont possibles :
opter pour des formes ne comportant pas d'angles rentrants (fig. 5.2) ;
fractionner le bâtiment en volumes simples par des joints parasismiques (fig. 5.3a).
Toutefois, le coût de ces joints est élevé et ils ne constituent qu'un remède à une
situation peu favorable. Pour les bâtiments élevés, la largeur requise pour les joints
devient importante car les blocs adjacents ne doivent pas s'entrechoquer. Dans ce cas,
il vaut mieux opter pour des solutions qui ne nécessitent pas de joints.
1
•••
1
a) Fractionnement
b) Simplification
Fig. 5.3. - Diverses solutions pour remédier au problème des angles rentrants.
28
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
vides de tous matériaux ; cette disposition peut entraîner des difficultés d'exécution ;
suffisamment larges pour éviter tout entrechoquement entre les blocs adjacents sous
Il est à noter que tous les joints de gros œuvre Goints de dilatation ou de tassement) doivent
respecter ces caractéristiques.
Les bâtiments ne présentant pas d'angles (forme générale arrondie) montrent le plus
souvent un excellent comportement sous séisme si toutefois ils ne comportent pas
d'ouvrages en maçonnerie traditionnelle (briques, blocs de béton,...).
Ces derniers sont sujets, sous l'action sismique, à un éclatement hors plan.
Fig. 5.4. - Dommages sismiques occasionnés aux bâtiments comportant des ailes.
29
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Pendant un séisme, le sol ne se déforme pas d'une façon uniforme d'un point à l'autre. En
plus des mouvements d'ensemble, on observe des déplacements différentiels. Sur une
grande distance, ces déplacements peuvent être notables et soumettre les ouvrages à des
sollicitations supplémentaires qui favorisent l'apparition de dommages.
Il est donc souhaitable de ne pas dépasser un rapport de 1/3 entre la largeur et la longueur
du bâtiment ou de fractionner le bâtiment par des joints parasismiques respectant ces
proportions (fig. 5.2, 5.6).
- x
-y ----- --- X X$ 3y
fractionnement par ;oints parasismiques
30
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
En élévation, la régularité des formes, la répartition homogène des masses et des rigidités
sont tout aussi importantes qu'en plan.
Les formes irrégulières en élévation donnent lieu à des oscillations différentielles. Les
parties de bâtiment de volume ou de hauteur distincts vont osciller selon des fréquences
différentes et les éléments qui les associent pourront être soumis à des efforts de sens
contraire, qui sont souvent à l'origine de dommages graves (fig. 5.7).
L'inconvénient des retraits peut être réduit en optant pour une variation progressive des
dimensions (fig. 5.8) ou par des joints parasismiques lorsqu'ils sont envisageables (fig. 5.9).
Fig. 5.7. - Dommages dus à la présence de niveaux en retrait. Les désordres sont particulièrement localisés
31
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 5.8. - Bâtiments avec retraits progressifs. Une variation progressive de la largeur du bâtiment supprime
l'inconvénient de l'angle rentrant, formé par le retrait de la structure, qui est le siège de concentrations de
contraintes.
Fig. 5.9. - Différentes possibilités de fractionner un immeuble de forme irrégulière à l'aide de joints
parasismiques. Entre deux blocs de hauteurs importantes, la largeur du joint pourrait entraîner des sujétions
techniques complexes.
La hauteur des constructions n'est pas en soi un facteur aggravant leur vulnérabilité aux
séismes.
Le problème se pose en terme de résonance du bâtiment avec son sol d'assise. Lorsque le
bâtiment et le sol vibrent à la même fréquence, les amplitudes d'oscillation augmentent
rapidement et peuvent devenir fatales à la construction (fig. 5.10). Il s'agit de l'un des
phénomènes sismiques les plus destructeurs, qui se produit lorsque les fréquences propres
du bâtiment et du sol sont les mêmes ou très proches.
32
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 5.10. - Dommages dus à la résonance du bâtiment avec le sol. Les bâtiments qui entrent en résonance
avec le sol subissent généralement des dommages très importants car les charges sismiques peuvent être
multipliées par un facteur 3 ou plus (séisme du Mexique, 19 septembre 1985).
La période propre d'un bâtiment dans une direction donnée varie notamment en fonction de
sa rigidité dans cette direction donc, entre autres, en fonction de sa hauteur et de sa
dimension horizontale. Par conséquent, elle est souvent différente dans les deux directions
principales.
Très approximativement, la période propre d'un bâtiment contreventé par des murs ou
palées de stabilité triangulées est égale à H/20\iL, où L et H sont respectivement sa largeur
dans la direction étudiée et sa hauteur en mètres. La période des constructions
contreventées par des portiques (non bloqués par un remplissage) est de H/1 O\iL environ.
Ainsi, un bâtiment en voiles de béton de 16x25 m et de 20 m de haut a une période propre
approximative de 0,20 s dans la direction longitudinale (20/20\125) et de 0,25 s dans la
direction transversale (20/20\116) Pour le dimensionnement des structures, on utilise un
calcul plus précis.
Lors du séisme du Mexique (19/09/1985), de nombreux bâtiments élevés, fondés sur les
sols compressibles du centre de Mexico, sont entrés en résonance avec ces sols (fig. 5.10,
5.13). Ils ont été détruits alors que dans la même zone, un grand nombre de bâtiments n'a
subi que des dommages modérés.
33
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Ce cas est relativement rare car les tours sont souvent fondées sur des sols fermes et si
elles sont conçues selon les règles parasismiques récentes, elles ne subissent que des
dommages mineurs même lors des séismes de forte magnitude. Ainsi, la construction de
nombreuses tours a été autorisée dans les zones sismiques (fig. 5.13).
Il est toujours souhaitable que le concepteur des projets en zone sismique cherche à éviter
la résonance de son bâtiment avec le sol. En simplifiant, on peut dire que les bâtiments
hauts et élancés ne devraient être édifiés que sur les sols fermes et que les constructions
basses s'accommodent des sols mous.
Par ailleurs, si la période propre d'un bâtiment projeté est proche de celle du sol (celle ci
peut être déterminée par des essais géotechniques in situ ou en laboratoire), il est possible
de la modifier.
O Rigidifier le bâtiment :
-
opter pour un système porteur «flexible » (ossature en portiques sans remplissages ou
façades rigides, ...);
- augmenter la hauteur du bâtiment ;
- augmenter l'élancement géométrique du bâtiment.
34
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Accélération
Accélération
maximale du sol
Pér iode
T{s)
a) Sol mou
Accélération
Accélération
maximale du sol
Pér iode
T(s)
b) Sol rigide
Fig. 5.11. - Variation des accélérations subies par les constructions en fonction de la nature de leur sol
d'assise. Les bâtiments dont le période propre est de l'ordre de 1s subissent les plus fortes accélérations dans
le cas« a"· Dans le cas« b »,ils sont beaucoup moins sollicités.
35
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
"' 0,9
"
"C
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1i 0,8
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E
il 0,7
4
période propre en secondes
Fig. 5.12. -Amplification des accélérations par des sols mous à Mexico, séisme du Mexique,
19 septembre 1985. Les bâtiments possédant une période propre de 2 secondes ont été soumis à des
accélérations de 0,77 g sur des sols mous et de 0,1 g seulement sur sols durs.
Fig. 5.13. - Certaines tours, parmi les plus hautes du monde, se trouvent dans les zones les plus exposées aux
séismes.
D'une manière générale, pour une hauteur donnée, il est intéressant de placer le centre de
gravité le plus bas possible afin de réduire au maximum les contraintes sur les structures
verticales. L'abaissement du centre de gravité pourra être obtenu par la forme
architecturale du bâtiment, en élargissant sa base, par un choix judicieux de la structure et
en situant dans les étages inférieurs les charges d'exploitation les plus importantes
(fig.5.14a).
36
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
a) Formes favorables
G = centre de gravité
! 1
b) Formes défavorables
Fig. 5.14. - Solutions favorables et solutions à éviter en zone sismique. Une position haute du centre de gravité donne lieu à
des contraintes élevées dans la structure en raison d'un moment de renversement important.
Les observations après les séismes ont montré que la présence de niveaux transparents ne
comportant pas de panneaux de contreventement est une cause très fréquente
d'effondrement des bâtiments.
b) Mode de ruine
Fig. 5.15: Bâtiments avec transparences. Lorsque les niveaux transparents sont plus flexibles que
les autres niveaux, les poteaux de ces niveaux subissent de grandes déformations qui peuvent
provoquer la ruine du bâtiment.
37
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 5.16. - Ecrasement d'un niveau " souple ,, . La rupture des poteaux du niveau transparent a entraîné
l'effondrement du bâtiment (séisme du Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).
Les déplacements imposés par les tremblements de terre sont concentrés dans le niveau
transparent car il est plus flexible. Les poteaux subissent de grandes déformations latérales
qui s'avèrent souvent « fatales ,, lors des séismes d'une certaine importance (fig. 5.15).
Ce problème se présente fréquemment dans les immeubles qui comportent des commerces
ouverts une rigidité comparable à celle des autres niveaux (fig. 5.17) :
Dans tous les cas, il est nécessaire de veiller à une répartition symétrique des éléments
latéralement rigides pour éviter d'exposer le bâtiment à une torsion d'ensemble (cf.§ 7.4.4).
38
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
En élévation, la régularité des formes, la répartition homogène des masses et des rigidités
sont tout aussi importantes qu'en plan.
Les formes irrégulières en élévation donnent lieu à des oscillations différentielles. Les
parties de bâtiment de volume ou de hauteur distincts vont osciller selon des fréquences
différentes et les éléments qui les associent pourront être soumis à des efforts de sens
contraire, qui sont souvent à l'origine de dommages graves (fig. 5.7).
L'inconvénient des retraits peut être réduit en optant pour une variation progressive des
dimensions (fig. 5.8) ou par des joints parasismiques lorsqu'ils sont envisageables (fig. 5.9).
Fig. 5.7. - Dommages dus à la présence de niveaux en retrait. Les désordres sont particulièrement localisés
31
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 5.8. - Bâtiments avec retraits progressifs. Une variation progressive de la largeur du bâtiment supprime
l'inconvénient de l'angle rentrant, formé par le retrait de la structure, qui est le siège de concentrations de
contraintes.
Fig. 5.9. - Différentes possibilités de fractionner un immeuble de forme irrégulière à l'aide de joints
parasismiques. Entre deux blocs de hauteurs importantes, la largeur du joint pourrait entraîner des sujétions
techniques complexes.
La hauteur des constructions n'est pas en soi un facteur aggravant leur vulnérabilité aux
séismes.
Le problème se pose en terme de résonance du bâtiment avec son sol d'assise. Lorsque le
bâtiment et le sol vibrent à la même fréquence, les amplitudes d'oscillation augmentent
rapidement et peuvent devenir fatales à la construction (fig. 5.10). Il s'agit de l'un des
phénomènes sismiques les plus destructeurs, qui se produit lorsque les fréquences propres
du bâtiment et du sol sont les mêmes ou très proches.
32
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 5.1 O. - Dommages dus à la résonance du bâtiment avec le sol. Les bâtiments qui entrent en résonance
avec le sol subissent généralement des dommages très importants car les charges sismiques peuvent être
multipliées par un facteur 3 ou plus (séisme du Mexique, 19 septembre 1985).
La période propre d'un bâtiment dans une direction donnée varie notamment en fonction de
sa rigidité dans cette direction donc, entre autres, en fonction de sa hauteur et de sa
dimension horizontale. Par conséquent, elle est souvent différente dans les deux directions
principales.
Très approximativement, la période propre d'un bâtiment contreventé par des murs ou
palées de stabilité triangulées est égale à H/20-VL, où L et H sont respectivement sa largeur
dans la direction étudiée et sa hauteur en mètres. La période des constructions
contreventées par des portiques (non bloqués par un remplissage) est de H/10-VL environ.
Ainsi, un bâtiment en voiles de béton de 16x25 m et de 20 m de haut a une période propre
approximative de 0,20 s dans la direction longitudinale (20/20vl25) et de 0,25 s dans la
direction transversale (20/20vl16) Pour le dimensionnement des structures, on utilise un
calcul plus précis.
Lors du séisme du Mexique (19/09/1985), de nombreux bâtiments élevés, fondés sur les
sols compressibles du centre de Mexico, sont entrés en résonance avec ces sols (fig. 5.10,
5.13). Ils ont été détruits alors que dans la même zone, un grand nombre de bâtiments n'a
subi que des dommages modérés.
33
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Ce cas est relativement rare car les tours sont souvent fondées sur des sols fermes et si
elles sont conçues selon les règles parasismiques récentes, elles ne subissent que des
dommages mineurs même lors des séismes de forte magnitude. Ainsi, la construction de
nombreuses tours a été autorisée dans les zones sismiques (fig. 5.13).
Il est toujours souhaitable que le concepteur des projets en zone sismique cherche à éviter
la résonance de son bâtiment avec le sol. En simplifiant, on peut dire que les bâtiments
hauts et élancés ne devraient être édifiés que sur les sols fermes et que les constructions
basses s'accommodent des sols mous.
Par ailleurs, si la période propre d'un bâtiment projeté est proche de celle du sol (celle ci
peut être déterminée par des essais géotechniques in situ ou en laboratoire), il est possible
de la modifier.
O Rigidifier le bâtiment :
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Accélération
Accélération
maximale du sol
Période
T(s)
a) Sol mou
Accélération
Accélération
maximale du sol
Période
T(s)
b) Sol rigide
Fig. 5.11. - Variation des accélérations subies par les constructions en fonction de la nature de leur sol
d'assise. Les bâtiments dont le période propre est de l'ordre de 1 s subissent les plus fortes accélérations dans
le cas« a». Dans le cas" b»,ils sont beaucoup moins sollicités.
35
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
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4
période propre en secondes
Fig. 5.12. -Amplification des accélérations par des sols mous à Mexico, séisme du Mexique,
19 septembre 1985. Les bâtiments possédant une période propre de 2 secondes ont été soumis à des
accélérations de 0, 77 g sur des sols mous et de 0, 1 g seulement sur sols durs.
Fig. 5.13. - Certaines tours, parmi les plus hautes du monde, se trouvent dans les zones les plus exposées aux
séismes.
D'une manière générale, pour une hauteur donnée, il est intéressant de placer le centre de
gravité le plus bas possible afin de réduire au maximum les contraintes sur les structures
verticales. L'abaissement du centre de gravité pourra être obtenu par la forme
architecturale du bâtiment, en élargissant sa base, par un choix judicieux de la structure et
en situant dans les étages inférieurs les charges d'exploitation les plus importantes
(fig.5.14a).
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
a) F ormes favorables
G centre de gravité
b) Formes défavorables
Fig. 5.14. - Solutions favorables et solutions à éviter en zone sismique. Une position haute du centre de gravité donne lieu à
des contraintes élevées dans la structure en raison d'un moment de renversement important.
Les observations après les séismes ont montré que la présence de niveaux transparents ne
comportant pas de panneaux de contreventement est une cause très fréquente
d'effondrement des bâtiments.
b) Mode de ruine
Fig. 5.15 : Bâtiments avec transparences. Lorsque les niveaux transparents sont plus flexibles que
les autres niveaux, les poteaux de ces niveaux subissent de grandes déformations qui peuvent
provoquer la ruine du bâtiment.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 5.16. - Ecrasement d'un niveau " souple "· La rupture des poteaux du niveau transparent a entraîné
l'effondrement du bâtiment (séisme du Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).
Les déplacements imposés par les tremblements de terre sont concentrés dans le niveau
transparent car il est plus flexible. Les poteaux subissent de grandes déformations latérales
qui s'avèrent souvent « fatales » lors des séismes d'une certaine importance (fig. 5.15).
