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Institut en génie de l’énergie électrique

Document de travail sur le contenu du cours

Appareillage électrique

(IGEE 410)

Colligé par

François Bouffard et Chad Abbey

Mai 2003
ii

Sommaire
Ce document résume le contenu du cours « Appareillage électrique » (IGEE 410) enseigné pen-
dant la session d’hiver 2003 à l’École Polytechnique de Montréal. Le document présente les
grands thèmes couverts relativement en détail. Chacun des chapitres présente un des thèmes
abordés dans l’ordre tel que suivi lors du cours, soit :

ƒ Une introduction aux différents concepts et notions concernant l’appareillage des réseaux
de transport d’électricité
ƒ Les caractéristiques électriques des transformateurs de puissance
ƒ La conception et la construction des transformateurs de puissance
ƒ La coordination de l’isolement
ƒ Les disjoncteurs
ƒ Les sectionneurs
ƒ Les condensateurs de puissance
ƒ Les méthodes de compensation réactive
ƒ Les caractéristiques électriques de lignes de transport
ƒ L’agencement des équipements d’un réseau typique.

Le but du document est de permettre d’obtenir une vue d’ensemble du contenu du cours afin de
pouvoir l’améliorer et de bâtir un cours d’appareillage électrique plus dynamique et instructif.

Appareillage électrique IGEE


iii

Table des matières


Sommaire…………………………………………………………………...ii

Chapitre 1………………………………………………………………..p. 1

Introduction

Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

Chapitre 2……………………………………………………………..p. 22

Les caractéristiques électriques générales des transformateurs de


puissance

Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

Chapitre 3……………………………………………………………..p. 38

Transformateur de puissance : conception et construction

ABB, Varennes

Chapitre 4……………………………………………………………..p. 47

La coordination de l’isolement

Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

Chapitre 5……………………………………………………………..p. 75

Les disjoncteurs

Alstom, La Prairie

Chapitre 6……………………………………………………………..p. 87

Les sectionneurs

Alstom, La Prairie

Appareillage électrique IGEE


iv

Chapitre 7……………………………………………………………..p. 96

Les condensateurs de puissance

ABB, Québec

Chapitre 8…………………………………………………………….p. 105

Les méthodes de compensation réactive

ABB, Montréal

Chapitre 9………………………………………………………...…..p. 122

Les caractéristiques électriques des lignes de transport

Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

Chapitre 10…………………………………………………….……..p. 138

L’agencement des équipements d’un réseau typique

IGEE, Montréal

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 1

Chapitre 1

Introduction
Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

1.1 Caractéristiques communes aux appareils


Dans le cadre de l’élaboration des projets sur le réseau de transport principal aussi bien que sur
les réseaux de transport régionaux d’Hydro-Québec, on doit consigner les caractéristiques élec-
triques des équipements qui sont utilisés de façon courante. Les équipements concernés sont
des appareils de poste, les lignes, les automatismes et les protections. Les caractéristiques élec-
triques sont exprimées en termes d’exigence de performances. Elles visent à définir les fonctions
devant être réalisées par les équipements ainsi qu’à assurer les intégrité et la continuité de ser-
vice face aux contraintes et perturbations causées par les divers phénomènes électriques surve-
nant sur le réseau. Ce premier chapitre présente les caractéristiques qui sont communes à plu-
sieurs appareils et qui reviennent dans la plupart des spécifications électriques des appareils.

1.1.1 Généralités

Les définitions proviennent des normes CEI (Commission Électrotechnique Internationale).

La tension nominale d’un réseau est la valeur arrondie appropriée de la tension phase – phase
utilisée pour dénommer ou identifier un réseau.

Le nom assigné est utilisé par les normes CEI pour désigner des caractéristiques de performan-
ces telle que la tenue diélectrique que les appareils doivent rencontrer.

Nous utilisons le mot nominal ou maximal pour désigner des caractéristiques relatives aux
conditions d’exploitation.

1.1.2 Conditions d’exploitation

Les conditions d’exploitation regroupent les caractéristiques relatives au réseau et sont des
conditions auxquelles les appareils sont soumis.

1.1.2.1 Tension maximale

La tension maximale correspond à la limite supérieure de la tension triphasée la plus élevée du


réseau pour lequel l’appareillage est prévu dans des conditions d’exploitation normales.

1.1.2.2 Fréquence nominale

La valeur de la fréquence nominale du réseau d’Hydro-Québec est de 60 Hz comme la plupart


des réseaux électriques en Amérique.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 2

1.1.2.3 Gamme de température ambiante

La gamme de température ambiante pour usage à l’extérieur est -50 °C à +40 °C et pour usage
à l’intérieur, de -5 °C à +40 °C.

La température ambiante peut descendre en dessous de -40 °C partout dans la province de Qué-
bec sauf sur l’île de Montréal et l’île de Laval. Le choix d’une température ambiante minimale de -
50 °C est justifié pour assurer l’interchangeabilité des appareils et ainsi permettre d’installer tout
appareil en tout lieu.

1.1.3 Caractéristiques principales

Les caractéristiques principales regroupent les caractéristiques des appareils relatives à la ten-
sion et au courant.

1.1.3.1 Tension assignée

En général, la tension assignée est aussi appelée “tension la plus élevée pour le matériel” dans
les normes CEI.

Définition : la tension assignée est la valeur efficace la plus élevée de la tension entre phases
pour laquelle le matériel est spécifié en ce qui concerne son isolement.

Pour le réseau 25 kV, deux tensions assignées sont utilisées. La tension assignée la plus utilisée
est 26,4 kV. La tension 28,4 kV est réservée aux inductances série ainsi qu’aux appareils instal-
lés sur les départs d’artères équipés d’inductance série et qui alimentent une batterie de conden-
sateurs. On utilise une tension assignée plus élevée parce que la tension entre une inductance
série et une batterie de condensateurs est plus élevée qu’ailleurs.

Tableau 1 Tensions nominales du réseau et les tensions assignées correspondantes


Tension nominale du Tension assignée
réseau (kV) des appareils (kV)
25 26,4 et 28,4
69 72,5
120 145
161 170
230 245
315 330
735 765

1.1.3.2 Courant assigné en service continu

Le courant assigné en service continu est la valeur efficace la plus élevée du courant à la fré-
quence nominale que l’appareil est capable de supporter en permanence sans que les limites
d’échauffement spécifiées (dans les normes) soient dépassées.

1.1.3.3 Courant admissible en surcharge

Le courant admissible en surcharge est défini pour :

Usage à l’extérieur: Le courant admissible à une température ambiante de 0°C est le courant que
peut supporter l’appareil en service continu sans que les températures maximales permises

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 3

soient dépassées. Ainsi, on s’assure que les appareils ne subissent pas de détérioration perma-
nente ni de réduction significative de leur espérance de vie.

Un courant admissible à une température ambiante de 0°C est spécifié pour tous les appareils
portant un courant de charge à l’exception des transformateurs de puissance pour lesquels on
spécifie plutôt un cycle de surcharge.

Usage à l’intérieur: Aucun courant admissible en surcharge n’est spécifié dans le cas de
l’équipement pour usage à l’intérieur, à l’exception de certains appareils à 26,4 kV installés sur
les départs d’artère de distribution. Un courant admissible pour 3 heures à une température am-
biante de 20°C est spécifié. Ce courant correspond à 2 fois la charge normale d’une artère de
distribution. Cette exigence répond au besoin de reprise en charge après une longue interruption
survenant durant l’hiver.

1.1.3.4 Courant de courte durée admissible

La valeur assignée du courant de courte durée admissible est la valeur efficace en régime éta-
bli du courant de court-circuit que l’appareil peut supporter pendant une courte durée spécifiée
sans détérioration par effet thermique ou mécanique.

En plus de la valeur assignée, on doit spécifier la durée de ce courant et la valeur crête de la


première grande alternance. La durée de courte durée est de 1 s conformément aux normes CEI.
En fonction de la configuration de notre réseau, la valeur crête de la première demi-alternance du
courant de défaut est égale à 2,7 fois la valeur assignée du courant.

Ce facteur d’amplitude de 2,7 est plus élevé que celui que l’on retrouve généralement dans les
normes parce que nous l’avons établi pour un circuit ayant un rapport X/R de 30.

Tableau 2 Tensions nominales du réseau et les courants de courte durée admissibles


Courant de courte
Tension nominale du
durée admissible
réseau (kV)
(kA)
25 12,5, 25 et 50
69 31,5
120 40
161 31,5 et 50
230 31,5 et 50
315 31,5 et 50
735 40

Fig. 1 Courant de court-circuit type

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Chapitre 1 Introduction 4

1.1.4 Niveau d’isolement

Ensemble de tensions de tenue normalisées qui caractérisent la rigidité diélectrique de l’isolation.

En général, les mêmes valeurs s’appliquent à l’isolation à la terre, entre bornes pour certains ap-
pareils, et aussi entre phases dans le ces d’appareils tripolaires. Dans le cas de appareils de
connexion, on doit aussi vérifier l’isolation entre les bornes d’entrée et de sortie de l’appareil ou-
vert.

1.1.4.1 Tensions de spécifiées

La tension de tenue spécifiée est la tension d’essai que l’isolation doit tenir dans un essai de
tenue normalisé pour s’assurer que l’isolation satisfera au critère de performance lorsqu’elle est
soumise à une catégorie donnée de surtensions dans les conditions réelles de service et pendant
toute la durée de service.

La tension de tenue aux chocs de foudre est la valeur crête du choc de foudre normal qui a la
forme 1,2/50 µs. Cette tension de tenue est spécifiée pour tous les appareils.

La tension de tenue aux chocs de foudre coupés est la valeur crête du choc de foudre normal
qui a la forme 1,2/50 µs et qui est coupé après une durée de 3 ms. Cette tension de tenue est
spécifiée pour tous les appareils comportant des enroulements. Elle est égale à 1,1 fois la ten-
sion de tenue aux chocs de foudre.

Cet essai assure la tenue lors d’un contournement d’une traversée ou d’un isolateur proche du
transformateur. Il impose une variation rapide du champ magnétique à l’intérieur de
l’enroulement. Ce type de contrainte est déterminant sur la conception diélectrique de
l’enroulement.

La tension de tenue aux chocs de manoeuvre est la valeur crête du choc de manoeuvre nor-
mal qui a la forme 250/2500 µs. Cette tension de tenue est spécifiée pour tous les appareils de
tension assignée égale ou supérieure à 300 kV. Lorsqu’il s’agit de l’appareillage pour l’extérieur,
on doit effectuer les essais sous pluie seulement.

La tension de tenue à fréquence industrielle est la valeur efficace de la tension de courte du-
rée à fréquence industrielle. On spécifie une durée de 1 minute pour cet essai.

1.1.4.2 Coordination de l’isolement

La coordination de l’isolation est la sélection de la tenue diélectrique des matériels, en fonction


des tensions qui peuvent apparaître dans le réseau auquel ces matériels sont destinés, et
compte tenu des caractéristiques des dispositifs de protection disponibles.

1.1.4.2.1 Isolement des appareils

Les tensions de tenues aux chocs de foudre sont identiques pour les appareils de 25, 69 et
120 kV inclusivement (sauf les parafoudres). Par contre, pour les tensions nominales de réseau
de 161 kV et plus, la tension de tenue aux chocs de foudre spécifiée pour les appareils éloignés
des parafoudres (plus de 10 m) est à un niveau supérieur à celle des transformateurs pour tenir
compte de l’éloignement entre les appareils et le parafoudre.

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Chapitre 1 Introduction 5

En ce qui concerne les tensions de tenue aux chocs de manoeuvre, les contraintes associées
aux surtensions de manoeuvre varient très peu selon la position des appareils par rapport à la
localisation des parafoudres. Toutefois, on note que la tension de tenue aux chocs de manoeuvre
spécifiée pour les transformateurs de puissance, les inductances shunt et les transformateurs de
mesure à 735 kV est à un niveau supérieur à celle des autres appareils. Cette tension de tenue
supérieure vise à assurer une plus grande marge de protection à ces appareils parce que leur
isolation interne n’est pas autorégénératrice.

1.1.4.2.2 Isolement entre bornes des appareils de connexion ouverts

Il est généralement reconnu que l’isolation d’un appareil de connexion en position ouvert ne peut
pas être complètement autocoordonné.

En effet, il n’est pas réaliste de construire un appareil de telle sorte que, s’il se produit un
contournement, celui-ci se produise nécessairement à la terre et jamais entre bornes. Il faut plu-
tôt faire la coordination en tenant compte des probabilités de défaut à la terre et entre bornes par
rapport aux contraintes et en évaluant les conséquences d’un amorçage. Par conséquent, les
tensions de tenue entre bornes des disjoncteurs et des sectionneurs sont définies en s’assurant
que la probabilité de contournement entre bornes est inférieure à la probabilité de contournement
à la terre.

Pour les disjoncteurs jusqu’à 230 kV

Les tensions de tenue entre bornes aux chocs de foudre et à fréquence industrielle sont
égales aux tensions de tenue correspondantes à la terre.

Pour les sectionneurs jusqu’à 230 kV

Les tensions de tenue entre bornes aux chocs de foudre et à fréquence industrielle sont 10
à 15 % supérieures aux tensions de tenue correspondantes à la terre.

Pour les disjoncteurs et les sectionneurs 315 kV et 735 kV

La tension de tenue aux chocs de foudre doit correspondre à un essai comportant l’application
simultanée du choc de foudre normalisé sur une borne et, sur l’autre borne, une valeur de tension
60 Hz égale à 70 % de la tension assignée du disjoncteur multiplié par 3/ 2.

La tension de tenue aux chocs de manoeuvre entre bornes doit correspondre à un essai com-
portant l’application simultanée du choc de manoeuvre d’un niveau inférieur sur une borne et, sur
l’autre borne, une valeur crête de tension 60 Hz égale à 100 % de la tension assignée du disjonc-
teur multipliée par 3/ 2.

La tension de tenue à fréquence industrielle entre bornes doit être supérieure à celle phase-
terre.

1.1.4.3 Isolement phase – phase dans l’air

1.1.4.3.1 Tension de tenue phase – phase dans l’air

Les tensions de tenue phase-phase dans l’air sont requises uniquement pour les appareils tri-
phasés.

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Chapitre 1 Introduction 6

L’isolement entre phases des appareils installés sur les réseaux jusqu’à 230 kV est caractérisé
par la tenue aux chocs de foudre. Puisque les contraintes phase-phase et phase-terre sont
semblables, la tension de tenue entre phases aux chocs de foudre est égale à la valeur spécifiée
pour le niveau d’isolement assigné des appareils (autre que les transformateurs de puissance et
les parafoudres).

L’isolement entre phases des appareils installés sur les réseaux 315 et 735 kV est caractérisé
par la tenue aux chocs de manœuvre. Les surtensions de manoeuvre entre phases dépendent
de la combinaison des surtensions apparaissant entre chaque phase et la terre. C’est pourquoi la
tension de tenue entre phases aux chocs de manoeuvre est plus élevée que celle phase-terre.

1.1.4.3.2 Distance phase – phase dans l’air

Cette distance définit la valeur minimale du dégagement entre phases pour tous les appareils
monopolaires pour lesquels on n’exige pas d’essais de tenue phase-phase. Les autres contrain-
tes telles que l’entretien, l’encombrement, la sécurité et autres qui doivent être prises en compte
dans la définition des dégagements entre phases ne sont pas considérées ici.

1.1.4.4 Ligne de fuite

La ligne de fuite est la plus courte distance, le long du contour de la surface extérieure isolante,
entre les parties métalliques qui ont entre elles normalement la tension de service.

Toutes les caractéristiques électriques relatives aux appareils pour usage à l’extérieur compor-
tent une exigence qui concerne la ligne de fuite. La longueur minimale spécifiée est égale à 16
mm/kV phase-phase multipliée par la tension assignée et s’applique pour un niveau de pollution
faible. Dans les cas de projets où le niveau de pollution s’avérait être moyen, fort ou très fort, des
caractéristiques électriques particulières seront émises pour spécifier une ligne de fuite plus lon-
gue.

1.1.5 Interférence radio externe (RIV)

L’effet couronne autour d’un conducteur (ou d’une connexion) exploité à haute tension a pour
conséquence de générer de l’interférence radioélectrique dont le contenu spectral ne dépasse
pas quelques mégahertz.

Une mesure du R.I.V. externe permet de vérifier si les limites d’interférence sont respectées. La
tension d’essai correspond à 110 % de la tension assignée divisée par 3 et la mesure du
R.I.V. (en mV) est évaluée à la fréquence de 0,5 MHz qui correspond approximativement au point
milieu de la bande de fréquences propres aux émissions AM.

Le niveau maximum d’interférence radio est spécifié pour l’appareillage 245 kV et plus.

L’interférence radioélectrique est produite par trois causes majeures:

ƒ Les décharges par effet couronne dans l’air à la surface des conducteurs et les accessoi-
res. Elles se manifestent davantage par temps humide.
ƒ Les décharges par effet couronne et les claquages dans les régions à forte contrainte
des isolateurs qui ont tendance à augmenter avec la pollution, l’humidité et le gel.
ƒ Les claquages au niveau des contacts lâches ou défectueux qui sontplus susceptibles de
se produire par temps sec.

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Chapitre 1 Introduction 7

Toutes ces décharges et claquages possibles injectent des impulsions de courant sur les conduc-
teurs de ligne sur lesquels elles se propagent.

1.2 Caractéristiques par type d’appareil


1.2.1 Caractéristiques particulières aux lignes

Les lignes de transport servent à transiter l’énergie électrique du centre de production jusqu’au
centre de charge.

Les lignes utilisées sur le réseau d’Hydro-Québec sont soient monoternes ou biternes. Un terne
réfère à un circuit triphasé.

1.2.1.1 Configuration

Type de support et matériau

Les types de support habituellement utilisés et le matériau qui les composent est choisi parmi les
suivants :

ƒ Poteau en bois ou en acier


ƒ pylône rigide, à chaînette et haubané, tous en acier

Phasage

Définition : sur les lignes biternes : positionnement des phases d’un circuit par rapport à l’autre.

Le phasage influence directement le champ électrique à la surface des conducteurs et au niveau


du sol.

Le champ électrique à la surface des conducteurs est responsable de l’effet couronne et donc de
l’interférence radio et du bruit audible.

Pour sa part, le champ électrique au niveau du sol est responsable de l’induction électrique sur
tout objet conducteur.

Le phasage ABC-CBA (de haut en bas) a été adopté pour toutes les lignes biternes. Ce phasage
procure également un champ magnétique plus faible à proximité de la ligne.

Transposition

Dans le cas des lignes de transport à 735 et à 315 kV, la transposition des phases est rendue
nécessaire si leur longueur excède 90 km, pour limiter les déséquilibres de tension et de courant,
résultat du couplage inégal entre les phases.

1.2.1.2 Caractéristiques des conducteurs

Le diamètre et le nombre de conducteurs par phase doivent être suffisants pour transiter la
charge, limiter l’effet-couronne, l’interférence-radio et le bruit audible.

ƒ À 230 kV et moins : 1 conducteur par phase de diamètre approprié.

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Chapitre 1 Introduction 8

ƒ À 315 kV : 2 conducteurs par phase.


ƒ À 735 kV : 4 conducteurs par phase.

Température maximale d’exploitation et courant admissible

La température maximale d’exploitation des conducteurs est fixée à 95°C. Cette valeur est jugée
sécuritaire pour des conducteurs de type alu-acier. Au-delà de cette valeur, la probabilité que les
conducteurs subissent une déformation permanente devient non négligeable.

Le courant admissible d’un conducteur dépend principalement de sa température d’exploitation,


de la température ambiante, de la force et de la direction du vent et des caractéristiques du con-
ducteur.

1.2.1.3 Installation de mise à la terre

Le système de mise à la terre des lignes électriques est composé des fils de garde, des contre-
poids et de la mise à la terre procurée par les fondations des supports.

Le rôle du système de mise à la terre est double. D’abord, il sert à limiter le nombre
d’interruptions résultant de la foudre; ensuite, il contribue à dissiper le courant de défaut résultant
de court circuits provoqués par la foudre ou d’autres phénomènes.

ƒ Les câbles de garde et l’angle de protection qu’ils offrent sont requis pour réduire au mi-
nimum le nombre de coups de foudre frappant directement les conducteurs de phase.
ƒ Les contrepoids améliorent la mise à la terre des postes et réduit le taux d’interruption dû
à la foudre. On recommande, d’ajouter un contrepoids autour de la fondation du pylône
pour limiter le potentiel de pas lors d’un défaut.

Câbles de garde contenant des fibres optiques

Depuis quelques années, Hydro-Québec a entrepris un important virage relativement à son ré-
seau de télécommunication. Le réseau de télécommunication interne repose de plus en plus sur
les fibres optiques. Dans ce contexte, les nouvelles lignes construites sont souvent équipées d’un
câble de garde contenant des fibres optiques.

Isolation des câbles de garde

Le courant qui circule dans les phases d’une ligne électrique induit, par couplage magnétique, un
courant dans les câbles de garde mis à la terre à chacun des supports.

ƒ L’isolation des câbles de garde est économique sur les lignes de transport à 735 kV for-
tement chargées.
ƒ Un éclateur permet d’interrompe le courant induit suite à la foudre.
ƒ Chaque section isolée a une longueur maximale de 10 km afin de limiter les contraintes
de courant induit.
ƒ Pour l’instant, on n’isole pas les câbles de garde contenant des fibres optiques à cause
de la difficulté technique majeure relié au besoin d’assurer la continuité des fibres opti-
ques d’une section à l’autre.

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Chapitre 1 Introduction 9

1.2.1.4 Caractéristiques relatives aux chaînes d’isolateurs

ƒ La tension critique de contournement exigée sur les chaînes d’isolateurs des divers ni-
veaux de tension doit permettre d’obtenir une performance adéquate face aux surten-
sions de foudre.
ƒ La longueur des chaînes d’isolateurs détermine le taux d’interruption à la foudre et à la
manoeuvre à 315 et à 735 kV.
ƒ La ligne de fuite des chaînes d’isolateurs est déterminée pour éviter des défauts face à la
tension maximale d’exploitation (en présence de faible pollution et de pluie).

1.2.1.5 Caractéristiques relatives aux dégagements

Le dégagement entre phases et à la masse est coordonné avec la tenue de la chaîne d’isolateurs
pour obtenir une performance globale satisfaisante.

ƒ Jusqu’à 230 kV, les dégagements sont adaptés pour limiter les interruptions dues à la
foudre.
ƒ À 315 kV et 735 kV, on veut en plus obtenir un risque minime de claquage face aux sur-
tensions de manoeuvre.
ƒ Les dégagements entre phases permettent de limiter le champ électrique, l’interférence
radio et le bruit audible.
ƒ Les dégagements au-dessus des routes, à 315 kV et à 735 kV, est requis pour limiter
l’induction dans un camion à remorque à moins de 5 mA et pour limiter le champ électri-
que à moins de 10 kV/m.

1.2.1.6 Prescriptions relatives aux effets électromagnétiques

Cette section a pour but de sensibiliser les intervenants aux critères de conception que s’est
donnée Hydro-Québec pour minimiser les perturbations du milieu par les phénomènes attribua-
bles aux champs électrique et magnétique que l’on retrouve inévitablement à proximité de toute
ligne.

ƒ La loi fédérale oblige de respecter un niveau maximal d’interférence radio et des mesu-
res doivent être faites dans les 6 mois qui suivent la construction ou la modification d’une
ligne de transport.
ƒ L’interférence radio causé par les chaînes d’isolateurs nécessite souvent des anneaux
pare-effluves.
ƒ La largeur d’emprise doit permettre de limiter le champ électrique à moins de 2 kV/m et le
bruit audible par beau temps à moins de 55 dB(A), en bordure de l’emprise.

1.2.2 Caractéristiques particulières aux transformateurs de puissance et aux


inductances shunt

Transformateur :

ƒ Appareil qui modifie la tension et le courant dans un circuit.


ƒ Sert à élever la tension à la sortie des centrales.
ƒ Permet d’abaisser la tension qui alimente les clients.
ƒ Permet le transport économique de l’énergie à haute tension et sur de grandes distan-
ces.

Inductance shunt :

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Chapitre 1 Introduction 10

ƒ Bobine de fils conducteurs.


ƒ Installé à l’arrivée et au départ des lignes de transport longues à 735 kV qui relient les
centrales au centres de consommation.
ƒ Élimine les trop grandes variations de tensions quand survient un coup de foudre ou
l’ouverture et la fermeture des lignes.
ƒ Améliore la stabilité pour fournir aux clients toute la puissance utile.

1.2.2.1 Conditions d’exploitation

ƒ On définit les valeurs des tensions maximales pouvant être appliquées à l’appareil en ré-
gime permanent. Cette caractéristique a un impact sur la conception du noyau magnéti-
que et des enroulements.
ƒ On exige des tenues afin de supporter les surtensions temporaires pouvant survenir lors
d’une séparation de réseau ou lors de la perte de charge.
ƒ Pour les autotransformateurs à 735 kV, on exige une tenue en courant continu pouvant
être généré par les orages géomagnétiques.

1.2.2.2 Caractéristiques principales

ƒ La puissance assignée est la puissance pouvant être fournie avec la tension assignée au
secondaire.
ƒ L’impédance d’un transformateur est choisit de façon à optimiser le coût de l’appareil, le
niveau de court-circuit et la régulation de tension.
ƒ L’échauffement moyen des enroulements à 65°C correspond à 110°C pour le point
chaud.
ƒ On doit refroidir les transformateurs. Il y a différent mode de refroidissement :
o ONAN : Oil Natural and Air Natural
o ONAF : Oil Natural and Air Forced
o OFAF Oil Forced and Air Forced

1.2.2.3 Puissance en surcharge

Un cycle typique sur 24 heures, permet jusqu’à 1,42 pu de surcharge à -20°C.

