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DES FLUIDES
Dr YANGA Serge
Université Flix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan
UFR Maths-Info
Laboratoire de Mécanique
Contents
2
CONTENTS 3
BIBLIOGRAPHIE 56
Chapter 1
Introduction la Mécanique des Fluides
La mécanique des uides est la science des lois de l'écoulement des uides. Elle est la
base du dimensionnement des conduites de uides et des mcanismes transfert des uides.
C'est une branche de la physique qui étudie les écoulements de uides c'est-à-dire des
liquides et des gaz lorsque ceux-ci subissent des forces ou des contraintes. Elle comprend
deux grandes sous branches :
- la statique des uides, ou hydrostatique qui étudie les uides au repos. C'est historique-
ment le début de la mécanique des uides, avec la pousse d'Archimède et l'étude de la
pression.
- la dynamique des uides qui étudie les uides en mouvement. Comme autres branches
de la mécanique des uides.
On distingue également d'autres branches liées à la mécanique des uides : l'hydraulique,
l'hydrodynamique, l'aréodynamique, Une nouvelle approche a vu le jour depuis quelques
décennies: la mécanique des uides numérique (CFD ou Computational Fluid Dynamics).
1.1 Dénitions
1.1.1 Notion de uide
Un uide peut être considr comme étant une substance formé d'un grand nombre de
particules matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres.
C'est donc un milieu matériel continu, déformable, sans rigidité et qui peut s'écouler. Les
forces de cohésion entres particules élémentaires sont très faibles de sorte que le uide est
un corps sans forme propre qui prend la forme du récipient qui le contient, par exemple:
les métaux en fusion sont des uides qui permettent par moulage d'obtenir des pièces
brutes de formes complexes.
On insiste sur le fait qu'un uide est supposé être un milieu continu : même si l'on choisit
un très petit élément de volume, il sera toujours beaucoup plus grand que la dimension
des molécules qui le constitue. Par exemple, une gouttelette de brouillard, aussi petite
soit-elle à notre échelle, est toujours immense à l'chelle moléculaire. Elle sera toujours
considérée comme un milieu continu. Parmi les uides, on fait souvent la distinction entre
liquides et gaz.
Les uides peuvent aussi se classer en deux familles relativement par leur viscosité. La
viscosité est une de leur caractéristique physico-chimique qui sera dnie dans la suite
du cours et qui dénit le frottement interne des uides. Les uides peuvent être classés
en deux grande familles : La famille des uides "newtoniens" (comme l'eau, l'air et la
4
1.1. DÉFINITIONS 5
plupart des gaz) et celle des uides "non newtoniens" (quasiment tout le reste... le sang,
les gels, les boues, les pâtes, les suspensions, les mulsions...). Les uides "newtoniens"
ont une viscosité constante ou qui ne peut varier qu'en fonction de la température. La
deuxième famille est constituée par les uides "non newtoniens" qui ont la particularité
d'avoir leur viscosité qui varie en fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils subissent
lorsque ceux-ci s'écoulent. Ce cours est limité uniquement à des uides newtoniens qui
seront classés comme suit.
Soit un système uide, c'est-à-dire un volume délimité par une surface fermée Σ ctive
→
−
ou non. Considérons d F la force d'interaction au niveau de la surface élémentaire dS de
normale → −
n entre le uide et le milieu extérieur.
→
−
On peut toujours décomposer d F en deux composantes :
→
−
- une composante d F T tangentielle dS .
→
−
- une composante d F T normale dS .
En mécanique des uides, un uide est dit parfait s'il est possible de décrire son mouve-
ment sans prendre en compte les eets de frottement. C'est-à-dire quand la composante
→
− →
−
d F T est nulle. Autrement dit, la force d F est normale l'élément de surface dS .
lim dm
ρ= (kg/m3 ) (1.2)
dV −→ 0 dV
La masse volumique du uide contenu dans le volume V est donnée par la relation :
m
ρ= (1.3)
V
où m est la masse en kg , V le volume en m3 .
NB
: Les liquides sont caractérisés par une masse volumique relativement importante. Pour
les gaz, la masse volumique dépend de la température et de la pression.
1.2.3 Densité
ρ
La densité d'un liquide est dénie par : d =
ρref
Dans le cas des liquides en prendra l'eau comme uide de référence. Dans le cas des gaz
on prendra l'air comme uide de référence.
1.2.4 Viscosité
C'est une grandeur qui caractérise les frottements internes du uide, autrement dit sa
capacité à s'écouler. Elle caractérise la résistance d'un uide à son écoulement lorsqu'il
est soumis à l'application d'une force. C'est-à-dire, les uides de grande viscosité résistent
à l'écoulement et les uides de faible viscosité s'écoulent facilement. Elle peut être mesurée
par un viscosimètre à chute de bille, dans lequel en mesure le temps écoulé pour la chute
d'une bille dans le uide. Elle peut également être mesurée par un récipient dont le fond
comporte un orice de taille standardisée. La vitesse à laquelle le uide s'écoule par cet
orice permet de déterminer la viscosité du uide. La viscosité est déterminée par la
capacité d'entraînement que possède une couche en mouvement sur les autres couches
adjacentes.
Par exemple, si on considère un uide visqueux placé entre deux plaques P1 et P2 , tel que
→
−
la plaque P1 est xe et la plaque P2 est animée d'une vitesse V 2 . Si on repérsente par
un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une section droite perpendiculaire à
l'écoulement, la courbe lieu des extrmités de ces vecteurs représente le prol de vitesse. Le
mouvement du uide peut être considéré comme résultant du glissement des couches de
8 CHAPTER 1. INTRODUCTION LA MÉCANIQUE DES FLUIDES
uide les unes sur les autres. La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance
Z . On distingue la viscosité dynamique et la viscosité cinématique.
∆V
F = µS (1.4)
∆z
où F est la force de glissement entre les couches en (N ), µ représente la Viscosité dy-
namique en (kg/m.s), S désigne la surface de contact entre deux couches en (m2 ), ∆z est
l'écart de vitesse entre deux couches en (m/s) et ∆z la distance entre deux couches en
(m).