Ce problème se présente fréquemment dans les immeubles qui comportent des commerces
ouverts une rigidité comparable à celle des autres niveaux (fig. 5.17) :
Dans tous les cas, il est nécessaire de veiller à une répartition symétrique des éléments
latéralement rigides pour éviter d'exposer le bâtiment à une torsion d'ensemble (cf.§ 7.4.4).
38
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
voile en retrait
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11
c) Utilisation d'une façade légère découplée d) Découplage des allèges permettant
et de cloisons non rigides. Le rez-de-chaussée d'égaliser la hauteur libre des poteaux de
n'est pas plus souple que les autres niveaux la structure principale
Fig. 5.17 - Solutions pour les bâtiments comportant des niveaux transparents.
39
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Niveau flexible
Fig. 5.18. - Construction avec un niveau ouvert, réalisée sur un terrain en pente.
Fig. 5.19. - Solutions pour les constructions implantées sur un terrain en pente.
Dans le cas des bâtiments construits sur un terrain en pente, les niveaux ouverts sont
particulièrement défavorables car ces ouvrages sont exposés également à une torsion
d'ensemble et à l'effet de poteau court, exposé au § 8.2.4 (fig. 5.18). De telles constructions
présentent une vulnérabilité aux séismes très élevée. La fig. 5.19 propose des solutions
permettant de minimiser ces effets.
Les planchers portés par une ossature en poteaux et poutres et situés à des hauteurs
différentes brident les poteaux communs (Fig. 5.20). La capacité de ces poteaux à tolérer
les déformations imposées est faible. Ils peuvent périr par cisaillement (cf. effet de poteau
court, § 8.2.4). Les inconvénients liés aux niveaux décalés peuvent être limités en intégrant
les poteaux dans des voiles, en optant pour un système porteur à voiles perpendiculaires à
la pente, ou encore en dissociant les deux structures par un joint parasismique (fig. 5.21 ).
Poteaux courts
Fig. 5.20. - Les différences de niveaux à l'intérieur du bâtiment créent des effets de poteaux courts sur les
éléments porteurs verticaux qui peuvent périr par cisaillement.
40
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Joint
Voile
p a r a sismi q u e
Fig. 5.21. - Solutions possibles pour supprimer l'effet de poteau court dans les bâtiments à niveaux décalés.
Lorsque certains niveaux d'un bâtiment ont une hauteur d'étage plus grande que les
niveaux courants, ils sont exposés au même phénomène que les transparences car leur
rigidité est plus faible ; les déformations imposées par les tremblements de terre se
produisent essentiellement dans ces niveaux, ce qui est, nous l'avons vu, source de
dommages graves (fig. 5.22).
Il est donc souhaitable de rigidifier les niveaux de hauteur plus importante pour que la
construction ait une rigidité régulière sur toute sa hauteur. La rigidité pourra être obtenue
par adjonction de murs ou de palées de stabilité dans les niveaux concernés.
<=
<=
<=
Fig. 5.22. - Bâtiment comportant un niveau ayant une hauteur plus grande que les autres niveaux. Les différences
de hauteur créent une flexibilité préjudiciable à la tenue du bâtiment sous séisme.
41
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
6.
PARTI CONSTRUCTIF
Tous les systèmes porteurs peuvent être utilisés dans la construction parasismique, à
condition que les dispositions constructives adéquates soient appliquées. Cependant, leur
comportement sous séisme est très inégal. Cela a souvent été mis en évidence par
l'effondrement d'ouvrages construits sans le respect des règles parasismiques ou avant leur
publication. Ainsi, les constructions en maçonnerie non chaînée et les structures en
portiques de béton armé, notamment lorsqu'elles comportent des panneaux de remplissage
en maçonnerie, constituent en général la majorité des ouvrages effondrés lors d'un séisme
destructeur (fig. 6.1 ) .
a) Construction en maçonnerie non chaînée b) Construction en portiques de béton armé non ductiles
(séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995) (séisme d'lzmit, Turquie, 17 août 1999)
42
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Cette compatibilité devrait être recherchée en premier lieu pour des raisons de qualité
architecturale. Par ailleurs, les « bricolages » générés par un manque de compatibilité
peuvent représenter des inconvénients non négligeables au plan parasismique. Exemples :
percements importants dans les éléments structuraux (murs par exemple), imposés par
les impératifs de fonctionnement ;
Afin d'en faciliter le choix, les systèmes porteurs courants sont commentés ici, en ce qui
concerne leur emploi et leur comportement sous séisme.
Ils conviennent pour les bâtiments abritant des espaces cloisonnés : habitations, internats,
motels, etc.
•
Murs en béton armé ou béton faiblement armé
Leur comportement sous séisme est en général excellent. Même fortement fissurés, ils
résistent à l'effondrement et préviennent ainsi la chute des planchers sur les occupants.
Les pertes en vies humaines dans les bâtiments dont la stabilité est assurée par des
murs en béton sont donc très rares.
•
Murs en maçonnerie de petits éléments (briques, blocs de béton)
•
Murs à ossature en bois
Leur comportement sous séisme est excellent, notamment lorsque l'ossature et les
panneaux assurant le contreventement sont assemblés par clouage. Toutefois, le
nombre de niveaux devrait rester inférieur à deux (bât. R + 1 ) , car l'ancrage des murs
superposés est délicat.
43
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
•
Murs à ossature en acier
De même que les murs en bois, ces ouvrages conviennent très bien pour les zones
sismiques.
•
Murs en grands panneaux préfabriqués en béton armé
Les bords verticaux de ces panneaux doivent comporter des indentations. Dans ce cas,
ils constituent une solution «murs »très efficace, utilisable pour les bâtiments à étages.
Systèmes à ossature
Ces systèmes conviennent pour les bâtiments dont l'usage requiert un minimum d'éléments
porteurs verticaux, permettant une fluidité et une «flexibilité »des espaces intérieurs.
•
Ossature en poteaux et poutres de béton armé coulés en place
•
Ossature en poteaux et poutres de béton armé préfabriqués
Les tremblements de terre ont montré la difficulté de réaliser des assemblages efficaces
entre les éléments d'une ossature en béton armé préfabriquée. Si un système de ce type
est préconisé pour un bâtiment parasismique, les assemblages proposés devraient être
au préalable testés.
•
Systèmes poteaux-dalle en béton armé coulé en place
L'effondrement de ces structures lors d'un séisme destructeur est fréquent. Elles sont
déconseillées dans la construction parasismique.
•
Ossature en acier
•
Ossatures en bois
Grâce à leur faible masse, ces ossatures conviennent très bien pour la construction
parasismique de faible hauteur.
44
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Cependant, les systèmes mixtes en ossature et voiles de béton armé montrent, lors des
séismes, un excellent comportement car ils associent les avantages des voiles et des
ossatures.
Ces systèmes conviennent plus particulièrement pour les bâtiments tours à un ou plusieurs
noyaux rigides. Les noyaux sont en général en voiles de béton armé et l'ossature en béton
armé ou en acier. La réalisation des noyaux en ossature acier est également possible.
Autres systèmes
Ainsi par exemple, la structure d'un pavillon d'exposition de forme pyramidale pourrait être
constituée d'arbalétriers ou d'une membrane en tissu portée par une charpente métallique,
celle d'une salle de sport par une toiture en câbles ou poutres suspendus sur murs ou arcs,
etc. (fig. 6.2). Les structures légères sont à privilégier car les charges sismiques augmentent
avec la masse de la construction.
En général, les constructions amplifient les mouvements sismiques qui leur sont imposés par
le sol d'assise (en raison de leur élasticité). Lorsque la construction entre en résonance avec
le sol, ses oscillations deviennent rapidement excessives et peuvent entraîner, même lors
des séismes moyens, l'effondrement de l'ouvrage (fig. 5.10). Ce phénomène a été
commenté et illustré au paragraphe 5.3. « Forme en élévation ».
45
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Nous avons vu que la fréquence d'oscillation du bâtiment devrait être aussi différente que
possible de celle du sol. Or elle est fonction non seulement de la forme du bâtiment
(commentée au chapitre 5), mais aussi des caractéristiques du système porteur (de sa
masse, sa rigidité et son amortissement).
Certains systèmes ne conviennent que pour les constructions basses. Cet aspect a été
présenté à l'alinéa«Compatibilité avec le parti architectural».
La dissipation d'énergie (l'énergie des oscillations) par un bâtiment a pour effet de réduire les
amplitudes d'oscillation et l'intensité des charges sismiques. Cependant, lorsque la
dissipation est assurée par des éléments porteurs, elle peut donner lieu, lors d'un séisme de
forte intensité, à des dommages structuraux (et par conséquent aussi non structuraux). De
tels dommages peuvent être acceptés pour des ouvrages à risque normal (cf. glossaire),
mais généralement pas pour les ouvrages à risque spécial.
La protection parasismique réglementaire des ouvrages à risque normal est basée sur
l'acceptation de dommages structuraux «bien placés», afin de dissiper l'énergie des
oscillations et de prévenir l'effondrement sur les usagers. Le choix du concepteur devrait
donc s'orienter de préférence vers un système dissipatif.
Les causes de dissipation sont diverses : frottement dans les assemblages, viscosité et
ductilité des matériaux, fissuration et rupture d'éléments constructifs, interaction sol
structure.
La ductilité est la source de dissipation la plus importante. Elle se manifeste dans les phases
ultimes de la résistance, après le dépassement de la limité d'élasticité du matériau dans
certaines zones. On peut la caractériser comme la capacité du matériau, et par extension
celle d'un élément ou d'une structure, à subir des déformations plastiques (qui sont en fait
des dommages) sans perte significative de résistance.
L'acier et le béton armé d'une manière adéquate sont aux températures courantes des
matériaux ductiles. En revanche, le bois est sujet à une rupture fragile (nette et instantanée)
lorsqu'il est sollicité dans le sens des fibres, c'est-à-dire dans le cas des poteaux, poutres,
suspentes, arcs, etc.
Il est important de noter que le matériau ne peut, à lui seul, garantir un comportement
ductile. Un élément réalisé en matériaux ductiles mais affaibli par des percements ou
réductions de section localisées ou subissant de fortes contraintes de cisaillement ou de
torsion, peut rompre d'une manière fragile. De même, dans le cas des éléments à parois
46
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
minces, des instabilités de forme (flambage des éléments élancés, claquage, voilement,
déversement, etc.) peuvent apparaître avant que la ductilité du matériau puisse être
mobilisée.
On peut considérer comme dissipatifs les systèmes porteurs autorisant des déformations
non élastiques (portiques sans panneaux de remplissage, voiles de béton armé élancés,
ossatures métalliques à contreventement excentré, etc.) et les systèmes en bois à
assemblages ductiles (constructions en bois cloué, portiques à couronnes de boulons, etc.).
Sont peu dissipatifs: les systèmes poteaux-dalle, les constructions en maçonnerie, les
coques, les arcs à trois articulations et d'une manière générale les structures non
redondantes (isostatiques), les poutres Vierendeel, etc.
En général, les structures dissipatives sont plus efficaces vis-à-vis des tremblements de terre
que les structures non dissipatives. En outre, elles sont également plus économiques car
elles peuvent être dimensionnées pour des charges sismiques très inférieures (selon le cas,
jusqu'à 7 fois plus faibles, 4 fois étant le cas assez courant).
L'effondrement de bâtiments lors d'un séisme est parfois provoqué par des tassements
différentiels. Certaines structures y sont particulièrement sensibles : voûtes à simple
courbure, arcs clavés et structures hyperstatiques (c'est-à-dire structures possédant des
éléments ou liaisons redondants) non « monolithiques : arcs encastrés, treillis à nœuds
rigides, poutres Vierendeel, etc.
articulation rupture
Tassements différentiels
Fig. 6.3. - Arcs de grande portée. A la différence des arcs à trois articulations, isostatiques, les arcs
encastrés, hyperstatiques, ne tolèrent pas les tassements différentiels significatifs.
47
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les options favorables à la résistance des structures aux séismes sont basées sur un même
raisonnement que celles formulées en ce qui concerne le parti architectural :
> Régularité
Toute irrégularité structurale entraîne la présence de « zones» plus rigides que les zones
voisines. Elles constituent des « points durs » qui concentrent les efforts tout en possédant
une déformabilité limitée,ce qui se traduit souvent par des dommages sismiques (fig. 6.4).
Fig. 6.4. - Dommages sismiques au droit d'une irrégularité de trame (séisme du Mexique, 19. septembre 1985).
une même longueur libre pour tous les poteaux participant au contreventement (cf.
une rigidité horizontale comparable des différents niveaux, sous peine d'entraîner un
Les dispositions de la fig. 6.5 sont donc à éviter ; lors d'un séisme violent, elles peuvent
donner lieu à une rupture de type fragile.
48
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 6.5. - Poteaux non superposés (à éviter). Les tronçons courts de la poutre ainsi que la poutre courte
pourraient subir une rupture fragile.
Ces éléments assurent le contreventement de l'ouvrage, qui fait l'objet d'un chapitre
spécifique (chapitre 7). Une répartition asymétrique peut donner lieu, lors d'un séisme, à une
torsion d'ensemble qui est une cause d'effondrement fréquente (fig. 6.6). Ce phénomène est
expliqué au § 7.4.4. et sur la fig. 8.3b.
Fig. 6.6. - Dommages sismiques dus à la torsion d'ensemble causée par l'excentrement des murs assurant le
contreventement du rez-de-chaussée (séisme de Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).
49
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
>- Monolithisme
Le monolithisme d'une structure croît avec la rigidité de ses liaisons. Il favorise la continuité
mécanique entre les différents éléments porteurs de l'ouvrage, ce qui est favorable.
La résistance d'un bâtiment aux séismes augmente avec la redondance de ses éléments
porteurs, car en général la rupture des éléments redondants n'entraîne pas l'effondrement
de l'ouvrage (structures hyperstatiques). Sa capacité à résister aux secousses est ainsi
améliorée. En revanche, les structures non redondantes, appelées isostatiques, deviennent
instables dès la rupture d'un élément porteur (fig. 6.7).
Fig. 6.7.
- Effondrement de l'autoroute urbaine de Kobé lors du séisme du 17 janvier 1995. Un tablier porté par
des portiques transversaux, hyperstatiques, aurait constitué une solution plus favorable à la résistance aux
séismes.
Les éléments composés de tronçons ayant une rigidité transversale différente subissent
souvent des dommages sismiques. La fig. 6.8 en montre un exemple, qui constitue un cas
grave. Il s'agit d'un bâtiment qui a « perdu » un niveau suite à la rupture des poteaux réalisés
en acier enrobé de béton armé aux étages inférieurs et en béton armé seulement aux
niveaux supérieurs. La rupture s'est produite au droit du changement du type de poteau en
raison d'une grande différence des rigidités transversales. Plusieurs bâtiments de ce type se
sont effondrés lors du même séisme.
50
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
b) Niveau écrasé: la rupture des poteaux s'est produite au droit du changement de leur constitution
Fig. 6.8. - Rupture de poteaux de constitution hétérogène (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).
51
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
7. CONTREVENTEMENT
> structures autostables ou autocontreventées qui, de par leur conception vis-à-vis des
charges gravitaires, sont stables également sous l'action des charges horizontales. C'est
par exemple le cas des constructions comportant des portiques dans les deux directions
principales, ainsi que celui des structures dites "spatiales" ou "tridimensionnelles"
(coques, treillis 3D, structures gonflées, etc.) ;
Lorsque le contreventement d'une construction non autostable est absent ou insuffisant, leur
stabilité horizontale est compromise. L'insuffisance de contreventement a été souvent
révélée par les séismes (fig. 7.1a,b).