1.2.2.4 Niveaux d’isolement

ƒ On demande une tenue à la foudre, à toutes les tensions, avec une marge de protection
substantielle par rapport au niveau de protection des parafoudres.
ƒ On demande un cycle de tension induite de 1,7 pu suivi de 1,5 pu pendant 1 heure à
cause du délestage.
ƒ La tenue aux chocs de foudre coupés simule l’effet d’un défaut à proximité de l’appareil.

1.2.2.5 Tenue aux courts-circuits

Exigences pour tester la tenue mécanique des enroulements.

1.2.2.6 Bruit audible

L’adoption par l’entreprise d’une norme limitant à 40 (dB)A le niveau de bruit audible autour d’un
poste nécessitait alors la réduction du bruit audible produit par les transformateurs.

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Chapitre 1 Introduction 11

ƒ On demande environ 10 dB(A) de moins que les valeurs prescrites par les normes. Cela
permet, dans plusieurs cas, de respecter 40 dB(A) autour des postes sans murs coupe-
son.

1.2.3 Caractéristiques particulières aux parafoudres

Le parafoudre est un appareil à résistances variables à oxyde métallique sans éclateur. Il sert à
protéger les équipements contre les surtensions d’origine naturelle, celles provoquées par les
claquages dus à la foudre ou celles associées à des manœuvres d’équipements, dont les man-
œuvres de lignes.

Ces caractéristiques sont définies en fonction de son application particulière. C’est sur ces carac-
téristiques que s’appuie le processus de la coordination de l’isolement. Les niveaux de protection
spécifiés sont établis de façon à maintenir des marges de protection suffisantes pour les équipe-
ments qu’ils protègent.

Des parafoudres sont présents dans tous les postes de transport. On en retrouve à proximité de
tous les transformateurs de puissance et d’inductances shunt, sans exception. Des parafoudres
sont aussi systématiquement installés sur les départs de lignes compensées série à 735 kV afin
de réduire les surtensions de manœuvre ainsi que les tensions transitoires de rétablissement
imposées aux disjoncteurs de lignes lors de l’élimination de défauts de ligne.

1.2.3.1 MCOV ou Uc

Le Maximum Continous Operating Voltage ou Uc est la tension maximale que le parafoudre peut
soutenir en régime permanent. C’est la façon de dénommer un parafoudre.

1.2.3.2 Niveau d’isolement de l’enveloppe externe

Le niveau d’isolement de l’enveloppe externe est inférieur à celui des autres équipements car
l’enveloppe est protégée par le parafoudre lui-même.

1.2.3.3 Niveau de protection

Plus le front est raide, plus le niveau de protection est élevé.

Tableau 3 Niveaux de protection des parafoudres


Courant (kA) Tension Durée (µs)
Front raide 10 à 20 ≈ 3,5 Uc 1
Foudre 10 à 20 ≈ 3,0 Uc 8
Manœuvre 0,5 à 2,0 ≈ 2,5 Uc 30 à 60

Les niveaux de protection s’appliquent à l’emplacement même du parafoudre. Plus la distance


est grande entre le parafoudre et l’appareil qu’il protège, plus la marge de protection effective est
faible, ceci s’appliquant particulièrement en ce qui a trait aux chocs à front raide et aux chocs de
foudre. C’est pour cette raison que les parafoudres sont disposés près des transformateurs de
puissance et des inductances shunt.

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Chapitre 1 Introduction 12

1.2.3.4 Performances de fonctionnement

Sous cette rubrique sont définies les contraintes qui imposent aux parafoudres une forte absorp-
tion d’énergie. Ces contraintes doivent évidemment être soutenues par les parafoudres sans dé-
gradation aucune de leurs caractéristiques. On exige :

ƒ Une tenue aux ondes de courant de très grande amplitude de 100 kA qui origines de
coups de foudre direct.
ƒ Une tenue à soutenir le courant de décharge d’une ligne à vide
ƒ Une tenue pendant 10 secondes à une surtension à 60 Hz d’amplitude égale à 1,25 fois
la valeur de Uc.

1.2.3.5 Limiteur de pression

Les parafoudres sont munis d’un système d’évacuation de pression conçu pour éviter, en prin-
cipe, toute projection des matériaux constituant le parafoudre lors d’un court circuit interne.

On exige un essai avec un courant correspondant à la valeur maximale du courant de courte du-
rée admissible pour la classe de tension du parafoudre pour une durée de 0,2 s.

1.2.4 Caractéristiques particulières aux disjoncteurs

Le disjoncteur est un appareil mécanique de connexion capable d’établir, de supporter et


d’interrompre des courants dans les conditions normales du circuit, ainsi que de supporter pen-
dant une durée spécifiée et d’interrompre des courants dans des conditions anormales spécifiées
de circuit telles que celles du court circuit.

Type de disjoncteur selon leur utilisation

Le terme disjoncteur utilisé seul désigne un disjoncteur pou utilisation générale, c’est-à-dire qu’il
peut manœuvrer et protéger une ligne, un jeu de barres principal ou un transformateur de puis-
sance.

Par ailleurs, plusieurs applications requièrent des disjoncteurs spécialisés comportant des carac-
téristiques électriques spécifiques à leur utilisation.

1.2.4.1 Pouvoir de coupure et de fermeture en court-circuit

Pouvoir de coupure assigné en court-circuit

Le pouvoir de coupure assigné en court-circuit est la valeur la plus élevée du courant de court-
circuit que le disjoncteur doit être capable d’interrompre dans un circuit dont la tension transitoire
de rétablissement est égale à sa valeur assignée.

Le pouvoir de coupure assigné en court-circuit est caractérisé par deux valeurs :

ƒ La valeur efficace de sa composante périodique, et


ƒ Le pourcentage de la composante apériodique. Ce dernier est fonction des paramètres
suivants :
o la composante de temps de la composante apériodique qui détermine son amor-
tissement; cette valeur est directement proportionnelle au rapport X/R de
l’impédance du circuit qui alimente le défaut;

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 13

o la durée à la séparation des contacts, c’est-à-dire la durée écoulée entre le mo-


ment de l’application du défaut et le moment du début de la séparation des
contacts : durée de la détection et de la signalisation + durée d’ouverture du dis-
joncteur. Ce dernier paramètre est une variable connue du fabricant. Puisque le
pourcentage de la composante apériodique est fonction d’un paramètre qui dé-
pend du réseau et d’un autre qui dépend du réseau, on ne peut le spécifier qu’un
utilisant celui qui dépend du réseau et c’est la constante de temps de la compo-
sante apériodique qui varie de 45 à 160 ms.

Pouvoir de fermeture en court-circuit

Le pouvoir de fermeture en court-circuit est égal à la valeur crête du courant admissible de courte
durée. Il vaut 2,7 fois la valeur efficace de la composante périodique de son pouvoir de coupure
assigné en court-circuit.

Séquence de manœuvres

La séquence de manœuvres assignée précise le nombre de manœuvre que le disjoncteur doit


être capable d’accomplir en présence d’un courant de court-circuit égal au pouvoir de coupure
assigné en court-circuit, en tenant compte des délais qui sont spécifiés.

Durée de coupure assignée

La durée de coupure est l’intervalle de temps entre le moment où le disjoncteur reçoit l’ordre
d’ouverture et la fin de la durée d’arc. La durée de coupure réelle varie ainsi selon les conditions
du réseau dans lesquels survient un défaut. Les valeurs spécifiées dans nos exigences corres-
pondent aux durées de coupure maximales permises. Les varient entre 3 et 5 cycles (42 à 83
ms).

Fig. 2 Séquence d’ouverture d’un disjoncteur


Tension transitoire de rétablissement assignée

La tension transitoire de rétablissement (TTR) est la tension qui s’établit entre les contacts du
disjoncteur à partir du moment où le courant est interrompu. La vitesse d’accroissement de la
TTR, ainsi que sa valeur crête rivalisent alors avec les caractéristiques de tenue diélectrique en-
tre contacts. Si cette tenue est insuffisante, il peut se produire un réamorçage qui peut entraîner
la défaillance du disjoncteur ainsi qu’un retard dans l’isolement du défaut.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 14

ƒ La TTR pour défauts aux bornes correspond à celle qui apparaît entre les contacts du
premier pôle du disjoncteur qui ouvre lors de la coupure d’un défaut triphasé à ses bor-
nes.
ƒ La TTR pour défauts proches en ligne correspond à la coupure d’un défaut monophasé à
la terre sur un réseau dont le neutre est mis à la terre.
ƒ La TTR initiale est une petite oscillation très rapide de la tension qui se produit en moins
de 1 µs après l’extinction de l’arc. Cette petite oscillation est due à la réflexion de l’onde
de la TTR sur le point de connexion du jeu de barres le plus proche.

1.2.4.2 Pouvoir de coupure en discordance de phases

Le pouvoir de coupure en discordance de phase est le courant maximal en discordance de pha-


ses que le disjoncteur doit pouvoir couper dans les conditions d’utilisation et de fonctionnement
prescrites.

Le pouvoir de coupure en discordance de phases est spécifié pour tenir compte de deux situa-
tions :

ƒ Les disjoncteurs de centrale servent à raccorder en synchronisme les machines au ré-


seau. Lors d’une manœuvre de synchronisation, advenant que, la machine ne soit pas
en synchronisme avec le réseau au moment de la manœuvre ou perd son synchronisme,
le disjoncteur devra ouvrir en discordance de phase pour isoler la machine.
ƒ Suite à une instabilité d’un réseau quand deux réseaux sont raccordés ensemble, les
machines des deux sous-réseaux ont accéléré différemment et ont perdu leur synchro-
nisme; le disjoncteur doit donc ouvrir en discordance de phase.

1.2.4.3 Pouvoir de coupure de ligne à vide

Le pouvoir de coupure assigné de lignes à vide est le courant maximal de lignes à vide que le
disjoncteur doit être capable de couper dans les conditions d’utilisation et de fonctionnement
prescrites.

La valeur du courant de lignes à vide dépend de l’impédance de la ligne considérée et de sa lon-


gueur.

1.2.4.4 Pouvoir de coupure de câbles à vide

Le pouvoir de coupure assigné de câbles à vide est le courant maximal de câbles à vide que le
disjoncteur doit être capable de couper dans les conditions d’utilisation et de fonctionnement
prescrites.

Le pouvoir de coupure de câbles à vide est spécifié pour les disjoncteurs 25 kV qui protègent les
lignes de distribution comportant une section de câble.

1.2.4.5 Pouvoir de coupure et de fermeture de batteries de condensateurs

Pouvoir de coupure de condensateurs

Le pouvoir de coupure assigné de batteries de condensateurs est le courant maximal de conden-


sateurs que le disjoncteur doit être capable de couper dans les conditions d’utilisation et de fonc-
tionnement prescrites.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 15

Le pouvoir de coupure de condensateurs est spécifié en condition normale et en condition de


défaut pour les batteries de condensateurs à neutre isolé. En fait, la condition de défaut vise à
tenir compte aussi de la coupure au moment où le réseau est en surtension, puisque que la pro-
babilité d’un défaut phase-terre sur une batterie de condensateur est faible.

Pouvoir de fermeture de condensateurs

Le pouvoir de fermeture de condensateurs est défini par la valeur crête du courant d’appel et la
fréquence de ce courant qui apparaît lors de la fermeture sur une batterie de condensateurs
connectée dos à dos avec d’autres.

1.2.4.6 Pouvoir de coupure et d’établissement d’inductance shunt

Le pouvoir de coupure et d’établissement de courant d’inductance shunt est requis pour les dis-
joncteurs d’inductance shunt à 765 kV.

1.2.4.7 Résistances d’enclenchement des disjoncteurs de transformateur

Une résistance d’enclenchement de 4 000 Ω est requise sur chacune des phases des disjonc-
teurs à 765 kV de transformateur afin de limiter les surtensions lors d’une manœuvre de mise
sous tension d’un transformateur.

1.2.4.8 Manœuvres contrôlées d’inductance shunt à 765 kV

La coupure d’un courant inductif produit occasionnellement un réallumage qui provoque une ex-
cursion de tension importante sur l’inductance. Cette excursion de tension particulièrement pré-
sente avec l’utilisation des nouveaux disjoncteurs au SF6, pourrait être dangereuse pour
l’inductance shunt si elle n’est pas contrôlée.

Une solution a été développée pour contrôler la manœuvre d’ouverture du disjoncteur. L’ordre de
manœuvre est contrôlé par rapport à l’onde de courant de façon à obtenir un temps d’arc long ;
on élimine ainsi la possibilité de réallumage durant la coupure du courant inductif.

1.2.4.9 Condensateurs entre bornes des disjoncteurs

Pour les disjoncteurs de 145 à 330 kV, on utilise en parallèle avec chaque chambre de coupure,
des condensateurs afin de répartir de tension lors de l’ouverture des disjoncteurs.

1.2.5 Caractéristiques particulières aux sectionneurs

Le sectionneur est un appareil de connexion qui assure, en position d’ouverture, une distance de
sectionnement satisfaisante à des conditions spécifiées.

Un sectionneur est capable d’ouvrir et de fermer un circuit lorsqu’un courant d’intensité négligea-
ble est interrompu ou établi, ou bien lorsqu’il ne se produit aucun changement notable de la ten-
sion aux bornes de chacun des pôles du sectionneur.

Il est aussi capable de supporter des courants dans les conditions normales du circuit et de sup-
porter des courants pendant une durée spécifiée dans des conditions anormales telles que celles
du court circuit.

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Chapitre 1 Introduction 16

1.2.5.1 Sectionneur de transfert de barre

Un sectionneur de transfert de barre est un type particulier de sectionneur qui a la capacité


d’établir et de couper un courant lors du transfert d’une partie de la charge d’un jeu de barres sur
un autre.

Le pouvoir de coupure assigné de transfert de barres est le courant de transfert de barres maxi-
mal que le sectionneur doit être capable d’interrompre et d’établir sous la tension assignée de
transfert de barres.

Le pouvoir de coupure assigné de transfert de barres est égal à 80% du courant assigné en ser-
vice continu afin de limiter les contraintes sur les contacts.

1.2.5.2 Sectionneur – interrupteur

Interrupteur qui, dans sa position d’ouverture, satisfait aux conditions d’isolement spécifiées pour
un sectionneur.

Il a pour fonction de séparer la barre principale ou d’isoler une partie de la barre; ses pouvoirs de
coupure et de fermeture lui donnent la possibilité d’effectuer des transferts de charges d’une
barre à l’autre sans mise hors tension.

Contrairement au sectionneur de transfert de barres, le sectionneur-interrupteur est situé dans


une boucle comportant non seulement un jeu de barres, mais aussi des transformateurs. La ten-
sion entre ses bornes risque d’être importante si les charges sont très mal réparties entre les
transformateurs.

1.2.5.3 Sectionneur de terre

Appareil mécanique de connexion utilisé pour mettre à la terre des parties d’un circuit, comme
une ligne de transport ou un jeu de barres et capable de supporter pendant une durée spécifiée
des courants dans des conditions anormales telles que celles du court-circuit, mais non prévu
pour supporter du courant dans les conditions normales du circuit.

Dans le ces de lignes biternes ou de deux ou plusieurs lignes aériennes parallèles, un courant
est induit dans le circuit hors tension par couplages capacitif ou inductif avec les circuits adja-
cents sous tension. Les sectionneurs de terre utilisés sur ces lignes sont donc appelés à établir et
à couper des courants induits pour mettre à la terre ou isoler le circuit hors tension dans les
conditions suivantes :

ƒ Établir et couper un courant inductif quand le sectionneur est manœuvré à l’extrémité


d’un circuit hors tension d’une ligne dont l’autre extrémité est à la terre.
ƒ Établir et couper un courant capacitif quand le sectionneur est manœuvré à l’extrémité
d’un circuit hors tension d’une ligne dont l’autre extrémité est ouverte.

1.2.5.4 Sectionneur de terre rapide

Appareil mécanique de connexion faisant partie d’un système de protection par mise à la terre et
utilisé pour établir un court-circuit sur un circuit sous tension et pour supporter le courant de
court-circuit jusqu’à ce que le circuit soit mis hors tension par un appareil de protection.

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Chapitre 1 Introduction 17

1.2.6 Caractéristiques particulières aux jeux de barres

Dans un poste, les jeux de barres correspondent à l’ensemble des gros conducteurs, le plus sou-
vent en aluminium rigide, qui relient des circuits. C’est le point d’arrivée du courant qu’ils répartis-
sent entre les différents circuits à alimenter.

1.2.6.1 Types de jeux de barres

Les jeux de barres extérieurs comportent souvent deux niveaux. Le niveau le plus bas est consti-
tué d’un jeu de barres rigides supporté par des isolateurs. Le deuxième jeu de barres, transversal
au premier, est constitué de conducteurs câblés tendus entre des chaînes d’isolateurs.

1.2.6.2 Grosseur des jeux de barres

Dans le cas des jeux de barres à 330 et à 765 kV, le diamètre des conducteurs doit être suffi-
samment gros pour éviter l’émission d’un niveau d’interférence radio trop élevé.

1.2.7 Caractéristiques particulières aux batteries de condensateurs

Les batteries de condensateurs servent à stabiliser la tension chez le client ou à fournir de la


puissance réactive au réseau de transport. C’est un dispositif composé de deux plaques métalli-
ques, séparées par un isolant. Elles sont installées en groupe dans certains postes de transport
régionaux et dans tous les postes de distribution.

1.2.7.1 Technologie des unités de condensateurs shunt

L’entreprise a vécu différents problèmes avec les batteries de condensateurs à fusibles externes.
Ces problèmes peuvent être classés selon trois grandes causes :

ƒ La protection de déséquilibre qui occasionnait des déclenchements intempestifs de la


batterie.
ƒ Les fusibles externes limiteurs de courant qui présentent un problème d’étanchéité.
ƒ La présence d’animaux sur les structures dont les géométries sont particulièrement pro-
pices à la nidification.

Les avantages suivants peuvent être dégagés des condensateurs à fusibles internes par rapport
à la technologie à fusibles externes :

ƒ Fiabilité et disponibilité accrues


ƒ Coût de production plus faible
ƒ Batteries beaucoup plus compactes
ƒ Protection plus simple, plus fiable et plus économique
ƒ Possibilité d’installer les batteries à 25 kV sous enveloppe métallique
ƒ Puissance minimale plus faible pour les batteries de 69 kV et plus.

1.2.7.2 Caractéristiques de la batterie

Tension assignée

Les condensateurs shunt peuvent être opérés à des tensions supérieures à la tension nominale
du réseau pendant des périodes prolongées afin de fournir de la puissance réactive au réseau de

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 18

transport ou pour régulariser la tension à un endroit ciblé. La tension assignée des différentes
batteries de condensateurs a donc été spécifiée à des valeurs comprises entre 1,04 et 1,06 p.u.

Puissance assignée

Le choix de la puissance assignée doit tenir compte des contraintes suivantes :

ƒ Limiter le nombre de types d’unité normalisée.


o Ceci découle du souci d’uniformisation qui entraîne des économies en approvi-
sionnement et en entretien.
ƒ Permettre une puissance installée faible à l’étape initiale
o Plusieurs projets de postes requièrent des batteries de condensateurs shunt de
faible puissance à l’étape initiale.
ƒ Utiliser des condensateurs de forte puissance unitaires
o La technologie des condensateurs à fusibles internes permet de limiter le nom-
bre d’unités raccordées en parallèle, puisque celles-ci ne sont pas requises pour
l’opération des fusibles. Ceci permet d’utiliser des condensateurs de puissance
unitaire élevée.

Type de connexion

Le type de connexion recommandé par tous les fournisseurs de condensateurs à fusibles inter-
nes est la connexion double étoile avec neutre isolé. Ce type de connexion rend possible le mode
de protection par mesure du courant de déséquilibre de neutre.

Le neutre des batteries de condensateurs est isolé de la terre. L’isolation du neutre élimine les
résonances homopolaires qui peuvent surcharges la batterie et soumettre les condensateurs à
des surtensions excessives. Cependant, l’isolation du neutre occasionne des contraintes plus
sévères sur les disjoncteurs de manœuvre.

Courant admissible en permanence

Le courant admissible en permanence est égal à 1,5 fois le courant engendré par la tension assi-
gnée pour tenir des harmoniques et des tolérances de fabrication des unités.

1.2.8 Caractéristiques particulières aux câbles

1.2.8.1 Application

On utilise des câbles pour le raccordement des batteries de condensateurs, pour les barres de
relève souterraines et pour différentes applications comme lignes souterraines ou pour réunir des
sections de postes qui seraient difficile de relier par un jeu de barres.

1.2.8.2 Types de câbles normalisés

À l’exception des câbles de distribution à basse et moyenne tensions (30 kV et moins) en isola-
tion extrudée, le réseau souterrain d’Hydro-Québec est constitué principalement des câbles à
huile fluide.

Les câbles à isolation extrudée requièrent peu d’entretien après la mise en service. Étant donné
les avantages offerts par ces câbles, on compte les utiliser pour les futurs besoins du réseau sou-
terrain.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 1 Introduction 19

1.2.8.3 Conditions d’exploitation

La gamme de température ambiante de l’air ne s’applique pas dans le cas de l’air dans le tunnel
ou dans une ambiance où la température peut être contrôlée par un système de chauffage ou de
climatisation.

1.2.8.4 Caractéristiques principales des câbles et des accessoires

Tension assignée entre l’âme et la gaine (Uo)

Tension assignée à fréquence industrielle entre l’âme et la gaine (l’écran ou l’enveloppe ou la


terre) pour laquelle le câble et ses accessoires sont conçus.

Facteur d’utilisation assigné

Le facteur d’utilisation assigné est le facteur de charge quotidien assigné pour l’exploitation du
câble.

Le courant et le facteur d’utilisation assignés ont une grande influence sur la conception du câble
et de l’infrastructure. Afin d’obtenir un dimensionnement réaliste du câble et de l’infrastructure,
ces paramètres sont déterminés selon les besoins du projet.

Température admissible du conducteur en service continu

La température admissible du conducteur a une grande influence sur la capacité thermique du


câble ainsi que sur le comportement à long terme de son isolation.

Courant de courte durée admissible

L’intensité du courant de courte durée a une influence sur la tenue thermo-mécanique requise
pour le câble ainsi que sur l’infrastructure souterraine suite aux courts-circuits externes.

La durée du courant de courte durée est une caractéristique importante pour de 0dimensionne-
ment du câble ainsi que pour l’infrastructure souterraine.

1.2.9 Caractéristiques particulières aux transformateurs de mesure

Les transformateurs de mesure sont utilisés pour ramener à des grandeurs facilement mesura-
bles par des appareils délicats et précis, les tensions élevées et les courants de grande intensité
à mesurer.

1.2.9.1 Types de transformateurs de mesure

Deux types de transformateurs de mesure sont suffisants pour mesurer toutes les quantités re-
quises:

ƒ Les transformateurs de tension (TT)


ƒ Les transformateurs de courant (TC)

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Chapitre 1 Introduction 20

1.2.9.2 Quantités mesurées

Par mesure directe : tension, courant et fréquence.

Par combinaison des mesures des TT et des TC : puissance active (watts), puissance réactive
(VAr), énergie (wattheure), impédance (ohm), admittance (siemens).

1.2.9.3 Utilisation des quantités mesurées

ƒ Mesurage pour indication


ƒ Mesurage pour facturation
ƒ Détection de conditions anormales d’exploitation
ƒ Contrôle des automatismes (locaux et répartis)
ƒ Protection des appareils et du réseau

1.2.9.4 Positionnement des transformateurs de mesure

Étant donné l’usage qui est fait des transformateurs de mesure, leur nombre et leur position dé-
pend directement des contraintes reliées aux objectifs poursuivis.

Généralement, on installe ces appareils aux endroits suivants:

Transformateurs de tension

ƒ Sur les départs de ligne, du côté ligne du sectionneur


ƒ Au secondaire des transformateurs de puissance

Transformateurs de courant

ƒ De chaque côté des disjoncteurs, entre ces derniers et les sectionneurs d’encadrement
ƒ En aval des disjoncteurs des départs de lignes de distribution
ƒ De chaque côté des transformateurs de puissance
ƒ Dans le neutre des transformateurs de MALT
ƒ Dans le neutre des transformateurs de puissance ou dans le tertiaire des transformateurs
à trois enroulements.

1.2.9.5 Conditions d’exploitation

Il est important de spécifier pour ces appareils, les écarts de fréquence auxquels ils seront sou-
mis puisque la précision de la mesure est fortement dépendante de ce paramètre.

1.2.10 Caractéristiques particulières aux transformateurs de mise à al terre

Les transformateurs de mise à la terre servent à mettre à la terre le neutre du réseau 25 kV en


fixant l’impédance homopolaire sur les départs d’artères de distribution.

Ils sont raccordés au secondaire des transformateurs de puissance dont l’enroulement se-
condaire est en triangle, afin de permettre la mise à la terre effective du réseau de distribution
d’Hydro-Québec.

