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d’études.
Mon père, ma mère, mes sœurs et mon fiancé, avec tous mes sentiments de
respect, d’amour et de reconnaissance pour leur soutien et encouragement.
Ce projet est le fruit d’une formation de deux ans de mastère professionnel, bien que ce
travail est personnel, beaucoup de personne y ont contribué que ce soit directement ou
indirectement.
Je souhaite adresser mes remerciements les plus sincères à mon encadrant universitaire
Mme BEN SAID HAYET, pour son suivi tout au long de l’élaboration de mon travail, ses
conseils et sa disponibilité.
Je remercie également mon maître de stage Mr KALFAOUI CHOKRI, pour leur disponibilité
et pour la qualité de leurs conseils qui m’ont été très précieux pour réaliser ce travail.
Finalement, j’adresse mes sincères remerciements à toutes les personnes qui m’ont aidé de
prés ou de loin à effectuer mon stage au sein de la direction POLITIQUE MONETAIRE pour
leurs accueils et leurs bonnes écoutes.
Sommaire
Introduction générale
Conclusion du chapitre
Introduction
Conclusion du chapitre
Introduction
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
Liste des figures
M3 : Masse monétaire
TI : Taux d’intérêt
Introduction générale
L’inflation, interprétée comme une hausse générale du niveau des prix, est devenue
phénomènes problématique dans l’économie. La maitrise de ce phénomène constitue
préoccupation primordial de la politique économique de plusieurs pays. Car, la stabilité des
prix est sensée créer un meilleur environnement pour le développement de l’activité
économique depuis la fin des années soixante dix début des années quatre-vingts, les banques
centrales de nombreux pays retiennent des objectifs d’inflation (stabilité des prix) pour guider
leurs politiques monétaires, ces objectifs ont été schématisés par l’économiste Kaldor sous la
forme d’un carré magique. Faisant leur cette préoccupation, plusieurs chercheurs ont menés
des études sur les implications de la politique monétaire sur les composantes économique
réelles et sur les déterminants de l'inflation dans le but de mesurer la performance économique
atteint par notre économie à fin d'améliorer le bien-être de la population. Nous pouvons citer
Milton Friedman dans son article « l'inflation est d’origine monétaire ». S'inscrivant dans le
cadre de la politique économique, la politique monétaire possède ses propres points d'action
pour atteindre les objectifs ultime de la politique économique générale ; elle vise à agir sur les
variables réelles de l'économie par le truchement des variables monétaires (l'offre et demande
de monnaie, le taux de change et le taux d'intérêt). Dans cette perspective la politique
monétaire a pour rôle de fournir au secteur réel la quantité de monnaie nécessaire à
l'expansion des activités économiques sans engendrer le dérapage inflationniste ou
déflationniste ; d'où la nécessité de veiller au niveau générale des prix qui est l'objectif ultime
de toute politique monétaire. D'autant plus que l'inflation est un phénomène
macroéconomique, c'est-à-dire mettant en jeu des interdépendances entre toutes les parties et
tous les mécanismes de l'économie ; détermination des revenus, des prix, des productions,...
un accident portant sur un prix, peut à travers ses mécanismes, être le facteur déclenchant de
l'inflation.
L’objet de notre travail est de déterminer les variables qui expliquent l'inflation en Tunisie et
de Donner des suggestions à mettre en œuvre par les autorités monétaires en vue de conduire
une politique monétaire efficace sur la stabilité du niveau général des prix.
1
Intérêt de la recherche
L’intention de se lancer dans ce sujet nos a été inspirée par le retour à la hausse inquiétant
du taux d’inflation, notamment ces deux dernières années. L’institut National des
Statistique a enregistré pour l’année 2011 un taux d’inflation de 3.5%, qui persiste et prend
une ampleur dangereuse en 2012 avec un taux annuel de 5%.
Plan de la recherche
Pour répondre à notre problématique, nous allons adopter une méthodologie qui repose sur
deux démarches. La première, consiste à faire une étude sur la conduite de la politique
monétaire et l’inflation qui repose sur des documents, sites internet, rapport de la banque
centrale, cadre légale du système bancaire tunisien. La deuxième démarche, nous allons
chercher à expliquer empiriquement l’impact d’une variation de l’une des variables sur
l’évolution du taux d’inflation, en estimant un modèle de régression linéaire multiple.
Pour l’élaboration de notre travail, nous l’avons scindé en trois chapitres. Le premier chapitre
consiste à présenter la banque centrale et la direction générale de la politique monétaire. Le
deuxième chapitre consiste à présenter la conduite de la politique monétaire appliquée par la
banque centrale de Tunisie et à appréhender l’inflation. En fin, dans le dernier chapitre, est
essentiellement axé sur l'analyse empirique de l'incidence de la politique monétaire sur
l'inflation en Tunisie de 2011 à 2017 ; tout en se focalisant sur la présentation des données,
leur traitement par les outils économétriques, la présentation des résultats et leurs
interprétations économiques.
2
CHAPITRE 1 :
BANQUE CENTRALE DE
LA TUNISIE
3
« Il est appréciable que le peuple de
cette nation ne comprenne rien au
système bancaire et monétaire. Car si
tel était le cas, je pense que nous
serions confrontés à une révolution
avant demain matin »…
….Henry Ford
4
Introduction
A travers ce chapitre et avant d’aborder les différentes étapes de notre sujet, il a bien
fallu présenter le cadre général de notre travail. Au niveau de ce chapitre, nous allons
présenter la banque qui nous a accueillis « La Banque Centrale de Tunisie ». Dans la section
1, nous allons présenter la banque de manière globale. Quant à la section 2, nous allons le
consacrer à la description du service auquel on nous a affectés.
Pour faire face aux changements de l'environnement, le système bancaire tunisien n'a pas
cessé de progresser. Son but est de consolider le secteur, d'améliorer la qualité des actifs,
d'assainir le portefeuille des créances non performantes et limiter la baisse des taux et la
faiblesse de l'activité économique.
En fait, le secteur bancaire tunisien, s’articule autour de la banque centrale de Tunisie (BCT),
qui sous sa supervision figurent : 21 banques de dépôt, 14 établissements financiers (dont
10 établissements de leasings, 2 sociétés de factoring et 2 banques d’affaires), 8 banques
offshores et 11 bureaux de représentation.