> d'assurer la stabilité des constructions non autostables v1s-a-v1s des charges
horizontales (celle des structures autostables étant assurée intrinsèquement), donc de
transmettre ces charges jusqu'au sol ;
> de raidir les constructions, car les déformations excessives de la structure sont source
de dommages aux éléments non structuraux et à l'équipement.
52
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
b) Rupture des poteaux sous l'effet de la charge horizontale. La résistance des portiques a été insuffisante pour
assurer la stabilité (séisme de San Fernando, Californie, 9 février 1971)
53
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
7.3. DIAPHRAGMES
73 1
. . . Notion de diaphragme
Le diaphragme est un ouvrage plan rigide, horizontal ou incliné, assurant trois fonctions
principales.
contreventernent
vertical
Fig. 7.2. - Transmission des charges sismiques horizontales par les diaphragmes sur les murs de
réaft'r:,:::O:;
:-.,.- ; - _t;
....
' "
"
Fig. 7.3. - Fonctionnement d'un diaphragme : les charges horizontales sont transmises sur les éléments de
contreventement vertical qui, en résistant, produisent des réactions d'appui.
54
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Afin de donner lieu à une distribution des charges favorable, il est hautement souhaitable
que les diaphragmes soient plus rigides dans leur plan que le contreventement vertical.
Néanmoins, les diaphragmes "flexibles", c'est-à-dire moins rigides que le contreventement
vertical, ne sont pas interdits. Mais cette situation peut donner lieu à une répartition
défavorable des charges sur les éléments verticaux.
8 Raidir les bâtiments à la manière d'un couvercle de boîte (fig. 7.4). Le raidissage vise à
prévenir le déversement des éléments porteurs verticaux.
diaphragme
Les diaphragmes sont nécessaires à tous les niveaux (fig. 7.5). Ils peuvent donc être
constitués par des :
Des dispositions constructives doivent être prises pour qu'ils forment des plans rigides
(cf.§ 7.3.4.).
Par ailleurs, les fondations devant être continues (semelles filantes formant maille ou radier)
ou couplées (semelles isolées solidarisées par des longrines), on peut considérer qu'il y a
effet de diaphragme également à ce niveau.
55
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 7.5. - Localisation des diaphragmes : tous les niveaux doivent comporter un diaphragme, y compris les
charpentes. Différentes possibilités de constitution de diaphragme figurent au § 7.3.4.
Rappelons que les diaphragmes devraient être de préférence rigides, c'est-à-dire plus
rigides dans leur plan que le contreventement vertical. Cette rigidité relative dépend :
> de leur forme : les diaphragmes longs et étroits sont flexibles (fig. 7.6). Par ailleurs, les
diaphragmes présentant des angles rentrants peuvent subir des concentrations de
contraintes entraînant des dommages (fig. 7.7);
56
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
' Concentrations de
contraintes
>- de leur matériau : les planchers en contreplaqué sur solives en bois se comportent
comme rigides dans une structure en bois, mais ils sont flexibles lorsqu'ils sont utilisés
dans une structure en maçonnerie, qui possède une rigidité supérieure ;
>- de l'importance des trémies éventuelles, dont les dimensions devraient être minimisées.
Les CPT Planchers, publiés par le CSTB, précisent que la fonction diaphragme est
considérée assurée s'il existe une seule trémie dont aucune dimension n'excède la
moitié du plus petit côté du plancher. L'analogie avec une poutre montre qu'il vaut mieux
placer une trémie au milieu d'un diaphragme qu'en sa périphérie (fig. 7.8).
Percement (trémie)
Percement (trémie)
a) A éviter, car la périphérie d'un diaphragme est b) Meilleure solution. La trémie est
très sollicitée et ne devrait pas être affaiblie située dans la zone de l'axe neutre
57
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
0 les diaphragmes doivent être efficacement ancrés dans les chaînages sur toute leur
périphérie, afin de permettre la transmission des efforts horizontaux sur les éléments de
contreventement. Lorsqu'ils sont composés de plus d'un élément (dalle sur prédalle,
table de compression sur poutrelles et entrevous, dalles alvéolées, ...) chaque élément
,
Fig. 7.9. - Effondrement des planchers par perte d'appui (séisme de Spitak, Arménie, 7 décembre 1988). Les
dalles alvéolées n'étaient pas ancrées dans le chaînage.
8 les éléments constitutifs des diaphragmes doivent impérativement être solidarisés entre
eux pour assurer une continuité mécanique. La solidarisation peut être réalisée par des
coutures, armatures de continuité, clouage, boulonnage, etc. (cf. « Exemples de
solutions » ).
Les dispositions obligatoires figurent dans les Règles PS 92, Règles PS-MI 89/92, ainsi que
dans les CPT Planchers, titres 1, Il et Ill.
58
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Exemples de solutions :
--+
a) Ancrage périphérique de la dalle et de la prédalle sur 4 côtés par des aciers en attente ou barres
complémentaires
armatures armatures de
de continuité recouvrement
h .,,,. ·"" .,,
.,,
Ir lr
•.> ,'>$
+ ...
...., 0
b $ 3n coutures en grecques
::; 30 cm
4soudures
en recouvrement
,/ ·è
3o ,;;, coutures en treillis métalliques
b) Solidarisation des éléments par des grecques ou raidisseurs en treillis (dalle/prédalle), barres HA
(prédalle/prédalle sur appui) ou treillis soudé (rives des prédalles)
59
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
ancrage direct
acîerHA
en recouvrement
'
/-
/
- - - - . -
t .
'
'-" ,;
ancrage par
'' barres complémentaires
1
4cm
2 nœuds d'assemblage
dans le chaînage raidisseur en treillis
".': /
60
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Plancher à panneaux de contreplaqué ou Plancher en bois massif. Les planches doivent être
de particules. Les panneaux doivent être clouées diagonalement par rapport aux solives et
cloués sur leur périphérie et sur chaque solive recevoir également un clouage périphérique
a) Planchers en bois
agrafus ou
joints à rainure
\artguette
b) Toitures en bois
61
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
7.4.1. Principe
Certaines structures, comme les ossatures en poteaux et poutres, n'ont fréquemment pas la
rigidité nécessaire pour résister aux charges horizontales. L'adjonction d'éléments résistant à
ces charges permet alors d'assurer leur stabilité (fig. 7.14). En cas de séisme, l'absence de
tels éléments peut conduire à l'effondrement de la structure (fig. 7.1a).
I
1
I ] li I
a) File de poteaux et poutres instable sous charges b) Des éléments verticaux de contreventement
horizontales (murs, tirants croisés ou portiques) assurent la
stabilité de la file dans son plan en formant une
butée
Ces éléments peuvent être classées en trois catégories : panneaux rigides, portiques et
palées triangulées.
Les murs courbes peuvent également être employés. Dans ce cas, ils doivent être en béton
armé (pour former une coque) et non pas en maçonnerie, car celle-ci a une faible résistance
au cisaillement. Il est souhaitable que les voiles courbes constituent des noyaux fermés.
62
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Mur en maçoonerie
1
Mur en bèton ou Voile en panneaux de particules
chaînée ou armée béton armé Voile en bois massif ou de contreplaqué
b) Les panneaux bordés par des chaînages verticaux et ne comportant pas de portes ou fenêtres constituent des
murs de contreventement assurant la stabilité des façades vis-à-vis des charges horizontales
Les barres inclinées, formant des triangles avec l'ossature, peuvent être rigides (fig. 7.16b)
ou constituées de tirants, croisés ou non (fig. 7 .1 a). Vis-à-vis des séismes, les barres rigides
sont plus efficaces que les tirants, quoique plus coûteuses. Elles résistent à la traction et à la
compression.
Toutes les formes de triangulation sont acceptables sauf celles dans lesquelles des barres
brident les poteaux et diminuent ainsi leur déformabilité (fig. 7.16a). Cette situation peut
entraîner une ruine prématurée des poteaux.
63
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Par ailleurs, il convient d'éviter une longueur excessive des barres afin de réduire le danger
de flambement sous compression.
Les assemblages des ossatures contreventées sont en général articulés (non rigides). Des
noeuds rigides sont parfois utilisés dans la construction d'immeubles de grande hauteur, afin
d'améliorer leur rigidité. Le coût de cette solution, favorable à la résistance aux séismes, est
relativement élevé.
0
! - !
l 1
1
, /
A préférer
D '
A éviter
64
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les portiques, c'est-à-dire les cadres dont les liaisons poteaux/poutre sont rigides, sont plus
déformables que les autres types de contreventement. Ils ne devraient donc être utilisés que
sur des sols fermes. Leur avantage est de préserver les travées libres de tout élément plein
ou incliné. Cependant, il s'agit souvent d'une solution coûteuse.
Les arcs, utilisés le plus souvent dans la construction de halles, ont un comportement
similaire à celui des portiques. Ils constituent également des éléments de contreventement.
Cependant, ils exercent des poussées horizontales importantes aux appuis (notamment les
arcs à trois articulations) qui doivent obligatoirement être équilibrées au niveau des
fondations.
\
.
Lorsque les planchers et les toitures peuvent être considérés comme parfaitement rigides
dans leur plan, théoriquement, il suffit de trois éléments de contreventement par niveau, à
condition qu'ils soient non concourants et non parallèles (fig. 7.18). Il est cependant
nettement préférable d'en utiliser un nombre plus élevé afin de répartir les charges
horizontales sur plusieurs éléments. La redondance devient une nécessité dans le cas des
bâtiments de grandes dimensions horizontales, dont les planchers, plus longs, ont une
certaine flexibilité dans leur plan et doivent par conséquent être raidis.
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0
Fig. 7.18. Nombre minimal d'éléments verticaux de contreventement : deux pour s'opposer aux translations du
-
diaphragme respectivement dans les directions x, y, et un troisième produisant avec l'un des deux autres, un
couple résistant à la torsion d'axe vertical.
65
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
7 44
. . . Disposition des éléments verticaux de contreventement
>- les plus larges possible, courant éventuellement sur plusieurs travées (fig. 7.19). Les
éléments étroits sont soumis à des efforts élevés, donnant lieu à des déformations
importantes ;
r::;>
action
A éviter
a) Les éléments larges offrent une meilleure résistance aux forces horizontales grâce à un bras de levier plus
grand (dans le plan vertical)
b) Contreventement courant sur plusieurs travées, ce qui permet d'obtenir une largeur importante
66
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
>- disposés en façade ou près des façades pour conférer un grand bras de levier au couple
résistant à la torsion (fig. 7.20.). La solution la plus efficace consiste à utiliser la totalité
des façades pour le contreventement (fig. 7.21.). Si le contreventement ne peut occuper
qu'une partie des façades, il est préférable de rigidifier les angles car ils sont très
sollicités par les charges horizontales. Lorsqu'un élément de contreventement occupe
toute la hauteur du bâtiment, il doit être lié aux planchers de tous les niveaux ;
.A action
action
A éviter A préférer
Fig. 7.20. - Distance entre les éléments de contreventement. Une grande distance entre les éléments parallèles
favorise la résistance de la structure à la torsion grâce à un bras de levier important dans le plan horizontal.
a) La totalité de la façade constitue un élément de b) Triangulation sur toute la hauteur des façades. En
contreventement, ce qui lui confère une grande l'absence d'autres éléments de
résistance aux charges horizontales contreventement au sein de la structure, ce qui
n'est pas le cas ici, les diagonales doivent être
fixées aux planchers des niveaux
67
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
>- disposés symétriquement par rapport au centre de gravité du niveau (fig. 7.22). Dans le
cas d'une distribution asymétrique des éléments de contreventement, la construction est
soumise, par le vent et les séismes, à des efforts supplémentaires dus à la torsion d'axe
vertical;
\
\
�i---=----..i Jjcfün
A éviter A préférer
a) Une position décentrée des éléments de contreventement est à l'origine d'une sollicitation du bâtiment en
torsion (dessin de gauche). En outre, le bras de levier du moment résistant produit par le contreventement
est très faible
b) Les murs formant les panneaux de contreventement du rez-de-chaussée étant décentrés, la construction sera
soumise par les séismes à une torsion importante
Fig. 7.22. - Disposition des éléments de contreventement par rapport au centre de gravité des niveaux.
68
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
>- constitués éventuellement par un grand noyau central fermé (et non pas en forme de U,
X ou Z), afin de minimiser, de même que les deux mesures précédentes, les
sollicitations dues à la torsion (fig. 7.23). En effet, la résistance à la torsion d'axe vertical
des noyaux ouverts est faible.
[JJ DO
noyau ouvert noyaux fcnnés
0 D
noyau de faîblcs dimensions noyau fermé de dimensions adéquate
A éviter A préférer
69
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Dans tous les cas, le contreventement devrait conférer aux différents niveaux une rigidité
comparable. Par conséquent, sauf cas particuliers, ni le nombre, ni la nature des éléments
de contreventement ne devraient varier sensiblement d'un niveau à l'autre (fig. 7.25).
Toutefois, la rigidité peut également être croissante vers les niveaux inférieurs. Dans ce cas,
la différence de rigidité entre deux niveaux successifs ne devrait pas dépasser 30 %.
70
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
8. ELEMENTS D'ARCHITECTURE
L'incidence de la conception d'ensemble des bâtiments sur leur comportement sous séisme
a été abordée au chapitre 5. Toutefois, des dommages importants peuvent être dus à des
choix peu judicieux opérés à l'échelle des éléments constructifs et architecturaux qui font
l'objet de ce chapitre.
8.1. MURS
8.1.1. Angles
Lors d'un séisme destructeur, les angles d'une construction subissent souvent des
dommages importants car ils sont davantage sollicités que les parties courantes (fig. 8.1 ). Ils
sont soumis aux déformations différentielles des façades qu'ils relient (fig. 8.2), ainsi qu'à
des efforts dus à la flexion et à la torsion d'ensemble, en raison de leur position éloignée du
centre de gravité des niveaux ou de leur centre de rigidité (fig. 8.3).
Fig. 8.1. - Dommages sismiques aux angles (séisme de Colfiorito, Italie, 26 septembre 1997).
71
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
,.
\ CR CG
+ + •
Distribution
des contraintes
réaction
d •
• +.torsion
'-' d'ensemble
A EVITER A PREFERER
a) Angle affaibli : cette disposition peut b) Présence de trumeaux dans l'angle
être à l'origine de dommages. permettant d'améliorer la résistance de
l'ouvrage.
Fig. - 8.4. Position des ouvertures dans un bâtiment dont les murs de façade participent au contreventement.
Le parti architectural adoptant un angle « fort » convient très bien pour les zones sismiques
(fig. 8.5). Par ailleurs, pour les constructions en murs porteurs, les dispositions constructives
réglementaires imposent le renforcement des angles par des chaînages verticaux (fig. 7.15).
72
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
La résistance des murs aux charges horizontales s'effectue dans leur plan. Si sa géométrie
est courbe, le mur ne peut résister aux charges d'une certaine importance que s'il constitue
mécaniquement une coque, résistant à la traction, à la compression et au cisaillement, ce qui
n'est pas le cas des maçonneries (fig. 8.6).
fissures diagonales
izontales en cas de dépassement
de résistance du mur
Les murs courbes ne devraient donc être réalisés qu'en béton armé. La courbure confère au
mur dans ce cas une réserve de résistance due à sa forme« tridimensionnelle».
La photographie de la figure 8.7 montre des dommages sismiques subis par un mur courbe
en maçonnerie.
Fig. 8.7. - Comportement des murs courbes: éclatement du mur en maçonnerie et bon comportement du mur en
béton armé (séisme de Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).
73
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les voiles en béton montrent en général un excellent comportement sous charge sismique.
Ils continuent à supporter les planchers et les charpentes même lorsqu'ils sont largement
fissurés, ce qui est essentiel pour la sauvegarde des vies humaines (fig. 8.8).