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Chapitre 1 Introduction 21

ƒ Le secondaire des transformateurs de puissance des postes dont le mode de connexion


des transformateurs est « ∆ Y (type III-D) ou Y Y ∆ (postes de répartition) », est mis à la
terre.
ƒ Pour les autres postes de distribution, dont le mode de raccordement est « Y ∆ », un
transformateur de mise à la terre est requis.
ƒ Critère pour un réseau effectivement mis à la terre :

La réactance du transformateur de mise à la terre doit être choisie pour que les relations
suivantes soient validées :

X0 / X1 ≤ 3 et R0 / X1 ≤ 1

Le critère de mise à la terre effective d’un réseau vise à limiter les surtensions temporaires sur
les phases saines en deçà de 1,38 pu lors de défauts monophasés, valeur pour laquelle les ni-
veaux de protection des équipements du réseau 25 kV ont été choisis.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 22

Chapitre 2

Caractéristiques électriques générales des transformateurs de puissance


Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

2.1 Prérequis
2.1.1 Système per unit (p.u.)

2.1.1.1 Motivation
Le système de calcul « per unit » ou p.u. joue un rôle primordial en électrotechnique. Il permet de
faciliter les calculs des paramètres électriques lorsque des équipements possédant des tensions
et des puissances assignées différentes sont branchés ensemble. Considérons, par exemple, les
calculs d’écoulement de puissance sur un réseau avec plusieurs niveaux de tension. Ces calculs,
faits avec des données en unités SI, seraient extrêmement difficiles à réaliser. Le système p.u.,
en éliminant les rapports de transformation de transformateurs, rend ces calculs beaucoup plus
faciles.

De plus, lorsqu’on travaille avec des données en p.u., il est beaucoup plus simple de déceler des
erreurs, car les impédances des transformateurs en p.u. sont sensiblement les mêmes. Égale-
ment, toutes les tensions sur un réseau donné doivent être généralement égales aux tensions
nominales. Par conséquent, elles sont près de 1 p.u..

2.1.1.2 Valeurs de base


Lors de la conduite de calculs en p.u., il est nécessaire d’élire deux (2) valeurs de base : la puis-
sance apparente, S , et la tension phase-phase, V . Ces deux valeurs peuvent être choisies de
manière complètement arbitraire, mais il est avisé de les choisir judicieusement.

En général, pour un problème avec un seul transformateur, la base de puissance choisie est
égale à la puissance assignée du transformateur. Pour les cas où de multiples transformateurs
sont branchés ensemble, on choisira une base de puissance commune à tout le système. Par
exemple, si sur un réseau l’équipement le plus puissant est un transformateur 120 kV – 25 kV
d’une puissance de 100 MVA, on pourra choisir une base de 100 MVA.

Chaque niveau de tension du réseau aura sa propre base de tension. Par exemple, le côté haute
tension (HT) du transformateur 120 kV – 25 kV ci haut aura comme base 120 kV et celle sur le
côté basse tension (BT) sera de 25 kV.

Après avoir arrêté le choix des bases, on peut déduire les valeurs de courant, d’impédance et
d’admittance de base données selon un mode de connexion en Y :

S V2 S
I= ; Z = ;Y = 2 .
3V S V

Parfois il est nécessaire d’effectuer ce qu’on appelle un changement de base afin d’harmoniser
les bases de calculs. Cette opération est courante lorsque plusieurs équipements ne possédant
pas les mêmes tensions et/ou puissances assignées sont branchés ensemble. Afin de transfor-

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 23

mer une valeur en p.u. dans une base de tension et de puissance donnée, wp.u.1 , vers une autre
base on effectue le calcul simple

wbase 1
wp.u.2 = wp.u.1 × ,
wbase 2

où wp.u.2 est la valeur en p.u. dans la nouvelle base.

2.1.1.3 Exemples
Par exemple, pour le transformateur de 120 kV – 25 kV, 100 MVA on trouve pour une base de
puissance de 100 MVA et 120 kV du côté HT :

100MVA (120kV)2
I= = 482A; Z = = 144 Ω .
3 ×120kV 100MVA

De manière similaire, du côté BT, pour une base de puissance de 100 MVA et de tension de 25
kV, on obtient :

100MVA (25kV)2
I= = 2,31kA; Z = = 6,25 Ω .
3 × 25kV 100MVA

Donc, si l’impédance de ce transformateur, vue du côté HT, est de 15% (c’est-à-dire 0,15 p.u.),
cette impédance en ohms est de 0,15 p.u. X 144 Ω = 21,6 Ω.

Posons maintenant qu’un autre transformateur, d’une puissance de 120 MVA et de tensions 123
kV – 26 kV avec une impédance vue du côté HT de 0,16 p.u., est branché en parallèle avec le
transformateur mentionné ci-dessus. On constate ici que (1) les bases de puissances des deux
transformateurs sont différentes et (2) que les bases de tensions diffèrent aussi. Ainsi, si on
conserve la base du transformateur de 100 MVA 120 – 25 kV, l’impédance, vue du côté HT, du
transformateur de 120 MVA est de :

Zancienne
base (123kV)2 100MVA
Z = 0,160p.u.× = 0,160p.u.× × = 0,140p.u.
Z nouvelle 120MVA (120kV)2
base

2.1.2 Composantes symétriques

2.1.2.1 Motivation
Les composantes symétriques constituent un système référentiel par excellence pour effectuer
l’analyse des réseaux triphasés. Elles favorisent grandement la compréhension des phénomènes
de déséquilibre sur les réseaux triphasés en permettant l’analyse de ces déséquilibres via de
simples réseaux monophasés. De plus, étant donné que les impédances des appareils (trans-
formateurs, alternateurs, lignes) s’expriment naturellement dans ce système, il peut être utilisé de
manière générale pour tous les réseaux triphasés.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 24

2.1.2.2 Passage du domaine des phases au domaine des séquences


La représentation par composante symétrique consiste de trois ensembles de phaseurs indépen-
dants ou séquences (homopolaire – indice 0, directe – indice 1 et inverse – indice 2). Chaque
séquence est constituée de trois phaseurs de même module et qui sont possiblement déphasés
de 120°. Notons aussi que généralement, tous les systèmes utilisent une référence à la phase A.

Vc1 Vb 2

ω ω
Va1 Va 2

ω
Va 0
Vb 0
Vb1 Vc 2 Vc 0

Séquence directe Séquence inverse Séquence homopolaire

Fig. 3 Schémas vectoriels des tensions de séquence

Va1 = Va1 Va 2 = Va 2 Va 0 = Va 0
Vb1 = Va1∠ −120° Vb 2 = Va 2 ∠120° Vb0 = Va 0
Vc1 = Va1∠ − 240° Vc 2 = Va 2 ∠240° Vc 0 = Va 0

Lorsqu’on passe de la représentation par phase (A, B, C) à celle par séquences (homopolaire (0),
directe (1) et inverse (2)), on effectue une transformation linéaire réversible, qui est introduite ci-
dessous.

On définit premièrement l’opérateur de rotation a = 1∠120° , qui satisfait les identités suivantes

a3 = 1
a4 = a .
1+ a + a 2 = 0

Pour passer du système des phases A, B, C à celui des séquences, on applique

w  1 1 1   wa 
 0 1  
 w1  = 1 a a 2   wb  ,
  3 
 w2  1 a 2 a   wc 

où les w sont soit des courants, des tensions, des impédances ou des admittances. Inverse-
ment, pour passer du domaine des séquences au domaine des phases, on utilise

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 25

 wa  1 1 1   w0 
    
 wb  = 1 a
2
a   w1  .
w   
 c  1 a a 2   w2 

Notons que dans le cas d’éléments passifs, tels que des batteries de condensateurs et
d’inductances série et shunt, les trois composantes de séquence du courant voient toutes les
trois la même impédance égale à la somme des trois composantes de séquence des impédan-
ces. De plus, si un circuit triphasé est équilibré, c’est la séquence directe seulement qui sera pré-
sente.

2.1.2.3 Calculs des courants dans les réseaux déséquilibrés par des courts-
circuits
Une application notoire des composantes symétriques est la résolution des courants lors de
courts-circuits dans les réseaux triphasés.

La méthode de résolution nécessite la formation des circuits équivalents de Thévenin des diffé-
rentes séquences reliant les sources et les impédances du réseau vues au point de défaut (F).

X1 X2 X0
F F F
V1
n n n

Séquence directe Séquence inverse Séquence homopolaire

Fig. 4 Circuits de séquences


On remarque que généralement seulement la séquence directe possède une source.

Dans ce qui suit, on examine l’utilisation des composantes symétriques dans la résolution des
courants de court-circuit.

Dans le cas d’un défaut triphasé, les courants sont équilibrés de sorte que

Ib = I a a 2
.
Ic = Ia a

On peut ainsi déterminer les courants de séquence correspondants via la transformation

 I0  1 1 1   Ia   1+ a 2 + a  0  0 
  1 2 2  Ia  3 Ia    
 I1  = 3 1 a a   a I a  = 1 + a + a  =  3 =  I a  .
3

3 3
 I2 
  1 a 2 a   aI a  1 + a 4 + a 2  0   0 

C’est-à-dire lors d’un court-circuit triphasé, seulement la séquence directe est présente. En fonc-
tion des circuits de séquence, on note donc que le circuit de séquence directe est court-circuité
entre le point de défaut et le neutre; d’autre part, les circuits des séquences inverse et homopo-
laire sont laissés ouverts.

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 26

Pour le cas d’un défaut monophasé de la phase A, les courants de défaut sont nuls pour les pha-
ses B et C. On détermine ainsi les courants de séquence respectifs

 I0  1 1 1  Ia  1
  1 2  Ia  
 I1  = 3 1 a a  0  =
3
1 .
 I2  1 a 2 a  0  1
 

On constate que les courants de séquences sont égaux, ce qui implique que les trois circuits de
séquences doivent être reliés entre eux en série. Référez au diagramme ci bas.

X1
F

V1 I1

n
X2
F

n
X0
F

Fig. 5 Diagramme de connexion des circuits de séquences pour le calcul du courant de court-
circuit monophasé

2.2 Transformateur de puissance


2.2.1 Introduction
Le transformateur de puissance (TP) est le fer de lance des réseaux électriques en courant alter-
natif. Plus formellement, selon le Dictionnaire multilingue de la Commission électrotechnique in-
ternationale, la CEI, il est défini de la manière suivante.

« Appareil statique à induction électromagnétique, à deux enroulements ou plus, destiné


à transformer un système de tension(s) et courant(s) alternatifs, de valeurs généralement
différentes et de même fréquence, en vue de transférer une puissance électrique. »

Le TP est l’élément le plus fondamental de l’électrotechnique tant par ses applications que par
ses principes de fonctionnement.

2.2.2 Circuit équivalent et diagramme vectoriel


Le circuit équivalent standard d’un TP est dessiné ci-dessous. Il comprend trois parties fonda-
mentales : une impédance série, Z L = RL + jX L , une impédance shunt, Z M = RM + jX M , et un
transformateur idéal possédant un rapport de transformation de 1: N 1.

1
Notez que le rapport de transformation du transformateur idéal peut contenir un facteur de déphasement
engendré par la mode de branchement des enroulements.

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 27

RL XL
1: N
+ +
Ip Is

E p RM XM Es

- -

Fig. 6 Circuit équivalent d’un transformateur de puissance


On définit les composantes respectives du circuit équivalent :

ƒ RL est la résistance associée aux pertes de conduction en charge


ƒ X L est la réactance associée aux fuites de flux magnétique
ƒ L’impédance Z L = RL + jX L est responsable des chutes de tension lorsque le
transformateur est en charge
ƒ RM est la résistance correspondante des pertes à vide et de fer (pertes dues à
l’hystérésis et aux courants de Foucault (en anglais, Eddy currents)
ƒ X M est la réactance de magnétisation.

Souvent, on néglige la branche shunt du circuit équivalent étant donné la grande magnitude son
impédance. Aussi, on a tendance à négliger la résistance associée aux pertes de charge, RL ,
car elle est généralement beaucoup plus petite que la réactance de fuite, XL .

En transformant le circuit équivalent en son équivalent en p.u., on élimine le rapport de transfor-


mation N et on peut obtenir le diagramme vectoriel associé au TP montré ci-dessous. Notons ici
que l’on pose que l’impédance shunt est infinie, ce qui fait que I s = I p .

Ep
jX L I s

Es RL I s
Is

Fig. 7 Schéma vectoriel d’un transformateur de puissance

On constate que les tensions au primaire, E p , et au secondaire, Es , sont différentes en ampli-


tude (p.u.) et en phase, ceci étant causé par le courant traversant l’impédance ZL .

2.2.3 Construction
En général, les TP sont construits en banques triphasées de manière à réduire les coûts et les
dimensions des appareils. Par contre, pour les très grandes puissances et les tensions très éle-
vées, on favorise l’installation de trois banques monophasées. C’est principalement dû aux
contraintes de masse et de dimensions acceptables pour le transport des appareils. Également,

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 28

l’introduction de redondance par l’installation un TP monophasé de réserve est possible avec des
banques monophasées.

2.2.4 Caractéristiques électriques

2.2.4.1 Modes de refroidissement


Les résistances associées au bobinage, aux pertes de fer génèrent des quantités appréciables
de chaleur. Afin d’assurer l’intégrité physique de l’appareil, il est primordial de le refroidir.

On identifie le système de refroidissement d’un TP par son medium de refroidissement et par son
mécanisme de circulation du médium refroidissant. Sur la plaque signalétique d’un TP, on indi-
que, par un ensemble de quatre lettres, les médiums de refroidissement interne et externe (res-
pectivement la 1e et la 3e lettre) et les mécanismes de circulation associés à chacun des mé-
diums (respectivement la 2e et la 4e lettre).

ƒ Médiums : O pour l’huile minérale; A pour l’air; W pour l’eau.


ƒ Mécanismes de circulation :
o Interne à travers des radiateurs et les bobines : N pour un flux naturel par
convection; F pour un flux forcé par des pompes; D pour un flux forcé et dirigé
(dans les bobines).
o Externe : N pour convection naturelle; F pour une circulation forcée soit par des
ventilateurs ou des pompes.

Par exemple, un TP de type ONAF utilise l’huile minérale (O) comme médium de refroidissement
interne où sa circulation s’effectue de façon naturelle (N). L’air (A) forcé (F) par des ventilateurs
est utilisé pour le refroidissement externe.

De plus, souvent on identifie un ensemble de puissances assignées correspondantes à différents


modes de refroidissement. Par exemple, un TP peut posséder une puissance assignée de soit
50, 75 ou 100 MVA dépendamment qu’il soit refroidi respectivement en mode ONAN, ONAF
(avec un seul groupe de ventilateurs) ou ONAF (avec deux groupes de ventilateurs). Les TP de
puissances assignées plus petites ou plus grandes possèdent généralement qu’un seul mode de
refroidissement. Le mode ONAN est généralement associé aux TP de petite puissance et le
mode OFAF est associé aux grandes puissances.

2.2.4.2 Puissances et tensions assignées


Selon la CEI, la puissance assignée d’un TP est la valeur conventionnelle de la puissance appa-
rente d’un enroulement qui détermine le courant assigné dès que l’on applique la tension assi-
gnée. Cette valeur de référence sert aux calculs de courants assignés et d’impédance.

Toujours selon la CEI, la tension assignée d’un TP est la tension spécifiée pour être appliquée ou
développée en fonctionnement à vide entre les bornes d’un enroulement sans prise connectée à
la prise principale. Plus spécifiquement, elle sert à définir les ratios de transformation. La tension
des TP triphasés est spécifiée en voltage ligne-ligne et celle des TP monophasés branchés en
étoile d’un groupe triphasé est spécifiée par le voltage ligne-terre.

Usuellement, le choix de la tension assignée est dicté par les installations déjà présentes. Il
existe donc de fortes contraintes à cerner si l’on désire installer un ou des TP possédant des ten-
sions assignées différentes.

L’élection d’une puissance assignée se fait en fonction de la charge à alimenter prévue et aussi
en fonction de la marge de manœuvre souhaitée en cas de contingence.

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 29

2.2.4.3 Impédance
L’impédance série équivalente, à la fréquence assignée et à la température de référence, est
mesurée aux bornes d’un des enroulements lorsque les bornes d’un autre enroulement sont
court-circuitées, et que les enroulements supplémentaires, si présents, sont en circuit ouvert. La
mesure de la tension de source produisant une circulation du courant nominal dans l’enroulement
court-circuité fournit directement la valeur de l’impédance en p.u., c’est-à-dire

U appliquée
Z= .
U assignée

Dans le cas d’un TP triphasé, l’impédance est donnée comme une impédance de phase en étoile
équivalente.

Les impédances des transformateurs jouent un rôle déterminant dans le design des réseaux de
transport d’électricité. Il est notoire qu’une impédance plus faible rend le réseau plus stable et
améliore grandement la régulation de tension. Cependant, une impédance plus élevée permet
une réduction de l’amplitude des courants de courts-circuits. Une réduction des courants de
courts-circuits permet, en conséquence, de réduire (1) les efforts électromécaniques sur les en-
roulements, (2) le pouvoir de coupure nécessaire des disjoncteurs et (3) la capacité des équipe-
ments en court-circuit.

Dans les cas où des TP sont branchés en parallèle, on doit accorder une attention particulière au
choix des impédances. Premièrement, leur impédance totale doit permettre le respect du pouvoir
de coupure des disjoncteurs, en fonction des contraintes que ceux-ci auront à subir. Deuxième-
ment, de manière à obtenir le meilleur partage de la charge entre les TP, leurs impédances res-
pectives doivent être similaires. En fait, si les TP possèdent des impédances identiques en Ohm,
ils se partageront la charge également. Dans le cas où les impédances en p.u. sont identiques, la
charge sera partagée en proportion de leur puissance assignée respective. Cet aspect de
l’opération en parallèle sera vu plus en profondeur plus loin.

2.2.4.4 Mode de connexion


On distingue trois modes de connexion de base pour les TP : étoile ou Y, delta ou triangle et zig-
zag. On indique sur la plaque signalétique de chaque TP le mode de connexion de chaque en-
roulement par une série de lettres. Une lettre majuscule indique le côté haute tension tandis que
le mode de connexion du côté basse tension est indiqué par une lettre minuscule. De plus, si le
point neutre d’un enroulement en étoile ou zigzag est accessible, on l’indique en ajoutant la lettre
N ou n et la lettre a dans le cas d’un autotransformateur.

Donc, si une plaque signalétique indique YNd, il s’agit d’un TP branché en étoile, avec neutre
accessible du côté haute tension et branché en delta du côté basse tension.

À la suite de la séquence de lettres, on ajoute aussi un chiffre entre 0 et 11 afin d’indiquer le dé-
phasage de la tension entre l’enroulement HT et l’enroulement BT. Ce chiffre multiplié par 30°
détermine l’avancement de l’enroulement HT sur l’enroulement BT. Par exemple, pour un TP
YNd8, le phaseur HT est 8 X 30° = 240° en avance sur le phaseur BT.

Il existe une kyrielle d’autres aspects reliés aux modes de connexion des enroulements des TP.
Par exemple, certains transformateurs permettent le branchement en série et parallèle de leurs
enroulements permettant ainsi de varier les rapports de transformation disponibles.

Les TP à plusieurs enroulements ont de nombreux avantages. Généralement, un TP avec N+1


enroulements est moins dispendieux que N transformateurs avec deux enroulements chacun.

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 30

C’est pourquoi on ajoute un enroulement tertiaire sur les grands TP afin d’alimenter les services
des postes des réseaux de transport. Cependant, le grand désavantage de ces TP est que le bris
du TP entraîne la perte de toutes les charges qui y sont branchés.

L’autotransformateur, avec son seul enroulement, coûte moins cher et est moins encombrant
qu’un TP à deux enroulements. Comparons un TP à deux enroulements de 300 – 100 kV, 150
MVA avec un autotransformateur 300 – 100 kV, 150 MVA

1,5 kA 0,5 kA
0,5 kA
1,5 kA
300 kV
100 kV 300 kV
100 kV 1 kA

Fig. 8 MVA « physiques » d’un TP traditionnel et d’un autotransformateur


Les MVA « physiques » de ces deux configurations sont :

ƒ Pour le TP à deux enroulements, le MVA l’enroulement HT est de 1,5 kA X 100 kV = 150


MVA et celui de l’enroulement BT est de 0,5 kA X 300 kV = 150 MVA. Donc, le MVA
physique total de ce transformateur est de 300 MVA.
ƒ Pour l’autotransformateur, le MVA de la portion de l’enroulement commun est de 1 kA X
100 kV = 100 MVA et celui de l’enroulement série est de 0,5 kA X (300 – 100) kV = 100
MVA. Ceci donne un MVA physique total de 200 MVA.

On infère donc qu’étant donné que le coût d’un TP est directement relié à son MVA physique, à
puissances et à tensions égales, l’autotransformateur est plus économique.

L’autotransformateur offre une meilleure efficacité et une meilleure régulation de tension en rai-
son de son impédance plus faible ce qui entraîne, cependant, de plus grands courants de courts-
circuits. Dans les cas où il y a présence d’un tertiaire, l’amplitude des courants de courts-circuits
peut être très importante. Le branchement en delta du tertiaire peut au moins permettre la circula-
tion des courants homopolaires et de certaines harmoniques (3e, 6e, 9e, etc.). Néanmoins, un au-
totransformateur n’offre aucune isolation électrique entre les différents niveaux de tension. Le
choix d’un autotransformateur est pratique seulement si le rapport de transformation est inférieur
à 3.

Les transformateurs de mise à la terre (MALT) ne sont pas utilisés pour transiter de la puissance.
En fait, ils permettent la mise à la terre effective des réseaux alimentés par des enroulements
delta, qui n’ont pas de référence à la masse.

L’absence de référence à la terre des enroulements en delta empêche la circulation du courant


de court-circuit lors d’un défaut monophasé. Un courant de court-circuit nul ne peut effectivement
pas être détecté et interrompu par les systèmes de protection! Donc, si le défaut persiste, il en-
traîne l’apparition de fortes surtensions sur les phases saines, ce qui peut causer des contour-
nements de l’isolation. Le transformateur de MALT, branché en parallèle des enroulements en
delta, permet la circulation d’un courant de défaut monophasé, ce qui permet la détection et
l’élimination du défaut par les systèmes de protection.

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 31

Lors de la spécification d’un transformateur de MALT, l’impédance est donnée en grandeur réelle
(Ω) et on doit spécifier l’amplitude et la durée de circulation d’un courant de séquence homopo-
laire.

2.2.4.5 Impédances aux courants de séquence


Contrairement aux éléments purement passifs d’un réseau, les TP ont des impédances aux cou-
rants de séquences qui varient d’une séquence à l’autre. Les impédances aux courants de sé-
quence directe et inverse sont identiques. Par contre, l’impédance de séquence homopolaire est
généralement différente de celle des séquences directe et inverse. En plus, elle dépend du mode
de connexion du TP.

Dans le but de pouvoir utiliser la théorie des composantes symétriques, il est nécessaire d’avoir
en main les circuits de séquence équivalents des TP. On pose que chaque circuit doit former un
chemin électrique entre les bornes du transformateur et les bornes du réseau ou le neutre.

Pour les séquences directe et inverse, l’impédance est la même et le chemin fermé est celui en-
tre les bornes du TP et celles du réseau. Dans le cas de la séquence homopolaire, tout dépend
du mode de connexion.

Dans le cas d’un transformateur à deux enroulements, on obtient le schéma de séquence suivant
pour les séquences directe et inverse.

Hr Ht Bt Br
Z HB

Fig. 9 Schéma de connexion d’un TP à deux enroulements (séquences directe et inverse)


Toujours dans le cas d’un TP à deux enroulements, on détermine l’allure du circuit de la sé-
quence homopolaire en fonction du mode de connexion :

ƒ Si un courant homopolaire peut être injecté dans les enroulements et en ressortir, alors le
lien avec le réseau est fermé. C’est le cas des enroulements branchés en étoile mis à la
terre.
ƒ Au contraire, si un courant homopolaire ne peut seulement que circuler dans les enrou-
lements sans pouvoir en ressortir, alors le lien avec le neutre est fermé. C’est le cas des
enroulements en delta. À titre d’exemple, ci-dessous, on trouve le schéma de la sé-
quence homopolaire d’un TP à deux enroulements branché Dyn.

Hr Ht Bt Br
Z HB

Fig. 10 Schéma de connexion d’un TP à deux enroulements Dyn (séquence homopolaire)


Dans les cas où un TP possède plus d’un enroulement, les essais de mesures des impédances
génèrent un vecteur d’impédances mutuelles entre les différentes paires d’enroulements. À partir

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 32

de ces mesures, on peut déterminer les schémas de séquences en tenant compte de tous les
enroulements. L’impédance équivalente de chacun des enroulements est calculée à partir de

1
Z v = ( Z vx + Z vy − Z xy ) .
2

Nous ne tenterons pas de généraliser outre mesure ici en considérant le cas d’un TP à trois en-
roulements seulement. Le schéma de séquence standard d’un TP à trois enroulements est des-
siné ci-dessous.

Inexistant

Hr Ht Bt Br
ZH ZB

ZT
Tr Tt

Fig. 11 Schéma de connexion de base pour un TP à deux enroulements

Ici, les impédances Z H , Z B et ZT sont calculées via la formule donnée plus haut et le vecteur
des mesures d’impédances

 Z HB 
 
Z =  Z HT  .
 Z BT 

Il est important de noter ici que le circuit dessiné ci-dessus n’est qu’une construction purement
mathématique et que le nœud liant les trois impédances n’est qu’un artifice.