Remarque
: Dans le système international (SI), l'unité de la viscosité dynamique est le Pascal
seconde (P a.s) ou Poiseuille (P l) : 1 P a.s = 1 P l = 1 kg/m.s
Remarque 1
(unité):
On utilise souvent le Stokes (St) comme unité de mesure de la viscosité cinématique.
1 St = 10−4 m2 /s.
Remarque 2
(Inuence de la température) :
Lorsque la température augmente, la viscosité d'un uide décroît car sa densité diminue.
Remarque 3
(diérence entre viscosité dynamique et viscosité cinématique)
La viscosité cinématique caractérise le temps d'écoulement d'un liquide. Par contre, la
viscosité dynamique correspond à la ralité physique du comportement d'un uide soumis
à une sollicitation (eort). En d'autre terme, cette dernière exprime la rigidité d'un uide
à une vitesse de déformation en cisaillement.
Chapter 2
Statique des Fluides
2.1 Introduction
Lors d'une plongée sous marine, on constate que la pression de l'eau augmente avec la
profondeur. La pression d'eau exercée sur un sous-marin au fond de l'océan est consid-
érable. De même, la pression de l'eau au fond d'un barrage est nettement plus grande
qu'au voisinage de la surface. Les eets de la pression doivent être pris en considération
lors du dimensionnement des structures tels que les barrages, les sous marins, les réser-
voirs... etc. Les ingénieurs doivent calculer les forces exercées par les uides avant de
concevoir de telles structures.
Ce chapitre est consacré l'étude des uides au repos. Les lois et théorèmes fondamentaux
en statique des uides y sont énoncés. La notion de pression, le théorème de Pascal, le
principe d'Archimède et la relation fondamentale de l'hydrostatique y sont expliqués.
Le calcul des presses hydrauliques, la détermination de la distribution de la pression dans
un rservoir...etc., sont basés sur les lois et théorèmes fondamentaux de la statique des
uides.
−→
kdF N k
pA = (2.1)
dS
10
2.2. NOTION DE PRESSION EN UN POINT D'UN FLUIDE 11
Exemple : Chaque cm2 de surface de notre peau supporte environ 1 kg (force) reprsentant
le poids de l'atmosphère. C'est la pression atmosphérique au niveau de la mer. Nous ne la
ressentons pas car notre corps est incompressible et ses cavités (estomac, poumons, etc. )
contiennent de l'air à la même pression. Si on s'élève de 5000 m, la pression atmosphérique
est deux fois plus faible qu'au niveau de la mer car la masse d'air au-dessus de notre tête
est alors moitié moindre. D'où la nécessité d'une pressurisation des avions.
En plongée sous-marine, pour mesurer la pression, on utilise le plus souvent le bar: 1 bar =
1 kg/cm2 . Plus on descend en profondeur, plus la pression est élevée car il faut tenir
Remarque
L'unité internationale de pression est le Pascal : 1 P a = 1 N/m2 . Cette unité est très
petite. On utilise le plus souvent ses multiples. En construction mécanique, résistance
des matériaux, etc.,l'unité utilise est le méga pascal : 1 M P a = 1 N/mm2 = 106 P a. En
mécanique des uides on utilise encore très souvent le bar. Le bar est égal à peu près à
la pression atmosphérique moyenne : 1 bar = 105 P a.
12 CHAPTER 2. STATIQUE DES FLUIDES
correspond aux forces de pression s'exercant sur les surfaces perpendiculaires à l'axe z .
Donc :
dFz = [p(z) − p(z + dz)]dxdy. (2.5)
Par un développement au premier ordre, on a :
∂p
p(z + dz) = p(z) + dz. (2.6)
∂z
D'où :
∂p ∂p
dFz = − dxdydz = − dV. (2.7)
∂z ∂z
Par analogie sur les deux autres axes :
∂p ∂p
dFx = − dV etdFy = − dV. (2.8)
∂x ∂y
La force de surface se résume alors à :
−→ ∂p − ∂p → ∂p − −−→
dF = −( → ex+ −
ey+ → e z )dV = −(gradp)dV. (2.9)
∂x ∂y ∂z
En vertu du principe fondamental de la dynamique, l'ensemble des forces agissant sur la
particule uide équivaut au produit de sa masse par son accélération :
−→ −→
dP + dF = ρdV →
−
a. (2.10)
Par consquent, on a, après division par dV :
−−→
ρ→
−
g − gradp = ρ→
−
a. (2.11)
2.4. EQUATION FONDAMENTALE DE L'HYDROSTATIQUE 13
→
−
Si le uide est au repos →
−
a = 0 ; dans ce cas, il vient l'équation locale :
−−→
gradp = ρ→
−
g. (2.12)
En supposant que →
−
g = −g →
−
e z , on a pour un uide au repos :
∂p ∂p ∂p
= 0, = 0, = −ρg ⇒ p(x, y, z) = p(z) (2.13)
∂x ∂y ∂z
D'où l'équation diérentielle à résoudre pour connaître la pression en tout point du uide
au repos :
dp
= −ρg. (2.14)
dz
L'équation fondamentale de la statique peut s'établir d'une facon plus générale, sans faire
intervenir un repère particulier. Considérons une portion quelconque de uide de volume
V . La somme des forces de volume qui s'exercent sur V a pour expression
Z Z Z
ρ→
−
g dV, (2.15)
V
où →
−n est le vecteur unitaire de la normale en un point de la surface qui limite le volume,
vecteur orienté vers l'extérieur de cette surface ferme. On écrit que la somme des forces
qui s'exercent sur V est nulle (puisque le uide est au repos) :
Z Z Z Z Z
→
−
ρ g dV + −p→
−n dS = 0. (2.17)
V S
−−→
Z Z Z Z Z Z
→
−
ρ g dV + −gradpdV = 0. (2.18)
V V
Il en résulte :
−−→
ρ→
−
g − gradp = 0, (2.19)
soit encore :
−−→
gradp = ρ→
−
g. (2.20)
Et par intégration :
Z Z
dp
p(z) = dz = − ρgdz = −ρgz + cte. (2.22)
dz
Soit :
p(z) + ρgz = cte = p0 + ρgz0 , (2.23)
où p0 est la pression à l'altitude z0 .