La banque centrale (BCT), crée en 1958, est une institution nationale à caractère public qui
supervise et contrôle la politique monétaire et les crédits des banques. Elle assure ainsi la
stabilité interne et externe de la monnaie. La BCT est privilégiée par l’exclusivité d’émission
de monnaie, ses principales fonctions sont l’organisation des paiements et la circulation
monétaire, la gestion des réserves en devises, la réglementation du crédit et la surveillance du
système bancaire et financier.
Dans le cadre de ces missions, la BCT a mis en place des normes spécifiques pour contrôler
la politique de crédit des banques et leurs procédures de recouvrement des créances. Ainsi,
la maîtrise du risque de crédit qui se fait à travers la diffusion de certains nombres de
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circulaires telles que la circulaire N° 87-47 du 23 décembre 19874 portant sur les modalités
d’octroi, de contrôle et de refinancement de crédits.
Ce système bancaire est étroitement lié au système financier qui est sous la tutelle du conseil
de marché financier (CMF). Le système financier est composé de la bourse des valeurs
mobilières de Tunis (BVMT), des intermédiaires en bourse et de la société Tunisienne
interprofessionnelle pour la compensation et le dépôt des valeurs mobilières
(STICODEVAM) ainsi que des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières
(OPCVM).
Les banques de dépôt offrent des produits variés pour satisfaire les besoins de financement de
l'économie. Elles jouent un rôle d'intermédiaire pour les opérations de bourse et de change.
Parmi elles, onze sont cotées en bourse et leurs titres sont des valeurs-phares de la cote
officielle de la BVMT. Elles assurent également, pour leur clientèle, le paiement et le
recouvrement des chèques, effets, coupons ou toute autre valeur. Conformément à la
réglementation en vigueur en Tunisie, ces banques peuvent octroyer des crédits à court,
moyen et long terme et prendre des participations dans d’autres institutions.
La Banque centrale de Tunisie est fondée deux ans après l'indépendance du pays. Le 19
septembre 1958, la loi n°58-90, portant création et organisation de la BCT, est
promulguée. Le 18 octobre, la loi n°58-109, instituant le dinar tunisien en remplacement
du franc tunisien, est à son tour promulguée. Les deux lois entrent en vigueur le 3
novembre 1958.
Dans le tableau suivant on peut lire les principaux évènements ayant marqué l’histoire
de l’institut d’émission.
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Tableau 3:Histoire du BCT
Date Evènements
19 septembre 1958 Promulgation de la loi n°58-90 portant création et organisation de la Banque
Centrale de Tunisie
18 octobre 1958 Promulgation de la loi n°58-109 portant réforme monétaire. Institution d'une
nouvelle unité monétaire : le Dinar
3 novembre 1958 Entrée en activité de la Banque Centrale de Tunisie et mise en circulation du Dinar
tunisien
30 décembre 1958 Décrochage du dinar du franc français et sortie de la monnaie nationale de la zone
franc
7 décembre 1967 Promulgation de la loi n°67-51 portant réglementation de la profession bancaire
3 novembre 1988 Réforme globale des textes organiques de la BCT, loi n°1988-119 du 3
novembre 1988
7 février1994 Modification de la législation régissant la profession bancaire apportée par la loi n°
94-25 du 7 février 1994 renforçant les pouvoirs de réglementation et de surveillance
conférés à la Banque Centrale de Tunisie
25 avril2016 Promulgation de la loi n°2016-36 portant nouveau statut de la Banque Centrale de
Tunisie attribuant en particulier à cette institution une nouvelle mission à savoir la
stabilité financière et l’instauration de la fonction de secrétaire de la banque.
(Source : Travail personnel)
La Banque Centrale de Tunisie a pour mission générale de préserver la stabilité des prix. A cet
effet, elle est chargée notamment :
Par ailleurs, la conduite de la politique monétaire est considérée comme l’outil principal dont
dispose la BCT afin d’atteindre les objectifs de la stabilité des prix.
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En effet, en vue de réguler le marché monétaire, la Banque Centrale de Tunisie peut acheter ou
prendre en pension aux banques des effets publics négociables ainsi que toute
Créance ou valeur sur les entreprises et les particuliers figurant sur la liste arrêtée à cet effet
par son Conseil d'Administration ;
b. Missions particulières
Outre ses missions principales précitées, la BCT est chargée d’assurer d’autres tâches non
moins importantes et qui rentrent pleinement dans ses fonctions légales telles que :
Elle intervient sur le marché interbancaire et publie à titre indicatif, au plus tard le
lendemain, le cours de change interbancaire des devises et des billets de banque ;
La Banque Centrale de Tunisie est l'agent financier de l'Etat pour toutes ses opérations de
caisse et de banque ;
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La Banque Centrale de Tunisie définit la réglementation prudentielle, exerce un contrôle
sur les banques et les établissements financiers visant pour l'essentiel à assurer la sécurité des
dépôts et celle du système bancaire et sanctionne les fautes disciplinaires.
La Banque Centrale de Tunisie peut proposer au gouvernement toute mesure qui est de
nature à exercer une action favorable sur la balance des paiements, l'évolution des prix, le
mouvement des capitaux, la situation des finances publiques et d'une manière générale, le
développement de l'économie nationale ;
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Direction Générale des Transferts et du Commerce Extérieur : Traite les dossiers
touchant les questions de change et du commerce extérieur et statue sur les demandes de
participations des non-résidents à la réalisation des investissements en Tunisie et de transfert
en découlant.
Direction générale des comptoirs : Gère les comptoirs de BCT (11 comptoirs).
11
l’organisation des services de la banque, de l’élaboration de manuels de procédure et de la
formation professionnelle.
Directions Générale des Ressources Humaines : Traite toutes les questions relatives à
la gestion du personnel.
2. Organigramme de la BCT
Le schéma suivant présente l’organigramme de la BCT
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Figure 3: Organigramme de BCT
13
Section 2 : présentation du département politique monétaire
I. Présentation de la politique monétaire
1. Définition
La politique monétaire est l’action par laquelle l’autorité monétaire, généralement la banque
centrale, agit sur l’offre de la monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix.