Finalement, rappelons-nous que les transformateurs de mise à la terre, branchés en zigzag, pos-
sèdent une très grande impédance en séquence directe et inverse. En séquence homopolaire, ils
ont une impédance très faible.

2.2.4.6 Calculs des courants de court-circuit


Une fois que les circuits de séquences d’un TP sont connus, ils peuvent être utilisés à l’intérieur
d’une étude de court-circuit.

La procédure de résolution des courants et tensions lors d’un défaut est ainsi construite :

ƒ Déterminer les impédances de séquence de chacun des enroulements du TP

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 33

ƒ Dessiner les circuits de séquences en prenant soin de bien tenir compte du mode de
connexion des enroulements pour le circuit de séquence homopolaire
ƒ Brancher ensemble les circuits de séquences au point de défaut en fonction du type de
défaut
ƒ Résoudre les courants et les tensions de séquences
ƒ Transformer les valeurs de séquences en valeur de phase à l’aide de la transformation
linéaire du domaine des séquences vers le domaine des phases.

2.2.4.7 Régulation de tension


Lorsqu’un courant de charge circule à travers un TP, l’impédance série du transformateur produit
une chute de tension interne. Afin de évaluer l’amplitude de cette chute de tension, on définit la
régulation de tension de l’appareil. Une définition commune dit qu’il s’agit de la différence entre la
tension du côté charge lorsque le TP fonctionne à vide et la tension du côté charge lorsque le TP
fonctionne à pleine charge, normalisée par la tension à vide. Mathématiquement, on dit

Evide − Epleine
charge
Régulation = × 100% .
Evide

De manière à maintenir un niveau de tension convenable du côté charge d’un TP (c’est-à-dire,


une régulation le plus près de zéro possible), et ce pour différents niveaux de charge et pour dif-
férentes fluctuations de tension du côté réseau, il est nécessaire de pouvoir changer le rapport de
transformation du TP.

Habituellement, sur les enroulements en étoile de certains grands TP, un régulateur de tension
permet d’ajuster la tension de façon limitée. Par exemple, un régulateur peut offrir ±10 ou 15%
avec 8, 16 ou 32 échelons (via 9, 17 ou 33 prises).

Ainsi, lors de la spécification d’un TP, l’ingénieur doit effectuer une étude de régulation de ten-
sion. Lors de cette étude, on pose généralement que :

ƒ les tensions primaires et secondaires doivent être maintenues à l’intérieur d’une gamme
de ±5% autour de la tension nominale
ƒ on néglige la variation de l’impédance induite par le changeur de prise
ƒ la charge maximale et son facteur de puissance doivent être estimés
ƒ souvent les responsables de l’exploitation du réseau auront besoin d’une certaine marge
de manœuvre.

Or, on constate très rapidement que le calcul du besoin de régulation ne peut qu’être fait de ma-
nière approximative en fonction d’hypothèses d’exploitation réalistes tant lors de l’exploitation à
vide qu’en pleine charge.

Normalement, on pose que la tension au primaire et au secondaire des TP doit être à l’intérieur
de la gamme 0,95 p.u. à 1,05 p.u.. Lorsque que le TP fonctionne à vide, la tension au primaire et
au secondaire ne peuvent pas dépasser 1,05 p.u., c’est-à-dire qu’on doit ajuster les prises à leurs
limites extrêmes. Lors de l’exploitation en pleine charge on doit poser que :

ƒ la tension au primaire est à son plus bas niveau à cause de l’impédance du réseau de
transport et que
ƒ la tension au secondaire doit être à son maximum de manière à corriger la forte chute de
tension induite par le fort courant de charge à travers le réseau de distribution ou de ré-
partition.

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 34

Alors donc, à l’autre extrême du changeur de prises, on doit pouvoir avoir 0,95 p.u. au primaire et
1,05 p.u. au secondaire en ajustant les prises en conséquence. La plage de régulation ainsi dis-
ponible devrait permettre de respecter ces exigences. Généralement, on spécifie x% de régula-
tion si la chute de tension à pleine charge est égale à x%.

2.2.4.8 Fonctionnement en parallèle


Usuellement, il est possible d’exploiter des TP en parallèle s’ils ont (1) le même déphasage, (2)
des rapports de transformation et des plages de régulation similaires et (3) des impédances
semblables. Nonobstant le fait que ces conditions sont remplies, il faut tout de même évaluer (1)
les possibilités de surcharge du TP de plus petite puissance et (2) l’amplitude du courant de cir-
culation entre les TP.

Afin d’évaluer les possibilités de surcharges, on doit déterminer la répartition des charges dans
chacun des TP. Dans le cas où M TP ayant des impédances inégales sont branchés en paral-
lèle, nous posons qu’ils possèdent les mêmes tensions assignées, des puissances assignées
S ri , i = 1,..., M et des impédances Z i , i = 1,..., M , en p.u. sur la base S ri du TP i . Calculons le
partage de la charge totale, S , entre les M TP.

Pour calculer le partage de la charge totale, S , entre les M TP, on considère premièrement le
diviseur de courant du TP i en utilisant la valeur de base S ri

M base 
 Z ⋅ Z j ⋅ I 
M

 ∑
j =1
j ∑ j 
Z ibase   j =1 
Ii =  
j ≠i
.
 M Z base 
 ∑ Z j ⋅ base 
j

 j =1 Z i 

Sachant que les tensions sont les mêmes pour tous les TP, les ratios des courants sont identi-
ques aux ratios des puissances. Par conséquent, on peut réécrire l’équation ci-dessus de la ma-
nière suivante, à l’aide des puissances apparentes

M base 
 Z ⋅ Z j ⋅ S 
M

 ∑
j =1
j ∑ j 
Z ibase   j =1 
Si =  
j ≠i
.
 M Z base 
 ∑ Z j ⋅ base 
j

 j =1 Zi 

Normalisant la relation, on obtient

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 35

M base  M base 
 Z ⋅ Z j ⋅ S  S  Z ⋅ Z j 
M

 ∑
j =1
j ∑ j 
Z ibase   j =1   ∑j =1
j
Z ibase 
Si  j ≠ i  =  
j ≠ i
=
S ri  M Zj 
base
 M Zj base

S ri  ∑ Z j ⋅ base  S ri  ∑ Z j ⋅ base 
 j =1 Z i   j =1 Z i 
 
−1 .
 
 
 
S  Zi 
= 1 + 
S ri   M base 

Z
  ∑ Z j ⋅ base  
j

  jj =≠1i Zi  
  

Les ratios des impédances de base peuvent être réécrits comme suit et être ensuite utilisés dans
la relation ci-dessus

Z base
j V 2 / S rj S ri
base
= 2
= ,
Z i V / S ri S rj

ce qui donne

−1
 
 
 
Si  Zi  S
= S  Sri + Sri  = .
Sri   Zi
  Z ⋅ Sri  
M S ri + M
  ∑ j
S  ∑
Zj
  j ≠i
j =1 rj  
j =1 S rj
   j ≠i

Pour le cas spécial où il n’y a que deux transformateurs, i.e. M = 2 , on obtient

Si S
= .
S ri S + S ⋅ Z i
ri rj
Zj

Maintenant que l’on a en main une relation liant la charge totale à la charge de chaque TP, il est
possible de déterminer le niveau de charge admissible par un groupe de TP (sans qu’il n’y ait
surcharge d’aucun des TP). Règle générale, le TP ayant l’impédance la plus faible sera le plus
chargé. Dans les cas où les impédances en p.u. des TP sont identiques, la charge sera répartie
au prorata des puissances assignées.

Dans les cas où les rapports de transformation des TP sont différents, un courant de circulation
sera généré dans les transformateurs de façon à établir une tension commune au secondaire. Ce

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 36

courant de circulation entraîne des pertes supplémentaires et donc, il doit être limité. On recom-
mande généralement de le limiter à 10% du courant nominal de chaque TP.

Nous ferons ici économie de généralité en considérant seulement deux TP branchés en parallèle.
Considérons le schéma ci-dessous.

Vp

TP1 TP2

I1 I2

Vs1 Vs 2

Fig. 12 Deux TP en parallèle ne possédant pas le même rapport de transformation

Afin de fermer la boucle, on doit rendre Vs1 égal à Vs 2 via l’ajout d’un TP idéal avec un ratio de
transformation N = Vs 2 / Vs1 . Si on pose que les deux TP possèdent un rapport de transformation
semblable, le ratio de transformation sera environ N ≈ 1 .

Vp

TP1 TP2

I1 I2

Vs1 Vs 2
N

Fig. 13 Deux TP en parallèle ne possédant pas le même rapport de transformation (suite)


On peut maintenant évaluer le courant de circulation, en grandeur réelle,

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Chapitre 2 Les caractéristiques générales des transformateurs de puissance 37

Vs 2 − I 2 Z 2 − I1Z1 − Vs1 = 0
Vs 2 − Vs1 = I 2 Z 2 + I1Z1
I1
Vs 2 − Vs1 =Z 2 + I1Z1
N
V −V
⇒ I1 = s 2 s1
Z1 + Z 2 / N
Vs 2 − Vs1
⇒ I2 =
NZ1 + Z 2

L’étape suivante consiste à transformer les relations ci-dessus en p.u. en choisissant une base
commune de tension au secondaire. Or, ceci implique que

V2 − V1
Ic ≈ .
Z1 + Z 2

2.3 Références
ƒ R.-P. Bouchard et G. Olivier, Électrotechnique, 2e édition, Montréal, QC : Presses internatio-
nales Polytechnique, 1999.

Chapitres utiles : 3 (transformateur), 6 (composantes symétriques), 7 (transformateurs en


triphasé) et 12 (système p.u.).

ƒ J. D. Glover, et M. S. Sarma, Power System Analysis and Design, 3e édition, Pacific Grove,
CA : Brooks/Cole Publishing, 2002.

Chapitres utiles : 3 (système p.u., transformateur), 7, 8 et 9 (composantes symétriques,


études des défauts).

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 38

Chapitre 3

Transformateur de puissance : conception et construction


ABB, Varennes

3.1 Conception d’un transformateur


La conception d’un transformateur, c’est le processus par lequel une ou des personnes font le
choix de chacune des composantes du transformateur, décident de leur géométrie, des arrange-
ments par lesquels ces composantes seront reliées les unes aux autres de façon à réaliser un
produit final conforme à une spécification initiale et conforme aux normes nationales ou interna-
tionales applicables.

Pour être bien conçu, il est impératif qu’un transformateur soit préalablement très bien défini et
spécifié. La spécification est le moyen par lequel l’entreprise acheteuse fait connaître son besoin
à l’équipe qui sera chargée de la conception. Le but final de la conception d’un transformateur est
de répondre à ce besoin. Le meilleur transformateur du monde ne sert à rien s’il ne répond pas
aux attentes de l’entreprise qui en fait l’achat.

La conception d’un grand transformateur doit inclure les étapes suivantes:

• Bien comprendre la spécification


• Choisir la géométrie principale
• Calcul de l’isolation principale des contraintes diélectriques
• Optimisation de la géométrie principale
• Calcul détaillé de la géométrie du noyau et des bobines
• Calcul de la distribution des tensions transitoires
• Calculs des flux de fuites et des pertes
• Calcul des échauffements et du refroidissement
• Calcul du niveau de bruit émis
• Calcul des contraintes mécaniques dues aux courants de courts-circuits
• Détails du harnais
• Détails de la cuve
• Sélection et agencement des accessoires

Les étapes de conception ne sont pas nécessairement accomplies dans l’ordre montré. La
conception d’un grand transformateur est en général un processus itératif. Pour des transforma-
teurs plus compliqués, un concepteur peut par exemple faire un premier choix de géométrie, op-
timiser sa géométrie, procéder aux différentes vérifications et se rendre compte que la solution
choisie n’est pas appropriée. Il revient alors au début du processus, fait les modifications néces-
saires et recommence. Au fur et à mesure que la conception avance, le concepteur fait des modi-
fications qui exigent que certains calculs soient refaits pour demeurer valides.

3.1.1 La spécification

La spécification d’un grand transformateur doit au minimum inclure les points suivants:

• La puissance assignée de chaque circuit (primaire, secondaire, tertiaire) et le mode


de refroidissement associé

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 39

• La tension assignée (nominale) de chaque circuit


• La plage de réglage s’il y a lieu
• Les niveaux l’isolation requis à chaque terminal
• L’impédance requise entre les différents circuits
• Le niveau maximal de bruit généré par le transformateur à la tension assignée
• Toute autre information susceptible d’influencer la conception et la construction
• du transformateur

3.1.2 La géométrie

Le choix de la géométrie principale est le point de départ de la conception d’un transformateur.


Elle inclut le choix du type de noyau, l’arrangement des bobines sur le noyau et en général, les
dimensions des canaux d’isolation entre les bobines et le noyau. Cette étape est souvent basée
sur l’expérience du concepteur. Souvent, ce dernier cherchera dans les archives de son entre-
prise un cas semblable et utilisera une géométrie semblable. Il est souvent prudent d’adopter des
solutions connues et validées par l’expérience passée.

Exemple

Fig. 14 Exemple d’un transformateur monophasé


3.1.3 L’optimisation

Après avoir choisi sa géométrie globale, le concepteur doit déterminer les dimensions précises
du noyau et des bobines qui permettront de rencontrer la spécification demandée. Plusieurs solu-
tions sont possibles. Le but de l’optimisation est de déterminer la solution optimale, celle qui coû-
tera la moins cher et qui sera la plus efficace.

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 40

Les paramètres à déterminer sont la dimension du noyau, en général déterminée par le diamètre
de la jambe centrale, le nombre de tours de fils requis pour chaque bobines ainsi que la hauteur
et la largeur des bobines.

Les équations suivantes forment la base de l’optimisation.

Fig. 15 Équations de base servant à la conception et à l’optimisation des transformateurs de puis-


sance
3.1.4 Calculs de dimensions et de la masse

Fig. 16 Équations de base servant à la calculer les dimensions et la masse des transformateurs
de puissance

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 41

3.1.5 Calculs détaillés et vérification

Une fois une première optimisation faite, le concepteur doit faire une multitude de calculs et de
vérifications. Ce sont les étapes listées précédemment:

• Calcul détaillé de la géométrie du noyau et des bobines


• Calcul de la distribution des tensions transitoires
• Calculs des flux de fuites et des pertes
• Calcul des échauffements et du refroidissement
• Calcul des contraintes mécaniques dues aux courants de courts-circuits
• Calcul du niveau de bruit émis
• Détails du harnais
• Détails de la cuve
• Sélection et agencement des accessoires

3.1.6 Paramètres déterminants

Parmi les éléments importants dans la conception d’un transformateur, certains influencent le
coût total du transformateur plus que d’autres. Les paramètres qui ont le plus grand impact sont:

• La puissance assignée
• L’impédance
• Les pertes - leur valeur économique
• Le niveau de bruit maximal permis
• Les niveaux d’isolations requis

La puissance assignée détermine la quantité de matériel requis et donc le poids et le coût.

L’impédance influence de façon significative le coût. La seule façon de réduire l’impédance d’un
transformateur est d’ajouter du matériel.

Les pertes - leur valeur économique. Pour réduire les pertes, il faut réduire la densité de cou-
rant dans les bobines et réduire la densité de flux dans le noyau, ce qui entraîne une augmenta-
tion de la quantité de matériel requis.

Le niveau de bruit maximal permis: Pour réduire le bruit, il faut en général réduire la densité de
flux dans le noyau, ce qui se fait en ajoutant du matériel

Les niveaux d’isolations requis: Un niveau d’isolation plus élevé requiert des canaux d’isolation
plus grand et donc, des bobines plus grosse.

3.2 La construction
Le concept du transformateur est très simple. Il s’agit d’un gros noyau de tôles magnétiques au-
tour duquel on enroule des fils de cuivre. Mais sa réalisation requiert un nombre considérable de
calculs et de vérifications. La conception et la fabrication de transformateurs à très grande puis-
sance opérant à très haute tension sont fondées sur des années de recherche, de développe-
ment et d’expérience. Il y a quelques milliers de pièces dans un grand transformateur. Presque
chacune d’elles requiert une attention spéciale.

Un grand transformateur est fait de:

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 42

• Un noyau en acier magnétique supporté par des structures en acier


• Des bobines en fil de cuivre
• Des structures isolantes pour soutenir les bobines
• Un ensemble de câbles et supports pour raccorder les bobines entre elles.
• Des bornes isolées pour raccorder le transformateur aux circuits externes
• Une enceinte métallique
• De l’équipement pour le refroidissement
• Un transformateur peut aussi être muni d’autres accessoires auxiliaires au besoin.

Un transformateur est fait de 2 ou plusieurs inductances (bobines de fil) mutuellement couplées


entre elles. Un transformateur sans noyau: ça marche, mais pas très bien.

3.2.1 Le noyau

Le rôle du noyau est de canaliser le flux magnétique et ainsi assurer un bon couplage magnéti-
que entre les bobines de fil montées sur le noyau. Un noyau de transformateur est fait d’acier
ultra perméable. La perméabilité des aciers modernes utilisés dans les grands transformateurs
peut atteindre 50 000 fois celle de l’air.

Fig. 17 Schéma de principe d’un transformateur


Types de Noyaux

• Noyau à Colonnes
• Noyau cuirassé

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 43

Transformateur Transformateur
monophasé à 3 monophasé à 2 Transformateur monophasé à
colonnes colonnes 4 colonnes

Transformateur triphasé à 3 Transformateur triphasé à 5


colonnes colonnes

Fig. 18 Géométries de noyaux à colonnes


3.2.2 L’empilage du noyau

Un noyau de transformateur est fait de tôles d’acier minces recouvertes d’un isolant ultra mince,
empilées les unes sur les autres. Pour les grands transformateurs, le noyau est généralement
empilé à la main, tôle par tôle, à l’horizontale.

Une fois l’empilage terminé, le noyau avec ses structures est soulevé et monté en position verti-
cale, prêt à recevoir les bobines.

3.2.3 Les bobines

Les bobines sont faites de conducteurs de cuivre ou d’aluminium, isolés de papier ou de vernis
ou les deux. Dans les grands transformateurs à colonnes, les bobines sont circulaires et en cui-
vre.

Les bobines doivent être solidement maintenues en place pour éviter qu’elles ne se déforment ou
qu’elles ne viennent en contact. Elles sont prises en sandwich sous forte pression entre deux
grosses plaques de bois laminé ou autre matériau semblable, l’une en haut et l’autre en bas.

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 44

3.2.4 Le harnais électrique

Le harnais électrique est l’ensemble des câbles et supports qui interconnectent les bobines en-
tre elles ou aux accessoires auxiliaires. La conception du harnais électrique est faite en détail à
l’aide de logiciels de conception assisté par ordinateur. La position de chaque pièce du harnais
est en général critique et doit être calculée et vérifiée soigneusement.

3.2.5 La cuve

La cuve d’un grand transformateur est une enceinte en acier dans lequel l’ensemble du trans-
formateur est inclus. Les murs de la cuve sont munis de renforts capables de soutenir de fortes
pressions. La cuve doit être conçue pour résister à un vide complet à l’intérieur ainsi qu’à une
surpression pouvant atteindre une atmosphère. La cuve sert aussi de réservoir pour contenir
l’huile dans lequel baigne un grand transformateur.

3.2.6 Les traversées

Une traversée (bushing en anglais) est un dispositif qui permet à un conducteur à haute tension
de passer à travers un mur métallique mis à la terre. Chaque raccord entre un transformateur et
les circuits électriques externes doit se faire au moyen d’une traversée.

Le coeur d’une traversée HT est fait d’un conducteur central entouré de plusieurs couches de
papiers séparées par des feuillards d’aluminium, le tout baignant dans l’huile. Cette construction
forme un ensemble de condensateurs en série, permettant une meilleure distribution du potentiel
électrique en alternatif.

3.2.7 L’huile

Les grands transformateurs sont immergés dans une huile spécialement conçue pour les appa-
reils à haute tension. Pour être utilisée dans un grand transformateur à haute tension, cette huile
doit rencontrer des normes internationales très sévères tant du côté de sa composition chimique
que de ses propriétés diélectriques. Il s’agit d’huile minérale légère d’une grande pureté, dérivée
du pétrole. L’huile a deux fonctions. Elle sert de milieu diélectrique, assurant ainsi une isolation
appropriée entre les différentes parties du transformateur. Elle est essentielle aussi pour assurer
le refroidissement du transformateur. En circulant à proximité des bobines et du noyau et aussi
dans les échangeurs de chaleurs, l’huile transporte la chaleur de l’intérieur du transformateur
vers l’extérieur, évitant que les parties vitales n’atteignent des températures excessives.

Étant un dérivé du pétrole, l’utilisation à grande échelle d’une telle huile présente de sérieux in-
convénients environnementaux. Elle n’est pas biodégradable. En cas de déversement, il faut tout
décontaminer. Autour des grands transformateurs, il y a un bassin de rétention prévu au cas où
le transformateur perdrait toute son huile. Un deuxième inconvénient est qu’elle est inflammable
et difficile à éteindre lorsqu’elle brûle. Autour d’un grand transformateur sous tension, il y a tou-
jours danger d’incendie majeur en cas de défaillance importante.

Il y a beaucoup de recherche pour essayer de remplacer l’huile minérale par d’autres types de
fluide pour se débarrasser de ces inconvénients. Il y a eu le BPC (byphényl poly-chloré) qui avait
la propriété de ne pas s’enflammer aussi facilement que l’huile minérale. Ça s’est avéré une er-
reur de parcours à cause des propriétés cancérigènes des BPC. Récemment, on a mis au point
des huiles végétales entièrement biodégradables pour remplacer l’huile minérale. Espérons que
cette tentative donnera de meilleurs résultats.

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 45

3.2.8 Refroidissement

Le refroidissement des grands transformateurs est assuré par une circulation d’huile appropriée
et un échange de chaleur entre l’huile et l’air ambiant. Selon que l’échange de chaleur se fasse
par convection naturelle ou qu’il soit forcé par des moyens mécaniques, on reconnaît 5 modes de
refroidissement principaux dans les grands transformateurs immergés dans l’huile.

• ONAN (Oil Natural Air Natural)


• ONAF (Oil Natural Air Forced)
• OFAF (Oil Forced Air Forced)
• ODAF (Oil Directed Air Forced)
• OFWF (Oil Forced Water Forced)

En mode ONAN / ONAF, le refroidissement est assuré par un groupe de radiateurs et de ventila-
teurs reliés à la cuve par de gros tuyaux. La circulation de l’huile se fait entièrement par
convexion naturelle. L’air circule soit naturellement (ONAN), soit est forcée par les ventilateurs
(ONAF).

En mode OFAF / ODAF, le refroidissement est assuré par un groupe d’échangeurs de chaleurs
et de ventilateurs reliés à la cuve par de gros tuyaux. La circulation de l’huile est forcée par une
pompe qui pousse l’huile dans l’échangeur. La circulation de l’air est forcée par les ventilateurs.
La circulation de l’huile dans les bobines se fait soit naturellement (OFAF), soit est forcée par les
pompes (ODAF).

Enfin, certains transformateurs, généralement des transformateurs élévateurs localisés dans des
centrales hydro-électriques, sont refroidis par des échangeurs huile - eau. L’huile est amenée à
l’échangeur par une pompe. L’eau peut y venir par une pompe ou tout simplement par pression
naturelle (gravité).

3.2.9 Conservateur d’huile

Le conservateur d’huile est un réservoir pour permettre l’expansion de l’huile lorsque celle-ci
s’échauffe. La taille de ce réservoir est calculée selon le volume maximal et minimal de l’huile
correspondant aux températures maximales et minimales de celle-ci. Le conservateur est tou-
jours monté plus haut que le sommet de la cuve. Le but est de s’assurer que la cuve du transfor-
mateur soit toujours remplie même par temps froid et qu’elle ne déborde pas lorsque le transfor-
mateur est très chaud.

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Chapitre 4 Transformateurs de puissance : conception et construction 46

3.2.10 Le changeur de prises

Un Changeur de prises est un mé-


canisme par lequel on peut faire
varier le rapport de transformation
d’un transformateur. Pour ce faire,
les bobines du transformateur doi-
vent être munies de prises intermé-
diaires. Ces prises sont reliées aux
différents points de contact d’un
sélecteur. Un contact mobile per-
met de sélectionner la prise désirée.
Selon la prise sélectionnée, il y au-
ra plus ou moins de tours actifs
dans le transformateur.

Fig. 19 Changeur de prises


3.2.11 Les autres accessoires

Les grands transformateurs sont aussi munis d’une multitude de petits accessoires servant à la
commande, à la surveillance, à la mesure et à la protection du transformateur et du réseau élec-
trique. Les principaux sont les suivants:

• Des transformateurs de courants, montés à même les traversées pour mesurer les cou-
rants circulant dans les bobines.
• Des thermomètres pour mesurer la température de l’huile et des bobines
• Un relais à gaz qui signalera la présence de bulles de gaz dans l’huile
• Un relais de surpression qui mettra le transformateur hors service en cas de surpression
soudaine à l’intérieur de la cuve
• Une soupape de surpression qui laissera s’échapper de l’huile en cas de surpression
modérée
• Une armoire de commande où tous les équipements auxiliaires du transformateur sont
raccordés. Cette armoire sert d’interface entre les équipements de commande et de sur-
veillance du réseau et le transformateur.