Donc :
p(z) = p0 + ρg(z0 − z) = p0 + ρgh
où h est la hauteur de uide sous le niveau de référence.
Un tel champ de pression, ane en z , est appelé champ de pression hydrostatique, et
l'équation ci- dessus encadrée est l'équation de l'hydrostatique (équation fondamentale
de la statique des uides dans le cas particulier d'un uide isovolume dans le champ de
pesanteur).
Autre méthode
Considérons un élément de volume d'un uide incompressible (liquide homogène de poids
volumique $). Cet élément de volume a la forme d'un cylindre d'axe (G, → −
u ) qui fait
→
− →
− →
− →
−
un angle α avec l'axe vertical (O, z ) d'un repère R(O, x , y , z ). Soit l la longueur du
cylindre et soit dS sa section droite.
Soit G1 d'altitude Z1 et G2 d'altitude Z2 , les centres des sections droites extrêmes.
Etudions l'quilibre du cylindre lmentaire, celui-ci est soumis aux :
−→
- actions à distance : son poids : dP 0 = −$ldS → −z
- actions de contact : forces de pression s'exercant sur :
−→
• la surface latrale : ΣdF i .
• les deux surfaces planes extrêmes :
−→ −→
dF 1 = −P1 dS(−→ −u ) = P1 dS →
−
u et dF 2 = −P2 dS → −u avec P1 et P2 les pressions du uide
respectivement en G1 et en G1 .
Le cylindre élémentaire étant en équilibre dans le uide, écrivons que la résultante des
forces extérieures qui lui sont appliquées est nulle :
−→ −→ −→ −→
dP 0 + ΣdF i + dF 1 + dF 2 = 0. (2.24)
2.4. EQUATION FONDAMENTALE DE L'HYDROSTATIQUE 15
−$ldScosα + P1 dS − P2 dS = 0. (2.25)
Consquences
Les conséquences de l'équation fondamentale de l'hydrostatique sont les suivantes :
• Les surfaces d'égale pression dans un uide homogène sont des plans horizontaux (plans
isobares). En eet, quand p = cte nous avons z = cte. Réciproquement la pression est
constante dans un plan horizontal quelconque.
• Si nous avons deux uides diérents, de masses volumiques diérentes, non miscibles, la
surface de séparation est horizontale. Le uide le plus lourd est en dessous (équilibre sta-
ble). En particulier, la surface libre d'un liquide surmonté d'un gaz au repos (comme l'air
atmosphérique) est un plan horizontal (plan où la pression est la pression atmosphérique
constante). En eet :
Soit S l'interface entre deux uides de masses volumiques respectives ρ et ρ0 . Soient A
(respectivement A0 ) et B (respectivement B 0 ) deux points distincts sur S . On a :
p(A) = p(A0 ) et p(B) = p(B 0 ) en vertu du principe de l'action et de la réaction,
z(A) = z(A0 ) et z(B) = z(B 0 ) puisque ce sont les mêmes points géomtriques,
et
p(A0 ) − p(B 0 ) = ρ0 g(z(B 0 ) − z(A0 )) (2.29)
d'après l'équation fondamentale de la statique. D'où,
soit
(ρ − ρ0 )g(z(B) − z(A)) = 0. (2.31)
16 CHAPTER 2. STATIQUE DES FLUIDES
Si (ρ 6= ρ0 ), alors z(B) = z(A), et ceci quels que soient les points A et B . Il en résulte
que, sous l'action de la gravité, la surface libre d'un liquide ou la surface de séparation de
deux liquides non miscibles en équilibre est un plan horizontal.
On en déduit le principe des vases communicants : dans plusieurs vases de forme quel-
conque, communiquant entre eux et contenant un seul liquide en équilibre, les surfaces
libres dans les diérents vases sont dans le même plan horizontal.
Ce point est à la base de la mesure de la diérence de pression entre deux gaz à l'aide
du manomètre en U . Il sut de mesurer la diérence de niveau du liquide dans les deux
branches et de connaître la masse volumique de ce liquide.
L'implantation du tuyau sur le tonneau est parfaitement étanche. Le tonneau étant plein
d'eau, Pascal verse alors en haut du tube (depuis une fenêtre de la maison en bordure de
laquelle l'expérience a lieu) une quantité inme d'eau, susante pour remplir le tube : le
tonneau éclate ! Cette expérience montre bien que ce qui dénit la pression, ce n'est pas
le poids du liquide situé au-dessus, mais son poids par unité de surface.
considérables. Le tube vertical étant assez étroit, il est possible d'obtenir ce résultat en
introduisant un poids d'eau très faible vis-à-vis du poids total de l'eau contenu dans le
tonneau.
D'où
∆P1 = ∆P2 .
2.6.1 Résultante
La résultante des forces de pression s'écrit :
→
−
Z
R = (PG − $y)dS →
−
x (2.37)
S
→
−
Z Z
R = (PG dS − $ ydS)→
−
x. (2.38)
S S
2.6.2 Le moment
Le moment de la force élémentaire en G s'écrit :
−
→ −−→ −→
Z
MG = GM ∧ dF . (2.40)
S
2.7. PRESSION SUR LE FOND HORIZONTAL DES VASES 19
−−→ −→
Dans le repère (G, →
−
x ,→
−
y ,→
−
z ) on peut crire : GM = y →
−
y et dF = (PG − $y)dS →
−
x , donc
−
→
Z
MG = y→
−y ∧ (PG − $y)dS →
−x (2.41)
S
Sachant que
→
−
y ∧→
−
x = −→
−
z (2.42)
donc
−→
Z Z
M G = (PG ydS − $ y 2 dS)(−→ −
z ). (2.43)
R S2 S
On sait que S ydS = yG S = 0 et S y dS = IG,− z le moment quadratique de la surface S
R
→
par rapport à l'axe (G, →
−
z ) passant par le centre de surface G. Donc :
−→ →
−
M G = $IG,− →z z . (2.44)
En résumé :
PG S →
−
x
{τpoussée } . (2.45)
$IG,− →
−
z z
→
G
Remarque
: Le centre de poussée est toujours au-dessous du centre de surface G.