En effet, La BCT a poursuivi, depuis les années 90, une politique monétaire discrétionnaire
faisant recours à des multiples instruments. Cette orientation s’explique par l’attachement de
l’institut à la réalisation de plusieurs objectifs à la fois en l’occurrence le soutien de l’activité
économique, la préservation de la stabilité du système financier, la viabilité de la position
extérieure et la maîtrise de l’évolution des prix. Cette démarche se justifiait non seulement par
l’ambiguïté entourant la mission principale de la BCT qui consiste, selon l’ancienne loi
portant sur la création et organisation de la BCT, en la préservation de la valeur interne et
externe de la monnaie nationale, mais surtout par l’absence d’un cadre analytique fiable lui
permettant de mener à bien sa politique monétaire. Chaque année, la BCT élabore un
programme monétaire dans lequel est annoncé un objectif de croissance de la masse
monétaire compte tenu d’un schéma macroéconomique préalablement établi par le
Gouvernement. De ce fait, l’appréciation des tensions inflationnistes à travers le suivi de
l’évolution du volume monétaire était plutôt à titre indicatif et n’a pas eu d’influence
significative sur les décisions en matière de taux directeur. Ce n’est qu’à partir de l’année
2006 que l’ambigüité entourant la mission principale de la banque a été levée à travers la
considération de la préservation de la stabilité des prix comme mission principale de la BCT.
14
2. Organisation de la politique monétaire
15
également de la mise en place d’un cadre prévisionnel des principaux agrégats économiques
et monétaire en vue de mieux orienter la stratégie de la politique monétaire vers la réalisation
de la stabilité des prix. Cette direction est composée des deux sous-directions.
A pour mission notamment le suivi des travaux liés à l’étude des canaux de transmission de la
politique monétaire et la contribution aux publications de la BCT dans ce domaine. Elle
comprend également deux services.
● Service de prévision à moyen terme : réalise les modèles et les prévisions dans le
domaine macroéconomique et de l’inflation en Tunisie ainsi que les indicateurs d’appréciation
de la politique monétaire.
16
b. La direction des opérations de la politique monétaire
Son organigramme se présente comme suit :
La direction des opérations est chargée de la mise en œuvre de la politique monétaire afin de
réguler le niveau de la liquidité bancaire et d’atteindre la stabilité des prix à travers plusieurs
instruments à des maturités différentes. Elle comprend deux sous-directions.
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Sous-direction des opérations de marché :
●service des opérations sur titres : a pour mission la réalisation des opérations
d’open market et de pension livrée, l’analyse et le suivi de l’évolution du marché des
titres de l’Etat et le transfert de la propriété des bons de trésor admis en contrepartie du
refinancement.
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Elle veille sur le contrôle comptable des opérations réalisées par la direction des opérations et
assure l’existence des collatéraux des opérations de refinancement de leur conformité et de
leur éligibilité. Deux formes de contrôle sont effectuées au sein de cette direction.
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Conclusion du chapitre
L’objectif de ce chapitre était de présenter la banque (BCT) dans laquelle nous avons
effectué notre stage. Dans cette optique, nous avons exposé le système bancaire tunisien et la
BCT, présenté l’historique de la BCT ses missions et son organisation. Finalement, nous
avons décrit la direction générale de politique monétaire afin de mieux appréhender le cadre de
notre travail. Cette description nous a permis de comprendre le processus de conduite de la
politique monétaire, de formuler notre problématique et de collecter les données nécessaires
afin de déterminer quelles sont les variables significatives.
20
Chapitre 2 :
Politique monétaire et
inflation : fondements
théoriques
21
Introduction
. L’inflation est un phénomène qui constitue l’un des problèmes économiques contemporains.
Il est tout à la fois, simple à constater, délicat à mesurer et difficile à expliquer. Sa maitrise,
est une préoccupation majeure des autorités chargés de la politique économique en générale,
et monétaire en particulier.
Par ailleurs l’objectif final de la politique monétaire est la stabilité des prix, on trouve ainsi
l’article 7 de la loi N° 2016-35 qui stipule : « l’objectif principal de la banque centrale
consiste à maintenir la stabilité des prix. La banque centrale contribue au maintien de la
stabilité financière de manière à soutenir la réalisation des objectifs de la politique de l’Etat, y
compris dans les domaines de développement et de l’emploi. Elle œuvre pour une
coordination optimale entre la politique monétaire et la politique économique de l’Etat ».
Dans cette section on présentera les objectifs, les instruments de la politique monétaire et les
canaux de transmission.
I. Définition
La politique monétaire est l’action mise en place par l’autorité monétaire (la banque centrale),
agit sur l’offre de la monnaie dans l’objectif d’atteindre la stabilité des prix. En effet, depuis
les années 90, la BCT a poursuivi une politique monétaire discrétionnaire fait recours à des
multiples instruments. Cette orientation s’explique par la réalisation de l’objectif de carré
magique de Kaldor1 c'est-à-dire : la stabilité des prix, la croissance, l’emploi et l’équilibre
extérieur.
1
Jacques Généreux, « les politiques économiques », édition Seuil 1996, page 5.
22
Figure 6 : Le carré magique de Kaldor
(Source : Jézabel Couppey- Soubeyran, « monnaie, banque, finance », 1ere édition, Paris, 2010, P214.)
Et depuis cette période, la mission principale de BCT consiste, selon l’ancienne loi
portant sur la création et organisation de la BCT, la préservation de la valeur interne et
externe de la monnaie nationale, mais surtout par l’absence d’un cadre analytique
fiable lui permettant de mener à bien sa politique monétaire.
Chaque année, la BCT élabore un programme monétaire dans lequel est annoncé un
objectif de croissance de la masse monétaire compte tenu d’un schéma
macroéconomique préalablement établi par le Gouvernement. De ce fait, l’appréciation
des tensions inflationnistes à travers le suivi de l’évolution du volume monétaire était
plutôt à titre indicatif et n’a pas eu d’influence significative sur les décisions en matière
de taux directeur. Ce n’est qu’à partir de l’année 2006 la mission principale de la
banque a été levée à travers la considération de la préservation de la stabilité des prix
comme mission principale de la BCT.
Les cibles intermédiaires sont des variables qui agissent sur les objectifs ultimes (finals) de la
politique monétaire, et ne relèvent pas directement du contrôle par la banque centrale. Il s’agit
de la monnaie centrale, de l’encours du crédit, des taux d’intérêt à long terme et des taux de
changes. Ce sont des variables qui se situent entre les objectifs finals et ceux opérationnels de
la politique monétaire.