3.3 Références
ƒ John J. Winders, Jr. Power Transformers Principles and Applications, Marcel Dekker Inc.,
New York, 2002

Chapitres utiles : 6, 7 et 8

ƒ Paul Gill, Electrical Power Equipment Maintenance and Testing, Marcel Dekker Inc., New
York, 1998

Chapitres utiles : 4 et 5

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 47

Chapitre 4

La coordination de l’isolement
Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

4.1 Notions de base et concepts généraux


4.1.1 Définitions

4.1.1.1 Coordination de l’isolement


Sélection de la tenue diélectrique des matériaux, en fonction des contraintes de tension qui peu-
vent apparaître dans le réseau auquel ces matériaux sont destinés, et compte tenu de
l’environnement en service et des caractéristiques des dispositifs de protection disponibles.

4.1.1.2 Isolement
Ensemble des qualités acquises par un corps conducteur du fait de son isolation.

4.1.1.3 Isolation
Ensemble des matériaux utilisés pour isoler un dispositif.

4.1.1.4 Isolation externe


Distances dans l’air libre soumises aux contraintes diélectriques et aux effets des conditions at-
mosphériques.

4.1.1.5 Isolation interne


Isolation solide, liquide ou gazeuse contenue dans une enceinte et protégée des conditions at-
mosphériques.

4.1.1.6 Moyens de mitigation pour limiter les surtensions


ƒ Éclateurs
ƒ Parafoudres
ƒ Résistances de fermeture sur les chambres auxiliaires des disjoncteurs
ƒ Commande synchronisée des disjoncteurs
ƒ Câbles de garde et contrepoids installés sur les lignes de transport

4.1.1.7 Configurations et types d’isolation


ƒ Configurations : phase – terre, phase – phase, longitudinale
ƒ Types d’isolation : interne, externe, simple, mixte, composite
ƒ Les milieux isolants les plus courants : air, air comprimé, huile, SF6, azote, vide, poly-
éthylène (câbles)

4.1.2 Contraintes de tension affectant les réseaux électriques

4.1.2.1 Tension d’exploitation


Tension que les équipements et les isolations doivent tenir de façon continue.

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 48

4.1.2.2 Surtensions temporaires (basse fréquence)


ƒ Amplitude maximale : 1,8 p.u.
ƒ Causes principales : défauts, pertes de charge ou îlotage
ƒ Les équipements à isolation interne ne peuvent tenir ces surtensions que pour une durée
limitée.
ƒ Dans les cas de la tension d’exploitation et des surtensions temporaires, les impacts dé-
terminants sur l’isolement sont :
o La longueur de la ligne de fuite des chaînes d’isolateurs
o Le choix des caractéristiques (rating) des parafoudres

4.1.2.3 Surtensions de manœuvre


ƒ Les causes principales :
o Manœuvres de lignes
o Manœuvres d’inductances et de condensateurs
o Élimination de courts-circuits
ƒ Les principales conséquences :
o Facteur déterminant de la conception de l’isolation pour les réseaux à 245 kV et
plus
o On doit concevoir l’isolation et des moyens de mitigation pour les limiter
o Les parafoudres doivent détenir les caractéristiques appropriées
o Si aucun moyen de mitigation n’est employé, l’amplitude de ces surtensions peut
atteindre 4 p.u.
ƒ Les impacts déterminants sur l’isolement dus aux surtensions de manœuvre sont :
o Il s’agit du type de surtension la plus contraignante pour les réseaux à très haute
tension
o Le choix du BSL (basic switching impulse insulation level)

4.1.2.4 Surtensions de foudre


ƒ Déterminant pour la conception de l’isolation des installations à 245 kV et moins
ƒ La conception des lignes doit tenir compte du phénomène par l’installation de câbles de
garde, de contrepoids, la minimisation de l’impédance de prise de terre, etc.
ƒ Les caractéristiques des parafoudres doivent être appropriées
ƒ Si aucun moyen de mitigation n’est employé, l’amplitude de ces surtensions peut attein-
dre plusieurs millions de volts
ƒ Il s’agit d’un phénomène haute fréquence :
o Le temps à la crête varie entre 1 µs et 20 µs
o Le temps de décroissance jusqu’à la mi-crête est entre 25 µs et 2000 µs
o L’amplitude varie entre 5 kA et 200 kA
ƒ Les impacts déterminants sur l’isolement dus aux surtensions de foudre sont :
o Il s’agit du type de surtension la plus contraignante pour les réseaux à moyenne
tension
o On utilise les câbles de garde afin de protéger les lignes de ces surtensions
o Le choix du BIL (basic impulse insulation level)

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 49

4.1.3 Les concepts de BIL et BSL

4.1.3.1 Les contraintes normalisées

Fig. 20 Formes d’ondes normalisées

4.1.3.2 BIL : « Basic impulse impulse insulation level »

Fig. 21 Définition du BIL

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 50

4.1.3.3 BSL : « Basic switching impulse impulse insulation level »

Fig. 22 Définition du BSL

4.1.4 Les niveaux d’isolement normalisés pour les réseaux électriques


Les niveaux d’isolement sont normalisés afin de limiter la multiplication des types d’appareillages.

4.1.5 Les types de claquages dans l’air

Fig. 23 Claquage diélectrique sous contrainte basse fréquence

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 51

Fig. 24 Claquage diélectrique sous contrainte transitoire (haute fréquence)

4.1.6 La nature statistique des tenues diélectriques

Fig. 25 Nature aléatoire de la tenue diélectrique

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 52

Fig. 26 Principaux paramètres d’influence sur la tenue de l’air

Fig. 27 La distribution statistique normale

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 53

Fig. 28 La distribution statistique de Weibull et la coordination de l’isolement

4.2 Surtensions à fréquence industrielle


4.2.1 Surtensions temporaires causées par les défauts phase – terre

Fig. 29 Défaut phase – terre et la définition du facteur de surtension k

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 54

Fig. 30 Défaut phase – terre : établissement de la valeur du facteur k en fonction du ratio de


l’impédance de séquence homopolaire à l’impédance de séquence directe

Fig. 31 Défaut phase – terre : facteur k en fonction du rapport Z 0 / Z1

Fig. 32 Défaut phase – terre : remarques concernant le facteur k

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 55

4.2.2 Surtensions temporaires causées par un délestage important

Fig. 33 Surtensions causées par un délestage important de charge

4.2.3 Surtensions temporaires causées par des contingences


Ces surtensions sont causées par des dysfonctions de certains équipements sur le réseau. Par
exemple, le refus de fermeture d’un des pôles d’un disjoncteur peut engendrer une surtension à
basse fréquence.

4.2.4 Mitigation des surtensions à fréquence industrielle

4.2.4.1 Tenues des équipements à isolation interne

Fig. 34 Tenues des équipements à isolation interne

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 56

4.2.4.2 Tenues des intervalles d’air à fréquence industrielle

Fig. 35 Tenue de l’air à fréquence industrielle

Fig. 36 Tenue de l’air à fréquence industrielle pour différentes configurations d’électrodes

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 57

4.2.4.3 Tenues des isolateurs à fréquence industrielle en fonction du niveau


de pollution déposé

Fig. 37 Tenue des isolateurs en fonction du degré de pollution

4.2.4.4 Choix de la longueur de la ligne de fuite


En général, pour une exploitation en milieu peu pollué (Classe 1 CEI) on utilise le norme de 16
mm de ligne de fuite par kV de la tension d’exploitation du réseau. Pour les milieux plus pollués,
on utilise une ligne de fuite plus importante.

4.2.5 Les parafoudres à oxyde métallique

4.2.5.1 Conception et montage mécanique

Fig. 38 Coupe d’un parafoudre à oxyde métallique

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 58

4.2.5.2 Contraintes énergétiques lors de surtension temporaires

Fig. 39 Contraintes d’utilisation des parafoudres

Fig. 40 Classes énergétiques des parafoudres

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 59

4.2.5.3 Caractéristique VI et modèle simplifié

Fig. 41 Caractéristique VI des parafoudres

Fig. 42 Modèle simplifié des parafoudres

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 60

Fig. 43 Calculs du courant et de l’énergie dissipée dans un parafoudre

4.2.5.4 Principes directeurs dans le choix de parafoudres

Fig. 44 Principes utilisés dans le choix de parafoudres

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 61

Fig. 45 Sommaire des niveaux de tensions associées aux parafoudres

4.3 Surtensions de foudre


4.3.1 La foudre

4.3.1.1 Le phénomène de la foudre

Fig. 46 Le phénomène de la foudre

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 62

4.3.1.2 L’évolution d’un coup de foudre

Fig. 47 L’évolution d’un coup de foudre

4.3.1.3 Les paramètres d’influence de la foudre en coordination de l’isolement

Fig. 48 Les paramètres d’influence de la foudre en coordination de l’isolement

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 63

4.3.2 Les types de contournements causés par la foudre

4.3.2.1 Contournement direct

Fig. 49 Contournement direct

4.3.2.2 Contournement inverse

Fig. 50 Contournement inverse

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 64

4.3.2.3 Contournement par tension induite

Fig. 51 Contournement par tension induite

4.3.3 La tenue des intervalles d’air aux contraintes de foudre

Fig. 52 Tenue des intervalles d’air aux chocs de foudre en configuration tige-plan

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 65

Fig. 53 Caractéristiques de la tenue des chaînes d’isolateurs aux chocs de foudre

Fig. 54 Définitions de la distance de frappe et du courant critique de contournement d’un coup de


foudre

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 66

4.3.4 Performance à la foudre d’une ligne sans et avec câbles de garde

4.3.4.1 Performance à la foudre d’une ligne sans câbles de garde

Fig. 55 Établissement de la performance à la foudre d’une ligne électrique sans câble de garde

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 67

4.3.4.2 Performance à la foudre d’une ligne avec câbles de garde

Fig. 56 Géométrie de la protection des lignes par câbles de garde

Fig. 57 Règles générales concernant les câbles de garde

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 68

4.3.5 Propagation et atténuation des contraintes de foudre

Fig. 58 Mode de propagation des contraintes

Fig. 59 Réflexion et transmission des ondes de contraintes

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 69

Fig. 60 Amortissement des contraintes par effet couronne

Fig. 61 Amortissement des contraintes par effet couronne (suite)

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 70

4.3.6 Protection des équipements de postes accordée par les parafoudres

Fig. 62 Niveau de protection accordé par un parafoudre

Fig. 63 Niveau de protection accordé par un parafoudre (suite)

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 71

Fig. 64 Surtension effective appliquée à un équipement

4.4 Surtensions de manœuvre


4.4.1 L’origine et les caractéristiques statistiques des surtensions de manœuvre

4.4.1.1 Les surtensions générées par la manœuvre d’une ligne

Fig. 65 Surtension causée par une manœuvre de ligne

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Chapitre 4 Coordination de l’isolement 72

4.4.1.2 Les surtensions générées par la manœuvre d’une inductance shunt

Fig. 66 Surtension causée par une manœuvre d’inductance shunt

4.4.1.3 Les surtensions générées lors de l’élimination d’un défaut sur une ligne
compensée série

4.4.1.4 La mitigation des surtensions de manoeuvre

Fig. 67 Moyens de mitigation des surtensions de manœuvre

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 4 Coordination de l’isolement 73

4.4.2 La notion de tension transitoire de rétablissement (TTR) aux bornes des


disjoncteurs

Fig. 68 Tension transitoire de rétablissement

4.4.3 Tenue des intervalles d’air aux surtensions de manoeuvre

Fig. 69 Tension de claquage des intervalles d’air aux chocs de manœuvre de polarité positive

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 4 Coordination de l’isolement 74

Fig. 70 Tension critique de contournement aux surtensions de manœuvre

4.4.4 La notion de risque de claquage


Non vu en classe.

4.5 Références
ƒ L. M. Faulkenberry et W. Coffer, Electrical Power Distribution and Transmission,
Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall, 1996.

ƒ EPRI, Transmission Line Reference Book: 345 kV and Above, 2e édition, Palo
Alto, CA: EPRI, 1982.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 75

Chapitre 5

Les disjoncteurs
Alstom, La Prairie

5.1 Introduction
Pour assurer le fonctionnement d'une installation ou d'un réseau électrique il faut pouvoir modifier
à volonté la structure des circuits, c'est-à-dire mettre en service ou hors service telle ou telle par-
tie des installations. Les disjoncteurs et les sectionneurs remplissent cette fonction.

Ces appareils sont appelés à fonctionner dans diverses conditions :


ƒ en l'absence de courant ou de tension, pour préparer les circuits avant leur mise en ser-
vice
ƒ en service normal, pour modifier les conditions de fonctionnement des installations
ƒ pendant les périodes de fonctionnement anormal (surcharges et courts-circuits), afin
d'éliminer les parties de circuit en défaut.

5.2 Classifications
Selon leur fonction - Les appareils sont classés dans l'une des catégories suivantes.

5.2.1 Sectionneurs
Sectionneurs : appareils utilisés pour ouvrir ou fermer un circuit lorsqu'il n'est pas parcouru par un
courant. Prévus pour isoler un réseau sous tension, une machine, un appareil, une section de
ligne, de façon à permettre d'y accéder sans danger pour l'entretien.

5.2.2 Interrupteurs
Interrupteurs : appareils destinés à interrompre et à établir des circuits dans des conditions nor-
males de charge. Certains interrupteurs sont prévus pour remplir également les fonctions de sec-
tionneur.

5.2.3 Disjoncteurs
Disjoncteurs : appareils destinés à interrompre et établir des circuits dans toutes les conditions :
charge normale (comme les interrupteurs), surcharge et court-circuit.

5.2.3.1 Disjoncteurs de type « dead tank »


Cette classe est populaire à cause de sa double fonction : mesure du courant et interruption de
celui-ci.

5.2.3.2 Disjoncteurs de type « live tank »

5.2.3.3 Disjoncteurs de type blindé

5.3 Caractéristiques nominales des appareils


ƒ Tension nominale
ƒ Niveau d’isolement
ƒ Courant nominal
ƒ Pouvoir de coupure

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 76

ƒ Pouvoir de fermeture
ƒ Courant de courte durée admissible
ƒ Séquences de manœuvres

5.4 Pouvoir de coupure


Le pouvoir de coupure caractérise un appareil relativement aux courants qu'il est capable de
couper dans ses différentes conditions d'emploi. On appelle courant coupé la valeur efficace du
courant interrompu par un interrupteur ou un disjoncteur, cette valeur étant, par convention, me-
surée à l'instant de la séparation des contacts électriques.

Différents pouvoirs de coupure sont à considérer. Dans les conditions normales de charge, on
distingue les pouvoirs de coupure

ƒ En charge normale
ƒ En circuit inductif
ƒ De transformateur à vide
ƒ De batterie de condensateurs
ƒ De ligne à vide
ƒ De câble à vide

Dans les conditions anormales, on distingue les pouvoirs de coupure :

ƒ En court-circuit
ƒ En discordance de phase
ƒ En défaut kilométrique (ou défaut en ligne)

5.5 Tension de rétablissement


Les conditions de l'extinction de l'arc dans un interrupteur ou un disjoncteur dépendent essentiel-
lement de la tension qui se rétablit aux bornes de l'arc, après le passage du courant par zéro.
Cette tension est la somme de deux composantes, l'une périodique à la fréquence industrielle et
l'autre transitoire et amortie, oscillatoire ou non.

Pour les circuits triphasés, on considère la tension transitoire de rétablissement (TTR) qui appa-
raît aux bornes du premier pôle qui coupe, car cette tension est généralement plus élevée que
celles qui apparaissent aux bornes de chacun des deux autres pôles.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 77

Fig. 71 Tension transitoire de rétablissement


Les TTR spécifiées en court-circuit sont quelque peu différentes et font appel à une représenta-
tion à deux ou à quatre paramètres. Voir le schéma ci-dessous.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 78

Fig. 72 Tension transitoire de rétablissement en court-circuit; représentation à quatre (haut) et à


deux paramètres (bas)

5.6 Extinction de l’arc électrique


5.6.1 Séquences de manœuvres refermeture automatique
Une séquence de manœuvres de disjoncteur est une succession de manœuvres spécifiées à des
intervalles de temps spécifiés. La séquence le plus souvent prise en considération correspond à
la formule suivante :

O – t – FO – t′ – FO,

où l’on définit les symboles comme suit,

ƒ O représente une opération d'ouverture


ƒ FO représente une opération de fermeture suivie immédiatement d'une opération d'ou-
verture
ƒ t est égal à 0,3s ou 3 min, selon que le disjoncteur est prévu ou non pour la refermeture
rapide

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 79

ƒ t' est égal à 3 min.

On illustre des séquences de manœuvres ci-dessous.

Fig. 73 Manœuvre d’ouverture (haut) et manœuvre de fermeture (bas)

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Chapitre 5 Disjoncteurs 80

Fig. 74 Manœuvre d’ouverture et de fermeture successive

5.6.2 Énergie développée dans l’arc


ta
L’énergie, W , contenue dans l’arc est exprimée par W = ∫
0
ua (t )i (t ) dt . À l’intérieur d’un dis-
joncteur, cette énergie peut atteindre plusieurs mégajoules.

5.6.3 Principe d’extinction de l’arc


Un moyen général d'éteindre un arc est d'augmenter la tension d'arc jusqu'à ce qu'elle devienne
supérieure à la tension du circuit. L'intensité du courant décroît alors jusqu'à la valeur zéro. Pour
obtenir l'augmentation nécessaire de la tension d'arc il faut un allongement suffisant de l'arc,
combiné à un refroidissement énergique. C'est la méthode bien connue utilisée en courant conti-
nu.

Il existe en courant alternatif une autre méthode. Elle consiste après avoir allongé l'arc et mis en
œuvre des moyens de désionisation, à attendre le passage naturel du courant par zéro. Si le tra-
jet de l'arc est alors suffisamment désionisé, l'arc ne se réamorce pas et le courant est interrom-
pu définitivement. C'est cette méthode qui est utilisée dans les appareils à haute tension.

5.6.4 Conditions d’extinction de l’arc


La figure suivante représente, en fonction du temps, les différents paramètres intervenant dans le
processus de coupure. Avant tO instant où le courant s'annule, la tension u aux bornes de l'inter-
valle de coupure est la tension d'arc ua sensiblement constante sauf vers le zéro de courant où
elle s'accroît (pointe d'extinction). Après tO ,u rejoint la tension transitoire de rétablissement
(TTR).

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 81

Fig. 75 Graphiques montrant l’évolution du courant et de la tension lors d’une coupure

5.7 Réamorçage
5.7.1 Réamorçage de type diélectrique
On peut définir à chaque instant après tO une tension disruptive du plasma résiduel de l'arc; on
obtient ainsi une courbe uRD, appelée courbe de régénération diélectrique dont on admet que la
valeur de départ est égale à la pointe d'extinction de la tension d'arc.

Si la courbe uR reste toujours en dessous de la courbe uRD, il n'y a pas de réamorçage et la cou-
pure est définitive. Si les deux courbes se coupent, il y a réamorçage diélectrique, l'arc se rallume
brusquement, le courant se rétablit et il faut attendre son prochain passage à zéro pour une nou-
velle tentative de coupure.

5.7.2 Réamorçage de type thermique


Dans certains cas, l'ionisation résiduelle du plasma est telle que l'on peut définir non pas une ri-
gidité diélectrique mais plutôt une conductibilité résiduelle qui laisse s'écouler, sous la TTR, un
certain courant post-arc.

Celui-ci dégage une certaine énergie au sein du plasma. Deux cas peuvent alors de produire :

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Chapitre 5 Disjoncteurs 82

ƒ ou bien l'énergie fournie par le courant post-arc est plus faible que l'énergie évacuée;
alors le plasma continue à se refroidir, le courant post-arc diminue puis s'annule : la cou-
pure est définitive.
ƒ ou bien l'énergie du courant post-arc est supérieure à l'énergie évacuée, alors l'ionisation
du plasma s'accroît, le courant post-arc augmente et l'arc se rallume progressivement :
c'est un réamorçage thermique.

5.8 Circuits d’essais

Fig. 76 Circuits d’essai; coupure d’un courant de court-circuit (à gauche) et coupure d’un défaut
kilométrique (à droite)

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 83

Fig. 77 Circuit d’essai de coupure en circuit capacitif

5.9 Coupure dans le vide


L'aptitude remarquable du vide à la coupure d'un arc s'explique par l'absence de molécules de
gaz entre les électrodes. En effet, les électrons arrachés à la cathode atteignent l'anode sans
rencontrer d'obstacle. La tension d'arc dans le vide est donc très faible. Comme il n'y a pas d'io-
nisation par chocs d'une masse gazeuse la régénération diélectrique du milieu est instantanée
dès que le courant s'annule. Seule l'émission d'électrons à partir d'une tache cathodique très
chaude peut limiter la vitesse de régénération diélectrique.

Comme le vide est un excellent isolant, une faible longueur d'arc est suffisante pour assurer la
coupure. Le procédé de coupure dans le vide est donc très simple ; il suffit de séparer deux
contacts dans un vide 10-4 à 10-5 Pa (10-6 à 10-7 mm de mercure) pour faire un disjoncteur à vide.

5.10 Coupure dans l’huile


Un arc étiré dans l'huile en vaporise une certaine quantité puis dissocie une partie des vapeurs
en donnant principalement de l'hydrogène. Vaporisation et dissociation de l'huile absorbent une
grande quantité d'énergie, ce qui a pour effet de refroidir et de dé ioniser le trajet de l'arc.

Le meilleur moyen de bien refroidir l'arc est d'assurer un contact aussi étroit que possible de l'arc
avec l'huile. Pour cela, il faut éviter un trop grand développement de la bulle gazeuse au centre
de laquelle l'arc se trouverait trop éloigné des parois d'huile.

On y parvient de diverses façons :

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 84

ƒ En utilisant une cuve d'huile fermée, il se développe une certaine pression dans la cuve,
ce qui a pour effet de comprimer la bulle gazeuse et de limiter ses dimensions: disjonc-
teur à rupture libre.
ƒ En chassant de l'huile froide sur le trajet de l'arc on obtient un refroidissement très effi-
cace. Cette projection d'huile peut être obtenue par une énergie mécanique : disjoncteur
à impulsion ou par un arc auxiliaire en série avec l'arc principal : disjoncteur à arc pri-
maire.
ƒ Mais le moyen le plus utilisé consiste à étirer l'arc dans une chambre de coupure, en-
ceinte isolante de faibles dimensions comportant des chicanes. Une pression très élevée
se développe dans la chambre et les gaz sous pression, que les chicanes canalisent sur
l'arc, en assurent un refroidissement intense. C'est donc l'énergie de l'arc lui-même qui
produit un soufflage d'autant plus intense quand le courant est plus grand : disjoncteur à
auto soufflage.

5.11 Coupure dans l’air comprimé


L'utilisation d'air comprimé, emmagasiné préalablement dans des réservoirs, permet d'assurer un
soufflage très efficace de l'arc. Des tuyères auxquelles on peut donner des formes très diverses,
canalisent le jet d'air comprimé sur le trajet de l'arc et, de préférence aux points d'attache. Pen-
dant la durée de l'arc, l'air de soufflage évacue une partie des gaz ionisés; ainsi le diamètre de
l'arc diminue sans retard au fur et à mesure que le courant tend vers zéro. Au moment où le cou-
rant s'annule, l'air froid mélangé aux gaz ionisés favorise leur désionisation.

La haute rigidité diélectrique de l'air comprimé et sa grande vitesse d'écoulement sont des fac-
teurs favorables à l'extinction de l'arc. Il suffit que la pression en amont de la tuyère soit supé-
rieure à 1,8 fois la pression en aval pour que l'écoulement de l'air atteigne la vitesse du son au
col de la tuyère. Par ailleurs la masse d'air injecté et la rigidité diélectrique de celui-ci croissent
avec la pression de l'air comprimé.

Fig. 78 Coupe d’un disjoncteur à air comprimé

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 85

Fig. 79 Coupe de la chambre de coupure d’un disjoncteur à air comprimé

5.12 Coupure dans le SF6


Le soufflage du SF6 sur l'arc peut être obtenu de deux façons : un premier procédé utilise la
technique auto pneumatique d'un balayage de l'arc par une certaine quantité de SF6 contenue
dans un cylindre et chassée par un piston; ce sont les disjoncteurs SF6 à simple pression.

Fig. 80 Coupe de la chambre de coupure d’un disjoncteur au SF6 à simple pression

Un second procédé utilise la technique pneumatique consistant à diriger sur l'arc un jet de SF6
comprimé et emmagasiné en permanence sous haute pression dans un réservoir spécial :ce sont
les disjoncteurs à SF6 à double pression.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 5 Disjoncteurs 86

Fig. 81 Coupe de la chambre de coupure d’un disjoncteur au SF6 à double pression

5.13 Références
ƒ A. J. Pansini, et K. D. Smalling, High voltage power equipment engineering, Lilburn, GA:
Fairmont Press: 1994.
ƒ R. D. Garzon, High voltage circuit breakers: design and applications, New York, NY:
Marcel Dekker, 2002.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 87

Chapitre 6

Les sectionneurs
Alstom, La Prairie

6.1 Définition d’un sectionneur et environnement particulier


Un sectionneur est un équipement utilisé pour isoler une partie du réseau. Le sectionneur installé
dans un poste doit être capable de résister et d’opérer même dans certaines conditions climati-
ques sévères comme par exemple : la glace, le vent, température, hautes températures et humi-
dité, pollution, air salin, sismique, et certaines caractéristiques électriques.

6.2 Types de sectionneurs


Les différents types de sectionneurs ont pour but de donner une certaine souplesse dans la
conception des postes et ainsi d’optimiser selon le cas la surface au sol ou le coût de
l’appareillage.