Si le uide est au repos, il est évident que (E1 ) est en équilibre sous l'eet des actions
mécaniques extérieures suivantes :
- Action de la pesanteur, modélisable par le torseur : {τ (per → E1 )}
- Action des forces de pression dF du uide (E2 ) qui entoure (E1 ) modélisable par le
torseur : {τ (E2 → E1 )}.
On peut donc écrire l'équation d'équilibre de (E1 ) :
Nous savons qu'en G, centre de gravité du uide ((E1 ) le torseur des forces de :
→
−
P
{τ (pes → E1 )} = {τpoussée } . (2.47)
→
−
0 G
−→
Il est donc évident qu'au même point G le torseur des forces de pression dF se réduira lui
aussi à un glisseur :
R −→
S dF
{τ (E2 → E1 )} = {τpoussée } . (2.48)
→
−
0
G
L'équation d'équilibre de la portion de uide (E1 ) s'écrit :
−→ → −
Z
→
−
dF + P = 0 . (2.49)
S
→
−
(E1 ) est ici une portion de uide et P est le poids du uide occupant le volume (E1 ). Si
le volume (E1 ) est occupé par un solide immergé ayant le même contour S , les forces de
poussée sur ce contours (S) sont les mêmes, ce qui revient à dire que la force de poussée
ne dépend que du volume du uide déplacé et non pas de la nature du solide immergé
(plomb, acier, etc).
Conclusion
Tout corps solide immergé dans un uide en équilibre est soumis de la part de celui-ci
−→
à des forces de pression dF dont les actions mécaniques sont modélisables au centre de
gravité du uide déplacé par un glisseur dont la résultante est directement opposée au
poids du uide déplacé.
→
−
P
{τ (pes → E1 )} = {τpoussée } . (2.50)
→
−
0 G
Conclusion :
- 1er cas : Si le solide immergé est homogène alors le centre de poussée G, point d'application
de la poussée d'Archimède sera confondu avec le centre de gravité du solide. L'équilibre
du solide est indiérent.
- 2ième cas : Si le solide immergé est hétérogène alors le centre de poussée Gs du solide.
L'équilibre du solide est stable si G est au dessus de Gs . L'équilibre du solide est instable
si G est au dessous de Gs .
22 CHAPTER 2. STATIQUE DES FLUIDES
Exercices
Exercice : 1 La gure ci-dessous représente un cric hydraulique formé de deux pistons
(1) et (2) de section circulaire. Sous l'eet d'une action sur le levier, le piston (1) agit,
au point (A), par une force de pression FP1 /h sur l'huile. L'huile agit, au point (B) sur le
piston (2) par une force Fh/P2 On donne :
- les diamètres de chacun des pistons : D1 = 10 mm; D2 = 100 mm.
- l'intensité de la force de pression en A : FP1 /h = 150 N .
Travail demandé :
par :
- A un point de la surface libre de l'huile,
- B un point sur l'interface entre les deux liquides,
- C un point appartenant au fond du réservoir
- D et E les points représentants les niveaux dans les tubes piézimétriques, (O, →
−
z ) est un
axe vertical tel que zC = O.
Appliquer la relation fondamentale de l'hydrostatique (RFH) entre les points:
1) B et A. En déduire la pression PB (en bar) au point B .
2) A et E . En déduire le niveau de l'huile ZE dans le tube piézimétriques.
3) C et B . En déduire la pression PC (en bar) au point C .
4 C et D. En déduire le niveau de l'eau ZD dans le tube piézimétriques.
Exercice : 3 On considère un aquarium géant utilisé dans les parcs d'attraction représenté
par la gure suivante :
Il est rempli d'eau à une hauteur H = 6 m, et équipé d'une partie vitrée de forme
25
26 CHAPTER 3. CINÉMATIQUE DES FLUIDES
où les →−
e i sont les vecteurs unitaires des axes du système de référence. Ainsi, le lieu
géométrique des positions successives occupées par une particule, lorsque t varie, con-
stitue ce qu'on appelle la trajectoire de cette particule.
Pour visualiser les trajectoires uides, on injecte par exemple un colorant en un point de
l'écoulement qui, à l'instant t0 , marque le point P et on suit l'évolution du colorant en
fonction du temps. On peut également injecter de nes particules métalliques, chacune
s'identiant à une particule uide, et photographier l'écoulement pendant un temps su-
isamment long. On observe les trajectoires décrites par ces particules sous forme de traits
continus.
Analytiquement, dans un repère cartésien, les trajectoires sont dénies par les coor-
données x1 , x2 , x3 de la particule en fonction du temps et des conditions initiales à la date
t0 , soit
x1 = f1 (x10 , x20 , x30 , t)
x2 = f2 (x10 , x20 , x30 , t) (3.2)
x3 = f3 (x10 , x20 , x30 , t)
dx dy dz
= = = dt (3.3)
u v w
des particules, mais à la vitesse v(t) que possède la particule qui y passe à l'instant t :
vi = vi (xj , t). La valeur de toute fonction du champ de l'écoulement exprimée en vari-
ables d'Euler f (x, y, z, t) correspond donc à la particule uide localisée au point (x, y, z)
à l'instant t considéré.
−−→
En eet, pour un déplacement dM inniment petit du point M sur une ligne de courant,
on peut écrire :
→
− −−→ → −
v ∧ dM = 0 (3.5)
Ce qui s'écrit scalairement :
vdz − wdy = 0
wdx − udz = 0 (3.6)
udy − vdx = 0
Les lignes de courant constituent ainsi une famille de courbes à deux paramètres ; elles
vavarient dans l'espace (à travers le paramètre gomtrique α) et dans le temps (par la
variable temporelle t).