_ Taux de change
_ Base monétaire
- La première phase: avant la réforme de 1986, son objectif ultime était plutôt la
croissance économique par le financement de l’investissement par les crédits
24
bancaires. La politique monétaire était plus laxiste par rapport à les autres objectifs à
savoir la stabilité des prix et l’équilibre extérieur.
- la deuxième phase : Depuis 1987, les autorités monétaires, en suivant les péripéties
qu’a connues le monde, ont changé de perspective pour devenu l’objectif prioritaire la
stabilité des prix pour un grand nombre de banques centrales et pour la BCT.
Ce pendant, la préservation de la stabilité des prix a été explicitement mentionné dans le texte
de la loi n° 2006-26 conformément, à l’article 33 amendant la loi organique de la Banque
Centrale.
II. Stratégie
La politique monétaire prend en compte des facteurs économiques suivants :
1- Le plein emploi.
2- Croissance économique positive non inflationniste.
3- Maitrise de l’équilibre extérieur.
Actuellement, la BCT adopte une politique monétaire qui cible à la fois l’inflation et la
croissance économique :
25
III. Les instruments de la politique monétaire
La BCT dispose d’un cadre opérationnel renouvelé ; elle cherche à piloter le taux d’intérêt
interbancaire à l’aide d’un ensemble d’instruments d’intervention conformes aux mécanismes
du marché. La stabilisation dudit taux représente l’objectif opérationnel de sa politique
monétaire.
La BCT peut également intervenir sur le marché monétaire pour l’achat ferme ou la prise en
pension des effets publics et des effets privés. Les instruments utilisés par les autorités
monétaires peuvent être des instruments quantitatifs ou des instruments qualitatifs.
La période de constitution des réserves obligatoires est d’un mois. En effet, chaque banque
doit laisser le montant exact de sa réserve imposée sinon elle sera pénalisée d’un taux égal au
TMM plus 2.5% et si le montant est supérieur à celui qui est imposé on parle des réserves
excédentaires.
26
Actuellement, le taux appliqué pour le calcul du montant de la réserve obligatoire est de 1%
de l’encours des dépôts à vue et de 30% pour l’augmentation de l’encours des crédits à la
consommation.
Pour le choix de meilleures offres, la BCT utilise, dans le cas d’injection de liquidité, la
méthode du taux multiple c’est-à-dire qu’elle commence par le taux le plus élevé jusqu’au
plus faible. A l’inverse, et en cas où elle se propose d’éponger l’excédent de liquidité sur le
marché, elle commence par le taux le plus bas.
27
b. L’open Market
Les opérations d’open market consistent à acheter ou à vendre directement des titres,
typiquement d’effets publics négociables (BTA, BTC), sur le marché monétaire. Par cette
procédure le service des opérations sur titre cherche à modifier à la hausse ou à la baisse le
taux de marché monétaire.
L’open market a un double effet sur la liquidité bancaire : un effet quantité qui est direct en
diminuant la quantité de monnaie en circulation par la vente des titres aux banques ou
inversement par l’achat des titres pour fournir de la liquidité au secteur bancaire. Et un effet
prix qui est indirect, quand la BCT achète les bons du Trésor, elle offre de la liquidité
supplémentaire sur le marché et le taux d’intérêt baisse ce qui favorise le refinancement des
banques au coût faible. Par contre si la BCT vend les bons de trésor, les taux augmentent ce
qui crée des tensions sur le marché.
La BCT utilise cet instrument irrégulièrement car le marché n’est pas vraiment sensible à ce
genre d’instrument.
Ces opérations permettent que la BCT d’injecter ou d’éponger la liquidité sur le marché par
l’achat ou la cession temporaire de bons du trésor. La durée de ces opérations peut aller
jusqu’à trois mois.
La pension livrée est un support de transfert de propriété par l’intervention de la BCT sur le
marché interbancaire.
28
e. Les opérations de swap
Elles sont effectuées par voie d’appel d’offre à l’initiative de la BCT et consistent à l’achat ou
la vente au comptant ou à terme du dinar tunisien contre des devises et ce à une date et un
taux prédéterminé.
29
b. Le taux du marché interbancaire
C’est le taux des transactions interbancaires qui émanent des échanges de liquidité
entre les banques au jour le jour ;
30
instruments. Cette relation ne peut pas se réaliser sans l’existence des mécanismes qualifiés
des canaux de transmission qui constituent des liens spécifiques par lesquels les impulsions de
la politique monétaire se répercutent sur l’activité économique et plus particulièrement, sur le
niveau des prix.
Quatre principaux canaux sont distingués à savoir ; le canal de taux d’intérêt, le canal du
crédit, le canal du taux de change, le canal de prix des actifs.
Les mécanismes de transmission de la politique monétaire par les canaux de taux d’intérêt est
un thème classique de la littérature économique depuis plus de cinquante ans et aussi du Le
canal du taux d’intérêt est le principal mécanisme de transmission monétaire introduit dans le
cadre de l’analyse keynésien (modèle IS-LM). Il décrit l'ensemble des moyens par lesquels la
variation des taux directeurs affecte la sphère réelle, à travers les décisions d'investissement et
de consommation des entreprises et des ménages.
Une variation du taux d’intérêt produit trois types d’effets peuvent être mis en évidence sur
les dépenses des ménages :
- Un effet de substitution : les variations de taux d’intérêt mènent les agents à réviser
l’arbitrage entre consommation immédiate et épargne. Une baisse de taux diminue la
valeur de la consommation future et encourage à consommer aujourd’hui puisque
l’épargne devient moins intéressante et le crédit moins cher.
31
supérieure de biens ; une substitution du capital au travail. Ces deux effets impliquent une
hausse de l’investissement.
Selon le modèle IS-LM, le taux d’intérêt réel à long terme représente le coût de capital et de
financement pour les agents économiques. En effet, une hausse des investissements indique
une hausse de la demande agrégée dans l’économie (courbe IS se déplace vers la droite) et
une hausse de l’offre de la monnaie (courbe LM se déplace vers la droite).
2. Canal de crédit
Dans une économie bancaire, le canal de crédits est établi sur l’idée que les banques jouent un
rôle spécifique au sein du système financier puisqu’elles sont bien placées pour résoudre le
problème de financement des agents économiques.
