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Association Française du Génie Parasismique

GUIDE AFPS

CONCEPTION PARASISMIQUE

DES BATIMENTS

publié avec le soutien


du Ministère de !'Ecologie et du Développement Durable
(MEDD / DPPR / SDPRM)

Siège social et secrétariat: 28, rue des Saints-Pères 75343 PARIS Cedex 07
-

Tél. 014458 28 40 - Fax 014458 28 41- E-Mail: afps@mail.enpc.fr

Site internet (provisoire) : www.multimania.com/afps

Site internet (en préparation) : www.afps-seisme.org

°'
association déclarée (loi du1 juillet1901) sans but lucratif-non inscrite au registre du commerce-sire! 330631565 00026-APE 731Z
ISBN n° 2-911709-13-6

AFPS, 28 rue des Saints-Pères, 75343 Paris Cedex 07


tél. 01 44 58 28 40 - fax 01 44 58 28 41 - E-mail : afps@mail.enpc.fr

JUILLET 2002

lmp. Coutancier - 01 30 52 15 41

Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

PREFACE

Les architectes et les ingénieurs sont familiers avec la conception de bâtiments


devant résister aux charges gravitaires combinées avec les forces latérales du vent.

Généralement, les charges gravitaires sont prépondérantes et les contraintes


demeurent faibles et inférieures à la limite élastique du matériau.

En cas de séisme, les efforts latéraux peuvent être dominants par rapport aux
charges gravitaires. La dissipation d'énergie recherchée dans certaines zones
judicieusement choisies implique des incursions dans le domaine post-élastique,
donc bien au-delà de la limite élastique, pour atteindre des allongements de l'acier
plus de cinq fois supérieurs à ceux de la limite élastique. Cela exige une conception
de structures aptes à subir de grandes déformations accidentelles tout en conservant
en service un degré de sécurité suffisant.

Excellent pédagogue, Milan ZACEK, animateur du Groupe de Travail AFPS


"Architecture parasismique et parti constructif", est Professeur à l'Ecole d'Archi­
tecture de Marseille-Luminy et Chargé du DPEA de construction parasismique
(diplômes propres à l'École d'Architecture). Les rédacteurs ont su illustrer dans ce
guide les principes d'une conception parasismique à l'aide de différents exemples de
cas tirés des leçons des séismes passés.

Ces dispositions ne sont pas exhaustives, ni impératives. Il est loisible d'adopter


d'autres solutions respectant les mêmes principes fondamentaux du Génie
Parasismique.

Un bâtiment se conçoit d'abord. Une bonne conception avec quelques analyses


simples est souvent préférable à une conception qui ne respecte pas les critères de
régularité mais qui est fardée de calculs complexes avec des listings interminables.
En effet, un bâtiment ne peut se justifier seulement par un calcul, aussi approfondi
soit-il. Ce guide est fait pour aider le projeteur dans cette tâche initiale. Les calculs
serviront in fine à :

• dimensionner des sections,


• et à vérifier la conformité du projet par rapport à une norme.

Un grand merci à Milan et à son Groupe de Travail pour cet effort de mettre à la
portée de tous une architecture répondant aux exigences parasismiques.

Puisse ce Guide aider à améliorer la protection parasismique des bâtiments.

Le Président de l'AFPS

Wolfgang JAU L

Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

SOMMAIRE

Préface .............................. . ............................................................................. p. 1

Préambule ....................................................................................................... p. 5

1. Qu'est-ce que la conception architecturale parasismique ? . . ............. . ......


p. 7

2. Objectifs, organisation et utilisation du guide ............................................ p. 12

3. Incidence du site et de la nature du sol ..................................................... p. 14

4. Prise en compte de l'environnement construit .......................................... p. 24

5. Parti architectural ...................................................................................... p. 27

6. Parti constructif ......................................................................................... p. 42

7. Contreventement . . ............... . .................................................................... p. 52

8. Eléments d'architecture ............................................................................ p. 71

9. Liaisons entre les éléments constructifs ................................................... p. 89

1 O. Traitement des sols et fondations ............................................................. p. 99

11 . Isolation parasismique .............................................................................. p. 117

Glossaire ......................................................................................................... p. 125

Bibliographie ................................................................................................... p. 131

Adresses utiles ................................................................................................ p. 132

Sites WEB ....................................................................................................... p. 133

Crédits photos et figures ................................................................................. p. 138

Annexe ............. . . .. . . ............ . .................. . . . . . ... . . .. . . ...... . .. . . . ............ . . ............... . ..


p. 139

Photo de couverture: Immeuble Quartier Schinjuku à Tokyo

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

PREAMBULE

Régulièrement l'actualité montre que les tremblements de terre entraînent des pertes en vies humaines,
la destruction du patrimoine immobilier et des moyens de production. Ils affectent l'activité économique de
la région touchée.

Ces effets sont dus principalement à l'effondrement des constructions. Il est donc essentiel de
prévenir les dommages sismiques graves en construisant des ouvrages résistant aux séismes.

La sismicité de la France métropolitaine est moins élevée que celle de la Grèce, de la Turquie, de la
Californie ou du Japon. Cependant, les séismes destructeurs n'y sont pas exclus ; ils sont seulement plus
espacés dans le temps. Ils peuvent se produire demain.

La formation à la conception parasismique des ouvrages faisant encore rarement partie des programmes
d'enseignement des écoles d'architecture, aussi bien en France que dans le monde, il a paru pertinent de
rédiger un guide pratique à l'intention des concepteurs de projets en zone sismique.

Groupe de Travail AFPS ''Architecture parasismique et parti constructif":

Le groupe de travail, animé par Milan ZACEK, est composé d'architectes et


d'ingénieurs. La participation à la rédaction des divers chapitres s'est effectuée de la
manière suivante :

Patricia BALANDIER, chap. 3, 4, 9, Glossaire.


Marc GIVRY, chap. 1 .
Mehenna MESSAOUI, chap. 6.
Claude MICHEL, chap. 8.
Jean-Michel PERRISSOL, chap. 3, 1 O.
Claude TARTAR, chap. 5.
Guy VERCELLINO, chap. 2.
Milan ZACEK, Préambule, chap. 1 , 2, 3, 4, 5. 6, 7, 8, 9, 11, Glossaire.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

1.
QU'EST -CE QUE LA CONCEPTION ARCHITECTURALE
P.ARASISMIQUE?

1.1. NOTION DE CONSTRUCTION PARASISMIQUE

Les constructions sont généralement considérées comme « parasismiques » lorsqu'elles


sont conformes aux règles parasismiques en vigueur. Effectivement, l'expérience montre
que l'application des règles parasismiques limite d'une manière importante l'ampleur
des dommages sismiques. Le bâtiment de la figure 1.1 a en est l'un des exemples
marquants. Il n'a pas subi de dommages structuraux lors du séisme très destructeur de Chi­
Chi, Taïwan (1999), de magnitude 7,6.

a) Immeuble de bureaux à Taïpei, Taïwan.


Ce bâtiment n'a pas subi de dommages lors du séisme b) Projet de la tour du Millénaire, Tokyo, Japon
de Chi-Chi, Taïwan, 1999, de magnitude 7,6

Fig. 1.1. - Conception parasismique utilisée en tant qu'élément d'expression architecturale.

Les bâtiments conformes aux règles parasismiques ont rarement subi des dommages
graves. Le respect des règles réduit donc considérablement le risque d'effondrement
des constructions, sans toutefois le garantir. En effet, lors des séismes majeurs, il est
arrivé que des bâtiments calculés selon des règles de construction parasismique soient
parfois sévèrement endommagés ou même effondrés (fig. 1.2).

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 1.2. - Parking couvert effondré lors du séisme de Northridge (Californie, 17 janvier 1994). Ce bâtiment a été
calculé selon les règles parasismiques américaines en vigueur, mais un choix de conception peu judicieux a
vraisemblablement été à l'origine de l'effondrement : rampe hélicoïdale portée par des poteaux, ce qui engendre
un effet de poteau coµrt, expliqué au § 8.2.4. Faire porter la rampe ou contreventer le bâtiment par des voiles de
béton armé aurait constitué une solution efficace.

Ces cas sont heureusement très rares. Les raisons de ces dommages sont multiples (liste
non exhaustive) :
>- le principal objectif des règles parasismiques est la protection des vies humaines avec
une faible probabilité d'effondrement des bâtiments pour une accélération de sol
nominale (cf. glossaire), dont le niveau est fixé par la puissance publique. Lorsque les
accélérations sont inférieures à cette dernière, les dommages sismiques, s'ils se
produisent, sont en général réparables. En revanche, la probabilité de ruine par
écroulement augmente rapidement quand l'agression sismique dépasse le niveau
nominal.

La protection réglementaire ne vise donc pas la prise en compte du séisme maximal


plausible, qui a une très faible probabilité d'occurrence. Il arrive donc que le niveau
réglementaire soit dépassé. Une conception parasismique judicieuse et une exécution
soignée devraient, dans ce cas, permettre de conférer à l'ouvrage une réserve de
résistance suffisante pour prévenir son effondrement;
>- les règles parasismiques sont en constante évolution et les constructions conçues selon
les versions anciennes peuvent présenter une certaine vulnérabilité en comparaison
avec celles qui respectent les règles récentes ;
>- les dispositions parasismiques réglementaires sont appliquées sur un projet dont
l'architecture a déjà été déterminée. La forme du bâtiment et des éléments constructifs,
le système porteur et le type de contreventement, dont le comportement joue un rôle
déterminant dans la résistance aux séismes du bâtiment, sont donc déjà choisis, trop
souvent sans préoccupations parasismiques. Ainsi, des projets peu judicieux quant à la
résistance aux tremblements de terre sont considérés comme parasismiques après
l'application des règles. Afin de pallier cette situation, il est donc souhaitable qu'une
stratégie de conception parasismique raisonnée soit adoptée dès le début du
projet;
>- pour des raisons pratiques, le calcul « au séisme » des constructions est basé sur des
hypothèses simplifiées qui ne reflètent pas toujours fidèlement leur comportement réel;
>- un calcul « au séisme »,fût-il « sur mesure »,ne peut transformer un projet médiocre en
un système performant vis-à-vis des tremblements de terre ; le dimensionnement
permet de conférer aux éléments constructifs la résistance réglementaire, mais ne
modifie pas notablement le comportement dynamique de l'ouvrage, qui peut être
pénalisant.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Les enseignements apportés par les séismes passés montrent qu'une construction n'est
réellement parasismique que si elle est le fruit de trois démarches:

Conception architecturale parasismique


'+ implantation judicieuse sur site
'+ architecture favorisant un bon comportement
sous séismes

Application des règles parasismiques


'+ dispositions constructives parasismiques
'+ dimensionnement « au séisme »

Exécution de qualité
'+ matériaux de bonne qualité
'+ travaux exécutés dans les règles de l'art

La protection parasismique des bâtiments n'est donc pas uniquement une affaire de calcul
ou d'études d'ingénierie. Les choix opérés par l'architecte en amont de l'application des
règles parasismiques influent d'une manière déterminante sur le comportement de
l'ouvrage lors d'un tremblement de terre. L'architecte devrait donc acquérir des
connaissances spécifiques à la conception des bâtiments en zone sismique, d'autant plus
que l'objectif recherché par les règles parasismiques et la mission confiée à l'architecte ne
sont pas les mêmes. Les règles parasismiques visent à un résultat global à l'échelle d'une
zone, les éventuels échecs devant rester peu significatifs. En revanche, l'architecte doit à
son client un ouvrage qui présente toutes les garanties de confort et de sécurité, un
ouvrage« sur mesure». Il ne doit envisager aucun échec.

En outre, chercher à réduire les effets de l'action sismique sur le bâtiment par des choix
réfléchis est une démarche plus satisfaisante que de le dimensionner pour résister à des
charges inutilement élevées.

La conception architecturale parasismique n'est pas réglementée. Cependant, le Groupe


d'études et de propositions pour la prévention du risque sismique en France (GEP), créé en
1985 par une décision conjointe des ministères de !'Equipement et de !'Environnement, a
élaboré une note sur la prise en compte de la prévention du risque sismique dans les
concours et consultations de maîtrise d'œuvre pour la construction de bâtiments.

Cette note, reproduite en annexe du présent guide, a été diffusée aux personnes et
organismes concernés par la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre en zone sismique. Il y
est demandé d'introduire les critères parasismiques dans la programmation afin de pallier
l'intégration actuellement trop tardive des impératifs parasismiques dans les études
de conception des bâtiments. La note suggère qu'un membre au moins des jurys de
concours soit compétent dans le domaine parasismique, afin de pouvoir apprécier la
valorisation par le candidat des contraintes parasismiques dans son projet.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

1.2. SPECIFICITE DE LA CONCEPTION PARASISMIQUE DES BATIMENTS

Lorsqu'on construit en zone sismique, il faut avoir présente à l'esprit la spécificité des
sollicitations d'origine sismique. En fait, cette spécificité a deux aspects: un que l'on pourrait
qualifier de statique, et un autre dynamique.

En situation normale, il est habituel quê la force de la pesanteur s'exerce verticalement sur
les masses des constructions du haut vers le bas, et nous sommes habitués à voir et à
concevoir les bâtiments dans ce sens.

Lors d'un tremblement de terre, du fait du déplacement du sol, les charges sismiques
peuvent s'exercer sur les masses des constructions dans un sens vertical descendant (ce
qui renforce l'effet du poids), dans un sens vertical ascendant (ce qui allège le poids mais
peut inverser les efforts) et surtout dans tous les sens horizontaux (ce qui crée des efforts
spécifiques).

Ainsi, il faudrait s'habituer à voir et à concevoir les bâtiments en zone sismique comme s'ils
étaient non seulement à la verticale, mais également à l'horizontale, voire la tête en bas.

Si l'action sismique dans le sens vertical ne modifie pas, dans la plupart des cas, la
conception (cela conduit à majorer des charges qui, du fait de la pesanteur, sont présentes
déjà en situation normale ), les actions horizontales impliquent une réflexion particulière.
« »

A ce sujet, on parle naturellement de la nécessité du contreventement. L'analogie avec les


efforts dus au vent, qui sont aussi des efforts horizontaux, est sans doute pertinente. Il peut
d'ailleurs arriver que dans le cas des bâtiments très élevés les charges climatiques dues au
vent soient prépondérantes par rapport aux charges sismiques (dans les zones de faible
sismicité).

Mais il faut toutefois noter que ces charges ne sont pas de même type ; en effet, l'action du
vent s'exerce sur les surfaces des parois, les charges sismiques sont engendrées dans
toutes les masses du bâtiment.

Ainsi, les charges sismiques peuvent être très importantes aussi bien dans la direction
longitudinale que dans la direction transversale d'un bâtiment, alors que vis-à-vis du vent, le
contreventement longitudinal est souvent réduit et peut s'avérer insuffisant en cas de
séisme.

Une autre particularité de la conception parasismique tient aux aspects dynamiques des
sollicitations. Généralement, un tremblement de terre a une durée de quelques dizaines de
secondes, le plus souvent moins d'une minute. Mais pendant ce temps relativement bref, le
nombre de sollicitations peut être élevé, plusieurs dizaines de vibrations résultant des aller­
retour du sol.

Ces sollicitations sont des déformations imposées à la structure, déformations dont elle
doit s'accommoder. Pour cela, elle devrait posséder une bonne ductilité, qui dépend aussi
bien de la conception architecturale que des dispositions constructives (cf. Dissipativité ou
«

non-dissipativité », § 6.1.2.). La rupture survient lorsque les déformations de la structure


atteignent une ampleur qu'elle ne parvient pas à tolérer.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Par ailleurs, les sollicitations multiples ont pour conséquence de produire des effets
réciproques, une interaction entre le sol et la structure. Cette interaction pourra se traduire
par des phénomènes de résonance et donc d'amplification des amplitudes d'oscillation ou,
au contraire, par des phénomènes d'amortissement et, par conséquent, d'atténuation des
oscillations.

Une bonne approche de la conception serait de s'efforcer de mm1m1ser les risques


d'amplification, en jouant sur la forme et sur la raideur des constructions en fonction des
caractéristiques du sol. Cette démarche est souvent possible (cf. § 5.3.).

Une autre conséquence des sollicitations répétées dans un intervalle de temps très bref est
l'aggravation des phénomènes de concentrations d'efforts par rapport aux situations
statiques normales ; le caractère alterné des charges sismiques se traduit, dans les zones
où les efforts se concentrent, par une localisation et une intensification de
l'endommagement, dont le niveau peut devenir critique.

Ces concentrations d'efforts se produisent dans toutes les zones qui présentent une
variation brusque de forme ou de rigidité: association de deux structures ayant un
comportement dynamique différent, changement de dimensions du bâtiment, changement de
section ou de direction d'un élément constructif, ainsi que toute variation brutale entraînant la
présence d'angles rentrants, discontinuités, etc.

Une manière de répondre au problème est de «travailler» les zones de transition en leur
conférant une bonne ductilité. D'autres consistent à fractionner le bâtiment en blocs
mécaniquement indépendants par des joints parasismiques (solution radicale mais onéreuse
qui n'est pas toujours possible, cf. chapitre 5), à placer l'ouvrage sur appuis parasismiques
(cf. chapitre 11 ), ou à utiliser des amortisseurs.

Enfin, un avantage important de la conception parasismique mérite d'être souligné. Un


bâtiment conçu dès l'esquisse pour résister aux séismes coûte moins cher que celui
dont le projet n'a été rendu «parasismique» qu'au moyen de dispositions constructives et
calculs réglementaires. La différence de coût est parfois très élevée.

En résumé, l'incidence de la conception parasismique des constructions se situe à trois


niveaux. Elle permet de :

>- minimiser les amplitudes d'oscillation du bâtiment et par là les charges


sismiques;
>- créer de bonnes conditions de résistance en limitant les concentrations d'efforts ;
>- minimiser le coût de la protection parasismique.

Par ailleurs, au-delà de l'aspect «comportement mécanique», en intégrant ces contraintes


dans l'intention architecturale, il est possible d'utiliser le concept parasismique en tant
qu'élément d'expression architecturale (fig. 1.1 ).

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

2. OBJECTIFS, ORGANISATION
ET UTIUSATION DU GUIDE

2.1. OBJECTIF ET ORGANISATION

Le présent guide s'adresse aux concepteurs de projets de bâtiments, plus


particulièrement aux architectes. Il a pour but d'exposer les éléments à prendre en compte
dans la conception des projets de bâtiments situés en zone sismique. Il s'applique aussi bien
aux ouvrages à risque normal qu'aux ouvrages à risque spécial. Les deux catégories
d'ouvrages ont été instaurées par le décret n° 91-461 du 14 mai 1991 ; leurs définitions
figurent en glossaire.

Ce guide se veut à la fois didactique et pratique. Le fil conducteur suit le processus de


conception: du site vers le parti architectural et le parti constructif, suivis d'éléments
d'architecture et de construction.

Dans les chapitres portant sur la conception, la démarche suivante a été adoptée :

> mise en évidence, d'une manière simplifiée et illustrée, de la relation de cause à effet
entre les dommages sismiques et les choix opérés dans la phase du projet ;
>- synthèse des situations, comportements et caractéristiques favorisant la résistance des
ouvrages aux séismes ;
>- exemples de solutions et de choix judicieux mentionnant leur degré d'efficacité du point
de vue parasismique.

Les dispositions constructives réglementaires n'ont pas été systématiquement reproduites


car c'est la phase de conception en amont de l'application des règles parasismiques
qui est essentiellement visée. Cependant, ainsi qu'il est indiqué dans l'encadré du § 1.1., la
conception architecturale parasismique ne dispense pas de l'application des règles
parasismiques et d'une exécution soignée.

A la fin du guide on trouve:


>- un glossaire qui définit les termes spécialisés courants;
>- une bibliographie mentionnant les ouvrages traitant spécifiquement (au moins en partie)
de la conception architecturale et parasismique, les décrets et arrêtés relatifs à ce
domaine et d'autres publications concernant le thème abordé ;
>- des adresses d'organismes dont les spécialistes peuvent être consultés et celles
d'institutions dispensant une formation en conception parasismique des bâtiments.

2.2. UTILISATION DU GUIDE

Les différents chapitres sont autonomes et ne nécessitent pas la lecture de tout le guide,
bien que celle-ci soit préférable. L'utilisateur peut donc se reporter directement au chapitre
traitant du problème étudié. Afin de faciliter cette démarche, le tableau suivant établit une
correspondance entre les différentes phases du projet et les chapitres du guide.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Chap.1 Chap.3 Chap.4 Chap.5 Chap. 6 Chap. 7 Chap. 8 Chap.9 Chap.10 Chap.11
Echelles de
Phase de représentation Eléments à
Conception Incidence du Implantation Parti Parti Eléments Liaisons Traitement Isolation
projet définir
parasismique site et de la des bâtiments architectural constructif Contreventement d'architecture entre des sols et parasismique
nature du et éléments fondations
sol environnement constructifs
construit

Programmation Nature des locaux,


niveau de X X X
protection

Plan de Implantation.
situation Proposition X X X
d'études
géologiques et
géotechniques

Etudes Plans 1/500 Composition en


d'esquisse, Détails 1/200 plan et en volume.
APS Fractionnement X X X X X X X X
Parti constructif

Choix des
matériaux. '

Composition de la
APD Plans 1/100 structure. X X X X X X
Détails 1/50 Eléments de
construction.
Equipement
technique

Etudes de Plans 1/50 Projet détaillé.


projet, Détails 1/20 à Dimensionnement. X X X X X X X X
DCE 1/2 Devis descriptif

CORRESPONDANCE ENTRE PHASES DE PROJET ET CHAPITRES DU GUIDE


Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

3.
INCIDENCE DU SITE ET DE LA NATURE DU SOL

3.1. LE SITE

3.1.1. Problématique

Avant même d'entreprendre la phase « esquisse » du projet, il convient, en zone sismique,


de vérifier l'opportunité d'implantation du (ou des) bâtiment(s) sur le site retenu. En
effet, un séisme génère:
·

> des effets directs: actions du sol sur les ouvrages, de type oscillatoire ou résultant de
déplacements différentiels ; ces phénomènes peuvent être amplifiés par des effets de
site (cf. glossaire) dus à la topographie, à l'hétérogénéité des sols ou à la présence de
sols mous de forte épaisseur (plus de 15 m) ;

> des effets induits: grands mouvements de sol ou d'eau pouvant agir sur les ouvrages:
déclenchement d'un phénomène latent par la mise en oscillation des sols : chute de
pierres, glissement de terrain, éboulement, etc.,

genèse d'un phénomène lié au caractère dynamique du mouvement : liquéfaction des


sols (fig. 3.7 et 10.1 ), tsunami, seiche (cf. glossaire).

Les effets du séisme peuvent être plus ou moins destructeurs d'un lieu à l'autre, pour un
même type de construction, parfois à quelques dizaines de mètres près. L'étude de l'aléa
sismique local (cf. glossaire) permet de mettre en évidence les risques liés au site
d'implantation.

De même, il convient de vérifier l'adéquation entre le programme et le site :

> le site lui-même peut ne pas aggraver la vulnérabilité aux séismes d'un bâtiment, mais
ses voies d'accès et les réseaux utilitaires peuvent être très vulnérables, ce qui n'est pas
acceptable pour certaines classes de bâtiments qui ont une nécessité vitale de pérennité
des viabilités et circulations (par exemple, les hôpitaux ou les centres de secours) ;

> le programme peut être arrêté sur des dispositions volumétriques et d'urbanisme qui sont
potentiellement génératrices de problèmes (par exemple, mise en résonance des
bâtiments (cf. § 5.3.), interaction avec des constructions préexistantes, etc.). La prise en
compte de cette aggravation éventuelle du risque est vivement souhaitable.

C'est pourquoi, dans certains cas (celui des bâtiments nécessaires à la gestion de crise, par
exemple), il pourra s'avérer préférable de changer de site d'implantation.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

3.1.2. Implantations susceptibles d'aggraver l'action du séisme

Lorsqu'on construit en zone sismique, il convient d'implanter les constructions aussi loin que
possible des zones susceptibles de subir un effet de site ou un effet induit.

Certains problèmes de sol ne peuvent être identifiés qu'à la suite d'études géotechniques
(cf.§ 3.2.), d'autres peuvent être détectés par une simple observation du site sur place et/ou
à la lecture des cartes géologiques régionales. Dans ce dernier cas, il faut impérativement
prendre avis de spécialistes compétents avant de poursuivre l'étude du projet. En outre, s'il y
a lieu, l'étude des risques doit être étendue aux voies d'accès et réseaux utilitaires, et non à
la seule implantation du bâtiment.

Les situations caractérisées ci-après peuvent aggraver localement les effets des séismes.
Lorsqu'elles sont identifiées, il est souhaitable de consulter un géotechnicien spécialisé.

O Apparition d'une faille en surface

Le risque lié à la rupture d'une faille en surface (déplacement visible du sol de part et d'autre
de la faille, en hauteur et/ou en longueur) a une probabilité d'occurrence très faible en
France. Toutefois, les Règles PS 92 précisent que « sauf nécessité absolue, aucun ouvrage
ne doit être édifié au voisinage immédiat d'une zone faillée reconnue active, éventuellement
repérée par les Plans d'Exposition aux Risques, dits PER ; ces plans peuvent fixer la largeur
des bandes à neutraliser de part et d'autre de l'accident et, le cas échéant, des bandes dans
lesquelles il convient de prendre en compte un mouvement de calcul plus sévère».

Les constructions qui seraient implantées à cheval sur une faille jouant en surface verraient
leurs fondations cisaillées par ce déplacement pouvant atteindre plusieurs décimètres (avec
des répercussions sur l'ensemble de la structure). Les solutions constructives permettant
d'absorber des déplacements différentiels importants sont en général complexes et
coûteuses.

a) Déplacements relatifs des lèvres d'une faille b) Rejet de la faille sismogène


du séisme d'EI Asnam, Algérie,
1 0 octobre 1980

Fig. 3.1. - Jeu de faille en surface. Les solutions constructives permettant d'absorber des déplacements
différentiels importants sont complexes et coûteuses.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

8 Sol alluvionnaire de forte épaisseur

Les constructions fondées sur des sols meubles subissent, en général, des dommages
sismiques plus importants que celles implantées sur un sol rocheux.

Les sols meubles donnent lieu à des mouvements sismiques globaux et différentiels de
grande amplitude, ainsi qu'à des accélérations importantes dans les basses fréquences de
vibration. La vulnérabilité des ouvrages sur sol meuble est d'autant plus grande que leur
fondation est moins profonde.

L'importance des dommages augmente généralement avec l'épaisseur des dépôts


sédimentaires reposant sur le substratum rocheux. L'amplification des mouvements
sismiques dans les alluvions d'une épaisseur décamétrique peut être très importante. Il s'agit
d'un effet de site lithologique.

Afin de minimiser l'effet des oscillations des sols meubles sur les constructions, il est
impératif d'éviter le phénomène de résonance (cf. § 5.3. « Forme en élévation » ) et d'opter
pour des fondations profondes atteignant, si possible, le substratum.

Fig. 3.2. - Fondation sur sol meÜble. Des mouvements sismiques de forte amplitude sont fréquents, de même
qu'une amplification par effet de site dans le cas de fortes épaisseurs de couches compressibles.

8 Butte, crête, bord de falaise : topographies amplifiant l'action sismique

La réflexion des ondes sismiques à l'intérieur de ces reliefs peut amplifier les secousses du
sol (fig. 3.3). Les constructions implantées sur ce type de reliefs peuvent subir une action
sismique beaucoup plus importante que sur un site voisin non accidenté. S'il n'est pas
envisageable de construire ailleurs, il convient d'éloigner le bâtiment des zones de
changement de pente.

b) Rognes (Bouches-du-Rhône) après le séisme du


a) Amplification des secousses par un relief rocheux 11 juin 1909 : les dommages les plus graves se sont
produits au sommet de la colline ; leur importance
décroît vers le bas

Fig. 3.3. - Effets de site topographiques.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

O Bord de falaise ou de talus instable

Outre les problèmes d'amplification de l'action sismique par effet de site, en cas de séisme,
ce type de site peut être le siège de ruptures et d'éboulements qui pourraient entraîner les
constructions qui y seraient implantées. Il convient donc d'éviter la proximité des bords de
falaises, de talus ou versants. Une distance minimale de 15 à 20 m devrait être observée.

b) Implantation dangereuse d'un immeuble en zone


a) Les séismes provoquent les effondrements et sismique (Chypre). Une distance de 15 à 20 m au
éboulements de falaises moins du bord de la falaise devrait être observée

Fig. 3.4. - Risque d'effondrement d'un bord de falaise.

0 Terrain en pente

Les séismes peuvent induire un glissement de terrain en pente, susceptible d'emporter toute
construction, parasismique ou non. Avant de construire, l'avis d'un géotechnicien spécialisé
sur la stabilité de la pente est donc nécessaire.

Quant aux constructions, les configurations fréquentes avec un soubassement aval sur
pilotis est à bannir (fig. 5.18). En outre, ce type d'ouvrage est sujet à une torsion d'ensemble,
qui est très destructrice (cf. « Niveaux transparents », § 5.3.).

a) Un glissement de terrain peut emporter toute b) Glissement de terrain provoqué par le séisme de
construction, parasismique ou non Kobé, Japon, 17 janvier 1995

Fig. 3.5. - Glissements de terrain. Avant de construire sur un terrain en pente, l'avis d'un géotechnicien spécialisé
devrait être sollicité.