Cette relation étant valable quelque soit V , elle entraîne l'équation de continuité, qui est
une équation locale valable en tout point du uide :
∂ρ
+ div(ρ→
−
v)=0 (3.19)
∂t
La divergence est négative si le uide est en phase de compression (∂ρ/∂t > 0), et la
divergence est positive si le uide est en phase de dilatation (∂ρ/∂t < 0). S'il n'y a ni
compression, ni dilatation (uide isovolume) la divergence est nulle.
div(ρ→
−
v)=0 (3.20)
div(→
−
v)=0 (3.21)
3.3 Débit
3.3.1 Débit-masse et débit-volume
Le débit-masse à travers une section S est la quantité de uide qui traverse la section S
par unité de temps. A travers la surface S , le débit-masse de uide, noté qm ou ṁ, est
3.3. DÉBIT 31
donné par : Z Z
ṁ = ρ→
−
v .→
−
n dS en kg/s (3.22)
S
Les débits sont généralement comptés positivement dans le sens de l'écoulement :→
−
n est
donc orienté dans le sens de l'écoulement.
∂vi
vi0 = vi + dxj (3.29)
∂xj
La relation introduit le tenseur du second ordre gradient du vecteur vitesse, noté grad→
−
v,
dont les composantes sont dÃ
c nies matriciellement par :
∂v1 ∂v1 ∂v1
∂x 1 ∂x2 ∂x3
→
− ∂v2 ∂v2 ∂v2
grad v = (3.31)
∂x1 ∂x2 ∂x3
∂v3 ∂v3 ∂v3
∂x1 ∂x2 ∂x3
−−→
grad→−v .dM est le produit contacté à droite, c'est-à-dire sur l'indice colonne, des deux
tenseurs.
Introduisons la décomposition du tenseur gradient de vitesse en partie symétrique et
∂vi
antisymétrique. Le tenseur grad→ −
v = est la somme d'un tenseur symétrique D =
∂xi
1
grad→ −v + gradt →
−
n o
v , où l'indice supérieur t indique la transposition, de composante
2
générale :
1 ∂vi ∂vj
dij = ( + ) (3.32)
2 ∂xj ∂xi
1n
grad→−
v − gradt →
−
o
et d'un tenseur antisymÃ
c trique Ω = v de composante :
2
1 ∂vi ∂vj
ωij = ( − ) (3.33)
2 ∂xj ∂xi
3.4. ETUDE LOCALE DU CHAMP DE VITESSE : ROTATION ET DÉFORMATION 33
Il apparaît ainsi que la composante d11 représente le taux de vitesse d'élongation dans le
sens des x :
∂u 1 d(AB)
d11 = = (3.39)
∂x AB dt
On montrerait de même que d22 et d33 sont les taux de vitesses d'élongation suivant x et
y . Cette variation de longueur des arêtes entraîne évidemment une variation de volume
qui, pour une particule parallélépipédique de côtés AB , AC , AE s'exprime par :
dV AB d(AC) d(AE)
= + + (3.40)
V AB AC AE
dV ∂u ∂v ∂w
= + + = djj = trace(D). (3.41)
V dt ∂x ∂y ∂z
∂u ∂v ∂u ∂w
0 + +
∂v∂y ∂u∂x ∂v∂z ∂x
→
− ∂w
grad v = + 0 + (3.43)
∂x ∂y ∂z ∂y
∂w ∂u ∂w ∂v
+ + 0
∂x ∂z ∂y ∂z
∂v ∂v
v(B)dt − v(A)dt = (v + dx − vdt = dxdt (3.44)
∂x ∂x
On en déduit :
∂v
dxdt ∂v
∂x = dt ≈ dα (3.45)
dx ∂x
∂u
De la même façon, le côté AC tourne d'un angle β tel que β ≈ dt.
∂y
−→ −→
Ainsi l'angle γ = (AB, AC), AC varie d'une quantité dγ = γ 0 − γ = (γ − dα − dβ) − γ =
−dα − dβ et l'on a :
dγ ∂u ∂v
= −( + ) ≡ −2d12 (3.46)
dt ∂y ∂x
On peut donc conclure que :
Les termes non-diagonaux de la partie symétrique du tenseur gradient de
vitesse représentent les vitesses de déformations angulaires d'un domaine u-
ide élémentaire.
36 CHAPTER 3. CINÉMATIQUE DES FLUIDES
∂v
D'où : dα ≈ dt.
∂x
De façon tout à fait analogue, on établit le déplacement du point C et l'angle dβ :
∂u
dβ ≈ dt. dγ = γ 0 − γ = 0 pour une rotation pure, soit : dα = −dβ .
∂y
On peut alors dénir la vitesse de rotation angulaire autour de l'axe z :
dα ∂v ∂u 1 ∂v ∂u
= = =− ( − ) ≡ ω12 (3.48)
dt ∂x ∂y 2 ∂x ∂y
On remarquera que ω12 n'est autre que la moitié de la composante suivant z du rotationnel
du vecteur vitesse au point A :
∂w ∂v
−
∂y ∂z
→
− ∂u ∂w
rot( v ) = − (3.49)
∂z ∂x
∂v ∂u
−
∂x ∂y
1 −→−
En généralisant, on dénit →
− v , c'est le
ω = rot→ vecteur vitesse angulaire de rotation
2
(ou taux de rotation) ou vecteur tourbillon . Sa direction indique l'axe de rotation,
son amplitude le taux de rotation locale.
3.5. TYPES PARTICULIERS D'ÉCOULEMENT 37
Un tel résultat peut se retrouver en remarquant qu'au cours d'un tel mouvement le do-
maine se comporte comme un solide. Pour un corps indéformable en rotation à la vitesse
angulaire →
−
ω autour d'un axe zz 0 , le vecteur vitesse en un point situé à de r cet axe
s'exprime par :
v(r) = →
−
ω ∧→−r (3.50)
Le vecteur vitesse a ainsi pour composante en coordonnés cylindriques vr = 0, vθ =
ωr, vz = 0 ce qui conduit à un rotationnel :
−→→ ∂vθ vθ →
rot−
v =( + )−e z = 2ω →
−
e z. (3.51)
∂r r
On peut donc retenir que :
La partie antisymétrique du tenseur gradient de vitesse caractérise la rotation
"en bloc" (sans déformation). Le vecteur vitesse angulaire locale est donné
par le vecteur tourbillon du champ de vitesse, moitié du vecteur rotationnel
local.