Fig. 8.8. - Dommages sismiques à un voile de béton armé. Malgré les dommages importants, ce voile continue à
supporter le plancher (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).
Lorsqu'ils sont élancés, les voiles se comportent comme des consoles verticales, subissant
les contraintes maximales sur leurs bords (fig. 8.3a). Il est par conséquent souhaitable de
renforcer les extrémités de ces voiles par des poteaux ou retours d'angle (fig. 8.9).
Fig. 8.9. - Les extrémités des voiles de béton sont renforcées par des retours d'angle.
74
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les ouvertures constituent des points faibles dans un mur, notamment dans un mur
participant au contreventement. Elles peuvent être à l'origine de dommages allant parfois
jusqu'à l'effondrement (fig. 8.10).
Fig. 8.1 O. - Dommages sismiques autour des ouvertures en façade (séisme de Loma Prieta, Californie,
17 octobre 1989).
limiter leur surface; il est souhaitable que dans un mur participant au contreventement,
la surface totale des ouvertures ne dépasse pas 30 % de celle du mur (fig. 8.11);
contreventement
Fig. 8.11. - Mur participant au contreventement : la surface totale des ouvertures ne devrait pas dépasser 30 %
de celle des ouvertures.
75
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
9 !== =1 I=
1 1
1 1
q I=. ::f
1
1 1 1
q !:: _I 91.=
1 1
éloigner les ouvertures des angles pour éviter d'affaiblir ces derniers (cf. § 8.1.1) ;
éviter les ouvertures isolées. Des ouvertures isolées dans un mur participant au
contreventement peuvent être à l'origine de dommages très importants, car le mur
fonctionne comme une console verticale percée (fig. 8.13), ce qui n'est pas le cas des
trumeaux de contreventement, qui ne comportent pas de baies.
76
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Au plan constructif, les règles parasismiques françaises exigent que les baies et ouvertures
qui ne sont pas bordées par des chaînages reçoivent un encadrement en béton armé, métal
ou bois traité aux angles comme un système mécaniquement continu et relié aux chaînages
suivant certaines prescriptions (fig. 8.14) .
triangulation de la charper
fixation
de !a chaînage!
charpente verticaux
aux et horizon
chaînages
liaisonnement
fondations-bâtiment
liaison continu
des chaînages
fondations continues,
reliées entre elles
Fig. 8.15. - Dommages sismiques à un bâtiment dont les poteaux sont moins résistants que les poutres
(séisme de Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).
77
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 8.16. - Mode de ruine des bâtiments en portiques ne respectant pas le principe
" poteaux forts - poutres faibles ,, .
En effet, lorsque les poteaux sont brutalement cisaillés ou subissent des déformations
plastiques à leurs extrémités, ils ne peuvent plus participer au contreventement par effet de
portique.
adopter le principe « poteaux forts - poutres faibles». Les dommages éventuels qui
devraient se produire sous forme de rotules plastiques (les règles parasismiques
précisent les dispositions constructives à adopter dans ce but) seront dans ce cas
localisés dans les poutres et non pas dans les poteaux, ce qui ne compromet pas la
stabilité de l'ouvrage (fig. 8.17). Au plan architectural, il convient donc de bannir les
poutres ayant une grande rigidité à la flexion: poutres surhaussées, poutres-allèges,
poutres-cloisons, etc. ;
'
t t 1
' -,
I I
Poteaux faibles
Poutres fortes ' '
I • I
I ' ï
' I
a) Les rotules plastiques se forment dans les poteaux. La structure devient un mécanisme instable
e rotule plastique
,_
Poteaux forts
Poutres faibles
-
l"9"' - - ..
-
b) Les rotules plastiques se forment dans les poutres et non pas dans les poteaux ou dans les noeuds. Les
poutres sont endommagées, mais les éléments porteurs verticaux continuent à assurer la stabilité de la
construction
78
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les noeuds constituent des zones critiques de la structure, plus particulièrement sollicitées
par les charges horizontales.
Les dommages sismiques graves dans la zone des noeuds sont fréquents, notamment
lorsque les poteaux et les poutres ne sont pas coplanaires (fig. 8.18).
Fig. 8.18. - Dommages à un noeud en béton armé (séisme de Chi-Chi, Taïwan, 21 septembre 1999). Les liaisons
d'éléments non coplanaires tels que poutres" en applique,, sur des poteaux ou poutres désaxées par rapport
aux poteaux ne conviennent pas en zone sismique. Leur éclatement est fréquent.
Les dispositions simples sont plus fiables et moins coûteuses que les dispositions complexes
dont la mise en œuvre est délicate et dont le comportement est source de dommages.
Il est donc préférable que les axes des poteaux et des poutres soient situés dans un même
plan. En cas de non-superposition, la distance entre les deux éléments devrait être réduite le
plus possible (fig. 8.19).
~
A préférer A éviter
G)
G)
· ~
G)
Q
A éviter
Fig. 8.19. - Configuration des noeuds. Les liaisons poteau-poutre désaxées sont très vulnérables sous une action
sismique. Leur ductilité est en général négligeable. Elles donnent lieu à une rupture brutale, dite" fragile"· Les
croisements coplanaires des poteaux et des poutres sont donc à préférer.
79
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Sans une articulation mécanique, les poutres moisées en béton armé ne sont pas favorables
en zone sismique car l'excentricité des poteaux et des poutres est importante (fig. 8.20a).
Les assemblages moisés en bois, articulés, ne posent pas de problème particulier vis-à-vis
des séismes (fig. 8.20b).
A EVITER ACCEPTABLE
Fig. 8.20. Assemblages moisés. La liaison rigide entre le poteau et la poutre donne fréquemment lieu à des
-
dommages car son comportement est de type" fragile». Les assemblages à axe (articulés) ne posent pas de
problème particulier.
Pour la structure principale assurant la résistance aux charges sismiques, il est donc
préférable de recourir à des poteaux dont les sections sont constantes ou varient
progressivement et d'éviter l'effet « d'entaille » qui favorise la rupture fragile (fig. 8.21 ).
Poteau Poteau
encastré articulé
A EVITER A PREFERER
a) Les poteaux dont la section b) Les poteaux de même section sur toute leur hauteur ou de
change brutalement ou section variant progressivement sont préférables en zone
qui présentent des « entailles» sismique
sont très vulnérables
80
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Le même raisonnement doit être appliqué aux chapiteaux et goussets. Il est préférable de
changer progressivement de direction dans la zone de transition entre le poteau et la poutre
(fig. 8.22).
A EVITER
a) Chapiteaux présentant des variations brusques de section
A PREFERER
b) Variations progressives de section. Les chapiteaux ou goussets évasés, adoucissant les angles rentrants,
permettent une meilleure transmission et répartition des efforts sur les poteaux. Il est préférable que la zone de
transition soit généreusement dimensionnée
On observe que les poteaux de faible longueur sont souvent endommagés lors de séismes
violents (fig. 8.23). Etant plus rigides que les poteaux d'une hauteur d'étage, ils ne tolèrent
pas toujours les déformations qui leur sont imposées (fig. 8.24a).
En outre, en raison de leur raideur, ils concentrent sur eux des charges sismiques
importantes. Il s'agit de l'effet de poteau court. On parle de « poteau court » dans une
direction lorsque le rapport longueur 1 /largeur b 4 dans cette direction.
Le même phénomène se produit dans le cas des poteaux de hauteur courante dont la
déformabilité est partiellement bridée par la présence d'éléments rigides : allèges, cloisons
n'atteignant pas le plafond, etc. (fig. 8.24b). En effet, pour suivre les déplacements
horizontaux des planchers, les poteaux bridés ne peuvent accuser des déformations que sur
la partie libre de leur hauteur. Leur ductilité est réduite, de même que leur capacité à subir
des charges cycliques.
Fig. 8.23. - Cisaillement d'un poteau court (séisme d'lzmit, Turquie, 17 août 1999).
81
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
1
\
a) Rupture de poteaux courts b) Rupture d'un poteau bridé par une allège
Fig, 8.24. - Effet de poteau court. Les poteaux de faible longueur libre ne peuvent tolérer des déformations
importantes, d'où leur rupture.
Différentes situations donnant lieu à l'effet de poteau court sont commentées ci-après:
Cette situation est fréquente et les exemples de dommages structuraux nombreux (fig.8.25).
allèges
Fig. 8.25. - Poteaux bridés par des allèges. Après un séisme, les poteaux bridés des deux côtés présentent
souvent des fissurations en croix de Saint-André alors que les poteaux qui ne sont bridés que d'un seul côté ne
font apparaître qu'une seule fissuration diagonale.
Pour prévenir les dommages dus à la présence d'allèges rigides, plusieurs solutions peuvent
être envisagées. On peut:
créer un joint entre les poteaux et l'allège, rempli d'un matériau résilient d'une épaisseur
suffisante permettant le déplacement relatif des poteaux par rapport aux allèges rigides,
dont la stabilité doit être assurée par des goujons ductiles (fig. 8.26b) ;
mettre en œuvre des allèges en matériaux légers et flexibles tels qu'un bardage, des
panneaux menuisés, etc. (fig.8.26c) ;
82
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
/ Alleges souples
/
/
Les poteaux courts de soubassement qui permettent de créer un vide sanitaire ou d'adapter
la construction à la pente attirent sur eux des charges sismiques importantes (fig. 8.27a).
Plutôt que de renforcer les armatures de ces poteaux, il est préférable de les intégrer dans
un mur périphérique, qui présente une meilleure résistance au cisaillement (fig. 8.27b).
mur périphérique
D D
coupe
horizontale
a) Vide sanitaire sur des poteaux courts b) Mur périphérique palliant l'effet de poteau court
83
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Sous une action sismique, les poteaux de longueurs très différentes sont très pénalisants,
les efforts se reportant préférentiellement sur les poteaux les plus courts (la distribution des
charges sur les poteaux s'effectue en proportion de leur rigidité, qui est inversement
proportionnelle au cube de leur longueur).
Si l'on veut maintenir cet effet visuel, il convient de créer des poteaux de dimensions
identiques et de disposer une façade désolidarisée de la structure qui donne ainsi l'image de
poteaux de dimensions inégales. Les poteaux en apparence courts sont alors des poteaux
courants partiellement masqués par une façade légère. En zone sismique, un artifice est
préférable à une irrégularité de la structure (fig. 8.28b).
A EVITER A PREFERER
a) Poteaux de longueurs différentes b) Façade légère en applique sur des
poteaux de longueurs identiques
>- Poteaux supportant des paliers d'escalier ou rampes d'accès des parkings à
éta ges
Divisant en deux la hauteur libre des poteaux, les rampes et les paliers intermédiaires
d'escalier peuvent être à l'origine d'un effet de poteau court et d'une rupture de ces poteaux
par cisaillement (fig. 8.29a). Par conséquent, il est préférable d'intégrer les poteaux dans un
voile en béton armé (fig. 8.29b). Il convient cependant de tenir compte de ce nouvel apport
de rigidité dans la recherche de symétrie des éléments rigides (cf.§ 7.4.4).
effet de
poteau court
a) Cisaillement d'un poteau par le palier par effet de poteau court (séisme d'EI Asnam, Algérie, 1980)
voiles de voiles de
béton armé béton armé
b) Voiles englobant les poteaux et supportant le palier intermédiaire latéralement ou à son extrémité
Fig. 8.29. - Poteaux supportant des paliers d'escalier.
84
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
risque d'effet
V
de poteau court
mezzanine poutre
-- à hauteur
-
.§!ructure
de la mezzanine (-- indé pendante
Pour éviter le phénomène de poteau court dans le cas de mezzanines, deux solutions
peuvent être mises en œuvre (fig. 8.30b):
- relier les poteaux par une poutre située à la hauteur du plancher de la mezzanine, ce qui
permet d'apporter une raideur comparable à tous les poteaux de ce niveau ;
- porter la mezzanine par une structure indépendante de la structure principale.
8.3. PORTE-A-FAUX
Les balcons et auvents de grande portée sont des éléments architecturaux très vulnérables
à l'action sismique, notamment lorsqu'ils sont en béton armé. Les composantes verticales
d'un séisme engendrent des oscillations verticales des éléments en porte-à-faux qui peuvent
subir de graves dommages (fig. 8.31 ).
85
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Une trop grande portée du porte-à-faux entraîne des efforts importants pouvant se traduire
par une rupture fragile au droit de l'encastrement. Le risque est aggravé lorsque la poutre
supportant le porte-à-faux travaille en torsion, sa ductilité étant dans ce cas très faible
(fig. 8.32).
Fig. 8.32. - Console sollicitant la poutre de rive en torsion. Cette configuration est à éviter.
Dans la mesure du possible, il y a lieu de recourir à des appuis extérieurs, donc de préférer
les loggias aux balcons. Toutefois, si l'on souhaite concevoir des porte-à-faux, il convient
de:
I Ill \
J
dalle en porte-à-faux
---
a) Dalle en porte-à-faux disposée dans le prolongement du plancher. Des armatures doivent être placées aussi
en partie basse
faux
c) Poutres en porte-à-faux ; cette solution est préférable à celle des dalles en porte-à-faux
86
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
- éviter de disposer des charges importantes telles que des jardinières en extrémité du
porte-à-faux (fig. 8.33b). L'augmentation de la charge par les oscillations verticales peut
se traduire par une rupture par flexion du porte-à-faux ;
- faire travailler en console des poutres plutôt que des dalles (fig. 8.33c) ; cette solution
autorise des porte-à-faux plus importants.
Les étages en encorbellement présentent des inconvénients analogues à ceux des balcons.
Ils sont particulièrement défavorables lorsqu'ils affaiblissent les angles (fig. 8.34a ;
cf.§ 8.1.1).
A EVITER A PREFERER
8. 4. ESCALIERS
8.4.1. Trémies
Les trémies de dimensions importantes créent une zone faible dans le plancher qui
fonctionne comme une poutre au vent (cf. chapitre « Contreventement»,
§ 7.3. « Diaphragmes»).
Il est donc souhaitable de minimiser leurs dimensions et de localiser les escaliers dans une
zone de plancher peu sollicitée par les charges horizontales, c'est-à-dire éloignée des
façades. La meilleure solution consiste à opter pour des escaliers extérieurs qui suppriment
la nécessité de recourir aux trémies dans les planchers.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les cages d'escalier constituées par des parois rigides (murs en maçonnerie, voiles, etc.)
participent au contreventement. Il est donc important d'en tenir compte dans la répartition
des éléments verticaux rigides (ils assurent le contreventement) qui devraient être
symétriques sous peine d'exposer le bâtiment à une torsion d'ensemble. Celle-ci constitue
l'un des phénomènes les plus destructeurs (fig. 7.22a).
La symétrie des «rigidités » peut être obtenue par des cages d'escalier disposées
symétriquement (fig. 8.35a) ou par un contreventement judicieusement placé (fig. 8.35b).
D D
D
a) Disposition symétrique des cages b} Localisation excentrée de la cage
d'escalier éloignées des façades d'escalier compensée par des
éléments rigides assurant la symétrie
des rigidités
Il est à noter que dans une structure «flexible » (p. ex. portiques bidirectionnels), une cage
d'escalier rigide constitue un «point dur » sur lequel se concentrent les charges sismiques.
Dans ce cas, il est préférable d'opter pour une cage d'escalier non rigide.
Les parois des cages d'escalier non rigides sont réalisées en cloisons ayant éventuellement
une fonction de coupe-feu.
D'un point de vue parasismique, il est impératif de prévenir leur effondrement dans l'escalier,
ce qui pourrait obstruer les sorties et entraver l'action des équipes de secours.