17
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

0 Pied de falaise ou de versant instable

Pour les mêmes raisons de purge potentielle de la falaise ou du versant dominant un site, il
convient d'éviter l'implantation des constructions sur les zones concernées par ces
phénomènes, qui peuvent être induits par un séisme (avalanches de pierres ou coulées de
boue, ...) Leur étendue possible doit être déterminée avec soin.
.

a) Les éboulements d'origine sismique peuvent b) Maison endommagée par un éboulement de terrain
entraîner des dommages graves aux constructions (séisme de San Fernando, Californie, 9 février 1971)

Fig. 3.6. - Purge d'une falaise ou d'un versant. Il convient d'éviter l'implantation des constructions
dans ces zones.

@ Terrains saturés d'eau

En cas de tremblement de terre, les sables lâches de granulométrie fine et relativement


uniforme, saturés d'eau, sont sujets à la liquéfaction. La pression engendrée dans l'eau par
les secousses sépare les grains de sable qui, sans contact, perdent pratiquement toute leur
capacité portante (sur une profondeur de 15 à 20 m maximum). Les ouvrages qui y sont
fondés s'enfoncent littéralement dans le sol ou basculent (fig. 3.7).

Si on décide de construire sur de tels terrains, il est nécessaire soit de traiter le sol
(cf.§ 10.2.2), soit de traverser les couches liquéfiables par un sous-sol ou des fondations
profondes. Dans ce dernier cas, les fondations doivent résister à l'action latérale des
couches liquéfiées.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

a) Ejection de sable et perte de capacité portante du sol b) Immeuble enfoncé dans le sol lors du séisme de
Caracas, Venezuela, 29 juillet 1967

c) Immeubles enfoncé dans le sol ou renversé lors du séisme d'lzmit, Turquie, 17 août 1999

Fig. 3.7. - Liquéfaction de sol sous des bâtiments. Les sols liquéfiables doivent être traités ou traversés par un
sous-sol ou par des fondations profondes.

0 Zone de cavités susceptibles d'effondrements

Le sol peut présenter toutes les caractéristiques apparentes d'un « bon » sol de fondations,
mais la présence de cavités à proximité de la surface (gypse, anciennes carrières, ...) peut
entraîner la ruine des constructions se trouvant au-dessus en cas de rupture de la voûte
naturelle sous l'action d'un séisme. L'effondrement est brutal si la cavité est très proche de la
surface. Dans les autres cas, il s'agira de tassements plus ou moins importants.

Avant de construire, les cavités devraient donc être identifiées. Dans les régions minières,
les zones de gypse et de karst, il peut être nécessaire de procéder à des sondages et essais
géophysiques avant toute décision d'implantation. Dans le cas de lentilles de gypse
localisées, dont les cavités sont stabilisées et peu profondes, on peut envisager des
injections ou réaliser des fondations spéciales.

Fig. 3.8. - Effondrement de plafond de cavité.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

0 Autres sites à problèmes

D'autres effets induits par la secousse sismique sont susceptibles de provoquer des
désordres ou la ruine des bâtiments: tsunamis, inondations par rupture d'une retenue d'eau,
affouillement des rives gorgées d'eau, action de remblais lourds sur sols instables, purge des
terrassements sans soutènement, déplacements et comportements différentiels dus aux
variations de nature du sous-sol n'apparaissant pas en surface, etc.

Il est difficile de prétendre maîtriser tous les facteurs d'effets induits. Cependant, une
discipline d'observation du site, d'investigations sur documents et d'études géologiques ou
géotechniques en rapport avec les enjeux de la construction en projet, permet de réduire
sensiblement l'aléa lié à ces effets.

3.2. LE SOL

3.2.1 Connaissance géotechnique

La connaissance géotechnique du site est d'une importance primordiale.

Les reconnaissances et études géotechniques effectuées normalement pour les sites non
sismiques sont complétées en situations sismiques pour:

>- définir la classification du site en fonction du type de sol et de son épaisseur (Règles
PS 92, art. 5.2.2). La catégorie du sol est déterminée selon ses caractéristiques
mécaniques et physiques (Règles PS 92, art. 5.2.1) :

rochers : rochers sains et craies dures,

catégorie a: sol de résistance bonne à très bonne,

catégorie b: sol de résistance moyenne,

catégorie c : sol de faible résistance.

TYPE DE SOL

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,J-:-.
:

ROCHERS
s,;
Rochers ins
et craies dures
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t praliqlM
- Etllll
pr
..•
a > 15 > 30 >20 i >2
sols de bonne à
très bonne
résistanœ
Sols cohérents
(argiles ou
mames dures)

>25 l >2
>400
> 1800

Rocher altéré ou
300à 400à
2,SàS 1 à10
fracturé 800 2500
b Sols granulaires
40à60 Efllbnan 1500à 500à
Sols de
moyennement S à 15 10 à 30 1 6 à 20 1à2 &lwlsnon
pretlqu6s P<illctt* 1800 800
résistance _compacts 150à

t
mécanique Sols cohérents 400
moyenne moyennement 1000à
consistants 1800
et craies tendres

Sols granulaires

c lâches
Sols de faible Sols cohérents <150 < 1500 <500
résistance mous (argiles ! <1,s <2 <0,1 >0,10
mécanique molles ou vases) '
et craies altérées

Fig. 3.9. - Paramètres d'identification des sols (Règles PS 92).

20
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

La classification des sites figure au tableau 3.1 O :

!Rocher h<15 I h>15 ! h<15 11s<h<SOJ h<10 I h>SO 110<h<1010


1
0
nnnnn

10

20

30

40

Si te de
50
référence
60

S1

Fig. 3.1 O. Classification des sites (Règles PS 92).


-

> détecter les formations a priori suspectes de se liquéfier (PS 92 art 4.2). Les règles
PS 92 développent de façon détaillée la liquéfaction des sols, l'identification des zones
liquéfiables, les données sismiques et les méthodes d'essais permettant de détecter la
possibilité de liquéfaction (article 9.1 ). Ce problème est une affaire de spécialistes ;

> détecter les zones susceptibles de se tasser ;

> détecter les zones faillées susceptibles de se désarticuler;

> définir les caractéristiques dynamiques du sol lorsque le calcul de l'interaction sol­
structure est envisagé (Règles PS 92 , art. 9.4.2 et 9.7).

3.2.2. Reconnaissance des sols

La campagne de reconnaissance doit être soigneusement préparée et évolutive. Elle ne doit


pas faire l'objet de concessions. Les reconnaissances et les conclusions sont affaires de
spécialistes. Les conseils de spécialistes locaux sont souvent appréciés et souhaitables.

Programme des essais

Les procédés de reconnaissances sont nombreux, le choix est fonction de l'ouvrage projeté
(type, utilisation, importance, sous-sol, etc.), des conditions géologiques et géotechniques,
du voisinage (modes de fondations des ouvrages mitoyens, nature et profondeur, etc.), et
également du degré d'avancement du projet (faisabilité, avant-projet, projet, DCE, travaux) :


Etude de faisabilité et avant projet

En général, lors de ces phases, on "dégrossit" les problèmes rencontrés pour en tirer les
conséquences techniques et financières induites par les traitements éventuels des sols et les
techniques de travaux de terrassements, de soutènements et de fondations.

Des études légères permettent de déterminer la configuration générale de la zone à étudier


(présence d'eau, zones liquéfiables, zones susceptibles de se tasser, pentes instables,
karsts etc.).

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Une première approche peut être faite à partir:

- des connaissances des géotechniciens locaux (sondages de chantiers voisins),


- de cartes et documents spécialisés,
- de sondages (suivant ci-dessous).

Nota: les analogies et extrapolations des résultats récupérés sur les chantiers voisins
doivent être effectuées avec prudence. L'hétérogénéité des sols peut être telle que
même dans une zone supposée bien connue, des anomalies locales peuvent exister
(en présence de karsts par exemple).


Projet général et dossier de consultation des entreprises

Il convient de définir au mieux toutes les caractéristiques des couches de sol concernées
afin d'arrêter le mode de fondations, les techniques de travaux, les traitements éventuels,
etc. La campagne peut être basée sur:

- un sondage tous les 500 m2 environ, avec un minimum de 3 sondages et 15 m au plus


entre deux sondages (à augmenter ou à resserrer pour les terrains hétérogènes). En cas
de divergence des résultats d'un sondage à l'autre, un nouveau sondage doit être réalisé.
La profondeur des sondages doit être au moins égale à celle de la zone d'influence de la
fondation (mise en charge du terrain par la fondation): 3 fois la largeur avec 6 m au moins
pour les semelles isolées, 1,5 fois la largeur de la construction pour un radier général. Si
le terrain est susceptible de liquéfaction, la nature et l'épaisseur des couches liquéfiables
doivent être déterminées, ce qui peut nécessiter des sondages plus profonds;

- des forages équipés de tubes piézométriques.

• Exécution des travaux

Des reconnaissances complémentaires éventuelles doivent confirmer les hypothèses des


études:

- reconnaissance approfondie si des doutes subsistent sur les couches sous-jacentes,


surtout en cas de contraintes élevées;

- sondages destructifs systématiques sous appuis isolés sur sol rocheux.

Moyens de reconnaissance

Ces moyens sont nombreux. Chaque type d'essai ou d'analyse a son propre domaine
d'application et n'a de valeur que s'il est correctement exécuté et interprété. En général, on
les classe en trois groupes:


Sondages

- reconnaissances superficielles : puits exécutés à la main ou à la pelle mécanique. Ils


doivent être descendus à des profondeurs suffisantes;

- sondages profonds carottés (prise d'échantillons) ou destructifs (enregistrement des


paramètres de forage, avec sondage carotté de corrélation).

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• Méthodes géophysiques

- essais réalisés à partir de la surface: analyse spectrale des ondes de surface, sismique
réfraction, sismique réflexion, prospection électrique ;

- essais réalisés dans des forages: down-hole (sondage en descendant), up-hole (sondage
en montant), cross-hole (mesure entre deux tubes), essai à la sonde sismique.

• Essais géotechniques

- essais en place: au pressiomètre, au pénétromètre statique avec ou sans piézocône, au


pénétromètre dynamique, SPT (standard penetration test), au scissomètre, au
phicomètre ;

- essais de laboratoire : essai d'identification, essai oedométrique, essai triaxial (statique,


dynamique, à la colonne résonnante), essai de cisaillement.

3.2.3 Etudes de sol - rapport géotechnique


Le rapport de sol doit être suffisamment clair et ne doit pas comporter d'ambiguïté. Il ne doit
souffrir d'aucune imprécision et ne doit laisser planer aucun doute sur les problèmes de
liquéfaction et de tassements sous l'action sismique.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

4. PRISE EN COMPTE l>E L'ENVIRONNEMENT


CONSTRUIT

4.1. SITUATION GENERALE

Si la réglementation vise le bon comportement des bâtiments qui, a priori, ne devraient pas
s'effondrer sur les voiries voisines et les bâtiments environnants, elle ignore les
conséquences pour l'ouvrage étudié de la ruine plus ou moins généralisée des bâtiments
proches ou des projections d'éléments non structuraux arrachés à ces constructions.

Ainsi, bien que le sujet soit complexe, avec des incidences parfois lourdes sur la
programmation et le budget, il peut être pertinent pour une véritable démarche parasismique
de prendre en considération l'éventuelle vulnérabilité des bâtiments proches.

Or, à maintes reprises, on a pu constater que des bâtiments bien conçus et bien réalisés du
point de vue de la résistance aux séismes ont souffert, parfois gravement, de l'action d'une
construction voisine. Différents cas ont été observés :

> constructions qui s'effondrent ou projettent des éléments constructifs plus ou moins
importants sur un bâtiment parasismique ;

> celles qui, sans s'effondrer, heurtent ce bâtiment sous l'effet de leurs oscillations ;

> celles qui brident localement les déplacements du nouveau bâtiment, créant ainsi une ou
des zones critiques indésirables, etc.

Les deux derniers cas ne devraient plus exister en présence de joints parasismiques
réglementaires.

Dans les centres urbains, d'autres problèmes de voisinage peuvent se poser ; en outre, dans
les noyaux historiques, on ne peut pas compter sur le renouvellement du parc immobilier
pour les résoudre:

> au sein d'un îlot, le remplacement d'un immeuble ancien avec murs séparatifs communs,
par un immeuble nouveau séparé par des joints parasismiques (vides de tout matériau)
va modifier le comportement des immeubles limitrophes ; dans certains cas, leur
vulnérabilité sera accrue ;

> dans le cas des constructions avec sous-sol, l'évolution dans le temps des parcelles
limitrophes risque de remettre totalement en question les hypothèses de calcul de
l'immeuble à construire (problème des niveaux encastrés devenus « libres » ).

24
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

4.2. DIFFICULTES D'IMPLANTATION A PROXIMITE DE BATIMENTS


EXISTANTS

Les problèmes sont différents selon que les bâtiments ont des murs communs (interdits en
zone sismique pour la construction neuve), limitrophes (deux murs accolés, désormais
séparés en zone sismique par un joint vide) ou voisins (plus ou moins distants).

Quatre situations sont commentées ici :

O Le bâtiment à construire est isolé ou situé à une distance L supérieure à la


hauteur H des constructions voisines (L > H)

Ce cas de figure est « idéal » car l'effondrement d'un bâtiment a peu d'incidence au-delà de
la projection horizontale de sa hauteur. Ce n'est pas strictement exact, mais l'indicateur de
« non-interaction » est acceptable. Cependant, cette « règle » est à reconsidérer en cas de

forte pente et de patrimoine ancien dominant très vulnérable.

8 Le bâtiment à construire est très proche d'une ou plusieurs constructions


voisines, mais non limitrophes (L < H)

En cas de vulnérabilité avérée d'un ou plusieurs bâtiments voisins, on peut adopter plusieurs
types de stratégies:

Démarches architecturales

>- implanter le nouveau bâtiment sur la parcelle de façon à l'éloigner de la zone la plus
vulnérable ;
>- adopter des orientations de parois et des volumes tels que l'angle d'incidence des
projections éventuelles en réduise les conséquences ;
>- prévoir des volumes tampons sur lesquels d'éventuelles destructions ont moins
d'incidences humaines et financières (locaux annexes) ;
>- etc.

Démarches constructives

>- renforcer les faces particulièrement exposées aux éventuelles projections (par exemple,
préférer un voile de béton armé à un mur en maçonnerie ou à une façade légère,
renforcer la toiture, etc.) ;
>- favoriser la résistance au choc de la structure du bâtiment à construire, par exemple en
prévoyant des voiles de refend perpendiculaires aux façades.

8 Bâtiment à construire limitrophe d'autres bâtiments

Premier cas : la construction voisine est de bonne conception et de bonne mise en œuvre

Il suffit, en principe, de prévoir un joint parasismique réglementaire afin d'éviter les chocs
entre bâtiments en cas de séisme. Les deux bâtiments sont réputés avoir un bon
comportement propre.

Toutefois, si le nouveau bâtiment est moins haut que l'existant, il convient de vérifier qu'il
n'est pas susceptible de recevoir des projections d'éléments de second œuvre venant de ce
dernier et, le cas échéant, de procéder au renforcement de leurs fixations, d'opter pour une
toiture plus résistante, de protéger les terrasses accessibles, etc.

25
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Deuxième cas : la construction voisine est de vulnérabilité inconnue

Lorsque la vulnérabilité du bâtiment limitrophe est inconnue, la possibilité d'entrechoquement


devrait être examinée en fonction de son mode de construction (propre à une époque
donnée) et de son état de conservation. Sous l'action d'un séisme d'une certaine
importance, une construction en maçonnerie ancienne ou en portiques de béton armé de
mauvaise qualité peut entrer dans un processus de ruine plus ou moins généralisée, qui
concernera le nouveau bâtiment, malgré le joint parasismique. Dans ce cas, des solutions
visant à renforcer le bâtiment à construire pourraient être envisagées.

En conclusion, retenons que:

>- il est pénalisant de concevoir un bâtiment plus bas que le bâtiment limitrophe vulnérable.
La possible chute d'éléments lourds (maçonnerie ou béton) d'une hauteur plus ou moins
importante sur le nouveau bâtiment, constitue un problème délicat;

>- le choix de la largeur du joint parasismique est très important; les chocs entre les
constructions peuvent provoquer des dommages graves (et même entraîner
l'effondrement de la construction vulnérable voisine);

>- dans le cas où le bâtiment voisin est visiblement vulnérable, le mur limitrophe devrait être
renforcé pour résister aux chocs.

26
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

5. PARTI ARCHITECTURAL

5.1 INCIDENCE DE LA FORME DES BATIMENTS


SUR LEUR COMPORTEMENT

La forme des bâtiments et la répartition des différents éléments qui les constituent ont une
incidence importante sur le comportement sous charges sismiques. Le concepteur devrait
rechercher la simplicité et une bonne régularité dans les formes, dans la répartition des
masses et des éléments apportant une rigidité, de manière à limiter l'amplitude des
déformations provoquées par les secousses et la concentration d'efforts sur certains
éléments structuraux.

Lors d'un séisme, cette régularité sera un facteur déterminant de bon comportement,
permettant aux différentes parties du bâtiment d'osciller en phase. Les oscillations
différentielles sont une source de dommages structuraux et non structuraux. En outre, un
bâtiment de forme très irrégulière entraîne un coût de protection parasismique élevé, tout
en donnant lieu à un comportement peu favorable à la résistance aux séismes.

Aux paragraphes suivants sont proposées des solutions permettant d'améliorer le


comportement dynamique des bâtiments, tout en conservant une configuration d'apparence
irrégulière.

5.2. FORME EN PLAN

> Symétrie en plan

Les bâtiments exposés à une torsion d'axe vertical lors des séismes peuvent subir de
graves dommages. La forme des bâtiments peut être à l'origine d'une torsion lorsqu'elle
conduit à des dimensions horizontales (profondeurs) différentes au sein d'un même
bâtiment. Les parties du bâtiment ayant une profondeur plus faible que les parties voisines
se déforment davantage sous l'action des forces horizontales et vrillent autour des zones
plus rigides (fig. 5.1 ).

Fig. 5.1. Torsion d'ensemble. Les parties du bâtiment ayant une profondeur plus faible que les parties voisines
-

vrillent autour de ces dernières. Les dommages affectent principalement les angles les plus éloignés de la zone
rigide, ainsi que les liaisons entre les éléments de contreventement et les planchers.

27
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

La torsion d'axe vertical peut être réduite en rigidifiant les zones « flexibles » (p. ex. par des
voiles en béton), ou en optant pour une symétrie du plan selon deux axes ou plus (fig. 5.2).

Fig. 5.2. - Formes favorables : plans simples ayant au moins 2 axes de symétrie.

La symétrie du plan devra être associée à une symétrie de la structure (cf. chapitres 6 et 7,
fig. 6.6 et 7.22), de façon à faire coïncider le centre de gravité du bâtiment avec le centre
de rigidité.

L'emploi des joints parasismiques exposé au paragraphe suivant constitue également une
solution acceptable.

> Simplicité du plan

Les bâtiments comportant des angles rentrants (hormis ceux qui résultent de la modénature
des façades) sont considérés comme irréguliers (fig. 5.3). Ces angles sont à la jonction de
deux parties ayant des rigidités différentes dans une même direction horizontale. La
différence des rigidités induit des oscillations différentielles entraînant des concentrations
de contraintes, qui sont le siège de dommages. (fig. 5.4 et 5.5). Afin de remédier à cette
situation, trois démarches sont possibles :

opter pour des formes ne comportant pas d'angles rentrants (fig. 5.2) ;

simplifier la forme en plan (fig. 5.3b) ;

fractionner le bâtiment en volumes simples par des joints parasismiques (fig. 5.3a).

Toutefois, le coût de ces joints est élevé et ils ne constituent qu'un remède à une

situation peu favorable. Pour les bâtiments élevés, la largeur requise pour les joints

devient importante car les blocs adjacents ne doivent pas s'entrechoquer. Dans ce cas,

il vaut mieux opter pour des solutions qui ne nécessitent pas de joints.

1
•••
1
a) Fractionnement

b) Simplification

Fig. 5.3. - Diverses solutions pour remédier au problème des angles rentrants.

28
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Caractéristiques des joints parasismiques

Les joints doivent être :

vides de tous matériaux ; cette disposition peut entraîner des difficultés d'exécution ;

suffisamment larges pour éviter tout entrechoquement entre les blocs adjacents sous

charge sismique de calcul, avec un minimum de 4 cm en zones la, lb, et de 6 cm en

zones Il, Ill ;

rectilignes, sans décrochements.

Il est à noter que tous les joints de gros œuvre Goints de dilatation ou de tassement) doivent
respecter ces caractéristiques.

Les bâtiments ne présentant pas d'angles (forme générale arrondie) montrent le plus
souvent un excellent comportement sous séisme si toutefois ils ne comportent pas
d'ouvrages en maçonnerie traditionnelle (briques, blocs de béton,...).

Ces derniers sont sujets, sous l'action sismique, à un éclatement hors plan.

b) Formes non symétriques

Bâtiment comportant des ailes mécaniquement


solidaires : la différence de rigidité des ailes dans les
deux directions principales se traduit, lors d'un séisme,
par des oscillations de torsion qui entraînent des
dommages dans l'angle rentrant et aux extrémités des
ailes

a) Dommages à un angle rentrant, séisme de Kobé,


Japon, 17 janvier 1995

Fig. 5.4. - Dommages sismiques occasionnés aux bâtiments comportant des ailes.

29
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

a) Formes à un axe de symétrie

b) Formes non symétriques

Fig. 5.5. - Formes défavorables


Les formes non symétriques sont défavorables car leur résistance à la torsion selon un axe
vertical est largement inférieure à celle des bâtiments de forme compacte et symétrique.

>- Ra pport longueur/largeur en plan

Pendant un séisme, le sol ne se déforme pas d'une façon uniforme d'un point à l'autre. En
plus des mouvements d'ensemble, on observe des déplacements différentiels. Sur une
grande distance, ces déplacements peuvent être notables et soumettre les ouvrages à des
sollicitations supplémentaires qui favorisent l'apparition de dommages.

Il est donc souhaitable de ne pas dépasser un rapport de 1/3 entre la largeur et la longueur
du bâtiment ou de fractionner le bâtiment par des joints parasismiques respectant ces
proportions (fig. 5.2, 5.6).

Solution défavora ble Solution p ossible

- x
-y ----- --- X X$ 3y
fractionnement par ;oints parasismiques

a) Le sol ne se déforme pas d'une façon b) Une solution consiste à fractionner


uniforme et génère des déplacements le bâtiment en éléments dont la
différentiels longueur ne dépasse pas trois fois sa
largeur

Fig. 5.6. - Les bâtiments de grande longueur.

30
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

5.3. FORME EN ELEVATION

En élévation, la régularité des formes, la répartition homogène des masses et des rigidités
sont tout aussi importantes qu'en plan.

> Symétrie et simplicité des formes en élévation

Les formes irrégulières en élévation donnent lieu à des oscillations différentielles. Les
parties de bâtiment de volume ou de hauteur distincts vont osciller selon des fréquences
différentes et les éléments qui les associent pourront être soumis à des efforts de sens
contraire, qui sont souvent à l'origine de dommages graves (fig. 5.7).

En effet, les oscillations différentielles entraînent des concentrations de contraintes en pied


des retraits (angles rentrants) d'autant plus grandes que le retrait est important.

L'inconvénient des retraits peut être réduit en optant pour une variation progressive des
dimensions (fig. 5.8) ou par des joints parasismiques lorsqu'ils sont envisageables (fig. 5.9).

Fig. 5.7. - Dommages dus à la présence de niveaux en retrait. Les désordres sont particulièrement localisés

dans l'angle rentrant de la zone du retrait où se sont concentrées les contraintes.

(séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).

31
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 5.8. - Bâtiments avec retraits progressifs. Une variation progressive de la largeur du bâtiment supprime
l'inconvénient de l'angle rentrant, formé par le retrait de la structure, qui est le siège de concentrations de
contraintes.

Fig. 5.9. - Différentes possibilités de fractionner un immeuble de forme irrégulière à l'aide de joints
parasismiques. Entre deux blocs de hauteurs importantes, la largeur du joint pourrait entraîner des sujétions
techniques complexes.

>- Hauteur de la construction et position du centre de gravité

La hauteur des constructions n'est pas en soi un facteur aggravant leur vulnérabilité aux
séismes.

Le problème se pose en terme de résonance du bâtiment avec son sol d'assise. Lorsque le
bâtiment et le sol vibrent à la même fréquence, les amplitudes d'oscillation augmentent
rapidement et peuvent devenir fatales à la construction (fig. 5.10). Il s'agit de l'un des
phénomènes sismiques les plus destructeurs, qui se produit lorsque les fréquences propres
du bâtiment et du sol sont les mêmes ou très proches.

32
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 5.10. - Dommages dus à la résonance du bâtiment avec le sol. Les bâtiments qui entrent en résonance
avec le sol subissent généralement des dommages très importants car les charges sismiques peuvent être
multipliées par un facteur 3 ou plus (séisme du Mexique, 19 septembre 1985).

On appelle « fréquence propre » fondamentale, la fréquence des oscillations libres, non


forcées. Celle-ci peut être observée après l'arrêt du séisme, jusqu'à l'amortissement
complet du mouvement. On peut parler également en termes de « période propre T », qui
est la durée d'un cycle d'oscillation en secondes, égale à la valeur inverse de la fréquence.

La période propre d'un bâtiment dans une direction donnée varie notamment en fonction de
sa rigidité dans cette direction donc, entre autres, en fonction de sa hauteur et de sa
dimension horizontale. Par conséquent, elle est souvent différente dans les deux directions
principales.

Très approximativement, la période propre d'un bâtiment contreventé par des murs ou
palées de stabilité triangulées est égale à H/20\iL, où L et H sont respectivement sa largeur
dans la direction étudiée et sa hauteur en mètres. La période des constructions
contreventées par des portiques (non bloqués par un remplissage) est de H/1 O\iL environ.
Ainsi, un bâtiment en voiles de béton de 16x25 m et de 20 m de haut a une période propre
approximative de 0,20 s dans la direction longitudinale (20/20\125) et de 0,25 s dans la
direction transversale (20/20\116) Pour le dimensionnement des structures, on utilise un
calcul plus précis.

La figure 5.12 montre l'importance de la nature du sol et de la période propre du bâtiment.


Un bâtiment de 10 niveaux ayant une période de 1 s pourrait être soumis à des
accélérations, donc à des charges sismiques, qui varient du simple au triple selon qu'il se
situe sur un sol mou ou sur un sol rigide.

Lors du séisme du Mexique (19/09/1985), de nombreux bâtiments élevés, fondés sur les
sols compressibles du centre de Mexico, sont entrés en résonance avec ces sols (fig. 5.10,
5.13). Ils ont été détruits alors que dans la même zone, un grand nombre de bâtiments n'a
subi que des dommages modérés.

33
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Ce cas est relativement rare car les tours sont souvent fondées sur des sols fermes et si
elles sont conçues selon les règles parasismiques récentes, elles ne subissent que des
dommages mineurs même lors des séismes de forte magnitude. Ainsi, la construction de
nombreuses tours a été autorisée dans les zones sismiques (fig. 5.13).

Il est toujours souhaitable que le concepteur des projets en zone sismique cherche à éviter
la résonance de son bâtiment avec le sol. En simplifiant, on peut dire que les bâtiments
hauts et élancés ne devraient être édifiés que sur les sols fermes et que les constructions
basses s'accommodent des sols mous.

Par ailleurs, si la période propre d'un bâtiment projeté est proche de celle du sol (celle ci
peut être déterminée par des essais géotechniques in situ ou en laboratoire), il est possible
de la modifier.

Ainsi, pour raccourcir la période propre d'un bâtiment, on peut :

O Rigidifier le bâtiment :

- augmenter la largeur ou le nombre des éléments de contreventement;


- opter pour un contreventement en voiles de béton;
- réduire l'élancement géométrique de la construction (rapport hauteur/largeur dans la
direction étudiée);
- réduire la hauteur du bâtiment;
- évaser (élargir) la base de la construction.

8 Réduire la masse de la construction en optant pour une structure plus légère.

De même, les démarches visant à allonger la période propre consistent à:

O Réduire la rigidité du bâtiment :

-
opter pour un système porteur «flexible » (ossature en portiques sans remplissages ou
façades rigides, ...);
- augmenter la hauteur du bâtiment ;
- augmenter l'élancement géométrique du bâtiment.

8 Recourir à l'isolation parasismique, cf. chapitre 11.

34
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Accélération

Accélération
maximale du sol

Pér iode
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0 0.5 1.5 2 2.5 3

a) Sol mou

Accélération

Accélération
maximale du sol
Pér iode
T(s)

0 0.5 1.5 2 2.5 3

b) Sol rigide

Fig. 5.11. - Variation des accélérations subies par les constructions en fonction de la nature de leur sol
d'assise. Les bâtiments dont le période propre est de l'ordre de 1s subissent les plus fortes accélérations dans
le cas« a"· Dans le cas« b »,ils sont beaucoup moins sollicités.

35
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

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4
période propre en secondes

Fig. 5.12. -Amplification des accélérations par des sols mous à Mexico, séisme du Mexique,
19 septembre 1985. Les bâtiments possédant une période propre de 2 secondes ont été soumis à des
accélérations de 0,77 g sur des sols mous et de 0,1 g seulement sur sols durs.