Le tenseur Ω , partie antisymétrique du tenseur grad→ −v , est appelé tenseur des vitesses
de rotation ou tenseur des taux de rotation.
−−→ − −−→
On peut remarquer que Ω.dM = → ω ∧ dM .
Les trois mouvements élémentaires fondamentaux d'un petit parallélépipède rectangle sont
résumés sur la gure ci-dessous qui schématise les changements de position, d'orientation
et de forme. Ainsi la vitesse donnée par :
−→0 = −
v→ − −−−→0
1 −→→ −−−→0
(3.52)
vM M + rot v ∧ M M + D.M M
2
apparaît comme la somme d'une vitesse de translation, d'une vitesse de rotation et d'une
vitesse de déformation.
div →
−
v (M, t) = 0, ∀M, ∀t (3.53)
On peut souvent traiter l'eau comme un uide incompressible. Par contre, très générale-
ment les gaz sont traités comme des uides compressibles. Cependant, nous verrons
qu'aux faibles vitesses d'écoulement (aux nombres de Mach petits devant un) on peut
traiter l'écoulement à l'aide des équations qui régissent les écoulements incompressibles.
Pour l'air, sous les conditions normales de température et de pression, la limite incom-
pressible se situe en deçà d'une vitesse de l'ordre de 60 à 70 m/s (200 Ã 250 km/h).
→
− −−→
v (M, t) = gradϕ(M, t) (3.55)
Le champ de vitesse dérive d'un potentiel et l'analyse de l'écoulement peut être eectué
à l'aide de la seule fonction ϕ. La fonction ϕ est appelée fonction potentiel des vitesses
et l'écoulement est dit écoulement potentiel. Par dénition donc, → −
v est un vecteur
normal aux surfaces ϕ = cte dirigé vers les potentiels croissants.
Lorsque l'écoulement est incompressible, ϕ est solution de l'équation de Laplace ∇ϕ = 0 ,
puisque div →−v = div(gradϕ) = 0 . L'étude des écoulements incompressibles irrotationnels
est ainsi ramenée à la résolution d'un problème aux limites pour l'équation de Laplace
Z Z
ρvdS = ρvdS (3.56)
S1 S2
4.1 Introduction
Nous nous proposons maintenant de faire de la dynamique, c'est-à-dire de considérer
non seulement des mouvements, mais aussi des eorts, une loi de comportement et
d'appliquer le principe fondamental de la dynamique.
Dans les problèmes de mécanique des uides, il importe souvent de comprendre la struc-
ture de l'écoulement et de calculer les répartitions de variables comme la pression, la
vitesse, la température et la masse volumique dans le milieu uide. Dans les ap-
plications technologiques, le uide s'écoule autour de corps solides ou dans des conduites
; la connaissance des distributions de pression et de vitesses au voisinage des parois
est particulièrement utile. On cherche aussi dans beaucoup de cas à déterminer les con-
traintes ou des quantités intégrées comme la force et le moment qui s'exercent sur un
corps solide xe ou en mouvement.
Nous nous limiterons dans ce chapitre aux mouvements des uides parfaits, c'est-à-dire
sans frottement (uides non visqueux) et sans échange de chaleur, ou encore un
uide dont les transformations sont thermodynamiquement réversibles. Nous étudierons
tout particulièrement le cas de uides incompressibles.
40
4.3. ACCÉLÉRATION D'UNE PARTICULE - DÉRIVÉE PARTICULAIRE 41
d→
−v ∂→
−v
= +→
−
v .grad→
−
v (4.13)
dt ∂t
4.4. PRINCIPE FONDAMENTAL DE LA DYNAMIQUE APPLIQUÉ À UN FLUIDE PARFAIT 43
Le premier terme du membre de droite, qui correspond à la dérivée par rapport au temps
au point considéré, est une dérivée locale. Le deuxième terme, qui apparaît comme le
taux de variation de la vitesse dû au mouvement (à la convection de la particule), est une
dérivée convective. En explicitant les relations en composantes, on pourra vérier que
l'accélération se met également sous la forme purement vectorielle suivante :
d→
−v ∂→
−v 1 −−→ v 2 −→ −
= + grad + rot ∧ → v (4.14)
dt ∂t 2 2
où →
−v est la vitesse d'un point matériel (particule uide) par rapport au référentiel xe.
Sa variation dans le temps vaut :
d→
−
Z Z Z Z Z Z
d →
− v
( ρ v dV ) = ( ρ dV (4.16)
dt V (t) V (t) dt
d→
−v
d'où est l'accélération d'une particule uide par rapport au référentiel xe.
dt
Dans le recensement des forces exercées sur V , il faut distinguer :
d→
−
Z Z Z Z Z Z Z Z
v →
−
( ρ dV = −p n dS + ρd→
−
g dV (4.19)
V (t) dt S V
d→
− −−→
Z Z Z
v
( (ρ + gradp − ρ→
−
g )dV = 0 (4.20)
V (t) dt
La relation est valable quel que soit le domaine uide V . En outre, nous pouvons sans
problème supposer l'intégrand continu. Alors l'intégrand est identiquement nul, et il vient
l'expression locale du bilan de quantité de mouvement, nommée équation d'Euler :
d→
−v −−→
ρ = −gradp + ρ→
−
g (4.21)
dt
C'est une équation locale dont les diérents termes sont homogènes à une force par unité
de volume et s'expriment donc en N/m3 .
d→
−v −−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
ρ = −gradp + ρ→ −
g = −gradp − ρg gradz = −gradp − grad(ρgz) = −grad(p + ρgz)
dt
(4.22)
où z est l'altitude (comptée positivement suivant la verticale ascendante) et v = (v1 , 0, 0)
pour un écoulement unidimensionnel (les composantes de → −v dans le plan perpendiculaire
à la direction de cet écoulement sont nulles).