La hausse des taux directeurs de la banque centrale mener les banques à accroître leurs taux
d’intérêt débiteurs, mais aussi à rationner le crédit à cause de la montée des risques liés à des
charges d’intérêt plus élevés. La hausse des taux d’intérêt, en raison de l’asymétrie
d’information, risque de produire un aléa moral (les « bons emprunteurs » réduits leurs
demandes de crédit et les « mauvais risques » continuent à s’endetter.) Cette situation incite
aussi les banques à réduire leur offre de crédit. Ainsi les contraintes d'accès au crédit de
certains agents tels que ménages ou petites et moyennes entreprises, peut conduire à des
changements importants dans la transmission d'une politique monétaire par les taux d'intérêt.
En fait, si les agents sont contraints dans leur demande de crédit, une hausse du taux d'intérêt,
à supposer qu’elle soit réagi sur le coût du crédit, pourra procurer une baisse de la demande de
crédit bancaire, mais s’il y a en situation initiale un excès de demande, cette hausse ne
s’exprime pas par une baisse des crédits. De nombreuses études, liées au canal du crédit
(Bernanke et Blinder, 1992 ; Barran, Coudert et Mojon, 1995) montrent qu’une hausse du
taux d’intérêt n’est généralement pas suivie immédiatement d’une baisse du crédit bancaire.
La hausse des taux d'intérêt attire les dépôts libellés en monnaies étrangères par rapport aux
dépôts nationaux ce qui implique une chute de la valeur des dépôts en devises par rapport aux
32
dépôts en dinars. C’est-à-dire une l’appréciation de la monnaie nationale par rapport à la
monnaie étrangère. L’appréciation de la monnaie nationale a augmenté les prix des
exportations et la baisse des prix des importations ceci entraîne une contraction des
exportations et un accroissement des importations. Cette situation est défavorable à la
demande globale et au revenu qui diminue.
Et inversement, un accroissement de l'offre de monnaie entraîne une baisse des taux d'intérêt
et une dépréciation de la monnaie nationale d'où l'augmentation des exportations et la baisse
des importations, et cette situation stimule la demande globale et le revenu.
Ce canal impose un mécanisme de transmission à travers les effets positifs sur la richesse
financière des ménages qui passe par le canal de la consommation.
En fait, la baisse du taux d’intérêt est vulnérable d’avoir un effet favorable sur le cours des
actifs financiers ou immobiliers entrainant une augmentation de la valeur du patrimoine des
ménages et un soutient de leur consommation.
En d’autres termes, les investissements des entreprises peuvent aussi tirer profit d’une baisse
de taux d’intérêt dans la mesure d’où l’augmentation de prix des actions (obligation, bien
immobilier) ce qui diminue le coût de ses fonds propres.
L’inflation comme un déséquilibre économique qui engendre une hausse continue du niveau
général des prix est un concept extrêmement large, diverses théories ont tenté d’expliquer le
phénomène, elles ont été inspirées par les grands courants de pensée économique
Dans cette présente section nous présenterons l’inflation en Tunisie. Nous identifions les
causes, les conséquences de l’inflation sur l’équilibre économique et les déterminants de
l’inflation.
33
I. Définition de l’inflation
On dit qu’il y a inflation, lorsqu’il y a un état de hausse généralisée des prix des biens et des
services qui entraine une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie.
Il est à noter que le taux d’inflation en Tunisie, peut être mesurée par l’indice des prix à la
consommation, indice de référence ou par le déflateur de PIB. Dans cette étude, on
s’intéressera uniquement à l’indice des prix à la consommation (IPC), car c’est le plus
largement utilisé. Ce dernier, s’agit d’un indicateur de la variation des prix à la consommation
payés par les ménages.
L’institut national de la statistique (INS) a révisé l’année de base de cet indice en adoptant
l’année 2005 comme nouvelle année de base au lieu de l’année 2000.la structure des
pondération a aussi été révisée en s’appuyant sur les résultats de l’enquête nationale sur la
consommation des ménages de l’année 2005, en vue de tenir compte des changements dans
les habitudes de consommation des ménages et d’inclure de nouveaux biens et services.
L’indice des prix à la consommation base 100 en 2005 est calculé donc selon la méthode de
″Laspeyres‶ qui se base sur les pondérations et les prix de l’année de base 2005.
Pour établir cet indice, l’INS relève mensuellement le prix de 1010 produits au lieu de 975
produits dans l’ancien indice, auprès d’un échantillon de 3155 points de vente contre 2631
précédemment. Cette extension a touché plusieurs types de points de vente particulièrement
les grands magasins vu leur importance dans le tissu commercial actuel.
Les points de vente se répartissent sur toutes les localités, chefs-lieux des gouvernorats, ainsi
que les grandes agglomérations urbaines. Ainsi les 1010 produits relevés sont regroupés en 46
sous-groupes qui constituent en fin les 12 groupes principaux à la place de 6 groupes
auparavant comme le montre le tableau 1 et le tableau 2 dans l’annexe
34
L’indice des prix à la consommation sert principalement à étudier la dynamique de l’inflation
en analysant ses composantes. Mais, avant de ce faire, on doit tout d’abord exposer les
sources potentielles de l’inflation.
Cela peut être à cause d’une augmentation rapide des revenus (salaires ou transferts sociaux),
ou encore, une expansion de la demande étrangère. Celle-ci est le cas avec le pays voisin, on
peut remarquer absolument l’impact des incertitudes de la situation libyenne sur les prix des
produits alimentaires en Tunisie.
En effet, la crise libyenne a incité le marché noir destination de ce pays. Les pics des
exportations à destination de la Libye et la contre bande aux frontières tuniso-libyenne ont
entrainé des pénuries de plusieurs produits alimentaires de base. Pendant cette crise, certains
tunisiens étaient enclin à vendre des produits aux libyens à des prix supérieur au marché tirant
les prix vers le haut au niveau national. Ces exportations illégales étaient toujours évoquées
comme moteur potentiel de l’inflation début 2012.
L’inflation par la demande peut aussi être le résultat d’une politique de soutien de la
consommation ou de l’investissement, la création monétaire, le marketing etc. la pression
exercée par cette demande excédentaire entrainera une hausse des prix.