Fig. 5.13. - Certaines tours, parmi les plus hautes du monde, se trouvent dans les zones les plus exposées aux
séismes.

D'une manière générale, pour une hauteur donnée, il est intéressant de placer le centre de
gravité le plus bas possible afin de réduire au maximum les contraintes sur les structures
verticales. L'abaissement du centre de gravité pourra être obtenu par la forme
architecturale du bâtiment, en élargissant sa base, par un choix judicieux de la structure et
en situant dans les étages inférieurs les charges d'exploitation les plus importantes
(fig.5.14a).

Les constructions en forme de pendule inversé (fig. 5.14b) sont particulièrement


défavorables car elles donnent lieu à des moments de renversement importants et des
contraintes élevées dans les éléments verticaux et les fondations.

36
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

a) Formes favorables

G = centre de gravité

! 1

b) Formes défavorables

Fig. 5.14. - Solutions favorables et solutions à éviter en zone sismique. Une position haute du centre de gravité donne lieu à
des contraintes élevées dans la structure en raison d'un moment de renversement important.

> Niveaux transparents

Les observations après les séismes ont montré que la présence de niveaux transparents ne
comportant pas de panneaux de contreventement est une cause très fréquente
d'effondrement des bâtiments.

a) Transparence sans panneaux de contreventement

b) Mode de ruine

Fig. 5.15: Bâtiments avec transparences. Lorsque les niveaux transparents sont plus flexibles que
les autres niveaux, les poteaux de ces niveaux subissent de grandes déformations qui peuvent
provoquer la ruine du bâtiment.

37
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 5.16. - Ecrasement d'un niveau " souple ,, . La rupture des poteaux du niveau transparent a entraîné
l'effondrement du bâtiment (séisme du Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).

Les déplacements imposés par les tremblements de terre sont concentrés dans le niveau

transparent car il est plus flexible. Les poteaux subissent de grandes déformations latérales

qui s'avèrent souvent « fatales ,, lors des séismes d'une certaine importance (fig. 5.15).

Leur rupture peut entraîner l'écrasement du niveau (fig. 5.16).

Ce problème se présente fréquemment dans les immeubles qui comportent des commerces

ou des parkings en rez-de-chaussée et qui nécessitent de larges ouvertures pour leurs

besoins d'exploitation ou de fonctionnement. La solution consiste à conférer à ces niveaux

ouverts une rigidité comparable à celle des autres niveaux (fig. 5.17) :

- au moyen d'un contreventement en façade ;

- par des murs ou palées de stabilité métalliques en retrait de la façade, formant

éventuellement un ou plusieurs noyaux rigides ;


- par une variation progressive de la rigidité du niveau transparent ;
- en réduisant la rigidité des autres niveaux (p. ex. en généralisant un système en
portiques avec des façades et cloisons non rigides).

Dans tous les cas, il est nécessaire de veiller à une répartition symétrique des éléments
latéralement rigides pour éviter d'exposer le bâtiment à une torsion d'ensemble (cf.§ 7.4.4).

38
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

5.3. FORME EN ELEVATION

En élévation, la régularité des formes, la répartition homogène des masses et des rigidités
sont tout aussi importantes qu'en plan.

>- Symétrie et simplicité des formes en élévation

Les formes irrégulières en élévation donnent lieu à des oscillations différentielles. Les
parties de bâtiment de volume ou de hauteur distincts vont osciller selon des fréquences
différentes et les éléments qui les associent pourront être soumis à des efforts de sens
contraire, qui sont souvent à l'origine de dommages graves (fig. 5.7).

En effet, les oscillations différentielles entraînent des concentrations de contraintes en pied


des retraits (angles rentrants) d'autant plus grandes que le retrait est important.

L'inconvénient des retraits peut être réduit en optant pour une variation progressive des
dimensions (fig. 5.8) ou par des joints parasismiques lorsqu'ils sont envisageables (fig. 5.9).

Fig. 5.7. - Dommages dus à la présence de niveaux en retrait. Les désordres sont particulièrement localisés

dans l'angle rentrant de la zone du retrait où se sont concentrées les contraintes.

(séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).

31
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 5.8. - Bâtiments avec retraits progressifs. Une variation progressive de la largeur du bâtiment supprime
l'inconvénient de l'angle rentrant, formé par le retrait de la structure, qui est le siège de concentrations de
contraintes.

Fig. 5.9. - Différentes possibilités de fractionner un immeuble de forme irrégulière à l'aide de joints
parasismiques. Entre deux blocs de hauteurs importantes, la largeur du joint pourrait entraîner des sujétions
techniques complexes.

> Hauteur de la construction et position du centre de gravité

La hauteur des constructions n'est pas en soi un facteur aggravant leur vulnérabilité aux
séismes.

Le problème se pose en terme de résonance du bâtiment avec son sol d'assise. Lorsque le
bâtiment et le sol vibrent à la même fréquence, les amplitudes d'oscillation augmentent
rapidement et peuvent devenir fatales à la construction (fig. 5.10). Il s'agit de l'un des
phénomènes sismiques les plus destructeurs, qui se produit lorsque les fréquences propres
du bâtiment et du sol sont les mêmes ou très proches.

32
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 5.1 O. - Dommages dus à la résonance du bâtiment avec le sol. Les bâtiments qui entrent en résonance
avec le sol subissent généralement des dommages très importants car les charges sismiques peuvent être
multipliées par un facteur 3 ou plus (séisme du Mexique, 19 septembre 1985).

On appelle « fréquence propre » fondamentale, la fréquence des oscillations libres, non


forcées. Celle-ci peut être observée après l'arrêt du séisme, jusqu'à l'amortissement
complet du mouvement. On peut parler également en termes de « période propre T », qui
est la durée d'un cycle d'oscillation en secondes, égale à la valeur inverse de la fréquence.

La période propre d'un bâtiment dans une direction donnée varie notamment en fonction de
sa rigidité dans cette direction donc, entre autres, en fonction de sa hauteur et de sa
dimension horizontale. Par conséquent, elle est souvent différente dans les deux directions
principales.

Très approximativement, la période propre d'un bâtiment contreventé par des murs ou
palées de stabilité triangulées est égale à H/20-VL, où L et H sont respectivement sa largeur
dans la direction étudiée et sa hauteur en mètres. La période des constructions
contreventées par des portiques (non bloqués par un remplissage) est de H/10-VL environ.
Ainsi, un bâtiment en voiles de béton de 16x25 m et de 20 m de haut a une période propre
approximative de 0,20 s dans la direction longitudinale (20/20vl25) et de 0,25 s dans la
direction transversale (20/20vl16) Pour le dimensionnement des structures, on utilise un
calcul plus précis.

La figure 5.12 montre l'importance de la nature du sol et de la période propre du bâtiment.


Un bâtiment de 10 niveaux ayant une période de 1 s pourrait être soumis à des
accélérations, donc à des charges sismiques, qui varient du simple au triple selon qu'il se
situe sur un sol mou ou sur un sol rigide.

Lors du séisme du Mexique (19/09/1985), de nombreux bâtiments élevés, fondés sur les
sols compressibles du centre de Mexico, sont entrés en résonance avec ces sols (fig. 5.10,
5.13). Ils ont été détruits alors que dans la même zone, un grand nombre de bâtiments n'a
subi que des dommages modérés.

33
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Ce cas est relativement rare car les tours sont souvent fondées sur des sols fermes et si
elles sont conçues selon les règles parasismiques récentes, elles ne subissent que des
dommages mineurs même lors des séismes de forte magnitude. Ainsi, la construction de
nombreuses tours a été autorisée dans les zones sismiques (fig. 5.13).

Il est toujours souhaitable que le concepteur des projets en zone sismique cherche à éviter
la résonance de son bâtiment avec le sol. En simplifiant, on peut dire que les bâtiments
hauts et élancés ne devraient être édifiés que sur les sols fermes et que les constructions
basses s'accommodent des sols mous.

Par ailleurs, si la période propre d'un bâtiment projeté est proche de celle du sol (celle ci
peut être déterminée par des essais géotechniques in situ ou en laboratoire), il est possible
de la modifier.

Ainsi, pour raccourcir la période propre d'un bâtiment, on peut :

O Rigidifier le bâtiment :

- augmenter la largeur ou le nombre des éléments de contreventement;


- opter pour un contreventement en voiles de béton;
- réduire l'élancement géométrique de la construction (rapport hauteur/largeur dans la
direction étudiée);
- réduire la hauteur du bâtiment;
- évaser (élargir) la base de la construction.

8 Réduire la masse de la construction en optant pour une structure plus légère.

De même, les démarches visant à allonger la période propre consistent à:

O Réduire la rigidité du bâtiment :

- opter pour un système porteur «flexible » (ossature en portiques sans remplissages ou


façades rigides, ...);
- augmenter la hauteur du bâtiment;
- augmenter l'élancement géométrique du bâtiment.

8 Recourir à l'isolation parasismique, cf. chapitre 11.

34
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Accélération

Accélération
maximale du sol

Période
T(s)

0 0.5 1.5 2 2.5 3

a) Sol mou

Accélération

Accélération
maximale du sol
Période
T(s)

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

b) Sol rigide

Fig. 5.11. - Variation des accélérations subies par les constructions en fonction de la nature de leur sol
d'assise. Les bâtiments dont le période propre est de l'ordre de 1 s subissent les plus fortes accélérations dans
le cas« a». Dans le cas" b»,ils sont beaucoup moins sollicités.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

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4
période propre en secondes

Fig. 5.12. -Amplification des accélérations par des sols mous à Mexico, séisme du Mexique,
19 septembre 1985. Les bâtiments possédant une période propre de 2 secondes ont été soumis à des
accélérations de 0, 77 g sur des sols mous et de 0, 1 g seulement sur sols durs.

Fig. 5.13. - Certaines tours, parmi les plus hautes du monde, se trouvent dans les zones les plus exposées aux
séismes.

D'une manière générale, pour une hauteur donnée, il est intéressant de placer le centre de
gravité le plus bas possible afin de réduire au maximum les contraintes sur les structures
verticales. L'abaissement du centre de gravité pourra être obtenu par la forme
architecturale du bâtiment, en élargissant sa base, par un choix judicieux de la structure et
en situant dans les étages inférieurs les charges d'exploitation les plus importantes
(fig.5.14a).

Les constructions en forme de pendule inversé (fig. 5.14b) sont particulièrement


défavorables car elles donnent lieu à des moments de renversement importants et des
contraintes élevées dans les éléments verticaux et les fondations.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

a) F ormes favorables

G centre de gravité

b) Formes défavorables

Fig. 5.14. - Solutions favorables et solutions à éviter en zone sismique. Une position haute du centre de gravité donne lieu à
des contraintes élevées dans la structure en raison d'un moment de renversement important.

> Niveaux transparents

Les observations après les séismes ont montré que la présence de niveaux transparents ne
comportant pas de panneaux de contreventement est une cause très fréquente
d'effondrement des bâtiments.

a) Transparence sans panneaux de contreventement

b) Mode de ruine

Fig. 5.15 : Bâtiments avec transparences. Lorsque les niveaux transparents sont plus flexibles que
les autres niveaux, les poteaux de ces niveaux subissent de grandes déformations qui peuvent
provoquer la ruine du bâtiment.

37
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 5.16. - Ecrasement d'un niveau " souple "· La rupture des poteaux du niveau transparent a entraîné
l'effondrement du bâtiment (séisme du Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).

Les déplacements imposés par les tremblements de terre sont concentrés dans le niveau

transparent car il est plus flexible. Les poteaux subissent de grandes déformations latérales

qui s'avèrent souvent « fatales » lors des séismes d'une certaine importance (fig. 5.15).

Leur rupture peut entraîner l'écrasement du niveau (fig. 5.16).

Ce problème se présente fréquemment dans les immeubles qui comportent des commerces

ou des parkings en rez-de-chaussée et qui nécessitent de larges ouvertures pour leurs

besoins d'exploitation ou de fonctionnement. La solution consiste à conférer à ces niveaux

ouverts une rigidité comparable à celle des autres niveaux (fig. 5.17) :

- au moyen d'un contreventement en façade;

- par des murs ou palées de stabilité métalliques en retrait de la façade, formant

éventuellement un ou plusieurs noyaux rigides ;


- par une variation progressive de la rigidité du niveau transparent ;
- en réduisant la rigidité des autres niveaux (p. ex. en généralisant un système en
portiques avec des façades et cloisons non rigides).

Dans tous les cas, il est nécessaire de veiller à une répartition symétrique des éléments
latéralement rigides pour éviter d'exposer le bâtiment à une torsion d'ensemble (cf.§ 7.4.4).

38
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

voile en retrait

a) Contreventement en façade ou en retrait

b) Variation progressive de la rigidité horizontale

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c) Utilisation d'une façade légère découplée d) Découplage des allèges permettant
et de cloisons non rigides. Le rez-de-chaussée d'égaliser la hauteur libre des poteaux de
n'est pas plus souple que les autres niveaux la structure principale

Fig. 5.17 - Solutions pour les bâtiments comportant des niveaux transparents.

39
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Rupture de poteaux courts

Niveau flexible

Fig. 5.18. - Construction avec un niveau ouvert, réalisée sur un terrain en pente.

Fig. 5.19. - Solutions pour les constructions implantées sur un terrain en pente.

Dans le cas des bâtiments construits sur un terrain en pente, les niveaux ouverts sont
particulièrement défavorables car ces ouvrages sont exposés également à une torsion
d'ensemble et à l'effet de poteau court, exposé au § 8.2.4 (fig. 5.18). De telles constructions
présentent une vulnérabilité aux séismes très élevée. La fig. 5.19 propose des solutions
permettant de minimiser ces effets.

> Niveaux décalés

Les planchers portés par une ossature en poteaux et poutres et situés à des hauteurs
différentes brident les poteaux communs (Fig. 5.20). La capacité de ces poteaux à tolérer
les déformations imposées est faible. Ils peuvent périr par cisaillement (cf. effet de poteau
court, § 8.2.4). Les inconvénients liés aux niveaux décalés peuvent être limités en intégrant
les poteaux dans des voiles, en optant pour un système porteur à voiles perpendiculaires à
la pente, ou encore en dissociant les deux structures par un joint parasismique (fig. 5.21 ).

Poteaux courts

Fig. 5.20. - Les différences de niveaux à l'intérieur du bâtiment créent des effets de poteaux courts sur les
éléments porteurs verticaux qui peuvent périr par cisaillement.

40
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Joint
Voile
p a r a sismi q u e

a) Une solution consiste à remplacer les b) La création d'un joint parasismique


poteaux par un voile et à implanter les peut permettre de conserver la
fondations au même niveau transparence

Fig. 5.21. - Solutions possibles pour supprimer l'effet de poteau court dans les bâtiments à niveaux décalés.

>- Hauteur d'étage

Lorsque certains niveaux d'un bâtiment ont une hauteur d'étage plus grande que les
niveaux courants, ils sont exposés au même phénomène que les transparences car leur
rigidité est plus faible ; les déformations imposées par les tremblements de terre se
produisent essentiellement dans ces niveaux, ce qui est, nous l'avons vu, source de
dommages graves (fig. 5.22).

Il est donc souhaitable de rigidifier les niveaux de hauteur plus importante pour que la
construction ait une rigidité régulière sur toute sa hauteur. La rigidité pourra être obtenue
par adjonction de murs ou de palées de stabilité dans les niveaux concernés.

<=

<=

<=

Fig. 5.22. - Bâtiment comportant un niveau ayant une hauteur plus grande que les autres niveaux. Les différences
de hauteur créent une flexibilité préjudiciable à la tenue du bâtiment sous séisme.

41
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

6.
PARTI CONSTRUCTIF

6.1. CHOIX DU SYSTEME PORTEUR

6.1.1. Pertinence d'un choix adapté

Tous les systèmes porteurs peuvent être utilisés dans la construction parasismique, à
condition que les dispositions constructives adéquates soient appliquées. Cependant, leur
comportement sous séisme est très inégal. Cela a souvent été mis en évidence par
l'effondrement d'ouvrages construits sans le respect des règles parasismiques ou avant leur
publication. Ainsi, les constructions en maçonnerie non chaînée et les structures en
portiques de béton armé, notamment lorsqu'elles comportent des panneaux de remplissage
en maçonnerie, constituent en général la majorité des ouvrages effondrés lors d'un séisme
destructeur (fig. 6.1 ) .

Les dispositions constructives parasismiques améliorent la résistance aux séismes des


différentes structures, mais elles ne permettent pas de leur conférer une même efficacité. Il
est donc souhaitable que le choix de la structure, effectué au stade de la conception
architecturale, soit judicieux et favorise le bon comportement de l'ouvrage lors d'un
tremblement de terre.

a) Construction en maçonnerie non chaînée b) Construction en portiques de béton armé non ductiles
(séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995) (séisme d'lzmit, Turquie, 17 août 1999)

Fig. 6.1. - Effondrement caractéristique de certains types de structure.

42
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

6.1.2. Critères de choix du système porteur

Diverses raisons architecturales, fonctionnelles ou techniques conduisent habituellement à


choisir un type de structure. Dans les régions exposées aux tremblements de terre, l'aspect
parasismique devrait être pris en compte. Les principaux critères parasismiques sont
exposés ci-après. Les commentaires supposent le respect des dispositions constructives
réglementaires.

>- Compatibilité avec le parti architectural

Cette compatibilité devrait être recherchée en premier lieu pour des raisons de qualité
architecturale. Par ailleurs, les « bricolages » générés par un manque de compatibilité
peuvent représenter des inconvénients non négligeables au plan parasismique. Exemples :

percements importants dans les éléments structuraux (murs par exemple), imposés par
les impératifs de fonctionnement ;

multiplication d'éléments de rattrapage ayant des sections ou longueurs variées, destinés


à adapter la structure à une forme de bâtiment particulière ; ces éléments perturbent le
comportement dynamique d'ensemble de la structure et peuvent constituer des « points
durs » qui concentrent les charges ou, au contraire, des zones de faible résistance.

Afin d'en faciliter le choix, les systèmes porteurs courants sont commentés ici, en ce qui
concerne leur emploi et leur comportement sous séisme.

Systèmes en murs porteurs

Ils conviennent pour les bâtiments abritant des espaces cloisonnés : habitations, internats,
motels, etc.


Murs en béton armé ou béton faiblement armé

Leur comportement sous séisme est en général excellent. Même fortement fissurés, ils
résistent à l'effondrement et préviennent ainsi la chute des planchers sur les occupants.
Les pertes en vies humaines dans les bâtiments dont la stabilité est assurée par des
murs en béton sont donc très rares.


Murs en maçonnerie de petits éléments (briques, blocs de béton)

Ces maçonneries doivent obligatoirement être chaînées horizontalement et


verticalement, et les percements d'une dimension supérieure à 60 cm encadrés, en
assurant la continuité mécanique des armatures des chaînages et des encadrements.
Ces dispositions sont détaillées dans les règles parasismiques. La résistance des murs
en maçonnerie est très inférieure à celle des voiles en béton armé. Ils ne devraient pas
être utilisés pour les bâtiments comportant plus de deux niveaux sur rez-de-chaussée.


Murs à ossature en bois

Leur comportement sous séisme est excellent, notamment lorsque l'ossature et les
panneaux assurant le contreventement sont assemblés par clouage. Toutefois, le
nombre de niveaux devrait rester inférieur à deux (bât. R + 1 ) , car l'ancrage des murs
superposés est délicat.

43
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"


Murs à ossature en acier

De même que les murs en bois, ces ouvrages conviennent très bien pour les zones
sismiques.


Murs en grands panneaux préfabriqués en béton armé

Les bords verticaux de ces panneaux doivent comporter des indentations. Dans ce cas,
ils constituent une solution «murs »très efficace, utilisable pour les bâtiments à étages.

Systèmes à ossature

Ces systèmes conviennent pour les bâtiments dont l'usage requiert un minimum d'éléments
porteurs verticaux, permettant une fluidité et une «flexibilité »des espaces intérieurs.


Ossature en poteaux et poutres de béton armé coulés en place

Ces ossatures, autorisant la construction de bâtiments à étages, nécessitent une


armature spécifique difficile à mettre en place, destinée à leur conférer un comportement
ductile (les cas d'effondrement d'ossatures en béton armé non ductiles sont nombreux). Il
est préférable de s'abstenir d'utiliser les ossatures en portiques seuls, sans voiles de
béton participant au contreventement. Par ailleurs, l'attention est attirée sur le fait que les
panneaux de remplissage en maçonnerie, fréquemment utilisés, ne présentent pas un
comportement satisfaisant. Lors d'un séisme violent, leur éclatement est fréquent.
L'emploi d'une façade légère ou en panneaux de béton armé préfabriqués est à préférer.


Ossature en poteaux et poutres de béton armé préfabriqués

Les tremblements de terre ont montré la difficulté de réaliser des assemblages efficaces
entre les éléments d'une ossature en béton armé préfabriquée. Si un système de ce type
est préconisé pour un bâtiment parasismique, les assemblages proposés devraient être
au préalable testés.


Systèmes poteaux-dalle en béton armé coulé en place

L'effondrement de ces structures lors d'un séisme destructeur est fréquent. Elles sont
déconseillées dans la construction parasismique.


Ossature en acier

En général, ces structures montrent un excellent comportement ; elles conviennent pour


tous les types de bâtiments sous charge sismique. Cependant, les panneaux de
remplissage en maçonnerie sont à proscrire. Les façades légères sont préférables.


Ossatures en bois

Grâce à leur faible masse, ces ossatures conviennent très bien pour la construction
parasismique de faible hauteur.

44
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Systèmes mixtes à murs et ossature

D'une manière générale, l'association de systèmes ayant un comportement dynamique


différent est une source de dommages sismiques localisés à leur interface. Ainsi par
exemple, un système porteur ne devrait pas être composé d'une ossature en béton armé ou
en acier et de murs porteurs en maçonnerie. La mixité est particulièrement préjudiciable
lorsque certains niveaux possèdent une structure en ossature et d'autres en murs porteurs
(hormis les niveaux enterrés).

Cependant, les systèmes mixtes en ossature et voiles de béton armé montrent, lors des
séismes, un excellent comportement car ils associent les avantages des voiles et des
ossatures.

Ces systèmes conviennent plus particulièrement pour les bâtiments tours à un ou plusieurs
noyaux rigides. Les noyaux sont en général en voiles de béton armé et l'ossature en béton
armé ou en acier. La réalisation des noyaux en ossature acier est également possible.

Autres systèmes

Le souci de compatibilité avec le parti architectural requiert le choix d'une structure


correspondant organiquement à la forme du bâtiment et à la nature des espaces intérieurs.

Ainsi par exemple, la structure d'un pavillon d'exposition de forme pyramidale pourrait être
constituée d'arbalétriers ou d'une membrane en tissu portée par une charpente métallique,
celle d'une salle de sport par une toiture en câbles ou poutres suspendus sur murs ou arcs,
etc. (fig. 6.2). Les structures légères sont à privilégier car les charges sismiques augmentent
avec la masse de la construction.

Fig. 6.2. - Structures légères de grande portée.

>- Adéquation avec le sol

En général, les constructions amplifient les mouvements sismiques qui leur sont imposés par
le sol d'assise (en raison de leur élasticité). Lorsque la construction entre en résonance avec
le sol, ses oscillations deviennent rapidement excessives et peuvent entraîner, même lors
des séismes moyens, l'effondrement de l'ouvrage (fig. 5.10). Ce phénomène a été
commenté et illustré au paragraphe 5.3. « Forme en élévation ».

45
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Nous avons vu que la fréquence d'oscillation du bâtiment devrait être aussi différente que
possible de celle du sol. Or elle est fonction non seulement de la forme du bâtiment
(commentée au chapitre 5), mais aussi des caractéristiques du système porteur (de sa
masse, sa rigidité et son amortissement).

La vérification exacte de non-résonance nécessite une approche quantitative. Cependant,


lors de la conception architecturale, la «bonne » stratégie consiste à opter impérativement
pour un système rigide lorsque le bâtiment est fondé sur un sol mou. Un système«flexible»
peut être envisagé sur les sols fermes ou sur le rocher. On considère comme «flexible» un
système en portiques sans autre contreventement et sans remplissages rigides. Le système
est flexible seulement dans le sens des portiques lorsque ceux-ci sont disposés dans une
seule direction. Les autres systèmes courants peuvent être considérés comme rigides:
murs, ossatures contreventées, systèmes mixtes, etc.

>- Hauteur du bâtiment

Certains systèmes ne conviennent que pour les constructions basses. Cet aspect a été
présenté à l'alinéa«Compatibilité avec le parti architectural».

>- Dissipativité ou non-dissipativité

La dissipation d'énergie (l'énergie des oscillations) par un bâtiment a pour effet de réduire les
amplitudes d'oscillation et l'intensité des charges sismiques. Cependant, lorsque la
dissipation est assurée par des éléments porteurs, elle peut donner lieu, lors d'un séisme de
forte intensité, à des dommages structuraux (et par conséquent aussi non structuraux). De
tels dommages peuvent être acceptés pour des ouvrages à risque normal (cf. glossaire),
mais généralement pas pour les ouvrages à risque spécial.

La protection parasismique réglementaire des ouvrages à risque normal est basée sur
l'acceptation de dommages structuraux «bien placés», afin de dissiper l'énergie des
oscillations et de prévenir l'effondrement sur les usagers. Le choix du concepteur devrait
donc s'orienter de préférence vers un système dissipatif.

Les causes de dissipation sont diverses : frottement dans les assemblages, viscosité et
ductilité des matériaux, fissuration et rupture d'éléments constructifs, interaction sol­
structure.

La ductilité est la source de dissipation la plus importante. Elle se manifeste dans les phases
ultimes de la résistance, après le dépassement de la limité d'élasticité du matériau dans
certaines zones. On peut la caractériser comme la capacité du matériau, et par extension
celle d'un élément ou d'une structure, à subir des déformations plastiques (qui sont en fait
des dommages) sans perte significative de résistance.

La ductilité dépend du choix du matériau, de la forme des éléments et des liaisons, de la


dimension des sections transversales, ainsi que des dispositions constructives.

L'acier et le béton armé d'une manière adéquate sont aux températures courantes des
matériaux ductiles. En revanche, le bois est sujet à une rupture fragile (nette et instantanée)
lorsqu'il est sollicité dans le sens des fibres, c'est-à-dire dans le cas des poteaux, poutres,
suspentes, arcs, etc.

Il est important de noter que le matériau ne peut, à lui seul, garantir un comportement
ductile. Un élément réalisé en matériaux ductiles mais affaibli par des percements ou
réductions de section localisées ou subissant de fortes contraintes de cisaillement ou de
torsion, peut rompre d'une manière fragile. De même, dans le cas des éléments à parois

46
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

minces, des instabilités de forme (flambage des éléments élancés, claquage, voilement,
déversement, etc.) peuvent apparaître avant que la ductilité du matériau puisse être
mobilisée.

On peut considérer comme dissipatifs les systèmes porteurs autorisant des déformations
non élastiques (portiques sans panneaux de remplissage, voiles de béton armé élancés,
ossatures métalliques à contreventement excentré, etc.) et les systèmes en bois à
assemblages ductiles (constructions en bois cloué, portiques à couronnes de boulons, etc.).

Sont peu dissipatifs: les systèmes poteaux-dalle, les constructions en maçonnerie, les
coques, les arcs à trois articulations et d'une manière générale les structures non
redondantes (isostatiques), les poutres Vierendeel, etc.

En général, les structures dissipatives sont plus efficaces vis-à-vis des tremblements de terre
que les structures non dissipatives. En outre, elles sont également plus économiques car
elles peuvent être dimensionnées pour des charges sismiques très inférieures (selon le cas,
jusqu'à 7 fois plus faibles, 4 fois étant le cas assez courant).

Toutefois, certaines structures peu dissipatives présentent également un excellent


comportement sous séisme et conviennent donc très bien pour la construction parasismique,
par exemple les voiles de béton de faible élancement ou les coques.

>- Adaptation aux conditions d'appui

L'effondrement de bâtiments lors d'un séisme est parfois provoqué par des tassements
différentiels. Certaines structures y sont particulièrement sensibles : voûtes à simple
courbure, arcs clavés et structures hyperstatiques (c'est-à-dire structures possédant des
éléments ou liaisons redondants) non « monolithiques : arcs encastrés, treillis à nœuds
rigides, poutres Vierendeel, etc.

Les structures hyperstatiques, dont le comportement favorise la résistance aux séismes,


doivent reposer sur un soubassement ou sur des fondations très rigides, limitant les
tassements différentiels à des valeurs acceptables. Dans le cas opposé, le recours à une
structure isostatique peut être préférable. Ainsi par exemple, les arcs à trois articulations,
isostatiques, conviennent pour les très grandes portées, des tassements différentiels étant
dans ce cas inévitables (fig. 6.3).

articulation rupture

Tassements différentiels

Fig. 6.3. - Arcs de grande portée. A la différence des arcs à trois articulations, isostatiques, les arcs
encastrés, hyperstatiques, ne tolèrent pas les tassements différentiels significatifs.

47
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

6.2. CONCEPTION DES SYSTEMES PORTEURS : DISPOSITIONS


COMMUNES A TOUS LES SYSTEMES

Un choix judicieux de la structure ne garantit pas en soi un bon comportement de la


construction lors d'un tremblement de terre. Pour cela, sa conception doit également être
judicieuse.