Les cloisons légères, en plaques de plâtre sur ossature métallique, sont donc préférables
aux cloisons en maçonnerie. Les cloisons en carreaux de plâtre sont particulièrement
vulnérables en cas de séisme.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les liaisons entre les éléments constructifs jouent un rôle capital car elles assurent l'intégrité
du système porteur. Par ailleurs, en empêchant ou, au contraire, en autorisant des
mouvements relatifs entre éléments, elles déterminent la manière dont ces derniers seront
sollicités.
Le fait de permettre des glissements et des rotations dans la structure soustrait parfois les
éléments constructifs à des efforts importants dus aux charges sismiques, à la dilatation
thermique, au tassement différentiel, etc. De même, en autorisant des déplacements de
façades légères par rapport à l'ossature, on peut éviter leur mise en charge lors des
oscillations de la structure porteuse.
Les liaisons sont particulièrement sollicitées par les tremblements de terre, notamment celles
qui assemblent les éléments de la structure principale. Une rupture brutale de liaisons entre
ces éléments peut être à l'origine de dommages graves (fig. 9.1 ).
Fig. 9.1. - Effondrement consécutif à la rupture de liaisons poteau/poutre. L'effet de portique n'étant plus assuré,
la construction est devenue instable (séisme de Kalamata, Grèce, 15 septembre 1987).
>- liaison rigide (encastrement) qui supprime tout mouvement relatif entre les éléments
liaisonnés : tous les efforts sont transmis d'élément à élément (fig. 9.2) ;
>- articulation (liaison non rigide) qui lie les éléments ensemble, mais autorise une
rotation relative plus ou moins importante entre les éléments assemblés ; les efforts
dus à la flexion ne sont donc pas transmis (fig. 9.3) ;
>- liaison mobile qui autorise, en plus des rotations, également les translations relatives
entre les éléments (fig. 9.4) ; seules les charges verticales sont éventuellement
transmises à l'élément suivant.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Quel que soit le comportement souhaité des liaisons (dissipatif ou non dissipatif,
transmission ou non de certains efforts), leur rupture, si elle se produit, devrait être de type
ductile : dans ce cas la liaison peut être endommagée, mais non disloquée, les éléments
devraient rester solidaires (fig. 9.5). La rupture ductile n'est pas instantanée, elle se produit
après d'importantes déformations, à la différence d'une rupture fragile.
La rupture brutale, dite rupture fragile, est à éviter car la fonction « liaison » n'est plus
assurée (fig. 9.6).
a) Poteau encastré en pied. L'encastrement est caractérisé par une largeur importante
non chargé
1l chargé
b) Comportement des liaisons rigides sous charges: l'angle entre les éléments assemblés ne varie pas, la flexion
90
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
l
- .......
1
l
1 1
non chargé
chargé
c) Articulation de tirants sur un gousset d) Comportement sous charge des liaisons articulées :
les rotations relatives des éléments liaisonnés sont
autorisées, la flexion n'est pas transmise de la poutre aux
poteaux
91
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 9.4. - Liaison permettant un découplage entre la façade et la structure. La biellette autorise des rotations et
des translations relatives évitant ainsi la mise en charge de la façade par les déformations de la structure.
Fig. 9.5. - Rupture « ductile ,, de la liaison poteau/fondation. Les cadres ont prévenu le flambage des aciers et
l'éjection totale du béton, la fonction " liaison ,, reste assurée (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).
92
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 9.6. - Rupture « fragile ,, des liaisons poteau/poutre en raison d'une faible densité de cadres confinant le
béton. La fonction « liaison ,, n'a pas été assurée, d'où l'écrasement du rez-de-chaussée
La liaison entre deux éléments constructifs est le siège de l'interaction entre ces éléments
qui, en général, ne vibrent pas de la même manière. De ce fait, les liaisons subissent des
contraintes élevées ; il convient d'éviter d'augmenter ces contraintes par des choix
architecturaux peu judicieux. Au contraire, il est souhaitable d'opérer, lors de la conception
architecturale, des choix favorables à la ductilité des liaisons. L'avantage de la coplanéité
des éléments assemblés, ainsi que celui de la variation progressive des sections de
transition d'un élément à l'autre, ont été soulignés au chapitre précédent (fig. 8.19 à 8.20).
Les liaisons généreusement dimensionnées (pour limiter les contraintes) et ayant des formes
simples sont préférables aux liaisons « étriquées » ou de formes complexes.
Les dispositions constructives visant à favoriser la ductilité des liaisons figurent dans les
règles parasismiques, notamment en ce qui concerne les constructions en maçonnerie,
béton armé et acier. Dans la construction en bois, les assemblages à l'aide de pièces
métalliques clouées ont montré un comportement ductile, tant aux essais que lors de
séismes réels.
Dans certains cas, il est plus avantageux que ce soit un élément qui joue le rôle de fusible et
non pas la liaison (poutre dans le cas de portiques, afin de respecter le principe poteau fort -
poutre faible présenté au§ 8.2.1.).
93
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Dans d'autres cas, il est préférable que la liaison cède avant que ne se produise la rupture
des éléments liaisonnés (liaison poteau/poutre dans une ossature bois, ancrages des
réservoirs cylindriques, équipements de valeur, ... ). Les dommages ductiles qu'elle subit
peuvent préserver l'intégrité des éléments fixés.
>- aucun dommage acceptable à cet endroit : liaison forte, non dissipative. D'autres
liaisons ou éléments constructifs peuvent servir de «fusibles » ;
>- intégrité des éléments à préserver : liaison dissipative, c'est-à-dire apte à dissiper de
l'énergie au prix de dommages réparables ou non (joints verticaux entre grands
panneaux de béton armé, assemblages des ossatures en bois, éléments non
structuraux/structure ...). Une telle liaison sert de «fusible » ;
>- non-mise en charge partielle ou totale d'un élément par un autre : liaison
permettant le découplage, la non-transmission des efforts. Cette liaison peut être
dissipative ou non.
Le rôle de dissiper l'énergie est rarement conféré aux liaisons entre les éléments structuraux
étant donné leur fonction d'assurer la stabilité d'ensemble de l'ouvrage.
En effet, nous avons vu que la dissipation est généralement obtenue au prix de dommages.
Des liaisons dissipatives sont cependant utilisées dans la construction en bois (fig. 9.7) ou
pour les joints verticaux entre des panneaux porteurs en béton armé préfabriqués (fig. 9.8).
Fig. 9.7. - Liaison dissipative poteau/arbalétrier en bois lamellé-collé. La dissipation est obtenue par l'écrasement
des fibres du bois autour des boulons disposés en couronne.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
coupeAA'
Fig. 9.8. Joint dissipatif entre panneaux porteurs en béton armé. La dissipation est obtenue lors des
-
déformations plastiques du béton emprisonné dans des indentations situées sur les rives des panneaux.
Fig. 9.9. - Contreventement" excentré"· Le tronçon court entre les diagonales et la poutre supérieure constitue
une liaison conçue pour dissiper l'énergie par plastification lors des séismes violents.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Deux solutions sont couramment utilisées : tiges d'accrochage ductiles (fig. 9.10) ou feuilles
viscoélastiques placées entre les cornières de fixation.
Fig. 9.1 O. Liaison d'une façade légère avec la structure. La façade est fixée à la poutre par des tiges ductiles en
-
acier doux placées dans des gaines de section carrée. Les déplacements relatifs horizontaux et verticaux entre la
façade et la structure sont autorisés grâce à la déformabilité des tiges.
Ces liaisons doivent avoir une résistance supeneure à celle des éléments liaisonnés.
Toutefois, leur mode de rupture devrait être ductile.
Afin d'optimiser le comportement des liaisons non dissipatives, il est souhaitable de placer
les recouvrements des aciers (ossatures en béton armé) et les joints de montage (ossatures
en acier) dans des zones moins sollicitées (fig. 9.11 b, 9.12). En effet, toute hétérogénéité est
une source de dommages sismiques (fig. 9.13).
Par ailleurs, il est à noter que les articulations métalliques à axe, comme celles de la
fig. 9.3c, constituent des liaisons non dissipatives.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
cadres
a) Nœud de portique en béton armé coulé en place. Le b) Ancrage des barres en dehors de la liaison
confinement dense assure un comportement ductile et poteau/poutre. Le comportement du nœud est
prévient le fendage du nœud lors des oscillations meilleur que dans le cas " a »
horizontales
c) Rupture d'un nœud non confiné (séisme de Chi-Chi, Taïwan, 21 septembre 1999)
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 9.12. - Liaison non dissipative poteau/poutre en acier. L'assemblage a été réalisé en atelier afin d'obtenir
une meilleure qualité des soudures. Les joints de montage sont placés en dehors des nœuds, dans des zones
moins sollicitées.
Fig. 9.13. - Eclatement du béton au droit du recouvrement des armatures. Il est souhaitable de localiser les
Pour des raisons économiques, les liaisons courantes entre les divers éléments non
structuraux (cloisons, plafonds suspendus, planchers techniques, couvertures, etc.) et la
structure sont souvent non dissipatives. Dans la construction parasismique, un soin
particulier devrait être apporté à leur réalisation, afin de maximiser leur résistance.
98
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
10.1. GENERALITES
L'incidence du site et de la nature du sol, ainsi que la reconnaissance des sols ont été
abordées dans le chapitre 3. Nous considérons donc dans ce qui suit que nous nous
trouvons sur un terrain bien déterminé auquel nous devons adapter le mode de fondations le
plus approprié après avoir éventuellement amélioré les caractéristiques du sol.
Avant d'opter pour un type de fondations, il est parfois nécessaire de procéder à une
amélioration des caractéristiques du sol.
Sol liquéfiable
Les sols reconnus comme liquéfiables doivent faire l'objet d'une attention particulière afin
d'éviter que les bâtiments qui y sont fondés basculent ou s'enfoncent (fig. 10.1 ) .
Fig. 10.1. - Immeubles ayant basculé après liquéfaction du sol d'assise (séisme de Niigata, Japon, 16 juin 1964).
Quel que soit le mode de fondation envisagé, en zone sismique, les sols liquéfiables
doivent toujours être traités, sinon évités. En outre, dans le cas des fondations
superficielles, il faut non seulement traiter les zones liquéfiables, mais aussi s'assurer que le
terrain est apte à recevoir de telles fondations. Dans le cas contraire, les zones non
liquéfiables pourront également être traitées, mais en tenant compte d'autres critères.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
•
Consolidation statique : injection
Cette méthode est souvent utilisée dans les terrains sableux, limoneux ou argileux, humides
ou saturés. Elle consiste à introduire, sous pression dans le sol, à partir de forages répartis
selon des mailles primaires et secondaires, un mortier visqueux à base de ciment et à angle
de frottement élevé (fig. 10.2).
Cou.f>e..
' . .
La nature du mortier injecté (plus ou moins "fluide", à base de ciment avec adjuvants
éventuels, fonction de l'état préalable du terrain) assure la pérennité du traitement effectué.
permettre le traitement a posteriori d'un sol situé sous une construction existante;
mettre en œuvre des moyens légers compatibles avec les milieux urbains.
L'intérêt économique réside dans la faible quantité de matériaux introduits (souvent inférieure
à 5% du terrain traité).
100
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
• Consolidation dynamique
Applicable à une grande variété de sols, cette méthode consiste à laisser tomber des pilons
de plusieurs dizaines de tonnes, en chute libre sur une hauteur de plusieurs dizaines de
mètres. Le choc engendre des trains d'ondes (P, S, Rayleigh) qui améliorent le sol en
provoquant sa modification structurelle avant l'édification de la construction (fig. 10.3).
Cette technique traite les couches épaisses par une action de surface. Son inconvénient est
que les trains d'ondes peuvent agir sur plusieurs centaines de mètres à la ronde, ce qui n'en
permet l'utilisation que comme traitement préventif d'espaces vastes et libres d'occupation.
En outre, elle nécessite l'intervention d'engins lourds.
La technique, applicable aux sols granulaires non cohérents tels que sables et graviers,
consiste à descendre dans le sol un vibrateur manipulé par une grue qui, sous son propre
poids et sous l'influence d'un lançage d'eau et des vibrations, atteint les profondeurs
souhaitées. Ensuite, dans la cavité ainsi créée, il y a mise en place de matériau d'apport :
sable ou gravier. L'opération est répétée selon un maillage prédéfini (maillage plus large que
pour les injections).
101
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
• Colonnes ballastées
Dans les sols cohérents, le danger de liquéfaction peut être écarté par la mise en place de
colonnes de graviers qui permettent de réduire la surpression d'eau qui est à l'origine de la
liquéfaction (fig. 10.4).
Fig. 10.4. - Colonne ballastée. Ce procédé permet de réduire la surpression d'eau qui est à l'origine de la
liquéfaction.
• Préchargement
Si les délais le permettent, pour limiter le coût des interventions précédentes (injection,
vibroflottation), les terrains à traiter peuvent être au préalable préchargés (fig. 10.5).
remblai
provisoire
. '
.. . .. - ..
"
'
' r .
..... -..
\ ...
: I r ...
- ... . . . .
... .
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( . . -
\
102
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les sols de fondation susceptibles de se tasser doivent toujours être traités afin de prévenir
l'enfoncement ou le basculement des constructions (fig. 10.6).
1
1
1
Fig. 10.6. - Enfoncement et basculement de la construction. Les sols susceptibles de se tasser doivent être traités
ou traversés par des fondations profondes.
• Substitution en surface
Les travaux consistent à terrasser par phases à la pelle mécanique, jusqu'à la profondeur
voulue, et à mettre en place gravitairement du matériau de substitution (ballast, gros béton).
Les règles PS 92 précisent dans l'article 9.6. le domaine d'application et les dispositions
générales concernant les traitements par sols substitués compactés :
• Autres procédés
Les procédés utilisés pour traiter les sols liquéfiables conviennent également pour
l'amélioration des sols susceptibles de se tasser : consolidations statique et dynamique,
vibroflottation, colonnes ballastées, préchargement.
103
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les sols rocheux fracturés, les sols rocheux présentant des karsts et des cavités doivent être
traités afin de rendre au terrain un monolithisme compatible avec l'action sismique sous
peine de dommages aux constructions qui y sont fondées (fig. 10.7).
Fig. 10.7. - Dommages aux bâtiments fondés sur sol rocheux faillé ou karstique.
Les zones karstiques sont bien identifiées par la cartographie géologique, mais la
localisation des accidents du sol est aléatoire et nécessite une identification précise sous
chaque élément de fondation, la rupture du plafond d'une cavité ou la modification d'une
faille pouvant entraîner des déplacements relatifs inacceptables.
La détection des cavités et autres anomalies karstiques est délicate. Le coût et les
conséquences éventuelles peuvent être limités si, la position des fondations étant connue, il
est possible de réaliser des forages systématiques sous chaque appui avant démarrage des
travaux.
•
Remplissage - injection des cavités
La méthode consiste à remplir gravitairement par un gros béton jusqu'à refus la cavité
détectée, puis à venir "coller" au coulis de ciment, par injection sous faible pression,
l'interface rocher-gros béton (fig. 10.8).
Si la cavité est en surface, le plus simple est de détruire son plafond avant de traiter. Sinon
le colmatage nécessite un forage pour le remplissage et un forage pour l'évent.
Ce traitement s'applique aux cavités vides de tous matériaux argileux. Dans le cas de
cavités remplies par des matériaux argileux, il est nécessaire d'injecter sous pression afin de
chasser les matériaux indésirables.
"'4(
:j
104
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Cette méthode est sensiblement identique à celle utilisée pour les cavités (fig. 10.9). La
présence de failles "horizontales" remplies d'argile est un cas difficile à traiter, car on n'est
jamais certain du résultat (nécessité d'un contrôle minutieux). On lui préfère souvent le
traitement par clouage.