35
La hausse des coûts peut avoir différentes origines : hausse généralisée des salaires,
augmentation des taxes grevant les produits, hausse du coût des matières premières ou
énergies de base (choc pétrolier par exemple) et dépréciation de la monnaie nationale qui
augmente le coût des importations, ces deux dernières constituent la source principale de
l’inflation importée.
La hausse des coûts va se répercuter dans les prix de revient, puis dans les prix de vente qui
vont augmenter dans les mêmes proportions que le coût des matières premières. Ou bien
trouver le moyen de réduire d’autres coûts de production (en abaissant les salaires, à titre
exemple).
Le problème majeur de l’inflation par les coûts tient à son caractère auto-entretenu et
cumulatif. En effet, si les producteurs répercutent les hausses de coûts sur les prix. La hausse
du niveau général des prix dégrade le pouvoir d’achat des ménages. Si ces derniers anticipent
les effets de l’inflation en cours sur leur pouvoir d’achat, ils revendiquent des hausses de
salaires pour compenser l’inflation. Les hausses des salaires ainsi obtenues viennent
augmenter les coûts des producteurs, qui tentent alors de rétablir leurs marges en relevant
leurs prix ; le pouvoir d’achat des salaires se dégrade à nouveau, provoquant de nouvelles
revendications, et ainsi de suite. L’économie se trouve ainsi piégée dans une course-poursuite
des prix et des salaires qui accélère indéfiniment l’inflation.
Ainsi, elle attire l’attention sur le fait qu’en règle générale, l’inflation ne peut pas se
développer sans une certaine expansion de la quantité de monnaie ; il faut bien que les agents
trouvent quelque part les moyens de paiement nécessaires à l’achat de biens et services dont le
prix moyen augmente. Mais, il faut évidemment éviter un excès de la masse monétaire.
L’autre facteur monétaire qui contribue aussi à l’inflation est le taux de change.
36
Généralement, la dépréciation d’une monnaie quelconque génère mécaniquement de
l’inflation et pourrait s’accélérer si les avoirs en devises continuent à s’amoindrir et que la
balance commerciale se creuse, dans un contexte où les prix mondiaux des hydrocarbures sont
en nette hausse.
En effet, une hausse du prix des importations aura un effet inflationniste, en particulier s’il
s’ait de matières premières qui pèsent lourd dans les coûts de production.
Cela mène évidemment à une hausse généralisée des prix, car le transport des biens et une
multitude de produits et services dépendent de cette matière première et donc de son niveau
de prix, et on se trouve alors rentrer dans une « spirale inflationniste ». Dans ce cas l’inflation
et donc importée et sera de type inflation par les coûts.
A la lumière de ce qui précède, on peut conclure que les causes de l’inflation sont multiples
puisqu’elles sont reliées aux facteurs tributaires des chocs réels et nominaux affectant la
demande et l’offre globale à court terme, d’où l’inflation par la demande et par les coûts. Or, à
long terme, lorsque les prix et les salaires sont flexibles contrairement à la production et
l’emploi, l’inflation est considérée comme un phénomène monétaire.
37
1. Les effets néfastes de l’inflation
Une inflation peut conduire lorsqu’elle est forte, à un ralentissement de la croissance
économique, du produit global, et à une détérioration de l’emploi. L’inflation chronique
entraîne de nombreux effets néfastes :
Les entreprises se trouvent stimulées par les perspectives de gains et incitées à investir.
L’inflation, moteur de l’investissement, induit ici une croissance de la production et de
l’emploi. Un haut niveau d’emploi apparaît compatible avec un taux d’inflation élevé (ceci est
décrit par la courbe de Phillips : relation inverse entre l’inflation et le chômage).
38
IV. Les déterminants de l’inflation
Nous présentons les différentes évolutions ou mouvements qui ont eu au cours des années en
études des variables exerçant une influence sur l'inflation. Dans la plupart de cas, l'inflation a
comme déterminants traditionnels le TMM, la masse monétaire et le taux de change
constituent autant des facteurs explicatifs de l'inflation en Tunisie.
taux d'inflation
7
3 taux d'inflation
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
A travers cette figure, on constate que le taux d’inflation s’est poursuivi en 2012 et 2013
atteignant des niveaux record, jamais enregistrés depuis 1995 (6.2%). Cette inflation élevée
reflète une importante augmentation des prix des produits alimentaires, suite à l’insuffisance
de l’offre de produits frais sur les marchés et à certaines perturbations au niveau de
l’approvisionnement et des circuits de distribution. Il est à noter, en outre, que l’effet de la
crise libyenne a été considérable sur l’évolution de l’inflation.
D’une part, les exportations illégales à destination de ce pays ont entrainé une pénurie de
plusieurs produits alimentaires de base. D’autre part, l’accès des milliers de refugiés au
territoire national n’a fait qu’augmenter la demande.
39
Par ailleurs, d’autres facteurs en relation avec la révolution tunisienne pourraient expliquer
cette tension inflationniste. En fait, les évènements qui ont accompagné la révolution en 2011
se sont traduits par une dégradation de la situation sécuritaire, une prolifération du secteur
informel et l’instauration d’un nouveau rapport de forces, sur le plan social, aboutissant à des
révisions disproportionnées des salaires.
La définition de la masse monétaire est une définition comptable qui relève des conventions
de nomenclature. La masse monétaire telle qu'elle est actuellement définie par la BCT
comprend les actifs liquides qui sont susceptibles d'être convertis immédiatement en monnaie
sans risque sensible en capital et qui donc représentent des moyens de paiement potentiels
réalisables, sans effet de moins-value ou de plus-value. La décomposition de la masse
monétaire en agrégats M1, M2, M3, est fondée sur la plus ou moins grande facilité de
conversion en monnaie de leurs composantes. Celle-ci induit un comportement de détention
plus ou moins stable de ces actifs par les agents non financiers.
40
Figure 9: Evolution de la masse monétaire
masse monétaire
80000
70000
60000
50000
40000
masse monétaire
30000
20000
10000
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
A partir de cette figure on constate que, en 2015 la masse monétaire (M3) a cru à un rythme
plus faible, cette décélération est due à la baisse de l’encours des billets et monnaies en
circulation (6.8 % contre 12.6 % en 2014) et des dépôts à vue auprès des banques (1.6 %
contre 4.9 %). Pour 2016 cette évolution est principalement, attribuée à la forte augmentation
des créances nettes sur l’Etat (+21,8% ou +2.792 MDT) mais aussi à celle des concours à
l’économie (+8,2% ou +5.247 MDT), selon la note sur “les Evolutions Economiques et
Monétaires ainsi que les perspectives à moyen-terme”, que vient de publier la Banque
Centrale de Tunisie (BCT).