Tension généralement couverte selon les types et domaine d’application :

- Sectionneur à coupure centrale (CB center break switch) 15 à 550kV max. (valeur commune
69 à 420kV).
- Sectionneur à coupure latérale (encombrement latéral important) SB side break switch (15 à
145kV).
- Sectionneur à double coupure latérale (encombrement latéral très important) DSB (double
side-break switch) 69 à 550kV.
- Sectionneur à coupure en V (encombrement minimal pour une opération latérale, faible en-
combrement en hauteur) VEECB (Vee Center Break) 69 à 161kV.
- Sectionneur à coupure verticale VB (Vertical Break) 15 à 765kV. L’usage le plus courant au
Canada et aux Etats-Unis (encombrement projeté au sol minimum tringlerie entrephase mi-
nimum).
- Sectionneur genou (Knee-type) (encombrement notable en hauteur) 300 à 550kV, remplace
quelquefois le VB lorsque l’encombrement en hauteur est critique.
- Sectionneur semi-pantographe 115 à 550kV
- Interconnections à des niveaux différents
- Peu utilisé en Amérique mais populaire en Europe
- Encombrement interphase minimale.

6.3 Types de mise à la terre


Les différents types de mise à la terre offrent la même souplesse de conception que les section-
neurs. Il faut cependant noter que les ouvertures perpendiculaires à l’axe du conducteur augmen-
tent l’espacement des phases pour garder la distance diélectrique requise.

Les mises à la terre à ouverture parallèle à l’axe conducteur ont plutôt tendance à augmenter
l’entrefer d’une même phase pour éviter l’amorçage lorsque l’une des bornes est sous tension et
que l’on opère la mise à la terre du côté hors tension.

Les mises à la terre à ouverture télescopique présentent l’espace au sol minimum, des contrain-
tes diélectriques minimum mais elles ont par contre le désavantage d’imposer une hauteur de
structure proportionnelle à la tension.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 88

6.4 Isolateurs
Les isolateurs sont des éléments composés d’une matière isolante (céramique, époxy ou sili-
cone, par exemple) et dont la fonction est d’isoler les supports et structures métalliques des par-
ties sous tension.

6.4.1 Critères de sélection

ƒ Le BIL/BSL (Basic Insulator Level) impose la hauteur de l’isolateur.

ƒ La valeur de court-circuit, l’effort aux bornes, la tenue sismique imposent le moment de


flexion de l’isolateur et donc son poids.

ƒ Les contraintes de pollutions imposent des formes particulières d’ailettes aux diamètres plus
grands pour augmenter la ligne de fuite ou par des ailettes moins espacées pour diminuer
l’effet des contraintes de glace.

ƒ Les couleurs, généralement grises pour les USA et le Canada, brune pour le Québec et le
reste du monde.

6.5 Accessoires et exigences particuliers des clients


6.5.1 Contacts auxiliaires

Les commandes motorisées sont normalement équipées de contacts auxiliaires. Ces derniers
indiquent la position du sectionneur par un signal électrique. Les commandes manuelles peuvent
aussi être équipées de contacts auxiliaires.

6.5.2 Interverrouillage

Certains utilisateurs exigent un interverrouillage mécanique ou par clé pour empêcher la ferme-
ture simultanée du sectionneur d’isolement et du sectionneur de terre. Cette fausse manœuvre
pourrait sinon causer une mise à la terre d’une ligne vivante ou causer le bris du sectionneur qui
n’est pas forcément conçu pour ce genre d’éventualité. Certains exigent aussi un interverrouil-
lage par clé ou électrique entre le sectionneur et un ou plusieurs disjoncteurs. Cette protection
existe pour empêcher la fermeture sous charge du sectionneur.

Ces interverrouillages sont exigés par la plupart des utilisateurs industriels et quelques utilités.
La plupart utilisent des procédures d’opération combinées avec l’utilisation de cadenas. Cette
méthode n’est pas à toutes épreuves mais semble très efficace si le personnel utilisateur est bien
formé.

6.5.3 Désaccouplement

Certains utilisateurs, pour des raisons de sécurité et d’entretien, exigent un désaccouplement


visuel des systèmes de commande.

6.5.4 Contacts d’argent

Les contacts d’argent massif sont une option qui a pour but de prolonger la vie utile des zones de
commutation de l’appareillage.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 89

6.5.5 Composantes électriques de la commande

C’est l’équipement le plus touché habituellement par les exigences client (tropicalisation, relais,
chauffage, isolation, protection NEMA ou IP, capacité de filage, etc…)

6.6 Types d’opération d’un sectionneur


Quatre types de commandes sont habituellement utilisées :

ƒ La commande « push pull » soit une commande ou la tringle est alternativement en com-
pression puis en traction.

- L’avantage de ce système réside dans son coût.


- L’inconvénient réside dans sa capacité limitée de distance d’entre-phase du au
flambage de la tringle.

ƒ Le système double « push pull » est constitué de deux tringles qui doublent le coût du sys-
tème mais permet l’usage de ce concept dans des entrephases plus imposantes puisque les
tringles sont en traction dans les deux manœuvres O et F.

ƒ Le système rotatif est le plus coûteux puisqu’il fait appel à des boîtes d’engrenages mais la
réduction au niveau de la base permet de diminuer les jeux de tringlerie au minimum et
d’assurer une parfaite synchronisation des phases ainsi que l’usage jusqu’à des tensions
d’environ 500kV.

ƒ Enfin, le système hybride « push pull »/rotatif qui combine les avantages des « push pull »
pour les sectionneurs à ouverture sur 90o avec les avantages du système rotatif pour les
grands appareils.

- Il est à noter que même dans ce cas, ce système est plus délicat à appliquer sur les
grands « Vertical Break » dont l’opération est difficile à 90° et qui ne présente pas de
« point mort » sur leur cinématique d’opération.

6.7 Capacité de coupure


Un sectionneur standard n’est pas conçu pour interrompre du courant. Par contre dans certaines
applications, il est possible qu’un sectionneur ait besoin d’une capacité d’interruption.

Voici les principales applications existantes avec ce genre de besoins:

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 90

Tableau 4 Caractéristiques de coupure des sectionneurs


Courants de ma- Commutation de
Transfert de Interrupteurs de
gnétisation de bancs de
boucle charge
transformateur condensateurs
Cornes d’arc X
Fouets X
Cornes d’arc à ressorts X
Chambres de coupure à X X
vide
Cornes d’arc pour inter- X
ruption capacitive

6.7.1 Sectionneurs de terre interrupteurs

Quand deux lignes sont dans le même corridor et que l’une des deux lignes est mise à la terre
alors que l’autre est sous tension, un courant est induit dans la boucle créée dans la ligne avec
un retour par la terre.

Le premier sectionneur de terre à ouvrir devra couper le courant induit. Le deuxième devra cou-
per un courant capacitif créé par la capacité de la longueur de ligne ouverte.

Quand la longueur de ligne est courte et que la distance entre les lignes est importante, le sec-
tionneur de terre peut habituellement couper ces courants en étirant un arc jusqu’à ce qu’il
s’éteigne par lui-même, sans trop endommager les contacts du sectionneur de terre. Quand ce
n’est pas le cas, le sectionneur doit être équipé de dispositifs tels que des cornes d’arc à ressorts
ou même des chambres de coupure.

6.8 Standards applicables


Aux Etats-Unis et au Canada : les normes ANSI (par ex. ANSI c37.30, 32 & 34)

En Europe : les normes CEI (par ex. CEI 129, 694)

Au Québec (Hydro-Québec) : à la base, les normes CEI modifiées par les spécifications particu-
lières.

Il faut noter que presque tous les clients ont des exigences particulières plus ou moins contrai-
gnantes.

6.9 Essais
Essais de type : Des essais de type poussés doivent être réalisés sur un appareil d’un modèle
pour valider sa conception. Les essais normalement réalisés sont :

- Endurance mécanique (1000 à 10000 FO)


- Glace 10 mm CEI – ¾’’ (19 mm) ANSI
- Fonctionnement avec efforts aux bornes 1 à 2 kN usuellement
- Échauffement

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Chapitre 6 Sectionneurs 91

- Courant de courte durée (court-circuit)


- Diélectriques :
- Tension aux chocs de foudre
- Tension aux chocs de manœuvres
- Tenue à la tension à fréquence industrielle
- Tension de perturbation radioélectrique

La norme SN19.1a d’Hydro-Québec explique en détails ces essais de type.

6.9.1 Essais de routine

Pour s’assurer de la fiabilité de chaque appareil, les essais suivants sont recommandés sur cha-
que appareil fabriqué :

- Opération mécanique des parties vivantes


- Mesure de la résistance des parties vivantes
- Tenue diélectrique des circuits auxiliaires et de contrôle

6.10 Facteurs de dimensionnement – généralités


La tension est à peu près proportionnelle à la grandeur des appareils.

Le courant impose une grosseur des pièces conductrices (le facteur de forme donc de dissipa-
tion thermique a une influence notable).

Le court-circuit impose en essai thermique aussi la grosseur des pièces alors qu’en essai dy-
namique, les efforts électrodynamiques sont compensés par la rigidité mécanique des compo-
sants du sectionneur.

L’essai RIV (« Radio interférence voltage ») impose des rayons de courbure minimum sur les
pièces mécaniques.

Le type de raccordement

S’il est rigide, il contribue à la rigidité mécanique pour l’essai dynamique.

S’il est flexible, il faut considérer avec attention la flexion du support d’isolateur et des systèmes
de rétention du contact dans la mâchoire du sectionneur lors du choc de l’essai dynamique.

La glace impose des contraintes mécaniques importantes sur toutes les pièces mobiles, il n’y a
pas d’outil de calcul pour cet essai.

6.11 Conception
6.11.1 Généralités et conception mécanique

Force d’opération maximum du système de commande

- pas de critères ANSI


- les utilités US spécifient souvent 30 à 35 lbs. H.Q. impose 60N sur les manivelles, 250 N sur
les leviers

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 92

- la longueur de manivelle se situant entre 10 et 15 pouces


- les leviers ont une longueur maximum de 36’’

Les matériaux usuels dans la construction de l’appareillage

- Les lames sont communément en aluminium sauf dans les atmosphères agressives (acide)
ou près des côtes où l’aluminium est anodisé ou carrément remplacé par le cuivre.

- Les contacts sont habituellement en cuivre argenté et amovibles pour l’entretien. Certaines
utilités spécifient des contacts en argent massif ce qui les rendent virtuellement inusables.

6.11.2 Efforts électrodynamiques

Les champs électriques produisent des efforts électrodynamiques variables selon les distances
entre conducteurs et les angles imposés au passage du courant (effet de coin). La contrainte
maximum étant donnée par l’essai dynamique lors des courts-circuits.

6.11.3 Contraintes d’échauffement sous valeurs nominales et sous essais ther-


miques

- Contraintes d’échauffement sous valeurs nominales et sous essais thermiques aux valeurs
du court-circuit imposé.
- La norme ANSI C37.32 donne précisément les équations de base pour le calcul de la tempé-
rature atteinte par un conducteur traversé par un courant, dans un cas de court-circuit
comme dans le cas d’un courant permanent.
- La valeur trouvée pour l’équation du courant permanent est un peu pessimiste et ne tient pas
compte des formes ou des traitements de surface qui optimisent l’émissivité.

6.11.4 Contraintes d’interférence radio

Lorsqu’un appareil est soumis à des essais à la fréquence industrielle, il apparaît quelquefois des
effluves. Ces effluves ne doivent pas se produire à la tension de service. En effet, ces effluves
qui correspondent à une perforation diélectrique de l’air sont source d’émission d’ondes hertzien-
nes à des fréquences élevées. Il faut donc éviter, pour des appareils supérieurs à 125kV, de dé-
passer 2500 µV sur une impédance de 300Ω.

Pour ce faire, l’appareillage doit utiliser des formes diélectriquement favorables pour éviter la
formation de ces effluves soit :

1) Utiliser des anneaux pares-effluves (sorte de boudin entourant les parties vivantes de
l’appareil);
2) Utiliser des pièces ayant des formes arrondies pour homogénéiser le champs électrique.

6.11.5 Sismique pour sectionneurs de 230 kV à 800 kV

Le sectionneur doit résister à des secousses sismiques. La valeur de la force est normalement
exprimée en g et elle est en fonction de l’endroit où va être installé l’appareil.

Analogie : Sollicitation à la base d’une pendule inversée qui est supportée par une structure
en matériau fragile (porcelaine) et matériau ductile (métallique).

Normes pour la qualification sismique des appareillages à Haute tension :

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Chapitre 6 Sectionneurs 93

Norme Hydro-Québec : SN29.1a (1990)

Norme Européenne CEI : 1166 (1993)

Norme Nord-américaine IEEE : Std 693 (1997)

Norme Sud-américaine ETGI : 1.020 (1996)

Critères de conception :

- Mouvement relatif des contacts mobiles

- Assurer la continuité du courant durant et après une secousse sismique

- Tenue structurale des colonnes isolantes en matériaux fragiles.

Contrainte imposée par les utilités électriques :

- Grande hauteur des structures

- due à l’isolation du poste


- due à des appareils existants (disjoncteur, transformateur…)

6.11.6 Problèmes de corrosion

Comme pour les endroits pollués, il faut utiliser des isolateurs à longue longueur de fuite. Il est
par contre aussi important de faire attention aux matériaux utilisés et les épaisseurs de protection
(ex. : peintures et galvanisation) utilisées pour prévenir la corrosion rapide des composantes.

- Un problème de conception souvent sous-évalué.


- La plupart de nos milieux de vie sont soumis à des niveaux d’acidité qui transforment la pluie
en électrolyte plus ou moins efficace.
- Les tableaux nous donne une idée des potentiels de dissolution entre divers métaux (les mé-
taux les plus « nobles » dégradant les métaux les moins « nobles » placés en dessous).
- Il va donc sans dire que les matériaux doivent être scrupuleusement étudiés pour maintenir
au maximum .3V entre les interfaces métalliques.

6.11.7 Facteurs sous glace

Les essais sous glace sont peut-être les essais les plus difficiles à effectuer ou à calculer. En
effet, les charges de glace sont variables en épaisseur, en orientation et en densité. Ces charges
ne sont pas négligeables; en effet, à une épaisseur de ¾’’ au sommet d’une lame de 3 ½’’ de
diamètre, le poids de la glace est d’environ 2# au pied ce qui, sur un 765kV nous donne un poids
de 40 lbs environ. L’expérience nous enseigne que l’effort de manœuvre manuelle sous glace est
d’environ 2.3 fois l’effort sans glace.

6.11.8 Normes sur les cabinets

Les normes de protection sur les cabinets ont pour but de préciser les degrés de pénétration de
poussière et d’objet, d’eau ou d’impact. Les normes précisent les exigences clients dans ce do-
maine.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 94

6.11.9 Contraintes de vent

Le sectionneur doit résister aux forces appliquées par un vent constant ou des bourrasques. La
plupart des utilisateurs exigent aussi que le sectionneur puisse résister avec des valeurs de vent
inférieures mais combinées avec le poids d’une couche de glace.

- Les contraintes de vent sont facilement calculables à l’aide de l’équation suivante.

Fv = AP

A = Surface exposée au vent en m2

P = 1280 N/m2 pression du vent à une vitesse de 160 km/h

- Nous remarquerons que c’est une contrainte relativement négligeable pour les sectionneurs
due à la forme aérée des sectionneurs.

6.11.10 Contraintes de température et d’humidité

Les températures hautes et basses, -50oC (+80oC) par exemple, influent sur les matériaux par
leurs coefficients d’expansion dont il faut tenir compte dans les jeux alloués aux pièces en mou-
vement.

Certains matériaux comme les élastomères impliquent des compositions particulières pour rester
élastiques à des températures de -50oC et ne pas se dégrader à des températures de 80oC. Cer-
taines charges d’élastomères génèrent aussi des couples galvaniques avec certains matériaux
entraînant conséquemment des problèmes de corrosion.

L’humidité, en dehors des problèmes de corrosion qu’elle favorise, cause aussi, surtout dans les
pays tropicaux, l’apparition de moisissure sur les plastiques et les vernis de relais ou de moteurs
qu’il faut protéger en conséquence.

6.11.11 Contraintes de pollution et air salin

Dans les endroits particulièrement pollués, il est important d’utiliser des isolateurs à longueur de
fuite plus longue que la normale pour limiter les courants de fuite créés sur la surface de
l’isolateur.

La « pollution » ou « l’air salin » occasionne des contraintes de deux ordres :

1- Électrique

- les couches de poussière polluantes sont toutes plus ou moins conductrices et il est im-
portant d’exiger des isolateurs dont les lignes de fuite tiennent compte de la perte
d’isolation engendrée par la dite pollution.

2- Corrosion

- Selon les environnements, par exemple les bords de mer ou la proximité des mines,
l’agression sur certains matériaux comme l’aluminium ou les alliages de zinc est particu-
lièrement violente.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 6 Sectionneurs 95

- Dans ces cas, il faut définitivement choisir des aciers inoxydables ou des placages adé-
quats pour tenir compte de ces contraintes.

6.12 Référence
ƒ L. M. Faulkenberry et W. Coffer, Electrical Power Distribution and Transmission, Edge-
wood Cliffs, NJ: Prentice Hall, 1996

Chapitre utile : 5 (section 7)

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 96

Chapitre 7

Les condensateurs de puissance


ABB, Québec

7.1 Technologie des condensateurs de puissance


7.1.1 Principes physiques et équations fondamentales
Fondamentalement, un condensateur est un élément de stockage d’énergie électrostatique. Il est
composé de deux plaques métalliques séparées par un médium diélectrique (isolant).

+
Diélectrique
V ε d
-

Plaques

Fig. 82 Schéma d’un condensateur


Une fois qu’une tension, V volt, est appliquée aux bornes d’un condensateur, des charges, de
± q coulomb, s’accumulent sur les plaques de l’élément. L’ampleur de la quantité de charges
accumulées est proportionnelle à l’amplitude de la tension appliquée. De plus, la quantité de
charges accumulées est aussi régie par un paramètre intrinsèque du condensateur, sa capacité,
C , donnée en farad. C’est-à-dire,

q = CV .

Pour le condensateur à plaque parallèles ci-dessus, la capacité est donnée par

εA
C= .
d

Dans l’équation ci-dessus, ε = ε r ε 0 est la permittivité du médium diélectrique en farad par mètre,
A l’aire des plaques en mètres carrés et d est la distance entre les deux plaques en mètres.

On définit l’énergie emmagasinée, W , en Joules, dans le condensateur par la formule

1
W = CV 2 .
2

On introduit une autre formule utile. Elle exprime la puissance réactive, en kVAR, fournie par un
condensateur lorsque celui-ci est branché à une source de tension CA

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 97

2πfCV 2
Q= ,
1000

où f est la fréquence, en Hz, de la tension, C est la capacité du condensateur en µF et V est


la tension effective en kV aux bornes de l’élément.

Il est aussi important de rappeler les règles associées aux connexions de condensateurs. La ca-
pacité équivalente des condensateurs est additive lorsqu’ils sont mis en parallèle

Ceq = ∑ Ci ,
i

et lorsqu’ils sont branchés en série, la capacité équivalente est donnée par

−1
 1
Ceq =  ∑ 
 i Ci 

7.1.2 Composantes essentielles d’un condensateur de puissance (CP)


Dans la construction des condensateurs de puissance, on utilise généralement un élément capa-
citif de base ou cellule que l’on agence en une matrice série/parallèle de manière à rencontrer
une spécification donnée. On énumère ici les principaux matériaux/composantes entrant dans la
composition des cellules.

Fig. 83 Construction type d’un condensateur de puissance

7.1.2.1 Pellicule de polypropylène


Cette pellicule est le matériau joue le rôle de principal médium diélectrique. Sa grande tenue dié-
lectrique fait de lui un matériau idéal pour les applications à haute tension. Il est aussi apprécié
pour ces faibles pertes de conduction diélectrique. Ce matériau est responsable des progrès
phénoménaux de la technologie des CP au cours des ans.

7.1.2.2 Aluminium en feuille


Des feuilles d’aluminium sont utilisées pour former les électrodes (plaques) des CP.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 98

7.1.2.3 Fluide d’imprégnation


On se rappellera que l’air possède une tenue diélectrique moindre que bien des solides et des
liquides. C’est pourquoi on remplit les cuves des CP avec un fluide d’imprégnation diélectrique
qui chasse l’air des interstices présents dans et entre les cellules, ce qui permet de diminuer les
risques de claquages internes.

7.1.2.4 Papier kraft


Le papier kraft, longtemps utilisé comme milieu diélectrique dans les CP, est maintenant utilisé
plutôt comme produit d’emballage pour les piles de cellules. Cet emballage est nécessaire pour
isoler les piles de la cuve du CP.

7.1.2.5 Résistance de décharge


Pour des raisons de sécurité, il est impératif de drainer la tension résiduelle aux bornes des CP
lorsqu’ils sont mis hors service. C’est pourquoi on installe une résistance de décharge en paral-
lèle des bornes de chaque CP. Pour minimiser les pertes en opération normale dues à l’ajout de
cette résistance, celle-ci doit être relativement élevée.

7.1.2.6 Cuve
La cuve est la boîte en acier inoxydable qui contient et protège le CP des intempéries.

7.1.3 Pertes
Comme tout appareil électrique réel, un CP génère des pertes. Évidemment, de faibles pertes
sont désirées d’un point de vue économique. De surcroît, des pertes plus faibles réduisent la
température de l’appareil, ce qui permet d’allonger sa durée de vie.

Les sources de pertes dans un CP sont multiples. La résistance de décharge, mentionnée plus
haut, en est une cause. La résistance des conducteurs internes cause aussi des pertes qui sont
cependant habituellement négligeables. On associe aussi des pertes au milieu diélectrique.

7.1.4 Protection par fusibles


Les CP peuvent être protégés des courts-circuits internes par des fusibles. Le premier mode de
protection, la protection par fusibles internes, demande l’insertion d’un fusible en série avec cha-
que cellule capacitive. Le mode de protection par fusible externe insère un fusible en série avec
le CP et, finalement, il y a le mode sans fusible. Référez aux schémas ci-dessous.

Fusibles internes Fusible externe Sans fusible


Fig. 84 Modes de construction des condensateurs de puissance

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 99

Les CP à fusibles internes permettent :

ƒ La construction d’unités plus imposantes, donc réduisant le nombre nécessaire dans


l’assemblage d’une batterie
ƒ La sauvegarde d’espace, car elles sont plus compactes
ƒ D’éviter les défauts causés par les animaux car elles ont peu de pièces sous tension qui
sont exposées
ƒ De réduire le temps d’assemblage dans le champ
ƒ De réduire l’impact de la perte d’une ou plusieurs cellules internes
ƒ D’augmenter la fiabilité du CP à cause de l’opération rapide des fusibles internes.

Les CP à fusibles externes ont comme caractéristiques :

ƒ Il s’agit d’une technologie éprouvée


ƒ Le fusible agit lors d’un contournement entre les bornes et la cuve
ƒ Le fusible sauté est facilement détectable
ƒ Ils sont plus dispendieux que les autres technologies à cause des plus grands coûts
d’installation et d’entretien
ƒ Ils demandent une plus grande empreinte au sol
ƒ Ils ont plusieurs pièces sous tension qui sont exposées
ƒ L’ouverture d’un fusible dans une batterie cause un grand changement de la capacitance
équivalente
ƒ On doit limiter leur puissance assignée

Les CP sans fusibles ont sensiblement les mêmes caractéristiques que les CP à fusibles inter-
nes, mais ils sont généralement utilisés pour des installations à plus haute tension.

7.1.5 Critères de performance

7.1.5.1 Tension
Un CP est normalement exploité à ou sous sa tension à la fréquence assignée. Un CP doit aussi
pouvoir opérer de façon continue lors de défaillances à moins qu’une de ces limites est dépas-
sée : soit (1) la tension effective excède 1,10 p.u. ou (2) la tension crête, incluant les harmoni-
ques, excède de 1,2 fois la tension nominale en valeur crête.

7.1.5.2 Courant
Généralement, les CP doivent pouvoir conduire en régime établi un courant excédant son cou-
rant assigné. De plus, il doit pouvoir être traversé par des ondes de courant transitoires inhéren-
tes aux réseaux électriques.

7.1.5.3 Puissance assignée


La puissance réactive assignée d’un CP doit être à l’intérieur d’une plage de valeur acceptables
par rapport à sa valeur de design. Les facteurs suivants influencent la puissance totale d’un CP :
(1) la tension appliquée par rapport à la tension nominale, (2) la capacitance de l’élément et (3) le
contenu harmonique du courant.

7.1.5.4 Température
La température joue aussi un rôle lors du design d’un CP en raison des phénomènes d’échanges
et d’expansion thermiques inhérents aux conditions d’exploitation.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 100

7.1.6 Essais de performance


i. Essais de routine

Afin de garantir que les unités produites atteignent les exigences de conception, le manufacturier
effectue une série d’essais sur chacun des CP produits :

ƒ Essai de surtension de courte durée qui teste la tenue entre les bornes et celle
entre les bornes et la cuve du CP
ƒ Essai de capacitance où on évalue la puissance réactive fournie alors que la
tension assignée et appliquée à une température contrôlée
ƒ Essai de mesure de pertes afin d’évaluer si les pertes sont dans les normes du
manufacturier
ƒ Essai de fuite qui examine si la cuve est bien étanche
ƒ Essai de résistance de décharge afin d’évaluer si la résistance permet la ren-
contre des exigences de sécurité.
ii. Essais de design

Lors du processus de design, le manufacturier doit rencontrer certaines normes et critères de


performance minimaux. Ces exigences sont :

ƒ Essai de stabilité thermique en condition de surcharge


ƒ Essai de tenue aux impulsions de tension pour valider l’isolation entre les bornes
et la cuve
ƒ Essai de tenue sur les traversées afin de valider leur choix
ƒ Essai d’interférence radio (RIV)
ƒ Essai de tenue à la fréquence industrielle
ƒ Essai de court-circuit
ƒ D’autres essais, comme des études d’endurance, peuvent aussi être faits.