• Clouage - inclusion
La méthode consiste à sceller des barres d'acier dans les masses de rochers fracturés
rendant ainsi au "rocher" son monolithisme (fig. 10.10). Elle vise à stabiliser les
déplacements différentiels des parois des fractures par un clouage multidirectionnel de 45° à
60° environ (barres d'acier de 5 à 6 m de long qui "arment le terrain").
10.3. FONDATIONS
10.3.1. Généralités
Dans ce qui suit, il est supposé que le sol est apte, soit naturellement, soit par amélioration,
à recevoir le type de fondations envisagé. Par ailleurs:
le sol doit être traité au préalable si la perte des caractéristiques mécaniques peut
survenir suite à l'action sismique ;
105
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
l'interaction sol structure (ISS) ne sera pas abordée, car elle dépasse le cadre de ce
guide;
Sollicitations particulières
En plus des charges verticales de pesanteur (du haut vers le bas dans les cas les plus
fréquents), de l'action du vent, des poussées des terres et de la poussée hydrostatique,
l'action sismique engendre sur les fondations des efforts multiples :
La fondation d'un ouvrage doit constituer un système homogène pour une même unité
(Règles PS 92, article 4.3.1). La recherche d'une solution est rendue plus complexe par les
fortes pentes et les sols hétérogènes.
Le problème des fondations en zone sismique est caractérisé par le fait que l'action
dynamique venant du sol, il est fondamental de liaisonner entre eux les éléments de
fondations de la structure porteuse. Ces liaisons dites "parasismiques" ont souvent une
incidence sur le projet architectural en ce sens qu'elles interfèrent avec les autres contraintes
du projet (réseaux et gaines au niveau des fondations).
Les points d'appui d'un même bloc de construction doivent être solidarisés, par exemple par
un réseau bidimensionnel de longrines, tendant à s'opposer à leur déplacement relatif dans
le plan horizontal (fig. 10.13a). La liaison peut également être assurée par le plancher du
vide sanitaire dont la sous-face n'est pas distante de plus de 120 cm de la base de la
fondation (fig. 10.11).
Dans certains cas particuliers (prise en compte dans les calculs des déplacements
différentiels, encastrement dans sol rocheux), on peut se dispenser de la solidarisation.
106
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 10.11. - Solidarisation des points d'appui par plancher. Dans ce cas la distance de la base de la fondation à
la sous-face du plancher ne doit pas dépasser 1,20 m.
Sauf cas particuliers, il doit être établi entre la structure et ses fondations une liaison tendant
à s'opposer à leur déplacement relatif (Règles PS 92, article 4.3.4).
•
Construction sans partie enterrée
Les précautions et les dispositions à prendre sont identiques à celles mises en oeuvre pour
les fondations en zone non sismique (DTU 13.1 : gel, etc.). Cependant, il faut veiller à ce que
les fondations soient suffisamment encastrées afin de pouvoir résister aux efforts
horizontaux dans les deux directions. Il peut être nécessaire de réaliser des bêches.
•
Construction avec partie enterrée
Dans les cas les plus courants, l'existence d'un sous-sol permet l'ancrage satisfaisant du
bâtiment. En présence d'une nappe phréatique, la surpression dynamique de l'eau doit être
prise en compte pour la stabilité de l'ouvrage.
La stabilité du talus doit être examinée. "Il doit être vérifié que les talus et versants naturels
restent stables sous l'action du mouvement de calcul compte tenu des charges apportées
par les constructions, et dans leur configuration définitive" (Règles PS 92, article 9.2). La
figure 10.12 montre les surfaces de glissement les plus critiques.
Fig. 10.12. - Zone d'influence délimitant les surfaces de glissement les plus critiques (Règles PS 92).
Les fondations en amont ne doivent pas solliciter les fondations situées en aval (ceci dépend
de l'angle de pente et de la nature du sol). Le liaisonnement des semelles situées à des
niveaux différents est plus délicat à réaliser que sur sol plat ou à faible pente (fig. 10.13).
Pour les constructions avec au moins un niveau enterré (partiellement ou totalement), les
précautions et dispositions à prendre sont identiques à celles sur terrain plat; les problèmes
sont accentués par la pente du terrain.
107
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
longrine
Joints de fractionnement
Cette question peut devenir un vrai problème pour les concepteurs si les études préalables
ont été insuffisantes et si l'hétérogénéité de sol n'est détectée qu'au moment où le projet est
"bouclé", voire le chantier commencé, en raison de l'incidence du positionnement du joint
dans la superstructure.
!...-.----
Fig. 10.14. - Joint de tassemènt. A la différence d'un simple joint de dilatation, ce joint traverse les fondations.
En présence d'une nappe phréatique, ou pour éviter les infiltrations d'eau en infrastructure,
des dispositifs d'étanchéité spéciaux (joints "Water-stop") permettant les déplacements
relatifs doivent être mis en place (fig. 10.15).
108
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
. ....,,
Les fondations superficielles sont employées lorsque le "bon sol", sol compact et homogène,
se trouve à faible profondeur par rapport au plancher le plus bas. Elles sont réalisées en
béton armé selon le DTU 13.1 qui fixe les différentes modalités de calculs, d'exécution et de
contrôle. Suivant la géométrie de la construction, l'environnement, les descentes de charge
et les caractéristiques mécaniques du sol d'assise, on utilise :
- semelles isolées ;
- semelles filantes ;
- radiers.
Lorsque les dimensions des fondations sont relativement moins importantes que les
généralement des semelles isolées sous les poteaux et des semelles filantes sous les murs.
Les semelles doivent alors être reliées afin de solidariser les points d'appui (cf. plus haut). La
- un plancher situé à 1,20 m au plus au-dessus de la sous-face des semelles (fig. 10.11) ;
- un maillage de semelles ;
- des longrines situées à 1,20 m au plus de la sous-face des semelles (fig. 10.13a, 10.16) ;
semelle
semelle filante
isolée
longrine longrine
109
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Radier général
Lorsque les dimensions des fondations calculées sont relativement importantes par rapport
aux distances séparant les éléments porteurs (descentes de charges élevées), on utilise
généralement un radier général sous poteaux et murs.
Le radier peut être simple ou nervuré. Il fait également fonction de liaisons parasismiques en
empêchant les déplacements différentiels horizontaux des murs et poteaux (fig. 10.17).
'--radier radier
Lorsque cette possibilité existe, le choix d'un radier général peut s'avérer avantageux dans
certains cas :
Les fondations profondes sont employées lorsque les couches superficielles de terrain sont
de qualité médiocre. Elles sont réalisées selon le DTU 13.2 qui fixe les différentes modalités
de calculs, d'exécution et de contrôle.
puits;
pieux;
barrettes;
micropieux.
L'emploi de fondations profondes inclinées est interdit (Règles PS 92, article 9.321 2).
110
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les massifs isolés des éléments de fondations profondes doivent être reliés par un système
de liaisons parasismiques (longrines, dallage armé) situé à 1,20 m au plus au-dessus de la
sous-face des massifs (fig. 10.18).
L'utilisation de fondations profondes et leur adaptation au sol (nature, profondeur) fait qu'il
peut arriver que le centre de torsion de l'ensemble des fondations se trouve notablement
décalé par rapport à celui du contreventement de la structure. Dans la mesure du possible,
cette situation est à éviter.
longrine
< 120
' ,
.... .
\
-
Puits
Les puits sont généralement utilisés lorsque le sol d'assise n'est qu'à quelques mètres de
profondeur. Cette solution ne nécessite pas de matériel spécialisé. Elle est peu coûteuse si
la profondeur du puits est modeste.
L'article 9.324 des Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation des puits (définition
forfaitaire des armatures). En zone sismique, les puits sont obligatoirement armés
(fig. 10.19).
- tête dè puits
'·
'l .
> 120
Fig. 10.19. - Puits de fondation armé. L'armature des puits pénètre dans les semelles.
111
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Ce type de fondations est utilisé généralement pour reprendre des descentes de charges
élevées, associées à des efforts horizontaux importants. Il s'agit d'une solution qui nécessite
du matériel spécialisé "lourd" (fig. 10.21).
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'
_ _
- - 1
'
L'article 9.323 des Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation des barrettes. Les barrettes
isolées sont considérées comme des pieux moulés dans le sol. Elles doivent être armées sur
chacune de leur face.
Le niveau d'encastrement souhaité dans le bon sol dépend des caractéristiques du sol et de
la structure. Il est déterminé après étude.
Fig. 10.21. - Cage d'armature d'une barrette. Sa mise en place nécessite un outillage lourd.
112
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Pieux
Les pieux constituent des fondations profondes fréquemment utilisées. Leur mise en place
nécessite généralement du matériel spécialisé "lourd''. (fig. 10.22). Ils peuvent reprendre des
charges verticales élevées, mais des charges horizontales modestes. Pour cette raison, il est
préférable d'encastrer la superstructure dans le sol, les déformations des pieux suivant alors
celles du sol. Si ce n'est pas possible, l'emploi de barrettes est préférable en raison de leur
rigidité.
Il est également important d'identifier le tassement potentiel du sol, surtout si celui-ci n'est
pas traité, afin d'en tenir compte dans les hypothèses d'encastrement avant et après séisme
(pour éviter le cisaillement des têtes de pieux).
• Pieux flottants
La capacité portante de ces pieux est due au frottement latéral. Leur comportement sous
séisme s'est avéré décevant ; ils ont parfois été arrachés, ce qui a entraîné le basculement
de la superstructure (fig. 10.22). Lorsque d'autres alternatives de fondation sont
envisageables, l'emploi des pieux flottants en zone sismique est fortement déconseillé.
Fig. 10.22. - Arrachement de pieux flottants lors du séisme du Mexique, 19 septembre 1985.
•
Pieux en béton moulé dans le sol
Il s'agit de pieux forés dans le sol par des moyens mécaniques (tarière) sous protection ou
non d'une boue de forage. Le diamètre maximum est limité par les caractéristiques des
engins de forage, généralement à 1,20 m.
L'article 9.322 des Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation de ces pieux.
Contrairement à leur emploi en d'autres zones, en zone sismique, les pieux doivent
obligatoirement être armés sur toute leur longueur.
113
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
•
Pieux en béton armé préfabriqué
Ces pieux sont en béton armé ou précontraint. L'article 9.325 des Règles PS 92 fixe leurs
modalités de réalisation. Toutes les dispositions relatives aux pieux moulés et aux barrettes
sont applicables.
- soit par enfoncement dans le sol par effet dynamique (par battage ou par vibrations);
- soit dans un préforage de dimensions ajustées et "collées" par un coulis de ciment.
La liaison avec la structure doit constituer un encastrement effectif du pieu dans la structure.
•
Pieux injectés sous pression
Le pieu foré injecté sous haute pression est un pieu de diamètre supeneur ou égal à
250 mm. Le forage est équipé d'armatures et d'un système d'injection constitué par un ou
plusieurs tubes à manchettes (TAM). Lorsque l'armature est un tube métallique, ce dernier
peut faire office de tube à manchettes. L'armature peut également être constituée par des
profilés H ou des caissons de palplanches. Le scellement dans le terrain est effectué par
injection sélective sous haute pression d'un coulis ou d'un mortier à partir d'un obturateur
simple ou double.
Dans les sols mous et pour les petits diamètres ou les grands élancements, ce type de pieu
doit être vérifié au flambement.
Micropieux
Les pieux d'un diamètre inférieur à 250 mm sont des micropieux. L'utilisation des micropieux
est devenue courante. La technique nécessite du matériel spécialisé "léger", les armatures
utilisées sont très souvent des tubes "pétroliers" (haute performance mécanique à vérifier) à
coût compétitif (fig. 10.23). Les micropieux sans tubes, en barres scellées au coulis, ne
conviennent pas. Les capacités portantes de 50 à 1 OO tonnes par micropieux sont
facilement atteintes pour des tubes de diamètre 100 mm environ (en faisant varier
l'épaisseur des tubes, par double tubage ou par adjonction de barres intérieures). En zone
sismique, le double tubage sur la hauteur du sol médiocre devrait être préféré.
Fig. 10.23. - Micropieux en « tubes pétroliers » avec leurs manchons de liaison et manchettes d'injection.
114
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
structure
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I
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forage mise en place injection liaison avec
la
armatures et structure
système d'injection
Les micropieux doivent être calculés au flambement. Leur liaison avec la structure doit
constituer un encastrement effectif dans la structure et les éléments de liaisons doivent être
correctement frettés pour résister à tout éclatement (fig.10.25). L'article 9.3.2.7. des Règles
PS 92 fixe les modalités de réalisation des micropieux.
•
Micropieux de type I
•
Micropieux de type Il
Le forage est équipé d'armatures et rempli d'un coulis ou de mortier de scellement par
gravité ou sous une très faible pression au moyen d'un tube plongeur.
•
Micropieux de type 111
Le forage est équipé d'armatures et d'un système d'injection. L'injection est faite en tête à
une pression supérieure ou égale à 1 MPa. Elle est globale et unitaire (IGU).
•
Micropieux de type IV
115
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Dans certains cas particuliers, si les efforts transmis par la structure étaient repris seulement
par les fondations courantes décrites plus haut, la stabilité de l'ouvrage ne serait pas
assurée. On est donc amené à utiliser des dispositifs particuliers de fondations.
Les figures 10.26 et 10.27 montrent des mesures visant à prévenir le décollement de
fondations d'une construction implantée sur un terrain en pente.
Fig. 10.26. - Equilibrage par lestage à l'arrière du bâtiment (cas d'un petit bâtiment et d'un sol en aval médiocre).
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116
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Les dommages sismiques occasionnés aux constructions sont dus aux déformations qui se
produisent pendant les oscillations de la superstructure (fig. 11.1 et 11.3b). Ces oscillations,
correspondant au passage d'ondes sismiques, sont entraînées par les déplacements du sol
d'assise auquel les constructions sont mécaniquement couplées par leurs fondations.
117
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Une protection sismique efficace des ouvrages consiste à les isoler des oscillations du sol.
Cette isolation ne peut être totale, mais elle permet souvent de réduire les charges
sismiques en superstructure par un facteur 5 ou 6 et donc de prévenir les dommages
significatifs au bâtiment et à l'équipement.
>- L'isolation parasismique vise non seulement à sauvegarder les vies humaines, mais aussi
à prévenir les dommages significatifs à la structure, aux éléments non structuraux
et à l'équipement. Un bâtiment isolé est donc censé être opérationnel immédiatement
après un séisme. Cet objectif peut être requis notamment pour les hôpitaux, casernes de
pompiers, centres décisionnels ou autres bâtiments stratégiques en cas de crise.
L'isolation des bâtiments s'effectue au moyen d'appareils d'appuis dont la rigidité horizontale
est beaucoup plus faible que celle de la structure. Ces appareils, appelés appuis
parasismiques ou isolateurs, sont placés entre les fondations et la superstructure, entre le
sous-sol et le rez-de-chaussée ou entre le rez-de-chaussée et le 1er étage (fig. 11.2). Une
inspection régulière des appuis doit être prévue, ainsi que leur éventuel remplacement.
Les appuis autorisent des déplacements relatifs horizontaux entre la superstructure et les
ouvrages solidaires du sol, donc le découplage· de leurs oscillations. Dans la direction
verticale, ils doivent être rigides sous peine de balancement, qui serait inacceptable.
La superstructure doit être suffisamment rigide pour se déplacer sur les appuis comme un
bloc quasi indéformable (fig. 11.3a). C'est ce comportement qui prévient les dommages.
Par ailleurs, le sol d'assise doit être suffisamment ferme afin que les appuis ne subissent pas
de tassements différentiels.
Il est à noter que la conception des isolateurs doit être confiée à un bureau d'études
spécialisé, le procédé n'étant pas traditionnel.
118
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
b) Isolateur en caoutchouc fretté, placé entre la superstructure et les fondations. On aperçoit le départ des
longrines reliant les semelles qui supportent les isolateurs
119
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
ô faible
ô important
,. ...