→
−v
→
−
L'hypothèse d'écoulement rectiligne implique la colinéarité de v et , donc de →−v et
dt
4.6. SYSTÈME COMPLET D'ÉQUATIONS 45
∂v1
div →
−
v = =0 (4.24)
∂x1
on conclut que :
−−→
grad(p + ρgz) = 0 (4.25)
soit (p + ρgz) = cte dans tout l'écoulement unidirectionnel.
Ces équations aux dérivées partielles ne peuvent être généralement intégrées que par
recours à des méthodes numériques. Les champs des grandeurs caractéristiques du uide
(v, p, ...) sont alors connus dans tout le volume de contrôle.
Dans la plupart des problèmes, on n'étudie pas en général le mouvement des uides à
partir de ces diverses équations diérentielles car, moyennant certains conditions, il est
possible d'en donner tout de suite une intégrale première soit sous forme du théorème
de Bernoulli - que nous allons étudier dans la partie suivante - soit sous la forme du
théorème d'Euler - que nous verrons dans la troisime partie.
46 CHAPTER 4. DYNAMIQUE DES FLUIDES PARFAITS
Conclusion
v2
ρ + p + ρgz = cte (4.28)
2
sur chaque ligne de courant ou sur chaque trajectoire.
Démonstration
Repartons de l'équation de la dynamique pour un uide parfait :
→
−
v −−→
ρ = −gradp + ρ→
−
g (4.29)
dt
et tenons compte
−−→
ρ→
−
g = −grad(ρgz) (4.30)
Après division par ρ = cte, il vient :
→
−
v −−→ p −−→
= −grad − grad(gz) (4.31)
dt ρ
→
−
v d v2
c élération par →
Multiplions scalairement l'accÃ
−
v , sachant que →
−
v = ( ):
dt dt 2
v2 −−→ p − −−→
df racddt( ) = −→
−
v grad − →
v .grad(gz) (4.32)
2 ρ
∂• → −−→ −−→
df racd•dt = +−
v .grad• = →
−
v .grad• (4.33)
∂t
puisque, l'écoulement est stationnaire. Finalement, on obtient :
→
− −−→ v 2 p d v2 p
v .grad( + + gz) = ( + + gz) = 0 (4.34)
2 ρ dt 2 ρ
4.8. INTERPRÉTATION ÉNERGÉTIQUE DE L'ÉQUATION DE BERNOULLI 47
c'est-à-dire la quantité entre parenthèses est constante sur chaque ligne de courant (ou
trajectoire).
v2 p
+ + z est une grandeur homogène à une hauteur de liquide :
2g ρg
• z est l'altitude,
p
•z+ est appelée la charge piézométrique (ou hauteur piézométrique),
ρg
v2 p
•z+ + est la charge totale.
2g ρg
Le théorème de Bernoulli peut alors s'interpréter graphiquement à partir des évolutions
des diérentes hauteurs le long du circuit. Comme l'illustre la gure, quand on suit l'unité
de poids de uide dans son mouvement le long de la trajectoire, on peut tracer trois lignes
diérentes :
• la ligne d'altitude qui représente la trajectoire du uide,
• la ligne piézométrique, distante de la trajectoire de la quantité p/ρg ,
• la ligne de charge, obtenue en à la ligne ajoutant v 2 /2g piézométrique. Le théorème
de Bernoulli conduit à une ligne de charge horizontale (charge totale=cte). Il n'y a pas
de perte de charge dans l'écoulement d'un uide parfait.
• p est la pression statique (elle existe mÃa me s'il n'y a pas de mouvement),
• p + ρgz est la pression motrice ; elle génère le mouvement (ρgz est la pression de
pesanteur),
1
• ρv 2 est la pression cinétique (ou pression dynamique) ; elle résulte du mouve-
2
ment,
1
• p + ρgz + ρv 2 = pt est la pression totale.
2
L'équation de Bernoulli montre alors que la pression totale reste constante le long d'une
même ligne de courant (il n'y a pas de perte de pression dans l'écoulement d'un uide
parfait).
vA << vM (4.38)
Par conséquent :
1 2
ρg(zA − zM ) = ρvM (4.39)
2
4.9. APPLICATIONS DU THÉORÈME DE BERNOULLI 49
d→
−v −−→
ρ = −gradp + ρ→ −g (4.45)
dt
d→
−v
dans laquelle la dérivée particulaire de la vitesse s'écrit :
dt
d→−
v ∂→
−v
= +→ −
v .grad→−v. (4.46)
dt dt
Le premier terme du membre de droite correspond à la dérivée par rapport au temps
au point considéré. Le deuxième terme apparaît comme le taux de variation de la vitesse
dû au mouvement (au fait que la particule traverse un champ de vitesse variable dans
l'espace).
Une analyse de mécanique des uides peut être conduite à deux échelles diérentes : l'une,
qui s'applique à un volume élémentaire de uide, demande la résolution (généralement
numérique) des équations aux dérivées partielles ci-dessus en y adjoignant celle relative à
la conservation de la masse ainsi que les conditions aux limites du volume étudié. Cette
analyse permet de connaître le champ de vitesse et le champ de pression en tout point du
uide. L'autre analyse, relative à un volume macroscopique de uide, appelé volume de
contrôle, convient à l'ingénieur qui cherche une solution globale.
Pour les applications, il est souvent préférable de raisonner en considérant un volume de
contrôle xe, choisi arbitrairement (ou judicieusement suivant le problème que l'on se
pose) dans l'écoulement, sous la seule restriction d'avoir une surface limite entièrement
constituée de particules uides. Nous allons donc dans cette partie donner une nouvelle
formulation du bilan de quantité de mouvement. Nous nous placerons en régime per-
manent.