7.2 Procédé de fabrication des condensateurs de puissance


7.2.1 Enroulement des cellules
Les cellules sont assemblées à l’aide d’une bobineuse où elle enroule ensemble la pellicule de
polypropylène entre deux feuilles d’aluminium. Ce faisant, la bobineuse plie la bordure d’un des
côtés de chacune des feuille métalliques. Cette opération est cruciale pour mitiger le stress dié-
lectrique aux bouts des cellules, car les plis créent une surface arrondie qui agit comme un
d’anneau pare-effluve réduisant ainsi le stress causé par le champ électrique. De plus, l’utilisation
d’un laser pour la coupe des feuilles d’aluminium diminue le stress diélectrique dans les cellules.
Le laser coupe les feuilles sans laisser d’aspérités qui favorisent les décharges.

Lors de l’enroulement, la bobineuse décale les deux feuilles d’aluminium l’une de l’autre de ma-
nière à ce que chacun des bouts d’une cellule puissent être à un potentiel différent. Cette techni-
que de fabrication permet d’utiliser des connexions en languettes, liant ensemble les cellules qui
feront partie d’un plus vaste groupe. Référez au schéma ci-dessous.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 101

Fig. 85 Schéma d’un enroulement d’une cellule

7.2.2 Empilement des cellules


Une fois qu’elles sont enroulées, les cellules sont aplaties afin de faciliter leur mise en pile. Une
fois groupées en piles, les cellules sont attachées ensemble par des rubans de papier kraft.

7.2.3 Connexions internes


Les piles de cellules sont branchées ensemble selon le design établi. Les branchements sont
faits à l’aide de languettes conductrices soudées aux cellules.

7.2.4 Mise en cuve


Le groupe de cellules empilées est enveloppé dans du papier kraft avant d’être mis dans sa cuve.
Ensuite, on y installe le couvercle en prenant soin de faire les branchements aux bornes extérieu-
res.

7.2.5 Essai de fuite


Le couvercle du CP est scellé et on teste ensuite son étanchéité.

7.2.6 Imprégnation
On injecte le produit d’imprégnation de façon à évacuer l’air présent à l’intérieur de la cuve. Le
CP est scellé ensuite.

7.2.7 Essais de routine


On effectue les essais de routine énumérés plus haut.

7.2.8 Préparation de la surface de la cuve et peinture


Enfin, la surface extérieure du CP est nettoyée par un jet de sable et elle est ensuite peinturée.

7.2.9 Assemblage en batterie


En dernière étape, le CP peut entrer dans la composition d’un plus grand système, tel une batte-
rie de CP destiné à un poste de transport.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 102

7.3 Introduction aux principes de protection des batteries de


condensateurs contre les déséquilibres
7.3.1 Objectifs
Le but d’un système de protection pour les batteries de condensateurs est de (1) détecter et si-
gnaler les signes avant-coureurs d’un déséquilibre et (2) mettre hors service une batterie lorsque
les déséquilibres sont trop importants.

7.3.2 Mécanisme de défaillance


Une défaillance dans un CP apparaît lorsque le milieu diélectrique devient conducteur et qu’un
court-circuit d’une ou plusieurs cellules d’un CP se produit. Lors d’un défaut, les feuilles
d’aluminium des cellules court-circuitées se fusionnement et finissent par offrir un chemin préfé-
rentiel permanent au courant à l’intérieur du CP.

Dans le cas d’un CP sans fusibles, les courts-circuits ne sont pas isolés. Ceci cause la perte du
groupe parallèle dans lequel se retrouvait la cellule en défaut. Pour les CP à fusibles internes, les
défauts sont isolés rapidement par l’ouverture du fusible correspondant à la cellule court-
circuitée. Pour les installations avec fusibles externes, la protection entre enjeu seulement lors-
que que le courant du CP, engendré par un ou de multiples courts-circuits à l’intérieur de ses cel-
lules, dépasse la capacité du fusible ou lors d’un contournement entre une traversée et la cuve.
L’ouverture du fusible entraîne la perte totale du CP.

La perte de cellules et d’unités de CP ne se fait généralement pas de manière symétrique entre


les phases. C’est ainsi qu’au fil du temps les défauts peuvent causer des déséquilibres dans la
production de puissance réactive dans une batterie triphasée. Ces déséquilibres doivent être dé-
tectés et éliminés. On énumère les principales méthodes de détection des déséquilibres ci-
dessous.

7.3.3 Méthodes de détection des déséquilibres

7.3.3.1 Étoile simple avec neutre mis à la terre


Les déséquilibres dans une batterie branchée en Y avec neutre mis à la terre peuvent être détec-
tés en mesurant le courant de neutre, comme montré ci-dessous.

Fig. 86 Détection de déséquilibre par mesure du courant de neutre

7.3.3.2 Double-étoile sans mise à la terre


Une batterie branchée en double étoile sans mise à la terre détecte les déséquilibres en mesu-
rant le courant de circulation entre les points neutres des deux sous-batteries.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 103

Fig. 87 Détection de déséquilibre par mesure du courant de circulation entre les deux points neu-
tres

7.3.3.3 Étoile avec mise à la terre et détection par différentiel de tension


Il est aussi possible de mesurer l’ampleur des déséquilibres d’une batterie simple avec neutre
mis à la terre en mesurant l’écart de tension entre la tension de ligne et celle entre les unités de
CP de la batterie. Cette méthode offre l’avantage de pouvoir distinguer laquelle des phases de la
batterie qui produit le déséquilibre.

Fig. 88 Détection de déséquilibre par mesure différentielle de tension (batterie simple)

7.3.3.4 Double-étoile avec mise à la terre et détection par différentiel de


tension
Il est possible d’appliquer le même principe pour une batterie en double étoile en mesurant les
écarts de tension entre les deux branches d’une même phase. Tout comme le cas ci-dessus,
cette méthode permet de détecter laquelle des phases est en défaut.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 7 Les condensateurs de puissance 104

Fig. 89 Détection de déséquilibre par mesure différentielle de tension (batterie double)

7.4 Références
ƒ L. M. Faulkenberry et W. Coffer, Electrical Power Distribution and Transmission,
Edgewood Cliffs, NJ: Prentice Hall, 1996

Chapitre utile : 4 (section 8)

ƒ Madhu Gourineni et Badrul Chowdhury (2003, mai) Power Capacitors, [en ligne]
disponible :
http://www.ece.umr.edu/links/power/Energy_Course/energy/Electric_Trans/capacitor.htm.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 105

Chapitre 8

Les méthodes de compensation réactive


ABB, Montréal

8.1 Concept de la compensation réactive


Comme le nom l’indique, la compensation réactive (CR) sert à compenser un déficit ou un sur-
plus de puissance réactive sur un réseau électrique. De manière générale, les méthodes de CR
sont des moyens de contrôler la tension dans un réseau électrique sans l’utilisation d’une ma-
chine tournante, tel un alternateur synchrone. Elles permettent ainsi la majoration des transits de
puissance réelle d’un point à un autre sans l’addition de lignes supplémentaires.

Pour les réseaux de transport, il existe deux méthodes de CR, soit la compensation série et la
compensation statique. On associe aussi ces mêmes méthodes aux réseaux de distribution et
industriels. Par contre, à ces niveaux de tensions plus bas, d’autres méthodes de CR sont en
usage telles que la correction du facteur de puissance et les systèmes de filtres.

8.2 Compensation série


En gros, une installation de compensation série (CS) est composée de condensateurs insérés en
série entre deux tronçons d’une ligne de transport. Étant donné que la réactance série, X L ,d’une
ligne est purement inductive, l’addition de condensateurs en série permet de réduire la réactance
totale de ligne. Ceci équivaut à une réduction effective de la longueur électrique de ladite ligne.

La diminution effective de l’impédance série d’une ligne compensée série apporte de nombreux
avantages.

8.2.1.1 Transfert de puissance accru


En diminuant son impédance, une ligne permet d’accroître son transit de puissance maximal.
Notons en premier lieu que le transit de puissance sur une ligne sans CS est donné par

VsVr
P= sin δ sr , (8.1)
XL

où Vs , Vr et δ sr réfèrent, respectivement, à l’amplitude de la tension à l’extrémité d’envoi, à


l’amplitude de la tension à l’extrémité de réception et à l’angle entre les phaseurs de tension aux
deux extrémités de la ligne. Dans le cas d’une ligne avec CS, on trouve le transit de puissance
suivant

VsVr VsVr
Pcs = sin δ sr = sin δ sr , (8.2)
X L − XC X L (1 − k )

où X C est la réactance des condensateurs insérés et on définit le degré de compensation, k ,


par

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 106

XC
k= . (8.3)
XL

Notons ici que le degré de compensation est souvent donné en pourcentage et qu’il est un nom-
bre réel compris entre 0 (aucune compensation) et 1 (pour une ligne compensée à 100%). On
distingue bien que pour une paire de phaseurs donnée, la puissance transmise à l’équation (8.2)
est plus grande ou égale à celle transmise à l’équation (8.1). Le graphique ci-dessous illustre
cette relation.

Fig. 90 Puissance reçue en fonction du degré de compensation


La CS est généralement un moyen efficace d’augmenter la puissance de transit d’une ligne qui
est souvent beaucoup moins dispendieuse que l’ajout d’une ligne en parallèle.

8.2.1.2 Stabilité transitoire accrue


La plus faible impédance de la ligne entraîne l’augmentation du couple de synchronisation des
machines tournantes aux extrémités de la ligne. Cette augmentation du couple de synchronisa-
tion cause ainsi l’amélioration de la stabilité transitoire du réseau. Par exemple, on note que par
l’augmentation de la capacité de transit de puissance post-défaut on permet un meilleur maintien
de la stabilité transitoire.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 107

Fig. 91 Puissance post-défaut avec et sans compensation série

8.2.1.3 Équilibrage de la puissance réactive sur la ligne et régulation de la


tension
La présence de compensation série (variable) permet d’ajuster l’équilibre de la puissance réac-
tive sur la ligne. C’est ainsi que, par exemple sur le graphique ci-dessous, la puissance caracté-
ristique de la ligne est majorée.

Fig. 92 Écoulement de puissance avec et sans compensation série


La diminution de la longueur effective de la ligne permet aussi de mitiger l’effet Ferranti lors-
qu’une extrémité de la ligne est en circuit ouvert. Le graphique suivant démontre cet effet alors
que 50% de CS est appliquée à la ligne dès qu’elle dépasse 200 km.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 108

Fig. 93 Mitigation de l’effet Ferranti par l’ajout de compensation série

8.2.1.4 Meilleure répartition de la charge et optimisation des pertes sur les


circuits parallèles
L’installation de CS peut permettre d’équilibrer les charges entre deux ou plusieurs lignes en pa-
rallèle qui possèdent des impédances différentes. Or en répartissant mieux la charge, il est pos-
sible d’optimiser les pertes globales du système. Le critère d’optimalité est donné dans la figure ci
bas.

Fig. 94 Optimisation des pertes par la compensation série

8.2.2 Évolution des appareils de compensation série


Depuis les années 1950, les technologies de compensation série ont évolué au gré des progrès
provenant des sciences des matériaux. Cependant, le principe de base de l’appareil de compen-
sation est demeuré sensiblement le même. Il s’agit d’une batterie de condensateurs en parallèle
avec un circuit de dérivation qui permet la protection et la mise en et hors service de l’appareil.

Il existe aussi deux types d’appareillages de CS. Le premier type consiste en un système pou-
vant fournir un seul niveau de compensation, où ce niveau est déterminé par la capacitance to-
tale de d’installation. La mise en service de l’appareil se fait par l’ouverture du disjoncteur du cir-
cuit de dérivation. Le deuxième type d’installation permet une variation continue du degré de
compensation offert par l’installation. Il s’agit de la CS avec commande par thyristors. Dans ces
appareils, des thyristors remplacent le disjoncteur dans le circuit de dérivation de l’appareil et

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 109

c’est en ajustant la période de conduction des thyristors qu’on permet ainsi de varier le degré de
compensation entre zéro et la compensation maximale. On présente de manière schématique les
différents types d’appareillages et leurs modes de protection ci-dessous.

8.2.2.1 Protection par éclateur simple

Fig. 95 Schéma de principe d’un appareillage de compensation série avec protection par éclateur

8.2.2.2 Protection par varistor à oxyde métallique avec et sans éclateur

Fig. 96 Schéma de principe d’un appareillage de compensation série avec protection par varistor
et éclateur

Fig. 97 Schéma de principe d’un appareillage de compensation série avec protection par varistor

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 110

8.2.2.3 CS avec commande par thyristors (CSCT) et protection par varistor à


oxyde métallique

Fig. 98 Schéma de principe d’un appareillage de compensation série avec commande par thyris-
tors
La technologie de la CSCT (TCSC en anglais) offre de nombreux avantages tels que :

ƒ L’atténuation des risques de résonance sous-synchrone (SSR)


ƒ L’atténuation des oscillations de puissance active
ƒ L’amélioration de la stabilité transitoire
ƒ Le contrôle dynamique de l’écoulement de puissance.

8.2.3 Critères de sélection du type, de l’emplacement et des caractéristiques


d’une installation de compensation série
De nombreux critères déterminent le type, l’emplacement et les caractéristiques d’exploitation de
la CS :

ƒ Les exigences de transit de puissance, de stabilité transitoire et d’écoulement de puis-


sance
ƒ Le profit de tension désiré
ƒ Le choix de réinsertion rapide ou plus lente de l’appareil à la suite d’un défaut
ƒ Les coûts du service de transport, incluant
o L’appareillage de CS
o Les lignes
o Les pertes
ƒ Les besoins projetés de transit
ƒ L’emplacement des installations peut être en milieu de ligne ou aux extrémités de la li-
gne. Généralement, il est plus simple de placer les installations dans les postes aux ex-
trémités de lignes lorsqu’il n’y a pas déjà un poste intermédiaire au centre de la ligne.
ƒ Les surcharges admises (i.e. l’amplitude du courant au dessus de la valeur du courant
nominal; référez au schéma ci-dessous)

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 111

Fig. 99 Exemple de situation de surcharge pour un appareillage de compensation série

8.2.4 Disposition typique d’une installation de compensation série de 500 kV


La disposition et les dimensions physiques typiques d’une installation de CS sont illustrées dans
les schémas ci-dessous.

Fig. 100 Disposition type d’un appareillage de compensation série dans un poste

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 112

Fig. 101 Agencement type d’un appareillage de compensation série

8.3 Compensation statique


Contrairement aux appareils de compensation série, les installations de compensation statique
(CLC) sont branchés entre les phases d’une ligne de transport et la masse. Ce qui suit est une
introduction à leur construction et leur mode d’utilisation.

8.3.1 L’équilibre de la puissance réactive comme solution de contrôle de la tension


d’un réseau
Le profil de tension d’un réseau de transport est déterminé par l’équilibre relatif entre la produc-
tion et l’absorption de la puissance réactive (la fréquence est déterminée par l’équilibre de la
puissance active). Ainsi, s’il est possible d’injecter ou d’absorber de la puissance réactive, il est
donc possible de modifier le profil de tension du réseau. Les machines synchrones sont les le-
viers de contrôle les plus importants de la puissance réactive. Cependant, elles ne suffisent gé-
néralement pas à la tâche. C’est ainsi que les équipements de CLC permettent de prendre la re-
lève.

8.3.2 L’influence de la compensation statique


Lorsqu’elle est installée du côté charge d’un réseau de transport, la CLC est utilisée pour hausser
le niveau de tension de la barre de charge en injectant de la puissance réactive, QC . On peut
noter dans la figure ci-dessous que l’injection permet en plus de maintenir la tension, elle permet
de réduire les pertes actives associées au transit de puissance dans la ligne.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 113

Fig. 102 Réduction des pertes et amélioration de la régulation de tension par l’ajout d’un CLC

8.3.3 Les bienfaits de la compensation statique pour un réseau de transport


On note aussi d’autres bienfaits de la compensation statique :

ƒ Le contrôle dynamique de la tension sous différentes conditions d’exploitation (réduction


des surtensions et la prévention de l’effondrement de tension)
ƒ L’amortissement des oscillations de puissance active
ƒ L’augmentation de la stabilité transitoire

On illustre ci-dessous comment la tension peut être supportée et régularisée par un CLC. On
montre ensuite comment elle peut amortir les oscillations de puissance active. De plus, on mon-
tre schématiquement les boucles de commande nécessaires à ces deux types de contrôles.

8.3.3.1 Support et régulation de tension à la barre d’une charge

Fig. 103 Tension à une barre de charge en fonction de la charge

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 114

Fig. 104 Tension du CLC en fonction de la charge

8.3.3.2 Amortissement des oscillations de puissance

Fig. 105 Amortissement d’oscillations de puissance par un CLC

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 115

8.3.3.3 Types de contrôles pour la régulation de la tension et des oscillations


de puissance active

Fig. 106 Contrôles de tension d’un CLC


Notons ici que le contrôleur principal utilise la mesure de la tension de barre afin de réguler celle-
ci.

8.3.4 Avantages par rapport à la compensation synchrone


ƒ La CLC est moins coûteuse
ƒ Elle ne peut pas contribuer à la puissance de court-circuit
ƒ Elle possède un temps de réponse plus rapide
ƒ Elle nécessite moins d’entretien
ƒ Ces pertes sont moins élevées
ƒ Elle permet une commande par phase
ƒ Elle ne comporte aucun risque d’auto-excitation

8.3.5 La planification et la conception d’un appareil de compensation stati-


que
Les éléments de la planification d’une installation de CLC sont :

ƒ Les caractéristiques nominales


ƒ L’emplacement
ƒ La plage de commande dynamique
ƒ Les stratégies de commandes envisageables

Les éléments principaux de sa conception sont :

ƒ Les caractéristiques dynamiques de l’appareil


ƒ Ces pertes
ƒ Les harmoniques
ƒ Sa capacité de surcharge
ƒ L’impact des excursions de fréquence
ƒ Les considérations environnementales

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 116

8.3.6 La caractéristique d’exploitation d’un appareil de compensation stati-


que
Un appareil de compensation statique possède une caractéristique tension-courant très non li-
néaire. Elle est dessinée ci-dessous.

Fig. 107 Caractéristique VI d’un CLC

8.3.7 Configurations des compensateurs statiques


Il existe une multitude de configurations possibles de CLC. L’illustration ci-dessous montre les
principales. Leur mode de fonctionnement respectif est illustré à la suite.

Fig. 108 Différentes configurations de CLC

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 117

8.3.7.1 Système d’inductances commandées par thyristors/condensateurs en


position fermée (ICT/CF)

Fig. 109 Courant d’un ICT/CF

8.3.7.2 Système de condensateurs manœuvrés par thyristors (CMT)

Fig. 110 Courant d’un CMT

8.3.7.3 Système de condensateurs manœuvrés par thyristors/inductances


commandées par thyristors (CMT/ICT)

Fig. 111 Courant d’un CMT/ICT

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 118

8.3.7.4 Fonctionnement d’une inductance commandée par thyristors (ICT)

Fig. 112 Contrôle du courant d’un ICT

8.3.7.5 Fonctionnement d’un condensateur manœuvré par thyristors (CMT)

Fig. 113 Contrôle du courant d’un CMT


8.3.7.6 Niveau maximal d’harmoniques générées

L’utilisation d’éléments de commutation comme les thyristors peut générer des courants avec un
fort contenu harmonique. Le tableau ci-dessous montre les niveaux (relatifs au courant fonda-
mental) des principales harmoniques produites par différentes configurations d’ICT.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 119

Fig. 114 Niveaux d’harmoniques générés par différentes configurations d’ICT


8.3.8 Comparaison des pertes entre un ICT/CMT et un ICT/CF

Afin de jauger la performance relative de deux types de configurations pour une installation de
CLC, on examine les pertes de chacune d’entre elles. Ci-dessous, on compare un ICT/CMT avec
un ICT/CF. On constate que ICT/CMT est plus efficace que le ICT/CF sur la plus grande partie de
la plage de puissance réactive donnée. Le ICT/CF a moins de pertes seulement lorsque son in-
ductance ne conduit pratiquement plus.

Fig. 115 Comparaison des pertes d’un ICT/CMT et d’un ICT/CF


8.3.9 Comparaison des pertes entre un compensateur statique et un com-
pensateur synchrone

La même comparaison est faite ci-dessous entre un CLC et un compensateur synchrone. On


note les pertes de l’ordre de 1 MW du compensateur synchrone lorsque aucune puissance réac-
tive n’est produite (en comparaison to quasiment zéro pour le CLC).

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 120

Fig. 116 Comparaison des pertes d’un ICT/CMT et d’un compensateur synchrone

8.3.10 Disposition typique d’une installation de compensation statique pour


une application de transport (±200 MVAr)
Le schéma de disposition d’une installation de CLC est donné ci-dessous.

Fig. 117 Disposition type d’un appareillage de CLC

8.4 Références
ƒ N. G. Hingorani et L. Gyugyi, Understanding FACTS: concepts and technology of
flexible AC transmission systems, New York, NY: IEEE Press, 2000.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 8 Méthodes de compensation réactive 121

ƒ Y. H. Song et A. T. Johns (éditeurs), Flexible AC transmission Systems (FACTS),


London : IEE Publishing, 2000.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 122

Chapitre 9

Les caractéristiques électriques des lignes de transport


Hydro-Québec TransÉnergie, Montréal

9.1 Introduction
Un réseau de transport à haute tension est nécessaire afin de permettre l’alimentation des cen-
tres de charges à partir des installations de production. Plusieurs critères influencent la concep-
tion de ces équipements, on nomme ces critères « caractéristiques électriques générales ». Elles
sont :

ƒ Les contraintes de tension (foudre, pollution, précipitations, manœuvre versus le niveau


d’isolation correspondant)
ƒ L’impact environnemental (effet couronne, champs électromagnétiques et interférence
radio)
ƒ La qualité de l’onde (déséquilibres de tension et harmoniques)
ƒ L’utilisation du courant soit alternatif ou continu
ƒ Les orages géomagnétiques.

De plus, les facteurs climatiques et géographiques influencent grandement la conception des


lignes de transport. Ils sont : la température, les précipitations, le vent, la pollution, l’altitude, le
niveau kéraunique, etc.

Le réseau québécois doit faire face à de nombreux défis techniques tant par son étendue que par
la gamme de conditions climatiques et d’exploitation auxquelles il est soumis. Le schéma ci-
dessous montre un partie de ce réseau.

Fig. 118 Schéma du réseau de transport de TransÉnergie (315 kV et plus)

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 123

9.2 Construction
Les lignes de transport d’électricité sont généralement construites de manière standard. Les élé-
ments principaux des lignes sont les pylônes (en acier ou en bois), les conducteurs, les chaînes
d’isolateurs, les câbles de gardes et les éléments de mise à la terre (MALT) tels que les contre-
poids et les tiges de MALT. Les sections qui suivent couvrent les pylônes et les conducteurs. Les
autres aspects seront couverts plus loin et dans le chapitre sur la coordination de l’isolement.

9.2.1 Pylônes
Ci-dessous on trouve certaines des configurations de pylônes utilisées par TransÉnergie.

Fig. 119 Pylône 120 kV monoterne Fig. 120 Pylône 230 kV biterne

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 124

Fig. 121 Pylône rigide 315 kV biterne Fig. 122 Pylône rigide 735 kV monoterne

Fig. 123 Pylône haubané 735 kV monoterne Fig. 124 Pylône à chaînette 735 kV monoterne

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 125

Fig. 125 Pylône rigide (H-frame) 735 kV Fig. 126 Pylône rigide 450 kV à courant continu

9.2.2 Conducteurs

9.2.2.1 Matériaux et construction mécanique


Les principaux matériaux utilisés pour la construction des conducteurs sont le cuivre et
l’aluminium. L’aluminium est préféré à cause de son coût moindre et de la moins grande masse
linéique. Par contre, l’aluminium engendre plus de pertes que le cuivre.

Les conducteurs modernes sont fabriqués de brins de petit diamètre toronnés ensemble. Généra-
lement, les brins d’aluminium sont toronnés sur un cœur de brins d’acier de manière à augmenter
la résistance mécanique dudit conducteur. On dénomme ce type de conducteur ASCR pour
« aluminum conductor steel reinforced ».

Fig. 127 Conducteur ASCR

L’aspect mécanique des conducteurs détermine la portée entre les pylônes, la hauteur de flèche
correspondante et la résistance au chargement (glace). L’aspect électrique détermine le transit
de puissance possible, l’échauffement permissible, les pertes, la régulation de tension et l’effet
couronne.