,. ...
+-•1
Fig. 11.4. - Isolateurs en élastomère fretté. Les déplacements horizontaux relatifs entre la structure et les
fondations sont obtenus par la distorsion de l'élastomère (caoutchouc ou Néoprène).
120
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
> appuis glissants : le glissement se produit à l'interface de deux plaques (fig. 11.Sa) ou à
l'intérieur d'un appareil d'appui à surface de glissement concave (fig. 11.Sb).
d 1.2 fois
le glissement maximal
,., +·
1
su tstn..sctur 1
a) Plaques de glissement. Afin d'éviter la formation d'une empreinte en l'absence prolongée de glissement, la
dureté de la plaque supérieure doit être plus grande que celle de la plaque inférieure
Coupe
Principe de fonctionnement
Isolation du bâtiment de la mairie de Hayward (Californie)
121
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
11.4.1. Avantages
,,.... Le niveau de protection pouvant être obtenu est très supérieur au niveau exigé dans les
règles parasismiques. Les ouvrages restent normalement opérationnels même après les
séismes violents alors que la résistance des constructions non isolées peut parfois être
précaire. Les dégâts aux éléments non structuraux et aux équipements, qui représentent
parfois un investissement considérable (dans le cas des hôpitaux par exemple), sont
faibles ou nuls.
,,.... Les appuis restent en principe intacts après un séisme et sont opérationnels vis-à-vis de
nouvelles secousses (répliques par exemple).
,,.... Les inconvénients liés à une forme asymétrique des bâtiments ou à leur complexité
formelle ou structurale sont limités, car le comportement d'une construction sur isolateurs
dépend principalement de la distribution de la rigidité de ces derniers et non plus de celle
de la structure. ·
11.4.2. Inconvénients
,,.... Tous les ouvrages traversant le niveau des appuis (escaliers, tuyauterie, ... ) ou reliant le
bâtiment avec ses abords immédiats (réseaux, marches extérieures, ...) doivent être
conçus de manière à tolérer sans dommages les déplacements relatifs de la
superstructure et des fondations (fig. 11.6 et 11.7). Ces mesures sont particulièrement
importantes dans le cas des réseaux de gaz, de protection contre l'incendie et des
réseaux contenant des fluides polluants.
,,.... Les joints de séparation éventuels entre deux bâtiments ou parties de bâtiment sur
isolateurs nécessitent des largeurs importantes en raison des déplacements de chaque
bloc, pouvant atteindre des valeurs décimétriques. Un couplage des blocs fractionnés
permet de réduire la largeur des joints.
,,.... Les transformations ultérieures de la structure, des cloisons, des façades et d'autres
éléments lourds ou rigides ne doivent pas modifier d'une manière significative le
comportement dynamique initial du bâtiment pris en compte pour le dimensionnement des
isolateurs, sous peine d'entraîner des coûts d'adaptation élevés.
122
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Fig. 11.6. - Lyres sur tuyauterie destinées à absorber les déplacements relatifs entre la superstructure et les
fondations.
a) Découplage de la marche solidaire du bâtiment, des b) Escalier ne reposant pas sur le sol du vide sanitaire
marches fondées sur le sol extérieur
L'isolation parasismique augmente en général le prix de revient des bâtiments, mais elle
offre une protection supérieure à la protection réglementaire. Toutefois, dans le cas des
bâtiments de six étages ou plus, elle peut être plus économique qu'une solution habituelle.
Par ailleurs, à performance égale, les bâtiments isolés sont plus économiques que ceux dont
la protection est assurée par des moyens classiques.
123
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
GLOSSAIRE
Les explications des termes du glossaire ne sont pas des définitions scientifiques ou
techniques complètes, mais des descriptions visant à préciser en quelques mots « l'idée »
principale à retenir.
Aléa sismique régional- Probabilité pour une région de subir un séisme d'une intensité
donnée dans un laps de temps donné (1OO ans, 1000 ans, ...). Il ne tient pas compte des
phénomènes locaux qui peuvent notablement aggraver les effets du séisme sur un site
particulier. Le zonage sismique est basé sur l'aléa sismique régional.
Aléa sismique local Aléa sismique évalué pour un site. Il tient compte des conditions
-
locales: effets de site, effets induits, présence de failles, etc. (voir ces termes) et sert de
base pour l'élaboration des microzonages sismiques.
Amortisseur- Dispositif que l'on ajoute à une structure pour accroître de façon notable sa
capacité d'amortissement.
Amplitude d'une onde sismique - Déplacement maximal du sol par rapport à la position
initiale.
Articulation- Liaison entre deux éléments autorisant la variation de l'angle formé par ces
éléments. Il convient de distinguer les véritables articulations, permettant des rotations
notables, des pseudo-articulations qui sont des assemblages peu rigides dont la possibilité
de variation angulaire reste faible.
125
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Centre de rigidité (d'un niveau) - Centre obtenu en considérant les rigidités latérales des
différents éléments de contreventement vertical d'un même niveau. Il est caractérisé par le
fait que si une force horizontale y est appliquée, elle ne produirait qu'une translation du
niveau, sans aucune rotation sur lui-même.
Confinement (d'un poteau ou d'une poutre en béton armé)- Mise en place de cadres ou
cerces à faible espacement, destinés à prévenir le flambage des armatures longitudinales et
l'éjection du béton.
Contrainte - Tension interne dans un matériau provoquée par l'action des charges. En
général, son intensité varie d'un point à l'autre.
Diaphragme- Ouvrage plan horizontal (plancher) ou incliné (versant de toiture) conçu pour
résister aux forces qui agissent dans son plan. Il doit transmettre les charges horizontales
sur les éléments verticaux de contreventement.
Ductilité- Capacité d'un matériau, et par extension celle d'un élément ou d'une structure, à
subir avant rupture des déformations plastiques (voir Plastique), sans perte significative de
- d'améliorer la résistance des éléments constructifs aux charges par redistribution des
126
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Effets directs d'un séisme - Effets dus aux seuls mouvements vibratoires du sol. Les effets
de site sont des effets directs.
Effets induits par un séisme Grands mouvements de sol et d'eau, pouvant être
-
fait sans désordres après la suppression des charges qui ont provoqué la déformation,
contrairement à la déformation plastique (voir ce terme).
soit par application de la réglementation, soit par exigence spécifique du maître d'ouvrage.
Elle peut aller du simple non-effondrement à la préservation de l'intégrité de la structure et
de ses équipements. D'un point de vue mécanique, elle définit notamment le dépassement
accepté ou non de la limite d'élasticité.
Faille Fracture de l'écorce terrestre, provoquée par un glissement relatif des parties
-
séparées, dont les bords sont appelés« lèvres ». Le plan de glissement (plan de faille) est le
plus souvent oblique.
Faille active Faille sur laquelle un glissement s'est produit à une période géologique
-
Flambage (ou flambement) Déformation latérale d'un élément élancé sous l'action d'une
-
compression axiale. Les poteaux, les voiles, les barres de contreventement, ..., sont sujets à
flambage.
Foyer (d'un séisme) lieu de l'écorce terrestre où est amorcée la rupture des roches qui
-
127
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Hyperstatique (structure) Structure possédant des appuis et/ou des liaisons en nombre
-
Intensité macrosismique (d'un séisme)- Degré d'effets sur l'homme, les constructions et
l'environnement, observés sur un site donné (l'intensité macrosismique est donc liée à un
site). Etant donné que l'importance des effets sismiques décroît avec la distance de
l'épicentre, l'intensité épicentrale est en général la plus élevée.
L'intensité est déterminée par référence à une échelle conventionnelle dite « échelle
macrosismique d'intensité». En Europe, on utilise actuellement l'échelle EMS 92 (European
Macroseismic Scale), comportant 12 degrés, dérivée de l'échelle MSK 64. Cette échelle
prend en compte les dommages occasionnés aux constructions parasismiques.
Isolateur parasismique Dispositif d'appuis placé entre une structure et ses fondations
-
pour réduire l'amplitude des oscillations sismiques qu'elle subit. Elle est donc partiellement
isolée des secousses du sol (voir chapitre 11 ).
Isostatique (structure) Structure ne possédant que les appuis et les liaisons strictement
-
nécessaires à sa stabilité.
doit avoir une largeur suffisante pour prévenir l'entrechoquement des blocs adjacents
(minimum 4 cm en zones la et lb, 6 cm en zones Il et Ill) et être vide de tout matériau. En
zone sismique, les joints de dilatation et de tassement doivent être traités en tant que joints
parasismiques.
Magnitude d'un séisme Mesure de la puissance du séisme considéré à son foyer. Elle
-
est généralement déterminée à partir de l'amplitude des secousses du sol et augmente avec
l'étendue de la rupture de la faille qui a déclenché le séisme. Dans les médias, elle est en
général appelée « degré sur /'échelle de Richter».
les effets de site et les effets induits (aléa sismique local). Les cartes de microzonage sont
en général élaborées à une échelle de 1/5000 à 1/15000 et font partie des Plans de
prévention des risques (PPR), lorsqu'ils existent.
128
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Parti constructif -Type de structure choisi entre les différents systèmes constructifs
possibles pour réaliser le parti architectural.
Période d'oscillation- Durée d'un cycle d'oscillation (unité: seconde). Elle correspond à la
valeur inverse de la fréquence d'oscillation (unité : hertz).
structure des secousses subies au niveau de ses fondations. Elle est caractérisée par les
accélérations, les vitesses et les déplacements de ses éléments, notamment des principales
masses que sont les planchers et les toitures.
Résonance (d'un bâtiment avec le sol) Oscillation en phase d'un bâtiment et de son sol
-
d'assise. Elle a pour conséquence une augmentation rapide de l'amplitude des oscillations.
C'est un des phénomènes les plus destructeurs lors d'un tremblement de terre.
129
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Rotule plastique - Zone d'un élément de structure (poteau, poutre, voile, ... ) qui a subi des
déformations plastiques. Une fois franchie la limite de comportement élastique, une telle
zone autorise une rotation importante sur son axe des parties de l'élément situées de part et
d'autre, sans perte significative de résistance.
Seiche - Oscillation de l'ensemble du volume d'eau d'un réservoir naturel (lac, étang) ou
artificiel.
Spectre de réponse - Courbe permettant de calculer l'action sismique sur une structure.
Les règles parasismiques utilisent des spectres de réponse.
Stabilité de forme- Capacité d'une structure ou d'un de ses éléments à conserver sa forme
sous l'action des charges, aux petites déformations élastiques près. L'instabilité de forme,
qui est due à un manque de rigidité transversale, affecte les éléments élancés ou à parois
minces qui sont mis hors service par cloquage, flambage, déversement, etc., avant que la
résistance de leur matériau soit épuisée par ailleurs.
Tsunami - Grande onde engendrée par un séisme sous-marin, pouvant traverser un océan
en quelques heures (raz-de-marée d'origine sismique). Un tsunami d'importance locale peut
être engendré également par un glissement de terrain dans la mer ou dans un lac.
Vulnérabilité d'une construction aux séismes - Importance des dommages attendus lors
d'un séisme d'une intensité donnée. Elle est en général exprimée en pourcentage du coût de
la construction ou sur une échelle variant de 0 (aucun dommage) à 1 (perte totale).
Zone critique- Région d'une structure où sont principalement concentrées les sollicitations
d'origine sismique. Au-delà de la limite d'élasticité, la zone aura un comportement dissipatif
ou subira une rupture fragile, ce dernier cas étant à éviter.
130
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
BIBUOGRAPHIE
Décrets et arrêtés
Bâtiments
Décret n° 91-461 du 14 mai 1991 relatif à la prévention du risque sismique.
Arrêté du 10 mai 1993 fixant les règles parasismiques applicables aux installations soumises
Aménagement
Décret n° 95-1089 du 5 octobre 1995 relatif aux plans de prévention des risques naturels
prévisibles.
Règles parasismiques
1. Règles de construction parasismique applicables aux bâtiments, dites « Règles PS 92 »
(norme P 06-013), Paris, Editions Eyrolles, 1996, et amendements A1 (norme NF P 06-
013/A1) de février 2001.
2. Règles de construction parasismique des maisons individuelles et des bâtiments
assimilés, dites «Règles PS-MI 89" révisées 1992 » (norme P 06-014), Paris, Afnor,
1995, et amendements A1 (norme NF P 06-014/A1) de février 2001.
Autres publications
Cahiers techniques de l'AFPS (23 cahiers au 31.09.2000).
Rapports de missions postsismiques (Mexico 1985, Kobé 1995, Izmit 1998, ...), Paris, AFPS.
131
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
ADRESSES UTILES
Tous sujets
Association française du génie parasismique (AFPS)
28, rue des Saints-Pères, 75343 Paris cedex 07
tél.: 04.44.58.28.40 - e-mail: afps@mail.enpc.fr
132
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Sites WEB
Le site présente les activités menées par l'AFPS dans les domaines liés au risque sismique, les
publications disponibles, des informations sur les séismes récents, ainsi que l'actualité sismique et
parasismique.
Le noyau de ce site consiste en 500 diapositives décrivant les dégâts causés par quatre tremblements
de terre majeurs : (Montenegro (1979); Mexico (1985); Northridge (1994); et Kobe (1995)).
L'ensemble constitue un document de référence, mais il s'agit avant tout d'un outil d'enseignement.
Dans cet esprit, les diapositives sont commentées en détail, classées et étiquetées par mot-clef. La
navigation est conviviale et efficace. Les textes informent et sensibilisent. Deux langues sont
proposées, l'anglais et le slovène. L'extension des outils de recherche par mot clé dans une autre
langue est facile a mettre en place, mais la traduction des commentaires nécessite beaucoup de
travail. Le site indique la personne à contacter pour proposer une traduction dans une autre langue.
Existe en CD ROM.
Le EHC est un réseau d'information et de diffusion sur la construction parasismique dans les pays en
voie de développement, financé par le (British) Commonwealth Science Council. On peut y trouver les
'lettres du EHC' paraissant tous les trois mois en anglais. Cette publication :
Met à disposition des fiches d'information sur les principes de base de la conception parasismique.
*
Propose des revues et résumés d'articles sur la résistance des constructions 'artisanales', donnant
*
et expliquant les bonnes règles de construction pour une meilleure résistance au séisme.
Contient également des références de livres et guides au contenu très pragmatique, destinés aux
*
Il s'agit d'une compilation des ressources internet relatives aux risques sismiques. Les liens mènent à
des informations aussi diverses que des banques de données de sismologie, des références de
guides ou recommandations, des textes de loi ou programmes nationaux de prévention.
133
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Ce site contient des photos commentées en anglais des effets du séisme de Kobe le 17/01/95. Les
thèmes abordés sont assez complets : tectonique des failles, dommages structuraux globaux et
locaux, liquéfaction, effets secondaires (feu}. Il s'adresse plutôt à un public sans connaissances
particulières dans le domaine parasismique. En fait, l'adresse ci-dessus n'est qu'une page (très
complète} d'un cours plus vaste de géotechnique sismique.
Le site offre des informations diverses et des publications concernant les séismes.
Le site propose des informations, publications, rapports, cours de génie parasismique, ainsi que de
nombreuses photos concernant 94 séismes majeurs et les dommages sismiques aux constructions.
Le site compile la réglementation relative aux risques majeurs, les organismes impliqués, les actions
menées par le MATE ou les rectorats, des informations pédagogiques sur la notion de risque majeur.
Un renvoi sur un autre site du ministère permet d'avoir des fiches très bien faites.
Un site bien organisé mettant en avant les travaux d'élèves liés aux catastrophes naturelles, mais
aussi synthétisant les sites français d'organisations ayant les mêmes préoccupations de prévention
des catastrophes naturelles.