−−→
Z Z Z Z Z Z Z Z Z
(ρ→
−
v .grad→
−
v )dV = (−gradpdV + (ρ→
−
g dV (4.48)
V V V
(ρ→
−
v (→
−
v .→
− −p→
− RRR →
ρ−
RR RR
S
n )dS = S
n dS + V
g dV
C'est l'expression vectorielle du théorème d'Euler , encore appelé théorème des quan-
tités de mouvement, qui stipule que :
Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z Z
→
−
v1 ρ→
−
v 1 .→
−
n 1 dS+→
−
v2 ρ→
−
v 2 .→
−
n 2 dS = →
−
−p1 n 1 dS+ →
−
−p2 n 2 dS+ →
−
−p n l dS+
S1 S2 S1 S2 Sl
(4.49)
Les deux premiers termes du membre de gauche peuvent s'exprimer en fonction du
débit massique qui, en régime permanent, se conserve à travers un tube de courant :
Z Z Z Z
ṁ = − →
− →
−
ρ v 1 . n 1 dS = ρ→
−
v 2 .→
−
n 2 dS (4.50)
S1 S2
Si l'on suppose, pour simplier, que les pressions sont également uniformes sur les
sections S1 et S2 , l'expression peut se mettre sous la forme :
Z Z
→
−
ṁ( v 2 − → →
− →
−
− v1 ) = −p1 S n 1 − p2 S n 2 + −p→−
n l dS + m→
−
g (4.51)
Sl
On retiendra :
→
−
ṁ(→
−
v2−→
−
v 1 ) = F F ext
qui est la traduction directe du théor`eme d'Euler pour un tube de courant que nous
citons de nouveau :
Le ux (= débit) de quantité de mouvement sortant d'un tube de courant
d'un écoulement permanent ṁ(→ −v2−→ v 1 ), est égal à la résultante des forces
−
→
−
extérieures, F ext , appliquées au uide dans le domaine limité par cette surface.
Remarque :
Cette équation nécessite l'hypothèse d'un écoulement permanent, le uide pouvant être
compressible ou incompressible.
le uide incompressible.
Le domaine de contrôle limité par deux sections droites situées respectivement à l'entrée
et à la sortie du coude et la surface latérale formée des particules uides en contact avec
la périphérie intérieure du tube constitue un tube de courant.
La résultante des eorts exercés par la conduite sur le uide à travers la surface
périphérique Al est :
→
−
Z Z
R = −p→
−
n l dA (4.53)
Sl
La résultante des forces exercées par le uide intérieur sur la surface Sl de la conduite
→
−
vaut − R (d'après le théorème de l'action et de la réaction). D'où nalement en remplaçant
ṁ par ρA1 v1 = ρA2 v2
→
−
− R = m→
−
g + (ρA1 v1 − ρA2 v2 ) − p1 A1 →
−
n 1 − p2 A2 →
−
n2 (4.54)
Considérons un domaine de contrôle tel que celui représenté en pointillés sur la gure
ci-dessous. En négligeant le débit de carburant (ṁ ṁc , tout se passe, du point de vue
du bilan de quantité de mouvement, comme si le débit massique ṁ de uide subissait une
accélération axiale, passant d'une vitesse d'admission v1 à une vitesse d'éjection v2 v1
(dans le rapport des sections A1 /A2 ).
4.10. BILAN GLOBAL DES QUANTITÉS DE MOUVEMENT 55
Nous avons prolongé la surface Sl du réacteur en contact avec le ux intérieur par une
surface de courant Sl0 en amont et en aval du réacteur, jusqu'à une distance du réacteur
telle que l'écoulement :
• ait une direction xe (celle de l'axe → −x ),
→
−
• soit uniforme, de vitesse v 1 , en amont, par rapport au réacteur (le réacteur avance par
rapport à l'atmosphère avec la vitesse −→ −v 1 de l'avion).
En aval, la vitesse du uide est égale à → −v 1 sauf dans le jet du réacteur, où elle est égale à
→
−v 2 , avec →−
v 2 parallèle à →
−
v 1 et de même sens, et v2 > v1 . Le jet étant uniforme, la pression
y est constante et égale à la pression atmosphérique, patm = cte. Plus généralement, sur
Sl0 , ainsi que dans les sections d'entrée A1 et de sortie A2 , nous admettons que la pression
vaut patm .
Le théorème d'Euler appliqué au domaine limité par la surface S = A1 + A2 + Sl0 + Sl
donne, en négligeant le poids du uide (car on travaille dans un gaz et non un liquide) :
Z Z Z Z Z Z Z Z
ṁ(→
−
v 2−→
−
v 1) = − patm →
−
n 1 dS − patm →
−
n 2 dS − patm →
−
n 0l dS − p→
−
n l dS
A1 A2 Sl0 Sl
(4.55)
où −
RR →
−
p n l dS est la résultante des eorts exercés par la conduite sur le uide.
Sl
La résultante des forces exercées par le uide intérieur sur la machine vaut donc :
→
−
Z Z Z Z Z Z Z Z
F int = − →
− →
− →
−
p n l dS = −ṁ( v 2 − v 1 )− →
−
patm n 1 dS− →
−
patm n 2 dS− patm →
−
n 0l dS
Sl A1 A2 Sl0
(4.56)
Par ailleurs, le uide extérieur exerce sur la face externe de la surface Sl une résultante
de pression qui vaut :
→
−
Z Z
F ext = − patm →
−
n l dS (4.57)
Sl
de sorte que la résultante des forces appliquées à la machine par le uide tant interne que
externe vaut :
→
− →
− →
−
Z Z Z Z Z Z Z Z
F = F int + F ext = (p−patm )→
−
n l dS = −ṁ(→
−
v 2 −→
−
v 1 )− patm →
−
n 1 dS− →
−
patm n 2 dS− p
Sl A1 A2 Sl
(4.58)
Or les quatre derniers termes valent
RR →
−
−patm n l dS où S = S1 + S2 + Sl + Sl est une
0
S
surface fermée.
Leur somme est donc nulle. Il apparaît ainsi que l'ensemble des contributions mettant
56 CHAPTER 4. DYNAMIQUE DES FLUIDES PARFAITS
en jeu la pression patm est nul puisque regroupé sur la mÃa me surface fermée S . On en
déduit que la poussée du réacteur vaut nalement :
→
−
F = −ṁ(→
−
v2−→
−
v 1 ) = −ṁ(v2 − v1 )→
−
x (4.59)
[3] Christian FRERE, Pierre KREMPF MECANIQUE DES FLUIDES, Cours et Exer-
cices corrigés, Ellipse 1998.
57