Les options favorables à la résistance des structures aux séismes sont basées sur un même
raisonnement que celles formulées en ce qui concerne le parti architectural :

> Régularité

Toute irrégularité structurale entraîne la présence de « zones» plus rigides que les zones
voisines. Elles constituent des « points durs » qui concentrent les efforts tout en possédant
une déformabilité limitée,ce qui se traduit souvent par des dommages sismiques (fig. 6.4).

Fig. 6.4. - Dommages sismiques au droit d'une irrégularité de trame (séisme du Mexique, 19. septembre 1985).

La régularité structurale permet de répartir correctement les charges sismiques sur


les éléments porteurs et d'optimiser ainsi le comportement dynamique de la structure. Il est
donc préférable d'opter pour:

des travées régulières;

la superposition des éléments porteurs verticaux ;

une même longueur libre pour tous les poteaux participant au contreventement (cf.

« l'effet de poteau court»,§ 8.2.4.);

une rigidité horizontale comparable des différents niveaux, sous peine d'entraîner un

« effet de niveau flexible »,cf. § 5.3.

Les dispositions de la fig. 6.5 sont donc à éviter ; lors d'un séisme violent, elles peuvent
donner lieu à une rupture de type fragile.

48
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 6.5. - Poteaux non superposés (à éviter). Les tronçons courts de la poutre ainsi que la poutre courte
pourraient subir une rupture fragile.

>- Répartition symétrique des éléments verticaux rigides

Ces éléments assurent le contreventement de l'ouvrage, qui fait l'objet d'un chapitre
spécifique (chapitre 7). Une répartition asymétrique peut donner lieu, lors d'un séisme, à une
torsion d'ensemble qui est une cause d'effondrement fréquente (fig. 6.6). Ce phénomène est
expliqué au § 7.4.4. et sur la fig. 8.3b.

Fig. 6.6. - Dommages sismiques dus à la torsion d'ensemble causée par l'excentrement des murs assurant le
contreventement du rez-de-chaussée (séisme de Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).

49
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- Monolithisme

Le monolithisme d'une structure croît avec la rigidité de ses liaisons. Il favorise la continuité
mécanique entre les différents éléments porteurs de l'ouvrage, ce qui est favorable.

>- Redondance d'éléments structuraux (hyperstaticité)

La résistance d'un bâtiment aux séismes augmente avec la redondance de ses éléments
porteurs, car en général la rupture des éléments redondants n'entraîne pas l'effondrement
de l'ouvrage (structures hyperstatiques). Sa capacité à résister aux secousses est ainsi
améliorée. En revanche, les structures non redondantes, appelées isostatiques, deviennent
instables dès la rupture d'un élément porteur (fig. 6.7).

Fig. 6.7.
- Effondrement de l'autoroute urbaine de Kobé lors du séisme du 17 janvier 1995. Un tablier porté par
des portiques transversaux, hyperstatiques, aurait constitué une solution plus favorable à la résistance aux
séismes.

Toutefois, les structures hyperstatiques requièrent un soubassement ou des fondations très


rigides, limitant les tassements différentiels à des valeurs acceptables. Dans le cas opposé,
le recours à une structure isostatique peut être préférable (cf. «Adaptation aux conditions
d'appui », § 6.1.2. ).

>- Homogénéité des éléments structuraux

Les éléments composés de tronçons ayant une rigidité transversale différente subissent
souvent des dommages sismiques. La fig. 6.8 en montre un exemple, qui constitue un cas
grave. Il s'agit d'un bâtiment qui a « perdu » un niveau suite à la rupture des poteaux réalisés
en acier enrobé de béton armé aux étages inférieurs et en béton armé seulement aux
niveaux supérieurs. La rupture s'est produite au droit du changement du type de poteau en
raison d'une grande différence des rigidités transversales. Plusieurs bâtiments de ce type se
sont effondrés lors du même séisme.

50
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

étages inférieurs étages supérieurs

a) Types de poteaux utilisés pour la structure du bâtiment ci-dessous

b) Niveau écrasé: la rupture des poteaux s'est produite au droit du changement de leur constitution

Fig. 6.8. - Rupture de poteaux de constitution hétérogène (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).

51
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

7. CONTREVENTEMENT

7.1. STABILITE DES CONSTRUCTIONS VIS-A-VIS DES CHARGES


LATERALES

Du point de vue de la stabilité sous charges horizontales (vent, séismes,...), on distingue


deux types de structures :

> structures autostables ou autocontreventées qui, de par leur conception vis-à-vis des
charges gravitaires, sont stables également sous l'action des charges horizontales. C'est
par exemple le cas des constructions comportant des portiques dans les deux directions
principales, ainsi que celui des structures dites "spatiales" ou "tridimensionnelles"
(coques, treillis 3D, structures gonflées, etc.) ;

> structures contreventées qui comportent un ensemble d'éléments de construction


appelé contreventement, dans le but d'assurer la stabilité (et la rigidité) de l'ouvrage vis­
à-vis des charges horizontales.

Lorsque le contreventement d'une construction non autostable est absent ou insuffisant, leur
stabilité horizontale est compromise. L'insuffisance de contreventement a été souvent
révélée par les séismes (fig. 7.1a,b).

7.2. ROLE ET CONSTITUTION DU CONTREVENTEMENT

Le contreventement a donc principalement pour objet :

> d'assurer la stabilité des constructions non autostables v1s-a-v1s des charges
horizontales (celle des structures autostables étant assurée intrinsèquement), donc de
transmettre ces charges jusqu'au sol ;

> de raidir les constructions, car les déformations excessives de la structure sont source
de dommages aux éléments non structuraux et à l'équipement.

Dans le cas d'une construction parasismique, le contreventement comporte obligatoirement


deux familles d'éléments :

> contreventement horizontal (diaphragme);

> contreventement vertical (murs, travées triangulées ou portiques).

52
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

a) Bâtiment dont le rez-de-chaussée s'est effondré en raison de l'absence de contreventement. La stabilité de


l'étage, contreventé par des tirants croisés, a été assurée (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995)

b) Rupture des poteaux sous l'effet de la charge horizontale. La résistance des portiques a été insuffisante pour
assurer la stabilité (séisme de San Fernando, Californie, 9 février 1971)

Fig. 7.1. - Dommages sismiques dus à l'absence ou à l'insuffisance du contreventement.

53
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

7.3. DIAPHRAGMES

73 1
. . . Notion de diaphragme

Le diaphragme est un ouvrage plan rigide, horizontal ou incliné, assurant trois fonctions
principales.

o Transmettre les charges sismiques horizontales sur les éléments de


contreventement vertical (fig. 7.2).

contreventernent
vertical

Fig. 7.2. - Transmission des charges sismiques horizontales par les diaphragmes sur les murs de

contreventement (présentation schématique).

La transmission des charges s'effectue par effet de poutre, car le diaphragme se


comporte comme une poutre située dans le plan des charges horizontales (fig. 7.3).

réaft'r:,:::O:;
:-.,.- ; - _t;
....
' "
"

a) Effet de poutre b) Analogie avec une poutre

Fig. 7.3. - Fonctionnement d'un diaphragme : les charges horizontales sont transmises sur les éléments de
contreventement vertical qui, en résistant, produisent des réactions d'appui.

54
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Afin de donner lieu à une distribution des charges favorable, il est hautement souhaitable
que les diaphragmes soient plus rigides dans leur plan que le contreventement vertical.
Néanmoins, les diaphragmes "flexibles", c'est-à-dire moins rigides que le contreventement
vertical, ne sont pas interdits. Mais cette situation peut donner lieu à une répartition
défavorable des charges sur les éléments verticaux.

8 Raidir les bâtiments à la manière d'un couvercle de boîte (fig. 7.4). Le raidissage vise à
prévenir le déversement des éléments porteurs verticaux.

diaphragme

Fig. 7.4. - Effet raidisseur des diaphragmes.

8 Coupler les éléments verticaux. Tous les éléments solidaires du diaphragme


"travaillent" en phase et participent à la résistance en proportion de leur rigidité (si le
diaphragme est plus rigide que le contreventement vertical).

7.3.2. Nature et localisation des diaphragmes

Les diaphragmes sont nécessaires à tous les niveaux (fig. 7.5). Ils peuvent donc être
constitués par des :

> planchers et toitures-terrasses (planchers en béton, bois, acier, ...) ;


> toitures inclinées (en béton, charpente métallique ou bois, ...).

Des dispositions constructives doivent être prises pour qu'ils forment des plans rigides
(cf.§ 7.3.4.).

Par ailleurs, les fondations devant être continues (semelles filantes formant maille ou radier)
ou couplées (semelles isolées solidarisées par des longrines), on peut considérer qu'il y a
effet de diaphragme également à ce niveau.

55
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 7.5. - Localisation des diaphragmes : tous les niveaux doivent comporter un diaphragme, y compris les
charpentes. Différentes possibilités de constitution de diaphragme figurent au § 7.3.4.

7.3.3. Incidence du choix du parti architectural et du parti constructif

Rappelons que les diaphragmes devraient être de préférence rigides, c'est-à-dire plus
rigides dans leur plan que le contreventement vertical. Cette rigidité relative dépend :

> de leur forme : les diaphragmes longs et étroits sont flexibles (fig. 7.6). Par ailleurs, les
diaphragmes présentant des angles rentrants peuvent subir des concentrations de
contraintes entraînant des dommages (fig. 7.7);

a) Diaphragmes flexibles b) Diaphragmes rigides

Fig. 7.6. - Influence de la forme des diaphragmes sur leur rigidité.

56
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

' Concentrations de
contraintes

Fig. 7.7. - Concentration de contraintes dans les angles rentrants.

>- des rigidités respectives des diaphragmes et du contreventement vertical. Si la rigidité


de ce dernier est importante (murs en maçonnerie, voiles en béton, ...), les portées
modérées des planchers sont préférables afin de limiter leur flexibilité ;

>- de leur matériau : les planchers en contreplaqué sur solives en bois se comportent
comme rigides dans une structure en bois, mais ils sont flexibles lorsqu'ils sont utilisés
dans une structure en maçonnerie, qui possède une rigidité supérieure ;

>- de l'efficacité de la solidarisation de leurs éléments constituants (cf. dispositions


constructives) ;

>- de l'importance des trémies éventuelles, dont les dimensions devraient être minimisées.
Les CPT Planchers, publiés par le CSTB, précisent que la fonction diaphragme est
considérée assurée s'il existe une seule trémie dont aucune dimension n'excède la
moitié du plus petit côté du plancher. L'analogie avec une poutre montre qu'il vaut mieux
placer une trémie au milieu d'un diaphragme qu'en sa périphérie (fig. 7.8).

Percement (trémie)
Percement (trémie)

a) A éviter, car la périphérie d'un diaphragme est b) Meilleure solution. La trémie est
très sollicitée et ne devrait pas être affaiblie située dans la zone de l'axe neutre

Fig. 7.8. - Localisation des trémies.

57
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

7.3.4. Dispositions constructives communes à tous les diaphragmes

Deux dispositions sont essentielles pour un comportement satisfaisant des diaphragmes :

0 les diaphragmes doivent être efficacement ancrés dans les chaînages sur toute leur
périphérie, afin de permettre la transmission des efforts horizontaux sur les éléments de
contreventement. Lorsqu'ils sont composés de plus d'un élément (dalle sur prédalle,
table de compression sur poutrelles et entrevous, dalles alvéolées, ...) chaque élément
,

porteur doit être ancré.

Les glissements éventuels des diaphragmes insuffisamment ancrés compromettent la


transmission des charges sur les éléments verticaux de contreventement et peuvent
conduire à un effondrement par perte d'appui (fig. 7.9).

Fig. 7.9. - Effondrement des planchers par perte d'appui (séisme de Spitak, Arménie, 7 décembre 1988). Les
dalles alvéolées n'étaient pas ancrées dans le chaînage.

8 les éléments constitutifs des diaphragmes doivent impérativement être solidarisés entre
eux pour assurer une continuité mécanique. La solidarisation peut être réalisée par des
coutures, armatures de continuité, clouage, boulonnage, etc. (cf. « Exemples de
solutions » ).

Les dispositions obligatoires figurent dans les Règles PS 92, Règles PS-MI 89/92, ainsi que
dans les CPT Planchers, titres 1, Il et Ill.

58
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Exemples de solutions :

--+

longueur d'ancrage usuelle


Longueur d'ancrage usuelle
jht
majorée cle 30% maîorée de 30 % + a
sens de portée sens non porowr

a) Ancrage périphérique de la dalle et de la prédalle sur 4 côtés par des aciers en attente ou barres
complémentaires

armatures armatures de
de continuité recouvrement
h .,,,. ·"" .,,

.,,

Ir lr
•.> ,'>$
+ ...
...., 0
b $ 3n coutures en grecques
::; 30 cm

4soudures
en recouvrement

armature wmp mentaire armature


éventi.ieHe svr toote la surface œ ia prédalle

,/ ·è
3o ,;;, coutures en treillis métalliques

b) Solidarisation des éléments par des grecques ou raidisseurs en treillis (dalle/prédalle), barres HA
(prédalle/prédalle sur appui) ou treillis soudé (rives des prédalles)

Fig. 7.1O. - Plancher en dalle sur prédalle.

a) Ancrage périphérique b) Continuité mécanique des


(armature de la dalle non représentée) armatures sur appui

Fig. 7.11. - Planchers en dalle pleine.

59
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

3 souc:lures • 112 maille

ancrage direct

acîerHA
en recouvrement
'

/-
/
- - - - . -
t .
'

'-" ,;

ancrage par
'' barres complémentaires

1
4cm
2 nœuds d'assemblage
dans le chaînage raidisseur en treillis
".': /

poutrelles en treillis métallique

poutrelles en treillis métallique

&pingle à plat à mi-hauteur, Fe E 500


06 en zoiw de faible sismicité
08 en zone de sisrnkité mcyenne
010 en zone de forte ismkité

poutrelles en ooron armé

(us de la longueur d'ancrage des armatures insuffisante)

a) Ancrage périphérique de la dalle (par le b) Solidarisation entre la dalle et


treillis soudé, par des barres ou par des raidisseurs les nervures par des grecques ou
en treillis complémentaires) et des poutrelles raidisseurs en treillis
(par des aciers en attente ou par des épingles
à plat en forme de U)

Fig. 7.12. - Planchers à poutrelles et entrevous.

60
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

en périphérie et aux raccords : 3 dous pour les


planches de 15 cm de large, 4 dous au-dela.

Plancher à panneaux de contreplaqué ou Plancher en bois massif. Les planches doivent être
de particules. Les panneaux doivent être clouées diagonalement par rapport aux solives et
cloués sur leur périphérie et sur chaque solive recevoir également un clouage périphérique

a) Planchers en bois

agrafus ou
joints à rainure
\artguette

Toiture à panneaux de contreplaqué ou Toiture en bois massif. Les planchers doivent


de particules. Le clouage périphérique et être cloués diagonalement par rapport aux
sur chaque chevron (ou autre support) est chevrons ou autre support
requis

b) Toitures en bois

Fig. 7.13 - Diaphragmes en bois.

61
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

7.4. ELEMENTS VERTICAUX DE CONTREVENTEMENT

7.4.1. Principe

Certaines structures, comme les ossatures en poteaux et poutres, n'ont fréquemment pas la
rigidité nécessaire pour résister aux charges horizontales. L'adjonction d'éléments résistant à
ces charges permet alors d'assurer leur stabilité (fig. 7.14). En cas de séisme, l'absence de
tels éléments peut conduire à l'effondrement de la structure (fig. 7.1a).

I
1
I ] li I
a) File de poteaux et poutres instable sous charges b) Des éléments verticaux de contreventement
horizontales (murs, tirants croisés ou portiques) assurent la
stabilité de la file dans son plan en formant une
butée

Fig. 7.14. - Stabilisation d'une file de poteaux.

7.4.2. Nature des éléments verticaux de contreventement

Ces éléments peuvent être classées en trois catégories : panneaux rigides, portiques et
palées triangulées.

>- Panneaux rigides (fig. 7.15)

Il s'agit de murs en maçonnerie, voiles en béton ou béton armé, voiles « travaillants » en


bois, etc. Les éléments de contreventement ainsi obtenus sont plus rigides que ceux des
autres catégories. Leur efficacité ne doit pas être réduite par des percements. En général, on
considère comme élément de contreventement les parties pleines des murs situées entre
percements et larges d'au moins 1, 10 m (trumeaux, fig. 7.15b).

Les murs courbes peuvent également être employés. Dans ce cas, ils doivent être en béton
armé (pour former une coque) et non pas en maçonnerie, car celle-ci a une faible résistance
au cisaillement. Il est souhaitable que les voiles courbes constituent des noyaux fermés.

62
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Mur en maçoonerie
1
Mur en bèton ou Voile en panneaux de particules
chaînée ou armée béton armé Voile en bois massif ou de contreplaqué

a) Types de panneaux rigides

b) Les panneaux bordés par des chaînages verticaux et ne comportant pas de portes ou fenêtres constituent des
murs de contreventement assurant la stabilité des façades vis-à-vis des charges horizontales

Fig. 7.15. - Contreventement par panneaux rigides.

>- Palées triangulées (fig. 7.16)

Le contreventement triangulé, qui constitue également une solution « rigide » (convenant


pour les bâtiments sur sol meuble) est fréquemment utilisé pour les structures en poteaux et
poutres de hauteurs faible et moyenne, car il est plus économique que le contreventement
par portiques.

Les barres inclinées, formant des triangles avec l'ossature, peuvent être rigides (fig. 7.16b)
ou constituées de tirants, croisés ou non (fig. 7 .1 a). Vis-à-vis des séismes, les barres rigides
sont plus efficaces que les tirants, quoique plus coûteuses. Elles résistent à la traction et à la
compression.

Toutes les formes de triangulation sont acceptables sauf celles dans lesquelles des barres
brident les poteaux et diminuent ainsi leur déformabilité (fig. 7.16a). Cette situation peut
entraîner une ruine prématurée des poteaux.

63
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Par ailleurs, il convient d'éviter une longueur excessive des barres afin de réduire le danger
de flambement sous compression.

Les assemblages des ossatures contreventées sont en général articulés (non rigides). Des
noeuds rigides sont parfois utilisés dans la construction d'immeubles de grande hauteur, afin
d'améliorer leur rigidité. Le coût de cette solution, favorable à la résistance aux séismes, est
relativement élevé.

0
! - !

l 1
1
, /

A préférer

D '

A éviter

a) Types de travées triangulées

b) Elément de contreventement à diagonales rigides, résistant à la traction et à la compression

Fig. 7.16. - Contreventement triangulé.

64
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- Arcs et portiques (fig. 7.17)

Les portiques, c'est-à-dire les cadres dont les liaisons poteaux/poutre sont rigides, sont plus
déformables que les autres types de contreventement. Ils ne devraient donc être utilisés que
sur des sols fermes. Leur avantage est de préserver les travées libres de tout élément plein
ou incliné. Cependant, il s'agit souvent d'une solution coûteuse.

Les arcs, utilisés le plus souvent dans la construction de halles, ont un comportement
similaire à celui des portiques. Ils constituent également des éléments de contreventement.
Cependant, ils exercent des poussées horizontales importantes aux appuis (notamment les
arcs à trois articulations) qui doivent obligatoirement être équilibrées au niveau des
fondations.

\
.

Fig. 7.17. - Arcs et portiques formant éléments de contreventement.

7.4.3. Nombre d'éléments de contreventement vertical

Lorsque les planchers et les toitures peuvent être considérés comme parfaitement rigides
dans leur plan, théoriquement, il suffit de trois éléments de contreventement par niveau, à
condition qu'ils soient non concourants et non parallèles (fig. 7.18). Il est cependant
nettement préférable d'en utiliser un nombre plus élevé afin de répartir les charges
horizontales sur plusieurs éléments. La redondance devient une nécessité dans le cas des
bâtiments de grandes dimensions horizontales, dont les planchers, plus longs, ont une
certaine flexibilité dans leur plan et doivent par conséquent être raidis.

0 0 0 0 0

0 0 0 0 0 0

0 0 0 0 0 0 0

Fig. 7.18. Nombre minimal d'éléments verticaux de contreventement : deux pour s'opposer aux translations du
-

diaphragme respectivement dans les directions x, y, et un troisième produisant avec l'un des deux autres, un
couple résistant à la torsion d'axe vertical.

65
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

7 44
. . . Disposition des éléments verticaux de contreventement

D'une manière générale, ces éléments devraient apporter à la construction sensiblement la


même rigidité dans les directions transversale et longitudinale.

Afin de constituer un système de contreventement efficace, ils devraient être :

>- les plus larges possible, courant éventuellement sur plusieurs travées (fig. 7.19). Les
éléments étroits sont soumis à des efforts élevés, donnant lieu à des déformations
importantes ;

r::;>
action

A éviter

a) Les éléments larges offrent une meilleure résistance aux forces horizontales grâce à un bras de levier plus
grand (dans le plan vertical)

b) Contreventement courant sur plusieurs travées, ce qui permet d'obtenir une largeur importante

Fig. 7.19. - Largeur des éléments verticaux de contreventement.

66
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- disposés en façade ou près des façades pour conférer un grand bras de levier au couple
résistant à la torsion (fig. 7.20.). La solution la plus efficace consiste à utiliser la totalité
des façades pour le contreventement (fig. 7.21.). Si le contreventement ne peut occuper
qu'une partie des façades, il est préférable de rigidifier les angles car ils sont très
sollicités par les charges horizontales. Lorsqu'un élément de contreventement occupe
toute la hauteur du bâtiment, il doit être lié aux planchers de tous les niveaux ;

.A action
action

petit bras de levier gmnd bras de levier

A éviter A préférer

Fig. 7.20. - Distance entre les éléments de contreventement. Une grande distance entre les éléments parallèles
favorise la résistance de la structure à la torsion grâce à un bras de levier important dans le plan horizontal.

a) La totalité de la façade constitue un élément de b) Triangulation sur toute la hauteur des façades. En
contreventement, ce qui lui confère une grande l'absence d'autres éléments de
résistance aux charges horizontales contreventement au sein de la structure, ce qui
n'est pas le cas ici, les diagonales doivent être
fixées aux planchers des niveaux

Fig. 7.21. - Façades formant des éléments de contreventement.

67
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- disposés symétriquement par rapport au centre de gravité du niveau (fig. 7.22). Dans le
cas d'une distribution asymétrique des éléments de contreventement, la construction est
soumise, par le vent et les séismes, à des efforts supplémentaires dus à la torsion d'axe
vertical;

\
\
�i---=----..i Jjcfün
A éviter A préférer

a) Une position décentrée des éléments de contreventement est à l'origine d'une sollicitation du bâtiment en
torsion (dessin de gauche). En outre, le bras de levier du moment résistant produit par le contreventement
est très faible

b) Les murs formant les panneaux de contreventement du rez-de-chaussée étant décentrés, la construction sera
soumise par les séismes à une torsion importante

Fig. 7.22. - Disposition des éléments de contreventement par rapport au centre de gravité des niveaux.

68
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- constitués éventuellement par un grand noyau central fermé (et non pas en forme de U,
X ou Z), afin de minimiser, de même que les deux mesures précédentes, les
sollicitations dues à la torsion (fig. 7.23). En effet, la résistance à la torsion d'axe vertical
des noyaux ouverts est faible.

[JJ DO
noyau ouvert noyaux fcnnés

0 D
noyau de faîblcs dimensions noyau fermé de dimensions adéquate

A éviter A préférer

Fig. 7.23. - Contreventement formant un noyau central.

En élévation, les éléments de contreventement des différents étages sont en général


superposés afin de former des consoles verticales ancrées dans les fondations (fig. 7.24a). Il
s'agit de la meilleure solution, qui permet de superposer les centres de rigidité de tous les
niveaux. Toutefois, des dispositions à contreventement non superposé occupant
globalement une grande largeur sont possibles (fig. 7.24b). Les planchers assurent, dans ce
cas, la transmission des charges entre les éléments de contreventement de deux niveaux
successifs. Cette solution permet de répartir la descente des charges latérales sur un plus
grand nombre de poteaux.

a) A préférer : éléments superposés b) Possible: éléments non superposés

Fig. 7.24. - Disposition verticale des éléments de contreventement.

69
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Dans tous les cas, le contreventement devrait conférer aux différents niveaux une rigidité
comparable. Par conséquent, sauf cas particuliers, ni le nombre, ni la nature des éléments
de contreventement ne devraient varier sensiblement d'un niveau à l'autre (fig. 7.25).

Toutefois, la rigidité peut également être croissante vers les niveaux inférieurs. Dans ce cas,
la différence de rigidité entre deux niveaux successifs ne devrait pas dépasser 30 %.

Fig. 7.25. - Dispositions pouvant être à l'origine de l'effondrement de bâtiments en raison de


la présence de niveaux souples.

70
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

8. ELEMENTS D'ARCHITECTURE

L'incidence de la conception d'ensemble des bâtiments sur leur comportement sous séisme
a été abordée au chapitre 5. Toutefois, des dommages importants peuvent être dus à des
choix peu judicieux opérés à l'échelle des éléments constructifs et architecturaux qui font
l'objet de ce chapitre.

8.1. MURS

8.1.1. Angles

Lors d'un séisme destructeur, les angles d'une construction subissent souvent des
dommages importants car ils sont davantage sollicités que les parties courantes (fig. 8.1 ). Ils
sont soumis aux déformations différentielles des façades qu'ils relient (fig. 8.2), ainsi qu'à
des efforts dus à la flexion et à la torsion d'ensemble, en raison de leur position éloignée du
centre de gravité des niveaux ou de leur centre de rigidité (fig. 8.3).

Fig. 8.1. - Dommages sismiques aux angles (séisme de Colfiorito, Italie, 26 septembre 1997).

Fig. 8.2. - Dommages dus aux déformations différentielles des façades.

71
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

,.
\ CR CG
+ + •

Distribution
des contraintes
réaction
d •
• +.torsion
'-' d'ensemble

a) Flexion d'ensemble : les contraintes sont b) Torsion d'ensemble : la différence de


les plus élevées en façade, notamment aux position du centre de gravité (siège de la
angles résultante de l'action sismique) et du centre
de rigidité (siège de la réaction résistante)
est à l'origine d'une torsion du bâtiment

Fig. 8.3. - Déformations d'ensemble imposées par un séisme.

Quant aux angles rentrants, conséquence de la présence de retraits, de saillies ou d'ailes de


bâtiment, ils peuvent être soumis par les séismes à des concentrations d'efforts sévères
dues aux déformations différentielles des blocs adjacents (fig. 5 . 4).

Afin de favoriser le bon comportement des constructions exposées à un séisme, la


conception architecturale devrait tenir compte du rôle joué par les angles. Par exemple, dans
le cas des murs de façade participant au contreventement, il est souhaitable de prévoir aux
angles des trumeaux larges et de s'abstenir de tout affaiblissement (fig. 8.4).

A EVITER A PREFERER
a) Angle affaibli : cette disposition peut b) Présence de trumeaux dans l'angle
être à l'origine de dommages. permettant d'améliorer la résistance de
l'ouvrage.

Fig. - 8.4. Position des ouvertures dans un bâtiment dont les murs de façade participent au contreventement.

Le parti architectural adoptant un angle « fort » convient très bien pour les zones sismiques
(fig. 8.5). Par ailleurs, pour les constructions en murs porteurs, les dispositions constructives
réglementaires imposent le renforcement des angles par des chaînages verticaux (fig. 7.15).

Fig. 8.5. - Exemples de parti architectural «d'angles forts».

72
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

8.1.2. Murs en maçonnerie

La résistance des murs aux charges horizontales s'effectue dans leur plan. Si sa géométrie
est courbe, le mur ne peut résister aux charges d'une certaine importance que s'il constitue
mécaniquement une coque, résistant à la traction, à la compression et au cisaillement, ce qui
n'est pas le cas des maçonneries (fig. 8.6).

fissures diagonales
izontales en cas de dépassement
de résistance du mur

a) Charges perpendiculaires au b) Charges dans le plan du mur:


plan du mur: la maçonnerie se les fissures sont diagonales
fissure horizontalement

c) Mur courbe en maçonnerie : d) Mur courbe en béton armé :


éclatement possible car la maçonnerie comportement favorable car il constitue
ne constitue pas une coque une coque

Fig. 8.6. - Résistance des murs aux charges horizontales.

Les murs courbes ne devraient donc être réalisés qu'en béton armé. La courbure confère au
mur dans ce cas une réserve de résistance due à sa forme« tridimensionnelle».
La photographie de la figure 8.7 montre des dommages sismiques subis par un mur courbe
en maçonnerie.

Fig. 8.7. - Comportement des murs courbes: éclatement du mur en maçonnerie et bon comportement du mur en
béton armé (séisme de Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).

73
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

8.1.3. Voiles en béton

Les voiles en béton montrent en général un excellent comportement sous charge sismique.
Ils continuent à supporter les planchers et les charpentes même lorsqu'ils sont largement
fissurés, ce qui est essentiel pour la sauvegarde des vies humaines (fig. 8.8).

Fig. 8.8. - Dommages sismiques à un voile de béton armé. Malgré les dommages importants, ce voile continue à
supporter le plancher (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).

Lorsqu'ils sont élancés, les voiles se comportent comme des consoles verticales, subissant
les contraintes maximales sur leurs bords (fig. 8.3a). Il est par conséquent souhaitable de
renforcer les extrémités de ces voiles par des poteaux ou retours d'angle (fig. 8.9).