Ce site est dédié aux risques naturels associés aux Antilles-Caraïbes. Il est très pédagogique et bien
fourni en photos et schémas. Il aborde, outre la définition et l'étude des phénomènes, les outils de
prévention et de protection.
134
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
La Guadeloupe étant particulièrement exposée aux risques liés aux cyclones, volcanisme et séismes,
elle a organisé un site permettant de mettre en rapport les différents acteurs intéressés par ces
thèmes.
Le site concernant les Antilles aborde différents risques auxquels sont confrontés la Martinique et la
Guadeloupe (définition, évaluation de l'aléa, prévention).
On trouvera diverses informations relatives aux risques majeurs (tremblements de terre, éruptions
volcaniques, tsunamis, glissements de terrain), des diapositives commentées concernant certains
dommages occasionnés lors d'évènements majeurs. On aura aussi accès à des banques
d'enregistrements sismiques.
Les enregistrements des derniers séismes dans les Alpes, des photos de tremblements de terre et du
matériel d'enregistrement, plus des liens vers les autres réseaux de surveillance français.
http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/pedagogie.htm
Un cours sur les séismes, le mécanisme de rupture, les paramètres les caractérisant, plus une
application permettant de manipuler en ligne un sismographe virtuel.
Le site pédagogique français : comment tout savoir sur les séismes, le calcul de la magnitude, de la
distance épicentrale, la sismicité en France, l'instrumentation, plus des liens avec des sites à vocation
pédagogique.
Tout sur notre planète, cours de tectonique des plaques, géologie, les phénomènes se produisant
sous et sur la surface de la Terre. Ce site est agrémenté de photos permettant de bien comprendre
les notions traitées.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Des informations relatives aux tremblements de terre (naissance, propagation d'ondes sismiques, ... )
et le volcanisme, avec une liste des liens à vocation pédagogique).
Le site fournit le détail de toute l'action tellurique en France. On y trouve également la liste des
références aux grands séismes mondiaux, et une section didactique expliquant la nature des
tremblements de terre, ainsi que les moyens de leur observation.
Le site propose une mappemonde où figure jour après jour la sismicité mondiale.
Ce site met à disposition les règles parasismiques turques et des rapports postsismiques en anglais,
ainsi que des informations sur la sismicité de la Turquie.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
Sont proposés: des informations sur les tremblements de terre, sur la prévention du risque
sismique, une bibliographie, divers guides et la possibilité de télécharger un cours sur la
construction parasismique en bois, maçonnerie et béton armé.
Base de données sur l'activité tectonique récente (< 2 millions d'années) observée en
France. Les données relatives à trois régions sont actuellement disponibles.
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
BALANDIER P.:fig. 3.1a, 3.2, 3.3a, 3.4a, 3.5a, 3.6a, 3.7a, 3.8, 8.13b, 9.5, 9.6
EERC, University of California, Berkeley, Godden collection : fig. 8.29a, Izmit collection: fig. 6.1b ;
Steinbrugge collection: fig. 3.6b, 5.10, 6.4, 8.31 ; Taïwan collection :fig. 8.18, 9.11c
EERI:fig. 8.10
MICHEL C.: fig. 6.5/1, 7.4, 8.2, 8.5/1, 8.6, 8.9, 8.11, 8.12, 8.13a, 8.14, 8.16, 8.17, 8.19, 8.20, 8.21,
8.22, 8.25, 8.26, 8.27, 8.28, 8.29/2, 3, 4, 8.30, 8.32, 8.33, 8.34, 8.35
PERRISSOL J.M. : fig. 10.2, 10.5, 10.6, 10.7, 10.8, 10.9, 10.10, 10.11, 10.13, 10.14, 10.15, 10.16,
10.17, 10.18, 10.19, 10.20, 10.21, 10.23, 10.25, 10.26, 10.27
ZACEK M.: fig. 5.2, 5.5, 5.6, 5.9, 5.14, 5.15b, 5.17, 5.20, 5.21, 6.3, 6.5/2, 6.8a, 7.2, 7.3a, 7.5, 7.6, 7.7,
7.11, 7.13, 7.14, 7.15, 7.16, 7.17, 7.18, 7.19, 7.20, 7.21a, 7.22, 7.23, 7.24, 7.25, 8.3, 8.4, 8.5/2, 8.24,
9.2b, 9.3d, 9.4, 9.7, 9.8, 9.9, 9.10, 9.11a, 9.12, 11.2, 11.3, 11.4, 11.5a, 11.5b/1, 11.6, 11.7
Droits réservés: fig. 3.2b, 3.5b, 3.7b, 5.15a, 5.16, 6.6, 6.7, 7.1b, 7.9, 7.21b, 8.7, 8.15, 9.1, 9.2a, 9.3a,
b, c, 10.1, 10.3, 11.5b/2
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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"
ANNEXE
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G. E. P. - Groupe d'Etudes et de Propositions
pour la prévention du risque sismique en France
1- Introduction
La loi n° 87-565 du 22 juillet 1987 relative notamment à la prévention des risques majeurs, le décret
d'application n° 91-461 du 14 mai 1991 relatif à la prévention du risque sismique et l'arrêté du 29
mai 1997 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique ont défini une
réglementation technique applicable aux bâtiments nouveaux ainsi qu'à certains bâtiments existants
faisant l'objet de certains travaux lourds intéressant les structures.
A l'occasion de réflexions relatives au coût de la prise en compte des dispositions parasismiques dans
les études et la construction de bâtiments, la question de l'intégration trop tardive des impératifs
parasismiques dans les études de conception des bâtiments, notamment après qu'une esquisse du
projet ait été retenue par le maître d'ouvrage, s'est posée.
Or, l'idée parfois avancée que le bureau d'études pourra toujours "se débrouiller" pour faire passer
les contraintes parasismiques en renforçant un projet de bâtiment conçu a priori sans cette
préoccupation peut conduire à des surcoûts d'études très importants ainsi qu'à une réévaluation
importante du coût de la construction, en fonction de la nécessité de renforcer les structures, lorsque
la conception initiale s'est révélée inappropriée à ce contexte, et plus encore si les contraintes
sismiques régionales sont aggravées par des caractéristiques spécifiques au site (effets dus au relief,
instabilité des pentes, sol liquéfiable, ... )
La loi n°85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique, dite loi M.O.P. et ses
décrets d'application précisent les rôles et responsabilités des maîtres d'ouvrages publics et des
maîtres d'oeuvres privés ainsi que les procédures à adopter pour la mise en concurrence de ces
maîtres d'oeuvres. De plus la Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques
(M.I.Q.C.P.1) a établi et publié des ouvrages2 et des guides2 rappelant ces procédures réglementaires
en les complétant par des recommandations. Il apparaît utile d'examiner ici ces dispositions dans le
contexte parasismique.
2: La présente note se réfère et a emprunté des extraits aux ouvrages et guides suivants qui sont
fortement recommandés:
Lire aussi:
2- La démarche de programmation
"Le maître d'ouvrage est la personne morale pour laquelle l'ouvrage est construit." Responsable
principal de l'ouvrage, il remplit dans ce rôle une fonction d'intérêt général dont il ne peut se
démettre." (loi M.0.P.) Ce maître d'ouvrage a donc une obligation de résultat quant à la qualité: de
ce qu'il construit et doit maîtriser globalement tous les éléments de son projet pour opérer les bons
choix..
Toujours d'après la loi "MOP", il appartient au maître d'ouvrage: "après s'être assuré de la faisabilité
et de l'opportunité de l'opération envisagée, d'en déterminer la localisation, d 'en définir le
programme, ...". Il est également précisé: "Le maître d'ouvrage définit dans le programme les
objectifs de l'opération et les besoins qu'elle doit satisfaire ainsi que les contraintes et exigences de
qualité sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et économique,
d'insertion dans le paysage et de protection de l'environnement, relatives à la réalisation et à
l'environnement de l'ouvrage".
Dès qu'une opération présente un enjeu de quelque importance, le maître d'ouvrage aura intérêt à
réaliser des études de programmation qui ont pour objectif de l'aider à clarifier, définir et préciser sa
commande de bâtiment pour aboutir au programme de l'opération.
- des études pré-opérationnelles axées sur l'opportunité d'un projet par rapport à des objectifs
d'intérêt général en fonction de différentes possibilités et contraintes qu'il conviendra de balayer de
façon exhaustive; le choix entre plusieurs scénarios pourra être opéré: ne rien aménager, rénover des
services existants, transformer et modifier l'usage de bâtiments existants, démolir et reconstruire,
construire ailleurs, ...
Il est important à ce niveau de bien prendre en compte les critères parasismiques relatifs au degré de
sismicité de la zone, à celle d'un site donné où l'aléa pourrait être amplifié, à la qualité de résistance
de bâtiments existants à l'aléa, pour les aménager ou pour construire dans leur voisinage, au niveau
de sécurité qu'on voudra atteindre pour le projet: sauver les vies ou conserver le bâtiment, à la durée
de vie prévisible des installations, à leur importance pour la gestion de crise en cas de séisme; ceci ne
peut être exhaustif compte tenu du grand nombre de cas envisageables.
Ces études aboutiront à la formulation d'un pré-programme précisant les grandes lignes du projet,
le concept de l'opération et les moyens à mettre en œuvre; il sera validé par le maître d'ouvrage.
- le programme permettant de passer commande à un maître d'œuvre est orienté vers l'aide à la
conception de l'ouvrage et sera utilisé pendant toute la conception et la réalisation de cet ouvrage.
Il doit traduire le projet économique et social dans une logique architecturale et technique en
apportant au concepteur l'ensemble des informations utiles. C'est un document de travail mais aussi
de référence pour le maître d'oeuvre.
Le plan du programme de la page suivante, proposé par la M.1.Q.C.P., est adapté à une opération
courante; quelques précisions y sont apportées du point de vue parasismique (PS):
3
Site:
-analyse du site - contraintes/potentialités - résultats d'études de sols, de microzonages,
incidences sur les sollicitations s1sm1ques
attendues, stabilité des pentes, voisinage d'autres
bâtiments, desserte;; du site, servitudes de type
PPR. ..
- attentes urbaines, architecturales, paysagères - nécessité de concevoir des bâtiments réguliers, ou
et environnementales bien d'intégrer le surcoût de leur résistance aux
se1smes.
,.
Esgaces nécessaires aux activités: examen des locaux et des activités sous l'angle
- définition et organisation des locaux parasismique, protection des occupants,
.
Contraintes et exigences technigues: cas des locaux devant rester opérationnels en cas
- conditions de fonctionnement de se1sme, classement des équipements des
,.
Le programme sera détaillé en fonction du niveau du concours qui peut être lancé sur esquisse, sur
A:P.S. voire sur A.P.D (cf. ci-après), néanmoins le programme devra toujours comporter le rappel
des textes et le zonage sismique à appliquer, les caractéristiques du sol et l'analyse du site du point de
vue sismique, la nécessité d'une architecture conçue en fonction (notamment) de l'aléa sismique et le
niveau de résistance à conférer au bâtiment depuis la simple préservation de la vie jusqu'à rester
opérationnel en cas de séisme.
3.1- La publicité
Les marchés de maîtrise d'oeuvre sont passés après mise en compétition par la publication d un avis
'
d'appel public à la concurrence (sauf pour un montant de maîtrise d'oeuvre inférieur à 300 000 F)
qui comporte un certain nombre de mentions obligatoires (décret de la Loi M.O.P. et C.M.P.),
notamment:
- l''objet du marché avec les caractéristiques principales de l'ouvrage à réaliser,
En zone sismique, il est particulièrement important d'utiliser ces dispositions pour afficher l'aléa
sismique réglementaire contre lequel il faudra se prémunir ainsi que 1' obligation de disposer des
compétences et de la technicité nécessaires.
L'avis doit également préciser s'il s'adresse aux seuls architectes ou à des équipes de maîtrise
d'oeuvre composées d'architectes et de burt:aux d'études associés. Cette seconde formule serait
préférable en zone sismique, pour des bâtiments d'une certaine importance ou complexité. Il est
nécessaire qu'architectes seuls ou bureaux d'études soient explicitement qualifiés (qualification des
hommes et expérience de projets)
900 000 F,
- celle de la consultation en deçà de ce montant.
Le choix est opéré en deux temps: la sélection d'un nombre limité de candidats sur références puis le
choix du lauréat sur esquisse ou A.P.S. qui constitue le concours proprement dit.
Le maître d'ouvrage désigne un j ury comportant «un tiers au moins de maîtres d'oeuvres
indépendants des participants au concours et du maître d'ouvrage et compétents eu égard à
l'ouvrage à réaliser et à la nature des prestations à fournir» (Loi M.O.P.).
Il faudrait que ce jury comporte un membre au moins compétent en matière parasismique, donc
avec voix délibérative, pour bien informer et guider le maître d'ouvrage dans ses choix, dans ce
domaine, dans·le cas où il.n'y.apas de commission technique.
Il est également possible de constituer une commission technique (non obligatoire mais
recommandée pour des opérations importantes ou complexes), afin de préparer le travail du jury en
matière de sélection des candidatures puis de choix du lauréat sur esquisse. Ses membres désignés
par le maître d'ouvrage sont différents de ceux du jury et font intervenir -des compétences
extérieures: techniques, économiques, etc...
La définition d'un cadre du dossier de candidature imposé aux candidats (qui pourront toujours le
compléter de pièces annexes à leur gré) est fortement recommandée afin de faciliter la sélection des
candidats par le maître d'ouvrage et de formaliser les critères permettant d'opérer cette sélection.
(prise en compte voire valorisation des contraintes parasismiques dans Je projet architectural),
La consultation fait l'objet d'un dossier qui comprend le programme de l'opération (c;f; ci-dessus)
et le règlement du concours (décret de la Loi M.O.P. et C.M.P.). Le règlement "définit au moins la
nature et la consistance de l'ouvrage à réaliser ainsi que le conten de la mission qui sera
confiée au titulaire. Il comporte en outre l'indication des prestations que devront fournir les
participants, la composition du jury, les critères de jugement des projets et les modalités
d'indemnisation des concurrents ayant remis des prestations."
Les critères de jugement des offres concerneront nécessairement l'aspect parasismique de l'ouvrage
à réaliser et le respect des règles à appliquer eri fonction de la zone de sismicité et de la classe du
bâtiment.
Le dossier comportera les indications nécessaires et notamment la nécessité de concevoir un
aménagement bien adapté au contexte sismique pour ce qui concerne l'incidence des caractéristiques
du site et du sol fournies, l'intérêt qui peut s'attacher à concevoir un bâtiment régulier dans sa forme,
faute de quoi les études techniques seront plus complexes et les dispositions parasismiques plus
onéreuses.
Les prestations à fournir seront une esquisse ou plus rarement un A.P.S. Or, il semblerait que les
maîtres d'ouvrages ne se contentent généralement pas d'une esquisse dont les éléments peuvent
apparaître insuffisants pour juger des projets présentés ce qui peut être Je cas dans un contexte
sismique. L' A.P.S. est plus long à réaliser et plus onéreux mais permet de mieux approcher Je coût
de l'opération. La M.I.Q.C.P. a défini Je concept d' "esquisse+" en réponse à cette difficulté. Cette
prestation comprend la présentation de lalogique du parti choisi, de l'inscription dans le site, de
l'organisation générale des ·fonctfons dans l':ouvrage, des objectifs architecturaux, des choix
techniques ·et technologiques et de ·leur incidence· sur· la. .pérennité de rouvrage, du · cadrage des
surfaces et de l'organisation du serviCe public.
Les candidats devraient exposer dans cette "esquisse+" commentla prévention des effets des séismes
est prise en compte y compris au niveau· de ta conception architecturale, de la pérennité et de la
fonctionnalité des ouvrages après séisme.