41
Figure 10: Evolution de taux d’intérêt
taux d'interet
6
3
taux d'interet
2
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Les taux directeurs sont les taux d’intérêt fixés par une banque centrale lorsqu’elle
accorde des crédits à court terme aux banques commerciales.
C’est donc ainsi que la banque centrale agit sur le coût du crédit et la rémunération des
liquidités, dans le cadre de sa politique monétaire pour contrôler l’offre et la demande de
crédit, l’évolution des prix (inflation) et le taux de change de sa monnaie.
Ce taux avait entamé, sous la gouvernance de Chedly Ayari, une succession de hausses le
faisant passer de 3,5% en septembre 2011 (du temps du gouverneur Mustapha Kamel
Nabli) à un taux de 4,75% en octobre 2015.
Microéconomiquement parlant, cette baisse du taux d’intérêt directeur aura une incidence
directe sur le coût des crédits bancaires et un impact sur les remboursements des crédits en
cours dont les taux sont indexés sur le TMM (Taux moyen du marché monétaire).
42
4. Evolution de taux de change en Tunisie
Le dinar tunisien (taux de change) a connu sous la gouverne de M. Ayari sa pire
dévalorisation en si peu de temps. En juin 2012, l'Euro s'échangeait à 1,93 dinar tunisien, en
janvier 2018, il s'échangeait à 3 dinars tunisiens. Face aux devises étrangères. le dinar aurait
perdu 40% de sa valeur. Et la chute continue sans cesse, suite aux engagements pris envers
le FMI, par la lettre d'intention consignée par Chahed et Ayari le 29 mai 2017.
Taux de change
3.5
2.5
0.5
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Conclusion du chapitre
43
l’inflation (la définition de l’inflation, les types de l’inflation), ses cause, ses conséquences et
ses déterminants.
Apres avoir abordé les théories générales sur la politique monétaire et l'inflation ainsi que
certains aspects pratiques de la méthodologie ; il nous parait utile de vérifier empiriquement
nos hypothèses de base, nous présenterons le troisième chapitre.
44
Chapitre 3 :
Politique monétaire et
inflation en Tunisie : Analyse
empirique
45
« La confiance reviendra
lorsque l’inflation aura
finalement disparu, grâce à
une saine administration
financière et à la stabilité de
la monnaie. »…………….
46
Introduction
Dans le chapitre précédent on a tiré comme postulat que, la politique monétaire tunisienne
conduite par la BCT vise principalement la stabilité des prix. Nous allons chercher à
expliquer empiriquement l’impact de la politique monétaire sur l’évolution du taux
d’inflation. A cet effet, on estime un modèle de régression linéaire multiple.
Notre étude empirique est articulée en deux sections. En premier, on présentera l’échantillon,
les données collecté et les variables du modèle général de l’étude. Puis, on estimera un
modèle par la méthode MCO où on utilisera ses outils d’analyse pour déterminer la relation
existante entre la politique monétaire et l’inflation en Tunisie.
La variable à expliquer de notre modèle est l’inflation. Ce dernier, comme nous l’avons défini
au niveau du chapitre 2 de la deuxième section, hausse généralisée des prix des biens et des
services qui entraine une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie.
Passons maintenant aux variables explicatives :
- La masse monétaire (M3) : la masse monétaire est un indicateur suivi et publié par la
BCT, qui mesure la variation de la quantité totale de la monnaie nationale en
47
circulation et déposée dans les banques, correspond à l'ensemble des moyens de
paiement dont disposent les agents pour réaliser leurs opérations de consommation,
d'investissement et d'épargne. Elle représente le volume de monnaie possédé par les
agents non financiers.
- Le taux de change (TCH) : Il s'agit d'un prix directeur essentiel dont les fluctuations
peuvent être très couteuses pour la stabilité interne. C'est une variable qui détermine à
la fois les flux des échanges des biens et services et elle exerce une pression
importante sur la balance de paiements, le taux de change est un instrument
d'ajustement en cas de choc économique, car une modification du taux de change
permet de modifier instantanément l'ensemble des prix relatifs du pays par rapport au
reste du monde. Le gouvernement ne peut pas décider des prix de sa monnaie en
monnaies étrangères (c'est-à-dire de ses taux de change). Ces prix résultent de la
confrontation de l'offre et de la demande sur les marchés de changes.
- Le taux d’intérêt (TI) : le taux d'intérêt d'un pays est défini par la banque centrale.
C'est un outil qui permet de gérer l'économie - soit en augmentant le taux d'intérêt
pour freiner l'inflation, ou en abaissant le taux d'intérêt pour promouvoir la croissance.
Nous allons prendre chaque variable à part et étudier son incidence sur l’inflation.
L'augmentation du volume de la masse monétaire incite les agents à consommer ou à investir.
Lorsque la masse monétaire est importante, cela génère de l'activité économique et de la
croissance, mais également de l'inflation (surchauffe de l'économie).
Maintenant en ce qui concerne le taux de change. En effet, le taux de change affecte
l’inflation soit indirectement, du fait que le taux de change réel affecte le prix relatif entre les
biens domestiques et les biens étrangers et par conséquent affecte la demande domestique,
soit directement, dans la mesure où le taux de change exerce une influence sur les prix des
biens importés inclus entant qu’une composante de l’indice des prix à la consommation, et par
conséquent sur l’ensemble des biens domestiques.
Pour le taux d’intérêt, la baisse de taux d’intérêt fait augmenter l’inflation par les dépenses
des agents économiques sur leurs projets personnels ou professionnels, ce qui augmente les
dépenses de consommation et les investissements, ceci entraînant généralement une
augmentation de la croissance et de l’inflation. A l’inverse, aux d’intérêt plus forts, les
consommateurs ont tendance à épargner davantage pour profiter de rémunérations plus
48
importantes et leurs revenus disponibles sont donc plus faibles. Avec moins de dépenses,
l’économie a tendance à ralentir et l’inflation à diminuer.