Fig. 8.9. - Les extrémités des voiles de béton sont renforcées par des retours d'angle.

74
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

8.1.4. Ouvertures dans les murs participant au contreventement

>- Disposition générale

Les ouvertures constituent des points faibles dans un mur, notamment dans un mur
participant au contreventement. Elles peuvent être à l'origine de dommages allant parfois
jusqu'à l'effondrement (fig. 8.10).

Fig. 8.1 O. - Dommages sismiques autour des ouvertures en façade (séisme de Loma Prieta, Californie,
17 octobre 1989).

Afin de mm1m1ser l'incidence défavorable des ouvertures, au plan architectural, il est


recommandé de :

limiter leur surface; il est souhaitable que dans un mur participant au contreventement,
la surface totale des ouvertures ne dépasse pas 30 % de celle du mur (fig. 8.11);

contreventement

Fig. 8.11. - Mur participant au contreventement : la surface totale des ouvertures ne devrait pas dépasser 30 %
de celle des ouvertures.

75
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

superposer les ouvertures (fig. 8.12a). Lorsque les trumeaux de contreventement ne


sont pas superposés, la résistance du mur aux charges horizontales est plus faible (fig.
8.12b). Cependant, la non-superposition des trumeaux est acceptable lorsqu'ils forment
des « bielles de compression » de section appropriée régnant sur toute la hauteur de
l'ouvrage (fig. 8.12c);

9 !== =1 I=
1 1
1 1
q I=. ::f
1
1 1 1

q !:: _I 91.=
1 1

A PREFERER A EVITER POSSIBLE

a) Baies superposées : b) Baies non superposées: c) Baies non superposées:


les trumeaux fonctionnent comme les trumeaux fonctionnent les trumeaux constituent des
une console verticale en treillis de comme une console verticale de diagonales (bielles) assurant
forme simple forme complexe et peu le contreventement
judicieuse

Fig. 8.12. - Disposition générale des ouvertures dans un mur.

éloigner les ouvertures des angles pour éviter d'affaiblir ces derniers (cf. § 8.1.1) ;

éviter les ouvertures isolées. Des ouvertures isolées dans un mur participant au
contreventement peuvent être à l'origine de dommages très importants, car le mur
fonctionne comme une console verticale percée (fig. 8.13), ce qui n'est pas le cas des
trumeaux de contreventement, qui ne comportent pas de baies.

a) Fissuration à partir des angles des b) Exemple de dommages, séisme de Ceyhan­


ouvertures isolées Misis, Turquie, 27 juin 1998

Fig. 8.13. - Ouverture isolée dans un mur de façade participant au contreventement.

76
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Au plan constructif, les règles parasismiques françaises exigent que les baies et ouvertures
qui ne sont pas bordées par des chaînages reçoivent un encadrement en béton armé, métal
ou bois traité aux angles comme un système mécaniquement continu et relié aux chaînages
suivant certaines prescriptions (fig. 8.14) .

triangulation de la charper

fixation
de !a chaînage!
charpente verticaux
aux et horizon
chaînages

liaisonnement

fondations-bâtiment
liaison continu

des chaînages
fondations continues,
reliées entre elles

en gnsé panneaux de contreventement

a) Chaînages et encadrements des ouvertures b) Armatures des encadrements


d'une construction en maçonnerie
Fig. 8.14. - Encadrement des ouvertures.

• Forme des ouvertures

Les ouvertures de forme complexe peuvent être à l'origine de dommages sismiques en


raison de la présence de nombreux angles. Il est préférable d'adopter des formes simples.
Ainsi, les fenêtres de forme ronde ou présentant des angles arrondis (comme les hublots de
bateau ou d'avion) sont plus favorables en zone soumise au risque sismique que les
ouvertures comportant des angles droits ou aigus. D'une manière générale, les formes
d'ouvertures complexes présentant des angles multiples sont à éviter.

8.2. OSSATURES EN POTEAUX ET POUTRES

8.2.1. Proportions relatives des poteaux et des poutres

Dans le cas des portiques participant au contreventement, une architecture de poteaux de


faibles sections et de poutres surhaussées, permettant de « souligner » la dimension
horizontale d'un bâtiment, est dans certains cas à l'origine de dommages sismiques graves
(fig. 8.15).

Fig. 8.15. - Dommages sismiques à un bâtiment dont les poteaux sont moins résistants que les poutres
(séisme de Tokachi-Oki, Japon, 16 mai 1968).

77
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

La protection parasismique réglementaire est basée sur l'acceptation, en cas de séisme


majeur, de dommages structuraux «bien placés». Or, dans les cas où la résistance du
bâtiment aux charges horizontales est assurée par l'ossature «poteaux - poutres » et non
pas par des murs ou travées triangulées (cf. chapitre 7), la défaillance des poteaux peut
entraîner l'effondrement de l'ouvrage (fig. 8.16).

a) Rupture brutale b) Formation de zones


de poteaux « faibles ,, plastifiées (rotules plastiques)
dans les poteaux " faibles ,,

Fig. 8.16. - Mode de ruine des bâtiments en portiques ne respectant pas le principe
" poteaux forts - poutres faibles ,, .

En effet, lorsque les poteaux sont brutalement cisaillés ou subissent des déformations
plastiques à leurs extrémités, ils ne peuvent plus participer au contreventement par effet de
portique.

Afin d'éviter ce phénomène, deux solutions peuvent être envisagées :

adopter le principe « poteaux forts - poutres faibles». Les dommages éventuels qui
devraient se produire sous forme de rotules plastiques (les règles parasismiques
précisent les dispositions constructives à adopter dans ce but) seront dans ce cas
localisés dans les poutres et non pas dans les poteaux, ce qui ne compromet pas la
stabilité de l'ouvrage (fig. 8.17). Au plan architectural, il convient donc de bannir les
poutres ayant une grande rigidité à la flexion: poutres surhaussées, poutres-allèges,
poutres-cloisons, etc. ;

'
t t 1
' -,
I I
Poteaux faibles
Poutres fortes ' '
I • I
I ' ï
' I

a) Les rotules plastiques se forment dans les poteaux. La structure devient un mécanisme instable

e rotule plastique
,_

Poteaux forts
Poutres faibles
-
l"9"' - - ..
-

b) Les rotules plastiques se forment dans les poutres et non pas dans les poteaux ou dans les noeuds. Les
poutres sont endommagées, mais les éléments porteurs verticaux continuent à assurer la stabilité de la
construction

Fig. 8.17. - Localisation des rotules plastiques.

78
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

assurer la stabilité horizontale par un contreventement (murs, voiles, palées triangulées,


etc.) placé en façade ou à l'intérieur du bâtiment. Le parti architectural des poutres
« fortes » en façade peut alors être conseNé.

8.2.2. Configuration des noeuds

Les noeuds constituent des zones critiques de la structure, plus particulièrement sollicitées
par les charges horizontales.

Les dommages sismiques graves dans la zone des noeuds sont fréquents, notamment
lorsque les poteaux et les poutres ne sont pas coplanaires (fig. 8.18).

Fig. 8.18. - Dommages à un noeud en béton armé (séisme de Chi-Chi, Taïwan, 21 septembre 1999). Les liaisons
d'éléments non coplanaires tels que poutres" en applique,, sur des poteaux ou poutres désaxées par rapport
aux poteaux ne conviennent pas en zone sismique. Leur éclatement est fréquent.

Les dispositions simples sont plus fiables et moins coûteuses que les dispositions complexes
dont la mise en œuvre est délicate et dont le comportement est source de dommages.

Il est donc préférable que les axes des poteaux et des poutres soient situés dans un même
plan. En cas de non-superposition, la distance entre les deux éléments devrait être réduite le
plus possible (fig. 8.19).

~
A préférer A éviter
G)
G)

· ~
G)
Q
A éviter

Fig. 8.19. - Configuration des noeuds. Les liaisons poteau-poutre désaxées sont très vulnérables sous une action
sismique. Leur ductilité est en général négligeable. Elles donnent lieu à une rupture brutale, dite" fragile"· Les
croisements coplanaires des poteaux et des poutres sont donc à préférer.

79
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Cas particulier des assemblages moisés

Sans une articulation mécanique, les poutres moisées en béton armé ne sont pas favorables
en zone sismique car l'excentricité des poteaux et des poutres est importante (fig. 8.20a).
Les assemblages moisés en bois, articulés, ne posent pas de problème particulier vis-à-vis
des séismes (fig. 8.20b).

A EVITER ACCEPTABLE

a) Liaison rigide b) Liaison articulée

Fig. 8.20. Assemblages moisés. La liaison rigide entre le poteau et la poutre donne fréquemment lieu à des
-

dommages car son comportement est de type" fragile». Les assemblages à axe (articulés) ne posent pas de
problème particulier.

8.2.3. Forme des poteaux

Le changement brutal de section des poteaux entraîne des concentrations de contraintes


avec un risque de rupture au droit du changement de section. Même dans le cas d'un
matériau ductile, les changements non progressifs donnent lieu à un comportement fragile
qui n'offre aucune réserve de résistance, à la différence d'un comportement ductile
(cf.§ 9.3.1.).

Pour la structure principale assurant la résistance aux charges sismiques, il est donc
préférable de recourir à des poteaux dont les sections sont constantes ou varient
progressivement et d'éviter l'effet « d'entaille » qui favorise la rupture fragile (fig. 8.21 ).

Poteau Poteau
encastré articulé

A EVITER A PREFERER

a) Les poteaux dont la section b) Les poteaux de même section sur toute leur hauteur ou de
change brutalement ou section variant progressivement sont préférables en zone
qui présentent des « entailles» sismique
sont très vulnérables

Fig. 8.21. - Forme des poteaux.

80
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Le même raisonnement doit être appliqué aux chapiteaux et goussets. Il est préférable de
changer progressivement de direction dans la zone de transition entre le poteau et la poutre
(fig. 8.22).

A EVITER
a) Chapiteaux présentant des variations brusques de section

A PREFERER
b) Variations progressives de section. Les chapiteaux ou goussets évasés, adoucissant les angles rentrants,
permettent une meilleure transmission et répartition des efforts sur les poteaux. Il est préférable que la zone de
transition soit généreusement dimensionnée

Fig. 8.22. - Chapiteaux et goussets.

8.2.4. Poteaux courts et poteaux bridés

On observe que les poteaux de faible longueur sont souvent endommagés lors de séismes
violents (fig. 8.23). Etant plus rigides que les poteaux d'une hauteur d'étage, ils ne tolèrent
pas toujours les déformations qui leur sont imposées (fig. 8.24a).

En outre, en raison de leur raideur, ils concentrent sur eux des charges sismiques
importantes. Il s'agit de l'effet de poteau court. On parle de « poteau court » dans une
direction lorsque le rapport longueur 1 /largeur b 4 dans cette direction.

Le même phénomène se produit dans le cas des poteaux de hauteur courante dont la
déformabilité est partiellement bridée par la présence d'éléments rigides : allèges, cloisons
n'atteignant pas le plafond, etc. (fig. 8.24b). En effet, pour suivre les déplacements
horizontaux des planchers, les poteaux bridés ne peuvent accuser des déformations que sur
la partie libre de leur hauteur. Leur ductilité est réduite, de même que leur capacité à subir
des charges cycliques.

Fig. 8.23. - Cisaillement d'un poteau court (séisme d'lzmit, Turquie, 17 août 1999).

81
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

1
\

a) Rupture de poteaux courts b) Rupture d'un poteau bridé par une allège

Fig, 8.24. - Effet de poteau court. Les poteaux de faible longueur libre ne peuvent tolérer des déformations
importantes, d'où leur rupture.

Différentes situations donnant lieu à l'effet de poteau court sont commentées ci-après:

,.... Poteaux bordant des allèges rigides

Cette situation est fréquente et les exemples de dommages structuraux nombreux (fig.8.25).

allèges

Fig. 8.25. - Poteaux bridés par des allèges. Après un séisme, les poteaux bridés des deux côtés présentent
souvent des fissurations en croix de Saint-André alors que les poteaux qui ne sont bridés que d'un seul côté ne
font apparaître qu'une seule fissuration diagonale.

Pour prévenir les dommages dus à la présence d'allèges rigides, plusieurs solutions peuvent
être envisagées. On peut:

prévoir au moins un panneau de contreventement (de préférence un voile en béton)


dans la file de poteaux qui, en raison de sa raideur, reprendra la quasi-totalité des
charges (fig. 8.26a) ;

créer un joint entre les poteaux et l'allège, rempli d'un matériau résilient d'une épaisseur
suffisante permettant le déplacement relatif des poteaux par rapport aux allèges rigides,
dont la stabilité doit être assurée par des goujons ductiles (fig. 8.26b) ;

mettre en œuvre des allèges en matériaux légers et flexibles tels qu'un bardage, des
panneaux menuisés, etc. (fig.8.26c) ;

82
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

renforcer les poteaux en améliorant le confinement du béton par des armatures


transversales à espacement réduit.

a) Mise en place d'un panneau de contreventement dans la file des poteaux

b) Création d'un joint entre poteaux et allège

/ Alleges souples

/
/

c) Disposition d'allèges non rigides

Fig. 8.26. - Solutions visant à remédier à l'effet de poteau court.

>- Poteaux en soubassement

Les poteaux courts de soubassement qui permettent de créer un vide sanitaire ou d'adapter
la construction à la pente attirent sur eux des charges sismiques importantes (fig. 8.27a).
Plutôt que de renforcer les armatures de ces poteaux, il est préférable de les intégrer dans
un mur périphérique, qui présente une meilleure résistance au cisaillement (fig. 8.27b).

mur périphérique

D D
coupe
horizontale

a) Vide sanitaire sur des poteaux courts b) Mur périphérique palliant l'effet de poteau court

Fig. 8.27. - Poteaux en soubassement.

83
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- Poteaux de longueurs différentes

Sous une action sismique, les poteaux de longueurs très différentes sont très pénalisants,
les efforts se reportant préférentiellement sur les poteaux les plus courts (la distribution des
charges sur les poteaux s'effectue en proportion de leur rigidité, qui est inversement
proportionnelle au cube de leur longueur).

Si l'on veut maintenir cet effet visuel, il convient de créer des poteaux de dimensions
identiques et de disposer une façade désolidarisée de la structure qui donne ainsi l'image de
poteaux de dimensions inégales. Les poteaux en apparence courts sont alors des poteaux
courants partiellement masqués par une façade légère. En zone sismique, un artifice est
préférable à une irrégularité de la structure (fig. 8.28b).

A EVITER A PREFERER
a) Poteaux de longueurs différentes b) Façade légère en applique sur des
poteaux de longueurs identiques

Fig. 8. 28. - Poteaux de longueurs différentes.

>- Poteaux supportant des paliers d'escalier ou rampes d'accès des parkings à
éta ges

Divisant en deux la hauteur libre des poteaux, les rampes et les paliers intermédiaires
d'escalier peuvent être à l'origine d'un effet de poteau court et d'une rupture de ces poteaux
par cisaillement (fig. 8.29a). Par conséquent, il est préférable d'intégrer les poteaux dans un
voile en béton armé (fig. 8.29b). Il convient cependant de tenir compte de ce nouvel apport
de rigidité dans la recherche de symétrie des éléments rigides (cf.§ 7.4.4).

effet de
poteau court

a) Cisaillement d'un poteau par le palier par effet de poteau court (séisme d'EI Asnam, Algérie, 1980)
voiles de voiles de
béton armé béton armé

b) Voiles englobant les poteaux et supportant le palier intermédiaire latéralement ou à son extrémité
Fig. 8.29. - Poteaux supportant des paliers d'escalier.

84
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

>- Poteaux supportant des mezzanines

La création de rues intérieures ou de mezzanines peut engendrer un effet de poteau court


sur certains poteaux (fig. 8.30a).

risque d'effet

V
de poteau court
mezzanine poutre
-- à hauteur
-

.§!ructure
de la mezzanine (-- indé pendante

a) Les mezzanines peuvent créer un effet b) Solutions visant à pallier

de poteau court l'effet de poteau court

Fig. 8.30. - Poteaux supportant des mezzanines.

Pour éviter le phénomène de poteau court dans le cas de mezzanines, deux solutions
peuvent être mises en œuvre (fig. 8.30b):

- relier les poteaux par une poutre située à la hauteur du plancher de la mezzanine, ce qui
permet d'apporter une raideur comparable à tous les poteaux de ce niveau ;
- porter la mezzanine par une structure indépendante de la structure principale.

L'attention est attirée sur la nécessité d'éviter un niveau « souple » en rez-de-chaussée


(cf.§ 5.3.).

8.3. PORTE-A-FAUX

8.3.1. Auvents et balcons

Les balcons et auvents de grande portée sont des éléments architecturaux très vulnérables
à l'action sismique, notamment lorsqu'ils sont en béton armé. Les composantes verticales
d'un séisme engendrent des oscillations verticales des éléments en porte-à-faux qui peuvent
subir de graves dommages (fig. 8.31 ).

a) Rupture de l'auvent de l'hôpital Olive b) Rupture de balcons (séisme de


View (séisme de San Fernando, Etats­ Kobé, Japon, 17 janvier 1995)
Unis, 9 février 1971

Fig. 8.31. - Dommages aux élé ments en porte-à-faux.

85
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Une trop grande portée du porte-à-faux entraîne des efforts importants pouvant se traduire
par une rupture fragile au droit de l'encastrement. Le risque est aggravé lorsque la poutre
supportant le porte-à-faux travaille en torsion, sa ductilité étant dans ce cas très faible
(fig. 8.32).

Fig. 8.32. - Console sollicitant la poutre de rive en torsion. Cette configuration est à éviter.

Dans la mesure du possible, il y a lieu de recourir à des appuis extérieurs, donc de préférer
les loggias aux balcons. Toutefois, si l'on souhaite concevoir des porte-à-faux, il convient
de:

- disposer les dalles en console dans le prolongement du plancher. Le porte-à-faux pouvant


être soumis à des accélérations de bas en haut, des armatures doivent être placées aussi
en partie basse (fig. 8.33a) ;

plancher armatures ancrées


dans le plancher

I Ill \
J
dalle en porte-à-faux

---

a) Dalle en porte-à-faux disposée dans le prolongement du plancher. Des armatures doivent être placées aussi
en partie basse

b) Charge importante en extrémité du porte-à-faux: solution à éviter

dalle sur dalle sur


deux
appuis

poutre poutre en porte-à-faux


en
----poteau
porte-à­

faux

c) Poutres en porte-à-faux ; cette solution est préférable à celle des dalles en porte-à-faux

Fig. 8.33 - Solutions pour les dalles de balcon.

86
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

- réduire la masse du porte-à-faux en recourant à une structure légère (acier, par


exemple);

- éviter de disposer des charges importantes telles que des jardinières en extrémité du
porte-à-faux (fig. 8.33b). L'augmentation de la charge par les oscillations verticales peut
se traduire par une rupture par flexion du porte-à-faux ;

- limiter la portée du porte-à-faux ;

- faire travailler en console des poutres plutôt que des dalles (fig. 8.33c) ; cette solution
autorise des porte-à-faux plus importants.

8.3.2. Etages en encorbellement

Les étages en encorbellement présentent des inconvénients analogues à ceux des balcons.
Ils sont particulièrement défavorables lorsqu'ils affaiblissent les angles (fig. 8.34a ;
cf.§ 8.1.1).

Dans ce cas, il est préférable de supprimer l'encorbellement en utilisant un poteau d'angle


s'inscrivant dans une trame de poteaux régulière, recevant une façade légère (fig. 8.34b),
permettant ainsi de conserver la « transparence».

A EVITER A PREFERER

a) Angle en encorbellement b) Poteau d'angle (façade légère)

Fig. 8.34. - Etages en encorbellement.

8. 4. ESCALIERS

8.4.1. Trémies

Les trémies de dimensions importantes créent une zone faible dans le plancher qui
fonctionne comme une poutre au vent (cf. chapitre « Contreventement»,

§ 7.3. « Diaphragmes»).

Il est donc souhaitable de minimiser leurs dimensions et de localiser les escaliers dans une
zone de plancher peu sollicitée par les charges horizontales, c'est-à-dire éloignée des
façades. La meilleure solution consiste à opter pour des escaliers extérieurs qui suppriment
la nécessité de recourir aux trémies dans les planchers.

87
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

8.4.2. Cages d'escalier

>- Cage rigide

Les cages d'escalier constituées par des parois rigides (murs en maçonnerie, voiles, etc.)
participent au contreventement. Il est donc important d'en tenir compte dans la répartition
des éléments verticaux rigides (ils assurent le contreventement) qui devraient être
symétriques sous peine d'exposer le bâtiment à une torsion d'ensemble. Celle-ci constitue
l'un des phénomènes les plus destructeurs (fig. 7.22a).

La symétrie des «rigidités » peut être obtenue par des cages d'escalier disposées
symétriquement (fig. 8.35a) ou par un contreventement judicieusement placé (fig. 8.35b).

D D
D
a) Disposition symétrique des cages b} Localisation excentrée de la cage
d'escalier éloignées des façades d'escalier compensée par des
éléments rigides assurant la symétrie
des rigidités

Fig. 8.35. - Localisation des cages d'escalier.

Il est à noter que dans une structure «flexible » (p. ex. portiques bidirectionnels), une cage
d'escalier rigide constitue un «point dur » sur lequel se concentrent les charges sismiques.
Dans ce cas, il est préférable d'opter pour une cage d'escalier non rigide.

>- Cage non rigide

Les parois des cages d'escalier non rigides sont réalisées en cloisons ayant éventuellement
une fonction de coupe-feu.

D'un point de vue parasismique, il est impératif de prévenir leur effondrement dans l'escalier,
ce qui pourrait obstruer les sorties et entraver l'action des équipes de secours.

Les cloisons légères, en plaques de plâtre sur ossature métallique, sont donc préférables
aux cloisons en maçonnerie. Les cloisons en carreaux de plâtre sont particulièrement
vulnérables en cas de séisme.

88
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

9. UAISONS ENTRE LES ELEMENTS CONSTRUCTIFS

9.1. ROLE ET IMPORTANCE DES LIAISONS

Les liaisons entre les éléments constructifs jouent un rôle capital car elles assurent l'intégrité
du système porteur. Par ailleurs, en empêchant ou, au contraire, en autorisant des
mouvements relatifs entre éléments, elles déterminent la manière dont ces derniers seront
sollicités.

Le fait de permettre des glissements et des rotations dans la structure soustrait parfois les
éléments constructifs à des efforts importants dus aux charges sismiques, à la dilatation
thermique, au tassement différentiel, etc. De même, en autorisant des déplacements de
façades légères par rapport à l'ossature, on peut éviter leur mise en charge lors des
oscillations de la structure porteuse.

Les liaisons sont particulièrement sollicitées par les tremblements de terre, notamment celles
qui assemblent les éléments de la structure principale. Une rupture brutale de liaisons entre
ces éléments peut être à l'origine de dommages graves (fig. 9.1 ).

Fig. 9.1. - Effondrement consécutif à la rupture de liaisons poteau/poutre. L'effet de portique n'étant plus assuré,
la construction est devenue instable (séisme de Kalamata, Grèce, 15 septembre 1987).

9.2. TYPES DE LIAISONS

Habituellement, dans une approche en deux dimensions, on distingue :

>- liaison rigide (encastrement) qui supprime tout mouvement relatif entre les éléments
liaisonnés : tous les efforts sont transmis d'élément à élément (fig. 9.2) ;
>- articulation (liaison non rigide) qui lie les éléments ensemble, mais autorise une
rotation relative plus ou moins importante entre les éléments assemblés ; les efforts
dus à la flexion ne sont donc pas transmis (fig. 9.3) ;
>- liaison mobile qui autorise, en plus des rotations, également les translations relatives
entre les éléments (fig. 9.4) ; seules les charges verticales sont éventuellement
transmises à l'élément suivant.

89
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

La préoccupation parasismique introduit la notion de dissipativité, recherchée pour


certaines liaisons (cf. § 9.5), et celle du mode de ruine ductile, souhaitable dans tous les
cas.

9.3. MODE DE RUPTURE DES LIAISONS

9.3.1. Rupture « ductile » et rupture « fragile »

Quel que soit le comportement souhaité des liaisons (dissipatif ou non dissipatif,
transmission ou non de certains efforts), leur rupture, si elle se produit, devrait être de type
ductile : dans ce cas la liaison peut être endommagée, mais non disloquée, les éléments
devraient rester solidaires (fig. 9.5). La rupture ductile n'est pas instantanée, elle se produit
après d'importantes déformations, à la différence d'une rupture fragile.

La rupture brutale, dite rupture fragile, est à éviter car la fonction « liaison » n'est plus
assurée (fig. 9.6).

a) Poteau encastré en pied. L'encastrement est caractérisé par une largeur importante

non chargé
1l chargé

b) Comportement des liaisons rigides sous charges: l'angle entre les éléments assemblés ne varie pas, la flexion

est transmise dans les poteaux

Fig. 9.2. - Liaison rigide (encastrement).

90
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

b) Articulation «fictive» d'un poteau en pied.


a) Articulation « matérialisée ,, des poteaux Les rotations autorisées par la réduction de la
Elle permet des rotations notables section transversale sont très faibles

l
- .......
1

l
1 1
non chargé

chargé

c) Articulation de tirants sur un gousset d) Comportement sous charge des liaisons articulées :
les rotations relatives des éléments liaisonnés sont
autorisées, la flexion n'est pas transmise de la poutre aux
poteaux

Fig. 9.3. - Liaison fixe non rigide : articulation.

91
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 9.4. - Liaison permettant un découplage entre la façade et la structure. La biellette autorise des rotations et
des translations relatives évitant ainsi la mise en charge de la façade par les déformations de la structure.

Fig. 9.5. - Rupture « ductile ,, de la liaison poteau/fondation. Les cadres ont prévenu le flambage des aciers et
l'éjection totale du béton, la fonction " liaison ,, reste assurée (séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).

92
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 9.6. - Rupture « fragile ,, des liaisons poteau/poutre en raison d'une faible densité de cadres confinant le

béton. La fonction « liaison ,, n'a pas été assurée, d'où l'écrasement du rez-de-chaussée

(séisme de Ceyhan-Misis, 26 juin 1998).

9.3.2. Liaisons ductiles

La liaison entre deux éléments constructifs est le siège de l'interaction entre ces éléments
qui, en général, ne vibrent pas de la même manière. De ce fait, les liaisons subissent des
contraintes élevées ; il convient d'éviter d'augmenter ces contraintes par des choix
architecturaux peu judicieux. Au contraire, il est souhaitable d'opérer, lors de la conception
architecturale, des choix favorables à la ductilité des liaisons. L'avantage de la coplanéité
des éléments assemblés, ainsi que celui de la variation progressive des sections de
transition d'un élément à l'autre, ont été soulignés au chapitre précédent (fig. 8.19 à 8.20).
Les liaisons généreusement dimensionnées (pour limiter les contraintes) et ayant des formes
simples sont préférables aux liaisons « étriquées » ou de formes complexes.

Les dispositions constructives visant à favoriser la ductilité des liaisons figurent dans les
règles parasismiques, notamment en ce qui concerne les constructions en maçonnerie,
béton armé et acier. Dans la construction en bois, les assemblages à l'aide de pièces
métalliques clouées ont montré un comportement ductile, tant aux essais que lors de
séismes réels.

9.4. RESISTANCE RELATIVE DES LIAISONS ET DES ELEMENTS


LIAISONNES

Dans certains cas, il est plus avantageux que ce soit un élément qui joue le rôle de fusible et
non pas la liaison (poutre dans le cas de portiques, afin de respecter le principe poteau fort -
poutre faible présenté au§ 8.2.1.).

93
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Dans d'autres cas, il est préférable que la liaison cède avant que ne se produise la rupture
des éléments liaisonnés (liaison poteau/poutre dans une ossature bois, ancrages des
réservoirs cylindriques, équipements de valeur, ... ). Les dommages ductiles qu'elle subit
peuvent préserver l'intégrité des éléments fixés.

9.5. DISSIPATIVITE OU NON-DISSIPATIVITE DES LIAISONS

9.5.1. Types de comportement recherché selon les cas

Dans le but d'assurer la stabilité de l'ouvrage ou de préserver l'intégrité de certains


éléments, un comportement spécifique des liaisons peut être exigé :

>- aucun dommage acceptable à cet endroit : liaison forte, non dissipative. D'autres
liaisons ou éléments constructifs peuvent servir de «fusibles » ;

>- intégrité des éléments à préserver : liaison dissipative, c'est-à-dire apte à dissiper de
l'énergie au prix de dommages réparables ou non (joints verticaux entre grands
panneaux de béton armé, assemblages des ossatures en bois, éléments non
structuraux/structure ...). Une telle liaison sert de «fusible » ;

>- non-mise en charge partielle ou totale d'un élément par un autre : liaison
permettant le découplage, la non-transmission des efforts. Cette liaison peut être
dissipative ou non.

9.5.2. Liaisons dissipatives

Liaisons entre éléments structuraux

Le rôle de dissiper l'énergie est rarement conféré aux liaisons entre les éléments structuraux
étant donné leur fonction d'assurer la stabilité d'ensemble de l'ouvrage.

En effet, nous avons vu que la dissipation est généralement obtenue au prix de dommages.
Des liaisons dissipatives sont cependant utilisées dans la construction en bois (fig. 9.7) ou
pour les joints verticaux entre des panneaux porteurs en béton armé préfabriqués (fig. 9.8).