9.2.2.2 Capacité thermique


La capacité thermique d’un conducteur détermine l’échauffement maximal qui ne cause pas de
dommages mécaniques irréversibles.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 126

9.3 Paramètres électriques des lignes


9.3.1 Résistance

Fig. 128 Résistance

Fig. 129 Effet de la température sur la résistance

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 127

9.3.2 Inductance série

9.3.2.1 Inductance d’une ligne monophasée simple

Fig. 130 Inductance d’un conducteur solide

Fig. 131 Inductance d’un conducteur solide (suite)

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 128

Fig. 132 Inductance d’un conducteur solide (suite)

Fig. 133 Inductance d’une paire de conducteurs solides

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 129

9.3.2.2 Inductance d’une ligne triphasée complètement transposée avec


conducteurs multi-brins simples ou en faisceau

Fig. 134 Inductance d’un circuit triphasé

Fig. 135 Inductance d’une ligne triphasée transposée avec des conducteurs multi-brins en fais-
ceau

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 130

Fig. 136 GMR pour les conducteurs multi-brins

9.3.3 Capacité shunt

9.3.3.1 Capacité d’un conducteur unique

Fig. 137 Capacité d’un conducteur unique

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 131

9.3.3.2 Capacité d’une ligne triphasée complètement transposée avec conduc-


teurs multi-brins simples ou en faisceau

Fig. 138 Capacité d’une ligne triphasée transposée, conducteurs multi-brins, en faisceau

9.3.4 Impédances

Fig. 139 Impédances série et shunt en séquence directe et homopolaire

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 132

9.3.5 Impédance caractéristique

Fig. 140 Impédance caractéristique

9.4 Profil de tension

Fig. 141 Profil de tension d’une ligne

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 133

9.4.1 Circuit ouvert (Effet Ferranti)

Fig. 142 Effet Ferranti

Fig. 143 Effet Ferranti (suite)

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 134

9.4.2 Pleine charge


À pleine charge, la tension au bout de la ligne est diminuée à cause de la grande consommation
de puissance réactive par la réactance série de la ligne.

9.4.3 Court-circuit
Évidemment, la tension lors d’un court-circuit est nulle.

9.4.4 Impédance caractéristique


Lorsque la ligne est chargée par son impédance caractéristique, la consommation et la produc-
tion de puissance réactive sont en équilibre, ce qui permet de conserver un profil de tension plat
sur toute sa longueur.

9.5 Déséquilibre de tension de composante inverse


9.5.1 Le phénomène et ses paramètres d’influence
Généralement, les conducteurs de phase ne sont pas agencés de manière symétrique dans une
ligne de transport. Ceci implique donc que l’impédance totale de la ligne n’est pas nécessaire-
ment symétrique, c’est-à-dire elle possède une composante de séquence inverse.

En conjonction avec le possible déséquilibres des courants de charge, la présence d’une telle
composante d’impédance de séquence inverse cause l’apparition de tensions de séquence in-
verse en sus de la tension de séquence directe. Ce phénomène cause donc une certaine distor-
sion de la forme d’onde, ce qui est inacceptable étant donné les exigences de service du trans-
porteur.

Les paramètres d’influence du déséquilibre de tension inverse sont :

ƒ Le courant de charge
ƒ La disposition géométrique des phases
ƒ Le déséquilibre de la charge
ƒ La longueur de la ligne

9.5.2 Moyens de mitigation


Parmi les moyens de mitigation du déséquilibre de tension inverse on retrouve :

ƒ La transposition partielle ou complète des phases


ƒ Le phasage de type ABC-CBA sur les lignes biternes
ƒ L’utilisation d’un armement triangulaire des phases

9.6 Contraintes de tensions


Voir le chapitre sur la coordination de l’isolement (chapitre 4).

9.7 Impact environnemental


9.7.1 Impacts communs à toutes les lignes de transport
ƒ Impacts visuels
ƒ Encombrement
ƒ Ouverture de corridor

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 135

9.7.2 Impacts associés aux lignes à très haute tension (UHV)

9.7.2.1 L’effet couronne


ƒ Se produit lorsque le champ électrique (gradient à la surface des conducteurs) excède la
tenue diélectrique de l’air, ce qui cause l’ionisation des molécules dans l’air. Il se produit
souvent en conjonction un halo lumineux autour des conducteurs.
ƒ Les aspérités à la surface des conducteurs (poussières, pluie ou neige, etc.) amplifient le
gradient
ƒ L’effet couronne engendre des pertes accrues spécialement lors d’averses de pluie ou de
neige
ƒ Des anneaux pare-effluves sont utilisés pour mitiger le phénomène

9.7.2.2 Le bruit audible


Le bruit audible est causé par le processus d’ionisation des molécules d’air par effet couronne.
Les ondes ainsi produites se propagent dans l’air et s’atténuent d’environ 3 dB per doublement
de distance.

Fig. 144 Bruit audible d’une ligne 735 kV

9.7.2.3 L’interférence radioélectrique (RIV)


L’interférence radio est aussi attribuable à l’effet couronne et survient surtout lors de précipita-
tions. Elle affecte plus spécialement la bande AM. Ce type d’interférence est régi au Canada et
ne doit pas dépasser un seuil établi. Similairement, l’interférence des signaux de télévision est
éliminée si on tient compte de l’interférence radio dans la bande AM.

9.7.2.4 Génération d’ozone


Lors de l’ionisation des molécules d’air des gaz indésirables comme l’ozone et des NOx sont pro-
duits.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 136

9.7.2.5 Les champs électromagnétiques


Les champs électromagnétiques produits par les lignes sont importants. C’est ainsi que les lignes
à haute tension requirent des distances de dégagement considérables. Par exemple, les déga-
gements au dessus des routes sont plus importants de manière à ce que la tension induite dans
un camion sous une ligne ne puisse pas générer de courants trop importants lorsqu’un personne
entre en contact avec le camion.

De nombreuses études épidémiologiques ont été réalisées au cours des dernières décennies afin
de quantifier l’effet de ces champs sur les humains, les animaux et les végétaux. Jusqu’à pré-
sent, les résultats des études n’ont pu conclure quoi que ce soit à ce sujet.

9.7.3 Impacts des lignes à courant continu

9.7.3.1 Production d’ions à proximité des lignes


Tout comme les lignes CA, les lignes CC produisent de ions en raison du fort gradient de tension
à la surface des pôles des lignes.

9.7.3.2 Bruit audible et interférence radio


Tout comme les lignes CA, les lignes CC produisent aussi du bruit audible et de l’interférence
radio.

9.7.3.3 Élévation de potentiel du sol


Étant donné la grande variété dans la résistivité du sol entre le point de départ et d’arrivée d’une
ligne CC, on assiste à une élévation du potentiel du sol près de la ligne lors de l’opération d’une
ligne CC en mode monopolaire avec retour par le sol.

9.7.3.4 Circulation de courant continu sur le réseau CA


Aussi lors de l’opération en mode monopolaire avec retour par le sol, il est possible que du cou-
rant continu circule dans le réseau CA via les neutres de transformateurs de puissance. Ces
composantes CC peuvent être éliminées par l’installation de condensateurs de blocage.

9.8 Les orages géomagnétiques


9.8.1 Le phénomène
Il s’agit d’un phénomène causé par des éruptions à la surface du soleil qui envoie un jet de parti-
cules chargées qui, lorsqu’elles approchent de la Terre, modifient le champ magnétique terrestre.
Cette modification du champ magnétique induit la circulation de courant telluriques de faible fré-
quence. Ces courants pénètrent dans le réseau de transport par les neutres des transformateurs
de puissance, facilitant ainsi leur saturation.

9.8.2 Les effets sur le réseau de transport


La saturation des transformateurs cause des échauffements, de la consommation excessive de
puissance réactive, de harmoniques et du bruit audible accru. Conséquemment, on assiste à la
surcharge de batteries de condensateurs, de perturbations et du dysfonctionnement des méca-
nismes de protection.

9.8.3 Les moyens de mitigation


Un moyen efficace de protection contre les effets de orages magnétiques réside dans
l’installation de condensateurs de neutres qui doivent empêcher l’entrée des courants telluriques
de basse fréquence à l’intérieur du réseau.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 9 Caractéristiques électriques des lignes de transport 137

9.9 Références
ƒ J. D. Glover, et M. S. Sarma, Power System Analysis and Design, 3e édition,
Pacific Grove, CA : Brooks/Cole Publishing, 2002.

ƒ L. M. Faulkenberry et W. Coffer, Electrical Power Distribution and Transmission,


Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall, 1996.

ƒ EPRI, Transmission Line Reference Book: 345 kV and Above, 2e édition, Palo
Alto, CA: EPRI, 1982.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 138

Chapitre 10

L’agencement des équipements d’un réseau typique


IGEE, Montréal

10.1 Introduction
En guise de conclusion à ce cours, il est nécessaire d’effectuer une synthèse de son contenu en
examinant comment tous les appareils étudiés (et d’autres éléments complémentaires) sont
agencés dans l’infrastructure d’un réseau typique.

10.2 Les critères de conception d’un réseau


Le but premier d’un réseau électrique est de permettre l’approvisionnement en énergie électrique
aux consommateurs. Cet approvisionnement doit être fiable et de qualité à un coût concurrentiel
vis-à-vis les autres sources d’énergies.

10.2.1 Charge à alimenter

Évidemment, le critère de base de la conception d’un réseau concerne la quantité de charge à


alimenter. C’est la pointe de charge projetée du réseau qui détermine la taille des équipements à
installer. Cette pointe, néanmoins, n’est atteinte que pour une durée limitée au cours d’une année
(par exemple, la pointe de janvier au Québec ou la pointe d’août dans le sud des États Unis
d’Amérique). Donc, la plupart du temps, les équipements en place ne sont utilisés qu’à une frac-
tion de leur puissance nominale.

De plus, on peut inclure dans ce critère une notion de répartition géographique de la charge,
c’est-à-dire, si la charge est concentrée dans un territoire donné ou bien si elle est dispersée.
Cette donnée a une influence déterminante dans l’analyse économique de la planification du ré-
seau.

L’exemple du Québec est probant ici. La charge du sud du Québec est concentrée géographi-
quement ce qui la rend économiquement plus attrayante pour des investisseurs. C’est-à-dire, le
facteur d’utilisation (i.e. la portion du temps où un réseau est exploité à sa pleine charge par rap-
port à une durée de temps donnée) est relativement élevé. Par contre, plusieurs régions dont la
charge est dispersée et faible possèdent un réseau avec un facteur d’utilisation beaucoup moin-
dre. De plus, l’éloignement des grands centres augmente les coûts de construction des installa-
tions. Il est aussi important de noter que les sous-réseaux régionaux sont plus susceptibles d’être
victimes d’îlotage lors de contingences majeures, spécialement s’ils ne sont alimentés que par
une seule source.

Afin d’éviter que les régions éloignées soient desservies de manière inadéquate ou pas du tout,
les gouvernements ont obligé les utilités à servir tous les clients (d’une même catégorie) d’un
territoire donné au même tarif et selon les mêmes conditions de fournitures. Au Québec, depuis
1963, Hydro-Québec est mandaté par l’État afin de jouer ce rôle. Par exemple, une industrie aux
Îles de la Madeleine doit jouir des mêmes tarifs et conditions de service qu’une entreprise instal-
lée à Québec ou Montréal.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 139

10.2.2 Fiabilité

La fiabilité de l’approvisionnement peut être définie de plusieurs manières. Grosso modo, on peut
parler de la fiabilité en termes de la valeur moyenne du temps d’interruption de service chez un
client (en anglais Loss of load expectation), exprimée en jours par décennie. En Amérique du
Nord, les standards de fiabilité sont mis de l’avant par le North American Electric Reliability
Council (NERC)2 et/ou un organisme de réglementation (par exemple, au Québec, la Régie de
l’énergie, qui elle relève du gouvernement).

10.2.3 Qualité du service

La qualité de l’approvisionnement électrique est étroitement liée au concept de fiabilité. Lorsque


l’on parle de qualité du service, on réfère généralement à la qualité de l’onde de tension. C’est-à-
dire, le client exige, en plus d’un service fiable, une onde de tension qui répond à certaines nor-
mes de qualité relatives à :

ƒ La fréquence fondamentale (50 ou 60 Hz)


ƒ Le contenu harmonique
ƒ L’amplitude de la tension (par exemple, 115 V et 230 V pour les clients résidentiels).

10.2.4 Critères économiques versus les critères d’ingénierie

Évidemment, les clients désirent que le temps moyen d’interruption soit maintenu le plus bas pos-
sible et que la tension soit de la meilleure qualité possible. Néanmoins, l’atteinte d‘une fiabilité et
une qualité de service à toute épreuve peut coûter extrêmement cher. Habituellement, la fiabilité
d’un réseau est améliorée en installant, en parallèle, des équipements redondant pouvant pren-
dre la relève d’un appareil défectueux. En fait, on peut rendre un système fiable à 100% en instal-
lant une infinité d’équipements identiques en parallèle, or ceci n’est pas réaliste d’un point de vue
économique.

Étant donné les coûts énormes rattachés aux équipements d’un réseau électrique, le degré de
redondance ne peut, cependant, être très grand. Le degré de redondance requis d’un équipe-
ment est déterminé en conduisant une analyse coûts/bénéfices en incorporant les contraintes de
fiabilité minimales exigées par l’industrie et le régulateur.

10.3 Un réseau typique


Ci-dessous, on retrouve le schéma simplifié d’un réseau typique. On peut y distinguer cinq ni-
veaux distincts tous reliés par des lignes. En partant de l’extrême gauche, on distingue les cen-
tres de production. Ensuite, à droite on retrouve le réseau de transport à haute tension suivi du
réseau de répartition. Finalement, le réseau de distribution fait le lien final vers les centres de
charges.

Il est important de remarquer l’action sur la tension effectuée dans chaque poste du réseau; sur
le schéma, celle-ci est indiquée entre parenthèses sous les indications des postes. On constate
les deux possibilités : élévation ou abaissement. On remarque que la tension est haussée à la
sortie des centres de production et qu’elle est ensuite abaissée successivement à mesure que
l’on chemine vers la droite du diagramme.

Dans les sous-sections qui suivent, les différentes parties du réseau seront décrites brièvement.

2
Le NERC est une organisation regroupant les opérateurs des grands réseaux électriques de l’Amérique du Nord. Elle
détermine les standards de fiabilité pour l’opération et la planification des réseaux électriques (http://www.nerc.com).

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 140

Réseau de
distribution
Réseau de
répartition

Réseau de
Centres de transport
production
Poste de
répartition
(abaissement)

Poste
Poste de intermédiaire
transformation
(élévation)

Poste de Centres de
répartition charge
(abaissement)

Poste de
transformation
(élévation)

Poste de
répartition
(abaissement)

Poste de
transformation
(élévation)
Postes de
distribution
Poste (abaissement)
d'interconnexion

Fig. 145 Schéma d’un réseau typique

10.3.1 Centres de production

Les centres de production sont les centrales à proprement dites qui produisent la puissance des-
tinée aux consommateurs. Les centrales utilisent généralement un procédé de conversion d’une
forme d’énergie vers l’énergie électrique. Par exemple, une centrale hydraulique transforme
l’énergie cinétique d’un flot d’eau en énergie électrique à l’aide de turbines couplées à des alter-
nateurs. Outre les centrales hydrauliques, les types de centrales les plus communes sont les
centrales thermiques classiques (charbon et produits du pétrole), thermiques nucléaires et ther-
miques au gaz naturel (centrales à cycle combiné, de cogénération et turbines à gaz). Ces cen-
trales sont généralement branchées au réseau de transport.

On peut aussi inclure les sources d’énergies dites nouvelles comme l’énergie éolienne, géother-
male, solaire et la biomasse. Cependant, contrairement aux types de centrales nommées plus

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 141

haut, les installations utilisant des formes d’énergie nouvelles sont habituellement beaucoup plus
petites en termes de puissance. Ainsi, ces centres de production moins importants ne sont pas
nécessairement branchés au réseau de transport, sinon au réseau de répartition ou de distribu-
tion (on parle alors de « production répartie » ou distributed generation, en anglais).

10.3.2 Centres de charges

Les centres de charges sont les consommateurs d’énergie électrique. Ce sont les résidences, les
commerces, les institutions et les industries.

10.3.3 Réseaux de transport et de répartition

Le réseau de transport comme tel est l’ensemble des lignes et des postes à très haute tension
(au Québec, les lignes à 315 et 735 kV en courant alternatif et la ligne ±450 kV en courant conti-
nu) servant à transporter de grandes quantités d’énergie sur de longues distances vers les cen-
tres de charge. Ces installations sont critiques dans un réseau comme le réseau québécois, où
d’importants centres de production sont très éloignés des centres de charge. Le réseau de trans-
port est aérien à cause des contraintes d’isolement à très haute tension.

Étant donné le coût énorme et les contraintes inhérentes aux installations de transport à très
haute tension, le nombre et l’emplacement des lignes et des postes est limité. En fait, le rôle de
ce réseau est de canaliser la puissance vers quelques postes régionaux d’où le réseau de répar-
tition prend la relève.

Le réseau de répartition est généralement à plus basse tension (69, 120 et 230 kV) et donc
moins dispendieux et contraignant à installer et opérer. De plus, son rôle, comme son nom
l’indique, est de répartir la puissance vers les centres de charges dans un rayon de d’environ 100
kilomètres d’un poste de répartition. Le réseau de répartition est donc formé des lignes et des
postes alimentant le réseau de distribution à partir du réseau de transport. Il s’agit d’un réseau de
transport à proprement dit où les transits de puissances y sont moins grands cependant.

Généralement, le réseau de répartition est aérien. Il existe aussi certaines installations de réparti-
tion souterraines telles que celles du centre-ville de Montréal. Notons aussi, que certaines entre-
prises grandes consommatrices d’énergie sont parfois branchées directement au réseau de ré-
partition sans passer par le réseau de distribution (par exemple les alumineries et les papetières).

10.3.4 Réseau de distribution

Le réseau de distribution amène la puissance chez le client. La tension utilisée y est beaucoup
moindre que dans les réseaux de transport et de répartition (25 kV). Les installations de distribu-
tion peuvent être aériennes ou souterraines. À ce niveau du réseau, il est possible d’obtenir un
service soit monophasé pour les résidences et les petits commerces ou triphasé pour les indus-
tries et les institutions. Avant de permettre l’utilisation sécuritaire de l’électricité par les clients, on
doit abaisser sa tension une fois de plus. Pour les résidences, on passe de 25 kV à 115 V – 230
kV sur trois fils.

10.3.5 Postes

Les postes sont les points de rencontre des différents niveaux de la hiérarchie du réseau où on
concentre les éléments d’appareillage nécessaires au bon fonctionnement du réseau. Générale-
ment, les postes ont comme fonction de soit :

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 142

ƒ Élever/abaisser la tension
o Par les transformateurs de puissance
ƒ Changer la configuration du réseau
o Par les disjoncteurs
o Par les sectionneurs
ƒ Éliminer les défauts sur le réseau
o Par les disjoncteurs
o Par les fusibles
ƒ Mitiger les surtensions
o Par les parafoudres
o Par les éclateurs
ƒ Réguler l’amplitude de la tension et/ou le flot de puissance réactive
o Par les changeurs de prises de transformateurs
o Par les batteries de condensateurs
o Par les inductances shunt
o Par la compensation statique
ƒ Réguler et/ou augmenter le transit de puissance active
o Par la compensation série
o Par les transformateurs de déphasement (phase-shifting transformers, en an-
glais)
o Par des liens asynchrones (CA-CC-CA)
ƒ Effectuer des opérations de mesurage
o Par les transformateurs de courant
o Par les transformateurs de tension
ƒ Signaler les défaillances
o Par les relais de protection
ƒ Ou une combinaison de ces fonctions.

Par exemple, un transformateur de poteau, son parafoudre et son fusible de protection dans un
réseau de distribution peuvent être considérés comme étant un poste (quoique qu’à petite
échelle) car cet ensemble abaisse la tension, protège des surtensions et des courants de défaut.

On distingue généralement trois types de postes : les postes de transformation, les postes inter-
médiaires et les postes d’interconnexion.

10.3.5.1 Postes de transformation

Les postes de transformation sont les plus communs. Leur fonction première, comme le nom
l’indique, est d’abaisser ou d’élever la tension. Dans ces postes, on retrouve donc comme élé-
ments principaux des transformateurs de puissance.

Rappelons-nous (voir les chapitres 2 et 3) que les transformateurs de puissance sont des élé-
ments essentiels d’un réseau qui sont difficiles à remplacer à cause de leur coût et de leur di-
mensions physiques (taille et masse). C’est pourquoi on se doit de les protéger des surtensions
par des parafoudres et des courts-circuits par des disjoncteurs.

En sus de la fonction de transformation, ces postes permettent la manœuvre en et hors service


de lignes qui y entrent et qui en sortent afin de modifier la configuration du réseau.

Les postes de répartition et de distribution possèdent généralement des batteries de condensa-


teurs utiles au maintient de la tension lorsque la charge est élevée.

Appareillage électrique IGEE


Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 143

10.3.5.2 Postes intermédiaires

Les postes intermédiaires sont associées principalement aux installations de transport à très
haute tension qui s’étirent sur de très longues distances. Contrairement aux postes de transfor-
mation, ces postes n’alimentent pas de sous-réseau à plus basse tension.

Par exemple, sur le réseau de TransÉnergie on distingue trois postes intermédiaires sur chacun
des deux corridors à 735 kV reliant le complexe La Grande au sud du Québec. Initialement, ces
postes servaient principalement à la régulation de la tension et à la mise en et hors service de
tronçons de ligne. Maintenant, ils abritent en plus des installations de compensation série.

10.3.5.3 Postes d’interconnexion

Les postes d’interconnexion sont le point de rencontre de deux ou plusieurs systèmes.

Si les systèmes sont synchronisés, le poste sert seulement à harmoniser les niveaux de tension
entre les systèmes et effectuer des fonctions de mesurage. Dans le cas où les systèmes ne sont
pas synchronisés ou bien ne possèdent pas la même fréquence d’exploitation, l’installation d’un
lien asynchrone est requise. Le poste de Châtauguay au sud-ouest de Montréal en est un bon
exemple.

10.4 Commande du réseau


La coordination entre les différents niveaux du réseau est essentielle étant donné la quasi-
impossibilité d’emmagasiner l’énergie électrique. C’est-à-dire, une fois injectée dans le réseau,
l’énergie doit être consommée au moment même. De plus, tel que mentionné en début de chapi-
tre, les clients souhaitent obtenir un approvisionnement fiable et de qualité.

Ces exigences imposent des contraintes très strictes lors de la conduite du réseau en temps réel.
Afin de mener à bien la fonction de conduite, il est nécessaire d’effectuer, de traiter et de relayer
moult mesures aux différents centres de commande et automatismes du réseau.

Dans l’industrie, on dénote ces systèmes de télémétrie sophistiques par l’acronyme SCADA, pour
Supervisory Control and Data Acquisition. Comme le nom l’indique, il ne s’agit pas d’un pur sys-
tème de commande, il s’agit plutôt d’un système qui supervise l’acquisition des données de télé-
métrie du réseau.

10.4.1 Centres de commande du réseau

Un réseau typique possède un centre de conduite principal (et généralement un de réserve en un


lieu différent en cas d’événements majeurs) qui coordonne le comportement du réseau dans son
ensemble. Souvent, il y a aussi quelques centres de commande régionaux dans l’infrastructure
du réseau.

10.4.1.1 Commande et automatismes centralisés

Le centre de commande principal agit avec une vue d’ensemble du réseau. Fondamentalement, il
coordonne :

ƒ Les transits de puissance internes et ceux avec les systèmes voisins selon les critères de
sécurité du réseau
ƒ La fourniture des services auxiliaires nécessaires à la fiabilité du réseau tels que :

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Chapitre 10 Agencement des équipements d’un réseau typique 144

o Régulation de la fréquence
o Réserves (tournante et en attente)
o Pertes
o Puissance réactive et support de tension

Ces fonctions peuvent être complètement automatisées, requérir l’intervention de l’opérateur du


réseau ou bien une combinaison des deux.

L’infrastructure d’un centre de conduite de réseau consiste principalement d’ordinateurs très


puissants capables de traiter d’énormes quantités d’informations et d’effectuer des calculs com-
plexes rapidement.

10.4.1.2 Commande et automatismes locaux

Localement, dans les postes et les centres de production, des fonctions de commandes sont
exécutées. Par exemple, les manœuvres de lignes et les changements de prises des transforma-
teurs peuvent être effectués par des opérateurs sur place.

Cependant, il est de plus en plus commun que ces fonctions de commande locales soient réali-
sées par des automatismes commandés à distance.

Certaines autres actions locales ne peuvent qu’être effectuées par des automatismes en raison
de leur rapidité. Par exemple :

ƒ Les gouverneurs des turbines des centrales répondent automatiquement aux variations
de la fréquence de la tension aux barres des alternateurs
ƒ Les relais de protection ordonnent l’ouverture des disjoncteurs lors d’un court-circuit en
utilisant des mesures locales du courant.

10.4.2 Télécommunications

Tous ces automatismes et systèmes de commandes nécessitent des systèmes de télécommuni-


cation à haut débit qui introduisent un minimum d’erreurs. Donc, étant donné la complexité et la
quantité des données de télémétrie et de commande, l’infrastructure de télécommunication né-
cessaire à la conduite du réseau est majeure.

Les moyens de télécommunication privilégiés sont les réseaux de câbles à fibres optiques et les
systèmes sans fils (micro-ondes).

De plus, les systèmes utilisant les satellites de type GPS (Global Positioning System) sont au-
jourd’hui essentiels dans les activités d’entretien et de conduite d’un réseau pour l’établissement
de données précises de positionnement et de temps.

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