Nous remarquons à partir de la matrice de corrélation (voir annexe 2) que nos variables
explicatives sont faiblement corrélées alors pas de problème de corrélation.
TINF M3 TCH TI
49
Nous vous présentons dans ce qui suit la meilleure spécification qui est statistiquement et
économiquement significative et qui mette en relation les trois variables explicatives
suivantes : la masse monétaire, le taux de change et le taux d’intérêt.
Pour apprécier la qualité d’ajustement du modèle, nous allons nous référer au 𝑹𝟐 qui est le
coefficient de détermination du modèle. Ce dernier nous éclairci d’une part sur la part de la
variabilité de la variable dépendante expliquée par la variabilité des variables indépendantes
et d’autre part il nous renseigne sur la qualité d’ajustement du modèle.
D’après les résultats d’estimation, le coefficient de détermination (𝑹𝟐 ) est égal à 0.8061donc
nous pouvons conclure que notre modèle a une bonne qualité d’ajustement et que 80,61% de
la variation du taux d’inflation est expliquée par la variation de la masse monétaire, le taux
d’intérêt et le taux de change.
2
Le logiciel EVIEWS 9 nous facilite amplement l’analyse en fournissant la probabilité jointe
à la statistique de Fischer(F) estimée. Il suffira donc de la comparer au seuil de 5%. Si cette
probabilité est inférieure à 5%, nous rejetterons H0 au profit de H1 selon laquelle le modèle
est globalement significatif.
50
H0: a = 0 H0: b = 0 H0: c = 0
Pour décider quelle hypothèse acceptée, nous allons comparer la statistique de Fisher(F)
estimée avec celle tabulée.
Prob (M3) = 0 < 0.05
51
Conclusion du chapitre
Dans ce chapitre, nous avons principalement proposé l’étude de l’impact de la politique
monétaire sur l’inflation. Les outils d’analyse étudiée, nous montrent que l’inflation est
causée par l’augmentation de la masse monétaire et taux d’intérêt. A partir de ses résultats, on
pourra conclure que, la masse monétaire et le taux d’intérêt causent l’inflation en Tunisie.
Alors la masse monétaire, le taux d’intérêt et le taux de change ont bel et bien un impact sur le
taux d’inflation. Nous avons également démontré que le taux de change et l’inflation varient
dans le sens inverse tandis que la masse monétaire, le taux d’intérêt et l’inflation varient dans
le même sens.
Conclusion générale
52
L’inflation est un sujet clé dans les débats économiques et la recherche scientifique et sa
maitrise constitue une préoccupation majeure pour autorités chargées de la politique
économique en général et monétaire en particulier. La politique monétaire consiste en un
ensemble de moyens et d’actions dont disposent les autorités monétaires par lesquels elles
agissent sur l’activité économique par l’intermédiaire de la masse monétaire. Elle a pour
objectif de contrôler la liquidité de l’économie à travers le contrôle de l’offre de monnaie.
Pour atteindre leurs objectifs finaux, les autorités monétaires se fixent des objectifs
intermédiaires facilement contrôlables et maitrisables tout en adoptant des instruments en
adéquation avec la situation financière de l’économie
L’objet principal de notre travail est d’étudier l’impact de la politique monétaire sur
l’inflation. Les résultats d’estimation du modèle économétrique montrent que la masse
monétaire, le taux d’intérêt et le taux de change expliquent l’inflation. Ainsi, toute
augmentation de taux de change entraine une baisse du taux d’inflation et inversement. De
même, toute augmentation de la masse monétaire et taux d’intérêt engendre l’augmentation du
taux d’inflation et vice versa.
Les limites de notre travail pourraient d’abord se situer au niveau du choix des variables prise
en compte dans notre modèle. Nous estimons que la prise en compte de certaines variables
aurait pu nous donner une explication assez pertinente du processus inflationniste. La
contrainte du temps a aussi constitué une limite décisive qui a entravé le bon déroulement de
notre travail. Notre travail se veut tout simplement une contribution à l’avancement de la
recherche des déterminent de l’inflation dans le contexte de l’économie tunisien,
Enfin, nous devons souligner que l’inflation n’est pas un problème en soi ; ce qui est
important, c’est la capacité de la gérer de sorte qu’elle stimule la création de richesse et sa
répartition plus ou moins équitable.
Références bibliographiques
53
Ouvrages :
Revues et rapports:
Mémoires :
54
Webographie :
55
Annexes
Annexe 1: Estimation par la méthode MCO
56
Annexe 3 : Test de causalité au sens de grange
57
Table des matières
Introduction générale ................................................................................................................. 1
Introduction ................................................................................................................................ 5
Introduction .............................................................................................................................. 22
58
II. Les objectifs de la politique monétaire ..................................................................... 23
III. Stratégie .................................................................................................................... 25
IV. Les instruments de la politique monétaire ................................................................ 26
1. Les réserves obligatoires ............................................................................... 26
2. Les instruments quantitatifs .......................................................................... 27
a. L’appel d’offre ............................................................................................................. 27
b. L’open Market ............................................................................................................. 28
c. Les pensions livrées .................................................................................................... 28
d. Les opérations ponctuelles d’injection et de ponction à 24 heures .............................. 28
e. Les opérations de swap ............................................................................................... 29
f. La facilité de dépôt à 24h ............................................................................................. 29
g. La facilité de prêt à 24h ................................................................................................ 29
3. Les instruments qualitatifs ............................................................................ 29
a. Le taux directeur de la banque centrale ....................................................................... 29
b. Le taux du marché interbancaire ................................................................................. 30
c. Le taux moyen mensuel du marché monétaire (TMM) ............................................... 30
V. Les mécanismes de transmission .............................................................................. 30
1. Canal du taux d’intérêt .................................................................................. 31
2. Canal de crédit .............................................................................................. 32
3. Canal du taux de change ............................................................................... 32
4. Canal de prix des actifs ............................................................................... 33
59
1. Evolution de taux d’inflation en Tunisie ...................................................... 39
2. Evolution de la masse monétaire en Tunisie................................................. 40
3. Evolution de taux d’intérêt en Tunisie .......................................................... 41
4. Evolution de taux de change en Tunisie ....................................................... 43
Introduction .............................................................................................................................. 47
Annexes .................................................................................................................................... 56
60
61