Fig. 9.7. - Liaison dissipative poteau/arbalétrier en bois lamellé-collé. La dissipation est obtenue par l'écrasement
des fibres du bois autour des boulons disposés en couronne.

94
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

coupeAA'

Fig. 9.8. Joint dissipatif entre panneaux porteurs en béton armé. La dissipation est obtenue lors des
-

déformations plastiques du béton emprisonné dans des indentations situées sur les rives des panneaux.

En ce qui concerne les ossatures en acier, le contreventement dit « excentré »,


spécifiquement utilisé pour les constructions parasismiques, comporte des tronçons courts
dissipatifs résultant de l'excentrement des axes des barres par rapport aux nœuds (fig. 9.9).
Ces tronçons peuvent être considérés comme des liaisons dissipatives.

Fig. 9.9. - Contreventement" excentré"· Le tronçon court entre les diagonales et la poutre supérieure constitue
une liaison conçue pour dissiper l'énergie par plastification lors des séismes violents.

95
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Liaisons entre les éléments non structuraux et la structure

Les éléments non structuraux peuvent être mécaniquement solidaires de la structure


(cloisons, certaines façades en béton armé, etc.) ou, au contraire, en être découplés afin
d'éviter leur mise en charge. Dans ce dernier cas, les liaisons peuvent être dissipatives. La
dissipation d'énergie a pour conséquence de limiter les amplitudes d'oscillation.

Deux solutions sont couramment utilisées : tiges d'accrochage ductiles (fig. 9.10) ou feuilles
viscoélastiques placées entre les cornières de fixation.

Fig. 9.1 O. Liaison d'une façade légère avec la structure. La façade est fixée à la poutre par des tiges ductiles en
-

acier doux placées dans des gaines de section carrée. Les déplacements relatifs horizontaux et verticaux entre la
façade et la structure sont autorisés grâce à la déformabilité des tiges.

9.5.3. Liaisons non dissipatives

Liaisons entre éléments structuraux

Ces liaisons doivent avoir une résistance supeneure à celle des éléments liaisonnés.
Toutefois, leur mode de rupture devrait être ductile.

Afin d'optimiser le comportement des liaisons non dissipatives, il est souhaitable de placer
les recouvrements des aciers (ossatures en béton armé) et les joints de montage (ossatures
en acier) dans des zones moins sollicitées (fig. 9.11 b, 9.12). En effet, toute hétérogénéité est
une source de dommages sismiques (fig. 9.13).

Par ailleurs, il est à noter que les articulations métalliques à axe, comme celles de la
fig. 9.3c, constituent des liaisons non dissipatives.

96
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

cadres

a) Nœud de portique en béton armé coulé en place. Le b) Ancrage des barres en dehors de la liaison
confinement dense assure un comportement ductile et poteau/poutre. Le comportement du nœud est
prévient le fendage du nœud lors des oscillations meilleur que dans le cas " a »
horizontales

c) Rupture d'un nœud non confiné (séisme de Chi-Chi, Taïwan, 21 septembre 1999)

Fig. 9.11. - Liaison non dissipative poteau/poutre en béton armé.

97
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 9.12. - Liaison non dissipative poteau/poutre en acier. L'assemblage a été réalisé en atelier afin d'obtenir
une meilleure qualité des soudures. Les joints de montage sont placés en dehors des nœuds, dans des zones
moins sollicitées.

Fig. 9.13. - Eclatement du béton au droit du recouvrement des armatures. Il est souhaitable de localiser les

recouvrements en dehors des liaisons entre les éléments structuraux

(séisme de San Fernando, USA, 9 février 1971 ) .

Liaisons entre les éléments non structuraux et la structure

Pour des raisons économiques, les liaisons courantes entre les divers éléments non
structuraux (cloisons, plafonds suspendus, planchers techniques, couvertures, etc.) et la
structure sont souvent non dissipatives. Dans la construction parasismique, un soin
particulier devrait être apporté à leur réalisation, afin de maximiser leur résistance.

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Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

10. TRAITEMENT DES SOLS ET FONDATIONS

10.1. GENERALITES

L'incidence du site et de la nature du sol, ainsi que la reconnaissance des sols ont été
abordées dans le chapitre 3. Nous considérons donc dans ce qui suit que nous nous
trouvons sur un terrain bien déterminé auquel nous devons adapter le mode de fondations le
plus approprié après avoir éventuellement amélioré les caractéristiques du sol.

Le cas des appuis parasismiques (isolateurs) fait l'objet du chapitre 11 « Isolation


parasismique ».

10.2. AMELIORATION DES SOLS

Avant d'opter pour un type de fondations, il est parfois nécessaire de procéder à une
amélioration des caractéristiques du sol.

Sol liquéfiable

Les sols reconnus comme liquéfiables doivent faire l'objet d'une attention particulière afin
d'éviter que les bâtiments qui y sont fondés basculent ou s'enfoncent (fig. 10.1 ) .

Fig. 10.1. - Immeubles ayant basculé après liquéfaction du sol d'assise (séisme de Niigata, Japon, 16 juin 1964).

Quel que soit le mode de fondation envisagé, en zone sismique, les sols liquéfiables
doivent toujours être traités, sinon évités. En outre, dans le cas des fondations
superficielles, il faut non seulement traiter les zones liquéfiables, mais aussi s'assurer que le
terrain est apte à recevoir de telles fondations. Dans le cas contraire, les zones non
liquéfiables pourront également être traitées, mais en tenant compte d'autres critères.

99
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Parmi les traitements utilisés on peut citer :


Consolidation statique : injection

Cette méthode est souvent utilisée dans les terrains sableux, limoneux ou argileux, humides
ou saturés. Elle consiste à introduire, sous pression dans le sol, à partir de forages répartis
selon des mailles primaires et secondaires, un mortier visqueux à base de ciment et à angle
de frottement élevé (fig. 10.2).

Cou.f>e..

' . .

Fig. 10.2. - Principe de densification horizontale du sol.

La nature du mortier injecté (plus ou moins "fluide", à base de ciment avec adjuvants
éventuels, fonction de l'état préalable du terrain) assure la pérennité du traitement effectué.

L'intérêt technique de la méthode est de :

définir à l'avance le rapport d'amélioration que l'on veut obtenir ;

pouvoir isoler précisément les tranches verticales à traiter;

traiter le volume souhaité sans agression pour le voisinage;

permettre un contrôle en temps réel des zones traitées et du résultat obtenu;

permettre le traitement a posteriori d'un sol situé sous une construction existante;

mettre en œuvre des moyens légers compatibles avec les milieux urbains.

L'intérêt économique réside dans la faible quantité de matériaux introduits (souvent inférieure
à 5% du terrain traité).

100
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

• Consolidation dynamique

Applicable à une grande variété de sols, cette méthode consiste à laisser tomber des pilons
de plusieurs dizaines de tonnes, en chute libre sur une hauteur de plusieurs dizaines de
mètres. Le choc engendre des trains d'ondes (P, S, Rayleigh) qui améliorent le sol en
provoquant sa modification structurelle avant l'édification de la construction (fig. 10.3).

Cette technique traite les couches épaisses par une action de surface. Son inconvénient est
que les trains d'ondes peuvent agir sur plusieurs centaines de mètres à la ronde, ce qui n'en
permet l'utilisation que comme traitement préventif d'espaces vastes et libres d'occupation.
En outre, elle nécessite l'intervention d'engins lourds.

Fig. 10.3. - Consolidation dynamique (Brevet MENARD).

• Compactage par vibroflottation

La technique, applicable aux sols granulaires non cohérents tels que sables et graviers,
consiste à descendre dans le sol un vibrateur manipulé par une grue qui, sous son propre
poids et sous l'influence d'un lançage d'eau et des vibrations, atteint les profondeurs
souhaitées. Ensuite, dans la cavité ainsi créée, il y a mise en place de matériau d'apport :
sable ou gravier. L'opération est répétée selon un maillage prédéfini (maillage plus large que
pour les injections).

L'inconvénient de cette méthode est également l'intervention d'engins lourds (incompatible


avec la plupart des zones urbaines). Par ailleurs, elle ne permet pas le contrôle"pas à pas"
comme pour les injections, ni de traiter les mauvais sols profonds (plafond de l'ordre de
20m).

101
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

• Colonnes ballastées

Dans les sols cohérents, le danger de liquéfaction peut être écarté par la mise en place de
colonnes de graviers qui permettent de réduire la surpression d'eau qui est à l'origine de la
liquéfaction (fig. 10.4).

Fig. 10.4. - Colonne ballastée. Ce procédé permet de réduire la surpression d'eau qui est à l'origine de la
liquéfaction.

• Préchargement

Si les délais le permettent, pour limiter le coût des interventions précédentes (injection,
vibroflottation), les terrains à traiter peuvent être au préalable préchargés (fig. 10.5).

remblai
provisoire

. '
.. . .. - ..
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'
' r .
..... -..
\ ...
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- ... . . . .
... .
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( . . -
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-

Fig. 10.5. - Préchargement.

102
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Terrain susceptible de se tasser

Les sols de fondation susceptibles de se tasser doivent toujours être traités afin de prévenir
l'enfoncement ou le basculement des constructions (fig. 10.6).

1
1
1

Fig. 10.6. - Enfoncement et basculement de la construction. Les sols susceptibles de se tasser doivent être traités
ou traversés par des fondations profondes.

Parmi les traitements utilisés on peut citer :

• Substitution en surface

La méthode est applicable à une grande catégorie de terrains. Lorsque la profondeur de


terrain à traiter est faible, inférieure à 3 ou 4 mètres, on peut envisager de réaliser la
substitution par de l'outillage couramment utilisé.

Les travaux consistent à terrasser par phases à la pelle mécanique, jusqu'à la profondeur
voulue, et à mettre en place gravitairement du matériau de substitution (ballast, gros béton).

Les règles PS 92 précisent dans l'article 9.6. le domaine d'application et les dispositions
générales concernant les traitements par sols substitués compactés :

remblais artificiels sur site terrestre ;


remblais en site maritime de hauteur inférieure à 1 O m ;
choix des matériaux et confinement des matériaux ;
justificatifs, contrôles.

• Autres procédés

Les procédés utilisés pour traiter les sols liquéfiables conviennent également pour
l'amélioration des sols susceptibles de se tasser : consolidations statique et dynamique,
vibroflottation, colonnes ballastées, préchargement.

103
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Terrain rocheux fracturé - présence de karsts et cavités

Les sols rocheux fracturés, les sols rocheux présentant des karsts et des cavités doivent être
traités afin de rendre au terrain un monolithisme compatible avec l'action sismique sous
peine de dommages aux constructions qui y sont fondées (fig. 10.7).

Fig. 10.7. - Dommages aux bâtiments fondés sur sol rocheux faillé ou karstique.

Les zones karstiques sont bien identifiées par la cartographie géologique, mais la
localisation des accidents du sol est aléatoire et nécessite une identification précise sous
chaque élément de fondation, la rupture du plafond d'une cavité ou la modification d'une
faille pouvant entraîner des déplacements relatifs inacceptables.

La détection des cavités et autres anomalies karstiques est délicate. Le coût et les
conséquences éventuelles peuvent être limités si, la position des fondations étant connue, il
est possible de réaliser des forages systématiques sous chaque appui avant démarrage des
travaux.

Parmi les traitements utilisés on peut citer :


Remplissage - injection des cavités

La méthode consiste à remplir gravitairement par un gros béton jusqu'à refus la cavité
détectée, puis à venir "coller" au coulis de ciment, par injection sous faible pression,
l'interface rocher-gros béton (fig. 10.8).

Si la cavité est en surface, le plus simple est de détruire son plafond avant de traiter. Sinon
le colmatage nécessite un forage pour le remplissage et un forage pour l'évent.

Ce traitement s'applique aux cavités vides de tous matériaux argileux. Dans le cas de
cavités remplies par des matériaux argileux, il est nécessaire d'injecter sous pression afin de
chasser les matériaux indésirables.

"'4(

:j

Fig. 10.8. - Remplissage d'une cavité.

104
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

• Injection des failles et fractures

Cette méthode est sensiblement identique à celle utilisée pour les cavités (fig. 10.9). La
présence de failles "horizontales" remplies d'argile est un cas difficile à traiter, car on n'est
jamais certain du résultat (nécessité d'un contrôle minutieux). On lui préfère souvent le
traitement par clouage.

Fig. 10.9 - Injection de failles.

• Clouage - inclusion

La méthode consiste à sceller des barres d'acier dans les masses de rochers fracturés
rendant ainsi au "rocher" son monolithisme (fig. 10.10). Elle vise à stabiliser les
déplacements différentiels des parois des fractures par un clouage multidirectionnel de 45° à
60° environ (barres d'acier de 5 à 6 m de long qui "arment le terrain").

Fig. 10.1 O. - Clouage de rocher fracturé.

10.3. FONDATIONS

10.3.1. Généralités

Dans ce qui suit, il est supposé que le sol est apte, soit naturellement, soit par amélioration,
à recevoir le type de fondations envisagé. Par ailleurs:

le sol doit être traité au préalable si la perte des caractéristiques mécaniques peut
survenir suite à l'action sismique ;

le domaine d'application de cette présentation est celui des constructions courantes


couvertes par les Règles PS 92 ;

105
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

l'interaction sol structure (ISS) ne sera pas abordée, car elle dépasse le cadre de ce
guide;

des précautions doivent être prises vis-à-vis des constructions avoisinantes; le


système de fondations projeté ne doit pas apporter des contraintes supplémentaires aux
ouvrages avoisinants existants (murs d'infrastructure, fondations).

10.3.2. Conception des fondations : dispositions communes

Sollicitations particulières

En plus des charges verticales de pesanteur (du haut vers le bas dans les cas les plus
fréquents), de l'action du vent, des poussées des terres et de la poussée hydrostatique,
l'action sismique engendre sur les fondations des efforts multiples :

horizontaux directs et indirects (translation horizontale et torsion);

verticaux directs (action verticale) ;

verticaux induits (moments de renversement) ;

indirects dus aux déplacements imposés aux fondations (tassements différentiels,

déplacements horizontaux différentiels de sol).

Choix du système de fondations

Le choix du système de fondation, moyennant quelques précautions (limitation de pente), est


effectué dans les mêmes conditions qu'en situation non sismique (Règles PS 92,
article 4.32).

Homogénéité du système de fondations

La fondation d'un ouvrage doit constituer un système homogène pour une même unité
(Règles PS 92, article 4.3.1). La recherche d'une solution est rendue plus complexe par les
fortes pentes et les sols hétérogènes.

Solidarisation des points d'appui

Le problème des fondations en zone sismique est caractérisé par le fait que l'action
dynamique venant du sol, il est fondamental de liaisonner entre eux les éléments de
fondations de la structure porteuse. Ces liaisons dites "parasismiques" ont souvent une
incidence sur le projet architectural en ce sens qu'elles interfèrent avec les autres contraintes
du projet (réseaux et gaines au niveau des fondations).

Les points d'appui d'un même bloc de construction doivent être solidarisés, par exemple par
un réseau bidimensionnel de longrines, tendant à s'opposer à leur déplacement relatif dans
le plan horizontal (fig. 10.13a). La liaison peut également être assurée par le plancher du
vide sanitaire dont la sous-face n'est pas distante de plus de 120 cm de la base de la
fondation (fig. 10.11).

Dans certains cas particuliers (prise en compte dans les calculs des déplacements
différentiels, encastrement dans sol rocheux), on peut se dispenser de la solidarisation.

106
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 10.11. - Solidarisation des points d'appui par plancher. Dans ce cas la distance de la base de la fondation à
la sous-face du plancher ne doit pas dépasser 1,20 m.

Liaisonnement avec la structure

Sauf cas particuliers, il doit être établi entre la structure et ses fondations une liaison tendant
à s'opposer à leur déplacement relatif (Règles PS 92, article 4.3.4).

Construction sur terrain "plat"


Construction sans partie enterrée

Les précautions et les dispositions à prendre sont identiques à celles mises en oeuvre pour
les fondations en zone non sismique (DTU 13.1 : gel, etc.). Cependant, il faut veiller à ce que
les fondations soient suffisamment encastrées afin de pouvoir résister aux efforts
horizontaux dans les deux directions. Il peut être nécessaire de réaliser des bêches.


Construction avec partie enterrée

Dans les cas les plus courants, l'existence d'un sous-sol permet l'ancrage satisfaisant du
bâtiment. En présence d'une nappe phréatique, la surpression dynamique de l'eau doit être
prise en compte pour la stabilité de l'ouvrage.

Construction sur terrain en pente

La stabilité du talus doit être examinée. "Il doit être vérifié que les talus et versants naturels
restent stables sous l'action du mouvement de calcul compte tenu des charges apportées
par les constructions, et dans leur configuration définitive" (Règles PS 92, article 9.2). La
figure 10.12 montre les surfaces de glissement les plus critiques.

Fig. 10.12. - Zone d'influence délimitant les surfaces de glissement les plus critiques (Règles PS 92).

Les fondations en amont ne doivent pas solliciter les fondations situées en aval (ceci dépend
de l'angle de pente et de la nature du sol). Le liaisonnement des semelles situées à des
niveaux différents est plus délicat à réaliser que sur sol plat ou à faible pente (fig. 10.13).

Pour les constructions avec au moins un niveau enterré (partiellement ou totalement), les
précautions et dispositions à prendre sont identiques à celles sur terrain plat; les problèmes
sont accentués par la pente du terrain.

107
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

longrine

a) Liaison par longrines

_I ' ___ l I,____

b) Liaison par voiles d'une épaisseur minimale de 15 cm

Fig. 10.13. - Niveaux de fondations décalés.

Joints de fractionnement

Dans le cas où la configuration et la nature du sol de fondation entre deux blocs de


construction seraient de nature et de caractéristiques différentes (tassements différents,
mouvement sismique différent), il est alors nécessaire de créer un joint de rupture (joint de
tassement) permettant d'assurer l'indépendance de chaque bloc (fig. 10.14).

Cette question peut devenir un vrai problème pour les concepteurs si les études préalables
ont été insuffisantes et si l'hétérogénéité de sol n'est détectée qu'au moment où le projet est
"bouclé", voire le chantier commencé, en raison de l'incidence du positionnement du joint
dans la superstructure.

!...-.----

Fig. 10.14. - Joint de tassemènt. A la différence d'un simple joint de dilatation, ce joint traverse les fondations.

En présence d'une nappe phréatique, ou pour éviter les infiltrations d'eau en infrastructure,
des dispositifs d'étanchéité spéciaux (joints "Water-stop") permettant les déplacements
relatifs doivent être mis en place (fig. 10.15).

108
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

. ....,,

Fig. 10.15. Détail d'un joint de type 'Water-stop".


-

10.3.3. Fondations superficielles

Types et domaines d'utilisation

Les fondations superficielles sont employées lorsque le "bon sol", sol compact et homogène,
se trouve à faible profondeur par rapport au plancher le plus bas. Elles sont réalisées en
béton armé selon le DTU 13.1 qui fixe les différentes modalités de calculs, d'exécution et de
contrôle. Suivant la géométrie de la construction, l'environnement, les descentes de charge
et les caractéristiques mécaniques du sol d'assise, on utilise :

- semelles isolées ;
- semelles filantes ;
- radiers.

Semelles isolées - semelles filantes - radiers partiels

Lorsque les dimensions des fondations sont relativement moins importantes que les

distances séparant les éléments porteurs (descentes de charges modestes), on utilise

généralement des semelles isolées sous les poteaux et des semelles filantes sous les murs.

Les semelles doivent alors être reliées afin de solidariser les points d'appui (cf. plus haut). La

liaison peut-être effectuée par :

- un plancher situé à 1,20 m au plus au-dessus de la sous-face des semelles (fig. 10.11) ;

- un maillage de semelles ;

- des longrines situées à 1,20 m au plus de la sous-face des semelles (fig. 10.13a, 10.16) ;

- un dallage armé, ancré dans les semelles.

semelle
semelle filante
isolée

longrine longrine

Fig. 10.16. Solidarisation des semelles par des longrines.


-

109
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Radier général

Lorsque les dimensions des fondations calculées sont relativement importantes par rapport
aux distances séparant les éléments porteurs (descentes de charges élevées), on utilise
généralement un radier général sous poteaux et murs.

Le radier peut être simple ou nervuré. Il fait également fonction de liaisons parasismiques en
empêchant les déplacements différentiels horizontaux des murs et poteaux (fig. 10.17).

'--radier radier

Fig. 10.17. Radier général.


-

Lorsque cette possibilité existe, le choix d'un radier général peut s'avérer avantageux dans
certains cas :

- si le niveau supérieur du radier correspond au niveau du "plancher" le plus bas, il permet


de faire l'économie d'un plancher ou d'un dallage ;

- dans le cas de fondations dans la nappe phréatique, le radier constitue, en complément de


sa fonction "porteuse", un support résistant de cuvelage ; il doit alors être calculé et conçu
selon le DTU 14.1 Cuvelage.

10.3.4. Fondations profondes

Types et domaines d'utilisation

Les fondations profondes sont employées lorsque les couches superficielles de terrain sont
de qualité médiocre. Elles sont réalisées selon le DTU 13.2 qui fixe les différentes modalités
de calculs, d'exécution et de contrôle.

Suivant la géométrie de la construction, l'environnement, les descentes de charge, les


caractéristiques et la profondeur du sol d'assise, on utilise les types de fondations profondes
suivantes:

puits;

pieux;

barrettes;

micropieux.

L'emploi de fondations profondes inclinées est interdit (Règles PS 92, article 9.321 2).

110
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Les massifs isolés des éléments de fondations profondes doivent être reliés par un système
de liaisons parasismiques (longrines, dallage armé) situé à 1,20 m au plus au-dessus de la
sous-face des massifs (fig. 10.18).

L'utilisation de fondations profondes et leur adaptation au sol (nature, profondeur) fait qu'il
peut arriver que le centre de torsion de l'ensemble des fondations se trouve notablement
décalé par rapport à celui du contreventement de la structure. Dans la mesure du possible,
cette situation est à éviter.

longrine

< 120
' ,
.... .

\
-

Fig. 10.18. - Liaisonnement des têtes de pieux par des longrines.

Puits

Les puits sont généralement utilisés lorsque le sol d'assise n'est qu'à quelques mètres de
profondeur. Cette solution ne nécessite pas de matériel spécialisé. Elle est peu coûteuse si
la profondeur du puits est modeste.

L'article 9.324 des Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation des puits (définition
forfaitaire des armatures). En zone sismique, les puits sont obligatoirement armés
(fig. 10.19).

- tête dè puits

'l .

> 120

Fig. 10.19. - Puits de fondation armé. L'armature des puits pénètre dans les semelles.

111
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Barrettes en béton moulé dans le sol

Ce type de fondations est utilisé généralement pour reprendre des descentes de charges
élevées, associées à des efforts horizontaux importants. Il s'agit d'une solution qui nécessite
du matériel spécialisé "lourd" (fig. 10.21).

Les barrettes de différentes formes (1 T H L, fig. 10.20) forment généralement un réseau


orthogonal, constituant ainsi un système de fondation complet.

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Sirnpl.e.. eri J-o iK I


Fig. 10.20. Formes diverses de barrettes (section).


-

L'article 9.323 des Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation des barrettes. Les barrettes
isolées sont considérées comme des pieux moulés dans le sol. Elles doivent être armées sur
chacune de leur face.

Les barrettes ont en général une épaisseur de 60 à 80 cm et une largeur de 2 à 6 m. La


hauteur, fonction de la profondeur du sol d'ancrage, est couramment de 30 à 50 m. Elle a
comme limite celle des engins de forage (100 m pour l'hydrofraise).

Le niveau d'encastrement souhaité dans le bon sol dépend des caractéristiques du sol et de
la structure. Il est déterminé après étude.

La liaison entre les barrettes et la superstructure est nécessairement un encastrement.

Fig. 10.21. - Cage d'armature d'une barrette. Sa mise en place nécessite un outillage lourd.

112
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Pieux

Les pieux constituent des fondations profondes fréquemment utilisées. Leur mise en place
nécessite généralement du matériel spécialisé "lourd''. (fig. 10.22). Ils peuvent reprendre des
charges verticales élevées, mais des charges horizontales modestes. Pour cette raison, il est
préférable d'encastrer la superstructure dans le sol, les déformations des pieux suivant alors
celles du sol. Si ce n'est pas possible, l'emploi de barrettes est préférable en raison de leur
rigidité.

Il est également important d'identifier le tassement potentiel du sol, surtout si celui-ci n'est
pas traité, afin d'en tenir compte dans les hypothèses d'encastrement avant et après séisme
(pour éviter le cisaillement des têtes de pieux).

Classification des pieux selon le mode de fonctionnement :

• Pieux appuyés en pointe

Ce type de pieux convient parfaitement à la construction parasismique. L'attention doit être


portée sur l'éventualité d'un frottement négatif qu'il est nécessaire de prévenir, par exemple
par une gaine autour des pieux.

• Pieux flottants

La capacité portante de ces pieux est due au frottement latéral. Leur comportement sous
séisme s'est avéré décevant ; ils ont parfois été arrachés, ce qui a entraîné le basculement
de la superstructure (fig. 10.22). Lorsque d'autres alternatives de fondation sont
envisageables, l'emploi des pieux flottants en zone sismique est fortement déconseillé.

Fig. 10.22. - Arrachement de pieux flottants lors du séisme du Mexique, 19 septembre 1985.

Classification des pieux selon le matériau et le procédé de mise en œuvre :


Pieux en béton moulé dans le sol

Il s'agit de pieux forés dans le sol par des moyens mécaniques (tarière) sous protection ou
non d'une boue de forage. Le diamètre maximum est limité par les caractéristiques des
engins de forage, généralement à 1,20 m.

L'article 9.322 des Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation de ces pieux.
Contrairement à leur emploi en d'autres zones, en zone sismique, les pieux doivent
obligatoirement être armés sur toute leur longueur.

113
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"


Pieux en béton armé préfabriqué

Ces pieux sont en béton armé ou précontraint. L'article 9.325 des Règles PS 92 fixe leurs
modalités de réalisation. Toutes les dispositions relatives aux pieux moulés et aux barrettes
sont applicables.

Les pieux fabriqués sur chantier ou en usine sont mis en place :

- soit par enfoncement dans le sol par effet dynamique (par battage ou par vibrations);
- soit dans un préforage de dimensions ajustées et "collées" par un coulis de ciment.

• Pieux battus métalliques

Il s'agit de pieux métalliques tubulaires, pieux de section en forme de H, caissons de


palplanches ou palplanches mis en œuvre par battage ou vibration. L'article 9.326 des
Règles PS 92 fixe les modalités de réalisation de ces pieux.

La liaison avec la structure doit constituer un encastrement effectif du pieu dans la structure.


Pieux injectés sous pression

Le pieu foré injecté sous haute pression est un pieu de diamètre supeneur ou égal à
250 mm. Le forage est équipé d'armatures et d'un système d'injection constitué par un ou
plusieurs tubes à manchettes (TAM). Lorsque l'armature est un tube métallique, ce dernier
peut faire office de tube à manchettes. L'armature peut également être constituée par des
profilés H ou des caissons de palplanches. Le scellement dans le terrain est effectué par
injection sélective sous haute pression d'un coulis ou d'un mortier à partir d'un obturateur
simple ou double.

Dans les sols mous et pour les petits diamètres ou les grands élancements, ce type de pieu
doit être vérifié au flambement.

Micropieux

Les pieux d'un diamètre inférieur à 250 mm sont des micropieux. L'utilisation des micropieux
est devenue courante. La technique nécessite du matériel spécialisé "léger", les armatures
utilisées sont très souvent des tubes "pétroliers" (haute performance mécanique à vérifier) à
coût compétitif (fig. 10.23). Les micropieux sans tubes, en barres scellées au coulis, ne
conviennent pas. Les capacités portantes de 50 à 1 OO tonnes par micropieux sont
facilement atteintes pour des tubes de diamètre 100 mm environ (en faisant varier
l'épaisseur des tubes, par double tubage ou par adjonction de barres intérieures). En zone
sismique, le double tubage sur la hauteur du sol médiocre devrait être préféré.

Fig. 10.23. - Micropieux en « tubes pétroliers » avec leurs manchons de liaison et manchettes d'injection.

114
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

structure
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forage mise en place injection liaison avec
la
armatures et structure
système d'injection

Fig. 10.24. - Principe de réali sation des micropieux.

Les micropieux doivent être calculés au flambement. Leur liaison avec la structure doit
constituer un encastrement effectif dans la structure et les éléments de liaisons doivent être
correctement frettés pour résister à tout éclatement (fig.10.25). L'article 9.3.2.7. des Règles
PS 92 fixe les modalités de réalisation des micropieux.

Fig. 10.25. - Exemple d'ancrage de la tête d'un micropieu.


Micropieux de type I

Etant non armés, ces micropieux sont interdits en zone sismique.


Micropieux de type Il

Le forage est équipé d'armatures et rempli d'un coulis ou de mortier de scellement par
gravité ou sous une très faible pression au moyen d'un tube plongeur.


Micropieux de type 111

Le forage est équipé d'armatures et d'un système d'injection. L'injection est faite en tête à
une pression supérieure ou égale à 1 MPa. Elle est globale et unitaire (IGU).


Micropieux de type IV

Le forage est également équipé d'armatures et d'un système d'injection. On procède à


l'injection à l'obturateur simple ou double d'un coulis ou mortier de scellement à une pression
d'injection supérieure ou égale à 1 MPa. L'injection est répétitive et sélective (IRS).

115
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

10.3.5. Fondations particulières

Dans certains cas particuliers, si les efforts transmis par la structure étaient repris seulement
par les fondations courantes décrites plus haut, la stabilité de l'ouvrage ne serait pas
assurée. On est donc amené à utiliser des dispositifs particuliers de fondations.

Les figures 10.26 et 10.27 montrent des mesures visant à prévenir le décollement de
fondations d'une construction implantée sur un terrain en pente.

Fig. 10.26. - Equilibrage par lestage à l'arrière du bâtiment (cas d'un petit bâtiment et d'un sol en aval médiocre).

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a) Ancrages verticaux destinés à prévenir b) Ancrages horizontaux (cas d'une butée du


le décollement des fondations en amont terrain aval insuffisante)

Fig. 10.27. - Equilibrage des fondations par ancrages passifs.

116
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

11. ISOLATION PARASISMIQUE

11.1 NOTION D'ISOLATION PARASISMIQUE

Les dommages sismiques occasionnés aux constructions sont dus aux déformations qui se
produisent pendant les oscillations de la superstructure (fig. 11.1 et 11.3b). Ces oscillations,
correspondant au passage d'ondes sismiques, sont entraînées par les déplacements du sol
d'assise auquel les constructions sont mécaniquement couplées par leurs fondations.

Fig. 11.1. - Dommages dus à des oscillations importantes de la superstructure


(séisme de Kobé, Japon, 17 janvier 1995).

117
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Une protection sismique efficace des ouvrages consiste à les isoler des oscillations du sol.
Cette isolation ne peut être totale, mais elle permet souvent de réduire les charges
sismiques en superstructure par un facteur 5 ou 6 et donc de prévenir les dommages
significatifs au bâtiment et à l'équipement.

Il s'agit d'une stratégie de protection différente de celle des règles parasismiques.

>- Les règles PS visent à la sauvegarde des personnes, éventuellement au prix de


dommages structuraux acceptés, dommages économiquement réparables ou non,
selon l'intensité du séisme. Une telle construction peut donc nécessiter la démolition
après un séisme particulièrement destructeur.

>- L'isolation parasismique vise non seulement à sauvegarder les vies humaines, mais aussi
à prévenir les dommages significatifs à la structure, aux éléments non structuraux
et à l'équipement. Un bâtiment isolé est donc censé être opérationnel immédiatement
après un séisme. Cet objectif peut être requis notamment pour les hôpitaux, casernes de
pompiers, centres décisionnels ou autres bâtiments stratégiques en cas de crise.

11.2. PRINCIPE D'ISOLATION PARASISMIQUE

L'isolation des bâtiments s'effectue au moyen d'appareils d'appuis dont la rigidité horizontale
est beaucoup plus faible que celle de la structure. Ces appareils, appelés appuis
parasismiques ou isolateurs, sont placés entre les fondations et la superstructure, entre le
sous-sol et le rez-de-chaussée ou entre le rez-de-chaussée et le 1er étage (fig. 11.2). Une
inspection régulière des appuis doit être prévue, ainsi que leur éventuel remplacement.

Les appuis autorisent des déplacements relatifs horizontaux entre la superstructure et les
ouvrages solidaires du sol, donc le découplage· de leurs oscillations. Dans la direction
verticale, ils doivent être rigides sous peine de balancement, qui serait inacceptable.

Les déplacements imposés à la construction par les secousses du sol se localisent


principalement au niveau des appuis, conçus pour les supporter sans dommages (fig. 11 .3a
et 11.4). Les charges sismiques sont réduites en raison de ces déplacements, dont
l'importance peut être limitée par adjonction d'amortisseurs.

La superstructure doit être suffisamment rigide pour se déplacer sur les appuis comme un
bloc quasi indéformable (fig. 11.3a). C'est ce comportement qui prévient les dommages.

Par ailleurs, le sol d'assise doit être suffisamment ferme afin que les appuis ne subissent pas
de tassements différentiels.

Il est à noter que la conception des isolateurs doit être confiée à un bureau d'études
spécialisé, le procédé n'étant pas traditionnel.

118
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

a) Différentes localisations des appuis parasismiques

b) Isolateur en caoutchouc fretté, placé entre la superstructure et les fondations. On aperçoit le départ des
longrines reliant les semelles qui supportent les isolateurs

Fig. 11.2. - Localisation des appuis parasismiques.

119
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

ô faible
ô important

,. ...
,. ...

a) Construction sur appuis b) Construction sans appuis


parasismiques

Fig. 11.3. - Oscillations des structures avec et sans appuis parasismiques.

+-•1

Fig. 11.4. - Isolateurs en élastomère fretté. Les déplacements horizontaux relatifs entre la structure et les
fondations sont obtenus par la distorsion de l'élastomère (caoutchouc ou Néoprène).

120
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

11.3. TYPES D'APPUI

Plusieurs types d'appui existent. Deux sont actuellement employés :

> appuis à élastomère fretté (caoutchouc ou Néoprène) : les déplacements horizontaux


requis sont obtenus par la distorsion de l'élastomère (fig. 11.4) ;

> appuis glissants : le glissement se produit à l'interface de deux plaques (fig. 11.Sa) ou à
l'intérieur d'un appareil d'appui à surface de glissement concave (fig. 11.Sb).

d 1.2 fois
le glissement maximal
,., +·
1
su tstn..sctur 1

Principe Détail d'u.n plot

a) Plaques de glissement. Afin d'éviter la formation d'une empreinte en l'absence prolongée de glissement, la
dureté de la plaque supérieure doit être plus grande que celle de la plaque inférieure

Coupe

Principe de fonctionnement
Isolation du bâtiment de la mairie de Hayward (Californie)

b) Appareil à surface de glissement concave

Fig. 11.5. - Appuis glissants.

121
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

11.4. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE L'ISOLATION


PARASISMIQUE

11.4.1. Avantages

,,.... Le niveau de protection pouvant être obtenu est très supérieur au niveau exigé dans les
règles parasismiques. Les ouvrages restent normalement opérationnels même après les
séismes violents alors que la résistance des constructions non isolées peut parfois être
précaire. Les dégâts aux éléments non structuraux et aux équipements, qui représentent
parfois un investissement considérable (dans le cas des hôpitaux par exemple), sont
faibles ou nuls.

,,.... La réduction des charges sismiques permet de calculer la structure en hypothèse de


comportement élastique. Ce calcul est bien maîtrisé et plus fiable que celui des
constructions habituellement susceptibles de subir des déformations plastiques, qui font
l'objet d'hypothèses approximatives.

,,.... La structure étant élastique, c'est-à-dire sans déformations permanentes, la dégradation


progressive de la construction est évitée.

,,.... Les appuis restent en principe intacts après un séisme et sont opérationnels vis-à-vis de
nouvelles secousses (répliques par exemple).

,,.... Les inconvénients liés à une forme asymétrique des bâtiments ou à leur complexité
formelle ou structurale sont limités, car le comportement d'une construction sur isolateurs
dépend principalement de la distribution de la rigidité de ces derniers et non plus de celle
de la structure. ·

11.4.2. Inconvénients

,,.... Tous les ouvrages traversant le niveau des appuis (escaliers, tuyauterie, ... ) ou reliant le
bâtiment avec ses abords immédiats (réseaux, marches extérieures, ...) doivent être
conçus de manière à tolérer sans dommages les déplacements relatifs de la
superstructure et des fondations (fig. 11.6 et 11.7). Ces mesures sont particulièrement
importantes dans le cas des réseaux de gaz, de protection contre l'incendie et des
réseaux contenant des fluides polluants.

,,.... Les joints de séparation éventuels entre deux bâtiments ou parties de bâtiment sur
isolateurs nécessitent des largeurs importantes en raison des déplacements de chaque
bloc, pouvant atteindre des valeurs décimétriques. Un couplage des blocs fractionnés
permet de réduire la largeur des joints.

,,.... Les transformations ultérieures de la structure, des cloisons, des façades et d'autres
éléments lourds ou rigides ne doivent pas modifier d'une manière significative le
comportement dynamique initial du bâtiment pris en compte pour le dimensionnement des
isolateurs, sous peine d'entraîner des coûts d'adaptation élevés.

122
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Fig. 11.6. - Lyres sur tuyauterie destinées à absorber les déplacements relatifs entre la superstructure et les
fondations.

a) Découplage de la marche solidaire du bâtiment, des b) Escalier ne reposant pas sur le sol du vide sanitaire
marches fondées sur le sol extérieur

Fig. 11.17. - Traitement d'escaliers traversant le plan des isolateurs.

11.5. INCIDENCE SUR LE COUT

L'isolation parasismique augmente en général le prix de revient des bâtiments, mais elle
offre une protection supérieure à la protection réglementaire. Toutefois, dans le cas des
bâtiments de six étages ou plus, elle peut être plus économique qu'une solution habituelle.
Par ailleurs, à performance égale, les bâtiments isolés sont plus économiques que ceux dont
la protection est assurée par des moyens classiques.

123
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

GLOSSAIRE

Les explications des termes du glossaire ne sont pas des définitions scientifiques ou
techniques complètes, mais des descriptions visant à préciser en quelques mots « l'idée »
principale à retenir.

Accélération nominale - Accélération du sol déterminée par la puissance publique, sur la


base de considérations socio-économiques, pour le calcul des ouvrages en zone sismique
suivant les Règles PS 92. Elle varie avec la zone de sismicité (0, la, lb, Il ou Ill) et avec la
classe de bâtiments (A, B, C, D), (cf. arrêté du 29 mai 1997 cité en bibliographie).

Accélérogramme - Enregistrement de l'accélération du mouvement du sol en fonction du


temps.

Aléa sismique régional- Probabilité pour une région de subir un séisme d'une intensité
donnée dans un laps de temps donné (1OO ans, 1000 ans, ...). Il ne tient pas compte des
phénomènes locaux qui peuvent notablement aggraver les effets du séisme sur un site
particulier. Le zonage sismique est basé sur l'aléa sismique régional.

Aléa sismique local Aléa sismique évalué pour un site. Il tient compte des conditions
-

locales: effets de site, effets induits, présence de failles, etc. (voir ces termes) et sert de
base pour l'élaboration des microzonages sismiques.

Amortissement (d'une structure en oscillation) - Capacité d'une construction à réduire


l'amplitude des oscillations par dissipation d'énergie dans les éléments structuraux et non
structuraux. L'amortissement est caractéristique de chaque type de structure. Il est exprimé
par le coefficient d'amortissement relatif qui est un des paramètres du calcul du
comportement dynamique. L'amortissement relatif représente un pourcentage de
l'amortissement critique, qui serait tel que le retour à la position d'équilibre après arrêt de
la sollicitation se ferait sans oscillation.

Amortisseur- Dispositif que l'on ajoute à une structure pour accroître de façon notable sa
capacité d'amortissement.

Amplitude d'une onde sismique - Déplacement maximal du sol par rapport à la position
initiale.

Articulation- Liaison entre deux éléments autorisant la variation de l'angle formé par ces
éléments. Il convient de distinguer les véritables articulations, permettant des rotations
notables, des pseudo-articulations qui sont des assemblages peu rigides dont la possibilité
de variation angulaire reste faible.

125
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Centre de rigidité (d'un niveau) - Centre obtenu en considérant les rigidités latérales des
différents éléments de contreventement vertical d'un même niveau. Il est caractérisé par le
fait que si une force horizontale y est appliquée, elle ne produirait qu'une translation du
niveau, sans aucune rotation sur lui-même.

Coefficient de comportement - Coefficient forfaitaire caractérisant la capacité d'une


structure à dissiper l'énergie dans le domaine des déformations non élastiques, c'est-à-dire
au prix de dommages.

Conception architecturale parasismique - Prise en compte, au stade de la conception


architecturale, des facteurs permettant de minimiser l'action sismique sur le bâtiment étudié
et d'améliorer son comportement lors des mouvements sismiques.

Confinement (d'un poteau ou d'une poutre en béton armé)- Mise en place de cadres ou
cerces à faible espacement, destinés à prévenir le flambage des armatures longitudinales et
l'éjection du béton.

Contrainte - Tension interne dans un matériau provoquée par l'action des charges. En
général, son intensité varie d'un point à l'autre.

Contreventement - Ensemble d'éléments de construction assurant la stabilité et la rigidité


d'un bâtiment vis-à-vis des forces horizontales engendrées par le vent, les secousses
sismiques ou autres causes. Il comprend des diaphragmes et des éléments verticaux
(contreventement vertical).

Contreventement vertical (élément de) - Elément assurant la stabilité d'une file de


poteaux. Il peut être constitué par un mur, par un portique ou par une travée triangulée.

Diaphragme- Ouvrage plan horizontal (plancher) ou incliné (versant de toiture) conçu pour
résister aux forces qui agissent dans son plan. Il doit transmettre les charges horizontales
sur les éléments verticaux de contreventement.

Dispositions constructives parasismiques - Dispositions complémentaires visant à


ancrer les éléments constructifs dans leur support, à les solidariser mécaniquement et à leur
conférer une bonne ductilité.

Dissipation d'énergie (par un bâtiment exposé à un séisme) - Transformation d'une


partie de l'énergie d'oscillation (énergie cinétique) en chaleur. Elle a pour conséquence la
diminution de l'amplitude des oscillations.

Dissipative (structure) - Structure capable de dissiper de l'énergie grâce à des


déformations inélastiques lors des sollicitations répétées.

Dissipative (zone) -Partie d'une structure où est principalement localisée sa capacité à


dissiper l'énergie reçue.

Ductilité- Capacité d'un matériau, et par extension celle d'un élément ou d'une structure, à

subir avant rupture des déformations plastiques (voir Plastique), sans perte significative de

résistance. Une ductilité importante permet :

- de prévenir une rupture brutale (fragile) de la structure et sa dislocation,

- de plafonner les charges sismiques,

- d'améliorer la résistance des éléments constructifs aux charges par redistribution des

contraintes sur les sections non endommagées.

126
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Effets de site - Amplification ou atténuation (par rapport à un site en rocher horizontal), du


mouvement du sol en surface, causée par les caractéristiques locales du site : topographie,
géologie, etc. (voir chapitre 3).

Effets directs d'un séisme - Effets dus aux seuls mouvements vibratoires du sol. Les effets
de site sont des effets directs.

Effets induits par un séisme Grands mouvements de sol et d'eau, pouvant être
-

destructeurs, générés par le séisme. Il peut s'agir :


- du déclenchement d'un phénomène latent par la mise en action des sols (glissements et
effondrements de terrains, éboulis, ...),
- de la genèse d'un phénomène spécifique, lié au caractère ondulatoire du mouvement
{liquéfaction des sols, tsunamis, seiches).

Elancement géométrique - Rapport de la longueur d'une pièce à sa plus petite dimension


transversale.

Elastique (déformation) Déformation réversible. Le retour à la position non déformée se

fait sans désordres après la suppression des charges qui ont provoqué la déformation,
contrairement à la déformation plastique (voir ce terme).

Elastomère fretté Couches alternées d'élastomère naturel (caoutchouc) ou synthétique


-

(Néoprène) et de plaques d'acier appelées frettes.

Epicentre (d'un séisme)- On distingue :


- l'épicentre instrumental qui est le point de la surface du globe situé à la verticale du foyer
d'un séisme
- l'épicentre macrosismique qui est le centre de la zone où les dégâts observés sont les
plus importants (zone pléistoséiste).
Les deux épicentres ne coïncident pas nécessairement ; par exemple, lors du séisme de
Spitak, Arménie (1988), on a observé un épicentre instrumental situé approximativement
20 km au nord de l'épicentre macrosismique.

Exigence de comportement Comportement sous charge requis pour une construction,


-

soit par application de la réglementation, soit par exigence spécifique du maître d'ouvrage.
Elle peut aller du simple non-effondrement à la préservation de l'intégrité de la structure et
de ses équipements. D'un point de vue mécanique, elle définit notamment le dépassement
accepté ou non de la limite d'élasticité.

Faille Fracture de l'écorce terrestre, provoquée par un glissement relatif des parties
-

séparées, dont les bords sont appelés« lèvres ». Le plan de glissement (plan de faille) est le
plus souvent oblique.

Faille active Faille sur laquelle un glissement s'est produit à une période géologique
-

récente et dont on présume qu'elle peut engendrer un séisme futur.

Flambage (ou flambement) Déformation latérale d'un élément élancé sous l'action d'une
-

compression axiale. Les poteaux, les voiles, les barres de contreventement, ..., sont sujets à
flambage.

Foyer (d'un séisme) lieu de l'écorce terrestre où est amorcée la rupture des roches qui
-

est à l'origine du tremblement de terre. Il est également appelé« hypocentre».

Fréquence d'oscillation Nombre de cycles d'oscillation par seconde


- (unité :

hertz= 1 cycle/seconde). Correspond à la valeur inverse de la période d'oscillation.

127
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Gousset - En charpente métallique, tôle permettant l'assemblage de plusieurs barres


convergentes. En ossature de béton armé, augmentation de la section des poutres au
voisinage des nœuds.

Hyperstatique (structure) Structure possédant des appuis et/ou des liaisons en nombre
-

supérieur à ce qui est strictement nécessaire à sa stabilité.

Intensité macrosismique (d'un séisme)- Degré d'effets sur l'homme, les constructions et
l'environnement, observés sur un site donné (l'intensité macrosismique est donc liée à un
site). Etant donné que l'importance des effets sismiques décroît avec la distance de
l'épicentre, l'intensité épicentrale est en général la plus élevée.
L'intensité est déterminée par référence à une échelle conventionnelle dite « échelle
macrosismique d'intensité». En Europe, on utilise actuellement l'échelle EMS 92 (European
Macroseismic Scale), comportant 12 degrés, dérivée de l'échelle MSK 64. Cette échelle
prend en compte les dommages occasionnés aux constructions parasismiques.

Isolateur parasismique Dispositif d'appuis placé entre une structure et ses fondations
-

pour réduire l'amplitude des oscillations sismiques qu'elle subit. Elle est donc partiellement
isolée des secousses du sol (voir chapitre 11 ).

Isostatique (structure) Structure ne possédant que les appuis et les liaisons strictement
-

nécessaires à sa stabilité.

Joint parasismique Joint de fractionnement d'un bâtiment en blocs de forme simple. Il


-

doit avoir une largeur suffisante pour prévenir l'entrechoquement des blocs adjacents
(minimum 4 cm en zones la et lb, 6 cm en zones Il et Ill) et être vide de tout matériau. En
zone sismique, les joints de dilatation et de tassement doivent être traités en tant que joints
parasismiques.

Limite d'élasticité- Intensité de la contrainte à laquelle se produit la rupture des matériaux


fragiles ou au delà de laquelle apparaissent les déformations irréversibles des matériaux
ductiles (non fragiles).

Liquéfaction du sol Transformation momentanée, par un séisme, de sols fins saturés


-

d'eau en un fluide dense sans aucune résistance au cisaillement.

Magnitude d'un séisme Mesure de la puissance du séisme considéré à son foyer. Elle
-

est généralement déterminée à partir de l'amplitude des secousses du sol et augmente avec
l'étendue de la rupture de la faille qui a déclenché le séisme. Dans les médias, elle est en
général appelée « degré sur /'échelle de Richter».

Microzonage sismique Zonage sismique à l'échelle d'une commune. Il prend en compte


-

les effets de site et les effets induits (aléa sismique local). Les cartes de microzonage sont
en général élaborées à une échelle de 1/5000 à 1/15000 et font partie des Plans de
prévention des risques (PPR), lorsqu'ils existent.

Nœud d'ossature - Intersection de poteaux et de poutres.

Ouvrage à risque normal ou ORN- Bâtiments, équipements et installations pour lesquels


les conséquences d'un séisme demeurent circonscrites à leurs occupants et à leur voisinage
immédiat.

128
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Ouvrage à risque spécial ou ORS - Bâtiments, équipements et installations pour lesquels


les effets sur les personnes, les biens et l'environnement de dommages même mineurs
résultant d'un séisme, peuvent ne pas être circonscrits au voisinage immédiat desdits
bâtiments, équipements et installations.

Parti architectural Composition d'ensemble d'un ou de plusieurs bâtiments, choisie parmi


-

différentes possibilités aptes à répondre au programme (préférences architecturales,


données du site, contraintes réglementaires, exigences financières, délais, etc.).

Parti constructif -Type de structure choisi entre les différents systèmes constructifs
possibles pour réaliser le parti architectural.

Période d'oscillation- Durée d'un cycle d'oscillation (unité: seconde). Elle correspond à la
valeur inverse de la fréquence d'oscillation (unité : hertz).

Période propre d'oscillation (d'un bâtiment) Période à laquelle un bâtiment oscille


-

librement dès l'arrêt des oscillations forcées et jusqu'à l'amortissement complet du


mouvement. Elle est estimée pour chaque type de structure en fonction de ses
caractéristiques mécaniques et géométriques. Les structures dites «rigides » ont des
périodes propre,s très courtes (de l'ordre de 0, 1 à 0,3 seconde). Les structures dites
«flexibles » ont des périodes plus longues (pouvant aller jusqu'à plusieurs secondes). La
période propre d'un bâtiment est une notion importante en conception parasismique, car si
elle est proche ou identique à celle du sol d'assise, le bâtiment entre en résonance avec ce
dernier, ce qui peut lui être fatal. On devrait donc concevoir les constructions de manière que
leur période propre soit très différente de celle du sol (voir chapitre 5).

Plastique (déformation) Déformation irréversible des éléments constructifs réalisés en


-

(cf. Ductilité). Ce type de déformation se produit au-delà de la limite


matériaux ductiles
d'élasticité et peut donner lieu à une importante dissipation d'énergie, donc à une diminution
de l'amplitude des oscillations.

Portique ou cadre rigide -Structure composée de poteaux et de poutres rigidement liés


ensemble. L'angle qu'ils forment est donc conservé même lorsqu'ils sont déformés sous
l'action de charges. Par opposition, les poteaux et les poutres articulés, à angles variables,
forment des cadres non rigides. Les portiques peuvent être simples (à une travée), multiples
(à plusieurs travées), à étages ou multiples étages. Ils constituent des éléments de
contreventement vertical des bâtiments (voir chapitre 7).

Réponse d'une structure au séisme Amplification (cas général) ou atténuation par la


-

structure des secousses subies au niveau de ses fondations. Elle est caractérisée par les
accélérations, les vitesses et les déplacements de ses éléments, notamment des principales
masses que sont les planchers et les toitures.

Résonance (d'un bâtiment avec le sol) Oscillation en phase d'un bâtiment et de son sol
-

d'assise. Elle a pour conséquence une augmentation rapide de l'amplitude des oscillations.
C'est un des phénomènes les plus destructeurs lors d'un tremblement de terre.

Risque sismique - Probabilité, pour une période de référence, de pertes de biens,


d'activités de production et de vies humaines, exprimée en coût ou en pourcentage. Il peut
être évalué pour un ouvrage, une commune, une région, .. .

129
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Rotule plastique - Zone d'un élément de structure (poteau, poutre, voile, ... ) qui a subi des
déformations plastiques. Une fois franchie la limite de comportement élastique, une telle
zone autorise une rotation importante sur son axe des parties de l'élément situées de part et
d'autre, sans perte significative de résistance.

Rupture ductile- Rupture précédée de déformations plastiques notables (cf. Ductilité).

Rupture fragile- Rupture soudaine et quasi instantanée.

Seiche - Oscillation de l'ensemble du volume d'eau d'un réservoir naturel (lac, étang) ou
artificiel.

Spectre de réponse - Courbe permettant de calculer l'action sismique sur une structure.
Les règles parasismiques utilisent des spectres de réponse.

Stabilité d'ensemble - Capacité d'une structure à conserver sa géométrie (positions


mutuelles de ses éléments) et sa position (non-glissement, non-renversement) sous l'action
des charges. Elle est obtenue par les liaisons entre ses divers éléments, par le
contreventement, et par son ancrage au sol. La stabilité d'ensemble requiert que la stabilité
de forme et la résistance de ses éléments soient assurées.

Stabilité de forme- Capacité d'une structure ou d'un de ses éléments à conserver sa forme
sous l'action des charges, aux petites déformations élastiques près. L'instabilité de forme,
qui est due à un manque de rigidité transversale, affecte les éléments élancés ou à parois
minces qui sont mis hors service par cloquage, flambage, déversement, etc., avant que la
résistance de leur matériau soit épuisée par ailleurs.

Tsunami - Grande onde engendrée par un séisme sous-marin, pouvant traverser un océan
en quelques heures (raz-de-marée d'origine sismique). Un tsunami d'importance locale peut
être engendré également par un glissement de terrain dans la mer ou dans un lac.

Vulnérabilité d'une construction aux séismes - Importance des dommages attendus lors
d'un séisme d'une intensité donnée. Elle est en général exprimée en pourcentage du coût de
la construction ou sur une échelle variant de 0 (aucun dommage) à 1 (perte totale).

Zonage sismique - Division d'un territoire en zones en fonction de sa sismicité. On


distingue le zonage physique dont les limites des zones sont déterminées en fonction de
l'aléa sismique, et le zonage réglementaire, issu du zonage physique, dont les limites des
zones suivent le découpage administratif du territoire en cantons.

Zone critique- Région d'une structure où sont principalement concentrées les sollicitations
d'origine sismique. Au-delà de la limite d'élasticité, la zone aura un comportement dissipatif
ou subira une rupture fragile, ce dernier cas étant à éviter.

130
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

BIBUOGRAPHIE

Ouvrages sur la conception parasismique des bâtiments


1. Building configuration and seismic design. Arnold C., Reitherman R., New York, Wiley,
1985.
2. La construction en zone sismique. Davidovici V., Paris, Editions du Moniteur, 1999.
3. Construire parasismique. Zacek M., Marseille, Editions Parenthèse, 1996.
4. Guide de construction parasismique des habitations individuelles. Ouvrage collectif,
Paris, SEDIMA, 1982.
5. The home builder's guide for earthquake design {ATC-4-1), Berkeley, ATC, 1980.
6. Guide CP-Ml Antilles : construction parasismique des maisons individuelles aux Antilles,
Recommandations AFPS tome IV, Ministère de !'Environnement et Ministère de
!'Equipement, Paris, 2001.

Décrets et arrêtés

Bâtiments
Décret n° 91-461 du 14 mai 1991 relatif à la prévention du risque sismique.

Décret n° 2000-892 du 13 septembre 2000 portant modification du Code de la construction

et de l'habitation et du décret n° 91-461 du 14 mai 1991.

Arrêté du 29 mai 1997 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique

applicables aux bâtiments de la catégorie dite « à risque normal ».

Arrêté du 10 mai 1993 fixant les règles parasismiques applicables aux installations soumises

à la législation sur les installations classées.

Aménagement
Décret n° 95-1089 du 5 octobre 1995 relatif aux plans de prévention des risques naturels
prévisibles.

Règles parasismiques
1. Règles de construction parasismique applicables aux bâtiments, dites « Règles PS 92 »
(norme P 06-013), Paris, Editions Eyrolles, 1996, et amendements A1 (norme NF P 06-
013/A1) de février 2001.
2. Règles de construction parasismique des maisons individuelles et des bâtiments
assimilés, dites «Règles PS-MI 89" révisées 1992 » (norme P 06-014), Paris, Afnor,
1995, et amendements A1 (norme NF P 06-014/A1) de février 2001.

Autres publications
Cahiers techniques de l'AFPS (23 cahiers au 31.09.2000).

Rapports de missions postsismiques (Mexico 1985, Kobé 1995, Izmit 1998, ...), Paris, AFPS.

Actes des colloques nationaux sur le génie parasismique, Paris, AFPS.

Actes de journées d'études, Paris, AFPS.

131
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

ADRESSES UTILES

La liste des adresses utiles ne prétend pas être exhaustive.

Formations en conception parasismique des bâtiments

• DPEA « Construction parasismique », Ecole d'architecture de Marseille, 184 avenue de


Luminy, 13288 Marseille cedex 9.
Tel.: 04.91.82.71.41 - fax: 04.91.82.71.80
e-mail: zacek@marseille.archi.fr

• Stages de formation en construction parasismique, Les Grands Ateliers de l'Isle


d'Abeau, Maison Levrat, rue du Lac, BP 53, 38092 Villefontaine cedex
Tél.: 04.74.95.48.91 - fax: 04.74.95.64.21 - e-mail: grands.ateliers@grenoble.archi.fr

Organismes pouvant être consultés

Tous sujets
Association française du génie parasismique (AFPS)
28, rue des Saints-Pères, 75343 Paris cedex 07
tél.: 04.44.58.28.40 - e-mail: afps@mail.enpc.fr

Architecture et construction parasismique


CETE Méditerranée
BP 37000, 13791 Aix-en-Provence cedex 3
Tél. : 04.42.24.76.76 - fax: 04.42.24.71.41
e-mail: guy.jacquet@equipement.gouv.fr et claude.michel@equipement.gouv.fr

Groupe ABC - Ecole d'architecture de Marseille-Luminy


184 avenue de Luminy, 13288 Marseille cedex 9.
Tél. : 04.91.82.71.41 - fax: 04.91.82.71.80
e-mail: zacek@marseille.archi.fr

Aléa sismique, risque sismique et géotechnique


BRGM - Service« Aménagement-risques naturels»,
114 avenue de Luminy, 13009 Marseille
Tél.: 04.91.71.74.74 - fax: 04.91.17.74.75

132
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Sites WEB

AFPS : Association française du génie parasismique France


http://www.afps-seisme.org

Le site présente les activités menées par l'AFPS dans les domaines liés au risque sismique, les
publications disponibles, des informations sur les séismes récents, ainsi que l'actualité sismique et
parasismique.

EASY : Earthquake Engineering Slide Information System Slovénie


http://www.ikpir.fagg.uni-lj.si/easy/ang/INDEX.HTM
Enseignements de séismes majeurs

Le noyau de ce site consiste en 500 diapositives décrivant les dégâts causés par quatre tremblements
de terre majeurs : (Montenegro (1979); Mexico (1985); Northridge (1994); et Kobe (1995)).
L'ensemble constitue un document de référence, mais il s'agit avant tout d'un outil d'enseignement.
Dans cet esprit, les diapositives sont commentées en détail, classées et étiquetées par mot-clef. La
navigation est conviviale et efficace. Les textes informent et sensibilisent. Deux langues sont
proposées, l'anglais et le slovène. L'extension des outils de recherche par mot clé dans une autre
langue est facile a mettre en place, mais la traduction des commentaires nécessite beaucoup de
travail. Le site indique la personne à contacter pour proposer une traduction dans une autre langue.
Existe en CD ROM.

The Earthquake Hazard Centre (EHC) Nouvelle-Zélande


http://www.ehc.arch.vuw.ac.nz/

Le EHC est un réseau d'information et de diffusion sur la construction parasismique dans les pays en
voie de développement, financé par le (British) Commonwealth Science Council. On peut y trouver les
'lettres du EHC' paraissant tous les trois mois en anglais. Cette publication :
Met à disposition des fiches d'information sur les principes de base de la conception parasismique.
*

Propose des revues et résumés d'articles sur la résistance des constructions 'artisanales', donnant
*

et expliquant les bonnes règles de construction pour une meilleure résistance au séisme.
Contient également des références de livres et guides au contenu très pragmatique, destinés aux
*

professionnels de la construction dans les pays en voie de développement.


Le site rassemble les adresses d'autres sites sur la prévention des dommages sismiques.

EQNET: Earthquake Hazards Mitigation Information Network Etats-Unis


http://www.eqnet.org/

Il s'agit d'une compilation des ressources internet relatives aux risques sismiques. Les liens mènent à
des informations aussi diverses que des banques de données de sismologie, des références de
guides ou recommandations, des textes de loi ou programmes nationaux de prévention.

The Earthquake Shake-teaser Etats-Unis


http:/www.thetech.org/exhibits events/online/q uakes

La partie « séismes » de The Technical museum of innovation, est un exposé de vulgarisation de


techniques et phénomènes liés aux séismes. Avec des illustrations, exemples et comparaisons
parlantes, les auteurs initient aux phénomènes physiques élémentaires liés à la naissance,
propagation et description quantitative des tremblements de terre. Aucun bagage scientifique n'est
nécessaire. On y trouve aussi un historique des grands évènements sismiques californiens.
Malheureusement, on n'y parle jamais de la construction parasismique.

133
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Earthquake Effects in Kobe, Japan Etats-Unis


http://www.seismo.unr.edu/ftp/pub/louie/class/100/effects-kobe. html

Ce site contient des photos commentées en anglais des effets du séisme de Kobe le 17/01/95. Les
thèmes abordés sont assez complets : tectonique des failles, dommages structuraux globaux et
locaux, liquéfaction, effets secondaires (feu}. Il s'adresse plutôt à un public sans connaissances
particulières dans le domaine parasismique. En fait, l'adresse ci-dessus n'est qu'une page (très
complète} d'un cours plus vaste de géotechnique sismique.

Applied Technology Council (ATC) Etats-Unis


http://www.atcouncil.org

Le site propose des informations et publications sur la construction parasismique.

Multidisciplinary Center for Earthquake Engineering Research (MCEER) Etats-Unis


http://mceer.buffalo.edu

Le site offre des informations diverses et des publications concernant les séismes.

National Information Service for Earthquake Engineering Etats-Unis


http://nisee.berkeley.edu

Le site propose des informations, publications, rapports, cours de génie parasismique, ainsi que de
nombreuses photos concernant 94 séismes majeurs et les dommages sismiques aux constructions.

Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement France


http://www.prim.net

Le site compile la réglementation relative aux risques majeurs, les organismes impliqués, les actions
menées par le MATE ou les rectorats, des informations pédagogiques sur la notion de risque majeur.
Un renvoi sur un autre site du ministère permet d'avoir des fiches très bien faites.

Institut des risques majeurs France


http://www .irma-grenoble.com

Une organisation liée à l'information de la population, la prévention dans la région Rhône-Alpes. Le


site est en cours de construction mais possède d'ores et déjà une bibliographie complète sur les
différents risques naturels ou technologiques.

Les catastrophes naturelles France


http://www.prevention2000.orglcat naVindex.htm

Un site bien organisé mettant en avant les travaux d'élèves liés aux catastrophes naturelles, mais
aussi synthétisant les sites français d'organisations ayant les mêmes préoccupations de prévention
des catastrophes naturelles.

Serveur ICARISK France


http://www.icarisk.gp

Ce site est dédié aux risques naturels associés aux Antilles-Caraïbes. Il est très pédagogique et bien
fourni en photos et schémas. Il aborde, outre la définition et l'étude des phénomènes, les outils de
prévention et de protection.

134
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Préfecture de Guadeloupe France


http://www.guadeloupe.pref.gouv.fr/accueil.htm

La Guadeloupe étant particulièrement exposée aux risques liés aux cyclones, volcanisme et séismes,
elle a organisé un site permettant de mettre en rapport les différents acteurs intéressés par ces
thèmes.

BRGM : Bureau de recherches géologiques et minières France


http://www.brgm.fr

Le site concernant les Antilles aborde différents risques auxquels sont confrontés la Martinique et la
Guadeloupe (définition, évaluation de l'aléa, prévention).

National Geophysical Data Center (NGDC) Etats-Unis


http://www.ngdc.noaa.gov

On trouvera diverses informations relatives aux risques majeurs (tremblements de terre, éruptions
volcaniques, tsunamis, glissements de terrain), des diapositives commentées concernant certains
dommages occasionnés lors d'évènements majeurs. On aura aussi accès à des banques
d'enregistrements sismiques.

Réseau de surveillance sismique des Alpes (SISMALP) France


http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr

Les enregistrements des derniers séismes dans les Alpes, des photos de tremblements de terre et du
matériel d'enregistrement, plus des liens vers les autres réseaux de surveillance français.

http://sismalp.obs.ujf-grenoble.fr/pedagogie.htm

Un cours sur les séismes, le mécanisme de rupture, les paramètres les caractérisant, plus une
application permettant de manipuler en ligne un sismographe virtuel.

Prévention du risque sismique dans l'Aude France


http://www.aude.pref .gouv .fr/ddrm/risque-seis/seis3 .html

Cartes de sismicité historique et instrumentale dans la chaîne pyrénéenne, zonage sismique de la


région et aspects réglementaires.

Observatoire de physique du globe de Strasbourg France


http://eopg.u-strasbg.fr

Le site pédagogique français : comment tout savoir sur les séismes, le calcul de la magnitude, de la
distance épicentrale, la sismicité en France, l'instrumentation, plus des liens avec des sites à vocation
pédagogique.

Université de Laval, Québec : la planète Terre (en français) Canada


http://www.qgl.ulaval.ca/planete terre.html

Tout sur notre planète, cours de tectonique des plaques, géologie, les phénomènes se produisant
sous et sur la surface de la Terre. Ce site est agrémenté de photos permettant de bien comprendre
les notions traitées.

135
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

Southern California Earthquake Center (SCEC) Etats-Unis


http://www.scec.org

Des informations relatives aux tremblements de terre (naissance, propagation d'ondes sismiques, ... )
et le volcanisme, avec une liste des liens à vocation pédagogique).

RENASS : Réseau national de surveillance sismique France


http ://renass.u-strasbg.fr
http://isc.u-strasbg.fr

Le site fournit le détail de toute l'action tellurique en France. On y trouve également la liste des
références aux grands séismes mondiaux, et une section didactique expliquant la nature des
tremblements de terre, ainsi que les moyens de leur observation.

BCSF: Bureau central sismologique français France


http://eost.u-strasbg.fr/bcsf/accueil.html

Informations similaires à celles offertes par le site précédent

IRIS : lncorporated research institutions for sismology Etats-Unis


http://www.iris.edu

Le site propose une mappemonde où figure jour après jour la sismicité mondiale.

USGS : US geological survey Etats-Unis


http://info.er.usgs.gov

Le site est dédié aux tremblements de terre.

Mc Vicker Associates, lnc. Structural engineers Etats-Unis


http://www.mcvicker.com/twd/apa eqguide/equido3.htm

Conseils sur la construction de bâtiments, y compris en zone sismique.

EERI : Earthquake Engineering Research lnstitute Etats-Unis


http://www.eeri.org

De nombreuses publications sur les séismes et la construction parasismique, actes de colloques,


rapports postsismiques, un guide de missions postsismiques, ainsi qu'une typologie mondiale des
constructions situées en zone sismique (en cours de construction en 2002) sont proposés.

BOGAZICI UNIVERSITES! Turquie


http://koeri.boun.edu.tr

Ce site met à disposition les règles parasismiques turques et des rapports postsismiques en anglais,
ainsi que des informations sur la sismicité de la Turquie.

136
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

EARTHQUAKE PREPAREDNESS Etats-Unis


http://www.ci.concord.ca.us/pub-safety/earthquake.htm

Ce site indique aux populations comment se préparer à un tremblement de terre et précise la


conduite à tenir lors d'un séisme.

CALIFORNIA SEISMIC SAFETY COMMISSION Etats-Unis


http://www.seismic.ca.gov

Sont proposés: des informations sur les tremblements de terre, sur la prévention du risque
sismique, une bibliographie, divers guides et la possibilité de télécharger un cours sur la
construction parasismique en bois, maçonnerie et béton armé.

SISFRANCE : Sismicité historique de la France France


http://www.sisfrance.net

Base de données nationale des séismes ressentis en France métropolitaine. On peut


accéder aux catalogues des épicentres répertoriés par commune ou département.

NEO PAL France


http://www.neopal.net

Base de données sur l'activité tectonique récente (< 2 millions d'années) observée en
France. Les données relatives à trois régions sont actuellement disponibles.

137
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

CREDITS PHOTOS ET FIGURES

ARNOLD C., REITHERMAN R.:fig. 7.3b et 7.8

BALANDIER P.:fig. 3.1a, 3.2, 3.3a, 3.4a, 3.5a, 3.6a, 3.7a, 3.8, 8.13b, 9.5, 9.6

BENNET D.:fig. 5.13

CSTB:fig. 7.10, 7.12

DAVID R.:fig. 1.1b

DOMINIQUE P.: fig. 8.1

EERC, University of California, Berkeley, Godden collection : fig. 8.29a, Izmit collection: fig. 6.1b ;
Steinbrugge collection: fig. 3.6b, 5.10, 6.4, 8.31 ; Taïwan collection :fig. 8.18, 9.11c

EERI:fig. 8.10

EUROCODE 8 :fig. 9.11b

GREEN N.B.: fig. 9.13

Guide CP-M l : fig. 5.18

HART F., HENN W., SONTAG H.:fig. 6.2/1, 3, 4

IAS (Ingénieurs et architectes suisses) :fig. 8.23

JALIL W.:fig. 1.2

KING-LE CHANG, HUDGINS S.:fig. 1.1a

MENEROUD J.P. , OURVILLE J.L.:fig. 3.1b

MICHEL C.: fig. 6.5/1, 7.4, 8.2, 8.5/1, 8.6, 8.9, 8.11, 8.12, 8.13a, 8.14, 8.16, 8.17, 8.19, 8.20, 8.21,
8.22, 8.25, 8.26, 8.27, 8.28, 8.29/2, 3, 4, 8.30, 8.32, 8.33, 8.34, 8.35

MIYAMOTO R.:fig. 6.1a, 8.31b

MOUROUX P.:fig. 3.4, 3.7c, 5.12

OTTO F.:fig. 6.2/3

PECKER A.:fig. 10.22

PERRISSOL J.M. : fig. 10.2, 10.5, 10.6, 10.7, 10.8, 10.9, 10.10, 10.11, 10.13, 10.14, 10.15, 10.16,
10.17, 10.18, 10.19, 10.20, 10.21, 10.23, 10.25, 10.26, 10.27

Règles PS 92 :fig. 3.9, 3.10, 10.12, 10.24

SEED H.B., modification MOUROUX P.:5.12

TARTAR C.:fig. 5.1, 5.3, 5.4b, 5.8, 5.11, 5.19, 5.22

VIBROFLOTATION S.A.R.L.: fig. 10.4

WELIACHEW B.:fig. 5.4a, 5.7, 6.8b, 7.1a, 8.8, 11.1

ZACEK M.: fig. 5.2, 5.5, 5.6, 5.9, 5.14, 5.15b, 5.17, 5.20, 5.21, 6.3, 6.5/2, 6.8a, 7.2, 7.3a, 7.5, 7.6, 7.7,
7.11, 7.13, 7.14, 7.15, 7.16, 7.17, 7.18, 7.19, 7.20, 7.21a, 7.22, 7.23, 7.24, 7.25, 8.3, 8.4, 8.5/2, 8.24,
9.2b, 9.3d, 9.4, 9.7, 9.8, 9.9, 9.10, 9.11a, 9.12, 11.2, 11.3, 11.4, 11.5a, 11.5b/1, 11.6, 11.7

Droits réservés: fig. 3.2b, 3.5b, 3.7b, 5.15a, 5.16, 6.6, 6.7, 7.1b, 7.9, 7.21b, 8.7, 8.15, 9.1, 9.2a, 9.3a,
b, c, 10.1, 10.3, 11.5b/2

138
Guide AFPS "Conception PS des bâtiments"

ANNEXE

NOTE DU GEP RELATIVE A LA PRISE EN COMPTE DES DISPOSITIONS PARASISMIQUES

DANS LES CONCOURS ET CONSULTATIONS DE MAITRISE D'ŒUVRE

POUR LA CONSTRUCTION DE BATIMENTS

139
G. E. P. - Groupe d'Etudes et de Propositions
pour la prévention du risque sismique en France

mercredi 4février 1998

La prise en compte de la prévention du risque sismique dans les


concours et consultations de maîtrise d'oeuvre pour la construction de
bâtiments.

1- Introduction

La loi n° 87-565 du 22 juillet 1987 relative notamment à la prévention des risques majeurs, le décret
d'application n° 91-461 du 14 mai 1991 relatif à la prévention du risque sismique et l'arrêté du 29
mai 1997 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique ont défini une
réglementation technique applicable aux bâtiments nouveaux ainsi qu'à certains bâtiments existants
faisant l'objet de certains travaux lourds intéressant les structures.

A l'occasion de réflexions relatives au coût de la prise en compte des dispositions parasismiques dans
les études et la construction de bâtiments, la question de l'intégration trop tardive des impératifs
parasismiques dans les études de conception des bâtiments, notamment après qu'une esquisse du
projet ait été retenue par le maître d'ouvrage, s'est posée.

Or, l'idée parfois avancée que le bureau d'études pourra toujours "se débrouiller" pour faire passer
les contraintes parasismiques en renforçant un projet de bâtiment conçu a priori sans cette
préoccupation peut conduire à des surcoûts d'études très importants ainsi qu'à une réévaluation
importante du coût de la construction, en fonction de la nécessité de renforcer les structures, lorsque
la conception initiale s'est révélée inappropriée à ce contexte, et plus encore si les contraintes
sismiques régionales sont aggravées par des caractéristiques spécifiques au site (effets dus au relief,
instabilité des pentes, sol liquéfiable, ... )

La loi n°85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique, dite loi M.O.P. et ses
décrets d'application précisent les rôles et responsabilités des maîtres d'ouvrages publics et des
maîtres d'oeuvres privés ainsi que les procédures à adopter pour la mise en concurrence de ces
maîtres d'oeuvres. De plus la Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques
(M.I.Q.C.P.1) a établi et publié des ouvrages2 et des guides2 rappelant ces procédures réglementaires
en les complétant par des recommandations. Il apparaît utile d'examiner ici ces dispositions dans le
contexte parasismique.

1: M.I.Q.C.P.: arche sud, 92055 PARIS LA DEFENSE CEDEX 04, Tel: 01 40 81 23 30

2: La présente note se réfère et a emprunté des extraits aux ouvrages et guides suivants qui sont

fortement recommandés:

- "Programmation des bâtiments publics" - M.I.Q.C.P.- Le Moniteur - 1994. ( 190F)

- "Constructions publiques, le prix des concours" - M.I.Q.C.P.

- "La sélection des candidatures" - M.I.Q.C.P.

Lire aussi:

"Organiser une consultation de maîtrise d'œuvre" - M.I.Q.C.P. - Le Moniteur - 1997 (260F)

2- La démarche de programmation

"Le maître d'ouvrage est la personne morale pour laquelle l'ouvrage est construit." Responsable
principal de l'ouvrage, il remplit dans ce rôle une fonction d'intérêt général dont il ne peut se
démettre." (loi M.0.P.) Ce maître d'ouvrage a donc une obligation de résultat quant à la qualité: de
ce qu'il construit et doit maîtriser globalement tous les éléments de son projet pour opérer les bons
choix..

Toujours d'après la loi "MOP", il appartient au maître d'ouvrage: "après s'être assuré de la faisabilité
et de l'opportunité de l'opération envisagée, d'en déterminer la localisation, d 'en définir le
programme, ...". Il est également précisé: "Le maître d'ouvrage définit dans le programme les
objectifs de l'opération et les besoins qu'elle doit satisfaire ainsi que les contraintes et exigences de
qualité sociale, urbanistique, architecturale, fonctionnelle, technique et économique,
d'insertion dans le paysage et de protection de l'environnement, relatives à la réalisation et à
l'environnement de l'ouvrage".

Dès qu'une opération présente un enjeu de quelque importance, le maître d'ouvrage aura intérêt à
réaliser des études de programmation qui ont pour objectif de l'aider à clarifier, définir et préciser sa
commande de bâtiment pour aboutir au programme de l'opération.

Une démarche de programmation cohérente se déroulera en deux étapes:

- des études pré-opérationnelles axées sur l'opportunité d'un projet par rapport à des objectifs
d'intérêt général en fonction de différentes possibilités et contraintes qu'il conviendra de balayer de
façon exhaustive; le choix entre plusieurs scénarios pourra être opéré: ne rien aménager, rénover des
services existants, transformer et modifier l'usage de bâtiments existants, démolir et reconstruire,
construire ailleurs, ...
Il est important à ce niveau de bien prendre en compte les critères parasismiques relatifs au degré de
sismicité de la zone, à celle d'un site donné où l'aléa pourrait être amplifié, à la qualité de résistance
de bâtiments existants à l'aléa, pour les aménager ou pour construire dans leur voisinage, au niveau
de sécurité qu'on voudra atteindre pour le projet: sauver les vies ou conserver le bâtiment, à la durée
de vie prévisible des installations, à leur importance pour la gestion de crise en cas de séisme; ceci ne
peut être exhaustif compte tenu du grand nombre de cas envisageables.
Ces études aboutiront à la formulation d'un pré-programme précisant les grandes lignes du projet,
le concept de l'opération et les moyens à mettre en œuvre; il sera validé par le maître d'ouvrage.

- le programme permettant de passer commande à un maître d'œuvre est orienté vers l'aide à la
conception de l'ouvrage et sera utilisé pendant toute la conception et la réalisation de cet ouvrage.
Il doit traduire le projet économique et social dans une logique architecturale et technique en
apportant au concepteur l'ensemble des informations utiles. C'est un document de travail mais aussi
de référence pour le maître d'oeuvre.
Le plan du programme de la page suivante, proposé par la M.1.Q.C.P., est adapté à une opération
courante; quelques précisions y sont apportées du point de vue parasismique (PS):
3

contenu du pro ramme de consultation éléments soécifiaues PS


Préambule
résumé des points forts du programme introduire l'aléa sismique dans la zone considérée
rappeler les textes
préconiser une architecture adaptée
Présentation du grojet de la maîtrise d'ouvrage:
- organisation de la maîtrise d'ouvrage - intervention d'un organisme de contrôle
-genèse du projet - choix des options, du site, incidence sismique
- objectifs/concept de l'équipement - durée de vie, possibilité d'extension

Fonctions. activité et u§ages: préciser le type de bâtiment de classe A,B,C ou D


- le service vis à vis de la réglementation, niveau de protection
- les publics et les personnels requis, fonctions à préserver en cas de séisme
- les fonctions, activités, usages et leur
organisation

Site:
-analyse du site - contraintes/potentialités - résultats d'études de sols, de microzonages,
incidences sur les sollicitations s1sm1ques
attendues, stabilité des pentes, voisinage d'autres
bâtiments, desserte;; du site, servitudes de type
PPR. ..
- attentes urbaines, architecturales, paysagères - nécessité de concevoir des bâtiments réguliers, ou
et environnementales bien d'intégrer le surcoût de leur résistance aux
se1smes.
,.

Esgaces nécessaires aux activités: examen des locaux et des activités sous l'angle
- définition et organisation des locaux parasismique, protection des occupants,
.

- org nisation fonctionnelle cheminements pour mise en sécurité, cas


-exigences particulières particuliers selon fonctions du bâtiment

Contraintes et exigences technigues: cas des locaux devant rester opérationnels en cas
- conditions de fonctionnement de se1sme, classement des équipements des
,.

- conditions de maintenance bâtiments selon le niveau de résistance PS requis,


-sécurité et sûreté cas des ascenseurs et escaliers, des réseaux et
circuits divers, ...

Contraintes et exigences ogérationnelles:


-phasage -
-calendrier prévisionnel -

- enveloppe financière - mettre en garde sur le fait que la nécessité de


renforcer un projet inadapté peut entraîner des
surcoûts
Annexes donner les textes à appliquer ainsi que l'ensemble
des études réalisées dans le domaine oarasismique.
4

Le programme sera détaillé en fonction du niveau du concours qui peut être lancé sur esquisse, sur
A:P.S. voire sur A.P.D (cf. ci-après), néanmoins le programme devra toujours comporter le rappel
des textes et le zonage sismique à appliquer, les caractéristiques du sol et l'analyse du site du point de
vue sismique, la nécessité d'une architecture conçue en fonction (notamment) de l'aléa sismique et le
niveau de résistance à conférer au bâtiment depuis la simple préservation de la vie jusqu'à rester
opérationnel en cas de séisme.

Ce processus de programmation est enfin un processus dynamique qui se poursuit et s'enrichit


pendant les études du projet, surtout si le concours est lancé sur esquisse. Des précisions seront ainsi
apportées sur les exigences techniques ou fonctionnelles plus détaillées, sur des dispositions
constructives, le choix de matériaux ou la qualité parasismique des équipements du bâtiment, par
exemple. Le programme doit être définitivement arrêté par le maître d'ouvrage avant tout
commencement des études de projet. Il sera complété en cours de travaux en fonction des
modifications qui peuvent être opérées (imprévus ou décisions tardives). Ceci facilitera la
constitution d'un dossier de l'ouvrage exécuté indispensable pour une bonne gestion ultérieure de cet
ouvrage en zone sismique, spécialement en cas d'études ultérieures de projet de modifications.
5

3- La mise en concurrence, procédure et recommandations

3.1- La publicité

Les marchés de maîtrise d'oeuvre sont passés après mise en compétition par la publication d un avis
'

d'appel public à la concurrence (sauf pour un montant de maîtrise d'oeuvre inférieur à 300 000 F)
qui comporte un certain nombre de mentions obligatoires (décret de la Loi M.O.P. et C.M.P.),
notamment:
- l''objet du marché avec les caractéristiques principales de l'ouvrage à réaliser,

- le contenu de la mission qui sera confiée au titulaire,

- les justifications à produire quant aux qualités et capacités du candidat

- les conditions de participation, par exemple les compétences pluridisciplinaires

souhaitées dans léquipe de maîtrise d' oeuvre,


- la composition du dossier de candidature à remettre,
- l'indication du niveau des prestations que devront fournir les participants au concours.

En zone sismique, il est particulièrement important d'utiliser ces dispositions pour afficher l'aléa
sismique réglementaire contre lequel il faudra se prémunir ainsi que 1' obligation de disposer des
compétences et de la technicité nécessaires.
L'avis doit également préciser s'il s'adresse aux seuls architectes ou à des équipes de maîtrise
d'oeuvre composées d'architectes et de burt:aux d'études associés. Cette seconde formule serait
préférable en zone sismique, pour des bâtiments d'une certaine importance ou complexité. Il est
nécessaire qu'architectes seuls ou bureaux d'études soient explicitement qualifiés (qualification des
hommes et expérience de projets)

3.2- La sélection des candidats:

Deux procédures sont possibles :

- celle du concours, obligatoire pour un montant de marché de maîtrise d'oeuvre supérieur à

900 000 F,
- celle de la consultation en deçà de ce montant.

3.2.1-Dans le cas du concours:

Le choix est opéré en deux temps: la sélection d'un nombre limité de candidats sur références puis le
choix du lauréat sur esquisse ou A.P.S. qui constitue le concours proprement dit.

Le maître d'ouvrage désigne un j ury comportant «un tiers au moins de maîtres d'oeuvres
indépendants des participants au concours et du maître d'ouvrage et compétents eu égard à
l'ouvrage à réaliser et à la nature des prestations à fournir» (Loi M.O.P.).

Il faudrait que ce jury comporte un membre au moins compétent en matière parasismique, donc
avec voix délibérative, pour bien informer et guider le maître d'ouvrage dans ses choix, dans ce
domaine, dans·le cas où il.n'y.apas de commission technique.

Il est également possible de constituer une commission technique (non obligatoire mais
recommandée pour des opérations importantes ou complexes), afin de préparer le travail du jury en
matière de sélection des candidatures puis de choix du lauréat sur esquisse. Ses membres désignés
par le maître d'ouvrage sont différents de ceux du jury et font intervenir -des compétences
extérieures: techniques, économiques, etc...

Un ou plusieurs membres de cette commission compétents notamment dans le domaine sismique et


éventuellement avec des approches différentes sont recommandés ici. Les questions parasismiques
pourront y être examinées de façon plus approfondie que par le jury qui prendra connaissance de la
synthèse de ses travaux avant d'opérer ses choix.

a- sélection d'un nombre limité de candidats sur références:

La définition d'un cadre du dossier de candidature imposé aux candidats (qui pourront toujours le
compléter de pièces annexes à leur gré) est fortement recommandée afin de faciliter la sélection des
candidats par le maître d'ouvrage et de formaliser les critères permettant d'opérer cette sélection.

La M.1.0.C.P. recommande d'encadrer les éléments du dossier de candidature de la façon suivante:


- identification de 1' équipe candidate, de sa composition de ses moyens et de ses compétences

(ici dans le domaine parasismique notamment),

- lettre d'intention du candidat sur l'opération projetée

(prise en compte voire valorisation des contraintes parasismiques dans Je projet architectural),

- principales références de l'équipe

(notamment dans le domaine de la construction parasismique).

b- choix du lauréat sur esquisse ou A.P.S.

La consultation fait l'objet d'un dossier qui comprend le programme de l'opération (c;f; ci-dessus)
et le règlement du concours (décret de la Loi M.O.P. et C.M.P.). Le règlement "définit au moins la
nature et la consistance de l'ouvrage à réaliser ainsi que le conten de la mission qui sera
confiée au titulaire. Il comporte en outre l'indication des prestations que devront fournir les
participants, la composition du jury, les critères de jugement des projets et les modalités
d'indemnisation des concurrents ayant remis des prestations."
Les critères de jugement des offres concerneront nécessairement l'aspect parasismique de l'ouvrage
à réaliser et le respect des règles à appliquer eri fonction de la zone de sismicité et de la classe du
bâtiment.
Le dossier comportera les indications nécessaires et notamment la nécessité de concevoir un
aménagement bien adapté au contexte sismique pour ce qui concerne l'incidence des caractéristiques
du site et du sol fournies, l'intérêt qui peut s'attacher à concevoir un bâtiment régulier dans sa forme,
faute de quoi les études techniques seront plus complexes et les dispositions parasismiques plus
onéreuses.
Les prestations à fournir seront une esquisse ou plus rarement un A.P.S. Or, il semblerait que les
maîtres d'ouvrages ne se contentent généralement pas d'une esquisse dont les éléments peuvent
apparaître insuffisants pour juger des projets présentés ce qui peut être Je cas dans un contexte
sismique. L' A.P.S. est plus long à réaliser et plus onéreux mais permet de mieux approcher Je coût
de l'opération. La M.I.Q.C.P. a défini Je concept d' "esquisse+" en réponse à cette difficulté. Cette
prestation comprend la présentation de lalogique du parti choisi, de l'inscription dans le site, de
l'organisation générale des ·fonctfons dans l':ouvrage, des objectifs architecturaux, des choix
techniques ·et technologiques et de ·leur incidence· sur· la. .pérennité de rouvrage, du · cadrage des
surfaces et de l'organisation du serviCe public.
Les candidats devraient exposer dans cette "esquisse+" commentla prévention des effets des séismes
est prise en compte y compris au niveau· de ta conception architecturale, de la pérennité et de la
fonctionnalité des ouvrages après séisme.

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